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Parmi les Eponges siliceuses pourvues de mégasclères à un seul axe, tout le monde s’accorde à distinguer deux types principaux, dont l’un possède des affinités étroites avec les Tetractinellida, tandis que l’autre, sans transition sensible, passe aux Monoceratina. Que, pour tenir compte avant tout de ces alliances reconnues, on répartisse ces ‘deux types entre deux ordres nettement délimités (Spiculispongiæ Vosm. ou Chondrospongiæ Lend. et Cornacuspongiæ Vosm.), ou qu'on les réunisse, au contraire, dans un ordre unique (Monaxonida Rdl. et D.) affecté toutefois d’une division en deux grands sous-ordres, c'est toujours, en ce qui concerne ces Eponges, sur le même principe que se basent les systèmes actuels de classi- fication. Ils établissent entre les deux types précités une séparation peut-être trop tranchée, assez artificielle, en tout cas, puisque la ligne de démarcation qu'ils tracent n'est pas toujours rigoureuse- ment la même, mais il est d'autant plus légitime de tirer parti de connaissances acquises au prix de longs efforts que l’obscurité qui règne encore sur la façon dont les deux types se relient l’un à l’autre ne permet guère de s'engager dans une autre voie. Tous les genres qui ne se rangent franchement ni parmi les Halichondrina ni parmi les Clavulida restent très difliciles à placer. Il en est, vraisemblablement, qui servent de trait d'union naturel entre les deux groupes ; cependant, l’étude qu’on en a pu faire jusqu'ici demeure insuffisante, et, d’une manière générale, la difficulté de les classer se trouve singulièrement accrue par ce fait probable que beaucoup d’entre eux convergent pour former la base de cette famille des Axinellidæ, tant ballottée, qui, par ses représentants 100088 et 6 E. TOPSENT les mieux organisés, semble s'élever vers un troisième type méconnu. . Provisoirement donc, faute de données suffisantes, on ne peut participer à l’amélioration de ces systèmes qu’en leur apportant de temps en temps quelques modifications de détail, du genre de celle que je propose aujourd’hui. Des divers groupements essayés, celui qui m'a paru comprendre le plus heureusement l’ensemble de celles des Monaxonides qui se rattachent de proche en proche aux Tétractinellides, c'est le sous- ordre des Spintharophora de Sollas, mais uon sans quelques retouches indispensables. Ainsi, à mon avis, les Axinellidæ propre- ment dites n’ont aucune ressemblance, même lointaine, avec les Choristida, et l’on peut dès maintenant revendiquer pour elles une place ailleurs. J'ai montré aussi (1) combien était défectueuse l’an- cienne division de ce sous ordre, fondée sur un caractère que sa délicatesse et son manque de généralité devait faire reléguer en seconde ligne, et je lui en ai substitué une autre, d’après le modèle des mégasclères présents. Certes, je ne prétends pas que ce chan- sement ait éclairci le chaos où se trouvent plongés pour nous des genres tels que Dorypleres, Trachycaulus, Coppatias, Trikentrion et d’autres encore, mais, pour justifier mes préférences, je tiens à faire remarquer, en ce qui concerne la section des Clavulida, com- bien plus que ses microsclères, qui souvent même font défaut, ses mégasclères spéciaux ont conduit à la constatation de son homo- généilé et à la découverte de ses affinités. La dénomination Spintha- rophora n’est pas exempte de critique; elle fait allusion à des microsclères qui, précisément, manquent chez l'immense majorité des Clavulida. Si l’on tient à l’abandonner, il me semble que le terme Hadromerina (2), rappelant la forme massive de la plupart de ces Éponges, plus général et aussi moins suggestif, conviendrait mieux à Ce groupe. Û Mais c’est des autres Monaxonides que je désire m'occuper parti- culièrement ici. Sous le nom de Halichondrina, Vosmaer les a placées dans ses Cornacuspongiæ comme un sous-ordre que Ridley et Dendy . ont maintenu sans trop de modifications dans leur système de clas- sification. Sollas les divise en Asemophora et Meniscophora, par abus de ce caractère dont je mettais en doute la valeur à propos des Cla- (1) Camp. scient. de l'Hirondelle.Fasc. IT. Contribution à l'étude des Spongiaires de l’Allantique Nord, Monaco, 1892, p. 57, (2) &dçoweoñs, compacte. UNE RÉFORME DANS LA CLASSIFICATION DES ÆALICHONDRINA 7 vulida, par exagération, dis-je, de l'importance'des microsclères dans les grandes lignes de la classification de ces Éponges. Je ne fais qu’appliquer ici les remarques que j’ai déjà formulées à ce sujet dans le travail cité plus haut(1). « Établir dans le sous-ordre des Halichon- drina trois familles, sur quatre, d’après l’absence de microsclères * (Homorrhaphidæ), l'exclusion absolue de chèles (Heterorrhaphidæ) ou la présence constante de chèles (Desmacidonidæ), me paraît une singulière exagération de la valeur d’un caractère dont tout vient démontrer la variabilité...» Aussi, tout en reconnaissant que, dans chaque groupe, un type de microsclères prédomine, je n’accepte ce caractère qu’en seconde ligne, et je crois préférable de tenir compte, avant tout, du type des mégasclères et de leur agencement. Cela entraîne naturellement la répartition des Heterorrhaphidæ entre les Homorrhaphidæ et les Desmacidonidæ (2). Au lieu de ces trois familles, il y aurait lieu de n’en admettre que deux. La première, ne pouvant conserver le nom de Homorrhaphide, comprendrait, sous celui de Haploscleridæ (3), par exemple, dési- gnant les Halichondrina à spiculation ordinairement simple, la plupart des types à mégasclères diactinaux. De toute évidence, il existe une liaison plus intime entre les Renierinæ, d’une part, et les Phlæodictyinæ et les Gelliodinæ, de l’autre, qu'entre ces deux derniers groupes et les Esperellinæ. L'absence de chèles est un caractère négatif commun à ces Eponges. La FamizLe DES HAPLOSCLERIDÆ, ainsi conçue, si naturelle qu'elle soit, n’en renferme pas moins des types assez variés pour qu'on doive, comme par le passé, distinguer des sous-familles. On pour- rait peut-être en admettre cinq. Savoir : 1° CHaziniNÆ. Squelette fibreux. Autour des oxes ou strongyles, disposés en files ou en réseau, il se développe une gaîne de spon- sine qui, le plus souvent, entre pour la plus grosse part dans la constitution des fibres. Certaines Chalinines cessent même plus ou moins complètement de produire des spicules et passent aux Eu- sponginæ ; en revanche, quelques-unes, plus pauvres en spongine (certaines Chalinula et Acervochalinä), se confondent presque avec d’autres Haploscleridæ de la sous-famille des Renierinæ. Par ses microsclères, le genre Toxochalina Ridl., que Ridley et Dendy n’ont (4) Loco citato, p. 136. (2) Deces Hetersorrhaphidæ, les unes (Phlæodictyinæ et Gelliinæ) sont des Hemorrhaphidæ, avec des sigmates, et les autres (Tedaniinæ, Desmacellinæ, Hainacanthinæ) des Desmacidonidæ sans chèles, (3) &x)doc, simple. Mi dre CUP 8 E. TOPSENT placé à côté des Gelliodes qu’à cause des toxes qu’il possède, montre un autre passage des Chalininæ aux Renierinæ et contribue à rendre irrévocable le rejet de la famille des Heterorrhaphidæ. 20 RenreriNæ. Le squelette, souvent plus ou moins confus, se dispose, souvent aussi, en un réseau plus ou moins régulier. La spongine peut faire tout-à-fait défaut ; d'ordinaire, elle n’enveloppe pas complètement les spicules. Genres : Halichondria Fleming. — Squelette confus, quelquefois fibreux, jamais en réseau régulier. Spicules : oxes ou strongyles, ordinaire- ment longs et grèles. Spongine absente ou en proportion à peine appréciable. Petrosia Vosmaer. — Éponges ordinairement dures ou même pierreuses ; généralement avec de nombreux oscules larges et bien circonscrits. Squelette plus ou moins confus; spicules, oxes ou strongyles, avec intermédiaires, d'habitude courts et forts, fré- quemment fasciculés. Reniera Nardo. — Squelette en réseau rectangulaire (quelquefois triangulaire ou polygonal) à mailles typiquement unispiculées, ou bien les unes, principales, plurispiculées, les autres, secondaires (transversales), unispiculées, ou enfin toutes plurispiculées. Spi- cules, oxes ou strongyles, courts, souvent cimentés entre eux en leur point de rencontre par un lien de spongine. Metschnikowia Grimm. — Squelette en réseau plus ou moins régulier. Spicules diactinaux couverts d’épines. Pellina Schmidt. — Reniera à derme spiculeux, très distinct et facile à détacher par grandes pièces. Spicules ordinairement de grande taille. Eurastia Schmidt. — L’ectosome se soulève en longues fistules aquifères coniques. Oxes fascieulés. Reniochalina Lendenfeld. — Rentierinæ lamelleuses, minces, branchues: surface lisse; squelette fibreux ; spicules en partie enveloppés de spongine. Gellius Gray. — Squelette en réseau plus ou moins régulier, jamais en fibres. Mégasclères diactinaux, oxes ou strongyles. Microsclères présents sous forme de sigmates ou de toxes, ensemble ou séparément. Spongine toujours très peu développée (1). (1) Si Trachya globosa Cart. possède réellement pour microsclères des sigmates et non des sigmaspires, comme ses mégasclères sont diactinaux (oxes), elle se trouve, par sa spiculation, ressembler fort aux Gellius; mais sa forme, qui rappelle tant celle des Tetlillæ, ainsi que la disposition rayonnante de son squelette, inaccoutumée chez les Halichondrina, nécessitent pour cette Eponge la création d’un genre à part, que je proposerais d'appeler Trachygellius; toutefois, il est plus prudent de formuler des réserves à son sujet. ERA Es So UNE RÉFORME DANS LA CLASSIFICATION DES XALICHONDRINA 9 Rhaphisia Topsent. — Renierinæ dont le squelette ne forme pas de réseau régulier et se compose seulement de mégasclères diacti- naux (oxes) et de trichodragmates en fait de microsclères (1). En définitive, chez les Renierinæ, on rencontre des microsclères, mais peu variés; des sigmates, chez les Gellius (et Trachygellius ?), des toxes, chez les Gellius, et des trichodragmates chez les Rhaphisia. 3° SPONGILLINÆ. Eponges d’eau douce, étroitement alliées aux Renierinæ. Genres : «. Pourvus de gemmules. Euspongilla Vejdowsky, Spongilla Lamarck, Parmula Carter, Ephydatia Lamouroux, Tubella Carter, Trochospongilla Vejdowsky, Carterius Potts, Heteromeyenia Potts. 6. Dépourvus de gemmules. Lubomirskia Dybowsky, Lessepsia Keller, Uruguaya Carter, Potamolepis Marshall. 4° Gecrionix. Le squelette est formé, dans la règle, de longues fibres spiculeuses épaisses où la proportion de spongine reste néanmoins assez faible. Cependant, chez les Phoriospongia et Sigmatella, la spongine devient prédominante, leurs mégasclères (toujours diactinaux), se trouvant, à l’exception de ceux qui jouent un rôle accessoire de tension, remplacés, comme chez les Spongelidæ, par des grains de sable et autres corps étrangers. Les microsclères présents sont ordinairement des sigmates. Genres : Gelliodes Ridley. — Le squelette est formé de fibres spiculeuses bien développées, pourvues de spongine en proportion variable. Il existe des microsclères (sigmates). Calyx Vosmaer. — Le corps, bien développé, est plus ou moins régulièrement cupuliforme. La couleur paraît être constamment brun sépia. Spicules en fibres. Spongine à peine discernable. Oxes assez courts et forts. Pas de microsclères. Cladocroce Topsent. — Eponges lamelliformes, dressées grâce aux fibres primaires du squelette, qui, très robustes à la base, vont se ramifiant, s’anastomosant et s’effilant vers le haut jusqu'à se réduire à leur plus simple expression. Pas de microsclères. Phoriospongia Marshall. — Squelette composé de gros grains de sable réunis par des fibres grêles de spongine. Mégasclères diac- (1) Ce genre, de création toute récente (Diagn. d'Eponges nouvelles de la Médi- terranée…. Arch. Zool. exp. et gén., X. Notes et Revue, p. xvu, 1892), compte jusqu'à présent, deux représentants : R. laxæa, qui vit à Banyuls, et R. spissa, Eponge des Açores, d'abord rapportée provisoirement et avec beaucoup d’hésitation au genre Thrinacophora (Hirondelle, /oco citato, p. 124). 10 E. TOPSENT tinaux ; microsclères : sigmates de grande taille (longs de Onm03 à Omm(5). Sigmatella Lendenfeld.— Squelette formé «d’un réseau de fibres sableuses. Mégasclères diactinaux ; microselères : sigmates de très petite taille. Ces divers spicules se rencontrent épars dans le parenchyme. 50 PHLOEODICTYINÆ. Eponges massives pourvues d’une écorce épaisse et d’appendices fistuleux. La charpente du choanosome est un réseau de fibres spiculeuses. Mégasclères : oxes. Microsclères (quand ils existent) : sigmates. Genres : Rhizochalina Schmidt. — Pas de microsclères. Oceanapia Norman. — Des microsclères. La seconde famille, embrassant à la fois toutes les anciennes Desmacidonidæ et une partie des Heterorrhaphidæ, renfermerait les Halichondrina à mégasclères monactinaux. Quelques-uns, échap- pant à la règle (Desmacidon, Echinodictyum, etc.), out des mégas- clères diactinaux, mais personne n’a jamais douté que leur place fùt ici marquée dans la classification, puisque Desmacidon, cette exception, prêtait même son nom à un vaste ensemble de genres! Presque toutes produisent des chèles, mais ce caractère n’est pas absolument constant. La plupart de ces Éponges possédant un squelette d’une complication supérieure à celle des Haploscleridæ, le nom de Pœciloscleridæ (1) leur serait applicable d’une manière générale. La FAMILLE DES POECILOSCLERIDÆ se compose de quatre sous- familles, dont trois sont relativement faciles à établir : 1° EsPereLLINx. Lignes squelettiques non hérissées de spicules de défense interne. Les mégaselères de l’ectosome et des parois des canaux larges sont de même sorte que ceux du choanosome ou n’en diffèrent d'ordinaire que par leurs dimensions plus faibles. Les genres que comprend cette sous-famille peuvent être dispo- sés en groupes : «. Vraies Espérellines. Genres : Stylotella Lendenfeld (2).— Squelette réticulé. Fibres (au moins les primaires) plurispiculées. Mégaselères : styles. Pas de microsclères. Desmacella Schmidt. — Charpente fibreuse. Mégasclères : tylostyles ou styles, ou mélange de ces deux formes. Microsclères : sigmates (1) torxthoc, varié. (2) J'ai reconnu que mon genre Sfylinos. conçu dans le même sens, et portant presque le même nom, ne jouit pas de la priorité (« Hirondelle », loco citato, p.135). UNE RÉFORME DANS LA CLASSIFICATION DES HALICHONDRINA 1 et toxes, ensemble ou séparément, et trichodragmates, seuls ou accompagnés de l’une quelconque des deux autres sortes d’orga- nites précités. Biemma Gray (modif.) (1).— Eponges voisines des Desmacella, mais avec l’aspect et la structure des Halichondria. Mégasclères : tylo- styles. Microsclères : sigmates. Esperiopsis Carter. — Eponges d’aspect varié, informes ou symé- triques. Mégasclères, monactinaux : styles ou subtylostyles lisses. Microsclères : isochèles, quelquefois accompagnés de sigmates. Esperella Vosmaer.— Kponges d’aspect varié, informes ou symé- triques. Charpente fibreuse. Mégasclères : styles ou subtylostyles. Microsclères : anisochèles palmés, souvent accompagnés de sig- mates, de trichodragmates, de petits isochèles ou de toxes, ou d’une combinaison de ces divers organites. Monanchora Carter.— Esperiopsis remarquables par leurs isochèles à » dents. Mégasclères : subtylostyles lisses. Hamacantha Gray.— Charpente fibreuse. Mégasclères : normale- ment, styles ; quelquefois oxes, entremèêlés parmi les styles, ou les remplaçant, soit seulement dans l’ectosome, soit partout dans l’Eponge (2). Microselères : diancistres, caractéristiques, et sigmates, toxes et trichodragmates à l’occasion. 8. Espérellines de forme définie et à microselères à longue tige. Genres : Cladorhiza M. Sars. — Corps symétrique. Squelette composé d’or- dinaire d’un axe dressé de fibres spiculeuses, simple ou ramifié, et dont partent des processus plus ou moins longs, faits également de fibres spiculeuses. Mégasclères : des styles, dans la règle, et souvent très longs. Microsclères : anisochèles caractéristiques, avec trois crochets à chaque bout et avec une tige courbée, latéralement munie de processus aliformes bien développés, surtout vers l’extré- mité la plus large du spicule. Il peut y avoir aussi des sigmates. Chondrocladia W.Thomson.—Voisin des Cladorhiza.Corps de forme variable, habituellement symétrique. Squelette composé d'ordinaire d'un axe dressé de fibres spiculeuses, simple ou ramifié, et dont partent des processus plus ou moins longs, faits également de fibres spiculeuses. Mégasclères : des styles, dans la règle, et souvent très longs. Microsclères : isochèles caractéristiques, avec trois crochets à chaque bout et avec une tige courbée, latéralement munie de (1) Voir « Hirondelle » loco cilalo, p. 80. (2) La variabilité des mégasclères chez Hamacantha Johnsoni ôte toute valeur au genre Vomerula Schmidt, qui tombe en synonymie. 19 E. TOPSENT processus aliformes auprès de chaque extrémité. Il peut y avoir aussi des sigmates. Axomderma Ridley et Dendy. — Mégasclères : styles passant au type tylostyle. Microsclères : anisochèles du genre de ceux des Cla- dorhiza, avec addition possible de sigmates. En outre de ces spicules, il en est d’autres, d’une forme particulière; ce sont des microsclères de grande taille, isochèles à longne tige portant cinq crochets égaux à chacune de ses extrémités. Meliiderma Ridley et Dendy. — Éponge pédicellée. Mégasclères variant des styles aux tylostyles. Microselères : isochèles du genre de ceux des Chondrocladia, avec addition possible de sigmates. En outre de ces spicules, il en est, d’une forme particulière, qui encroûtent la tige et qui offrent à considérer chacun une base légè- rement dilatée, un col rétréci et une tige fusiforme dirigée vers l'extérieur et se terminant en pointe. y. Espérellines à structure subéritoïde. Genres : Artemisina Vosmaer. — Eponges massives à structure de Subéri- tides. Mégasclères : styles ou subtylostyles à tête quelquefois épi- neuse. Microsclères : isochèles et toxes, ces derniers le plus sou- vent épineux à leurs extrémités (1). Phelloderma Ridley et Dendy.—Ectosome formant une écorce subé- reuse. Mégaselères : styles ou tylostyles rayonnant vers la surface, la pointe en dehors. Microsclères : isochèles. à. Espérellines à mégasclères diactinaux. Genres : Desmacidon Bowerbank.— Fibres spiculeuses distinctes, pourvues de spongine en proportion variable. Mégasclères : oxes ou strongy- les. Microselères : isochèles, le plus souventaccompagnés desigmates. Batzella Topsent. — Espérellines dépourvues de microsclères, et dont les mégasclères, du type diactinal (strongyles dans le cas de B. inops), ne se disposent pas en fibres distinctes. Larves grosses, sem- blables à celles des Esperella et des Desmacidon. Homæodictya Ehlers.— Eponges foliacées, palmées ou digitées. Charpente fibreuse, riche en spongine. Mégasclères diactinaux lisses. Microsclères : isochèles, de forme parfois assez particulière. Espèces : 4H. foliata Carter, 4. compressa (Chalina compressa Esper), H. palmata (Halichondria palmata Johnston), H. anchorata (Chalina polychotoma var. anchorata Carter), H. kerquelensis Rdl. et D., et H. grandis Rdl. et D. Le genre Textiliformia Cart. tombe en syno- nymie. Guitarra Carter. — Corps massif, surface villeuse, oscule entouré (1) Pour les espèces de ce genre, voir « Hirondelle, » loco cilato, p. %5. TN A PADTAL TER PR PT y. "nr “' d UNE RÉFORME DANS LA CLASSIFICATION DES ÆALICHONDRINA 13 d’une frange de spicules. Structure compacte. Mégasclères : oxes (ou tornotes?) Microsclères : isochèles particuliers, en forme de guitare. Sideroderma Ridley et Dendy.— Corps massif, couvert de processus mammiformes. Ecorce plus ou moins dense, faite de couches hori- zontales de tylotes. Mégasclères : tylotes. Microsclères : isochèles de formes variées, ordinairement accompagnés de sigmates et de trichodragmates. Joyeuxia Topsent. — Eponges bulbeuses dont la chair sans spicules est enveloppée d’une tunique spiculeuse. Mégasclères diactinaux disposés tangentiellement à la surface. Microsclères absents. 2 Denporiaix. Lignes squelettiques non hérissées de spicules de défense interne. Les mégasclères de l’ectosome sont, dans la règle, d’un type différent de ceux du choanosome et généralement diactinaux. Les genres que comprend cette sous-famille peuvent être groupés de la manière suivante : «. Dendoricines vraies. Genres : Dendoryx Gray.—Pas de forme définie. Squelette réticulé. Méga- sclères de l’ectosome ordinairement diactinaux (tylotes, strongyles ou tornotes), le plus souvent lisses, quelquelois parsemés d’épines ou seulement épineux à leurs extrémités. Mégasclères du choa- nosome monactinaux, toujours épineux. Microsclères : isochèles, le plus souvent accompagnés de sigmates (1). Lissodendoryx Topsent. — Ce sont des Dendoryx ayant invariable- ment pour mégasclères du choanosome des styles lisses (2). Damiria Keller. — Ce genre ne difière de Dendoryx que par ses mégasclères du squelette, qui sont diactinaux. Certaines espèces établissent même le passage d’un genre à l’autre et possèdent en même temps des styles et des “HnSNIeS épineux de même taille et de même rang. (1) La définition que Gray a donnée de ce genre subsiste presque sans modifica- tions. Dendoryx incrustans en est l'exemple le plus commun dans nos mers, mais le genre compte de nombreuses espèces. Des particularités de détail des spicules diactinaux de l’ectosome ont quelquefois fait créer des genres inutiles, tels que Hastatus Vosmaer, appliqué à Dendoryx Dickiei. (2) Le type de ce genre est Lissodendoryx leptoderma Tops. de la Pointe-à- Pitre. {1 comprend certainement de nombreuses espèces. Le genre Amphilectus Vosmaer est un véritable chaos où se trouvent réunies diverses Esperellinæ et Dendoricinæ et diverses Eclyoninæ. Son démembrement s'impose. Et, des Amphilecitus du Challenger, 4. ceralosus paraît se rattacher aux Pesmucidon, A. jApollinis est une Arlemisina, enfin A. pilosus et A. annectens sont des Lissodendoryx. 14 E. TOPSENT Iophon Gray.— Pas de forme définie. Squelette réticulé. Couleur brunissant ordinairement au contact de l’air. Mégasclères de l’ecto- some habituellement diactinaux et lisses. Mégasclères du choano- some monactinaux épineux. Microsclères : anisochèles et bipocilles : (draspis). Iotrochota Ridley. — Éponges de couleur pourpre, plus ou moins rameuses. Squelette réticulé. Mégasclères de l’estomac diactinaux lisses (quelquefois monactinaux, 1. purpurea). Mégasclères du choanosome monactinaux lisses (1). Microscelères : isochèles de petite taille, à dents nombreuses. Leptosia Topsent.—Éponges minces, dont la spiculation du derme, faite de mégasclères diactinaux, est beaucoup plus développée que la charpente squelettique normale et sert de soutien, non seulement à l’ectosome, mais aussi à une partie du choanosome. Les spicules du squelette proprement dit sont monactinaux épineux, peu nom- breux, d’une seule sorte, bien que souvent inégaux, et toujours isolés, dressés au contact du support. Tedania Gray.— Mégasclères de l’ectosome diactinaux, tylotes ou tornotes, ordinairement lisses. Mégasclères du choanosome, monac- tinaux, styles lisses. Microsclères caractéristiques : raphides. Trachytedania Ridley. — Ce sont des Tedania à mégasclères du choanosome épineux (2). Forcepia Carter. — Forme variée. Mégasclères de l’ectosome diactinaux lisses. Mégasclères du choanosome monactinaux lisses, Microsclères caractéristiques : forceps (ou labis), accompagnés d’iso- chèles ou quelquefois (F. versatilis) d’anisochèles. MelonanchoraCarter.—Mégasclères de l’ectosome diactinaux lisses (strongyles). Mégasclères du choanosome monactinaux lisses (styles à pointe souvent courte ou tronquée). Microsclères caractéristiques : sphérancistres, accompagnés d’isochèles (3). 6. Dendoricines à ectosome hautement différencié. Genres : Histoderma Carter. — Éponges massives remarquables par les appendices verruqueux ou fistuleux de leur surface et par la texture solide de leur ectosome. Mégasclères variables, monactinaux lisses, (1) Ces mégasclères du choanosome ont une tendance à se tronquer aux deux bouts, surtout chez I. birotulata, où ils ont été décrits à Lort par Higgin comme normalement diactinaux. (2) Deux Trachytedania sont actuellement connues : T. spinata Rdl. et T. pala- gonica Rdl et D., car T. arborea Keller n’appartient pas à ce ESnre et T.? echinata Hope est une Myxilla. (3) Cette diagnose est établie d’après mes propres observations. « Hirondelle », loco citalo, p.101. UNE RÉFORME DANS LA CLASSIFICATION DES HALICHONDRINA 15 ou diactinaux (4H. phlyctenodes), ou de deux sortes (H. appendicula- tum) et alors diactinaux dans l’ectosome et monactinaux dans le choanosome. Microscelères : isochèles, le plus souvent accompagnés de sigmates. Ainsi compris, Ce genre renferme les espèces suivantes : 1. verru- cosuin Cart., H. polymastoides Cart., H. clavilobatum Cart., H. phlyc- tenodes Cart., et H. appendiculatum Cart. Cornulum Carter. — Pour la diagnose de ce genre très particulier, voir la description de : Cornulum tertile Cart. (1). y. Dendoricines à mégasclères de l’ectosome épineux et à mégas- clères du choanosome diactinaux lisses. — Les spicules ectosomi- ques des Dendoryx jouent ici le rôle de mégasclères choanosomiques. Genre : Yvesia Topsent (2). — Mégasclères de l’ectosome toujours épineux, ordinairement monactinaux, mais fréquemment diactinaux {les deux types quelquefois mélangés). Mégasclères du choanosome lisses, normalement diactinaux (tornotes, tylotes ou strongyles). Les premiers, abondants et serrés, s’entrecroisent en tous sens dans la membrane ectosomique et, s’orientant tangentiellement à la sur- face de l’'Eponge, rendent cette membrane lisse et facile à détacher; les seconds sont fasciculés. Microsclères : isochèles et sigmates, ensemble ou séparément; ils peuvent faire complètement défaut (3). 30 EcrvoniNæ. La charpente squelettique se hérisse de spicules -de défense interne ordinairement épineux. Cette sous-famille se divise en deux groupes importants. «. Ectyonines pauvres en spongine. Genres : Myxilla Schmidt. — Mégasclères du choanosome monactinaux épineux formant une charpente réticulée que hérissent des styles (ou tylostyles) épineux accessoires, épars. Mégasclères de l’ecto- some diactinaux (tornotes, strongyles ou tylotes) lisses, ordinaire- ment fasciculés. Microsclères variables : isochèles, souvent accom- pagnés de sigmates et de toxes (4). (1) Ann. and Mag. of nat. hist., (4), XVIII, p. 309, 1876. (2) Ce genre naturel réunit un certain nombre de genres mal définis ou d'espèces mal placées. On trouvera ( « Hirondelle », loco citato, p. 102) la liste de ses repré- sentants. Il y faut ajouter Cometella pyrula Cart. (3) Chez Higginsia Higgin, les mégasclères principaux sont aussi diactinaux lisses (4. coralloides), et les spicules épineux qui les accompagnent se localisent surtout dans l’ectosome. Mais les affinités de ce genre Higginsia sont plutôt avec les Aciculida. (4) Ainsi compris, le genre Myxilla ne diffère du genre Dendoryx que par l’addi- tion d'une seconde sorte de mégasclères épineux, ordinairement plus petits que les 16 E. TOPSENT Pocillon Topsent. — Myxilla pourvues de bipocilles (ou diaspis). Leur couleur estgénéralement sombre, comme celle des Zophon aux- quels elles correspondent. Espèces : Pocillon implicitus (Bow.), P. spinulentus (Bow.). Plumohalichondria Carter. — Ectyoninæ dont le squelette s’orga- nise en longues colonnes plumeuses. Les spicules principaux du squelette sont diactinaux lisses. Stylostichon Topsent.— Ectyoninæ dont le squelette s'organise en longues colonnes plumeuses. Les spicules principaux du squelette sont monactinaux épineux. Microciona Bowerbank.— Éponges encroûtantes. Ce genre tient àla fois du genre Myxilla et des genres Plumohalichondria et Stylostichon; mais il se distingue du premier par l'agencement de ses mégasclères choanosomiques en colonnes plumeuses, dressées, isolées, et des derniers par la brièveté de ces colonnes. Mégasclères ectosomiques lisses, le plus souvent monactinaux. Microsclères : isochèles, sou- vent accompagnés de toxes et quelquefois de sigmates. Hymeraphia Bowerbank (1).— Éponges encroûtantes différant des Microciona par la réduction de leurs colonnes squelettiques. Ces colonnes ne se composent chacune que d’un seul mégasclère monac- tinal, épineux au moins à sa base, et dressé verticalement. Entre ces rudiments de fibres se dressent, isolés aussi, les spicules acces- soires du squelette, mégasclères monactinaux, généralement plus courts et plus couverts d’épines que les mégasclères principaux. Mégasclères ectosomiques de type variable. Mêmes microsclères que chez les Hicrociona. Raspailia Nardo(2).— Ectyoninæ rameuses possédant un axe ferme de fibres spiculeuses riches en spongine. Des faisceaux de spicules basés sur cet axe rayonnent vers la surface. Mégasclères principaux du choanosome monactinaux lisses. Mégasclères accessoires du squelette monactinaux épineux. Mégasclères de l’ectosome, ordi- mégasclères principaux de la charpente. Bon nombre d’espèces rattachées à ce genre ne lui appartiennent pas en réalité. Ainsi Myxilla rosacea (Liebk.), qui ne possède qu’une seule sorte de mégasclères épineux, est un véritable Dendoryx. Dendoryx rosaceus (Liebk. 1859) n’est même qu’un simple synonyme du Den- doryx incrustans (Johnst. 1842), ainsi que j’ai pu m'en assurer d’après un échan- tillon étiqueté « Hyxilla rosacea » par O0. Schmidt lui-même et offert à M. le Rév. A. M. Norman, qui a eu l’amabilité extrême de me le communiquer. (1) Le genre Stylopus Fristedt (1885) est un synonyme de Hymeraphia Bow. (pars) ainsi défini d’après le plus grand nombre d’espèces qui lui ont été rattachées dès le début (4. clavala, H. coronula et H. simplex). (2) Les Syringella Schmidt ne prennent pas place ici. UNE RÉFORME DANS LA CLASSIFICATION DES HALICHONDRINA 11 nairement diactinaux, lisses et fasciculés. Microsclères générale- ment absents; cependant quelques espèces possèdent des asters (1). Tylosigma Topsent. — Ectyoninæ à structure d’Hymeraphia ; dépourvues de mégaselères propres à l’ectosome, et remarquables par l’atrophie à peu près complète des épines de leurs méga- sclères accessoires ou de défense interne. Microsclères : dans le type du genre (T. campechianum), seulement des sigmates, de deux tailles, les plus grands fasciculés. Acheliderma Topsent.—Ce genre représente, parmi les Ectyoninæ, les Tedania et Trachytedania. On peut dire que les Acheliderma sont des Tedania pourvues de mégasclères monactinaux épineux, accessoires du squelette (2). Acarnus Gray. — Mégasclères de l’ectosome diactinaux (tylotes). Mégasclères du choanosome monactinaux (styles lisses). Mégas- clères accessoires du choanosome, cladotylotes caractéristiques. Microselères : isochèles et toxes. Pytheas Topsent. — C’est le correspondant des Yvesia parmi les Ectyoninæ. Mégasclères du choanosome diactinaux (tornotes, stron- gyles ou tylotes) lisses, fasciculés, constituant une charpente que hérissent des styles épineux, accessoires, épars. Mégasclères de l’ectosome épineux, ordinairement monactinaux, s’entrecroisant et s’orientant tangentiellement à la surface de l'Eponge. Microsclères variables; isochèles habituellement présents. Hamigera Graÿ.— Les mégasclères de l’ectosome et duchoanosome se ressemblent; ce sont des subtylostrongyles lisses, qui, dans le choanosome, se disposent en fibres grêles assez bien pourvues en spongine et hérissées de longs subtylostyles lisses, courbés et pointus. Microsclères : isochèles. Spanioplon Topsent.— Les mégasclères principaux du choanosome sont monactinaux lisses (tylostyles ou subtylostyles), peu abon- dants en comparaison des mégasclères de l’ectosome qui, diacti- naux lisses (tornotes chez S. fertile Tops., subtylostrongyles chez S. armatura Bow. et S. pulvinar Schm.), se rencontrent aussi à pro- fusion dans les parties membraneuses du choanosome. Mégasclères accessoires épineux, microxes, microstyles ou tylostyles de petite taille, épars. Les microsclères existent chez S. pulvinar sous forme d’isochèles et de sigmates. (1) Il paraît en être de même d'une Hymeraphia, H. Toureti Topsent. (2) Voir, pour la diagnose du type (4. leinniscalu Tops.), Arch. Zool. exp. et gén., X, 1892. Notes et Revue, p. XxIv. Mém. Soc. Zool. de Fr., 1894. VIT 2 18 E. TOPSENT 8. Ectyonines riches en spongine.La plupart sontdendrimorphes. Genres : Clathria Schmidt. — Eponges généralement dressées. Squelette composé de fibres riches en spongine contenant dans leur axe des styles lisses et hérissés par des styles épineux plus petits. Les spi- cules de l’ectosome, épars, ne forment pas chez Rhaphidophlus, un revêtement serré. Microsclères ordinaires : petits isochèles et toxes, ensemble ou séparément, quelquefois absents. Echinoclathria Carter (1).—Genre voisin de Clathr'ia. Les fibres sont quelquefois dépourvues de spicules dans leur intérieur, mais elles sont toujours hérissées çà et là de spicules monactinaux qui sont lisses. C’est là la caractéristique du genre. Microsclères des Clathria; quelquefois absents. Agelas Duch. et Mich. — Forme variée. Fibres cornées bien déve- loppées et hérissées de spicules monactinaux couverts d’épines dis- posées en verticilles plus ou moins réguliers. Ce sont d’ailleurs les seuls mégasclères présents et 1l n'existe pas de microselères. Ridley et Dendy ont établi la synonymie de ce genre de la façon suivante : Agelas Duchassaing et Michelotti, 1864. Ectyon Gray, 1867. Chalinopsis Schmidt, 1870. (1) Le genre Clathria à été créé par Schmidt en 1862 pour Clathria coralloides, Eponge décrite par Olivi dès 1792 et puis pour Clathria compressa Schm., une « variété de Spongia clathrus » signalée par Esper en 1794. Ces deux espèces se trouvent aujourd'hui séparées génériquement, mais leur séparation n’a pas élé opérée comme il aurait fallu. Ainsi c’est Clathria coralloides, le type du g. Clathria Schm., qui se trouve rattaché au g. Echinoclathria Carter, tandis que Clathria compiessa, à qui ce nom générique conviendrait mieux encore, en raison de ses styles épineux, et qui, seule, pouvait être déplacée, est restée le type du genre Cla- thria pour Carter et Ridley et Dendy. La question se complique encore par suite de l’existence du genre Ophlitaspongiu Bowerbank, identique, malgré l'absence d'isochèles, à Echinoclathria. Si, en sépa- rant les Clathria à spicules accessoires épineux de celles à spicules accessoires lisses, Carter avait conservé aux premières le nom de Clathria qui leur revenait de droit, (Clathria coralloides, la première en date, étant précisément une Eponge à spicules lisses), le genre Ophlitaspongia Bow. était rayé sans hésitation comme synonyme de Cluthria; mais, puisque Echinoclathria n’a pas été créé pour les espèces à spicules épineux, on est en droit de se demander si Ophlitaspongia (1866) ne doit pas être maintenu de préférence à Echinoclathria (1884). Pour s'en dispenser, on ne peut qu'alléguer l'ignorance où se trouvait Bowerbank de l'existence du genre Clathria et le peu de précision donnée à sa définition du genre Ophlilaspongia. Thalassodendron Lend. (1888) ne me semble pas différer de Æchinoclalhria Carter. \ UNE RÉFORME DANS LA CLASSIFICATION DES HALICHONDRINA 19 L'une des Clathria de Schmidt est un véritable Agelas : Agelas oroîdes. Je m'en suis facilement rendu compte après examen d’un échantillon de cette espèce provenant de Lesina (Adriatique) et que m'a offert généreusement M. le Rév. A. M. Norman, qui le tenait de von Marenzeller. Ectyonopsis Carter. — Difière de Agelas en ce que ses fibres cor- nées, hérissées aussi de spicules monactinaux épineux, disposés en groupes, renferment dans leur intérieur des spicules diactinaux (strongyles) de même sorte. Pas de microselères non plus. Rhaphidophlus Ehlers. — Diffère de Clathria par son ectosome où les mégasclères, dressés, se serrent les uns contre les autres et for- ment une croûte distincte et dense. La plupart des Rhaphidophlus sont rameux. Il en existe cepen- dant une espèce encroûtante dans la Méditerranée, R. Jolicœuri Tops. (1), commune à Banyuls. Echinonema Carter. — Les fibres sont hérissées d’un si grand nombre de styles épineux que ceux-ci les cachent à peu près com- plètement. Microsclères : isochèles. Clathriodendron Lendenfeld.— Des tylostyles d’une taille considé- rable sont épars dans le choanosome. Les fibres cornées ne renfer- ment que peu de mégasclères. Des styles épineux plus ou moins abondants les hérissent. Pas de microselères. Plectispa Lendenfeld. — Peut-être synonyme de Echinochlatria Carter. Ne s’en distingue, en tout cas, que par ce fait que les fibres de la surface sont beaucoup plus hérissées de styles lisses que celles de l’intérieur de l’Eponge. Clathriopsamma Lendenfeld.— Ectosome transformé en une écorce sableuse. Squelette fait de fibres cornées chargées de fragments de spicules étrangers à l’Eponge et hérissées par des styles lisses. Ce senre sert de terme de passage au genre suivant. Aulena Lendenfeld.—Ectosome transformé en une écorce sableuse. Squelette fait de fibres sableuses dont les superficielles seulement se hérissent de spicules, monactinaux, lisses. Ainsi, Aulena est à peu près à Clathriopsamma ce que Plectispa est à Echinoclathria. Echinodictyuwm Ridley (2).— Squelette réticulé formé de fibres spi- culeuses, pas très riches en spongine, mais contenant de nombreux (1) Diagnoses d'Eponges nouvelles de la Méditerranée. Arch. Zool. exp. et gén., X, 1892, Notes et Revue, p. xxv. (2) Le genre Clathrissa Lendenfeld (1888) est synonyme de £Echinodictyum Ridley (1881). 20 E. TOPSENT mégasclères diactinaux lisses (oxes, le plus souvent, strongyles chez E. Lacazei Tops.) en faisceaux serrés. Des styles épineux hérissent ces fibres. En plus, les fibres possèdent quelquefois des styles lisses, grêles, épars, partiellement en saillie. Microselères ordinai- rement absents. Cependant E. pumila (Lend.) possède des chèles abondants. Les Echinodictyum sont donc des Ectyoninæ fibreuses à mégas- clères principaux diactinaux. Il en est de même de Kalykenteron. Kalykenteron Lendenfeld. — Éponges très dures, en forme de coupe. Squelette composé de faisceaux très denses de spicules diactinaux (oxes) lisses, hérissés par des strongyles épineux. 4° BuBariNx. C’est une sous-famille par enchaînement et dont l'étude n’est encore qu’ébauchée. Je la constitue en groupant un certain nombre de Monaxonides qu’on ne peut logiquement placer parmi les Clavulides, les Aciculides ni les Axinellides. Lorsqu’elles possèdent des mégasclères correspondant aux mégaselères prinei- paux des Pæciloscleridæ, ceux-ci se rattachent au type monactinal. Elles sont caractérisées, les unes, par la présence de spicules diac- tinaux particuliers, localisés au contact de leur support, chez les espèces encroûtantes, ou composant leur axe, chez les espèces dressées ; et les autres, par la forme spéciale de leurs mégasclères, pour lesquels j’ai proposé le nom de rhabdostyles (4). Je me crois d'autant plus autorisé à opérer ce rapprochement que quelques Bubarinæ présentent à la fois ces deux caractères (ex. Rhabderemia eruca, R. geniculata et Hymerhabdia curvispiculifera. Toutes les affinités des Bubarinæ ne sont pas connues. On cons- tate seulement sans difficulté que le genre Plocamia établit le passage aux Ectyoninæ, car il possède des isochèles, souvent aussi des toxes, et, tout au moins chez quelques-unes de ses espèces, des tylostyles épineux accessoires du squelette. Les autres genres se relient entre eux de proche en proche. Cependant il est juste de faire remarquer que, si les microsclères des Plocamia sont bien ceux des Pœciloscleridæ, ceux des autres genres en difièrent souvent; il y a même, de ce côté, de véritables surprises, car rien n’est plus inattendu que l’association de toxes et de sigmaspires chez Rhabde- remia toxigera. (1) Souvent des tylostyles, courbés plus près de leur base que du milieu de leur tige, imitent ces rhabdostyles. On en voit chez des Eponges de genres divers, et, par exemple, chez Hymeraphia fascispiculifera Cart. sp., H. bulboretorta Cart. sp, Trikentrion quadriradiatum Cart. sp. et T. quinqueradiatum Cart. sp., toutes les quatre rapportées à tort par leur auteur au genre Microciona. UNE RÉFORME DANS LA CLASSIFICATION DES ÆZALICHONDRINA 21 Ainsi comprise, la sous-famille des Bubarinæ renferme les cinq genres suivants : Plocamia Schmidt. — Eponges de formes diverses, encroûtantes, dressées ou rameuses. Mégasclères caractéristiques : spicules diac- tinaux, haltères, plus ou moins épineux. Mégasclères principaux, dressés, styles ou subtylostyles, épineux au moins à la base, quel- quefois accompagnés de mégasclères accessoires plus petits et plus complètement épineux. Ectosome quelquefois pourvu de mégas- clères propres, diactinaux (P. microcionides, P. ambigua). Miscros- clères : isochèles, et fréquemment, toxes. Ridley a reconnu de lui-même que son genre Dirrhopalum, 1881 est synonyme de Plocamia Schmidt, 1870. Parmi les espèces, citons : Plocamia gymnazusa Schm. P. clopetaria Schm. P. coriacea (Bow). P. microcionides (Cart). P. plena Sollas. P. manaarensis (Cart.). P. ambigua (Fristedt) non Microciona ambigua Bow. Suberotelites Schmidt.— Des tylostrongyles courts et gros, à épines robustes, constituent la charpente réticulée des Suberotelites. Ces Éponges, ordinairement dressées, ont une structure homogène, c’est- à-dire qu’elles ne présentent pas d’axe solide qui permette de les comparer aux Axinellides. Leurs tylostrongyles rappellent les dum-bells des Plocamia, malgré la dissemblance de leurs extrémités. Aux tylostrongyles s'ajoutent des mégasclères variés, strongyles lisses et droits non saillants (S. mercator) ou styles lisses et courbes, saillants (S. demonstrans). Les deux espèces actuellement connues sont dépourvues de microselères. Suberotelites demonstrans Tops. (1) diffère de S. mercator Schm. sur deux points principaux : il est hispide et non pas lisse; il pos- sède, avec les tylostrongyles épineux, des styles lisses qui font lon- guement saillie au dehors. Par ces caractères, il nous révèle les affinités du genre Suberotelites, dont la place restait jusqu'à pré- sent incertaine. Ne voit-on pas chez S. demonstrans, comme chez les Plocamia, la masse de l'Eponge faite de mégasclères épineux tronqués, disposés en un réseau sur les mailles duquel s’implan- tent de grands styles qui hérissent la surface générale ? Les Sube- rotelites doivent donc être proches parents des Plocamia. (1) « Hirondelle », loco citato, p.118. 22 E. TOPSENT Si Suberotelites mercator possède bien en propre les strongyles lisses observés par Schmidt, un Suberotelites drasué par l’Hiron- delle (4), lisse et sans autres spicules que des tylostrongyles épi- neux, représente une troisième espèce, S. simplex, d'autant plus intéressante qu'elle prouve que ces organites, seuls persistants, jouent, chez les Suberotelites, le rôle principal. Bubaris Gray.— Eponges de forme variable, revêtantes, massives ou dressées. Mégasclères de projection monactinaux, lisses. Spi- cules basilaires diactinaux, courbes ou flexueux, lisses ou ‘épi- neux. Spicules propres de l’ectosome, quand il en existe, diacti- naux lisses. Pas de microselères, sauf chez B. constellata où des oxyasters remplacent les spicules diactinaux basilaires. Il est aisé de mettre en évidence les affinités de ce genre Bubaris et du genre Plocamia. Ce sont, de part et d'autre, spicules diacti- naux non cimentés, formant une base d’où s'élèvent de longs spicu- les monactinaux hérissant lasurface. Quand ilexiste des mégaselères propres à l’ectosome, ce sont des spicules diactinaux, lisses, tor- notes de Plocamia microcionides et de P. ambiqua, tornotes centro- tylotes de trois Bubaris. Au genre Bubaris appartiennent les espèces suivantes (2) : Bubaris vermiculata (Bow.) Gray. Spicules basilaires, diactinaux lisses, flexueux. Spicules de projection, styles lisses. Bubaris verticillata (Bow. sp.).Spicules basilaires, diactinaux, légèrement coudés et couverts d’épines en verticilles. Spicules de projection, tylostyles lisses. Spicules de l’ectosome, longs tornotes centrotylotes, lisses, à pointes bifides. Bubaris gallica Topsent, 1893. Diffère de B. verticillata par la courbure brusque et constante de ses oxes basilaires et par la dis- persion de leurs épines, ainsi que par la simplicité des pointes de ses tornotes centrotylotes de l’ectosome. Bubaris constellata Topsent, 1893. Pas de spicules basilaires: Spicu- les de projection, tylostyles lisses. Spicules de l’ectosome, en tout semblables à ceux de BR. gallica. Des oxyasters nombreuses au voisi- nage du support remplacent les oxes basilaires des autres espèces. Cette singularité donne une idée de la difficulté du classement « (1) « Hirondelle », station 229, Loco citato, p.119. (2) Bubaris verticillata, B. gallica et B. constellata se touchent de si près et diffèrent à tant d'égards de B. vermiculula que, peut-être, il serait bon de réserver pour cette dernière le genre Bubaris au sens de Gray et d'appliquer aux autres en commun l’une des deux dénominations génériques Nœænia ou Laothoë dont Gray s’est montré inconsciemment prodigue envers Hymeraphya verticillala Bow. UNE RÉFORME DANS LA CLASSIFICATION DES ÆALICHONDRINA 23 méthodique de ces Bubarinæ. Pour en élaborer un groupement satis- faisant, il faut compter beaucoup sur la découverte d’un nombre d'espèces bien plus considérable que celui qui nous est actuellement connu. Rhabderemia Topsent.— Eponges revêtantes dont les spicules carac- téristiques sont des rhabdostyles, dressés sur le support et isolés, espacés, le plus souvent lisses, quelquefois épineux (R. intexta, R. geniculata). Parfois il existe des spicules basilaires diactinaux, . épineux, comme chez les Bubaris (R. eruca, R. geniculata). Parfois aussi, l’ectosome porte des spicules propres, monactinaux grêles (R. Guernei, R. minutula, R. toxigera). Microsclères quelquefois absents (R. eruca, R. geniculata, R. unispiculum), le plus souvent présents et variés : sigmaspires, sigmates, toxes et thraustoxes. Espèces : Rhabderemia eruca Carter sp., 1880. Spicules basilaires, diactinaux, flexueux, annelés. Spicules de projection, rhabdostyles lisses. Pas de microselères. Rhabderemia geniculata Topsent (Hymeraphia, 1892). L’Hymeraphia geniculata Tops. de l’Hirondelle était un mélange de Rhabderemia geniculata, d’une Hymeraphia et de quelque Darwinellide. R. geni- culata possède pour spicules-basilaires des toxostrongyles épineux et pour spicules de projection des rhabdostyles épineux. Pas de microsclères. Rhabderemia Guernei Topsent, 1892. Spicules basilaires, thraus- toxes. Spicules de projection, rhabdostyles lisses. Spicules de l’ectosome, subtylostyles grêles et courts, presque linéaires. Micro- selères, sigmaspires. Rhabderemia minutula Carter sp., 1876. Semblable à R. Guernei, moins les thraustoxes. Donc, plus de spicules basilaires. Rhabderemia toxigera Topsent, 1892. Semblable à R. minutula, avec des toxes en plus. Rhabderemia intexta Carter sp., 1876. Rhabdostyles épineux ; sigmates grêles, excessivement nombreux, et terminés par un crochet simple, à chaque extrémité. Rhabderemia unispiculum Carter sp., 1880. Rien que des rhabdo- styles lisses, connus (1). Hymerhabdia Topsent. — Eponges encroûtantes minces. Méga- sclères principaux monactinaux, lisses, dressés, tylostyles ou rhab- (1) Si Les spicules figurés par Carter en 29 et 30, pl. V (Ann. and Mag. of nat. hist., (5), VI, 1880), appartiennent à une même Eponge, celle-ci serait une huitième Rhabderemia. 24 E. TOPSENT dostyles. Mégasclères accessoires, rhabdostyles. Quelquelois des spicules basilaires diactinaux épineux. Espèces : Hymerhabdia curvispiculifera Carter sp., 1880. Elle ne diffère des Rhabderemia que par l’addition d’une seconde sorte de mégasclères dressés. Elle se rapproche aussi des Bubaris par ses spicules basilaires. Pas de microsclères. Hymerhabdia typica Topsent, 1892. Tylostyles lisses, dressés. Spicules accessoires, rhabdostyles, lisses, dressés. Ni spicules diactinaux basilaires, ni microsclères. Vosmaer faisait rentrer, parmi ses Halichondrina, dans la famille des Halichondridæ, un certain nombre de genres (Arinella, Phakellia, Auletta, Tragosiu, Dictyonella), dont Ridley et Dendy ont avec raison composé, en leur adjoignant plusieurs autres types, une famille à part, la quatrième de leurs Halichondrina, la famille des 4rinellidæ. Au contraire de Ridley et Dendy, Sollas et Lendenfeld ont rapproché ces Eponges de celles des Monaxonides dont la parenté avec les Tétractinellides ne fait de doute pour personne. Prenant en considération trop sérieuse la présence éventuelle d’asters chez quelques Raspailia, Sollas s’est servi de ce caractère pour placer la familled es’ 4xinellidæ parmi ses Spintharophora, à côté des Dorypleridæ et des Tethyidæ, et Lendenfeld s’en est autorisé pour la noyer en quelque sorte au milieu de sa tribu assez confuse des Thalassospongiæ dans le sous-ordre des Clavulina. Des opinions en présence, laquelle admettre ? Celle de Ridley et Dendy ? Celle de Sollas ou de Lendenfeld ? Bien qu'il soit démontré que le genre Raspailia occupe une place plus naturelle parmi les Ectyoninæ que partout ailleurs, rien n’em- pêche de trouver dans la manière dont il organise son axe une analogie avec ce qui existe chez les Axinellides vraies et de considérer certainstypes d’Eponges (le genre Syringella, entre autres) comme des termes de passage des Ectyonines aux Axinellides. Les Axinel- lidæ sont très certainement parentes à un degré quelconque des Halichondrina, et, ce qui le prouve, bien mieux que la nature fibrospiculeuse de l’axe dense des Raspailia, c’est cette découverte toute récente d'Otto Maas, que leurs larves sont semblables à celles des Dendoryx (Myxilla rosacea) (1) et des Ecinoclathria (Chlathria coralloides) (2). (1) Voy. suprà, p. 15-16. (2) On ne saurait accorder trop d'importance à de pareilles constatations. C’est d'après les caractères de leurs larves que j'ai été amené à rapprocher les Ge/linus des Reniera et à placer les Balzella à côté des Esperella et des Desmaucidon. L'examen PAL Vi RE UNE RÉFORME DANS LA CLASSIFICATION DES ÆALICHONDRINA 25 Du côté des Spintharophora Sollas (ou des Hadromerina), leurs affinités sont plus douteuses. Et c’est à tort, assurément que Len- denfeld range parmi les Axinellides les genres Hemiasterella Car- ter, Epallax Sollas et Spirophorella Lendenfeld (1), car tous trois ne possèdent qu’une seule sorte de mégasclères, qui marque leur place dans les Aciculida : des mégasclères diactinaux. Chez les Axi- nellides véritables, les mégasclères monactinaux existent seuls ou remplissent le rôle principal. L'opinion de Ridley et Dendy me paraît donc la plus rationnelle, Et je considère les Arénellidæ comme une troisième famille du sous- ordre Halichondrina. La FAMILLE DES AXINELLIDÆ Se fait remarquer par ses méga- sclères monactinaux existant seuls ou s’adjoignant des mégasclères diactinaux chargés d’un rôle secondaire, en quelque sorte con- jonctif. Ordinairement, le squelette de ces Eponges se dispose de telle manière que leur corps se dresse et devienne rameux, lamel- leux ou infundibuliforme. On n’y trouve que très peu de micros- clères, et ceux qui s’y développent dérivent tous du type diacti- nal; ce sont des raphides, des microxes ou des cladostrongyles. En attendant de nouvelles découvertes, on peut y rapporter les genres suivants : Hymeniacidon Bowerbank, Phakellia Bowerbank, Ciocalypta Bowerbank, Tragosia Gray, Syringella Schmidt, Axinella Schmidt, Dendropsis Ridtey et Dendy, Thrinacophora Ridley, Auletta Schmidt, Dictyonella Schmidt, Acanthella Schmidt. Thrinacophora et Dendropsis possèdent seuls des microsclères. Le genre fhrinacophora n’est, jusqu’à présent, représenté que par une espèce, puisque ma Thrinacophora? spissa de l’Hirondelle prend rang parmi les Rhaphisia. En revanche, le genre Dendropsis compte dès maintenant deux représentants, car l’Eponge australienne que Lendenfeld a nommée Axinella hispida Montagu est un Dendropsis véritable. des larves des Dendoryx, des Leplosia, des Iophon et des Forcepia, et, par compa- raison, de celles des Microciona, des Myxilla et des Echinodictyum, m'a aussi révélé ce fait intéressant que les Dendoricinæ, avec leurs mégasclères le plus sou- vent épineux etavec leur ectosome pourvu de spicules spéciaux, sont plus intimement alliées aux Ectyoninæ qu'aux Esperellinæ. Les Dendoricinæ restent quand même distinctes des Eclyoninæ pour cette raison qu’elles ne possèdent pas de spicules accessoires hérissant leur charpente. (1) Ou, pour parler plus exactement, Dorypleres Sollas, pour Hemiasterella affinis Carter, qui n'a que des oxes pour mégasclères, Hemiasterella Carter, pour Hemiasterella typus Carter.qui (d’après l'appréciation de Sollas) possède des stron- gyloxes, et Trachycladus Carter, dont Spirophorella Lendenfeld est synonyme. 26 E. TOPSENT. — UNE RÉFORME DANS LA CLASSIFICATION, ETC. Un tableau des grandes lignes de l’ordre des Monaronida (au sens de Ridley et Dendy) servira de résumé à tout ce qui précède : 19 CO 19 C0 I = Ordre Monaxonida. I. — Sous-Ordre HALICHONDRINA. . Famille des HAPLOSCLERIDÆ. Sous-familles : «, Chalinin®, R, Renierinæ, y, Spongilline, à, Gelliodinæ. <, Phlocodictyinæ. . Famille des POŒCILOSCLERID&. Sous-famille : x, Esperellinæ, B, Dendoricinæ, y, Ectyoninæ, à, Bubarinæ. Famille des AXINELLIDÆ. II. — Sous-Ordre HADROMERINA (1). A. — SECTION DES ACICULIDA. Famille des EPALLACGIDæ. . Famille des SryLocoRDYLID&. Famille des TErHYID&. B. — SECTION DES CLAVULIDA. Famille des SPIRASTRELLIDÆ. Famille des SUBERITIDÆ. Famille des CLIONIDÆ. (1) Pour les divisions de ce sous-ordre (sous le nom de Spintharophora Sollas) voy. « Hirondelle », Loco citato, p. 57. et Exposé des principes actuels de la clas- sification des Spongiaires. Rev. biol. du Nord de la France, IV, n°8; Lille, 1892. APPLICATION DE LA TAXONOMIE ACTUELLE A UNE COLLECTION DE SPONGIAIRES DU BANC DE CAMPÊCHE ET DE LA GUADELOUPE DÉCRITE PRÉCÉDEMMENT (1), par Emile TOPSENT, Chargé de cours à l’Ecole de Médecine de Reims. Il s’est réalisé, depuis 1887, de tels progrès dans la taxinomie des Spongiaires, grâce surtout aux mémoires de Ridley et Dendy (2), de Schulze (3) et de Sollas (4), auxquels la célèbre campagne du Challenger a donné lieu, grâce aussi aux travaux de von Lendenfeld sur les Keratosa (1889) et de Dendy sur les Calcarea (1892-1893), que quiconque aujourd’hui, même pour traiter des animaux de nos mers, se dispenserait d’autres guides que les monographies de Bowerbank, de Haeckel et de Schmidt, semblerait parler une langue morte et s’enfoncerait dans le redoutable chaos de la synonymie. L'œuvre accomplie est immense : la lumière s’est presque faite; un plan, du moins, a été conçu qui promptement s’élabore et permet d'espérer encore de profonds et très utiles remaniements. Comme j'’admirais cette marche rapide de la Science, la curiosité m'est venue de revoir à fond et de rajeunir une petite étude que J'avais confiée à la Société Zoologique avant que les grands travaux en question fussent devenus pour moi d’un usage courant, et j'ai vite acquis la conviction qu’un pareil examen, outre qu’il mettrait en valeur une collection réellement intéressante et qu’il corrigerait une œuvre de débutant, n’aurait rien de banal en soi. Comme une partie du petit mémoire dont je m'occupe ne me paraît nécessiter, pour le moment, aucune retouche, je prie le lecteur de vouloir bien s’y reporter, et je me borne à citer ici les numéros de la liste primitive qui offrent quelque prise à ma propre critique. I. ÉPoNGEs pu BANC DE CAMPÈCHE. 4. Ascaltis canariensis Haeckel. — Du système par trop artificiel (4) Quelques Spongiaires du Banc de Campêéche et de la Pointe-à-Pitre. Mém. Soc. Zool. de France, II, p. 30, 1889, (2) Monaxonida, 1887. (3) Hexactinellida 1887. (4) Tetractinellida, 1888, 28 E. TOPSENT des Calcarea de Haeckel il n’est resté que peu de choses et ses Ascones tiennent tous, de l'avis de Dendy, dans l’ancien genre Leucosolenia Bowerbank, de sorte que Nardoa canariensis Miklucho doit s’écrire à présent LEUCOSOLENIA CANARIENSIS Miklucho sp. 3. Sycaltis ovipara Haeckel. — Cette Eponge a pris place définiti- vement dans le genre Amphoriscus Poléjaeff sous le nom de AMPHORISCUS OVIPARUS (Haeck.) Poléi. 5. Aciculites incrustans n. sp. — J’ai montré récemment (1) que cette Eponge, dont la distribution est très vaste, puisque je l'ai retrouvée à Banyuls (Pyrénées-Orientales), doit servir de type à un genre nouveau que j'ai appelé Desmanthus, en raison de la ramifica- tion abondante de ses desmas et de leur ornementation. Elle ne pouvait être maintenue dans le genre Aciculites, parce que ses desmas sont tétracrépides et non pas monocrépides, et parce que ses spicules monactinaux, dressés à sa surface et non pas couchés tangentiellement dans l’ectosome, ne peuvent être comparés à des microsclères. DESMANTHUS INCRUSTANS prend place dans les Hoplophora triænosa et y représente même une petite famille, celle des Desmanthide, voisine de celle des Tetracladidæ, mais s’en distinguant par l’absence complète de microsclères, par le type monactinal des mégasclères qui déterminent son hispidation, enfin par le peu de différence qui existe entre ses deux sortes de desmas. 8. Cliona Johnstoni O. Schmidt. — Cette prétendue variété de Vioa Johnstoni Schm. n’appartient pas, contrairement à ce qu’en pensait 0. Schmidt, au genre Vioa Nardo (ou plus exactement au genre Cliona Grant). Il s’agit d’un Coppatias Sollas, d’ailleurs bien distinct de ceux mentionnés par Sollas (2). J'en ai retrouvé des représentants nombreux dans la Méditerranée (Banyuls et Bandol), et, sous le nom de COPPATIAS INCONDITUS, j'ai tracé (3) la diagnose de cette espèce nouvelle. 15. Cliona sp.? — Ce n’est autre chose que CLIONA CELATA Grant. Leidy l’appelait Cliona sulphurea. M’étant appliqué à faire res- sortir (4) l'identité de Clionu celata Grant et de Cliona sulphurea Leidy, j'ai eu le plaisir de voir Leidy corriger son erreur (5). (1) Nouvelle série de diagnoses d'Éponges de Roscof} et de Banyuls. Arch. Zool. exp. et gén., (3), III, Notes et Revue, 1893. (2) Report on (he Tetractinellida collecled by H. M. S. Challenger during the years 1875-76, p. 207, 1888. (3) Diagnoses d'Éponges nouvelles de la Méditerranée... Arch. Zool. exp. et gén., X, Notes et Revue, p. xxvi, 1892. (4) Cliona celala ou Cliona sulphurea? Bull. Soc. Zool. de France, XIV, p- 351, 1889. (5) Proc. Acad. nat. sc. of Philadelphia, part I, p. 122, 1891. si E fée EN AN rh FE DATA # " ; APPLICATION DE LA TAXONOMIE ACTUELLE 29 46. Papillina arcuata n. sp. — Cette Éponge est connue depuis longtemps. Bowerbank, qui l’avait vue le premier (1), provenant des Bahama, ne l’a pas décrite et c’est Carter qui la nomma (2) { Suberites coronarius) d’après l’échantillon de la collection de Bowerbank. Depuis, Carter l’a retrouvée dans une collection d’Éponges de l'archipel Mergui (3); elle jouit donc d’une vaste distribution géographique. Parmi les Suberites de Carter, c’est surtout à S. coronarius que je faisais allusion à propos des microsclères de cette espèce supposée nouvelle; il me semblait que ses spirasters étaient moins régulières que ne les figurait Carter, et c’est sur cette mince différence, plus apparente que réelle, que mon appréciation de débutant s'était égarée. Papillina arcuata Tops. n’est donc autre chose que Suberites roro- narius Carter. Mais S. coronarius ne peut rester dans le genre Suberites à cause de ses spirasters. Le genre Papillina ne lui convient pas davantage parce qu'il a été créé inutilement pour des formes massives de Cliones. Et nous nous trouvons amené à appeler cette Éponge SPIRASTRELLA CORONARIA Carter Sp. 17. Suberites sulphurea Schmidt.— La forme et la disposition des tylostyles de cette mince Éponge encroûtante diffèrent radicalement de ce que j'ai vu par moi-même depuis deux ans sur de vrais Suberites sulphureus (Bean) abondants à Roscofï. J’ai vainement comparé ces spicules à ceux de divers autres Suberites, tels que S. domuncula, S. lobatus et S. flavus. Courts et forts, ils s’en distinguent toujours par leur tête régulièrement sphérique. Ils ressemblent, au contraire, tout à fait à ceux d’un Suberites jaune, toujours encroûtant, très commun sur toutes les côtes de France, qui me paraît indécrit, et dont je me propose de m'occuper tout spécialement un Jour ou l’autre. Réservant donc cette étude, j'écrirai provisoirement : SUBERITES Sp. 23. Microciona pusilla Carter. — En premier lieu, je rappellerai que cette Eponge ne fait plus partie du genre Microciona Bow. et que je l’ai placée (4) dans le genre Rhabderemia Tops., défini de la manière suivante : « Eponges revêtantes, à charpente squelettique formée de mégasclères en crosse, rhabdostyles, dressés sur le sup- (4) À Monograph Brit. Spongiadue, I, pl. VII, fig. 172. (2) Ann. and Mag. of nat. hist., (5), IX, p. 352. (3) Journ. Linn. Soc. London, XXI, p. 74. (4) Résult. des Camp. scient. de l’Hirondelle, fasc. II. — Contrib. à l'étude des Spongiaires de l'Atlantique Nord, p. 115, 1892. 30 E. TOPSENT port et isolés, espacés. Spicules dermiques ordinairement présents, monactinaux lisses. Microselères de formes diverses. » Voilà pour le terme générique; quant au terme spécifique, il peut être changé aussi puisque Carter a fait connaître cette Éponge (1) sous le nom de WMicrociona pusilla, mais que, dans la légende de la planche XVI, il l’a appelée Microciona minutula. À. Dendy, dans sa révision des Éponges décrites par Carter (2), n’a cité que la première de ces dénominations, celle que j'ai mentionnée également à plu- sieurs reprises, avec la certitude que le nom inscrit dans le texte, devait avoir la préférence. Mais il se trouve que Carter, reparlant de cette singulière espèce, en 1880(3), a ajouté à son propos «mendosè scripta pusilla ». De sorte que, pour donner satisfaction au célèbre spongologiste, on devrait écrire : RHABDEREMIA MINUTULA Carter sp. 24. Microciona plana Carter. — Je concevais quelques doutes sur la rectitude de cette détermination ; ils n'étaient que trop fondés, car il s'agit simplement d’une base de quelque Clathria, peut être même de C. copiosa Tops. Dans cette série des Ectyoninæ, il faut vraiment une grande expérience pour ne pas se laisser tromper par les bases d'échantillons restées en place ou par les tout jeunes spé- cimens. Et l’on ne prend guère qu’à ses dépens des leçons sur cette matière. 25. Hymeraphia simplex Bowerbank. — Une comparaison atten- tive m'a montré cet Hymeraphia tout à fait identique aux HyMERA- PHIA CORONULA Bow. que J'ai souvent rencontrés à Roscoff, et bien caractérisé par ses mégasclères accessoires du squelette, tylostyles dont la tête, couverte de grosses épines infléchies, se trouve séparée par un cou lisse très évident de la région de la tige qu porte des épines réfléchies. Quant à Hymeraphia simplex Bow., je ne lui vois aucun caractère qui permette de le séparer raisonnablement de Hymeraphia clavata Bow. Du reste, Bowerbank a omis (et c’est un reproche qu’on aurait pu trop souvent lui adresser !) d'établir un parallèle entre ces deux Hymeraphia dont les affinités n’ont cependant pas pu lui échapper. 26. Hymeraphia Toureti n. sp.— En même temps que Hymeraphia clavata, une pierre madréporique provenant du banc de Campêche porte un autre Hymeraphia auquel je n’avais accordé aucune atten- (1) Ann. and Mag. of nat. hist., (4), XVIII, p. 239. (2) An alphabetical list of the genera and species of Sponges described by H. J. Carter. Roy. Soc. of Victoria, 14 juin 1888. (3) Ann. and Mag. of nat. history, (5), VI, p. 44, APPLICATION DE LA TAXONOMIE ACTUELLE 31 tion tout d’abord, mais qui mérite bien aussi qu’on s’en occupe. C’est une espèce nouvelle que je dédie à la mémoire du regretté capitaine Mathurin Touret, dont la bonne amitié m’a mis en posses- sion de cette collection de Spongiaires exotiques. Hymeraphia Toureti est encroûtant, comme ses congénères, et de couleur brunâtre à l’état sec. Il est surtout caractérisé par la taille uniforme et par les détails de conformation de ses mégasclères épineux accessoires du squelette. Spiculation. — I. Mégasclères : 1. T'ylostyles, spicules principaux du squelette, isolés, dressés, longs, généralement courbés et sail- lants au dehors, tout à fait lisses, avec une tête ronde bien accusée, souvent double même, par suite d’un renflement secondaire du cou. 2. Tylostyles épineux, spicules accessoires du squelette, tous dressés solitairement au contact du support, très nombreux. Leur taille n’est pas variable comme celle des mêmes mégasclères de H. clavata, mais uniforme et relativement courte; ils n’atteignent guère que 50 à 60 & de longueur. Ils sont, malgré cela, fortement hispides, sans interruption analogue à celle qui frappe tant chez H. coronula. Les épines de la tige, assez serrées, se recourbent toutes en crochet vers la tête. Celle-ci est bien marquée, mais non pas très dégagée ni ovoide comme chez H. clavata; ses épines, plutôt faibles, toutes proportions gardées, sont coniques, droites et divergentes. Il. Microsclères (?) : J’ai vu quelques isochèles grêles du type de ceux qu’on rencontre si fréquemment dans ce groupe, et aussi des asters assez nombreuses, à centrum peu développé et ne comptant qu'un petit nombre de rayons (10-12), lisses, subconiques, longs de 6 x environ, et tronqués à leur extrémité. Ces asters se trouvent surtout au voisinage du support. C’est ce qui m’a décidé à en tenir compte après les avoir considérées comme étrangères à l’Éponge. Je n’ai malheureusement eu à ma disposition qu'un échantillon de cet Hymeraphia, mais ses mégasclères épineux permettront, je l'espère, de le reconnaître et de décider si les microsclères précités lui appartiennent réellement, ce qui le rendrait plus intéressant encore. 90, Hymedesmia campechiana n. sp.— Le genre Hymedesmia Bow. doit être réservé désormais (1) aux Clavulida pourvus d’asters régulières, comme }. stellata, par exemple. Tel n’est évidemment pas le cas de l’Éponge en question. Hymedesmia zetlandica Bow. ne pouvait être maintenu non plus (1) Résull. des Camp. scient. de l'Hirondelle. Fase, II. — Contribution à l'étude des Spongiaires de l'Atlantique Nord, p. 58, 1892. 32 È. TOPSENT au nombre des Hymedesmia, aussi l’ai-je rattaché dernièrement (1) à un genre nouveau, sous le nom de Leptosia zetlandica. D'ailleurs, entre ces deux Éponges, il existe des différences profondes, puisque L. zetlandica produit des mégasclères diactinaux propres à son ectosome et ne possède, en revanche, à la façon des Esperellincæ, qu’une seule sorte de mégasclères choanosomiques. Les microsclères seuls sont semblables de part et d’autre. Mon Hymedesmia campechiana n’étant donc plus un Hymedesmia, où doit-on le placer? Il se montre pourvu de tylostyles de deux sortes, isolés et dressés sur la membrane basale au contact du sup- port, les uns longs, complètement lisses et faisant, par leur pointe, saillie longuement au dehors, les autres beaucoup plus courts. Si l’on y regarde de près, on reconnaît que ces deux sortes de spicules ne diffèrent pas uniquement par leur taille et que la tête des plus petits s’orne de quelques épines ou tubérosités qui manquent abso- lument sur les grands. Ce détail offre beaucoup d'importance, car il prouve qu’on est en présence d’un Ectyonina. Les grands tylostyles lisses se retrouvent en tant que mégasclères principaux, ainsi conformés chez beaucoup d’'Hymeraphia ; quant aux petits tylostyles à tête plus ou moins ornée, ils jouent ici le rôle des mégas- clères épineux accessoires du squelette de ces mêmes Hymeraphia. Il ne s’agit pas cependant d’un Hymeraphia typique, mais, à n’en pas douter, de quelque chose d’assez voisin : en raison de la dispa- rition absolue des mégasclères de l’ectosome, de l’atrophie presque complète des épines des deux éléments constituants de la charpente choanosomique et enfin de la présence de sigmates seulement en fait de microselères, Je suis convaineu de la nécessité d'établir dans les Ectyoninæ un nouveau genre auquel notre Éponge servira de type et dont le nom, Tylosigma, sera d’autant plus significatif que les Éponges connues comme ne possédant à la fois que des tylostyles et des sigmates appartiennent toutes aux genres Biemma et Desma- cella et n’affectent en aucune façon l'allure hyméraphioïde si accen- tuée dans le cas dont il s’agit. On dirait alors: Genre TyYLosIGMA n.g. Ectyoninæ à structure d'Hymeraphia, dépourvus de mégasclères propres à l’ectosome et remarquables par l’atrophie des épines de leurs mégasclères de défense interne. Dans le type du genre, les (1) Diagnose d'Éponges nouvelles de la Méditerranée. Arch. de Zool. exp. et gén., X, Notes et Revue, p. xx11, 1892. APPLICATION DE LA TAXONOMIE ACTUELLE 33 seuls microsclères présents sont des sigmates de deux tailles, les plus grands fasciculés. : TYLOSIGMA CAMPECHIANUM ne se cantonne pas dans le golfe du Mexique ; il habite aussi la Méditerranée et je l’ai rencontré dans une petite collection d’'Eponges du golfe de Gabès, que M. Chevreux a bien voulu me communiquer et dont on trouve la description dans un autre mémoire du présent volume. Chez l'échantillon du golfe de Gabès comme chez celui du banc de Campéche, les grands tylostyles mesurent 5 à 600 de longueur, les petits 155 à 170, les grands sigmates fasciculés 45 à 50 et les petits 10 y environ. \ Les tylostyles principaux du premier ont, il est vrai, pour la plupart, la tête allongée trilobée et non pas généralement arron- die comme ceux du second (fig. 8, C a), mais cela n’a, nullement la valeur d’un caractère spécifique. 31. Amorphina hirta n. sp. — Maintenant que les genres Halichon- dria Fleming et Hymeniacidon Bowerbank ont reçu une définition précise, le genre Amorphina dans lequel 0. Schmidt les confondait n’a plus de raison d’être. Par ses styles très purs, disposés sans ordre apparent, Amorphina hirta se révèle comme un Hymeniacidon vrai : HYMENIACIDON HiRTus Topsent. 32. Amorphina Duchassaingi n.sp.— Il existe des mégasclères de deux sortes: 1° dans la profondeur, de grands styles atténués (fig. 9 B) orientés parallèlement entre eux et rayonnant de la base de l’'Éponge vers la périphérie ; 2 à la surface, de petits styles dres- sés, assez serrés. Cette spiculation caractérise le genre Tuberella Keller et le nom qu'il convient d'adopter est celui de TUBERELLA DucxassainGr Topsent. 33. Amorphina sp. — Ce Clavulida, encroûtant et mince, par le développement de ses parties molles et par l’entrecroisement lâche de ses tylostyles grêles, courbes ou même flexueux, appartient assu- rément au genre ferpios Duch. et Mich. Il se rapproche même beaucoup de Terpios fugax D. et M., dont il a vraisemblablement la couleur à l’état de vie, à en juger par la teinte jaune verdâtre qu’il a conservée en se desséchant. Toutefois, Carter décrit et figure (1) les spicules de Terpios fugax plus petits en toutes proportions que ceux de Terpios cœrulea (qui n’est autre chose que Hymedesmia tenuicula Bow, seu Terpios tenuiculus, abondant sur toutes les côtes de France), et je trouve, au contraire, les tylostyles de notre Éponge (1) Ann. and Mag. of nat. hist., (5), IX, p. 355, pl. XII, fig. 29 et 30. Mém. Soc. Zool. de Fr., 1894. VII. — 3 34 E. TOPSENT plus longs et plus élancés. La détermination spécifique restant douteuse, je me bornerai à marquer : TERPIOS sp. ? 34. Fibularia raphidifera n. sp.— Le genre Fibularia Carter (1882) tombe en synonymie du genre Gellius Gray (1867). On reconnaît aisément en Fibularia massa Cart. et F. ramosa Cart. de véritables Gellius; Fibularia carnosa Cart. est aussi un Gellius ou un Gelliodes. Quant à Fibulauria anchorata Cart., par ses isochèles, il appartien- drait, d’après le système de Ridley et Dendy, non plus à là famille des Heterorrhaphidæ, mais à celle des Desmacidonidæ. Mon Fibu- laria raphidifera se trouve précisément dans ce cas. Or, dans les Desmacidonidæ, on n’a encore établi que quelques genres à mégasclères diactinaux, genres Desmacidon, Guitarra, Sideroderma, Joyeuxia et Batzella. Les quatre derniers, très spéciaux, ne peuvent convenir à notre Éponge; force nous est donc de la rattacher au genre Desmacidon. Mais la place que nous lui assignons ainsi ne peut être que provisoire, car le genre Desmacidon a perdu toute homogénéité et devra subir bientôt un démembrement. DESMACIDON RAPHIDIFER possède un réseau choanosomique assez semblable à celui des Dendoryær, avec des fibres primaires constituées tout au plus par trois rangs de spicules; cela diffère visiblement des fibres multispiculées qui caractérisent les Desmacidon typiques. A noter : les strongyles de l’ectosome ne se distinguent de ceux du choanosome que par leur moindre épaisseur. 35. Dendoryx jecusculum Bow. — Par suite de l'existence de deux sortes de mégasclères épineux, les uns principaux, les autres acces- soires du squelette, il ne peut s'agir ici que d’un Ectyonina et il faut renoncer à rapporter cette Éponge au genre Dendoryx; mais puisque sa charpente ne se compose pas de colonnes isolées, comme chez les Microciona, son vrai nom est, en définitive, MYXILLA JECUS- CULUM (Bow.). 38. Euspongia vaginalis (Tuba vaginalis D. et M.). — Parait cor- respondre à HIPPOSPONGIA CANALICULATA Var. CYLINDRICA Lendenfeld. 39. Spongia equina gossypina barbara Hyatt.— Lendenfeld (Mono- graph of the horny Sponges) la place en synonymie et en fait Hippo- SPONGIA EQUINA Var. ELASTICA. II. ÉPoNGEs DE LA PoINTE-A-PITRE. 4. Cliona sp. ? — J'ai déjà noté (1) qu’un nouvel examen de cette (1) Deuxième Contribution à l'étude des Clionides. Arch. Zool. exp. et gén. (2), IX, p. 563, 1891. | a PAS AE OT ET tb à APPLICATION DE LA TAXONOMIE ACTUELLE 39 Clione m'avait convaincu de son identité avec CLIONA CARPENTERI Hancock. 5. Amorphina sp.?— C’est, à n’en pas douter, un HYMENIAGIDON sp. 6. Tedania leptoderma n. sp. — Malgré la forme et la disposition de ses mégasclères, cette Éponge, à cause de ses microsclères, ne peut rester parmi les Tedania; ceux-ci, en effet, ne possèdent, par définition, que des raphides. J'ai rapproché depuis quelque temps Tedania leptoderma des Dendoryx; l'absence d’épines sur ses styles m'a même suggéré l’idée de le considérer comme le type d’un sous-genre, Lissodendoryx, ainsi défini (1) : « Dendoryx ayant invariablement des styles lisses pour mégas- clères du squelette. » Il me semble aujourd’hui que ce sous-genre mérite d’être élevé à la hauteur d'un genre véritable au même titre, par exemple, que le genre Damiria Keller, créé pour les Dendoryx à mégasclères du squelette diactinaux. Écrivons donc : LISSODENDORYX LEPTODERMA Topsent. 9. Euspongia tubulifera Lamarck sp. — Cette Éponge est inscrite dans le système de Lendenfeld sous le nom de HiPPOSPONGIA caNA- LICULATA Lend. var. GossypiNA D. et M. Voici, en matière de conclusion, la liste nouvelle, avec les numéros primitifs, des Eponges dont se compose la collection : BANC DE CAMPÈCHE. Leucosolenia canariensis Miklucho sp. Leucetta primigenia Haeckel. Amphoriscus oviparus (Haeckel) Poléjaeft. Chondrilla phyllodes Schmidt. Desmanthus incrustans Topsent. Trikentrion Vickersi Bowerbank sp. Geodia gibberosa Lamarck. Coppatias inconditus Topsent. Cliona subulata Sollas. 10 et 15. Cliona celata Grant. 11. Cliona vermifera Hancock. 12. Cliona Carpenteri Hancock. 13. Cliona vastifica Hancock. 0 SERRE Ce SCOR NO (1) Résult. des Camp. de l’Hirondelle. Fasc. Il. — Contribution à l'étude des Spon- giaires de l'Atlantique Nord, p. 97. 36 E. TOPSENT. — APPLICATION DE LA TAXONOMIE ACTUELLE 14. 16. 17. 18. 49} 20. 21. 22 23. 25. 26 26”. 21e 28. 29. 30. 31. 32. 33. 34. 35. 36. 97. 38. 939. 40. 41. © © =1 Où & © D Cliona euryphylle Topsent. Spirastrella coronaria Carter sp. Suberites sp. ? Clathria fascicularis Topsent. Clathria dentata Topsent. Clathria Carteri Topsent. Clathria foliacea Topsent. et 24. Clathria copiosa Topsent. Rhabderemia minutula (Carter) Topsent. Hymeraphia coronula Bowerbank. Hymeraphia clavata Bowerbank. Hymeraphia Toureti n. sp. Hymeraphia affinis Topsent. Hymeraphia viridis Topsent. Hymedesmia stellata Bowerbank. Tylosigma campechianum Topsent. Hymeniacidon hirtus Topsent. Tuberella Duchassaingi Topsent. Terpios fugax (?) Duch. et Mich. Desmacidon ? raphidifer Topsent. Myæilla jecusculum Bowerbank sp. Reniera fistulosa (Bow.) Schmidt. Chalina sp. Hippospongia canaliculata var. cylindrica Lendenfeld. Hippospongia equina var. elastica Lendenfeld. Aplysina aerophoba Nardo. Darwinella Joyeuxi Topsent. LA POoINTE-A-PITRE . Geodia gibberosa Lamarck. . Cliona caribbæa Carter. . Cliona labyrinthica Hancock. . Clhona Carpenteri Hancock. . Hymeniacidon sp. . Lissodendoryx leptoderma Topsent. . Reniera teligera Topsent. . Reniera sp. . Hippospongia canaliculata Lend. var. gossypina D. et M. 97 CAMPAGNE DE LA MELITA, 1892. ÉPONGES DU GOLFE DE GABÉS par Emile TOPSENT, Chargé de cours à l'École de Médecine de Reims. (PLANCHE Î). Tous ceux qui ont voyagé dans le golfe de Gabès s’accordent à vanter sa richesse en Spongiaires. Les Éponges du commerce, les Hippospongia surtout, dont la pêche s’y pratique en grand, ne man- quent jamais d'attirer l’attention, grâce au peu de profondeur et à la transparence des eaux, par leurs masses sombres et leurs larges oscules béants. Mais tout l’intérêt de ceux qui passent se porte uniquement sur ces objets exploitables et nous ne possédons pas la moindre donnée sur la faune de ces parages où les conditions de vie sont évidemment si favorables à bien d’autres sortes de Spon- giaires. Je suis, pour ma part, très reconnaissant à M. Ed. Chevreux de la bienveillance avec laquelle il m’a communiqué tout ce que le chalut de la Melita, dans ses pêches d’Amphipodes, avait ramené d'Éponges diverses, soit environ quarante espèces. Si beaucoup d’entre elles appartiennent au fonds commun de la faune méditer- ranéenne, il en est aussi quelques-unes qui sortent de l’ordinaire, et les Hircinia, en particulier, dont j’ai eu à ma disposition des échan- tillons nombreux, m'ont paru mériter une étude spéciale. A part un Sycon raphanus Schmidt et un Leucosolenia clathrus Schmidt, la petite récolte de M. Chevreux ne contient pas de Calcarea. De même, Chondrosia reniformis Nardo, très commun, représente seul les Carnosa. L'ensemble ne se compose guère que de Monaxonida et de Ceratina. Parmi les Monaxonida, Petrosia dura domine, affectant les formes les plus variées. Je signalerai rapidement les espèces vulgaires telles que Tethya lyncurium, Hamigera hamigera, Dendoryx incrustans, Leptosia Dujardini, Papillina nigricans, Esperella modesta, E. maci- lemta, Reniera porrecta et Tedania digitata; cette dernière, toutefois, mérite une mention particulière à cause de sa coloration verte, même dans l’alcool; elle me paraît correspondre à la variété que Schmidt avait nommée AReniera ambiqua en 1864. Puis, quelques 38 E. TOPSENT Éponges rameuses : Acanthella acuta, Dictyonella cactus (1) et D. arcicola, et surtout un Raspailia fort élégant qui abonde aussi dans les eaux de Banyuls et qui n’a peut-être jamais été signalé. 0. Schmidt a dénommé, plutôt qu'il ne les a décrits, six Raspaulia méditerranéens : R. stelligera Schm. (qui n’est autre que R. stuposa Mont.), R. Freyeri Schm., K. viminalis Schm. et AR. typica Nardo, tous les quatre rencontrés dans l’Adriatique; puis, en 1870, R. salix Schm. et R. syringella Schm., provenant tous deux des côtes d’AI- gérie, mais le dernier n’appartenant pas au genre Raspailia. Vosmaer, en 1880-81 (2), cite dans une liste d'Éponges de Naples : « Raspailia? ». Räspailia stuposa et Syringella syringella (3) sont tout autre chose que ce qui nous occupe. Raspailiu typica se distingue bien par sa forme. À. Freyeri a des rameaux épais. Enfin, j’ai rencontré à Ba- nyuls R. viminalis, caractérisé par sa coloration noirâtre et par l’abondance de ses mégasclères épineux accessoires du squelette. Reste donc R. salix, que Schmidt ne décrit pas mais dont il figure seulement les spicules en ajoutant que peut-être il ne s’agit que d’une variation locale de R. viminalis. Cela est aussi confus que possible. L’Éponge en question, que je propose d'appeler Raspailia gracil- lima n. sp., est rameuse, dichotome, à rameaux pointus, longs, hispides, colorés en brun noirâtre comme ceux de R. viminalis par des cellules contenant une matière dichroïque rouge foncé et verte. Elle se distingue bien de R. viminalis par la gracilité de ses rameaux qui n’ont que { à 2 mm. de diamètre, au lieu de 3 à 5, et aussi par ses mégasclères accessoires du squelette très peu nombreux alors qu’ils abondent chez À. viminalis. Mème s’il ne s’agit que d’une (4) Dictyonella cactus Schm. est très reconnaissable à la description que Schmidt en a tracée d'après un spécimen recueilli à La Calle par M. le professeur de Lacaze-Duthiers. La couleur, die à des cellules sphéruleuses petites, est violette dans l'alcool ; la peau, détichable par fragments, est lisse entre les tubercules de l1 surface. Les spicules de l’ectosome et du choanosome sont des styles à pointe brusque et parfois atrophiée. Enveloppés par de la spongine incolore, les spicules du choanosome, disposés en fibres, sont forts et mesurent 320 {4 de longueur sur 11 {4 de largeur. Ceux du derme, fasciculés, dressés, ont 240 {4 sur 5. Les uns et les autres on! des canaux très accusés. 0. Schmidt, qui a remarqué cette particularité, parle aussi de canaux secondaires, mais je ne sais pas au juste ce que cela signifie. . (2) Vorloopig Berigt omtrent het onderzoek door den ondergeteekende aan de Nederlandsche werktafel in het Zoùlogisch Station te Napels verrigt. (3) Ridley a admis (4/er{, p. 460) un sous-genre Syringella que Schmidt tendait (1870) à considérer comme un genre. Ayant trouvé d’autres Syringella dans les collections de l'Hirondelle, j'adopte désormais l’idée émise par 0. Schmidt. RE mit ÉPONGES DU GOLFE DE GABÈS 39 simple variété, comme cette variété est très commune (1) et bien reconnaissable, il est impossible de n’en pas tenir compte. L’échan- tillon du golfe de Gabès que j'ai sous les yeux a acquis un déve- loppement extraordinaire; il forme un entrecroisement assez inextricable de branches grêles dont les principales n’atteignent pas moins de 20 centimètres de longueur. Pour compléter la liste des Monaxonides, il me reste à signaler : Spirastrella cunctatrix Schm., décrit d’après un spécimen provenant des côtes d'Algérie; Hymedesmia stellata Bow., Éponge de l'Océan dont j'ai déjà indiqué (2) la présence à Banyuls ; Hymedesmia uni- stellata Tops., espèce voisine, mais bien distincte de la précédente (3); Cliona Schmidti Ridl., si remarquable par sa belle coloration carmin, qui persiste dans l’alcool ; Reniera fistulosa Bow., tout à fait typique ; une Éponge du banc de Campêche dont il sera question dans unenote ultérieure, Tylosigma campechianum Tops.; enfin Batzella inops Tops. d’abord Halichondria inops, dont j'ai montré dernièrement, après découverte de ses larves, les affinités réelles avec les Desmacidon. Les Ceratina entrent dans la faune du golfe de Gabès pour une proportion beaucoup plus forte que dans celle de certaines autres régions méditerranéennes, telles, par exemple, que le littoral du Roussillon ou de la Provence. C’est ce que démontrent & priori le nombre des espèces recueillies ainsi que l’abondance et le beau développement des échantillons. Presque tous sont des Monocera- tina; seul, Aplysilla sulfurea Schulze représente les Hexaceratina. En plus des Hippospongia equina (Schm.) Schulze, var. elastica Lendenfeld, ces Éponges domestiques connues de tous et dont M. Chevreux m'a envoyé de magnifiques squelettes nettoyés à bord de la Melita à la manière du pays, c’est-à-dire séchés au soleil, et, de temps en temps débarrassés par de nouvelles immersions dans l’eau de mer des restes de la chair visqueuse et noirâtre, il me faut mentionner Euspongia officinalis nitens et E. officinalis exiqua, Oligo- ceras collectrix et Aplysina aerophoba : celui-ci prend un aspect que je lui trouve ordinairement à Banyuls et qui diffère beaucoup de celui figuré par F. E. Schulze (4); il se compose de plusieurs gros troncs coniques concrescents entre eux, terminés chacun par un (1) M. Chevreux m’en a aussi communiqué un spécimen rejeté par la mer dans la baie d'Alger. (2) Diagnoses d’Éponges nouvelles de la Méditerranée. Arch. de zool. expér. etgén., X, Notes et Revue, p. xvur, 1892. (3) On en trouvera la diagnose loco cilalo, p. xxvur. (4)Z. f. w. Z., XXX, pl. XXI, 1878. LL 40 3 E. TOPSENT oscule et émettant de toutes parts sur leurs flancs des branches plus ou moins rameuses, toujours grèles, couvertes de hauts conules et dépourvues d’oscules visibles. Mais ce sont surtout les Spongelia et les Hircinia qui abondent. J'ai déterminé : Spongelia fragilis irreqularis, Sp. fragilis incrustans, Sp. fragilis tubulosa, Sp. spinifera et Sp. elastica lobosa. Quant aux Hircinia, je n’en ai reconnu qu’un seul, Hircinia mus- carum (Schm.) Schulze, caractérisé par ses fibrilles ténues (1-2 u), par ses conules espacés, par sa couleur violacée et, jusqu’à un cer- tain point, par la grande taille qu'il acquiert fréquemment. La collection en contient des spécimens en quantité considérable. Von Lendenfeld compte jusqu’à treize Hircinia signalés dans la Méditerranée. Mais ils sont, pour la plupart, mal décrits, non figurés, insuffisamment connus, et leur détermination présente des difficultés presque insurmontables. Dansl’impossibilité de rapporter avec quelque certitude à aucun d’eux la multitude d’échantillons que me communiquait M. Chevreux, j'ai dû les grouper en espèces que je considère toutes comme nouvelles et dont quelques-unes au moins ne me laissent aucun doute à cet égard. C’est surtout d’après leur forme que je les ai répartis, parce que celle-ci, constante et bien caractéristique chez de nombreux individus m'a paru de nature à les faire reconnaître au premier abord. En pareil cas, des figures exactes sont de meilleurs guides que les descriptions les plus cir- constanciées et je me suis décidé à photographier les uns à côté des autres les types des cinq espèces que j'ai distinguées : Hircinia con- densa, H. stipitala, H. digitata, H. Chevreuxi et H. truncata. Peut-être se refusera-t-on à voir dans ces cinq sortes d'Éponges plus de deux espèces, l’une, l'éternelle Hircinia variabilis, par exem- ple, comprenant, comme trois variétés, H. condensa, H. stipitata et H. digitata, et l’autre, H. Chevreuxi, avec une variété H. truncata? La question est, à mon avis, de mince importance, et Verne ici le mot espèce plutôt comme synonyme de forme. Chez tous ces Hircinia les fibres primaires, qui s'élèvent vers la surface et composent les conules, chargent leur axe d’une alignée de corps étrangers dont les fibres secondaires transversales se mon- trent invariablement dépourvues. Les filaments ou fibrilles conjonctives ne diffèrent pas par leurs dimensions; ils mesurent 6 à 7 & de diamètre et se terminent par des boutons épais de 10 & environ ; ce sont à peu près les mêmes mesures que chez les variétés multiples de Hircinia variabilis ; mais il existe bien peu d’Hircinia mieux caractérisés sous ce rapport. ÉPONGES DU GOLFE DE GABÈS | 41 HiRCINIA coNDENSA n. sp. (PI. I, fig. 4 et 2). Cette Éponge massive contracte de nombreuses adhérences aux rochers, dont elle ne s’écarte pas: elle rampe à leur surface et s'étend en plaques épaisses et compactes dont les dimensions peuvent devenir considérables. C’est ainsi que l’échantillon de la figure 1 mesure une vingtaine de centimètres en tous sens avec une épais- seur de 9 à 10 centimètres. La masse est originairement lobée mais les lobes, très rapprochés les uns des autres, deviennent pour la plupart concrescents entre eux, ceux des bords conservant seuls encore quelque indépendance. [ls sont assez courts, arrondis ou coniques, et se terminent par un large oscule. La disposition des oscules perd toute régularité dans les régions où la concrescence des lobes atteint le maximum, et ces orifices, larges de 4 à 8mm, appa- raissent béants au milieu de régions parfaitement planes ou même au fond de dépressions légères. Il est impossible de distinguer les pores ; la surface se charge en effet d’une véritable croûte de sable extrêmement fin, aussi bien du côté libre que dans les anfractuosités de sa face inférieure. Hircinia condensa est beaucoup plus encroûté de cette manière que les espèces suivantes, mais il serait téméraire d’insister beaucoup sur une particularité que tous les individus ne présentent peut-être pas au même degré. Cette incrustation générale déforme évidemment les conuli, qui sont très serrés, et les arrondit. De plus, elle com- munique une blancheur. éclatante aux individus desséchés, sauf en dessous, où, par places, on aperçoit une teinte brunâtre. Quand l’Eponge est morte, la croûte se désagrège ; les fibrilles, cédant peu à peu à l'agitation de l’eau, se détachent et il finit par ne rester que la charpente fibreuse, assez lâche et très souple. Le spécimen de la figure 2 est ainsi presque absolument réduit à son squelette sur lequel s'étendent encore, comme une toile d’araignée accrochée aux pointes des fibres primaires, des lambeaux tout blancs faits de fibrilles enchevêtrées. À ces divers états, l’aspect de l’Eponge est donc tout difiérent ; il en est de même, dans une certaine mesure, chez tous les Hircinia, et c’est précisément ce qui fait qu’on les connaît si mal. ur HiRCINIA STIPITATA n. Sp. (PI. I, fig. 3 et 4). Cet Hircinia, bien voisin du précédent, n’en est sans doute qu’une variété ; il a aussi un air de parenté avec H. digitata; mais il se distingue du premier par ce fait qu'il s'élève beaucoup au-dessus 42 E. TOPSENT de ses bases avant de s’épaissir et qu’il paraît ainsi porté sur des colonnes relativement grêles. J’en ai sous les yeux cinq échantil- lons hauts de 9 à 12 cent. et qui se ressemblent tous. L’incrustation de la surface est moins forte que chez A. condensa, aussi les conuli apparaissent plus pointus. Les colonnes sont brunâtres et entrent à peu près pour moitié dans la hauteur totale de l’Eponge. HIRCINIA DIGITATA n. Sp. (PI. I, fig. 5). Hircinia digitata s'élève aussi beaucoup au-dessus de son support, mais, au lieu d’être compacte et uniforme avec des oscules situés à plat, sa partie supérieure, très renflée, se découpe en lobes nom- breux, bien distincts, digitiformes, percés au sommet d’un oscule béant de 2mn de diamètre. J’en ai vu deux échantillons, blancs en haut, bruns vers le bas, et très peu encroûtés. Ils mesurent 10-12 cent. de hauteur ; leur tige n’a que 2 cent. d'épaisseur mais leur plateau atteint un diamètre de 6 à 7 centimètres. HirciNIA CHEVREUXI n. sp. (PI. 1, fig. 6 et 7). De tout le lot, Hircinia Chevreuxi est certainement la forme la plus curieuse. Pour la décrire, je n’en ai pas à ma disposition moins de onze échantillons, hauts de 15 centimètres et davantage. Elle est remarquable par sa tige subcylindrique, très élancée et de contours fort réguliers, qui s’attache au support par un paquet de véritables rhizines et se termine en haut par un évasement calici- forme à bords très nets. La profondeur de la coupe varie suivant les individus ; elle atteint parfois le point d’insertion sur la tige, ou bien elle est presque nulle, mais alors on distingue un orifice subcentral qui conduit dans un long canal axial. Tout autour de la dépression infundibuliforme ou de l’orifice en question se disposent des oscules nombreux, non bordés, larges de 2 à 4 millimètres. La surface n’est pas encroûtée. La couleur, noirâtre après dessic- cation, est verte pendant la vie. HIRCINIA TRUNCATA n. sp. (PI. I, fig. 8 et {). Cet Hircinia est encore plus commun que le précédent dans le golfe de Gabès, et M. Chevreux m’en a communiqué plus de trente échantillons dont beaucoup étaient seulement destinés à faciliter l’emballage de toute la collection. À Il se distingue de H. Chevreuxi par sa forme tronquée, par RE caf CE RO A gi ÉPONGES DU GOLFE DE GABÈS 43 l’absence de tige et de rhizines et par sa large insertion sur le support. Je n’ai pas rencontré une seule forme intermédiaire. C’est. d’ailleurs la seule différence qui existe entre les deux Hircinia, car le plateau supérieur porte ici aussi l’orifice subeentral d’un large canal aussi haut que l’Eponge et, tout autour, un certain nombre d’oscules. La hauteur de Hircinia truncatu n'excède guère 4 centimètres. Pour indiquer les localités et les profondeurs d’où proviennent toutes ces Eponges, je ne puis mieux faire que de relever les indi- cations de stations de la Welita que m’a fournies M. Chevreux, en ajoutant à chacune d'elles la liste des espèces recueillies : Station 37. 7 septembre 1892. — Au large du Ras Dimas. 21 m. Sable et Zostères. Lat. N. 35° 37° 20”. Long. E. 8° 46° 30”. Cliona Schmidti Rdl., Batzella inops Tops., Euspongia officinalis var. exiqua Schulze, Aplysilla sulfurea Schulze, Sycon rapha- nus Schm., Leucosolenia clathrus Schm. Station 48. 15 septembre 1892. — Baie des Surkennis (Golfe de Gabès). Dragage, 10-12 m. Esperella modesta Schm., Tedania digitata Schm., Reniera fistu- losa Bow., Spongelia elastica lobosa Schulze, Leucosolenia clathrus Schm. Station 50. 16 septembre 1892. — Chenal Nord des Surkennis. 20 m. Hircinia digitata n.sp., Hircinia condensa n. sp., Tedania digitata Schm., Esperella modesta Schm.. Reniera porrecta Schm., Spongelia fragilis irregularis Lend. Station 51. 17 septembre 1892. — Golfe de Gabès. Chalut, 22 m. Lat. N. 34° 15° 15”. Long. E. 7° 48° 15”. Chondrosia reniformis Nardo, Petrosia dura Schm., Hamigera hamigera Schm., Dictyonella cactus Schm., D. arcicola Schm., Raspailia gracillima n. sp., Spongelia spinifera Schulze, Spon- gelia fragilis tubulosa Schulze, Hircinia muscarum Schm., Hircinia condensa n. sp., Euspongia officinalis nitens Schm., Hippospongia equina (Schm.) Schulze, var. elastica Lend. Station 52. 17 septembre 1892. — Golfe de Gabès. Chalut, 149 m. Lat. N. 34° 3° 10”. Long. E. 7° 53. Tethya lyncurium Lamarck, Leptosia Dujardini Bow., Acanthella acuta Schm., Spongelia fragilis tubulosa Schulze, Hircinia Chevreuxi n. sp., Euspongia officinalis nitens Schm. Station 55. 19 septembre 1892. — Golfe de Gabès. Chalut, 20 m. Lat. N. 33° 53’ 30”. Long. E. 7 52° 25”. LAON E. TOPSENT. — ÉPONGES DU GOLFE DE GABÈS Tethya lyncurium Lamarck, Esperella macilenta Bow., Dendoryx incrustans Johnst., Tylosigma campechianum Tops., Hyme- desmia unistellata Tops., Aplysina aerophoba Nardo, Hippo- spongia equina (Schm.) Schulze, var. elastica Lend. Station 56. 19 septembre 1892. — Golfe de Gabès. Chalut, 23 m. Lat. N. 33 53’ 30”. Long. E. 7° 54’ 45”. Petrosia dura Schm., Papillina nigricans Schm., Hamigera hami- gera Schm. ‘ Station 58. 20 septembre 1892. — Djerba. Grande marée. Plage au Sud de Sidi-Jamur. Hircinia truncata n. sp. Station 60. 23 septembre 1892. — La Skhrira (Golfe de Gabès). Basse mer de grande marée. Hircinia stipitata n. sp. Station 61. 24 septembre 1892. — Même localité, mêmes conditions. Spongelia fragilis incrustans Schulze. Station 62. 25 septembre 1892. — Chalut, 38 m. Lat. N. 340 18’ 15”. Long. E. 8° 18’. Petrosia dura Schm., Chondrosia reniformis Nardo, Hymedesmia stellata Bow., Spirastrella cunctatrix Schm., Aplysina aero- phoba Schm., Euspongia oflicinalis nitens Schm., Oligoceras | collectrix Schulze, avec Loxosomes abondants. EXPLICATION DE LA PLANCHE I. Fig. 4 — Hircinia condensa, n. sp. 2. — Squelette de Hircinia condensa. 3 et 4 — Hircinia stipitala, n. sp. De — Hircinia digitata, n. sp. 6 et 7. — Hircinia Chevreuxi, n. sp. 8 9. — Hircinia truncata, n. sp. 45 ÉTUDES SUR LES FOURMIS (QUATRIÈME NOTE) Pelodera DES GLANDES PHARYNGIENNES DE Formica rufa L. par Charles JANET. L'existence des Nématodes chez les Fourmis a déjà été signalée sommairement. Forel (3, p. 424) dit : « On trouve quelquefois des Nématoïdes, parasites, dans l’abdomen des Fourmis ; Gould en parle déjà (1747) ; j'en ai trouvé chez le L. flavus Q .» Von Linstow, dans son Compendium der Helmintologie (6, p. 305) ne cite, en fait de Fourmi, qu’une Formica indéterminée : « Formica spec. ? Gordius formicarum v. Siebold, Stettin. entomol. Zeit. 1843, p. 81; Kirby and Spence, Einleit. in. d. Entomol., IV, p.238. Abdom.» Le même auteur, dans son Nachtrag (7, 1889) ne cite aucune autre Fourmi. Il résulte de mes observations que les glandes pharyngiennes des Fourmis (Formica rufa L. Lasius flavus Fab., etc.) renferment parfois des larves de Nématodes dont le nombre peut être de plu- sieurs centaines pour un seul individu (Janet, 4, p. 700). La cuticule chitineuse du pharynx des Fourmis (fig. 1) constitue un squelette rigide sur lequel s’insère tout un système de muscles servant à lui imprimer les mouvements de dilatation et de constric- tion qui produisent l’aspiration et le refoulement des liquides nutritifs. Sa forme est aplatie dans le sens dorso-ventral, et sa partie la plus éloignée de la bouche forme sur ses côtés deux an- gles où viennent déboucher deux glandes importantes ayant chacune la forme d’un sac très ramifié et que nous désignerons sous le nom de glandes pharyngiennes (Glandulæ verticis Meinert, 5, pl. I, fig. 4 et 2). Chez Formica rufa chacune de cesglandes sedivise immédiatement en un grand nombre de tubes cylindriques dont une partie des- cendent devant les ganglions optiques tandis que le plus grand nombre s’étalent au-dessus du cerveau, le séparent des téguments, et s'étendent jusqu’auprès des ocelles (fig. 2). Si l’on enlève avec soin les téguments de la partie supérieure de la tête on met ces glandes à nu et en sectionnant le tube digestif 46 C. JANET d’un côté près de la bouche, de l’autre à sa sortie du trou œsopha- gien, on peut les enlever en même temps que le pharynx. Ayant eflectué cette opération sur une Formica rufa et ayant Fig. 1. — Gross. 50. Pharynx d’une Formica rufa 8 dont les glandes pharyn- giennes sont envahies par des larves de Pelodera. Isolé par dissection de la tête d’un individu préalablement fixé par immersion dans l’eau chaude. = Ph, pharynx: OS, organes sensitifs ; 5, insertion du grand muscle dilatateur inférieur du pharynx ; G/2, glandes débouchant à peu de distance de l’orifice buccal; can, canaux des glandes précédentes; 0e, æœsophage; 6, muscles rétracteurs de la partie sous-cérébrale de l'æœsophage; G1, ganglions du système sympathique; G4a, deuxième paire de ganglions du système sympathique ? (Corpora incerta de Mei- nert); Gl, tubes des glandes pharyngiennes contenant des larves de Pelodera ; nem, larves de Pelodera groupées pour la plupart en paquets fusiformes. déposé la préparation dans une goutte d’eau, les deux glandes examinées avec un faible grossissement se sont présentées sous la forme de deux bouquets de tubes d’un beau jaune tous animés de ÉTUDES SUR LES FOURMIS 47 mouvements de flexion et de balancement. La figure 1 représente une préparation de ce genre, mais faite sur une Fourmi préalable- ment fixée par immersion dans l’eau chaude). Fig. 2. — Gross. 50. Coupe transversale de la tête d’une Formica rufa ouvrière dans laquelle les tubes des glandes pharyngiennes sont envahis par up grand nombre de larves de Pelodera. La tranche relativement épaisse représentée sur cette figure est vue par sa face postérieure. GL, tubes des deux glandes pharyngiennes. Les uns descendent en passant devant les ganglions optiques. Les autres s'étalent au-dessus du cerveau; nem, larves de Pelodera logées dans les glandes pharyngiennes. Dans les tubes qui descendent devant les ganglions optiques on voit les Nématodes dans leur entier par transpa- rence. Les Nématodes contenus dans les tubes qui s’étalent au-dessus du cerveau sont coupés transversalement et représentés par des cercles noirs; Cer, cerveau coupé à la hauleur des yeux, montrant ses calices internes et externes. Sur les côtés on voit les masses médullaires internes et externes des ganglions optiques; 4, trou æsophagien; GSo, ganglion sous œsophagien:; NC, connectifs de la chaine ganglionnaire ; ?, nerfs accompagnant les trachées et le canal de la glande qui aboutit au labium ; 5, trachées du trou œsophagien: 4, sinus où aboutit l'aorte ; N4, nerf viscéral impair; Qe, œsophage: 5, tendon du grand muscle dilatateur inférieur du pharynx; 6, brins musculaires rétracieurs de la partie sous cérébrale de l’æsophage; 7, canal de la glande qui aboutit au labium (glande séricigène de la larve); 8, crête chitineuse longitudinale: 9, musele adducteur mandibulaire (représenté seulement par son contour et la lame chitineuse sur laquelle il s’at{a- che) ; 40, muscle adducteur maxiliaire (représenté seulement par son point d'inser tion sous l’une des grandes traverses) ; /{, muscle adducteur labial: /2, muscle abducteur labial ; 45, muscle abducteur maxillaire; 44, muscle abducteur mandi- bulaire: Ch, grandes traverses : ce sont deux tubes de chitine qui, partant des côtés du trou occipital dans le voisinage duquel ils sont réunis par le tentorium traversent la tête longitudinalement de part en part et aboutissent un peu au-dessus du cadre articulaire des mandibules; T, les trois grands troncs trachéens longi- tudinaux de la tête ; 45, trachées supra-cérébrales. L'examen fait à un plus fort grossissement me fournit immédia- tement l'explication de ces mouvements. Presque tous les tubes il Css 36 de * BL De PRE TUE OT ee UT) EE i Le. LS di à À NET À 48 À /C. JANET" étaient occupés par de nombreux Nématodes dontils reproduisaient tous les mouvements. Une légère pression sur la lamelle qui recou- vrait la préparation suffit pour faire sortir environ une cinquantaine de ces parasites, tandis qu'il en restait encore un plus grand nombre dans l’intérieur des tubes. J’ai fait la même recherche sur un bon nombre d'individus pris dans le même nid artificiel ; tous m'ont fourni le même résultat : la colonie tout entière était bien réellement infestée de ces parasites. Malgré cet envahissement, les Fourmis étaient en bon état et parais- saient bien portantes : c'était un élevage provenant d’une récolte faite le 25 mars à la lisière du bois au-dessus du cimetière de Saint- Just-des-Marais, près Beauvais, nid qui m'avait fourni également des Myrmecoxenus et bon nombre d'animaux myrmécophiles. L'observation des Nématodes était faite six mois après la récolte. La même recherche faite sur plusieurs individus de la même espèce, mais provenant d’une autre localité et élevés dans un autre nid artificiel demeura sans résultat. TEE Pour obtenir en grand nombre les Nématodes des glandes pharyngiennes d’une Formica rufa, il suffit de dissocier sans aucune précaution particulière la tête d’un individu pris dans un élevage qui en soit infesté. Examinés immédiatement, ils montrent souvent une coloration jaune due au liquide sécrété par la glande qu’ils habitaient. La dissociation de l’abdomen d’un certain nombre de Fourmis ne m’a donné jusqu'ici aucune larve de Pelodera, même lorsque la tête des individus ainsi examinés en contenait un grand nombre. Au milieu d’une des chambres du nid artificiel qui m'a fourni cette espèce infestée de Nématodes, les Fourmis avaient formé un petit tas de détritus humides dans lesquels j’ai également reconnu la présence de Rhabditis ressemblant beaucoup aux précédents, mais notablement plus grands, sexués et bien pourvus de produits génitaux. Pour les isoler, il m’a suffi de placer une très petite quantité de ces détritus au milieu d’un linge fin mouillé, d’en former un nouet de la grosseur d’un pois que j'ai suspendu au- dessus et au contact d’une goutte d’eau disposée au milieu d’une lame porte-objet, puis de les abandonner sous une cloche formant chambre humide. Au bout de quelques heures, la goutte d’eau était remplie de Nématodes. Grâce à une légère buée déposée sur la lamelle, j’ai pu voir la trace d’un certain nombre d’entre eux qui étaient sortis de la goutte d’eau et avaient circulé à la surface humide du verre, comme ils ÉTUDES SUR LES FOURMIS 49 circulent à l’état de liberté à la surface humide des détritus sur lesquels ils vivent. Les Nématodes que je trouve à l’état libre dans les détritus de Ines nids ne sont autres que ceux qui, à un stade larvaire, habitent les glandes pharyngiennes et se nourrissent du liquide sécrété par ces glandes. Je l’ai vérifié en élevant les larves extraites de ces - glandes. J’ai coupé ies têtes d’un bon nombre de Formica infestées et je les ai placées, sans les dissocier, chacune dans une gouttelette d’eau sur une lame de verre. Au bout de quelques heures, mais surtout le lendemain matin, je constatai qu’un certain nombre de larves étaient _ sorties spontanément et se mouvaient dans le liquide ambiant. Bien que toutes les têtes ainsi traitées fussent infes- tées, le nombre des larves sorties de chacune d’elles était fort variable. Un certain nombre n’en avaient fourni aucune, tandis que d’autres en avaient donné jusqu’à cinquante. Dès le premier examen, on constate qu’elles sont de deux tailles bien difiérentes. Le plus grand nombre (fig. 3) ont en moyenne 220 w de long et sont peu mobiles. Les autres (fig. 4), fort peu nombreuses et beaucoup plus agiles, ont une taille à peu près double. ; : É Fig. 3. — Jeune larve Les plus petites sont de jeunes larves qui, qui,après être entrée ; A , : récemment dans les récemment écloses, ont pénétré depuis peu de Abe temps dans les glandes pharyngiennes de la 2. d'une Formica À 4 1 . rufa, en est sortie Fourmi et ne s’y sont encore que bien peu spontanément lors- développées. Aïnsi que je le montrerai plus que la tête a été cou- à : : AU pée et déposée dans loin, les jeunes larves qui sont ainsi encore une goutte d'eau. capables de sortir spontanément des glandes Gross. 200. de la Fourmi (fig. 3) ont à peu près exactement la même longueur qu’au sortir de l’œuf (fig. 10); elles sont seulement un peu plus renflées. La presque totalité de ces jeunes larves sont des femelles. L'emplacement de l’orifice génital est indiqué par un petit épaissis- sement du tégument qui, sur une longueur de 8 x, présente parfois l'aspect d’une ligne brillante. Au droit de cette ligne se trouve un petit corps ovoide ayant 6 sur 3 w, placé longitudinalement, et qui n’est autre chose que le rudiment de l’ovaire. La moitié de ce corps ovoïde est logée dans une petite dépression qu’il produit à la surface du tube digestif. Le collier nerveux qui entoure l’œsophage est bien visible. Mém. Soc. Zool. de Fr., 1894. VII, — 4 50 C. JANET Les dimensions moyennes d’un bon nombre d'individus mesurés sont : Dimensions en | Dimensions relati- se ves rapportées à millièmes PP la longueur totale de millimètre. | prise pour unité. PongueuratotaleNduACOrp EEE NE 220 1,00 Distance de l'extrémité cé sphalique au pore excréteur. ue 56 0,25 Distance de l’extrémité céphalique au milieu du rudiment DÉLAI RUN ee RO D EU en A LATE 132 0,60 Distance du milieu_du rudiment COMICS Len 66 0,30 Distance de l'anus à l'extrémité caudale SE ET NN RTE 22 0,10 Longueur du vestibulum buccal, à: -… : … à : 12 0,05 Longueur de l’æœsophage vestibulum et bulbe compris. ; 70 0,31 Diametre maxiMUuMIANICONDS AE NRC 16 0,07 Je n’ai pu parvenir à élever ces petites larves de 220 y de lon- gueur sorties spontanément des têtes coupées. Dans une expérience où j'avais obtenu pendant la durée d’une nuit une quarantaine de ces jeunes larves sorties toutes d’une seule tête, je les ai retrouvées dans le milieu nutritif où je les avais placées à peu près toutes com- plètement immobiles. J’ai continué à les observer pendant une dizaine de jours, mais j'ai fini par n’en plus retrouver que deux ou trois se mouvant à peine. Les plus grosses des larves sorties spontanément des têtes de Fourmis déposées dans une goutte d’eau sont celles qui, ayant acquis tout le développement dont elles sont susceptibles pendant leur période de parasitisme, étaient sur le point de quitter leur hôte (fig. 4). Ainsi que je l’ai dit plus haut, la taille est à peu près double de ce qu’elle était au moment de l’entrée dans la glande. Le rudi- ment de l'ovaire n’a pas changé de forme mais ses dimensions sont aussi à peu près doublées (6X 144). La queue, modérément eftilée, présente généralement à ce stade une petite pointe précédée d’un rétrécissement brusque. La longueur de ces grosses larves arrivées au terme de leur stage dans les glandes des Fourmis est de 400 à 440 y. Dimensions en | Dimensions relati- ves rapportées à la longueur totale de millimètre.| prise pour unité. millièmes LOTERIE CT BYE, 2: à a ue #4 0 8 4 0 © 0 4:20 1,00 Distance de l’extrémité céphalique au pore excréteur. . . 92 0,22 Distance de l’extrémité céphalique au milieu du rudiment BÉNITAD ete nee PA EE 237 0,56 Distance du milieu du rudiment génital à l'anus . . . . . 150 0,36 Distance de l’anus à l’extrémité caudale . . . . . . . . . 33 0,08 Longueur du vestibulum buccal 18 0,04 Longueur de l’œsophage vestibulum et bulbe compris . . 112 0,27 DiametremaximUmMiIUICORpS SEC NC 24 0,06 ÉTUDES SUR LES FOURMIS 51 Si l’on isole par la dissection les glandes pharyngiennes d’une Formica infestée et si on les examine au microscope après les avoir déposées dans une gouttelette d’eau on voit, ainsi que je l'ai dit plus haut, les tubes de la glande s’agiter et s’infléchir doucement en tous sens. Les larves qui causent ces mouvements, plongées dans le liquide d’un beau jaune clair qui remplit toute la glande, sont visibles par transparence. Il suffit, pour les faire sortir, de produire avec une fine aiguille de légères pressions sur les tubes et d'abandonner la préparation un certain temps à elle-même dans une chambre humide. Au bout de quelques heures, on les voit nager dans le liquide ambiant. Toutes les fois que j'ai fait cette opération, jai constaté que la presque totalité des larves obtenues avaient à peu près atteint la taille de 400 à 440 x, qu’elles ne doivent pas dépasser pendant leur séjour dans les glandes. Les petites larves de 200 à 230 y, que nous avons vues sortir spontanément d’une tête de Formica coupée et placée dans une gouttelette d’eau, ne se ren- contrent ici qu’en nombre relativement très petit. Ainsi, tandis que parmi les larves sorties spontanément il y en avait relativement beau- coup de petites et très peu de grosses, on trouve ici un rapport inverse. Fig. 4. — Larve qui, Ces observations semblent indiquer que les larves après leur entrée dans les glandes restent d’abord plusieurs jours sans grandir notable- ment et sont pendant ce temps capables d’aban- donner leur hôte; puis qu’elles perdent cette faculté et grossissent assez rapidement jusqu'à atteindre à peu près leur taille définitive, après être arrivée au terme de son séjour dans les glan- des pharyngiennes, est sortie spontané- ment de la même tête de Formica que la jeune larve repré- sentée fig. 3. Gross. 200. taille qu’elles conservent ensuite pendant un temps assez long. Les larves ne perdent à aucun moment de leur séjour dans les glandes la faculté de se mouvoir, car les dissections ne m’en ont pas fourni qui fussent immobiles et rigides. Tous les individus extraits se meuvent dans le liquide ambiant et ceux qui sont restés emprisonnés dans les acini des glandes s’y meuvent en tous sens. Mais si les larves ont la faculté de se mouvoir, il est probable L DZ C. JANET qu’elles n’en usent guère à l’état normal, car sur les glandes dissé- quées avec soin après fixation de la Fourmi par immersion dans l’eau bouillante, elles sont réunies par paquets fusiformes comme on le voit sur la figure 1. Un petit nombre d’entre elles cependant, comme on le voit dans deux des acini représentés sur cette figure, ne sont pas groupés avec d’autres, mais paraissent avoir été sur- prises par la chaleur pendant qu’elles se déplaçaient, car elles sont recourbées contre l’extrémité du tube qu’elles occupent et présentent ainsi une forme et une position qu'on leur voit prendre à chaque instant lorsqu'elles se meuvent dans les acini où elles sont restées emprisonnées lors d’une dissection de la glande d’une Fourmi vivante. Quant au nombre des individus qui peuvent se trouver réunis dans la tête d’une seule Fourmi, il est extrêmement variable. Chez les Formica rufa 8 à petite tête il est généralement très faible, mais chez les individus dont la tête a un diamètre double de celui des précédentes et par conséquent un volume huit fois plus considé- rable, les glandes pharyngiennes peuvent être habitées par deux ou trois centaines de larves. Quant aux dimensions de ces dernières elles sont les mêmes, qu’elles proviennent d’une grosse ou d’une petite Formica. Ainsi que je l’ai dit plus haut, les individus qui sont groupés en paquets fusiformes dans les glandes et paraissent rester immobiles à l’état normal, se meuvent tous sans exception dès qu'ils sont mis en liberté par la dissociation des tubes qu’ils habitaient. Le lende- main et les jours suivants on les retrouve tous bien agiles et poursuivant leur développement. Il en est du moins ainsi toutes les fois que l’on conserve la préparation dans une chambre humide sans la recouvrir d'une lamelle. Si, au contraire, après la dissection, on recouvre d’une lamelle la gouttelette qui contient les larves et les détritus qui font du liquide ambiant un milieu nutritit, les choses se passent différemment. Au bout de quelques heures il y a bien encore, comme dans le cas pré- cédent, un bon nombre de larves très agiles qui se portent de préfé- rence sur le pourtour de la préparation, mais un nombre parfois plus grand deviennent immobiles. Ils prennent une forme rigide légè- rement arquée et caractéristique par son uniformité chez tous les individus immobilisés. Cet état doit être sans doute attribué à la composition du liquide ambiant, soit par exemple au manque d'oxygène ou à la présence des produits de décomposition des débris de dissociation. Les individus qui le présentent ne sont pas morts.Ils 5 280 0 MES ÉTUDES SUR LES FOURMIS 53 se conservent très longtemps en bon état dans les préparations et j'aicru reconnaître que leur nombre diminuait notablement, non pas par suite de leur décomposition mais probablement par suite du réveil d’un certain nombre d’entre eux. Il est possible que cette immobilisation frappe principalement les individus qui n’ont encore accompli qu’une faible partie du stage qu'ils devaient effectuer dans. les glandes. En tout cas, elle ne s’observe que dans les élevages recou- verts d’une lamelle. Pour suivre le développement des larves obtenues par dissociation des glandes et pour éviter l’immobilisation dont je viens de parler, je conserve la préparation dans une chambre humide sans la recouvrir d’une lamelle de verre. Le liquide est rendu suffisamment nutritif par la présence de débris de la dissociation et parle pro- duit de l’écrasement du cerveau de l’hôte. On peut d’ailleurs y ajouter une goutte de sang dilué. Au bout de quelques jours on constate que les larves se sont bien développées mais à des degrés très différents. Au bout de sept jours, on voit des individus qui pa- raissent presque avoir atteint leur taille définitive, tandis que d’au- tres n’ont guère que la taille qu’ils avaient au moment de la disso- ciation. Les premiers sont vraisemblablement ceux qui étaient arri- vés au terme du séjour qu’ils devaient faire dans les glandes, tandis que les autres sont probablement ceux qui n’y étaient entrés que depuis peu de temps. Le raccourcissement de ce séjour ne leur serait ainsi pas funeste et, après un certain temps correspondant à ce raccourcissement, ils pourraient, comme les premiers, com- mencer à croître sensiblement. Il paraît résulter des observations précédentes que des jeunes larves viennent successivement, pour ainsi dire continuellement, s'installer dans les glandes pharyngiennnes d’une Formica pour y effectuer le séjour de durée déterminée utile à la suite de leur développement, en sorte qu’à un moment donné elle peut contenir des larves de tous âges. Dans un élevage très prospère de larves extraites d’une tête de Formica, je constate au bout de douze jours qu’un très grand nom- bre d’œuîfs ont été pondus, mais je re vois aucun jeune Ver récem- ment éclos. Le quatorzième jour, le nombre des œufs a beaucoup augmenté. Un grand nombre d’entre eux contiennent un jeune Ver mobile et les éclosions sont déjà nombreuses. A partir de ce moment les grands individus sont abondants, et bien que les femelles soient beaucoup plus nombreuses que les mâles, il n’eet pas difficile de trouver un certain nombre de ces derniers, D4 : IC JANET Leur queue est entièrement entourée par la bourse. Le nombre des papilles est de neuf paires comme c’est le cas le plus fréquent chez les Rhabditis et leur arrangement est bien conforme à la disposition habituelle (Bütschli, 1873, 1, p. 96); de chaque côtéon a : tout près de l’extrémité caudale un groupe de trois papilles, un peu plus haut un deuxième groupe également de trois papilles, enfin à la hauteur des spicules trois autres papilles beaucoup plus / CLS y 7 € CCE Fig. 5. Fig. 6. Fig. 7 Figures 5 à 7. Gross. 400. Pelodrra Janeti H. de Lacaze-Duthiers. Extrémité caudale du c. Fig. 5. Individu de mm. 0,700, vu de côté. — Fig. 6. Individu de mm. 0,730, vu de trois quarts. — Fig. 7. Individu de mm. 0,730, vu de face. espacées qu’elles ne le sont dans les deux autres groupes (fig. 5,6, 7). Le plus grand mâle que j'ai observé avait 730 de longueur totale. Je l’ai recueilli le 20 décembre dans en élevage provenant d’une tête de Formica rufa disséquée le 4 du même mois. Voici ses dimensions : Dimensions en |Dimensions relati- ves rapportées à, la longueur totale de millimètre | prise pour unité. millièmes Ponsueuritotale AUNCOLDS ER TP EE 730 1,00 Distance de l'extrémité céphalique au pore excréteur. 145 0,20 Longueur du vestibulum buccal., . . . . . 20 0,03 Longueur de l’æœsophage vestibulum et bulbe do er 154 0,21 DiametremaxiMUM AUICORpS EP RRENEETE 36 0,05 Chez les femelles (fig. 8), l'extrémité caudale est modérément effilée. Les lèvres qui, sur certains individus, m'ont paru être au nombre de trois, sont trop petites et trop indistinctes pour pouvoir être décrites. Le vestibulum buccal est assez long, son contour apparent est formé de 2 lignes bien droites et bien parallèles et sa paroi semble être assez fortement chitinisée. L’æsophage se renfle ÉTUDES SUR LES FOURMIS 55 insensiblement en forme conique dans sa partie antérieure. Cette partie renflée s’atténue un peu plus rapidement vers le bas et se trouve nettement séparée du bulbe inférieur par une partie rétrécie à peu près cylindrique. Le tube digestif est formé de deux rangées de cellules. L’ovaire comprend deux parties qui s'étendent assez loin, l’une au-dessus, l’autre au-dessous de la vulve. Voici les dimensions mesurées sur deux individus : DIMENSIONS DIMENSIONS RELATIVES EN MILLIÈMES DE RACE à A LA LONGUEUR TOTALE MILLIMÈTRE PRISE POUR UNITÉ | 1e échantillon! 2° échantillon [4er échantillon! 2e échantillon Longueur totale du corps . . .. 800 944 1,00 1,00 Distance de l'extrémité céphalique ATDDOLE EXCTÉ EUR NAN Ne. 145 168 0,18 0,18 Distance de l'extrémité céphalique à le VOes. 2 SRE AG4 528 0,58 0,56 Distance de la vulve à l’anus. . . . 288 352 0,36 0,37 Distance de l'anus à l'extrémité cau- , CAE A it ee di à 48 64 0,06 0,07 Longueur du vestibulum buccal . . 20 28 0,025 0,030 Longueur de l'æœsophage vestibulum et bulbe compris . . . . . . . . 176 204 0,22 0,22 Diamètre maximum du corps. . . . 40 45 0,05 0,05 La partie du tube digestif qui fait suite au bulbe œæsophagien présente généralement une lumière assez étroite, rectiligne ou lé- gèrement ondulée. Elle peut être plus ou moins dilatée par la présence des liquides nutritifs absorbés par l’animal. Par exemple, on voit assez fréquemment la lumière conserver dans presque toute sa longueur un calibre étroit et se dilater seulement soit à sa partie supérieure immédiatement après le bulbe, soit à sa partie inférieure immédiatement en avant du sphincter qui précède le rectum (fig. 8). Quelquefois j'ai vu le tube digestif venir momentanément recou- vrir le bulbe œsophagien comme on le voit en pointillé sur la . fig. 9. Dans ce cas la cavité qui existait à la suite du bulbe se trouvait supprimée. Le liquide nutritif qui la remplisssait était alors refoulé en arrière, traversait rapidement les parties suivantes du tube digestif et venait dilater la portion terminale précédant le rectum (fig. 8). Lorsqu’au contraire la cavité antérieure se reformait par la déva- gination du bulbe et reprenait la disposition représentée en traits 56 C. JANET pleins (fig. 9), on voyait le liquide remonter contre le bulbe, tandis Fig. 8. — Gross. 200. Pelodera Janeli H. de Lacaze-Duthiers. Individu l:ng de mm. 0,900 vu de côté. La région œso- phagienne et la ré- gion caudale sont seules représentées. que le reste du tube digestif se vidait à peu près complètement. De temps à autre, on voit une petite quantité de liquide franchir le rétrécissement qui pré- cède le rectum et remplir ce dernier en lui donnant la forme d’une vésicule piriforme jusqu’au moment où, quelques instants après, il se vide entièrement à la suite de l’expulsion brusque de son contenu par l’anus. On peut aussi, assez fréquemment, observer les déformations de la cavité centrale du bulbe. Tandis qu’à l’état de repos ce vide affecte la iorme représentée en traits pleins dans les figures 8 et 9, on le voit prendre brusquement, et pendant un temps très court, la forme indi- quée en ponctué sur la figure 9. Il est à remar- quer que, pendant cette déformation et cet agrandissement, les angles latéraux du contour de la cavité restent aux points mêmes où ils se trouvaient pendant l’état de repos. Dans les élevages obtenus en isolant dans un milieu nuutritil recouvert d'une lamelle partiellement bordée de paraffine quelques grosses femelles provenant de larves extraites des glandes, on constate au bout de peu de temps une ponte abondante, puis l’éclosion de nombreux jeunes qui se développent rapide- ment. Si le milieu est bien convenable, les indi- vidus pullulent bientôt. Des Moisissures appa- raissent en même temps et s'étendent dans les parties où l’air a pénétré. Les Rhabditis sortent souvent du milieu liquide où ils nagent et on les voit ramper à la surface du verre humide au milieu des Moisissures. Dans les élevages un peu anciens, j’ai constaté. que les gros individus sont beaucoup plus clairs et plus transparents que dans les élevages pré- parés depuis peu de jours. A cetétat, les organes internes sont plus faciles à observer. Les granu- lations foncées des deux rangées de cellules qui constituent le tube ÉTUDES SUR LES FOURMIS 57 digestif sont devenues beaucoup moins visibles. Les femelles contiennent beaucoup moins d'œufs. A l’œil nu ou à la loupe, ces femelles présentent un aspect vitreux, tandis que celles des élevages récents sont d’un blanc opaque. Les femelles, dans mes élevages, ne dépassent guère 900 de longueur. Dans les élevages un peu anciens où elles ont pullulé, je trouve constamment un certain nombre de cadavres de 800 à 900 y, qui paraissent être arrivés au terme de leur développement. Ces Rhabditis morts contiennent presque toujours quelques œufs qui continuent à se développer et ne tardent pas à éclore dans le corps de leur mère. Si on conserve ces cadavres pendant quelques jours, leur cuticule chitineuse devient, non pas finement annelée comme on le voit sur l’animal vivant que l’on a légèrement vidé par une faible compression, mais très finement granulée. Souvent la partie antérieure de la cuticule s'élargit de manière à ne plus présenter la forme conique, effilée de l’animal vivant, mais bien la forme d’un tube cylindrique nettement coupé à l’extrémié buccale. L’æsophage reste Fix. 9. — Gross. 200, Bulbe inférieur de l’æœsophage chez une femelle longue de mm. (0,800. Cette figure montre en trait ponctué lechan- gement de forme de la cavité du bulbe pendant l'aspiration des liquides. Elle mentreaussi,en trait pointillé, la manière dont la partie anté- rieure de l'estomac vient coiffer le bulbe. longtemps bien reconnaissable dans l’axe de ce tube cylindrique. Je n'ai vu les jeunes éclore dans le corps de la mère que lorsque celle-ci était morte. Généralement, la segmen- tation est très avancée au moment de la ponte, mais l'embryon n'est pas encore formé. Les œufs ont de 24 à 28 u de diamètre et de 48 à 92 L de longueur. Les œufs sur le point d’éclore se distinguent à la loupe assez facilement de ceux qui ne sont pas encore aussi avancés, en ce qu ils sont assez transparents, tandis que les seconds sontbeaucoup plus opaques. Au micros- cope, il suffit d’un assez faible grossissement pour distinguer l’embryon. Pour extraire ces œufs de mes élevages et les isoler dans une goutte d’eau, je me suis Fig. 10. — Gross. 200. Jeune larve à sa sor- tie de l'œuf. servi d’un poil de blaireau bien pointu, préalablement trempé dans une dissolution épaisse de gomme arabique. La petite gouttelette qui adhère à l'extrémité, ou tout au moins dans le 58 C. JANET voisinage de l’extrémité du poil, se dessèche en quelques instants. Si on l’amène rapidement au contact de l’œuf à isoler, elle se ramollit instantanément au point de l’engluer, ce qui permet de l’enlever. Il suffit de laisser ensuite l’extrémité du poil pendant quelques secondes dans une goutte d’eau pour dissoudre la gomme et libérer l’œuf. L’embryon se meut pendant plusieurs heures avant l’éclosion, en se roulant en tous sens dans l’intérieur des membranes de l’œuf. Tout d’un coup, ces dernières se rompentet la moitié à peu près du petit Ver sort brusquement. Les mouvements qu’il fait alors, mouvements pendant lesquels on le voit parlois rentrer partiel- lement dans l’œuf, se terminent au bout de quelques secondes par une brusque secousse, à la suite de laquelle on voit la jeune larve entièrement sortie de ses enveloppes, qui restent parfois pendant un certain temps adhérentes à l’extrémité caudale. On sait que les Nématodes peuvent en général supporter sans mourir un certain degré de dessiccation. Si on laisse s’évaporer la goutte d’eau qui contient ceux que nous étudions ici, on les re- trouve tous immobiles et collés sur la lame de verre. Parfois le tube digestif qui, normalement, est tout à fait rectiligne, présente à la suite de cette dessiccation quelques ondulations. Si, peu de temps après, on les recouvre à nouveau d’une goutte d’eau, on constate le plus souvent qu’ils se remettent en mouvement. Lorsque, la dessic- cation ayant été poussée un peu trop loin ou ayant été de trop lon- gue durée, les Nématodes ne reviennent pas à la vie, les œuis contenus dans leur corps peuvent cependant être restés vivants et bientôt on les voit éclore dans le corps inanimé de leur mère. Ces éclosions sont d’ailleurs fréquentes, ainsi que je l’ai dit plus haut, chez les grosses femelles mortes spontanément, et souvent on voit dans leur intérieur, pendant plusieurs jours, un jeune Ver qui, mal- gré tous ses efforts, ne peut sortir de sa prison. Les jeunes qui viennent d’éclore se meuvent vivement. Pariois ils nagent tout à fait librement, le plus souvent ils se meuvent sur place étant fixés par leur queue au verre ou aux détritus contenus dans la préparation. J’en ai vu plusieurs fois qui étaient collés par leur extrémité caudale à la bouche d’une grosse femelle et cette dernière cherchait en vain à s’en débarrasser. Parfois ils traînent un ou deux œufs collés à leur queue. Les dimensions moyennes de plusieurs individus, mesurés au moment de l’éclosion, sont : PP ER EN EE re ct mnsnûüs… ÉTUDES SUR LES FOURMIS 59 Dimensions en | Dimensions relati- ves rapportées à la longueur totale de millimètre prise pour unité. millièmes Ponsneunitotale dUCOrpS UN MN LR OS 230 1,00 Distance de l'extrémité céphalique au pore excréteur . 72 0,31 Distance de l’extrémité céphalique au milieu du rudi- HP EMA A EU. Abel lait dit dés 131 0,57 Distance du milieu du rudiment génital à l’anus . . . 62 0,27 Distance de l’anus à l'extrémité caudale . . . . . . . 37 0,16 Longueur du vestibulum buccal . . . . . . . . .. 14 0,06 Longueur de l’æsophage vestibulum et bulbe compris. 85 0,37 Distance de l'extrémité buccale au milieu du collier DENVOUR à: 0 18 NON RER EEE Eee 62 0,27 DiamelremaxiMUmM AUCOrPS NL NN CN NU 13 0,06 Les individus fixés par l’action de la chaleur sur la lame qui les porte et abandonnés pendant une demi-heure dans l’eau s’allongent parfois d’une petite quantité qui peut aller jusqu’à 10 p. ce. C’est ainsi que pour un échantillon ayant bien exac- tement 220 & au moment de l’éclosion, J'ai \ trouvé, après fixation et séjour d’une demi- heure sur la lame porte-objet, une longueur totale de 240 y. L’anneau nerveux est bien net dès la sortie de l’œuf. Sa hauteur est d’environ 6 &. Le rudi- ment génital présente sur la larve, vue de profil au moment de son éclosion comme au moment où elle vient de pénétrer dans les glandes pharyngiennes de la Formica, une longueur de 6 & sur 3 4 d'épaisseur. J’ai isolé un certain nombre d'œufs pondus * par les femelles provenant des larves extraites de la tête d’une Formica rufa. J'ai élevé dans un liquide nutritif les jeunes larves sorties de ces œufs et j'ai constaté qu'elles grandissaient Fig. 11. — Gross. 200. assez rapidement sans avoir besoin de passer, DE LE DTA comme l'avait fait leur mère, par la phase de res après sa sortie de parasitisme dans les glandes d’une Fourmi. lu La figure 11, par exemple, représente une jeune larve une quaran- taine d'heures après son éclosion. Sa longueur est alors de 310 u. Elle a donc notablement franchi la taille des jeunes larves, dont j’ai parlé plus haut, qui viennent de s'installer dans les glandes. Dans un autre élevage, contenant en tout trois grosses femelles 60 C. JANET provenant de la dissociation d’une tête de Fourmi, J'ai constaté au bout de quelques jours l’éclosion de nombreuses larves très jeunes. Cinq ou six jours après, un grand nombre d’entre elles avaient atteint une longueur de 460 & avec un diamètre de 20 y. Ces larves avaient donc franchi la taille à laquelle leur mère avait terminé son séjour dans les glandes de son hôte, et c’est là par conséquent une phase qu’elles ne traverseront pas. Quelques jours après elles avaient atteint 520 & : le rudiment génital pee encore la forme d’une petite masse ovoïde. L'élevage de Formica rufa qui m'a fourni les Ahabditis faisant l’objet de cette note, ne conteuant qu'un nombre assez limité d'individus, il s’est trouvé assez rapidement sur le point d’être épuisé par suite des prélèvements que J'ai eu à y faire pour mes recherches. Pour éviter d’être dépourvu de matériaux, J'ai déter- miné l’envahissement d’une colonie qui était jusqu'alors indemae, Car la dissection d’une dizaine de têtes ne me fournit aucun néma- tode. Cette colonie était le produit d’une récolte faite avec de nombreux cocons, au mois de septembre précédent, dans une localité différente de celle qui m'avait fourni les Fourmis infestées. Pour obtenir son envahissement, j'ai enlevé les quelques Formica infestées qui me restaient du nid qu’elles avaient habité jusqu'alors et dans lequel des détritus et l’abreuvoir contenaient beaucoup de Rhabditis adultes, puis, en ayant soin d'y conserver ces détritus et l’abreuvoir, je fis emménager, le 13 décembre, dans ce nid infesté, la colonie indemne. Le 4 Janvier 1894, je disséquai les têtes d’une dizaine d'individus de ce nouvel élevage et Je trouvai dans presque toutes un bon nombre de larves. L’envahissement était donc obtenu. Les caractères du Nématode qui vit à l’état larvaire dans les glandes pharyngiennes de Formica rufa en font un Rhabditis du sous-genre Pelodera de Schneider. M. H. de Lacaze-Duthiers (1) à proposé de me dédier cette espèce probablement nouvelle. Toutefois, parmi les espèces dont J'ai pu comparer la description avec le Pelodera Janeti H. de Lac.-Duth., il en est une, Angutllula brevispinus Claus (2, p.354, pl. XXXV, fig. 1 et 2) qui s’en rapproche notablement. Bütschli (4, p. 104, fig. 55, Rhabditis brevispina) rapporte à cette dernière espèce une forme dont il n’a pu observer que quelques femelles ayant les dimensions suivantes. La longueur maxima observée est de mm. 0,8. Rapportées à la longueur totale, la (1) Comptes-rendus de l’Acad. des sc., CXVIT, p. 702. ÉTUDES SUR LES FOURMIS 61 longueur de l’æœsophage est de 0,200 et celle de la queue de 0,085. La vulve est situéeun peu au-dessous de la longueur totale. Ces dimensions et la figure que donne Bütschli montrent que l’espèce qu'il a eue sous les yeux et celle que j'ai obtenue en élevant les larves des glandes pharyngiennes de Formica rufa sont tout au moins assez voisines. Cependant mes échantillons femelles, comparés à la figure donnée par Bütschli, présentent quelques différences. Leur diamètre relatif est un peu plus faible. La partie antérieure de l’æsophage est régulièrement conique au lieu de présenter un renflement légère- ment étranglé dans la partie moyenne. Comparés à la figure originale de Claus mes échantillons pré- sentent les différences suivantes (fig. 8). Le renflement antérieur de l’æsophage est régulièrement conique. Le pore abdominal est plus rapproché du bulbe œsophagien. L’extrémité caudale ne présente jamais, à l’état adulte, une forme aussi rétrécie à l’endroit où elle s’effile en pointe. Cette extrémité est beaucoup plus régulièrement conique et l’on n’a pas cette pointe effilée aciculaire « nadelfôr- mige Spitze » d’où l’auteur a tiré le nom de son espèce. Ce n’est que sur les larves contenues dans les glandes pharyngiennes que l’extrémité caudale tend à prendre cette forme. La queue est plus longue et les ovaires s'étendent plus loin. Quant aux mâles de mes élevages, ils présentent de la façon la plus nette une bourse passant autour de l’extrémité caudale (fig. Get 7). Au contraire, dans la figure donnée par Claus la queue se prolonge assez notablement au-delà de la bourse. La femelle de Rhabditis brevispina Claus est également décrite et figurée dans le bel ouvrage de de Man sur les Nématodes des Pays- Bas (8, p. 122, fig. 79). Voici les dimensions données par cet auteur comparées avec celles de l’espèce des glandes des Fourmis : R. BREVISPINA| R. JANETI MOTPHEURBIOIAIE AUICORDS Le ROC NE UC NE nn 4,10 mn (0,80 à 0,94 Rapport de la longueur totale du corps au diamètre. 20 20 Rapport de la longueur totale du corps à la longueur IDAleA Ten EsSOphage NN PNEUS » a 51/2 4 1/2: Rapport de la longueur totale du corps à la longueur HÉRARGUOUE MEN ASTM Eee RNA 9à 91/2 15 à 17 Le rapport de la longueur du vestibulum buccal à la longueur de l’æsophage est sensiblement le même dans les deux espèces : mais tandis que dans la première la partie des organes génitaux qui est 62 C. JANET. — ÉTUDES SUR LES FOURMIS située en arrière de la vulve ne s'étend que peu au-delà du milieu de la distance qui sépare cet orifice de l’anus, dans la seconde elle s’étend notablement plus loin. Pour de Man, l'espèce que Bütschli (1) décrit sous le nom de Rhabditis brevispina Claus est en réalité une espèce différente qui se distingue en particulier par une plus grande extension des organes génitaux et une queue relativement plus courte. INDEX BIBLIOGRAPHIQUE 1. Bürscaur, O., Beiträge zur Kenntniss der freilebenden Nemato- den. Nova Acta der ksl. Leop.-Carol. deutsch. Akad. d. Natur- forscher, XXXVI, Dresden, 1873. 2. CLaus, C.,Ueber einige im Humus lebende Anguillulinen. Zeitsch. f. wiss. Zool, XIL, p. 354. 3. ForeL, Auguste, Les Fourmis de la Suisse, 1874. 4. Janer, Charles, Sur les Nématodes des glandes pharyngiennes des Fourmis (Pelodera sp.). Comptes-rend. Acad. des sc., CXVII, p. 700. Paris, 1893. 5. Meinert, Fr., Bidrag til danske Myrers Naturhistorie, 1860. 6. von Linsrow, O., Compendium der Helminthologie, 1878. 7. vonLinsrow,0.,Compendium der Helminthologie. Nachtrag, 1889. 8. DE Man, J.-G., Die frei in der reinen Erde und im süssen Wasser lebenden Nematoden der niederländischen Fauna, 1884. 63 A PROPOS D'UN NETZUKÉ JAPONAIS, par C. SCHLUMBERGER. (PLANCHE Il). Dans une des séances de l’année dernière, notre confrère M. Remy Saint-Loup a communiqué une note sur les Souris dansantes qu'il a obtenues par un croisement avec des Souris qui avaient dans les veines du sang de Souris japonaises. J’avais moi-même, antérieure- ment, publié à leur sujet, une note dans la Feuille des Jeunes Naturalistes, et j'indiquais que dans l'opinion de M. Milne-Edwards, les Souris dansantes du Japon ne sont pas une race sauvage, mais le produit d’une habile sélection. Or, j'ai fait, ces jours-ci, l'acquisition d’un Netzuké japonais an- cien, en bois, qui présente une particularité intéressante qui confirmerait pleinement l’opinion du Directeur du Museum. On sait avec quelle minutieuse exactitude les sculpteurs japonais reproduisaient en ivoire, en pierre ou en bois, les personnages, les animaux, les plantes ou objets divers, dans leurs Netzukés si recherchés aujourd’hui. Celui-ci représente toute une famille de Souris dansantes, artistement groupées. Le père et la mère (le sculpteur a poussé le scrupule jusqu’à indiquer les caractères sexuels) sont entourés de leurs huit petits qui leur grimpent sur le dos ou sont posés dans diverses attitudes. C'est la portée habituelle de ces Souris et elles sont toutes, parents et enfants, reproduites avec beaucoup d’exactitude dans leurs formes et leurs caractères. L'artiste a même indiqué leurs poils qui n'ont disparu que par le frottement de l’objet sur les jeunes individus placés à l’extérieur. Mais ce qu’il y a de plus intéressant, c’est l'indication des couleurs. Le père et la mère, comme aussi quatre des jeunes, ont la robe blanche tachetée de noir. Des quatre autres jeunes, deux sont tout noirs, les autres tout blancs. Or, ces derniers, ainsi que la mère, ont les yeux rouges, tous les autres les yeux noirs. Il paraît donc certain que ces Souris dansantes sont un produit de sélection entre une race noire et des albinos, dont les deux types se retrouvent par atavisme dans les progénitures, mais je n’ai pas encore été témoin de ce fait dans les nombreuses portées que j'ai obtenues à Paris. 64 C. SCHLUMBERGER. — A PROPOS D'UN NETZUKÉ JAPONAIS EXPLICATION DE LA PLANCHE II. Fig. 4 et 2. — Netzuké vu par ses deux faces les plus larges. Fig. 1. — La femelle à gauche tenant un de ses jeunes, noir, dans la gueule Fig. 2.— Le mâle à gauche avec un jeune, noir, grimpant sur son dos; à droite un des jeunes, blanc, à yeux rouges. Fig. 3 et 4. — Le même, vu par les faces étroites. Fig. 3. — La femelle. Fig. 4. — Le mâle avec les deux jeunes, noir et blanc, sur le dos. Fig. 5. — Le même, vu en dessous, avec indication des caractères sexuels. PREMIÈRE RÉUNION GÉNÉRALE ANNUELLE Séance du 27 Février 1894 (1) SUR LE GROUPEMENT DES ÉLÉMENTS PIGMENTAIRES DANS LE PELAGE DES MAMMIFÈRES, par Remy SAINT-LOUP. Beaucoup de Mammifères domestiques présentent dans une même espèce des pelages dont la couleur diffère suivant les individus. Les Chevaux, les Chiens, pour ne citer que ces spécimens, sont de couleurs noire, baie, fauve, blanche où présentent un mélange variable de ces nuances parfois distribuées par taches. Personne ne songe à classer les Chevaux noirs et les Chevaux bruns comme des espèces distinctes en vertu de ces différences de coloration de la robe. Pour les animaux sauvages il n’en est plus de même et souvent la classification invoque là couleur du pelage comme un caractère spécifique. Si la substitution des couleurs se fait à l’état domestique parmi les êtres d’une même lignée ne peut- elle se faire à l’état sauvage? La question est discutée par les adversaires du transformisme, en vertu de je ne sais quelle difié- rence imaginaire entre l'animal sauvage et l’animal domestique. Is objectent que l'animal domestique se trouve dans des conditions anormales d'existence et que par conséquent il présentera d’une manière générale des propriétés différentes de celles de l’animal libre. Cette objection ne peut être faite sans comprendre implici- tement le transformisme, c’est-à-dire la modification de l’individu sous l'influence des circonstances extérieures, elle ne peut donc être opposée au système transformiste. Si une espèce sauvage se modifie c’est précisément parce que cer- tains individus détachés du groupe originel se sont trouvés dans des milieux différents plus favorables au développement d’aptitudes en puissance. Si la démonstration de l’inégal développement des aptitudes de. coloration est faite sur des animaux domestiques et placés tous dans des conditions identiques de milieu, le fait de la variabilité de l’es- (4) Voir Bulletin, XIX, p. 39. Mém. Soc. Zool. de Fr., 1894. Vu. — 5 { 66 î R. SAINT-LOUP pèce sera démontrée d’une manière encore plus péremptoire que s'il s'agissait d'animaux à l’état sauvage, puisque cette variation ne pourra être obtenue qu’en raison de l’aptitude «en puissance » à la variabilité. Cette démonstration ira donc à l'appui de la proposition suivante : « L'espèce est non seulement variable par l'influence des actions extérieures, mais elle est variable par essence, cette aptitude essentielle à la modification pouvant résulter de propriétés acquises antérieurement sous l'influence du milieu, mais actuellement latentes.» Je me suis donc proposé de vérifier expérimentalement la faculté: de substitution d’une couleur à une autre parmi des animaux dont le type sauvage habituel est constamment ou paraît être constam- ment de même couleur. Les Souris sont généralement de couleur. grise dans nos climats, mais on sait qu’il en existe de blanches, de noires, de jaunes et d’autres qui sont bicolores, présentant un pelage blanc tacheté de noir ou tacheté de fauve clair. Fe Ces variétés étant déterminées, il s'agissait, d’une part, de cons- tater les rapports de la coloration pigmentaire avec l'intégrité de l'espèce, en cherchant si ies animaux de coloration différente sont. susceptibles de former des unions fécondes ; d'autre part, de suivre le maintien héréditaire ou l’altération d'une couleur et d’un assem- blage de couleur, enfin d'essayer la production d’ individus chere ment colorés aux dépens d’un couple à pelage gris. Fe Il est bon de signaler d’abord ce fait, c'est que les Souris grises. ont un pelage coloré par des taches microscopiques noires, d’autres jaunes et d’autres blanches. Le noir et le jaune correspondent à des éléments colorés situés dans le poil, les taches blanches corres- pondent à l'absence de pigment dans les mêmes productions épider- miques. J’ai déjà signalé la même remarque à propos des sens. _ dans une étude relative à la notion de l’espèce (1). D'une première série d'expériences, il est résulté des faits qui démontrent que les Souris de toutes couleurs sont capables de se croiser, que ces croisements sont féconds et donnent des pro- duits féconds entre eux. Leur différence de coloration ne correspond: : donc pas à une spécification effectuée. En général, chaque portée fournit des individus portant le pelage du père, d’autres, portant le pelage de la mère, et dans certains cas, un mélange par taches des . deux couleurs. Toutefois les individus de deux couleurs ne se sont produits que lorsque l’un des parents était albinos, et cette remarque n’est pas sans importance parce qu’elle nous a conduit à utiliser ÿ (1) Revue des sc. nat appliquées, janvier 1893, SUR LE GROUPEMENT DES ÉLÉMENTS PIGMENTAIRES 67 pour les expériences suivantes les propriétés spéciales de l’albi- nisme. Voici quelques exemplaires des produits de croisement : Père noir, mère blanche, ont produit deux noirs, un blanc, un noir et blanc. Père noir, mère grise, ont produit deux gris, un noir. Père jaune, mère grise, » un gris, trois Jaunes. Père albinos, mère noire, » trois blancs, deux blancs et noir, un noir. Père noir, mère jaune, ont produit trois noirs, un jaune. Quant au maintien héréditaire de la couleur du parent coloré, il ne se manifeste pas avec une égale énergie dans les différents cas, et ceci est en contradiction avec une notion généralement admise que l’on exprime en disant que les animaux tendent à retourner au type primitif ancestral. Il est plus exact de dire que l’espèce maintient certaines couleurs plus énergiquement que d’autres, mais la couleur la plus maintenue dans un climat peut être plus fragile sous un autre climat, elle ne peut donc être caractéristique absolue de l'espèce. Dans des conditions d'expériences où je me trouvais, c'est-à-dire à Paris, et toutes autres conditions égales d’ailleurs, car les Souris! étaient nourries et soignées de la même manière, les couleurs peu- vent être rangées de la manière suivante, par ordre de ténacité. D'abord le blanc qui est fixé dès la première génération et supprime ainsi très rapidement les couleurs-ancestrales; ensuite le noir qui se maintient avec assez d'énergie pour ne permettre que le retour du blanc exclusivement. Le jaune est le moins énergique de ces pigments, il est facilement remplacé par le noir par une sorte d'échange ; ainsi l'union de deux souris jaunes donne quelquefois des rejetonsentièrementnoirs.Quant au pelage gris, il disparaît par sélec- tion dans les différentes nuances, au bout de quatre générations. _ Je n’ai pu jusqu'ici obtenir que la cinquième génération des Souris en expérience, et les résultats nouveaux seront exposés plus tard, mais à l'examen du registre des naissances il me paraît que sans les soins de sélection je n'aurais plus actuellement que des Souris noires et blanches et peut-être seulement des Souris blanches. Cette puissance de l’albinisme m’a conduit à essayer la décompo- sition du mélange gris par l'introduction même de l’albinisme. Le croisement des Souris grises avec les blanches donne des rejetons blancs, des rejetons gris et d’autres blancs et gris. Parmi ces derniers les uns sont plus sombres, les autres plus fauves, par de nouveaux croisements avec des albinos et par sélection on obtient 68 R. SAINT-LOUP. — GROUPEMENT DES ÉLÉMENTS PIGMENTAIRES des individus panachés dont le pelage porte des taches de plus en plus noires et d’autres individus dont les taches sont de plus en plus fauves. \ Parmi les individus Hanaié l'élimination des taches blanches par sélection conduit aux types entièrement jaunes et aux que entièrement noirs. La puissance décomposante de l’albinisme a été aussi vérifiée sur des Cochons d'Inde. Le croisement d’un Cochon d'Inde gris, c’est-à- dire à mélange intime des éléments colorants, avec un Cochon d’Inde albinos, m'a donné un individu bicolore, fauve et noir. On sait que M. Milne-Edwards a obtenu plusieurs races de Cochons d'Inde, diversement colorées, aux dépens d’un couple qu'il possédait en 1870. C’est surtout sur cette intervention de l’ lbs dans la forma- tion des variétés qu’il m'a paru intéressant d’insister actuellement, d’autres résultats pourront sans doute être fournis dans la suite quand les expériences instituées depuis deux ans auront été étendues. Ce qui précède suffit déjà pour démontrer que la coloration des mammifères n’est pas spécifique; je pourrais ajouter que la coloration et la taille réunis, ne sont pas spécifiques, et que la coloration, la taille, et les particularités nerveuses héréditaires réunies ne sont pas davantage spécifiques. Ces conclusions trouvent des motifs dans d’autres observations ; que nous n’exposons pas ici afin d’ attendre une plus ampie moisson de faits, mais elles indiquent que la qualité spécifique d’un être vivant n’est pas nécessairement déterminée par sa couleur, sa dimen- sion et son allure. Il est probable qu’une couleur de pelage est plus particulièrement favorable au maintien de l’espèce dans un milieu déterminé, mais nous n’avons pas encore fait d'expérience dans ce sens. Les Souris de différentes couleurs qui ont été obtenues au cours des expériences relatées ici, ont été présentées devant la Société Zoologique de France réunie à l’occasion du Congrès annuel. . 69 SUR LES AFFINITÉS DU CERCOPITHECUS ERYTHROGASTER (GRAY) par E. DE POUSARGUES. Bien que le Cercopithecus erythrogaster (Gray) (1) ait été découvert depuis longtemps, c’est une espèce encore très rare et mal connue dont les Musées ne possèdent que trois exemplaires. Le type de la description de Gray fait partie des collections du British Museum, c'est une femelle jeune encore, ainsi qu’il ressort des détails publiés à son sujet par M. J. Murie (2). La dernière molaire n'émergeait pas encore de son alvéole, car cet auteur ne signale que 28 dents; il ajoute que les canines étaient très peu développées. Les mesures comparatives réunies dans le tableau ci-joint, me dispensent d’ail- leurs d’insister davantage sur ce point. Le spécimen que possède le Muséum des Pays-Bas n’est également qu’un jeune individu ; par contre l’exemplaire du Muséum de Paris présente tous les carac- tères de la maturité, ses canines sont bien développées, sa dentition est complète, et ses dimensions dépassent sensiblement celles du type. DIMENSIONS DU coRPS (3) © a TYPE Longueur en ligne droite du nez à l'extrémité de la queue. . . . | 0,73 | 4,45 Lonsueurten ligne droite de la nuque à la racine de la queue. . . . | 0, 28 | 0, 38 Longueur de la queue (extrémité incomplète). . . . . . 10 4107N0265 Membre antérieur de l'épaule à l'extrémité du médius . . . . . 0, 255110, 30 Me La TA RAM RO TE NOR A A ER EST ARE 0, 05 | 0, 075 Membre postérieur (de la tête du fémur à l'extrémité du médius). | 0, 317) 0, 43 EQ 4 152 Ne NV A SE RE RE EEE AI ETES RS 0, 101! O0, 14 Hète (du nez à l'occiput en suivant la courbe). . ... . . . . .. 0, 428/-0, 15 Il était donc intéressant de signaler les caractères particuliers que présente le pelage de l’exemplaire adulte du Muséum de Paris ; cette étude m'a fourni sur les affinités du C. erythrogaster des indi- cations qui sont loin de concorder avec les idées admises jusqu’à ce ‘jour et me permettent de fixer le véritable rang zoologique de cette espèce parmi les Cercopithèques blancs-nez ou Rhinosticti de M. Sclater (4). (4) Gray. Proc, Zool. Soc., p. 169, pl. XVI, 1866. (2) J. Murie. Ibidem, p. 380, 1866. F (3) Pour faciliter les comparaisons, ces mesures ont été prises suivant la méthode - employée par J. Murie. (4) Scrarer, On the genus Cercopithecus. Proc. Zool. Soc., p. 243, 1893. 70 E. DE POUSARGUES Dans sa courte description, Gray ne signale aucune trace de tache nasale pileuse blanche et sur le dessin colorié joint à son travail, l’extrémité du nez et les lèvres semblent recouvertes d’une peau presque nue et de couleur violette. En 1876, Schlegel (1) plaça le C. erythrogaster dans la même subdivision que le C. Campbelli (Waterh.) et le C. pogonias (Benn). Le savant Hollandais ne pouvait en effet ranger parmi les Blancs-nez, une espèce décrite, comme ne présentant pas la tache nasale caractéristique ; et depuis, pour cette même raison, sa manière de voir a été adoptée par les zoolo-. gistes, puisque l’exemplaire du Musée de Leyde n’ofirait pas plus de tache nasale que celui du British Museum. Le spécimen adulte que possède le Muséum de Paris, présente au contraire un champ nasal, revêtu de poils ras serrés d’un blanc parfait, de forme trian- gulaire, à base supérieure, et s'étendant en bas jusque sur la cloison du nez. Ces faits contradictoires peuvent être interprétés de deux façons : ou bien l’existence de la tache nasale chez l’exemplaire du Muséum de Paris n’est qu’un accident et une anomalie, sinon, il faut attribuer au jeune âge son absence chez les spécimens Londres et de Leyde. La première de ces hypothèses pourrait être considérée comme sérieuse et très plausible, s’il n’existait pas d’autres et de très trappantes analogies de pelage entre le C. erythrogaster et un Blanc- nez très anciennement connu, le C. petaurista (Schreb.). En eftet, abstraction faité des teintes différentes de la poitrine et de l’abdo- men, il y a identité presque complète entre ces deux Cercopithèques. Chez l’un et l’autre, les poils des parties supérieures du corps et de la queue sont annelés de noir et de jaune tirant plus ou moins au roux vers la portion médiane du dos et de la croupe. Un large ban- deau noir ceint le front, s’étale sur les tempes jusqu’aux oreilles, et se continue au travers du vertex sous forme d’une ligne circulaire indécise, mais pourtant bien visible, qui dessine et encercle comme une calotte sur le sommet de la tête. La ligne du nez est recouverte de poils noirs qui, partant de la tache nasale, vont rejoindre le bandeau frontal. Ce caractère est parfaitement indiqué sur la planche de Gray, où cette ligne noire cesse brusquement au point où devrait commencer la tache blanche du nez. Le menton, la gorge, les côtés de la tête et du cou sont garnis de poils d’un blanc pur. Un peu au-dessous de l’creille cette teinte blanche est barrée par une étroite bande noire qui part de l’angle externe de l’œil pour aller se perdre en arrière dans le pelage tiqueté du dessus du cou. (1) Scazecez, Museum des Pays-Bas. Les Singes, 1876. ; $ À : SUR LES AFFINITÉS DU CERCOPITHECUS ERYTHROGASTER FIL. En avant de ces favoris blancs, les joues sont couvertes de poils indiqués et figurés de couleur jaune chez le C. erythrogaster type mais devenus presque entièrement noirs chez l’adulte comme chez le C. petaurista. La face interne des membres est d’un blanc grisâtre, et la face externe des membres postérieurs est grise vaguement tiquetée. Citons enfin comme dernière ressemblance la face infé- rieure de la queue dont la couleur blanc-grisàtre se distingue suivant une ligne bien nette de la face supérieure sombre, princi- palement däns la moitié proximale de cet organe. Tels sont les caractères communs au C. erythrogaster et au C. petaurista, ils sont nombreux et non sans importance. Comme différences, l’on connaît la couleur rouge-brique de la poitrine et du ventre qui a valu son nom au C. erythrogaster. Cette teinte, à peine interrompue au niveau de l'épaule, remonte le long des côtés du cou entre les parties blanches et grises de cette région, sous forme d’un liseré bien apparent qui vient se perdre un peu en avant et au-dessous de l'oreille dans la ligne noire qui barre supé- riéeurement les favoris. Signalons aussi chez le. C.-erythrogaster la teinte sombre de la face externe des membres antérieurs qui, par suite de la disparition des anneaux jaunes des poils, passe au noir pur sur les poignets et les mains. Je dois faire remarquer toutéfois, . que chez l'adulte cette teinte noire est beaucoup moins envahissante qu’elle n’est figurée sur la planche de Gray. M. Sclater avait mis à profit ce dernier caractère pour ranger le (. erythrogaster dans sa section des Melanochiri, mais, je ne crois pas trop m’avancer en affirmant que cette particularité le cède en importance aux autres analogies que je viens de signaler. Reste donc la seconde hypothèse, suivant laquelle la tache nasale ne manquerait que dans le jeune âge chez le C. erythrogaster, dont le véritable rang zoologique - serait dans la section des Rhinosticti de M. Sclater, à côté du C. petaurista. Suivant M. Jentink, le jeune exemplaire de C. erythrogaster du Musée de Leyde présente quelques poils blancs sur le nez ; quant à celui du British Museum, M. Sclater a bien voulu l’examiner sur ma demande et il m'a informé que les poils du nez sont noirs pour la plupart, mais présentent une teinte blanchâtre vers leurs racines. Rien n’empèche, ainsi que l’admettent ces deux savants zoologistes, de supposer des modifications survenant avec les progrès de l’âge, et un envahissement graduel de la teinte blanche sur le champ nasal. C’est là un point que lés découvertes ultérieures pourront seules 72 E. DE POUSARGUES | Re élucider ; cependant, pour tenir compte des caractères dont l’exposé ï ï fait le sujet de cette note, je proposerai de retirer le C. erythrogaster de la section des Melanochiri pour le transplanter dans celle des Rhinosticti que l’on modifierait de la façon suivante : Pectore albo vel rubro Cauda non rufescente Brachiis cinereis Genis albis.. . \ subtus albus. .. C. petaurista (Schreb.). | subtus ruber. .. C. erythrogaster (Gray). Capite post. unicolore. .... ....... C. Buettikoferi (Jent.. | Capite nigro cincto.. Je ne puis, malheureusement, ajouter aucun renseignement précis sur la patrie du C. erythrogaster ; l’exemplaire du Muséum de Paris ne porte comme indication de localité que l'inscription vague d'Afrique occidentale. Je dois adresser ici tous mes remerciements à MM. Soie et Jentink, qui ont eu l’obligeance de me fournir les renseignements nécessaires sur les spécimens des Muséums de Londres et des AY Pays-Bas. 13 LES MAMMIFÈRES ET LES OISEAUX D'OBOCK ET DU PAYS DES ÇCOMALIS, (PREMIÈRE PARTIE), par E. OUSTALET, at Ancien Président de la Société. J’espérais pouvoir apporter aujourd’hui un exposé complet de nos connaissances relatives à la faune des Mammifères et des Oiseaux . de la portion de l’Afrique orientale qui comprend le pays des Danakil, notre colonie d’Obock et le pays des Comalis ; mais, comme cela arrive souvent en pareil cas, jai reconnu, en rassemblant les éléments de cette étude, que les matériaux à réunir étaient plus nombreux et plus épars que je ne le supposais, que la faune des Vertébrés du Çomal était plus riche que je ne le croyais et que, par _ conséquent, je n'aurais pas le temps nécessaire pour terminer à la date fixée mon travail dont l’étendue aurait dépassé d’ailleurs les limites qui me sont tracées. Je me bornerai donc aujourd’hui à don- _ nerla première partie de mes recherches, celle qui est relative aux Mammifères d’Obock. Cette colonie a été visitée en 1893 par notre collègue M. le Dr Jousseaume et par M. Maurice Maindron. Le premier de ces voya- geurs, tout en s’adonnant de préférence à la recherche des Mol- lusques, a recueilli pour le Muséum des nids et des œufs de Balbuzard, de Tisserin, de Fauvette, et M. Maindron a rapporté un assez grand nombre de dépouilles de Mammifères et d’Oiseaux, ainsi que des nids et des œufs de Tisserin, de Guépier et de Ganga. C’est à l’aide de ces matériaux que j'ai pu dresser les listes suivantes : : MAMMIFÈRES D'OBOCK. 1. Vesperugo nanus Peters. Cinq individus pris à Djiboutil par M. Maindron me paraissent se rapporter plutôt à cette espèce qu’au V. Temmincki, auquel ils avaient été primitivement attribués. La forme des oreilles, la colo- ration de la tête, du corps, des membranes alaires sont bien celles qui ont été indiquées par Peters (1) et par M. Dobson (2). Le pied a (L) Peters, Reise nach Mossambique, I, p. 63 et pl. (2) Catalogue of the Chiroptera in the collection of the British Museum, 1878, p. 237, Avr Mes se di ÿ. L 74 E. OUSTALET : la plante concave et plissée et rugueuse et le pouce offre des traces ‘ des denticulations que M. Dobson a signalées chez le Vesperugo nanus et chez le V. tylopus de Bornéo (1). Les dimensions dé la tête et du corps et l’envergure sont seulement un peu plus faibles que. celles que donnent Peters et M. Dobson, ce qui peut tenir à une différence d'âge. Le Vesperugo nunus se trouve dans une grande partie du continent africain, au sud du Sahara; dans l’est, il a été rencontré récemment dans la région du Kilima-n’Djaro (2). 2. Erinaceus frontalis À. Smith. Hs Un spécimen, obtenu à Obock par M. Maïindron, a paru, à M. de Pousargues comme à moi, se rapporter aux descriptions de l’Eri- naceus frontalis publiées par Smith et par Bennett (3). Le Hérisson à bandeau blanc n'avait été signalé jusqu’à présent, il est vrai, que LA . dans l'Afrique orientale et à la Côte-d'Or, mais il peut certainement remonter, comme plusieurs autres espèces, par Mozambique et Zanzibar, jusque dans'les parages de la mer Rouge. 3. Erinaceus diadematus P. de Wurt. (?) : Ce n’est qu'avec doute que j'indique ici cette espèce, que R. Hartmann (4) identifie à la précédente (5), et c’est sans doute également que M. de Pousargues et moi y rapportons un autre exemplaire d'Erinaceus, tuë à Obock par M. Maindron et difiérant du précédent par quelques détails de coloration, la teinte brune des pattes étant à peine indiquée et ne s'étendant pas comme dans l’autre individu sur là face interne des membres et même sur ïes flancs, le k iront étant plus fortement décoloré et le bandeau noir beaucoup moins net. En tout cas, ces dissemblances ne peuvent être attribuées à des différences de sexe, les deux individus étant des femelles. 4. Sciurus (Xerus) rutilus Cretzschmar. : | Un individu tué à Djiboutil par M. Maindron. Cet Ecureuil ressemble beaucoup à celui qui a été décrit et figuré, (1) Proceedings of the zovlogical Society of London, 1876, p. 532 et pl. IV, fig. 1 et la. (2) O. Tuomas, Report on the Mammals otuinen and observed by M. H. 4. Johnston on mount Kilima-njaro. Proceedings of the zool. Society of London; 1885, p. 221, n° 9. (3) A. Suns (South African Quart. Journ., 1831, Il, p. 29; TA ONE of the : Zoology of South Africa, 1838-1849, I, pE ID), et Honnet (Proceedings of the zoological Society of London, 1832, p. 193) ont décrit successivement l'espèce sous le même nom : Erinaceus frontalis. (4) Zeitschrift der Ges. für Erdkunde, 1868, p. 230. (5) D'après M. Trouesssarr, Calulogue des Mammifères insectivores, 1880- 1881, p. 23. Ve MAMMIFÈRES ET OISEAUX D'OBOCK ET DU PAYS DES ÇOMALIS 75 en 1880, sous le nom de £ciurus (Xerus) fuseus par mon ancien collègue, M. Huët (1). Celui-ci l’a indiqué comme provenant des montagnes d’Adel, où il aurait été capturé vivant par M. Schæfïer qui l’aurait donné à M. Bocourt. Or, sous le nom de territoire d'Adel, maintenant généralement abandonné par les géographes, on désignait le pays compris entre le plateau d’Abyssinie et le fond du solfe d’'Aden et occupé par les Afar, vulgairement appelés Adail, Adel ou Danakil, dont quelques tribus s’avancent jusqu'à la baie de Tad- : joura, dans la colonie d'Obock. Par conséquent le spécimen remis au Muséum par M. Maindron et le type du Xerus fuscus proviennent en réalité du même pays. D’un autre côté le Xerus fuscus ne diffère du X. rutilus Cretzschm., que par les dimensions un peu plus fortes des . oreilles et la coloration plus foncée du pelage, caractères qui ont paru à M. le Dr Jentink être de trop faible importance pour justifier une distinction spécifique. Dans sa Monographie des Écureuils africains (2) ce naturaliste s’est décidé à attribuer à une seule et même espèce non-seulement le Xerus rutilus de Cretzschmar et de Rüppell, espèce dont le Muséum possède des spécimens obtenus par Rüppell lui-même et par M. d’Arnaud en Abyssinie (3) etle Xerus fuscus dont je viens de parler; mais le Xerus dabagala de M: de Heuglin (4) et le Xerus fuscus décrit par M. A. Milne- Edwards (5) d’après des spécimens provenant soi-disant du Gabon. Ces deux dernières espèces avaient été indiquées comme se distin- guant nettement du Xerus rutilus par la teinte beaucoup plus claire de leur pelage, passant au jaune paille dans la région dorsale. Mais pour M. Jentink ces différences de coloration ne seraient qu individuelles ou locales. Chez certains individus, la teinte jaune des parties supérieures que l’on remarquerait déjà sur les types du Xerus rutilus obtenus par Rüppell en Abyssinie se nuancerait de brun-noirâtre pour produire la livrée du Xerus fuscus ou s’éclaircissait au contraire, en sè teintant de jaune-rosé, pour produire la livrée du Xerus dabagala et (1) Recherches sur les Écureuils africains. Nouv. Archives du Museum, 1880} 2e Série, t. III, p. 439 et pL 6, fig. 1. É (2) A Monograph op the african Squirrels, Notes from the Leyden Museum, 1884, t. II, p. 41. (3) M. Hüet cite un autre spécimen rapporté d’Aden par M. Bocourt ; mais la localité me paraît être inexacte. Peut-être faut-il lire Adel ? » (4) Th. von Heuglin, Forschungen uber die Fauna des Rothen Meeres und der Somali Kuste. Mittheilungen von D, A. Petermann, 1861, p: 47. (5) Revue et Magasin de Zoologie, 1867, p. 229, et Hüet, op. cil., p. 140 et pl. VI, fig. 1. ee rade Tac RAM 4 RES 76 : E. OUSTALET du X. flavus. Je dois dire cependant que tous les Écureuils tués, à une date plus récente, dansle pays des Comalis, par M. Révoil, offrent les couleurs très claires, jaune-rosé et jaune-paille, du Xerus flavus. Toutefois, sur l’un de ces animaux, la quêue, au lieu d’être bruneet fauve avec quelques poils blancs, offre une large tache noirâtre limitée par des bandes d’un blanc d'argent. D’un autre côté j'ai pu m'assurer que le type même du Xerus flavus ne venait probable- ment pas du Gabon, mais bien du pays des Comalis. Cet Écureuil faisait partie d’une petite collection qui fut donnée au Muséum, en 1852, par M. Guillain, capitaine de vaisseau, et qui renfermait, à. côté de ce seul et unique Mammifère, une vingtaine d’Oiseaux. Tous . ces objets furent portés, je ne sais d’après quel renseignement, sur le Catalogue d’entrée comme originaires du Gabon. Mais déjà l’un de mes prédécesseurs s'était aperçu que cette indication était inexacte ou du moins trop absolue, car je trouve eu regard de la liste cette annotation, probablement de la main de M. Pucherän : « tous ces Oiseaux ne viennent pas du Gabon ». Rien n’est plus vrai, Car, parmi les représentants de cette collection qui se trouvent encore au Muséum je vois figurer un Amydrus Blythi Hartl. (1), dont l'étiquette porte Ras-Afoon (lisez Ras-Hafoun, cap situé au sud du. cap Guardafui, sur la côte orientale du pays des Comalis), deux Cinnyris albiventris Strickl. (2) indiqués comme originaires de la même localité, et un Merops cyanostictus Cab. (3), dont l'étiquette porte Guéreddy (lisez Guélidi, localité située à quelque distance. de la côte et du Çomal, par 2°, 6° 20” de latitude nord). Or, ces. trois espèces appartiennent exclusivement à la faune de l'Afrique orientale, et l’une d’elles, Cinnyris albiventris, paraît même être cantonnée dans le pays des Çomalis, où elle représente le Cinnyris venusia Shaw, de la Sénégambie et de la Côte-d'Or. On pourrait : donc déjà supposer, d’après ces données, qu’une partie au moins de la collection de M. Guillain ne vient pas du Gabon ou d’une autre contrée de la côte occidentale d'Afrique, mais a été recueillie sur les côtes orientales de ÇComal. Et en effet, en nous reportant (1) Amydus Rueppelli Blyth, Journ. Asiat. Soc. Bengal, 1855, XXIV, p. 300 (nec Verreaux); A. Blythi Hartlaub, Journ. f. Ornith., 1859, p.342 ; Oustalet, in Révoil, Faune et Flore des pays Çomalis (1882), p.12; R. B. Sharpe, Cat. B. Brit. Mus. 1890, XIII, p. 164. mr (2) Nectarinia albiventris Strickland, Contr. Ornilh., 1852, p. 22 et pl. LXXXVI; Cinnyris albiventris Shelley, Monogr. Nectar., fig. 133 et pl. LXXV; H. Éépun, Cat. B. Bril. Mus.1884, IX, p. 40. (3) CaBanis, Journ. f. Ornith., 1875, p. 340 à 1878, pe 435 ; R. B. Sharpe, Cat. B, Brit, Mus, 1892, XVII, p. 48 et pl, I, fig. 3 MAMMIFÈRES EL OISEAUX D'OBOCK ET DU PAYS DES COMALIS 77 à la relation que M. Guillain a publiée de son voyage dans son ouvrage intitulé : Documents sur l'histoire, la géographie et le commerce de l'Afrique orientale (1), nous voyons que le brick Ducouédic, commandé par M. Guillain, effectua, en 1847 et 1848, une croisière sur les côtes orientales d'Afrique, qu’il toucha ou relàcha à l’île Bourbon, aux Seychelles, à Zanzibar, à Mombas, à Socotra, et, sur la côte est du Comal, à Ras Hafoun et à Galouin, d’où une excursion fut faite à Guélidi. On est donc en droit d'admettre, je dirais même d'affirmer, que le type du Xerus flavus n’a pas été pris au Gabon, mais dans l'Afrique orientale et probablement à Gnélidi ou à Ras Hafoun, dans le pays des Comalis Medjourtines. Ainsi s'explique l'identité de pelage qu’il présente avec les Écureuils cap- turés par M. Révoil en 1881, précisément dans la même contrée, et avec les Écureuils décrits par M. de Heuglin sous le nom du Xerus dabagala et provenant de Saila et des environs de Berbera, sur la côte septentrionale du Comal. Ainsi disparaît en même temps l’ano- malie résultant de la prétendue existence d’un Écureuil portant la livrée pale des déserts au milieu de la faune assez richement colorée du Gabon et de la présénce sur la côte occidentale d’Afrique d’un représentant du sous-genre Xerus, dont toutes les autres espèces décrites, X. rutilus, X. dabagala, X. fuscus, qui sont d’ail- leurs probablement identiques, avaient été signalées comme prove- nant de la côte orientale. 5. Gerbillus ægyptius Desm. nec Hasselq. (Gr. gerbillus Oliv.) Trois individus pris à Obock par M. Maindron. L’espèce se trouve non seulement en Egypte, mais en Nubie et en Abyssinie (2). 6. Mus rattus L. Mus alexandrinus E. Geoffroy, Descript. de l'Egypte, pl. V, fig. 1; W. C. H. Peters, Deckèn’s Reisen in Ost Afrika, Säugethiere, 1869, p.8, n° 20. Mus tectorum von Heuglin, Mittheilungen von Petermann, p. 15, HO 0 Un exemplaire pris par M. Maindron, à Obock, appartient à la forme primitive (Mus alexandrinus) du Rat vulgaire. L (1) Paris, Arthus Bertrand, 3 vol. sans date (la préface est datée de 1856). La * seconde partie (en deux volumes) de cet ouvrage est intitulée : Relations du voyage d'exploration à la côte orientale d'Afrique par le brick Ducouédic. (2) Voyez Trousssarr, Cat. des Mammifères, Rongeurs. Sp. 1340 ; Larasre, Le Naturaliste, 1882, p. 13, et Catalogue des Mammifères apélagiques sauvages de Barbarie, 1885, p. 137. 78 E. OUSTALET 7. Mus musculus L. Deux spécimens pris à Obock par M. Maindron. 8. Pectinator Spekei Blyth. 5 Deux spécimens (femelles) pris à Obock par M. Maindron. C’est dans la région voisine, dans le Comal, qu’ont été obtenus les types: de l’espèce décrite par Blyth, en 1855, dans le Journ. of the Asiatic. Society of Bengal (XXIV, p. 294). Cette espèce très intéressante, qui constitue le type d’un genre de la famille des Octodontidæ voisin des Cténodactyles, a été décrit de nouveau par M. de Heuglin (Mittheilungen von Petermann, 1861, p. 15 et 17, n° 33) qui l'indique comme se trouvant non seulement dans le Comal, mais dans le pays des Danakil (ou Adail). D’après Blyth'elle est connue des Comalis sous le nom de Barabdul. 9. Felis maniculata var. domestica Fitz. ne ro M. Maindron a rapporté d’Obock la dépouille d'un Chat domes- tique des Danakil qui, comme il l’a parfaitement observé, offre de grandes analogies avec le Chat ganté sauvage ou Felis maniculati de Cretzschmar (1). Ce fait présente un certain intérêt, Fitzinger (2) ayant fait dériver du Felis maniculata d' Abyssinie et du Soudan non seulement le Chat domestique des anciens Ég gyptiens, mais encore diverses races que l’on trouve actuellement en Europe. 10. Hyrax abyssinicus var. minor Thomas. à Procavia abyssinica minor O. Thomas, On the species of the Hyra- coidea. Proceed. zool. Soc. Lond., 1892, p. 66. Un Daman pris à Obock par M. Maindron m'a paru se rapporter à cette variété petite taille du Daman d’Abyssinie (Hyrar habessi- nicus d'Hemprich et Ehrenberg, Symb. phys. 1828, déc. I, pl. 1) qui a été souvent confondu avec le Daman de Syrie (Hyrax syriucus de Schreber, Säugethiere, 1784, IV, pl. COX LB, p. 923). M. Maindron a capturé à Hissar, sur la route du Hassar, un autre Daman dont il sera question dans une autre partie de mon travail, en même temps que de l’Ane sauvage des Comalis (Equus asinus somalicus), obtenu par le même voyageur, et du Bubalis Suaynei dont M. le D'Jousseaume a rapporté quelques fragments de dépouilles. (4) Atlas zu der Reise in nordlichen Afrika von Ed. Rüppel, Süugethiere, 1826, pl. Il; Felis caffra (Desm.) Trouessart, Cor des Marmifères carnivores, Sp. 1735. (2) Revision der zur nat.Familie der Katzen(Feles) gehorigen Fi men, 5epartie. Sitzungsber. der k. k. Akademie d. Wissenschaften von Wien, 1869, Abth. 1, p. 53 et suiv, 19 RECHERCHES ET CONSIDÉRATIONS SUR L’ADOPTION : RERVPAR LES PASSEREAUX DE L'ŒUF DU COUCOU. > par Xavier RASPAIL. Dans la première séance de la section de biologie du Congrès ornithologique international tenu à Budapest en 1891, M. le Dr E. Oustalet a attiré l'attention des Ornithologistes sur un certain nombre de lacunes qui existent encore dans l'Histoire naturelle des Oiseaux d'Europe. Parmi les iRebtons qu'il a posées dans son rapport, se trouve celle-ci : « La femelle du Coucou brise-t-elle un œuf dans le nid étranger et, en ce faisant, agit-elle dans l'intention d’intimider les posses- seurs du nid pour leur imposer son œuf? » Jusqu'ici, en eflet, la cause réelle qui amène un grand nombre d'espèces d'Oiseaux à accepter l’œuf du Coucou n’a pas été déter- . minée; elle est resiée confinée dans le domaine des suppositions plus ou moins ingénieuses. Je fus amené ainsi, en 1889, à examiner dans une note présentée à la Société Zoologique de France (1), les raisons qui paraissaient les plus acceptables et entre autres celle indiquée par M. J. Vian, à savoir que le Coucou briserait un œuf sur le bord du nid posant … cet ultimatum : « Couvez mon œuf ou je casse lés vôtres. » Je _concluais à la nécessité de faire des expériences dans ce sens, en cherchant autant que possible à se servir d'œufs mêmes de Coucou. Dans ce cas, l'œuf accepté prouverait que son adoption n’est due qu’à l’efiet terrifiant de l’œuf brisé ; l'œuf rejeté donnerait au con- traire la certitude que c’est l'influence personnelle du Coucou qui amène les Oiseaux à élever un étranger qui devient le meurtrier de leurs propres jeunes. . Cette dernière hypothèse me paraissait la plus admissible et les _ observations que j'ai faites plus spécialement en 1893, tendent à prouver que c’est bien ainsi que la question doit être résolue. Beaucoup d’Ornithologistes, au contraire, ont admis que les Oiseaux acceptent dans le nid tout œuf étranger, mais ils se sont appuyés, dans le plus grand nombre de cas, sur des exemples four- nis par des Oiseaux domestiques ou tenus en captivité ; or, je pose (4) Réflexions au sujet de l'adoption de l'œuf du Coucou par les Passereaux. Bull, Soc. Zool. de France, XIV, p. 45. 8!) ; X. RASPAIL en principe que toutes les expériences de ce genre-doivent être écartées, attendu que la domesticité et la captivité transforment ou modifient considérablement les mœurs et le caractère des Oiseaux. Dawson Rowley a publié, en 1865, dans ‘‘l’Ibis ”, un mémoire dans lequel il est allé jusqu’à dire : « Nous savons tous que la plupart des Oiseaux couveront l’œuf d’une autre espèce déposé. dans leur nid et méme une pierre ronde ou une bille d'enfant. » Il est évident que Dawson Rowley généralisait là une opinion qui lui était toute personnelle. De même Lothinger prétend que les œufs étrangers mis dans le nid par la main de l’homme sont toujours couvés par les Oiseaux. Dans un important travail, très documenté, intitulé Fremde eier im Nest, paru en 1891, le Dr Paul Leverkühn reproduit de nom- breuses observations dont il a dressé trois séries de tableaux sur la manière de se comporter des Oiseaux à l’égard : 1° d’œufs de la même espèce ; 2° d'œufs d’autres espèces substitués par les Oiseaux eux-mêmes ; 3° d'œufs d’autres espèces substitués par l’observateur. Bien qu'il résulte de l'examen de ces tableaux que l’œuf étranger ait été souvent accepté, on n’en peut néanmoins tirer aucune Ccon-. clusion en faveur de l’adoption parce que beaucoup d'erreurs ont dû être commises. Mes expériences suivies jour par jour me per- mettent d'affirmer que l’œuf substitué ou ajouté est parfois toléré par la couveuse pendant un temps assez long avant d’être rejeté définitivement et c’est probablement cette particularité qui fait que la plupart des observateurs ont considéré comme absolument adoptés, des œufs dont ils avaient constaté la conservation dans le nid au bout de deux et trois jours. Voici, à l’appui, parmi toutes mes observations, les deux plus intéressantes sous ce rapport : ï Le 31 mai 1893, dans un nid de Rousserolle effarvatte (Cala- moherpe arundinacea Boie ex Gmel.), construit dans les Roseaux sur les bords de l’Oise, s’AJoUTAï aux deux œufs qu’il contenait un œuf frais de Bruant jaune (1). Le 3 juin, il y avait les quatre œufs formant la ponte de l’Effarvatte, plus l’œuf étranger ; le 6, à cinq heures du soir, ce dernier y était toujours ; de même le 7 et il parais- sait définitivement adopté; mais étant retourné visiter le nid le 10, il avait disparu. La femelle continua à couver ses quatre œufs qui éclorent le 13 dans l’après-midi. L'œuf étranger avait donc été (1) Dans mes expériences, j'ai choisi de préférence l'œuf de Bruant jaune (Emberiza citrinella L.) à cause de son velume et de la vague ressemblance qu'il offre avec la plupart des œufs de Coucou trouvés dans la contrée. ADOPTION PAR LES PASSÉREAUX DE L'OŒEUF DU COUCOU 81 rejeté entre le 7 et le 10 juin; dans tous les cas, il n’était pas resté moins de sept jours dans le nid. Le 19 juin, je trouvai un nid de Bruant jaune contenant deux : œufs ; Le 20, le troisième et dernier. La femelle ayant commencé à . Couver, JE REMPLAÇAI un de ses œufs, par un œuf de la MÊME ESPÈCE que je marquai pour le reconnaître; je constalai sa présence les 21, 29,94, 95, 27, 98 et 29; le 30, à 11 heures du matin, le nid ne conte- nait plus que les deux œufs appartenant à la mère; l’étranger avait disparu. Il avait donc été toléré environ dix jours. Ce sont là des exceptions, en règle générale l’œuf étranger est rejeté très rapidement ; sur ce point mes nombreuses expériences, qu'il serait trop long de reproduire ici, corroborent celles d’un savant ornithologiste dont l’autorité est incontestable; M. J. Vian dit en effet : « J'ai souvent, dans des nids d’Oiseaux qui couvent l'œuf du Coucou, remplacé un œuf à peu près ou même tout à fait semblable pris dans un autre nid ; le lendemain mon œuf était pres- que toujours à terre et cependant je n'aurais pu le reconnaître moi- même si je n'avais eu le soin de le marquer. » Jusqu'ici, je n’ai pas rencontré un seul cas d’adoption par les Passereaux d'œufs étrangers provenantde mêmes espèces aussi bien que d'espèces différentes, et l'unique exemple authentique que je puisse citer s’est produit chez des Gallinacés. Le voici : Les Faisanes qu’on lâche dans les chasses au printemps, dépaysées sans transition au moment de la reproduction, perdent souvent leurs premiers œufs. En mai 1893, dans la chasse des Aigles, une de ces Faisanes vint déposer un œuf dans le nid d’une Perdrix grise (Starna cinerea Bp. ex Charlet) qui en contenait déjà huit. La Per- drix termina sa ponte en conservant l’œuf de Faisan qu’elle couva avec les siens et éleva le Faisandeau qui vécut avec sa famille adoptive pendant près de deux mois. Le fait fut découvert par le garde Lebarbier, qui m'en donna connaissance et le fit constater également par M. de Salverte, membre du Jockey-Club et Commis- Saire de la Société d'Encouragement. Ayant acquis la certitude que les Passereaux ne se laissent en aucun cas tromper par la substitution d'œufs même de leur espèce, de forme et de coloration presque identiques, l’idée me vint de m’assurer si la femelle du Coucou, outreson intention souvent remar- quée de mettre son œuf à côté d’autres s’en rapprochant le plus pos- sible par la coloration (1), n’agirait pas par une ruse adroiïte consis- (1) ILarrive cependant que la femelle de Coucou dépose son œuf à côté d'œufs d'une teinte toute différente. J'ai trouvé des œufs de Coucou d’un gris lilas ou violacé très prononcé dans des nids de Rousserolle effarvatte dont les œufs sont comme on le sait, d’un gris verdàtre obscur plus ou moins chargés de grandes taches d’un brun olive. Mém. Soc, Zool. de Fr., 1894. vi. — 6 CUT. 82 X. RASPAIL tant à guetter le moment précis où la femelle venant de pondre est encore sur son nid, pour la chasser brutalement avant qu’elle n’ait eu le temps de voir son œui, s'emparer de celui-ci et le remplacer par le sien. Le 15 juin, je procédai de cette manière envers une Babillarde grisette (Currucca cinera Briss.). La ponte des Passereaux se faisant de 5 heures et demie à 7 heures du matin, je me postai le 17 à proximité du nid après y avoir compté trois œufs. La Fauvette arriva à 6 heures moins le quart ; à 6 heures, je la chassai brusque- ment à tout hasard et je trouvai encore tout chaud le quatrième œuf que je pris et auquel je substituai un œuf de Bruant jaune. L'opération avait parfaitement été exécutée telle que je la compre- nais. Le lendemain 18, à 9 heures du matin, l’œuf de Bruant avait disparu. _ Cette nouvelle expérience n’ayant donné comme les précédentes qu'un résultat négatif, restait l'hypothèse d’une intimidation à laquelle les Oiseaux ne pourraient se soustraire. Je dirigeai donc . mes recherches dans le sens indiqué par M. J. Vian, c’est-à-dire le bris de l'œuf. Le 19 juin 1893, dans un nid de Fauvette à tête noire (Sylvia atri- capilla Scop. ex L.) contenant quatre œufs couvés depuis le matin seulement, je substitue à l'un d'eux que je casse sur le bord du nid en y laissant les débris, un œuf de Bruant jaune ; le 20, à onze du matin, cet œuf a disparu et la femelle continue à couver. Le 16 juin, j’opère sur un nid de Babillarde grisette contenant quatre œuîs que la mère couve depuis cinq jours. A sept heures du soir, je remplace par un œuf de Bruant jaune un des œufs de la Babillarde que je casse sur le bord du nid en l'y laissant comme precédemment. Le 18, à neuï heures du matin, l’œuf étranger a disparu ainsi que les débris de la coquille de celui que j'avais brisé. ; Dans ces deux cas, le bris de l’œuf n’a pas modifié la manière d'agir des Oiseaux à l’égard de tout œuf étranger introduit dans leur nid. L’expérience suivante est encore plus significative. Le 3 juin, sur les bords de l'Oise, je découvris dans un nid d'Effarvate un œuf de Coucou qui y avait été tout fraîchement . déposé, puisque la veille au soir il ne s’y trouvait pas lors de mon passage en cet endroit (1). Cet œuf était d’un gris lilas assez réguliè- (1) Il existe sur les rives de l'Oise un rideau de Roseaux très facile à aborder dans lequel on trouve toujours, dans un espace de trois kilomètres environ, de trente à quarante nids d'Effarvatte. Dans ces dernières années. j'ai découvert que plusieurs Coucous les avaient adoptés de préférence pour le dépôt de leurs œufs ce qui m’a permis de faire un certain nombre d’observations, car, jusqu'à ce jour, je n’avais trouvé que deux œuis de Coucou dans les nids des autres espèces. ADOPTION PAR LES PASSEREAUX DE L'OEUF DU COUCOU 83 rement parsemé de taches et de petits points d’une teinte plus foncée ; il se rapprochait énormément,sauf la différence de volume, de l’œuf de Pipi des arbres (4nthus arboreus Bechst. ex Briss.) dont j'avais justement trouvé chez moi un nid contenant trois œufs le 2 juin. : Je résolus de profiter de cet ensemble de circonstances favorables. La femelle du Pipi ayant pondu son quatrième œuf le 3 et s’étant mise à couver, le 4, en son absence, je brisai un de ses œufs dans le nid et j'y glissai l’œuf de Coucou qui se trouva légèrement souillé du jaune de l’œuf cassé. Le 5, à 40 heures du matin, la femelle est sur le nid, l’œuf de Coucou est conservé; le 6, à 8 heures du matin, il est également conservé, mais à midi, il a disparu sans que j'aie pu en retrouver trace ni auprès du nid, ni dans les environs. Ilen a d'ailleurs. toujours été de même pour tous les œufs étrangers que j'ai observés. Il est donc établi que le bris de l’œuf n’est pas pour les Oiseaux une cause d’intimidation les déterminant à couver l’œuf étranger pas plus qu’elle ne leur fait abandonner leur nid. J'ai également vérifié l’exactitude de deux faits qui complètent la question si intéressante que je me suis efforcé de résoudre défi- nitivement. D'abord, il est exact que la femelle du Coucou enlève toujours un œuf auquel elle substitue le sien dans le nid dont elle a fait choix; je l’ai constaté par de nombreuses observations. Du reste sur ce point, la plupart des naturalistes sont d’accord, c’est également l'opinion que M. R. Martin a donnée dans une note parue en 1886. Je dois rappeler cependant que le savant ornithologiste M. Fatio est d'un avis tout contraire et qu’il pense que la femelle du Coucou ne détruirait pas toujours un œuf du nid auquel elle veut confier le sien. Il s'appuie sur ce que la ponte étant terminée, il avait trouvé souvent l’œuf de Coucou en plus du nombre de ceux déposés par l’espèce. Mais, j'ai moi-même, après avoir enlevé un œuf et substitué un étranger, retrouvé un nombre d'œufs supérieur à la ponte ordinaire; J’expliquerai ultérieurement la cause de cette anomalie. Cependant la femelle du Coucou n’opère pas toujours la substitu- tion sans accident; elle doit souvent casser l’œuf qu’elle veut sup- primer, ce qui explique que dans beaucoup de nids contenant un . œuf de Coucou, j'ai relevé des traces évidentes de jaune et d’al- bumine; mais dans ce cas, elle a soin de faire disparaître le plus possible les traces de sa maladresse. Or, si elle entendait causer un 84 X. RASPAIL eftroi à la propriétaire du logis, elle laisserait ostensiblement les débris comme je l'ai fait moi-même dans le but d'augmenter, par la présence même de l’œuf brisé, les craintes de la mère à l'égard du reste de sa couvée. Dong, quand la femelle du Coucou brise l'œuf : qu’elle enlève pour le remplacer par le sien, c’est involontaire- ment, car, par suite de la difficulté d’accès que lui offrent certains nids à petites ouvertures comme ceux du Troglodyte, de Pouillots, ou ceux établis sur des tiges de plantes très flexibles, il peut arriver que, soit par un faux mouvement, une secousse trop brusque imprimée au nid quand elle se pose à côté, soit par la chute de l’œuf qu’elle a déjà saisi et qui retombe sur les autres, elle en casse plus d’un et réduise ainsi d’autant le nombre des œuîfs du nid. Le 13 juin 1892, j'ai trouvé, en efiet, dans un nid de Rousse- rolle Effarvatte placé dans les Roseaux, un œuf de Coucou avec DEUX OEUFS Couvés de six jours; et le 31 mai 1893, un nid de la même espèce contenant un œuf de Coucou avec UN sEuL œuf prêt à éclore. Il me reste à établir, contrairement à ce qui est admis par cer- tains auteurs, notamment par O. des Murs, que la femelle du Cou- cou ne se préoccupe pas de l’état de fraicheur ou d’incubation plus ou moins avancé des œufs auxquels elle veut joindre le sien; je donnerai dans une note prochaine les raisons de cette indifférence. Je citerai à l’appui ces deux exemples : Le 12 juin 1891, dans un nid d’Effarvatte, je récoltai un œuf de Coucou déposé le matin même à côté de trois œufs de la Fauvette couvés de huit jours, et le 1er juin 1893, toujours dans un nid d’Effarvatte, encore un œuf de toute fraîcheur avec trois œufs arri- vés presque au terme de l’incubation. En résumé, mes observations me permettent d'émettre avec cer- titude les affirmations suivantes : 19 La femelle du Coucou enlève toujours un œuf et quelquefois plusieurs du nid dans lequel elle dépose le sien, sans que pour cela l’oiseau abandonne son nid. 2 S’il lui arrive de casser l’œuf qu’elle enlève, c’est involontai- rement, et elle prend le soin d’en faire disparaître les traces autant que possible. 3 Elle ne se préoccupe pas du degré d’incubation des œufs du nid sur lequel elle à jeté son dévolu, mettant lesien indifféremment à côté d'œufs frais ou couvés. 4 Tous les Passereaux qui couvent l’œuf du Coucou ne sont pas trompés sur l’origine de l’œuf étranger. ANR RON MAT TETE Te Ÿ ADOPTION PAR LES PASSEREAUX DE L'OŒUF DU COUCOU 85 5° Enfin, et c’est la conclusion importante, l’acte d'adoption pro- vient d’une influence personnelle qu’exerce le Coucou sur les Oiseaux, influence suggestive à laquelle ils ne peuvent sesoustraire, bien qu’en acceptant l’intrus, c’est la perte assurée de leur couvée. On a prétendu que le Coucou couvait autrefois ses œufs et que c’est par suite de modifications successives survenues dans ses mœurs qu’il serait devenu parasite des autres espèces ; il faudrait admettre en Conséquence que ces mêmes espèces, qui n'adoptent en aucun cas un œuf étranger, auraient également modifié leur caractère pour accepter la mission toute spéciale d'empêcher la disparition com- plète de cet Oiseau cessant tout-à-coup de procéder lui-même à la propagation de sa race. . Sion considère, d’autre part, la disproportion considérable qui existe entre l'œuf et la taille du Coucou, il faudrait pour être logique voir encore là une transformation de son organisme s’étant opérée en même temps que son changement de mœurs. Toutes hypothèses bien difficiles à admettre. Mais, au contraire, quand parmi le monde animé qui évolue autour de nous, on relève tant de faits qui nous étonnent parce que la raison nous en échappe, on arrive à se demander : Pourquoi n’en serait-il pas de même en ce qui concerne le cas unique du Coucou; pourquoi cette anomalie qu’il présente de ne pas couver et qui trouve son correctif dans la docilité des Passereaux à le suppléer, ne ferait-elle pas partie du rôle que cet Oiseau particulier est appelé à Jouer dans la nature ou tout forme une harmonie si parfaite. Du moment que les Passereaux n’acceptent que du Coucou seul un œuf étranger, ils obéissent évidemment à une loi näturelle immuable, tenant sa place dans cette harmonie même, et on peut en conclure que le Coucou n’a jamais procédé à l’incubation de ses œufs. A QUELLES CAUSES ATTRIBUER LES PONTES ANORMALES CONSTATÉES CHEZ CERTAINS OISEAUX, par le Baron D'HAMONVILLE. Les naturalistes qui s'occupent d’ornithologie savent que tous les Oiseaux sont soumis, pendant leur reproduction, à des règles fixes dont ils ne s’écartent jamais. Chaque espèce fait son nid vers la même époque et y dépose ses œufs qui sont en nombre égal où presque égal, avec une forme typique et une coloration similaire ne variant guère que dans ses détails d’ornementation. Le nombre d'œufs en particulier est si bien réglé, que je le résumerai briève- ment dans le tableau suivant : NOMS DES FAMILLES _ NOMBRE D'OŒUFS PAR PONTE Grands Falconidés, Procellaridés, Alcidés | 1, rarement 2 Trochilidés, Columbidés, Caprimulgidés. | 2 invariablement. Ptéroclidés, Charadraüdés, Scolopacidés et Laridés - |! 3 habituellement. Petits Falconidés, cho Ada dés # une foule de petits Passereaux. . . . . . | 4 à 7. Picidés, Rallidés . . . . . 6 à 9. Paridés, Anatidés et Écrans e en Réneral 8 à 18. Or, j'ai constaté au printemps dernier que le Fauçon cresserelle (Falco tinnunculus L.) et la ChouetteEfiraye (Strix flammea L.) avaient aiché plus tôt et pondu un nombre d’œuis plus considérable que d'habitude; certains couples de ces espèces ont même élevé deux nichées de suite, ce que je n’avais pas encore remarqué. Ces obser- vations et les conclusions qu’on peut en tirer motivent la présente note. ; Je dois expliquer tout d’abord que la région, où j’ai ma demeure, appartient au terrain jurassique; notre sol calcaire, qüi repose sur l'argile, est très friable, s’'échaufte facilement et favorise singulière- ment la multiplication du Campagnol commun (Arvicola agrestisL.) - dont nos cultivateurs n’ont que trop de raisons de redouter les ravages. Les années 1892 et 1893, ayant été exceptionnellement chaudes et sèches, ces petits Rongeurs, que la pluie ne venait plus noyer dans leurs terriers, se sont multipliés d’une façon effrayante, en détruisant la plus grande partie de nos maigres récoltes. Les Buses, PONTES ANORMALES CONSTATÉES CHEZ CERTAINS OISEAUX 87 les Busards, les Cresserelles, les Hibous moyen-dues, les Effrayes, aussi bien que les Renards et les Chiens leur faisaient une guerre acharnée et sans merci. Le Hibou Brachiote (Otas brachiotus Gmel.) qui suit les petits Rongeurs dans leurs migrations, était venu, lui aussi, prendre sa part de la curée, en s’installant dans le pays qu'il n’a pas quitté pendant plus d’une année. On voit, d’après cet aperçu, combien de ces petits Rongeurs ont dû succomber sous le bec ou sous la dent de nos auxiliaires attitrés, el néanmoins leur nombre est encore considérable. Est-ce à cette abondance qu’il faut attribuer . ces pontes anormales que je viens signaler ? Je suis disposé à le croire, mais je laisserai au lecteur le soin de conclure d’après l'exposé des faits. | Je dois cependant, avant d'ouvrir mon carnet de notes, expliquer comment j'ai pu faire mes observations, de facon à ne pas com- mettre d’erreur. _ On va voir que le moyen est aussi simple que décisif. J'habite une vieille forteresse du, moyen-âge, flanquée de tours puissantes et élevées qui servaient à sa défense. À leur sommet, l'architecte a ménagé une série de creux traversant les murs et destinés à recevoir les bois sur lesquels se plaçaient les hours en cas de siège. Il y a plus de 30 ans, je fis boucher ces creux à l’inté- rieur par une légère maçonnerie, mais en laissant une ouverture close par un simple tampon de bois cylindroconique, que l’on peut retirer sans le moindre effort. Ainsi que je l'avais espéré, ces retraites furent bientôt appréciées et envahies par les Cresserelles, les Effrayes, les Chevèches et les Pigeons redevenus sauvages. Mais ces derniers furent expulsés, il y a plusieurs années, par une colonie .. de Choucas, dont je raconterai l’un de ces jours les faits et gestes, quine manquent pas d'intérêt scientifique ; on comprend mainte- nant que je puis à tout moment me rendre à mon observatoire, retirer l’un dé mes tampons et observer ce qui se passe chez mes hôtes emplumés. C’est bien indiscret, me dira-t-on sans doute, mais depuis 30 ans que je pratique cet espionnage, je n’en ai pas encore ressenti le as remords. C’est en procédant comme je viens de l'indiquer que j’al pu me renseigner parfaitement sur la nourriture de mes protégés aux différentes époques de l’année et me faire une idée exacte des services qu’ils nous rendent journellement. La Cresserelle, qui détruit les petits Rongeurs, les Hannetons et les Sauterelles, préfère cependant le Campagnol à tout autre . gibier. La Chevèche, qui poursuit aussi les petits Rongeurs, nourrit ses petits presque exclusivement avec des Hannetons, et j'ai vu une AE CA A 4 _seur entièrement composé de leurs élytres. L'Effraye paraît aussi : 88 D'HAMONVILLE e couvée de cet Oiseau reposer sur un lit de 12 centimètres d’épais- _friande de Campagnols que la Cresserelle. Je ne l’ignore pas toute-. fois, on l’accuse de détruire beaucoup de Musaraignes, que l’on considère comme utiles, mais je dois dire que dans notre région cela n’arrive jamais. Est-ce parce que les Musaraignes sont rares ou d'espèces différentes de celles de l’Ouest où le fait a été constaté ? Serait-ce encore parce que les Campagnols sont rares dans l'Ouest et qu’alors l’Effraye s’y rabattrait sur les Musaraignes, tout comme nous autres prenons des Merles faute de Grives ? Je l’ignore, mais il n’en est pas moins certain qu’en Meurthe-et-Moselle, l’Effraye ne détruit pas la Musaraigne, tandis qu’elle est un des éliminateurs les plus actifs du Campagnol. La Musaraigne de notre pays (Sorex vulgaris L.) n’est point d’ailleurs un animal aussi utile qu’on veut ‘ bien le dire, c’est un insectivore armé d'une bouche et d’un estomac de carnivore, mangeant des Insectes de toute sorte, utiles ou non, particulièrement les Carabes, qui ne nous rendent que des services, détruisant tous les nids d’Oiseaux qu’elle trouve à terreet poussant la voracité si loin, qu’elle ne craint pas de dévorer ses propres congénères. Après cet exposé, que j'ai cru devoir traiter un peu longuement, je vais maintenant transcrire mes curieuses observations dans leur ordre de date, en omettant seulement celles qui ne rentrent pas dans mon sujet, Le 3 novembre 1892, un de-mes amis, le baron de Braux, m'’en- voyait trois poussins en duvet que l’on venait de prendre dans leur nid, placé dans le colombier, avec prière de les déterminer. C’étaient de jeunes Effrayes, et comme cet Oiseau ne fait d’habi- tude qu’une couvée par an, au mois d'avril, on juge de mon éton- nement à la vue de ces poussins. Je cherchaï le pourquoi sans le trouver, mais je me promis d'étudier, au printemps suivant, la propagation et les habitudes de ces Rapaces. Dès la fin de mars 1893, sept couples étaient déjà formés; un des Chevèches, dont je ne m’occuperai pas parce qu’il ne présentait rien d’anormal, 3 de Cresserelles et 3 d'Effrayes, et cette première consta- tation était déjà fort intéressante par elle-même. Ê En effet, je n’ai d'habitude qu’un couple de chacune de ces. espèces, très rarement deux, et je débutais par trois ! On sait que les Oiseaux, à part ceux vivant en colonie, n’aiment pas à nicher trop près les uns des autres, particulièrement les Rapaces, et j'ai assisté plus-d’une fois aux corrections administrées par les Cresse- + has NEA Attal nt ERA Li 1 lp PONTES ANORMALES CONSTATÉES CHEZ CERTAINS OISEAUX 89 - relles à ceux de leurs enfants de l’année précédente qui voulaient s'établir près d'eux. Eh bien! mes six couples de Cresserelles et d'Efirayes faisaient leurs préparatifs nuptiaux sans querelles et vivaient en bonne intelligence. FAUCON CRESSERELLE Aire À. — Le 5 avril 1893, une © de Cresserelle pondait son pre- mier œuf dans l’aire où elle niche chaque année, depuis onze ans, sans'interruption. Je reconnais cette © à sa mandibule supérieure, plus échancrée et plus pâle d’un côté que de l’autre. Cette ponte était en avance sur la muyenne, car j'ai constaté que chez cette espèce elle a toujours lieu du 16 avril au 10 mai. Le 13 avril la ponte était terminée et la femelle couvait assidü- ment ses sept œufs. Le 9 mai, l’éclosion commence et n’est terminée que le 11. Le 18 mai, les poussins sont presque à demi-taille, ils se tiennent debout sur leurs genoux et font claquer leur bec avec colère quand on approche la main. On remarque dans l’aire des pattes et débris d'Insectes, et de nombreuses pelotes de réjections qui ont la forme d’une petite saucisse, mesurant un centimètre de largeur sur 3 ou 4 de longueur. Ces pelotes, semblables à celles des rapaces nocturnes, ne contiennent guère que du poil de Rongeurs ; disons qu’à part un ou deux Mulots et autant de Souris, sans énumérer les Insectes, la . nourriture des trois couvées a consisté uniquement en Campagnols. On en voit moins dans l’aire de la Cresserelle que dans celle de l’Effraye, parce que dans le premier cas les repas sont nombreux, tandis que dans le second, ils n’ont lieu que le soir et le matin. Le 25 mai, nos poussins sont très foris, presque égaux de taille, piallant vigoureusement quand on les approche. Ils ont particuliè- rement aux rémiges de gros bulbes que les plumes commencent à percer. Le 6 juin, les jeunes, complètement emplumés, quittent le nid et reçoivent de leurs parents leur première leçon de vol. Are B.—Le deuxième couple de Cresserelles a pondu son premier œuf le 7 avril et æ mis huit jours pour parfaire sa couvée de cinq œufs. Les jeunes Oiseaux ont passé par toutes les phases énumérées ci-dessus et ont pris leur vol le 8 juin. Le 20 juin, douze jours après le départ des jeunes Falconidés, le même couple recommence dans le même nid une ponte de cinq œufs qu’ils amènent à bien, maïs j'étais absent de Manonville quand ils abandonnèrent le nid à leur tour. 90 D'HAMONVILLE Aire C. — Le troisième couple de Cresserelles commence sa ponte de cinq œufs le 11 avril ; rien de particulier, si ce n’est que ce couple, installé dans un colombier près des Choucas, avec lesquels il y eut de grosses batailles, n’amena à bien que trois petits, les deux œufs restés étaient clairs. EFFRAYES Aire D. — Le 30 mars, un couple d’Effrayes commence sa ponte dans une échauguette de Ja tour maîtresse, que ces Oiseaux habitent depuis un temps immémorial, et en avance, comme les Cresserelles, d’une quinzaine sur la moyenne habituelle. La femelle y dépose | neuf œufs en dix-huit jours, soit un chaque 48 heures, ce que je n’ai pas néanmoins vérifié, Jour par jour, pour ne pas la déranger, car elle s’est mise en incubation dès le premier œuf. En conséquence, on comprend que les petits sont tous d’une taille différente et gra- duelle jusqu’à leur sortie du nid. Habituellement, la ponte de cette espèce n’est que de six ou sept œufs. Dans le cours de l’incubation, lorsque j'ai dérangé la mère, j'ai toujours vu près d'elle quatre, cinq, six et jusqu’à huit Campagnols et rien que des Campagnols ; le mâle, on le voit, fournissait amplement aux besoins de sa femelle. Le 30 avril, l’aire contenait un premier-né et huit œufs. La durée de l’incubation de cet Oiseau est donc de vingt-huit à trente jours. Le 4 mai, trois poussins et six œufs. Le 10 mai, six jeunes et trois œuis. Le 14 mai, huit poussins et un œuf qui fut stérile. C’est dans l’élevage, le moment où règne entre eux la plus grande disproportion de taille, les plus jeunes encore très menus, tandis que les aînés, bien que toujours en duvet, ont déjà plus des deux tiers de leur grosseur finale. Le 25 mai, les plumes des rémiges commencent à pointer chez les plus grands. À cette époque ils consomment beaucoup et malgré cela ils ont presque toujours des Campagnols près d’eux et une fois, j'en ai compté seize, tous tués de la même manière, d’un coup de serre au défaut du cou ou de l’épaule. Le 6 juin, les aînés bien que ayant encore leur robe de duvet ont les rémiges à demi longueur, la queue bien sortie et le disque facial bien formé. Les plumes ont la couleur fauve typique de l’espèce adulte. Le 24 juin, les deux aînés sont prêts à s’envoler, les suivants sont bien emplumés, et les derniers seulement ont leur livrée de duvet. PONTES ANORMALES CONSTATÉES CHEZ CERTAINS OISEAUX 91 Le 27 juin, les trois aînés doivent avoir déjà essayé leurs ailes, et être revenus au logis, où je les vois auprès de leurs frères plus jeunes. _ Le 10 juillet, la plupart de nos jeunes Rapaces ont pris la clef des champs, il n’en reste plus que trois dans l’aire, dont un seul n’est pas encore en état de prendre son vol. Aire E. — Le 8 avril, le second couple d’Effrayes commence sa ponte, qui est de dix œufs, chiffre extraordinairement élevé. La femelle ne commence à couver que le 12 Avril et la première éclo- sion n’a lieu que le 13 mai. À part cette légère différence tout se passe comme dans l’air D. Le 10 juillet, les trois aînés quittent le nid, qui est définitivement abandonné le 16, par les plus jeunes ; et il ne reste plus qu’un œuf stérile. Aire F. — Le troisième couple d’Effrayes ayant niché dans un endroit inaccessible, je n’ai pu l’étudier, maïs je sais que la couvée a bien réussi, car j'ai reconnu ces jeunes Strigidés au moment de leur premier vol. Je termine, puisqu'il est convenu que je laisse au lecteur le soin de conclure, mais en certifiant la parfaite et minutieuse exactitude des détails. J'ai fait mes investigations avec tout le soin possible, je dirai même avec la passion que le véritable naturaliste apporte, quand il s’agit de surprendre à la Nature l’un de ses secrets qu’elle défend si bien. Que de choses à découvrir dans cet ordre d'idées, quand on songe aux dons si nombreux, si variés, que le Créateur s’est plu à départir à chaque être, dont l'instinct nous paraît d'autant plus merveilleux que nous l’approchons de plus près. Château de Manonville, février 1894. SUR DEUX NOUVELLES FORMES DE PERDRIX D’ESPAGNE, par Victor Lopez SEOANE, Membre de l’Académie des Sciences de Madrid. : L’ardeur qui, ces dernières années, s’est développée en Espagne pour les études ornithologiques, nous a fait Jeter de nouveau les yeux sur notre ancienne coMecrions déjà a pendant notre enfance. Au premier coup d'œil, nous trouvons nos deux Perdrix, rouge. et grise, que nous considérons comme des types bien difiérents de. ceux déjà décrits par les auteurs. Ces types, en face de ceux des autres pays, observés par nous. dans les Musées de Paris, Londres, Berlin, Vienne, Francfort, Stockholm, Bruxelles, Genève, Saint-Pétersbourg et autres, et plus spécialement dans celui de Leyde, où on garde les très riches collections de Temminck, nous ont convaincu que nos Perdrix espagnoles n’ont rien de commun avec celles du reste de l'Europe, sans doute à cause de notre topographie particulière. Après avoir fait une étude attentive de nos Perdrix, comparées à celles des Musées ci-dessus nommés, nous nous sommes décidé à les décrire (1) sous les noms de Perdix lubre hispanica et Perdix cinerea charrela. Après avoir publié la description de ces deux sous-espèces, nous les avons soumises aux ornithologistes les plus compétents des Musées de Paris, Londres, Vienne et Berlin, ainsi qu’à M. le Dr Fatio, de Genève, et à M. le baron de Sélys-Longchamps, de Liège, etc. Tous ont reconnu que nos Perdrix représentent bien une forme particulière ; M. Reichenow (2) a même fait une communication à la Société ornithologique de Berlin, donnant le nom de Perdix his- paniensis à l’'exemplaire de Perdix cinerea que nous avions envoyé en communication au Musée de Berlin; il ignorait sans doute que nous avions déjà publié cette nouvelle sous-espèce. (1) Lopez Sroawe, Exdmen critico de las Perdices de Europa, y parlicular- mente de las de España. Coruña, 1891. (2) Bericht der allgemeinen deutschen ornithologischen Gesellschaît. Berlin, 17 März 1892. Dé les pa re LE SUR DEUX NOUVELLES FORMES DE PERDRIX D ESPAGNE 93 Dernièrement, M. Ogilvie-Grant (1) a relégué à la synonymie le nom donné par M. ReichenoW, avec raison, parce que notre type n’a vraiment pas la valeur d’une nouvelle espèce. ‘On pourra voir ces deux nouvelles formes dans le Muséum de Paris , auquel j'ai le plaisir de les donner, profitant de cette cir- constance pour exprimer ma sympathie envers ce Musée et ses éminents professeurs. L'examen attentif de nos Perdrix, comparées avec un nombre considérable de spécimens que nous avons reçus de Suisse, d’Alle- magne, d'Autriche, d’Angleterre, de Russie, de Belgique, de Hollande, de Suède ; et surtout avec les splendides envois que nous ont fait MM. Milne-Edwards et Günther (qui, avec la bienveillance des vrais savants, ont mis à notre disposition les types des Perdrix d'Europe des Musées de Paris et de Londres) ; avec les exemplaires donnés par le D' Fatio; avec ceux qui nous ont été envoyés de diverses régions d’Espagne : de Madrid par le savant professeur Graells, de Ségovie par M. Castellarnau, et d’Almeria par M. Cerda ; tout cela nous à prouvé que nos Perdrix espagnoles sont des formes _ bien distinctes de celles du reste de l’Europe. Il est vraiment remarquable, que personne en Espagne ne se soit occupé de ces différences, ce qui accuse un lamentable retard ou, bien plus, la légèreté avec laquelle quelques personnes se permet- tent d'écrire sans descendre à de sérieuses investigations, en se bornant à copier quelques auteurs (2). Nous-même avions méconnu ces formes bien distinctes, quand, étudiant encore à Grenade, nous rédigions notre catalogue des Oiseaux d’Andalousie, publié par l’Académie des sciences (3). CACCABIS RUFA HISPANICA Seoane. Les teintes sont en général plus foncées que chez Le type, surtout (1) Catalogue of the game Birds in the collection of the British Museum. London, 1893, p. 187. — Nous devons à la libéralité du Conseil d'administration du Musée britannique, et plus particulièrement à son directeur, M. Günther, l'ouvrage de M. Ogilvie Grant, ainsi que plusieurs autres. (2) Parmi les listes des Oiseaux d’Espagne publiées jusqu'à ce jour, celles qui semblent les plus sujettes à caution sont celles de Reyer Prosper, qui n’a fait que chercher çà et là, sans la moindre critique, tout ce qui est indiqué par lesauteurs, et surtout le catalogue d'Avévalo y Baca, plein d’erreurs et d’inexactitudes. Ces deux ( auteurs » n'ont fait qu’accaparer ce qu'ont observé leurs devanciers, et M. Avévalo a profité, dit-on, des manuscrits du savant professeur Cisternas, de Valence. (3) Catdlogo de las Aves observadas en Andalucia. Madrid, 1861. V. L. SEOANE chez les individus des contrées montagneuses; la taille est plus forte, les formes sont plus lourdes. Le caractère le plus remarquable est la couleur gris perle de la gorge. J’ai sous les yeux un magnifique mâle, provenant de la collection du prince Charles Bonaparte : il a quelque ressemblance avec IE nôtres, mais s’en éloigne par la légèreté de ses formes. On trouve partout en Espagne la Perdrix rouge; mais celle du centre et du midi se rapproche davantage du type, par ses teintes plus claires. Par ce motif, ne possédant pas un grand nombre d'exemplaires de notre sous-espèce de toutes les provinces d'Espa- gne, nous la croyons, pour le moment, limitée au Nord et au. au Nord-Ouest, où elle est très abondante. On la connaît partout sous le nom de Perdix : en Catalogne, Perdiu roxa; et en Galice, Perdis. PERDIX CINÉREA CHARRELA Seoane. Sans pouvoir la séparer de l’espèce, notre Perdrix grise s'éloigne du type par des différences remarquables. La teinte générale est plus foncée. Le dos est d’un châtain clair, avec les vermiculeuses et les traits d’un châtain presque noir, et même souvent noir. Les parties inférieures sont gris foncé, avec la tache en fer à cheval de l’abdomen d’un châtain très foncé ou noir, dans le mâle, et aussi quelquefois dans la femelle ; chez cette dernière, la tache en question est généralement blanche, avec ou sans quelques taches irrégulières plus ou moins foncées. Mais ce qui caractérise le plus cette charmante sous- espèce, ce sont les nombreuses taches rondes ou rhomboïdales qui s’observent sur la poitrine, sur le tour du cou et dans le haut du dos, à l’extrémité du trait jaunâtre ou blanchätre de la tige des plumes. Les nombreux types de l’espèce que nous avons en ce moment sous les yeux, notamment ceux envoyés par le Musée de Paris, nous présentent des différences de taille et de couleur très re- marquables. Deux mâles et deux femelles (nss 513, 514, 513 et 516), provenant du département de l’Aube, sont forts et avec des teintes semblables à la nôtre, quoique sensiblement plus claires. Le n° 12489 et un autre exemplaire ont la couleur plus foncée. Le n° 12489, donné par Cabauneau en 1819, et provenant du départe- ment de Seine-et-Marne, a aussi une teinte très claire, la taille moins forte, et l’air plus léger que ceux de l’Aube. Le n° 19497 est plus clair encore. Les spécimens de Bale. en SUR DEUX NOUVELLES FORMES DE PERDRIX D'ESPAGNE 95 Suisse, ressemblent parfaitement à ceux de l’Aube, mais sont de taille moins forte. | La charmante Perdix barbata (1) rapportée de Pékin en 1868 par M. Armand David (n° 1185) a, sans doute, de grandes affinités avec Perdix cinerea, par son faciès et par la distribution des teintes ; mais elle a les plumes du menton très longues, ce qui lui a sans doute valu son nom spécifique. Ce ne sont là, en somme, que des variétés accidentelles. Si ces va- riations étaient constantes chez tous les individus d’une contrée, comme Gest le cas pour les nôtres, on devrait établir une sous-espèce en leur faveur. Nous sommes étonné que personne ne se soit occupé de la Perdrix grise d'Espagne, qui est pourtant très répandue dans plu- sieurs provinces. Seul, le savant encyclopédiste du Ferrol, Alonso Lopez (et non Lopez Alonso, comme le désignent les naturalistes espagnols), a fait mention des deux espèces, dans un excellent ouvrage (2), sous les noms linnéens de Tetrao perdix et Tetrao rufus. Après lui, nous avons acheté à Piedrafita (province de Lugo) des exemplaires, que nous avons donnés à M. Rios Naceyro, dont la collection se trouve, sans ses étiquettes, à l’Université de Santiago (3) et qui figuraient aussi dans la collection d’Espagne, formée et donnée par nous, il y a plusieurs années, au cabinet de Pontevedra (4). Il n’est pas exact, malgré l'affirmation de M. Macho(5), dans un malheureux article sur quelques Papillons, que lui seul ait décou- vert la Perdrix grise. Le professeur Costa (6) s’est également trompé en attribuant à M. Vidal (7) le premier travail scientifique sur les Oiseaux d’Espagne, alors qu’un travail du même genre a été (4) J: Verreaux et O. nes Murs. Proc. Zool. Soc., p. 62, pl. IX, 1863. (2) Consideraciones generales, sobre varios puntos historicos, polilicos y ’econoümicos, etc. Madrid, 1820. Voir LI, page 128. (8) Lesétiquettes de M: Rios indiquaïent la provenance exacte des animaux. On les a remplacées par des étiquettes sur lesquelles on à négligé de reproduire le nom des localités. Cette magnifique collection locale a perdu ainsi son principal mérite. (4) Catälogo de las collectiones ornitolôgicas regaladas por D: Victor Lopez Seoane. Mem. del Inst. de Pontevedra, p. 33, 1866. (5) Anales de la Soc. esp. de hist. nat., XXII, p. 221. (6) O. G. Cosra, Cenni slorici inlorno alla ornitologia di Africa, Spagna e Roma, letti all Accademia pontaniana nella tornata del 27 aprile 1856. (1) Catälogo de las Aves de la Albufera. Mem. de la Real Acad, de ciencias. Madrid, 1, part 2°, p. 167, 1851, Pen. 96 | V. L. SEOANE et publié bien avant par M. Rios Naceyro (1), travail que mentionne Vidal lui-même, à la page 183, en le qualifiant de magnifique. Au Ferrol, pendant notre enfance, nous avions, parmi une grande collection d’Oiseaux vivants, des Perdrix rouges et grises, da Cé-. brero, qui se trouvaient admirablement en domesticité. En Espagne, on trouve la Perdrix grise dans les provinces de Zamora, Léon, Santander, Galice, Asturies, dans les provinces Bas- ques, en Aragon, à Gerone, à Lérida et aussi, dit-on, à Cordoue. Le prof. Guirao (2) l’a signalée à Murcie. En Galice, nous l’avons trouvée dans les plus hautes Chalnes ie nos montagnes, au Cebrero, à Becerreä, Särria, Piedrafita, Courel et notamment à Louradela, Incio et Cervantes, dans la province de Lugre ; et, à Casoyo, à la limite des provinces d’Orense, de Zamora et Léon. On connaît cette Perdrix sous les noms vulgaires de perdiz par- dilla, charrela et chärra ou charrd, en Castille et Galice; perdit xérra à Lerida et à Gérone. Son chant peut s'exprimer par les mots charrad, charrad, charrad plusieurs fois répétés, d’où son nom. Contrairement au type, notre charrela habite de préférence dans les chaines des plus hautes montagnes, ne descendant que par hasard : dans les vallées ou la plaine et restant dans la neige pendant l'hiver. Quand on la poursuit, elle prend son vol toujours vers la hauteur, jamais en descendant. Elle se nourrit de graines et d'herbe; pendant là saison, elle se! délecte des baies du Vaccinium uliginosum, qu’elle mange en. grande abondance, ainsi que quelques autres fruits. Pendant l'hiver, nous avons toujours trouvé dans son gésier du sable mélangé à de l’herbe, ou simplement de l’herbe en morceaux longs d’un centimètre. Vers le mois de mars ou avril, elle creuse largement le terrain pour établir son nid, qu’elle construit avec des herbes, à l'abri des arbrisseaux. Elle pond de 10 à 18 œufs, d’un gris très foncé, rare- ment avec quelques taches. Ceux des autres contrées de l’Europe, que nous avons reçus, sont d’une couleur sensiblement plus claire. Le mâle partage avec la femelle les soins de l’élevage des petits. Autant la Perdrix rouge s ‘approche des habitations, autant la Charrela s’en éloigne. s (1) Catälogo de las Aves observadas en Las cercarias de Santiago y otrospuntos de Galicia. Mem. de la R. Ac. de cienc. I, p. 83, Madrid, 1850. (2) Catdlogo metodico de las Aves observadas en una gran parte de la prov. de Murcia. Mem. de la R. Acad. de cienc. Madrid, 1859, IV, p. 544. À SUR DEUX NOUVELLES FORMES DE PERDRIX D'ESPAGNE 97 Pour finir, nous croyons devoir donner ici les mesures de nos deux sous-espèces espagnoles. Caccabis Perdix DIMENSIONS Tufa cinereu hispanica| charella Taille : - 36 O0 32 0 Envergure. . . 53 0 52 O Hauteur du tarse & 0 k 0 médian . . . 3 5 J2 postérieur . . » 9 » 6 Interne 2 4 2 0 ; externe . . . 2,5 2 4 Longueur de la queue . . 10 0 8 à — de l’aile. 16 0 16 © — du bec supérieur . . 2 0 15 — du bec inférieur ë » 9 » 8 — des rémiges . 3—4==5,2,6,1,7—4—7,5,2,6,1,7 Longueur des doigts sans l’ongle . . | Par leurs dimensions, les deux espèces se rapprochent extraordi- nairement ; néanmoins, la séparation en deux genres se justifie, parce que le mâle de la Perdrix grise n’a pas de tubercule tarsien, mais porte à la partie postérieure des tarses deux rangs de plaques, aulieu d’un seul que possède le Caccabis. Il est donc juste de con- server à la Perdrix grise le nom générique de Perdix, donné à l'espèce par l’immortel Linné. Mém. Soc. Zool. de Fr., 1894. VU. — 7 HERPÉTOLOGIE ALGÉRIENNE OU CATALOGUE RAISONNÉ DES REPTILES ET DES BATRACIENS OBSERVÉS JUSQU’A CE JOUR EN ALGÉRIE, par Ernest OLIVIER. Depuis la publication, en 186%, du catalogue de M. Lallemant, aucun ouvrage français n'a paru sur la faune des reptiles de l'Algérie (1). | M. Fernand Lataste, aujourd’hui sous-directeur du Muéée re d'histoire naturelle de Santiago (Chili), entreprit l’étude de cette partie intéressante de la faune de notre colonie et, dans ce but, il fit . dans diverses régions de l'Algérie plusieurs voyages d'exploration d’où il rapporta d'importantes collections. Mais son départ de. France ne lui permit pas de les utiliser, et il chargea de ce soin son. ami et collègue G. A. Boulenger, le savant naturaliste du British Museum, avec lequel il était en relations depuis longtemps, et auquel il communiqua ses notes et tous les animaux qu'il avait capturés. M. Boulenger publia alors dans les Transactions de la Société Zoologique de Londres un catalogue dès Reptiles et Batra- ciens de Barbarie composé avec toute la compétence que l’on était en droit d'attendre du nom bien connu dont il le signaït {2). Mais cetouvrage, outre qu'il est écrit en langue anglaise, est d’un prix élevé ; les Transactions sont peu répandus : on ne les trouvé en France que dans quelques grandes bibliothèques et il est De consé- quent difficile de le consulter usuellement. Le travail que je présente aujourd’hui aura done son utilité puis- qu'il vient mettre à la portée de tous la connaissance d’une partie : encore trop peu étudiée de la faune de cette Algérie qui n’est plus qu'à quelques heures de la France, et qui, g grâce au pertectionne- ment ces Heu de transport, peut être aujourd’hui si facilement visitée. ) Pendant quatre séjours dans la colonie, dont l’un de dix mois, (1) Ch. LazcremanT, Eipélotogie de l'Algérie ou catalogue synoplique el ana- lylique des Reptiles el Amphibies de la colonie, in-8, p. #1 (Couronné par la Soc. de Clim. alg. à son concours de 1864-1865). ; (2) G. A. Boucencer, Catalogue of the Repliles and Batrachians of Barbary (Morocco, Algeria, Tunisia) based chiefiy upon the notes and collections made in 1880-1884 by M. Lataste. Trans. of the Zoological Soc. of London XIII, part3, n° 1, October 1891, p. 93-164, pl. XILI-XVIII. CATALOGUE DES REPTILES ET BATRACIENS D’ALGÉRIE 99 j'ai pu la parcourir eu tous sens. J'ai observé vivants et je conserve dans mes collections, la plus grande partie des Reptiles que j’énu- mère et pour chacun desquels j'ai mentionné brièvement les carac- tères différentiels les plus saillants, de façon à en rendre la déter- mination facile, même aux amateurs qui ne sont pas familiarisés avec ces études spéciales. Pour les espèces que je n’ai pu voir personnellement, j'ai utilisé les travaux de mes devanciers; mais j'ai eu bien soin d'éliminer celles qui m'ont paru signalées à la légère, dont l’habitat dans la colonie est peu probable et qui n’y ont été indiquées que par suite d'erreur de détermination ou de provenance. Je me suis renfermé absolument dans les limites politiques de l'Algérie et ai laissé de côté le Maroc et la Tunisie, contrées que je n'ai pas visitées, dont la zoologie est encore peu connue et qui doivent être habitées par plusieurs espèces particulières. L'Algérie a un climat sec et chaud. Aussiles amis du soleil, Sau- riens et Ophidiens, y abondent ; par contre, les Batraciens qui ont besoin d’eau pendant une partie plus ou moins longue de leur exis- tence sont beaucoup moins nombreux. Le présent travail énumère 61 Reptiles et seulement 9 Batraciens, 70 espèces dont je peux affir- mer l'existence dans notre colonie, les y ayant toutes vues de mes yeux, sauf quelques-unes que je cite sur la foi des explorateurs sérieux qui les ont capturées. Mais le dernier mot n’est pas dit, et des recherches patientes et consciencieuses seront certainement récompensées par de nou- velles découvertes. Malheureusement, si nous Sommes à peu près fixés sur le nombre de ces animaux, nous sommes bien loin de connaître les détails de leurs mœurs, de leur reproduction, de leurs habitudes estivales et hivernales. Pour arriver à ce résultat, il faut des observations suivies pendant plusieurs mois, par conséquent il faut être séden- taire et ne pas changer sa tente de place tous les matins. Espérons qu'il se trouvera un naluraliste algérien quisurmontera la crainte ou la répugnance qu’iaspirent les Serpents et les Crapauds: il sera bien dédommagé de la peine qu’il pourra prendre par les faits intéressants-qu’il est appelé à constater. 100 Ë. OLIVIER REPTILES. Les Reptiles d'Algérie se répartissent dans les trois ordres suivants : 1. Chéloniens. — Mächoires dépourvues de dents ; corps enveloppé de deux plaques osseuses (carapace et plastron) formées par les côtes et le sternum, et entre lesquelles la tête, les membres et la queue peuvent rentrer plus ou moins complètement suivant la volonté de l'animal. 2. Sauriens. — Mächoires garnies de dents ; corps couvert de petites écailles ; des paupières aux yeux ; généralement quatre membres. 3. Ophidiens. — Mächoires pourvues de dents ; corps couvert de petites écailles ; point de paupières aux yeux ; jamais de membres. 1e Ordre. — Chéloniens. I. Espèces marines, vivant exclusivement dans la mer; pattes aptes seulement à la natation ; doigts allongés, aplatis, réunis en forme de rames THALASSITES. Carapace recouverte de plaques cornées Thalassochelys corticata. Carapace recouverte d’une peau molle épaisse Spargis coriacea. II. Espèces vivant dans les eaux douces ou saumâtres: pattes terminées par des doigts mobiles, palmés, aptes à la fois à la marche et à la natation. PALUDINES. Plastron mobile, réuni à la carapace par une membrane Cistudo lutaria. Plastron soudé à la carapace par une plaque osseuse Emys leprosa. III. Espèces terrestres, vivant exclusivement sur le sol; pattes terminées par des doigts soudés en une sorte de moignon, et aptes seulement à la marche. CHERSITES. Une seule espèce . - . . : . . , . . = Testudo mauritamica: 1. THALASSOCHELYS CORTICATA Rond. (Testudo). Chelonia caouana Dum. et Bibr. — Testudo caouana Daud.— Testudo caretta L. — Tortue caouane. Cette Tortue est commune dans la Méditerranée : les pêcheurs en MCD ARR ts es { cdi Me br de A, Ve mine Don Cr dé De. sors: dc AXE ri nié LU nds vi res Lis les 5e dc po Pr Ên, x vs Sante CATALOGUE DES REPTILES ET BATRACIENS D'ALGÉRIE 101 apportent souvent sur les marchés des villes du littoral algérien. J'en ai vu à Nemours six beaux individus qui venaient d’être capturés dans la baie. La carapace de l’un d'eux, que je conserve dans ma collection, a 077 de longueur, et les cinq autres étaient de même dimension. Cette carapace qui est tricarénée et dont le bord marginal est dentelé chez les jeunes, devient unie à mesure que l’animal avance en âge. La Caouane est exclusivement carnassière : elle vit de Mollusques et de Poissons. Sa chair est très huileuse et a une odeur de muse des plus désagréables, qui la rend à peu près immangeable. 2. SPARGIS CORIACEA Rond. (Testudo), Dum. et Bibr. Spargis mercurialis Merr. — Dermatochelys porcata Wagl. — Tortue luth. Cette espèce est rare dans la Méditerranée et on n’en signale que quelques captures à des époques éloignées. Rondelet parle d’une Tortue luth, longue de cinq coudées, prise à Frontignan, sur les côtes du Languedoc; Amoreux fils en décrit une autre, pèchée dans le port de Cette; un exemplaire provenant des environs d’Alger, figure au musée de Naples, et M. Lallemant en à vu deux, pris près de Sidi-Ferruch. La Tortue luth atteint des dimensions considérables : un individu, capturé le 12 avril 1893 dans la baie d’Audierne (Finistère), avait 2 mètres de long et pesait 360 kilogrammes (1). 3. Cisrupo LuTaARIA Rond. (Testudo). Cistudo europea Dum. et Bibr. — Emys lutaria Merr. — Testudo orbicularis L. — Tortue d'Europe. Rare. Lallemant l’indique dans l’Harrach, le lac Fetzara, l’oued Sebaou ; Lataste en a vu à Bône plusieurs exemplaires, provenant ‘des environs de cette ville. 4. EMYS LEPROSA SChw. Emys caspica Gm.— Emys vulgaris Gr. — Emys Sigriz Dum. et Bibr. — Clemmuys caspica Wagl.— Tortue d’eau, Fakroum des Arabes. Très commun dans toutes les rivières, les lacs, les marais, les flaques d’eau : Tell, Hauts plateaux, Nord du Sahara. (4) Voir la relation de cette capture par M. Bureau, Bull. de la Soc. des sc. nat. de l'Ouest de la France, IL, p. 228, pl. IV et IV bis, 1893. 102 E. OLIVIER - Cette Tortue est essentiellement aquatique et ne peut vivre long- temps hors de l’eau. Néanmoins, elle aime beaucoup la chaleur, au moins momentanément. Le matin et le soir elle sort des eaux, monte sur la berge ou sur une pierre émergée, et s’y tient immobile comme une tache noire ; mais elle est toujours aux aguets, et dès qu'un objet suspect lui apparaît, elle se laisse tomber et plonge pour disparaître dans la vase. C’est ce -qui explique pourquoi on peut longer pendant longtemps un cours d’eau, où on sait les Tortues abondantes, sans en apercevoir une seule. Cette espèce est carnassière : elle vit de Poissons, de Grenouilles, de Serpents, d’Insectes, etc... | 9. TESTUDO MAURITANICA Dum. et Bibr. Testudo ibera Pall. — Testudo pusilla Shaw. — Testudo græca Poir. nec L.— Testudo marginata Lall. nec Schæpi.— Testudo campanulala Lall. nec. Str. — Tortue de terre. Cette Tortue est très répandue dans toute l’Algérie ; très commune dans le Tell et les Hauts Plateaux, elle devient plus rare quand on s’avance dans le sud. On en exporte en France des cargaisons considérables. La femelle pond des œufs munis d’une coque calcaire de la grosseur de ceux des Pigeons. Elle les dépose dans un trou peu profond qu’elle a creusé préalablement et elle les recouvre de terre : la chaleur seule du soleil suffit à les faire éclore. Dans son œuf, la petite Tortue a le corps placé en travers, au lieu de l'avoir, comme chez les Oiseaux, dirigé dans le sens de la longueur, de sorte que c'est par le milieu et non par le gros bout que le jeune Reptile casse la coquille pour sortir. Ces œufs sont comestibles, ainsi que la Tortue elle-même dont la chair a du rapport avec celle du Poulet. La Tortue mauritanique est herbivore et vit de jeunes feuilles de Graminées et de diverses plantes. Testudo mauritanica ressemble à Testudo grœca L. : elle en difière par son sternum légèrement mobile en arrière, tandis qu’il est abso- lument fixe chez T. græca, dont l'habitat est restreint à l’Europe méridionale. D’après Boulenger, Testudo marginata Schæpf. (campanulata Str.) indiquée à Pélissier par Lallemant doit être rapportée à des spécimens âgés de T. mauritanica, la véritable marginata Schæpf. (campanulata Str.) ne se trouvant qu’en Grèce et étant caractérisée par la largeur proportionnellement plus grande de la partie pos- AL TCROR SP /AR PAX CATALOGUE DES REPTILES ET BATRACIENS D’ALGÉRIE 103 térieure du pourtour de la carapace, de telle sorte que ce bord est, chez l’adulte, très dilaté, presque horizontal. 9me Ordre. — Sauriens. Le tableau suivant aidera à la détermination des genres de Sauriens d'Algérie. 1. — Langue plane, entière, échancrée on bifide . NOR Langue cHiririoue, vermiforme, tresiprotractile. : 1... . . CHAMÆLEON. 2. — Tête couverte de petites Selles. A NN DR ER GR) Tête garnie de grandes plaques, dis- DOSCES SYMÉTTIQUEMENE ANT Ve ANT Et ang 3. — Langue très longue, profondément bifurquée, rétractile dans une gaine placée au fond de la bouche VARANUS. Langue plus ou moins large, entière ou faiblement échancrée, n'étant pas rétractile dans une gaine . . 4 4. — Yeux à pupille verticale, dépourvus depaupieres MODES MENU ANNE Yeux à pupille ronde, possédant ; destpaupières mobiles Su ET 5. — Doigts non dilatés . . . . RER Te) A eQ Doigts dilatés à leur base, ou Rene toute leur longueur. . . . AE ROUE D Piel Doigts dilatés au sommet net PTYODACTYLUS. 6. — Doigts garnis sur les côtés, et en dessous, de petites arêtes aiguës STENODACTYLUS. Doigts sans arêtes latérales, couverts en dessous d’écailles lisses. . . . SAURODACTYLUS. 7. — Doiïgts élargis seulement à la base et tous terminés par une griffe. . HEMiIpACTyLus. Doigts élargis dans toute leur lon- gueur, surtout à l’extrémité, les troisième et quatrième, seulement, pourvusdune srifie et" 7/2 OTARENTOLA. 8. — Queue ronde, ou faiblement com- primée, atténuée en pointe très aiguë; point de pores fémoraux AGAMA. I ot (oe] 104 E. OLIVIER Queue courte, comprimée, épaisse, couverte de séries de largesécailles épineuses ; des pores fémoraux . UROMASTIx. 4 9. — Quatre membres bien développés ; yeux grands, bien visibles. eee) Corps vermiforme ; point de pattes; VeUx PEU-APparents 2 Pre CAD 40. — Des pores fémoraux.. 0.7 ROME REIN Point de pores HéMOrAUX ER ER 1 41: = Paupières mobiles... 72%. Me Paupières non mobiles . . . . . Opxiops. 12. — Narines s’ouvrant au-dessus de la première labiale, dont elles ne sontpas, OÙ dtpeine, SÉparées 0 EE Narines s’ouvrant dans une plaque nasale, bien distincte des labiales EREMIAS. 13. — Doigts munis latéralement d’arètes ASUS ENT + + + . .. ACANTHODAGTYLUS.. Doigts sans Sbniaine. ni arètes latérales, ME 14. — Ecailles du dos nie. lgese . . «+ LACERTA. Ecailles du dos, larges, imbriquées Carenees er . . .« PsAMMoDRoMUSs. 15. — Museau cunéiforme, nine HR han ee Rte MO) Museau simplement conique, ni cunéiiorme, D dÉDIMENEENEN ANTENNES 16. — Doigts plats, dentés latéralement. . Scncus. Doigts cylindriques, non dentelés . SPHENOPS. 17. — Doigts dentelés latéralement; pattes courtes où peu développées. 19 Doigts cylindriques, sans dentelures latérales; pattes normalement dé- VElODDÉC SE RE A Rd tn M Gr. Le 18. — Ecailles fortement ee . .« Mau. : Ecailles lisses, celles du dos a légèrement striées . . . - . . . EuMeces. 19. — Cinq doigts à toutes les Dates. . .« GONGYLUS. Pattes antérieures n’ayant que deux ou trois doigts . . . . . . SEPS. 20. — Corps couvert de petites étalee. . ANGUIS. Corps à peau nue, non recouverte CATALOGUE DES REPTILES ET BATRACIENS D’ALGÉRIE 105 RÉCENT En TE En, 2 21. — Des pores préanaux; narines s’ou- vrant dans la première labiale. . BLANUS. Pas de pores préanaux; narines percées dans une plaque nasale . TROGONOPœIs. Chamæléonides. 6. CHAMÆLEON vuzcaris Cuv., Dum. et Bibr. Chamæleon africanus Guér. — Chamæleon cinereus Aldrov. — Chamæleon saharicus Mull. — Caméléon. Bien connu par ses allures étranges, ses yeux mobiles dans tous les sens, sa queue préhensible-et la faculté qu’il possède de changer de couleur, le Caméléon habite à peu près toute l’étendue de la colonie et on est certain de le rencontrer en plus ou moins grand nombre partout où il y a des arbres et même de simples buissons. Il se trouve également dans les oasis du Sud. . Ilest exclusivement insectivore. Dans beaucoup de boutiques et de salles de café, on peut voir sur une branche suspendue au plafond par un fil, un ou plusieurs de ces Sauriens qui ne peuvent s'échapper et trouvent dans leur prison aérienne une nourriture suffisante, grâce aux nombreuses mouches qui viennent se poser à leur portée et dont ils s'emparent avec la plus grande adresse, en dardant sur elles leur longue langue cylindrique, enduite à son extrémité d’un liquide visqueux. Le genre Chamæleon est riche en espèces : le vulgaris, la seule qui vive en Algérie, se reconnait à son occiput pointu et surmonté d’une carène. Varanides. _ 7. VARANUS ARENARIUS Dum. et Bibr. Varanus scincus Merr., Str. — Varanus griseus Daud. — Varanus arenaceus Gerv. — Psammosaurus griseus Fitz.— Varan du désert, Ourane des Arabes. Ee Varanus, qu'Hérodote appelait Crocodile terrestre, est le plus grand des Lézards algériens. J’en possède plusieurs exemplaires qui atteignent une longueur de un mètre. Il joint à l'avantage de la taille l'élégance des formes. Son cou est allongé, sa tête fine et effilée ; ses dents, comprimées latéralement, sont aiguës et tranchantes; tout son corps est couvert de petites écailles tuberculeuses; sa TN TE rate TAC TN: ER Pa LU AE NN EN Eee À ARR Er IR A TT ds 106 E. OLIVIER queue,. longuement atténuée en une fine pointe, est cylindrique ou très légèrement comprimée; ses quatre membres, amplement développés, lui permettent de courir avec la plus grande vitesse. Il est d’un jaune grisâtre avec des bandes rembrunies transversales, qui se bifurquent sur les flancs, représentant très approximative- ment la forme du Scorpion. Les Arabes ne manquent pas de faire remarquer cette ressemblance, preuve, ajoutent-ils, que l’ourane mange le Scorpion. Ils prétendent aussi que ces Lézards font la chasse aux Cérastes qu’ils dévorent avec avidité sans avoir rien à craindre de leur venin. Il est certain que les deux Reptiles se ren- contrent toujours dans les mêmes localités. Maïs le fait vaut la peine d’être vérifié, et s’il est confirmé, il sera utile de prendre des mesures pour protéger le Varan; car il est menacé d’une destruc- tion prochaine, vu le trafic considérable auquel donne lieu sa dépouille qui est vendue, dans tous les bazars, rembourrée de son ou de sable, comme objet de curiosité. Dans tous -les cas, c’est un chasseur émérite de Sauterelles et de Criquets : il en consomme d'énormes quantités et, à ce titre seul, devrait déjà être épargné. Car il est inoffensif, en dépit de l'attitude menaçante qu’il prend quand il est acculé et qu’il ne peut regagner sa retraite. Il dresse sa tête, souffle bruyamment en dardant sa longue langue bifide et bat l'air de sa queue à la façon du Crocodille; il mord avec violence, mais n’a point de venin et il ne résulte de sa morsure aucune conséquence grave. Ce Saurien est répandu dans tout le désert où il habite des fissures de rochers ou des terriers, dont il ferme l'entrée de l’intérieur. Je l’ai rencontré sur toute la limite du Sahara et des Hauts plateaux, à Laghouat, Bou-Saada, Baniou, les environs de Biskra où il est surtout abondant dans l’Ahmar-Khaddou et la région pierreuse au- delà de Saada. Aussi dans le Souf (Dr Escard), et à Ouargla (Lataste). Geckoïdes. 8. STENODACTYLUS GUITATUS Cu. Stenodactylus mauritanicus Guich. — Stenodactylus Wilkin- sont Gr. Brun, avec de petites taches blanchâtres, rondes, irrégulièrement disposées sur tout le corps; queue annelée alternativement de bandes brunes et blanchâtres ; doigts cylindriques, dépourvus de membranes, denticulés latéralement. Les exemplaires bien colorés A VAT ET © CATALOGUE DES REPTILES ET BATRACIENS D'ALGÉRIE 107 ont sur le corps six bandes et sur la queue huit, d’un brun plus accentué que la couleur foncière. Ce petit Saurien est nocturne. On le trouve durant le jour sous les pierres. Il est répandu dans les Hauts plateaux et le Sahara. Batna (Pic), Laghouat, Oued-Dermel, Bou-Saada, Mraïer, Ouargla (Lataste ex Boulenger), Le Souf (Dr Escard), province d'Oran (Guichenot), Biskra, au marabout de Sidi-Arzel. L’habitat « Alger », donné par Lallemant, doit être le résultat d’une erreur. 9. SAURODACTYLUS MAURITANICUS Dum. et Bibr. (Gymnodactylus) Boul., loc. cit., pl. XILI, fig. 1. Doigts cylindriques, sans dentelures latérales. Ce tout petit Saurien, de trois à quatre centimètres de long, paraît très rare. M. Gazagnaire en a rapporté deux spécimens de Nemours (ex Boulenger); Strauch le signale dans le Sahara, et Müller au plateau du Sersou, province d'Alger. Duméril et Bibron l’indiquent aussi d'Alger, mais il n’y a pas été retrouvé depuis. 10. Pryonacryzus LoBATUS Geofir. Boul., loc. cit., pl. XILL, fig. 2. Piyodactylus Oudrii Lataste, Nat., 1880, p. 299. En dessus, brun grisätre, maculé de taches plus sombres; blan- châtre en dessous ; doigts dilatés à l’extrémité seulement. _ Habite des trous sous les pierres ou des fentes dans lés rochers, d’où 1l sort le soir pour faire la chasse aux insectes. Pas rare à la limite du désert et des Hauts plateaux; aussi à Oran, à Ghardaïa (Lataste er Boulenger). Je l'ai capturé également près Batna. Lataste avait donné aux exemplaires algériens le nom de Pt. Oudrü et les regardait comme distincts spécifiquement de ceux de provenance égyptienne, auxquels il réservait le nom de lobatus Geoftr. Mais Boulenger, ayant comparé les types de Lataste avec un grand nombre d'individus d'Egypte, de Syrie, de Palestine et d'Arabie, conclut à leur réunion et ne considère le Pt. Oudrii que comme une légère variété du lobatus. 11. HeminacryLus rurcicus L. /Lacerta). Hemidactylus verruculatus Dum. et Bibr. — ÆHemidactylus cyanodactylus Str. — Hemidactylus maculatus Gerv. Doigts dilatés seulement à la base. Dessus du corps d’un gris clair, maculé de taches sombres, chargé de tubercules blanchâtres. Rare. Djelfa, Aumale (Lallemant), Oran, Alger, Beni-Mansour, Bône (Lataste ex Boulanger), Biskra (Dr Kobelt). 108 E. OLIVIER 12. TARENTOLA MAURITANICA L. (Lacerta). Platydactylus muralis Dum. et Bibr. — Gecko mauritanicus Riss. — Platydactylus fascicularis Wagl. — Lacertus facetanus Aldrov. — Platydactylus Delalandii Dum. Bibr. — Var. deserti Boul., loc. cit., pl. XIII, fig. 3. — Tarente, Geckotte. Coloration variable, ordinairement cendrée ou d’un gris brun parsemée de mouchetures plus sombres, disposées en bandes trans- versales interrompues, queue ronde, garnie d’anneaux fortement épineux ; tous les doigts dilatés, les troisième et quatrième seule- ment, munis de griffes. Très commun partout, dans les maisons, les vieilles murailles, les troncs d'arbres creux, les fissures de rochers. | On trouve les Tarentes en nombre dans les fentes des murs en terre des oasis: chaque trou est habité par un ou deux de ces animaux qui se tiennent à l’orifice, à l’affüt des insectes, et dis- paraissent à l’intérieur dès que l’on fait mine de vouloir s’en emparer. Les individus provenant de Biskra sont plus grands que ceux du Tell et des Hauts plateaux. Boulenger figure sous le nom de var. deserti un spécimen de Ouargla qui ne diffère du type que par une taille plus grande et quelques autres caractères très secondaires. Duméril et Bibron, et Lallemant, après eux, ont séparé sous le. nom de Pl. Delalandii, les individus dont les gros tubercules du corps ne sont pas carénés et dont le bord antérieur de l'oreille n’est pas dentelé. Mais ces caractères ne sont pas constants : les carènes des tubercules sont tantôt très saillantes, tantôt presque pas et s’atrophient parfois tout à fait; le bord antérieur de l’oreille est formé par une série de petites écailles qui, suivant qu’elles sont plus ou moins exactement jointes, le font paraître lisse ou dentelé. 13. TARENTOLA NEGLECTA Str. Taille bien inférieure à celle de l’espèce précédente; tubercules du corps tous moins saillants, jamais coniques, ceux du dos isolés et non entourés d’autres plus petits; tubercules des écailles caudales infiniment moins développés. D’un brun pâle ou jaunâtre, en dessus, avec des macules ou des lignes longitudinales interrompues, obscures ; tête ornée de quatre à six lignes longitudinales brunes, souvent peu marquées, ordinairement plus distinctes en avant des yeux; queue annelée de bandes brunes. Lataste a capturé cette espèce en grand nombre dans le désert, PR ST PSS RE QU SO SE" 7. 72, CATALOGUE DES REPTILES ET BATRACIENS D’ALGÉRIE 109 entre El-Melah et Arifji, ainsi qu’à Ouargla, sur de vieux troncs de dattiers, mais jamais dans les maisons ou les murailles où habite généralement la mauritanica. M. Pic l'a rapportée de plusieurs localités de la route de Biskra à Tougourt. T. neglecta a été décrit par Strauch, sur des spécimens achetés à Batna, mais il est présumable qu'ils ne provenaient pas de cette localité, ce Geckoïde étant absolument désertique. Agamides. 14. AGaMa aGrus Oliv., Voy. en Perse, pl. XXIX, fig. 2. Agama ruderata Oliv. — Agama inermis Reuss. — Agama mutabilis Dum. et Bibr. Queue ronde; point de faisceaux d’épines au-dessous de l’oreille. D'un gris brun ou jaunâtre avec des taches obscures ou rougeatres ; blanc en-dessous. Commun dans tout le Sud, sous les pierres, dans le sable ou les fissures de rochers. 15. AGama Tournevizzet Lat. Nat., 1880, p. 325; Boul., loc. cit. pl. XIE, fig. 4. Queue comprimée, mâle pourvu sous la gorge d’une large poche grise ; dessus du corps d’un jaune de sable ; une bande brune trans- versale entre les yeux, deux autres longitudinales sur la nuque et deux autres de chaque côté de la tête; sur le corps des séries de taches brunes quadrangulaires séparées par des lignes longitudi- nales claires; queue annelée de brun; ventre blanc. Cette espèce est très rare. D’après Boulenger, en outre de l’in- dividu femelle capturé par Lataste à Ouargla, on n’en connaît qu'un autre, mâle, étiqueté « Sahara » qui figure depuis longtemps au British Museum. 16. AGamaA Biron Dum., Boul. loc. cit., pl. XIV, fig. 1. Agama colonorum Gerv. Diffère des espèces précédentes par sa plaque occipitale considé- rablement élargie, son oreille plus large que l’œil et les faisceaux d’épine qui garnissent les côtés de la tête et du cou. Dessus bronzé avec une ligne médiane jaune, parfois semé de taches claires et obscures entremêlées ; queue ronde ou très faiblement comprimée annelée de brun ; dessous d’un blanc gris avec la gorge bleuâtre chez le mâle. 110 E. OLIVIER Tlemcen, Bou-Saada, Le Mzab (Strauch); chotts du sud oranais (Gervais); Saïda (Guichenot) ; Laghouat ; Cachrou province d'Oran (Lataste) Guelt-el-Settel. 17. UROMASTIX ACANTHINURUS Dum. et Bibr. Uromastix temporalis Val. — Fouette-queue, Lézard des pal- miers, Deubb des Arabes. Ecailles du corps, petites, lisses, triangulaires obtuses ; queue courte, déprimée, couverte en dessus de 19 verticilles de larges écailles munies d'une épine dans le milieu de leur bord postérieur (ces épines, vues de profil, offrant en arrière une ligne concave), 13-14 gros pores fémoraux ou préanaux sous chacune des cuisses. Ce Saurien est herbivore ; il est très répandu dans toutes les parties pierreuses du Sahara où il habite dans des fissures de rochers ou dans des terriers de 030 à 050 de profondeur. Il n'a d’autre moyen de défense que de donner à droite et à gauche des coups violents avec sa queue, dont les arêtes acérées produisent de cuisantes blessures. Il s’en fait un grand commerce à Laghouat, à Biskra et dans tous les bazars d’Algérie, où on vend aux touristes sa dépouille grossièrement naturalisée. Les Arabes en mangent la chair. 18. UroMmaAsTix sPINIPES Daud. Ecailles du corps petites, polygonales, chargées, surtout sur les flancs, d’un tubercule conique; 20 à 23 verticilles épineux sur le dessus de la queue; arètes des écailles caudales, vues de profil, convexes dans leur partie basilaire postérieure, puis rapidement rétrécies en une pointe aiguë; 16-18 très petits pores fémoraux ou préanaux sous chacune des cuisses. Cette espèce, qui habite surtout l'Egypte, est très rare en Algérie. Lallemant la signale d’une facon vague « dans le désert du Sud. » Boulenger nie son existence en Barbarie. J'ai été assez heureux pour en capturer un individu, en 1892, sur les collines, au nord de Biskra, du côté de l’Oued. Lacertides. 19. LaceRTA OCELLATA Daud., var. pater Lat., Nat., 1880, p. 306; Boul., loc. cit., pl. XV. Lacerta ocellata Schl. Str. — Lacerta viridissima Rozet. — Lacerta agilis Poiret. CATALOGUE DES REPTILES ET BATRACIENS D’ALGÉRIE 114 Faces inférieures jaune verdâtre ; faces supérieures vertes, ponc- tuées ou tachetées de brun, avec des ocelles bleus sur les flancs. _ La forme algérienne, pour laquelle Lataste a créé la sous-espèce pater, est intermédiaire pour l’écaillure, la taille et la coloration, entre le Lacerta viridis Gesn. et la forme francaise de l'ocellata : maisilserapproche davantagede cettedernière(Voir Lataste,loc.cit.). Ce Lézard, si splendidement coloré, est commun dans toute l'Algérie, sur le littoral et les Hauts plateaux : on le rencontre aussi aux environs de Biskra, à l’'Ahmar Khaddou 20. LacerTA MurazisS Laur., Dum. et Bibr. Lacerta agilis Gerv. Beaucoup moins commun que sur le littoral Européen, ce petit Lézard est cependant assez répandu çà et là dans les trois provinces, surtout au nord de l’Atlas, Tébessa, Constantine, Sétif, Aumale, Tlemcen, Daya, etc... 21. LACERTA PERSPICILLATA Dum. et Bibr. Bien reconnaissable du précédent par sa paupière inférieure transparente, qui lui permet de voir, les yeux fermés. Cette espèce semble localisée à Oran et aux environs. Lataste l’a trouvée abondante sur la montagne de Santa-Cruz et M. Ga/agnaire l’a capturée dans la ville même. … 22, ACANTHODACTYLUS BOSKIANUS Daud. Quatre écailles supraoculaires, la suboculaire touchant presque la lèvre entre les deux dernières labiales: écailles dorsales forte- ment carénées, très petites à la hauteur des épaules, s’élargissant graauellement de façon à passer insensiblement à la grandeur de _ celles de la queue, celles des flancs restant toujours petites ; écailles du ventre plus larges que longues ; dentelures des doigts médiocre- ment fortes, celles du quatrième doigt des pattes postérieures plus. longues en arrière qu’en avant; queue très effilée d’un rouge ver- millon vif en dessous. Corps rayé en dessus de lignes longitudinales alternes grises et blanchâtres ; jambes brunes avec des taches rondes jaune orangé formant une série longitudinale, ces taches plus ou moins séparées, parlois contigués. Commun dans le désert. 23. ACANTHODACTYLUS SCUTELLATUS AUd. Quatre supraoculaires ; suboculaires bien séparées des lèvres par .de larges labiales; écailles du dos carénées, petites, rhomboïdales, 112 E. OLIVIER toutes égales, ne grandissant pas en arrière ; écailles ventrales aussi longues que larges ; arètes des doigs très développées, beaucoup plus longues que chez les autres espèces, celles du quatrième doigt des pattes postérieures beaucoup plus longues en arrière qu’en avant. Gris, avec des mouchetures noires irrégulières, plus ou moins nombreuses. Habite les mêmes localités que le précédent et est tout aussi commun. 24. ACANTHODACTYLUS PARDALIS Licht. Acanthodactylus Savignyi Gerv. — Zoothoca deserti Günth. Lall. — Acanthodactylus Bedriagai Lataste. Trois supraoculaires ; suboculaire séparée de la lèvre par une labiale très étroite ; écailles dorsales, petites, sub-arrondies, lisses ou très faiblement carénées, les ventrales plus larges que longues ; dents des doigts peu développées, celles du quatrième postérieur à peu près égales des deux côtés. Gris pâle avec des taches irrégulières sombres plus ou moins marquées, parfois disposées en une série longitudinale de chaque côté de la colonne vertébrale. Très commun dans tout le désert. 25. ACANTHODACTYLUS VULGARIS Dum. et Bibr. Acanthodactylus lineomaculatus Dum. et Bibr. Deux supraoculaires : oreilles peu ou très faiblement denticulées; : écailles dorsales, lisses; doigts des pattes postérieures munis de dents peu développées et égales des deux côtés. Gris avec des lignes longitudinales de taches alternes brunes et blanchâtres. Les trois premiers des Acanthodactylus que je viens d’énumérer sont faciles à distinguer ; mais le vulgaris ne se sépare du pardalis que par des caractères assez délicats à constater chez certains exemplaires qui ont les écailles du dos légèrement carénées et qui offrent une troisième supraoculaire presqu’aussi grande, ainsi que le bord antérieur de l’oreille presqu'autant denticulé. Ces quatre espèces sont très abondantes dans le désert et je les ai trouvées toutes très communément entre Laghouat et Biskra. Le vulgaris remonterait jusqu'à Oran, Alger, Sétif (Lataste ex Boulenger.) Ces petits Lézards courent sur le sable avec une vitesse extrème. Le Boskianus est le plus rapide et, en outre de la couleur rouge du dessous de sa queue, on le reconnaît de suite, parce qu’en s’enfuyant, il la tient relevée verticalement, à angle droit avec son corps. Ils CATALOGUE DES REPTILES ET BATRACIENS D’ALGÉRIE 113 font une grande consommation de Sauterelles et autres Insectes ; mais en revanche ils constituent la proie habituelle des Varans et des nombreux Serpents qui habitent les mêmes localités. 26. EreMIAS GUTTULATA Licht. Eremias purdalis Gerv. — Podarces Simoni Boettg. Ressemble aux 4canthodactylus, dont il est facile à distinguer par ses doigts sans denticules latérales et surtout par ses narines saillantes, s’ouvrant au milieu des plaques nasales. Très variable de coloration, ordinairement gris ou brun pâle, avec des taches noires ou ocellées, disposées en séries. Très commun dans la région désertique; signalé aussi à Oran et à Alger, par Strauch, mais ces indications ne doivent être acceptées qu'avec doute. 27. Psammonromus BLancr Lataste (Zerzoumia), Nat., 1889, p. 299. — Boul., loc. cit., pl. XIV, fig. 2. Des traces bien visibles d’un collier, plaques ventrales plus larges que longues. Bronzé cuivreux en dessus ; sur chaque côté, deux bandes jaunes, limitées par de petits points noirs; dessous jaunâtre. Ce petit Lézard (010) a été trouvé communément par Lataste, à Oran, Alger, Aumale, Batna, Tébessa, Blidah. 28. PSAMMODROMUS ALGIRUS L. Algira barbarica Gerv. Pas de traces de collier; écailles ventrales subégales. Bronzé, deux bandes latérales d’un jaune doré, bordées de noir; dessous blanchâtre. Commun dans le Sahara et le versant méridional des Hauts plateaux, Saïda, etc. 29. OPHIOPS OCCIDENTALIS Boul. Ophiops elegans Lat. Biskra (D: Kobelt); Batna, Oued-Sedeur, Tébessa, Portes-de-fer, (Lataste ex Boulanger); chotts de l’Est (Roudaire). Scincides. 30. MaBurA virraTA Oliv. (Scincus) Voy.Emp. ott., pl. XXIX, fig. 1. Euprepes Olivieri Dum. et Bibr. Narines s’ouvrant dans l’écaille nasale; écailles des faces supé- Mém. Soc. Zool. de Fr., 1894. VII, — 8 114 E. OLIVIER rieures tricarénées. Brun clair avec des bandes longitudinales blanc jaunâtre bordées de taches noires. Var. Savigny (Euprepes Savignyi) Dum.et Bibr. Sans taches noires. Espèce désertique; Mzab (Strauch), Le Souf (Lallemant), Biskra (Lataste). D’après Boulenger, Lataste aurait reçu des individus de ce Scincide, capturés dans les Hauts plateaux de la province de Constantine : cette provenance est douteuse. 3. Eumeces Scaneiperi Daud. Ecailles tout à fait lisses. Brun, uniforme, ou rayé de bandes longitudinales, où parsemé de taches jaune doré. Très rare. Indiqué par Duméril près de la frontière Sud-Est d'Algérie. Existe dans la Tunisie méridionale. 32. EumMeces ALGERIENSIS Pet., Boul. loc. cit., pl. XVI. Plestiodon Aldrovandi Dum. et Bibr. — Scincus cyprius Gerv. — Æumeces pavimentatus Boettg. Ecailles dorsales distinctement striées. Brun, avec des bandes orangées transversales irrégulières, dans l'intervalle desquelles sont parsemés des points jaunâtres ocellés. Commun au Maroc. N'a encore été signalé en Algérie que dans la province d'Oran : Saint-Cloud, plaine du Sig, Arzew, Fleurus (Strauch). 33. SCINCUS FASCIATUS Pet. Scincus officinalis Str. nec Laur. — Cyclodus Brandii Str. Je ne connais de cette rare espèce que ce qu’en rapporte Boulenger. Elle a été décrite par Péters sur un individu provenant de Géryville, qui se trouve au Musée de Berlin : Strauch l'avait pris pour le Sc. officinalis et avait décrit ensuite, sous le nom de Cyclodus Brandti, un autre exemplaire de Khartouin, conservé au musée de Saint- Pétersbourg. Lataste en a trouvé dans le sud de la Tunisie un exemplaire, mort et desséché, qui est le seul représentant de cette espèce au Muséum de Paris. Le Sc. fasciatus diffère de l’oflicinalis par ses yeux grands, son écaille rostrale moins élargie, ses doigts à peine comprimés et faiblement denticulés. 94. SCINCUS OFFICINALIS Laur. Scinque des boutiques, Scinque officinal, Poisson de sable. Yeux très petits ; corps épais, ramassé ; pattes courtes, trapues à cd ne Cd die hs ‘oi des pee Ets SR 2 CATALOGUE DES REPTILES ET BATRACIENS D’ALGÉRIE 415 doigts déprimés, élargis, couverts de larges écailles formant des dentelures latérales; museau cunéiforme, très aplati; queue courte. Blanc argenté, avec des bandes transversales brunes. La conformation de ce Saurien indique ses qualités de fouisseur. Il s'enfonce, en effet, dans le sable, avec une rapidité surprenante, et semble y nager, comme un poisson dans l’eau. Il est commun dans les dunes et toutes les parties sablonneuses du désert : le Souf, Tougourt, Ouargla, Oumach, près Biskra. Mais la provenance « Djelfa », donnée par Strauch, est certainement erronée. Les Arabes le mangent après l'avoir fait griller très légèrement. Les têtes desséchées et conservées se débitent comme aphrodisiaques. 39. SPHENOPS CAPISTRATUS Gerv. Str. Chalcides sepoides Aud. Boul. Yeux très petits; corps très allongé, brun jaunâtre avec de nombreuses séries longitudinales, plus ou moins distinctes de points noirs, une raie noire de chaque côté de la tête. Espèce Saharienne. Rare. Le Souf (Gervais), Le Mzab (Strauch), Mraïer, Tougourt (Lataste ex Boulanger). 36. GONGYLUS OCELLATUS Forsk. Dum. et Bibr. Scincus ocellatus Gerv.— Tiliqua ocellata Gray. — Var. tili- gugu Gm. Boul. Museau conique obtus, ouverture de l’oreille beaucoup plus grande que celle de la narine ; cinq doigts. Très variable comme taille et coloration des parties supérieures, le dessous étant toujours unifor- mément blanchâtre. Excessivement commun dans toute l’Algérie depuis les bords de la mer jusqu’au Mzab et au Souf. Il se trouve sous les pierres où il se creuse un terrier peu profond et il paraît aftectionner le voisinage des habitations : il pullule dans les fissures des murs en terre des Oasis. Boulenger en distingue en Algérie et au Maroc quatre formes différenciées par le nombre des écailles et la couleur du corps. On pourrait multiplier les variétés : il est rare de trouver deux individus bien exactement semblables. Généralement la région dorsale est ornée de séries transversales rapprochées de taches quadrangulaires noires et blanches figurant plus ou moins exactement un damier et, sur les flancs, s'étend une bande longitudinale noire plusou moins accentuée. 116 ; E. OLIVIER 37. SEPS CHALCIDES L. Chalcides tridactylus Boettg. Laur. Boul. Corps serpentiforme ; pattes rudimentaires ; troisième doigt des pattes postérieures plus court que le deuxième ; tête très courte, pas plus grosse que le tronc avec lequel elle se confond.Bronzé en-dessus, unicolore ou avec des bandes longitudinales alternes blanches et noires ; dessous blanc grisâtre. Habite les endroits herbeux et broussailleux, les amas de pierres. Commun dans le Tellet les Hauts plateaux. Strauch l'indique aussi au Mzab. 38. SEPS LINEATUS Leuck. Chalcides lineatus Leuck., Boul., loc. cit.; pl. XVII, fig. 8. _Sousce nom de Chalcides lineatus Leuck., Boulenger distingue un Scincide qui diffère de Seps chalcides par ses membres un peu plus développés, le troisième doigt des pattes postérieures aussi long que le deuxième et la proportion de la longueur des jambes comparée à celle du corps légèrement difiérente. | Très rare. Un seul individu capturé à El-Guerrah par Lataste, actuellement dans la collection de Bedriaga. 39. SEPS MAURITANICUS Dum. et Bibr. Heteromeles mauritanicus Dum. et Bibr. — Lerista Dumerihi Gerv. — Chalcides mauritanicus Boul. Pattes rudimentaires, les antérieures n'ayant que deux doigts. Blanc grisâtre avec une raie longitudinale de points sur les côtés. Très rare. Oran, deux exemplaires (Mus. de Paris), Nemours, un exemplaire (Gazagnaire). 40. ANGuIS FRAGILIS Dum. et Bibr. Orvêt fragile. Narines s’ouvrant dans une plaque nasale. Corps cylindrique, serpentiforme, couvert d’écailles lisses, queue à peine effilée. Gris jaunâtre brillant avec ou sans ligne longitudinale obscure sur les flancs ; blanc sale lavé de gris en dessous. Sous les touffes de plantes et les pierres dans les localités herbeuses ; se nourrit de Vers, d’Insectes et de petits Mollusques terrestres. Lallemant indique cette espèce comme commune dans les endroits humides des environs d'Alger, Oran, Bône. M. H. Martin l’a pris l’année dernière (1893) à Aumale. Boulenger n’ayant pas eu connaissance NP IT ET ENS RELAIS Mic RTL ET CATALOGUE DES REPTILES ET BATRACIENS D’ALGÉRIE 117 de captures de ce Reptile en Algérie, en conclut à tort qu’il ne s’y trouve pas et n’admet pas son existence dans le Nord de l’Afrique. Amphisbænides. 41. BLANUS CINEREUS Vand. (Amphisbæna). Amphisbæna oxyura Wagl. — Blanus rufus Wieg. Vermiforme; 0m25 à 0®30 de long. Brun grisâtre ou rougeûtre. Vit sous les pierres, dans des galeries peu profondes et dans les fourmilières. Ouest de la province d'Oran, Tebessa, province de Constantine (Letourneux ex Lallemant); Rain (Strauch). 42. Troconopmis WieGMANNI Kaup. Amphisbæna elegans Gery. Jaunâtre ou blanc jaunâtre, avec des taches noires figurant un damier, parfois gris uniforme. Commun dans les trois provinces jusqu’à Biskra. Gervais indique, en outre, comme habitant l’Algérie, Ophiomorus miliaris - Pall. et Pseudopus Pallasi Opp. Un exemplaire du premier existe même au Museum de Paris avec l'étiquette (1 Bône ». Mais, jusqu’à ce que de nouvelles captures plus authentiques soient venues confirmer la provenance de ces espèces, je crois qu'on doit les écarter momentanément de la faune Algérienne. æ Ordre. — Ophidiens. Tableau des genres : 1. — Dessous de la queue garni de bandes écailleuses simples, disposées sui- vant une seule rangée; point de dentstanvenin "07 SH OUERYX. Dessous de la queue En d écailles disposées sur deux rangs; ou sur un seul, mais, dans Ce dernier cas, l’animal est pourvude dentsàävenin. . . . . . . . 2 2. — Tête couvertedegrandes plaques écail- leuses disposées symétriquement .: . . . . . . . 8 Tête couverte de petites écailles . 8 3. — Dentstoutes pleines, d’égale longueur ; point de cannelées. . . . . ANR Mare à + UE Des dents cannelées plus lonbtes A la MACHONE SUPÉTEUTCeN'ARTIÈLENR PA NN EU Ci 1 118 £. OLIVIER Des dents cannelées plus longues à la mâchoire supérieure en avant. . . Naya. 4. — Ecailles lisses ou très faiblement caré- IÉCS Re ee A NE À) Ecailles tn men re carénées Lomenanle nalement 4.1... Sr ATROPIDONORESE 5. — Pupilles rondes. . . . . . M Nb (0 Pupilles elliptiques, onbahe mu- PURE seau cunéiforme. . . . . LYTHORYNCHUS. 6. — Tête courte, por de > plaques Sunoee aires rate . CORONELLA. Tête allongée, une ou sacs CE ques suboculaires . . . . ZAMENIS. 7. — Plusieurs dents A et séparées des suivantes par un ICDVALC RENE RENE .. PsAMMOPHIS. Pas d’autres dents ébaaes due celle qui sont cannelées, au fond de la bouche eus . COELOPELTIS. 8. — Ecailles Sectue es hénocees sur deux TANDÉES LL AP ee ne nee MONTRE CE SRE) Ecailles subcaudales ne formant qu'une seulerantée RE CETS 9. — Ecailles latérales, obliques ; couleur jaune de sable ee NCERASTNS Ecailles latérales, droites ; couleur sombre avec des taches foncées . . ViPERA. Péropodes 43. Eryx JACULUS L. Boa turcica Oliv., Voy. Em. ott., pl. XVI, fig. 2.— Javelot. L’Eryz jaculus est un des plus petits représentants de la famille des Péropodes qui renferme les plus grands Reptiles connus (Boas, Pythons, etc.). C’est un Serpent presque cylindrique, de 0270 à 0w85 à queue courte, tronquée, obtuse, jaune brunâtre ou rougeûtre, par- fois brun verdâtre, marqué de taches irrégulières. Il vit enterré dans le sable à une petite profondeur et se nourrit de petits Mammifères et de Sauriens qu’il étoufte en s’enroulant autour d'eux. Il semble peu commun et je ne l’ai jamais rencontré. Strauch le CATALOGUE DES REPTILES ET BATRACIENS D’ALGÉRIE 119 mentionne dans la province d'Oran et dans le Sahara ; Lataste le signale à l'Oued-Magra, à Barika et à Ngaous, entre Msila et Batna. Aglyphes 4. TROPIDONOTUS NATRIX J.. Couleuvre à collier Facilement reconnaissable au collier blanc jaunâtre qui partdes coins de la bouche et est ordinairement interrompu plus ou moins largement sur la nuque. La Couleuvre à collier, si répandue dans une grande partie de la - France, est rare en Algérie. Sa présence n’est mentionnée qu'aux environs d'Alger, où Lallemant la dit commune, à la Chiffa, à Tifrit (Lataste ex Boulenger). M. Pic m'en a communiqué un individu capturé au Mont Edough, près Bône. 45. TROPIDONOTUS VIPERINUS Latr. Tropidonotus chersoides Dum. et Bibr.— Tropidonotus ocella- tus Wagl. — Tropidonotus aurolineatus Gerv. — Couleuvre vipérine La Couleuvre vipérine est extrêmement répandue en Algérie, 0 on la rencontre très communément partout où il y a de l’eau, dans le Tell, les Hauts plateaux, les oasis. Je l’ai vue jusque dans le jardin de Biskra ; le docteur R. Blanchard la signale dans la plupart des oasis de l’Oued-Rir, et M. Doumet-Adanson l’a trouvée en grand nombre dans les séguias et la rivière de Témacin. Elle atteint dans la colonie de bien plus grandes proportions qu’en France. Ses variétés de couleur sont nombreuses et également communes. 4G. LyTHORYNCHUS DIADEMA Dum. et Bibr. Jaune blanchâtre en-dessus avec des taches transversales noires ; une bande noire le long de la nuque et une autre, oblique, allant de l'œil à l’angle de la bouche ; d’un blanc uniforme en-dessous. Très rare. Sud Oranais, le Souf (Gervais); un individu étiqueté « Batna » au musée de Saint-Pétersbourg (Boulenger). 47. CoRoNELLA Amau1 Boettg. Boul., loc. cit., pl. 18, fig. 1, a, b, c. Intermédiaire entre C. austriaca et C. girundica. Serapproche de la première par la forme et la dimension de la plaque rostrale et de la seconde par tous les autres caractères. Très rare. Bône, un seul exemplaire capturé par le Dr Hagen- müller. 120 E. OLIVIER 48. CORONELLA GIRUNDICA Daud. Espèce du sud de l’Europe, très rare en Algérie. Signalée seule- ment par Boetitger, aux environs de Tlemcen. 49. CORONELLA CUCULLATA Dum. et Bibr. Psammophylax cucullatus Geoffr. — Macroptodon maurita- nicus Guich. — Lycognathus tœæniatus et textilis Dum. et Bibr.— Coronella brevis Gunth.— Macroptodonmarrocanus Pet. Boulenger a fait rentrer cette espèce dans le genre Macroptodon, caractérisé surtout par quelques dents maxillaires un peu élargies et les deux postérieures légèrement cannelées ; mais elle ofîre tant d’analogies avec les Coronelles que nous ne croyons pas devoir l’en séparer. Elle est, du reste, très variable, tant comme nombre de rangées d’écailles, que comme coloration. Chez le type, le dessus du corps est d’un brun cendré pâle, les écailles sont finement pointillées de noir, celles de la ligne médiane, marquées de temps en temps (de deux en deux généralement), d’un double trait noir ; le ventre est blanchâtre avec des taches quadrangulaires noires ; la tête et le cou sont d’un noir brillant, sauf deux fines lignes blan- ches, l’une qui entoure la bouche, ne laïssant de noir que les deux dernières sus-labiales et l’autre, oblique, partant des post-oculaires et aboutissant à l’extrémité de la dernière sus-labiale ; le dessous de la tête est noir, irrégulièrement tacheté de blanc. Mais bien souvent, le capuchon noir est réduit à une ie à chacun des côtés du cou, à une ligne oblique au dessous et en arrière de l'œil, et à une tache triangulaire sur la nuque ; Le dessous du corps peut être aussi d’un blanc jaunâtre uniforme. D’autres fois, la face supérieure, au lieu de n’ofirir qu'une seule rangée de doubles macules noires, en présente cinq séries, les macules étant séparées par un trait jaunâtre. Ce Serpent, toujours de petite taille (0"30 à 0"40), est commun dans toute l’Algérie et la bordure du Sahara. 50. ZAMENIS ALGIRUS Gerv. Zamenis florulentus Gerv. nec Schleg. Brun verdâtre, avec de petites raies transversales noirâtres et une série de taches d’un noir bleu sur les flancs. Spécial à la région désertique. Laghouat (D' Marès), Bou-Saada, Biskra, où je l’ai trouvé assez fréquemment, Oumach, Saada, etc. En dehors de sa coloration, ressemble beaucoup à l'espèce CATALOGUE DES REPTILES ET BATRACIENS D ALGÉRIE 121 suivante: n’en diffère guère que par une écaille labiale attenant à l'œil, tandis que chez l’hippocrepis, cet organe est complètement séparé des écailles labiales par une série de suboculaires. D1. ZAMENIS HIPPOCREPIS L. Periops hippocrepis Dum. et Bibr. — : Cœlopeltis hippocrepis Eichw. Cette Couleuvre est une des plus communes en Algérie, où on la . trouve fréquemment partout, jusque dans le nord du Sahara. C’est aussi une des plus jolies ; elle offre plusieurs variétés de coloration, mais se reconnaît facilement à deux étroites bandes jaunâtres pres- que contiguës qui dessinent sur la nuque un fer à cheval, prolongé dans son milieu en une tache jaunâtre se continuant sur le vertex et rejoignant parfois une autre bande transversale qui réunit les post-oculaires, une autre bande sépare la frontale des préfrontales; sur toute la longueur du corps, qui est brun ou jaune olivâtre, se trouve une série de taches rondes jaunâtres, entre lesquelles exis- tent d’autres taches irrégulières. 52. ZAMENIS DIADEMA ScChl. Zamenis Cliffordi Str. Difière des précédents par ses écailles légèrement carénées, ses préfrontales au nombre de trois ou plus, et sa couleur gris pâle avec des rangées de taches brunes. Cette espèce est rare et habite la région désertique. Biskra, Ouargla, Oued-Magra (Lataste ex Boulenger); aussi dans l’ouest de de la province de Constantine (Lallemant). Günther (Cat. Colubr. Snakes, 1858) mentionne le Zamenis atrovirens Sh., viri- difiavus Dum. et Bibr., comme habitant l'Algérie, d’après un exemplaire acheté chez un marchand de Paris, avec une étiquette de cette provenance. Cette indication résulte certainement d’une erreur, cette espèce, à laquelle sa taille et sa coloration ne permettent pas de passer inaperçue, n'ayant jamais été retrouvée depuis. Jusqu’à une découverte plus authentique, elle doit être rayée de la liste des Ophidiens algériens. Opisthoglyphes. 53. PSAMMOPHIS SIBILANS L. Psammophis punctatus Dum. et Bibr. — Zewrig des Arabes. Ce Serpent est remarquable par son corps très mince, sa queue grêle, très longue, effilée en pointe linéaire, et son extrême vivacité; Æ LE 2 E. OLIVIER il peut atteindre une longueur de 1250 ; sa plaque frontale est très étroite, lancéolée. Brun en dessus, avec une large bande jaunâtre sur les flancs, bordée de chaque côté de petits points noirs formant une ligne interrompue : dessous blanc jaunâtre, uniforme ou maculé de noir. Il est commun à la limite des Hauts plateaux et du désert où on le voit de loin, fuyant avec une rapidité extrême. Il se réfugie dans des trous creusés dans le sable sous les touffes de Drinn et autres plantes désertiques. Je l’ai rencontré partout entre Laghouat et Biskra, à Messad, Bou-Saada, Baniou, Zaatcha, etc. À Aïin-Oumach, j'en ai capturé un bel exemplaire de 1m22 de long, en train de digérer une alouette qu'il venait d’avaler. Aussi, à Spissifa, près la frontière marocaine (Gervais), au Mzab (Strauch). 94. COELOPELTIS LACERTINA Wagl. Cœlopeltis monspessulanus Roz.— Cœlopeltis insignitus Geoftr. — Couleuvre de Montpellier. La tête profondément excavée longitudinalement rend cette espèce facile à reconnaître. Elle varie beaucoup : généralement d’un brun verdâtre, quelquefois avec trois rangées longitudinales de taches brunes. Elle peut atteindre la longueur de 150. Elle est très com- mune dans le Tell et les Hauts plateaux. Lallemant dit qu’on la rencontre souvent dans la ville même d'Alger. 55. COELOPELTIS PRODUCTA Gerv. Museau saillant au-dessus de la mâchoire inférieure, nuque offrant une concavité longitudinale ; en-dessus d’un jaune de sable, avec des taches brunes irrégulières, parfois peu distinctes; deux bandes brunes obliques de chaque côté de la tête, derrière l’angle de la bouche ; dessous blanc. Cette espèce est rare et paraît habiter seulement la bordure sep- tentrionale du désert. Elle a été décrite par Gervais sur deux exem- plaires capturés par le D' Marès dans le Sahara oranais, entre Bou- Alam et les Arbas. En avril 1892, pendant la session à Biskra de la Société Botanique de France, j'en ai pris un bel exemplaire mesurant On61, près de la fontaine d’Aïn-Oumach. Le lendemain quelques botanistes, au cours d’une herborisation à El-Outaia, en capturaient un autre. Ce Serpent, dont la livrée rappelle absolument celle du Céraste, possède la faculté, quand il est effrayé ou irrité, de gonfler ses côtes cervicales sur une longueur de trois à quatre centimètres à partir de la nuque. Il se dresse en même temps en poussant un sif- CATALOGUE DES REPTILES ET BATRACIENS D'ALGÉRIE 193 flement continu, probablement dans le but d’en imposer et d’inspirer la crainte. J'ai pu observer longuement cette manœuvre sur l’individu d’Ain-Oumach, qui était étendu en plein soleil, sur une place dénudée, et qui à mon approche, prit cette attitude menacante, tantôt fuyant tantôt faisant mine de vouloir m’attaquer. M. H. Martin en a capturé aussi plusieurs exemplaires à Bou- Saada. Le C. producta existe également en Tunisie. M. V. Mayet en a rapporté un spécimen de Bou-Hedma, près Gaîfsa, et M. J. Anderson, deux autres, de Duirat. Protéroglyphes. 96. Naga Haye L. Cobra d'Afrique, Bouftera des Arabes. Cou fortement dilatable; dessus du corps uniformément d’un brun noirâtre ; dessous moins foncé; taille atteignant deux mètres et plus. Ce redoutable animal ne se trouve en Algérie qu’au Sud-Est de Biskra, dans le Zab Chergui, contrée basse, humide et chaude com- prise entre les chotts et les derniers contreforts de l’Aurès, Sidi- Salah, Zéribet-el-Oued, El-Faïd, Aïn-Chegga. C’est là que vont le chercher les charmeurs de Serpents. On le rencontre rarement en dehors de cette région ; cependant un exemplaire actuellement au musée de Troyes, a été pris tout près de Biskra, sur la rive gauche de l’oued, entre cette oasis et celle de Chetma. M. le Dr Martin m’en a signalé une capture dans la forêt de Tamarix à Saada et d’après M. Lallemant, Letourneux en aurait vu dans le Hodna un individu dont il n’a pu s'emparer. Il est indiqué dans l’intérieur du Maroc et il habite toute la Tunisie méridionale où on en mentionne de nombreuses captures. Le Naja, dont la blessure est rapidement mortelle, est un Reptile des plus dangereux. Lorsqu'il est dérangé, il passe immédiatement à l'offensive ; ilse dresse sur la partie postérieure de son corps, gon- flant son cou en sifflant violemment et poursuit son adversaire, en lançant sur lui avec une vitesse extrême sa tête armée deses terribles crochets. Des charmeurs arabes dressent ces animaux et leur font exécuter, au commandement, divers mouvements cadencés, au son d'une musique spéciale. Ils ont généralement arraché, au préalable, les crochets venimeux, mais, dans tous les cas, le Naja suit avec sa tête les mouvements de la main du dompteur sans essayer de le 124 E. OLIVIER mordre. Si celui-ci comprime avec les doigts un point déterminé de la nuque du Reptile, on le voit s'étendre, tomber dans une sorte de torpeur cataleptique et devenir pendant quelques minutes raide comme une baguette. C’est par ce procédé que les magiciens des anciens Pharaons opéraient la transformation de verges en serpents. Le Naja, dont on voit l’image sculptée sur un grand nombre d’antiques monuments, était le fameux Aspis des Grecs et des Romains. Solénoglyphes. 57. VIPERA AMMODYTES Latr. var Latastei Bosca. Vipera Latastei Bosca. Une large écaille supraoculaire ; museau atténué en une pointe molle, écailleuse, obtuse, retroussée et inclinée en arrière. Colo- ration variable, généralement grise, parfois rougeâtre ; sur le dos, une ligne noire en zig-zag continue ou interrompue ; une raie noire derrière l’œil et, sur les flancs, une rangée de taches sombres, plus ou moins rapprochées ; ventre blanc jaunâtre, ponctué de brun. Cette espèce paraît habiter surtout les environs d'Alger et de Bône. Elle a étésignalée à Guyotville par Strauch, au Mont Edough par Lataste. M. Pic m’en a communiqué un individu qu'il a capturé l’année dernière (1893) dans cette localité. Il semble impossible d’élever au rang d’espèce le V. Latastei de Bosca, qui ne diffère de l’ammodytes type que par le moindre déve- loppement de l’appendice rostral. 58. VIPERA LEBETINA L. Vipera brachyura Schl.— Echidna mawritanica Dum. et Bibr. Tête large et plate; museau obtusément arrondi; écaille supra- oculaire nulle ou très étroite. Brun jaunätre avec des séries de taches sombres ; dessous plus clair avec des mouchetures grises. Cette Vipère peut atteindre une longueur de 1"50 ; sa morsure est très dangereuse. Elle est commune dans beaucoup de localités de la province d'Oran; je l’ai trouvée fréquemment aux environs de Nemours, sur les rochers des bords de la mer et sous les palmiers nains qui s'étendent à l’ouest de cette ville, jusqu’au Maroc; elle est abondante à Arzew, Mostaganem, etc..…., où elle a été pendant longtemps un véritable fléau pour les colons, qui ne sont parvenus à en restreindre le nombre qu’en abandonnant leurs propriétés au CATALOGUE DES REPTILES ET BATRACIENS D'ALGÉRIE 195 _ parcours des porcs qui, très friands de ce reptile, lui font une chasse active et le dévorent, sans se préoccuper des armes empoi- sonnées dont il dispose. Capturée aussi à Djelfa (Dr Reboud), à Batna (Lataste er Boulenger), à Bou-Saada (H. Martin). J’ai souvent vu cette Vipère, circulant en pleine activité, durant les chaudes nuits d'été. 59. CERASTES VIPERA L. Vipera avicennæ Str. — Echidna atricauda Dum. et Bibr. — Vipère minule. Narine s’ouvrant entre deux nasales ; jaune de sable, avec ou sans taches sombres; dessous du corps blanc. Commun dans le désert, Bou-Saada, Baniou, Biskra. Les Arabes prétendent que cette espèce est la femelle du Céraste à cornes. 60. CERASTES CORNUTUS Forsk. Vipera cerastes Gerv. — Cerastes œgyptiacus Dum. et Bibr. — Vipère à cornes, Lefaa des Arabes. Narines percées dans une petite écaille nasale; au dessus de chaque œil, une corne aiguë formée par une écaille ; jaune de sable avec des séries longitudinales de taches brunes plus ou moins distinctes. Très commun sur le versant méridional des Hauts-Plateaux et dans tout le Sahara, Souf, Mzab, etc. Les Vipères à cornes sont des Reptiles nocturnes qui ne circulent que la nuit et passent toute la journée sous des pierres ou enfouis dans le sable. Pendant les nuits d’été, surexcitées par la chaleur, elles paraissent douées d’une grande activité et il n’est pas rare d’en rencontrer le matin dans les cours intérieures ou même dans les chambres des bordjs, où on les voit ramper le long des murs en essayant de chercher une issue. Le militaire ou l’explorateur qui bivouaque dans les localités infestées de ces Vipères est certain d’en trouver sous ses couvertures et sa tente au moment où il les replie le matin pour continuer son voyage. En plein jour, au contraire, leurs mouvements sont très lents ; elles semblent gênées par trop de lumière, paraissent ne se remuer qu'avec difficulté et leur seule préoccupation est de chercher une retraite qui les abrite. Leur morsure est très dangereuse. 61. Ecis CARINAïA SChn. Brun-grisâtre ou rougeâtre pâle, avec des séries de taches noires 196 E. OLIVIER ocellées ; sur la tête, une tache triangulaire ou cruciforme blan- châtre et une bande noire en zigzag sur les flancs ; dessous unifor- mément blanchâtre ou moucheté de brun. : Ce Reptile, malgré sa faible taille (0250 à 060), est très dange- reux et l’action de son venin est très rapide. Il est rare et n’est signalé qu’à Biskra où j'en ai vu un bel exemplaire. Il est, au con- traire, très répandu en Egypte. II BATRACIENS Les Batraciens ne sont représentés en Algérie que par un petit nombre d’espèces qui se répartissent dans les deux ordres suivants : 1. ANOURES. — Espèces pourvues d’une queue seulement à l’état larvaire. 2. URODÈLES. — Rpes ayant une queue qui persiste durant toute la vie. 4er Ordre. — Anoures. 1. — Extrémité des doigts très dilatée et terminée par des pelotes visqueuses. . . . . . . HYLA ARBOREA. Doists-non dHatés 7e nee 2. — Mächoire supérieure et palais munis: de dents CT ER EME RS Point de dents. ee Se Pere PR 3. — Langue bilobée . . . . . . : . . RANA vrripis. Langue arrondie, entière. . . . DiscoGLossus PICTUS. 4. —- Pas de pli saillant au côté Fine dutarse AE BUFO VULGARIS. Un pli saillant au côté interne ‘du tarse roses FRE Rs RARE) 9. — Des tubercules sous lé doigts ; dessus maculé de grandes taches vertes sur fond clair. . . Buro viripis. Tubercules du dessous des doigts disposés par paires; taches du dessus du corps brun rougeâtre sur fond sombre. . . . . . . . BUFO MAURITANICUS. CATALOGUE DES REPTILES EL BATRACIENS D ALGÉRIE 127 _ 62. Discocrossus picrus Otth. Discoglossus Scowazzi Cam.—Discoglossus auritus Héron-Royer. Très variable de coloration : en-dessus, brun, jaune rougeàtre ou olivâtre avec des taches sombres bordées d’un filet blanc, ces taches parfois confluentes et formant alors des bandes longitudinales ; dessous jaunâtre. Dans cette espèce, le tympan est parlois caché, d’autres fois très apparent. Les individus qui présentent cette dernière disposition avaient été distingués comme espèce différente par Camerano et Héron-Royer. Mais Boulenger a pu se convaincre par l'étude de la nombreuse série de Discoglossus conservés au Brilish Museum qu'il n’y avait pas lieu de maintenir cette division et que l’on ne pouvait admettre qu'une seule espèce. Un exemplaire de ma col- lection provenant de Saïda vient confirmer l'opinion du savant herpétologiste anglais : cet exemplaire offre à gauche un tympan bien apparent, tandis qu’à droite, il est absolument invisible. Le Discoglosse est commun en Algérie dans tout le Tell et se trouve aussi dans les Hauts plateaux, Batna, Saïda, etc. 63. Rana EsCULENTA L. Rana viridis Dum. et Bibr. — Rana tigrina Eichw. — Gre- nouille verte, Djerann des Arabes. Vert olivâtre ou brun bronzé avec des taches noires irrégulières. Cette espèce, dont l’aire de dispersion est considérable, est très com- mune dans toute l'étendue de la colonie. Elle se trouve dans les séguias de toutes les oasis et je l’ai vue particulièrement abondante au sud de Biskra, dans l’Oued Djeddi, près Saada. Lataste l’a ren- contrée jusqu'à Ouargla. La forme algérienne appartient à la variété ridibunda Pal. 6:. HyLA ARBOREA L. Hyla Perezi Bosca. — Hyla barytonus Héron-Royer.— Raine verte, Rainette. En dessus d’un beau vert clair unicolore parfois teinté de bleuâtre ; un trait brun partant de l’œil traverse le tympan et des- cend obliquement pour se continuer sur les flancs, plus ou moins longuement. Commun dans tout le Tell, sur les arbres et dans les cultures au bord des eaux. 198 E. OLIVIER 65. Buro vuLcanis Laur. Crapaud commun. Le Crapaud commun se distingue de ses congénères par l’absence d’un repli cutané saillant sur le côté interne des tarses. Il est beau- coup moins répandu que les espèces suivantes et n’a encore été signalé d’une façon précise qu’à Alger (Lallemant, Lataste), à Tlemcen (Boettger) et à Bône, où il n’est pas rare (Hageumüller). 66. Buro viripis Laur. Bufo variabilis Gerv. — Bufo Boulengeri Lataste. Dessus du corps de coloration variable, ordinairement grisâtre, semé de verrues rougeâtres, avec des taches irrégulières plus ou moins nombreuses, vertes ouolivâtres, parfois une ligne longitudi- nale médiane jaune. Commun dans toute l’Algérie. 67. Buro MAURITANICUS Schl. Bufo pantherinus Dum. et Bibr. — Bufo arabicus Gerv. — Crapaud panthérin, Mgourgeu des Arabes. Ressemble à un gros Bufo viridis, mais s’en distingue par les dimensions de son premier doigt beaucoup plus long que le deu- xième et par sa coloration, variable il est vrai, mais généralement sombre, parsemée sur le dos de larges taches d’un rouge-brun. Ce crapaud atteint des dimensions considérables (015). Malgré sa grande taille, il est très actif, circule beaucoupet saute relativement très bien. Il se met en embuscade dans un trou peu profond dans lequel il entre à reculons, ayant sa tête près de l’orifice, prêt à happer à l’aide de sa longue langue gluante les Fourmis, Sauterelles et autres Insectes qui passent à sa portée et dont il fait une énorme consommation. Très commun dans toute la colonie, jusque dans le nord du Sahara, dans les endroits frais et herbeux. A Biskra, je l’ai trouvé en grand nombre dans l’oasis et au bord de l’Oued, à Saada, etc. 2 Ordre. — Urodèles. 1. — Queue cylindrique. . . . . . : SALAMANDRA MACULOSA. Queue:compriméers 2 2 tee ENT eZ 2. — Dents palatines disposées en forme de fer à cheval. . . . . MoLce PorRETI CATALOGUE DES REPTILES ET BATRACIENS D'ALGÉRIE 129 : Dents palatines formant un angle | ATEN PP EE EN D MOT GE A GENMÈLLERT: 68. SALAMANDRA MACULOSA Laur. var. algira Bedr., Boul., loc. cit., pl. XVIIL, fig. 3 a, b. La Salamandre maculée d'Algérie appartient à la forme «lgira Bedriaga. Elle diffère des types européens et corses par son corps svelte et les dimensions plus longues de ses doigts et de sa queue; les taches jaunes sont moins nombreuses et disposées en zigzag, tandis que chez la forme européenne elles sont placées générale- ment sur deux bandes longitudinales. Elle est peu répandue et n’a encore été signalée que dans les localités suivantes : Oran, l’Arba, Fort National, Bougie, Bône, Bugeaud, Constantine, la Kabylie, forêt d’Akfadou. 69. Mozce PorrerTi Gerv. Euproctus Rusconii Dum. et Bibr. — Triton Poireti Schl. — Triton nebulosus Guich. — Lacerta palustris L. Espèce commune dans les flaques d’eau persistantes, les ruisseaux. Alcer, graude Kabylie, Oued-Sebaou (Lallemant), Bougie (Dr Ha- _genmüller), Oran (Guichenot). 10. Morce HaGenmüLzent Lataste (Glossoliga), Nat., 1881, p. 371. Différent de l'espèce précédente par la disposition des dents palatines qui se rapprochent en avaut à angle aigu ; elle est aussi de plus petite taille; sa tête est plus longue et ses doigts plus minces. Ù Ces différences ne semblent pas constantes et Lataste lui-même (Boulenger, loc. cit.) dit avoir examiné des individus provenant de Constantine qui lui paraissent établir le passage au Poireti. Les exemplaires typiques ont été pris en nombre aux environs de Bône par le Dr Hagenmüller ; aussi à Biskra (Bôttger). Mém. Soc. Zool. de Er. 189,4. VIT. — SAT 10 *. 130 OLIVIER TABLE MÉTHODIQUE DES REPTILES ET DES BATRACIENS D'ALGÉRIE Chélouniens THALASSIDES Thalassochelys corticata. Spargis coriacea. CISTUDIDES Cistudo lutaria. Emys leprosa. TESTUDIDES Testudo mauritanica. Sauriens CHAMOELEONIDES Chamæleon vulgaris. VARANIDES. Varanus arenarius. GECKOIDES Stenodactylus guttatus. Saurodactylus mauritanicus. Plyodactylus lobatus. Hemidactylus turcicus. Tarentola mauritanica. T. meglecta. AGAMIDES Agama agilis. À. Tournevillei. A. Bibroni. Uromastix acanthinurus. UÜ. spinipes. REPTILES LACERTIDES Lacerta ocellata. L. muralis. L. perspicillata. Acanthodactylus boslanus. A. scutellatus. A. pardalis. A. vulgaris. Eremias guttulata. Psammodromus Blanci. P. algirus. Ophiops aoccidentalis. SCINCIDES Mabuia vittata. Eumeces Schneideri. E. algeriensis. Scincus fasciatus. S. officinalis. Sphenops capistratus. Gongylus ocellatus. Seps chalcides. S. lineatus. S. mauritanicus. Angus fragilis. AMPHISBÆNIDES Blanus cinereus. Trogonophis Wiegmanni. Ophidiens Boïnes Eryx jaculus. CATALOGUE DES REPTILES ET BATRACIENS D’ALGÉRIE 131 La CoLUBRIDES Psammophis sibilans. Cœlopeltis lacertina. Tropidonotus natrix. è C. producta. T. viperinus. Lythorynchus diadema. MHCYAUE. Coronella Amaliæ. VIPÉRIDES C. girundica. De Vipera ammodytes. C. cucullata. V. lebetina. Zamenis algirus. = Echis carinata. Z. hippocrepis. Cerastes vipera. Z. diadema. C. cornutus. BATRACIENS ANOURES URODÈLES Rama esculenta. Salamandra maculosa. be Discoglossus pictus. Molge Poireti. ! Hyla arborea. M. Hagenmiülleri. | _ Bufo vulgaris. B. viridis. _ B. muuritanicus. RÉCAPITULATION pe | CHÉlONIEN STAND Reptiles : 61 ESPÈCES NL SAUTIEN SEE EE ER RO | Onnidlense2s 4 ete 6 40 10 AT OUR E SAR TRE EG ro deteste Me ne RER ANNEE \ Batraciens : 9 espèces . . er S AR ch AMP nt Lure LAER à à LE 132 NOTES SUR SALAMANDRA MACULOSA : SA PRÉSENCE AUX ENVIRONS IMMÉDIATS DE PARIS ; REMARQUES SUR SA REPRODUCTION ; ÉPOQUE DE SA PARTURITION ; DÉVELOPPEMENT DE LA LARVE. par René PARATRE. La Salamandre tachetée (Salamandra maculosa Laurenti) estrépan- due dans toute la France, qu’elle dépasse d’ailleurs dans tous les sens. Pourtant bien des auteurs de faunes locales la signalent comme très rare ou disent même ne l’avoir pas rencontrée. On comprend aisément ce manque d'observations, car les mœurs de la Salamandre la dérobent habituellement aux regards des cher- cheurs. Craignant la lumière, la sécheresse et la chaleur, élle ne circule en général que la nuit. Elle se cache le jour dans des galeries souterraines, souvent très profondes (1), ou sous un abri naturel quelconque ; elle ne sort guère durant la journée qu’au moment de l’accouplement et surtout quand le besoin de déposer des petits se fait sentir (2), ou bien, quelquefois, par des temps pluvieux ou couverts. De plus, elle habite de préférence les localités fraîches, accidentées ou sauvages, les rochers, les gorges et les bois. Mais si l’on ne rencontre l’animal adulte que très rarement, même lorsqu'on le cherche, il n’en est plus de même des larves, qu’on peut trouver dans les mares ou surtout dans les fontaines pendant presque toute l’année. Ces larves sont facilement reconnais- sables et on les distingue à première vue des larves des différents (4) Staats von Wacquant-Geozelles (49, p. 141) a trouvé des Salamandres enfouies à 4 m. et à 1,25 m. de profondeur, dans la terre humide. (2) Je parlerai plus loin d’une personne qui avait été chargée par notre collègue, M. Raymond Rollinat, de visiter deux ou trois fois par jour la fontaine de Laver- gnier (commune d’Argenton, Indre), pour constater la présence de Salamandres et de larves. Cette personne a remarqué, à plusieurs reprises, que des femelles, sur le point de mettre bas, étaient venues à l'eau en plein jour. Diverses observations que je signalerai, chemin faisant, confirment également cette assertion. Dans les terrariums, les Salamandres déposent aussi quelquefois leurs petits durant la journée. Staats von Wacquant-Geozelles (49), de son côté. parle de Salamandres allant dans, les fontaines et exécutant même dans ce but de longs voyages, pendant le jour, à l'époque de la parturition. NA OP PT RE AAC A QU EEE A CS NT EE é Son NOTES SUR SALAMANDRA MACULOSA 133 Tritons qui habitent notre pays (1). À ce propos, je ferai remarquer que les Zoologistes qui veulent constater la présence des Batraciens et étudier leur distribution devraient toujours rechercher de préférence leurs larves aquati- (4) D'après le D' J. de Bedriaga (47, p. 541-542), le diamètre longitudinal de l œil de la larve de Sulamandra maculosa n’est égal qu'aux deux tiers de l’espace inter- nasal, tandis qu'il est aussi grand chez Trilon alpestris, et plus long chez Tr. punctatus, palmatus, cristatus et marmoralus. Sans avoir besoin de recourir à ce caractère, on reconnaît à première vue la larve de la Salamandre tachelée : à sa tête forte, toujours bien distincte du tronc et beaucoup plus large que lui, surtout dans le jeune âge; à son museau obtus; à sa bouche très largement fendue ; à sa queue haute, arrondie à son extrémité ou terminée brusquement par une pointe émoussée ; et surtout aux taches d’un blanc . jaunâtre qu on remarque à la partie supérieure de la base des membres. Ces taches | m'ont toujours permis de distinguer de loin les larves de cette espèce reposant au fond des fontaines ou au milieu des mares. Elles commencent à la naissance des membres et s'étendent, généralement, sur presque toute {a longueur de la cuisse et sur la moitié ou les deux tiers internes du bras. On les trouve, encore mal déli- mitées, chez l'embryon avant la naissance, et elles persistent chez l'adulte. Ce sont les seules taches claires déterminées que présente la jeune larve sur ses parties supérieures; ce sont aussi les seules taches jaunes qui soient constantes chez lanimal parfait, la plupart des autres étant extrêmement variables dans leur forme, leur disposition et leur étendue. Quant à la coloration générale des larves de la Salamandre, elle est trop variable, surtout dans le jeune âge, pour être de quelque utilité dans leur détermination. Les parties inférieures, pendant toute la durée de l'existence larvaire, sont incolores et transparentes, permettant d’apercevoir les viscères ; elles deviennent très finement pointillés de noir et de plus en plus opaques, à mesure que la larve vieillit, mais elles ne prennent la coloration noire de l'adulte que deux ou trois mois après la résorption des branchies. Les parties supérieures et latérales présentent généralement, chez les jeunes larves, un fond clair, olivâtre ou grisâtre, tantôt uniformément pointillé de noir, tantôt offrant des taches ramifiées, des marbrures ou un fin réseau, formés parle groupement varié des points. Les grosses taches noirâtres sont surtout abon- dantes sur la queue et sur le dos; sur les membres (sauf les taches claires dont j'ai parlé), sur la tête et sur les flancs, au contraire, le pigment noir est, le plus souvent, régulièrement distribué. Mais on trouve aussi des jeunes larves presque incolores, avec des points très petits et peu nombreux, et d’autres qui sont à peu près noires, tant le pigment est serré. Cette coloration des parties supérieures et latérales dépend surtout du milieu dans lequel vivent les larves; elle change d’ailleurs très vite, et des larves sombres prennent bientôt une teinte claire, et inversement, si l'on modifie l'éclairage ou la nature du récipient. A mesure que les larves se déve- loppent, leur robe s’assombrit : les taches noires s'étendent et l'on a bientôt une coloration inverse de celle du jeune âge, c'est-à-dire des îlots clairs sur un fond sombre. Vers la fin de la période branchiale, les parties latérales et le milieu de la tête sont d’un brun noirâtre; le fond clair primitif n'apparaît plus que sous forme ‘de taches vagues, d'un blanc jaunâtre, confluentes ou éparses sur les bords de la tèle, le dos et le dessus de la partie charnue de la queue, de chaque côté de la mem- brane dorso-caudale. Peu à peu les taches jaunâtres deviennent plus nettes et mieux délimitées, et les parties sombres plus noires; la coloration se rapproche ainsi, de plus en plus, de celle de l'adulte, et, quand la larve sort de l’eau, elle a, dans son ensemble, les proportions et l'aspect de l'animal parfait. La coloration générale des parties supérieures et latérales est alors noirâtre; les taches de la tête, du dos et de la queue, encore jaunâtres, deviennent bientôt dorées, généralement d’un bel éclat métallique, et parsemées de points noirs. Les parties inférieures sont toujours inco- lores et, çà et là, très finement pointillées de noir. Ce n’est qu'après deux ou trois mois de vie terrestre que la jeune Salamandre a définitivement acquis la livrée de ladulte. La robe est alors d’un noir profond et luisant ; les parties inférieures sont presque toujours sans taches jaunes, sauf sous le maxillaire ; sur les parties supé- rieures, les taches dorées se sont réduites, le pointillé noir, dont elles sont parse- mées, est devenu extrêmement fin, leurs bords sont plus nets et leur couleur est d'un beau jaune d’or uniforme. # 134 R. PARATRE ques. Elles sont, en effet, très facilesà prendre dans les mares et les fossés, tandis que les animaux adultes sont souvent introuvables, surtout lorsqu'il s’agit d'espèces à mœurs absolument nocturnes ou à existence purement terrestre. Ainsi, il est très rare de ren- contrer les Pélobates, qui passent la journée enfouis à une assez grande profondeur et qui ne sortent qu’à la nuit noire pour recher- cher leur nourriture, tandis qu’on peut recueillir aisément dans les mares, d’avril-mai à juillet-août, leurs énormes larves. De même d’Alytes obstetricans qui ne circule jamais le jour, qui s’accouple à terre, qui ne va que très rarement à l’eau, mais dont les téêtards abondent pendant toute l’année dans les fossés et les mares. Cette remarque n’a peut-être pas une très grande importance pour les amateurs qui recherchent les Batraciens dans le voisinage de la localité qu'ils habitent, et qui, par conséquent, peuvent choisir et attendre le moment favorable pour faire de bonnes captures : la nuit, pour les espèces noctambules, le moment de l’accouplement, pour les espèces terrestres qui ne se rendent guère à l’eau que pour se reproduire, ou toutes autres circons- tances propices, différentes suivant les espèces et les localités. Mais il n’en est plus de même des voyageurs et, en général, de tous ceux qui ne font que traverser une région; il leur est im- possible d’attendre les circonstances déterminées dans lesquelles on a chance de rencontrer les Batraciens adultes, tandis qu’ils trou- veront facilement les larves qui, elles, ne quittent pas les flaques d’eau où leurs parents sont venus se reproduire. De plus, une col- lection de larves est beaucoup moins encombrante qu’une série d'animaux adultes, ce qui est à considérer lorsqu'on voyage (1). (4) Il est juste de remarquer toutefois que la conservation des têtards de Batra- ciens anoures exige certains soins. Si l’on se contente de les entasser dans des flacons avec d’autres animaux, ils se détériorent très vite; quand ils ne sont pas complètement écrasés, l’'épiderme et les délicates membranes caudales sont déchi- rés, les dents, qui garnissent les lèvres internes ({wmes pectinées) èt dont la dispo- sition est caractéristique, disparaissent, et la détermination devient souvent impos sible. —Voici la meilleure méthode pour assurer la bonne conservation des têtards : On les plonge vivants, la tête la première, dans de petits tubes aux deux tiers remplis d'alcool à 40° ou 45°. Il est préférable de ne mettre qu'un seul têtard par tube et de maintenir le tube debout; ces précautions sont surtout utiles quand la collection est exposée aux secousses prolongées d'un voyage long et accidenté. Il faut, au bout de quelques heures, remplacer le premier liquide par de l'alcool à 50e ou 55°; puis, quelques jours après, par une nouvelle solution à 60°. Si l'on est obligé de mettre plusieurs tétards ensemble, il convient de changer l’alcool plus sou= vent et d'éviter l'agitation. Il faut veiller enfin à ce que les tubes soient toujours bien remplis d'alcool, car les têtards qui ne sont pas suffisamment immergés se rata- tinent rapidement et deviennent méconnaissables. — L'acide chromique ne doit pas être employé comme liquide conservateur, car il rend les têtards trop cassants. Il convient toutefois de tuer les toutes jeunes larves dans une solution faible de cet acide (1/500), de bien les laver et de les mettre enfin dans l'alcool qu’on change deux ou trois fois. Mais ce sont les têtards déjà âgés qu'il faut recueillir de préfé- NOTES SUR SAZAMANDRA MACULOSA 135 Enfin, la présence de larves dans les mares d’une région indique d’une façon précise que l’espèce y est sédentaire, qu’elle s’y repro- duit et que, par conséquent, elle fait bien partie de la faune locale; un Batracien adulte, au contraire, peut se rencontrer accidentelle- ment en dehors de la véritable zone de son habitat. La connaissance des larves des Batraciens est donc très utile. Avec un peu d’habi- tude, on arrive aisément à les distinguer à première vue ; leur déter- mination est d'ailleurs facile depuis les remarquables travaux de F. E. Schulze, Ch. Van Bambeke, Héron-Royer, Miss M. H. Hickley, H. Keifter, E. Gutzeit, G. À. Boulenger et J. de Bedriaga (1). C’est à la suite de ces réflexions que je me suis attaché à la re- cherche des larves de Salamandra maculosa, et que j'ai pu constater l'abondance de cette espèce dans plusieurs régions où elle n’avait pas été observée, ou bien dans lesquelles on l’avait indiquée comme très rare; c'était le cas des environs de Paris. La Salamandre passe généralement pour être introuvable dans lIle-de-France. Lataste(33), qui a très bien étudié la distribution des Batraciens dans une grande partie de la France, n’a pas pu la trouver aux environs de la Capitale, et il en a conclu (p. 20) qu’elle était «très rare vers la latitude de Paris ». De Sinety (29, p. 136) dit qu’il ne l’a jamais rencontrée en Seine-et-Marne. Plus tard, Collin de Plancy (35, p. 39) affirme qu’elle n’a pu être découverte dans ce départe- ment, malgré ses recherches et celles de Lataste, Taton et Desguez. rence en voyage. Les plus faciles à déterminer sont ceux qui ont atteint ce que Dugès a nommé la troisième période du développement, c’est-à-dire la période qui s'étend du bourgeonnement des membres postérieurs à la sortie des antérieurs; c'est, en eflet, à ce stade que correspond le développement complet du vestibule buccal, dont les diverses parties ont une grande importance pour la détermination des espèces. () ER. E. Scaucze, Ueber cuticulare Bildungen und Verhornung von Epithel- zellen bei den Wirbellhieren. Arch. für Mikr. Anat., V, 3, 1869, p. 307, pl. XVII, fig.14-13:—1n., Ueber die inneren Kiemen des Batrachierlarven : Ueber das Epithel der Lippen, der Mund-, Rachen- und Kiemenhôhle erwachsener Larven von Pelo- bates fuscus. Abhandl. der Kôn. Akad. der Wissensch. zu Berlin, 1888, 4 pl. — Ch.VAn BAMBEKE, Recherches Sur la Structure de la bouche chez Les télards des Batraciens anoures. Bull. Acad. roy. Belg., 32, (2), XVI,9-10, 1863, p. 339, 2 pl.— H£RoN-RoYER et Ch. Van Bamsexe, Sur Les caractères fournis par La bouche des tétards des Batra- ciens anoures d Europe (comm. prélim.). Bull. Soc. zool. de France, VI, 1881, p. 75.— In:, Le vestibule de la bouche chez les tétards de Batraciens anoures d'Europe. Arch. de Biol., IX, 1889, p. 185, pl. XII-XXIV. — M. H. Hickcey, On some Diffe- mences in the Mouth Structure of Tadpoles of the Anourous Batrachians found in Milton, Mass.. Proc. Boston Soc. of N. H., XXI, 1880-2, p. 307, pl. V.— H. KEIFFER, Recherches sur la structure et le développement des denis et du bec cornés chez Alytes obstetricans. Arch. de Biol.. IX, 1889, p. 55, pl. III-IV. — E. Gurzerr, Die Hormzahne der Batrachierlarven. Zeïitsch. für wiss. Zool., XLIX, 1890, p. 43, pl: IEIII. — G. A. BourenGEr, À Synopsis of the Tadpoles of the European Batrachians. Proc. Zool. Soc. London, Nov. 17, 1891, p. 593, pl. XLV-XLVII. — J. de BepriAGA, Mitiheilungen über die Larven der Molche. Zoolog. Anz., XIV, 1891, n° 371-377. — In., Tableaux synoptiques pour servir à la détermination des larves des Batraciens urodèles d'Europe. Assoc. franç. pour l’Avanc. des Sc.; Congrès de Marseille, 1891, 2° partie, p. 540. 136 R. PARATRE Je l’y ai rencontrée, en mars 1892, époque à laquelle j’ai recueilli quelques larves très jeunes, dans un fossé, sur la lisière nord du bois de St-Leu (commune de Cesson, Seine-et-Marne), près d’un che- min qui va de la voie ferrée à un ruisseau descendant à la Seine. Quant aux environs proprement dits de la Capitale, voici tous les renseignements que j'ai pu découvrir sur la Salamandre. Du Fay (4), après avoir parlé des observations faites par de Maupertuis (3) sur des individus de Salamandra maculosa provenant de Bretagne, dit qu’il n’a pas observé cette espèce aux environs de Paris, où il n’a pu trouver que trois Tritons (1). Duméril (28, p. 58) rapporte qu’on l’a rencontrée « dans des caves, dans Paris même, où probablement elle avait été transportée » ; il dit aussi qu'on l’aurait trouvée au Plessis- Piquet, « dans des conduits souterrains par lesquels les eaux ne passaient plus depuis longtemps ». Cette dernière observation est relatée, sans commentaires, par Lataste (33, p. 9) et Collin de Plancy (35, p. 39), qui, eux, n’ont pas pu découvrir la Salamandre aux environs immédiats de la Capitale. Lataste écrit : (très rare, et je ne l’ai jamais rencontrée», et Collin de ue : Lataste n’en mentionne aucune capture aux environs de Paris.... Peut-être se trouve-t-elle au Raincy ? Taton l’a découverte cette année (1877) à Marly etena rapporté sept beaux individus. » Cette observation était, en somme, la seule a présentat une réelle précision, lorsque, de retour à Paris, en décembre 1893, après une absence de dix-huit mois, je songeai à faire quelques recherches. De nombreuses observations, faites dans l’{ndre en 1892 et 1893, (1) Du Fay — qui n'avait que des notions très vagues sur les Urodèles, dont il paraît n'avoir jamais consulté une classification, — confond Salamandres et Tritons et ne semble même pas croire à l'existence de Salamandres à mœurs terrestres. Il dit, eneftet, (4, p. 136) : « J’ai parlé de cette distinction de (Salamandres) terrestres et d’aguatiques pour m’accommoder au langage des auteurs, toutes celles que j'ai vues étant réellement amphibies, et ne pouvant être appelées aquatiques que parce qu'il s'en trouve un plus grand nombre dans l’eau que sur terre, car celles que j'ai prises dans l’eau sont devenues terrestres lorsque je les ai ôtées de l'eau, et quelques- unes que j'ai trouvées sur terre ont vécu dans l’eau lorsque je les y ai mises... Je ne nie pas cependant qu’il ne puisse s’en trouver peut-être en d’autres endroits qui soient uniquement terrestres ; mais celles-là ne font point l’objet de mes recher- ches, n’en ayant point trouvées aux environs de Paris. » Plus loin (p. 143), ül affirme que toutes les Salamandres qu'il a observées pondent des œuîfs en avril et en mai, et il ajoute: «Je n’en ai point vu faire ses petits vivants,ce que Wurffhain dit - avoir vu, et ce que M. de Maupertuis a aussi remarqué, ayant louve des petits tout formés dans une Salamandre terrestre qu’il a disséquée....» Ce sont donc bien des Tritons qu’il a étudiés ; il parle de trois espèces, qu'il décrit assez mal (p.137): la pre- mière, qu'il appelle La grosse Salamandre noire, estle Triton cristalus, la seconde, nommée la petite Sulamandre noire, el « qui n’est différente de la première que par la grosseur », représente — sinonle Tr. cristatus jeune — le Tr. palmatus ou le Tr. alpestris; la troisième, qui est à peu près de la même grosseur que la seconde, mais dont le corps est parsemé de taches rondes très noires, est évidemment le 77. punctatus. En somme, il ne ressort du mémoire de du Fay qu'un fait certain, c’est qu’il n'a pas pu rencontrer Salamandra maculosa aux environs de Paris. % L ATRETR KT Lt NOTES SUR SALAMANDRA MACULOSA 137 — observations dont je parlerai plus loin, — n'ayant appris que la Salamandre tachetée dépose ses petits pendant toute la mauvaise saison, depuis octobre jusqu’à avril, je me mis en campagne dès que je supposai fondue l’épaisse couche de glace, formée par les froids intenses du commencement de janvier 1894. Quelques Zoologistes parisiens, auxquels je fis part de mon in- tention, ne laissèrent pas que de trouver bizarre mon idée d’aller pêcher des Urodèles dans des eaux glacées, au cœur de l’hiver, à une époque où ils ont la réputation de dormir leur plus pro- fond sommeil hivernal. Je n’en persistai pas moins dans mon projet, et cela pour plusieurs raisons. D'abord, j’espérais visiter des fontaines qui ne gèlent pas, dans le cas où les mares auraient encore été entièrement couvertes de glace, et, en vertu de mes observations précédentes, j'avais la certitude d’y trouver des larves de Salamandre, si l’espèce existait réellement dans la région. De plus, l'hiver est la saison la plus favorable pour capturer ces larves, parce que ce sont alors les seuls Urodèles qu’on rencontre dans les fontaines et les mares, — à part toutefois quelques rares larves de Tritons n’ayant pas eu le temps de se métamorphoser avant les premiers froids, elles sont d’ailleurs plus abondantes à cette époque, précisément parce qu’elles sont seules, qu’elles n’ont pas, par conséquent, été dévorées par les Tritons et autres ennemis, et que, d'autre part, elles sont encore trop faibles pour pouvoir s’entre-dévorer, ce qu’elles font très volontiers plus tard. Je savais, en outre, que, dès le mois de février, les mares et les fontaines situées aux abords de Paris sont, pour la plupart, bouleversées et ravagées : Les pêcheurs de Grenouilles viennent les premiers chercher Rana temporaria, — souvent accouplée au commencement de février et alors facile à prendre, — pour en vendre les cuisses comme primeurs, en guise de cuisses de Rana esculenta; puis, le mois suivant, Rana agilis et Bufo vulgaris ont le même sort (1). Ensuite, ce sont les garçons de nombreux laboratoires, les natu- ralistes (2), les amateurs, les marchands des quais du Louvre, de la Mégisserie et autres lieux, qui, dès le premier printemps, viennent pêcher les Grenouilles et Tritons dont ils ont besoin pour les travaux de laboratoire, pour la vente ou pour peupler les aquariums. Ce (1) Je ferai remarquer,en passant, que, grâce aux massacres considérables de Rana temporaria et agilis, au moment de l'accouplement, par les marchands de cuisses de Grenouilles, ces deux espèces, autrefois très abondantes aux environs de Paris, sont devenues introuvables dans beaucoup de localités. (2) J'emploie ici le mot Naturaliste dans le sens abusif dont parle Littré, lorsqu'il dit dans son Dictionnaire : « Naturaliste : abusivement, celui qui empaille des animaux ou qui vend des objets d'Histoire naturelle. » À 138 R. PARATRE sont, enfin, les marchands de boissons, qui nettoient les fontaines et les purgent de tout Batracien, pour s'installer aux bords et rafraf- chir avec l’eau les boissons qu'ils offrent aux promeneurs altérés. Tant et si bien que, pendant la belle saison, il'est généralement impossible aux Batrachologues de faire de bonnes captures aux environs de la Capitale. Enfin, je tenais à confirmer les observa- tions faites dans le Centre de la France et à m’assurer que la parturition automnale et hivernale de Salamandra maculosa n’était pas propre à cette dernière région. Je fis done ma première excursion dans le bois de Meudon, le 16 janvier 1894. Je trouvai encore entièrement gelées les nom- breuses mares du plateau des Bruyères, situées au-dessusde Bellevue, dans des carrières anciennes ou récemment exploitées, ainsi queles étangs des Fonceaux, de Villebon, de Chalais et de Trivaux. Res- taient trois ou quatre fontaines que je connaissais aux environs de ce dernier étang, vers l’extrémité du Parc d’aérostation militaire de Chalais. La plus importante — sur laquelle je vais donner quel- ques détails parce que je n’ai jamais pu savoir exactement son nom — est située au bas du chemin montant qui conduit à la ferme de Villebon; elle est entourée de dalles et a la forme d’une piseine rectangulaire à laquelle on descend par des marches en pierre ; on y trouve une Algue très intéressante, Batrachospermum montiliforme, et sur les talus du fossé, par où s’écoule le trop plein de la source, — ainsi que, d’ailleurs, près de l'étang de Trivaux, — pousse l’Oxalis acetosella, petite plante rare aux environs immédiats de Paris, qui aurait été introduite là par Thuillier. L’eau de cette fontaine, bien que très limpide, est douée d’une saveur désagréable, due à la pré- sence de l’hydrogènesulfuré, qu’on peut voir —et sentir —se dégager en abondance dès que l'on agite les feuilles qui reposent sur le fond. Je n'ai jamais rencontré de Tritons dans ce bassin et je ne trouvai pas davantage de larves de Salamandre. Tout proche, à droite de la route qui va de Meudon à la ferme de Trivaux et en face de l’angle sud-ouest de l’enclos militaire de Chalais, se trouvent trois petites sources près desquelles s’installe, en été, un marchand de boissons rafraichissantes. Malgré l’écriteau portant ces mots : Défense de troubler l’eau, je plongeai ma truble dans la source du milieu et j'eus la satisfaction de retirer, en quelques minutes, une douzaine de larves de Salumandra maculosa, longues de 31 à 33 mm. et, par conséquent, déposées depuis quelques jours. Le 21 janvier, je revins avec notre collègue, M. J. de Guerne, dans le bois de Meudon. Je pêchai sans succès dans la fontaine NOTES SUR SAZAMANDRA MACULOSA 139 Rossignol, sorte de citerne profonde et étroite, entourée de murs, munie d'un escalier en pierres au déversoir et située au-dessus de l'étang de Trivaux; dans un fossé voisin, je rencontrai une femelle de Rana temporaria, gonflée par les œufs et déjà rendue pour s’ac- coupler. Je pris de nouveau quelques larves dans la source où j'en avais pêché le 16; mais il nous fut impossible de faire d’autres recherches. Le 4 février, je me rendis à Marly-le-Roï, en compagnie de nos collègues, MM. le Dr J. Richard et F. Secques. Nous trouvâmes de très nombreuses larves de Salamandre dans une série de mares, formées dans le lit d’un ancien canal, divisé en bassins par des talus transversaux ; ces bassins sont situés dans la forêt, près de l'endroit nommé Champ de Mars, immédiatement au sud de Marly, à quelques centaines de mètres de l’église. Dans ces mares étaient déjà rendus d’assez nombreux Triton cristatus, punctatus, palmatus et alpestris, c’est-à-dire les quatre espèces signalées aux environs de Paris et indiquées, d’ailleurs, à Marly, par Lataste (33, p. 9). Je rencontrai encore quelques larves de Salamandre dans une flaque peu profonde, située plus à l’est, à l’entrée d’un conduit souterrain et près du chemin qui mène aux Réservoirs où se termine le fameux Aqueduc. Toutes ces larves mesuraient de 35 à 37,5 mm. et devaient être nées depuis quelques semaines. Enfin, j'ajoute au manuscrit que j'ai fait une nouvelle excursion à Marly, le 4 mars, avec nos collègues, MM.J. de Guerne, F. Secques et le Dr H. H. Field. Nous avons encore capturé de nombreuses larves dans plusieurs mares, peu profondes et encombrées de feuilles mortes, situées à droite de la route qui conduit à Baïlly et de là à Saint-Cyr, avant d'arriver à la batterie de Marly. Nous en avons pêché aussi dans les bassins visités le 4 février. Ces larves mesuraient de 32,5 à 40,5 mm.; ce qui prouvait que les unes étaient nées tout récemment, tandis que les autres avaient environ six ou sept semaines d'existence. Ces quelques observations démontrent suffisamment que Sula- mandra maculosa existe bien réellement aux environs immédiats de Paris. Elle est même très abondante dans la partie de la forêt de Marly qui avoisine cette petite ville et probablement dans toute la forêt ; nulle part, dans les régions que j'ai parcourues, je n'ai trouvé une telle quantité de larves du même âge réunies dans une zone aussi restreinte. Je suis convaincu que des recherches plus complètes de la larve de cet Urodèle prouveront qu’il est abondant dans un grand nombre de bois et dans la plupart des localités un 140 R. PARATRE peu désertes ou sauvages des environs de la Capitale (1). Ces observations confirment enfin celles faites dans l’Indre, dont je vais parler tout à l'heure, et démontrent que Salamandra macu- losa dépose réellement ses petits au cœur de hiver. En effet, la plu- part des mares de Marly ont été, sans nul doute, entièrement conge- lées pendant la première quinzaine de janvier 1894 ; or, s’il est bien prouvé que les larves de Salamandre ne périssent pas toujours après avoir été complètement enveloppés, pendant quelque temps, dans un bloc de glace, — expérience que j'ai faite (2), — il n’est pas, du moins, admissible qu’elles puissent survivre à une pareille inclu- sion prolongée plusieurs semaines. D'ailleurs, la taille des larves de Marly indiquait d’une façon précise qu’elles étaient nées à diverses périodes, du 15 janvier au 4e mars, et pour la plupart avant la fin de janvier. Quant à la fontaine de Trivaux, dans le bois (4) Pendant la correction des épreuves,-M. A. Colani m'a dit avoir trouvé plu- sieurs Salamandres tachetées adultes dans le bois de Marly. M. A. Clément en a rencontré aussi à Lardy (Seine-et-Oise), et un ancien professeur du Lycée Condorcet, qui habite cette localité, lui a raconté que cette espèce y était autrefois abondante. (2) Dans la nuit du 17 au 18 janvier 1893, à Châteauroux (Indre), le thermomètre étant descendu à — 17° C., je trouvai complètement solidifiée l’eau’ d’un aquarium qui contenait une vingtaine de larves de Salamandres, nées dans plusieurs fontaines des environs de Lourdoueix-Saint-Michel (Indre), vers le milieu d'octobre 1892. Je voulus briser la glace pour délivrer les larves emprisonnées et rigides, mais je brisai aussi les larves. Je mis alors plusieurs fragments de glace, contenant des larves, dans un cristallisoir plein d’eau, placé près du foyer. Les blocs fondirent lentement et, à midi, les petites Salamandres, au nombre de neuf, étaient libres, mais ne faisaient aucun mouvement ; le soir, quatre d’entre elles avaient retrouvé toute leur agilité, les autres étaient mortes. Les quatre larves survivantes n’ont pas paru se ressentir plus tard de leur emprisonnement dans la glace, emprisonnement qui avait duré environ dix heures ; elles se sont transformées en avril et mesurent actuellement de 9 à 10 em. de longueur. Je les ai présentées à la Réunion générale de la Société zoologique, le 27 février 1894. Cette année, j'avais laissé à Châteauroux, dans un cristallisoir, deux larves de Salamandre trouvées, le 28 décembre 1893, dans une fontaine voisine d'Argenton (Indre), larves nées sans doute au commencement d'octobre. Dans la nuit du 4au 5 janvier, le froid intense brisa le cristallisoir et ne fit qu'un bloc de l’eau qu'il contenait. En rentrant, le 5 au matin, je m'empressai de mettre le bloc de glace dans une terrine d’eau tiède que je plaçai devant la cheminée. A 10 heures, les larves étaient libres et quelque temps après elles nageaïent avec aisance. Elles ont bien vécu depuis ; l’une vient de perdre ses branchies (25 février) et l’autre ne tardera pas. Je les ai aussi montrées à la Réunion générale du 27 février. Le fait de la survivance de Batraciens et de Poissons à un emprisonnement relati- vement court dans la glace a été souvent signalé. Je l’ai constaté plusieurs fois pour des Tritons et des Bombinator, ainsi que pour des Bouvières (Rhodeus amnarus). En ce qui concerne la congélation de Salamandra maculosa adulte, Duméril a écrit (28, p. 60) cette note assez piquante, bien qu'un peu naïve : « On a trouvé des Salamandres gelées au milieu de glaçons solides : leur corps était dur et inflexible ; mais, déposées avec soin dans la neige, qu’on a fait fondre lentement, on s’est assuré que ces animaux pouvaient continuer de vivre ; de sorte que c’est un fait curieux, observé positivement par nous, que ce même animal, cette Salamandre, qu'on avait supposée pouvoir vivre dans le feu, jouissait au contraire de la faculté de résister, plus que tout autre, aux effets de la congélation. » Du Fay (4, p. 144-146) parle longuement d'expériences qu’il a faites sur la résis- tance de Salamandres à la congélation; mais, comme je viens de le dire dans une note précédente, il s’agit de Triton cristatus. Er NOTES SUR SALAMANDRA MAGULOSA 141 de Meudon, elle n’a pas dû geler entièrement, malgré les froids intenses du commencement de janvier ; mais la taille des larves montrait bien que leur naissance datait de la seconde semaine de ce mois, qui à été relativement tempérée et dont une femelle a pro- fité pour déposer une partie de sa progéniture. Si elles avaient été mises au monde en décembre, avant les grands froids, — ce qui, d’ailleurs, serait encore une preuve de la parturition hivernale de la Salamandre, — elles auraient eu une taille plus grande, car divers petits Crustacés (Asellus aquaticus, Gammarus pulex et Nipharqus puteanus) étaient abondants dans la fontaine. Mais les meilleures preuves que Salamandra maculosa met bas pendant toute la mauvaise saison, d'octobre à avril, résultent des nombreuses recherches et expériences entreprises dans le dépar- tement de l'Indre, en 1892 et 1893, par notre collègue, M. Raymond Rollinat, et par moi-même. Je vais les signaler plus loin; mais, avant d'aborder cette question de l’époque de la mise-bas, je crois utile de dire quelques mots des principales phases de la reproduc- tion de cette espèce et de certaines particularités qui l’accompagnent. On sait depuis longtemps que la Salamandre met au monde des petits vivants. Belon (1) et Gesner (1, p. 85) semblent avoir été les premiers à l’affirmer. Cette opinion à été ensuite confirmée par Wurfibain et Hoffmann (2, p.82-83), de Maupertuis (3, p.32), Blumen- bach (21, p. 103-104), de la Cépède (5, 1, p. 467-468 ; et LI, p. 499-502 : Addition à l'article de la Salamandre terrestre : observation de Dom Saint-Julien) et quelques autres. Toutefois, bien des doutes ont été émis depuis sur le principe même de la parturition et surtout en ce qui concerne les différents détails de cet acte important. La plupart des controverses qui se sont élevées au sujet du mode de reproduction de la Salamandre tachetée ont, je crois, été causées par ce fait qu’on a longtemps confondu deux espèces bien distinctes, pré- cisément au point de vue de la parturition, comme l’a démontré von Schreibers (11, p. 54) : Salamandra maculosa, qui dépose dans l’eau une cinquantaine de larves munies de branchies, et S. atra, qui met bas sur le sol deux petits ayant complètement terminé leurs méta- morphoses dans le corps de leur mère. Beaucoup d'auteurs (Gmelin, de la Cépède (5, I, p. 460), Latreille (7, p.33), Schneider. Cloquet(47, p. 60), etc.) les considéraient comme deux variétés, et, suivant que leurs observations avaient porté sur l’une ou sur l’autre, les conclu- (1) On lit, en effet, dans Gravenhorst (214, p. 104), d’après Wurfibain (2, p. 82-83) : « Belon primus testis partus Salamandrae fuisse videtur, dicit enim se conspi- catum fuisse Salamandram quae multos foetus sine involucro, more Viperae, enixa esset, » s 142 R. PARATRE sions étaient très diflérentes. Quelques-uns ont encore augmenté la confusion en attribuant à une seule des faits contradictoires se rap- portant aux deux espèces. Ainsi Daudin (10) — qui avait pourtant considéré, avec Laurenti et Sonnini (9, p. 219), Salamandra atra comme une espèce particulière — dit (p.224), en parlant de S. macu- losa, qu’elle garde ses larves dans ses oviductes et qu’elles y subissent leurs cinq degrés de métamorphoses dans un liquide parti- culier dont elles se nourrissent et dont elles doivent retirer de l’air, par le moyen de leurs branchies, pour la respiration ». Cloquet (17, p. 60) prétend aussi que les petits «ne sortent des oviductes qu'après y avoir subi toutes leurs métamorphoses, c’est-à-dire perdu leurs branchies et acquis des pieds qui leur manquaient d’abord », et qu’ils sont alors « déposés auprès des mares ». D’autre part, interprétant mal les observations de de Maupertuis, Dom Saint-Julien et autres, qui avaient trouvé en même temps, dans une même femelle, des œufs et des petits bien développés, certains auteurs (du Fay, de la Cépède, Daubenton, etc.) ont supposé que la Salamandre pouvait être à la lois ovipare et vivipare. Du Fay (4, p.143-144), après avoir rappelé que de Maupertuis avait trouvé des petits tout formés dans une Salamandre, ajoute : «Il est vrai que cette même femelle avait aussi des œufs adhérents à l’ovaire, ce qui fait qu’on peut regarder cet animal comme ovipare et vivipare. On pourrait présumer que les (Salamandres) terrestres seraient vivipares et les aquatiques ovipares, mais, s’il est vrai qu’il y en a qu’on ne peut ranger dans une de ces classes à l’exclu- sion de l’autre, telles que sont toutes celles qui m'ont passé par les mains, qui sont réellement amphibies, ne serait-il pas permis de conjecturer que dans l’eau elles sont ovipares et que sur terre elles font leurs petits vivants? Si la conjecture est hardie, ne le serait-il pas plus encore d'assurer que cela ne peut pas être ?... » De la Cépède (5, I, p. 467) dit que la Sala- mandre « met bas des petits venus d’un œuf éclos dans son ventre » et qu’il a souvent constaté ce fait; mais il ajoute (p. 468) que certains auteurs (1) ont écrit qu’elle «pondait, comme les Sala- mandres aquatiques, des œufs elliptiques », ce qu’il n’a pu vérifier. (4) De la Cépède cite Wurfibain et Imperati comme ayant émis cette opinion. J'ai constaté, au contraire, que Wurfibain (2) affirmait à plusieurs reprises que la Salamandre mettait au monde des petits vivants; il cite en particulier (p. 83) une femelle, ouverte par le D' Maur. Hoffmann, qui contenait treize larves, et une autre qu’il reçut le 12 octobre et qui mit bas trente-quatre larves le 12 mars de l’année suivante (1682). Il dit, d’ailleurs, (p. 82) : « Quamvis Salamandrae ad oviparorum alteram classem (quae ova quidem perfecta concipiunt sed ea in utero excludunt), quatenus ova concipiunt.... non inepte referri possent, melius tamen et rectissime, quatenus foetum vivum excludunt, viviparis eas annumerandas esse existimarem. » Mar Sd — pi Sd DS nt DS ST | * PT DONS SOS PES ds: Ë NOTES SUR SAZAMANDRA MACULOSA 143 11 semble toutefois croire la chose possible, car il écrit, dans une Addition à l'article du Lézard gris (5, IL, p. 491-492) : « On peut croire qu’il en est des Lézards gris comme des Salamandres terrestres ; que quelquefois les femelles pondent leurs œufs et les déposent dans . les endroits abrités, ainsi que l’ont décrit plusieurs Naturalistes, et que d’autres fois les petits éclosent dans le ventre de la mère. » Cette théorie ne fut pas longtemps admise, et l’on s’aperçut bientôt que les prétendus œufs trouvés en même temps que des larves n'étaient que des ovules plus ou moins développés, qui atten- daiïent pour être fécondés et subir leur évolution que les larves contenues daps les oviductes fussent évacuées. Toutefois, plus récemment, certains auteurs semblent avoir cru encore à l’oviparité de Salamandra maculosa. De la Fontaine (1) raconte que M. de Prémorel aurait vu des Salamandres tachetées déposer leurs œufs sur le dos d’un Crapaud calamite vivant, à la peau duquel ils se fixaient solidement, et qu’il supposait que l’Anoure en question servait de nourriture aux jeunes Salamandres. De la Fontaine semble croire la chose possible, de même que Fatio (31) qui écrit (p. 456) : « Ce fait curieux demanderait à être confirmé par de nouvelles observations, car il dévoilerait à la fois une oviparité possible de cette espèce généralementovovivipare et un cas de parasitisme intéressant. » À mon avis, il faut ranger l’histoire de M. de Prémorel à côté des fables si souvent racontées sur la pré- tendue incombustibilité et autres propriétés merveilleuses de la Salamandre. Sauvage (54, p. 629) a fait aussi cette remarque très vague : (Il peut arriver, d’après les observations de Erber, que la femelle ponde simultanément des œufs et des larves. » Quant aux diverses particularités de la reproduction, elles ont été, pour la plupart, très controversées. A titre de renseignement, je vais passer en revue les principales questions, en m’occupant surtout de celles sur lesquelles j'ai eu l'occasion de faire des observations. Dom Saint-Julien (5, Il, p. 500) n’ayant pas dit si les jeunes larves en naissant avaient des pattes antérieures et ayant affirmé que les postérieures n’existaient pas (2), Latreille (7, p. 13), Son- nini (9, p. 213), Bosc (12, p. 60), Cloquet (17, p. 60), Bory de Saint- Vincent (19, p. 233, et 20, p. 68) et quelques autres ont dit qu’elles n’en avaient pas du tout, et cela malgré les observations de de Mau- (4) De la FonrTAINE, Faune du pays de Luxembourg ou Manuel de Zoologie contenant la descriplion des animaux vertébrés observés dans le pays de Luxembourg; Reptiles, p. 42-44. Luxembourg, 1870. (2) Affirmation d'autant plus surprenante que les membres sont très bien formés sur la larve naissante et que Dom Saint-Julien dit s’être servi d’une loupe. 144 R. PARATRE pertuis(3) et d’un Naturaliste(1),— dont parle Sonninil(9, p. 212-213), sansle nommer,— qui publia ses remarques en 1788, dans le Journal de Normandie, et malgré l'avis de Funk (16) et de divers auteurs. L'existence de branchies et, par là même, la vie aquatique des larves ont été révoquées en doute par plusieurs Zoologistes, en parti- culier par Latreille (7, p. 19-21), qui dit pourtant que « des Natura- listes du plus grand poids ont avancé qu’elles en avaient et que les mères se rendaient à l’eau pour leur donner naissance ». Cet auteur base son opinion sur les considérations suivantes : Bien qu'habitant un pays où les Salamandres terrestres étaient très abondantes, il n’a jamais rencontré dans l’eau ou sur ses bords ni adultes ni larves; les Salamandres vivent souvent à une distance considérable des ma- res et fossés, même dans l’intérieur des villes, et il lui semble im- possible qu’elles se rendent à l’eau pour mettre bas, d’autant plus que, les amours durant longtemps, il serait nécessaire que les mâles suivissent les femelles pendant leur voyage nocturne et périlleux ; la queue de la Salamandre n’est pas conformée pour la natation; etc. Il ajoute toutefois (p. 21): « Mais quelles que soient ces réflexions, je me soumettrai avec la confiance la plus entière dès qu'un Natura- histe éclairé me dira : J’ai vu la Salamandre terrestre déposer ses œufs ou ses fœtus dans le sein des eaux, c’est un fait et non une induction qui en a pris les formes et les couleurs. » (2). Sonnini (1) Cet anonyme, dont je n’ai pu découvrir ni le nom ni le mémoire, est, je crois, le premier Naturaliste qui'ait décrit avec exactitude les principaux points de la partu- rition dela Salamandre. Voici, en effet, ceque dit Sonnini(9, p. 212-213)à son sujet : « Après avoir ouvert une Salamandre femelle, l'observateur enleva le rectum, qui est très gros dans cette espèce, et il découvrit deux grappes d'œuis d'un blanc jaunâtre, gros comme des grains de Coriandre, et les deux côtés transparents d’une double matrice remplie de petits tout vivants ; il y en avait sept dans le côté droit et huit dans le côté gauche (la mise-bas était donc commencée); ils y étaient roulés chacun dans une enveloppe ; à mesure que ces petits étaient tirés de leur enveloppe, ils restaient allongés, sans mouvements, pendant une seconde, mais, au bout de ce temps, ils devenaient aussi vifs que de petits Poissons et sautaientavec beaucoup d’agilité ; ces fœtus ont alors seize lignes (36 mm.) de long et sont d'un gris pointillé de noir ; leurs quatre pattes sont détachées et bien formées et leur queue est garnie de nageoires perpendiculaires dessus et dessous, comme Ja nageoire du têtard de la Grenouille, quand elle a quitté sa couleur noire. » Tous ces détails sont absolument exacts, à part la longueur des larves qui me semble exagérée de 2 au 3 mm.; et il est regrettable que la plupart des Zoologistes qui ont traité ensuite cette question n'aient pas tenu compte de cette description; ils auraient évité bien des erreurs. Bory de Saint-Vincent (49, p. 233), par exemple, n'aurait peut-être pas écrit cette grave inexactitude : « Dans le premier âge, les têtards (de la Salamandre) ont leur queue un peu comprimée, mais il n’y règne jamais de membrane en nageoire tout autour. » (2) Latreille (7, p. 21) termine par cette curieuse réflexion : « Si les jeunes Sala- mandres terrestres ont des branchies, je verrai iciune prévoyance de plus de l’Auteur de la Nature ; il aura étendu sa sagesse conservatrice à tous les cas, à celui parti- culièrement où l’objet de sa tendre sollicitude viendrait à rencontrer une quantité d’eau suffisante pour menacer ses jours. Des branchies lui seraient, dans son nau- frage, une planche salutaire qui l’aiderait à se sauver. » Je crois aussi volontiers que, dans tout naufrage, des branchies seraient une planche sérieuse de salut !... NOTES SUR SAZAMANDRA MACULOSA 145 (9, p. 208-209) dit que «ses observations s'accordent parfaitement avec celles de son savant ami Latreille », et il reproduit ce que ce dernier « a écrit sur l'habitude que l’on a supposée à la Salamandre terrestre de produire dans les eaux ». Wolff (in : Sturm, Deutschlands Fauna. 6) et plusieurs autres affirment, d’autre part, que les jeunes Salamandres sont déposées sur le sol ; mais il y a encore eu là, sans doute, confusion de Salamandra atra avec S. maculosa. D'ailleurs, les observations des auteurs anciéns (Dom Saint-Julien, Blumen-- bach, etc.) n’ont pas tardé à être confirmées par Carus (21), von Schreibers (11), Funk (16), Gachet (18) et autres ; enfin Gravenhorst (21, p. 104) à pu conclure, après avoir examiné la question avec détails : « Nullum dubium est quin foetus in aqua nasci debeant. » La disposition des larves dans les oviductes et ensuite au moment de la mise-bas a été longtemps très mal définie. Dom Saint-Julien (5, IL, p. 500-501) ayant dit que les larves étaient renfermées et pliées en double dans cinq sacs ou poches, au nombre de sept à dix dans chaque, cette opinion a été reproduite par beaucoup de Naturalistes (Latreille (7), Sonnini (9), Daudin (10), Bosc (12), Cloquet (17) qui parle même de cinq oviductes, etc...) L’anonyme, que cite Sonnini (9, p. 212-213), avait pourtant affirmé dès 1788, dans le Journal de Normandie, comme je l’ai déjà rapporté, que les petits « étaient roulés chacun dans une enveloppe ». Cette vérité a été encore long- temps méconnue, malgré les assertions de divers Zoologistes et en particulier de Gachet (18, p. 172, 176) qui avait affirmé que les larves n'étaient pas repliées en deux, mais (roulées sur elles-mêmes de manière à faire un tour et demi». J'ai observé souvent les larves enveloppées chacune dans un sac membraneux, transparent et très mince ; elles y sont enroulées tantôt à droite, tantôt à gauche ; la pointe de la queue recouvre en grande partie la tête ; les membres, ainsi que les branchies, sont allongés et étroitement appliqués contre le corps. Cette poche s’ouvre, pour donner passage à la larve, soit au moment de la naissance, soit un instant après, soit même un peu avant, comme semble le prouver l’observation suivante. Une Salamandre, capturée le 28 octobre 1892, et dont je parlerai plus loin, déposa de nombreux petits morts dans le bassin d’un terrarium de M. R. Rollinat; les uns étaient sortis de la poche, allongés ou encore à demi enroulés; les autres étaient complètement enveloppés et la membrane ne présentait pas trace d'ouverture ; quelques-uns, enfin, étaient en partie sortis, montrant tantôt la tête, tantôt la queue, par une fente en boutonnière. Les chiffres donnés par les auteurs pour représenter la taille des larves naissantes et leur nombre par portée ont été très variables ; Mém. Soc. Zool. de Fr., 1894, vu. — 10 RO ARE de cn lé A ge et dé 146 R. PARATRE mais je ne m’arrêterai pas à relever toutes les opinions, ce qui ne présenterait d’ailleurs aucun intérêt, la plupart des différences cons- tatées étant dues à des circonstances tout à fait accidentelles. Pour la taille, ces différences dépendent évidemment de ce fait que l’on a mesuré des larves arrachées des oviductes à une époque encore éloignée de leur naissance, et d’autres prises dans l’eau assez longtemps après la mise-bas. Ainsi, quand Alf. Dugès (27, p. 259) dit que la Salamandre tachetée dépose des larves longues de 5 em. il est bien certain qu'il a mesuré des petits nés depuis au moinstrois mois. Au contraire, Claus (41, p. 1290), qui parle de larves naissantes de 12 à 15 mm., a dû examiner des fœtus peu avancés dans leur développement. r ai mesuré de très nombreuses larves au moment de leur naissance et leur taille ne s’est jamais écartée de 29 à 34 mm ..; elle était d'ordinaire de 29 à 32 mm. Les larves prêtes à naître, que j'ai trouvées dans les oviductes, ne mesuraient jamais moins de 28 ou 29 mm. Ces chiffres s'accordent, d’ailleurs, avec ceux des auteurs les plus dignes de foi : Lataste (32, p. 511, 519) parle de 30 mm.., et Fatio (31, p. 497, et 44, p. 10) de 27 à 34 mm. La première mesure à peu près exacte a été donnée, comme je l’ai déjà dit, par l’anonyme dont parle Sonnini (9, p. 212-213) ; il a indiqué 36 mm. (16 lignes). Cette taille est un peu exagérée, de même que celles données par Gachet (18, p. 175, 176), qui varient de 33,75 à 38,25 mm. (15 à 17 lignes). Par contre, celle de 25 mm., indiquée par Fischer-Sigwart (43, et 44, p. 10), et celle de 23mm., donnée par Wolterstorft (50, p. 65), sont inférieures à la moyenne ordinaire. Quant au nombre de larves que comprend une portée, il a donné lieu aux indications les plus diverses. Les auteurs anciens (Gesner (1, p.85), de Maupertuis (3, p.32), Dom Saint-Julien (5, IT, p. 500-501), etc.), puis von Schreibers (11, p. 54), Bosc (12, p. 60), Cloquet (47, p. 60) (1), Gachet (18, p.175, 176), Duméril (25, p. 244) et autres, qui parlent d’une moyenne de quarante à cinquante petits, sont dans la vérité. D’après les nombreuses observations de M. R. Rollinat et d’après ce que j'ai remarqué moi-même, chaque portée se compose (1) Cloquet (47, p. 60) dit aussi que les petits « sont repliés en deux au nombre de huit à vingt dans chacun des cinq oviductes», ce qui pourrait porter leur nombre total à cent. Mais ce chroniqueur — qui a puisé un peu partout sans critique — s'est imaginé que les cing poches dont avait parlé Dom Saint-Julien (5, IT, p.500-501) étaient cinq oviductes, et, comme Daudin (10, p. 224) avait écrit que les larves étaient « repliées en deux au nombre de huit à vingt dans chaque oviducte », il a conclu qu'il y en avait « huwit à vingt dans chacun des cinq oviductes » ! —= D'autre part, M. H. Coupin, dans un manuel récent (L’aquariun d'eau douce), affirme (p. 336) que la Salamandre tachetée pond une cenbaine d'œufs; il ne faut voir dans cette assertion qu’une donnée approximative ou une vue de l'esprit, comme on en trouve beaucoup dans cet opuscule, dont les chapitres traitant des Poissons, Batraciens et Reptiles sont remplis d’inexactitudes. . NOTES SUR SAZAMANDRA MAGULOSÀ 447 d'ordinaire de quarante-cinq à cinquante-cinq larves, soit une cinquantaine, en moyenne. Fatio (31, p. 456, 497), considérant que les auteurs indiquent depuis dix ou douze petits jusqu’à soixante- douze, accepte une moyenne de trente à quarante. Knauer (36, p. 262) parle de trente ou quarante et même de plus de soixante-dix. Fischer-Sigwart (43, et 44, p.10) donne quatorze à vingt-cinq.Dugès (27, p.259) avait admis une dizaine. Ces deux dernières affirmations, ainsi que toutes celles qui indiquent un nombre restreint de larves, ont été provoqués par ce fait que la Salamandre dépose générale- ment ses petits en plusieurs fois et que les observateurs ont rencon- tré des femelles plus ou moins avancées dans leur délivrance. Ce fait que la Salamandre met bas d'ordinaire à diverses reprises est connu depuis longtemps. Il résultait clairement des observations de Dom Saint-Julien (5, IL, p. 500-501) et de plusieurs autres Natu- ralistes, particulièrement de Funk (16) et de Gravenhorst (21, p. 103), qui avaient trouvé en même temps, dans les oviductes, des fœtus à différents degrés de développement et incapables, par conséquent, de naître à une même date. Depuis, Rusconi (24, p. 5) a fait l’observation directe : (Toutes les fois, dit-il, que j'ai fixé mes regards sur les Salamandres pendant qu’elles étaient dans l’eau et donnaient le jour à leurs petits, j'ai remarqué qu’elles les mettaient au jour à plusieurs reprises, c’est-à-dire, qu'après en avoir mis bas un certain nombre, elles sortaient de l’eau et puis elles y revenaient.» Duméril a dit aussi (25, p. 244, et 23, p. 470) que la Salamandre « mettait au jour successivement quarante ou soixante têtards, deux chaque jour.... », et ailleurs (28, p. 59) « qu’elle pondait successivement et pendant plus de vingt jours ». Cette manière de voir a été admise par Fatio (31, p. 496-497) ; maïs elle a été mise en doute par Lataste (32, p. 520-521), qui avait constaté que trois femelles, apportées dans un terrarium, y (avaient donné le jour, en deux ou trois heures, à une quarantaine de petits », petits qui, d’ailleurs, (provenaient probablement tous d’une même mère ». La vérité est que, d'ordinaire, la Salamandre dépose ses larves en plusieurs fois, mais les choses ne se passent pas toujours aussi régulièrement que le dit Duméril. Bien souvent, quand la femelle a été obligée d’attendre un moment favorable pour mettre bas, par exemple au cœur de l’hiver, elle peut déposer un grand nombre de larves à la fois, ou même la totalité; car, si l'attente a été longue, toutes ont eu le temps de se développer complètement. Mais, lorsque la parturition n’est pas troubée ou retardée par les conditions défa- vorables au milieu desquelles vit la Salamandre, les petits sont mis au jour par lots plus ou moins nombreux, chaque lot comprenant, 148 R. PARATRE en général, toutes les larves qui sont arrivées à maturité au même moment. Voici un exemple : Une femelle qui était venue, le 28 octobre 1892, dans la fontaine de Lavergnier (commune d’Argenton, Indre), pour y mettre bas, déposa successivement, dans un terrarium, quarante-cinq larves mortes : trois, dans la nuit du 29 au 30 ; une, le 30 au soir; une, le 31 au matin; quatre, dans la nuit du {er au 2 novembre; cinq, dans celle du 2 au 3; trois, dans celle du 3 au 4; etc... J'aurai d’ailleurs l'occasion de revenir plus loin sur cette question et de dire quelques mots de la faculté qu’a la femelle de retenir, un certain temps, des larves arrivées à maturité, lorsque des conditions défavorables ne lui permettent pas de les déposer. Enfin, le fait de la mise-bas en plusieurs lois est encore prouvé par des observations, dont je parlerai aussi plus loin, qui montrent qu’on trouve dans les oviductes des femelles, prises hors de l’eau, un nombre très variable de larves, et que, dans le cas où les oviductes sont pleins, les larves sont à différents degrés de développement. Cette dernière particularité, qui, comme je viens de le dire, avait été signalée depuis longtemps, a fait supposer, depuis longtemps aussi, que les œufs d’une même portée ne sont pas tous fécondés en même temps et qu'il s'opère, par conséquent, une sorte de superfétation. Funk (16), Rathke(28, p.59)et Gravenhorst(21, p.103) semblent avoir été les premiers à admettre cette théorie ; ce dernier l’a développée ainsi : « Ova versus aestatem in uterum descendere et, utero ovis repleto, semine virili extrinsecus recepto foecundari, ita tamen ut foecundatio haud omnia ova simulattingat, sed semen virilesan utero per longum tempus vim foecundatricem conservet, sensimque per omnes partes uteri dispertiatur, et ova omaia, unum post alterum, foecundet ; nam femina altera in utero gestabat foetus omnium evolutionis graduum, qui ergo haud uno eodemque tempore foecundati esse poterant. Vel etiam fieri potest ut semen quidem omnia ova in utero simul foecundet, sed, utero nundum repleto, ova postea, et forsan pluribus intervallis, ex oviductibus ingesta, vel a semine in utero retento, vel coitu reiterato, serius foecundentur indeque etiam serius, illis primo foecundatis, expli- centur. » Duméril (28, p. 59) a professé une thèse analogue : « …. on est porté à croire, dit-il, qu'il s'opère chez ces Reptiles une sorte de superfétation ou que la liqueur séminale, conservée à l’intérieur, ne vivifie les œufs que successivement ou quand les germes arrivent daps les oviductes. » Dans les ouvrages des auteurs modernes je n’ai rien trouvé de bien précis sur cette question ; la plupart n’en parlent pas. Knauer (36, p. 261) constate que le pro- blème n’est pas résolu, et se demande si les ovules peuvent se trouver RE A PLAN On LS NOTES SUR SAZAMANDRA MAGULOSA 4149 fécondés longtemps après le rapprochement avec le mâle, ou bien s’il s’agit d’une sorte de reproduction parthénogénétique, analogue à ce qu’on remarque chez les animaux inférieurs. Fatio (44, p. 10) dit que certaines observations «semblent accréditer l’hypothèse de Brehm de la possibilité qu’un même accouplement puisse porter . parfois sur des œufs à différents développements, et donner par là lieu à deux pontes successives plus ou moins espacées ». Il me semble que cette théorie de la superfétation aurait dû être facilement expliquée depuis que von Siebold (30) a démontré qu'il existe, dans le cloaque de la femelle, des glandes en tube qui jouent le rôle de réceptacle séminal. Les spermatozoïdes peuvent rester longtemps en vie dans ce réceptacle et n'être utilisés pour la fécondation que bien des mois après l’accouplement. C’est ce qui permet de comprendre les cas signalés de Salamandres donnant le jour à des petits, après avoir été plus ou moins longtemps séparées de tout mâle, et ceux de femelles faisant une seconde portée sans quil y ait eu de nouvel accouplement. Ainsi Wurfibain (2, p. 83), Blumenbach (28, p. 59-60), Brehm (31, p. 496, et 44, p. 10) parlent de Salamandres qui déposèrent des petits après une reclusion de cinq mois ; Knauer (36, p.261) a obtenu d’une femelle, enfermée solitaire, « deux fois dans la même année, au printemps et à l’arrière-automne, des petits qui ont bien vécu » ; il ajoute qu’on a observé que des femelles isolées pouvaient mettre au monde des petits pendant plusieurs années consécutives. Fischer-Sigwart (43, p. 73, et 44, p. 10) rapporte qu’une Salamandre mit bas, au printemps de 1888, un nombre normal de larves, et de nouveau, le 21 avril 1889, sans avoir été en contact avec un mâle, six petits albinos. Il résulte de cette propriété qu’a la Salamandre femelle de conserver très longtemps des spermatozoïdes vivants dans un réceptacle séminal et de se féconder pour ainsi dire elle-même, qu'il est difficile, même en connaissant la date exacte de la mise- bas, de préciser l’époque de la fécondation et la durée de la gesta- tion. On ne trouve, d’ailleurs, sur ces deux questions, que des renseignements contradictoires et très vagues dans les auteurs, et, comme je n'ai pas eu l’occasion de faire d'observations sur ce sujet, je ne m'en occuperai pas ici. Je dirai seulement qu’il est probable, comme semblent l’admettre un certain nombre d'auteurs et en parti- culier Fatio (31, p. 496) et Lataste (32, p. 512), que le développe- ment interne dure d'ordinaire environ cinq mois. Je dirai aussi, et j'y reviendrai en parlant de l’époque de la parturition, que la théorie générale suivant laquelle la Salamandre est fécondée à l'automne et met bas au printemps ne peut pas être admise comme 150 R. PARATRE principe absolu. Peut-être l’accouplement a-t-il lieu en juin, comme l’affirme Bechstein (8, p. 211) (1), ou en juillet, selon l’avis de Rus- coni (24, p. 4) ? Peut-être se fait-il au printemps, comme le pensent certains auteurs et en particulier Sonnini (9, p. 215), qui s'exprime en ces termes pittoresques : « La douce influence du printemps tire la Salamandre de cet état de torpeur et lui fait ressentir le penchant à sa reproduction, besoin impérieux, loi générale de la Nature, qui, dans les êtres les plus froids, répand un feu subit, qui les étonne et les dévore, et dont la triste et comme disgraciée Salamandre ressent toute l’activité. » D'ailleurs est-on bien sûr, comme l’affirment Duméril (28, p. 59), Fatio (31, p. 495) et autres, qu'il n’y a qu’une seule époque pour la fécondation ?.. [1 y a encore sur ces questions bien des recherches à faire et dans l’état actuel de nos connaissances on ne saurait rien affirmer d’absolu. Quand à l’acte lui-même de la fécondation, je n’en parlerai pas non plus ici avec détails, d’abord parce que je n’ai rien observé de particulier sur ce point et ensuite parce que je n’ai pas encore pu lire certains mémoires parus récemment. On sait que von Schreibers (11 et 22) a décrit le premier l’accouplement de Salamandra atra, et que von Siebold et autres ont admis qu'il était analogue chez S.maculosa. Mais Zeller (46, p. 292) a démontré récemment, comme l’avait déjà pensé Lataste (40, p. 163), que von Schreibers s'était mépris sur la position relative des sexes ; le mâle ne monte donc pas sur le dos de la femelle, c’est elle qui est dessus et le mâle l’entraîne péniblement, chargée sur son dos. Il résulte que l’accouplement de Salamandra maculosa est à peu près identique à celui de Pleurodeles Waltlii, qui a été décrit avec soin par Boscä (34), de Bedriaga (38), Lataste (37 et 40) et Vaillant (39). L'époque de la mise-bas, dont je vais m'occuper maintenant, est l’une des particularités de la reproduction sur lesquelles règne encore une grande incertitude ; comme c’est l’un des points qui ont fait plus particulièrement l’objet de mes recherches, je vais en parler avec quelques détails. L'opinion générale des auteurs est que la Salamandre, fécondée à la fin de l’été ou en automne, met bas d'ordinaire au printemps suivant et même assez souvent en été. Gravenhorst (21), bien qu’il ait eu connaissance de plusieurs exceptions à cette règle, a conclu (p.103) : (Argumentari potest feminam per hyemem foetubus gravi- (1) Voici ce que dit Bechstein (8, p. 21, note 5), d’après la traduction latine de Gravenhorst (21, p.104) : «... tempore propagatioms, mense junio,... in lacunis et foutibus, in vallibus editisque, circumrepentes vidi, ubi sexus ambo, motibus gra- vibus et inhabilibus, ad coitum se stimulare nituntur. » SES NOTES SUR SAZAMANDRA MACULOSA 151 dam esse, et mense februario aut martio partus edere. » Il ajoute qu’une femelle, ouverte le 24 juin, contenait vingt-trois larves complètement développées et sur le point de naître, ce qui lui fait supposer — malgré l’avis contraire de Rathke (14, p. 30) — que, peut-être, la Salamandre met bas deux fois par an, d’abord au commencement du printemps, puis au début de l'été; il s’'empresse toutefois de dire : «Forsan vero etiam haec observatio partus, mense junio editi, pro exceptione singula a regula communi habenda est. » Duméril (28, p. 60) se contente de traduire Graven- horst et écrit: « Le plus ordinairement, la femelle, fécondée en automne et imprégnée pendant l'hiver, ne produit ses petits vivants qu’à la fin du mois de février ou en mars. Cependant, on en a trouvé encore de vivants dans le corps d’une femelle au mois de juin. » Depuis, cette théorie a été généralement adoptée. Héron-Royer (42, p. 9%5) admet que la Salamandre dépose ses petits « à peu près à la même époque que les Grenouilles rousses » (Rana temporaria), c'est- a-dire en février et mars. Enfin, plus récemment, Fischer-Sigwart (43, et 44, p. 9) dit que, grosse depuis l’automne, elle passe tout l’hiver en état de gestation et plus ou moins profondément engourdie, pour ne mettre bas qu’au printemps, de février à mai. Pourtant, depuis longtemps déjà, bien des faitsallant à l’encontre de cette théorie et ayant trait surtout à des cas de parturition automnale ont été signalés. Hoffmann (2, p. 83) a trouvé, le 10 décembre 1642, treize larves dans les oviductes d’une Salamandre, qui, par consé- quent, en avait déjà déposé un certain nombre. D'après Gravenhorst (21, p. 103), c’est en octobre que de Maupertuis (3, p. 32) a décou- vert, dans les oviductes de deux femelles, des larves complètement développées. Funk (16) dit qu’il en a rencontré dans le corps des Salamandres pendant tous les mois de l’automne et de l’hiver. Gravenhorst (21, p. 103) a trouvé aussi des larves dans une femelle disséquée le 3 octobre ; une autre, ouverte par lui le 26 février, avait les oviductes vides, sans œufs ni embryons, ce qui prouve que la mise-bas était terminée. Cocteau (15, p. 87) a observé chez Jui la naissance de larves en octobre. Gachet (18) est beaucoup plus complet et plus catégorique ; il dit (p. 173-174) : « Le printemps n'est pas la seule époque pendant laquelle la Salamandre se reproduit; l'automne est aussi une saison favorable à l’accomplissement de cet acte important, car j'ai trouvé, pendant les mois d'octobre et de novembre, des têtards entièrement développés dans les oviductes d’une femelle vivante, et dans l’eau un grand nombre de ces petits animaux. » Il donne ensuite des détails sur ses intéressantes observations : Le 14 octobre 1827, il 152 R. PARATRE extirpe des oviductes d’une femelle, quarante larves, vingt-cinq à gauche et quinze à droite (p. 176) ; la mise-bas était sans doute commencée. La même année, le 1er novembre, il découvre de très nombreux têtards dans une fosse qui était restée à sec pendant tout l'été et le commencement de l’automne, et qui n’avait été remplie que par les pluies des derniers jours d’octobre (p. 178). Le 6 avril 1828, il capture plusieurs larves déjà âgées, qui quittent l’eau quinze jours plus tard (p. 179-182) ; elles étaient nées vraisem- blablement en octobre ou novembre, car on verra plus loin que celles qui sont déposées dans les fontaines d’Argenton et de Lour- doueix (Indre)en octobre, se transforment ordinairement en mars ou avril. Il avait également observé, l’année précédente, que des larves avaient perdu leurs branchies au milieu du printemps (p. 184). Depuis l’époque où Gachet publia ces observations, les cas de parturition automnale ou hivernale ontété rarement signalés. Knauer (36, p. 261) dit avoir obtenu d’une femelle, enfermée solitaire et bien nourrie, (« deux fois la même année, au printemps et à l’ar- rière-automne, des petits qui ont très bien vécu ». Fatio (44, p. 10) rapporte que «M. H.-G. Stehlin a trouvé, dans les premiers jours d'octobre 1886, à Bèpp, sur un point élevé du Jura bernois, une femelle qui portait alors environ cinquante petits prêts à naître, de 27 à 29 mm. ». Le Dr Landois (48, p. 129) raconte qu’il a observé, le 26 octobre 1888, une Salamandre qui déposa à l’eau cinq petits et mourut; il trouva dans les oviductes trente autres larves complète- ment développées et bien vivantes. Staats von Wacquänt-Geozelles (49), qui rapporte cette observation, dit aussi (p. 139) qu’une femelle, capturée « de très bonne heure dans l’année », mourut dans son terrarium, après avoir mis bas. Il rappelle ensuite (p. 140) un fait qu’il avait déjà signalé en 1891 (45, p. 88) : une femelle, tuée par des Geais, tout près d’une source, vers la fin de juillet, contenait de nombreuses larves arrivées à maturité, qui, déposées dans l’eau, vécurent à merveille. [1 conclut (p. 140) de ces différentes obser- vations qu’une grande incertitude règne encore sur l’époque de la parturition de Salamandra maculosa (1). Il est certes difficile, après ces nombreux faits, d'adopter comme principe absolu l’opinion générale et d'admettre que la Salamandre. tachetée ne met bas qu’au printemps et quelquelois en été. IL est même étonnant qu'après les explications très précises et très cir- (1) Au moment du tirage, M. le D° W. Wolterstorfi, de Magdebourg, m'écrit, à la date du 11 mai 1894, qu'il possède des larves de Salamandra maculosa nées dans un aquarium à la fin de novembre 1892. Il croit toutefois que la Salamandre dépose d'ordinaire ses petits pendant tout l’élé, surtout en mai et juin. NOTES SUR SALAMANDRA MACULOSA 153 constanciées de Gachet (18), les auteurs se soient, pour ainsi dire, obstinés à ne pas tenir compte de la parturition automnale. La plu- part ont considéré les cas de mise-bas pendant la mauvaise saison comme de très rares exceptions, et, pour expliquer la présence dans les oviductes, pendant l’automne et l'hiver, de larves arrivées à maturité, ils en ont. été réduits à admettre que la Salamandre avait la faculté de les garder ainsi durant quatre ou cinq mois, jusqu'aux premiers beaux jours de févriér ou de mars. Il est juste toutefois de remarquer que plusieurs Batrachologues distingués ont été ébranlés par les cas signalés de parturition automnale et qu'ils se sont montrés moins affirmatifs. Fatio, dans sa Faune (31, p. 496), avait semblé adopter l’avis des auteurs, suivant lesquels «(l’accouplement ne devrait avoir lieu qu’en automne, et les larves ne seraient mises au monde que le printemps suivant », opi- nion qu'il trouvait assez bien confirmée par l’observation rapportée par Brehm « qu’une femelle captive ne pondit que cinq mois après avoir été séparée du mâle ». Ayant toutefois capturé des larves peu développées en juillet et août, il avait supposé qu’on pouvait peut- être les attribuer à une mise-bas en été, provoquée par un accouple- ment opéré, par extra, au printemps de la même année. Mais, plus tard, à la suite de l’observation de M. Steblin, dont j'ai parlé, il paraît fort embarrassé et conclut, dans un Supplément (44, p. 10), que «les époques de l’accouplement et de la mise au monde peuvent varier passablement avec les circonstances ». Lataste (32, p. 512-513), qui avait rencontré des larves de février à mai, suppose, après avoir parlé des observations de Gachet (18), que la reproduction de la Salamandre tachetée doit être analogue à celle des Tritons, c’est-à-dire, avoir lieu toute l’année, sauf pendant l'hiver et au milieu de l’été. Enfin, le D'J. de Bedriaga m'’écrivait, le 40 décembre 1892 : « La saison ne peut pas être fixée pour la naissance des petits de la Salamandre, la mère pouvant les retenir très longtemps ou avorter ) ; puis, le 26 février dernier : « La femelle dépose ses petits pendant toute la belle saison, d’après les auteurs au printemps; mais je pré- tends tout aussi bien en juin-juillet et même en automne qu’au printemps. Si la saison n’est pas opportune, elle garde ses petits dans l’utérus; c’est ainsi qu'on a remarqué qu’elle retient des larves déjà développées pendant tout l’hiver. » Il résulte de tout ce que je viens de rapporter qu’on est loin d’être fixé sur l’époque de la mise-bas de Salamandra maculosa ; la plupart des auteurs admettent la belle saison et surtout le printemps; ceux qui tiennent compte des cas signalés de partu- rition automnale la considèrent comme une exception et con- 154 R. PARATRE cluent, en général, qu'aucune époque ne peut être fixée. En somme, on ne constate qu'incertitude et doute. Les observations que je vais maintenant résumer, présentant une grande précision, pourront, je l'espère, jeter un peu de jour sur la question. Elles ont été faites dans le sud du département de l'Indre, surtout aux environs d’Argenton-sur-Creuse et de Lour- doueix-Saint-Michel. | Le 14 octobre 1892, on apporta à notre collègue et ami, M. R. Rol- linat, une énorme femelle, trouvée morte dans la fontaine du parc de Lavergnier (commune d’Argenton), — fontaine dans laquelle mon ami avait recueilli, au printemps précédent, de jeunes larves qu'il avait élevées dans ses aquariums et sur le développement desquelles il avait fait de très intéressantes observations. Cette femelle, que je possède dans ma collection, contenait cinquante- et-une larves sur le point de naître et elle était certainement venue à l’eau pour les déposer. Le même jour, M. Rollinat trouva, dans une fontaine située entre la Colombe et la Grave (commune d’Argenton), quelques larves qui venaient de naître. Des larves furent aussi déposées, sans doute pendant la nuit du 15 au 16, dans la fontaine de Lavergnier, dont il vient d’être question. Considérant ces trois cas comme très intéressants, nous déci- dâmes de faire de nouvelles recherches. Les jours suivants, nous parcourümes à cheval tout le pays, visitant de nombreuses fon- taines ; mais aucune larve ne fut découverte. Le 20 octobre, en compagnie de M. J. Sabourain, professeur de Sciences naturelles au Séminaire de Saint-Gaultier (Indre), je visitai, sans succès, quelques sources aux environs de cette localité. Le 22, je me rendis à Lourdoueix-Saint-Michel (Indre), sachant que la Salamandre était abondante dans cette région boisée et accidentée, riche en fontaines; accompagné de M. Pierre Tardivaux, professeur de Sciences naturelles au Collège, je fouillai de nom- breuses sources et mares-fontaines, sans trouver d’autres Urodèles que quelques larves de Triton palmatus (1). Le lendemain, je découvris de nombreuses larves dans deux fontaines voisines de Lourdoueix : au lieu dit le Tripet et, non loin de là, près de la lisière sud-ouest du bois de Grandmont ; elles mesuraïent de 29 à 37 mm. et provenaient probablement de deux femelles ayant (1) 11 n’est pas rare derencontrer, en hiver, des larves de Tritons, qui, nées assez tard en été, n’ont pas eu le temps de se métamorphoser avant la mauvaise saison et ne se transformeront qu’au printemps suivant. Cela arrive souvent dans les fon= taines, qui sont beaucoup plus froides en été que les mares et dans lesquelles les petits animaux aquatiques, qui constituent en majeure partie la nourriture des larves d'Urodèles, sont par conséquent moins abondants. PEN EEE d'b dSe LE NOTES SUR SAZAMANDRA MACULOSA 455 mis bas au commencement et vers le milieu du mois. De retour à Argenton, le 24, je continuai, avec M. Rollinat, à courir à cheval tout le canton et à explorer toutes les sources que nous pouvions découvrir. Le 26, nous prenons de nouvelles larves dans les fontaines de la Colombe et de Lavergnier, déjà nommées. Dans la dernière, elles étaient très nombreuses et de tailles différentes, ce qui nous laissa supposer que plusieurs femelles étaient venues depuis le 16; nous ne les dérangeons pas afin de suivre le développement en liberté. Cette observation était facile à mener à bien, car la fontaine en question est extrêmement limpide et presque sans végétation, de sorte que d’un seul coup d'œil on peut en embrasser toutes les parties ; de plus, elle est enfermée dans le parc d’un de nos amis, M. Maurice Chenou, Capitaine de vaisseau, qui, connaissant nos recherches, avait fait le nécessaire pour que la source ne fût dérangée en aucune façon ; il avait même mis son jardinier à notre disposition. M. Rollinat avait chargé ce domestique dévoué de visiter la fontaine deux ou trois fois par jour et de le pré- venir dès qu’il constaterait la présence de larves ou de Sala- mandres adultes ; c’est ce jardinier qui avait découvert, le 14 octo- bre, la femelle morte dont j'ai parlé. Le 28 octobre, il vint nous annoncer qu'une Salamandre était arrivée à la fontaine, durant la matinée; à trois heures, nous allons la prendre et M. Rollinat la place dans un terrarium. C'était une femelle qui, comme je l’ai déjà rapporté, déposa, pendant la nuit du 29 au 30, trois petits morts, dans le bassin de sa prison, et qui continua à donner naissance à des petits morts durant les nuits suivantes, généralement quatre ou cinq par nuit, jusqu’au nombre total de quarante-cinq (1). Le 3 novembre, nous trouvons dans une fontaine, près de la Martine (commune de Saint-Marcel, Indre), quelques larves longues de 34 à 37 mm. et âgées, sans doute, d’une quinzaine de jours. Je quittai Argenton à cette époque, mais M. Rollinat continua les recherches avec beaucoup de soin ; il découvrit des larves dans de nouvelles fontaines, en même temps qu'il faisait de très intéres- santes observations sur le développement des larves laissées à Lavergnier et sur celles qu’il élevait dans ses aquariums. D'autre part, M. P. Tardivaux a bien voulu poursuivre les recherches que je l’avais engagé à faire. Le 5 novembre, il m’en- voyait de très jeunes larves, trouvées dans la fontaine du Bois des (4) J'ai présenté cette femelle, qui mesure actuellement 20 cm., à la Réunion générale de la Société zoologique, le 27 février 1894, 456 R. PARATRE Écureuils, près de Lourdoueix-Saint-Michel. Le 4 décembre, il m’annonçait avoir découvert de nouvelles larves dans la fontaine du grand pré de Puyrageau (commune de Fresselines, Creuse). Le 10 janvier 1893, il me dit qu'il a pu en capturer de plus âgées dans trois autres fontaines de la même région. Le 10 mars, enfin, il m'écrit : («J’ai visité plusieurs fois mes fontaines à Salamandres, et J'en ai rapporté aujourd’hui dont la queue est complètement arrondie et qui ne présentent plus que des cicatrices de branchies. J’en conclus qu’elles allaient quitter les fontaines. » Quant à moi, depuis novembre 1892, je n’ai pas eu l’occasion de constater beaucoup de cas nouveaux de parturition automnale. Au commencement de mars 4893, j'ai trouvé dans une mare de la forêt de Châteauroux, près des Maisons-Neuves (commune de Velles), des larves qui ne possédaient plus que des troncs branchiaux très courts et qui étaient, par conséquent, sur le point de quitter l’eau ; elles avaient été déposées en octobre ou novembre (1). Pendant l’automne de 1893, M. Rollinat a trouvé des larves en abondance dans différentes sources voisines de Badecon (commune du Pin, Indre) ; d’autres ont été encore rencontrées, dans les mêmes condi- tions que l’année précédente, dans les fontaines de la Colombe et de Lavergnier. Le 27 décembre 1893, j'ai de nouveau constaté la pré- sence de larves très jeunes dans ces deux fontaines, en compagnie de celles nées en octobre et novembre. Le 28, j'ai trouvé deux larves déjà grandes dans la fontaine des Cordeliers, tout près d’Argenton ; elles mesuraient 50 mm. et avaient sans doute été déposées dans les premiers jours d’octobre, peut-être même en septembre. Ce sont ces larves qui ont subi, le 5 janvier dernier, la congélation dont j'ai parlé dans une note précédente ; l’une vient de quitter l’eau (25 février) et l’autre ne tardera pas. Enfin, M. Rollinat a complété nos observations sur les larves trouvées dans les fontaines, en examinant le contenu des oviductes de nombreuses femelles, provenant des environs d’Argenton, il a préparé avec un soin extrême les animaux ainsi ouverts et il en a une très belle série dans sa collection. On peut voir des femelles, n’ayant pas commencé à mettre bas et dont les oviductes distendus sont remplis de larves sur le point de naître, qui ont été capturées et disséquées au commencement et au milieu d'octobre, au milieu et à la fin de janvier et même le 6 mars ; d’autres, qui ont en partie (1) Quelques jours après, dans cette même mare et, tout près, dans le fossé de la route de Châteauroux à Velles, je capturai de nombreuses larves naissantes. Trans- portées dans un baquet, à Châteauroux, elles se transformèrent en juillet. Aujour- d’hui, les petites Salamandres mesurent en moyenne 7 cm.. Je les ai montrées à la Réunion générale de la Société zoologique, le 27 février 1894. EN L- ni J'qite PNA PECE ARE Bi NOTES SUR SALAMANDRA MACULOSA 3 157 déposé leurs petits, ont été trouvées et ouvertes au milieu et à la fin d'octobre, à la fin de novembre, à la fin de décembre, en février, en mars ét en avril; il en a observé, enfin, qui avaient terminé la mise-bas, vers la fin de décembre, en février, en mars et en avril (1). De toutes ces observations il résulte clairement que Salamandra maculosa commence à déposer ses petits en octobre. Jusqu'à quelle époque maintenant se prolonge la parturition ? J'ai dit que M. Rollinat et moi avions constaté que des larves avaient été déposées à la fin de mars. Mon ami vient de m'écrire qu'il à trouvé des larves naissantes et des femelles contenant des larves arrivées à maturité jusqu'en avril, plus après. Lataste (32, p. 511,513), Fischer-Sigwart (43, p.76, et 44, p. 10), Landois(48, p.124), Staats von Wacquant-Geozelles (49, p.138, 139, 141, 143) et quelques autres ont cité différents cas de mise bas en avril et quel- quefois en mai. Le Dr Landoïs dit en particulier que M. Melsheimer a observé, le 29 avril 1886, à Dattenberg, plus de mille Salamandres femelles qui mirent bas dans un (« Wassertümpel ». Le Dr W. Wol- terstorff (50, p.65)rapporte que M.Koch a trouvé des larves de 23 mm. de longueur environ (2), le 20 mai 1888, à Goslar (3). C'est à la fin du printemps de 1787, c’est-à-dire en mai ou juin, que Dom Saint- Julien (5, Il, p. 499) a trouvé des petits bien vivants dans le corps d'une femelle prise à l’eau, observation à laquelle j'ai fait plusieurs fois allusion. Il y a ensuite le cas cité par Gravenhorst (21, p. 103), déjà signalé, d’une femelle contenant, le 24 juin, vingt-trois larves arrivées à maturité, et celui dont parle Duméril (28, p.60), que j'ai également cité plus haut, et qui doit être le même. Le D’ de Bedriaga, d'autre part, m'a écrit, le 10 décembre 1892 : « La femelle de Sala- mandra maculosa, que j'ai rapportée avec moi, en juin, de Vienne, et que j'ai envoyée en Algérie, a mis bas fin juin. » Il y a encore (4) M: Rollinat vient en outre de m'écrire (25 février 1894) : «En janvier dernier j'ai ouvert des femelles dont les oviductes étaient remplis de petits sur le point de naître, et d’autres dont les mêmes organes ne contenaient que trois ou quatre larves, c'est-à-dire que la mise-bas était sur le point de s’achever chez les unes et pas encore commencée chez les autres... Aujourd'hui, jai dans mes cages des femelles adultes qui sont sur le point de mettre bas... J'ai trouvé des larves sur le point de naître, dans les femelles que j'ai ouvertes, en octobre, novembre, décembre, janvier et février... » (2) IL doit y avoir une faute d'impression, et c'est évidemment 33 et non 23 qu'il faut lire. Comme je l'ai déjà dit, les très nombreuses larves naissantes que jai mesurées avaient toujours de 29 à 34 mm., généralement de 29 à 32; les larves complètement développées et sur le point de naître, que j'ai retirées des oviductes des femelles prêtes à mettre bas, n'avaient jamais moins de 28 ou 29 mm. (3) Au moment du tirage, le Dr Wolterstorff me dit, dans une lettre datée du 11 mai, déjà citée, qu'il a trouvé cette année, le 47 avril, des larves nées récemment, et que des femelles, recueillies lemême jour, ont commencé à déposer des petits, dans un terrarium, le 9 mai. Il me dit, d’ailleurs, dans cette lettre, que la Sala- mandre met bas surtout en mai et juin. 158 R. PARATRE l’observation de Staats von Wacquant-Geozelles (45, p. 88, et 49, p. 140), que j'ai déjà signalée, d’une femelle, tuée par des Geais à la fin de juillet, dont les oviductes contenaient des larves sur le point de naître. Enfin, je rappellerai les larves peu développées, trouvées en juillet etaoût par Fatio (31, p. 496), qui pensait qu’elles étaient peut-être nées en été, à la suite d’un accouplement opéré au : ? printemps; mais il est plus probable que le retard de ces larves, nées dans un pays de montagnes, était dù à des conditions ambiantes peu favorables, explication que Fatio admet d’ailleurs comme pos- sible. C’est aussi à l’influence de l’altitude (1100 m.) et d’un milieu défavorable que doit être attribué le retard des larves que M. E. Belloc m’a rapportées de la fontaine du Lys, près Luchon. Ces larves, longues à peine de 33 mm., bien qu’assez avancées dans leur déve- loppement, ont été trouvées, le 2 septembre 1893, dans une eau fortement ferrugineuse. On verra d’ailleurs plus loin que, même dans les fontaines de la plaine, les larves nées en mars ou avril ne se transforment assez souvent qu’en septembre, si la nourriture a été rare. Telles sont toutes les observations que je connaisse rela- tivement à la mise-bas en été. De mon côté, je viens de le dire, je n’ai Jamais trouvé de larves naissantes après la fin de mars, et mon ami Rollinat, qui a surveillé avec soin la fontaine de Lavergnier, a vu que des larves y étaient déposées d'octobre à avril, mais jamais plus tard. En 1893, il a retiré, au commencement de mai, toutes les larves de différents âges qui se trouvaient dans cette fontaine et il a constaté qu'aucune femelle n’était venue en déposer de nouvelles avant le mois d’oc- tobre suivant. De plus, il a ouvert un certain nombre de femelles durant l’été et il n’a jamais trouvé de larves complètement déve- loppées dans leurs oviductes; îl n’a constaté la présence que . d’ovules arrivés à un degré de maturité plus ou moins avancé. Enfin, Gachet (18,p.178) a trouvé une femelle, vers la mi-avril, dont les oviductes étaient vides et dont les ovules, très nombreux et assez développés, n'étaient pas encore fécondés ; et Gravenhorst (21, p. 103) parle d’une Salamandre ouverte le 26 février et dont la mise-bas était terminée, puis d’une autre, ouverte le 23 juin, qui portait dans l’utérus des œufs mürs, mais non fécondés. On voit, en somme, que les cas signalés de parturition en été, et même à la fin du printemps, sont relativement rares. Et si l’on considère que beaucoup ont été observés dans des régions froides ou à des altitudes plus ou moins élevées dans les pays de montagnes, on pourra conclure, après les observations déjà signalées, que généra- lement la Salamandre ne dépose plus de petits après avril ou mai, NOTES SUR SALAMANDRA MACULOSA 159 Quant à la conclusion générale de toutes les observations qui précèdent, concernant l’époque de la parturition de Salamandra maculosa, elle est facile à tirer. Les prétendues exceptions, consti- tuées par les cas de parturition signalés par quelques auteurs en automne et en hiver, ne sont que la règle, et l’on peut affirmer que la Salamandre — dans les régions tempérées, du moins, et particulièrement en France, — met bas d'ordinaire durant tout l’automne, tout l'hiver et la première moitié du printemps, c’est-à- dire du 1° octobre au 15 avril ou au 1°° mai, et surtout du 15 octobre au 15 novembre, puis en février et mars. Après cette conclusion, il est permis de poser les deux questions suivantes : La Salamandre ne sommeille donc pas pendant l’hiver? Les larves échappent donc à la congélation ?... Je suis, par consé- quent, obligé de donner quelques explications sur ces deux points. D'abord, il est bien certain que la Salamandre — de même que nos autres Batraciens, et sans doute plus que tout autre, — n’a pas, à proprement parler, de sommeil hivernal. L'opinion générale des auteurs n’est pourtant pas d’accord avec ce principe. Elle peut être résumée par cette phrase de Granger (52, p.168) : «Pendant l’hiver, la Salamandre s’engourdit dans les carrières, dans les caves, dans les citernes des maisons de campagne »; ou mieux par le passage suivant de Fatio (31, p. 498) : « En automne et plus ou moins vite, selon les circonstances, en octobre ou seulement en novembre, les Salamandres tachetées, petites et grandes, se retirent dans leurs retraites hivernales. C’est là, généralement dans quelque trou souterrain, qu’elles attendent, souvent en petites sociétés et plus ou moins engourdies, qu’un nouveau printemps vienne les rappeler à une vie plus active. » Lataste est moins affirmatif; il dit (32, p. 521) : « Son engourdissement hivernal, s’il existe norma- lement, doit être très peu profond, et c’est toujours sur un terrain sec qu’elle prend ses quartiers d’hiver »; et il cite deux faits à l’appui de son dire : « J’ai gardé dans une caisse exposée à toutes les intempéries de la saison, et à l’orientation du nord, une Sala- mandre tachetée qui m’a paru toujours assez éveillée » (p. 507); puis : ( Elle s’enfouit assez tard. On m'a apporté, au commence- ment de décembre, un individu de cette espèce qu’on venait de trouver sous une pile de bois mort » (p. 521). Sauvage (51, p. 628) reproduit l'opinion de Lataste et dit aussi que la Salamandre «( s’en- fouit assez tard » et que (son engourdissement hivernal doit être fort peu profond ». En dehors des cas que j'ai déjà signalés de mise-bas pendant la mauvaise saison, plusieurs observations confirment encore que la 160 R. PARATRE Salamandre n’a pas de période d'inactivité absolue. Staats von Wac- quant-Geozelles (49), en plus des cas déjà relatés, raconte (p. 139) qu’un chasseur à trouvé, en décembre, une vieille femelle, dans une source où elle venait de mourir, et qu’il a observé lui-même, en octobre, une belle femelle circulant au fond d’une pièce d’eau. M. Pierre Tardivaux m'a écrit le 1 décembre 1892 : « Plusieurs personnes, parmi lesquelles mon père, que je crois comme moi- même, m'ont affirmé avoir vu fréquemment de grosses Salaman- dres se promener à la fin d'octobre et en novembre. » Mon ami Rollinat m'écrivait aussi, le 25 février dernier : « La Salaman- dre n’a pas de période d'inactivité ; en plein hiver, si le temps devient plus doux, elle sort de sa retraite et mange des Limaces, lorsqu'elle a la chance d’en rencontrer ; j’ai trouvé ce Mollusque dans le tube digestif de plusieurs individus en novembre, décembre et janvier. » De mon côté, j'ai capturé plusieurs fois, aux environs de Lourdoueix-Saint-Michel, des Salamandres très vives, en novembre et décembre ; le 26 octobre 1892, le jardinier de Laver- gnier m'a dit que le métayer en avait trouvé une très grosse, l’avant-veille, dans un massif, et, le 31, Rollinat et moi avons ren- contré un mâle de petite‘taille, à demi écrasé, sur la route, devant la barrière d’entrée du parc; j'ai reçu, en outre, plusieurs fois, des exemplaires trouvés en novembre et en janvier, et j'ai remarqué, enfin, dans mon terrarium, que de jeunes Salamandres circulaient et mangeaient, le mois dernier, par des nuits où le thermomètre marquait 0° C. et même — 3° C. De tout ceci on peut conclure que. la Salamandre tachetée ne s’engourdit pas profondément durant toute la mauvaise saison. Elle ne reste, en général, dans son abri que pendant les jours de froid intense ou lorsque la neige couvre la terre. Même au cœur de l'hiver, elle circule dès que la température s’adoucit et qu’elle peut espérer trouver quelques-uns des petits animaux qui composent sa nourriture. Elle sort surtout quand elle sent le besoin de mettre bas, et, quand ce besoin devient trop impérieux, elle doit peu se soucier de la température extérieure ; en effet, quelque facilité de retenir ses petits qu’on veuille lui attribuer, il n’est guère admis- sible qu’elle puisse attendre durant des semaines, pour déposer des larves arrivées à complète maturité, le retour plus ou moins probable d’une douce température. D'ailleurs, comme je l'ai déjà dit, il me semble que les auteurs n’ont avancé qu’elle avait la faculté de garder ainsi des petits prêts à naître, pendant des mois et même durant toute la mauvaise saison, que pour pouvoir expliquer les cas de Salamandres trouvées dans cet état en automne et en hiver; cette NOTES SUR SAZAMANDRA MACULOSA 161 explication leur permettait de ne pas admettre la mise-bas pendant ces saisons, et de dire que si la Salamandre pouvait avoir des larves complètement développées dès l'automne, elle ne les déposait du moins qu’au printemps suivant. Il est Juste toutefois de dire que la Salamandre peut réellement retenir quelque temps ses petits et qu’elle profite généralement, en hiver, des nuits ou des journées moins froides, pour aller déposer quelques larves. J'ai dit, d’ailleurs, qu'on sait depuis longtemps qu'elle met au monde ses petits presque toujours en plusieurs fois; mais les intervalles qui séparent les mise-bas partielles sont généralement courts et rien ne prouve qu’ils puissent être de très longue durée (1). Quoiqu'il en soit, il est bien évident que, pour que des larves déposées à l'automne et au cœur de l’hiver puissent se développer - jusqu’à leur complète métamorphose, il est nécessaire qu’elles soient déposées dans des eaux ne gelant pas complètement. Or, c'est là la seconde question que j'ai posée tout à l'heure et sur laquelle je vais donner quelques détails. Les auteurs anciens paraissent s’être peu préoccupés de la nature des eaux dans lesquelles la Salamandre se rend pour mettre bas; du moins la plupart n’en disent rien dans leurs ouvrages. Toutelois, Gravenhorst (21, p. 104), considérant que Bechstein (8, p. 215) affirme que les Salamandres adultes n’entrent jamais dans les eaux profondes, pense qu'il doit arriver assez fréquemment que les larves sont déposées dans des flaques facilement desséchées ; mais ce n’est là qu’une vue de l’esprit. Voilà maintenant ce que l’on trouve dans les principaux ouvrages récents sur cette question. Fatio dit (314, p.497) : «C’est en général dans de petits bassins ombragés, d’une eau de source ou au moins pure et froide, que la mère va déposer peu à peu sa précieuse famille.» Lataste, au contraire, écrit (32, p. 520) : «La ponte se fail un peu partout, dans la première flaque d’eau que rencontre la femelle. J’ai trouvé des têtards de cette espèce dans des réservoirs (1) Au sujet de la faculté que possède la Salamandre de relenir des larves arri- vées à maturité, lorsque des conditions défavorables entravent la parturition, je Sisgnalerai cette intéressante remarque de Cocteau (15, p. 87-88) : « Nous avons eu plusieurs fois sous nos yeux des Salamandres dans un état de gestation bien voisin de la parturition.... Quatre, cinq, six mois se passaient, et elles mouraient à l’ap- proche des grands froids sans mettre bas. Nous trouvions alors dans l'oviducte les ovules renfermant des larves avec tous les caractères de ia maturité. Si.... ce phénomène avait eu lieu pendant l’hiver, nous aurions pu l'expliquer, jusqu’à un certain point, par l'hibernation...., mains nous l'avons vu pendant l’élé, et sans apparence notable d’engourdissement.... Il semble que cette disposition remar- quable devenait indispensable pour des animaux contraints de vivre à terre et obligés de déposer leurs petits dans l'eau ; quelquefois très éloignés des sources et des étangs, il était nécessaire qu’ils pussent attendre la réunion de circonstances favorables pour déposer le produit de leurs conceptions. )» Mém. Soc, Zool. de Er., 1894. vu. — 11 162 R. PARATRE d’eau pluviale, dans des fontaines et dans des ornières de chemin. » Sauvage (51, p.628) et Granger (52, p. 167) se contentent de repro- duire cette phrase; Sauvage dit pourtant (p. 629) que la Salamandre recherche de préférence les eaux froides pour déposer ses petits. Knauer (36, p. 262) croit qu’elle met bas dans l’eau courante. Héron-Royer (42, p.95) est plus précis : (Ainsi, la Salamandre paraît assez indifiérente sur le choix d’une mare pour satisfaire à ses rapports sexuels ; mais il n’en est plus de même lorsque la mère doit déposer sa progéniture. Alors elle cherche nuitamment, d’un œil inquiet, une petite flaque d’eau limpide et suffisamment pro- | fonde pour abriter ses petites larves ; une petite source sera souvent 4 préférée au fossé de la route, comme J'ai pu m'en rendre compte | plus d’une fois, et tout récemment dans les Basses-Alpes, où ces | Urodèles sont très répandues; a-t-on une fontaine, une source 1 enclavée dans le rocher et même fermée par une porte solide, notre Salamandre femelle trouvera ou saura même préparer, en fouissant, un passage pour y parvenir. Elle y déposera son précieux fardeau, sans songer à la cruauté des Hommes. » à Mais c’est surtout dans l’intéressante notice de Staats von Wac- quant-Geozelles (49, p. 137-141 et 143) qu’il y a des détails précis. Cet observateur a presque toujours trouvé les larves et les femelles pleines, vivantes ou mortes, dans des eaux de source; il a même rencontré des larves de couleur très claire dans deux fontaines souterraines, sur lesquelles règne toujours la plus profonde obseu- rité (tintenschwarze Nacht). Une autre observation montre bien quelles sont les préférences de la Salamandre (p. 138) : dans une localité où elle vit en abondance se trouvent deux étangs voisins, un grand et un petit ; les larves fourmillent (wimmeln) tous les ans dans le petit, qui estalimenté par une source souterraine, tandis que jamais une femelle ne va déposer ses petits dans le grand, qui est pourtant tout proche (einen Schritt davon), mais où il n’y a pas de source. [l parle aussi (p. 141) d’une fontaine de la montagne dont l’eau, très limpide, brille à une profondeur de cinquante pieds, et dans laquelle les larves abondent. Il cite toutefois (p. 141), sans. donner d’explication, des sources que les Salamandres évitent et. en particulier une fontaine isolée, parfaitement propre, ne taris- sant jamais et éloignée seulement de 100 mètres d’une autre dans ; laquelle les larves sont toujours nombreuses. D'autre part, comme on a déjà pu le remarquer, MM. R. Rollinat et P.Tardivaux, ainsi que moi-même, nous avons presque toujours trouvé les larves de Salamandre dans des fontaines vives et lim- pides, qui d'ordinaire ne gèlent pas. Dans les très rares occasions où 17 fl. tite L Hit à PET Le NOTES SUR SALAWANDRA MACULOSA 163 j'en ai rencontré dans des mares, comme à Marly-le-Roi et dans la forêt de Châteauroux, j'ai remarqué qu’il n’existait pas de source dans un rayon très étendu et que les eaux où je trouvais les larves étaient les plus propres de la région. D'ailleurs, je n'ai pas pris la température des mares en question pendant les grands froids et il se pourrait que certaines soient plus ou moins alimentées par des sources souterraines, suffisantes pour les empêcher de geler complètement en hiver. Nos observations concordant avec l’opinion de Zoologistes aussi distingués que Fatio, Héron-Royer et Staats von Wacquant-Geozelles, on peut conclure avec certitude que la Salamandre dépose de pré- férence ses petits dans les fontaines et pièces d’eau alimentées par des sources, dont les eaux ont une température généralement constante ou du moins suffisamment élevée en hiver pour les préserver d’une complète congélation. IL est donc très probable que les larves trouvées par Lataste (32, p. 520) dans des réservoirs d’eau pluviale et surtout dans des orpières de chemin y avaient été accidentellement transportées; de même les têétards que j'ai rencontrés, comme je l’ai dit plus haut, dans un fossé, sur la route de Châteauroux à Velles, y avaient évidem- ment été entrainés par l’eau sortant de la mare voisine où il s’en trouvait un grand nombre, En somme, la Salamandre ne doit mettre bas dans les mares que lorsqu'elle n’a pas de fontaine à sa portée. Elle peut toutelois aller très loin à la recherche d’une source et cela arrive, sans doute, assez souvent en hiver, lorsque les mares sont couvertes de glace. Plusieurs fois, j'ai constaté que des Sala- mandres se trouvaient à de grandes distances de toute fontaine et même de toute mare. Latreille (7, p. 20), Cocteau (15, p. 87) et quelques autres, depuis longtemps, ont fait remarquer qu’on rencontrait souvent de nombreuses Salamandres « à une distance considérable » de toute pièce d’eau, et, comme je l’ai dit, c’était là une des raisons pour lesquelles Latreille ne pouvait admettre que cet Urodèle enträt dans l’eau, même pour y mettre bas. Staals von Wacquant-Geozelles (49) donne quelques détails sur les voyages que la Salamandre est obligée d’efflectuer dans certains cas pour pouvoir déposer ses larves. Il cite (p. 137) le « Pyrmonter Berg », où elle abonde, mais sur lequel ne se trouve pas une seule source, et il en conclut que, pour mettre bas, ( elle doit se transporter très loin ». 11 parle ensuite (p. 143) de l'orientation (Kindigkeit) ou, pour mieux dire, de la faculté qu'ont les femelles de découvrir des eaux convenables au développement de leurs petits; il pense qu’un animal qui à un penchant aussi prononcé pour l’humidité a également la. 164 R. PARATRE propriété de la sentir à un degré que nous pouvons à peine imaginer, et il cite le cas très intéressant suivant : en avril 1892, il rencontra une femelle en tournée d’eau (Wasserwanderschaît) qu’il suivit; elle allait droit son chemin, presque sans repos, contre le courant d’air régnant, malgré les obstacles : touffes d’Airelle, ornières et trous d’un chemin dans lesquels elle dégringolait (purzeln), etc.; ils arri- vèrent à un maréCage, toujours recherché par les femelles, et la Sala- mandre épuisée se reposa plusieurs heures, immobile au bord de l’eau, puis se rendit à la source principale (Quelle die « Mutter des erwähnten Sumpfes »), dans un (Tümpel » qui ne tarit jamais. Puisque j’en suis à parler de l’endroit choisi pour mettre bas et des difficultés qu'éprouve souvent la Salamandre pour y parvenir, je crois intéressant de dire quelques mots d’une hypothèse émise depuis longtemps et qui peut se résumer par cette phrase de Fatio (31, p. 497) : «Il semble que, dans certains cas, faute d’avoir trouvé un berceau convenable, ou surprise en voyage, elle puisse pondre simplement sur le sol, dans quelque recoin sombre et humide, où la transformation des organes respiratoires et la rétraction des branchies se feraient alors plus rapidement. » Wolff {in : Sturm, Deutschlands Fauna. 6) affirme que les jeunes Salamandres terrestres naissent toujours sur le sol. Plusieurs autres Naturalistes anciens ont admis le même principe, mais, comme je l’ai déjà fait remarquer, la plupart ont dû être trompés par la confusion qu'on a faite longtemps de Salamandra maculosa et de S. atra ; c’est d’ailleurs, sans nul doute, à la suite de cette confusion qu’est née la théorie à laquelle je fais allusion. Aucune obser- vation n’est venue la confirmer depuis que les deux Salamandres en question sont parfaitement connués et distinguées. Notre collègue, M. Rollinat, a essayé de réaliser l'expérience en plaçant de jeunes larves de Salamandra maculosa sous de la Mousse humide dans un pot dont le fond était garni de sable mouillé ; maïs ces larves n’ont pas tardé à mourir, malgré la nourriture placée à leur portée. Je crois donc que c’est bien d’une hypothèse qu'il s’agit et que, si le fait est possible, il n’a jamais été constaté d’une façon certaine. Tel est d’ailleurs, il me semble, l’avis des principaux Zoologistes : qui ont parlé de cette particularité. Gravenhorst (21, p. 104) admet que les larves de la Salamandre ne restent normalement que très peu de temps dans l’eau et que, lorsqu'elles ont été déposées dans des flaques aussi facilement desséchées que formées, elles sont souvent laissées à sec quelques jours après leur naissance et obli- gées de se retirer dans des endroits humides et ombragés. Puis il ajoute : « Forsan etiam, si femina, tempore partus, omni aqua caret, NOTES SUR SAZAMANDRA MACULOSA 165 foetus in ipso sicco eduntur prospereque succrescunt, dummodo locus natalis humidus et umbrosus sit ; haec enim, teste Leuckarto (43, p. 452), Oppel et von Schreibers de Salamandra maculosa et de S. atra tradunt. » Mais, je le répète, ces deux espèces étaient encore souvent confondues à cette époque. Peut-être n’a-t-on voulu parler, dans ces différents cas, que des. atra ? Fatio (31, p. 497-498) est beaucoup plus précis ; après avoir émis l’avis que j’ai reproduit plus haut, il éerit : («La rétraction complète des branchies, chez le fœtus de Salamandra atra, dans le ventre de la mère, et le fait que de jeunes Tritons peuvent vivre et continuer à se transfor- mer, après avoir été retirés de l’eau avant la réduction entière de leurs rameaux branchiaux, nous ont permis de supposer qu'une Salamandre tachetée, dont la ponte a été retardée, peut-être faute d’avoir trouvé des conditions favorables, peut, dans certains cas, émettre, sur le sol, des petits auxquels un degré plus ou moins avancé de réduction des branchies permettrait de terminer rapide- ment leurs métamorphoses, sous la seule influence de l'humidité ambiante. » Lataste (32, p. 511), qui avait trouvé, «dans un vieux trou de carrière taillé à pic, et d’où assurément elles n’auraient pu sortir », cinq Salamandres, dont trois énormes femelles sur le point de mettre bas, se demande : « Les larves se seraient-elles dévelop- pées dans ce trou humide et obscur, mais sans eau, dont leurs mères ne pouvaient s'échapper ? » Comme réponse, il dit simple- ment que « Fatio croit le fait possible », et il cite le passage que je viens de reproduire. Ce qui est plus probable, dans le cas en ques- tion, c’est que, si les Salamandres étaient réellement dans l’impos- sibilité de sortir pour chercher leur nourriture, elles se seraient empressées de dévorer leurs larves. Les Salamandres tachetées, en effet, comme nos autres Urodèles, se mangent quelquefois entre elles et détruisent volontiers leurs petits. J’ai vu aussi fréquemment les larves que j'élevais dans mes aquariums s’entre-dévorer, souvent l’une d'elles saisissait par la queue une de ses sœurs, de même taille ou même plus grosse, et faisait des efforts inouis pour l’avaler, ne se rendant pas compte que sa gueule n’était pas proportionnée à sa glou- tonnerie. Ces larves étaient d’ailleurs très naïves et elles se jetaient sur tout ce qu’elles voyaient remuer à leur portée; ainsi, quand j'approchais la pointe d’un compas du museau d’une jeune larve que je voulais mesurer, elle ne manquait jamais de se précipiter dessus gueule ouverte, et cela chaque fois que je faisais remuer la pointe de l'instrument. Dans les sources, où la nourriture est souvent très rare, les larves 166 R. PARATRE s’entre-dévorent régulièrement et celles qui sont nées les premières mangent les plus jeunes à mesure qu’elle sont mises au monde. Un grand nombre de larves sont ainsi détruites, et parmi toutes celles qui ont été déposées dans une fontaine, d'octobre à février, il ne reste souvent, en mars, queles plus vieilles, qui quittent l'eau après s'être nourries de leurs sœurs plus jeunes (1). Dans les mares et dans cer- taines fontaines où abondent les petits animaux qui servent de nour- riture aux larves, celles-ci ne s'entre-dévorent que très rarement. Cette question de l’alimentation a une grande importance au point de vue du développement des larves, car sa durée dépend surtout de la quantité plus ou moins grande de nourriture qu’elles peuvent rencontrer. Le fait est facile à constater dans les aquariums ; ainsi, des larves, nées à la mi-octobre 1892 et provenant de Laver- gnier et de Lourdoueix, se sont transformées dans les aquariums de M. Rollinat, où ellesétaient abondamment nourries, dèsla mi-janvier et surtout en février, soit après trois ou quatre mois ; tandis que dans les miens, où elles manquaient le plus souvent de nourriture, elles n’arrivèrent à l’état parfait qu’à la fin de mars et en avril, soit après cinq et même six mois. Il en est de même dans les fontaines, où, suivant la quantité de nourriture, les larves, nées en octobre, se transforment en février, mars, avril ou même seulement en mai. La température de l’eau n’a pas une grande influence sur la durée du développement. Aïnsi, dans l'élevage fait parallèlement par M. Rollinat et par moi, dont je viens de parler, l’eau de mes aqua- riums était généralement plus chaude et pourtant mes larves, mal nourries, ne se sont métamorphosées que beaucoup plus tard. De même, dans une fontaine où la nourriture est abondante à l’au- tomne, des larves, nées en octobre, pourront être transformées dès la fin de février, tandis que d’autres, déposées en mars dans la même fontaine purgée de nourriture par ses premiers habitants, n’arriveront souvent à l’état parfait qu’en août et même quelquefois en septembre. M. Rollinat m'a dit aussi avoir remarqué que, au cœur de l’hiver, les larves qu’il nourrissait bien se développaient plus vite dans ses aquariums que dans les sources dont l’eau était (1) Ce fait explique pourquoi. malgré le nombre relativement élevé de petits déposés par Salamandra maculosa, cette espèce ne devient pas généralement très abondante. Celte explication a, je crois, plus d'importance que celle donnée par Fatio (34, p. 497, note), à j:ropos de l'hypothèse dont je viens de parler : « Si l’on compare le nombre assez élevé des larves de la Salamandra maculosa, à la ponte annuelle de deux petits, chez la S. atra, et que l'on remarque, à côté de cela, que la seconde de ces deux espèces est cependant beaucoup plus richement représentée dans le pays que la première, on ne peut se défendre de l’idée que la Salamandre tache- tée est souvent contrainte de pondre dans de mauvaises conditions et qu'une forte portion de ses larves succombe ainsi chaque année. » NOTES SUR SAZAMANDRA MACULOSA 167 ‘pourtant plus chaude, mais où la nourriture était plus rare. En résumé, dans cette question du rapport entre le développement des larves, la nourriture et la température de l’eau, trois cas assez bien déterminés peuvent se présenter. Si les larves sont déposées dans des fontaines dont l’eau demeure toujours à une température à peu près constante, la durée du développement dépend unique- ment de la quantité de nourriture qu’elles trouvent. Or, on peut considérer deux types de fontaines et partant deux cas différents. S'il s’agit d’une petite source presque sans végétation, taillée dans le roc ou retenue dans un bassin maconné, ce sont généralement les larves nées les premières, en octobre, qui se développent le plus vite; en eftet, elles y trouvent alors en plus grande abon- dance les petits animaux dont elles se nourrissent et, après les avoir absorbés, elles sont assez fortes pour dévorer la plupart des larves déposées plus tard, dont les survivantes, ne rencontrant plus de nourriture dans la source épuisée, ne se développent que très lentement ; dans ce cas, comme je l’ai expliqué, les larves nées en octobre se transforment dès la fin de février et en mars, tandis que celles déposées durant ces deux derniers mois ne quittent l’eau que de juillet à septembre (1). S'il s'agit, au contraire, d’une grande fontaine, où la végétation est plus ou moins abondante, les larves se transforment aussi vite, et même un peu plus rapidement, au printemps et en été qu’en automne et en hiver ; en effet, la popu- lation des petits animaux qui constituent leur nourriture est sans cesse renouvelée et devient même plus dense pendant la belle saison. Dans ce second cas, les larves nées en octobre se métamorphosent en février et en mars, et celles déposées pendant ces derniers mois se transforment en juin ou en juillet. Enfin, dans les mares où l’eau subit directement l'influence de la température atmosphérique, les larves se développent beaucoup plus lentement pendant la mauvaise saison, car alors la nourriture est à peu près nulle. Les larves nées en octobre, si elles ne gèlent pas, ne quittent l’eau qu’en avril ou en mai, tandis que celles qui naissent en février ou en mars se trans- forment en juin et en Juillet (2). En somme, à la suite des observations et élevages que M. Rollinat et moi avons pu faire, on peut conclure que l’existence larvaire (1) La remarque suivante de Gachet (18, p. 175) n'est donc pas exacte : « Les divers chañgements qu ’éprouvent les têtards s’opèrent promptement chez ceux nés au printemps ; mais ceux que l'hiver surprend avec leurs branchies les conser vent jusqu’au printemps suivant, comme ceux des Tritons..… » (2) De toutes ces considérations résulte que rien es moins exact que cette remarque de Sauvage (514, p. 629) : « Habituellement les branchies s'atrophient en août ou au commencement de septembre. » 168 R. PARATRE dure de trois à sept mois, suivant la plus ou moins grande abon- dance de nourriture. En liberté, dans les fontaines où elles trouvent une alimentation suffisante, les larves quittent l’eau après quatre ou cinq mois. Je délai minimum de trois mois ne peut s’obtenir qu’en aquarium, avec des sujets vigoureux et bien nourris. La plupart des auteurs n’ont pas parlé de la durée du développe- ment des larves de la Salamandre. Voici, à titre de renseignement, ce que j'ai trouvé. Gravenhorst (21, p. 104), comme je l’ai déjà dit, supposait que les larves ne restaient que très peu de temps dans l’eau : € Pulli mox aquam relinquere videntur, alias enim frequentius in hoc elemento reperirentur. » Bory de St-Vincent (19, p. 233)et autres parlent aussi de très peu de temps. D’après von Schreibers (41, p. 54), elles y resteraient quatre ou cinq mois; d’après Gachet (18, p. 175), très peu de temps au printemps et cinq ou sept mois pendant la mauvaise saison; et d’après Duméril (25, p. 244), «des mois entiers». Fatio (31, p. 497) adopte quatre ou cinq mois ; Lataste (82) trouve ce chiffre (un peu hypothétique » (p. 521), et dit que le développe- ment lui (a paru très actif », mais qu'il ne peut fixer de limite, «ne l’ayant pas suivi de la naissance à la métamorphose » (p. 512). D’après Fischer-Sigwart (43, et 44, p. 10), les larves quittent l’eau après trois ou quatre mois. Sauvage (51, p. 629) a écrit : « On a observé que les Salamandres tenues en captivité activent leurs métamorphoses beaucoup plus rapidement que les animaux à l’état de liberté et qu’au bout d'environ trois semaines elles ont revêtu la livrée de l’adulte. » Il v a là évidemment une erreur typographique et c’est trois mois qu’il faut lire. Cette phrase a, de plus, besoin d’être expliquée. Ce n’est pas, en effet, comme on pourrait le croire, trois mois après leur naissance que les larves prennent la livrée de l’adulte, c’est-à-dire une robe d’un noir profond et luisant, dessus et dessous, avec des taches jaune d’or dessus. J’ai expliqué, à la fin de la longue note de la première page de ce mémoire, que cette livrée n’était acquise qu'après deux ou trois mois de vie terrestre, soit, en supposant une vie larvaire minimum de trois mois, cinq ou six mois après la naissance; encore, dans la nature, convient-il de compter un total de sept à neuf mois, les larves restant d'ordinaire de quatre à six mois dans l’eau. L'évolution de la Salamandre, après la résorption des branchies, est, d’ailleurs, très peu connue. La grande majorité des auteurs n’en parlent pas, et ceux qui en font mention se contentent de dire que la croissance de la jeune Salamandre est lente et qu’on ne sait guère quand elle est en état de se reproduire. Gachet(18, p. 176), par exem- ple, dit : « L’accroissement des jeunes Salamandres est extrèmement NOTES SUR SAZAMANDRA MACULOSA 169 lent, d’où l’on peut conclure qu’il leur faut beaucoup de temps avant qu'elles soient parvenues à leur entier développement et qu’elles soient aptes à se reproduire » ; et Lataste (32, p.521) : « La crois- sance de la jeune Salamandre paraît assez lente; mais on ne sait pas davantage à quel âge elle est adulte. » Staats von Wacquant- Geozelles (49) qui, malgré ses recherches, n’en a trouvé que deux fois et, dans l’un des cas, à À m. et 1, 25 m. de profondeur dans la terre humide, conclut (p. 141) qu’elles savent très bien se cacher et qu’on ne les rencontre qu’accidentellement. Knauer (36, p.261-262) est aussi du même avis : ( Si l’on compare, dit-il, les Salamandres adultes que l’on rencontre en liberté avec les larves complètement développées que l’on trouve dans l’eau, on constate une très grande différence dans la forme, dans les couleurs et dans leur disposition. Où sont maintenant les formes intermédiaires ? Où vont les jeunes individus en quittant l’eau ? Il est très probable qu'ils demeurent un an ou deux profondément cachés; toutefois, les observations sur ce sujet nous font complètement défaut. » Aussi déplore-t-il que la (difficulté extrême d'élever les larves oppose un obstacle presque insurmontable à l’expérimentateur qui tente d’avoir un éclaircisse- ment sur ce sujet ». En se plaçant au même point de vue, Gachet (18) a, d’autre part, avancé qu’il était impossible d'élever la Salamandre adulte; il dit (p. 161) : «Ne pouvant se conserver longtemps vivante lors- qu’elle est prise, il a été impossible de suivre les phénomènes qu’elle présente dans les diverses périodes de sa vie... »; puis, (p: 165) : « On ne peut la conserver vivante que très peu de temps. Toutes celles que j’ai eues à ma disposition, quoique placées autant que possible dans des circonstances favorables et renfermées dans des vases où se trouvaient en abondance des Lombrics vivants, sont mortes de faim après un temps ordinairement assez court. » Cette assertion, de même que celle de Knauer, est une grave erreur. Il est probable, comme l’a fait remarquer Lataste (32, p. 521- 522), que Gachet « ne plaçait pas ses sujets dans des conditions assez voisines de celles qu'ils recherchent dans la nature ». En tout cas, ses Salamandres ne sont certainement pas « mortes de faim après un temps assez court ».Je me suis assuré que la Salamandre tachetée, comme la plupart de nos Batraciens, supportait facile- ment un très long jeûne; de la Cépède (5, [, p. 462) a d’ailleurs raconté depuis longtemps qu’on avait pu en conserver pendant plus de six mois sans leur donner aucune nourriture, et Sonnini (9, p.216) a confirmé cette assertion. Quant aux larves, on sait aussi, depuis longtemps, qu’elles REP For AT | 170 R. PARATRE peuvent vivre en captivité (1). Gravenhorst (21, p. 104), en effet, rapporte que Carus en garda assez longtemps, et il ajoute : « Funk (16) pullos octo Salamandrae per duos fere menses, vividos et firma valetudine gaudentes, in aqua conservavit. » D'ailleurs, les nombreux élevages faits par M. Rollinat et par moi-même ont toujours réussi. Il nous a paru extrêmement facile d'élever les larves depuis leur naissance jusqu’à la résorption des branchies, en les conservant dans un aquarium en verre ou dans un simple baquet en bois, et en les nourrissant avec des larves de Chironome, ou Vers de vase, avec des Daphnies et des Cypris ; renouveler l’eau de temps à autre était la seule précaution prise, encore pour un éle- vage dans mon baquet (40 litres), où les Algues et les Conferves étaient abondantes, ne l’ai-je pas changée une seule fois pendant toute la durée de l’évolution, de mars à Juillet 1893. Quand on voit que les branchies et les membranes caudales sont sur le point de se résorber il faut avoir soin de mettre des plaques de liège flot- tantes ou un rocher émergeant, sur lesquels les jeunes Salamandres pourront se réfugier ; sans cette précaution elles se noieraient ra- pidement, n’ayant plus les membranes qui leur permettaient de nager, ni les branchies grâce auxquelles elles pouvaient respirer dans l’eau. Peu de jours après leur complète métamorphose, il convient de les mettre dans un terrarium rempli de Mousse hu- mide et muni d’un petit bassin d’où elles peuvent facilement sortir. On continue à les nourrir avec des larves de Chironome, déposées sur une planchette ou sur la terre, dans une place libre ménagée au milieu de la Mousse; ou bien on leur distribue des Vers de terreau, des Pucerons de Rosier, de Sureau, etc... Plus tard, on leur donne des Lombrics, des Blattes, des Mouches, etc... Les jeunes Salamandres, bien alimentées et maintenues toujours dans un milieu humide et frais, s’habituent parfaitement à la captivité la plus stricte ; leur peu d'activité permet de les réunir en grand nombre dans un étroit terrarium, où elles font bon ménage tant qu’on leur donne une nourriture abondante. Elles restent généra- lement tout le jour dans l’endroït le plus obscur et le plus frais de leur prison, ne sortent qu’au crépuscule et circulent presque toute la nuit, à la recherche de leur nourriture. C’est en opérant de la façon que je viens d’indiquer que M. Rol- linat et moi nous avons pu, à maintes reprises, suivre complètement (4) Dom Saint-Julien (5, 11, p. 501) n'avait conservé que pendant vingt-quatre heures les larves qu’il avait extraites chirurgicalement du ventre de leur mère; Gervais (26, p. 307) a gardé pendant près d’un mois celles qu’il s'était procurées par le même procédé. NOTES SUR SALAMANDRA MACULOSA url et de très près le développement de la larve dans l’eau et la crois- sance de la jeune Salamandre durant ses premières années de vie terrestre. Je vais résumer dans le tableau suivant nos principales observations et expériences, que j'ai déjà plus ou moins mention- 4 nées, convaincu que leurs résultats fourniront quelques renseigne- ments précis sur la durée du développement de la larve et sur la croissance de la jeune Salamandre (1). à 1 > AGE 25 fév. (1894. MODE DATE Durée | nee (RES) TAILLE ORIGINE DATE ; El De 2e DE DE 2 | y com |» Depuis | ACTUELLE | OBSERVATIONS x DÉVELOP- A TRAN - | TENGE pris la la 25 févr DES LARVES : ex | LA TRANSFOR AE Le : (25 févr. res LA NAISSANCE période | transfor- 1894.) PEMENT MATION LARVAIRE | Jarvaire | mation = mm | em —— R. RocziNaAT : Argenton | captivité| Février 1892 Mai 1892 3 mois | 2#mois | 21mois |12-13cm.| Nourriture abondante. Lavergnier): | liberté | Février 1892 | Juillet 1892 | à mois Nourriture rare, + Argenton, | captivité} Octobre 1892|Janv.-Fév. 93|3-4 mois! 16 mois |12-13 m.|10-11cm.| Nourriture abondante. Lavergnier):| liberté | Octobre 4892] Avril 1893 | 6 mois Nourriture rare. R. PararRe: | = Lourdoueix- | captivité| Octobre 1892| Avril 1893 6 mois | 16 mois | 10 mois | 9-10cm.| Nourriture très rare. Saint-Michel (liberté(1)| Octobre 1892! Mars 1893 5 mois Nourriture ordinaire. Châteauroux:| captivité! Mars 1893 | Juillet 4893 | 4 mois | 1{ mois | Tmois 7 cm. | Nourriture ordinaire. Argenton : | captivité| Octobre 1893| Mars1S94 5 mois | 5 mois — 5 em. | Nourriture ordinaire. (1) Cette observation a été continuée par M. Pierre Tardivaux, ainsi que je l'ai dit plus haut. Ce tableau rend bien compte des conclusions que j'ai formulées plus haut au sujet de la durée de la période larvaire, et sur lesquelles | je ne reviendrai pas. Quant à la croissance des jeunes Salamandres, 3% il indique que les individus au moment de leur transformation ont, à en moyenne, 5 em. (2), et que ceux transformés depuis 7, 10, 12-13 et j 21 mois (âgés de 11, 16, 16 et 24 mois), ont respectivement 7, 9-10, 10-11 et 12-13 cm. ; ce qui prouve que la croissance est réellement très lente; encore ces jeunes Salamandres ont-elles été, pour la plupart, parfaitement nourries depuis leur métamorphose et doit- on supposer qu’en liberté des individus de même âge auraient une taille sensiblement plus faible. Reste encore à déterminer à quel (1) J'ajaule,au moment du tirage, que les larves que j'ai recueillies les 4 février el 4 mars 1894, à Marly, larves nées à la fin de janvier, sont sorties de l’eau du 18 È au 28 mai. soit après quatre mois d'existence larvaire. Elles ont été assez bien nour- ries ; leur développement s’est effectué en plein air, au milieu de mon jardin. «lans un baquet dont l’eau n’a élé changé que deux fois. Une larve a encore ses branchies complètement développées et elles ne paraissent pas devoir se résorber de longtemps. (2) Sauvage (51, p.629) dit qu’ «au moment de la métamorphose les larvesont envi- ron 35 mm. de long », ce qui n'arrive jamais, 4172 R. PARATRE âge la Salamandre peut se reproduire et à quelle époque elle a atteint son complet développement, c’est-à-dire une vingtaine de centimètres. D’après les règles ordinaires de la croissance des Batraciens, on peut supposer qu’elle est capable de se reproduire à trois ou à quatre ans et qu’elle n’atteint pas 20 cm. avant sa huitiè- me ou sa dixième année (1), ce qui permet de penser qu’elle peut arriver à un assez grand âge. Avant de finir, je dirai quelques mots d’une particularité peu connue de la reproduction de la Salamandre, particularité à laquelle j'ai déjà fait allusion plusieurs fois, chemin faisant ; je veux parler de la fréquente mortalité des femelles au moment de la mise-bas. Parmi les nombreux auteurs que j’ai consultés, Landoïs et Staats von Wacquant-Geozelles signalent seuls ce fait intéressant. Landois (48, p. 129), comme je l’ai dit plus haut, a observé qu’une femelle pleine était morte après avoir déposé quelques larves. Staats von Wacquant-Geozelles, qui s'était déjà occupé longuement de cette question en 1891(45), a donné de très nombreux exemples(2) dans sa nouvelle notice (49), dans laquelle il dit (p. 137-138) : « Je pourrais encore citer une trentaine de cas, et je suis persuadé que partout où l’on s’occupera de ce sujet on fera des observations analogues. » En effet, le jardinier de Lavergnier m’a dit avoir souvent trouvé, d'octobre à avril, des femelles mortes au fond de la fontaine, dont j'ai si souvent fait mention, et il estime que le tiers environ des femelles qui y viennent mettre bas périt ainsi. J’en ai déjà, d’ailleurs, signalé un cas et M. R. Rollinat est allé lui-même contrôler le fait à plusieurs reprises. Quant à la cause de cette mortalité, elle ne me semble pas être bien déterminée. Staats von Wacquant-Geozelles (49, p. 139) affirme qu'il n’y a pas asphyxie, pour plusieurs raisons et en particulier, parce qu’il a placé dans une fontaine, où il avait trouvé souvent des femelles mortes ou des squelettes, des Sala- mandres qui en sont toujours sorties facilement. Il pense (p. 140) qu’on peut comparer cette mortalité des Salamandres à celle de la Lamproie, qui, elle aussi, vit longtemps avant de pouvoir se reproduire et qui meurt bientôt après avoir accompli cet acte (1) Duméril (25, p. 244) estime que la jeune Salamandre met « plus de deux ans » pour acquérir la taille de l'adulte. On voit que cette supposition est bien en deçà de la réalité. (2) Staats von Wacquant-Geozelles (45 et 49) a trouvé presque toujours les femelles mortes en avril ou en mai et une fois en décembre. Il dit (49, p. 139) que celles qu’il a rencontrées après mai «étaient plus ou moins pourries, ou bien déjà transformées en squelettes ». C’est encore là une preuve que la Salamandre ne met pas ses petits au monde en été; encore les observations de Staats von Wacquant-Geozelles ont-elles été faites pour la plupart dans un pays de montagne, ce qui explique cette parturition relativement tardive en mai. NOTES SUR SALAMANDRA MACULOSA 173 important; ce serait donc, pour ainsi dire, une fin naturelle. Il me semble qu’on ne doit pas admettre cette explication : d’abord, parce que les femelles se noient très souvent avant d’avoir com- mencé la mise-bas, ou bien quand elle est à moitié faite; puis, parce qu’on trouve des Salamandres pleines de tailles bien difté- rentes et, par conséquent, d’âges divers ; ensuite, parce que toute femelle contenant des larves bien développées porte de nombreux ovules à ses ovaires, ce qui annonce une future parturition; enfin, parce qu’en captivité la Salamandre, à l’abri de tout accident, met bas pendant plusieurs années consécutives (1). Quant à l’objec- tion émise par Staals von Wacquant-Geozelles contre l’asphyxie, elle n’est pas très démonstrative ; en effet, une femelle en bonne santé et non pleine peut fort bien s'échapper d’une fontaine, tandis qu’une autre, fatiguée par la grossesse, — peut-être aussi par un long voyage ou une rétention plus ou moins prolongée, — et alourdie par ses nombreux petits, n’aura pas la force d’en sortir. Je pense donc que la mort est due généralement à une asphyxie accidentelle et qu’il ne s’agit nullement d’une fin naturelle et normale. En terminant ce long mémoire, je suis obligé de constater que la plupart des particularités de la reproduction de Salamandra maculosa ne sont pas encore connues avec toute la précision dési- rable. Bien des faits importants restent à expliquer, bien des lacunes ont besoin d’être comblées ! Je me permets donc d'engager les Zoologistes, que les mœurs de la Salamandre peuvent intéresser, à élever en captivité cet intéres- sant Batracien, ainsi que sa larve. J’ai dit que la chose était facile et je suis convaincu que ceux qui feront l’essai ne regretteront pas les petits soins qu’exige cet élevage. Et je termine enfin par les considérations que Latreille a placées en tête de son Histoire naturelle des Salamandres de France (7, p. 1) : « L’amour du merveilleux s'est plu à tirer les Salamandres de l'obscurité à laquelle elles semblent avoir été condamnées par l’Auteur de la Nature.... Le temps a dissipé les prestiges de cette fausse gloire.... Mais, si leur réputation a perdu d’un côté elle a gagné de l’autre : une histoire pleine de recherches et de faits les plus curieux a remplacé un roman. » + (1) Staats von Wacquant-Geozelles (49, p. 139) cite bien le cas d’une femelle qui mourut dans le bassin de son terrarium, après avoir déposé ses petits ; mais c'est là évidemment une exception, car ni M. Rollinat ni moi n’avons jamais rien observé d’analogue. D'ailleurs, le bassin en question était peut-être mal disposé pour que la Salamandre put en sortir facilement. 174 R. PARATRE INDEX BIBLIOGRAPHIQUE. 4. C. GEesner, Historiaeanimaliun; II, quiest de Quadrupedibusoviparis. Francfort, 1586. 2. J. P. WurerBaIN, Salamandrologia, h. e. Descriptio historico- philo- logico-philosophico- -medica Salamandrae, ete. Nuremberg, 1683. 3. De MauPerruis, Observations et expériences sur une des espèces de Salamandre. Hist. Acad. roy. Sc., 1727, (Mémoires, p. 27-32). Paris, 1729. 4. 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Paris. (Sans date). N. B. — Lorsque les mémoires cités ont été publiés dans des périodiques, les renvois aux pages, aussi bien dans le texte que dans l'index bibliographique, s'appliquent à la pagination des périodiques et non à celle des tirages à part, (sauf pour les n° 24 et 35). Je considère, en effet, la pagination du tirage à part comine sans valeur, surtout lorsqu'elle n’est pas acompagnée de la pagination du pério- dique d’où il est extrait. Dans ce dernier cas, si l’on ne peut pas se procurer le périodique et si l’on est obligé de renvoyer aux pages du tirage à part, il convient de faire suivre l’indication du mémoire de la mention (tirage à part), comme je lai fait pour les ns 24 et 35. ErRATUM. À la fin de la note suivante, p. 184, 1. 2, lire : éfres ailés, et non étres exilés. REMARQUES SUR LA DISSÉMINATION DES POISSONS PAR LES ANIMAUX AQUATIQUES ; INTRODUCTION D'UN VAIRON (PHOXINUS LAEVIS) DANS UN RÉSERVOIR D'EAU PLUVIALE. par René PARATRE. Darwin, Haeckel, Lyell, Aloïs Humbert, de Guerne et plusieurs autres naturalistes ont montré le rôle que jouent les êtres ailés, Oiseaux et Insectes. dans la disséminalion des animaux ou des plantes; mais leurs observations se rapportent surtout aux végétaux et aux animaux inférieurs. En ce qui concerne les Poissons, quelques Zoologistes ont admis la possibilité du transport par les Oiseaux d'œufs de certaines espè- ces, fixés à leurs pattes ou à leur bec, ou bien évacués sans avoir subi aucune altération dans leur tube digestif; mais ils n’ont signalé, je crois, aucun fait précis et indiscutable. L'absence d'observations certaines sur ce sujet s'explique d’ail- leurs facilement, pour deux raisons principales. D'abord les cas de dissémination de Poissons par les Oiseaux ou les Insectes doivent être relativement rares. En effet, si le transport est facile pour certains animaux inférieurs et pour leurs germes, — qui vivent ou flottent à la surface de l’eau, ou qui se trouvent sur la vase et les herbes des rivages, capables d’ailleurs de supporter une assez longue dessiccation, — il n’en est plus de même pour les œufs de Poissons et pour les Poissons eux-mêmes. Ils ne peuvent évidemment survivre à un séjour assez prolongé hors de l’eau ; de plus, les œufs des espèces d’eau douce sont généralement collés aux herbes ou reposent sur le fond, plus ou moins creux, mais rarement dans les parties très peu profondes des rives ; ils sont donc peu susceptibles de se fixer à la plupart des animaux aquatiques. Quant à leur résistance aux sucs digestifs, elle n’est pas absolument démontrée. En second lieu, ilest, en général, très difficile de préciser com- ment un Poisson a été introduit dans une pièce d’eau quelconque. On trouve souvent des Tanches, des Vairons, des Épinoches, dans des flaques de formation récente, par exemple dans des carrières remplies par les pluies, ou bien dans des mares isolées et sans écoulement apparent. Mais peut-on affirmer que ces Poissons n’ont Mém. Soc. Zool. de Fr., 1894. VI. — 12 178 : R. PARATRE pas été introduits par l'Homme? Est-on toujours certain que la flaque aujourd’hui isolée, n’a pas été, au moment des crues ou des inondations, en communication avec un ruisseau ou avec une mare Aussi est-il permis de conserver quelques doutes, même dans les circonstances où l'intervention des Oiseaux ou autres animaux aquatiques est extrêmement probable, par exemple dans les cas suivants. En Brenne (Indre), beaucoup d’étangs sont desséchés de temps à autre et le fond est mis en culture pendant une ou quelquefois deux années. Souvent, pendant l’assec, un ruisseau traverse le lit de l’étang et des flaques plus ou moins profondes persistent au voisinage de la bonde. Mais il y a aussi des étangs isolés qui ne communiquent avec aucun cours d’eau et qui ne sont remplis que par l'égout des terres, c’est-à-dire par les eaux pluviales tombant sur un bassin assez vaste, dont ils occupent la partie basse ; dans ce cas, il n’y à pas, en général, la moindre flaque d’eau pendant le temps de culture. Dans un tel étang, rempli lentement par les pluies de l’hiver, le propriétaire mettra au printemps des Carpes, des Tanches, des Gardons, des Rotengles et quelques Brochets, mais pas de Perches (1). Or, quand cet étang sera pêché, à la fin de l’année suivante, on trouvera presque toujours des individus de cette dernière espèce. Il est extrèmement probable que ces Poissons ont été introduits par des animaux aquatiques, sans doute par des Échassiers ou des Palmipèdes, qui vivent en si grand nombre dans toute la Brenne. Ce transport est d’ailleurs assez facile, les œufs de la Perche étant déposés en cordons sur les herbes des parties peu profondes, et des fragments de ces chapelets pouvant fort bien se trouver fixés aux pattes des Oiseaux d’eau. Mais, malgré la vrai- (1) La Carpe et la Tanche sont les espèces cultivées. Le Brochet sert à mener les Carpes aux champs, c’est-à-dire que sa présence les empêche de s'engourdir et de demeurer dans les parties profondes, où la nourriture serait vite épuisée et où, par conséquent, elles se développeraient mal; { les fait mouver, comme on dit, et la chasse qu’il leur donne les oblige à se réfugier dans les herbes des rivages et des queues, où la nourriture est plus abondante. De plus, le Brochet, bien qu’il se vende en Brenne le même prix que la Carpe et la grosse Tanche, a une valeur commerciale plus grande que ces deux espèces. On met des Gardons et des Rotengles pour que les Brochets puissent se nourrir sans détruire trop de Carpes. Quant à la Perche, la plupart des propriétaires ne cherchent pas à la propager, beaucoup même l'évitent avec soin ; ils estiment qu'elle ferait double emploi avec le Brochet, et ils lui préfèrent cette espèce pour plusieurs molifs : la Perche ne se plaît pas dans tous les étangs ; elle ne devient pas assez forte pour donner la chasse aux grosses Carpes ; elle ne se transporte que très diflicilement vivante, d'où il résulte que, même de belle taille, elle est toujours classée dans la friture et, par conséquent, donnée ou vendue à vil prix ; enfin ils prétendent — ce qui est une très grave erreur — qu’elle profite moins que le Brochet de ce qu’elle dévore DISSÉMINATION DES POISSONS PAR LES ANIMAUX AQUATIQUES 179 semblance et la quasi-certitude, il est permis d’avoir quelques doutes. Est-on bien sûr que, pendant les vingt mois qu'a duré l’évolage, une ou plusieurs Perches n’ont pas été apportées par un enfant, par un braconnier, par un pêcheur, ou par toute autre per- sonne ? C’est très peu probable, car les braconniers sont rares, la pêche peu pratiquée et d’ailleurs presque toujours défendue, les étangs, enfin, sont souvent loin des chemins et des habitations, au milieu de brandes immenses que, seuls, les chasseurs traversent quelquefois; mais, du moins, c’est possible. L'intervention des Oiseaux est encore presque certaine lorsqu'on trouve des Brochets ou des Perches dans les étangs à nourrains ou à feuilles. Dans ces petits étangs on ne met que des Carpes adultes, afin d'obtenir des alevins pour l’empoissonnement ; on évite toujours avec grand soin les Brochets et les Perches, qui gèneraient la fraye et dévoreraient les alevins, et pourtant on en rencontre souventau moment de la pêche. Mais là aussi différentes causes d’in- troduction, en particulier la malveillance, peuvent être invoquées. Il résulte des réflexions qui précèdent qu’il est difficile de cons- tater d’une façon certaine le transport des Poissons d’une pièce d’eau à une autre par des animaux aquatiques. L’affirmation ne me parait possible que dans deux cas. Le premier et le plus sûr, c’est la constatation directe de l’exis- tence d'œufs, capables d’éclore, sur un Oiseau, un Insecte ou sur tout autre animal aquatique hors de l’eau. Pour avoir quelques chances de faire des observations dans ce sens, il faudrait suivre l'exemple qu’a donné M. J. de Guerne (1), quand il a étudié la dissé- mination par les Oiseaux des Hirudinées et des organismes péla- giques, et entreprendre des recherches suivies sur des lieux de chasses choisis à proximité des grandes nappes d’eau ou dans les pays d’étangs. Il faudrait aussi que les Naturalistes, qui quelque- fois chassent le gibier d’eau, examinassent les Oiseaux abattus, sur- tout les pattes et le bec, le contenu du tube digestif, etc, et qu'ils prissent le soin de placer dans un petit flacon d’eau pure les œufs qu'ils auraient la chance de rencontrer: cette dernière précaution est nécessaire, car il ne suffit pas de constater que les Oiseaux transportent des œufs de Poissons, il faut encore s’assurer si ces œuîs sont susceptibles d’éclore. On peut, en second lieu, affirmer qu’un Poisson a été réellement (1) Jules de GUERNE, Sw' la dissémination des organismes d'eau douce par les Palmipèdes. Soc. de Biologie, (8), V, séance du 24 mars 1888.— Sur la dissémi- nation des Hirudinées par les Palmipèdes. Ibid., (9), IV, séance du 30 janvier 1892. 180 R. PARATRE introduit dans une pièce d’eau quand, par suite de circonstances fortuites et d’ailleurs indépendantes de la volonté de l’observateur, sa présence ne comporte pas d’autre explication. C’est précisément un cas de ce genre que j'ai eu l’occasion decons- tater et sur lequel je vais donner quelques détails. Il s’agit de l’introduction d’un Vairon, Phoxinus laevis Agassiz, dans un réservoir recevant uniquement des eaux pluviales. Mais, avant d’en parler, ‘je vais résumer ce qu’on a déjà dit au sujet du transport du Vairon ; pour cela je ne puis mieux faire que de citer les conclusions du Dr Fatio, conclusions que l’éminent Naturaliste suisse n’a formulées qu'après avoir scrupuleusement examiné tout ce qui avait été dit sur la question. « Le fait de la rencontre du Vairon dans de très petites mares, peu profondes et sans écoulement visible, a fait supposer à quel- ques Naturalistes la possibilité de l’apport en ces lieux d’œufs de cette espèce, par le bec ou les pattes de quelque Oiseau aquatique en passage; cela est peut-être possible. Toutefois, je dois faire remarquer que souvent lesdites mares ont pu, au moment de la crue des eaux, se déverser en partie dans quelque ruisseau voisin, et qu'il ne faut pas plus de quelques gouttes d’eau, éparses sur un parcours limité, pour permettre au Vairon soit de gagner une mare voisine, soit de s’en retirer quand celle-ci menace de se dessé- cher. J’ai trouvé souvent, il est vrai, une quantité de ces petits Poissons confinés, par le retrait des eaux, dans de petits creux d’où ils ne pouvaient plus sortir; mais j’ai rencontré aussi, bien souvent, des Vairons sautillant les uns après les autres, au travers de quelque bande degravier dans nos montagnes ou dans les herbes séparant en plaine deux petites flaques d’un marais. Il est évident que plusieurs de ces hardis voyageurs périssent sur terre ferme avant d’avoir rejoint l'élément qu’ils vont chercher à l'aventure ; cependant, ces petits Poissons ayant, comme l’on dit, la vie dure et résistant assez longtemps au séjour hors de l’eau, il n’en est pas moins avéré qu’une certaine proportion de ces petits migrateurs finit presque toujours par arriver à destination (1). » Le Dr V. Fatio m'a depuis confirmé ces conclusions dans une lettre datée du 33 février dernier : « Je ne vois rien d’impossible à ce que des œufs de Vairon puissent être peut-être accidentellement transportés, encore suffisamment humides, à quelques kilomètres. Mais il n’y a pas sur ce sujet d'observations bien précises, et d’ail- (1) V. Fario, Faune des Vertébrés de la Suisse, IV : Poissons. 1882 ; p. 662. DISSÉMINATION DES POISSONS PAR LES ANIMAUX AQUATIQUES 181 leurs je ne crois pas que, dans la plupart des cas, semblable inter- vention soit absolument nécessaire. » J’ai lu aussi, il y a peu de temps, à propos de l’empoissonnement en Salmonides, par la Société bavaroise de pêche, du Soinsee, petit lac du Tyrol situé à 1560 mètres d'altitude, cette phrase très vague: « Jusqu'ici il n’y avait dans les eaux de ce lac que divers petits Poissons (Phoxinus laevis, Gobio vulgaris), introduits par les tou- ristes, ou dont les œufs ont pu être apportés par les Oiseaux aquatiques. » On voit par tout ceci que la possibilité du transport par les Oiseaux des œufs du Vairon est assez généralement admise, mais on constate aussi que cette opinion ne repose sur aucune observation précise. Le fait que je vais signaler me semble donc offrir quelque intérêt, précisément parce qu’il paraît présenter une très grande certitude. J’y arrive enfin. Le réservoir dans lequel a été trouvé le Vairon en question est situé à Châteauroux (Indre); il fait partie de l’Annexe de l’École d’Artillerie de Poitiers, Établissement qu’on nomme le Parc. Ce bassin, formé par d’épaisses plaques de tôle, est cylindrique et à ciel ouvert; il a environ 3 m. de diamètre sur 3, 50 m. de hauteur, soit une capacité approximative de 26 me. ; il est placé sur un bâti en bois, d’une hauteur de 4 m., et s'élève dans l’angle formé par le bâtiment A et la chambre des machines. Le sol, en cet endroit, est à environ 15 m. au-dessus du niveau de l’Zndre, qui coule à l’extré- mité de l’Établissement, à quelque 100 mètres du réservoir, dont l'ouverture supérieure se trouve, par conséquent, à 22,50 m. au- dessus de la rivière. Autrefois, quand les ateliers militaires étaient en pleine activité, ce bassin servait à une machine à vapeur de 60 chevaux ; mais, depuis huit ans, il ne sert plus qu’à alimenter de temps à autre un petit atelier d’embatage, et il est uniquement rempli par les eaux pluviales qui tombent sur la vaste toiture du bâtiment A. Ce réservoir est soigneusement entretenu : tous les deux ans, il est vidé, séché, nettoyé, gratté complètement pour enlever la rouille et ensuite enduit de deux couches de minium (plombate de plomb). Cette opération avait été pratiquée en mai 1891 et devait par conséquent être renouvelée en mai 1893 ; j'étais alors secrétaire du Commandant de l’Annexe. A cette date, le réservoir renfermait environ 18 me. d’eau, qui, je le répète, provenait uniquement des gouttières du bâtiment A. À eo SN EE ne nee 182 R. PARATRE La vidange fut faite à l’aide d’un long tube en caoutchouc de 2 cm. de diamètre, formant siphon. L'opération, surveillée par plusieurs Hommes, dura quatre heures. L’eau s’écoulait dans la rue par la rigole qui longe et contourne le bâtiment A ; aucune bête ne fut signalée. Quand il n’y eut plus que quelques centi- mètres d’eau sur le fond du réservoir, M. Grémy, Ouvrier d'Etat, y descendit le premier et découvrit aussitôt le Vairon ; je le suivis et nous constatämes en outre la présence de Notonectes et de nombreuses larves de Chironomes et de Phryganes. Le fond du réservoir était recouvert d'une mince couche de débris, com- posés de fragments d’ardoises et de mortier, arrachés au mur et à la toiture, de quelques feuilles décomposées, apportées par le vent, et surtout de petites plaques de minium, détachées des parois ou du fond ; le tout mélangé à une vase extrêmement fine et peu abondante, formée par les poussières déposées sur le toit et balayées par les eaux pluviales. Les Notonectes et les larves de Chironomes ne présentaient rien de particulier, mais les larves de Phryganes étaient très curieuses. Leur fourreau était constitué de fragments de feuilles et surtout de petites plaques de minium qui formaient autour de la plupart un étui entièrement rouge. Quant au Vairon, c'était un individu de 40 mm. de longueur totale, né au printemps de 1892 ou pendant l’été précédent, âgé par consé- quent detreize à vingt-deux mois. Sa forme était raccourcie, au lieu d’être effilée comme chez les autres jeunes sujets ; le corps était élevé et presque bossu, atteignant, vers le milieu des pec- torales, une hauteur maximum de 8 mm. tandis que chez les jeunes individus de même iongueur, pris en rivière, cette hau- teur n'arrive pas généralement à 7 mm.; ce profil voûté s'explique facilement si l’on songe que ce petit Poisson a vécu dans une eau absolument dormante, peu aérée, contenant divers oxydes et sels de plomb, et où ses évolutions étaient d’ailleurs relativement restrein- tes. La coloration des téguments n’ofirait rien de particulier, maisles parties internes présentaient une teinte générale rougeâtre, due sans doute à l’absorption continuelle des particules de minium en suspension dans l’eau. Comment expliquer maintenant la présence de ce Vairon dans un bassin qui ne recoit exclusivement que de l’eau pluviale et dont personne ne s’occupe en dehors du nettoyage complet, pres- crit, tous les deux ans, par les règlements concernant l’entretien du matériel. Ce réservoir est d’ailleurs d’un accès difficile et ren- DISSÉMINATION DES POISSONS PAR LES ANIMAUX AQUATIQUES 183 fermé au milieu d’un vaste Établissement, presque désert depuis que les ateliers de construction ne fonctionnent plus, et où viennent seulement travailler, à certaines heures, quelques ouvriers mili- taires soumis à une étroite surveillance. Enfin, M. Grémy m'a affirmé que rien n'avait été mis dans ledit réservoir depuis son nettoyage complet de 1891 ; or, c’est cet officier qui est chargé de sa surveillance et de son entretien, et je sais qu'on peut avoir une absolue confiance en sa parole (1). On est évidemment obligé d'admettre l'intervention d’un être ailé quelconque, bien qu'il soit impossible de dire comment elle s’est effectuée. Il est probable que c’est un œuf qui a été apporté par un Oiseau ou par un Insecte. Le Vairon pond généralement ses œufs, qui sont assez gros ({ mm. de diamètre et plus),sur le sable ou le gra- vier, dans les courants peu profonds, ou bien, à défaut de pareille frayère, sur les herbes des rives, par conséquent dans des endroits où ils peuvent assez facilement être recueillis par des Insectes ou des Oiseaux d’eau. Il n’y a toutefois rien d’absolument impossible à ce qu'un jeune Vairon ait été saisi par un Oiseau et qu’il soit resté vivant jusqu’à son arrivée dans le bassin, où il aurait été acciden- tellement déposé; j'ai dit, en effet, que la rivière n’est éloignée que d’une centaine de mètres, séparée du réservoir, il est vrai, par de nombreux bâtiments et par un massif de grands arbres. Quoi qu'il en soit, le Vairon a parfaitement vécu dans le réservoir, où il a trouvé une nourriture abondante composée de microorga- nismes et de larves d’Insectes. Il n’a pas dù souffrir beaucoup de la présence dans l’eau de divers oxydes et sels de plomb, ce qui porte à croire qu'il a bien été introduit à l’état d'œuf et qu'il s’est peu à peu habitué à un milieu plus ou moins toxique.S’il avait été déposé à l'état de Poisson, il aurait sans doute été rapidement empoisonné (2). En terminant, je ferai remarquer que cette apparition d’une faune relativement riche dans un réservoir aérien, recevant l’eau -du ciel depuis deux ans à peine, donne une idée très nette de la facilité et de la rapidité avec lesquelles doivent se peupler les pièces d’eau closes, formées uniquement par les pluies dans les îles, les montagnes, les cratères des volcans éteints, les carrières ou (1) Je suis très heureux de remercier ici M. Grémy de l'extrême obligeance avec laquelle il m'a fourni sur cette observation tous les renseignements désirables. (2) A ce propos, M. Grémy m'écrivait, le 12 février dernier : « En 1889, jai placé dans le réservoir des Tanches, puis des Goujons, maïs ils sont tous morts empoi- sonnés au bout de quelques jours. J'ai alors tout à fait abandonné ces essais, et je puis vous affirmer que depuis le nettoyage complet de 4891 rien n'a été mis dans le réservoir. » 184 PARATRE. DISSÉMINATION DES POISSONS PAR LES ANIMAUX AQUATIQUES autres endroits isolés et autrefois arides. Grâce au vent et surtout aux êtres exilés, une foule de Microphytes et de petits animaux inférieurs ne tardent pas à apparaître. Des Crustacés et des Mol- lusques sont aussi assez facilement transportés par les Oiseaux. Les larves aquatiques de nombreux Insectes et les Insectes d’eau eux- mêmes arrivent tout naturellement. Que maintenant des Oiseaux apportent des œufs de Batraciens et de Poissons, ces représentants aquatiques des classes supérieures trouveront une abondante nour- riture et ne tarderont pas à se propager, complétant ainsi la faune d’un bassin fermé, qui n’aura pourtant jamais communiqué avec aucun autre, ni avec aucun cours d’eau. C’est ainsi, par exemple, que M.J. de Guerne a pu rene, dans les lacs formés à une époque récente au fond des cratères éteints des Acores, une faune assez riche, d’un caractère nettement européen et dont on n’avait jamais soupconné l’existence. Dans un remar- quable mémoire (2), il a étudié l’action du vent et des Oiseaux et il a appelé avec raison l'attention des Zoologistes sur cette question très intéressante au point de vue de la dissémination des espèces. (2) Jules de GUERNE, Excursions zoologiques dans les îles de Fayal el de San Miguel (Acores). Paris, 1888 ; p. 73 à 108. LA : 185 ÉTUDES SUR LES FOURMIS. (SEPTIÈME NOTE) (1). SUR L'ANATOMIE DU PÉTIOLE DE MYRMICA RUBRA L., par Ch. JANET. Pétiole des Hyménoptères. — Chez tous les Hyménoptères, à l’excep- tion des Tenthrédines, il y a, entre le thorax et l’abdomen, une région fortement rétrécie qui est appelée le pétiole. Le corselet de ces insectes est constitué par les segments post-cé- phaliques 1 à 4. | Le pétiole est formé par le segment 5 seul ou par les segments Jet 6. Chez les Evanides et les Sphégides la longueur et la minceur du pétiole sont très remarquables. On lit dans Girard (2) que cette extrême ténuité rend «bien difficile l'hypothèse d’une circulation du sang commune entre les régions antérieure et postérieure du corps ». Sans aller jusque-là et sans faire l’hypothèse, car c’est là qu'il y en aurait réellement une, d’une circulation séparée pour le corselet et l'abdomen, il serait intéressant d’examiner avec quelques détails la façon dont les viscères se comportent dans cette région si rétrécie du corps. Chez les Myrmicides, sans atteindre une ténuité aussi extrême, le pétiole est bien grêle, et c’est le résultat d’une étude sur son ana- tomie interne qui fait l’objet de la présente note. L'espèce examinée est Myrmica rubra L., race laevinodis Nyl., récoltée à Beauvais. Le pétiole est ici formé parles 5° et 6° segments post-céphaliques qui sont appelés premier et deuxième nœuds. Dans une note précédente (3), j'ai donné quelques détails sur l’extérieur de ces deux anneaux: il ne sera question ici que de (1) Arnote. Ann. Soc. Ent. Fr., LXIT, p. 159, 1893. 2° note. Ann. Soc, Ent. Fr., LXII, 1893. 3° note. Bull. Soc. Zool. Fr., XVIII, p. 168, 14893. 4" note. Soc. Zool. Fr., 1894. 5° note. Mém. Soc. Acad. de l'Oise, 1894. 6° note. Ann. Soc. Ent. de Fr., 1894. (2) Maurice Girarn, Traité élémentaire d'entomologie, I, p. 579, (3) Etudes sur les Fourmis, 5° note, i 136 C. JANET leur anatomie interne. Je suppose dans ma description l'animal placé verticalement la tête en haut, l’anus en bas. Musculature (fig. 3). — Dans les descriptions suivantes J’examine- rai pour chaque muscle d’abord son extrémité mobile et ensuite son extrémité fixe. J’emploierai les mots : « s'attacher » pour l’extrémité mobile. « se fixer » pour l’extrémité relativement fixe. « s’insérer » indistinctement pour les deux extrémités. C’est par le 2° nœud que je commencerai ma description parce que la musculature qui S'y trouve contenue est on plus complète que celle D À 4 du 1e"nœud et que celle Va >") du 4° segment dont j'au- > rai aussi à parler en ter- minant. Musculature du seg- ment Se. 6 ou deuxième nœud du pétiole. — Le deuxième anneau du pétiole renferme (fig. 3): Une paire de muscles dorso-ventraux M. 77; des muscles dorsaux M. 78, M. 79, M. 73; des muscles ventraux M. 74, M. 76. Chacun des deux muscles dorso-ventraux M.77 s'attache assez bas sur la bordure latéra- ques va + È | le de l’arceau ventral. AR | ass AR Jab | Leurs brins vont en di- STRRUR vergeant se fixer assez Fig. 1. — Myrmica rubra L. ouvrière. Pétiole. Tran- en dehors et assez haut che comprenant le plan sagittal. Grossissement : 100. ; sur l’arceau dorsal. La direction du muscle est ainsi assez oblique. La présence de ce muscle indique que le deuxième nœud est, comme les anneaux ÉTUDES SUR LES FOURMIS 187 suivants et aussi comme le segment homologue, mais non pétio- lire, des Camponotides, capables de mouvements respiratoires dorso-ventraux. Un peu en dedans de M. 77 se trouve l’ensemble des muscles M. 78 et M. 79, bien voisins l’un de l’autre (Fig. 3). Le muscle M. 78 s’insère par un fin tendon tout à fait sur le côté de la bordure supérieure de l’arceau dorsal du segment Se.7. Ce tendon est isolé et bien mis en évidence sur la préparation de l’or- gane de stridulation que j'ai représentée Note 6, fig. 1, et sur l’ensemble de l’arceau Note 5, fig. 1. Les deux muscles qui forment cette paire vont en faisant diverger leurs brins, mais en se rap- prochant l’un de l’autre, se fixer sur l’arceau dorsal du segment Se.6 un peu en dedans de l’inser- tion de M.77 et un peu plus bas. Les muscles M.79 s’attachent sur les apophyses latérales de l’arceau Se.7.d. (1). Ils vont se fixer, près de la ligne médiane et très bas, sur Se.6.d. Les paires M.78 et M.79 ont, toutes deux, une action analo- eue. Leur rôle principal est de contribuer aux mouvements de rotation du segment Se.7. et par conséquent de l'abdomen. Leur action simultanée a pour effet d’amener en contact la surface striee Str.s et la crête de frotte- ment Str.c et de régler la pres- Fig. 2, — Myrmica rubra L. ouvrière. Tranche dont le plan supérieur est indiqué approximativement par la trace & b marquée à la partie supé- pause de la figure 1. Grossissement : sion réciproque de ces deux parties lors du fonctionnement de l'appareil de stridulation. La paire M. 73. peut être décrite comme un muscle devenu im- pair par suite du contact de ses deux éléments. Ce muscle s’atta- che par une assez large base sur la nervure Ch. 23 (Note 5, fig. 4, Note 6, fig. 2, Note 7, fig. 1 et 3). Ses brins vont en convergeant légèrement se fixer par un large tendon aplati à la bordure de la nervure interne Ch. 22 (fig. 1) qui, sur Se.6.d., correspond à la nervure Ch. 23 de Se.7.d. Ce tendon aplati est bien visible sur les figures 3 et 6. Ce muscle très important est releveur (extenseur) () Voir Note 5, fig, 1, et Note 6, fig. 1. 188 C. JANET de l'abdomen. A l’inverse de tous les autres muscles du pétiole, son insertion mobile occupe une plus large surface que son inser- a — 0 — 1 — *— \ - Er. j Dre. Fig. 3. — Myrmica rubra L. femelle ailée. Moitié du pétiole coupé suivant son plan sagittal pour montrer l’ensemble de sa musculature. Tous les viscères sont supposés enlevés, à l'exception d’une partie du sys- tème nerveux, d’une partie du diaphragme et des organes de fermeture des stigmates. Grossisse- ne : 100. (Pour le muscle marqué M.7, il faut lire M.67), tion fixe. Lorsqu'il agit simultanément avec les paires M.78 etM. 79, qui assurent le contact et la pres- sion voulus, il de- vient le muscle prin- cipal de la produc- tion des sons. Le mouvement relatif résultant de sa con- traction est un frot- tement énergique de la crête de friction sur l'aire strée. En réalité, c’est la sur- face striée qui sen meut et frotte sur la crête de friction qui demeure immobile. Les autres muscles du 2% nœud consis- tent en deux paires ventrales, M.76 et M.74, toutes deux, la seconde surtout, moins développées que les paires dorsa- les et parconséquent à action moins éner- gique. Les muscles M. 76. (fig. 3) s’attachent tout près l’un de l’autre sur la bordure supérieuredeSe.7.v. Entre ces deux inser- tions, et à leur con- tact, se trouvent les deux connectifs N,C, ÉTUDES SUR LES FOURMIS 189 de la chaîne ganglionnaire et, entre ces derniers, le ganglion viscéral ov.6 situé immédiatement au dessus du ganglion G.v.6 Sur la figure 4, ces insertions sont masquées par les connectifs, et c’est pour éviter cela que ces derniers ont été enlevés sur la figure 3. Par leur autre extrémité ies muscles M.76 vont, en s’écartant l’un de l’autre, se fixer tout à fait en haut et sur les côtés de l’arceau Se.6.v. Sur la figure 3 cette insertion n’est pas visible, l’extrémité du muscle ayant été supposée coupée et enlevée pour ne pas surcharger la figure et laisser voir nettement le nerf N.G.v.5 et le diaphragme Di. Ce mus- cle est abaïsseur (fléchisseur) de l'abdomen. Il est, dans Se.6.v, l’an- tagoniste du muscle releveur M.73 situé dans Se.6.d. Il fonctionne également comme antagoniste de M.73 dans le jeu de l’organe de stridulation. Les muscles M.74 sont situés en dehors de la paire M.76. Ils s’attachent sur les côtés de l’apophyse latérale demSe tv. Les deux muscles de cette paire vont, en serapprochant l’un de l’autre, mais en faisant diverger leurs brins, se fixer sur la région moyenne de Se. 6.v. Ils sont, dans Se. 6.v., les antagonistes de l’ensemble M.78et M. 79 situé dans Se.6.d. et ils concourent, avec eux, aux mouvements de ro- tation de l’abdomen. Par leur contraction simultanée, tous les Fig. #4 — Myrmica rubra L. Femelle ailée. Tranche - 1e transversale dont la face inférieure est représen- muscles du deuxième tée approximativement par la trace c d sur la nœud font rentrer le figure 3. Grossissement : 200. bourrelet articulaire de l’anneau Se.7 dans la cavité d’emboîte- ment de l'anneau précédent. Cette contraction sert à la fois à protéger contre les attaques extérieures l'articulation de l’abdomen et à l’immobiliser. Les rugosités de la surface des bourrelets jouent, dans ce cas, un rôle défensif par leur direction (bourrelet de Se.7.v. fig. 1 et 3) et un rôle mécanique dont J'ai déjà eu précédemment l’occasion de parler (1re Note, p. 166). 190 C. JANET Il reste à citer, pour être complet, le muscle adducteur et le muscle abducteur du levier de l’organe de fermeture du 5estigmate St.5 qui appartient au segment Se.6. Cet appareil, sur lequel je reviendrai prochainement, dans une Note qui sera consacrée spécialement aux stigmates, est bien visible sur la figure 3. Le levier se dirige en avant, en dedans et en bas. Le muscle adducteur relie le levier à une légère saillie de la chambre stigmatique et en produit lafermeture. Le muscle abducteur antagoniste du précé- dent part du côté op- posé du levier et, après un court trajet va se fixer sur les téguments voisins. Il produit. l’ouverture de l’appareil. En g.A.f on voit Fig. 5. — Myrmica rubra L. Femelle ailée. Tranche l d - À transversale dont la face supérieure est représentée | UN des petits gan- approximativement par la trace c d sur la figure 3. glions qui président Grossissement : 200. à au fonctionnement de ces deux muscles. Musculature du Segment Se.5, premier nœud du pétiole. — Dans le premier nœud du pétiole la musculature est plus simple : Le muscle dorso-ventral est tout à fait atrophié ; Les muscles ventraux sont complètement absents ; Les muscles dorsaux subsistent seuls et sont bien développés. Au-dessous de l’appareil de fermeture du stigmate St.4., les bordures latérales de l’arceau Se.5.v, encore reconnaissable malgré sa soudure avec Se.5.d, émettent deux petites apophyses internes App. fortement chitinisées et pointues (fig. 8). (Voir aussi la figure d'ensemble Note 5, fig. 1). Sur la figure 5 on voit, sur l’apophyse de droite, un groupe de filaments dont une partie me paraissent représenter le muscle dorso-ventral avec quelques fibres conjonctives. ÉTUDES SUR LES FOURMIS 191 Les figures 5 et 6 qui représentent deux tranches dont les faces sont dirigées parallèlement à la trace cd marquée sur la figure 3 montrent péremptoirement qu'il n'y à pas dans ce segment Se. de muscles ventraux analogues aux muscles M.74 et M.76 du seg- ment suivant Se. 6. Leur rôle dans l’abaissement et la rotation du segment sui- TZ See vant est rempli, comme je le dirai plus loin, par des muscles dorsaux. Les deux grands mus- cles dorsaux M.71 (fig. 1, 3, 4, 5, 6,) s’attachent tout près du plan médian sur la bordure supérieure de l’arceau Se.6.d. Ils vont en s’écartant et en faisant largement diverger leurs brins, se fixer, assez haut, sur une large surface de la RS pe, Je ; Fig. 6. — Myrmica rubra L.— Femelles ailées. région dorsale de l'anneau “tranche transversale comprenant la partie Se.5. Ces muscles sont re- tout à fait supérieure du 2° nœud du pétiole. Grossissement : 200. leveurs (extenseurs) de l'anneau suivant et contribuent par conséquent, avec M.73, au relèvement général de l’abdomen. A l’ensemble des muscles M.78 et M.79 de Se.6.d correspond ici la paire M.72 que l’on pourrait encore dédoubler en deux paires (Fig. 6) à points d’attache très voisins. Ces muscles M.72 s’attachent sur les côtés des petites apophyses latérales de la bordure supérieure des arceaux suivant Se.6.d et vont se fixer, un peu plus bas que M.71, sur une large surface de l’arceau Se.5.d. Tandis que les deux arceaux du segment Se.ÿ sont soudés de manière à former un anneau rigide, les deux arceaux du seogment suivant Se.6, sont articulés par l'intermédiaire d’une membrane permettant ces mouvements dorso-ventraux qui expli- quent l’existence d’un muscle dorso-ventral absent ou du moins tout à fait atrophié dans l’anneau rigide Se.5. Toutefois, ainsi que l’on peut en juger par la fig. 6 (ma), cette membrane articulaire est tellement réduite au niveau du bourrelet, qui forme la partie su- rieure de l’anneau, que cette partie est en réalité à peu près rigide, en sorte que les mouvements dorso-ventraux des deux arceaux y 192 C. JANET restent à près nuls, tandis qu’ils peuvent être assez importants à la partie inférieure de l’anneau. Ces mouvements dorso-ventraux sont par conséquent comparables au mouvement des deux lames d’un soufflet. Il résulte de cette rigidité que les muscles dorsaux M. 72 suffisent pour produire par leur action simultanée l’abaissement (flexion) de l’anneau suivant et que par conséquent ils sont antagonistes de M.71. Cela ne les empêche d’ailleurs pas de conserver leur rôle primitif de rotateurs qu’ils remplissent ici seuls sans agir simulta- nément avec une paire correspondante ventrale comme cela a lieu dans l’anneau suivant Se.6. Ici encore je signale pour terminer (fig. 3 et 4) le muscle M.A.f.4 adducteur et le muscle M.a.f.4 abducteur du levier de l'appareil de fermeture du stigmate (4e stigmate St.4 appartenant au segment Se.ÿ). Musculature logée dans le 4e segment (1). — Il me reste, pour ter- miner, à parler de la musculature logée dans le 4 segment, et servant à mouvoir le premier nœud du pétiole et, comme consé- quence, de contribuer aux mouvements de tous les anneaux sui- vants. Sur la bordure supérieure du squelette chitineux du 1°" nœud s’attachent 4 paires de muscles dont les brins vont, en divergeant, se fixer dans le segment précédent. Bien que les deux arceaux du 4er nœud soient soudés en un seul anneau rigide, leur suture est encore bien reconnaissable (B.5) et l’on voit que, sur les 4 paires de muscles, deux s’attachent sur l'arceau ventral (M.68, M.69), tandis que les deux autres (M.67, M.75) s’attachent sur l’arceau dorsal. Les muscles de la paire M.68 (qui correspondent à M.76 de Se.6) sont abaïisseurs (fléchisseurs) du premier nœud. Ils s’attachent sur la bordure supérieure de l’arceau ventral tout près du plan médian. Comme ils ont besoin d’être très obliques et de se diriger en arrière, ils vont, en s’écartant l’un de l’autre, se fixer tout à fait à l’extré- mité des branches de l’apodème ventral du segment Se.4, aux points où ces branches touchent le tégument dorsal, en sorte que ces muscles qui, morphologiquement, par leurs deux insertions, sont des muscles ventraux, deviennent, pour ainsi dire, physiolo- giquement dorso-ventraux. [ls acquièrent ainsi à la fois la direction voulue et une longueur en rapport avec la grande amplitude des (1) La musculature de ce quatrième segment du thorax et du premier nœud a été étudiée chez Lasius flavus par Lubbock. On the Anatomy of Ants. Trans. Linn. Soc. Zool., (2), II, p. 441, pl. II, 1879. ÉTUDES SUR LFS FOURMIS 193 mouvements auxquels ils doivent contribuer, amplitude dont témoigne le grand développement de la membrane articulaire à surface chagrinée, ma, voisine de leur point d'attache. La paire M.69 (qui correspond à M.74 de Se.6) s’attache, comme la précédente, à la bordure antérieure de l’arceau ventral, non . plus près du plan médian mais à droite et à gauche tout-à-fait sur les côtés. Elle aussi est ventrale par ses deux insertions, mais sa direction est beaucoup moins oblique. Les deux muscles qui la composent vont en se rapprochant l’un de l’autre, se fixer encore sur l’apodème ventral de Se.4 non plus aux extrémités de ses deux branches mais tout près de sa base avant la bifurcation. Par leur action simultanée ces deux muscles agissent encore comme fléchisseurs mais moins énergiquement que les précédents ; leur véritable rôle est, par l’action prépondérante de l’un d’eux, d’ineli- ner le pétiole soit vers la droite, soit vers la gauche. Les muscles M.75 (Fig. 1, 2, 3) (qui correspondent à M.73 de Se.6 et a M. 71 de Se.5) sont contenus presque tout entiers dans la tranche représentée sur la figure 2, tranche dont le plan supérieur est in- diqué approximativement par la trace ab sur la figure 1. Ce sont les réleveurs (extenseurs) du premier nœud. [ls s’attachent, tout à fait l’un contre l’autre, au-dessous de cette lame qui, se prolongeant en un renflement sphérique emboîté dans une cavité semblable du corselet, constitue une forte charnière dont les mouvements, de très srande amplitude dans le plan sagittal, sont, au contraire, assez limi- tés dans les plans transversaux. (Ch. 16, fig. 1, 2,3). Ces deux muscles vont, en s’écartant l’un de l’autre, se fixer non loin du plan médian sur la région dorsale du segment Se.4 qui forme la base du corselet. La paire M.67 (1) (correspondant à M.78 et 79 de Se.6 et à M.72 de Se.b) s'attache aussi sur la bordure de l’arceau dorsal du premier nœud, non plus contre le plan médian mais tout à fait sur les côtés, à droite et à gauche. Les insertions des muscles dorsaux M.67 sont ainsi assez voisines de celles des muscles ventraux M.69 (fig. 3). Ils vont se fixer sur la région dorsale de Se.4 immédiatement au- dessus de M.75. Cette paire M.67 produit principalement des mou- vements de rotation du pétiole. En outre de leur action individuelle les quatre paires que je viens de décrire font, par leur action simultanée, rentrer le premier nœud dans le thorax. Cette fonction est importante pour mettre à l'abri de tout danger cette partie si exposée par suite de sa ténuité () Par suite d'un défaut du cliché, ce muscle M.67 est marqué M.7 sur la fig. 3, Mém. Soc. Zool. de Er., 1894. VII. — 13 194% C. JANET et. de la grande mobilité de son articulation. On voit dans le plan sagittal sur les figures 1 et 3 et dans un plan transversal sur la figure 2 la forme du logement où cette partie, si délicate, peut venir s’abriter. À Utilité de la présence d’un 4° segment dans la constitution du corselet. — Le 4° segment postcéphalique qui prend part à la constitution du corselet contient ainsi une musculature bien développée dont tous les éléments s’attachent sur le cadre articulaire supérieur du premier nœud. [l ne contient d’ailleurs aucun autre muscle : sa musculature est consacrée tout entière et exclusivement aux mouvements du pétiole, mouvements très importants qui se transmettent intégrale- ment à toutes les parties suivantes du corps. On conçoit l’avantage que présente cette disposition. Les trois anneaux thoraciques ont déjà à fournir des muscles nombreux et puissants surtout pour les pattes et les ailes : le concours d’un 4 anneau qui, lui, est dépourvu d’appendices, vient bien utilement les afiranchir de la nécessité de pourvoir encore aux mouvements des anneaux suivants. Iln'ya d’ailleurs aucun inconvénient à ce que le nombre de ces derniers soit un peu diminué. Le squelette chitineux de l'abdomen, propre- : ment dit, peut toujours se développer suffisamment pour loger tous les organes qui lui sont dévolus. Ici, outre le segment Se.4, deux autres anneaux lui sont encore enlevés : ce sont les deux anneaux du pétiole qui est destiné à lui assurer, en tous sens, des mouvements aisés et de grande amplitude. Il retrouve bien facilement tout le volume qui lui est utile, simplement par le très grand développe- mement d'un seul de ses anneaux, l’anneau Se.7. Système nerveux moteur et sensitif. — Dans la région inférieure du corselet, à la hauteur du segment Se.3, se trouve ia troisième masse ganglionnaire de la chaîne nerveuse ventrale. Cette masse est assez volumineuse (1). Les coupes sagittales, aussi bien chez l'espèce qui m'occupe ici que chez les autres espèces que j'ai étu- diées, telles que Lasius flavus, m'ont montré qu’il était formé par la réunion des trois ganglions primitifs des segments Se.3, Se.4, Se.5. Cette masse nerveuse comprend donc non-seulement les gan- glions des deux segments inférieurs du corselet (Se.3et Se.4), mais encore celui du premier nœud du pétiole (Se.5). Le ganglion appartenant morphologiquement au premier nœud se trouve donc ainsi logé dans le corselet et fusionné avec les deux précédents. 11 n’est pas représenté dans les figures ci-contre, mais on le trouvera dans le travail d'ensemble que je fais en ce moment (4) Lubbock, Loco cit., p. 143. ÉTUDES SUR LES FOURMIS 195 sur l'anatomie et le développement des Fourmis. À sa partie infé- rieure, il envoie les deux filets nerveux chargés d’aller innerver le segment dont il s’est éloigné. Les prolongements et des ramifica- tions de ces filets nerveux se voient en N Gv.4 (fig. 4). Quant au ganglion (Gv.5, fig. 1, 3, 5), logé dans le premier nœud (Se.5), il ne lui appartient pas. Ce segment, qui à laissé son gan- glion remonter dans le corselet a, d’un autre côté, reçu le ganglion du segment suivant (Se.6, 2e nœud), ganglion qui, lui aussi, a été attiré vers l’avant du corps. De la partie inférieure de ce ganglion partent les deux filets qui vont innerver le segment suivant, qui constitue son domaine réel (N Gv.5, fig. 3 et 6) (1). Dans le 2 nœud il n’y a pas de ganglion. Le mouvement d’en- trainement s’est à peu près arrêté au-dessous de ce nœud, car il n’a pas été suffisant pour lui amener le ganglion suivant Gv.6. Ce ganglion Gv.6 qui préside à l’innervation du segment Se.7 est ainsi resté logé dans le segment auquel il appartient, mais il a été attiré vers la partie tout à fait supérieure de son anneau contre le bourrelet sur lequel il vient pour ainsi dire buter. On le voit sur la figure 3 avec les deux nerfs qu’il émet (N Gv.6). Système nerveux viscéral. — Au niveau de sa suture avec le gan glion précédent et sur sa. face ventrale, le ganglion appartenant mor- phologiquement au segment Se. 5 et qui est logé dans le corselet porte un petit ganglion viscéral. Le ganglion Gv.5 (logé dans Se.5, mais appartenant à Se.6) mon- tre également à sa partie supérieure un petit ganglion viscéral (fig. 1, 3, 4). Le ganglion Gv.6 (log tenant réellement) est é viscéral (fig. 1 et 3). Ce dernier n’occupe pas une situation absolument constante dans mes préparations. Tantôt il est ventral, comme c’est le cas normal é à la partie supérieure de Se.7 et lui appar- galement accompagné de son petit ganglion (1) Adlerz (Myrmecologiska Studier. K. Svenska Vet. Akad. Handlingar Stockholm, XI, 1886) a très exactement représenté ces neris (pl. VI, fig. 1) chez Cam- ponotus ligniperdus Q. Dans sa fig. 7, qui représente une dissection fort exacte de la chaîne nerveuse de Jyrmica scabrinodis, il y a deux ganglions indiqués comme appartenant au pétiole. En réalité, le premier ganglion de cette figure appartient seul au pétiole. C’est le ganglion de Se6 (deuxième nœud) qui est venu se loger dans Seb (premier nœud). Le deuxième ganglion de la figure n'appartient en aucune façon au pétiole. C'est le ganglion logé à la partie tout à fait supérieure de Se7 (premier anneau de l’abdomen proprement dit) et innervant le segment même dans lequel il est logé. 196 : C. JANET pour les autres ganglions (fig. 1); tantôt (fig. 3) son pédoncule s’infléchit et il occupe une situation plus dorsale par rapport à la chaîne ganglionnaire ; tantôt enfin il occupe une position intermé- diaire et vient se loger entre les deux connectifs. Ces deux der- nières positions pourraient bien être ici, par exception, la disposi- tion normale car, dans la situation ventrale représentée fig. 4, ce petit ganglion gv.6 parait être bien exposé aux frottements de la face interne du squelette chitineux. Ces petits ganglions, que l’on retrouve encore sur les ganglions abdominaux suivants, constituent tout ce que j'ai pu voir de la. partie du système nerveux viscéral qui accompagne la chaîne ganglionnaire ventrale. Les petits ganglions qui commandent le fonctionnement des appareils de fermeture des stigmates se voient dans la fig. 4 (g Af). Sur cette dernière, le filament nerveux qui aboutit à ces ganglions traverse le diaphragme Di ; on le voit sortir de l’un des connectifs N C, comme si ses fibres d’origine étaient intimement fusionnées avec lui. Les deux nerîs qui, partant des ganglions viscériux situés à la base du cerveau, accompagnent l’æœsophage dans toute sa longueur, sont bien nets (N.14) sur les figures 1, 2, 4, 5, 6. Diaphragme.— Le diaphragme ou septum Di apparait bien nette- ment dans toutes les coupes du pétiole depuis la partie tout à fait supérieure du premier nœud. Dans la figure 4, il est remarquable par sa forme plane. Il est, là, comme fortement tendu au travers de la cavité périviscérale. Sur les côtés on le voit s'unir aux téguments, Juste au dessous de l’in- sertion du muscle Ma f.4, abducteur du levier stigmatique, au droit des côtés de l’arceau ventral, ici intimement soudé avec l’arceau dorsal correspondant. Dans la fig. 5, il n’est plus tendu comme dans la figure 4, mais ilest soulevé par les deux apophyses App.5 des côtés droit et gau- ches de l’arceau Se.5.v. Cela se voit bien encore dans la fig. 3 où j'ai laissé un lambeau de diaphragme pris le long de son insertion sur le tégument. Dans la fig. 6, c’est-à-dire à son entrée dans le deuxième nœud, il est encore plus soulevé par les apophyses latérales du bord supé- rieur de Se.6.v. et il forme en ce point une véritable gouttière dans la- quelle sont couchés les viscères. La figure 3 montre bien ce soulève- ment de l'insertion du diaphragme. Sur ces 3 figures on voit que le diaphragme, inséré tout à fait sur Hu. ÉTUDES SUR LES FOURMIS 197 le câté des arceaux ventraux, divise la cavité du corps en deux ca-. vités distinctes : une cavité ventrale ou nerveuse contenant la chaîne nerveuse ; une cavité dorsale ou viscérale contenant les or- ganes de la circulation, de la respiration et de la digestion. Dans le deuxième nœud Se.6, la cavité ventrale loge les muscles ventraux, c'est à-dire ceux dont les deux insertions sont sur des arceaux ventraux ; tandis que la cavité dorsale loge à la fois les muscles dorsaux et le muscle dorso-ventral. Les nerfs traversent le diaphragme pour aller innerver les orga- nes contenus dans la cavité dorsale (Fig. 4.) Réciproquement des trachées traversent le diaphragme pour aller se ramifier dans les centres nerveux et les muscles de la cavité ventrale (Eig. 4). Disposition normale des viscères dans la partie inférieure du thorax. — Dans la partie inférieure du thorax, à la hauteur de la suture des anneaux Se.3 et Se.4, les viscères présentent une disposition relative normale. L’œsophage occupe une situation centrale. Sur ses côtés, à droite et à gauche, courent les deux grands troncs trachéens longitudi- naux. Entre ces troncs trachéens et l’æsophage, accolés aux côtés de ce dernier, mais un peu rapprochés de sa face ventrale, sont les deux nerfs gastriques N.14. Le cœur s'étend le long de la face dorsale de l’æsophage et les connectifs le long de la face ventrale. Le cœur, l’œsophage et les connectifs sont ainsi dans un même plan sagittal. Les muscles M.68 passent à droite et à gauche le long des connec- tifs. (Fig. 3). Les muscles M.67 passent à droite et à gauche le long du cœur. Les muscles M.75 sont situés dorsalement le long de ces derniers. Extérieurement, à droite et à gauche, tout cet ensemble de muscles et de viscères est flanqué d’un paquet de grosses cellules glandulaires dont les canaux excréteurs, tout en restant distincts, forment des faisceaux qui aboutissent aux cribles situés dans la partie la plus élevée de chacune des deux grandes chambres laté- rales creusées dans les côtés du segment Se.4. Passage des viscères du thorax au pétiole. — Arrivés à la partie tout à fait inférieure du thorax, il ne reste plus, de tout l’ensemble que je viens de décrire, que l’æœsophage avec ses deux nerfs, les deux troncs trachéens, le cœur et les connectifs accompagnés des filets nerveux destinés à l’innervation du premier nœud. Ces organes 198 C. JANET se déplacent peu à peu les uns par rapport aux autres et finissent par prendre une disposition nouvelle. Ils s’alignent tous dans un même plan transversal de manière à se prêter, sans danger, aux mouvements de charnière si répétés et de si grande amplitude auxquels ils sont soumis. Cette disposition se voit sur la fig. 2. Les filets nerveux N.14 ont pris une position un peu plus dorsale pour être aussi près que possible de l’axe des mouvements de charnière. Les troncs trachéens ont pu rester dans leur situation normale à droite et à gauche de l’æœsophage, mais celui situé à la droite de l’animal s’est écarté pour fournir de la place aux connectifs serveux et au cœur. Ces deux organes ont quitté la situation qu’ils occu- paient dans le plan sagittal; ils se sont dirigés l’un vers l’autre, se sont accolés et se sont placés : les connectifs, sur le flanc droit de l’æsophage ; le cœur, sur le flanc gauche de la trachée droite. Toutefois, cet ordre n’a rien d'absolu et, au cours de la nymphose, les connectifs de la chaîne nerveuse et l’aorte peuvent parfois dévier du côté opposé à celui que je viens d'indiquer, et peut-être même dévier l’un d’un côté, l’autre del'autre, par rapport au tube digestif. C’est tout à fait à la partie supérieure du premier nœud, immé- diatement au dessous de son bourrelet d’articulation avec le thorax, que se trouve cette partie, la plus étroite du pétiole, où les viscères présentent la disposition que je viens de décrire. Chez une ouvrière dont la tête et l'abdomen avaient 4 millimètre de diamètre latéral, j'ai trouvé, pour les dimensions du pétiole, en ce point le plus rétréci : Diamètre ventro-dorsal m. m. 0,095. — latéral 0,245. Disposition des viscères dans le pétiole. — Peu après avoir franchi cet étroit passage, les viscères tendent à reprendre un groupement se rapprochant de la disposition normale que nous avons vue à la base du corselet. Ce groupement est indiqué par les figures 4 et 5 et surtout par la figure 6. La chaîne ganglionnaire est logée dans la cavité veutrale, dans le plan médian, immédiatement au-dessous de l’æsophage dont elle n’est séparée que par le diaphragme (fig. 6). L’æsophage Oe reste toujours accompagné de ses deux nerfs gas- triques N.14. L’aorte (Vd.) qui a repris sa place sur la face dorsale de l’æso- phage se loge (fig. 6) dans une légère dépression de cette face. Sur la figure 4 on voit des filaments conjonctifs qui la soutiennent et ÉTUDES SUR LES FOURMIS 199 la relient aux trachées. Les coupes montrent les filets nerveux qui l’accompagnent (fig. 4 ,5, 6). Seuls les deux troncs trachéens n’ont pas repris tout à fait la place qu'ils occupaient dans le thorax. Au lieu de se placer à droite et à gauche de l’æsophage ils se rapprochent l’un de l’autre et res- tent un peu plus dorsaux. Troncs trachéens. — Le pétiole est parcouru dans toute sa lon- gueur par les deux troncs trachéens longitudinaux (T.28, fig. 1, 2, 4, 5, 6) dont j'en ai indiqué ci-dessus la situation. Dans chaque nœud ces deux troncs longitudinaux sont réunis aux stigmates par deux troncs forcément très courts (fig.4). Chacun de ces troncs émet sur sa face ventrale des ramifications dont provien- nent celles marquées (T) sur la figure 4, et en particulier les ramifi- cations qui aboutissent à la chaine nerveuse. De leur face dorsale, au contraire, partent deux grosses branches qui constituent les troncs transversaux T.38 dans le premier, et T.39 dans le second nœud. Ces troncs transversaux, de calibre assez réduit à leurs extré- mités, qui débouchent dans les troncs stigmatiques, se dilatent assez notablement dans leur région moyenne ou dorsale. Dans le 1er nœud, ce tronc transversal est placé assez haut, au milieu des brins des muscles M.72. Dans le 2° nœud, au contraire, il passe sous les muscles M.79, qui correspondent aux précédents, descend très bas et se trouve ainsi tout près de l'appareil de stridulation (T.39, fig. 3), ce qui n’est peut-être pas un rapprochement fortuit. Conclusions. — L'étude que je viens de faire montre que chez _ Myrmica, sauf à sa jonction avec le thorax, où il est susceptible de mouvements de charnière de grande amplitude, le pétiole, malgré sa grande ténuité, permet à tous les viscères d'occuper leur situation habituelle. Il est parcouru par deux gros troncs trachéens longitudinaux, munis, dans chacun des deux nœuds, de troncs stigmatiques qui émettent des ramifications ventrales et un tronc transversal dorsal. Les stigmates y sont absolument normaux avec leur appareil de fermeture mu par un muscle adducteur et un muscle abducteur. L’aorte y fait passer d’une façon normale le courant ascendant du sang qui trouve pour redescendre un passage relativement très grand. L'æsophage, flanqué des deux nerfs gastriques, le traverse en restant accolé au diaphragme. Ce dernier y est partout d'une netteté remarquable. Le ganglion appartenant au 1 nœud est remonté dans le corselet. 200 C. JANET Le ganglion du 2° nœud est remonté dans le 1er nœud. Le ganglion du segment Se.7 est resté dans son anneau, en Surte que le 2° nœud ne contient pas de ganglion (et il en est de même chez Lasius où le segment abdominal Se.6 qui correspond au 2° nœud des Myrmicides a été, lui aussi, abandonné par son centre nerveux). Quant à la musculature, dont la composition est franchement celle d’anneaux abdominaux, elle a subi, dans le dernier segment du corselet Se. et surtout dans le 1 nœud Se.5, d'importantes réductions qui n’ont guère frappé le 2° nœud Se.6. Les muscles qui produisent la stridulation ne sont autres que les muscles normaux chargés des mouvements relatifs du segment Se.7 par rapport au segment Se.6. EXPLICATION DES ABRÉVIATIONS EMPLOYÉES DANS LES FIGURES. App.5. Apophyses internes des côtés de l’arceau Se,5.v. (arceau ventral du pre- mier nœud du pétiole). Asd.6. Apophyses latérales de la bordure supérieure de l’arceau Se.6.d. Asv.6. Apophyses latérales de la bordure supérieure de l’arceau Se.6.v. ab. Trace approximative, sur la fig. 1, du plan supérieur de la tranche repré- sentée par la fig. 2. B.5. Bourrelet articulaire des arceaux dorsal et ventral du segment Se.5. B.6. Bourrelet articulaire des arceaux dorsal et ventral du segment Se 6. B°7 Bourrelet articulaire des arceaux dorsal et ventral du segment Se.7 Ch. Squelette chitineux. Ch.b. Partie blanche peu chitinisée du squelette. Ch.j. Partie jaune fortement chitinisée du squelette. Ch.15. Butoir médian situé à la partie antérieure de l’arceau Se.5.v. Ch.16. Articulation dorsale à tête sphérique, de la partie supérieure de Parceau Se.5.d. (1° nœud). Ch.22. Nervure en forme de lame transverse de la partie supérieure de l’arceau Se.6:d. (2° nœud). Ch.23. Nervure en forme de lame transverse de la partie supérieure de l’arceau Se.7.d. cd. Direction approximative, sur la fig. 3, des coupes qui ont fourni les tranches représentées par les fig. 4 et 5. La figure 4 comprend les parties situées au-dessus, tandis que la figure 5 comprend les parties situées au dessous de cd. Sur l'individu qui a fourni ces deux dernières figures, le ganglion Gv.5. et le petit ganglion viscéral g v5 étaient placés un peu plus haut que ne l'indique la figure 3. C’est pour cela que le petit ganglion g v5 est compris dans la figure 4. De. Épiderme tégumentaire (Derme, Hypoderme). Di. Diaphragme (Septum). Gv.5, Ganglion de la chaîne nerveuse ventrale logé dans le 5° anneau post- céphalique (Se.5, 1* nœud), mais appartenant morphologiquement au segment Se6. qu’il innerve. Gv.6. Ganglion de la chaîne nerveuse ventrale logé dans la partie supérieure de l’anneau Se.7, auquel il appartient morphologiquement. 2648 PSE c: Os. Ps. Se.Z. Se.5. Se.6. Se.7. Se.).d. Se.6.d. ÉTUDES SUR LES FOURMIS 201 Pétits ganglions nerveux. Ganglions des organes de fermeture des stigmates. Ganglions sensitifs. Ganglion viscéral situé à la partie supérieure du ganglion Gv.5. de la chaîne nerveuse et, comme lui, appartenant non pas à l'anneau Se.5, dans lequel il est logé, mais au segment suivant Se.6 (2° nœud). Ganglionu viscéral situé à la partie supérieure du ganglion Gv.6 de la chaine nerveuse et, comme lui, appartenant au segment Se,7, dans lequel il est logé. Jabot. (dans le segm. Se.6 ou 2° aœud). Muscles releveurs du segm. Se.7. (dans le segm. Se.6 ou 2° nœud). Muscles abaisseurs du segm. Se.7. (dans le segm. Se.6 ou 2° nœud). Muscles rotateurs dorsaux du segm. Se.7. (dans le segm. Se.6 ou 2 nœud), Muscles rotateurs dorsaux externes du segm. Se.7. (dans le segm. Se.6 ou ? nœud). Muscles rotateurs ventraux du segm. Se.7. (dans le segm. Se.6 ou > nœud). Muscles dorso-ventraux du segm. Se 6 ou 2° nœud. (dans le segm. Se.5 ou 1°* nœud). Muscles releveurs du segm. Se.6 ou -2° nœud. (dans le segm. Se.5 ou 1“ nœud). Muscles rotateurs du segm. Se.6 ou 2e nœud. (dans le segm. Se.4). Muscles releveurs du segm. Se.ÿ ou 1* nœud. (dans le segm. Se.4), Muscles abaisseurs du segm. Se.5 ou 1° nœud. (dans le segm. Se.4). Muscles rotateurs dorsaux du segm. Se.5 ou 1‘ nœud. (dans le segm. Se.4). Muscles rotateurs ventraux du segm. Se.5 ou 1° nœud. Muscle adducteur du levier de l’appareiïl de fermeture d'un stigmate. Muscle adducteur du levier de l’appareil de fermeture du 4 stigmate situé dans le segm. Se.5. Muscle abducteur du levier de l'appareil de fermeture d’un stigmate. Muscle abducteur du levier de l'appareil de fermeture du 4° stigmate situé dans le segm. Se.ÿ. Membrane articulaire du squelette. Membrane articulaire entre le thorax et le 1° nœud (entre Se.4 et Se.5). Nerf. Paire de nerîs viscéraux accompagnant l’œsophage. Connectifs de la chaîne ganglionnaire ventrale. Grands nerîs émis par le ganglion Gv.5. Grands nerfs émis par le ganglion Gv.5. ©Œsophage. Organes sensitils divers. Poils sensitifs. 4° segment post-céphalique (dernier segment du corselet). 5° segment post-céphalique (1° nœud du pétiole). 6° segment post-céphalique (2° nœud du pétiole). , 7° segment post-céphalique. Arceau dorsal du segment Se.5. Arceau dorsal du segment Se.6. un œ © aa © C. JANET. — ÉTUDES SUR LES FOURMIS . Arceau dorsal du segment Se.7 . Arceau ventral du segment Se.5. . Arceau ventral du segment Se.6. .V. Arceau ventral du segment Se.7. Septum (Diaphragme). Surface rugueuse. 4° stigmate situé sur le segment Se.5 (1° nœud du pétiole). 5e stigmate situé sur le segment Se.6 (2° nœud du pétiole). Appareil de stridulation, crête de frottement, Appareil de stridulation, aire striée. Trachée. Gros troncs trachéens longitudinaux du thorax et du pétiole. Tronc transverse dorsal du premier nœud. Tronc transverse dorsal du deuxième nœud. Vaisseau dorsal. DESCRIPTIONS DE COLÉOPTÈRES, par Maurice PIC. GIBBIUM ÆGYPTIACUM, n. Sp. — Globuleux, atténué en avant, rougeâtre brillant lisse. Tête assez courte, marquée sur les côtés de fines et nombreuses raies longitudinales ; front avec une courte impression sillonnée antérieure ; yeux noirs, presque ronds, petits, très éloignés du bord antérieur du prothorax ; antennes modérément longues à 10%: article un peu moins long que le dernier. Prothorax long, court, anguleusement terminé en arrière. Ecusson nul. Elytres très bombés, un peu dilatés après le milieu, embrassant presque tout l'abdomen et comprimés latéralement. Pattes longues, à épaisse pubescence jaune. : Longueur 2075. Ramlé, Egypte (Letourneux, collection Pic). A ranger près de G. Boieldieui Levr. par les parties de la tête rayées longitudinalement, le dernier article des antennes un peu plus long que le 10m; difière nettement de cette espèce par les antennes un peu moins longues, le prothorax plus court, la caloration plus claire (si l’Insecte n’est pas immature). Gibbium ægyptiacum diffère aussi des petits exemplaires de G. scotas F., en plus de l'absence du sillon médian sur le derrière de la tête, par les yeux plus éloignés du bord antérieur du prothorax. Prius (PSEUDOBRUCHUS) PUSTULiIFERUS, ND. Sp. — Assez grand et large, noir-gris sur le prothorax, brun-rougeûtre sur les élytres qui ont des taches écailleuses blanches ; tête, antennes (robustes et modérément longues) et pattes à duvet jaunâtre épais. Prothorax assez court, légèrement impressionné transversalement près de la base, à oreilles latérales relevées, larges, très près de la base, orné de pustules brillantes peu rapprochées. Ecusson triangulaire, bien garni de duvet jaunâtre. Elytres à épaules saillantes, anguleuses modérément courts et arrondis en arrière; ponctuation en carré, très forte avec les intervalles assez larges; pubescence claire, écartée, mi-dressée, peu longue. Pattes robustes avec les tibias courts. Des- sous du corps noir, pubescent. % Longueur 3 mill. Maroc. Reçu de M. Desbrochers des Loges. Espèce très particulière entre toutes par son prothorax orné de pustules brillantes (elle rappelle un peu de forme Ptinus (Bruchus) Spitzyt Villa) et pour laquelle je crois bon de créer une coupe parti- Le 4 204 M. PIC culière, celle de Pseudobruchus que je rangeraï après les Pseudoptinus; on reconnaîtra cette division par les caractères suivants : Tête carénée entre les antennes, celles-ci de 11 articles épais. Prothorax orné de petites pustules brillantes sans toufie de poils nette, mais avec une oreille latérale de chaque côté, peu relevée. Elytres à ponctuation entaillée en lignes avec les épaules très saillantes. NOTOXUS LUNULIFER, n. Sp. — Petit, entièrement d’un testacé rou- geâtre, plus pâle sur les élytres, moins l'abdomen noir et trois taches élytrales d’un noir brunâtre. Tête petite, bien bombée sur le vertex, avec les yeux gris, les antennes longues, grêles. Prothorax assez large et globuleux en avant, à ponctuation fine et corne large non sensiblement dentelée ; base à duvet gris net. Elytres modérément larges, subovalaires, à ponctuation peu serrée. assez forte et fine pubescence grisätre couchée ; épaules bien arrondies et extrémité très courtement tronquée ; sur fonds jaune une tache d’un noir brunâtre au-dessous de l’écusson, éloignée de la suture, une large - bande postmédiane, étroitement réunie sur la suture à une petite tache postérieure (ce qui dessine en dessus une sorte de tache semi- arrondie, claire vers l’extrémité) située avant l’extrémité de même couleur ; pourtour élytral clair. Pattes courtes, grêles. Dessous du corps pubescent de gris. Longueur 2n#65. Baie Delagoa (collection Pic). A cataloguer, je pense, près de N. cucullatus Laf.; rappelle assez de forme N. numidicus Luc., du nord de l’Afrique. FORMICOMUS SEMIRUFUS, n. Sp. — Grand, assez allongé, entièrement d’un brun-rougeâtre brillant, moins les 2/3 postérieurs des élytres d’un noir brillant, le dessous du corps plus ou moins noirâtre ; épaules et pattes quelquefois variablement obscurcies. Tête bien arrondie et peu diminuée en arrière, à ponctuation presque nulle dans cette partie, plus marquée sur le front; yeux noirûtres; antennes assez fortes (rarement un peu obscurcies sur les derniers articles), atteignant la base du prothorax, à 2e article très court, terminal à peine plus long que le précédent, les 3 derniers un peu plus épaissis. Prothorax assez long, largement dilaté, arrondi en avant, à ponctuation assez forte et rapprochée. Elytres à épaules obliquement arrondies, bien atténués près de l'extrémité qui est nettement tronquée, à ponctuation tout à fait écartée, modérément forte et quelques longs poils clairs mi-dressés. Pattes fortes avec les cuisses épaissies ; tibias postérieurs très pubescents, modérément épaissis, assez longs; {er article des tarses postérieurs long. Q à extré- DESCRIPTIONS DE COLÉOPTÈRES 205 mité élytrale un peu moins anguleusement tronquée et cuisses antérieures inermes. Plusieurs exemplaires. Longueur 4 à 5 mill. Sumatra (collection Pic). Près de F.armatus Boh.; bien caractérisé par ses élytres nettement tronqués, atténués à l’extrémité, tout le premier tiers des élytres brun-rouge (rarement un peu obscurcis sur les épaules). ANTHICUS ARGENTEOFASCIATUS, D. Sp. — (rrand et large, noirâtre presque mat; antennes, pattes (cuisses rembrunies), prothorax ordinairement sur la base, un peu rougeâtres ; 2 taches élytrales courtes, peu obliques (l'antérieure plus large) de même coloration, très duvetées eu dessus de gris argenté. Tête grosse, brillante, bien arrondie en arc, à ponctuation peu nette, avec les yeux gris ou noirs, les antennes grèles atteignant la base du prothorax. Prothorax assez court, bien pubescent, fortement sinué sur les côtés, impres- sonné dans celte partie, à peine élargi sur la base et bien arrondi en avant. Elytres larges, tronqués en avant avec les épaules arron- dies ainsi que l’extrémité, un peu déprimés, à ponctuation fine, serrée et courte pubescence grisâtre. Dessous du corps noir brillant. Pygidium saillant, noir. Pattes très longues, grêles avec le {er article des tarses postérieures extrêmement long. Longueur 3mm5 à 4 mill. Asie centrale. - J'ai vu trois exemplaires de cette jolie espèce recueillis par M. Pierre Schmidt, attaché au Musée zoologique de Saint-Péters- bourg, dans les monts Tianshan au village de Tshunshiuskyi, sur les bords du fleuve Ili, en juin 1892; l’un fait actuellzment partie de ma collection. Rappelle assez 4. transversalis Villa (tenellus Laf.) par son dessin, avec la forme de 4. longicollis Sch., seulement un peu plus large. ANTHicus PETRI, n. sp.— Assez petit, un peu allongé, brillant, d’un testacé rougeâtre avec la tête noiràtre et les élytres de cette dernière couleur, moins le quart antérieur et une lunule postérieuse testacés; pubescence mi-dressée sur les élytres. Ponctuation fine et peu visible sur la tête et le prothorax, assez marquée el écartée sur les élytres. Tête en arc de cercle, bien arrondie en arrière, un peu bombée; yeux argentés; antennes testacées à Aer article long, 2° court, les derniers à peine plus gros, un peu épaissis au sommet, le terminal long, en pointe. Prothorax pas très long, largement dilaté et bien arrondi en avant, fortement sinué avec les côtés presque droits sur la base, celle-ci à ponctuation plus nette : bosses du pro- thorax sur les côtés quelquefois obscurcies. Elytres un peu ovalai- res, bien arrondis aux épaules et à l’extrémité, impressionnés près 206 M. PIC de l’écusson, un peu bombés, à pubescence écartée, mi-dressée; tache postérieure élytrale jaune variable, plus ou moins arrondie, quel- quelois peu nette. Abdomen noir, dessous du corps rougeâtre. Pygi- dium foncé. Pattes testacées, longues, à cuisses assez grêles. Longueur 2mm5 à 3mm, Asie Centrale. A classer près d’Anthicus meyalops Mars., semblable de coloration, mais plus allongé avec le prothorax plus étroit. Anthicus Petri a été recueilli par M. Pierre Schmidt, auquel je suis heureux de le dédier. Il vient de Wernyi, bords de l’Ili. J’en ai vu trois exemplaires, dont un faisant partie de ma collection. ANTHICUS RUBRIPES, n. sp. — Assez court et large, d’un noir terne presque mat, à pubescence grisâtre assez longue ; ponctuation géné- rale peu forte, assez rapprochée surtout sur la tête; antennes et pattes d’un rouge-roussâtre. Tête large, tronquée postérieurement et arrondie aux angles avec les antennes, n'atteignant pas la base du prothorax, peu épaissies à l’extrémité. Prothorax court et large, bien dilaté et anguleusement arrondi en avant, rebordé à la base. Elytres très larges, modérément courts, avec les épaules un peu avancées, arrondies, l’extrémité à peine atténuée, arrondie, offrant leur plus grande largeur vers le milieu ; coloration un peu éclaircie sur le pourtour. Pattes assez longues, grêles; {er article des tarses post. long, un peu arqué. Longueur 3 mill. Kischlak. Afghanistan. Je dois le seul exemplaire que jé connais de cette espèce à la générosité de M. le major de Heyden, dont la complaisance et le savoir sont connus et appréciés partout dans le monde entomo- logique. Me paraît devoir se placer dans le voisinage de misellus Laf., des Indes Orientales, c’est-à-dire dans le groupe européen sellatus Panz.; il se rapproche assez par la forme de pusillus Laf., du Texas, mais il est un peu plus large et d’une autre coloration. LEPTURA FULVA Deg. var. corsica, n. var. — Entièrement noir, moins les épaules et les côtés externes de la 1r° moitié antérieure des élytres fauve ; yeux de cette dernière coloration. Prothorax densément et fortement ponctué à longs poils jaunâtres. Elytres à dépression humérale, bien atténués en arrière et très échancrés en oblique à l'extrémité; ponctuation assez forte, écartée. Dessous du corps et surtout bord des arceaux à duvet cendré-argenté dense. Pattes postérieures fortes, avec les tibias arqués, assez courts; {1° art. des tarses long. 4. Longueur 13 mill. Corse (collection Croissandeau). DESCRIPTIONS DE COLÉOPTÈRES 207 Cette race qui, par sa coloration si particulière pourrait paraître au premier abord bien différente de toutes les espèces du groupe, par la forme de ses tibias postérieurs courts et arqués, ne peut être considérée que comme une remarquable modification de la forme française, L. fulva Deg. (tomentosa Fabr.), bien qu’en plus de la coloration différente L. corsica offre le prothorax plus nettement entaillé-sillonné à la base, et le dessous du corps un peu plus den- sément pubescent. Raopazopus NADARI, D. sp. — Grand, assez allongé, un peu déprimé, noir de poix presque mat, avec les pattes et les antennes brunâtres. Tête petite, peu fortement et ruguleusement ponctuée. Prothorax court, assez fortement et ruguleusement ponctué avec les côtés arrondis, à peine anguleux au milieu, un peu rebordé en ayant et à la base. Ecusson petit, en demi-cercle, densément ponctué. Elyires un peu plus longs que le prothorax, à côtés presque parallèles (à peine un peu diminués un peu avant le milieu), avec les épaules bien saillantes, l'extrémité anguleusement arrondie: ils sont densément et ruguleusement ponctués, bien plus finement en arrière, et offrent quelques poils à articles obscurs dressés. Antennes plus courtes que le corps et diminuées, à articles en carré long, avec le terminal triangulairement arrondi au sommet. Pattes longues avec les cuisses longuement et modérément dilatées, les tibias postérieurs à peine siuués. Dessous du corps brillant, fine- ment ponctué. Q. Longueur 23 mill. Boukharie orientale (collection P. Nadar). Grande espèce remarquable par sa forme assez allongée, sa taille avantageuse, voisine de À. clavipes Fabr. LES GALATHÉIDÉS DES MERS DE FRANCE par À. MILNE-EDWARDS et E. L. BOUVIER. Nos connaissances surlafaunesous-marine ont été singulièrement modifiées et augmentées depuis peu, grâce aux grandes campagnes dé dragages entreprises durant ces vingt dernières années, et no- tamment à celles du Blake, du Challenger, du Travailleur et du Talis- man. Parmi les groupes qui ont été bouleversés et enrichis par les découvertes nouvelles ainsi faites, il faut citer au premier rang celui des Crustacés anomoures et, dans ce groupe, la famille des Gala- théidés. Si l’on fait abstraction des Porcellaniens, c’est-à-dire des espèces purement côtières de la famille, les Galathéidés, qui comptaient tout au plus 40 espèces avant les campagnes de dragages, n’en comptent aujourd’hui pas moins de 165 et comprennent deux genres et trois sous-familles, au lieu des quatre genres (Æglea, Galathea, Munida, Pleuroncodes) et des deux sous-familles (Ægléens, Galathéens), qu’on leur attribuait autrefois; quant aux espèces aveugles de la famille, qui étaient représentées par une seule espèce, le Galathodes triden- tatus d'Esmark, elles en comptent maintenant plus de 60 et se divisent en cinq genres (Galacantha, Munidopsis, Gulathodes, Orpho- rhynchus et Elasmonotus), qui forment un groupe important dans la tribu des Galathéens. La faune française de Galathéidés a bénéficié, dans une large part, de ces découvertes, limitée jusqu'alors à six espèces, elle en compte aujourd’hui quatorze, dont nous allons indiquer la distribution dans nos mers, ainsi que la position zoologique dans le système de elas- sification que nous avons adopté. {re Sous-Famille : GALATHÉINÉS (1) Tribu I : Galathéens 1e" groupe. — GALATHÉENS FLAGELLÉS (fouet à l’exopodite des maxillipèdes antérieurs). | Genre GALATHEA* Fabricius. G. strigosa* (Linné). Océan, Méditerranée, — rare dans la Manche. Subcôtière. (1) Les espèces indiquées par le signe * éfaïent seules connues jusqu’ici dans nos mers. arc juin aa) lie de he pe DANS dé CUS SE Ne Ke é- T ER TRS ANNE dt OS SRE LES GALATHÉIDÉS DES MERS DE FRANCE 209 G. dispersa* Bate. Océan, Méditerranée, — de 10 à 550 mètres. G.nexa* Embleton. Manche, — rare,subcôtière. G. squamifera* Leach, Océan, Méditerranée, Manche ; subcôtière. G. intermedia* Lilljeborg. Océan, Méditerranée, Manche, subcôtière et descend jusqu’à 225 m. Genre Munipa* Leach. M. bamiffia* Penn. (= M. rugosa — M. tenui- mana Sars). Océan et Méditerranée, de 25 à 1360 mètres. M. perarmata, nov. sp. Golfe de Gascogne et Méditerranée, de 555 m. à 1019. M. microphthalma À. Milne-Edwards. Golfe de Gascogne, 1480 mètres. Genre PLEURONcODES* N'est pas représenté dans nos mers. 2° groupe. — GALATHÉENS NON FLAGELLÉS (tous aveugles). Genre GALAcANTHA À. Milne-Edwards. Genre Munmopsis Whiteaves. | M. media À. Milne-Edwards. Golfe de Gasco- gne, 717 mètres. Genre GaLaraopes A. Milne-Edwards. G. tridentalus Esmark (= G. rosaceus À. Milne- Edwards). Golfe de Gascogne, de 80 à 1480 m. Genre Erasmonorus A. Milne-Edwards. Genre OroPHorRaYNcœaUSs À. Milne-Edwards. 0. Mariont À. Milne-Edwards. Marseille, 450 m. Tribu II : Porcellaniens 2% Sous-Famille : DiPrTICYNÉS Tribu I : Grimpeurs Genre PrycaoGasTer À. Milne-Edwards. P. formosus À. Milne-Edwards. Golfe de Gas- cogne, 1480 mètres. Genre Drprycaus A. Milne-Edwards. D. rubro-vittatus À. Milne-Edwards. Golfe de Gascogne, 899 mètres. Mém, Soc. Zool. de Fr., 1894. Vin, — 14 910 MILNE-EDWARDS ET BOUVIER.— LES GALATHÉIDÉS DES MERS DE FRANCE D. nitidus À. Milne-Edwards var. concolor, nov. var. Golfe de Gascogne, de 1480 à 1600 m. Tribu II : Marcheurs Genre EumunipA S.I. Smith. N’estpas représenté dans nos mers. 3e Sous-Famille : ÆGLÉINÉS Genre ÆGLeA (animaux d’eau douce de l’Amérique du Sud). A cette liste on pourrait presque ajouter l’Elamonotus Vaillant, des mers portugaises, qu’on trouvera vraisemblablement dans le golfe de Gascogne. Toutes les espèces non marquées de l’astérisque ont été découvertes dans les eaux françaises par le Travailleur ou le Talisman ; beaucoup d’autres espèces, ramenées par la drague durant ces deux expédi- tions, furent trouvées dans les parages des Açores ou au large de la côte africaine. Quelques espèces françaises (M. microphthalma, D. nitidus) se retrouvent de l’autre côté de l’Atlantique, d’autres au contraire sont remplacées dans les eaux américaines par des espèces très voisines qui méritent à juste titre le nom d’espèces représenta- tives ; tel est le G. tridentatus, qui a pour forme représentative aux Antilles le G. tridens, tel est aussi le P5. formosus, qui est repré- senté dans les mers de Patagonie par le Pt. Milne-Edwardsi. Les mêmes genres sont représentés à l’est et à l’ouest de l’Atlantique. 211 NOTE PRÉLIMINAIRE SUR LES CÉPHALOPODES PROVNENANT DES CAMPAGNES DU YACHT L'HIRONDELLE, par le Dr Louis JOUBIN. Je crois devoir donner dès maintenant une liste des Céphalopodes provenant des campagnes du yacht l’Hirondelle, et dont l’étude m’a été confiée par S. A. le prince de Monaco, que je prie de vouloir bien agréer mes remerciments respectueux. Tous les Céphalopodes que j'ai examinés ont été pêchés entre le 5° et le 45° de longitude Ouest et entre le 37 et le 49° de latitude Nord. Ce sont tous des animaux appartenant à la faune de l’Atlanti- que Nord. Ce catalogue laisse quelques Céphalopodes sans détermination définitive pour les raisons que voici. Plusieurs de ces animaux, et non des moins intéressants, ont été recueillis dans l'estomac de Poissons, et de ce fait, sont en partie digérés ; ceux qui ne sont pas trop détériorés ont pu être déterminés avec certitude, mais ceux qui avaient perdu la plupart de leurs parties superficielles n’ont pu être classés d’une façon rigoureuse. Un petit Céphalopode pélagique appartenant au genre Tremoctopus ne se rapporte à aucune espèce décrite jusqu’à présent. Il est vrai- semblable d'admettre qu’il sera nécessaire de créer pour lui une espèce nouvelle, lorsque je me serai procuré quelques renseigne- ments qui me font actuellement défaut. Il en est de même pour un Chiroteuthis qui me paraît être un animal inconnu; il se rapproche beaucoup de Chiroteuthis Bomplandi Verany, mais en diffère par quelques caractères importants. Toute- fois, l'espèce de Verany n'ayant été établie que d’après un seul indi- vidu, brièvement décrit et sommairement figuré, il est possible que l'assimilation de l’espèce de l’Hirondelle avec celle du savant italien puisse être faite, si, comme je l’espère, je parviens à me procurer Péchantillon authentique de Verany. Je m’abstiens jusque-là de prendre une détermination à cet égard. Il reste enfin un très grand nombre de becs de Céphalopodes rapportés par le chalut ou trouvés dans l’intestin de divers Cétacés et Poissons. Il est malheureusement à peu près impossible de déter- miner même les genres, à plus forte raison les espèces, auxquelles appartiennent ces organes. Leurs éléments ne varient guère dans 212 L. JOUBIN toute la classe des Céphalopodes, et l’on ne peut en tirer aucune caractéristisque sérieuse. Malgré ces imperfections, ce catalogue préliminaire rendra, je l’espère, quelques services aux naturalistes qui s'occupent de la distribution géographique des animaux marins. Le tableau détaillé qui l'accompagne indique clairement les localités d’origine, avec la date et la nature des fonds. : Octopodes : 1 ARGONAUTA ARGoO Linné. = Un échantillon femelle de très grand: taille provenant du détroit entre Fayal et Pico (Açores). TREMOCTOPUS Sp. nov. Un échantillon très petit provenant de la station 151, pris proba- blement à la surface, ne se rapporte à aucune des espèces actuelle- ment décrites. C’est un mâle de faible dimension, dout les sept bras sont égaux et très petits. L'ensemble de l’animal se rapproche assez de la figure donnée par d’Orbigny pour son Octopus minimus quil considère ensuite comme le mâle d’Argonauta hians. ALLOPOSUS MOLLIS Verrill. À: Fragments divers et en particulier la couronne tentaculaire, d’un échantillon adulte, provenant de la station 143. B. Un très jeune animal, ayant environ 3 centimètres de long, pris à la station 59, par 248 m.., au chalut. Il me paraït vraisembla- ble que ce petit Céphalopode a été pris à la montée de l’appareil et non dans le sable fin. Ocropus Macropus Risso. Un échantillon de moyenne taille, pris entre Fayal et Pico (Açores). ELEDONE CirRosA Lamarck. Un échantillon femelle, très petit, tout couvert de papilles bien développées, qui semblent s’atténuer quand l'animal devient adulte. Pris au chalut par 155 mètres, à la station 46. Décapodes SEPIOLA RONDELETI Leach. A. Un exemplaire en mauvais état provenant de la station 85, pris à 180 mètres sur un fond de sable vaseux. ee 2 D EG sr ann ses RSS AE SCENE ” (CÉPHALOPODES DE L'ÆRONDELLE 213 B. Deux échantillons mâles, en assez mauvais état, pris à la sta- tion 42 par 136 mètres, au chalut, sur un fond de sable fin. C. Un mâle provenant de la station 46 ; pris au chalut par 155 mètres sur un fond de sable gris. SEPIOLA PETERSI Steenstrup. Un échantillon mâle, d’assez grande taille, en mauvais état, se rapproche assez de Sepiola Rondeleti par son repli copulateur du 1er bras gauche contourné en forme d'oreille, et non transversal; mais sa poche du noir est simple, ses nageoires ne sont pas même égales à la moitié de la longueur du sac viscéral, et le 2: bras porte quelques très grandes ventouses. Cet animal provient de la station 85, où il a été pris au chalut, par 180 mètres, sur un fond de sable vaseux. Rossra MAcRosoMA d’Orbigny. A. Un gros individu provenant de la station 46, pris au chalut, par 155 mètres, sur un fond de sable gris. _B. Un individu de grande taille provenant de la station 59 pris au chalut sur un fond de sable fin par 248 mètres. SEPIA ELEGANS d’Orbigny. 2 échantillons de petite taille pris à la station 46 par 155 mètres. OMMASTREPHES Où ÎLLEX °? Fragments recueillis dans l'estomac d'un Germon. En trop mauvais état pour être déterminés. Station 262. ILLEX ILLECEBROSUS Steenstrup. Un échantillon séparé en deux parties a été recueilli dans les porte-haubans de l’Hirondelle, où il avait dù s’élancer de la mer ; il y est resté, probablement, assez longtemps avant d’être mis dans l'alcool, car il est en partie desséché, et plusieurs caractères impor- tants, et notamment ceux des bouts des bras, n’ont pu être vérifiés. Cependant la forme du corps, de la nageoire, des crêtes céphaliques, du bouton adhésif, se rapportent bien à la description que donne Verrill d’O. illecebrosus. Ce Céphalopode est, de tous ceux qui ont été soumis à mon examen, celui qui a été capturé le plus près de la côte américaine, non loin de Terre-Neuve. 214 : L. JOUBIN TOoDARODES SAGITTATUS Lamarck. A. Un bec etune plume provenant de la station 182 ont été recueil- lis. dans l’estomac d’un Polyprion ; je les rapporte avec doute à cette espèce. ë É B. Trois échantillons à moitié digérés ont été recueillis à la station 265 dans l'estomac d’un Germon {Thynnus alalonga). Comme les fragments précédents, je ne puis affirmer d’une façon positive qu’ils appartiennent à cette espèce. ARCHITEUTHIS Steenstrup ? Un bec pris par 1266 mètres au chalut à la station 244, se rappro- che assez par sa taille et sa forme à ceux de divers Archaiteuthis. Mais il a été très roulé, il est tout criblé de trous faits par de petites balanes, de sorte qu’il est impossible de préciser la détermination. VERILLIOLA Ou TRACHELOTEUTHIS ? Deux individus recueillis dans l’estomac d’un Germon à la station 262, sont dans un état déplorable à la suite de leur séjour dans le liquide digestif. L’un a la tête séparée du corps, l’autre à encore ses deux parties réunies, mais ils ont tous les deux perdu la peau et tous les organes qui en dépendent. Ce n’est donc que d’après des caractères fort atténués qu'il est possible d'attribuer ces deux. échantillons au genre Verilliola. Une espèce de Pfefter, Verilliola nympha se rapproche assez de nos animaux, de même que le Tra- cheloteuthis Behni de Weiss qui, d’ailleurs, assimile ces deux espèces. D’après ce que j'ai constaté, il est permis de supposer que ces deux petits Céphalopodes se rapportent sinon à cette espèce, du moins à une autre assez voisine du même genre. Taonius Steenstrup ? Dans l’estomac du même Germon que ci-dessus se trouvait la tête avec une partie de l’entonnoir et les bras d’un Céphalopode remar- quable par des yeux très proéminents, rattachés à la tête en forme de rostre par un court pédoncule. Le reste de l’animal était en lam- beaux. La tête rappelle celle de Loligopsis Zygæna Verany, de même aussi qu’elle présente des caractères saillants du l'aonius Suhmi (Lankester) tel qu’il a été décrit et figuré par Hoyle dans son célèbre Report sur les Céphalopodes du Challenger. Il est d’ailleurs permis de supposer que l’espèce de Verany et celle de Hoyle sont fort voisi- nes l’une de l’autre. s CÉPHALOPODES DE L'A/RONDELLE 215 Quoiqu'il en soit, je crois pouvoir, dès maintenant, rattacher au genre Taonvus le Céphalopode incomplet trouvé dans l’estomac du Germon de la station 262. CHIROTEUTHIS D. SP. Ce curieux Céphalopode a été pris à la station 220, par 1445 mèt., au chalut ; mais d’après la communication qui m'a été faite par M. de Guerne, ilest fort problable qu'il a été saisi au passage, à la montée, par l'engin de pêche, et qu’il ne provient pas d’une telle profondeur. Tel qu’il m'a été remis, il est incomplet ; les deux tentacules manquent et le corps est presque entièrement séparé de la tête. Comme forme générale, il rappelle beaucoup le Chiroteuthis Bom- plandi Verany, mais il en diffère en ce que ses bras sont très inégaux, ceux du Ch. Bomplandi sont sensiblement égaux et ter- minés par une boule noire qui manque ici. La forme de la nageoire est à peu près la même dans les deux cas. La tête est beaucoup plus large que le corps, les yeux fort sail- lants. Sur le corps et la nageoire on trouve des taches presque entourées que j'ai décrites sous le nom d’æil thermoscopique. L’en- semble de l’animal est transparent. Il me paraît justifié d'établir une espèce nouvelle pour cet animal qui diffère par trop de points du Chiroteuthis Bomplandi pour y être rigoureusement assimilé. = SUIS RU TEU ED) OST PET O UOTE RE CE ne Q88r 1098 z SE RSR Mn Te ENS eu à 22 SSI LP E|-TUTI0OPUI Ç S2Yd2JSDUIWUQ & 0ENOT “L0o8 «Ut «9CoLY “oute1} 9p ous17 « DE) 998 E * © MOIEWET] SN)VJNÈDS SOPOUVPOI, € Sol «BE GToLY ‘aute1} 9p oUSrT « 888r ‘149 87 59 ? © * © * © © SA9AIp sJueuS a] ‘s904g LOU UN POBOSAN» © » Ÿ * : : : + » + ; ‘ds V0 A “sguaBip Tup R De + + + + + + + + + + «+ ds snruon ; ; & CS SRIUODZ | GSGoVE cc LTeLVoLY auteA} 9p UBTT € 8887 ‘1d9s y IC (RéStumanuauy) 284 un | ,0p,6600€ «LG GEo8E ‘SHTS des 992: | S88I 100 3 WT BABA À + - + - À ouurq oSay DINDUOEFAY « « MAT | 5 5 000 0 ossty sndosnu sndopO | \pc,ccope IE08e MR ER CR ler 88SF 1noV £T (ad a9JUOU [ES |: + + + : (AuewoA 2purdwuog ‘D 9P ouISIOA &'ds) s2Y2n2011y7) | Ge. 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On pouvait déjà, dès cette époque et d’après ces documents, quel- que imparfaits qu’ils fussent, préjuger de l’ensemble de la faune. Quelques espèces remarquables, il est vrai, se trouvaient mention- nées pour la première fois, mais rien n’indiquait un ensemble de formes thalassoïdes analogues à celles qui caractérisent si éminem- ment le Tanganika. Il était réservé aux futurs voyageurs, Simons, J. Thomson (4) et V. Giraud de jeter, par leurs découvertes, une lumière plus vive sur la faune malacologique du Nyassa ; ce grand lac, qui communique avec le fleuve Zambèze, doit présenter un certain nombre d'espèces communes avec lui, mais ces analogies ne peuvent qu'être préjugées, en l’état de nos connaissances actuelles, encore bien imparfaites, sur la faune du grand fleuve. Quoiqu'il en soit, un des traits caractéristiques de l’ensemble de la population malacologique du Nyassa paraît être l’abondance en même temps que l’exiguité des petits Mélaniens, parmi lesquels il en est quiofirent, jusqu’à un certain point, un facies thalassoïde. La découverte de ces Mélaniens est due, en majeure partie, à M. Victor Giraud, et c’est M. Bourguignat qui les a fait connaître dans un (1) Proc. Zool. Soc. 1865, p. 231. (2) Ibid., 1865, p. 658. (3) Proc. Ac. nat. se. Philad,, apr. 1864, et Journ. Ac. nat. sc. Philad., VI, 1866. (4) C'est M. Edg. A. Smith, du British Museum, qui a dans ses mémoires, étudié les coquilles recueillies par MM. Simons et Thomson (Proc. Zool. Soc. Lond., 1877, p. 12et ibid, 1881, 218 C.-F. ANCEY mémoire publié par la Société Malacologique de France (1}. Ce savant a fait suivre son étude d’une liste de toutes les espèces du Nyassa connues jusqu’à ce Jour. Un fait qui le frappe particulière- ment, c’est la petitesse de presque toutes ces dernières ; il étend cette observation aux Acéphales, mais la proposition de M. Bour- guignat ne paraît, en réalité, s'appliquer qu'aux Mélaniens. Aïnsi les Meladomus, Physa, Limnea, Vivipara du lac Nyassa ne le cèdent en rien pour la taille aux espèces des mêmes genres habitant les contrées voisines ; il en est même de ïfort grands (Weladomus nyassanus, par exemple). ; Un zélé missionnaire, Mgr Lechaptois, vicaire apostolique de la mission de Nyassa, a bien voulu, à deux reprises, m'envoyer les coquilles recueillies par lui. Ces intéressants envois renfermaient surtout des Acéphales et viennent heureusement combler une lacune dans la connaissance des mollusques du lac, en démontrant qu'il y existe des Mutela, Spatha et Spathella d’assez grandes dimen- sions et qui avaient jusqu'ici échappé aux recherches des devan- ciers de Mgr Lechaptois. Qu'il reçoive donc ici l’expression de ma. plus respectueuse gratitude ! Le présent mémoire comprend, incidemment, les diagnoses d’un petit nombre de coquilles de l’Afrique orientale faisant partie de ma collection, mais qui ne proviennent point des envois de Mgr Lechaptois. Je passe maintenant à l'examen des espèces. ÂCHATINA SP. NOV. ? Un exemplaire d’une espèce à spire franchement conique et mesu- rant, quoique évidemment très jeune, 7 tours, a été recueilli avec la Petersi. Sa columelle tordue est abruptement tronquée et le test, sauf à la partie inférieure, est granuleux. Sa couleur est d’un jaune paille, légèrement flammulé de brun.— Longueur 34 mill. ACHATINA PETERSI von Martens. A. Petersi von Mart., Malak. Blätter, VI, 1859, p. 214 ; Alb., in Helic., ed. IT, p. 201 ; Pfeiffer, Mon. Helic. viv., VI, p. 213. Testa solida, oblonyo-conica, epidermide rubro-falva, tenui, inferne saturatiore et nitidiore induta, hinc indè lineis longitudinalibus obscu- rioribus obsolete notata, carneo-fulvescens, sursùm pallida et interdum indistincte flammulata. Spira acuta, conoidea, summo minuto, albido. Anfractus 7 convexi, primi lœvigati, sequentes granoso-decussati, (1) Bulletin de la Soc. Mal., 1889, p. 1 et suiv. Per pra ENT ent ri DENT (7 à dal Ê at sine" ét let “dns t de Se GR ne À RECHERCHES MALACOLOGIQUES DE M8! LECHAPTOIS 2419 granulis paulatim accrescentibus et longioribus, sutura impressa, in ultimo plus mivusve irregulariter crenulata separati, ultimus basi et infrà medium lœvis, lineis incrementi pliciformibus et parüm requla- ribus tantummodo impressis, magnus, ovato- ventricosus. Apertura ovalis, superne acuminata, cum pariete et columella violaceo-livida ; columella antrorsum torto-arcuata, valide et oblique truncata. Peristoma acutum, margine extero leviter antice produito. Callum parietale mediocre. , Long. 105, diam. 62, long. apert. 59 mil. Un seul individu de cette belle espèce, d’après lequel a été établie la description qui précède, a été trouvé par Mgr Lechaptois sur les bords de la Shiré, à 3 ou 4 kil. au sud de l’extrémité méridionale du lac Nyassa. Elle n’avait antérieurement été signalée que des environs de Tette (Peters). ACHATINA PANTHERA Férussac. A. pantera Fér. in : pr. 349. Hist. t. 126, f. 1-2 (Helix-Cochlitoma) ; Lamarck, éd. Desh. 29, p. 309; Pfeiffer, Mon. Helic. viv., IL, p. 252. Testa ovali-attenuata, subnitida, griseo-albida, strigis plus minusve latis et flammis undulatis irrequlariter variegata, epidermide tenui, ochraceo, infrà magis persistente, superne plerumque caduciore, vestita, satis solida. Spira elongato-conica, apice minuto. Anfractus 8 1/2 convexiusculi ; embryonales lœves, albidi, sequentes granoso- decussati, penultimus lineis nonnullis spiralibus tantum obsolete impressus ; ultimus lineis incrementi pliciformibus, ad suturam validis et in penultüno etiam conspicuis sculptus. Columella stricta, incrassata, regulariter antrorsüm subarcuata, rosea, acuminata, denique basi angquste truncata. Apertura oblonga, sursûm attenuata, intus livido-rosea, strigis externe perspicuis; callo parietali validiusculo roseo ; margine dextro subsinuato. ® Long. 118, lat. 56, long. apert. 63 mil. Un seul exemplaire recueilli par Mgr Lechaptois sur les bords du fleuve Shiré, à 3 kil. de la pointe sud du Nyassa. Cette Achatina est connue depuis longtemps et a été déjà trouvée par le D° Kirk dans la région du Nyassa. J’ai cru toutefois utile de donner ici la diagnose d’un individu de provenance authentique pour permettre l'identification complète de la coquille du Nyassa avec l'espèce de Férussac. Il y a lieu, en effet, de se défier de la dénomination de panthera appliquée indistinctement à toutes les Achatina de ce groupe, de provenances différentes. Elles habitent en efiet la côte aussi bien que l’intérieur de l'Afrique orientale, 220 C.-F. ANCEY depuis la vallée de l’Ouébi (4. Milne-Edwardsiana) jusqu’au sud du Mozambique, ainsi que l’ile de Madagascar. Ma collection en ren- ferme une espèce de Mozambique dont je donne ci-après la descrip- tion et qui est remarquable par le volume de son dernier tour ainsi que par la brièveté relative de sa spire. Elle m'a été envoyée par M. E. L. Layard sous le nom fautif de À. varieqata. Je la dédie à Mgr Lechaptoiïs, à qui je dois la connaissance de la plupart des espèces nouvelles mentionnées dans ce travail. ACHATINA LECHAPTOISI n. Sp. Testa solidu, crassa, parûm nitida, ovata, superne conico-attenuata, ventricosa, lineis incrementi passim rudibus exarata et, summo excepto , strüs spiralibus in Supremis anfractibus approximatis et granulos efjicientibus, in inferioribus magis remotis et e medio ad basin obsolete notatis reticulata , sordide albida, fusco et cærulescenti- griseo late irregulariterque flammeata et maculosa, apice pallido, minuto. Spira conica, anfractibus 7, sutura irregulariter impressa separati, converiusculi, regulariter crecentes ; ultimus maximus, ovato- ventrosus, cœteros longitudine Superans. Apertura magna, basi subpatula , intus albescens, ad marginem exterum roseo-tincta ; columella crassa , oblique ad basin truncata, fere recta, vix contorta, cum callo parictali crasso rosea. Long. 195, lat 75, alt. apert. 77 müll. Mozambique (E. L. Layard). Cette espèce, bien caractérisée, a la coloration générale de la panthera, mais possède un aspect tout particulier dû à la hauteur de son dernier tour ; à ce point de vue, mais à ce point de vue seul, elle offre une certaine analogie avec la variegata de la côte occiden- tale d'Afrique. Le groupe de l’Achatina panthera Férussac comprend également, entr'autres espèces, l’Achatina Layardi, Pir., d’Oïba (côte de Mozam- bique) et une espèce, géante entre toutes et la plus volumineuse sans doute de toutes les coquilles terrestres connues jusqu’à ce jour. Elle à été recueillie par M. E. Marie, à l'embouchure de la rivière Lindy (Sud du Zanguebar) et identifiée, à tort, par M. A. Morelet, à l’4. immaculata, autre grande espèce de la côte de Mozambique (Cap Delagoa). Les dimensions de cette coquille colossale sont les suivantes : Long. : 169 ; diam. : 84 mill. Hauteur de l’ouverture : 97 ; largeur 50 mill. Elles sont sensiblement moindres chez l’immaculata qui mesure, FEU A RECHERCHES MALACOLOGIQUES DE MS! LECHAPTOIS 221 d’après Pfeifter (1), 149 mill. de long sur 68 de largeur et dont l'ouverture a 79 mill. de hauteur sur 41 de diamètre et qui compte huit tours de spire et non 7. Voici les caractères de cette magnifique Achatina, à laquelle j'ai attribué le nom de feu M. Marie, qui l’a découverte. ACHATINA Marjer Ancey (Fig. 1). Testa crassa, ponderosa, imperforata, subnitida, castanea, in ultimo castaneo-grisescens, summo pallida, deinde in anfractibus superioribus pallide fusco-flammulata, cœterüm haud strigata nec variegata , in anfr. inferioribus lineis incrementi pliculosa, ad apicem lœvigata, postea granuloso-decussata, lineis spiraliter impressis magis magisque remotis et obsoletis, post medium ultimi omnino evanescentibus. Spira conoideo-ovata, apice minuto. Anfractus7 convexi, requlariter crescentes sutura ad initium simplici, dehinc irregulari divisi; ultimus maximus ovatus. Apertura intus albescens, ad parietem,columellam et marginem exterum roseo tincta (2), superne anguluta, extus convexa ; callum crassum, pallide roseum ; columella arcuata, valida, abrupte et oblique ad basin truncata. MELADOMUS NYASSANUS (Dohrn). Lanistes nyassanus Dohrn, Proc. Zool. Soc., 1865, p.233 ; Melado- mus nyassanus Bourg., Moll. Egypte. Abyss., etc., 1879, p. 39, et Bull. Soc. Mal. 1889, p. 37.. Un échantillon de petite taille a été recueilli mort, par Mgr Lechaptois, dans la rivière Shiré à 3 ou 4 kil. au sud de l’extrémité méridionale du Nyassa; un autre de fort grande taille (haut. 90, diam. 98 mill.) a été trouvé par lui à Karonga, au nord du lac. Cette belle coquille, d’une forme néritoide si singulière, est l’une des plus caractéristiques de la faune du lac de Nyassa. Sa columelle est remarquablement épaisse et déprimée, et circonserite par une arête ressemblant à celle que l’on a observée chez les Baïizea et autres genres particuliers au lac Tanganika. MeELADpomus soripus (Smith). Lanistes solidus Smith, Proc. Zool. Soc., 1877, p. 716, pl. LXXIV, fig. 10-11. Meladomus solidus Bourg., 1884, et Grandidier, Bull. Soc. Mal. Fr., IV, 1887, p. 191. Trouvée avec l'espèce qui précède dans la rivière Shiré. Ce Meladomus se rencontrerait aussi dans les cours d’eau de l’Ousa- (1) Prerrrer, Mon. Helic. viv., IV, p. 600. (2) Chez l'immaculalaæ, la coloration de ces parties est bien différente, 229 C.-F. ANCEY gara, Sur la route de Bagamoyo au lac Tanganika ; toutefois je n’ai pas vu d'exemplaires de cette contrée. Fig. 1. — Achatina Mariei Ancey, un peu plus petit que nature (réduit de 1/8). RECHERCHES MALACOLOGIQUES DE MS! LECHAPTOIS 223 MELADoMus AFFINIS (Smith). Lamistes affinis Smith, Proc. Zool. Soc. Lond. 1877, p. 716, pl. EX XIV, fig. 7, et ibid.,1881, p. 290, pl. XXXIV, fig. 23.— Meladomus affinis Bourg., 1888, et Bull. Soc. Mal., 1889, p. 35. Je rapporte provisoirement à cette espèce de jeunes échantillons recueillis avec les deux formes précédentes, dans la rivière Shiré. MELADoMUs ovum (Peters). Ampullaria ovum Peters, Arch. f. Naturg., I, 1835, p. 315. — Lamistes ovum Dohrn, Proc. Zool. Soc., 1865 ; Pfeifter, 1866 ; Smith, 4877. — Meladomus ovum Bourg., Moll. Egypte, Abyssinie, etr., 1879, p. 36 et Bull. Soc. Malac., 1889, p. 36 (1). Variété INGENS Ancey. Cette forme déjà signalée dans le Nyassa par Dohrn, a été re- trouvée par Mgr Lechaptois à Karonga. Elle se distingue du type(2) par ses dimensions colossales. L'’individu recueilli ne mesure pas moins de 88 mill. de longueur sur 65 de diamètre. L'ouverture mesure 42 mill. Il possède 7 tours de spire (3). Aucune espèce de Meladomus appartenant aux séries des M. carinatus et M. lybicus (4) n’a été jusqu'ici signalée dans le lac. (1) C’est intentionnellement que je ne cite pas parmi les synonymes l’Amnpullariu ovum de Morelet, in : Voy. Welwitsch, 1886. Cette coquille de l’Angola, dont je possède deux exemplaires, parait être une espèce distincte. (2) Ce type provient de la région de Mozambique. La présence du Meladomus ovum a été, en outre, constatée sur divers points des contrées de l'Afrique centrale et orientale. (3) Je possède encore du lac Victoria Nyanza, un Meladomus de ce groupe, pro- bablement distinct, quoique voisin de l’affinis, mais trop jeune pour être déterminé avec sécurité. (4) Ce groupe n’est point exclusivement propre à l'Afrique occidentale. Le Meladomus Farleri (Lanistes Farleri de Craven, in : Proc. Zool. Soc. 1880, p. 219, pl. XXII, fig. 7) de Magila dans l’Usambara, en fait partie. Cette espèce n’est point mentionnée dans la récapitulation, pourtant étendue, des espèces du genre Mela- domus, qui a été dressée par M. Bourguignat en mars 1889 (Moll. de l'Afrique équatoriale, p. 169 et suiv.). Il existe aussi dans l'Afrique centrale et von Martens indique parmi les Mollus- ques de l’Exploration de Schweinfurth (Malak. B1L., XXI, 1873, p. 42) le Lanistes (melius Meladomus) lybicus Mor., comme ayant été recueilli par l’illustre voyageur dans le pays des Niam-Niams. N'ayant pas eu à ma disposition de sujets provenant de cette contrée, je ne puis me prononcér sur l'identité spécifique de ce Meladomus avec l'espèce de l'Afrique occidentale, mais je possède du lac Victoria Nyanza un Meladomus voisin mais différent du lybicus et que je caractérise comme il suit sous le nom de MELADOMUS SCHWEIFURTHI AnCey. 224 C.-F. ANCEY Une espèce du premier de ces groupes se trouve dans la région Nord du Mozambique , car j'en ai trouvé deux sujets brisés et très jeunes mais cependant encore reconnaissables dans les sacs de AeUnES de sésame provenant de cette contrée. VIVIPARA CAPILLATA Frauenfeld. V. capillata Frauenfeld, Zoo!. Miscell., IV, in : Verh. Zool. bot. Ges., 1865, p. 533, pl. XXII — Grandidier, in : Bull. Soc. Malac. Fr., IV, 1887, p. 190 — (pro parte) Smith, in : Proc. Zool. Soc. 1877, p. 717, pl. LXXV, fig. 3 (seulement). — Bourg. in : Bull. Soc. Malac. Fr., 1889, p. 34. - Fibiine Shiré, à 3 kil. de l’extrémité sud du Nyassa (Mer Lechap- tois ; ViviparA RoBERTsONI Frauenfeld ? V.Robertsoni Frauenfeld, loco supra cit., p.533, pl. XXII.— Smith Proc. Zool. Soc, Lond., 1877, p. 717, pl. LXXWV, fig. 5-6. — Grandi- dier, loc. cit. — Bourg., loc. cit. Même habitat. MELANIA TUBERCULATA (0. F. Müller). Nerita tuberculata, Müll. Hist. verm., 1774 ; Melania fasciolata Lam., 1822 ; Meliana tuberculata Bourg. Moll. Orient, p. 65, 1853; Malac. Alg. (1864), p. 251, pl. XV, fig. 1-11; Bull. Soc. Malac. France, 1889, p. 5. Mêmé habitat. Les individus recueillis sont morts et roulés par les eaux, mais ne paraissent en rien différer de ceux de l'Orient. Cette espèce, commune dans le lac Nyassa, a été trouvée par tous les explorateurs du lac. MELANIA NODICINCTA Dohrn. M. nodicincta Dohrn, Proc. Zool. Soc. 1865, p. 234 ; Smith, ibid. 1877, p. 715, pl. LXXV, f. 11-12, Nyassia nodicincta Bourg. Bull. Soc. Malac. Fr., 1889, p. 6. Un seul eme trouvé en compagnie de l’espèce précédente. La M. nodicincta est le type du genre Nyassia, Bourg. (in : Bull. de la Coquille d’un jaune d’ocre sur lequel se dessinent des fascies irrégulièrement dis- posées et en nombre variable, d’un rouge brun. Test orné de fines stries longitu- dinales coupées par d’autres stries également {res fines, dans le sens de la spire, ce qui le fait paraître à la loupe comme délicatement treillisé ; ombilic ouvert, circonscrit par une carène ; tours supérieurs (2°, 3° et 4) carénés à la partie supé- rieure et plans dans le voisinage de la suture. RECHERCHES MALACOLOGIQUES DE M8! LECHAPTOIS 295 Soc. Malac. de France, 1889), que je n’admets qu’à titre de section des Melania. Uxio Kreki Lea. U. Kirki Lea, Proc. Acad. nat. sc. Philad., 1864, p. 108 et Journ. Ac. Phil., VI, 1866, p. 32, pl. XII, fig. 30. « Shell plicate, triangular, somewhat inflated, flattened at the sides, imequilateral, rounded before and gngular behind; valves thick, thicker before ; beaks very prominent, solid, undulate at the tips ; epidermis greenish, and covered with capillary rays ; cardinal teeth thick, sulcate; laterals nearly straight, short, thick amd treble in the left valve ; nacre silvery white and iridescent. » (Lea). La coloration de cette espèce est tantôt verdâtre, tantôt d’un jaune brun plus ou moins foncé; les petites lignes rayonnantes dont fait mention Lea sont souvent absentes. Les jeunes individus sont d’un beau jaune irisé sur lequel se détachent quelques lignes vertes rayonnantes très fines. Les mêmes variations de teinte se remar- quent chez les espèces du même groupe (U. nyassanus et U. aferulus). Mgr Lechaptois m'a fait parvenir plusieurs exemplaires de cet Unio, qui paraît être plus abondant que les deux espèces nommées ci-dessus ; ils proviennent de la rivière Shiré, à 3 ou 4 kil. au sud du lac Nyassa. Je la possède également du lac. Unio NyassAENsis Lea. Unio nyassaensis Lea, Proc. Ac. nat. Sc. Philad., 1864, p. 108, et Journ. Ac. Phil., VI, 1866, p. 33, pl. XIL, fig. 32. — Unio nyassanus _ Bourg., Bull. Soc. Malac., 1889, p. 38. « Shell plicate, triangular, somewhat inflated, flattened at the side unequilateral, rounded before and angular behind ; valves somewhat thick, thicker before; beaks prominent, solid and undulate at the tips ; _epidermis yellowish horn colored, obscurely rayed ; cardinals rather small and sulcate; laterals nearly straight, short, thick, double in both valves ; nacre salmon color and iridescent » (Lea). Même habitat que pour l’espèce qui précède, mais paraît être moins abondant, à en juger par les envois de Mgr Lechaptois. M. E.-A. Smith réunit sous l’appellation de nyassaensis Lea, les quatre formes de ce groupe (Kirki, nyassanus, aferulus et hermosus). Elles dérivent évidemment d’un même type, mais, dans l’état actuel de la science, méritent d’être séparées comme possédant des carac- tères suffisants pour légitimer leur distinction sous des appella- tions diflérentes. Ainsi le Xirki est franchement trigone, très épais, et son diamètre umbono-marginal plus considérable que chez les Mém. Soc. Zool. de Fr., 1894. VII, — 45 226 C.-F. ANCEY autres espèces ; les dents de la charnière présentent une disposition différente que chez les Nyassanus, aferulus et hermosus. Le Nyassanus est moins épais, moins franchement triangulaire ; ses dents cardi- nales sont assez petites et sillonnées au lieu d’être épaisses comme celles du Kirki; les latérales doubles sur chaque valve (elles sont . triples chez le Kirki sur la valve gauche); enfin la couleur de la nacre est différente, mais Je n’attache pas une grande importance à ce signe. L’aferulus dont il est fait mention ci-après, est plus ovalaire et moins anguleux que les deux précédents ; son test est solide et son épiderme d’un jaune corné ; les dents cardinales sont sillonnées et assez petites ; les latérales courtes et doubles sur chacune des valves. L’hermosus, distingué à juste titre par M. Bourguignat, a une forme toute particulière, transverse et rostrée à la partie inféro- postérieure ; la partie antérieure des valves est très-réduite en volume. Ux10 AFERULUS Lea. U. aferulus Lea, Proc. Ac. nat. sc. Phil., 1864, p. 109 et Journ. Ac. nat. sc. Phil. VI, 1866, p. 34, pl. XII, fig. 34. « Shell much folded, oblique, somewhat compressed, very unequali- teral, round before, somewhat angular behind ; valves somewhat prominent, solid, undulate at the tips ; epidermis yellowish horn color; cardinals rather small and sulcate; laterals nearly straight, short and double in both valves ; nacre pale salmon color, very iri- descent » (Lea). Avec les deux précédents, mais paraît plus rare. Uno HERMOSUS Bourguignat. U. nyassaensis var., E. A. Smith, Proc. Zool. Soc., 1881, pl. AL fig. 34b (non Lea)! Lac Nyassa (Thomson). Cette espèce ne m'est connue que par la figure de M. Smith ELJER ne la cite ici que pour compléter la liste des Acéphales du lac, qui sont énumérés ici à l'exception des Corbicula dont aucun exemplaire n’a été recueilli par Mgr Lechaptois. Unio BoreLzrt Ancey, n. sp. (Fig. 2). Epaiss. max. (à 8 mill. du sommet ; 16 du rostre; 14 du bord RECHERCHES MALACOLOGIQUES DE M8! LECHAPTOIS 227 antérieur ; 12 de l’angle postéro-dorsal ; 14 de la base de MERDE ÉMNCUTAITE ): RER ER ne TL 16 1/2 Long. de la crête ligamento-dorsale, du sommet à l’angle DOSLÉRD OS RE SE te ER TR ES 16 Distoméecidecel angle aurosire 2... MN... 0... 11 COTE API ONE A AE RE CR ER ARR 23 Hauteur de la perpendiculaire.......... A RE 18 1/2 Distance max. de cette perpendiculaire au bord antérieur.. 9 Distance max. du même point de cette perpendic. au rostre DORÉTIEUR SNS SRE DE A AE RUE 21 Distance max. de la base de cette perpendic. à l’angle postéro- DGA TÉNREERSRERRRRE ARS ER ES CEE 23 Concha breviter ovalis, vix tumida, depressiuscula, vix nitens, solidiuscula, obselete striata. Pars antica et postica (e natibus ad rostrum) horizontaliter undulato-rugosæ, sordide fusca, intus splendide tridescens et margaritacea. Valvæ hand hiantes, regulariter convexe. Supra recto-subconvexa usque ad angulum obtusissimun, dein sub- convexo-descendens; antice rotundata; in- ferne late arcuata, in rostrum perbreve, obtusum inferumque attenuata. Umbones parum antici, rugosi, convexi minutique. Area parva. Cardo mediocris, parum arcuatus. Deus cardinalis triparti- tus, scilicet, denticulus unus elongatus prope marginem anticum; medianus validus, sub- triangularis et denticulum parvum acutumque marginalem emittens ; tandem, sub natibus, denticulus tertius latus vixque prominens. Lamella lateralis parum robusta, subarcuata, postice validior. Ligamentum anterius filiforme, posterius validius, castaneum. Eig.2.— Unio Borellii Ancey. Rivière Shiré, à 3 k. au Sud du Nyassa, avec l’espèce suivante. Cette espèce, malgré son aspect général très différent, me paraît appartenir au même groupe que la suivante. Elle n’a rien de com- mun avec les formes qui précèdent et qui rappellent, jusqu’à un certain point, les espèces de l'Amérique du Nord. Elle se distingue aisément de l’U. Lechaptoisi à son galbe brièvement ovalaire, ses valves plus comprimées, plus minces, à sa charnière différente, etc. Ces deux coquilles sont gravées de fines rides ondulées, partant de la région umbonale et s'étendant, à droite et à gauche, à une plus ou moins grande distance de cette région. 228 C.-F. ANCEY UNio LECHAPTOISI, n. Sp. DO SANMAR NES CE NUS EN PMR RER TE ae HAUT ANA... ea ie liebecracece Robe CUT E Epaiss. max. (à 10 mill. du sommet, à 20 du rostre, 19 du bord antérieur, 11 de l’angle postéro-dorsal, 16 de la base del perpendiculaire 2e "Fer A OR de due LU Long. de la crête ligamento-dorsale, du sommet à l’angle $ DOSTÉTO AONSAl EEE PRESSE RCE Re ne Fe CO 17 Distance de cetamele aurrostre. TP PER Corde apico-rostrale......... ete een CE DR Dee ie CO Hauteuridesdlasperpendiculate er PRE Re 20 Dist. max. de cette perpend. au rostre postérieur.......... 11 — — du mêmepoint de la perpend. au rostre postérieur 26 1/2 — — de la base de cette perpend. à l’angle postéro- DOPSAE ER LÉ Re cet e LMe EAU + AD Concha ovalis, subturgida, convexa, haud nitida, epidermide fusco, postice nigrescente induta, Stuatula. Pars antica et postica ex parte transverse obsoleteque undulato-rugosa (rugis quintam circiter partem superficiei occupantibus), intus pallide salmonea, ad marginem prœæsertim splendida et iridescens, mar- garitacea. Valoæ vix hiantes (hiantia una augustissima ad partem anticam, secunda augusta inter angulum et ros- trum), crassiusculie. Suprà subrecta usque ad angulhum, dein subarcuato- declivis, antice rotundata, infra late elliptica, postice in rostrum obtusum inferiorem terminata. Umbones parum antici,rugosi. Arcaparva. Cardomediocris, subarcuatus. Deus cardinalis tripartitus, scilicet: denticulus elongatus, anticus, marginalis, secundus maximus, laciniatus, triangularis, subbifidus : tandem, sub natibus tertius, latiusculus,parvous, parum prominens. Lamella lateralis subrecta - mediocris. ; Fig.3.—Unio Lechaploisi Ancey. SPATHELLA NYASSAENSIS Lea. Spatha nyassaensis Lea, Proc. ac. nat. sc. Phil., 1864, p. 109 et in: Journ. ac. nat. se. Phil., p. 36, pl. XIIL, fig. 33, 1866. — Spathella Nyassana Bourg., Bull. Soc. Mal., 1889, p. 39. « Shell subsulcate, elliptical lenticular, compressed, very inequila- teral, round before, obscurely angular behind; valves somewhat thick; beaks small, scarcely prominent, minutely undulated at the tips; epi- RECHERCHES MALACOLOGIQUES DE M8 LECHAPTOIS 229 dermis chestnut color or yellowish, obscurely rayed; nacre purplish and very tridescent » (Lea). - Lac Nyassa (Dr Kirk). Cette Spathella est la plus petite espèce du genre. Lea n’en donne pas les dimensions, mais, d’après la figure, elle mesure 50 mill. de longueur sur 31 mill. de hauteur. Elle ne saurait être considérée comme l’état jeune de la S. Kirki, dont les caractères ne cadrent nullement avec ceux de la Nyassana. Je la considère comme une coquille adulte et bien caractérisée. La Kirki doit être placée dans le voisinage de la S. Wählbergi, du fleuve Limpopo. Elle est remarquable par la hauteur de ses valves et rappelle par sa forme une espèce d’un genre différent, l’Alasmo- donta Vondembuschiana Mouss., de Java. Le genre Spathella, propre aux eaux de l'Afrique tropicale et méridionale, n’a pas encore été rencontré dans les eaux du Nil, mais l’espèce typique, S. Bourguignati Ancey, a été trouvée origi- nairement dans le Nyanza-Oukéréwé. SPATHELLA Kirki Ancey (Fig. 4, 5, 6). Epaiss. max. (à 21 mill. du sommet, à 45 du rostre, 36 du bord antérieur, 30 de l’angle postéro-dorsal, 30 de la base de la RETRO) ER ERSERTERES P R ERR 25 Long. de la crête ligamento-dorsale, du sommet à l’angle DOIÉT OO AIN RS ES 45 DÉMMEE Panel AnMrostre RE MR nn. 36 Cordérapico-rostrale.. 2.60. 4. A PR tn EE s1 à D8 HÉMMTE A MDERDENTICUlAIrE Lien een cle oc ee e 40 Dist. max. de cette perpendic. au bord antérieur.......... 18 1/2 — — du même point de cette perpendic. au rostre pos- (éneunR ee CORRE OP ME DRM LE 61 — — de la base de cette perpendic. à l’angle postéro- dorsal RP TET MR Ce MA Moon 58 Concha deplanata, transverse suboblonga, crassiuscula, vix nitens, epidermide fusco, ad peripheriam saturatiore induta, irrequlariter et sat rustice striata, striis passim liratiformibus, intus pallidissime roseola ac iridescens. Valwæ depressæ, haud hiantes. Supra convexo- ascendens, tum usque ad anqulum descendens, dein fere recte ad angu- bum descendens ; antice rotundata nfra late et requtariter usque ad 230 C.-F. ANCEY Des < F SE ERA # F 2 * au, Cu Le PERS ANT Tres C7 SuRce De S, RE germe - | Ê RECHERCHES MALACOLOGIQUES DE M8! LECHAPTOIS nil rostrum inferiorem obtusumque elliptica. Umbones parum antici, perobtusi, complanati, vix prominentes, semper erosi. Area Subnulla. Ligamentum posterius, atrum, crassum, subsymphynotum. Riv. Shiré, à 3 k. au sud du Nyassa. L’exemplaire figuré est très adulte et ses dimensions sont, à tous égards, plus grandes que celles du type décrit et mieux caractérisé. Un des sujets que je possède a la région antérieure plus réduite et la partie ventrale plus arquée vers le rostre. Ces différences sont probablement sexuelles. SPATHA ANCEYI Bourguignat (Fig. 7). Spatha Anceyi Bourg., in litteris. Epaiss. max. (à 23 mill. du sommet, à 52 du rostre ; 47 du bord antérieur; 32 de l’angle postéro-dorsal ; 36 de la base de la pernenchonente) Reese à Long. de la crête ligamento-dorsale, du sommet à l’angle POSÉR- CORAIL RES RER EE NT 45 Dlaneende cet angle au rostre..:..1.: ue deu 939 Corte MICRO ERNEST 73 HÉMTEAEperpendieutaire Re: 47 Dist. max. de cette perpendiculaire au bord antérieur..... 91 — — du même point de cette perpendic. au rostre DOStÉteUR PETER CREER MR NE El 07 — — de la base de cette perpendic. à l’angle Dos leo OPA EN Pa Ets cote dre aus RL RES à Le 68 Concha elongato-oblonga, subtransversa, parum (pro genere) turgida, crassiuscula, epidermide castaneo-fusco, ad nates pallido, ad regionem postero-dorsalem magis intenso induta, quasi oleoso-micans, fere lœvi- gata, postice confertim minuteque striata, intus pallide rosacea, fere alba, margaritacea. Valvæ non hiantes, depressæ, late convexe. Supra, e natibus, recta; dehinc ante angulum leviter convexa et ascendens, tum declivis (angulo rotundato) ; antice rotundata, regularis, infrà primèm vix convexa, tum magis convexo-arcuata et in rostrum valde obtusum et positmedianum subattenuata. Umbones marginales, minuti, convextiusculi, transverse subundulati. 232 C.-F. ANCEY Area elongata; ligamentum posterius, atrum, vix prominens, subsyin- phynotum. Fig. 7. — Spatha Anceyi Bourg. Karonga, au nord du lac. Cette Spatha, très caractérisée, ne ressemble beaucoup à aucune des espèces qui me sont connues. MuTELA ALATA (Lea). Spatha alata Lea, Proc. Ac. Nat. sc. Phil. 1864, p. 109 et Journ. Ac. Phil. VI, 1866, p. 35, pl. VIT, fig. 31. — Burtonia alata Bourg. Bull. de la Soc. Malac., 1889, p. 39. € Shell winged, sulcate, triangular, compressed, very inequilateral, obliquely rounded before, obtusely angular behind; valves rather thick; beaks small, scarcely prominent; epidermis olive green, shining, obscurely rayed ; nacre purple and very iridescent. » (Lea). Lac Nyassa (Dr Kirk). Cette espèce ne m'est connue que par la description et la figure de M. Lea (1), mais, d’après cette dernière, je serais disposé à con- sidérer l’alata comme une Mutela de la série des Mutelina et non comme une Spatha. Cette opinion est corroborée par l'étude de spécimens appartenant à l'espèce suivante, dont quelques-uns (1) Je dois à M. Chas. T. Simpson, Assistant au Musée National des Etats-Unis, les renseignements relatifs aux espèces de M. Lea. Qu'il me soit permis de le remercier ici pour son obligeance. RECHERCHES MALACOLOGIQUES DE M£' LECHAPTOIS 233 ofirent une singulière tendance à posséder un prolongement aliforme analogue à celui qui caractérise éminemment l’alata, et à s’élargir à la partie postérieure, bien qu’à un degré infiniment moindre. Je ne pense pas que cette alata soit une Burtonia, ainsi que l’a sup- posé M. Bourguignat ; ces dernières ont toutes un test mince et très comprimé; il n'est pas aisé, en l’absence de toute mensuration, de se rendre compte de ce dernier caractère, en ce qui concerne l’alata. MureLza SimPsoni Ancey,n.sp. (Fig. 8). LORS. MARS 2 PERRET SE 72 Haut. ma CS 39 Epaiss. max. a 28 des sommets, à 30 du rostre ; à 45 du bord antér.; 19 de l’angle postéro-dorsal ; 30 de la base de la: péTenienMAe EEE See Re RER 22 Long. de la crête ligamento-dorsale, du sommet à l’angle postéro-dorsal .......... A ee en ne à dar tnierer 40 DisMnecdecehangle a rostre......:..1.........4...... 29 Corde ADIOTEROS MENÉS ER PE Re 20:08 Hémieunde laperpendiculaire.............,......1....: 28 Dist. max. de cette perpendic. au bord antérieur.......... 20 — — du même point de cette perpendic. au rostre DOS ÉRIC SR A Mr le etes 52 1/2 — — dela base de cette perpendic. à l’angle postéro- LOTS tn ins ae ets se etes eve gen 0e 49 Concha transverse elongata, pro genere solidiuscula, postice ampliata, striatula, epidermide luteo-virescente et iridescente cum vestigiis linea- rum saturatiorum et radiantium induta, passim magis obscura. Valvæ uniformiter convexæ, deplanatæ, bihiantes (hiantia una anterior aperta esupero margine ad partem posteriorem inferi marginis; altera subæque aperta inter angulum et rostrum). Supra recto-ascendens usque ad angulum, posted usque ad rostrum descendens; antice superne acute angulata, dehinc rotundata, inferne parum convexa, postice in rostrum inferiorem obtusumque producta. Umbones subantici, complanati, haud prominentes, erosti. Sulcus dorsalis valde notatus, bene delimitatus, recte descendens super aream compressam et sat validam. Pagina interna splendide roseo-margaritacea, iridescens, ad peripheriam albido-iridea. Cardo tenuis, fiiformis, lævigatus. Ligamentum anterius parvulum, posterius magis validum, castaneum. Cette coquille, bien caractérisée, a été dédiée à un naturaliste 234 ANCEY. — RECHERCHES MALACOLOGIQUES DE M8 LECHAPTOIS américain, M. Chas. T. Simpson, auquel je suis redevable de pré- cieuses données sur les Acéphales du Nyassa, décrits par M. Lea. Elle diffère beaucoup de la M. alata par sa forme générale et en particulier par l’absence de l’aileron dont est pourvue l’autre espèce. Elle atteint des dimensions beaucoup plus fortes que celles de l’exemplaire en parfait état de conservation que j'ai choisi comme type. Chez les vieux individus, les valves sont remarquablement solides et épaisses pour le genre. On remarque aussi entre eux des dissemblances de formes qui sont probablement sexuelles, la portion inférieure et postérieure des valves étant parfois considéra- blement renflée, tandis qu’elle ne présente, d’autres fois, aucune trace Fig. 8. — Mulela Simpsoni Ancey. de ce renflement et qu’elle est régulièrement et faiblement arquée jus- qu'au rostre postérieur. Une particularité digne de remarque et que J'ai observée chez le type décrit est l'éclat miroitant de la portion de l’'épiderme qui recouvre la partie antérieure de la coquille, la postérieure devenant subitement terne et sans aucun éclat. Cet épiderme est, en outre, orné de fines lignes rayonnantes, d’une teinte plus sombre. J'ignore si ces particularités sont constantes, les autres échantil- lons ayant été recueillis morts et sans épiderme. Le type provient de la rivière Shiré, à 3 k. de la pointe Sud du Nyassa. Les autres exemplaires proviennent de Karonga, au Nord du lac. La M. Simpsoni appartient au groupe de la nilotica. 235 MOLLUSQUES MARINS DE SAINT-JEAN-DE-LUZ, par Ph. DAUTZENBERG, Ancien Président de la Société. Un récent envoi de M. Ed. Chevreux me fournit l’occasion d'appeler l'attention sur l'intérêt que présente la localité de Saint- Jean-de-Luz, au point de vue de la faune malacologique. En effet, un dragage effectué par notre collègue sur son yacht Melita, à la faible profondeur de 8 mètres, n’a pas fourni moins de 29 espèces vivantes. En voici la liste : Ringicula conformis Monterosato. Raphitoma nebula Montagu et var. luevigata Philippi. Nassa (Hinia) reticulata Linné. » {Tritonella) incrassata Müller. DA » ) pygmaea Lamarck. Murex (Ocenebra) erinaceus Linné. » {Ocinebrina) aciculatus Lamarck. Bittium reticulatum Da Costa. Rissoa Guerini Recluz. » {Persephona) lilacina Recluz. Alvania (Acinopsis) cancellata Da Costa. Phasianella (Tricolia) pullus Linné. Calliostoma (Jujubinus) exasperatus Pennant. Dentalium novemcostatum Lamarck. Anoïnia ephippium Linné. Chlamys distorta Da Costa. Modiolaria costulata Risso. Arca (Striarca) lactea Linné. Cardium tuberculatum Linné. » (Parvicardium) exiquum Gmelin. Gouldia minima Montagu. Venus (Chamelaea) gallina Linné. » (limoclea) ovata Pennant. Mactra stultorum Linné. » subtruncata Montagu. Corbula gibba Olivi. Syndesmya alba Wood. Jagonia reticulata Poli. Pandora inaequivalvis Linné. 236 PH.DAUTZENBERG.— MOLLUSQUES MARINS DE SAINT-JEAN-DE-LUZ Un second dragage par 10 mètres de fond a fourni plusieurs des espèces ci-dessus et en outre : Philine aperta Linné. Buccinum undatum Linné. Nucula nitida Sowerby. Cardium aculeatum Linné. Psammobia fürüensis Chemnitz. Ainsi, deux coups de drague ont ramené d’une profondeur de 8 à 10 mètres, un total de 34 espèces dont plusieurs : Ringicula con- formis, Raphitoma nebula, Alvantia cancellata, Psammobia färüensis ne sont point banales puisqu'elles ne sont le plus souvent représentées dans les collections que par des spécimens plus ou moins roulés, ramassés sur les plages. Le Jagonia reticulata mérite une mention spéciale, car ce Mollusque, très commun dans la Méditerranée, n’a été cité de nos côtes océaniques, par le Dr Paul Fischer, que comme ayant été recueilli à l’état de valves isolées. D'autre part, notre collègue, M. Adrien Dollfus, a bien voulu recueillir pour moi à Saint-Jean-de-Luz et à Guéthary, il y a quelques années, une série de coquilles parmi lesquelles j'ai aussi trouvé plusieurs espèces intéressantes et notamment : Jagonia reticulata, Murex Edwardsi, etc. Je suis donc persuadé que des recherches suivies dans ces parages contribueraient à enrichir encore notre catalogue des Mollusques du Sud-Ouest, même si elles étaient limitées à la zone qui découvre aux grandes marées. L'envoi de M. Chevreux contenait également le résultat d’un dragage fait au large de Saint-Jean-de-Luz, par 120 de profondeur el comprenant : Chenopus Serresianus Mich. — 2 exemplaires. Natica fusca Blainville. Calliostoma granulatum Born. Chlamys clavata Poli, var. Dumasi Payraudeau. Nucula sulcata Bronn. Tellina balaustina Linné. Pandora pinna Montagu. 237 SUR QUELQUES ANIMAUX INFÉRIEURS DES EAUX DOUCES DU TONKIN (PROTOZOAIRES, ROTIFÈRES, ENTOMOSTRACÉS), par le D: Jules RIGHARD. M. le Dr Rigaud, médecin-major du corps expéditionnaire, a bien voulu faire à mon intention des pêches dans les eaux douces du Tonkin. J’ai reçu de lui plusieurs récoltes faites soit dans les mares de la citadelle de Lao-Kay (4 septembre 1893), soit dans celles des villages voisins (26 juin 1893). D'autre part, notre collègue, le Dr R. Blanchard, m’a obligeamment confié quelques pêches faites par M. le Dr Dumas à Kébao, ce qui m'a permis d'ajouter de nouveaux numéros à la liste que J'avais dressée, et qui contient maintenant une plus longue série d'animaux variés. On remarquera que diverses espèces ne sont pas détermipées avec précision. Cela tient, ou bien à ce que le nombre ou l’état des exem- plaires étaient insuffisants ; ou bien à ce que je ne suis pas assez familiarisé avec l'étude de certains groupes, et dans ce dernier cas je me suis tenu sur la réserve, n’ayant pas le loisir de faire les re- cherches approïondies nécessaires pour faire mieux. Néanmoins, en attendant que les spécialistes aboutissent à des résultats plus précis, je crois utile de signaler grosso modo ce qui a été rencontré dans un pays aussi neuf que le Tonkin, en ce qui concerne les Inver- tébrés d’exu douce. Cette note est du reste toute préliminaire et J'espère que des recherches nouvelles nous feront connaître beau- coup d’autres animaux. FLAGELLÉS. Volvocinées, abondantes à Laokay et qui ne paraissent pas différer des Volvox de nos environs. RHIZOPODES. Difflugia sp. — Cette forme voisine de D. piriformis Perty, si elle ne lui est pas identique, se rencontre dans plusieurs récoltes faites à Kébao. Arcella vulgaris Ehrg. — Cette espèce cosmopolite a été trouvée avec la précédente (Kébao). Actinophrys? — Je rapporte avec doute à ce genre un Héliozoaire assez peu abondant à Kébao et que je n’ai pas étudié minutieuse- ment. 238 J. RICHARD HyYDROÏDES. Hydra sp. ? — Je n’ai observé qu’un exemplaire d’une Hydre contractée, de couleur foncée (4. fusca L. ?) dans une récolte faite à Kébao. OLIGOCHÈTES. Dans la même récolte se trouvaient des fragments d’un Oligochète de la famille des Naïdiens. Parmi eux il s’en trouvait un muni à son extrémité postérieure de six tentacules dont deux, naissant à l’extrémité antérieure de chaque côté de la face ventrale, sont plus robustes que les autres qui sont plus grêles et plus courts. Outre cette partie céphalique on compte, en arrière, une dizaine d’an- neaux dont chacun présente sur sa face ventrale et de chaque côté de la ligne médiane un groupe de 4 soies rigides, courtes, assez di- vergentes et se terminant en deux pointes courtes incurvées dans le même sens. À la face dorsale de chaque segment on trouve de chaque côté de la ligne médiane, près des bords latéraux, deux soies qui semblent sortir d’un même point. L'une est très longue et très grêle, l’autre s’élargit en une sorte de palette courte assez large, à l’extrémité plus ou moins tronquée ou arrondie. J’ai adressé ce fragment à M. le prof. VejdovskŸ; on trouvera ci-après une note de ce savant zoologiste sur l’Oligochète en question, qu'il décrit sous le nom de Dero tonkinensis, n. sp. ROTIFÈRES. Triarthra longiseta Ehrg. — Quelques rares spécimens de cette espèce bien connue proviennent de la mare de la citadelle de Lao- Kay. Anuræa aculeata Ehrg., var. Dumasi. — Je considère comme une variété de l’A.aculeata d’'Ehrenberg une forme qui présente la même taille, la même ornementation de la carapace, les mêmes dents de la partie antérieure, mais qui en diffère en ce que, des deux longues épines postérieures, la droite seule subsiste chez tous les exemplaires que j'ai vus. À la place de l’épine gauche le test est parfaitement sain et arrondi. J’attache à cette variété le nom de M. le D' Dumas qui l’a recueillie à Kébao. Monostyla bulla Gosse? — De nombreux exemplaires d’une forme voisine de l’espèce de Gosse, si elle ne lui est pas identique. Le stylet caudal est cependant plus allongé et l'extrémité de ce stylet sand de Sonia 4 ANIMAUX INFÉRIEURS DES EAUX DOUCES DU TONKIN 239 est plus atténuée que ne le représentent les fig. 4 et 4 de la pl. 25 de la monographie de Hudson et Gosse (5). Kébao. Brachionus pala Ehrg. — Je crois pouvoir rapporter à cette espèce, qui est, du reste, très variable, des spécimens assez nombreux pro- venant de Lao-Kay et qui concordent assez bien avec les fig. 3, 4 de la pl. XX VII de la monographie de Hudson et Gosse (5). Le pied est presque toujours rétracté. Brachionus sp. — Il s’agit peut-être d’une simble variété du B. pala Ehreg. ; il ressemble à la variété de cette espèce qui est figurée en 3 pl. XX VII de la monographie déjà mentionnée (5). Kébao. Brachionus sp. — Assez nombreux exemplaires, qui n’ont pas été étudiés en détail. Je n’ai pas trouvé de forme analogue figurée dans l'ouvrage de Hudson et Gosse (5). Notops clavulatus Ehrg. — Les fig. 3 et &, pl. XV de ce même ou- vrage (5) conviennent parfaitement aux spécimens nombreux re- cueillis dans la mare de la citadelle de Lao-Kay. Comme le remar- quent Hudson et Gosse, cette espèce ressemble beaucoup aux 4s- planchna par sa forme générale, sa taille et sa transparence, surtout quand le pied est rétracté. Même dans l’alcool on peut juger de la grande transparence de cet animal. BRYOZOAIRES. Plumatella sp. — Je n’ai observé que deux statoblastes qui doivent très probablement se rapporter à une espèce du genre cosmopolite Plumatella. J'ai récemment observé un statoblaste appartenant au même genre, dans une récolte faite en octobre 1892 par M. le prof. Steindachner dans le lac de Janina; M. Poppe et moi en avons trouvé dans des pêches faites par M. Schmacker aux environs de Shanghaï. M. de Guerne a signalé récemment le genre Plumatella, toujours d’après des statoblastes, au Tonkin (2). CLADOCÈRES. Ceriodaphnia Rigaudi, n. sp. — Les femelles adultes et portant des embryons déjà bien développés mesurent en moyenne 036 du sommet de la tête à l’extrémité de la pointe de la carapace. La forme générale est courte, subglobuleuse. La tête est trois fois plus courte que les valves; elle est très surbaissée et séparée des valves par une impression dorsale profonde. Le bord dorsal de la tête est fortement convexe, le bord antérieur présente une très légère sinuosité entre le front, qui est arrondi, et le bord dorsal. Le bord ventral de la tête se prolonge en un rostre relativement long, terminé en une pointe très aiguë dirigée un peu en arrière. RUN ET ST RIT Tee TPS NET Le ee à NT LS 240 J. RICHARD Ce rostre est très apparent sur l’animal vu de profil, car il dépasse de beaucoup les antennes antérieures. La fornix, médiocrement développée, est lisse et ne présente pas de pointe au-dessus de la base des antennes postérieures. Les valves vues de côté sont à peu près aussi larges que longues; le bord dorsal et le bord ventral sont assez fortement et à peu près également convexes. Le bord postérieur rejoint le bord dorsal un peu en arrière de la ligne médiane des valves en formant une pointe très courte, mais bien distincte et simple. La seulpture de toute la carapace consiste en mailles pentago- nales ou hexagonales relativement grandes (elles mesurent environ Onm(22 de largeur). Cette sculpture n’est pas très marquée. Le bord libre des valves est lisse. L’œil est gros, appliqué contre le sommet arrondi de la tête. Les lentilles cristallines, relativement grosses, sont mal dégagées du pigment. La tache oculaire, petite, est située très près de l’ori- gine des antennes antérieures. i Les antennes antérieures sont courtes, épaisses, bien plus courtes. que le rostre, dont la pointe est à peine atteinte par l’extrémité des soies sensorielles, qui sont presque aussi longues que les antennes elles-mêmes. La soie tentaculaire, très longue et très fine, est insérée sur une petite saillie du bord antérieur de l’an- tenne, près de l’extrémité libre de celle-ci. Les antennes postérieures, courtes, ne présentent rien de parti- culier. L’abdomen ne présente pas de prolongement bien développé, on voit seulement une saillie obtuse suivie en arrière d’une autre à peine marquée et portant une touffe de poils courts. Le postabdomen est terminé par deux griffes fortes, larges et lisses, assez peu incurvées. Les dents postabdominales sont au nombre de six de chaque côté de la région anale, qui est arrondie, de sorte que le postabdomen paraît avoir partout à peu près la même largeur. Les dents sont très aiguës, les premières sont- fortement incurvées et larges à leur base; elles diminuent de longueur en s’éloignant des griffes terminales. Les soies postabdominales sont longues. La cavité incubatrice contenait presque toujours deux embryons allongés. Comme dans les autres espèces du genre la forme des valves est un peu différente chez les Jeunes individus, à cause de la convexité très faible ou nulle du bord dorsal. ANIMAUX INFÉRIEURS DES EAUX DOUCES DU TONKIN 241 Mâle inconnu. Habitat. — Cette espèce a été recueillie en abondance dans une mare de la citadelle de Lao-Kay, poste avancé du Tonkin, par M. le Dr Rigaud, médecin-major du corps expéditionnaire, à qui J'ai le plaisir de la dédier. Ceriodaphnia Rigaudi appartient aux espèces, encore peu nom- breuses, qui présentent un rostre. Les autres formes qui ont aussi ce caractère sont : C. textilis Dana, C. asperata Moniez, C. cornuta Sars. Il faut d’abord éliminer C. textilis Dana (Vanua Lebu, Fidji) qui a un rostre très court et dont l’angle postérieur des valves est ar- rondi au lieu d'être bien distinct. L'espèce de Dana doit du reste être rangée parmi les espèces incertæ sedis. C. asperata Moniezse distingue de C. Rigaudi par la présence de tubercules et de lamelles saillantes sur la carapace, de plus le rostre est « retroussé et terminé par une soie ». C. cornuta Sars a le rostre plus court que C. Rigaudi, mais il a en outre au sommet de la tête un prolongement en forme de corne, comme la variété cornuta de Scapholeberis mucronata. De plus, la fornix présente une pointe au-dessus des antennes postérieures, le postabdomen est beaucoup plus conique, l'abdomen présente un prolongement conique distinct et la pointe postérieure de la carapace, sur l'animal vu de dos, se montre bifide et non simple. Scapholeberis sp.— Je n’ai vu que des débris et un individu jeune de ce genre. — Kébao. Macrothrix sp. — Quelques très rares exemplaires desséchés et dont le mauvais état n’a pas permis un examen plus complet. — Kébao. Leydigia sp. — Deux jeunes exemplaires, l’un de Lao-Kay, l’autre de Kébao. L'âge ne permet pas de les déterminer exactement mais ils appartiennent tous les deux à une même espèce, différente du L. australis Sars (d'Australie) et se rapproche beaucoup de L. acanthocercoïdes Fischer. Je pense qu’ils appartiennent cependant à une espèce distincte. . Alona Cambouei de Guerne et Richard. — Cette espèce n’était con- nue jusqu’à présent qu'à Madagascar (3); quelques exemplaires ont été recueillis à Lao-Kay dans une mare de la citadelle, Ils diffèrent un peu des spécimens de Madagascar en ce que la réticulation à mailles hexagonales (souvent peu visible), est remplacée par une Striation longitudinale (souvent peu apparente). On compte douze à quinze lignes parallèles sur chaque valve, les intervalles paraissent ponctués. Les spécimens de Lao-Kay mesurent 0mm40, c’est-à-dire, Mém. Soc. Zool. de Fr., 1894. VIL. — 16 242 J. RICHARD à peu de chose près, la taille de ceux de Madagascar (0mm45). Tous les autres caractères sont ceux que nous avons décrits pour A. Cambouei type. Pleuroxus aduncus Jurine? — C’est encore avec quelque doute que je désigne sous ce nom quelques exemplaires d’un Pleuroxus pro- venant de Kébao. Ils présentent cependant les stries arquées, parallèles de la partie antérieure des valves; l’angle postérieur de ces dernières finit en une ou deux pointes mousses; le postabdomen est semblable à celui de P. aduncus, ainsi que la forme générale du corps; et c’est certainement de cette espèce que les exemplaires du Tonkin se rapprochent le plus, s'ils ne présentent pas avec elle une identité complète. à Chydorus sp. — Les rares spécimens observés proviennent de Kébao. La plupart étaient desséchés en compagnie de Macrothrix sp. Les autres étaient en mauvais état ou recouverts de productions étrangères telles qu'une détermination ferme est impossible. Plusieurs spécimens représentent un aspect tout particulier et que je n'ai Jamais observé jusqu'ici. Toute la surface de la carapace sert de substratum à un réseau de mailles pentagonales ou hexagonales mesurant en moyenne 0rn03 de largeur sur Omm010 ou Um»015 de hauteur. Les prismes bas, ainsi formés et accolés comme les cellules d’un gâteau de miel, sont fermés du côté central par la carapace du Chydorus et ouverts du côté périphérique. La plupart des cellules sont vides, mais beaucoup présentent encore des corps pro- toplasmiques sphériques, mesurant environ Omm01 de diamètre et contenant un noyau et de nombreux corpuscules assez réfringents. Les parois des cellules sont sans doute cellulosiques. Toute la surface du Chydorus est occupée par ces cellules hexagonales (1). (1) Après l'impression de cette note, j'ai reçu de M. Birge un intéressant mémoire renfermant la description (p.307) d'un Chydorus faviformis, figuré pl XIE, fig. 7 et qui présente une ressemblance frappante avec le Chydorus du Tonkin. Birge considère la production hexagonale comme un caractère spécifique et, par suite, comme appartenant à l'animal lui-même. Je suis bien plutôt porté à croire qu'il s’agit du parasilisme (peut-être de symbiose) d'une Algue voisine des Scene- desmus. Je n'ai malheureusement pas pu arriver à réaliser des réactions micro- chimiques nettes, permettant de décider si celte production est chitineuse ou cellu- losique. Toutefois, les exemplaires observés ne portaient pas tous l'ornementation prismatique, certains étaient complètement lisses, semblables aux C. sphœæricus ordinaires et les mailles hexagonales de leur carapace avaient des dimensions beau- coup plus petites que le diamètre des grandes cellules prismatiques, même sur des individus plus grands. Les corps ronds que j'ai indiqués dans cerlaines de ces der- nières sont peut-être simplement des Vorticelles contractées comme Birge l’a observé sur ses C. faviformis du Wisconsin, forme qui semble n'être (ainsi du reste que celle du Tonkin) qu'une variété du cosmopolite C. sphœæricus. x ANIMAUX INFÉRIEURS DES EAUX DOUCES DU TONKIN 243 OSTRACODES. Je signale ici, à titre de mémoire, quelques rares Cypris de Lao- Kay. COPÉPODES. Cyclops Leuckarti Sars. — Espèce cosmopolite. Lao-Kay, Kébao. Cyclops oithonoides Sars, var. hyalinus Rehberg. — Cette forme semble devoir acquérir une distribution géographique considé- rable. Connue d’abord en Europe, elle à été trouvée au Sénégal par M. Chevreux (4), M. le Dr Dumas vient de la recueillir à Kébao. Les spécimens de cette dernière localité présentent les caractères typiques, en particulier ceux des soies furcales. La branche interne des pattes de la quatrième paire a l’épine interne longue et coudée qu'on observe le plus souvent. Après l’excellent travail de Schmeil, je me range à son avis pour considérer C. hyalinus Rehberg comme une simple variété de C. oithonoïdes Sars (6). Cyclops prasinus Fischer. — Je me décide à désigner de nouvéau sous ce nom le petit Cyclops que j'ai appelé C. prasinus et C. penta- gonus Vosseler, depuis que les observations de Schmeil ont confirmé mon opinion que les deux espèces sont identiques (6). Comme CO. oithonoides Sars var. hyalinus Rehb., C. prasinus est déjà connu au Sénégal. Il a été signalé aussi aux États-Unis sous le nom de C. magnoctavus Cragin (7), et en Algérie (1). INDEX BIBLIOGRAPHIQUE 1. BLancHaRD (R.) et RicarD (J.), Faune des lacs salés d'Algérie, Cladocères et Copépodes. Mém. Soc. Zool. de France, IV, 1891 (1892), p. 512. 2. Guerne (J. de), dans le livre du Prince Henri d'Orléans sur le Tonkin. 3. GUERNE (J. de) et Ricxarp (J.), Canthocamptus Grandidieri, Alona Cambouei, nouveaux Entomostracés d’eau douce de Madagascar. Mém. Soc. Zool., vol. 6, 1893, p. 82. 4. GuERNE (J. de) et Ricuarp (J.), Cladocères et Copépodes d’eau douce des environs de Rufisque. Ibid., 1892, p. 526. 5. Hupson et Gosse, The Rotifera. 6. Scnmriz (O.), Deutschlands freilebende Süsswasser - Copepoden , I. Cyclopidæ. 7. CRAGIN, in Brapy, À revision of the bristish species of freshwater Cyclopidæ and Calanidæ. Tr. Nat. hist. of Northumberland, Durham and Newcastle u. Tyne, XI, part 1, 1891. 19 rd ES DESCRIPTION DU DERO TONKINENSIS, N. SP. par Fr. VEJDOVSKY, Professeur à l’Université de Bohême. M. le D' Dumas, médecin du corps expéditionnaire du Tonkin, a envoyé à M. le Dr R. Blanchard diverses récoltes faites en eau douce. Parmi celles-ci, M. Richard a trouvé un fragment d’un Naïdien constituant la partie postérieure d’un Dero que je considère comme Dero lonkinensis n. sp. Extrémité postérieure. — «,b, palpes tentaculiformes ; 1, 2, 3, 4, digitations branchiales ; sd, soies dorsales ; sv, soies ventrales ; d', soies ventrales ; b’, c’, soies dorsales. nouveau et que j'appellerai D. tonkinensis, pour rappeler son origine. Il a en effet été recueilli à Kébao (Tonkin). Le fragment étudié (figure ci-contre) mesure 2m" de longueur et comprend 10 à 11 segments, dont le dernier représente un grand PRE PNR T Ed F7 Y Pur DESCRIPTION DU DERO TONKINENSIS, N. SP, 245 pavillon respiratoire muni de quatre digitations branchiales (1-4) et de deux palpes tentaculiformes (a, b). Les segments précédents sont armés chacun de 4 groupes de soies, symétriques deux à deux. Les deux groupes dorsaux (sd) ne contiennent chacun que deux soies ; il y en a quatre dans les deux groupes ventraux (sv), sauf dans le dernier segment, où il n’y en a que deux dans chaque groupe. Des deux soies de chaque groupe dorsal (b’,c), l’une est longue et droite ; l’autre est plus courte, très mince et élargie à son extré- mité libre. Les soies de chaque groupe ventral (a) sont courtes, en forme d’'S’et bifurquées à leur extrémité libre. Le pavillon respiratoire de l’extrémité postérieure du corps est contracté et contient quatre digitations branchiales, dont les deux dorsales sont plus longues que les deux autres. Le bord ventral du pavillon se termine par deux palpes tentaculiformes plus longs que les quatre digitations branchiales, contractées. En ce qui concerne ses affinités, Dero tonkinensis est très rappro- ché de D. pulpigera Grebnicki (— D. Rodriguezi Semper). Cette der- nière espèce possède six digitations branchiales et deux palpes tentaculiformes, tandis que D. tonkinensis n’a que quatre filaments branchiaux. E. Bonsfeld considère D. palpigera comme identique à D. furcata Oken (1). Je ne partage pas cette opinion. (4) The nalural history of the genus Dero. 1886. SE ON PP M ee PR NL Le es SH ÉRTRCE ORGANISATION DE L'EXTRÉMITÉ CÉPHALIQUE DES ROTIFÈRES, par le D' Léon C. GOSMOVICI, Professeur à l'Université d’Iassy. Les ouvrages classiques décrivent et figurent l’extrémité cépha- lique des Rotifères d’une façon très inexacte. Les figures qui, sans être suffisamment précises, se rapprochent le plus de la vérité, ont été publiées par Ludwig Plate (1), par Vogt et Yung (2), qui copient tant bien que mal l’auteur précédent, et par Karl Eckstein (3). En présence de ces incertitudes, il nous semble utile d'étudier d’une façon spéciale l'organisation de l'extrémité céphalique chez nos Rotiières européens. . On distingue chez ceux-ci trois formes, - par une con- figuration particulière de l'extrémité céphalique, bien que celle-ci Fig. 1. — Extrémité céphalique de Philodina.— À, de profil; B, par la face ventrale; ec, entonnoir céphalique ; 70, roue; n, tentacule ; br, trompe buccale. Ÿ soit toujours construite sur un même plan. Nous l’étudierons suc- cessivement dans les genres Philodina, Brachionus et Floscularia, pris comme types des trois formes susdites. Chez tous les Rotifères, l'extrémité céphalique a la forme d’un entonnoir plus ou moins large, fendu vers la face ventrale et non vers la face dorsale. La paroi interne de cet entonnoir porte un cer- tain nombre de proéminences dont la configuration et le nombre varient, proéminences qui donnent ses variétés d’aspect à cette extrémité du corps. (1) Jenaïische Zeitschrift, XIX, pl. I, fig. 9. (2) Traité d'anatomie comparée. Paris, I, p. 419, 1888. (3) Die Rotatorien der Umgegend von Giessen. Zeitschrift für wiss. Zool.,XXXIX. ORGANISATION DE L'EXTRÉMITÉ CÉPHALIQUE DES ROTIFÈRES 247 Chez Philodina, tout comme chez Rotifer, les bords de l’entonnoir (fig. 4, ec) sont finement ciliés, surtout ceux qui limitent la fente ventrale. Sur la face dorsale de l’entonnoir, se trouve un tentacule ; à la base de celui-ci et plus bas (nous supposons que l’animal a l'extrémité céphalique en haut), on remarque deux points oculi- fères. Au fond de l’entonnoir et vers la face dorsale, on remarque un organe à extrémité tronquée de haut en bas et d’arrière en avant. Cet organe, que je nommerai trompe buccale (tr), parce que l’orifice buccal se trouve à son extrémité, est rétractile et protractile au gré de l’animal. La bouche ne s'ouvre donc pas vers la face ventrale et au fond de l’entonnoir céphalique, comme le veulent tous les Naturalistes. Bien plus, l’orifice buccal peut se dilater ou se rétrécir, ses lèvres étant contractiles. Quand il s'ouvre largement, l'animal pousse une houppe de longs cils, qu’il meut comme pour se rendre compte de la nature des objets environnants. L'animal explore toujours le milieu, avant d’étaler les roues de son appareil rotateur et avant d'appuyer sa bouche pour se fixer, quand il arpente à la surface des corps sous-aquatiques. 3 De l’intérieur et des parties latérales de l’entonnoir, l'animal fait sortir deux pédoncules également en forme d’entonnoirs et fendus du côté de l’axe vertical de l’entonnoir céphalique : ce sont les roues (ro). Quand il les étale, c’est-à-dire quand il en renverse le bord en dehors, de façon à couvrir plus ou moins les bords de l’en- tonnoir céphalique, on constate qu’elles sont couvertes de longs cils, mobiles à la volonté de l’animal. La Philodine, fixée par son appendice caudal, avance tout d’abord sa trompe buccale; le milieu est-il favorable, elle rétracte sa trompe, en même temps que sa bouche s’élargit (c’est ainsi qu’on s'explique, jusqu’à un certain point, pourquoi l’on considère la bouche comme située au fond de l’entonnoir) et étale ses roues. Les cils des roues provoquent des courants d’eau de dehors en dedans, qui pénètrent par la fente ventrale de l’entonnoir et se brisent sur la face dorsale, où se trouve la bouche. Les particules alimentaires, entraînées par ces courants, tombent forcément dans la bouche; elles sont immédiatement happées et poussées plus loin dans le tube digestif, soit par le courant d’eau qui constamment traverse le tube digestif, grâce aux cils délicats qui en tapissent les parois, soit par l’aspiration qu’exécute le prétendu appareil masticateur, le mastax. Si les particules alimentaires ont manqué l'orifice de la bouche, 248 L.-C. COSMOVICI elles sont reprises par les courants déterminés par les roues et, après plusieurs insuccès, finissent par être happées par le Rotifère. Ce sont les cils de ces derniers organes qui, en vibrant, prennent l’aspect de roues en mouvement, d’où la dénomination de Rotifères donnée à ces Vers, et celle de roues donnée aux organes décrits ci-dessus. Quand Philodina rétracte ses roues, à l’intérieur de l’entonnoir céphalique et quand s’évapore l’eau de la préparation permettant d'examiner l'animal par transparence, on voit les deux roues, sous forme d’excavations ovalaires, à bords incomplets et ciliés. C’est précisément ce que représentent bon nombre d'ouvrages classiques, sans indiquer à quoi tient cet aspect. Ë La plupart des Rotifères ont l’extrémité céphalique conformée comme celle des Brachionus, dont nous allons parler maintenanf. Les Brachionus ont une espèce de carapace, à bord supérieur plus ou moins largement écarté du corps et plus ou moins sinueux. Sous le bord de la carapace, l’animal cache sa tête dont la conformation est à peu près la même que chez Philodina, si ce n’est qu’elle est plus aplatie d'avant en arrière (sens dorso-ventral) et que les enton- noirs rotatoires portent des éminences ciliées et flagellées de confi- guration diverse. Quand les roues sont étalées et les cils et flagelles en mouve- ment, l’aspect de cette extrémité est très différent, surtout d'un genre à l’autre, et difficile à analyser, à moins d’une très grande attention. À cela tiennent les différences nombreuses et les obscuri- tés qui se constatent, soit sur les dessins, soit dans les descriptions des auteurs. Nous avons donc, chez le Brachionus et chez tous les Ploïma {Bra- chionidae, Hydatinidae, etc.), une tête en forme d’entonnoir, portant parfois un tentacule ou une paire de tentacules, sur sa face dorsale. Du fond de l’entonnoir et de la région dorsale se détache une trompe qui porte l’ouverture buccale et que l’animal avance et rétracte à volonté. La bouche est entourée de lèvres contractiles ; de son fond sort un paquet de cils. Sur les côtés et vers la face ventrale, on aperçoit facilement les deux roues pédonculées, en entonnoirs et à bords très mobiles (fig. 2). Quand l’animal les étale complètement, leurs bords se renversent et, si la tête n’est pas trop avancée hors de la carapace, couvrent plus ou moins le bord supérieur de cette dernière. Le bord des roues est occupé par de longs cils, que l’animal agite quand il recherche les particules alimentaires environnantes et qui . ORGANISATION DE L'EXTRÉMITÉ CÉPHALIQUE DES ROTIFÈRES 249 se meuvent de façon à entretenir un courant d’eau assez vif dirigé de dehors en dedans et d’avant en arrière. Du fond de chaque entonnoir rotatoire, se dresse plus ou moins une éminence (fig. 2,r) jouant le rôle d’une rame et portant sur son bord interne, tourné vers l’axe de l’entonnoir céphalique, une rangée de gros cils immobiles. Ces rames s’appliquent de temps en temps sur - la trompe buccale et A : Fig. 2.— Extrémité céphalique de Brachionus, poussent ainsi les parti- vue de face. — cp, carapace ; p, peigne; ?, cules alimentaires qui rame. — Les autres lettres comme à la fig. 1. ont été entraînées par le courant des cils rotatoires et ont manqué l’orifice de la bouche. A la base des rames et vers la face ventrale de chaque entonnoir rotatoire, se trouve encore une éminence plus petite (p), que je pro- pose d'appeler peigne, en raison de son aspect. Le peigne dirige vers la bouche les particules non happées, que le brisement du courant d’eau entraîne vers la face ventrale et en bas, pour sortir par l’'échancrure que l’entonnoir céphalique porte de ce côté. Enfin, en dehors des rames et toujours sur les parois internes de chaque entonnoir rotatoire, se trouve fixé un long flagelle qui, con- trairement à ce que disent Vogt et Yung, se meut de temps en temps, balayant en quelque sorte le champ de l’appareil rotatoire. L’extrémité de ces flagelles se rapproche de l’axe de l’entonnoir ; ils se retournent rapidement en dehors, quand ils entrent en mou- _vement On voit donc quel est le rôle des cils et des saillies que portent les roues. Ces notions sont en désaccord avec les descriptions clas- siques, qui résultent pour la plupart de l’observation d’animaux immobilisés et dont l’extrémité céphalique est plus ou moins rétrac- tée. Aussi ces descriptions sont-elles entachées d'erreur et ne peut-on, en se basant sur elles, se rendre un compte exact du mode de locomotion des Rotifères. En réalité, les cils des roues se meuvent au gré de l’animal tantôt vite, tantôt lentement. Une roue vibre seule, dans un sens ou dans l’autre ; ou bien les deux roues vibrent à la fois, soit dans le même sens, soit dans deux sens opposés. D'autre part, le bord de chaque 290 L.-C. COSMOWVICI entonnoir rotatoire peut se relever, se renverser, se rétrécir, s’écar- ter, en un mot exécuter une série de mouvements en rapport avec ceux des cils qui les recouvrent et avec ceux des organes qui se trouvent à l’intérieur de chaque roue. Les mouvements de ces organes nous expliquent les directions prises par les Rotifères en . nageañt, les tourbillons entretenus dans l’eau par les roues et même la manière dont ces tourbillons réussissent à détacher les particules alimentaires des environs et à les diriger vers l’entonnoir céphali- que, puis vers l'ouverture buccale, béante à cette occasion. Le seul type de ARhizota que j'aie rencontré jusqu’à présent en Roumanie est le genre Floscularia. L’extrémité céphalique des Rhizota, telle qu’elle est représentée dans les ouvrages, paraît tout-à-fait étrangère au groupe des Roti- fères. Pourtant, si on observe l’animal vivant en le suivant dans toutes ses évolutions, on reconnaît aisément une conformation iden- tique à celle des Philodinidae et des Brachionidae. En effet, cette extrémité a la forme d’un entonnoir sans tentacules et pouvant se fermer comme une bourse (fig. 3). A l’intérieur de l’entonnoir, nous trouvons le No? même nombre d’appendices que chez Brachionus, mais avec des conformations un peu difiérentes. | L'ouverture de l’entonnoir céphalique se fait } graduellement: l’animal fait proéminer d'abord } une espèce de trompe, avec laquelle il sonde en quelque sorte le milieu, tout comme le font Philo- -_ dinaet Brachionus. Cette proéminence est bien plus développée que les quatre autres qui l’environ- nent ; elle porte l’ouverture buccale sur la face ventrale. Quand l’entonnoir céphalique est complètement étalé (fig. 4), les roues s'ouvrent aussi et laissent sortir les quatre autres proéminences, analogues aux rames et aux peignes de l’appareil rotatoire Fig. 3.— Floseu- des Brachionidae. Ces proéminences sont en laria à l’état de massue ; à leur extrémité renflée se trouvent de contraction. longs cils délicats, avec lesquels l’animal frappe l’eau comme avec autant de balais ; il réussit ainsi à dégager les particules alimentaires environnantes et à les diriger vers la bouche. Conczusions.— Les Rotifères ont l’extrémité céphalique conformée à peu près identiquement et de telle sorte que l’appareil rotatoire serve aussi bien à la locomotion qu’à la recherche de la nourriture. bus pré ORGANISATION DE L'EXTRÉMITÉ CÉPHALIQUE DES ROTIFÈRES 201 Cet appareil consiste toujours en deux roues en forme d’entonnoirs, roues plus ou moins arrondies, tantôt simples, c’est-à-dire sans proéminences (Philodinidae), tantôt avec des proéminences (Brachio- midae et autres). Ce sont ces proéminences qui varient d’aspect et donnent à cette extrémité des apparences diverses, parfois très & bizarres. La bouche se trouve toujours sur la face ventrale d’une sorte de trompe protractile fixée à l’inté- rieur de l’entonnoir céphalique et du côté dorsal. La façon dont les appendices des roues fonctionnent, nous laisse comprendre parfaitement de quelle manière les aliments sont trans- portés vers la bouche, puis saisis par elle, ce qui serait impossible si la bouche occupait la position que lui assignent les auteurs. Fig. 4. — Floscularia en exten- L’entonnoir céphalique est fendu sion. — Les lettres comme du côté ventral, fait encore en RC Le corrélation avec l’organisation des roues. Il peut se fermer, et les roues avec leurs éminences restent alors appliquées sur ses parois. Avant que l'appareil rotatoire ne s'étale, l’animal commence toujours par avancer sa trompe buccale. De l’intérieur de la bouche, sort une houppe de cils, qui sont probablement tactiles et donnent à l’animal - une notion plus ou moins nette de la nature du milieu où il se trouve. La bouche sert assez souvent aux Rotifères à arpenter, jouant le rôle d’une ventouse. 252 NOTE SUR LES FORAMINIFÈRES DES MERS ARCTIQUES RUSSES, par GC. SCHLUMBERGER. (PLANCHE Ill). Dans ces dernières années les Sociétés savantes de la Finlande se sont beaucoup occupées de l’exploration de la Laponie russe et par- ticulièrement de la presqu'île de Kola, vaste région de toundras et de forêts dont le sol, à 8 ou 10 de profondeur, reste gelé pendant toute l’année. De nombreux_voyageurs, parmi lesquels nous comp- tons un de nos compatriotes, M. Ch. Rabot, l’intrépide explo- rateur des contrées boréales, accompagnés de savants spécialistes, ont parcouru en tous sens cette contrée à peu près inconnue et l’ont étudiée au point de vue de la géographie, de sa faune et de sa flore (1). En même temps le gouvernement russe organisait des expéditions maritimes pour le relevé .des côtes de la presqu'île Mourmane. L’un des savants conservateurs du Museum de Saint-Pétersbourg, M. S. Herzenstein, en faisait partie, et les nombreux dragages qu’il a exécutés lui ont permis de publier des données nouvelles et fort intéressantes sur la distribution géographique et batymétrique des gastropodes et lamellibranches des mers glaciales (2). [l restait à étudier les Foraminifères, et M. Herzenstein a bien voulu m'en confier l'examen. Son envoi se composait d’une certaine quantité de sable dragué près de l’Ile Kildin, entre cette île et la côte du continent, et de. quelques tubes de sables et de Foraminifères rapportés de la mer d’Okhotsk par l’amiral Macarov. Les sables de la baie de Kola contenaient trente-neuf espèces dont voici la liste rangée d’après la classification proposée par Brady : FORAMINIFÈRES DE LA BAIE DE KOLA (lle Kildin). FAMILLE DES MittOLIDAr. Quinqueloculina suborbicularis Triloculina angularis d'Orb. d Orb. Triloculina pyriformis Schlumb., Quinqueloculina parvula Schl., n. Sp. TSpao tee Quinqueloculina seminulum dOrb. Quinqueloculinaagglutinans d'Orb. (1) Tour du Monde (Nouvelles géographiques de 1893). (2) Aperçu de la faune malacologique de l'Océan glacial russe (St-Pétersbourg). NOTE SUR LES FORAMINIFÈRES DES MERS ARCTIQUES RUSSES 253 FAMILLE DES LITUOLIDAE. Reophax fusiformis Willams. Reophax dentaliniformis Br. Reophazx flexibilis Sch]., n. sp. Haplophragmium canariense d'Orb. Haplophragnvium glomeratum Br. Hypocrepina indivisa Br. FAMILLE DES TEXTULARIDAE. Spüroplecta biformis P. et J. Bulimina elegantissima d’Orb. Entosolenia cf. marginata Mont. Entosolenia sulcata W. et J. Lingulina carinata d'Orb. . Polymorphina lactea d'Orb. Polymorphina compressa d’Orb. Polymorphina sororia Reuss. Uvigerina angulosa Will. Uvigerina tenuistriata Reuss. Uvigerina pygmaea d’Orb. FAMILLE DES (GLOBIGERINIDAE. Globigerina bulloïdes d'Orb. Robertina arctica d’Orb. Virgulina Schreibersi Czjzek. Bolivina punctata d'Orb. Bolivina nitida Br. Cassidulina laevigata d’Orb. Cassidulina crassa d’Orb. FAMILLE DES LAGENIDAE. FAMILLE DES ROTALIDAE. Patellina corrugata Will. Discorbina vesicularis d’'Orb. Truncatulina lobatula W. et J. _ Pulvinulina Karsteni Reuss. FAMILLE DES NUMMULINAE. Lagena distoma P. et J. Lagena substriata Will. Lagena serrata Schlumb. n. sp. Nonionina scapha F. et M. Nonionina stelligera d'Orb. Polystomella n. sp. A l'exception de trois ou quatre, toutes ces espèces ont déjà été décrites et figurent dans l’important travail de MM. Parker et Jones sur les Foraminifères arctiques (1), mais le matériel dont je dis- posais ne provenant que d’une seule localité, cette liste est loin de comprendre toute la faune des mers boréales. Les récoltes provenant de la mer d'Okhotsk étaient encore plus pauvres en espèces, plusieurs tubes ne contenaient que du sable pur et le résultat le plus intéressant est la découverte de deux espèces nouvelles de Sigmoïlina. FORAMINIFÈRES DE LA MER D'OKHOTSK. FAMILLE DES MILIOLIDAE Triloculina angularis d'Orb. Sigmoïlina Herzensteini Schlumb., n. sp. Sigmoïlina Macarovi Schlumb., n. Sp Quinqueloculina seminulum d'Orb. (1) Parker et Jones. Philosophical Transactions, 1865. 25% C. SCHLUMBERGER FAMILLE DES ASTRORHIZIDAE FAMILLE DES LAGENIDAE Hyperammina subnodosa Br. Entosolonia cf. marginata Mont. Rhabdammina abyssorum Sars. Polymorphina lactaea d'Orb. Uvigerina pygmaea d’Orb. FAMILLE DES LITUOLIDAE FAMILLE DES GLOBIGERINIDAE Reophax fusiformis Will. Reophax dentaliniformis Br. Hooeer canariense. FAMILLE DES ROTALIDAE L Orb. Globigerina Dutertrei d'Or. Discorbina orbicularis Terq. Haplophragmium glomeratum Br. Fate à Pulvinulina Karsteni Reuss. Haplophragnium cassis P. et J. FAMILLE DES MUMMULINAE FAMILLE DES TEXTULARIDAE Nonionina scapha F. et M. Spiroplecta biformis P. et J. Nonionina pompilioides P. et M. Cassidulina laevigata d’Orb. Nonionina cf. Boneana d'Orb. Cassidulina crassa d’Orb. Polystimella n. sp. D'après les indications de longitudes et latitudes portées sur les étiquettes, j'ai lieu de croire que les sables de la mer d’Okhotsk sont le produit de quelques sondages heureux plutôt que d’une exploration méthodique de ces parages. Il est donc probable que le tableau ci-dessus ne peut donner qu’une idée fort incomplète de la faune, et il serait présomptueux de tirer une conclusion en la comparant à la faune de la baie de Kola. Cependant il est intéres- sant de constater que, quoique séparées par l’immense continent de l’Empire russe, ces deux faunes ont quatorze espèces communes. DESCRIPTION DES ESPÈCES NOUVELLES Triloculina pyriformis Schlumb., n. sp. PI. IIL, fig. 11, 12. Les individus de cette espèce étant en trop petit nombre, il n’a pas été possible de faire des sections. La forme générale du plasmostracum est pyriforme et acuminée vers l’ouverture, PI. II, fig. 11 et 12. La dernière loge, très embras- sante, ne laisse à découvert qu'une faible portion de l’antépénultième. La surface du têt est lis$e et les sutures sont apparentes. Ouverture semilunaire avec une dent plane. : Habitat. — Baïe de Kola entre Kildini et la côte par 23 à 66m de profondeur. Assez rare. NOTE SUR LES FORAMINIFÈRES DES MERS ARCTIQUES RUSSES 255 Quinqueloculina pareula Schlumb., n. sp. Fig. 1. PI. fig. IILS, 0. Forme À, fig. 1. — La mégasphère et son canal sont enveloppés par les cinq premières loges, les suivantes se disposent suivant la règle des Quinqueloculina, la sixième sur la première, la septième sur la seconde et ainsi de suite. Les parois, surtout celles des cinq premières loges, sont minces et à contour semi-circulaire. Forme B, inconnue. Caractères externes. PI. IIL, fig. 8, 9. Cette petite espèce, dont les plus grands individus ne dépassent pas Omm4 de longueur, a un plasmostracum ovalaire, légè- rement acuminé aux pôles, montrant cinq loges à contour demi-cylindrique à sutures très marquées. Têt blanc mat. Ouverture circulaire à l’extré- mité d’un léger prolongement de la dernière loge. La pré- Fig. 1. GET Schlumb. sence de la dent n’est appré- Forme A, grossie 200 f.. = _ciable que lorsque l'individu est préparé au baume. Habitat. Baïe de Kola, par 23 à 66% de fond. Assez abondant. Sigmoilina Herzensteini Schlumb., n. sp., fig. 2. PL. IIL, fig. 5, 6. Forme À, fig. 2. — La première loge a déjà une paroi relati- vement épaisse et enveloppe près de la moitié de la mégasphère; Fig 2. — Sigmoilina Herzensteini Schlumb., n. sp. Forme À, grossie 443 fois. elle à un contour semi-circulaire. La loge IL se forme à l'opposé de la première sur laquelle elle s’appuie et montre une ht: PE ONU A CURE MCE EPA 256 C. SCHLUMBERGER tendance à devenir triangulaire. La loge III se place à gauche de la loge I, la loge IV à gauche de la loge II et ainsi de suite jusqu’à la fin de la croissance. Les contours de toutes ces loges sont trian- gulaires et elles forment deux séries opposées, paire et impaire, situées sur deux surfaces de symétrie (1). Suivant l’âge de l'individu le nombre des loges visibles à l’exté- rieur est variable. La section fig. 2, en montre sept. Dans les sections minces on constate que le têt est très finement arénacé, ce qui lui donne une apparence fibreuse. Forme B, inconnue. Caractères extérieurs. — La forme générale du plasmostracum, PI. IL, fig. 5, 6, environ deux fois plus long que large, est ovalaire sur la largeur et comprimée sur l'épaisseur. Aux deux pôles les parois des loges se prolongent au-dessus des loges déjà formées et donnent à cette espèce un aspect extérieur tout particulier. La dernière loge se rétrécit au pôle oral en une courte tubulure cylindrique dans laquelle je n’ai pu constater la présence d’une dent. Le têt, de couleur blanche terne, à une surface un peu rugueuse par suite de la contexture arénacée. Habitat. — Mer d’Okhotsk, par 280 mètres de profondeur. Son- dages de l’amiral Macarov, p. N. 49% 28, O. 1459 1”. Peu abon- dante. Sigmoilina Macarovi Schlumb., n. sp. Fig. 3 et 4. Parmi le nombre assez restreint des individus de l’espèce précé- dente que j'ai pu recueillir dans les sables de la mer d’Okhotsk, s’en est trouvé un plus grand dont les trois ou quatre dernières loges étaient brisées, ce qui ren- daït l'extérieur méconnais- sable et le dessin impos- sible. Dans l'espoir d’y découvrir la forme B de Fig. 3. — Sigmoïlina Macarovi (2) Schlumb., S. ITerzensteini, j'en ai fait n.sp. Forme A, grossie 1OU fois. = AO une section médiane trans- versale représentée par la figure 3. (4) Voir Note sur le genre Planispirina. Mém. de la Soc. Zool., 1887. (2) Les deux dernières loges n’ont pas été dessinées, la section ne montrait que de faibles amorces. Les loges XII, XIII, XIV, :égèrement brisées, ont été restaurées. NOTE SUR LES FORAMINIFÈRES DES MERS ARCTIQUES RUSSES 257 _ À première vue, on reconnaît que c’est une autre espèce. Les loges ont un contour tout difiérent et le têt est porcellané comme dans la généralité des Miliolidées. C’est une forme À ; on remarque que la section a coupé deux fois le canal qui enveloppe plus de la moitié de la mégasphère. Les loges I et IL se piacent à l'opposé l’une de l’autre et tandis que les loges III, V, VII, etc. se forment autour de la mégasphère à la suite et à côté de la loge I, les loges IV, VI, VIII, etc., se forment de même et dans le même sens à la suite de la loge IL. Fig. 4, — Sigmoïlina Macarovi Schlumb., grossie 134 fois. Et si, comme l'indique la fig. 4, on joint par des courbes les centres de figure des loges paires et impaires, on voit qu’elles se trouvent sur deux surfaces courbes de symétrie. C’est le caractère spécial du genre Sigmoilina et quoique n’ayant trouvé qu’un individu unique, trop fruste pour le dessiner et pour constater tous les caractères extérieurs, on peut avec certitude établir une espèce nouvelle, fondée uniquement sur l’examen de la section. On peut ajouter que le plasmostracum est allongé dans le sens de l’axe et la surface du têt lisse. Habitat. — Mer d’Okhotsk par 280r de fond, par N. 49” 28° O. 145” 1". _ Observation. — J'ai dédié cette espèce rare à l'amiral russe Macarov, auquel on doit sa découverte. L'une des six espèces de la famille des Lituolidae de la baïe de Kola, se distingue par un caractère particulier, de toutes celles dn genre de Reophar. Mém. Soc. Zool. de Fr., 1894, vis, — 17 258. C. SCHLUMBERGER. — NOTE SUR LES FORAMINIFÈRES Recphax flexibilis Schlumb., n. sp. PL IL fig. 10. Le plasmostracum se compose d’une série de loges globuleuses, plus ou moins sphériques, à têt arénacé rugueux, au nombre de seize ou plus, qui eroissent régulièrement en diamèêtre. Tous les Reophos connus ont un plasmostracum rigide, celui-ci, au con- traire, dès qu'on l’humecte un peu se replie en tout sens, ce qui montre que les loges ne sont reliées entre elles que par une petite tubulure de matière animale. Habitat. — Cette petite espèce provient des dragages de la baie. de Kola, par 23 à 66 de profondeur. Trés rare. Il y a encore à citer une Lagena qui n’est mentionnée dans aucun des ouvrages récents. Logena serrata Schlumb., n. sp. PL IIL, fig. 5. La figure 7, dessinée par transparence au grossissement de 200 dia- métres, montre une loge ovalaire (elle est comprimée sur l'épaisseur) munie d’une carène et prolongée par une tubulure. La carène est bordée par un méme cordon saillant et porte de chaque côté une dizaine de petites côtes recourbées en dent de scie. La tubulure externe se prolonge intérieurement jusqu’au tiers de la longueur totale, Habitat. — Baie de Kola, par 23 à 66% de profondeur. Assez rare. EXPLICATION DE LA PLANCHE II. Fig. 5 et 6. — Sigmoilina Herzensteini Schlumb., vue sur deux faces, grossie 60 fois. Fig. 7. — Lagens serrala Schlumb., vue par RER LES dans le baume, grossie 20) fois. Fig. 8 et 9. — Quinqueloculina percula Schlumb., vue sur deux faces, grossie 60 fois. Fig. 10, — Recphax flexibilis Schlumb., vue sur deux faces, grossie 200 fois. Fig. 11 ét 12, — Triloculina pyriformis Schlumb., vue sur deux faces, PAU 60 fois, à. Lrt if te Cr hs du Fire. A ti ai et . . LA RÉFORME BIBLIOGRAPHIQUE é. A. par le D" Herbert Haviland FIELD. . 3 dia CN Le La réforme de nos recueils bibliographiques est une œuvre d'une telle importance que nous ne devons pas tarder davantage à nous efforcer de remédier à l'insuflisance actuelle. Depuis quelques an- nées déjà on a agité un peu la question, mais dernièrement ona trouvé que l'opinion des zoologistes était peut-être arrêtée. et déjà on commence à s'organiser. Je ne perdrai pas de temps à faire l'historique de ces efforts.'Il sufit de dire qu'un assez grand nom- bre de zoologistes de presque tous les pays s'y intéressent et que le Congrès récent des naturalistes russes a nommé une Commission de trois personnes chargée d'étudier la réforme proposée. Un simple malentendu a empèché le dernier Congrès des morphologistes amé- —. ricains d'en prendre l'initiative. Je voudrais inviter votre Société = à donner son concours à cette œuvre, en nommant également une EE … Commission pareille à celle qui a été nommée à Moscou. 4 : but 2, LU te EC PE G'Etane ile | id È Il est inutile d'exposer ici les difficultés qu'éprouve tout investi- > gateur, en essayant de se rendre compte de toutes les observations LS d'autrui qui ont rapport au problème qu'il poursuit. Je rappellerai : seulement que les difficultés deviennent chaque jour plus considé- rableset qu’il s’agit de nous préparer pour un avenir où le fardeau F bibliographique sera encore plus lourd. Il faut donc s'organiser. à On répondrait peut-être que nous avons déjà un système bibliogra- | phique fondé par des particuliers et que nous pouvons nous fier E à ces entreprises, qui se développeraient au fur et à mesure que . l'œuvre le nécessiterait. Cependant une telle opinion serait absolu- 3 ment illusoire. Nous avons besoin d'une seule organisation centrale, à + à he qui recevrait leconcours du monde zoologique entier, comme aucune entreprise privée ne saurait l'obtenir. Nous avons actuellement un | grand nombre de publications bibliographiques, et c’est sans doute en grande partie cette diversité qui nous a empèché d'arriver plus à tôt à une solution de ces dificultés. Ces nombreux efforts indivi- $ duels, tout en écartant de la recherche le talent que l'œuvre néces- , site, se font concurrence, de sorte qu'aucun d'eux ne posssède les en 0 (1) Travail du laboratoire de M. A. Milne-Edwards au Muséum. 260 H. H. FIELD moyens pour arriver au but que poursuit le groupe de réformateurs dont je parle. Des publications de ce genre sont extrêmement coûteuses et il. faut éviter avant tout qu’on répète le travail de compilation plusieurs fois. En évitant cette multiplicité, on ferait des économies très consi- dérables au profit de la réforme qui semble si nécessaire. En un mot, il nous faut un bureau bibliographique central et in- ternational. Tous les détails pourraient être réservés pour les déli- . bérations ultérieures ; cependant, je voudrais vous donner l’esquisse d’un projet possible. Le Bureau devrait être situé près des plus grandes bibliothèques zoologiques, par exemple à Londres ou à Naples, de sorte que le plus grand nombre possible des publications puissent être accessi- bles au bibliographe. Ce n’est pas que celui-ci ait à dépendre entière- ment des bibliothèques, car avec une telle organisation internatio- nale, il ne serait pas difficile de persuader aux auteurs de lui envoyer des exemplaires de leurs mémoires. Cet usage deviendrait au moins beaucoup plus répandu qu’à présent et son adoption générale faci- literait énormément la besogne du Bureau. Il est en outre possible qu'une Société savante soit prête à loger le Bureau, ou même à voter un traitement au bibliographe, en prévision de la bibliothèe- que importante qui résulterait de ces dons. Le premier devoir du Bureau bibliographique serait de préparer des listes complètes de tous les ouvrages, dès qu’ils paraissent. Toutes les fois que la liste atteindrait une longueur suffisante pour remplir une feuille d'impression «signature », on la classerait et on imprimerait en deux types différents. L’un de ces types consti- tuerait une brochure comme la partie bibliographique de PAnzeiger. Pour l’autre type, on se servirait de papier très fort et épais, et les titres largement espacés ne seraient imprimés que d’un côté de la feuille, par exemple comme les placards, ou épreuves à correction. On découperait ensuite ces feuilles imprimées en petits feuillets de la forme d’une carte de visite, mais un peu plus étroites, et dont chacun ne porterait qu’un seul titre ; ces fiches pourraient servir à des élaborations ultérieures, comme je l’expliquerai dans la suite. Pendant la préparation de ces listes, il serait en outre du devoir du bibliographe de passer rapidement en revue le contenu de tous les ouvrages qu'’ellés contiennent, afin de pouvoir indiquer avec précision le ou les sujets que traite chacun d’eux. Prenons au hazard n'importe quelle communication, par exem- ple : Nrrscue, Studien über das Eichwild. Zoologischer Anzeiger, XI, i LA RÉFORME BIBLIOGRAPHIQUE 261 p. 181-191. On pourrait peut-être caractériser les observations de cette note par les indications suivantes : ANATOMIE, Dents, Ramure (Tératologie), Jambes (Squelette). Ces courtes indications auraient une double utilité. D'abord, on s’en servirait pour indiquer quels spécialistes, chargés d'écrire les analyses pour un annuaire, il faut avertir par l’envoi de la fiche, puis pour classer la fiche elle-même dans un index ad hoc. Il serait difficile d’exagérer la valeur d’un tel index central; mais, comme les fiches seraient imprimées, on pourrait en reproduire autant qu’on en voudrait et les distribuer aux institutions abonnées, avec les indications nécessaires pour les arranger dans des index sembla- bles pour d’autres centres zoologiques. D'une manière analogue, ‘on pourrait fournir aux investigateurs individuels des parties entières de l’index ou des renseignements spéciaux, ce qui nous amène maintenant à la fonction la plus importante du Bureau. Elle consisterait à informer tout abonné, sans délai et sans erreur, de la publication de tout ouvrage qui tou- che à l’objet de ses recherches. Cela est évidemment ce que tout observateur cherche justement à savoir ; mais c’est en même temps un besoin auquel nulle publication actuelle ne peut satisfaire. Supposons, par exemple, un naturaliste qui s'occupe du dévelop- pement d’un petit groupe, tel que les Pyenogonides. Pour s'assurer qu'aucun mémoire ayant de l’importance pour ses recherches ne lui échappe, il ne lui suffit pas d’avoir l’œil aux bulletins bibliogra- phiques, jusqu’à ce qu’il trouve tout d’un coup le titre significatif : « Embryologie de l'ordre des Pycnogonides. - Une Monographie M ». Au contraire, si l'on examinait la bibliographie d’un tel savant, c’est-à-dire la liste des ouvrages dans lesquels il a en effet trouvé des observations concernant ses études, on trouverait des titres comme: Homologie des membres chez les Arthropodes ; Études embryogéniques sur les Insectes et les Crustacés ; Embryogénie de l’Ecrevisse, etc., etc. Il est bien possible aussi qu’on trouve des observations sur l’em- bryogénie des Pycnogonides dans des mémoires que l’Anzeiger clas- serait sous les rubriques Mollusca, Annelida, etc. Permettez-moi de prendre un vrai exemple tiré de mes propres recherches. Voici la bibliographie partielle de la question de l’ori- gine du canal de Wolff, antérieurement aux recherches modernes : His, Die Hüute und Hôhlen des Kôrpers. His, Beobachtungen über den Bau des Säugetier-Eierstockes. His, Untersuchungen über die erste Anlage des Wirbeltierleibes. His, Unsere Kôrperform. 262 : H.-H. FIELD Dursy, Der Primitifstreif. WaLpeyEr, Eierstock und Ei. HENsEN, Bemerkungen über die Lymphe. HeNseN, Embryologische Mittheilungen. HENSEN, Beobachtungen über die Befruchtung und Entwicklung des Meerschweinchens und des Kaninchens. Une excellente critique des recherches sur ce sujet se trouve dans: Eisi6, Monographie der Capitelliden. Je pourrais multiplier ces exemples presque indéfiniment, mais à quoi bon? Je suis sûr que tout zoologiste en connaît un bon nombre, de par sa propre expérience. Le projet que je propose tend tout simplement à remédier à cette insuffisance. L’investigateur des Pycnogonides, ainsi que celui qui s’occupe du système excréteur, pourraient laisser toutes ces recherches bibliographiques au Bureau qui serait chargé d'informer chacun d’eux toutes les fois qu’on trouverait des observations relatives à l’un ou à l’autre des deux problèmes. 11 s'agirait tout simplement de s'abonner aux fiches cor- respondantes. Je viens de parler du travail à accomplir par le Bureau biblio- graphique proprement dit. Par exemple, il serait à désirer que les zoologistes-rapporteurs renforçassent le travail du bibliographe en complétant les indications que celui-ci leur enverrait avec les fiches de titres toutes les fois qu’une révision plus soigneuse leur montre- rait des omissions. Dans les communications que j'ai déjà faites sur ce sujet, j'ai souvent eu occasion de mettre en lumière les désavantages de nos annuaires zoologiques actuels. L’agitation active de ces questions, que jai entreprise pendant ces derniers temps, n’a fait que confirmer mes convictions à cet égard; car j'ai rencontré de tous côtés la même opinion. Tout le monde désire vivement que les Annuaires, Records, Jahresberichte, etc., se réunissent en un seul recueil suffisant à nos besoins actuels, au lieu de gaspiller leurs efforts en se faisant mutuellement une concurrence funeste. Seulement, si tant est que je considère une telle réforme extrêmement désirable, il me semble pourtant que le Bureau bibliographique que je viens de décrire présente une certaine individualité, et qu'il pourrait très bien fonctionner dans son intégralité, indépendamment de cette autre réforme. Ma proposition comporte encore bien d’autres avantages, mais ce n’est pas le lieu d'en élaborer tous les détails. Pour le moment, je ne désire que la nomination d’un comité de trois personnes, LA RÉFORME BIBLIOGRAPHIQUE 263 chargé d'étudier mes projets afin d'améliorer nos méthodes biblio- oraphiques et de faire des efforts pour assurer la formation d’une Commission internationale composée de semblables comités dans les autres pays. Je prie donc préalablement la Société de renvoyer ma proposition à l'examen du Conseil. FIN DES TRAVAUX PRÉSENTÉS A LA PREMIÈRE RÉUNION GÉNÉRALE ANNUELLE MOLLUSQUES RECUEILLIS A CEYLAN PAR M. E. SIMON, ET REVISION GÉNÉRALE DES ESPÈCES TERRESTRES ET FLUVIO-LACUSTRES DE CETTE ILE, par le Dr F. JOUSSEAUME, Ancien Président de la Société. (Planche IV). Notre savant et excellent ami M. E. Simon, que l'étude des Arachnides entraîne à de fréquents voyages, exploraît l’île de Ceylan aux mois de janvier et fevrier de 1892. Madame Simon, la digne petite-fille d'Henri Martin, l’un de nos historiens les plus célèbres, accompagnait son mari dans ce lointain et fatigant voyage, et l’aidait dans ses recherches avec toute l'ardeur et la sagacité d’un naturaliste. Les débuts de ce nouvel adhérent aux études des sciences naturelles ont été favorisés par la découverte d’espèces nouvelles. Les Mollusques recueillis pendant le cours de cette exploration m'ayant été confiés, j'ai dû, pour en faire l’étude, consulter et ras- sembler tous les documents publiés à ce sujet. La difficulté que j'ai éprouvée et le temps que j'ai passé à ces recherches m’avaient décidé à faire une revision générale de toutes . les espèces qui vivent à Ceylan et j'avais relevé pour chaque espèce la diagnose du premier auteur qui l'avait décrite. Cette revision eut permis à ceux qui auraient voulu faire l’étude de cette faune d'acquérir en peu de temps la connaissance des espèces déjà con- nues, de rectifier les erreurs que les auteurs ont pu commettre et de discerner avec facilité les espèces nouvelles ; mais ce travail était trop étendu pour être publié dans les Mémoires de la Société Zoologique. Malgré les recherches de nombreux malacologistes et les travaux publiés sur la faune de Ceylan, je crois, d’après les récoltes de notre collègue M. E. Simon, que cette faune est incomplètement connue et que le champ des découvertes y est encore d’une grande étendue. Les formes variées et distinctes des espèces permet de les séparer et de les grouper dans un assez grand nombre de genres dont il sera facile, tant est grande l’homogénéité des espèces qui les MOLLUSQUES RECUEILLIS À CEYLAN PAR M. E. SIMON 265 composent, de saisir les caractères distinctifs. Ainsi les genres Glessula, Cyclophorus, Cataulus, Tanalia, Paludomus, etc., qui Sont représentés à Ceylan par de nombreuses espèces, forment des groupes si homogènes, qu'il serait difficile de retirer de l’un d’eux une espèce pour la placer dans un groupe voisin. M. Simon m ayant affirmé que la plupart des Mollusques de cette île n’y sont pas répandus en grande abondance, je trouve confirmée l'observation que j'avais déjà faite sur la variabilité des Mollusques, qui, lorsqu'ils sont rares dans une localité, présentent des carac- tères distinctifs plus faciles à saisir, et pour chaque espèce de plus grandes ressemblances individueïles. Peut-on considérer l'ile de Ceylan comme un centre de création, ou toutes les espèces qu'on y rencontre lui ont-elles été fournies par les contrées environnantes”? Ces considérations philosophiques du plus haut intérêt méritent certainement de fixer l'attention, mais je les trouve beaucoup trop ardues pour me permettre d’expri- mer mon opinion à leur sujet. J'ai cependant constaté, d’après les documents recueillis, que les espèces de certains groupes ayant trouvé à Ceylan un milieu favorable, s'y sont multipliées avec rapidité. Mais quoique ces formes aient entre elles un assez grand nombre de caractères communs, il est cependant facile de les séparer les unes des autres par des caractères qui permettent de les grouper. Mais il est difficile de savoir si ce sont des espèces ou des variétés d’une espèce unique. Ainsi toutes les espèces du genre Acavus ne forment peut-être qu’une seule espèce qui se serait propagée et reproduite à Ceylan avec une grande rapidité, de sorte que les caractères qui les distinguent, tels que la forme, la taille et la coloration, ne seraient que le résultat d’une adaptation de l’animal au milieu dans lequel il vit. Tous les Mollusques qui, dans une localité, manifestent une exubérance de force vitale, sont doués de la faculté inexplicable de modifier la forme, les ornements et la coloration de leur coquille pour se mettre en harmonie avec les objets environnants ou sur lesquels ils vivent. Dans ce travail j'ai maintenu l'orthographe des noms dont les auteurs se sont servis pour désigner les espèces. Je suis en cela en contradiction avec tous les naturalistes, qui veulent que les noms d'espèces s'accordent avec ceux des genres ; aussi peu de noms spécifiques donnés par les anciens auteurs ont-ils conservé leur orthographe primitive. Mais je voudrais bien sayoir à quoi l'on reconnait qu’un nom de 266 F. JOUSSEAUME genre est féminin, masculin ou neutre ? Si tous avaient la termi- naison &, US, Où um, On pourrait formuler une règle; mais sur quoi, en dehors de l’arbitraire, pourra-t-on se fonder pour déter- miner le genre de notus tels que : Helix, Lampas, Circe, Pecten, Typhis, Biplex, Triton, Ammonites, Monoceros, etc. Lorsque j'ai agité cette question au milieu de personnes auto- risées, toutes en ont parlé avec l’assurance de l’homme qui croit ; mais en parcourant les différents traités et les travaux d'ensemble Sur la malacologie, il est facile de constater que cette question n’est pas facile à résoudre. Les uns se sont tirés de leur incertitude par des tournures de phrases où le genre reste masculin, féminin ou neutre à la volonté du lecteur. D’autres ont fait masculin ou neutre (je crois que le mot Triton a subi ces trois transformations) le genre que leurs devanciers avaient mis au féminin. Notre savant et regretté collègue, le D' P. Fischer, dont tout le monde connaît la compétence, l’érudition et le soin qu’il mettait dans ses travaux, et que personne ne pourra accuser de témérité, considérait comme masculin le mot Gastrochæna, que son non moins célèbre devancier Lamarck, le créateur du genre, avait fait féminin. Ces deux auteurs ont certainement basé leur opinion sur de très bonnes raisons, mais ils se sont abstenus de les faire connaître, comme au reste tous ceux qui ont fait de ces changements. Le genre d’un nom donné à un groupe d'espèces n’est donc, à mon avis, soumis qu’à des appréciations personnelles. Si un genre n’est masculin, féminin ou neutre qu'arbitrairement, quelle raison peut-on invoquer pour changer un nom spécifique et appeler Alba ou Album ce que Linné avait désigné sous le nom d’Albus. La seule explication qui me paraît plausible est de retran- cher / de ce dernier mot. Si J'avais une opinion à émettre, je dirais que je considère les noms de genres ou d'espèces comme des noms indéclinables, que les . noms de genres ne sont masculins, féminins ou neutres que d’une facon arbitraire, ce qui permettrait de dire qu’en Histoire naturelle il n’y a pas d'accord entre les noms génériques et les noms spécifiques, Aussi, tout en respectant l’opinion de celui qui crée un nom générique, je ne vois pas ce qui peut empêcher que les noms qui désignent les espèces de ce genre aient une terminaison masculine, féminine ou neutre. C’est entraîné par ce raisonnement, qui sera loin de plaire à la majorité des naturalistes, que je me suis permis de conserver aux espèces toute l'intégrité de l'orthographe des noms qui leur ont été donnés par leur premier auteur. MOLLUSQUES RECUEILLIS À CEYLAN PAR M. E. SIMON 267 Je me serais peut-être abstenu de ces considérations si l’altération que l’on fait subir aux noms spécifiques ne s'était pas généralisée et la science devenue l’apanage du pédantisme. Cetamour du changement a pris de nos jours un tel degré d’acuité que l’on en est arrivé à débaptiser les espèces désignées sous des noms tels que californica, senegalensis, etc., parce que es espèces ne se trouvaient pas en Californie ou au Sénégal ! J’ai laissé chaque espèce dans les groupes où les a placées Clessin dans son Nomenclator ; l’on pourra encore m’objecter, et cela avec juste raison, que dans plusieurs de ces groupes il y a des espèces qui sont étonnées de se trouver ensemble, et d’autres qui se morfon- dent de leur éloignement. Mais pour la seule énumération des espèces d’une localité, jai cru devoir, pour faciliter les recherches, m’en tenir à l'ouvrage le plus complet et le plus récent sur le PROPRES des pulmonés terrestres. Quant à la méthode qu’a suivie l’auteur dans ses groupements et ses divisions en genres, sections et sous-sections, elle est par trop fantaisiste ; aussi me suis-je permis d'élever ses sections au rang de genres, et de rapprocher certains groupes que l’étude des carac- tères de la dentition linguale avaient éloignés. En prenant pour base d’une classification, au détriment de tous les autres, un caractère aussi peu important, aussi peu connu el aussi difficile à étudier que celui de la dentition linguale, l’on est fatalement conduit à détruire les liens qui unissent les êtres en séries naturelles, et à masquer d’un voile obscur les quelques traits lumineux que les recherches approfondies des savants qui nous ont précédés avaient laissés dans la science. N’est-il pas incroya- ble, de trouver actuellement aux deux extrémités des Pulmonés terrestres, les Ennea et les Pupa, deux groupes qui se tiennent si intimement que, pour bon nombre d’espèces, si l’on consultait l’opinion des plus forts malacologistes du monde entier, les uns placeraient parmi les Ennea des espèces qui seraient groupées, par les autres, parmi les Pupa. Séparer ces deux groupes c’est enlever la clei de vaûte de la classification des pulmonés terrestres, car ce sont eux qui établissent le passage entre les Helicidæ et les Bulimidæ. Comme l’on n’est pas encore arrivé à un accord complet et universel sur la manière d'écrire les noms de genres et d’espèces, je me range parmi les auteurs qui écrivent les noms de genres avec une lettre majuscule et les noms d’espèces avec une minus- cule, sans en excepter ceux qui portent le nom d’une localité ou celui d’une personne, Si dans bien des cas l’on peut être flatté de She À 4 b 1 Aa A rt 268 F. JOUSSEAUME voir une lettre majuscule qui attire l’attention sur le nom de l’espèce que l’on vous a dédiée, d’autres fois l’on préférerait certai- nement la minuscule. Pour moi j'avoue avec franchise que si l’on me dédiait une huître ou une moule, je préférerais voir à mon nom une lettre minuscule qui me sauverait quelquefois des sourires du lecteur. Dans mes travaux on trouvera quelquefois des lettres majus- cules à des noms spécifiques, mais ce sera par une cause indépendante de ma volonté. Avant de commencer l’énumération des espèces qui font l’objet de ce travail, j’ai cru nécessaires les explications que je viens de donner, afin que tout ce qui pourrait être considéré comme des lapsus ne soit attribué qu’à ma seule responsabilité. J’adresse toutes mes félicitations à Mrs et à M. Simon pour la découverte de plusieurs espèces nouvelles dans une localité déjà explorée par un si grand nombre de malacologistes. Puisse ce succès entrainer, à Ceylan, de nouveaux explorateurs. MOLLUSQUES GASTÉROPODES. ORDRE PULMONATA. FAMILLE OCULIMETIDÆ. Je considère comme formant un groupe bien défini tous les Gas- téropodes pulmonés à tentacules rétractiles dans lequel pénètre l'œil. Cette grande famille se divise en tribus et les tribus en genres. Ici je considère comme des tribus les divisions que les malacologistes ont élevées au rang de familles. Aussi tous les noms de groupes. terminés en inæ ne sont-ils pour moi que des tribus. Tribu VAGINGLINÆ. VAGINULA MACULATA. Vaginula maculata Templeton, Ann. Mag. Nat. Hist., (3), I, 1878, p. 49, pl. IL, B, fig. 1. Habitat: Ceylan. VAGINULA TEMPLETONI. e Vaginula Templetoni Humbert, Mém. Soc. phys. et hist. nat. Genève, 1863, XVII, p. 126. Habitat : Peradenia (Ceylan) ; sous les feuilles mortes. M. Simon a recueilli à Kandy un Vaginula, qui m'a été remis conservé dans Falcool. Je lui ai retrouvé les caractères du V. Tem- pletoni, Mais rien ne prouve qu'à l’état vivant il n'existe pas des MOLLUSQUES RECUEILLIS A CEŸLAN PAR M. E. SIMON 269 différences spécifiques qu’il est impossible de constater sur un individu rétracté et décoloré par l’alcool. TENNENTIA THWAITESI. Tennentia Thwaîtesii Humbert, Rev. Mag. Zool., 1862, p. 498, pl. XVIL, fig. 1. Habitat: Région montagneuse de Ceylan, trouvée par Humbert dans le jardin botanique de Peradenia, sous les pierres, les troncs d’arbres pourris, etc. Le Dr Fischer, notre savant ami, avait réuni, en 1863 (Journ. Conc., (3), Il, p. 297), le genre Tennentia au genre Parmanion; en 1887, dans son Manuel de Conchyliologie, p. 459, il en a fait un -sous-genre du genre Mariælla de Gray. Tribu SUCCINEINZ. NERITOSTOMA CEYLANICUM. Succinea ceylanica Pfeiffer, Hel. viv., 4, p. 810. … Succinea ceylanica Pfr., Proceed. Zool. Soc. Lond., 1854, p. 297. Succinea ceylamica, in Conch. Ind., pl. CLVIIL, fig. 10. Habitat : Ceylan (Layard). Tribu STENOPINÆ. HELICARION IRRADIANS. Vitrina trradians Pfeifter, Hel. viv., IIL, p. 3. V. srradians, in Conc. Ind., pl. LXVI, fig. 8-9. — Reeve, [con., Sp. 5. Deux individus, ressemblant beaucoup plus à la figure donnée par Reeve qu’à celle de la Conc. Ind., ont été recueillis vivants par M. Simon, à Kandy. HELICARION CEYLANICA. Vitrina ceylanica Beck, Ind. Moll., p. 2, pl. I, fig. 3. Reeve, [con., sp. 67. Habitat : Ceylan. Observation. — Le trait placé à côté de la figure pour indiquer la hauteur a 4,5 mil). HELICARION ? EDGARIANA." Vitrina edgariana Benson, Ann. Mag. Nat. Hist., 1853, (2), XII, p. 93. Habitat : ad Columbo, Hangwelle et Ratnapoura ; insuper folias arbustorum (Ceylan). Un individu de cette petite espèce, bien caractérisée par la partie membraneuse de son bord columellaire, a été trouvé vivant à Kandy par M. Simon. 270 F. JOUSSEAUME HELICARION MEMBRANACEA. Vitrina membranacea Benson, Ann. Mag., Nat. Hist., 1853, (2), XII, p. 93. Vitrina membranacea, in Conch. Ind., pl. CLIT, fig. 10. » » Reeve, Jcon., Sp. 78. Habitat : ad portas montanas Baleadua dictas, lapidum adherens (Ceylan). VITREA TRATANENSIS, Sp. n. — PI. IV, fig. 141. Testa vix perforata, lenticularis, depressa, tenuis, nitida, dia- phana, vitreo-lutescens, superne polita, inferne obcure radiatim striatula, spira vix elevata, sutura linearis ; anfr. 4 depressi, con- vexi, ultimus basi vix latior non descendens; apertura fere verti- calis rotundato-semilunaris; perist. simplex, acutum, tenue, fragile, margine columellari reflexo basali super umbhilicum appresso. Dimensions : diam. max. 5 mill., min. 4 mill., alt. 2 mill. Coquille lenticulaire, à spire conique à peine saillante et à base formée par la convexité déprimée de la base du dernier tour, qui entoure une petite perforation centrale, presque entièrement recou- verte par la base du bord columellaire ; son test luisant, mince, fra- gile et transparent, semble constitué par une petite cloison vitreuse d’un jaune clair ; lisse à la partie supérieure, il est, à la face infé- rieure, abondamment sillonné de petites stries rayonnantes. La spire, qui forme un petit cône très surbaissé, est formée de quatre tours qui croissent régulièrement et assez rapidement. (Ne croyant pas arrivées à leur complet développement les deux coquilles que j'ai de cette espèce, il est probable qu’à l’état adulte elles doivent avoir de 5 à 6 tours); la suture qui les sépare est linéaire et superficielle. Ces tours convexes et arrondis sont déprimés de haut en bas, et Le dernier semble un peu plus convexe et plus étendu à la base qu’à sa partie supérieure. L'ouverture, assez large et fortement échancrée par la face inférieure et externe de l’avant-dernier tour, a la forme d’un large croissant ; ses bords droits, minces, tranchants et fra- giles décrivent, d’une façon régulière, les 2/3 d’une circonférence ; le columellaire est déjeté à la base où il recouvre et obture presque complètement le tout petit pertuis ombilical. Habitat : Ceylan. M. Simon a recueilli vivants deux individus de cette espèce à Nuwara-Eliya. Le nom de tralanensis provient de l’un des noms donnés par les anciens à l'ile Ceylan. MOLLUSQUES RECUEILLIS A CEYLAN PAR M. E. SIMON 271 ERNSTIA ASPIRANS. Helix aspirans Wil. et H. Blanford, J. Soc. Beng., 1861, XXX, p. 395, pl. L, fig. 12. Helix aspirans, in Conch. Ind.. pl. XVI, fig. 4. Habitat : Raro prope Pykara (Indiæ) Ceylan. (Nevill, Enum. Heli- cor.). (Ceylan). Obs.— Cette espèce a été placée dans le genre Conulus par Clessin, mais Klein ayant déjà employé pour des Oursins le nom de Conulus, jai créé pour le remplacer celui de Ernstia. Voir Bull. Soc. Zool. de France, 1889. ERNSTIA MICCYLA. Helix miceyla Benson, Ann. Mag. Nat. Hist., 1860, (3), V, p. 384. — — in Conch. Ind.; pl. CXXIX, fig. 8-9. Habitat : ad Ubatelle (Ceylan). TricaiA HaLyi, sp. n. — PI. IV, fig. 2. Testa parva, late et profunde umbilicata, globoso-conica, irregu- lariter striatula, vix nitida, subopaca, corneo fusca, spira conoidea, apice obtusa ; anfr. 4 rotundati, sutura profunda separati, ultimus non descendens, superne planulatus ; apertura perobliqua, subcir- cularis ; perist, simplex, acutuin, rectum, margine umbilicari non reflexo. Dimensions : diam. et alt. environ, 1,5 mill. Coquille très petite, globuleuse, à spire conique et profondément ombiliquée ; le diamètre de l’ombilic à sa marge est à peu près égal au tiers de la largeur de la base de la coquille. Son test, assez mince et à peine translucide, est corné et de couleur brun-verdâtre. A sa surface, à peine luisante, on aperçoit, à l’aide d’une forte loupe, de petites stries serrées, irrégulières et parallèles au bord externe de l’ouverture. La spire, presque turbinée, conique et à sommet obtus, est formée par l’enroulement de quatre tours que sépare une suture profonde et presque canaliculée. Ces tours, qui se développent régulièrement, sont légèrement aplatis près de la suture et obtusé- ment carénés au pourtour de l’ombilic. L'ouverture, légèrement échancrée en haut et en dedans par l’avant-dernier tour, est presque circulaire ; ses bords droits, minces et tranchants se fixent par leurs extrémités à la base de l’avant-dernier tour ; ils sont reliés entre eux par une couche d'enduit à peine apparente. Le bord colu- mellaire se déjette très légèrement à la base du côté de l’ombilic. Habitat : Ceylan, un seul exemplaire de cette petite et curieuse espèce a été récolté par M. Simon à Nuwara-Eliya, AT LE re NP A AS ide 1 TENTE r 7 # Cx : 272 F. JOUSSEAUME Obs. — Quoique cette coquille paraisse adulte, je ne la crois pas cependant arrivée à son complet développement. Je crois également qu’à l’état vivant, des poils caduques doivent hérisser sa surface. Je dédie cette espèce à M. Haly, directeur du Musée de Colombo. THALASSIA CONVEXIUSCULA. Helix converiuscula Pfeiffer, Hel. viv., IV, p. 35. — — Pîr., Proceed. Zool. Soc. Lond., 1855, p. 91. Nanina convexiuscula (Rhyssota) P., Vers., 121. Helix convexiuscula, in Conch. Ind., pl. CXXVIIL, fig. 5-6. . Habitat : Ceylan (Thwaites). Obs. — Voisin de H. subtecta Pfr. THALASSIA LIRATULA. Helix liratula Pfeifter, Hel. viv., V, p. 182. — — Pfr., Proceed. Zool. Soc. Lond.,1860, p. 35. Malak. BL., VII, p. 234. Helix liratula, in Conch. Ind., pl. CE, fig. 5-6. Habitat : Ceylan (Thwaïites). THALASSIA PHYLLOPHILA. Helix phyllophilla Benson, Ann. Mag. Nat. Hist., 1863, (3), IL, p. 320. — — in Conc. Ind., pl. LXL fig. 10. Habitat : Badula (Ceylan) ; d’après F. Layard. MICROCYSTIS PERFUCATA. Helix perfucata Benson, Ann. Mag. Nat. Hist., 1853, (2), XII, p. 93. Habitat : Sur la plage de Galle (Ceylan). ; MicrocysrTis THWAITESI. Helix Thiwaîtesi Pfeiffer, Hel. vic., IV, p. 50. Testa aperte perforala, convexo-depressa, striatula, nitida, cereo- hyalina ; spira breviter conoidea, obtusula ; sutura profunda, sub- marginata ; anfr. 6 1/2, convexi, arcte convoluti, ultimus, non descendens, basi inflatus ; opertura verticalis, lunaris ; perist. rectum, acutum, margine columellari arcuatim oblique descen- dente ad perforationem vix dilatato. Diam. max. 5, min. 4 1/3, alt. 3 mill. (Mus. Cuming). Helix Thwaîtesi Pfr., Proceed. Zool. Soc. Lond., 1853, p. 125. — — (Microcystis) Pfr., Vers., p. 123. — — Conc. Ind., pl. CXX VII, fig. 7-10. Habitat : in insula Ceylan (Thwaites). Helix Thwaïtesi Reeve, Icon.;, sp. 1336. « Hel. testa subprofunde umbilicata, orbiculari depressa, subdiscoidea, pellucido vitrea, "1 MOLLUSQUES RECUEÏLLIS A CEYLAN PAR M. E. SIMON 273 lutescente ; spiræ suturis impressis ; anfractubus quinque, angustis, convexis, lente crescentibus, inferne contractis ; apertura verticali lunari, subangusta, labro simplici. » Dimensions : diam. 4 mill., alt. 2 mill. Obs. — On peut voir par la description de Pfeifer et celle de Reeve et par les figures de la Conch. ind. et celles de Reeve que deux espèces distinctes ont été décrites sous le même nom. Il y a donc lieu de donner un autre nom à l’espèce de Reeve que j’appellerai : MicROCYSTIS NUWARA Jouss. Helix Thiwaitesi Reeve, Icon. sp., 1336. Habitat : Ceylan. M. Simon a rapporté deux individus du M. nuwara et un seul, pas tout à fait adulte, du M. Thwaïtesi, ces deux espèces ont été recueillies vivantes à Nuwara-Eliya. MICROCYSTIS UMBRINA. Helix umbrina Pfeifter, Hel. viv., IX, p. 49. — — Pfr., Proceed. Zool. Soc. Lond., 1853 (casu omissa). 2 — Reeve, Conc. ic., n. 1335, t. 190. Nanina umbrina (Xesta) Pfr., Vers., p. 120. Helix umbrina, in Conch. Ind., pl. LXXXIX, fig. 1, 2, et 8. Habitat : Ceylan (Thwaïtes). Macrocysris suAvIS, Sp: n. — PI. IV, fig. 8. Testa perforata, subgloboso-conica, tenuis, nitida, translucens flavido-olivacea, striatula, striis ad suturam fortioribus crenulata, spira depresso-conica, sutura impressa, anfr.5 rotundati, regulariter crescentes, ad suturam depressi, ultimus non descendens, basi inflatus; apertura verticalis, lunaris; perist rectum, acutum; mar- _gine columellari, oblique descendente, supra perforationem reflexo. Dimensions : diam. max. 3,5 mill.; min. 3 mill.; alt. 2,5 mill. Coquille subglobuleuse, jaune verdâtre, à spire conique et à base convexe perforée au centre par un ombilic très étroit, que resserre encore la base du bord columellaire. Son test mince, luisant, trans- parent et légèrement vitreux, estsillonné, à la surface, depetites stries espacées, assez saillantes à la face supérieure et presque effacées à la face inférieure, où elles sont découpées par quelques stries circu- laires que l’on ne découvre qu’à l’aide d’une très forte loupe. Les tours de spire, au nombre de cinq, croissent avec une parfaite régu- larité et se recouvrent dans la plus grande partie de leur étendue ; de sorte que l’on n’aperçoit, à la face supérieure, qu’une partie très étroite de chaque tour. Le dernier, convexe et arrondi à la face infé- rieure, est légèrement déprimé supérieurement, ce qui le fait paraître Mém. Soc. Zool. de Fr., 1894. vu, — 18 RE NC ENT 974 F. JOUSSEAUME caréné ; c’est sur cette partie légèrement anguleuse que vient se fixer l’extrémité du bord supérieur du péristome ; l’ouverture, fortement échancrée par la base de l’avant-dernier tour, affecte la forme d’un petit croissant ; ses bords sont droits, minces et tranchants, excepté. le columellaire qui se déjette en dehors, surtout à la base, où il recouvre légèrement l’ombilic; une mince couche d’enduit, appliquée sur le dernier tour, relie entre elles les extrémités des bords externes et columellaire. Habitat : Ceylan. Quatre individus de cette petite espèce ont été recueillis à Nuwara-Eliya, par M. Simon. SITALA INFULA. Helix infula Benson, Ann. Mag. Nat. Hist., 1848, (2), II, p. 160. — — Chemnitz, ed. 2, pl. CXXVIL fig. 25: — — Reeve, Icon., Sp. 783. — — in Conch. Ind., pl. LIV, fig. 9. Habitat : près la ville de regie Bengaliæ, Ceylan (Newill). Benson avait antérieurement indiqué cette espèce sous le nom de H. turbiniformis, in Journal of the asiatic society of Calcuta; mais ce nom étant déjà employé par HE il a dù le changer. KALIELLA BARRAKPORENSIS. Helix Barrakporensis Pfeifter, Hel. vtv., IIL, p. 59. — Pfr., Proceed. Zool. Soc. Lond., 1851. = — Chemn., ed. 2, no 969, p. CXLVII, fig. 20-22: — — Reeve, Ic., sp., 816. : — — Conch. nu pl. LXXX VII fig. 7. Habitat : près Barrakpore, “ie (Bacon), Ceylan (Nevill). NIGRITELLA CONCAVOSPIRA. 1 Helix concavospira Pieifter, Hel. viv., IV, p. 32. == — Pfr., Proceed. Zool. Soc. Lond., 1853, p. 124. — — Reeve, Conc. ic., n. 1315, pl. CLXXX VIII. Nanina concavospira (Xesta) Pîr., Vers., p. 120. Helix concavospira, in Conch. Ind., pl. LXXX VI, fig. 1 Habitat : Ceylan (Layard). Kandy, un individu recueilli par M. Simon NIGRITELLA TRIFILOSA. Helix trifilosa Pieiffer, Hel. viv., IV, p. 37. == — Pfr., Proceed. Zool. Soc. Lond., 1853, p. 125. — : — — (Trochomorpha) Vers., p. 182; Habitat : Ceylan (Thwaites). MOLLUSQUES RECUEILLIS A CEYLAN PAR M. E. SIMON 219 NIGRITELLA MONONEMA. Helix mononema Benson, Ann. Mag. Nat. Hist., 853, (2), XIE, p. 92. _ — Reeve, Icon., sp. 339. — — Conch. Ind., pl. LXXX VII, fig. 2, 3. . Habitat : Heneratgodde (Ceylan). NIGRITELLA GALERUS. Helix galerus Benson, Ann. Mag. Nat. Hist., 1856, (2), X VIIL, p. 96. _ — in Conch. Ind., pl. LXXXII, fig. 5-6. Habitat : Ragama (Ceylan), coll. E. L. Layard. NiGRiTELLA PHipras. Helirphidies Pîr.,(Thorp.MSS.), eh Ind., p.59, pl. CXLIX, fig.4. Habitat: Ouvah, Ceylan (F. Layard). NIGRITELLA TURRITELLA. 56 Nanina (? Rotula) conulus H. Adams, Pr. Zool. Soc. Lond., 1867, VE p. 107, pl. 19, fig. 16. Id. 1869, p. 275, Nanina (? Rotula) de Helix turritella, in Conch. Ind., pl. LXXX VI, fig. 4. Habitat : Nuwara-Eliya, Ceylan (coll. F. Layard), deux individus recueillis par M. Simon dans cette localité. Obs. — M. Simon a rapporté également de Nuwara-Eliya un indi- vidu unicolor, d’un rouge chêne pâle, ne différant de N. turritella, que par l’äbsence de la bande blanche de la carène. NIGRITELLA VERRUCULA. Helix verrucula Pfeifler, Hel. viv., IV, p. 40. — — Pir., Proceed. Zoull Soc. Lond.. 1853, p. 124. — — Regvel Conc. ic., n. 1327, t. 190: _ Nanina verrucula (Hemiplecta), Pfr.. Vers., p. 120. Helix verrucula, in Conch. Ind., pl. CL, fig. 9. Habitat : Ceylan (Thwaites). | Obs. — L'espèce figurée dans la Conc. ind. ne ressemble nullement _ à celle figurée par Reeve, qui me paraît répondre à la description . qu’en a donnée Pfeiffer, aussi je la désignerai sous le nom de : Nigritella nerva Jouss., sp. n. Helix verrucula. Conc. Ind., pl. CL, fig. 9. EUPLECTA LAYARDI. Helix Layardi Pfeiffer, Hel. viv., LL p. 55. — — Pîr., Proceed. Zool. Soc. Lond., 1851. — — Chemn., ed. 2, n. 953, t. 145, fig. 3-4. — — Reeve, Icon. sp., 614. — — in Conch. Ind., pl. LVI, fig. 8-9. Habitat : Ceylan (Layard). 276 F. JOUSSEAUME EUPLECTA SUBOPACA. Helix subopaca Pfeiffer, Hel. viv., IV, p. 55. — — Pîr., Proceed. Zool. Soc. Lond., 1853, p. 125. — — Reeve, Conc. ic., n. 1302. ; Nanina subopaca (Rhyssota) Pfr., Vers., p. 121. Habitat : Ceylan (Thwaïtes). EUPLECTELLA TRIMENI, sp. n. — PI. IV, fig. 5. Testa anguste perforata, conoideo-depressa, tenuis, fragilis, sub- pellucida, superne oblique costulata, basi radiato-striata, pallide olivaceo-fulva, spira breviter conoidea, sutura impressa, anfr.-5 1/2 convexiusculi, ultimus depresso-rotundatus, vix descendens ; apertura oblique lunaris; perist. simplex, rectum, tenue, acutum, margine columellari subincrassato, ad perforationem reflexo, oppresso ; marginibus callo tenuissime junctis. Dimensions : Diam. max. 10 mill.; min. 9; alt. 7 mill. Coquille orbiculaire, dont le sommet s’élève en cone surbaïssé et dont la base, formée par la convexité arrondie du dernier tour, est perforée au centre d’un ombilic très étroit qui occupe le fond de la dépression formée par l'inclinaison interne de la face inférieure du dernier tour. Son test, mince, fragile et translucide, est d’un corné brun assez foncé, sa surface est divisée par de petites côtes parallèles au bord de l'ouverture. Ces côtes, saillantes à la face … + supérieure, s’atténuent et s’affaissent à la face inférieure, qui paraît À luisante. La spire, convexe et en forme de cône surbaissé, est for- mée par 5 1/2 tours arrondis qui se déroulent progressivement d’une façon assez régulière. La suture qui les sépare est assez pro- fonde et crénelée. Les deux pre miers tours sont lisses et les suivants : costulés ; ces petites côtes, un peu obliques et régulièrement dispo- sées, croissent en dimension et d’une façon insensible en passant d’un tour à l’autre. L'ouverture, dont le péristome occupe un plan 3 légèrement oblique à l’axe, est semilunaire, assez large et à peine évasée ; son péristome droit, mince et tranchant, est formé par le contour arrondi et non interrompu de ses trois bords, le columel- - laire seul s’épaissit un peu et se déjette à la base sur l’ombilic,; une couche très mince d’enduit relie entr’elles les deux extrémités du péristome; cet enduit, appliqué sur la partie aperturale de l avant- dernier tour, s’étend un peu en dehors de l’ouverture. Habitat: Ceylan. Un seul exemplaire de cette espèce a été recueilli à Nuwara-Éliya par M. Simon, qui m'a prié d’en offrir la dédicace à M. Trimen, directeur du Jardin de Peradenia, MOLLUSQUES RECUEILLIS A CEYLAN PAR M. E. SIMON 271 PLECTOPYLIS CLATHRATULA. Helix clathratula Pfeiffer, Hel. viv., 3, p. 115. Testa late umbilicata, lenticularis, acute carinata, superne liris elevatis (in quovis anfractu 2.) et costis distinctis clathrata, parum nitens, cornea; spira parum elevata, vertice obtusiusculo; anfr. 5 subæquales, vix convexiusculi, ultimus basi radiato-striatus, circa umbilicum subinflatus,; apertura verticalis, angusta, angulato- lunaris ; perist. simplex, rectum, acertum. Diam. maj. 5 1/2; min. 5; alt. 2 3/4 mill. (coll. nr., 233). Helix clathratula Pir., Zeitschr. f. Malak., 1850, p. 67. = — Chemn.., ed. 2, Helix, n.803, pl. CXX VII, fig.17-20. — — Pfr., Hel. viv., 4, p. 116, Helix puteolus (Bens). _. — in Conch. Ind., pl. CXXXIL, fig. 4-4. — — Reeve, Icon., Sp. 336. Habitat : In saxis ad portas Balcadua dictas, insulæ Ceylan. Les figures données par Reeve et par Pfeiffer de cette espèce ne se ressemblent pas; aussi, quoique l'on ait considéré l’H. puteolus de Benson comme un AH. clathratula, je crois devoir reproduire la description qu’en a donnée Benson. Helix puteolus Benson, Ann. Mag. Nat. Hist., 1853, (2), XL, p. 92. Testa perspective umbilicata, orbiculato-depressa, lenticulari, supra spurca, albida, subremote radiato-lirata, subtus cornea, radia- tim striata; spira planiuscula apice vix prominulo, sutura impressa ; anfractubus 5 1/2 angustissimis, convexisculis, arcte convulotis, omnibus filoso-carinatis, superne sulco carinaque secunda paral- lelis minutis, ultimo subtus planiusculo, ad marginem umbilici mediocris, profunde excavato, cyanthiformi valde compresso; aper- tura angusta, securiformi, peristomate recto-acuto. Diam. maj. 5 1/2; min. 5; axis 2 1/2 mill. Habitat : In saxis ad portas Balcadua dictas, insulæ Ceylan. PLecropyLis EUGENH, sp. n. — PI. IV, fig. 1. Testa vix umbilicata, lenticularis, acute carinata, corneo-alba, parum nitens, superne longitudinaliter striata et ad peripheriam liris 2-3 cincta, spira parum elevata, vertice obtusiusculo; anfr. 6-7 regulariter crescentes vix convexiusculi, ultimus basi radiato striatus, vix inflatus; apertura verticalis, angulato-lunaris ; peris- toma simplex, rectum, acutum. Dimensions : diam. max. 5,5 mill.; min. 5 mill.; alt. 2 mill. Coquille lenticulaire, à base légèrement convexe, à sommet conique et à carène aiguë et saillante à la périphérie; son test, 978 F. JOUSSEAUME mince, légèrement brillant est transparent et de couleur corne claire et blanche. Sa face inférieure légèrement convexe est déprimée au pourtour d’un ombilic central assez profond, qui apparaît comme un pôint ; à la face supérieure, séparéede la précédente par la carène, on aperçoit, s’élevant avec lenteur, en un cône surbaissé, l’enroule- ment régulier de 6 à 7 tours de spire, séparés par une suture appa- rente, bordée, jusqu'au premiertour, par un petit bourrelet filiforme. Tous les tours, excepté le premier qui est lisse, sont très finement striés ; sur le dernier tour, indépendamment des stries longitudi- nales, assez saïllantes, espacées et légèrement obliques, on découvre, à la périphérie, deux ou trois stries circulaires très fines et légèrement denticulées ; à la base de ce tour on découvre également à la loupe des stries assez régulières et légèrement ondulées. L'ouverture ver- ticale est dans le plan de l’une des extrémités de l’axe de la coquille, elle a la forme d’un croissant coupé en angle à l’une de ses extré- mités. Elle est formée: par un bord inférieur très long, droit, mince, tranchant et légèrement courbé en arc de cercle dans le sens de sa longueur; un bord externe, formé par la face supérieure du dernier tour, qui s'étend de la carène à la périphérie de l’avant- dernier tour, sur lequel il se fixe; un bord columellaire très étroit qui se fixe au pourtour de l’ombilic et descend perpendiculaire- ment en bas; enfin la face inférieure et légèrement convexe de l’avant-dernier tour complète en avant le pourtour de l’ouverture ; dans cette partie on voit à la loupe une légère couche d’enduit qui relie entre elles les deux extrémités du péristome. Cette espèce, très voisine du P. clathratula, s’en distingue par l’étroitesse de son ombilic et sa spire plus surbaissée. Habitat : Ceylan. Recueilli vivant à Nuwara-Eliya par M.E. Simon. Je suis heureux de pouvoir lui offrir la dédicace d'une espèce aussi intéressante. PLECTOPYLIS LAMCABENSIS, Sp. n. — PI. IV, fig. 8. Testa subperforata, trochiformis, obesa, tenuiuscula,-striata et liris filiformibus in ultimo anfractu tribus cincta, diaphana, oleo- micans corneo-alba, apex obtusa, sutura impressa, crenulata;anfract. 7 1/2 fere plani, ultimus angulatus non descendens, basi vix radia- tim striata convexior; apertura vix obliqua, subangulato-lunaris; perist. simplex rectum, margine columellari declivi juxta umbili- cum perangustum dilatato. Dimens. : diam. 4 mill., alt. 3 mill. Coquilie petite, à carène saillante, à spire conique et convexe à la base, au centre de laquelle on aperçoit, comme un point, un petit LS ’ RAT MIRE Dan een D Mn VIE TE MOLLUSQUES RECURILLIS A CEYLAN PAR M. E. SIMON 279 ombilic très profond et dont les bords sont à peine évasés. Son test mince et transparent semble formé par une couche mince de cire blanche; la spire s'élève en formant un cône surbaissé, légèrement renflé au milieu et obtus au sommet, elle est formée par l’enroule- A ment de 7 tours 1/2 à peine convexes, qui sont séparés par une | suture légèrement crénelée et nettement accusée. Il semble, malgré l’obésité de la coquille, que ces tours se sont développés avec une grande régularité. Les deux premiers, qui forment un sommet obtus et déprimé, sont lisses, alors que les tours suivants sont ornés de petites côtes longitudinales qui, vues à l’aide d’un verre grossis- sant, apparaissent saillantes et espacées. Sur la moitié inférieure de chaque tour se déroule, près de la carène, trois petits cordons tiliformes qui découpent, à angle droit, les stries précédentes. Le dernier tour anguleux à la périphérie, avec un cordon filiforme entourant cette partie anguleuse, et la rendant carénée; sa base con- Ne vexeet déformée au pourtour de l’ombilic qui paraît lisse et luisante à l’æil, est, vue à la loupe, couverte de stries rayonnantes assez saillan- ALP tes et régulières. L'ouverture, très petite et en forme de croissant, 1 est limitée par un bord inférieur assez long, droit, mince, tranchant et courbé en arc de cercle ; un bord externe semblable au précé- ÿ dent, mais beaucoup plus court, s'étend de la carène du dernier sh tour à celle de l’avant-dernier ; un bord columellaire court, oblique, et à peine déjeté, s’insérant au pourtour de l’ombilic et en haut par la base de l’avant-dernier tour, sur lequel est étalée une très mince couche d'enduit qui relie entre elles les extrémités des deux bords précédents. | Habitat: Ceylan; trois individus de différents âges ont été recueillis vivants par M. Simon à Nuwara-Eliya; le nom par lequel je désigne cette nouvelle espèce est l’un des premiers sous lequel l’île de Ceylan a été connue. MACROCHLAMYS CARNEOLA. Helix carneola Pfeiffer, Hel. viv., IV, p. 47. : — — Pîfr., Proceed. Zool. Soc. Lond., 1854, p. 148. — — Reeve, Conc.ic., n. 1374, t. 195. Nanina carneola (Xesta) Pfr., Vers., p. 120. Helix carneola, in Conch. Ind., pl. CXXVIIL, fig. 2-3. Habitat : Ceylan. d MACROCHLAMYS CORYLUS. - Helix corylus Reeve, Icon., sp. 1439. — — in Conch. Ind., pl: CE, fig. 3. Habitat : Ceylan (Dr Gardner). 280 _ F. JOUSSEAUME MACROCHLAMYS BICILIATA. Helix biciliata Pfeiffer, Hel. viv., IV, p. 68. = — Pfr., Proceed. Zool. Soc. Lond., 1855, p. 112. Nanina biciliata (Hemiplecta) Pîr., Vers., p. 121. Helix biciliata, in Conch. Ind., pl. CLIX, fig. 1-4. Habitat : Ceylan. MACROCHLAMYS MARCIDA. Helix marcida Benson, Ann. Mag. Nat. Hist:, 1853, (2), XII, p. 92. Habitat : Ceylan. Obs. — J’ai conservé le nom de bicliata, quoique Shuttleworth ait décrit une autre espèce sous ce nom; mais d’après les auteurs, ces deux espèces n’appartiendraient pas au même genre. D’après Nevill, H. marcida Bens. et H. partita Pîr. ne seraient qu’une même espèce. MACROCHLAMYS VILIPENSA. Helix vilipensa Benson, Ann. Mag. Nat. Hist., 1853, (2), XII, p. 93. — — in Conch. Ind., pl. LXXXIV, fig. 5-6-7. Habitat : Mehinstali (Ceylan). MACROCHLAMYS NEPOS. Helix nepos Pieifier, Hel. viv., IV, p. 24. — — Piîr. Proceed. Zool. Soc. Lond., 1855, p. 91. Nanina nepos (Xesta) Pîr., Vers., p. 120. Helix nepos, in Conch. Ind., pl. CXXXII, p. 2-3. Habitat : Ceylan (Thwaïtes). Obs. — Peraffinis videtur H. perfucata nec non umbrinæ. MACROCHLAMYS PARTITA. Helix partita Pieifter, Hel. viv., IV, p. 55. — — Pfr., Proceed. Zool. Soc. Lond., 1853, p. 425! — — Reeve, Conc. ic., n. 1311, t. 188. Nanina partita (Rhyssota) Pîr., Vers., p. 121. Helix partita, in Conch. Ind., pl. LXXXV, fig. 5-6. B. major, tenuior, pallide cornea. Diam. maj. 15; min. 13; alt. 7 2/3 millim. : Habitat : in insula Ceylan (Layard, Thwaiïites). Obs. — Differt ab H. subopaca, sculptura subtiliore, minus regu- lari, anfractu ultimo minus dilatato, etc. MACROCHLAMYS POLITISSIMA. Helix politissima Pfeiffer, Hel. viv., IV, p. #5 — — Pîfr., Proceed. Zool, Soc. Lond., 1853, p. 125. MOLLUSQUES RECUEILLIS A CEYLAN PAR M. E. SIMON 281 Helix politissima Reeve, Conc. ic., n. 1292, t. 186. Nanina politissima (Xesta), in Vers., p. 120. Helix politissima, in Conc. Ind., pl. XXXI, fig. 8-9. Habitat : Ceylan (Thwaites). MACROCHLAMYS REGULATA. Helix regulata Benson, Ann. Mag. Nat. Hist., 1860, (3), V, p. 383. _ — in Conch. Ind., pl. XXXI, fig. 5-6. Habitat: Kaluganga, Matelle orient., Katukellekande (Ceylan). MACROCHLAMYS SUBCONOIDEA. Helix subconoidea Pteifter, Hel. viv., IV, p. 56. — —— Pîr., Proceed. Zool. Soc. Lond., 1854, p. 51. _ Le Reeve, Conc. ic., n° 1326, t. 189. — — (Patula) Pfr., Vers., p. 125. cs Es in Conch. Ind., pl. LXXXV, fig. 7-10. Habitat : Ceylan (Thwaites). MACROCHLAMYS WOODIANA. Helix woodiana Pfeiffer, Hel. viv., III, p. 87 (non Lea). — y — Pîr., Proceed. Zool. Soc. Lond., 1851. — — CR éd. 2, n° 946, pl. CXLIV, fig. 7-8. — — Reeve, Icon., sp. 600. _ — in Conch. Ind., pl. XXXII, fig. 2-3. Habitat : in insula Ceylan (Layard). HEMIPLECTA ALBIZONATA. Heliz albizonata, Dohrn., Proceed. Zool. Soc. Lond., 1858, p. 133. — — in Conch. Ind., pl. LIT, fig. 6. Voisin de H. Gardneri Pîr. Habitat : Ceylan (Coll. Cuming;. HEMIPLECTA BISTRIALIS. : Helix hortensis tranquebarica Chemnitz, Conch. Cab., IX, p. 4et 124, pl. CXXIX, fig. 1149. Nanina bistrialis Beek, Ind. Mol. p. 2. Helix exilis Chem., H C. exilis fer. m. — — Gray! H. diaphana Lea (nec exilis Müller). Heliæ bistrialis, in Conch. Ind., pl. XXIX, fig. 1 (Ceylan). HEMIPLECTA CERARIA. Helix ceraria Benson, Ann. Mag. Nat. Hist., 1853, (2), XIL, p. 91. —- — . Reeve, Icon. sp. 1291. — — in Conch. Ind., pl. XXVII, fig. 4. Habitat : Horton plains (Ceylan). PES RTE « AC MR EE RE LR FA 289 F. JOUSSEAUME HEMIPLECTA CEYLANICA. Helix ceylanica Pfeifter, Hel. viv., III, p. 71. — — Pfr., Zeitschr. f. Malak., 1850, p. 67. — — Chen ed. 2, n. 795, De CXX VII, LE. 6-7. - bistrialis, var. Pfr.. Monog., 1, p. 71. ut ceylanica Reeve, Icon., sp. 1420. _ — in Conch. ind., pl. XXIX, fig. 3. Habitat : Ceylan. Obs.— Distinguenda ab H. bistriali testæ structura et scriptura, an fractum et aperturæ ratione, etc. Deux individus recueillis par M. Simon à Nawalapitiya. HEMIPLECTA EMILIANA. Helix emiliana Pfeiffer, Hel. viv., II, p. 55. — — Pir., Proceed. Zool. Soc. Lond., 1852. — — Chemn., éd. 2:, n. 1075, pl. CLVIIL, fig. 33-35... — — Reeve, Icon., sp. 608. — in Conch. Ind., pl: LVI, fig. 40. Habitat : Ceylan. L'espèce figurée dans la Conch. Ind. me paraît bien différente de celle figurée sous le même nom par Reeve, la figure 608 donnée par ce dernier auteur répond mieux à la description. HEMIPLECTA HYPHASMA. Helix hyphasma Pfeiffer, Hel. viv., IV, p. 40. — == Pfr., Proceed. Zool. Soc. Lond., 1853, p. 124. ie Reeve, Conc. ic., n. 1297, t. 187. Nannina hyphasma (Hemiplecta) Pîr., Vers., p. 420. Helix hyphasma, in Conch. Ind., pl. LIV, fig. 3. Habitat : Ceylan (Thwaites). Kandy, trois individus pris par M. Simon. HEMIPLECTA CHENUI. Helix Chenui Pieiffer, Hel. viv., 1, p. 438. = 17" Pire Zelische : Malak., 1847, p. 145. — — Chemnitz, éd. 2, pl. EXIX, f. 14-16. — — Reeve, Jcon., sp. 370. — — in Conc. Ind., pl. XX V, fig. 1. Habitat : Ceylan. HEMIPLECTA SIMONI, n.Sp.(H. Chenui) Conc. Ind.,pl.XX VII, fig.4. Cette espèce se distingue de la précédente par sa coaUR sa forme et l'élévation de sa spire. « MOLLUSQUES RECUEILLIS À CEYLAN PAR M. E. SIMON 283 HEMIPLECTA GARDENERI. Helix Gardeneri Pfeiffer, Hel. viv., 1, p. 47. — — Pfr., Chemnitz, éd. 2, pl. CXIL, fig. 12-13. rte Reeve, Icon., sp. 446. = — in Conch. Ind., pl. LXXXIV, fig. 7. Habitat : Ceylan (Gardener). Nuwara-Eliya; plusieurs individus encore jeunes recueillis par M. Simon. . HEMIPLECTA CINGALENSIS. | Helix cingalensis Benson, Ann. Mag. Nat. Hist., 1860, (3), V, p.383. Helix emiliana Reeve, Conch. Icon., pl. CVIIT, fig. 608 a, b. Helix cingalensis, in, Conch. Ind., pl. LIV, fig. 1-2. Habitat : plage de Matelle (Ceylan). HEMIPLECTA TAPROBANENSIS. Nanina taprobanensis Dohrn., Malak. Zool. Blatt., 1859, p. 206. Helix taprobanensis, in, Conch. Ind., pl. XXIX, fig. 2. Habitat : Ceylan (Nieter). HEMIPLECTA ROSAMONDA. Helix rosamonda Benson, Ann. Mag. Nat. Hist., 1868, (3), V, p. 381. — — Pfr., Conc. Ind. pl. LIX, fig. 5-6. : Habitat : Pittewelle, Matelle orient. (Ceylan). HEeMïIPLECTA Cyix. Helir Cyix Benson, Ann. Mag. Nat. Hist., 1860, (3), V, p. 382. — — in Conch. Ind., pl. XXIX, fig. 4. Habitat : Matelle (Ceylan). HEMIPLECTA ISABELLINA. Helix isabellina Pfeifter, Hel. viv., IV, p. 66. = — Pfr., Proceed. Zool. Soc. Lond., 1854, p. 52. ee _ Reeve, Conch. ic., n. 1280, t. 185. Nanina isabellina (hemiplecta) Pfr., Vers., p. 120. Helix isabellina, in Conch. Ind., pl. XX VIE, fig. 7. Habitat : Ceylan (Thwaites). * HEMIPLECTA SEMIDECUSSATA. Helix semidecussata Pfeiffer, Hel. viv., I, p. 53. — — Pîr., Proceed. Zool. Soc. Lond., 1851. — — Chemn., ed. 2, n. 955, pl. CXLV, fig. 8-9. — — Reeve, 1con., sp. 567. — — in Conch. nd., pl. LVIIT, fig. 1. — = var. solida Benson, in Conch. Ind., pl. LVIII, LE OUEST - SF CRV EE 284 F. JOUSSEAUME Obs.— Persimilis H. inversicolori perforatione et spiræ elevatione discrepans. Galle ; un individu adulte trouvé par M. Simon. HEMIPLECTA TRANQUEBARICA. Helix tranquebarica Fabricius, in Beck. Ind., p. 42. — — Reeve, Icon., sp. 394. — — in Conch. Ind., pl. LIX, fig. 3. N'ayant pas pu, faute de renseignements, trouver l’ouvrage dans lequel Fabricius a décrit cette espèce, je m’en suis rapporté à la des- cription de Pieiffer, Mon. Hel. viv., I, p. 41. Habitat : Ceylan; un individu a été recueilli à Nawalapitiya par M. Simon. RYSSOTA NOVELLA. . Helix novella Pfeiffer, Hel. viv., IV, p. 34. — — Pîfr., Proceed. Zool. Soc. Lond., 1854, p. 50. — — Reeve, Conc. ic., n. 1294, t. 186. Nanina novella (Rhyssota) Pîr., Vers., p. 121. Helix novella, in, Conch. Ind., pl. CL, fig. 8. Habitat : Ceylan (Thwaites). XESTA JULIANA. Nanina Juliana Gray, Proceed. Zool. Soc. Lond., 1834, p. 58. Helix Juliana (var. Reevei), in Conch. Ind., pl. LIL, fig. 7. — — Reeve, Icon. sp., 373. : Habitat : Ceylan : XESTA GANOMA. Helix Ganoma Pfeifier, Hel. viv., IV, p. 22. — — Pîr., Proceed. Zool. Soc. Lond., 1853, p. 124. — — Reeve, Conch. ic., n° 1267, t. 183. Nanina Ganoma (Rhyssota) Pfr., Vers., p. 121. Helix Ganoma, in Conch. Ind., pl. CXI, fig. 4-7. Habitat. in insula Ceylan rarissima (Layard). Tribu HELICINX. HyaroMiA RADLEYI, n. Sp. PI. IV, fig. 6. Testa umbilicata, conoideo-globosa, solidula, oblique rugoso- striata, pilosa, cornea, semipellucida; spira subsphærico-conoidea, apice depressa, sutura immersa; anfr. 5 convexi, ultimus rotun- datus vix descendens; umbilicus 1/5 diametri subæquans, apertura MOLLUSQUES RECUEILLIS À CEYLAN PAR M. E. SIMON 285 obliqua, rotundato-lunaris, vix dilatata ; perist. simplex, tenue, acutum, margine columellari superne dilatato, subreflexo. Dimensions : Diam. max. 10 mill.; min. 9 mill.; alt. 6,5 mill. Coquille subglobuleuse à spire conique et à base convexe large- ment et profondément ombiliquée au centre. Son test, assez mince, estcorné, translucide et de couleur brun foncé ; à sa surface se lèvent obliquement de petites côtes lamelleuses recouvertes de poils _caduques, ses côtes sont moins saillantes et presque effacées à la partie inférieure. La spire, qui se dresse en cône surbaissé et un peu renflé au milieu, est composée de cinq tours convexes, séparés par une suture assez profonde ; les deux premiers tours, lisses et luisants, forment, à l’extrémité de la coquille, un sommet obtus. Les tours suivants sont obliquement striés et le dernier, arrondi et cylindrique, est déprimé au niveau de l’ombilic, dont la marge, par, le fait de cette dépression, semble entourée d’une carène obtuse. L'ouverture, presque circulaire, légèrement évasée, est échancrée ke en haut, dans une faible étendue, par la base de l’avant-dernier tour. Le péristome, qui occupe un plan oblique à l’axe de la coquille, est formé par un bord supérieur et externe à peine déjeté, mince, fragile, qui décrit d’une façon régulière plus de la moitié d'une circonférence, et par le bord columellaire plus épais et déjeté en dehors, surtout en approchant de l’ombilic ; ce bord se dirige obli- quement en bas, en arrière et en dehors, la courbe qu’il décrit étant beaucoup moins accentuée, il forme à son union avec le bord externe un angle obtus. Habitat : Ceylan. Deux individus de cette espèce ont été recueillis à Nuwara-Eliya par M. Simon. Notre savant collègue me prie de dédier cette espèce à M. Radley, amateur d'Histoire naturelle, en souvenir de la cordiale hospitalité qu'il en à reçu pendant son séjour à Maturata. TRACHIA FALLACIOSA. . Helix fallaciosa Férussac, Hist. Nat. Moll., p. 54, pl. LXXI, fig. 1-2-3. —— — Férussac, Prodr., p. 39, n° 179. — — in Conch. Ind., IE LXXXV, fig. 8-9. Habite la province de Cohinbetor: au centre de la presqu'île du Gange (Leschenaud). Ile Ceylan, (Templeton, Coll. Cuming g). FRUTICICOLA SIMILARIS. Helix similaris Férussac, Hist. Nat. Moll., I, p. 171, pl. XXVBB, "f. 4-4, pl. XXVII A, fig. 1-5. Id., Férussac, Prodr., p. 43, n° 262. RUB EN en 286 - F. JOUSSEAUME Obs.— En consultant les figures nombreuses qu’on en a donné, il semble, quoique cette espèce soit très variable, que l’on ait figuré d’autres espèces que la similaris décrite par Férussac et Deshayes. Habitat: Ceylan ; quelques individus de cette espèce ont été recueil- lis à Nawalapitiya par M. Simon. Toutes les coquilles sont recou- vertes d’un épitest plus ou moins foncé, allant du jaune à la couleur olive, cet épitest est épais et adhérent, il disparaît, en partie usé par le frottement, sur les coquilles ayant appartenu à de vieux individus. EURYSTOMA VITTATUM. Helix vittata Müller, Verm. Hist. (pars altera), 1774, p. 76, — — in Conch. Ind., pl. CXXX, fig. 10. M. Simon a rapporté de Ceylan deux individus de cette espèce l’un avec bande et l’autre unicolore. CoriLLA RIivozrr. Helix Rivolit Deshayes, Encyc. Méth., II, p. 208. — — in Conc. Ind., pl. XIV, fig. 2 (Ceylan). CoRILLA BEDDOMEZ. Helix(Plect.) Beddomeæ Hanley, Conch. Ind., pl. CL, f. 1-2 Ceylan ou sud de l'Inde. CORILLA ERRONEA. Helix erronea J. C. Albers, Zeitschr. f. Malak., 1853, p. 107. — — in Conch. Ind., pl. XIV, fig. 3. Kandy, Nuwara-Eliya. Quelques individus pris dans ces localités par M. Simon. CORILLA ODONTOPHORA. Helix odontophora Benson, Ann. Mag. Nat. Hist. (3), XV, p. 175. == _ in Conch. Ind., pl. LVII, fig. 4-6. Habitat : in montibus Ceylanicis prope Fort Mc Donald, Banda- rewella, et Bibiligamua ad altitudinem ped. 4500. Teste Dom. F. Layard. CoRILLA CHARPENTIERI. Helix Charpentieri Pfeifter, Hel. viv., IV, p. 296. 2 — Pfr., Proceed. Zool. Soc. Lond., 1853, p. 127. — — Reove, Conc. ic., n° 1285, t. 127. — (ophixogyra) Pfr., Vers., p. 136. Helix Charpentieri in Conch. Tu. pl. XIV, fig. Le Habitat : Ceylan (Layard). Ra: 2 MOLLUSQUES RECUEILLIS À CEYLAN PAR M. E. SIMON 287 Obs. — Peraffinis H. Rivolii et erroneæ, sed laminis externis omnino destitula. CoRiILLA HUMBERTI. Corilla Humberti Brot., Journ. Conc., 1864, p. 21, pl. IT, fig. 5-6. Helix Humberti, in Conch. Ind., pl. CLIX, fig. 9. Habitat : Ceylan (Humbert). Galle, Nuwara-Eliya, Maturata. Quelques individus trouvés par M. Simon dans ces localités. ACAVUS HÆMASTOMUS. Helix hœæmastoma Linné, Mus. Reg. Ulr., p. 671. H. hœmastoma Gmelin, Syst. nat. — Chemnitz, Conch. 9, pl. CXXX, fig. 1050-1054. Habitat : De nombreux individus ont été recueillis à Galle, par M. Simon. : ACAVUS MELANOTRAGUS. Helix melanotragus Born., Test. Mus. Vind., p. 388. Geve., Balust. pl. XX VIIT, fig. 329. Helix melanotragus, in Conch. Ind., pl. CXXVIL fig. 3. Nombreux individus recueillis à Kandy par M. Simon. ACAVUS FASTOSUS. Helix fastosa Albers, Malak. Zool. Blät., 1854, p. 243. Habitare dicitur in peninsula Malaccana (Ceylan). Helix fastosa, in Conch. Ind., p.127, fig. 5. (Ceylan). ACAVUS PROSPERUS. AR Helix prospera Albers, Malak. Zool. Blât., 1857, p. 93, pl. I, fig. 7-8. — © — in Conch. Ind., pl. CL, fig. 4. Habitat : Ceylan. ACAVUS GREVILLEI. Helix Grevillei Pfeiffer, Hel. viv., IV, p. 195. = — Pîr., Proceed. Zool. Soc. Loud., 1858, p. 387. 2 _ — Novit. conch., I, n. 187, pl. XXX, fig. 6-7. = — in Conch. Ind., pl. CXXVIL, fig. 7. Habitat : in insula Ceylan. Obs. — Diftert ab omnibus affinibus plicis validis antrorsum des cendentibus. | ACAVUS SUPERBUS. Helix superba Pfeiffer, Hel. viv., III, p. 185. — — Pir., Zeitschr. Î. Malak., 1850, p. 71. 288 | F. JOUSSEAUME Helix superba Reeve, n. 368, t. 71. — — Chemn., éd. 2, Helix, n. 857, pl. CXXX VII, fig. 1-2. — — in Conch. Ind., pl. CXXVII, fig. 4. Habitat : in sylvis montium insulæ Ceylan (Gardener). Kandy. Plusieurs individus, recueillis par M. Simon, tiennent du melanostoma, par l'ouverture et l'élévation de la spire, et du superbus, par la forme et la taille. Je les ai rattachés à l'A. superbus, mais je les considère comme une variété intermédiaire. ACAVUS PHOENIX. Helix phœnix Pieifter, Hel. viv., IV, p. 194. — hœmostoma var. Chemn., Conch., 9, p.28, pl. CXXX, fig. 1154. — senegalensis Lam., Enc. Méth., pl. CCCCLXII, fig. 4. — phœnix, in Conch. Ind., pl. CXXVIL, fig. 6. Habitat : Ceylan. ACAVELLA WALTONI. Helix Waltoni Reeve, Icon., II, p. 372 (Mus. Cuming). — — in Conch. Ind., pl. CXXVIL, fig. 1. Habitat : Ceylan. ACAVELLA SKINNERI. Helix Skinneri Reeve, Icon., sp. 1387 (Mus. Cuming). — — in Conch. Ind., pl. XCI, fig. 1. Habitat : Ceylan (Skinner). J'ai créé le genre Acavella pour les H. on et Skinneri; ces deux espèces, par leur forme et le nombre des tours de spire, me semblant bien différentes des espèces du genre Acavus dans lequel on les avait placées. Tribu PuPINAE. EUSTREPTAXIS LAYARDIANA. Streptaxis Layardiana Benson, Ann. Mag. Nat. Hist., 1853, (2), XII p. 90. — — in, Conch. Ind., pl. XCVIIL, fig. 1-4. Habitat : inter lapides ad verticem rupis Mehintali insulæ Ceylan. . ODONTARTEMON CINGALENSE. Streptaxis cingalensis Benson, loc. cit., p. 91. — _ in Conch. Ind., pl. 98, fig. 2-3. Habitat : in pago Hewagam Corle insulæ Ceylan, inter rimas Saxarum. 4 ME are SU = MOLLUSQUES RECUEILLIS A CEYLAN PAR M. E. SIMON 289 Obs. — D’après les figures, ces deux espèces me paraissent bien voisines et je ne sais pas ce qui a déterminé M. Clessin à les placer dans deux sections différentes, ENNEA BICOLOR. Pupa bicolor? Hutton, Jour. As. Soc. Beng., 1834, p. 86, n° 8. Pupa (En.) bicolor, in Conch. Ind., pl. C, fig. 6 (Ceylan). Découvert à Mirzapoor, dans un jardin en compagnie de Bulimus gracilis, en septembre 1832. ENNEA CEYLANICA. Ennea ceylanica Pfeifter, Hel. viv., IV, p. 342. Pupa ceylanica (Ennea) Pfr., Proceed. Zool. Soc. Lond., 1855, p. 9. Ennea ceylanica Pir., Novit. Conch., 1, n° 201, pl. XXXII, fig. 18-20. Pupa (En.) ceylanica, in Conch. Ind., pl. C, fig. 4. Habitat : Ceylan (E. Layard). Obs. — Peraffinis £. bicolori; facile distinguitur anfratibus nume- rosioribus, convexioribus, ultimo brevi, etc. PUüPILLA MUSCERDA. Pupa muscerda Benson, Ann. Mag. Nat. Hist., 1853, (2), XIL, p. 94. — | — in Conch. Ind., pl CEX, fig. 2. Habitat : Pedro-Talagala (Ceylan). ALAEA MIMULA. Pupa mimula Benson, Ann. Mag. Nat. Hist., 1853, (2), XIT, p. 95. — — in Conch. Ind., pl. CEX, fig. 4. Habitat : Pedro-Talagala (Ceylan). CHILOGYMNUS INSULARIS. Pupa (subgenus) chilogymni Ehrenberg, Symb. phys. Moll. Caracteres subgeneris : Animal helicis. Testa spiralis pallii sinis- tro lateri affixa, ovata, oblonga aut turrita, plerumque longior quam latior, spira dextra, anfractu primo secundi diametrum non superante, apertura plerumque suborbiculari, nunquam dentata. P. insularis nov. sp. : subcylindrica, apice attenuata, subacuta, nitida, albido-cornea, subtilissime trouversim striata, striis apicem versus angustioribus, pellucida, apertura semiovata, margine pau- lulum reflexo, leviter calloso, anfractibus 7 ad 8 tribus primis diametro sub æqualibus. Habitat : in insula Cameran. Maxima specimina longitudine 5 1/2 linea latitudine 1 3/4, lineae attingent, et 8 spiræ anfractus offerunt. Alia specimina lineas Mém. Soc. Zool. de Fr., 1894, vu. — 19 290 F. JOUSSEAUME 5 1/2 longa, lineae 1 3/4 lata, anfractibus 7 differunt. Unum spe- cimen magnitudis et anfractuum diversa ratione memorabile est, hinc duas speciei formas statuendas sensui. «) cylindrum cujus 13 specimina vidi 8) abbreviata cujus 1 specimen novi, varietas $. 4 lineas longa, lineam 1 3/4 lata, anfractibus 7 et calli defectu in labro insignis est, ideoque juniorem -reliquis esse statuorium, nisi diametro transversario reliquos fere æquet, umbili civertigium angustissimum in omnibus reperitur. Pupa germanica et obtusata habitu proxime ad hanc speciem arabicam accedent, sed nostra spiræ apice acuto ab illis facile discernitur. Animal non vidi. Bulimus pullus Gray, Proceed. Zool. Soc. Lond., 1834. Pupa insularis, in Conch. Ind., pl. XXII, fig. 10. EUPHÆDUSA CEYLANICA. Clausilia ceylanica Benson, Ann. Mag. Nat. Hist., 1863, (3), IL, p. 89. — — in Conch. Ind., pl. 108, fig. 1. Habitat : prope Fort Mc Donald (Ceylan). Tribu ACHATININAE. OPEAS GRACILIS. Bulimus gracilis? Hutton, Journ. As. Soc. Beng., 1834, p. 84, n°5. Bulimus gracilis, in Conch. Ind., pl. XXII, fig. 4 (Ceylan). OpEas Mari sp. n. — PI. IV, fig. 9. Testa subperforata, elongato-turrita, solidula, opaca, arcuatim striata, alba, epitesta flavido-alba, vix nitens, spira elongata, apice obtusa, sutura immersa, crenulata ; anfr. 8 convexiusculi, ultimus 4/9 longitudinem æquans; apertura oblongo-ovalis, superne oblique truncata; perist. simplex acutum ; margine dextro superne depresso, fere recto, columellari ad suturam late dilatato-reflexo, PERS partem formante. Dimensions : long. 9 mill.; diam. 2 mill. Coquille allongée et turriculée, obtuse au sommet et à base arron- die, elle est recouverte à la surface par un épitest d’un jaune très pâle, assez adhérent et en partie usé par le frottement ; les parties qui en sont dépourvues sont d’un blanc mat. La spire est formée par huit tours dont le développement est régulier et lent. La suture qui les sépare, assez large et profonde, est irrégulièrement crénelée; les tours embryonnaires, qui forment, à l’extrémité de la coquille, MOLLUSQUES RECUEILLIS A CEYLAN PAR M. E. SIMON 291 un petit sommet obtus, sont lisses; le dernier tour, très développé dans le sens de la longueur, est orné de stries fines et légèrement arquées L'ouverture, déjetée en dehors, a la forme d’un ovale allongé, découpé obliquement en haut par la base de l’avant-dernier tour, sur lequel on découvre une mince couche d’enduit qui relie les deux extrémités du péristome. Les bords inférieur et externe sont droits et minces ; le premier, qui décrit une courbe arrondie, devient légèrement anguleux et presque canaliculé à son point de jonction avec le bord columellaire. Le bord externe, à peine courbé, est légèrement déprimé dans sa moitié supérieure, qui se prolonge et dépasse de beaucoup le bord inférieur. Le bord columellaire, presque droit et plus épais que le précédent, s’élargit à la base et se déjette en dehors pour former le pourtour d’une toute petite fente ombilicale. Habitat : Ceylan. Une seule coquille de cette espèce a été recueillie à Kandy par M. Simon. Je prie Mme Simon d’accepter la dédicace de cette espèce, faible témoignage du zèle qu’elle a apporté dans ce voyage d'exploration. EusPpirAxIS LAYARDI. Spiraxis Layardi Benson,Ann. Mag. Nat. Hist., 1863, (2), XI, p. 90. Bulimus Layardi, in Conch.Ind., (table). Spiraxæis — — — pl. LXXIX, fig. 1-2-3. Habitat : Moopana, Bootelle, etc., (Ceylan). DIGONIAXIS CINGALENSIS. Spiraxis cingalensis Benson,Ann.Mag. Nat.Hist., 1863, (3), XI, p. 91. Bulimus cingalensis, in Conc. Ind., (table). Spiraxis cingalensis, in Conch. Ind., pl. LXXIX, fig. 1. Habitat : Weklgamoowe, Motelle (Ceylan). Obs.— La figure d’une espèce du genre Digoniaxis donnée dans le Conc. Ind. pl. 79, fig: 1, est bien supérieure à celle qu’en a donnée la Soc. Mal. de France (1890), VII, pl. IL, fig. 2-3, où les deux plis columellaires sont exagérés, ce n’est que lorsque le bord externe est brisé, que ces deux plis apparaissent aussi saillants. J'ai recueilli à Aden plusieurs individus de ce genre sur lequel je reviendrai dans ma publication sur les Mollusques de la mer Rouge. GLESSULA DESHAYESI. Achatina Deshayesi Pieiffer, Hel. vèv., ILE, p. 495. — — Pir., Proceed. Zool. Soc. Lond., 1852. — — Chemn., éd. 2., Bul., pl. XLIIL, fig. 13-16. Achat. n. 107, F. JOUSSEAUME 19 Ce) IN Achatina Deshayesiana, in Conch. Ind., pl. CIF, fig. 2. Habitat : Ceylan. GLESSULA CEYLANICA. Achatina ceylanica Pfeifter, Hel. viv., 2, p. 258. == == Pîr., Zeitschr. ÿ. Mal., 1845, p. 157. _ — Phil. lcon., Il, 16, p. 245, pl. I, fig. 3. — — Conc. Ind., pl. XVII, fig. 4. Habitat : Ceylan (Templeton in Mus. Cuming). Achatina orophila Bens.mss. — Reeve, Icon., sp. 105. Indiqué des monts Nilgherries. M. Simon a recueilli plusieurs individus vivants à Maturata, les uns sont couleur olive, les autres jaunâtres, enfin sur un individu existent des bandes longitudinales blanchâtres, étroites et espacées, qui semblent indiquer des arrêts de développement de Ja coquille à certaines époques de l’année. GLESSULA CAPILLACEA. Achatina capillacea Pfeiffer, Hel. viv., 4, p. 614. = Pîr., Proceed. Zool. Soc. Lond., 1854, p. 294. — — (Subulina} Pîr., Verz., p. 169. — — in Conch. Ind., pl. CLVI, fig. 3. Habitat : Ceylan (Thwaïites). GLESSULA NITENS. Achatina nitens Gray, Spicil. Zool., p. 5, pl. VL fig. 18. — — Gray, Icon., pl. VI, fig. 10, par erreur. - — — in Conch. Ind., pl. XVII, fig. 4 (Ceylan). GLESSULA INORNATA. Achatina inornata Pfeiffer, Hel. viv., 3, p. 490. _ — Pfr., Proceed. Zool. Soc. Lond., 1851. Jul. — — Chemn.,éd.2.,Bul., pl. XXVE, fig. 8 9. Ach.n°42. 6, distinctius striata, sericea, fusco-fulva : Achatina inornata var. Chemn., /. c., pl. XX VII, fig. 1-2. — — in Conc. Ind., pl. XVIL fig. 2, var. fig. 8. Habitat : Ceylan. Un individu mort trouvé à Kandy, par M: Simon. GLESSULA PUNCTOGALLANA. Achatina purctogallana Pfeiffer, Hel. viv., 3, p. 493. Achatina ceylanica Reeve, Conch. ic., n° 59, pl. XV, (nec Pfr). == — Pîr., Zeitschr. f. Malak., 1852, p. 150. MOLLUSQUES RECUEILLIS A CEYLAN PAR M. E. SIMON 293 Achatina ceylanica Chemn., éd. 2., Bul., pl. XXVI, fig. 14-15. Ach. n° 44. Achatina punctogallana, in Conc. Ind., pl. CI, fig. 4. Habitat : Galle (Benson). Obs.— Differt ab 4.ceylanica testa læviore, nitidiore, spira longiore - anfractu ultimo breviore, columella magis antrorsum arcuata. GLESSULA PRÆLUSTRIS. Achatina prælustris Benson, Ann. Mag. Nat., 1880, (3), V, p. 462. — — in Conc. Ind., pl. XVII, fig. 6-7. Habitat : in provincia Orissa prope Midnapore, Balasori et Cuttack. (W. Theobald). GLESSULA BENSONIANA. Achatina Bensoniana Pfeiffer, Hel. viv., 3, p. 494. — — Pfr., Zeistch. î. Malak., 1851, p. 27. = — Chemnitz, éd. 2., Bull., pl. XX VI, fig. 12-13. Ach. n° 46. Achatina Bensoniana, in Conc. Ind., pl. CIL fig. 3. Habitat: in Montibus Nilagiricis India (Perrottet). Ceylan (Benson). GLESSULA BOTTAMPOTANA. Achatina bottampotana Beddome (mss.), in Conch. Ind., pl. CLVI, fig. 1. | Ceylan (Beddome). GLESSULA SATTARAENSIS. Achatina sattaraensis H. Adams. Mss. — 4. fusca, Proc. Zool. Soc. 1868, p. XV, pl. 4, fig. 10. (nom. praeocc.). — in Conch. Ind., pl. LXX VIII, fig. 4. Glessula fusca H. Adams, P. Z. S. L., 1868, p. 15, pl. IV, fig. 10. Habitat : Bombay (Indes). Saharumpore (Ceylan). Un individu pris par M. Simon à Nuwara-Eliya. GLESSULA SIMonI sp. n. — PI. IV, fig. 10. Testa parva ovata, tenuis, costulata, nitida, pellucida, fulvo-cor- nea, spira conoidea apice obtusiuseula, sutura impressa ; anfr. 5-6 convexi, ultimus demidium longitudinis æquans, basi vix atte- nuatus, rotundatus ; apertura verticalis, semiovalis; perist. rectum, tenue, acutum, margine dextra minus arcuato; columella callosa, subrecta, valde arcuata, oblique truncata ad umbilicum appressa et depressa. Dimensions : diam. 3 mill.; alt. 4,5 mill. 294 F. JOUSSEAUME Coquille petite qui, à en juger par le petit nombre des tours de spire, ne doit pas être arrivée à son complet développement. Elle est ovoide et légèrement acuminée au sommet ; son test, d’un corné brun jaunâtre, est mince, luisant et un peu translucide ; à la surface les tours sont ornés de petites côtes très légèrement obliques et régulièrement disposées. Ces côtes, qui augmentent insensiblement en passant d’un tour à l’autre, très larges sur le dernier, sont sépa- rées par des sillons relativement plus étroits. La spire, formée par l’enroulement de 5 1/2 tours, est conique et obtuse au sommet. Ces tours, convexes ou arrondis, sont légèrement déprimés près de la suture, qui est assez proionde et nettement accusée; les tours embryonnaires qui forment, à l'extrémité de la coquille, un petit sommet obtus, sont lisses et d’une teinte moins foncée quesur le reste de la coquille. L'ouverture a la forme d’un ovale découpé en haut par la base de l’avant-dernier tour, sur laquelle on aperçoit une légère couche d’enduit qui relie entr’elles les deux extrémités du péristome, les bords inférieur et externe; celui-ci moins arqué que le précédent, est droit, mince et tranchant. Le bord columellaire, épais et presque droit, quoique contourné en spirale, est tronqué inférieurement et appliqué, à la base, sur la région ombilicale, qu'il semble déprimer. Habitat : Ceylan. Quatre individus ont été recueillis vivants par M. Simon sur les pentes du Pedro, à Nuwara-Eliya,; mais deux de ces. individus sont plus jeunes que celui que j’ai pris pour type. GLESSULA SERENA. Achatina serena Benson, Ann. Mag. Nat. Hist., 1860, (3), V, p. 384. —— — in Conch.Ind., pl. LXXVIIL, fig. 8. Habitat : Akurambodie, Matelle septentr. (Ceylan). GLESSULA PANOETHA. Achatina panætha Benson, Ann. Mag. Nat. Hist., 1860, (3), V, p.384. — — in Conc. Ind., pl. XXX VI, fig. 2. Habitat : Ellegamme Nallande, Matelle (Ceylan). GLESSULA PARABILIS. Achatina parabilis Benson, Ann. Mag. Nat. Hist., 1856, (2), 18, p.96. — — in Conch. Ind.. pl. XXXV, fig. 7. Habitat : Ceylan (Layard). Trois individus recueillis à Maturata par M. Simon. L’épiderme couleur feuille morte, est marbré de gris jaunâtre et de taches blanchâtres. PC nn 2 LS ES NO 0 SN ce das AU 6 PET QU eg RENE MA NS ner ns EE MOLLUSQUES RECUEILLIS À CEYLAN PAR M. E. SIMON 295 GLESSULA VERUINA. Achutina veruina Benson, Ann. Mag. Nat. Hist., 1853, (2), XII, p. 94. Habitat : Nalande (Ceylan). GLESSULA PACHYCHEILA. Achat. pachycheila Benson, loc. cit., 1853, (2), XII, p. 94. Habitat : Heneratgodde (Ceylan). Tribu BuzimiNz. AMPHIDROMUS TRIFASCIATUS. Helii trifasciata (tranquebarica) Chemnitz, Conc. Cab. 9, pl. CIV, fig. 1215. Helix trifasciata Gmelin, Syst. Nat., 3642, n° 247. Bulimus trifasciatus Bruguière, Encyc. Meth., p. 317. — — in Conch. Ind., pl. XXI, fig. 8. Habitat : Ceylan (Nevill). AMPHIDROMUS FUSCOVENTRIS. Bulimus fuscoventris Benson, loc. cit., 1856, (2), X VIIL, p. 36. Habitat : Ceylan (Layard). . Obs. — D’après Hanley et Theobald, cette espèce ne serait que le jeune du B. trifasciatus. AMPHIDROMUS RUFOPICTUS. Bulimus rufopictus Benson, loc. cit., 1856, (2), XVII, p. 96. — — in Conch. Ind., pl. XXI, fig. 10. Habitat : Ceylan (Layard). PHENGUS INTERMEDIUS. Bulimus intermedius Pfeifier, 4, p. 386. — _ Pfr., Proceed. Zool. Soc. Lond., 1854, p. 294. — —_ — Novit.Conch.1,p.30, n.54,pl.VIIL fig.10-11. — — — (Amphidromus) Pir., Vers., 147. — — — Conch. Ind., pl. XIX, fig. 6-8. Habitat : Ceylan (Thwaites). Par la forme, la taille et la direction de l’ouverture, les deux coquilles figurées dans la Conchologia Indica, semblent appartenir à deux espèces différentes. PHENGUS CEYLANICUS. Bulimus ceylanicus Pfeiffer, Hel. viv., IT, p. 59. — — Pfr., Symb. III, p. 83. 296 F. JOUSSEAUME — — Reeve, Icon., Sp. 247. — — in Conch. Ind., pl. XXI, fig. 2. Bulimus ceylanicus var., in Conch. Ind., pl. CXLVIL, fig. 9. Habitat : Ceylan (Templeton). Obs.— Num hic in serendus Bulim. lœvis Gray (Helix lævis, Wood suppl., p. 32, pl. VIII, fig. 67). PHENGUS ALBIZONATUS. Bulimus albizonatus Reeve, Icon., sp. 604 (Mus. Taylor). Habitat : Ceylan. PHENGUS SIMONI, Sp. n. — PI. IV, fig. 7. Bulimus albizonatus, in Conch. Ind., pl. XXI, fig. 8 (non Reeve). Testa umbilicata, elongato-conica, alba, solidiuscula, oblique striata et tenuissime granosa, epitesta caduca, tenuis, lutea, irisans, spira conica apice obtusa; sutura superlicialis superne marginata; anfr. 6 plani, ultimus spira paulo brevior, subtus medium acute carinatus ; apertura obliqua, truncato-ovalis, subtetragona; perist expansum, marginibus subparallelis, callo tenui junctis ; columella arcuata,superne latereflexa, lamina triangulari umbilicum obtegens. Dimens. : alt. 25-26, diam. max. 18-19, min. 14-15 mill. Habitat: Deux exemplaires recueillis à Galle (Ceylan), par M.Simon. . Cette espèce se distingue du Bulimus albizonatus de Reeve, par un tour de spire de moins, une carène plus saillante, des tours plus aplatis, par sa coloration qui est blanche et l’absence d’une bande blanche au niveau de la carène. RACHIS MAVORTIUS. Bulimus mavortius Reeve, Icon., sp. 561 (Mus. Benson). — — in Conch. Ind., pl. CXLVIIL, fig. 5. Habitat : Ceylan? RACHIS ADUMBRATUS. Bulimus adumbratus Pfeiffer, Hel. viv., IV, p. 472. — — Pfr. Proceed. Zool. Soc. Lond., 1854, p. 291. — — (Rhachis) Pfr., Vers., p. 161. — _ in Conch. Ind., pl. CXLVII, fig. 8. Habitat : Ceylan. Obs. — Voisin de B. Ferussaci. RACHIS BENGALENSIS. Bulimus bengalensis Lamarck, An. s. vert., VI, pars 2, p. 124. Delessert, pl. XX VIIL, fig. 4. T Mn e S néeth éme 3 dé ES péfi LE 10 7-0 Gp ER EE RU EE) Ve MOLLUSQUES RECUEILLIS À CEYLAN PAR M. E. SIMON 297 Bulinus bengalensis, in Conch. Ind., pl. CXLVIIT, fig. 6. Habite le Bengale (Massé). Le sommet de la spire est noir. Longueur 10 lignes. RACHIS PUNCTATUS. Bulinvus (K. ventricosus) punctatus Anton., Verz. Conch., p. 42, n° 1540. Bulimus solutus Benson, (Mss.) in Mus. Cuming. Bulimus punctatus, in Conch. Ind., pl. XX, fig. 10. Habitat : in India orientali : Banda Bundsk. Ceylan (Nevill.) ENA PROLETARIA. Bulimus proletarius Pfeiffer, Hel. viv., IV, p. 417. _ — Pfr., Proceed. Zool. Soc. Lond., 1854, p. 292. — — (Ena) Pir., Vers., p. 153. — — in Conch. Ind., pl. LXXX, fig. 3. Habitat : Ceylan. l Obs.— Difiert a B. montano rima profunda, spira fere rectilineari, anfractu ultimo ascendente et aperturæ forma. ENA PANOS. Bulimus panos Benson, Ann. Mag. Nat. Hist., 1853, (2), XII, p. 94. Habitat : Nalande (Ceylan). ENA STALIX. Bulinvus stalix Bens., Ann. Mag. Nat. Hist., 1863, (3), XI, p. 322. — — in Conch. Ind., pl. XXI, fig. 3. Habitat : Boralande (Ceylan). Nuwara-Eliya. Deux individus jeunes recueillis par M. Simon. ENA PUSILLA. Bulimulus (Ena) pusillus H. Adams, Pr. Zool. Soc., 1867, p. 307, pl. XIX, fig. 17. Habitat : Matelle (Ceylan) (Coll. F. Layard). FAM. LIMNOPHILIDÆ. Tribu AURICULINZÆ. MELAMPUS CEYLANICUS. Auricula ceylanica Petit de la Saussaye, Pr. Zool. Soc., 1842, p. 202. Melampus ceylanicus Nevill, Enum. Moll., etc. (Ceylan). Habitat : Ceylan. De très fines stries sont quelquefois visibles sur la moitié infé- NE ER FRS NGTSE TRES $ pandi, SE FEUR - 298 F. JOUSSEAUME rieure de la coquille ; la base de la columelle est d’un fauve livide. OPHICARDILUS LAYARDI. Ophicardilus (Laimodonta) Layardi H. et A. Adams, Pr. Zool. Soc. Lond., 1854, p. 35. Habitat : Ceylan (Layard ; Musée Cuming). RHODOSTOMA NUCLEUS. Limax nucleus Martyn, Univ. Conch., IT, pl. LX VII. (Sans descrip- tion). Helix nucleus Gmelin, Syst. nat. 3651. Obs. — Cette espèce, comme beaucoup d’autres, a été méconnue ou mal interprétée par les auteurs. Aussi, pour sa détermination, ne faut-il s’en rapporter qu’à l'excellente figure qu’en a donnée Martyn. AURICULA PELLUCENS. Auricula pellucens Menke, Syn. Meth. Moll., éd. 2, p. 131. — — Küster in Chemnitz, éd. 2, pl. IL, fig. 16-17. — ceylanicaNevill, Enum. Hel. de Ceyl. Habitat : prope Demerary. PYTHIA PLICATA. Scarabus plicatus Férussac, Tab. syst. Prod., p. 101. — Lister, Synops, pl. DLXX VII, fig. 32. — Klein, Ostrac., p. 12, 916, n°3, pl. I, fig. 24. (Copie de Lister). Scarabœus Helix Chemnitz, IX, pl. CXXX VI, fig. 1251-1253. Bulimus scarabœus, var. A. Bruguière. - («Habitat : Bengale, dont cette espèce, très distincte de la précé- dente (Sc. imbrium), a été envoyée au Muséum par M. Duvaucelet- Diart. » Scarabus plicatus Reeve., Icon., sp. 28 (Mus. Cuming). Scarabus triangularis Benson. Habitat : India (Benson); Jaffna, Jaffnapatam, Ceylan (in Saline marshes) (Gardner). PYTHIA CEYLANICA. Pythia ceylanica Pfeiffer, Auric. viv., p. 79. — — Pîr., Zeistch. {. Malak., 1853, p. 192. Scarabus ceylanicus Reeve, Icon., sp. 19. Habitat : Ceylan. Obs. Differt a P. plicata, forma magis pyramidali, anfranctuum pumero, spira elongato-conica, anfr. ultimo deorsum latiore, etc. ob ME Dee à de |: 4 + . MOLLUSQUES RECUEILLIS À CEYLAN PAR M. E. SIMON 299 PYTHIA OVATA. Pythia ovata Pieifter, Auric. viv., p.88. = — Pfr., Proceed. Zool. Soc. Lond., 1854, p. 299. Scarabus ovatus Reeve, Icon., sp. 13. Habitat : Ceylan. PyYTHIA PETIVERIANA. Pythia petiveriana (Férussac) Pfeiffer, Aur. viv., p. 78. Pitw. Gazophyl., Dec. 4, pl. IV, fig. 10. Scarabus petiverianus Fér., Prodr. p. 101, n° 3, (nec Desh., nec Reeve, nec Kuster, nec À. Adams). Habitat : Bengale. M. Simon a recueilli à Ceylan un individu de cette espèce. PYTHIA PANTHERINA. Scarabus pantherinus A. Adams, Pr. Zool. Soc. Lond., 4850. Pythia pantherina Pieifter, Aur. viv., p. 94. Scarabus pyramidatus Kuster, Aur., p. 62, pl. IX, fig. 3-4. = — Mousson, Java Moll., p. 49, pl. V, fig. 10. Scarabus petiverianus Reeve, Ann. Mag. IX, p. 220, pl. IV, fig. 7? Conc. Syst., II, pl. CLXXX VIIL, fig. 7? (Icon. sp. 15). Scarabus petiverianus Kust., Auric., p. 11, pl. I, fig. 7? y Minor, gracilior, pallida. Cette variété est bien distincte comme forme et comme dents de l’ouverture. La petite dent du bord externe manque. Habitat : Ceylan; deux exemplaires recueillis par M. Simon; la taille est un peu plus petite que celle indiquée par Pfeiffer et les bourrelets dentaires sont d’un blanc plus éclatant que celui des individus recueillis dans les autres localités. Tribu LYMNÆINZ. LYMNÆA PINGUIS. Limnæa pinquis Dohrn., Proceed. Zoll. Soc. Lond., 1858, p. 134. — — in Conch. Ind., pl. LXX, fig. 7-10. Habitat : Ceylan (Coll. Cuming). M. Simon a recueilli cette espèce dans le lac de Kandy. Dans cette localité les individus sont plus petits, plus bruns et irré- guliers dans leur forme, ils ne paraissent pas y avoir trouvé un milieu favorable à leur développement. LYMNÆA TIGRINA. Limnæa tigrina Dohrn, Proceed. Zool. Soc. Lond., 1858, p. 134. nn EE 2 ER A ee LT Lañiqe 300 F. JOUSSEAUME Habitat : Ceylan (Coll. Cuming). ANCYLUS CEYLANICUS. Ancylus ceylanicus Benson, Ann. Mag. Nat. Hist., 1864, (3), XIII, p. 139. Ancylus ceylanicus, in Conch. Ind., pl. LXXXI, fig. 1-4. Habitat : in regione Matelle Ceylanica. Tribu PLANORBINÆ. PLANORBIS COROMANDELICUS. Planorbis coromandelicus O. Fabricius (Chemnitz, Conch., 2 éd., p. 43, pl. IV, f. 21-22-23, fig. 14). Habitat : Ceylan, recueilli à Kandy, par M. Simon. PLANORBIS EXUSTUS. Planorbis exustus Deshayes, Belanger, Voy. Ind. Or. Zool., p. 417, pl. L fig. 11-12-13. Planorbis exustus, in Conc. Ind., pl. XXXIX, fig. 10 et pl. XL, fig. 10. | Cette espèce se trouve dans la plupart des rivières de l’Inde. : M. Belanger l’a recueillie sur les rives du Gange. Elle a été confondue avec le P/. coromandelicus, dont elle est cependant facile à distinguer par sa taille plus petite et ses tours de spires plus hauts. TROPIDISCUS STELZNERI. Planorbis Stelzneri Dohrn, Proceed. Zool. Soc. Lond., 1858, p. 134. — — in Conch. Ind., pl. CLI, fig. 4-7. Habitat : Ceylan (Mus. Cuming). TROPIDISCUS ELEGANTULUS. Planorbis elegantulus Dohrn, loc. cit., p. 134. — — in Conch. Ind., pl. CLE, fig. 1-2-3. Habitat : Ceylan (Mus. Cuming). TROPIDISCUS HYPTIOCYCLOS. Helir hyptiocyclos Benson, Ann. Mag. Nat. Hist., 1863, (3), XI, p.89. Planorbis hyptiocyclos, in Conch. Ind., pl. XCIX, fig. 5-6-7. Habitat : sub stercore bovillo ad latera collium prope fort Mac Donald, teste Layard (Ceylan). SEGMENTINA CALATHUS. Planorbis calathus Benson, loc. cit., 1850, (2), V, p. 348. — — in Conch. Ind., pl. XXXIX, fig. 1-3 (Ceylan). MOLLUSQUES RECUEILLIS À CEYLAN PAR M. E. SIMON 301 HiPPEUTIS COENOSUS. 1 Planorbis cænosus Benson, loc. cit., 4850, (2), V, p. 349. — — in Conch. Ind., pl. XXXIX, fig. 7-9 (Ceylan). FAM. ECTOPHTHALMIDAE Tribu CYCLOSTOMINAE. PTEROCYCLOS CUMINGI. _Pterocyclos Cumingi Pfeiffer, Pneum. viv., p. 48. — — Pîr., Proceed. Zool. Soc. Lond., 1851 et Zeist. {. Mal., 1851, p. 5. =: Pterocyclos Cumingi Chemn., éd. 2, Cyclost., pl. XXXI, fig. 6-8. == — in Conch. Ind., pl. XLIX, fig. 7-8. Habitat : Ceylan. PTEROCYCLOS BIFRONS. Pterocyclos bifrons Pfeiffer, Pneum. viv., IL, p. 30. — — Pfr., Proceed. Zool. Soc. Lond., 1855, p. 117. — — in Conch. Ind., pl. CXLII, fig. 8-9. Habitat : Ceylan. Obs. — Difiert a Pt. Cumingi præter colorem anfractu ultimo latiore, umbilico angustiore, peristomati duplicato. PTEROCYCLOS CINGALENSIS. … Pterocyclos cingalensis Benson, Ann. Mag. Hist., 1853, (2), XI, p.105. — — in Conch. Ind., pl. V, fig. 5. Habitat: in vicum montanum Monahagalla, insulæ Ceylan (E.-L. Layard). PTEROCYCLOS PUNCTATUS. Cyclostoma punctatum Grateloup, Soc. Linn. Bord., 1840, p. 440, pl. IT, fig. 10. Grat., Notice, n° 54, fig. 168. Haut. 18 à 20 mill. Diam. de la base 22 à 23 mill. Habitat : Ceylan. PTEROCYCLOS RUPESTRIS. . Pterocyclos rupestris Benson, J. As. Soc. Beng., 1832, I, p. 11, pl. IE, fig. 4, a. b. c. (Dans le texte pl. I, fig. 2 par erreur). Pterocyclos rupestris, in Conc. Ind., pl. V, fig. 8 (hab. Cuttack). 302 FR. JOUSSEAUME PreRocycLos TROSCHELI. Pterocyclos Troscheli Benson, Ann. Mag. Nat. Hist., 1851, (2), VII, p. 196. Habitat : Trincomalee (Bland). AULOPOMA HELICINUM. | Turbo helicinus Chemn., Conch. cab., IX, p. 59, pl. CXXII, | fig. 1067-1068. à Aulopoma helicinun, in Conck. Ind., pl. IV, fig. 8 (Ceylan). 4 AULOPOMA GRANDE. 3 | Aulopoma grande Pieiffer, Pneum. viv., I, p. 39. Cyclostoma grande (Aulopoma) Pfr., Pr. Zool. Soc., 1855, p. 104. \ Aulopoma grande Pfr., Novit.Conc., I, p.69, n.116, pl. XIX, fig.11-13. | — — in Conch. Ind., pl. XLVIL, fig. 1-2. | Habitat : Ceylan (Thwaites). | AULOPOMA ÎTIERI. | Cyclostoma Itierii Guerin, Rev. Zool., 1847, p. 2. | Aulopoma Itieri, in Conch. Ind., pl. IV, fig. 7, var. fig. 6. ; Habitat : Ceylan (Stier). 4 AULOPOMA HOFFMEISTERI. Aulopoma Hoffmeisteri Troschel, Zeitschr. f. Mol., 1847, p. 43. | Lie _ in Conch. Ind., pl. XLVIL, fig. 3-4. Cette espèce, décrite en quelques mots, ne serait, d’après Pfeifter, que le 4. Jferi. | AULOPOMA SPHÆROIDEUM. Aulopoma sphæroideum Dohrn., Mal. Blät., 1857, p. 85. | Habitat : Ceylan (Nietner). . AULOPOMA TRIGEMINUM. | Planorbis cornu-venatorium Chemnitz, Conch. cab., pl. CXXVIH, 4 fig. 1132-1133, p. 4 et 104, (Museo Spengleriano). À Planorbis testa alba, valde depressa, urbilico potentissimo, aper- 1 F tura rotundata in angulo proximo anfractui vicino excisa seu dissecta. | Helix cornu-venatorium Gmelin, Syst. Nat., p. 3641. 4 Helix testa depressa, profunde umbilicata labro, validissimo. Chemn., Conch. 9, p. 104, pl. CXXVIL, fig. 1132-1133. 6. Chemn., Conch. 9, p. 85, pl. CIX, fig. 317-318. Habitat : in Senegalia, ramis foliisque arborum adherens. 1 1 - 1 MOLLUSQUES RECUEILLIS À CEYLAN PAR M. E. SIMON 303 Cette localité est celle donnée par Chemnitz pour l’espèce figurée à la planche 109 var. 8 Gmelin. Cyclostoma cornu-venatorium Sowerby, Th. Conc., p.107, pl. XXIV, fig. 41-42. T. orbiculato-depressa, albicante ; spira mucronata, nigra; an- fractibus 4 ventricosis, superne transversim striatis, infra lævibus, linea mediana ferruginea; sutura profunda, apertura circulari ; peristromate tenui, acuto; umbilico maximo. Trois espèces sous la même dénomination ! . Le Planorbis cornu-venatorium de Chemnitz est un Pterocyclos, celui de Gmelin var. 6 un Helix et celui de Sowerby un Aulopoma. R L'espèce décrite par Sowerby, à laquelle je donne le nom de Trigeminum, me paraît bien voisine du Turbo helicinus de Chemnitz. Habitat: Ceylan. Quatre individus recueillis à Kandy par M. Simon. Cyclophorus cornu-venatorium, in Conch. Ind., pl. CIV, fig. 5 6. Ces deux figures ne donnent qu'une très faible idée de l’espèce. CYCLOPHORUS ANNULATUS. Cyclostoma annulatum Troschel, Zeitschr. für Malak., 1847, p.150. Cyclophorus annulatus, in Conch. Ind., pl. CXLHI, fig. 1-4. Habitat : Ceylan (D: Hoffmeister). Habitat : Nawalapitiya. Un seul exemplaire trouvé par M. Simon et un autre beaucoup plus petit provenant d'Udagama, qui lui a _ été donné. CYCLOPHORUS MENKEANUS. Cyclostoma menkeanum Phil., Zeitschr. für Mal., 1847, p. 123. Cyclophorus menkeanus, in Conch. Ind., pl. XXXHL, fig. 3. Habitat : Kandy. Un individu de taille moyenne, mais bien carac- térisé, pris par M. Simon. : CycLopaorus BaiRpi. Cyclophorus Bairdi Pfeiffer, Pneum. viv., p. 91. Cyclostoma Bairdi (Cyclophorus) Pîr., Proc. Zool. Soc., 1852. — — Chemn., éd. 2, pl. XLVIII, fig. 17-19. Oyclophorus Baïrdi, in Conch. Ind., pl. IV, fig. 1. Habitat : Ceylan. Deux individus, l’un jeune, pris vivant, et l’autre mort, trouvé à Maturata par M. Simon. CYCLOPHORUS ALABASTRINUS. Cyclophorus alabastrinus Pfeiffer, Pneum. viv., 2, p. 41. Cyclostoma alabastrinum (Cyclophorus) Pfr., Proceed. Zool. Soc, Lond., 1854, p. 126. 304 F. JOUSSEAUME Cyclophorus alabastrinus Pfr. Nov. Conch., 1, p.3, n° 4,pL E, fig. 4-5. — — in Conch. Ind., pl. CXLIV, fig. 5. — alabastrum (lapso) Syst. list. spec. Conc. Ind., p. XN. Habitat : in insula Ceylan (Thwaites). CYCLOPHORUS CADISCUS. Cyclophorus cadiscus Benson, Ann. Mag. Nat. Hist., 1860, (3), V, . 389. Cyclophorus cadiscus, in Conch. Ind., pl. CV, fig. 40. Habitat : raro in pago Matelle orientali (Ceylan). CYCLOPHORUS CYTOPOMA. Cyclophorus cytopoma Benson, loc. cit., 1860, (3), V, p. 385. _ — in Conch. Ind., pl. XLVII, fig. 9. Habitat : Ceylan. CYCLOPHORUS CEYLANICUS. Cyclophorus ceylanicus Pfeiffer, Pneum. viv., p. 70. Cyclostoma ceylanicum Pfr., in Chemn.,éd.2,p.171,pl.XXIX, fig. 1-3. — indicumSvw., Th.Conc., fig. 120-121 (nec Desh. nec Phil.). Cyclophorus ceylanicus, in Conch. Ind., pl. XXXIIL, fig. 2. Habitat : Ceylan (Templeman). CYCLOPHORUS LOXOSTOMUS. Cyclophorus loxostonvus Pfeiffer, Pneum. Viv., p. 93. Cyclostoma loxostomum (Cyclophorus) Pîfr., Pr. Zool. Soc. 1852. — — Chemn., éd. 2, pl. XLIX fig. 11-13. Cyclophorus loxostomus Reeve, Icon. Sp., 83. Habitat : Ceylan (Lear). CYCLOPHORUS COELOCONUS. Cyclostoma cœloconus Benson, Ann. Mag. Nat. Hist. 1851, (2), VII, . 189. Cyclophorus cœloconus Reeve, Icon., 89. Habitat : Ceylan (Nevill, Enum. Hel. et Pneum. ins. Ceylan). . CYCLOPHORUS STENOSTOMUS . Cyclostoma stenostoma Sowerby, Th.Conch., p.95, pl.XXXI, fige 261. Cyclophorus stenostomus Reeve, Icon., sp. 82. — — in Conc. de pl. OV, fig. 7-8. Cette espèce, indiquée de Ceylan dans un catalogue, est peut-être 1 le C. lorostomus de Pfr. CYCLOPHORUS INVOLVULUS. 4 Helix involvula Müller, Verm. Hist., p.34. List, Syn.pl. LXXV,fig.75. DE Pr EN NT Te MOLLUSQUES RECUEILLIS A CEYLAN PAR M. E. SIMON 309 Cyclophorus involvulus, in Conch. Ind., pl. IT, fig. 1. 74 Habitat : Galle. Deux individus recueillis par M. Simon. 13 CYCLOPHORUS JERDONI. Cyclostoma Jerdoni Benson, Ann. Mag. Nat. Hist., 1851, (2), VIII, p. 185. Cyclophorus Jerdoni, in Conch. Ind., pl. XXXIIL, fig. 5-6. Cyezoporus LAYARDI. Cyclophorus Layardi H. Adams, Proceed. Zool. Soc. Lond., 1868, p. 294, pl. XX VIII, fig. 21. Cyclophorus Layardi, in Conch. Ind., pl. CIV, fig. 2-3. Habitat : Ceylan (Thwaites). _ CYCLOPHORUS PARMA. Cyclophor us parma Benson, Ann.Mag.Nat.Hist.1856,(2),X VIII, p.94. — — in Conch. Ind., pl. CXLIIL, fig. 2-3. Habitat : in regione montana ee Ceylan. (Mus. E. Layard). CYCLOPHORUS CRATERA. Cyclophorus cratera Benson,Ann.Mag.Nat.Hist.1886 ,(2),X VIII, p.94. k — — in Conch. Ind., pl. XLVIL fig. 8. A Habitat : Ceylan. "2 _ CycropHorRus THWAITESI. Cyclophorus Thwaïitesi Pfeifter, Pneum. viv. 2, p. 66. Cyclostoma Thwaitesi(Cyclophorus) Pfr., Proceed. Zool. Soc. Lond., 4854, p. 427. Cyclophorus Thvaitesi, in Conch. Ind., pl. IX, fig. 9. — — Reeve, Icon., sp., 87. Habitat : Kandy et Galle. Une seule coquille trouvée dans cha- cune de ces localités par M. Simon. CYCLOPHORUS PARAPSIS. Cyclophorus parapsis Benson, Ann.Mag.Nat.Hist.,1853, (2),XI1, p.96. — = Reeve, Jcon., V, p. 90. Habitat : ad Damboul, ad verticem rupis, in rimis saxorum (Ceylan). CYCLOPHORUS SUBPLICATUS. Cyclophorus subplicatus Beddome, Proceed. Zool. Soc. Lond., 1875, p. 449, pl. LIL, fig. 25-27. Cyclophorus bts Pieifier, Pneum. viv., IV, p. 406. _ — in Conch. Ind., pl. CXLV, fig. 5-7. Ceylan : mont Haycock, à 40 mill. de Galle. Mém. Soc. Zool. de Fr., 1894 vi. — 20 PRET Ur EP DS LCR) PE LE ele jy / Fender à: L Pr UNE 306 F. JOUSSEAUME LEPTOPOMA ALTICOLA Nevil]. — SETIFERUM Nevill. Dans son « Enumeratio Heliceorum et Pneumonoporum insulae Ceylan », Hugh Nevill donne ces deux noms sans aucune indication. Comme je ne les ai trouvés dans aucun des ouvrages les plus répan- dus, ils doivent disparaître du domaine de la science. LEPTOPOMA APICATUM. Leptopoma apicatum Benson, Ann.Mag. Nat. Hist., 1856, (2), XVI, | p. 95. | —= — in Conc. Ind., pl. CXLIL, fig. 1. Habitat : in insula Ceylan ad portas Curuwitty dictas pro- vinciæ suffragam ? LEPTOPOMA CONULUS. Leptopoma conulus Pieifter, Pneum. viv., [, p. 77. Cyclostoma conulus (Leptopoma) Pfr., Pr. Zool. Soc., 1854, p. 127. Leptopoma conulus, in Conch. Ind,, pl. CV, fig. 1. Habitat : Ceylan marne LEPTOPOMA POECILUM. Leptopoma pæcilum Pfeiffer, Pneum. viv., p. 76. Cyclostoma pœcilum (Leptopoma) Pfr., Pr. Zool. Soc., 1854, P. 302. | Habitat : Ceylan (Thwaites). 4 LEPTOPOMA FLAMMEUM. Leplopoma flammeum Pieifter, Pneum. viv., If, p. 76. Cyclostoma flammeum (Leptopoma) Pfr., Pr. Zool. Soc.; 1854, p.127. Leptopoma flammeum, in Conch. Ind., pl. CXLIL, fig. 3. k Habitat : in insula Ceylan (Layard). 1 C LEPTOPOMA HALOPHILUM. Cyclostoma halophilum Benson, Ann. nie Nat. Hist., 1851, (2), VIT, M p. 265. ÿ Leptopoma halophilum, in Conch. Ind., pl. VE fig. 3. à L Habitat : Galle (Nevill). | 4 Un individu identique à celui figuré dans la Conch. Ind. a élé trouvé par M. Simon à Maturata. LEPTOPOMA OROPHILUM. Cyclostoma orophilum Benson, Ann. EE Nat. Hist. 1853, (2), XI, p. 106. . Leptopoma orophilum, in Conch. Ind., pl. CXLII, fig. 4 | MOLLUSQUES RECUEILLIS À CEYLAN PAR M. E. SIMON 307 Habitat 2 ad Monahazalla vicum montanum interiorem insulæ Ceylan, (teste Layard). LEPTOPOMA SEMICLAUSUM. Leptopoma semiclausum Pieifier, Pneum. viv., Il, p. 70. Cyelostoma semiclausum (Leptopoma) Pfr:, in Proceed. Zool. Soc. Lond., 1854, p. 302. B Testa minore alba, fasciis variis viridulis pellucentibus ornata. Leptopoma semiclausum, in Conch. Ind., pl. VE, fig. 2. — = Reeve, sp. 35. Habitat : in insula Ceylan (Thwaites). LEPTOPOMA ELATUM. Leptopoma elatum Pfeiffer, Pneum. viv., p. 117. Cyclostoma elatum Pfr., Proceed. Zool. Soc. Lond., 1851. — — Chemn. éd. 2, n. 226 À, pl. XXXII, fig. 16-17. Leptopoma elatum, in Conch. Ind., pl. CTLIL, fig. 2. Habitat : in insula Ceylan. Cyaraopoma Mariæ Jouss. n. sp. — PI. IV, fig. 4. .Testa angusta, umbilicata, conoideo-pyramidalis, lutescente- cornea, longitudinaliter striata et spiraliter lirata, liris quatuor in ultimo et penultimo anfractu; spira conica, apice obtusa; anfr. 5 1/2 rotundati fere disjuncti, sutura profunda separati, ultimus cylindraceus, in medio liratus, superne et inferne sublævigatus; apertura subverticalis, circularis, margine columellari reflexo, umbilicum semitesgente. Operculum tenue, albido-corneum, extus ad marginem lamellis filiformis tribus cinctum. Dimensions : diam. 4,5 mil.; alt. 2 mill. -Coquille très petite, de forme conique, à sommet obtus. La base, un peu dilatée et arrondie, est perforée au centre par un ombilic étroit, un peu évasé et recouvert en partie par le bord columel- laire; sa couleur, d’un corné blanc au sommet, devient d’un gris-jaunâtre foncé sur les derniers tours. Le test mince, un peu luisant et subtransparent, est strié ‘longitudinalement et enroulé circulairement de quatre petits cordons filiformes. La spire est formée par l’enroulement de cinq tours et demi arrondis et turbinés, dont l'accroissement s'effectue assez régulièrement. La suture qui les sépare est très profonde et très apparente, malgré la petitesse de la coquille. Les deux premiers tours, lisses et d’un corné blanchâtre, forment, à l'extrémité de la spire, un sommet obtus; les tours suivants sont striés longitudinalement et Tv # 908 F. JOUSSEAUME ornés de côtes circulaires; le dernier tour qui est, ainsi que les deux précédents, d’un gris-jaunâtre, est orné de très fines stries longitudinales légèrement obliques, très serrées, et de quatre petites côtes très espacées qui s’enroulent sur la partie médiane. L'espace assez étendu qui les sépare en bas de l’ombilie et en haut de la suture est presque lisse. L'ouverture est circulaire et le péristome est droit, excepté dans sa partie columellaire, où il se déjette du côté de l’ombilic. L’opercule, profondément enfoncé dans l'ouver- | ture, est légèrement concave sur sa face externe, qui est lisse au centre et entourée à la périphérie de trois petites lamelles concen- triques. Habitat: Ceylan. Un seul individu à été recueilli vivant à Nuwara Eliya par M. Simon. J’ai dédié cette espèce à Madame Simon. | JERDONIA ALBA. Cyathopoma (Jerdonia) album Beddome, Proceed. Zool. Soc. Lond., 1875, p. 446, pl. XXXII, fig. 14. Pfeiffer, Pneunr. viv., IV, p. 379. (Cyathopoma album Beddome). Habitat : Ceylan et Indes méridionales. JERDONIA CEYLANICA. Cyathopoma (Jerdonia) ceylanicum Beddome, loc. cit., 4875, p. 450, pl. LIL, p. 20. Ceylan commun dans les bois. ‘ Pfeiffer, Pneum.viv., IV, p.381. (Cyathopoma ceylanicum Beddome). Obs. — An eadem species C. ceylanicum Nevill, Enuim. Pneu. Ceylan 1871, p. 6 (non descriptum)? Indépendamment des Cyathopoma ceylanicum et Dickoyense,Nevill indique également un Cyathopoma alticola, espèce non décrite. JERDONIA DICKOYENSIS. Cyathopoma dickoyense Nevill, En. Hel. Pneum. Ceylan. Cette espèce, non décrite par l’auteur, pourra peut-être être recons- tituée à l'aide de la description de l’espèce suivante qui n'appartient pas à la faune de Ceylan. Cyathopoma (Jerdonia) Blanfordi Beddome, Proceed. Zool. Soc. 1855, p. 446, pl. LIT, fig. 13. « Tennevally mountains. 4000 elevation. « I have a closely allied species from Ceylan, Jerdonia dickoyensis (Nevill mss.) it is rather smoller, with a finer carination, and much smoother about the umbical region ; and i think specifically. distinct. » MOLLUSQUES RECUEILLIS À CEYLAN PAR M. E. SIMON 309 Pfeifter, Pneum. viv., IV, p.377, (C. Blanfordi Bedd). Obs. — Proxime affinis Jerdoma dickoyensis Nevill (mss.) ex insula Ceylan, sed hæc minor, subtilius carinata et in regione - umbilicali multo lævior. Tribu MEGALOSTOMINÆ. _CATAULUS AUREUS. Cataulus aureus Pfeiffer, Pneum. vo, IL, p. 88. —— — Pfr., Proceed. Zool. Soc. Lond., 1855, p. 118. — — in CH Ind., pl. CVE, fig. 9. Habitat : : in insula Ceylan (Thwaïtes). charnrie HÆMASTOMUS. Cataulus hæmastoma Pfeiffer, Pneum. vév., IT, p. 89. == — Pfr.. Proceed. Zool. Soc. Lond., 1856, p. 391. ce _ — Novit. Conch.,1,n.20,pl. XXXII fig.24-25. _ _ in Conch. Ind., pl. CVI, fig. 4. Habitat : in insula Ceylan (Thwaites). $ CATAULUS AUSTENIANUS. Cataulus austenianus Benson, Ann. Mag. Nat. Hist., 1853, (2), XII, p. 95. Cataulus austenianus, in Conch. Ind., pl. CVL, fig. 7. Habitat : ad Hencratodde in rimis saxorum (Ceylan). CATAULUS DECORUS. Cataulus decorus Benson, Ann. Mag. Nat. Hist., 1853, (2), XII, p. 96. — — in Conch. Ind., pl. CVI, fig. 5. Habitat : ad Ratnapoora. CATAULUS LEUCOCHEILUS. Cataulus leucocheilus À. Adamset Sowerby, Th.Conch., pl. CCLXIV, fig. 14. Habitat : Ceylan. CATAULUS BLANFORDI. Cataulus on Dohrn, Proceed. Zool. Soc. Lond., 1862, p. 202. — — Pîr., Novit. Conch., I, p.224, pl. L VIN, fig. 11-13. — — in Conch. Ind., pl. OVL, fig. 3. Habitat : ad Bollegalle, in vicinate Kandy, insula Ceylan, ubi collegit À. F. H. Blanford. CATAULUS NIETNERI. Cataulus Nietneri G. et H. Nevill, Journ. As. Soc. Beng., 1871, DADiUL rAet)T d TR TE RS Re re ET ER NME 3 NEA % Os LEE ee e PRET ® É % «: de e VAUT 310 F. JOUSSEAUME / Cataulus Nieimeri, in Conch. Ind., pl. CXLVI, fig. 4. Habitat : in insula Ceylan. Pieifter obs. inter notas hujus generis species hæc minima est. CATAULUS DUPLICATUS. Cataulus duplicatus Pfeiffer, Pneum. viv., Il, p. 90. 2 _ Pfr., Proceed. Zool. Soc. Lond., 1854, p. “Ie — — in Conch. Ind., pl. CVI, fig. 2 Habitat : in insula Ceylan (Thwaites). M. Simon a recueilli à Maturata trois individus de cette espèce. Je crois que cette espèce n'est faite que sur de très vieux individus du C. Templemani. CATAULUS MARGINATUS. Cataulus marginatus Pfeiffer, Pneuwm. viv., I, p. 90. = — Pîr., Proceed. Zool. Soc. Lond., 1853, p. 52, et Malak. B1., 1854, p. 90. Cataulus marginatus, in-Conch. Ind., pl. CXLV, fig. 6. Habitat : in insula Ceylan. CATAULUS PYRAMIDATUS. Cataulus pyramidatus Pleiffer, Pneum. viv., p. 137. — — Pîfr., Proceed. Zool. Soc. Lond., 1852. — — in Conch. Ind., pl. CXLVI, fig. 5. — — Chemn., éd. 2, Cycl., pl. XLVIIT, fig. 41. 6 major, perist. basi sub angulatim producto; long. 29; diam. 42 1/2 mill. Ap. c. perist. 11 mill. longa, 10 lata (Mus. Cuming). Cataulus pyramidatus, var. Chemn. loc. cit., pl. XLVIIL, fig. 9-10. Habitat : in insula Ceylan. : CATAULUS EURYTREMA. Cataulus eurytrema Pîr., Pneum viv., p. 138. — — Pîfr., Proceed. Zool. Soc. Lond., 1852. _— — Chemn., ed. 2. Cycl., pl. XLVIIX, f. 12-13. — — in Conoh Ind. , pl. CXLVI, fig. 5. Habitat : in insula Ceylan. CATAULUS TEMPLEMANI.. Cataulus Templemant Pfeiffer, Pneum. viv., p. 136. ; Pupina Templemani Pfeiffer, Proceed. Zool. Soc. Lond., 1851. — — Chemn., éd., 2, Cyclost., pl. XXXI, fig. 15-16. Cataulus Templemani, in Conch. Ind., pl. CVI, fig. 1. Habitat : in insula Ceylan nou, Maturata (E. Simon). \: MOLLUSQUES RECUEILLIS A CEYLAN PAR M. E. SIMON 311 CATAULUS LAYARDI. Megalonostoma Layardi Gray, Cat. Cycloph., p. 31 (absque des- criptione). Cataulus Layardi Pfeiffer, Pneum. viv., p. 137. Pupina Templemani 8 Pîr., Proceed. Zool. Soc. 1851. 2 — Layardi Pîr.in Chemn., éd. 2, Cyclost., pl. XXXI, fig.17-18. KE Cataulus Layardi, in Conch. Ind., pl. CVI, fig. 8. 6 testa fuscula, sutura albo-subcrenulata. Habitat : in insula Ceylan (Layard). CATAULUS THWAITESI. Cataulus Thwaïtesi Pfeiffer, Pneum. viv., p. 138. ne — — Pfr., Proceed. Zool. Soc. Lond., 1852. — _— Chemn., éd. 2, n° 6, pl. XLIX, fig. 9-10. — — in Conch. Ind., pl. CVI, fig. 6, p. XLI. Habitat : in insula Ceylan (Thwaïtes). Obs. — Nous réunissons à cette espèce C. Cumingi de Pieifier (Proceed. Zool. Soc. 1856, p.339. — Sow., Th.IIT, pl CCLXIV, fig. 3). Come CUMINGI. Cataulus Cumvingi Pfeiffer, Pneum. viv., Il, p. 87. — — Pir., Proceed. Zool. Soc. Lond., 1856, p. 299. k — — Pîr., Novit. Conch., 1, p. 91, pl. XXV, fig.16-17. Habitat : in insula Ceylan (Thwaites). Nota. — H. Nevill (in. Hel. ef pneum. Ceylan, 1871) donne les noms des trois espèces suivantes du genre Micida : Nicida ceylanica Ney. — uwmicarinata Nev. — chrysalidea Nev. Ces espèces ont-elles été décrites ? C’est peu probable, car les auteurs qui les ont citées n’en ont trouvé aucune trace. C’est regrettable, puisque, jusqu’à ce jour, on n’a vu la description que de deux espèces de ce genre pour l’île de Ceylan. Pfeiffer range ces espèces dans le genre Diplommatina. NiIciDA PEDRONIS. Diplommatina (Nicida) pedronis Beddome, Pr. Zool. Soc. Lond., 1875, p. 443, pl. LIL fig. 8. 1àà Pfeifier, Pneu. viv., 4, p. 397. nus pedronis Beddome). | Ceylan : près du sommet du Pedro-Talagala, la plus haute mon- tagne de l’Ile. 312 .. F. JOUSSEAUME NICIDA CEYLANICA. Diplommatina (Nicida) ceylanica Beddome, loc. cit., 1875, p. pl. LIL, fig. 9. Pieifler, Pneum. viv., 4, p. 397.(Diplommatina ce ylanica Beddome). Ceylan : commun au Pedro-Talagala. Testa non rimata, subcylindrico-ovata, tenuis, lævigata, alba, niti- dula; anfr.7, convexi, antepenultimus maximus,supremi 4 gradatim decrescentes, ultimus ad ante punultimum leviter ascendens, basi sat conspicue carinatus; apertura verticalis, obliqua; peristoma continuum, simplex vix expansum. FAMILLE OPISTOPHTHALMIDÆ. Tribu TRUNCATELLINÆ. TRUNCATELLA CEYLANICA. Truncatella ceylanica Pieifier, Auric. viv., p. 186. ee — Pfr., Proceed. Zool. Soc. Lond., 1856 Habitat : in insula Ceylan. ORDRE PROSOBRANCHAIATA (1). FAM. AMPULLARIDÆ GUILD. Tribu AMPULLARINÆ. PACHYSTOMA CARINATUM. À Ampullariacarinata Swaïinson, Zool. Illust.,2sér. Shells.Amp.,pl. I. Generic character.— PacaysromA. Shell ventricose ; margin of the lip think, generally grooved ; operculum testaceous. (Zool. Journ., XII, p. 536). : Specific character.— Shell olive, ventricose, without bands ; whorls carinated near the suture. We know not the precise locality of our species; but conjecture it may be from some of the Rivers of India. . à Ampumellaria carinata in Conch. Ind., pl. CXIV, D 1. J j Habitat : Ceylan. PAcHYSTOMA TISCHBEINI. Ampullaria Tischbeini Dohrn, Proceed.Zool.Soc. Lond.,1858,p.134. (1) Les espèces appartenant à cet ordre étant peu nombreuses et les divisions qui en ont été faites ne me paraissant pas être arrivées à leur dernier degré de perfec- tion, je n’ai indiqué que les tribus des quelques groupes représentés à Ceylan. MOLLUSQUES RECUEILLIS A CEYLAN PAR M. E. SIMON 313 LI Ampullaria Tischbeini, in Conch. Ind., pl. CXIV, fig. 5. Habitat : Ceylan (Mus. Cuming). PAcaysrToMA LAYARDI. Ampullaria Layardi Reeve, Icon., Sp. 27 et 40 (Mus. Cuming). ee — in, Conch. Ind., pl. CXLIV, fig. 4. Habitat : Colombo, Ceylank (Layard, Templeman). PAGHYSTOMA MOESTUM. Ampullaria mœsta Reeve, Icon. sp. 92 (Mus. Cuming). — —. in Conch. Ind., pl. CXV, fig. 6. PACHYSTOMA CINEREUM. chou cinerea Reeve, Icon. sp., 94 (Mus. Cuming). — — in Conch. Ind., pl. CXIIT, fig. 1. Habitat : Ceylan. PacaysroMA WooDWARDI. Ampullaria Woodwardi Dohrn., Pr. Zool. Soc. Lond., 1858, p. 134. — — in Conch. Ind., pl. CXV, fig. 5. Habitat : Ceylan (Coll. Cuming). Tribu PALUDOMINÆ. PALUDOMUS CHILINOIDES. Paludomus chilinoides Reeve, Icon. pl. Il et II, fig. de — — in Conch. ne pl. CXXIIL, fig. Tabitat : dans le Mahawelle- -Ganga, près Kandy, Ceylan; un Dimens. Espèce fig. pl. IL fig. 7 : long. et larg. 15 mill.; pl. IT, fig. 7 : haut. 14, larg. 18 mill. Deux individus pris à Galle par M. Simon. PALUDOMUS SPIRALIS. Paludomus spiralis Reeve, Icon., sp. 15 (Mus. Cuming). Habitat : Ruisseaux de Ceylan (Dr Sibbold). Dimens. de la figure qui représente cette espèce : haut. 148 mill.; larg. 13 mill. PALUPOMUS DISTINGUENDUS. Paludomus distingquendus Dohrn, Pr. Zool. Soc. Lond., 1857, p.124. — distingquenda, in Conch. Ind., pl. CXXIXL, fig. 3. Habit. Ceylan (Coll. Cuming). Diffère du B. sulcatus par les dents de l’ouverture. REA NAS 31% F. JOUSSEAUME PALUDOMUS ABBREVIATUS. Paludomus abbreviatus Reeve, Pr. Zool. Soc. Lond., 1852, p. 127. — abbreviata, in Conch. Ind., pl. CXV, fig. 7. Habitat : Ceylan. Ressemble à un Neritina solide. PALUDOMUS PARVUS. Paludomus parvus Layard, Pr. Zool. Soc. Lond., 1854, p. 90. — parva, in Conch. Ind., pl. GVIIL, fig. 7 (Ceylan). Habitat : Bombay. (Mus. Cuming et Layard). PALUDOMUS PICTUS. Paludomus pictus Reeve, Icon. sp. 10 (Mus. Cuming). — picta, in Conch Ind., pl. CXXII, fig. 7. Habitat: ruisseaux de montagnes à Ratnapoora, Ceylan, (Gardner). - PALUDOMUS DECUSSATUS. Paludomus decussatus Reeve, Pr. Zool. Soc. Lond., 1852, p. 127. — decussata, in Conch. Ind., pl. 193, fig. 8. Habitat : Ceylan (Layard). C'est avec un point de doute que Layard a rangé cette espèce dans le genre Paludomus. PALUDOMUS BICINCTUS. Paludomus bicinctus Reeve, Pr. Zool. Soc. Lond., 1852, p. 129. — bicincta, in Conch. Ind., pl. CXXIIN, ( 10. - Habitat : Ruisseaux des montagnes de Ceylan (Layard). PALUDOMUS CONSTRICTUS. Paludomus constrictus Reeve, Pr. Zool. Soc. Lond., 1852, p. 129. — constricta, in Conch. Ind., pl. CXX VI, Ee 1-4. Habitat : Ruisseaux des montagnes de Ceylan (Layard). PALUDOMUS CLAVATUS. Paludomus clavatus Reeve, loc. cit., 1852, p. 129. — clavata, in Conch. Ind., pl. CXII, fig. 4. Habitat : Ruisseaux des montagnes de Ceylan (Layard). PALUDOMUS NIGRICANS. | Paludomus nigricans Reeve, Icon., sp. 6. — — in Conch. Ind., pl. CXXIV, fig. 1 (Ceylan). PALUDOMUS FULGURATUS. Paludomus fulguratus Dohrn, Pr. Zool. Soc. Lond., 1857, p. 123. — fulgurata, in Conch. Ind., pl. CXXIIK, fig. 1. Habitat : Ceylan (Coll. Cuming). à MOLLUSQUES RECUEILLIS À CEYLAN PAR M. E. SIMON 315 PALUDOMUS NASUTUS. , Paludomus nasutus Dobrn, Pr. Soc. Lond., 1857, p. 123. RO — nasuta, in Conels Ind., pl. CXXIV, Fe 1; Habitat : Ceylan. SR ; PALUDOMUS SOLIDULUS. Paludomus solidulus Dohrn, loc. cit. 1857, p. 124. LE — solida, in Conch. Ind., pl. CXXIL, fig. 4. Habitat : Ceylan (Coll. Cuming). À Ÿ _ Pazupomus Lævis. 3 FRANS lœvis Layard, Pr. Zool. Soc. Lond., 1854, p. 89. 104 _ — in Conch. Ind., pl. CVIN, fig. à «Habitat : Ceylan, in slow-running streams on the northern side. of the mountain zone extinding into the flat country beyond Anara- _ jahpoora in also obtained a few in a paddy field in the south ofthe island near the village of Heneratgodde. » (Mus. Cuming et Layard). PALUDOMUS PALUSTRIS. Paludomus palustris Layard, Proc. Zool. Soc. 1854, p. 89. — — in Conch. Ind., pl. CXXVI, fig. 2-3. Habitat : Sur les bords herbus d’une fontaine à Amarajahpoora. (Mus. Cuming et Layard). PALUDOMUS PYRIFORMIS. Paludomus pyriformis Dohrn, Pr. Zool. Soc. Lond., 1858, p.536 = — in Conch. Ind., pl. CXX V, fig. 2-3. M | Habitat : Ruisseaux des montagnes de Ceylan. | ù. ne PHILOPOTAMIS REGALIS. | x e Philopotamis regalis Layard, Pr. Zool. Soc. Lond.., 1854, p. 9 E- _Paludomus regalis, in Conch. Ind., pl. CXXI, fig. 10. —. Habitat : Ruisseau dans le Onia Curie, ouest de Ceylan. L cf _ PHILOPOTAMIS THWAITESI. 4 * - Philopotamis Thwaïitesii Layard, loc. cit., 1854, p. 93. 4 — Thwaïtesi, in Conch. Ind., pl. 125, fig. 8-9. Habitat : même que pour le P. sulcatus. - PHILOPOTAMIS SULCATUS. Paludomus sulcatus Reeve, Icon. sp. 8, pl. IT et III (Mus. Cuming). — sulcata, in Conch. Ind., pl. CXXII, fig. 2. . Habitat : Dans un ruisseau de montagne. à Ratnapoora, Ceylan ; Gardner). 316 : F. JOUSSEAUME Dimensions : Espèce figurée pl. IL, fig. 8 : haut. 17; larg. 43 mill..; pl. I, fig. 8 : haut. 25; larg. 20 mill. TANALIA ERINACEA. ù Paludomus erinaceus Reeve, Pr. Zool. Soc. Lond., 1852, p. 128, et Icon. sp. 1, fig. 1. 6. Paludomus erinaceus, in Conch. Ind., pl. CXXI, fig. 1. Habitat : Ruisseaux des montagnes de Ceylan (Layard). TANALIA LAYARDI. Paludomus Layardi Reeve, loc. cit., 1852, p. 128. _ == in Conch. Ind., pl. CXXI, fig. 6. Habitat : Ruisseaux des montagnes de Ceylan (Layard). TANALIA ÆREA. Paludomus œreus Reeve, loc. cit., 1852, p. 128. — ærea, in Conch. Ind., pl. CXXI, fig. 5. Habitat : Ceylan (Layard). TANALIA DILATATA. # Paludomus dilatatus Reeve, loc. cit., 1852, p. 128. — dilatata, in Conch. Ind., pl. CXXV, fig. 4.6. Habiiat : Ceylan (Layar d). Les figures données de cette espèce dans la Conchyologia indica ont une bien grandé analogie avec l’espèce figurée par Reeve sous le nom de P. neritoides. Layard a proposé pour le P. dilatatus de Reeve le genre Ganga. N'ayant pas pu déterminer cette espèce avec certitude, je l’ai placée dans le genre Tanalia, d’après la description bien incomplète qu’en a faite Reeve et les exemplaires qui m'ont été envoyés de Londres sous cette dénomination. TANALIA TORRENTICOLA. Paludomus (Tanalia) torrenticola Dohrn. Pr. Zool. Soc. 1858, p. 336. Paludomus torrenticola, in Conch. nd. 7 Be CXXIV, fig. Le Habitat : Ceylan. TANALIA HANLEYI. Paludomus Hanleyi Dohrn, Pr. Zool. Soc. Lond., 1858, p. 535.1 — — in Conch. Ind., pl. CXXV, fe 10. Habitat : Ceylan. TANALIA VIOLACEA. Tanalia violacea Layard, Pr. Zool. Soc. Lond., 1854, p. 92. Habitat : Torrents de montagne dans une forêt épaisse entre Gilly malle et Pallabaddoola, au pied d Adam’s Peak (Ceylan). CORRE L MOLLUSQUES RECUEILLIS À CEYLAN PAR M.-E. SIMON 347 Cette espèce serait identique au Pal. spiralis, Reeve, d’après Theobald et Hanley. TANALIA SIMILIS. Tanalia similis Layard, Pr. Zool. Soc. Lond., 1854, p. 92. — — in Conch. Ind., pl. CXXH, fig. 1. Habitat : Dans un torrent à Kandauganoa, près de Ratnapoora. TANALIA LORICATA. . Poludomus loricatus Reeve, Icon., p. 1 (Mus. Cuming). — loricata, in Conch. , pl: CXXI, fig. 2. Habitat : in rapids hoving from Adnr s peak, Ceylan (Gardner). TANALIA UNDATA. Paludomus undatus Reeve, Icon. sp. 2 (Mus. Cuming). — undata, in Conch. Ind., pl. CXXI, fig. 3. Habitat : dans un torrent rapide de l’Adam’s Peak, Ceylan; (Gardner). TANALIA NERITOIDES. , Paludomus neritoides Reeve, Icon., sp. 3 (Mus. Cuming). — — in Conch. Ho pl. CXXII, fig. 8. Var. neri- topsis est bien distincte de l’espèce décrite par Reeve. Habitat : Dans le lit de la rivière Amgamoa, Ceylan ; Gardner. Tanalia meritoides Brot. Chemnitz, ed. 2, Fil 4, fig. 11. C’est la meilleure figure qui ait été donnée de l'espèce. M. Simon en a recueilli un individu à Galle. TANALIA GARDNERI. Paludonrus Gardneri Reeve, Icon. sp. 9 (Mus. Cuming). — — in Conch. Ind., pl. CXXIL, fig. 6. Habitat : Ruisseau au pied de l’Adams’s Peak, Ceylan ; Gardner. TANALIA REEVEI. Tanalia Reevei Layard, Pr. Zool. Soc. Lond., 1854, p. 92. Paludomus Reevei, in Conch. Ind., pl. CXXIV, fig. 5. Habitat : dans le Calla-ganga, à Ratnapoora. Cette espèce me paraît appartenir au genre Philopotamis plutôt qu’au genre Tanalia où l’a placée Layard. TANALIA MELANOSTOMA . Paludomus melanostoma Thorpe (mss.), Conch. Ind., pl. CXXI, fig. 8-9. Ceylan. pe a da ne L'EAU ONE Qu An 318 F. JOUSSEAUME Je ne connais cette espèce, qui n’a pas été décrite, que par la figure qui en a été donnée; elle paraît globuleuse et ses tours de spire très déprimés près de la suture. A sa surface des côtes irrégulièrement espacées, beaucoup plus serrées et plus saillantes en avant, embras- sent le dernier tour de spire comme de petits cordons circulaires. - La couleur est d’un brun marron, sur laquelle des zébrures longitu- dinales larges et espacées, coudées en zigzag et d’un brun noirâtre, se détachent nettement. Le péristome est bordé de noir. Cette espèce, par sa forme et sa coloration, se rapproche beaucoup du P. distinguendus. TANALIA TENNANTI. Paludomus Tennantii Reeve, Icon. sp. 12 (Mus. Cuming). — — in Conch. Ind., pl. CXXIL, fig. 5. Habitat : dans un torrent descendant de l’Adam’s Peak, Ceylan, (Gardner). TANALIA GLOBULOSA. Melania globulosa Gray, in Grift. Cuvier, pl. XIV, fig. 6. Paludomus globulosus Reeve, Icon., sp. 4 (Mus. Cuming). — globulosa, in Conch. Ind., pl. CXXII, fig. 5. Habitat : Dans le lit de la rivière à Ambegamoa, Ceylan; (Gardner). TANALIA SPHÆRICA. Paludomus sphæricus Dohrn, Pr. Zool. Soc. Lond., 1857, p. 124. _ sphærica, in Conch. Ind. pl. CXXIV, fig. 8. Habitat : Ceylan (Coll. Cuming). Rappelle par la forme le P. globulosus, Reeve, sp. 6. TANALIA CUMINGIANA. Paludomus cumingianus Dohrn, loc. cit., 1857, p. 124. — cumingiana, in Conch. Ind., pl. CXXVI, fig. 5-6. Habitat : Ceylan (Coll. Cuming). Cette espèce diffère du P. Gardneri, par sa nr en te de canal près de la suture. / TANALIA SKINNERI. Paludomus Skinneri Dohrn, loc. cit., 1857, p. 124. — — in Conch. Ind., pl. CXXI, fig. 4. Habitat : Ceylan (Coll. Cuming). Cette espèce ressemble au P. loricatus. TANALIA DROMEDARIUS. Paludomus dromedarius Dohrn, loc. cit., 1857, p. 124. MOLLUSQUES RECUEILLIS A CEYLAN PAR M. E. SIMON 319 Paludomus dromedarius, in Conch. Ind., pl. CXXIE, fig. 9. Habitat : Ceylan (Coll. Cuming). TANALIA NODULOSA, PEQURE nodulosus Dohrn, loc. cit., 1857, p. 125. — nodulosa, in Conte Ind., pl. CXXVI, fig. 8-9. Habitat : Ceylan (Coll. Cuning). TANALIA FUNICULATA. Paludomus funiculatus Reeve, Icon., sp. 13 (Mus. Cuming). — funiculata, in Conch. Ind., pl. CXXV, fig. 1-4. Habitat : Dans un torrent à Ratnapoora, Ceylan; (Gardner). Dimension de la figure donnée par l’auteur : haut. 26, larg. 22mm, TANALIA SWAINSONI. Paludomus Swainsoni Dohrn, Pr. Zool. Soc. Lond., 1857, p. 125. — — in Donch Ind., pl. CXXIV, fie, 6. Habitat : Ceylan (Coll. Cuming). Difière du P. pictus Reeve, par ses côtes noires. Tribu PALUDININÆ. PALUDINA CEYLONICA. Paludina ceylonica Dohrn, Pr. Zool. Soc. Lond., 1857, p. 128. — ceylanica Reeve, Icon., sp. 32. _ — in Conch. Ind., pl. LXXVII, fig. 1-2. — — var. ecarinata, Conch. Ind., pl. CXV, fig, 9. Habitat : Ceylan (Coll. Cuming). Tribu HyYDROBIINÆ. # BITHINIA STENOTHYROIDES. Bithynia stenothyriodes Dohrn, Pr. Zool. Soc. Paie 1857, P: 193. Bythinia — in Conch. Ind., pl. XXX VIII, fig. 7.10. \ Habitat : Ceylan, Nilgherrin (Coll. Lorna BITHINIA INCONSPICUA . Bithynia inconspicua Dobrn, loc. cit., 1857, p. 123. Bythinia — in Conch. Ind., “pl. XXX VIE, fig. 5-6. Habitat : Ceylan (Coll. Cuming). . BITHINIA COSTIGERA. 3 and costigera Beck (in litt.) Chemn., Conch., éd. 2, p. 33, pl. VIT, fig. 18- 19: + 320 F. JOUSSEAUME % Bithinra costigera, in Conch. Ind., pl. CLI, fig. 10. Valvata sulcata Eyd., Voy. Bonite, pl. XXXI, fig. 19-21. Habitat : Ceylan et Bengale. Tribu NERITINÆ. NERITINA PEROTTETIANA. Nerita perottetiana Recl., Rev. Zool. 1841, p. 337. — _ perotetiana, in Conch. Ind., pl. CLI, fig. 2.3 (Ceylan). Habitat : dans les rivières des monts Neelgheries, dans les Gattes, d’où elle a été rapportée par M. Perottet. NERITINA COLUBER. Neritina coluber Thorp. (mss), in Conch. Ind., pl. CLVIT, fig. 10. Ceylan. Tribu SEPTARIHDÆ. SEPTARIA SQUAMATA. Navicella squamata Dohrn, Pr. Zool. Soc. Éoruts 1858, p. 135. — squamosa, in Conch. Ind., pl. CLVIT, fig. 1-4. ht Ceylan. . SEPTARIA LIVESAYI. 5 Nawicella Livesayi Dohra, loc. cit., 1858, p. 135. — — in Conch. Ind., pl. CXXX VII, fig. 8-9. : Habitat : Ceylan. SEPTARIA RETICULATA. Navicella reticulata Reeve, Icon., sp. 20. — — in Conch. Ind., pl. CXXXVIE, fig. 5-6. Habitat : Ceylan. SEPTARIA EXIMIA. Navicella eximia Reeve, Icon., sp: 26. Habitat : Ceylan (F. Layard). D’après les auteurs de la Conchologia Indica, cette espèce doit être réunie à la précédente. Tribu MELANIN&. MELANIA EONFUSA. Melania confusa Dohrn, Pr. Zool. Soc. Lond., 1858, p. 135. ? Melania crenulata Reeve, Icon., sp. 26 (Mus. Cuming). és Ad ec Stan ne ANS art 5e Dee 2 AU pe MOLLUSQUES RECUEILLIS A CEYLAN PAR M. E. SIMON 321 Melania confusa, in Conch. Ind., pl. LXXII, fig. 4. Habitat : Ceylan. MELANOIDES SCABRA. Buccinuin scabrum Müll., Verm. Hist. (pars altera), p. 136. (« In paludosis littoris Coromandel. Tranquebari Danarum maxime vulgare ». - Melania scabra, in Conch. Ind., pl. LXXIIT, fig. 1-2-3-4 (non Mel. scabra Fér.). Melania scabra? var. spinulosu, in Conc. Ind., pl. C, fig. 7. | Obs. — Le genre Melanoides a été établi par Olivier en 1807. D. MELANOIDES TUBERCULATA . Nerita tuberculata Müller, Verm. Hist. (pars altera), p. 191. — «testa subulata, cinerea, transversim striata ; anfractibus nodulosis, strigisque sanguineis ». “ _Unicorne Petiv., Gaz., pl. C, f. 11. Turbo Gualteri, pl. VI, f. G. Buccinum List., Synops., pl. CXIX, î. 4. Tuba Klein, Ostrac., p. 34. Berl. Magaz. N. B. p. 349, pl. X, fig. 51, nostris major. Long. 4-14 lin lat. 4 1/4-4 lin. Multa cum seabra communia habet. In littore Coromandel cum Scabra frequens. Melania tuberculata, in Conch. Ind., pl. LXXIV, fig. 1-2 (3-4 ?). _ — virgulata Reeve, Icon, sp. 109. MELANOIDES LAYARDI. . Melania Layardi Dohrn, Pr. Zool. Soc. Lond., 1858, p. 135. — — in Conch. Ind., pl. LXXIIL, fig. 8-9. Habitat : Ceylan (Layard). Un exemplaire de la variété minor pêché à Galle par M. Simon. Obs. — Cette espèce pourrait bien n'être qu’une variété de M.tuber- culata. ; MELANOIDES HERCULEA. Melania herculea Gould. (Mss) Reeve, Icon., sp. 4. — — in Conch. Ind., pl. LXXIL, £. 5. pl. CIX, fig. 7. Habitat : Ceylan (Thwaites). Dimension de la figure donnée par Reeve de cette espèce : long. 44 mill., larg. 17 mill. MELANOIDES ZEYLANICA. Melania zeylanica Lea, Pr. Zool. Soc. Lond., 1850, p. 194. Habitat : Seychelles et Ceylan. Mém. Soc, Zool, de Fr,, 189%, VI. — 21 A 322 F. JOUSSEAUME MELANOIDES ELEGANS. Melania scabra var. elegans in Conch. Ind., pl. 73, fig. 5-6-7. — elegans Benson, Jour. As. Soc. Beng., 1836, vol. V, p. 782. — lirata décrite comme espèce D, et Melania Pyramis comme espèce B. in Gleanings in science, vol. IF, p. 22. Espèce A de cet ouvrage. Je l’ai décrite ailleurs plus complètement comme Melania variabilis et J'ai nommé l’espèce M. elegans. Habitat : Ceylan. : PLOTIA DATURA. Melania datura Dohrn, Pr. Zool. Soc. Lond., 1858, p. 135. — — Reeve, Icon., sp. 213. — — in Conch. Ind., pl. LXXII, fig. 10. Habitat : Ceylan. PLOTIA ACANTHICA. Melania acanthica Lea, Pr. Zool. Soc. Lond., 1850, p. 194. — — in Conch. Ind., pl. CX, fig. 10 (Ceylan) (non M. acanthica Reeve, Icon. sp. 180). Habitat : Manille et île de Negros, aux Philippines. Long. 8, diam. 4 lignes. Rem. ressemble à M. scabra Fer. et M. bicollosa Hinds. L'espèce désignée sous ce nom dans la Conch. Ind. n’est proba- blement qu’une variété de M. datura Dohrn. PLorrA BRoïI. Melania Broti Dohrn (mss.) Reeve, Icon. sp. 160 (Mus. Cuming). — — in Conch. Ind., pl. LXXIV, fig. 2-3. Habitat : Ceylan. Dimension de la figure donnée par Reeve de cette espèce : long. 27 mill.; larg. 12 mill. ° PLOTIA ? RUDIS. Melania rudis Lea, Pr. Zool. Soc. Lond., 1850, p. 186. — — in Conch. Ind., pl. LXXIV, fig. 7-10 (Ceylan). Habitat : Amboine. FAUNUS PICTUS. Pirena picta Reeve, Icon., p. 3 (Mus. Cuming). Habitat : Ceylan. | _ MOLLUSQUES RECUEILLIS A CEYLAN PAR M. E. SIMON 329 MOLLUSQUES PELECYPODES. Fam. Union. ; _ Unio LayaRoi. | Unio Layardii Lea, Pr. Ac. Nat. Sc. Phil., 1859, p. 153. à conch: ma, pl. XLI, fig. 1. Habitat : Ceylan. (F. Layard). _Unro THWaAITESI. _ Unio Thwaïtesii Lea, Pr. Ac. Nat. Sc. Phil., 1859, p. 152. ne — in Conch. Ind., pl. XLIII, ie 4 Habitat : Ceylan. (M. Thwaites, par H. Cuming). Unio TENNENTI. Unio Tennentii Hanley, Conch. Ind., p. 22, pl. XL, fig. 17-8-9. Mya corrugata Wood, Gen. Conch. LE 108, pl. XXIV, fig. 1-2-3 _ (nec Linné). _ Habitat : Ceylan. __ Uno Corsenr. _ Unio Corbeti, E. Deschamps, Bull. Soc. Zool. Fr., 1892, p. 68, - Habitat : lac de Kandy à Ceylan. Fam. CYRENID. CORBICULA SOLIDA. … Corbicula solida Clessin, Malak. Blätt., 4887, p. %6, pl. IL, fig. 4. Habitat : Ceylan (Coll. Morelet, H. Nevill). CORBICULA SUBNITENS. RE 5 ; Corbicula subnitens Clessin, Malak. Blätt., 1887, p. 77, pl. IL, fig. 5. _ Habitat: Ceylan? (Coll. Morelet, H. Nevill). CS HO) rss F. JOUSSEAUME TABLE DES MOLLUSQUES DE-CEYLAN AcAvus Montfort... TASLOSUS SAND PE EN PP RNENE GRECE RARE RENE hæmastomus Lin. . . . .. melanotragnus Born. . . . Cannes JAP LS EN NO © 0 DEOSDERUSPAID ERP TE SUDEROUSENMID EME ACHATINA Lamarck "10 D'ENSTOMANAMIPIEREENCLE bottampotana Bedd.. COPLILA GE PEER CEPAUDIUIC CUP PANNPEENEr Deshayesi Pfr . . . GONNA IE EN RENE TTEN SA CE AYA EN EEE DRODOUD NES Noter à pachicheila Bens . . . . . panœætha Bens . . . . . . he DATADUISIBEN SEM IP I ELE DEL @IUSTRISABED SE REEEE punctogallana Pfr. . , . . SELECT BEN IDE ISLITONLIS D ARDENNE EU SALATaensiS HAT DERUIN A BEN SN METE ER ATABANENLE NS M CU MUMUIANBENS EN PTIT Juscoventris Bens. . . . . . TLOPiCLUS ENS Re DAMON Grnal 2 t AMPULLARIA Lamarck -+ : COIN AULI SIN EE EEE Loan di eee CEE MUCESUG INEETE 2 74 54 2% Pages AMPULLARINÆ Trib.n.. 312 ANCYLUS Geoffroy. . »: . , 300 ceylanicus Bens. . . . . . 300 AULOPOMA Troschel . . . . . . 302 GRANT ee RE 302 _helicinus Chemn. . . . . . 302 Hoffmeisteri Trosch. : . : 302 er AGMECNESREe 302 sphæroideum Dohrn . . . . 302 trigeminum sp. n. . . .. . 302 AURICULA Lamarck . . : . 297-293 CERIATICONP ELA APRES 297 / pellucensMenKe EN" 298. AURICULINZÆ NULL D. UN 297 BIPEHINTAGTAY RC 319 COST CRAN EC RICE 319 inconspicua Dohrn. . . . . 319 stenothyroides Dohrn . . . 319 PBICCINUMIEINNÉS EN E 321 SCŒOTUMEMUIIEE ER 321 B'ULIMUNZE ULUD En 295 BUPIMUrUSUeACL RENE 297 Pusillus H. Ad..…, . . . ET Burimus Scopoli. 290-291-295-206-297 AAUMETATUSIETT PC RE 00 albizonatus Reeve. . . . 296 bengalensis Lam. : . - . . 296 CORDES has ts 295 CUS LENSISIP IT AMENER 291 Ferussaci Dunk . . - "29% Juscoventris Bens . . . . . 295 ORACULLS MEET R EC moe 20) GOUGATECUIS PMR, 0 0 3 à 295 DANONE ta one D Bd 296 DAT ERIC RER 291 mavortius Reeve. . : . .…. 296 DUNOSMBENSEMEMESENC Ur 291 DIOLELATRUUSAPIT EEE 297 DULLUSA GTA YANN REC 290 DUNIGLALUS PATES PRET 297 TUJODICLUSB ENST ETAT 295 SOLULUS BEN SE STE RC scarabœus Brug. . ., , . . 298 4 $ . D PS AR CR RER Re ES + Pages Burimus stalix Bens. . . . .. 297 trifasciatus Brug . . . . . 295 CArAuULUS Pfeiffer . . . +. 309-311 UTEUSÉPITEe- SAONE 309 austerianus Bens. . . . . . 309 Blanfordi Dohrn. . . .. 51 r8TN) (CHTOTOS TA A IRSC 311 ecOnUShBeNsS Ce 309 GplCLUS RPC EE EN 310 eurytrema Pfr. . . . . .. 310 hæmastomus Pfr. . 309 TOO N AMENER 311 leucocheilus Ad.etSw.. . . 309 HROTELRAUUS PET. ON, 310 Nietnerti G. ct H. Nev. . . : 309 pyramidatus Pfr. . . . . . 310 Templemant. Pfr. … . … : . 310 Thwaitesi Pfr.. . 311 CaiLocimnus Ehrenberg. . 289 INSUIATIS ET LUN: 289 CLAUSILIA Draparnaud , . . . 290 cexlanica Bens.. . . . . . 290 Conurus Fitzenger. . . . . . . 271 GSDIRANSICIESS EN NE 211 CorgreurA Megerle von Mühlfeld 323 SORATRCless AE UULe NE 323 subnilens Cless.. =... 328 CorizLA H. et A. Adams. . 286-287 beddomeæ Han. . . . . .. 286 Charpentieri Pfr .: . . . . 286 ENLONELE AIDE AU 2270 286 UMP ERILBLOL.. Le 287 odontophora Bens. . . .. 286 IivoliinDeshiu ent. 0e 286 CxArnmoPpoMA Blanford 307-308 CLUB EAR NEC, 308 HILEOIUM NE. 308 Blanfordi Bedd.. . . . .. 308 ceylanicum Bedd. . . . .. 303 dichopense NEN-e 0/00 308 Mariæ sp. n.. . 307 CxcLroprorus Montfort. . 303-305 alabastrinus Pfr. . . . . . 303 alabastrum C.Ind.. . . . . 304 CTUUL QU S RTE CNE 303 TARA AIS SORTE 303 Cadiscus Bens et, - eu: 304 COIATICUSAEIT NE 304 cœæloconus Bens.. :. . . | 204 à TABLE DES MOLLUSQUES DE CEYLAN 929 Pages CycLoPpaorus cornu-venatorium Pfr. cratera Bens.. . . . . , cytopoma Bens. . . . . . TTAICUM SON... Un, COLOUIUS PER ER NE Jerdont BenS Me een Layardi HA Ad loxostomus Pfr. . . . . . mendheanus Pfr. . . . . . DURE ENS PE NE parapsis Bens.. . . . . . stenostomus Rev. . . . subplicatus Bedd. . . . . Thivaitesi Pfr.. . . CycrosromA Draparnaud . alabastrinumPfr. . . . . ceylanicum Pfr.. . - . . sn o04 cæœloconus Bens. . . . conulus Bens.. . . . . . cornu-venatorium SOW. . . CURRENT CEE € PACA AO NN CEE 00 GRAS APTE EE EN 0 Tree CU ER MMENNE a halophilum Bens. . . . . loxotomum Pfr.. . . . . orophilum Bens. . . . . D'ACLLUMANTE APE NP punctatum Grat. . . . . semiclausum Pfr. . . .. stenostoma Sow. . . . . TN DA MANS CYCLOSTOMINAE trib. n. + . . . DrconrAxis Jousseaume, . . . cingalensis Bens. . DiPLOMMATINA Bens. . . . CeLanicu BEEN pedronis Bedd. ENAMPeAC RAR PER HANOSRBÈNSE EME PLOlELARUS METTENT pusillus H. Ad EnxEA H. et A. Adams. , : DICO EURE ERP EEE SOUS DÉENSENE G'otleteto 303 305 303-307 DROGUE) 303 303 . 304 . 306 303 . 306 . 306 Ho 02 2 ae . 305 . 306 . 304 . 303 . 306 a neo >. SÙT .. 304 30 301 291 soneR il 311-312 312 oil sr 920 Pages ENNEA ceylanica Pfr. . . : . - 289 ERNSTIA Jousseaume . . . . . 211 ASpDir AN SIBlAn Te 0 271 HMCCUAMBENS IE ES ONE 211 EvrxxpusA Bôttger . 290 ceylanica Bens.. 290 EuPLEcTA Semper . : . . . 275-276 Bayard Er ASE 27 SUDODOCA SEE ER ET 216 ÉUPLECRELLAN NP RE ETe 276 PTMENLS EEE RRERSIERE 810 EurystromA Albers . . . . . . 286 DULLALA NE RE EN ERA 286 EusPIRAxXIS Pfeiffer 291 LayarditBens et DNA EusrrePTAxis Pfeiffer . . . . . 288 Layardiana Bens . . . .. 288 FAUNUS MON HORREUR 322 DICLLEAR CNE PORC Re 322 BRUDICICOPMHEI EEE 285 SHTOUUMIRIS EP 6 ET 4 à 0 pe 285 CANGA BAY ATOME EEE 316 JerponIA Blanford. . . . . . . 308 DA RBEUTEEREREE RE . 308 ceplanicus belle Er 308 dickoyensis Nevill. . . . . 308 GLESSUPAPANTDERS RER 291-295 bensontana il fr ee 00 292 bottampotana Bedd.. . . . 293 DESRAP ESCAPADE RE 291 CODUIIACELARITE NE EEE 298 Corinne Eire LOST due à 292 uso Adams EEE 293 EN OTROA ET ER ETE 292 DUBRO (CNP chi do 292 pachpichetlaBens 295 DORA BenS EN IEE 294 PAT ADUIS BENS EN RE 294 prælustris Bens. . . . . 0100298 punctogallana Pfr. . . 292 sattaraensis A.Adams. . . 293 SERA ENS SEE PS 294 SIGNE SD SEE 293 CORAN ENS Mo 00 295 H£ricARION Férussac . . 269-270 ceylaïicum Beck. 269 edgariana Bens. . . . . . 269 CRRACIOSN ARS ES SUN Get 6 à 269 membranaceumBens.. . . 270 L Pages Herrx Linné 271-288-298-300-302 304 albizonata Dohrn. . . .. 241 - aspirans Blanf. . . Dal barrakporensis Pfr.. . . 274 Beddomeæ Hanl. . . . .. 286 DLCLLAULAR ETES Pt à PS) DISTRAUIS SP IT EEE 281-282 COPNEOTAIPIT NN RARE 279 CETATIA NB ENS NE TE 281 COLA ECO PTT IE EEE 282 Char pentieruP RER 286 CRheENTARIT ENCRES 288 cingalensis Bens. . . . .. 283 CLAUNTALUIAAP TETE NSP rt concavospira Pfr. . . . . . è74 cornu-venatorium Gmel. . 302 convexiuscula Pfr.. . 278 CON SAREEME TEE CE 279 CHR ID ENS APE NIET CNE 283 DADRATGNIEeA SERRE 28 CROIRE EEE NE 282-283 erronea Alb.. . . . 1286 exUS\GheNND ES Foie eo alla CioS AR er RE 285 DASTOSAEAIDEP EEE 287 ganoma Pfr.. .. 284 galerus Bens... . . 215 Gardner ET RER 283 GTELULIETIBETE EN EN MIENE 287 hæmastoma Lin. . . . . . 287 FTUMbERTUBLORMENEE 281 PIS ARPIT PRE REPRE 282 hyptiocyclos Bens. . . . . 300 LUUITIRENS EP NE TE 274 involoulus Mull . - . . 304 US HD LILIANE RPC EE 283 Juliana .Gray.. . . . 284 1ELISNVICOE ME EEE 296 Layardi Pfr.. .. ee AO) RAT OPITONRE RERO CAE MOrCLALIB ENS TEE 260 melanotragus Born.. . . . 287 MICCYLAIBeNS Le 0e 21 mononema Bens. . . . . . 249 TLEDOS AIDE SERA ACTE ENS 230 NOUCLLANERT MENACE 284 nUCleLS CREME odontophora Bens.. .. . . 286 ophixogyra Bens. . . . . 286 HEC Dani EET ee eu. 280 perfucata Bens . . . . . 272-280 PILCAUIE OS APN ORNE 288 Dons ARE ORAN 215 ; phyllophilla Bens.. . 212 DOLISSWNRABIT. Le M NN 280 prospera Alb.. . . 287 puteolus Bens,. … : . . … . 211 reculala Bens = 40 0 R81 Rivolii Desh.. . . . 286 rosamonda Bens. . . . . . 283 semidecussata Pfr.. . . . . 283 senegalensis Lam... . 288 SIMUaris Fe nr 0 285 SÉLNNETDARe EME. ne de. 288 sSubconoidea Pfr.. . . . . . 281 subopaea Pfr. . . . 276-280 ESUbDIecLoBEr de ane 212 SATCRDUAEITE RE DU . 287 _ taprobanensis Dohrn.. . . 283 HAE PTS CR EC NL tranquebarica Fabr.. . . . 284 E - trifasciata Gmel. . . . .. 295 ÉLUTLOSAAPIR 0 CRC 214 turbiniformis Bens. . 574 EURE RE EN TN, 215 LORIENT. 0 213 Cerrueula PET. 0... + . 0: . 279 PLHPDENSAIBENS Le 000 EN. 280 CU NIUIIE SEUL TE. 286 Waltoni Reeve . . . . . . 288 woodiana Pfr. . . 281 HemxPLECTA Albers , 281-284 albizonata Dorhn.. . . . 281 biSériqiS\Beek ee nn: 281 CORTE OM RS ONE 281 CeHIANICANEIT ELU UER 282 CRENUAPSEE AL NN NI282 cingalensis Bens. . . . . . 283 Cy:ix Bens. ITEM LOS CTDLQTIQ NP ET N U . 282 GORUNER MENTALE 283 DR dSMAIRPIT EL 0" 282 CSAOUEOON 0 PO PEN 283 rosamonda Bens. . : . . . 283 semidecussuta Pfr.. . . . . 283 SLMOITDES DEP TU 282 4 taprobanensis Dobr.. . . . . 283 . à HemiPcecrA tranquebarica Fab. 281 | À Ë À HrppEuTis Agassiz. . . . . . . CŒNOSUSIPEDS Eee ne 301 HYDROBINZX 6rib. nm. :. . , . 319 ÉHVGCROMAURISSO LE EN De 284 Hedlerhspr ne Un 284 KaALtELLA Blanford. . . . . .. 274 Barrakporensis Pfr.. . . . 2754 LepropoMmA Pfeiffer . . . . 306-307 alticolum Nevill. . . . . . 306 ApicAUTBens 0 306 CONUSAE ITR ETAT en 306 CLALUMARÉE ER ON RE 307 HAMMeEUMAERAR APN EN 306 halophilum Bens. : . . . . 306 orophilum Bens.. . . . .. 306 CAR bo NE ne 306 semiclausum Pfr, . . 307 setigerum Nev. . . . . . 306 INTARAIMIS TEL ER ER RS 298 TUCIEUSINTAL EME UE 298 CYMNxAA Camarck 299 pinguis Dohrn.. . 299 LUS PITLONDONEN ENTRE N- 299 EYMNÆINZ trib. nm. : à: »: | 299 MaAcrocnzamys Benson.. . 279-281 CORTEOIO PL Re Eee 279 CORMITSER EVE RCE 279 Die ET RE 2e 0 mareida Bens.. . . 280 TO DO SÉRIE EET DC -e 280 DORUUAREIT MERE EEE 280 DOUTEISSTMA ET ECO 280 regulata Bens.. . 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Adäms. . 321 eleSans Bens MEN NE 322 herculea Gould.. . . . . . sel LayardiDohonee Per 321 See ML 40600 a 67 mil tuberculata Mull. . . . .. noel virgulata Reeve.. . . . . . 321 ROUTINE" Leo e 321 MICROGYSTIS Beck"... 272 DMACIRONS Date atout TE perfucata Bens. . . . . . . 212 SUAPIS SP An EME RUE 213 TOÉGASOIPES dre di 5 0 272 DROOPOTAAS a apte oo et 213 MSA inner Een Ne 323 corrugata Wood... ... 388 NANINA Gray. . . . 212-276-219-284 COTMEOLONPITEMEME EEE 219 concavospira Pfr. . . . . . 274 CONS AE RENE 275 convexiuscula Pfr . . . . . e7R DETIQUCI IAE F0 6 Go A à © 280 DISTRLAUSABEERE ENNENER 281 ROC PARA oùie (ol Ent 284 Rp ha SAP ITEM 288 OOCNNONPNES do AN, T5 ES Juan ANGLE EEE 284 TEDOS AIT ACIER 280 ROPOUD PRE, 4 9 o oo de 284 D'ARGENT CE 280 politissima Dorhn. . . . . e81 SUbDOPACONPET NE RP OPEN 216 taprobanensis Dohrn. . . . 283 PANIQUE AGREE NS PERRUCULADID EAU 219 ODA PRO NES et ES 218 NAvicELLA Lamarck. . . . . . 320 F. JOUSSEAUME Pages NAVICELLA eximia Reeve , . . 320 LevesasDohrn 020) NAvVIcELLA reticulata Reeve . . 320 squamosa Dohrn .. . . . 320 NERITA Adanson 0 320 TÉRTAANTOCANEUMNNE ee 2 tuberculata Mull. . . . . . 321 NERTINA AMAR MEN 320 coluber Thorp. : : . . Do SD perottetiana Reel. . . . . . 320 NE RTDIN ZE MUNIDE ANT NENERERERE 320 NerrrosroMA Klein.. . . . . . 269 CODE REREMENS 269 NICE A Ban OR NE RRIERE 311 ceplanica NEVER Colt CePlanICABeEAUE ERP RENE 312 CROOUMTATINE RE 20 M0 à 0 311 pedronis Bed eee Sin UTMICATENAULIN EN AE EE RO NIGRITELLA Albers, . . . . 274-275 CONCAPOSPDINANPIT AN EN NE RP ES BOIGRAIS PENSE ENS 0 275 mononema Bens. . . . . . 275 TETO ASP AN EN EE 215 PhidiaS Non D PEER 219 DAUOINAIPE SE LL à 2 1 RTA Turn UE la ENTER RMEREE 215 DErLRUCUIAPIT EN RTEN 75 ODONTARTEMON Pfeiffer. : . : . 288 cingalensisBens. . . . . , 288 OPEAS Albers el RMSeER 290 IR ACLLIS ELU CIE 290 Marie SD ner 290 OPHICARDELUS Beek.. . . . . . 298 Layardi Het A: Ad. . "298 PAcnysroMA Swainson., . 312-313 COL ISN TARN RE ol cinerea Reeve . . . …. . . 313 IDOCIRIIIREENCS 0, 2. die INESTONR EVE ANNE NN 0 Tischbeint Dohrn +. : 38% Woodwardi Dohrn. . . . . 313. PALUDINA Lamark 319 ceylanica Dohrn. . . . . . 319 P'ALUDININAÆES UD 0. CRE DES 10) PALUDOMINZÆ tri. nm... 313 Parupomus Swainson . . . . 313-318 abbreviatus Reeve. . . . . 314 ŒREUSAREEVE 2 LORIE DE 316 TABLE DES MOLLUSQUES D£ CEYLAN Pages PArupomus chilinoides Reeve . 313 clavatus Reeve. . . . . . constriclus Reeve cumingianus Dohrn. . . decussatus Reeve . . . . dilatatus Reeve . . . . . distinguendus Dohrn. . dromaderius Dohrn . . .. erinaceus Reeve . . . . . Jfulguratus Dohrn . . . . Juniculatus Reeve . . .. Gardneri Reeve . globulosus Reeve . . . . HanteprDohen 000 DaartdiR eee een epiSAayardee #0 loricatus Reeve melanostoma Thorpe nasutus Dohrn. . pyriformis Dohrn . Re Ain dr en. OO (CRE ANCIENS SUIS Aa ame 0 07 Skinneri Dohrn SDIIALISRREEV CN. 0. SUICAIUS Reeves. LUN, ThsoaitesiLayard. . . . . torrenticola Dohrn. . . . violaceus Layard . . .. HNATLUS AR EE VE. te CEDLANICUS PET MU EU ITERMEAUSIPIE NN SDNOTLS D RE Re 0 PæicLoporAmis Layard . . . . regalis Layard. 4... , SHICALUSEREE VE ee OECAO D RAOUFO neritoides Reeve. . . . . NTWSTicans REEVE. .… » . nodulosus Dohrn . . . . palustris Layard. . . . . parvus Layard. . . . . . HICLUSRR EME solidilus Dorhn . . . .. sphæricus Dohrn. . . .. -n 314 . 314 2045 SHle . 314 TOILE) 318 37810 UE) = 0 @ils) me AY) 1200 a re Qu A sl ie Mo 7 2 EEE ue LR EU tn EN SERR 329 Pages PIRENAAMALC KE ER OU 322 DICO METRE CU CE 322 PLANorBiIs Guettard . . 300-301-302 CALAIS ENS ENE TE 300 CŒROSUSIBEN SEE ME 301 coromandelicus Fabr.. . . 300 cornu venetorium Chemn. 302 elegantulus Dohrn. . . . . 300 CXUSLUSADES DEEE ANR 300 RpiocyicloSRP AMEN 300 Stelzneri Dohrn. - 300 Precropyus Benson . . . . 271-278 Cab MUIAPITAEMENE RE 271 JR SD or à der 271 lamcabensis sp. n.. . . . . 218 DULCOLUSIBEDS ER REED NT PLANORBINÆ tr1b. nn... | 200 PrerocycLos Benson. . 301-302 DULONS PTE RES) cingalensis Bens. . . . . . 301 CURRENT AENEEENS 301 punctalum Grat. . . . . . 301 RUPDESURIS BEN STE APE 301 HroSChelABeENS MEN 302 PUPASEamMarCkE RENE 289-290 bicolor Hutt. . .… . . . re CODEN APE ro 289 DERNANICAN ANNEE Re OÙ) OLIS RETENIR CO 290 Pur LAMLeACR NE NE Mr AS) IUCETATNBENS ARR NE 289 BUPINA NE ONE TIC 310-311 Templemani Pfr.. . . . 310-311 BUPINCENULID ADEME EC 288 PYRATANBoOlIEN AE UNE 298-299 CONGO IEUNRRCRECUCRE 293 OPALARP IT ER ER ER Ale 299 pantherina À. Ad. . . . . 299 DELÉCRLONAMEIEL ERP 299 DLGCGLUSENET ER RER EE 298 RAGIUS AIDER RE AE 296-297 AAUMORALUS PIRE 296 bengalensis Lam. . . . .. 296 mavortius Reeve.. *+ . . . 296 PCUCUIS ANNE NENNE DA ETE 297 RmoposroMAa Swains . . . . . 298 TU CLEUS MAT TARN 298 RSSSOLAMATIDELS ARRET NS 284 TOUCLIANPET EE RNEPANEEN 284 3930 ScarABus Montfort . ceylanicus Reeve . . . opatus Reeve. . . . . . pantherinus À. Ad. . . petiverianus Fer. . . pyramidatus Kust. . . Dilcatus DÉC EE triangularis Bens . . . SEGMENTINA Flemming. . . calathus Bens, . . . . SEPTARIA Férussac, . . . . CNRITNREENÉ 4 1 ae Levesayi Dohrn - © reticulata Reeve. . squamosa Dohrn. . . . SITULA H. Adams! . … . | Infula Bens. . . SriRAxIS C. B. Adams . . . . cingalensis Bens . . Dar Ben SDENOPIN ALI CU ONE SUCCINEA Draparnaud. . . CORLAACOAPIT EE RE AN ADAM CA Ye PEN CHRAG ARECNE 508 000 cumingiana Reeve. . . dilatata Reeve. . . . . erinacea Reeve . . . . faniculatus Reeve . . Gardneri Reeve. . . . globulosa Gray . . . . Hanleyi Dohrn. . . . . DATA EME ME loricatarReEMER ee melanostoma Thorpe. . . . neritoides Reeve. . . . nodulosus Dohrn . . Reevei Layard. similis Layard. . . . . Skinneri Dohrn . . . . sphæricus Dohrn. . Siwainsont Dohrn.. . . Tennentr Reeve….... torrenticola Dohrn. . violacea Layard. . . . TENNENTIA Humbert. . . . Thivailesi Humb. . . . bee SE Pages 298-299 0 098 50) + 200) 316-319 te te 110) LM Ole as QUO dromedarius Dohrn. . . . 0 à SG 318 319 Pa A en LE MONO 316 317 F. JOUSSEAUME- THALASSIA Albers BARS PS conpexiuscula Pfr.. . . . . CRIER, Se sn TuaLzAssrA phyllophila Bens . LATRACATAATDeErS CNP EEE TAUIALCOS GALERIE SENERE MRrCATASEHartEmAaNn EN EU hyptiocyclos Bens. . Stelzneri Dohrn . TRUNCATELLA Risso … . : » DICENIATUCO PER RCE RUNCADELLINÆ RCE Posuao) nunteb 2 so + éco 0 0 helicinus Chemn. . . . . . UNOPRILPSS ONE ERP corbetiDESCh PCT corrugata Wood. . . . . pe LG RCRAERS des À & à TMennenti Hanl Thales EAN NE UNTONINAR EE ELID En EE NREEer VACINULANRENUSSAC PE RERE maculata Templ. . . . . . Templetoni Humb. . . . . NAGINULINÆ "trIibD. no". VNALvVATAUMuller "#07 SUICALUESEI ERP RE VrrreA Fitzenger . tratanensis Sp. nm . . . . . NrrriNa Draparnaud . : : ceylanica Beck" edgariana Bans. : . - . RCAANS PIE ENTIER membranacea Bens . . . . NESTAMAIDErS UE NE TIC - ganoma Pfr.. . . Juliana Gray “hs MRC Das - nt RACES CANINES. CLASSIFICATION ET POINTAGE par P. DECHAMBRE, Répétiteur de Zootechnie à l'Ecole yétérinaire d’Alfort. PREMIÈRE PARTIE LA CLASSIFICATION. PRINCIPES DE LA CLASSIFICATION . Au sein des espèces polymorphes, étudiées par l’ethnologiste, trois ordres de caractères se présentent, permettant de classer les «races » diverses qui sont l'expression du polymorphisme spécifique. Ces ordres de caractères sont les suivants : 1. Les variations du format, 2. Les variations du profil, 3. Les variations des proportions générales. L'ensemble des variations du format est désigné par le terme Hétérométrie ; L'ensemble des variations du profil est désigné par le terme Alloïidisme ; L'ensemble des variations des proportions est désigné par le terme Anamorphose. $ 1er. Variations du format. — Agassiz a reconnu que le volume est un caractère spécifique ; mais dans chaque espèce polymorphe, il existe des individus qui s’éloignent en plus, d’autres en moins de ce volume moyen, dans des limites d’une élasticité variable. Cependant, en raison des exigences vitales réglant les rapports de la surface du corps et de la masse de l'individu, il y a forcément une limite à l’accroissement des axes linéaires de celui-ci. Il existe donc dans chaque espèce un format maximum qu'’atteignent tout juste, les géants les plus gigantesques ; or le calcul démontre que le poids moyen est sensiblement égal au tiers de ce poids maximum, plus exactement, au 1/3 des plus forts poids constatés, qui n’at- teignent pas forcément cette limite. Les individus de poids moyen sont les Eumétriques, P. DECHAMBRE Ceux de format supérieur sont les Hypermétriques, Ceux de format inférieur sont les Ellipométriques. Entre les Eumétriques et les Hypermétriques, entre les Eumétri- ques et les Ellipométriques se trouvent des échelons intermédiaires, et qui sont désignés dans le tabledü suivant : ELLIPOMÉTRIQUES Ultra- 3 î Mineurs mineurs Sub- mineurs EUMÉTRIQUES Moyens Sub- majeurs HYPERMÉTRIQUES Ultra- majeurs Majeurs La nomenclature est complétée par une notation appropriée. Les Eumétriques sont représentés par le signe 0 Les Hypermétriques. Les Ellipométriques. Aux préfixes ultra et sub Rose en un sue d’accentuution et un signe d'atténuation qui seront l’accent (?) et la cédille ( 5 }. . a Ultra- : Sub- Sub- : Ultra- k Mineurs ; Moyens = Majeurs s mineurs mineurs majeurs- majeurs 3 | E — — — 0 Æ + 5 5 E 10 45 21 34 51 76 110 @) Le tableau ci-dessus indique, en même temps que les termes et les signes, quels sont, en kilogrammes, les poids adéquats dans l’espèce canine. On a ainsi, dans une espèce donnée, une série ou « gamme des masses » comprenant sept centres, autour desquels on classera les races. $ 2. Variations du profil. — Au profil droit, rectiligne, orthoïde, (1) 110 kil. est l’hypermétrie-limite et non pas la masse moyenne d'une race canine quelconque. Il est d’ailleurs impossible de détailler ici les considérations mathématiques qui font actuellement de l'hétérométrie le chapitre le plus exact de la zoologie philosophique. on à à “nt a _RACES CANINES. CLASSIFICATION ET POINTAGE 399 que nous notons (0) zéro s'opposent le profil concave, camus, cœloïde, salpingoïde que l’on note moins (—) moins, et le prolil convexe. busqué, cyrthoïde, atractoïide que l’on note (+) plus. Nous rencon- trons également des accentuations et des atténuations que nous exprimons par les préfixes ultra et sub dans la nomenclature, comme par l'accent et la cédille dans la notation; d’où le tableau suivant : SALPINGOÏDES ORTHOÏDES ATRACTOÏDES Ultra- Sub- à Sub Ultra- \ Concaves Droits Convexes concayves concaves convexes convexes = — = 0 + + + 5 5 Nous avons ici encore sept termes et sept signes pour désigner les variations du profil ; ce sont celles que nous considérons comme les plus fondamentales, les autres n'étant que le résultat d’une retouche inégalement accentuée du type primitif. $ 3. — Variations des proportions gén&'ales. — A côté des individus que l'on dit « bien proportionnés », de ceux qui réalisent dans les rapports de leurs diverses parties le type moyen de l’espèce, et que nous appellerons mésomorphes ou médiolignes, se rencontrent des individus qui se font remarquer par le refoulement de toutes leurs lignes, d’autres par l’étirement de toutes ces lignes. Les premiers, les refoulés, les trapus sont brachymorphes ou brévilignes ; les seconds, les étirés, les sveltes sont dolichomorphes ou longilignes. Aux brévilignes le signe moins (—); aux longilignes le signe plus (+); aux médiolignes le signe zéro (0). Et le tableau suivant exprimera les nuances de l’anamorphose, de la même façon que précédemment : BRACHYMORPHES Mésomorphes DOLICHOMORPHES Ultra- Faute Sub- SRE Sub- 7 Ultra- Brévilignes Médiolignes Longilignes brévilignes brévilignes longsilignes longilignes + + ee Le Se CAN de 394 P. DECHAMBRE $ 4. — Par la combinaison de ces trois ordres de différenciations, nous pouvons arriver à la désignation d’une race au moyen du Trigramme signalétique. Le Trigramme signalétique est la réunion de trois signes placés dans l’ordre suivant : 1° Le signe de l’Hétérométrie ; 2° Le signe de l’Alloïdisme ; 3° Le signe de l’Anamorphose. Sete Exemples : le —) Ce qui se lit : Race sub-majeure, rectiligne, ultra-bréviligne, c’est-à-dire : de format légèrement supérieur au format moyen, à profils droits, et de conformation fortement trapue. () Type ellipométrique, sub-busqué, médioligne, etc., etc. Pour faciliter la démonstration de ce qui va suivre, ne considé- rons d’abord que les trois signes (+) (0) et (—) sans l’accent et ni la cédille. = Par la combinaison de ces signes, nous pouvons obtenir 3X 3 X 3— 27 lrigrammes différents, dont l’ensemble constitue ce que M. le professeur Baron, l’auteur du système, nomme la Pyramide ethnologique : Cette pyramide comprend trois étages : Inférieurement celui des Hypermétriques, dont tous les trisrammes commencent par le signe (+) plus; Au milieu l'étage des Eumétriques, dont tous les trigrammes commencent par Le signe (0) zéro; Au sommet l'étage des Ellipométriques, dont tous les trigrammes commencent par le signe (—) moins. Dans chaque étage, les concaves sont en arrière, les convexes en avant, les plans au milieu ; Les brévilignes sont à gauche; les longilignes à droite; les médiolignes au centre. - Par suite de cette disposition facile à comprendre et à retenir, au point médian de l’étage moyen, se trouve inscrit le trigramme (000) correspondant au type de format moyen, à profil droit, de propor- tions médiolignes, au type également distant de toutes les variations possibles, celui que l’on peut considérer par conséquent comme le type fondamental, comme la souche de tous les autres. Aux deux extrémités de la grande diagonale passant par ce HR à he 4 DE 0 A EC es UE EC ir 0 RACES CANINES. CLASSIFICATION ET POINTAGE . 330 centre curieux (000) se trouvent les trigrammes (———) et (+++) qui correspondent aux types ayant accumulé, l’un toutes les varia- tions négatives, l’autre toutes les variations positives qu'a subies l'espèce ; et entre ces extrêmes, de chaque côté du triple zéro, se placent les autres trigrammes. Dans un même étage, le groupement de trois trigrammes qui diffèrent seulement par le signe de l’anamorphose (proportions) constitue une friade. Exemples : 4 (00 —) (000) (00 +) Triade des Eumétriques plans ; (==) H=0) +—+) Triade des Hypermétriques concaves ; Et) (+0) ++) Triadedes Ellipométriques convexes, etc. $. — L'introduction de la cédille et de l’accent, en portant à 7 les centres de variation de chaque nature, augmente considérablement le nombre des combinaisons, c'est-à-dire des trigrammes. On en compte 7X71X7=—343, La pyramide complète a 7 étages allant des ultra-majeurs aux ultra-mineurs. Les triades sont remplacées par des heptades : (Lo) (Ho) (Hoz) (400) (Hot) (£ur) (to) Heptade des sub-majeurs à profil droit. $. — Il est bien évident que, même dans l’espèce ie plus poly- morphe, nous ne rencontrerons jamais 343 formes distinctes ; cependant nous nous servirons volontiers de la cédille et de l’accent pour exprimer certaines nuances dans les variations, celles-ci pouvant n’être qu'indiquées, ou au contraire très marquées. D'ailleurs, dans les trois ordres que nous avons distingués, elles n’ont pas forcément la même amplitude ; voyons ce qui se passe dans l’espèce canine. 1° Le formut varie facilement dans les limites qui lui sont assi- gnées. Si les Chiens de 110 kilos sont rares, ceux qui ne pèsent pas 10 kilos sont nombreux ; quelques-uns même confinent au nanisme tératologique (Chin japonais, Toy-terriers..., etc.) ; ce sont des ultra-mineurs dont le signe peut comporter deux ou même trois accents pour insister sur cette étrange ultra-minorité (?”). 20 L’anamorphose a aussi une favorable amplitude d’oscillations : Entre le Boule-dogue le plus refoulé (ultra-bréviligne) et le lévrier le plus étiré (ultra-longiligne), il y a une gamme très riche de formes intermédiaires. 90 [1 n’en est pas de même pour les variations de profil. Si l’on se borne au simple examen du profil céphalique, on distinguera difii- 330 P. DECHAMBRE cilement chez le Chien des types concaves et des types convexes; à part quelques races chez lesquelles le refoulement et la concavité de la face sont très nets, on ne rencontre pas de formes concaves comme dans d’autres espèces; de même pour la convexité des profils encore moins apparente peut-être. L'examen des extrémités facilite singulièrement la solution de cette apparente difficulté. Sous l’épithète de « pointus à lèvres minces », nous désignons les individus amorcés dans le sens de la busquüre, des sub-convexes par conséquent : museau pointu (opisthognatisme inférieur) oreilles droites, œil petit et souvent bridé, cassure du nez fort effacée, pieds petits. Sous l’épithète de « lippus à oreilles basses » nous désignons les individus amorcés dans le sens de la camardise, par conséquent des sub-concaves : museau large, quelquefois prognathisme mandibu- laire; oreilles larges, épaisses, tombantes, insérées bas, crâne en pain de sucre (oxycéphalie) ; œil gros, paupières lourdes, cassure du nez prononcée, pieds larges souvent couverts de poils. | Dans le groupe des « pointus à lèvres minces » se rangent tous les chiens sauvages ; dans le groupe des « lippus à oreilles basses » se rangent ceux chez lesquels l'influence de la domesticité s’est le plus efficacement fait sentir ; et cela fait bien ressortir l’opposition absolue des deux groupes. En conséquence, de chaque côté du type rectiligne, que nous reconnaissons à son nez droit, à cassure nette, crâne plat, protubé- rance peu ou point marquée, oreilles droites ou moyennement tombantes et larges, se classent les concaves el les convexes, avec cette remarque qu'ils ne sont guère que sub-concaves et que sub- convexes, mais que dans l’ensemble du faciès la différenciation subsiste toujours. $. — Parallélismes établis sur les phanères. — L'étude des pha- nères (phanéroptique) présente dans toutes les espèces, un intérêt considérable pour l’ethnologiste. Dans l’espèce canine, l'examen du- système pileux permet d’insister sur certaines analogies et d'établir des liens de parenté fort intéressants. Les Chiens sont à poil ras, à poil long et rude, à poil long et souple, à poil ondulé, à poil frisé, même laineux; il en est de pelage uniforme, de bringés, de marqués de feu, etc. La série des Chiens à poil long et ondulé est très curieuse; de même celle des Chiens à poil rude ; des affinités s’établissent aussi entre les Chiens à poil bringé; cependant les auteurs qui ont classé RACES CANINES. CLASSIFICATION ET POINTAGE 391 et décrit les races canines ne semblent pas vouloir faire ressortir les affinités de cette nature. En nous basant sur la morphologie propre et l'examen des phanères, nous pouvons établir les parallélismes suivants : 1° De même que le type humain négroïde (oulotriche) se subdivise en Nègres à cheveux homodromes et Nègres à cheveux hétérodromes ; de même que le Mouton à laine fine se subdivise en Mérinos et en Mauchamp, de même le Chien oulotriche en Griffon courant et en Caniche à cadenettes. 2 Les Griffons courants sont affines aux Bloodhounds par la tête en pain de sucre, et d’autre part aux Chiens oulotriches plus ou moins crépus (Barbet, Caniche). _ 3° Les Petits griffons peuvent complètement s'opposer aux autres dont ils ne sont que des réductions. 4° Les KEpagneuls sont des Chiens à longs poils ondulés et non frisés, avec atténuation de la saillie orbitaire et de la cassure du nez; à cause de ces deux derniers caractères, ce sont des sub- busqués. Par leur sub-busquüre et la nature de leurs poils, ils sont apparentés aux Barzois qui n’en sont que la forme longiligne et plus nettement busquée, par suite de l’amorcement dans le sens des variations positives. Les petits épagneuls de salon, les Toys-Spaniels dont le pelage est soyeux et ondulé sont évidemment dérivés des grands épagneuls. Ils sont concaves parce qu'ils représentent « des avortons arrêtés dans leur développement » et qu’ils sont amorcés dans le sens des variations négatives. (V.Mégnin, mode de formation desracesnaines). Depuis le King Charles jurqu'au Barzoï, depuis les formes naines, camardes et trapues, jusqu'aux formes lourdes, busquées et sveltes, nous avons une série complète dont la loi de variation bilatérale (1) explique la formation, en même temps que la dis- parition probable du prototype. 5° La question des Lévriers est éclairée du même coup. Il n'y à pas une race de lévriers; il y a des races qui sont les formes longilignes d’autres races dont elles ne diffèrent que par cette anamorphose. Le Barzoi est la forme longiligne de l’Epagneul. Le Greyhound, et le Sloughi les formes longilignes des Chiens à poil ras. (A) Baron, La loi de variation bilatérale. Bulletin scientifique de la France et dela Belgique, 1893. Mém. Soc. Zool. de Fr., 1894. vil. — 22 398 P. DECHAMBRE Le Deerhound, la forme longiligne du Chien de berger grifton à poil bouclé (Barbet). L’Irish-Wolfhound la forme longiligne du Chien de berger grifton à poil long et dur (Chien de berger irlandais). 60. La pigmentation permet de retrouver des parentés de la nature des suivantes : Bringés à poil ras : Boule-dogue anglais Boarhound Sloughi rayé (Ultra-bréviligne) (Médioligne) (Longiligne) Pies à poil ras et doux : Braque d'Auvergne Vieux braque Fox-hound Greyhound (Sub-bréviligne) (Médioligne) (Sub-longiligne) (Ultra-longiligne) $. — D’autres parallélismes, de nouvelles affinités, seront mis en lumière après l’exposé de la classification que nous proposons, en application des principes précédemment indiqués. RACES CANINES PREMIER GROUPE Eumétriques (30 — 35 k) Section première Races à profil droit $ 1er. — Médiolignes : a. — à poil long. (000) Chien de berger. — Chien de berger irlandais. Chien fauve de Bretagne. b. — à poil ras. Boarhound (chien de sanglier). Terrier d’Airedale. Vieux braque espagnol. Vieux braque français. $ 2. — Brévilignes : a. — à poil long. (00 -) Griffon Korthals. RACES CANINES. CLASSIFICATION ET POINTAGE 339 b. — à poil ras. ; (00 :) Braque Saint-Germain. ( 00 —) — d’Auvergne. (00 —) — du Bourbonnais. $ 3. — Longilignes : a. — à poil long | Que) Griffon d'arrêt français (00+) Irish-Wolfhound b. — à poil ras (is) Pointer (00 +) Fox-hound (00+>) Greyhound UE) Retriever. Section deuxième Races à profil concave (Lippus à oreilles basses) $ 1er, — Médiolignes : é 0) Barbet Caniche à cadenettes Griffon courant Grifion gris de Saint-Louis. $ 2. — Brévilignes : OS) Griffon Boulet (Ve) Otterhound $ 3. — Longiliqnes : su) Griffon nivernais. Section troisième _ Races à profil convexe 1re Sous-Secrion : Sub-busqués à tendance oulotriche $ 1er. — Médiolignes : aa) Epagneul français Vieux Chien couchant anglais D TN 340 P. DECHAMBRE $ 2. — Brévilignes : o ÿ ) Epagneul de Pont-Audemer Water-Spaniel Old-Laverack (OT) Cocker ni) Clumber $ 3. — Longilignes : FU) Setter Gordon Irish Setter New-Laverack 2me soUs-SECTION. — Sub-busqués ithytriches. (Pointus à lèvres minces). $ 1°°. — Médiolignes : ou 1) Collies (Chiens de berger écossais). $ 2. — Brévilignes : pr Loulous. $ 3. — Longilignes : PE) Dingo. Chiens de la Terre de Feu. Chien des Esquimaux. Chiens de l’Ile de Phu-Quoc. Chien de la rivière Mackensie en) Sloughi. SECOND GROUPE Hypermétriques. ({) Sub-majeurs 40-50 k. (+) Majeurs 75 k. (+”) Ultra-majeurs 100-110 k. RACES CANINES. CLASSIFICATION ET POINTAGE Section première Races à profil droit. $ 4er. — Médiolignes : (590) Chien de bouvier. _ (400) Dogue du Thibet. $ 2. — Brévilignes : _(F0—) Chien du Saint-Bernard. Chien des Pyrénées. Chien du Léonberg. $ 3. — Longilignes : ( Ho) ” Chien du Labrador. ABS Terre-Neuve. (+0+) Ancien Mâtin de Bufion. Section deuxième Race à profil concave {re sous-sEcTION. — Sub-majeurs, sub-concaves (Lippus à oreilles basses) S 4er. — Médiolignes : a. — à poil long. ( = 2) Grifion de Bresse. 7È Grifion de Vendée. b. — à poil ras. Grands Chiens blancs. Chien courant du Poitou. $ 2. — Brévilignes : (os 4 <) Chien courant de Gascogne (+ = _) Bull-dog. 5 341 349 P. DECHAMBRE . $ 3. — Longilignes : a. — à poil ras. Fe = +) Chiens courants de Normandie, d'Artois, de UNE Vendée. e lo + Chien de Saintonge. ; DE Staghound. ( 27 ne ii Grand Saint-Hubert. b. — à poil long. (+ _ :) Deerhound. is 2me sous-SECTION. — Majeurs, sub-concaves. $ Aer. — Médiolignes : Cr a di Grand dogue de Russie. $ 2. — Brévilignes : (+ de _) Dogue de Bordeaux. 9 Mastiff. $ 3. — Longilignes : Gi mi …) Dogues danois et allemands. Section troisième Races à profil convexe $ er. — Longilignes : ( “a +) Lévrier du Soudan. À 5 Simenia simensis. $ 2. — Sub-longilignes : e : +) Tazzi (du Turkestan). $ 3. — Ultra-longilignes : (+: +) Barzoïs. — Charnigue. 5.5 RACES CANINES. CLASSIFICATION ET POINTAGE ÿ 343 TROISIÈME GROUPE Ellipométriques + fs) Sub-mineurs 20 kilos. EU Mineurs 15 kilos. | Ultra-mineurs 10 kilos et au-dessous, Section première Races à profil droit. $ 1%. — Médiolignes : (— 00) Terriers grifions anglais. $ 2. — Brévilignes : La on | Fox-terrier. $ 3. — Longilignes : == ( 5 si Bedlington terrier. Section deuxième Races à profil concave. Ar Sous-sEcTION. — Ultra-mineurs à tendance oulotriche. $ 1er. — Médiolignes : ( — 0 King-Charles. Blenheims. Tricolor. Rubi-Spaniel. $ 2. — Brévilignes : bs si 2) Chin japonais. $ 3. — Longilignes : ee =) Maltais. Havanais. 344 P. DECHAMBRE 2e Sous-sEcTION. — Ultra-mineurs à poil rude. $ 1er. — Médiolignes : és 4 Petit griffon hollandais. $ 2. — Brévilignes : (=) _ Petit grifion bruxellois. $ 3. — Longilignes : » (ss +) Petit grifion allemand. 3° Sous-SECTION. Mineurs vrais. $ 1er. — Brévilignes : (———) Mopses ou Carlins $ 2. — Longilignes : + Dalmatian 4e Sous-SECTION. — Sub-mineurs. $ 1er. — Brévilignes : 3 = =) Bull-terriers. (a nu) Beagles. Fe à ) Race ultra-mineure de Chiens courants. Beagle nain. | $ 2. — Longilignes : (5) Henner Section troisième. Races à profil convexe. $ 4er. — Médiolignes : le ja 0) Chiens chinois. $ 2. — Brévilignes : ( re Terriers à poils ras et der dl tease le ae 4 RACES CANINES. CLASSIFICATION ET POINTAGE 94) 5 Cr T7) Schipperke. (e pe 5) Petits Loulous. ( Hs Ei) Toÿ-terriers. $ 3. — Longilignes : Eu dr Levrettes. $. — Établissons maintenant les affinités qui complèteront celles que nous avons données plus haut. 1. Au centre de la Pyramide, correspondant au trigramme (0 0 0) . se trouve le Chien de berger que l’on considère comme la forme la plus ancienne et celle d’où semble dérivé le plus grand nombre. 2. Nous retrouvons au complet la série des Chiens à tendance oulotriche, depuis le King-Charles ep o) jusqu’au Barzoi e en ) en passant par les Epagneuls (0 ue) ee (0 a) dont nous considérons les formes médiolignes (Epagneul français, Vieux Chien couchant anglais) comme les souches probables. 3. Nous considérons de même le Vieux Braque français et le Vieux Braque espagnol comme les formes types desquelles dérivent les races de chiens d'arrêt à poil ras. 4. Le Barbet, le Caniche à cadenettes et le Griffon courant en- tretiennent des affinités si unanimement reconnues, que nous n'avons eu qu’à enregistrer celles-ci, en rangeant les animaux sous _ le même trigramme ( = 0) : 5. On a l'habitude de dire que le Carlin est un Bull-dog nain ; c’est une erreur; le Carlin est un Mastiff en miniature (Mégnin) ; il n’y a, en effet, qu’à comparer les trigrammes qui diffèrent seule- ment par le signe de l’hétérométrie : (ee hi M) et (— ——). La Levrette est un Grey-hound en miniature, sauf une modification légère du profil. Les Petits griffons s’opposent complètement aux autres. Le Retriever (0 0 +) a l’apparence d’un petit Terre-Neuve (5 Û 1) {Mégnin); le Chien du Labrador (à û ) se place entre les deux précédents; il pourrait être donné comme l’ancêtre du Terre-Neuve. 346 : P. DECHAMBRE 6. — Les Chiens sub-concaves à poil ras présentent les affinités suivantes : Staghound (£ PR ja) Härriert à eit) Beagle fe Fi 1) Le Siaghound et le Harrier ne diffèrent que par le format, ils ont même profil et mêmes proportions; entre eux peut se placer le Fox-hound (0 0 +) ; et l’on dira que le format de ces trois Chiens de vitesse (longilignes) est en rapport avec celui du gibier qu’ils sont dressés à poursuivre. Le Beagle est la forme sub-mineure et trapue des deux premiers (1). 7. — Le Schipperke ee d :) est le Loulou (° d “) des diligences aquatiques (Baron). Ce sont vraiment tous deux des pointus à lèvres minces d’une harmonicité parfaite. 8. — Le Dogue du Thibet (+00) est donné comme la forme médioligne d’où seraient dérivées les formes trapues et les formes sveltes qui sont les Chiens de montagne (+0 —) et les Métins (+ 0 +). $. — Dans une classification de la nature de celle-ci, bon nombre de populations métisses ne sauraient trouver place ; leurs carac- tères participent de ceux des races qui leur ont donné naissance; aussi est-il toujours commode de savoir dans quelle catégorie les ranger. $. — LES RACES DE BAsSETSs. — C’est intentionnellement aussi que nous ne parlons pas des Bassets. La présence d'individus à jambes torses dans l’espèce canine n’est pas un fait isolé, particulier à cette espèce. Cela se rencontre dans beaucoup d’autres où les sujets qui possèdent cette conformation sont le plus souvent considérés comme monstrueux, en raison de la rareté de ces apparitions. Les races qui ont de la tendance aux variations négatives (concaves, brévilignes) sont celles qui présen- - tent le plus souvent la déformation dont il s’agit. Le Mouton-loutre du Massachussetts que l’on à reproduit pendant quelque temps et qui a formé une sous-race maintenant éteinte; les Veaux à tête de Boule-dogue qui naissent toujours avec les pattes torses et raccour- ? (1)ILexiste même une race ultra-mineure de Chiens courants (- — —) : le Beagle ai >) nain. RACES CANINES. CLASSIFICATION ET POINTAGE 347 cies, et apparaissent le plus fréquemment dans la race cotentine ultra-camarde, sont des monstruosités de cet ordre parfaitement connues. : On a signalé de tout temps l’homologie des pattes et des mâchoires chez les animaux supérieurs comme chez les Arthropodes ; c’est pourquoi il n’est pas rare de voir des individus monstrueusement camards avoir les pattes torses, et réciproquement. Et, fait intéres- sant, nous trouvons chez les Insectes une espèce fort curieuse qui, par la conformation de sa tête, doit être signalée ici : c’est le Cælope qui constitue à lui seul un genre de l’ordre des Diptères (Bracho- cères-Muscidés) ; sa tête est petite, à face courte et concave (xoïhoc wxt), le 2e article de ses antennes est bordé de soies. La production d'individus à jambes torses dans certaines races canines n’est donc qu’une semi-monstruosité analogue à celle qui a donné naissance au Mouton-loutre et aux Veaux monstrueux. L'homme ayant reconnu à ces individus semi-monstrueux des avantages pour une certaine sorte de chasse, a fixé par sélection leur caractère et formé les sous-races de Chiens bassets. Tous ces faits sont l’expression d’une loi d'évolution parallèle des formes vivantes, montrant que non seulement chaque espèce varie bilatéralement, mais que cette variation se retrouve parallèlement dans toutes les autres. De sorte que la loi de variation bilatérale ne constitue qu’un cas particulier de cette loi très embrassante d’évo- lution générale parallèle. M. Mégnin considère les Bassets comme le résultat de la dégéné- rescence de certaines races ; la preuve, dit-il, en est fournie par ce fait que les Bassets sont plus fréquents dans les races naines déjà abâtardies par la façon dont elles sont entretenues. Nous dirons que les Bassets sont plus fréquents dans les races naines, parce que ces races sont le plus immédiatement amorcées dans le sens des variations négatives ; de même que d’autres Bassets se rencontrent dans les Chiens courants nullement abâtardis cependant, mais qui, étant très domestiqués, ont beaucoup de chances de varier et, étant concaves (profil a) de varier dans un sens négatif. Buffon entendait par dégénérescence ce que nous entendons aujourd'hui par variabilité. C’est donc sinon la dégénérescence, du moins la variabilité des nombreuses races de l'espèce canine, qui fait que nous trouvons chez elles des types aussi différenciés que le Lévrier et le Boule-dogue, et des types semi-monstrueux, aussi fréquents que les Bassets. 348 P. DECHAMBRE DEUXIÈME PARTIE LA MÉTHODE DES POINTS. L’appréciation des individus par la méthode des points, repose en principe sur les bases suivantes : Chaque ordre de beautés exigibles est passé en revue et reçoit la note qui lui convient; la sommation de ces notes exprime la valeur de l'animal comparé à l'individu de même type recevant partout le maximum des points, c’est-à-dire réalisant la perfection zootechnique. Or, les beautés que l’on considère ne sont pas également impor- tantes : les unes sont dominatrices, les autres accessoires ; il faut, dans la notation, tenir compte de cette hiérarchie et l’enregistrer, pour ainsi dire, dans la manière de juger. Voici comment on procède généralement : Les beautés les plus importantes, les caractères dominateurs, sont notés avec l'échelle de points la plus élevée; cette échelle diminue proportionnellement à l'importance moindre du caractère considéré. Exemple : Dans l’échelle des points du Fox-terrier, Les membres et les pieds sont notés de 0 à 20, La tête et les oreilles » D up 0 à 45, Le dos et les reins » D'UN O AN AO, L’arrière-train est noté de O0 à 5. Dans la majeure partie des tableaux de pointage, l'animal par- fait atteint 100 points; dans d’autres, il atteint seulement 50; le maximum change donc dans certains cas que l’on ne peut prévoir. $. — Cette manière de faire présente des inconvénients que nous allons tâcher de faire ressortir. Il n’y à pas d’uniformité dans la manière de noter, puisqu'il faut le faire tantôt de 0 à 20, tantôt de 0 à 5, quelquefois de 0 à 8..., etc., et le juge est certainement conduit à donner un chiffre qui n’exprime pas exactement son opinion. L'importance relative des beautés ne saute pas aux yeux; on ne voit pas immédiatement sur le tableau, celle qui doit être domina- trice sur le sujet ; on ne voit pas surtout de combien elle est supé- rieure aux autres. Aucune uniformité ne règne dans l’ensemble des tableaux, les uns recevant comme maximum 400, les autres 50 ; quelques autres PA Te MP PAU RACES CANINES. CLASSIFICATION ET POINTAGE 349 faisant intervenir une notation comptée de 0 à 8, de 0 à 7, ou même de 0à 6% ; tel juge, par conséquent, accoutumé à se servir d’une échelle donnée, n’est pas immédiatement apte à faire usage d’une nouvelle, dans laquelle les chiffres maxima ne sont pas les mêmes. $. — En examinant toutes les échelles de points dressées pour le jugement des races canines, on voit bien que les auteurs, gens tou- jours très compétents en la matière, se sont efforcés de rendre.leur ensemble le plus possible uniforme en n’employant à de rares exceptions près, que des multiples de 5, comme l’exemple que nous avons cité le prouve; ils ont aussi, dans la plupart des cas, choisi le nombre 100 comme maximum ; ils ont voulu dire ainsi, en somme, que telle beauté qui se note de 0 à 20, est quatre fois plus impor- tante que telle autre qui se note de 0 à 5 ; mais le mal réside pré- cisément dans ce manque d’uniformité de la notation. Aucun de ces auteurs n’a pressenti le rôle simplificateur des coefficients. Dans la nouvelle méthode de pointage que nous proposons, ces coefficients jouent le principal rôle, et voici comment ils simpli- fient et uniformisent la méthode. L’échelle de notation reste la même pour toutes les beautés con- sidérées ; elle s’étend de 0 à 20. Chacune de ces beautés reçoit un coefficient, qui exprime son importance, et qui va servir à multi- plier la note obtenue. On n’aura qu'à comparer les coefficients entre eux pour saisir immédiatement les rapports des divers caractères. Dans l’exemple précédent : Les membres et les pieds auront le coefficient . . . 1 RCE MES Ones 24 RE RE GO, Pen RER 3/4 LB Es Gi ESRI EME EAN Se 1/2 L'année (ATEN ARERNRE Re RER 4/4 Les notes étant données de 0 à 20, et la somme maxima, celle qui correspond à la perfection zootechnique, étant toujours égale à 100, la somme des coefficients devra, pour chaque tableau, égaler 5, quel que soit le nombre de ces coefficients. Nous allons montrer, en complétant l'exemple précédent, que cette nouvelle méthode de pointage s'accorde parfaitement avec celle qui est universellement adoptée et dont nous avons emprunté les tableaux aux travaux très complets de MM. Mégnin et Reul; nous ajoutons que pratiquement elle est d’une application plus facile et ausi plus rigoureuse. Lis ho € ANNE Tee TARN SUN P. DECHAMBRE ÉCHELLE DES POINTS DU FOX-TERRIER BEAuTÉS (Considérants) COEFFICIENT NOTE Me DES AUTEURS Féteretoreilles 2247 ARMARtRNre ERP 3/4 15 GOUT UE TRE Er ARE CRE 1/4 5 Epaule et poitrine, . . . . . . . . A de 3/4 15 Dosiet reins ee ANUS Ne CAR ERIt 472 10 ACPIeTE ELA INOU E RT ENRENnEE RCE 1/4 5 Queens LEE NE TARN AVE A SIA ERA RE 1/4 5 Jambes etiDielS ERP RUE Ne { 20 Robert Sens Re MAN RAT ES AE 1/2 10 Ensemble, taille, caractère... 7... 3/4 AO Totale PME TRE 5 100 Voici maintenant la notation fictive d’un Fox-terrier avec des. notes quelconques : Tête et oreilles, . 16, X 374 — "12 Cou e UE SAGÉS =NENSN Epaule et poitrine 18 X 3/4 — 13,5 Dos etre RE MIOISQMI/2 IE ANS Arrière-train.: . . 17 X 1/4 = 54,25 Queue EN EM SA LE MO MS Jambes et pieds. . 46 X 41 — 16 RODEA MEN E SS ER QD Ensemblel "14m 8/4 = 01215 Total eee 00 Le Chien ainsi coté vaut les 83 0/0 de la perfection zootechnique. Quand on juge d’après la première manière, on ne se sert pas volontiers des nombres décimaux ; on note de prélérence en chiftres ronds, cela est sûr, aussi doit-on arriver à une précision moindre : le chien précédent, pointé avec cette méthode aurait reçu les notes : 12 — 3 —13— 8 — 4 — 3 — 16 — 9 — 12, soit au total 80 points; d’où une différence de 3 points avec l’autre notation, ce qui n’est pas à dédaigner, et ce qui montre que par l’emploi des coefficients, l’échelle de notation étant plus étendue, et surtout toujours la même, on arrive à une précision plus grande dans le jugement. En outre, répéterons-nous, cela rend le pointage plus facile et plus rapidement praticable par les personnes non initiées. RACES CANINES. CLASSIFICATION ET POINTAGE 301 L'’uniformisation des procédés étant décidément un des éléments qui facilitent l'étude d’une question quelconque, nous nous sommes eftorcé de réviser complètement les échelles de points des races canines; nous nous sommes servi de celles qui ont été dressées soit par M. Mégnin, soit par M. Reul; et les tableaux ainsi cons- truits peuvent être placés à côté de ceux qui ont été déjà tracés, pour les animaux domestiques, par M. le professeur Baron, qui, le premier, à introduit dans le jugement des animaux, le procédé si commode, employé dans les examens, pour le jugement des can- didats. ; Certaines échelles de points sont complétées par une énuméra- tion des défauts entrainant la disqualification, et par une échelle de points négatiis. Cela correspond à ce que M. Baron range, dans les tableaux de pointage qu’il a établis pour les différents services des animaux domestiques, sous le terme d’Ante-seriptum. Nous avons appliqué aux points négatifs les règles qui nous ont servi pour les points positifs ; et voici ce que nous proposons pour l’emploi de ces tableaux : Ê _ Ante-scriptum : 1° Tout sujet porteur d’un simple défaut en- traînant la disqualification, est immédiatement exclu. 2% Tout sujet porteur de défectuosités inscrites dans le tableau des points négatifs sera d’abord jugé avec ce tableau, et, selon le nombre de points ainsi obtenu, il sera ou non, écarté définitive- ment. Post-seriptum. — Après l’épreuve complète, tout sujet déjà admis par l’Ante-scriptum et qui dans la suite n’aura pas atteint, pour chaque épreuve, la note minima 10, sera écarté du concours. $S. — Les tableaux qui suivent sont certainement destinés à être, dans la suite, par nous ou par d’autres, plus ou moins profon- dément remaniés; nous les donnons simplement comme des exemples permettant de constater la possibilité de l’uniformisation dont nous parlons; méthode dont les avantages mnémotechniques et pratiques sont incontestables, 392 P. DECHAMBRE Tableaux de pointage des races canines POINTER NOTE MAXIMA BEAUTÉS COEFFICIENT DES AUTEURS 1/2 10 Cou et épaules 1/2 10 Poitrine (largeur, profondeur) . . . . . . . 1/2 10 Carcasse ‘ 4/2 10 1/2 10 A725 10 1/2 10 4 20 ÉCHELLE DE LA GRANDE QUÊTE Vitesse et étendue de la quête Obéissance Style et méthode de la quête Nez et habileté à trouver le gibier ÉCHELLE DE LA MOYENNE QUÊTE Allure et étendue de la quête Obéissance Arrêt à patron Rapport Et: MAR PE DES D PONT ET DE Ares RE LT SN OPÉERETRE dE 2 RACES CANINES. CLASSIFICATION ET POINTAGE 353 ÉCHELLE DE LA COURTE QUÊTE BEAUTÉS Origines et extérieur Obéissance NOTE MAXIMA COEFFICIENT DES AUTEURS 10 20 25 20 15 10 Poitrine (hauteur et largeur) Corps. . Membres et région digitée, . . . . Apparence générale CENT R Poitrine, épaules, membres antérieurs . . Reins et côte BLOODHOUND Tête dans son ensemble Oreille et œil . Gueule et fanon Poitrine et corps proprement dit Membres et pieds Elat du poil, . . Couleur et nuance de la robe Aspect général de l’animal. . . . Mém. Soc. Zool. de Fr., 1894. => > Slt ox tr © Où Et Or © Œ VI, — 23 3)4 P. DECHAMBRE EFOX-HOUND ; NOTE MAXxIMA BEAUTÉS COEFFICIENT DES AUTEURS FÉRSCL COUDRE EIRE ARE MR Er Re Te it 10 Poitrails = te ES UR DU D DE 1/2 5 Co ess Li 0m 0 se re ote " 1 10 Membres et pieds ee CPR 4 1/2 45 rain postérieure. PP EE 172 5 Proportions et ensemble. . . . . . . . . . . 1/2 ÿ 90 WATER-SPANIEL Points positifs BEAUTÉS Lételetimachoire de CP RER 1/2 10 OI Re EE eee D Et BE 1/4 5 À : TOUDeEL ER ur Re re de Sp te 1/4 b) Oreilles vue OR ee en - 1/2 10 COUCLCOLPS SEC EN ERA Een ee 3/4 TAN 7 1/2 Membres antérieurs et postérieurs . . . . … . 1/2 10 Pieds ne Rama t Den 1/4 5 Quetre AR ne IN AP RE Re 1/2 10 RODe TS NE ea de 3/& 15 Ensemble sen RE RE ee | 3/4 15 Points négatifs DÉFECTUOSITÉS Poil cordé, feutré, ou mèches de poil mort . . 1 20 : Moustache ou poil de caniche sur la joue. : . 1/2 10 Poils plats, écartés ou laineux. . . . . . ue 172 10 Robe naturellement pâle, sableuse. . . . . . 1 15 Franges vers l'extrémité de la queue. . . . . 1/4 b) + 0 Franges de Setter sur les jambes. . . . . . . | 3/4 45 4 Tache blanche sur la poitrine . . . . . . . , 1 15 2! Disqualification À Absence totale de toupet ; queue complètement irangéerAtacheblanche eee CURLY - COATED -RETRIEVER . Retriever à robe bouclée 4 BEAUTÉS | Cranesroreristi ER ST ME eue Fe 1/2 10 , Nezetimachoinese PTE PET 1/2 10 # Oreilles tetyeux ee Ce y 1/4 5 È ds : 4 F È 4 È É Ë NOTE MAXIMA Ensemble BEAUTÉS COEFFICIENT DES AUTEURS CON :, METRE Re re 1/4 5 REMSNE ATOS MMM EN. D M A eo 1/2 10 OUAEERSIEETASSELS RE LEO MMS EU 1/4 5 Djnles. ; SES RE Tite 1/4 6 ROUTE. MONTRENT ER 1/4 & Jambes, genoux et jarrets. . : : . : .\ . . 1/4 5 DEUST RS OR RE 1/4 5 OO ET ER Dinan re à 1/4 5 Texture de la robe et nudité de la face . 3/4 45 COUIELS RTS Er NE EE ne 1/2 10 Symétrie et tempérament . . . . : . . . . . 1/2 10 IRISH WATER SPANIEL TES : LR EN AE ER 1/2 10 RACE VE UPS RER MATE re. 1/2 10 HO OBS D on Sat A ee da ne 1/2 10 AE ER TES RS ER ER TEE 1/2 10 Bottmmeretiépaules 22722, mi 1/4 772 DOS AQUANDIENRS rene sm ces ere 1/2 A2 ADNDES IE IDE S Re LT EIRE 1/2 10 Tree RESORT RE RE 1/2 10 HODO PRE SL on EL. D lle use 1/2 10 Conlenres S 'ARReRS ARCE RARE EE 4/2 10 Sn Be See MORE EN Ar REC 1/4, 5 SUSSEX-SPANIEL Points positifs Héte etimachoires.….. SU ER RE CRE 25 3/4 15 RO A ter en OnR at do 1/4 5 CREME, ER ne AE SE RAS SERRE 1/4 5 COUPER NAN ET EURE, AUS 1/4 6) COR DS ER RTS de re 3/4 15 MERS ER LR PRE PR 1 20 Fiedé, ON TONER PRE 1/4 5 DUC EEE St > TE ee 1/4 5 Bots SAGE MEME MERE ER 1/2 10 : 15 ARC CESSE GTS RS mt AE 396 P. DECHAMBRE £ NOTE MAXIMA DES AUTEURS DÉFECTUOSITÉS COEFFICIENT Points négatifs OEil clair Tête étroite. . . : Museau faible Blanc sur la poitrine Couleur trop claire ou trop foncée Jambes trop longues ou ossature légère. . Corps trop court ou côte plate Ensemble, air grogneux ou rampant SETTERS BEAUTÉS Cou et cage thoracique Rein et ligne du dessus Jambes et pieds Poil et panache Aspect général Nez, mâchoires, lèvres Yeux et oreilles Epaules Poitrine Poil et franges Couleur et nuance Taille, symétrie. [ERMEs us RACES CANINES. CLASSIFICATION ET POINTAGE SETTER ANGLAIS BEAUTÉS COEFFICIENT ÈS à 050: RS RP RE EE 4 COM. LT ACSPRESME EP ER 1/4 EIPAUIE SEM. PE ere ne EC UV 1/4 HOT PNE AE RS CU AL CM ee Lun 3/4 Doste rene MER En NU USE EE 1/4 CTANIORS ELEC OMONINENMEANE ES TEAONE il 2 Pattes neordes jarrets: WU... 1/2 PRES 5 510 RE RE ARE RE 1/4 HOTIE RP EE ne 1/4 Robe EC SOS EME RENE RE 1/4 Coeur. ETES En PT ANUS 1/4 SNHÉUDElEQUALTÉS MEN O0 1/2 COCKER Points positifs Te UNE ER 1/2 QD a NRA SE Pr DE 1/4 Oralles à HE RE TT RE CPAS 1/4 COR 5 BEN PP ER EEE RES 1/4 COCGDS PR RO MR IR SR Et à te 3/4 Membres antérieurs et postérieurs. . . . . . 1 PES » | 0 14 Mr RSA Ne ND EU 1/2 COTON: 0 SOMME SE CNE PEER RTE 1/2 FODORCATANEES CR EE EN ET CT 1/2 MNpparence vénerale CE ch ce 1/2 Points négatifs DÉFECTUOSITÉS OEïl pâle (défaut relatif) . . . . . . . . . . . 1/2 Nez pâle (défaut absolu). . . . . . . . . sl Oreilles frisées (grand défaut). . . . . . . . 3/4 RDDETISCE NL nn en: te Fete REA 4 Port de la queue (croquée ou tire-bouch*) . . 3/4 1 HOUR (dé AU ADSOIT) PR EM EN 397 NOTE MAXIMA DES AUTEURS CS nl LO] © à © © I © © © D © © © = 10 15 15 20 20 20 398 : __P. DECHAMBRE CLUMBER NOTE MAXIMA DES AUTEURS BEAUTÉS COEFFICIENT Points positifs LéteR AURren nir ieaeraS AO Ame il 25 ORAN E ET LR NERER Mn IeeE ER R ES 1/4 5 Overlles 2,5 22e RE NE NRC E 1/4 5 COUT LUE ANR er Nr RER 1/4 5 COrPS NE NS ANR REP TN 1 20 Membres: em ER RTS ST RE SRE 1/2 10 Pieds. 40 mie et en EE en en EPA : 1/4. 5 Queue SR ENS A EE Te ce 1/4 5 Robe TAN ENT EN TE 3/4 10 Ensemble TT PP Lt PE ARC PE eu) 28 1/2 10 DÉFECTUOSITÉS Points négatifs NeEZIpAle LR SENS NE 1/2 10 Oreilles Airis SEMESTRE 1/2 10 POil IRIS ME See RER POP RUE JUAN) 1 20 . BARBET BEAUTÉS M ET ER Er ne D EME SO TA LU M à En ui ne 45 OIL ER ER Te A ME TR DE APE NE 1/2 10 OPEITRESEN TER TE A Re 1/4 5 COUL PERTE AE NE A PRE RER RARE RER PR 1/4 b) LAS LS Ne A Em OU D M ne ce 172 10 Poitrinest ee 1h MR RER ENERRr 1/2 10 NL EES Re ET EP RE AE 1/4 5 Pieds ire RS LE NE Le teees ARRET 1/4 5 POIL RUE LE Re Se TA A ER ESS 3/4 15 Queue RE RER 1/2 10 Couleur. ve ne NERO SRE Sert 1/4 5 Talle (0 242085) Ne REC 1/4 5 OTTERHOUND Téteiet yelx Ie CAS ULTRA 1 10 Ovellles rer Nues A Tea Ar Etes 1/2 5 GOTPSIELIÉPAUTES ER EE 1 10 Jambes MEME TRE EUR A RER 1/2 5 Pieds en ee POUR ANNE Eee 1/2 5 POLE EC AUX PSN a Eee Er RER ER 1 10 Ensembles" mme CE MES" 1/2 5 50 RACES CANINES. CLASSIFICATION ET POINTAGE FOX-TERRIER - BEAUTÉS . COEFFICIENT HÉteeRonellLeS et eee 3/4 COUMESRAPPN EN nr di . - 1/4 Hpaulerehipoitrine. =, . #0..." . 3/4 DS Cf RATÉ, RME CEE TR ne 1/2 AXPAERE NT SE Ne RATE 174 (OC TE PP A TR ER ue Anne 1/4 MEMbTeSREMDIEUS EN CEE RE 1 LOC se. s'MMRE e REe E 472 Ensemble, taille, caractère. , . . . . 3/& DÉFECTUOSITÉS Nez blanc, brun ou tiqueté. . Oreilles droites, en tulipe ou en rose Mâchoires dépassant l’autre de beaucoup (grignant ou à museau de belette). 399 NOTE MAXIMA DES AUTEURS 15 5 15 10 TERRIER ANGLAIS BLANC BEAUTÉS HEART ER Re eye donne ete a ane 1/2 Mäthoirestetidents ne En UC 0 1/4 Oreilles. D PR PC la UP ES Ô 1/4 EUR 0 PE RS PORT 1/4 DATES SNS ER Er 1/2 ROUTE. + Lu OEM a72 OT SE unes sde : 1/2 JANINE 07 SMS RER ER EE RE EE 1/2 ONE AE Tan re ie evene e02 1/4 PIRE se. RTE TORRES RER EME ; 1/4 Symétrie . GE BA do CO M OS 1/4 TERRIER IRLANDAIS Points positifs Tête, mâchoires, dents et œil . . . . . . . . 3/4 ORENES 8 ER NE 1/4 MEMDLESTE DEUST CN ee de 1/2 CODE UE Rte 0 au Don sde eme ns 1/4 HDAUIE EC IROLILINE EE PEL TEEN 1/2 DIGG IETE INSEE ER ne 1/2 Arrière-train et queue. .- : . » : 1. « . . . 1/2 POIL OS ve EME SEP ER 3/4 COUR SN RE uen le tar Male AD à tn 1/2 Te CE SAM Os MERS ONCE MES 4/2 360 _ P. DECHAMBRE æ À ; NOTE MAxIMA DÉFECTUOSITÉS COEFFICIENT DES AUTEURS Points négatifs Ongles blancs, doigts et pieds blancs. . . . . 1/2 10 Beaucoup de blanc sur la poitrine . . . . . . 1/2 10 Oreilles Coupés EE de : . 1/4 5 Mâchoire inférieure dépassant la supérieure. . 1/2 10 Robe frisée, molle ou en mèches . . . . . . . 1/2 10 Couleur irrésuler ee PNR PNR 1/4 6) INNETEM ON AE UE 2,5 50 SKYE-TERRIER BEAUTÉS Robel(Texiure) ren EE NE 1 20 Hauteur Re PA MERS ER SE NO 3/4 45 ee de Nate de vel rrerrepe tie eh Meet Een ee lie DCE OERO MODE OM OMIS OC OM ULON NE seat ete leur le ete re lie Heteiote tee NE oTETe CCR DA CMRO MIE NE OM OMAN MONO EC rallier Me ere elfes ds ile it Telle en Ca Re NES Ts Trente nie fe del de oienie tra qe TERRIER-YORKSHIRE Quantité couleurdesipoils PR EN 1 Nas Qualités des POS PEAR EE RP Are dl 15 COUIEUTH CURE RE 3/4 15 el tele tetlerre ra motte Mes toto Neo ere re sue tel eNReNte tenir ieNe) ele ts Premier TER ErS A A PR M LT A OR EC 5 OréIles TARN PRE RER 1/4 5 Membres DIE lS PRET 1/4 5 Ouen RARES AE AU 1/4 5 Corps et apparence générale . . . . . . . . . | 1/2 10 CO OR TR OR CD MON OC LOTO MO ON 0 EU OI OO D PMO ME O MONO ON AT OMS D 10H NE el Eee ue te Len ie PE net eilenine Lee) ette BONE En bo RO RO Me Eo PDO ANS IL UNS NE DER OMS oo RE E ÉOMO eo 02 "Gus ee M NT e rc ie Drome Mes ere re e M Ne ee te MORIN RIT D ON ROM ONE ND To DIT OO MED ROME 2 IOM Den MOTOR EAN CMEG moe tree oreillette eat Es Taille etipoids "ere uNeReRr IEEE 1/4 5 EnSeMDIe ris M PS NE MN ARE Late hi EE à BACES CANINES. CLASSIFICATION ET POINTAGE 361 DALMATIAN NOTE MAXIMA BEAUTÉS COEFFICIENT DES AUTEURS Ensemble SYMETIER NN 0 LE VENTE 1 20 Couleur bol AMOUChES FN CON NENEE 1 20 MÉTEREEXDIESSION EE UE EEE 1/72 9 Mouchetures des oreilles, . . . . . . . . . . 1/4 4 COUR MPOIILNE EDS D. M me. 1/2 10 MERDE RDIElS EE NE TR 3/4 15 Avant-main et,arrière-main, . . . . . . . . 3/4 16 Mouchetures de la queue . . . . . . . See | 1/4 6 SCHIPPERKE Héfemnez œil, dents me 0 ne ee il 20 Oreless SERRE 1/2 10 COUPMRÉPAUIES ADOÏEPINE MT EN NN 1/2 10 DOS. RES 0 EM RE OR ie 1/2 5 MICTDDRES 5 48 PER EE PER RE 1/2 10 LE SP TR EN EN ARE ee 1/4 5 APTE TENTE RENE Re 1/4 5 Robe (poils) et couleur. . . . . A DRE) RL 1 20 RS eme RE NET re A PC mA: 1/2 10 GRIFFON BRUXELLOIS D hON OO DP NON, Me e DSOSADAINOMNO EC oo or D'CO OA MO ON ON AE OCTO MCE CT MRC: d Lo OO NONONT MO REDON TET [5 F0 RM MO MOREL DRE CANTINE EC Q Poe HAE CET COM TI CIO MÉTMO ONICME ON ÉONMOMOL MEET 0 AOL DO Dineté NON CEE EE 1 1/2 15 Crâne bombé et à poil touffu. . . . . . . . . 1 12 OH ENTRER PL OT PSE A 1/2 5 362 P. DECHAMBRE. — RACES CANINES. CLASSIFICATION ET POINTAGE BASSET ALLEMAND (Dachshuïd). : _NoTE MAXIMA. BEAUTÉS : COEFFICIENT PURE £ DES‘AUTEURS ||. été eticrane ne ie De 1722 12 F0 Oreilles Re DRM De cab de 1/4 … 612 MAChOILES: PR ER AE ent 1/4 - 5 POIRTINE RETIRE EE EP EE GE * 17% 7 Membres te DIS ERRE RP N CE te 1 : 20 Peati:et FODet SM RETRO NE 3/4 13 Rein: ne es te UE CPR AE MEN EEE 1/2 eue CORPS SERA ENPEE RS DO ITS AS CRE NEO 1/2 8 1/2 Fous NE Re Re SORTE TE AR 1/8 3. Couleur AE RER METRE DAT ee - 1/4 4 SYILEELIE Ven NON RS RE eee 1/2 11 DU 3 4 .% 3 ; 363 NOTE SUPPLÉMENTAIRE SUR LA RHABDITIS JANETI LAC. DUTH, par le D' J.-G. de MAN, d'Ierseke, Zélande, Pays-Bas. (PLANCHE V). Il y a quelque temps, M. Charles Janet, Ingénieur des Arts et Manufactures à Beauvais, me communiqua une note qu’il avait fait paraître dans les Comptes rendus des séances de l’Académie des Sciences de l’année précédente et ayant pour titre « Sur les Néma- todes des glandes pharyngiennes des Fourmis (Pelodera sp.) ». Ayant lu cette note intéressante et désirant connaître ce nouveau parasite, je me suis adressé à l’auteur qui a eu l’obligeance de me faire, dans le courant de Mars et d'Avril, plusieurs envois, soit de Fourmis vivantes infestées, soit de préparations ou élevages faits à mon intention et contenant,à l’état vivant, un grand nombre d'individus sexués femelles d’âges variés,parmi lesquels se trouvaient un petit nombre de mâles. À mon grand regret je n’ai pas réussi, jusqu'ici, à élever les larves qui vivent dans les Fourmis, en sorte que j'ai dû restreindre mon étude aux larves que j'ai trouvées dans les têtes de Fourmis envoyées, que j’ai simplement dissociées dans une goutte d’eau, et aux individus sexués contenus dans les préparations que j'avais reçues. Récemment, M. Janet a publié une nouvelle note (4) sur ce parasite remarquable. Il y donne un récit détaillé de ses observa- tions et y décrit amplement aussi bien les larves des glandes pha- ryngiennes que les individus sexués et même les jeunes larves sorties des œufs pondus par ces derniers. Pour ces recherches, l’auteur ne s’est pas servi de grossissements aussi forts que ceux employés par moi, et il en est résulté que plu- sieurs détails de l’histoire et de l’organisation de ces Vers lui ont échappé. Ainsi, par exemple, j'ai pu constater que les larves qui habitent les glandes, ont une organisation tout à fait différente de celle que présentent les jeunes de la génération suivante, prove- (1) Études sur les Fourmis (Quatrième note). Pelodera des glandes pharyn— giennes de Formica rufa L. Mém. de la Soc. Zool. de France, VII, p. 45, 1894. ue NC A op M rm PERMIS 304 DE MAN nant des œufs pondus par les individus sexués. Pour ces raisons, je crois utile de publier mes propres observations comme note sup- plémentaire à celle de M. Janet. [. — DESCRIPTION DES LARVES QUI HABITENT LES GLANDES PHARYNGIENNES DES FourMIs (Formica rufa). Les larves, que j'ai mises en liberté par la dissociation des têtes de Fourmis, avaient une longueur moyenne de 0,5mn; Ja plus grande de celles que j'ai mesurées, était longue de 0,542mm, la plus petite de 0,473nm, La proportion de la longueur totale et de l'épaisseur moyenne variait de 21 chez la larve la plus petite, à 25, chez la plus grande; les plus grands individus ont, par consé- quent, une taille assez svelte. La région antérieure du corps se rétrécit lentement,bien qu’assez fortement, en avant (fig. 1), de sorte que la largeur du corps, à la base de la tête, au niveau des organes latéraux, mesure d peine un tiers de la largeur à l’extrémité postérieure de l’æsophage. La cuti- cule est très finement annelée et probablement munie d’une mem- brane latérale. La tête présente une forme caractéristique, fort différente de ce que l’on voit chez les autres espèces du genre. La tête,en effet (fig.2), n’est pas formée par des lèvres, mais elle présente la forme d’un cône tronqué, dont la surface supérieure, où se trouve l’orifice buccal, est légèrement arquée et dont les côtés latéraux sont un peu con- caves, tandis que ces derniers, immédiatement en avant du rétré- cissement qui sépare la tête du corps, saillissent légèrement en dehors. La tête est haute de 4 u et large de 6,5 x à sa base, c’est-à- dire au niveau du dit rétrécissement ; elle est dépourvue de papilles ou de soies. La cavité buccale, c’est-à-dire la distance de l’orifice buccal jus- qu’au commencement du tube æsophagien, a une longueur de 20,3 à 22,5 w et mesure par conséquent à peu près un sirième de la dis- tance de la bouche jusqu’au commencement de l'intestin, elle n’a qu'une largeur de 2,25 u, Les parois chitineuses comprises,de sorte qu'elle est fort étroite, étant dix fois plus longue que large.Les deux lignes chitineuses, sous la forme desquelles elle se présente dans la coupe optique (fig. 2), sont parfaitement parallèles l'une à l’autre et on observe, à l’extrémité postérieure, un rétrécissement qui se voit également chez plusieurs autres espèces. L'orifice buccal conduit d’abord dans un canal ou vestibulum à parois minces, non chitineuses, et puis dans la cavité buccale. sh ne LS rl: pod di ed es NOTE SUPPLÉMENTAIRE SUR LA AHABDITIS JANETI 30) L'œsophage, la cavité buccale y comprise, mesure un quart de la longueur totale du corps. Il a une forme svelte et allongée ; sa moitié . antérieure est comme d'ordinaire plus large et se renfle encore légèrement en arrière, au milieu de la distance de l’orifice buccal jusqu’au commencement de l'intestin, sans présenter cependant un renflement légèrement étranglé ou un soi-disant bulbe médian. L'æsophage se rétrécit ensuite fortement pour se terminer enfin par le bulbe postérieur ; ce dernier, qui renferme un simple appareil valvulaire, est ovoïde, environ aussi long que la cavité buccale, sa largeur étant à peine égale à la moitié de sa longueur. Le tube digestif est granuleux, le rectum assez long. C’est au niveau du rétrécissement qui sépare la tête du corps que J'observai à un très fort grossissement, les organes latéraux qui paraissent comme de très petits points circulaires ayant seulement 0,8 de diamètre. Le pore excréteur se trouve tantôt immédiatement en avant de l'appareil valvulaire du bulbe postérieur, tantôt un peu plus en - avant au niveau du commencement du bulbe. La partie rétrécie de l’æsophage est entourée par le collier ner- veux. La distance de l’orifice buccal au bord antérieur du collier est égale aux deux tiers de la longueur de l’æsuphage, la cavité buccale y comprise. De nombreuses granulations graisseuses, de grandeurs différentes, étaient répandues dans la cavité du corps. | La queue est conique, assez courte, et mesure 1/13 ou 1/14 de la longueur totale ; son extrémité présentait chez tous les individus étudiés de singuliers étranglements, dont la forme variait d’après les individus et qui faisaient l’impression d’une mutilation de la queue. Je crois avoir vu que ces Vers s’attachaient par l’extrémité caudale. Leurs mouvements sont vifs et agiles. IL. — DESCRIPTION DES INDIVIDUS SEXUÉS PROVENANT DE L'ÉLEVAGE DES LARVES EXTRAITES DES GLANDES PHARYNGIENNES. Comme je l’ai déjà dit précédemment, je n’ai pas réussi, jusqu’à présent, à élever les larves des glandes, mais M. Janet m'a fait par- venir quelques préparations, additionnées de sang, qui contenaient un grand nombre d'individus sexués et d’âges variés provenant de ses élevages des larves extraites des glandes. Ce sont ces individus que J'ai étudiés et observés et que je vais maintenant décrire. Voici les dimensions en millimètres : 366 DE MAN * 0,983mm, Q 1,13mm, — « chez le mâle — 25-26, chez la femelle 21-22 ou 25-28. — £ chez le mâle — 5 1/3-5 4/5, chez la femelle — 5-5 1/2. y Chez le mâle — 32-33, chez la femelle — 11219; Les mâles et les femelles ont ordinairement une taille assez grêle et svelte, je dois cependant faire remarquer que dans les prépara- tions reçues de M. Janet, se trouvaient, au commencement de mes observations, également plusieurs individus femelles à corps un peu plus épaissi et par conséquent à taille moins svelte; chez ces femelles le nombre « s’exprimait par 21 ou 22. Après quelques jours cependant ces femelles plus grosses avaient disparu, de sorte que les préparations ne contenaient alors que des femelles à taille plus svelte, chez lesquelles « variait de 25 à 28, nombres à peu près égaux à ceux fournis par les mâles. Ces Vers s’atténuent assez notablement en avant, la largeur de la tête à la base des lèvres ne mesurant à peu près qu’un tiers de la largeur du corps à l'extrémité postérieure de l’œsophage. La cuti- cule est finement annelée, mais je n’ai pas observé de membrane latérale. La tête (fig. 5) est formée par six lèvres assez élevées, mais sépa- rées les unes des autres par des échancrures peu profondes; chaque lèvre porte deux papilles, qui sont fort petites, placées l’une après l’autre et distinctement innervées : ces papilles constituent donc deux couronnes. Les lèvres ne sont pas distinctement séparées du corps par un rétrécissement sensible. | Comme d'ordinaire, l’orifice buccal conduit par un vestibulum très court dans la cavité buccale à parois chitineuses. La cavité buccale des femelles à taille plus svelte paraît érès large et spacieuse (fig. 5), sa largeur mesurant chez ces individus deux septièmes jusqu’à un quart de sa longueur, c’est-à-dire de la distance de la bouche jusqu'au commencement du tube interne de l’œso- phage. Chez les individus femelles plus gros, que j'ai observés au commencement, la cavité buccale était moins élargie, le rapport de sa longueur à sa largeur étant 35 : 8. De même, la cavité buccale des mâles est plus étroite que celles des femelles à taille plus svelte, car chez eux la largeur ne mesurait que le cinquième de la longueur. Chez un jeune individu mâle, long de 0.77", la lon- (1) La proportion de la longueur totale et de l’épaisseur moyenne est exprimée par &%, la proportion de la longueur totale et la longueur du tube œsophagien (y comprise la cavité buccale) par B et la proportion de la longueur totale et la lon- gueur de la queue par Y. NOTE SUPPLÉMENTAIRE SUR LA ÆHABDITIS JANETI 367 gueur de la cavité buccale était cependant par rapport à la largeur également comme 4 : 1. La cavité buccale est cylindrique ou pris- matique, de sorte que les deux lignes chitineuses de sa coupe opti- que sont parallèles l’une à l’autre ; elle occupe chez les mâles un septième, chez les femelles un huitième de la distance de l’orifice buccal jusqu’à l’extrémité postérieure de l’æœsophage. Son bout pos- térieur présente un rétrécissement analogue à celui que l’on observe chez les autres espèces. L’œsophage se distingue de celui de la plupart des autres espèces par l'absence du soi-disant bulbe médian ou antérieur, c’est-à-dire du renflement ovoïde légèrement étranglé dans la partie moyenne ; il est vrai que l’æœsophage se renfle vers sa région moyenne, mais ce n’est qu'insensiblement, et pas aussi fortement que le figure M. Janet, (1. c. fig. 8). L’æœsophage s’atténue ensuite plus rapide- ment pour se terminer enfin par le bulbe postérieur qui est sphé- rique et assez nettement séparé. Ce bulbe occupe à peu près un sixième de la distance de la bouche jusqu’au commencement du tube digestif et renferme un appareil valvulaire bien développé. Le tube digestif est formé de plus de deux et bien de trois ou de - quatre rangées de cellules, qui sont polygonales : il diffère par ce caractère des autres espèces du genre et se comporte par consé- quent, sous ce rapport, comme les rares espèces hermaphrodites, Rhabd. dentata Schn., fœcunda Schn, et dolichura Schn., chez les- quelles, d’après Schneider, l'intestin présenterait ce caractère. M. Janet cependant n'a observé que deux rangées de cellules. Le rectum des individus femelles offre de même des propriétés caractéristiques : ti! a la même longueur ou n’est qu'un peu plus court que la queue et est entouré à son extrémité supérieure par trois glandes, placées l’une du côté dorsal et les deux autres du côté ventral. Chacune de ces glandes contient un nucléole foncé luisant. Le collier nerveux placé devant le bulbe terminal, entoure la partie rétrécie de l’æsophage, comme. d'ordinaire dans une direc- tion oblique : j'ajoute expressément ce caractère, parce que d’après Bütschli (1) chez la Rhabd. dolichura Schn., le collier nerveux aurait une direction horizontale. Immédiatement en arrière du collier nerveux (fig. 6), de nom- breuses cellules, très petites, entourent la partie antérieure du bulbe; ces cellules se voient également chez la Rhabd. dolichura Schn., qui est une espèce hermaphrodite. Le pore excréteur est situé tantôt au (1) Bürscaur, Beiträge zur Kenniniss der frei lebenden Nematoden. Dresden, 1873, p. 116, pl. X, fig. 6la. . 308 DE MAN commencement du bulbe, tantôt vis-à-vis de l’appareil valvulaire ou même près du bord postérieur du bulbe (fig. 6). Le tube génital du mâle a à peu près la même longueur que le tube digestif, mais sa partie antérieure représentant un septième de sa longueur est repliée. La queue est entièrement entourée par la bourse, la Rhabd. Jameti doit donc être rangée dans le sous-genre Pelodera. La bourse est supportée par neuf paires de papilles. La première se trouve immé- diatement après l’extrémité supérieure des spicules retirés (fig. 7) ; la distance de la deuxième papille à l’anus n'est qu'un peu plus grande que la distance entre cette papille-ci et la première; la troisième, qui est également encore préanale, est placée à des dis- tances à peu près égales de la seconde et de la quatrième. Immédia- tement en arrière de l’anus, on voit un groupe de trois papilles, et un peu plus loin, tout près de l’extrémité caudale, un dernier groupe comprenant les trois papilles postérieures. J'ai, en outre, observé une petite papille conique, immédiatement en avant de l’anus, de chaque côté et tout près de la ligne médiane ventrale : ces deux papilles n’appartiennent pas à la bourse. Les spicules (fig. 7) qui ne sont pas coalescents, mais séparés l’un de l’autre sur leur longueur entière, mesurent 35 & et ne sont par conséquent qu'un peu plus longs que la queue; ces organes qui ont leur plus grande largeur immédiatement après leur extrémité supérieure, se rétrécissent régulièrement et semblent se terminer en pointe aiguë. La pièce accessoire (fig. 7), qui, vue du côté latéral, paraît linéaire, est environ moitié aussi longue que les spicules. La queue de la femelle (fig. 8 et 9) a une forme conique, s’atténue d’une façon régulière, est modérément effilée et se termine en pointe aiguë; chez les grosses femelles, observées au commencement, cependant son extrémité paraît un peu moins effilée et moins aiguë que chez les femelles plus sveltes. Comme chez la plupart des autres espèces de ce genre, la queue est munie de deux papilles latérales, qui sont situées un peu en avant du milieu, une de chaque côté (fig. 9). REA L'ouverture génitale se trouve un peu en arrière du milieu du corps. Les tubes génitaux sont d’une longueur moyenne, le tube postérieur occupe la moitié el même jusqu'aux deux tiers de l’espace entre la vulve et la fente anale. Les parties repliées des tubes géni- taux n’atteignent que le milieu de la distance de la vulve au repli des ovaires. Les œufs sont petits mais nombreux : j’en ai observé jusqu’à dix + NOTE SUPPLÉMENTAIRE SUR LA RÆABDITIS JANETI 309 dans l'utérus. Ces œufs ont une longueur de 55 à 58 & et sont presque moitié aussi larges. Dans la plupart des œufs qui se trouvaient encore dans l'utérus, la segmentation était plus ou moins avancée . et j'y ai même observé, de temps en temps, des embryons bien développés. Après quelques jours, j'ai constaté qu’un très grand nombre de jeunes larves venaient d’éclore de ces œufs. Une observation exacte me fit reconnaître que ces larves se distinguent de celles qui habitent les glandes pharyngiennes des Fourmis, par une organi- sation tout à fait différente. Nous avons donc le droit de conclure que dans le développement de Rhabd. Janeti des générations d’organi- sation différente se succèdent alternativement. Trois larves furent mesurées et donnèrent les dimensions suivantes : 1° Longueur totale : 0,56mm, x —96.8 —4. y—9x. 2° » ) 0,58nm 23 6— 31%; —8; 3° » » D TS NE FE Ces larves ont par conséquent la même forme générale du corps que les Vers adultes, leurs parents, la proportion entre la longueur totale et l'épaisseur moyenne étant la même. La largeur de la tête à la base des lèvres est également un tiers de la largeur à l’extrémité postérieure de l’æœsophage. Les lèvres de la tête ressemblent parfaitement à celles des individus adultes, tandis que, comme je l’ai décrit ci-dessus, chez les larves qui habitent les glandes pharyngiennes, la tête a la forme d’un cône tronqué. La cavité buccale, au contraire, est beaucoup plus étroite que chez les individus adultes, sa largeur ne mesurant qu’un septième ou qu’un huitième de sa longueur. Elle occupe environ un sixième de la distance de l’orifice buccal jusqu’au commencement du tube digestif. Ainsi, chez la première larve mesurée, longue de 0,56mm, la longueur dela cavité buccale était 22 u, mais sa largeur seulement 2,1 y, les parois y comprises. L'œsophage ressemble déjà parfaitement à celui des individus adultes, eta, par conséquent, une tout autre forme que cheæles larves extraites des glandes, et le bulbe occupe déjà également la sixième partie de Ja distance de la bouche jusqu’au commencement de l'intestin. Le rectum n’est encore guère plus long que la moitié de la queue et celle-ci, plus longue que chez les larves des glandes, a la même forme que chez les femelles adultes à taille plus svelte. Chez la larve longue de 0,56mm, le rudiment génital avait une longueur de 33 u. Mém. Soc. Zool. de Fr., 4894. VI, — 24 310 DE MAN Je n’ai pas réussi à élever ces larves de la deuxième génération et nous voyons par conséquent qu'il nous reste encore à élucider l’histoire de ce parasite remarquable. Les Vers adultes ainsi que les larves sont assez agiles. La Rhabd. pellio Schn. me parait être très voisine de cette ee nouvelle. C’est surtout la bourse qui présente une ressemblance. parfaite chez ces deux espèces sous le rapport de la forme générale, du nombre et de l’arrangement des papilles et de la figure des spi- cules. La Rhabd. pellio cependant atteint une longueur considéra- blement plus grande et l’&sophage présente un bulbe médian qui ne se voit pas chez la Rhabd. Janeti. La bourse de la Rhabd. papillosa Schn. ressemble de même tellement à celle de la Rhabd. pellio, que Schneider était incapable de constater des différences. La cavité buccale de la Rhabd. pellio se distingue en outre par une figure un peu différente, tandis que l’æœsophage de cette espèce est considé- rablement plus court par rapport à la longueur totale. La Rhabd. dolichura Schn.semble se rapprocher encore davantage de l’espèce qui nous occupe. Bütschli (loco cituto) découvrit la Rhabd. dolichura dans de la terre prise dans un tronc d’arbre creux, puis additionnée de blanc d'œuf. Les lèvres céphaliques semblent avoir la même forme et être munies des mêmes papilles. L’æsophage est également dépourvu d’un bulbe médian, mais il est relativement plus court. Quant au collier nerveux, il présenterait une direction horizontale au lieu d’être oblique, maïs je pense que cette observa- tion est inexacte. Les parties repliées des ovaires s'étendent chez l’espèce observée par M. Bütschli, jusqu'au vagin, par conséquent plus loin que chez la Rhabil. Janeti. La Rhabd. dolichura serait, en outre, wné espèce hermaphrodite, dépaurvue de mâles, ce que n’est pas le cas de la Rhabd. Janeti, et enfin la queue paraît être chez la Rhabd. dolichura un peu plus effilée que chez l’espèce des Fourmis. EXPLICATION DE LA PLANCHE V. Fig. 1. — Région antérieure d'une larve extraite des glandes pharyngiennes d'une Fourmi (Fornvica rufa) et longue de 0,5", vue de côté. Gross. 900. Fig. 2. — La lête de cette même larve, vue de côté. Gross. 1800. Fig. 3. — La queue de la même larve, vue de côté. Gross. 900. Fig. 4. — Région antérieure d’un individu adulte femelle à taille plus svelte et pourvu d'œufs, vue de côté. Gross. 500. AS. RE D © 0 à die 4 1 j NOTE SUPPLÉMENTAIRE SUR LA AÆHABDITIS JANETI 311 Fig. 5. — La tête de cette femelle, vue de côté, la face ventrale se trouvant à droite. Gross. 1370. Fig 6. — Région du bulbe œsophagien de la même femelle, vue de côté. Gross. 900: Eis. 7. — Région inférieure ou caudale d'un mâle long de 0,77", vue de côté. Gross. 1370. Fig. 8. — La queue d’un individu femelle long de 1", pourvu d'œufs et à taïlle plus svelte, vue de côté. Gross. 500. Fig. 9, — La même, vue par la face ventrale. Gross 500. 972 NOTE SUR QUELQUES UNIONIDÆ DE GRÈCE, par M. CHAPER, Ancien Président de la Société. (PLancues VI et VII). J’ai reçu de Grèce, dans ces deux dernières années, un certain nombre de coquilles recueillies par les soins de M. Quellennec, ingénieur des Ponts et Chaussées français, au service du gouverne- ment hellénique, et je les ai communiquées à mon excellent confrère et ami, M. Drouet, de Dijon. Après un examen approfondi, portant sur un grand nombre d'exemplaires en parfait état, M. Drouet est arrivé à la conclusion que mes envois contenaient trois espèces nouvelles d’Anodontu et une espèce nouvelle d’'Unio. Par suite d’un malentendu bien regrettable, les trois espèces ont été publiées dans le Jowrnal de conchyliologie sans figures. C’est cette lacune qu’il m'a paru indispensable de combler. Une expérience déjà longue m'a appris qu’une diagnose sans figure est sans valeur. À moins de caractères tout à fait spéciaux et fort rares, aucune espèce animale ne peut être représentée à l’esprit du lecteur par une diagnose, de telle façon, je ne dis pas qu’elle puisse être dessinée, mais simplement qu’elle puisse être reconnue et distinguée des autres avec une certitude suffisante. Avec une figure, au contraire, et J'entends par là avec une figure sans aucune restauration, avec une figure qui soit un portrait, la certitude devient complète, et, à vrai dire, la description cesse d’être utile. Elle ne sert qu’à donner des détails de couleur et à insister sur certains points qui peuvent avoir un intérêt secondaire. La figure a de plus cet avantage énorme qu’elle est indépendante du langage. | Je n’ai besoin, pour faire apprécier la justesse des observations qui précèdent, que de faire appel aux trois diagnoses d’Amodonta publiées dans le Journal de conchyliologie. et aux figures applicables aux mêmes espèces. Aux avantages précités, la publication d’une figure joint le sui- vant : c’est de fixer sur un spécimen déterminé le type de l'espèce. Or, en ce qui me concerne, j'ai toujours pris soin que les types publiés, nb get PAPE NUE, NOTE SUR QUELQUES UNIONIDÆ DE GRÈCE 9313 et provenant de ma collection, fussent déposés dans une collection publique française, afin qu'ils pussent être consultés. Les espèces d'Anodontes dont il s’agit sont les suivantes : Anodonta græca Drouet (p. 90); Amodonta Quellenneci Drouet (p. 91); Anodonta lepida Drouet (p. 92). Toutes les trois décrites dans le volume XL du Journal de conchy- liologie, qui, bien que portant la date de 1892, n’a paru qu’en 4893, suivant une habitude malheureusement adoptée par ce recueil. Toutes les trois proviennent du lac Copaïs, en Grèce. Elles y sont accompagnées d’une autre espèce : Anodonta gravida, Drouet (Journ. de conch., XXVNII, p. 142), que je n’ai jamais reçue, et dont je ne puis parler. Ces espèces sont-elles de bonnes espèces, ou ne seraient-elles que des variétés locales créées et maintenues dans certaines régions du lac sous l'influence des eaux de certaines sources ou de certains affluents ? Malgré l’indiscutable autorité de M. Drouet, je me per- mettrai d’énoncer certaines réserves, laissant au lecteur le soin d'apprécier. L'espèce nouvelle d’Unio dont il s’agit a été dénommée, par M. Drouet, U. pamisinus, du nom de la rivière de Kalamata (Messénie), où elle vit en compagnie d’une autre Univ, décrite (et non figurée) par M. Westerlund en 4890, sous le nom d’Unio messenicus, dans la Eaun« palæarctica, vol. VIE, p. 59. Elle ressemble au premier abord un peu à L'U. acarnanirus Westerlund, avec laquelle elle avait été d'abord confondue, maïs s’en distingue très aisément. L’Unio pamisinus et l’Unio messenicus sont beaucoup plus ana- logues entre elles : cependant elles se distinguent aussi l’une de l'autre sans aucune difficulté. J’en ai reçu plusieurs douzaines, et ni M. Drouet ni moi n'avons eu un instant d’hésitation pour un seul spécimen, même à première vue extérieure, tant les caractères sont constants ; la différence du bombement et celle de la nature de l'épiderme sautent aux yeux. L’épiderme de l’U. messenicus est remarquablement feutré, caractère que le dessinateur, malgré sa très grande habileté, n’a pu rendre sur une lithographie. _L’Unio messenicus n'ayant pas été figurée par M. Westerlund, je l’ai fait figurer à côté de sa congénère, sur un type reconnu par l’auteur comme appartenant bien à son espèce. Voici la description de l’Unio pamisinus telle que la formule M. Drouet : C. ovalis, convexa, crassa, ad oras striato-squamosa, castanea; margo 314 CHAPER. — NOTE SUR QUELQUES UNIONDÆ DE GRÈCE cardinalis arcuatus, margo ventralis, rectiusculus ; margo anticus semicircularis, pars postica in rostrum late et oblique truncatum desinens; nates vix prominulæ, grosse undato-plicatæ ; ligamentum castaneum ; dens valvæ dextræ crassus: dentes valvæ sinistræ : anticus minor, posticus crassulus ; lamellæ validæ, inclinatæ ; margarita candi- dula, postice pallide-violacea. Long. 60-70 ; alt. 35-43; diam. 20-23 mill. Examinée à la loupe, la nacre est faiblement granuleuse, se dis- tingue de l’U. messenicus par sa forme plus allongée, confusément subtétragone, par son épiderme marron, non feutré, par sa dent: cardinale très épaisse. L’U. messenicus, au contraire, est de forme ovale arrondie, son épiderme est plus noirâtre, finement strié, feutré, et sa dent cardinale est assez mince. Les quatre types figurés appartiennent, à partir de la présente publication, à la collection de l'Ecole des Mines. EXPLICATION DES PLANCHES. PLancxe VI Fig. 4 et 1a. — Anodonta Quellenneci Drouet. Fig. 2 et 2a. — Anodonta græca Drouet. Fig. 3. — Anodonta lepida Drouet. PLANCHE VII Fig. 30. — Anodonba lepida Drouet. Fig. 4,4a, &b.— Unio pamisivus Drouet. Fig. 5,5, 5b. — Unio messenicus Westerlund. Tous les échantillons sont figurés en vraie grandeur. OBSERVATIONS ET EXPÉRIENCES SUR LES MOYENS DE PROTECTION DE L’ABRAXAS GROSSULARIATA L. par Félix PLATEAU, Professeur à l'Université de Gand. I ÉTAT DE LA QUESTION. $ L. — INTRODUCTION. La notion du rôle protecteur ou défensif, soit des couleurs, soit de la forme de beaucoup d’animaux, est relativement ancienne : A.J. Ræsel décrit avec admiration, dès 1746, la Chenille de l’Urap- teryx sambucaria, imitant un rameau ; Erasme Darwin, dans le premier volume de sa Zoonomia (1794), dit déjà nettement que les couleurs de nombreux êtres animés semblent avoir pour but tantôt de leur permettre de se cacher, tantôt de les mettre à même d’ap- procher facilement de leur proie; enfin, en 1815, Kirby et Spence introduisent dans le langage scientifique le mot mimic, à propos d’Insectes ressemblant à des objets divers. Il ne pouvait en être autrement; les bons observateurs furent frappés de quelques-uns de ces faits qui, nous le savons aujourd’hui, _ sont si nombreux et jouent incontestablement un rôle important dans la lutte pour l’existence. Ce nest cependant qu’à dater de l’apparition du célèbre travail de H. V. Bates sur les Héliconides et les Piérides de la vallée des Amazones, lu à la Linnean Society, en 1861, mais publié en 1867, que les recherches sur le mimétisme.et sur les différentes formes de ressemblance protectrice deviennent sérieuses. Les premiers qui s’engagèrent dans cette voie s Coran de rassembler le plus de cas possibles et cherchèrent à les expliquer par des théories; puis,comme dans l’évolution de toutes les sciences d'observation, vint la période expérimentale. L'expérience seule pouvant, en effet, montrer si telle hypothèse est exacte, telle autre fautive. Il ne suffit pas d'avancer qu’un Insecte qui, par son attitude et sa couleur, copie une petite branche, échappe par là à ses ennemis naturels; la chose est très possible, cependant il faut s’en 310 F. PLATEAU assurer en constatant comment les animaux insectivores se com- porteront devant ce rameau artificiel (1). De même, la théorie de À. R. Wallace sur le rôle des colorations voyantes de plusieurs Chenilles nues, rôle qui consisterait à avertir une partie des ennemis de ces Chenilles que leur chaïr a une saveur désagréable, n’a acquis une certaine valeur que depuis les expé- riences nombreuses dont je donnerai plus bas le résumé. La Phalène du Groseiller, Abraxas grossulariata L., si commune dans les jardins, est, sous ses divers états, un sujet d’études extrè- mement curieux, au triple point de vue des couleurs voyantes ou avertissantes, de la ressemblance protectrice et du mimétisme proprement dit. Son abondance permet de répéter les observations ou les expériences à satiété ; enfin, la facilité avec laquelle on élève la Chenille en captivité rend aisé l’examen de détails qui échappe- raient dans d’autres conditions. Quoique l’idée première d’utiliser cette espèce pour élucider quelques-uns des problèmes concernant la concurrence vitale ne m'appartienne pas et que plusieurs naturalistes l’aient eue avant moi, il m’a semblé qu’il y aurait de l'intérêt à contrôler les résultats obtenus jusqu’à présent et à chercher à pousser les investigations plus loin. $ 2. — HISTORIQUE. ; L'historique suivant, tout en faisant la part de chacun, permettra au lecteur de se former une idée de l’état du sujet à l’époque où j'a ai entrepris, à mon tour, des recherches dans ce sens. Charles Darwin, s’occupant du rôle des couleurs vives dans les rapports sexuels des animaux, reconnut que les colorations voyantes de beaucoup de Chenilles devaient avoir un but tout à fait étranger à la reproduction, puisque, pendant l’état larvaire, le Lépidoptère mène en quelque sorte une vie de neutre (2). Il appela sur ce point l’attention de A. R. Wallace. ? Celui-ci, dans la séance du 4 mars 1867 de la Société entomolo- gique de Londres, exposa ses idées sur la question (3). Il émit l'hypothèse que les Chenilles rases, sans épines, n’imitant pas la (1) On verra plus loin que Jenner Weir a vu les Oiseaux de sa volière manger les Chenilles de Géométrides imitant des rameaux ; observation qui demanderait à être répétée, mais qui, jusqu'à preuve du contraire, montre que la proteccion que les Chenilles en question tirent de leur attitude curieuse n'est pas toujours efficace. (2) D’après Poulton (voir plus loin). : (3) Transactions of the Entomological Society of London, (3), V, 1865-1867. Procee- dings, page LXXX. sig: ce. SUR LES MOYENS DE PROTECTION DE L'ABRAXAS GROSSULARIATA L. 371 teinte des végétaux et à couleurs plus ou moins brillantes, par conséquent facilement visibles, possèdent probablement une saveur très désagréable pour les Oiseaux et que les couleurs sont ici des couleurs avertissantes (Warning Colours des auteurs anglais, couleurs prémonitrices de Cuénot), indiquant à l’animal insectivore qu’il doit se méfier. Wallace engagea J. Jenner-Weir à faire, à cet égard, des observa- tions directes. C’est donc à ce dernier que sont dues, pour les Eépidoptères et leurs Chenilles, les premières expériences. Jenner-Weir (1), en raison de la difficulté d'élever des Oiseaux se nourrissant exclusivement d’Insectes, s’adressa à des espèces à alimentation mixte, dont je reproduis la liste, comme ayant de l'importance quant à la valeur des résultats : Rouge-gorge.......... Ærythacus rubecula, Bruant jaune. 1... Emberiza citrinella, Bruant des roseaux.... ÆEmberiza schæœniclus, BOUVREUTL RL UT . Pyrrhula vulgaris, PINSOD Ar Re Fringilla coelebs, BÉCICLOISÉ A LR 22 Loxia curvirostra, (CAE Ar ETES .. Turdus musicus, Farlouse des buissons . Anthus arboreus, HARAS eee ..... Carduelis spinus, SANT SENS AMEN PS Linaria minor. Ces Oiseaux mangèrent avec avidité toutes les Chenilles lisses de coloration obscure, à habitudes nocturnes, les Chenilles de Géomé- trides copiant des rameaux, les Chenilles vertes où foncées imitant la coloration des végétaux, mais refusèrent toutes les chenilles velues ou épineuses. Quant aux Chenilles rases à couleurs voyantes, parmi lesquelles celles de l’Abraxas grossulariata qui nous intéresse spécialement, elles ne furent pas même inquiétées. La même année, un autre naturaliste anglais, A.G. Butler, publia les résultats d'expériences analogues faites en se servant de Reptiles, d’Amphibies et d’Araignées (2) : il employa trois exemplaires de Lacerta viridis, deux Grenouilles et, d’après son texte, l’Epéire _ diadème, ainsi qu’une Lycose, Arachnides au sujet desquelles j’ex- prime des réserves qu’on trouvera plus bas. (4) On Insects and inseclivorous Birds ; and especially on the Relation between the Colours and the Edibilily of Lepidoptera and their Larvae. Transactions of _ the entomological Society of London, p. 21 et suiv., 4869, (2) Remarks upon certain Calerpillars ....which are wnpalatable lo their Ennemvies. Transactions of the entomological Society of London, p. 27 et suiv., 1869. 318 F. PLATEAU Laissant de côté la façon dont les animaux en question se com- portèrent vis-à-vis d’autres Chenilles, je ne prendrai, dans le travail, que ce qui concerne celle de l’Abraxas grossulariata. Les Lézards verts, nourris cependant d’Insectes, parmi lesquels des Chenilles diverses, refusèrent toujours celles de la Phalène du Groseillier ; les Grenouilles la saisissaient vivement, mais, dès que la proie était en contact avec leur muqueuse buccale, les Batraciens ouvraient la bouche et rejetaient les Chenilles en renversant leur langue au dehors. Quant aux Araignées, dans les toiles desquelles Butler jetait des Chenilles d’Abraæus, elles ne peuvent être l’Epeira diadema, encore toute petite en mai-juin, époque de la phase larvaire du Lépidoptère, ni une Lycose, les Lycoses ne tendant pas de toiles. J’ignore ce que pouvait être la prétendue Epéireet, quant à la Lycose, la description de la forme tubulaire du réseau me fait supacses qu'il s’agit en réalité de l’Agalena labyrinthica. Quoiqu'il en soit, la première Araignée rejeta les Chenilles hors de sa toile, la seconde les entraîna au fond de son tube, mais finit cependant aussi par les rejeter. En 1870, nouvelle notice de Jenner-Weir (1) concernant principa- lement l’immunité dont jouirait la chenille de Cucullia verbasci rela- tivement aux oiseaux. Il y répète encore que la Chenille d’Abraxas est complètement dédaignée et peut ramper sans: danger dans une volière dont les habitants ont manifestement faim. Aug. Weismann a décrit, dans son ouvrage Sur la théorie de la descendance (2), plusieurs observations sur des Chenilles mangées ou refusées par le Lézard vert. Nous devons nous borner ici à en indiquer l'existence, aucune de ces observations ne concernant la Phalène du Groseillier. Le travail le plus important de toute la série est incontestablement celui de E. B. Poulton (3), qui, en réunissant les résultats de ses devanciers à ceux de ses propres expériences, semble avoir élucidé complètement la question des couleurs et des dessins des Insectes. comme moyens de protection vis-à-vis des Vertébrés. J’extrais de (1) Further Observations on the Relation belween the Colour and the Edibilily of Lepidoptera and their Larvae. Transactions of the Entomological Society of London, p. 337, 1870. (2) Studien zur Des nine Theorie, Il, p. 103, Leipzig, 1876. (3) The experimental Proof of the prolective Value of Colour and Markings in Insects in Reference to their vertebrate Ennemies. Proceedings of the Zoolo= gical Society of London, p. 191-274, 1887. … SUR LES MOYENS DE PROTECTION DE L'ABRAXAS GROSSULARIATA L. 919 ses conclusions les principes suivants auxquels je conserve leurs numéros d’ordre : ; 2° Presque tous les Insectes très visibles (conspicuous) possèdent des attributs désagréables, goût nauséabond, odeur repoussante, poils irritants ou aiguillon venimeux. 5° Lorsque l’état voyant ou apparent protecteur d’un [nsecte est le résultat de couleurs et de dessins, couleurs et dessins sont répétés un grand nombre de fois de façon à ce que la connaissance en soit aisément acquise par les Vertébrés. 13° Les Insectes qui échappent à leurs ennemis par ressemblance avec des objets inertes (ressemblance protectrice proprement dite), par attitudes, par des mouvements rapides ou enfin parce qu’ils se cachent, sont généralement mangeables.... Dans ses expériences personnelles, Poulton employa, comme Vertébrés, la Raïnette (Hyla arborea), le Lézard vert {Lacerta viri- dis), le Lézard de murailles (Lacerta muralis) et un Gecko (Taren- tola mauritanica). Enfin, Jenner-Weïir lui permit d'utiliser les résultats obtenus, durant l’été de 1876, au moyen des Lacerta siridis, L. agilis et L. vivipara. Si nous ne nous attachons qu’à ce qui concerne l’Abraxas gros- sulariata, Poulton nous apprend que la Chenille fréquemment saisie par les Lézards est cependant presque toujours rejetée. Un Lacerta muralis affamé mâcha une Chenille pendant quelques instants et un seul Lacerta agilis en avala un exemplaire. La Rainette goûta la Chenille du Groseillier puis la rejeta. Les derniers essais que nous ayons à analyser sont ceux de Fr. E. Beddard. Les expériences, curieuses parce qu’elles portent presque toutes sur des Vertébrés étrangers, furent effectuées au Jardin zoologique de Londres, soit par l’auteur seul, soit avec la collaboration de M. Frank-Finn (1). Les Singes insectivores ne refusèrent pas la Chenille d’Abraxas, un Tamarin (Midas rufimanus) avala un échantillon avec avidité, deux Cebus et un Cercopithecus callitrichus sucèrent deux de ces Chenilles puis rejetèrent les peaux vides. Un Psophia et quelques autres oiseaux exotiques se bornèrent à béqueter les Chenilles du Groseillier qu’on leur donna. Deux Tan- gara et un Zosterops saisirent chacun une Chenille et la mâchèrent longtemps; il est probable que le Zosterops finit par avaler la sienne. Un Carpococcyx radiatus en mangea certainement. Un seul (1) Animal Coloration, p. 149 et 153. London, 1892. 380 F. PLATEAU Oiseau, un petit Pinson (a small Finch) dédaigna tout à fait ce genre de proie. Parmi les Reptiles, Beddard vit un Lézard vert happer une Chenille du Groseillier, puis la refuser ; deux Lézards exotiques ; Zonurus cordylus de l'Afrique méridionale, et Amphibolurus muri- catus d'Australie ne firent aucune attention à l’Insecte. Nous avons dit plus haut que les Grenouilles et les Rainettes ne mangent pas la Chenille d’Abraxas; Beddard a constaté que le Crapaud commun (Bufo vulgaris) avale au contraire cette nourri- ture. L'auteur fait remarquer à cet égard que le Crapaud mange des Abeïlles et des Guêpes sans se soucier de leur aiguillon. Ajoutons, pour terminer l’historique,que Poulton(1)et Beddard (2) signalent la Chenille d’Abraxas grossulariata comme l’exemple le plus commun, sinon le plus frappant, de Chenille très visible et qui, bien qu'appartenant au groupe des Phalènes, ne se dissimule ni en prenant l’aspect raide de baguette, si caractéristique chez les Géométrides, ni en copiant d’une façon quelconque la couleur du végétal servant de support. De plus, Poulton (3), parlant de la Chrysalide, l’indique aussi comme possédant des couleurs MONA et un goût désagréable. En résumé, d’après les recherches de mes prédécesseurs : a) L'animal que nous étudions ne prenant pas de précautions pour se dissimuler et possédant des couleurs vives attirant les regards, serait admirablement protégé par ces couleurs mêmes qui avertiraient ses ennemis de sa saveur nauséabonde. b) Il est refusé ou dédaigné par les Oiseaux européens, par les Lacerta viridis, L. muralis, L. agilis et L. vivipara, par le Tarentola mauritanica, le Zonurus cordylus, YAmphibolurus muricatus, par la Rainette, les Grenouilles et des Araignées indéterminées. c) Les Singes insectivores, quelques Oiseaux exotiques et le Crapaud commun le mangent. IL OBSERVATIONS ET EXPÉRIENCES PERSONNELLES. $ 3. — La CHENILLE DU GROSEILLIER PREND CERTAINES PRÉCAUTIONS POUR SE DISSIMULER. On commettrait une véritable erreur en admettant que laChenille : ) The Colours of Animals (International Scientific Series), p. 169. London, 1890: (2) Op. cit.. p. 148. (3) The Colours of Animals, p. 174 et The experimental Proof, etc., p. 262. q 1 cine co de Gé on à D Le, SUR LES MOYENS DE PROTECTION DE L'ABRAXAS GROSSULARIATA L. 381 d’Abraxas n’obéit en aucune façon à l'instinct qui pousse la plupart des larves de Lépidoptères à se cacher. Ayant observé pendant plusieurs saisons les nombreux individus vivant sur des Groseilliers épineux, sur des Groseilliers rouges et sur le Cassis, J'ai constaté ce qui suit et que tout le monde peut vérifier. A moins que les Chenilles ne soient extraordinairement abon- dantes, ce qui n’a lieu qu’en certaines années exceptionnelles, l'observateur non prévenu pourra passer auprès des Groseilliers sans soupçonner la présence des Insectes parasites. Si son attention est éveillée, ce ne sera pas, en général, parce qu'il voit les Chenilles, mais parce qu'il remarque l'existence de feuilles rongées. Les Chenilles d’Abraxas se dissimulent donc, et voici par quels procédés multiples. On sait que l’animal en question est d’un blanc jaunâtre marqué de nombreux points noirs et que les flancs sont rougeà- f 7 tres. En mai, on trouvera de 24 nombreux individus demi- Z ; Fe En adultes dans la position re- / présentée par la figure 1; Z, c’est-à-dire non sur les feuil- 6 - les, mais le long de l’extrême bord de celles-ci et reployant J le corps en zigzag de façon à épouser les inégalités de ce ME bord. Dans ces conditions, les Chenilles n’exposent guère aux regards que leur partie latérale rougeàtre qui, de plus, piquetée de points noirs, simule fort bien, à une certaine distance, les bords roussis que beau- coup de feuilles offrent naturellement. Les points noirs donnant l’impression de découpures ou de trous. Plus tard dans la saison, on rencontrera les Che- nilles plus âgées à la face inférieure des feuilles et fréquemment, à l’état de repos, absolument appliquées et allongées le long des rameaux, presque toujours la tête en bas, ainsi que je l’ai reproduit (fig. 2). Les rameaux occupés sont situés dans la région obscure de Parbuste, c’est-à-dire à une faible hauteur au-dessus du sol. En d’autres termes, pour voir le plus grand nombre des Chenilles Fig. he Ana 382 F. PLATEAU et non quelques individus isolés et exceptionnellement apparents, il faut se baisser et examiner le Groseillier de bas en haut. Beddard (1), parlant d’autres espèces, dit : « Certaines Chenilles que l’on considère, en général, comme possédant des couleurs avertissantes peuvent cependant ne pas être facilement visibles si elles vivent parmi les fleurs ou sur des plantes basses, là où il ya une végétation variée et des fleurs en grande quantité. » : On voit que pour les Chenilles d’Abraxas ces conditions ne sont même pas réalisées et, cependant, ces animaux se dissimulent si bien qu’à moins, je le répète, d’abondance exagérée, il faut se donner la peine de les chercher, en écartant les branches, en retournant les feuilles, etc., lorsqu'on veut leur faire la chasse pour en débarrasser le végétal. Si on secoue les rameaux du Groseillier, on constate un troisième procédé de dissimulation : les Chenilles se laissent choir sur le sol, soit directement, soit en descendant assez rapidement le long d’un fil. À terre elles s’enroulent immédiatement en anneau et, grâce à leur coloration générale blanchâtre, ressemblent alors à des excré- ments d'Oiseaux. Elles ont certainement conscience que cette atti- tude est protectrice, car elles la gardent longtemps. $ 4. — À L'ÉTAT DE CHRYSALIDE, L'ABRAXAS GROSSULARIATA OFFRE UN CAS ÉVIDENT DE MIMÉTISME. La Chrysalide fixée soit le long d’une petite branche, soit sur la surface d’un mur, par quel- ques fils à peine visibles, peut être considérée comme aussi nue que celle d’un Lépidoptère diurne. Elle est protégée par deux moyens: 1° sa situation, qui est en général la portion épaisse et obscure de l’arbuste sur lequel la Chenille a vécu, et 2° sa coloration mimétique. On sait, en effet, que cette Chrysalide est d’un noir luisant et marquée de bandes circu- laires d’un jaune vif, mais ce qu’on n'a, je pense, jamais signalé, c’est que le tout imite à s’y méprendre le corps noir et jaune d’un Hy- ménoptère à aiguillon du groupe des Vespides. Afin de bien faire saisir au lecteur l’impor- Fig. 3. (1) Animal coloration, p. 97. SUR LES MOYENS DE PROTECTION DE L'ABRAXAS GROSSULARIATA L. 9389 tance réelle de ce mimétisme, j'ai représenté côte à côte (fig.3) la Chrysalide d’Abraxas grossulariata et la Vespa silvestris ; les deux Insectes étant dessinés d’après nature. Il est fort probable que cette similitude d’aspect doit faire hésiter un ennemi dont la vue ne serait pas ou serait peu suppléée par l’odorat. $ 5. — EXPÉRIENCES AVEC REPTILES. Le bassin cimenté du laboratoire d'anatomie comparée de l’Uni- versité de Gand renfermait huit Tortues aquatiques (Cistudo europæa) qui avaient déjà manifesté leur goût pour les Insectes en dévorant quelques Coléoptères. La plupart des individus n’ont cependant fait aucune attention aux Chenilles du Groseillier que je leur ai jetées. Un seul, remar- quant une Chenille tombée au fond du réservoir, la prend un instant puis l’abandonne. M. le Dr Albert Boddaert, ayant rapporté de ses voyages en Algérie et dans le Midi de l’Europe plusieurs Reptiles intéressants qu'il élève en captivité, a bien voulu effectuer pour moi quelques essais avec le Coluber Aesculapii et avec une variété italienne du Lacerta muralis. Ces animaux n’ont pas cherché à capturer spontanément les Chenilles d'Abraxas qui leur étaient offertes. Bien plus, lorsqu’en leur ouvrant la bouche, on y introduisait une de ces larves, ils la rejetaient immédiatement au lieu de l’avaler. $ 6. — EXPÉRIENCES AVEC AMPHIBIES. Les Grenouilles rousses, Rana temporaria, m'ont donné exacte- ment les mêmes résultats qu’à Butler. Les individus observés vivent en liberté dans mon jardin et sont assez habitués à mes mouvements pour se laisser approcher. Si je jette une Chenille de Groseillier à une Grenouille, elle tourne la tête du côté de l’Insecte et attend sans bouger tant que la Chenille roulée en anneau reste immobile ; confirmation de ce que je disais à la fin du $ 3 de la protection que la Chenille retire de cette attitude. Cependant, la larve qui ne voit pas son ennemi (1), se décide à (4) J'ai démontré expérimentalement, dans mes Recherches expérimentales sur la vision chez les Arthropodes, 5° partie (Bullet. de l'Acad. roy. de Belgique, (3), XV, n° 1, 1888), que la distance de vision distincte des Chenilles est fort courte et généralement voisine d’un centimètre. 384 F. PLATEAU bouger. Dès qu’elle se déroule et commence sa progression d’arpenteuse, la Grenouille la happe rapidement, mais pour la rejeter aussitôt en renversant complètement la langue. Quoique la Grenouille regarde parfois la Chenille qu’elle vient de cracher intacte et suive pendant quelques instants ses mouve- ments, je ne crois pas qu’elle cherche jamais à la capturer de nouveau. J’ai laissé tomber des Chenilles du Groseillier dans un aquarium contenant de nombreux Triton punctatus. Plusieurs de ces Tritons les saisirent:et firent des efforts pour les avaler, donnant, comme ils le font habituellement, de brusques coups de tête à droite et à gauche. Mais ces proies étaient ou trop volumineuses, ou à peau trop coriace, car les Tritons les abandon- nèrent au bout de quelques minutes. Les allures de ces AuphIDIES ne permettaient de supposer aucun dégoùt de leur part; il n'y avait évidemment qu'impossibilité mécanique à avaler. Je me suis adressé ensuite à un individu isolé d’une espèce plus grande, le Triton alpestris. J'avais pris la précaution de faire jeûner l’animal pendant vingt-quatre heures\ Le résultat a cependant été négatif ; le Triton ne fit attention ni à des Chenilles du Groseillier simplement jetées dans son bocal, ni à une Chenille vivante suspen- due par un fil et que l’on faisait monter et descendre devant-lui. $ 7. — SAVEUR RÉELLE DE LA CHENILLE D'ABRAXAS GROSSULARIATA, DE LA CHRYSALIDE ET DE L’INSECTE PARFAIT. La répugnance apparente ou le dédain de beaucoup de Vertébrés pour la Chenille de la Phalène du Groseillier sont, nous l’avons vu, attribués par tous les auteurs à la saveur désagréable de l’Insecte. Poulton (1) indique, en outre, comme immangeables, la Chrysa- lide et l’Insecte parfait. Or, cette explication repose sur une pure hypothèse qu'aucun de mes prédécesseurs n’a, je crois, cherché à vérifier par lui-même. Après des hésitations assez naturelles, j’ai goûté la Chenille d’Abraxas. Choisissant un bel individu bien vivace, que j'ai d’abord coupétranversalement en deux pour ne pasintroduire dans la bouche un être entièrement vivant, je l’ai mâché assez longuement pour être certain de la nature de l’impression perçue. Je puis affirmer que la saveur est presque nulle, très légèrement (1) The experimental proof, etc.... Op. cit. Tableau de la page 262. SUR LES MOYENS DE PROTECTION DE L'ABRAXAS GROSSULARIATA L. 38) douceatre, ni nauséabonde, ni poivrée, ni acide, ni amère, sans arrière-goût, et j’ajouterai même agréable, rappelant un peu celle des amandes douces sèches ou de la noix de coco. Un détail est à signaler qui donne peut-être la raison du rejet de l’Insecte par certains Vertébrés, c’est que la peau de la Chenille est assez résistante, proportionnellement à la taille de cette larve. Même expérience avec la Chrysalide. Celle-ci est parfaitement saine et s’est débarrassée des téguments larvaires depuis un jour. La peau est plus tendre, mais la saveur est également à peu près nulle ; plus fade encore que celle de la Chenille. Enfin, j'ai goûté l’Insecte parfait, en prenant, pour éviter des objections, un individu bien développé éclos en liberté et en m’adres- sant à l'abdomen, qui serait évidemment la portion du corps mangée de préférence par un insectivore. J’ai mâché cet abdomen entie- rement et, encore une fois, la saveur m’a paru faible, agréable et analogue à celle de la Chenille. Je crois, en outre, devoir faire remarquer que la Chenille, la Chrysalide et l’Insecte parfait n’ont pas été goûtés immédiatement l’un après l’autre, mais chacun à huit jours au moins d'intervalle, ce qui doit faire exclure toute idée de mauvaise disposition de la part de l’expérimentateur. Sans avoir la délicatesse exquise qu'on observe chez quelques Mammifères, les perceptions gustatives de l’homme sont assez étendues pour qu'il faille reconnaitre, après mes essais aisément contrôlables par tout le monde, que la prétendue saveur désa- gréable de l’Abraxas grossularatia n'existe pas. Ainsi tombe complètement une supposition toute gratuite. Mais alors, dira-t-on, quelle est la cause du refus d’une partie des Vertébrés ? J'aime mieux déclarer nettement que je l’ignore pour le moment, plutôt que de substituer des théories à d’autres théories. $ 8. — EXPÉRIENCES AVEC ARAIGNÉES. Une Amaurobie (Amaurobius ferox) est mise dans un bocal contenant plusieurs pierres et placé à dessein dans un endroit peu éclairé; l'animal vivant toujours dans des retraites obscures. L’Araignée tisse entre les pierres sa toile sommaire caractéris- tique et y suspend son cocon. Le lendemain, je lui ‘donne trois jeunes Chenilles du Groseillier ayant atteint la moitié de leur taille; mais, bien que celles-ci Mém. Soc. Zool. de Fr., 1894. vi, — 23 380 ! F. PLATEAU circulent et s’embarrassent dans les fils de la toile, l’'Amaurobie observée pendant deux jours ne s’en préoccupe nullement. J'ai élevé beaucoup d’Araignées en captivité pour toutes mes recherches antérieures sur la digestion, la vision, le rôle des palpes, etc., etc., et je sais par conséquent comment nos espèces se comportent vis à vis des êtres ou des objets qui tombent dans leurs filets. Cette expérience acquise me permet d’assurer que l’'Amaurobie ne manifestait aucune crainte et que, si elle n’a pas attaqué les Chenilles, c’est probablement parce que les mouvements de celles-ci n’ébranlaient pas ses fils de la même façon que ses proies habituelles. Je jette quatre Chenilles du Groseillier dans la grande toile tissée par une Tégénaire domestique femelle (Tegenaria domestica) devant une lucarne de grenier. La toile est tendue comme un rideau trans- lucide au devant de la vitre; l’Araignée est du côté éclairé; je suis de l’autre côté, à l’intérieur du grenier, ce qui, circonstance favo- rable, me permet d’observer, au travers de la toile, tout ce qui s’y passe, sans que mes mouvements soient perçus par l’Arachnide. Au moment de la chute des Chenilles, la Tégénaire, avertie par la secousse, sort de son entonnoir, court à l’une des larves et la mord ou, au moins, essaie de la mordre à deux reprises successives. Elle quitte ensuite cette première proie et s'adresse à une seconde qu’elle cherche à mordre à son tour, mais les téguments des larves étant trop durs et les Chenilles enroulées faisant les mortes, l’Araignée se retire lentement, preuve incontestable pour ceux qui connaissent les mœurs de ces animaux, qu’elle n’éprouve aucune frayeur. Plus tard, lorsque les Chenilles se décident à ramper sur la toile, la Tégénaire, instruite de l’inutilité de ses morsures, les dédaigne absolument et reste dans son tube. Lors d’un troisième essai, j'ai mis une Tégénaire femelle dans un bocal contenant une couche de sable fin et quelques fragments de terre cuite. L’Arachnide tend bientôt sa toile et on le laisse jeüner pendant trois jours durant lesquels on soulève de temps à autre le _ couvercle de treillis métallique du vase. Comme je l’ai toujours observé dans mes élevages, l’animal arrive à ne plus s'inquiéter de ces déplacements. Je laisse alors tomber sur la toile deux Chenilles de Groseillier qui, immobiles d’abord, effectuent au bout de quelques minutes des mouvements pour se dégager. ‘: L’Araignée s’élance vers une des Chenilles, et reconnaissant cette fois qu’il s’agit d’un être que sa toile ne reçoit jamais, elle recule En (2, lex MEANS ES 10 SUR LES MOYENS DE PROTECTION DE L'ABRAXAS GROSSULARIATA L. 387 instantanément pour se cacher derrière un tesson de terre cuite. Ce manège se renouvelle trois fois. Une quatrième fois, la Tégé- naire vient bravement se placer sur son réseau à un centimètre d’une des Chenilles, mais ne l’attaque pas. La Chenille ayant fait un mouvement un peu brusque, l’Araignée fuit de nouveau. Une demi-heure plus tard, je retrouve l’Araignée dans sa retraite et les deux Chenilles intactes réfugiées sous le taillis métallique formant couvertle. Butler paraissant avoir essayé l’Agalena labyrinthica, j'ai natu rellement voulu voir comment se comporterait cette forme et j'ai opéré successivement sur deux individus : une Chenille du Groseillier étant déposée sur la toile et y exécutant de nombreux mouvements pour s'échapper, l'Agalène ne reconnaît évidemment pas les trépi- dations d’une proie normale, car elle reste obstinément au fond de son entonnoir. J'enlève la Chenille et j’y substitue une petite Forficule, l’Arai- gnée se précipite aussitôt, la mord, l’entoure de fils, etc. Ces résultats montrent que les Araignées ne sucent pas ou ne sucent guère les Chenilles, mais qu’on le remarque, ils ne signifient pas du tout que l’explication réside dans l’existence d’une mau- vaise saveur. En eftet, la façon d’agir des Araignées vis-à-vis de la Phalène du Groseillier à l’état parfait indique qu’elles n’éprouvent aucune répugnance, bien que le Lépidoptère passe comme sa larve, pour être d'un goût désagréable. Je me suis assuré de la chose par les moyens suivants: dans un petit bâtiment servant à remiser des outils de jardinage, j'ai laissé à dessein trois ou quatre Tégénaires tisser de grandes toiles. Celles-ci, peu élevées au-dessus du sol, à un mètre au maximum, sont aisément accessibles et fort commodes pour l’observation. Pendant des semaines, j'ai déposé presque tous les jours, tantôt sur une toile, tantôt sur l’autre, des Abraxas à l’état parfait et vivants, les uns provenant de mes élevages, d’autres capturés directement dans le jardin. Comme terme de comparaison, j'ai plusieurs fois mis sur les toiles des Pieris rapae, que les Araignées ont, du reste, traités exactement de la même manière que les Phalènes du Groseillier. Fort méfiantes à mon égard, les Tégénaires ne s'élançaient presque jamais devant moi sur la victime ; mais il me suffisait de m'éloigner un instant pour constater au retour soit la présence de l’Arachnide sur le Lépidoptère, soit la disparition de la proie 388 F. PLATEAU entraînée par l’Araignée dans une des fentes de la muraille. Le hasard m'a parfois bien servi et j’ai pu, par exemple, voir l’Araignée, d’abord cramponnée sur l’Abraxas, fuir et l’abandonner à mon approche un peu trop brusque, puis revenir sur le Lépi- doptère lorsque je restais immobile. Démonstration évidente que l’Arachnide trouvait que l’insecte valait la peine d’un retour. D’autres espèces d’Araignées ont aussi été essayées avec la Phalène du Groseillier. L’Agalena labyrinthica qui ne sortait même pas de son tube pour la Chenille (voir plus haut), se jette au con- traire tout de suite sur la Phalène et la fue: mais ses tentatives pour sucer ne réussissent évidemmeñt pas, car, après quelques tentatives, elle abandonne la proie du reste énorme pour elle. On remarquera ici que le papillon est mort ou tout au moins est immobilisé par la morsure, par conséquent perdu, et qu’il n’a donc retiré aucun avantage des propriétés défensives qu’on lui suppose. Je dépose un 4braæas parfait dans la toile d’une Epeira diadema femelle demi-adulte, l’Araignée se précipite aussitôt, tue la Phalène, l’emmaillotte et la suce avec délice, passant successivement aux diverses régions de l’abdomen. L'observation est ici des plus faciles et ne laisse aucun doute. Le lecteur déduira de tout cela, comme moi, que l’Abraxas grossu- - lariata n’est défendu contre les Araignées, ni par une saveur parti- culière, ni par une sécrétion venimeuse. | $ 9. — EXPÉRIENCES AVEC CARABES ET DYTIQUES. Persuadé à priori que la Chenille du Groseillier ne pouvait être protégée d’une façon efficace contre tous les animaux quelconques et devait évidemment servir de pâture à certains êlres, j'ai songé aux Insectes carnassiers et je me suis d’abord adressé au Carabe doré, Carabus auratus, dont de nombreux individus habitaient mon jardin. Deux Carabes dorés sont placés dans un cristallisoir contenant un peu de sable humide ; on les y laisse sans nourriture durant onze heures environ, temps relativement court si l’on réfléchit à la facilité avec laquelle les Insectes en général supportent une longue abstinence. Après ce temps, je suis en droit de supposer qu'ils ont modérément faim et qu’ils sont habitués à leur prison. On leur donne alors trois Chenilles d’Abraxas, l’une complè- tement développée, les deux autres plus petites. Un des Carabes attaque presque immédiatement la plus grosse SUR LES MOYENS DE PROTECTION DE L'ABRAXAS GROSSULARIATA L. 389 Chenille et, sans la lâcher, ce qui prouve qu'il ne ressent aucun dégoût, la dévore à peu près entièrement dans l’espace d’une heure, ne laissant que la région thoracique. Le second Carabe, dont une antenne est mutilée, ce qui lui donne une certaine infériorité au point de vue de l’odorat, ne se décide qu'après trente minutes. Il attaque une des petites Chenilles, puis l’abandonne. Ayant dû m’éloigner pendant quelques heures, j'ignore quelle a été, dans la suite, sa façon de se comporter, mais j'ai trouvé les deux petites Chenilles partiellement dévorées. Les trois Chenilles avaient donc servi de nourriture à l’un des Carabes au moins. Douze heures après, les Carabes se portaient parfaitement bien ; la chair de la Chenille du Groseillier ne leur est donc pas nuisible. Je renouvelle ensuite l’expérience avec deux nouveaux Carabes laissés préalablement à jeun pendant dix-huit heures, et deux Chenilles du Groseillier. Afin de ne pas allonger cette notice outre mesure, je passerai la description des détails pour signaler ce point qu'après quelques péripéties sans importance, les deux Coléoptères se mirent à dévorer ensemble la Chenille la plus volumineuse, tirant chacun de son côté, en se livrant à une sorte de dispute amusante à observer et qui démontrait que, loin d’éprouver de la répugnance, il trouvait la larve un morceau de choix. Au bout d'une heure, il ne restait de la proie qu’une peau déchirée vide. Enfin, le lendemain matin, je constate que la deuxième Chenille a été dévorée à son tour et que, comme dans l'essai précédent, les Carabes sont bien portants. Bien que les Carabes ne grimpent pas aux arbustes, les Chenilles d'Abraxas se laissant tomber à terre dès qu'une secousse est imprimée aux branches, on conçoit que beaucoup d’entre elles doivent devenir ainsi victimes de la voracité des Coléoptères car- nassiers terrestres. L’Insecte parfait lui-même se trouve assez souvent à terre (1) et peut, par conséquent, être attaqué par des ennemis analogues à * ceux de la Chenille. Pour m'en assurer, je mets dans un cristallisoir à fond de sable, trois Phalènes du Groseillier, dont le thorax a été légèrement pincé afin d’éviter qu’elles ne s’envolent, et deux Carabes dorés capturés (4) Son vol est indécis ; il se pose un peu partout, fréquemment sur des plantes basses et même sur le sol. 390 F. PLATEAU au moment même de la mise en expérience et que l’on n’a donc soumis à aucun jeûne préparatoire. Trois heures après, je trouve un des Lépidoptères presque complètement mangé ; après six heu- res environ la deuxième Phalène est dévorée et le lendemain matin on constate que la troisième a subi le même sort. Les ailes mêmes y ont passé ; il n’en reste que des miettes. Les Carabes sont agiles comme avant leur repas. Si les Groseilliers sont voisins d’une mare ou d’un ruisseau, le vent, le passage de l'Homme ou d’animaux peuvent faire tomber quelques Chenilles dans l’eau, elles y seront dévorées bientôt par les Dytiques, ainsi que le montre l’essai ci-dessous. Je jette plusieurs Chenilles du Groseillier dans un aquarium con- tenant des Dytiscus marginatus et D. dimidiatus. Les Coléoptères se précipitent sur ces proies, se les disputent avec avidité et paraissent les manger entièrement. Ce qui indique une fois de plus que pour les Insectes carnassiers, les Chenilles en question n’ont pas de saveur répugnante. $ 10. — PARASITES DE LA CHENILLE D'ABRAXAS. Les parasites animaux habituels des chenilles de Lépidoptères sont, comme on sait, des Hyménoptères Ichneumonides et des Diptères Tachinides dont les larves vivent aux dépens du tissu adipeux des Chenilles vivantes, u’attaquant les autres tissus que vers le moment du développement complet. Or, en ce qui concerne la Chenille du Groseillier, la Dés ou l’absence de parasites de ces types offre une importance réelle. En effet, si la Chenille n’était jamais parasitée, cela militerait en faveur de l'hypothèse qu’un principe nuisible imprègne sa chair; si, au contraire, la Chenille est à peu près aussi souvent infestée que chez les autres espèces, l’idée d’une substance toxique protectrice perd beaucoup de sa valeur. Afin d'arriver à cet égard à un résultat sérieux, j'ai élevé, dans. des conditions satisfaisantes d’aérage, de propreté, de température et de nourriture, 65 Chenilles d’1braxas recueillies successivement, par petites quantités, pendant une grande partie du mois de mai et tout le mois de juin, de façon à obtenir, si la chose existait, des individus attaqués en liberté par des parasites. Parmi les produits de l’élevage, on a trouvé 9 Chenilles et 5 Chry-. salides desséchées, probablement infestées par des parasites végétaux dont nous n’avons pas à tenir compte dans le présent travail. En CPE Er PNA e SUR LES MOYENS DE PROTECTION DE L'ABRAXAS GROSSULARIATA L. 991 retranchant ces cas du nombre total, il reste 51 résultats à examiner. Ils se décomposent comme suit : 29 Chenilles ont traversé sans accidents toutes les phases et ont fourni autant de Lépidoptères normaux. Il n’en fut pas de même pour les autres. 2 Chenilles ont été attaquées par un petit Ichneumonide, le Microgaster glomeratus L. Chacune des Chenilles ayant hébergé environ dix individus. 4 Chenille fut attaquée par le Microgaster nemorum Hg. Elle contenait seize parasites. 1 Chenille fut parasitée par l’Ichneumon ochropis Graven- horst (1). 16 Chenilles furent attaquées par des Diptères Tachinides Exorista vulgaris Fallen. 2 Chenilles furent attaquées par des Exorista parasitées elles-mêmes par des Ichneumonides(Mesochorus festivus Holmgrén). Total. 22 Ainsi 22 Chenilles sur 51, soit l'énorme proportion de 43 °/,, ont été piquées par des parasites animaux, Hyménoptères ou Diptères,et ont servi de nourriture à leurs larves. On comprend toute l’importance de cette constatation. [II CONCLUSIONS. 1° Les Chenilles d’Abraxas grossulariata ne se fient que fort peu à leur prétendue coloration avertissante au prémonitrice : elles se dissimulent, dans le jeune âge, le long des bords des feuilles, plus tard en s'appliquant le long des rameaux occupant les régions obscures de la plante. Inquiétées par des secousses, elle se laissent choir à terre où, s’enroulant en anneau, elles restent immobiles et simulent assez bien des excréments d'Oiseaux. 2 La Chrysalide noire ou d’un brun foncé avec des anneaux d’un jaune vif imite d’une façon remarquable le corps noir et jaune d’un Hyménoptère à aiguillon du groupe des Vespides. Il y a là un cas très probable de mimétisme défensif. (1) Je dois les déterminations de l'{chneumon, de l’'Exorista et du Mesochorus à mes savants confrères de la Société entomolôgiqie de Belgique, MM. Séverin et Tosquinet, que je suis heureux de pouvoir remercier ici de leur obligeance. 392 F. PLATEAU. — PROTECTION DE L'ABRAXAS GROSSULARIATA L. 3 Si un certain nombre de Vertébrés européens, tels que des Oiseaux, des Lézards, les Cistudes, des Ophidiens, les Rainettes et les Grenouilles refusent ou dédaignent les Chenilles de la Phalène du Groseillier, d’autres Vertébrés tels que le Crapaud, des Tritons, des Singes insectivores, plusieurs Oiseaux exotiques capturent ou mangent ces larves. 4o Le refus des Chenilles d’Abraxas par une partie des Vertébrés ne tient vraisemblablement en aucune façon à une saveur désa- gréable et par suite protectrice. Car, contrairement aux opinions émises, ni la Chenille, ni la Chrysalide, ni le Lépidoptère à l’état parfait n’ont de goût répugnant. La saveur de la chair de ces ani- maux est douceâtre et presque agréable. 50 L’Abraxas grossulariata n’est défendu contre les Araignées ni par une saveur particulière, ni par une sécrétion venimeuse. En eftet, les Araignées n'éprouvent aucune répulsion réelle pour les Chenilles de l’espèce en question et cherchent même parfois à les mordre, mais sans succès, peut-être par suite de la résistance des téguments. Si leur taille est suffisante, elles attaquent, tuent et sucent l’Insecte parfait. 60 L’Abraras à l’état de Chenille, comme à l’état de Lépidoptère, est sans défense vis-à-vis des Coléoptères carnassiers, Carabes et Dytiques, qui le dévorent avec avidité. 7 L’Abraxas grossulariata à l’état de Chenille n’est défendu en aucune manière contre les Diptères et les Hyménoptères parasites. La proportion des Chenilles parasitées peut atteindre 43 0}. Telle est l’histoire d'un animal considéré comme un des types d'êtres à coloration protectrice. Les résultats de nos recherches semblent prouver que, pour l’Abraxas, cette coloration si voyante n’a probablement pas le rôle avertisseur qui lui a été attribué et que les naturalistes feraient chose utile en contrôlant par l’expé- rience d’autres cas pour lesquels on accepte trop facilement les explications proposées. 393 PERDIX SAXATILIS VAR. MELANOCEPHALA CURIEUX DÉPLACEMENTS DE COULEURS, par V. FATIO. (PLancHES VIII et IX). . Toute anomalie a son intérêt dans la question de l'espèce. Une variété a d'autant plus d'importance qu’elle est représentée par un plus grand nombre d'individus affichant, dans certaines conditions, les mêmes caractères distinctifs et qu’elle a par là plus de chances de se reproduire pour créer une race locale, devenir peut-être même la souche ou la raison, sinon d’une espèce, au moins d’une sous-espèce géographique. Bien des circonstances favorables sont, il est vrai, nécessaires au développement ainsi qu'a la multiplication des premiers sujets affectés, et beaucoup de branches divergentes sont souvent trop tôt retranchées de la descendance d’une espèce. La difficulté est surtout grande quand il s’agit d'un Oiseau ardemment et constamment poursuivi par nos chasseurs, comme celui dont je viens dire ici quelques mots. Je veux parler d’une curieuse variété de la Bartavelle (Perdix saxatilis M. W.), dont deux individus semblables ont été tués dans le Valais, en Suisse, l’un, le 17 novembre 1878, au lieu dit la Corbassière, sur un terrain couvert de vignes, de rochers et de buissons, à 10 minutes de Sion et à 50 mètres seulement au-dessus de la route cantonale; l’autre, le 11 décembre 1879, dans les champs d’Héremence, au val d’'Hérens, à 1300 mètres d’altitude au sud de Sion. Le premier, jeune de l’année et encore en mue, quoique gros déjà comme père et mère, appartenait à une famille de huit Barta- velles dont cinq furent tuées, et, seul de ces dernières, il différait du type de son espèce. Le second, femelle d’aspect adulte, ayant fait deux mues au moins et en parfait état, faisait partie d’une petite compagnie de cinq individus dont trois furent tués ; seul aussi des trois victimes, il portait la robe bizarre que je vais décrire plus bas (1). (4) Je n’ai pas pu avoir de détails sur l’âge et l’état des deux autres sujets tués. 394: V. FATIO A part quelques légères différences provenant de l’âge, les deux sujets présentent la même livrée et la même distribution anormale des couleurs qui se retrouve jusque dans quelques plumes encore en tuyau du premier. Les formes, dimensions et proportions, à peu près semblables dans les deux individus, sont parfaitement celles de la moyenne chez la Bartavelle (longueur totale 0"345-350, bec aux commissures 0"024-095, tarse 0"041-042. etc.). Il s’agit de sujets de taille normale dans l’espèce, bien que l’on en rencontre parfois de passablement plus gros dans le Valais, où cette Perdrix descend en automne jusque dans le fond de la vallée, alors qu’elle demeuré volontiers dans les régions élevées, alpine inférieure ou montagneuse supérieure, en d’autres parties du pays (1). Voici donc, dans une rapide comparaison, les principaux points sur lesquels ces deux intéressants oiseaux divergent du type de leur espèce. La tête, d’un gris un peu bleuâtre en dessus chez la Bartayelle ordinaire, est ici entièrement couverte d’une large calotte noire jusqu'un peu au delà de l’occiput (pl. VIII). Les plumes, grises à la base, sont franchement noires sur deux tiers environ de leur longueur; quelques-unes sont très légèrement frangées de gris roussâtre sur le vertex chez l’adulte, un peu plus chez le jeune. Le collier noir est tout à fait celui de la Bartavelle, bien que peut-être un peu moins large en avant chez l'adulte et encore assez faiblement dessiné chez le jeune. QE Le collet, qui couvre la nuque, les épaules et la poitrine, d’un gris bleuâtre légèrement nuancé de roussâtre chez la Bartavelle, est ici d’un gris roussâtre un peu chatoyant, soit un peu gorge-de-pigeon et comme composé d’un glacis gris-bleu sur fond roux ; un peu plus gris sur la poitrine chez le jeune. Le dos, jusqu’au croupion, y compris les scapulaires et une partie des couvertures alaires, d’un cendré olivâtre uniforme ou un peu nuancé de roussâtre chez la Bartavelle ordinaire, est, dans les deux sujets, sur une longueur de huit centimètres environ, éout couvert de taches et de bandes plus ou moins régulièrement distribuées, blanches, jaunâtres, d’un roux marron, bleuâtres el noires; le marron dominant vers le bord du collet, le jaunâtre près de l’aile et le blanc ou blanchâtre sur le dos. Chaque plume dorsale participe pour une part plus ou moins grande aux couleurs des larges plumes des flancs (1) M. A. Bonvin m'a écrit avoir tué, près de Sion, des Bartavelles qui pesaient jusqu’à 820, 830 et même 850 grammes. PERDIX SAXATILIS VAR. MELANOCEPHALA 395 de l'espèce, beaucoup portent, comme celies-ci, deux bandes noires transversales. (Voyez, pl. IX, les figures des plumes dorsales com- parées, 9 chez la Bartavelle ordinaire, 10 à 14 chez la variété). Le croupion, gris-bleuâtre chez la Bartavelle, est ici d’un gris roussâtre mâchuré, soit plus ou moins dissimulé sous une couche superficielle de gris noirâtre chez ne de gris plutôt olivâtre chez le jeune. - Les couvertures caudales supérieures et inférieures sont également rousses, alors que les premières sont généralement grises chez le . type de l’espèce. Les grandes plumes crurales sont rousses aussi, tandis qu’elles sont volontiers grises chez la Bartavelle. — Les rectrices sont d’un brun roux, comme chez cette dernière. Le ventre et la région anale sont d’un blond roussâtre relativement pâle ; le premier marqué par places de petits traits noirs transverses. Les larges plumes des flancs portent toutes plus ou moins les deux bandes noires transverses du type de l’espèce; chez quelques-unes seulement, parmi celles des bords du ventre et de la poitrine, le second trait assez réduit paraît comme en partie effacé, ce qui se voit du reste parfois aussi chez la Bartavelle ordinaire. Le blanc et le marron, transportés sur le dos, font presque complètement défaut sur les flancs de la variété. L'espace central blanc ou blanchâtre bordé de noir du type est ici remplacé par une bande jaunâtre ou roussâtre, et la large frange terminale marron est tantôt réduite à une petite bordure pâle, tantôt entièrement couverte par le noir. Le joli gris-bleu, qui se montre chez la Bartavelle en arrière de la seconde barre noire, est plus ou moins mélangé de tons jaunâtres. (Voyez, pl. IX, les figures des plumes des flancs comparées, 1 à 4 chez les types de nos quatre espèces du genre, P. saxatilis, chukar, gambra et rubra, 5 à 8 chez la variété). L’aile montre un grand envahissement des tons blonds, isabelle ou jaunâtres qui, chez la Bartavelle type, bordent seulement plus ou moins les grandes couvertures et les rémiges. La partie du bras que l’on peut voir sur l'oiseau empaillé, le poignet, les petites et plusieurs des grandes couvertures, ainsi que les rémiges secon- daires, les unes sur le bord, d’autres entièrement, sont d’un jaune TRE d’ocre pâle, avec quelques petites taches ou petits traits noirs épars. Les rémiges primaires sont presque en entier d’un brun noirâtre et, par contre, beaucoup moins bordées de clair que chez la Barta- velle ordinaire. Les pattes et le bec paraissent avoir été rouges, comme chez le type. 396 V. FATIO L’adulte, qui appartient au musée de Sion, et le jeune, qui fait partie de la collection de Bex, m'ont été aimablement soumis par les directeurs de ces deux établissements, Messieurs les pro- fesseurs de Riedmatten et Borel, que je prie de recevoir ici mes sincères remerciements. Je dois aussi à l’obligeance de feu le capitaine Alph. Bonvin de Sion, qui avait tué les deux spécimens, les quelques données biologiques que je possède à leur sujet. Diverses suppositions ont été faites pour expliquer le singulier plumage de ces deux oiseaux par des croisements de la Bartavelle avec la Perdrix rouge, avec la Perdrix grise ou même avec la Gélinotte. Voyons rapidement jusqu’à quel point ces hypothèses peuvent êtres motivées, avant d'émettre une opinion dans la question. Je ne trouve chez les deux représentants de cette intéressante variété aucun indice de mélange de la Bartavelle ni avec la Géli- notte (Bonasa sylvestris) morphologiquement si différente, ni avec la Perdrix grise (Starna cinerea), quoique la compagnie comprenant la variété adulte ait été rencontrée presque côte à côte avec une famille de cette dernière. Je ne vois également aucune trace de croisement avec la Perdrix rouge (Perdix rubra), bien que celle-ci, plus voisine à tous égards, se trouve aussi dans les mêmes régions et que hybrides entre Bartavelle et Rouge aient été déjà signalés et décrits, en d’autres pays, sous le nom de Perdrix Labatiei. Abstraction faite de la présence de plumes bigarrées sur le dos, notre variété ne montre aucune analogie avec la Gélinotte, pas plus dans les couleurs que dans les formes. Elle n’a pas non plus le bec haut, court et très convexe de la Perdrix grise; son tarseet ses doigts sont plus longs, son pouce porte jusque sur terre, comme chez la Bartavelle, et elle a les ongles bien courbés de celle-ci. Elle n’a pas un aussi grand espace nu derrière l'œil que la Perdrix grise et les plumes de ses flancs sont fortement élargies, au lieu d’être allongées comme chez cette dernière. Elle n’a pas trace de fer-à-cheval brun sur le ventre, pas plus que de jaune roux à la tête et de traits clairs sur le dos. Il n’y a pas chez elle le moindre vestige du pointillé noir qui accompagne le collier sur les côtés du cou et le haut de la poitrine chez la Perdrix rouge, pointillé qui se trouve cependant plus ou moins chez les bâtards de la Rouge et de la Bartavelle ; les plumes de ses flancs portent deux bandes noires transversales, comme chez la dernière, tandis que les correspondantes n’en présentent qu’une chez la Rouge. Enfin, il n’est guère possible d'expliquer PERDIX SAXATILIS NAR. MELANOCEPHALA 397 - par un mélange de ces deux espèces, soit la calotte noire qui recouvre la tête de la variété, soit l’étrange bigarrure du dos et le grand envahissement des tons jaunâtres. Il paraît probable du reste que, si les familles en question étaient nées d’un croisement, la majorité au moins des enfants eût accusé des traces de mélanges (1). Quelle est donc la raison de l’apparition de cette gracieuse et bizarre livrée. — Pourquoi ces deux oiseaux d'âges différents sont-ils à la fois tout semblables entre eux et plus différents du type de leur espèce que d’autres Perdrix dans le même genre. — Sont- ce les premiers et les derniers sujets ainsi bigarrés; y a-t-il eu des antécédents et y aura-t-il encore des cas semblables et des descen- dants de ceux-ci. — Ce sont autant de questions qu’il est malheu- reusement difficile de résoudre jusqu'ici. — M. Bonvin, qui avait beaucoup chassé depuis lors dans les mêmes localités, m’écrivait, en 1889, n'avoir pas revu semblable variété ; en est-il resté pourtant quelques individus égarés pour faire souche quelque part, c’est ce _que nocus ne pouvons que désirer. La présence du noir sur la tête et en quelques places sur le dos pourrait faire supposer une tendance au mélanisme et être attribuée peut-être à une alimentation particulière; mais comment les autres membres de la famille n’auraient-ils pas partagé la même nourri- ture, et pourquoi, avec cela, cette grande extension de la couleur isabelle. Pourquoi aussi ce transport sur le dos des tons particuliers aux plumes des flancs dans le type, et pourquoi surtout cette tendance évidente à un arrangement analogue des couleurs. En somme, il n’y a pas de teintes nouvelles, c'est plutôt un déve- loppement anormal et une transposition en diverses places des couleurs propres ou inhérentes à l’espèce, sous l’action d’une influence interne ou externe difficile à déterminer. C’est comme une erreur de direction dans la répartition ordinaire des matières colorantes, un trouble plus ou moins ordonné d’autant plus curieux qu’il a pu se reproduire identique chez deux individus d’âges différents et qu'il n’est par conséquent pas purement acci- dentel. La description comparative ci-dessus et les deux planches qui l’accompagnent me dispensent d'en dire plus long, aussi bien sur (1) C'est à tort, il me semble, et probablement à défaut de renseignements suff- sants, que M. A. Suchetet a cité cette variété comme hybride des Perdix saxatilis et P.rubra, dans son excellent travail sur les Oiseaux hybrides rencontrés à l’état sauvage, d’après l'opinion de feu A. Bonvin, qui croyait pouvoir expliquer ainsi les curieuses anomalies de la livrée de ces deux sujets. 398 V. FATIO. — PÆERDIX SAXATILIS VAR. MELANOCEPHALA 1 la livrée très caractéristique de la variété que j'ai baptisée Perdix saxatilis var. melanocephala, que sur la curieuse distribution des couleurs transportées. Je ne veux pas terminer toutefois sans attirer l'attention des ornithologistes sur l’intérêt tout particulier que présentent à divers. égards semblables déplacements des couleurs, alors qu’ils peuvent être reproduits par une persistance des agents modificateurs, dans un certain milieu, et sont par là susceptibles de devenir plus ou moins héréditaires. 4 Bien des prétendues espèces actuelles doivent peut-être leur origine à des cas analogues, non seulement chez les oiseaux, mais aussi, en d’autres classes, chez les papillons entre autres. Une étude suivie et approfondie de la variabilité sur cette voie pourrait ouvrir peut-être des horizons nouveaux dans la question de l’espèce et de ses transformations extérieures. EXPLICATION DES PLANCHES VIII ET IX. PI. VIII. — Perdix saxatilis var. melanocephala Fatio, 1/2 g/n. PI. IX. — Déplacements de couleurs ; plumes latérales el dorsales, g/n: 1. Plume des flancs de Perdix saxatilis, type. Dh » » P. chukar. 3 » » P. gambra. 4 » » P, rubra. 9. Plume du milieu des flancs de P. saxatilis var. 6 » du haut des flancs de » var. 7 » des flancs près du ventre de » var. 8 » du bas des flancs de » var. 9. Plume dorsale de Perdix saxatilis, type. 10. » » du milieu du dos de P. saxatilis var. 1e » » des côtés du dos de » var. 12. » » du haut du dos de » var. 43. » » du milieu du dos de » var. 14. » » dubas du dos de » var. 399 SUR QUELQUES OISEAUX NOUVEAUX OU PEU CONNUS, par le Dr Alph. DUBOIS, Conservateur au Musée royal d'Histoire naturelle de Belgique. (PLANCHE X). En faisant une révision des Oiseaux conservés au Musée de Bruxelles, j'ai rencontré quelques formes qui me paraissent nou- velles et dont je vais donner les descriptions. La présence dans nos collections de certains Oiseaux peu connus, me permet de fournir en même temps des renseignements complé- mentaires sur le compte de quelques espèces méconnues par la plupart des auteurs. 1. SPERMOPHILA ARDESIACEA, SP. nOV. (PL X, fig. 1). Mas, capite, regione auriculuri, gula et collo anteriore nigris ; corpore supra cinereo ; tectricibus alarum nigris cinereo marginatis ; remigibus fuscis, secunduriis cinereo limbatis ; subtus albida, lateribus cinereo et nigro variegatis ; subcaudalibus albis ; cauda fusca ; rostro pallide flavo. j: Habitat. — Brésil. Description. — Tête, joues, gorge et devant du cou d’un noir profond ; nuque, manteau, dos, scapulaires, croupion et couver- tures de la queue d’un gris cendré; couvertures des ailes noires bordées de gris cendré ; rémiges brunes, les secondaires bordées de _cendré ; queue brune ; milieu de la poitrine et du ventre ainsi que les sous-caudales d’un blanc assez pur, mais la base des plumes grise ; flancs d’un gris cendré varié de noir près de la poitrine ; bec jaunâtre, brunâtre à la base de la mandibule inférieure ; pattes brunes. Longueur totale : 107 millim.; ailes, 60 ; queue, 44 ; tarses, 16. Cet Oiseau est indiqué comme provenant du Brésil, mais sans indication de la province (n° 8147 du Catalogue). 400 . À. DUBOIS DREPANORHYNCHUS, gen. nov. (1). Ce genre ofire les caractères généraux des Spermophilæ, mais s'en distingue par la forme du bec. La mandibule supérieure est plus petite que l’inférieure, recourbée et ses bords fortement échancrés en forme de faucille ; mandibule inférieure très haute près de sa base, puis se rétrécissant brusquement en ligne droite vers la pointe ; narines basales, elliptiques. Je place dans ce genre, outre l’espèce nouvelle décrite ci-dessous et qui en est le type, les Pyrrhula falcirostris Tem. et le Spermophila. superciliaris Pelz. (Sporophila Euleri Cab.). 2. DREPANORHYNCHUS SCHISTACEUS, SP. NOV. (PL. X, fig. 2). Mas, cinereo ardisiaceo ; tectricibus alarum minoribus et majoribus nigris cinereo limbatis, mediis albo terminatis ; remigibus caudaque atro-fuscis; speculo alari albo; abdomine albo, lateribus cinereïs ;: subcaudalibus albis ; rostro flavo. Habitat. — Brésil. Description. — D'un gris ardoise en dessus ; petites et grandes couvertures des ailes noires bordées du même gris, quelques-unes des petites les plus rapprochées du dos terminées de blanc ; couver- tures moyennes largement terminées de blanc; miroir blanc; rémiges primaires et rectrices noirâtres lisérées extérieurement de cendré ; les secondaires de même couleur bordées de gris ardoise ; gorge d’un cendré varié de blanc; poitrine et flancs d’un gris ardoise un peu plus clair que le dos, la poitrine marquée de petites taches triangulaires noirâtres plus ou moins distinctes ; milieu du ventre et du bas de la poitrine d’un blanc pur; sous-caudales d’un blanc un peu jaunâtre ; dessous de la queue cendré, la tige des rectrices blanche ; bec Jjaunâtre ; pattes brunes, les ongles jaunâtres. Longueur totale : 102 millim.; ailes, 62 ; queue, 39; tarses, 16. L'individu décrit ci-dessus provient de la collection de feu le Vicomte B. Du Bus, ancien directeur du Musée de Bruxelles, acquise par l'Etat en 1856. L’étiquette ne portait pour toute indication que le mot « Brésil » (n° 9411 du Catalogue). (1) De pémavoy, faux ; bUyyos, bec. SUR QUELQUES OISEAUX NOUVEAUX OU PEU CONNUS 401 3. DREPANORHYNCHUS FALCIROSTRIS (Tem.) et D. suPERCILIARIS (Pelz.). Le premier est peu connu des auteurs, bien que le type soit au musée de Leyde et que d’autres spécimens existent au musée de Berlin. Celui de Bruxelles possède plusieurs sujets des deux sexes d’une espèce voisine, le D. superciliaris, également peu connue, dont je donne une figure du mâle adulte sur la planche ci-jointe (fig. 3). En comparant des feruelles de ce dernier à la fig. du Pyrrhula falci- rostris (PI. col. III, pl. IL, fig. 1), je fus porté à croire que l’Oiseau de Temminck pourrait bien être la femelle du D. superciliaris. Afin de m'’assurer du fait, j’envoyai une femelle de ce dernier à Leyde en priant mon confrère, M. J. Büttikofer, de bien vouloir la comparer aux types du P. faleirostris. En me renvoyant mon Oiseau, M. Büttikofer m’écrit ce qui suit : « Le résultat de ma comparaison est que votre Oiseau n’est pas identique avec nos types. Il est considérablement plus grand, le bec également, et les deux bandes claires présentes dans votre spécimen (femelle du superciliaris), manquent absolument dans nos deux Oiseaux. » M. Büttikofer fait également remarquer que la descrip- tion de Temminck est exacte, mais que la couleur de l’Oiseau sur la planche est beaucoup trop verte ; «mon opinion est, dit-il, que nos P. falcirostris, dont les soi-disant mâle et femelle ne montrent aucune différence entre eux, appartiennent à une bonne espèce qui n’a rien à faire avec leS. superciliaris. Les mesures des deux espèces devant moi sont les suivantes : » P. falcirostris, de Leyde : ailes, 58 ; queue, 43 ; tarses, 13; culmen, 11 millim. » S. superciliaris, fem. de Brux. : ailes, 66 ; queue, 46 ; tarses, 17; culmen, 12 millim. » La couleur des parties inférieures de votre individu est aussi . différente, étant fortement ocrée, surtont à la gorge, à la poitrine, aux flancs et sous-caudales. » Quant au Sporophila Euleri Cab., il se rapporte positivement au D. superciliaris, comme l’ont reconnu, dès 1885, le comte von Berlepsch et le Dr H. von Ihering. LI 4. CATAMENIA INORNATA Var. ÆQUATORIALIS, Var. NOV. Supra fusco olivacea nigricante striata; subtus cinereo ochracea ; gutture cinereo ; subcaudalibus castaneis. Habitat. — Ecuador. Mém. Soc. Zool. de Fr., 1894, VII. — 26 402 A. DUBOIS Cette variété diffère du type autant par sa taille que par sa colo- ration générale. J’ai sous les yeux dix sujets des deux formes et les caractères paraissent coustants pour chacune d’elles. La variété aequatorialis est beaucoup plus petite et ses teintes sont plus sombres: gorge et côtés du cou d’un gris foncé, face presque noire; bec d’un jaune rougeâtre, moins épais et plus pointu que chez le C. inornata (rufirostris Landb.) ; le reste comme chez ce dernier. C. inornata. — Longueur totale : 135 millim.; ailes, 69. Var. aequatorialis. — Longueur totale : 107 millim.; ailes, 59. 5, ORYZOBORUS TORRIDUS Var. MAJOR, Var. nov. O. torridi similis, sed muliù major. Le musée de Bruxelles possède les deux sexes d’une race mesu- rant vingt-deux millim. de plus que les sujets de la Guyane et de la Trinidad, mais dont l’origine est inconnue. Longueur totale du mâle : 130 millim.; ailes, 61. GENRES LINARIA ET ACANTHIS. Avant de passer à des Oiseaux d’une autre famille, je dois recti- fier une erreur commise par M. Sharpe. Dans le tome XII du Cata- logue of the Birds in the British Museum, mon savant confrère a adopté pour les Linottes et les Sizerins le terme générique de Acanthis. Or, Bechstein (Ornith. Taschenb. Vüg. Deutschl., p. 195) créa ce terme en 1803 pour les Chardonnerets (Carduelis), et il conserva aux Linottes celui de Linaria. Le terme d’Acanthis ne peut donc nullement s'appliquer aux Linottes. Beaucoup d’ornithologistes ont rejeté la dénomination de Linaria, parce qu’elle est adoptée en botanique. Mais je ferai remarquer que Brisson (en 1760) et ses prédécesseurs désignèrent unanime- ment les Linottes sous le nom de Linaria, tandis que ce n’est qu’en 1789 que de Jussieu adopta le même terme pour le genre de plantes connues sous le nom de Linaires. Il résulte de ceci queJa dénomination générique de Linaria appartient à l’Ornithologie par droit d'ancienneté. 6. Proceus Dugoisi Hartl. M. Shelley et M. Sharpe ensuite, ont rapporté cet Oiseau à l'A. melanocephalus ; maïs le type décrit par le D: Hartlaub (Bull. Mus. = SUR QUELQUES OISEAUX NOUVEAUX OÙ PEU CONNUS 103 R. Hist. nat. Belg., IV, p. 144, pl. IV, fig. 1), et qui appartient au Musée de Bruxelles, diffère sensiblement de ce dernier, qui est propre à l'Afrique occidentale. Le P. Duboisi se distingue par un collier plus large et d’un jaune plus pur et par le croupion et les sus-caudales du même jaune vif que les parties inférieures. Chez lHyphantornis melanocephalus, le croupion et les sus-caudales sont de la couleur jaune-olive du dos, légèrement plus jaune au crou- pion, sans être franchement jaune. Je considère cette forme comme une bonne variété de l’H. melanocephalus, béQpre à l’Afrique orientale, région du lac Tan- -ganyka. 7. NEMOSIA FUSCICAPILLA, SP. nOV. Nemosiæ ruficapillæ similis sed minor ; capite fusco, qula palidiore. Habitat. — Brésil. Description. — Tête d’un brun assez clair, la gorge plus pâle; une tache d’un jaune vif sur les côtés du cou; nuque, dos et sus-caudales d’un vert olivâtre ; bas du dos, croupion et poitrine d’un jaune orange vif ; couvertures des ailes de la couleur du dos; rémiges et rectrices brunes bordées de vert olivâtre ; milieu de l'abdomen d’un jaune pâle; flancs cendrés; sous-caudales d’un jaune vif. Longueur totale : 105 millim. ; ailes, 64 ; queue, 46; tarses, 17. Cet Oiseau ressemble donc au N. ruficapilla de Vieillot, dont il se distingue facilement par sa taille plus petite et sa tête brune; chez le N. ruficapilla la tête est d’un roux marron vif. Le type du N. fuscicapilla appartient au Musée de Bruxelles (n° 580 du Cat.) et provient du Brésil. 8. GRACULA SINENSIS (Swinh.) Ibis, 1870, p. 353. — David et Oust., Ois. Chine, p. 365. M. Sharpe dit qu'il est très douteux que cette espèce soit distincte du G. intermedia Hay (Cat. B. Br. Mus., XII, p. 105). Lors de mon dernier voyage à Londres, j'ai examiné les Mainates du Musée britannique et je n’y ai pas trouvé représenté le G. sinensis qui, pour moi, est une espèce parfaitement distincte. Voici les caractères qui le distinguent de son congénère le G. intermedia : le G. sinensis est beaucoup plus petit, quoique son bec ait la même longueur que celui de ce dernier, mais beaucoup plus grèle et plus pointu ; la caroncule est bien développée et dépasse 404 DUBOIS. — SUR QUELQUES OISEAUX NOUVEAUX OU PEU CONNUS l’occiput de sept millim., elle remonte ensuite de chaque côté de la tête jusqu'à la hauteur de l'œil, où elle offre supérieurement un bord libre festonné, ce qui n’existe pas chez l’intermedia. Quant au plumage, il est d’un noir plus vert et moins pourpré. Les deux spécimens du musée de Bruxelles ont vécu assez long- temps en volière chez un de mes amis, où j'ai pu les observer très souvent. J’ai ainsi constaté que les caroncules et les autres parties nues de la tête, ainsi que le bec et les pattes étaient d’un beau jaune. Chez le G. intermediu, au contraire, les caroncules sont d’un rouge carmin et le bec d’un rouge corail, jaune à la pointe. Voici les dimensions du G. sinensis, prises sur un sujet encore en chair : longueur totale, 23 centim.; ailes, 14; queue, 8 ; bec, 32 millim.; tarses, 30, et doigt médian, 22 millim. Quant au Gracula hainanus (Swinh.,) il représente tout au plus une variété ou race du G. sinensis. 9. TiNAMUS BLAsIuSI Bp. et TINAMUS PERUVIANUS Bp. Comptes-rendus de l’Ac. des sc. Paris, XLIIL, p. 573, 1856. Ces deux espèces décrites comme nouvelles par le prince Ch.-L. Bonaparte sur des sujets du Musée de Bruxelles, ont été complète- ment perdues de vue par les auteurs récents. En étudiant les Tina- mous de notre musée, j'ai retrouvé les types de Bonaparte, ce qui me permet de fournir quelques renseignements à leur égard. Le Tinamus Blasiusi Bp. se rapporte, selon moi, au T. Kleei Tsch. (Wiegm. Arch., 1843, p. 387 et Faun. peru. p. 284, pl. XXXII) ; ce n’est donc qu’un synonyme de ce dernier. Quant au T. peruvianus Bp., c’est une bonne espèce bien distincte, mais qui a été décrite plus récemment par MM. P. L. Sclater et O. Salvin sous le nom de T. ruficeps (Nomenel. av. Neotrop., pp. 152 et 162). Les deux sujets du Musée de Bruxelles ont été rapportés du Pérou par feu le baron Popelaire de Terloo ; il est à remarquer que Taczanowski signale également cette espèce dans son Ornithologie , du Pérou (II, p. 292), mais sous le nom de T. ruficeps; cette der- nière dénomination doit donc être jhurièese par celle de T. peru- vianus, qui est plus ancienne. 405 ECHINODERMES RECUEILLIS A LA CIOTAT PENDANT L'ÉTÉ 1894, par le D' R. KŒHLER, Professeur de Zoologie à la Faculté des Sciences de Lyon. Cette note n’est qu’un premier chapitre d’un travail étendu que je compte publier sur la faune marine des parages de La Ciotat. J'ai déjà recueilli cette année, pour la rédaction de ce mémoire, d'importants documents qui auraient été plus complets si mes excursions en mer n'avaient été contrariées par le mauvais temps et par les vents qui régnèrent presque continuellement pendant l’été de 1894. Tout en ne négligeant l’étude d’aucun groupe, je me suis plus particulièrement attaché, cette année, à la recherche des Echinodermes, préoccupé que j'étais de me procurer des matériaux pour la rédaction d’un volume sur les Echinodermes des côtes de France, qui paraîtra l’an prochain dans la série de la Faune fran- çaise. Je n'ai pas recueilli moins de quarante-trois espèces différentes d’Echinodermes, et ce chiffre donne une idée de la richesse et de la variété de la faune au large de La Ciotat; encore ferai-je remarquer que je n’ai pas dépassé, dans mes dragages, des profondeurs de 70 à 80 mètres, et qu’en outre mes dragages à cette profondeur ont été peu nombreux, à cause du mauvais temps. J'ai pensé qu’il y aurait quelque intérêt à donner la liste détaillée de ces espèces, en indiquant la profondeur et la nature des fonds où chacune habite. Mais avant de commencer cette énumération, je voudrais, pour fixer les idées, donner quelques renseignements, très succincts d’ailleurs, sur la topographie de notre littoral aux environs de La Ciotat et sur la nature des fonds qu’on y rencontre. Le golfe de La Ciotat est limité à l’Est par la pointe Grenier, près des ruines de Taurentum, et à l'Ouest par un rocher bien connu appelé le Bec de l’Aigle. Le fond du golfe offre deux enfoncements distincts, séparés par les caps Lieuquai et St-Louis : la baie des Lecques à l'Est, et la baie de Céreste à l'Ouest. A l'entrée du golfe, à une distance moindre d’un demi-mille à l'Est du Bec de l’Aigle, se trouve l’île Verte, formée, comme lui, d’un poudingue à gros élé- ments et reliée au Bec de l’Aigle par deux rochers (canoubiers) qu émergent d'un fond de 30 à 35 mètres. 106 R. KOEHLER La nature des fonds sous-marins du littoral de la Provence, depuis le cap Couronne jusqu’au cap Sicié, est indiquée d’une manière très claire sur la carte publiée par le professeur Marion dans son Esquisse d’une topographie zoologique du golfe de Marseille 1). Dans la baie de La Ciotat, on retrouve la succession habituelle des fonds qu'on observe sur les autres points du littoral. Les prairies de Zostères (Posidonia Caulini) commencent à une petite distance du rivage, vers 4 à 5 mètres de profondeur, et s'étendent jusqu’à 25 mètres environ. À ces prairies font suite, jusqu'à une profondeur de 60 mètres, les fonds dont l’ensemble constitue la broundo des pêcheurs provençaux et qui offre deux zones distinctes. La première comprend des graviers et des sables vaseux renfermant des débris de Zostères et quelques Algues vertes; on y trouve, en certains points, des trous remplis de vase pure : ce sont les fonds sales ou fonds pourris des pêcheurs de La Ciotat; ils s'étendent jusque vers 45 mètres. À partir de cette profondeur, la vase et les débris de Zostères font place à des Algues calcaires et à des Bryozoaires dont l’ensemble constitue les fonds coralligènes côtiers ou fonds durs, caractérisés par les Lithophyllum, Lithothamnion, etc. Plus loin, viennent les fonds du large formés de sables, de sables | vaseux ou Coquilliers, qui s’étendent jusqu’à deux ou trois cents mètres de profondeur. A la limite des fonds coralligères et des fonds vaseux, il existe assez fréquemment des rochers qui pénètrent en broundo et dont il est nécessaire de connaître exactement les relè- vements afin de ne pas y accrocher les engins traînants. Tandis que le fond s’abaisse très lentement dans le golie de La Ciotat, il tombe assez rapidement à 40 ou 50 mètres en dehors de la pointe Grenier, vers le cap d’Alon, et plus rapidement encore au large du Bec de l’Aigle où la côte est tout-à-fait abrupte. Aussi, les zones occupées par les herbiers et par la broundo se rétrécissent- elles beaucoup en dehors du golfe, vers la pointe d’Alon, et surtout tout le long de la côte qui court du Bec de l’Aïgle vers Cassis. A un demi-mille de la côte, on trouve une profondeur de 80 mètres et l’on tombe dans les sables vaseux du large. Cette immense étendue de sables vaseux n’est interrompue que par un rocher, la Cassidagne, Situé à deux milles et demi au S.0. du Bec de l’Aïgle et autour duquel s'étendent d’étroites zones d’herbiers et de graviers coralligènes parsemés de rochers sous- marins, le tout abritant une faune très riche. C’est au S. et au S.0. (1) Annales du Musée de Marseille, !, mémoire no 1. née. "4; dis cé : Cf Le DS Sd EE Sd dé à RS SU SP ONEN DES AT CM. UE 87, ÉCHINODERMES RECUEILLIS A LA CIOTAT 407 de la Cassidagne que les fonds s’abaissent le plus rapidement. À deux milles au S.0. de ce point, on trouve, à 200 mètres de pro- fondeur, cette ligne appelée par M. Marion la falaise Peyssonnel, au delà de laquelle le fond tombe brusquement à 600 m.; la faune devient alors absolument abyssale. Comme je le disais tout à l'heure, je n’ai pas dépassé dans mes dragages une profondeur de 80 mètres. J’ai bien capturé, à l’aide de palangres calées dans des fonds de 150 mètres, quelques animaux tels que des Luidia ciliaris et Sarsi et des Antedon phalangium, mais je n'ai pas exploré ces fonds méthodiquement. J'espère pouvoir, l’an prochain, compléter mon outillage et disposer d’un vapeur qui me permettra d'aborder l’étude des grands fonds. I. — STELLÉRIDES. 4. — AsTerrASs GLACIALIS O. F. Müller. Asterias spinosus Penn., Flem. » echinophora Chiaje. Stellonia glacialis Nardo, Forb. » webbiana d'Orb. Asterias angulosa Chiaje. Uraster glacialis Forb. Asteracanthion glacialis M. T., D. K., Sars, Gr., Du]. Hupé, Hell., P. Fisch., E. Perr., Môb., etc. Asteracanthion webbianus Duj. Hupé. Marthasterias foliacea Jullien. Deux variétés : une variété littorale et une variété des profon- deurs. La première, très commune, se trouve dans le port de La Ciotat, et tout le long de la côte dans la baie, sous les pierres. Les échantillons offrent habituellement un diamètre de 25 em., et les bras ont de 3 à 3,5 cm. à la base. La couleur, toujours très foncée, varie du brun au vert sombre ou à l’olive passant au noir. Les échantillons capturés au large par 50 m. de profondeur, dans les fonds coralligènes, vers la Cassidagne ou dans la baie, sont plus grands et plus trapus que les individus littoraux ; ils atteignent jusqu’à 40 cm. de diamètre et les bras ont une longueur de 5 cm. à la base. Les couleurs, toujours très vives et variant du rose au rouge ou au brun acajou, avec des taches blanches, donnent à ces échan- tillons une livrée éclatante qui contraste avec la livrée sombre des individus vivant à la côte. 408 R. KOEHLER 2, — ASTERIAS TENUISPINA Lamarck. Asterias Savaresii Chiaje. Asteracanthion tenuispinus M. Tr., Sars, Lorenz, Lutk., Dulj. Hupé, Hell. Echinaster Doriæ Fil. » tribulus Fil. Cette espèce est toujours dittorale et ne dépasse pas une profon- deur de 3 à 4 m. Elle est très fréquente à la côte, sous les pierres: associée à l’Asterias glacialis, à l’Asterina gibbosa et à l’Ophiothrix fragilis ; les échantillons sont petits et ils dépassent rarement 10 cm. de diamètre ; ils sont tous en voie de reproduction schizo- goniale. J'ai aussi trouvé, dans le port et dans la zone littorale des prairies de Zostères, des échantillons ayant atteint leur taille adulte (15 cm. de diamètre) ; ils ne se reproduisent plus asexuellement et leurs bras ont tous les mêmes dimensions. 3. — ECHINASTER sEPosiTus (Müller et Troschel). Asterias seposita Retz., Gm., Gr. » sagena Retz. » sanguinolenta Retz., Lm., Risso, Blainv. Stellonia sanguinolenta Nardo, Ag. Le Asterias rubens Chiaje. vie Rhopia sanguinolenta Gray. » mediterranea Gray. » seposita Gray. Cribella seposita Duj., Hupé, P. Fisch. Très commune dans les prairies de Zostères, aussi bien dans les parties littorales que dans les régions profondes, cette Astérie pénètre aussi dans la broundo où on la trouve jusqu’à 40 mètres: Les échantillons.des profondeurs ne diffèrent des spécimens littoraux que par leurs dimensions généralement plus grandes : ils atteignent. 30 cm. de diamètre. 4. — ASTERINA GIBBOSA (Forbes). Asterias gibbosa Penn., Blainv. » verruculata Retz. » exigqua Chiaje. » pulchella Blainv. | e 1 1 ÉCHINODERMES RECUEILLIS À LA CIOTAT 409 Asterina minuta Nardo. Asterias membranacea Gr. Asteriscus verruculatus M. T., Sars, Gr., Duj. Hupé, Hell., E. Perr., Teuscher, etc. Asteriscus ciliatus Loreuz. » pulchellus E. Perr. » gibbosus P. Fisch, » Pancerii Gasco. » verruculosus Teuscher. Espèce littorale; très commune à la côte, sous les pierres, et dans le port, sur les pilotis et sur les parois des quais. D. — PALMIPES MEMBRANACEUS (L. Agassiz). Asterias placenta Penn. » _ membranacea Retz., Gmel., Lm., Chiaje. » cartilaginea Flem. Anseropoda membranacea Nardo. Asteriscus palmipes M. T.,-Sars, Lorenz, Hell., Gr., etc. Palmipes placenta Norm. Cette espèce ne paraît pas être très commune dans le golfe de La Ciotat : elle vit dans les parties vaseuses de la broundo et dans les fonds vaseux du large vers 80 mètres. 6. — ASTROPECTEN AURANTIACUS (Gray). Asterias aurantiaca L., Gm., Lm., Phil., Chiaje. . Stellaria aurantiaca Nardo. Astropecten crenaster Duj. Hupé. » perarmatus E. Perr. Cette belle espèce est assez fréquente sur le pourtour des prairies de Zostères et dans la broundo, entre 10 et 50 m. de profondeur ; les pêcheurs la ramènent souvent dans leurs filets. * 7. — ASTROPECTEN BIspINosus (Müller et Troschel). Stellaria bispinosa Nardo. Asterias bispinosa Blainv., Philip., Gr., Lm., Chiaje. Très commune dans le fond de la baïe de Céreste, sur les plages de sable qui précèdent les prairies de Zostères, par 3 à 4 m. de profondeur. Je ne l’ai jamais rencontré dans les Zostères. NE AMEN 440 R. KOEHLER 8. — ASTROPECTEN SQUAMATUS Müller et Troschel. Astropecten aster Philip., Lütk. Je n’ai rencontré à La Ciotat que quelques individus associés, sur les plages de sable, à l’espèce précédente, mais beaucoup plus rare que cette dernière. La découverte de l’A. squamatus à La Ciotat est intéressante, car cet Astropecten paraît très rare sur les côtes de Provence. M. Marion l’a rencontré, à Marseille, dans une station analogue à celle où je l’ai observé à La Ciotat, sur la plage du Prado, et il ne l’a pas vu ailleurs. L’A. squamatus ofire des variations nanas qui portent sur le nombre et la disposition des piquants qui garnissent les pla- ques marginales dorsales. Chez les individus de La Ciotat, ces piquants sont distribués plus régulièrement que chez les spéci- mens que je possède d'Alger et de Naples : les premières plaques marginales, dans l’angle des bras, en sont dépourvues, mais les suivantes portent toutes un piquant en leur milieu jusqu’à l’extré- mité du bras. 9. — ASTROPECTEN SPINULOSUS (Müller et Troschel). Asterias spinulosa Philip. » Jonstoni Chiaje. . MORE Cette petite espèce est assez répandue dans les prairies littorales de Zostères, où elle est associée aux Holothuria Poli, Forskäli, tubulosa, et impatiens, ainsi qu’à l’Echinaster SRE, qui y est beaucoup plus abondant. 10. — Luipra CILIARIS (Gray). Asterias ciliaris Philip., Lm. Luidia fragillissima Korb., Gray, Koehler. Asterias Imperati Chiaje. Luidia Savignyi D. K., Sars, Hell, Môb., Bütschli, Th. Bar rois, Norm. È La Luidia est une Astérie des grands fonds. Tous les échantillons que j'ai recueillis étaient ramenés par des palangres calées entre 120 et 150 mètres de profondeur dans les fonds vaseux du large; ils y étaient associés à des Antedon phalangiuin, A. rosacea et à des l'erer- bratula vitrea. Les échantillons de La Ciotat offrent tous les caractères typiques de la Luidia ciliaris. Ils ont sept bras et atteignent un diamètre ÉCHINODERMES RECUEILLIS À LA CIOTAT 411 de 35 cm. Les paxilles qui recouvrent la face dorsale sont grandes et peu serrées. Le sillon ambulacraire est bordé par deux piquants, dont l’externe est plus long, en dehors desquels on voit deux ou trois piquants accessoires beaucoup plus petits et inconstants. C’est également en dehors des piquants du sillon ambulacraire que se trouvent les pédicellaires trivalves : ils sont gros et très facilement visibles à l’œil nu ; il n’y en a généralement qu'un par article, mais ils sont souvent plus nombreux vers la bouche, 41. — LuiprA Sarsir Düben et Koren. Luidia fragillissima Forb. (pars). » Savigny D. K. (pars). C'est la première fois que cette espèce est signalée dans la Méditerranée. Je l’ai trouvée associée à l’espèce précédente, dont elle se distingue à première vue parce qu’elle n’a que cinq bras. Cette différence dans le nombre des bras n’est pas un accident, car elle s'accompagne d’autres caractères constants. Le sillon ambula- craire de la Luidia Sursi est bordé par trois piquants, l’interne plus petit et les deux externes ayant presque la même longueur. Les pédicellaires occupent la même place que chez la L. ciliaris, mais ils n’ont que deux branches et ils me paraissent comparative- ment plus petits. Ainsi j observe que les pédicellaires d’une L. Sursi ayant 17 centim. de diamètre, sont d’un tiers environ plus petits que ceux d’une L. ciliaris ayant un diamètre de 13 centimètres. J'ai comparé les L. Sarsi de La Ciotat avec des échantillons de l’Atlantique provenant soit des mers de l’Europe, soit des côtes du Sahara ; les échantillons, qui appartiennent aux collections du Muséum, m'ont été très gracieusement communiqués par M. le professeur Perrier. J’ai constaté une identité absolue entre ces différents spécimens. La L. Sarsi, qui n'avait été signalée jusqu'à maintenant que dans l’Atlantique, est donc aussi une forme méditerranéenne. : - Les Luidia ciliaris et Sarsi diffèrent l’une de l’autre par des carac- tères très constants, mais qui, à la vérité, n’ont pas une très grande valeur. Peut-être serait-il plus correct, de faire de la L. Sarsi, une simple variété de la L. ciliaris. Cette question importe peu d’ailleurs; ce qui est important, c’est de bien séparer ces deux formes qui sont très distinctes et qui certainement ont été souvent confondues, surtout en Méditerranée. 412 R. KOERHLER 12. — OPHIDIASTER ATTENUATUS (Gray). Hacelia attenuatus Gray. Ophidiaster ophidianus Ludw. (pars). Je n’ai capturé qu’un seul exemplaire, de très belle taille (20 em.), de cette élégante Astérie, à la limite des fonds coralligènes et des sables vaseux au large du Bec de l’Aïgle. Quelques auteurs, Ludwig entre autres, ont considéré qu’Ophi- diaster attenuatus était synonyme d’O. ophidianus. C’est Gray qui, le premier, a distingué l’O. attenuatus de i’ 0. ophidianus et cette distinction a été admise par Müller et Troschel, par Dujardin et Hupé, par Perrier, etc. Je crois qu'il faut la conserver. J’ai eu l’occasion de comparer des 0. attenuatus et O. ophidianus, prove- nant de Naples: jai eu aussi entre les mains des O0. ophidianus provenant des côtes d'Algérie, et je trouve que les caractères diffé- rentiels indiqués par Müller et Troschel sont parfaitement nets : ces caractères, qui portent sur la forme des bras et sur la dispo- sition des piquants du sillon ambulacraire, ne prêtent à aucune confusion. II. — OPHIURES. 13. — OPHIODERMA LONGICAUDA (Müller et Troschel). Asterias longicauda Retz. Ophiura lacertosa Lm., Chiaje, Gr. » lævis Lym., E. Perr. Espèce toujours littorale dans les parages de La Ciotat. Je l'ai trouvée associée au Strongylocentrotus lividus dans de petites calanques, vers Bandol et dans la baie de Tamaris, où elle n’est recouverte que par 30 centim. d’eau. 14. — OPxioconis Forest (Lütken). Pectinura Forbesi Hell. Gr., Lyg. - Cette élégante petite Ophiure est assez commune dans les graviers et les sables des fonds durs de la broundo, au milieu des algues calcaires et des Bryozoaires, par 40 à 50 mètres de profondeur. Elle est associée à l’Ophioglypha albida. 15. — OPHIOGLYPHA TEXTURATA (Lamarck). Stella lacertosa Link. Asterias ophiura Müll. Sie 2e y'a et NA TE (ner aSra gs 2 ed POLE RER ÉCHINODERMES RECUERILLIS A LA CIOTAT 413 Asterias lacertosa Penn. » ciliata Retz. » cordifera Chiaje. Ophiura texturata Lm., Blainv., Forb., Kæhler. » aurora Risso. » bracteata Flem., Johnst. » cordifera Gr., Lm., Chiaje. Ophiolepis ciliata M.T., D. K., Müll. Ophiura lacertosa Ratk., Lym., Gr., Norm. » ciliata Sars, Hell., Nils. Ophioglypha lacertosa Lym., Ljg., Fjelstrup, Kœæbhler. Très répandue dans les fonds vaseux du golfe et au large jusqu’à 450 mètres ; elle paraît moins fréquente dans la broundo que dans les régions plus profondes. 16. — OPHioGLyPHA ALBIDA (Lyman). Ophiura albida Forb., Sars, Lütk., Duj. Hupé, Hell, Gr., Norm., Kæhler. Ophiolepis stenura Lorenz. J’ai trouvé quelques échantillons de cette Ophiure dans les graviers coralligènes, à la limite de la broundo, par 45 à 50 mètres ; elle est associée à l’Oph. Forbesi à laquelle elle est toujours subor- donnée en nombre. M. Marion a déjà attiré l’attention sur les variations que présen- tent les Ophioglypha du golfe de Marseille (1). Ainsi les Oph. affinis y offrent parfois des caractères qui les rapprochent soit de l’Oph. texturata, soit de l’Oph. albida. Parmi les Oph. albida draguées à La Ciotat, j'en trouve une dont les boucliers buccaux sont allongés et lyriformes, comme chez l’Oph. Grubei. Je serais d’ailleurs assez disposé à voir, dans cette dernière forme, signalée surtout dans l’Adriatique, une simple variété de l’Oph. albida. 17. — AMPHIURA sQUAMATA (Delle Chiaje). Asterias squamata Chiaje. Ophiura neglecta Johnst., Lm. Ophiocoma neglecta Forb., Kœhler. Ophiura moniliformis Gr. (4) Marion, Considérations sur les faunes profondes de la Méditerranée. Annales du Musée de Marseille, I, mémoire n° 2, p. 24, 14 R. KOEHLER Ophiura squamata Chiaje. Ophiolepis squamata M. T., D. K., Müll. Amphiura neglecta Forb., Duj. Hupé. Ophiolepis tenuis Ayres. Amphiura tenuis Lym. » tenuispina L]g. » elegans Norm. Amphipholis elegans Lg. , » neglecta P. Fisch. » squamata Ljig. Cette espèce, si commune en général sur notre littoral méditerra- néen, est assez rare à La Ciotat. Je l’ai trouvée dans le port, au milieu des algues des quais et dans la broundo jusqu’à 35 mètres. 18. — OPHIoPsiLA ARANEA (Forbes). Ophianoplus marmoreus Sars. Cette élégante petite Ophiure est très fréquente dans les fonds coralligènes de la broundo ; je l'ai trouvée très fréquemment dans l’intérieur même des Algues calcaires (Lithophyllum), où elle se cache dans la vase qui remplit les cavités et les aniractuosités de ces Algues. 19. — OparACANTHA sETosA (Müller et Troschel). Asterias setosa Retz. Ophiura rosularia Gr. Espèce peu commune; je n’en ai recueilli que quelques échan- tillons dans les fonds rocheux, vers la Cassidagne, où elle est associée aux Echinus melo et Astrophyton arborescens. GENRE OPHIOTHRIX. La détermination des Ophiothrix est chose extrêmement difficile ; ce genre renferme des espèces très polymorphes, et les nombreux noms qui ont été appliqués aux Ophiothrix de la Méditerranée ne répondent évidemment pas à des types spécifiquement distincts. C’est tout au plus si parmi les espèces créées autrefois sous les noms d’Ophiothrix fragilis, echinata, alopecurus, lusitanica, pentaphyllum, Rammelsbergi, quinquemaculata, tenuispina, Ferussari, rosula, versicolor, etc., il y a lieu de conserver les deux ou trois premières. 4 + 1 | ‘À A dc | 4 ÉCHINODERMES RECUEILLIS À LA. CIOTAT 415 Von Marenzeller et Marktanner-Turneretscher ont même été plus loin et ils ne voient dans les Ophiothrix de la Méditerranée qu’une seule et même espèce, susceptible de prendre des formes très diffé- rentes suivant la profondeur et la nature des fonds où elle habite, et qu'ils appellent O. alopecurus. J'aurai l’occasion de revenir sur cette question dans un autre mémoire. Pour le moment, je distinguerai deux formes très distinctes parmi les Ophiothrix recueillis à La Ciotat : elles répondent à deux espèces distinguées par Russo dans son travail sur les Echinodermes de Naples (1). L’une de ces formes est littorale : c’est l’Oph. fragilis, l’autre, qui n’abandonne jamais les profondeurs, est l’Oph. echinata. Sont-ce là deux espèces distinctes, comme le veut Russo, ou bien deux variétes d’une seule et même espèce ? La question ne mérite pas qu'on s'attarde à la discuter. Je ferai seulement remarquer que ces deux formes ofirent des différences portant sur des caractères morphologiques assez importants, qu’elles habitent des stations très différentes et ne sont jamais associées et qu’enfin je ne trouve pas entre les deux formes de types de passage. 20. — OPxiotTaRIX FRAGILIS (O0. F. Müller). Russo établit de la manière suivante la synonymie de cette Ophiothrix : Asterias fragilis Müll. » pentagona, tricolor, Cuvieri, Ferussari, quinquema- culata, Chiaje. po fragilis M. T., D. K., Sars, Lym. Ludw. » iRammelsbergi M. T. » tricolor M. T. » Ferussari M. T. ») quinquemaculata, M. T. Lym., Ludw. » rosula Forb. » versicolor Apostolidès. Cette Ophiothrix est très commune à La Ciotat dans tous les fonds littoraux, depuis 0 jusqu’à 30 mètres; elle est surtout fréquente à la côte, sous les pierres, où elle vit à côté des Asterias glacialis, A. tenuispina, Asterina gibbosa et Strongylocentrotus lividus. La couleur est vert foncé ou brune. Les piquants des bras sont au nombre de (4) Specie di Echinodermi paco conosciuti e nuovi viventi nel golfo di Napoli. Atti della R. Academia delle Scienze fis. e mat. di Napoli, 1894. 416 R. KOËHLER sept de chaque côté; leur longueur s’accroît graduellement depuis le premier, du côté ventral qui est le plus court, jusqu’au cinquième qui est le plus long. J’ai trouvé cette Ophiothrix avec les mêmes caractères dans un grand nombre de points de nos côtes de Provence, du Languedoc et du Roussillon ; elle est toujours littorale. 21. — OPHIOTHRIX ECHINATA (Müller et Troschel). Asterias echinata Chiaje. Cette Ophiothrix se distingue très facilement de la précédente par l’armature du disque, par la longueur considérable des bras, par sa coloration toujours très claire, rose, grise ou blanchâtre, avec des taches brunes parfois, et par la disposition des piquants bra- chiaux : ceux-ci sont généralement au nombre de six, le premier très court, le deuxième plus long, les troisième, quatrième et cin- quième plus longs encore, mais ayant à peu près la même lon- gueur tous les trois. . L’Oph. echinata n’abandonne jamais les profondeurs et elle carac- térise absolument la première zone des fonds vaseux du large qui font suite aux fonds coralligènes de la broundo. Elle y est extrème- ment abondante et doit former, par places, de véritables tapis d’où elle exclut tous les autres animaux. La drague remonte souvent littéralement remplie de ces Ophiothrix et les pêcheurs d’entre- mailles en ramènent quelquefois dans leurs engins plus de 20 kil. * à la fois. Une petite Annélide (Hermadium pellucidum von Marenzeller), n’atteignant pas un centimètre de longueur, vit en commensale sur l’Ophiothrix echinata, qu’elle mime au point qu’on la distingue très difficilement sur la face ventrale de son associée. 22. — OpxioMYXA PENTAGONA (Müller et Troschel). Ophiura pentagona Lm. » rufa Chiaje. Ophiomyxa lubrica Forbes. Très commune sur le pourtour des prairies de Zostères et dans la broundo, entre 20 et 50 mètres. 23. — ASTROPHYTON ARBORESCENS (Müller et Troschel). Asterias caput-medusae Retz. Euryale mediterraneus Risso, Blainv. : ÉCHINODERMES RECUEILLIS À LA CIOTAT 417 Euryale costosum Blainv., Ag., Chiaje. Gorgonocephalus arborescens Ag. Astrophyton mediterraneum Ljg. Cette Euryale est considérée comme assez rare. J’en ai capturé plusieurs individus dans les fonds rocheux de la Cassidagne, par 60 mètres de profondeur; elle est associée aux Echinus melo et paraît assez commune dans ces parages. 3 III. — ECHINIDES. 24. — DorocipaRis PAPILLATA (Al. Agassiz). Cidaris papillata Lesk. Cidarites hystrix Lm., Desm., Brdt. Cidaris hystrix Risso, Blainv., Gr., Phil., Aradas, Sars, Hell., - Lov. < Cidaris papillata Lesk., Flem., Desm., Forb., Phil., Ag., Des., . Gray, Sars, W. Thomps. Phyllacanthus hystrix Brdt. Cidaris borealis D. K. » affinis Phil., Sars, Hell., Thomps. » Stokesi Ag., Hell., E. Per. Leiocidaris affinis Duj. Hupé. » hystrix Duj. Hupé. » papillata Duj. Hupé. » Stokesi Duj. Hupé. Orthocidaris afjinis Ag. » hystrix Ag. » papillata Ag. Dorocidaris abyssicola Ag. Rhabdocidaris hystrix Loriol. _ Cet Oursin est très commun dans les grands fonds du large à partir de 400 mètres. Il est bien connu des pêcheurs qui l’appellent Oursin judiou et qui en ramènent souvent de nombreux échantillons accrochés aux palangres qu'ils vont caler en dehors du golie pour capturer les Merlans. 25. — CENTROSTEPHANUS LONGISPINUS (Peters), Diadema longispinu Phil., Bôlsch. » europæum Ag., Des., Aradas, Duj. Hupé. Mém. Soc. Zool. de Fr., 1894, VI, — 27 418 R. KOEHLER Je signale ici ce bel Oursin bien que je ne l’aie pas trouvé à La Ciotat même, mais les pêcheurs de Tamaris en ont capturé un échantillon. Je possède aussi dans ma collection un spécimen qui m'a été envoyé de Toulon, et les pêcheurs auxquels j'ai montré cet Oursin m'ont affirmé qu’ils le rencontraient parfois. Cette station nouvelle du C. longispinus est intéressante à signaler, car, jusque maintenant, il n’était connu qu’à Nice, sur les côtes de France. 26. — Ecainus AcUTUuSs. Lamarck. Echinus miliaris Flem. » sardicus Chiaje, Caiïllaud. » Flemingi Forb., Ag., Des., Sars, Duj. Hupé, P. Fisch, Thomps. » pseudomelo Müller. » melo Gauthier, Marion. Très commun dans tous les endroits vaseux entre 40 et S0 mètres. 97. — EcxiNus MELO Lamarck. Echinus ventricosus Chiaje. Cet Oursin est beaucoup plus rare que le précédent dans le golfe. Il ne paraît pas abandonner les rochers, et les pêcheurs en rappor- tent quelquefois des échantillons accrochés à leurs entremaïilles lorsque ces engins ont balayé les rochers qui se trouvent à la limite de la broundo. L’E. melo est plus fréquent vers la Cassidagne et j'ai recueilli aux environs de ce rocher une dizaine de fort beaux échantillons dans des profondeurs de 50 à 60 mètres. L’Echinus acutus et l'E. melo ont été souvent confondus; les carac- tères différentiels qu’on indique généralement, quoique très cons- tants, sont d'importance secondaire puisqu'ils ne portent que sur la longueur et la couleur des piquants, la coloration du test, et les dimensions du péristome et des plaques apicales. L'examen compa- ratif que J'ai fait des pédicellaires sur les échantillons d’E. melo et d’E. acutus de La Ciotat, m’a fourni des caractères distinctifs d’une réelle importance et qui n'ont pas encore été indiqués; je les ferai connaître dans un autre travail accompagné de planches. 28. — PSAMMECHINUS MICROTUBERCULATUS (A. Agassiz). Echinus microtuberculatus Blainv., Hell., Ag. » miliaris Risso, Gr., Chiaje, Aradas. » parvituberculatus Desm. < ÉCHINODERMES RECUEILLIS À LA CIOTAT 4A9 Echinus decoratus Ag. »w pulchellus Ag., Müll. Psammechinus parvituberculatus Duj. Hupé. » decoratus Duj. Hupé. » pulchellus Duj. Hupé, Marion. Très commun dans les prairies de Zostères et dans la broundo. 29. — SPHÆRECHINUS GRANULARIS (À. Agassiz). Echinus esculentus Lm., Blainv., Chiaje, Gr., Hfm. » æquituberculatus Blainy., Desm., Ag. » subglobiformis Blainv. » dubius Desm. » albidus Ag. » brevispinosus Risso, Ag., Valentin, Müll., Hell. Sphærechinus brevispinosus Des. Toxopneustes albidus Ag., Des., Duj. Hupé. » brevispinosus Ag., Des., Müll., Krohn, Sars, Duj. Hupé, Hell., Thomps., Dohrn, Stossich. Toxopneustes granularis Ag. Des., Duj. Hupé. Très commun dans tout le golfe depuis le commencement des prairies de Zostères par 4-5 mètres jusqu’en broundo ; il est surtout abondant sur le pourtour de ces prairies, par 20-25 mètres. 30. — STRONGYLOCENTROTUS LIVIDUS (Brandt). Echinus lividus Lm., Blainv., Ag., Desm., Forb., Krohn, Valentin, Gr., Duj. Hupé, Hell., Metschnikoff, Ludw. Echinus saxatilis Tiedem., Gr., Chiaje. ._» purpureus Risso, Gray. » vulgaris Blainv., Ag. Toxopneustes complanatus Ag., Des., Duj. Hupé. » concavus Ag., Des., Duj. Hupé. » lividus Sars, LoEs Heil., P. Fisch., E. Perr., Hfm., Fredericq, Stossich. uryechônus lividus Verrill. Cette espèce est très répandue dans le golfe. C’est dans les prairies peu profondes de Zostères, par 5 mètres de profondeur, qu'il est surtout trèsabondant. Il peut d’ailleurs descendre plus profondément et atteindre la limite des prairies de Zostères, mais les échantillons deviennent petits et peu nombreux dans ces régions qui sont prin- cipalement habitées par les Sphærechinus. 420 R. KOEHLER 31. — EcaiNocyAMus PUSILLUS (Gray). Echinocyamus angulosus Lesk., Ag., D. K., Ag. Des., Sars, Gr., Duj. Hupé, W. Thomps. Echinocyamus vicia Lesk. Spatangus pusillus Müll. Echinus pulvinulus Penn. Fibularia tarentina Lm., Blainv. Echinocyamus tarentinus Gray, Ag., Des., Gr. » minutus Blainv. Fibularia angulosa Desm. » equina Aradas,. Echinocyamus minimus Girard. » parthenopœus Costa. » speciosus Costa. Cette petite espèce est assez abondante sur le pourtour des prairies de Zostères et dans toute la broundo. ; 32. — SPATANGUS PURPUREUS (Leske). Echinus purpureus Gm. Spatangus meridionalis Risso, Blainv., Phil., Ag., Gray, Sars, Duj. Hupé, E. Perr., Teuscher, Stossich. Spatanqus spinosissimus Ag., Des., Gray. » Reginæ Gray. Très abondant sur le pourtour des prairies de Zostères par 20-30 mètres. 33. — ECHINOCARDIUM CORDATUM (Gray). Echinus cordatus Penn. Spatanqus pusillus Lesk. ë » drcuarius Lm., Blainv., Desm. Echinocardium Sebæ Gray. Spatangqus cordatus Flem. Amphidetus pusillus Ag. » - Sebæ Ag. Spatanqus flavescens Gr. Amphidetus cordatus Korb., Ag., Des., D. K., Müll., Sars, P. Fisch., Môb., E. Perr. Amphidetus Kurtzi Girard, Ag. Echinospatangus cordiformis Breyne. ai Le Éa <. I ÉCHINODERMES RECUEILLIS A LA CIOTAT 421 Cette espèce doit être très rare dans le golfe; je n’en ai trouvé qu’un test vide, en broundo. Les caractères de ce spécimen sont identiques à ceux que m'offrent des Echinocardium cordatum prove- nant de Marseille. Comparés avec les échantillons de la Manche, ceux des côtes de Provence sont plus petits, leur contour est plus régulier et l’ambulacre antérieur est marqué par un sillon _ moins profond; enfin, la fasciole interne ne présente pas tout à fait la même forme. Ces caractères donnent à ces E. cordatum une physionomie assez différente de celle des échantillons de l’Atlan- tique ; ils permettent aussi de les distinguer de l’Ech. mediter- raneum, que je n'ai pas trouvé à La Ciotat, mais dont j'ai de nombreux échantillons provenant de Saint-Raphaël. Cette der- nière espèce n’est pas admise par tous les auteurs, quelques-uns la réunissant à l’Ech. cordatum. Je ne puis croire, pour ma part, que _ les auteurs qui ont fait cette confusion aient eu entre les mains de vrais Ech. mediterraneum dont les caractères les auraient frappé. 34. — ECHINOCARDIUM FLAVESCENS (A. Agassiz). Spatangus flavescens Müll. Ce petit Echinocardium est assez commun dans la broundo et sur le pourtour des prairies de Zostères. Les plus gros échantillons ont 3 cm. de longueur. Il me semble que la synonymie de cette espèce est très embrouil- lée. Ludwig, qui a donné dans son Prodoinus der Echinodermen des Mittelmeeres une synonymie très complète de toutes les formes médi- terranéennes, indique comme synonymes de l’Ech. flavescens, les Amphidetus ovatus Fleming et 4. roseus Forbes. Or, ces termes ont été fréquemment appliqués à des Echinocardium de taille beaucoup plus élevée que l’Ech. flavescens et dont Norman a fait une espèce nouvelle sous le nom d’Ech. pennatifidum. Il est impossible de savoir si tous les échantillons désignés par les anciens auteurs sous les noms d’Amph. roseus ou ovatus étaient des Ech. pennatifidum ou des Ech. flavescens. C’est encore une question sur laquelle je me propose de revenir plus tard. 35. — SCHIZASTER CANALIFERUS (Agassiz et Desor). Echinus lacunosus L., Gm. Spatangus lacunosus Lesk. » canaliferus Lm., Blainv., Desm., Krohn. Micraster canaliferus Ag. cut 21.0 A 429 À R. KOEHLER Nina canalifera Gray. Ova canalifera Gray. Schizaster cordatus Brohn. Le Schizaster est associé à l’espèce précédente sur le pourtour des prairies de Zostères, maïs il est beaucoup plus rare. IV. — HOLOTHURIES. 36. — HoLoTHURIA IMPATIENS (Gmelin). Fistularia impatiens KForsk., Lm. Trepang impatiens Jäger. Thyone impatiens Blainv. Sporadipus impatiens Blainv. Holothuria botellus Sel., Semp. Cette espèce n’abandonne pas les prairies de Zostères où elle paraît préférer les régions littorales. Elle n’est pas très commune. Elle est associée aux Hol. Polii et tubulosa auxquelles elle est toujours subordonnée en nombre. Les échantillons de La Ciotat ne dépassent jamais 12 em. de longueur; ils ofirent une coloration générale jaune foncée, parsemée de taches brunes. Ils sont iden- tiques à ceux de Naples. 937. — HocorTauria Pour Dell. Chiaje. Holothuria tubulosa Blainv. Sporadipus Stellati Gr., Sars, Hell. Holothuria tubulosa var. Polii Lm. » tubulosa Sars. » glabra Semp. L’Hol. Polii habite les régions littorales des prairies de Zostères; on la trouve même à la côte, et dans le port, à des profondeurs de 2 mètres seulement. Elle ne paraît pas dépasser une profondeur de. 15 mètres et ne pénètre jamais en broundo. Elle est associée, dans le port et dans les Zostères, à l’Holothuria tubulosa; les deux espèces semblent être aussi communes l’une que l’autre à La Ciotat. L’H. Polii paraît avoir été souvent confondue avec l’Hol. tubulosa. avec laquelle elle offre une certaine ressemblance extérieure qui empêche de l’en distinguer lorsqu'on n’est pas prévenu. Mais la coloration générale des téguments qui sont d’un noir-violet intense, l'extrémité blanche des tubes ambulacraires et des papilles dor- ÉCHINODERMES RECUEILLIS À LA CIOTAT 493 sales, l'organe de Cuvier et les corpuscules calcaires des téguments, - caractérisent très suffisamment l’Hol. Polii. A La Ciotat, les échantillons d'Hol. Polii sont généralement plus petits que ceux de l’Hol. tubulosa. Néanmoins quelques individus atteignent une très grande taille et n'ont pas moins de 30 cm. de longueur. 38. — HOLOTHURIA TUBULOSA Gmelin. Fistularia tubulosa Lm. Holothuria Columnæ Chiaje. » maxima Chiaje. » Petagnæ Chiaje. Cette espèce est très commune dans tout le golfe de La Ciotat. On la trouve à la côte et dans le port, par 2 mètres d’eau, dans les prairies de Zostères où elle est très abondante et dans les premières zones de la broundo, mais elle n’atteint pas les fonds coralligènes. 39. — HororaurrA Forskizi Delle Chiaje. Cucumaria niger Kinahan. Holothuria nigra Foot, Bell, Lampert, Tregeless, Mac Munn. » catanensis Gr., Sel., Hell., Semp., Greeff, Hérouard. » impatiens Marion, Jourdan. Stichopus Selenkæ Th. Barrois. Holothuria Polii Station zoologique de Naples. … Cette espèce, très remarquable par le développement de son organe de Cuvier, est extrêmement abondante dans le port, dans les prairies de Zostères et dans la broundo. Dans le port et dans les Zostères, elle est associée aux Hol. Polti et tubulosa; dans la première portion de la broundo, où ne pénètre pas l’Hol. Poliüi, elle n’est associée qu'à l'Hol. tubulosa, et enfin elle se rencontre seule dans les fonds coralligènes, où elle disparaît à son tour vers 50 mètres. Les échantillons littoraux de l’Hol. Forskäli ont des téguments tout à fait noirs sur lesquels tranchent très nettement les extré- mités blanches des appendices ambulacraires, tubes à la face ven- trale et papilles sur la face dorsale. La face ventrale offre parfois une coloration brune ou vert olivâtre très foncée. Sur les échan- tillons des profondeurs, la coloration est un peu moins foncée; la face dorsale est toujours noire, mais la face ventrale devient olive- clair ou même tout à fait jaune; chez quelques individus, le corps tout entier devient jaunâtre ou olivâtre. Je remarque, en outre, que NS PRET NE PP RETIRE TTL PRES à 06 EU È s 2. MATE A CAPOT OA 124 R. KOEHLER chez ces échantillons moins fortement pigmentés, les appendices ambulacraires dorsaux ont une pointe blanche plus longue que chez les autres. Quelle que soit la couleur des téguments, le pigment qu’ils renferment oftre une remarquable propriété sur laquelle j’ai déjà attiré l'attention : il se dissout, en effet, dans l’alcool, qu’il colore en jaune, mais en lui communiquant une superbe fluorescence verte. Le développement considérable de l’organe de Cuvier chez l’Hol. Forskäli a, depuis longtemps, signalé cette espèce à l’attention des naturalistes. Découverte par Delle Chiaje en 1823 et décrite par lui sous le nom d’Hol. Forskäli, elle paraît n'avoir plus été revue jusqu’à l’époque où Grube, la croyant nouvelle, la décrivit sous le nom d’Hol. catanensis. En 1845, Peach l’observa sur les côtes d'Angleterre et l’appela the Nigçer et the Cotton-spinner, termes qui rappellent sa coloration et la propriété qu’a l’organe de Cuvier d'émettre de longs filaments qui s’enchevêtrent. En 1860, Foot lui appliqua le nom d’Hol.nigra. Depuis lors, cette Holothurie a été souvent obser- vée, soit sur les côtes de l’Atlantique soit sur celles de la Méditer- ranée et décrite sous différents noms. Au laboratoire de zoologie de Marseille, elle a été appelée Hol. impatiens : la Station zoologique de Naples la met en vente sous.le nom d’Hol. Pol, etc. 11 n’y a pas. longtemps que l'identité des Hol. nigra de l’Atlantique et catanensis de la Méditerranée a été reconnue. Dans un travail actuellement à l’impression et qui paraîtra prochainement dans le Bulletin scientifique du professeur Giard, j’ai montré combien la synonymie de cette espèce était embrouillée et les raisons que j'avais pour lui appliquer le nom d’Hol. Forskäli qui lui avait été donné en pre- mier lieu par Delle Chiaje. Depuis la rédaction de ce travail, j'ai eu entre les mains des échantillons, qui m'ont été envoyés par M. Giard, de l'Holothurie trouvée à Concarneau par Th. Barrois et appelée par lui Sfichopus Selenkæ et j'ai pu m'’assurer de l'identité complète de cette Holothurie avec l’Hol. Forskäli. Cette identité a déjà été soup- çonnée par Norman. Il convient donc d’ajouter le terme SHERE Selenkæ aux synonymes de l’Holothuria Forsküli. _ Les trois espèces d’Holothuries que je viens de signaler sont oué trois très communes à La Ciotat où elles sont associées ensemble à la côte et dans le port. Elles passent toutes trois dans les prairies de Zostères, et, en allant vers le large, on voit disparaître d’abord l’Hol. Polii et ensuite l’Hol. tubulosa, tandis que l’Hol. Forskäli peut vivre à une assez grande profondeur. J'ai rencontré dans ces trois espèces leur intéressant commensal, le lierasfer, qui n’est pas très rare (une fois sur dix à quinze échantillons en moyenne). L ht « Ê die ARE En ds os di Éd dE -:) és Pan 6 in br 4 ÈS RÉ Ag di NÉE ut inde 5 ÉCHINODERMES RECUEILLIS A LA CIOTAT 495 Les pêcheurs, qui savent si fréquemment apprécier les caractères _ distinctifs des animaux, ne séparent pas ces trois Holothuries l’une de l’autre, et ils les désignent toutes trois sous le même nom natu- raliste..…. que l’on connaît. 40, — Sricaopus REGALIS (Selenka). Holothuria regalis Cuv., Chiaje, Sars, Gr., Hell., Stossich. » Columnæ Cuv., Jâger, Blainv., Lm. » triquetra Chiaje. Cette belle espèce est commune à La Ciotat, dans les régions _vaseuses de la broundo, où elle est associée à l’Echinus acutus. Les pêcheurs qui la capturent fréquemment dans leurs entremailles, la désignent sous le nom de langue de Chat. 41. — CucuMartA PLancr (Brandt). Holothuria pentacta Gmel. » doliolum Lin., Chiaje, Lamx., Blainv. Pentacta doliolum Müll., Kow. Cladodactyla Planci Brdt. » doliolum Gr. Cucumaria doliolum Sars, Gr., Hell., Sel., Stossich, Schmidt. Cette espèce est la seule du genre Cucumaria que j'aie observée à La Ciotat où elle ne paraît pas très abondante. Je n’en ai trouvé que quelques échantillons sur le pourtour des prairies de Zostères, dans les parties vaseuses de la broundo. Elle était autrefois assez commune dans le port, avant l’époque où l’on y fit des travaux, et les pêcheurs m'ont assuré qu’on l'y rencontrait encore parois aujourd’hui. Cette espèce est beaucoup plus commune dans les fonds vaseux au large de Bandol et de Tamaris, et les pêcheurs en prennent de grandes quantités : ils arrachent la couche conjonctive qui double intérieurement les téguments résistants et ils emploient - ce tissu comme amorce pour la pêche. V. — CRINOIDES. 42. — ANTEDON PHALANGIUM (Müller). Alecto phalangium Müll. Comatula phalangium Müll., Duj. Hupé. 496 R. KOEHLER. — ÉCHINODERMES RECUEILLIS À LA CIOTAT Cette espèce est très commune dans certains fonds vaseux du large, où elle est associée aux Luidia ciliaris et Sarsi, à des Tere- bratula vitrea et à la Comatule ordinaire : je ne l’ai rencontrée que dans des fonds d’au moins 100 mètres. 43. — ANTEDON ROSACEA (Linck). Asterias bifida Penn. » decacnemos Penn., Gray. » pectinata Adam. Antedon gorgonia Fremin. Alecto europæa Leach, Sars, Gr. Comatula mediterranea Lm., Meck., Gray, Linck, Thomps., Chiaje, Müll., etc. Pentacrinus europœæus Thomps. Comatula rosacea Flem., Blainv., Forb., W.Thomps., E. Perr. Phytocrinus europœus Blainv. Antedon rosaceus Norm., W. Thomps., H. Crpt. » europœus Greei. On sait que cette espèce possède une répartition géographique assez vaste. À La Ciotat, je l’ai trouvée dans des stations et à des profondeurs très différentes, depuis les prairies littorales de Zostères jusqu'aux fonds vaseux du large, à une profondeur de plus de 100 mètres. Elle s'associe dans ces grands fonds à l’espèce précé- dente, et toutes deux semblent y former de véritables tapis, à en juger par le nombre considérable d'individus que les palangres en ramènent parfois. PEER NT 4 LR Qu à ESC te D Le AUS LR PAT LANOTR _ = " A af LISTE COMPLÈTE DES XYLOPHILIDES DÉCRITS JUSQU'EN 1894, AVEC DESCRIPTIONS D'ESPÈCES NOUVELLES, par Maurice PIC. AVANT-PROPOS Ne pouvant pas entreprendre un travail sur les Xylophilides du monde entier par suite des matériaux considérables qui me man- quent après les derniers travaux publiés sur la faune américaine, J'ai pensé que les renseignements descriptifs généraux réunis dans une liste pourraient aider quelque collègue plus fortuné que moi pour une étude d'ensemble nouvelle et fort désirable, et c’est surtout dans ce but que j’ai préparé les pages qui vont suivre. On trouvera réunies (moins quelques noms secondaires dont il me parait inutile de perpétrer le souvenir) 1° toutes les espèces figurant dans le Cataloqus de Gemminger, 2 celles décrites depuis 1870 por- tées à ma connaissance. Les indications concernant les planches et figures sont omises pour simplifier l’impression, ces indications devant se trouver dans la consultation des descriptions, et les études synonymiques sont traitées ici d’après les derniers catalogues et secondairement. Cela dit, l’indulgence sur les fautes commises me sera, ie espère, accordée en attendant mieux. XYLOPHILUS (1) ébhou, lignum ; géoc, amicus. Latreille, Fam. nat., 1825, p. 383. Lacordaire, V, pt 2, p. 584. Aderus Westwood. — Anidorus Muls. et Rey. — Euglenes Westw. Olotelus Muls. et Rey. — Phytobaenus Sahlberg. Aderus, Euglenes Westwood. Zool.Journ., V, p. 58, 59. Phytobaenus Sahlberg, Nov. Col. Fennic. Spec., 1834, p. 277. Colligères Mulsant et Rey. An. Soc. Lin. Lyon. XIII, 1866. Synopsis Leconte, Proc. Ac. Phil., VIT, 1454-55. Hétéromères Baudi, Atti. Acad. Sienze Torino. XII, 1877. (4) Les noms précédés d'une astérisque sont ceux figurant au Catalogue de Gemminger et Harold, tome VII, 1870, p. 208% et 2085. Xylophilides du Japon, Marseul, An. Fr., 1876, p. 455. Biologia Centr. Am. Champion, in vol. IV, part. IT, 1890. M. PIC. Seidlitz, Fn. Balt., pt V, 1890, p. 545. Seidlitz, Fn. Transsyl., pt V, 1891, p. 146 et p. 589. œquinoctialis Champ., Biol. Cent. Am., IV, pt. II, 1890, p. 180. *amabilis Sahlb., Bul. Mosc. VII, 1834, p. 277. — Muls. Coll., p.37. — Baudi, Hét., p. 80. — Seidl. Fn. Trans., 18 91, p. 589. bisbimaculatus Hampe. Stett. Zeit, 1850, p. 356.— ? scapularis Mars. amulæ Champ., L. c., p. 170. angulithorax Desbr., Hipp., 1881, p. 146. antennalis Bronn, Manual of New Zealand Coleopt., part V, p. 1163, 1893. anthicoïdes Champ., [. c., p . 188. argentatus Champ., [. c., p. 186. Aristidis Pic, L'Echange, n°103, 1893, p. 75. ater Lec., Trans. Phil. 5, 1 atomus Costa, Rend. Aoc. N 874-75, p. 175. ap., XXIIL, 1884. atricolor Champ., L. ç., p. 177. *basalis Lec., Synops., p. 276. Beni-Moræ Pic, Revue Bo 1893, p. 157. *brevicornis Perris, Abeille, VII, 1870, p. 20. — urbonnais, n° 9, Champ., Ent. M.M., XX VIII, 1892, p. 68. — Baudi, Hét., 1877, p. 14. brevicollis Gemminger, Cat. VIL, p. 2084. breviramus Champ, !. c., p. 172. brunnidorsis Mars., An. Fr. brunnipennis Lec., Trans. p. 176. Chanpioni Pic (bicolor Ch.0 , 1876, p. 450. Phil., V, 1874-75, lim..), Biol., p.182, et An. Fr., 1894, Bul., LXX VIII. chiriquensis Champ, L. c., p. 180. cinctipennis Champ., L. c., p. 179. cinctus Mars., An. Fr., 1876, p. 452. coloratus Bronn, Manual of New Zealand Coleop., part. V, p. 1164, 1893. corticarioides Champ. /. c., curvipes Champ., /. c., p. 1 p. 184. 15. Guatemala. Mex. Guat. Nicar. Finl. Ital. France. Transyl., ? Japon. Mexique. Bône. Nouvelle-Zélande. Guatemala. Guatemala. : Egypte. Texas. Sardaigne. Am. Ck. Illinois. Biskra. Fr. Lombardie. Panama. Japon. Etats-Unis. : Mexique. Panama. Japon. Nouvelle-Zélande. Panama. Guatemala. % LISTE COMPLÈTE DES XYLOPHILIDES 499 cyprius Baudi, Hétér., 1877, p. 75. Chypre. densus Casey, Col. N. Am., IV, 1884, p.187. Philadelphie. distortus Champ., Ent. M. M. (2)1, p.276 (1890) Japon. drusus Ab., in lit., Pic. Rev. Zool. 1894. Syrie. Anti-Liban. *fasciatus Melsh, Proc. Ac. Phil., II, 1846, p. 55. — Lec. Synops., p. 276. — Schwartz Ent. Am. II, 1886, p. 139. Am. Bk. fasciolatus Mars., Not. Mus. Leyd., IV, 1882, p. 412, et Tijds. Ent. XXV, p. 54. Java. Batavia. femoralis Chevr., Champ, L. c., p. 185. Guatemala. filicornis Schauf., Nungq. Ot., 1883, p. 536. Baléares. v. bicolor Schauf., [. c., p. 536. Baléares. flabellatus Champ. /. c., p. 168. Mexique. flavicornis Champ. l. c., p. 178. Mexique. flavitarsis Champ., {. c,, p. 175. Mexique. *flavus Fairm., An. Fr., 1863, p. 644. — Ab. I, LXIX. Algérie. * forticornis Champ... {. c., p. 173. Panama. fragilis Champ., /. c., p. 182. Guatemala. funereus Champ. [. c.. p. 178. Guatemala. gibbulus Mars., An. Fr., 1876, p. 454. Japon. gratiosus Ab. in lit. Pic. Rev. Zool., 1894 Syrie. Liban. *gravidicornis Wollast., Col. Hesp., 1867, p.216. Hespér. S.-Tago. hipponensis Pic, L'Echange, n°103, 1893, p.75. Algérie. humeralis Champ, L. c., p. 174. Panama. impressus Lec., Trans. Phil. 5, 1874-75, p.175. Texas. inflatus Champ. [. c., p. 183. Mexique. japonicus Champ., Ent. M. M. (2), I, p. 268 (1890) Japon. javanus Pic, Rev. Zool., 1894. Java, lacertosus Champ. [. c., p. 173. Guatemala. lateralis Gredl., Tir. Ins., 1866, p. 281-4. — Rép. Ab., XII, p. 164. Tyrol. laticeps Champ, {. c., p. 177. Mex. Guatem. laticollis Champ. [. c., p. 184. Mexique. lœsicollis Frm., An. Belg., XXVII, 1883, p. CXIIT. | Algérie. macularis Pic, Rev. Zool., 1894, p.15. Guinée. maronitus Abeille in lit. Pic, Rev. Zool., 1894. Syrie. Liban. * Melsheimeri Lec., Syn., p. 276. Am. Bk. minor Baudi, Hétér., 1877, p. 74. Piémont. C2 x im L'ANPE RARE, LL € 430 M. PIC monstrosipes Pic, Rev. Bourb., n° 9, 1893, p. 157. Algérie. Corse. nebulosus Lec., Trans. Phil. 5, 1874-1875, p. 175. Etats-Unis. *neglectus Aubé et J. Duval. — Duv. Gen. Col. IT, 1860, pl. 85, f. 421. — Aubé, Cat. Grenier, 1863, p. 91. — Muls. Coll., p.28. France. Italie. *nigrinus Germ., Fn. Ins. Eur., XXII, 7-8. — Rettenb. Fn. Austr. ed. 2, p.641.—Thoms. Sk. Col., VI, p. 368. — Muls. Coll. p. 32. Baudi, Het., p. 78. Tyr. Germ. Ital. morio Märkel,, Sturm, Cat., 1843, p. 168. nitidus Bronn, Manual of New Zealand Coleop., pt V, p. 1163, 1893. Nouvelle-Zélande. nodicollis Reït., Deuts. Ent. Zeïit., 1885, p.384. Syrie. Dalmat. *notatus Lec., Synop., p. 276. Am. Bk. nubifer Lec., Hens., List Col., Am. North., 1885. Am. Ble. obscurus Bronn, Manual of New Zealand Coleopt., pt V, p. 1164, 1893. Nouvelle-Zélande. *oculatissimus Woll , Cat. canar. Col., 1864, . p. 525. — Rep. Ab., XII, p. 163. Palma. oculatus Gyl., Fn. Suec., 501. — II Redt., p. 641. — Thoms. Sk. Col., VI, p. 370. — Baudi, Hét., p. 81. — Seidl. Fn. Balt., 1890, p. 546 et Fn. Trans., 1891, p. 590. Europe. pygmœus Muls., Collig., p. 38. pallens Desbr., Hipp., 1881, p. 147. Algérie. *pallescens Woll., Ins. Mader., 1854, p. 538; Col. Hespérid., p. 217; Cat. canar. Col., 1864, p. 526. Ténér. Mad.? Syrie. patricius Ab., Ins. Caver., 1872, p. 37 et Rép. Ab., XII, p. 163. — Baudi, Hétér., p.79. France Mk. *pentatomus Thoms., Sk. Col., VI, 1864, p. 371. — Rep. Ab., XII, 1875, p. 162. Finlande. quinquetomus Seidl., Fn. Balt., pt. V, 1890, p. 546. *piceus Lec., Syn., p. 276. — Schwartz, Ent. Am., Il, 1886, p. 139. Am. Bk. picinus Frm., An. Fr., 1893, p. 36. Saigon. Indo-Chine. LI LISTE COMPLÈTE DES HYLOPHILIDES + 431 pictipes Bronn, Manual of New Zealand Coleopt., pt V, p. 1164, 1893. Nouvelle-Zélande. *planipennis Motsch., Bul. Mosc., II, 1863, p. 518. Ceylan. populneus Panz., Fn. Germ., 35-4. — Redt., p. 641. — Thoms., Sk. Col., VI, p. 369. — Muls.. Coll., p. 43. — Seidl., Fn. Trans., 1891, p. 590. Eur. Aîfr. nord. Asie. boleti Mars, Ent. Brit., 1862, p. 486. . — Lacoïd., Gen. Col., V, p. 584, note 2. — Baudi, Hétér., p. 82. v. biskrensis Pic, Rev. Bourb. n° 9, 1893, p. 158. Algérie. Biskra. *pruinosus Kiesw., Berl. Zeit., 1861, p. 241. — Muls. Collig., p. 24. — Baudi, Hétér., 1877, p. 76. Europe. Q pumilus Dej., Cat. 3 ed., p. 239. — Gemminger, Cat., p. 2084. v. obscurus Pic, Misc. Ent. n° 5, 1893, p. 27. France Mk. v. semiobscurus Pic, L’Echange, n° 39, 1893, p. 26. Turkestan. ptinoïides Lec., Syn., p. 908. Etats-Unis. punctatissimus Reit., Deuts. Ent. Zeit. 1885, p. 584. Grèce. Crête. *punctiger Muls., Collig., p. 23: — Baudi, Hé- tér., p. 74. Sard. Chy. Fee Mk. *pygmœæus De Geer, Ins. V, 80-17. Gylh. Jns. Succ. II, p. 502. — Muls. Coll., p. 38. — Baudi, Hét., p. 81. — Seiïidl. Fn Trans., 1891, p. 590. Espagne. : fennicus Man., Bul. Mosc., 1843, p. 98. — Muls. Coll., p. 42. — Seïdlitz Fn. Balt., 1890, p. 546. Hongrie. nitidifrons Thoms., An. Fr., 1886, Bul. X. — Cat. Reit. dern. ed., p. 530. — Seidl. Fn. Trans., 189, p. 590, note 2. Suède. serricornis Reïit., Deuts. Ent. Zeit., 1885, p. 384. Syrie. Dalmatie, calycinus Panz., Fn. Germ.8.3. Germanie. CET EU DT LE PSN PE TU TOR PT CET GET" quadrimaculatus Mars., An. Fr., 1876, p. 452. fulous Oliv., Ent., ILL, 51, p. 5. ferrugineus Payk., En. I, p. 257, 5. populneus Fabr., Ent. Syst. Supp. 70, 41 ; Syst. Elenth. I, p. 292, 19. nigricollis Marsh, Ent. Brit. I, p. 487,6. ® melanocephalus Panz., Fn. 35. — M. PIC Schônh. Synon. 2, 58, 32. quadrisignatus Champ. {. c., p. 179. quercicola Sz. Lec., Synopsis, p. 909. Raffrayi Pic. Rev. Zool., 1894. ramosus Champ., {. c., p. 169. rubrivestis Mars., An. Fr., 1876, p. 450. ; *ruficollis Rossi, Fn. Etr. Mant., Il, App., p.96. — Kiesw. Berl. Zeit., 1861, p.241.—Muls., *rufipes Motsch., Bul. Mosc., II, 1863, p. 518. Coll., p. 36. ? migripennis Villa. Cat. Col. Eur. Suppl., 1838, p. 63. — Muls., Coll., p. à1. rufulus Mars., An. Fr., 1876, p. 451. *sanguinolentus Kiesw. Berl. Zeit., 1861, p.241. — Perris. An. Fr., 1864, p. 308. — Muls., Coll., p.35. — Baudi, Hét., p. 80. scapularis Mars., An. Fr., 1876, p. 453. sefrensis Pic, Rev. Bourb., n° 80, 1894, p. 141. sericeus Champ., /. c., p. 185. sexmaculatus Champ., {. c., p. 181. *signatus Hald., Journ. Ac. Phil., I, 1848, subcatulus Pic, Rev. Zool., 1894, p. 16... subfasciatus Lec., Trans. Phil., 5, 1874-75, Sumatræ Pic, Le Naturaliste, n° 466, 1894, p. 33, et note An. Belg., 1894, p. 138. p. 97. — Lec. Syn., p. 276. singularis Champ, {. c., p. 187. sticticus Champ., /. c., p.170. stigmosus Champ, /. c., p. 189. p. 176. suturalis Champ., [. c., p. 187. tantillus Champ., /.-c., p. 190. tenietensis Pic, Feuil. J. Nat., n° 280, 1894, p. 61. Germanie Suède. France. Angleterre. " ; Germanie. Japon. Panama. Floride. Etats-Unis. Abyssinie. Guatemala. Japon. Ital. Chy. Crête. Syr. Lombardie. Ceylan. Japon. Ital. Fr. M, Japon. Aïn-Sefra. Panama. Guatemala. Am. Bb, Guatemala. Guatemala. Am. Ck, Guinée. Etats-Unis. Sumatra. Panama. Am. Cle, Algérie. LISTE COMPLÈTE DES HYLOPHILIDES L33 *testaceipennis Motsch., Bul. Mosc., II, 1863, p. 518. Ceylan. testaceipes Pic, 4 L’Echange, n° 96, 1892, p. 139 ; ? Q L’Echange, n° 103, 1893, p.75. Algérie. *testaceus Kolen., Melet. Ent. V, 1846, p.38. ( Ital. Chyp. Syrie. — Baudi, Hétér., p. 76. Dalmatie. Fr. Me. [laveolus Muls., Coll., p. 26. — Ab. Perr. An. Fr., 1867, p. 71. Lyon. tirolensis Gredl., Ins. Tir., 1866, p. 282, 5, et Rép. Ab., XII, p. 164. Tyrol. trifasciatus Champ. L. c., p. 171. Guatemala. *undatus Gem., Cat. VIT, p. 2085; Col. Hef. VI, 1870. -— Masters N.S. W., 1886, p.363. Sidney. fasciatus Bohem., Res. Eug., 1858, p. 107. » unifasciatus Champ. L. c., p. 183. Mexique. vantillus Champ., !. c., p. 190. Guatemala. ventricosus Lec.,Trans.Phil., 1874-75,p.176. Etats-Unis. v. notatus Champ... !. c., p. 176. Guatemala. 111 espèces, 5 var. TroTomminEeA Reit. Seidlitz, Fn. Transsyl. pt. V, 1891, p. 146. Salonæ Reit., Wein., 1883, p. 307. — Pic, An. Fr., 1893, Bul., LXXXV. Dalmatie. Algérie. 112 espèces, 5 var. In Proc. Royal Soc. of South Australia, XIV, part Il, 1891, Blackburn décrit les genres suivants d'Australie qui me sont inconnus (1) : Syzeton, 1. c., p. 337, pour lœtus, p. 337 et lateralis, p. 338 ; Syzetoninus, 1.c., p. 339, pour mundus, p.339 et inconspicuus, p.339; Syzetonellus, 1. c., p. 340, pour alpicola, p. 340 ; et que l’auteur dit avoir le facies des Xylophilus. XYLOPHILUS JAVANUS n. sp. — Petit, d'un noir de poix mat, à pubescense fine, ordinairement avec lés pattes en partie rembru- nies. Tête large, tronquée vue en dessus arrondie en arrière vue (1) J'ai indiqué ces genres dans ma Liste des Anthicides décrits postérieurement au Catalogus Gemminger (An. Belg., 1894, p. 58). Mém. Soc. Zool. de Fr., 1894. vi. — 28 AS Le Dr MN ne AAC MS EPA DID) En sa dE AA IT CR 434% M. PIC de face, légèrement carénée au milieu avec les yeux gris assez gros, éloignés, atteignant presque le bord postérieur. Antennes à forme non particulière, avec le premier article long, atteignant la base du prothorax, bien épaissies à leur extrémité. Prothorax un peu plus long que large, marqué d’une fossette latérale, à peine plus étroit que la tête, un peu diminué et arrondi en avant, sinué à la base, à ponctuation indistincte. Ecusson petit, large. Elytres très larges, un peu élargis près de l’extrémité et ensuite bien atténués, peu convexes, marqués d’une petite dépression humérale et d’une im- pression transversale posthumérale peu nette, à ponctuation fine, écartée. Pattes longues avec les cuisses simples. Dessous du corps plus ou moins obscurei. d un peu moins élargi que Q. Long. 1 1/2 mill. Java (coll. Pic). Xylophilus javanus rappelle un peu de forme Xylophilus neglectus Duv. de la faune européenne. XYLOPHILUS RAFFRAYI n. Sp. — Assez petit, large, d’un testacé rougeâtre variable, à pubescence fine, avec les élytres largement rembrunis sur leur milieu, les antennes noirâtres; yeux noirs. Tête courte, large, légèrement anguleuse sur le vertex vue de face, avec les yeux noirs, petits, très éloignés entre eux, n’atteignant pas le bord postérieur. Antennes fortes, progressivement épaissies et obscurcies à partir du quatrième article avec les deux ou {trois pre- miers petits, le troisième grêle. Prothorax quelquefois rembruni sur son milieu, bien plus large que long avec les angles antérieurs saillants, anguleux, un peu diminué et arrondi en arc en arrière, à sinuosité presque indistincte dans cette partie. Ecusson petit, étroit. Elytres plus ou moins rembrunis sur leur milieu et les côtés en arrière, un peu plus larges que le prothorax, assez courts, convexes, arrondis aux épaules et à l’extrémité, à ponctuation fine avec une fossette humérale bien marquée. Pattes modérément courtes avec les cuisses postérieures incurvées, légèrement épaissies. Dessous du corps d’un testacé rougeâtre plus ou moins rembruni. 7 Long. 2 mill. Abyssinie (Rafiray). Cédé par M. F. Ancey. D'une forme à part par suite de divers caractères combinés : son prothorax bien plus large que long, sa forme ramassée, ses yeux petits très éloignés; la forme de son prothorax rappelle en plus large celle de X. angulithorax Desbr. du Nord de l'Afrique. Les espèces suivantes m'ont été communiquées par M. Abeille de Perrin et proviennent de ses chasses en Syrie; voici quelques notes déterminatrices à leur sujet, présentées avec les noms sous lesquels je Les ai reçues. LISTE COMPLÈTE DES HYLOPHILIDES 435 Le Xylophilus (Euglenes) maronitus Ab. voisin de pygmaeus de Geer ést assez étroit, allongé, pubescent de gris, entièrement d’un testacé passant au rougeâtre sur la tête, les pattes et les antennes avec la tête obscurcie, la ponctuation élytrale assez forte et rappro- chée, les élytres impressionnés vers les épaules. Les antennes sont filiformes, assez épaisses, à article terminal très long; le prothorax court et large, oftrant deux sortes d’impressions transversales. Long. 2 1/2 mill. Liban. Le X. (olotelus) drusus Ab. ® me paraît bien voisin de X. testaceus Kolen avec une taille plus avantageuse ; cet insecte présente la colo- ration générale d’un testacé fauve avec les yeux noirs; le corps est garni d’une pubescence fine ; les antennes sont grèles, le troisième article mince, égalant presque le premier, les derniers subglobu- leux ; le prothorax est marqué de fossettes à la baseet eu avant; les élytres offrent une petite dépression posthumérale, une ponctuation fine. Long. 22/3 mill. Antiliban. Le X. gratiosus Ab. voisin de angulithorax Desbr. est bien recon- naissable par sa forme élargie, ses élytres largement tachés de noir sur leur milieu ; il se rapproche par sa coloration de mon Raffrayi avec un prothorax moins large. Testacé, pubescent de gris avec les yeux noirs; antennes quelquefois rembrunies à l'extrémité. Tête courte, en arc de cercle avec les antennes assez longues, progressi- vement épaissies vers l’extrémité, surtout chez Q, celle-ci avec le prothorax moins anguleux en avant. Prothorax plus large que long, légèrement anguleux aux angles antérieurs, à ponctuation assez forte, assez rapprochée. Elytres plus larges que le prothorax, arron- dis à l’extrémité, avec le bord postérieur obscurci et une large tache en forme de losange d’un noir brunâtre sur leur milieu, cette tache laissant ordinairement seulement une tache humérale et une postérieure, celle-ci moins grande, arrondie, variables, jaunes sur chaque élytre; ponctuation élytrale assez forte, peu rapprochée. Pattes minces, courtes. Long. 2 à 2 1/4 mill. Liban. Je dois un exemplaire de cette intéressante espèce à la générosité de notre collègue de Marseille. ADDENDA. Xylophilus Latr. appendiculatus Champ., Biol. Cent. Am., IV, pt. — II, 1890. Sup- plém. p. 458. Mexique. 436 _ M. PIC. — LISTE COMPLÈTE DES HYLOPHILIDES canescens Champ., L. c., p. 459. Mexique. flavipalpis Champ., L. c., p. 456. Mexique. geniculatus Champ. [. c., p. 487. Guatemala, Mexique. lactineus Champ, L. c., p. 459. Mexique. mexicanus Champ. L. c., p. 456. Mexique. obliquus Champ., [. c., p. 458. Mexique. silaceus Champ, L. c., p. 460. Mexique. Cnopus Champ. Biol. Cent. Am., IV, pt. IL. 1890. Supplém., p. 460. Flohri Champ., l. c., p. 460 . Mexique. | + NN SU 437 CONTRIBUTIONS A LA FAUNE MYRIAPODOLOGIQUE MÉDITERRANÉENNE, Troisième note (1) par Henry W. BRÔLEMANN (PLANCHES XI Er XII) Ordre : Cmiropona Latreille. Famille : Lirxogidæ Newport. Genre : Liraogrus Leach. Sous-genre : BOTHROPOLYS Wood. LITHOBIUS FASCIATUS Newport, Var. APENNINIGENUS, n. Var. Cette variété est très voisine du type; elle en diffère par ses dimensions, par sa coloration et surtout par les particularités des pattes anales du mâle, qui justifieraient à elles seules la création d’une espèce, si mes échantillons ne concordaient pas exactement sur tous les autres points avec le type. Le tronc est jaune clair ; le premier écusson présente une ligne longitudinale vague noire en son milieu et deux taches de même couleur aux bords latéraux ; les autres écussons sont graduelle- ment plus tachés de noir jusqu'aux derniers, qui peuvent être pres- qu’entièrement envahis par ces taches. La ligne médiane en s’ac- centuant prend la forme de T si caractéristique du type. Les organes buccaux sont jaunes d’ocre ; le ventre est de même couleur, mais sali de brun ; la tête, les antennes et les deux ou trois derniers écussons du ventre sont d’un fauve rougeâtre très tranché : les pattes sont jaunes clair, les articles des trois ou quatre dernières paires sont envahis de noir en leur milieu ; ces taches noires ne gagnent cependant pas les extrémités des articles, qui demeurent jaunes ainsi que le dernier article des pattes, d’où une coloration annelée. Dimensions. — Long. : 20 à 27m; Larg. : 20m5{) à 3mm5(. La tête est subcordiforme, parsemée comme les autres écussons de gros points clairsemés. Les antennes sont longues, dépassant la moitié de la longueur du corps (11 à 18"), composées de 41 à 46 (1) 1°" note, Annales de la Société Linnéenne de Lyon, XXXVI, 1889. 2° note. Ibidem, XXXIX, 1892. 438 H. BRÔLEMANN articles. Yeux noirs très distincts, composés de 13 à 16 ocelles grosses, disposées en quatre rangées un peu arquées, comme suit : 1+3.4.3.2. —1+4.4.3.3. —1+4.4.4. 1. — 1 +4.4.4.3. Les hanches des pattes maxillaires sont plus larges que longues, divisées en leur milieu par un sillon profond, armées à leur bord antérieur de 6 +7 ou 7 +7 ou 8 +8 petites dents noires émoussées. Les écussons dorsaux répondent exactement à la description donnée par le prof. R. Latzel pour le type (1). Les 14° et 15e paires de pattes sont plus longues que les autres : La paire anale est envi- ron aussi longue que les antennes. Les épines de la 14° paire sont disposées comme chez le type, a de même celles de la 15e paire, a = ; leurs griffes sont doubles. Les pattes anales du mâle difièrent cependant de celles du type ; le 3° article (fémur) est dépourvu de sillons ; le 4° article (tibia) est creusé d’un large sillon, qui, à l’articulation avec le 3° article, occupe toute la face supérieure du membre, se rétrécit rapidement et disparaît avant d'atteindre l’autre extrémité; celle-ci, par contre, est renflée sur sa face interne où elle présente une verrue glabre arrondie. Tant le fond du sillon que le sommet de la verrue sont d’une couleur orangée qui tranche gaiement avec les taches sombres d’alentour. Les organes sexuels ne présentent pas de particularités. 2 fortes épines et une grifte simple chez la femelle. Je possède 6 d et 7 © recueillis dans les Apennins (Borgotaro- Emilia) le 9 novembre 1893. Ordre : Dipcopopa Blainville, Gervais. Sous-ordre : CHILOGNATHA Latreille. Famille : GLomerinæ Leach. Sous-famille : GLOMERIDIA Brandt. Genre : GLoMERIS Latreille. GLOMERIS BITÆNIATA, D. SP. G. robusta, vix nitens, subparallela, paulum convexa; fusca, totius flavo-punctata, vertice obscuriori, primi segmenti margine postico flavo, secundi segmenti margine antico aurantiaco, omnibus segmentis præter primum angulis lateralibus rufescentibus, dorso maculis subquadratis (1) Lithobius grossipes C. Koch. in Myr. d. Oester. ungar. Monarch. Wien, I, p. 46. CONTRIBUTIONS A LA FAUNE MYRIAPODOLOGIQUE MÉDITERRANÉENNE 439 sive triangulis aurantiacis interdum sanquineis in seriebus duabus dispositis (nonnunquam evanidis) signato. Ventre pedibusque luteo- flavidis. Oculi ocellis 7-8. Segmentum secundum sulcis 3-6 interruptis. Mas : segmentum ultimum nullo modo conspicuum; pedes copulativi sisdem G. connexæ organis similes. Longit. ad 45mn; latit. ad 7mm75 ; altit. 5mm50. Grande et belle espèce, qui n’est pas sans analogie avec la Glo- meris connexa C. Koch. La couleur du fond est généralement d’un noir brunâtre, entièrement semé de petites taches variant du jaune paille au blanc jaunâtre. (Selon les individus, on peut considérer le fond comme jaune taché de brun ou comme brun taché de jaune; c’est à cette seconde manière de voir que je m'en tiendrai). Tête : la lèvre supérieure est jaune testacé clair; la région frontale entre les antennes est brune, marquée de six taches irrégulières claires, savoir deux à la base des antennes et quatre en arc de cercle reliant la base postérieure des antennes; la région occipitale est presque noire, en tous cas plus foncée que le front, de même que les antennes, qui sont généralement brunes, plus foncées que le cinquième article. Premier écusson à bordure postérieure étroite de la couleur des taches jaunes du fond. Deuxième écusson : la bordure antérieure est large, ordinairement rétrécie derrière le premier écusson et bien marquée de chaque côté jusqu’en arrière de la commissure latérale, c’est-à-dire jusqu’à l'angle postérieur ; elle est de couleur orangée ou en tous cas d’un jaune plus rouge que les taches du fond. Le long du bord postérieur sur la région dorsale se trouve une paire de taches de la couleur du bord antérieur, tantôt à contours vagues, tantôt à contours nets et dans ce cas triangulaires. - Les écussons suivants sont ornés dans leurs angles latéraux d’une tache jaune largement marquée, dont la succession forme une bordure claire (comme chez la G. quadrifasciata), continue jusqu’au segment anal, et qui ne disparaît qu'exceptionnellement ; la partie dorsale est marquée d'une paire de taches par écusson, faisant suite à la paire du deuxième segment, et comme celle-ci de forme variable, et constituant deux bandes peu espacées (environ comme chez la G. connexa), qui se rapprochent à partir du neuvième segment jusqu’à devenir confluentes en certains points. Entre les bandes dorsales et les bordures latérales je n’ai constaté jusqu'ici aucune trace de bandes ou de taches. Le dernier écusson comme les précédents est marqué de deux L40 H. BRÔLEMANN taches claires au bord postérieur ; ces taches ne sont que rarement grandes ; elles sont très espacées et parfois tellement repoussées dans les angles latéraux, qu’elles semblent n’être que la suite des bordures du tronc. Face ventrale et pattes jaunâtres passant parfois au brun. Cette coloration et ces taches, comme chez les espèces à dessin peu tranché, sont sujettes à des variations infinies, à tel point qu'il est rare de trouver deux individus identiques. Chez les uns le semis esttrès ciairsemé et sa couleur est blanchâtre, d’où un fort contraste avec le fond très obscur, en ce cas les bandes dorsales sont généra- lement linéaires ou à peu près, les taches qui les composent deve- nant très étroites. Chez d’autres la bordure antérieure du deuxième écusson et les bandes dorsales prennent une couleur rouge, rouge brique, ou même rouge sang ; je possède notamment un exemplaire dont le bord postérieur du premier écusson et le bord antérieur du deuxième sont de cette dernière couleur, et dont les bandes dorsales ont disparu pour faire place au semis usuel, la région dorsale étant par contre voilée pour ainsi dire dans toute sa largeur par un lavis couleur de sang. — Il est inutile de s’appesantir davantage sur ces variations absolument individuelles ; j'aurai d’ailleurs l’occasion d’y revenir à propos des variétés de cette espèce. Finement ponctuée sur tous les anneaux, et par suite peu bril- lante. Assez parallèle, parfois élargie au neuvième segment : médiocrement convexe. Ocelles au nombre de sept à huit, normales. Le premier écusson présente les deux sillons complets usuels, assez rapprochés, fréquemment une dépression longitudinale large qui divise la moitié antérieure de l’écusson, et parfois une dépres- sion punctiforme au centre de la moitié postérieure derrière le deuxième sillon. Le deuxième écusson présente de trois à six sillons latéraux, généralement quatre ou cinq. Dans les cas ordinaires le premier sillon est le plus long ; il est très faiblement marqué à la base et s’accentue en s’élevant jusqu'aux deux tiers. environ de la hauteur où il disparaît brusquement ; je ne connais pas d'exemple de conjonction de sillons sur le dos; il est très probable qu’il s'en présentera, mais je les considérerai jusqu’à nouvel ordre comme accidentels. Les autres sillons sont progressi- vement plus courts et moins marqués. Chez le mâle le dernier écusson n’est ni déprimé sur sa surface, ni échancré, ni rebordé à son bord postérieur. Les pattes copula- trices ne difièrent pas sensiblement de celles de la Glomeris connexa. CONTRIBUTIONS À LA FAUNE MYRIAPODOLOGIQUE MÉDITERRANÉENNE 441 Je possède cinq mâles et vingt femelles adultes de cette espèce, tous provenant des montagnes, savoir : Val d’Ambria, Chiesa in Valmalenco (Valteline); Val Biandina (Introbbio), Lecco, et la montagne dite « Resegone, » près de Lecco. Cette dernière localité m’a en outre fourni deux femelles remar- quables en ce qu’on ne trouve aucune trace ni sur le deuxième _écusson ni sur les suivants des taches ou bandes qui distinguent le type ; aussi bien les angles latéraux que la région dorsale sont de la couleur du fond, c’est-à-dire bruns à semis jaune. Seul le bord antérieur du deuxième écusson conserve sa coloration vive; je désigne cette variété sous le nom de : GLOMERIS BITAENIATA, Var. UNIFORMIS. La G. bitaeniata présente certaines analogies avec la G. conspersa C. Koch, et avec la G. connexa C. Koch, maïs s’en distingue par une forme moins convexe et surtout par son dessin. S'agit-il ici peut- être ici de la G. undulata C. Koch? j'en doute, quoiqu’elle s’en rapproche certainement beaucoup, mais là encore le dessin est différent. D'ailleurs je ne puis m'empêcher de douter de la validité de la G. undulata comme espèce, et je suis convaincu même qu’elle doit être considérée comme une variété de la G. connexa. Je possède en effet un exemplaire provenant de la Madonna di Varese (localité qui à fourni au Prof. Pirotta la G. undulata) et qui correspond en tous points à la description de C. Koch. Cet exemplaire, tordu par suite d’une déformation accidentelle, est très peu convexe, très court tout en demeurant large et par suite d’aspect ramassé, mais il présente très nettement les caractères de la G. connexa. Famille : PozypesmipaE Leach. Sous-famille : PorypesmiA Saussure et Humbert. Genre : BracaypesMus Heller. BRACHYDESMUS EXIGUUS, N. SP. B. subtilis, fragilis, primis segmentis aliquanto strictis ; flavus, infra pallidior, capite primisque segmentis aurantiacis. Caput stris interruptis obsolete transverso-sulcatum, setis albidis parce consper- sum; antennis longis, inflatis. Scutum primum reniforme, latitudinem capitis haud attingens, angulis anticis atque posticis rotundatis, sculp- tura evanida. Cetera segmenta, angulis anticis attenuatis sed non omnino rotundatis. angulis posticis vir protractis, sculptura distincta sed complanata. Pedes sat longi, in mari incrassati, coxis pedum UT PER E PEN 449 H. BRÔLEMANN secundi paris processu spinoso conspicuis. Pedes copulativi tisdem B. superi Latzeli organis simillimi sed dente basali carentes. Longit. ad 9m; Jatit. ad 0nm90. Fragile, élancé, aminci dans les quatre premiers anneaux, d’ail- leurs parallèles ; de couleur jaune-paille en dessus et en dessous avec la tête et les premiers anneaux orangés et les pattes pâles, ou. bien brun violacé avec la tête jaunâtre et les pattes blanchâtres (dans l’alcool). i Dimensions. — Long. 8mm à 9wm; ]arg. Omm80 à Omm9(. Tête. — La face est normalement convexe, très finement sillonnée transversalement, parsemée de soies blanchâtres assez longues ; le sillon occipital est peu marqué. Antennes d’un tiers plus longues que la largeur du corps, claviformes. Mesures observées : premier article, Onn(8 ; deuxième article, Omm10 ; troisième article, Onm27 ; quatrième article, 0®®20 ; cinquième article, 0nm1{8 ; sixième article, Onm25 ; septièmeet huitième articles, ensemble Onm12 ; total, 1mm20. Larg. au sixième article, Omm17. à Le premier écusson (PI. XII, fig, 10) est moins large que la tête; son bord antérieur est régulièrement arqué, sans indications d’an- gles antérieurs, avec les angles postérieurs atténués ; le bord posté- rieur est taillé obliquement près des angles et subéchancré dans son milieu. Il est finement rebordé ; sa sculpture est très vague, on y reconnaît seulement une impression longitudinale centrale et l'indication de quatre mamelons au bord postérieur. Les rugosités piligères sont disposées comme de coutume. Deuxième écusson. — Les carènes sont médiocrement chassées en avant ; l’angle antérieur est droit, formé par la première dente- lure ; les bords latéraux sont parallèles, avec deux dentelures assez aiguës ; l'angle postérieur est obtus; le bord postérieur est subsi- nueux. Sur les écussons suivants (PI. XII, fig. 11), les angles antérieurs des carènes sont progressivement atténués, mais non complètement arrondis ou fuyants. Les bords latéraux sont faiblement arqués et un peu divergents. Les angles postérieurs sont progressivement plus accentués mais ne dépassent guère le niveau du bord postérieur, qui est échancré de chaque côté dans leur voisinage immédiat. La sculpture des écussons du tronc est nette, mais non saillante; le premier sillon transversal est assez marqué ; les carènes sont médiocrement boursouflées. Pas de particularités à signaler ni dans la dentelure des bords latéraux des écussons, ni dans la dispo- sition des rugosités piligères qui sont normalement distribuées. CONTRIBUTIONS À LA FAUNE MYRIAPODOLOGIQUE MÉDITERRANÉENNE 443 Pattes ambulatoires médiocrement longues ; chez le mâle elles sont épaissies et les hanches de la déuxième paire présentent une apophyse épineuse. Les pattes copulatrices (PI. XII, fig. 12 et 13) ressemblent beaucoup à celles du B. superus Latzel; elles sont couleur d’ambre, courbées en faucilles, étroites, mais n’ont pas la grosse dent triangulaire qui existe à la base interne de la courbure chez l’espèce de Latzel ; en . outre les autres dents et épines affectent parfois des formes, des dimensions et des positions un peu diftérentes. Les jeunes « Pullus VI» de dix-huit segments et vingt-six ou vingt- sept paires de pattes, mesurent en longueur 4nm50 à 6m, et en largeur Onn70 à Onm75. Les jeunes « Pullus V » de dix-sept segments et vingt-deux ou vingt-trois paires de pattes, mesurent en longueur 3"%50 et en largeur Onm4(. J'ai recueilli assez abondamment cette espèce en Lombardie, particulièrement en automne. Les localités qui me l’ont fournie sont, pour la zone des collines, Villa Albese, près Erba, Carate (Briance), Gavirate (Varese), et pour la plaine, Pavia et Codogno. BRACHYDESMUS MARGARITATUS, N. SP. B. angustus, antice vix strictus; obscurus, terreo-brunneus vel rufo- brunneus, ventre membrisque pallidioribus. Caput, fronte obsolete ruguloso, sulco occipitali profundo, antennis latitudinem corporis valde superantibus. Segmentum primum latitudinem capitis haud æquans, subsemicirculare, carinis nullis, angulis posticis rotundatis, sculptura distincta. Segmentum secundum angulis omnibus acutis. Segmenta cetera, sculptura profunda, tuberculis acuminatis ; carinarum amgqulis anticis subrotundatis, marginibus lateralibus convexis, angulis posticis gradatim productis, acutis. Mas: pedes incrassali : organa copulativa tisdem B. sylvani mihi subsimilia. Longit. ad 10mm50 ; latit. ad 12230. Assez élancé, à peine rétréci en avant, peu brillant, à sculpture très nette. Brun terreux ou brun rougeâtre, souvent fort foncé chez les adultes, avec le ventre et les membres un peu plus clairs. Dimensions. — Long. 10mm à 10mm50 ; larg. 1mm95 à {mm30, Tête. — Face et front très faiblement convexes, un peu chagrinés, à pubescence très clairsemée ; sillon occipital bien écrit. Les antennes égalent en longueur une fois et demie la largeur du corps, et sont un peu renflées au sixième article. Dimensions observées : premier Lkh H. BRÔLEMANN article, Onm1{5 ; deuxième article, Omm%5; troisième article, 02238 ; quatrième afticle, 0mm22 ; cinquième article, 030 ; sixième article, Onm30 ; septième et huitième articles, ensemble,0n920 ; total, 1rm80. Largeur au sixième article, Onm25. Premier écusson (PI. XI, fig. 1), moins large que la tête, presque semicireulaire, à angles arrondis et non carénés, à bord postérieur légèrement sinueux; divisé par deux impressions transversales profondes, la première à peu de distance du bord antérieur, la. seconde en arrière, qui enveloppent une rangée de six mamelons saillants, allongés, surmontés d’une rugosité piligère; l’écusson porte en outre en bordure une couronne de mamelons semblables au nombre de dix-huit, dont dix au bord antérieur, et huit au bord postérieur. Sur tous les écussons suivants, comme sur le premier, les mamelons sont nettement circonscrits par des sillons profonds, sont globuleux ou coniques, saillants, et portent à leur sommet une rugosité piligère. Les soies sont courtes ou très courtes et manquent même souvent (accidentellement). Les carènes des segments deux, trois et quatre sont peu projetées en avant ; l’angle antérieur est aigu et l’angle postérieur est droit; les dentelures du bord latéral sont fortes et diminuent progressive- ment sur le tronc sans jamais être complètement émoussées. Tous les écussons suivants (PI. XI, fig. 2) sont divisés par deux dépressions transversales en trois rangées de mamelons qui perdent en grosseur de la première rangée à la troisième. Sur le tronc, la première et la seconde rangée se composent de quatre mamelons et la troisième de six. La dépression antérieure est large et profonde, plus accentuée que de coutume, et se continue sur les carènes où elle divise le mamelon interne en‘ deux mamelons dont l’antérieur plus petit que le postérieur. L’angle antérieur de l’écusson tend à s’arrondir vers l’extrémité postérieure du corps, mais n’est Jamais émoussé parce qu’il est formé par la première dentelure du bord latéral. L’angle postérieur, de droit qu’il était sur les premiers écussons, s’allonge peu à peu en fer de lance aigu, d'autant plus prononcé qu’on se rapproche davantage de l’extrémité anale. Bords latéraux convexes. Les pattes ambulatoires du mâle sont épaissies sans autres parti- cularités. | Les pattes copulatrices ne difièrent pas sensiblement des organes analogues du B. silvanus (voir ci-dessous), mais n'ont pas autant d’épines vers la pointe. Les jeunes « Pullus VI » de dix-huit segments et vingt-six ou [CONTRIBUTIONS A LA FAUNE MYRIAPODOLOGIQUE MÉDITERRANÉENNE 445 vingt-sept paires de pattes, mesurent en longueur 7 à 9m, et en largeur nn à 41mm3(,. Les jeunes « Pullus V » de dix-sept segments et vingt-deux ou vingt-trois paires de pattes, mesurent en longueur 4nm50 à 5mn, et en largeur Onm70 à Ommg(,. 4 Cette espèce est certainement très voisine du B. silvanus, mais elle en difière par la taille et les proportions plus étroites, par une sculpture plus accusée et surtout par la forme du premier segment. J'en possède quatorze exemplaires — quatre mâles et dix femelles — recueillis en novembre à Meldola (Romagne). BRACHYDESMUS SILVANUS, n. SP. B. sat robustus, latus, parallelus, antice aliquanto strictus ; ochra- ceus vel luteo-fulvus, antennis obscurioribus, carinis interdum palli- dioribus, ventre membrisque albicantibus. Caput sulco occipitali pro- fundo, antennis curtis, latitudinem corporis æquantibus. Segmentum primum latum, latitudinem capitis vix attingens, carinatum, margine antico arcuato, postico subsinuoso, angulo antico dente signato, postico recto. Segmentum secundum margine antico concavo, angulis rectis, acutis. Segmenta cetera, sculptura rotundata, carinis haud elatis, angulis anticis acutis, marginibus lateralibus parallelis, angulis posticis parum productis subacutis. Pedes longi, in mari incrassati. Mas : pedes copulativi flexi, in basi, dentibus duabus validis armato, stricti, paulo post dilatati, parte concava spina longa, pulvillo ingente, atque sub apicem nonnullis spinis dentibusque prædita. Longit. ad 16mn ; latit. ad 20m/0. Assez robuste, parallèle, un peu aminci vers la tête ; brun jaunâtre clair ou brun fauve, avec les carènes parfois éclaircies, les antennes plus foncées, le ventre et les premiers articles des pattes très pâles. Long. : 12à 16mn; larg. : 1mm80 à 2mm40, Tête- — Sillon occipital profond. Antennes courtes, n’égalant pas ou égalant à peine la largeur du corps, faiblement renflées. Propor- tions observées sur un d de 12» de longueur, et 1280 de largeur : premier article, 0nm13 ; deuxième article, Omm?8 : troisième article, Onm45; quatrième article, 0n®30 ; cinquième article, 0nm39; sixième article, Omm38: septième et huitième articles, ensemble, Omm12; total, 20m(05 ; largeur au sixième article, 1"m50. Proportions obser- vées sur une ® de 44m» de longueur et 22m30 de largeur : Premier article, Onm{6; deuxième article, 0mm928 ; troisième article, 82m52 ; quatrième article, 0nm34; cinquième article, Omm40; sixième article, e < 446 H. BRÔÜLEMANN Onm4(; septième et huitième article, ensemble, Omm20; total, 22m30; largeur au sixième article, 1"m80. Le premier écusson (PI. XI, fig. 3) est presqu’en demi-cercle, aussi large que la tête. Les deux sillons transversaux sont profonds, spécialement le sillon postérieur. Les côtés de l’écusson amincis s’étalent en carènes. L’angle postérieur est droit, et nullement émoussé. La sculpture des autres écussons est profonde, nulle part les angles sont arrondis. Les carènes des deuxième et troisième écussons sont droites, partant les angles antérieurs et postérieurs sont droits. A partir du cinquième écusson (PI. XI, fig. 4), les carènes sont chas- sées vers l'arrière, c’est-à-dire que les bords antérieurs et postérieurs sont obliques et parallèles entre eux, et les bords latéraux ne sont pas convexes ; par suite les angles antérieurs deviennent obtus et les angles postérieurs aigus, sans que jamais ni les uns ni les autres ne soient ni arrondis ni atténués. Les carènes sont minces et tran- chantes, les dentelures du bord latéral sont très marquées surtout sur les premiers segments et s’atténuent progressivement vers l’extrémité postérieure du corps. Des deux sillons transversaux, le premier (antérieur) est profond et en arc de cercle ; le deuxièmeest moins marqué. Des quatre mamelons qui constituent la première rangée les deux du centre sont très longs, occupant presque la moitié de la longueur du metazonite; ceux de la troisième rangée sont les plus petits. Le bord postérieur du metazoniteentre les carènes est finement canelé comme chez certains Jules. Dans les derniers écus- sons l’angle postérieur des carènes est fortement prolongée en bec. Pattes longues. Chez le mâle elles sont épaissies, avec de nom- breuses rugosités piligères à la face inférieure ; le prolongement de la plaque ventrale du septième segment est entaillé et par suite bilobé. Les pattes copulatrices (PI. XII, fig. 14 à 15) sont ramassées, pro- portionnellement courtes, fortement coudées à angle droit, élargies à la hauteur de la courbure, avec une (ou deux) forte dent à la base interne, une longue épine en arrière du Puvillum et trois ou quatre dents ou épines vers la pointe. Un jeune mâle «Pullus VI » de dix-huit segments et vingt-six paires de pattes mesure 8» de longueur et 4"m40 de largeur. Le premier écusson est un peu moins anguleux que chez les adultes. J’ai eu sous les yeux vingt individus, provenant de Malnate, Pavia, Cernusco et Vedano. Cette espèce doit être voisine du B. dalmaticus Latzel, mais en la CONTRIBUTIONS A LA FAUNE MYRIAPODOLOGIQUE MÉDITERRANÉENNE 447 comparant à la description de l’éminent professeur viennois (1) je relève les différences suivantes: antennes sensiblement plus courtes, premier écusson caréné, angles antérieurs des carènes du tronc aigus, pas de protubérance spéciale au bord libre du septième segment, enfin organes de reproduction différemment conformés. BRACHYDESMUS REVERSUS, D. Sp. B. robustus, parallelus, antice vix, postice nullomodo strictus, haud laevis neque lucens ; rubidus, infra pallidior. Caput sulco occipitali in fronte obscuriori, in occipite minus profundo ; antennis longis, modice inflatis, pubescentibus. Segmentum primum latitudinem capitis vix attingens, subsemicirculare, marginibus lateralibus dente interruptis, angulis posticis rectis. Segmenta cetera carinis elatis, angulis anticis paulatim attenuatis rotundatisque, angulis autem posticis acute pro- tractis, sculptura gradatim complanata. Pedes longi, in mari medio- criter incrassati. Pedes copulativi semplices, trunco lato, nonnullis tuberculis dentibusque interrupto, apice cornu canaliculato in ventrem reverso praedito. Longit. ad 122m50; latit. ad 1280. Robuste, parallèle, un peu rétréci en devant mais nullement en arrière, très finement rugueux et par suite mat. De couleur brun rouge foncé, plus rouge sur les carènes, les antennes et les pattes; ventre plus pâle. Dimensions des femelles (mon échantillon mâle est brisé). — Long. : A1mm50 à 12mm50 ; larg.: 1""60 à 1mm80. Tête. — Face et front assez convexes, finement pubescents; la pubescence plus accentuée au-dessus de la lèvre supérieure. Le sillon occipital un peu élargi et foncé sur le front, mais peu marqué dans la région occipitale. Les antennes sont longues, peu renflées, entièrement couvertes d’une fine pubescence, et présentent les proportions suivantes : Premier article, 0m16; deuxième article, 0,20; troisième article, 0nm49 ; quatrième article, 0"w32 ; cinquième article, 0nn38 : sixième article, 0®"33; septième et huitième articles, ensemble, 0Omm12 ; total, 20m ; largeur au sixième article, Omm2ÿ. Le premier écusson (PI. XI, fig. 5) est presqu'’aussi large que la tête, médiocrement arqué en devant, interrompu dans les côtés par une petite dentelure aiguë ; en outre, les côtés sont amincis comme pour une carène horizontale, ou même un peu relevés; le bord postérieur est subéchancré en son milieu, oblique et très légèrement 4) L. c., IL, p. 132. orne 448 H. BRÔLEMANN sinueux dans le voisinage des angles. Les mamelons qu’on observe d'ordinaire à la surface de cet écusson sont remplacés par des verrues coniques piligères. Sur les autres segments les carènes sont relevées et les dentelures sont plus ou moins aiguës ; à mesure qu’on s'éloigne du premierécus- son les verrues piligères s’atténuent pour se rapprocher de la forme usuelle des mamelons, qui, chez cette espèce, ne sont jamais saillants. Le deuxième écusson est bien développé, large ; les carènes sont peu chassées vers l’avant ; l’angle antérieur, correspondant avec la première dentelure, est aigu, l’angle postérieur est droit et le bord postérieur est déjà un peu échancré. Sur les écussons suivants (PI. XI, fig. 6) les angles antérieurs des carènes deviennent obtus et même arrondis; les angles postérieurs s’allongent en fer de lance graduellement plus étroits sans être bien aigus. Ainsi que je l’ai dit plus haut, l’ornementation est plate; néanmoins les deux sillons transversaux sont assez bien marqués, notamment le sillon antérieur. Chez le mâle, les pattes ambulatoires sont longues et médiocre- ment épaissies, sans particularités aux hanches, mais à pubescence plus serrée sous les derniers articles. Les bords libres et proémi- nents du septième segment sont à peine incisés. Les pattes copulatrices (PI. XI, fig. 7 à 9) ont une forme spéciale et intéressante. Elles sont très courtes, très larges à la base, et de la forme d’une pyramide triangulaire. L’arête intérieure est aiguë et denticulée ; les dentelures sont émoussées. L’arête extérieure se prolonge en un lambeau lamellaire replié vers la face antéro-supé- rieure où elle forme un cornet incomplètement fermé. La face opposée (postéro-inférieure) porte au sommet du membre une forte protubérance arrondie et brillante, surmontée d’une crête lamel- laire, isolée, transparente, à trois dents inégales aiguës, et accom- pagnée en outre d’un autre mamelon pubescent, d’une dent courte et crochue, et d’une épine forte et aiguë. Enfin, au sommet du membre se dresse une corne égalant en longueur la moitié du membre, légèrement courbée, la pointe dirigée vers le corps de l’animal (c’est-à-dire en sens inverse de la direction usuelle des appendices des pattes copulatrices chez les autres espèces du genre) évidée en gouge et taillée en biseau, constituant un véritable canal déférent, qui dessert le réservoir séminal de cet organe. Cette intéressante espèce m'a été envoyée en trois exemplaires (un mâle et deux femelles) du Mont Ivan sur la frontière de l'Herzé- govine et de la Bosnie. Da le CONTRIBUTIONS À LA FAUNE MYRIAPODOLOGIQUE MÉDITERRANÉENNE 449 Genre Porypesmus Latreille. PozypEsMus pispar Silvestri, 1894. J'avais déjà écrit la description ci-dessous lorsque me parvint la dernière brochure de M. Filippo Silvestri (1) où je reconnus, dans la diagnose qu’il donne de son Polydesmus dispar, l'espèce que j'avais sous les yeux. Je laisse néanmoins subsister ma description, qui ne fait que corroborer et compléter les observations de M. Silvestri. Bistre clair ou bistre terreux, tous les écussons finement bordés de brun, marqués d’une bande plus large au bord postérieur, et parfois d’une ligne médiane foncée, provenant de la transparence de la chitine qui laisse apercevoir le vaisseau cardiaque. Tête, antennes et pattes pâles, parfois blanchâtres. Tête. — Face à peine bombée, rugueuse, parsemée de nombreux points enfoncés, du fond desquels prennent naissance des soies courtes et rigides ; région occipitale à peine pubescente, divisée par un sillon étroit et bien net. Antennes longues, pubescentes, subcla- viformes; les cinquième et sixième articles présentent les mêmes particularités que les antennes de certains Strongylosomum, c’est-à- dire des bâtonnets, organes du toucher, à l’extrémité supérieure du membre; en outre, le septième article porte une très petite verrue couronnée de quelques soies courtes, ainsi qu'une tigelle isolée courte, digitiforme, légèrement cintrée, située presque à la base de l'article en arrière de la verrue. Proportions observées chez une femelle de 10» de longueur et 412m30 de largeur : premier article, Onm15 ; deuxième article, Onm25 ; troisième article, 0mm45 ; quatrième article, 0On®30 ; cinquième article, Omm95; sixième article, Onm38 ; septième et huitième articles, ensemble, Omm15 ; total, 1"m90; lar- geur au sixième article 0®m20. M. Silvestri dit dans sa diagnose « Antennæ latitudine corporis plus duplo longiores, » ce qui est fort possible, puisqu'il s’agit d’un mâle; en effet, ceux-ci étant plus étroits, les proportions des antennes changent par rapport à la largeur du corps. Il ajoute « Articulo ultimo spinis duabus armato, » ce que je ne puis expliquer que par une méprise; l’auteur fait sans doute allusion aux quatre (non deux) organes spiniformes, qui cou- ronnent en efiet l'extrémité du huitième article, mais qui, par cela même qu'ils existent chez tous les Polydesmi, ne peuvent fournir un caractère spécifique. (4) Diagnosi di nuove specie di Miriapodi italiani. Boll. della Soc. romana per gli studi zoolog., I1I, Roma, 1894. Mém. Soc. Zool. de Fr., 4894. vin, — 29 450 H. BRÜLEMANN Premier écusson moins large que la tête, subréniforme, arqué au bord antérieur, arrondi dans les angles, subéchancré au bord posté- rieur, finement rebordé tout autour, divisé en arrière du centre en deux parties inégales par un sillon transversal qui sépare deux rangées de six mamelons chacune ; chaque mamelon est surmonté d’une rugosité piligère ; les soies sont partout très fines et courtes. Deuxième écusson à carènes projetées vers l’avant, légèrement relevées; l’angle antérieur est droit et aigu, le bord latéral est convexe vers l’angle postérieur qui est rentrant et taillé oblique- ment. Les carènes des écussons troisième et quatrième sont progres- sivement moins projetées en avant et moins anguleuses. L’angle antérieur des autres écussons est tranchant et d'autant plus arrondi etiuyant que le segment est plus rapproché de l’extrémité anale. Chez le mâle les angles antérieurs semblent plus arrondis et plus fuyants que chez la femelle. La sculpture des écussons est très nette; les mamelons des carènes sont boursouflés. L’angle postérieur est droit daps le tronc et aigu seulement dans les six derniers segments; ils sont boursouflés dans les segments qui portent les pores répugna- toires et rappellent la conformation du P. fissilobus de Lombardie. Les pattes ambulatoires du mâle sont un peu épaissies, spéciale- ment les premières paires, dont le dernier article est fortement pubescent à la face inférieure du dernier article; en outre, les hanches de la deuxième paire présentent un développement craté- riforme à bord tranchant (PI. XII, fig. 16). Les pattes copulatrices (PI. XII, fig. 17 et 18) sont courtes ; étran- glées à la base, elles se développent aussitôt en un tronc modelé, concave sur sa face interne (inférieure) ; de la face dorsale du tronc part une branche allongée, régulièrement cintrée en faucille, dont l'extrémité se termine par deux dents très fines recourbées intérieu- rement ; du côté opposé se détache une autre branche divergente, de forme trapézoïdale, très courte, dont la pointe aigué rejoint celle de l’autre branche ; cet ensemble rappelle assez bien l'outil de jardinage connu sous le nom de sécateur. Le bord libre de la lame ventrale du septième segment est bilobé, les lobes sont égaux. J’ai eu sous les yeux onze exemplaires de cette espèce, trois mâles et huit femelles, provenant des Apennins (Borgotaro-Emilia). Genre : STRONGYLOsOoMUuM Brandt. STRONGYLOSOMUM GALLICUM Latzel, 1885. Syn. : Strongylosoma pallipes Olivier, var. gallicum Latzel in CONTRIBUTIONS A LA FAUNE MYRIAPODOLOGIQUE MÉDITERRANÉENNE 451 Gapeau De KerviLce, Les Myriopodes de la Normandie, 2e liste. Bull. de la Soc. des Amis des sc. nat. de Rouen, 2e sem. 1885. Strongylosoma pallipes Humbert, Myriap. des environs de Genève, Œuvre posthume. Mém. de la Soc. de phys. et d'histoire naturelle de Genève, XXXII, n° 1, 1893. S. Strongylosomati pallipedi Olivieri haud dissimile, sed subtilius ; pallidum, aut rubescente, transversali segmentorum sulco, angulo antico, margineque postico obscurioribus; labro superiori, ventre atque pedibus flavescentibus. Moniliforme, antice aliquanto attenuatum, parce pilis. longis sparsum. Antennæ sat longæ, clavatæ. Segmentum primvum convezum, angulis subrotundatis. Seymenti secundi carinæ angulis anticis acutis, marginibus parallelis bidentatis. Segmentorum ceterorum carinæ angulis anticis rotundatis, marginibus convexis incrassatis. Pedes 3i et Æ paris articulo tertio valde incrassato, intus apophysi piligera prædito ; coxis 4 paris processu imparti spatuliformi pubescenti sejunctis. Septem prima pedum paria articulo ultimo infra setis longis sicut pulvillum hirsuto. Pedes copulativi in basi lati, paulo . post stricti, mox autem in ramos tres ampliati, ramo externo recurvo uncinnato, ramo interno lato lamelloso biapicato, ramo tertio spini- formi acuto. Longit. ad 147" ; latit. ad 150. Coloration assez semblable à celle du S. pallipes ; généralement pâle, pariois tirant sur le rouge ; le sillon transversal des écussons, la bordure antérieure des carènes jusqu’à la dentelure marginale et le bord postérieur de l’écusson d’un angie à l’autre plus foncés. La lèvre supérieure, le ventre et les pattes plus claires. Monilitorme, parallèle, un peu rétréci dans les premiers segments. Tète. — La lèvre supérieure parsemée de longs poils jaunâtres ; le front et le sommet de la tête lisses, brillants ; le sillon occipital très marqué et foncé. Les antennes sont claviformes, rougeâtres au . sixième article, couvertes de soies pales et longues. Les cinquième et sixième articles renflés à l’extrémité, portent au bord supérieur un petit faisceau de bätonnets, organes du toucher. Le septième article présente à sa face externe une petite verrue peu saillante couronnée de soies plus courtes que le reste de l’article. Propor- tions observées chez une femelle de 12250 de longueur et de 1"m30 de largeur : premier article, Om®10 ; deuxième article, 0nm38 ; troi- sième article, 0Onm30 ; quatrième article, Omm30 ; cinquième article, Omm27 ; sixième article, Owm30 ; septième et huitième articles, ensemble Omr10 ; total, 1nm75 ; largeur au sixième article, Omm42, 452 H. BRÔLEMANN Premier écusson en demi-cercle allongé; les côtés arrondis, l’angle postérieur finement rebordé. Dès les premiers segments les carènes prennent un développement sensible. Carène du deuxième écusson à angle antérieur aigu, à bords presque droits, à deux dentelures marginales rapprochées, à angle postérieur prolongé en pointe déjà accusée. A partir du troisième écusson, l'angle antérieur des carènes est arrondi, le bord latéral est convexe, dentelé environ au tiers de sa longueur, plus développé en arrière de cette dente- lure et spécialement plus épaissi en avant des pores répugnatoires, dont l’ouverture est située sur le côté de l’angle, mais plutôt tournée vers le sol. Metazonite très renflé, sillon transversal bien marqué; deux rangées transversales irrégulières de très fines rugosités pili- gères sur chaque écusson, l’une en avant du sillon, l’autre au bord postérieur. Les soies sont courtes. Le dernier segment, rapidement rétréci en pointe très obtuse, dépasse sensiblement le bord des valves; celles-ci sont médiocre- ment saillantes et rebordées. Écaille ventrale semi-circulaire. Pattes longues. Dimensions. — Longueur : 12 à 14m; largeur : 10m20 à 4mmÿ5(, Les mâles sont en général plus élancés que les femelles. Les pattes sont très épaissies et l’article terminal des sept premières paires est garni à sa face inférieure d’un abondant duvet long, dirigé vers l’avant et formant coussinet. Le troisième article des troisième et quatrième paires de pattes est fortement globuleux et présente sur sa face interne une apophyse surmontée de quelques poils longs. Les hanches de la quatrième paire de pattes présentent en outre un organe impair en forme de palette arrondie et pubes- cente. Chez des individus africains, j’ai vu cette palette courte, développée transversalement en ovale allongé et bidenté à chaque extrémité. La patte copulatrice, large à la base, se rétrécit rapi- dement en un poignet étranglé; au-dessus de cet étranglement, l'organe s’élargit brusquement, se divisant en trois pièces qui. simulent assez bien une main à demi-fermée. La première pièce externe se prolonge en un fort crochet courbé en faucille, graduel- lement aminci, muni d’une petite dent dans la concavité près de la pointe ; la seconde pièce, interne, est élargie, lamellaire, bifide, la première des pointes formant un crochet large à la base et court, qui ne dépasse pas la pointe de la première pièce, et la seconde pointe, beaucoup plus développée, représentant une languette à bords presque parallèles, et taillée obliquement à l'extrémité; enfin, de la base de la concavité de l'organe, de la paume de cette CONTRIBUTIONS A LA FAUNE MYRIAPODOLOGIQUE MÉDITERRANÉENNE 453 main pour ainsi dire, naît une forte épine, longue et aiguë, montée sur un mamelon arrondi. Jeunes. — Les individus de dix-neuf segments mesurent de 8250 à 9nm20 de longueur et 1m à 1nm30 de largeur: ceux de dix- huit segments mesurent 6m" à 6mm2( de longueur, et 0"m80 à 0mm90 de largeur. Chez ces formes imparfaites, les pattes sont déjà plus épaisses chez le mâle, mais sans trace de renflement au troisième article des pattes des troisième et quatrième paires. J'ai recueilli cette espèce aux environs de Paris et en Lom- bardie; A. Humbert la cite pour la Suisse ; grâce à l’extrême cour- toisie du Prof. Comm. P. Pavesi, j'en ai examiné des exemplaires de Sicile conservés à l’Université de Pavie ; il m’en a été rapporté de nombreux exemplaires des environs de Tunis; enfin j’en possède _ également de Dalmatie (Zara ?). Ce Strongylosoma se distingue du S. pallipes d'Olivier par sa taille plus petite, la forme de ses organes de reproduction et par les particularités des pattes ambulatoires. Il semble plus difficile de le détacher du S. iadrense de Pregl, avec lequel il doit avoir beau- coup d’affinités ; n’ayant pas cette dernière espèce à ma disposition, je relève les différences suivantes de la description donnée par le prof. R. Latzel (1) : chez l’espèce qui nous occupe, les carènes ne sont pas denticulées ; elles ne présentent qu’une dentelure émoussée,; les somites et le segment anal ne sont pas particuliè- rement duveteux, les soies sont rares et très courtes sur le trone, et longues mais rares sur les bords du segment anal; enfin le prof. Pregl ne parle pas des apophyses ni de l’organe en palette de la quatrième paire de pattes ambulatoires, et il décrit les pattes copu- latrices du S. iadrense comme tricuspides, alors que celles du S. gallicum ont bien quatre pointes ou crochets; maïs, ce qui semble mieux encore indiquer qu'il s’agit d’une espèce nouvelle, c’est que le proï. Latzel, qui a eu en mains les femelles recueillies par M. Gadeau de Kerville, en a fait une variété du S. pallipes. STRONGYLOSOMUM EROSUM, D. SP. S. moniliforme, glabrum, totius plus minusve granulis inæqualibus, interdum confluentibus, conspersum, talis marmor acido erosus. Rubro-brunneum, marginibus posticis segmentorum obscurioribus, ventre autem pallidiori. Caput, labro sparse setoso, setis longis ; fronte obsolete transverso sulcato; vertice rugoso, sulco profundo exarato. ()NL-°c., Il, p.166. 454 H. BRÔLEMANN Antennæ latitudinem corporis tertia parte superantes, haud inflatæ. Scutum primum antice convexæuim, angulis rectis vix attenuatis; scuta cetera, parte anteriori lævigata, punctis dense impressis ; parte poste- riori valde inflata, carinis nullis, carumdem loco granulis majoribus. rotundatis, lucentibus signato. Sutura laminarum ventralium inscras- sata, prominens. Segmentum ultimum in processum latum eductum, valvas anales valde superans. Istæ haud globosæ, parum prominentes, marginibus discretis; squama anali rotundata. Mas lutet. Longit. ad 147% (?); latit. 1777, Petit, moniliforme, entièrement mat et glabre ; de couleur brun rouge terreux dans l’alcool, avec les metazonites bordés postérieu- rement de brun noir; pattes et face ventrale plus claires. Mes échantillons (quatre femelles) étant tous brisés, je ne puis malheureusement pas en donner les dimensions exactes : ils mesurent environ 10 à 11"" de longueur et 1"" de diamètre. Tête. — Face parsemée de poils longs; antennes très rappro- chées; front convexe finement plissé transversalement, les plis : sensibles, surtout en arrière des antennes; vertex rugueux, divisé par un sillon court, foncé, profond. Les antennes sont longues et à peine épaissies vers l’extrémité; proportions observées : premier article, Onm0; deuxième article, 0""32; troisième article, 0mm22; quatrième article, 0"m18; cinquième article, 0m"20; sixième article, Omm93 ; septième et huitième articles, ensemble 0""10; total : 1nm35 ; largeur au sixième article, Omm15. L’extrémité des cinquième et sixième articles porte des faisceaux de bâtonnets, organes du toucher. ; Le premier écusson est convexe, médiocrement long et étroit, c’est-à-dire qu’il n’est pas étiré dans les angles, qui restent droits et à peine émoussés. Toute la surface de cet écusson, de même que celle de tous les metazonites, est semée de granulations inégales, serrées, parfois confluentes, qui donnent à l’animal l’aspect d’une pierre calcaire corrodée par un acide. Sur le premier écusson, ces granulations, qui, d'ailleurs, sont disposées sans ordre apparent, forment néanmoins une couronne autour de l'organe et une rangée transversale, qui portent les poils usuels. Sur les écussons suivants, on remarque des granulations plus fortes, disséminées çà et là sur le dos et surtout aux environs des pores répugnatoires. Ceux-ci s'ouvrent dans une de ces granulations en arrière de la suture transversale, et, quoique proportionnellement grands, ils sont très difficiles à reconnaître. {1 n’existe pas de carènes, mais leur empla- CONTRIBUTIONS À LA FAUNE MYRIAPODOLOGIQUE MÉDITERRANÉENNE 459 cement est indiqué par deux ou trois granulations grosses et brillantes. Le prozonite est finement ponctué sur toute sa surface et presque brillant. Le metazonite est fortement rebondi, d’où une apparence moniliforme bien nette. La soudure des arcs latéraux avec les arcs ventraux est très prononcée, en bourrelets souvent foncés. La région ventrale, tout en restant rugueuse, est beaucoup moins gra- nuleuse que la face dorsale. Les stigmates sont petits et ronds. Le dernier segment, granuleux à sa partie supérieure, devient graduellement moins rugueux sur les côtés; il se termine en une languette large et se termine brusquement en une pointe obtuse, garnie de chaque côté d’une rugosité aiguë plus forte que les autres, d’où une apparence trilobée très sensible; elle dépasse de beaucoup le niveau des valves anales. Celles-ci sont peu saillantes, peu globu- leuses, rugueuses, rebordées. Ecaille ventrale forte, arrondie en demi-cercle. Pattes courtes effilées. Les hanches sont fortement ponctuées; les cinquième et sixième articles sont courts et globuleux. _ Je ne connais pas le mâle de cette espèce, qui habite le mont Ivan, frontière entre la Bosnie et l’Herzégovine. STRONGYLOSOMUM GUERINI Gervais, 1835. Syn. : Polydesmus Guerinii Gervais, Ann. Soc. Entomol. France, V, 1836. Polydesmus cylindraceus Gervais, idem, VII, 1838. Strongylosoma Guerinii Gervais, Aptères, IV, 1847. Strongylosoma cylindraceum Gervais, Aptères, IV, 1847. Strongylosoma Guerinii Humbert et Saussure, Description de divers Myriapodes du Musée de Vienne, 1869. S. magnum, robustum, vix (®) sive haud (d) moniliforme, gla- brum, lævigatum, lucens, totius flavo-brunneum pedibus ventreque concoloribus vel pallidioribus ; antennis fusco-annulatis, ultimo earumdem articulo manifeste lutescente ; labro supero setoso, occipite convexo in medio sulcato; antennis haud incrassatis, longis. Seg- mentum primum curtum, complanatum, angulis rotundatis. Seg- mentum secundum in lateribus carena obliqua antice valde porrecta, angulos primi segmenti amplexenti, sutura angulata in ventre. Seg- menta cetera carina gradalim evanescenti, earumdem loco sulco sinuoso simul ac tuberculis parvulis, foramina repugnatora in fossula crateriformi ferentibus, signato. Segmenta omnia in ventre rugulosa 456 H. BRÔLEMANN atque sulcata. Segmentum ultimum lamella digitiformi, recta, apice quadrato, valvulas anales superanti. Valvulæ nullo modo prominentes, haud globosæ, postice aliquanto complanatæ, valde carinatæ, carinis lamellosis ; squama valida. Stigmata permagna. Mas : pedes incrassati: articuli ultimi penultimique anteriorum septem parium pulvillum ferentes. Pedes copulativi breves, subtiles, trunco unico bigeniculato, intùs apophysi latà interrupto, paulo post bipartito ; ramo externo in apices duos protracto; ramo interno lamelloso, inferne dentato, uncin- nato, et stilo acuto prœædito. Longit. ad 317%; latit. ad 3760. Très robuste, cylindrique (mâle) ou à peine moniliforme (femelle), glabre, brillant, entièrement jaune-brun terreux, à peine un peu plus pâle sur la face ventrale et sur les pattes; antennes plus foncées vers l’extrémité des articles, le sixième étant d’un brun-noir très accusé. Dimensions. — Longueur, 26 à 31m"; largeur, 3m à 360. Un individu plus pâle, à tissus translucides, et qui, évidemment, n’est pas absolument développé, quoiqu’ayant déjà ses vingt segments, mesure 22m" et 2mm8( de largeur. Des cinq exemplaires que j'ai sous les yeux, l'unique mâle est plus grand et plus gros que les femelles. Le fait-il constant ? Je ne suis pas en mesure de l’affirmer; néanmoins Humbert et Saussure remarquent (Descr. de div. Myr. du Musée de Vienne, p. 18[686]) qu’une femelle, quoiqu'ayant ses vingt segments, est un peu plus petite que le mâle. Tête. — Lèvre supérieure semée, ainsi que la face, de soies jau- nâtres; face peu convexe; la région occipitale est, au contraire, assez bombée, divisée par un sillon profond et limitée de chaque côté par une forte dépression servant de logement au deuxième article des antennes lorsqu'elles sont repliées en arrière. Les antennes sont très longues, non renflées vers l’extrémité. Chez une femelle de 29"n de longueur et de 3""20 de largeur, j'ai observé les proportions suivantes : premier article, 035; deuxième article, mm: troisième article, {""; quatrième article, 0""80; cinquième . article, Omm90; sixième article, 0""75 ; septième et huitième articles, ensemble Onm920; total : 5nm, Diamètre au quatrième article, Omm35; aux cinquième et sixième articles, 0""40. Le sommet des cinquième et sixième articles présente, à la face supérieure, un épaississe- ment verruqueux surmonté d’un faisceau de bâtonnets. Le. premier écusson (pl. XII, fig. 19) est proportionnellement court, plat, peu arqué en devant, très arrondi dans les côtés, à peine échancré au bord postérieur, d’ailleurs sans particularité. Le TTL CONTRIBUTIONS À LA FAUNE MYRIAPODOLOGIQUE MÉDITERRANÉENNE 457 second écusson est court, muni latéralement d’une carène oblique plongeant vers l’avant et se prolongeant antérieureinent en un angle long, étroit, à bords parallèles, arrondi et rebordé à l’extrémité, et qui enchässe complètement l’angle du premier écusson lorsque l’animal est contracté. La soudure des arcs latéraux et ventraux forme un angle assez aigu, très saillant et très bas sous le ventre. Le troisième segment est court; la carène, un peu arquée, est encore oblique, mais moins que dans le segment précédent et déjà beaucoup moins développée; la soudure ventrale, encore très basse, forme un angle aigu, mais beaucoup moins saillant. Les écussons suivants deviennent progressivement plus longs. La carène, encore visible sous forme d’arète arquée sur le quatrième écusson, disparaît ensuite pour faire place à un sillon, plus ou moins sinueux, qui délimite supérieurement, dans les segments porteurs de pores répugnatoires, une boursouflure à dépression cratériforme, au centre de laquelle débouche le pore proportionnellement petit, et dans les autres segments un épaississement en bourrelet peu saillant. La soudure ventrale s’atténue progressivement, tout en conservant la forme d’une arète saillante et arquée. La partie dorsale des écus- sons et le champ où débouchent les pores répugnatoires sont lisses, tandis que la partie ventrale est assez fortement chagrinée et ridée, surtout sur les derniers segments du corps. Les stigmates sont grands (celui du quatrième segment très grand), ovales, à bords saillants et très visibles. Les segments sont à peine étranglés chez la femelle et moins encore chez le mâle, trop peu pour lui donner l'aspect moniliforme. Le sillon transversal du metazonite est très peu marqué, non coloré, mais long. Le segment préanal (pl. XII, fig. 20), bien dégagé, légèrement déprimé en dessus, se rétrécit brusquement et se termine en une languette droite, épaisse, graduellement rétrécie, à pointe coupée carrément et surmontée de quelques soies longues, et qui dépasse sensiblement le bord des valves anales. Celles-ci sont peu saillantes, lisses, taillées en facettes arrondies le long du bord anal, qui est aplati en carène mince, très développée et régulièrement arquée. La plaque ventrale est subogivale et longue. Les pattes sont longues et fortes; les ongles sont courts et robustes. Chez le mâle, les sept premières paires de pattes sont plus ren- flées; la seule particularité à signaler est celle de la face interne des deux derniers articles, qui sont garnis d’un coussinet épais, qui ne commence que sur la seconde moitié de l’avant-dernier FN PINOT 458 H. BRÔLEMANN article. Sous un grossissement de 600 diamètres, on y reconnaît une agglomération compacte de soies épaisses, couchées dans le sens du membre. Les pattes copulatrices (pl. XII, fig. 21 et 22) sont très petites et fines et, comme d'habitude, rabattues vers l’avant, les concavités tournées l’une vers l’autre. Elles sont constituées par une tige unique, deux fois coudée, une première fois au quart, une seconde fois aux deux tiers de sa longueur environ; entre les deux cour- bures, la tige est un peu renflée; dans la concavité de la seconde courbure, se trouve une large arète transversale émoussée, tranchée carrément du côté interne (voisin du corps); au delà, l'organe se subdivise d’une part en un fer de harpon lamelleux, transparent, muni avant la pointe d’une forte dent tournée vers l’arrière, et terminé par un crochet accompagné d’un long stylet aigu, un peu arqué, et d’autre part en une branche mince, translucide, à extré- mité subarrondie, de la base de laquelle se détache à angle droit un rameau digitiforme émoussé. Les jeunes de cette espèce me sont inconnus. L’aire de dispersion de ce Sérongylosomum est très étendue; on le connaît de Madère, du nord de l'Afrique et du sud de l’Espagne. Les intéressantes collections que M. Alluaud m’a gracieusement soumises pour l'examen en contiennent de beaux échantillons pro- venant de La Chiffa (Algérie), Madère et des îles de Canaria, Tene- riffe et Fuerteventura, de l’archipel des Canaries ; j'aurai l’occasion de revenir sur ces échantillons en analysant les collections en . question. Outre les espèces qui ont servi à la description ci-dessus, je possède vingt et un individus, soit quatre mâles et dix-sept femelles, provenant d'El Kantara (prov. de Constantine). Ils sont de dimensions notablement plus petites (20m), et la partie latérale des somites n'est pas rugueuse, mais seulement sillonnée longitudi- nalement de petits plis plus ou moins obsolètes. Je les désigne sous le nom de STRONGYLOSOMUM GUERINI, Var. ATLANTICUM. Famille : CaorpeuMIbÆ C. Koch. Genre : CrAsPEposomMuM Leach Rowlins. CRASPEDOSOMUM DENTATUM mihi, 1892. Lorsqu’en 1892 j'ai publié mon C. dentatum dans les Annales de la Société linnéenne de Lyon, par suite du très petit nombre d’indi- vidus que j'avais à ma disposition, j’ai commis une erreur que je CONTRIBUTIONS À LA FAUNE MYRIAPODOLOGIQUE MÉDITERRANÉENNE 459 tiens à rectifier en donnant une nouvelle description de cette espèce; je profite de l’occasion pour enregistrer les observations que j'ai pu faire sur le matériel recueilli depuis. C. Craspedosomi Rawlinsicolore, forma et magnitudine simillimum. Pedum paria feminæ 50, maris 48 (47?). Mas : segmentum septimum nullomodo inflatum. Pedes copulativi breviores. Par anterius laminis binis; internis (laminæ ventrales) concavis in basi latis, pulvillum ingens ferentibus, deinde, repentino flexu, in subulas (laminæ 1nter- medie) acutas anum versus cubitatas, divergentes, desinentibus ; externis triangularibus, basi angusta, in volutam biapicatam ampliatis, apice interno robuste mucronato, externo bi vel tridentuto atque mucro- nato. Par posterius simplex, basi pyramidata, obtusa, interdum autem uncinata, postice trunculos auriforines concavos ferenti. Longit. ad 187%; latit. ad 1760. Cette espèce est excessivement voisine du C. Rawlinsi Leach, mais les caractères des mâles l'en distinguent à première vue. Les dimensions ne varient guère ; dans les Aïpes, les individus sont parfois petits ; dans les Apennins (versant Nord), ils sont généra- lement grands. Mâle : le septième segment n’est pas renflé sur les côtés. Quarante-huit paires de pattes ; accidentellement (?) quarante- sept. La première paire de pattes copulatrices, dont la concavité est tournée en arrière, est composée de deux paires de pièces. Les pre- mières, internes, unies entre elles, larges à la base, re rétrécissent brusquement pour ne former au centre de l'appareil que deux tiges analogues à celles du C. Rawlinsi ou du C. oribates, mais plus déve- loppées, et qui, divergeant dès la racine, reviennent en arrière en formant deux courbures. A l’angle interne de la base de chacune de ces pièces se dresse un épais faisceau de soies longues, couleur d’ambre. Les pièces externes, minces à la base, s’élargissent en cornet; la pointe externe du cornet se termine par plusieurs dents robustes, dont la dent externe est isolée et plus grosse que ses voisines; la pointe interne, en forme de corne, passe sous la première courbure du flagellam de la pièce interne et embrasse dans sa concavité le faisceau de soies qui naît de la première pièce. La deuxième paire de lames se compose d’une pyramide à quatre faces, dont le sommet infléchi en avant est tantôt obtus (Alpes), tantôt prolongé en un crochet lamellaire assez développé 60 H. BRÔLEMANN (Apennins). Les facettes postérieures sont évidées, et dans ces fos- settes s’articulent des moignons concaves arrondis en cuiller ou en oreille, qui ne dépassent pas la hauteur du cône qui les \porte. | Habitat : Alpes, versant Sud (1800 mètres); Apennins, versant Nord (1000 mètres). Par suite des modifications apportées dans cette nouvelle des- cription, l’explication des figures (8 b à 8 d) qui accompagnent ma première publication (Bull. de la Soc. Linn. Lyon, XXXIX, 1892) est à modifier comme suit : Au lieu de : Lire : N° 8b Pattescopul., faceantérieure —face postérieure. N8c » » antérieures, face antérieure —face postérieure. N°84 )» » » face postérieure —face antérieure. Famille : Iuuipzæ Leach. Genre : Iuzus Brandt. . [ULUS PUNICUS, n. sp. I. brevis, robustus, dorso cœruleo aurozonato,' lateribus fusco- punctatis, ventre brunneo marmorato; totius rubro fulgore nitens, pedibus splendide vinosis. Ocellarum numerus ad 55, segmentorum ad 53, pedum parium ad 97. Sculptura sicut apud Julum mediter- raneum. Mas : pedum copulativorum par anterius, apice rotundato glo- boso, latere interno in lamellam securiformem porrecto, margine interno setis rigidis ornato. Par posterius lamina antica in lamellam aliquot dilatatam margine dentato, apice uncinnato, ampliata ; lamina media contorta, numerosis tuberculis interrupta, flagelloque transver- sali arcuato prœlungo prædita; lamina postica lamellosa, lata, apice marginibus dentatis hastato, reflexa. Flagellum copulativum deest. Longit. ad 407 ; latit. ad 37770. Fort, ramassé, entièrement à reflets rouge-doré; la partie dorsale est d’un beau gris-bleu cendré assez clair, interrompu sur les flancs immédiatement au-dessus de la ligne des pores répugnatoires par une série de petites taches d’un brun rougeâtre, presque noir, qui se détachent vivement sur le fond. Immédiatement au-dessous des pores, des marbrures de la même couleur foncée absorbent et rem- placent peu à peu le gris-bleu du fond. En outre, chaque anneau est bordé postérieurement d’une bande étroite d’un brun doré sur le dos, qui pâlit sur les flancs, où elle se détache en jaune clair sur le foncé des marbrures. Chez certains individus, cette bande s’élargit CONTRIBUTIONS A LA FAUNE MYRIAPODOLOGIQUE MÉDITERRANÉENNE 461 au point de donner à l’animal une couleur générale très claire, et, dans ce cas, on constate sur le dos une très fine ligne de couleur foncée visible sur presque toute la longueur de l’animal. Les pattes sont d’un beau rouge lie-de-vin. Cette espèce, qui, quant à la couleur, se rapproche de l’Zulus mediterraneus Latzel, concorde parfaitement avec lui en ce qui con- cerne les dimensions, l’aspect ramassé et les détails de sculpture. Seul, le nombre des anneaux et des paires de pattes présente des différences, et encore sont-elles sans valeur spécifique; en effet, j'ai compté sur un individu femelle un maximum de cinquante-trois anneaux et de quatre-vingt-dix-sept paires de pattes. Par contre, les organes de reproduction présentent des formes bien caractéristiques (pl. XII, fig. 23 et 26). La paire antérieure des pattes copulatrices est courte, arrondie et globuleuse à l’extrémité; le bord interne s’allonge considérablement et se termine par une lame sécuriiorme ; l’arète postérieure de ce prolongement est ornée de poils rigides jaunâtres. Des lames postérieures, la paire anté- rieure, unie à la paire médiane jusqu’au tiers de sa hauteur par un fort talon, s’amincit et prend la forme du fer d’une cognée de bûcheron, dont le tranchant serait dentelé et la pointe supérieure se prolongerait en crochet sinué dans l’axe du corps de l’animal; la paire médiane, très modelée, donne naissance à un tubercule court, épais, unguiculé à l’extrémité et à deux apophyses arrondies, et se termine par un fouet long, mince, arqué en dehors et qui dépasse le sommet de toutes les autres pièces; la paire postérieure, fortement élargie à la base, forme en arrière une enveloppe à l’organe entier, qu’elle recouvre jusqu’à mi-hauteur environ, tandis que la pointe, se repliant en cornet sur les côtés de l’appareil, se termine en fer de lance dont les tranchants sont hérissés de petites dentelures fines et très aiguës. II n’y a pas trace de flagellum copulativum. Cette espèce, comme sa congénère l’Zulus mediterraneus, semble préférer les terrains arides et sablonneux. Elle est abondante aux environs de Tunis, d’où m'ont été rapportés de nombreux échan- tillons. EXPLICATION DES PLANCHES XI ET XII PLANCHE XI Brachydesmus margaritatus, n. sp. : Fig. 1. — Premier et deuxième écussons. Gross. 32.2/1 2. — Deux écussons du tronc. » » bi 58 moe MECS Les LISTER . — Patte copul., face latérale externe. » » -BRÔLEMANN. — FAUNE MYRIAPODOLOGIQUE MÉDITERRANÉENNE Brachydesnrus sylvanus, n. sp. : Es ER — Premier et deuxième écussons. Gross. 32.2/1 — Deux écussons du tronc. US Ne Brachydesmus reversus, n. sp. : . — Premier et deuxième écussons. à » » — Deux écussons du tronc. ù ï » ». — Patte copul., face latérale externe (de biais). » 65.6/1 DE » face interne. | HER) — » face antéro-supérieure. » PLANCHE XII Brachydesmus exiquus, n. sp. : — Premier et deuxième écussons. » 31.6/1 —_Deux écussons du tronc. » > . — Patte copul., face latérale externe. » 46.971 — )» » face inférieure. » » Brachydesmus sylvanus, n. sp. : — » face latérale interne. ». » Polydesmus dispar Silvestri : — Hanches de la deuxième paire de pattes, face antérieure. » 64.8/1 — Patte copul., face externe. ; » DA — ) » face interne. 6 .» » Strongylosomum Guerini Gervais: — Extrémité antérieure du corps. » 8.8/1 — » postérieure du corps. INA) ù — Patte copul. gauche, face externe. ; » 27/1 Ro er » » face interne. - » » Iulus punicus, n. sp. : — Pattes copul. antérieures, face antérieure. » » = » » ; » face postérieure. é » De — » » postérieures, face antérieure. » » — » » » face postérieure. | » D 463 SUR LE GENRE GONGYLONEMA MOLIN, par L.-G. NEUMANN, Professeur à l’École vétérinaire de Toulouse. Le genre Gongylonema a été établi par Molin (1) pour des Néma- todes qu’il a caractérisés ainsi : « Corpus filiforme aut capillare, extremitas anterior bulbillis plu- rimis in series longitudinales dispositis ; apertura genitalis feminea in posteriore corporis parte; os orbiculare. » Molin en a décrit et figuré d’abord quatre espèces, d’après des exemplaires du Musée de Vienne : 10 G. minimum (Filaria musculh Rud.), trouvé autour de l’estomac et dans le foie de la Souris; 2° G. filiforme, trouvé par Bremser sous la langue d’un Magot ((Inuus ecaudatus); & 6. spirale, du Daim,; 4° G. pulchrum, du Sanglier. — Plus tard, il en décrivit (2) une cinquième, G. contortum (Spiroptera ursi Rud.), trouvée dans l’æsophage de l’Ours brun, et dont les spécimens appartenaient aussi au Musée de Vienne, où ils avaient saus doute été déposés par Rudolphi. Les données fournies sur ce sujet par Molin ne furent pas utilisées après lui et les helminthologistes se contentèrent de les reproduire dans leurs catalogues d'espèces. Cependant, en 1869, Müller (de Vienne) rencontrait, sous l’épi- thélium æsophagien du Bœuf et du Cheval, des Nématodes caracté- risés par la présence, dans la région antérieure du corps, de plaques chitineuses en forme d’écussons, et il les décrivait (3) sous le nom de Spiroptera scutata æsophagea bovis. Ce nom de Spiroptera scutata a, jusqu’à ces derniers temps, été conservé pour les différents spécimens que, à plusieurs reprises, on a rencontrés sous l’épithélium œsophagien et buccal de divers her- bivores domestiques (Porc, Mouton, Bœuf). Cependant, en 1892, Giles avait appelé Spiroptera verrucosa ceux qu'il avait vus aux Indes anglaises chez le Mouton et le Zébu. La même année, C. Wardell (1) R. Moun, Notizie elmintologiche. Atti dell’ I. R. Istituto veneto di scienze. lettere ed arti, (3), IL, 1857. (2) R. Mounw, Trenta specie di Nematoidi. Sitzungsber. der mathem.-naturw, Classe der k. Akad. d. Wissensch., XL, 1860, p. 349. (3) Müzcer, Spiroptera scutala œsophagea bovis. OEsterreich. Vierteljahrs- schriit für wissensch. Veterinärkunde, XXXI, 1869, p. 127. AA 1 L.-G. NEUMANN Stiles créait (1) le genre Myzomimus pour ceux qui avaient été trouvés en abondance sur les Bœufs des États-Unis (Myzomimus scu- tatus). Ce nom générique est tiré de la présence, non encore signa- lée, de deux dépressions semi-lunaires (simulant des ventouses, » situées sur les lignes médianes, immédiatement en arrière de la bouche. à Le professeur Raïlliet (d’Alfort), ayant reçu de C. Wardell Stiles des spécimens du parasite américain, a été frappé de leur ressem- blance étroite avec les Nématodes décrits et figurés en 1857, par Molin, sous le nom générique de Gongylonema. Avec toute raison, il n’a pas hésité à déclarer (2) que le genre Gongylonema Molin cor- respond exactement au genre Myzomimus Stiles, et, en conséquence, c’est le premier nom qu’il a adopté dans son Traité classique (3). En même temps qu’il réhabilitait le genre Gongylonema et qu'il appelait Gong. scutatum le parasite de Müller, Raïlliet se demandait à laquelle des espèces de Molin le Gongylonème du Bœuf corres- pond, si ce n’est pas à G. pulchrum, du Sanglier, malgré les diffé- rences de dimension, et il ajournait la solution de cette question. au jour où le mâle du G. pulchrum aurait été trouvé, car Molin n’en avait eu que des femelles à sa disposition. Raiïlliet faisait appel aux vétérinaires pour attirer leur attention sur l’occurrence probable de ce Nématode chez les bêtes de boucherie de nos pays. ‘ Cet appel a été entendu. M. Fayet, vétérinaire en 28 au 3° chas- seurs d'Afrique, en résidence à Tébessa, s’est livré à une longue série de recherches sur les animaux sacrifiés à l’abattoir de cette localité, et il y a constaté la grande fréquence des Gongylonèmes dans l’æsophage des Bœuïs, Moutons et Chèvres. Il a pu aussi examiner quelques Sangliers et y a retrouvé le Ver décrit par Molin. Il a bien voulu m'envoyer un certain nombre de Nématodes recueillis sur les Ruminants domestiques et quelques-uns de ceux que le Sanglier lui a fournis. D’autre part, j'avais reçu de Giles, en 1892, des spécimens de son Spiroptera verrucosa. Grâce à ces maté- riaux, je peux apporter à la connaissance du genre Gongylonema quelques données intéressantes. Je serai bref, d’ailleurs; car le (4) Ch. Warpezz Smires, Notes on parasites. Preliminary Note on Myzomimus gen. nov., type species M. scutatus Müller, 1869, a parasite in cattle. Journal of comp. Med. and. veterinary Archives, XIII, 1892, p. 65. (2) A. Raizurer, Sur un parasite œsophagien des herbivores. Recueil de méd. - vétér., 1892, p. 694. (3) A. RarczieT, Traité de zoologie médicale et agricole; 2° édit., 1894, p. 544. . Je SUR LE GENRE GONGYLONEMA MOLIN 165 travail important de Stiles sur l’anatomie de G. scutatum (1) me dispense d’entrer dans des détails qui ne seraient que des répé- titions. GONGYLONEMA Molin, 1857 Syn. : Myzomimus Wardell Stiles, 1892. Corps filiforme, un peu atténué aux extrémités, tégument strié entravers. Bouche petite, entourée de quatre ou six papilles petites. Extrémité antérieure ornée de saillies convexes (écussons), formées par des différenciations de la cuticule. Sur les lignes médianes, immédiatement en arrière de la bouche, deux dépressions semi- lunaires simulant des ventouses. Sur les lignes latérales, à une petite distance en arrière de la bouche, deux papilles cervicales. Anus en avant de la pointe caudale. Mâle à queue incurvée du côté de la face ventrale, munie de deux ailes asymétriques, soutenues à leur base par des papilles allongées, claviformes, disposées le plus souvent par paires, les unes préanales, les autres post- anales. Deux spicules inégaux : l’un court, l’autre très long. Femelle à vulve située à peu de distance en avant de l’anus. OEuis ellipsoides, embryonnés au moment de la ponte. Nota. — Quelques-uns de ces caractères ne sont pas indiqués par Molin dans ses descriptions ni dans ses figures. Mais l'insuffisance des unes et des autres permet d'appliquer provisoirement à celles de ses espèces qui n’ont pas été revues ce qui est commun aux autres. 1. GoNGyLonNEMA seurTATum (Leuckart), 1876. Syn. : Spiroptera scutata æsophagea bovis Müller, 1869. Filaria seu Spiroptera scutata Leuckart, 1876. Myzomimus scutatus Wardell Stiles. Corps blanchâtre ou jaunâtre, comprimé par côté en avant. Écussons occupant une longueur de 1 à 3 millimètres, arrondis ou ovalaires, disposés plus ou moins régulièrement en deux rangées - dans chacun des quatre champs submédians; sur la face ventrale, au niveau du pore excréteur, écussons des quatre séries assez sou- vent fusionnés en une seule plaque, au centre de laquelle s’ouvre le pore. Papilles cervicales, soutenant chacune un écusson latéral. En (4) Ch. WanpeLz Srices, On the anatomy of Myzomimus scutatus (Müller, 1859) Stiles, 1892. Kestschrift zum siebenzigsten Geburtstage Rudolf Leuckarts. Leipzig, 1892. Mém. Soc. Zool. de Fr., 1894. vi. — 30 POV IAT AAT EL RS DONC PEUR MUR SITE es E 466 L.-G. NEUMANN arrière d'elles, deux membranes marginales, souvent découpées et ne dépassant guère la région des écussons. Bouche oblongue, avec deux papilles latérales et quatre submédianes plus petites. Queue longuement conique, droite. — Mâle long de 32 à 52 millimètres, large de 250 à 270 y», queue un peu déprimée de dessus en dessous et légèrement tordue sur son axe, par suite de la disposition de ses ailes latérales. Celles-ci très asymétriques : la droite à peu près parallèle au plan médian du corps, atteignant sa plus grande largeur un peu en arrière du niveau de l’orifice anal et se terminant un peu en avant de la pointe caudale en se dirigeant vers le bord dorsal de celle-ci; le côté droit de l’extrémité cau- dale est bordé par une aile supplémentaire venue du bord dorsal et qui en contourne la pointe. L’aile gauche forme un plan contourné, prend naissance au bord dorsal et est latéralement plus courte que la droite; sa largeur maxima est aussi Fig. 1. — Gongylone- ma scutatum, du An Mouton Extrémité Fig. 2. — Gongylonema scutatum du Mouton. Extrémité céphalique, grossie caudale, grosSie 65 fois : 1, femelle; 2, mâle (2, face ven- 45 fois. trale; 2 d, côté droit; 2 g, côté gauche). plus faible ; elle s’étend jusqu’à la pointe caudale, qu’elle contribue à envelopper ; elle offre souvent à sa face interne, dans sa moitié postérieure, des lobes supplémentaires à bord libre ondulé. Chaque aile est soutenue par cinq à six papilles préanales, cinq à sept papilles post-anales, le plus souvent asymétriques. Spicule gauche, long de 16"m à 16"m7; le droit, long de 140 à 180 x. — Femelle lon: gue de 80 à 145 millimètres, large de 300 à 350 p; vulve à 4-5 milli- SUR LE GENRE GONGYLONEMA MOLIN A61 mètres de la pointe caudale. OEufs longs de 56 à 60 y, larges de 32 à 36 p.. Embryon pourvu d’un appareil perforateur buccal. Cette espèce a été rencontrée sur le Bœuf, le Mouton, la Chèvre et le Cheval. Bœuf. — Müller (de Vienne) (1) l’a trouvé dans l’épithélium de l’æsophage, surtout de sa portion thoracique, sur cinq Bœuîs polo- nais et hongrois. — Peu après, Leuckart (2) signalait sa présence sur les Bœufs du Nord de l’Allemagne. — Smith (3), Curtice (4), Hassall et Wardell Stiles (5) l’ont observé souvent sur les Bœufs des États-Unis. — Fayet, à Tébessa (Algérie) (6), l’a rencontré chez 105 Bœufs sur 136, examinés en moins de trois mois, soit 77 0/0, et surtout dans la portion thoracique de l’æsophage (98 fois sur _100 cas), quelquefois dans le pharynx, jamais dans la bouche, ni sur la langue ni dans l’estomac. Mouton. — Harms (7) dit l'avoir trouvé assez souvent dans l’œso- phage des Moutons. Fayet l’a vu sur 14 0/0 des 494 Moutons qu’il a examinés à Tébessa, et toujours plus fréquent dans la portion thoracique que dans la portion cervicale de l’æœsophage. D’après Boulant, vétérinaire militaire (8), presque tous les moutons du Hodna, sacrifiés à Sétif, l’hébergent dans les diverses parties de l’æsophage. Chèvre. — Sur 106 animaux de l'espèce caprine examinés à Tébessa, Fayet a rencontré des Gongylonèmes sur 34, soit 32 0/0, plus fréquents encore dans l’æœsophage thoracique. Cheval. — En mème temps que sur le Bœuf, Müller a trouvé des Gongylonèmes sur un vieux Cheval de dissection. Les Gongylonèmes sont logés dans l’épaisseur de l’épithélium æsophagien, au sein de galeries onduleuses qu’ils s’y sont creusées, dont ils occupent toute la lumière, mais non toujours toute la lon- gueur, et qui renferment le plus souvent un seul individu, quel- quefois en même temps un mâle et une femelle. Les ondulations de ces galeries sont assez régulières, très rapprochées, en forme (4) Müzzer, Loco cit. (2) Leucxart, Bericht für 1872-75, 0. 144. Archiv. f. Naturg., 1876. (3) Th. Smirx, HassaLL, cités par Stiles. (4). C: Curnice, Parasiles. The Journ. of comp. Med. and veter. Archives, 1892. (b) C: WaRDELL SriLes, On the anatomy of Myzomimus scutalus. Loco cit. (6) Fayer, Les Gongylonèmes en Algérie (communication inédite). (7) Harms, Zufalliger Befund. 8. Jahresber. d. k. Thierarzneischule zu Han- nover (1875), 1876, p. 76. — Mittheil. a. d. thierärztl. Praxis in preuss. Staate, 4875-76, p. 131. (8) BouLanT, Communication inédite. 468 L.-G. NEUMANN de zigzags courbes. Parfois le Ver en est à demi-sorti; parfois aussi il a complètement abandonné sa galerie, que l’on retrouve . facilement, grâce à sa teinte plus claire que le reste de la muqueuse. La présence de ce parasite paraît absolument inoffensive. 2. GONGYLONEMA PULCHRUM Molin, 1857 (1). Corps blanchâtre. Écussons très nombreux, occupant une lon- gueur de 0""7, arrondis ou ovalaires, disposés plus ou moins régu- lièrement en deux rangées dans chacun des quatre champs sub- médians; sur la face ventrale, au niveau du pore excréteur, écussons des quatre séries souvent fusionnés en une plaque transversale, au centre de laquelle s'ouvre le pore. Papilles cervicales soutenant Fig. 3. — Gongylonema pulchrum. 1, Extrémité céphalique de la femelle, grossie 10 fois ; 2, larve, grossie 40 fois ; 2 à, son extrémité céphalique (pe, pore excré- teur), grossie 180 fois; 2 b, son extrémité caudale (4, anus), grossie 180 fois. chacune un écusson. En arrière de ces papilles, deux membranes marsinales un peu festonnées et dépassant à peine la zone des écussons. Bouche à péristome pourvu de deux papilles latérales et de quatre submédianes plus petites. Queue longuement conique et droite. — Mâle long de 14mm50 à 19nm9%5 sur 175 à 195 uw de dia- mètre. Queue pourvue de deux ailes latérales asymétriques, ren- (1) Moun, Loco co. (fig. 13-15). SUR LE GENRE GONGYLONEMA MOLIN 469 forcées dans leur tiers interne par une bande étroite, à bords paral- lèles : la droite, plus large, sensiblement parallèle au plan médian du corps, se rétrécissant brusquement en arrière pour se terminer un peu en avant de la pointe caudale et vers le bord dorsal de celle-ci, la gauche, contournée, prenant naissance vers le bord dorsal à un niveau postérieur à l’origine de ja droite, plus étroite que celle-ci, s'étendant jusqu’à la pointe caudale; les deux ailes parfois sensiblement symétriques, parallèles au plan médian du corps et s'étendant jusqu’à la pointe caudale; chaque aïle soutenue par neuf ou dix papilles, cinq postanales sensiblement symétriques, cinq préanales à droite et quatre à gauche, où l’homologue de la première de droite manque le plus souvent. Spicule gauche long de 4 à 5mm, le droit de 84 à 110 x. — Femelle longue de 37 à 40mm, large de 350 x, vulve à 2"v en moyenne de la pointe caudale. . OŒuis longs de 52 à 56 y sur 32 uw de largeur, à embryon pourvu d’un appareil perforateur buccal. Cette espèce est tout à fait voisine de G. scutatum, dont elle diffère surtout par ses dimensions, constamment plus petites. Molin donne comme hôte Sus scrofa fera. I n’a eu à sa disposition qu'un individu femelle, sans indication d'habitat, appartenant au Musée de Vienne. Korzil a sommairement décrit et figuré (1), en 1877, des Vers trouvés plusieurs fois, à Vienne, sous l’épithélium de la langue et . de l'æsophage du Porc par Listiak, et qu’il a rapportés au Gong. scutatum. Les dimensions (20 à 40 millim.) indiquent qu’il s’agit de la même forme qui se rencontre chez le Sanglier. Il en est de même des Vers trouvés par Kitt (2) dans la muqueuse linguale du Porc et que Leuckart a assimilés à ceux du Bœuf. . M.Fayet a trouvé Gong. pulchrum chez 5 Sangliers sur 18 à 20 qui ont été abattus dans les environs de Tébessa en 1893 et 1894. Il … habite l’épithélium de l’æsophage et y affecte la même disposition que G. scutatum chez les Ruminants. Le Sanglier paraît demeurer indifférent à la présence de ce Nématode. M. Fayet a bien voulu m'adresser quelques-uns des Gongylonema mâles et femelles qu’il a trouvés chez des Sangliers, ainsi que des fragments d’æsophage de ces derniers. La description ci-dessus repose sur ces spécimens. (1) R: Korziz, Spiroptera seutata im Epithel der Zunge und des Schlundes beim Schweine. OEsterr. Vierteljahrsschr. f. wiss. Veterinärkunde, XLVIIT, 1877, p. 220; 4 pl. (2) Kirr, Notiz über eine neue Nematodenform beim Schweine. Wochenschrift f. Thierheïlk. u. Viehzucht, 1883, no 4. 470 L.-G. NEUMANN Parmi ces Vers se trouvait une jeune femelle de 18 millim. de longueur sur 0""1 de diamètre, ayant l'appareil digestif et l'appareil reproducteur bien développés, la vulve à 1""2 de la pointe caudale, quelques ovules en série dans l’utérus. Le point intéressant de cet état jeune, c’est que les particularités de la cuticule consistaient uniquement dans la présence des deux papilles cervicales et des deux ailes longitudinales de la partie antérieure ; à peine pouvait-on distinguer, en avant des papilles, quelques saiïllies qui représen- taient des écussons en voie de formation. Cette observation est intéressante comme indice des phases par lesquelles passe le développement du Ver. Dans les débris épithéliaux de l’œsophage d’une laie de Tébessa, j'ai trouvé aussi, en compagnie de Gongylonema pulchrum, un assez grand nombre (29) de larves rhabditiformes, mesurant 1"8 à 2mn9 de long sur 80 à 100 u de diamètre; en moyenne, 2""4 sur 95 p : corps brièvement atténué aux deux extrémités, cuticule nettement striée en travers, tube digestif très apparent, bouche cupuliforme à bord saillant, pourvue, sur deux individus, d’un stylet médian, … conique, de 14 de longueur, saillant de 6 à 8 w et fixé au centre du disque buccal. OEsophage très étroit à cavité linéaire; intestin droit, séparé en deux parties par un rétrécissement un peu en avant du tiers postérieur du corps; anus à 110 x de la pointe caudale, celle-ci terminée par deux papilles. Pore excréteur très apparent, à 210 de l'extrémité céphalique. Vi Le stylet buccal, apparent sur deux de ces larves, déjà caduc sur les autres, rappelle celui que Stiles a décrit et figuré sur les. embryons de (rongylonema scutatum. Les dimensions et l’organi- sation de ces larves indiquent un état déjà avancé. Je laisse à résoudre la question de savoir si elles représentent des embryons pondus et développés sur place pour y acquérir peu à peu leur forme définitive ou appelés à passer par une phase extérieure en vue d’une immigration nouvelle; ou bien si elles ont déjà été éva- cuées à l’état d’'embryons et sont au commencement de leur phase parasitique. En tous cas, la présence du stylet buccal paraît être en rapport avec la nécessité de creuser les tunnels où les Vers adultes se logent. 3. GONGYLONEMA VERRUCOSUM (Giles), 1892. Syn. : Spiroptera verrucosa Giles, 1892 (1). Gongylonema scutatum Raïlliet, 1894 (non Leuckart, 1876). (1) G. M. J. Gices, À description of lwo new nemalode parasites found sheep. Scientific Memoirs by medical Officers of the Army of India, part VI. Calcutta 1892 (pp. 3 et 7). — Ün nodular disease of the intestine in Sheep. Ibid: (pl., fig. 7-10). SUR LE GENRE GONGYLONEMA MOLIN 471 Corps blanchâtre ou jaunâtre. Écussons grands, espacés, striés en travers, manquant à la face ventrale, au moins chez la femelle, formant de chaque côté de la ligne médiane dorsale deux ou trois . rangées longitudinales de 3"" de longueur, irrégulières, dont la plus externe est partiellement transformée en aile festonnée; la ligne dorsale soutenant une aile fortement et régulièrement fes- tonnée. Papilles cervicales petites, libres, non surmontées d’un écusson. Bouche à péri- stome pourvu desix papil- les. Queue courte, obtuse et limitée par un étrangle- ment ventral, plus mar- qué chez la femelle. — Mâle long de 37 à 39 mill., large de 250 à 300 &. Cinq ou six paires de papilles préanales; cinq paires de papilles post-anales. Aïle caudale droite plus courte et beaucoup plus étroite que la gauche, terminée en arrière à une certaine dis- tance de l'extrémité, où elle est remplacée par une aile terminale supplémen- taire, d’origine dorsale; aile gauche large et pro- longée jusqu'à l'extrémité. Spicule gauche long de nm, le droit long de 285 à Fig. 4. — Gongylonema verrucosuin. 1, extré- 290 y. — Femelle longue de mité céphalique de la femelle, grossie 57 fois; a DHÈE 2, extrémité caudale du mâle, un peu tordue 170 à 90 millimètres, large dans l'axe, vue de trois-quarts, grossie 65 fois ; de 420 à 460 U; vulve à a Unie caudale de la femelle, grossie Amm2—3nm2 de l'extrémité : caudale. Celle-ci rétrécie immédiatement en arrière de l’anus, du côté de la face ventrale, en un appendice terminal de 0""2, pourvu d’une papille ventrale médiane. OEufs longs de 45 à 50 y, larges de 25 à 27 p, embryonnés dans l’utérus. Cette espèce a été trouvée par Giles, aux Indes anglaises, sur le Mouton (dans les divers compartiments de l'estomac, excepté dans le réseau), ainsi que sur le Zébu (dans le feuillet et le réseau). Ces MAT EA ss ALT st da) Me F 472 L.-G. NEUMANN- Vers étaient tantôt libres, tantôt, et plus ordinairement, dans des tunnels de l’épithélium de la muqueuse, sous là même forme que les espèces précédentes. AL La description ci-dessus a été faite d’après quelques spécimens . recueillis sur le Zébu et que je dois à l’obligeance de M. le Dr Giles. 4. GONGYLONEMA Muscuzr Rudolphi, 1819. Syn. : Filaria musculi Rudolphi (1), 1819. Filaria musculi Diesing (2), 1851. Gongylonema minimum Molin, 1857. Cette espèce, signalée seulement par Rudolphi et par Diesing, a été décrite par Molin d’après les mêmes spécimens du Musée de Vienne. Je ne puis que reproduire la description de Molin. « Os orbiculare, inerme; corpus capillare, inerme, flexuosum, breve; extremitas anterior maris attenuata, apice nudo, obtuso, bul- billis parvis, coarctatis, extremitas anterior Jeminæ attenuata, apice obtuso, bulbillis magnis, discretis ; extremitas caudalis maris inflexe, sensim attenuata, subtus excavata, fovea elliptica, magna, utrinque limbis amplis, singulus quatuordecim papillis clavatis; decem ante, quatuor infra aperturam genitalem,; vagina penis dipetala; ertre- mitas caudalis feminæ subito attenuata, inflexa ; apertura ani prope apicem caudalem ; apertura genitalis feminæ in posteriore corporis parte, ab apertura ani remota. Longit. mar. 4”. Longit. fem. 8”. » Ces Vers ont été trouvés en automne, chez la Souris (Mus mus- culus), autour de l’estomac et dans le foie. A l’examen fait par Molin, les uns étaient libres, les autres contenus dans un petitfrag- ment de foie, d’où il les a extraits difficilement. La longueur (8"m8 et 17"m5) n’a rien de caractéristique, non plus que la plupart des autres détails donnés dans la description. Ce qui est à retenir, comme propre à cette espèce, c’est le grand nombre des papilles préanales du mâle et aussi la situation éloignée dela vulve par rapport à l’anus. Les figures 1-6 de Molin relatives à G. musculi sont d'accord avec sa description. 5. GONGYLONEMA FiLiFoRME Molin, 1857. _ «© Os orbiculare inerme; corpus longum, subrectum, filiforme, inerme; extremitas anterior vix incrasSata, apice obtuso bulbillis magnis discretis undique exornata;... extremitas caudalis feminæ (1) Rupocpar, Entozoorwm synopsis. Berlin, 1819, p. 8. (2) DiesinG, Systema helminthum, IT, Vienne, 1851, p. 279. SUR LE GENRE GONGYLONEMA MOLIN 473 subrecta, subito attenuata; apertura ani prope apicem caudalem:; apertura genitalis feminæ in posteriore corporis parte; aperturæ anali proxima.….Longit. fem. 3”; crassit. 1/2”. »(Molin). Trouvé par Bremser (sous la langue » du Magot (Inuus ecaudatus). La collection étudiée par Molin ne contenait que trois individus, tous femelles, mais bien conservés. Les détails donnés, aussi bien dans le texte que dans les figures 7-9, sont insuffisants pour carac- tériser une espèce. D’après la longueur (792), il semble que G. fili- forme soit très voisin de G. scutatum. 6. GONGYLONEMA sPiRALE Molin, 1857. « Os orbiculare inerme; corpus laxe spiraliter tortum, filiforme, longum, inerme; extremitas anterior attenuata, undique bulbillis coarctatis, parvis; extremitas caudalis maris sensim attenuata, inflexa, utrinque alata alis semiellipticis, brevibus, latis, usque ad apicem caudalem; apertura ani prope apicem caudalem; apertura genitalis maris orbicularis..…… Longit. mar. { 1/2”; crassit. 1/5"... » (Molin.) Un seul individu, mâle, provenant du Daim (Cervus Dama). Ni dans son texte ni dansses dessins (fig. 10-12), Molin ne fait mention _des papilles de la bourse caudale. Rien ne peut encore permettre de se prononcer sur la légitimité de G. spirale. 7. GONGYLONEMA ursI (Rudolphi), 1819. Syn. : Spiroptera wrsi Rudolphi (1), 1819. Gongylonema contortum Molin (2), 1860. « Corpus filiforme, æquale, minutissime transversim striatum, irregulariter contortum; extremitas anterior bulbillis irregulariter dispositis ; os orbiculare, nudum; extremitas caudalis maris inflexa, apice obtuso, alis latis, singula papillis utrinque 7, transversim Striata; vagina penis dipetala, brevis; penis longissimus, filiformis; extremitas caudalis feminæ acute conica, apice obtusissimo ; apertura vulvæ in posteriori et fere postrema corporis parte prominula. Longit. mar. 0.014-0.018; crassit. ad 0.0001. Longit. fem. 0.043-0,055; crassit. ad 0.0003. » Habitaculum.— Ursus arctos : in œsophago, hieme (M. C. V.).» Cette description sommaire repose sur l’examen de 9 individus : 3 mâles et 6 femelles. (1) Rupozpmr, Entezooïum Synopsis, p. 28 et 253. — DuyarniN, His, nat. des Helminthes, Paris, 1845, p. 88. — Diesiné, Systema helminthum, II, 1851, p. 224. (2) Moun, loco cit., 1860, p. 349.—DuesinG, Revision der Nematoden, Sitzungber. der mathem.-naturw. Classe der k. Akad. d. Wissensch., XLII, 1860, p. 706, À ? JAY Fe ji de a HE : : NE # £ : à x 5 Eve È \Re ï ; tés “ “à LA 1 ‘ r ; A que AS ET AA x re j ; Der y i . 474 de ERRATA DU TOME VI, 1893 * Page 177, ligne 21, supprimer : Volutilithes Swainson. fe . comme nom générique. » Page 1%, ligne 14, lire : Pseudacanthus. ESPÈCES ET GENRES NOUVEAUX DÉCRITS DANS LES MÉMOIRES DE 1894. FORAMINIFÈRES Lagena serrata Schlumberger . . 258 Sigmoïlina Herzensteini Schl. . QuinqueloculinaparvulaSchlunt. 255 S. Macarovi Schlumb. . . . . . Reophax flexibilis Schlumb. 258 Triloculina pyriformis Schlumb. SPONGIAIRES Aciculites incrustans Topsent. . 28 Hircinia condensa Tops. . . . . . Amorphina Duchassaingi Topsent 33 À : digilaia Tops. : . . . . Ar IaNTopsent 27. Eu. 33 MSLIDUIATOMEOPS I RENE RENENE Axinellidae Topsent, nova fam. . 25 à truncata Tops. . . . . . Bubarinae Topsent, nova subfam. 20 Hymedesmia campechiana Tops. ChalininaeTopsent,novasubfum. 7 Hymeraphia Toureti Tops. . . . Dendoricinae Topsent, nova sub- Papillina arcuala Tops. . : . . POR o 5 1 MN CARPE 13 Phlæodictyinae Tops., nova sub- EctyvninaeTopsent,nova subfam. 15 OT SR Re Teen E ARE A A Re Esperellinde Topsent, nova sub- Pœciloscleridae Tops., nova fan. JON 00e CREER 10 Renierinae Tops., nova subfam. Fibularia raphidifera Tops. 34 Spongillinae Tops., nova subfam. GelliodinaeTopsent,novasubfan. 9 Tedania leploderma Tops. . . . Haploscleridae Topsent, nova fam. 7 Tylosigma Topsent, n. g.. . . . Hircinia Chevreuxi Topsent. . . 42 1. campechianum Tops. OLIGOCHÈTES DENOMONENENSISN Edo SKY M MEN NE E e c LAMELLIBRANCHES Mutela Simpsoni Ancey. . . 23300UNT0, Borel ANCeY. 0 CNE Spathella Kirki Ancey . . . . . 229 NU LeCRApIO1ST ANCEV MM GASTÉROPODES Achatina Lechaptoisi Ancey. 220 Microcystis suavis Jouss., . . . AMG rTeN ANCey . 1:05. 1. 224 -Opeas Mariae Jouss. . . . . . . Cyathopoma Mariue Jousseaume. 307 Phengus Simoni Jouss.. . . . . Euplectella Trimeni Jouss. . . 276 Plectopylis Eugenii Jouss. . . Glessula Simoni Jouss.. . . . . 22 PI MTLMCADENSIS TOUS... Hemiplecta Simoni Jouss. 282 Trichia Halyi Jouss. . . . .. Hygromia Radleyi Jouss.. . . . 284 Vilrea tratanensis Jouss. . . . Meladomus Schweinfurlhi Ancey. 2233 475 254 24h 226: 228 273 290 296 271 278 271 270 Æ- CÉPHALOPODES Chiroteuthis n. sp. Joubin . . . 215 Tremoctopus n. sp. Joubin . . . | CLADOCÈRES Ceriodaphnia Rigaudi J. Richard . Brachydesmus exiguus Brôle- D à HAN LU ES Br. margarilatus Es, He Be eTErSUSIBTOl MEME OUE Anthicus argenteofasciatus Pic . HPRPeLTT IDICE ARNES Abe NUE ETLIUTE APTTUDRUDES PIC NN RENE Formicomus semirufus Pic. . . Gibbium aegypliacum Pic . . Notoxus lunulifer Pic. . . . . Caccabis rufa hispanica Seoane, MOTOS MEN AT z Drepanorhynchus A. Drpes n. g. D. schislaceus À. Dubois. . . + a Craie Mens IN ele te Gi TU a als MYRIAPODES Brachydesmus silvanus Brôl. 41 Glomeris bitaeniata Brôl.. . 443 Tulus punicus Brôl.. à: . . : 447 Strongylosomum erosum Brôl. - LIRE 205 Plinus (Pseudobruchus) pustuli- 205 TENRUSMEIC EEE AMEL E 206 Rhopalopus Nadari sh PARU 204 Xylophilus javanus Pic. . . . … DONS R ONE y TN PIC RETENUE 204 De NAN OISEAUX Nemosia fuscicapitla A. Dubois . 93 Perdix cinerea charrela SRE 4 200 LE ROUTE EN SMART" 400 Spermophila ardesiaca À. Dubois. LEE TABLE DES MATIÈRES PAR ORDRE ALPHABÉTIQUE D'AUTEURS O:=R: AncEy. — Résultat des recherches malacologiques de Mgr Lechaptois sur les bords du lac Nyassa et de la rivière Shiré. . . . .: . . . . .. H°-W. BRÔLEMANN. — Contributions à la faune myriapodologique méditer- HAN el(DIERXEELEXT))Pe de UNE EAN ARE IE CR TE RER E.-L. Bouvier et A. Micne-Enwarps. — Les Galathéidés des mers de France. M: CHAPEr. — Note sur quelques Unionidæ de Grèce (pl. VI et VII) . . . LC Cosmovicr. — Organisation de l’extrémité céphalique des Rotifères. . . Ph. DAurzENBERG. — Mollusques marins de Saint-Jean-de-Luz. . . . . . . P: DEecaAMBRe. — Races canines. Classification et pointage. . . . . . .. J:-G: DE MAN.— Note supplémentaire sur la Rhabditis Janetr Lac. Duth. (pl. V). “A Dugois. — Sur quelques Oiseaux nouveaux ou peu connus (pl. X). . V: Famio — Perdix saxalilis melanocephala. Sue de de COULEURS LAAVINDT E DALXS) ten I PSE an ERA ET PAU A H:-H. Frecp. — La réforme bibliographique. . . . . . . . . . . . . , .. L. DIHAMONVILLE. — À quelles causes attribuer les pontes anormales consta- Ch. Janer. — Études sur les Fourmis : IV. — Pelodera des glandes pharyngiennes de Formica rufa L. . . . VIT. — Sur l'anatomie du pétiole de Myrmica rubra L.. . . . . . .. L: Jousin. — Note préliminaire sur les Céphalopodes provenant des campa- MHeSRUMVACHL AM ENONAELIEN AMENER NON ADN ANNE DEN LAS URE LL. D JoussEAUME. — Mollusques recueillis à Ceylan par M. E. Simon et révision générale des espèces terrestres et fluvio-lacustres de cette île (pl. 1V). R Koucer. — Échinodermes recueillis à la Ciotat pendant l'été 1894. . . . A Miene-Epwarps et E.-L. Bouvier. — Les Galathéidés des mers de France. E: Orivier. — Herpétologie algérienne ou catalogue raisonné des Reptiles et des Batraciens observés jusqu’à ce jour en Algérie. . . . . . . . . . E. OusrALEr.— Les Mammifères et les Oiseaux d’Obock et du pays des Çomalis. R: Paname. — Note sur Salamandra maculosa : sa présence aux environs immédiats de Paris; remarques sur sa reproduction; époque de sa parturition ; développement de la larve . . . , .. . :. - … : . à: 1p. Remarques sur la dissémination des Poissons par les animaux aquatiques : introduction d’un Vairon (Phoæinus laevis) dans un réser- Voinid'eaipluviale er D A MO PR CE MA TRES 185 264 405 208 2 % 478 TABLE DES MATIÈRES PAR ORDRE ALPHABÉTIQUE D'AUTEURS M. Pic. — Descriptions de Coléoptères. . . . . . . . , . . . . - . . Son Ip. Liste complète des Xylophilides décrits jusqu'en 1894,avec descrip- tions d'espèces nouvelles. . . 0. DATE ET RON rate E. DE PousaARGuES. — Sur les affinités du Cercopithecus erythrogasten (Gray) F. PLATEAU. — Observations et expériences sur les moyens de protection de PADTATAS GTosS IAA D NEPTUNE A EI ON X. RaspaIz. — Recherches et considérations sur l'adoption par les Passereaux deLŒuRAU COUCOU NAN SEE ET A ne Ma TO SD IN PAM ES ONEe J. RicHarRD. — Sur quelques animaux inférieurs des eaux due du Tonkin (Protozoaires, Rotifères, Entomostracés). . . . . . . . SN Se OMS R Samr-Lour. — Sur le groupement des éiéments pigmentaires dans le pelage des: MammifePes st Me EEE ner te qe en EN CR CH. SCHLUMBERGER. — À prepos d’un Netzuké japonais (pl. IL) . . . . . . . Ip. Note sur les Foraminifères des mers arctiques russes (DIS ATED) ES TO SA TA A EE de PA ER EN EME ; V. L. SEOANE. — Sur deux nouvelles formes de Perdrix d’Espagne . . . . . E. ToPsenr. — Une réforme dons la classification des Halichondrina. . . - In. Application de la taxonomie actuelle à une collection de Spon- giaires du banc de Campèche et de la Guadeloupe décrite précédemment. Ib. - Campagne de la Helita, 1892. Eponges du golfe de Gabès (pl: I). Fr. Vesvovsky. — Description du Dero tonkinensis n. sp. . . . . . . . : Première Réunion générale annuelle . . . . . . DO CA AOC LES . Le Secrétaire général, Gérant, D' RAPHAËL BLANCHARD. 5e tés! ce L Fri D Re 7 4 as ES ne Re Æ & ss IMPRIMERIE LE BIGOT FRÈRES LILLE, HIRCINIA DU GOLFE DE GABÈS — Hircinia digitata, n. sp. — Hircinia Chevreuxi, n. sp. 1 et 2. — Hircinia condensa, n. sp. Se 3 ét 4. — Hircinia stipitata, n. sp. GRetE7. 8 et 9. — Hircinia truncata, n. sp. 17e) 1H An NUE Mén. Sos. Zool. de France, VII, 1894. JP I, NETZUKÉ JAPONAIS Famille de souris dansantes. Er : A ce Ua w MO 2 50 Zool. de France VII. 1894 PI & se * ; l " | | 7 | | | | | | 7. | Schlumb. delin. imp Becquet f à Paris. Formant lith. \ ” - s 4 # An ï \ . ; éd Le ae TRUE À ONU Mém. Soc Zool de France, VII 1894 PMU Fritel del. Împ. Edouard Bry, Paris Mollusques de Ceylan. TALES Mémn Soc Zoo! de France VII 1$04 AGE MLar del Jarelt Phabdilis Mém Soc.Zool de france, VI] 1894. RIAUIE } Marx (Atelier & ] | ÜUmonidæ de Grèce PIVII ool.de France VII, 189Æ ém.Soc.Z / n (el Belfon ier ug. Marx (Âtel L {np F. Arnoul del.et latn. ÿ ts ol ? » in ON Dh PE nn. > tr RAR tn Pan 2 0 ce A CEE be en nu re ME pe Mém Soc.Zool. de France VII. 1894 Bern STER RUST Lith. R. ARMB Phof at. nar var. melanocephala. e Ce Perdix saxatili CFA to). R.Odier ad.nat. del. Lith, R.ARMBRUSTER, Bern. (V Fatio) Déplacements de couleurs: plumes latérales et dorsales, %. 1# Mer Soc Zool de France. VA 1894. JA, 1 Spermoplula ardesiacea 2 Drparorhynchus shustaceus._ 3 D) superciarts. DUUOSUEMENDEUT OUT É| OD SOPOUCAN SJQIONN SU ‘Q 7 ‘SET D ep ‘Ju pe UUEWSIOIY ‘H QUUSQUEMEMPEUL AUNEJ ET SP SepOdEUÂM OJRIOT] NX ‘Q} HSilid D -q NA ÉE 1894. N A < : TOME.VH « ‘PREMI ARTIE ÊRE. a I Planches I Tèà pe - Feuilles DE FRA PARIS: TÉ 7, rue des Grands-Au DE LA SOCI CE. UE OLOGIQ gustins ME z0 TT É SIÈGE AU tous les trois 1 ai ar: emoi M sseut res p érant e Secréla Dr R. 9 1, ire g FE énéra BLANCHARD ur. = + ee a DELA TÉ 200L0GI6 DB FRANCE ni HR x | POUR L'ANNÉE 1804 « “TOME VI P s DEUxIÈME -ET TROISIÈME PARTIES. Feuilles 9 à 23. -— Planches III à V. ie PARIS Le | AU SIÈGE DE LA SOCIÉTÉ ZOOLOGIQUE DE FRANCE. ss . 7; rue des Grands-Augustins, 7 CARE Man TMS Les Mémoires paraissent tous les trois mois 6 Le Secrélare général, gérant, Dr R, BLANCHARD. © No 4 ET DERNIER | TOME VE. [ta RS rue des Grande-Augustis: (à Re 4894 SAT RTE _ Les Mémoires paraissent tous les trois mois Le Secrélaire général, gérant, D' R. BLANCHARD. 3 JL 8 01 LE 354 _ D |