de "> re: Pl D AR A È Etes F - dx À e As w ati È RAS de. Lee TASER ae DE L kg Sn EAN CUEES NN A TTNRNUE ml, + Sn te AU * Es RES ou SAMPLE L'AELL AS D D RCE ee Am ° à n LL = Pair etes ST VU G} o ANA < TS does © SA gn, EE Le ee Oman am D ERA { Ses s r Ke D rt CTP A qd us a. S à 8x . % à qu. PES Pos Aa Q gr, ON RS nr EN vi : Seine * on de A LT ERA Su LS NN S Fa N $ \ + \ x Ko, Aa ré a vf à NS É g à a S IN : > Dé sai RSS Rent n on. À. Ai, AN an Pda D'un ee Re RTE QE à D. & " à LE J So x LS à = sn. SS à. à SE n ès wr 2 SRE SRE a aan “à : à SR nn DS ANS Aa « RQ) qe, nn, LEE \ PT f on MÉMOIRES SOCIÈTÉ D'ÉMULATION D DOUBS SEPTIÈME SÉRIE SIXIÈME VOLUME 1901 Le ta GS : se BESANCON IMPRIMERIE DODIVERS E R'oQie _Grande- Rue, ol CES 1902 MÉMOIRES SOCIETÉ D'ÉMULATION DU DOUBS MÉMOIRES SOCIÈTÉ D'EMULATION DE DOUBS SEPTIÈME SÉRIE SIXIÈME VOLUME BESANCON > IMPRIMERIE DODIVERS 10 AO Grande-Rue, 87 CET 1902 MÉMOIRES LA SOCIÈTÉ D'ÉMULATION DU DOUBS 1901 PROCES-VERBAUX DES SÉANCES — e— Séance du 12 janvier 1901. PRÉSIDENCE DE MM. CHARLES BONNET ET VAISSIER. Sont présents : BUREAU : MM. Ch. Bonnet et À. Vaissier, présidents; Meynier, secrétaire décennal; Fauquignon, trésorier; Kirchner, archi- viste. MEMBRES : MM. Bruchon père, Jules Gauthier, À. Girardot, Ledoux, Lieffroy, Montenoise, Vernier. Les procès-verbaux des deux séances de décembre sont lus et adoptés, puis M. Ch. Bonnet cède le fauteuil de la présidence à M. Alfred Vaissier, président élu pour l’année 1901. M. Vaissier prononce l’allocution suivante : « MESSIEURS, « Après m'avoir confié diverses fonctions dans votre bureau, vous avez bien voulu, sur la proposition de votre conseil, m'at- tacher d’une manière plus complète au service de votre œuvre en m'appelant à la présidence de la Société. Je dois aujourd’hui vous exprimer mes remerciements pour une distinction Si 34 2 flatteuse que je n’ai acceptée qu'avec la certitude de votre appui bienveillant et de votre indulgence; dans le cours de vingt-cinq années passées au milieu de vous, j’ai pu en appré- cier les effets tout en partageant vos travaux si désintéressés. Je ne puis me donner d’autre ligne de conduite que celle que m'inspirent vos traditions d'union intelligente et de liberté dans l’étude, qui sont bien celles de notre province de Franche- Comté. Avec le souci de leur fidèle transmission, et, suivant en cela l’exemple de plusieurs de mes honorables prédéces- seurs, je faisais remarquer, à notre banquet de décembre. combien il importait à l’avenir de notre Société de faire appel à la jeunesse studieuse pour combler les vides qui se sont produits dans la liste de ses membres.Je me permettrai d’ajouteriei qu'il conviendrait d'encourager aussitôt ces nouvelles recrues à participer à l’œuvre commune, en produisant, avec le concours de vos conseils, des communications, comme le seraient par exemple des rapports sur les publications que nous recevons de toutes parts. Bientôt, comme conséquence du bon aceueil qu'ils recevraient ici, les essais de vos jeunes membres feraient place à des l'avaux intéressants, dignes d’être encadrés par les œuvres de longue haleine de nos collaborateurs les plus expé- rimentés. Au moment où je prends la direction de vos séances, charge bien au-dessus de mes forces, mais que je veux vous remercier encore une fois de m'avoir imposée, je crois, Mes- sieurs, que je ne saurais exprimer dans l'intérêt de notre So- ciété un meilleur désir. » M. le président dépouille la correspondance et lit une lettre de M. Choffat, géologue éminent, ingénieur en Portugal, récem- ment élu membre honoraire de la Société, remerciant de son élection ; une seconde lettre de M. le commandant Espéran- dieu demandant léchange des Mémoires avec la Revue épi- graphique qu'il dirige et qui paraît tous les trois mois ; cet échange est accepté, enfin une lettre dé M: Henri“CGorot, membre correspondant ües Antiquaires de France, accompa- onee de l’envoi de trois brochures sur des fouilles et trou- vailles faites dans la Côte-d'Or, de tumulus de l’époque celtique. M. Corot annonce la publication prochaine d’un tra- NE — vail sur Quentin Ménard, archevêque de Besançon, dont il se propose de mettre en lumière le portrait conservé dans un vitrail de l’église de Flavigny, et le sceau dont il communique une empreinte, en promettant l’envoi de sa brochure aussitôt qu'elle paraîtra. M. le président propose la réimpression de la Jacquemar- dade, poème patois de Bizot, à la suite de sa lecture sur cet écrivain bisontin, faite à la séance de décembre. Les exemplaires de ce léger badinage sont devenus si rares et il est lui-même si peu connu de nos jours, que sa réapparition dans lés Mé- moires de la Société pourrait passer pour une primeur. M. Vaissier avait pensé d'abord qu'il serait facile et avanta- geux de simplifier la prononciation figurée qui varie dans le cours de l’opuscule et ne contribue pas à en rendre la lecture commode. Tout en respectant les petites notes de Bizot on pourrait, pense-t-il, multiplier les renvois qui permettraient de comprendre certaines. allusions de l'écrivain dont le sens échapperait certainement aux lecteurs de nos jours. M. Gau- thier pense que cette méthode ne serait pas suffisante, et qu’il vaudrait mieux reproduire absolument dans la réimpression le texte original, en traitant ce petit ouvrage patois comme on ferait pour un classique ou un texte de haute portée. M. Vais- sier et la compagnie tout entière se rangent à cet avis. M. Jules Gauthier fait une communication sur les Bibliothè- ques des abbayes cisterciennes de l’ancien Comté de Bour- gogne. Les Bénédictins ont, par tradition, une réputation de savants que leurs nombreux monastères francs-comtois n’ont justifiée que d’une façon très imparfaite, sauf en ce qui con- cerne les abbayes de Luxeuil et de Saint-Claude dont les ma- nuscrits, justement célèbres aux temps mérovingiens et caro- lingiens ont laissé dans nos dépôts publics, et particulière- ment à la Bibliothèque Nationale et aux Archives du Jura, de très précieuses épaves. Les Cisterciens, quoique livrés de pré- férence aux occupations agricoles ont fait cependant tout au- tant que les Bénédictins pour les lettres et la diffusion des textes classiques, du x1I* au xIve siècles, dans les treize abbayes bâties sur le sol comtois. Nous connaissons les cata- OV logues des manuscrits de trois principales d’entre elles : Ba- lerne, La Charité et Mont-Sainte-Marie, et par eux nous pou- vons juger de la composition des bibliothèques des dix autres monastères du même ordre : Acey, Bellevaux, Bithaine, Buillon, Cherlieu, Clairefontaine, La Grâce-Dieu, Lieucroissant, Ro- sières et Theuley. L'étude détaillée des trois catalogues révèle une composition à peu près identique à celle de la fameuse bibliothèque de Clairvaux, qu’a fait connaître naguère M. d'Ar- bois de Jubainville. La part la plus large était faite natureile- ment aux textes de l’Écriture-Sainte et aux commentaires ou gloses des Pères de l'Eglise, aux ouvrages de ces derniers : Saint Ambroise, saint Augustin, saint Bernard, saint Jérôme, Origène, Cassien, Raban-Maur, etc.., puis aux sermonnaires, aux théologiens, aux scolastiques : Pierre Lombard et ses com- mentateurs ; à l’histoire ecclésiastique et profane ; aux vies de saints, sans oublier la médecine dont la science était fort pra- tiquée dans nos monastères bernardins, ni le groupe des connaissances humaines qui composaient le trivium ni de nombreux classiques de la haute antiquité latine. Des copistes multipliaient les manuscrits par des transcriptions exécutées dans mainte abbaye, particulièrement à La Charité, à Balerne, à Mont-Sainte-Marie, à la Grâce-Dieu durant les x111e, xiv* et xve siècles, on en achetait fréquemment à Paris, à Dijon, à Dole, à Besançon. Bref, le mouvement littéraire fut aussi intense chez les Cisterciens du diocèse de Besançon que chez les Bé- nédictins, leurs devanciers et leurs rivaux, et les débris de leurs collections de livres trouvent une place d'honneur dans les dépôts publics de Besançon, Gray, Pontarlier et Vesoul. Est présenté, comme membre correspondant, par MM. A. Vaissier et J. Gauthier : M. André Pidoux, ancien élève de l'Ecole des Chartes. Le Président, Le Secrétaire, VAISSIER. Dr J. MEYNIER. — IN — Séance du 16 février 1901. PRÉSIDENCE DE M. ALFRED VAISSIER. Sont présents : BUREAU : MM. Vaissier, président ; Meynier, secrétaire dé- cennal ; Fauquignon, trésorier. MEMBRES : MM. Bretenet, Chapoy, Gauderon, À. Guichard, Girardot, Lieffroy, Nargaud. Après le dépouillement de la correspondance et la lecture du procès-verbal, M. le président rend compte de sa présence comme délégué de la Société à la séance publique et au ban- quet de l’Académie de Besançon. « Nous avons, dit-il, entendu deux lecteurs dont vous connaissez tout le mérite, puisqu'ils ont été l’un et l’autre présidents de notre Société, puis un troi- sième nouvellement arrivé parmi nous et qui nous fera sans doute quelque jour une part dans ses travaux. Cest d’abord M. Pingaud qui a déroulé devant l'auditoire, comme dans une charmante causerie, le centenaire littéraire franc-comtois qui vient de finir et a fait défiler, sous des couleurs et avec un relief merveilleux, les personnalités les plus remarquables de notre région au dix-neuvième siècle depuis Nodier, Charles Weiss, Pierre-Joseph Proudhon, et d’autres encore, jusqu’à Auguste Castan, puis a terminé par un salut aux enfants de la France qui emportent partout avec eux l’amour de la petite patrie et partout fondent des sociétés, dont les membres aiment à se réunir pour mettre en commun les souvenirs et jusqu'aux vestiges de l’accent du pays natal. Du siècle dernier, M. de Beauséjour nous a ramenés au dix-huitième pour exhumer des ruines du château de Pesmes les nobles figures de ses derniers seigneurs, dignes représentants des splendeurs et des élé- gances de l’ancien régime, qui ont disparu dans la tourmente révolutionnaire, non sans avoir donné de sublimes exemples de dignité et de courage dans l’exil, dans les prisons et sur l’échafaud. — X — € M. Henri Mairot a mis à profit le récit du récent voyage à travers l'Asie d’un de nos compatriotes, M. Marcel Monnier, pour nous initier à la vie populaire en Chine, à l’aide de curieu- ses scènes prises sur le vif par un observateur sagace et fin. Au banquet du soir, nous avions le devoir de remercier le président d’aimables paroles à l'adresse de la Société d’'Emu- lation du Doubs, et d'exprimer au nom de ses membres, des vœux pour Punion et la commune prospérité des deux compa- gnies. À l’appui de ces désirs de concorde, faciles à réaliser, nous avons fait remarquer que la moitié des membres rési- dants de l’Académie appartenaient à notre Société. « Il n’y a que quelques heures, plusieurs d’entre nous assis- taient aux obsèques du chef considéré d’une des familles les plus honorables de Besançon. M. Félix Mairot n’était pas un de nos collaborateurs dans le sens strict du mot ; mais il était fidèle depuis quarante-trois ans à nous témoigner ses sympa- thies. Ce matin on a rendu justice en termes excellents à son expérience des affaires, utilisée souvent pour le bien de la cité, à la fermeté de son caractère et à sa persévérance dans le travail jusqu'à la fin de son existence. Le souvenir de ses srandes qualités se perpétuera parmi nous par la présence de son fils aîné que nous avons d'jà Dpele à la présidence de notre compagnie. « [Il y a deux semaines disparaissait, aux regrets de aus. une des figures les plus sympathiques de notre ville, celle de Mon- sieur le docteur Coutenot, qui, pendant cinquante ans, est resté fidèle à la Société d’Émulation du Doubs. Par respect pour les dernières volontés du vénérable docteur, humble jusque dans la mort, aucun discours n’a été prononcé à ses obsèques. Aujourd’hui, après cette interdiction passagère, il est permis et tout nous convie à le faire, de rendre un complet hommage à. un homme de bien, aussi distingué par sa labo- rieuse et utile carrière qu'il restera vivant parmi nous par le souvenir de son exquise bonté. Nous sommes certains que cet hommage, partant de cette salle, répondra au désir de tous, d'autant plus que nous nous sommes assurés pour prononcer l'éloge du regretté docteur, du concours d’un de ses meilleurs et plus laborieux élèves. » M. le docteur Chapoy a la parole pour lire cet éloge qui pa- raîtra in extenso dans les Mémoires. M. le docteur Girardot lil une communication sur Jules Marcou et le nom de l'Amérique. Il y a déjà plus d’un an, on lisait dans un journal parisien la note suivante : « Cest l’opi- nion commune qu'Amerigo Vespucei donna son nom au nou- veau monde au détriment de Christophe Colomb, qui Pavait réellement découvert ». Une vérité si répandue a quelque chance d’être une erreur. M. Jules Marcou vient de le démon- tirer dans le Bulletin de la Société Géographique. Le nom d’A- mérique est celui que les indigènes donnaient à la contrée mon- tagneuse qui s'étend dans le Nicaragua, entre Inigalba et Li- bertad. Colomb le trouva en usage et s’en servit lui-même dans le dernier rapport qu'il adressa à Ferdinand d'Aragon. Bientôt le bruit de la découverte qu'avaient faite les Espagnols se répandit en Europe. Cest alors qu'un libraire de Saint-Dié, Hylacomylus, qui ne pouvait connaître les nouveaux voyages que par le récit publié en 1505 par Alberigo Vespucci, imagina que le mot America était une forme corrompue du prénom dudit Vespucei. Cette opinion qu'il soutint dans un ouvrage de 1509, se répandit et s’accrédita dans toute l’Allemagne. La première carte d'Amérique, qui parut à Bâle, en 1521, porte en suscription : America provincia. Quand elle arriva en Espa- gone, les compagnons de Colomb étaient morts ou repartis vers de nouvelles aventures. Personne ne se trouva pour redresser l'erreur d’'Hylacomylus. Elle devint universelle et dura jusqu'à nous. Mais, enfin (l’ombre de Monroe peut être heureuse !) le nom même de l’Amérique est rendu aux Américains; les Es- pagnols perdent le dernier privilège qu'ils auront possédé au Nouveau Monde, celui de lavoir baptisé. Quant à l’origine alle- mañnde de la méprise, elle n’est pas douteuse. Le nom d’Ame- rigo était inconnu en Italie (Vespuceci s’appelait en réalité Albe- rigo). Almerich, au contraire était un prénom fort répandu en Ailemagne ; il a une forme française qui est Amaury (Débats, 15 décembre 1899) ». En lisant ces quelques lignes, M. Girar- dot s’est souvenu que Jules Marcou avait fait le 16 avril 1887, une communication identique à la Société, démontrant : [° Que Di — le nom d'Amérique avait été donné à la région antérieurement à Colomb, par les indigènes eux-mêmes, et que Colomb le te- nait d’eux ; 2 Que Vespucei s'appelait Alberigo et non Ame- rigo ; 3° Que c’est à Saint-Dié, dans les Vosges, que fut com- mise la transformation erronée d’Alberigo en Amerigo. En rai- son de cette quasi identité de la note des Débats (et de l’article du Bulletin de la Société Géographique) ne serait-ce pas Jules Marcou lui-même dont une erreur typographique aurait fait Jules Moreau, nom du signataire ? Cependant à côté de la simi- litude d’une partie des renseignements, les deux notes en renferment de différents. Ainsi, pour Marcou, l'auteur de l'erreur de prénom de Vespucei. est un chanoine de Saint-Dié, pour Moreau, c’est le libraire Hylacomylus. D’autre part, l’article de M. Moreau a paru douze ans après celui de Marceou, et plus d’un an après la mort de ce dernier (le 17 avril 1898). Il semble donc assez probable que M. Moreau a puisé douze ans après Marcou, une partie de ses renseignements aux mêmes sources. Quoiqu'il en soit, c’est bien à notre compatriote Jules Marcou que revient l’honneur d’avoir fait connaître, le premier, la vé- ritable origine du nom d'Amérique. ESTRÉIUE Membre correspondant : M. André PIDOUXx, ancien élève de l’Ecole des Chartes. Le président, Le secrétaire, À. VAISSIER. Dr J. MEYNIER. Séance du 16 mars 1901. PRÉSIDENCE DE M. ALFRED VAISSIER. Sont présents : BUREAU : MM. À. Vaissier, président ; Meynier, secrétaire décennal; Kirchner, archiviste. MEMBRES : MM. Bonnet, Bruchon père, A. Girardot, Ledoux, Nargaud, Vautherin, Vernier. a IN Après la lecture du procès-verbal et le dépouillement de la correspondance, M. le secrétaire fait une communication sur les Patois de Franche-Comté. Il rappelle qu’en 4850, le chanoine Dartois prononçait à l’Académie de Besançon, un discours de réception sur l’Importance des Patois en général. À cette dis- sertation, le récipiendaire avait joint, sous le titre de Coup d’œul spécial sur les patois de Franche-Comté, une étude philo- logique que n’ont pas assez consultée nos compatriotes qui se sont occupés ou s'occupent encore de ces patois. Sans cela, ils auraient renoncé depuis longtemps à élucubrer comme ils le font encore, des monographies de langages régionaux et locaux, dont ils exagèrent certaines particularités pour en faire autant de langues spéciales à tel canton, ou à tel village. L’érudit vicaire général a eu le grand mérite de reconnaître et d'établir que les patois de Franche-Comté rentraient, selon la région, dans l’un ou l’autre des deux dialectes principaux, qu'a parlés la France du Moyen-Age ; que cette province se divise au point de vue du langage en deux zones bien distinctes, à peu près égales en superficie ; que l’une, au nord, tient à la langue d’'oil, et l’autre, au midi, à la langue d’oc. Il a cherché à fixer les limites de ces deux zones. Selon lui, elles sont sépa- rées par une ligne qui, partant de la frontière Est, au Nord du Russey, passerait au Luhier, à Guyans-Durnes, à Flangebouche, au Valdahon, à l'Hôpital, à Trepot, Villers, Mérey, Montrond, Chenecey, Quingey, longerait la forêt de Chaux et aboutirait au département de Saône-et-Loire. M. Meynier fait remarquer que cette ligne est exactement celle qui a séparé, de l'an 1303 à lan 1422, les deux grands baiïlliages d’Amont et d’Aval. Cette ligne qui coupait obliquement la province de l'Est à l'Ouest, était en réalité une frontière linguistique, et telle a été, sans doute, la raison de son choix par le roi Philippe-le-Bel, alors le véritable souverain de la Franche-Comté. Il ne faudrait pas prendre, d’une manière trop absolue, cette ligne de démarcation que le chanoine Dartois a tracée entre les deux idiomes franc-comtois ; il y a des transitions insensi- bles de l’un à l’autre. De plus, on trouve dans la zone méridio- nale, des groupes particuliers parlant des patois d'importation ; ce sont surtout les groupes du Sauget et du Val de Morteau. = DU Le premier parle un patois savoyard, et le second un patois helvétique. Ge dernier remonte à l’époque de la Réforme, et a été introduit par les réfugiés catholiques des comtés de Neu- châtel et de Valengin, celui-là est le fait d’une colonie qui a repeuplé le vallon du Doubs, d’Arçon à Gilley, après la Guerre de Trente Ans. Le Président, Le Secrétaire, À. VAISSIER. D: J. MEYNIER. Séance du 20 avril 1901. PRÉSIDENCE DE M. ALFRED VAISSIER. Sont présents : BUREAU : MM. À. Vaissier, président ; Meynier, secrétaire décennal ; Fauquignon, trésorier ; Kirchner, archiviste. MEMBRES : MM. Beauquier, Boname, Bonnet, Bruchon père, À. Girardot, J. Gauthier, d'Hotelans, Ledoux, Magnin, Nargaud, Vaissier fils. Après l’adoption du procès-verbal, M. Meynier lit une notice sur le comte d’Udressier, docteur en médecine, un des fonda- teurs de la Société d'Émulation du Doubs, qu'il a présidée de 1840 à 1845. Il fait remarquer l'oubli dans lequel l’ont laissé les Mémoires, ainsi que la presse locale, sauf la Revue médicale de Besançon et de Franche-Comté (5 février et 15 mars 1847). Il est vrai que dans cette Revue (15 mars), on trouve un article né- crologique très littéraire, que lui a consacré le docteur Labrune ; mais, malgré son étendue, cette notice n’apprend pas grand”- chose sur la vie de d’Udressier, que l’auteur paraît supposer connu de tous. Get oubli est d'autant plus inexplicable que les connaissances étendues de l’homme n'étaient pas son seul titre au souvenir de ses concitoyens. Il a semblé qu’on devait un tardif hommage à ce savant et à l’homme de bien, en réparant l’omission commise à son égard par la Société d’'Émulation. = AY — M. le président communique à la Société, une série d’inter- prétations tout à fait inédites et singulièrement probantes surles bas-reliefs dont sont décorés les jambages et certaines colon- nes de l’arc antique de Porte-Noire. Il rappelle qu’il à établi précédemment que les figures des pieds-droits de l'arc consti- tuaient un zodiaque humain représenté par douze tableaux, et il s’est demandé si le dessein du constructeur n’aurait pas été d’apposer à ces tableaux un zodiaque divin, où les person- nages seraient des héros ou des demi-dieux, introduits par leur apothéose au nombre des constellations. Au sommet d’une des colonnes qui font l’objet de cette communication, se passe une scène étrange, bien faite pour exercer la sagacité des archéo- logues. « Un génie ailé, nu et debout, étend son bras protec- teur sur un personnage assis, qui tend ses deux mains en signe de reconnaissance ». C’est ainsi que M. Vaissier en avait d’abord jugé ; mais il n'avait osé aller plus loin, quand un ar- chéologue étranger, visitant nos musées, est venu lui fournir la solution. Il se demanda si le sujet traité n'était point Dédale occupé à fixer des ailes aux épaules de son fils [Icare, pour lui permettre de s'échapper du palais de Minos. Cette hypothèse de M. Hettner, conservateur du musée des antiques de Trèves, est d’une justesse absolue, M. Vaissier adopte tout à fait sa manière de voir. La légende de Minos se rattache à Hercule, par l’intermé- diaire de Thésée, protecteur de Dédale. Le massacre du tau- reau de Crête, ou celui du Minotaure, est figuré dans les deuxième et troisième tableaux où l’Hercule romain s’appro- prie les exploits du héros grec Thésée. Le quatrième tableau représente la déification du héros. Hercule debout sur le mont Oeta, la tête religieusement inclinée, porte encore sur le bras gauche, la peau du Lion de Némée, tandis que, de la main droite, il fait le sacrifice d’un dernier javelot sur le feu d’un autel. Sa massue, ainsi que son glaive et son carquois, sont ‘suspendus aux branches d’un chêne sacré. Du côté opposé, le serpent (symbole da la mort glorieuse) s’enroule autour d’un autre arbre, et regarde avec sympathie celui qui va passer au rang des astres. Le cinquième et dernier tableau, occupant le tambour inférieur de la colonne, représente une jeune femme, — XVI — à demi nue, les bras en croix, qui ne peut être qu'Andromède sur le rocher, au pied duquel est le monstre qui va la dévorer. Le libérateur n’est pas figuré. On peut être certain que la colonne symétrique restait dans le même ordre de représentations des temps héroïques. Celle qui lui correspond sur l’autre face du monument est assez bien conservée. On y trouve, à partir du sommet, Hercule poursuivant le centaure Nessus enlevant Déjanire; Bacchus jeune et ses com- pagnons de plaisir, le gros Silène et les siens; puis, de nou- veau Hercule, dans une scène où seraient amalgamés trois de ses travaux. Le héros vient d’égorger un taureau, des moutons s’enfuient ; l’un d'eux, un bélier, est renversé devant un rocher, sur lequel une femme nue apparaît à mi-corps, présentant au héros un objet qu'une cassure ne permet pas de déterminer tout d’abord. M. Vaissier pense que cette femme mystérieuse est Mélanippe, reine des Amazones, qui livre à son vainqueur la fameuse ceinture, dite d’Andromède, classée, elle aussi, parmi les constellations. C’est après la défaite des Amazones que les mythologues ont placé la conquête de la Toison d'Or. Le cinquième bas-relief nous montre Minerve en face d’un homme de forte corpulence, qui brandit un rocher. Cest la déesse prenant part à la lutte de Jupiter contre les Titans. La Société remercie vivement son président d’une communi- cation des plus intéressantes ; elle a déjà témoigné naguère l'intérêt qu’elle portait à l'arc antique érigé par Marc-Aurèle, en faisant exécuter les moulages de ses sculptures qui, sous les injures du temps, s’effaceront malheureusement peu à peu. M. Jules Gauthier lit une Notice sur deux manuscrits francs- comtois des XVII° et XVIII siècles, entrés récemment dans nos dépôts publics. Le premier, acquis par les Archives du Doubs, est une histoire anonyme des Archevêques de Besançon, de S. Lin à Claude d’Achey, rédigée en 1615, et continuée pendant trente ans. Elle a servi de base à Jean-Jacques Chifflet, pour rédiger en 1618, la seconde partie de son Vesontio. Par cer- tains rapprochements, l’auteur de la notice est parvenu à dé- montrer, sans erreur possible, que l’auteur de cette Histoire est l’archidiacre de Luxeuil, François d’Orival, mort en 1620. Dans ce volume figurent des particularités historiques ou ar- chéologiques utiles à mettre en lumière, et la véracité du cha- noine d’Orival, quand sa crédulité ne se heurte pas contre des légendes fabuleuses, mérite toute créance. Le second manuscrit que la Bibliothèque publique a acquis sur la proposition de M. Gauthier, est le Recueil des essais lit- téraires d’une académie privée qui a existé à Besancon en 1776. Ces essais sont de futiles et agréables badinages en vers ou en prose qui ne dépareraient pas les recueils imprimés, si nombreux, que le XvirIe siècle a produits avec une fécondité la- mentable. Malgré son ton léger, ce manuscrit de 1776 est curieux pour écrire quelque jour un demi chapitre de l’histoire littéraire franc-comtoise, sous le règne de Louis XV. Le Président, Le Secrétaire, A. VAISSIER,. Dr J. MEYNIER. Séance du 18 mai 1901. PRÉSIDENCE DE M. ALFRED VAISSIER. Sont présents : BUREAU : MM. Vaissier, président : Meynier, secrétaire ; Kirchner, archiviste. MemBees : MM. Ledoux, Nargaud, Poëte, le chanoine Suchet, Vernier. Après l’adoption du procès-verbal, M. Meynier commence la _ lecture d’une étude historique : Besançon pendant la guerre de Dix ans. Le récit commence à l’arrivée de Gaston d'Orléans en Franche-Comté et à Besançon, au mois de mars 1631; à peine entré dans la ville impériale, Gaston, oubliant qu'il va compro- mettre ses hôtes, prétend faire de la cité le centre de ses agis- sements contre le roi, son frère. Le parlement de Dole s’'émeut “et interdit au prince tous armements et assemblées de gens de guerre. Cette sage conduite du conseil souverain, mé- — XVII — contente le duc, qui se retire en Lorraine et essaie d’armer dans les terres de surséance qui séparent de ce pays le comté de Bourgogne. La guerre ne tarde pas à s’allumer dans le bail- liage d’'Amont, que l’on veut rançonner; des délégués du gouver- nement de Dole, s’y rendent, et ont grand’peine à calmer la co- lère des paysans. L'année 1632 commence dans l'inquiétude. Le Rhingrave Othon-Louis, un des lieutenants de Gustave- Adolphe, menace d’envahir le-pays par le ban de Champagney, et cherche à s'emparer de Lure. Il est repoussé, mais, au mois de mai, les troupes du roi de France entrent en Lorraine, pour la deuxième fois depuis un an, et il ne reste bientôt plus au duc Charles IV qu’une place forte dans tous ses états: le château de La Mothe. Les événements se précipitent, et bientôt le péril devient imminent pour Besançon qui sollicite le secours mili- taire des gouverneurs de Franche-Comté et hâte ses prépara- tifs de défense. La résistance du château de Montjoie, clef de la Franche-Montagne, arrête un instant les progrès du Rhin- grave, mais bientôt il est pris par le maréchal de la Force, et les plateaux qui dominent la cité sont envahis. Richelieu pré- parait autre chose que le siège de la ville impériale et l’on de- vait le voir à bref délai. (À continuer.) | Après diverses communications verbales, la séance est levée. Le Président, Le Secrétaire, A. VAISSIER. Dr J. MEYNIER. Séance du 15 juin 1901. PRÉSIDENCE DE M. ALFRED VAISSIER. Sont présents : BUREAU : MM. Vaissier, président ; Meynier, secrétaire dé-= cennal ; Fauquignon, trésorier, Kirchner, archiviste. MEMBRES : MM. J. Gauthier, A. Girardot, V. Guillemin, docteur Ledoux, Prinet. Ge à PQ LD GE pe Après l’adoption du procès-verbal, M. le président rappelle en quelques phrases émues, la perte que la Société vient de faire en la personne de M. Albert Guichard, un de ses mem- bres les plus anciens (1853) et les plus assidus Ses nom- breuses occupations comme chef d’une importante maison de commerce, comme pharmacien en chef de l’hôpital Saint-Jac- ques, comme juge ou président du Tribunal consulaire, comme membre de la Chambre de Commerce de Besançon, ne lui ont jamais permis de prendre, ainsi qu'il l'aurait désiré, une part active aux travaux de la Compagnie, mais il n’a jamais cessé de témoigner du vif intérêt qu'il y prenait. La mort a empêché notre vénérable confrère d’achever les recherches historiques qu'il avait entreprises, trop tard hélas ! sur les anciennes juri- dictions commerciales de notre cité, et ce sera un grand re- cret pour tous, car personne n’était mieux à même de donner à cette étude son véritable caractère. Ce n’est pas seulement parmi ceux qui ont eu l'avantage de le fréquenter, que la dis- parition de M. Guichard produira un grand vide, elle sera, pour les malheureux qu’il secourait en grand nombre, une perte irré- parable. M. Kirchner lit une communication sur le Tamus communis. M. l’abbé Rossignot, curé de Mamirolle, a porté l’attention de notre confrère sur cette plante, dont ses paroissiens se servent pour combattre les douleurs rhumatismales. Cette jolie plante, est assez commune dans notre région, où on l'appelle com- munément : l’Herbe aux femmes battues. M. Kirchner la signale dans les haies qui bordent le chemin de Mamirolle à Trepot. D’après la flore de Ch. Grenier, on la trouve ça et là, dans les haies et les bois (calcaires) de la région des vignes, d’où elle monte dans celle des sapins. M. Bavoux l’a signalée à Saint- Gorgon et à Goux-lez-Usiers.Cest la racine, fraîchement cueillie, qui est employée comme révulsif antirhumatismal ; on en fric- tionne la partie malade qui ne tarde pas à rougir et à se cou- vrir de phlyctènes. La douleur disparaît avec cette éruption médicamenteuse. Le Tamus communis mériterait d'être étu- dié au point de vue pharmacologique. M. le docteur Girardot rend compte d’un ouvrage de M. Er- — XX — nest Chantre, paru en 1901, qui a pour titre : L'homme qua- ternaire dans le bassin du Rhône, étude géologique et anthropo- logique. L'auteur est un des premiers géologues français qui se soient occupés d'archéologie préhistorique, et qui aient in- troduit, dans cette science toute nouvelle alors, les méthodes et les procédés de la géologie. Le début de ses recherches re- monte à trente-sept ans ; c’est en effet, en 1865, qu’il découvrit avant tout autre, dans le bassin du Rhône, des débris de l’indus- trie humaine associés aux ossements de grands animaux, au- jourd’hui disparus de la surface du globe et dont aueun monu- ment, ni aucune tradition ne nous avaient transmis le souve- nir. Depuis cette époque, déjà lointaine, M. Chantre ne néglige aucune occasion de se livrer à de nouvelles observations et de recueillir de nouveaux documents. Ses découvertes ont s:imulé le zèle de ceux assez nombreux qui s’intéressaient à un passé à peine entrevu de l'humanité. Les résultats de leurs investi- gations ont été consignés dans de nombreuses publications dont M. Chantre donne la liste entière. Parmi les noms des auteurs, M. Girardot signale ceux de nos compatriotes MM. Be- noît, Kilian, Perron (de Gray), Travelet et L. A. Girardot (de Lons-le-Saunier). M. le secrétaire continue et achève la lecture de son Étude sur Besançon pendant la guerre de Dix ans. Richelieu a fini par démasquer ses batteries, et vise la capitale de la Franche- Comté. Après Girardot de Nozeroy, après Jean Boyvin, après Dunod, après le due d’Aumale, M. Meynier n’a pas l'intention de faire encore l’histoire du siège de Dole qui ne rentre pas dans son plan. Il se borne à narrer les alternatives de crainte et d'espérance par lesquelles la ville impériale a passé, au cours des années qui suivirent ce fait d'armes unique, les vaines me- naces de Weimar, en 1637 et 1639, les émotions populaires de 1638, les expéditions extra muros des années 1640, 1641 et 1642. Il fait voir que si Besançon est entré, fort malgré lui da- bord, dans la défense générale du pays, il a fini, pressé par les circonstances, par comprendre que des liens d’étroite solida- rité l’unissaient à lui et par joindre ses efforts à ceux de l’hé- roïque Dole et de nos autres forteresses. En s’élevant à des — XXI — sentiments plus généreux il se préparait, sans le savoir, à se réunir à la couronne comtoise, et au rôle de capitale qu’un avenir prochain lui réservait. M. le président lit une note sur la mort de M. Parandier : « Quelques jours après notre dernière séance, s’éteignait à l’âge de 98 ans, dans son pays natal d’Arbois, une notabilité franc-comtoise qui se rattachait à la Société par de très loin- tains souvenirs. M. Parandier, ancien inspecteur-général des Ponts-et-Chaus- sées a été non seulement, depuis 1852, un de nos membres correspondants les plus fidèles, mais, tout récemment encore, il exprimait le vœu de voir publier, dans nos Mémoires, et d’é- tablir ses droits de priorité compromis, au sujet de ses études géologiques sur les environs de Besançon, qui datent de soixante-dix ans. M. le docteur Girardot, ainsi qu'en témoigne notre dernier volume, a donné pleine satisfaction à un des der- niers désirs du vénérable savant. La carrière de M. Parandier a été si belle, en même temps que si prolongée, et les sympathies qui entourent sa mémoire sont si touchantes par leur accord, qu’il serait intéressant, dans un exposé fidèle, d’en suivre pas à pas les succès rapides et constants. La génération actuelle, qui n’a pas connu cet homme distingué, dans la période brillante de son exis- tence, pourrait y trouver un noble exemple et de précieuses leçons. Peu favorisé de la fortune, mais des mieux doués sous les rapports physique et intellectuel, Parandier doit tout à son travail persévérant, et à son infatigable activité. Dès sa jeu- nesse, 1l sait trouver les ressources qui lui permettent d’arri- ver à l’École Polytechnique, d’où il sortira le second pour atteindre ensuite le premier rang de sa promotion à l’École des Ponts-et-Chaussées. Envoyé en mission dans le département du Doubs, en 1829, pour y suivre les travaux du canal du Rhône au Rhin, il étudie à fond la région, aa point de vue géologique. Alors, véritable initiateur, il contribue à la formation d’une s0- ciété géologique qui sera le germe d’où sortira la Société d’É- mulation du Doubs, dont le premier: président, le comte — XXII — d'Udressier, l’initiera à la connaissance des fossiles de l'étage jurassique. La nomination de Parandier comme ingénieur en chef, à Dijon, ne lui permet pas de figurer parmi les fondateurs de notre Société. À son retour, dix ans plus tard, il se fait inscrire, mais ïl ne lui est pas possible de prendre, à ses travaux, la part qui lui revient. Son temps et son zèle sont entièrement consacrés aux grands travaux d’uti- lité publique : construction des routes et des chemins de fer, entretien des canaux, aménagement des eaux, etc. Maïs il sait y joindre des applications à l’agriculture et des études so- ciales ; il est un des précurseurs des idées syndicales. Député de l’arrondissement de Montbéliard à la Chambre, on le voit, comme toujours, armé pour défendre les meilleurs projets d'amélioration. Atteint par la limite d'âge, en 1874, il continue, dans sa re- traite des Tourillons, cette vie active du corps et de l’intelli- gence qui le maintient jeune et alerte, et le conduira jusqu’à un âge des plus avancés. Ses concitoyens d’Arbois, agricul- teurs et viticulteurs, profitent de ses conseils et de ses bien- faits. D’un abord gracieux et enjoué, il s’attire toutes les affec- tions ; il se mêle avec complaisance aux vignerons de sa ville natale, prend part à leur fête annuelle, et, comme Pasteur, assiste à la procession traditionnelle du Biou. Membre de plus de vingt sociétés scientifiques et littéraires, il en fonde une nouvelle pour exciter l’émulation dans le groupe modeste qui l’entoure ; il préside des jurys et des expositions locales. Aussi, à ses obsèques, se manifeste l’universelle sympathie pour l’homme qui n’a dû qu’à son mérite et à son travail la haute situation à laquelle il est parvenu. M. Pingaud, prési- dent de l’Académie de Besançon, dans son allocution sur sa tombe, résume sa vie en disant « qu'entre 1830, où Parandier traçait le premier travail d'ensemble sur l’orographie et la stratigraphie du Jura et sa publication en 1899, dans les Mé- moires de la Société d'Émulation du Doubs, d’une Description géologique des environs de Besançon, s’encadrait une vie labo- rieuse, dont le caractère, comme la durée, commandent la gratitude et le respect, — XXIIL — Ont été présentés pour faire partie de la Société : En qualité de membre résidant, M. Gaston Souchon, capitaine au 4° cuirassiers, par MM. V. Guillemin et J. Gauthier; Et comme membre correspondant, M. l'abbé Paul Druot, curé de Voillans, par MM. A. Vaissier et J. Gauthier. Le Président, Le Secrétaire, A. VAISSIER. Dr J. MEYNIER. Séance du 20 juillet 1901. PRÉSIDENCE DE M. ALFRED VAISSIER. Sont présents : BUREAU : MM. Vaissier, président ; J. Gauthier, faisant fonctions de secrétaire, en l’absence de M. Mevnier; Maldiney, archiviste. MEMBRES : MM. Ch. Bonnet, Blondeau, V. Guillemin, Dr Nar- gaud, chanoine Suchet, Georges Vaissier. La bibliothèque d'Angers ayant hérité d’une belle série des Mémoires de la Société d’Émulation, par suite de la dissolution de l’Académie d'Angers, demande la continuation de l’envoi de nos Mémoires, depuis 1898. L'envoi est accordé provisoirement, sans engagement indéfini, afin de ne pas créer de précédent. M. Jules Gauthier fait une communication archéologique sur l’église de Saint-Ursanne (canton de Berne), sur l’extrême frontière Nord-Est de la Franche-Comté. Cette église romane bâtie entre 1160 et 1180 est particulièrement intéressante pour nous, parce que, comme l’église de Saint-Maurice, de Jougne, et celle de Romain-Môtier, au canton de Vaud, elle nous four- nit un type très caractéristique du style d'architecture des deux versants du Jura à cette époque. Grâce à l’église de Saint-Ur- sanne, on peut restituer la crypte de l’église cathédrale de Besançon, qui fut détruite vers 1680, par larchevêque Antoine- — XXIV — Pierre Ir de Grammont. Outre la crypte supportée par quatre piliers, éclairée de trois fenestrelles, munie de deux escaliers et portes d’accès latérales, il faut citer un très ancien portail latéral, situé à l’ouest, avec tympan décoré d’un bas relief, et statues assises dans deux niches. La Société décide que la mo- nographie de Saint-Ursanne prendra place dans les Mémoires, et que des plans et planches en accompagneront utilement le texte. M. le président communique un article du commandant Espé- randieu dans la Revue Epigraphique, contenant le texte de la borne milliaire de Mathay, entrée au musée archéologique de Besançon en 1898. Ce texte est accompagné d’un commentaire - sur le tracé de la route romaine conduisant de Vesontio à Epa- manduodurum. Ce commentaire propose divers itinéraires peu admissibles, il faut les écarter pour rester fidèle au tracé re- connu au XVIIIe siècle, par dom Jourdain, au xIx° siècle, par le président Clere, sauf à concilier les variantes entre la Carte Théodosienne et l’Itinéraire d’'Antonin par le déplacement de deux stations : Loposagium (Luxiol), et Velatadurum (Voil- lans et Viéthorey). Sont élus : Membre résidant : M. le capitaine SOUCHON. Membre correspondant : M. l’abbé Paul DRUOT, curé de Voillans. Le Président, Le Secrétaire, A. VAISSIER. Dr J. MEYNIER. Séance du 9 novembre 1901. PRÉSIDENCE DE M. ALFRED VAISSIER. Sont présents : BUREAU : MM. Vaissier, président ; J. Gauthier, secrétaire par intérim; KÉirchner, archiviste. — XXV — MEMBRES : MM. Aubert, Berdellé, Ch. Bonnet, Bruchon pères Bruchon jeune, Chapoy, Guillemin, P. Drouhard, Kirchner, Ledoux, Nargaud, Parisot, Simonin, Souchon, Georges Vaissier. M. Boudot, peintre, président de la Section franc-comtoise de la Société pour la protection des Paysages français, assiste à la séance. Après la lecture et l’adoption du procès-verbal, M. le prési- dent lit les notices sommaires sur deux membres de la Société, récemment disparus. « Au mois de septembre dernier, décédait à Versailles, M. Charles-François Varaigne, né à Vitry-le-Français, le 11 août 1827, attaché à. la direction des douanes et contributions indi- rectes, à Besançon, de 1856 à 1872, et depuis, directeur dans cette administration à Poitiers, puis à Limoges, jusqu’en 1890. M. Varaigne n'avait pas cessé, pendant les dix-sept années de son séjour à Besancon, de mettre au service de la Société d’É- mulation du Doubs et des coilections publiques de la ville, son activité, son intelligence, ses talents remarquables dans l’exé- cution des travaux d’art les plus délicats. Secrétaire ou archi- viste dans notre Société, il se chargea en même temps, de di- riger l'opération des moulages des principales sculptures de Porte-Noire, transportées depuis au Musée; puis il exécuta en galvanoplastie, la collection importante des’anciens sceaux de souverains, féodaux ou ecclésiastiques de la province. An- térieurement, il avait dessiné, en homme de goût et préparé pour le praticien les cartons, les vitraux armoriés qui consti- tuent pour le musée archéologique, une décoration d'un fort bel effet. Il y a deux ans, il vous faisait hommage des clichés des sculptures de Porte-Noire, pris sous un bon éclairage. La fidélité de ce confrère des plus aimables, mérite lexpression de notre reconnaissance, du plus sympathique souvenir. » « Le général de brigade d'artillerie, Francis Castan, décédé à Versailles, le 23 octobre dernier, débuta comme sous-lieutenant, au sortir de l'Ecole polytechnique, dans une carrière toute spé- ciale, à laquelle il consacra sa vie entière. C’était à la Rochelle, où il participait à des expériences de tir, organisées pour Com- parer les effets des diverses poudres de guerre. Lieutenant, b. — XXVI — puis capitaine, à Grenoble, puis à Strasbourg, il montra des aptitudes si remarquables pour les manipulations chimiques, qu’il fut détaché de sa batterie pour le service des poudres, à la poudrerie du Bouchet. Pendant vingt ans, sauf durant la ouerre de 1870, où, fait prisonnier à Sedan, il fut interné à Stettin, il conquit tous ses grades à la poudrerie. Nommé géné- ral en 1894, commandeur de la Légion d'honneur, il appartnt au Comité technique supérieur de l’artillerie. [l publia diverses brochures sur l'artillerie de marine ou de forteresse. Parmi ses améliorations dans la fabrication des poudres de guerre, on peut citer l’invention de la poudre C qui porte l’initiale de son nom. « Eloigné de nous, Francis Castan n’est signalé dans nos pu- blications que par la découverte en 1898, aux environs du Bouchet, de plusieurs monuments mégalithiques dont Henri Martin et Jules Quicherat voulurent bien se charger de faire la description dans nos Mémoires. En compensation, le général Castan nous laisse la satisfaction de pouvoir associer à la mé- moire de son frère aîné le souvenir d’un compatriote au carac- tère élevé et tout de franchise, conservant au milieu des hommes la simple et aimable allure d’une âme loyale, n’ayant en vue que le devoir. » M. Boudot, président du comité régional de la Société pour la protection des Paysages français, fondée à Paris, fait l’ex- posé du but de cette association que M. Beauquier, député du Doubs, est venu récemment organiser à Besançon. a M. le président propose à l'assemblée d'inscrire la So- ciété d'Emulation parmi les adhérents, moyennant la cotisa- tion annuelle de 25 francs. Cette proposition est votée à l’una- nimité. M. Vaissier lit une notice très complète, accompagnée de cro- quis et plans autographiés, sur la trouvaille d’un dallage gallo- romain, à Chambornay-lez-Bellevaux, signalé il y a deux ans à la Société. Eclairé par une découverte similaire, faite à Besançon, dans des creusages effectués rue d'Anvers, en 1885, M. Vaissier estime que le vestige trouvé à Chambhornay ne peut ètre que — XXVII — la fondation et la base d’un réservoir, lavoir ou bassin de fon- taine, soit publique, soit dépendant d’une villa de Camburnia- cum, devenu le moderne Chambornay-les-Bellevaux. M. Kirchner, archiviste de la Société, lit un rapport très étudié sur la distribution du volume des /ncunables de la Bi- bliothèque de Besançon aux principales bibliothèques fran- çaises. Les conclusions de ce rapport et des remerciements à l’auteur du rapport sont votés à l’unanimité. Le Président, Le Secrétaire, A. VAISSIER. J, GAUTTHIER. - Séance du 12 décembre 1900. PRÉSIDENCE DE M. ALFRED VAISSIER, Sont présents : BUREAU : MM. Vaissier, président ; Bonnet et Nargaud, vice- présidents ; Gauthier, secrétaire (par intérim); Fauquignou, trésorier ; Kirchner, archiviste, MEMBRES : MM. Bruchon père, Bruchon jeune, Chapoy, À. Girardot, Ledoux, Parisot, Souchon, de Truchi, Vautherin, Vernier. Après l’adoption du procès-verbal, M. le président annonce la mort de M. Edouard Grenier, l’un de ses membres honorai- res, qui s’est éteint à Baume-les-Dames, le 5 décembre, et dont la dernière pensée s’est traduite en une libéralité considé- rable au profit de la Société d’Émulation du Doubs qu’il _ charge de créer, sous le nom de Fondation des frères Grenier, une pension triennale, pour aider dans sa carrière un jeune franc-comtois pauvre se destinant à la carrière des lettres, des sciences et des arts. À ses obsèques qui ont eu lieu le 7 décem- bre, une délégation de la Société, conduite par le président, as- sistait avec des représentants de l’Académie de Besançon et ee XVI d’autres sociétés littéraires. Il conviendra qu'un hommage so- lennel soit rendu à la mémoire du poète distingué, dans la per- sonne duquel la Société d’Émulation du Doubs perd à la fois un collaborateur et un bienfaiteur. M. Jules Gauthier, neveu et l’un des exécuteurs testamen- taires d'Edouard Grenier, donne, à la demande de M. le prési- dent, quelques explications sommaires sur le legs fait à la Société, legs dont la qualité absolue ne pourra être déterminée que dans quelques mois, au plus tard, et accepte la mission qui lui est confiée de préparer, pour les Mémoires, une notice étendue sur la vie et les œuvres de Jules et Édouard Grenier, dont le portrait, dessin précieux du peintre Lehmann, prendra incessamment place dans la salle des séances de la Société d'Émulation. M. le Dr Girardot lit une notice très documentée et fort intéres- sante sur M. Alfred Milliard, de Fédry (Haute-Saône), poète et érudit consciencieux, mort en 1900, et dont les collections pré- historiques (âge de pierre et âge de bronze) viennent d’être offertes au Musée archéologique de Besançon par la veuve de notre regretté confrère. Il fait ressortir la haute importance des objets réunis dans plusieurs stations des bords de la Saône, et, après en avoir dressé un catalogue scientifiquement détaillé, conclut à son insertion dans les Mémoires, aussi bien comme un hommage à la mémoire d’un homme consciencieux et dé- voué que comme une preuve de l’action féconde de notre So- ciété et de ses membres pour le développement de nos Musées. M. Jules Gauthier fait connaître, par une description accom- pagnée de plans et croquis tracés au tableau, l’église romane de Romain-Môtier, bâtie au canton de Vaud, tout près de la frontière française de Jougne-Vallorbe. Ce spécimen de larchi- tecture monastique de la première moitié du xrI° siècle est ad- mirablement conservé, sauf lPabside et les absidioles recons- truites au xve siècle ; ses nefs, son narthex à double étage (conforme à celui de Tournus), son porche voûté des premières années du xIve siècle, comblent très heureusement une lacune dans la série des monuments contemporains, si clairsemés au diocèse de Besançon. Romain-Môtier, Saint-Maurice de Jougne nn AXIE — et Saint- Ursanne, groupés sous le titre de Trois églises romanes du Haut-Jura, pourront fournir un chapitre curieux à nos Mé- moires et à l'archéologie de la région. Sont admis dans la Société d'Émulation : Membres résidants : M. CLAVEY, conseiller à la Cour d'appel de Besançon, pré- senté par MM. Maire, président et de Velna, conseiller à la Cour ; M. Maurice THURIET, avocat général à la Cour d'appel de Be- sançon, présenté par les mêmes ; M. le chanoine ROSSIGNOT, curé de Sainte-Madeleine de Be- sançon, présenté par MM. Jules Gauthier et A. Vaissier ; M. Benri SAVOYE, artiste peintre, présenté par MM. Sire et Jules Gauthier; M. le docteur BOURDIN, médecin-major au 7° bataillon de forteresse, présenté par MM. J. Gauthier et Baudin ; M. DAYET, receveur de l’Enregistrement, présenté par MM. les docteurs Ledoux et Chapoy ; Membres correspondants : M. l'abbé Hermann DRUOT, professeur à la Maîtrise, présenté par M. le chanoine Burlet, archiprêtre et M. le chanoine Drouhard ; M. Paul LAPRET, peintre, conservateur du Musée Gigoux, à Paris, présenté par MM. V. Guillemin et J. Gauthier ; M. SCHLAGDENHAUFFEN, directeur honoraire de l'Ecole de pharmacie de Strasbourg, présenté par MM. Nicklès et Achille Serrès. M. REEB, pharmacien honoraire à Strasbourg, présenté par les mêmes. Procédant ensuite au renouvellement de son bureau, la So- ciété nomme (par 16 voix sur 17 votants) : Président pour l’année 1902 : M. le docteur NARGAUD. Premier vice-président : M. Alfred VAISSIER. Deuxième vice-président : M. Edmond FRANCEY, avocat, vice- président du Conseil général du Doubs. — XXX — Secrétaire décennal (en remplacement de M. Meynier, nommé secrétaire honoraire) : M. Jules GAUTHIER, archiviste du département. Trésorier : M. Charles FAUQUIGNON. Archivistes : MM. KIRCHNER et MALDINEY sont élus à l’una- nimité. La séance publique annuelle aura lieu le jeudi 19 décembre et sera suivie le soir, à 7 heures, d’un banquet intime par sous- cription, chez M. Colomat (cour des Grands-Carmes). Le Président, Le Secrétaire, A. VAISSIER. J. GAUTHIER Séance publique du 19 décembre 1901. PRÉSIDENCE DE M. ALFRED VAISSIER. La séance publique annuelle s’est ouverte à 2 heures de Pa- près-midi dans la grande salle de PHôtel de Ville, en présence d’une nombreuse et sympathique assistance. Aux côtés de M. Vaissier, président, siégeaient au bureau Mgr l'archevêque de Besançon et M. le colonel Corbin, gouverneur de la place, M. le docteur Dufour, de Lausanne, M. ie docteur Baudin, pré- sident de l'Académie de Besançon, le docteur Girardot, le doc- teur Chapoy, ancien président de la Société, M. Jules Gauthier, secrétaire décennal. Etaient présents les membres résidants dont les noms suivent: MM. le docteur Bruchon père, Burin du Buisson, préfet honoraire, le chanoine Burlet, doyen du chapitre métropolitain et archi- prêtre, le chanoine Suchet, Ch. Bonnet, Ledoux, Mairot, ancien président, Coulon, avocat, M. Bretillot, Belin, J. Dodivers, les docteurs Gauderon, H. Bruchon, Dietrich, Georges Vaissier, Vautherin, Souchon, À. Jacot, outre une foule d'invités des plus distingués. — RAXT — Ordre des lectures Les lectures suivantes ont été faites: Par M.A Vaissier, président: La Société d'Emulation du Doubs en 1901 ; Par M. le docteur Chapoy : Le docteur Goutenot ; Par M Jules Gauthier : Le Cardinal de Granvelle et Les artistes de son temps. La séance est levée à quatre heures. Le Président, Le Secrétaire, A. VAISSIER. Jules GAUTHIER. Le soir du 19 décembre, à 7 heures, un banquet intime, (mo- mentanément substitué au banquet solennel offert traditionnel- lement dans la grande salle du Palais Granvelle aux autorités et aux Sociétés savantes de la région) réunissait une trentaine de membres de la Société d’'Emulation du Doubs; membres du bureau, anciens présidents, membres titulaires, qui fêtaient avec les nouveaux élus la présence de M. le docteur Dufour, de Lau- sanne, l’aimable habitué de nos grandes réunions. Au dessert plusieurs toasts sont portés l’un par M. Vaissier, président sor- tant, qui boit à son successeur, M. Nargaud, à M. Francey, nommé vice-président, au nouveau secrétaire décennal. Pour acquitter la dette de reconnaissance contractée envers la Société et pour exprimer d’une façon cordiale et familière ses sentiments à tous ses confrères, il demande la permission de faire servir à son dessein une pièce charmante due à la verve poétique d’un homme d'esprit de la région dijonnaise (1). Mais auparavant il invite tous les confrères devançant la date désignée du festin des Rois à boire aux trois rois mages très (1) M. Lucien PATÉ, chef de bureau de la commission des monuments historiques, à Paris : Le Sol sacré, toast aux Bourguignons sales, fête annuelle, Paris 1896. __— XXI libéraux, que la Société d'Emulation vient de mettre à sa tête, MM. Nargaud, Francey et Jules Gauthier. Messieurs, merei d’abord à vous tous qui sans luttes, Sans bulletins, sans urne avant diner m'élûtes ! Vous ne m'avez pas dit : (« Quel programme avez-vous? » Sachant que mon programme est le vôtre à vous tous; À la porte laisser tout ce qui nous divise Et n'avoir tous au cœur qu’une même devise : Amour du sol natal ! Grouper en un faisceau Tous les chers souvenirs flottant sur le berceau ; Apporter l'humeur bonne et franche à la besogne Qui consiste à diner — comme on dine en Bourgogne ; Avoir le plus d'esprit possible, — et du meilleur — Pour méchant, s'il se peut, — et tel que dans sa fleur Bizot nous l’a fait voir, ainsi que La Monnofe, -— Ou faute de cet or, en avoir... la monnoie; Faire tenir ici les {rois départements Qui du sol séquanais ne sont que les fragments ; Les unir cœur à cœur et les fondre de sorte Que l’âme franc-comtoise encore vivante en sorte ! — Tel est notre programme, — en tout cas c'est le mien. Et les choses ainsi marchent, ma foi, fort bien. Nous pourrions, plus complets, nous asseoir cent à table, Vingt, cela suffit, ce nombre est acceptable. On pourra quelque jour en fléchir la rigueur Ni le cœur ni l'esprit ne veulent que l’on l'encombre, Pour les diners, Messieurs, l'ennemi, c’est le nombre! Peu nombreux, aussi bien nous nous connaissons tous. Que de choses déjà découvertes par nous ! C’est la Comté, d’abord ! et cela n'est pas mince Morte depuis cent ans — au moins comme province. Grâce à notre concours, Besançon dans ses murs Et dans ses environs, n’a plus de coins obscurs Nous avons célébré, dans le cours de nos lustres Ceux qui de nos enfants sont devenus illustres ! C'est assez discourir ! — Mon unique souci De tout cœur, à vous tous, est de dire merci ! 0 . e 0 . e 0 0 Q ° e Q Se) À M. le docteur Marc Dufour, de Lausanne : Notre hôle ! soyez bienvenu parmi nous : L'invité de chacun est l'invité de tous. — XXXIII — . Vous, qui nous apportez vos talents pour nous plaire, Pour vous entendre, moi, j'ai hâte de me taire. Puissiez-vous emporter d'ici ce souvenir — Le meilleur ! — qui consiste à vouloir revenir. Que nos verres, à vous et au pays natal, Entrechoquent gaiment leurs lèvres de cristal. Ces vers et le toast de M. Vaissier sont accueillis par de cha- _leureux applaudissements. M. le docteur Nargaud, président nouvellement élu, remercie _ Son prédécesseur des paroles aimables qu'il vient de lui adres- ser. Dans tous les membres de la Société d'Emulation, il est heureux de retrouver et de vieux amis et d'excellents confrères, avec l’aide desquels il est sûr d’être et de rester en commu- nauté de sentiments. Son dévouement à la Société d’Emulation et à son œuvre éminemment patriotique et sociale lui tiendra lieu d'autre titre pour accepter le fardeau de la présidence ; ce fardeau lui sera rendu léger par l’union et l'entente d’une société dont le but unique est de servir la science, les intérêts de la cité et de garder le bon renom des Comtois. M. le docteur Dufour, M. Baudin, président de l’Académie de Besançon, M. Gascon, membre correspondant à Fontaine-Fran- çaise, prennent tour à tour la parole, et leurs discours pleins de sentiments aimables pour la Société et ses membres, sont, comme celui de M. le docteur Nargaud, salués d’applaudisse- ments répétés. M. Jules Gauthier, secrétaire décennal, termine la série des toasts par quelques mots adressés, selon l'usage, aux Sociétés savantes franc-comtoises que des liens de vieille confraternité et d'affection unissent dès longtemps à la Société d'Emulation. « Messieurs, » Nos aïeux, qui n’étaient point des sots, buvaient sec et par- laient peu, surtout à table. Un proverbe, un propos gaulois, une devise française ou latine suffisait à égayer leurs banquets, ils n’en vidaient pas moins d’un trait, — de très grands verres. » UTINAM, criaient nos boushots; EN DIEU MON APPUY, cla- maient les gens de Montbéliard, et la glose était suffisante. nn 2 D OUI » Quand Besançon fêtait les Granvelle, le chancelier répon- dait: SIC VISUM SUPERIS, et le cardinal se bornait à dire : Du- RATE, C'était leur adage. » Sivotre secrétaire doit, pour se conformer à la tradition, boire à la prospérité des Sociétés franc-comtoises qui, dans un but aussi désintéressé que patriotique, groupent tous les hommes de caractère, de bon vouloir, de labeur et de talent, permettez- moi de résumer nos souhaits et nos vœux en leur criant de tout cœur la vieille devise d’un Granvelle : DURATE, Continuez ! » Comme souvenir d’une réunion pleine de cordialité et d’aban- don, les convives emportent un joli menu, composé par M. Vais- sier, tiré sous les presses de la maison Dodivers et dont voici. la description : À côté du dessin d’une tête d'enfant (antique), en vergenne, trouvée auprès de Porte-Noire, recueillie au Musée archéolo- logique et dessinée par M. le président, les vers suivants d'Édouard Grenier : Quand on est jeune, on rit souvent de toute chose ; Age heureux ! seul heureux! quand au bord du sillo Il suffit d’une fleur, d'un nid, d'un papillon; Où l'esprit, dépliant ses fleurs originales, S’entrouvre avec délice aux brises matinales, Et comme l’alouette ou le chevreau des monts Respire le bonheur, dans l’air, à pleins poumons |! (Le Voyage, En. GRENIER.) LA SOCIÉTÉ D'EMULATION DU DOUBS IN TOO Discours d'ouverture de la séance puslique du jeudi 19 décembre Par M. Alfred VAISSIER PRÉSIDENT ANNUEL MONSEIGNEUR (1), MESDAMES, MESSIEURS, La Société d'Emulation du Doubs, après un quart de siècle employé à justifier le titre qu’elle s'était donné, décidait, il Y a trente-cinq ans, de tenir une séance publique où, par Por- gane de son président, elle donnerait, en fin d'année, le compte rendu des travaux de ses membres. L'usage s'établit aussitôt que le rapporteur, chargé de cette mission de confiance, pouvait ac:o npagner une énumération nécessairement sommaire de considérations accessoires lais- sées à son libre choix. Après les excellents modèles présentés par nos anciens directeurs, letrès humble président de 1991 se demandait avec anxiété comment il pourrait satisfaire un auditoire, :mème des plus bienveillants, lorsque des circonstances imprévues vinrent lui indiquer son devoir et mattre fin à ses hésita- tions. | (1) My PETIT, archevêque de Besançon. oo Il y a quelques jours, plusieurs d’entre nous se rendaient à Baume-les-Dames pour accompagner à sa dernière demeure un membre d'honneur de la Société, le poète Edouard Gre- nier, et, en même temps, ils apprenaient que ce vénérable compatriote n’avait pas voulu terminer sa bienfaisante carrière sans laisser entre des mains fidèles un magnifique souvenir. Avant de mourir, le peintre Jules Grenier avait exprimé à son frère Edouard le désir qu'une partie des biens qu'il lui laissait fût un jour consacrée à fonder une pension triennale en faveur d’un jeune compatriote sans fortune, qui aurait ma- nifesté des aptitudes sérieuses pour l’étude des sciences, des lettres ou des beaux-arts. Telle est l’origine de l’une des dis- positions testamentaires de l’homme de bien qui vient de quitter ce monde. La libéralité d’'Edouard Grenier, associée à la mémoire de son frère bien-aimé, signifie qu’il tenait à accorder à une Société coutumière de bons exemples de désintéressement la noble faculté d'exercer à son tour la bienfaisance pour l’émulation. Ne convient-il pas de remonter jusqu'à sa source le courant des pensées généreuses issues des origines de la Société d'Emulation et d'appliquer à celle-ci, presque littéralement, d'éloquentes paroles, prononcées par un de ses anciens pré- sidents : «Il y à un intérêt sérieux à recueillir dans une vue d’en- semble, ses titres à notre souvenir, non pas pour ses amis qui les connaissent, mais pour les indifférents trop enclins à di- minuer la vertu féconde des hautes spéculations de lesprit et des recherches désintéressées. » Si les hommes passent, les institutions restent pour perpé- tuer leur action et pour confondre, dans un même hommage, les premiers fondateurs avec ceux qui viennent consolider leur œuvre. Le 25 mai dernier s’éteignait à Arbois, à l’âge de 98 ans, Auguste-Napoléon PARANDIER, ancien député du Doubs et ins- pecteur général des ponts et chaussées. Au jour de ses obsèques, on résumait ainsi la brillante car- ro rière de ce franc-comtois distingué : « Entre 1830, où il traçait » le premier travail d'ensemble sur l’orographie et la stati- » graphie du Jura et sa publication dans les Mémoires de la » Société d'Emulation du Doubs, s’encadrait une vie laborieuse » dont le caractère comme la durée commandent la gratitude » et le respect. » (M. Pingaud.) Sorti le premier de l’Ecole des ponts et chaussées, Parandier, en 1826, était envoyé en mission, comme èlève ingénieur, pour suivre les travaux du canal du Rhône au Rhin dans la vallée du Doubs. Après une étude sérieuse des ressources de la région, en ce qui concerne les matériaux de construction, il entreprenait, les années suivantes, son travail d'ensemble sur la Géologie du Jura. Comme nous l’apprend notre confrère, M. le Dr Girardot, jeune confident du nonagénaire inspecteur général, il étudie à fond les environs de Besançon, en s’entourant, dans ses excur- sions, de tous les naturalistes du pays, ce qui l’amène à réaliser embryon d’une Société Géologique et d'Histoire naturelle. Le savant Girod de Chantrans, à qui le groupe en formation offrait la présidence, leur conseillait de s’affilier à la Société d'Agriculture officiellement rétablie. Cette fusion ne put abou- tir, et quelques années après, au départ de son organisateur, l'association de nos géologues se dispersait sans laisser ni pro- cès-verbaux ni mémoires. À ce moment même se manifestait spontanément, avec un programme plus vaste, une reprise de la tentative avortée de Parandier. Le 1er juillet 1840, huit personnes étaient réunies chez un homme aussi modeste que bienveillant, le aocteur Martin, sa- vant et habile clinicien. C'était d’abord son intime camarade d'étude, le botaniste et docteur Charles Grenier, que Girod de Chantrans avait en grande affection, puis un homme du monde au tempérament d'artiste, Théophile Bruand, dont les talents et les aptitudes très diverses allaient bientôt se révéler dans l’'En- tomologie ; les frères Delacroix, l’un professeur à l'Ecole de mé- decine, l’autre architecte; puis l’ingénieur Boudsot, futur cons- tructeur des établissements métallurgiques de Fraisans; enfin, le pharmacien Beauthias et l’attaché au service des forêts de la ville, Vivier, curieux de botanique et de géologie. « L’ingénieur Boudsot, résumant la pensée commune, expri- Pope mait le regret de ce qu’il n’existât pas à Besançon, où l’on cul- tivait l’étude des sciences physiques et naturelles, les applica- tions industrielles et les investigations archéologiques, un lieu de réunion pour les hommes laborieux et de bonne volonté afin de s’instruire mutuellement et d'entretenir, dans notre pays, l’émulation toujours languissante loin des grands foyers de ci- vilisation. » Séance tenante, on rédige le plan d’une association dite So- ciété libre d’'Emulation du département du Doubs. Au sortir de ce conciliabule, le docteur Emile Delacroix se met en campagne et recueille, à domicile, la signature de vingt- deux adhérents, ce qui complétait une liste de trente membres dits fondateurs, qui auront seuls voix délibérative. Ils se par- tagent en trois Sections : Sciences naturelles, sciences industrielles et beaux-arts. La littérature pure restait du domaine académique; un champ suffisamment vaste était ouvert à l’activité provinciale. Sur le registre conservé des procès-verbaux, en tête de la section des sciences naturelles, on lit le nom d’un personnage qui n'a laissé aucun écrit permettant d'apprécier sa valeur scientifique ; c’était un homme d’un monde qui semblerait étran- ser au groupe très libéral en formation si l’on ne connaissait pas les titres qui le recommandaient à la considération pu- blique : M. le comte d’Udressier. Dépouillé momentanément de ses biens, en 93, puis revenu de l’émigration avec le titre de docteur, le noble comte pratiquait la médecine uniquement pour le service des indigents. Botaniste et géologue, 1l aimait à suivre les progrès de la science sans chercher à se produire autrement que par la plus gracieuse bienveillance pour tous, et en particulier pour les na- turalistes avec le concours desquels il formait de belles collec- tions géologiques. C’est ainsi que Parandier avait trouvé auprès de lui des éléments d'étude tout préparés. Timide dans sa science, puisée à des sources différentes, le comte d’Udressier n’en était pas moins très tolérant pour les tendances positivistes et indépendantes des savants modernes; en choisissant pour son président cette estimable personnalité, la Société d’Emula- tion donnait, dès le principe, l'exemple de la largeur de lPesprit qui devait toujours régner dans son sein. Cette présidence ne fut, en réalité, qu'honoraire, M. d'Udres- sier n’assista à aucune des séances. cup À sa mort, six ans après, il léguait à la ville de Besançon sa collection remarquable de fossiles et de minéraux. Il ne fut pas donné suite à la décision expresse, prise en séance, de publier une notice nécrologique sur M. d’Udressier, comme Emile Delacroix l'avait fait pour celui qui tint un instant la place du président, le mathématicien Delly. Afin de réparer cet injuste oubli, notre secrétaire décennal, M. le docteur Meynier, a recueilli, cette année, les rares docu- ments qui concernent le bon docteur. S'il y avait un contraste entre la situation du noble comte et celle de son vice-président, trop facile peut-être dans ses rela- tions, ils étaient égaux cependant en loyauté et en bienveillance. _ Delly, professeur de mathématiques spéciales au Lycée, de- puis vingt-cinq ans, était très apprécié pour la clarté merveil- leuse de son enseignement. Une haute intelligence se dissimu- lait sous les dehors les plus modestes. La générosité de son cœur se manifestait, en particulier, à l’égard des élèves peu fortunés qu'il assistait de toute façon, en dehors de son cours et même à sa table. Vénéré de toute la jeunesse franc-comtoise, il mourut subitement l’année même de sa nomination. César Convers, ingénieur et futur maire de Besançon, lui succéda dans là vice-présidence, pour devenir, après la mort de M. d'Udressier, le deuxième président de la Société. à Aux noms qui viennent d’être cités, joignons ceux des assis- tants aux premières séances, Jules Crestin, E. Demesmay, le Dr Corbet, Alph. Marquiset, l'architecte Vieille, le peintre Ar- mand de Fraguier, Eug. Bretillot. Après l’envoi d’un manifeste faisant appel aux hommes de bonne volonté de la province, le groupe s’accrut d’abord d’un nombre de correspondants égal à celui des fondateurs, et une première livraison parut, contenant des travaux de Grenier, pour la botanique, de Boudsot, pour les sciences appliquées et d’Alphonse Delacroix, pour l'archéologie. _ Aussi parfait que puisse être l’accord dans une pensée com- mune, il n’y a rien de fait tant qu'il ne se rencontre pas un homme de dévouement en qui s’incarne la Société, qui veille à tout’et qui, en particulier, puisse lutter contre les difficultés sans céder au découragement. Le groupe de nos fondateurs eut la fortune de posséder celui dont les qualités aimables et les ap- titudes très diverses devaient se prêter à ce service désinté- ressé : Théophile Bruand. — 6 — Théophile Bruand succède donc au secrétaire provisoire E. Delacroix et. pendant douze années, les plus pénibles, il de- meure la cheville ouvrière de la Société. Mais, comme le dit si bien Alphonse Delacroix : « l’entreprise parut bientôt devoir » dépasser les forces et la constance des travailleurs, il fut un » moment de crise où Bruand ne perdant pas courage finit par » remplir réellement toutes les fonctions administratives de Ja » Société et sut la maintenir debout, jusqu'à ce qu’elle eût ac- » quis une vitalité assurée ». Cette touchante mention des tribulations d’un homme de cœur dans son désir de faire vivre et prospérer l’œuvre libérale et d'union dont il avait compris l’intérêt et la portée, suffirait à elle seule pour encourager les efforts de ses successeurs à la perpétuer, et les sympathies de leurs concitoyens à en assurer la conservation. Dès la seconde année de sa fondation, la sollicitude de l’ad- ministration vient en aide à la Société, la Ville lui accorde une subvention annuelle de 300 francs, puis c’est le concours du Conseil général, les félicitations et l’appui de la Commission des monuments historiques. En retour, et aussitôt, les collections municipales d'histoire naturelle Ss’enrichissent des dons et des acquisitions de la So- ciété. À la suite de fouilles que ses membres surveillent et dé- crivent, soit à Amancey, soit à l’Arsenal, se prépare le noyau autour duquel se grouperont, en 1848, les richesses futures du Musée archéologique, fondé à l’instigation d’Alphonse Delacroix. L’achat des collections Lafosse, Riduet et de Vezet précède le produit des importantes fouilles d’Alaise. Lorsque, après une longue attente, la Faculté des sciences fut rétablie à Besançon, en 1845, la Société choisit avec empres- sement, parmi ses professeurs distingués, toute une série de présidents et bientôt, avec les Delesse, Sainte-Claire Deville, Grenier et Coquand, sa notoriété scientifique franchit les limites de la province. Eu 1865, à l'inauguration de nos séances publiques, dans cette salle (que la municipalité nous a toujours octroyée) et en pré- sence du Préfet et du Maire, le professeur Grenier, président pour la troisième fois, signalait « les services de tous genres que la Société d'Emulation avait rendus tant dans l’ordre des sciences spéculatives que dans celui des questions qui touchent à la vitalité du pays ». RP À la suite de l’heureuse entente avec la Faculté, une absorp- tion peut-être excessive du terrain commun, au profit des sciences physiques et naturelles, parut indisposer un instant les partisans des études historiques et archéologiques. Cette phase critique fut de courte durée; les géologues et les botanistes eurent conscience de la nécessité d’un sacrifice partiel de leurs préférences; 1lS comprirent, les premiers, que si la Société avait l'ambition de produire des œuvres originales et non des travaux de simple vulgarisation, elle aurait satisfaction plutôt avec l’é- tude de l’histoire provinciale qu'avec celle de la science pure et exclusive. Reconnue d'utilité publique dès 1863, la Société allait bientôt pouvoir étendre son action sous l’habile direction du plus émi- nent de ses propagateurs, Auguste Castan, qui s’élait déjà si- onalé par de nombreux travaux et son actif concours lors de l'Exposition universelle de Besançon, en 1860. Nommé secrétaire décennal, après la retraite de notre laborieux et vénérable doyen M. Vital Bavoux, Auguste Castan, pendant vingt-cinq ans, c’est-à-dire jusqu’à sa fin, se vit à la tête d’une Société de plus de cinq cents membres. Il lui obtient toutes les récompenses qu’elle peut ambitionner et en fait un centre intellectuel pour loute la province. Dans cette revue rétrospective et devant des souvenirs trop récents, il convient de s’arrêter à cette date fatale de la dispa- rition du maître, avant-coureur de pertes cruelles et de répétés écueils où notre nef semblait devoir sombrer. Mais, pas plus à bord que sur la rive, l'équipage ne l’a point &bandonnée : Fluc- tuat nec mergitur, et chaque année elle à réparé ses pertes et s’est maintenue dans le sillage tracé. C’est bien ici que pour acquitter un devoir malheureuse- ment annuel, il faut placer l'hommage de nos derniers re- grets à la mémoire de ceux que la mort nous a ravis. Après Parandier, qui vient d’être replacé à la tête de nos initiateurs, et avant Edouard Grenier, l’insigne bienfaiteur de la Société, nous perdions cette année MM. de Prinsac et Varaigne. Dans nos Mémoires, M. de Prinsac nous a dé- crit, comme acteur et témoin oculaire, la courageuse résis- tance de Belfort, soutenue par l'énergie patriotique du colo- 0 nel Denfert. Au Musée d'archéologie, voici les vitraux armoriés dont le cravon correct et élégant de M. Varaigne a tracé les cartons, et encore cette belle collection d'anciens sceaux que le même industrieux confrère avait rendus in- destructibles par la galvanoplastie ; enfin ces grands mou- lages des sculptures de Porte Noire dont il avait dirigé l'exécution. Dernièrement encore, il nous offrait vingt-cinq clichés photographiques de ces moulages, pris en bonne lu- mière, après l'opération. Dans un instant, une voix éloquente vous rappellera, avec une profonde émotion, la mémoire de l’ami de toute une cité, de celui dont l’exquise bonté ajoutait un prix infini à sa science professionnelle, M. le docteur Coutenot. Il y a trois mois, disparaissait le général d'artillerie Fran- cis Castan, le frère du bon génie de la Société d'Emulation. Dans quelque carrière où le sort les eût placés, les deux frères devaient s’y faire remarquer par leur intelligence et leur énergie. Le jeune lieutenant, attaché aux expériences de tir et au service des poudres de guerre, ne cessa jusqu’à la fin, comme colonel directeur de la poudrerie du Bouchet, de donner des preuves de ses connaissances étendues soit dans un enseignement spécial, soit dans les savantes inno- vations qu’il introduisit dans la fabrication. Nous unirons dans l'expression de nos regrets la mémoire de deux de nos anciens résidants à qui les soucis de maisons importantes ne permettaient guère de prendre part à nos travaux : MM. Félix Mairot et Albert Guichard, l’un et l’autre anciens présidents du Tribunal de commerce. On a juste- ment apprécié la fermeté de caractère du premier, son ex- périence consommée des affaires et, dans le travail, une persévérance surprenante, jusque dans l’âge le plus avancé; chéz le second, un dévouement au-dessus de tout éloge pour le service des œuvres de bienfaisance. Le témoignage posthume de souvenir laissé à la ville de Besancon par un de nos correspondants décédé l’année der- nière, nous fait un devoir d'ajouter à cette liste déjà longue, le nom de M. Alfred Milliard, de Fédry, poète à ses heures, Se mais en même temps intelligent collectionneur des vestiges de l’industrie humaine aux âges préhistoriques. D’après les dernières volontés de son mari, Me Milliard a fait gracieu- sement le don au Musée d'archéologie d’une quantité con- sidérable de silex travaillés, tous recueillis par M. Milliard dans une même station de la Haute-Saône. L'analyse de cette collection, très intéressante à ce tre, nous a été exposée par un appréciateur compétent, M. le D' Girardot, à qui nous devions déjà le compte-rendu d’une Etude sur l’homme quaternaire dans le bassin du Rhône, par M, Chantre, un des premiers archéologues français qui aient introduit, dans une science toute nouvelle, les procédés de la géologie. Dans notre région, sont venus à la suite de cet auteur, MM. Be- noît Kilian, Perron (de Gray), Travelet et Abel Girardot (de Lons-le-Saunier). Passons aux études sur les monuments historiques de l’époque gallo-romaine. Au Congrès des Sociétés franc-comtoises tenu à Dole, il y a deux ans, puis cette année à Montbéliard, leur infatigable organisateur, notre nouveau secrétaire décennal, M. Jules Gauthier, a proposé le projet d’une révision de la carte des voies romaines en Franche-Comté. À la suite de la publication, dans une revue spéciale, du texte de la borne milliaire de Mathay, conservée au Musée, M. Gauthier estime que divers tracés, récemment proposés entre Besançon et Mandeure, sont peu admissibles et qu'une détermination plus précise dé la station qui suit celle de Luxiol (Loposagium), à savoir celle de Velatodurum, per- mettra de rester fidèles aux itinéraires antérieurement in- diqués. A l’appui de ces prévisions, nous citerons la constatation faite dernièrement à Voillans, par notre confrère M. l'abbé Paul Druot, de nombreuses exploitations rurales de la levée romaine, d’une richesse d’empierrage extraordinaire et sur un long parcours, autour de la dépression circulaire qu'oc- cupe ce village, tandis que l’on ne connait rien de semblable au voisinage de Viéthorey. 0 Les miettes de l’histoire que sont les petits problèmes archéologiques donnent lieu parfois à des surprises qui ne manquent pas d'intérêt. Voici un petit dallage quadrangulaire d’un caractère assez singulier et de construction fort soignée On y a vu, au premier moment, la place d’un oratoire, puis une base pour y asseoir une table d’autel chrétien. En présence d’un vestige archéologique, ne nous avisons jamais de dire avec le sculpteur du fabuliste devant un bloc de marbre : Sera-t-il Dieu, table ou cuvette? Le dallage de Chambornay-les-Bellevaux ne fut ni cha- pelle, ni table d’autel, mais cuvette, c’est à-dire le fond d’un réservoir, lavoir ou bassin de fontaine bien certainement gallo-romain et sans aucune indice de christianisme. A l'actif de cette année, on me permettra de compter la solution de plusieurs de ces énigmes que nous proposaient depuis si longtemps les colonnes de notre Arc de triomphe. C’est encore à l'exposition, au Musée, des moulages de la Société d'Emulation, qu’il faut en attribuer l’occasion. Sur le tambour supérieur de la colonne qui fait face à la ville, on entrevoit cette scène : Une sorte de génie nu et ailé étendant le bras au-dessus d’un personnage qui élève vers Jui ses deux mains jointes. Un intelligent visiteur de passage, après un examen mi- nutieux, propose cette hypothèse : — « Ne serait-ce pas Dé- dale occupé à attacher des ailes aux épaules de son fils Icare ? » C'était le trait de lumière qui devait suffire pour nous gui- der dans l'interprétation de la figuration de toute la colonne. Après Dédale, voici Thésée tuant le minotaure dans son palais ; en quatrième lieu, c’est Hercule, sur le mont Oeta, faisant, sur un autel allumé, le sacrifice pieux d’une der- nière flèche ; à ses côtés, le serpent, symbole hellénistique de la mort glorieuse ; le glaive et la massue, devenus inu- tiles, Sont suspendus en trophée à un arbre sacré; enfin, rie cette jeune femme, aux bras étendus, ne peut être qu’An- dromède attachée au rocher, attendant Persée, son libéra- teur ; le Monstre marin est à ses pieds. Fendons hommage au flair archéologique de M. Hettner, conservateur du musée de Trèves, qui, par l’heureuse mention de Dédale, nous a engagés dans la bonne voie pour une Imterprétation définitive de l’ensemble. Il appartenait bien à l'architecte ou au sculpteur de Porte- Noire, de placer à la tête de cette série de héros, écho loin- tain des plus anciennes légendes, la figure du Père des arts de la Grèce, de l'ingénieur par excellence, du constructeur du Labyrinthe. Pour accompagner la figure de Jupiter, vainqueur des Titans, maintenant restituée sur la clé de l’archivolte, ce ne sont pas des dieux qui interviennent, mais bien des hommes glorifiés pour leurs exploits : Dédale, héros par le labeur et le génie artistique, complète le triomphe de la force et de la beauté qu'exprimait le monument païen. Dix siècles après, aux places d'honneur de ses monuments, le Christianisme célébrera, à son tour, les héros de la foi, ses Saints et ses Martyrs. Des souvenirs de Part romain, nous passerons,avec M.Jules Gauthier, aux études architecturales du Moyen-Age. D’après ce judicieux observateur, trois églises, sur les deux versants du Jura, nous donneraient le type caractéristique des constructions religieuses du xr1° siècle, très rares dans notre région ; ce sont celles de Saint-Maurice de Jougne, de Saint- Ursanne, au canton de Berne, si curieuse par son portail et surtout par une crypte qui permettrait la restitution théo- rique de celle de la cathédrale de Besançon, détruite en 4680; enfin l’église de Romain-Motier, au canton de Vaud, dont la construction entière mérite une monographie dé- taillée que M. Gauthier publiera prochainement dans nos Mémoires. | Pour faire la part à l’histoire de la province, M. Meynier, utilisant les documents de nos archives municipales, a résu- mé avec conscience et clairement commenté sous le titre de A0 ee Besancon pendant la guerre de dix ans (1636-1647) « les alternatives de craintes et d’espérances par lesquelles la cité dite libre, si longtemps confinée dans sa situation de Ville impériale, se vit obligée, pressée par les circonstances, à sortir de sa réserve peu généreuse et à joindre ses efforts, moins égoïstes cette fois, à ceux de ses voisins de Franche- Comté, se préparant ainsi, sans le savoir, au rôle de capitale de la province. » Groupons au chapitre des recherches bibliographiques une note de M. Gauthier sur la composition des bibliothèques des religieux Cistertiens, d’après les catalogues de leurs manuscrits, dans les principales abbayes de Balerne, de la Charité et de Mont Sainte-Marie. Ces ordres, qui se livraient surtout à l’agriculture, possédaient des collections aussi va- riées que celles des Bénédictins leurs devanciers, et la méde- cine, très pratiquée dans les monastères, n’y était pas oubliée. Une seconde communication de notre savant secrétaire nous renseigne sur l'intérêt que présentent deux manuserits entrés dernièrement à la bibliothèque de la ville, l’un attribué à François d’Orival, mort en 1620, paraît avoir servi de base pour l’histoire des archevêques de Besançon dans le Vesontio de J.-J. Chiflet; l’autre, de peu d'importance toutefois, con- tient des poésies présentées à une sorte d'académie privée qui existait à Besançon en 1776. N'oublions pas de citer la juste réclamation de priorité faite par M. le docteur Girardot, en faveur de notre savant et re- gretté compatriote Marcou, à qui la Revue géographique sem- blait retirer, inconsciemment peut-être, le bénéfice d’avoir, le premier, énoncé l’origine du nom d'Amérique. Dans une note, insérée dans nos Mémoires, en 1887, Mar- cou a établi que ce nom est celui que les indigènes donnaient à une contrée montagneuse du Nicaragua, et que, par une confusion étrange, le prénom d’Albérico Vespucci a été trans- formé, pour la légende, en celui d’Amérigo. « Le nom d’A- mérique étant rendu aux Américains, on voit que l'Espagne perd avec ses possessions dans le Nouveau Monde le privi- lège de l’avoir baptisé ». jo La question de l’étude des patois de Franche-Comté, au point de vue de leur filiation ou de leurs rapports avec la langue nationale, a été plusieurs fois soulevée dans le cours de nos séances. Comme une conséquence de cette préoc- cupation, la Société a fait un bon accueil à la proposition d’une nouvelle édition du joyeux poème patois La Jacque- mardade (la première devenue très rare), pour accompagner la notice sur son auteur, lue à notre séance publique de lan- née dernière. Bizot a été un des derniers Bisontins à se servir avec goût de la langue populaire de Besançon, et mieux que personne, il était, il y a cent cinquante ans, à même d’en posséder le vocabulaire, les tours et la prononciation. Il est facile de se rendre compte de son mérite sous ce rapport, dans le texte de La Jacquemardade si agréablement typographié par notre dévoué confrère, M. Dodivers, auquel nous sommes heureux d'adresser, à cette occasion, de publiques félicitations. Les dernières pages de plusieurs travaux qu'il a fallu sec- tionner, en raison de leur importance, tiennent une place considérable, mais très distinguée, dans notre publication annuelle. C'est d’abord le texte complet d’un très curieux manuscrit, échoué par hasard et depuis longtemps, à la Bibliothèque de Besancon. C’est un mystère ou drame évangélique, du xXIv* siècle, au langage picard, où M. Roy, avec une éru- dition profonde et un grand talent d'analyse, a trouvé la matière d’une étude scientifique tout à la fois littéraire et historique. A travers les gloses des théologiens et des scholiastes, et les rapprochements des ouvrages similaires de France et de l'étranger, on peut se faire une idée de cette obsession ter- rible de la venue de l’Antechrist qui a pesé sur tout le moyen âge. Le but que M. Roy se proposait était surtout de fixer la date de cette composition. Grâce à des allusions éparses dans le texte, il est parvenu à déterminer cette date d’une manière précise et à combler ainsi une lacune dans l’his- toire du Théâtre français. On reconnaîtra, dans le cadre du NE Jugement dernier, une tragédie historique très réelle, ins- pirée par la crise morale et religieuse de la fin du xiv* siècle, pendant laquelle toute la Chrétienté était partagée entre les deux papes de Rome et d'Avignon se renvoyant l’un l’autre l’excommunication. « L’abomination de la désolation » ré- gnait dans le lieu saint, le grand schisme et la fin du monde, escomptés à jour fixe par des prophètes trop pres- sés, purent alors fournir à la scène un aliment des plus substantiels. Le second travail, arrivé à sa fin, est celui de M. le doc- teur Meynier sur Les noms de lieu romans qu’une table de 36 pages va compléter pour faciliter les recherches. Ce re- cueil, fruit d’une préoccupation constante de plus de vingt années, n’est pas seulement remarquable par la réunion d un amas aussi énorme de matériaux, mais il est surtout pré- cieux par le résultat que donne le groupement méthodique des vocables suivant leur origine : naturelle, religieuse, eth- nique et sociale. Plus d’un lettré, en quête d’étymologies étranges, y reconnaitra, à première vue, qu'il y a plus de lo- gique que de fantaisie dans ces appellations en apparence si diverses, par suite de déformations soumises à des règles que la science moderne est parvenue à établir. La connaissance de la forme latine qui, comme l’a dit Qui- cherat « est l'habillement sous lequel se rencontrent les noms de lieu » peut seule nous faire retrouver, à travers de nom- breux accidents, les anciens noms gaulois ou germaniques. La patiente étude de M. Meynier ne peut que favoriser l'exploitation d’une mine aussi féconde pour les érudits. Une courte note de M. Kirchner sur le Tammus communs, vulgairement appelé l’herbe aux femmes battues, serait notre unique contribution à la Botanique si les dernières pages de l’ouvrage sur les Lichens de Franche-Comté, par M. Camille Flagey, ne devaient pas être insérées dans notre volume de 1901. Ce savant travail, commencé il y a 20 ans, avec les élé- ments rassemblés par nos confrères feu Justin Paillot et Fer- dinand Renauld, puis poursuivi en Afrique par l’auteur, a MR dépassé à ce point les prévisions que l’impatience bien-na- turelle des spécialistes n’a pu être satisfaite que deux ans après la mort de Flagey. Lorsque l’on considère que parmi les plantes d'un ordre inférieur auxquelles se rattachent les mousses et les crypto- games, étudiés par d’autres botanistes, les Lichens consti- tuent une classe très nombreuse et moins explorée, la Société est heureuse d’avoir pu amener à son terme un travail aussi considérable qui figure avec honneur parmi ses publications. Pour achever l'exposition de notre bilan annuel, il ne nous reste plus qu'à mentionner nos rapports amicaux soit avec l'Académie de Besançon, lors de sa séance de janvier où nous avons constaté que cette compagnie, sœur de la nôtre, compte, pour la moitié de ses membres, nos plus acüfs col- laborateurs, soit avec la Société d'Emulation de Montbéliard, au Congrès des sociétés de Franche-Comté, présidé par M. Jules Gauthier. Parmi de nombreuses communications, on a particulière- ment fait bon accueil à Montbéliard à celle de M. le docteur Magnin sur le jardin botanique d’Etupes établi au XVIIe siè- cle pour le prince de Wurtemberg, par lillustre botaniste Bauhin. Espérons que la troisième session de nos Congrès, qui se tiendra cette année avec le concours de la jeune Société d’'Emulation grayloise, consacrera d’une manière définitive l’union des associations franc-comtoises. Maintenant, Messieurs, d’après le résumé que vous venez d'entendre, c’est à vous d'apprécier si la Société d’E- mulation du Doubs a atteint le but que se proposaient ses fondateurs en conservant-leurs saines et libérales traditions. N’est-elle pas toujours cet asile pacifique où l’on ne s'oc- cupe que de maintenir le bon renom de la Franche-Comté dans l’étude de sa nature physique, de son histoire, de ses monuments et des hommes qui l'ont illustrée ! A côté de l’instruction mutuelle qu'elle favorise entre tous les hommes de bonne volonté, ses ressources toujours re- + 16 nouvelées lui permettent de laisser une trace durable de ses annales. La certitude de la conservation de travaux de tous genres assure à ses productions les soins et la consciencieuse probité qu'inspire toujours le sentiment de la durée. L'œuvre issue de ce travail en commun, n’est-elle pas, ainsi que dirait Montaigne, un terrain généreux où les facons de penser et de parler s’amendent et fortifient, comme les herbes, en les transplantant. Permettez-moi, en terminant, de vous faire part d’une ancienne confidence de notre bon génie, d'Auguste Castan. Un jour, dans une de ces charmantes réunions qui accom- pagnent notre séance annuelle, et où se trouvaient grou- pés des magistrats et des officiers, des prêtres et des profes- seurs, des artistes, des industriels et des commerçants, le chef de l'Administration départementale, touché du spectacle qu'il avait sous les yeux, en félicitait notre ami et lui disait : « Conservez bien ce que vous avez le bonheur de posséder, vous essaieriez aujourd'hui d'organiser une pareille associa- tion que vous n’y arriveriez Jamais. » En vous laissant, Mesdames et Messieurs, sous limpres- sion de ce propos qui date de dix-sept ans, nous sommes assurés de réveiller dans vos cœurs des sentiments de reconnaissance pour le passé de la Société d’Emulation du Doubs et de bienveillance pour son présent comme pour son avenir. ss hot sis sind à À Dita PNR PE PES À ÉS 25 "s : : ENST EE OR PT PPT ES NE PE NE TR LES NOMS DE LIEU ROMANS EN FRANCE ET À L'ÉTRANGER (FIN) Par M. le D' J. MEYNIER Séance du 13 novembre 1897 2, 1e A ALP AN Fe ee D 21 se on RS Et 7 g à AE Rue AU TT 2 TABLE ALPHABÉTIQUE DES FORMES LATINES Les chiffres renvoient aux pages, les lettres qui les précèdent désignent les volumes dans lesquels a paru le mémoire, savoir : a le volume de l’année 1897 b ee C — d == : Aballodurus, d 176. Aballoialum, a 341. Abbas, c 43. Abbatia, c 43. Abbatis, c 43. Abbatis villa, d 138. Abbonis villare, c 44. Abonis curtis, d 198. Absia, d 220. Absus, d 290. Abrica, Abriga, d 194. Âccini curtis, c 100. Accoiatus, a 340. Acer, b 120. Acerarbor, b 120. Aciniacus, c 100. Acitodunum, Agidunum, d 174. Acquus, b 138. Acusio, c 62. Addirectum, d 239. Adjotum, b 120. Ad palos, d 187. Æstivale, Æstivalis, d 177. Agassa, Agacia, b 117. Agedincum, c 60, c 63. — 1898 — 1899 — 1900 Agonensis, 4 349. © 55. Ager brivatensis, d 240. Agnarium, Aganaria, d 220. Agonensis, a 345, «a 349. Agonesium, & 346. Aginnum, € 99. Airaldi curtis, d 193. Aisiacus, € 96. Alamanorum cortis, c 75,d 125. Alana, c 74. Alanicus, c 74. Alani villa, c 74. Alba, b 121. Alba Helviorum, c 58. Albarus, b 121. Albatis, a 340, a 350. Albensis pagus, a 346. - Alberti villa, d 138. Albiacum, c 89. Albiacus, c 88, c 89. Albigi, e 54. Albiniacus, c 87. Albucensis, a 346. Alabece Reiorum, c 58. Alemanica, © 75. Alemanisea, ce 75. Alentio, c 99. Alfa, d 152. 2 op Alfæ villa, d 138. Alingavensis (vicus), c 74. Aliniaca curtis, d 124. Aliseio, c 100. Alisia, c 98. Alisiacus, c 92. Allanica, c 74. Allium, b 108, b 121. Allocium, d 153. Allodes, Allodis, d 153. Allodinum, d 155. Allodium, d 153. Alluetum, d 153. Alnata, a 344. Alnaus, c 55. Alnetum, Alnidum, b 121. Alnus, b 121. Alpatis, a 350. Alpes, Alpis, a 349. Alpicum, d 350. Alpiniacus, ce 97. Altare, c 34. Altare de Scotis, ce 81. Altaria, c 34. Altarium, c 34. Alteri villa, d 158. Altetum, a 350. Altogilum, a 341, a 350. Altolio, «a 342. Altum, a 350. Altus mons, a 335. Altus murus, d 185. Amagetobriga, d 175. Amalricho villa, d 217. Ambacia, c 98. Ambariacum, c 94. Ambariacus, c 94. Ambiani, ce 54, c 64. Amblonis curtis, d 123. Amerelli villa, d 120. Allodum , Amiglavus, d 140. Amnis, b 59. Amogesi villa, d 140. Anagia, a 344. Anapium, b 122. Andegavi, c 97. Andematodunum, d 175. Andematunum, € 59. Anderitum, c 59, d 247. Andusia, c 98. Angeriacum, c 23. Anginia, € 104. Angledura, ec 75. Angloduro, d 176. Anglorum insula, c 75. Aniciatis, a 340. Aniscus, © 56. Annevasca, c 86. Anselmi villa, d 138. Anselmi villare, d 217. Ansoldi villa d 138. Antimonasterium, € 45. Antipolis, c 62. Antoialum, «a 341. Antoniacus, c 90, c 92. Antrum, «a 366. Antus, b 59. Aper, b 113. Appia, c 9,8. Apretum, b 113. Apta Julia, c 65. Apta Julia Vulgentium, c 58. Aqua, b 59. Aquæ, b 168. Aquæ Borbonis, ç 16. : Aquæ Borvovis, c 16. Aquæ Convenarum, c 56. | Aquæ Sextiæ Salluviorum, c58. Aquæ Tarbellicæ, e 59. Aquila, b 108. Aquilarium, b 108. oh — Aquile villa, d 138. Aquilodunum, d 174. Arabletus, a 343. Aræ genuæ, c 99. Ara Ubiorum, c 61. Ara Jovis, c 16. Arausio Secundanorum, € 58. Arbor, b 92. Arboratis, a 340, b 92. Arboretum, d 220. Arborosa, « 347. Arbosium, Arbosius, d 221. Arca, Arcum, a 334, d 172. Arcæ hova, d 173. Archa, d 239. Archia, d 239. Arcoilus, a 341. Arecola,d 291. Arcus, d 239. Arda, d 221. Ardesia, Ardesius, b 169. Ardosia, b 169. Area, d 221. Aredunum, d 174. Arelate, a 339, c 55. Arelate Sextanorum, c 98. Aremberti precaria, d 193. Arena, b 169. Argentum, b 169. Argila, b 170. Argentogilum, a 341. Arsentoratum, c 61, c 72. Argcutoratum Vangionum, c GI. Arlingus, € 102. Armentaria, a 345, d 221. Armentarium, d 221. Armentoialum, d 221. Arnacus, c 101. Arniacus, c 89. Arnoldi villa, d 138. Arsum, d 222. Arsura, d 222. Artemisia, b 122. Artodunum, d 174. Arverniacus, c 68, c 71. Arvernus, € 68. Arvum, d 222. Ascus, Escus, Iscus, b 122. ÂAsilianum, d 178. Asiliensis, d 178. Asinaria, d 229. Asiniannm, € 86. Asinium, c 108. Asperella, b 193. Aspretum, b 83. Atrebates, c 5%. ALEEUMS C0) Attegia, d 191 Attegiæ, Attejiæ, Atteiæ, d 194. Attolatis, a 310. Atuatuca, c CO. Aturasd 221% Audiniacas, e 95. Audinnincum, € 102. Auduniaca, c 92. Augia, b 76. Augiarium, Augiuria, b 76. Augioialum, b 76. Augusta, © 17, c\09: Augusta Auscoruim, € 99. Augusta Prætoria, c 91. Augusta Trevirorum, ce 61. Augusta Viromanduorum, e 60. Augustobona, c 17, c 60, d 196. Augustodunum, € 17, ec 64, dE: Augustodurum, d 177. Augustomagus, € 17. Augustonemetum, € 17, e 30. Augustoritum, € 17, c 59, d 247. Aurea corte, d 125. in DO Aureliacum, c 88. Aurelianum, c 65. Aurodunum, Auronum, d 175. Ausa, Osa, b 150. Ausarium, Ausaria, b 151. Ausei, c 54. Aussidingus, c 103. Austria Conseranorum, c 62. Autricum, € 99. Autusiodurum, d 176. Ava, b 60. Avaricum, € 59, c 63. Avellana, b 193. Avena, b 193. Avenio, c 57. Avenio Cavarum, c 58. Aventicum, c 56, c 60. Aventio, c 99. Avesiacum, c 88. Ave villa, c 54. Aviatis, a 340. Avicellarium, b 109. Avicellus, Aucellus, d 109. Axia, c 98. Axima, c 61. Azylos, Azylus, d 178. B Baalisma, c 29. Babani villa, d 138. Bacalaria, Bacilaria, d 154. Bacalarius, Bacilarius, d 154. Bacterris, ce 58. Bacidus, b G1. Bacius, Becius, Bezius, b 61. Bacus, Baccus, b 61. Bagacim, c 59, c 64. Bailodium, d 168. Baiocasses, ce 54. Baionis villa, d 138. Balatodurum, d 176.. Balcis, d 190. Balcium, c 98. Balcus, Balcium, d 189. Balium, Balius, b 92. Baliolum, b 992. Baliolus, b 93. Ballium, d 190. Balma, a 307. Balnæ, b 170. Btlneolum, b 170. Bandum, Banda, d 155. Bannum, d 155. Baraca, Baracha, d 194. Barbaraticum, a 344. Barbariacum.,. c 92: Barca, Barga, d 240. Barcisma, c 29. Barcovicus, d 216. Bargas, d 240. Bariacus. d 180. Barisiacum, € 95. Barisiacus, € 95. Barisius, c 98. Barlingus, c 102. Baronia d 156. Baro, d 195. Barra, d 190. Barricinium, d 173. Barrisma, € 29. Barri villa ad Ornam, d 173. Barrum, d 173. Bartrisca, d 191. Basilica, € 35. Basilica Sancti Desiderii, e 22. Basilicæ, c 34. Basilicæ eurtis, d 193: Bassa, Bessa, b 77. Bastita, Bastida, d 190. Bastitum, d 191. Batavodurum, c 61, d 177. Baudrino, c 56. Bessatis, b 77. Bebonis villare, d 218. Bessetum, b 77. BeCus;-Betus, b 61: Bessoialum, b 77. Bedale, Bidale, b 61. Beterræ Septimanorum, ce 58. Bedexanicus, € 56. Bethleem, c 28. Bedum, Bedus, b 61. Betphage, c 28. Belciaco, c 90. Betula, b 193. Belciacus, c 90, c 94 Betuletum, b 194. Belenodium, d 168. Betulaticum, a 344. Belfredi mons, d 191 Betulidum. Bedolidum, à 343 Beliniacus, c 94. Betulosa, a 347. Belini curtis, d 193. | Beveriacum, c 97. Belinum, ec 46. | Biber, b 109. Bella cella, c 49, d 201. Bibracte, b 109, c 59. Belli locus, e 31. | Bibrax, b 109. Bellirinus, e 56. Bigargium, d 230. Bellisma, c 16, c 29. Billio. e 99. Bellitium, € 56, c 98. Billisma, c 29. Bellovaci, e 54 Bisinga, c 103. Bellus locus, e 31. Bisontii, c 54. Belvacense, a 345. Bittini villa, d 138. Beneharnum, c 63. Bituriges, ce 54, c 63. Berbicarium, Berbicaria, d 222. | Blaca, Blacha, b 124. Bercaria, d 222. Bladelacensis, a 346. Berfredus, Berfridus, d 181. Blandiacus, c 89. Berga, a 350. Blanoilus, a 342. Bergoiate, c 55. Blasio, c 99. Berna, d 195. Boaria, Boria, d 293. Bernerii villa, d 138. Bociacus, c 89. Berniacus, c 94. Bodalfa, d 153. Bernolfi villa, d 138. Bodasii villa, d 138. Berraus, ç 55. Bodesius Vicus, d 215. Bertholdingus, ce 103. Bodium, Bogium, Bugium, Bertrici curtis, d 193. d 195. Berulei curtis, d 193. Bodobriga, d 173. Besaldunum, d 174. Bodulphi villa, d 138. Besingus, c 105. Bœvilla, d 138. Besis villa, d 138. Bogia, Bugia, d 195. Bessaria, b 77. Boiodurum, d 177. Bessata, b 77. Bona, d 195. Bessatica, b 77. | Boniacus, c 89. a Bonifacii villare, d 217. Boningas, c 105. Bonna, c 61. Bonnobriga, d 196. Bonobriga. d 173. Bonogilum, Bonolium, a 341, d 195. Bononis curtis, d 1923. Bonus locus, c 31. Borbitomagus, ce 61. Borbonia, c 16. Borbonium Anselmium, c 16. Borda, Bordum, d 156. Borda nova, d 157. Borda sola, d 157. Bordatis, d 157. Bordosellum, d 157. Borgoialo, a 341, d 192. Bornum, Burnum, b 62. Bosani villa, d 138. Bosci cortis, d 123. Boscus, Buscus, b 93. Bosonis mons, a 336. Botritium, c 98. Bovarium, Bovaria, d 223. Boveriacus, c 96. Bovium, d 196. Boviacus, ce 96. Boviniacas, c 96. Bracensis, a 346. Braconatus, a 340. Braioialum, b 77. Brancidunum, d 174. Branda villa, d 138. Brayum, b 77. Brennacum, ce 101. Briarium, b 77. Brica, Briga, d 173. Brigantinense, a 346. Brigantium, c 61. Brigia, Bria, b 77. Brigolium, d 173. Bringa, c 105. Briodurum, d 176. Brionensis, a 346. Britanniacum, c 92. Britanniacus, c 71. Briva, a 334, d 240. Brivas, Brivatis, Brivate, a 339, d 240. Brivates portus d 240. Brivitica, d 240. Brivodurum, d 176, d 240. Brixia, c O7. Broagium, a 342. Broca, Broga Bruga, b 94. Brocoialus, Broialus, b 95. Brocomagus, ce 61. Brogaria, «a 335, a 345. Broilus, Brogilus, Brolius, b 95. Brossa, Brussa, b 94. Brotcantus, d 159. Brotta, Brutta, b 94. Bruciacus, ce 92. Brucinga, c 102. Brunonis vicus, d 216. Bruscence, a 345. Bruscensis, c 55. Bruseum, Brustum, b 96. Bruscus, b 158. | Brutianum Brucianum, c 86. Bubinga, c 104. Buciacus, c 88. Bulecinius. e 10#. Burdigala, € 59. Burdoniaco. c 90. Burgulium, d 192. Burgundia, ce 72. Burgundiacus, e 89. Burgundio, ec 72, c 99. Burgus, d 191. Burgus Arnulphi, d 192. | 4 À | Burnobetum, Brunnhobetum, d 109: Burolis, d 196. Burum, d 196. Busonacum, ce 101. Buxeria, b 125. Buxetum, Buxidum, a 343, (DAS Buxoialum, a 342. Buxolium, b 125. Buxus, b 194. C Cabana, Capana, Cavana, d 197. Caballi villaris, -d 219. Caballus, Cavallus, e 109. Cabanensis (villa) d 197. Gabellio, ec 57, c 58. c 99. Cabillo, Cabilio, ce 63. Cabillodunum, d 174. Cabillonum, e 62. Cabelliodunum, d 175. Cablionatis, « 340. Cabraracum, e 101. Cadafalcus, Cadafalsus, d 193. Cadafaldus, Cadafallus, d 193. Cadorcensis (Ecclesia), e 69. Cadugius, ce 56, c 98. Caduliacum, € 94. Cadurea, Cadurcæ, € G9. Cadurci, € 54. Cadoinus, Cadinus, b 126. Cadus, Cado, b 126. Cadusia, c 98. Cala, b 96. Calaus, € 55. Calcifurnus, Calcifurniim d231. Calciata, d 240. Calcium, Caucium, a 350. Calensis, a 345, b 96. Calesium, a 346. Calessianum, c 87. Calia, Calium, b 96. Calicidium, b 197. Calinum, ce 56. Caliscum, ce 56. Calisma, c 29. Caima, Calmis, b 83. Calmata, b 84. Calmeta, b 84. Calmetum, b 84. Calmiliense monasterium, c 18. Calmilius (coœnobium), € 18. Calmoialum, b 84. Calviacum, c 88. Cal bel Cama, Camera, d 197. Camaracum, c 63. Camarica, € 56. Cambarinsi (villa), d 198. Cambarensis, ce 55. Cambarense (vicaria), d 198. Camba, Cambium, a 345, d 231. Cambidunum, d 174. Camboritum, d 247. Cameracum, € 101. Camiliacum, € 90. Camiliacensis, a 346. Caminata, d 242. Caminus, d 241. Camizingus, e 102. Campanaster, a 347. Campanastrum, a 335. Campania, a 335, a 347, b 88. Campaniacum, e 71. Campaniaeus, e 71. Camparium, b 88. Campellus, b 88. Campidunum, d 175. Campo Vogladense, c 77. Campus, b 88. 9 2 Le op Campus Allemanus, c 75. Carbo, b 171. Campus Dei, € 19. Carbonacum, c 101. Campus Pagani, a 336. Carbonaria, Carbonarium, d Campus spinosus, a 347. 232. Canalis, b 65. Carcer, d 141. Cancellata, d 198. Carcere (Castrum de), d 142. Cancelli, d 198. Carceris curtis, d 193. Canna, b 126. Carceris hoba, d 142. Cannabis, b 127. Carduus, Carduo, b 197. Canonicatus, d 171. Carentomagus, € 60. Canonica, d 170. Carlincus, c 102. Cantarium, d 232. Carnacum, a 351. Cantiacas, c 95. Carnatis, a 351. Cantoannum, d 158. Carnidum, a 343. Cantoialum, d 158. Carnonensis, a 346. Cantolgium, a 342. Carnotense, d 218. Cantobriga, d 157. Carnum, a 350. Cantus, d 157. Carpella, c 35. Cantus alaudæ, d 158. Carpenctorate, c 58. Cantus avicellæ, d 159. Carpentorate, a 340. Cantus graculi, d 158. Carpentoratis, c 58. Cantus gruis, d 159. Carpinus, Carnus, b 127. Cantus grylli, d 158, d 159. Carus locus, c 31. Cantus leæ, d 159. Casa, c 47, d 198. Cantus lupi, d 158, d 159. Casa Dei, d 199. Cantus merulæ, d 159. Casæ, d 198. Cantus mespili, d 159. Casale Benedictum, d 199. Cantus monachi, d 159. Casa petrea d 199. Cantus ranæ, d 158, d 159. Casella, a 335. Cantus ululæ, d 159. Casellæ, d 199. Cantus ursi, d 159. Caslare, d 180. Capellania. d 171. Casnariola, b 130. Caper, Capra, b 110. Casnus, Cassus, b 198. Capleia, c 100. Cassanaticum, b 130. Cappa, d 198. Cassania, a 347, b 130. Caprarium, Capraria, b 110. Cassaniola, b 130. Capriciacas, ce 95. Cassaniticum, a 344. Caproilus, a 342. Cassanogilum, a 341. Caprosa, a 347. Cassanum, b 130. Caprosum, a 347. Cassiacum, Cassiagum, e 92. Caratiacus, € 96. Castanarium, b 131. Castaneda, a 343, b 131. Castanitum, a 343, b 132. Castanus, b 113. Castellania, d 159. Castellanus, d 160. Castellare, d 179, d 181. Castellarium, «335, a 345, d178. Castellio, d 178. Castellionensis villa, d 180. Castellodunum, d 174. Castellum, d 178. Castellum Acardi, d 179. Castellum Araldi, d 180. Castellum Carnonis, d 179. Castellum Garnerii, d 179. Castellum Lucium, d 181. Castellum Menapiorum, c 60. Castellum nigrum, d 179. Castellum novum, d 179. Castellum novum Arianorum, d 179. Castellum sacratum, d 179. Castellum Theodorici, d 180. Castellum Vandalorum, c 82, d 179. Castelluscum, d 178. Castoriacus, c 89. Castoris fanum, cç 17. Castrica, d 178. Castrodunum, d 179. Castrum, d 178. Castrum Barri Montis, d 173. Castrum censorium, d 180. Castrum Engli, Englense, c 75. Castrum Malasti, c 19. Castrum Rodulphi, d 180. Castrum Sanctæ Mariæ, d 180. Castus, b 131. Catabulum, Catabolum, d 208. Catalauni, c 54. Cathburgus, d 192. Cati cantus, d 159. Catuliacus, c 94. Caturigæ, c 54. Caugia, d 160. Cauliacum, ce 96. Caunus, b 132. Cava, a 367. Cavannæ, d 197. Cavanniacum, ce 98. Cavannis, d 197. Cavannus, b 110. Cava rupes, a 335. Caviliacum, c 97. Cayum, Chayum, d 200. Cella, a 334, d 200, d 201. Cella Domni Bobini, c 48, d 201. Cellæ villaris, d 290. Cella monachorum, c 48. Cellarium, Cellaria, d201, d202. Cella sancti Dyonisii, d 201. Cella sancti Leobardi, ce 48. Cella sancti Remigii, d 201. Cella sancti Sigismundi, c 48. Cella villa, c 49. Celsiacum, c 96. Celsinanicas, c 56. Cemenelum, c 61. Censaria, Censiva, c 90. Census, Censa, c 90. Centro, c 24. Cepium, d 223. Cerate, a 340, d 223. Cerasetum, b 133. Cerasus, b 132. Ceretum, d 223. Cersiacum, c 89. Cervaria, b 112. Cervianus, c 87. Cervidunum, b 111, d 174. Cervus, b 111. Cessero, c 62. um OR — Chavannis (Ecclesia de), d 197. Cheuliacum, € 100. Chilicha, Chirica, c 35. Chidulfi villa, e 100. Clariacum, c 92. Claudiomagus, c 17. Clausum, Closum, d 202. Clodoacus, c 89. Clusa, a 302. Clusum villare, d 218. Ciconia, b 111, c 88. Ciconiacum, c 98. Ciconium, c 86, c 98. Circinieum, d 202. Circinus, d 202. Cisa, d 293. Cissiacum, c 89. Cisterna, d 202. Co, Conis, Cone, a 351. Coadus, Coatus, c 96. Coconiacum, c 98. Codercum, d 223. Codisma, c 29. Cœsarianus, c 87. Cœsarodunum, c17,c 60, d 175. Cœsaromagus, c 17, c 60, d 175. Colineus, ce 102. Collis, a 351. Coiobratis, Colovratis, a 340. Colonia, d 118. Colonia Agrippinensis, ç 61. Colovracia, d 118. Colonicella, Coloncella, c 92. Colonica, a 340. Colridus, b 134. Coluber, Colubra, b 111. Coluberosa, a 347. Columbare, Columbarium, b 1427 Colwmbaria, b 112, Clusum, Columbarium, a 345. Columbus, Columba, b 111. Comitatus, d 160. Commandaria, e 92. Communale, Communualia, d 149. | Commune, d 142. Compascuum, d 2923. Compendium villa, d 242. Conanum, a 351. Conatis, Conate, a 351. Concha, «a 362. Concisa, d 223. Condamina, c 114. Condate, a 339, a 340, c 60, c 91. Condate vicus, c 62. Condatisco, «a 351. Condavicinum, ce 62. Condevincum, ce 60. Confredi curtis, c 73. Conniacas, c 95. Consanvuadum, d 250. Conseranis, c 25. Constantia, c 65. Consuetudo, Consuetumen, d 143. Contorus, a 391. Coopertorium, ce 98. Copia Lugdunum, c 58. Corallium, d 192. Corentiacum, c 95. Corbilo, c 60. Corboilum, a 341. Corbolium, Corvolium, b 118. Cormus, b 133. Cornatis, Cornacium, a 351. Cornelianum, ce 86. Cornelianus, c 87. Cornelio, c 86, c 99. Cornile, a 351. Cornum, a 350, 1090 Cornus, b14193. Cortis, Curtis, c 115. Corrogata, d 161. Corvarium, Corvaria, b 112. Corvus, Corbus, b 112. Corylata,: a 344. Coryletum, b 134. Corylus, Corlus, Colrus, b 132. Cossium, € 59. Costa, a 351. Cosus, Cusus, b 97. Cotaria, Cotarium, d 161. Cotia, c 98. Cotiacum, c 89. Cotiacus, ce 89. Crachum, a 351. Crassiacus, c 96. Credinga, € 102. Cregadona, d 175. Cregadonense, «a 346. Cregadonensis, c 59. Cregadunense condita, d 175. Crescentis villa, d 139. Cricca, b 82. Crispiacum, ce 90. Crispianus, ç 87. Crista, Cristum, a 352. Cristoialum, Cristoialo, a 341, a 392. Crociatonum, € 60. Cropta, Crupta, a 367. Crosa, Crosum, a 367. Crota, Crotum, «a 367. Cruciniacum, ce 97. Crucium, b 116. Crudacium, «a 340. Crudatus, a 340. Culmen, a 392. Cultura, d 224. Cultus, d 224. Cumba, «a 363, Cumbatium, a 340. Cumulus, a 352. Cupa, «a 363. Cura, d 171. Curcedonus, d 175. Curciacus, c 92, c 94. Curcionate, Curcionatis, & 340. Curcionatis, € 59. Curtiacus, a 94. Curti Burguliensi, d 192. CGurtio, c 99: Curtis Adolfi, c 117. Curtis Agoldi c 116. Curtis Alemn, c 117. Curtis Ausorum, € 117. Curtis Behardi, ce 117. Curtis Blancanæ, c 116. Curtis Claudia, & 117. Curtis Doleni, e 117. Curtis Dominica, ce 117. Curtis fabrorum, e 117. d 253. Curtis Felicis, e 1147. Curtis Francorum, c 73. Curtis Godelani, e 117. Curtis monasterioli, ce 117. Curtis Osmundi, e 117. Curtis Riberti, c 117. Curtis Roberti, c 117. Curtis Seroldi, c 117. Curtis Udulfi, ce 117. Curtis Waldradane, c 117. Curtogilus, a 342. Cussiacus, € 90. Cussiniacum, c 97. Custodia, d 181. D Dagninus, c 93, c 56. Dagonis villa, ce 154. Dala, a 363. = 99 Danciacum, c 92. Daniacus, c 94. Danobriga, d 173. Danorum curtis, d 193. Danun-villa, d 139. Darantasia, c 60. Dariorigum, d 247. Darioritum, d 247. Dea Augusta, c 18. Decetia, c 98. Deciacum, c 90. Deciacus, € 90, c 94. Dei locus, c 21. Delphianus, c 87. Denegonium, ce 56, c 98. Derventum, d 242. Dervus, b 155. Devilliacum, c 97. Diabolodium, d 168. Diisma, c 19. Dinia, c 63, c 98. Diogilum, a 341. Dionantus, ce 21. Diun. villa, d 139. Diva, c 18. Divexia, d 242. Divio ce 18%0109; Divisma, c 19, c 29. Divodurum, ce 21, c 61, d 177. Divona, c 21, e 59. Dodolatus, a 340. Dodonis curtis, d 193. Doga, Doha, Dova, b 64. Dola, Dolum, Dolus, a 352. Dolobriga, a 352. Domiciacius, c 92. Dominiacas, c 95. Dominici villa, d 139. Dominio, Domnio, d 162. Dominium, d 148. Domitiacus, c 88, Domjo, Donjo, d 162. Dommariacum, c 97. Domna Libaria, c 25. Domna Maria, c 25. Domni Abdo et Sennes, c 26. Domnus Adam, c 25. Domnus Alanus, c 25. Domnus Aper, a 334, c 95. Domnus Basolus, € 95. Domnus Benedictus, e 25. Domnus Benignus, c 95. Domnus Briocius, ç 25. Domnus Brixius, c 925. Domnus Cyriacus, e 25. Domnus Ferreolus, ce 95. Domnus Georgius, e 95. Domnus Germanus, çe 25. Domnus Joannes, ç 95. Domnus Leodgarius, ç 25. Domnus Lupentius, ce 25. Domnus Lupus, c 25. Domnus Mamertius, € 25. Domnus Marinus, c 25. Domnus Marius, c 25. Domnus Martinus, ç 25. Domnus Medardus, ce 25. Domnus Memmius, c 25. Domnus Nonnius, € 25. Domnus Petrus, ce 25. Domnus Quintinus, ce 26. Domnus Remigius, c 26. Domnus Severinus, c 26. Domnus Severus, c 26. Domanus Stephanus, c 26. Domnus Trajanus ou Trojanus, c 26. Domnus Valerius, c 26. Domnus Vuastus, © 26. Dononium, ce 104. Dordincum, c 105. : Dorna, Durna, b 97. ne Dornacus, c 101. Dorniacum, c 97. Dornum, Durnum, b 97. Dortincum, ce 102. Dotonis villa, a 336, d 139. Dructeringa, ec 104. Drusiacus, ce 92. Duabus casis (Villa de), d 199. Ducatus, Ducaria, 4 162. Dudelinga, ce 103. Dulciacus, c 96. Dulcomense, a 346. Dumsatis, c 55. Duna, Dunum, d 174. Durate, a 340. Duregum, d 177. Durobrivis, d 177. Durocaptum, d 176. Durocasses, c 54. Durocastrum, d 177. Durocatalaunum, d 177. Durocortor, ce 59. Durocortorum, d 177. Duromagus, d 176. Durorostorum, Durostena d AT Durovernum, d 177. Durum, Durus, d 175. E Eber, Eper, b 113. Ebrile, b 113. Ebrodunensis, a 346. Ebrolium, b 113. Ebulus, b 135. Eburodunum, € 61, d 175. Eburovices, c 54. Ecclesia, c 37. Ecclesia Vigiliensis, d 196. Ecclesiola, a 335, c 37. Ecclesiolæ, c 37. Ecideio, c 100. Egelinga, c 105. Egidiacus, a 334 Eleemosina, c 52, c 58. Ellimberis, ce 59. Elusa, c 103. Emeningas, c 103. Engla, c 75. Engoniacum, ce 97. Entum, d 247. Episcopatus, d 171. Episcopi villa, a 335, d 141. Episcopus, d 171. Epo, b 1153. Epomanduodurum, d 176. Epona, b 113, c 16. Eporedia, c 91. Eposium, c 98 Epponiacus, ce 92. Epponis curtis, d 124. Ermentardi villa, d 140. Eremita, c 38. Eremitagium, c 37. Eremitorium, c 37. Eremus, c 47. Ermenulfi villa major, d 139. Ermolium, a 342. Ermoniacus, ce 71. Ernaginum, c 56, c 62. Escheringa, c 103. ESia; c416, 098: Esiacus, c 89. Esi mons, c 16. . Esisma, c 16, c 29. Espaningium, Espaninium, c 103. Eugendiacus, c 98. Exoldunum, d 175. Exsartum, d 224. Faba, b 135. Fabaria, b 134. Fabariola, b 136. Fabatis, a 340. Faber, d 232. Fabraria, d 232. Fabrica, a 334, d 233. Factura, d 233. Fagarius, b 138. Fagitellus, à 137. Fagus, Fahus, b 136. Falasia, a 352. Falconis mons, a 336. Fania, Fangia, b 78. Fanium, Fangium, b 78. Faniarium, b 78. Fanoïalum, b 78. Fanum Fortunæ, ce 17. Fanum Laconum, ce 17. Fanum Martis, ce 17. Fanum Pollucis, e 17. Fara, d 203. Faræ Monasterium, c 45. Fasciculus, b 97. Fascis, b 97. Feldum, d 225. Fellincus, e 102. Feodum, Feudum, d 163. Feriniacus, c 94. Ferraria, d 234. Ferrariæ, d 234. Herrara cie Ferrum, b 172. Ferrunculum, a 335. Festulium, d 144. Festum, Festa, c 99. Ficarius, Ficaria, b 139. Ficta, d 144. je oo Ficus, b 138. Fideniacas, ç 95. Figulina, Figlina, Figlinum, d 234. Filaria, d 234. Fines, d 226. Fininga, c 104. Firmitas, d 181. Firmitas castrum, d 182. Firmitas Blihardi, d 182. Firmitas Loparium, d 182. Firmitas Monalium, d 182. Fisceus, Fiscum, Fisehum, d144. Flaboldi villa, d 139. Flachia, b 78. Flacius, c 100. Flaiacus, c 98. Flamania, € 76. Flamerei curtis, d 124. Flamingeria, € 76. Flamingia, e 70. Flaviacum, c 93. Flaviacus, c 89, c 98. Flevum, Fleverium, b 82. Flodobi mons, & 336. Floriacum, c 88, c 90, c 94. Floriacus, € 96. Floridis hami villa, d 205. Flos, b 98. Foderia, d 234. . Foderias, a 345. Fœnarium, Fenarium, Fenaria, d 204. : Folcherineus, c 102. : Foliosa, a 347. Folium, ec 98. . Fontana, b 65. _ Fontanensis, a 345. . Fontaniacum, e 96. . Fons, b 65. } Fons romanus, a 336, c 66. de se dt EL. di CR en Forensis pagus, d 146. Forestum, Foresta, b 98. Formaria. d 234. Formica, b 113. Formicarium, Formicaria,b114. Fornax, d 235. Fortalitas, Fortalities, Forta- litia, Fortalitium, d 183. Forte, Fortium, d 183. Fortia, Forcia, d 183. Fortianus c 87. Fortum, Furtum, d 243. Forum, Forus. d 145. Forum Calcarium, d 146. Forum Claudii, ce 17. Forum Claudii Centronum, c O1. Forum Helviorum, d 146. Forum Julii, e 17, ce 65, d 146. Forum Julii Octavanorum, c 58. Forum Livii, d 146. Forum Lucium, ce 35. Forum Neronis, e 17, e 58. Forum Neronis Meminorum, c 58. Forum novum, d 146. Forum Popilii, d 146. Forum ou Forus Segusiavo- rum, d 146. Forum Sempronii, d 146. Forus, c 59. Fossa, Fossum, d 184. Fossa Mariana, d 194. Fossæ Marianæ, c 65. Fossatum, d 184. Fossatus, ç 23. Fradeni villa, d 139. Fraga, Fraya, b 139. Francisca (villa), (bastida), e 73. Francisca Francorum campus, c 73. Francorum fortum, d 243. Francorum villa, ce 73, d 139. Frasninus, b 141. Frastinus, b 140. ! Fratboldi curtis, a 336, d 193. Fraxanica, b 140. Fraxetus, Frastus, b 139. Fraxinata, a 344. Fraxineto, a 343. Fraxinetum, b 140. Fraxinosa, a 347. Fraxinus, Frasnus, b 139. Fraxus, Frassus, b 139. Freganicis, € 56. Fresinium, e 104, Frisinga, c 103. Frodonis villa, d 139. Frontiniacum (castrumi), c 86. Fullonium, Fullo, d 234. Fulradi villare, Fulrado vil- lare, d 218. Furca, d 146. Furecas, d 146. Furna picea, d 235. Furnis, d 295. Furnus, Furnum, d 235. Furnus calcarius, d 235. Fusciacum, € 92. Fusciacus, € 94. G Gaballi, d 247. Gabalodunum, d 175. Gabiana (villa), e 86, Gacheria, d 230. Gaciacum, ce 94. Gacta, Guacta, Quacta, Vuac- ta, d 195. Gadaria, b 141. 31 a, — Gadelaria, b 141. Gadetum, b 141. Gadiniacus, € 89. Gadus, Gadellus, b 141. Gaja, Gajum, Gaya, Gayum, c 99. Galdum, b 108. Galia, ce 96. Galliacum, c 89, ce 92. Gallina, b 114. Gallinus, b 114. Gallio, c 97. Gallus, b 114. Gamapium, a 334, b 141. Gandavum, € 55. Gandolfinga, e 104. Garantia, b 141. Garantiaria, b 141. Gardum, d 226. Garenna, Vuarenna, Varenna, d 163. Garinio, c 99. Garrus, b 144. Gascheria, d 230. Gasconia, c 71. Gastellum, b 86. Gaudia, Gaudium, d 160. Gaudiacum, c 97. Gaudiacus, c 90. Gaudiniacas, c 95. Gaugiacus, c 98. Gaulini curtis, d 124. Gauriacum, € 96. Gebunvwilare, d 218. Geginna, Ginna, b 114. Gelonacus, ce 101. Gemmeticus, c 56. Genabum, ce 62. Geniciacum, c 94. Genista, b 141. Gerici curtis, d 124. Germiniacum, c 92. Germinionis villa, 4 139. Geroldiacas, c 95. Gesocribate, ç 60. Gibbonis mansus, d 131. Ginestolio, a 341. Giselis curtis, d 124. Gisiacus, ce 90, c 96. Gisiniaeus, € 96. Gisleberti villare, d 218. Glans, d 146. Glanum Livii, ç 58. Glarea, b 82. Godonis curtis, d 124. Goncincus, € 102. Gondrici curtis, ce 119. Gordonieus, e 56. Gordonicus, Gordonicæ, e 69. Gosselminga, c 104. Gotensis villa, c 77. Gothi tofta, c. 77. Graciacus, e 94. Graculus, b 114. Granatus, d 226. Grandis lucus, c 32. Granetum, d 226. Granica, d 204. Granatus, d 296. Granolheriis, a 345. Granum, b 142, b 296. Gratiacus, c 88. Gratianopolis, € 65. Gratiasca, Graciasca, c SG. Graulidum, «a 343. Grava, b 172. Graveningas, c 104. Gresius, Gresum, b 173. Grillio, c99. Grimaldi curtis, d 124. Grimaldi villa, d 218. Gronna, Grunna, b 78. ee SD ES RS dd Grossulus, b 143. Grossus, b 143. Grua, Grueria, b 99. Grussius, ce 56, c 98. Guapincensis, a 347. Guasconia, € 71. Guastina, Gastina, c 85. Guastinum, Gastinum, ce 85. Guastum, Gastum, c 85. Gueractum, d 230. Guerminga. c 103. Guernus, b 143. Guerum, Guezum, b 67. Guini curtis, d 124. Gundulfi villa, d 139. Guntheri hova, d 164, Gunzanœæ villa, d 139. Gurges, b 68. Gutta, b G8. Guttula, Gulla, b 68. Gyldulfi villare, d 218. H Haga, Haya, b 99. Haginga, c 105. Haginum, b 99. Hagirici villa, d 139. Haldi curtis, d 124. Halla, d 204. Hallarium, b 100. Halletum, Hallotum, b 100. Hamus, Hamum, d 205. Haraldi curtis, d 124. Harboïdi villa, d 139. Harumbaldi curtis, d 124. Hasarium, b 100. Hasbanium, ce 104. Hasellum, b 100. Hasetum, b 100. Haslum, Hallum, b 100. one Hasum, b 100, Hausa, d 206. Hauvoldingas, c 103. Havera, b 83. Hechinga, ce 104. Hegelinga, c 104, c 105. Hellinga, c 103. Hellisma, c 16, c 29. Heloldo villare, d 218. Herba MIO: Herbarium, b 101. Herberga, Haberga, Alberga, d 163. Herbergamentum, mentum, d 164. Herici curtis, d 124. Herimundi villa, d 139. Heriniacas, € 95. Hermincum, c 105. Hermini villa, d 139. Hermoritum, € 17. Herulfi villa, d 139. Hiccium, c 56, d 139. Hidulphi villa, d 139. Hilariacus, e 92. Hoatus, c 97. Hoba, Hova, d 164. Hobetum, d 165. Hoga, Hoha, a 352. Holdonis villa, d 139. Hollum, a 368. Holmus, b 78. Holtus, b 101. Honulfi curtis, d 124. Hordinium, € 104. Horninium, € 104. Hortus, Ortus, d 226. Hospitale, ce 49. Hospitalis (villa), d 127. Hospitium, € 50, d 125. Hovinga, ce 105. Alberga- Huio vico, d 216. Hulcioli villa, d 139. Huldericiaca villa, d 139. Hulla, Hullia, b 174. Hullaria, d 235. Hulsus, Hussus, b 143. Huma, a 364. Huni, c 78. Huninga, c 105. Hunninceus, c 102. Huntelinga, c 105. Hutta, d 206. Iberiacum, c 92. Iberiacus, c 71. Iciodunum, d 175. Iciodorensis, a 346. Iciodurum, d 176. Iccionensis, a 346, c 56. Iconium, c 98. Icoranda, Igoranda, ce 88. Idonis villare, a 336. Jdonis villaris, d 218. Igoranda (vicaria), d 115 Igoranda Biturigum, c 88. Igorandinsis (vicaria), € 88. Iciacum, c 97. Ilex, b 143. Ilio, c 99. Illiacas, c 95. Illiberis, c 62. Illinga, c 103. Imperium, d 147. Ingena, c 60. Ingolinga, c 103. Ingolinus, c 56. Ingolisma, ce 16, c 29. Insula b 69. Insula monachorum, c 32. — Interamnis, b 69. Interaquas, b 69. Interavas, b 69. Intravilla d 140. Ippus, Ivus, b 143. Isarobriva, d 240. Isernodurum, d 176. Isiadus, c 16. Islodium, d 168. Itiscoana, a 351. Ivegio vico, d 216. Iveriacum, c 71. Ivraium, c 100. Ivranda, c 88. J Jadingus, c 105. Jalleringus, c 103. Jarrus, Jarros, b 144. Jatinum, c 60. Jelleringis, c 103. Jerusalem, c 28. Jocus, d 127. Joffridi curtis, d 124. Jotrum, d 176. Jovis durum, c 16. Jovis mons, c 16. Jovium, c 16. Judæorum villa, d 140. Jugatis, a 352. Jugum, a 352, d 127. Jugolium, a 352. Julia, c 17. Juliabonensi, a 346. Julia Carcaso, c 61. Juliacum, c 92. Julia Equestris, c 58. Juliobona, c17, c 60, c 65, d 196. Juliodunum, c 17. Juliomagus, c 17, c 60. oh Juncariæ, a 345. Juncarius, b 145. Juncus, b 144. Juniperus, b 145. Jussiacus, c 94. Justiaeus, Jusciacus, c 89. Justitia, d 147. Juventio, c 99. Juviniacum, c 88. Juviniacus, c 90. Juvini curtis, d 124. K Kalia, b 96. Lacus, b 69. Laderciaca curtis, c 120. Ladraria, c 51. Læviacus, d 141. Lagobrica, d 173. Lambiscum, € 56. Landaticum, a 344. Landericiacum, € 100. Landulphi villa, c 140. Lanfri curtis, d 195. Lannum, Lanna, b 86. Lanum, nine b 86. La Larricium, b 87. Laser) c 105. M ous c 92, c 94, c 100. Latiscensis, a 345. Latona, c 23. Laudunum, d 175. Launatis, c 55. Laurano, c 87. Laurentiacum, c 95. Lauriacas, ec 95. Lauriacum, c 97. Laurus, b 145. Lectora, c 59. Ledonis curtis, d 195. Legedia, c 23. Legio, c 99, d 185. Lemausus, à 354. Lemincum, c 105. Lemovices, c 54. Pentionc 99 Leodringas, e 104. Leprosum, c 51. Lepus, Leporem, b 114. Lerate, c 95. Lesca, b 146. Lescaria, b 146 Leuconaus, c 55. Leudardi villa, d 140. Leutboldi villa, d 140. Lexovinus, c 56. Liberodunum, d 175. Liciniacensis (vicaria), c 98. Liciniacus, c 98. Lilium, Lirium, b 146. Limarium, Limaria, b 146. Limatis, b 79. Limenica, ce 56. Limitium, c 98. Limoialum, Limoialus, b 79. Limonum, c 59. Limosus, b 79. Limus, b 146, c 79. Linaria, «a 345. Linarium, Linaria, b 147. Linarolia, b 147. Linaticum, a 344. Lindus, b 147. Lingones, c 54. Linum, b 147. Liphodium, d 168. Liriacum, ce 89. Liricantus, € 23. so Lucus Dianæ, c 35. : Ludolfi curtis, d 195. Ludolphi villare, d 219. Lugduniacus, € 96. Lugdunum Batavorum, d 175. Lugdunum Clavatum, d 175. Lugdunum Convenarum, c 23, Litigium, Ligium, d 165. Litigium bonum, d 165. Litigius, d 165. Livus, b 147. Lobia, Lobium, d 206. Locus Christi, c 32. Locus Crescens, c 31, Locus Dei, ç 19. Locus Domni Pontii, e 31. Locus de Mutationibus, d 243. Locus Monachi, ce 32. Locus Sancti Gildasii, c 32. Locus Sancti Guitali, c 32 Locus Sancti Maclovi, ce 32. Locus Sancti Tudeni, e 32. Locus Tavellis, d 213 Loœliacum, c 94. Logia, Logium, c 51. Logia nova, d 207. Loiscus, c 56. Longum vadum, d 250. Longus vicus, d 216. Lonicus c 56. Lool. villa, d 140. Lopinum, c 56. Lovadingus, e 103. Lovincum, ec 29. Lovisma, ce 29. Lucaniacum, ce 92, c 100. Lucerna, b 148. Luchium, Lochium, b 79. Luciacum, c 88. Luciacus, c 88, c 94. Luciliacus, c 90. Lucingus, € 102. Luciago, c 88 EuCio,,6,99; Lucotetia, b 1924. Lucus, c 59. Lucus Asturum, c 33. Lucus Augusti, c 17, c 33. GES), Chil7Se Luguvallum, d 209. Luliacum c 92. Lunatis, a 340. Lunatis villa, d 140. Luneracus, c 101. Luparus, b 115. Lupetus, b 115. Lupiacus, € 90 Lupianum, € 86. Lupi via, d 251 | Lupus, b 115. Lusarica, ç 56. Lutetia, c 60. Luteva, c 58. Butiea Bucca*c79; Luttinga, c 103. M Maceria, a 345, d 207. Maceriæ, d 207. Maceriolæ, d 207. Maciacus, c 91. Madernatis, a 340, c 54. Madriacensis, à 340. Madriolæ, d 208. Magalate, a 340. Magernatis, a 340. Magdunum, d 175. Magnaldi eurtis, d 125. Magniacum, c 90, d 132. Magniacus, c 90. Magus, Maus, Mus, b 89. Ro ue dé dd ds Majodurum, d 176. Majoris monasterium, € 46. Maladaria, e 50. Malarius, b 148. Malingus, d 108. Mallesius, a 346. Malliacus, e 91. Malodi curtis, d 195. Malus, b 148. Malva, b 148. Malvagia, a 344. Mamacus, e 101. Mamertium, c 23. Mandra, ce 47. Manere, d 208. Mangonis locus, c 31. Manoasca, ce 86. Manonis curtis, d 125. Mansetus, d 129. Mansio. d 127. Mansiones, d 128. Mansionile, d 131. Mansulus, d 129. Mansus, d 128. Mansus Ricardi, d 131. Manuldi villa, d 140. Manulphi villa, d 140. Mara, Marum D 70. Marbovium, c 56. Marca, 165. Marcanicus, € 56. 90 2 ol Marcha , Marchia, d Marcasium, Marchesium, b 79. Marcedonum, d 175. Marcellanicus, c 56. Marcellio, e 99. Marchesia, d 167. Marchio, Marchensis, d 167. Marciacensis (domus), ec 90. Marciacus, e 90, c 94. Marciolatis, ç 55. Marcodurum, d 177. Marcomania, c 78. Marconacum, ec 101. Mareulfi curtis, d 195. Mariacensis, a 395. Maridunum, d 209. Maringa, c 103. Mariniacas, c 95 Mariscaticum , LU? Mariscus, b 79. Marlida, a 343. Maroialum, a 342, e 71. Maroilum, a 342. Maroilus, a 342. Marolgium, a 342. Marsiacus, c 88. Martianus, c 87. Marticus, e 16 Martiliacum, ce 97. Martiniacas, c 95. Martra, Martura, b 116. Marturetum, b 116. Martyretum, c 27. Masellis, d 130. Masinga, c 104. Massava, a 334. Massilia, c 62, c 98. Masus, d 130. Materia, d 208. Materniacus, ce 89. Matiriacum, € 94. Matiriacus, e 91. Matisco, a 351, c O3. Matriniacum., c 92. Matriniacus, c 92. Marconensis (villa), c 101. Marescum, Marestum, b 79. Marga, Marla, Marna, b 174. Mariscagium, Maroialicæ thermæ, a 342. Massilia Græcorum, c 59. 2 A0 Maurelianum, c 86. Mauri curtis c 79. Mauri monasterium, € 46. Mauri mons, c 79. Mauri villa, c 79, d 140. Mauritana villa, ce 79. Mauritania, c 79. Mauritanorum villa, e 79. Maximiacus, c 94. Medalea, d 935. Mediana villa, d 140. Medianum monasterium, c AG. Mediolanas (villas), ce 89. Medionalense (castrum), c 88. c 89. Mediolanensis (ager), c 88. Mediolani (villa), c 89. Mediolanis (villa), ce 89. Mediolanum , ec 59, € 60, c 63, c 07, c 88, ce9; d 115, 51797 Mediola…num, Meiolanum, d 115. Mediolanum (villa), d 89. Meiolanum, d 116. Meldi, c 54. Mellentum, d 242. Melladunum, d 175. Mentha, b 148. Menthosa, a 347. Meraldi curtis, d 195. Mercorius, e 98. Mereuriacum, c 92. Mercurius, Mercorius, € 16. c 89 Merentium, ce 98. Merlaus, cç 55. Merodunum, d 175. Merula, Merulus, b 116. Merulfi curtis, d 195. Mesaticum, a 344. Mespilidum, a 343. Mespilus, Meslus, b 148. Mettæ, c 54. Metalla, d 256. Metallanum, d 256. Metallum, b 175, d 235. Meulanum, d 116. Miliacus, c 88, c 89. Milium, b 149. Millarium, d 243 Mimatensis, c 56. Miniaria, d 238. Minium, b 175. Minnodunum, d 185. Miolanum, d 115 Miseriacus, c 90. Modelagius, d 258. Moderniacum, ce 94. Modini villa, d 140. Modium, Modius, d 132 Moguntiacum, c 61, ec 97. Mola, d 238 Molaria, b 176. Molendinis, d 238. Molendinum, d 238. Molinarium, d 238. Molinum, Molinus, d 238. Molisma, c 29. Monachi fons, c 48. Monachi loeus, c 48. Monachi nantus, c 39. Monachus, c 38. Monisma, c 16, ec 29. Monasteriolum, c 46. Monasterium, c 44. Monasterium Sancti Theofredi, c 18. Monasterium Vallis Sigarii, c 20. Monistrolium, c 47. Mononis curtis, d 195. ee Re eue Monœci aræ, c 62. Mons, a 353. Mons Bosonis, a 336. Mons Dei, c 21. Mons Falconis, a 336. Mons Magdalanensis, a 345. Mons Olivus, c 18. Mons petrosus, a 347. Mons Saxonicus, ce 81. Mons spinosus, a 347. Montania, a 347, a 353. Montaniacum, c 97. Montaniacus, c 96. Monticellus, a 335. Montile, a 354. Montilium, a 354. Montio, a 354, c 99. Montolium, a 354. Morasias, a 346. Moratium, Muracium, a 340. Morceias, c 100. Morentiacas, c 95. Morentiacum, Morenciacum, c 99. Mori eurtis, ce 120. Morincum, c 102. Morini, c 56. Moriniacus, e 71, c 98. Mori villaris, d 219. Morleni curtis, c 120. Mornane villare, d 219. Morus, b 149. Mosæ Trajectum, d 249. Mota, d 167. Mulcedonum, d 175. Muratis, d 185. Muratum, d 186. Muratum castrum, d 186. Murcinctum, d 186. Murellus, d 185. Muricinctum, d 186. Murocinctus, à 186. Muro veteri, d 186. Muro vetulo, d 186. Murum veterem, d 186. Murus, d 185. Murus vetulus, d 186. Musciacum, ec 92, c 97. Musciacus, ce 97. Museio, b 116. Mutationes, Mutaciones, d 243. Mutta, d 208. N Naioialum, a 342. Nanceium, e 100. Nancellus, ce 72. Nanciacum, c 97. Nancus, Nantus, b 71. Nantellus, b 71. Nantiacas, € 95. Nantiniacus, e 92. Nantoacum, € 101. Nantoiïialum, a 342, b 71. Nantogilum, a 342. Nantoilum, a 342. Nantolium, a 342. Nantonensis villa, d 140. Nantuacus, c 101. Narbo Martius c 8. Narbo Martius Decumanorum, co: Narlodum, d 168. Nasium, c 62. Nassonacum, € 101. Nastogilus, a 342. Navis, d 208, d 244. Nemausus Aremicorum, € 58. Nemetacum, € 30, c 60. Nemetes, c 30. Atacinorum, 32 us Vo a Nemetobriga, c 30. Nemetocenna, c 30. Nemetodurum, c 30, d 176. Nemetum, c 59. Nespilus, b 149. Nicea, c 62. Nidalfa, a 334, d 153. Nifianum, ce 87. Nigella, b 150. Nigriacum, c 88. Nimio, c 57, € 99. Noda, Noha, Nova, b 80. Nodentum, d 242. Nogaredum, a 344. Nogarius, Novarius, b 150. Noniaceus, c 90. Nova cella, c 49, 4 201. Novalia, Novalis, Novale, d 227. Novaliacensis (cella), e 90. Novaliacus, c 90. Novelliacus, c 92. Noviacus, d 216. Novientum, b 80, d 243. Novigentum, d 243. Noviodunum, b 80, c 59, c 60, d 175. Noviomagus, bd 80, ec 60, c 61, c 62. Novium, Novia, Noya, b 80. Novum Castrum, d 180. Novus Vicus, d 216. Nucaria, à 345. Nucarius, Nocarius, b 150. Nuvilliacus, € 93. Nux, b 150. 0: Octavianis, c 86. Octodurum, c 62, d 177. Octodurus, d 177. Odium, Odum, d 168. Odiniacas, c 95. | Olea, Oliva, b 151. Ollincus, c 102. Odorniacum, c 94. Offelingus, e 105. Oherici curtis, d 124. Olearia, d 237. Olivetum, b 151. Oppidum, d 186. Oppidum novum, d 186. Oppidum Ubiorum, e 61. Opulus, b 152. Oratorium, c 39. Orbacense, a 345. Ordeum, b 152. Orgasoialum, a 342. Osarium, Osaria, b 151. Osineo, c 102. Ostromundi eurtis, d 193. Otgeri villare, d 219. Othonis villare, d 219. Oxubii, c 58. Ozindensis, a 346. P Padulus, b 81. Paganus, Pagana, d 169. Pagensis, Pagesia, d 169. Pageria, d 169. Pago Madriacensi, d 153. Palatiolum, d 187. Palatium, Palatia, d 187. Palearium, d 209. Pali, d 187. Palitium, Palitia, d 187. Palma, a 367. Palus, a 334, d 187. Pampinus, b 152. Panicum, b 152. — 43 — Parcus, d 227. Parentiacas, c 95. Parisii, c 57. Parisius, c 98. Parlaticum, b 74. Parochia, c 40. Pars, d 133. Partes, d 133. Passaticus, Passaticum, d 244. Passincus, c 102. Passus, d 244. Pastio, d 147. Paterniacum, c 91, c 97. Patriciacum, ce 88, c 93. Patriciacus, c 94. Pavileus, c 100. Pedaticum, Pedagium, d 148. Pedinatis, a 340, c 55. Pembeciacum, ce 97. Penna, Pinna, a 355. Perdicellus, b 118. Perdix, b 116. Peregrinus, c 39. Perlingus, c 102. Persica, b 152. Pertica, 6 152. Perticus, c 56. Pertusus, d 244. Pervinca, b 153. Petra, a 355. Petra ficta, c 28. Petra fixa, c 28. Petra levata, c 28. Petra mala, c 29. Petraria, b 176. Petreus pons, d 246. Petrineus,:ce 102. Petriniacus, € 87. Petriscum, € 56. Petrocorii, ce 54. Petroialum, a 356. Petroilum, a 342. Petrosa a 347, a 356. Petrosa via, d 251. Petrosum, a 335. Pica, b 117. Pictavi, c 57. Pictavi pinus, c 70. Pictavum, ce 55. Pictensis (Ecclesia), ç 70. Picti fagus, c 70. Picum, a 357. Pila, d 244. Pinciacensis, ce 56. Pincio, c 99. Pinus, b 153. Pirus, b 153. Pisancianum, c 87. Pisanum, c 87. Piscatorium, d 237. Piscina, d 237. . Piscina vaccarum, d 299, d 237. Piscinae, d 237. Pissa, b 72. Plana, c 91. Planca, d 245. Plancianum, c 86. Planta, d 227. Planum, a 357. Platanus, b 154 Platea, b 91. Platus, a 358. Plebeium, Plebegium, c 50. Plebs, c 50. Plebs Arthenael, c 41. Plebs condita Cadoc, e 41. Plebs episcopi, ce 41. . Plebs Hidinnee, c 41. Plebs Huiernim, e 41. Plebs Sancti Laudi, c 41. Plebs Talmedovia, c 41. | Plexitium, Plexarium, d 209. Plothionis curtis,”c 120. Plumbaria, b 176. Podium, a 358. Podoialum, a 358. Pogetum, Pugetum, a 358. Pogium, Pugium, « 358. Pollaria, Pollarium, b 72. Pollum, b 72. Pomarata, a 344. Pomariolum, b 154. Pomarium, b 154. Pomum, Pomus, b 154. Poncelli, d 245. Ponciacus, c 90, c 94. Pons, Ponte, d 245. Pons altus, d 245. Pons Arlicæ, Arliæ, d 245. Pons Dubis, d 241. Pons Godonis, d 245. Pons Isaræ, d 245. Pons Ivii, d 245. Pons Ursionis, d 245. Ponticellus, d 245. Pontiliacus, d 245. Pontio, c 97, c 99. Pontivus, c 56. Popelinga, c 105. Popianum (castrum), c 86. Popiniagas, c 95. Populus, b 155. Porcaria, a 345, d 998. Porcaritium, Porcaritia, d 228. Porcianus (mansus), c 86. Porticiolo, d 246. Portus, Porta, d 246. Posellum, Pusellum, a 358. Posetum, Pusetum, a 358. Posium, Pusium, a 358. Potentia, d 148. Potentiacas, c 95. Potestas, d 148. Præpositus, d 148. Præpotestas, d 148. Præsvilla, d 140. Pratarium, Prataria, b 101. Pratellum, Pratella, b 101. Prati monasterium, c 46. Pratinum, Pratina, b 101. Pratoialum, b 101. Pratum, b 101. Precaria, Precario, d 133. Presiagum, d 103. Presbyteria, d 172. Presbyteri villa, d 140, d 172. Prex, d 133. Primiacus, c 93. Prior, c. 44 Prisca, c 23. Prisciacum, c 89. Priseiacus, c 90, c 94. Prisciniacus, c 93. Prisperiaca, c 88. Priviacum, c 97. Provasium, a 346. Prulianum, c 87. Prunetum, b 155. Prunidum, a 344, b 155. _ Prunus, b 155. Pulliniacum, c 96. Puncta, b 72. Q Quadraria, d 237. Quadratis, d 237. Quadratium, a 340. Quadrivium, d 246. Quadruvium villa, d 246. Quarrubium, Carrubium, d 246, Quartianum, c 87. Quelinus, b 155. | Quercetum, b 155. ME He Quercus, Quescus, b 155. Quernum, a 350. Quernus, Quesnus, b 155. Querrum, d 209. Quillio, c 38. Quimperium, b 72. Quinciacum, c 88, c 93. Quinciacus, c 91. Quintiacum, c 88, c 93. Quintiacus, c 88, c 90, c 93, c 94. Quintio, c 99. R Raaldi curtis, d 195. Radadi villare, d 219. Radaldi villa, d 140. Radegisi curtis, d 195. Radelonis pons, d 146. Radheri curtis, d 126. Radix, b 102. Radolium, a 341. Radonis villaris, d 219. Radulfi curtis, d 126. Raginbertiaca, c 100. Raginberti curtis, ce 100, d 195. Raginineus, c 102. Rana, b 117. Ratbaldo villare, d 219. Ratiatum, c 62. Ratisbona, d 196. Ratomagus, c 61. Ratum, d 177. Ratus, b 117. Raurica, c 58. Reclosa, c 49. Recolum, b 73. Reculata, d 364. Recuperantia, d 149. Recussus, Recussa,Recussum, d 149. Redemptio, d 149. Redones, ce 54. Regula, c 49 Remerago villa, d 140. Remi, c 54. Remigianum, c 86. Renda, Rendita, d 150. Rendia, Rendea, d 150. Rendua, Rendoa, d 150. Requisita, d 150. Restum, Resta, d 210. Revestitio, d 151. Revestitum, d 150. Ridus, Ridum, b 81. Rigoialum, a 342. Rigua, Riga, b 73. Riguius, Rigula, b 73. Riguus, Rigus, b 73. Rininga, c 105. Ritum, d 247. Rivaria, a 345. Rivarium, Rivaria, b 73. Rivatis, a 340. Rivicellus, b 73. Rivoialum, Rivogilum, b 73. Rivulus, Rivellus, b 73. Rivus, Rius, b 73. Roboretus, a 344. Robur, Rovur, b 156. Roca, a 360. Rocodunum, d 175. Roda, Roha, b 87. Rodanensis, çc 70. Rodeniacas, c 71. Rodeniacum, e 95. Rodeniacus, c 71. Rodeni villa, e 70. Rodoïalum, Rodolium, b 89. Rodolfingus, Roofingus, d 207. Rodulfi curtis, e 121. Roffiacum, 6e 89. = 26 + Roffingus, c 103. Roliacus, ec 89. Rollingum, c 105. Romani, c 65. Romania, c 65. Romanianus, € 87. Romanica, c 66. Romani monasterium, € 46. Romanis, c 65. Romanoialum, € 66. Romarium, c 66. Romigaria, c 66. Romiliacas, e 95. Romiliacus, c 93. Romingus, c 103. Rosa, b 156. Rosariola, b 157. Rosarium, Rosaria, b 157. Rosetum, b 157. Rossilio, b 99. Rotfridi curtis, d 126. Rotomagus, c 60, d 247. Rovoretum, b 156. Rubiacum, ce 81, c 97. Rudeniacum, c 71, c 93. Ruffiaco, c 93. Ruffiacum, c 88, c 89,c 90,c 93, c 94 Ruga, Ruha, Rua. d 247. Rulliacus, c 90. Rumaldi curtis, d 195. Rumiliaco, c 93. Rumiliacum, € 98. Runcarium, Runcaria, b 157. Runcinum, b 157. Runcus, Runchus, d 157. Runingis, c 102. Rupianus, c 87. Ruschi villa, d 140. Ruscino, c 61. Ruscinum, b 158. Ruscus, Ruschus, db 158. Ruta, Rota, Ruda, Roda, d 247. Ruteni, c 54. Ruteniacum, c 95. Ruteniagas, c 95. Rutenianica, c 70. Rutenicus, c 56. S Sabicidum, a 343. Sabulo, b 177. Sabulum, b 176. Sa'rum, Sabo, b 174. Saciacus, © 93. Sacius, € 100. Sacrum Cœsaris, € 65. Sal, b 177. Sala, d 210. Salas, d 210. Salicarium, Salicaria, b 159. Salicetum, Salicidum, b 159. Saliciata, a 344. Salicinium, b 159. Saliciolum, b 159. Salinæ Suetrionum, ce 61. Salinarium, Salinaria, b 177. Salinum, b 177. Salingus, Salineus, c 102. Salix, € 94. Sallelæ, d 210. Salmangis c 103. Salmingus, € 103. Salodurum, € 62. Salsus, Salsa, Solsa, b 177. Saltus, b 102. Salvamentum, c 49. Salvatorium, c 49. Salvatorium Beatæ Mariæ, c 18. Salviacum, c 90. . Salviacus, c 90. Salvitas, € 90. Samarobriva, € 52. Sambucus, Sabueus, e 60, c 64. d 240. Samesium, b 159. Sanciacum, & 346. Sancio, € 93, c 94. Sancta Agnes, c 21. Sancta Anastasia, c 20, c 21. Sancta Eulalia, c 22. Sancta Euphemia, c 20, c 23. Sancta Maria, c 24. Sancta Maria de Ortulis, d 226 Sancta Maria in Castro, d 180. Sancta Marvia, c 22. Sancta Natalia de Fano, c 17. Sancta Nativitas, ç 22. Sanctiacum, € 93, c 99. Sancti Basoli Mons, c 23. Sancti Carauni villare, c 23. Sancti Germani mons, c 23. Sancti Petri mons, c 923. Sancti Remigii mons, c 923. Sanctum Sepulchrum, c 21. Sanctus Adjutor, c 20. Sanctus Agrippanus, € 20. Sanctus Amantius, ce 22. Sanctus Ananius, c 22. Sanctus Andeolus, e 20. Sanctus Andreas, c 21. Sanctus Annemundus, ce 22. Sanctus Aper, c 20. Sanctus Aquilinus c 20. Sanctus Baldomerus, c 21. Sanctus Baudilius, ce 21. Sanctus Benedictus, c 20, c 21. Sanctus Benignus, c 21, c 22. Sanctus Brixius, c 21. Sanctus Carilefus, c 21. Sanctus Clodoaldus, c 20. Sanctus Christophorus, c 21. Sanctus Cyricus, e 20, c 21, c 22. Sanctus Desiderius, € 20, ce 21. Sanctus Egidius, ec 21. Sanctus Electus, e 22. Sanctus Eptadius, c 21. Sanctus Errealdus, c 93: Sanctus Eugendus, c 21. Sanctus Eumachius, ç 22. Sanctus Euparchius, c 23. Sanctus Eusebius, ce 23. Sanctus Felix, c 21. Sanctus Ferreolus, c 20, c 24, c 22. Sanctus Fructuosus, c 21. Sanctus Georgius, € 21. Sanctus Habundus, e 21. Sanctus Hilarius, c 20, c 22. Sanctus Illidius, ç 21, e 22. Sanctus Leodegarius, c 22, e 25. Sanctus Leonardus, ce 22. Sanctus Maclovius, e 20, c 23. Sanctus Mamers, c 23. Sanctus Mammes, c 93. Sanctus Marcus, c 21, c 22. Sanctus Martialis, e 20, ce 22. Sanctus Mauritius, e 21, c 22. Sanctus Maurus, € 22. Sanctus Maximus, € 20. Sanctus Medardus, c 20, ce 21. Sanctus Medericus, ce 22. Sanctus Memmius, e 21, c 22. Sanctus Moises, ç 22. Sanctus Nectarius, e 22. Sanctus Paganus, c 22. Sanctus Pancratius, c 21, c 22. Sanctus Paulus, c 22. Sanctus Petrus, c 20, c 21. Sanctus Petrus de villa, e 23. Sanctus Petrus in via, ce 23. Sanctus Petrusius, € 22. Sanctus Piatus, c 21. HR, ren Sanctus Pontius, c 22. Sanctus Priscus, c 21. Sanctus Præjectus, e 20, c 21. Sanctus Prothasius, € 21. Sanctus Quiritus, ç 21. Sanctus Romanus, c 22. Sanctus Salvius, c 22. Sanctus Saturninus, € 21, c 22. Sanctus Severinus, € 22. Sanctus Sidonius, c 21. Sanctus Stephanus, c 22. Sanctus Sulpitius, ce 20, ç 21. Sanctus Taurinus, c 21. Sanctus Theofridus, e 23. Sanctus Tranquillus, € 22. Sanctus Veranus, c 20. Sanctus Vulmarus, c 22. Sanitium, € 61. Sannum, b 160. Santiniacum, € 24. Santinium, € 24, c 98. Santonacus, ce 101. Santones, c 54, c 63. Santonicus, € 56. Sapinus, b 160. Sapium, Sappium, b 160. Sarmasia, à 340, c 83. Sarmatia, Sarmasia, c 83, c 98. Sartum, d 224 Sasiacum, c 93. Sasiriacum, € 94. Sassigniacas, € 96. Satiacum, c 93. Saturatis, a 340, c 55. Savacia, a 340. Savadatis, a 340, c 55. Saviniacensis (vicaria), c 89. Saviniacum, € 93, c 94. Saviniacus, c 96. Saxiacum, € 82. Saxoniacas, € 95. Saxonis fontana, c 81. Saxum, & 361. Scadiacus, c 89 Scala, d 248. Scalatis, a 341. Scaldis stata, d 212. Scaldi villare, d 219. Scaldobriga, d 173. Scatalingis e 105. Schola, ce 49. Sclepindingus, € 102. Scoilus, a 342. Seubiliacum, c 97. Seubilingis, c 102. Scutinga, c 103. Secale, b 160. Sechanis villa, d 139. Secundi curtis, d 126. Secundiniaca (cors), € 90. Securus, Secura, Securum, c 188. Sedes, Sedium, Sidium, d 212. Sedunum, d 175. Segisma, c 29. Sesgodunum, € 59. Segusio, € 62, c 91. Segustero, c 63. Sendra, d 169. Seniliacus, c 89. Senones, c 4, c 63, c 70. Senonia, a 334, c 70, c 98. Senonica, € 70. Senomagus, € 70. Senonis antus, € 70. Sentiaca (villa), c 97. Sentiacum (palatium), € 97. Sentiacus, c 97. Sentiniacus, € 24. Sentolatus, a 341. Septem Pali, d 187. Septima, d 185. De Septoilum, a 340, d 211. Septum Cyriaci, d 211. Sequestrum, d 151. Serra, & 361, d 211. Serra longa, d 211. Severiacum, c 88. Severodunum, d 175. Sicramni curtis, a 336, d 193. Sicramni villa, d 139. Sicramni villare, d 218. Sidolocus, c 31 Sidoniacas, c 95. Sidremomagus, c 24. Siffredi villa, d 138. Sigebaldi villa, d 139. Sigiacense, a 346. Sigisfridi villare, d 217. Siglini curtis, d 126. Siliacus, à 344. Silvagium, c 90. Silvastrum, à 347. Silexud via, c 24. Sinciacus, € 97. Sine muro, d 185. Sylva, Silva, b 103. SoCca, b 104. Sodobriga, d 173. : Solarium, a 345, d 298. Solaticum, a 344, b 998. Solatium, d 228. Solemniacus, c 88, c 90. Soliacus, c 93. Solisma, c 16, c 29. Solnatis, 4 340. Solnatium, «a 340. Solodurum, d 176. Sonteri pons, d 246. Sorbus, b 161. Sorex, b 118. Sostomagus, d 179. Sidremum , Spaningum, € 103. Sparnacus, c 101. Spartiacus, c 89. Specus, «a 368. Spelæum, a 368. Spelunca, a 368. Spernum, b 162. Spica, Spicum, Spicus, b 104, b 161. Spicaria, b 161. Spicariæ, a 345. Spicarium, b 104. Spinachium, Spinacia, b 162. Spina, Spinus, b 104, d 161. Spinetum, a 341, a 344. Spinoialum, b Y3. Spinogilum, a 341. Spinolium, a 34%, b 93. Spinosa, 4 339, a 347. Scinosum, & 347. Spissia, d 229. Spissosum, a 347. Spissum, b 105, d 228. Spondelianum, € 86. Stabulæ, d 211. Stabulum, Stabula, d 211. Stagnum, b 81. Star, villa, d 139. Staticum, Stagium, d 212. Stativa, Stata, d 212. Sternacum, € 101. Stovella, d 238. Strata, Stratæ, d 248. Strata bona, d 249. Stratæ bona, d 249. Stratæ burgus, d 193, d 249. Stratæ cella, d 249. Stratodunum, d 249. Stricovildis villa, d 141. Stuba, Stupa, d 237. Suber, b 162. D LP Submænium, d 212. Submonasterio, € 46. Sucinga, c 103. Sudes, Sudis, b 162. Suessiones, € 57. Suindinum, € 60 Summa, & 302. Summa (aqua), b 75. Summa ecclesia, d 218. Sundhova, d 165. Surrugium, € 97. Sutzolingas, € 105. Tabale, d 212. Tabalia, d 213. Tabana, d 213. Tabella, Tavella, d 212. Taberna. Taverna, d 213. Tabernæ, d 213. Tabernæ Mosellanicæ, d 213. Tabernæ Rhenanæ, d 213. Tabernæ Riguæ, d 213. Tabernæ Tribocorum, d 213. Tabernarum Castellum, d 213. Tala, a 363. Talinga, c 103. Tallievilla, d 141. Tannacum, e 101. Tanaio, c 100. Tanum, b 162. Tarasco, a 351, c 58 c 62. Tarbelli, c 54. Tarvenna, c 60. Tasca-MaScha TA Ie Tasco, Tascus, b 118. Tatinga, ce 104. Tauriniacus, c 90. Tauriacus, c 88, c 91. Taxo Taxus, b 118. Taxonaria, b 118 Tegula, d 213. Tehunum. Thunum, d 215. Fellaus,-c'95: Telo, a 364. Telvicus, d 216. Templiacus, c 98. Templum, e 51. Templum Martis, e 17. Tenda Tenta Is Renditasd 215 Tenureium, e 99. Teodulfi villa, d 141. Terentiano, c 86. Terminiacas, c 95. Terminiacum, ce 97. Terminium, c 33. Terminus \c 33: Rerra 09e Territorium, b 91. Tertiacus, c 96. Tertrum, a 362. esta "bre Testa Boïorum, € 56. Theodaxium, e 99. Theodotionis villa, d 141. Theodomerense, a 347. Theoffredi villa, d 141. Theotvadum, d 250. Thermæ, d 238. Theuvasium, a 346. Thiadi villa, d 141. Mhoarcs terre Aci0e Tignum, Tignus, b 105. Tilia, Tilium, b 1683. Tilidum, a 344, b 163. Tiliola, b 164. Tinca, b 118. Tofta, d 214. Tolosani Tectosagum, c 58. Tornodurum, d 176. le Torpa, Tropa, Trova, c 41. Unda5 045. Torreio, ce 100. Uniacus, ce 88, c 94. Tosca, Toscha, Toschia, b 105. | Uriacum, c 91, c 98. Trabs, Trabe, d 214. Uriaticum, a 344. Trajectum ad Mosam, d 249. Ursaria, Orsaria, b 119. Trajectum ad Rhenum, d 249. | Urseria, a 345. Trajectum inferius, d 249: Ursiaco, c 93. Trajectum Mosæ, d 249. Ursiacum, c 93. Trans, d 249. Ursianum, c 86. Lreee tcb7: Ursingis, c 1083. Trelodium, d 168. Ursingus, c.103. Tremula, b 164. Ursus, Orsus, b 119. Bresabernæ, d 213. Usaticum, Usagium, d 151. Tres Viæ, d 250, d 251. Uselatium, a 341. Trevidus, a 334. . Uticus, c 56. Drevinte 52 Uxellodunum, d 175. Tricastini, c 58. Uxionis curtis, d 124. Tricastinis, c 24, c 56. Trivium, d 250. V Trunca, d 228, d 249. Tuda, Tudela, Tudeleta, d 188. | Vacca, d 228. Tulliacas, c 99. Vaccaria, Vaccarium, d 229. Rulio, c99. Vaccaritia, Vaccaricia, d 229. Tullum, a 364, c 59. Vacherulfi villa, d 141. Tungeri, c 24, c 63. Vadecia, c 98. Turba, Turpa, Turva, ec 41. Vadum, d 250. Turedunum, d 175. Vadum petrosum, d 250. Turniacus, c 93. Vagoritum, € 60. Turnineus, ec 102. Valciodorum, d 176. Turones, c 54. Valentia, c 62, c 85, c 98. Lurtur, b 120. Valentingas, c 103. Tusciacus, € 90, c 94. Valliacum, € 89. Tutela, Tudela, d 188. Vallianum, ce 86. Tutelense monasterium, d 188. | Vallis, a 36%. Vallis cella, ce 39. : {b] Vallis Quadrensis, a 345. Vallum, Vallus, d 188. Ucetia, c 63. Vandalincus, c 83. Ulfrasiagas, ce 95. Vandincus, € 83. Ulmus, b 164. Vapincum, Vapingum, € 62, Uncia, d 133. Po cuue no Vapingensis, a 3#7. Vapingensis ecclesia, e 105. Variacum, d 137. Varingus, c 103. Varmuudineus, € 102. Vascensis, ce 71. Vasconis eurtis, € 71. Vasia, b 82. Vasio, a 391. aie, Vara, Varia, b 105. Vedranica, c 56. Vedrariæ, d 258. Velcacinus, c 50. Vellaunodunum, d 175. Vellavi, c 57. Vellavum, c 55. Vena #0; Venarium, Venaria, b 75. Vendaria, Vendariola, d 152. Venderniacas, € 95. Vendernianum, € 86. Vendia, Vendea, d 152. Vendita, Venda, Venta, d 151. Vendoa, Vendua, d 151. Vendocinum, € 50. Vendogilo. a 342. Veneris, c 16. Venetianum, c 87 Venetum, Veneta, b 75. Venosum, Venosa, b 78. Venula, Venella, a 335, b 75. Vergiliacum, ce 97. Veriacus, c 96. Veriniacus, c 94. Veri villa, d 141. Vermeringa, c 105. Vermeria, Vermaria, b 120. Vermis, b 120. Vernemetes, c 29. Vernemeto villa, c 30. Vernemetum, c 30. _ Vicus novuüs, d 210. . Villa Abonis, d 136. Vernidum, «à 348. Vernidus, b 166. Vernolgium, a 342. Vernus, Merna bo»: Verobriga, d 174. Vertedum, a 344. Vertudensis, a 347. Verus, Verum, b 106. Vesontio, € 60. Vestitus, Vestita, d 2920. Vesuna, c 59. Vetus Trajectum, «d 249. Vetus Vicus, d 216. Via, d 251. Vicaria, c 111. Vicaria Brivensis, d 240. Vicaria Lugdunensis, d 175. Vicaria Vicavedonensis, d 175. Vicarius, € 90. Vicavedonense condita, d 175. Vicavedonum, d 175. Vicinium, Vicinia, d 216. Viciniolum, d 217.00 Vicloriacus, c 90. Micus dd 215 Vicus Ausonensis, d 216. Vestitum, Vicus Spacorum, d 216. Vidubia, ce 24. Viducasses, Viducassis, ce 54, d 215. Vienna, c 58. Vigilia, d 188. Villa, d 134 Villa Alderii, d 136. Villa Bladini, «4 138. Villa Britannorum, ce 68. Villa Britti, d 136. Villa caprosa, d 137. ES Villa cledarum, d 136. Villa Dei, ce 52. Villa de Tavellis, d 213. Villa Dodonis, d 136. Villa dominica, d 136. Villa episcopi, d 137. Villa fabrorum, d 136 Villa Ferreoli, d 136. Villa Francorum, c 73, d 136. Villa Gunderici, d 137. Villa Judæorum, d 137. Villa Manfredi, d 137. Villa Mauriana, ce 79, d 137. Villa Mauri, c 79, d 137. Villa monasterii, d 137. Villa Patricii, d 137. Villa petrosa, a 347, d 137. Villa picta, d 137. Villa pirorum, d 137. Villa populina, d 136. Villa Porcionis, d 136. Villa rubea, d 137. Villa Saxonis, d 136. Villa Scotorum, d 138. Villa spatiens, d 137. Villa tanosa, d 137. Villa tritorii, d 137. Villa urbana, d 137. Villa ursorum, d 137. Villa varia, d 137. Villa vetus, d 137. Villanaria, Villanarium, d 170. Villania, a 334, d 170. Villanoialus, d 170. Villanolium, d 183 Villare, Villaris, a 335, d 217. Villare Radonis, d 219. Villeta, à 335. Villisma, c 29. Vimen, b 167. Villarium , Vimenaus, c 55. Viminisma, c 29. Vinca, b 167. Vincella, d 201. Vinciacus, c 94. Vindalium, c 82. Vindemia, d 229. Vindicium, Vincium, d 152. Vindirgoldi villa, d 141. Vindobona, d 196. Vindobriga, d 174. Vindomagus, c 62. Vindonissa, c 63. Vinea, b 167. Vineania, a 347. Vineolis, b 167. Vinisma, c 29. Vintium, c 61. Viola, b 166. Vipplesiacum, c 98. Virga, b 106. Virgarium, b 106. Virgenna, b 177. Virgetum, Virgeta, b 106. Viriaco, c 94. Viriaco (vico), c 93. Viriacum, c 93, c 94. Viriacus, c 93. Viridarium, Viridaria, b 107, d 231. Viride, Viridia, b 106, d 231. Viridetum, d 231. NIMISI0 co 7, (c00! Viriziacum, c 100. Virodunum, d 175, d 180. Vitellus, b 119. Vitraium, € 100. Vitraria, b 178, d 938. Vitrina, b 178. Vitroialum, b 178. Nitrum, b 177: Vivarium, Vivarius, d 238. Vivarius peregrinorum, d 238. Viviscum, Vibiscum, c 56, c 71. Volisma, c 29. Volmeringa, c 103. Volonacus, c 101. Voluta, Volta, d 220. Vorganium, c 60. Vorgium, c 60. Vuabra, Vuavra, Vabra, Va- vra, b 107. Vuacta, Vacta, Vagta, Vayta, d 193. Vuadum, Guadum, d 250. Vualdum, Valdum, b 108. Vualdini villa, d 141. Vualdonis curtis, d 126. Vuandelini villa, d 141. Vuaractum, d 230. Vuarboldi curtis, d 126. Vuarda, Garda, d 193. Vuardericiacus, c 96. Vuardiniacum, ec 96. Vuarenceria, à 345. Vuarengesi villa, d 141. Vuarmeri villa, d 141. Vuarnesi villa, d 141. Vuarnugi curtis, d 126. Vuastina, Vastina, b 85. Vuastinum, Vastinum, b 85. Vuastum, Vastum, b 85. Vuernovillare, Guarnovillare, d 220. Vuicario villare, d 220. Vuilli curtis, d 224. Vuini eurtis, d 224. Vuippericum, c 56. Vulpasium, a 346. Vulpes, b 119. Vulpillacus, c 89. Vulpillago, ç 89. Vulpilla, Gulpilla, b 119. Vuodani mons, c 16. Vuodeni villa, d 141. Vuolfingus, € 102. Vurringus, c 103. Z Zezinoialum, a 340. CR nl de mn 2 € HRORE DES LICHENS DE FRANCHE-COMTÉ ET DE QUELQUES LOCALITÉS ENVIRONNANTES INR ne Er Li ACT ES Y INGENIEUR CIVIL CINQUIÈME PARTIE (Suite et fin) Séance du 11 novembre 1882 SECTION II LICHENS A THALLE NON STRATIFIÉ OU HOMÆOMÈRES PHYCOLICHENS OU LICHENS SE RAPPROCHANT PLUS OÙ MOINS DES ALGUES CYANOPHYCÉES. Thalle noir, brun, ou olivâtre, ordinairement membra- neux, Coriace à l’état sec, pulpeux, gélatineux à l’état humide, très variable de forme, ou fruticuleux à lobes ascendants, filiformes, cylindriques ou élargis, ou bien foliacé à lobes, tantôt aplatis, tantôt ascendants, sinués, crénelés ou laci- niés, parfois submonophyle, rarement cortiqué, assez bien cortiqué dans les Leptogium, beaucoup moins dans les Physma et les Collemodium; parfois pelté et ombiliqué au centre, tantôt enfin granuleux et entièrement crustacé.(rrains gonidiaux très variables. Apothécies quelquefois endocarpées, plus souvent lécano- rinés ou biatorinés, ordinairement d’un rouge plus ou moins foncé, ou d’un brun noirâtre, presque jamais entière- rement noires. Spores incolores, simples, diversement sep- tées ou murales. Puraphyses flexueuses, simples, ou très rarement articulées, incolores, peu ou pas renflées au som- met, souvent indistinctes,. Spermogonies immergées, incolores. Stérigmales simples, ou articulées. Spermaties, droites, courtes, ordinairement obtuses. La potasse et l’hypochlorite de chaux ne donnent pas de réactions certaines; seul l’iode est utile tant sur une coupe du thalle que sur l’intérieur de l’apothécie. Eo : . Thalle dont les gonidies se rapprochent des Nostichinées| 4... M ee een . 2 Thalle dont les gonidies se rapprochent des Chroococcacées...... a en ne 5 Thalle dont les gonidies se rapprochent des SHSONÉMALÉES NE PE CE Re de © . Thalle ou très bien, ou un peu moins cortiqué 3 ‘Hhalle non cortiqueés #72 mare inde . Thalle toujours très distinctement cortiqué. Spores ordinairement pluri-septées, plus OUMOMSNMUrAICS AE EPP APTE de Leptogium Nyl. Thalle moins distinctement corliqué. Spores ossepiées Non MNURAIES Se Le Collemodium Nyl. Thalle moins distinctement cortiqué, spores Siimples nr etre A ee Lempholemma Kærb. . Spores 10-15 septées et plus, fusiformes très ÉÉTOILES 4 ri Ra rar RE .... Synechoblastus Trev. Spores 3-septées, atténuées à une extrémité, ou plus ou moins fusiformes mais toujours beaucoup plus larges... .......... dé éohes Lethagrium Mass. Spores oblongues, larges, ordinairement 3- septées avec quelques cloisons perpendicu- laires idees ne à di cd Collema Hoffm. . Thalle dans lequel les gonidies se rapprochent des algues du genre Glaecocapsa . ....... 6 Thalle dans lequel les gonidies se rapprochent des algues du genre Xanthocapsa...….. ER . Thalle plus ou moins fruticuleux dans lequel la couleur rouge donnée par la glaecocap- sine à l’enveloype des gonidies manque SOUMENE Peel ee LE np ,.. Synalissa Dr. Thalle non fruticuleux, crustacé, à gonidies dont l'enveloppe est toujours bien colorée en rouge par la glaecocapsine............ Pyrenopsis Nyl. Thalle peu ou pas ombiliqué, pas de fila- MeNnts ANASTOMOSÉS RE EL ne 8 Thalle ombiliqué, orbiculaire. pas de filaments ANASLOMOSÉS NORMES PARTS Anema Nyl. Thalle ombiliqué, filaments anastomosés bien visibles cer RE Re ..…. Omphalaria Dr. et Mnt. . Thalle très lâchement ombiliqué, microphyl- linique, finement lobulé au bord, crustacé dl Centre 4, 0e RATE al e . Thyrea Mass. ET = ET COTE VO — 59 — Thalle nullement ombiliqué, entièrement crus- tacé à grains souvent corolloïdes.,....,,.. Gollemopsis Nyl. 9. Gonimies associées à 2 ou plus dans un thalle LIGNE AR EEE RSS 10 Gonimies submoniliformes répandues dars un thalle à filaments tubulaires creux.....,,, Gonionema Nyl. Thalle cylindrique, rameux, enchevétré, grains gonidiaux grands par séries 2. 3. 4. en place et disposés tout le long de l'axe... Sirosiphon Kutr. 10. Thalle cylindrique, rameux, grains gonidiaux rassemblés par 2-4, apothécies lécidéines, LÉMAMOBMESAR RENE PE ee emir » ame ne one à Spilonema Born. Thalle cylindrique, enchevêtré, rameux, grains gonidiaux, grands, rassemblés par 2-4 sous la couche corticale. Apothécies enfoncées dans les parties épaissies du DANSE TRE Re es le ele dei . Ephebe Fr. TRIBU XXI — COLLÉÈÉMACÉES Nyl % GRAINS GONIDIAUX SE RAPPROCHANT DES NOSTOCHINÉES. GENRE LEPTOGIUM Nyl. Thalle très variable, ou aplati et foliacé, plus rarement crustacé à lobes, quelquefois monophylle ou polyphylle, de dimensions atteignant souvent 8 ou 10centimètres, beaucoup plus réduit dans d’autres, devenant dans les petites espèces presque invisible et simplement granuleux verruqueux ; ou bien à divisions très étroites, fruticuleux à rameaux plus ou moins cylindriques. La couche corticale est toujours for- mée de cellules plus ou moins grandes, anguleuses, ordi- nairement d’un beau jaune un peu brun (excepté L. Tremel- loides). L'intérieur est rempli d’une matière gélatineuse, dans laquelle se trouvent des cellules anguleuses, irrégulières ou des filaments creux, presque parallèles, ou se ramifiant et s’anastomosant. Dans ces cellules, ou entre ces filaments, se trouvent des grains gonidiaux, ou isolés, ou plus souvent 0 groupés par 3 ou #, ou plus souvent en grains de chapelets, contenant 10, 12, 15 articles et plus; les grains sont alors dits moniliformes. Apothécies lécanorines ou biatorines, souvent sessiles ou adnées. Spores moyennes ou grandes (L. quadratum excepté), incolores, ellipsoïdes, souvent atténuées aux extré- mités, 3-5 septées et devenant ordinairement oléagineuses et murales. Gélatine hyméniale teinte en bleu par l’iode et passant souvent au violet et même au rouge. Paraphyses ordinairement agglutinées, simples et non renflées au som- met. Spermogonies immergées. Stérigmates articulés à 4-6-8 articles. Spermaties droites, courtes. 1. Thalle foliacé, membraneux à lobes grands ou petits, presque entiers ou crénelés, incisés ou profondément disséqués..... À Thalle fruticuleux à rameaux filiformes ou presque cylindriques PE RER ET 6 2, Thalle lobé à lobes moyens ou petits, di- versement crénelés ou laciniés......... 9 Thalle à grands lobes monophylles ou po- lyphyles peurdéconpes retenue CET Ce 4 3. Thalle à lobes moyens laciniés ou frangés. L. lacerum Fr. Thalle à lobes moyens arrondis, crénelés.. L. sinuatum Nyl. Thalle à lobes très petits à laciniures ar- rondies. dentelées ne rene L. minutissinuum Kærb. Thalle à lobes peu visibles. Spores plus petites que dans toutes les autres es- PÉCRS nn MEN RD RIRES L. quadratum Stitz. %. Thalle à lobes d’un bleu gris ou peu plombé. L. tremelloides Fr. Thalle à lobes d’un brun roux verdûtre, plombé parfois mais par places seulement. 5 (SL . Thalle polyphylle à grands lobes, sinué, tomenteux en dessous 2 ML TER En L. saturninum Nyl. Thalle monophylle ou à peu près, garni de rhizines en dessous 6e MERE Te . L. Hildenbrandi Nyi. 6. Thalle brun à rameaux courts, dichotomes, PEUMOMONEUEREEER" Én PR pote L. Schraderi Nyl. Thalle fruticuleux, à rameaux plus longs, HoMbEEUX MINITIQUES APM PPONE L. muscicola Fr. 1. LEPTOGIUM LACERUM Fr., Scand., 293; D. R., Alg., DARODENyI, Syn., p. 122, Scand., p.33; Kœrb., Sust., p. 417. Leptogium atrocoeruleum Arn., Jur., p. 288 et Munch., p. 127. Collema lacerum Ach., L. U., p. 657 ; Syn., p. 327. Collema atrocæruleum Schær., Enum., p. 248. Lichen lacerus Sw., Lich. Prodr., p. 133. Exs. Schær., 404; Mougeot, S. vog., 1939 ; Hepp, 928; Rabh., 590; Anzi, 11; Oliv., 20; Roumeg., 180, 280. Thalle membraneux polyphylle, lacéré, lacinié. réticulé, à bords ciliés-dentés, d’un gris plombé ou d’un brun rou- geâtre. Apothécies médiocres, ou même petites, urcéolées, sessiles, d’un rouge pâle. Spores ovoïdes ou un peu aiguës, incolo- rés, murales, de Onm 32 à Onm 42 de long, environ 2 à 2 1/2 fois p. I. q. l., renfermées au nombre de 8 et unisériées, ou plus souvent 2 unisériées, 2 bisériées au milieu et 2 unisé- riées à la partie inférieure dans des thèques cylindriques, renflées au sommet, de Omm,170 à Omm 180 de long, sur Omm,28 à Omm,32 de large. Paraphyses grêles, flexueuses, enchevêtirées, incolores, non articulées et non renflées au sommet. Epithécium mince, peu cohérent, un peu jaunâtre. Thécium incolore. Hypothécium d’un jaune or pâle. Spermogonies immergées. Stérigmutes articulées. Var. 1 fimbriatum Hffm., fl. G., p. 104. Exs. Flag., L. F.C., 98. — Thalle plus développé à marges fimbriées. Apothécies du type. Var. 2 pulvinatum Hoffm., FI. G., p. 104. Exs. Schær., 406; Hepp., 929; Malbr., 102 ; Oliv., 21; Flag., L. F. C., 100; Roumeg.., 401. — Thalle beaucoup moindre, à lobes pressés, denticulés, à laciniures petites, incisées d’un brun obscur, toujours stérile. I. Colore en bleu la gélatine hyméniale, surtout la partie supérieure de l’hyménium. Habit. — Le type est assez répandu sur la terre, dans les forêls, sur- Go tout dans la moyenne montagne; la var. fimbriatum dans les bois de Montferrand;la var. pulvinalum sur les vieux murs où elle est com- mune; couvent de Mont, Avanne, environs de Besançon, etc.; Genève (J. Mull.). 2. LEPTOGIUM SINUATUM Nyl. in Lamy Cat., p. 7; Kærb., Syst, p. M8: Suit, LUS pl Ann Jupe Leptogium scotinum Fr. Scan.,p.293; Nyl., Syn., p.1%3 ; Scand., p. 34 etL' Pr AÛt Collema sinuatum Schær., Enum., p. 250. Collema scotinum Ach., L. U., p. 651 et Syn., p. 323, Thalle membraneux, polyphylle, sinué, Ilobé à lobes arrondis, denticulés, d’un brun châtaigne, plus rarement plombé. Apotnécies pelites biatorines, un peu urcéolées, sessiles, d’un roux clair. Spores ovoïdes, ou souvent atténuées aux extrémités, incolores, très murales, de Omm,28 à Onm Ai de long, environ 2-2 1/2 fois p. |. q. L., renfermées au nombre de 8 et unisériées, ou plus souvent les deux spores supé- rieures et les deux inférieures unisériées, les 4 du milieu bisériées, dans des thèques oblongues de Omm,150 à Omm 160 de long sur Omm 926 à Omm,30 de large. Paraphyses grèles, flexueuses, enchevêtrées, incolores, non articulées et non renflées au sommet. Epithécium mince, jaunâtre. Thécium incolore. Hypothécium d’un jaune très pâle. Spermogonies non étudiées. «) Type. Exs. Malbr., 352; Hepp,653; Roumeg., 179; Oliv., 329; Flag., L F. CG, 298. — Thalle à lobes assez grands, brun mar- ron, ou plombé, denticulés. B) Var. scotinum. Exs. Anzi, 538 ; Roumeg., 205; Oliv., 330 — Thalle brun, à lobes beaucoup plus petits, pulvinés, et hypo- thécium incolores. I. Teint en bleu la gélatine hyméniale. Habit. — Espèce assez vulgaire en France ; mais très rare dans nos régions; le type bien développé et bien fructifié sur un mur de la banlieue içi de Besançon près Samnt-Claude ; la var. scotinum dans les Vosges (Mougeot). 3. LEPTOGIUM MINUTISSIMUM Kærb., Pur., p. 293 ; Mass., Mémetp 60: Nyl in. Lamy, Cat., p. 6: Stitz, L. H., DER ExSSchaer., L. H., 498; Anzi, Lang., 411; Flag., L. F. C., n. 99. Thalle membraneux, polyphylle, microphyllinique, lobé, à lobes imbriqués, arrondis, inciso-crénelés aux bords, d’un brun roux, parfois un peu plombé. Apothécies petites, hbiatorines d’un roux très pâle, presque carné. Spores ovoïdes, ordi- nairement atténuées à une extrémité, plus rarement aux deux, incolores, 5 septées et souvent un peu murales de Oum 97-àa On, 31 de long, environ 2 à 2 1/4 fois p. I. q. 1., incolores, renfermées au nombre de 8 et bisériées, au moins au milieu, dans des thèques allongées un peu renflées au sommet, de Omm,50 à OmmG0 de long, sur 0,26 à Onm,30 de large. Puraphuses grèles, flexueuses, enchevêtrées, incolo- res, ni articulées, ni renflées au sommet. Epithécium mince, jaunâtre. Hyménium incolore, d'environ 0"m,075 d’épais- seur. Hypothécium d’un jaune pâle. Spermogonies non observées. , un peu urcéolées, sessiies, 1. Teint en bleu la gèlatine hyméniale. Habit. — Assez commune hors de nos limites, en Suisse : Zurich, Saint-Maurice, ete (Hepp). Je ne l’ai rencontrée en Franche-Comté que sur des alluvions au bord du Doubs à Montferrand. 4. LEPTOGIUM SUBTILE Ny1 , L. P.,2et Syn., p.121; Kœærb., Par. p.494; Stitz., L. H., p.13; Arn., J'ur., p. 290. Collema subtile Ach., L. U., p. 659 ; Syn., p. 328. Collema minutissimum FIk., D. L., 99. Collema tenuissimum Ach., L. U., p. 528. Exs. Schær., L. H., 498 ; Hepp, 413. Thalle membraneux, polyphylle, très tenu, à lobes par- fois arrondis, dentelés, plus souvent laciniés, à laciniures plus ou moins profondes, d’un brun roux ou un peu ver- dâtre Hyphes du Thalle beaucoup plus soudées et formant de grosses cellules, tandis que dans les espèces précéden- tes, elles sont plus ou moins lâchement anastomosées ; grains gonidiaux en courts chapelets 3-4, tandis qu’on en compte 6-8 et plus dans les précédents. Apothécies très petites, biatorines, adnées, d’un roux assez vif. Spores ovoïdes peu atténuées aux extrémités, incolores, o-septées et souvent murales, de Onm,020 à Onm,93 de lone, environ de 2 à 2 1/4 fois p. 1. q. L., renfermées au nombre de 8 et unisériées, dans des thèques cylindriques étroites de Onm/ 1102 00420 de Tone sur 0rn418 2 0mm 00 de arce Paraphyses grèles, flexueuses agglutinées, ni renflées ni agglutinées au sommet. Æpithécium jaunâtre, assez épais. Thécium et Hypothécium presque incolores. Spermogonies non observées. I. Teint en bleu. puis en rougeñtre la gélatine hyméniale. Habit. — Rare dans nos limites ; sur des mousses près de Genève (J. Mull.). Cette espèce est beaucoup plus répandue dans le Centre et l'Ouest de la France, où M. l'abbé Hy l'indique comme très répandue et poly- morphe. Au premier aspect le Lept. subtile peut-être confondu avec le Z. minulissimum; la structure interne du thalle que nous avons signalée permettra toujours de l’en séparer facilement. 5. LEPTOGIUM QUADRATUM Stitz.. L. IL, p. 12. Collema quadratum Lahm in litt. ad Kærb.; Kærb., Par., p. 411. Thalle cartilagineux, verruqueux, granuleux, pulviné, compliqué, très obscurément lobé, les lobes étant souvent invisibles, d’un bran olivâtre, se gonflant à l'humidité ; corti- qué assez fortement à la partie supérieure, beaucoup moins en dessous. Hyphes du thalle moyennement soudés ; grains gonidiaux en courte chaine de 3-4, plus souvent en amas de 4-5. A ET CR PUS a TM a le IS D TN EE D PE TS ES Apothécies des plus tenues, très nombreuses, d’abord in- nées et presque angiocarpes, puis scutelliformes et bordées par une marge thalline, mince, le disque étant d’un jaune verdâtre, ou olivâtre, plus clair que le thalle. Spores petites, incolores, ellipsoïdes ou assez visiblement quadrangulaires, obtuses aux extrémités, 3-septées ; mais à cloisons peu visi- bles, obscurément murales, de Omm,13 à Oum 15 de long, environ À 1/2 fois p. 1. q. 1, renfermées au nombre de 8 dans des thèques obovales de Omm 58 à Omm,60 de long, sur Onmm,015 à Onm,17 de large. Paraphyses flexueuses peu cohé- rentes, moins grêles que dans les espèces précédentes, incolores, un peu renflées au sommet, non articulées. Æpi- thécium, Thécium et Hypothécium, à peu près incolores. Spermogonies non observées. I. Teint l'épithécium en bleu violet, passant au pourpre, puis au vineux. Habit. — Espèce des plus rares dans nos régions ; n’est indiquée avec certitude que sur des peupliers près de Genève, où elle a été récoltée par M. J. Muller. Je ne la connais pas provenant de cette localité. La descrip- tion ci-dessus a été faite d'après un très bel échantillon provenant de M. le Dr Hedlung, et recueilli en Suède sur le même support. 6. LEPTOGIUM TREMELLOIDES Fr., Scand., p. 293; Nyl., Syn., p. 124; Stitz., L. H., p. 14; Koœrb., Par., p. 495. Collema tremelloides Ach., L. U., p. 655; Syn., p. 325; Schær., Enum., p. 250. Collema cyanescens Schær., Enum., p. 250. Thalle d’un bleu glauque ou plombé, membraneux, à lobes larges, crispés ou rarement imbriqués, souvent par- semé d’isidies concolores ; couche corticale d’un bleu glau- que et non d’un jaune brun, comime dans la plupart des espèces du genre, composée de grandes cellules anguleuses. L'intérieur est formé d’hyphes robustes peu anastomosés, presque parallèles, au milieu desquels sont des grains goni- diaux clairs, peu nombreux, disséminés ou réunis au nom- bre de 2-3, rarement 4. ) Gp Apothécies très rares, inconnues dans nos limites. Spores, ellipsoïdes, atténuées aux deux extrémités, ordinairement 3-septées, un peu murales, incolores, de Omm,022 à 0» 026 de long, environ 2 1/2 à 2 3/4 fois p. 1, q.1I.; rentermées au nombre de 8 dans des thèques un peu renflées au milieu, de Omm,080 à Omm 090 de long sur Omm,020 à Omm,022 de large. Parapliyses grèles, flexueuses, enchevêtrées, incolo- res, non articulées ni renflées au sommet. Epithécium, Thécium et Hypothécium à peu près incolores. Spermogonies non observées. I. Teint la gélatine hyméniale et surtout l’épithécium en bleu passant au violet. « Type. Exs. Mougeot, S. Vog.,1068.— Lobes du thalle oblongs, arrondis aux bords, d’un gris plombé, lisses ou rarement ru- gueux. Var. cyanescens. Exs. Schær., 409. — Lobes plus arrondis, plus lisses, d’un bleu glauque, souvent parsemés de granules concolores. Habit. — Espèce toujours très rare dans nos régions. Le type, parmi les mousses dans les montagnes des Vosges (Mougeot) ; la variété cyanescens, également parmi les mousses en un seul endroit du Mont-d’'Or, au-dessus de Metabief (Flag.). 7. LEPTOGIUM SATURNINUM Nvl., Prodr., p. 26: SUN D MOT Leptogium myochroum Nyl. in Lamy ; Stitz., L. H., p. 15. Collema saturninum Ach., L. U., p. 644; Syn., p. 320. Collema tomentosum Hffm., F1. Germ., p. 99. Mallotium tomentosum Kœærb., Syst. p. 416. Exs. Mougeot, St. l'og., 45% (pr. p.) ; Schær., L. H., 500 ; Hepp, 652 ; Rabh, 2216 ni Land JADlas UE MAN CT, Ælo0E AR OuMNEE TE Thalle coriace ou presque monophylle, ou compliqué polyphylle, lobé, à lobes incisés, lisse en dessus, d’un brun noirâtre ou verdâtre, parfois un peu plombé, cendré et briè- vement tomenteux en dessous. Couche corticale d’un jaune brun, plus épaisse en dessus qu’en dessous, formée de cel- bn lules moyennes, disposées sans ordre. L'intérieur est formé d'hyphes anastomosés au milieu de la gélatine ; dans les intervalles sont rangés les grains gonidiaux en assez longs chapelets, 10, 12, 15 et plus. Apothécies très rares, inconnues dans nos limites, d’un brun roux, moyennes, adnées, à disque plan, bordé par une marge entière, saillant, puis devenant convexe, dif- forme et immarginée. Spores ellipsoïdes, 3-septées, deve- nant promptement murales, incolores, de Omm,020 à Onm,093 de long, environ 2 fois p. 1. q. 1 , renfermées au nombre de 8 dans des thèques cylindriques. un peu ventrues de Omm,078 à Omm 082 de long sur Omm 021 de large. Paraphyses incolo- res, assez épaisses, flexueuses, agglutinées, non renflées et non articulées au sommet. Épithécium d’un jaune brun. Thé- cium incolore. Æypothécium ou incolore ou un peu jaunâtre. Spermogonies immergées. Stérigmates non rameux à 4-6 articulations, Spermalies droites, petites, d'environ Omm,004 de long (Ny1.. I. Colore en bleu, puis en violet, la gélatine hyméniale et surtout l’épi- thécium. Habit. — C’estun des Leptogium les plus communs dans nos régions : sur les érables dans les Vosges ; sur les noyers dans tous les environs de Besançon, particulièrement de Boussières à Abbans ; excessivement abon- dant sur divers arbres près de Gex ; mais toujours stérile. (Flag.). Dans tous les environs de Genève (J. Mull.). 8. LEPTOGIUM HILDENBRANDII Nyl., Prodr., p. 26; Syn., p. 127. Leptogium saturninum Nyl., in Flora 1860 ; Stitz., L. H., p. 15. Mallotium Hildenbrandii Kærb., Syst., p. 417. Mallotium saturninum Mass., Mem., p. 95. Collema myochroum et saturninum Schær., Enum., p. 256. Exs. Schær., L. H., 13 ; Hepp, F. E., #5 ; Anzi, Ital. sup, 2 ; Flag, L.F. C , 200. Thalle membraneux, coriace, ordinairement monophylle et orbiculaire, opaque, ondulé, d’un brun roux ou un peu ver- ne — dâtre et rugueux en dessus, cendré en dessous et parsemé de rhizines blanchâtres. Couche corticale d’un brun jaunä- tre à cellules moyennes, disposées sans ordre, intérieur rempli de gélatine dans laquelle sont des hyphes anastomo- sés. Grains gonidiaux en longs chapelets, 10, 12, 15 et plus. Apothécies nombreuses et fréquentes, moyennes, envi- ron 1,5 à © miliim. de diamètre, à disque d’un brun roux, plan et marginé, puis devenant assez promptement con- vexe et immarginé. Spores ellipsoïdes, 3-septées, devenant promptement murales, incolores de 0mm,020 à Omm,093 de long, environ 2 fois p. |. q.1., renfermées au nombre de 8 dans des thèques cylindriques, un peu ventrues, de Onm,078 à Onm,082 de long, sur Omm,19 à Omm 091 de large. Paraphy- ses incolores, assez épaisses, flexueuses, agglutinées, non articulées au sommet. Epithécium d’un jaune brun. Hypo- thécium incolore ou un peu jaunâtre. Spermogonies immergées. Stérigmales articulés à 4-6 articulations, Spermaties droites, petites, de Omm005 de long (Nyl.). I. Colore en bleu, puis en violet, la gélatine hyméniale, et surtout l’épi- thécium. Habit. — Peut-être un moins abondant que le L. saturninum et s’éle- vant surtout à de moindres altitudes, cependant assez peu rare. Dans les environs de Besançon sur divers arbres ; mais principalement à la base des noyers; dans ces conditions à Boussières, Abbans-Dessous et en mon- tant du côté de Quingey (Flig ); n’est pas signalé dans les l'osges par Mougeot. Environs de Genève (J. Mull.). 9. LEPTOGIUM SCHRADERI Nyl., Atg., p. 318; Kærb., Par.,. p 495; Sûtz EP p 406 Arn Jur pr 29e abbé te Lich. Anjou, p. 32. Mixopuntia Algeriensis D. R., Alg., p. 212. Collema Sc'iraderi Ach., L. U., p. 658 ; Syn., p. 318. Collema Sendtneri Schær., Enum., p. 249. Exs. Hepp, 655 (secundum cel. Arn.; sed non in mea coll.). Thalle membraneux, coriace, peu développé, lacinié, spores dichotome ou peu rameux, dressé ou infléchi en rond sur le support, à laciniures subcylindriques, rugueuses, parfois étoilées, un peu furfuracées. Couche corticale assez épaisse, filaments anastomosés dans la gélatine interne, grains goni- diaux moniliformes. Presque toujours stérile. Kœrber dit l'avoir vu fertile et décrit ainsi les organes de fructification : « apothécies très rares, petites, sessiles, d’un brun roux à marge thailine plus obscure. Spores®? » Habit. — Signalé seulement par M. Muller sur la terre au milieu des mousses près Genève. Il a été récolté dans les mêmes conditions par M. le D' Nylander sur les Dicranuns dans la forêt de Fontainebleau. On le trouve plus fréquemment sur les roches calcaires. J'ai reçu autrefois de M. À. Taxis une plante des environs de Marseille nommée : Leplogium Massiliense Nyl., qui me parait bien voisine, si ce n'est la même. Dans celui-ci les spores ont environ Qnm,020 sur 0v®,010. 10. LEPTOGIUM MUSCICOLA Fr., Scand., p 293; D. R. Alg., DAd20r-Sritz., L. H., p. 13; abbé Hy, Lich: Anjou, p. 34. Collema muscicola Ach., L. U., p. 660 ; Syn., p. 328; Schær., Enum., p. 248. Polychidium muscicolum Kærb., Syst., p 421. Exs. Moug., St. Vog., 949 ; Schær., L. H., 403, Anzi, Lang., 12. Thalle coriace, fruticuleux, intriqué, très rameux, à rameaux filiformes ou un peu comprimés, dressés, puis retombant au sommet, subdichotomes ou plus ramifiés, d’un brun un peu noir. Cellules corticales d'un brun assez foncé, petites, serrées, arrondies, peu anguleuses; grains gonidiaux, peu nombreux, réunis au nombre de 3-4-5 entre les cellules qui sont allongées, perpendiculaires à l’axe et peu ou pas anastomosées. Apothécies petites ou moyennes, environ 0,9 millim. de diamètre, élevées, sessiles, cupuliformes, à disque concave d’un brun roux, bordé par une marge un peu plus pâle. Spores hyalines, oblongues ou subfusiformes, simplement 1- septées, de Omm,02% à Omm 026 de long, environ 3 à 3 1/2 Ne fois p. 1. q. l., renfermées au nombre de 8 dans des thèques un peu renflées au ventre, de Omm,048 à Omm,052 de long, sur Omm,014 à Omm,015 de large. Paraphyses assez épaisses, peu agrégées, ni épaissies n1 articulées au sommet, incolo- res. Épithécium jaunâtre. Thécium incolore. Hypothécium jaunâtre. | Spermogonies inconnues. I. Teint en bleu l’épithécium et le sommet des thèques, le restant de l’hyménium n'étant pas modifié. : Habit. — Espèce se irouvant presque toujours au milieu des Rhacomi- trium et des Grimmia, par conséquent nulle sur les calcaires jurassiques ; en divers endroits des Vosges (Mougeot) ; au sommet du Hohneck (Flagey) ; au petit Salève sur les blocs erratiques (J. Mull.). GENRE LEMPHOLEMMA Koærb., Syst., p. 100 (1). Thalle cartilagineux à l’état sec, gélatineux à l’état humide, lobé ou lacinié, parfois pelté, distinctement cortiqué, quoi- que bien moins que dans les Leptogium, composé inté- rieurement de filaments très minces ou de simples cellules. Grains gonidiaux nombreux en chapelets de 15-20. Apothé- cies petites ou moyennes, saillantes ou innées. Spores ovoi- des, simples, ordinairement unisériées dans des thèques étroites et nombreuses. Paraphyses grêles peu cohérentes, peu ou pas articulées. Spermogonies immergées. Stérig- mates simples. Spermaties petites, droites, obtuses. Apothécies très petiles, sessiles, spores arrondies AUXEXITÉMILÉS TS . Roc ebee PE . L. Mülleri Hepp. Apothécies moyennes apprimées. Spores aiguës aux deux extrémités ae Re ieeN ere L. franconicum Mass. (1) Genus Physma Mass., Næg., p. 6 a cl. Dr Kærber in Parerg. p. 408 infauste dissimili Lempholemmati substitutum fuit a quo præter alia, structura thalli seu epidermide seriebus pluribus minute cellulosa differt, Mull., Arg. Lich, Beitr., no 371. Ce genre Physma ainsi entendu ne comprend que des espèces exotiques. re 4. LEMPHOLEMMA MULLERI. Physma Mulleri Hepp;J. Mull., Genèv., p, 8; Arn., Jur., p. 292, Collema Mulleri Stitz., L. H., p. 7. Exs. Hepp, F. E,, 933; Rabh., 701. Thalle coriace à l’état sec, gélatineux humecté, à petits lobes redressés, plissés, crénelés et verruqueux au bord, d’un vert bouteille. Couche corticale épaisse en dessus, d’en- viron 0m,020, un peu moins en dessous, d’un jaune d’or; intérieur du thalle gélatineux à filaments très petits, presque nuls. Grains gonidiaux en assez longs chapelets, de 15 à 20 grains. Apothécies sessiles, très petites, très nombreuses, urcéo- lées, d’un roux très pâle, presque carné. Spores oblongues, très arrondies aux extrémités, hyalines, simples, de 0mm,012 à Onm,013 de long, environ 1 17/2 fois p. 1. q.1., renfermées au nombre de 8 et unisériées dans des thèques allongées, étroites de Omm,078 à Onm,080 de long, sur Omm,014 à Omm,015 de large. Paraphyses grèêles, flexueuses, peu cohérentes, incolores, non épaissies ni articulées au sommet. Epithé- cium et Hypothécium très peu colorés, où un peu jaunûtres. Théciun incolore. Spermogonies immergées. Stérigmates simples. Spermaties droites, courtes, obtuses. I. Teint en bleu l'épithécium et le sommet des thèques ; la teinte passe très vite au jaune, parfois un peu vineux. Habit. — Espèce recueillie sur les Fontinalis dans l'Arve en amont de Genève par M. J. Muller. 2. LEMPHOLEMMA FRANCONICUM. Physma franconicum Mass., Misc. Lich., p. 21. Physma chalazanum Arn., Jur., p. 292. Collema chalazanum Ach., L. U., p. 630; Syn., p. 309; Nyl., Syn, DOS: Sttz.. LH, :p. G. Exs. Hepp, F. E., 662. mo Thalle cartilagineux à l’état sec, gélatineux quand il est humecté, adhérent fortement au support par le centre, les bords seulement libres, irrégulièrement lobé, crénelé ou lacinié, à lobes souvent granuleux, d’un vert sale. Couche corticale visible, formée de cellules arrondies ou anguleuses assez lâches, d’un jaune verdâtre ou entièrement vertes. Grains gonidiaux petits, environ Omm,0017 à Omm, 002 de dia- mètre, en assez longs chapelets de 20 à 25 grains. Apothécies moyennes, enfoncées dans les verrues du thalle, à disque concave d’un roux vif, bordé par une marge gonflée concolore au thalle, Spores oblongues, très atténuées aux extrémités, presque aiguës, simples, incolores mais très oléagineuses, de Oum,020 à Onm,024 de long, envi- ron 2 fois p. 1. q.1., renfermées au nombre de 8 et ordinai- rement unisériées ou bisériées seulement au milieu dans des thèques allongées, étroites de Omm,090 à Onm ,095 de long, sur Omm,015 à Omm 016 de large. Paraphyses grêles, flexueu- ses, incolores, peu cohérentes, non épaissies et non arti- culées au sommet. Épithécium, Thécium et Hypothécium incolores. Spermogonies immergées. Stérigmates simples, cylindri- ques, d'environ O"®,012 de long, sur Omm 001 d'épaisseur. Spermaties grêles, obtuses aux extrémités, d’environ Onm,0095 de long sur Om®,001 de large (Nyl., Syn.). I. Teint l’épithécium et le sommet des thèques en bleu passant rapide- ment au jaune et vineux. Var. compactum. Lobes moins formés et se présentant sou- vent sous l’aspect d’une masse pulpo-gélatineuse, ressemblant à un Nostoc. Habit. — Doit se retrouver çà et là sur la terre au milieu des mousses dans les Vosges; n’y est cependant pas encore signalé. La seule localité bien certaine est à Genève, où il a été recueilli pr M. le D' J. Muller. La var. encore plus rare, seulement à Monetier sur un vieux mur. ER PUR GENRE COLLEMODIUM Nyl. Thalle offrant une vraie transition entre les Leptogium et les Collema. La couche corticale n’est plus épaisse, serrée et aussi constituée que dans les premiers ; on y voit cepen- dant des cellules différentes de celles qui sont répandues dans les Collemas; elles sont plus petites, plus agrégées et placées dans un sens perpendiculaire à une ligne passant par le milieu du Thalle. Apothécies de la famille, éparses, rougeâtres, bordées par un rebord thallin. Spores rarement ellipsoïdes, plus souvent fusiformes à l'extrémité inférieure ou aux deux. Spermogonies immergées. Stérigmates articulés. Sperma- ties droites, oblongues, obtuses aux extrémités. Cellules corticales plus visibles. Thalle brun, PES Ce US ROSE EEE Coll. plicatile Nvl. Thalle moins développé, plus verdâtre, apo- thécies plus grandes et moins marginées,.. Coll. turgidum Nyl. Cellules moins visibles, thalle à lobes dressés, verdâtres, compliqués, crénelés, bordés par desails blanchâtres 0.44. 4 Coll. albociliatum Desmaz. 4. COLLEMODIUM PLICATILE Nyl.,in Flora 1883, p. 104, et imue dod..5p. 20; Lamy, Cat., p.5; Stitz., L. H., p. M An, Jur. p. 287. Collema plicatile Schær., Enum., p. 258. Lichen plicatilis Ach., in Act. Holm., XIV. Exs. Moug., St. Vog., 456 ; Hepp, 86; Flag., L. F. C.,147 et 299. Thalle très cartilagineux et membraneux à Pétat sec, gélatineux étant humecté, lobé, à lobes plans ou plus sou- vent ascendants et alors plissés et à marge crispée onduleuse, d’un brun marron un peu pâle, non verdàtre dans nos régions. Cellules corticales moyennement épaisses, assez serrées, bien visibles, d’un jaune brun, cellules intérieures = plus diffuses, noyées dans la gélatine; filaments anastomo- sés, nombreux ; gonidies en courts chapelets de 4-5-6 articles. Apothécies moyennes,éparses ou assez rapprochées, très sessiles, élevées, à disque plan ou un peu concave, bordé par une marge mince, très entière et très persistante. Spo- res largement ellipsoïdes, ordinairement fusiformes à l’extré- mité inférieure, ordinairement 3-septées, peu ou pas murales, incolores, de Omm 027 à Omm, 029 de long, environ 2 1/4 à 2 1/2 p. 1. q. I. renfermées au nombre de 8 dans des thè- ques oblongues, de 0mm,056 à Onm,053 de long, sur Omm,019 à Omm (91 de large. Paraphyses flexueuses, moyennes, peu cohérentes, hyalines, ni renflées ni articulées au sommet. Épithécium jaunâtre, Thécium incolore et Hypothécium incolore ou peu coloré. Spermogonies incolores immergées. Stérigmales articulés. Spermaties obtuses et quelquefois même un peu épaissies aux deux extrémités, de Omm,005 sur Omm 001 (Nyl., Syn.). I. Teint en bleu assez persistant l’épithécium et le sommet des thèques. Habit. — Espèce peu rare à l’état stérile dans tous les environs de Be- sançon : la Viotte et les Quatre- Vents, Avanne etc., etc.; bien fertile contre les murs de voûte de la percée de Thoraise (côté de Monferrand). Environs de Neuchâtel (Chaillet) et Genève (J. Mull.). 2. COLLEMODIUM TURGIDUM Nyl., in Flora 1867, et in ue, Add p.20: Stuiz:, LH pd Collema turgidum Ach., L. U.,634; Schær., Enum., p.258; Nyl., Syn., p. 109. Exs: Schær., L. H.,433 (pr. p); Hepp, F4 EE, 115: Thalle coriace membraneux, d’un brun verdâtre à l’état sec, gélatineux, pulpeux et d’un vert bouteille humecté, lobé, à lobes laciniés, onduleux, plissés, imbriqués au centre. Cellules corticales peu épaisses, d’un jaune verdä- tre; filaments anastomosés au milieu du thalle, noyés dans la gélatine avec d’autres cellules plus ou moins arrondies, RS LE confuses. Grains gonidiaux en assez courts chapelets 5-6-8 articles. Apothécies assez grandes, apprimées ou adnées, à disque plan d’un brun roux, d’abord bordées par une marge entière assez élevée, puis devenant prompterment convexes, immarginées et très difformes, Spores incolores, oléagineu- ses, avec quelques gouttelettes, ou oblongues, ou plus sou- vent obtuses à l’extrémité supérieure, fortement atténuées en bas, sans être cependant fusiformes, 3-septées, de Omm,022 à Onm 024 de long, environ 2 à 2 1/2 fois p. 1. q. IL. renfer- mées au nombre de 8 dans des (hèques un peu ventrues de Onm,053 à Onm,055 de long, sur Omm OT8 à Omm,020 de large. Paraphyses très flexueuses, moyennement robustes, peu cohérentes, hvyalines, ni renflées ni articulées au sommet. Épithécium jaunâtre. Thécium et Hypothécium incolores. Spermogonies inobservées mais bien probablement conte- nant des urthrostérigmates et des spermalties comme dans l'espèce précédente. I. Teint l'épithécium et le sommet des thèques en bleu en passant assez promptement au Jaune rougeûtre. Habit. — Espèce sinon très rare, du moins peu observée dans nos li- mites : à la base des roches calcaires, en montant de Saint-lmier au Chasseral (Flagey) ; environs de Genève (J. Mull.). Elle est parait-1l abon- dante dans la Suisse septentrionale et orientale : Scha/fouse, Zurich, Al- torf, Choire, etc., etc. (Stitz.). 3. COLLEMODIUM ALBOCILIATUM Stitz., L. H., p. 12. Homodium albociliatum Nyl. in Hue, Add., p. 17. Leptogium albociliatum Desmas., in Ann. se. nat., 4, IV, p. 132; abbé Hy, Lich. Anjou, p. 30. Exs. Anzi, Lang., 13. Thalle mince, cartitagineux, d'un vert olivâtre, lobé, pul- viné, à lobes petits très nombreux, ascendants, ondulés plis- sés, crenelés aux bords, ou plus souvent dentelés, laciniés et pourvus de poils simples, fistuleux blanchâtres. Couche re corticale assez peu épaisse, visible cependant dans pres- que tous les cas ; cellules internes ou lâchement arrondies ou tubuleuses; mais ne présentant que rarement des fila- ments longitudinaux bien anastomosés. Grains gonidiaux généralement en amas assez nombreux, d’où rayonnent quelques courts chapelets peu soudés, de 4-5 ou 6 arti- cles. Apothécies très rares presque inconnues ; la plante est cependant fertile près de St-Etienne et les spores sont fusi- formes, 1-septées, de Omm,018 à Onm,022 de long, environ 2 3/4 à 3 fois p. 1. q. IL. (Nyl. in Hue, Add., p.1T.). Je ne connais que la plante stérile. Habit. — P. R. sur les rochers siliceux humides entre St-Maurice et le ballon d'Alsace. Le thalle ressemble beaucoup à certaines formes du Leptogium sinua- tuim, ou même du Collema cheileum ; mais il est plus dentelé ; les dents sont souvent assez longues et de plus les bords du thalle sont ciliés par des filaments blanchâtres qui se distinguent à la simple loupe, et ne se retrou- vent que dans le Collema melænum var. marginale ; mais ici l’aspect extérieur du thalle est tout autre. GENRE SYNECHOBLASTUS Trev. Thalle non cortiqué, rayonnant, plus ou moins plissé, à filaments tubuleux lâchement anasitomosés au centre, plus courts et colorés en jaune ou en jaune verdâtre sur les bords, noyés dans une abondante gélatine. Apothécies petites, d’un brun roux, ordinairement bor- dées par une marge assez élevée, entière. Spores longues, minces, fusiformes, rarement droites, à double ou simple courbure, 10-15 septées. Thèques ordinairement resserrées en dessus et largement ventrues. Spermogonies immergées, ordinairement presque inco- lores. Arthrostérigmates. Spermaties droites, courtes. Thalle très développé, presque monophylle orbi- Cuire. MERE ss... Syn. nigrescens Treve Lg ds Thalle plissé, à marges souvent granuleuses. SOLE SD =D rente sui osier à à ++ RS ee Syn. aggregatus Kærb. Thalle à lobes ascendants, plissés ; spores 32-40, Syn. Laurei Kærb. 1. SYNECHOBLASTUS NIGRESCENS Trev.: Kœrb , Syst., p. 144; Arn., Jur., p. 124. Synechoblastus vespertilio (Leight.) ; Kærb., Syst., p. 414. Collema nigrescens Ach , L. U., p. 646 ; Syn., p. 361 ; Nvl, Syn., nes DR -479:;-p. 207%;:Suiz., L. H;,;p: 11. Lichen nigrescens Linn., Supp. PL, p. 451. Exs. Moug., St. l'og. 164; Schær., L. H., 40 ; Hepp, 216; Anzi, ILal. sup., *;, Malb., 101 ; Oliv., 121 ; Roumeg., 6 ; Flag., L. F. C., 149. Thalle membraneux, coriace, aplati, orbiculaire, presque monophylle, à lobes arrondis, apprimés, de grande dimen- sion, plissé en rayons, d'un brun vert foncé. Cellules supé- rieures lâches, pius ou moins allongées, noyées dans une gélatine abondante, jaune verdâtre aux bords. Hyphes plus longues, lâchement anastomosées au centre. Grains gonidiaux nombreux en masse compacte, ou rayonnant en longs chapelets de 15-20-95 articles. Apothécies nombreuses, moyennes, à disque plan, d’un roux pâle, bordé par une marge élevée, entière. Spores étroites, allongées, fusiformes, incolores, 11-15 septées, sou- vent à double courbure de Omm,035 à Omm,042 de long, envi- ron 6-8 fois p. L. q.1., renfermées au nombre de 8 et pla- cées au milieu des thèques, quelques-unes dépassant en dessus et en dessous. Les thèques sont ventrues, atténuées aux deux extrémités et ont de Omm,045 à Omm 055 de long, sur Omm 019 à Omm 021 de large. Paraphyses robustes, très flexueuses, facilement libres, ni renflées au sommet, ni articulées. Épithécium d’un beau jaune d'or. Thécium et Hypothécium à peu près incolores. | Spermogonies immergées, claires. Stérigmates articulés. Spermalies droites, courtes, de 0"®,0045 sur Omm,0005 (Tul.). I. Teint la gélatine hyméniale en rouge vineux. LORS Var. furfuraceum Schær. Exs. Oliv.,112; Roumeg, 334; Flag, L. F. C , 297. —- Thalle couvert de grains furfuracés d’un brun noir à lobes beaucoup plus larges que dans le Type. Plante sté- rile. | Habit. — Espèce abondante dans nos trois départements, à la base de différents arbres, notamment des Noyers, en compagnie de Lept. Hilden- brandii. La var. se trouve sur les mêmes supports et souvent sur les Saules. 2. SYNECHOBLASTUS AGGREGATUS Kærb., Puar., p. 419; Arn., Munch., p.195. ? Synechoblastus labyrinthius Anzi, Cat., p.5. Collema aggregatum Nyl., Alg., p. 318 ; Desmaz., Cr. Fr., 930 ; Nyl., Sy ep Le SP ep M0: Collema fasciculare var. aggregatum Ach., L. U., p. 648; Syn., p. 317. Collema thysanæum D. R., Alg., p. 208. Exs. Hepp, 932; Moug., St. l'og., 453. Thalle coriace, rigide, plissé, difforme, lobé, à lobes un peu crénelés, souvent crispés et granuleux aux bords, non plissés, rayonnant comme dans le S. nigrescens. Couche corticale non visible ; intérieur du thalle gélatineux avec cel- lules hyphoïdales peu ou lâchement arastomosées. Grains gonidiaux en amas, souvent dissociés on en très courte chaine. Apothécies moyennes, d’un rouge assez vif à disque d’abord plan, et bordé par une marge entière, puis devenant convexe, immarginé et souvent très difforme. Spores à sim- ple courbure ou presque droites, incolores, très allongées, fusiformes. 14-15-16 septées, de Omm,040 à Omm,060 de long, environ 10 à 12 fois p. 1. q. L., renfermées au nombre de 8 dans des thèques ventrues au milieu, de Omm,060 à Omm,070 de long, sur 0mm,018 à 0,019 de large. Elles y sont ras- semblées au milieu, quelques-unes dépassant soit en des- sus, soit en dessous. Paraphyses hyalines, assez robustes, peu agglutinées, flexueuses, ni épaissies ni articulées au sommet. Épithécium jaune verdâtre, Thécium et Hypothé- cium presque incolores. — 79 — Spermogonies, stérègmates et spermaties du genre, I. Teint en bleu passant promptement au jaune et au vineux l’épithé- cium, le sommet des thèques, beaucoup moins la gélatime hyméniale. Habit. — À. R. dans nos régions parmi les mousses, au pied des Chênes dans les Vosges (Mougeot). M. Stitzenberger dit : («ad truncos arborum a planitie usque ad terminum arborum », ce qui veut dire que la plante est commune en Suisse. Il en serait alors certainement de même en Franche- Comté ; mais elle serait méconnue jusqu'à présent et confondue avec quelques formes du Syn. nigrescens. 3. SYNECHOBLASTUS LAURERI Koœærb., Syst., p. M4. Collema Laureri Stitz., L. H., p. 10. Exs. Schær., L. H., 410; Hepp, F. E., 931; Anzi, Lang., 5; Flagey, LOF. C., 300. Thalle membraneux, coriace d’un brun noirâtre ou olivä- ire, lobé à lobes ondulés, plissés, très ascendants, granu- eux aux bords. Couche corticale nulle ; les cellules de la gélatine y prennent une belle teinte jaune; peu de longs fila- ments dans le milieu; grains gonidiaux ou épars ou en courts chapelets. Apothécies médiocres, sessiles, presque stipitées, à dis- que plan ou un peu concave, bordé par une marge élevée épaisse, concolore au thalle et très persistante. Spores incolores, à simple courbure, fusiformes, étroites, 11-14-sep- tées, de Omm 032 à Omm 0% de long, environ 10 fois p. I. q. 1., renfermées au nombre de 8 dans des thèques resserrées au sommet et très élargies au milieu, de 0mm,066 à Omm,070 de long, sur Omm 020 à 0"m,022 de large. Paraphyses grêles, flexueuses, agglutinées, incolores, ni renflées au sommet ni articulées. Épithécium jaune. Thécium incolore. Hypothé- cium un peu jaunâtre. Spermogonies non étudiées. I. Teint l’épithécium et le sommet des thèques en bleu assez persistant. Habit. — N'est pas rare dans les montagnes du Jura, sur les petits blocs calcaires éboulés, notamment en descendant de La Dôle sur la route allant à la Faucille (Flag.), au Salève (J. Mull.). A GENRE LETHAGRIUM Mass. Thalle non cortiqué ne différent pas de celui des Synecho- blastus et des Collema. Apothécies d’un rouge brun, à disque ordinairement bordé par une marge thalline. Spores non plus très étroites et multiseptées, mais fusiformes, assez larges, rarement 1, ordinairement 3-5 septées, non murales. Thèques un peu ventrues. Spermogonies pàles, immergées. Arthrostérigmates. Sper- malies droites, courtes. 4. Thalle très développé àgrands lobes étalés 2 Thalle beaucoup moins développé à lobes ÉTAlÉS ES ee Pr o) Thalle peu développé, cespiteux, formant de petites toufles. mn" nn 4 2. Lame du thalle non teinte par I ; plante ordinairementiertile hr er nr Leth: rupestre Arn. Lame du thalle coloré en rouge par T; plante toujours stérile......,,........ Leth auriculatum (Hoffm.). C9 . Thalle orbiculaire à laciniures courtes rap- prochées. Spores droites relativement larges 25505-sur10 4200080) 200 ... Leth. polycarpon Arn. Thalle à lobes courts, épais, imbriqués, plissés. Apothécies relativement gran- des. Spores étroites 25-35 sur 7...,.... Leth. stygium (Ny1.). Thalle lacinié, à laciniures multifides, di- visées aux bords. Spores courbes, étroites; 28-39 SUR 7 Cac araue Leth. multipartitum Arn. 4. Thalle très peu développé, presque lisse. Leth. conglomeratum Arn. Thalle plus développé quoique toujours de petites dimensions, très verruqueux Leth.verruculosum(J. Mull ). 1 LETHAGRIUM RUPESTRE Arn., Jur., p. 299, et Munch., p 1925. Collema rupestre Schær., Enum., p. 252. Collema flaccidum Ach., Syn., p. 32; Nyl., Syn., p.107; Hepp, L. HS DA prie 2 ni 6 tt. bn ÈS LE Ql — Synechoblastus flaccidus Kærb., Par., p. 419, et Syst., p. 418. Exs. Moug., St. Vog., 1059 ; Hepp, 651; Schær., 412; Malbr., 151; Oliv., 214; Roumeg., 3, 277, 530. Thalle membraneux, opaque, d’un vert noirâtre à l’état sec, vert olive et flasque humecté, lobé étalé, à grands lobes entiers ou légèrement crenelés. Interieur du thalle d’un beau jaune sur les bords, incolore au milieu, fila- ments courts assez gros, articulés. Grains gonidiaux moni- liformes, ovales en assez courts chapelets. Apothécies moyennes, sessiles, éparses, à disque plan, rougeâtre, bordé par une marge thalline peu élevée Spores oblongo-fusiformes, incolores, 3-septées, de Omm,095 à Omm 028 de long, environ 3 à 31/2 fois p. I. q 1., renfermées au nombre de 8 dans des thèques renflées au ventre, de Onm,060 à Omm,068 de long, sur 0"m,020 à Omm,095 de large. Paraphyses grêles, flexueuses, cohérentes, incolores, ni renflées ni articulées au sommet. Épithécium d’un beau jaune d’or. Thécium et Hypothécium mcolores. Spermogonies et Spermaties du genre. I. Sans action sur une lame mince du thalle. Teint en bleu l’épithécium et le sommet de thèques, Habit. — Espèce terricole préférant les terrains silicieux; a. c. dans les Vosges. Sur la terre du terrain de Bresse dans les bois de Montferrand (Flag.); plus commun en Suisse (Stitz.). 2, LETHAGRIUM AURICULATUM. Collema auriculatum Hoffm., F1. Germ., 2, p. 90; Nyl., Syn., p. 107; St, L. H., p. 47. Collema granosum Schær., Enum., p. 253; Kærb., Syst, p.407; Arn., Jur., p. 280. Exs. Schær., 432 ; Hepp, 648; Anzi, Ital. sup., 7; Flag., L. F, C., 93; Roumeg., 531, Thalle membraneux, opaque, d’un vert olivâtre à l’état sec, un peu plus clair et gélatineux humecté, étalé, à lobes parfois un peu imbriqués, irréguliers, largement crénelés, 6 D CU) ordinairement granuleux. Intérieur du Thalle semblable à celui de l’espèce précédente. : Apothécies inconnues, ou du moins peu certaines. Ce n’est donc que par analogie que nous avons pu le placer à côté du L. rupesire, auquel il ressemble beaucoup. M. Arnold aurait cependant trouvé cette plante fertile en Bavière. Les spores seraient de 0®m,026à 000,027, 2242 pl'qu4°, 3-septées avec cloisons perpendiculaires ; ce seraient alors les spores des Collema et non desLethagrium. I. Teint en rouge de sang une lame mince du thalle. Habit. — Sur la terre et les rochers calcaires, au milieu des mousses, dans toutes les montagnes du Jura ; mais particulièrement au nord de la chaine : le Mont d'Or, le Suchet, le Chasseron et surtout le Chasseral. Absolument nul dans la plaine et les Vosges. D’après M. Stitzenberger, il aurait été récolté à Pontarlier (800) ; ce serait une de ses plus basses altitudes. 93. LETHAGRIUM POLYCARPON Arn., Jur., p. 280. Collema polycarpon Nvl., Syn., p. 109; Kœærb., Par., p. 17; Schær., Spic., p. b33; Stitz., L: H,,p.8. Exs, Schær., 491 ; Hepp, 919 ; Flagey, L. F. C., 349. Thalle coriace, cartilagineux, apprimé, orbiculaire, d’un brun roux ou peu verdâtre, à lobes rayonnants, compliqués, étroits et pressés les uns contre les autres. Intérieur d’un beau jaune d’or sur les bords, incolore au milieu avec de petits filaments anastomosés. Grains gonidiaux, petits, ar- rondis, moniliformes. Apothécies confluentes, très nombreuses, allant jusqu’à l'extrémité des dernières lanières thallines, assez petites, sessiles, à disque d’un roux noirâtre, plan et bordé par une marge mince, peu élevée, plus foncée, puis devenant promp- tement d’un noir brillant, convexe et immarginé. Spores in- colores, subfusiformes ou quelquefois arrondies à une ex- trémité, rarement aux 2, 3-septées, non murales, de 0,025 à 0,055 de long, environ 2 3/4à 3 fois p. 1. q. 1., renfer- Ps mées au nombre de 8 dans des thèques élargies au ventre, de Onm,048 à Omm 053 de long, sur Omm,018 à Omm 019 de large. Paraphyses incolores, grêles, flexueuses, cohérentes, non renflées au sommet, ni articulées. Epithécium d’un jaune brun assez foncé. Thécium et Hypothécium incolores. Spermogonies non étudiées. Habit. — Sur les pierres calcaires des pâturages du Jura, mélangé au Syn. Laureri et presque toujours plus abondant. 4. LETHAGRIUM STYGIUM. Synechoblastus stygius Kœrb., Par., p. 218. Collema stygium Nyl., in Flora, 1872, p. 554; Stitz., L. H., p. 9. Gollema stygium et orbiculare Schær.. Enum., p. 226. Exs. Schær., L,. H., 434. Thalle membraneux coriace à l’état sec, très pulpeux hu- mecté, d’un brun olivâtre, suborbiculaire, à lobes compli- qués, ascendants, plus laciniés, assez épais, Intérieur jaune sur les bords, incolore en dedans où sont disposées des cellules en filaments serrés, peu allongés. Grains gonidiaux, petits, épars ou plus rarement en courts chapelets. Apothécies moyennes, sessiles ou même presque stipitées au sommet d’excroissances thallines, à disque un peu con- vexes d’un brun roux, bordé par une marge mince, entière, disparaissant promptement. L’apothécie devient alors fran- chement convexe, à bords révolutés en long et difforme. Spores incolores fusiformes, 3-rarement 5-septées, de 0mm095 à Omm 035 de long, environ 3 1/2 à 4 1/4 fois p. 1 q.1L., ren- fermées au nombre de 8 dans des thèques courtes, renflées au milieu de 0m®,045 à Omm,050 de long sur O0mm,17 à Omm,019 de large. Paraphyses incolores, moyennes, flexueuses, peu cohérentes, non articulées et très peu épaissies au soinmet. Æpithécium d'un jaune sale. Thécium incolore. Hypothécium d’un jaune clair. Spermogonies inobservées. I. Teint en bleu l’épithécium et le sommet des thèques. SE Habit. — Espèce très rare dans nos régions : sur des calcaires autour du lac de Bienne(Schær.). Je l’ai retrouvée mais peu abondante, en mon- tant de cette ville au Chasseral. Elle n'est pas rare contre les grands ro- chers calcaires três humides de Constantine en Algérie. 9. LETHAGRIUM MULTIPARTITUM Arn., Jur., 280. Lethagriumm turgidum Mass., Sched. crit., p. 180. Synechoblastus turgidus Kœrh., Syst., p. #15. Collema muliipartuin Nyl., Syn., p.116 ; Sütz., L. H., p. 11. Exs. Schær., L. H., 1533 (pr. p.) ; Hepp, 633; Anzi Lang., T1; Flag., L. F. C., 400. Thalle coriace membraneux à l’état sec, d’un brun oli- vâtre ou noirâtre, se gonflant peu par l’humidité, étroite- ment lobé, laciné, à laciniures gonflées convexiuscules, divergentes et divisées au sommet, Intérieur jaune d’or aux bords, garni au milieu de filaments allongés, parallèles assez lâchement anastomosés. (Grains gonidiaux, petits, arrondis de Onm,0035 à 4 ou épars, ou en courts chapelets de 3 ou 4 grains. Apothécies moyennes, ou même un peu grandes, à disque plan ou un peu convexe, d’un brun foncé devenant presque noir, bordé par une marge concolore au thalle, entière, mince et persistante. Spores incolores, ordinairement cour- bées, minces, 3-septées, oléagineuses, de Omm 095 à 0" 10338 de long, environ 5 1/2 à 61/2 fois p. L. q: L., renfermées au nombre de 8 dans des thèques renflées, assez courtes, de Om®,045 à 0,050 de long sur Omm,017 à Omm 018 de large ; elles y sont rangées toutes côte à côte, sans se dépasser. Paraphyses incolores, assez robustes, flexueuses, peu co- hérentes, non renflées au sommet, où elles sont parfois très légèrement articulées. Epithécium d’un jaune d’or. Thécium incolore. Hypothécium peu coloré. Spermogonies inobservées. I. Teint en bleu l’épithécium et le sommet des thèques. Var. subtorulosum Nyl. in litt. ad Stitz. Collema subtorulo- dti dt. ml dt à dot dd cast ardent Qi dé dd A 2 ue dé oè ailes ler y NE Ra Mes ve L ES DRE D TION Me FUN 7 DRE FOR ES Te à ler: Se DO RER sum Stitz., L. H., p. 11. — Thalle pulviné, d’un brun olivâtre, à laciniures subtoruleuses, granuleuses à la base, diversement divisées, à lobes divergents. Plante spermogonifère, stérile. Habit. — Espèce ou très rare ou inobservée dans nos limites: sur le toil d'une maisonnette recouverte en dalles calcaires dans les vignes de Salins (Jura) (Flagey) ; au Salève (J. Mull.). La var. sur des rochers aux bords de l’Arve près Villette (Rome). 6. LETHAGRIUM CONGLOMERATUM Arn., Munch., p. 195. Suynechoblastus conglomeratus Kærb., Syst., p. 412. Collema conglomeratum Hffim., FT Germ., p.102; Nyl., Alg., p. 319, Etnomyns polo; Stitz., L. ., p.9. Collema fasciculare var. conglomeratum Ach., L. U., p. 640 ; Syn., p. 317. Exs. Schær., 415 ; Hepp, 650 ; Malb., 52 ; Flag., L. F. C., 50. Thalle membraneux, d’un vert obscur ou brunâtre, très peu développé, à petits lobes crénelés, formant de petites touffes ascendantes. Intérieur d’un jaune clair sur les bords, garni au milieu de longs filaments grêles, assez bien anasto- mosés. Grains gonidiaux petits en courts chapelets de 4-5-6. Apothécies petites ou moyennes, très nombreuses, cou- vrant presque entièrement le thalle d’un brun roux, d’abord marginées, puis devenant promptement entièrement con- vexes, la marge disparaissant. Spores incolores, fusiformes, 1-septées, ou avec deux autres cloisons, moins visibles et alors obscurément tri-septées, un peu naviculaires, de OomO18 à 0m% 095, environ 5 à 5 1/2 fois p. |. q. L., renfer- mées au nombre de 8 dans des thèques courtes, ventrues, de Onm,040 à Omu,045 de long, sur Omm,018 à Omm,020 de large. Paraphyses moyennes, flexueuses, assez agglutinées, non renflées ni articulées au sommet. Epithécium d’un beau jaune d'or. Thécium et Hypothécium imcolores. Spermogonies immergées. Stérigmates articulés. Sperma- ties droites, très courtes. (Linds. Sperm., p. 272). I. Teint en bleu l’épithécium et le sommet des thèques. 06 ee Habit. -- Espèce très répandue sur les troncs de diflérents arbres dans la plaine et la moyenne montagne, surtout sur les vieux noyers, qui bordent la route de Besançon à St- Vit. 6. LETHAGRIUM VERRUCULOSUM. Collema verruculosum J. Mull., Genève., p. 86 ; Stitz., L. H., p. 9. Collema Hildenbrandi et conglomeratum Hepp, Coll. Myochroum conglomeratum Schær., Enum., p. 256. Exs. Hepp, F. E., M6; Anzi, Ital. sup., 5. Thalle membraneux, d’un vert obscur ou brunâtre, peu développé, à petits lobes granuleux verruqueux ascendants, plissés. Intérieur d’un jaune d’or sur les bords, incolore à l’intérieur, filaments anastomosés peu développés. Grains moniliformes en courts chapelets. Apothécies plus grandes que dans l’espèce précédente et beaucoup moins nombreuses, d’un brun roux, à disque assez promptement convexe, bordé par une marge entière abaissée et persistante. Spores incolores, fusiformes, un peu arron- dies, obscurément septées de 0"",016 à 0,018 de long en- viron 2 fois p. 1. q. | , renfermées au nombre de 8 dans des thèques cylindriques non ventrues de 0"",060 à 0"",062 de long, sur 0"",018 à 0"",019 de large. Paraphyses incolores, moyennes, peu agglutinées, non renflées ni articulées au sommet, Epithécium, Thécium et Hypothécium très peu co- lorés. I. Teint en bleu l’épithécium et le sommet des thèques. Habit. — N'est pas signalé en Franche-Comté où il aura probablement été confondu avec le Leth. conglomeratum ; sur les saules près de Genève (J. Mull.). Hepp le dit commun sur les noyers près de Coire. GENRE COLLEMA Hoffm. Thalles à lobes plus ou moins développés, quelquefois mi- crophylliniques, non cortiqué, membraneux, coriace à l’état sec, souvent très pulpeux à l’état humide, 87e Apothécies d’un rouge brun, ordinairement bordées par une marge thalline entière ou crênelée. Spores oblongues ou ovoides, non fusiformes, tri-septées, ordinairement divisées par des cloisons perpendiculaires, transversales. Spermogonies pâles, immergées. Arthrostérigmates. Sper- maties droites, courtes. de Thaile à lobes plus ou moins développés..., 2 Thalle à lobes microphylliniques...,,... 0 AU Apothécies grandes de 0m035-40........,.., Coll. cheileum Ach. Apothécies ne dépassant pas 0"027-28.,.,.. 3 . Thalle à lobes diversement découpés. Marge des apothécies crênelée ou granuleuse.... 4 Thalle à lobes simplement crênelés. Marge des apothécies très entière..,,...,..,... 5) . Thallelacinié, à laciniures allongées, relevées, ondulées. Marge des apothécies crênelée,. Coll. melænum. Ach. Thalle lacinié, à lobes courts cristato-incisés, crispés. Marge des apothécies très granu- lENSS $5 2 TRE NE Re Coll. cristatum Hffm. Thalle à lobes plus petits simplement arron- dis, crênelés. Marge des apothécies granu- Jéuser sun, set à SAP ER RR ES CS Coll. crispum Ach. . Thalle à lobes movens, simplement crênelés, : très gonflés à l'état humide. Marge des apothécies CHÉORE et cn don nee eee Coll. pulposum Ach. Thalle à lobes plus grands, arrondis, moins pulpeux à l’état humide, granuleux, furfu- racés. Marge très entiére...,....,......, Coll. furvum Ach. . Thalle d’un brun obscur. Apothécies très HOMHMOUSESA AE etais mule ne à ee ,....,. Goll. microphyllum Ach. Thalle plus noir. Apothécies beaucoup plus RAR SRE D nn eus encee Coll. callopismum Nyl. COLLEMA CHEILUM Ach., I. U., p. 630 ; Syn., p. 310; Nul P., 414% et Sun., p. 111 ; Koerb , Syst., p_ 403; 1PMulls, Cluss., p.86; Arn., Jur., p. 282 et Munch., D 126 > Sttz., Lo H., p..9. Collema granosum D. C., F1. Fr., 2, p. 382. Collema crispum et furfuraceum Schær., Enum.. p. 257. He Collema plicatile Moug., St. Vog. Exs. Moug. 456 ; Schær., 426 ; Hepp, 933 ; Malbr., 152 ; Roumesg., 302; Oliv., 216 ; Flag., L. F, C., 296. Thalle membraneux, coriace, d’un vert olivâtre ou bru- nâtre, imbriqué, lobulé, à lobules ascendants, arrondis, un peu crênelés. [Intérieur à couches externes, jaune verdâtre, filaments rares peu anastomosés. Grains gonidiaux épars, plus rarement en courts chapelets de 2-3-4 grains. Apothécies moyennes ou un peu grandes, planes peu sail- lantes, à disque d’un roux obscur, bordé par une marge granulée, crênelée. Spores les plus grandes du genre, inco- lores, oblongo-ellipsoïdes, ordinairement 3-septées, recou- pées par d'assez nombreuses cloisons perpendiculaires, de 0,035 à 0" 040 de long, environ 2 1/2 à 3 fois p. I. q.|., renfermées au nombre de 8 dans des thèques allongées, ventrues, de 0"%,070 à 0,075 de long sur 0,093 à 0" 025 de large. Paraphyses incolores, peu flexueuses, assez ro- bustes, très renflées et articulées au sommet. Epithécium jaune clair. Thécium incolore Hypothécium jaunâtre. Spermogonies immergées. Stérigmates articulés. Sperma- ties droites, courtes, de 0"" 0028-32 de long, sur 0"*,0013 de large (Linds., Sperm.). I. Teint en bleu l'épithécium et en violet la gélatine hyméniale des thèques. Habit. — Assez peu rare sur les murs des villes : fortifications de Be- sançon près du moulin St-Paul, etc., etc.; de beaucoup plus rare sur les rochers ; parfois sur les vieux murs ; mais alors à thalle plus granuleux et stérile. Environs de Genève (J. Mull.). 2. COLLEMA MELAENUM Acbh., L. U., p. 636 ; Syn., p. 315; Nyl., Scand., p. 29 et Syn., p. 108; Stitz., L. H., p. 8. Collema multifidum Schær., Enum., p. 254; Kærb., Syst., p. 409; Arn., Jur., p.281 et Munch., p. 126. Collema jacobæfolium D. C., Ft. Fr., 2, p. 284; D.R., F1. alg., p. 205. Lichen melænus Ach.in Act. Holm., 22, p. 160. Exs. Hepp, 918 ; Malbr., 351 ; Flag., L. F. C., 9% ; Roumeg., 4. Thalle coriace, membraneux, appliqué, orbiculaire ou su- borbiculaire, d’un vert noirâtre foncé, lacéro-lacinié, à laci- niures allongées, à bords relevés, incisés, crênelés, ou sub- entiers, parfois recourbés en dessous. Intérieur à couches externes d’un beau jaune. Filaments anastomosés nombreux atteignant les bords du thalle. Grains gonidiaux en longs chapelets vermiformes de 25-30 grains Apothécies movennes, sessiles ou substipitées, à disque d’un brun roux plan où un peu concave, bordé par une marge thalline crênelée, ordinairement persistante. Spores ovoïdes, incolores, 2-3-septées, recoupées par des cloisons perpen- diculaires de 0%",022 à 0%%,026 de long, environ 2 à 2 1/4 fois p. 1 q.1Ï., renfermées au nombre de 8 dans des thèques al- longées, un peu élargies au sommet et au ventre, de 0"",078 à 0,082 de long, sur 0"",095 à 0"",027 de large. Para- physes incolores, peu flexueuses, moyennement robustes, agglutinées au sommet où elles sont un peu plus épaissies et inarticulées. Epithécium jaune. Thécium et Hypothécium peu colorés. : Spermogonies semi-immergées. Stérigmates articulés. Spermalies droites, oblongues, très petites de 0"" 004 sur CAEN I. Sans action sur le thalle, ou le rougit dans certains échantillons. Teint en bleu l’épithécium et en violet la gélatine hyméniale autour des thèques. Var. 1 complicatum Exs. Schær., 418-419. — Thalle plus com- pliqué, à lobes beaucoup moins allongés, plus révolutés, nus ou papuleux, assez larges. Var. 2 marginale Huds. Exs. Schær., 420. Laciniures étroites, canaliculées, lobulées, crispées aux bords. Var. 3 jacobæfolium Schrank. Exs. Schær., 492. Laciniures étroites, pinnatifides, canaliculées. Habit. — C. C. sur les rochers et les mousses depuis la plaine jusqu'aux sommités du Jura,et sous ses diverses variétés. Parait beaucoup plus rare dans les Vosges, sans cependant y faire absolument défaut. == 90 3. COLLEMA CRISTATUM Hoffm., L. Fl., IL, p. 101 : Nyl. in Lamy Cat., p.3 ; Koerb., Syst., p. 408; Stitz., L, H, D..8 5: Arn, Jursep 4289: Exs. Schær., 417; Hepp, 213; Anzi, Ital. sup., 6; Flag., L. F. C., 48. Thalle coriace, membraneux, d’un vert noirâtre, humecté vert-olive, à laciniures courtes, intriquées, aggrégées, dres- sées, à bords ondulés, cristato-crénelés. [Intérieur à couches externes d’un beau jaune ; filaments anastomosés nombreux atteignant les bords du thalle. Grains gonidiaux à longs chapelets vermiformes de 25 à 50 grains et plus. Apothécies superficielles, un peu grandes, sessiles, à disque d’un brun roux, plan ou un peu concave, bordé par une marge thalline granuleuse, cristée par les excroissances du thalle, persistante. Spores ovoïdes, incolores, 3-septées, à séparations peu visibles, ordinairement nébuleuses, de 0,023 à 0,098 de long, environ 2 fois p. IL. q.1., renfer- mées au nombre de 8 dans des thèques oblongues, renflées au sommet et au ventre, de 0"",078 à 0%" 080 de long, sur 0%",025 à 0"",027 de large. Paraphyses incolores, peu flexueuses, moyennement robustes, agglutinées au sommet où elles sont très peu épaissies, et inarticulées. Epithécium jaunâtre. Thécium et Hypothécium incolores. Spermogonies rougeûtres étant humectées, situées surtout à l'extrémité des rameaux. Stérigmates articulés. Sperma- tes droites, oblongues, petites de 0",004 sur 0,001. I. Sans action sur le thalle. Teint en bleu l’épithécium, et en violet la gélatine hyméniale. Habit. — Beaucoup plus rare que l’espèce précédente et seulement sur les petits rochers calcaires à fleur de terre parmi les mousses : Montfer- rand, Boussières, Laissey, etc. Parait monter beaucoup moins haut dans le Jura que le Coll. melænum, auquel il ressemble beaucoup. Les organes intérieurs ne présentent aucune différence ; seul le thalle a un facies dif- férent, provenant probablement de son habitat parmi les mousses ; aussi pourrait-on n’en faire qu’une variété de l’espèce précédente. 4. COLLEMA PULPOSUM Ach., Syn., p. 311 ; Desmaz., Cr. RD P060 DR, Alg, p. 205; Schœr., Enum., D 299 -#Nyl, Scand., p. 30 et Syn., p. 109 : Kærb, Sue p4024"Sutz., L. H., p. 8 ; J. Mull., Class:, p, 87: Arne, Jur.., p. 284 et Munch., p. 126. Collema crispum D. R., Alg., p. 205 (pr. p.). Collema multiflorum Hepp. Lichen pulpo:ius Bernh. Exs. Schær., 428 ; Hepp, 417 ; Malbr., 51 ; Oliv., 19 ; Roumeg., 279. Thalle d’un vert obscur, suborbiculaire, coriace membra- neux à l’état sec, très pulpeux et gonflé par l’humidité, im- briqué lobé, à lobes épais crénelés, déprimés aux bords. Intérieur d’un jaune clair aux bords. Filaments nombreux bien anastomosés ; grains gonidiaux petits à longs chape- lets de 20-25 grains. Epithécium, Thécium étant tous deux sans modifications presque jusqu'aux bords du thalle. Apothécies moyennes ou un peu grandes, sessiles, à disque plan d’un brun roux, bordé par une marge thalline entière. Spores incolores, ovoïdes, ou atténuées à une extrémité, ordinairement 3-septées, plus rarement recou- pées par des cloisons transversales, de 0"",021 à 0"",093 de long, environ 2 à 2 1/4 fois p. I. q. L., renfermées au nombre de 8 dans des thèques cylindriques, allongées, peu renflées au sommet. Epithécium incolore ou un peu Jjau- nâtre. Thécium et Hypothécium incolores. Spermogonies nombreuses, surtout aux extrémités des lobes. Stérigmates articulés. Spermaties droites oblongues, petites, de. Om®,0035 à 0"%,004 de long, sur 0"",0006 de large. I. À peu près sans action sur la gélatine, ou la rougit un peu, surtout dans la var. tenax ; teinten bleu l’épithécium et le thécium en violet, puis en Jaune rougeûtre. Var. granulatum Schær., Spic., p. 538. Exs. Schær., 429; Hepp, Le 09 418 ; Anzi, Lang., 497 b; Flag., L. F. C., 49,295.— Thalle orbicu- laire, à lobes rayonnants, bulleux, granuleux au centre, con- vexes, crénelés aux bords, devenant très pulpeux par lhumi- dité. Var. tenax Ach , L. U., p. 635. Coll. lunosum Leight. Exs. Hepp, 87. — Thalle membraneux, un peu plus petit que dans le type, imbriqué, à lobes sinués. Apothécies plus grandes et plus enfoncées dans le thalle. Var. ceranoides Borr. in E. B., Suppl.; Nyl. in Flora 1878, p 9342; Stitz., L. H., p. 7. Exs. Flag., L. alg., n° 288 — Thalle d’un brun verdâtre arrondi, pulviné, ascendants, à petits lobes gon- flés, granuleux, imbriqués. Apothécies et Spores de l'espèce, mais toujours très rares. Habit. — Le type est assez rare dans nos limites, sur la terre parmi les mousses dans les Vosges (Mougeot) ; la variété granulatum est des plus communes sur tousles murs de Besançon, la plaine et la montagne moyenne ; environs de Genève (J. Mull ) ; la var. tenax est beaucoup plus rare; sur la terre, près du pont de Laissey, dans les bois d’Arnex, près des sources (Flagey). La var. ceranoides seulement près de Genève. 9. COLLEMA CRISPUM Ach., Syn., p. 312 ; Nyl., Syn., D. A0 Arn Jun ibDr28 Thalle coriace, membraneux, d’un brun olivâtre, pulpeux étant humecté, lobé à lobes rayonnants, divisés crénelés, à marge quelquefois granuleuse. Intérieur d’un jaune brun peu foncé aux bords; filaments nombreux anastomosés ; grains gonidiaux en longs chapelets. Apothécies plus grandes que dans le Coll. pulposum, ses- siles, à disque plan d’un brun roux, bordé par une marge assez élevée et toujours granuleuse. Spores incolores, ovoides ou un peu atténuées à une extrémité, 3-septées, recoupées par quelques cloisons transversales, de 0"",022 à 0,025 de long, environ 2 à 2 1/4 fois p. 1. q. L., renfermées au nombre de 8 dans des thèques cylindriques, allongées, peu renflées, de 022,079 a 02% 078 de lons, Sur 0 01S 0"",019 de large. Paraphyses médiocres, moyennement 09 flexueuses, agglutinées, non épaissies ni renflées au som- met. Epithécium, Thécium et Hypothécium incolores, Spermogonies non étudiées. I. Teint l’épithécium en bleu et le thécium en violet ou en jaune rou- geàtre. Habit. — Sur la terre aux mêmes localités que les Collema melænum et pulposum ; mais toujours beaucoup plus rare. Il ressemble beaucoup à ce dernier, dont ce n'est peut-être qu'une variété à apothécies un peu plus grandes et à marge non plus entière, mais toujours bien distinctement granuleuse. 6. COLLEMA FÜRVUM Ach., L. U., Syn., p. 393; Nvyl., SonenaneLO07: Kœrbs Par. p. 417; Arn., Jur., pi, 281 et Munch., p. 126. Exs. Schær., 414; Hepp, 925 ; Oliv. 215 ; Flag., L. F. C., 148. Thalle coriace, membraneux, d’un brun vert ou d’un vert noirâtre, presque monophylle, ou à lobes compliqués, ru- gueux, ondulés, entiers et presque toujours recouverts en dessus et même en dessous de gros grains arrondis furfura- cés. [Intérieur d’un jaune brunâtre clair; filaments nom- breux, anastomosés, grains gonidiaux petits en longs cha- pelets atteignant presque les bords du thalle. Apothécies petites ou moyennes, éparses, sessiles à disque plan d’un brun roux, bordé par une marge thalline, élevée, entière et assez persistante. Spores incolores ellipsoïdes, iri-septées, recoupées par des cloisons verticales, de 0"",019 à 0°M,024 de long, environ 2 fois p. L. q L., renfermées au nombre de 8 dans des thèques allongées, peu ventrues, de Oum 074 à 0,076 de long, sur 0"",018 à 0"m,020 de large. Paraphyses incolores, assez robustes, moyennement flexu- euses, agglutinées surtout au sommet où elles ne sont ni renflées ni articulées. Epithécium à peine jaunâtre. Thécium et Hypothécium incolores. _Spermogonies peu colorées. Stérigmates articulées. Sper- maties droites, oblongues, petites, de 0mm,00335 à Omm,005, HR) ir I. Teint en rouge une lame du thalle à l’état sec. Colore en bleu l’épi- thecium et le thécium en violet et en jaune rougeûtre. Habit. — Espèce commune partout sur les vieux murs et les rochers; mais presque toujours stérile; était bien fertile sur un bastion aujourd’hui démoli qui se trouvait devant la gare de Besançon-Viotte. On le rencontre parfois à la base de vieux arbres ; mais cette station est beaucoup plus rare. 7. COLLEMA MICROPHYLLUM Ach., L. U., p. 630; Syn., p. 310; D. R., Alg., p. 208 ; Kœærb., Syst.. p. 406; Nyl., L Pp. S et Sun. p.419 Mules p. 66 \rp Ju p201 Leptogium microphyllum Stitz., L. H., p. 14. Collema nigrescens var. microphyllum Schær., Enum., p. 251. Collema flagrans Sm., E. Bot., 1912 Exs. Moug., St. Vog., 948 ; Schær., 411; Hepp, 214 ; Malbr., 153 ; Oliv., 73; Roumeg., 278. Thalle de très petites dimensions, submembraneux, d’un vert obscur cu brunâtre , à lobules aplanis aux bords et crénelés, granuleux, verruqueux au centre. Intérieur Jaune d’or sur les bords ; filaments anastomosés au milieu et rem- placés sur les bords par des cellules beaucoup plus courtes et amorphes, grains gonidiaux petits ou en courts chapelets de 5-6-7, ou épars, ou en groupes orbiculaires de 6-8-10. Apothécies petites, nombreuses, presque confluentes, con- caves urcéolées, à disque d’un brun roux pâle, bordé par une marge entière, élevée, de même teinte. Spores incolores, ovoides, peu ou pas resserrées aux extrémités, 3-septées ; quelquefois recoupées par 3 ou 4 cloisons verticales, de de Onm 020 à Onm,024 de long, 2 fois seulement p. 1. q. d., renfermées au nombre de 8 dans des thèques cylindriques, allongées, peu ou pas renflées, de 0"",080 à 0"m,082 de long, sur 0"m,016 à 0"",017 de large. Paraphyses incolores, moyennes, flexueuses, agglutinées, ni articulées, ni épais- sies au sommet. Epithécium, Thécium et Hypothecium im- colores. Spermogonies non étudiées. 9 I. Teint en bleu l’épithécium et une partie du thécium. Habit. — Espèce rare dans nos limites ; sur les troncs d'arbres, aimant le voisinage des lieux habités : dans les l'osges (Mougeot) ; dans les envi- rons de Genève nulle ou non signalée, mais certainement trés rare dans toute la Franche-Comté, où elle est remplacée par le Leth. conglomeratum. 8. COLLEMA CALLOPISMUM Nyl., Syn., p. 113; Arn., Jur., p. 286. Collema callopisma Mass., Misce., p. 93 ; Stitz., L. H., p. 10. Exs. Arn., 62. Thalle très petit, atteignant à peine 1 mill. de haut, d’un noir opaque, en grains agglomérés rugueux. Intérieur d’un jaune d’or sur les bords ; filaments tubuleux au milieu et remplacés aux bords par des cellules beaucoup plus courtes ; grains gonidiaux épars ou en petits amas, mais non en cha- pelets. Apothécies très rares, petites, à disque concave d’un roux obscur, d’abord bordé par une marge entière thalline, qui disparait promptement. Spores grandes, incolores, ovoïdes, J3-septées, recoupées par quelques rares cloisons verticales, de 0"®,095 à Omm,027 de long, environ 1 4/4 à 2 fois p. 1. . L., renfermées au nombre de 8 dans des thèques allongées, non ventrues, de 0,080 à Omm 082 de long, sur 0,018 à Omm,020 de large. Paraphyses incolores, moyennes, flexueuses, agglutinées, non épaissies au sommet ni articulées. Æpithé- cium, Thécium et Hypothécium presque incolores. Spermogonies inobservées. I. Teint eu bleu l’hypothécium et une partie du thecium. Habit. — Espèce des plus rares partout, tandis que la précédente est très répandue, sinon dans nos limites, au moins dans beaucoup de parties de la France et de la Suisse Elle n’est connue avec certitude que sur des rochers calcaires au pied du Salève (J. Mull.). Elle ressemble beaucoup à la précédente ; mais s’en distingue par son habitat toujours saxicole, par son thalle plus noir, par ses apothécies beaucoup plus rares et ses spores un peu plus grandes. 006 X GRAINS GONIDIAUX SE RAPPROCHANT DES CHROOCOCCACÉES : (GLÆOLICHENS). GENRE OMPHALARIA D. BR. et Mnt. Thalle fixé au support par une partie centrale, les bords restant libres (thalle ombiliqué), souvent pelté, orbiculaire, aplati en petite pièce de monnaie, mais surtout dans des ré- gions plus méridionales ; chez nous plus souvent cæœspiteux, à laciniures aplaties, pulvinées, ou presque cylindriques. Grains gonidiaux toujours dispersés ou réunis par 2-4, mais jamais moniliformes. Filaments anastomosés dans le milieu du thalle, ce qui est caractéristique pour ce genre de Glæo- lichens, Apothécies ou endorcarpées et immergées, ou bien adnées et biatorines. Sporcs simples. Spermogonies immer- gées. Stérigmates simples, Spermatices ellipsoïdes. Gélatine hyméniale bleuie par l’iode. 4. Thalle ascendant Cœspiteux..,........,..... 2 Thalle-apprime, RER er na er ... Omph. botryosa Nyl. 2- Thallelobé, à lobes pulvinés, découpés. Apothé- cies petites tuberculiformes, au sommet des he rameaux thallinsiener en ere . Omph. pulvinata Nyl. Thalle lobé à lobes stipitiformes, crênelés au | sommet. Apothécies planes, biatorines, rela- tiNcnenterantes el D re ce ..... Omph. corallodes Nyl. 4. OMPHALARIA PULVINATA Nyl., L, P., p. 1063; Prod, D 19: Suit. po 09 Sbtz TE pes Thyrea pulvinata Mass., in Flora 1856, p. 210; Kærb., Par., p. 430; Arn., Jur. p. 29%et Munch., p. 129. Collema stygium B pulvinatum Schær., Enum., p. 260. Exs. Schær., 435 ; Hepp, 658 ; Arn., 320 ; Elag., L. FE. C., 250. Thalle coriace, cartilagineux à l’état sec; gélatineux s’il est humecté; d’un brun noir, très souvent saupoudré d’une rome pruine bleuûtre, à lobes agrégés, pulvinés, plus ou moins in- cisés, crénelés, ascendants. [Intérieur à bords d’un jaune oli- vâtre formé d’une substance gélatineuse dans laquelle on distingue au centre des filaments rameux et s’anastomosant assez souvent ; grains gonidiaux au nombre de 2-4, conte- nus dans une cellule gélatineuse et rangés surtout contre les bords. Apothécies pâles, petites, situées ordinairement à l’extré- mité des lobes thallhins, tuberculiformes et peu proéminentes. Spores petites, légèrement ellipsoïdes ou subglobuleuses, incolores, simples, de Omm,010 à Omm 011 de long, environ 1 a 1/4 fois p.l.q L., renfermées au nombre de 8 dans des thèques cylindriques, de Oum 045 à Omm 050 de long sur Omm 015 à Omm,016 de large. Puraplhiyses moyennes, médio- crement flexueuses, très agglutinées, non renflées au som- met, parfois assez faiblement articulées sur la longueur. Epithecium, Thecium et Hypothecium peu colorés dans une couche mince. Spermogonies immergées. Stérigmates simples. Sperma- ties oblongues, droites de Omm,003 de long sur Omm,O01 de large (Nyl. Syn.). I. Teint en bleu la gélatine hyméniale et l'épithécium ; la couleur passe ensuite au vineux, elle persiste dans l’hypothécium. Nar. Heppii J. Mull., Class., p. 82; Stitz., L. H., p. 5. — Thalle noir pruineux, monophylle, un peu lacinié, à laciniures incisées, agrégé, pulviné ; gonidies éparses, 2-4 par groupes. Apothé- cies complètement incluses. Thèques cylindriques, d'environ Omm 050 de long. Spores petites, nombreuses, ellipsoïdes, d’envi- ron Omm,005-6 de long, 1 1/2 à 1 3/4 fois p. 1 q. 1., au nombre de 20-40 par thèque, ce qui la distingue immédiatement du type. Habit. — Espèce rare et ordinairement stérile dans nos régions, à thalle ordinairement large et peu épais, var. latior Nyl ; sur les rochers hunudes dans les bois de Montferrand, de Laissey, au bas du Chasseron, etc , etc.; ou à thalle plus épais, var. pachyphylla Mull. ; mais dans la vallée du Rhône supérieur hors de nos limites. En Algérie, se trouve une forme à thalle plus cylindrique, moins pruineuse très fertile (Flag., Gat. L. Alg., 7 2 OS p.111 et Exs. L. Alg., n. 297). La var. Heppii a été récoltée par M. le D’ Muller sur des blocs humides aux bords de l’Arve. 2. OMPHALARIA CORALLOIDES Nyl., Syn., p. 101; Stitz., L. H., p. 5. Peccania coralloides Mass., in Flora 1858, p.93; Kærb., Par., p. 429; Non Jureepe 292% Corynephorus coralluides Mass., in Flora 1856. Exs. Hepp, 656; Anzi, Venet., 1; Roumesg., 241. Thalle noir, très souvent couvert d’une pruine bleuâtre, coriace à l’état sec, pulpeux humecté ; pulviné, formé de iobes ascendants, stipitiformes, crénelés au sommet. Inté- rieur d’un jaune bleuâtre sur les bords, formé de quelques filaments et de globules gélatineux irréguliers En appro- chant du centre, les filaments s’allongent, deviennent plus ou moins parallèles et anastomosés ; grains gonidiaux épars, 1-2-4 dans des globules gélatineux, beaucoup plus nombreux que dans POmph. pulvinata, et s'étendant pres- que jusqu’au centre où 1ls sont groupés dans lintervalle des filaments. Apothécies d'abord très concaves, puis devenant planes, assez grandes relativement, à disque d’un brun noirâtre, bordé par une marge thalline persistante, mais très mince. Spores hyalines, simples, globuleuses ou un peu ellipsoïdes, dé 020049) 270% 028 de lone, Sur OISE large ; elles y sont unisériées. Paraphyses incolores, moyen- nes, enchevêtrées et très agglutinées, non renflées au som- net, peu ou pas articulées. Intérieur de lapothécie d’un brun sale sous une couche un peu épaisse. Epilhécium un peu jaunâtre, Thécium incolore, Hypothécium d’un jaune tres clair sous une couche mince. Spermogonies très immergées. Stérigmates simples. Sper- males ellipsoïdes, d'environ 0"",003 de long sur 02,001 de large. L de. js Les Pr a." S 2 TA ME EE L'an à ce 00e I. Teint l'hypothécium en bleu persistant, l’épithécium et la gélatine hyméniale en bleu passant promptement au rouge vineux. Habit. — Excessivement rare, sur quelques grands rochers calcaires hu- mides, à la source du Lison près Salins (Jura). 3. OMPHALARIA BOTRYOSA Nyl. Syn., p. 101 ; JeaMuil- Class, p. 490: Plectospora botryosa Mass.. Mise. 1856, p. 20 ; Kærb., Par., p. 42 ; AMEN JU... 203. Arnoldia botryosa Krmph., Lich. Bayr. Exs. Arn., 31; Hepp, 930 ; Anzi, 309 ; Rabh., 519. Thalle orbiculaire, petit, ne dépassant pas 3 à 4 mili., membraneux à FPétat sec et d’un brun noir, se gonflant beau- coup par l’humidité et devenant verdâtre, peu lobé, presque pelté, granuleux, rugueux noduleux,très ombiliqué au centre. Intérieur du thalle d’un jaune verdâtre sur les bords, inco- lore au centre où se trouvent des filaments plus ou moins allongés et un peu anastomosés. Grains gonidiaux peu nom- breux, 1-2-3 dans des globules gélatineux. Apothécies petites, presques invisibles, noyées dans les nodosités du thalle, ou immergées, punctiformes. Spores hyalines, simples, globuleuses ou un peu ellipsoïdes, de D 008 à 0010 de long, environ 1/2 à 1 3/4 fais p. I. q. |., renfermées au nombre de 8 dans des thèques cylindriques, à peine élargies au sommet, de 0,042 à 0%%,047 de long sur 0,013 à C"®%,015 de large Paraphyses incolores, grêles, très agglutinées, non renflées au sommet, peu ou pas arti- culées. Epithécium, Thécium, Hypothécium d’un brun sale sous une couche un peu épaisse, presque incolores sous une tranche mince. Spermogonies inobservées. I. Teint l’épithécium et la gélatine hyméniale en bleu passant par endroits au rouge vineux. Habit. — Espèce découverte par M. Arnold sur des roches calcaires et dolomitiques de la Franconie et du Wurtemberg, R. R. dans nos limites où elle n’est signalée que par M. J. Muller sous Mornex près de l'Arve, — 100 — sur un gros bloc en compagnie du Lecid. saæatilis. Elle est remplacée en Algérie par l'Arnoldia cyathodes Mass. qui lui ressemble beaucoup. Ce:le-ci a le Thalle un peu plus grand, non rugueux, les apothécies plus nombreuses, rougeûtres, innées, mais bien visibles quand la plante est bien gonflée par l'humidité. GENRE THVREA Mass. (pr. p.). Thalle irès largement ombiliqué, presque entièrement fixé au support, à l’exception du bord des lobes, subtartreux, peu gélatineux, à très petits lobes, souvent coralloïdes en dessus, d’un brun noir, souvent saupoudré d’une pruine bleuûtre. Pas de filaments longitudinaux. Grains gonidiaux épars. ou par 2-3-4, petits, arrondis ou anguleux. Apothécies d’abord innées, puis saillantes et bordées par une mince marge léca- norine. Spores simples. Spermogonies immergées. Stérig- mates simples. Gélatine hyméniale bleuie et rougie par liode. THYREA DECIPIENS Mass., Syn., p. 61; Koerb., Par., DÉS eme vom ri 20: Omphalaria decipiens Mass., Framm., p.15. Collema decipiens Nyl., Syn., p. 102. Exs. Hepp, 657 ; Arn., 158; Flagey, L. F. C., 300. Thalle très largement ombiliqué, microphy!linique, sub- tartreux à l’état sec ; spongieux, peu gélatineux à l’état hu- mide, d’un brun noir souvent bleui par la pruine, rougeûtre humecté, se transformant souvent en une masse crustacée, coralloïde. Intérieur du thalle non cortiqué, d’un assez beau jaune sur les bords, cellules internes gélatineuses, angu- leuses, sans filaments longitudinaux : grains gonidiaux pe- tits, rassemblés par 2-3-4, et enfermés dans des cellules. gélatineuses, ou plus souvent anguleuses, difformes. A pothécies d’abord petites, puis moyennes, innées et urcéo- lées au début, puis adnées et patelliformes, à disque d’un roux noirâtre bordé par une marge thalline mince, entière et 4 È Le — 101 — déprimée. Spores incolores, simples, ellipsoïdes, de 0"",010 2022 015:de long, environ 1 1/2 fois p. 1. q. 1., renfermées presque toujours au nombre de 8 dans des thèques cylin- driques, peu renflées ou plus souvent bi-sériées ou à peu près, de 0®”,068 à 0,070 de long, sur 0", 018 à 0"",020 de large. Paraphyses imcolores, moyennes où un peu plus ro- bustes, très agglutinées, un peu épaisses au sommet et légè- rement articulées, Epithécium jaunâtre. Hyméniumincolore. Spermogonies inobservées. I. Teint en bleu l’épithécium, l'hypothécium et la gélatine hyméniale ; l’intérieur des thèques prenant une coloration rouge vineux. Habit. — Espèce des plus rares dans nos régions ; M. le D' Stitzenberger ne l'indique pas près de Genève, ni dans les parties de la Suisse qui nous touche. Je l'ai récoltée dans une espèce de petite grotte, à Besançon, au- dessus du petit sentier qui monte de la fontaine de Bregille à la route du mont de Bregille. : GENRE ANEMA Nyl. Thalle petit, orbiculaire, granuleux ou pelté, ombiliqué, souvent très étroitement, non cortiqué, formé au centre d’al- véoles ou cellules de diverses dimensions sans filaments lon- gitudinaux. Grains gonidiaux assez gros. Apothécies ou léca- norines, où Innées et peu visibles. Spores simples. Spermogo- nies immergées. Stérigmates simples. Spermalties courtes, oblongues. L’iode teint en bleu la gélatine hyméniale. ANEMA NODULOSUM Nvyl. in Hue, Add., p. 20. Collema nodulosum Nyl., Prodr., p. 20 et Syn., p. 10%. Exs. Flag., Lich. alg., n. 292 et L. F. C., n. 248 (sub nomine Syna- lissa Achari, non Roumeg., exs. 351). Thalle noir, ordinairement saupoudré d’une pruine bleuà- tre, formant des glomérules noduleux, semi-convexes, à lobes presque invisibles. Intérieur du thalle non cortiqué, jaune verdâtre sur les bords, entièrement formé d’alvéoles grandes, — 102 — ou petites, arrondies ou anguleuses difformes ; grains goni- diaux groupés par 2-3-4 et rangés dans certaines de ces al- véoles ; ils sont toujours sensiblement plus gros que ceux de l'espèce précédente, et atteignent jusqu'à O0"",010 en dia- mètre. Apothécies petites, ordinairement très nombreuses, quoi- que peu visibles, à disque d’un brun roux, devenant plus vif quand elles sont humectées, à marge presque nulle, le disque ne dépassant pas presque le thalle. Spores incolores, simples, oblongues, de Omm,010 à Omm,011 de long, environ 14/2 à 1 3/4 fois p. IL. q. L., renfermées au nombre de 8 dans des thèques cylindriques, à peine élargies au sommet, de Onm,045 à Om 047 de long, sur Onm 015 à Onm 017 de large. Paraphyses incolores, moyennes, ou un peu grêles, très agglutinées, faiblement articulées, peu épaissies au sommet. Epithecium, Thecium et Hypothecium presque incolores sous une tranche mince. I. Teint en bleu l’épithéciumet l’hvpothécium. La gélatine hyméniale passe souvent au moins par placeau violet rougeatre, l’intérieur desthèques étant coloré en Jaune roux. Habit. — Espèce des plus rares en France et en Suisse. Elle a été re- cueillie près de Mende par Prost. Elle existe en Franche-Comté au pied de la roche calcaire du Mont près Ornans au-dessus des vignes; également à la base des grands rochers à la source du Lison. Il faut la rechercher sur les calcaires à pic dans les endroits où il y a des infiltrations d'eau. Elle est commune à Constantine dans ces conditions. GENRE COLLEMOPSIS Nyl. Thalle crustacé, rarement finement squamuleux, plus sou- vent aréolé granuleux, coralloïde ou furfuracé. Hyphes courtes, enchevêtrées, sans longs filaments longitudinaux. Grains gonidiaux d’un bleu glauque au centre, beaucoup plus jaunes aux bords, mais non rouges. Apothécies souvent très petites, urcéolées, innées, d’autres fois adnées et léca- norines ou biatorines. Spores incolores, simples, au nombre — 103 — de 8 dans nos espèces. Spermogonies immergées. Stérig- mutes simples. Spermaties oblongues. 4. Thécium à peine deux fois plus large que haut. Apothécies d'un rouge carné. Paraphyses MOSS Re SA ee ae ee ns RUE D Thécium plusieurs fois plus large que haut. Apothécies d’un brun obscur. Paraphyses ag- HIUÉNÉES 0... 2. Thalle mince granuleux d'un brun olivâtre... Coll. Arnoldiana Nyl. Thalle mince, granuleux, bleuâtre...,,,,.,,., Coll. cæsia Nyl. 3. Apothécies à la fin lécanorines, relativement SPANTIESS MARS PEER de n nanaisnne sa mO OI INCRÆTERUINVI Apothécies toujours petites, urcéolées,,.,,,,. Coll. murorum Nyl. 1. COULEMOPSIS ARNOLDIANA Nyl. in Flora 1874, p. 305 ; EnumnElue, Add. p.18: Stiiz.; LH, p. 16. Psorotichia Arnoldiana Kærb., Par., p.434 ; Arn., Munch., p. 129 ; Forssell, Glæol., p. 79. Physma Arnoldianum Hepp, in Flora 1858. Leptogium Arnoldianum Nyl., Syn., p. 118. ExS A\rn:, 92: Thalle mince, crustacé, granuleux, indéterminé, d’un brun noirâtre à l’état sec, plus noir humecté, formant une tache obscure. Intérieur d’un jaune un peu brunâtre sur les bords, incolore au milieu, formé de cellules lâches, irrégulières, peu distinctes. Grains gonidiaux ressemblant parfaitement aux algues dites Croococcacées, d’un jaune verdâtre. Apothécies biatorines, très petites, subgyalectiformes, con- caves, à disque d’un rouge carné, bordé par une légère marge biatorine. Spores incolores, ellipsoïdes, simples, très oléagineuses, de Onm,u17 à Omm,022 de long, environ 2 fois p |. q.1., renfermées au nombre de 8 dans des thèques allongées, très étroites, de Omm,070 à Omm,075 de long, sur Omm, 013 à Onm,014 de large; elles y sont généralement unisé- riées. Paraphyses grêles, peu cohérentes, non renflées au sommet, ordinairement un peu articulées (Nyl.) ou simples | — 104 — (Arn.). Epithecium d'un jaune brunâtre. Thecium incolore. Hypothecium très peu coloré. Spermogonies inobservées. I. Teint en bleu l’épithecium et la gélatine hyméniale qui passe ensuite au vineux. Habit. — Espèce des plus rares dans nos régions, recueillie seulement au Salève sur les calcaires par M. Muller. 2. COLLEMOPSIS CAESIA Nyl., L. ce. et in Hue, Add,, bp: 18: 1Stitz VE 640 p° 16 Psorotichia cæsia Forss., Glæol., p. 71. Thalle mince, crustacé granuleux, indéterminé, d’un gris bleuâtre. Intérieur jaune bleuâtre sur les bords, hyalin au centre formé de cellules irrégulières plus longues et tubuleuses au centre, plus arrondies, anguleuses aux bords. Grains gonidiaux d’abord libres et isolés, puis au nombre de 2 et ensuite de 4 après une division dichotome, d’un jaune bleuâtre ou olivâtre dans des alvéoles arron- dies ou oblongues. Apothécies biatorines, très petites, subgyalectiformes, à disque d’un roux carné, bordé par une légère marge brato- rine Spores un peu plus petites que dans l’espèce précé- dente, incolores, simples, elipsoïdes, de Omm,015 à Omm,019 de long, renfermées au nombre de 8 dans des thèques allon- gées, étroites de Omm,066 à Omm,070 de long sur Omm 042 à Omm,014 de large. Paraphyses grêles, hyalines, peu cohéren- tes, non renflées au sommet et peu ou pas articulées. Epi- thecium, Thecium et Hypothecium imcolores. Spermogonies inobservées. I. Teint en bleu l’épithecium et la gélatine hyméniale, et l’intérieur des thèques en jaune. Häbit. — Excessivement rare ; signalée seulement sur les caleaires du Salève près Mornex par M. Rome. — 105 — 9. COLLEMOPSIS SCHAERERI Nyl. in Flora 1876, p. 971 ; cmneiiueddd pd: Ch, L.: 419 pe 108: Psorotichia Schæreri Arn, Jur , p. 295 ; Forss., Glæolich., p. 82. Pannaria Schæreri Mass., Ric., p. 11% ; Kærb., Par., p. 46. Biatora Schæreri Hepp. Exs. Schær., 226; Hepp, 496; Anzi, 430; Flag., L. alg:, n. 300. Thalle squamuleux, aréolé, à aréoles parfois bien diffrac- tées et séparées, noirâtre. spongieux humecté, squamules tres petites, se résolvant en grains corallins. Intérieur du thalle d’un Jaune olivâtre sur les bords, à cellules confuses, irrégulières devenant plus tubuleuses au centre, à filaments plus gros et beaucoup plus courts que dans les Collema ou les Omphalariæ auxquels ils ne ressemblent nuilement. Grains gonidiaux plus foncés sur les bords, assez rares au centre où ils sont d’un bleu vert, et épars ou bien rassem- blés d’abord au nombre de? dans des alvéoles gélatineuses plus ou moins arrondies, puis au nombre de #4 par suite d’une division dichotome ettrès longtemps soudés 2 à 2. L’en- veloppe prend alors une forme ovale, resserrée au milieu et ayant environ Omm,020 long, sur 0,016 de large. Apothécies movennes, situées au milieu des aréoles du thalle, d’un brun noirâtre à l’état sec, de couleur plus vive humectées, à disque plan ne dépassant pas le thalle, immar- ginées. Spores incolores, ellipsoïdes, simples, de Gmm.011 à Onm 013 de long, environ 1 1/2 fois p. 1. q. L., renfermées au nombre de 8 dans des thèques un peu ventrues, de Onm,055 à Omm 060 de long, sur Omm, 014 à Omm,016 de large ; elles y sont ordinairement bisériées, au moins au milieu. Paraphyses incolores moyennes, un peu flexueuses, très ag- glutinées, non renflées au sommet ni articulées. Epithecium . jaunâtre. Thecium incolore. Hypothecium assez distincte- ment Jaune. Spermogonies inobservées. — 106 — I. Teint l'épithécium et la gélatine hyméniale en bleu passant par endroits au verdâtre ; l’intérieur des thèques devient jaunâtre ou peu modifié. M. Forssell prétend que les gonidies appartiennent plutôt aux Nostoca- cées qu'aux GChroococcacées et qu'on devrait placer cette espèce plutôt à côté des Pannaria, que dans les Psorotichia. Dans mes échantillons les goni- dies, surtout au centre, sont bien celles des Collemopsis, comme on a pu le voir par la description. Cette plante est très rare dans nos limites ; je l’a cependant rencontrée près du sommet du ballon de Servance sur des gra- nits très secs. Elle est très commune en Af/gérie sur des calcaires et sur- tout sur les grés du terrain lacustre. 4. COLLEMOPSIS MURORUM Stitz, L. H., p. 16. Psorotichia murorum Mass , Framm., 1855, 15; Kærb., Par., 436; APN TUE D 200: Exs. Mass., 300. Thalle indéterminé, aérolé, diffracté, aréoles formées de squamules coralloïdes, furfuracées et souvent pruimeuses. Intérieur du thalle d’un jaune olivâtre sur les bords, à cel- lules confuses irrégulières, gélatineuses, un peu plus tubu- leuses, allongées au centre. Grains gonidiaux rarement épars, plus souvent 2-4 dans des alvéoles arrondies ou ova- les. | Apothécies très petites, d’abord closes, puis aréolées, ne devenant planes qu'à la fin, à disque d’un brun roux, bordé par une marge mince concolore. Spores incolores, simples, ellipsoïdes, de Omm,OTO à Onm 011 de long, environ 2 fois p. 1. q. L., renfermées au nombre de 8 dans des thèques un peu élargies au sommet, de 0,050 à 0%%,055 de long sur O"®,013 à O"",O14 de large. Paraphyses incolores, flexueu- ses, grêles, bien agglutinées, non renflées au sommet, ni articulées. Epithecium jaunâtre, Thecium et Hypothecium incolores. Sterigmates rameux, d’après Massalongo, tandis qu'ils se- raient simples dans la Collemopsis Schæreri. I. Teint la gélatine hyméniale en bleu, l’intérieur des jeunes thèques en jaune. — 107 — Habit. — Espèce très rare et signalée seulement au mont Salève par M. le Dr Muller. Il faut avouer que cette espèce ressemble énormément à la précédente : même thalle aréolé, diffracté, mêmes cellules intérieures. La différence n’existerait réellement que dans les apothécies qui sont plus petites. beaucoup moins urcéolées; les spores sont aussi relati- vement un peu plus étroites Quant à la différence des stérigmates, elle est bien problématique. GENRE PYRENOPSIS Nyl (pr. p.). EUPYRENOPSIS (Nyl.). Thalle toujours très mince, fublement aréolé granuleux : à l’intérieur se trouvent des cellules confuses à hvphes très rares, peu visibles entre les colonies de gonidies. Celles-ei se rapprochent des algues dites Glæocapsa; la gélatine qui entoure les gonidies est teinte en rouge par la Glæocapsine ; cette coloration presque toujours très visible dans Îles cel- lules du bord, l’est beaucoup moins dans le milieu qui est souvent entièrement décoloré. _Apothécies toujours très petites, innées, urcéolées. Spores simples, au nombre de 8 dans les thèques [de 32 dans une seule espèce de nos régions), toujours très petites. Epithe- cium incolore ou brun jaunâtre. Spermogonies très peu visibles. Stérigmales simples. Spermaties oblongues cylindriques. I. Na que peu d'action sur la gélatine hyméniale. 1. Spores au nombre de 8 dans les thèques...,. 2 Spores au nombre de 32 dans les thèques, ,., Pyr.picina Forssell. 2. Apothécies noires. Thalle finement granuleux, conservant à peu près sa couleur étant hu- FAECUÉ SA AMENER En nn Tete Pyr.cleistocarpa Forss. Thalle un peu plus verruqueux, devenant d’un brun rouge de sang étant humecté......... Pyr. fuscatula Nyl. 1. PYRENOPSIS CLEISTOCARPA Forssell, Glæolich., ‘p. 44. Psorotichia cleistocarpa J. Mull., in Flora 1872, p. 506. Collemopsis cleistocarpa Stitz., L. H., p. 17. — 108 — Thalle crustacé, finement granuleux, verruqueux, d’un brun noirâtre. Apothécies petites, noires, punctiformes, non ombiliquées au centre. Spores simples, imcolores, de 0"",007 à 0%", 009 de long, environ 2 fois p. 1. q. L., renfermées au nombre de 8 dans des thèques blongo-obovoïdes, largement obtuses, de 0"%,20 à 0% 95 de long et un peu épaissies au sommet. Paraphyses très peu distinctes. EÉpithecium d’un jaune un peu brunâtre, Thecium et Hypothecium incolores. Spermogonies petites, punctiformes. Stérigmates simples. Spermatlies droites, oblongues, de 0%",0093 à 0%",0028 sur ORARODE Habit. — Espèce excessivement rare, découverte par M. le D'J. Muller sur des pierres au bord de la Drouse .près Bovernier. 9. PYRENOPSIS FUSCATULA Nyl, Syn., I, p. 97. Pyrenopsis sanguinea Anzi, Neosymb., n. 2 ; Stitz., L. H., p. 3. Thalle crustacé, granuleux, à granules noduleux, con- fluents, assez fortement adhérents au rocher, cellules corti- cales d’un rouge de sang plus claires et presque blanches à l’intérieur. Gonidies de 0"®,006-10 de diamètre. L’extérieur du thalle est d’un brun noirûâtre. Apothécies urcéolées, petites. Spores simples incolores, oblongues, de 0%",008 à 0%",011 de long, environ 2 fois p. 1. q. 1. renfermées au nombre de 8 dans des thèques cylin- driques de 0,035 à 0% 038 de long, sur 0"",017 à Om, 018 de large. Puraphyses visibles, grêles, légèrement articulées. Epithecium jaunâtre. Thecium et Hypothecium incolores. Spermogonies innées, très petites, noires au sommet, Inco- lores pour le restant. Stérigmates simples. Spermaties droi- tes, oblongues, de 0%",002 sur 0"%,0005 (Nyl.). [. Teint la gélatine hyméniale en bleu passant au rouge vineux. Habit. — Excessivement rare dans nos régions : sur un bloc granitique humide, dans les sapins, en montant de St-Maurice au ballon d'Alsace. — 109 — 3, PYRENOPSIS PICINA Forssell, Glæolich., p. 45 Synalissa picina Nyl., Enum. et Syn., p. 96; Oliv., L. O., p 112. Synalissopsis picina Nyl. in litt. ad Stitz.; Stitz., L. H., p. 5. Collema pulposum var. diffracto-areolatum Schær.. Enum., p. 259, HD. Thalle noir opaque, assez mince à l'extérieur. Intérieur brunâtre à cellules gélatineuses, contenant chacune 2-4 gonimies d’une couleur rougeâtre contre la couche corti- cale, simplement brunâtre au milieu. Apothécies inñées peu colorées. Spores simples, one. ellipsoïdes, de 0%%,006 à 0"%,007 de long, environ 1 1/4 à 4 1/2 fois p. 1. q.-l, renfermées au nombre de 30-33 dans des thèques obovées de 0"",045 à 0"",055 de long, sur 0%%,023 à 0%".09%8 de large. Paraphyses grêles assez dis- tünctement visibles. Thecium, Epithecium et Hypothecium à peu près incolores. Spermogonies inobservées. I. Teint la gélatine hyméniale en jaune rougeûtre. Habit. — Encore une espèce très rare dons nos régions, recueillie par M. le D' Muller au bois de la Batie près Genève sur quelques mousses, probablement des Barbula ; dans les mêmes conditions hors de nos limites à Melun (Nyl.), à Vire (Lenormand). Elle devra se rencontrer plus fré- quemment, en Franche-Comté, après des recherches plus attentives. GENRE SYNALISSA D. KR. Thalle fruticuleux, divisé en rameaux cylindriques, ar- rondis, noduleux ou renflés en massue au sommet dans les espèces de nos régions. Grains gonidiaux à enveloppe d'un brun rougeâtre aux bords, (coloré par la glæocapsine) pres- que incolores au centre, arrondis ou oblongs, solitaires dans des cellules noyées au milieu d'hyphes lâchement ra- meuses. Apothécies terminales, d’abord closes, puis dila- tées, lécanorines. Spores simples, incolores, globuleuses où — 110 — oblongues au norubre de 8 ou 16-24 dans les thèques. Sper- mogonies peu saillantes. Stérigmates simples. Spermaties droites, oblongues. Spores au nombre de 16-24 ordinairement. Spores Oblongues ss NS EN Nr nee Syn. symphorea Nyl. Spores au nombre de 8 dansles thèques. Spores glo- büleuses. Hi Rs EUR ER RE RATE DT OR Syn. salevensis Muil. 1. SYNALISSA SYMPHOREA Nyl., Syn., p. 94; Arn., Jur., D 204 SUIS MED Synalissa Achar:i Trev.; Hepp, F. E. Synalissa lichenophila D.R , Alg., p. 211. Collema synalissum Ach., L U., p. 640. Collema stygium var. incisum., Schær., Enum., p. 260. Exs Hepp, 89: Anzi 1 Sup Alter el Re CR) Thalle noir, opaque, fruticuleux, divisé en rameaux cylin- driques, parfois un peu noduleux, renflés au sommet. Grains gonidiaux se rapprochant de l’algue nommée Glæo- capsa magma Næg., à enveloppes plus où moins rougies par la glæocapsine sur les bords du thalle, presque inco- lores au centre, arrondis ou oblongues, solitaires dans des cellules entre lesquelles sont disposées des hyphes lâche- ment ramifiées, tantôt assez rares, tantôt plus nombreuses. Apothécies noirâtres. terminales, d’abord innées, punctifor- mes, puis à disque se dilatant, devenant lécanorines et bor- dées par une marge épaisse entière. Spores simples, incolo- res, vellipsoides, de 02009 4 02% 019 de Mons environ 4 1/4 à À (/2 fois p. I. q. L., renfermées au nombre de 12- 16-24 et même plus, dans des thèques allongées, de 0%", 080 à 0,085 de long, sur 0"%,018 à 0%" 020 de large. Para- physes peu visibles presque indistinetes. Hymenium incolore. Spermogonies petites, peu saillantes. Stérigmates simples. Spermaties droites oblongues. I. Sans action sur la gélatine hyméniale. — 11 — Habit. — Espèce assez peu abondante ; mais très largement dispersée sur les rochers calcaires ou peu ombragés ou humides, se développant le plus souvent sur le thalle de la Psora lurida. 9. SYNALISSA SALEVENSIS J. Mull. Princip. Class. p. 81: Stitz., L. H., p. 5. Peccania Salevensis KForss., Glæol., p. 90. Thalle noir olivâtre, fruticuleux, divisé en rameaux cylin- driques de 2 à 3 mill. de haut, renflés et épaissis au sommet. Grains gonidiaux grands, d’un brun roux à la partie exté- rieure du thalle, incolores ou un peu bleuâtres au centre, arrondis, solitaires ou plus rarement 2-4 dans des cellules à zônes concentriques entre lesquels se ramifient des hyphes linéaires en petit nombre. Apothécies terminales, noirâtres, d'abord immergées, et punctiformes, puis se dilatant et devenant seutelliformes sans devenir émergées, bordées par une marge thalline gra- nuleuse assez épaisse, Spores incolores, simples, globuleu- ses, de 0%%,012 à 0"",015 de diamètre, renfermées toujours au nombre de 8 dans des thèques étroites, cylindriques, ou un peu élargies à la base, de 0"",065 à 0%",070 de long, sur 0%%,016 à 0"%,018 de large. Paraphyses peu distinctes. Hymenium incolore. I. Sans action sur la gélatine hyméniale. Habit — Excessivement rare sur des parois de rochers du Salève au dessus du Veyrier, sur lesquelles coule presque toujours un peu d'eau. Elle y a été découverte et recueillie par M. le D' J. Muller. — 112 -— TRIBU XXIL — HPHÉBACÉES Nyl X x GRAINS GONIDIAUX SE RAPPROCHANT DES ALGUES DU GENRE STIGONEMA. GENRE EPHEBE Fr., Born. Thalle noir, brillant, filiforme. plus ou moins imbriqué, en touffes très rameuses. Grains gonidiaux disposés sous la couche extérieure du thalle, ou solitaires ou plus souvent groupés par 2-3-4 et devenant anguleux par une mutuelle pression, d’un bleu verdâtre. Apothécies immergées dans des proéminences thallines. Spores incolores, oblongues, simples, ou rarement 1 septées. Paraphyses nulles. Spermo- gonies immergées. Spermaties droites cylindriques. Sté- rigmates simples, allongées. EPHEBE PUBESCGENS Fr.; D. R., Alg., p. 214; Nvyl., L. P., 1, En OUies 08 QD SA NES VERS à. Cornicularia pubescens Ach., L. U., p. 610 et Syn., p. 302. Collema pubescens Schær., Enum., p. 248. Usnea intricata Hoffin., D. F1., p. 136. Sligonema atrovirens Ag., Syst. Alg., p. 42. Exs. Mougeot, St. Vog., 358; Hepp, 712. Thalle d’un brun noirâtre, fruticuleux, filiforme, très ra- meux, un peu imbriqué, à rameaux étroits. Intérieur cellu- leux, les cellules disposées près de la couche extérieure, ar- rondies, difformes, devenant de plus en plus petites en approchant du bord, s’allongeant au contraire en allant au centre, où elles sont très longuement oblongues, la plus grande longueur parallèle à Paxe. Gonidies d’un bleu verdà- tre où un peu brunâtres, réunies en glomérules de 2-3-4, — 113 — rarement 9, disposées contre la couche corticale et man- quant à l’intérieur. Apothécies petites, endocarpées, ou tout au moins innées, situées dans de petites excroissances pyriformes des ra- meaux thallins. Spores incolores, oblongues, simples ou bien rarement 1 septées, de O0"%,011 à 0%%,016 de long, environ 2 à 21/2 fois p. 1. q. 1., renfermées au nombre de 8 dans des thèques allongées, de 0,058 à 0"",062 de long, sur OMn,016 a 0% 018 de large. Paraphyses absolument indis- tinctes. Hiymenium incolore. Spermogonies innées dans de petites proéminences thal- lines. Stérigmates allongés, minces, cylindriques, simples. Spermaties droites cylindriques, tenues, de Omm,005 sur OmOO1 (Ny1.). Var. intricata. Ephebe intricata Lamy, Cat., p.,2; Exs.Flagey, DEF C0", no, 9% (teste Lamy). Plante à rameaux plus tenus et surtout beaucoup plus imbriqués ; ne différant pas du type au surplus. I. Sans action sur la gélatine hyméniale, teint quelquefois en brun violet le protoplasma des thèques. Habit — Espèce silicicole absolument nulle dans tout le Jura : le type sur des rochers humides en montant de St Maurice aux ballons d'Alsace et de Servance (Flag ); sur les rochers erraliques du Salève (Bornet). La var. intricata n'est pas rare sur des rochers très humides et ombragés en montant au calvaire près de Remiremont (Klag.). GENRE SPiLONEMA born. Thalie mince filiforme, cylindrique, rameux. Grains goni- diaux grands et ressemblant ainsi, du reste, que tout l’inté- rieur du thalle à ceux des Æphebe. Apothéeies noires, lenti- formes. Spores incolores, oblongues, simples. Paraphyses bien visibles, articulées. Spermaties cylindriques, courtes. Stérigmates relativement gros, articulés à 4-5-6 articles. 8 — 114 — SPILONEMA PARADOXUM Born. in Mém. Cherbourg, 4, D: 220: -Nvl, Prod tp Mn eLESUNe Sp SEE LH pe; Thalle d’un brun noirâtre, fihforme, rameux, imbriqué. Intérieur celluleux à cellules arrondies aux bords, allongées au centre dans le sens de l’axe ; grains gonidiaux assez sem- blables à ceux de l'Ephebe pubescens, peut-être un peu plus gros. Apothécies noires, immarginées, lentiformes et non innées. Spores incolores, toujours simples, oblongues, de O"m,008 à 022,010 de long, environ 2 fois p. L. q. l:, renfermées au nombre de 8 et ordinairement unisériées dans des thèques cylindriques de Omm,048 à O0mm,052 de long, sur 0"",013 à Onm,014 de large. Paraphyses bien visibles, nettement arti- culées, à 5-6 articles d’un brun noir au sommet, où elles sont peu ou pas renflées. Æpithecium et Thecium presque inco- lores. Hypothecium brunûâtre. Spermogonies tuberculeuses noyées dans de petites proé- minences thallines. Spermalies droites courtes de Onm,002 à 2,5, sur Onm,0005 à Omm 001 (Ny1.). I. Teint la gélatine hyméniale en bleu intense, passant ensuite au violet. Habit. - Espèce très rare dans nos limites : sur des blocs siliceux, dans les sapins, un peu en dessous du col de la Schlucht; également sur les rochers sidérolithiques du Grand-Salève. UN MYSTÈRE FRANÇAIS AU XIV° SIECLE PEIOUR DU JUGEMENT DE LA BIBLIOTHÈQUE DE LA VILLE DE BESANÇON Par M. Emile ROY Séance du 8 juillet 1899 FOZIO 1 RECTO. [CE EST DOU JOUR DOU JUGEMENT ] Li deable Satan Baucibuz Pluto Angingnart Belial Foule Agrappart Hazart Le Matan Rapillart Antecrist Mére Antecrist La damoiselle Premier chevalier Secont chevalier Tiers chevalier Quart chevalier Malaquin Mossé Caiffas Vivans Marquin Corbadas Haquin Annes L’'aveugle Le mezel Pemier povre Secont povre Tiers povre Quart povre La norrice a l’usurier L'enfant a l’usurier L’ousurier Sa femme L'avocat L’avaricieux Le baillif Le Prevost L’abbesse La prieuse L'evesque Le corps resusité La Roynne Ses damoiselles Dagobert roy Malabrum roy Ysoart roy Fierabras roy Accopart roy Andoart roy Loriquere roy Arofliart roy Angoulant roy Maillefer roy Premier cardinal Second cardinal Le pappe Li bons crestiens Le riche clerc Enoc Elies [LISTE DES PERSONNAGES | Judas Machabeus Li justes hom Anges premiers Anges second Tiers anges Quars anges b° Anges bje Anges bijs Anges biije Anges Saint Pierre Saint Pol FOLIO 1 VERSO. Saint Andreau Saint Jasque Saint Phelippe Saint Thomas Saint Jehan Saint Barthol[emiau] Saint Mathé Saint Bernabé Saint Marc Saint Luc Saint Simon Saint Jehan Bapt{iste] Cherubin Seraphin Mére de Dieu Anges de la croiz Anges de la lance Dieu Le Prescheur FOLIO 3 RECTO. LE PRESCHEUR Evigilabunt omnes, alii ad vitam, alii ad obprobrium (1). 1 Faites paiz, belle douce gent, Pas ne seroit ne bel ne gent Se vous faisiés yci noise, Quar d’une chose qui mout poise 5 À chascun et est veritable, Et a retenir proffitable Au corps et a l’ame aussiment, Ce est dou jour dou jugement, Vous vueil yci un sarmon faire ; 10 Si prions tuit la debonnaire Dame, tresoriére de grace, Que par sa proiere nous face Mettre a euvre et retenir Ce que diray, si que venir 15 Puissiens in celi patria ; S'en dirons Ave Maria. Dies illa, dies iré… Entendez bien ce que diré. Quant Dieux ot premiers fait le [monde 20 Et l’'ommede tout pechié monde, Et mis en paradis terrestre, En cel biau lieu, en cel belestre, Et ot creé par sa devise (1) Dan., x11, 2 : Et multi de his qui dormiunt in terræ pulvere, evigilabunt : alii im vitam œternam et alii in opprobrium ut videant semper. Toute creature à sa guise, Et donné franche voulenté 25 A l’omme [de] deables tampté, L'ot si tost que toute la gloire Perdi si qu'ancor, c’est la voire, Tuit en souffrons la penitence Par pechié d’inobediance. 30 De ce que ou fruit deffendu Mordi, furent tuit descendu En enfer nostre ansien pére. La premiere doulente mére, Eve, par cui fu cilz pechiez 39 Faiz, de quoy est touz entachiez Li humains linaiges sanz doubte, Et Adams qui lors avoit toute Joye, sitost com pechié orent, Ou estoient dire ne sorent ; 40 Ains que cogneussent leur vilté, Furent de paradis gité, | En la Dieu maledicïon. Si orent generacion ‘Puis telle qui tant se meffist 45 Que Dieux par leur pechiéles fist Touz par le deluve noyer, Hors Noel ouquel octroier, À ses enffans et a sa femme Lesquieux il ot trouvé sanz 50 [blasme, Fist grace telle qu’il vesquissent Et que il la terre ramplissent, Qu'il] les trouva et preux et [saiges ; Desquieux touz li humains li- [naiges *FOLIO 3 VERSO. 55 60 70 80 — 190 — vers 55 Est yssuz, qui encor compére Le pechié dou dit premier pére, Et plus le comparoit, sanz faille, Ou temps que Jhesus la bataille, Vestuz de nostre humanité, (Vint) faire au Roy d’iniquité, Lequel il vainqui en morant En la croiz, et d’inqui courant L’ame en enfer descendi, Et a tous ses amis rendy L’eritaige de paradis Qu'il avoient perdu jadis. Par lui fu en croiz la Mors morte; À tous les bons ouvry la porte De paradis, qui est ouverte Aux justes selon leur desserte. Mais li mondes est empirez Puis ce temps, et si atirez Qufe] il n’est un seul qui bien [face ; Chaseun sieut &e pechiéla trace, Si com David le nous tesmol{i]n- [gne, Qui bien promist ceste besoin- [sne, Dicens : « Omnes declinaverunt, Simul inutiles facti sunt, Non est qui faciat bonum, Non est usque ad unuim » (1). Et pour ce que chascun reçoive Ceste parole, et apparçoive Que il fait bon le mal laissier Et soy humblement abaissier, Et faire trestoute bonne euvre, Estm’entante que vous descueu- Aueun petit de l’Escripture [vre 60 MS. vins. (1) Psal., x111, 3 : COmnes declinaverunt, simul inutiles facti sunt : non est qui facial bonum, non est usque ad unum. » vers 84 Qui de telle journée dure Nous fest mention toute aperte, 85 Que chascuns selond sa desserte Sera jugiez au Jugement Par le doux fils Dieu quine Qui les mors resuscitera [ment, Et de corps et d’ame fera Par vraye resurreccion Une insoperable vision. C’est la journée trestriteuse, Tresamére, tresdoulereuse, Plainne de tribulacïon Dont Ezechiés fait mention, Et li Apostres en s’espitre, *Et tuit li quatre Euvangelistre, Daniel et autre prophete Et li saint Pére et li (poete) Dient que cilz jours yert jours [dire Plus que bouche ne pourroitdire, De tenebres et d’ocurté, Jours de pleur, de male eürté, Jours tenebreux et tresorribles, Jours de misère, jours penibles, Jours ouquel soulaux (et) lalune Et les estoiles une a une Perdront trestoute leur lumfilé- Et ardra devant et darriére fre, Toute laterre ettouz li mondes. Nulsn’estja de pechié simondes Qu'il ne tramble a celle journée, Et adont sera demonstrée La conscience de chascun. Se uns homs de pechié n’ac'un, Si sera il tout descouvert, Quar li livre seront ouvert De trestoute[s| leur conscïen- [ce[s]. 90 10 105 110 115 *FOLIO 4 RECTO 100 MS. poesie. 107 Ms. est. — | vers 120 Trestuit attendront leur santen- Bon et mauvais en yce jour.[ce, Li vrais Juges en celi jour Seoir au Jugement venra ; Con fiers et crueux se tanra, Combien qu'il soit paiz et ac- [corde, Et touz plains de misericorde, Si iugera il droitement ; Les mauvais felonnessement Regardera et leur dira : (Mauvais, jamais jour ne faura Li feux ou seroiz avalez ; Alez y tuit tantost, alez ». Aux bons dira par amitié : « Vous eüstes de moi pitié, Avec mon pére esperitable Venez en joye pardurable. » Nulz ne vous pourroit pas des- ferire, Ne cuers panser ne bouche dire La poinne qu’avront li dampné ; Et diront que mar d'Adam né Feussent il onques né de mére Quant seuffrent tel douleur a- [mére Qui a nul jour mais n’avra fin. Ni avra parent ne (affin) Qui puisse en rien a l’autre ai- [dier, Ne par proier ne par plaidier. Mais ains que cilz tresgrans [jours veigne, Si com l’Escripture lanseigne, lénront et en ciel et en terre Maint signes faiz en mouvent Enoc venra avec Elie, [guerre; Si con le dit la profecie, Qui sont en paradis terrestre, 144 Ms. ami. AE vers 154 "Preschier la foy au Roy celestre, Et deffendre qu’en Entrecrist 155 Ne croie nulz, mais Jhesucrist, Quar qui en Entrecrist eroira En enfer le puant cherra. Par le monde yront sarmonnant, Et mains bons examples don- [nant, Jusque Antrecrist les trouvera Our aoccire les fera; Trois jours et demy mortgerront, Et a chascun mort apparront, En la place de la cité 165 Ou Dieux fu mis, a grant vilté, En croiz, puis resusciteront, Et en vie retourneront, Et seront de la mort delivre, Si con le tesmoingne en son livre Saint Jehans, en l’Apocalice, Qui dit que dou parfont abisce (Montera) la crueuse Beste Qui ou mont fera grant moleste, Quar presque tuit en lui croiront Cil dou mont, quant il la verront, Tant par force, par dons, par [signes, Jusqu’a tant que li Rois begnines Venchera tout l’umain lignaige De celle orde Beste sauvaige Qui Entrecrist yert appellée, Qui yert en enfer trabuchiée, Avec trestouz ceux de sa sorte. Prions Dieu qui touz biens con- [forte Qu'ifi] nous vielle touz conforter Et en cest siègle comporter, Si qu'Entrecrist ne autre diable Ne nous decoivent par leur fable, Mais puissiens tuit seürement 160 175 180 *FOLIO 4 VERSO. 173 Ms, monsirera, 200 205 210 — 1922 — 190 Venir au jour dou jugement, vers 190 Sanz nul pechié, par la Dieu [grace ; Dites Amen, que Dieu le face. SATAM, premier deable après le sarmon Mi compaignon et my ami, Or entendez trestuit a my. Ghascuns de nous si doit savoir Que gaangnié avons grant avoir, Qu’an tel point avons mis le [monde (Que) il n’y à nalle riens monde, Mais tuit sont nostre, hommes [et femme, Trop po en vit sanz grans dif- [fame. "À nous les ferons tous venir, Dieux fera le monde fenir, Se sai ge, bien prochainnement, Pas ne puet durer longuement, Mais Dieu trestouz nous jugera Et nostre contraire fera. Mais ains quelijugemens veigne, Queliuns denous homs deveigne Et qu’ifl} voist droiten Babiloine, Et qu’il face sanz point daloigne Que il gise à une femme Qui soit plainne de tout diffame, Et qui au bourdel ait esté Tous jours, et yver et esté. Dou linaige (de Dan) sera, En li un fil engendrera, Antrecrist se fera clamer, : Dou peuple se fera amer Par dons et par faux presche- [mens, 198 MS. quar. *FOLIO $ RECTO. 215 Ms. d'Adam. vers 220 Et par les resuscitemens Des mors que il fera revivre; Nes tuit li tresor a delivre Seront, pour voir, en sa puis- [sance. BAUCIBUZ. secont deable Gifl] avra mout bonne naissance, Quar je say bien de verité Qu'il convient par necessité Que Entrecriz naisse de fame. PLUTO, tiers deable Seigneur, je m'acort bien par [m'ame Qu'Engingnars face cest office. ANGINGNARS, quart deable Je vueil com metiegne pour nice, Se je conmance ceste emprise, Se he-le fais en telle suise Que de vous loez en serai. BELIAL, quint deable Mout voulentiers vous ayderai, Aussin devront li autre faire, Par quoy nous puissiens cest [affaire Assouvir bien prochiennement FOULE, hj° deable Seigneur, saichiés certainne- [ment, Grans mestiers est de ceci faire, Ne nuls ne s’en doit arrier traire. Angionars bien faire savra Ceci ja, nul n’en doubtera, Se sai ge bien pour verité. AGRAPARS bij° deable Biaux compains, plains d’intqui- [té, ‘Engingnart, vous seroiz mon [mestre; Avec vous [je] vueil tous jours [estre 220 230 235 240 245 *FOLIO 5 VERSO. — 123 — vers 248 Pour mieux parfaire la besoin- [gne. Or en alons sanz faireesloingne, Il (m'est tart) nous soiens mehu. HAZART, biüje deable 250 Mi compaignon, qui esleü Estes a faire se voiage De destruire l’umain linaige Soittrestoute(vostre)esperance! ANGINGNART Vous savez tuit que des m’en- [fance 255 De mal faire ay esté près; Je (voi) partout et loing et près, Je cognois trestoute la gent, Nes ceux qui vont par mer nei- ; [gent, En terre faiz touz maux venir. SATAM 260 Angingnart, je te vueil beneir Dé par (ouz ceux qui Dieu ne à [croient. Fay tuit crestien nostre soyent; Agrappars avec toy sera Qui dou pis qu'il pourra fera. 265 Faites ceci sanz delaier. ANGINGNARS De ce ne vous faut esmaier Bienne le face, et pis encores. Compains, alons nous en de- [sores, Pensons conment nous ouvre- [rons. AGRAPPARS 270 Compains, savez que nous fe- [rons ? Droit en Babiloine la grant 249 Ms. Il me tarde que. 253 Ms. nostre. 256 MS. vois. vers 272 En alons, ou planté a grant De fames de mauvais renon. ANGINGNARS Alons, que qu’en poit nequinon, Se fame truis qui belle soit, Qui dou linaige (a Dan) soit, Forme de deabie osteray Et un jouvensel sambleray; Tant feray par dons, par parole, Que je la trairay a m’escole, Pas ne la laisseray pucelle. AGRAPPARS Compains, jecroy mout bien que feelle Est telle comme tu demandes. ANGINGNARS *{1 convient don que cy m’aten- [des. Je affubleré forme d’omme, De Ii savray toute la somme De sa vie, et dont elle est née. ICI SE DEPART AGRAPPART (1) 275 280 Belle suer tresbien eürée, Douce amie, s’ill] vous devoit [plaire, Savoir vourroie vostre affaire : Estes vous crestienne ou juyve? MËÊRE ANTRECRIST Biau sire, comment que je vive, Juïve sui, et si sui née En la loy que Dieux a donnée À Moyse et a nous touz; Mais les crestiens hay je tous Qui en Jhesucrit sont crolant, Quar de leur Dieu cen’estnoiant, 290 216 M. Adam. *FOLIO 6 RECTO. (1) Ms. Ici se depart d'Agrappart. 300 305 310 315 320 — 124 — vers 299 Je ne le prise riens ne doubte. Dou linaige a Dan suis sans [doubte ; Et vous, que querez ce me dites. ANGINGNARS Mout (bonne parole avez dite), Ma douce suer d’estrange terre. Vien cy pour aventure querre Et Si vien pourchascier le (mie): Si vous pri par grant courtoisie Que vous m’amie estre veilliez, Et pour vostre amy m'acueilliez, À amy me veilliés saisir Pour faire de vous mon plaisir, C'est ce que d’amours doit venir. MÉRE ANTRECRIST Pour fole me devroye tenir Se refusoye tel compaignie: Bien me plaistestrevostre amie, “Faites de moy vo voulenté. ANGINGNARS Belle, Mahons vous doint santé! Tout maintenant je l’en feray, À vous un fil engendrerav Qui avra mout tresgrant puis- [sance, Car saichiés de voir, dès s’an- Lence, Saiges sera sur touz clamez. MÊRE ANTRECRIST Bien devez de moy estre amez, Quar j'ai pour verité sceü, De vous ay enfant consceü. Je vous pri, plus ne me selez, Comment vous estez appellez Me dites, qui demandera De mon enfant eui fil sera, 300 Ms. Adam. 302 MS. bonnes paroles... 305 Ms. le mien. *FOLIO 6 VERSO. 315 Ms. vos voulentez. dites. vers 328 Que verité puisse respondre. ANGINGNARS Mi suer, mon non vous vueil es- 330 [pondre, Angingnars suis, ce n’est pas (fable, D’enfer suis un des maistres [deable{s]. L'enfant que vous ay engenré, Quant nez sera, veoir revenré: Antrecriz appellez sera, Par trestout doubter se fera, Il destruira crestienté Et la mettra en orfenté. Nourrissez le quant sera nez, Bien et doucement le menez. Je m’en vois, de vous pren Con- [gié. 339 340 Agrappart, bien avons songié, J'ai tout fait quanque je queroie. AGRAPPART Repren ton abit, je te proie, Se ralons à nos compaignons, 34 Et tuit grant joie demenons, “Bien en devons faire grant feste. ANGINGNART Seigneur, jai tant esté en queste Que je n’ai pas failli a proie : Jay trouvé ce que je queroie: En Babiloine ay esté, Ou une amie ay conquesté, Dont j'ai fait trestout mon plaisir. LE MATAM, deable Nous ne devons pas ce taisir, Ains en devons tuit mener joye. 355 390 *FOLIO 7 RECTO. — 1925 — vers 356 FOULX, deable Il n’est nulz qui tenir s’en doie, Que tuit sommes regeneré Desormès plus gobes seré Quejenefuionques sanz doubte. BAUCIBUZ 360 Dançons trestuit en une route ! Angingnart,moinne ceste dance, Quar tu as emplie la panse, Par quoy seigneur dou monde [sommes ; Nous sommes seigneur de touz [hommes 365 Et de toutes les ames mortes. MËÊRE ANTRECRIST Ha! ennemis, quenem’emportes, Qui ainssinques m'a assotée _ (Que) grosse d’enfant m'a lais- : [siée! Or ne say je que devenir ; 370 Bien vourroie ma vie fenir, Que je ne say que puisse faire. *LA DAMOISELLE Mi douce dame debonaaire, Par amours ne vous esmaiez, En vous bon reconffort ayez 375 Et vostre duel laissiez aler Vousn’ypouezriensconquester. Aiez en vous bonne esperance, Quar Mahons a telle puissance, Bien de ceci vous puet aidier. MÉRE ANTRECRIST 380 Douce amye, tant ne plaidier! Tu ne sanz pas le mal que sen, Par po que je n’is hors dou san, Quant j'osay faire tel oultraige Qu’avec le deable me couchai ge. 368 Ms. quar. *FOLIO 7 VERSO. vers 385 Ce fu mout grant forçonnerie, Mais pourtantnem’enrepenmie, Quar bien say que mes fils doit [estre Plus puissans que hons nez n’a fmestires C’est tout ce qui me reconforte, Par li yert crestienté morte Et Juïf seront relevé. LA DAMOISELL!E Ma dame, plus vous est levé Le ventre qu’il n’iere avant hier. Je 10 que parmy se santier En aliens en celle maison ; De vous gisir sera saison Partans, g’en suis toute certain- [ne. 389 390 395 MÈRE ANTRECRIST tresdouce = Suer,, Or my [moinne ! Il me tarde mout que g’i soye, De repos bon mestier avroie. Or en alons, ma douce amie. LA DAMOISELLE Dame, de vostre compuignie Suis je mout (lie)etmoutjoians; Il me tarde nous y soiens, Pour vous aidier et conforter. MÈRE ANTRECRIST Masuer, plus ne me puis porter; Lasse doulante, lasse moy ! *Ma suer, pren te garde de moy; Jesanes costez trop grant raige ; Lasse doulente, que feray je ? Bien croi que g’en perdrai la vie. LA DAMOISELLE Daine, ne vous esmaiez mie, Quar Mahomet vous aydera Et bien tost vous delivrera ; Ma 400 405 410 403 Ms. liée. *FOLIO 8 RECTO. 415 430 — 196 — vers 415 Certes bientost acoucherez Et d'enfant delivre serez. Dane Vun ban TI AavezmSAans [doubte. MÊRE ANTRECRIST Je met m’esperance toute En Mahon et en sa puissance. Fol sont trestuit cil sans doub- [tance Qui ne croient ces vertus belles! AGRAPPART, deable Seigneur, je vous aportnouvelles, Quar Entrecriz est nez en terre, Nous pourrons desormès con- [querre Trestouz les crestiïens dou mon- [de. PLUTO, deable Limaux feux d’enferles confonde Si vrayement conme il me tarde Que en enfer trestouz les arde! De riens ne seroie plus aise. SATAM, deable “Hasart, je te pri qu'il te plaise Que entre toy et le Matam, En vous deux bons sergens atan, En Babiloine droit yrez, À la mére Antrecrist direz Qu'elle de noz ars li apreingne Et ja de Dieu ne li souvaingne. ÂAlez y sans nulle demeure. ARSART, deable Je ne cuide jamais voir l’eure Que cel enfant puisse veoir, 440 Le matin ne quier mais seoir Jusque en Babiloinne venré. *FOLIO 8 VERSO. vers 442 LE MATAM, deable Hasart compains, je te tanré Compaignie, se Mahons mesaut,; Je ne doubte ne bas ne haut Que bien nesaichefs]le passaige. LA DAMOISELLE Dame, regardez quel visaige Et quieux mambres vostres filza. Certes, des ans plus de mil a Tieux enfes ne fu nez de mére. ARSART Dame, je vien de par le pére À cest enfant que cy tenez; Il sera saiges et senez, De noz arts li convient apenre. MËRE ANTRECRIST À Mahon en doy graces rendre, Je le met en vostre baillie. PREMIERS ANGES EN CHANT ({) [Æterne Rex Altissime] Enoc, Enoc, et vous, Elie, "De par Dieu, yssez de seanz! Alez preschier aux mescreans La loy Dieu establie en terre. Issez hors et alez en guerre, Quar, pour bien dire, mort serez, Mais après resusciterez, Certains suis que bien le savez. ENOC Dites moy, compains, se avez Le commandement Dieu oy. (1) Ms. Le chant est noté. *FOLIO 9 RECTO. 445 450 455 460 465 à — 1927 — vers 466 ELIES Certes, biaux doux compains, 01. Bien say, li termes est venuz Guns mauvais homs est deve- Pirestque iuit lranemy, [nuz, 470 Qui à nous trois ans et demy Avra bataille et grant haïne, Et nous convient en ce termine La foy Jhesucrit annuncier, Et le bien dire et prononcier. 475 Nous avrons assez a souffrir, _ Nos corps convient a mortoffrir, Et puis avront parfaite gloire. ENOC Douce gent, ayés en memoire De Jhesucrist la passion, 480 La mort, la resurrecïon, Et comment il prist char hu- [maingne “En la Vierge de tous biens [plainne, Et comment il siet a la destre Desonspére, le Roy celestre. 485 [lest|et|vraiz Dieux et vraiz hom. ELIES Saichiés tuit qu'an ceste saison Comance a regner Antrecriz Qui dit que li doux Jhesueriz Estoit uns homs, faux enchan- [tierres 490 Et de toutes gens decevierres, Et deffendra c’on ne le croie, Etdira: « La puissance est moye Bnreiel, enterre et en mer », Et filz Dieu se fera clamer, 495 Et dira que il est Messies. *FOLIO 9 VERSO. vers 496 ENOC Prenez vous garde es prophe- [cies, Creez la loy de l’Euvangille, Que cilz annemis par sa guille Ne nous face tous condampner Et o les annemis dampner. La loy Jhesucrist retenez, Aux euvres garde ne prenez, Que li diz Entrecriz fera, Quar de par le deable ouvrera, Qui (0) toute sa legion Avra en li sa (mansion). Il fera mors resusciter Et avec les vis habiter, Il fera aveugles veoir, Et les plus grans au bas seoir, En la crestienté destruire Mettra il trestoute sa cure, Mais de 6e n’a il pas puissance. ELIES - Ce qu’il fera c’est par souffrance De Dieu, qui tout se souffrera Parenos pechiez; mais quant [verra Qu’assez avra fait son vouloir, Trop forment le fera doloir. En enfer le trabuchera, Veant la gent qui lor sera, Et luy et trestoute sa geste. ENOC ‘Biau seigneur, je vous amo- [neste De par Dieu, faites penitance. Soiez tuit en ferme creance Que assez tost yei venra Cilz Entrecriz et amenra O li de gens grand multitude. 505 Ms. of. 506 Ms. mencion. 3520 Ms. leur. *FOLI0 10 RECTO. 505 510 525 — 198 — vers 528 ELIES Gardez n’i mettez vostre estude En li n’en ces mauvais miracles, 530 Quar c’est velins, non pas tria- [eles, Qui trestout envelismera La gent qu'en lise fiera ; Mais de la croiz le Roy begnine Faites souvant sur vouslesigne, 535 Priez Dieu par devocïon Que n’antriés en temptacïon, Et sa tresdouce vierge mére. SATANM Je vien a toy parler, biau frére, Jay grant fain de toy avancier. 540 Se tu te vues a moy lancier, Je te feray le plus grant homme Qui onques fust, et saiches, [comme Je t’avray de mes gieux apris, Nulz homsdessuztoyn'avrapris, Sires seras de tout le monde. ANTRECRIST Parle dieu en quibiens habonde, J'ai grant voulenté de l’apenre. SATAM Or te faut bien a moy entendre, Il te convient Dieu renoier, Et a moy dou tout octroier Et corps et ame tout ensamble. Je suis eilz par qui terre tramble: Je te feray estre honorez Seur trestous, et estre aourez, Mais que tu me conventeras Que jamès jour bien ne feras, Ainçois destruiras sainte Es- [elise; Et si mettras en telle guise 545 vers 559 . Trestoute la crestienté Que tuit seront acravanté Gil qui a toy n’obeiront, *Et qui de Jeshus bien diront. Filz Dieu te feras appeller, En ne te pourra riens celer ; Que tu ne puisses tout savoir, 565 Donner pourras or et avoir ; à Nes les mors feras tu revivre; Saiches, tu feras a delivre Toute ta voulenté en terre. ANTRECRIST - Je vueil ce grant tresor Con- 570 [querre, Voz homs devien de corps et [d'ame. 560 SATAM Or te sié cy en ceste eschames Octroier te vueil ma puissance. Je met tout en t’obeissance Mon pouoir et le ma (maisnie) Qui par trestout ont seignorie. Quanque tu devisier pourras Fait yert si comme tu vourras : O toy seray sanz toy laissier, Et vers toy ferai abaissier Trestous les roys de cest païs : En riens ne soies esbaïz, Desor as pouoir de tout faire, Haste toy de la gent attraire, Fay tant que ta puissance piére. 585 575 0 580 à ANTRECRIST En terre vien de par mon pére, Dieu tout puissant, le Roy de [gloire. En moy devez vous trestuit# [croire, *FOLIO 10 VERSO. 575 Ms. maigniee. — 199 — vers 589 Quar j’ay pouoir sur tout le [monde, 590 Sur ciel et sur la mer parfonde, Quar je suis Dieux li touz puis- [sans, Touz biens ettouz maux cognois- [sans. Or vueil que vers moy vous [trayez “Et que mes œuvres essauciez, 595 Qu’en terre po m'avez veü, Combien que vous m'’aiez creü. Je puis trestoutes choses faire, Si Suis venuz en cest repaire Pour vous mener en paradis 600 Dont li ange churent jadis. Qui avra nulle maladie Veigne vers moy et le me die, Et je tantost le gariray. Tout yert fait quanque je diray, 605 Je puistrestoutfairesanz doubte. L’'AVEUGLE Biaux sire, onques ne vi goute, Et de veoir grant talant hé, Et se vous me donnez senté, Je vous croira de cuer loial. ANTRECRIST 610 Traiez vous Sa, li äesloial, Et regardez mes belles euvres! Homs, je te conmant que tu [euvres Tes yeux, et voi, et me regarde. L'AVEUGLE Sire, prenez moy en vo garde! 615 S’ifl] vous plaist, je vous vueil . [servir, Par quoy je puisse deservir Vo gloire qui ja ne faudra ; Qui vous sert trop mieux en [vaudra. *FOLIO 11 RECTO. vers 619 Je vois partout dire, biau sire, Vostre grant puissance, et des- 620 [érire (Que) m'avez ma veue rendue Qui tout temps m'a esté tolue; Onques mais n’oy joye grigneur. Or regardez tuit, biau seigneur, De ce seigneur la grant puis- 625 [sance ; Je ne suis de riens en doubtance Que ce ne soit li vraiz Messies “Lequel, selond les prophecies, Ont li bon Juïf attendu. ANNES, juif Par la loy Dieu bien entendu Tavons; tu as dit vérité. Biau sire, par ceste cité, S'ifl} vous plaist, faites publier Vostre puissance, et crier : Qui en vous ne sera creans Mis (ert) avec les mescheans En chartre ou en prison ferme Ou morra sanz attendre terme. Faites que chascuns en vous [croye, Et faites faire tel monnoie Ou vostre ymaige soit pourtraite, Et tantost qu’elle sera faite, Faites crier chascun en praingne En signe de la vostre ensaigne, Etaourt chascuns vostre ymaige, 645 Et se aucun sot, non pas saige, Sont sanz vostre enseigne trou- [vé, Soient, con traïtour prouvé, Mis a la mort sanz recouvrer. 630 655 640 621 Ms. Qui. *FOL10 11 VERSO. 636 Ms. est. 1/29 — 130 — vers 649 ANTRECRIST 650 Vous dites bien, vezei l’ouvrier Qui a ja faite la monnoie. Faites crier si haut c’on l’oie Se que vous avez devisié. ANNES, juif Vien avant, crierres; mis hé 655 Les bans Monseigneurenescript, Quarilli plaist que l’(en)leserist, Si con le devise la lettre. Que c’il y a nul qui ja mette La monnoie qu'est ci presente 660 Pour plus grant pris qu'il ne [commande, En prison il le fera mettre. BÉURO CneUt Je men savray bien entremettre, Dou bien faire ne doubt neluy. Entendez tuit de par celui 665 À cui tuit li. IIT. elemant Servent a son conmandement, Qui fait et plouvoir et tonner, Et qui puet a chascun donner Senté de corps et senté d’ame. 670 Qu'iln’y aitnulseigneur ne dame Qui tant se fie en sa puissance Qu'i[1] ne li face obediance. Il a fait la monnoie faire Dont voez vous encilexamplaire 675 Qui sa personne represente, Et saichiés de voir, sanz doub- [tance, S'il y a nul qui y mespraingne, Il en souffrera si grant poinne Qu'ifl] n’iert jamais qu'il ne s’en [sante. 680 Toutes foiz que l’avrez presente, 656 Ms. l’an. *FOLIO 12 RECTO. vers 681 Gardez bien que vous l’aourez Par touz lieux, et si l’onorez. Ou mont ne a baron si haut Qui desobeisse où qui aut Encontre ceste ordonnance Que ne li veigne mescheance ; Et qui sera trouvez ne pris Sanz l’anseigne, il sera pris De fauceté, et mis a mort. N’i ait mais celui qui s’amort À reclamer le fil Marie, Quar tantost il perdroit la vie, Que ce fu uns faux enchantierres, Uns traïtes, uns decevierres Qui onques n’ot de nulz biens [cure. 685 690 695 LE MESIAU Lonc temps av esté en ordure, Et suis encor, dont mout me [poise; “Desor ne say mais ou je voise, Sire, ne quel conseil je truisse Qui de mon mal garir me puisse. Mesiaux suis, s’aile corps puant, Je regar que nes li truant De leur compaignie me boutent Pour malaingne que il redoutent, Qui ei est tresforment pugnaise. Je vous pri, sire,qu'ilvous plaise, Par vostre treshaute puissance, De mon mal donner alegence, Qui nuit et Jour m’art et m’enuie Et me pourrit ma char chetiue. Tant en ay par po je n’enraige. ANTRECRIST Ce de ton mal je l’assouaige, Et tu garison vues avoir, Dès ei je te fais assavoir, En moy te faut avoir creance, *FOLIO 12 VERSO. 700 705 710 715 720 730 735 740 — 131 — vers 716 Que j'ai sur toute riens puis- [sance, Et que toutes choses puis faire, Et laissier la loy deputaire Qui est Jhesu, le fil Marie ; Adonc seras, n’en doubte mie, Touz(nès), tous sains, ettouz en- LI MESIAUX ftiers. Sire, de cuer et voulentiers Je feray vostre voulenté. ANTRECRIST De toy garir grant talant hé, Et touz ceux qui seurront (la) [trace De ma gloire, de ma grant grace. Je vueil tachar soittoutesainne. De celle yaue clere de fontainne | Lave tes mains et ton visaige, Et puis si me feras hommaige, Quar ma vertu si t’a gari. *LE MESIAUX Seur moy avez le mal tari; Bien sai de voir,je n’en ay goute, En vous met m’esperance toute, Vous estes vrais Dieux sanz dif- [fame, À vous je doing mon corps et [m’ame, Quar de toutes bontez plains [estes. Bien avons vescu conme bestes Quant Jhesueriz, le fil Marie, Aouriens. Sa loi soit honnie ! Ne l’ay cure de plus proier, Mais dou tout le vueil renoier, Sa loy et toute sa puissance. 721 Ms. nez. 725 Ms. ma. *FOLIO 13 RECTO. vers 744 EVESQUES MAUVAIS Roys Entrecriz, vos demons- [trance Sontplainnesde gracesjoyeuses, Et vos vertuz mout precieuses ; En vous n’a point d’iniquité. Evesques suis d’une cité Dont les gens sont mout esbay De ce qu'il ont veu et oy, Et par verité entendu. Gil qui a vous ce sont randu Seront en joye pardurable, Hors seront dela main au dyable, Et les menroiz en paradis : Si vous disirrent. Bien a dix Ans, ou plus, c’uns preudons [riches | Trespassa (qui) n’estoit pas chi- [ches Aux povres gens, mout estoit [saiges, De sa mort fu trop grans damai- Il repose en ce cimetiére; [ges. Se avoir le pouiens arriére En vie. si comme il fu onques, Touz li peuples diroit adonques Que Dieux seroiés vrayement ; Si vous croiroient fermement S'il le veoient resuscité. ANTRECRIST Je suis Dieux, plains de verité, Dieux sans fin, sans commance- [ment, Je suis Dieux qui ne (faux) ne [ment, De paradis suis gouvernierres, Des sains, des saintes condui- [sierres. Je ne vous vueil pas decevoir, 158 Ms. qu'il. 770 Ms. faut. 745 750 755 760 LS 765 770 780 785 795 800 — 132 — vers 774 Je vueil chascuns saiche de voir “Qui Jeshucrist renoiera, Lui et sa loy despitera, Et en moy mettra sa memoire, De paradis avra la gloire, Que je puis tout sanz nulle [somme. Je vueil resusciter cel homme Que tu m'as hui ramenteü, Qui tant a en terre geü. Si verrez mes vertuz apertes Selles sont clerement ouvertes, Et s’en me doit bien aourer. Corps, liéve toy sanz demourer! Je vueil hors de la terre sailles Et que tu voises, veignes, ailles Par touz lieux et par touz sen- [tiers, Fors et biaux, (nès), sains et en- [tiers. Monstre ton corpstout a delivre. LE CORPS RESUSCITÉ Sire, qui m'avez fait revivre, Droiz est vostre voulenté face, Vous estes vraiz Dieux, plains [de grace, Plains de douçour et d'amitié, Et mout avez grant amitié Envers touz ceux et toutes celles Qui croient en vos vertus belles, Que pour eux garder de peril Vous estes venuz touz querir. Ceux qui vo voulenté feront Avecques vous trestuit seront En paradis, vostre maison. EVESQUES MAUVAIS Desor voi je que par raison *FOLIO 13 VERSO. 790 Ms. nez. vers 805 En vous devons avoir fiance. Pour nous oster de fole creance Estes vous entre nous venus. Chascuns doit estre a fol tenuz Qui ne vit en vostre service; Sur toute riens avez joustise. “Desor Jeshu despiteray Et en vostre creance seray, Tous mes sougis y ferai estre, En vous est la vertu celestre. Au peuple vos vertuz diré, Conme mon Dieu vous serviré; Moi etmoneveschié vous donne ; Rendu nous avez la personne Douquel tuit nous aviens envie Qu’antre nousfustarriers en vie, Et vous l’avez resuscité. CORPS RESUSCITÉ Arriers m'en vois en la cité Veoir mes voisins de la ville. Bien say de voir que tel.X.mile En y a que, quant il savront Vos miracles, en vous avront Doutouten tout parfaite creance. 805 810 815 820 825 DAGOBERT, premier roy Seigneur, dites vostre esperan- Puet ce point estre veritez [ce. Qu’Antrecriz soit en noz citez Venuz con fil de Dieu le Pére? MALABRUM, roy Qui ce ne croit il le compére. Bien say c’un homme ay veü Qui en terre a. X. ans geü, Bien say (qu’i[l] l’a resuscité. VSOUART, roy Il conte pure verité : 830 835 *FOLI0 14 RECTO. 835 Ms. qui. 4 3 è À Le — 133 — vers 837 En nostre rue li homs demeure; Encor n'est pas mout passée [leure Que par cy passoit maintenent. FIERABRAS, roy Cest voirs,jel’encontray venant, Les faiz d’Antecrist mout prisoit, *Et a tout le peuple disoit « Antrecriz est Dieux, n’en douhb- [tez ». ACCOPART, roy Escoutez, seigneur, escoutez, Uns chascuns au jour d’uisiconte Que Antrecrist dou tout seur- [monte Par vertuz Dieu le fil Marie. ANDOUART. roy Voirs est, bien say qu'il a garie La veue d’un aveugle homme Cilz Entrecriz; je le vous nom- | [me, Bien say qu'il estoit non voyans. LORIQUAIRE, roy Je croyc’est cilz que nous voiens, Qui par cy hui matin venoit, Pour sa clarté joie menoit Qu’Antrecriz li avoit rendue. ARROUFFLART, roy En terre est joie descendue Quant il entre nous venuz est, N’i ait celi qui (refus ait) D’aler voir sa vertu divine. ANGOULANT, roy 860 Touz li peuples vers luy s’en- [eline, Je vous jur par le corps c’on [sacre, Bien say c’un vilz mesel pouacre Qui touz puoit il l’a sané. 845 850 859 *FOLIO 14 VERSO. 858 Ms. refuset. vers 864 MAILLEFER, roy Il a a bon mire assené, Mais je n’y puis avoir fiance, Ne ja n’i vueil mettre m’entence Jusques j'aye veü sa face. DAGOBERT, roy Je m'otroychascuns ainssin face, Bienvest aaire; ce me sambie. Or y alons tuit. X. ensamble, S'en venrons plus a seürté. MALABRUM roy Par Dieu, c’est grant bonne eürté D’avoir la grace a tel seigneur Qui par dessuz lui r»’a grigneur'; Ja m'otroy a lui bonnement. VSOART, roy Seigneur, à vous je vous demant Conmant nous le saluerons. *FIERABRAS, roy De Jeshucrist nous li ferons En nostre salut mention, Que je n’ay pas entencion Plus pouoir ait de Jhesuerit. 865 870 875 880 ACCOPART, roy Roys fors, roys puissanz, Entre- [crist, De Jeshuecrist, fil Dieu le Pére, Qui nasqui de la Vierge mére, De par nouz soiez saluez. ANTRECRIST Fol roy, se vos cuers ne muez, Et en moy n’avez ferme creance, Vous en souffrerez tel mes- [chance Qu'onques ne veistes si obscure. J’ay formé toute creature, Je fais le monde naitre et vivre, *FOLIO 15 RECTO. 885 890 900 905 910 915 920 — 134 — Et de touz pechiés ceux delivre| L’ame m’estoit dou corps partie, 925 Qui veulent vivreenmamemoire,| Entrecrist m'a rendu la vie, vers 892 Et si les manray en ma gloire, En paradis, dont je suis sires; Mais Jeshucriz si est li pires Homs qui onques nasquit de (femme, Et si tien a trop grant diffame, “Quant de luy m'avez (salué). ANDOART, roy De maintes gens entendu hé Que toutes choses pouez faire. ANTRECRIST Guerpissiez la loy deputaire De Jeshucrist le pautonnier ; Après vostre mort, parsonnier De paradis trestuiz seroiz. LORIQUAIRE, roy Jay entendu, vous sauveroiz Ceux qui de cuer vous serviront. ANTRECRIST Quant de ce monde partiront Cil qui en moy ont voulu croire, Il yront tout droit en ma gloire De paradis, en corps, en ame, Et seront quitte de la flame D’enfer, qui est plains d’ocurté. Aux miens ne feray pas durté, Mais me trouveront debonnaire. Li peuples voit, je puistoutfaire, Les mors fais arrier estre en vie, Je purge de meselerie, Je ne seuffre nelui perir Qui de cuer me veult requerir, Aux aveugles ren leur veüe. Ceste chose est si cognehue Que pluseur le sévent de voir. CORPS RESUSCITÉ De ce puis je bien dire voir. *FOLIO 15 VERSO, 899 Ms. saluez. | Je vueil que vous saichiez sanz vers 925 Dix ans ay en terre geü. L'A VEUGLE Onques jour n’avoie veü Des biaux yeux que j'ay nulle [goute. 930 [doubte Que si tost con J’oy nouvelles Que ses vertuz estoient si belles, De bon cuer li fis orison Donner me voussist garison De ma clarté qu'avoie perdue, Et veci qui la m’a rendue Si belle conme il y appert. AROFFLART, roy Bien sont vostre miracle apert; Mais d’une chose m’esbay Se de vous sont povre haï, Quant de vos biens ne leur don- [nez. 935 940 ANTRECRIST Je suis a touz abandonnez, Autent aux povres comme aux [riches, Tant aux planteureux com aux chiches, À ceux qui de bon cuer me ser- [vent,; La joie en paradis deservent, Ou touz jours avec moy seront. Cil qui de bon cuer m'ameront Compains seront de mes ri- [chesses, Et pour ce que pluscler (veesses) Que j’ay tout le pouoir dou [monde Veez vous ces genz qui si font [monde ? 945 950 950 Ms.veisses. ss ci SE vers 953 (lent; Se de bon cuercroire me veulent, | 955 Je leur donray richesse assez. PREMIER POVRE Chascun de nous est si lassez De fain que ne se puet porter. Roys puissans, vueilliés confor- Ces.ITIT.chartriers affamez. [ter SECONT POVRE 960 Antrecrist qui es Dieux clamez, La fain nous fait male fin traire, Par vostre douceur debonnaire, Veilliés avoir de nous merci. TIERS POVRE J’ay si de fain le cuer nerci, | 965 Sire, ne say que faire puisse; Ne ou aler, par quoy je truisse Un repas, pour moy soustenir. QUART POVRE Hee !Mors,quarnousfay defenir! Nous ne trouvons qui bien nous | ; [face, 970 La faim d’uisahuis nous dechace, Et si ne pouons riens avoir. | ANTRECRIST | Je vous donray assez avoir, Mais que de bon cuer m’aourez, Et en ma creance demourez. 975 De moy tost vous appartenroyz, Adont bien servir me (devroyz), Quant secouru je vous avré. PREMIER POVRE Jamais jour de ma vie n’avré Vers leshucrist foy ne creance: | *FOL10 16 RECTO. 970 Ms. dechasse. 976 Ms. devrez. — 135 — De grant povreté mout se deu-| Je renoy lui et sa samblance, vers 980 980 Et croy dou tout en vostre nom. SECONT POVRE Roys Entrecriz de grant renon, Par vostre tresgrant amitié, Veilliez avoir de moy pitié; Tuit sommes a vostre servise. TIERS POVRE Roys qui avez sur touz joustise, “Par vostre vertuz souverainne, De ces chartriers pitié vous [praingne ! Jeshus renoions et sa mére. QUART POVRE Nous voustenons a v{elray pére; Dieux estes, et en vous creons, Tuit a jointes mains vous prions Que vers nous piteux veilliés [estre. ANTRECRIST au premier povre Amis, tan vers moy ta main des- Ceste robe enporteras, [tre, 995 Et de tout ton cuer m'ameras, Jamais deffaut ne pues avoir. ANTRECRIST au secouut povre Tien sa, si reçoi cest avoir, Or tost pran le et si l’enporte, Et en mon nom te reconforte, Jamais nul jour n’avras disettes. ANTRECRIST au tiers povre Et toy, garde que touz jours [mettes Tout ton cuer en moy bien servir, Tel loier y pues deservir Que jamais povreté n’avras. 5 ANTRECRIST au quart povre Sa, biau frére, ce don avras. Tuit quatre estiés mout mehai- À querir avez gaangnié f[gnié, Richesse et joye pardurable. *FOLIO 16 VERSO. 985 990 1000 — 136 — vers 1010 AGOLANT, roy Uns chascuns vous treuve ai- [mable. Dieux estes, se croy je de voir, Sire, veilliez moy recevoir, Jhesus renoie, a vous me donne. *MAILLEFER, roy Chaseun de nous si s’abandonne À faire tout vostre plaisir. Or veilliés noz ames saisir, Quant dou monde departiront. ANTRECRIST Cil qui de cuer me serviront, Il ne perdront mie leur poinne, Pour verité je vous tesmoingne. En paradis trestuit seront Decoste moy, et me feront Tuit service, conme a mon pére; Je suis soulaux, je suis lumiére, 5 Je suis joye, je suis confors, En paradis, ma maison fors, Tuit my amy sauvé seront. DAGOBEXT, roy Cil qui de cuer vous ameront, Mout seront de bonne eure né, Que en paradis tuit mené Serontencompaignie des anges. Sire, ne nous soyez estranges, Dou tout vers vous nous encli- 10 15 20 30 Au jour d’ui par tout va li nons 5 Que Dieux estes, c’est (veritez). Noz corps, noz ames, no0z Citez, Touz noz (royaume) entierement Sont en vostre commandement. Nous vous tenons a v'elray pére, 40 Jeshus renoions et sa mére, Et vous faisons trestuit hom- [maige. *FOLIO 17 RECTO. 35 Ms. verite. 37 Ms. royaumes. vers 1042 ANTRECRIST Ceigneurs, vous avez fait que [saige. De vos meffaiz je vous acquitte. VIVANS, juif Haa!(j'ay)lecuer doulantettriste. Mout bon conseil en convient 4 [querre, Quant venuz sont en ceste terre Dui faux prescheeur, dui faux [hermitte, Dui traïteur, duy ypoeritte, Qui a toute la gent deffendent Qu'il n’obeissent ne n’antendent 50 De nulle riens a nostre maistre. *MARQUIM, juif Par celui Dieu qui me fist [naistre, Se je les puis aux mains tenir, Trestantost les feray venir Devant (no maistre) pour res- (pondre. Li grans Dieux les face con- (fondre, doint son courrouz et [s’ire! Conment osentil contredire A celli qui est touz puissans ? CORBADAS, juif Marquim, je suis bien cognois- [sans ; Veez vous la les deux faux [traites Dont les paroles vous a dittes Mes chiers oncles, sire Vivens ? 55 Et leur 60 *FOLIO 17 VERSO. 44 Ms. je ay. 55 Ms. noz maistres. — 137 — vers 1064 HAQUIM Par mon seigneur a quili vens 65 Obeit et soulaux et lune, Je ne me pris pas une plume Se par la gent de nostre empire Ne les fais livrer a martire. Venez en mi, chier compaignon. MARQUIM 70 Fil a putain, mauvais gaignon, Traïtes et villains puant, Desloial, vil, sale et truant, Conment estes vous si (hardi) Que vous deux avez des Mardi 7 En ce lieu, si con l’en m'a dit, Lenom mon seigneur contredit ? Saichiez, la mort en souffrerez. ( HAQUIM Demain, en put jour entrerez. Vostre sarmon sont abatu, 80 Saichiés, tresbien serez batu, Et devant (no maistre) menez. *PREMIERS CHEVALIERS Gardez, celui la bien tenez, Etgardez qu'il ne vous eschappe; Je tenray cestui par la chappe, 85 Et le menray a mon seigneur. SECONT CHEVALIERS Sire, joie devez grigneur Avoir que n’eüstes pieça. Veezci que nous amenons sa Deux faux gloutons qui despi- [soient 9 Vostre loy, et contredisoient Vostre puissance et vostre nom. ANTRECRIST au[x] Prophete{s] Je vous conjur, par le renon 73 Ms, hardiz, 81 Ms. noz maistres. *FOL10 18 RECTO. 91 Ms. au prophete, vers 1093 Que je ayen ciel et en. terre, Que vous me dites que ci querre Estes de par (deable) veau. 95 ENOG Antrecrist, nous sommes chenu, Et a merveilles ansien, Et ainsçois que li crestien Fumes nous sa jus nez de mére, Et par le nom de Dieu le Pére Et de toute la Trinité, Sanz morir, fusmes hors gité De ceste vie mortel ; estre Nous fist en paradis terrestre, Jusques a ton avenement. HELIES Dieux sanz fin, sans comman- [cement, Nous a par dessa envoiez Pour ravoier les desvoiez, Et pour remettre en bonnefs] 100 105 [voies Les bonnes gens que tu des- 110 [voies. Bien savons que tu pues mout [faire, Mais trop te venra a contraire, Quarlideables, parquitueuvres, En enfer te rendronttes œuvres, La ou tu seras tormentez. Lonc temps ne seras pas rentez, Seur terre n’avras ces delices, Quar tes pechiez et tes grans [vices En enfer te trabuscheront, De toy le plus chetif feront *Conques fust sur terre nourri. ANTRECRIST Faux pappelars, villains pourri, Vous y mentez, je suis li fils 115 120 95 Ms. li deables. *FOLIO 18 VERSO. 10 — 138 — vers 1124 De Dieu qui tout puet, et tout (fis) 125 Avecques li toutes les choses. ENOC Hee ! faux traïtes, conment oses Devant nous toy ainssin venter ? Tant as fait par (ton) enchanter, Et par ta guille et par ta fable, 130 Que as mis ou pouoir au deable Presques trestout l’umain li- [naige. ELIES Hee ! crueuse beste sauvaige Qui li bons prophetes David Qui touz estoit en Dieu raviz 135 Requist au Roy d’Iniquité, Et pria par humilité, Ainssin bien con s’ilte veiïst, Que Dieu conmandast et deïst Que tu fusses acraventée ! ENOC 140 N'est pas la parole oblié[e] De li ne des autres prophetes, Quar assez tost veiront les [mettes De la Mort qui te apparra ; Dieux de toy touz nous vengera. 145 Mais ains venront les aventures Que racontent les Escriptures, Tu nous feras ainçois tuer, La mort ne pouons eschever, Mais saiches, quant nous mort [serons, 150 Que après resusciterons, Lors serons hors detoute poinne. MARQUIM Par le grant Dieu, en ce de- [moingne N’a si grant homme ne si (haut) 124 Ms. fist. 1928 Ms. toy. 453 Ms. haust. vers 1154 Qui parlast si con (cil) ribaut Ont ja parlé a nostre maistre (Qui) est filz Dieu le Roy ce- [lestre; Se soit a leur male mescheance ! Compains, foule a cestui la [panse, Et j'a cestui batray la teste. *MALAQUIM Mon seigneur ont appelé beste, Trop li ont dit lait et vergoingne, Ne cuidez ja que je m’ensoigne D’eux faire lait et honte assez. Or regardez, je suis lassez, Tant l'ai ja rouillé et batu. ANTRECRIST Mi sergent, trop fort esbatu Vous estes a ces gloutons batre; Je leur vueil leur erreur abatre. J’ay eù d'eux mout grant despit, Il n’avront plus de mort respit. 10m Prenez les et si les liez, Et puis tantost les occiez, Gardez que plus (parler) n’y ait. MALAQUIM Nous n’en ferons mie grant plait, 155 160 Tantost les manrons au juise. 15 ELIES Hee! doux Dieux, qui par ta [franchise Ton sanc en la croiz respendis, En laquelle pour nous pandis, Et souffris mort et passion, Et montas a l’Ascension Es cieux, par ta puissance digne, 180 154 Ms. si. 156 Ms. qu’il. 159 Ms. Et je a. *FOLIO 19 RECTO. 173 Ms. parlé. 165 * | — 139 — vers 1182 Et sielz a la destre benigne Ton saint Pére, le Roy de gloire! ENOC Doulz Dieux, aies de nous me- = [moire ! Noz ames te reconmandons, Au saint (Esprit) les corps ren- [dons, Verais Dieux, sainte Trinité, Trois personnes en unité, Une deité, une assence, Nous te prions par ta puissance Que ton menu peuples sequeu- ELIES [res. Biaux seigneur, il est apoins ‘heures Que vous faciés vostre talent. HAQUIM Je me tanroie mout a lent *Se cestuy n’OCy à Ce COP. MARQUIM Tien, tu me garderas se cop! Cest fait, nous en sommes de- (livre. Mort sont, il ne puellent plus [vivre, Mais de paourle corps me tram- HAQUIM [ble. 200 Par foy, compains, ainssin me [samble Que la terre a trop fort tramblé. MARQUIM Par foy, si le m’ail samblé. Je vois demander à mon sire Qu'il me veille conter et dire 205 Pour quel cause ce a esté. 185 190 195 Tu qui fis yver et esté, 186 Ms. esperit. *FOr10 19 VERSO. vers 1207 Et toutes choses a ta guise, Par ton saint nom quar me de- [vise Pour quoy or la terre trambla. ANTRECRIST Fox musars, il le te sambla ; Se fis je faire tout de gré. Avale jus de se degré, Et me va amener le pappe, Un homme qui me(tout)et happe Ma gent, ainssin com l’on me [dit. Cest cilz qui plus me contredit Que personne qui soit ou monde. Il me plaist que je le confonde, Et li, et trestoute s’esglise. MARQUIM Bien sera fait a vostre guise. Mes compaignons o moy manray, Et saichiés que bien les tanray. Orsus!seigneur, alons en proie, Nostres maistres si nous envoie *Moustiers et esglises destruire, Et les clergiez dont il n’a cure. Orsuz,seigneur,alarme,alarme, Que cilz faux pappes par son [charme Ne s’en fuie hors de noz mains. 210 215 220 PREMIER CHEVALIER J’ay esté assez en ost maint, Je suis de guerre bien apris, Mains angins, mains hommes [ay pris, Et mis a mort en fait de guerre. SECOND CHEVALIER Il n’a pas homme en ceste lerre Qui defait de guerre doubtasse. 235 230 914 MS, tost. *FOL1IO 20 RECTO. — 140 — vers 1236 J’ay faite mainte fame lasse Et vefve de son bon baron. TIERS CHEVALIER Taisiez vous, que trop bien aron Le pappe et trestouz les fréres. Vous savez que li emperiéres Est ja de la nostre partie. QUART CHEVALIER Nous sommes gent preux et [hardie ; Allons le panre, veez le la. PREMIER CHEVALIER Va tu de saettu de la, Et vous autres, conment qu’il [praingne, Chascuns son cardinal retiegne, Et gardez qu'il ne vous es- [chappe. SECOND CHEVALIER Dieux doint mal jour a ce faux [pappe Et a toute sa fausse sorte! Malles nouvelles vous apporte : Prins estes, riens n’y vaust def- [fance., Laissier vous faust celle creance “Qu’avez jusqu’au jour d'uyheüe. Cilz qui fist le vent et la pluie C'est cilz qui par nous le vous [mande, Et qui apenre vous commande. À li liez vous enmanrons. TIERS CHEVALIER Certes, mout tresbien vous tan- [rons Vousnenous pouez pasestordre. 260 Or les enmenons (touz) par [ordre Devant nostre maistre Antre- [crist. 240 245 250 255 *FOLI0 20 VERSO. 260 Ms. tout. vers 1262 N'y ait celluy qui brait ne crist Que je ne li coppe la teste. QUART CHEVALIER Vous devez bien demener feste, Vous qui avez rouge chappel ! Ainssin rouge ferons la pel De chascun de vous, se saichiez, Tuez serez et detranchiez, Se ne laissiez vostre loy fausse Qui la nostre despite et fausse; Je vous conseil vous la laissiez. PREMIER CHEVALIER Or est bien de tout abaissiez Vostre estat, seigneur pauton- [nier; Trop avez esté parsonnier Des aaises de ce monde avoir, Orendroit pouez bien savoir, Se ne laissiez vostre folour, Avrez grant poinne et granit [doulour, Se vostre loy ne guerpissez. PAPPE Doux Dieux, au jugement yssez, Et si nous soiés en (aiue) Envers ceste gent corrompue Qui ainssin t’Esglise desgastent, Et si nous contraingnent et has- [tent De ton tressaint nom renoier. Pour mes berbiz te vueil proier Que ne les mettes en (oubli). 265 270 285 SECONT CHEVALIER ROYS qui as le cuer anobly De puissance et haut et bas, Et qui par trestous lieux embas 290 281 MS. aye. 287 Ms. oublit. — 111 — vers 1291 Ton pouoir et ton bon talent, Or ne nous tenir pas a lent, Quar l’Apostole t’amenons, Et les cardinaux bien tonons : 295 Voy les te cy en ta presence. ANTRECRIST Je ay au cuer trop grant pe- [sance, Quant je voy tieux gens foloier Qui tout deüssent ravoier Le peuple et mettre en verité. PAPPE 300 Nous creons en la Trinité, Et si sommes vray crestien, Mais vous estes Egipcien, Anemy dou linaige humain. Bien ay enpansé des hui main 305 Que par grant debonnaireté Te monstrasse ta fausseté. Tu vues con Dieux estre tenuz, Pran garde dont tu es venuz, Qui tu fus et que devanras, 310 Et comment tu te contenras En !a dampnation d’enfer. Tu sés bien (qu’en acier n’en [fer), Ne en chevaux ne en grans [pompes, Ne en buisines ne en trompes, 35 Ne en forces ne en richesces, Neen maisons n’en forteresses, N'est pas li plaisirs de cellui Souverain roy dont j’ay leü Huy au matin sa Passïon, 320 Mes cuers en tribulation, Et nès et espurgiez de vices, C’est a li plaisant sacrifices. Laisse trestout ton orgueil, (laisse, *FOLIO 21 RECTO. 312 Ms. que aciers ne fer, 321 Ms. nez. vers 1324 Et par humilité, t’abaisse ; Aye le cuer triste et noirci, Pour tes meffaiz crie merci, Laisse tes œuvres, trop sont ANTRECRIST f{foles. Trayez vous sa, faux Apostoles, Laissiez ester vostre tancier, Il ne vous puet rien avencier ; 330 Venez sa, faites moy honmaige. *PREMIER CARDINAL Dieux, pourquoy souffrez cest [outraige, Qui souffrez que cilz desloiaux Fait tes bons crestiens loyaux Toy deguerpir et en lui croire ? 335 Biaux doux Dieux, car ave me- [moire De tes douces provisions ! SECONT CARDINAL Sires Dieux, nous te deprions Que tu nous donnes sapience, Que ta vraye foy et ta crance Puissiens a t’oneur maintenir. ANTRECRIST Faux pappes, ilte faust venir Sa vers moy, pour moy aourer ; Vous cardinal, sans demourer, Levez sus, honmaige me faites, Ou vos chars en seront de- [traites. Savoir pouez sanz decevoir Que je suis Dieux et porte voir ; M’a tout baïillié en ma baillie Mes Péres ceste compaignie Pour eux mener en paradis. PAPPE A ANTRECRIST Hee ! Satanas, qui fus jadis Abatuz dou souverain regne, Parton pouoir cilz deables regne Qui trestout le monde deçoit. *FOLI0O 21 VERSO. 325 340 345 350 399 — 129 — vers 1356 : Conmant est ce que te reçoi Cilz folz peuples desconfortez Qui tu es annemis mortez ? Et de l’humain linaige (tout) 360 Pourqu'esse que Dieux ne te le [{tout) Celle puissance que tu as? Dieux qui sanc et eve suas, Et qui vos en croiz aoffrir Ton corps, et pour nous mort [souffrir, 365 Pour ton peuple d'enfer giter, Plaise toy a nous acquitter, De l’engin de cestui maufé. ANTRECRIST AU PAPE Pappes, trop forment eschauffé Te voy, et ses deux pauton- fnierse 370 De tes maux seront parsonniers. Je croy que tu t’aviseras. Mossé, sez tu que en feras ? Met se pappe en bien vilz prison, *Et ces deux pour leur mespri- 375 Et a ces autrefs] parleray. [son, À chevaux traire vous feray, S a moy ne vous convertissiez, Yssez hors de l'erreur, yssez; Trop y avez fait grant demeure. PREMIER CARDINAL 380 Biaux sires, de cuer vous aeure Et me met en vostre franchise, Je renoy Dieu et sainte Esglise, Et croy la vostre loy nouvelle, Et si despit et renoy celle 385 Que nous avons lonc temps [tenue. Vostre puissance ay cogneüe Et voy en vous merveillieux [signes. 359 Ms. touz. 360 Ms. tost. *FOLIO 22 RECTO. vers 1388 SECONT CARDINAL Sire, vous estes touz benignes, Je le voy bien a vostre gent. Il ne (m'est) or ne bel ne gent, 3% Quant je ay tant mon cuer hanté, En estre en la crestienté; Dou tout a vous je m'abandonne. ANTRECRIST au premier Cardinal Biaux doux amis, et Je te donne Plus grant terre et plus grant 3% [avoir Que tu ne pouïsses avoir ; Tout quanque j'ay, il sera tien. PREMIER CARDINAL Biau mestre, pres de toy me Et je a toi obeiray, [tien, Et parmi ton peuple iray Pour amonester ton pouoir. 400 *SECONT CARDINAL Biau sire, saiches tout de voir Que nous venons de touz païs. Vous n’estes mais de nul haïs, Partout estes sires clamez, Et chier tenuz et bien amez, Nulz homs ne vous puet dece- [voir. Savez VOUS pourquoy? pour sa- [voir, Quar vos vertuz sont trop ap- [pertes. 405 ANGES PREMIERS EN CHANT (1) [Veni Creator Spiritus] Vous qui avez la mort soufferte 410 Pour Jhesucrist, le fil Marie, 390 Ms. met. *FOLIO 22 VERSO. (1) Le chant est noté. AD vers 1412 De par li revenez en vie. Pour li avez esté martir, Orendroit vous faust departir 5 De ce vil et corrompu monde Ouquel il n’a nulle riens monde, Et sa en paradis monter. ENOC Dieu de cui ne puet raconter Bouche ne langue la bonté, Nous te loons que seurmonté Avons tout le pouoir au deable. *SECOND ANGES Entrez en joye pardurable Qui jamais jour ne finera. LI BONS CRESTIENS [Hee !} doux Dieux quinousayde- Qui a fait, si con j’ay veü, |ra, Que cil qui trois jours ont geü Mort ou my lieu de la cité Sont en vie resuscité Et sont en paradis porté ! Soiés trestuit reconforté, Que qui en Dieu se fiera, Et Entrecrist n’aorera, Ainçois ahorra sainte Esglise, L’ame de luy en sera mise En joie qui Ja ne faura. MOSSEZ Or sa, glouton, riens ne vaura Vostre fause papelardie, C’est en despit dou fil Marie Que cy avez ramenteü, 440 Mieux vous vaussist estre teü. Jamais jour tel mot ne direz, Vous seroiz ainssin atirez. Tuit cl qui ce tesmoingneront, Mais au peuple entendre feront, 445 Qu’an enfer deable les emporte! 420 425 430 435 *FOLIO 23 RECTO. vers 1416 MALAQUIM Ordes nouvelles vous aporte, Grant duel et grant raige me [mort, Quar cil sont relevé de mort Que feïstes l’autrier tuer. C’est chose c’on ne puet muer 450 Con ne le saiche par la ville ; Saichiés que il sont bien deux [mile Qui le sévent, et qui ne croyent Entaloy,maisJhesucristcroient; Ce vous tourne a mout grant 455 [damaige. *ANTRECRIST Tuit sont fol et ne sont pas saige (Qui) croient se soit veritez; Il ne sont pas resuscitez, Ne vis ne retournez en vie. Saichiés, je n’enay point d'envie, 460 J’ay fait faire a mon devis Qu'il ont samblé estre revis Pour les crestiens decevoir, Par quoy on puisse apparcevoir Et pour savoir se l’en oïst Aucun qui pour ce s’esjoïst Et deïst que li filz Marie Leur eüst vie restablie ; Mais je te jur par ma creance, Se nulz a mais en li creance, Il en morra, conmant qu’il aille. 465 470 SAINT JEHAN EVANGELISTE (Venez), frére, que je vous baille De par celuy qui vit et (regne) Seur touz roys et sur trestous [regnes, *FOLIO 23 VERSO. 457 Ms. qu'il. 472 Ms. resgne. — Âx4 — vers 1475 475 Ces fyoles; yci prenez, Et en vos mains si les tenez, Jusques a tant c’on vous dira La ou chascuns de vous ira Espandre la soue fiole. 480 Faites le selond la parole Que vous en avez ja oye. Dieux touz puissans, qui pas n’0- La parolle de ces amis, [blie Par son conmandement a mis 485 L’ire de s’indignation Es fiolles, entencion À de vancher l’umain linaige De celle orde Beste sauvaige Qui tant a regné conme Dieux. 490 Veez vous le temple glorieux Qu'est ja touz rampliz de fumée ? *A trestouz est close lantrée Jusqu’a tant qu'avrez acomplie L’ueuvre qu'avez (enconmancie), 495 Quar Dieuz l’a ainssin ordonné. LI TIERS ANGES Loons tuit le Roy coronné, Le fil Dieu qui ainssin ordonne Ses sains, et victoire leur donne De toute tribulation. LI QUARS ANGES 500 Pour ton peuple te deprion, Roys des roys et sires des sires, Loez soit touz jours tes empires Et ta tressainte maitez! DIEUX Faites tost, si vous aprestez, 505 Et espandez n''ire sur terre. Il n’y avra ne (clé) ne serre Qui contre moy puisse durer. Alez tost, que plus endurer Ne pourroie les grans pechiez *FOLIO 24 RECTO. 494 Ms. enconmanciée. : 506 Ms. cler. vers 1510 Dont li mondes est entachiez ; 510 Des mauvais est venue l’eure. PREMIERS ANGES A FIOLE J'espandrai sans nulle demeure La moie sur la pute geste, Plainne de grant des loyauté, Qui ont aouré l’orde Beste. Il sont tuit plain decruauté, Ounom de Dieu je les condamp- VIVENS [ne. Ay ! par la loy Dieu, sire Anne, Bien vov, nous sommes tuit per- [du ; J’ai le cuer trestout esperdu, Je voy ja la nostre gent morte. 515 520 SECOND ANGES A FIOLE “Male nouvelle vous aporte, Vous qui avez les sains tuez ; Vos pouoirs est trop fort muez, Seur vous ma fiole espandray, Et tout maintenant vous rendray De voz meffaiz le guerredon. CORBADAS Dieux, qui nous a{s] donné le don De naistre sur terre de mére, Quant(morons)detel mortamére 530 De (no) pouoir te maudison, Nous trestuit ensamble dison : « Maudite soit ta grant puis- [sance ! » TIERS ANGES De Dieu giteray la santance Seur vous qui avez Escriptures 535 Seur Jeshucrist faites obscures, 525 *FOLIO 24 VERSO. 530 Ms. morrons. 531 Ms. noz. — 145 — vers 1537 Qui avez par voz faux diffames En enfer mis plus de mil ames. Vos rivieres et vos fontainnes 540 Seront de sanc trestoutes [plainnes. Or vous sont li loier rendu Dou sanc que avez respandu Et par voz faux diz faitespendre. QUARS ANGES Justes est Dieux sanz riens re- [prendre, 545 Sanz fin et sanz commance- [ment, “Qui a fait si vray jugement De ceux qui ont mis a martire Ces prophetes, et sance tire Uns chascuns selond ses mef- [faiz. bje ANGES 550 Dieux qu'a nulle riens ne mef- [faiz, Tes œuvressontjustes,v{elrayes, De tes sains (garde) bien les [plaies, Juste sont ti vray jugement, Tu juges seur touz justement ; 555 À toy soit paiz, honeur et joie ! QUARS ANGES A FIOLE Et je regiteray la moie Seur Antrecrist qui se disoit Filz de Dieu, et si desprisoit Le vray Dieu de toute nature ; 560 Si pesme sera s’aventure De ce soleil qui tant sera Chaux afin qu’il estouffera, Par grant chaleur desordonnée, La gent qui est sur li tournée, *FOoL10 25 RECTO. 552 Ms. gardes. vers 1565 Yeilz avra si grant chalour. N’i avra force ni valour Que tuit cilz par chaut ne pe- [rissent Qui a Entrecrist obeissent Et qui ont en ces faiz creiü. ANNES Bien voi, nous somes deceü, Je (ne) m'en say ja repantir, Quar li Dieux qui nepuet mentir À sur nous donné sa sentance. Maudite soit sa grant puissance, Ses grans noms, Sa grans poes- itez, 565 570 979 Maudiz soit yvers et estez, Et li pouoirs de Dieu trestouz ! Je suis li plus mescheans de [touz, Ma langue en est ja maigre et [arse. *QUINT ANGE A FIOLE Ma fiole sera (esparte) Sur le siege a la male Beste Et sur toute la pute geste. En enfer seront descendu, Leur guerredon leur sont rendu Des maux qu'ont faiz a sainte 585 [Esglise, Ou tuit s’en iront en leur juise, En enfer, qui tant est puans. Faux traïtes, mauvais puans, Qui avez vos enchantemans Contre les dix commandemenz, 590 Par vous ne seront plus quassé. CAIFFAS Nostre bobant sont trespassé. 580 571 MS. jen man. *FOLIO 25 VERSO. 580 Ms. esperte. Mi V7. 0 vers 1593 Cilz qui tout forma soit maudiz ! Je voy bien que si a maux dix 5% Commandemens qu’avons faus- [sé, Touz jours mais en serons chauf- [fé En enfer, sanz reaindre avoir ; Ce doit chaseuns croire et savoir Qu’a tel fin nous convient venir. BAUCIBUZ PARLE AU CORPS RESUSCITÉ Je fais se corps cy soustenir, Et si n’a il point d’esperite ; Quelle parole qu’il a ditte, Se je (fais), qui ainssin le moin- gne. Je le lais, si vois en la poingne D’enfer, ou est mes habitacles. 600 605 bj> ANGE A FIOLE De Dieu je vueil faire miracles Seur ses orgueillieux mauvais [riches Qui aux povres ont esté chiches, Quileur valeur et leur richesces, Leur noblesces et leurhautesses Riens ne leur vaudront, c’est [sanz doubte. Sur eux je vueil espandre toute “Ma fiole, est seur eux freite, Cest{[e] grans fluves (s’est) re- [traite, 615 Et saichiés, sans plus au re- [courre, La grant aygue quisouloit courre 610 603 Ms. fait. *FOLI0 26 RECTO. 614 Ms. si est. vers 1617 Trespasser trestout soichement Y pourra l’en seürement ; C’est fait, il n’y à mais noiant. Or pueent bien veoir li mes- [cheant Qu’Antrecrist les a deceüz. L'AVEUGLE Doux Dieux, mes cuers est es- [meüz De vous servir. Bien repentir Me doy, quant j’osay consentir: De renoier vostre figure, Et aourer la creature Qui les bons crestiens encombre. Jeshucriz, roys puissans sanz [nombre, Fol fuy quant j’osay renoier Vous, et Entrecrist deproier, Pour ce que il m’avoit rendue Ma clarté que je ray perdue ; Bien sai de voir, je ne voy goute. Doux Dieux, fox est qui ne vous [doubte. Sire, vers vous ay trop mespris Par pechié dont j’estoie esprins, Vers vous ay mesprins folement, Merci, doux Dieux, je vous de- [mant, Debonnaires me veilliés estre. 620 625 630 635 LE MATAM Bien doi haïr le Roy celestre, Par lui serons tuit esperdu, Nostre bobant avons perdu Et sommes ainssin (tormenté). *SATAM Je te di, trop grant talant hé 640 643 Ms. tormentés. *FOLIO 26 VERSO. — 147 — vers 1645 645 De mouvoir vers celui grant [guerre Qui forma le ciel et la terre, Qu’ii en tel poinne nous à mis. Alons requerre n0oz amis, Que je conseil, conmant qu'il faille, 650 Qu'ancontre li faciens bataille. Tant le hé, nele puis amer. LE MATAM Cilz moz ne fait pas a blasmer, Ainçois est bons a retenir. Baucibus, avec nous venir 655 Te faut, et avec nous combatre. Tu te (sés bien es) lieux embatre Et faire faire a grant planté Se que tu as en voulenté. Avec Satanas en alons. BAUCIBUZ 660 Mais n’aresteray mes talons, Jusques vous avray (assemblés) Les os de.xxv.contrées De jayans et de Jupians Pour combatre aux crestiens ; 665 N'est riens que puisse tant hair. Fuions nous an tantost d'air, Paour ay de nous ne se vanche Cilz maux Juges qui si laidange Ceux qui ce sont a nous rendu. LE MEZEL 670 Bien voy, de Dieu sont dessendu Miracles aujourd’uy sur terre. De cuer le vueil aler requerre De mon meffait mercili praingne. Dieux plains de vertuz souve- [rainne, 675 Jeshucrist, filz Dieu le vif Pére. 656 Ms. ses biens es. 661 Ms. assemblées. vers 1676 Lacune d'un feuillet. *ARROFFLART, biije roy Je n’i vueil plus faire delay, Jeshus requier de cuer entier Qu’'(arriére) me mette ou sen- [tier Par quoy s’amourje puisse avoir. ANDOART, ix° roy N'est riens qui vaille tel avoir Comme l’amour de Dieu le Pére. De cuer vueil deprier sa mére Qu’a son fil acorder me veille. MAILLEFER, x° roy Ains que plus pechiez nous a- [cueille, Prions sainte M2rie la belle Mére de Dieu, Vierge pucelle, Que nostre paiz envers Dieu face. RERUM SIMUL Vierge, dameplainne de grace, Vers Dieux meffait nous nous [sentons, De veray cuer nous repentons 690 Et par vraye contricion. 680 685 DIEU Finis sum et inicion, Sanz fin serai et sanz fin regne, Sanz commancement est mon [regne, Je suis Dieux de toute nature, J’ay fait trestoute creature, Et trestout le temps ordonné. Or ce sont tant abandonné À pechié celle gent dou monde, Rien n’y apur,nenet,ne monde, 700 695 *FOLIO 27 RECTO. 678 Ms. arrieres. 705 710 715 720 725 730 — 148 — vers 1701 Tuit se sont a pechié offert. Leur mauvaistié ay trop souf- ent Plus ne souffreray vrayement, Quar il sont sanz repentement. Justes suiz, droiz est que je juge En maniére de v{e]ray juge ; Touz les mors vueil resusciter, Les bons de tout mal acquitter, Et les mauvais mettre en l’or- [dure “D’anfer; tuit morront par arsure Cil qui ou mont seront trouvé, Et puiz seront li esprouvé En paradis, en corps et ame, Et li mauvais touz jours en flame Seront, Ssanznulconforttrouver. CHERUBIN Li touz puissans si veult ouvrer Une euvre qu’il a devisiée ; Il dit qu'il veult que soit finée La vie de l’umain linaige, Ne ja il n’y laira estaige, Et puis rajoimdra corps etamefs]. Or alons prier a la dame, Qui est de li et fille et mére, Qu'elle et son fil et son pére Pour son peuple vueille prier. SER A PHIN Ce fait mout bien a octroier. Alons y faire la requeste Qui est mout juste et mout hon- [neste. Dame qui estes tresoriére De grace, et dou ciel lumiére, Vostre fil priez pour le monde, Dame, que il ne le confonde En enfer, se mauvais estaige. *FOLIO 27 VERSO. vers 1734 CHERUBIN Dame, royne preux et saige, Qui tout paradis enlumines, 735 Royne sur toutes roynes, Pour ton peuple ton fil deproie. SAINT JEHAN Dame par qui vient tout joye, En terre et en ciel aussiment, En guerredon je vous demant 740 Et requier, que grant paour ay, En remambrance que j’aouray Ton doux fil ou ventre ma mére, ‘Prie et ton fil et ton pére Que ait de son peuple mercy. 745 De paour ay le cuer noirci, Helas ! a li parler je n’os, Dame, priez li que de nous Et de ses amis li souvaigne, Dame, que il ne nous conveigne 750 Vostre compaignie laissier, Et o les mauvais abaissier. En vous tout mon espoir mis ay, Bien savez, je le bautisay, Et preschay son advenement, 755 Pour li vesqui mout asprement, Et si fui pour lui decolez, Douce dame, se vous voulez, Bien nous pouez trestouz def- [fendre. SAINT PIERRE Dame, plaise vous a entendre 760 Ma priére que vous vueil faire. Priez vostre fil debonnaire Que il vueille s’ire reffraindre, Et en son service remaindre Lait ceux qui l'ont servien terre. 765 SAINT POL Et je, dame, vous vueil requerre Que il vous plaise a deprier Vostre fil qu’il veille octroyer *FOLIO 28 RECTO. vers 4769 Pardon a ceux qui l’ont amé 770 En terre, et seigneur clamé. Saichiés que Jay trop SAINT PHELIPPE Tresdouce dame cui j’aour, Et qui ou ciel es honorée, Seur toutes dames aourée, Et li prie que il li plaise Avoir de son peuple merci. De paour ay le cuer noirci, | SAINT ANDRIAU 780 Dame toute plainne de grace, | Royne de miserieorde, *Que a ceux sa grace octroye 785 Qui l’ont servi de cuer loial, Que cil aver si desloial SAINT BERTHELEMIAU | 790 Douce dame, Vierge Marie, | Quies royne des archanges, | Le salut que te fist li anges, Quant tu sanz pechié conceüs, | | Te soit par moy ramenteüs, 795 Afin que ma proiére oies | Et que tu celui Dieu deproies Qui entre tes flans s’aombra, Paour ay, regarder ne l’ose. *FOLIO 28 VERSO. 188 Ms. diay. grant [paour. | 775 Envers ta gent ton fil appaise, Touz tramble, jene say que face. Ton peuple vers ton fil acorde, Et par grant douceur le deproie N’en soient mestre ne seigneur. Je vous (di, ay) paour grigreur Que je n’oy mais jour de ma vie. Qui de la mort nous descombra, D’enfer qu’il vueille descombrer | 800 Son peuple, et o les sains nom-| | [brer. — 149 — vers 1802 SAINT JASQUE Royne en cuy est enclose Toute bonté, toute biauté, Toute foy, toute loyauté, Dame de grace tresoriére, 805 Fay envers ton chier filz proiere Pour tes amis, que ne condamp- ine, O les mauvais qu’ifl] ne les [dampne. Tel paour ay que non puis dire. SAINT BERNABÉ Tuit sommes mort eta martire ; 810 Tresdouce dame, fontaingne de [doucour, Ne desdaigniez mon soupir ne [mon plour, Ne vous desplaise ma proiere à [oir, Ne despisiez mon plour ne mon [soupir. Par voz saint fil et par sa pais- 815 Sion. Escoutez, dame, doucement m’o- [rison. J’ay tel paour, je nen puis dire. SAINT SYMON Tresdouce dame, apaisiez lire De vostre fil qu'est si montée, Qu’ellenesoit vers nous tournée, 820 Ne vers ses autres serviteurs. Paour ay de ses traïteurs Que voy la, et tant les redoubte Que d’avec li ne nous deboute Que je ne l’ose regarder. 825 JUDAS [MAJCABEUS Bien est gardez cui tu (garde es). Vous, dame, en pitié me (re- [garde) | 826 Ms. gardes. 827 Ms. regardes. — 150 — vers 1828 Et nous met en la toue garde Et trestouz ceux qui t’ont amée. Lacune d'un feuillet. * [LA VIERGE] 830 Filz pour qui fui triste et dou- (lente, Au jour qu’an croiz morir vous vi, Biaux filz, souvaingne vous de [my, A vous toute me recomande, Biaux doux filz, riens ne vous [demande 835 Qui soit contre vos voulentez, Je vous pri cil soient rentez En paradis qui m'ont amée. DIEU De mout bonne eure, fustes nœ, Dame, doubter ne vous estuet, 840 Ce qui vous plaist li miens cuers [veult, | De bonne eure m’angenuiïtes, Et alaitastes et norrites, Je vous (aim) tant conme mon [cuer, | Ma douce mére, douce suer, 845 Ne soiés pas desconseillie, Vo couronne est (appareillie) Qui ja sera sur vostre chief. Paradis vous octroy en fié, 850 Et qui vous amérent ou mont, *FOLIO 29 RECTO. 843 Ms. ayme. 846 Ms. appareilliée. vers 1853 Par droit que ne feussent damp- [né, (Mar) furent onques d'Adam né. Je leur monstreray ma figure Qui pour eux souffri tant lai- [dure, Et conmant fui crucifiez ; Pour ce seront ediffiez Li bon, li mauvais trambleront Et orriblement crieront De ce qu’il ne sont rachaté Par si tresprecieux chaté; En enfer sera leur maison. Or suz, Jehan, qu’il est saison De acomplir ce qu'est (a faire). 865 Alez le monde tout deffaire Et metre en feu et en flame, Que trop est plains de grant dif- [fame, Je ne le vueil plus detrier. SAINT JEHAN EVANGELISTE À vous devons humilier, Et vos conmandemens ferons, Desor plus ne reposerons 855 860 870 | Jusques vo voulenté soit faite. | “Arsse est la terre et deffaite, Or est li mondes effaciez. 875 DIEU | Jehan, Luc, Marques et Mathez, | Mi . III . especial menistre, Et touz ceux qui servi vous ont | Levez sus sanz plus demourer, Touz les bons je mettray en) [gloire ; | Mais les mauvais je ne pourroie| Et nommé li Euvangelistre, Et (sy) alez tantost corner 880 Par les quatre cornez dou mon- [de, 854 Ms. mal. 865 Ms. affaire. *FOLI0 29 VERSO. 880 Ms. cy. — 151 — vers 1882 Si conme il dure à la reonde, Faites les mors resusciter, Es corps les ames abiter 885 Qui en ont esté departies. Jehan, tu yras es parties D’Oriant, et Mathez yra En Occidant, ou il dira Que par vray resuscitement 890 Veignent trestuit au jugement; Et tu, Marques, en Septantrion Crieras la surrection; Lucas, tu yras vers Midi Faire ainssin conme aux autres [di. 895 Prenez uns chascuns sa buisine. SAINT JEAN ÉVANGELISTE N’i avra mais celui qui fine (Jusqu’il) soit fait a vostre dit. Levez suz sans nul contredit, Corps qui avez en terre esté, 900 Et soiez trestuit apresté, Corpset ame, trestout ensamble, Il convient que je vous assemble Touz, pour mener au jugement Dou souverain Roy qui ne ment; 95 Levez suz, que je vous appelle. *SAINT MATHÉ Je vous aporte la nouvelle, Vous qui en terre pourrissiez, Que de voz monumens yssez Et reprenez et corps et ame. go Ceux qui avront vescu sanz [blasme Seront en joye pardurable, N’estmançonge necen’est fable, Et li mauvais a grant vifllté 897 Ms. Jusque y. *FoLIO 30 RECTO. vers 1914 | Seront tuit en enfer gité. Levez suz, trop avez dormy. 9,15 SAINT MARC Vous serez par moy estormy, Corps qui gisez en ceste terre ; Je vous suis (trestouz) venuz [querre, Par vrayle] resurreccïon Levez suz trestuit environ, De corps et d’ame, n’atendez, Plus, de par Dieri est comman- | dez. Qui bien a fait se trouvera, Et qui mal, se comparera. Au jugement vous faust venir. SAINT LUC ‘ La Morsne vous puet plus tenir, Corps qui par li estes passé, Levez suz, trop estes lassé De sa jus en terre gesir. Or suz, sans panre autre respit, Trestuit voz amez reprenez, Et avec moy vous en venez Au jugement le Tout Puissant. Li bon seront bien cognoissant Des biens qu’avront fait en leur 935 [vie, Et li mauvais ne seront mie De leur mauvaistié espargnié. 920 925 930 EVESQUES Hee las ! con je fui or mar né ! Mar fui onques arcediacres, Je voy sa gens plus noirs que [tacres Qui nous avront de leur partie. Or est la chose mal partie : Tant prins ou monde de mes [aises, 940 918 Ms. trestout. — 152 — vers 1944 Desor en avront les mesaises 945 Mes corps et m'ame tout ensam- [ble, De paour touz li corps me tram- bre; Quar je voy tout a descouvert Conment j’ay en ce monde ou- [vert. Mon peuple n’ay pas ensaignié, 950 Pour les grans cours l’ai delais- [sié Des princes, des dux, et des roys, Par qui j’ay fait les grans des- [roys, | Et fait lever les grans deïsmes. *ABBAUSSE Sire evesques, et je meïsmes, 955 Lasse ! chetive, suis dampnée Pour la vie qu’avons menée, Vous et je, en ce puant monde.| Or serons mis en la parfonde Fosse d'enfer, sanz plus saillir. | | Je ay esté trop orguilleuse, [faillir, | Dou tout en tout que vivre lasse, | Mieux deffaillir dou tout amasse. | 960 Trop mieux me vaussist def- Aler nous faut a no juiïse. AGOULANT, roy Hee las! pour quoy fui de tel [guise ? | | Ou monde, quant je y estoie. 965 Sur terre roys fui coronnez, Je fui dou tout abandonnez A riens donner et touz jours | [prenre, | À nul bien ne vouloie entendre, | Les povres avoie en despit. LE BAÏILLI 970 Lever me faut sanz nul respit. | | Si en avray poingne grigneur. | Ha las ! or ne say je que dire. Je voy ja ma dampnation, Onques ne fut m’antancion *FOL10 30 VERSO. vers 1973 Fors que de panre et de piler, J’ay fait pandre plus d’un millier D’ommes par haïne et par dons. LE PREVOST Hee las! trop loing est mes par- [dons, Je voy bien que je ray failli Souvent ont esté mal bailli Par moy maintes gens et pilez, Et maint pandu et essilliez. J’ay a tort et sanz droit robé. L'AVOCAT Et je ay maintes foiz lobé Pour les biens temporelz avoir ‘Qui valent po, trop bien savoir | Le puis, qu'avocaz ay esté ; Mains deniers y ay conquesté, Tout ne me vaut mieuneaisselle. | Jay soustenu mainte querelle Qui estoit fausse et mauvaise. LA ROYNNE Pour mon orgueil suis a mesaise. Desdaigneuse et luxurieuse, Et ay brisi mon mariage Au cuer me point doulour et [raige. | Je voy bien, trop estoie nice, Qu’antreprins tant de mes de- [lices L’A VARICIEUX Je avaricieux estoie, Courrouceuz et plains de ran- [cune, [nasse une Maaille pour Notre Seigneur, *FOLIO 31 RECTO. k 975 980 985 990 995 | Pour riens dou mont ne don- 2000 — 153 — vers 2004 L'OUSURIER Le jour et l’eure doy maudire 5 Que je nasqui onques de femme, Au jour d’ui en corps et en ame En enfer condampnez seray LA FAME A L'OUSURIER Lasse chetive, que feray ? Mal fui compaigne de l’usure. 10 En enfer, qui est plains d’or- [dure, Touz jours mais m'en convenra [estre. LE SERVANS À L'OUSURIER Je voys vers Dieu, le Roy ce- Hlestre; Qui sur touz fera hui justise. Lasse ! con cy a dur servise ! 15 Quant chies les usuriers estoie, De mes mamelles alaitoie Leur enfant, et en fui nourrice; Lasse ! je faisoie que nice, Pour tant quede voir bien savoie 20 Qu’a boire et a menger avoie De l'avoir qui venoit d'usure. *L'ENFANT A L'OUSURIER Las ! con doulante engenreüre, Et con tresdoulente naissance ! Quar Dieux quia toute puissonce 25 À ce jour d’uy me jugera. Bien say que souveignans sera Que j’ay esté norriz d’ousure, S'en avray penitance dure, Ne say que m’ame devanra. DIEU 30 Usuriers, deables t’enmenra, En enfer tout droit t’en yras, Quant de devant moy partiras, *FOLIO 3l VERSO. vers 2033 (Quar) tu l'as justement gaan- [gnié. Quant veoies un mehaignié, Povres, enfans, hommes et [fames, Contraiz de braz, de piez, de [james, Ja ne feussent tant mehaignié Que par toy fussent rapaisié D'un seul repas de ta viande, Combien qu’en feïssent de- [mande, En nom de moy et de ma mére. L’'OUSURIER Las moy doulans! con je com- [pére Les grans avoirs, les grans ri- [chesses, Les compaignies, les noblesces, Mes grans florinsetmes deniers, Mes blez que j’avoie en greniers, Ou je mettoie mon delit, Or n’est il riens qui m’abelit Toutce,jamaisriens nevaudray, Âvec les deables m'en yrai Touz jours mais ardoir sanz re- [fraindre. DIEU Quantles povresoyoies plaindre, Pour moi dou pain te deman- [doifen]t, Longuement t’aumosne atten- [doifen]t Par pluie, par froit et par tem- [peste, Morir les laissoies conme beste A ton huis, sanz aumosne faire. Or sa, mauvaise deputaire, Meschans, punaise creature, 33 Ms. quart. 1241 39 40 45 50 — 154 — vers 2060 Tout temps a[s] veseu en usure. Pour moy riens ne voussis don- [ner Pour prier ne pour sarmonner Que mendiant te seüst dire, Si as tu souvent oy lire À ceux qui sévent Escripture Que touz ceux qui vivent d’ou- [sure Et de l’autrui panre sanzrandre, En enfer les feroie descendre, Pour l'avoir qu'avoilen]t amassé. *Mon conmandement as passé, De l’usure vescu avez, Tuit quatre, se mout bien savez, Corps et ames. en propre per- [sonne, Touz quatre au deable je vous [donne. Opsattasart serre les tire, AZART, deable Sailliez avant, estes vous yvre, En la foudre d’enfer enbisme. Yqui de vous panray le disme Que longuement m'avez deù Des biens qu’ou monde avez eu. Le feu et foudre pouez paistre, En moy avez trouvé bon maistre, La chaudiere est ja toute preste. BAUCIBUZ, deable Dedans je vous mettrai la teste Et tout le corps entierement Resgar, compains, je te demant S'umais veïs si belle proie De ces usuriers ? je te proie Que tu faces qu’il soient servi. AGRAPPART, deable 90 Bien cognois qu’il ont deservi Qu'il ayent d'enfer bonne part, 60 70 75 80 60 Ms. a. *FOLIO 32 RECTO. vers 2092 Je les mettray de celle. part Ou la foudre est plus forment (chaude, Quar maint prodome par leur [fraude Ont esté a povreté mis. 95 L'EVESQUE Bien sai de voir, li anemis Au jour d’ui si memportera, Ja nulz ne m'en (confortera). Sires estoie et gouvernierres. D'une eveschief,etconduisieres, 100 De tous estoie mout doubtez, Entre bons clers bien escoutez, Entre princes, entre prelaz, Or suis touz egarez, He laz ! Con suis chetive creature ! Mon temps ay usé en luxure Par si lone temps que c’est sanz [nombre, Anemis qui les gens emcombre, En mon vivant m'a deceü, “J'ai sans desserte receü Les yssues de sainte Esglise; Las! chetis, a tart je m’avise Quant je les ay mal deserviz. J’ay trop les anemis serviz Et fait toutes leur voulentez, Tant m'ont en ma vie temptez. J’ay perdu Dieu, mon creatour; Quant je veoie dame d’atour, Tant fust nonnain, tant fust pu- celle: Bourjoise, dame, ne damoiselle, Nonnain sacrée, nonnain beni- [gne, Tant fust en grant office digne, 105 110 115 120 98 MS. comportera. . *FOLIO 32 VERSO. . — 155 — vers 2123 Celeriére, prieuse, abbesse, Maintes foiz en laissay ma mesce 125 Pour belle dame regarder. Lors riens ne valoit le garder Que de son corps tantost n’eüsse Mon gré, et qu'a li ne geüsse, Ja tant bonne estre ne sceüst. PRIEUSE 130 Lasse doulante, qui seüst Que tel loier deüsse avoir De mon pechié? Pour nul avoir Que nulz m’eüst sceü donner, N’eusse voulu abandonner 135 Mon corps en pechié de luxure, Touz jours mais seray en l’ars- vers 2157 Lacune d’un feuillet. *SAINT MARC Or suz, suz, quar plus respitez Ne seroiz, il vous faut venir À la grant cour, et soustenir Le jugement Dieu, vle]ray juge 160 | Qui trestout en equité Juge, Alez tost, que trop demorez. [sure Dou feu d’enfer et en la flame, Bien le say, en corps et en ame; Touz jours me durra sanz fenir, 140 Tant con Dieux voudra, sanzfenir Me convendra tel penitance. Doux Dieuz, qui par vostre san- [tence À ce jour d’ui me jugeras, Bien say que me regarderas 145 Amerement et sanz pitié. Sire evesques, vostre amitié SAINT LUC Au jugement tost acourez, Plus ne pouez faire demeure Bien say, plus ne demourra 165 [l’eure Que li Juges venra seoir Qui (trestous) vous vourra veoir. Chascun jugera selond s’eure, N'est nulle chose qui se meure Ce qui est fait devant sa face. 170 DIEU Orendroit est temps que je face À chascun apparoir m’ensaigne: C’est celle qui a touz enseigne | Conmant li miens peuples m'a Et l'amour que vous me mons- [trastes, Quant de mon corps vous acoin- Et devenites mes amis, 150 Ceste amour en enfer m'a mis; Li deable seront my menistre. Bien say, li quatre Euvange- [listre Ci ont tous les corps appellez, Or ne puet estre plus celez 155 Mes pechiez, ne say que je face, Je vois Jeshucrist en sa face. 123 Ms. ou abbesse. [tastes, [mis A la mort, cui j’estoie amis, 175 Et que, je Dieux, dou ciel des- [cendre Voz pour lui, et en la croiz [pendre; Monstrer vueil que chascuns le [voie, Plus soustenir ne les pourroie. Entendez tuit a une voiz 180 : «Je suis Jeshucriz, vostre roiïz, Qui pour vous d’enfer rachater Laissay mon corps batre et frap- | er *FOLIO 33 RECTO. (per, 167 Ms. trestout,. — 156 — vers 2184 Et fui. xxx. deniers venduz, Et en la croiz pour vous penduz. En mon costé et en ma hanche Me navra on de ceste lance. Si que le sanc m'en vint au[x] [piez, De ces clos fui je estaichiez, Se n’estoit pas par mon pechié, Mais par Adam qui ot mengié Le fruit qui deveez estoit. Je ay heü mout fain et soif, Povre hostel et grant poverte, 195 Nulz ne m’a sa maison ouverte, Ne bien fait, se trop petit non; Nulz ne veult mais croire en [mon nom, Nes les enfans m'ont guerroié, Et parjuré et renoié, Au repentir venront a tart. Li bon, traiez vous d’une part, Des mauvais vueil panre van- [gence. 185 190 200 *ANGES DE LA CROIX EN CHANT (1) [Urbs Jerusalem beata] Venez tuit oïr la santance Dou Seigneur, dou douz roy be- [nigne, Veez vous ci en present le signe Ou souffri mort et passion Pour la vostre redamption À vous qui desservi l’avez? ANGES A LA LANCE Juif traïteur, or savez 210 Conmant fu par vous detranchiez Et a ces trois clos estaichiez 205 *FOLIO 33 VERSO. (1) Ms. Le chant est noté. 207 Ms. nostre. vers 2212 En celle croiz, et haut penduz, Et conmant fu pour vous fanduz Ses costez de ceste grant lance. Vezcei la couronne en presence 215 De quoy le doux roy couron- [nastes, Et en quoy boire li donnastes, Au roy tout puissant et devin, Velin amer et aigre vin. Vo guerredon vous en rendra. DIEU Mi deciple, chascuns venra De vous au jugement Seoir, Et touz ceux vous feray veoir Qui ou monde vous despisoient Et qui pour mon non vous 235 [haioient. O moy avez tous jours esté Et par yver et par esté, En toutes mes templacions, Par vous les .xiIr. legions D'Israel vueil que vous jugiez, 230 Si com dis quant 0 moy estiés, Ou mont, ou n’aviés que travail. Descendez o moy sa aval *Et faites jugement parfait. 220 SAINT PIERRE Fuiez, maleürez, mal fait Avez de vos chars le delit Que au juge point n’abelit, Plus ne li plaist que il le suoffre, Touz jours mais en vil puant [sofire Seroiz ardant, sanz point res- 240 [traindre. SAINT POL Mauvais, plus ne pouez remain- [dre 235 920 Ms. vos. *FOLIO 34 RECTO. | — A5 = vers 2242 Que ne voisiez en la fournaise D’Enfer, qui par est tant pu- [gnaise, Ou touz jours mais serez batu; Dieu a vostre orgueil abatu, Traiez vous a la part senestre. | SAINT ANDRIAU | Et vous, vous traiez a la destre, Vous qui avez le Roy servi, Quar repos avez deservi ; Si l’avrez que ja ne faura, Jamais jour ne vous assaura Li anemis, vostre contraire. SAINT JASQUE Envers vous sera debonnaires, (Beneüré), li Touz puissanz; Saichiez qu’il est bien cognois- | [sans Des biens que pour li fait avez. | Belles feïstes, or savez, | Com avez servi grant seigneur, | Guerredon en arez grigneur 260 Que ne pourriés estimez. *SAINT MATHÉ Et vous, mauvais envelimez, | Vous, alez, chetif, par de la. | Quant Dieux a vostre huis ap- | [pella, | Vous ne li voussistes ouvrir 1265 Ne, quant fu nuz, lui recouvrir | Ne voussistes, n’a son conmant N’obeites. Dites conment Avra il dont de vous merci ? | SAINT PHILIPPE N’aiez cuer triste ne noirci, [270 Vous qui pour Dieu le mont lais- [sastes, Et qui après li en alastes, 245 | 950 | | | *FOLIO 34 VERSO. 254 Ms. bon euré. 265 Ms. conment. vers 2272 En suigant povreté parfaite. Devant li Juge yert retraite L'ueuvre que pour li faite avez. SAINT BERTHOLOMIAU Mauvais, alez la ou savez, Bien savez ou devez aler, En enfer vous faust avaler, Quar se sera vostre heritaiges. Or comparerez vos oultraige[s|, Et voz bobans et voz grans [aaises ; Desormais avrez tous mesaises Et trestoute[s] maleürtez. SAINT JASQUE LE GRANT À vous apparra voz purtez Qui avez (vos) chars gardés [saingnes De trestoutes taiches villainnes, Ou ciel en seroiz couronné; Alez a destre ou ordonné À Dieux ou sera chascunsjustes. SAINT THOMAS En terre trop convoiteux fustes, Et envieux et trop aver, Or ne vous pouez si laver De vos pechiez qui sus vous [queurent, Qui vous affolent et (aceurent). Alez avec ces vilz deables. SAINT THADÉE En bourdes, mançonges, en fa- 295 Et en gieux et en gaberies [bles (Estoit) toute vostre estudie Et en meffaiz et en mesdiz ; Onques ne gardastes les dix Conmandemens dou Roy parfait 300 Qui or toute riens trambler fait Dampnez en seroiz sanz rançon. 275 280 285 290 284 MS. nos. 293 Ms. acourent. 297 Ms. estuet. 305 310 315 320 325 = 1e vers 2303 vers 2329 SAINT SYMON Et quant chies vous hostel que- “Riens ne vous vaut vostre tan- [roie, [con, Mauvais. Or est l’eure venue En laquelle vous est randue De vostre meffait la desserte. La gueule d'enfer est ouverte Pour vous, chetif, saichiez de [voir, Pour corps et amels] recevoir. Jamais jour n’avrez alegence. DIEU Temps est qu'on rande la sen- [tance. Venez sa, li beneüré ; De tout mal estes espuré, Persevez le regne mon pére, Desormais vueil qu'il vous ap- [pére, Pieça le vous ay apresté, Appareilliez vous a esté Des le conmancement dou mon- [de, Vous estes tuit de pechiémonde, Jamais jour pechier ne pourroiz, Tout sera fait ce que voudroiz, Et avrez joie pardurable, En vous n’ont plus pouoir li [deable. Quant j’oy fain, mangier me don- [nastes, Quant j'oy soif, et vous m’abe- [vrastes, Quant j’oy froit, vous me recou- [vristes, Quant en prison estoie tristes, Confort me feïstes et joie, *FOLIO 35 RECTO. Voulentiers le m'avez donné ; 330. Pour ce vous a abandonné Mes péres son saint paradis. LI JUSTES Quant vous veïsmes nous jadis En nostre hostel, et t’esber- [games, Et en chartre te confortasmes ? 335 Quant fu ce que nous te veismes Et que nous te revestimes, Quant fu que fain et soif eüx, Que tu fus par nous repeüz ? Di le nous par ta grant franchise. 340 *DIEU Voulentiers. LI JUSTES Or le nous devise, S'i[1] te plaist, par grant amitié. DIEU Quant des povres eüx pitié, | Certainnement de moy l’eüstes, | Bon eüré estes et fustes, Quar toutle bien que leur feïstes, Et tout le bien que leur deïstes À moy fu faiz certainnement. LI JUSTES Loez soies tu finement, Quant aussin bien nous a gardez! 350 DIEU Mauvais, alez, plus ne tardez, Ou feu d’enfer touz jours ardant, Ne vous alez plus atardant, Alez en poinne sanz fenir. Jamais jour ne pouez venir En estat de salvation, Sanz fin et sanz redampciïon, Touz jours ne soiés en ardure, 345 355 | 337 Vers faux. *FOLIO 35 VERSO. vers 2359 En la chartre d’enfer obscure. 360 Quant de fain vous m'avez veü Morir, ne m'avez repeü, Quant j'oy soif, ne me secou- [rutes, Quant fu (nuz), envers moy durs [fustes De moy donner de vostre robe, 365 Tant avoiés le cuer si gobe ; En prison vous m'avez laissié, Que vers moy n’estes abaissié En moy faire bien ne confort. Or alez, sanz nul reconfort, 370 Touz jours en poinne doule- | [reuse. L'AVOCAT Ceste santence est trop crueuse Pour nous; n’en pouons appel- Quant te venis tu hosteler En no maison ne le savon; 375 Et nous di quantes foiz t’avon Fait refus ne aucun dongier Donner a boire ou a mengier. Onques jour ne fus en prison Que nous seussiens. Lacune d’un feuillet. { *LA ROYNNE 38 Hec lasse, con tu es hereux, Anemis, quiainssin m'amportes! RAPILLART, deable Princes d'enfer, ouvre tes por- : [tes, Veez vous ci noz maistres qui [viennent. Et qui amoinnent et qui tien- [nent 363 Ms. nulz. *FOLIO 36 RECTO. Les chetilz touz enchaïnez? Rapillart, tu dois bien savoir — 159 — vers 2385 385 Sailliez hors et avant venez, Panssez d'eux faire assez mes- [chance, Contre nous est donnée san- [tance, Jamais n’en pourrons plus avoir. BELIAS, deable 390 Que bien avons seci sceü, Saiches que nous avons veü Trestouz les mors resusciter; Les nostres nous convint giter Hors de seanz; a qui clamer Ne m'en say, et ainssi la mer Au messaige Dieu entendi, Que les siens mors ainssi randi: 395 Bien say plus n’en avrons ja- [ler? | [mais. AZART, deable Tu dis voir qu'il n’en y à mais, Que feniz est li mondes touz, Mais nostres vouloirs soit tres- [touz À touz iours mais de ceux gre- [ver, Quar ne nous pueent eslever Jamais loisir pour autres] pren- (dre, Et pour ce nous convient en- [tendre A doubler la poinne a ces las. L'OUSURIER He las! doulens,hee las, hee las! Mis suis a perpetuité Dou Roy de toute iniquité, Ou ars serai de touz costez. 400 405 410 SAINT JEHAN Par dessa sera vostre hostez — 160 — vers 2413 Saintes gens, trestuit estes roys, Jamais jour n’avroiz nuls des- [roiz, 415 Fain ne soif, meschief, ne me-- [saise, Jamais chose qui vous desplaise “(Né verrez) ne ne panserez, Touz jours mais en joye serez, Et serez tuit empli de grace, 420 Et si verroiz Dieu en la face, Plus grans merites avrez que anges. SAINT LUC Disons tuit a cellui loange Qui est, qui fu et qui sera, Qui seanz vous hebergera, 425 Et par cui vous avez victoire * FOLIO 36 VERSO. 417 Ms. reverrez. vers 2426 Des deables, et estes en gloire Qui jamais jour ne panra fin; A li serons touz jours afin Que jamais n’en departiron. SAINT POL Seigneur, alé s’en sont Li deable, et si ont Les ames enmenées En enfer; la seront Plus que chose dou mont À touz jours tormentées, Et nous joie avrons. Te Deum or chantons À hautes allenées. Amen. Amen. 430 435 LES COLONNES A FIGURES DE EORTE NOIRE A BESANCON Par M. Alfred VAISSIER Séance du 13 mai 1901 _ Le caractère distinctif de l’Arc romain de Besançon con- siste dans le double étage des colonnes historiées qui enca- drent sa haute ouverture. Sur les seize colonnes que comportait le monument à double façade, il n’en reste plus que six, dont trois, décorées de scènes figurées, attendent depuis longtemps une exacte lecture. Le plus souvent en quête d’allusions à l’histoire de la pro- vince, ceux qui ont étudié ces sculptures se sont égarés dans leurs recherches, même après l'exécution des moulages destinés à leur venir en aide, Dans un premier essai (1) sur l’ensemble mieux défini de la décoration, ce ne sont pas les dégradations de la pierre qui nous ont contraints à témoigner de l’hésitation devant certaines scènes d’une conservation encore suffisante pour ne pas désespérer d’une interprétation future, mais plutôt la difficulté de saisir la raison de leur assemblage. Grâce à cette connaissance et à de récentes et très oppor- tunes rencontres qu'il est de notre devoir de faire connaitre, (4) Mémoires de la Société d'Emuiation du Doubs, Te série, t. IT, 1897, p. 217. 12 — 162 — il est possible, aujourd’hui, de combler nos précédenes lacunes. Nous n’avons pas craint d'affirmer que la grande pensée du monument élevé à la glorification de la puissance ro- maine à Vesontio, était à la fois religieuse et militaire ; que les tableaux de batailles, les vainqueurs et les capüfs, les trophées d'armes disséminés dans une luxueuse architec- ture, n'étaient que le cadre d’un sujet central, consacré au triomphe suprême de la divinité, représentée par une grande figure, aujourd’hui disparue, sur la clé de l’archivolte. Cette grande image était celle de Jupiter vainqueur des Titans, monstres imaginaires dont la chaîne se déroulait sur la tranche énormément saillante des claveaux. On s'accorde à reconnaître que ces parties, ainsi que les beaux restes des Renommées ou Victoires, avaient été con- fiées au ciseau d’un maitre. À droite et à gauche, dans l’entrecolonnement supérieur, et pour servir de transition à la décoration militaire, se dressaient les hauts reliefs des statues colossales des deux fils de Jupiter, Castor et Pollux, les messagers de la Vic- toire romaine, les antiques symboles du Jour et de la Nuit, de la Vie et de la Mort. En continuation et au-dessous de l’archivolte s’étageaient, sur les jambages de l’arcade, les allégories des douze Mois de l’année exprimés par des figures représentant le cours de la vie humaine pendant la paix. C’est ainsi qu'aux époques postérieures, le Christ appa- raitra sur les portes de nos cathédrales, entre le soleil et la lune, ou l'alpha et l’oméga, avec les douze signes du Zo- diaque vu leurs allégories. Parallèlement aux pieds droits, s’élevaient des colonnes dont le fût de 450 est partagé en cinq divisions, occupées chacune par un bas-relief. Sur l’une de ces colonnes, la seule qui nous reste, des scènes d’un caractère mytholo- gique s'accordent avec la pensée religieuse, en ce que les — 163 — personnages sont les héros transfigurés par les poètes et placés, après leur mort, dans les étoiles du ciel pour prendre ainsi leur rang parmi les immortels. En l’absence de la colonne qui faisait pendant, on ne saurait dire si l’on a suivi dans la série des figures un ordre correspondant aux constellations Zzodiacales. Le nombre de dix compartiments ne se préterait pas à cette combinaison, non plus qu'avec les douze Travaux légen- daires d’'Hercule qui vont être plusieurs fois représentés; ce ne sera même pas ce héros populaire qui commencera la série. Sur la partie culminante et très détériorée du fût, on en- trevoit une scène dont nous cherchions depuis longtemps à pénétrer la signification, Au pied d’une colonne cannelée, sur le seuil d’un palais, un homme, vêtu comme un ou- vrier, est assis sur un esca- beau mouluré; il élève les deux mains presque jointes sous le bras horizontalement étendu d’un jeune personnage ailé, nu et debout. Ün jour, en examinant au Musée, en compagnie d’un vi- siteur étranger, les moulages dont les profils indécis ve- naient d’être précisés au moyen d’une légère teinte de fond, notre très attentif appréciateur nous communiquait cette observation : — « Ne serait-ce pas ici Dédale occupé à fixer des ailes aux épaules de son fils Icare ? » — Ce rappel à une sculpture antique nous donnait enfin le mot de l’énigme. Il faut s’empresser de restituer à notre voyageur, à M. Hett- ner, conservateur du Musée des antiquités de Trèves, ce qui lui appartient et de le féliciter avec reconnaissance de son flair archéologique. Au-dessous de Dédale, et sur le bandeau séparatif de la — 164 — scène suivante, au lieu d’un motif quelconque de décor, on voit, juxtaposés comme les caractères d’une légende, plu- sieurs objets dans une étrange association : un foureau de glaive, une ascia, ou une sorte de hachette à court manche, une corbeille hé- misphérique d’où émerge un manche d'outil, un poi- gnard, puis d’autres traces peu distinctes. L'hypothèse d’une signature de dédicant, ou même d'artiste, était bien séduisante ; on pouvait encore y soup- çonner un hommage de l'architecte à l'inventeur de l’hermi- nette, à l’industrieux Dédale, sculpteur et constructeur du Labyrinthe, au Père des arts de la Grèce. Il faut renoncer à ces interprétations. L’ascia est simplement une pioche de terrassier et la corbeille un panier à terre ; un marbre an- tique, encore inédit, va le démontrer. Ces dernières années, on a découvert dans la campagne toulousaine, à Chiragan (Martres Tolossannes) une quantité de sculptures du 1°’ au 1v° siècle, débris de luxueuses villas, saccagées lors des invasions barbares. Parmi les plus beaux morceaux de ces marbres on avait signalé, avant leur publi- cation prochaine, deux séries de panneaux se rapportant aux Travaux d'Hercule. Dans l'espoir que ce fond inédit pour- rait nous fournir quelque renseignement utile, j'obtins de l’obligeance d’un membre de la Société des Archéologues du Midi, de M lingénieur Joulin, la communication des photographies relatives aux Travaux d’'Hercule, sculptures déposées au musée de Toulouse. Nul document ne pouvait arriver mieux à propos, et voici le calque d'une de ces photographies. Hercule nu, avec la peau du lion de Némée sur l'épaule, le pied droit levé et posé sur le fond d’une corbeille d’osier en forme de cloche renversée, tient de la main gauche le — 165 — manche d’une pioche ou d’un fossoir sur lequel il s’appuie; la main droite passée derrière le dos exprime l’attitude du repos ; le grand Travail du nettoyage des écuries d’Augias est terminé ; à côté se dresse la massue caractéristique. Cet exploit, poétisé par la légende, consisterait, d’après les mvytho- logues, en détournements de cours d'eaux, travaux d’assai- nissements de terrains maré- cageux, opérés en Grèce par le chevalier errant de l'antiquité, ce destructeur de monstres qu'était Hercule. C'est donc bien à lui, et non à Dédale, qu'appar- tiennent la pioche et le panier associés aux armes sur l’énig- matique bandeau. En effet, que voit-on au tableau suivant, si ce n’est Hercule, dans une attitude HERCULE AUX ÉTABLES D'AUGIAS mouvementée, occupé à terro- (Ghiragan, plaine toulousaine). riser des animaux, dont l’un s'enfuit dans une course folle, tandis qu’un autre, un ruminant, s’affaisse aux pieds du héros. Dans l'air, un double sillon serpentant indiquerait la présence d’un reptile. Au troisième bas-relief, un héros imberbe ne peut être que Thésée en train d’assom- mer le Minotaure dans son palais; la tête de tau- YZN 62 reau du monstre aété mar- F > | telée, mais l'attitude de son corps très musclé est identique à celle qui lui est donnée dans une mosaique de Salzbourg conservée au musée de Vienne (Autriche). La bordure \< — 16 © de cet ouvrage reproduit le plan complet du fameux laby- rinthe (#. | En raison de son intérêt archéologique, il convenait de développer à une plus grande échelle la quatrième scène. HÉROÏSATION ZD'HERCULE. J.-J. Chifflet, qui avait vu, dans la scène d’Icare et de Dé- dale, l’empereur Aurélien, aussi juste que sévère, présen- tant le donarium à ses soldats, puis, dans celle du Mino- taure, le centurion menaçant de son bâton (cum vite) un des prévaricateurs de la loi, reconnaissait, dans la quatrième scène, un condamné attendant un cruel supplice. Plus tard, dom Berthod y verra un prêtre païen mettant de l’encens sur un autel, Pour Alphonse Delacroix, ce devait être un druide. (1) Hercule à souvent bénéficié à Rome des exploits de ses contempo- rains légendaires, KR N NK — 167 — Une sculpture de provenance grecque (1) suffira pour nous apprendre qu’il s’agit ici de la glorification d'Hercule. Malgré la disparition de la tête barbue du personnage et des détails de la peau du lion, on reconnait le héros au mo- ment où il va terminer sa brillante carrière. Nu et debout, inclinant religieusement la tête, il fait le sacrifice d’une dernière flèche qu'il tient de la main droite sur un autel allumé, où l’on semble distinguer mème l'extrémité de l'arc, l’arme favorite d'Her- cule; aux branches tortueuses d’un arbre sacré, le carquois et la massue sont sus- pendus en trophée ; près de l’autel, le ser- pent symbolique de la mort glorieuse, en- roulé autour d’un second arbre, regarde avec sympathie celui qui va passer du Mont-Œta aux constellations. Après l’héroïsation d'Hercule, vient, au dernier tableau, une jeune femme, demi- nue 1ixée, les bras en croix, contre. un rocher. C’est Andromède ou Hermione ex- posée aux attaques d’un monstre marin; le libérateur Persée (ou Hercule) n’est pas figuré. Près d’un arbre, un coffre dont le couvercle est levé contient vraisemblable- ment le trésor sous la garde du dragon. Cette description des cinq bas-reliefs su- perposés ne laisse plus de doute sur la mis- sion du sculpteur d’avoir à représenter des héros bienfaisants et civilisateurs, c’est-à- ÊEE *E3 T— Er EQRS MALE [4 \\IRR 4 à BA à pal ET FAR A SA Ar 9 t=3 fa Re AU: | 6 k 9 EN | VAÿt RQ ä EM LS es RE 9 ve % 7e 4 h -\ Ÿ Le FL. \ ÿ ñ \ LE TRS LN \ ETS es ENT 3 ù de : TS) (1) Voir l’article Héros, fig. 3829, par J.-A. Hirp, dans le Dictionnaire des Antiquités de Saglio et Daremberg. — 168 — dire les hommes les plus dignes d’accom- pagner l’image de la divinité. L'artiste a dû suivre le même programme sur la colonne, en pendant, du côté droit. Au revers du monument, et immédiate- ment derrière la colonne qui vient d’être décrite, on en voit une seconde, d’une assez bonne conservation. Des compositions d’un caractère parfois différent, s’y succèdent sans aucun ordre, comme si on avait laissé plus de liberté à l'artiste pour cette seconde facade moins en vue. La division comporte six tableaux au lieu de cinq. À partür du sommet, voici Hercule poursuivant de ses flèches le centaure Nes- sus, qui s’enfuit dans la montagne en enle- vant Déjanire ; celle-ci, désespérée, tend les bras vers son amant. Vient ensuite Bacchus jeune, nu et de- bout ; il tient une coupe et s’appuie sur le thirse ; une panthère était à ses pieds, un bacchant et une bacchante sont à ses côtés. Le troisième bas-relief n’est pas mutilé au point qu’on n’y puisse reconnaître le gros Silène, ivre et roulant à terre sans lâ- cher sa coupe renversée; deux gais compa- gnons s’empressent à lui porter secours. Les dessinateurs qui ont reproduit cette scène, sans tenir compte de la corpulence excessive du personnage, l’ont pris pour une femme couchée ou assise. Au quatrième tableau on revient à Her- cule figuré ns un amalgame de ses tra- —- 169 — se met en garde vis-à-vis d’une femme nue qui émerge à mi-corps de la crète d’un rocher; elle présente à son ad- versaire un objet, qu’une cassure ne permet pas de déter- miner facilement. Si l’on observe l’écartement ou la distance des mains et le prolongement certain de l’objet serpentant qui vient passer devant la taille de l’apparition mysté- rieuse, ne peut-on pas res- tituer à celle-ci son nom mythologique de Mélanippe ou d’Hippolvte, la reine des Amazones faisant la remise de la fameuse ceinture d’'Andromède où du baudrier talismanique de Mars, qu'il s'agissait pour Hercule, de conquérir sur les belliqueuses asiatiques ? Dans la même scène, un mouton s'enfuit et va disparaitre derrière le rocher, au pied duquel un bélier est renversé sur le dos. À côté d’Hercule, un taureau terrassé paraît expirer. Au cinquième bas-relief lPamante déifiée de Bacchus, Ariane, demi-nue et appuyée sur le thirse, tient une coupe vide; une de ses suivantes va poser une couronne sur sa tête, tandis qu’une autre danse à ses côtés en s’ac- compagnant de cymbales. On a cru voir, au der- nier tableau, le symbole de la guerre entre le Bar- bare et la Rome civilisée ; avec moins d'imagination synthétique, et pour res- ter dans la donnée abso- lument mythologique de l’ensemble, ce sera plutôt la fille de Jupiter pendant la Guerre des Géants : Minerve, cas- quée, armée de l’égide et de la lance, fait face à un ennemi — 170 — entièrement nu qui brandit au-dessus de sa tête un énorme rocher. En raison de l’effritement déjà ancien, mais toujours'erois- sant de la pierre, ainsi que de la hauteur inaccessible, 1l ne nous est pas possible de décrire les quatre bas-reliefs de la petite colonne de l’étage supérieur. J.-J. Chiflet a cru y reconnaitre Atlas supportant le monde, la Renommée avec sa u'ompette, Salurne avec sa faux el Es- culape tenant un serpent à chaque main. Ce témoignage est de peu de valeur, attendu que le prétendu Atlas fait parte d’un groupe de trois figures élevant les bras en maniere de cariatides décoralives, et que Îles compartiments suivants comptent chacun au moins deux personnages. x L’habile répartition des figures aussi bien que la liberté d'exécution révèlent la main de praticiens exercés. Dans les attitudes mouvementées qu'ils affectionnent et où ils ren- contrent parfois des raccourcis scabreux, ces décorateurs n'hésitent jamais à se tirer d'affaire, sommairement il est vrai dans un relief si limité, mais avec un sentiment très juste de la réalité. La lourdeur romaine y rachète ce qui lui manque du côté de la grâce, par lexagération du geste et de la musculature. Comme témoignage du procédé de rapide exécution sur pierre tendre, on retrouve la trace profonde de l’esquisse, et, dans quelques parties demeurées intactes, les ciselures encore fraiches de la gradine sur les fondset sur les chairs. En faisant une large part à l’initiative des sculpteurs, on doit restituer à l’architecte celle qui lui revient dans la dis- tribution du décor. Conçu dans des proportions moyennes le monument ne pouvant briller par sa masse devait séduire par sa richesse. C’est bien à un maitre d'œuvre très artiste lui-même et très indépendant, plus soucieux de variété que de sobriété, — 171 — qu'appartient ce parti pris de préférer à de lourds bossages ou à de froides cannelures ce rappel discret de la ligne ho- rizontale, sur les colonnes, au moyen des larges anneaux qui les cerclent, en opposition avec la verticale des fûts. PORTE-NOIRE AVANT SA RESTAURATION (1). Dans ces divisions d’heureuses proportions, les contours imprévus des formes animées amusent lœil sans confusion et sans nuire à l'ensemble. L’intercalation des petites figures . des colonnes donne par le rapprochement une valeur nou- (1) Réduction de l’excellente gravure exécutée sur le dessin conscien- cieux d'Alexandre Lapret, neveu de l'architecte de ce nom, chargé des premiers travaux de dégagement par le préfet du Doubs Villiers du Ter- rage (1818-1820), instigateur de la restauration. = 10 — velle aux personnages allégoriques du pied droit comme aux statues colossales de l’entrecolonnement La surcharge voulue de cette décoration, parfaitement équihbrée, acquiert tout son prix quand les rayons du soleil frisant la surface détachent les parties mouvementées et les rondeurs verticales des colonnes, au milieu desquelles s'en- lève d’une seule venue la large broderie de larcature. Les grandes lignes architecturales rétablies par la restau- ration complète de la façade, en 1826, invitent à revêtir la nudité des colonnes neuves d’une décoration symétrique à celle de la partie conservée. Au revers du monument, et en pendant avec la colonne aux six divisions, se dresse une se- conde colonne qui paraît dans cette place comme dépaysée. Au lieu d’être cerclée horizontalement comme la première, celle-ci est partagée verticalement par une tige d’où partent des feuillages symétriques et contournés d’un fort bon style, et qui couvrent, sans repos, toute la surface du fût. Comment expliquer cette étrange association? Serait-ce l’indice d’une tentative de la première heure, à titre d’essai, puis abandonnée comme un repentir ; ou bien, au contraire, une faute commise dans un achèvement postérieur ? Le mérite artistique du travail ferait pencher pour la première hypothèse. Quoiqu'il en soit, on ne supposera jamais qu’une semblable anomalie ait pu exister sur la façade principale où elle eût compromis harmonie de la composition. 4 Après s'être rendu compte du mérite relatif de ces sculp- tures, on s'étonne que leur intéressant assemblage n’ait ob- tenu, dans les publications archéoiogiques, que de rares et courtes mentions. Est-ce parce qu’on n’y découvre aucune figure qui précise l’origine du monument ? Porte-Noire par- tage avec beaucoup d’autres édifices antiques ce défaut d'acte de naissance. Ce n'est pas à la décoration qu'il faut s’en prendre, mais bien à son architecture. — 173 — Pour faire la part de Ia critique nous n’avons qu’à rappeler l’appréciation d’un homme du métier qui eut le loisir de me- surer l’ordonnance et tous les profils du monument, pen- dant sa restauration. Voici les conclusions du mémoire de l’architecte bisontin Marnotte, à l'Académie de Besançon, en 1879 : « Sous le rapport de l'architecture on remarque dans » Porte-Noire une décadence complète, tant par la mauvaise » disposition et proportion de ses ordres que par celle deses » entablements et surtout de ses profils. » En bonne règle... l’entablement de l’étage supérieur est » d’une hauteur démesurée par rapport aux colonnes qui le » supportent ; ainsi, quand il n'aurait dû avoir en hauteur » que le tiers au plus de ces colonnes, on lui en a donné » plus du double... : » Cependant on ne peut disconvenir que, malgré sa mau- » vaise architecture, Porte-Noire ne manque pas d’une cer- » taine dignité, et que ses belles sculptures imposent une » telle supériorité, par le vrai talent avec lequel elles ont été » exécutées, qu'elles en font disparaître tous les défauts. » Cette appréciation consciencieuse est tout à la fois bien sé- vère et bien élogieuse. On. sait ce que l’on doit penser de la beauté relative et très diverse des sculptures; quant à la critique, inspirée par le dédain académique pour les œuvres décadentes, il conviendrait d’y apporter quelque atténuation. Il faut reconnaitre, en ce qui concerne l’entablement du sommet, que l'architecte gallo-romain se trouvait en pré- sence d’une difficulté. Etant donnée l’ordonnance de ses deux étages de colonnes, qui sont d’une agréable innovation, le maitre d'œuvre ne pouvait se dispenser d'augmenter les proportions de la frise pour réaliser avec la corniche un en- semble à peu près égal à la largeur du cadre commencé et couronner ainsi le monument. L’étroitesse d’une frise classique ne lui eût pas fourni la place nécessaire, et, après tout, fort bien choisie, pour lins- — 174 — cription dédicatoire en lettres de bronze; il a eu soin d’ail- leurs d'en soutenir le cadre par deux figures agenouillées qui en dissimulent la hauteur aux extrémités. S1 les colonnes de l’étage sont relativement faibles pour soutenir cette masse, la saillie intentionnelle de l’énorme archivolte n’intervient-elle pas, avec son claveau central, comme un troisième support Intermédiaire, pour soulager la grande portée de l’architrave ? Il est encore une plus grave infraction aux bonnes règles. Chacun peut remarquer, avec M. Marnotte, l'étrange des- cente de l’entablement du pied droit par rapport à celui des colonnes du premier étage. Cette disposition, toute désavouée qu’elle soit par les hommes de l’art, est-elle si désagréable ? N’apporte-t-elle pas, au contraire, un charme de variété assez piquant en attirant le regard sur l'indépendance voulue de la majJestueuse arcature. À ce propos, l’architecte Delacroix bien autrement com- pétent que son confrère en matère d’art archéologique, a cherché à pénétrer la signification d’un écart aussi flagrant de la règle classique. « Ce qui frappe tout d’abord l'architecte exercé, dit-il dans » une notice qui n’a pas reçu une sérieuse publicité (1), c’est » une disposition anormale de l’archivolte et de ses piles. » Construite en même temps que le reste du monument et » Sur un appareil commun à toutes les parties, larchivolte » affecte néanmoins une organisation distincte et que certai- » nement on a voulu rendre telle au moyen d’une saillie ex- » traordinaire des claveaux, de lignes particulières d’orne- » mentation et d'une certaine nudilé de moulures nonobstant » la richesse des ornements sculptés... Porte-Noire fournit » le seul spécimen connu d’une arcature distincte, rappelant > un ancien usage et d’un encadrement destiné à orner l’ar- » Cature sans détourner d’elle attention. » (1) Guide de l'étranger à Besançon, 1860, p. 88. AD — Cette insistance d’Alphonse Delacroix à trouver la raison des singularités étranges que présente larchivolte n’est-elle pas une sorte de pressentiment du caractère grandiose de la scène qui y était figurée? Si notre architecte en eût connu le vrai sens, il eût encore mieux compris cette absence de moulures ; le triomphe de Jupiter se passant pour ainsi dire dans l’espace ne devait pas être limité comme un simple mo- üf de décor. Les soins apportés à cette parte de la décoration confiée aux meilleurs artistes indiquent assez l’importance qu'on y attachait. Le travail accessoire de l’ornementation des moulures et des colonnes a dû se faire postérieurement et à la longue, subir encore des interruptions, et peut-être même rester inachevé, comme en témoignerait la nudité de l’une des colonnes de la façade. On peut induire du témoignage de l’empereur Julien que la splendeur du monument n'eut pas deux siècles de durée, puisqu’en 360 ce témoin éclairé ne retrouve plus que des ruines à la place des édifices qu'il avait reconnus comme magnifiques lors de son premier passage à Vesontio, six ans auparavant. Debout, mais désemparé, l'Arc allait traverser de longs siècles de barbarie. Réduit plus tard à l’état de simple porte, noyé dans un mur de défense, puis coiffé d’une tour qui l’é- crase, il ne montre plus que quelques figures mutilées que personne ne comprend. Si le mystère des origines éveille cependant la solhicitude de quelques érudits, nuls artistes, ceux même de la Renaissance, malgré leur passion pour l'antiquité et leur goût parfois désordonné pour la décoration des colonnes ne paraissent s’en être inspirés. Depuis la création du type des arcs triomphaux, les archi- tectes se sont ingéniés à en varier les dispositions ; mais, en dépit de leurs efforts, ils n’ont pas toujours échappé à la ba- nalité. Le xix° siècle, fidèle aux enseignements classiques a — 176 — peut-être clos la série de ces monuments commémoratifs en dépassant une fois en grandeur les antiques modèles. En évoquant le souvenir de tant d'ouvrages se signalant tous par quelques traits originaux, il est bien permis d’insis- ter sur ceux de Porte-Noire qui, malgré ses écarts de style, méritent une place honorable dans l’histoire de la décora- tion architecturale. LÉ DOCTEUR EN MÉDECINE SOMPE, D'UDRESSIER Par le D° J. MEYNIER Séance du 20 avril 1901. Dans le bas de la rue des Granges à Besançon, en face de l'hôtel de Saint-Juan, maison célèbre qui a été le dernier siège de la Régalie (1), s’élève un autre hôtel de construction également remarquable. La façade, d’une élégance rare dans notre vieille ville, où tout semble avoir été sacrifié à la soh- dité, réunit deux ordres d'architecture : le rez-de-chaussée est dorique et l’étage ionique. Les pilastres cannelés qui ac- costent la porte principale et les fenêtres, les frises ornées de gracieux entrelacs sont du meilleur goût. Au-dessus de la porte cochère est un trumeau sculpté qui x dû contenir des armoiries ; le marteau révolutionnaire ne les a pas respec- tées 2{. Une inscription, placée plus haut, porte cette sen- tence : Aut perfice, aut ne tentes. Cette jolie demeure appartenait, en 1789, à Philippe-Thé- rèse Masson de la Bretenière, d’une famille originaire de Dole (3), mais d’une branche qui s'était établie à Besançon dans les premières années du xvr* siècle. M. Masson de la Bretenière était conseiller au parlement de Besançon, où il siégeait à la grand’chambre. Vendue comme bien d’émigré, _après avoir passé en différentes mains, elle avait été acquise, (1) Tribunal d'appel des nombreuses juridictions de la ville impériale ; il y en avait douze. (2) Voir Doc. inéd., t. III, p. 113. (3) Famille Masson d’Authune. 13 — 178 — au commencement du siècle qui vient de finir, par un simple docteur en médecine. Il est vrai que ce docteur était comte. Si les noms aristocratiques ne manquaient pas, dès cette époque, dans le corps médical, les titres y étaient rares, et celui de Marie-Pierre-Fidèle-Amand d’Udressier serait en- core, de nos jours, une exception. M. d'Udressier appartenait, par sa naïssance, à une des plus anciennes familles nobles de Salins, où elles abondaient alors et sont encore très nombreuses aujourd’hui. Il était né dans cette ville, en 1771, de Philippe-Marie-François, comte d’Udressier. chevalier d'honneur ou conseiller d'épée au par- lement de Besançon, et de Victoire-Pélagie de Renouard de Fleury Villayer (1). Guy ou Guyot Udressier, de Salins, le plus anciennement connu de ses ancêtres, est déjà qualifié écuyer dans un testament de l’année 1384. Un titre de sa ville natale nous apprend que ce personnage était receveur du domaine et des aides en 1395. « On a la filiation, dit M. de Lurion auquel j’emprunte ces détails, depuis noble Esteve- nin Udressier « clerc des rôles en la saulnerie », marié, en 1439, à Jeanne d'Oiselay (2). En 1742, Claude-François d’U- dressier, chevalier d'honneur au Parlement, fit ériger ses terres de Cramans, Lemuy et Escleux en comté d’Udressier. Dans les lettres d’érection, il est dit que lors des recherches faites en 1696 sur la noblesse, il justifia de la sienne depuis 1439 G)... » En 1789, Philippe-Marie- François d'Udressier, père du futur docteur, était premier chevalier d'honneur au parlement de Besançon (#. C'était un grand seigneur qui, ainsi que nombre des autres membres de la cour souveraine, (1) Comté érigé, en août 1749, pour Claude-François Renouard de Fleury, grand-maitre des Eaux-et-Forêts, et qui comprenait Fertans, Amondans, Amancey, Malans et Déservillers. (2) Ou plutôt d'Oyselet. (3) Nobiliaire de Franche-Comté. (4) Il avait succédé, en cette qualité, à son père Charles-Philippe-Ignace, deuxième comte d'Udressier. 10e avait, dans ses terres, des sujets mainmortables, M. Vallery- Pradot, dans sa Vie de Pasteur, dit que Denis Pasteur, marié à Mièges le 9 février 1682, vint s'établir à Lemuy, où il fut meunier de Claude-François, comte d'Udressier, grand sei- gneur descendant d’un secrétaire de Charles-Quint (1). Denis et son fils Claude avaient été serfs du seigneur de Lemuy; mais son petit-fils, Claude-Etienne Pasteur, voulut être af- franchi. Il le fut à l’âge de 30 ans, par un acte en date du 20 mars 1763, passé par devant Maitre Claude Jarry, notaire royal à Salins. Le comte d'Udressier y consentait « par grâce spéciale » à affranchir Claude-Etienne Pasteur, tanneur, de- meurant à Salins, son sujet mainmortable de Lemuy. Quatre louis d’or de vingt-quatre livres furent payés. séance tenante, en l’hôtel du comte, par ledit Pasteur (2. On aime à penser que cette grâce, bien que spéciale à Claude-Etienne, ne fut pas la seule de ce genre qu’accorda son seigneur, et qu’il ne faut pas compter ce dernier parmi les parlementaires inhu- mains, qui maintinrent les mainmortables de la terre de Saint-Claude dans leur humiliante condition le 18 août 1775 (3), Connu par ses travaux en botanique et géologie, le docteur d'Udressier a été un des premiers membres de la Société d’'Emulation du Doubs, qu'il a présidée depuis sa fondation en 1840 jusqu’en 1845; et, cependant, nous ne trouvons au- eune notice sur lui dans nos Mémoires. Un seul des journaux scientifiques de l’époque de sa mort en a fait mention. C'est la Revue médicale de Besançon et de lu Franche-Comté (1) Vie de Pasteur, p. 1. (2) Hbid., p. 2. (3) Les d'Udressier portaient : d'argent à deux rameaux de sinople entrelacés, fruités de pourpre. Leurs alliances étaient : d'Ovselet, de Guierche, Colin, de Lalye, de Vers, Amyot, le Grant de Charchilla. Coque- lin de Germigney, Vigoureux, du Fourg, Guillame de Pontamougeard, Gay de Marnoz, de Vaillin, d’Andlarw, Renouard, de Fleury-Villayer, du Sax. — Pélissonnier, Gaignefin, de Férufin, Bondieu de Vauldry, Alix, Amyot, Marchand de Miserey, Laborey de Salans, de la Robinière, de Ban- cenel, Girod de Miserey (deux f.), de Bréard. — 180 — (5 février 1847). Il est vrai que dans le numéro suivant de la méme revue (15 mars), nous trouvons un article nécrolo- gique de forme très littéraire, dû à la plume élégante du doc- teur Labrune; mais, malgré son étendue, il ne nous apprend pas grand'chose sur la vie de d’Udressier, que l’auteur paraît supposer connue de tous. Cet oubli, tout au moins relatif, est d'autant plus inexplicable que les connaissances étendues de l’homme n'étaient pas son seul titre au souvenir de ses concitoyens. En effet, Charles Weiss a pu dire de lui que « son nom, connu des savants par ses travaux géolo- giques, est béni des malheureux, dont il est la consolation et l’appui ». Il nous a semblé, à notre confrère M. le docteur Ledoux et à moi que l’on devait, par un tardif hommage à ce savant et à cet homme de bien, réparer une injustice dont il serait inutile, autant que peu charitable, de rechercher les causes ; la mémoire du bon docteur nous l’interdit peut-être. Je me contenterai de dire que cette mémoire a surtout souf- fert des préoccupations, par trop personnelles, de ceux qui avaient alors l'oreille des membres de la Société d’Emulation du Doubs. | Nous avons dit à quel monde d’Udressier appartenait par sa naissance. Page de Louis XVI à l’époque de la Révolu- tion (1), il émigra, comme tant d’autres serviteurs de ce mal- heureux prince, et se réfugia à Vienne. Ils y reçurent, son frère et lui, l’accueil qui était dû à des descendants de bons et loyaux serviteurs de la maison d'Autriche (2). Mais il n’é- tait pas venu pour retrouver une cour et des plaisirs, d'autant plus qu’il ne paraît pas avoir eu jamais pour eux un goût bien prononcé. Les commotions politiques et sociales, dont il venait d’ètre témoin et victime, lui avaient donné un de (1) Il était de service aux Tuileries le 10 août, et. porteur d'une torche, fut un de ceux qui éclairèrent la retraite du Roi et de la famille royale sur l’Assemblée. Cette circonstance lui sauva la vie. Ë (2) C’est en reconnaissance de cet accueil qu'il devait faire envoyer, après sa mort, une partie de ses collections à l’empereur d'Autriche. — 181 — ces enseignements formidables, une de ces grandes et fortes leçons, dont un esprit, naturellement sérieux, conserve l’ineffaçable empreinte. À Vienne, le jeune comte étudia la médecine, suivant avec assiduité l’enseignement et la pratique des professeurs les plus distingués de la faculté. Il se fit recevoir docteur et il exerça, pour vivre, jusqu’au terme d’un exil qui se prolongea jusqu’à l'issue de la Révolution. Rentré en France « il pré- féra, dit le docteur Labrune, une vie laborieuse et obscure aux succès faciles qu'offraient à son ambition les préoccupa- tions du moment. Il fut constant dans ses goûts pour la science, et la cultiva toujours comme une terre que le travail peut rendre féconde (4 », Lorsque les événements lui eurent rendu une partie de la fortune, dont 1l avait été dépouillé, il ne demanda plus à cette science « que de la lumière pour son intelligence et des moyens de se rendre utile aux pauvres et à ses amis. [l exerçait la médecine gratuitement, et suppléait souvent par ses libéralités à l'insuffisance des moyens de ceux qui lui demandaient des conseils (2) » Privé, par la Révolution, d’une éhone élevée et de légi- times espérances, le malheur n'avait porté aucune atteinte à la grandeur et à la générosité de son caractère. Il savait res- pecter les idées politiques et sociales. si fâcheuses qu’elles dussent lui paraître, chez ceux en lesquels il croyait discerner cet amour du vrai et du bien, dont il était lui-même animé. « Il n'avait voulu conserver de son expérience du passé que ces principes supérieurs qui, en obligeant à oublier beaucoup et à beaucoup apprendre, laissent au cœur sa jeunesse... Bienveillant et affable envers tous, 1l avait su mettre ses grandes et précieuses qualités à l’abri de toute atteinte : il voyait avec indulgence ies opinions qu’il ne partageait pas; c'était de bonne foi qu'il les regardait comme l’œuvre de l’ex- (1) Loc. cit., p. 101. (2) Ibid. — 182 — périence, du préjugé, ou d’une direction d'idées et d’impres- sions qu’il n’avait pas suivies. Il avait ses affections, mais ne cherchait point à les imposer ; elles étaient cependant cons- ciencieuses, c’est-à-dire subordonnées à ses convictions sur le bien de tous et la vérité pour tous, puisqu'il avait dédaigné toute occasion de rechercher son intérêt particulier (1). M. d’Udressier suivait, de sa modeste et paisible retraite, le mouvement de la science. En dehors de la médecine, à la- quelle il avait dû une existence indépendante, avant qu’il eût recouvré son ancienne aisance, et qui conserva ses plus chères affections, il avait cultivé la botanique et surtout la géologie et la minéralogie, accumulant les faits qui les con- cernent. Il a légué à la bibhiothèque de la ville de Besançon ses livres scientifiques et une magnifique collection de fos- siles et de minéraux du terrain jurassique. Il est mort à Besançon, le 5 février de l’année 1847, dans une maison sur l'emplacement de laquelle on a construit la Caisse d'Epargne. Cette maison appartenait à la famulle Buson d’Auxon. Il avait alors 76 ans. D’Udressier a laissé dans la mémoire de tous ceux qui l’ont connu un grand souvenir et de profonds regrets. Son dévouement aux malades indi- gents était bien précieux dans une ville où l’on n'avait pas encore pensé à l'assistance médicale à domicile. Ses restes reposent au cimetière des Chaprais sous une tombe modeste comme sa vie. « Il comprit, dit son épitaphe, les besoins du pauvre et les soulagea! » Toutes les épitaphes ne sont pas aussi vraies que celle-là (2). Dans sa simplicité, il en est peu d'aussi belles! Célibataire et le dernier de sa race 6), le comte d’Udressier a disposé de son avoir conformément aux deux grands inté- (4) Loc. cit., p. 101 et 102. (2) D' PERRON, Les cimetières de Besançon, in Revue littéraire de Franche-Comté, 1er mai 1866, p. 318. (3) Son frère s'était tué, par accident de voiture, dans une promenade au bord de l’Arno. — 1383 — rêts qui ont été ceux de sa vie, la science et la charité! Dès l’année 1835, alors qu'il n'avait encore que 64 ans, il avait commencé à régler ses dernières volontés. Sa première pen- sée avait été pour la reconnaissance. En souvenir des bontés que l’empereur François IT avait eues pour son frère et pour lui, il voulut faire offrir à son fils et successeur Ferdinand fe", une collection de fossiles appartenant à la partie du Jura français « ci-devant province de Franche-Comté », qui n’était pas représentée au Cabinet Impérial d'Histoire naturelle de Vienne. « Les fossiles qui composent cet envoi, lit-on dans ses premières dispositions testamentaires (1), sont précieux vu que la collection en est unique encore... et que les échan- üllons sont pour la plupart d’une parfaite conservation. » Cet envoi, dont Îles détails avaient été arrêtés par lui avec un soin méticuleux, était confié à sa belle-sœur, Madame d'U- dressier (2), qui paraît avoir possédé toute sa confiance. Avant de le faire, elle devait s’assurer l’agrément du destinataire, et écrire au directeur du Cabinet Impérial pour le lui annon- cer. Nous ne savons si cet envoi a eu lieu. Le 17 octobre 1843, M. d’Udressier rédigeait un testament olographe, qui fut remis, le 9 février 1847, ès mains du no- taire Brugnon, par l’avocat Canel. Dans ce document, très important, il commençait par prier sa belle-sœur de vouloir bien être son exécutrice testamentaire; puis il instituait son seul et unique héritier, son neveu Albert de Sainte-Croix- Renouard, second fils de feu Eugène de Sainte-Croix-Re- nouard, à charge par lui d’acquitter vingt-deux legs, pieux et autres, dont il donnait le minutieux détail. C’étaient : — 1° la somme nécessaire à la rétribution de _ 9300 messes pour le repos de son âme ; — 2° une somme de 300 francs destinée aux pauvres de la paroisse de Bregille, (1) Testament du 1: octobre 1835 et du 24 mars 1840. (2) Née Lucie du Saix d'Arnans, descendante du fameux baron d’Arnans, la terreur des Bressans. — 184 — où 1} avait une maison; — 3° une autre somme de 300 francs, à l’église de Bregille; — 4° une troisième somme de 300 francs, au curé de Bregille, afin qu'il fit un modeste ser- vice pour le repos de son âme et donnât le reste aux pauvres; — 5° une somme de 300 francs, à la paroisse de Notre-Dame qu'il habitait : — 6° une somme de 1,000 francs à l’Associa- ton des Dames dites de Charité; — 7° une somme de 20,000 francs à l’hôpital de la ville de Salins, pour létablis- sement et la fondation à perpétuité de deux hits et l'entretien perpétuel de deux pauvres vieillards, legs fait en mémoire de ses pères qui avaient vécu et étaient enterrés à Salins, qui deviendrait cadue si l’on faisait difficulté de le recevoir comme il Pentendait, auquel eas il retournerait de plein droit à son héritier qui emploierait cette somme de 20,000 francs à d’autres œuvres religieuses qui lui sembleraient conve- nables; - 8° à sa belle-sœur, Madame d'Udressier, sa maison de Besançon, rue de la Préfecture numéro 15, avec tous les meubles meublants qui seraient à sa convenance ; — 9° à la même un coffret faisant nartie de sa collection minéralogique et contenant les échantillons de toutes les pierres précieuses ; — 10° à sa cousine Caroline dé Sainte-Croix, née de Cély, une bague de la valeur de 3,000 francs; — 11° à son neveu Jules de Sainte-Croix-Renouard, une maison sise à Besançon rue des Granges numéro 5, occupée alors par les Message- ries Nationales ; — 12° aux enfants de son cousin Félix de Sainte-Croix, Edgard, Ernestine et Eglée, la somme de 20,000 francs chacun, au total 60,000 francs ; — 13° à sa cou- sine Delphine de Bréard la somme de 25,000 francs ; — 14° à sa cousine de Lurion, née de Resnes, 5 000 francs ; — 15° aux quatre enfants de Lurion, ses petits-neveux et nièce, 40,000 francs à partager par égales parts ; — 16° à son petit- neveu Casimir de Resnes, 10,000 francs ; — 17° à chacune des demoiselles Furet de Prébaron, petites-filles de Labet, ancien juge de paix, 3,000 francs, en reconnaissance des services que lui avait rendus leur grand-père; — 18° à chacun de ses — 185 — domestiques, y compris le jardinier et sa femme, 1,000 francs et en plus 100 francs par année de service; — 19° à son do- mestique et à son jardinier, sa garde-robe, par moitié; — 20° à ses héritiers, le soin d’acquitter les droits de mutation pour ses legs pieux et ceux en faveur de ses domestiques; — 91° à la Bibliothèque de Besançon l'armoire contenant sa collection de minéraux, une des plus belles que pouvait ac- quérir un particulier, à la condition que ladite collection se- rait conservée Imtacte, qu'il ne serait rien enlevé, n1 ajouté, ni échangé de son contenu, afin que par cette disposition on puisse juger de l’état de cette partie de la science à l’époque de son décès; — 22° à ladite Bibliothèque, tous ses livres concernant les sciences, comme aussi les atlas et gravures en feuilles, y compris les ouvrages relatifs aux antiquités. À ces dispositions, déjà si nombreuses, M. d'Udressier ajoutait, le 19 mars 1846, un legs de « 3,000 francs au Sémi- naire des Missions étrangères à Paris, rue du Bac numéro 190, pour œuvre des missions dont il s'occupe ». Son intention était, en léguant cette somme, « de faire rentrer dans l’ordre de leur destination », autant qu’il le pouvait « quelques biens ecclésiastiques », qu’il avait achetés depuis la Révolution. DEUX VESTIGES CONSTRUCTION GALL -ROMAINE S’EXPLIQUANT L’UN PAR L'AUTRE à Besançon et à Ghambornay-les-BelleVaux (Haute-Saône) Par M. Alfred VAISSIER Séance du 9 novembre 1901 Il y a trois ans, au cours d’un défoncement dans un ter- rain en pente, on découvrait, non loin de l’église du village de Chambornay-les-Bellevaux, un dallage quadrilatéral d’un caractère assez singulier. Les soins apportés à la construction de cet antique ou- vrage engagerent le curé de la paroisse à provoquer une en- quête archéologique, dont l’annonce vous fut transmise par notre confrère, M. le chanoine Suchet. À la suite d’une première visite, la Société fnt informée de l’origine gallo-romaine bien certaine du vestige signalé, mais en même temps on reconnut qu'il convenait d'attendre le résultat de fouilles complémentaires pour formuler une dé- termination satisfaisante de l’édicule qui avait dû s’élever sur la surface dallée. Les travaux furent continués par le propriétaire du sol et en présence de M. l’abbé Lécot, avec un zèle d'autant plus intéressé que nos investigateurs, archéologues improvisés, subissaient chacun l'influence d’une idée fixe dont 1l était impossible de les dissuader. Ceux-ci ne présumaient rien — 187 - moins que d’avoir affaire au soubassement d’un petit ora- toire chrétien, puis, plus tard, d’un autel contemporain des premiers âges du Christianisme en Gaule. Leur préoccupa- üon s’expliquait en partie par la légitime satisfaction qu'ils avaient de posséder, dans l’église du village, cette précieuse Table d’autel gravée, du v° ou vi’ siècie, dite la fiose de Chambornay. Nul indice confirmatif d’une pareille concep- tion n’est venu, à mon sens, pour récompenser de leurs peines nos pieux chercheurs, qui trouvèrent même, dans la profondeur exagérée de la fouille au pourtour, occasion de s’égarer encore davantage. La question débarrassée d’une illusion encombrante, le parti le plus simple était de s'attacher aux détails caractéris- tiques qu'offrait le vestige lui-même et d’en donner une ex- plication rationnelle. À cette fin, et sans aller bien loin à la recherche d’élé- ments de comparaison, je crois qu’un autre vestige, de la plus grande analogie, remarqué dans une fouille faite à Be- sançon il ÿ à seize ans, pourra nous renseigner sur les in- tentions du constructeur de Chambornay. Ce recours imprévu et opportun à une constatation de- meurée inédite nous permettra de combler une lacune dans nos comptes rendus archéologiques, et cela, avec d'autant plus de sûreté, que nous utiliserons, comme documents, d'excellents croquis pris, dans le cours de travaux de fouilles a Besancon, par notre confrère M. l'architecte Simonin, élève d'Alfred Ducat, le conservateur de vénérée mémoire (1). En 1885 donc, un creusage de 3"50 de profondeur était pratiqué sur toute la longueur de la rue d'Anvers pour la construction d’un égout (PI. I, fig. 1). L’étroite tranchée atteignait le niveau du sol à l’époque gallo-romaine. Là, elle mit au jour, en les traversant, une série (1) Ces croquis nous ont été gracieusement remis par M. Charles Ducat parmi des dossiers archéologiques recueillis par son oncle. — 188 — de substructions dont les lignes se coupant à angle droit dé- terminaient plusieurs locaux dépendants les uns des autres sur une même orientation (PI. I, fig 1B). Cet ensemble compact d'anciennes bâtisses était isolé et distant d'environ 25 mètres du débouché de la rue d'Anvers sur la Grande-Rue moderne et, par suite, de la principale voie romaine de Vesontio, dont un spécimen très remarquable apparut, mumi de ses grandes dalles posées de biais entre les hautes lisses de ses trottoirs (PI. I, fig. 14 et 2). On constata qu'il n'existait aucune fondation d’édifice sur les bords du magnus vicus, mais, après un vide intercalaire, débutait, derrière une muraille parallèle à la voie antique, le groupe de constructions qui vient d'être signalé. Contre cette muraille, au delà de laquelle lorientation changeait, était adossée une sorte de niche semi-circulaire, faisant partie d’une pièce carrelée, suivie d’une seconde plus intéressante qui avait conservé deux piles de briques carrées supportant encore deux grandes plaques de pierre dure, seciée et polie, restes de l’ancien parquetage surélevé de la salle entière (PI. 1B). L'existence des restes d’un hypocauste était démontrée à l'extrémité de cette chambre, non seulement par le vide entre les piles pour lemmagasinage de Pair chauffé, mais encore par une rangée de sept de ces tuyaux carrés en terre cuite servant pour la distribution de la chaleur dans une directüon verticale. Les croquis de M. Simonin, reproduits avec leurs cotes et leur légende, me dispensent d’une description détaillée (PI. [). Les murs suivants offraient les amorces de quatre pièces, dont l’une, large de 6 mètres, avait son aire bétonnée. Enfin venait un dernier local, large de 3"10, où l’on voyait, dans leur position originelle, quatre des grandes dalles qui garnissaient le sol, et dont la suite se perdait au delà de la tranchée, plutôt du côté de la maison des Ursulines que de celui de la maison Guichard (PI. I, fig. 1c). — Or ces quatre 1 dalles subsistantes, par leur assemblage aussi bien que par les entailles caractéristiques qu'elles portaient, étaient une vraie reproduction de celles que l’on voit à Chambornay, mais ici à une échelle légèrement supérieure; de telle sorte que le quadrilatère presque complet, découvert dans le vil- lage, vient pour nous renseigner aujourd’hui sur ce qui man- quait au vestige de Besançon, à savoir de quelle façon devait se terminer à ses extrémités un loculus dont nous ne con- naissions que la largeur (PI. IT, fig. 1 et 2). Dès lors, muni de l'élément de comparaison souhaité, il sera facile, après avoir décrit ce que peut nous apprendre le dallage de Chambornay, de faire le partage des similitudes et des différences avec celui de Besançon, et de conclure pour chacun d’eux à une destination appropriée. Chambornav-lez-Bellevaux (1), à 23 kilomètres de Besan- çon, situé à proximité d’une voie antique bien connue, fut. comme on l’a depuis longtemps constaté, un lieu de villé- giature assez important à l’époque gallo-romaine. A diverses reprises on y a découvert les traces de vastes constructions, accompagnées de tuiles à rebords, de larges briques pour des canaux solidement cimentés et portant sur leur parcours des tuyaux de calorifères, puis surtout plu- sieurs mosaïques qui existent encore à une faible profon- deur (2). Sept dalles constituent le vestige nouveau dont il s’agit de déterminer la destination. Deux de ces dalles ont été rom- pues à leur extrémité, peut-être dans un essai de démolition (1) Docteur MEYNIER, Les noms de lieu romans en France et à l’étran- _ ger (Mém. de la Soc. d'Emul: du Doubs, 7° série, t. IT, 189%, p. 62 et 38) : « Camburnum en 967, campus, champ ou camp, bornum ou bur- num, du germanique, signifie : source, fontaine; il a été rendu, suivant les régions, par borne, b urne., burne, bronn, brunn. » (2) J'ai pu le constater pour l’une de ces mosaïques, sur le bord du chemin qui la sépare du dallage; un seul coup de pie a suffi pour mettre à Jour le motif d'une torsade polychrome de mêmes style et qualité que celles des 11° et 111° siècles à Besançon. = 190 — infructueux pour un réemploi. La disparition d’un des angles ne met pas d’obstacle à la restitution de la forme complète Cabine) Sur la surface horizontale de 4 mètres de long sur à mètres de largeur, après une marge variable de 0"30 à 0"40, règne, au pourtour d’abord, une rigole semi-circulaire, puis, à quel- ques centimètres, et parallèlement, un caniveau (c’est le terme propre) large et peu profond, lequel a été recreusé en son milieu en manière d’étroite rigole (PI. IL, fig. 7). Suivant un usage fréquent dans l’appareillage antique, les dalles, à leurs tranches de contact, portent, chacune, une rainure longitudinale où le mortier interposé fait office de tenon; de plus, de forts crampons de fer qui ont disparu, re- lhaient toutes les pièces entre elles. Le dallage repose sur une couche, épaisse de 030 et plus, de ciment rouge de brique pilée, très homogène et tassée duneseutertraite IP 020) Enfin, pour prévenir tout affaissement, en dessous existe un amas de pierres plates, brutes, chevauchant les unes sur les autres, et rangées par lits légèrement convexes sur plus d’un mètre de profondeur. Quand on cherche à se rendre compte du caniveau qui fait le tour de cette construction si bien assise et parfaite- ment étanche (l', on se représente aussitôt, encastrée dans la dépression plane et continuée sans interruption, une ma- connerie de briques soigneusement cimentées, ou mieux encore de longues pierres de taille dressées pour former une enceinte également continue et constituer ainsi les mar- gelles d’un réservoir quelconque, abreuvoir, lavoir ou bas- (4) VirRUVE, Traduction de Perrault, 168%, ch. I, liv. VIT : « Planchers des étages à découvert pour que l'humidité ne pénètre pas... Que si l’on veut encore mieux faire, il faudra mettre sur la rudération des carreaux de deux pieds qui auront tout autour des carreaux creusés d’un doigt, lesquels seront remplis de chaux détrempée avec de l’huile, de sorte que la chaux enfermée dans ces carreaux venant à durcir empêchera que l'eau ne puisse pénétrer par ces jointures.. » — 191 — sin de fontaine. On peut, en effet, à ces diverses fins, re- courir à ce mode de construction. Sisle dallagerétait compris entre des murs se reliant entre eux, on serait tenté d’y voir le fond d’un frigidarium, autrement dit, un baptisterium ou bain froid; mais, au con- traire, le seul mur reconnu dans la partie supérieure du ter- rain ne parait satisfaire, en s’éloignant à gauche, qu’à la né- cessité de soutenir les terres. En outre, une constatation, faite très à propos par M. le curé, milterait en faveur de l'isolement de la construction. Il aurait remarqué, à l’un des angles du quadrilatère, des assises, disloquées et couchées dans le sous-sol, d’une pile composée de.briques et de pierres alternées, La fouille com- plète au pourtour permettrait peut-être de retrouver les traces de pareils supports d’une toiture que révèlent déjà de nombreux fragments de tuiles. Un semblable ajourement ne saurait convenir pour un ca- binet de bain, tandis que cette disposition paraît bien être celle d’un lavoir ou d’un bassin de fontaine. L’édicule faisait-il partie d’une habitation particulière ou était-il livré à l'usage public sur le bord d’un chemin ? Jusqu'à présent, on ne peut rien affirmer à cet égard. De même, il serait imprudent d'y rattacher un fût de co- lonnette découvert à proximité, ainsi que des fragments de stucs ou tous autres débris de provenance incertaine. Bien que la fouille n’ait pas été complète au pourtour im- médiat, j'ai cru devoir exprimer ce sentiment qu'elle avait été sans utilité poussée trop profondément, jusqu’au rocher sous-jacent.., et même au delà! En cet endroit, l’escarpement mis à nu du calcaire ooli- thique particulier à Chambornay est plus curieux par ses ac- cidents et sa composition, pour les géologues que pour les antiquaires (1). (4) Oolithe milliaire, mélangée à des grains plus gros et à des débris — 192 — Les minces bancs horizontaux qui constituent cette roche exposée aujourd'hui aux influences chmatériques, se dé- litent à la surface; mais, à des époques antéhistoriques, elle a été bien autremenf attaquée dans ses parties tendres par le passage des eaux. Des cavités soit circulaires, soit allon- gées s’y sont formées sans que jamais l’homme y ait contri- bué. Les alluvions naturelles ont comblé ces multiples per- forations où des détritus quelconques ont pu pénétrer, et même être laissés intentionnellement sur place pour com- pléter le nivelage. C’est même ainsi qu’on pourrait expliquer la présence d’une couche de brique pilée, très inégale et ré- duite sur ses bords à un filet à peine visible dans la coupe verticale du terrain. N'est-ce pas la trace même du chantier où fut préparée l’énorme couche de ciment rouge tassée sous les dalles et non celle d’une aire d'habitation! Maintenant que nous sommes suffisamment édifiés sur le vestige de Chambornay, nous pouvons reconnaître en quoi il diffère de son proche parent de la rue d'Anvers. Ce dernier faisait intégralement partie d’un ensemble de constructions que caractérise déjà le voisinage d’un hypo- causte, accessoire obligé de tout établissement de bains à l’époque gallo-romaine. Sur un de ses côtés, la muraille subsistante se dressait à l’arasement du dallage (PI. IT, fig. 1), ce qui permettait une organiques roulés et brisés présentant un aspect de charriage très pro- noncé; nombreux fossiles, polypiers, nérinées, dicéras, etc. La structure de la roche est feuilletée par bancs horizontaux de 010 à Om15 d'épaisseur, qui s’arrondissent sur leurs tranches, le tout sans in- terposition de marnes. Dans le magma des banes, et par places très rapprochées, sont semés des nodules siliceux, formés d'aggrégats de petits cailloux, qui, lorsqu ils sont dégagés de leur gangue plus ou moins tendre, se présentent sous un aspect délicatement ouvragé, très bizarre et d’une dureté extraordinaire. Ce sont des jeux de la nature, des ludus, et pas autre chose. (Voir docteur GIRARDOT, Etudes sur la Franche-Comté septentrionale, le Système oolithique, 1896, p. 225.) — 193 — étroite circulation entre ce mur et les margelles, sur la partie même des dalles où la rigole extérieure, très réduite, était pratiquée pour recevoir le peu d’eau semée accidentellement en dehors du bassin. On remarquera en C une coupure d’équerre de la dalle B où cette circulation pouvait être interrompue. Ne serait-ce pas la place d’un cube de pierre en forte saillie propre à ser- vir de banc ou de degré extérieur pour les baigneurs”? En dépit de tous ces indices, si l’on objectait que ce vestige de réservoir avait pu servir à quelque autre industrie, à coup sûr on n’y réconnaitra jamais le pavé d’une chapelle ou d’un baptisterium chrétien pas plus que la place d’un petit autel, comme on l’imaginait gratuitement pour le dallage de Cham- bornay. | Dans ces deux fouilles qui s'expliquent l’une par l’autre, on n’a guère été plus heureux en ce qui concerne les objets d'art ou d'industrie. A Chambornay, c’est un fût de colonnette et un petit mor- ceau de base moulurée qui s’y raccorderait comme diamètre, plus un fragment de poterie rouge sigillée noyé dans la masse de ciment rouge sous les dalles. Ce débris, échappé au concassage, est aussi démonstratif de l’époque qu’une médaille; un char de course attelé de deux chevaux y est figuré. À Besançon, on a trouvé la partie inférieure moulurée d’une petite colonne, le pied nu d’une statuette de bronze, puis une tête de robinet en forme de gueule d'animal, pièce bien caractéristique de l’industrie exercée à la rue d'Anvers (PL. IL, fig. 4 et 5). Ces objets ne sont point parvenus au musée, mais la dalle (A) qui y est déposée suffira, avec la présente notice, pour conserver mémoire d'anciennes constructions fatalement condamnées à disparaitre. Lorsqu'on voit, dans son état actuel, le dallage de Cham- bornay mis à nu, miné par les eaux et envahi par les plantes, 14 — 194 — dépossédé en outre de son attribution sacrée, une destruc- tion rapide est à prévoir. N’était-il pas utile d'étudier à temps un ouvrage dont nous n'avons pas trouvé d’équivalents décrits soit dans les traités anciens, soit dans les relations de fouilles modernes et dont la découverte nous offrait une intéressante manifestation de la science éminemment pratique des entrepreneurs de la bonne époque romaine dans notre région. SUBSTRUCTIONS GALLO-ROMAINES, A BESANÇON, RUE D'ANVERS Fouilles de 1885 (À) Voie romaine. — (B} Hypocauste. — (C) Salle dallée. (PLAN D'ENSEMBLE) / Epaisseur des dalles. . . . . . . . Om25 7 Hauteur du pavé aux dalles. . . , 320 Société d'Emulation du Doubs, 1901. DES ee de nn ee. VÉ / ES £ Vrsulipees ‘4 Poe LE hs SEPT WA77TE ie me 4 LE MARRTE EE on. ve b REC ACTE | RRT fr ff V9 RE RTE RDS ; A y, Te pe. VA . PUS 24 Cr Hypocauste (B). 70 % A Pierre-Sciée, polie d'un côté. . . . . . Epr Om095 ESSOR ART Ha, en do 0m, | | longr . . .. . Æ On37 _C Tuyaux en terre cuite | larg . . . . . . Om45 section . . Or08/0nii BéLONS ne © % 0. Ep #0085 Mur. . , . Ep' Om46 D à | LORS F Dalle polie. — (Om035 ee e {eg ë = Béton, composé de deux L. JP D pneen RE — couches, l’une blanche, H POP RRE Fe A Fi l'autre rougeûâtre, Om10 RL geûtre, Pad - re L ; ; dx 1) i (Er A à H Pile composée de 8 car- LE oE “ ee : : M Se) qi reaux, de Om22, unis t---<"& A TT. : unie rc © be) “| par une terre Jaunätre f_ "_% A RE hi ŒU e FE a + Al LE 0 $ réfractaire, D % ! = La ; TPE < ta —| SG L3---+ « ” Ji | ! l { ! l I t \ Û { Ù l 1 | F | I l 1 1 UT CSSS $Ÿ J DR SR A M 1 6 Tr | i a d ? A ae de = Ie] 1 dl j prsamcmecuerearemsmeseneenses À 7 | { pat 1R : H | fi } MONTRE || Nr t dl oi ÿ à |: È in ! oo | ANUEA PU /| He dote el CREED Le ne PE De El A OR on EE EEE S SN LS RRQ NT TE ÈS Gé prDe à LA ON ee SSSR Et SN Dee THEe Ê SÈE Eu LS Ce à | f fi & ï o6\0 il k { ! ï i ! ! 4 AE € n 22 k = uk d . { ———, < fs 19 Dé £ n x Ed EPS RPATEE SN I UNE TON ET DIRES ER. ee 7 Lesvmre CRT RS FER Dm ON ser. DEEE REC CCE LT a | RP PRASLL NTI EST LITE SNS IS ET ISSSNTTE LS ISE SIERT | = = p \ Ë = Los se css mms ste mom memes dm mere see Done momo mn mm mm mm ne mm mm mm mme Société d’'Emulation du Doubs, 1901. PI. IENOMAINS . a à Chambornay-lez-Bellevaux F (Haute-Saône ) | | 7 À La | | LE — 13 93Ç >#çe | À es bn LA Grp ré ce 4 at se ed — - | a Besénçon i00@ : CAT A nn mm ie nn S ce. See | ) < 7 5 à ÿ 2 SA ‘7 & FA BESANCON PENDANT EN GUERRE DE DIX ANS Par le D' J. MEYNIER Séance des 18 mai et 15 juin 1901. « Le commencement de noz fascheuses affaires, dit Girar- dot de Nozeroy, fut la sortie hors de France du duc d’Or- léans poursuivy par le roy son frère en l’an 1631. Il se ren- dit à noz frontières avec six ou sept cents chevaux et nous demanda l’entrée dans ce pays. Le roy son frère était à ses talons avec une armée de douze mille hommes (1), » Refuser un asile à ce prince, c'était le livrer à ses ennemis, c’était violer les lois de l’hospitalité, c'était surtout commettre un acte vil et bas, auquel la grandeur d’âme des Franc-Comtois d'alors répugnait. Le gouvernement de Dole n’hésita guère à lui ouvrir les portes d’un pays faible et ouvert Mais la prudence exigeait qu’il consignât ses gens d’armes à la fron- üère ; moyennant quoi, il fut reçu, dans notre capitale, avec tous les honneurs et les égards que l’on doit au rang et à l’infortune, et escorté jusqu’à Besançon, qu'il avait choisi comme résidence. Le prince arriva dans cette ville le 24 (2) mars avec 1,500 personnes:et 1,000 chevaux seulement. Il y fut reçu par les gouverneurs avec le cérémonial d'usage, et (4) GIRARDOT DE NoOZEROY, Histoire de dix ans de la Franche-Comté de Bourgogne, p. 23. (2) Une chronique du temps dit que ce fut le 27, — 196 — des présents furent faits tant à lui qu'aux seigneurs de sa suite (), | | | Malheureusement, dès qu'il fut dans la ville impériale, Gaston, oubliant qu’il allait compromettre le pays qui lPavait recueilli, parut vouloir en faire le centre de ses agissements contre le roi de France. Le parlement de Dole ne tarda pas à être averti « qu’il desseignoit de former son party dans ce pays (2) », et fut contraint de lui faire entendre qu'il « estoit impossible de luy permettre aucune chose qui fut contre le traicté de neutralité... avec la duché de Bourgogne et le pays de Bassigny, et que pour obvier de bonne heure aux assemblées de guerre (3) », il renouvellerait les anciens édicts portans interdiction à tous sujeitz de prendre les armes pour autre service que de Sa Majesté, ny faire levées à peine de confiscation de corps et de biens (4). » Les villes et communautés reçurent l’ordre « de faire guet et garde pour empescher le passage aux soldats estrangers, et en cas de violences, les saisir morts ou vifs, auquel effet les com- munautez se donneroient la main 6). » Cette sage conduite mit obstacle aux levées et assemblées de gens de guerre, mais mécontenta fort Monsieur qui re- procha au gouverneur de la Franche-Comté et au parlement de lui faire pire que ses ennemis qui l'avaient chassé de France. Il ne tarda pas à se retirer à Remiremont et à réu- nir des troupes à Fougerolles, Saint-Loup et villages voisins qui étaient de surséance ou de contention entre le Comté de Bourgogne, la Lorraine et la France. Les paysans franc- comtois voisins, aux dépens desquels elles essayaient de (1) Il avait avec lui son frère naturel le comte de Moret, le duc d'Elbeuf, le duc de Bellegarde, le duc de Rosny, plusieurs marquis, comtes, barons, abbés.. Voir Doc. inéd., t. IX, p. 216. (2) GIRARDOT DE NOZEROY. loc. cit., p. 24. (3) Lp., ibid., p. 24. (4) Ip., ibid., p. 24. (5) I1p., tbid., p. 24. 2407 — vivre, prirent les armes en suite de l’édit, « et à la faveur des bois et des passages se commencea... une petite guerre avec meurtres, bruslemens et cruautez (1) ». Le baron de Vaugrenans et Girardot de Nozeroy, députés vers le prince « pour le prier de mettre ordre à ces mauvais commence- * mens (2) », le trouvèrent à Remiremont et obtinrent de lui qu’il retirât ses troupes de la frontière. Ils se mirent, de leur côté, en mesure d'arrêter la fureur des paysans, allant, au péril de leur vie, les chercher jusque dans leurs re- paires. Ils laissaient dans les villages des placards qui les informaient que quiconque, passé ce jour, serait trouvé hors des grands chemins, subirait le traitement réservé aux bri- gands. Il était grand temps de prendre pareille mesure, car déjà le roi de France, averti des armements de son frère, s’apprêtait à nous envahir par le Bassigny, la Bourgogne ducale et la Bresse. Cependant, il semble que le proscrit n'avait pas renoncé à Besançon comme base d'opérations. Dans les premiers Jours de septembre, le duc de Bellegarde venait, au nom de son maître, remercier la municipalité du bon accueil que ses fi- dèles et lui avaient recu dans la cité. « Messieurs » assu- raient les ducs de Bellegarde et de Roannet, compagnons d’infortune du prince, qu’ils seraient toujours les bienvenus et que le comte de Fargis, présenté comme eux par le car- dinal de Richelieu, trouverait également asile dans leur ville. Quelques semaines plus tard, le duc d'Orléans en personne faisait une nouvelle visite à Besançon (18 octobre), et le ma- gistrat le reçut aussi bien que lors de la précédente. Les ré- fugiés étaient en faveur, parce qu’ils payaient bien ; mais leur conduite laissait souvent à désirer. C’est ainsi que, le 3 décembre, on était obligé d’infliger des arrêts à quatre gentilshommes de la suite du duc, venus de Nancy, qui (1) GIRARDOT DE NoZEROY, loc. cit., p. 25. (2) Ip., ibid., p. 25. — ne avaient forcé la garde d’une des portes de la ville en refusant de montrer des passeports (1). | L'année 1632 commence dans l'inquiétude. Comme aux époques de grandes calamités publiques, nous voyons, le 2 janvier, le Corps municipal assister, en grande pompe, aux exercices des Quarante heures, qui se font successivement dans toutes les églises paroissiales et conventuelles de la ville. À l’église des Cordeliers, qui est, en quelque sorte, la chapelle municipale, deux des gouverneurs seront constam- ment en prières le premier jour et, les trois autres jours, un seul (2). En ce moment, le Rhingrave Othon-Louis, un des lieutenants de Gustave-Adolphe, menace d’envahir le pays par le ban de Champagney et Lure, qu’il essaye de sur- prendre en l’absence de son gouverneur, le chevalier de Montaigu. Le baron de Vaugrenans, qui se trouve heureu- sement à Lure, prend en main la défense de la place, avec l’aide des bourgeois et d’une poignée de soldats. Il donne au marquis de Conflans le temps d’accourir à la tête des forces franc-comtoises et de faire lever le siège. Au mois de mai, le roi de France envahit la Lorraine, pour la deuxième fois depuis moins d’une année, et le duc Charles [V, cédant à la nécessité, chasse de ses états son beau-frère Gaston d'Orléans. Les intrigues de ce dernier ne sont, à vrai dire, qu'un prétexte : Louis XIII est venu dans ce pays pour en achever la conquête. Il ne reste bientôt plus à son adversaire que les places de Nancy et de la Motte. En- core se fait-il livrer la première le 24 septembre. L'approche du danger n’avait pas rendu les citoyens de Besançon plus prudents. Le 22 juillet, le gouvernement mu- nicipal avait permis au duc de Bellegarde de se retirer dans la ville avec le chevalier Le Coigneux, chancelier du duc d'Orléans, et son secrétaire le sieur Monsignot, sous la seule (1) Arch. comm. de Besançon, reg. n° 60. (2) Tbid., no 61. = 199 — réserve qu'ils ne créeraient aucune difficulté du côté de la France. Le Coigneux était arrivé le 10 septembre et ces «Messieurs » s’étaient empresses de lui rendre une visite qui, toute de politesse qu’ils la pensaient être, n’en était pas moins fort dangereuse (1). Entre temps, les évènements se précipitaient. On ne tar- dait pas à recevoir avis de la présence des troupes françaises à la frontière dela Lorraine. Elles devaient passer par Mont- béliard et se jeter de là sur la Franche-Comté (12, 19 sep- tembre et 24 octobre) 6). La nouvelle de la prise de Bentfeld par les Suédois provoquait la mise sur pied de guerre de la cité (17 à 26 novembre). Aux dangers de la situation géné- rale du pays venait bientôt s'ajouter la crainte d'une surprise par le Doubs, qui était devenu une nappe de glace assez épaisse pour permettre le passage avec armes et bagages. On était obligé de faire casser cette glace par corvées de la Porte Taillée à la tour de la Pelotte (17 décembre) (3). Le péril devenait imminent et amenait, dans les derniers jours de janvier 1633, le gouvernement de Besançon à de- mander à celui de la Franche-Comté l'introduction dans la ville d’un secours militaire, en cas d’absolue nécessité, Mais les négociations avec Dole échouaient par la faute des citoyens qui ne voulaient accorder au commandant de cette force que voix consultative dans le conseil de guerre. On voit que la méfiance est un des défauts mignons de la démocratie ! Les préparatifs de défense, en attendant, continuaient : le gra- _ veur Pierre de Loisy était autorisé à établir une poudrière à bras, pourvu que ce fut en dehors des murs. Le lieu appelé les Rochottes, qui paraissait propice à la chose, lui était as- signé, et, pour conserver ses poudres, on mettait une tour à sa disposition (12 février). Les fortifications étaient inspectées (1) Arch. comm. de Besançon, reg. n° 62, (2) Ibid., ibid. (3) Ibid., reg. n° 68. — 200 — par Comtet « l’ingéniaire », de Morre, auquel on adjoignait bientôt l'ingénieur Maurice Tissot (2 mars). Au mois de juin (le 6) on commençait, sous la direction de ce dernier, la construction par corvées du fort dit de Saint-Claude. Le dan- ger commun rapprochait les gouverneurs des chanoines de la Métropole, leurs ennemis de tous les temps, auxquels ils osaient demander les prières des Quarante heures dans les paroisses et dans les couvents (18 février) (L. La prise de Nancy et le blocus étroit de la Motte, qui de- vait résister encore pendant près d’une année (2), ne laissait d'autre ressource à Charles IV de Lorraine que l'exil Après avoir confié ses états à son frère François (19 janvier 1634), il passa en Franche-Comté. « Quantité de noblesse Lorraine le suivit en ce malheur. Les princes et princesses, ses frères et sœurs, s’échappèrent de Lorraine et se rendirent à luy par les moyens que laffection leur dicta et que la postérité à peine pourra croire (3). » Il se rendit d’abord en Alsace. Le duc de Féria avait en partie reconquis ce pays et « resserré les Suëdes dans les villes de Benfeld, Colombier (4j et Sche- lestad ; le duc joignit ses troupes à celles du marquis de Bade qui aussi avoit esté renforcé. L’armée des dits ducs de Lor- raine et marquis de Bade se campa en la plaine de Cernay... le marquis demeura en ce camp pour y commander et le duc repassa en Bourgougne pour avec plus de commodité donner quelque aide à la forteresse de la Motte que les François te- noient assiégée (5). » Mal lui en prit, car, durant son absence, le Rheingrave, « fortifié de cavalerie françoise et suède (6) », dressa une em- (4) Arc. comm. de Besançon, reg. n° 63. (2) La Motte ne fut prise que le 28 juillet 1634. Voir Ducois DE R1o- COURT, Histoire de la ville et des deux sièges de Lamotte. (3) GIRARDOT DE NOZEROY, loc. cit., p. 51. E (4) Colmar, en latin anses Les auteurs franc-comtois des xvIe et xvir siècles l’appellent tous ainsi. (5) GIRARDOT DE NoZEROY, loc. cit., p. 54. (6) Ib, 1bid., p. 55. — 901 — büche au marquis, le défit complètement et le contraignit à se retirer en Franche-Comté, où il vint s'établir près de l’Isle-sur-le-Doubs. Si la défaite du général impérial eût pour effet de priver le duc du secours qu’il pensait conduire à la Motte, sa présence à l’entrée du Lomont empêcha le chef des évangéliques de forcer le passage de Montjoie « lequel fût au mesme instant occupé et fortifié par nos monta- gnards (1, » Le prince Thomas, frère du duc de Savoie, traversant pour lors incognito la Franche-Comté, « ne se déclarant qu’au duc de Lorraine et au marquis de Conflans avec lesquels il s’a- boucha à l’abbaye de la Charité, et entre autres choses il leur fit entendre que le desseing du Rheingrave estoit sur Be- Sançon... qu'il feroit sommer et marcheroit contre elle avec ses gens, et à mesme temps se presenteroit un député de France qui offriroit la protection du roy pour la conservation de la religion catholique et leur liberté ; ce que le marquis fit entendre aux gouverneurs par le conseiller fiscal Mathe- rot qui les alla trouver à ce sujet (2). » « Les gouverneurs entendant par le conseiller Matherot l’'advis du prince Thomas et le hasard que courroit Besançon offrirent à la dite cité assistance de gens pour la garde d’i- celle, et ne pouvant estre d'accord des conditions que la cité proposoit, pour estre par trop esloignées des anciens traictez, le marquis alla garder Besançon par le dehors et tint son armée logée à Chastillon-le-Duc, à une lieue près, d’où il pou- voit à toutes heures la secourir par le bois de Chaïlluz, quand l’armée suédoise seroit à ses portes, duquel poste de Chas- tllon il ne bougea jusques à ce que le Rheingrave se fut re- tiré de nos frontières (3). » En ce moment, mourait la bonne archiduchesse Isabelle- (1) GIRARDOT DE NOZEROY, loc. cit., p. 97. (2) In., ibid., p. 57. Il s’agit ici de Jean Matherot, sieur de Preigney. (3) In., ibid., p. 58. — 9202 — Claire-Eugénie « de laquelle les actions de prudence et de magnanimité royale ont esté telles qu’elle est avec raison mise au premier rang des princesses illustres (1)... » En- clavé dans le pays auquel elle avait donné trente ans de paix et de prospérité, Besançon avait profité indirectement de habileté de son administration. Il lui devait, en outre, le - renouvellement, en 1605 (février), du traité d'association autrefois conclu par lui avec les comtes-ducs de Bourgogne, traité qui avait toujours été si avantageux pour les deux parties 2). En reconnaissance de ces bienfaits, le gouverne- ment de la cité ordonnait, le 20 décembre, un service funè- bre, qui eut lieu les8et 9 janvier suivants. en l’église des Cordeliers. L’éloge de la princesse y fut prononcé par l’avo- cat François-Paul de Lisola, qui fut gratifié d’un gobelet d'argent de la valeur de dix écus 6). À l’abri des troupes du margrave de Bade, la cité conti- nuait à servir de refuge aux malheureux princes de Lor- raine poursuivis par la politique de Richelieu. Le duc Charles IV y arrivait le 95 janvier 1634 : on ne tirait pas le canon, afin de ne pas éveiller les susceptibilités de la France; mais le gouvernement municipal faisait au prince des présents d'honneur et lui fournissait une garde. Dans les premiers jours d'avril, le duc François, son frère, arri- vait inopinément avec sa femme pour deux jours, et bien qu'il eût à craindre « de graves inconvenients de cette re- traite », le magistrat faisait encore des présents d'honneur à ces hôtes fâcheux (4). La ville avait précédemment déjà ac- cordé son asile à la princesse Catherine de Lorraine, abbesse de Remiremont, et à la princesse de Phalshbourg 6). Pourtant l'ennemi se rapprochait de jour en jour. Le chä- ) GIRARDOT DE NoOZEROY, ibid., p. 53. } Arch. comm. de Besançon, reg. no 47. (3) Ibid., reg. n° 65. (4) 1bid., reg. n° 66. (5] Tbid., reg. r° 65. op teau de Montjoie, clef de notre Franche-Montagne était pris par le maréchal de la Force. Une levée de deux mille hommes de pied, qui avait été précédemment demandée aux habitants de la région, avait rejoint les forces franc-com- toises dans les défilés du Lomont, et marché avec elles au secours de la forteresse. Mais nos soldats. arrivés à Maiche, s'étaient trouvés en face des Français victorieux. C'était le 22 mars. Deux jours auparavant, le colonel La Verne (1) avait dû abandonner Porrentruy, ville faible, où il s'était dé- fendu plusieurs jours, « jusques à ce que la bresche estant raisonnable et n’v ayant apparence de secours, il la rendist à composition honneste 2) ». Son régiment était allé rejoin- dre le gros de l’armée à Maiche sous les ordres du sieur de Cléron, chevalier de Malte, son sergent-major, tandis que lui se dirigeait sur Besançon 3). Le gouvernement de Dole avait en avis qu'il se faisait des levées en la duché de Bour- gogne et que les Français visaient la cité. De nouvelles négociations avaient eu lieu pour l'introduction dans celle-ci d'un secours militaire (19-28 mars). Ce secours ne fut accordé qu'à la condition expresse que le chef n’y serail pas né et ne lui appartiendrait pas à titre de citoyen, con- dition qui fut acceptée malgré les protestations contraires du populaire ei de ses meneurs habituels (29 avril). L’ap- proche de l'ennemi avait rendu plus sages les gens éclai- rés (, Quelques jours après, le duc Charles de Lorraine obtenait de faire loger en ville les Suisses de sa garde au nombre de trente-trois (7 mai), et des présents étaient offerts au comte Aymon de Furstenberg 5}, nommé général de l’artillerie de (1) Louis, comte de la Verne, mestre de camp d'un régiment de quinze cents hommes, qui a défendu Dole deux ans plus tard. (2) GIRARDOT DE NOZEROY, loc. cit. p. 68-69. (3) In.., tbid., p. 69. (4) Arch. comm. de Besançon, reg. n°s 65 et 66. (5) Maximilien-Joseph, colonel d’un régiment du cercle de Souabe. — 204 — la Ligue catholique (8 mai)(1). Le reste de l’été se passa dans les alarmes. L'automne venu, les troupes de milice et les montagnards furent licenciés, le régiment de La Verne cantonné, et il ne resta sur pied de la‘cavalerie que trois compagnies, celles de Conflans, de Mandres et de Brachy. Les premiers mois de l’année 1635 devaient se passer pour les Bisontins en préparatifs de défense. Des sacrifices pécuniaires considérables avaient élé faits précédemment pour les fortifications de leur ville. La courtine du fort de Saint-Claude avait été raccordée avec le fort Griffon, et l’on avait revu les autres ouvrages fortifiés. Le 13 janvier, des places d'armes étaient assignées, en cas d'alarme, aux mi- lices des divers quarüers. La bannière de Saint-Quentin et le contingent de Saint-Paul devaient s’assembler au Rondel Saint-Quentin ; les bannières de Saint-Pierre et de Chamars, place Saint-Pierre ; la bannière du Bourg près du Pont, avec ordre de détacher deux escadres place Saint-Pierre; les bar- rières de Battant, de Charmont et d’Arénes, devant le Pi- lori. Trois Jours après, on recevait de Vesoul avis que les Français avaient le dessein d’assiéger la ville. Des soldats étaient engagés pour instruire les bourgeois dans le métier des armes, et trois canonniers étaient institués au fort d’Arènes, au fort Griffon et à la Tour de l’Archevèque (28 et 29 janvier). Ces préparatifs faits, on n’oubliait pas d’im- plorer le secours d’en haut et les prières des Quarante heures étaient dites dans toutes les églises pour apaiser lire de Dieu (30 janvier) (2). Les travaux de fortification étaient repris, avec une nouvelle ardeur le 8 mai. Peu après, le procureur général Brun était envoyé de Dole pour informer le gouvernement municipal d’une entre- prise que les Français sous le couvert des Suédois pour- raient bien tenter contre la cité (21 juin) (3). On les attendit (1) Arch. comm. de Besançon, reg. n° 66. (2, Ibid., reg. n° 68. (3) Ibid., reg. n° 69. IE — 205 — jusqu’à la fin de l’année. Un moment, sur la fin de novembre, l'éloignement de l’armée du duc Charles de Lorraine et de celle de Gallas, généralissime des [mpériaux, avaient fait craindre que l'ennemi n’en profitât (1). Mais Richelieu ména- geait autre chose que le siège de la ville impériale. on devait le voir à quelques mois de là. Jusqu'alors, le terrible cardinal avait caché son jeu, et il « sembloit, dit Girardot de Nozerov, que la seule Allemagne estoit la lice en laquelle il vouloit faire courir son roy... (2) » Mais il rompit alors avec le roi d'Espagne. Ce fait aurait dû donner l'éveil aux Franc-Comtois; il n’en fut rien, parce qu'ils se croyaient à l'abri des orages sous le couvert du traité de neutralité entre les deux Bourgognes, traité qui avait en- core près de trois ans devant lui. « Quand Dieu, dit le sieur de Beauchemin, veut perdre les estats, il y envoyt deux avant courriers, l’aveuglement et la division : les doctes en la science des ténébres, comme estoit Richelieu, font de mesme... (3) » Les Franc-Comtois étaient visiblement aveu- glés; restait à les diviser. [l crut avoir beau jeu, parce que la noblesse et la bourgeoisie, qui tenaient les rênes de l'Etat, avaient souvent « à desmesler ensemble ». Pour semer la division dans notre pays, il s’'adressa à la noblesse; mais la noblesse resta fidèle. Il en fit assez de ce côté pour éveiller l'attention du gouvernement de Dole. On sait que ce gouver- nement se composait alors de l’archevêque de Besançon, Ferdinand de Rye (#, du gouverneur militaire, le marquis de Conflans (5), et du parlement. La longue expérience que le vieil archevêque avait des choses de ce monde « lui faisoit toucher au doigt les menées et desseings des François (6) ». y Arch. comm. de Besançon, reg. n° 70. ) GIRARDOT DE NoZEROY, loc. cit., p. 71. (5) [p., tbiid., ibid. (4) Ferdinand de Poitiers dit de Rye. (5) Jean-Charles de Vatteville. (6) GiRARDOT DE NoZEROY, loc. cit., p. 73. 1 2 5) ( a — 206 — Le marquis voyait la guerre inévitable et pensait qu’il fallait s’y préparer. Quant au parlement, il avait choisi cinq de ses membres pour traiter les affaires avec eux. L'hiver de 1636 s'était passé, pour ce gouvernement, « à recognoistre par toutes voyes dedans et dehors du pays les practiques du cardinal (1) ». Au mois de mai, l'archevêque et le marquis, voyant que la nuée allait fondre sur Dole, y arri- vèrent en même temps. Les « députez de l’estat avoient déjà emprunté cent mille écus, sur lesquels ils donnèrent argent aux marquis de Varembon (2) et baron de Scey 6) pour faire levées d'infanterie et de cavalerie, et aux princes de Cante- croix (® et baron de Wiltz pour chacun un régiment d’infan- terie @) », Ils ordonnèrent la levée de la milice et firent pu- blier l’arrière-ban. En l'absence du gouverneur militaire de Dole, qui était le marquis de Saint-Martin (6), pour lors en Allemagne, à l’armée de Silésie, on choisit le colonel La Verne. C'était un vieil officier de l’école de Flandres et d’AI- lemagne, où 1l avait servi avec distinction pendant plus de trente ans. Nous avons vu qu’il venait de défendre Porren- truy. Il était à Dole avec une partie de son terce; on fit venir le reste qui était à Salins et à Gray. Enfin, on fit appel aux officiers réformés. Il était temps : le 27 mai, la ville était sommée par un trompette du roi de France, accompagné d’un exempt des gardes. Nous n'avons pas l’intention, après Girardot de Nozeroy, après Jean Boyvin, après Dunod, après le duc d’Aumale, de faire encore l’histoire du siège de Dole. Le récit de ce fait (1) GIRARDOT DE NOZEROY, loc. cit., p. 73. (2) François de Rye, dernier marquis de Varembon. (3) CI. de Bauffremont. (4) Léopold-Eugène Perrenot de Granvelle, dit d’Oiselet, comte de Can- tecroix. Il était prince par sa mère Caroline, marquise d'Autriche . (3) GIRARDOT DE NOZEROY, loc. cit., p. 74. (6) Charles de la Bauine, colonel du régiment de Bourgogne au service d'Espagne. — 207 — d'armes unique n’y gagnerait, certes, rien, et il ne rentre pas dans le plan que nous nous sommes tracé. Revenons donc à Besançon, où l’on se préparait aussi à soutenir un siège. La ville impériale s’était trop compromise avec le Comté de Bourgogne pour pouvoir se flatter de ne point partager le sort qui paraissait l’attendre. Une force de 600 hommes était levée aux frais de la Ville. Elle devait être commandée par trois capitaines à 90 francs de solde par mois, trois alphères à 30 francs, trois sergents à 20 francs et vingt-quatre caporaux à 15 francs. Les soldats devaient tou- cher 12 francs. Le colonel devait être choisi parmi les membres du gouvernement municipal. Les armes étaient 400 mousquets et 200 piques achetés à l’orfèvre Pierre de Loisy (21 et 22 mai) (1). Pendant ce temps, l’armée de réserve, un corps mobile d'environ dix mille hommes aux ordres du marquis de Con- flans, s’'assemblait vers Fraisans, sur les bords du Doubs. Situé entre Besançon et Salins, ce lieu confinait à la grande forêt de Chaux. Par la rivière et par la forêt, on pouvait y as- sister Dole et mcommoder l’ennemi, et l’on ne risquait pas d'y être coupé de ses communications avec les montagnes, ce réduit naturel du pays (2. Les 2 et 3 juillet arrivaient dans la cité Forkatz, colonel-général des Hongrois et Croates, et le baron de Mercy 6), colonel d’un régiment de cuirassiers bavarois, envoyés par le gouvernement de Bruxelles au se- cours de la Franche-Comté. [ls allaient prendre leurs quar- tiers à Voray et dans les villages voisins, Du 4 au 8, passaient des troupes conduites au secours de la capitale par le mar- quis de Conflans et le conseiller Girardot de Nozeroy, inten- dant de son armée (#). (1) Arch. comm. de Besançon, reg. n° 71. (2) GIRARDOT DE NOZEROY, loc. cit., p. 84 et 85. (3) François de Merey, né à Longwy, en Lorraine. C’est le fameux gé- néral des Impériaux. (4) Arch. comm. de Besançon, reg. n° 71. — 20 — Le marquis avait pris soin d'entrer dans la cité suivi d’un grand nombre de gentilshommes et de se loger dans un quartier assez éloigné des portes «afin d’estre veu par le peuple » en si belle compagnie. « Il faut peu, dit Girardot de Nozeroy, pour lever la peur à un peuple et à Besançon par- ticulièrement qui est gouvernement populaire {) ». L'effet désiré ne se fit pas attendre : non seulement les citoyens continuerent à s’armer, mais, peu de jours après, ils en- voyèrent six pièces de canon et deux compagnies à l’armée de secours (2) (19-27 juil ). | On sait comment Dole fut délivrée. Après vingt-quatre jours de tranchée ouverte, les Français ne recevant pas de secours et menacés d’être coupés de leurs communications avec le duché par l’armée combinée du duc de Lorraine et du mar- quis de Conflans, décampèrent dans la nuit du 14 au 15 août. Le prince de Condé abandonnait ses bagages et une partie de son artillerie. Ces nouvelles parvinrent à Besançon dans la soirée du {5 et furent annoncées par des salves de canons et des feux de joie. Le gouvernement municipal envoya ses félicitations à son vieil archevèque et aux défenseurs de Dole, ainsi qu’au duc de Lorraine, dont l'intervention désin- téressée avait fait « voler en fumée les hautes pensées de Richelieu et consumer les armées et trésors de France inu- tilement.…. (3) ». Ferdinand de Rye fut enseveli dans son triomphe. Le jour de la levée du siège de Dole, il fut atteint d’une fièvre continue, suite des grandes fatigues de corps et d’esprit qu'il venait de subir, et dont la gravité était en rapport avec son grand âge, quatre-vingts ans. Le surlendemain, il se fit mettre en litière pour regagner sa demeure favo- rite de Châteauvieux de Vuillafans; mais il mourut en (1) GIRARDOT DE NOZEROY, loc. cit., p. 95. (2) Arch. comm. de Besançon, n° 71. (3) GIRARDOT DE NoZEROY, loc. cit., p. 131. — 209 — chemin, au prieuré de Courtefontaine. C'était le 29 août (1). La Franche-Comté gagna peu à la délivrance de Dole. L’inepte expédition de Gallas dans le duché de Bourgogne, suivie de sa honteuse retraite au delà du Rhin, devait mettre le comble à ses maux. Un moment, Besançon put craindre de voir les ressources de ses environs dévorées par les sau- terelles germaniques. Le généralissime des Impériaux avait formé le projet de faire vivre sa cohue armée dans le voisi- nage de la place. Fort heureusement, les gouverneurs par- vinrent-ils, par d’actives démarches, à détourner ce fléau. Ils furent moins heureux avec la peste, que « Richelieu semblait avoir à sa solde » comme la famine et la guerre. Comme cette dernière, elle nous état venue de l'Allemagne, au mois de juin de l’année précédente. Elle avait envahi les pays de Montbéliard et de Porrentruy et s'était étendue aux terres de Montjoie, de la Roche-Saint-Hippolyte, de Châtil- lon-sous-Maiche, de Neuchâtel en Bourgogne et de Belvoir. Les miliciens envoyés à Maîche pour la défense de la Franche- Montagne la rapportèrent dans leurs fovers. Elle était à Besan- çon dans les premiers jours d'août. Le 5 de ce mois, Mme de Jouffroy-Gonsans, religieuse aux Dames de Battant étant morte après quatre Jours de maladie seulement, craignant un cas de peste, « Messieurs » faisaient visiter son cadavre par les docteurs en médecine Plantamour et Gripponet assistés des chirurgiens Barbet et Joliot. Le monastère était barré et l’on donnait avis aux villes voisines @). À la fin d'octobre. on craignait un retour de la contagion, et les cogouverneurs faisaient dire une messe à Notre-Dame des Jacobins, pour que la cité fût préservée. Il est probrb.e que la peste ne cessa pas de donner des cas pendant toute l’année qui suivit, puisqu'on en signalait la recrudescence dans les derniers (1) Girardot de Nozeroy commet une double erreur en le faisant mourir à Fraisans et le 20 août. (2) Arch. comm. de Besançon, reg. n° 70. 15 — 210 — jours de septembre 1636. Le 28 septembre, le chapitre mé- tropolitain faisait, dans l’église de Sant-Jean-lEvangéliste, le vœu solennel: À ° d'envoyer visiter à pied par deux de ses membres l’image miraculeuse des capucins de Gray; 2° de faire visiter de même la châsse des reliques de saint Claude; 3° de célébrer annuellement l’office du Saint-Suaire; 4 de célébrer loffice de saint Charles Borromée. Le corps muni- cipal était invité à se faire représenter à ce vœu (1). La peste régnait dans toute la contrée, et les viiles voisines en étaient infestées. À Ornans, où elle était depuis le mois de juillet, elle avait fait périr plus de 1500 personnes, sur une popula- tion de 2600 habitants (2). Cependant, le Comté de Bourgogne était assailli par trois points à la fois : du côté du Bassigny, par Weymar, du côté du Montbéliard par Grancey et du côté de la Bresse par Lon- gueville. Les armées de ces trois bandits firent souffrir des maux inouis à notre pays, et les Lorrains, toujours traitres à Dieu et à leur prochain, rivalisèrent de sauvagerie avec elles. Leurs chefs se déshonoraient traitant en pays conquis une contrée qu'ils étaient chargés de défendre. Un moment on put tenir la Franche-Comté pour perdue : Weymar marchait sur Besançon, dont la prise pouvait livrer les montagnes aux envahisseurs. Heureusement Longueville n’osa pas dépasser Lons-le-Saunier qu'il avait pris le 25 juin 1637 ; Grancey fut battu devant Saint-Hippolvte par les sieurs de Saint-Mauris (6) et de Sagey (4 : enfin Weymar, après avoir reconnu la situa- tion de Besançon des hauteurs voisines, renonca à rien tenter contre cette place (20-98 juin) et « écrivit à Richelieu qu'il n’avoit mesuy rien à faire et prit son chemin contre lAlle- ) Arch. comm de Besançon, reg. n° 71. ) PERRON, Ann. des Epid. en Franche-Comté, p. 93 à 102. ) Ermenfroy de Saint-Mauris de Cour, mestre de camp d’un terce de 0 hommes. ) — 9f1— magne où ilrepassa le Rhin et prit Fribourg en Brisgau (1). » Le Saxon avait cru un instant pouvoir s’en emparer à la fa- veur d’un soulèvement populaire préparé par Richelieu. Il est à peu près établi que le cardinal avait fait travailler par ses émissaires l’esprit de la plèbe, prête toujours et dans tous les temps à quelque mauvaise action (2), Nous verrons le ré- sultat de ces menées se produire trop tard pour ceux qui les avaient pratiquées. Il y avait près de six mois que la cité se disposait à se dé- fendre. Dès le 18 février, des mesures avaient été concertées entre le gouvernement de la Franche-Comté et celui de Be- sançon en vue d'empêcher les troupes impériales et com- toises de se jeter dans les montagnes et d’y tarir une pré- cieuse source .de ravitaillement. La défaite du marquis de Conflans à Cornod, le 17 mars, avait donné une nouvelle ac- tivité à ses préparatifs. Elle fit un emprunt de guerre, répara les brèches de ses forts, et augmenta de 600 le nombre des soldats commis à sa garde (18-21 mars) (3). Elle n'avait pas négligé d’invoquer le secours d’en haut. Une procession avait été faite de Saint-Etienne à la Madeleine, où le Saint-Suaire avait été porté ; dix des principaux membres du Corps muni- cipal, entourant la précieuse relique, avaient figuré à la cé- rémonie, un flambeau ardent à la main. (30 avril) (#9. C’est quelques jours après, le 6 mai, qu'avait été donné lPavis par le duc de Lorraine de l'entrée de Bernard de Saxe- Weymar dans le pays (). Les forces avec lesquelles ce sau- vage avait marché sur Besançon, étaient de dix à douze mille hommes avec vingt-quatre pièces d'artillerie (6). Sa retraite au delà du Rhin ne ralentil pas les armements. (1) GIRARDOT DE NOZEROY, loc. cit. “p.100 (2) I., ibid., p. 184. (3) Arch. comm. de Besançon, reg. n° 72. (4) Ibid, ibid, (5) Ibid., ibid. (6) Tu reg. n° 73 .— 919 — La ville impériale négocia de nouveau avec le gouvernement de Dole pour l'introduction d’un secours militaire. dans ses murs, et désigna le comte de Saint-Amour pour le comman- der ; mais, toujours défiante, demanda qu’il fût au plus de douze cents hommes. Ces soldats et leurs officiers devaient être entretenus par l’état franc-comtois (3 juillet) ()., On passe une revue des armes et du froment que chacun a chez soi, et tous les citoyens pour travailler par corvée aux forti- cations (2 et 5 juillet, (2) ; pour accélérer l’ouvrage, on a re- cours à 300 auxiliaires allemands de l’armée comtoise campée à Chalezeule (8 juillet) (8). Deux compagnies sont formées des enfants de famille de la ville (9 juillet) (4). Un instant les susceptibilités démocratiques du corps mu- nicipal semblent devoir compromettre gravement le résultat de ces efforts. Jaloux outre mesure de ses prérogatives souveraines relativement aux troupes de secours, il froisse le marquis de Saint-Martin, gouverneur de Franche-Comté, qui fait partir pour Salins la plus grande partie des soldats qui campent dans la banlieue 6). Il est bien autorisé à faire établir, près de la porte de Malpas, un pont de bateau qui re- liera cette banlieue aux montagnes (6. Mais de nouvelles dif- ficultés le décident à refuser un secours, dont on ne veut qu’en cas d’absolue nécessité et quand il sera peut-être bien tard, et il prend le part de se retirer définitivement à Salins (27 juillet), et les mauvais coucheurs de lhôtel consistorial protestent en vain de leurs regrets. Ils voient combien le moment est mal choisi pour discuter l'assistance d'autrui La peste qui faisait, en ce moment, une nouvelle visite à Besançon, aurait dû lui inspirer moins d'outrecuidance (30 juillet) ‘7. On n’y a bientôt plus de recours qu'en Dieu. Le 25 novembre, le gouvernement municipal ordonne trois jours de prières à l’église des Cordeliers ; les gouverneurs (1) Arch. comm. de Besançon, rég. n° 73. (2, 3, 4, 5, 6, 7) Ibid., ibid. É : — 3 — se relaieront pour y prier une heure chacun, et, les trois jours, iront en corps à la messe (1). Le duc Charles de Lor- raine est malade au château de Belvoir, où il est soigné par le docteur Jeannet, de Besançon. Sa guérison est célébrée par une messe d'action de grâces, à laquelle assiste sa tante Catherine de Lorraine, abbesse de Remiremont (!. Pour apaiser l’ire dé Dieu, en ce temps de calamité, l'archevêque et le chapitre métropolitain ont voué un jour de jeune la veille de Plmmaculée Conception et une procession géné- rale le jour de cette fête (5 décembre) 6). C'est le 21 et le 22 mai 1638 seulement qu’'éclata le mou- vement populaire préparé, l’année précédente, par les agents de Richelieu. La cause apparente fut un impôt extraordinaire nécessité par la réparation des défenses de la place. Son principal mstigateur fut le fameux François de Lisola, qui débuta ainsi dans les intrigues qui devaient remplir toute sa vie. Au premier moment, les cogouverneurs avaient démis- sionné devant l’émeute, ce qui n’est pas à leur louange ; mais les notables et les anciens gouverneurs les avaient dé- cidés à conserver le pouvoir. Le duc de Lorraine, Don Diego de Saavedra, et Don Gabriel de Toledo, chargés d’affaires d'Espagne à Besançon et en Franche-Comté, se Joignirent au marquis de Saint-Martin et au comte de Saint-Amour pour engager les « quatorze » à ne pas surexciter les esprits par la rigueur de la répression. François de Lisola, Antoine Despotots et Jean-Claude Nardin, accusés d’être les meneurs de la sédition, furentcondamnés à garder les arrêts dans leurs logis, à peine de mille livres d'amende. Ils furent, en outre, déclarés inhabiles à être portés sur la liste des notables ; ceci était un excès de pouvoir et une maladresse, dont les co- gouverneurs ne devaient pas tarder à recueillir les fruits. Le 24 juin, les trois compères étaient élus dans la compa- (1) Arch. comm. de Besançon, reg. n° 74. (2, 3) Ibid.. ibid. — 9214 — gnie des notables. Neuf de ces derniers se retiraient pour ce motif ; mais l'assemblée électorale, ayant à sa tête un vigne- ron illettré, nommait François de Lisola président des vingt- huit (3 juillet). Une nouvelle émotion populaire obligeait les notables dissidents à rentrer dans le corps municipal et à reconnaitre la légalité du vote, et les quatorze élus étaient proclamés (4 juillet). Mais les anciens gouverneurs persis- taient à contester la validité du choix de Lisola et deses deux complices, et, pendant tout l’élé, la lutte se poursuivit ar- dente entre les deux partis. Le 19 août, Lisola et ses deux complices, forçant les portes de l'hôtel consistorial, entraient brutalement au conseil et protestaient contre la violation, en leurs personnes, de la volonté populaire, se mettant sous Ia sauvegarde de l'Empereur. Le cogouverneur François d’O- rival était envoyé à Vienne pour dénoncer les cabales de Lisola (16 septembre), et Lisola ne tardait pas à l’y suivre, pour plaider lui-même sa cause devant la cour impériale (8 octobre) (1). Fort heureusement pour le pays, ce brouillon ne devait plus y revenir qu’à de rares intervalles et pour des séjours de courte durée. Pendant que la discorde règne en maitresse dans la cité, les évènements vont s’aggravant au dehors. Le duc de Lon- gueville a pris Chaussin à la tête de 4,000 hommes de pied et de 800 chevaux (8 juin). Le duc de Lorraine, qui marche contre lui, obtient de faire passer son armée par la ville, tous les ponts du voisinage étant rompus et les grandes eaux rendant les gués impraticables (10 juin) ; mais que de pré- cautions ! Il ne passera que trois cents soldats à la fois ; les cavaliers auront leurs épées et pistolets au fourreau ; toutes les boutiques seront fermées ; les femmes et les enfants res- teront au logis ; il est défendu de mettre des victuailles en vente, ce qui pourrait retarder le passage (11 juin). Il est vrai qu'il s’agit de Lorrains! Bientôt les paysans, réfugiés (1) Arch. comm. de Besançon, reg. n° 75. MS re — 215 — dans la ville et réduits à l’extrémité par la perte de tous leurs biens, mettent ces alliés, peu sympathiques, en coupe ré- glée et vont les surprendre et les tuer dans les charrières pour s'emparer de leurs dépouilles (23 juillet). Les pauvres meurent de faim dans les rues ; mais la misère publique est telle que le gouvernement municipal, ne pouvant les assister tous, doit se résoudre à expulser ceux qui ne sont pas ma- lades (14 décembre 1638, 1°" et 2 janvier 1639) (D. On sera bientôt forcé de donner la chasse à ces derniers. de les mettre dehors, et de fermer, pendant trois Jours, les portes de Battant et de Varesco, pour qu'ils ne puissent rentrer (24 février) C2). Mais on à appris la surprise de Morteau par Wevmar, le 9 janvier, et la ville est mise sur le pied de guerre (16 jan- vier). Elle traite avec Lavelli, ministre de l'Empereur, pour l'introduction dans ses murs de 1,200 fantassins originaires de la Franche-Comté (95 janvier). On forme des escadres bourgeoises de vingt-et-un hommes chacune, chef compris (26 janvier). La ville de Pontarlier, qui auparavant «se mocquoit de la guerre, s’asseurant de l'amitié des Suisses ses voisins, et, regorgeant de tous biens, estoit dans un luxe non pareil (3) », a honteusement composé le 20 ; l'ennemi marche sur Ornans, le péril est imminent (28 janvier). Il est alors question de faire camper sur la montagne de Chau- dane les troupes qui pourraient être obligées d’évacuer le val d’Ornans (3 février) (4. Mais les événements se sont précipités: Weymar est entré à Ornans avec toute son ar- mée et a chassé devant lui les régiments de la Baume-Saint- Amour () et de Saint-Mauris 6), chacun de 600 hommes, qui ) Arch. comm. de Besançon, reg. n° 75. ) Ibid., ibid. ) GIRARDOT DE NOZEROY, loc. cit., p. 221. ) Arch. comm. de Besançon, reg. n° 75. ) Jac.-Nicolas, comte... (6) Alexandre... — 216 — sont obligés de se réfugier dans la cité (14-16 février). Le duc de Lorraine et le marquis de Saint-Martin, qui ont forcé les passages de Remiremont et de Thann, reviennént sur les derrières de Weymar On leur permet d'emprunter à la gar- nison 500 mousquetaires et deux petits canons ; et le capi- taine Patornay pousse sur Oiselay une pointe qui a pour but de reprendre un canon qu'y a laissé Gallas, et le ramène heureusement à Besançon (1° mars). Le fort du moulin Saint- Paul est rétabli et il est question d’en construire un nouveau derrière l'hôpital Saint-Jacques (1), pour défendre le boule- vard d’Arènes (11 et 25 avril) (@). La peste a reparu dans la maison de Dangien dit le Petit peintre (19 mars). Bientôt, elle se développe et « Messieurs, préférant la santé publique à la tendresse et à la commisé- ration qu'ils ont pour les misérables », décident de faire une nouvelle expulsion générale des pauvres qui seront chassés par la porte Taillée et la porte Notre-Dame, après avoir reçu une livre et demie de pain par tête (7 et 13 mai). On y joindra bientôt tous ceux qui n’ont pas de blé pour deux mois (10 juin) (3), Ces mesures de rigueur sont bien excusa- bles, lorsqu'on sait quelle était alors la situation. «La disette fut sigrande, dit un chroniqueur, que le froment valoit9 francs et la douzaine d'œufs 10 gros à Besançon, où les campa- gnards se retiroient, portant avec eux le reste deleurs effets qu'ils vendoient à très vil prix ; la livre d’étain se donnoit pour un sol, ainsi des autres effects à proportion. Le blé étoit rare et très cher, ce qui causa une grande mortalité; les pauvres couchoient dans les rues, pleurant et criant : Je meurs de faim; tous les matins on en trouvoit quantité de morts, quelquefois jusqu’à trente. Il y eut des particuliers qui vendirent leurs maisons pour une miche de pain ; quand ils l’avoient, ils la mangeoiïient si avidemment que bien ils (1) Alors au bout de la rue d’Arènes. (2) Arch. comm. de Besançon, reg. n° 75. (3) Ibid., ibid. — 217 — en mouroient. La chair de cheval se vendoit chèrement, plusieurs tuèrent des hommes, les cuisoient et les man- geoient ; ceux quiétoient dans des châteaux en garnison ou qui étoient en garnison à la campagne, après avoir mangé leurs provisions, vivoient d’herbage.. Ceux de Besançon, même des principaux qui avolent des héritages, les travail- loient eux-mêmes, et quand le froment fût prêt d’être en maturité, on le gardoit en couchant dans les champs pour le conserver (1), » L’ennemi est de tous les côtés à la fois. Des reitres se montrent aux abords de la ville ; le canon les éloigne un ins- tant, mais ils reviennent et enlèvent les troupeaux des ei- toyens les uns après les autres. On raconte que, vers le milieu du carême, « Wevmar s'étant approché de Besançon sur la côte des Trois-Châteaux, voyant la situation, dit quil ne vouloit pas hasarder son armée dans un si grand préci- pice (2). » [Il préfère prendre les châteaux de Montrond, de Torpes, de Thoraise et de Beaupré, qui en sont les défenses avancées, et paraît se préoccuper assez peu des efforts des Français pour opérer leur jonction avec lui. Enfin, le 28 juil- let, les cogouverneurs reçoivent, du colonel Vernier, une lettre qui leur annonce la mort du bandit saxon, « la peste ayant, dit-il, causé ce bien parmi tant de maux ». Cet évé- nement n'arrête pas tout d’abord les déprédations de ses alliés, qui continuent à faire des courses dans tout le pays. Les hommes de la garnison d’Auxonne, déguisés en paysans et le mousquet sous la blouse, viennent, jusqu'aux portes de Besançon, enlever bêtes et gens, même les vignerons, gens vigoureux et armés de leurs redoutables pioches. L'été se passe à donner la chasse à ces maraudeurs sanguinaires qui font disparaitre tout le bétail. Au mois de septembre, on forme une compagnie de cavalerie de 60 hommes, qui est (1) Etat de ce qui s’est passé à Besançon depuis 1619, in Mém. et Doc. inéd., t. IX., p. 225-226. (2) Ibid, ibid., t. IX, p. 226. — Y8 — préposée à la garde des charrues, puis à celle des chariots qui amènent la vendange. La mort de Weymar, que Richelieu avait, sans succès, voulu lancer sur Besançon, ne mit pas fin aux souffrances de la Franche-Comté et de la Cité impériale. La guerre n’en prit qu'un autre caractère ; elle devint la destruction systé- matique. Les Français, embusqués à Bletterans et dans le château de Grimont-sur-Polignvy, les Suédois, dans la for- teresse de Joux, poussaient, de ces repaires et dans toutes les directions, des pointes plus ou moins fructueuses pour eux, inals toujours accompagnées d’atrocités, qui tenaient le pays en de continuelles alarmes. Les « faucheurs » de Ville- roy coupaient en herbe les blés aue l’on osait semer autour des villes qui tenaient encore, Besançon, Dole, Gray et Sa- lins. Leurs populations repoussaient, avec l'énergie du dé- sespoir, una salus viclis! ces tentatives abominables d’un ennemi furieux d’une résistance opiniâtre. Ainsi se pas- sèerent les années 1640 et 1641, et ces tribulations ne ces- sèrent qu'en 1642, après la mort de Richelieu. Aïors le théâtre de la guerre s’étant éloigné, une sorte de trêve fut accordée au pays, paix relative qui était souvent troublée. Les Français, maîtres de Lure et de Montbéliard, couraïent, de temps en temps, la campagne et venaient fourrager jusque sous les murs des villes fortes. Cet état de choses dura jusqu’au rétablissement de l’ancienne neutralité, et 1l n’eut lieu qu’en 1645. On ne l’avait pas oblenu sans peine : il avait fallu que les parlements de Dijon et de Dole s’y en- tremissent, que le prince de Condé intervint, que les can- tons suisses l’implorassent de Mazarin. Les conditions im: posées par ce dernier furent très dures. La Franche-Cointé dut s’engager à payer chaque année à la France une somme de quarante mille écus et à subir loccupation de quelques- unes de ses forteresses, entre autres Bletterans et le chà- teau de Joux Le château de Grimont avait été préalablement rasé. À PRES RER 2 PAR — 919 — Jusqu'à la fin, Besançon associa ses efforts à ceux de la Franche Comté pour repousser les assauts de l'ennemi com- mun. Le baron de Scey-sur-Saône, Claude de Beauffre- mont, avait été investi du gouvernement en l’absence du marquis de Saint-Martin (janvier 1640), Deux ans plus tard, la mort du marquis le mettait définitivement en possession (8 janvier 1642). La cité lui prête aussitôt son concours pour la reprise des châteaux que les Français surprennent. Au mois de maielle lui prête deux canons qui l’aideront à re- prendre Scey-sur-Saône. En septembre, ces canons sont encore mis à sa disposition pour opérer contre le château de Ray; mais, cette fois, l’entreprise échoue, le baron. est blessé et les canons sont pris. Enfin, les soldats de Besan- çon, joints aux bourgeois d’Ornans et aux miliciens du voi- sinage, prennent part, sous son commandement, à la reprise du château de Vaites (29 avril-2 mai). À la nouvelle de la prise de Vesoul par Turenne et de l’occupation de Faver- ney et de Baume-les-Dames par les Suédois, elle lève de nouvelles troupes et fait revenir de a les canons qu'elle lui a envoyés en 1636 (février et mars) (1 La vieille ville impériale était entrée, ee malgré elle d’a- bord, dans la défense générale du pays; mais, pressée par les circonstances, elle avait fini par comprendre que des liens d’étroite solidarité l’unissaient à lui, et par Joindre ses efforts à ceux de l’héroïque Dole et de nos autres forteresses. Les vues étroites d’une démocratie, qu'un isolement plusieurs fois séculaire avait rendue profondément égoïste et aveuglée sur ses propres intérêts, n'avaient pu prévaloir toujours contre un patriotisme plus éclairé que celui de la foule. En s’élevant à des sentiments plus généreux, Besançon se pré- parait, sans le savoir, à sa réunion à la couronne comtoise, dont elle allait devenir une des perles, et au rôle de capitale, qu’un avenir prochain lui réservait. (4) Arch. comm. de Besançon, reg. nos 76 et 77. UN PRÉCURSEUR DE LIBRI a pm) SUR LE GENÉALOGISTE JEAN-BAPTISTE GUILLAUME DE GEVIGNEY SA VIE, SON ŒUVRE, SES AVENTURES ET SES MÉFAITS Par M. Jules GAUTHIER Archiviste du Doubs, Membre non résidant du Comité des Travaux Historiques. Séance du 22 avril 1899 En 1729, le 20 janvier, six ans avant que Dunod de Char- nage publiât le premier volume de son istoire du Comté de Bourgogne, naissait à Besançon un enfant qui aurait été son émule et son digne continuateur, si, aux bonnes fées qui le dotèrent au berceau de qualités précieuses ne s’étaient mé- lées quelques sorcières maudites, qui jetèrent dans son âme les germes du vice et du déshonneur. Cet enfant, Jean-Baptiste Guillaume, était le fils d’un mo- deste procureur, le petit-fils d’un notaire, l’arrière-petit-fils d’un paysan de Mercev-sur-Saône ; son père, Hugues-Joseph Guillaume inscrit au tableau des procureurs au parlement de Besançon, dès 1720, marié à Claudine Poutier, de Viller- *sexel, Jouissait de quelque fortune ei était estimé au palais. En 1733, la ville de Besançon, connaissant ses aptitudes, l’avait chargé du classement et de l’inventaire de ses archi- ves municipales, et il s’acquitta si bien de cette mission qu’on l’en remercia quatre ans plus tard par une gratifica- tion assez rondelette de 1500 livres (1). Tel était le père. Le fils, élevé au collège des Jésuites, tout voisin de la mai- son paternelle (2) s’y fit remarquer par son intelligence, sa facilité, sa mémoire, sa promptitude à s’assimiler tout ce que des professeurs distingués pouvaient lui apprendre, En sa qualité de puiné, Jean-Baptiste Guillaume, comme son frère cadet, Jean François, fut destiné à l'Eglise, et en 1748 il passa, sans plus tarder, du collège des Jésuites au grand sé- minaire tenu par des prêtres séculiers. Sous-diacre en mars 1751, diacre en 1752, il fut ordonné prêtre en mars 1753 (3), conquit facilement à l’Université de sa ville natale le grade _de docteur en théologie, et sans demander pour linstant le moindre bénéfice, 1l se confina avec une sorte de passion dans les études.et les recherches historiques, auxquelles son père l’avait initié, et que la fondation récente d’une académie bisontine, créée en 1752 par Louis XV et le maréchal de Tal- lard, proposait comme un but essentiel à toute la jeunesse studieuse de la contrée, L'accès des archives municipales classées par son père, de celles de la maison de Chalon dé- posées à l'hôtel de la Vicomté, du fonds merveilleux des 7,000 testaments de l’Officialité suffit au début à son activité labo- rieuse, avec les richesses de la bibliothèque de Saint-Vincent, où la pénurie de livres nouveaux était pourtanttelle, que Dunod avait dû emprunter à Dijon au président Bouhier les volumes de la Gallia Christiuna ou des Historiens de France (&). Des explorations ruinutieuses qui enrichissaient chaque jour de centaines de notes généalogiques ou historiques les porte- feuilles du jeune érudit, de la correspondance qu'il sut adroï- tement établir avec de nombreux historiens franes-comtois (1) Arch. mun. de Besançon, BB 146 et 149. (2) Cette maison était située rue des Cordeliers, aujourd'hui rue du Lycée, entre la rue Saint-Antoine et la rue Poitune. (3) Arch. du Doubs, fonds du séminaire, G@ 909. (4) Correspondance de Bouhier avec Dunod; ms. 605 de la Bibl. de Be- sançon. — 92929 — ou étrangers, de ses relations avec les plus lettrés des aca- démiciens de Besançon : le président Chifflet, lé président Boquet de Courbouzon, Binétruy de Grandfontaine, dom Jourdain, etc., sa réputation de paléographe et de critique sortit rapidement et lui valut ample crédit. D'autre part, les grands seigneurs de la région, auxquels il s’efforçait habile- ment de plaire en leur offrant ses hommages et son aide, ne servirent pas moins utilement ses intérêts en croyant proté- ger ceux de la science ou, ce qui est plus vraisemblable et surtout plus humain, ceux de leur amour-propre ou de leurs prétentions. Pour bien saisir l’intérêt que le xvirr*siècle pouvait attacher à des recherches généalogiques dont notre temps, sauf en certaines officines parisiennes qu'on peut taxer de mauvais lieux, se désintéresse si fort, il faut tenir compte d’un état d'esprit dont la disparition des privilèges que la noblesse as- surait à tous ses membres, même tardifs ou douteux, rend la compréhension difficile. Du trône au dernier des anoblis que venait de créer la savonnette à vilains, mise en branle par la vénalité des offices, des liens multiples rattachaient les privi- légiés par une communauté de sentiments et d’intrigues. On connait cette plaisanterie de l’anobli qui s’efface au passage d’une porte pour laisser entrer son propre fils. « Passez, Mon- sieur, vous Ôtes plus noble que moi ». Sous cette épigramme apparait tout le protocole de l’ancien régime. Dans cet écha- faudage de vanités, la même passion agitait tout le monde : monter plus haut. L'un pour être prince, l’autre duc, marquis ou comte, celui-ci pour procurer aux siens un brevet de page, ou de chevalier de Malte, ou de chanoine prébendé à défaut de mieux, celui-là pour faire entrer sa fille laide et sans dot dans un chapitre noble, tous ont besoin de courte échelle pour reconstituer ou faire valoir leurs quartiers, et les tri- cheries se multiplient. Nombre de cours souveraines, parle- ments ou chambres des comptes, de cours inférieures, séné- chaussées ou bailliages, rendent autant de services que d’ar- ne rêts et homologuent sans vergogne des généalogies plus que suspectes ; et tout cela sans crainte d'aventure, car la soli- darité de tout l'édifice nobiliaire est là comme garantie. D’où l’importance acquise à Paris et en province par ceux qui peuvent distribuer la manne, c’est-à-dire grossir de quelques degrés une généalogie déjà solide, rattacher aux races roya- les ou tout au moins princières des races de second ordre, faire sortir d’humbles foyers des magistrats qui porteront l’hermine et siégeront sur les lis, tandis que leur aïeul, no- taire, procureur ou cordonnier, s’assevait pour grossoyer ou marteler sur un simple rond de euir ! Dans cette société où de folles vanités s’agitaient, où des appétits désordonnés trouvaient à se satisfaire sans penser aux catastrophes du lendemain, labbé Guillaume pénétrait de plein pied, par d’adroites prévenances, et se trouvait comme chez lui grâce au savoir faire paternel. Hugues-Josepn Guillaume venait d'acheter en 1749 à Gevigney, voisin de son pays natal (Mercey-sur-Saône), un fief de basse justice vendu par l’avocat Durand (1), avec l’assentiment de Mlle de La Baume, seigneur haut-justicier ; avec le congé roval donné par la Chambre des Comptes, on lautorisa à reprendre en fief et à donner dénombrement. C'était un acheminement vers la noblesse ; un second pas plus décisif lv fit entrer, 1l acheta le 18 juin 1756 une charge de conseiller-auditeur à la Chambre des Comptes de Dole, cour souveraine qui conférait à ses suppôts la noblesse au premier degré. Cette emplette qu'une vingtaine de mille livres (2) et Pappui de quelques pesantes influences enleva sans grande difficulté, fit passer de la caste des roturiers dans celle des privilégiés, l’abbé Guillaume et tous les siens: leurs relations avec la noblesse devinrent plus étroites et les appétits de l’abbé, né ambitieux etintrigant, grandirent à proportion. (1) Arch. du Doubs, fonds de la Chambre des Comptes. (2) DE LuriON, Hist. de la Chambre des Comptes de Dole, p. 277. — 9924 — Quelques mois plus tard, quand le frère de l’abbé, Charles- Marie-Joseph Guillaume. épousa à Besançon la fille d’un chevalier de Saint-Louis, le contrat de mariage fut signé par le cardinal-archevêque de Choiseul-Beaupré, le premier pré- sident du Parlement, le lieutenant-général marquis de Gram- mont, nombre de gentilshommes ou de magistrats du plus haut rang, parmi lesquels le secrétaire perpétuel de l’Acadé- mie, Antoine Boquet de Courbouzon, président au Parlement, homme médiocre autant que vaniteux (1). Si Pon eut douté à ce moment de l’honorabilité parfaite du docteur en théologie qui assistait sous l’hermine au mariage de son frère on eut injurié à la fois la Cour et la Ville, et cependant tout semble indiquer que la conscience de Jean-Baptiste Guillaume était déjà faussée et que sa carrière d’aventurier commençait ! Il Le résultat des recherches considérables accomplies par l’abbé Guillaume non seulement dans les archives ecclésias- tiques, civiles ou judiciaires de Besançon, de Dole, de toute la province, mais encore dans celles de la Chambre des Comptes de Dijon et même dans plusieurs grandes et célè- bres abbayes bourguignonnes ou champenoises, était telle- ment avancé qu'un ouvrage important. premier fruit de sa plume, allait paraître sous le titre d'Histoire des sires de Sa- lins. Ce devait être, en deux volumes in quarto, tout à la fois une histoire sommaire de la province de Franche-Comté et en particulier de Salins, une de ses villes principales, du x° au XvVHIe siècle, et un recueil généalogique des races féodales les plus illustres de la province et des races bourgeoises de Salins les plus distinguées. Il voulait le dédier au prince Louis de Bauffremont qui a — (4) Contrat de mariage du 26 janvier 1756 (Arch. du Doubs, E. Guil- laume). TARDE 997 re venait d’être élevé au rang de prince d'Empire et tenait in- contestablement par sa naissance et sa fortune le premier rang au comté de Bourgogne, tout en jouissant à la Cour, sa résidence habituelle, d'une haute estime et d’un puissant crédit. Ce protecteur adroitement flatté d’abord, puis exploité, devait être pour l’abbé Guillaume linitiateur d’une belle carrière ; aussi ce dernier n’avait-il rien négligé pour mettre en lumière les titres de gloire de la maison de Bauffremont, ses grandes alliances, ses riches apanages et surtout cette qualité de vicomtes de Salins qui la faisait héritière d’Albéric de Narbonne et des comtes de Mâcon. Ce livre encore manuscrit fut pour la Franche-Comté un événement littéraire, et, avant qu’il füt imprimé, l'Académie de Besançon en avait reçu le 29 décembre 1756 le prospectus présenté avec éloge par son président, l’avocat général d’Agay ; la docte compagnie autorisa peu de temps après l'abbé Guillaume à venir lire devant elle un de ses chapitres (celui consacré à Jean de Châlon l’Antique), sa candidature était posée (1). Il échoua dans ses prétentions au titre d’aca- démicien ordinaire, mais l'appui du prince de Bauffremont et du président Boquet le firent recevoir associé résidant le 18 février 1797. Cette qualité put figurer en août 1757 sur le ütre de l'Histoire de Salins, et pour justifier l'honneur qu’on faisait à sa jeunesse, Guillaume fit preuve d’une grande as- siduité aux séances académiques. Cherchant visiblement à éblouir ses nouveaux confrères par la souplesse de son es- prit et la variété de ses connaissances, il lui lisait tantôt des vers, oûdes ou idylles, tantôt des morceaux philosophiques, c'est-à-dire filandreux, tantôt des fragineuts historiques, tels qu'une Étude sur Le duel judiciaire et qu’un discours bi- (1) Ces renseignements et ceux qui vont suivre sont tirés des manus- crits de l’ancienne Académie de Besançon, déposés à la Bibliothèque pu- blique de cette ville, des Délibérations d’abord et des Ouvrages des aca- démiciens ensuite: l'absence de numérotage de ces volumes nous empêche d’y renvoyer d’une façon plus précise. 16 — 26 zarre pour prouver que l’amour de la patrie jette souvent les historiens dans l’égarement ! Dans ces divers genres, l’abbé Guillaume ne dépassait en rien le niveau moyen de ces écrivailleurs innombrables qui pullulaient en France au xvu1° siècle presque autant que les journalistes y pulluleront au xx° siècle. Ecoutons plutôt pour nous en convaincre quelques-uns des vers d’une Ode sur la protection des talents lue le 29 novembre 1757, comme re- merciement à l’Académie de Besançon : Des héros la vertu guerrière Peut tout soumettre en sa fureur, Dans le carnage et la poussière Verser le sang, semer l'horreur. Avec leur bruit leur nom s'écoule, Ils sont confondus dans la foule Des mortels qui sont dans l'oubli. Mais des scavans telle est la gloire : Le temps conserve leur mémoire, Leur nom n’est point enseveli! ... Dans une autre ton, bien xvrri° siècle, aussi rococo que fade, voici une idylle : Les Ormeaux, lue le 17 janvier à l’A- cadémie : Chaque printemps augmente vos ombrages; Croissés, arbres heureux, étendés vos rameaux ; C’est pour vous embellir que naissent vos feuillages, Trop fortunés ormeaux ! Errés à l’aventure, Livrés vous sans contrainte à vos plus doux désirs, Pour nous seuls la nature Place le mal sur le pas des plaisirs. Et ainsi de suite, tout le cortège des zéphirs volages, des flambeaux rimant avec tombeaux, défile dans cette poésie banale. D’associé, l'abbé Guillaume fut élu, le 18 décembre 1760, acaäémicien titulaire ; le maréchal de Duras approuva l’élec- — 927 — tion, en félicitant le récipiendaire (1), et tour à tour le prési- dent sortant, M. Boquet de Courbouzon, et le président entrant, M. Mareschal d’Audeux, louèrent leur nouveau collègue. Le premier compara l’abbé Guillaume, en lassurant de l’estime éclatante de la Compagnie, à l’abbé Lebeuf qui venait de franchir le même pas à l’Académie des [nscrip- tions, C'était dépasser la mesure, comme on le fait si volon- tiers dans des cérémonies de commande; M. Mareschal d’Audeux fut poli, mais rien de plus, et l'abbé Guillaume, imitant Boquet de Courbouzon, se montra aussi maniéré que fat, dans des remerciements où manquaient l'originalité et surtout la franchise (2). € Si votre suffrage, Messieurs, dispensoit les talents à celui qui en est honoré, je n’aurois à ce moment que la voix de la reconnaissance à écouter; j’allierois aux sentiments naturels qu’elle m'inspire les expressions que je tiendrois de vous, et mes craintes s’évanouiroient par la certitude de pouvoir parler votre langage. Je redoute cette faveur... comme l’écueil où m'a précipité l’excès de vos désirs, Je consacrois mon hommage... à votre illustre compagnie... en le rendant à vos connaissances sublimes. C’est ainsi qu'a pu se mesler parmi vous celui qui n’est fait que pour vous admirer ». Ce style ampoulé, ces hommages mielleux et plats, font bien juger le caractère de l’homme qui savait flatter ses semblables pour exploiter leur vanité ou leur crédulité au mieux de ses intérêts. Quelque temps encore Guillaume fréquenta assidûment l’Académie de Besançon ; à partir du 25 novembre 1760. il n°y reparut jamais. Pour le comprendre, il faut retourner de quelques pas en arrière et découvrir les pratiques secrètes auxquelles, hvpocritement voilé pour tous ses compatriotes, l'abbé Jean-Baptiste Guillaume restait irrémédiablement livré. (1) Lettre transcrite à la séance du 5 février 1760, Délibérations, IL, 70. (2) Ibid., 11, 68-69. — 298 — En novembre 1759, le second volume de l’Histoire des Sires de Salins paraissait à Besançon, chez l’imprimeur Daclin, et l’auteur le distribuait à ses protecteurs. et à quel- ques-uns de ceux dont il avait utilisé les complaisances. Ces protecteurs, nous les avons nommés; ces complaisants, c’étaient les chefs des maisons de vieille origine qui avaient hbéralement ouvert aux recherches de Guillaume leurs archives de famille : citons les Bauffremont, les Scey, les Moustier ; c’étaient les villes, les abbayes, où le renard avait pénétré sous la fourrure de l’hermine. Partout la confiance avait été la même, partout la confiance fut trompée ; sous le prétexte d’études désintéressées, Guillaume, en cachette, préleva sur tous les dépôts dont on lui ouvrit les portes (et cela sans exception), chartes, correspondances, minutes notariales, sceaux détachés ; et tous ces prélèvements s’opé- raient avec cette sûreté de coup d'œil, ce flair de chercheur qui révèle aux gens habiles ce qui est précieux parmi les documents les plus rares. Introduit avec la promesse for- melle d'en dresser l'inventaire et d’en classer les 7,000 tes- taments avec un ordre rigoureux, dans le dépôt de l’Officia- lité, à l'Hôtel de Ville, Guillaume s’y livra à un véritable pillage, et ce fut un total de 700 testamnents choisis qu’il vola sans pudeur et emporta sous son manteau ecclésiastique. Ces vols avaient commencé dès avant 1757, car la collection de l’auteur est mentionnée dans le tome [°" des Sires de Sa- lins à propos d’une charte de 1255 (dérobée au chartrier de l’abbaye cistercienne de la Charité) (1); ils se prolongèrent tant que Guillaume habita Besançon ou Dole, tant qu'il fré- quenta les dépôts d'archives de l’Archevêché, du Chapitre, du Parlement ou de la Chambre des Comptes, où, sans mé- fiance, on l'introduisait hbrement et où il se conduisait comme un loup en bergerie. Poar le prêtre et l’érudit dévoyé, les règles de la probité (1) Hist. des Sires de Salins, I, Preuves, 165 — 229 — la plus vulgaire n’existaient plus: entraîné par l’orgueil, la cupidité et d’autres vices encore, masqué d’une hypocrisie doucçâtre que trahit sa correspondance et son style, protégé d’une triple hardiesse et du crédit de son honorable famille ou de ses puissants protecteurs, il put tout oser durant une quinzaine d'années dans son propre pays et pousser ses en- treprises, comme un corsaire, soit en #ourgogne, soit en Lorraine, particulièrement en la Chambre des Comptes de Bar, grâce au crédit du cardinal de Choiseul, archevêque dé Besançon et primat de Lorraine, aumônier de Stanislas, ou du prince de Bauffremont, qui dut à la fois le recommander et le subventionner pour faire des recherches sur les origines de sa famille (1). Les vices ne vont jamais seuls ; le vol, pour l'abbé Guil- laume, n'avait rien de cette soi-disant kleptomanie. inventée comme tant de choses pour blanchir les coquins haut placés ou bien nés ; c'était pour en faire argent qu'il volait toutes ces chartes, vendues, par ci par là, à ceux qu'elles intéres- saient, qui les prenaient et payaient de confiance ; c'était pour les employer, de ei de là, à confectionner des généalo- gies bien rétribuées ; c'était pour les utiliser, enfin, de façon plus coupable encore. Non seulement Jean-Baptiste Guillaume était un voleur ; il devint, et cela dès 1758, sinon plus tôt, un faussaire des pius hardis, des plus habiles, des plus dangereux. Ge fut pour embellir les origines de la famille de Bauffremont, dont l'illustration n'avait pas besoin de pareille aide, et qui durant longtemps ne soupçonna pas le malfaiteur engagé à son ser- vice, que l’auteur des Sires de Salins confectionna ses pre- mières chartes fausses. Un maître de l’érudition française, que ses travaux et sa critique ont mis dès longtemps hors de pair, M. Léopold Delisle, a découvert le fil de cette intrigue (1) Le prince Louis de Bauffremont l'avait institué chapelain de sa cha- pelle de Saint-Jean en l’église de Clairvaux-les-Vaux-d’Ain, le 26 janvier 1758 (Pouillé, G 4, p. 110, Arch. du Doubs). — 230 — et l’a révélé, en 1890, dans les Instructions du Comité des Travaux historiques (Littérature latine et histoire du moyen âge) (1). Le début du faussaire encore novice, mais cependant assez habile pour tromper des veux mal exercés, fut la con- fection d’un faux diplôme de l’empereur Frédéric Il, quali- fiant de cousin Liébaud de Bauffremont, l’aïeul modeste du prince d’'Empire de 1757. M. Delisie a démontré que le mo- dèle de ce faux avait été emprunté à un modèle authentique de l’abbaye comtoise de Lure, dont une copie inexacte a été publiée par Schœæbpflin dans son Alsatia diplomatica. J'ai retrouvé depuis ce diplôme original, sousfrait à Lure, dans les papiers vendus, en 1839, aux archives de la Côte-d'Or, par les héritiers du larron, c’est-à-dire de Jean-Baptiste Guillaume. Son texte n’est pas conforme à celui publié par Schœæpflin ; c’est la preuve que, pour détourner des soupçons possibles, Guillaume avait altéré la copie du texte envoyée par lui à l’érudit alsacien. Le diplôme de 1218 ne fut pas le seul faux commis au profit de la généalogie des Bauffremont par l’ingénieux faussaire ; un faux diplôme de concession monétaire de 1168, découvert et révélé par M. Anatole de Barthélemy en 1891, un diplôme sensiblement identique de 1168 pour l’église de Toul (2), une pseudo-chronique des comtes de Dagsburg de 1180, et bien d’autres documents conservés dans des dépôts publics ou privés, ont été créés pour le même objet et la même fa- mille (4). (1) Un faux diplôme de l’empereur Frédéric IL (16 mars 1218), n° 25 des Instructions, 52-59, par M. L. DELISLE. (2) A. DE BARTHÉLEMY, Les Monnaies de Beaufremont (Biblioth. de l'Ecole des Chartes, 1891, 118-198). (3) L. DELISLE, Un faux diplôme de Frédéric IT (voir ci-dessus). (4) « Le ? juin 1758, J.-B. Guillaume adresse au prince Louis de Bauf- fremont le faux diplôme de 1218, avec une copie certifiée; 1l a pris la pré- caution d’en faire faire une seconde pour les archives du prince et de faire enregistrer le document au greffe et dans les registres du contrôle. » (L. DELISLE.) — 931 — A cet exercice l’habileté du faussaire ne fit que croitre. Choisir parmi le trésor de ses pillages un modèle, texte et écriture, adapté à l’époque où son imagination créait un an- cêtre nécessaire à tel ou tel particulier ; reproduire avec une perfection relative, ligne pour ligne, trait pour trait, la pres- que totalité de l’acte en insérant au milieu les noms, pré- noms, qualités du personnage imaginaire: avoir de plus la précaution d'indiquer presque toujours de qui il était fils ou père, pour gagner d’un coup trois degrés ; insinuer parmi les témoins, outre quelques dignitaures ecclésiastiques authenti- ques ou vraisemblables, quelques noms fantaisistes de che- valiers ou d’écuyers comtois, amorces de généalogies en pré- paration ou en expectative, telle était la méthode de Jean- Baptiste Guillaume. Comme matière première, il emploie du vieux parchemin, poncé parfois du côté du texte (en laissant au dos quelquefois, le plus souvent en reconstituant au dos de vieilles cotes d'inventaire), ou plus rarement du papier ar- raché à quelque registre ; il le fait maladroitement, du reste, car Guillaume ignorait la science moderne des filigranes. L’encre est brunâtre, jaunâtre ou rougeûtre, quelquefois vio- lette, assez mal confectionnée du reste, et trahissant souvent, jointe à limperfection des tracés d'écriture, et l’omission de fréquentes abréviations, la main criminelle et maladroite du faussaire, toujours exposé à se trahir par quelque endroit. L'habileté de Guillaume allait pourtant, guidée par sa pré- voyance et par sa connaissance très réelle d’une foule de particularités techniques, jusqu’à recueillir et suspendre à ses chartes fausses des sceaux dérobés à quelque charte vraie, afin de les authentiquer ; témoin ce sceau d'Hugues d’Apre- mont suspendu à une charte fausse de 1218 que nous don- nons en copie et au corps de preuves de cette étude. Mais fabriquer, pour les négocier et les vendre, des chartes fausses en cherchant à valider leur aspect par tous les carac- tères intrinsèques de la matière et tous les caractères ex- trinsèques du libellé et de la rédaction, ne suffisait pas à — 232 — l’industrie du faussaire. Il alla plus loin et eut l’audace de les fabriquer en double, en triple même et d’en déposer, après avoir altéré leurs cotes aussi bien que leur texte, dans des dépôts d'archives publiques ou privées, comme le coucou dépose ses œufs dans des nids étrangers. Et alors on vit les greffiers de cours souveraines, comme celui de la Chambre des Comptes de Bar, les notaires, les lieutenants généraux des bailliages royaux, comme ceux de Besançon, Salins, ou Dole, délivrer à la demande des familles des copies authen- tiques des faux confectionnés par l'abbé Guillaume. Ce pro- cédé, employé par Guillaume, était prudent car si certaines des fausses chartes étaient réellement fort bien imitées (je pour- rais citer des paléographes de premier ordre qui devant moi s’y sont trompés) beaucoup péchaient par le détail de l’écri- ture, la rédaction du libellé, l’oubli de certaines abréviations, la couleur de l’encre, le choix du parchemin. (On sait en effet que, suivant les époques, l’épaisseur et la couleur des peaux varie de telle façon qu’on peut supputer à peu près exacte- ment le siècle de tel ou tel parchemin privé de contexte). Ces chartes étaient pourtant le produit d’un travail acharné (je n’oserais dire consciencieux), car, par des essais d'imitation de textes originaux (dont il nous reste des spécimens en marge ou imterligne de textes authentiques), le faussaire préludait toujours au tracé définitif de ses contrefaçons. Si, dès 1754, Guillaume se livrait au vol et tirait parti des testaments de l’officialité de Besançon en les donnant à ses protecteurs ou en les vendant s’il trouvait preneur (nous en avons la preuve dans une lettre du 9 mai 1754 où il expédie au marquis de Bauffremont des testaments de la maison de Rye intéressant la maison de Vienne et par suite sa ligne di- recte) (1) sa fabrication de faux documents avait commencé (1) Cette lettre, moins l'adresse du destinataire, que le contexte fournit implicitement, a été publiée par M. Ulysse Robert dans une note sur les Testaments de l'Officialité de Besançon, parue en 1891 (Annales franc- comtoises, 19-23). — 233 — dès 1758 au pius tard. Nous en avons la preuve, à la date du 1° juin 1758, dans une copie, certifiée par Bonne, d’une fausse mention insérée dans l’Obituaire original de Saint- Paul de Besançon (1). On peut encore s’en convaincre simple- ment en lisant au tome IT des Sires de Salins, p. 201-208, la généalogie plus que suspecte de la maison de Portier-Frolois dont tous les degrés, antérieurs au xviIe siècle, sont invaria- blement falsifiés ou mieux créés de toutes pièces au moyen de chartes fausses fabriquées, en échange sans doute de beaux deniers comptants, par ce maître-fourbe qui, pour mieux tromper les gens, venait d'entrer dans les ordres ! Cette généalogie de Portier-Frolois mérite qu’on s’y ar- _rête, car elle constitue, par la méthode de sa confection et la variété des documents fabriqués pour létablir, une des charges les plus écrasantes pour l’inculpé, dans l’acte d’ac- cusation qu'au nom de la vérité nous rédigeons aujourd’hui. Vers 1750, vivait à Salins un tout petit gentilhomme, Etienne -Adrien Portier, seigneur de Saint-Georges, écuyer, qu’un riche mariage avec la fille d’un chevalier d'honneur à la Chambre des Comptes de Dole, Jeanne-Christine Poly, dame de Saint-Thiébaud, avait grisé en lui faisant espérer, baronnie, comté, peut être marquisat. L'abbé Guillaume que ses recherches d'histoire amenaient journellement à Salins, que l’emploi de son père à la Chambre des Comptes de Dole recommandait autant que sa propre soutane, flatta le bon- homme, donna place dans son Nobiliaire aussi bien aux va- nités rétrospectives de Mme Portier, en embellissant sans vergogne la généalogie des Poly (2), qu'aux vanités nais- (1) Fol. 106, vol. 62, fonds Joursanvault (auj. Nouv. Acq. fr. 8706, B. N.). V. aussi vol. 61 (N. Acq. 8705), fol. 168 ve, et « X cal. Dec. », Obit. S. Paul. @) Il existe un tirage à part de cette Généalogie de la maison de Poly, paru en 1758, sous ce titre : « Généalogie de la maison de POLY de Saint-Thiebaud. À Besançon. De l'imprimerie de Cx. Jos. DACGLIN, im- primeur du Roi, de l’Académie, ete. M.DCC.LxvHE. » 8 p.in-4° (B. N. Nouv. Acq. fr. 8829, 144-147). — 934 — santes des Portier de Saint Georges rattachés à la race féo- dale des Frolois de Bourgogne, bâtards ou cadets des anciens ducs de cette province. Ebauchée en 1759, cette généalogie des Frolois, basée déjà sur quinze documents faux eréés pour la circonstance, ne satisfit qu'à moitié M. de Saint-Georges. Jusqu'en 1778, Jean-Baptiste Guillaume l’améliora, la déve- loppa, l’étayant par plus de trente chartes fausses, de 1140 à 1636, mettant en bonne posture, sous tous les règnes, de Rainaud IE aux archiducs Albert et Claire-Eugénie, comtes de Bourgogne en 1620, tous les pseudo-ancêtres d’un reje- ton très avéré des portiers des salines salinoises. Dans le dossier réuni dans nos preuves, on trouvera tout le détail de cette insigne supercherie qui fit scandale quand, à la fin du xvIIIe siècle, la vérité apparut, et dont le ridicule, à défaut d’une sanction plus sévère retomba, en Franche-Comté, sur M. Portier de Saint-Georges cruellement trompé dans son ambition, et frappé dans ses espérances, car il n’eut que des filles et eut le chagrin de leur survivre. N’avait-il été que la dupe de l'abbé Guillaume ? n'avait-il pas été quelque peu son complice ? des témoignages contemporains semblent incliner vers la seconde solution (1). En tous cas, la responsabilité de Guillaume reste entière, car ce qu’il avait fait pour les Por- tier, 1} Pavait fait aussi pour les Bauffremont, pour les Mauclere, pour les Ludres, pour d’autres encore, en matière de généalogies, n’hésitant pas à introduire dans des dépôts d'archives des actes frauduleux qui devaient fausser la chro- nologie et travestir mainte page de l’histoire comme cet acte grotesque de 1361, des archives de Lure, où Rodolphe IV, (4) « Grande partie desdis registres a été enlevée ou déchirée par des fa- milles existantes, qui ont interest à ce que l’on ne connaisse pas l’origine de leurs ancêtres, entre autres le s' Pourtier de Saint-Georges, qui a en- levé ou lacéré les registres contenant plus de 80 ans à différentes époques. » Note de VERNIER D'USIER dans le ms. n° 109%, fol. 20 v°, de la Bibl. de Besançon, contenant des extraits des reg. mun. de Salins — Ce ms. a été attribué à tort à J.-B. Béchet par le rédacteur du Catal. des Manuscrits. — 9235 — duc d'Autriche, vante les vertus de la châsse de Saint-Co- lombier pour guérir les rages de dents (1) ! Sans entrer plus avant dans le détail d'aussi odieuses pratiques, une conclusion nécessaire imposera, d’une part, aux érudits qui consulteront et citeront l'Histoire des Sires de Salins, une salutaire mé- fiance ; de l’autre, à tous les chercheurs de trois provinces : Bourgogne, Franche-Comté, Lorraine, un examen critique des plus sérieux. chaque fois qu'ils pénétreront dans un fonds d'archives où Guillaume aura mis la main et déposé quel- qu'une de ses falsifications dangereuses. TITI De 1761, où 1] cessa d’habiter Besançon d’une façon régu- lière pour errer à sa fantaisie de Paris à Verdun, de Dole à _ Salins, volant par ci, vendant par là, cédant à la Bibliothèque royale, en 1762, 1763 et 1777 une partie du fruit de ses ra- pines, écumé dans les dépôts de Bourgogne, Franche-Comté, Lorraine et Barrois, l’abbé Guillaume n’a plus qu'un but, abandonner la Franche-Comté où personne ne le soupçonne et où dix ans plus tard son éloge est encore dans toutes les bouches (2), obtenir quelque emploi conforme à ses aptitudes, de préférence dans la capitale, où il pourra satisfaire ses goûts dispendieux et trouver un théâtre digne de ses ambi- tions. Nous l’avons vu, en 1758, par l'intermédiaire du (1) Voir ce texte impr. aux Preuves n° xvr1 du Mémoire sur Lure, de l'abbé Besson, p. 214. Voir aux Archives du Doubs les registres B 1043 et 1047 (Parlement), fol. 8 du premier, fol. 62-102 du second, contenant des interpolations de Guillaume, dans l'intérêt de la généalogie Portier. (2) « Personne avant M. l'abbé Guillaume n'avait été assez courageux pour y faire des fouilles suivies [dans les Testaments de l’officialité|.. 11 le fit avec l'activité qu'inspire la noble ardeur de se rendre utile à ses conci- toyens ; le public vit avec reconnaissance combien il était redevable à ses travaux; chacun applaudit à ses découvertes... » (D. BERTHOD, Discours sur la Table des Testaments de l’Officialité, 2 janvier 1771, col. Droz, Bibl. de Besançon.) — 936 — prince de Bauffremont, solliciter un bénéfice au diocèse d'Orléans de M8r de Jarente de La Bruyère. La même in- fluence recommandera utilement ses mérites et quelques exemplaires de l’Histoire des Sires de Salins, dont il rema- nia le titre en 1782 en remplaçant par le nom de « M. abbé de Gevigney, » écuyer, le nom roturier de Guillaume (1), pla- cés entre bonnes mains, lui valent le titre de généalogiste des comtes de Provence et d'Artois, acheminement vers une plus haute fortune. Le voilà bien placé pour exploiter la confiance publique et devenu dispensateur d'emplois et de faveurs, en étant préposé à la vérification des titres no- bil'aires et des quartiers des candidats, 1l peut impunément battre mounaie sur la générosité des quémandeurs des hautes classes. Il garde peu de relations avec son pays, avec ses compa- triotes. sinon avec ses proches : en 1775, le bénédictin dom Berthod, faisant à Paris son premier voyage, est prié par le conseiller Droz, lérudit secrétaire de l’Académie de Besan- con, d'aller voir l’abbé Guillaume et de lui demander cer- tains renseigrements d'archives. Et dom Berthod de s’excu- ser prudemment, « On estime ici M. Blondeau, le généalo- giste, à cause de sa probité. Je voudrais qu'on pensât de même de certains de nos compatriotes dont des gens en place m'ont beaucoup parlé. Je ne les ai pas vus à cause de cela » (2). Cette réticence en dit long, Guillaume, dont lPapprentis- sage a été si brillant au pays natal, continue sans doute à grand profit et ses vols et ses faux, mais son crédit, ménagé par d’habiles flatteurs et, qui sait ? par des services en appa- (1) Histoire généalogique des Sires de Salins au comté de Bourgogne, avec des notes historiques et généalogiques sur l'ancienne noblesse de cette province, par M. l'abbé DE GEVIGNEY, de l'Académie des Sciences et Belles-Lettres de Besancon. À Besancon, chez Daclin... M.DCC.LxxxH. (2) J. GauTrHIER, Le Conseiller Droz (Bull. de l’Acad. de Besançon, 1890, 16). — 9237 — rence, grandit et survit aux bruits fâcheux. En 1773, le gé- néalogiste des maisons et écuries de Monsieur et du comte d'Artois obtient la survivance de Conservateur des titres du Cabinet du Roi à la Bibliothèque royale. En 1779, il succède dans cette charge importante à l’abbé de La Cour, mortle 7 avril ; le voilà nanti d’un traitement de 3,000 livres outre 500 livres d’indemnité de logement (1). Cette immixtion d’un forban dans une charge qui exige l'honorabilité la plus en- üère et la plus scrupuleuse délicatesse, fut le signal de la- mentables dilapidations. Volumes et dossiers contenant d’in- calculables richesses étaient livrés, sans contrôle possible, au bon plaisir du nouveau conservateur, et Dieu sait s'il était capable d’en user. En 1784, l'administration supérieure ouvrit les yeux.: seize volumes du fonds Gaignières, l’un des plus précieux trésors de la Bibliothèque, avaient disparu. Le voleur est inconnu, une procédure criminelle est commen- cée au Châtelet, et soudain, les conclusions des magistrats | enquêteurs signalent, comme avant commis le vol, le conser- vateur du Cabinet des titres. Guillaume s'enfuit, criblé de dettes, on étouffe le scandale on ne sait sur quelles dé- marches, et désormais le nom de Jean-Baptiste Guillaume de Gevigney reste à Jamais rayé de laliste des honnêtes gens (2). Des volumes de généalogies, qu'il a donnés en paiement à un fondeur de caractères d'imprimerie, entrent dans la col- lection äe dom Brial, mais ses propres manuscrits, trente volumes environ de notes, de copies de textes d'histoire comtoise, qui témoignent de sa compétence et de son éru- dition, lui restent avec des dossiers considérables de chartes, de diplômes, de correspondances concernant les affaires po- (1) Voir Le Budget de la Bibliothèque du Roi en 1783, par M. F. BOoURNON, dans la Correspondance Historig. de 1899, 329-334. (2) M. L. Delisle a donné les détails les plus précis et les plus convain:- caints sur les méfaits de l’abbé Guilllaume à la Bibliothèque royale, dans le Cabinet des Manuscrits de la Bibliothèque nationale, 1, 948; Il, 554, 950; [IL, 375. Nous ne faisons ici que les lui emprunter sans y rien ajouter. — 238 — litiques ou les intérêts privés des grandes compagnies, des grandes familles, des bénéfices et des abbaves du Comté de Bourgogne, avec des armoriaux, des preuves généalogiques pillés en Bourgogne ou en Barrois. Chassé de la Bibliothèque royale en 1784, grâcié en fait, mais à jamaisflétri, que devint, de septembre 1784 à dé- cembre 1794, où nous le trouvons paisible rentier à Dijon, l’ancien conservateur du Cabinet des tres”? En 1774 vivait à Beaune et dans un château du voisinage un riche propriétaire nommé Ganiare de Joursanvault, col- lectionneur d’estampes et de dessins originaux dont Cour- tépée et Béguillet, dans leur description de la Bourgogne, parue cette même année, vantaient les trésors. Sa maison était hospitalière ; sa cave était aussi bien montée que sa bibliothèque, au dire de dom Grappin qui les alla consulter toutes deux vers 1780 (L). Or, cette bibliothèque et ce cabinet d'estampes s’accrurent, dans les vingt dernières années du xvIn1° siècle, d'une merveilleuse série de 3,638 dossiers, com- prenant sur l’histoire nationale et sur l’histoire princiale de la France un ensemble sans précédent (2), Quand on pubha, en 1838, l'inventaire trop sommaire de tous ces trésors, livrés au hasard d’une vente, on s’aperçut qu'un noyau de 100 dossiers concernant la Bourgogne, de 140 dossiers con- cernant la Franche-Comté et de 7 à 8 dossiers environ concer- nant le Barrois, semblaient former une des catégories les plus remarquables de la collection Joursanvault. Examinée de plus près par ceux qui peuvent le mieux discerner la provenance des documents historiques enlevés à leur sol natal, cette triple série n’est autre chose que la collection particulière (1) Dom Grappin s’est laissé prendre aux faux de Guillaume, et leur a emprunté une citation concernant un certain comte René de Portier- Frolois, qui se serait distingué à Marnay, en 1595, en chargeant les soldats de Tremblecourt! V,. dom GRAPPIN, Guerres du X VIe siècle. 147. (2) V. le Catalogue des Archives de M. le baron de Joursanvault, par [de Gaulle], 1833, Techener, 2 vol. in-8°. — 939 — formée par Jean-Baptiste Guillaume, tant par son labeur personnel : recueils de notes et de textes, que par ses vols, accomplis, comme nous l'avons raconté, dans tous les dé- pôts dont on lui avait permis l'entrée ou confié les clefs. Guillaume à donc été le pourvoyeur du baron de Joursan- vault, en lui vendant, sans doute à haut prix, au lendemain de son expulsicen de la bibliothèque, ses chartes et ses ma- nuscrits. De là à le soupçonner d’être devenu son commen- sal, son bibliothécaire particulier, le raccoleur qui alla ra- masser dans tous pays, aux jours sombres de la Révolution et de la Terreur, dans la boue et dans le sang, les débris des chartriers voués à la destruction et vendus à vil prix à qui les voulait prendre, il n’y a qu'un pas. La besogne était digne de Jean-Baptiste Guillaume et le rapprochement des articles du catalogue Joursauvault avec la collection person- nelle que Guillaume conserva jusqu’à sa mort et dont nous parlerons plus loin, justifie nos soupçons, en attendant que le hasard les confirme quelque jour d’une façon indiscutable. Quand la Révolution arriva, délivrant Guillaume des ter- reurs qui devaient l’assiéger, quand il pensait aux comptes qu’il pouvait avoir à régler avec la Justice de l’ancien régime, celui-ci avait dès longtemps renié le caractère, les mœurs et sans doute abandonné le costume de prêtre, qu'il avait déshonoré. Prêta-t-il le serment ? peu importe ; en tous cas, à Dijon, Où il habitait au moment de la Terreur, il épousa, le 19 dé- cembre 1793 (29 frimaire an Il), sa domestique, Françoise Truchot, de Percey-le-Petit, district de Langres, etle 17 jan- vier 1794 (28 nivôse an Il), sa jeune femme lui donna un fils, qu’il appela Narcisse, se conformant au nouveau calen- drier ; Guillaume avait alors 65 ans. Huit ans après, le 8 septembre 1802 (22 fructidor an X), l’homme qui avait renié toutes les traditions d’une famille honorable, mourait à Dijon ; sa postérité masculine s’est éteinte tragiquement, son nom reste profondément oublié. — 240 — Mais l'heure de flétrir sa conduite et de démasquer ses im- postures est venue, ne füt-ce que pour empêcher la race né- faste des Guillaume, des Libri et des Chavin de Malans de recommencer, au détriment de la science et du pentuene national, d'aussi coupables agissements. En 1838, la collection du baron de Joursanvault fut vendue à Paris, par les soins du libraire Techener ; les dossiers con- cernant la Bourgogne et la Franche-Comté furent achetés par M. de Laubespin, dont le fils les a cédés, en 1881 (moins les écrits personnels de Guillaume), à la Bibliothèque natio- nale, où 1ls occupent à l’heure présente plus de cent volumes des Nouvelles Acquisitions françaises (1), En 1839, M. Maillard de Chambure, archiviste de la Côte- d'Or, a racheté des héritiers Guillaume treize portefeuilles contenant des documents originaux sur la Bourgogne, le Barrois, la Franche-Comté. Le surplus des papiers et des documents provenant de la même source impure avait été recueilli, entre 1802 et 1830, par M. de Dombasle de Meixmoron, un collectionneur dijon- nais, dont les portefeuilles se sont vendus depuis trente ans, à diverses reprises, tant à Paris qu'à Dijon : les archives de la Côte-d'Or et du Doubs en ont recueilli les dernières épaves. C'est en feuilletant, en étudiant ces divers fonds, que j'ai préparé à la longue cette courte étude, que pourraient gros- sir nombre de faits, de confrontations et d’additions très suggestifs. [ls ne feraient que confirmer [a thèse surabon- damment prouvée déjà, par laquelle j'ai cherché à faire com- prendre le mal fait à l’histoire et aux collections historiques de la Franche-Comté et de la France, par le raalfaiteur dan- gereux en -Baptiste Guillaume de Gevigney, et le danger qu’il y a à se fier aux écrits d’un voleur et d’un faus- saire. (1) Les cent cinquante volumes du fonds Joursanvault sont fondus dans les nos 8703-8852 des Nouvelles Acquisitions françaises. — 944 — PIÈCES JUSTIFICATIVES A.— Actes d'état civil et correspondarces de Jean-Baptiste Guillaume (1729-1802). 1. — Acte de naissance de Jean-Baptiste Guillaume. — Besançon, 20 janvier 1729. Joannes-Baptista, filius domini Hugonis-Josephi Guillaume et domicellæ Joannae-Claudiæ Poutier conjugum, natus die vige- sima mensis januarii anni millesimi septingentesimi vigesimi noni et die sequenti baptisatus, domino Joanne Guillaume et domicellà Joanne-Baptistà Dorin per Claram-Franciscam Pou- thier, susceptoribus (proche les PP. Jésuites). GONON, Can.; H.-J. GUILLAUME; J. GUILLAUME; C.-F, POUTIER; BONNEFOY. (Fo 247 du Reg. paroissial de Sainte-Madeleine, 1719-1979 (Bibl. publique de Besançon.) 2. — Lettre de Guillaume chargeant le P. Dunand, capucin, de négocier la vente de testaments (volés dans le fonds) de l'Officialité de Besancon. — Besancon, 22 juin 1760. _ BESANCON. Au révérend Père le très révérend Père Joseph-Marie | Dunand religieux capucin et vicaire, à Seurre, par Dole. À Besançon le 22 juin 1760. C’est icy, mon très révérend père, la première lettre qu’écrit une personne qui n’est pas sorti du lit depuis trois Semaines ; Jay éprouvé tous les secours insufisars de la médecine pour une inflamation dans l’estomac et je ne dois mon rétablissement . qu’à un régime exact et à la bonté de mon tempérament. Je crois que je ne finiray rien avec le sr Desventes, je n’en ay plus de nouvelles et la dernière lettre qu'il vous à écrit me _rebute de traitter avec luy. Si vous pouviés me procurer quel- qu'autre débouché je vous aurois beaucoup d'obligations n'ayant 17 — 249 — rien tant a cœur que de me défaire du restant de mon édi- tion (1). Il faut que vous me rendiés un service pour lequel je pense que vous n’aurés point de répugnance: j'ay dix testamens ori- oinaux de la maison de Grammont, que j'avais toujours eu des- sein de donner gratuitement à M. de Grammont; néanmoins m'ayant refusé l’année dernière une grâce que je luy demandois j'ay résolu de tirer parti de ces titres. J’ay pensé en consé- quence que vous pourriés luy écrire à Besançon où il est et luy manier qu'une personne de Dijon a ces titres et qu’elle les luy remettra pour six louis, qu’elle vous a chargé de luv en faire la proposition ; il n’aura aucun doute qu’ils viennent de moy ne luy ayant jamais témoigné en avoir un seul ; il vous aura sure- ment obligation de cette découverte, étant fort empressé de re- tirer tous les titres de sa maison. Ecrivés-moy, je vous prie si vous pouvés faire cette commission. J’ay aussi des testamens de la maison de Vienne que M. de Courbouson a proposé il y a un an et plus a Madame d’Antigny d'acquérir, ce qu’elle a remis a un autre tems ;, vous m’avés dit que vous conserviés quelques relations avec elle, ne pourriés-vous pas l’en faire ressouvenir ? Rien ne peut égaler, mon trés révérend père, l'attachement que je vous ay voué et les sentiments de la plus inviolable et constante amitié. l'abbé GUILLAUME. (Orig. papier, scellé d’un cachet armorié (trois croisettes ancrées) ; fonds Dunand, Bibl. publique de Besançon.) 3. — Lettre de Guillaume au marquis de Montrichard pour solliciter ses bons offices auprès de Caylus. — Paris, 3 juin 1763. | FRANCHE-COMTÉ. À monsieur monsieur le marquis de Montri- chard de l’Académie des Belles-Lettres de Besançon, en son hôtel à Lons-le-Saunier. A Paris, rue Mazarine, le 3 juin 1763. Monsieur, C'est avec toute la joye possible que j'ai reçu de vos nou- (1) I s'agit ici de l'Histoire des Sires de Salins, en deux vol. in-4°, pu- bliée par Guillaume, à Lons-le-Saunier, chez l'imprimeur Delhorme, en 1757-1758. oo — velles qui m'ont appris que vous jouissiés d’une santé heureuse et que les lettres faisoient toujours une de vos plus agréables occupations ; la Cour ne peut faire un meilleur choix en vous nommant pour chef de la Société d'Agriculture qu’elle veut établir à Lons-le-Saunier ; vous aimés tous les arts et vous êtes en état de les aimer. Je me ferois un vray plaisir de vous envoyer ce que j’ay sur la maison d’Arlay, sur laquelle j’ay beaucoup de choses tirées des archives de l’officialité et de celles de la maison de Chalon, si cela vous étoit personnel, mais ayant dépensé beaucoup d'argent pour ces recherches et n'ayant jusqu’à présent éprouvé que de l’ingratitude de la pluspart de ceux que j’ay obligé, j’ay formé la résolution d'attendre des momens plus favorables pour communiquer à ceux qui y sont intéressés ce que j’ay recueilli dans un travail de quinze ans, qui, outre mes soins, m'a engagé dans une dépense nécessaire. Je me flatte que vous ne désa- prouverés pas ma façon de penser queje n’ay adoptée qu’aprés avoir bien réellement connu l’abus d’être trop généreux et trop facile à croire des vaines promesses. Je feray mon possible pour vous trouver le livre intitulé J'udi- cium francorum, je l’ay déjà demandé; si je parviens à le dé- couvrir, je vous en donneray avis ; je ne connois M. de Caylus que de réputation, si j’etois un jour assés libre pour pouvoir luy faire ma cour, je vous prierois de m’accorder votre protec- tion auprès de luy. J’ay l'honneur d’être avec un respectueux attachement, Mon- sieur, votre trés humble et trés obéissant serviteur l'abbé GUILLAUME. (Orig. papier, fonds Dunand, Bibl. publ. de Besançon.) 4, — Lettre de Guillaume à son oncle maternel, M. Poutier, curé de Palise, au sujet d’un achat de livres (la Gallia Chris- tiana). — Verdun, 4 octobre 1761. A Monsieur Monsieur Poutier, curé de Palise, recommandée à Mr Guillaume, conseiller en la Chambre des Comptes de Fran- che-Comté, proche le Collège, à Besancon. A Verdun, ce 4 octobre 1764. Monsieur et très cher oncle, Je me rappelle seulement en ce moment que j'ay oublié de répondre à votre lettre que j’ay reçu peu de jours avant mon départ de Paris; ce n’est pas ma faute si le Gallia Christiana n’est pas encore arrivé; vous scavés que J'en avois acheté et payé un au libraire, dans lequel il s’est trouvé une imperfection ; le libraire s’est soumis à le reprendre et à en fournir un autre exemplaire et m'en a fait son billet que j’ay, je iuy ay demandé plusieurs fois cet ouvrage et il m’a toujours répondu qu'il a attendu la vente d’une bibliotèque qui devoit se faire où ïl étoit. Cette vente se fera certainement à l’entrée de l’hiver et si a mon retour a Paris il ne me remet pas cet exemplaire je l’obligerav de m'en remettre le prix qu’il a touché. Il est cer- tain que s’il étoit forcé d'acheter ce livre neuf, qu'il le payeroit un louis le volume sans la reliure. Vous pouvés être assuré qu'à mon retour je me feray remettre ou le livre ou l’argent, ce sera à l'entrée de l’hiver. Je suis avec un respectueux attachement, Monsieur et très cher oncle, votre très humble et très obéissant serviteur. L’Abbhé GUILLAUME. (Orig. papier, trace d’un cachet armorié sur cire rouge ; fonds Guillaume, série E, Arch. du Doubs.) | 5. — Actes de mariage, 29 frimaire an II (18 décembre 1798), — de naissance d’un fils, 28 nivôse an II (17 janvier 1794), — et de décès de Jean-Baptiste Guillaume, 22 fructidor an X (8 septembre 1802). — Dijon. L’an II de la République française, le 29 frimaire, acte de mariage de Jean-Baptiste Guillaume, âgé de 65 ans, né à Be- sançon, fils d'Hugues-Joseph Guillaume, citoyen à Besançon, et de Claude Poutier, d’une part, et Françoise Truchot, demeu- rant chez le dit Guillaume, âgée de 27 ans, fille de Jean Tru- chot, vigneron à Percey-le-Petit, district de Langres, et d'Anne Japiot, d'autre part. (Etat civil de Dijon, an Il, section Crébillon.) L'an II de la République française, le 28 nivôse, acte de nais- sance de Narcisse Guillaume, fils de Jean-Baptiste Guillaume, citoyen, demeurant rue Pierre, et de Françoise Truchot. Signé : GUILLAUME-GEVIGNEY. (Ibid.) if lp PURE 4 Sn is SAS Un — L'an X, le 22 fructidor, acte de décès de Jean-Baptiste Guil- laume Gevigney, propriétaire, né à Besançon le 20 janvier 1799, décédé à Dijon le 2 fructidor an X, fils de Hugues-Joseph Guil- laume-Gevigney et de Jeanne-Claude Poutier, marié à Françoise Truchot. (Etat civil de Dijon, an IT, section Crébillon.) B. — Fausses chartes fabriquées par J.-B. Guillaume pour la généalogie de M. Portier de Saint-Georges, de Salins (1758-1778). 6. — Charte fausse destinée à donner pour ancêtres à Milon de Frolois un second Milon, son père, le comte Ludolphe et l’em- pereur Conrad, ses aïeux. — Besancon, 1140. Texte d’une charte authentique de 1148 {fonds d’Acey] ayant servi de modèle : libellé ef écri- ture. Notum sit tam presentibus quam futuris, quod Landricus decanus et totus conventus capituli sancti Johannis Bi- suntine ecclesie concesserunt fratribur de Acey quicquid habebant in decimis de Co- lumbys et de Aceys et quic- quid penitus in eisdem terri- toriis habebant. Concesserunt eciam prefati canonici supra- dictis fratribus de Acey quic- quid penitus habebant in Mon- morel, sub censu VIT solido- rum. Fratres vero de Acey concesserunteisdem canonicis quicquid penitus habebant in Aumpra, videlicet terram Er- mengardis et fillorum suorum et partem illam decime quam ipsi habebant in terrà de Tar- Charte fausse, datée de 1140, supposant une donation de Milon de Frolois à l’abbaye d’Acey. Notuni sit tam presentibus quam futuris quod Milo de Freloys, pro remedio anime sue et Milonis patris sui nec- non comitis Ludulphi et Con- radi dive memorie imperato- ris augusti, ipsi Milonis ante- cessorum, concessit fratribus de Acey quicquid habebat in decimis de Columbyr et de Acey et quicquid penitus in eisdem territoriis. “96 = vay etunum curtillum et alium et tria jugera in Serray et alium in Syligney, in quo domus Hospici de Jerusalem et quic- quid habebant in Chymadan. Actum in capitulo Sancti Johannis in presencià Hum- berti archiepiscopi, anno ab incarnatione Domini M. Ce XLVIITI. Testes sunt Pontius abbas de Bellavalle, Guido abbas de Caroloco, Petrus abbas de Ca- ritate, Narduinus abbas de Monte Benedicti, Petrus deca- nus, Guido de Marlayney, ar- chidiaconus, Hugo precentor, Manegaudus, thesaurarius, Guilencus archidiaconus, Wido et Ebrardus fratres archidia- coni, Guido filius dapiferi, ar- chidiaconus, Stephanus sub- cantor, Guillermus de Arguel, Girardus de Astrabonna. (Orig. parch., n° 218 sur le dos. N° 13, Nouv. Acq. fr. 8703 (59 du fonds Joursanvault), B. N) Actum Bisuntii anno ab in- carnatione Domini Mo Co XoL. Testes Guillermus de Pes- mes, Petrus de Ceys, Pontius de Bruyeres, Guido de la Ro- chale, Guillermus de Rencour, Hugo de Mimirey, ol de Astrabonna. (Parchemin portant trace appa- rente d’un sceau qui aurait pendu sur double queue. Au dos : « Boette n° 35 cotte pre- mière )». Autre cote, encre violacée : «Carta Milons de Freloys p. Columbar. et Aceyo », et en écriture du XvVII°S. CE). N° 12, Nouv. Acq. fr. 8703 (59 du fonds Joursanvault), B. N. Double (également faux) aux Ar- chives du Jura, fonds d’Acey, por- tant en marge cette mention au- thentique : « Scellé à Pesmes le 18 décembre 1778. R. sept sols : Chau- veroyche ». Au dos diverses cotes imitant des écritures des xIIIe, XIvV°, XV° et XVII° siècles : « ACEY-COLOMB »; « don de .diesme a Colombier et Acey baillée par monsieur Milon de Fro- loys »; « dimes de Columbier et Acey »; « denx cent dix sept »; « Boette n° 35 cotte première ».) = 7, — Charte fausse supposant un prêt de 160 fiorins d'or fait à l’abbaye cistercienne d’Acey par /luques de Frolois, che- valier. — 25 juillet 1241. Nos abbas et conventus de Aceio, Cisterciensis ordinis, Bisun- tinensis diocesis, notum facimus universis presentibus et futu- ris et in veritate recognoscimus nos debere et teneri erga dominum nostrum Hugonem de Frolesio, militem, in summam centum et sexaginta florenorum auri boni et justi ponderis de Florencià, quam pecunie summam idem dominus H. dedit nobis causà mutui et de illius solucione et restitucione Hugo de As- pero monte miles se fidejussorem fecit et constituit erga dictum dominum H. de Frolesio. In cujus rei testimonium nos dicti abbas et conventus sigil- lum nostrum presentibus litteris apposuimus, una cum sigillo dicti domini H. de Asperomonte. Actum anno Domini M°CCoXL0 primo, mense julio, in festo beatorum Jaccobi et Cristofori. (Parchemin, sceau en cire verte, rattaché par des lacs de soie, jaune pas- sant à travers deux trous forés. Ce sceau, détaché d'un acte authentique du fonds d’Acey. haut de 47, large de 42 mm., est en forme d'écu et contient trois Lêtes couronnées mises en fasce et en chef. Légende : 4 SIG. DOMINT . HUGONIS . DE. ASPERO . MONTE. Au dos, cotes écrites du xvire siècle : « Boette n° 1, cotte quarante quatre (effacée) et Boette n° 17, cotte quatre vingt quatre (substituée). » No 31, ms. 8703 des Nouv. Acq. fr. (59 fonds Joursanvault), B. N.) 8. — Charte fausse destinée à établir la filiation d'un certain Milon IIT de Frolois, fils d’Eudes ou Odon de Frolois. — Mai 1935. Texte d’une charte authentique de 1235 (fonds d’Acey), ayant servi de modèle. Ego Hugo, succentor Bisun- tinus, et ego Stephanus, Ledo- nensis decanus, notum facimus universis presentes litteras inspecturis quod Petrus dictus cellerarius et Guerreria uxor Texte faux, daté de 1235, attri- buant à Milon de Frolois la donation ci-contre de meix à Lons-le-Saunier. Ego Hugo, succentor Bisun- ti[n}us et ego Stephanus, Ledo- nensis decanus, notum facimus universis presentes litteras inspecturis quod Milo de Fro- lesio, miles, pro salute anime "97 = sua de Ledone, pro se et pro Johannetà filià su adhuec lac- tente, dederunt et concesse- runt in perpetuum elemosinam et penitus perpetuo quitave- runt ecclesie et fratribus de Accio quicquid ipsi Petrus et Guerreria et sui habebant in casalibus quondam Juhan San- tyx, de Ledone, sitis in in- gressu mercati Ledonensis. Promiserunt etiam fide datà predicti P. et G., fide datà pro se et Suis, garantire et pacifi- care predictam elemosinam jam dictis ecclesie et fratribus de Aceio adversus omnes gen- tes. In hujus rei testimonium presentem paginam ad preces utriusque partis sigillis nos- tris fecimus roborari. Actum anno Domini Mo CCo XXX° quinto, mense maio. (Orig.parch. portant trace de deux sceaux ayant pendu sur double queue. Au dos cote « cent octante neuf ». N°98, Nouv. Acq. fr. 8703 (59 du fonds Joursanvault), B. N.) sue et Odonis patris sui dedit et concessit in perpetuum ele- mosinam et penitus perpetuo ecclesie et fratribus de Aceio quicquid ipsi Milo et sui habe- bant in casalibus quondam Juhan Santyx de Ledone, sitis in ingressu mercati Ledonen- sis. Promisit etiam, fide datà pro se et pro suis, garantire et pacificare predicta[m] élemo- sinam jam dictis ecclesie et fratribus de Aceio adversus omnes gentes. In hujus rei testimonium presentem paginam ad preces utriusque partis sigillis nos- tris fecimus roborari. Actum anno Domini Mo CCo XXX0 quinto, mense maio. {Parch. portant deux fentes de sceaux. En marge : « Scellé à Pes- mes le 18 décembre 1778. R. sept sols : Chauveroyche » Au dos diverses cotes imitant les écritures des xIv° et xvIi° s. : « De Ledone »; « cent octante neuf », et du xvirr : « Boette no 40, cotte quarante-cinq ». Archives du Jura, fonds d’Acey.) 9. — Charte fausse d’'Othon 17, comte de Bourgogne, suppo- sant, à propos de la brenerie de Brans, l'existence de per- sonnages intéressés à ladite brenerie, Hugues de Frolois et Perrin son fils, — Acey, 23 octobre 1292. Nos Othes, cœns palatins de Bourgoigne et sires de Salins, et je Hugues de Bourgoigne, ses frères, façons savoir à tous que — 949 — come descors fuist entre nostres breniers de panre et de rece- voir chescum am en la grange de Monmorey un pen et un denier ei une geline et quatre boisselx d’avoinne à la mesure d’Estra- bone, nos avons ensi acorder entre nos et voillons que li quelx de nos doux breniers venray plus tost à la dite grange dois la feste de Touz Seinz jusques a la feste seint Martim d’yvert pour recevoir la dite rante que li maistres de la dite grange ou cas qui y demorroit de part l’abbey et lou covant de Acey li bail- loit et delivroit la dite rante qu'il nos doit per raison de la bre- nerie. Et pour tant nos et nostre brenier nos en tenons et davons tenir a paiés de toute l’année pour raison de la brenerie lou tot salve lou droit de nos chiers et amé cosins monseignor Hugues de Froloys et de monseignor Perrin de Portier son fils. En tesmoignaige de laquel chouse nos avons fait matre nos seelx en ces leîtres faites et donées a Acey lou vanredi après la feste seint Luc euvangeliste l’an M.CC nonante et doux. (Parchemin, avec trace de deux sceaux ayant pendu sur double queue. Au dos, quatre cotes affectant l'écriture des xive, xvIIe et xvirie siècles : « Momorel »; — « 1299, Hugues de Froloys, Pierre de Portier son filz »; — «cotte cent quatre (retouche : cent six fr.) »; — « quarante quatre ». — Musée archéologique de Besançon, coll. Chenot.) Une copie du même faux, sur parchemin, en écriture du xvrI° siècle, signée : Seguin et Prost, est annexée à un arrêt, signé de même, du par- lement de Dole, du 19 novembre 1667, dans un procès entre Guillaume Pescheur, procureur d’Acey, et la communauté de Montmirey (cet arrêt étant lui-même authentique). (N°5 42 et 43, ms. 8703 Nouv. Acq. fr. [59 Joursanvault], B. N.) 10. — Charte fausse de Ferry, duc de Lorraine et marquis, reconnaissant devoir à son cousin Robert, duc de Bour- gogne, 300 livres provinoises, et donnant pour fidéjusseurs ses cousins Odon et Milon de Frolois. — Juillet 1299. Nos Fredericus, dux Lotharingie et marchio, notum facimus nos debere dilecto consanguineo nostro, Roberto duci Burgun- die, CCC libras proveniensium, medietatem in festo Martini hyemalis, aliam medietatem in paschà sequenti persolvendas, pro quibus constituimus fidejussores pro nobis et heredibus nostris Odonem et Milonem de Freloys, milites, consanguineos nostros et predicti ducis ex genere ejus. Et si nos dictam pecuniam infra tempus non solveremus, — 9250 — liceret predictis fidejussoribus de bonis nostris capere sine offensà, donec soluti essent de pecunià supra dictà. In hujus rei testimonium presentes litteras dedimus sigillo nostro roboratas. Datum anno Domini M.CCoLXXXX° nono, mensis (?) julii. Pour expédition délivrée par le secrétaire-greffier de la Chambre du Conseil et des Comptes du duché de Bar soussigné, sous le scel d’icelle, en consé- quence de son arrest du 17 du présent mois. À Bar, ce vingt-deux juin mil sept cent soixante et un. — COLLIGNON. Nous, Antoine-François Despotots, écuyer, lieute- nant général, et Claude-Joseph Huguenin, conseiller procureur du Roy du bailliage de Besançon, avons cotté, paraphé, collationné et compulsé la présente copie et l’avons trouvée conforme à la minutte. — À Besançon, le vingt-huit aoust mil-sept-cent-soixante- un. — DESPOTOTS, HUGUENIN, BERTHOD. (Quoique ce document soit publié dans l'Histoire d’une famille de la chevalerie lorraine du comte de Lunres (Paris, Champion, 1893, [, xvi- XVI), nous le transcrivons pour compléter notre série des preuves de la culpabilité de J.-B. Guillaume. Cette charte, déposée depuis dans les ar- chives de la Chambre des Comptes de Bar, était à Besançon le 98 août 1761, date à laquelle le faussaire en fit faire des copies authentiques avant de les déposer à Bar.) 11. — Interpolations fausses faites dans l’Obituaire original de Saint-Paul de Besancon ({xvi° siècle) pour y introduire les mentions mensongères de soi-disant bienfaiteurs de cette abbaye : Wilun de Frolois, fils de Milon « descendants des rois de Bourgogne » Milon III et Ferri, fils de Milon II, et 4'Hugues de Frolois, descendant des ducs de Bourgogne. « III] nonas augusti. Obiit Valterus, sacerdos, canonicus sancte Marie et sancti Pauli, apud nos sepultus. — [tem Symoneta conversa nostra. — Obiit Milo filius quondam Milonis inelyti militis de Freloys ex prosapià regum Burgundie et augustorum pro qua symul Milo et Ferricus filii sui dederunt nobis xx soli- dos. » (Col. 1, fol. 19 r° (auj. 158) de l'Obituaire original de Saint-Paul, écrit sur — 951 — parchemin, inséré dans le ms. 8705 des Nouv. Acq. fr. (61 Joursanvault), BON) VII Kalendas decembris. Obiit Bartholomeus, miles, de Cycons noster redditus, apud nos sepultus. — Vlo Kalendas decembris. Obiit Hugo Porterii, miles, dictus de Freloys ex prosapia ducum Burgundie. Copie collationnée par Jean-Nicolas Thonnet, no- taire à Besançon, et visée par Alexis Drouhard, lieu- tenant particulier au bailliage de Besançon, le ! juin 1758. (Cop. sur papier, n° 106, ms. 8706 des Nouv. Acq. fr. (62 Joursanvault), B. N) Postérieurement à 1758, la mention du 6 des calendes de décembre a été grattée par l’interpolateur lui-même et reportée au 10 des calendes du même mois. On lit, en effet, dans le Nécrologe de Saint-Paul la mention suivante : X Kalendas decembris. Obiit Pontius, miles, qui dedit nobis, mansum unum cum servo, — Item Hugo canonicus Lantenensis et sacerdos. — Item Hugo Porterii dictus de Freloys, filius quondam Petri inelyti militis de Freloys ex prosapià regum Bur- gundie. [On voit le motif du grattage et du report, l’addition d’un nouveau nom, Petrus, c’est-à-dire la création d’un nou- veau degré généalogique]. (Fol. 168 de l’Obituaire de Saint-Paul, ms. 8705 des Nouv. Acq. fr. (61 Joursanvault), B. N.) 12. — Annotations marginales d’un volume imprimé en 1586, à Lyon, intitulé Epitome Historiarum, rattachant aux rois de Bourgogne et empereurs d'Allemagne Milon de Frolois et son descendant supposé, Guillaume Portier, dit de Frolois, de Salins. Un Epitome Historiarum et Chronicorum Mundi, imprimé vers 1536 à Lyon chez « Sulpitius Sapidus » (1) porte, de la même main qui a tracé tous les faux Portier-Frolois, diverses mentions intéressantes à recueillir, écrites en encre jaunâtre, avec des caractères bâtards affectant toutes les formes usitées du x1r11e au XVIIe siècle. (1) In-8° de 243 et 53 pages, auteur « Achilles P. Gassarus ». — 959 — Page 1, au milieu du titre : « Ex Libris Illustris dni. dni. Guil- lelmi de Porterio dicto de Frolesio, Salinensis », et plus bas: deux clés en sautoir chargées en cœur d’un fusil de Bourgogne (qui est Portier). Page 159, en marge d’une notice sur Charlemagne : «ex poten- tibus dnis. usurpatoribus non de regià stirpe oriundus » Page 177, en marge d’une notice sur Hugues Capet : « de pro- Sapià regià maternà ». Page 178, à côté du nom de Conrad de Bourgogne : « pulcer », et les deux clés. Page 180, à côté du nom de l’empereur Conrad IT : « Genuit Henricum imperatorem et comitem Ludulphum patrem Milonis de Frolesio ». Page 181, à côté du nom de Rodolphe, dernier roi de Bourgo- gne : « dictus doses », et deux clés. Page 196, à côté du nom de Vratislaus [, roi de Bohême: « 1086, origo dignitatis regie Bohemiae Henrico quinto impera- tore anno 1086 sed non 1256 ». Aux pages 47, 120, 132.170, 176 191, 210, 220 et 237, deux clés jalonnent tous les noms de la maison de Bourgogne ou des rois et empereurs évoqués dans le roman généalogique des Portier- Frolois. (Bibliothèque de l'auteur.) 13. — Charte fausse destinée à établir la descendance de Pierre de Portier, chevalier, fils supposé de Hugues de Frotois, chevalier, de Ludolphe et Milon son fils, soi-disant bienfaiteurs d’Acey. — Juillet 1300. Texte d’une charte authentique de 1300 {fonds d’Acey], ayant servi de modèle au faux. Je Reignaz de Mymire, es- cuierz, qui fui filz Estevenins Desclers, fai savoir a touz Cestquiverront el OMONntucCes presantes lettres, que je de ma propre volanté, sanz nul controignemant, ai doné en pure et perpetuel almosne, donacion sollenne faite entre Texte faux supposant une dona- tion par Pierre de Frolois à l’abbaye d’Acey. Je Pierre de Portier, cheva- lier, qui fui filz Hugues de Freloys, chevalier, fai savoir a touz ces qui verront et or- ront ces presantes letres, que je de ma propre volante, sanz nul controignemant ai doné en pure et perpetuel as- mosne, donacion sollemne — 953 — les vis por lou remède de m'arme et des armes a mes ancessors Deu et Nostre Dame sainte Marie de l’abbaie d’Acey et es frères enqui ser- vans Deu tel droiture et tel raison cum je avoe, povoe ne devoe avoir, es dimes granz et petiz de blef et de vin de My- mire lou chestel et la ville de Brant et de Vouflanges les- quel dimes je tenoe d’'aluef. Et tien por ferme et por es- tauble, et lous et outroi l’ar- mosne que Raine de Mymire et Jehannete sa fille ont faite es diz seignorz d’Acey de la lor partie des diz dimes de Mymire lou chestel, de Branc et de Vouflanges. Et an ai en- vestiz et enveis les diz freres et lor suscessors et mat en corporel possession come si- ros de ces dites parties par la baillance de ces presentes le- tres. Et ai promis et promet por moi et por les miens, par mon soiremant doné sus sainz envangiles es diz seignors d’Acey et a lor successors a porter leal garantie de ceste dite almosne encontre touz homes et en touz leus et en toutes corz et que je ne ven- rai gemais encontre ceste do- nacion ne ferai venir per moi ne per autrui en jugemant ne defors en ceste laic ne en cort de crestianté, en recele ne en apert. Et ai arenuncié por moi et por mes hoyrs et faite entre les vis por lou re- mède de m'arme et des armes a mes ancessors Deu et Nos- tre Dame sainte Marie de l’ab- baie d’Acey et es frères enqui servans Deu tel droiture et tel raison cum je avoe, povoe, ne devoe avoir es dimes granz et petiz de blefz et de vin de Mymire lou chestelz et la vile de Brant et de Vou- flanges, les ques dimes je te- noe d’aluef. Et tien por ferme et por estauble et lous et ou- troi lasmosne que Ludolphe et Milon ses filz mes ances- sors ont faite es diz seignorz d'Acey de la lor partie desdiz dimes de Mymire lou chestel de Brant et de Vouflanges Et an ai envestiz et envois les diz freres et lor suscessors et mat en corporel possession come sires de ces dites par- ties par la baillance de ces presantes letres. Et ai permis et permet por moi et por les miens, per mon soiremant doné sus sainz envangeles es diz freres d’Acey et a lor suc- cessors aporter leal garantie de ceste dite almosne en- contre touz homes et en touz leus et en toutes et en toutes corz et que je ne venrai ge- mais encontre ceste donation par moi ne par aucuns en ju- gement ne defors. Et en ai arenuncié au droit que dit que generax renun- ceaucions ne vaut. da — per mon sairemant dessus doré en icest fait a toutes exception et a tote aide de droit et de canon que je por- roe matre ou dire encontre ceste almosne ou contre ceste donation ou contre ceste letre et au droit que dit que gene- rax renunciaucions ne vaut. On tesmoignaige de laquel chose je ai requis a mon seignour Tyebat curies de Branc et a mon seignor Pierre curief de Tervay que il meis- sent lor sealx en ces pre- santes letres. Et nos devan dit Tyebaz, curiez de Branc et Pierres cui- riez de Tervay a la requeste dou dit Regnaut avons mis nos sealx en ces presantes letres qui furent faites l’an de crace qui corroit per mil et C C CG, ou mois de joignet. (Orig. parch., deux fragments de sceaux, le premier rond, avec une clé en pal; le second également rond, de 24 mill., bordé de grénetis, avec un saint Martin adextré, et ce débris de légence : ..,.,E TER... Pièce ##, vol. 59 auj. Nouv Acq. fr.) fonds Joursanvault, B. N. Provient de l’ancien fonds de l'abbaye cistercienne d’Acey, porte au dos le numéro «deux cent deux ».) En tesmoignaige de laquel chose je ay mis mon seal en ces presantes letres que fu- rent faites l’an de grace qui corroit per mil et CCC, ou mois de joignet. (Orig. parch. écrit sur 12 lignes, coupure simulant la trace d’un sceau disparu. Au dos, en écriture noire pâle, ces mots en gothique moulée : Mimirey et Branc et Vou- flanges En marge : « Scellé a Pesmes le 18 décembre 1778. R. sept sols : Chauveroyche ». Au dos : « Boette n° 41. Cotte vingt-deux, deux-cent-deux ». Le parchemin, défectueux, semble du xv° au xvi* siècle comme pré- paration. (Arch. départ. du Jura, fonds d'Acey.) — 955 — 14. — Charte fausse destinée à établir que Philibert de Portie», soi disant avoué de la ville de Salins, descendait de Hugues de Frolois et de Pierre son fils, également avoués de la même ville (vidinus du 6 mai 1584). Nos Johannes dictus de Poppeto, burgensis de Salinis, Johan- nes de Cheneceyo et Johannes de Ornans, Salinis commorantes, custodes et tabelliones sigilli domini comitis Burgundie quo -utitur in villà de Salinis, notum facimus universis presentes lit- teras inspecturis quod nos vidimus et de verbo ad verbum le- gimus quasdam litteras sanas et integras in sigillo et scripturà quarumquidem litterarum tenor sequitur in hec verba : Nos Philibertus de Porterio dictus de Frolesio, Dei gracia advo- catus Salinensis,notum facimus universis tam presentibus quam futuris quod nos tanquam advocatus ville Salinensis, capitis Co- mitatus Burgundie inter prerogativa regalia nostra gardia vel protectio specialiter ecclesie Sancti Michaelis de Salinis ad nos et ad nostros hereditarios successores nec non consanguineos et descendentes inclytà prosapià nostrà Burgundie perpetuo spec- tant, actendentes religionis fidem quibus venerabiles canoniei dicte ecclesie prosecuti sunt illustres principes Burgundie, et specialiter Hugonem de Frolesio et Petrum de Porterio domi- num de Frolesio ejus filium, Dei eidem gratia quondam advoca- tus Salinensis et progenitores nostros quibus que nos prosecuti sumus amore et servitiis et volumus prosequi dictis nostros successores quodque nobis et nostris successoribus gardia et advocatie jus in prefatà ecclesià habenda perpetuis temporibus tradiderunt, prout hoc in ipso nunce apparet littere nobis tradite sub sigillis dictorum canonicorum ; nos devocionis eorum fidelem et gratuitam obedientiam recognoscere optimis benevolenceiis affectantes, pro nostrà et parte nostrorum consanguineorum coadvocatorum dicte ecclesie promisimus eisdem pro nobis et omnibus nostris successoribus quod easdem et Cum omnibus nostris successoribus jura, litteras et possessiones suas manu- tenere, gubernare et defensare volumus contra et adversus quem- _libet et quoslibet eisdem canonicis molestiam et injuriam facien- tes vel facere moventes, quodque gardia seu advocatia dicte ec- clesie et dictorum canonicorum presentium et futurorum nun- quam ad alterum trademus sed nobis ipsam reservabimus nisi juxta qualitatem temporum et negociorum aliud de ipsorum ca- nonicorum consensu et voluntate, deliberavimus faciendum in — 9256 — quorum testimorium presentes litteras nostri Sigilli majoris ap- pensione munitas. | Datum secundà die mensis maii anno Domini millesimo cccmo octuagesimo quarto. Datum pro visione dictarum litterarum sextâ die mensi et anno predictis. Signé : Jo. d’Ornans, avec seing en forme de croix cantonnée de pelits cercles. (Parch. ; au dos, de la même écriture et de la même encre que la charte : « Gardia advocati Salinensis. Garde ouctroyé par Philibert de Portier dit de Froloys, advoué de Salins, aux vénérables de l'église Saint-Michiel dud. Salins, 119 may M 11° HZ II. » (Musée arch. de Besançon, legs Chenot.) 15. — Extraits de l'Histoire d’une famille de chevalerie lorraine, par le comte de Ludres, dénoncant implicitement deux faux Portier-Frolois datés de 14314 et 1460. I. — Philippe le Bon appelle également le sire de Portier de Frolois son cousin, dans un acte du 11 mars 1434. IL envoie ce Frolois comme ambassadeur en Savoie. (DE Lupres, Hist. d'une famille de chevalerie lorraine, I, 157, note.) Il. — La dernière pièce officielle concernant Ferri de Ludres est un acte de 1460, qui figure aussi en double dans les archives du Barrois. René, roi de Sicile, mande à son receveur général de payer trois cents florins d’or à ses très chers et féaux cou- sins, Hugues de Portier de Froloy et Ferry de Ludres. (Ibid. Conférer cette pièce avec la pièce IV du no 15 de notre corps de preuves.) 16. — Extraits de divers documents faux concernant la mai- son de Portier-Frolois, conservés dans le fonds Joursanvault, à la Bibliothèque Nationale. — 1256-1336. I. — Frater « Bartholomeus humilis rector domus hospitalis S. Spiritus Bisuntini... pro pluribus beneficiis et servitiis à no- bili viro Philiberto Porterii dicto de Frolays » fonde un anniver- saire après sa mort, mardi après la Circoncision 1258 (n. s.). (Copie papier, n°179, ms. 8829 Nouv. Acq. fr. (185 Joursanvault), B. N.) II. — Renaud fils de Jean « de Sancto Mauritio, militis » se — 9257 — met lui et ses biens sous la protection « viri nobilis et potentis domini sui Hugonis domini de Porterio dicti de Frolesio »…. té- moins « Guidone de Frolesio, consanguineo dicti domini Hugonis ue Hrolesio;-Philippo de Bruerro, Hugone Ratte »:..-notaires : « Johanne Milier, Antonio Roissard, de Ledone ». En tête une sorte de seing de notaire contenant trois bandes (armes de Bourgogne-Duché ancien ou Frolois), 18 janvier 1349. (Parch. épais, scellé à Salins le 5 mai 1762. — N° 174, ms. 8829 Nouv. Acq. fr. B. N. IT. — Copie certifiée du faux qui précède, signée des notaires de Salins, Javain et Bonnet, contrôlée le 8 mai 1762, présentée par M. Portier de Saint-Georges, certifiée par le lieutenant-gé- néral Perrey, le 8 mai 1762. (Nes 175-176, ibid.) IV. — Mandement de Robert, duc de Bar et seigneur de Pont, allouant à Jacques de Moinne, son receveur 4 petits florins payés à « noz ameys cousins Phelebert de Pourtier et Ferrys de Leudres... » Bar, 6 janvier 1367. (N° 180, ibid.) V. — Nos Albertus Dei gracia... servitia quibus consanguineus et fidelis noster dilectus Philibertus de Portier dictus de Froloy et predecessores ejus... Lpoldo duci et domini.. « le prend sous sa protection » Lure, 7 des calendes d'octobre 1387. (Papier, n° 182, ibid.) NT — Girart, seigneur de Cusance, chevalier, créancier de 1800 florins d’or, de « noble homme Philibert Portier, dit de Frelays, damisel et d'Isabelle de Montagu, sa femme » donne quittance le 10 novembre 1393. — Témoins : Jehan de Montfer- rand, Etienne de Raincour, Jehar de Navennes, écuyer, etc. (Copie, papier, n° 179, ibid.) VII. — Jean de Chalon, prince d'Orange, gouverneur des pays de Bourgogne, mande aux baillis d’'Amont, d’Aval et de Dole, qu'il à reçu le serment de fidélité de Thiébaud Portier, écuyer pour les chevances qu’il avait comme mari de Jeanne de Falle- tans, fille et héritière de Guillaume de Falletans.. Par Monsei- gneur le gouverneur : Grand. (Parch. non scellé, n° 191, ibid.) — 958 —. VIIT. — Diplôme latin de comte palatin accordé par Charles- Quint « Guillelmo Porterio, consiliario nostro, sacri Laternanen- Sis palatii aulaeque nostrae caesareaeet imperialis consistorii »… Augst, 31 cectobre 1530. (Copie du xvrni° siècle, n° 193, ms. 8829, Nouv Acq.fr., B. N) IX. - Patentes de réhabilitation de noblesse accordées à Guil- laume Portier, par Charles-Quint, Augst, 3 novembre 1530. (Le diplôme rappelle que cette maison est haute et illustre ; men- tionne le chevalier Hugues Portier, dit de Frolois; Philibert, quadrisaïeul de Guillaume, mari d’Alix de Casel ; Thébaud son trisaïeul, distingué sous Philippe, duc de Bourgogne, son am- bassadeur, etc., ete. (Copie, n°* 194-197, ibid.) X. — Extrait délivré au marquis de Ludre, à Naney, d’actes concernant la maison de Frolois, 28 avril 1779, sceau de l’offi- cial Boudret. XI. — Publication du testament d’Alix de Portier, veuve du baron Pierre de Frolois. Elle lègue à sa fille, religieuse de Baume, 6 livres, et à l’abbaye 3 livres estivenantes pour son anniversaire, 24 février 1552 (v.s.). Besançon. (Copie, nos 203-204, ibid.) XII. — Lettre de Marguerite, duchesse de Parme, gouvernante des Pays-Bas, réglant un différend entre Loys-Philibert de Por- tier et le sieur de La Villette, lieutenant de M. de Dissey, gou- verneur de Dole, Bruxelles, 6 août 1563. (Copie, n° 218, ibid.) XII. — Arrêt du parlement de Dole, relatif à unécuyer, Ci toyen de Besançon, dont on a effacé le nom pour mettre celui de Claudé Portier. Signé : Denis, 23 juin 1586. (Orig. parch., n° 9231, ibid.) XIV. — Contrat de mariage de Claude-Philibert de Portier, de Salins. fils de feu noble Louis de Portier et de Louise Marchant, et de Jeanne Duprel, fille de Jean Duprel et d'Antoine Lemoyne, par le conseil de ses parents, Claude-Philibert de Portuernei Hugues de Portier, frères du dit Claude-Philibert, et de plusieurs autres. (Copie du xvrrr° siècle, nos 322-324, ibid.) — 959 — XV — Convocation aux États du comté de Bourgogne, pour le 12 janvier prochain, adressée à Guyon Portier, « notre chier et bien aimé », 22 novembre 1620. Copie certifiée par le lieutenant général du bailliage de Besançon, DES PoTors, 26 août 1761. (No 351, ms. 8829, Nouv. Acq. fr., B. N.) XVI. — Autre convocation aux États, adressée par les archi- ducs Isabelle et Claire-Eugénie, à Clément de Portier. 10 jan- vier 1699. Copie certifiée par le lieutenant général DES POTOTS. 26 août 1761. (N° 375, ibid.) XVII. — Certificat de Clériadus de Vergy, déclarant que « les tiltres et papiers et chartres de la maison de Portier sont égarés et dispersés à cause des malheurs des guerres ès villes de Lons- le-Saunier et Salins ». Il affirme que Marguerite De Portier, fille de feu Claude-Philibert de Portier et de Jeanne Du Prel, femme de Philibert Pelissonnier, d’Arlay, est issue de la maison de Froloys-Bourgogne, très illustre, connue depuis trois siècles... services rendus aux rois de France, aux ducs de Bourgogne, d'Autriche et de Lorraine..., sept générations de noblesse. (N° 374, ibid.) XVIII. — Contrat de mariage de Claude Pourtier, de Salins, capitaine de 300 hommes à pied, fils de Guyon Pourtier et de Marguerite Colin, avec Claude-Antoine Huot, fille de Jean Huot et d'Anne Regnaud, de Besançon. (Minutes Perrot.) Copie certifiée du lieutenant général DES POToTs, 28 août 1761. (N° 377, ibid.) XIX. — Ordre de M. de Watteville et de Girardot de Nozeroy « ayant une plaine et parfaicte cognoissance de Ia personne d'Hugues Pourtier, de Salins, escuyer, son intégrité, prudhomie et experience aux affaires de guerre dans lesquels ils sont tou- jours distingués... instituons par ceste commissaire général de l’armée que nous tenons présentement en pied... desservyr el commander à tous commissaires de guerre, de bouche, etc. [papier du xvre siècle...]. Salins, 2 juillet 1636. (No 397, ibid.) — 9260 — XX. — Ordre de M. de Watteville et de Girardot de Nozeroy au sieur Pourtier, commissaire général des munitions, de faire promptement venir ce qu'il pourra de celles étant à Salins à l’armée. Signé: WATTEVILLE; par ordonnance : Roze. Besan- çon, 11 juillet 1656. (N° 390, ms. 8829, Nouv. Acq. fr., B. N. XXI. — Instance même objet. Signé : Watteville et Girardot de Nozeroy. Chalezeule, 18 juillet 1636. (N° 395, ibid.) XXII. — Ordre du parlement à M. Pourtier d'amener à Dole des chevaux d'artillerie. Signé : BERNARD. Dole, 4 septembre 1636. (No 388-389, ibid.) 17. — Charte fausse supposant le prêt par Hugues de Portier, de Lons-le-Saunier, agissant par Thiebaud de Portier son fils, de 100 francs, à Pierre Bressant, dudit Lons-le-Saunier. — Lons- le-Saunier, 20 juin 1480. Je, Pierre Bressant, de Lons-le-Salnier, eseuyer, fais seavoir a touts que j’ay eu et receu en prest de noble et puissant sei- gneur messire Hugues de Portier, aussi dud. Lons-le-Saunier, par les mains de messire Thiébauld de Portier son fils, la somme de cent frans monnoye corrante en ce pays et comté de Bour- gongre, laquelle somme je le dict Pierre promect rendre à mon dict seigneur Hugues au jour de la‘Toussaints prouchainement venant. Donné sous mon seing manuel et celluy du notaire subserit cy mis on diet Lons-le-Saunier, Pan mil IIIe ITII**, le XOuE de jinme Signé : P. BRESSANT, FROMONDO. Ecrit sur papier au filigrane de Sirod (Jura). [NoTa. La papeterie et le filigrane n'ont été créés que vers 1550, c'est-à-dire 70 ans après la date de l'acte fictif ci-dessus transcrit.| (Nc 87, ms. 8829 des Nouv. Acq. fr. (fonds Joursanvault) B. N.) 18. — Copie d'une charte fausse portant publication d’un ex- trait du testament de Louis-Philibert de Portier, de Salins, faisant un legs à l’abbaye d’Acey. — Salins, 23 septembre 1579. Jehan Chappuis, docteur ez droit, lieutenant général au siège NAN L'.: 061 — de Salins de monsr le baïlly d’'Aval ou comté de Bourgoingne, scavoir faisons que au testament et ordonnance de derniere vo- lonté de fut monsr Louis-Philibert de Portier, de Salins, publié par devant nous, le vingt-troisième du mois de septembre lan mil cinq cent septante et neuf, se trouve la clause qui s'ensuit : Item je donne et lègue en suivant les vestiges louables des seigneurs de Froloys mes prédécesseurs, aux abbé et religieux de Sainte Marie d’Acey, aussi la somme de cent francs pour qu’ils soient tenus de prier Dieu pour le salut de mon ame et de mes dits prédécesseurs. Laquelle clause nous avons fait extraire du dit testament, collationner et signer par le commis scribe aud. siège, sous- cript à la réquisition desd. religieux de Sainte-Marie d’Acey, pour leur valoir et servir ce que de raison. Donné audit Salins, sous le scel aux causes dud. siège, les an et jour susdits. Signé à l’original : MONTENOT, avec paraphe. Je soussigné, archiviste, demeurant à Besançon, certifie que la copie ey dessus est conforme à lori- ginal reposant aux archives de l’abbaye d’Acey, dans la boette n° 17 (ancienne 9) cotte q'atre-vingt-trois (ancienne 25) des titres concernant les fondations iditeés en théshse devlad' abbaye. A Besancon, le 8 février mil sept cent soixante et quinze. Signé : BONNE. (Cop. papier, n° 73, ms. 8703 Nouv. Acq. fr. (59 Joursanvault), B. N. ) 19. — Faux testaments ou copies de faux testaments concer- pant les familles DE PORTIER, DE MAUCLER, DE PONTAILLER, mêles au recueil de testaments du fonds Joursanvault, à la Bibliothèque Nationale (Volumes 117-121, auj. n°s 8761-8765 des Nouv. Acq. fr.). I. — Testament d'Hugues de Portier-Frolois, 4 octobre 1350. Il. — Testament de Gui Portier, 5 septembre 1419. III. — Testament d’'Hugues Portier, dit de Frolois, 3 mai 1482. IV. — Testament de Gui de Montaigu, dit de Colombes, da- moiseau, 16 septembre 1380. — 962 — V — Testament de Frédéric de Maucler, chevalier, 21 mai 1265. VI. — Testament de Thierry de Maucler, fils d'Eudes (al. de Frédéric) de Maucler, fin du x1r1e siècle ou début du xXIve siècle. VII. — Testament de Thierry de Maucler, 28 février 1395. VIII. — Testament d'André de Maucler, 10 septembre 1405. IX. — Testament de Thiébaud de Maucler, 21 novembre 1496. X. — Codicille de Louis de Pontailler, seigneur de Fouche- rans, 20 juillet 1391. JEAN DE FRUYN ARCHEVÉÊÉQUE-ÉLU DE BESANÇON ([1395]- 1458) Par M. Léon GAUTHIER ARCHIVISTE AUX ARCHIVES NATIONALES (Séance du 10 août 1899) (1) Parmi les trésors conservés au Cabinet des Médailles de la Bibliothèque Nationale, il est une matrice de sceau en bronze de la première moitié du xv° siècle qui, par sa dimension exceptionnelle et l’art avec lequel sont gravées les effigies, la légende et les armoiries, est d’un réel intérêt pour la si- gillographie française. Cette matrice est elliptique (haute de 72, large de 43 millimètres) : dans le champ deux niches pa- rallèles couronnées de dais hexagones avec contreforts et pinacles abritent deux saints : saint Jean nimbé, debout, tenant la palme du martyre et un calice où se tord un serpent convulsé, et saint Étienne lapidé par trois juifs. En contre-bas, sous une arcature cintrée, un personnage ecclésiastique, la tête couverte d’une couronne de cheveux, le menton ras, prie agenouillé, les mains jointes : il est re- vêtu d’une robe talaire. À ses côtés, ses armoiries deux fois répétées : un chevron chargé de trois étoiles. Autour on lit cette légende : Sceau de Jean de Fruyn, doven de l’église de Besançon (SIGILLVM . JOHANNIS . DE. FRUYNO. DECANI . ECCL[ES]IE . BISUNTINEN[SIS |) (2). (1) Congrès de l’Association franc-comtoise, tenu à Dole sous les aus- pices et par l'initiative de la Société d'Emulation du Doubs. (2) Tous nos remerciements les plus empressés à M. H. de La Tour, — 964 — Avec une matrice de sceau du même personnage, alors simple chanoine de Besançon, que nous avons retrouvée au musée de Dijon et qui, d’une beaucoup moindre dimension, porte simplement les armoiries et le nom du dignitaire avec l'effigie des deux saints Jean ses patrons (1), le bronze de la Bibliothèque Nationale est le seul monument qui fasse re- vivre le nom oublié d’une personnalité considérable de l’an- cien chapitre métropolitain de Besançon. Né à Pohgny, vers 1395. fils d’un petit gentilhomme nommé Renaud de Fruyn, et de Sybille Lengret (2), Jean de Fruyn n eut pas le souci de choisir sa carrière : Jean Lengret, secrétaire du comte de Nevers. puis conseiller du duc de Bourgogne s’en était chargé. Conseiller du roi de France, archidiacre de Grand-Caux au diocèse de Rouen, conservateur des privi- lèges de l’Université de Paris G), Jean Lengret dirigea les études de son neveu et le fit entrer dans les ordres; devenu, en 1419, évêque de Bayeux, il lui destinait son titre de con-. seiller de la Maison de Bourgogne et son siège épiscopal que sa vive intelligence semblait de taille à porter tous les deux. Mais l’évêque de Bayeux disparut trop tôt pour voir réaliser . conservateur-adjoint du Cabinet des Médailles, qui nous a fait connaitre ce précieux document sphragistique, et à M. Riat, du Cabinet des Estampes, qui nous en à procuré l'empreinte. Voir dans la planche qui accompagne cette notice, le grand sceau de Jean de Fruvn, doyen de Besançon, et le sceau plus modeste dont ;l usait comme simple chanoine de cette église. (1) Cette matrice de bronze, inscrite sous le n° 1666 du catalogue du Musée archéologique de Dijon, publié en 189%, avait été l’objet d’une lec- ture défectueuse. Nous en rétablissons iei la notice : Sceau rond, de 32 mill. de diamètre, légende circulaire entre deux filets. Dans le champ, sous un dais supporté par deux colonnettes appuyées elles-mêmes d’édicules ajourés, saint Jean l’Évangéliste et saint Jean-Baptiste nimbés, portant l’un un ca- lice, l’autre un agneau. Au bas, un écu : un chevron chargé de trois étoiles à six rais. Légende : S. lohis de Fruyno canonici bisuntini. (2) V. dans CHEVALIER, Mémoires sur Poligny, Il, 367, une partie des éléments généalogiques de cette notice. (3) V. ibid. Notice sur la famille Lengret et sur Jean, évêque de Bayeux, P. 394. — 9265 — toutes ces espérances; Jean de Fruvn, ayant franchi tous les degrés de la cléricature et obtenu le diplôme de lcencé en droit, était devenu à la fois vicaire général de son oncle et secrétaire du conseil de Philippe le Bon quand, le 24 juillet 1412. Jean Lengret mourut subitement à Paris, l’instituant son légataire universel (1). Les amis du défunt devinrent naturel- lement les protecteurs de son héritier et laidèrent à mani- fester sa reconnaissance envers son bienfaiteur en élevant dans la collégiale de Poligny un superbe mausolée à évêque de Bayeux (2). L'héritage de Jean Lengret ne devait pas nuire à l'avancement de son neveu aussi bien dans les emplois politiques que dans les charges d’Église. L'occasion né tarda pas à se présenter. Dès 1493, envoyé à Rome comme substitut du procureur général que Philippe le Bon entretenait auprès du Saint-Siège (8), il montra une grande souplesse et une réelle intelligence dans des négo- clations souvent difficiles, d’où l'autorité de son maitre sortit généralement victorieuse gràce à ses efforts. Il en fut récom- pensé dès 1495 par le titre de procureur général en cour de Rome. Un des derniers bienfaits de Jean Lengret avait fait entrer sün neveu comme chanoine surnuméraire, dispensé de résidence, au chapitre métropolitain de Besançon (4). Suc- cessivement prébendier de Supt (1419-1499) et de saint Jean- Baptiste (1429-1427), 1l fut élu, le 11 octobre 1495, trésorier du chapitre, en remplacement de Jean d’Annoires, qui venait de mourir %) C'était la plus haute dignité après celle de doyen. Après avoir passé quelques mois dans la haute stalle que ses mérites et la confiance des chanoines, ses confrères, lui avaient attribuée, Jean de Fruyn repartit pour Rome, en (1) CHEVALIER, Mémoires sur Poligny, I, p. 396. (2) Chevalier donne la description et l'inscription de ce cénotaphe, sous lequel reposait seulement le cœur de Jean Lengret. Ibid. (3) G 178, fol. 231. Arch. du Doubs. (4) Bulles de dispense accordées à Jean de Fruyn, 1419 .Jbid. fol. 226. (5) Ibid. fol. 116 v°. 066 — 1427, non sans être allé saluer aux Flandres son puissant maître et protecteur et s'être chargé de solliciter, au nom du chapitre, toutes les faveurs qu'il lui plairait de demander à la curie romaine. À la cour de Bruxelles, il n'avait pas moins d'influence, tant à cause des services qu'il rendait person- nellement au duc et à son ento rage, que par le crédit de son parent Jean Chevrot, polinois et chanoine de Besançon comme lui, qui se préparait à devenir chef du conseil ducal et évêque de Tournai. Quand l’église de Poligny fut éle- vée à la dignité de collégiale, la bulle d'Eugène IV fut adressée au trésorier de Besançon (), et ce fut Jean de Fruyn qui installa le chapitre. En 1433, quand s’ouvrit le concile de Bâle, le duc y envoya cinq ambassadeurs : Jean Germain, évèque de Nevers, Jean de Fruyn et trois autres franc-com- tuis : Henri de La Tour, Étienne Arménier et Étienne de Grandvaux. Ces députés, raconte Gollut, surent « si bien faire entendre et cognoistre la grandeur de leur maitre souverain en la Franche-Comté de Bourgongne, six fois duc, quinze fois comte, que le premier lieu après les rois luy fut outroté, no- nobstant que les princes de Empire débatissent le contraire et qu'ils maintinssent que en ville impériale et en présence de l'Empereur ilz debvoient précéder (2) ». L'année suivante, prévenu de la maladie du haut-doyen de Besançon, Léon de Nozeroy, Jean de Fruyn revint en toute hâte à Besançon, assez tôt pour recueillir son dernier soupir et sa succession (3). Élu le 22 août 1434 par les seize cha- noines présents, le nouveau doyen prit de suite séance, prêta serment et signa le procès-verbal de son installation. C’est à cette époque précise que fut gravé le sceau officiel, dont lades- cription a servi de préface à cette étude et dont, après les (1) CHEVALIER. Mém. sur Poligny, I, Preuves, 96 Bulle du 28 avril 1481. Ù (2) GoLLüUT Mém. des Bourguignons, édit. de 1846, col. 1136 et note. (3) G& 178, fol 147. Arch. du Doubs. se 967 — lamentables destructions de nos archives ecclésiastiques, il ne subsiste aucune empreinte dans les dépôts du diocèse de Besancon. Cette dernière étape franchie, il ne restait au doyen qu’un pas pour arriver à l’épiscopat dont il était digne et auquel il semblait prédestiné par sa naissance. Il $’v prépara en s’ap- pliquant consciencieusement à ses devoirs de doyen, c’est- à-dire de président du chapitre. En 1435, il achète ia maison de son prédécesseur, entre la rue du Chambrier et le puits de Saint-Jean (1) pour y faire sa résidence, et ne quitte désor- mais le diocèse que pour aller à Bâle au concile, à Dijon ou à Bruxelles au conseil du duc. En 1437 l'archevêque, Jean de Rochetaillée, meurt au mois de mars. Immédiatement le cha- pitre se réunit pour lui donner un successeur : vingt-quatre suffrages, y compris ceux des abbés de Saint-Paul et de Saint-Vincent, électeurs adjoints au chapitre, élisent Jean de Fruyn qui, séance tenante, jure d'observer les statuts du concile de Bâle et de ne point céder son archevêché par échange (2). Aussitôt après l'élection du 24 avril 1437, le grand chantre, Odet de Clerval et le chanoine Jean Beaupère partent pour les Flandres afin d'obtenir la ratification du duc, tandis que d’auire part on sollicite celle du concile gé- néral. Messages et dépêches s’entrecroisent et l’on apprend bientôt avec stupéfaction que le pape Eugène IV, prétextant certaines réserves, vient de nommer son propre neveu Fran- cois de Condelmire, cardinal de Venise, à l’archevêché de Besançon. Un schisme au petit pied éclate ; les citoyens de Besançon prenant parti pour le pape, les chanoines pour le concile qui, le 13 septembre 1437, confirme l’élection. Et de nouveau l’agitation s’accentue, les démarches se multiplient (1) Délibération du 20 mars 1435. G 178, fol 148 vo. Arch. du Doubs. (2) Délibération du 24 avril 1437. G 179, fol. 11. Ibid. (3) Les délibérations capitulaires de 1437-1439 contiennent le détail de ces luttes et de ces négociations, résumées dans le Vesontio de Jean-Jac- ques Chifflet: pars Il, p. 297-301. vope = auprès du duc, auprès du concile contre le cardinal de Ve- nise et au profit de Jean de\fruyn. La translation de Fran: çois de Condelmire à l’évêché de Vérone et la nomination ménagée par le duc de Bourgogne, de Jean de Norrvy alors archevêque de Vienne à l’archevêché de Besançon, arrêtèrent les difficultés; l’évêque de Tournai, Jean Chevrot, obtint de Jean de Fruyn qu’il renoncerait à ses droits et recevrait en échange une pension. Le 19 avril 4439. le haut doyen signait cette transaction avec l’archevèque de Vienne, et bientôt après, une bulle d'Eugène [V absolvait Jean de Mruyn de toutes les censures et interdictions lancées contre lui et ses électeurs en lui ordonnant de remettre à Quentin Ménard, successeur de Jean de Norrv, mort imopinément, tous les droits qu'il aurait pu prétendre sur léglise de Besançon. Le nouvel archevêque eut pour Jean de Fruvn tous les égards dus à un conseiller du duc Philippe, qui, dans des circons- tances pénibles, avait montré une grande dignité et un réel désintéressement. Quant au doyen, son premier soin fut de fonder, en la dotant de 100 saluts d’or, une fête double de saint Claude en l’église métropolitaina de Saint-Jean (LE, à la- quelle il devait donner quatorze ans plus tard un ornement complet en soie noire à figures tissées d’or, doublé de toile perse et richement brodé 21, outre de nombreuses libéralités pour les réparations ou la confection des cloches des deux cathédrales (3). En 145J 11 fit écrire pour l’église de Saint-Jean (sa préférée, puisqu’elie. était dédiée à son propre patron),un Livre de Comméimorarson des Défunts, sur vélin, où lon peut voir encore la dédicace faite par le doyen et ses armoiries peintes contrairement aux règles du blaswn, car, sur champ de (4) 7 mai 1440. G 179, fol. 72. Arch. du Doubs. (2) 9 août 1454 G 181, fol. 172 vo, Thid. (3) 25 septembre 1454. Le Chapitre donne quittance au doyen de 50 flo- rins d’or, par lui payés à Gilles Roy, pour la réfection du cloitre de l’église et l’achat d’étain et métal pour la refonte des cloches. G& 181. Ibid. — 269 — gueules est un chevron d'azur chargé lui-même de trois étoiles d’or (D. Sans récrimination sur le passé, jouissant de l’estime et de l'affection de son chapitre, auquel 1l ne ménageait pas les bienfaits, Jean de Fruyn partagea désormais sa vie entre Po- ligny sa patrie, où la maison de Jean Lengret, réparée et or- née de ses armoiries, l’abrita durant de longs séjours; Dijon, où il allait prendre part aux conseils du duc (2); Salins, où il devint, sur le tard et par échange, prévôt de Saint-Anatoile ; Besançon surtout, où les délibérations capitulaires le montrent exact à presque toutes les séances. En 1453, le 19 septembre. ce fut lui qui, au nom de son ami et parent Jean Chevrot, évêque de Tournai, présenta au chapitre une image d'argent, haute de six pieds et somptueu- sement dorée, que le prélat offrait en se recommandant aux prières de ses anciens confrères (3). En 1455, une entente s’établit entre lui et Jean de Poupet, qui venait d'étudier à Pavie, et qui, chanoine de Besançon, ambitionnat de plus hauts emplois. Il fut convenu que Jean de Fruvn lui cèderait le décanat en échange du titre de pré- vÔt de Saint-Anatoile, dès que le Saint-Siège aurait approuvé cette transaction. Le chapitre, pleinement d’accord avec son doyen, envoya féliciter et remercier (4). Entin, en 1458, le 14 septembre, on apprit que le pape consentait à l'échange avec Jean de Poupet et, le 16 sep- tembre, au moment où ce dernier prenait pour la première fois place au fauteuil de doven, on annonçait que Jean de Fruyn venait de mourir, deux jours auparavant, à Poligny (5). a — —_—_—— (1) V. à la suite de cette notice la description du manüäscrit de la Com- mémoraison des Défunts, et, dans la planche, les armoiries de Jean de Fruyn, tirées de ce voluine. (2) V. Arch. de la Côte-d'Or. B 1712. Année 1448-1449. (8) G 181, fol. 252. Arch. du Doubs. (4) 12 mars 1455. G 181, fol. 21% v°. Ibid. () 14 et 16 septembre 1458. G 182, fol. 206 et 206. Jbid. — 9270 — Les restes de l’archevêque-élu furent rapportés dans la ca- thédrale de Saint-Étienne : on l’ensevelit dans la grande nef, où Jules Chifflet, en 1659, a copié son épitaphe (1) : « [ci repose Révérend Père et Seigneur, Maître Jean de Fruyn, de Poligny, licencié en lois, doyen, chanoine et ar- chevêque-élu de Besançon, chanoine de Tournai, de la cha- pelle du duc de Bourgogne à Dijon, de Saint-Anatoile et de Saint-Michel de Salins, conseiller du duc, mort le 14 sep- tembre 1459 ». (Hic jacet Reverendus Pater et Dominus ma- gister Joannes de Fruino, de Polygniaco, in legibus licen- tiatus, decanus et canonicus, electusque concorditer ecclesie Bisuntine et ecclesiarum Tornacensis, Capelle ducis Bur- gundie de Divione, Sancti Anatholii et Sancti Michaelis de Salinis canonicus et ipsius Ducis consiliarius, qui obiit anno . M CCCO. NTI CHI SOLIDE) Cette tombe disparut, en 1674, avec la cathédrale Saint- Étienne, détruite par Vauban. Le Liber Defunclorum de la Bibliothèque de Besançon (ms. 130), le grand sceau de la Bibliothèque Nationale et le petit sceau du Musée de Dijon, sont les derniers souvenirs de l’homme d’Église qui, de son vivant, fut un très grand per- sonnage et dont le nom restera à Jamais annexé à la liste des archevèques de Besançon, quoiqu'il n'y ait jamais fi- guré en bonne place. (1) J. GAUTHIER. Inscriptions de l’église Saint-Étienne de Besançon. Bulletin de l’Académie de Besançon, 1880, 340. 1907 Soc.d'Emul. du Doubs. - 1437 -1451- À etB- Sceaux de Jean de Fruyn, Chanoine puis Doyen deBesançon - 1416 C- Armoiriesdumême (ms 130 de la Bb]. de Besançon). — 9271 — PIÈCE JUSTIFICATIVE Notice d'un manuscrit offert à la cathédrale Saint- Jean de Besançon par Jean de Fruyn, en 1551 (1). 130. Liber commemorationis defunctorum, ad usum eccle- siæ Bisuntinæ Sancti Johannis Evangelistæ partim notatus. Fol. 1. — « Incipiunt vigilie mortuorum, prout peranni cireu- lum cantantur usualiter in ecclesia cathedrali Bisuntina » Fol. 21. «Sequitur Aperile, quod dicitur in eeclesia Bisun- tina. » Suivent les recommandations des âmes. Fol. 27. — « Ordo funeralium in ecclesia Bisuntina pro domi- nis canonicis defunctis.… » Funéraillesdes chanoines du chapitre métropolitain, auxquelles prenaient part les chanoines des collégiales de Sainte-Madeleine et de Saint-Paul. Fol, 33 vo. — Ordo processionis die commemorationis om- mium fidelium. » Fol. 34. — « Ordo ad faciendum aquam benedictam diebus dominicis in ecclesia Bisuntina $S. Johannis Euvangeliste. Cura- tus S. Johannis Baptiste debet facere dictam aquam benedic- CAN.) Fol. 38. — « Hunc librum commemorationis deffunetorum fecit fieri reverendus Pater magister Johannes de Fruyno, de- canus ecclesie Bisuntine, quem donavit huic ecclesie Bisuntine S. Johannis Evangeliste, anno Domini millesimo [GCCC) quinqua- gesimoO primo. » Au-dessous est un écusson: de gueules, au chevron d'azur chargé de trois étoiles d’or. Ces armoiries sont encore figurées aux lol. 1-vt:21. Jean de Fruyn, donateur de ce livre, était originaire de Poli- eny. Il fut l’un des conseillers du due de Bourgogne Philippe le (1) Ms. n° 130 de la Bibliothèque de Besançon. — 272 — Bon et parvint au décanat du chapitre métropolitain de Besan- con. Élu archevêque, en 1437, il dut abdiquer devant une no- mination directe que fitla cour de Rome. Il mourut le 14 sep- tembre 1458. | Ibid. « Pro pace et tranquillitate reipublicæ christianæ » (Prières ajoutées au xvI° siècle). Milieu du xve siècle, Véiin, 39 feuillets à 2 col., 296 sur 210 millim. Initiales ornées avec goût. Vignettes aux fol. 1, 21 et 38. Rel. en bois, cou- vert de veau gaufré du milieu du xvie s. (Chapitre métropol. de Besancon. — Don fait à la Bibliothèque, en 1838, par le chanoine Thiébaud). (Torae [ du Catalogue imprimé des manuscrits de la Bibliothèque pu- blique de Besancon, 1897. p.88.) Le Docreur COUTENOT Professeur honoraire à l’Ecole de Médecine Médecin en chef honoraire de l’hôpital Saint-Jacques Membre de la Societe d’'Emulation du Doubs, de l’Académie de Besançon, etc. Chevalier de Ja Légion d'honneur, Officier de l’Instruction publique PE BPSSTEUR COUTENOT Par M. le D' CHAPOY Séance publique du 19 décembre 1901 Un homme vient de s’éteindre parmi nous qui, durant sa longue, active et bienfaisante existence, presque exclusive- ment consacrée à l'étude, à lexercice et à l’enseignement de la médecine, n’a cessé d'aimer passionnément la science, son pays et l'humanité. La science lle docteur Coutenot l’a cultivée avec une ardeur infatigable, diffusée largement par la parole, enrichie par de nombreux et importants écrits, Son pays : il avait le culte élevé de la patrie que, dans les époques sinistres, il a servie en citoven d'élite; mais, en elle, il affectionnait surtout notre province et dans celle-ci notre cité dont l’histoire lui était familière et dontil a fait revivre d’intéressantes physionomies. L’humanité! il s’est dévoué, sans trêve et jusqu'à l’abnégation, à en guérir où du moins à en soulager et à en consoler les misères physiques et les douleurs morales ; et, jusqu’au dernier soupir, il a donné à ses proches et à ses amis le spectacle merveilleux du bien que peut accomplir et du mal que peut empêcher une haute intelligence, quand elle a, pour la seconder, un cœur orné des plus magnifiques vertus, La Société d’Emulation du Doubs ne pouvait rester indiffé- rente à la perte d’un de ses membres les plus anciens et les plus distingués. Vous avez tenu, Messieurs, à ce que son souvenir füt évoqué, d’abord dans une de vos réunions ordi- 19 — 274 — naires, puis dans cette séance solennelle; et vous avez de- mandé à l’un de ses plus humbles élèves, mais non au moins attaché et au moins reconnaissant, de vous retracer en quel- ques lignes la vie toute de travail, d'honneur et de charité de son maitre vénéré autant que chéri. Le disciple vous remercie du fond du cœur de lui avoir réservé, au milieu de l’amertume de son deuil, la douce consolation d’esquisser aujourd’hui, une fois encore, dans un milieu choisi, les traits d’une figure si noblement belle et si dignement sympathique, en attendant que le temps lui permette de compléter son œuvre et de payer plus amplement son tribut d'hommages à une mémoire qui mérite toutes les louanges et commande tous les respects. François-Marie Coutenot naquit à Besançon le 20 août 1893. Son père, originaire de Ruffey (Jura', où sa parenté pos- sédait des terres fertiles, avait préféré une situation adminis- trative à l’exploitation directe du sol. Après avoir occupé divers postes et reçu un avancement régulier à chacun de ses déplacements, il fut désigné pour remplir à Besançon l'emploi de contrôleur ambulant. À cette époque, vivait en notre ville, dans une maison (l) sise en face de la grande porte du couvent des Carmes s’ouvrant sur la Grand’rue, une famille Noll, très favorablement connue, dont un des ascen- dants du côté maternel avait rempli, à titre purement hono- rifique, la dernière place de monnoyeur de la cité et dont un autre avait élé porte-bannière de la corporation du quar- tier Saint-Paul. Le nouvel arrivant, reçu dans cet accueillant intérieur, y avait été apprécié ; sa nature ouverte, gaie, pleine d’entrain : la régularité de sa vie : les confidences favorables de ses chefs avaient séduit et charmé; et l’aînée des deux jeunes filles avait consenti à lui accorder sa main : comme (1) Cette maison appartient encore à Mile Bourdenet; un pharmacien en occupe le rez-de-chaussée. Elle porte actuellement le n° 99. — 9275 — sa sœur, elle était d’un rare mérite et d’uneréelle distinction : tout semblait présager le bonheur. Quatre enfants sortirent de cette union. François-Marie, le plus âgé, devait seul survivre. Les fréquents changements de résidence de son père ris- quaient de compromettre à la fois son éducation et son ins-. truction. Pour éviter les graves inconvénients des mutations de contacts et de méthodes qu’auraient fatalement entrainés des déplacements obligatoires, il fut décidé que ce premier enfant serait confié à la garde des aïeux maternels où l’au- torité habile de la tante serait maintenue en bonne direction sous l'influence opposée de la sévérité ferme du grand-père et de la tendresse ordinaire de la grand’mère. Comme celle- ci était sensible, délicate et indulgente ! Et lui, le chef de la maison, comme 1l était honnête, loyal et franc ! Auprès de cet homme profondément pieux, bienveillant dans ses actes, ses paroles et mêmeses pensées, épris d’idéal qu’en musi- cien consommé il cherchait duns les accords des grands maîtres, au sein de cette paix créée par une profonde en- tente et un mutuel abandon, le petit-fils puisait, presque à sou insu, à l’école du vrai, du beau et du bien, les germes des qualités dont il devait faire épanouir et müûürir plus tard les fleurs et les fruits. Un trait montrera à quel point, dès son enfance, il avait de sensibilité. Lorsque, peu de temps après la mort de sa femme, son aïeul succomba subitement en prenant son repas, le pauvre enfant était à ses côtés. Après les premiers mouvements d’effroi, de surprise et de désolation. il s’aperçut que le vieil- lard tenait dans ses doigts crispés un fragment de pain. fl recueillit soigneusement ce dernier objet qu'avait pressé une main bénie et souvent, devant cette précieuse relique dont il ne s’est jamais dessaisi, il a pensé les yeux humides, à ce vieillard cravaté de blanc qui le berçait sur ses genoux et se mirait dans son sourire. — 276 — À la maîtrise de Mgr de Rohan, on recevait alors des ado- lescents de bonne famille que des professeurs sérieusement choisis élevaient et instruisaient dans les éléments des let- tres et des sciences. Ce fut là que le jeune Coutenot connut Armand Barthet: malgré les différences d’âge, de travaux et de situation qui le séparaient de l’auteur du Moineau de Les- bie, il n’en conserva pas moins avec lui les meilleures et les plus cordiales relations. Mais il devait surtout former avec deux autres condisciples un faisceau uni par les liens les plus solides. L’un était Léon Péquignot qui devint un des avocats les plus distingués de notre ville et décéda, il y a trois ans, après avoir honoré le barreau bisontin non moins par son impeccable probité que par sa science juridique in- contestable ; l’autre était Magdeleine, mort le 11 janvier der- nier, après avoir conquis le grade de colonel et en laissant une réputation de droiture et de loyauté parfaites. Cette sym- pathie étroite, née sur les bancs de l'école, s’est poursuivie sur le lit d’agonie, Les mêmes accidents ont provoqué la mort des trois amis ! Les années se succédaient. Le moment vint d'entrer au collège roval; puis, les études classiques terminées, et les deux baccalauréats obtenus, l’un à Besançon, l’autre à Dijon, l'heure sonna de se décider pour le choix d’une profession. Appelé par un goût irrésistible vers les études médicales, notre bachelier entra résolument dans la voie qu’il se propo- sait de parcourir. Et cependant que de ronces il trouvait aux abords du chemin! : La famille de sa mère, sans être véritablement opulente, jouissait d’une fortune assez importante. Un cautionnement fait à un ami infidèle avec plus de cordialité que de prudence amena l'effondrement de cette richesse honnêtement et par conséquent lentement aimassée. On avait dû vendre les vignes et autres terres de Bregille, et c’est au chagrin causé par leur ruine que les époux Noll avaient successivement succombé, elle d’abord, lui ensuite, non sans avoir versé des — 277 — torrents de larmes sur la tête de leur petit-fils ému unique- ment de leur peine. S'il lui avait été possible de conserver ces deux êtres si chers, que lui eût importé lanéantissement de son futur avoir ! En tous cas, l'honneur était sauf, l'espérance entière et partant, la résignation facile. D'ailleurs, la Providence lui avait ménagé un sérieux appul. Sa tante qui, malgré tous ces revers, aurait pu prétendre à une union ardemment désirée, refoula dans son cœur tout sentiment de satisfaction person- nelle et, ne songeant qu’à l'avenir de son cher neveu, réso- lut, dans une héroïque aäétermination, de se sacrifier à lui. Le jeune homme comprit ce qu'il y avait de généreux et d'admirable dans cette abnégation toute spontanée : aussi est-ce par un travail acharné, un respect profond, une grati- tude inaltérable qu’il répondit à une telle preuve d’affection et de dévouement. Les succès couronnerent ses courageux efforts. Apprécié par les maîtres de notre Ecole de médecine, appelé à remplir les fonctions d’interne dans notre grand hôpital, il suivit quelque temps après l’enseignement de la Faculté de Stras- bourg, puis gagna la capitale pour y obtenir le grade de doc- teur. Partout et toujours ses examens et ses concours furent l’occasion de nouveaux triomphes. Cependant le vide s’était fait plus cruel encore dans la famille si rudement éprouvée de notre étudiant. Ses deux sœurs étaient terrassées par d’implacables maladies, l’une à sept ans et l’autre à cinq ans, dans un court intervalle. Sa mère, femme d’une sensibilité exquise, expirait bientôt après, à Saint-Dié, sous le poids de cette double et poignante émo- tion. Son père enfin, élevé à la fonction de directeur des contributions indirectes à Nimes, mourait en quelques jours, en octobre 1847, après avoir pris, sans précautions suffi- santes, un bain dans l’eau glacée du Rhône. Aussi la tante et le neveu, réfugiés à Paris, dans un petit logement de la rue Soufflot, s’efforçaient-ils, elle par sa dou- — 978 — ceur vraiment maternelle et lui par sa filiale condéscendance, de créer dans leur humble asile une atmosphère de calme et de sérénité. [ls y avaient réussi et lorque le nouveau doc- teur, après avoir obtenu son diplôme, le 27 mars 1848, re- vint, dans le courant de la même année, habiter en haut de la rue des Granges, d’abord la maison où le pharmacien Desfosses découvrit la solanine, puis un appartement au n° 58, du côté opposé de la chaussée, chaque fois le logis, exigu et modeste, abrita les mêmes sentiments d'affection désintéressée et de reconnaissance sans limites. C'était comme un rayon de soleil après tant de sombres évé- nements que le retour dans la ville natale où l’on avait laissé toutes ses pensées. Le ciel allait s’obscurcir une fois de plus. Le frère du docteur Coutenot, blessé en faisant son service de sous-officier contre l’émeute de 1848, rendait l’âme le 10 février 1850, à l’âge de 22 ans. Le travail, mais le travail incessant et varié, était le seul dérivatif possible à cette cruelle séparation. Les débuts de la profession médicale sont toujours difficiles, sinon pénibles, pour ceux — et heureusement ils ont toujours été et seront encore nombreux dans notre région — auxquels 1l répugne de chercher la notoriété autrement que par des moyens probes et corrects : néanmoins, les chents commençaient à connaître le chemin de ce cabinet installé sans luxe, mais avec goût, où riches et pauvres étaient reçus avec les mêmes égards et d’où ils sortaient emportant à la fois d'excellents conseils pour leur santé et la meilleure impression sur le compte du consultant. Tout en s’occupant avec une attention scrupuleuse des soins que réclamaient ses malades, le jeune médecin ne né- gligeait pas les occasions d'accroître ses connaissances et de suivre le mouvement scientifique. Le 10 novembre 1851, il devenait membre de la Société de médecine de Besançon, après avoir déjà reçu, le 4 septembre précédent, à la suite de l’envoi d’un mémoire remarquable, — 979 — le titre de correspondant de la Société médicale d’Indre- et-Loire. Le 17 juin 1854, ses confrères du département du Nord lui octroyaient, dans des circonstances semblables, une pareille distinction. Il fut élu plusieurs fois président annuel. C’est le 5 avril 1852, qu'il entrait dans la Société d’'Emula- tion du Doubs, à laquelle jusqu’à la fin il resta fidèlement uni. Si nos volumes ne renferment aucune de ses publica- tions, si nos séances l’ont rarement compté parmi les audi- teurs des communications mensuelles, c’est que ses re- cherches étaient trop spéciales et son temps trop limité : îl eût été heureux et fier de collaborer directement à notre œuvre; en tous Cas, 1l l’estimait et applaudissait à son déve- loppement et àses progrès. Un hasard heureux allait décider de sa destinée et, pen- dant près de quarante ans, changer en bonheur les peines de sa jeunesse. Dans une maison contigué à celle qu’il occu- pait, était venu habiter un honorable et riche commerçant qui, dans un cas d'urgence, eut l’idée de recourir à ses lu- mières. On remarqua bien vite l’aisance et la distinction de ses manières ainsi que l’urbanité de son langage ; 1l frappa par la sûreté de ses affirmations et plus encore par sa modes- tie en face des bons effets obtenus; sa discrétion engagea à l'appeler davantage et, quand la guérison fut manifeste et que la dernière visite eût fait prévoir une interruption pro- longée de relations devenues agréables, on s’aperçut, de part et d'autre, qu'il s’était établi un courant sympathique entre le docteur et ses nouveaux clients. Comme chez le grand-père Noll, il y avait, dans la famille Bécoulet, deux jeunes filles douées non seulement de tous les attributs extérieurs, mais encore des plus enviables dons de l'esprit et du cœur. L’ainée, dont Mlle Annette Noll était allée, bien craintive et bien décidée tout à la fois, solliciter la main pour son fils d'adoption, avait ratifié l'acceptation de ses parents et se préparait dans le recueillement intime du {oyer paternel à être ce qu’elle fut en réalité, une épouse ex- — 280 — cellente et une mère accomplie. La plus jeune, par un con- cours étrange d'événements, était vouée à jouer, à l’égard de ses neveux et de sa nièce, le rôle de la tante Noll auprès du docteur Coutenot Le logis du débutant abrita le nouveau couple, dont l’union avait été célébrée en septembre 1853. D’un accord unanime, il avait été convenu que la tante Annette garderait sa place auprès du jeune ménage. C'était un acte de gratitude : ce fut un gage de félicité Sa présence ne fut pas inutile quand, au milieu des angoisses de lépidémie de choléra, vint au monde une première enfant, le 4 août 1854. Le père put savourer sa joie tout en remplissant son devoir contre le fléau, car il sa- vait, en quittant sa femme et sa fille, qu'il laissait en perma- nence à leur chevet l’ange tutélaire de son foyer. Le fardeau de l’âge commençait d’ailleurs à peser lourdement sur les épaules de la vieille tante. Elle put encore cependant, le 4 août 1856, dans un appartement plus vaste et mieux en- soleillé de la rue du Chateur, saluer lapparition d’un petit- neveu impatiemment attendu; mais, au mois d'avril 1857, elle rendait à Dieu sa belle âme, tandis que, comme un en- fant abandonné, le bon docteur pleurait. Même ici-bas les tristesses ont leurs compensations. En moins de dix ans, le docteur Coutenot s'était fait un nom; ses confrères l’estimaient et recherchaient déjà ses avis dans les cas difficiles : toutes les portes commencçaient à s’ouvrir devant lui. Un praticien érudit, le docteur Martin, était alors médecin en chef de l'hôpital Saint-Jacques et professeur de clinique interne. Depuis quelque temps, ses forces se déprimaient ; il demanda un assistant, et, le 18 avril 1857, le docteur Cou- tenot, sur la proposition du directeur Sanderet de Valonne, dont il n’oublia jamais le service bienveillant en cette oc- currence, fut nommé professeur adjoint de clinique médi- cale. Le décès du titulaire, arrivé quatre ans après, suscita des rivalités et provoqua des inimitiés dont finirent cepen- — 9281 — dant par atténuer la rudesse et tempérer la fougue deux hommes trop supérieurs pour s’attribuer réciproquement des actes dont une autorité puissante était seule respon- sable. Disons hautement que si de cette lutte entamée à son insu et poursuivie malgré lui le docteur Coutenot sortit vain- queur, son antagoniste ne fut en rien amoindri; et tous deux, restés dignes l’un de lautre, se fussent immédiatement ré- sonciliés si la passion de leurs défenseurs n’avait indéfini- ment reculé le moment d’une complète et franche explica- tion. Nommé, le 25 novembre 1861, médecin en chef de lhô- pital Saint-Jacques et, le 13 janvier 1862, professeur titulaire de la chaire de clinique interne, le jeune maitre allait donner la mesure de sa valeur. | On se faisait généralement autrefois une idée bien fausse de la façon dont les malades étaient traités dans les hôpi- taux par les hommes de Part : à cette heure, quelques esprits arriérés ne crolent-ils pas encore volontiers, malgré les preuves les plus convaincantes du contraire, que les indi- gents servent à des recherches expérimentales; que la ques- üon scientifique seule intéresse le médecin au sort du pauvre, échoué sur un lit de la salle commune, et que la sen- sibilité est lettre morte chez ceux qui ont la dure corvée de vivre entre la maladie et la mort. Ceux qui ont connu à l’œuvre le médecin bisontin qui, de 1861 à 1897, a porté tous les jours, dès le matin et bien sou- vent encore l’après-diner, le soir et même la nuit, ses soins éclairés et vigilants aux indigents des deux sexes de son service mouvementé, savent à quoi s’en tenir sur de telles suppositions. Ordinairement dès sept heures du matin, mais à neuf heures seulement les jours où il professait, le docteur Cou- tenot se trouvait à son poste, interrogeant, examinant, ana- lysant les moindres particularités du sujet mis entre ses mains, et cela avec un tact fin, délicat, surtout quand il s’a- — 9282 — gissait des enfants et des femmes, à l’égard desquels il pous- sait à l’extrême la maxima reverentia qui leur était due parce que faibles et parce que malheureux. Sa visite se poursuivait avec ordre, sans omission et sans hâte; 1l mêlait volontiers une parole d'encouragement aux investigations pénibles et toujours un mot d'espoir aux pronostics les plus désespérés. Il voyait dans les êtres dénués de toutes ressources et de toute vigueur qu'il avait mission de rendre sains et robustes, des membres de la grande famille humaine. et, loin de rester indifférent à leur détresse, s’v associait et s’efforçait, par un traitement rationnel, de la vaincre ou de la diminuer IF était un père pour tous les patients de son service et comme tel il était affecté vivement de la mort d’un quelconque de ses ma- lades. Quel respect de la vie d’autrui! Quel sentiment de sa lourde responsabilité ! surtout dans ces périodes où Pétat déplorable de notre promenade de Chamars et de nos ca- sernes amenait dans notre ville d’effrovables épidémies et remplissait tout à coup tous les lits disponibles de ses salles et même de toutes les salles supplémentaires. Mais aussi avec quel sang-froid il faisait tête à l’orage, organisait les se- cours et prenait les mesures de prophylaxie. C’est surtout dans les désastreuses propagations tvphoïdiques de no- vembre 1861 à avril 1862 et de mars à juillet 1869, et dans les recrudescences paeumoniques de janvier à avril 1864, qu'il eut à lutter avec vaillance et opiniâtreté. Son zèle ne se ra- lentit pas un instant et-alors que, tout à ses débuts principa- lement, à la tête de son immense service, on pouvait craindre qu'il ne résistât pas à une telle charge, il se révéla à la fois médecin de premier ordre et administrateur sage et pré- voyant. Sous la direction d’un initiateur si éminemment doué, des étudiants devaient fatalement commencer et poursuivre, dans des conditions excellentes, l'apprentissage souveraine- ment intéressant mais tout aussi laborieux de la clinique, c'est-à-dire de l'application directe à un cas quelconque de — 9283 — maladie des moyens de la reconnaître d’abord et de la traiter ensuite. Observateur sagace, il excellait à interpréter la va- leur d’un symptôme et à s’en servir, comme du fil d'Ariane, pour ne point s’égarer indéfiniment dans le dédale d’un dia- gnostic obscur. Il suivait en cela la saine tradition de ses premiers maîtres bisontins, pour lesquels, comme c’est le propre des caractères élevés, il avait conservé une déférence qui ne s’est Jamais démentie et de l'Ecole française dont notre illustre compatriote le franc-comtois Desault, à la fin du xvirre siècle, a jeté les bases à l’Hôtel-Dieu de Paris. Avide de progrès, mais sous la réserve expresse qu’il fût réel, c’est- à-dire qu'il s’affirmât comme une conséquence directe de la vérité. 1] n'avait que celle-ci pour toute orientation et s’ap- puyait sur les faits patents et non sur des opinions discuta- bles pour former les élèves à la pratique de son art. Et quand, après avoir éclairé les fermes données de l’observation et de expérience à la lumière naissante des recherches de labo- ratoire et aux vagues lueurs des théories souvent plus déce- vantes que directrices, il avait acquis la certitude ou sentait qu'il s’en était rapproché dans la mesure du possible, il fai- sait dans l’arsenal redoutable de la thérapeutique, avec un éclectisme libéral et indépendant, le choix du remède le mieux approprié à combattre le désordre de l’organisme. Pas un livre de quelque valeur n’échappait à sa lecture, pas un médicament ne le trouvait indifférent. Libraires et pharmaciens, dans un temps où la circulation des objets de poids était moins aisée, ne pouvaient comprendre son em- pressement à tout lire et à tout essayer. C’est qu’il voulait juger en connaissance de cause et ne pas laisser péricliter un seul instant, par un manque de renseignement, une exis- tence que telle indication ou tel moyen eût pu sauver peut- être ou tout au moins prolonger. On comprend que son cours ait été d’un puissant intérêt. Il n’était point pompeux mais familial. Tout en avant la parote facile, le docteur Coutenot ne pouvait être considéré comme — 98% — éloquent. Sa pensée ardente devançait souvent sa parole et ses phrases, tout en restant très claires avaient souvent le Jlaconisme d’un télégramme bien rédigé. Aussi préférait-il, et n’était-ce pas là une intuition de la pratique actuelle, faire une leçon de choses que débiter un discours. En tout cas il instruisait dans le sens complet du mot et avait le double souci du développement intellectuel et moral des générations de praticiens qui se pressaient successive- ment à ses leçons. Des légions d’internes ont bénéficié plus complètement de ses prudents conseils. «Ils sont devenus — ainsi qu'il n’a pas craint de le dire lui-même — les uns des savants, les autres des maitres. tous des médecins de tact et éclairés, précieux à la santé publi- que et,ce quin’est pas un moindre mérite, des médecins honnêtes. » Tout en menant de front ses fonctions assujettissantes de professeur et de médecin d'hôpital, le docteur Coutenot ne négligeait point pour autant la clientèle nombreuse qu'il s’é- tait attachée par d’indissolubles liens. Aux jours de consul- tations 1l y avait foule dans son salon d'attente et quotidien- nement 1l avait peine à suffire aux appels les plus urgents. Ilavait mème dû se résoudre à délaisser totalement les opé- rations chirurgicales qu'il pratiquait cependant avec une sur- prenante dextérité, mais, bien que peu à peu lPabandon des instruments l'eût rendu plus accessible à l’hésitation. il con- tinua à s’adonner aux interventions obstétricales dans Îes- quelles 1! manifestait les plus enviables qualités. Time, sed aude, voilà la devise qu’il avait adoptée. Fac bene, ne timeus, lui répondait l'inscription qui orne la fa- çade de l’hôtel de la Grand'’rue n° 44 où il était venu après la mort de sa tante et où il a si longtemps habité. Toute sa ma- nière de faire, dans les occasions graves, alors notamment qu'une mère etun enfant étaient en danger, se trouve résumée dans ces quelques mots latins. La patience et la prudence, mais aussi la détermination et même l’audace en face du = 085 — péril lui ont valu des bénédictions sans nombre et une légi- time célébrité. Mais sa réputation comme médecin proprement dit s'était répandue plutôt encore. Les personnages les plus en vue, les familles les plus riches et les mieux titrées à Besançon, dans le département, dans la province et même au delà, le man- daient à l’envi. L'autorité de ses avis ne se bornait pas à l’ap- préciation de ses confrères immédiats, mais impressionnait des maitres illustres, les Charcot, les Peter, les Ollier, les Potain, les Jaccoud, etc., avec lesquels il noua des rapports d’estinie et mème d'amitié. Comment au milieu d’une agitation si fiévreuse et si con- tinue, le praticien enseignant trouva-t-1l le moven de pro- duire ? Comment par dessus tout accumula-t-il tant de notes manuscrites et prépara-t-1} tant de travaux auxquels il n'a pas eu le temps de mettre la dernière main? C'est là un pro- blème qui resterait sans solution si l’on ne savait que, par la force de l'habitude, certains hommes privilégiés peuvent arriver à restreindre leur sommeil à quelques heures seule- ment par jour, quelles que soient leurs fatigues et leurs préoccupations. Levé de grand matin, ne se couchant que quand tous reposaient déjà, le docteur Coutenot avait horreur de l’oisiveté. À pied, en voiture, dans le train, il était toujours abondamment pourvu de journaux ou de revues scientifiques : il les parcourait, en soulignait les articles fondamentaux et le soir, après quelques moments passés dans l'intimité il les annotait et les méditait à ioisir. Les matériaux entassés, la tentation était violente de les mettre en ordre et de les faire valoir, Mais comme la fourmi pour l'hiver, il accumulait des provisions pour l’époque de la vieillesse et de l’isolement, sans négliger cependant d'affirmer, de distance en distance, la continuité de ses recherches par de nouvelles publica- tions. | Plus de quarante monographies, opuscules où articles, attestent la fécondité de l’auteur inuis sont loin d'en donner — 286 — la mesure exacte. Dix ans de plus d’une ‘santé normale au- raient permis à peine l’achèvement de toutes les œuvres commencées. Il eût été désolant qu’on ne scrutât point un tel trésor ou qu’on en dispersât les éléments précieux : la piété filiale et la reconnaissante amitié en sauront estimer la valeur et en assurer la conservation. Parmi les mémoires publiés ceux d’ordre médico-chirur- gical sont assurément les plus nombreux. Ils ne comportent point en général, vu leur côté technique pur, une analyse spéciale. Il en est quelques-uns cependant qui témoignent plus particulièrement des tendances passagères ou persis- tantes de l’auteur. Dès 1838, alors qu'il était étudiant à Besançon, le D' Cou- tenot s'était épris des questions ardues du magnétisme ani- mal. En 1859, il écrivait sur ce sujet des Généralités physio- logiques, pathologiques et morales, et en 1899 il le traitait à nouveau dans une pette brochure intitulée : Le fluide ner- veux et concluait que le cerveau n’est qu’un instrument merveilleux, que l’âme existe et que leurs rapports sont et resteront un mystère éternel. La fièvre typhoïde fut, parmi toutes les maladies, celle qui retint le plus son attention : elle lui avait causé tant d’an- goisses par ses accès farouches et ses sournoises accalmies. En 1890 il exposait quelques idées succinctes et rappelait les principales invasions de la redoutable affection, terminait en 1892 sa magistrale Monographie clinique et thérapeutique, et en 1895 achevait pour le Traité de médecine clinique un article très documenté. Les découvertes pastoriennes l’avaient d’abord surpris : ül n'avait point l'enthousiasme facile et se tenait sur ses gardes en fait d'innovations; mais il savait se rerdre à l'évidence et, quand la tuberculose eût été reconnue nettement conta- gieuse, 1l s'empressa, un des premiers, de solliciter un ser- vice spécial pour les maladies dites bacillaires, regrettant de — 287 — ne pouvoir installer, en un endroit plus favorable, un sana- torium, défiant toute critique sous tous rapports. Les rapports de la médecine avec la philosophie et avec la religion constituèrent pour lui des motifs de délassement plutôt que de travail : la Sueur de sang, la Vie et l'arrêt du Cœur, la Mort apparente, etc . ont pris naissance dans Palliance de son devoir et de sa foi. Un cas de résurrection momentanée de la circulation et de la respiration par la trac- tion rythmée de 1a langue {procédé Laborde) accrut encore, si possible, son amour pour ces insolubles problèmes. Les œuvres littéraires du docteur Coutenot ne datent guère que de sa réception à l’Académie des sciences, belles-lettres et arts de Besancon [le 28 juillet 1881). Son discours sur le cœur, qu'il prononça à cetie occasion, renferme de beaux passages ; on lit avec une vive satisfaction les pages qu'il a consacrées à Rougnon, à Sanderet de Valonne et à Bergeret, et l’on est ému par ses /mpressions et Souvenirs sur le car- dinal Mathieu, dont il fut le médecin et l’ami, et dont il eut le sourire d'adieu. Une carrière si bien remplie avait assurément droit à des distinctions honorifiques. Officier d’Académie le 16 mars 1870, le docteur Coutenot, dix ans après, était nommé officier de l’Instruction publique. Il venait à peine d'obtenir les premières palmes que la guerre franco-allemande éclatait. Bientôt une multitude de malades et de blessés affluait dans nos murs. L’intendance désemparée ne savait où se procurer des médecins pour as- surer des secours aux malheureux soldats entassés dans les hôpitaux, les ambulances, les baraquements, les maisons privées. À lhôpital Saint-Jacques, qui n'avait plus une place inoccupée, il ne restait qu'un seul chirurgien de l’armée pour les opérations et les pansements. L'autorité supérieure de- manda au docteur Coutenot de vouloir bien assurer le service des fièvreux militaires : il y consentit, mais mit cependant à son acceptation une réserve expresse, c'est qu'il prêterait — 288 — son concours à titre gracieux et n'abandonnerait pas pour autant son service gratuit des indigents civils. On se rappelle encore avec quel zèle il remplit sa double tâche, qui devint triple à une certaine époque critique où la Société internatio- nale de secours le pria de diriger une ambulance particu- lère Cette noble conduite désignait le médecin en chef de l’hô- pital Saint-Jacques pour la décoration. Sur la proposition du Ministre de la guerre, il fut nommé chevalier de la Légion d'honneur, le 27 avril 1872. Là ne se bornèrent point d’ailleurs les offices désintéressés de cet homme qui se dépensait sans compter. Membre du Conseil départemental d'hygiène depuis le 13 janvier 18692, il ne démissionna que le 12 décembre 1896, quand l’âge et sa santé faiblissante l'y obligèrent absolument. Il faisait parüe de la Société de secours aux blessés de terre et de mer depuis son origine. L'Union des femmes de France avait inscrit, dès le début, parmi ses médecins et il en était devenu le délégué régional pour le 7° corps d'armée, mis- sion qu'il remplit depuis le 5 avril 1887 au printemps de 1896. Les religieuses hospitalières n’acquéraient guère avant lui les connaissances les plus élémentaires que par Phabitude ou le hasard : il institua à leur intention des cours d’infirmières, les plus anciens peut-être qui aient existé, dans le but bien défini de faire de celles-ci des collaboratrices éclairées des médecins et des chirurgiens. Mais à côté de ce dévouement public dont on peut retrouver des traces et supputer l'importance, que de bonnes actions secrètes, que d’aumônes généreuses ignorées! Combien de détresses secourues non seulement dans les taudis de la mi- sère abjecte, où elles s’étalent plutôt qu'elles ne se cachent, mais encore sous des lambris dorés où elles s’efforcent de se dissimuler à tous sans réussir à tromper le docteur qui les visite. Puisque nul ne saura jamais ce que sa main généreuse a ii — 289 — distribué, du moins qu’il soit permis de citer, entre mille, un exemple de ses bienfaits. Certain soir d'hiver, aux approches de sept heures, un homme affolé traversait en courant la place de lEtat-Maijor, au moment où le docteur Coutenot, sortant de faire une vi- site tardive, S’apprêtait à monter en voiture pour rentrer à la maison. [l se réjouissait à la pensée de prendre quelques mi- nutes de gaité dans une réunion de famille impatiemment attendue. Fut-il reconnu ou deviné”? peu importe. Le dia- logue suivant s’engagea bref et précis : Docteur, de grâce, ma femme se meurt! — Mais, votre médecin? —- Je viens.de. le quérir, c'est M. X..., il est absent jusqu’à demain. — C'est bien, je vous suis. Après avoir donné des ordres à son co- cher pour qu’on ne lattendit point et qu’on commençât le repas à l’heure projetée, il s’élança dans lescalier et Jugea immédiatement de la gravité de l'accident, Un vaisseau im- portant avait été coupé par un éclat de verre, et l’hémorrha- gie était considérable. N'ayant que l'époux comme aide, il se prépara néanmoins à agir. L'opération était urgente : elle fut laborieuse, mais enfin il réussit à étreindre l'artère. Il pro- cédait au pansement quand le mari s’écria, en gémissant : Et dire, docteur, qu’il me faut maintenant quitter ma pauvre blessée et courir bien vite faire rire les autres, alors que j'ai le cœur bien gros. — Comment cela? — Mais oui, je suis Île premier comique du théâtre. Et voici le moment : je n'ai pas une minute à perdre, ou gare l'amende. — Courez vite jouer votre rôle, mon ami, tout va bien : rassurez-vous. — Je n'aurai pas même le temps de prévenir une voisine. — Je m'en charge. » — L'acteur sortit précipitamment. Quand il rentra, un peu après minuit, la lampe commencait à ne plus guère donner de clarté. Il courut embrasser sa femme, qu’il croyait seule et peut-être morte, tant il Pavait laissée pâle et décolorée. Son baiser la réveilla et tous deux poussèrent une exclamation de surprise et d’attendrissement. Le médecin était là, s’apprêtant à se retirer sans bruit. Ju- 20 — 290 — geant l’état trop sérieux pour demander dans la maison une veilleuse mexpérimentée qui, d'ailleurs, ouvrière exténuée peut-être, avait besoin de repos, il s’était constitué le gardien de la moribonde du soir, ressuscitée grâce à lui le lende- main. Cette année-là même et à diverses reprises pendant les années suivantes, l'artiste qui racontait avec effusion cet acte simplemement sublime, revenu à Besançon et applaudi du public épris de son réel talent, adressait au docteur et à sa famille, avec un mot sorti du cœur, le coupon d’une loge _Choiïsie pour la représentation donnée à son bénéfice. Cette fois-là, certainement, le docteur Coutenot n’avait point obligé un ingrat. Toute l’histoire de celui qui nous a quittés est dans ce fait qui sous d’autres aspects se renouvelait pour lui tous Îles jours et à tous les instants. Il faut lavoir approché et connu, avoir vécu dans son intimité et avoir été mêlé à ses œuvres pour se faire quelque idée de ce qu'il y avait en lui de qua- lités exquises. Il faudrait avoir la plume d’un Fénelon ou d’un Bernardin de Saint-Pierre pour les retracer avec assez de vé- rité et par conséquent de charmes. Mais comment rendre par des expressions verbales ce que la toile magistrale d’un ar- tiste supérieur, le portrait merveilleux dû au pinceau d'E- douard Baille n’a pu qu'imparfaitement reproduire, cette af- fabilité à la fois simple et digne, cette douceur naturelle et engageante, cet enjouement calme et réservé qui donnaient à sa fréquentation l'attrait d’un plaisir toujours nouveau et toujours plus désiré. Physiquement il ressemblait, dit-on, à son grand-père Noll, dont il avait gardé l'habitude naturelle d’une mise irréprochable. Le front haut, les sourcils accen- tués, l’œil vif et brillant, les pommettes saillantes, le nez allongé, les lèvres fines, le menton proéminent il avait, dans. ‘l'encadrement des favoris qu'il portait courts, un visage frais auquel une moustache en brosse et une simple couronne de — 9291 — cheveux autour d’un crâne dénudé achevaient de donner un caractère en dehors de toute banalité. Comme cette tête s’a- nimait quand, dans le feu de la conversation et surtout de la discussion, le docteur Coutenot dévoilait les trésors de sa science ou les ressources de son esprit. Moralement, il tenait plutôt de sa grand’mère, ou plutôt il résumait ce qu’un ata- visme sans tache peut accumuler dans le dernier survivant de qualités de toutes sortes. | Catholique sincère, instruit et convaincu, 1l ne faisait point parade de ses doctrines et se contentait de pratiquer sans ostentation la religion dans laquelle 1l avait été élevé et avait résolu de vivre et de mourir. Absolument tolérant pour les autres, il n’était sévère que pour lui-même [ncapable de commettre un acte répréhensible, il était prompt à admirer le bien, quelle qu’en soit l’origine et toujours disposé, tout en condamnant le mal, à en excuser les auteurs qu'il soup- connait être de bonne foi. Seule, l'injustice flagrante le trou- vait impitoyable; et son énergie dans la lutte contre les op- presseurs lui eùüt fait oublier ses propres intérêts. N’ayant jamais offensé personne, mais, comme tout homme arrivé à un certain degré de l’échelle sociale, ayant été sujet à bien des attaques injustes ou inconsidérées, il n’a jamais connu la haine ni rêvé la vengeance : à ses rares ennemis que la jalousie a un moment rendus acharnés, il a toujours géné- reusement pardonné. Ses dernières volontés, écrites alors qu’il terminait sa soixante et dixième année, en sont l'attes- lation réfléchie : ses agissements irréprochables envers tous en sont la preuve irréfutable. Il était décrété que ce vénérable vieillard repasserait au dé- clin de sa vie par les épreuves du commencement. La perte de ses beaux-parents, en qui il avait retrouvé ses protecteurs défunts, avait ravivé en lui bien des blessures facilement sai- gnantes : la mort de sa fille, jeune femme et mère, aussi ver- tueuse que ravissante lui porta un coup funeste. Il ne passa désormais aucune Journée sans songer à l’absente, consignant — 292 — ses pensées qui sont autant de prières et allant à chaque ins- tant relire auprès d'elle, sous l’abri du caveau de la famille les pages qu'il avait composées ou recueillies à sa mémoire. Entre temps, deux fois il avait failli être arraché à l'amour de son entourage effravé. Une pneumonie contractée à la suite d’un surmenage extrême, une piqûre anatomique avec complications multiples, résultat d’une intervention dans son service hospitalier, menacèrent tour à tour d’une terminaison fatale cette victime du devoir et de Ja charité Sur les instances de tous ceux qui veillaient sur sa pré- cieuse santé, le docteur Coutenot, après s’être retiré en sa villa, voisine du Château-rose et avoir conservé pendant quel- que temps un petit appartement rue du Chateur, résolut de rompre tout à fait avec la profession dont 1l avait été pen- dant cinquante ans le solide et noble ornement. L’ouïe avait reçu quelques atteintes ; l’oppression se manifestait quel- quefois, les infirmités inhérentes à l’usure progressive des organes commerçéaient à nécessiter une plus grande liberté de régime et d’allures : 1! reconnut vite qu'il avait sagement fait de gagner un endroit propice à la retraite et à la distrac- tion. Mais le calice n'avait point épuisé toute l’amertuine de son fiel. Bientôt son fils aîné, atteint au loin d’une lésion incurable, bientôt sa femme, impitoyablement meurtrie par cette na- vrante découverte, mouraient à quelques semaines l’un de l’autre sous ce toit qui venait de les réunir. À leur prodiguer ses soins caressants, 1l avait dépensé ses forces : des symp- tômes fâcheux avaient déjà jeté l'alarme chez plusieurs de ses confrères ; mais il tenait à éloigner toute idée de crainte à son endroit, tant il avait la volonté de vivre pour les deux fils qui lui restaient, son gendre et ses petits enfants, sa belle-sæur enfin, auxquels il ne pouvait assez témoigner sa paternelle ou fraternelle affection. Il eut la satisfaction ultime de bénir l’union de sa petite- — 92935 — fille et de souhaiter, à l’aurore du nouveau siècle, bonheur et prospérité à tous ceux qui lui étaient unis par les liens du sang ou de l’amitié. Mais dès les premiers jours de janvier, alors que rien ne permettait de prévoir une fin prochaine et qu’on pouvait se bercer de l'illusion d’une longévité peu com- mune, une brusque et mortelle atteinte nous larrachait en moins de vingt Jours. Il semble que le juste ne devrait disparaitre que dans la quiétude. Mais, si sa fin est quelquefois sans trouble, comme le soir d’un beau jour, parfois le ciel la soumet, pour rendre plus radieuse l'aube de limmortalité, à la purification der- nière du martyre. C'est ce qui arriva pour notre malheureux et respectable confrère. [l subit les tortures ies plus atroces, lui qui avait adouci tant de douleurs. Les soins les plus attentifs, les plus empressés, les plus affectueux ne parvenaient qu’à le sou- lager imparfaitement et cependant, quand la souffrance, après lavoir contraint à gémir, lui laissait un peu de répit, il en profitait pour se ressaisir et, n'ayant plus de pensée que pour ceux qui l’assistaient, 1l les engageait à prendre du repos et à réparer leurs forces, s'excusant de leur occasionner quelque fatigue et les remerciant avec la plus touchante cordialité de leur sollicitude et de leur compassion. Sa mort fut une déli- vrance. Il succomba le 24 janvier, à 5 heures 1/2 du soir, au milieu de sa famille désolée. Suivant son désir, il fut déposé dans la bière par ses deux fils et enseveli humblement par eux, comme le Christ, dans un suaire. Le bruit de sa maladie avait causé dans nos rues et sur nos places le plus pénible étonnement : les appréhensions des médecins excitèrent dans la population une anxiété crois- sante; la nouvelle de sa mort provoqua l’explosion d’une tris- tesse unanime. Rien ne devait manquer à cette affreuse séparation. Pour qu’elle fût plus lamentable encore, c’est au milieu des élé- ments déchainés que le cortège se mit en marche et c’est — 9294 — pendant un véritable ouragan que le cercueil reçut les der- niers hommages. Mais la tempête qui sévit alors permit de mieux juger en- core de la haute estime et de l’incommensurable attachement qu'avait pour le sage qui descendait dans la tombe ses con- citoyens de tous les rangs et de tous les partis. Une foule immense était accourue à la maison mortuaire ou à l’église paroissiale et, après y avoir suivi ou précédé le convoi, avait eu à cœur d'accompagner, sous des torrents de pluie et des bourrasques impétueuses, la dépouille mortelle jusqu’auprès du mausolée. Une peine profonde se reflétait sur tous les vi- sages, des sanglots soulevaient bien des poitrines et des larmes obscurcissaient bien des yeux. « Ni couronnes, nifleurs, ni discours, mais des prières », avait dit le mourant, et voilà que la foule obéissante proférait en silence la plus éloquente oraison funèbre. On sentait que tous avaient conscience de la grande perte consommée : c'était un parent incomparable, un ami constant et fidèle, un bienfaiteur généreux qui dispa- raissait pour toujours. « C’est un brave homme de moins », avait dit, dans son langage naïf, un malade de l'hôpital à l'annonce de son décès; « jamais on ne saura tout ce qu'il a fait de charités », avait-il ajouté. Et c’est la même pensée qui se répétait, sous toutes les formes, dans les groupes qui s’éloi- gnaient. Oui, l’homme qui disparaissait était réellement plus qu'un savant et plus qu'un philanthrope ; un seul mot le dé- finit avec assez d’exactitude : c'était un homme de bien ou plutôt c'était la bonté même. Rien ne se perd dans la nature : les corps changent sans se détruire; les forces se transforment sans s’annihiler; les âmes quittent leur enveloppe charnelle mais ne meurent ja- mais. C'était la conviction inébranlable du croyant éclairé que fut le docteur Coutenot : c’est le consolant espoir de . ceux qui pleurent, avec cette réconfortante pensée que, du séjour de paix où la Justice éternelle lui a donné sa récom- = 9% — pense, il exercera sa secrète et puissante influence sur ses proches qu’il adorait, ses amis qu’il a comblés, ses conci- toyens qu'il a servis, pour la plus grande gloire de la vertu, dont il a été un parfait modèle, et le plus grand bien de ceux qui souffrent, qu'il a tant plants, tant secourus et tant aimés. PRINCIPAUX TRAVAUX DU Dr COUTENOT Du SANG DANS LES PHLEGMASIES. Thèse, mars 1848. OBSERVATION DE TÉrANOoS, avec autopsie. Service de M. lé: professeur Martin (Revue Médicale de Besançon et de la Franche-Comté, 1847, p. 47). : MÉMOIRE SUR LES DÉCHIRURES VULVO-PÉRINÉALES dans l'emploi du forceps (Recueil des travaux de la Soc. de Medecine d’Indre-et- Loire, 1851). CONSIDÉRATIONS SUR LA GASTROTOMIE, faisant suite à une Observation d'étranglement interne à travers une déchirure du mésentère, lues à la Société de Médecine de Besançon, le 17 décembre 1851 (Bull. de la Soc. de Médecine de Besançon, 1851). QUELLES SONT LES VERTUS THÉRAPEUTIQUES DE LA BELLADONE? S'appuyer sur des faits pratiques (1852). Mémoire envoyé le 20 mars 1852 à la So- ciété de Médecine de Gand. GÉNÉRALITÉS PHYSIOLOGIQUES, PATHOLOGIQUES ET MORALES SUR LE MAGNÉ- TISME ANIMAL (juillet 1852.) OBSERVATION DE PNEUMONIE (Revue Médicale, mai 1853). OBSERVATION D'OPÉRATION CÉSARIENNE, après décès de la mère (observat. n° 328) (Recueil des travaux de la Soc. de Médecine d’Indre-et-Loire, 1853). TRACHÉOTOMIE, suivie de suecès. Réflexions sur la cause ordinaire de la mort après cette opération, lues à la Société de Médecine de Besançon le 1% décembre 1853 (Bull. de la Soc. de Méd. de Besançon, 1853). OBSERVATIONS ET RÉFLEXIONS sur la compression de l’aorte abdominale contre les pertes utérines après l'accouchement (1854). RELATION D’UNE EPIDÉMIE DE VARIOLE ET DE PURPURA HÉMORRHAGIQUE, qui à régné à Besançon en mai 185% (Annales de la Flandre occiden- tale, 1855). ACTION DE L'HUILE DE CHÈNEVIS SUR LA SÉCRÉTION MAMMAIRE. Observa- tions de métastases Jaiteuses (1bid., 1856). Du TÉTANOS DES NOUVEAU-NÉS, à propos d’une observation suivie de gué- rison (Jbid.). DISCOURS DE PRÉSIDENCE à la réunion générale de la Société de Médecine de Besançon, 8 nov. 1858 ({ Bull. de la Soc. de Méd. de Besançon). BEC DE LIÈVRE DOUBLE ET COMPLIQUÉ, opéré au deuxième jour de la nais- sance. Deux considérations faisant suite (observat. 573), 1857 (Ibid., 7 juillet 1859). NOUVEAUX FAITS D’IODISME, présentés à la Société de Médecine de Besan- çon pour sa séance générale du # juillet 1861 (JZbid., n° 11, 1861, p. 55)... — 296 — CONTRIBUTION À LA PATHOLOGIE DE LA RATE. Lecture faite en séance gé- nérale de la Société de Médecine de Besançon, le 31 juillet 1862 «Jbid., - 1862). LE CŒuUR, Discours de réception lu en séance publique de l’Académie de Besançon du 26 janvier 1882 (Bull. de l’Académie de Besançon, 1883). FIÈVRE TYPHOÏDE ET SALUBRITÉ A BESANÇON, lu en séance de la Société de Médecine de Besançon, 1888 (Bull. de la Soc. de Méd. de Besançon, n° 2, 1890). ELOGE DU D' SANDERET DE VALONNE, lu en séance publique de l’Académie de Besançon, janvier 1891 (Bull. de l'Académie de Besançon, 1891:. FIÈVRE TYPHOÏDE. Monographie clinique et thérapeutique (in-8°, xr1-299 p., 4 planches hors texte. Besançon, imp. Paul Jacquin, 1892). PROCÉDÉ LABORDE. Résurrection momentanée de la respiration et de la circulation. Observation communiquée à la Société de Médecine de Be- sançon, 9 juin 1893 (Bull. de la Soc. de Méd. de Besançon, 1893). NOTICE SUR LE D' BERGERET, lue dans la séance de l’Académie de Besan- çon du 15 février 1894 (Bull de l’Acad. de Besançon). UN SERVICE SPÉCIAL DES MALADIES TUBERCULEUSES. Lecture faite à la So- ciété de Médecine de Besancon, le 26 août 1892 (Revue Médicale de Franche-Comté, bull. n° 8, août 1895). LE CARDINAL MATHIEU, Impressions et Souvenirs, lus en séance publique de l’Académie de Besancon, le 11 juillet 1895 (Bull. de l’Acad. de BPe- sançon, 1896). DU MOMENT DE LA MORT AU POINT DE VUE DE L'ADMINISTRATION DES SA- CREMENTS. Communication faite à la Société Médicale de Saint-Luc Saint-Côme, Saint-Damien, dans sa séance générale, tenue à Besançon, le 18 juillet 1895 (Bull. de la Soc. Méd. Saint-Luc, Saint-Côme, Saint-Damien (comité de l'Est), Bourges, imp. Tardy-Pigelet, 15, rue Joyeuse). LA VIE NE FINIT POINT A L’ARRÊT DU CŒUR. Communication faite à la séance générale de la Société de Saint-Luc, Saint-Côme, Saint-Damien, le 18 juillet 1895 (Bull. de la Soc. Méd. de Saint-Luc, Saint-Côme, Saint-Damien, n° 4, octobre-décembre 1895). Le DocTEuR RouGxoN, de l'Université de Besançon (1727-1799). Brochure in-80, vI-86 pages, avec portrait (Besançon, imp. Bossane, 1895). Chapitre « FIÈVRE TYPHOÏDE » (tome I du Traité pratique de Médecine clinique el thérapeutique, sous la direction de MM. Samuel Bernheim et Emile Laurent). Du FLUIDE NERVEUX (Revue du Monde invisible : 1re partie, n° 15, février 1899 ; — 2e partie, n° 15, juin 1899; — conclusions, n° 1, 1900). DE LA SUEUR DE SANG, à propos de l’Agonie du Sauveur à Gethsemani. Etudes franciscaines, publiées par des religieux de l’ordre des Frères mi- neurs capucins (tome I, n° 5, mai 1899, p. 536). LA MORT APPARENTE ET LES DERNIERS SACREMENTS. Etudes franciscaines, publiées par des religieux de l’ordre des Frères mineurs capucins (t. V, n° 25, Janvier 1991, p. 40). DIscoURS, RAPPORTS, ARTICLES DE JOURNAUX, etc. 3 ur NOFICE DEUX MANUSCRITS FRANC-COMTOR DES XVII ET XVIII SIECLES RÉCEMMENT ENTRÉES DANS NOS DÉPÔTS PUBLICS Par M. Jules GAUTHIER Séance du 20 avril 1901. Une heureuse circonstance a fait entrer tout récemment aux Archives du Doubs et à la Bibliothèque de Besançon deux manuscrits inédits qui, à .divers degrés, intéressent l’histoire comtoise et méritent chacun une notice quelque peu développée. Le premier est un volume sur papier, au filigrane de Dole, mesurant 2795/178nm et comptant 111 feuillets, outre un feuil- let de garde annoté dans ce siècle par deux collectionneurs connus : Labbey de Billy et Aymonet de Contréglise. Son titre est le suivant : HISTOIRE ET SVCCESSION DES ARCHE- VESQUES DE BESANÇON. L'écriture cursive est bonne ; des retouches, des suppressions, des adjonctions, soit de la main du copiste (car 1l s’agit d’un texte écrit ou transcrit sous la direction de l’auteur) soit de la main de lauteur lui- même, indiquent un manuscrit original ; quant à la date, on peut la lire au verso du folio 109, elle est de 1615. Une main étrangère a complété aux folios 109 vo-111 la liste des ar- chevêques en la prolongeant jusqu’à 1638. Pour compléter cette description et avant d'aborder une — 998 — double question : ce que contient le manuscrit et quelles sont ses sources, d’une part ; d'autre part, quel en est l’au- teur (l'ouvrage lui-même ne contenant aucun renseignement précis à cet égard), disons encore qu'il porte l’estampille bien connue de la bibliothèque de Labbey de Billv : ses armes. sa devise, la légende : EX BIBLIOTHECA BILLIANA. Labbev de Billy, ce faux érudit dont la fatuité a créé, mal- gré de lamentables plagiats, des écrits au-dessous du mé- diocre, a donné, en annotant ce manuscrit d’une note auto- graphe de quelques lignes, la preuve de ce que nous avançons : son défaut absolu de sens critique et même de sens commun. « Dom Fauste Labbey, auteur de ce manus- rit, naquit à Vesoul le 28 septembre 1654... et mourut le 45 avril 1712 ». La date de 1615, en parfaite concordance d’ailleurs avec les caractères paléographiques du manuscrit, aurait pu empêcher pareille bévue. Mais c'était une manie du collectionneur de rattacher les manuscrits qu'il possé- dait à des auteurs de sa famille, sauf à commettre chaque fois de grossières erreurs; on s’en convaincra notamment en consultant les annotations du manuscrit 695 de la Biblio- thèque publique de Besançon. L’« Histoire et succession des archevêques de Besançon », si nous abordons et parcourons le texte, contient 93 notices (95 avec le supplément) des prélats qui ont gouverné l’église de Besançon depuis saint Lin (auquel auruent succédé saints Ferréol et Ferjeux, apôtres de la cité) jusqu'à Ferdinand de Rye, successeur immédiat du cardinal de Granvelle. Un œil quelque peu habitué aux antiquités ecclésiastiques de Besançon retrouvera aisément les sources de la compila- tion que nous allons analyser; le point de départ est une Chronique latine composée à la louange des archevêques par un moine de l’abbaye Saint-Paul, en 1502 (l)., traduite (1) Bibl. Nat., autrelois fonds Bouhier, aujourd'hui n° 16982 du fonds latin, fol. 20-50. — 999 — en français et continuée jusqu’à 1587 sous le titre de « Cha- talogue des archevesques et evesques de la cité de Criso- polis » (D. Mais à ce rudiment sommaire sont ajoutées une foule de notes tirées de documents précis : chartes de l’ar- chevêché et du chapitre mélropolitain, quelques disser- tations historiques, critiques, même philologiques, enfin, ce qui est plus sérieux et plus précieux, nombre d'inscriptions funéraires des archevêques, empruntées aux églises de Saint-Etienne, de Saint-Paul de Besancon et de l’abbaye de Bellevaux. Ce soin de relever les épitaphes avant amené la confron- tation de notre manuscrit anonyme avec la seconde partie du Vesontio de Jean-Jacques Chifflet, où l'historien de Besançon à pieusement re£roduit la plupart des inscriptions des tombeaux de nos prélats, de ce rapprochement na- quit la conviction, confirmée par maint détail, que notre manuscrit libéralement communiqué au savant médecin avait servi de base à son travail et qu’il s'était borné à l’enrichir de nouvelles notes et de renseignements puisés à d'autres sources, tout en respectant le fonds de notre compilation. Toutes les épitaphes recueillies par notre manuserit sont reproduites dans Jean-Jacques Chifflet, Y compris celle du père des pauvres, Henri de Vergy (1330), rapprochée de celle de son descendant le bon archevêque Antoine de Vergy (1541), sauf deux, sans date, que, pour ce motif sans doute, Chifflet a exclues de sa nomenclature, mais qui n’en sont pas moins très précieuses pour notre histoire, celle de l'archevêque Gérard (mort en 1224) et celle d'Eudes de Rougemont (mort en 1301), tous deux ensevelis à Belle- Vaux. (4) Publiée dans le tome IL des Documents inédits de l’Académie de Besançon, 1:60, — 900 — Voici ces deux textes fort remarquables. Et d’abord celui qui concerne Gérard : CONTINET HÆC FOSSA GERARDI PRESULIS OSSA VRBEM CHRYSOPOLIM REXIT QVÆ DICITVR OLIM Puis celui d'Eudes de Rougemont : HIC PRÆSUL SPONTE BISONTINUS IACET ODO DE RUBEO MONTE RE BONUS ATQUE MODO Ces vers léonins, de même facture, ont" düsortir, au xiIv®e siècle, de la même plume et du même ciseau. Ne fut- ce que pour nous les avoir restitués, notre auteur anonyme mériterait notre reconnaissance. | Mais d’abord, la collaboration de ce précurseur au Ve- sontio de Jean-Jacques Chitflet est, pour nous, absolu- ment établie, quoique par certaines suppressions d’évêques mal notés ou pseudo-évèques, Chifflet ait réduit à 87 le nombre d’archevêques porté à 93 dans notre anonyme. Sans duninuer beaucoup le m'rite de Chifflet qui a traduit en latin élégant la compilation un peu indigeste de notre auteur et élagué nombre de naïvetés un peu trop crues, tout en accep- tant les légendes de saint Antide emporté par le diable, de saint Germain portant sa tête de Grandfontaine à Baume, etc., il faut faire une part au bon vouloir et au labeur de notre écrivain anonyme, en tenant compte les quelques détails inédits ou curieux qu'il nous fournit sur le passé. À propos du martyre de Saint-Germain, massacré à Grand- fontaine, il nous donne par exemple une description de lé- glise romane du prieuré bénédictin dont rien ne survit : « lon void encore par l’antiquité du bastiment de l’église dudit lieu, principallement en la nef, y avoir eu quelque forme d’amphithéâtre romain, ou termes à l’imitation de celle — 301 — de Dioclétien, et le clocher est dressé quasi a mesme ouvrage que sont les clochers de Saint-Germain aux fauxbourg lez Paris en France » (fol. 93). Il nous raconte le cérémenial de la procession des Rameaux à l’abbaye de Baume, la prédication qui se fait hors de la ville, le heurt des portes au retour (fol. 24). Il nous décrit le tableau fort ancien qu’on voyait naguère à l’église Sainte-Madeleine et qui représentait saint Antide voltigeant dans les airs sur les robustes épaules du diable, lors de son expédition de Rome (fol, 32 v°). Il a visité le château de Bracon et la chambre « piolée de marqueteries d’or » où est né saint Claude (fol. 61), reconnu sur le pied du clocher de Saint-Etienne de Besançon lefligie « du lyon des comtes de Bourgogne » (fol. 72 v°), dessiné le premier la rose de marbre du maitre autel avec le chrisma, la colombe, l'agneau, l’ret low (fol. 85), transcrit d’après la fresque du bas de la nef de Saint-Etienne les inscriptions qui entouraient les images des huit comtes palatins (fol. 94) et les deux inscriptions l’une sur bronze, l’autre sur bois, qui rappelaient l'incendie de 1350 (fol. 99 v°. Càet là les événements contemporains de la date où ilécrit, trouvent quelque commentaire : de son temps les curés de campagne sont loin d’être riches et sont vêtus de toile noire, faute de pouvoir acheter du drap!.. Je m'’arrête, j'en aidit assez pour justifier cette double proposition, l’une que Jean-Jacques Chitflet a suivi pas à pas notre chroniqueur, sauf à le discul- per du reproche qu’on pourrait lui faire « d’avoir prins les œufs du nid d’autruy » (fol. 63) ; l’autre que, même après lui, il reste à glaner dans l’histoire inédite de nos archevèques,. J'arrive à une dernière question. Quel est l’auteur du ma- nuscrit de notre Histoire? et jy réponds sans plus tarder par ces deux mots : François d'Orival, chanoine de Besançon, archidiacre de Luxeuil, mort à Besançon le 24 avril 1620 (D. (4) No Ji de l’'Obituaire de l'Eglise de Besançon, Doc. inéd., IX, 102. —- 302 — Je l’établis sommairement, sans faire passer l’auditeur par les phases laborieuses de cette petite découverte, par les preuves suivantes : Notre manuscrit est écrit de la même main que celle du scribe qui a transcrit le « Saint Suaire de Besançon, Anti- quité, Miracles et Vénération d’iceluy », manuscrit signé de François d’Orival, docteur en théologie et en décret, daté de 1610, et conservé aux archives du Doubs sous la cote G 172. De plus, dans un passage de l'Histoire des Archevêques, l’auteur rapporte qu’en 1592, il prononça aux Cordeliers de Besançon l’oraison funèbre du comte de Vergy, gouverneur du comté de Bourgogne, et ce à la demande de ses conci- toyens. Or, vérification faite des délibérations municipales, à la date du 20 janvier 1593, je trouve que cette commission fut donnée « au sieur théologien chanoine d’Orival () ». La démonstration est donc suffisante, et voilà un volume de plus à l’actif d’un ecclésiastique dont on connaissait déjà deux ouvrages restés manuscrits : La Dissertation sur le Saint Suaire citée plus haut, et les « Annales ecclesiæ Bison- tinæ », conservées sous le n° 710 des ms. de Besançon. J'en ajouterai un quatrième, un recueil de chartes et di- plômes sur l’histoire de l'Eglise de Besançon de 809 à 1450, conservé dans la bibliothèque du Séminaire de Besançon, sous ce titre : « Ex antiquissimis tum ecclesiæ metropoli- tanæ Bisuntinæ, tuim abbatialium ecclesiarum dieli loct sive ex earum archivus deducta excemplaria seu transumpta. — VESONTIONE 161%. » C’en est assez pour classer l’archidiacre François d’Orival parmi les érudits qui ont bien mérité de la patrie comtoise, en sauvant, par des observations ou des transcriptions faites à temps, nombre de matériaux utiles à notre histoire (2). (1) BB 49, fol. 236, Arch. municip. de Besançon. (2) François d’Orival était lié d'amitié avec Jean-Jacques Chifflet: voir une pièce de vers qu'il lui dédie en tète de Vesontio, p. x1, prem. partie, — 303 — C’en est assez aussi pour que l'entrée aux Archives du Doubs, de l'Histoire des archevesques de Besançon, compi- lée en 1645 par le docte chanoine, soit considérée comme une bonne fortune pour ce dépôt public (1). PI Un second manuscrit, petit format, mesurant 182/115"" et comptant 173 pages d’une fine et très régulière écriture du xvui° siècle, porte le titre suivant : « RECUEIL de Contes et Historiettes composés par Différens Autheurs d’une Aca- démie établie à Besançon en 1776 ». Ce titre est serti d’un encadrement tracé à la plume et comprenant divers em- blèmes, torche et carquois, colombes se becquetant, guir- landes de roses. Une table, à la page 3, récapitule les titres des pièces con- tenues dans le volume ; elles sont au nombre de emdq. La première est un « Discours à l’Académie sur une his- toire anonyme qu’on y avoit envoyé, laquelle a été suppri- mée, parce qu'elle ne pouvoit pas être lue en bonne compa- gnie », par M. de C*"*. C’est une pièce d'assez mauvais ton, critiquant en termes vifs et malsonnants un méchant auteur que rien ne désigne et dont le style aurait déplu (7-15). La seconde est un ballet héroïque intitulé : © PEmpire des Aiïrs ». Ce ballet en vers, met en scène Alexandre, Cam- paspe, Phidias, Apelles, dans les environs de Babylone; l’au- teur est le marquis de M"; la scène est représentée dans un château. Les vers ne sont ni plus mauvais ni meilleurs que la moyenne des versifications du xvin° siècle (17-51). La troisième a pour titre : « PROBLÈME, Qu'est-ce que l'Amour ? », par M. le chevalier de B°'. C’est de la philoso- (1) Cette note était rédigée quand j'ai constaté que la Bibliothèque de Besançon possédait, sous le n° 646 de ses manuscrits, une copie, faite à la fin du xvie siècle, de l'Histoire et succcession des Archevèques de Be- sançon, dont le rédacteur du Catalogue des Manuscrits ignorait l’auteur. — 304 — phie à la mode, c’est-à-dire de la puérilité pompeuse, du ba- dinage à la portée de tout le monde (53-105). Le quatrième est intitulé : «Le Préjugé vaiaeu », par M. le chevalier de B*". C’est un de ces galimatias langoureux, amoureux, vaporeux, dont l’auteur d'Emile avait créé le genre si fade et si plat, et qui, comme fadeur et platitude, ne le cède en rien aux plus frivoles de ses contemporains (107-155). | | Le cinquième, toujours signé des initiales du chevalier de B°”, est un « Conte : Clovis et Mirtil ou la Raison et lA- mour ». Tendresse, volupté et fadeur y dansent une ronde dans la gamme du Préjugé vaineu : c’est le même style et le même précieux. Malgré tout, le volume de PAcadémie de 1776 était intéres- sant à recueillir. Le conservateur de la Bibliothèque de Be- sançon a été de cet avis, et ce manuscrit, qui peint si bien le côté frivole et léger, mais aussi la facilité des littérateurs bisontins du xviri° siècle, avait sa place marquée dans une collection publique, où il retrouvera à la fois la trace de plu- sieurs sociétés académiques éphémères fondées il y a 150 ans par des jeunes gens, des gens sérieux, même des femmes, dans notre vieille cité, et un Recueil de pièces fugi- tives, émanées d’un groupe littéraire analogue à celui que je viens de faire connaitre. ANTOINE PERRENOT, Evèque d'Arras (1547, 30 ans) Peint par Antoine Moon (Original no 1030 du Musee de Vienne) LE CARDINAL DE GRANVELLE ER ES" ARTISTES DE SON TEMPS Par M. Jules GAUTHIER SECRÉTAIRE DÉCENNAL Séance publique du 19 décembre 1901 Tout orgueilleuse qu’elle soit d’avoir donné le jour aux deux Granvelle, la Franche-Comté n’a point encore élevé à ces hommes d'Etat incomparables, façonnés par le génie de Charles-Quint, le monument définitif qui mettra en pleine lu- mière leurs talents, leur caractère, leurs glorieux et écla- tants services, et qui rendra à leurillustre mémoire un hom- mage bien mérité. ; C’est que la tâche est rude et complexe, car l’action d’An- toine et de Nicolas Perrenot, du chancelier aussi bien que du cardinal, eut pour théâtre l’Europe entière, et cela, dans la pé- riode la plus mouvementée de ce xvi* siècle dont les effer- vescences ont amassé tant de ruines, dont les immortels filons d’or n’ont jailli qu’à travers la flamme des incendies ou le sang des batailles. Le chancelier Perrenot s’est passé d’aieux et sa mâle éner- gie, sa pénétration prodigieuse, la sagesse de ses concep- tions, l'incroyable activité de son esprit, lui ont ouvert mal- gré les jalousies de la noblesse l'accès du pouvoir, et en ont fait le bras droit du plus puissant empereur qui ait porté le sceptre depuis Charlemagne. Le cardinal, doté par la volonté paternelle d’une éducation princière, digne de ses qualités précoces et d’une valeur 21 | | | | | — 906 — personnelle que ses ennemis eux-mêmes ont toujours re- connue, est devenu par sa clairvoyance, sa modération, la souplesse, la vivacité et la justesse de son intelligence le digne continuateur du chancelier. Et ce n’est pas la moindre fierté de notre race comtoise que de voir ces deux plébéiens, nés sur notre sol, prendre le pas, durant cinquante ans, à la cour des empereurs, des rois et des papes, sur les plus illustres maisons du monde et tenir les rênes du pouvoir, en affirmant victorieusement leur in- contestable supériorité. Leur rôle politique fut trop considérable, leur œuvre col- lective ou successive fut trop écrasante, pour qu’un écrivain puisse aborder un pareil sujet sans une longue et müre pré- paralion. Mais, à côté de leur suprématie politique les deux Granvelle ont ambitionné et rempli un second rôle, non moins utile, celui de protecteurs des lettres, des sciences et surtout des arts, aussi bien dans les cours de Charles-Quint et de Philippe IT que dans leur pays natal. C’est un côté très mal connu de leur vie que je voudrais tenter d’éclüureir sur quelques points, en étudiant tout d’a- bord les relations du cardinal Antoine Perrenot de Granvelle avec les artistes de son temps en Flandre, en Italie, en Es- pagne et en Franche-Comté, en attendant que je puisse con- sacrer une seconde étude à ses relations avec les lettrés. C’est au service de Marguerite d'Autriche, gouvernante des Pays-Bas et du Comté de Bourgogne, que Nicolas Per- renot fut pour la preinière fois initié aux merveilles artisti- ques, en voyant s'élever dans les marais de la Bresse le dé- licieux édifice de Notre-Dame de Brou, où les constructeurs, les verriers, les imagiers flamands se réunissent aux seulp- teurs italiens ou allemands pour immortaliser le tombeau de la fille et du gendre de Marie de Bourgogne. C’est à Bruxelles — 307 — qu’il connut Jean de Maubeuge et lui commanda ce Daniel et cette Piéta que conservèrent pieusement ses fils, qu'il fit tisser ces délicates tapisseries marquées de sa devise : Src VISUM SUPERIS (D, qu'il fit enluminer ce splendide livre d'heures que l'Angleterre a recueilli dans les collections du British Museum (2). Un médailleur allemand gravera son ef- figie (9), le Titien, à Augsbourg, peindra son énergique vi- sage et celui de Nicole Bonvalot, sa digne compagne, la mère de ses quinze enfants (4). À Besançon, un palais semblable à ceux qu’il a fréquentés en Italie, dans les Pays Bas ou dans les Espagnes s’élèvera, somptueux comme architecture et comme décor, dans la cité qui fut le point de départ de sa fortune et qui s’enorgueillira longtemps de ses bienfaits et de son souvenir, et la première œuvre d’art qu’on y suspen- dra est cette descente de Croix du Bronzino que le duc de Florence a détachée de sa propre chapelle (5), À côté d’un pareil père dont il suit tous les pas, dont il s’é- tudie à partager les goûts, à exécuter les volontés, à secon- der les plans, Antoine Perrenot, le futur cardinal, nature im- pressionnable et passionnée, s’enthousiasma de bonne heure pour toutes les manifestations de Part Enfant il les entrevoit partout, aussi bien dans le luxe de la demeure paternelle, dans les tentures de soie tissées d'or, les orfèvreries étince- lantes, cadeaux des princes ou des villes, que dans les palais impériaux où il demeure, dans les cathédrales somptueuses où il officie, dans ces cortèges merveilleux qu'improvisent les cités et les ghildes brabançonnes pour l'entrée de l'empe- reur. Jeune homme, il suivra tour à tour les universités fa- meuses de Padoue et de Louvain et entrera en contact aussi (1) V. Pièces justificatives, pièce [, n° 8. (2) V. notre Etude sur le Livre d'Heures du chancelier Perrenot de Granvelle, Session du Congrès des Beaux-Arts, 1895, 104-109. (3) V. notre Iconographie des Granvelle, Paris, Plon, 1900. (4) V. CASTAN, Monographie du palais Granvelle, Pièces justif., n° E. (5) No 37 du Musée de peinture de Besançon. — 308 — bien avec les trésors d’art amassés dans les basiliques pa- douanes par le ciseau de Donatello ou de Sansovino et le pin- ceau de Mantegna ou du Titien, qu'avec les chefs-d’œuvre de la peinture flamande, de Van der Weiden. de Memling, de Van Orley. Néen 1517 à Besançon (1), protonotaire à 14 ans, évêque d'Arras à 22, Antoine Perrenot dépasse à peine la trentaine quand le chancelier son père meurt à Augsbourg en 4550, lui léguant avec tous les secrets de l’État, le manie- ment des affaires et la confiance de l'Empereur. Devenu pre- mier conseiller du Maitre, son créditsans limites et ses larges ressources vont lui permettre de satisfaire ses goûts luxueux, parfois frivoles, et de protéger les artistes que depuis long- temps déjà il admire et fréquente assidûment. Dès 1547, il est en correspondance suivie avec un scul- pteur et médailleur italien, Leone Leoni, dont le tempéra- ment fougueux et brutal, dont le talent souple et nerveux rappellent Benvenuto Cellini (2), son rival. Granvelle l’a connu par les médaillons superbes de Bembo, son ancien maître à Padoue, de l’impératrice Isabelle, de la princesse de Salerne; un meurtre commis à Rome l’a fait condamner aux galères et on lui eût coupé la main si le pape Paul [TE ne l’eût gracié en prononçant ces paroles singulières; « les hommes de talent ne peuvent être soumis aux lois au même titre que les autres! » (8. Sorti du bagne, grâce à Pierre l’'Arétin, son parent, devenu maitre de la monnaie à Milan, mis aux enchères par François 1° mais adjugé à Charles- Quint, Leone Leoni rêve d'exécuter pour l’empereur une statue équestre digne du Gattamelata de Padoue ou du Gol- leoni de Venise. Son talent vigoureux et correct, les fortes traditions qu'il a puisées chez les Vénitiens en fréquentant 1) Né le 26 août 1517, eut pour parrain Jacques de Baumotte, prieur commendataire de Saint-Ulrich, pour marraine Jeanne d’Eternoz. (2) E. Pro, Leone Leoni, sculpteur de Charles-Quint, et Pompeo Leoni, sculpteur de Philippe II, 1887. (3) Ip., ibid., 14 LEE — 500) le Titien, Sansovino le sculpteur, Éneas Vico le graveur, semblent justifier cette ambition que Granvelle encourage. Pour l’évêque d'Arras il exécute deux médailles qu’il lui porte en 1549, à Bruxelles, où Granvelle introduit au palais et le présente à Charles-Quint. Ces deux médailles, l’une tête nue, l’autre la tête coiffée d’une barrette, sont l’interpré- tation exacte d’un portrait qu'un peintre encore obscur, Antoine Moor vient de peindre à Bruxelles pour le Jeune évêque d'Arras (1). Vêtu d’une soutane de soie que rehausse extrême blancheur d’un col rabattu et de manchettes de toile, le personnage est d’une rare distinction et d’une su- prême élégance. Ses cheveux et sa barbe sont d’un noir - intense, ses veux d’une profondeur et d’une vivacité prodi- gieuse ; lune des mains effilées tient une paire de gants, Pautre s'appuie sur une table près d'un livre et d’une horloge. Longtemps ignoré chez nous le tableau est exquis et donne la double impression du talent immense de l’ar- tiste, qui, par Granvelle, sera demain le peintre favori de Philippe IT, et de la physionomie distinguée et vibrante du jeune ministre qui devient son protecteur (2). Le séjour de Leone Leoni sous le froid climat du Brabant se prolonge cinq à six mois ; logé au palais, l’empereur, les princesses, Granvelle le comblent d’égards et de com- mandes, avant qu’il regagne Milan et son atelier. En 1551, il ira retrouver la Cour à Augsbourg et recevra de Charles- Quint du roi des Romains, de la reine de Hongrie et de l’évêque d'Arras un accueil « rare pour ses pareils », dit Leone. Il craint un instant « que le réverendissime d’Arras plein d'humilité par le passé ne soit « aujourd’hui tout plein de sa puissance » mais deux jours après il dine à sa table avec le Titien, et désormais ne quitte plus son protecteur (4) V. PI I ce portrait, reproduit, avec l'autorisation bienveillante de M. J. Lœwy, d'après l'original qui porte le n° 1030 dans la Galerie impé- riale de Vienne. (2) V. notre Iconographie des Granvelle, n° 3. — 310 — « collé comme à sa peau, dit-il, ayant toute commodité pour recommander ses amis (1) ». Et cependant Leoni travaille et modèle fiévreusement et la statue de l'Empereur et celle de Philippe, prince d'Espagne, et le buste que Granvelle lui a commandé en même temps que deux grands médaillons de Charles-Quint et de Phi- lippe dont la maquette et les moules sont terminés à Augs- bourg. En juillet 1551, Leoni est rentré à Milan, d’où son fils Pompeo, part pour Rome muni des recommandations de Granvelle qui tout en protégeant le jeune sculpteur, fait accorder à son père, l’ancien forçat, des lettres de chevalerie. Et dès lors pendant dix années entre Granvelle et Leoni la correspondance est suivie, c’est Leoni qui imagine de repré- senter Granvelle sous les traits de Neptune calmant les flots irrités, sur plusieurs médailles de divers modules, où le profil impassible de l’évêque d'Arras garde sa noblesse et sa haute distinction, malgré sa calvitie précoce. C’est lui qui perpétue cet emblème parlant d’une grande voile (Gran-vela) dont le secours fera flotter à travers les écueils le navire de l’Etat qui porte César et sa fortune. Deux bustes en médaillon de Charles-Quint, un buste de sa sœur Marie, reine de Hongrie, un quatrième de Granvelle lui-même, jetés en bronze et re- touchés soigneusement par Leoni, prennent tour à tour le chemin de Bruxelles et entrent dans les collections du pré- lat. De ces quatre chefs d'œuvre de Leoni un seul subsiste, le médaillon de Charles-Quint qui a passé de Besançon au musée du Louvre, et sur l’épaule duquel on lit cette inserip- tion : À la mémoire éternelle de son illustre maître, Gran- velle, son premier conseiller d'Etat et son garde des sceaux (2). (1) E. PLON, Leone Leoni. (2) Voici l'inscription de ce bronze (haut de 66 centim., large de 58), con- servé au Musée du Louvre (salle de la Renaissance), après avoir figuré au Musée des Monuments français (depuis le 14 fructidor an Il}, dans la salle des Manuscrits de Saint-Germain-des-Prés (depuis le commencement du xvuIIe siècle), à Saint-Vincent de Besançon (depuis le legs de l’abbé Boisot, 1694), et antérieurement au palais Granvelle : — 311 — Si le bronze de 1555 qui représentait Granvelle est perdu, dix médailles de Leone nous en consolent, et de plus un délicieux camée sur onyx qui figurait 1l y a trois ans à peine dans la collection du duc de Malborough; la reconnaissance du sculpteur d’Arezzo s’est acquittée envers celui « qui le réhabilita aux veux du monde et le combla de ses bontés ». Les expressions de Leone sont exactes. S'il fut appelé par le pape Pie IV à élever à Milan le tombeau du marquis de Mari- gnan, proposé d’abord à Michel Ange, si Pompeo son fils exécuta pour l’Escurial le tombeau de Charles-Quint et les magistrales figures de bronze de toute sa race, c’est à Gran- velle, à ses recommandations, à son appui qu'ils durent l’occasion de ieurs plus beaux triomphes. L'art italien, dans la personne des deux Leoni, a trouvé dans Granvelle un protecteur aussi éclairé que puissant, Part flamand n'eut qu'à se louer de ses faveurs. Après An- toine Moor, Lambert Lombard, de Liège, puis Hans Collaert, d'Anvers, peignirent puis gravèrent le portrait du garde des sceaux de Charles-Quint. Jérôme Cock lui dédia plusieurs livres d’estampes. Chanoine de Liège, Granvelle fréquente l'atelier du véni- tien dépaysé qu'était ce Lambert Lombard surnommé par ses contemporains : Lambert le Suave, et v rencontre pour les encourager à leur tour par des commandes deux élèves qui vont devenir des maitres célèbres, Franz Floris et Hu- bert Goltzinus. Le portrait, dont les étoffes de soie ont le cha- ioiement des draperies du Tintoret ou du Veronèse, que Lambert le Suave peignit pour Granvelle, se détache sur un décor de colonnades doriques, avec surcharge de statues dans des niches, de triglyphes et de bucrânes. Deux car- CAROLO.V. MAX.IMP.OPT. PRINCIPI ANT.PERRENOT.GRANVELLANYS, CO . EPS . ATREBATENSIS , ELVS . PRIMVS . CONS . RERVM . STATVS . ET,, SIGILLORVM.CVSTOS DNO,S.OPTIME.MERITO.HANC.AD.VIVVM HVIVS, PRINCIPIS,EFFIGIEM,DIVTVRNÆ.MEMORIÆ,.EX.ÆRE.POSVIT, — 312 — touches contiennent des inscriptions louangeuses où le nom de Mécène est appliqué, avec grand renfort d’épithètes flat- teuses, au patron dont Lambert voudrait à la fois peindre les traits et faire admirer les rares qualités d’esprit (1). Mais j'aime mieux la superbe estampe qu'Hans Collaert grava l’année suivante, en 1556, et qui donne à Granvelle, moins maniérée et plus nerveuse, la fière ailure d’un homme qui se possède assez pour conduire et dompter les autres. Sa main élégante frissonne en maniant un volume, l'intelligence perce dans ses traits comme dans son attitude ; la simplicité du décor où 1l se dresse, j'allais dire où il se meut, con- centre sur sa majestueuse figure le regard qui s’y fixe et qui s’y complait. Quatre fois déjà Granvelle avait refusé le cardinalat quand un maitre inconnu dessine et grave son visage en lui don- nant à tort ou à raison une expression quelque peu hautaine : quand un médailleur hollandais le représente portant une | crosse, emblème du pouvoir, avec cette devise égalitaire : CAETERIS AEQUE AC SIBI (2); quand Van den Broeck, d’An- vers, peint son portrait (3). En 1559, l’archevêché de Malines récompense Antoine Perrenot de son dévouement au roi des Espagnes, en 1561, il se résigne à accepter le chapeau de cardinal ; ces deux nouvelles dignités sont l’occasion ou le prétexte de mainte médaille, de mainte gravure que des artistes nouveaux ou d'anciens protégés s’empressent de composer et de publier à sa louange. Les artistes aussi bien que les lettrés lui tres- sent à l’envi des couronnes et sa devise DURATE, devient l’ex- pression de leurs souhaits en présence des difficultés qui le menacent ; les protestants et les révoltés de Hollande l’atta- quent sournoisement d’abord, puis en face. Longtemps il fait (4) V. notre Iconographie, n° 6. (2), Tbid;/n°5 7, 19,49: (3) Art. 39 de la galerie Granvelle, Pièce justificative IV. — 313 — tête et tient ferme, et dans ses médailles Leone, après l’a- voir représenté comme un Neptune, lui donnera les traits de David prêt à combattre le géant Goliath : SPES BONA DAT VIRES (1). Malgré l'espoir, Granvelle, mal secondé par l'héritier inca- pable de Charles-Quint, plie devant la tempête des Pays-Bas et de 1564 à 1566 se retire en Franche-Comté, pour y re- trouver le calme du fover et revoir sa vieille mère dont il est resté, malgré l'éloignement, l'enfant toujours préféré. Cest pour lui le moment d'encourager, dans les villes qui se disputent l'honneur d’avoir connu sa jeunesse, et les constructeurs et les artistes. À Ornans, par ses ordres, on prépare les plans d’une habitation nouvelle, refuge de ses vieux Jours, auprès du berceau de sa race, sur les rives de cette claire rivière de la Loue, au pied de ces collines char- gées de ceps et couronnées de rocs, qu'il décrit à ses amis dans un langage de poète. Il donne ses ordres pour qu’on y achève dans l’église Saint-Laurent, enrichie par ses dons de riches ornements et de précieux reliquaires, où sont gra- vées ses armes Cardinalices, sa chapelle dédiée à saint Antoine et le caveau où seront ensevelis ses aïeux. À Besançon, il contribue généreusement à embellir et à réparer l’église Saint- Maurice où naguère il fut baptisé; sa mère Nicole Bonvalot et lui-même font réparer la grande nef, décorer les fenêtres de verrières à leurs armes, tandis que le cardinal donne à la sacristie un encensoir d'argent armorié, Mouthier-Haute- pierre, Luxeuil, Monthenoit, dont il est prieur ou abbé, éprouvent ses largesses, invariablement traduites par des présents d’orfévrerie ou d'objets d'art ; il n’est pas jusqu’à l'église de Scev-en-Varais ou à ceile de Cromary, voisines d'habitations de famille, quine reçoiventde précieux tableaux. S'il emploie comme constructeurs à Besançon ou à Ornans les architectes Hugues et Richard Maire qui ont bâti naguère (1) Iconographie, nos 17, 18. — 9314 — l'hôtel de ville de Besançon et le château de Scey-en-Varais, collaboré à l'hôtel de ville de Gray ou au palais du parlement de Dole, s’il a commandé à Jacques Prevost, de Gray, des tableaux ou des bas-reliefs de marbre, et fait exécuter par François Landry de Salins son médaillon d’albâtre (1), le car- dinal de Granvelle à pour le seconder et pour répandre des œuvres d'art au pauvre pays de Bourgogne, un autre auxi- haire. Il entretient dans sa maison un jeune peintre origi- naire de Besançon nommé Pierre d'Argent « bon fils et de bonne nature » qu'il a fait étudier soit en Italie soit en Flan- dre aupres de bons maitres, et qu’il emploie soit à fre des copies, des portraits ou des tableaux qui Pintéressent, soit au besoin à peindre et à plâtrer les chambres de son logis. En 1564, Pierre d'Argent est rappelé en Franche-Comté pour recevoir les ordres du cardinal, tant pour la décoration de l’église d’'Ornans à laquelle il destine une copie de la Descente de Croix du Bronzino, que pour l'aider en d’autres matières et, notamment, pour copier au palais de Besançon les toiles originales du Titien qui ont fixé les traits du chancelier et de Nicole Bonvalot. Au contact de ces chefs-d’œuvre le petit peintre, dont Michel Coxie, Reyen, Floris ont renoncé, mal- gré les instances de Granvelle, à perfectionner le talent, est devenu peu à peu un excellent copiste, tellement que de nos jours on a pu attribuer au Titien telle toile fameuse qui n’est qu'une modeste traduction due au pinceau de Pierre d’Ar- gent. Charles-Quint, dans son testament, a légué à Péglise de Brou où repose sa tante, un retable pour son maitre au- tel ; quand viendra en 1574 le moment d'exécuter la volonté impériale, l'artiste que choisira Granvelle n'est autre que Pierre d'Argent, et sur le tableau, superbe de facture, qui re- présente Saint-Nicolas de Tolentin, Saint-Augustin et Sainte Monique, le visiteur de Brou retrouve avec surprise le nom du petit peintre bisontin associé à celui de Granvelle et de (1) V. Iconographie, sous la date 1556 et le n° 6. — 315 — Charles-Quint. Le séjour du cardinal se prolongea presque deux ans en Franche-Comté, depuis le mois d'avril 1564, où il arrive à Besançon, jusqu au 3 janvier 1566, où il franchit le Jura pour gagner Rome où se réunit le conclave ; en pas- sant à Jougne :l laissa à son hôte, Claude Ferlin, une des médailles d’or à son effigie frappées par Leone Leoni (1). De 1566 à 1571, Granvelle est à Rome l'ambassadeur de Phi- hppe IT et reprend dans les affaires d'Espagne la place et l'influence légitime que deux années d'absence n'avaient pu faire oublier. Quand, à la voix de Pie V, une croisade contre le Turc est proclamée, le cardinal de Granvelle prend une part décisive aux résolutions qu’on arrête : Philippe IT l'en récompense en le nommant vice-roi de Naples et le pape lui confie le soin de remettre à don Juan d'Autriche, qui le por- tera glorieusement à Lépante, l’étendard de la chrétienté. De ce séjour à Rome et de cette croisade de Lépante des œuvres d'art sont nées, toutes inspirées par Granvelle ; le portrait du cardinal peint par Scipion Gaetano en 1569, tout un groupe de médailles frappées à l’occasion de la remise du labarum à don Juan d'Autriche, enfin un tableau sur bois, œuvre de Pierre d'Argent qui représente la vision de Pie V. Le portrait du Gaetano, tous l’ont vu et admiré dans notre musée de peinture, où il ne reste hélas que de rares débris des collections des deux Granvelle; il représente le cardinal en camail et en mozette, la figure belle encore, toujours énergique et fière, malgré ses cinquante-deux ans. Grâce à l’Académie royale de Belgique, nous reproduisons dans cette étude la belle gravure qu'a exécutée pour elle, d’après ce chef-d'œuvre, le célèbre graveur J. Franck (2). Les médailles, œuvre de Simone Melloni ou de Domenico (1) Note marginale d'une Chronique de Savoie, provenant de la maison de Chalon, conservée aux Archives de Turin. (2) PL IT. Cette gravure, exécutée en 1877, figure en tête du tome I de la Correspondance de Granvelle, publiée à Bruxelles. — 916 — Compagni, reproduisent la figure peinte sur cuivre par Gae- tano, et louent dans des revers variés le vice-roi de Naples, tantôt figuré sur un vaisseau qui vogue tranquille malgré le souffle de la tempête, tantôt remettant à don Juan d’Au- triche l’étendard qui le rendra victorieux. Quant au tableau créé par Pierre d'Argent, qu'on peut voir encore dans l’église de Cromary, non loin de Besançon, il montre le pape Pie V en extase apercevant miraculeuse- ment le triomphe de Lépante et la défaite de la flotte turque; parmi les prélats qui l’escortent, la main de Pierre d’Ar- gent a introduit, agenouillée et recueillie. la figure du ear- dinal de Granvelle. Les années passent, et, de Naples, dont il quitte la vice- royauté en 1579, le cardinal vient à Madrid où va s’achever, quelque peu éclipsée par d’autres ministres en faveur, une vie dépensée tout entière à servir fidèlement les maisons d'Autriche et d'Espagne. Sa correspondance le laisse entre- voir toujours empressé à protéger les artistes: tantôt 1l dé- fend contre les tortures de l'Inquisition le peintre Guillaume Coxie et le sculpteur Pampeo Leoni; tantôt 1l recommande au cardinal Farnèse le fils du peintre Alonzo Sanchez, l’ami et l’élève d'Antoine Moor; à la veille de sa mort, il fait cons- truire à Besançon, par lParchitecte Richard Maire, un palais où 1l compte achever sa vie et disposer ses collections de livres, de médailles, de tableaux. La maison du chancelier son père lui est fermée par la folie d’un neveu, mais il a accepté l’archevêché de Besançon comme un couronnement de carrière et marqué par avance son tombeau dans lPéglise des Grands Carmes où le chancelier repose. Ce tombeau il va bientôt v descendre, ce palais, entrevu Comme une Terre promise, il ne doit Jamais l’occuper. Re Le 19 septembre 1586, le mal qui depuis longtemps le ronge a fait de tels progrès qu'il désespère et adresse à Phi- lippe IT ses derniers adieux. «Je n’ai plus aucun espoir de conserver la vie, je n’y tenais du reste que pour la con- — 9317 — sacrer au service de votre Majesté. Mon désintéressement est attesté par l’état de pauvreté dans lequel je laisse ma fa- mille et cette pauvreté est telle qu’elle m'oblige, en ce mo- ment suprême à vous recommander et mes neveux... et mes serviteurs, que ma mort va laisser dans la misère et l’aban- don. Outre que votre Majesté fera œuvre miséricordieuse, elle m’accordera une faveur signalée et je quitterai ce monde avec un peu moins de regret (1) ». Le cardinal mourut à Madrid le 21 septembre 1586, âgé de 69 ans, son corps fut rapporté et enseveli sans pompe aux Grands Carmes de Besançon. Aucune inscription, aucune effigie, aucune statue, ne signala le tombeau du Mé- cène qui avait encouragé tant d'artistes éminents : A l'exemple d’une famille ingrate, les arts semblaient avoir oublié leur grand et fidèle protecteur ! Cet oubli n’était qu'apparent. Si Granvelle, et nous l'avons prouvé par maint exemple, a protégé les beaux-arts d’une façon énergique et constante, si, malgré des ressources sou- vent médiocres, il a distribué, avec une générosité sans limite et sans calcul, l’or et les encouragements aux artistes ses contemporains, s'il a jeté dans son propre pays la semence des vocations artistiques, il en a reçu et en reçoit encore sa récompense. Les œuvres multiples que ses Hbéralités ont fait naître : tableaux, sculptures ou médailles conservent aux quatre coins de l’Europe et son nom et son image, alors que son rôle politique est ignoré de la plupart. Hier encore un sculpteur de grand mérite, né dans le pa- lais des Granvelle, Jean Petit, payait à cette grande mémoire une partie de la dette des Bisontins et des Franes-Comtois, en ciselunt cette belle statue de marbre dont la fière élé- gance évoque d’une façon digne d'elle une des grandes figures de notre histoire et dont le modernisme ne dépare point le vieux palais qui lui sert de cadre. (1) Tome XII de la Correspondance éditée à Bruxelles, p. 188. — 318 — Que Besançon garde pieusement et ce palais Granvelle avec sa statue et son vieil Hôtel de Ville berceau de ses libertés municipales. Qu'il n'oublie jamais que les deux Gran- velle, le chancelier comme le cardinal, ont été pour la cité et ses grands intérêts, aussi bien que pour les arts et pour les lettres, des protecteurs et des bienfaiteurs aussi généreux ‘qu’éclairés, et que les débris de leur héritage ont été le noyau de nos dépôts publics : bibliothèques ou musées (1) ! (1) Nous étudiercns quelque jour les collections d’antiques, curiosités et médailles, manuserits, livres, statues ou bas-reliefs, formées par les Gran- velle dans leur palais de Besançon ; mais, dès aujourd’hui, nous donnons, à la suite de cette notice, outre le catalogue des tableaux et sculptures achetés par les Granvelle (Pièce justificative n° IV), des documents inédits sur les tapisseries, les médailles et les tableaux dispersés à dater de 1607, et dont quelques rares échantillons survivent dans les collections françaises, publiques ou privées. A la liste des artistes encouragés par le Cardinal de Granvelle, il faut ajouter dès à présent le peintre-graveur Jérome Cock (1510-1570), qui dédia successivement, en 1560 et 1562, à son protecteur « Omnium bon- narum artium Mecænati » deux recueils de vues de monuments, avec fronlispice aux armoiries épiscopales du prélat (1560), puis cardinalices (1562), et de longues épigraphes latines : &. 1560. MAGNO AC VENERABILI HEROI D. ANTONIO PERRENOTO, ATREBATENSIUM EPISCOPO, PHILIPPI, HISP. REGIS, CONSILIARIO PRIMO, OMNIUM BONARUM ARTIUM MECŒNATI, HIERO- NYMUS COCK, PICTOR, DEVOTISSIME DEDICABAT. (1er Recueil, 12 planches.) — b. 1562. ILLUSTRISS. ET REVERENDIS. IN CHRISTO PATRI ET DOMINO D. AN- TONIO PERRENOTO, MISERATIONE DIVIN. S. R. ECCLESIÆ PRESBITERO CARDI- NALI GRANVELLANO NUNCUPATO, ARCHIEPISCOPO MECHLINIENSI, ETC... OMNIUM BONARUM ARTIUM MECŒNATI, HIERONYMUS COCK, PICTOR. DEVO- TISSIME DEDICABAT. (2 Recueil, 28 planches.) (V. n° 2535 du Catalogue des Sciences et Arts de la Bibliothèque de Besançon). 0 PIÈCES JUSTIFICATIVES I. — Inventaire des tapisseries du palais Granvelle. (Extrait de l'Inventaire général de 1607.) [Tapisseries de haute-lisse|. 1. — Premièrement deux pièces de tapisserie fine mais vielles à vases et coulonnes, en haut desquelles sont les armes de fut mons. le cardinal de Granvelle, estans chacune de quattre aulnes et un quaït d’'haulteur et de cinq aulnes de largeur. 2. — Une aultre tapisserie contenant huict pièces, chacune de quatre aulnes de haultenr, à vases de fleurs et coulonnes, ar- moyée des armes de feu monseigneur de Granvelle et de celles de madame sa femme, la première desquelles est de quattre aulnes et un quart de largeur. La seconde est de mesme haulteur et de trois aulnes et deux tiers de largeur. Les trois, quattre, cinq, six et septième pièces sont de mesme naulteur et ont chacune d’icelles de longueur quattre aulnes. La huictiéme est de mesme haulteur et a deux aulnes et trois quarts de largeur. 3. — Un aultre cours de tapisserie contenu en six pièces, figu- rées a divers bocages, chacune d’icelles de quattre aulnes et un quart d’haulteur, dont la première est de trois aulnes et un quart de large. La seconde de mesme haulteur et six aulnes et... de large. La tierce de telle haulteur ayant cinq aulnes de large. La quatrième de mesme haulteur et äe cinq aulnes et demye de large. La cinquième de semblable haulteur et de quattre aulnes et trois quarts de largeur. La sixième et dernière est de telle haulteur et a quattre aul- nes de large, = 320 — 4 - Item un aultre cours de tapisserie à grands personnages, contenu en sept pièces, dont les six premières sont de semblable ouvrage l’une a l’aultre et touttes icelles de quattre aulnes et un quart d’haulteur et la première large de quattre aulnes. La seconde a six aulnes et un quart de large. La troisième cinq aulnes et demye. La quatrième cinq aulnes. La cinquième trois aulnes trois quarts. La sixième deux aulnes et un tier. Et la septième quattre aulnes. Tapisserie de satin damassé. 5. — Cinq pièces de tapisserie de satin damassé de touttes couleurs avec moutans et pièces de satin verd de Bruges, la cin- quiême estant descousue touttes cinq d’haulteur de quattre aul- nes et de large, la première a sept aulnes. La seconde et troisième sont larges chacune de cinq aulnes et un quart. La quattrième de quattre aulnes et un quart. Et la cinquième de trois aulnes et un quart. Tapisserie de fustaine. 6. — Onze pièces de tapisserie de fustaine stampée a la mo- resque, rougé, blanc et violet, une chacune d’icelles ayant trois aulnes de haulteur et une aulne trois quarts de largeur. 7. — Cinq piéces de tapisserie de Bergame, a fond cramoisy, une chacune desquelles à trois aulnes et demi quart d’haulteur et les quattre premières six aulnes et un tier de largeur, en la cinquième cinq aulnes et deux tiers. 8. — Une grande pourtiére de tapisserie de Flandre, en laquelle se retrouvent les armes de feu mons. de Granvelle avec sa de- vise : SIC VISVM SVPERIS, ayant trois aulnes de haulteur et trois aulnesun quart de largeur. 9. — Trois dessus de licts de tapisserie de Flandre, ayans cha- cun deux aulnes de largeur et deux aulnes trois quarts d’haul- teur. | 10. - Trois aultres dessus de licts ou ciels de- licts mesme pi PL S M WU 1 (4, SSISSE qe W: , Cardinal DE GRANVELLE ANTOINE PERRENOT (1569, 52 ans) J. Franck » » grave par Peint par LE Garraxo (Original no 240 du Musée de Besançon) — 321 — tapisserie de Flandre, un chacun de deux aulnes et un tiers de haulteur et une aulne et deux tiers de largeur. 14. — Un couvertoir d’enffant, tapisserie de Flandre, ayant une aulne et trois quarts d’esquarrure. 12. — Huict pièces de tapisserie de toille royée rouge, blane et noir, une chacune de quattre aulnes de haulteur et trois aul- nes deux tiers de largeur. Tapis de façon de Flandre ou turquois (fol. 4-7....). Garnitures d’assortissement de licts (fol. 7 vo-12....). Tapisseries de cuir doré et non doré (fol. 13). 15. — Neufs mourceaux de cuir rouge et doré, contenans en tous dix neufs quarreaux. 14. — Trois mourceaux de tapisserie de cuir bleu et argent, contenans en tout vingt quattre quarreaux. 15. — Trois aultres mourceaux de tapisserie de cuir doré et argenté, contenans en tout quinze quarreaux. 16. — Une pièce de tapisserie de cuir bleu et argenté impar- faicte, contenant vingt quattre quarreaux. 17. — Trois pièces de tapisserie de cuir entièrement doré, peintes en grotesque, ayant un large bord au dessus peint de di- verses figures, contenant une chacune d'elles quattre aulnes de largeur et trois aulnes trois quarts d’haulteur. (Ms. 50, fonds Granvelle, Bibl. de Besançon.) II. — Note sur la dispersion des collections d'art de Granvelle : Médailles vendues par l'abbé Jean- Baptiste Boisot au Cabinet des Médailles de France, vers 1690. «On renvoye a Monsieur l'abbé Boizot 15 médailles qui ont esté mouslées sur les antiques, deux qui sont plus belles au ca- -binet du Roy et on en garde 25 pour le cabinet du Roy. Pareillement on retient 11 abraxas dont il y en a une de feslée et l’autre de cassée. On retient pareillement six petittes Gemmes et on renvoye les autres. 22 — 509 © On garde la 2e médaille qui est un Tybère. Rev. Drusus. Elle est estimée 66 liv. Un Claude, moyen bronze grec. Rev. une tête casquée 15 La 7e, un Vespasien grec. Rev. la teste de Titus 18 La &,un Domitia. IAAASAWEON 15 La 9%,une médaille grecque de Tripolis. Rev. le nom de Trajan 8 La 10°, une Sabine grecque frappée à Pergame 9 La 11°, Sévère grec frappée à Marcianopolis 19 La 12, un Sévere d'argent grec frappée à Césarée 8 La 13°, un Pecennius d'argent. Rev. Victoria Augusti 190 La 14e, un autre Pecennius. Rev. Moneta Augusti. Le dernier mot ne se lit point 100 La 15°, un Geta grec. Rev. un temple 8 La 16”, un Caracalle d’Adrianapolis 8 La 17e, un autre Caracalle grec. Rev. Bacchus 10 La 18, un Carinus, envoyé pour un Macrin grec 1 La 19e, un Alexandre Sévère grec. BIZANTION, & 3 La 20°, un Verus grec. AAKE 6 La 21e, un Trebonian .Gallus grec 4 La 23e, un Valerian. Rev. Pacatori orbis 5) La 23e, un Gallien grec. Rev. BIZANTIQN et trois pois- sons 10 La 25°, un Vetriananus. Rev. In hoc signo victor eris 10 La 28e, une médaille grecque. AMIZOY 3 La 29°, une médaille grecque. MHAIQN 6 La 30° une médaille d'argent grecque. KIMAIQN (e La 40e,une autre médaille grecque d’argent.TIPIANEION 10 La 42e, une autre médaille grecque d'argent. KQIQN 3 Les Abraxas et les Gemmes que l’on retient sont esti- mées 66 Les 2 manuscripts de Goltzius in-4° sont estimés les deux 300 826 liv. (Fol. 209 du tome 140 (anc. 55) des mss. Chifflet, Bibliothèque de Besançon.) — 323 — III. — Extrait du Catalogue du cabinet et de la biblio- thèque formés au château de Saint-Remy (Haute- Saône) par le comte de Vaudrey, baron de Saint- Remy, dressé en 1733 (1) et contenant quelques épaves des collections Granvelle. a. — Mémoire des tableaux de mon eabinet. l. — Le Christ de Jean de Maubeuge. (Bois). (). 2. — La Nostre Dame donnant à tetter a son fils. (De bois). 3. — La Vierge tenant son fils mort à my-corps. (De bois). 4, — La descente de Croix. (Bois). 0. — Lefsaint Hierosme. (Bois). 6. — Un plus grand tableau de la Vierge, tenant son fils mort a my-corps. (Bois), à 7. — La petite Vierge peinte sur le marbre. 8. — Le Couronnement, d’esmail sur cuivre. 9. — La Nativité en miniature, sur le cristal. 10. — L'Enfant Jésus et Saint Jean-Baptiste. (Bois). 11. — Le vase de fleurs du vieux Vuanuñffle. (Cuivre). 12. — Les vaches de Gabao (Cuivre). 13. — Tableau de fruits. (Cuivre). 14 Paisage en perspective. (Bois). 15. — Le portrait de Philippe. (Bois). 16. — Le portrait de Calvin. (Bois). 17. - Le portrait du chancelier de l'Hospital, (Bois). 18-20 — Trois portraits. (Bois). 21. — Le portrait d’une princesse. (Toille). 22-93. — Deux marines, de Montagne. (Bois). 24-95. — Deux paisages, du Lorrain. (Bois). 26. - Une boutique de chirurgien, de Goubaut. (Toille). 27. — Des fumeurs, de Goubaut. (Toille). (1) Ms. de la Bibliothèque du Grand Séminaire de Besançon. in-4, rel. bas. à (2) N°99 (peintures) du catal. de 1607, publié par A. CASTAN dans sa Monographie du palais Granvelle, 1866. = 3% — 28. — Une boutique de chirurgien de Tenirch. (Bois). 29. — Des Feseurs de fagots, de Brugle. (Bois). 30. — Le Chasseur, de Creke. (Toille). 31. — Des vaches sur toille. 39. — Un Saint-Paul, de Vignon. (Toille). 33. — Le Génie de la Peinture. (Toille). 34. — Une teste de Christ. (Toille). 3». — La Famille sainte, de Bourdon. (Toille). 36 — Les fruits, de Verhagen. (Bois). 37. — Le portrait de Luther et de sa femme. (Bois). 38. — Une Judith, de Prévost. (Bois). (Fol. IIT, Catal. Saint-Remvy.) b. — Mémoire des figures, testes, bas-reliefs et autres pièces de mon cabinet. 1.— Le cheval eschappé, terrassant un homme, bronse (1). 2-3. — Deux figures de bronse, vestues à la romaine (2). 4. — La teste de Cicéron, bronse. 9. — La teste de Caracalla, bronse. 6. — La teste d’Adrien, bronse (3). 7. — La teste de Flore, marbre. (4) « Un cheval antique, avec un homme, ledit cheval mordant l’homme a la teste et l’embrassant des jambes [de] devant, de haulteur, par les oreilles duilit cheval, de neufs polces, avec mesme piedestal [de bois noir|, n° 92. /Inventaire des meubles de la maison de Grandrvelle, en 1607, publié par M. CAsTAN /Mém. de la Soc. d'Emulation du Doubs, 1866, 109-150. ‘ (2) « Deux figures antiques de bas-reliefs, gestées en bronze, l'une tenant des tenailles sur une enclume en forme de Vulcan, d’haulteur d’un pied quattre polces et demy n° 29 ». /1b.) (3) À la rigueur, les têtes d’Adrien et de Caracalla (n° 5 et 6 de la col- lection de Vaudrev) pourraient correspondre aux articles suivants de la collection Grandvelle (sculpture) : « Une teste de bronze antique, assise sur sa base de marbre, d’haulteur d’un pied et quatorze polces, sur pie- destal de nouhier, n° 25. — Une aultre leste antique, de bronze, d’un homme, tenant de haulteur un pied, n° 26. ». (1b.) — 3925 — 8. - Une Descente de croix en bas-relief, marbre de Prévost (1). 9 — Une Charité, du mesme, marbre (2. 10. — Une Foy, du mesme, marbre (3). 11-12. — Deux femmes couchées sur des licts, du mesme, marbre. 13. — Une figure de marbre représentant la déesse de la Nuit, soit la Lune ou Lucine. 14. — Cinq testes antiques, sur agattes d'Orient. 15. — Un gladiateur terrassé, bronse. 16. — Un bœuf doré, sur cuivre. 17. — Une escritoire de cuivre doré. .48 — Une attaiche de bronse, représentant Charles Quint. 19-20. - Deux médailles de marbre de Vespasien et de Martia Commodi amica (4). 21. — Une grosse teste antique de marbre (5). 99, —_ Trois hurnes antiques (6. 23. — Une grosse escaille de tortue entière avec le dessoubs. 2%. — Un criard de bronse (7). 25. — Un ancien miroir de pierre. 26. — Une grosse boule de jaspe (8). («Une sépulture historiée d’un Christ, faite en marbre, de bas-reliefs, ayant de haulteur un pied un polce et large d’un pied et demy, avec mo- lure noire, n° 17. ». (Mémoires de la Soc. d'Emulation du Doubs, 1866, 109-150). (2) « Une figure en marbre d’une Charité, d'haulteur d’un pied cinq polces, assise sur un piédestal de bois noir, n° 38. » (1b) (3) « Une figure en marbre d’une Foiä, d'haulteur d’un pied cinq polees, assise sur un piedestal de bois noir, n° 37. » (4) Ces médaillons de marbre devaient appartenir à la série d’empereurs commandée en 1540-1541, au sculpteur Landry, de Salius, par Nicole Bon- valot, femme du chancelier Perrenot de Granvelle. (5) « Une teste antique de marbre colossée, avec sa base, tenant de haul- teur avec icelle base deux pieds douze polces, avec son piedestal de nouhier. n° 4. » | (6) « Trois ournes antiques de terre, d'haulteur chacun de deux pieds six polces et demy, n° 18. » (7) &« Une figure de bronze d’un enfant criard, assis sur sa base de bronze, d’haulteur d’un pied, n° 30. » (8) « Un globe d'un jaspe verd assis sur sa base de marbre, d'haulteur de douze polces, n° 42. » — 56 — 97 — Une piramyde ovale d’yvoire (1). 28. — Le Bain de Diane, trouvé dans une vigne prés de Be- sançon (2). IV. — inventaire des collections d'art du palais Granvelle (1607). Dans le palais Granvelle, construit à Besançon par le chance- lier Nicolas Perrenot de 1534 à 1540, s'était accumulé, de 1541 à 1550 date de la mort du chancelier, de 1551 à 1586 date de la mort du cardinal, de 1589 à 1607 date de la mort de François Perrenot., comte de Cantecroix, dernier descendant mâle de la race, tout un trésor d'œuvres d'art. Peintures, sculptures, ta- pisseries et meubles, antiques de marbre ou de bronze, livres ou manuscrits précieux, remplissaient les galeries et les salles du spacieux logis, que le garde des sceaux avait bâti pour sa vieillesse, hélas! écourtée, en le peuplant des visages des em- pereurs, des rois, des princes, dont il avait été le commensal ou le serviteur. Le cardinal continua d’amasser, après son père, dans les Flandres, en Italie, en Espagne, des tableaux, des bas- reliefs, des bronzes, des objets de curiosité, des médailles ou des manuscrits. Après lui, François de Granvelle, fils de son frère Thomas, être bizarre, maniaque, incomplet, en qui revivait pourtant le goût traditionnel des belles choses, conserva intact le dépôt précieux dont il eut l’héritage, en l’accroissant de nombreuses acquisitions faites, soit durant son séjour à la Cour, soit durant ses ambassades, soit durant sa retraite à Besançon. On sait ce que pensait de ce neveu le cardinal par la lettre sui- vante, écrite par Granvelle à Morillon, son confident : « Don Francisque est en son cloître (il était chevalier de l’ordre d’Al- cantara et avait commis quelque incartade (3)), bien contre sa (1) « Une coquille d’yvoire en pyramide tournée en ovale, en dessus de laquelle y à une boule vuyde et pertuisée, dans laquelle y a un corps, les faces duquel sont en triangle et au milieu un petit rond, n° 118. » (2j Ce bas-relief italien, du XVI: $., est au Musée archéologique de Besançon. (3) V. GOLLUT, Mémoires, 49 (édit. de 1592). = 997 — volonté, je me doute que la faute soit au cerveau: ce le gaste [t-on] dans ce cloître en le respectant à cause de moy, et il croit que c’est à cause de luy, on me croit faire plaisir, quoique je crie au contraire. » Il aura 95 ans en février, et il ne veut y penser, il ne veut s’accommoder qu’à ses volontés. Il fait ce qu’il peut pour sortir du cloître, mais je n’en feray rien. » (L Thomas Varin, dans ses notes pour le nobiliaire du comté de Bourgogne (2), ajoute ces lignes suggestives sur François Per- renot : « Voila l’opinion que le cardinal avoit de son neveu, qui fut deux ans après la mort de son oncle tel qu'il est icy dépeint: scavoir adonné à la conversation des petites gens; le cardinal luy légua son portrait gravé en bronze, de la main de Titian (3); et, pour se moquer de ce grand homme, dont il n’avoit pas mé- rité la bienveillance, il le fit porter aux lieux communs, affin de luy faire la grimace, toutes les fois qu’il iroit à ses nécessités. Il s’attacha d'affection à l’empereur Rodolphe second, comme fils de Maximilien second, dont son père avoit été serviteur si intime, leurs inclinations étaient pareilles en quelque chose, d’autant que tous deux étoient curieux et amis des beaux et riches meubles; mais, comme il tomba en une faute qui a cou- tume de perdre ceux qui veulent être plus forts que leurs maitres, il fut en sa disgràce; ce qui arriva en cette sorte quand l'Empereur l’envoya à Venise pour son ambassadeur (le sieurde Canaye, en ses Négociations et Ambassades, parle de son entrée en cette république). Sa Majesté Impériale luy demanda, étant là, un original du tableau des Onze mille Vierges, qu’il avoit de la main d’un très grand peintre, et le comte ne s’en voulant dé- faire, lui envoya une copie bien faitte pour l'original ; ce qu'ayant été découvert, le fit passer pour un fourbe, de sorte qu'il fut rappellé de son ambassade et mourut incontinent après, à Pragues, en l’an 1607, laissant toutes ses affaires en confusion, hormis qu’il institua sa sœur Péronne de Granvelle, héritière, (1) Mss. Granvelle, Lettres à Morillon, 28 octobre 1584 (Bibliothèque de Besançon) (2) Ms. 1187 de la Bibl. de Besançon, 278-302. (3) Erreur! Ce devait être le médaillon modelé par Leone Leoni. — 328 — au moins son fils Françoïs-Thomas d’Oiselet sgr. de la Ville- neuve, à charge de porter le nom et les armes de Granvelle. Et celuy-ci afin de retirer ce qui avoit appartenu à son oncle et dont l'Empereur s’étoit saisi, passa en Allemagne, où il épousa Caroline d'Autriche, fille naturelle légitimée du même empereur et d’une demoiselle bohémoise, nommée Euphémie de Rozental, ladite dame après la mort du seigneur son mary, appellée la marquise d’Austriche. » . C’est à l’occasion du décès du. comte de Cantecroix que fut dressé, en 1607, l'inventaire général du mobilier du palais Gran- velle, dont Castan a fait paraître un extrait concernant les ta- bleaux, sculptures, antiques, à la suite de sa Monographie du Palais, publiée en 1866 dans les Mémoires de la Société d’'Emu- lation (1). Mais ce que Castan n’a pas fait ressortir (et cela était facile en présence du nom des peintres ou sculpteurs et des dates de leur carrière), c’est l’accroissement progressif, par le cardinal, puis par son petit-neveu, des collections commencées par le chancelier. Si, d’une part, Nicolas doit être l’acquéreur des œuvres d’Arcimboldi, Bordone, Bos, Buonarotti, Campi, Van Cleef, le Corrège, Albert Durer, Galeazzo, Hans Holbein, le Rosso, Licinio, Jean de Maubeuge, Vinci, Pierre de Vos, les Walc- kemburg, de Weerdt, de l’autre, c’est incontestablement le car- dinal qui a encouragé ses contemporains : Van Achen, P. d’Ar- gent, Bol, Pierre Breughel, Coello, Coninxloo, Coxcie, Goltzius, Key, Lambert, Ponte, Porbus, Jacques Prévost, Pulzone, Stee- vens, le Tintoret, Martin de Vos, de Vriendt. D’un troisième côté, la part de François Perrenot paraît comprendre : Backer, Breughel le jeune, Bril, Fleghle, Franck, Gortz, Hofnagel, Pantoja de la Cruz, Rottenammer, Savery, Schreyer, Sprenger, Van Steenwyck, Strada, Varotori, de Vriendt (ou Franz Floris leJeune). Pour un certain nombre de peintres, la chose est matériellement prouvée (1); elle résulte implicitement de la question de date et de l’impossihilité matérielle où le chancelier se fût trouvé d’en- courager tel ou tel peintre que le comte de Cantecroix connut ou fréquenta, soit à Venise, soit à la cour de Rodolphe If. (1) V. notre Iconographie des Granvelle et la Notice qui précède. — 399 — Il nous a paru utile de publier à nouveau, en le simplifiant et surtout en le classant par ordre méthodique et alphabétique de noms de peintres et de sculpteurs, le catalogue des peintures et sculptures dressé en 1607, en réservant pour une autre étude lexamen des simples objets de curiosité, des antiques, des manuscrits et des livres. A. — Peintures de la galerie du palais Granvelle. I. VAN ACHEN (Jean), de Cologne, 1556. 4. Suzanne et les deux Vieillards; toile, 3 pieds 14 pouces sur 3 pieds de large (n° 69). 2. Christ portant sa croix, suivi du peuple; 1 pied 6 pouces 1/2 sur 2 pieds de large (n° 70). 3. Portrait de l’auteur; 1 pied 11 pouces sur 1 pied 3 pouces de large (n° 71). 4. Portrait de la femme du peintre; 1 pied 13 pouces sur 4 pied 1/2 de large (n° 183). IT. ALLEGRI (Antonio, dit le Corrège), de Corregio, 1494-1534. 5. N.-D. et son enfant dormant; 1 pied 7 pouces sur 1 pied 2 pouces de large (n° 75). 6. N.-D. (copie de la précédente): 1 pied 13 pouces sur 1 pied 6 pouces de large (n° 76). 7. Sainte Catherine assise sur sa roue, avec deux petits anges ; 15 pouces sur 12 pouces 1/2 de large (n° 77). 8. N.-D.entortillant son enfant sur un berceau: toile, 3 pieds 12 pouces sur 2 pieds 6 pouces de large (nv 82. 9. Vénus dormant avec Cupidon et un satvre; toile, 6 pieds sur 4 de large (n° 155). 10. Vénus avec Mercure; toile, 5 pieds 9 pouces sur 3 pieds 9 pouces de large (ne 156). III. ARGENT (Girard d’), de Besançon, vers 1550. 11. Portrait de Jacques Bonvalot, seigneur de Champagney; 1 pied 6 pouces 1/2 sur 1 pied 3 pouces de large ; au dos les armes de Bonvalot (n° 184). — 330 — IV. ARGENT (Pierre d’), de Besançon, 15. -16.. 12. Portrait de Nicolas Perrenot, fils de M. de Chantonnay : 2 pieds sur ! pied 7 pouces de large (n° 188). 13. Portrait de Mme de Vennes; toile, 3 pieds 6 pouces sur 2 pieds {1 pouces de large (n° 203). 14. Portrait de M. de Bellefontaine; toile, 2 pieds sur 1 pied 1/2 de large (n° 211). 15. Portrait de dona Blanca, toile, 5 pieds 1/2 sur 3 pieds de large (n° 220). 16. Portrait de demoiselle Gaille; 3 pieds 6 pouces sur 2 pieds 5 pouces de large (n° 246). V. ARCIMBOLDI (Joseph). 17. Portrait de Maximilien Ier, empereur; 3 pieds 12 pouces sur 3 pieds 3 pouces de large (n° 170). VI. BACKER (Jacques de), d'Herlingen, 1608-1641. 18. Tête de vieillard en ovale: toile collée sur du boïs, 2 pieds 6 pouces sur 1 pied 6 pouces (n°78). 19. Tête de femme en ovale; toile collée sur du bois, 2 pieds 6 pouces sur 2 pieds 10 pouces (n° 79). 20. Etude de femme nue; 2 pieds sur 2 pieds 9 pouces 1/2 (no 81), VII. Bo (Jean), de Malines, 1534-1593. 21. Paysage à la détrempe; 6 pouces 1/2 sur 9 pouces de large (cadre à couvercle avec feuillage d'argent (n° 44). 22, Autre; 7 pouces 1/3 sur 10 pouces 2/3 de large (cadre pareil au précédent) (n° 45). 23. Autre, 8 pouces sur 12 de large (id) (n° 46). VIII. BORDONE (Paris), de Trévise, 1500-1570 94. Vénus; toile, 4 pieds 2 pouces sur 6 pieds 1/2 de large (no 154). IX. Bos (Jérôme), de Bois-le-Duc, 1450-15... 95. Un enfant; 1 pied 12 pouces sur 2 pieds 6 pouces de large (n° 95). 96. Portrait de l’auteur; 1/2 pied sur 6 pouces de large (no 101). | 27. Tentation de saint Antoine, à la détrempe (sans cote). — 331 — X. BREUGHEL (Hans), de Bruxelles, 1569-1625. 28. Paysage; 1 pied et demi pouce sur 1 pied 7 pouces 1/2 de large (n° 39). 29. Danse de village; 1 pied 4 pouces sur 1 pied 14 pouces de large (n° 40). 30. Paysage; 7 pouces sur 9 de large (no 49). 31. Paysage, poissonnerie de mer, avec petites figures; 8 pouces 1/5 sur 9 pouces 2/3 de large (n° 50). XI. BREUGHEL (Pierre), 15..-1570. 32. Fuite en Egypte; 1 pied 4 pouces sur 1 pied 13 pouces 1/2 de large (n° 36). 93. Jonas dans un paysage; 1 pied 1 pouce sur 1 pied 10 pouces de large (n° 37). 34. Paysage sur cuivre ; 14 pouces sur 1 pied 3 pouces 1/3 de large (n° 38). 39. Navire en mer, avec petites figures et paysage; 1 pied 3 pouces 3/4 sur 1 pied 13 pouces de large (n° 43). 36. Aveugles se menant l’un l’autre; À pied 12 pouces sur 2 pieds 4 pouces (n° 166). — V. art. 148. XII. BRIL (Paul), d'Anvers, 1554-1626. 37. Bataille navale; 1 pied 6 pouces 1/2 sur 1 pied 18 p. 1/4 de large (n° 41). XIII. VAN DEN BROECK (Crispin), d'Anvers, 1530-1550. 38. Judith tenant la tête d'Holopherne; toile collée sur bois, de 4 pieds sur 5 pieds 1/2 de large (n° 149). 39. Portrait du cardinal de Granvelle, alors évêque d'Arras; toile de 3 pieds 11 pouces sur © pieds 11 pouces de large (n° 204). XIV. BUONAROTTI (Michel-Ange), d’Arezzo, 1474-1554. 40. N.-D. et son enfant dormant ; cuivre de 1 pied 7 p 1/2 sur 15 pouces 1/2 de large (n° 127). 41. Une crucifixion sur cuivre (copie); 1 pied 11 pouces sur 1 pied 2 pouces de large (n° 128). 42. Le Jugement; toile de 7 pieds 3 pouces sur 4 pieds 13 p. de large (n° 146). — 332 — XV. Campi (Galéas), de Crémone, 1475-1536 43. Une poissonnière; toile de 4 pieds 12 pouces sur 7 piete de large (n° 157). 44. Une fruitière étant au marché; 4 pieds 13 pouces sur 7 pieds de large (no 163). 45. Un marché de viande; toile, 4 pieds 13 pouces sur 7 Did de large (n° 164). XVI. VAN CASTEL (Etienne), 15... 46. Danse d'enfants; miniature sous verre, 6 pouces sur 4 pouces 1/2 de large (nc 106). XVII. VAN CLEEr (Mortin), d'Anvers, 1510-1560. 47. Assassin; 1 pied 9 pouces sur 2 pieds 7 pouces de large (n° 99). XVII. COoELLO (Alonzo-Sanchez), portugais, 15..-1590. 48. Portrait de Philippe Il; 6 pieds 7 pouces sur 3 pieds 9 pouces 1j2 de large (n° 169). 49. Portrait de Thomas Perrenot, seigneur de Maîche (mort en 15..); 7 pieds sur 3 pieds 6 pouces de large (no 172). 90. Portrait de dona Isabelle, infante d'Espagne; 3 pieds sur 2 pieds 1/2 de large (n° 178). XIX. CONINXLOO (Gilles de), d'Anvers, 1544-16... 91. Paysage; 1 pied 15 po'ices sur 2 pieds 7 pouces de large (n° 9). 92. Paysage; 1 pied 14 pouces sur 2 pieds 7 pouces de large (no 10). 93. Paysage; 1 pied 13 pouces sur 2 pieds 7 pouces de large (no 11). 3 04. Paysage; 1 pied 4 pouces sur 2 pieds 2 pouces de large ta12)5 55. Paysage; 1 pied 7 pouces sur 2 pieds de large (n° 13). XX. DuRER (Albert), de Nuremberg, 1471-1528. 06. Les Dix mille Martyrs; 3 pieds 5 pouces sur 3 pieds de large (n° 80). 57. N.-D., sur cuivre; 7 pouces 2/3 sur 5 pouces de large (no 103). 58. N.-D., gravée sur une lame de cuivre; 1/2 pied sur 5 pouces 1[2 de large (n° 104). — 333 — 59. Tête de Véronique; 1 pied sur 1 pied 7 pouces de large (no 130). 60. Tête de jeune fille, profil à la détrempe; 1 pied 2 p. 1/2 sur 15 pouces 1/2 de large (n° 131), 61. Tête, à la plume, rehaussée de blanc sur papier bleu (no 249). XXI. VAN EMSKERKEN (Martin), d'Emskerken, 1498-1574. 062. Ruines du Colisée; 4 pied 7 pouces sur 1 pied 13 pouces (no 195). XXII. FLEGHLE (Georges), 15.. 63. Une écrevisse ; 4 pouces sur 1 pied 6 pouces 1/2 de large (n° 108). - 64. Deux plats pleins de poires et pêches; toile, de 1 pied 7 pouces 1/2 sur 1 pied 11 pouces 1/2 de large (n° 166). 65. Un plat de raisins; 1 pied 7 pouces 1/2 sur 1 pied 12 p. » delarse (n°117). 66. Une perdrix, une bécasse et une caille; toile de 1 pied 11 pouces 1/2 sur 1 pied 15 pouces de large (n° 118). 07. Gelinottes et oiseau; toile de 1 pied 8 pouces sur 2 pieds 1 pouce de large (n° 119). 68. Une cuisine; toile de 4 pieds 4 pouces sur 5 pieds 10 p. de large (n° 120). 69. Crédence avec fruitière : 4 pieds 4 pouces sur 6 pieds de large (n° 121). XXIIT. FRANCK (Ambroise), d'Herentals, 1555-1619. 70. Nativité, de nuit, avec anges chantant; toile de 8 pieds 1/2 sur 7 pieds 3 pouces de large (n° 147). 71. Le Christ ei Nicodème, scène de nuit; toile de 4 pieds 1/2 sur 4 pieds de large (n° 148). XXIV. GALEAZZO, de Milan, 15.. 72. Mars et Vénus: toile 4 pieds 4 pouces sur 6 pieds de larce (n° 153). XXV. GÉRARD (Marc) de Bruges, 1531-1590. 73. Paysage ; 7 pouces 1/5 sur 9 pouces 1/2 de large (n° 47). 74. Paysage à la détrempe; 7 pouces 1/3 sur 9 pouces 1/3 de large (n° 48). — 9334 — XXVI. GOLTzIUS (Henri), de Mulbreck, 1558-1617. 75. Bacchus et un petit satyre, dessin à la plume sur par- chemin ; 2 pieds 3 pouces sur 1 pied 11 pouces de large (no 114). 16. Paysage haché à la plume (dessin sur papier collé sur bois) ; 2 pieds 3 pouces sur 1 pied 11 pouces de large (no 115). XXVII. GorTz (Gueldrop), de Louvain, 1553-1604. 77. Portrait du comte de Cantecroix, François Perrenot, de face; 2 pieds 4 pouces sur ! pied Î1 pouces 1/2 de large in° 191). 78. Autre; 1 pied 11 pouces 1/2 sur 1 pied 5 pouces de large (no 193). 79. Autre; | pied 12 pouces sur [| pied 4 pouces de large (no 198). XXVIII. GUECTURUEZ (Pierre), d'Amsterdam, v. 1540. 80. Portraits du duc de Saxe et de sa femme; 3 pieds 5 pouces sur à pieds 4 pouces de large (ne 221). 81. Portraits de deux princes de la maison de Bavière ; 3 pieds 5 pouces sur 5 pieds 4 pouces de large (n° 222). 82. Portraits de quatre princes de la même maison ; 3 pieds 5 pouces sur 5 pieds 4 pouces de large (n° 223). 83. Portrait d’un prince de cette maison ; 2 pieds 1/2 sur 2 pieds 7 pouces de large (n° 224). 84. Autre ; 2 pieds 5 pouces sur ? pieds 11 pouces de large (n° 225). 85. Autre ; 2 pieds 1/2 sur 2 pieds 5 pouces de large (ne 226). 86. Autre ; 2 pieds 5 pouces sur 2 pieds 7 pouces de large (n° 227). 87. Autre ; 2 pieds 5 p. sur 2 pieds 1/2 de large (no 298). 88. Autre; mêmes dimensions (n° 229). 89. Autre ; 2 pieds 5 pouces sur 2 pieds 5 pouces (n° 230). 90. Autre , 2 pieds 5 p. sur 2 pieds 1 pouce 1/2 (n° 231). 91. Portrait d’une religieuse allemande; 2 pieds 5 p. 1/2 sur 2 pieds 1/2 de large (no 232). 92. Portrait de l’auteur, Pierre Guecturney et de son frère; 3 pieds 6 pouces sur 4 pieds Î pouce (n° 233). — 335 — 93. Portrait d’un prince allemand ; 2 pieds 1/2 sur 2 pieds 4 pouces 1/2 de large (no 251). 94. Autre, mêmes dimensions (n° 252). XXIX. HOEFNAEGEL (Georges), d'Anvers, 1543-1600. 95. Vase de fleurs, miniature ; 7 pouces 1/2 sur 6 pouces de large (n° 105). XXX. HOLBEIN (Hans), d'Augsbourg, 1498-1554. 96. Les Sept péchés mortels; | pied 4 pouces sur 1 pied 6 pouces | tiers de large (n° 198). XXXI. KEY (Guillaume), de Bréda, 1520-1568. 97. Tête de femme à barbe; 1 pied { pouce sur 14 pouces de large (n° 110). 98. Saint-Jacques ; 2 pieds 1 pouce sur 1 pied 10 pouces de large (n° 193). 99. Une reine de Perse; toile collée sur bois, de 4 pieds sur 3 pieds 3 pouces de large (n° 165). 100. Pallas (portrait de Mlle de Berghem); 1 pied 9 pouces de haut (no 181). 101. Portrait du comte de Cantecroix ; 2 pieds 6 pouces sur l pied 12 pouces 1/2 (n° 194). 102. Autre ; toile de 7 pieds 2 pouces sir 3 pieds 3 pouces de large (ne 200). 103. Portrait d’une dame flamande; toile, 3 pieds 10 pouces sur 2 pieds de large (no 214). 104. Portrait d’une dame flamande: toile, de 8 pieds 1/2 sur 2 pieds de large (n° 2:5). 105. Autre ; 3 pieds !1 pouces sur 2 pieds de large (n° 216), XXXII. LAMBERT (Frédéric), d'Amsterdam, ....-1564. 106. Le Rapt de Ménélas ; 3 pieds 7 pouces sur 4 pieds 1/2 de large (n° 94). XXXIII. La PORTE (Hans de), ....-15... 107. Portrait de M. de Miserey, François Grusset; toile de 3 pieds 4 pouces sur 2 pieds 1/2 de large (n° 212). XXXIV. LE Rosso (Jean), de Florence, 1498-1531. 108. Le Triomphe d'Amour; toile, de 4 pieds sur 4 pieds de large (n° 259). — 336 — XXXV. LiciNIio (Jean-Antoine), dit Le Pordenone, 1484-1540. 109. Portrait de Raphaël d’Urbin et du Pordenone; toile de 4 pieds sur 3 pieds 1/2 de large (no 261). 110. Scipion ; 3 pieds 1/2 sur 4 pieds 1/2 de large (n° 260). XXXVI. MABUSE (Jean), de Maubeuge, 1470-1532. 111. Dieu de pitié ; 12 pouces 1/3 sur 9 pouces 1/3 de large (n° 97). XXXVII. MOSTAERT (François), 15... [12. Paysage; 7 pouces 1/3 sur 1l pouces 1/3 de large (n°51). XXX VIII. MOSTAERT (Gilles), d'Huist, 15..-1601. 113. Fuite en Egypte, paysage d'hiver ; | pied 2 pouces sur 1 pied 9 pouces 2/3 de large (n° 52). 114. Incendie, pillage et escarmouche, paysage ; 1 pied 7 pouces 1/2 sur 1 pied 4 pouces de large {n° 53). 115. Paysage historié d’une poissonnière de mer ; 9 pouces 1/4 sur 8 pouces 1/4 de large (no 54). 116. Paysage ; 8 pouces 1/3 sur 8 pouces 1/3 de large (no 55). 117. Paysage, sur planche de cuivre, feu nocturne et monas- tère de religieuses ; 13 pouces 1/2 sur 2 pieds 2 pouces 1/4 de large (no 56). 118. Nativité et seize actes de la Passion autour; 3 pieds 7 pouces 1/2 sur 2 pieds 15 pouces de large (n° 64). 119. Dieu de pitié assis dans un paysage; | pied 10 pouces 1/2 sur { pied 5 pouces 1/2 de large (no 65). 120. Nativité, dans un paysage d'hiver; 1 pied 3 pouces sur l pied 9 pouces de large (n° 66). 121. Sainte Madeleine dans une grotte ; | pied 1/2 sur 1 pied | pouce de large (n° 67). 122. Crucifix ayant au pied une Madeleine; l pied 10 pouces 1/2 sus |! pouces 1/2 de large (no 68). — Voir art. 150. XXXIX. PANTOJA DE LA CRUZ (Jean), de Madrid, 1551-1610. 193. Portrait de Philippe INT, roi d'Espagne ; 2 pieds 4 pouces sur | pied 11 pouces de large (n° 179). 124. Portrait de la reine, femme de Philippe III; mêmes di- mensions (n° 180). die 125. Portrait de dona Isabelle Suarez (maitresse de François Perrenot); 4 pieds sur 3 pieds 7 pouces (no 196). 126 Autre; mêmes dimensions (n° 197). 127. Portrait de Jean-Antoine, fils naturel de François Perre- not et d'Isabelle Suarez; 3 pieds 15 pouces sur 3 pieds (no 198). XL. PONCHINO (Jean-Baptiste), dit Bozzato, 1500-1570. 128. Tête de mort, au crayon noir, dessin sur papier bleu; 6 pouces sur 7 de large, attache d'argent (n° 135). © 129. Femme nue, dessin au crayon noir sur papier bleu: » pouces sur 4 pouces 2/3, attache d'argent (n°0 136). XLI. DA POonNTE (Jacques), dit le Bassan, de Bassano, 1510-1592. 130. Paysage avec ménagerie, 4 pieds 4 pouces sur 6 pieds moins À pouce de large (n° 96). XLIT. PORBUS (François), dit le Vieux, de Bruges, 1540-1584. BIÉERtES d'ène, de chien, de renard, de lapin des Indes, de chat: 1 pied 3 pouces 1/2 sur 1 pied 4 pouces de large (n0 109). 132. Tête de chien blanc ; 12 pouces sur 12 pouces de large (mo): 133. Portrait de Mme de Brabançon ; 2 pieds 6 pouces sur ! pied 15 pouces 1/2 de large (no 182). 134. Portrait du comte de Cantecroix ; 2 pieds 7 pouces sur 1 pied 13 pouces (n' 195). XLIIT. Prévost (Jacques), de Gray, 15..-1561. (835. N. D. avec son enfant; | pied Il pouces sur { pied 5 p. 1/2 de large (ne 129) (no 391 du Musée de Besançon). XLIV. PULZONE (Scipion), dit le Gaetano, de Gaëte, 15..-1550. 136. Portrait du cardinal de Grauvelle, sur cuivre ; 2 pieds 11 pouces 1/2 sur 2 pieds 4 pouces (no 171) (n° 240 du Musée de Besançon). 137. Portrait de la Corambone (copie) sur toile ; 2 pieds 7 pouces 1/2 sur [ pied 13 pouces (n° 189). 138. Portrait de Cleris Farnèse (copie) “lpiedil/2;sur pied 11 pouces de large (n° 190). 23 — 3938 — XLV. ROBUSTI (Jacques) dit le Tintoret, de Venise, 1512- 1594. 139. Le Christ et la femme adultère ; 3 pieds 3 pouces sur 5 pieds de large (n° 161). XLVI. ROTTENAMMER (Jean), de Munich, 1564-1623. 140. Résurrection de Lazare, sur cuivre ; 14 pouces sur | p. 2 pouces f!/2 de large (n° 72). XLVII SAVERY (Jucques), de Courtray, 15.. 141. Paysage, avec une feuille transparente ; 4 pouces 1/5 sur 7 pouces 1/3 (n° 63). XLVIIL. SCHWEIGER (Emmanuel), 15 142, Portrait d’une femme coiffée de blanc ; toile, dans une boîte de fer blanc (n° 256). XLIX. SiLvio (Jean-Pierre), de Venise, 1500-15... 143. Portrait de femme; toile de 3 pieds moins un pouce sur 2 pieds 1/2 de large (n° 87). L. SPRANGER (Barthelemi), d'Anvers, 1546-16... el 144. Deux chiens: 2 pieds/7 de large (n° 122) LI. VAN STEENWYCK (Henri). dit la Chouctte, 1550-1604. 145. Le Camp d’'Holopherne, paysage de nuit ; 15 pouces sur 15 pouces de large (n° 57). 146. Incendie, paysage ; rond, 12 pouces de diamètre (n°58). 147. Tentation de Saint-Antoine ; rond, 8 pouces de dia- mètre (n° 59). 148. Loth, paysage ; rond, [1 pouces 3/4 de diamètre (no 61). . Tentation de Saint-Antoine; 13 pouces 1/2 sur ! pied 3 pouces 1/2 (n° 62). 150. Bain de Diane avec les Nymphes; figures de Steenwyck, paysage de P. Breughel, sur cuivre ; | pied sur | pied 1/2 et 1/4 de pouce de large (n° 73). 151. N.-D. tenant l'Enfant Jésus; 1/2 pied sur 5 pouces 1/2 de large (n° 74). 152. Perspective d'église (les figures sont de Gilis Mostaert), | pied 1/2 sur ! pied 6 pouces (n° 93). pouces 1/2 sur 5 pieds 3 pouces ne © = 9307 LIT. STEEVENS (Pierre), de Malines, 15... 153. Paysage; 2 pieds 11 pouces sur 4 pieds 3 pouces de large (no 1). 154. Autre; 2 pieds { pouce sur 2 pieds 13 pouces de large (no 9). 155. Autre; 2 pieds 9 pouces sur 1 pied 12 pouces de large (n° 3). 156. Autre; 1 pied 12 pouces sur 2 pieds 10 pouces de large (n° 4). 157. Autre; 1 pied 9 pouces sur 2 pieds 6 pouces de large (n° 5). 158. Autre ; | pied 10 pouces sur 2 pieds 5 pouces de large (n° 6). 159. Autre ; 1 pied 8 pouces 1/2 sur ! pied 15 pouces de large (no0.7)., 160. Autre; 1 pied 6 pouces sur 2 pieds ! pouce de large (n° 8). LIIT. STIMMER (Tobie), de Strasbourg, 1550-15... 161. Paysage ; 1 pied 13 pouces sur 2 pieds !/2 de large (no 14). 162. Autre ; mêmes dimensions (n° 15). LIV. STRADA (Jean), de Bruges, 1536-1605. 163. Une Prudence; ! pied 7 pouces 1/2 sur [ pied de large (no 98). | LV. SUNDER (Lucas), dit Cranach, de Cranach, 1472-15... 164. Adam ; 7 pieds 1/2 sur 3 pieds 10 pouces (n° 159). 165. Eve, mêmes dimensions (no 160). LVI. VANNUCCHI (André), dit del Surte, de Florence, 1488-1530. 166. Portrait d'homme ; toile; 3 pieds 3 pouces sur 2 pieds 9 pouces (no 185). LVII. VAROTARI (Alexandre), dit le Padouan, 1590-1650. 167. Un lièvre; 12 pouces sur 9 pouces 3/4 (no 132). LVIIT. VECELLIO (Tiziano), dit le Titien, de Picve, 1477-1576. 1638. Un enfant nu, couché ; 1 pied 9 pouces sur 2 pieds Î pouce de large (no 90). 169, Une femme devant un miroir tenu par l'Amour ; 4 pieds 2 pouces sur 3 pieds 9 pouces de large (no 91). 170 — 940 — . Une femme nue remettant sa chemise ;: toile collée sur bois, 4 pieds sur 3 pieds 1/2 de large {no 151). La Pluie d’or ; toile collée sur bois, 3 pieds sur 5 pieds 1/2 de large (no 162). | Portrait du chancelier Nicolas Perrenot de Granvelle ; 4 pieds sur 3 pieds 3 pouces de large (no 173). Autre ; 3 pieds 6 pouces 1/2 sur 2 pieds 14 pouces de large (n0 175). Autre icopie); 3 pieds 13 pouces sur 3 pieds de large (n0 201) (aujourd’hui au musée de Besançon, n° 463). Portrait de Nicole Bonvalot, femme du chancelier Perre- not de Granvelle; 3 pieds 6 pouces 1/2 sur 2 pieds 14 pouces (n° 176). . Autre (copie); 3 pieds 13 pouces sur 3 pieds-de large (no 2092). Portrait d’une femme assise, toile ; 3 pieds 14 pouces sur 3 pieds de large (no 174). Tête colossale, toile ; ! pied 1/2 sur 1! pied 1/2 de large (He 262) 0 LIX. Vinci (Léonard de), de Vinci, 1452-1519. 179 . Joconde, reine d'Egypte, sur bois ; 3 pieds de haut sur 2 pieds de large (n0 258). LX. Vos (Martin de). d'Anvers, 1324-1604. 180 135. . Une crucifixion avec N.-D., Saint-Jean et autres figures ; toile : { pied 9 pouces 9/3 sur | pied 5 pouces 1/2 de large (n° 138). “ Le Christ au Jardin des Oliviers ; 2 pieds 3 pouces 1/2 sur | pied 9 pouces 1/2 de large (n° 139). La Nativité; | pied 13 pouces sur | pied 6 pouces 1/2 de large (u° 140). La Nativité; | pied 8 pouces 1/2 sur | pied 2 pouces 1/2 de large (n° 141) La Résurrection de Lazare ; toile ; 8 pieds 9 pouces sur 5 pieds 5 pouces /2 de large (n° 14%) (aujourd’hui dans l’église Saint-Pierre, à Besançon). Saint Jérôme ; toile ; 8 pieds 12 pouces sur 3 pieds 7 p. de large (n° 145). — 341 — 186. Crucifix, sur marbre noir ; 2 pieds 7 pouces sur Î pied 13 pouces de large (no 168). 187. Portrait d’une dame : toile collée sur bois ; ! pied 11 p. sur Î pied 4 pouces 1/2 de large (n° 199). 188. Quatre portraits : Andrea del Sarte, le Tintoret, Michel Coxie et Martin de Vos; toile; 3 pieds 10 pouces sur 2 pieds 10 pouces de large (n° 206). 189. Portrait d’un enfant ; toile; 1 pied 1/2 sur 2 pieds 3 p. de large (no 207). EM Vos (Pierre de), d'Anvers, 15.:-16... 190. Un Crucifix à la détrempe; 10 pouces 2/3 sur 8 pouces de large (ne 233). 191. N.-D. des Sept douleurs, à la détrempe ; 10 pouces 2/3 sur 8 pouces (no 134). LXII. VRIENDT (François de) où FRANZ FLORIS, d'Anvers, 1520- 1570: 192. Trois femmes, de buste, tenant un livre de musique ; l pied 6 pouces {1/2 sur { pied 14 pouces 1/3 de large (n° 83). 193. Tête de Bacchus ; ! pied J2 pouces sur | pied 6 pouces de large (n° 84). 194. Tête de Cérès; ! pied 12 pouces sur 1 pied 6 pouces de large (nc 85). 195. Portrait de Thomas Perrenot, seigneur de Chantonnay ; 2 pieds 9 pouces 1/2 sur 2 pieds Î pouce de large (n° 177). LXITII. VRIENDT (François de) ou FRANZ FLORIS Le Jeune, d’An- vers, 15..-16.. 196. Portrait du comte de Cantecroix et de Mlle Gaille, en fruitière, toile ; 4 pieds sur 3 pieds 4 pouces de large (n° 100). (Original conservé au château de Buthiers (Hte- Saône.) LXIV. WALCKEMBURG (Frédéric), de Malines, 15..-16... 197. Paysage, toile ; 1 pied 10 pouces 2/3 sur 2 pieds de large (n° 34). 198. Autre, toile ; 2 pieds 6 pouces sur 3 pieds {1 pouces de large (n° 35). — 342 — LXV. WALCKEMBURG (Gilis), de Malines, 15..-16... 199. Incendie nocturne de Troye ; toile; 3 pieds 15 pouces sur 5 pieds de large (n° 152). 200. La tour de Babel ; 1 pied 6 pouces sur 2 pieds 4 p. 1/2 (n°220); LXVI. WALCKEMBURG (Luce), de Malines, né vers 1530. 201. Paysage ; 1 pied 12 pouces sur 2 pieds 3 pouces de large (n° 16). 202. Paysage : 1 pied 12 pouces sur 2 pieds 4 pouces de large (ae 417) 203. Paysage : 1 pied 12 pouces sur 2 pieds 4 pouces de large (n° 18). 204. Paysage ; 1 pied 11 pouces sur 2 pieds 2 pouces de large (no 19). 205. Paysage ; 12 pouces sur 1 pied 6 pouces 1/2 de large (ne 21). 206. Paysage ; 13 pouces eur 1 pied 2 pouces 1/2 de large (ne 99). | 207. Paysage ; 12 pouces 1/3 sur 1 pied 7 pouces 1/3 de large (10099). 908. Paysage ; 12 pouces 1/4 sur 1 pied 6 pouces de large (n° 24). 209. Paysage; 13 pouces sur 1 pied 1/2 de large (n° 26). 210. Paysage ; 11 pouces sur 14 pouces de large (n° 27). 911. Paysage à la détrempe ; rond, diamètre 9 pouces 1/3 (no 28). 219. Autre à la détrempe: même diamètre et même forme (n°29): 213. Autre, même diamètre et même forme (nc 30). LXVII WALCKEMBURG (Martin), de Malines, 1530-16... 914. Paysage ; 9 pouces 1/2 sur 13 pouces de large (n° 25). LXVIII. WEErDT (Adrien de), de Bruxelles, vers 1510. 915. Paysage ; rond, 9 pouces de diamètre (n° 31). 916. Autre; 14 pouces 1/3 sur 1 pied 2 pouces de large (no 32). 917. Autre; 2 pieds 5 pouces sur 2 pieds 13 pouces de large (no 33). Los B. — Peintures anonymes. I. — Mythologie. 218. Diane, d’un maître italien, sur cuivre ; 14 pouces 1/2 sur 219. 220. [e) L© me 229 9 pouces de Jarge (no 113). Vénus et un satyre, sur cuivre; | pied de haut (no 263). Vénus, un satyre et l'Amour; même dimension (n° 264). II. — Piete. Triptyque dont le panneau central représente l’Adora- tion des Mages; les volets, la Nativité,et la Fuite en Egypte, d’un vieux maître ; 2 pieds moins 1/2 pouce sur 12 pouces de large (no 97). Crucifixion, sur cuivre ; 2 pieds sur 2 pieds de large environ (n0 257). N. D. par un vieux maitre ; 3 pieds 2 pouces sur 2 pieds 6 pouces de large (no 150). N. D. tenant l'Enfant, par un vieux maitre, tableau cin- tré; { pied 13 pouces sur Î pied 5 pouces 1/2 de large (n0 86). . N. D. avec l'Enfant dormant ; 2 pieds 7 pouces sur | pied 14 pouces 1/2 de large (no 143). Saint Michel avec ses anges combattant les démons ; l pied 6 pouces sur 15 pouces 1/2 de large (no 142). C. — Portraits. L — Maison de Bréderode. Portrait de M. de Bréderode, d’un vieux maitre ; { pied 5 pouces sur | pied |! pouce de large (no 186). Portrait de Mme de Bréderode, d’un vieux maître ; Î{ pied 5 pouces sur | pied |! pouce de large (no 187). . Portrait d’une demoiselle de cette maison ; | pied 8 pouces sur | pied 2 pouces de large (no 234). 230-231. Deux portraits en miniature, dans une boite ronde, de deux seigneurs de cette maison ; diamètre 1/2 pied (nos 247 et 248). — 944 — IT. — Maison de Carpti. 232. Portrait d'Albert, comte de Carpi; 9 pouces sur 7 de large (no 240). | III. — Maison de Granvelle. 233. Portrait d'Antoine Perrenot, alors évêque d'Arras ;3 pieds sur 6 pieds 5 pouces (n° 205). Autre, à la même époque, par Crispian Van den Broeck (art. 39). Autre en costume de cardinal, par le Gaëtano (art. 134). (Aujourd’hui n° 240 du Musée de Besançon.) 234. Portrait de Charles Perrenot, abbé de Faverney, frère du cardinal ; 5 pieds 4 doigts sur 2 pieds 1/2 de large (n° 241). Portraits de François Perrenot, comte de Cantecroix, neveu du cardinal, par Key (art. 100 et 101); par Gortz (art. 76 et 77); par Porbus (art. 131); — d'Isabelle Suarez de Mendoza, sa maîtresse, par Pantoja de la Cruz (art. 124 et 125); — de Jean-Antoine Perrenot, leur fils naturel, par Pantoja (art. 126) ; — de François Perrenot avec de- moiselle Gaille, sa maîtresse, par Franz Floris le Jeune (art. 195); — de demoiselle Gaille, par Pierre d'Argent (art. 16). 235. Portrait de Frédéric Perrenot, frère du cardinal, sei- gneur de Champagney ; 5 pieds sur 2 pieds 1/2 de large (no 249). Portraits de Jean-Thomas Perrenot, neveu du cardinal, seigneur de Maïîche, par Alonzo Sanchez (art. 172); — de Marguerite Perrenot, sœur du cardinal, dame de Vennes, par Pierre d'Argent (art. 13). 236. Portrait du chancelier Nicolas Perrenot de Granvelle; 13 pouces sur {1 pouces de large (n° 208). 237. Portrait du même, de face ; 1 pied 7 pouces sur ! pied 3 pouces de large (n° 210). Autre par Le Titien (art. 169 et 170) ; autre, copie [par Pierre d'Argent, sans doute] (art. 171). (Aujourd’hui n° 263 du Musée de Besançon.) 938. Portraits de Nicolas Perrenot et de Nicole Bonvalot sa — 345 — femme «en forme de tablier » ; 4 pied 7 pouces sur ! pied 4 pouces de large (n° 209). Portraits de Nicole Bonvalot, par le Titien (art. 179); copie du même [par Pierre d'Argent, sans doute] (art. 173); — de Jacques Bonvalot, seigneur de Champagney, père de Nicole, par Girard d'Argent (art. 11); de Jacques de Saint-Mauris, prieur de Bellefontaine, fils d'Etiennette Bonvalot, et par conséquent cousin germain du cardinal, par Pierre d'Argent (art. 14). 239. Portrait de Nicolas Perrenot, fils de Thomas, et neveu du cardinal ; toile ; 4 pieds 1/2 sur 2 pieds 1/2 de large (no29 13). | Autre par Pierre d'Argent (art. 12). Portrait de Thomas. seigneur de Chantonnay, frère du cardinal, par Franz Floris (art. 194). IV. — Maison de Montbéliard. 240. Portrait d'un prince de Montbéliard, par un vieux maître ; 2 pieds 4 pouces 1/2 sur 1 pied 1/2 de large (ne 217). V. — Maisons d'Autriche, de Bourgogne et d'Espagne. 241. Portrait de l’empereur [Charles-Quint}, de la main d’un vieux maître; 2 pieds 7 pouces sur 1 pied 11 pouces de large (no 218). 249. Portrait de six enfants de Philippe Ier, roi de Castille: 1 pied sur 1/2 pied de large (no 219). 243. Descente de la maison de Bourgogne, papier collé sur toile, où sont peints tous les princes ; 7 pieds 3 pouces de de large (no 253). 244, Portrait d’une dame de la maison d'Autriche, tenant une fille en Ses bras, de la main d’un vieux maître (n° 254). VI — Portraits anonymes. 245. Portrait de jeune homme, profil ; ! pied 1 pouce sur 13 pouces de large (n° 111). 246. Vieux portrait « d’un bon vieux maître » ; 2 pieds 5 p. 1/2 sur 2 pieds de large (n° 124). 256. 261 263 26% — 9346 — . Une dame religieuse ; 6 pouces sur 5 pouces 3/4 de large (no 7) . Un homme d'église ; 1 pied sur ![l pouces de large (no 235). Une dame allemande ; 13 pouces sur 9 pouces de large (n° 936). Un seigneur d'église ; { pied sur 15 pouces (n° 237). Un gentilhomme savoyard ; | pied sur 13 pouces de large (n° 238). Une dame bressanne ; 15 pouces sur 12 de large (n° 239) Une dame habillée, sans tête ; 5 pieds sur 3 pieds 1/2 de large (n° 243). Un enfant nu, toile; 2 pieds 1/2 sur 2 pieds 10 pouces (no 244). Un seigneur allemand, lépervier au poing ; À pied 12 pouces sur | pied 1/2 (no 250). VIII. — Tableaux divers Un vase de fleurs, d’un vieux maître ; | pied { pouce 1/2 sur 13 pouces 1/2 (no 38). Une pièce à la détrempe : Galères retournant du Levant (non cotée). | . Une chauve-souris ; 7 pouces sur 12 de large (no 102). . Un rhinocéros; toile, 1 pied sur 1 pied 1/2-de large (no 167). Cosmographie manuscrite ; Méditerranée (en partie), Ci- licie, Arménie, Chypre, Syrie, Judée, Palestine et Egypte ; 9 pieds 4 pouces sur 4 pieds 12 pouces de large (n° 255). -262. Un Agrippa et un César, dessins au crayon sur pa- pier (non coté) Orphée et les Muses, dessins à la plume, sur parchemin, dédié au cardinal de Granvelle (non coté). . Plans du château de Scey [d'Hugues Maire, Son cons- tructeur par ordre de Granvelle, sans doute], sur papier. — 347 — D. — Seulptures de la Renaissance. LXIX. BUONAROTTI (Michel-Ange), d'Arezzo, 1474-1554. 265-267. Trois figures de marbre couchées, deux sur pié- destal de bois, l’autre sur piédestal enrichi de marbre (no 20) (1). 268. Crucifix d'ivoire sur croix d’ébène plantée dans un ro- cher , 15 pouces de haut (no 105). — V. art. 40. LXX. DurEer (Albert), de Nuremberg, 1471-1528. 969. Tête d'enfant criard, ayant une mouche qui le pique au front, bois ; 9 pouces de haut (no if). 970. Saint-Sébastien, statuette en bois ; 15 pouces de haut (no 110). LXXI. LanDry (Pierre), de Salins, 1540-15... 271. Douze têtes d’'empereurs en marbre blanc, dans des mé daillons de marbre jaspé, ronds : 1 pied 13 pouces de dia- mètre (un de ces profils:un Vespasien, est conservé au musée archéologique de Besançon, quatre médaillons de marbre jaspé avec inscriptions existent encore au palais Granvelle). LXXII. PRÉvOST (Jacques), de Gray, 15..-1561. 272. Sépulture historiée d’un Christ, bas-relief de marbre blanc; ! pied ! pouce sur 1! pied 1/2 de large (no 17).— Voir Pièce justificative IIT, b. 7. 273. La Charité, statue en marbre ; ! pied 5 pouces de haut (no 38). — V. b. 8, Pièce justificative IIT. 274. La Foi, statuette de marbre; | pied 5 pouces de haut (no 37). — V. b. 10, Pièce justificative ITT. Sculptures diverses. TJ — Bois: 275. Cerf couché avec double ramure de cerf naturelle, bois coloré. (1) Le numérotage primitif des sculptures diffère de celui des pein- tures dans l’Inventaire de 1607 qui nous sert de base, — 348 — 276. Statuette de Vigneron, la tête coiffée d’un chapeau en- guirlandé de feuilles de vignes, appuyé sur un bâton, au- tour duquel s’enroule un cep; 1 pied 2 pouces de haut (no 112). IL. — Bronzes. LXXIII. Cop, fondeur et ciseleur de bronze, v. 1560. 277. Figurine de Pallas « réparée de la main de Cop » (n°69). 278. Figurine d'homme : même hauteur que Pallas (n° 70). 279. Figurine d'homme coiffé d’un morion (id.) (ne 71). 280. Femme assise (id.) (n° 78). ANUS (NO 7 7) Bronzes anonvmes. 282. Bacchus jeune, tenant des raisins (?); haut de 14 pouces (n° 57). 283. Cupidon ailé : haut de 3 pouces (n° 82). 284. Autre ; même hauteur (n° &6). 285. Europe ; haute de 11 pouces (n° 56). 286. Hercule combattant avec un centaure ; bronze rouge ; haut de 1 pied 10 pouces 1/2 (no 34). 287. Hercule tenant une massue ; haut de 9 pouces (n° 62). 288. Autre ; haut de 1 pied (n° 51). 289. Autre tenant un enfant d’une main, sa massue de l'autre (n° 55). 290. Un Lantin (?) ; haut de 12 pouces (n° 52). 291. Un Laocoon ; haut de 15 pouces; piédestal de bois noir enrichi de deux petites têtes de marbre (no 48). 292. Lucrèce ; haute de 7 pouces (n° 79). 293. Marsyas ; haut d’un demi-pied (n° 87). 294. Tête de Méduse ; haute de 1 pied 15 pouces (n° 97). 295. Satvre les bras ouverts ; haut de 14 pouces (n° 58). 296. Vénus, le pied sur un escabeau, avec Cupilon; haute d’un demi-pied (n° 75). 297. David tenant la tête de Goliath; haut de 10 pouces (n° 60): 298. Les douze Empereurs avec bases sur piédestaux de bois noir (n° 49). 299. Mélusine, avec couronne dorée. 300. 301. 302. 303. 304. 305. 306. 307. — 9349 — Enfant criard ; haut d’un pied (n° 30). Tête d’enfant ; haute de 13 pouces (n° 93). Figure de femme ; haute de 5 pouces 1/2 (n° 74). Femme nue, assise sur un tour enveloppé de drape- ries ; haute de 1 pied (n° 47). Torse de femme nue, tenant une coquille de mer ; haute de 13 pouces (n°31). Femme nue couchée, écrivant (la Géométrie) ; haute de 12 pouces 1/2 ; à la base une géométrie (n° 32). Cheval de bronze, haut d'un pied 3 pouces (28). IE, — Cire. Un Bacchus en basse taille. 308-309. Deux médaillons ronds d’empereurs (cire et poix-ré- 310. DIE 312. 319 sine). Enfant ébauché à sa naissance, sur le vif. Deux figurines d'homme et de femme s’embrassant (da près un groupe de marbre envoyé à l’empereur). Tête colossale (cire noire). IV. — Jvoire. La Charité avec deux enfants nus; haute de If pouces (ue 109). La Mort tenant une horloge et une bèche; haute de 14 pouces (n° 107). Une N.-D.sous un dôme soutenu de quatre piliers ; haute de ! pied 3 pouces (n° 108). V. — Marbre. Diane nue, couchée, embrassant un cerf; bas relief ; 1/2 pied sur || pouces de large (n° 116). Autre embrassant d’une main un cerf, de lautre un chien ; bas relief, Un terme ou gaine en forme de torse de femme à l’an- tique ; en contre bas couvrent ces bas-reliefs les trois Gràces enlacées ; haut de 2? pieds 11 pouces 1/2 (n° 3), Hercule; haut d’un pied (n° 115). — 390 — 920. Vénus et Cupidon couchés, bas relief à l’antique; haut de;11 pouces chaque sur 1 pied 1 pouce de large (n° 24). 321. Médaillon de Jean-Galéas Visconti, due de Milan, avec l'inscription : JO. GAL|EAÏZ VICECOMES DUX P. MIL[ANI] ; rond, 8 pouces de diamètre (n° 16). 322. Un petit chien de marbre ; haut d’un demi pied (n° 22). 323. Deux petites têtes d'enfant; haut de 7 pouces (n° 21). 324. Une N.-D. assise, tenant l'Enfant; haute de 1 pied2 pouces (nar19) 325. Un saint Antoine ; haut de 1 pied 2 pouces (no 39). VI. — Orfèvrerie. 326. Jeune homme surprenant une femme couchée, au pied du lit un Cupidon ; bas relief d'argent, avec argent moulu aux corniches, colonnes et rembossements dorés (n° 46). 327. N.-D. en bas-relief ciselé ; haut de 9 pouces 1/2 (n° 107). 328. Résurrection sur un rocher, argent et argent doré ; haut de 8 pouces (n° 118). VII. — Plâtre ou gypse. 329. Charles-Quint (marbre en plusieurs pièces). 330. Philippe le Bon (id.). 331. Hélène de Bréderode, mère du comte de Cantecroix (moulée sur nature). 332. Apollon (moulé sur l’antique). 333. 10 têtes d’empereurs, aux moulures tournées et dorées et inscriptions eu lettres noires dans les moulures (en la salle). 334. 12 mufles de lions. 339. Nativité en relief ; haute de 2 pieds. 3306. Tête de femme coiffée à l’antique, cheveux élevés. 337. Petite tête de femme, antique. 338. Tête de guerrier antique. 339. Tète de chérubin, d'ordre ionique formant coude. 340. Trois têtes dont une de femme. 341. Deux têtes, l'une de vieillard, l’autre de vieille, peints couleur de chair. 342. Tête d'homme. — 351 — VIIL. — Plomb. 343. Médaillon de Cicéron. IX. — Terre cuite 344. Satyre nu, tenant un panier de fruits, peint couleur de chair ; haut de 5 pieds (no 44). 345. Femme nue tenant son pied droit à deux mains, colorée, même dimension (n° 45). | M. ALFRED MILLIARD DELFEDERN ET SA COLLECTION D'OBJETS PRÉHISTORIQUES LÉGUÉE AU MUSÉE D’ARCHÉOLOCIE Par M. le Dr Albert GIRARDOT Séance du 14 décembre 1901. Il y à quelques mois, en vous rendant compte de l’ouvrage de M. E. Chantre, « L'homme quaternaire dans le bassin du Rhône », je vous rappelais les nombreuses découvertes d’ob- jets intéressants des temps préhistoriques, dont la Franche- Comté a été le thâtre, et j exprimais le regret de voir un grand nombre de ces pièces dispersées dans divers musées, en dehors de notre pays, et vraisemblablement perdus, à tout Jamais, pour nous. Aujourd'hui, je suis heureux de vous annoncer qu'une collection très importante des produits de l’industrie humaine, pendant les âges de la pierre, vient d’être léguée au musée d'archéologie de Besançon, par son auteur M. Alfred Milliard, notre confrère, récemment décédé, en considération de la Société d’Emulation du Doubs, et des services qu’elle a rendus depuis sa fondation, et qu’elle rend encore journellement. à la science et à la province. M. Milliard était né à Paris, il y avait fait ses premières études et son droit, puis il était entré dans l’administration des télégraphes ; sa santé, assez délicate, ne lui permit pas de suivre cette carrière jusqu'à l'âge de la retraite, et de bonne heure, il vint se fixer à Fédry, dans la Haute-Saône, au milieu de ses propriélés. À Paris, il s’était occupé de lit- térature, et avait publié quelques articles dans différentes — 9393 — revues, et même un livre de poésies ; à Fédry, sans négliger les lettres, car il y écrivit encore un second volume de vers, il se passionna pour l’histoire locale et surtout pour l’archéo- logie préhistorique. Il parcourut, à bien des reprises, le ter- ritoire de sa commune, l’examinant pied à pied, recueillant tous les débris de l’industrie humaine primitive qu'il rencon- trait, et inscrivant scrupuleusement le point où chacun d’eux avait été trouvé. C'est ainsi qu'il parvint à rassembler une importante collection, d’une valeur scientifique indiscutable, parce que toutes ses pièces ont une origine bien connue, et une authenticité absolue. Le village de Fédry est situé sur la rive droite de la Saône, à l’ouverture d’une vallée, dirigée du nord-ouest au sud-est, qui sépare déux groupes de collines peu élevées, entrecou- pées de dépressions plus ou moins profondes. Une plaine d’alluvions actuelles, d’un kilomètre de largeur, la sépare de la rivière à l’est, et tout autour de lui, dans les autres direc- tions, le sol est formé de terrain jurassique, recouvert, au nord-ouest, par des argiles tertiaires et, au nord, par un dé- _ pôt de transport plus récent, qui renferme des chailles, pro- venant des couches jurassiques, et des cailloux roulés, d’ori- gine vosgienne. Cette situation était des plus avantageuses pour l’homme primitif : à proximité d’une rivière poissonneuse, au milieu de forêts peuplées de toutes sortes de gibiers, il trouvait fa- cilement les moyens de subvenir à son existence, en même temps qu'il rencontrait à la surface de la nappe alluviale du nord, des galets de roche dure avec lesquels il pouvait fa- . Çonner ses Imstruments. Aussi, s'\ montra-t-1l dès les débuts de l’âge de la pierre, comme en témoignent les haches tail- lées du type de Chelles, recueillies par M. Milliard: elles sont rares dans sa Collection, sans doute parce que les premiers habitants étaient, eux-mêmes, peu nombreux dans le pays. Quelques instruments, de forme moustérienne, indiquent aussi la présence de l’homme de ce temps dans la contrée ; | 24 _— 904 — mais aucun objet ne peut être rapporté aux deux dernières époques paléolithiques : la région était alors probablement inhabitée. Il en fut tout autrement à l’âge de la pierre polie; l’homme n'était plus alors un nomade qui séjournait peu dans cet endroit, mais un véritable habitant qui v vivait à de- meure ; c’est au moins ce que l’on peut conclure des stations reconnues par M. Milliard, qui lui ont procuré un très grand nombre de débris de l’industrie néolithique. L’une d’elles est située au nord du village, sur la hauteur des Charmon- nots, elle est peu importante et a fourni seulement quelques instruments. Une autre, beaucoup plus riche, occupe une grande étendue de terrain sur le flanc d’une colline, au lieu- dit les Billardes, point d’où l’on domine la vallée de la Saône, et dans le voisinage immédiat d’une vaste dépression du sol, la Combe Voiron, où les premiers habitants pouvaient se dissimuler complètement et rapidement, à la moindre alerte. La troisième station a été découverte à la partie supé- rieure d’un faible monticule, au milieu de la plaine qui borde la Saône, au lieudit La Planche: elle a donné un nombre assez considérable de silex travaillés. M. Milliard a recueilli encoie, en différents points, sur le territoire de Fédrv et aussi sur le territoire des communes voisines, d’intéressants débris de l'industrie humaine des âges de la pierre et du bronze, qui figurent tous dans sa collection, ainsi que plu- sieurs pièces de même nature trouvées dans les dragages de la Saône. - Telle est, en résumé, l’origine et la composition de cette collection que M. Milliard a léguée à notre musée d’archéo- lugie ; son importance et sa valeur n’échapperont à personne. Le musée de Besançon, pourvu de tant et de si précieuses reliques de la période gallo-romaine, est beaucoup moins riche en spécimens des âges de la pierre. Il ne possède au- cune pièce paléolithique, mais seulement une série d'objets néolithiques, provenant de la grotte de Courchapon, et quel- ques exemplaires de marteaux, de haches et de scies, en ét — 9399 — roche dure polie, rapportés du Danemark par M. le comman- dant Bial, très beaux, sans doute, mais auxquels nous préfé- rons les trouvailles faites dans notre province, comme pré- sentant pour nous un plus grand intérêt. Nous conserverons toujours un souvenir reconnaissant à la mémoire de M Alfred Milliard qui, par ses investigations méthodiques et persévérantes, a pu jeter quelque clarté sur un des points les plus obscurs du passé de notre Franche- Comté, et qui nous à fait don gracieusement de toutes les pièces recueillies au couts de ses patientes recherches. Nous n’oublierons pas non plus que Madame Milliard a tenu à exé- cuter scrupuleusement ses dernières volontés, et s’est em- pressée de nous remettre sa précieuse collection, suivant le désir qu’il-en avait exprimé; c’est pourquoi je me fais, ici, l'interprète de vos sentiments unanimes, j'en suis certain, en lui adressant le témoignage de la vive gratitude de la So- ciété d’Emulation du Doubs. — 396 — CATALOGUE DE LA COLLECTION DE M. ALFRED MILLIARD I. — Age de la Pierre taillée. À. ÉPOQUE DU CHELLES 2 haches taillées dans des chailles. o haches taillées en quartzite. 9. ÉPOQUE DE MOUSTIER 4 lames, 16 pointes en silex; 14 lames, 11 pointes et 4 poinçons en quartzite provenant des Billardes. 6 pointes trouvées aux Charmonots. is HE 1 pointe, 1 grattoir, 1 lame, recueillis aux Chanoïis. Des pointes et des éclats de silex, de la même époque, ont été récoltés aussi sur différents points du territoire de Fédry et se trouvent dans la collection. IT. — Age de la Pierre polie. STATION DES BILLARDES 18 percuteurs, 36 nucleus, 50 pointes ou fragments de pointes de flèches, 7 haches entières en amphibolite schis- toïde, 2 haches entières en serpentine, 20 fragments de ha- ches, 1 ciseau poli, 9 lames en silex retaillées, 40 grattoirs et un très grand nombre de burins, perçoirs, poinçons et éclats divers. 6 molettes, 4 polissoirs en grès; un fragment de meule dormante en granit; des fragments de poterie grossière très épaisse, sans ornements ni goulot. — 93971 — STATION DES CHARMONNOTS 2 percuteurs, 5 nucleus, 9 pointes de flèches, 1 hache po- lie entière, 2 fragments de hache en amphibolite schistoiïde, 10 grattoirs, 1 lame retaillée. STATION DE LA PLANCHE 30 nucleus, 2 ou 3 fragments de percuteurs, | pointe de trait, 20 pointes de flèches, 1 débris de hache en amphibo- lite schistoïde, 16 grattoirs, 52 lames et une grande quantité de débris d'instruments et d’éclats de silex. Des débris de poterie, en grands fragments, dont l’un d'eux présente une petite anse. TROUVAILLES ISOLÉES A la Planche au Saint : 4 pointes de flèches, des grattoirs et fragments de lame. Au Chanois : À hache polie en amphibolite schistoïde. Derrière Le Chanois : 1 fragment de hache polie. En Vaugeon : À hache polie. Au dessus des côtes : 1 pointe de flèche triangulaire. OBJETS RETIRÉS DU LIT DE LA SAÔNE Lames en silex, 1 grattoir, À gros éclat de silex. La collection comprend encore un grand nombre d’instru- ments entiers ou fragmentés, recueillis sur les territoires voisins de Fédry et, parmi eux, de nombreuses pièces pro- venant du célèbre atelier prébistorique d’Etrelles. EUR DONS FALTS A LA SOCIÉTÉ (1904-1902) PAR ADÉPARTEMENT DU DOUBS + ....: Li... ie 300 f. PARENVIPÉBUDE BESANCON.:::...,......40.4 4h Ne. 400 f. Par M. le MINISTRE DE L'INSTRUCTION PUBLIQUE : Catalogue général des manuscrits des bibliothèques de France : NV Carpentras. 1; + XXXVT, Carpentras, 5; t. XL, supplément, t. [, Abbeville, Brest. Bibliographie des trav. hist. et archéol. des Soc. sav. de France, OUT Z: Comité des Sociétés savantes : Bulletin archéologique, 1901, 3 ; — Histoire et philologie, 3 et 4; — Sciences économiques et so- ciales. Revue des Etudes grecqurs, 1901, t. XV, 62-64, 1902. Journal de l'Ecole polytechnique, 7* cahier, 1901, 2e série. Bibliothèque de l’École des Chartes, 1901, 1-4, 1902. Annales du Musée Guimet, t. XXX, 2 : Explorations des Nécro: poles gréco-bysantines d’Antinoé, par AI. GAYET, l’Aile nord du Pylone d’Aménophis à Karnac, par MM. Georges LEGRAIN et Ed. NAVILLE. Revuc de l’Histoire des religions, t. XLV, 1 et 2; t. XLVI, 1. Conférences du musée Guimet, par M. L. DE MILLOUÉ, préface par M. E. GUIMET. Par MM. PAUL CHOFFAT, membre honoraire : 10 sa Notice préliminaire sur la limite entre le Jura et le crétacé en Portugal; — 20 Recueil d'Etudes paléonlologiques sur la zone crétacée du Portugal, t. I. H. DE SAUSSURE, membre correspondant : Myriopoden aus Ma- dagascar, 1901. — 3600 — SCHLAGDENHAUFFEN et REEB, membres correspondants : Con- tribution du genre Coronilla et Etude chimique et physiolo- gique du genre Erysimum, et dix autres Notices pharmaco- chimiques et botaniques. | LE PRÉFET DU Dougs : Rapports et Délibérations du Conseil général du Doubs; — Inventaire sommaire des Archives dépar- tementales antérieures à 1789, rédigé par M. Jules GAUTHIER, archiviste : Archives civiles, série B, Chambre des Comptes de Franche-Comté, nos 1711 à 3998, t. VII, 1895. LE RECTEUR DE L'ACADÉMIE DE BESANCON : Rentrée solennelle des Facultés, 1901. A. GUILLEMOT, membre correspondant : Etude généalogique sur la famille de Chasseron, 1902. LÉON JOUBIN, membre correspond. : Les Etablissements gallo- romains cle la plaine de Martres-Tolosanes, plans et photogr. in-4°, [Imprimerie Nationale. Le Dr ANT. MAGNIN, membre résidant : Hydrographie souter- _raine, Sources vauclusiennes, eaux d'alimentation, leurs rap- ports avec la fièvre typhoïde (Société d’'Hist. nat. du Doubs), 1902. HENRI COROT : Les vases de bronze préromains trouvés en France. Chanoine ROSSIGNOT, membre résidant, curé de Sainte-Made- leine : sa Notice sur la construction de l’église de Saint-Fer- Jeux. MAURICE THURIET, avocat général, membre résidant : son dis- cours à la rentrée de la Cour d'appel de Besançon, le 16 oc- tobre 1902 : Victor Hugo législateur et juriste. — 361 — ENVOIS DES SOCIÈTÉS CORRESPONDANTES (1904-1902) Compte rendu des séances de la Société géologique de France, 1901. Bulletin de la Société française de physique, 1901: 1-3, 1902. Mémoires de la Société des Antiquaires de France, 1899, t. X, 16e série. Sociélé de botanique de France, session à Hyères, 1899. Journal des Savants, 1901; 1er sem. 1902, Mémoires de la Société de l'Hist. de Paris et de l'Ile-de-France, t. XXVIIT, 1901. — Bulletin, 28° année : Documents sur les Imprimeurs, etc., par Ph. RENOUARD, 1901. Bulletin de la Société polymathique de Paris, 9 série, t. I, 1900-1901. Société de botanique de France, 1901, 7; 1902, 1-7. Bulletin de la Société zoologique de France, t. XXVI, 1901; — Mémoires, t. XIV, 1901. Bulletin de la Société d'anthropologie de Paris, 1901; — An- ._ nuaire, XIII, 1902, 1-2. Ornis : Bulletin du comité ornithologique international, t. XI, 1900 ; 1901, n° 4. Revue de l’histoire de Versailles et de Seine-et-Oise, 1901, 1-4. Congrès archéologique de France : session à Mäcon, 1899; à Chartres, 1900. Revue épigraphique, 1902. Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, Comptes rendus, 1901, et janvier à juin 1902 Annuaire de la Société philotechnique de Paris, 1901. Association française pour l'avancement des Sciences, 30e session à Ajaccio, 1901. Bulletin de la Société historique et archéologique du Limousin, t. L, LI, LIT, 1902 ; — Tables générales. Annales de la Société historique et archéologique de Château- Thierry, 1900. — 9302 — Mémoires de la Société d'archéologie Lorraine, 4e série, t. I, 1901. Bulletin de la Société philomathique Vosgienne, 1901-1902. Mémoires de la Société Eduenne, nouvelle série, t. XXIX, 1901. Bulletin de la Société des siences naturelles de Chalon-sur-Saône, CON ELAOD2 ME? Bulletin de la Société des scrences naturelles de l Yonne, 1901. Société des Sciences de Nancy, 1901; 1er trim. 1902. Mémoires de la Société d’Emulation de Roubaix, 1900-1901. Mémoires de la Société nationale des sciences naturelles et ma- thématiques de Cherbourg, 4 série, t. IH, 1901-1902. Bulletin de la Société d’agr. de la Sarthe, 1901-1902, 2-3. Revue de Saintonge et d’Aunis, 1901; 1902, 1-6. Bulletin de la Société historique ct archéologique de lOrléanais, t. XII et XIII (171-174 ; — Mémoires, t. XX VIII, 1902. Bulletin de la Société Dunoise, 1901, 1902 (1er sem.) au n° 13. Revue scientifique du Bourbonnais, 1902. Revue historique et archéologique du Maine, t. Let LI, 1901-1902. Mémoires de la Société des Antiquaires du Gentre, t. XXIV, 1900; XXV, 1901. Bulletin de la Société des Antiquaires de l'Ouest (Poitiers), JESÉneNt IX MO02%1E2? Société des sciences naturelles de l’Ouest de la France (Nantes) : Table des matières de la 1re série, I à X, 1891-1900 ; — 2e sé- DÉMO M ODIE EP A1077 Bulletin et Mémoires de la Société archéologigue et littéraire de la Charente, 7° série, t. 1, 1901. Bulletin de la Société industrielle et agricole d'Angers, 1902, 1-2. Bulletin de la Société polymathique du Morbihan, 1901, 1-2, Mémoires de la Société d’'agricuiture, sciences, etc., de la Marne, 2RSÉLie At UTP AIS MOODE SE AINP SOU Bulletin de la Société archéologique, sc. et litt. du Vendômois, LANCE MONT Bulletin de la Société des antiquaires de Picardie, 1900-1901. Mémoires de l’Académie nationale de Caen, 1901. Société Hâvraise des sciences diverses, 1900 et 1901. — Bibliogr. méthodique de lParrondissement du Hâvre, 1-4; — L’Abeille hâvraise (concours Frollope), 1895-1900. — 3063 — Bulletin de lu Commission des antiquités de la Seine-Inférieure, t. XIE, no 2. Précis analytique des travaux de l'Académie des belles-lettres, sciences et arts de Rouen, 1900-1901. Bulletin de la Société académique de Brest, 1900-1901. Bulletin de la Société libre d'Emulation, du commerce et de l’industrie de la Seine-Inférieure, 1902. Bulletin de la Société des sciences historiques et naturelles de Semur, 1901. Bulletin de la Société des sciences historiques et naturelles de l Yonne, 1900. Bulletin de la Société des sciences naturelles de Saône-et-Loire, 1901 et 1902. Annales de la Société d'Emulation de l'Ain, 1901, 4; 1902, 1-2. Bulletin de la Société des sciences naturelles de l’Ain, 1902. Mémoires de la Société Bourguignonne d'histoire et de géogra- phie, t. XVIIL. Revue Bourguignonne de l’enseignem. supérieur, t. XI, 2, 1901: t. XII, 4, 1903. — Théâtre français du xive et du xve siècles : La Comédie sans titre et les Miracles de Notre-Dame, par Emile Roy, 1901. Mémoires de la Société d’hist., d’archéol. et de litt. de Beaune, 1900. Bulletin de la Société Belfortaine d'Emulation, 1902, no 21. Bulletin de la Société Grayloise d'Emulation, n° 4, 190. Bulletin de la Société pour la protection des Paysages français, 4902, 1. Mémoires de la Société d'Emulation de Montbéliard t. XX VII, XX VIII et XXIX, 1902. Bulletin de la Société d'Histoire naturelle du Doubs, 1901. Académie des Sciences, Belles-Lettres et Arts de Besancon, 1901. — Table générale des travaux de l’Académie (1805-1900), par MM. J. GAUTHIER, J. DE SAINTE-AGATHE et R. DE LURION. Bulletin de la Société hist. et arch. de Langres, t. IV, 62-63: t. V, 64; — Mémoires, n° 12. Annales de l’Acadëèmie de Mäcon, 3e série, t. V, 1900. Bulletin de la Société d'histoire naturelle de Mäcon, 1902, 9, 10. ha Annales de la Société d'Emulation du département des Vosges, 1902. Annales de l’Université de Lyon : se. et médec., I, 5-7; droit et lettres, I, 7-9, 1901-1902: Mémoires de l’Académie de Lyon, 3e série, t. VI, 1901. Annales de la Société d’agricult., sciences et industries de Lyon, 1eisérne te LMP M692=21000 Mémoires de l’Académie des sciences, belles-lettres et arts de Sa- voie, 4e série, t. IX, 1902. Revue savoisienne, 1901-1902. Société Savoisienne d'histoire et d'archéologie (mémoires et docu- ments), LeXE 1901 Bulletin de la Société d’ethnographie et d'anthropologie de Gre- noble (société dauphinoise), 1901. Mémoires de la Société académique d'agriculture, sciences et arts du département de l’Aube, 1901. Annales de la Société d’agricult. de Saint-Etienne, 1901-1909, 1-2. Bulletin de la Société archéologique du Midi de la France, 1901, 28. Bulletin trimestriel de la Société des sciences, lettres et arts de Pau 901 Société des sciences de Nimes, 1900. La Diana (Montbrison), 1901. Mémoires de la Société des sciences physiques et naturelles de Bordeaux, 6e série, t. [, 1901; — Observations météorolo- giques, 1901. Actes de la Société linnéenne de Bordeaux, 6e série, t. VI, 1901. Académie des sciences et belles-lettres de Montpellier : Catalogue de la bibliothèque de la Société, 1re partie. Bulletin de la Société d'études des Hautes-Alpes, 1902. Société agricole, scientif. et litt. des Pyrénées-Orientales, t. Lt 1902. Répertoire de la Société de statistique de Marseille, 1900-1901. Revue africaine, nes 240-245, 1902. ù Bulletin de la Société des sciences nat. de Colinar, 1901-1902. Société des sciences, agr. et arts de la Basse-Alsace, 1901-1902. Société des sciences naturelles de Bûle, XIII. 1902 : Tychobrahé (1546-1601). Société des sciences naturelles de Zurich(Viertelsjahrschrift), 1902. ou Anzeiger (antiquités suisses), Zurich, 1901, 2-3; 1902-1903, no 1. — Zur Statistik Schweiz Kunstenmæler, par J.-R. RAHN. Yahrbuch fur Schweizerisches gesellschaft der Schw., Zurich, 1901. — Landesmuseum in Zurich, 1901. Bulletin de la Société Neuchâteloise des sciences naturelles, t. XXX VII, 1898-1899. Bulletin de la Société Neuchâteloise de Géographie, t. XIIT, 1901; t- XIV, 1902. Bulletin de la Société Vaudoise des sciences naturelles, n° 141 à 144, 1902. — Observations météorologiques, 1901. Mitteilungen der naturfordschenden gesellschaft in Bern 1901, in Zurich 1902. Mitteilungen der Antiquarischen gesellschaft in Zurich, LXVI, 1902. Académie de géologie de l'Empire d'Autriche (verhandlungen), 15-16, 1901; 1-10, 1902. — Jañrgang, 1901-1902. Société botanique de la province de Brandebourg (verhandlun- gen), 1902. Académie des sciences de Munich (Sitzungsberichte), math - philos., 4-6, 1901; 1-2. 1902. Builetin de la Société des sciences naturelles et thérapeutiques de la Haute-Hesse, Giessen, 1899-1902. Université de Tubingue (Verzeichnis), 5 fase., 1893 à 1900. Annales de la Société d'archéologie de Bruæelles,t. XV et XVI. 1900-1901. Académie royale d'archéologie de Belgique, Anvers, t. IT: t. IV, 4-2; — Bulletin, 4 à 7, 1902. Académie royale de Belgique : Mémoires, t. LIV, 1-5, 1901-1902, in-4; — Mémoires couronnés et autres mémoires, t. LIX, 1- 9: — bulletin : lettres, 1901 et 1-4 1902; sciences, 1901 et 1-4 1902. — Tables générales. Annalecta bollendiana, t. XX, f. 4, 1901: t. XXI, 1-4, 1902. Bull. of the Llyod library of botany, Cincinnati (Ohio) : Mycolo- gical, Série n° 2; Pharmacy, 1, 1902. Société d'histoire naturelle de Boston, proceedings, XXIX-XXX. Geograshical Society of Philadelphia, 1901, 3-4. Bulletin de la Société d'histoire naturelle du Visconsin, 1902. 1-3. Missouri botanical garden, 30e rapport. 1902. — 966 — Annales del Museo nacional de Montevideo, t. IV, 22, 1901-1902. Transactions of the Academy of Saint-Louis, t.X et XI, 1900-1901. United states Geological Survey, 21e rapport, 1899 1900, t. VI, part Vet VII; Maps. Annual report of the Smithsonian Institution, 1900. The Manchester litterary and philo. Society : Memoirs and pro- ceed 1901 100217 Académie des sciences de Berlin (Sitzungsberichte), XXXIX- LIIT, 1901 ; I-XL, 1902. Abhandlungen (société des sciences) zu Bremen, XVII, 1, 1901. New Heidelberger Jahrsbucher, 1901. Société des sciences naturelles de Fribourg en Brisgau, 1902. Société physico-économique de Kænigsberg, 1901. Memorie della reggia Accademia di scienze ed arti in Modena, Jeiserie CITE LAINE Académie royale suédoise des sciences de Stockholm : Handlin- car, Bihang, 1900-1901 ; Manadsblad, Stockolm, 1902. Bull. of the geological Institution of the Universitaty of Upsala, 1901. — 3607 — LISTE DES BIBLIOTHÈQUES AUXQUELLES UN EXEMPLAIRE du Catalogue des Incunables de la Bibliothèque publique de Besançon a été adressé, en 1901, par les soins de M. KIRCHNER. archiviste de la Société d'Emulation du Doubs FRANCE Paris. Bibliothèque de lArsenal. — du Cercle de la Librairie. — du Collège de France. — de l'Ecole des Chartes. — de l'Ecole Normale supérieure. — de la Faculté de Droit. de l’Institut. — Mazarine. — du Ministère de la Guerre. — Nationale. — Sainte-Geneviève. — de l’Université (Sorbonne). — de la Ville. Archives Nationales. Départements. Bibliothèques municipales de : Aix, Albi, Amiens, Angers, Arras, Auxerre, Avignon, Besançon, Bordeaux, Bourges, Brest, (Caen, Cambrai, Carpentras, Chalons-sur-Marne, Chartres, Clermond-Ferrand, Dijon, Dole, Douai, Gray, Gre- noble, Laon, La Rochelle, Le Havre, Le Mans, Lille, Limoges, — 3683 — Lons-le-Saunier, Luxeuil, Lyon, Mâcon, Marseille, Melun, Montauban, Montbéliard, Montpellier, Nancy, Nantes, Nar- bonne, Nice, Nîmes, Orléans, Pau, Périgueux, Perpignan, Poitiers, Pontarlier, Reims, Rennes, Rouen, Saintes, Salins, Toulouse, Tours, Troyes, Verdun, Versailles, Vesoul, Vitry- le-François. Bibliothèques universitaires de : Besançon, Bordeaux, Caen, Clermont-Ferrand, Dijon, Grenoble, Lille, Lyon, Montpellier, Nancy, Poitiers, Rennes, Toulouse. Aix-la-Chapelle Berlin Berlin D. eu. 0.00. 8 e + © 0e + « + 000 0e ee + ee 0 ° Bresse Een : Colmar (Alsace)......... Cologne Cologne Dresde rene rer Francfort-sur-le-Mein . Fribourg-en-Brisgau .. (BTÉSINENTE Done INSEE 0 0 HAMDOUTO EE re Ééidelherc#e IGSMESDeRSes ne IRON A CESSE NP MetzA\orraine) 72 Munich à Se et eee eee eo ..... Nüremberg . .. : see ..... Strasbourg (Alsace)... * Strasbourg (Alsace) ..... SOUDE AN CRT DÜUDIBOUC PR ERP TER E NVOLEMDUb ER MERE ALLEMAGNE Bibliothèque Bibliothèque . Kœn. Hof-u. Bibliothèque de la Ville royale. de l’Université. de l’Université. de l’Université. de la Ville. deta Ville: archiépiscopale. royale. de la Ville. de l’Université. de l’Université. de la Ville. de l’Université. de l’Université. de l’Université. de la Ville. Staatsbibliothek. de l’Université. paulinienne. de la Ville. de la Ville. de l’Université. royale. de l’Université. ducale. Cambridge Dublin... Bee ete; vie fee eo hettette AMPOULES... tt. Londres. Oxford ... ent ete} ae eo joele se ele ae Bud Best... Innsbruck Vienne ... Vienne ... Anvers .. Anvers ... Bruges. Bruxelles. ape 0-0 = © ee © - ee ee eee 5-0 0 + + + n°9 - - (CE OT E eos afe él ele ee ee 01e CONENMNASUE,... :... 2... Barcelone Madrid... PINCE SEMIIE..…- 50... . SalamanqUue . . ::....... Valence .. Zaragosse — 369 — ANGLETERRE Bibliothèque de l'Université. — du Trinity Collège. — de l’Université. — du British Museum. — Bodléienne. AUTRICHE Bibliothèque de l'Université. — de l’Université. —- de l’Université. — de l’Université. _ de l’Université. .. Kœn.-u. Kaiserl. Hôfbibliothek. Bibliothèque de l'Université. BELGIQUE Bibliothèque de la Ville. Musée plantinien. Bibliothèque de la Ville. — royale. — de la Ville. — de l’Université. DANEMARK Bibliothèque royale. ESPAGNE Bibliothèque de l'Université. Biblioteca Nacional. — Colombina. Bibliothèque de l’Université. — de l’Université. — de l’Université. 25 — 310 — . GRÈCE Athenes ire rs Bibliothèque nationale. HOLLANDE Arnsterdam..:s.t "ee Bibliothèque de l’Université. HarHave een — royale. Levue Ven Mine — de l’Université. UtTe Ch EME EE rar enre =. de l’Université. ITALIE Bologne nement . Bibliothèque de l’Université. POLENCE NPA EE Biblioteca nazionale centrale. Plorencert enr te — Mediceo Laurenziana. Mont-Cassin ...... 040% — abbaziale. NADIES MEET PTE RAR Regia biblioteca nazionale. Naples ne mme Bibliothèque de l’Université. PAdOUE TE NN — de l’Universite. Padoue ste ec — du Séminaire épiscopal. PAlEL MECS MMA RES Regia biblioteca nazionale. Palerme 4 ie AR ane Biblioteca comunale. PALIER NN EME EN tRRe Reale biblioteca palatina. ROME EN ME Biblioteca apostolica vaticana. ROME 270 PR RL ne — nazionale centrale. 2 RD A 1 D AA Tee nee LE CRE — nazionale. VENISE Fe NAT A AAC AENe — nazionale Marciana. NORVÈGE CHRIS HAN Bibliothèque de l’Université. PORTUGAL Lisbonne ..... AO dE PA NES Bibliotheca Nacional. ROUMANIE Buchares tés en ere ne Bibliothèque nationale centrale. — 9371 — RUSSIE Dorpat-..… se PP 2 Bibliothèque de l’Université. Helsingiors 4... Be — de l’Université. ATEN Sn OS ER RE — de l’Université. MOSCOUR AS ee de — de FUniversité. MOSCOUS RER RENE. 7: — de Chludow. MOSCOUREE. Ne — de Saint-Synode. Saint-Pétershourg....... _ publique impériale. Saint-Pétershourg....... — de l’Université. MARSOMIE Sn. .....:.: s — de l’Université. VE SRE ANR — publique. SUÈDE SEOCRNOMN 6074, Bibliothèque royale. UNSS RER ES — de l’Université. SUISSE QE SSSR ER ANNEES Bibliothèque publique. BERNORRE LE latte Lee, —— de la Ville. BinSiédelne sente. _ du Couvent. IPÉINONTIRR RESTES — cantonale. GÉNÉVeN te dr.) is — deAlaaNille: PAUSANNES Lee. — cantonale. Neuehätel:::2:. er. — de l’Académie. ÉOREENOLUM cc — du Collège. SEEN SRE Stifsbibliotek. Schaffhouse......... ... Bibliothèque de la Ville. SOEUR A TENNRr ES NE — de la Ville. AUTCREA... RAT SU — de la Ville. PACE 27, Rs —— de l’Université. TURQUIE tonstantinopler rer Bibliothèque de l’Université, MontEAthOoS Sn Le — des Couvents. Sn AFRIQUE AISÉE RS 22.2. Bibliothèque nationale. ASIE Tokio te me es Bibliothèque de l’Université. AMÉRIQUE DU NORD Canada. Québec rer MORE . | Bibliothèque de l’Université-Laval. Etats-Unis. Baltimore Per Ten Bibliothèque de l’Université Hopkins. BOSTON MEME CERN — de l’Athenæum. CMS REP rETOEEe — de l’Univ. Harvard. CHICASOR ALARM NE Per — de l’Univ. de Chicago. RURA Ca Re PRES — de l’Université Cornell. NEW-YONKRE ER RTE er Re —— de l’Univ. Columbia. SAME LOUIS EN OLEE TETE — publique. SAN REANCISCO FN FE — de l’Univ. de Californie, Washino tone PMreErer Smithsonian Institution. AMÉRIQUE DU SUD Argentine. BUCNOS ANTES PRE Biblioteca Nacional. Brésil. Rio-de-Janelron rer" Biblioteca Nacional e publica. Chili. SANHAS OPEN %.....-. Biblioteca Nacional AUSTRALIE METLOtTne PNRErAEr EEE" Public Library. SYANEVARE TS ONE Er ue — Library. | fQ9 - QUE) | MEMBRES DE LA SOCIÉTÉ AU 4° décembre 1902. Le millésime placé en regard du nom de chaque membre indique l'année de sa réception dans la Société. Les membres de la Société qui ont racheté leurs cotisations annuelles sont désignés par un astérisque (*) placé devant leur nom, conformément à l’article 21 du règlement. Conseil d'administration pour 1902. RÉ GATCARERR ES MM. NARGAUD (le docteur); Premier Vice-Président.. Alfred VAISSIER ; Deuxième Vice-Président. FRANCEY ; Secrétaire décennal...... Jules GAUTHIER ; RES ONE RE RE en e s eee FAUQUIGNON ; RG DISCO RER ess soi KIRCHNER. Secrétaires honoraires... MM. BAvoux (Vital). MEYNIER (le docteur). Membres honoraires (24). MM. LE GÉNÉRAL commandant le 7e corps d'armée (M. le général DESSIRIER). LE PREMIER PRÉSIDENT de la Cour d'appel de Besançon, (M. GOUGEON). L’'ARCHEVÈQUE DE BESANCON (S. G. Mgr PETIT). LE PRÉFET du département du Doubs (M. ROGER). LE GOUVERNEUR de la place de Besançon (M. le colonel CORBIN). | — 314 — MM. LE RECTEUR de l’Académie de Besançon (M. LARONZE). LE PROCUREUR GÉNÉRAL près la Cour d'appel de Besançon (M. MOLINES). LE MAIRE de la ville de Besançon (M. BAIGUE). L'INSPECTEUR d’Académie à Besançon (M. GUYON), rue Mon- cey, 4. BLANCHARD, Em., membre de l’Institut (Académie des sciences), professeur au Muséum d'histoire naturelle; Paris. — 1867. DELISLE, Léopold, membre de l’Institut (Académie des inscrip- tions et belles-lettres), administrateur général de la Biblio- thèque nationale. — 1881. WEIiL, Henri, membre de l’Institut (Académie des inscriptions et belles-lettres), doyen honoraire de la Faculté des lettres de Besançon, Paris, rue Adolphe Yvon, 16. — 1890. DuroUuUR, Marc, docteur en médecine, à Lausanne, rue du Midi. — 1886. Membre honoraire, 1896. PETIT, Jean, Sstatuaire, rue Denfert-Rochereau, 89, Paris. — 1866. Membre honoraire, 1896. ROBERT, Ulysse, inspecteur général des bibliothèques et des archives, 30, avenue Quihou, à Saint-Mandé (Seine). — 1896. SIRE, Georges. correspondant de l’Institut, essayeur de la Ga- rantie, Besançon, rue de la Mouillère, aux Chaprais. — 1847. Membre honoraire, 1896. PINGAUD, Léonce, correspondant de l’Institut, prof. d'histoire moderne à la Faculté des lettres de Besançon, rue Saint- Vincent, 17. — 1874. Membre honoraire, 1896. CHOFFAT, Paul, attaché à la direction des services géologiques du Portugal; à Bordeaux et à Lisbonne, rua do Arco a Jesus, 113. — 1869. METZINGER (le général), ancien commandant du 15° corps d’ar- mée, membre du Conseil supérieur de la Guerre, à Paris. — 1899. ROLLAND, Henri-Marius, capitaine de vaisseau, ancien général de division du cadre auxiliaire en 1870-71, en retraite à Mar- seille, boulevard National, 20. — 1899. BERGER, Philippe, membre de l’Institut (Académie des inscrip- tions et belles-lettres), prof. au collège de France. — 1899. — 979 — MM. BERTRAND, Marcel, membre de l’Académie des sciences, Imspec- teur général des mines. — 1899. PRoST, Bernard, inspecteur général des archives et des biblio- thèques, à Paris, avenue du Trône, 3. — 1901. BoucHoT, Henri, conservateur du cabinet des estampes à la Bibliothèque Nationale, à Paris. — 1901. Membres résidants (1) (134). AUBERT, Louis, directeur des confections militaires, Grande- Rue, 121. — 1896. BADER, bijoutier, rue des Granges, 21. — 1870. BAIGUE (le docteur), professeur suppléant à l’école de méde- cine Tue Morand, 9. — 1897. BAUDIN, Léon, docteur en médecine, directeur du bureau d’'Hy- giène de Besançon, Grande-Rue, 86 bis. — 1885. * Bavoux, Vital, receveur principal des douanes en retraite; Fontaine-Ecu, banlieue de Besançon. — 1853. BEAUQUIER, Charles, archiviste-paléographe, député du Doubs ; Montjoux, banlieue de Besançon. — 1879. DE BEAUSÉJOUR, Gaston, ancien capitaine d'artillerie, place Saint-Jean, 6 — 1897. BÉJANIN, Léon, propriétaire, Grande-Rue, 39. — 1885. * BERDELLÉ, ancien garde général des forêts, Grande-Rue, 112. — 1880. * BESSON (Paul), lieutenant-colonel au 40e d'artillerie, à Verdun . (Meuse). — 1894. BONAME, Alfred, photographe, rue de la Préfecture, 10. — 1874. BLONDEAU, substitut du Procureur de la République, à Besan- çon. — 1895. BONNET, Charles, pharmacien, ancien conseiller municipal, Grande-Rue, 35. — 1882. (1) Dans cette catégorie figurent plusieurs membres dont le domicile habituel est hors de Besançon, mais qui ont demandé le titre de résidant afin de payer le maximum de la cotisation et de contribuer ainsi d’une manière plus large aux travaux de la Société. — 31760 — MM. Bossy, Léon, fabricant d’horlogerie, rue de Lorraine, 9. — 1896. BOURDIN (le docteur), médecin-major au 7e bataillon de forte- resse, rue Charles Nodier, 30. — 1900. * BOUSSEY, professeur agrégé d'histoire au Lycée, ancien secré- taire perpétuel de l’Académie de Besançon, Grande-Rue, 116. — 1883. BOUTTERIN, François-Marcel, architecte, professeur à l'Ecole municipale des Beaux-Arts, rue Saint-Antoine, 4. — 1874. BouUvaRD, Louis, avocat, ancien bâtonnier de l’ordre, ancien conseiller municipal, rue Morand, 16. — 1868. | Boysson D’'ECOLE, Alfred, rue de la Préfecture, 24. — 1891. BRETENET, chef d’escadron d'artillerie, rue St-Pierre, 15.— 1885. BRETILLOT, Maurice, banquier, membre de la Chambre de com- merce, rue Charles Nodier, 9. — 1857. BRETILLOT, Paul, propriétaire, rue de la Préfecture, 21. — 1857. BRUCHON {le docteur), professeur honoraire à l'Ecole de méde- cine, médecin des hospices, Grande-Rue, 84. — 1860. BRUCHON, Henri (le docteur), professeur suppléant à l'Ecole de médecine, Grande-Rue, 84. — 13895. BURLET (l’abbé), chanoine-archiprêtre, curé de Saint-Jean. — 1881. | DE BUYER, Jean, propriétaire, à Besançon et à Saint-Laurent (banlieue). — 1902. CELLARD, Camille, architecte, rue Saint-Pierre, 3. — 1902. CÉNAY, pharmacien, avenue Carnot, 26. — 1897. CHAPpoY, Léon (le docteur), ancien directeur de l’Ecole de mé- decine, Grande-Rue, 11. — 1875. DE CHARDONNET (le comte), ancien élève de l’Ecole polytech- nique, à Besançon, rue du Perron, 20, et à Paris, rue Cam- bon, 43. — 1856. CHARLET, Alcide, avocat, bâtonnier de l'Ordre, rue des Granges, 72. — 1872. CHIPON, Maurice, avocat, ancien magistrat, rue de la Préfec- ture, 25. — 1878. * CHOTARD, Henri, doyen honoraire de la Faculté des lettres de Clermont-Ferrand, rue de Vaugirard, 61, à Paris. — 1866. CLAVEY, conseiller à la Cour d'appel, Grande-Rue, 62. — 1902. — 377 — MM. CLERC, Edouard-Léon, représentant de commerce, rue du Chas- not, 12. — 1897. \ COILLOT, pharmacien, rue Battant, 2, et quai de Strasbourg, 1. — 1884. COLSENET, Edmond, professeur de philosophie et doyen de la Faculté des lettres, ancien conseiller municipal, rue Gran- veille, 4. — 1882. CORDIER, Palmyr, agent principal d'assurances, conseiller mu- nicipal, rue des Granges, 37. — 1885. CORNET, Joseph, docteur en médecine, aux Chaprais, rue de la Cassotte, 11. — 1887. CossSON, Maurice, ancien trésorier-payeur général du Doubs, rue du Chateur, 20. — 1886. COULON, Henri, avocat, ancien bâtonnier de l’ordre, rue de la Lue, 7. — 1856. COURGEY, avoué, rue des Granges, 16. — 1873. COURTOT, Théodule, commis-greffier à la Cour d'appel; à la Croix-d’Arènes (banlieue). — 1866. DAYET, receveur d’enregistrement à Besançon; Fontaine-Ecu. mn OUI DIETRICH, Bernard, ancien négociant, Grande-Rue, 71 et Beau- regard (banlieue). — 1859. DIETRICH (le docteur), rue Saint-Pierre, 20. — 1892. DODIVERS, Joseph, imprimeur, Grande-Rue, 87. — 1875. * Dreyrus, Victor-Marcel, doct. en médecine , avenue Carnot (aux Chaprais). — 1889. DROUHARD, Paul, conservateur des hypothèques en retraite, rue Saint-Vincent, 18. — 1879. DROUHARD (l’abbé), chanoine, rue Saint-Jean. — 1883. DUBOURG, Paul, ancien président de la Chambre de commerce, ancien membre du Conseil général du Doubs, rue Charles Nodier 28; 18917 Eypoux, Henri-Ernest, administrateur des magasins du Bon- Marché, Grande-Rue, 73. — 1899 Erxis, Edmond, propriétaire, Grande-Rue, 91. — 1860. FAUQUIGNON, Charles, ancien receveur des postes et télé- graphes, rue des Chaprais, 5. — 1885. — 3178 — MM. FLUSIN, Georges, agent d'assurances, Grande-Rue, 23. — 1898. FOURNIER, professeur de géologie à l’Université de Besançon. — 1899. À FRANCEY, Edmond, avocat, membre du Conseil général du Doubs, ancien adjoint au maire, rue Moncey, 1. -— 1884. GAUDERON (le docteur), Eugène, professeur de clinique à l'Ecole de médecine, Grande-Rue, 110. — 1886. * GAUTHIER, Jules, archiviste du département du Doubs, membre non résidant du Comité des Travaux historiques et archéologiques et du Comité des Beaux-Arts, au Ministère de l’Instruction publique, rue Charles-Nodier, 8. — 1866. GIRARDOT, Albert, géologue, docteur en médecine, rue Saint- Vincent, 15. — 1876. GROSRICHARD, pharmacien, place du Marché, 17. — 1870. * GRUTER, médecin-dentiste, square Saint-Amour, 7. — 1880. GUILLEMIN, Victor, artiste peintre, rue des Granges, 21. — 1884. HALDY, Léon-Emile, rue Saint-Jean, 3. — 1879. HErTZz (le docteur), professeur à l’Ecole de médecine, Grande- Rue, 45. — 1888. HENRY, Jean, docteur ès sciences, Grande-Rue, 129. — 1857. HÉTIER, François, botaniste, à Mesnay-Arbois (Jura). — 1895. D'HOTELANS, Octave, rue Charles Nodier, 12. — 1890. KIRCHNER, ancien négociant, quai Veil-Picard, 95 bis. — 1895. * KOLLER, propriétaire, ancien conseiller municipal, ancien membre du Conseil d’arrondissem. de Besançon; au Perron- Chaprais. — 1856. LAMBERT, Maurice, avocat, ancien magistrat, quai de Stras- bourg, 13: —= 1879; LARMET, Jules, médecin-vétérinaire, conseiller municipal, ad- joint au maire, avenue de Fontaine-Argent, 8. — 1884. L:poux, Emile (le docteur), quai de Strasbourg, 13. — 1875. LIEFFROY, Aimé, propriétaire, conseiller général du Jura, rue Charles Nodier, 11. — 1864. Lime, Claude-François, négociant, aux Chaprais. — 1883. LouvorT, Emmanuel, notaire, Grande-Rue, 14. — 1885. MAIRE, Alfred, président à la Cour d'appel, rue du Chateur, 12. — 1870. — 319 — MM. MAES, Alexandre, serrurier-mécanicien, rue du Mont-Sainte- Marie, 10. — 1879. MAGNIN (le docteur Ant.), professeur à l’Université, doyen de la Faculté des sciences, ancien directeur de l'Ecole de médecine, conseiller municipal, ancien adj. au maire, rue Proudhon, 8. — 1885. MAIROT, Henri, banquier, ancien conseiller municipal, pré- sident du tribunal de commerce, rue de la Préfecture, 17. 1001. MALDINEY, Jules, chef des travaux de physique à la Faculté des sciences. — 1889. MANDRILLON, avocat, Grande-Rue, 19. — 1894. MANDEREAU (le docteur), professeur à l'Ecole de médecine, ins- pecteur de l’Abattoir, rue Saint-Antoine, 6. — 1883. MARCHAND, Albert, ingénieur, administrateur délégué des Sa- lines de Miserey. — 1888. MARQUISET, Alfred (comte), rue Gounod, 1, à Paris. — 1897. * MARTIN, Jules, manufacturier, rue Sainte-Anne, 8. — 1870. MASSON, Valery, avocat, rue de la Préfecture, 10. — 1878. MATILE, fabricant d’horlogerie, rue Saint-Pierre, 7. — 1884. MAUVILLIER, Pierre-Emile, photographe, rue de la Préfecture, 3. — 1897. MÉTIN, Georges, agent-voyer d'arrondissement; à Canot. — 1868. MICHEL, Henri, architecte-paysagiste, professeur à l'Ecole des Beaux-Arts ; Fontaine-Ecu (banlieue). — 1886. MioT, Camille, négociant, membre de la Chambre de commerce, Grande-Rue, 104. — 1872. MioT, Louis, avoué à la Cour d'appel, Grande-Rue, 104. — 1897. MONTENOISE, avocat, rue de la Madeleine, 2. — 1894. MORLET, Jean-Baptiste, ancien conseiller municipal, membre de la Chambre de commerce, rue Proudhon, 6. — 1890. NARDIN, ancien pharmacien, rue de la Mouillère, 1. — 1900. NARGAUD, Arthur, docteur en médecine, quai Veil-Picard, 17. — 1875. NICKLÈS, pharmacien de Are classe, Grande-Rue, 128. — 1887. — 380 — MM. : * ORDINAIRE, Olivier, consul de France à Turin; Maizières (Doubs). — 1876. PARIZOT, inspecteur honoraire des Enfants assistés, rue du Mont-Sainte-Marie, 8. — 1899. PATEU, entrepreneur, ancien conseiller municipal, avenue Carnot. — 1894. PERRUCHE DE VELNA, conseiller à la Cour d'appel, rue Saint- Vincent, 14. — 1870. * PINGAUD, Léonce, correspondant de lInstitut, professeur d'histoire moderne à la Faculté des lettres, rue Saint-Vin- CELA MST: PoëTE, Marcel, conservateur de la Bibliothèque de la Ville, avenue Carnot, 10. — 1894. RÉMOND, Jules, notaire, Grande-Rue, 31. — 1881. * RENAUD, Alphonse, docteur en droit, sous-chef à la direc- tion générale de l’Enregistrement ; Paris, rue Scheffer, 25. — 1869. RICKLIN, notaire, rue des Granges, 38; étude : Grande-Rue, 121. — 1879: RiGNY (Pabbé), chanoine honoraire, Grande-Rue, 02. — 1886. ROBERT, Edmond, fabricant d’aiguilles de montres, faubourg Tarragnoz. — 1886. ROLAND (le docteur), professeur à l’Ecole de médecine, rue de l’Orme-de-Chamars, 10. — 1899. ROSSIGNOT (l'abbé), curé de Sainte-Madeleine, rue de la Made- leine, 6. — 1901. SAILLARD, Albin (le docteur), sénateur, membre du conseil gé- néral du Doubs, place Victor Hugo, et à Paris, rue N.-D.-des- Champs, 75. — 1866. SAILLARD, Eugène, ancien directeur des postes du département du Doubs; Beauregard (banlieue de Besançon). — 1879. DE SAINTE-AGATHE (le comte Joseph), avocat, archiviste-paléo- graphe, rue d'Anvers, 3. — 1880. SANCEY, Alfred, négociant, rue d'Alsace. — 1899. SAVOYE, Henri, artiste peintre, à la Bouloie (banlieue) — 1901. SERRES, Achille, pharmacien, place Saint-Pierre, 6. — 1883. SIMONIN, architecte, rue du Lycée, 13. — 1892. MM. SIRE, Georges, correspondant de l’Institut, essayeur de la Ga- rantie, rue de la Mouillère, aux Chaprais. — 1847. SOUCHON, Gaston, capitaine de cuirassiers en retraite; Villas bisontines, 3. — 1901. SUCHET (le chanoine), rue Casenat, 1. — 1894. THOUVENIN , François-Maurice, pharmacien supérieur, profes- seur à l'Ecole de médecine et de pharmacie, Grande-Rue, 136. — 1890. THURIET, Maurice, avocat général à la Cour d'appel de Besan- con, rue du Perron, 16. — 1901. TissoT, H., président du tribunal de commerce, rue Saint-Vin- CON." 1809: TRUCHI DE VARENNES (vicomte Albéric DE), rue de la Lue, 9. — 1900. VAISSIER, Alfred, conservateur du Musée archéologique, Grande- Eue 10941870. VAISSIER, Georges (le docteur), chef de clinique médicale de _lhôpital Saint-Jacques, Grande-Rue, 109. — 1898. * VANDEL, Maurice, ingénieur des arts et manufactures, à la Rochetaillée, par Saint-Uze (Drôme). — 1890. * VAUTHERIN, Raymond, ancien capitaine du génie, villa Sainte- Colombe, rue des Vieilles-Perrières. — 1897. VERNIER, Léon, professeur à la Faculté des lettres, rue Sainte- Anne, 10. — 1883: DE VEZET (le comte Edouard), ancien lieutenant-colonel de l’armée territoriale, rue Charles Nodier, 17 ter. — 1870: VEÉZIAN, Alexandre, doyen honoraire de la Faculté des sciences ; Villas bisontines. — 1860. VIEILLE, Gustave, architecte, inspecteur départemental des _ sapeurs-pompiers, rue des Fontenottes, sous Beauregard. — 1882. WEHRLÉ, négociant, rue Battant, 11. — 1894. — 982 — Membres correspondants (101). MM. * ALMAND, Victor, capitaine du génie, officier d'ordonnance du général Carette ; à Marseille. ANDRÉ, Ernest, notaire; rue des Promenades, 17, Gray (Haute- Saône). — 1877. * BARDET, juge de paix; à Brienne (Aube). — 1886. BARBIER, Charles, agriculteur; à la Tour-de-Sçay. — 1899. DE REAUSÉJOUR, Eugène, ancien magistrat; Lons-le-Saunier. — 1897. BERTIN, Jules, médecin honoraire des hospices de Gray (Haute- Saône), quai du Saint-Esprit, 1. — 1897. * BESSON, ingénieur de la Compagnie des forges de Franche- Comté; Courchapon (Doubs). — 1859. BETTEND, Abel, imprimeur-lithographe; Lure (Haute-Saône). — 1862. BEY-ROZET, Charles, propriétaire et pépiniériste; à Marnay (Hte-Saône). — 1890. BIXI0, Maurice, agronome, membre du conseil municipal de Paris; Paris, quai Voltaire, 17. — 1866. B1Z0S, Gaston, recteur de l’Académie de Bordeaux. — 1874, BOISSELET, Joseph, avocat; Vesoul (Haute-Saône). — 1866. * BREDIN, professeur honoraire; à Conflandey, par Port-sur- Saône (Haute-Saône). — 1857. * BRIOT, docteur en médecine, membre du conseil général du Jura; Chaussin (Jura). — 1869. DE BROISSIA (le vicomte Edouard FROISSARD); à Blandans, par Domblans (Jura). — 1892. * BRUAND, Léon, inspecteur des forêts; Paris, rue de la Planche, 11 bis. — 1881. BURIN DU BUISSON, préfet honoraire ; à Besançon, rue Moncey, 9, et à Cramans (Jura). — 1878. CHAPOY, Henri, avocat à la Cour d'appel de Paris; rue des Saints-Pères, 13. — 1875. * CHOFFAT, Paul, attaché à la direction des travaux géologiques du Portugal; Lisbonne, rua do Arco a Jesu, 113. — 1869. — 383 — MM. * CLOZz, Louis, professeur de dessin ; à Salins. — 1865. * CONTEJEAN, Charles, géologue, professeur de Faculté hono- raire et conservateur du musée d'histoire naturelle; à Paris, rue de Montessuis, 9. — 1851. CONTET, Charles, professeur agrégé de mathématiques en re- traite; aux Arsures (Jura). — 1884. CORDIER, Jules-Joseph, receveur principal des domaines: à Blamont. — 1862. CORDIER, Palmyr, médecin des colonies, et à Besançon rue des Granges, 3. — 1896. COSTE, Louis, docteur en médecine et pharmacien de 1re classe, conservateur de la bibliothèque de la ville de Salins (Jura). — 1866. COURBET, Ernest, bibliophile, trésorier de la ville de Paris, rue de Lille, 1. — 1874. DAUBIAN-DELISLE, Henri, ancien directeur des contributions directes, ancien président de la Société d’'Emulation du Doubs; Paris, avenue de Wagram, 86. — 1874. * DEROSNE, Charles, maître de forges; à Ollans, par Cendrey. — 1880. * DEULLIN, Eugène, banquier; Epernay (Marne). — 1860. DRUOT, Paul (l'abbé), curé de Voillans (Doubs). — 1901. DRUOT, Herman (l'abbé), curé de Charmoille (Doubs). — 1901. * DurAY, Jules, notaire; Salins (Jura). — 1875. FEUVRIER (l'abbé), chanoine honoraire, curé de Montbéliard (Doubs). — 1856. FEUVRIER, Julien, professeur au collège de Dole, faubourg d’Azans. — 1893. FILSJEAN (l’abbé), licencié en lettres, curé de Pelousey (Doubs). — 1896. | | GASCON, Edouard, conducteur des ponts et chaussées en re- traite, président du comice agricole du canton de Fontaine- Française (Côte-d'Or). — 1868. GASCON, Louis, profess. au lycée Ampère; Lyon-Saint-Rambert. nn LOC). GAUSSIN, Célestin, secrétaire honoraire des Facultés, à Paris, rue Denfert-Rochereau, 41. — 1891. — 9384 — MM. GAUTHIER, Léon, archiviste paléographe; Paris, place de la Bas- tille, 5. — 1898. GAUTHIER, docteur en médecine, sénateur de la Haute-Saône; Luxeuil (Haute-Saône). — 1886. GENSOLLEN, Gabriel, juge d'instruction ; Gray (Haute-Saône).— 1902. GEVREY, Alfred, conseiller à la Cour d'appel de Grenoble; rue des Alpes, 9. — 1860. GIRARDIER, notaire; à Dole (Jura). — 1897. GIROD , Paul, professeur, directeur de l'Ecole de médecine de Clermontferrand; rue Blatin, 26. — 1882. * GRENIER, René (le docteur), médecin de la Grande Chancelle- rie de la Légion d'honneur; Paris, 36, rue Ballu. — 1902. * GUILLEMOT, Antoine, archiviste de la ville de Thiers (Puy-de- Dôme). — 1854. HUART, Arthur, ancien avocat-général; rue Picot, 9, Paris. — 1870. JEANNOLLE, Charles, pharmacien; Fontenay-le-Château (Vosges). — 1876. JOLIET, Gaston, préfet de la Vienne; Poitiers. — 1877. JOUBIN, recteur de Académie de Grenoble. — 1894. LAFOREST (Marcel PÉCON DE), capitaine d'infanterie coloniale; à Rochefort et à Besançon, rue du Mont-Sainte-Marie, 8. — 1895. LAPRET, Paul, artiste peintre; Paris, 17, rue de Châteaubriant. 1901. LEBAULT, Armand, docteur en ‘médecine; Saint-Vit (Doubs). — 1876. | LECHEVALIER, Emile, libraire-éditeur,; Paris, quai des Grands- Augustins, 39, à la librairie des provinces. — 1888. LE MIRE, Paul-Noël, avocat; Mirevent, près Pont-de-Poitte (Jura) et rue de la Préfecture, à Dijon. — 1876. LHOMME, botaniste, secrétaire de la mairie de Vesoul (Haute- Saône), rue de la Mairie. — 1875. * LIGIER, Arthur, pharmacien, membre du Conseil général du Jura; Salins (Jura). — 1863. — 385 — MM. LONGIN, Emile, ancien magistrat; rue du Collège, 12, à Dole (Jura). — 1896. LouvorT, Fernand (l'abbé), chanoine honoraire de Nîmes, curé de Gray. — 1876. MapioT, Victor-François, pharmacien ; Jussey (Haute-Saône). — 1880. * MASSING, Camille, manufacturier à Puttelange-lez-Sarralbe (Lorraine allemande). — 1891. DE MARMIER (le duc), membre du Conseil général de la Haute- Saône; au château de Ray-sur-Saône (Haute-Saône). — 1867. * MATHEY, Charles, pharmacien ; Ornans (Doubs). — 1856. DE MENTHON (le comte René); Menthon-Saint-Bernard (Haute- Savoie), et château de Saint-Loup-lez-Gray, par Gray. — 1854. MeyNier (le docteur), Joseph, médecin principal de l’armée ter- ritoriale ; à Vallorbes (aux Eterpas), Suisse. — 1876. * DE MONTET, Albert ; Chardonne-sur-Vevey (Suisse). — 1882. MourEy (l’abbé), curé à Borey, par Noroy-le-Bourg (Haute- Saône). — 1886. Mouror (l'abbé), curé de Roulans (Doubs). — 1899. DE MOUSTIER (le marquis), député et membre du Conseil géné- ral du Doubs; château Bournel, par Rougemont (Doubs), et Paris, avenue de l’Alma, 15. — 1874. Paris, docteur en médecine, médecin des bains de Luxeuil (Haute-Saône). — 1866. DE PERPIGNA , Charles-Antoine, propriétaire ; Paris, rue de Berne, 11. — 1888. * BIAGET, Arthur, archiviste cantonal et professeur à l'Académie de Neuchatel (Suisse). — 1899. Pipoux, André, archiviste paléographe, avocat stagiaire, rue du Collège, à Dole (Jura). — 1901. PIQUARD, Léon, docteur en médecine; à Ghalèze (Doubs). — 1890. PIQUEREZ, Charles, explorateur; à Besançon, rue de Fontaine- Argent. — 1898. PirrouTer, Maurice, géologue; à Salins. — 1898. 26 — 386 — MM. RAMBAUD, Alfred, sénateur, membre du Conseil général du Doubs, ancien ministre de l’Instruction publique et des Beaux- Arts; Paris, rue d'Assas, 76. — 1881. : REEB, E., membre correspondant de l’Académie des sciences, président honoraire de la Société de pharmacie d’Alsace-Lor- raine ; à Strasbourg. — 1901. RENAULD, Ferdinand, botaniste, ancien commandant du palais de Monaco, rue des Templiers, à Vence (Alpes-Maritimes). — 1875. RICHARD, Auguste, pharmacien; Nice, rue Miron, 27, et Autet (Haute-Saône). — 1876. * RICHARD, Louis, médecin-major de {re classe à Belfort, 5, fau- bourg de Lyon. — 1878. Rrpps (labbé), curé d’Arc-lez-Gray (Haute-Saône). — 1882. ROUZET, Charles-François, architecte; à Michelet, province d'Alger (Algérie). — 1898. Roy, Emile, professeur à la faculté des lettres de Dijon, rue de Mirande, 9. — 1894. Roy, Jules, professeur à l’Ecole des Chartes ; Paris, rue Spon- tini, 9. — 1867. * ROSSsIGNOT (l'abbé), Auguste, curé de Mamirolle (Doubs). — 1885. SAGLIO, Camille, direct. des forges d’Audincourt (Doubs). — 1896. * SAILLARD, Armand, négociant; Villars-lez-Blamont (Doubs). — 1877. DE SCEY (le comte Gaëtan); à Souvans, par Mont-sous-Vaudrey (Jura). — 1897. SCHLAGDENHAUFFEN, directeur honoraire de l’Ecole de pharma- cie de Nancy, 63, rue de Metz. — 1901. SURLEAU, directeur de la succursale de la banque de France; à Rouen. — 1886. * DE SAUSSURE, Henri, naturaliste ; à Genève, Cité 24, et à Yvoire (Haute-Savoie). — 1854. TRAVELET, Nicolas, propriétaire, maire de Bourguignon-lez- Morey (Haute-Saône). — 1857. * TRAVERS, Emile, ancien archiviste du Doubs, ancien conseiller de préfecture ; Caen (Calvados), rue des Chanoines, 18. — 1869. — 387 — MM. * TRIPPLIN, Julien, représentant de l'horlogerie bisontine et vice-président de l’Institut des horlogers; Londres : Bartlett’s Buildings, 5 (Holborn Circus), E. C., et Belle-Vue (Heathfield Gardens, Chiswick, W]). — 1868. TuETEY, Alexandre, sous-chef de la section législative et judi- ciaire aux Archives nationales; Paris, rue de Poissy 31. — 1863. VAISSIER, Jules, fabricant de papiers; Paris, rue Edouard-De- taille, 5, — 1877. VENDRELY, pharmacien ; Champagney (Haute-Saône). — 1863. VERNEREY, notaire, membre du Conseil général du Doubs; Amancey (Doubs). — 1880. VIELLARD , Léon, propriétaire et maître de forges; Morvillars (territoire de Belfort). — 1872. * WALLON, Henri, agrégé de l’Université, manufacturier; Rouen, Val d'Eauplet, 48. — 1868. — 388 — MEMBRES DE LA SOCIÉTÉ DÉCÉDÉS EN 1901-1902 MM. GRENIER, Edouard, lauréat de l’Académie française, an- cien secrétaire d’ambassade. 1870 OUTHENIN-CHALANDRE, Joseph, manufacturier, membre de la Chambre de commerce. 1858 CASTAN, Francis, général d'artillerie en retraite. 1860 JACOT, Adolphe, employé à la préfecture du Doubs. 1896 GRUEY, professeur d'astronomie à la Faculté des sciences, directeur de l'Observatoire de Besançon. 1882 — 389 — SOCIÉTÉS CORRESPONDANTES /178) Le millésime indique l’année dans laquelle ont commencé les relations. FRANCE. Comité des travaux historiques et scientifiques près le Ministère de l’Instruction publique {cinq exemplaires des Mémoires) . Ain. Société d’'Emulation de l’Ain ; Bourg. on Société des sciences naturelles de l'Ain; Bourg. Aisne. Société académique des sciences, arts, belles-lettres, agri- culture et industrie de Saint-Quentin . Société historique et archéologique de Château- “hierry. Allier. Société des sciences médicales de l'arrondissement de Gannat . Société d’ Eniulation < et os Done te MOD Uaien Moulins. Revue scientifique du Bourhonnais et a nue “de fa France ; Moulins Alpes-Maritimes. Société des lettres, sciences et arts des Alpes-Maritimes ; R Nice. Alpes (Hautes-). Société d'étude des Hautes-Alpes; Gap. 1856 1868 1894 1862 1898 1851 1860 1894 1867 1884 0 — Ardèche. Société d'agriculture, industrie, sciences, arts et lettres de l’Ardèche ; Privas. Aube. Société académique de l'Aube, Troyes . . . . . . . .. Aveyron. Société des lettres, sciences et arts de l'Aveyron; Rodez. Belfort (Territoire de). Société Belfortaine d’'Emulätion. Bouches-du-Rhône. Société de statistique de Marseille. Académie des sciences, belles-lettres et arts de Marseille, Calvados. Société Linnéenne de Normandie ; Caen. . Académie de Caen. Charente. Société historique et archéologique de la Charente; ANSOUÉME RANCE PLIS Pat AU AOC An Charente-Inférieure. Société des archives historiques de la Saintonge et de lPAunis:; Saintes Hal Lion SA LU Apt Cher. Société des antiquaires du Centre ; Bourges. Côte-d'Or. Académie des sciences, arts et belles-lettres de Dijon . Commission des antiquités du département de la Côte- d'OrHDIjon Et ose ere Me Société d'archéologie, d'Histoire et de littérature de PBedUNe 00e NUS ST er ne 1863 1867 1876 1872 1867 1867 1857 1868 1877 1883 1876 1856 1869 1877 — 391 — Société des sciences historiques et naturelles de Semur . Société bourguignonne de géographie et d'histoire; Dijon. Revue bourguignonne de l’enseignement supérieur publiée par les professeurs des Facultés de Dijon. Deux-Sèvres: Société botanique des Deux-Sèvres; Niort . Doubs. Académie des sciences, belles-lettres et arts de Besan- CON NN RER TE LES Société d’émulation de Montbéliard. Société de médecine de Besançon. Société de lecture de Besançon. L'Union artistique de Besançon. . Société d'histoire naturelle du Doubs . Drôme. Bulletin d'histoire ecclésiastique et d'archéologie reli- gieuse des diocèses de Valence, Gap, Grenoble et Vi- viers; Romans (Drôme) . | Eure-et-Loir. Société Dunoise; Châteaudun . Finistère. Société académique de Brest . Gard. Académie de Nîmes . NÉE SRE ; RE Er Société d’études des sciences a es “ Re PAUL Garonne (Haute). Société archéologique du Midi de la France; Toulouse. Société des sciences physiques et naturelles de Tou- louse Gironde. Société des sciences physiques et naturelles de Bor- deaux. . 1880 1888 1891 1901 1844 1851 1861 1865 1894 1900 . 1880 1867 1875 1866 1883 1872 1875 1867 Su = Société d'archéologie de Bordeaux . . . . . . . . . . . 1878 Société Linnéenne de Bordeaux . . . . . . . . . . . . 1878 Hérault Académie de Montpellier 14e enr nee ne 1869 Société archéologique de Montpellier . . . . . . . . . . 1869 Société d'étude des sciences naturelles de Béziers . . . 1878 Ille-et-Vilaine Société archéologique du département d’Ille-et-Vilaine ; Rennes. ui Me a na EM TN OS Eee OZ Isère. Société de statistique et d'histoire naturelle du départe- ment de lPisère: Grenoble PME Ne ciloe Société Dur Hincise d’ethnologie d'anthiopolee à . … 1898 Jura. Société d’Emulation du département du Jura; Lons-le- SAUTIOT Prusse reel eue Conte SR EEE an ER 1844 Revue viticole de Franche Comté ; PL ne D ns FOLIE) Loir-et-Gher. Société historique et archéologique du Vendomois. . . . 1898 Loire. Société d'agriculture, industrie, sciences, arts et belles- lettres du département de la Loire; Saint-Etienne. . . 1866 Société: de la Diana, à Montbrison. -. : 704895 Loire-Inférieure. Société des sciences naturelles de l’Ouest dé la France; Nantes ft) pee TUNER NENtERRE RAR ne GUN Loiret. Société archéologique de l’Orléanais ; Orléans . . . . . . 1851 Maine-et-Loire. Société industrielle d'Angers et du département de Maine- et-boire >AnSers ts) EE AREA NE AU AURE 1855 Bibliotheque dé laNüalle Aneers ER 1857 — 393 — Manche. Société des sciences naturelles de Cherbourg . Marne. Société d'agriculture, commerce, sciences et arts du dé- partement de la Marne; Châlons . RE De Société d'agriculture, sciences et arts du département de la Marne ; Reims. . Marne (Haute-). Société archéologique de Langres. . Meurthe-et-Moselle. Société des sciences de Nancy: (ancienne Société des sciences naturelles de Strasbourg) . Société d'archéologie Lorraine, à Nancy. Meuse. Société polymathique de Verdun . Morbihan. Société polymathique du Morbihan, Vannes. Nord. Société d’émulation de Roubaix. . Oise. Société historique de Compiègne. Pyrénées (Basses-). Société des sciences, arts et lettres de Pau. Société des sciences et arts de Bayonne. Pyrénées Orientales. Société agricole, scientifique et littéraire des Pyrénées- Orientales; Perpignan. Rhône. Société d'agriculture et d'histoire naturelle de Lyon. 1854 1856 1878 1874 1864 1895 1886 1850 — 394 — Société littéraire, historique et archéologique de Lyon. Académie des sciences, belles-lettres et arts de Lyon . Annales de l’Université de Lyon, quai Claude-Bernard. . Saône-et-Loire. Société Eduenne ; Autun. 4 nul Le FA Société d'histoire et d'archéologie de Chaos Que Société des sciences naturelles de Saône-et- Loire : Cha- lon-sur-Saône . s des Société d'histoire ie ne se Société d'histoire naturelle de Mâcon. à se Académie des sciences, belles-lettres et arts d ee Saône (Haute-). Société d’agr., sciences et arts de la Haute-Saône, Vesoul Société d'encouragement à l’agriculture ; Vesoul. . Société des sciences naturelles; Vesoul. . . Société grayloise d'Emulation; Gray . Sarthe. société d’agricult., sciences et arts de la Sarthe ; Le Mans. Société historique et archéologique du Maine ; Le Mans . Savoie. Académie de Savoie; Chambéry . : EE Société Savoisienne d histoire et archéol aie Chante Savoie (Haute-). Société Florimontane ; Annecy. Seine. Institut de France . a Société des antiquaires de ee Dos. TE Association française pour l coment des sciences . Société d'histoire de Paris et de l'Ile de France . Association pour l’encouragement des études grecques en France; rue Soufflot, 22, Paris. . . si HT MINE Société de botanique de France ; rue de Grenelle, 24, Paris . à Société ant obolone de Paie rue “ 1 RATÉ üe Méde- cine, 15 Rue rs Société française de ae rue de Benne 14. : 1856 1860 1896 1846 1857 1877 1888 1896 1902 1861 1881 1896 1898 1869 1879 1869 1898 1871 1872 1867 1879 1884 1878 1883 1883 1887 — 93995 — Musée Guimet; avenue du Trocadéro, 30 . Société de secours des amis des sciences. Société zoologique de France, rue Serpente, 98 . Société de biologie, boulevard Saint-Germain, 22 . Société de spéléologie, rue des Grands-Augustins, 7. Société philomathique de Paris, rue des Grands-Augus- tins, 7. SOPMÉE NS PREUR LME LAN RENTE Société oc huique de Die rue d'Orléans, Neuilly- sur-Seine . Het hu . GRR La direction de laure déuloctoue vera rue de Tournon, 1 . ST RE NE Mélusine, revue folkloriste, librairie Roland, rue des Chantiers ; Paris Le Le Polybiblion; Paris, rue Sante Simon k et 5. Ornis, bulletin du comité ornithologique international ; Paris, boulevard Saint-Germain, 120 . Seine-Inférieure. Commission départementale des antiquités de la Seine- Inférieure, Rouen . : ee Se Da Académie des sciences, belles- lies et arts de Rouen Société libre d’'Emulation de la Seine-Inférieure ; Rouen. Société hâvraise d’études diverses; le Hàvre . Seine-et-Oise. Société des sciences naturelles et médicales de Seine-et- Oise ; Versailles . à ! RTE Lo des sciences ones cles nes et te à Versailles . somme Société des antiquaires de Picardie ; Amiens. Société d’'Emulation d’Abbeville. Tarn-et-Garonne. Société d'histoire et d'archéologie de Tarn-et-Garonne; Montauban . Vienne. Société des antiquaires de l'Ouest; Poitiers . 1880 1858 1880 1880 1897 1880 1872 1885 1894 1894 1900 1869 1879 1880 1891 1861 1896 1869 1894 1894 18067 — 9396 — Vienne (Haute-). Société historique et archéologique du Limousin . . . Vosges. Société d'Emulation du département des Vosges ; Epinal. Société philomathique vosgienne; Saint-Dié. Yonne. Société des sciences historiques et naturelles de l’Yonne; Auxerre. - DE M en ame TS NA A ORS VR aan ri EN EE ALSACE-LORRAINE Société d'histoire naturelle de Colmar. $ : Société des sciences, agriculture et arts de Li Bates Alsace ; Strasbourg . . . . . HR FUN RER LOS PNR Société d’ heoie naturelle de Metz. 2 Commission de la carte géologique de Lo Lorraine Strasbourg . ALGÉRIE. Société historique algérienne; Alger . . ALLEMAGNE. Académie impériale et royale des sciences de Berlin (Sitzungsberichte ). SR cl lle à Société botanique de la province de Brandebourg ; Berlin A OS eRE RD A2 VO CA AT EUR AE Ne Académie royale des sciences de Bavière, à Munich (Kœænigl. Bayer. Akademie der Mis cen ch Ce Zu Munchen ). ee SATA DE AUS Société des sciences naturelles de Diène Naru e chaftlicher Verein zu Bremen) . : ; Société des sciences naturelles et edialee de à Te Hesse (Oberhessische Gesellschaft für Natur und Heil- kunde) ; Giessen. Société des sciences ue de En Lou en 1 Brisgau (Bade) "1211 RNA Rennes ess de 1852 1855 1876 1852 1860 1880 1895 1887 1870 1879 1877 1865 1866 — 397 — Société royale physico-économique de Kæœnigsberg (Kœæ- nigliche physikalich-ækonomische Gesellschaft zu Kœæ- nigsberg) ; Prusse . Société philosophique et iénire Le Haelhere a la bi- bhiathéqueide PÜniversité). 2, there Université de Tubingue (à la Bibliothèque) . AUTRICHE. Institut impérial et royal de géologie de lempire d’Au- triche (Kaiserlich-kœniglich-geologische Reichsanstait) ; Vienne. Muséum impériale et na d Hiatoire ele “ Vienne. AMÉRIQUE. Société d'histoire naturelle de Boston. . ImStitut Smithsonien de Washington . . . . .!. . . United states geological Survey. . Geographical Society of Philadelphia. Arademy-of StLouis (Missouri). mi 5h21. msn in, Bulletin de la Lloyd library; Cincinnati (Ohio) . . . . . Visconsin Geolog. and Natural History Survey ; Madison. Visconsin Natural History Society ; Milwaukée. MUuSeenational-:Montevideos 44007 LL 4 ANGLETERRE. Société littéraire et philosophique de Manchester (Litte- rary and philosophical Society of Manchester). . . BELGIQUE. Académie royale de Belgique; Bruxelles . . Société géologique de Belgique; Liège . HERMANN Académie d'archéologie de Belgique ; Anvers, rue Lozane 24 ou RS ee Se a EE Société de Bolliidictese Bee rue des on 14. Société d'archéologie de Bruxelles, rue Ravenstein n° 11. Revue bénédictine de l’abbaye de Maredsous . . . PORTUGAL. Direction des services géologiques du Portugal; Lis- bonne/-ruatdo Arco.a Jesu, 113 ..72 ne un 1861 1898 1901 1855 1889 1865 1869 1883 1896 1897 1901 1901 1901 1901 1859 1868 1876 1885 1888 1891 1892 1885 — 398 — ITALIE. Académie des sciences, lettres et arts de Modène . R. Deputazione sovra gli Studi di Storia Patria; Torino. . LUXEMBOURG. Société des sciences naturelles du grand duché de Luxem- DOULSEEUXEMDOULE EN MR EEE EEE SUÈDE ET NORVEGE. Académie royale suédoise des sciences, Stockholm . Université royale de Christiania . The geological institution of the Dabreily of Upeal Kongl. Vetterhets historie och antiquitets Akademian, SUOCKNOÏM: 2 0 ANNEES EE EE SUISSE. Société des sciences naturelles de Bâle. Société des sciences naturelles de Berne . … . . Société jurassienne d’'Emulation ; Porrentruy . . . . Société d'histoire et d'archéologie de Genève ; rue de sEVÈQNE. NT ES PAR AT EVANS MENTe Société audoiee des sciences naturelles ; Lausanne . . . Société d'histoire de la Suisse romande; Lausanne . . . Société neuchateloise des sciences naturelles; Neuchatel. Société d'histoire et d'archéologie de Neuchatel . Société neuchateloise de géographie : Neuchatel. . . . . Société des sciences naturelles de Zurich . : Société des antiquaires de Zurich (à la Bibl. de Zurich). Société générale d'histoire suisse (à la bibliothèque de Indicateur des Antiquités suisses one fur ne rische Alterthumskunde), Neue Folge, 1, Zurich. . . . 1879 1884 1854 1869 1877 1895 1898 1872 1855 1861 1865 1866 1847 1878 1862 1865 1901 1857 1864 1880 1899 — 399 — ÉTABLISSEMENTS PUBLICS (52) Recevant les Mémoires. Bibliothèque de la ville de Besançon. Id. populaire de Besançon. Id. de l'Ecole d'artillerie de Besançon. Id. de l’Université de Besançon. Id de l'Ecole de médecine de Besançon. Id. du Chapitre métropolitain de Besançon. Id. du Séminaire de Besançon. Id. de l’Ecole normale des instituteurs de Besançon. Id. du Cercle militaire de Besançon. Id. de la ville de Montbéliard. Id. de la ville de Pontarlier. Id. de la ville de Baume-les-Dames. Id. de la ville de Vesoul. Id. de la ville de Gray. Id. de la ville de Lure. Id. de la ville de Luxeuil. Id. de la ville de Lons-le-Saunier. Id. de la ville de Dole. Id. de la ville de Poligny. Id. de la ville de Salins. Id. de la ville d’Arbois. Id. de la ville de Saint-Claude. Id. du Musée national de Saint-Germain-en-Lavye. Id. Mazarine, à Paris. Id. de la Sorbonne, à Paris. Id. de l'Ecole d’application de l'artillerie et du génie, à Fontainebleau. Id. du Musée ethnographique du Trocadéro, à Paris. Id. du British Museum, à Londres. (Librairie Dulau et Cie, Londres, Soho Square, 37.) Archives départementales de la Côte-d'Or. Id. du Doubs. Id. de la Haute-Saône. Id. du Jura. TABLE DES MATIÈRES DU VOLUME PROCÈS-VERBAUX. Allocution de M. Alfred VAISSIER en prenant es de la présidence ..... Re PURE ere Ve Ne DO Réimpression de la Jacquemardade, poème du con- seiller Bizot, adopté par la Société sur la proposition de M. À. VAISSIER.. nee a rh de tee . Les Bibliothèques a enoir … Comté et h COMPOSHION par M, Je GAURHIER......:..:..:.......... Compte rendu de la séance publique de banane de Ho démie de Besancon, par M. le président ..... rie re Hommage à la inmémoire de M. Félix Mairot et de M. le doc- _teur Coutenot, membres titulaires récemment décédés, par Me président... RSR ot eu ee none Note sur la priorité de l’e a des origines du nom d’A- mérique, en faveur du salinois Jules Marcou, par M. le doc- HÉBEES CHER A RIDO D... .--re nn Les patois franc-comtois et leur aa De d'après le cha- noine Dartois, par M. le docteur MEVNIER...,..,..,,,.,..., Notice sur le docteur en médecine comte d° di csster, fonda- teur et président de la Société, par le même,, .....,...,. Explication d'une partie des scènes mythologiques représen- tées en bas-reliefs sur les colonnes et les jambages de Porte- None par MP A SNATISSIERS. 2. 1. Sosa _ Notice sur deux manuscrits frane-comtois : l'Histoire a Ar- chevêques de Besançon, par François D'ORIVAL (XVH° S.), et Essais littéraires d’une Académie privée (qui se tenait à Besançon), en 1776, récemment acquis par les Archives du Doubs et la Bibliothèque de Besancon, par M. Jules GAUTHIER, en CR oo en Besançon end la querre de ans, par \. le en DE MS NIER ee | A PS _ Hommage à la mémoire de M. Albert E chard, on tue laire, récemment décédé, par M. le président ,...,....,.., 2 Do x1 p. XIII P.' XIV p. XV + P. XVI ip: XVII, p. XIX e / XX — 402 — Notice sur M. Parandier, inspecteur général honoraire des ponts-et-chaussées, par M. le docteur A. GIRARDOT ....... p. Etude archéologique sur l’église de Saint-Ursanne, dans le Jura bernois, par Me JPACAUDEIERE CN TE p. Opinions erronées de la Revue épigraphique sur l'itinéraire de Vesontio à Epomanduodurum .... ................, p. Notices sur Charles-François Varaigne et sur le général Fran- ciS CaStan: par Mle-président" he on ee P. Adhésion de la Société d'Emulation du Doubs à la Société de protection des paysages français 0... P. Notice sur la découverte d’un bassin de fontaine, de l'époque romaine, à Chambornay-lez-Bellevaux, par M. le président. p. Rapport, par M. KIRCHNER, archiviste de la Société, d'une dis- tribution d'exemplaires du volume des Incunables de la Bi-. bliothèque de Besançon faite aux principales PA de Franceset desDeuCMOondes ner P. Annonce de la mort du poète Edouard GRENIER, membre ho- noraire, décédé à Baume-les-Dames le 5 décembre 1901, lé- guant à la Société d'Emulation du Doubs 60,000 francs, pour créer, en mémoire des deux frères Grenier, une pension triennale en faveur d’un jeune Franc-Comtois intelligent, laborieux -eLpau res ee ch eee eue oo eue P. Notice sur Alfred Milliard, de Fédry (Haute-Saône), membre correspondant, et sur ses collections de l’âge de pierre et de l’âge de bronze léguées au Musée de Besançon, par M. le JOCtEUR AGIR ARDOR ER nn de sep cn P. Etude archéologique sur l'église de Romain-Motier (canton de Vaud), par M JUS CG AUTAER ER p. Election du bureau pour 1902 et du secrétaire décennal...... p. Séance publique du 19 décembre 1901 ...........:......... P. Banquet annuel de 1901 et toasts de MM. VAISSIER, président sortant, et Jules GAUTHIER, secrétaire décennal............ p. MÉMOIRES. La Société d'Emulation du Doubs en 1901 : dis- cours d'ouverture de la séance publique du jeudi 19 décembre 1901, par M. Alfred VAISSIER, pré- sident annuel ..... Les noms de lieu romans en France et à l'étranger (table alphabétique des formes latines), par M. le docteurs J'MEVNIER he Re nee XXI ‘XXIIT XXIV XXV XXVI XXVI XXVII XX VII XX VIII XXVIII XXIX XXX XXXI — 403 — Flore des Lichens de Franche-Comté et de quelques localités environnantes (suite et fin), par M. C. ITLAGIENARS SR M ER R P. 99 Un mystère français au xIv*° siècle : Le Jour du Jugement, de la bibliothèque de la ville de Be- sançon (texte du mystère), par M. Emile Roy. p. 115 Les colonnes à figures de Porte-Noire, à Besançon, par M. Alfred VAISSIER (avec gravures) ... .... p. 161 Le docteur en médecine comte d’Udressier, par MEME docteur PENEMNIBR.2. 0... 2. D Deux vestiges de construction gallo-romaine, se complétant l’un par l’autre, à Besançon et à Chambornay-lez-Bellevaux, par M. Alfred Vais- SR DD INONCS) At Ce Lo... 1 p.100 Besançon pendant la guerre de dix ans, par M. le docteur MEYNIRR ea... 2. Rs up4109 Un précurseur de Libri : Etude sur Le généalogiste Jean-Baptiste Guillaume de Gevigney (sa vie, son œuvre, ses aventures et ses méfaits), par DEMUIES GAUTHIER 20e en 2: 4.4, 4... D. 220 Jean de Fruyn, archevêque-élu de Besançon _([13951-1458), par M. Léon GAUTHIER (1 planche). p. 263 Le Docteur Coutenot, par M. le docteur CHAPOY CDORRAL)E Se + DAS Notice sur deux manuscrits franc-comtois des XVIr - XVIIIe siècles, récemment entrés dans nos dépôts publics, par M. Jules GAUTHIER. ...... ....... p. 297 Le cardinal de Granvelle et les artistes de son temps, par M. Jules GAUTHIER (2 portraits) .... p. 305 M. Alfred Milliard, de Fédry, et sa collection d’ob- jets préhistoriques léguée au Musée archéolo- gique, par M. le docteur Albert GIRARDOT.. .. . p. 352 Dons ants a 14 Societe enr 1909020060. 00 .Re Mn p. 999 Envois des Sociétés correspondantes, .... TR RER eee ou p. 961 — 404 — Liste des Bibliothèques auxquelles un exemplaire du Catalogue des Incunables de la Bibliothèque de Besançon a été adressé, en 1901, par les soins de M. KIRCHNER, archiviste de la Société d'Emblation du Doubs 2.20 RE Dr O0 Membres de la Société au 1er décembre 1901.. ..... Fo = p. 373 Membres de la Société décédés en 1901-1902..........,....... ; p. 388 SOCIéLÉS-COPESPONANLES ee nt cuire si p. 329 Etablissements publics recevant les Mémoires...,..,,.,...... : p. 399 PRESE BN" É CED 11 dar. 1908 LS AS USE AS RS NE “ae | LISPSPIPSPPSPPISPRIIPPIE IP PS BESANCON. — “\l: ET LITH. DODIVERS Extraits des statuts et du règlement de la Société d'Emulation du Doubs, fondée à Besançon le 1° juillet 1840. Décret tinpérial du 22 avril 1863 : « La Socièté d'Emulation du Doubs, à Besancon, est reconnue comme établissement d'utilité publique... » cs. Art. 1er des slaluls : « Son but est de concourir activement aux progrès des sciences et des arts, et, pour en faciliter le développe- ment, de coopérer à la formation des collections publiques et d’é- diter les travaux utiles de ses membres. -» Elle encourage principalement les études relatives à la Franche- Comté, » Art, 13 des statuts : « La Société pourvoit à ses dépenses au moyen : » 0 D'une cotisation annuelle payable par chacun de ses membres résidants et par chacun de ses membres correspondants ; elle est exigible dès l’année même de leur admission. » 20 De la somme de deux francs payabie par les membres rési- dants et correspondants au moment de la remise du diplôme. …. » Art. 17 du règlement : « La cotisation annuelle est fixée à dix francs pour les membres résidants et à six francs pour les IDE, correspondants. » Art. 23 des staluts : « Les sociétaires ont la latitude de se libérer : de leur cotisation annuelle en versant un capital dans la caisse de la Societé. » La somme exigée est de cent francs pour les membres rési- dants et de soixante francs pour les correspondants …. » Art. Lo des slatuis : « Tout membre qui aura cessé de payer sa cotisation pendant plus d’une année, pourra être considéré comme démissionnaire par le conseil d'administration. » Art. 6 du règlement : « Les séances ordinaires se tiennent le se- cond samedi de chaque mois... » : Art. 9 du réglement : « La Société publie, chaque année... un bulletin de ses travaux, sous le titre de Mémoires... » Art. 13 du règlement : « Le bulletin est remis gratuitement : Din À chacun des membres honoraires, résidants et corres- poudants de la Société...» Adresse du Trésorier de la Société : M. le Trésortrer de la Société d'Emulation du Doubs, Palais Granvelle, à Besancon. RAS & Fe RE pet fi Ars PHANE