(9) A } ll oo FAUX li! : gi pit ie ; 14) s DRE el A Le ee ne À vi: . 1 ne “ AUOT He a ot (ou Li GTR 1 }| fe ua | ji (js qu jt » E fi 4 il ; A di HAE QL He RER LEFURRBENAUI 4 (HA “ ie ii ts UN NS | RU LA PANNE #4 if aie tn At (l CEA GE 1 ns fit } fl Es W ARIANE AE Hit le ht re E } LDC ti 1 (ut he A | TU 1 QU } UE RURAUX CUPATER AGE (us #1 An OPA ni (ares HE gas ùE de ne tt } À : == RÉTPRESFRRNENNES LE 25 SES SMITHSONIAN. DEPOSIT Dh Ca NUE Mer SL “1 MÉMOIRES DU MUSEUM D'HISTOIRE NATURELLE. IMPRIMERIE DE A. BELIN, rue des Mathurins Saint-Jacques, n°, 14. MÉMOIRES DU MUSÉUM D'HISTOIRE NATURELLE, PAR LES PROFESSEURS DE CET ÉTABLISSEMENT. OUVRAGE ORNÉ DE GRAVURES. DÉDIÉ AU RO. TOME QUATORZIÈME. A PARIS, CHEZ A. BELIN, IMPRIMEUR-LIBRAIRE, RUE DES MATHURINS S.-J., HÔTEL DE CLUNY. 1827. NOMS DES PROFESSEURS. (PAR ORDRE D'ANCIENNETÉ. ) Messieurs 3 PoRTAL « + + + + . Anatomie de l’homme. De Jussu . . . . Botanique à la campagne. DesrowTaiNEs. . . . Botanique au Muséum. De Lamarck. + . . Insectes, coquilles, madrépores, etc. Grorrroy-ST.-HiLaiRe . Zoclogie. Mammiferes et oiseaux. CuvtEr . + . + . . Anatomie des animaux. LauGieR . . . . . Chimie générale. Corner «. . . . . Géologie, ou Histoire naturelle du globe. BRONGNIART + * + « Minéralogie. Bose . . . . + . (Culture et naturalisation des végétaux. DumÉriz + + + + + Zoologie. Reptiles et poissons. DeLEuzE « « . « * Secrétaire de la Société des Annales du Muséurm. MÉMOIRES DU MUSÉUM D'HISTOIRE NATURELLE. SUR LE GENRE DE REPTILES BATRACIENS, Nommé AmPHivmA, et sur une nouvelle espèce de ce genre ( AMPHIUMA TRIDACTYLUM). (Mémoire lu à l’Académie des Sciences , le 13 novembre 1826.) Par M. LE Bo. CUVIER. Li: naturalistes placent avec raison au nombre des objets les | plus dignes de leur attention ces êtres qui semblent échapper à nos méthodes, et qui, réunissant les caractères de plusieurs fa- milles, n’appartiennent en quelque sorte à aucune; ils veulent les voir de plus près, et se montrent disposés à douter de l'existence de ces combinaisons insolites, tant qu'ils ne s’en sont pas convaincus par leurs propres yeux. C'est ainsi que jusqu’à ces derniers temps il s’est trouvé des écrivains qui _ont soutenu que la szrène lacertine de Linnæus n’étoit pas un animal parfait, mais seulement la larve de quelque reptile batracien, plus ou moins semblable à une salamandre, et quelle devoit finir avec l’âge par perdre les branchies exté- rieures qui la caractérisent, et même par prendre des pieds de derrière comme les autres salamandres. On a même pré- . tendu avoir observé cet animal dans l’état adulte; et un na- turaliste italien a écrit qu’on le voyoit au Muséum des chi- Mém. du Muséum. t. 14. I 2 REPTILE BATRACIEN rurgiens de Londres avec ses quatre pieds, et ne portant plus de branchies. Cette prétendue sirène adulte étoit connue depuis long- temps, et mème celui qui a fait connoitre la sirène ordinaire, le docteur Alexandre Garden, de Charlestown, l’avoit aussi observée, et l’avoit envoyée en 1771 à Linnæus, et en 1793 à Ellis, sous le nom d’Æinphiuna means; mais Linnæus qui avoit fait paroître la douzième édition de son Systema Naturæ en 1566, étant mort avant d’avoir pu en donner une treizième , ces documens étoient restés parmi ses P: piers , et n’ont été connus que par l’édition que le chevalier James- Edouard Smith a donnée en 1821 de la correspondance du grand naturaliste suédois. Depuis lors les naturalistes des Etats-Unis se sont occupés avec intérêt de cet animal. Be docteur Milchill en a envoyé en 1822 une description à l'administration du Muséum d’'His- toire naturelle. La même année il en a paru une dans le He- dical recorder du mois de juillet, où l'animal est nommé Chrysodonta Larræformis. Il ya surtout deux arücles du docteur Richard Harlan, qui en font connoître très-exactement les’ caractères exté- rieurs et la configuration: le premier dans le troisième vo- Jume du Journal de l'Académie des sciences naturelles de Philadelphie, de mai 1823, avec une lithographie par M. Le- sueur ; le second dans les Annales du Lycée d'histoire natu- relle de New-Yorck, de juin 1825, avec une figure dessinée par M. Rembrandt Peale. M. Harlan ayant bien voulu me faire l'envoi d’un échan- tillon de son Æmphiuna, je me suis occupé d’en faire l’a- natomie, et surtout de comparer son ostéologie avec celle NOMMÉ AMPHIUMA. 3 de la sirène : ce qui m'a donné de nouvelles preuves que ces deux animaux ne peuvent aucunement être des âges différens l’un de l’autre. Sous ce rapport, les observations qui vont suivre peuvent déjà offrir quelque intérêt; mais j'ai eu tout récemment l'avantage de pouvoir en ajouter de semblables sur une autre espèce du même genre, beaucoup plas grande, et entièrement nouvelle, et distinguée à lextérieur par Île nombre de ses doigts, qui est de trois à tous les pieds, tandis que l'Ærnphiunma décrit par le docteur Harlan n'en a que deux. DU C’est une confirmation d’un fait qui résultoit déjà de plu- sieurs autres observations, savoir, que les animaux, plus ou moins rapprochés de la forme de nos salamandres et de nos proteus, sont beaucoup plus nombreux dans le nouveau contineut que dans l’ancien. MM. Say, Harlan, Mitchill, Green, et d’autres encore, ont déjà donné, sur ces différens êtres, des notes intéressantes, et qu'il seroit fort à désirer de voir réunir sous un point de vue comparatif. On doit surtout souhaiter de savoir si, effecti- vement, plusieurs de ceux qui ont des ouvertures sur les côtés du cou n’ont de branchies à aucun âge. M. Harlan l’assure de la salamandre des monts Alleganys, dont il a fait même, par cette raison, un genre, d’abord sous le nom d’#bran- chus , et ensuite sous celui de Menoporna, tandis qu’il croit qu'une espèce très-voisine, le #ron lateralis de M. Say, conserve ses branchies pendant toute sa vie, et qu'il en fait en conséquence un genre qu'il nomme Menobranchus. L'opinion de ce savant naturaliste est aussi que l’Æz2phiuma n’a jamais de branchies. Il'est fort inutile de disputer sur les faits. Ainsi, tant que ia 4 RepPTire BATRACIEN l’on ne pourra point produire les larves de ces animaux por- tant encore des houppes branchiales, il ne sera pas possible de soutenir qu'ils se conforment à la règle commune; mais j'avoue que toutes les vraisemblances me paroissent cepen- dant favorables à cette opinion. Leur os hyoïde, la distribu- tion de leurs artères, tout en eux est semblable à ce qu’on voit dans les batraciens ordinaires; et l’on auroit même de la peine à expliquer l'existence de ce trou qu’ils ont aux côtés du cou, si l’on ne supposoit que c’est un reste de leur premier appareil respiratoire. Quoi qu’il en soit, nous allons décrire nos deux: espèces d’AÆimpliuma, telles que nous les avons sous les yeux, lais- sant aux naturalistes qui pourront les observer dans leur pays natal à constater l'état dans lequel elles se montrent d’abord dans le monde. 1°. ÂAMPHIUMA MEANS. L'Amphiuma means, que l’on pourroït appeler aussi 4m- _ phiuma didacty lum , a le corps alongé et cylindrique, la tête déprimée et obtuse, la queue comprimée, pointue, tranchante endessus sur les deux tiers de sa iongueur , et arrondieen des- sous. Lie diamètre deson tronc, versle milieu ,'est du vingtième de sa longueur totale; il s'amincit un peu en arrière, et la queue devient de plus en plus mince jusque vers sa pointe. Elle prend plus du quart de la longueur totale; ou pour parler plus exactement , elle y est comprise trois fois et deux tiers. La tête est aussi large que le tronc, mais un peu moins haute; sa longueur est environ du treizième de celle de l'animal. La circonscription horizontale de son museau est à peu près pa- rabolique. La mâchoire supérieure avance plus que l'infé- NOMMÉ AMPHIUMA. 5 rieure, et la dépasse aussi latéralement. La fente de sa bouche prend à peu près moitié de la longueur de la tête. Les na- rines sont percées au bout du museau, et assez près l’une de l’autre. Les yeux sont aux côtés de la tête, un peu plus en avant que la commissure des lèvres, et placés de manière que Ja distance d’un œil à la bouche est à peu près égale à la moitié de l'intervalle qui est entre les deux yeux. L’œil lui-mème est rond, sans paupière, recouvert par la peau qui devient seulement transparente à cet endroit comme dans les an- guilles : le diamètre de l'œil est très-petit. Les lèvres sont minces et peu proéminentes. Il y a sous chaque lèvre une rangée de dents coniques , pointues, un peu arquées, ser- rées les unes contre les autres. J’en ai compté vingt de chaque côté à la mâchoire supérieure, et seize à l’inférieure. Il y a de plus au palais des dents semblables, mais plus petites, rangées sur deux lignes, une de chaque côté, et qui se ren- contrent en avant.en angle aigu; chacune de ces rangées pa- latines en à quatorze ou quinze. On voit l’orifice interne de la narine de chaque côté entre la rangée des dents maxillaires et celle des dents palatines du même côté, vers leur partie postérieure : ces orifices sont de simples trous dont le bord inférieur est membraneux, et pourroit faire fonction de val- vule, pour empècher l’air ou l’eau de remonter de la bouche vers la narine. C’est à peine si l’on peut dire qu'il y a une langue : un léger bourrelet dela membrane qui tapisse la partie inférieure de la bouche en marque seul les contours qui représentent un triangle un peu moins large que la mâchoire, mais de même forme. On aperçoit dans le fond de la bouche, sur la base de cette légère proéminence triangulaire, un très- petit trou entouré de lèvres à peine visibles, et qui est la 6 - RepTize BATRACIEN glotte de l’animal. Il ne se montre aucune trace d’oreille externe, mais de chaque côté de l’arrière-tête, à la hau- teur de la bouche, et à une distance de la commissure égale à la longueur de la bouche elle-même, se voit l’évent, où ce trou percé au cou dont nous avons déjà parlé. Il est ovale et un peu oblique, son extrémité supérieure étant un peu. plus en arrière que l’inférieure. Son plus grand dia- mètre ne fait pas le quart de la longueur de la bouche : outre les lèvres externes que lui forme la peau de ses bords, il a deux petits replis ou lèvres internes, minces, membraneuses et mobiles. Il n’y a d’ouvert qu’un seul orifice, quoique les branches de l'hyoïde, comme nous le verrons, soient au nombre de quatre, et que l’on puisse soupçonner que dans l'état de larve, s’il a existé, elles interceptoient trois ouver- tures. Un peu plus en arrière et un peu plus bas que cet ori- fice se montre le pied de devant, qui a l'air d’un petit ten- tacule plutôt que d’un pied. Sa longueur n’est pas du quart du diamètre du tronc à cet endroit, et sa grosseur ne fait que le sixième de sa longueur. On y distingue cependant un coude et deux petits doigts, dont l’externe est un peu plus grand que l’autre : ces doigts n’ont pas d'ongles. Tout le long des côtés du corps on voit des plis transversaux, jusqu'aux pieds de derrière qui s’attachent à la base de la queue, fort loin par conséquent de ceux de devant, et qui les surpassent à peine en grosseur ; ils n’ont aussi que deux doïgts semblables à ceux de devant, L’anus est une fente longitudinale placée un peu plus en arrière que cette seconde paire de pieds. Tout cet animal est couvert d’une peau molle, lisse, mate, et qui ne montre d’autres inégalités que les plis des côtés, et quelques grains très-fins dispersés sur la tête. Sa couleur est un gris. NOMMÉ ÀMPHIUMA. 7 noirâtre en dessus et un gris plus pâle en dessous, sans taches ni raies d’autres couleurs. L’individu que nous venons de décrire est V: .de qua- torze pouces et demi; mais il y en a de plus ot et M. Harlan en a vu de deux pieds deux pouces anglais. Il en a aussi observé un qui n’étoit long que de trois pouces, et qui néanmoins ne montroit aucune apparence de branchies. Cet animal habite dans les étangs des environs de la Nou- velle-Orléans, de la Floride, de la Géorgie et de la Caroline du sud. On le trouve quelquefois enfoncé à deux et trois pieds dans la vase la plus épaisse où il se cache comme un ver de terre : c'est à ce qu'il paroît ce quilui arrive surtout pendant l'hiver. On en a trouvé ainsi un grand nombre en creusant un fossé auprès de Pensacola. Il peut vivre aussi pére quel- que temps sur la terre : et un individu qui s’étoit échappé du vase où on le tenoit, fut retrouvé quelques jours après bien portant et plein de vie. On pourroit dire, comme on voit, que c’est en quelque sorte plus qu’un amphibie, puisqu'il peut vivre dans l'air, dans l’eau et sous la terre; et toutefois ce n'est probablement que par le moyen de l'air qu'il respire, car il n’a d’autres organes de respiration que des poumons. Les nègres de ces pays l’appellent, on ne sait pourquoi, Serpent du Congo; et ils l’ont en horreur, prétendant, mais faussement, qu’il est très-venimeux. AMPHIUMA TRIDACTYLUM. Cette description de l’Æmphiuma à deux doigts convient presque en toutes choses à l'espèce à trois doigts. Sa forme générale est la même; son diamètre est vingt fois dans sa 8 RepTire BATRACIEN longueur; la longueur de sa tête y est près de quatorze fois; sa queue en fait exactement le quart. Elle a des plis sem- blables sur les côtés; sa couleur est la même. En un mot, il faut, pour la distinguer, regarder de près à ses extrémités. On voit alors que ses mains et ses pieds sont divisés chacun en trois doigts parfaitement distincts : c’est vraiment son seul caractère extérieur bien sensible. Cette espèce habite les mêmes pays que l’autre. Nos in- dividus ont été rapportés de la Nouvelle-Orléans par M. Tain- turier Desessarts, habitant de cette colonie, qui a offert au Cabinet du Roi une collection intéressante de productions naturelles rassemblées dans les divers cantons de la Louisiane. OSERTATIONS ANATOMIQUES. Ces descriptions extérieures prouveroient déjà suffisamment que ni l’un ni l’autre Æmphiuma ne peut être l’adulte de la sirène. Une sirène de près de trois pieds de long ne montre aucun vestige d'extrémité postérieure; ses pieds de devant, les seuls qu’elle ait, se divisent en quatre doigts; ses lèvres sont armées chacune d’un demi-cercle de substance de corne; elle n’a aucunes dents maxillaires, et ses dents pala- tines sont disposées en quinconce sur de larges plaques. Sa grosseur proportionnelle est beaucoup plus considérable; en un mot, il est impossible que deux animaux de mème classe soient plus différens. Ces différences se soutiennent à l’examen des parties inté- rieures. La sirène a quatre-vingt-six vertèbres; l’amphiuma tri- dactyle ena quatre-vingt-dix-neuf, et le didactyle cent douze. La sirène a sept paires de côtes incomplètes, mais cepen- NOMMÉ AMPHIUMA. () dant très-marquées, attachées à de courtes apophyses trans- verses. Les amphiumes les ont bien au nombre de cinq ou six paires, mais réduites à de petits vestiges à peine reconnais- sables, attachés à des apophyses transverses plus longues: ces vestiges de côtes ont échappé à M. Harlan: Sur le reste de l’épine les apophyses transverses de lamphiume ne sont pas dilatées autant que celles de la sirène; ses apophyses ou plutôt ses crètes épineuses ne sont pas coupées oblique- ment en arrière comme dans la sirène; au contraire elles sont inclinées dans ce sens. Ses vertèbres ont en dessous, vers la partie antérieure, deux petites crètes dont la sirène n'offre aucune trace. Le membre antérieur, quoique beaucoup moins développé, offre àpeu près les mêmes parties que dansla sirène: une omo- plate grêle, un coracoïdien élargi en demi-cercle, enchâssé dans une large lame cartilagineuse impaire qui tient lieu de sternum et préserve l’appareil de la circulation. C’est surtout par la tête que ces deux reptiles diffèrent : celle del’amphiumenese rapproche pasmèmeautantqu'onauroitpu le croire de celle du proteus, et c’estavec la salamandre aqua- tique qu’elle a analogie la plus marquée. Elle estoblongue; le crâne est excavé en dessus par des fosses temporales très-rap- prochées, et qui ne laissent entre elles qu’une crète sagittale aiguë, Le museau est formé, comme dans la salamandre, par un os intermaxillaire impair portant dix dents, et dont l’apophyse montante placée entre les deux narines va s’articuler avec le frontal. Aux côtés de cette apophyse sont les os propres du nez qui recouvrent une partie des orifices extérieurs des na- rines : c’est ce qui n’a lieu ni dans le proteus ni dansla sirène, Les maxillaires forment, sur un espace considérable, les côtés Mém. du Muséum. 1. 14. 2 10 REPTILE BATRACIEN de la mâchoire supérieure; leur partie postérieure se porte sous l'orbite, et borne en dessous et en avant la fosse tem- porale. Ils ont chacun trente dents dans l’amphiume à trois doigts, et quinze ou seize seulement dans le didactyle.J'e n’a- perçois ni frontal antérieur ni postérieur, l'orbite n’a même point d’apophyses en arrière; la crète temporale se réunit à sa correspondante sur les frontaux par un angle aigu, pour former ensuite la erète sagittale. La suture coronale, placée derrière ces crêtes temporales, est aussi en angle aigu. On voit distinctement que l’occipital n’est composé que de deux pièces comme dans toute la famille des salamandres. En dessoas il n’y a, comme dans toute cette famille, qu’un seul os plat pour tenir lieu du basilaire et des corps des deux sphénoïdes. Aux côtés de sa partie antérieure sont attachés longitudinalement les deux os qui portent les dents pala- tines, et que l’on a appelé tantôt palatins tantôt vomers. Entre les frontaux et ce grand sphénoïde est le même os que dans la sirène et les salamandres, c’est-à-dire, l’analogue de l'aile orbitaire suivi d’un espace membraneux. C’est aussi abso- lament comme dans les salamandres, et spécialement comme dans laquatique qu'est constituée la région temporale et auri- culaire : on y voit une petite lame qui fait fonction de ptérygoï- dien; un os intermédiaire auquel est suspendue la mâchoire inférieure, et qui, selon ma manière de voir, répond au ju- gal(1); et un os postérieur qui prend part aussi à l'articulation de la mâchoire inférieure, et qui est, selon moi, le tympanal. La fenêtre du labyrinthe est cachée en partie par l’os que (1) Voyez à ce sujet l’Ostéologie des batraciens dans le cinquième volume de mes Recherches sur les os fossiles. NOMMÉ AMPHIUMA. IT je nomme jugal; elle est grande et fermée, comme dans les genres dont je viens de parler, par une plaque ronde qui est l’étrier, et qui n’a qu'un petit manche très-court, ou plutôt une légère tubérosité. Cette plaque est entièrement recou- verte par les chairs et par la peau, et il n’existe ni tympan, ni trompe d'Eustache. L’os hyoïde ne ressemble entièrement à aucun de ceux des genres voisins. Toute la partie linguale se réduit à une lame cartilagineuse mince. Ses branches suspensoires sont au contraire très-ossifiées ; formées chacune d’une pièce ar- quée et creusée à son bord supérieur d’un sillon profond. Entre elles et plus en arrière est une pièce impaire, osseuse, comprimée, plus grosse à son extrémité postérieure, qui est le corps de lhyoïde, et qui porte en arrière deux branches osseuses, épaisses, arquées, qui ont leur moitié é postérieure arquée en sens contraire, C’est à l’angle que forment ces deux portions de la bran- che postérieure que se suspendent de chaque côté trois petits arceaux cartilagineux, en sorte que qui ne verroit que le squelette croiroit qu'il doit y avoir eu trois orifices de chaque côté du cou; mais le fait est que deux des interstices sont fermés par la membrane intérieure de la gorge et par la peau, et que le dernier, celui qui est le plus en arrière et entre les deux derniers arceaux, est seul ouvert. Il restera à savoir si c’est toujours là l’état de l’animal, ou si, dans sa première jeunesse, il n’avoit pas trois orifices et trois houpes bran- chiales attachées à ces arceaux cartilagineux comme la sirène, le protée et les jeunes salamandres aquatiques. Je dirai encore une fois que je suis disposé à le croire, et l'examen des parties molles me confirme dans cette idée. o * 12 REPTILE BATRACIFN Le cœur et toute la circulation paroissent semblables à ce qu’on observe dans les grenouilles, les salamandres et la sirène: l’aorte se dirige en avant et se bifurque; ses branches se rendent vers l’arceau qui garnit le bord antérieur de l’ori- fice ; elles le suivent, et contournent ensuite l’œsophage pour se réunir et former l'aorte descendante; ce qui semble tout-à- fait annoncer qu'à une époque quelconque il y a eu une cir- culation plus ou moins analogue à celle des poissons. Du reste, les poumons sont très-considérables, et fort vasculeux. Nés immédiatement de la glotte, sans trachée et sans bronches, ils s'étendent en forme de cylindres alongés dans presque toute la longueur de l’abdomen, se renflant cependant un peu vers leur extrémité postérieure. Le foie est aussi de forme alongée, mais d’un tiers plus court; il est placé le long de l’estomac, au côté droit; la vésicule da fiel est assez près de son extrémité postérieure , adhérente à la masse et de forme à peu près ronde. La rate est suspendue au côté gauche de l'estomac, aussi de forme longue et grêle ; mais elle n’a guère que le quart des dimensions du foie. [’es- tomac est comme les autres viscères, et comme la forme du corps l’exigeoit, de forme longue et étroite; mais ses parois sont épaisses et sa membrane interne a de forts plis longitu- dinaux. Le canal intestinal reçoit la bile assez près du pylore : il fait quatre ou cinq replis après lesquels il prend un dia- mètre plus large. Cette portion élargie, qui occupe environ le quart de la longueur de labdomen, est étranglée dans son milieu. Au devant (ou plutôt au dessous du gros intestin), est une vessie aussi longue que lui, mais beaucoup plus mince, qui s'ouvre au bord antérieur de l’anus. Les reins n’ont que moitié de la longueur de la vessie; les parties que NOMMÉ AMPHIUMA. 13 je regarde comme les testicules sont en avant des reins, d’une forme alongée et mince, et d’une couleur jaune; mais l'animal que je décris n'ayant pas été tué dans la saison de l'amour, ces organes n’ont pas le développement qu'ils au- roient pris sans doute à une autre époque de l’année. Ainsi ‘on ne doit pas s’étonuer si l’on n’y voit pas cette complica- tion qui a rendu ceux des salamandres si remarquables, et si difficiles à bien expliquer, malgré les travaux suivis de MI. de Schreibers et Rathke. Néanmoins la description que nous venons de donner prouve suffisamment : Quel’ Æmphiuma n’estrien moins que l’adalte de la sirène; Que ce n’est pas mème du profeus qu'il se rapproche le plus, mais du triton ou salamandre aquatique de notre pays; Il en est plus voisin que de la salamandre des monts Alle- ganys, ou Menopoma, qui a la tête, et surtout les dents, tout autrement disposées; Enfin, il ne diffère guère du triton que par l’alongement de son corps, le grand nombre de ses vertèbres, le peu de développement de ses extrémités, ses doigts réduits à trois ou même à deux, et surtout par les ouvertures qu'il paroit conserver pendant toute sa vie aux côtés de son cou. Les deux espèces qui en ont été découvertes en peu de temps, et dans le même pays, font prévoir que l’on en trou- vera encore d’autres, surtout lorsque l'horreur que ces ani- maux inspirent, sans sujet, aura été dissipée par l'expérience. Leur grand volume les rendra alors intéressans, et peut- être finira-t-on par reconnoître qu'ils peuvent servir d’ali- mens. On ne voit pas, si leur goût est agréable, pourquoi on les rejeteroit plutôt que les grenouilles ou les anguilles. EXPLICATION DES PLANCHES. PLANCHE I. Fic. 1. L’Amphiuma means vu par le dos. — Fic. 2. Le même vu de côté. — Fi. 3. Sa tête et ses pieds de devant vus par dessous. — Fic. 4. L’ Æmphiuma tridactylum vu par dessus. — Fic. 5. Sa partie antérieure, et, Fic. 6, la pos- térieure vues par le côte. PLANCHE II. Fic. 1. L’Amphiuma means ouvert par le ventre et montrant tous les viscères en situation. a L’estomac. b Le canal intestinal. c Le foie. d La rate. ee Lesreins. .f La vessie. gg Les organes de la génération. hh! Les poumons. : Le cœur dans son péricarde. ? 2 Les branches de l'aorte. À Faisceaux musculaires dont les intersections tres-prononcées déterminent les plis transversaux que l’on re- marque sur les parties latérales de l'animal. Fic. 2. Les visceres enlevés et étendus pour en montrer mieux les rapports et pour faire voir les principaux vaisseaux. a L’estomac ouvert, montrant les sillons longitudinaux de la menbrane muqueuse, qui se continuent en se rapetissant danslesintestins grèles. d' Gros intestins tout-à-fait lisses à l’extérieur. db” Rec- tum ouvert, montrant l'embouchure de la vessie et celle des organes de la génération. c Le foie, jeté de côté pour montrer la veine porte c’et la vésicule biliaire 77. } Poumon droit, de deux pouces plus long que le poumon gauche À". n Aorte descendante, formée par la réunion des deux branches 7}, qui en sortant du cœur se rendent aux arceaux cartilagineux qui constituent le rudiment des branchies. Fic. 3. Crâne de l’Amphiuma means vu de côté, Fic. 4. Le même vu par la face supérieure. Fic. 5. Le même vu par la face inférieure. F1. 6. Crâne de l’Amphiuma tridactylum vu de côté. Fic. 7. Le même vu par la face supérieure. Fic. 8. Le même vu par la face inférieure. IN. B. Dans ces figures, le crâne de l’Amphiuma trydactylum manque des ailes ptérygoi- diennes qui devroient être en a . Elles ont été détruites par les fractures que le crâne avoit éprouvées. Fic. 9. L’os hyoïde de l’'Amphiuma tridactylum vu de côté. © Fuc. 10. Le même vu en dessous. Fiç. 11. Troisième vertebre de lAmphiuma tridactylunm, portant un rudiment de côte, vue obliquemnnt par le côté droit. Fig. 12. Vingt-septieme vertebre vue de même. Fi. 13. Une des premieres vertebres caudales vue de même. Fic. 14. Bouche de l’Amphiuma tridactylum ouverte, montrant toutes les dents maxillaires, les palatines a a, les ouvertures des arrieres-narines à b, le rudi- ment de la langue c , et les plis de la peau dd, qui tiennent lieu de levres. Fic. 15. Parties solides des extrémités antérieures de l’Amphiuma means vues en dessous. Fig. 16. Les mêmes vues de côté. È Dans ces deux figures a est l’omoplate, 4 les plaques sternales cartilagineuses | formées probablement des os coracoïdiens. c L’humérus, suivi du cubitus et du radius, qui portent un carpe carlilagineux et trois os métacarpiens et phalangiens osseux. Fic. 17. Parties solides des extrémités postérieures vues en dessous. Fic. 18. Les mêmes vues de côté. Dans ces deux figures à est l’iléon, à l’ischion, c le pubis cartilagineux, d le fémur, suivi d’uu tibia et d'un péroné osseux, d’un tarse cartilagineux, et de trois os métalarsiens et phalangiens osseux. Pr | Jauillard de) Werner Lého Werner Züho. = 7e Fit le Tamglime ne een \, * ORGANOGRAPHIE VÉGÉTALE. Observations sur quelques végétaux microscopiques , et sur le rôle important que leurs analogues jouent dans la formation et l'accroissement du tissu cellulaire. (Lues à l’Académie des Sciences de l’Institut, en sa séance du 12 juin 1826.) Par P.-J.-F. TURPIN, Membre des Sociétés Philomatique et d'Histoire naturelle de Paris ; de l’Académie des Sciences, Arts et Belles-Lettres de Caen; de la Société Linnéenne du Calvados. (La variété dans l’unité. ) LEïBNITz. Cranes de la direction de la partie Iconographique du Dic- tionnaire des sciences naturelles, mais plus spécialement de la représentation du règne végétal, j'ai fait tous mes efforts pour donner à l'exécution des dessins qui se rapportent à cette première série des êtres organisés, l'étendue et la perfection que me permettoient le plan de l'ouvrage et mes foibles moyens. Mon but étant d'offrir au public, et de fixer, dans l'intérêt de la science, cette gradation insensible qui nous eonduit, sans la moindre interruption, du plus simple au plus com- posé, je m’étois souvent demandé ce que pouvoit être le vé- gétal le plus simple dans son organisation ; celui qui devoit être considéré comme le point de départ, ou, en d’autres 16 ORGANOGRAPHIE VÉGÉTALE. termes, celui qui formoit le premier degré »1sible de l'échelle végétale (1). Lorsque dans un tableau fconographique j'ai tracé une nouvelle théorie élémentaire sur la formation et l’accroisse- ment des masses tissulaires des végétaux, je ne connoissois rien alors de plus simple dans la nature que les Monilia , dont les espèces, comme on le sait, se composent d'indi- vidus qui, pour toute organisation, offrent un petit nombre de vésicules, nées successivement les unes au bout des autres. Je m'en étois servi provisoirement comme de mon point de départ. Mais ayant fortement soupçonué l’existence de végétaux univésiculaires, où, pour parler autrement, de végétaux n'ayant pour toute composition qu'une seule vésicule (2), (r) Il existe réellement des rapports de gradation insensible entre tous les êtres organisés; tous sont imperceptiblement liés, et semblent découler les uns des autres, des plus simples aux plus composés. Ces rapports ayant lieu dans plusieurs sens à la fois, il en résulte l'impossibilité absolue d’enchaîner naturellement les êtres bout à bout, et d’en former une échelle de continuité, sans apporter dans un tel ordre une foule de perturbations : l’annonce d’une méthode ou d’une classifi- cation naturelle placée en tête d’un livre dans lequel nécessairement tous les feuil- lets doivent suivre, est toujours un titre imposteur. Mais si, en supposant arbitrairement le nombre total des êtres vivans de cent, et qu'avec vingt de ces êtres, bien choisis et convenablement étudiés, on compose une échelle de gradation, ce qui est rigoureusement possible ; avec la connoissance dé cette échelle, on pourra toujours se rendre compte à priori des quatre-vingts autres. (2) J'entends par une seule vésicule l’analogue de celle que l'on isoleroit d’une masse de tissu cellulaire, masse, qui elle-même, est déja le composé d’une grande quantité de plus petites vésicules. Dans l’origine, les vésicules sont remplies d’un fluide gommeux, Pénitable cam- hium destiné à former , ou à nourrir simplement dans la suite , d’autres vésicules. ORGANOGRAPHIE VÉGÉTALE. 17 je m'arrêtai à cette hypothèse; et en attendant que j’eusse découvert ce végétal de la plus grande simplicité, je le figurai en tête de la première ligne de mon tableau explicatif, et je le considérai, dès lors, comme l'être élémentaire relatif , autour duquel, au moyen d’additions progressives d’êtres semblables, toutes les modifications individuelles, du plus simple au plus composé, devoient avoir lieu. Avant d'aller plus loin , je sens le besoin de faire connoiître ici toute ma pensée sur ce que j'entends par cette loi de sura- ioutement dont j'ai déjà parlé dans mon Iconographie élé- mentaire des végétaux, et dans quelques autres ouvrages. Je commence par avertir qu'il me semble impossible que jamais un être organisé, ayant eu son centre vital d’organi- sation, s'unisse à un autre ou à plusieurs autres semblables, pour former un être plus compliqué, à moins que la chose n'ait lieu au moyen de la greffe par approche; ce qui, dans ce cas, ne constitue pes un être normal, mais bien un monstre par excès. Chaque espèce d'êtres, tels que nous les observons au ino- ment actuel, vit pour son propre compte, se perpétue, décrit son cercle, et meurt en faisant place à la nouvelle génération qui lui succède. Ces êtres microscopiques qui, dit-on, jouis- sent des facultés attachées à la vie animale, c’est-à-dire, du mouvement et de la locomotion tant qu'ils restent à l’état d'isolement et seulement de la vie végétative ou inerte, dès qu’on croit les voir s’agréger ou se souder les uns aux autres, . me semblent devenir le sujet d’une théorie fantastique née de amour du merveilleux, et appuyée uniquement sur des observations nbcielles et peu suivies. Mém. du Muséum. 1. 14. 3 18 ORGANOGRAPHIE VÉGÉTALE. Je n’ai rien vu qui pût confirmer cette théorie dans toutes les recherches microscopiques que j’ai eu occasion de faire jusqu’à présent. Je crois être assez avancé pour pouvoir assurer l'impossibilité de sa réalité. J’ai vu, au contraire, à ma grande satisfaction , que les êtres du monde microscopique ne se comportent pas au- trement que ceux du monde visible à l’œil nu, dont ils ne sont, en effet, que la continuité naturelle; qu'ils sont assu- jétis aux mêmes lois, et que parmi ceux chez lesquels on peut reconnoître des signes non équivoques d’animalité (1), quelques uns indiquent l’origine de plusieurs embranche- mens d'animaux invertébrés connus dans le monde visible. . Je ne puis en dire autant de ceux dans lesquels la végéta- bilité est déja manifeste. Là on ne trouve que des structures très-simples, très-graduées, et que l’on ne peut comparer qu'à des vésicules ou à des séries de vésicules isolées de la masse tissulaire de végétaux d’un ordre plus élevé. Quoique je n’aie rien vu de semblable, il est cependant (x) Quoique les plus forts grossissemens de nos microscopes soient loin d’atteindre les dernières limites du monde organisé, ils nous conduisent cependant jusqu’à ce point où les embranchemens végétaux et animaux tirent leur origine, et où enfin tous les caractères différentiels de ces deux classes d’êtres viennent s’éva- nouir etse confondre. Aussi est-ce sur ce point de jonction ou d’origine des embranchemens végétaux et animaux, que les botanistes d’une part, les zoologistes de l’autre, semblables aux conquérans qui se battent sur leurs frontières respectives, se disputent et s’arrachent tour à tour ces malheureux êtres végéto-animaux; tels, par exemple, que les oscillaires, parmi lesquelles ce dernier caractère qui nous reste, le mouve- ment, vient s’éteindre. Les oscillaires, qui ne se forment point par des globules juxtaposés, comme on l’a avancé, se lient naturellement aux végétaux par les conferves, et peut-être aux animaux par les éponges. ORGANOGRAPHIE VÉGÉTALE. 19 possible que certains animalcules se recherchent, à une époque de leur vie, pour satisfaire à des besoins, soit d’as- sociation, soit de reproduction, et que dans ce cas ils s’ajus- tent, selon les espèces, tantôt bout à bout, tantôt côte à côte, et d’autre fois dans tous les sens, de manière à former des sortes de filamens simples ou rameux, des lames ou bien des masses. Mais dans la supposition que de telles agréga- gations aient lieu, toujours sera-t-il vrai qu’elles ne cesseront pas d’être animales, et qu’elles n’offriront réellement que des simulacres de végétaux. | Au nombre de ces êtres supposés, qui se composent de plu- sieurs autres êtres juxtaposés, se trouve l’oscillaire pariéune, et conséquemment toutes les espèces du même genre. Cette oscillaire étant très-commune je m’en suis servi pour m'as- surer si, véritablement, elle se formoit, comme on le dit, par agrégation, ou bien si, en restant assujétie à la loi com- mune d’accroissement de tous les êtres organisés, elle gran- dissoit progressivement de la base au sommet. Ce point d’or- ganisation m'ayant paru très-important à vérifier, je ra- massai au bas des murs cette production encore à son état de globules, et l'ayant ensuite mise dans l’eau je l’observai très-péniblement au microscope pendant plus de trois se- maines. Après avoir été témoin du mode d’alongement des filamens, je suis resté convaincu que l’on s’étoit trompé. Que penser du reste si ce cas, et plusieurs autres sembla- ble dont je ne puis parler ici, sont inexacts (1)? (1) Depuis la rédaction de ce Mémoire, j’ai eu occasion de m'’assurer que les filamens muqueux, simples ou rameux, dont se compose le Gérodella comoides (Gaillon), Conferva comoïdes ( Dillw.), ne se forment point par la juxtaposition ï 3x 20 ORGANOGRAPHIE VÉGÉTALE. Chaque espèce d’être organisé, soit végétale, soit animale, reste au point que la loi de gradation lui a assigné; on ne la voit jamais passer d’un règne dans l’autre : seulement, comme type normal, elle peut, de sa place, produire quelques-uns de ces écarts que nous nommons des monstres; sortes d’é- tres de peu de durée, et qui s’éteignent toujours sur le type d’où ils se sont momentanément éloignés (1). Mais ce qui m'est bien prouvé, c’est que, sans que les espèces les plus simples aient besoin de s’unir, et de se sou- der à d’autres pour former des espèces plus composées, on ne peut s'empêcher de voir dans celles-ci des sortes d’agré- gations des premières. En effet, si par la pensée on décompose l’un des végétaux les plus compliqués, ou plutôt si, à l’aide de végétaux très-simples, on compose celui-ci, il est de toute évidence , qu'il en résultera des formes générales très-diffé- rentes. Si, par exemple, on prend pour premier type le vé- gétal univésiculaire qui fait le principal sujet de ce Mémoire; qu’ensuite on y ajoute bout à bout quelques nouvelles vési- cules, on aura cet autre type auquel on a donné le nom de Monilia; si l'on continue d'ajouter d’autres vésicules on obtiendra une conferve à filamens simples, c’est-à-dire, une de navicules venues du dehors: ces filamens croissent de la base au sommet de la même manière que les autres végétaux confervoides. Quand on observe cette pro- duction marine dans tous ses états, on voit qu’elle commence par ne présenter que du tissu muqueux dans l’épaisseur duquel il se développe ensuite, peu à peu, des corps naviculaires. Je ferai connoitre, dans un Mémoire particulier, la structure de cette singulière production. (1) Ces écarts, ces monstres, ces modifications, -échappés par rayonnement d’un type normal, disparoiïssent presque toujours à la premiere génération, si on ne les maintient par des moyens artificiels, comme la greffe pour les végétaux. ORGANOGRAPHIE VÉGÉTALE. 21 conferve composée d’une seule série de vésicules; si sur le sommet latéral de quelques unes des vésicules de celle-ci on ajoute encore d’autres séries de vésicules, on formera une conferve rameuse (1). En soudant côte à côte plusieurs conferves simples ou uni- sériales, un tel assemblage produira la composition laminaire, et l’on aura réellement l’organisation d’une Ul/pa. Si enfin on applique un certain nombre de ces lames les uues sur les autres, on arrivera à cette masse de tissu cel- lulaire (2) à l’aide de laquelle la nature modèle à son gré les formes des autres végétaux. Cette loi de surajoutement dont je viens de faire Pappli- cation à la formation du tissu cellulaire peut également se rapporter à toutes les parties constitutives du végétal, soit à l’état normal, soit à l’état de monstruosité. Ofirons quelques exemples. La feuille réduite à sa partie essentielle est une écaille; en ajoutant à cette écaille elle devient un pétiole; en élargissant celui-ci on forme une lame ; en découpant cette lame on fait une feuille lobée; en articulant et en multipliant plus ou moins ces lobes, on obtient enfin le dernier degré de déve- loppement de cet organe, c'est-à-dire, une feuille plus ou moins foliolée, plus ou moins composée. a (1) Ce degré de l’organisation végétale marque l’origine des nœuds vitaux et de toute espèce de ramification dans les végétaux. (2) Ce tissu n'étant réellement qu'un amas de vésicules nées les unes à côté des autres par l’accouchement de vésicules plus anciennes qui ont été leurs mères , Ja dénomination de cellulaire doit être changée en celle devésiculaire, qui exprime exactement ce qui est. C’est ce que M. Link a parfaitement senti, 23 ORGANOGRAPHIE VÉGÉTALE. Il en est encore de même pour la complication du péri- carpe. Deux péricarpes simples, unifoliés (1), uniloculaires comme celui du haricot, soudés par le côté qui donne nais- sance aux graines, produisent le péricarpe biloculaire d’une gentiane; trois réunis de la sorte, celui du colchique; quatre, celui du T'etragastris ; cinq, celui de la fraxinelle; et enfin un plus grand nombre, ceux de l'Aura crepitans, et d’une renoncule. UE Ne perdons pas de vue que par surajoutement j'entends tou- jours une augmentation progressive du nombre des parties du centre vers la circonférence, et jamais par juvéaposition (2). (1) Tout péricarpe est le produit d’une ou de plusieurs feuilles qui restent sou- dées de maniere à former toutes les modifications ou complications que cet organe présente. Une feuille roulée en cornet sur sa page supérieure, et dont les deux bords , en restant soudés , rentrent plus ou moins vers l’intérieur, offre le péricarpe irrégulier et uniloculaire des légumineuses, ceux de la prune, de la pêche : cela explique en même temps le sillon latéral de ces derniers. De cette modification simple du péricarpe, on arrive successivement à celui de l'Hura crepitans , qui présente de quinze à vingt logés, en opposant deux, trois, quatre, cinq, six, et enfin jusqu’à vingt feuilles ovariennes. Un grand nombre de ces feuilles rangées alternativement et en spirale autour d’un axe, toujours roulées et soudées par leurs bords, de l’extérieur à l’intérieur, gonstituent les péricarpes des vraies renoncules, des magnoliers, etc. La pomme, la goyave, la grenade, offrent une plus grande complication ; in- dépendamment de la soudure des feuilles ovariennes , celles-ci sont encore soudées, par leur surface extérieure avec les autres organes de la fleur ; organes libres, seu lement , au sommet de ces péricarpes , où ils forment une sorte de petite couronne. Deux feuilles ovariennes, planes ou pliées, opposées, appliquées sur les deux faces d’un axe central, stigmatifere et séminulifère , réduit à une simple mem- brane dans sa partie médiane, fournissent le péricarpe des cruciferes. (2) Les partisans de la création d’êtres organisés par la juxtaposition d'êtres orga- nisés plus simples, ‘cherchent dés analogies dans la substance nourricière qui s’as- simile aux masses tissulaires, en leur donnant plus de poids et plus détendue. ORGANOGRAPHIE VÉGÉTALE. 23 Souvenons-nous encore que chaque fois que de l'être æ nous passons à l'être & plus 4, celui-ci, en même temps qu'il a acquis quelques parties de plus, recoit encore des facultés qui lui sont propres, et se trouve assujéu à de nouvelles lois; que le plus qui le caractérise et le différencie du premier entre en harmonie avec ce qui étoit déjà Maintenant que je me suis expliqué suffisamment sur ce que j'appelle la loi de surajoutement dans la formation des végétaux, je reviens au sujet de mon Mémoire, En supposant qu'il devoit exister dans la nature des vé- gétaux réduits à une seule vésicule, je m’étois dit : Si le vé- gétal que je cherche existe, il doit étre plus nombreux qu'aucun autre ; il doit se présenter sous la forme elobulaire, enfin il doit se trouver à la surface de presque tous les corps; partout, en un mo, où se rencontrent les conditions d'humidité, d’air, de chaleur et de lumière, agens néces- saires au développenrent de la végétation. Je ne nrétois point trompé dans mes conjectures. Ce vé- gétal univésiculaire je le foulois continuellement sous mes pieds, je ne pouvois ouvrir les yeux sans qu’il ne me frappât; mais en le voyant de trop loin, je n’en pouvois juger que par l'aspect des masses composées d’une quantité innombrable d'individus. On ne peut sans doute concevoir ces changemens de pesanteur et de volume, que par la juxtaposition de nouveaux corps venus du dehors et introduits dans l’orga- nisation ; mais ces nouveaux Corps, lorsqu'ils s’unissent à ceux de l’organisation, sont très-probablement inorgnanisés et réduits à cette molécule invisible que nous nommons élémentaire. 24 ORGANOGRAPHIE VÉGÉTALE. Je ressemblois à un observateur placé dans la nacelle d’un ballon à une grande hauteur au-dessus d’une forêt, qui, en n’apercevant qu’une immense croûte de matière de diverses couleurs, confondroit le chène, le hêtre, le noyer ei les autres espèces végétales contenues dans cette forêt. Ce ne seroit qu’en se rapprochant des objets, que cet observateur pourroit les distinguer et les décrire. C’est ainsi que, l'œil armé d’un bon microscope, je me suis approché d’une véritable forêt microscopique, et que, pour la première fois, j'y ai distingué ce végétal que je cherchois depuis long-temps, et dont je vais maintenant parler d’une manière plus précise. Comme tout le monde l’a remarqué, partout où il y a humi- dité, chaleur, air et lumière, il se développe sur les surfaces, telles que la terre, les pierres, la partie inférieure des murs; sur les vieilles écorces des arbres morts ou vivans(fig. 1), et jusque sur les toits, des couches de verdure d’une teinte plus ou moins intense, selon que ces couches sont plus ou moins épaisses, ou qu'elles ont pris naissance en des lieux plus ou moins humides, plus ou moins abrités. Ces couches de verdure, qui ont été désignées par les au- teurs sous les noms, de Byssus botryoides (1) et de Lepra botryoides , ne sont point des êtres lépreux ou poudreux; mais bien de grandes associations, des forêts d'individus distincts, qu'on à considérés comme des êtres particuliers. Pour bien observer ces petits végétaux univésiculaires à leur état d'isolement, il est nécessaire de les enlever avec pré- (1)-Palmella botryoides. Lyngbye, pag. 205. ORGANOGRAPHIE VÉGÉTALE. 25 caution des surfaces qui leur servent de territoire, afin de les avoir, autant que possible, dégagés de tous corps étrangers. Le meilleur moyen est de suspendre des morceaux de verre dans l’intérieur d’une serre chaude et humide; on ne tarde pas à voir ces végétaux s'y développer, et si ensuite on place l’un de ces verres sous le microscope pourvu d’un fort gros- sissement, on voit une quantité considérable de corpuscules généralement giobuleux, vésiculeux , de grosseur différente, et conséquemment de tout âge, verts, transparens, luisans, fixés par un point de leur surface au corps sur lequel ils naissent; toujours immobiles; tantôt isolés et tantôt grou- pés par deux, trois, quatre, cinq ou un plus grand nombre, selon les points où ils sont nés, et les distances plus ou moins grandes qui existaient d’abord entre eux (fig. 1 &æ)(x). La dénomination de Byssus pour des végétaux qui ne pré- sentoient pas des masses filamenteuses, ayant été changée en celle de Lepra, qui désigne un être formé d’une croûte fa- rineuse, mais qui n’exprime encore qu'une idée tout-à-fait inexacte, puisqu'elle indique une collection d'êtres distincts, et non un être particulier; je propose d'y substituer celle de Globulina, sous laquelle, comme nom générique, viendront se ranger toutes les espèces de Lepra simplement composées de globules distincts. La Globuline, nom collectif que je donnerai désormais à (1) Cest par cette dernière cause que, semblable à certaines graines qui, d’ar- rondies qu’elles étoient à l’état d’ovules, deviennent anguleuses par pression , la forme globuleuse de ces petits végétaux paroît altérée dans ceux que l’on ob- serve groupés. Mém. du Mus::m.t. 14. 4, 2 ORGANOGRAPHIE VÉGÉTALE. ces végétaux, est susceptible de se présenter sous toutes les couleurs. Je suis très-porté à croire que la verte, Globulina botryotdes, la plus répandue dans la nature, commence par être blanche, et que l’on pourroit, à volonté, la réduire à cette couleur en l’étiolant: ce qui est certain, c'est que du vert on la voit, sur les vitres des serres, passer successive- ment au jaune ; à l’aurore et au pourpre ( fig. 1 ). Quelques espèces de ce genre, telles que les G/obulina lactea, cœ- rulea, rubens, sanguinea (1), sulfurea et atra, offrent les couleurs blanche, grise, jaune, bleue, rouge, et même la noire (fig. 2, 3, 4, 4', 5 et 6). La Globuline, considérée comme un genre composé d'un grand nombre d'espèces, me paroît tout aussi distincte qu’une mousse, qu’une fougère, qu’un gramen, qu’un chêne. Comme tous ces végétaux, elle naît, vit, croit, et se reproduit pour son propre compte, sans jamais passer de l’état de Globuline, par juxtaposition, à celui d’une oscillaire, d’une conferve, d’une tremelle ou d’une mousse , comme M. Hornschuch (2) a essayé de le démontrer. On peut encore moins la considérer comme une produc- tion spontanée, puisqu'elle contient en elle un grand nombre de globulins nés probablement de ses parois intérieures, et destinés à la reproduire. J’ai vu plusieurs fois, sur le porte- objet du microscope, des vésicules des Globulina botryoides et Globulina atra (lg. 1 c et fig. 6 c), lancer au dehors (x) Protococcus nivalrs. AGARDH. (2) Hornschuch, über die Entstehung und Metamorphose der niederen vegeta- bilischen organismen , dans les Actes de l’Académieides Curieux de la nature, de Bonn, tome X , page 513. ORGANOGRAPHIE VÉGÉTALE. 27 leurs globulins absolument de la même manière qu'une vési- cule pollinique expulse ceux qu’elle renferme, et que l’on a nommés aura seminalrs (fig. 26 c d). Où chercher maintenant dans le règne végétal des gé- nérations spontanées , si lé plus petit comme le plus simple des végétaux se reproduit par mère (1)? Le genre Globulina se compose d'êtres qui marquent le premier terme ou le premier degré zisible du règne végétal; ces êtres ne présentent aucun signe d’animalité; leurs indi- vidus sont fixés sur le corps où ils ont pris naissance, y et toujours parfaitement zrnobrles. L’odeur qu'ils répandent est celle des moisissures; ils ont peu ou point de saveur; pressés sous la dent, ils craquent de manière à faire sentir que l’on écrase une vésicule. Pour terminer l'histoire de la Globuline, je dirai qu’elle possède éminemment la faculté reproductrice et celle de l’extensibilité ; que ce petit végétal peut être considéré comme une sorte d’opaire isolé, ou ce qui est bien plus exact, comme l’analogue d’une vésicule isolée de la masse tissulaire d’un végétal d'ordre plus élevé. Il arrive assez sou- vent qu'un globule favorisé se développe outre sa mesure ordinaire, où qu'il se présente sous la forme d’une sorte de germination (fig.r g): alors la vésicule, devenant plus transparente par extension, permet d’apercevoir dans son (1) Ne peut-on pas supposer que dans l’origine cette vésicule végétale a com- mencé par être une véritable production spontanée, et qu’ensuite l’espèce ait acquis la faculté de se reproduire par mère, tout en conservant en même temps 4* celle de la spontanéité ? 28 ORCGANOGRAPHIE VÉGÉTALE. intérieur les globulins destinés à la reproduire. On remarque ces deux cas, par les temps humides, sur la Globuline des vitres des serres chaudes. La Globuline verte, vue à l’œil nu, peut facilement être confondue avec des êtres qui en sont fort distincts. Parmi elle, nait une oscillaire qui commence par ne présenter que l'équivalent de la Globuline, je veux dire par n'être qu'un globule vert, au sommet duquelil ne tarde pas à s’en déve- lopper un second, un troisième, et enfin un plus grand nombre, de manière à former des filamens vermicilliformes dans lesquels on aperçoit à peine deux sortes de mouvemens, Yun, de systole et de diastole particulier à chaque globule(r); et un autre, d’ondulation ou de reptation qui se manifeste dans toute l’étendue du filament. En observant cette production végéto-antmale pour m'’as- surer si, comme on l’avoit avancé, les globules dont se com- posent les filamens s’agrégeoient par juxtaposition, chose qui n'existe pas, j'ai vu plusieurs fois des globules qui, après s'être lentement approchés d’un autre, laïssoient échapper de leur intérieur une sorte de fumée, très-probablement composée de petits globules reproducteurs. Dans ces derniers temps on a cru et on croit encore que la Globuline verte ou botryoïde n’existe pas, et que ce que l’on a désigné sous le nom de Byssus botryoides n’est que (1) Ce mouvement produit aussi une scintillation de lumière, qui donne aux globules l'aspect et le brillant d’une petite émeraude.. Cette scintillation est tout simplement produite par un léger mouvement des globules, mouvement occa- sioné par le déplacement continuel des molécules de l’eau qui s’élevent et se yaporisent. ORGANOGRAPHIE VÉGÉTALE. 29 l’oscillaire pariétine mal observée (1) ou seulement vue à son état naissant. Je puis assurer que l’on s’est trompé, et que l’on a confondu la Globuline verte, non-seulément avec l'oscil- laire, mais encore avec plusieurs animalcules infusoires. La Globuline verte, foute végétale, est toujours parfai- tement mobile ; elle ne devient jamais autre chose qu’une vésicule, tandis que loscillaire pariétine est un être fila- menteux doué de mouvemens, à la vérité très-lents et très- rares. : Ici, comme dans certains terreins où les chardons finissent par s'emparer de tout l’espace et étouffer les plantes plus dé- licates qui sy trouvent, l'oscillaire panne couvre, masque la Globuline verte, au point que l’on s’est imaginé que cette dernière n’existoit pas. On pourroit encore prendre pour de la ChobU ne es ma tières vertes qui prennent naissance dans les eaux Croupis- santes, ou dans les infusions de viandes ou de végétaux, si le microscope ne nous apprenoit que ces matières vertes sont produites par des amas considérables de petits animaux verts, qui tantôt sont des Ærchélides, tantôt des Cercarres (2), et d’autres fois ceux moins connus que l’on trouve en très- grand nombre dans les infusions végétales ou animales (3). (Gi) Oscillatoria parietina. Naucx. Osc. muralis. Acaroa Er Lynesye. V’aucheria muralis. Bory. Lyngbya muralis. AGarDx. (2) Raphanella urbica. Bory. (3) Ces animalcules , que je ne puis rapporter avec certitude à aucun de ceux que décrit et figure Muller, me semblent des êtres assez compliqués. Leur ma- nière de s’agiter , qui rappelle celle du carabe doré, annonce en même témps des membres propres à la natation; une carapace, qui paroit bivalve et fendue aux 30 ORGANOGRAPHIE VÉGÉTALE. Dans toutes ces infusions, je n'ai jamais découvert une seule vésicule de globuline verte. Ici se présente une remarque assez importante à faire con- noiître. Lorsqu'on met sur le porte-objet du microscope une goutte de l’infusion dans laquelle ces animalcules se trouvent, on voit ces petits êtres, à mesure que le liquide s’évapore, fuir la sécheresse, se presser les uns contre les autres, et enfin mourir faute de l'élément nécessaire à leur existence. En cet état de réunion, ils offrent quelque ressemblance avec l’organisation vésiculaire d’une U/pa ou d’une feuille de jongermanne. Si c’est là ce que l’on a entendu par des méta- morphoses d'animaux en VÉBEEAU* l'erreur est grossière; car il est évident que l’on n’a pas autre chose qu’une lame formée d’animalcules qui ont cessé de vivre (r). : Quand on met de la Globuline dans l’eau, quelque temps après il se dégage, à la surface de cette même eau, une grande quantité de bulles d'air. La cause de ce dégagement est toute simple et facile à con- cevoir, si on se rappelle que j'ai déjà dit que la Globuline, considérée en masse, représentoit une forêt d'individus de tout âge, et dans laquelle tous les instans doivent présenter des naissances et des morts. À mesure que les Globules mères se crèvent, ils laissent échapper, en même temps que la nouvelle génération qu'ils contenoient, cette portion d’air qui y étoit enfermée, et qui, en raison de sa plus grande deux extrémités, fait soupconner que ces animaux pourroient tres-bien , comme le pense M. Straus, être voisins des Cypris. (1) Quelque moyen que l’on prenne, ces animalcules , une fois morts, ne reviennent plus à la vie, OrRGanogrAPHIE VÉGÉTALE. Hi légèreté, arrive, sous forme de bulles, à la surface de l’eau. Cette explication convient également pour l'air qui se dégage des masses de tissus végétaux qui se décomposent dans l’eau, puisque, comme on le verra bientôt, ces masses ne sont que des amas de Globules vésiculaires simplement con- tigus ou soudés par Aposhe, . La matière verte dont s’est servi le célèbre Priestley dans ses recherches sur les différentes natures d’air, est-elle la Globuline botryoïde? Je ne le pense pas, ou du moins il fau- droit admettre que, s’il en a quelquefois fait usage, il a con- fondu avec elle plusieurs espèces de végétaux d'un ordre plus élevé, tels que des conferves. De là cette dénomination de Mousse d'eau qu'il propose pour désigner sa matière verte. Cet habile chimiste, ayant une mauvaise vue, et manquant totalement de connaissance en histoire naturelle, comme il en convient lui-même, nous a laissé, à l'égard de sa matière verte, dans le vague le plus absolu. ‘ Ce qui ajoute surtout à ce vague, c’est l'erreur dans la- quelle il étoit tombé en confondant encore avec la matière verte végétale, une autre substance également verte que l’on obtient des infusions de’ viandes, et qui, comme je l'ai dit, se compose toujours d’une multitude de petits animaux amoncelés. Ingen-Housz, en répétant les expériences de Helen parle de la matière verte, qu'il nomme aussi de la mousse d’eau, avec autant de confusion que son illustre prédéces- _seur. On voit pourtant plns clairement qu'il a fait usage, pour ses recherches, tantôt de la Globuline verte, tantôt de con- ferves, et d’autres fois de plusieurs espèces d’oscillaires. 32 ORGANOGRAPHIE VÉGÉTALE, M. Bory de Saint-Vincent, dans son article Matière verte du Dict. des Sc. Nat. (1), en cherchant à mieux caractériser la Matière verte, que ne l’avoient fait ses prédécesseurs, l’a réduite à la seule Globuline botryoïde. 11 nous semble qu'il auroit été mieux de dire tout simplement que, sous la dénomination de Matière verte, Priestley, Ingen-Housz, Sénebier ; et plusieurs autres auteurs, avoient confondu des choses fort distinctes, comme le Byssus botryoides, l’oscillaire pariétine, l’oscillaire d’Adanson, des conferves, et jusqu'aux animalcules verts qui naissent dans les infusions; en un mot, tout ce qui, dans l’eauet dans les lieux humides, leur présentoit l'apparence d’une mousse ou d’une croûte verte, de laquelle ils voyoïent se dégager des bulles d’air. Convenons que l'expression Matière verte, telle que les auteurs que je viens de citer l’ont entendue, n’a jamais été qu’une dénomination collective appliquée à un grand nombre de choses très-différentes ; et que comme corps organisé, dis- tinct, ou même comme corps inorganisé, appréciable, elle n’a jamais existé dans la nature ; que l'on ne peut pas non plus la considérer comme un principe colorant, puisque alors il faudroit supposer autant de principes analogues et distincts qu’il y a de couleurs dans les chjets de la nature. Avant de revenir au principal sujet de ce Mémoire, je dé- sire que l’on me permette de signaler une erreur dans la- quelle sont tombés tous les auteurs qui ont écrit sur la ma- üère verte. Ingen-Housz dit : « Si l’on veut obtenir en peu de temps (1) Tome 29, page 324. ORGANOGRAPHIE VÉGÉTALE. 35 une quantité considérablede la matière verte de M. Priestley, on peut suivre la méthode qu'il a indiquée dans son cin- quième volume : elle consiste à mettre dans l’eau, exposée au soleil, un morceau de viande, de poisson, de pomme de terre, ou de quelque autre substance putrescible, On verra bientôt toute l’eau devenir verte. En examinant cette eau au foyer d’un. bon microscope, on trouvera que sa couleur est due à un nombre infini de petits insectes verts, très-ma- nifestement vivans. Ces insectes sont communément ronds ou ovales(1)..» Pour répéter ces expériences, et pour avoir promptement de la matière verte, j'ai exposé au soleil, le premier avril, quatre vases remplis d’eau de la Seine; dans chacun de ces vases j'ai mis des substances différentes, telles que de la chair de bœuf cuite, du fromage de Roquefort, des tranches de pomme de terre, etenfin des morceaux de feuilles de Z_4- gave americana. Le mois d'avril ayant été froid, je n’ai ob- tenu la matière que j'attendois que dans les ‘premiers jours de mai. AS Voici quel a été le résultat de ces quatre expériences : Vinfusion de chair de bœuf et celle de feuilles d’Ægape m'ont seules fourni de la matière verte; celles de fromage et de pomme de terre étoient d'un rouge d’ocre ou lacqueux , assez intense; mais, ce qu'il y a de remarquable, c’est que ces ma- tières vertes et ces matières rouges, soumises au foyer du mi- croscope, présentoient le mème animalcule, revêtu simple- (x) Ces animalcules sont ovales ; ils ne paroïssent ronds que lorsqu'ils montrent leur partie postérieure en faisant une sorte de culbute, ce qui leur arrive souvent. Mém. du Muséum. t. 14. ñ 34 ORGANOGRAPHIE VÉGÉTALE. ment d’une livrée de couleur différente. Au lieu de matière rouge, M. Edwards n'ayant obtenu que de la matière verte de l’infusion de pomme de terre, il est utile que j’avertisse que mon expérience a été répétée sursix variétés de ce tuber- cule, et que constamment ces variétés ne m'ont jamais fourni que de la matière d’un rouge d’ocre, tirant sur la couleur de lacque. D'où peut venir une différence aussi remarquable entre le résultat obtenu par M. Edwards et le mien? J'ai dit plus haut que la Globuline végétale se composoit d’une multitude de petits végétaux réduits à leur plus simple expression; que ceux-ci étoient univésiculures, généralement globuleux, de couleurs diverses selon les espèces, et souvent dans la même espèce; qu'ils se reproduisoient par mère, et qu “enfin ils constituoient le premier degré »rs:ble de l'é- chelle organique des végétaux. Ce sont ces mêmes végétaux que j'ai figurés dans la pre- mière partie du tableau qui accompagne ce Mémoire, et aux- ane Pit ai donné le nom collectif de Globutine solitaire, parce qu’en effet chaque globule est un végétal tout entier. Maintenant, sans abandonner l'être globuleux qu’elle a déjà créé, la nature va nous marquer un second degré d’or- ganisation végétale, en surajoutant seulement quelque chose à ce qui existe den. C’est encore parmi les espèces du genre Lepra que l’on trouve les végétaux qui forment ce second degré. Lorsqu'on observe, au microscope, les espèces de Zepra, candelaris, chlorina , flavovirens, farinosa, antiquita- dis (fig. 7, 8,9, 10 et 11), etc., on voit que le globule, au lieu de se développer solitairement, est toujours précédé par un ORGANOGRAPHIE VÉGÉTALE. 35 thalle fibreux, légèrement aplati, ou coralloide, dont il émane directement ( fig. 9 betir 6). : Dans ce second cas d'organisation, le globule, ou la vési- “cule, devient l’apothèce ou le conceptacle des ichénographes. Avec ces végétaux, je forme un genre auquel je propose de donner le nom d’4/ysphæria, qui signifie globuline enchaïi- née, nom sous lequel je la désignerai plus tard (r). Cette Globuline enchainée, comme la Globuline solitaire, naît de même sur la terre, sur les pierres, sur les marbres, sur les écorces, sur les mousses; elle présente toute sorte de couleurs, et enfin ses vésicules contiennent, très-probable- ment, de même les corps destinés à la reproduction. De ce second degré de l’organisation végétale, nous allons passer à un troisième : celui daquel résulte la formation du tissu primitif des végétaux, que l’on a nommé le #ssu ceéllu- laire ; celui enfin auquel je m'arrête dans ce Mémoire. Nous y retrouverons toujonrs cette même Globuline que nous avons déjà signalée, soit à l’état solitaire, soit à l'état d’en- chaînement ; mais nous l'y verrons sous un appareil plus com- pliqué et restant toutefois l'organe principal ou la partie essentielle de ces complications. Nous verrons encore que, faute d'observations compara- tives, son identité a été méconnue chaque lois qu’elle s’est présentée sous des aspects différens ou dans des parties diffé- rentes des tissus végétaux. En parlant de la Globuline solitaire, j'ai fait remarquer que la vésicule, qui compose cè petit végétal, étoit douée d’une (1) Alysphérie. Alysphærta. Globule enchaîné, de éavas, chaîne, et couips, boule, globe. 5* 36 ORGANCGRAPHIE VÉGÉTALE. extensibilité plus où moins grande, selon certaines circons- tances de chaleur et d'humidité; que dans quelques cas on voyoit cette vésicule globuleuse s’alonger presque en un tube, dans lequel d’autres plus petites vésicules se formoient à me- sure (fig. 1 g). Cette modification de la Globuline nous con- duit tout naturellement à ces végétaux que l’on a nommés des conferves, et dont les filamens ne sont, en effet, que de la Globuline alongée en vésicules tubuleuses, nées successive- ment bout à bout, et dans laquelle paroit cette autre Globu- line que l’on nomme improprement de la Matière verte (x). Toutes mes observations sur la‘structure des conferves m'ont prouvé que le tube, soit simple; soit rameux, est tou- jours composé d’une série de vésicules alongées en tubes, et développées les unes à la suite des autres, Dans aucune des espèces de cette grande famille, je n'ai pu voir ce tube unique qui, selon M. Edwards, sert d’enveloppe à un autre tube articulé. | . Un seul être, et même un petit nombre d'êtres, étudiés iso- lément, et tout formés, ne peuvent être suffisamment expli- qués : c’est de la connaissance d’un grand nombre que la vérité doit jaillir. L'étude des conferves, en général, nous dé- montre que toutes leurs espèces ont une tendance bien mar- quée à se désarticuler à certaine époque de leur vie, comme cela se voit dans les Zygnema compressum et nitidum (2), (1) La vésicule pollinique, soumise aux mêmes conditions, produit également des extensions tubulaires qui rappellent parfaitement la germination de la vésicule reproductrice des végétaux confervoides ( fig. 26, eff). Les vésicules situées à la surface des masses du tissu cellulaire s’y étendent, sou- vent, soit en papilles, soit en poils simples ou en poils cloisonnés. (2) Conjugata Princeps. Vaucu. p.64, tab. 4, fig. 1, 6. é ORGANOGRAPHIE VÉGÉTALE. 37 dans le Conjerva dissiliens, et autres de ce genre, mais bien plus particulièrement dans toutes les espèces des genres Dra- toma et Fragilaria (fig. 25), dans lesquelles les vésicules qui les composent, se détachent avec la plus grande facilité. Si, d’un autre côté, on admet l’analogie qui existe entre le filament d’une coaferve et une série de vésicules isolées de la masse du tissu cellulaire d’ur végétal d'ordre plus élevé, cette analogie suffit pour nous faire sentir qu’il n°y a pas plus un tube dans un tube dans les: conferves, qu’il n’y a une vési- cule dans une vésicule dans le tissu cellulaire. Les deux lignes que M. Edwards:a vues quelquefois au point d’articulation des vésicules tubuleuses de la conjuguée majeure de Vaucher (fig: 16 a), n’indiquent point l'extrémité des deux tubes intérieurs, mais bien les deux côtés ou les deux bords du diaphragme composé; vu presque de profil. La Globuline dans les vésicules tubuleuses des conferves présente quelques modes particuliers d'insertion. En général, elle est pariétale, c’est-à-dire, qu’elle naît des parois inté- rieures des tubes ou vésicules, comme on le voit dans le Co- ferva rivularis (1) (fig. 14). Dans le Fragilaria unipunc- tata (fig. 25), elle conserve la même insertion ; mais elle affecte, dans chaque vésicule ; la: disposition d’une petite couronne. Elle s’agglomère en masse dans certaines parties des £ctospermes, et enfin elle est centrale, et naît d’un piacenta crinuliforme, qui se contourne en spirale plus ou moins compliquée, selon les espèces de conjuguées dans les- quelles ce mode d'i insertion a lieu (lg. 15 et 16 ). \ (1) Chantransia rivularis. DG.. 38 ORGANOGRAPHIE VÉGÉTALE. La Globaline des conferves est inégale en grosseur; sa forme sphéroïdale s’altère quelquefois; sa couleur, verte dans le plus grand nombre des espèces, est rose et pourpre dans d’autres. Les vésicules les plus développées, celles qui cou- rent le plus de chances de devenir le corps reproducteur, ont été nommées, à cause de leur plus grande transparence, des Corps hyalins, corps que l'on a jugés, à tort, inutiles à la reproduction. ( Je ne puis croire avec Vaucher, et plusieurs autres auteurs qui l’ont saivi, que la Globaline, qu’ils nomment de la 77a- tière verte (1), s'agelomère et se soude dans les conjuguées, de manière à constituer une graine, ou au moins un corps capable de reproduire la conjuguée-mère (fig. 15 et 1646). Ce genre d'organisation, par Juxtaposition ; me semble ici, comme partout ailleurs, opposé à toute espèce d’ana- logie. Je pense, au contraire, et toutes mes observations s'accordent en ce point, que, sur plusieurs centaines de vé- sicules qui se développent dans un article de conjuguée, une seule, plus favorisée que les autres, prend le dessus ; (1) En considérant des corps organisés vésiculaires comme de la matière verte, on a agi comme on le feroit en nommant un champ de coquelicots et un champ de bleuets, l'un de matitre rouge, et l’autre de matière bleue. | Lorsque , dans l’assimilation , la matière s’unit à la matiere, elle doit ètre dans son plus g'and état de division. Elle est invisible dans sa molécule; elle est élé- mentaire, elle est inorganisée. | Il est donc de tonte absurdité d’oser assigner à celle r70lécule invisible une forme quelconque ; et, ce qui me semble tout aussi ab:urde encore, de la présenter comme un être organisé, doué d’un mouvement instinctif qui le conduit versun point de l’organisation où il doit échanger les avantages de sa vie individuelle contre ceux de la vie d’agrégation. ORGANOGRAPHIE VÉGÉTALE. 39 qu’en continuant de grossir elle absorbe toute la nourriture, affame ses voisines, et enfin les met dans le eas d’avorter, et de disparoitre le plus souvent par une sorte d’émulsion. Il faut remarquer qu'à mesure que la vésicule privilégiée s'accroit elle devient plus transparénte, et que cette trans- parence permet de voir un grand nombre de plus petites vésicules développées dans son intérieur. Ce sont, très-pro- bablement, ces petites vésicules nouvellement nées qui ont induit en erreur, en offrant la fausse apparence d’un assem- blage de vésicules qui ont cessé d'exister. L’avortement de tant de corps reproducteurs, et le dé- veloppement constant d’un seul pourroit paroître surprenant, si nous ne savions d'avance que le règne végétal offre pres- que partout des cas semblables. L’ovaire du giroflier aromatique (Caryophyllus aroma- ticus) est divisé en deux loges, dans chacune desquelles se trouve une centaine d'ovules : à mesure que cet ovaire se change en fruit, l’une des loges s’oblitère, et tous les ovules de cette loge restent rudimentaires; l’autre, en continuant de $’agrandir, devient presque centrale, et de tous les ovules qu’elle contient, un seul privilégié s’accroit, et produit un embryon, ou plutôt une graine susceptible de reproduire la plante-mère. Dans le chätaignier, sur les six loges et les deux ovules développés dans laugle de chacune de ces loges, cinq de celles-ci disparoissent, et leurs dix ovules se sèchent et restent rudimentaires : une seule loge s’accroit, et un seul ovule se convertit en graine , rarement deux. Des avortemens semblables et tout aussi constans se font 4o ORGANOGRAPHIE VÉGÉTALE. L remarquer dans le fruit du chêne, dans ceux des amandiers, des jasminées, des sapindées, des palmiers, et notamment - dans ceux du Cocos nucifera et du dattier. : Des conferves, considérées comme des séries de vésicules analogues à celles qu’on peut détacher de la masse tissulaire des autres végétaux, on arrive, sans presque s’en aperce- voir, au tissu cellulaire en général (fig. 18). En observant celui-ci tout développé, on voit quil n’est qu’un amas de vésicules soudées par approche (1), vésicules qui, comme on sait, peuvent se désunir soit mécaniquement, soit par la simple macération; que la forme primitive globu- leuse des vésicules n’a été changée en celle d’un polyèdre, variable dans la même espèce et selon les espèces, qu'à cause du défaut d’espace, et conséquemment de la gène qu’elles se sont mutuellement fait éprouver dans leur accrois- sement. On voit encore que, semblables à celles des con- ferves, elles sont incolores , transparentes comme le cristal, et sans la moindre apparence de pores ni de tissu (2). (1) Le tissu vésiculaire succulent dont se remplissent les loges des oranges et des citrons, vésicules fusiformes , simplement contigués, qui se développent en s’alon- geant des parois internes vers l’angle des loges, auroit dû, depuis long-temps, servir à expliquer le tissu cellulaire en général. (2) Si M. Gaillon avoit comparé les vésicules tubuleuses dont se compose le filament des conferves, aux vésicules du tissu cellulaire des autres végétaux, et même à leur tissu vasculaire , il se seroit apercu de suite que, dans les deux cas, la texture étoit absolument la même; que la couleur n’étoit due qu’à la présence et à la couleur de la Globuline contenue , et il auroit , j’en suis sûr , renoncé à you- Joir animaliser de véritables végétaux, tels que les conferves, les moisissures, et même jusqu'aux Chara. En suivant cette pente sur laquelle s’est placé M. Gaillon, on arriveroit à faire une Némazoaire, non-seulement de chaque vésicule ou de chaque tube dont se composent les tissus des végétaux du haut de l'échelle, mais encore de tous les individus végétaux eux-mêmes. - ORGANOGRAPHIE VÉGÉTALE, ha D'où viennent donc toutes ces couleurs si riches, si variées dont se parent les feuilles, les fleurs et les fruits, si les tissus qui forment leurs masses sont entièrement dénués de couleurs? De même qu’on l’a déjà vu pour les conferves, toutes ces couleurs sont le plus souvent produites par la présence de la Globuline renfermée et développée sur les parois intérieures _des vésicules. Celles-ci, qui ont été d’abord de la Globuline de diverses couleurs, sont devenues blanches et diaphanes par extension. Si en cet état on les compare à des vases de cristal remplis de grains blancs, verts, jaunes, pourpres, en aura une très-juste idée de la manière dont se manifeste la couleur des végétaux (1). On acquiert la preuve de la coloration des végétaux par la présence de la Globuline, en enlevant d’une feuille pana- chée de diverses couleurs (fig. 19 ) une petite lame de tissu cellullaire. Cette petite lame, soumise au microscope, offrira dans ses vésicules des amas de Globulines qui variront en autant de couleurs différentes que la feuille en présen- toit (fig. 20). Je n’ai pas besoin de dire que c’est la même chose pour les pétales (fig. 22) : seulement dans ceux-ci la Globuline est si petite, si rudimentaire, que le plus sou- {1) Semblables à celles que produit le prisme , les couleurs végétales dues sim— plement à la réunion des globulins dans l'intérieur des vésicules-mères s’éva- nouissent dès qu’on isole les globulins, et qu’on les soumet à un tres-fort gros- sissement du microscope. Ils deviennent alors ce qu'ils sont réellement, blancs et diaphanes. Dès l'origine du règne végétal, la nature accorde à la Globuline solitaire toutes les couleurs qui doivent ensuite se manifester dans le reste des végétaux. Il ne faut pas confondre la coloration des végétaux par la présence et la couleur propre de la Globuline, avec celle qui se manifeste sur certains fruits, comme le pourpre de la pèche ; celle-ci est produite par des fluides qui se concrètent sou forme de peints à la surface , exposée au soleil, de ces sortes de fruits. Mém. du Muséum. 1. 14. 6 42 ORGANOGRAPHIE VÉGÉTALE. vent on a peine, avec les plus forts grossissemens, à en aper- cevoir les contours ( fig. 23 ) (x). Dans tout ce que l’on peut appeler des tissus verts, la Globuline est verte (fig. 21); dans les tissus blancs, soit ceux qui sont exposés à la lumière, soit ceux qui en sont privés, comme la pomme de terre ( fig. 24), le topinambour et autres, elle est blanche. Son insertion est invariablement pariétale; ce qui veut dire qu’elle émane toujours, par ex- tension, des parois internes des vésicules-mères. Je ne l’ai jamais vue affecter, dans l'intérieur des vésicules, aucun arrangement symétrique, si ce n’est dans le Fragilaria uripunctata (fig. 25), et dans la feuille de lÆgave ame- ricana (fig. 21), où elle simule une espèce de couronne (2). Sa forme est généralement globuleuse tant que la capacité de la vésicule-mère suffit à son développement : dans le cas contraire, comme cela arrive dans le tissu de la pomme de terre, elle se déforme par pression, et devient en grande partie anguleuse (fig. 24). La masse tout entière du peridtum des Lycoperdons ou (r) Dans les tissus trop jeunes ou dans les tissus épuisés comme le sont ceux de la moelle, de la plupart des pétales, des étamines, des styles, des poils , etc., les vésicules étant dépourvues de Globulines, ou n’en ayant que de rudimentaires , on n’obtiendra jamais , de ces parties, la reproduction d’un nouveau végétal, comme il arrive d’une portion d’écorce ou d’une feuille. ; Pour qu'une portion de:tissu puisse reproduire , il faut que les vésicules-mères contiennent en elles de la Globuline suffisamment développée, puisque, comme on l’a déjà vu, chaque globulin est un véritable centre-vital de reproduction. (2) Depuis l’époque de la lecture de ce Mémoire à l'Académie des Sciences, je me suis assuré que l’insertion de la Globuline, sur les parois intérieures des vésicules- mères, est toujours symétrique et disposée par séries de! globules qui alternent entre eux. ORGANOGRAPHIE VÉGÉTALE. 43 vesses-de-loup, la capsule des 77zchia, des Jungermannia, des Marchantia, se compose de Globuline comparable à celle que j'ai déjà nommée de la Globuline enchainée ; comme celle-ci, elle naît d'un axe crinuliforme (fig. 17). Celle en- fin qui se développe dans les anthères , et que l’on a nommée pollen (fig. 26), présente les mêmes caractères que celle dont il a déjà été question. Elle naît immédiatement de la boite anthérifére qui lui sert de vésicule; elle est tantôt libre, comme la Globuline solitaire, ou tantôt liée par des fibrilles, comme la Globuline enchainée (fig.r2); elle se soude quelque- fois par approche, comme dans quelques crucifères( fig. 13), dans les orchidées, dans les asclépiadées ; enfin elle offre toutes sortes de couleurs. Ce qu’on a nommé aura seminalis (fig. 26 d) n’est que la réunion des globulins que les vési- cules lancent ou laissent échapper au dehors. Je ne puis m'empècher de consigner ici une observation que j'ai eu occasion de faire, en soumettant au microscope plusieurs sortes de vésicules polliniques. Parmi celles de la tulipe des jardins, il s’est présenté plusieurs fois des vési- cules dans un véritable état de germination plus ou moins avancé (fig. 26 e f°). Cette germination consistoit en une extension tubulaire dans l’intérieur de laquelle on voyoit, de même que dans la vésicule pollinique, la Globuline de diverses grosseurs et répandue sans ordre apparent. Ce qui est assez remarquable, c’est que cette germination, compa- rée à celle de plusieurs conferves que j’ai eu occasion de voir et de figurer, s’est trouvée être exactement la même (1). (1) Une analogie frappante existe entre la structure des vésicules polliniques et 6* 44 ORGANOGRAPHIE VÉGÉTALE. Il est très-probable que ce prolongement que M. Amicci a vu sur une vésicule pollinique du Portulaca pilosa, et qu’il a interprété en faveur de la fécondation, n’étoit qu'une germination semblable à celle dont je viens de parler (1). On me demandera sans doute si une simple extension de parties peut être considérée comme une véritable germina- tion, et quel seroit le but de la germination d’un grain ou vésicule de pollen? Je répondrai d’abord que toute germi- nation végétale n’est jamais qu’une extension, qu'un accrois- sement de parties par interposition de nouvelle Globuline; ensuite , que cette germination n’est due qu’à un effort mo- mentané favorisé par quelques circonstances, et à l’extensi- bilité dont la nature a doué les êtres organisés (2). Si je ne craignois pas de dépasser les bornes d’un Mé- moire, et d'anticiper sur la publicité de plusieurs faits analo- le corps vésiculaire reproducteur des végétaux confervoïdes; l’une et l’autre de ces vésicules se composent également de deux enveloppes, et contiennent , dans leur intérieur, une graude quantité de globulins. L'observation de ces deux faits appartient , celle du pollen à Kælreuter, et celle du corps vésiculaire reproducteur des conferves à Vaucher. L’enveloppe extérieure de ces deux sortes de corps vésiculaires ayant entière- ment terminé son accrescence, il en résulte que, dans la germination, cette enve- loppe est crevée par la vésicule interne, qui seule conserve la faculté de s’alonger en filament tubuleux, soit dans les conferves, soit dans le pollen. La coléorhize des radicelles d’un grand nombre de végétaux a aussi quelques rap- ports avec la vésicule extérieure du corps vésiculaire reproducteur des conferves et du pollen ; comme celles-ci, la coléorhize est une espèce d’enveloppe ou de tunique extérieure dont l’accrescence terminée la met dans le cas d’être enfoncée par son extrémité, afin de livrer passage à la radicule propre qui y étoit contenue. (1) Annales des Sciences Nat., vol. 2, pag. 6. (2) Ce prolongement étoit tres-distinct de ces espèces de trainées que forment dans l’eau l’aura seminalis , quand il s’échappe de la vésicule pollinique. ORGANOGRAPHIE VÉGÉTALE. 45 gues à celui dont je viens de faire mention, je dirois qu'il suffit qu'une vésicule pollinique soit convenablement nourrie pour qu'elle se développe en une véritable graine suscep- tible de germer et de reproduire la plante-mère. Je sais que l’on m'objectera, comme on l’a déjà fait, que dans ce cas il n’y a qu'une simple conversion de la vésicule pollinique en une graine. Si, par cette conversion on entend celle qui a lieu de l'ovaire au fruit, de l’écaille à la feuille, je l’admets sans la moindre résistance, parce qu'ici il est clair que l’un n’est que l’enfance de l’autre; mais si, au contraire, on soutient que, malgré le changement de la vésicule pollini- que en une graine, ces deux organes n’ont rien de commun, je demanderai si jamais on a vu un cœur se convertir en pou- mon, et celui-ci en foie dans la même espèce d'animal. Presque toutes les choses appréciables par les sens ont été saisies par les observateurs : la Globuline n’a point échappé à leurs investigations. Elle à été aperçue partout où elle se trouve, mais elle a toujours été méconnue dans ses analogies, dans son identité même. On a considéré les diverses formes qu’elle présente, selon les situations dans lesquelles on la rencontre, comme autant d'organes particuliers; et de là ces dénominations différentes qui n’ont servi ensuite qu’à entre- tenir notre ignorance sur l’organe le plus important de la végétation. Ainsi les masses de Globuline développées à nu, soit à l’état solitaire, soit à l’état d’enchaînement, au lieu d’être considérées comme une réunion d'individus distincts, l'ont été par les lichénographes comme un seul individu auquel ils ont donné le nom de Lepra. Les auteurs qui se sont occupés des Lepra, les ont si posi- 46 ORGANOGRAPHIE VÉGÉTALE. tivement méconnus, et si bien considérés comme des indi- vidus membraneux ou crustacés, qu'ils se demandent tou- jours où sont leurs réceptacles. « Les Lèpres n’offrent qu'une croûte étalée, le plus sou- « vent irrégulière, composée de globules pulvérulens, liché- « noïdes. Leurs réceptacles sont encore inconnus ( DC. « F1. franç.). » La croûte étant une association d'individus globuleux, il est clair que le réceptacle demandé par les auteurs ne peut se trouver ailleurs que dans l'intérieur du globule-individu. Dans la Globuline née à l'intérieur des vésicules dontse com- posent les filamens des conferves, on a vu que de la Matière verte, quoique, selon les différentes espèces, cette matière présente diverses couleurs. Dansles Lycoperdons, les capsules des Trichia, des Jungermannes, des Marchantia, la Globuline analogue à celle que j’ai nommée Globuline enchaïînée, a recu le nom de Séminules ou de Gongyles; et cette expression me paroît juste. Dans les feuilles, malgré que cet organe soit sus- ceptible de se présenter sous toutes sortes de couleurs, M. Pel- letier la désigne sous le nom de CAlorophylle : dans les tissus privés du contact de la lumière, tels que ceux de la pomme de terre, du topinambour, du tronc des sagouyers, la Glo- buline a été de la fécule ou de l’amidon; celle de la vésicule pollinique des anthères de l'aura seminalis. La Globuline captive (1), je veux dire celle qui naît des (1) La Globuline captive , comme organe, est susceptible d’être altérée et de prendre assez souvent un développement monstrueux , selon diverses causes qu peuvent provenir, soit de l’intérieur , soit de l’extérieur. Ces cas ont fourni aux botanistes le moyen d’enrichir nos catalogues , et de doubler les espèces végétales. ORGANoGRAPHIE VÉGÉTALE. 47 parois intérieures des vésicules du tissu cellulaire, a joué et joue encore un rôle très-important dans les excellens ouvrages que M. Mirbel a publiés sur l'organisation végétale : ce savant a vu dans la Globuline du tissu cellulaire des Pores annelés, au moyen desquels il suppose que la transmission des fluides peut avoir lieu d’une partie des tissus dans une autre. Toutes les personnes qui s'occupent de ces sortes de matières con- noissent les belles et savantes discussions auxquelles les pores annelés de M. Mirbel ont donné lieu: parmi les adversaires de notre physiologiste français, on peut citer les noms de MM. Tréviranus, Linck , Rudolphi, Sprengel, qui ne voyoient dans les pores annelés que des concrétions ou des grains amilacés formés isolément dans l’intérieur du tissu cellulaire. Dans un de ses derniers ouvrages, M. Dutrochet, en com- battant l’existence des pores annelés de M. Mirbel, a consi- déré la Globuline captive dont il vient d’être question comme des Corpuscules nerveux, on , en d’autres termes, comme le siége nerveux des végétaux (1). Dans un travail tout récemment publié, et dont je n’ai eu connoissance que lorsque le mien étoit terminé, M. Ras- Les genres Xyloma, Erineum, Uredo, AEcidium, etc., ne sont pour moi que de la Globuline malade et extravasée sous l’épiderme des feuilles : aussi trouve-t-on dans ces derniers genres presque autant d’espèces qu’il y a d’espèces phanérogames dans le règne végétal. Ces monstruosités, accueillies dans nos herbiers , méritent qu’on les ÿ conserve, non comme des espèces normales , mais comme des cas qui intéressent cette partie de la physiologie qui a rapport aux différentes maladies des végétaux. Seulement il faut détruire les associations de genres et d’espèces auxquels on les a soumis, et les placer à côté des individus qui ont fourni ces cas pathologiques. (1) Recherches anatomiques et physiologiques sur la structure intime des ani- maux et des végétaux, et sur leur motilité, pag. 14. 48 ORGANOGRAPHIE VÉGÉTALE. pail, en se proposant des recherches sur la nature physiolo- gique et chimique de la fécule, est arrivé, de son côté, à reconnaitre que cette substance n’est ni un amas de concré- tions amilacées, ni un assemblage de pores annelés, ou de corpuscules nerveux, mais bien une masse de véritables vési- cules nées immédiatement des vésicules-mères du tissu cel- lulaire (1). CONCLUSIONS. Le but principal de ce mémoire est de faire une applica- tion de la loi de sur-ajoutement de parties aux organes constitutifs des tissus, en démontrant l’analogie rigoureuse qui existe entre ces petits végétaux univésiculaires que je nomme de la Globuline, et cette autre Globuline née et contenue dans le tissu cellulaire des autres végétaux, ou plutôt de cette Globuline dont se forment en entier les masses tissulaires des végétaux. Comme les figures jointes à ce mémoire l’indiquent, j’ai présenté la Globuline, en général, sous ses trois aspects les plus remarquables, et j'ai désigné ces aspects par premier, deuxième et troisième degré d'organisation végétale. Le premier degré comprend toutes les espèces de végétaux dont les individus ne se composent que d’une seule vésicule, et dont cette vésicule, comparable à celle qu’on isole d’une. masse de tissu cellulaire, produit également, de ses parois intérieures, de plus petites vésicules destinées à la reproduire. (1) Développement de la fécule dans les organes de la fructification des cé- réales , etc. Annales des Sciences Nat. , tom. 6, pag. {to et suivantes. ORGANOGRAPHIE VÉGÉTALE. 49 Ces petits végétaux, auxquels j'ai donné le nom de Groru- LINE VÉSIQULAIRE SOLITAIRE, Offrent le premier degré »zs1ble du règne végétal. Dans le second, viennent se ranger d’autres végétaux dont l'organisation ne diffère de celle des premiers que par un petit thalle ou tige horizontale qui précède et donne nais- sance à la vésicule qui en émane directement. Les vésicules paroissant comme liées entre elles par le moyen des thalles fibreux, je leur ai donné, à cause de cela, le nom de Gro- BULINE VÉSICULAIRE ENCHAÎNÉE. On sent aisément que la Globuline enchainée seroit la Globuline solitaire sans le thalle qui lui sert de support. -_ Ces deux espèces de Globuline se développent à nu dans la nature; elles s’y présentent sous toutes les couleurs, et ces couleurs nous révèlent déjà l’origine de presque toutes celles que nous remarquons dans le règne végétal. Se repro- duisant elle-mème, on peut considérer chaque vésicule ou chaque individu comme une sorte d’ovaire isolé. Les Lichénographes ayant pris la collection pour l’indi- vidu ont confondu ces deux sortes de végétaux, et les ont jetés dans une sorte de réceptacle obscur, auquel ils ont donné le nom de Lepra. Le troisième degré comprend toutes les modifications de la Globuline contenue dans le péridium des Lycoperdons et des 7richia, dans les capsules desJungermannia et des Mar- chantia , dans les vésicules tubuleuses du filament des con- ferves, dans la vésicule pollinique des anthères, et dans les vésicules du tissu cellulaire. Cette Globuline, que je nomme captive parce qu’elle est Mém. du Museum. 1. 14. 7 50 ‘ORGANOGRAPHIE VÉGÉTALE contenue dans des vésicales-mères, qui ont commencé par être elles-mêmes de la Globuline, offre les mêmes caractères que les deux premières: mêmes formes, mêmes couleurs, mêmes modes de reproduction. Mais elle s’en distingue en ce qu'au lieu de vivre et de croître séparément, elle reste dans l’intérieur des vésicules-mères, où, le plus souvent, gènée dans son développement, elle perd sa forme globu- leuse, devient plus ou moins hexagonale, se soude ou s’entre- greffe par ses surfaces, et constitue une nouvelle masse de üssu cellulaire. La Globuline captive, dont les couleurs dis cnt toutes celles dont se parent les diverses parties des végétaux, est en même temps la source ou l’origine des masses tissulaires; elle est Porgane reproducteur, ou, en d’autres termes, elle est le véritable ovule des tissus. Chaque vésicule-mère étant une sorte d’ovaire rempli d’ovules, on conçoit facilement l'accroissement des masses tissulaires dans tous les points et dans tous les sens, par le développement continuel des jeunes vésicules, lorsque surtout, ces développemens sont favo- risés par tous les agens nécessaires à la végétation. Si on renfermoit de la Globuline solitaire, ou ce qui revient au même, des végétaux univésiculaires dans un espace limité, comme dans une capsule, ces petits végétaux se trouvant mutuellement gènés dans leur accroissement, perdroient in- sensiblement leur forme globuleuse ; iis deviendroient plus ou moins polyèdres, et, forcés de se souder par leurs surfaces, ils formeroient une masse de tissu cellulaire, C’est ainsi que les vésicules de la Globuline, contenues et dévelop- pées dans l’intérieur de la vésicule-mère, s’accroissent , s’en- ORGANOGRAPHIE VÉGÉTALE. Br tre-greffent de manière à renouveler l’ancien tissu, et à en augmenter considérablement le volume (x). Si au contraire on pouvoit rendre la liberté à la Globuline caplüve des tissus, comme, par exemple, les graines qui s’é- chappent des péricarpes, cette Globuline conserveroit l’indé- pendance qui existe entre chaque vésicule, et ces vésicules, en se détachant de la paroï intérieure de la vésicule-mère, formeroient autant de petits végétaux distincts: ce seroit alors de la Globuline solitaire. Ces deux suppositions in- verses tendent à faire connoiître que le règne végétal rour ENTIER (considéré dans son organisation tissulaire seule- ment) est, ou de la Globuline à l'état solitaire, ou de la Globuline agrégée; ei que c’est à ces agrégats de Globu- line que nous devons toutes les masses et toutes les formes que nous observons dans les végétaux, et les objets utiles ou agréables que nous en retirons. ; Ba Globuline, comme corps reproducteur, existant dans l'intérieur de toutes les parties des tissus, donne naissance aux Ærnbryons adventifs, et explique comment ces em- bryons peuvent naître de tous les points de la surface des végétaux (2), et comment, en même temps, la vie végétale (1) Dans une magnifique planche inédite, représentant diverses pièces d’anato- mie végétale, M. Mirbel a figuré, d’après ses observations ; le jeune tissu céllu- laire formé dans l’intérieur de chaque vésicule-mère de l’ancien tissu. La résistance et la persistance des vésicules-mères , d’une part, la soudure par approche de la globuline pressée’ dans son développement , faute d’espace , de l’autre, expliquent ce fait, moins rare qu'on ne le croit. (2) Quelques feuilles- détachées de lOrnithogalum thyrsoëdes, ét abandonnées dans des feuilles de papier gris, ont présenté à M. Poiteau un grand nombre d'Em- bryons monocotylés, adventifs, qui, après’ avoir pris naissance sous l’épiderme Gi 52 ORGANOGRAPHIE VÉGÉTALE. peut être également répartie dans toute la masse encore vivante d’un grand arbre, puisque chaque vésicule de Glo- buline est un véritable centre vital. Une vésicule isolée du tissu cellulaire, et remplie de la nouvelle génération de la Globuline, seroit entièrement com- parable à beaucoup d’animacules vésiculeux, qui contien- nent également leur reproduction, tels, par exemple, qu'une Monade, une Cyclide, un Kolpode ou une Paramécie, ces derniers n’étoient pas doués d’un mouvement de con- tractilité et de locomotion volontaire, et s'il n’étoient pas destinés à vivre isolément dans l’espace. Jamais un être organisé, ayant eu son centre particulier d'organisation, ne s’unit à d’autres pour former par juxia- position un être plus compliqué. Dans aucun cas, une vésicule de Globuline végétale, soit celle qu’on observe à l’état solitaire, soit celle que l'on peut isoler du tube d’une conferve, soit enfin celle qu’on détache des tissus, ne cesse d’être parfaitement #nerfe, et jamais elle n’acquiert, par l'effet de son isolement, la faculté du mouve- ment volontaire, comme plusieurs auteurs superficiels l'ont avancé. Des globules de matière organisée pouvant être considérés comme autant d’INDIVIDUS DISTINCTS, Comme autant de CENTRES VITAUX D'ORGANISATION et de REPRODUCTION, pleins d’abord, 14:€f "8 et l'avoir ensuite crevé, s’'étoient développés aux deux surfaces et sur les bords de ces feuilles , à mesure que celles-ci jaunissoient et se desséchoïent. Ayant employé le même moyen, et l’ayant.varié sur des espèces de végétaux différens, j'ai obtenu assez souvent le même résultat. Plusieurs de ces Embryons, isolés des feuilles-mères, et confiés au sol , sont en ce moment , de grands individus reproduits. ORGANOGRAPHIE VÉGÉTALE. 53 ensuite vésiculeux, se reproduisant et se multipliant par de nouveaux globules développés par exéension des paroïs inté- rieures des vésicules devenues mères; des globules de matière organisée, dis-je, composent les masses tissulaires de tout le règne organisé. Les globules des sucs laiteux des végétaux, les globules du sang et ceux du lait chez les animaux, me semblent de- voir être soumis au même mode de reproduction et de mul- tiplication (1). Un globule organisé plein est déjà, à ne pouvoir en dou- ter, le composé d’une foule de plus petits globules. Ce globule composé, en obéissant à une force vitale intérieure et expansive, se creuse insensiblement et devient une vésicule. Le globule d’eau de savon, que l’on enlève avec l’extré- mité d’un tube et que l’on force ensuite, en y introduisant de l’air, à se dilater et à s'étendre sous forme de vésicule, offre, jusqu'à un certain point, l'image du globule vésicu- laire organisé. Toute vésicule végétale, favorisée par un degré conve- nable d'humidité, de chaleur et de lumière, a la faculté de s'étendre, par celui de ses points le mieux exposé, en un tube plus ou moins long. Les papilles et les poils simples ou cloisonnés ne sont que des extensions produites par les vési- cules du tissu cellulaire, situées à la surface des masses de manière à recevoir l'influence directe des agens dont nous venons de parler. (1) Dès qu’un fluide, qui a fait partie d’un être organisé, a plus ou moins d’o- pacité, on peut être certain d'avance qu’il est, comme le sang et le lait, un composé de globules visibles à un fort grossissement du microscope. 54 ORGANOGRAPHIE VÉGÉTALE. Les extensions tubulaires que présente quelquefois la vési- cule pollinique ( fig. 26, e f) doivent également leur exis- tence aux mêmes causes. Il suffit de placer cette vésicule dans un lieu abrité, chaud et Zégèrement humide, pour obtenir le développement d’une et même de deux de ces extensions. Les gros stigmates spongieux, visqueux, et conséquem- ment chargés d’une humidité convenablement entretenue, . favorisent le développement de l'extension tubulaire des vésicules polliniques que le hasard fixe à la surface de ces stigmates. Ces végétations tubulaires, ces sortes de germina- tions, en cherchant. ensuite leur 24/eu-arse, c’est-à-dire, abri et humidité, s’enfoncent entre les vésicules du tissu cellu- laire des stigmates, comme M. Adolphe Brongniart vient de le faire connoître dans le travail qu’il a récemment commu- niqué à l’Académie des Sciences (r). D'accord avec M. Adolphe Brongniart sur le fait que les extensions tubulaires s’insinuent entre les vésicules des stig- mates, je ne puis l’être de même quand il pense que ces ex- tensions font l'office de verges végétales (2), et qu’elles sont (1) M. Adolphe Brongniart ayant présenté le résultat de ses nombreuses et et intéressantes recherches entre l’époque de la lecture de mon Mémoire à l’Aca- démie des Sciences, et celle de son impression, cela me permet d’en parler quant à ce qui est relatif à l’extension tubulaire de la vésicule pollinique, (2) Déjà , dans le règne végétal, on avoit reconnu des organes génitaux dans les pistils et les étamines; des testicules , les uns dans les anthères, les autres dans ces glandes qui accompagnent la base des étamines des crucifèrés ; un ffuide sper- matique dans l'ensemble des globules contenus dans les vésicules polliniques des anthères; une vulve végétale dans les stigmate. Un pénis végétal manquoit : M. Adolphe Brongniart pense l'avoir découvert dans ies extensions tubulaires de la vésicule pollinique , extensions auxquelles il donne le nom de sac spérmatique. ORGANOGRAPHIE VÉGÉTALE. 56 destinées à faciliter l'introduction des globules spermatiques dans l’intérieur de la feuille ovulaire par louverture du Mi- cropyle. Je le répète, toute vésicule végétale, aidée d’humi- dité, de chaleur et de lumière, peut produire une extension analogue à celle que présente le globule vésiculaire produc- teur des conferves et des oscillaires quand il germe. Ainsi, que la vésicule pollinique soit posée sur une gaze, sur une éponge, ou sur un stigmate humide, elle y développera in- différemment des extensions tubulaires, et ces extensions, comme le font les racines et les rameaux aériens en cherchant leur zzleu-aise, se dirigeront en s’enfonçant soit entre les mailles du réseau de l’éponge ou de la gaze, soit entre les vésicules du tissu cellulaire du stigmate, par cela seul qu’elles ÿ trouveront plus d’abri et plus d'humidité. [/extension tu- bulaire de la vésicule pollinique est une germination, puisque la germination n’est jamais qu’une extension ou un allonge- ment de tissu. Elle est rigoureusement comparable à celle de tous les végétaux confervoïdes dont les corps reproducteurs sont vésiculaires et semblables à la vésicule pollinique. Si les extensions de la vésicule pollinique s’introduisent entre les vésicules du tissu cellulaire des stigmates spongieux, c’est que ces stigmates leur servent d'appui et de territoire, et que là elles se comportent absolument comme les extensions radi- cellaires du gui ( Vzscum album), qui s’insinuent en s’alon- On peut prédire qu'avant peu nous aurons des végétalcules spermatiques doués de mouvemens, qui ne différeront des animalcules du sperme des animaux , qu’en ce qu’ils seront dépourvus de queue Si cet apareïl de la génération dans les végétaux, si conforme à celui des animaux, est enfin bien établi, ne nous conduira-t-il pas à reconnoître, avec M. Dutrochet, un système nerveux qui puisse mettre en action tous ces organes ? 56 ORGANOGRAPHIE VÉGÉTALE. geant entre les vésicules du tissu cellulaire de l’écorce et de l’aubier des arbres sur lesquels ce végétal parasite se fixe. Une masse d'œufs de poisson représenteroit parfaitement le tissu cellulaire végétal , si chaque œuf, au lieu d’être le frère de tous les autres, étoit immédiatement le produit d’un œuf semblable à lui. La comparaison que Grew établissoit entre l’écume d’une liqueur en fermentation et le tissu cellulaire végétal, est exacte en ce point, que l’écume est toujours le composé d’un certain nombre de vésicules particulières qui se sont succes- sivement formées et rapprochées les unes'des autres; mais il faut faire abstraction de la Globuline reproductrice contenue les vésicules-mères du tissu cellulaire. Un grand nombre de végétaux de la plus grande simplicité possible, par rapport à nos moyens de perception, paroissent être bornés, dans leur organisation, à une seule vésicule. Telles sont toutes les espèces de Globulines vésiculaires soli- dans taires (fig. 1, 3,131 4,14" Diet 6); d’autres, tels que les conferves, se composent d’un certain nombre de ces vésicules, développées bout à bout, soit en séries simples, soit en séries rameuses ; d’autres, enfin, paroïissant n'être que des sortes d'associations des deux premiers, offrent des masses compo- sées de vésicules simplement agglomérées, et dont l’augmen- tation, en tous sens, de ces masses s'explique par la ponte ou l'accouchement successif des vésicules-mères. Encore une comparaison; car je pense que dans les siences on ne peut trop les multiplier, et qu’il. y a toujours de l’avan- tage à comparer les choses nouvelles aux choses anciennes, puisque dans la nature tout est en rapport d’analogie. ORGANOGRAPHIE VÉGÉTALE. 57 Supposons qu’un animal sphérique ait un centimètre de diamètre , et qu'il ne puisse engendrer qu’une seule fois en sa vie et par cg: il est clair qu’à la première génération nous aurions cinq individus, à la seconde vingt-cincr, à la troisième cent vingt-cinq, à la quatrième six cent vingt-cinq. Le nombre des individus $’étant considérablement accru, il est tout simple de penser qu’il faudroit six cent vingt-quatre fois plus d’es- pace pour contenir cette masse d'individus qu'il n’en étoit nécessaire pour l'individu duquel se sont échappées ces quatre générations. C’est ainsi que celà se passe dans la reproduction et la mul- tiplication des vésicules du tissu cellulaire, et par conséquent dans l’augmentation en étendue de sa masse. On pourra peut-être objecter que dans les associations animales, les in- dividus conservent leur liberté, tandis que les ésicules-1ndi- vidus des végétaux paroissent soudées entre elles de manière à ne former qu'une masse individuelle. Je répondrai que la différence n’est pas aussi grande qu’on pourroit le croire au premier abord; que, dans les deux cas, les corps reproduc- teurs sont également libres entre eux au commencement de leur vie; et que ce n'est que plus tard, comme cela arrive aux monstres animaux par paires, à certains mollusques et au plus grand nombre des tissus cellulaires végétaux, que les indi- vidus, faute d'espace, s’entre-greffent par leur surface. Cette vérité sera démontrée dans un nouveau Mémoire destiné à faire connoître la composition d’un grand nombre de tissus cellulaires qui ne présentent encore que des amas de petites vessies reproductrices jetées comme par hasard les unes sur les autres. Mém. du Muséurn. ti. 14. 8 58 ORGANOGRAPHIE VÉGÉTALE. Dans les vésicules-mères des trois grandes modifications végétales dont il vient d’être question, vésicules toujours incolores et translucides, on voit des globules vésiculaires susceptibles de se représenter sous toutes sortes de couleurs, et quelquefois sous une forme alongée : c’est la Globuline, c’est l’organe producteur des tissus et de tous les corps des- tinés à reproduire l’espèce; c’est l’œuf de la vésicule-mère qui lui a donné naissance de ses parois intérieures ( fig. 14, 1, 16, 18, 20, 21, 24 et 25 ). Un grain de Globuline (fig. 20 &) isolé d’une vésicule du tissu cellulaire, d’un chêne, par exemple, dont le diamètre peut être évalué à = de millimètre, transporté, avec tous les soins d’abriet de protection convenables sur une terre vierge, mais dépourvue de végétaux, pourroit devenir la source de forêts immenses composées, bien entendu, du même végé- tal dont le grain de Globuline auroit été extrait. Ce grain de Globuline est l'analogue de ceux contenus dans le tissu des plantes marines, et que l’on nomme des Gongyles. Tous les végétaux pourroient être simplement composés de tissu cellulaire, sans que pour cela aucune des formes ex- térieures qui les distinguent subit le moindre changement; mais la nature ne l’a pas voulu ainsi. Dans l'épaisseur du tissu cellulaire de la plus grande partie des végétaux, elle a créé avec du tissu cellulaire d’une petitesse extrême de nouvelles organisations. Ces organisations sont à mes yeux de véritables végétations ou plutôt de petits végétaux internes, dont lestigellules simplesou rameuses, selon qu'elles font par- tie d’un végétal monocotyié ou d’un végétal dicotylé, trou- vent dans la nature leurs représentans parmi les végétaux iso- ORGANOGRAPHIE VÉGÉTALE. 59 lés. C’est ainsi que ces tigellules les plus simples, telles queles clostres(r), qui sont jetés comme par hasard au milieu du tissu cellulaire, et ces prétendus vaisseaux simples, soit rameux, soit en chapelets, rappellent parfaitement, les premiers, l'£chr- nella acuta (2), et peut-être toutes les espèces de navicules; les seconds des conferves simples ou rameuses, ou en chapelets. Une sorte d’oscillaire, dont je viens de former legenre Spzru- lina, représente, à s’y méprendre, ce que l’on nomme des tra- chées, sorte de tigellules fort remarquables par leur manière de se contourner en spirale, et dont les analogues se retrou- vent encore dans le pédoncule des fleurs fertiles du Vals- neria spirales, dans eelui du Cyclamen hederæfolium , dans les tiges volubiles d’un grand nombre de Lianes, dans beau- coup de vrilles, dans l'embryon des Cuscutes, ete. Des tigel- lules plus composées, plus grosses, plus solides que celles dont il vient d’être question, ont été nommées fibres ou faisceaux de cellules alongées. Ces tigellules sont ordinairement simples dans les végétaux monocotylés, plus ou moins rameuses dans les végétaux dicotylés, pleines comme dans la plupart des tiges, ou lacuneuses ou fistuleuses, comme dans celles des graminées, des ombellifères, etc. , La végétation interne dont nous venons de parler, inexac- tement observée, mal à propos comparée aux vaisseaux des animaux, a été conséquemment nommée #ssu vasculaire. On a cru que les tigellules de ces petits végétaux, quand elles sont creuses, étoient des canaux conducteurs destinés à diriger le (1) Dutrochet. Recherches anatomiques et physiologiques, pag. 3% pl. 1, fig. 13. (a) Lyngbye. PI. 60, fig. 1, 2, 3: 8* 60 ORGANOGRAPHIE VÉGÉTALE. cours des fluides dans les diverses parties des tissus. On s’est trompé : le creux de ces tigellules n’est qu'une lacune sem- blable à celles d’une tige d’ombellifère. Sans doute, cette lacune, considérée comme espace, se remplit au besoin d’air et d’eau ou d’une substance composée; mais ce seroit évi- demment une erreur de la regarder comme un organe ayant des fonctions vitales à remplir. On auroit dû remarquer, 1°. que ces prétendus vaisseaux avoient des diaphragmes de distance en distance, comme en ont les tigellules de la plupart des végétaux confervoides, et que ces diaphragmes, qui ne sont point des valrules, repré- sentent rigoureusement les nœuds-vitaux des graminées, des ombellfères, et autres végétaux appendiceulaires ou pourvus de feuilles; 20. que ces mèmes prétendus vaisseaux, au lieu d’être ouverts par leurs extrémités, se terminoient toujours par des pointes extrêmement déliées, comme l’a déjà très- bien observé M. Datrochet pour les trachées (x). La végétation interne n’étant qu’un composé de tissu cel- lulaire plus petit, je propose de nommer les deux grandes modifications de tissu que présentent les végétaux d'ordre supérieur, la première, {ss cellulaire simple, la seconde, tissu cellulaire composé où tissu tigellulaire. Lorsqu’avec les moyens les plus amplifians de nos micros- copes actuels on observe les vésicules-mères des conferves et des tissus cellulaires des autres végétaux, ces vésicules ne nous offrent qu’une membrane d’une ténuité extrême, sans couleur et d’une diaphanéité qui ne peut être comparée qu’à (1) Ouvrage précité, pl. 1, fig. 4. ORGANOGRAPHIE VÉGEÉTALE. 6x celle de l’eau ou à celle du cristal; aucune trace d’organisa- tion de tissus ni de pores ne s’y manifeste. Au premier abord, on seroit tenté de croire que l'accroissement de ces vésicules n’a eu lieu que par une simple extension analogue à celle de la gomme élastique sur laquelle on opère une traction; mais l’analogie nous oblige bientôt à reconnoitre que la véritable cause de cet accroissement, en volume et en pesanteur, se trouve dans la multiplication par accouchement de très-petits globules vésiculaires dont la membrane de ces vésicules se compose. De tout ce qui a été avancé dans ce Mémoire, il suit, 1° que la masse tissulaire tout entière des végétaux n’est qu’une agglomération, plus ou moins considérable, de plus petits végétaux globuleux, univésiculaires, ayant chacun leur prin- cipe vital d'action, d'organisation et de reproduction; nés par extension des parois intérieures, et par accouchement de pareils végétaux qui les ont précédés; simplement con- tigus les uns aux autres, ou greflés par approche, et devenus polyèdres à cause du défaut d'espace. 20 Que tous ces étres composans , {oujours produits par une sorte de dédouble- ment du dedans au dehors, quoique jouissant d’une vie par- ticulière, n’en restent pas moins assujétis aux limites des contours qui produisent les diverses formes, et à la durée de la vie commune ou d’agrégation du végétal composé. : ExPLicATIoN EXPLICATION DE LA PLANCHE. I. DEGRÉ D’ORGANISATION VÉGÉTALE. Genre GLOBULIN A. LeprA ou LeprarrA des ours Globuline vésiculaire solitaire, ou dont chaque vésicule constitue Fi un individu végétal. 1.1 Morceau de plâtre sur lequel se sont développés des amas de Globuline botryoïde (1) de couleurs différentes. 14. Globuline vue à un tres-fort grossissement du microscope. Il faut remar- quer qu'il y en a de solitaire et de greflée par approche, de toutes sortes de grosseurs, et conséquemment d’âges différens; de blanche , de verte, de jaune , d’aurore et de pourpre. 1 b. Globule plus grossi, dans l’intérieur duquel on commence à apercevoir. la jeune Globuline. * à c. Globule lançant au dehors la Globuline reproductrice. id. Un autre coupé verticalement, pour faire voir que la Globuline repro- ductrice a son insertion pariétale. re. Amas de Globuline vue à l’œil nu, recueillie sur les vitres d’une serre chaude et tres-humide. 1f. Plusieurs vésicules devenues diaphanes par extension, laissant voir dans leur intérieur la nouvelle Globuline. Ces vésicules , gênées dans leur extension , se sont soudées en partie de la même manière que cela a lieu dans la formation du tissu’ cellu- laire des végétaux d’ordres plus élevés. 1 g. Une vésicule, prise au même lieu, alongée en tube de maniere à s’ache- miner vers la structure confervoide. 2. Morceau de pierre sur lequel s’est développée une quantité considérable de Globuline blanche. Globulina lactea (2). (x) Lepra botryoides. (2) Lepra lactea. F ge 0 1 07 QT LIT) : LHHO OLA 20/7 US XAMAUAN S'A9 AIS" 72 aifuo Jo TAUUIN 2/07 UN S'ATHA Loop SNOLLHTINO D n0 SNIVH? #9 2? P OPA? S0SEY 9] 270} 2p PELOUL SYHAIPA SP 07222727 SIT. | 70 NO amv (rer oc gr 0iy/ 27274 vo} s12p HTIAHdOWO TH (P 2 97 By rUra 072 sonbngod 0001900 9) 2P rare up 07 (Ir By) suopae doo KT v7 ‘YOU, 7 2 (Son BV 7 P20P S'HTAP NO 70 SAT. 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Globulina sanguinea (3), vivant au bas des murs très-humides , où elle forme comme de grandes taches de sang plus ou moins noirâtres. 4 & Globuline isolée et grossie. 4 b’ Plus grossie, et laissant voir une espèce de disque lumineux. 4 c’ Plus grossie encore, et dans laquelle on voit la nouvelle Globuline. Cette Globuline , vue au microscope, ressemble assez bien aux globules du sang des mammifères. 5. Globuline couleur de soufre. Globulina sulfurea (4), vivant sur les écorces. 5 a. Globuline isolée et grossie. 6. Globuline noire. Globulina atra (5). 6 a. Globuline isolée et grossie. 6 bd. Vésicules tres-dilatées et devenues diaphanes. 6 c. Une vésicule lançant la Globuline reproductrice. Ime, DEGRÉ D’ORGANISATION VÉGÉTALE. Genre ALYSPH ÆRI A. 1irrrA ou LEPRARIA des auteurs. Globuline vésiculaire enchaïnée, ou naissant de fibrilles, ou thalles séminulifères. 7. Globuline jaune. Æ/ysphæria candelaris (6), vivant sur les pierres. 7 a. Globuline isolée et grossie. 8. Globuline des antiques. Æ4/ysphæria antiquitatis (7), vivant sur les marbres exposés à l’air. 8 a. Globuline isolée et grossie. (1) Lepra cærulea. (2) Lepra rubens. (3) Protococcus nivalis. Acarpn. (4) Lepra sulfurea. (5) Lepra atra. (6) Lepra candelaris. {7) Lepra antiquitatis. 64 10. 11. 12. j 3: ExPLICATION Globuline jaune-verdâtre. Alysphæria flavovirens (1), vivant sur la terre. ga. Globuline grossie et isolée. gb. Un individu isolé. Globuline jaune. 4lysphræria chlorinu (2), vivant sur la terre. 10 a. Glo- buline grossie. Globuline de la mousse. Æÿsphæria muscorum (3), vivant sur la mousse. 11 4: Globuline grossie. 11%. Un individu grossi. Vésicules polliniques naïssant de fibrilles qui les enchaïnent, et qui les mettent en rapport avec la Globuline qui forme le second degré de l’or- ganisation végétale. Cette modification du pollen appartient particu- lierement à la famille des Onagraires. Vésicules polliniques qui se sont , en partie, soudées entre elles à cause du défaut d’espace et des pressions mutuelles qu’elles se sont fait éprou- vér dans la boîte de l’anthère. Cette soudure, qui en fait de petites masses de tissu cellulaire , est entièrement semblable à celle qui a lieu pour là Globuline contenue dans les vésicules-mères du tissu cellulaire. Ce pollen appartient à la Giroflée jaune cultivée. (Cherranthus cheiri. Lin. ) IlIme, DEGRÉ D'ORGANISATION VÉGÉTALE. GLOBULINE vésiculaire captive, naissant des parois intérieures des vésicules alongées des conferves, des vésicules-mères de tous Les tissus cellulaires , de la vésicule pollinique des anthères, de la vésicule de la Lupuline, etc. 14. Deux vésicules tubuleuses, détachées d’un filament du Conferva rivu- laris. Lin. Chantransia rivularis. DC. Dans ces vésicules, tres-grossies , on distimgue la Globuline très- inégale en grosseur, et insérée, sans ordre, sur les parois intérieures dés vésicules. Ce mode d'insertion est le même que celui de la Globuline des vésicules-mères du tissu cellulaire. Voyez les fig. 18, 20, ar, 23 et 24. 14 a. Jonction des deux vésicules. EEE (1) Lepra flavovirens. (a) Lepra chlorina. 3 (3) Lepra muscorum. DE LA PLANCHE. 65 15. Deux vésicules tubuleuses, détachées d’un filament du Conferva qui- nina. Mull. Conjugata porticalis. Vauch. et DC. Zygnema quininum. Lyng. Salmacis quinina. Bory. Dans la première de ces vésicules , la Globuline paroît émaner d’un axe crinuliforme , central , enduit d’une substance muqueuse, etcontourné en une simple spirale. Dans la se- conde, un des grains de la globuline , marqué b, plus favorisé que les autres, a pris plus de développement, et est devenu susceptible de reproduire le filament-mère. Cette extension l’ayant rendu plus trans- parent, plus incolore, permet de voir que dans son intérieur il existe déjà une nouvelle Globuline. a. Jonction des deux vésicules. 16. Deux vésicules tubuleuses, détachées d’un filament du Conferva ni- tida. Dillw. Conjugata Princeps. Vauch. Zygnema nitidum. Ag. et Lyng. Salmacis nitida. Bory. Dans la première de ces vésicules, la Globuline se développe sur plusieurs axes crinuliformes , contournés en spirales. a. Jonction des deux vésicules. b. Grain de Globuline, plus favorisé que les autres, devenu capable de reproduire le filament-mère. Cette Globuline , qui n’est pas toujours verte, selon les espèces, a reçu le nom impropre de matiere verte. 17. Lycoperdon cæpeforme: Bull. Fibrille ou axe crinuliforme sur lequel la Globuline de ce végétal se développe. Gette Globuline , dans laquelle on a vu, avec raison, des séminules ou gongyles reproducteurs, est analogue à la Globuline en- chaïînée des 4lysphærtia, de certains pollens, fig. 12, et de celle conte- nue dans les vésicules des Zygnema, fig. 16 et 16. 18. Lilium candidum, Lin. Une petite lame de tissu cellulaire enlevée de la surface d’une feuille. Ces trois séries de vésicules simulent parfaitement trois fe mens de conferves qui seroient soudés cête à côte. On voit dans l'intérieur de ces vésicules alongées que la Globuline est pariétale . comme dans la rivulaire, fig. 14. Vers le centre de cette petite lame se trouve un organe a dont les fonctions sont encore inconnues. Cet organe a été nommé Pore cortical , Stomate, Glande corticale, Pore évaporatotre, Pore de l’épiderme, Glande miliaire, Glande épidermoï- dale. M. Mirbel Fa appelé Pore alongé ou grand Pore, par opposition aux prétendus petits pores qu’il croyoit voir sur la paroi des vésicules du tissu cellulaire, et sur les prétendus vaisseaux du tissu tigellulaire. De tous les noms donnés à l’organe dont je m'occupe, celui de Méin. du Muséum , ti. 14. 9 66 ExPLICATION Siomate me paroît préférable. Cet organe, fort remarquable, se com- pose d’une vésicule en anneaw, plus ou moins alongée, selon les es- pèces de végétaux auxquels elle appartient, Cette vésicule, dans laquelle la Globuline abonde, se lie avec les autres vésicules du tissu cellulaire. L'ouverture ou fente longitudinale de l’anneau ne peut servir, en au- cune manitre, à l’introdution , par absorption, des substances nutri- tives de la plante, puisqu'elle ne s'étend pas au-delà de la vésicule placée immédiatement au-dessous, et qui la masque. s J'ai appris que tout récemment M. Raspail avoil trouvé de l’analogie entre les stomates épidermoïdales et les antheres, et qu'il avoit conse- quemment pensé que Ja Globuline de ces ‘organes pouvoit suppléer à l’action fécondante du pollen dans la formation de l'Embryon de la graine. : 19. Une feuille panachée et dont les couleurs différentes sont produites par celles de la Globuline contenue dans les vésicules incolores du tissu cellulaire. 20. Portion du tissu cellulaire, dans laquelle on a représenté de la Globuline . de diverses couleurs, afin. d'expliquer la coloration des végétaux par la Globuline. 21. Agave americana. Lin. Portion de tissu cellulaire détachée de la surface d'une feuille. La . Globuline paroît affecter, dans l'intérieur de chaque vésicule , une dis- position en couronne. 22. ulipa Gesneriana. Ein. Un pétale panaché représenté pour la mème cause que celle qui est indiquée fig. 10. 23. Quelques séries de vésicules isolées du même pétale, dans l’intérieur desquelles on voit de la Globuline colorée, mais simplement rudimen- taire. 24. Solanum tuberosum. Lin. Portion de tissu cellulaire blanc, détachée d’un tubercule ou tige souterraine (Pomme de terre). La Globuline (fécule, amidon) est blanche, diaphane , nacrée , tres-grosse , comparablement aux autres espèces de Globuline ; plus où moins anguleuse , par le défaut d’espace . qu’elle a éprouvé dans l’intérieur de la vésicule-mère; marquée, sous certain jour , d’une aréole qui indique l’état vésiculeux plus ou moins avancé de cette Globuline, et souvent d’un point qui indique celui par lequel elle tenait à la paroi de la vésicule-mère. DE LA PLANCHE. 67 25. Fragilarta uripunctata. Lyug. Portion d’un filament dont les vésicules se désarticulent avec une très-grande facilité, et dans l’intérieur desquelles on aperçoit la Globu- line pariétale disposée en petites couronnes. a. Globuline isolée d’une vesicule, 26. Tulipa Gesneriana. Lin. Vésicules polliniques, contenant en elles dela Giobuline, à laquelle les sexualistes ont donné le nom d’aura seminalis. a. Vésicules parfaites. D. id. restées rudimentaires. c. Vésicule lançant au-dehors sa Globuline. 4. Globuline expulsée. e. Une vésicule en état d'extension ou de germination, sans but apparent. f. 7d. Plus avancée. 27. Humulus Lupulus, Lin. Houblon. Une bractée détachée du chaton fertile du Houblon. A la base et aux deux surfaces de cette bractée , on observe des vésicules sphériques , sessiles ; jaunes, tres-odorantes. Ces vésicules, auxquelles on a donné, dans le commerce, le nom de Zupuline, contiennent le principe qui donne de la qualité à la bierre , et la Globuline nombreuse qu’elles -expulsent de la même manière que les vésicules polliniques lancent la leur. ; ( a. Portion grossie de la même bractée, sur laquelle on voit plus distinctement la Lupuline. b. Vésicule de Lupuline tres-grossie. c. £ Vésicule lançant sa Globuline. La Lupuline se développe également sur la surface de l'ovaire et à la bases des styles. M. Raspail croit encore que la Globuline dela Lupuline peut servir, au besoin, à féconder les pistils du Houblon. 28et29. Une vésiculeisolée d’une masse de tissu cellulaire, mise en comparai on organique. avec un animalcule vésiculeux , tel , par exemple, qu’une Cyclide. L'une et l’autre sont blanches , diaphanes, et donnent naissance, de leurs parois intérieures, à des corps destinés à les reproduire. La seule différence qui existe est dans l’inertie de la vésicule végétale, tandis que la vésicule animale jouit d’une grande contractilité, d’un mouvement volontaire, et enfin de la vie solitaire au lieu de celle d’ag régation. OBSERVATIONS FAITES SUR LA GIRAFE ENVOYÉE AU ROI PAR LE PACHA D'ÉGYPTE, ET SORTIE DU LAZARET DE MARSEILLE LE 14 NOVEMBRE 1826. Ce Girafe fut embarquée à Alexandrie, avec trois vaches destinées à lui fournir du lait. Arrivée à Marseille, on la débarqua au lazaret avec ses conducteurs, et elle en sortit le 14 novembre, à dix heures du soir, pour éviter la foule, qui auroit pu l’épouvanter. Elle passa sans crainte les portes du lazaret, et marcha tranquillement jusqu’à une an- cienne porte de la ville, où elle s'arrêta subitement, sans vouloir avancer ni retourner sur ses pas : elle manifestoit de la crainte mêlée d'inquiétude. On étoit fort embarrassé sur le parti à prendre pour lui faire continuer son chemin, lors- qu’une personne de la ville, qui l’avoit jusque-là précédée à cheval, revint auprès d’elle, et proposa d'essayer si elle vou- droit la suivre. Effectivenient, dès que la Girafe revit le che- val qu’elle avoit tout-à-coup perdu de vue, elle fut tran- quille, et marcha derrière en le suivant de très-près, ainsi que les Arabes, qui la tenoient par quatre liens; mais le cheval étoit inquiet, son cavalier avoit de la peine à le re- SUR LA GIRAFE. 69 tenir, et il ne pouvoit supporter que la Girafe vint de temps en temps lui flairer la croupe. Elle eut à traverser plusieurs promenades publiques, et toujours elle cherchoït à atteindre les rameaux des arbres auprès desquels elle passoit, sans cependant perdre de vue le cheval qu'elle avoit choisi pour guide, et qu’elle suivit fidèlement jusqu’à écurie qui lui étoit destinée. Avant de donner le détail des observations faites sur la Girafe mème, il est bon de faire connoître les renseigne- mens que l’on a pu obtenir des quatre Arabes qui sont au- près d’elle : ces renseignemens ont été traduits par M. Dro- vetti neveu, qui a bien voulu servir d’interprète, et qui a lui-même voyagé dans toutes les parties de la haute et basse Egypte, dont il connoit parfaitement les dialectes, les mœurs et les usages. L'un des Arabes qui a été questionné est natif d’un village situé à peu de distance au sud de Sennaar; il a habité long-temps cette dernière ville, qu’il dit être fort grande, et bien peuplée. L'autre n’est pas de ces contrées, mais il connoit la ville de Sennaar; il a vécu avec les Arabes _errans, et il a parcouru au loin les déserts qui sont aux en- virons de cette capitale du Funghi, située à r3° © de laui- tude septentrionale. Voici le resumé des réponses de ces deux Arabes. Sennaar est situé à deux lieues de la rive gauche du Nil, dans une plaine basse, sujette aux inondatious pendant les grandes crues. + La campagne est assez belle autour de cette ville; on y cultive du froment, du ris, du maïs, du sorcho, du lin, des légumes, du coton, etc. 70 _ OBSERVATIONS La Girafe dont il est question a été prise à huit ou dix jour- nées de caravanes, au sud de Sennaar, non loin d’une con- trée montagneuse et couverte de forêts profondes. On peut présumer que cette contrée est située dans les environs des lieux où le Nil et ses affluens commencent à laisser les mon- tagnes de l'Abyssinie pour couler dans la plaine, où, d’après le dire de nos Arabes, l’on trouve des autruches, des gazelles, des antilopes, des lions de petite espèce, et des panthères; et en pénétrant dans les forêts on trouve des éléphans et des rhi- nocéros: on y trouve des animaux qui, d’après leur rapport, paroissent être une espèce de cerf. Ils ont aussi parlé d’un animal qui seroit une espèce d’ours d’après la peinture qu’ils en ont faite. Ils ont assuré que les Girafes étoient en petit nombre, qu'elles habitoient les forêts; mais qu’elles parois- soient quelquefois dans la plaine, et qu’elles étoient alors réunies au nombre de trois ou quatre, deux vieilles et une jeune, rarement en plus grand nombre. Elles ne fuient pas à la première vue de la présence de l’homme; mais si on par- vient à les approcher elles fuient alors subitement avec une telle vitesse, au galop et par bond, qu’elles laissent bien loin les meilleurs chevaux. Cependant, si on parvient à les lancer dans la plaine, on peut les fatiguer, parce qu’elles ont l’ha- \ leine moins longue que celle des chevaux ; mais lorsqu'elles sont fatiguées elles font volte-face, et se défendent vigou- reusement à coups de pieds, qu’eiles lancent en avant: on ne peut s’en rendre maître, et les Arabes les tuent. Ils en man- gent la chair; ils font avec la peau, qui est dure et épaisse, de très-longues courroies, en la coupant depuis l'extrémité de la tête jusqu’à l'extrémité des jambes de derrière; ils en SURLA GIRAFE. Gr font aussi des cravaches, comme font nos selliers avec la peau d’ours. Les Arabes ont assuré que les vieilles Girafes se dé- fendent avec succès, et à coups de pieds de devant, contre les plus forts animaux des déserts. C’est lorsque les jeunes Girafes tétent encore, que l’on peut espérer de s’en rendre maître vivantes; mais il arrive presque toujours qu'en vou- lant se défaire de leurs liens, elles se cassent quelques mem- Pres, ou se luxent le cou; d’autres fois aussi elles se refusent tout aliment, et meurent. Sion parvient à les conserver sans accidens. pendant quelques jours, elles sont bientôt tran- quilles, et deviennent très-familières ; elles suivent alors sans liens les personnes qui les soignent, ainsi que les chevaux et les chameux. Quant aux forêts qu’habitent les Girafes, les Arabes n’ont pu donner que des renseignemens très-vagues et incertains sur les arbres que l’on y rencontre: cependant, d’après ce qu'ils ont dit de la forme des feuilles de ces arbres, en les comparant à celles qu'on leur a montrées, on peut présumer qu'ils appartiennent à la famille des légumineuses, et au genre Mimosa; et le goût bien prononcé que la Girafe de Mar- seille à manifesté pour les feuilles de plusieurs z22n05a vient assez bien a l’appui de cette idée. Les Arabes ont dit aussi que les Girafes recherchoiïent toujours les rameaux les plus élevés, et que jamais on ne voyoit cet animal brouter l’herbe. On verra bientôt que ce n’est qu’en prenant une position très-génante que la Girafe peut à peine atteindre le sol du bout des lèvres. l Après ces renseignemens généraux, nous venons directe- ment à ceux qui concernent l'individu que nous avons sous 7e OBSERVATIONS. les yeux. Il a été pris au sud de Sennaar, dans les lieux que nous avons précédemment indiqués, aux pieds des premières montagnes qui tiennent aux chaînes de l’Abyssinie. Dans cette position la chaleur est, au dire des Arabes, moins forte que dans la plaine aux environs de Sennaar. Les pluies ne sont pas très-rares, et ces forêts sont fraîches; les nuits sont humides, et, dans quelques circonstances, froides; mais quel- que avant que l’on aille dans ces montagnes, on ne connoiît ni la neige ni la glace. L’individu femelle dont nous nous occupons étoit âgé d'environ cinq à six lunes lorsqu'il est arrivé à Sennaar, ac- compagné d’un autre du même sexe, et de même âge. Tous les deux furent vendus par les Arabes du désert à Mouker- Bey, gouverneur de Sennaar. Celui-ci les envoya en présent au pacha d'Egypte, son maître, après les avoir gardés envi- ron trois mois. La plus grande de ces deux Girafes a été des- tinée pour la France; et il y avait seize lunes qu'elle avoit quitté Sennaar lorsqu’elle est sortie du lazaret de Marseille, le 14 novembre 1826. Ainsi elle étoit âgée à cette époque de vingt-cinq lunes, ou environ deux ans. Cette jeune Girafe a fait le trajet de Sennaar au Caire, partie en marchant avec les caravanes, partie sur le Nil, dans une barque qui avoit été préparée pour elle seule. Pendant le voyage qu'elle à fait en marchant elle n’a ja- mais manifesté l'envie de s’enfuir; mais elle témoignoit sou- vent de la gaieté, comme font les jeunes chevaux. Il est à remarquer que cet animal, depuis son départ de Sennaar jusqu'au moment que nous écrivons, n'a jamais bu la moin. dre quantité d’eau. Voici comment on peut s'assurer de ce SUR LA GIRAFE. 73 fait : elle a été prise qu’elle tétoit encore; dès le premier in- stant de sa servitude on l’a nourrie avec du lait de vache, et on n'a jamais cessé de lui en donner soir et matin. Mousser- Bey avoit donné les ordres les plus sévères pour qu’elle en fût pourvue jusqu’au Caire; arrivée dans cette ville on lui a présenté de l’eau, et elle n’en a pas voulu; depuis lors on ne lui en a présenté qu'au lazaret à Marseille et après sa sortie, et elle l’a toujours refusée obstinément. On peut donc tenir pour certain que notre Girafe n’a jamais bu d’eau: c’est d'ailleurs ce que les Arabes ont assuré. Leur ayant demandé la raison de ce goût pour le lait et de cette répugnance pour l’eau, voici ce qu'ils ont répondu : les Girafes boivent bien de l’eau, ont-ils dit, mais c’est une eau toute particulière; et ils ont ajouté qu’il y avoit dans les environs des lieux où vi- vent les Girafes un grand lac dont l’eau est blanche, douce et légèrement chaude, et que c’étoit là qu’elles se rendaient, même de très-loin, et qu'elles avoient coutume de venir boire. C’est pourquoi elles ne veulent que du lait, qui a la couleur, le goût et la température de l’eau du lac blanc. Leur ayant demandé quelle étoit la grandeur de ce lac, ils ont répondu qu'il étoit très-long, mais peu large; que l’on y trouvoit un grand nombre de crocodiles et de gros ani- maux, qui d'après leur rapport seroient des hippopotames. Hs ont dit encore que les Girafes avançoient dans l’eau pour boire, ou qu'elles se mettoient à genoux. Les Arabes nomment le lac en question £7 Baare habrat ; ce qui signifie, d’après M. Drovetti, la mer du lait. On trouve sur quelques cartes, et à l’ouest de Sennaar, un grand affluent du Nil, qui est désigné sous le nom de Baar el Mém. du Muséum. 1. 14. 10 74 OBSERVATIONS abial, ou Fleuve blanc. Mais l’eau -de cette grande rivière (que les Arabes regardent probablement comme un lac) est-elle blanche, douce et tiède? Nous lignorons, et aucun voyageur n’a pu nous éclairer à ce sujet. Quoi qu'il en soit du Baar el abial, on peut, sans avoir recours à ses eaux un peu fabuleuses, expliquer facilement le goût des Girafes prison- nières pour le lait. On ne peut avoir vivantes que des jeunes Girafes; 1l est très-naturel qu'alors elles ne veuillent boire que du lait; et, comme on continue à ne leur présenter que cette boisson, il n’est pas extraordinaire qu’elles en conservent le goût, et ne veuillent pas d’eau. Il paroît très-probable que les ani- maux qui boivent peu naturellement ne boivent pas d’eau si on continue à leur donner constamment une quantité de lait suffisante. Ayant fait quelques expériences à cet égard, j'ai présenté du lait à deux ânons qui étoient séparés de leur mère depuis quelque temps, ils l'ont bu avec plaisir; j'en ai pré- senté à un jeune mulet et à un cheval de cinq ans, l’un et l’autre l'ont bu; j'en ai présenté à un singe, il ne pouvoit s'en rassaser. Des cochons boivent le lait avec avidité, ainsi que les chiens, les chats et les rats. Je citerai à cette occasion un fait particulier et peu connu, celui d’une chèvre qui se té- toit elle-même, et que l’on est parvenu très-difficilement à corriger de ce défaut, peu d'accord avec les intérêts de son maitre. Voilà plusieurs animaux qui aiment le lait, sans avoir cependant conservé l’habitude d’en boire: Il ne doit donc pas paroître extraordinaire que la Girafe, herbivore, qui à conservé l'habitude de cette boisson, la préfère exclusivement # tout autre. SUR LA GIRAFE. 7h La jeune femelle que nous avons sous les yeux boit main- tenant environ seize pots de lait dans les vingt-quatre heures; elle en prend, mais rarement, jusqu'à dix-huit et même vingt pots. Elle boit avec moins d’avidité le soir. Pour boire elle enfonce la bouche en entier dans le liquide, et étend la lèvre supérieure à la surface. Elle aspire avec beaucoup de force, et après avoir bu elle rejette habituellement en Pair et par un mouvement de tête une gorgée de lait. En général elle ne vent pas le lait froid. Le plus souvent elle le boit dès qu’on le lui présente, d’autres fois elle est très-long-temps à se dé- cider. Elle paroït en toute chose ou très-délicate ou capri- cieuse. Le vase dans lequel on lui présente le lait doit être sans odeur. Îl paroît même que si l’Arabe qui lui présente sa ration a quelque odeur aux mains, comme celle de la litière, par exemple, cela suflit pour qu’elle refuse obstinément de boire. Sa nourriture solide est par jour de cinq à sept litres d’un mélange de maïs et d'orge. On remarque que depuis quel- ques jours elle en mange jusqu'à huit ou dix litres. Sur trois mesures d’orge on met une mesure de maïs; ce dernier grain est celui qu’elle préfère à tout autre. Elle le mange toujours avidement lorsqu'on le lai présente seul, et il lui arrive même de le choisir grain à grain parmi l’orge. Elle rumine peu en général, et bien plus souvent la nuit que le jour. Elle choisit cà et là quelques brins de foin, qu’élle mâche avec difficulté, et qu'elle avale rarement. On lui a présenté des pommes de terre cuites et crues, des navets, des carottes, des bette- raves, du raisin frais et sec, des dattes, des figues sèches, du sucre, des châtaignes; elle n’a touché aucun de ces objets, et elle les a cependant tous flairés plus ou moins. 10* 76 OBSERVATIONS Elle a pris du sel, mais l’a rejeté. Elle mange le pain en petite quantité, ainsi que les fèves. De tous les fruits frais qu'on a pu lui présenter, elle n’a choisi que les pommes, qu’elle ne mange cependant pas avec avidité. Dans le jardin de la préfecture elle a toujours recherché les feuilles de 722- mosa julibrisün; elle a recherché aussi les feuilles du robzrua. Lorsqu'on lui a présenté des feuilles du z27n0sa farinsiana , elle les a prises avec avidité ; il en a été de même du z27n0sa leucocephala. Elle a brouté avec quelque préférence les feuilles d'un tilleul, d’un cerisier; elle s’est peu arrêtée aux feuilles d’un frène; elle vouloit brouter les feuilles d'un so- danum bonariense , mais on l’en a empêchée, dans la crainte de quelque accident. Il est à remarquer qu’elle revient tou- jours avec plaisir à brouter un if et un thuia; cependant les jeunes rameaux de ces arbres, surtout ceux de l'if, sont d’une ‘äpreté et d’une amertume très-forte. Lorsqu'on l’a conduite dans une petite prairie, ou jardin, elle n’a fait aucune at- tention à l’herbe verte qui étoit à ses pieds, ni à l’eau qüi couloit daus un réservoir auprès d’elle. Il est surprenant que ses excrémens soient de deux sortes. Ils sont ordinairement de couleur jaune en une seule masse, sans forme déterminée, de la nature de ceux de la vache, mais un peu plus solides. Quelquefois, mais rarement, ils sont par masse formée de plusieurs crottins; d'autrefois les crottins, toujours de couleur brune, sont séparés, mais liés ensemble en forme de chapelet par une substance gélatineuse transparente, sans couleur, et assez solide pour être trans- portée ‘au bout d’un bâton. Les urines sont fréquentes, peu abondantes chaque fois. L/anus est petit, point saillants la ) SUR LA GIRAFE. 77 vulve est également petite et peu marquée; les mamelons, au nombre de quatre, sont placés comme ceux de la jument, et à peine gros comme une noisette. La queue, qui est cy- lindrique, a son origine assez avant sur la croupe; elle est épaisse à son sommet, mince à sou extrémité; elle arrive à la hauteur du jarret; elle est terminée par une poignée de crins ondulés, noirs, et longs d’environ sept à huit pouces. Il est assez dificile de parvenir à compter les incisives de la mâchoire inférieure, parce que la Girafe que nous obser- vons ne se laisse pas aisément toucher la tête; cependant nous pouvons assurer qu'elles sont au nombre de dix en forme de spatule. La dernière de chaque côté est petite, conique et pointue : ce qui annonce qu'elle est encore dent de lait, et n’a pas été changée. Cette observation confirme la jeunesse de l'individu. Les dents incisives supérieures manquent comme dans tous les ruminans. Quant aux dents mâchelières, il nous a été impossible d’en prendre la moindre idée. La langue est bleuâtre, presque noire; sa surface supérieure est couverte d’aspérités dures et serrées, ce qui la rend très-rude au tou- cher: Elle est susceptible de s’alonger de sept à huit pouces au-delà des lèvres : elle est alors d’une mobilité et d’une flexi- bilité étonnante; dans cet état elle est cylindrique et aigué, et ressemble à un énorme ver noir qui s’agiteroit autour des lèvres de l’animal. On peut dire que la Girafe se sert de sa langue comme d’une main. Ce n’est pas avec les lèvres qu’elle saisit d’abord les rameaux ou les feuilles des arbres; mais c’est bien avec sa langue qu’elle les amène dans sa bouche, et cela avec une adresse toute particulière. Tantôt elle plie le bout de sa langue en crochet, et tantôt elle la roule comme 78 OBSERVATIONS en spirale autour de l'extrémité des rameaux, et les attire ainsi entre l’extrémité des deux mâchoires. C’est aussi avec sa langue et à l’aide des aspérités dont elle est couverte qu’elle saisit le foin brin à brin. La jeune Girafe dont nous donnons ici la description et la hauteur prise avec une perche, depuis le niveau du sol jusqu’au sommet de la tête entre les deux oreilles, et lors- qu'elle est dans la position la plus droite, 11 pieds 6 pouces. Du niveau du sol au niveau du garrot, 7 pieds 4 pouces. Du niveau du sol au niveau de la croupe, 6 pieds. Du niveau du sol au sternum, 4 pieds 7 pouces. Longueur de l’axe du corps, de l’anus à la naissance du poitrail, 3 pieds 8 pouces. Longueur de la tète, 1 pied 7 pouces. Le cou, extrêmement long, est comprimé et mince au point de jonction avec la tête. Cet animal est fortement mem- Pré, les épaules font une saillie énorme; les jambes de devant sont légèrement arquées vers les jambes de derrière lorsque * l’animal est en repos. * | Les oreilles ont, à très-peu de chose près, la forme de celle de la vache, et sont longues de 7 à 8 pouces. Les cornes, longues de 6 pouces +, sont parfaitement coniques jusqu’à la moitié environ de leur longueur; l’autre moitié, qui est cylindrique, est courbée en arrière et non terminée en pointe, mais carément. Ces cornes ont 11 pouces ; de circonférence à la base, 4 pouces de circonférence à la partie moyenne et. 4 pouces de circonférence au sommet; la peau de la tête les recouvre éntièrement, et le poil y est de la même longueur; . seulement ceux qui recouvrent le sommet sont un peu plus SUR LA GIRAFE. 79 longs et relevés en forme de brosse. On observe entre les deux oreilles, sur le derrière de la tête, une protubérance qui paroît céder à une pression un peu forte. Comme l'animal ne veut pas se laisser toucher dans cette partie, on ne peut rien dire à ce sujet. La protubérance qui se trouve sur la ligne médiane de la tête, entre les narines et les cornes, fait une saillie conique, obtuse, d'environ 1 pouce + d’élévation et d’environ 3 pouces > de diamètre. Cette saillie s'étend, mais d’une manière moins prononcée, sur une longueur d’environ 4 pouces vers les nasaux. Elle est couverte de poils sembla- bles à ceux de la tête, et on peut assurer, d’après sa dureté et son immobilité, qu’elle est osseuse et fait partie du front. * Les narines sont petites; la lèvre supérieure un peu termi- née en pointe et de 2 pouces environ plus longue que la lèvre inférieure; le menton est fortement prononcé. Les yeux sont noirs, grands, bien fendus, le regard est vif. L'œil de la Girafe est disposé pour voir de haut en bas, et il lui seroit impossible de voir les objets au-dessus de sa tête; car la voüte orbitaire fait extérieurement une saillie considérable et forme comme un auvent au-dessus de l’œil, tandis que l’arcade sous-orbitaire est rentrante. | Le pelage du corps, du cou, des cuisses et d’une partie des jambes de devant, offre des taches rousses ou fauve-clair sur un fond blanc sale. Ces taches, très-rapprochées, présen- tent des polygones approchant plus ou moins de la forme rhomboïdale; elles sont rangées avec. quelque régularité et à peu près comme les cases d’un damier. La tête présente des taches rondes ou ovales. Les oreilles et la petite crinière qui règne tout le long du cou, depuis l’occiput jusqu’à la nais- 80 OBSERVATIONS sance du garrot, sont de couleur fauve. Les crins de la cri- nière sont très-courts et roides. 54 Le dessous du corps, l’intérieur des cuisses et l’extrémité des jambes, sont blanc sale. Les sabots sont noirs, bien fendus,'bien placés, et ils se réduisent à une très-petite épaisseur sur le derrière. On remarque, entre les deux jambes de devant, une cal- losité considérable; on remarque aussi, derrière le coude, une sorte de poche ou de replis formés par la peau, et on observe très-bien que pendant la marche l'articulation semble recu- ler à chaque mouvement de la jambe, et vient remplir cette poche qui est totalement vide quand l’animal est en repos. L’individu qui nous occupe est presque toujours en mou- vement lorsqu'il est debout. Il se couche le plus souvent comme les chameaux, sur les deux genoux, d'autrefois comme les bœufs, un genou plié, l’autre étendu; mais il se couche peu, et jamais pendant le jour. Il est très-propre dans toutes les parties de son corps, et ses poils, courts et un peu roides, sont partout bien rangés. Les allures de la Girafe sont le pas et le galop: nous ne l'avons jamais vue trotter. Les Arabes qui l’ont accompagnée nous ont assuré qu’elle ne trotte pas. Son pas est un amble parfait; ses deux pieds, d’un même côté, sont relevés et posés en même temps; le corps est successivement en équi- libre tantôt sur les deux jambes de la 3. che, tantôt sur celles de la droite. Elle relève peu le pied, et vient toujours poser le pied gauche de derrière à la place du pied gauche de devant; il en est de même pour la droite. Son pas est vif, sa démarche aisée , mais sans grâce. SUR LA (GIRAFE. SI Elle aime beaucoup à sortir de son écurie, et lorsqu'on la fait promener dans le jardin de la Préfecture les jours de beau temps, ce qui arrive souvent, elle bondit comme un jeune cheval, mais d’une manière toute particulière, et dont on ne peut donner une idée par le récit : elle s'élève assez haut, et tombe roïde et immobile sur ses jambes. Elle veut quelquefois se lancer au galop, elle entraine alors avec elle les quatre Arabes qui la retiennent, et nous l’avons vue dans un moment de gaieté entrainer cinq hommes vigoureux. _ Elle ne porte qu'avec difficulté la bouche au niveau du sol; pour cela elle écarte considérablement les jambes de devant sur les côtés; elle contracte la croupe, fait ressortir ses épaules comme hors de leur place, et alonge le cou d’une manière roide et vraiment ridicule : dans cette position, on voit bien qu’elle peut prendre quelque rameau à terre ; mais on ne conçoit pas qu’elle puisse boire. Lorsqu'elle est ainsi courbée, on la diroit disloquée ou estropiée. Il paroît qu’elle ne peut pas plier facilement le cou vers les jambes de devant; mais nous l’avons vue porter plusieurs fois la bouche sur la croupe et tout le long des cuisses; le cou se plie alors très-facilement en cercle parfait. Si la Girafe ne peut atteindre le sol qu’avec peine, elle a par contre une grande facilité pour arriver aux feuillages qui sont bien au- dessus d’elle; en tendant le cou, en relevant la tête, et alon- geant la langue, elle peut saisir les rameaux qui sont à deux ou trois pieds au-dessus de sa taille. Ainsi elle peut brouter, sans changer de place, les rameaux des arbres à une grande distance. Cet animal est d’un naturel très-doux, on ne l'a Mém. du Muséum. 1. 14. II 82 OBSERVATIONS jamais vu manifester le moindre sentiment de colère ou de malice. Elle distingue l’Arabe qui lui donne habituellement son lait et son grain, mais elle n’a pas pour lui une affection particulière. Elle se laisse approcher de tous ceux qui vien- nent la voir; elle n’aime pas qu'on la touche, et ce n’est que lorsqu'elle craint quelque chose ou qu’on la tourmente trop, qu’elle se défend en donnant des coups de pieds en avant, soit avec ses jambes de devant, soit avec celles de derrière. Jamais elle ne cherche à donner sa tête ou ses cornes; on la voit au contraire tenir sa tête très-élevée quand on l’inquiète ou qu’elle craint quelque chose. _ Elle lèche souvent la figure, les mains et les habits de l’A- rabe qui la soigne. Eile lèche quelquefois les étrangers, et flaire assez volontiers les personnes qui s’approchent d’elle. Elle paroït craintive, attentive au bruit : cependant elle ne s’é- pouvante pas du tout de la présence d’un très-grand nombre de personnes qui l’approchent de très-près. On lui a présenté des chevaux, elle paroït les voir avec plaisir, les regarde at- tentivement, les accompagne des yeux à mesure qu'ils s’é- loignent , et semble vouloir les suivre; mais les chevaux ne la voient pas tranquillement, ils trépignent, ils ont les oreilles droites, et s’éloignent dès qu’on leur làche la: bride. Les vaches qui la voient pour la première fois n’en prennent au- cune épouvante. Notre jeune Girafe aime le grand jour, et son écurie est éclairée par deux fenêtres et une grande porte vitrée. Elle est dans un même local avec trois vaches ses nourrices et deux antilopes de haute taille; elle n'est séparée que par une cloi- SUR LA GIRAFE, 83 son en planche de deux forts chevaux. La chaleur dans son écurie est constamment au tempéré, c’est-à-dire, de dix à douze degrés, sans que l'on soit obligé de faire du feu. Il a été recommandé par M. Drovetti de ne pas se servir de poële, ni de tuyaux de chaleur, Il paroît que le régime adopté convient parfaitement à la Girafe, et tout annonce que nous la conserverons. Elle est bien en chair et grasse. Depuis sa sortie du lazaret, elle a plus de gaïté et plus de vigueur. On ne lui a jamais entendu donner aucune voix. La Girafe qui est maintenant à Marseille est la seconde qui soit arrivée en Europe depuis quelques années. La pre- mière fut envoyée par le Pacha d'Egypte à Constantinople, en 1822. Elle a peu vécu et est morte dans les jardins du sérail: on a regardé la privation de lait comme la cause de sa mort. On peut dire que la Girafe n’a rien d’élégant ni de gra- cieux dans le détail de ses formes; son corps court, ses jambes hautes et rapprochées, l’excessive longueur de son cou, la déclivité de son dos, sa croupe mal arrondie, et sa queue longue et nue, toutes ces choses contrastent d’une manière choquante; elle paroïît mal assise, mal en équilibre sur ses pieds, et cependant on est saisi d’étonnement à son aspect, et on la trouve belle sans pouvoir dire pourquoi. Elle n’est peut-être qu'extraordinaire et en opposition avec tous les animaux que nous COnnoissOns. Il est bien remarquable qu'après l'avoir considérée atten- tivement, on ne conserve cependant de ses formes et de son TT 84 OBSERVATIONS SUR LA GIRAFE. port qu’un souvenir incertain; c'est} je{crois, ce qui est cause que l’on aime en générak à la voir souvent, et chaque fois elle donne lieu à quelques nouvelles remarques: Marseille , le 19 décembre 1826; : P. $. Il paroît que depuis les dimensions prises la Girafe a grandi d’un pouce et demi. Elle mange aujourd’hui plus qu’elle ne mangeoit à son, arrivée. Cette note a été rédigée, d’après l’invitation de M. le Préfet, par M. Salze, membre de l’Académie de Marseille, professeur de physique au Collége royal, et de botanique à l’École secondaire de médecine. MÉMOIRE Sur le Système d'Agriculture adopté par les Bra- siliens, et les résultats qu’il a eus dans la province de MiN4s-GERAES. PAR M AUGUSTE DE SAINT-HILAIRE. me n’a peut-être jamais été aussi florissante en Portugal que dans plusieurs autres parties de l’Europe, et les hommes qui peuplèrent le Brésil ne profitèrent même pas des connoïssances qu’ils possédoiïent. L'intérêt qu’a le culti- vateur à conserver sa terre est la meilleure garantie des efforts qu'il fera pour bien cultiver : cet intérêt, les premiers habi- tans du Brésil ne l’avoient point, et à peine leurs descendans lont-ils aujourd’hui. Une immense contrée s’offroit à leurs regards; quelquefois un soldat montoit sur une hauteur, et s’écrioit : «Tout ce que je découvre m’appartient; » et dans des temps très-modernes, on a vu récompenser par une do- nation de vingt-quatre lieues de terrain, sur les deux rives d’un fleuve, quelques victoires obscures remportées sur des Indiens timides. Des hommes qui disposoïent à leur gré d’une contrée immense n’avoient aucun besoin de prendre des précautions pour ménager le coin de terre où ils venoient de recueillir quelques grains. D'ailleurs il étoit bien rare qu’en passant en Amérique ils eussent le projet de s'y fixer Mém. du Muséum. 1. 14. k 12 86 SYSTÈME D AGRICULTURE sans retour; ils vouloient amasser des richesses, pour les éta- ler ensuite aux yeux de leurs compatriotes, et à peine comp- toient-ils, dans leur existence, le temps qu’ils passoient loin de leur pays. Pendant cet intervalle, il falloit vivre sans doute; les pratiques qu'ils adoptèrent furent les plus expédi-. tives, celles qui convenoient.le mieux àla vie nomade qu’ils menoient, celles des peuplades les plus barbares. La mort, les infirmités, une foule de circonstances déjouèrent souvent les calculs de ces hommes aventureux;leurs enfants n’avoient à regretter ni les bords du Tage, ni les fruits savoureux du Douro; ils étoient fatigués d’entendre vanter sans cesse un pays qu’ils ne counoissoient point; ils restèrent dans celui où ils étoient nés, et le Brésil se peupla; mais on s’étoit accou- tumé aux pratiques défectueuses de ses premiers habitans, et elles se sont perpétuées jusqu’à nos jours. Si j'excepte la province de Rio-Grande do Sul, celle des Missions, et la province Cisplatine, on ne fait usage, dans le Brésil méridional, ni de la charrue, ni des engrais: tout le système de l’agriculture brasilienne est fondé sur la destruc- tion des forêts; et où il n'y a point de bois, il n’y a point de culture. L'expérience a appris aux Brasiliens quelles espèces d'arbres sont communes dans les forêts qui, mises en culture, doivent donner les meilleures récoltes. Lorsqu'on a fait choix d’un terrain, on ne le défriche point; on se contente de couper, à ‘hauteur d'appui, les arbres qui le couvrent: opération géné- ralement confiée aux esclaves, et que l’excessive dureté des bois rend souvent très-pénible. C’est quand la saison des pluies est passée que l’on abat les portions de forêt que l’on ADOPTÉ PAR LÉS BRASILIENS. 87 veut cultiver; on donne aux branchages le temps de sécher, et l’on y met le feu avant que les pluies recommencent. Non-seulement chez nous l’on contemple avec une douce satisfaction les moissons qui commencent à jaunir, maïs un champ nouvellement labouré plait aussi aux yeux par cet aspect de régularité qui, éveïllant toutes les espérances, an- nonce le travail de l’homme industrieux et civilisé. Au Brésil, au contraire, le terrain que l’on vient d’ensemenser n’offre que l’image de la destruction et du chaos; la terre est cou- verte de cendre et de charbon, d'énormes branches à demi- consumées par les flammes sont jonchées çà et là, et au mi- lieu d’elles s'élèvent des troncs noircis et dépouillés de leur écorce: spectacle d’autant plus hideux, qu’il contraste avec les beautés majestueuses des forêts environnantes. Lorsqu'on a fait deux récoltes dans une terre qui étoit autrefois couverte de bois vierges, on la laisse reposer; il y pousse des arbres beaucoup plus grèêles que les premiers, et d’une nature entièrement différente ; on les laisse croître en- viron pendant cinq, six ou sept années, suivant les cantons; on les coupe, ensuite on les brüle, et on plante dans leurs cendres. Après une seule récolte, on laisse la terre reposer de nouveau; d’autres arbres y croissent encore, et l’on con- tinue de la même manière, jusqu’à ce qu’on juge le sol en- ‘tüièrement épuisé. Cette portion de la province de MiHad Greraes, située à lorient de la Serra da Mantiqueira et de la chaîne qui la continue vers le nord, est coupée de montagnes plus ou moins élévées, et fut autrefois entièrement couverte de forêts. Lors- que dans cette partie du Brésil on a fait dans un terrain un 124 88 - SYSTÈME D'AGRICULTURE. très-petit nombre de récoltes, on y voit naître une très-grande fougère du::genre pteris. Une graminée visqueuse ; grisätre et fétide appelée Capin gordura ou herbe à la graisse , suc- cède bientôt à cette cryptogame, ou croit enrmême temps qu’elle. Alors presque toutes les autres plantes disparoissent avéc: rapidité. Si-quelque--arbrisseau s'élève au milieu des tiges du Capim gordura;il est bientôt brouté parles bestiaux ; l’ambitieuse graminée restermaîtresse du terrain, et elle ne peut même pas être recommandée comme fourrage; car:si elle engraisse.et les bêtes de somme et le bétail, elle diminue sensiblement leurs forces. L’agriculteur ne pouvant plus es- pérer de voir naître de nouveaux arbres sur son terrain, dit qu'il est perdu sans retour ;après avoir fait sept à huit récoltes dans un champ, et quelquefois moins, il abandonne, et brüle d’autres forêts, qui bientôt ont le même sort que les pre- mières. Où s’élevoient naguère des arbres gigantesques en- trelacés de lianes élégantes, le voyageur ne découvre plus que des campagnes immenses de Capim gordura, eticepen- dant il paroît incontestable que cette graminée ne s’est intro- duite que depuis une-cinquantaine d'années dans-la province des Mines (1); sesgrainess’attachent aux vêtemens de l'homme (1) Quelques uns disent | que ce fut un religieux qui, dans l’intention de rendre un service au pays, ÿlapporta cette graminée comme fourrage, et ils ajoutent qu’elle fut long-temps appelée, Capim Ido, Frey, Luiz, du nom de/ce/même religieux. D’autres.assurent que le Capim gordura aété “ne dans la province des Mines par un muletier qui venoit de fort loin, et s’éloit servi de cette herbe pour pts ses bâts. Arrivé dans les environs de Villa-Rica, il renouvela son équipage; le. Capim gordura | fut jeté, et ses graines Île multipièrent: Quoi qu l en soit, il m'a été impossible de découvrir avec certitude de quel Pays, celle plante est originaire, ADOPTÉ PAR LES BRASILIENS. 89 et aux poils des animaux; ellese-répand partout,et quelques montagnes voisines de Rio de Janeiro, où il n’entexistoit pa un seul pied lors de mon arrivée au Brésil, en sont aujour- d’hui entièrement couvertes. Ainsi les agriculteurs achèvent dans la province des Mines ce qu’avoient déjà commencé les hommes qui alloïent à da recherche de l'or; la destruction! si funeste des: forêts: La disette de bois se fait déjà sentir-dans quelques: villes qui furent construites au milieu des: forêts; et des mines de: fer de la plus étonnante richesse ne ‘peuvent être exploitées faute de combustibles. Tous les jours des arbres précieux tombent sans-utilité sous la hache du cultivateur impré- voyant. [l'est impossible de croire qu’au milieu de ces in- cendies tant de fois répétés une foule d'espèces utiles pour les arts et la médecine n’aient pas déjà disparu , et dans quel- ques années la Flore que je fais paroître dans ce moment ne sera déjà plus, pour certains cantons, qu’un monument historique. Par une ignorance Goioc à concevoir, quand on connoît les rapports du gouvernement portugais avec ses colonies, le ministère lui-même, qui devoit s'opposer de-tous ses efforts à la destruction des bois, a aussi contribué à l’accélérer. Les plus belles forêts existoient encore intactes sur les frontières de la province qui sont habitées par les Indiens, sauvages. À l’arrivée du Roi à Rüo de Janeiro, le comte de Finhares fit rendre un décret qui exemptoit d'impôts pendant dix ans, Quelques Mineurs prétendent qu’elle vient de É pr ovine de Riv-Grande do Sul, mais je ne l’y ai point trouvée. 90 SYSTÈME D'AGRICULTURE les colons qui iroient, s'établir au milieu de ces bois. Une telle loi pouvoit sans doute étre utilement rendue en faveur de, colons étrangers qui eussent augmenté la population et enseigné un mode de culture plus raisonnable, mais elle ne devoit point être faite pour inviter les Brasiliens eux-mèmes, qui ont. déjà détruit tant de bois; à aller détruire ceux qui restent encore. Les chances aventureuses de la recherche de l’or et des pierreries ont exalté chez les Mineurs cet esprit d’mquiétude naturel à tous les hommes; comme les joueurs, ils saisissent la moindre lueur d'espérance, et sont toujours prêts à sacri- fier ce qu’il y a de plus réel aux chimères de leur imagination. La plupart d’entre eux, abandonmant les lieux qui les ont vu naître, ont plusieurs fois transporté çà et là leur famille, leur fortune et leurs esclaves; et au seul récit que je faisois à quelques propriétaires des environs de Villa-Rica de la fer- tilité des rives du Jiquitihonha, je les ai vus disposés à quitter l'habitation où ils avoient reçu le jour, à traverser un pays immense, et à senfoncer dans les forèts peuplées par les Bo- tocudos. On sent avec quel empressement des hommes ani- més d’un tel esprit ont du saisir l’appàt qui leur étoit offert par le gouvernement lui-même. On s'éloigne du centre de la province; des villages jadis florissans sont abandonnés, et l’on se précipite vers les frontières. La destruction des bois n’est pas le seul résultat fächeux d’un tel système. Une foible population, en se disséminant sur une immense étendue, de- vient plus difficile à conduire: vivant à de grandes distances les uns des autres, les cultivateurs perdent peu à peu les élé- mens de la civilisation; les principes de la religion et de la ADOPTÉ PAR LES BRASILIENS. 91 morale ne leur sont plus enseignés; le criminel échappe à la rigueur des lois; l'Etat a plus de peine à recouvrer ses de- niers; et, en cas de besoin, le pays ne pourroit qu'après un long espace de temps réunir tous ses défenseurs. Un changement dans le système d'agriculture admis jus- qu’à ce jour remédieroit à tant de maux. Que les Mineurs adoptent l’usage de la -charrue et des engrais; ils n'auront plus besoin de détruire leurs forêts, et ces terres qu’ils disent être perdues sans retour leur donneront tous les ans d’abon- dantes récoltes;.le fils mourra près des lieux où reposent les cendres de ses pères, et la population ne s’étendra plus qu’à mesure qu'elle augmentera. Je sais très-bien qu'il est des côtes trop rapides pour qu’on puisse les labourer; mais combien de vallées fertiles peuvent être cultivées avec la charrue! Les racines des arbres seroient certainement un obstacle dans les cantons où les bois au- roient été brülés récemment, mais dans une foule d’endroits elles sont déjà détruites; et avant qu’elles le soient il ne se passe certainement pas autant d'années que le prétendent les Mineurs, quand ils veulent défendre le mode de culture au- quel ils sont malheureusement accoutumés. J’ai souvent eu occasion de citer aux cultivateurs des en- virons de Villa-Rica un exemple dont ils avoient été témoins comme moi, et qui leur prouve combien leurs terres cou- vertes de Capin gordura sont loin d’être perdues pour ja- mais. Un habitant des iles Açores étoit venu s'établir à peu de distance de la capitale des Mines, près du village de Santa- Barbara , et possédoit un troupeau de sept cents bêtes à cornes, Au lieu d’abattre et d’incendier des forêts, il réunis- 92 SYSTÈME D'AGRICULTURE. soit chaque soir ses bestiaux dans un pare; il faisoit enclore d’une haie sèche un champ de Capim gordura, et y mettoit le feu. Sans bêcher son champ, sans le labourer, il y faisoit creuser des trous; des nègres déposoient dans chacun d’eux un peu de fumier pris dans les parcs où les bestiaux avoient été enfermés, et on y mettoit ensuite des grains de maïs. J’ai vu ces champs à l’époque de la floraison du maïs; les tiges étoient pour le moins aussi belles que celles qui viennent au milieu des cendres des bois vierges, et le verd gai de leurs feuilles contrastoit d’une manière agréable avec la couleur grisätre du Capun gordura qui avoit poussé avec elles. Si des procédés qui rappellent autant l’enfance de l’art ont pu pro- duire des résultats aussi heureux, que ne seroit-on pas en droit d’espérer d’une culture régulière ? Il est très-vrai que lorsqu’on a soin d’éloigner les bestiaux d’un terrain où croit le Capzn gordura, et que ce terrain est par lui-même d’une nature excellente, le Capun gordura finit par se détruire de lui-même; les vieilles tiges forment au bout d’un certain temps une couche épaisse qui ne per- met pas aux semences de lever; des rejets d’arbres et d’ar- brisseaux se montrent peu à peu; et lorsqu'ils commencent à donner de l'ombre, ils font périr entièrement l’ambitieuse graminée. Mais il ne faut pas moins de dix ans pour qu’un tel changement s'opère dans les meilleurs terrains; et com- bien n'est-il pas diflicile d’ailleurs d’empècher les bestiaux d'approcher d’un champ lorsqu'on ne les garde point! Ce n’est pas seulement, au reste, dans les parties du Brésil où croît le Capin gordura que le système d'agriculture en usage parmi les Brasiliens a les inconvéniens les plus graves. ADOPTÉ PAR LES BRASILIENS. 93 Ïl est d'immenses pays où cette graminée n’a pas encore pé- nétré, et d’autres où elle ne pénétrera probablement jamais, parce qu'elle ne se plait bien que dans les terrains argileux; mais dans ces pays même, l’incendie répété des bois épuise également les terres. Ainsi celles de Piedade, dans le district de Minas-Novas, où l’on ne voit point de Capim gordura, commencent déjà à se fatiguer, et cependant ce canton n’est peuplé que depuis quatre-vingts ans. Il n’y a pas trente-cinq ans que l’on cultive les environs de San-Domingos, et déjà les colons se plaignent du peu d’abondance de leurs récoltes. Je sais qu'il est quelques cantons heureusement favorisés, tels que les environs de Salgado, sur les bords du Rio de Santo- Francisco, où on laisse à peine reposer la terre, et où elle produit toujours avec une égale fécondité; mais ces cantons sont du nombre des exceptions, et peut-être n’en devrois-je citer aucune dans une esquisse qui ne doit présenter que quelques traits principaux. S'il falloit actuellement indiquer un moyen de décider les Mineiros à renoncer à leurs pratiques erronnées d’agricul- ture, cette tâche ne seroit assurément pas difficile. Le gou- vernement brasilien exempte de dix années d’impôts ceux qui se transportent sur les'frontières de la province des Mines; qu'il n’ajoute point à ce sacrifice, qu'il en change seulement la direction. Au lieu de récompenser des hommes qui cher- chent à se soustraire à la surveillance de l'autorité, et détrui- sent les forêts qui subsistent encore, que l’on accorde la même prime à ceux qui laboureront les terres couvertes de Capün gordura, et Von verra, j'ose le dire, une heureuse ré- volution s’opérer bientôt dans la province de Minas-Geraes, Méim. du Muséum. 1. 14. 13 MÉMOIRE SUR LE GENRE TOZZIA. PAR M. AUG. DE SAINT-HILAIRE. (Lu à la Société d'Histoire naturelle, dans sa séance du 17 novembre 1826.) Nous connoissons jusque dans ses moindres détails l'or- ganisation d’une foule de plantes exotiques, et il en est d’in- digènes dont la structure et l’histoire sont loin d’avoir été com- plétement étudiées. Les botanistes doivent, ce me semble, faire des efforts pour remplir de telles lacunes, et j’espère qu’on me saura gré de publier quelques observations qui acheveront de lever toute espèce de doute sur les affinités du genre T'ozzia, aflinités qui jusqu'ici n’avoient pu être déter- minées avec une entière certitude. - Une plante qui présente, avec une corolle irrégulière et des étamines didynames, un fruit à une seule graine, devroit nécessairement embarrasser les botanistes qui s'occupent de rapports naturels : aussi ont-ils montré beaucoup d’incerti- tude sur la place qu’il falloit accorder au genre Tozzza. Lors- que les végétaux étoient encore mal étudiés, et la théorie des affinités imparfaitement établie, Bernard de Jussieu rangea ce genre parmi les Primulacées; Adanson le plaça ensuite avec les J’erbenacées, auxquelles il joignoit aussi le Gerer- dia (fam. 2, p. 200); Antoïine-Laurent de Jussieu le mit à MÉMOIRE SUR LE GENRE TozzrA. 95 la suite des Lystmachtes ; et enfin Ventenat le laissa parmi les genres dont la place est incertaine (tab. vég. 1v, pl. t). Il paroît que la plupart des auteurs ont considéré le fruit du Tozzia comme bivalve, et il est à croire que leurs incer- titudes eussent été plus grandes encore s'ils avoient eu sur ce fruit les idées que m’a données une observation attentive. Linoé dit que la capsule du T'ozzia est univalve. Il est clair qu'il n’a pas entendu par là que cette capsule s’ouvroit laté- ralement comme celle, par exemple, de plusieurs Rezoncu- lacées, seul cas où il n’y a vraiment qu’une valve; ilest beau- coup plus vraisemblable que limmortei Suédois aura voulu dire que le fruit du Tozzza étoit composé d’une seule pièce, parce qu'il est indéhiscent. Les fruits nombreux que j'ai vus, tant dans l’herbier de M. De Candole que dans le mien, n’étoient pas, je crois, parfaitement mürs; mais le botaniste un peu exercé reconnoiît facilement, même avant la parfaite maturité, quand un fruit est déhiscent ou quand il ne doit pas s'ouvrir. Car voici la forme de celui du T'ozzia : Il est obovoïde-arrondi, légèrement comprimé, relevé dans sa péri- phérie d’un bord saillant, ou espèce de crête étroite, et je ne me rappelle point que la crête que je viens de signaler, et qui, si je ne me trompe, est commune chez les fruits uniloculaires indéhiscens, se retrouve dans ceux qui s'ouvrent. Mais il y a un caractère qui achève d'établir, ce me semble, l’indéhis- cence des fruits du Zozzia, c’est que la consistance de ces fruits n’est réellement pas capsulaire. Quoique je ne les aie vus que dans l’herbier, et par conséquent dans l’état de des- siccation, j'ai reconnu que le péricarpe n’étoit point formé d’une substance homogène; la partie intérieure est crustacée ; 13: 96 Mémoire la portion extérieure paroît avoir été plus molle, et par con- séquent le fruit dont il s’agit doit être appelé drupe ou dru- péole, et non capsule. La dissection du jeune fruit, après la chute de la corolle, pouvoit déjà me faire pressentir ce caractère ; car dès-lors jai trouvé au péricarpe une épaisseur que ne présentent point ceux qui sont destinés à devenir simplement capsulaires. Gœrtner fils semble, au reste, avoir reconnu le caractère énoncé plus haut, car il donne le nom de zucule au fruit dont il s’agit, et il y distingue une écorce et un noyau (cortex, putamen) (Sup. p. 105). Le même auteur, il est vrai, a dessiné les fruits dont il s’agit comme étant à deux valves au sommet. Mais parmi ceux que j'ai ob- servés, j en ai trouvé également un qui, semblable au dessin de Gœrtner, étoit bivalve à la partie supérieure, et il étoit évident que les deux prétendues valves étoient dues à la pres- : sion de l’herbier, car leur séparation indiquoit un déchire- ment. . Comme les autres botanistes, M. De Candole a pensé que le fruit du Zozzta étoit capsulaire et bivalve. Cette opinion étoit sans doute, comme je l'ai déjà fait remarquer, un obs- tacle de moins pour reconnoître la véritable place du genre; car dans la famille à laquelle on doit le rapporter, il n'existe pas, à ma connoissance, de fruits indéhiscens , mais unique- ment des fruits 2-valves; maïs ceux des sectateurs des rap- ports naturels qui avoient précédé M. De Candole, avoient avancé sur le fruit la même chose que lui, et pourtant ils avoient méconnu les véritables affinités du genre qui nous occupe. L’illustre auteur de la Flore française, adhérant aux idées de M. Ramond, fit très-bien sentir que le T'ozzia ne SUR LE GENRE TozziraA. 07 pouvoit être placé parmi les Prémulacées ni parmi les Fer- benacées ; et tout en montrant qu'il différoit de ses Rhinan- thées par la capsule, il le mit pourtant, à cause de ses étamines et de sa fleur irrégulière, parmi les plantes de cette famille. Lorsque dans mon Mémoire sur le placenta central je passai en revue les genres qu'on avoit rapportés avec doute à la famille des Prunulacées, je dus nécessairement parler du Tozzta. Je rappelai l'opinion de M. De Candolle, et je m’ex- primai comme il suit : « D'après l'invitation de M. de Jus- « sieu, M. Desvaux et moi nous avons ouvert plusieurs fruits « du 7ozzia prissur des échantillons secs, et dans l’un d’eux « M. Desvaux a trouvé deux loges. On sent cependant qu'il « sera nécessaire de voir ce caractère sur le fruit. » Jusqu'à ce moment aucun botaniste n'avoit eu, à ce qu'il paroïit, occasion d'observer l'ovaire du genre qui nous occupe. Ayant été assez heureux pour trouver le Tozzia avec des fleurs dans les Alpes d’Appenzell (1), je me suis empressé d'en ouvrir le jeune fruit tiré de la corolle, et voici ce que j y ai observé : Il est partagé par une cloison fort mince en deux loges 2-spermes; les ovules, à peu près oblongs-cylin- driques, sont attachés à la cloison par une grande partie de leur longueur, et n’ont guère de libre que tout-à-fait leur ex- trémité inférieure. Un tel ovaire est, dans l’ensemble de ses caractères, celui de plusieurs Scrophularinées ; par consé- -quent tous les doutes disparoissent; et c'est dans cette famille, près du Mélampyrum, genre à ovules en nombre déterminé, Gi) A l'Untergarten, localité qu’il faut recommander aux botanistes d’une ma- niere spéciale. 98 MéÉmMorrE qu'il faudra irrévocablement placerle Tozzta(r). Comme tant d’autres observations, celle-ci prouve qu'on doit étudierle fruit dans les ovaires, et que sans ces derniers on ne peut souvent obtenir une connoissance parfaite des rapports des plantes. Ceux qui ont quelque idée de l’histoire des fruits, devi- néront facilement comment l'ovaire du 7'ozzza devient un péricarpe uniloculaire et 1-sperme. Si lon ouvre l'ovaire après la chute de la corolle, on trouvera qu’un seul ovule a pris de l'accroissement, et dès lors tout le reste de la méta- morphose s'explique sans aucune peine. L’ovule fécondé doit, comme cela arrive si souvent, repousser peu à peu la cloison et les ovules contre la paroi du péricarpe, et il finit par rem- plir plus ou moins la cavité du fruit devenu uniloculaire. Pour peu qu’on examine la semence avec attention, ouse convaincra au reste de la vérité de tout ce que j’avance ici; car du côté de cette semence où l’on voit l’ombilic, on trouvera les ovules avortés qui présentent une couleur jaunâtre. Il est bien évi- dent, d’après la figure de Gœrtner fils, que ces ovules ne lui ont pas entièrement échappé; mais il a méconnu leur nature, et c’est incontestablement ceux qu'il a appelés des appen- dices du cordon ombilical (umbilicus appendiculatus ). Je crois que, pour faire connoître complétement la plante. qui fait Pobjet de ce Mémoire, je dois dire un mot de ses graines. Celles que j'ai disséquées étoient assez müres pour me faire connoître leur organisation. L’ombilic est latéral, linéaire, et occupe une partie considérable de la longueur de la semence. Le périsperme est grand et charnu. L’embryon (1) Cestlà qu’il est déjà dans la Flore française. SUR LE GENRE Tozzia. 09 est droit, fort petit, et il occupe dans le fruit la partie tout- à-fait supérieure du périsperme; la radicule regarde le style, et est par conséquent supérieure. Il est clair, d’après ceci, que ni la radicule, ni les cotylédons ne sont tournés vers lombilic, et que l'embryon du 7'ozzra est parallèle au plan de ce dernier. Ordinairement l'embryon des Scrophularinées est placé dans l’axe du périsperme, et sa radicule aboutit à ’ombilic; cependant le parallélisme de ce dernier et de l'embryon, gé- néral dans les Prrmulacées, se rencontre encore dans quel- ques autres Scrophularinées que le Tozzia, et il confirme les rapportsintimes des deux familles, rapports établis, comme je lai prouvé jadis, par l'intermédiaire du Zznosella (voyez mon Mémoire sur le placenta central). = D'après ce que j’ai dit, voici comment il faut tracer les caractères du genre 7ozzia : Calyxcarmpanulatus, subbilabiatus, 4-dentatus. Corolla mulid longior, 2-labiata ; labio superiore bilobo, inferiore tripartito. Stamina 4 didynama; antheræ 2-partitæ, sum- mo dorso affixe ; loculis bast aristatis, longitrorsum dehits- centibus. Stylus, x. Stigma oblusum. Ovariumn superurn , 2-loculare; loculis 2-spermis. Opula oblonga per totam ferè longitudinem affixa, infernè libera.Fructus subdrupaceus, abortu 1-spermus. Umbilicus linearis. Perispermum car- nosuin, magnum. ÆEmbryo minutus, in margine perispernu locatus, rectus, umbilico parallelus : radicula supera. EXAMEN DE LA VÉGÉTATION DE L'ISOETES SETACEA, ET EXPOSITION DE SES CARACTÈRES. PAR A. RAFFENEAU DELILE, Professeur de botanique à la Faculté de médecine de Montpellier, Correspondant de l'Académie royale des Sciences, etc. L, méthode naturelle qui distribue les plantes par familles repose sur l’étude spéciale de la graine, dont la structure correspond à la disposition d’autres organes, de manière à faire utilement déduire la connoissance de plusieurs carac- tères de l'observation d’un seul. Cette méthode est assujétie à la liaison que les plantes conservent entre elles par leurs degrés de ressemblance. Elle embrasse tous leurs rapports; et par l’ensemble de ces considérations , elle devient très-fa- vorable aux progrès de la science. Ses principes ont nécessité l'analyse de la graine à sa formation avec le fruit, et surtout à son état parfait propre à la germination, qui est le but au- quel elle est destinée. Les travaux des botanistes les plus distingués de nos jours offrent à cet égard d’excellens modèles de recherches, au moyen desquelles ils ont approfondi la connoissance du fruit, déterminé l’usage de ses parties, et si- gnalé les changemens qu’elles éprouvent depuis la féconda- tion jusqu'à la maturité et la germination. On n’a pas tardé DE L'ISOETES SETACGEA. 10! à reconnoître que les rapports des organes sexuels aux pro: duits de la fécondation sont tels, que les végétaux dont les sexes sont les plus évidens sont aussi ceux dont les fruits et la germination nous laissent le moins de doute sur nos obser- vations. Mais la petitesse des graines des végétaux crypto- games ou acotylédons les dérobe ordinairement aux expé- riences des naturalistes, qui ne sont point demeurés d’accord sur les dénominations à donner avec exactitude aux parties regardées tantôt comme des graines, tantôt comme des bour- geons développés sans besoin ni présence de poussière fé- condante. Le désir de joindre quelques observations à celles qu’on a déjà faites pour éclairer la question des sexes et de la germination des cryptogames, m'a fait examiner à tous les degrés de sa végétation l’/soefes, genre de plante précé- demment classé parmi les acotylédones, et dont on n’avoit point encore vu germer les graines. Une espèce de ce genre est abondante à demi-lieue de Montpellier, dans l’ancien bois de Grammont, si fertile que Hebenstreit, au retour de ses voyages, cité par Linné ( 72 Amæn. Acad. 1. 4, p:t45e), racontait n'avoir vu nulle part tant de plantes dans un si petit espace. J’ai souvent abordé ce lieu avec cu- riosité, comme je vois s’y porter les étrangers non moins remplis que moi des souvenirs qu'impriment les écrits de Linné. L’Isoetes setacea est une plante aquatique, presque tou- jours submergée, qui croît dans le limon glaiseux que les pluies emportent des champs dans un petit lac qui se détrui- rait si l’on n'avait soin de l’entretenir; on en retire le limon pour le porter au pied des vignes voisines plantées dans un Méim. du Muséum. t. 14. 14 102 VÉGÉTATION sol tout couvert de cailloux. La racine de l’fsoetes est une souche ou tubercule analogue au plateau des bulbes, et au- quel se rattachent toutes les parties du végétal. Ce tubercule est charnu, globuleux, partagé en trois lobes à sa circon- - férence ( pl.6, fig. 15,17 e), et convexe en dessus, ou les feuilles sont disposées en faisceau. Il présente, au moyen de ses trois lobes, trois faces un peu obliques en dessous, sépa- rées par trois sillons, et occupées chacune par un écusson ou disque déprimé, de la circonférence duquel naissent de nom- breuses radicules. Les feuilles sont en fer d’alène, demi-cy- lindriques sur le dos, membraneuses sur les bords à leur base où la fructification adhère ; elles sont partagées dans le sens de leur longueur en quatre canaux anguleux, convertis en cellules alongées, par des cloisons transversales : ces cellules donnent aux feuilles une légèreté nécessaire à leur direction souvent verticale dans l’eau. Les feuilles centrales sont gar- nies à leur base de conceptacles d'organes mäles, et celles de la circonférence logent les conceptacles des organes femelles. Les unes et les autres portent une écaille ou appendice placé au-dessus du bord supérieur des conceptacles. C’est cette écaille que Linné a regardé comme le calice dans le genre Isoetes. Elle paroît destinée à protéger l'extrémité supérieure des organes sexuels, comme ferait une véritable valve. Une glande distincte ( fig. 23 et 26 © ) remplace le sommet d’un stigmate au-dessus des conceptacles femelles, et le sommet d’une anthère au-dessus des conceptacles mâles. Cette glande se flétrit et s’altère après la fécondation; il est aisé de suivre par la dissection ( fig. 27, lettre O ) la trace des communi- cations de cette glande avec le tissu des conceptacles. DE L ISOËTES SETACGEA 103 Les conceptacles mâles ne différent des femelles que parce qu'ils sont remplis de poussière formée de très-petits globules ovoïdes, gros d’un vingtième de millimètre seulement, tandis queles globules des conceptacles du second ordre où femelles sont sphériques et épais d’un demi-millimètre. Chaque feuille de la plante est excavée en dedans à sa base, et refoulée en dehors pour loger un conceptacle presque axillaire, demi- ovoide, dressé, convexe en dehors, libre par ses bords, et qui ne communique que par une portion moyenne dorsale avec le tissu de la feuille. Les conceptacles se développent sous la forme d’un écusson ovoïde, fort petit, pelté en des- sous. Ils sont très-minces, membraneux, transparens multi- loculaires, à cloisons incomplètes, et qui se réduisent à de simples brides perpendiculaires sur l'épaisseur de la capsule. J'e n'ai pu découvrir d'insertion fixe des corpuscules dans aucun des conceptacles : leur insertion m'a paru vague; et lorsque je les ai examinés avant leur état parfait, ils étaient sous forme de points opaques, simples, noÿés au centre de points plus gros, anguleux, charnus et transparens. Wahlenberg a décrit dans l’/soetes lacustris les corpuscules comme composés chacun de quatre grains distincts enfermés dans une tunique capsulaire; il a figuré les corpuscules des deux ordres de conceptacles de manière à faire voir que les corpuscules, arrondis avant leur maturité et transparens, présentent au dedans d’une tunique commune quatre points opaques (1) qui indiquent la division des corpuscules en quatre autres lors de la maturité. Je n’ai rien pu voir de semblable, soit (1) Wahlenberg, Flora lapponica , pag. 194, tab. 26. 14* 104 VÉGÉTATION dans ’Zsoetes lacustris frais, recu des montagnes des Vosges, soit dans l’/soetes setacea, qui, pour le volume des parties et pour l'évidence de leur disposition, a été très-propre à mes observations. Les corpuscules dont j'ai pu reconnoitre l’organisation sont logés dans les conceptacles des feuilles extérieures, et ont les caractères propres aux graines; ils sont globuleux, chagrinés à la surface , taillés circulairement, à peu près vers leur moitié, en un bord tranchant, auquel aboutissent trois crêtes fines qui partent d’un point commun et bornent trois fossettes triangulaires (fig. 1). Le {esta ou tégument extérieur est blanc, friable, couvert d’aspérités; il est tranchant sur ses crêtes et sur son rebord annulaire; il est poreux et s’im- bibe rapidement d’une humidité qui change aussitôt sa cou- leur et le rend gris, mais ilredevient très-blanc en se séchant. Le fegmen ou tégument intérieur ( fig. 6 b ) est lisse, vert- olive, un peu moins opaque et plus épais, marqué du rebord annulaire et des trois crêtes plus mousses. L’amande, sous les tégumens, est un embryon utriculaire ( fig. 4), sphérique, qui cède sous la pression, et qui contient un fluide un peu grumeleux (fig. 5) dans une membrane fine, sur laquelle on découvre trois lignes foibles , rayonnantes. Je n'ai trouvé d'autre moyen pour séparer les trois parties de la graine, sa- voir, les deux tuniques et l’amande , que de faire éclater, entre une lame de verre et un instrument plat, par une pres- sion modérée, les tégumens l’un après l’autre, afin d'obtenir l’amande, ou petit corps vésiculeux intérieur entier, sans quoi sa liqueur pénètre les tégumens, et empêche de distinguer qu'il en a deux, DE L'ISOETES SET/A CEA. 105 Ces graines ont la propriété d’êtrelplus pesantes que l’eau; elles éclatent quand on les approche de la flamme d’une chandelle, mais n’entrent pas-aussitôt.en ignition, à moins qu'on ne les ait écrasées ; alors elles brülent lentement. La poussière fine des coques onu capsules mâles a aussi la pro- priété de brûler avec lenteur;elle se mêle facilement à l’eau, et ne s’y précipite que par degrés. La plantule ne paroïit dans la germination qu’après avoir percé d’abord supérieurement (fig. 7,8, 9 d) le tégument qui lui est propre et qui forme un tube court. Ce tégument, par son développement, remplit les fonetions de cotylédon au moyen des adhérences ou prolongemens membraneux qu’il contracte avec les radicelles primordiales (Hg. 10 9); mais it se détruit bientôt après avoir paru dans le principe juxtaposé à la manière d’un endosperme ou albumen. Le sommet de l'embryon est vert, et sa radicule est blanche. Il ne tarde pas à s'organiser, entre le sommet et la radicule, un tubercule arrondi d’où commence à poindre, par le haut, une deuxième feuille cylindrique (fig. 13 1), et par le bas une seconde radicule (fig:1r, 13 f F). Le tuber- cule se grossit d’un second lobe, et définitivement d’un troi- sième, de manière à former.en miniature la vraie souche qui continue de s’aceroiître, et qui pousse des radicelles et des feuilles plus nombreuses. Ce tubercule, on bulbe solide, varie singulièremeut en grosseur depuis trois à quatre millimètres jusqu’à vingt-cinq ( ou depuis une ligne jusqu'à un pouce) (fig.14 à 18), suivant l’âge auquel on lobserve. Il est vivace, et n’acquiert pas dès: la première année tout le volume qu'il est susceptible de prendre; voilà pourquoi l’Zsoetes setacea, 106 VÉGÉTATION proportionné par la taille de ses feuilles à celle de ses racines, est tantôt une plante sétacée de peu de lignes de haut, tantôt une plante subulée élevée de plus d’un pied. Ce tubercule est un peu âcre et fait mal à la gorge; il varie suivant les saisons. Il est recouvert et caché par les feuilles à sa face supérieure en été; ses trois lobes sont alors vides en partie, et réduits à trois poches membraneuses (fig. 22) formées par l'écorce retenue à un centre à trois branches, charnu. L'eau dans laquelle il a poussé s’épuise ordinairement par la sécheresse; les feuilles de la plante périssent, la végé- tation reste suspendue, mais la souche charnue se conserve très-long-temps, soit en terre, soit à l’air. J’ai fait l’expé- rience de garder deux ans des tubercules d’Zsoetes setacea dans des tiroirs, et de les planter ensuite : je les ai vus pousser sitôt que je les ai tenus humides. Il est donc tout aussi facile de cultiver cette plante de ses racines imitant des bulbes, que tant d’autres qui sont également vivaces. Il faut seulement la tenir inondée au moins pendant une grande partie de l’année. Le tubercule commence à croître et se renfle à la fin de l'automne; il ne présente plus les feuilles dont il a été cou- vert; elles sont détruites, et la fructification en a été enlevée sous l’eau pour peu que la plante soit restée submergée. Le bourgeon central commence à se développer sous la forme de feuilles aplaties et très-étroites , à la base desquelles il n’y a point encore de fructification (fig. 17). La souche est alors solide, à trois lobes, et nue dans le pourtour de sa face supérieure (fig. 15,17), où les traces de plusieurs feuilles de l'année précédente sontimprimées en cicatrices concentriques ; et c’est précisément cette partie du tubercule qui se vide DE L'ISOETES SETACEA. 109 (fig. 22 ) à mesure que ses sucs sont absorbés par les feuilles qui croissent abondamment. Les feuilles du contour du bour- geon développées tandis que le tubercule est gorgé de sucs convenables, sont les seules qui produisent des graines fer- tiles. Tous les rangs de feuilles intérieures ne produisent que des corpuscules pulvérulens, et les sucs de la végétation se distribuent à ces feuilles très-alongées, ou bien séjournent de manière à rendre le tissu du tubercule plus dense et moins aqueux en été quil ne l’étoit en hiver. Les tubercules extraits de terre à maturité après l'été se conservent sans diminuer de volume, tandis que, recueillis dans l'hiver ou au printemps, ils se rident et se dessèchent en perdant une partie de leur grosseur. Cette plante ne paroït pas se propager par sa racine, qui est un tubercule isolé, vivace, destiné à la conserver. Elle se mulüplie considérable- ment de ses graines qui germent au mois de novembre, et quoiqu'elles diffèrent à peine, extérieurement, de celles de certains Lycopodes, elles ont cependant un tout autre mode de germer. Les Lycopodes, en prenant pour exemple le Zycopodium denticulatum décrit par Brotero et Salisbury, sont pourvus d’un tubercule latéral, appelé 7zellus par Brotero, et qui donne naissance inférieurement à la radicule, et supérieure- ment à une tigelle couronnée de feuilles primordiales oppo- sées, ou vrais cotylédons. L’Isoetes en germination consiste dans un pur embryon dont la tunique propre est l’analogue d’un cotylédon de joncée ou de liliacée. Cet embryon s’a- longe, et devient vermiforme de sphérique qu'il étoit; mais il 103 VÉGÉTATION ne sort de feuilles de cette plautule cylindrique qu'après qu’il s’est développé, dans un point de sa longueur, une nodosité qui sépare la radicule de la tigelle, et qui devient intermé- diaire des deux systèmes de la plante, l’un ascendant, l’autre descendant. On voit au microscope cette nodosité composée d’un nombre de cellules fines, globuleuses (fig. 10,12 e), d'autant plus grand que la nodosité acquiert plusde grosseur, jusqu’à ce qu’elle devienne enfin une bosse latérale, opaque, rudiment de la souche qui ne tarde pas à se composer de trois lobes, et à constituer la souche vivace de la plante. La graine du Lycopode, plante très- feuillée, conserve jusque dans son embryon des feuilles radimentaires. La graine de lIsoetes, qui, au lieu de feuilles en lame, n’a que des feuilles en tuyau, ne conserve dans sa structure qu'un cotylédon tubulaire dès qu'il s’est développé. On observe, parmi les plantes phanéro- games, que la Guscute non feuillée est dépourvue de coty- lédons ou rudimens de feuilles quand elle germe ; tandis que les plantes auxquelles elle s'allie par sa floraison, très- pourvues de feuilles, le sont aussi de cotylédons. On en tire cette conséquence que, lorsque la végétation réduit une plante au rudiment ou à l’'ébauche de son existence dans la graine, elle y prépare plus ou moins l’état parfait des traits qu’elle n’a pas tous supprimés, en proportion de ce qu'ils sont plus ou moins saillans dans la plante adulte. Les Lycopodes ont des graines marquées de trois crêtes comme celles de lIsoetes, ce qui établit un degré d’aflinité réelle entre ces genres. L’Isoetes paroiït être le type de cette organisation; elle y correspond aux trois lobes verticillés, DE L'ISOETES SETACEA. 109 soudés de la racine aux feuilles rangées concentriquement trois à trois qui couronnent cette racine, et aux trois ner- vures ou cloisons longitudinales qui font le soutien intérieur de la membrane tubulaire des feuilles. Ce n’est point la com- “pression, comme l'a prétendu WVablenberg, qui occasione les trois crêtes inhérentes à la structure des graines. La com- pression agit si directement sur elles, que les facettes par les- quelles leur contact s'opère s’aplatissent sans avoir rien de symétrique les unes par rapport aux autres. La pression les déprime sur des points variables, mais ne produit point de crêtes autour de leurs facettes contiguës qui deviennent lisses. . Ray, botaniste anglais, est le premier qui ait fait connoître (en 1628) le genre Isoetes, en décrivant l’espèce propre aux lacs des montagnes du pays de Galles, et qui, depuis, a été appelée Zsoetes lacustris. { citales divers noms de cette plante Subularia, Calamistrum, Aizoides, et fit remarquer qu’elle ne portoit ni fleurs, ni fruits apparens, quoique Richardson, botaniste du même temps, eût réussi à la cultiver. Dillen, soixante-neuf ans plus tard, fit connoître la fructification de la base des feuilles, et fit graver la plante dans son histoire des Mousses, en lui donnant le nom de Calarmartia, imité de celui de Calamistrum mentionné par Ray. Ces noms sont une imitation latine du nom anglais Quzllwort, signifiant herbe à tuyaux de plumes, et convenable à des feuilles fistu- leuses. Linné, dans la première édition de la Flora suecica, réunit au genre WMarsileale Calamaria de Dillen. Il recueillit ensuite, en Scanie, cette plante qu’il décrivit et dont il donna une figure (ter Scan., p. 149), en lui imposant le nom gé- Mém. du Muséum. \. 14. | 15 110 VÉGÉTATION nérique d’Isoetes. Il fit choix de ce mot, parce qu’en grec il est synonyme d’Aizoïdes ou Joubarbe, l’un des termes que Ray avoit employés. Pline est l’auteur qui nous apprend que la petite Joubarbe a été appelée autrefois Isoetes et Aizoïdes. Linné fils ajouta au genre Isoetes, qui ne se composoit que de la seule espèce d'Angleterre et de Suède, une deuxième espèce de Coromandel, qu'il distingua par ses feuilles plus longues, filiformes et droites. Wahlenbers observe que l’Z- soetes lacustris en Laponie, lorsqu'il y a assez d’eau dans les lacs, s’alonge quelquefois au point de ne plus différer de l’Zsoetes coromandelina que Wildenow avoit admise comme une espèce douteuse. Ray et Dillen avoient constaté l’existence de deux variétés de l’Isoetes, l’une à feuilles étroites et plus longues, Pautre à feuilles plus grosses et courtes. La finesse ordinaire des feuilles de l’Isoetes du midi de la France l’a fait considérer comme espèce distincte par M. Bosc, qui, le premier, lui a donné ie nom d’/soetes setacea dans le Dictionnaire d’His- toire naturelle. Malgré la diversité des feuilles plus ou moins longues que cet Zsoetes est susceptible de prendre à diffé- rens âges, ses feuilles ne prennent jamais l’épaisseur et le tissu cassant de l'/soetes lacustris. Les caractères précis tirés de la conformation régulière de la racine à trois lobes, et du tissu vert des cloisons au dedans des feuilles, tandis que ces cloi- sons sont blanches dans l’Zsoetes lacustris, suflisent pour em- pêcher de confondre les deux espèces. L’Isoetes n’est point compris dans les Flores anciennes de Magñol, Sauvages et Gouan. Cette plante a éte découverte près de Montpellier en 1773, par l'abbé Duvernoy, qui en DE L'ISOETES SETACEA. III transmit une description et un dessin à Linné, dont la réponse fat telle qu’il suit : Fe VIRO CLARISSIMO DOMINO L’ABBÉ DUVERNOIS, S., D. CAR. LINNÉ. Litleras tuas 7 calend marti non ante triduum accepi Me nulli rescribere tibi relatum doleo. Certe si 10 mihi essent manus non suflicerent.omnibus qui litteras muttunt, et st hoc coram me videres, crederes ine nthil aliud agere quan ltteras, in quos dilapido et res et tempus meum. … Isoetes lacustris quæ copiosissima est sueciæ nunquan crederem crescere Monspelii, nisi a te mussa fuisset. Dedi ejus descriptionem, figuram et characterem in itinere sca- rico. In nostratibus non vidi talem rudicem qualem tu mihi delineasti, quæ admodüm singularis est ; cœtera conpeniunt. Philosophiam botanicam dudüm scripsi, lecto detentus æger; aliam traderem hoc æv0o nisi senectus me delassaret. Decimam tertiam systematis regnt vegetabilis partem queæ hisce diebus produit Gotingæ quæso tibi compares (de Ani- malibus, 12°. editio Holmensis est), et inthé honorem præstes aliqua ex his vestr@ lingu& edere. Microscopicas tuas observationes lubenter videbo. Servet D. O. te, D”. Gouanum, D". Cussonem, et reliquos ex Flor fratres Monspelienses in seros annos 1n sut.gloriam. , ; Dabam Üpsaliæ, 1774, d. 6°. mai. 15 112 7 VÉGÉTATION * Cette lettrelm’a été communiquée fort obligeamment par M. Soulier, archiviste à Montpellier | qui utilise toute collec- tion de pièces instructives dont il'se oi à répandre la con- noissance. 1 La place que l’Isoetes doit 6ecuper dans la série naturelle des plantes estmarquée entre lés genres Lycopodium et Mar- silea. Comme les Lÿcopodiacées, ce genre à des graines à trois crêtes rayonnantes, etcomime les Warsrlea, des concep- tacles indéhiscens, différens par éélà mème de ceux des Ly- copodes. Les deux sexes sont confondus dans les concep- tacles des Marsiléacées | et distincts dans l’Isoetes, caractères qui, réunis à leur indéhiscenceet à leur insertion radicale à la base des feuilles celluleuses, ne poussant que droites et non roulées, paraissoient suflisans à M. Richard pour isoler ce genre des Lycopodiacées rameuses et des Fougères. Il:suflit ‘de peser ces caractères pour ne pas réunir, à l'exemple de Wildenow, l’Isoetés aux Marsiléacées, et pour se rendre à l'évidence des aflinités démontrées par M. De Candolle. Les botanistes ont généralement adopté l’opivion de Linné sur l'existence des deux sexes dans l’Isoetes; ilsont considéré les corpuscules arrondis de’ la’ base des feuilles! extérieures comme des graines, et ceux, beaucoup plus fins, de la base des feuilles intérieures comme des globules de-pollen. Les feuilles extérieures, munies de graines, représentent, en effet, la base fertile de certains groupes de plantes: monoïques, qui paroissent n'être males que par épuisèment et avorte- ment. De même aussi les feuilles centrales de l’Isoetes ne pa- roisseht pourvues d'organes mâles que parce que les ovules avortés se sont convertis en pollen. On donne le nom d’or- DE L'ISOETES SETAGEA. 113 ganes màles, dans plusieurs espèces de Lycopodes, aux cap- sules on coques pleines de poussière qui garnissent leurs épis au sommet; et.on appelle, dans les mêmes plantes, or- ganes femelles les capsules de la base des épis, remplies de corps arrondis pareils aux grains de l’Isoetes. On peut d’au- tant mieux considérer les globules pulvérulens dn sommet des épis des Lycopodes comme remplaçant quelquefois des graines avortées, que ces seuls globules, quoique très-petits et transparens, deviennent des grains! qui germent dans les espèces de Lycopodes qui ne possèdent point d’autres glo- bules plusgros. La manière de fructifier, commune à plusieurs espèces de la famille des Lycopodiacées et à celles du genre Isoetes, les ont fait placer dans cette famille, comme je lai dit; mais il y a cette différence entre les Lycopodes et l'E soetes, que les capsules à poussière s’ouvrent comme de vrais sacs anthérifères dans.les Lycopodes, tandis qu’elles restent fermées dans l'Isoetes : ce qui prouve que le mode de coopé- ration des organes mâles, pour féconder les graines, n’est pas le même dans les deux cas. : L’explication de ce fait se rattache à un sujet contesté : celui de l’existence positive des sexes dans les Cryptogames, : plantes bien dignes de ce.nom, puisqu'il dénote l’obscurité qui voile l'action de leurs organes. J’ai eu recours à l'examen approfondi de la structure de la graine , et des parties déve- loppées par la germination; elles m'ont révélé la connoissance de quelques détails, auparavant inapereus, qui servent d’ap- pui à l'induction par analogie de l'existence des sexes dans Jlsoetes..Je me suis peu étendu sur ce sujet, ayant adopté les principes de Linné, Jussieu et Adanson. Ayant de plus con- 114 VÉGÉTATION DE L'ISOETES SETACEA. firmé, par l'expérience, la reproduction de cette plante au moyen des globules de la base de ses feuilles, que l’analogie faisoit soupconner être des graines ; jai détruit les doutes qui restoient encore sur leur véritable usage. J'ai saisi, pendant plusieurs années, depuis la lecture que j'ai faite de ce Mémoire à l’Académie, en 1822, jusqu’à pré- sent 1826, les occasions d'examiner plusieurs fois la struc- ture et la germination de l’Zsoetes setacea. J'ai décrit compa- rativement l’{soetes lacustris, que je conserve vivant au jardin de botanique de Montpellier, et qui m'a été envoyé des Vosges par M. le professeur Nestler, de la Faculté de mé- decine de Strasbourg. Mes observations reposent donc tout- à-fait sur la nature. L’explication ci-jointe des figures de l’Isoetes, m'a paru nécessaire pour bien comprendre les détails que j’ai exposés. Je lai fait suivre d’un résumé de la description, en latin, qui pourra être utile aux personnes qui ne sont pas habituées à la langue française. EXPLICATION DES FIGURES. Fic. 1. Une graine. 2. La même un peu plus grossie que la première , et dont une portion de la tunique extérieure est éclatée. è | 3. La graine réduite à sa seconde tunique. . L’embryon dépouillé de ses tuniques. a + L’embryon ouvert, pour faire voir sa substance membraneuse, utricu- laire, qui laisse échapper une humeur gremuleuse qu’elle contenoit. 6. Une graine dans laquelle on voit en à la tunique extérieure, en b la tunique intérieure, et en ç l'embryon. ÿ _ es 09: riaid og ee orni sabre au'b srvise 3 ist sisprgsels aq Es LU” She où &es Sesehhrs ei shratens Zom. .14. T ISOETES _setacea. Zap APTE Tom. .14. ASOETES setacea. ExPLICATION DES FIiGuRrEs, 115 7 Graine en germination. a. Tégument fendu en 3 valves. b. Cotylédon. ©. Sommet tubuleux du cotylédon. d. Feuille primordiale. 8. Diverses parties de la graine, fig. 7, séparées, savoir: a. Les six écailles ou valves résultant des deux tuniques de la graine, chaque tunique s’étant partagée en 3 valves. b ce d. R eprésentent les mêmes parties que celles fig. 7, désignées par les mèmes lettres. 9- Coupe verticale de l'embryon, fig. 8. ; b. Base épaissie du cotylédon qui adhère en f à la plantule au voisinage de la radicule. c. Sommet hyalin , tubuleux, du cotylédon. d. Sommet de la feuille primordiale. e. Tubercule radiculaire. f. Point radiculaire. 10. L’embryon à un degré de te plus avance. d e. Désignent les mêmes parties que celles ainsi marquées fig. 9. È b c. Section du cotylédon détaché de la plantule, et qui adhéroït par continuité de tissu en 8 à la radicule f. 11. La jeune plante plus avancée encore dans sa végétation; elle a produit deux radicelles f fsur lesquelles le cotylédon a émis un prolongement de sa membrane, tandis qu’une troisième radicelle h perce latérale ment le cotylédon. 12, 13, Plantules dépouillées du cotylédon , et dans lesquelles le tubercule radiculaire € accru, a produit une deuxième feuille j. N. B. Les figures ci-dessus sont considérablement grossies, 14, 15, 16, 19,18, Plantes d'Isoetes. de dimensions variées, mais toutes de grandeur naturelle, et cueillies à l’entrée de l'hiver, quand les feuilles nouvelles commencent à pousser. Les lettres € désignent les lobes ra- dicaux adultes, que la même lettre e montre à leur état rudimentaire aux fig. Q, 10, 12 et 13. 19. Une plante adulte d’soetes setacea en pleine fructification vendant l’eté, 20. Section horizontale de la plante sur la ligne transverse Kk de la fig. 19. 21. Portion grossie de la coupe horizontale , de maniere à montrer distincte ment les deux ordres de conceptacles; les uns séminiferes à la circonfé- rence , les autres polliniferes au centre. + 116 2,2, 23. 24. 25. 28. 29 30. ExPLICATION DES FIGURES. . Section horizontale de la plante à sa base radicale sur la ligne transverse e. Cette figure montre les trois lobes radicaux e vides, épuisés et prets à être renouvelés par l'accroissement de la substance charnue centrale. Base d’une des feuilles du contour de la plante. L. Est la partie latérale membraneuse de cette base. m. Section qui met à découvert le tissu celluleux de la feuille. n. Écaille calycinale. 0. Glande stigmatique. P. Ovaire ou conceptacle femelle. v On voit en }, m, sur le côté de la figure 23, une partie de la coupe de la feuille tres-grossie. Conceptacle isolé, vu par sa face libre. Le même vu par sa face qui adhéroit longitudinalement à la feuille. . À côté de cette figure sont des graïnes séparées: : . Base d’une feuille dont le conceptacle est à l’état d’ovaire. m, N, 0, P. désignent les mêmes parties que celles énumérées par les mêmes lettres fig. 23 et 27. . Coupe longitudinale de la base de la feuille, fig. 26. m. Tissu celluleux de la feuille. n. Écaille calycinale. 0. Glande stigmatique. P: Ovaire ou conceptacle femelle, Feuille garnie d’un conceptacle pollinifere marqué q- 1. Bord membraneux. n. Écaille calycinale. ’ 0. Glande remplaçant un sommet anthérifere. Conceptacle pollinifere ou mâle , isolé ; vu par sa face libre. Le même vu par sa face qui adhéroïit à la feuille. Quelques globules de pollen sont représentés en marge de la fig..30. N. B. Les figures 19, 20 et 22 sont de grandeur naturelle ; les fig. 21, 23 et suivantes sont toutes considérablement grossies. RÉSUMÉ DE LA DESCRIPTION DE L’'ZSOET'ES SE, TACE 4. Isoetes sétacea. Bosc. , Dict. Hist. nat. DESCRIPTIO: Radix tuberosa triloba (fig. 15, 16, 17 € ) subtüs obliquè triseu- tata, radiculas filiformes:, provario anni tempore glabras aut pubes- centes demittens , coronata foliis subulatis basi capsuliferis ad mar- gines membranaceis (fig. 23, 1). Lamina foliorum subtriquetra, partita intüs in tubos quatuor coadunatos septis transversis interruptos: (fig. 23 m). Capsulæ ovatæ indehiscentes, linea dorsali medià longitudinali coeuntes cum pagina foliorum , infrà squamulam calycinam (fig. 23, 26, 27, 28, n), et infra glandulam peculiarem (fig. idem. o) ; cæte- rm reconditæ intra foveolam ad originem folii singuli dilatati. Ordo capsularum duplex; aliæ numerosiores granulis pulverulentis re- pletæ, masculæ, è basi foliorum centralium ortæ;.aliæ pauciores, fœmineæ, in basi foliorum marginalium , foventes semina globosa (fig. 24, 25 )insculpta cristulis tribus radiantibus annulo ambiente limitatis (fig. 1 ). Tunica seminis duplex ; exterior scabra, fragilis, alba (fig. 2); interior olivacea lævis (fig. 5). Tunica utraque sub germinatione in valvulas tres scinditur, ità ut ex ambabus tunicis valyulæ 6 em- bryonis latus obtegant ( fig. 7 a et fig. 8 a). Embryo vesiculosus mollis humore plenus (fig. 4, 5). Colyledo? meo sensu ex analogià quadam germinationis allii,. cannæ, etc., plantulam includit (fig. 8, 9, b c) et apice in tubu- lum (c) pellucidum elongatur, dùm succulentäâ basi (b) radicale Mém. du Muséurn. 114. 16 118 DEescRIPTION tuberculum (e) cingit. Cotyledonea membrana ad radiculas primor- diales transit cum ipsis adnata ( fig. 10, 11, [je quæ membrana pri- müm extus glabra (fig. 8 b ) fibrillas exteriores parit densas, ra&ici- formes (fig: ro b ) cum ipso cotyledone et radiculis pri mordialibus, peractà germinatione, evanidas. Tubereulum radicale (fig. 10, 12 13 e) sensim augetur, radiculas capillaceas mox daturum per propria orificia nascentes (fig. 11h). Tuberculum istud ex uno latere ab origine gïbbosum, in gibbos 3 dein ampliatur foliis multiplicatis onustum (fig. 14, 15, 17). Plantæ adultæ radix-fissa in lobos seu gibbos 3, post anthesim effætos (fig. 22.6); quotannis renovatur, hiemali et verno tempore farcta succulenta, æstivo emaciata. Floruim, froctuumque vices agunt conceptacula basi foliorum immersa’, propriis-appendicibus prædita, scilicet squamä perigo- nali (fig. 26, 27 n) etglandulé ad instar stigmatis aut antheræ mar- cescente (fig..23, 26, 27, 28 0). : Anomala indoles plantarum aquatilium numerosis patet exemplis ut in trapâ, vallisneriâ, aliisque fluviatilibas , nec aded mirum est si organa sexualia apud Iscetem, extra normam communem se se habeant. Naturalem Zosteracearum ordinem'intra certus fines ratione pol- linis insoliti positum esse arbitror. Pollen in Zosterä et Cimodoceä filamentosum pellucidum , peculiarem exsudat visciditatem fecunda- tioni idoneam. More haud prorsüs absimili succos antherarum Isoe- tis, absque pulvere ipso per aquam diffluentes, ad ovaria posse transferri puto: Disquisitionem deusu et nomine partinm fractificantium germi- nantiumve , trado botanicis qui è collectis circàa plantas ordinum dissimilium'observationibus , maximè consentaneas regni vegetabilis léges valeant statuere. Tsvetes setacea ab Iscete lacustri abundè differt notis sequentibus. TI. sétacea radice regulari trilobä, foliis subulatis subtriquetris mollibus ; septis cellularum concoloribus. DE L'ISOETES SETACEA. 119 I. lacustris radice plerumque irregulari, foliis calamiformibus subcylindricis fragilibus, septis cellutarum medullosis albis. Radiculas vidi in Zsoete lacustri ramosas quales depictæ sunt à cl. Linneo in itinere suo scanico, p. 149, nec simplices utcl. Wah- lenberg et Smith enarrant. Radiculæ limo expurgatæ cito collabun- tur et simplices fibras menliuntur, quas per aquam:si fluitantes mo- veris ramosas esse æquè detexeris. Neque id mihi contigit videre quod testatur Wahlenberg, qui structuram ovulorum granorumque pollinicorum é è granulis quatuor aggregatis compositam descripsit et delineavit. Grana ovulorum et pollinis rudimentaria aut perfecta, per quamlibet plantæ ætatem diù investigata, prorsüs simplicia esse me semper docuit autopsia. Supe- rest ut Wahlenbergïi errorem refellam qui symetricas areolas se- minum à mutuà eorum pressione formatas esse putavit, nàm extant in superficie seminum areolæ orbiculares post mutuarn pressionem ritè applanatæ, dum tripartita eorum hæmisphæria congeniali struc- turæ tribuenda sit Nihil nisi post iteratas observationes retuli, cùm Isoetem lacustrim vivam è montibus Vosagorum à cl. professore Nestler acceperim, quan cultam possideo, Isoetemque setaceam Mouspeliensem simül conferre licuerit. 16* MÉMOIRE Sur la Série linéaire des plantes polypétales, et en, particulier de celles qui pire partie de la Flore brasilienre. PAR M. AUGUSTE DE SAINT-HILAIRE. Lss botanistes savent actuellement que les. rapports des plantes ne suivent, point une progression mathématique, et qu’ils se croisent dans tous les sens. De là il résulte que vou- loir établir une série linéaire parfaite seroit chercher à ré- soudre un problème insoluble; de là résulte encore qué l’on ne sauroit former une telle série sans sacrifier des rapports très-importans pour en ménager d’autres; et qu’enfin il ne: seroit peut-être pas impossible de composer des séries qui, io en un certain nombre de points, fussent pourtant également bonnes. L’illustre Brown a dit, à non près, qu on ne parviendroit à établir une bonne série qu'après avoir composé isolément différens groupes naturels, sans s'inquiéter des familles qui n’y entreroient point (Gen. rem). Lui-même s’est occupé de ce genre de travail, et, plus d’une fois, j'ai tâché de suivre son exemple. Je crois de telles recherches infiniment utiles pour la connoissance générale des aflinités ; je les crois très- utiles aussi pour la formation d’une carte, où d’un coup SÉRIE LINÉAIRE DES PLANTES POLYPÉTALES. 121 d'œil on pourroit apercevoir les rapports de tout le règne végétal. Mais les inconvéniens d’une série linéaire sont tels qu’à moins de laisser d'immenses lacunes, on sera forcé quel- quefois de rompre dans la série générale les groupes les plus naturels formés isolément. Je vais en donner deux exemples tirés de mes propres écrits. En parlant des rapports des Cucurbitacées ( voyez mon Mémoire sur cette famille et son appendice), j'ai dit qu'après les Zoasées, il falloit placer les Turnérées, puis les Pas- siflorées(1),les Nandhirobées, les Myrtées, les Onagraires, les Combrétacées, et enfin les Cucurbitacées. Les Narndht- robées se nuancent bien avec les Myrtées par le moyen du Lécythis er du Couroupita ; cependant il m'est impossible de placer dans une série généraleles Cucurbitacées après unesuite composée des Myrtées, des Onagraires et des Combréta- cées ; car alors il faudroit que je fisse suivre ces dernières des Mélastomnées, et toutle monde sentira qu'un tel arrangement seroit presque ridicule. Je me vois donc forcé dé mettre après les Nandhirobées les familles suivantes, présentées dans l’ordre que je vais indiquer, savoir: les Cucurbitacées, les Combrétacées, les Cercodéennes, les Onagraires ,\es Myr- tées, les Mélastomées. Je sens très-bien que cette dernière série pourra plaire à quelques personnes plus que la pre- mière, parce qu'aucunes plantes ne se ressemblent autant par le port que les Fevrllea et les Cucurbitacées; mais il n’en est pas moins vrai qu'en rapprochant ces plantes, je sacrifie (1) Je passe sous silence, dans cette série, les genres qui établissent des inter- médiaires. 122 SÉRIE LINÉAIRE les rapports que j'ai indiqués entre le fruit des Nandhirobées et celui des Myrtées(1). Je passe au second exemple que j'ai annoncé. Dans ma monographie des genres Sauvagesia et Lapradia (2), ÿ'ai formé un groupe composé des Droséracées, des Violacées, des Cistées et des Frankéniées; mais la série linéaire ne doit présenter ce groupe qu'après plusieurs familles où l’on trouve également des placentas pariétaux, savoir: les Cap- paridées et les Bixinées (3); or, si je faisois suivre immédia- tement celles-ci des Droséracées , il est évident qu'il y auroit entre ces familles un intervalle considérable. Je néglige donc les rapports qui m'avoient fait ranger les Cistées entre les Violacées et les Frankéniées, et je les néglige avec d’au- tant moins de peine que, par l’intermédiaire du Lapradia, la transition des Y’rolacées aux Frankéniées ne se fera pas sentir trop brusquement. Pouvant actuellement disposer des Cistées, je les transporte entre les Brxinées et les Droséra- cées, et elles rendront le passage moins sensible, parce que, comme les premières, elles ont des étamines indéfinies, et que dans le genre Helianthemum, elles présentent des sti- pules, comme en offrent aussi les Bixinées. ÿ Au reste, quand le botaniste connoît tous les rapports des plantes, il doit remédier aux inconvéniens inhérens à la série linéaire, en indiquant dans son texte, à la suite des familles, (à) Voyez mon Mémoire sur les Cucurbitacées. (2) Voyez l'Histoire des Plantes les plus remarquables du Brésil et du Paraguay. 3) M. De Candolle a déjà placé les Birinées entre les Flacourtiées et les Cistées; et plus anciennement M. de Jussieu mettoit les genres Bixa et Banara entre les T'iliacées.et les Cistées. DES PLANTES POLYPÉTALES. 123 les rapports qu’on est forcé de négliger dans la série. C’est ainsi qu'en ont agi MM. de Jussieu et De Candolle, et c’est ainst que moi-même, dans mon Flora Brasiiæ meridionalis , j'ai fait sentir, en parlant des Mérispermées, les rapports de ces plantes avec les Æwphorbiacées , rapports que l’on trou- vera, soit dit en passant, plus sensibles encore, si l’on veut faire attention à une note du même ouvrage, où, au sujet d’une espèce de Ménispermeées, je montre qu’on pourroit presque considérer chaque étamine de sa fleur comme une fleur distincte, ainsi qu’on le fait dans le genre Ewphorbia. S'il est bien établi que la série linéaire ne sauroit être par- faite, il n’en est pas moins vrai que nous devons travailler à en faire disparoitre le plus de défauts qu’il nous sera possible. Dédaigner de rapprocher les famiiles d’après les rapports, c’est sans doute s’épargner un embarras extrême; mais il me semble que le naturaliste sectateur des affinités doit atta- cher à cet arrangement autant d'importance-qu'il en attache à l’arrangement des genres dans une famille, et des espèces dans un genre. J'ai donc cru devoir jusqu'ici établir dans mon Flora Brasiliæ meridionalis la série la plus naturelle qu’il m'a été possible; et comme mes idées sont à peu près fixées sur cette série, je vais la faire connoître telle que je la concois, depuis les Renonculacées jusqu'aux monopé- tales, en l’accompagnant de quelques observations succinctes. Je m’empresse de reconnoître, au reste, que ma tâche est moins difficile que ne seroit celle de l’auteur d’un ouvrage général, parce quil peut y avoir, si je ne me trompe, une dizaine environ de familles ou petits groupes qui ne four- nissent aucune plante à la Flore du Brésil méridional, et qui / SÉ 2 127 ERIE LIN£AIRE par conséquent n'entrent point dans ma série. La voici telle que je la forme : 1 Renocnculacées. 28 Crucifères. 2 Dilléniacées. 29 Capparidées. 3 Magnoliées. 30 Bixinées. 4 Anonées. 31 Cistées. 5 Berbéridées. 32 Droséracées. 6 Ménispermées. 33 Violacées. 7 Ochnacées. 34 Frankéniées. 8 Simaroubées. 35 Caryophyllées. 9 Rutacées. 36 Paronychiées. 10 Géraniées (1). 37 Portulacées. 11 Malvacées. 38 Crassulées. 12 Tiliacées. 39 Ficoïdes. 13 Ternstromiées. 40 Saxifragées. 14 Marcgraviées. 41 Nopalées. 15 Guttifères. 42 Loasées. 16 Hypéricées. 43 Turnérées. 17 Aurantiacées. 44 Samydées. 18 Vinifères. 45 Passiflorées. 19 Hippocratées. 46 Nandhirobées. 20 Malpighiées. 47 Cucurbitacées. 21 Erythroxylées. 48 Combrétacées. 22 Rhizobolées. 49 Santalacces. 235 Méliacées, 5o Cercodéennes. 24 Sapindacées. 51 Ouagraires. 25 Polygalées. 52 Myrtées. 26 Fumariacées. 53 Mélastomées. 27 Papavéracées. 54 Salicariées. ; (1) Je crois devoir rappeler que, sous ce titre, je comprends les Géraniées , Oxalidées, Tropéolées , et Linées de M. De Candolle, DES PLANTES POLYPÉTALES. 125 55 Vochysiées. 60 Rhamnées (1). 56 Rosacées. 61 Célastrinées. 57 Légumineuses. 62 Aquifoliées. 58 Connaracées. 63 ÂAraliées. 59 Térébintacées. 64 Ombellifères. J'ai déjà fait sentir dans mon Z%ora les rapports qui m'ont conduit à établir l’arrangement que j’ai formé pourarriver des Renonculacées aux Malyacées. Cette série, jusqu'aux Me- ruispermées, est, à un très-léger changement près, celle que M. De Candolle a indiquée, et je ne puis m'empêcher de croire qu'elle sera conservée par tous les observateurs. M. De Candolle, tout en admettant comme familles dis- tinctes les Mal»acées proprement dites, les Szerculiées, les Buttnériacées proprement dites, les Laszopétalées, les Hermaniées ei les Dornbéyacées, demande s’il ne seroit pas mieux d'en faire un seul groupe. J'ai dit à peu près dans mon Mémoire sur le Gynobase (voyez l'Histoire des Plantes les plus remarquables) que, pour être conséquent, 1l falloit, conserver autant que cela est possible, à peu près la même dis- tance entre les familles, et des distances moindres sans doute, mais également proportionnelles entre les tribus des familles diverses. J’ai ajouté que, pour pouvoir s’en tenir à quelque chose de fixe, on pourroit prendre pour norme un livre qui est entre les mains de tous les botanistes, le Genera Planta- rum de Jussieu, livre qui, malgré tant de découvertes mo- dernes, reste peut-être le plus beau de tous ceux qui ont été publiés sur les rapports des plantes. Je n’ai pas besoin de (1) Peut-être faudra-t-il réunir quelques uns de ces derniers groupes, ou en changer un peu l’ordre. Méin. du Muséum, 1. 14. 17 4 126 SÉRIE LINÉAIRE dire que ces principes n’admettent pas une rigueur mathéma- tique; mais voulant y rester fidèle autant qu’on peut lètre, je me prononce pour laflirmative dans la question proposée par M. De Candolle, et ne considère que comme des titres les groupes indiqués plus haut, parce qu'il ne me paroit pas y avoir entre eux plus de distance qu’il n'y en a, par exemple, entre les groupes dont tout le monde se contente de faire des tribus dans la famille des Rosacées. Mes Malvacées brast- liennes se composeront donc de la tribu des Buttnériées, de celles des Hermantées, des Malpées, des Bombacées, des Dombéyées et des Sterculiées, groupes que je conserve tels que M. Kunth les a si bien circonscrits. M. De Candolle a déjà fait sentir les rapports des Zznum et des Malpacées. Ce sont les Buttneriées que je place immédiatement après le Linum, parce qu’elles ont, comme lui, avec un embryon droit et des anthères 2-loculaires, des étamines definies dont plusieurs filets restent stériles et sont analogues aux dents des Liu. A l’exemple de M. de Jussieu et de tous ceux qui lont suivi, je conserve comme famille les 77/zacées, qui se dis- tinguent de toutes les tribus de Malpacées par leurs éta- mines libres. Le Laplacea, et bien plus encore, ce me semble, le Co- chleospermuim que je mettrai à la tête des T'errsiromracees, lieront cette dernière famille avec les 77/acées. M. De Candolle a déjà fait sentir les rapports des Marogra- prées et des Guttifères ; mais pour ne pas rompre ceux que ces dernières ont avec les {/ypéricées, ce sont les Marcora- _piées que je range avant ces deux dernières familles. DES PLANTES POLYPÉTALES. 127 Après les Æurantiacées qui suivent naturellement les Hypéricées, je range également les Æmpélidées dont les rap- ports avec d’autres familles ne sont pas très-prononcés, mais qui pourtant ont, comme les {wrantiacées, uñnectaire hypo- gyne (voyez DC. Prod.), des pétales larges à la base, un fruit succulent et un embryon droit. Il seroit inutile de démontrer les rapports que les Hippo- cratées ont avec les Malpigluées, et celles-ci avec les £ry- throxylées. La véritable place des Rhzzobolées, que je mets provisoirement à côté de ces dernières, est pour moi très- incertaine. Je serois presque tenté d’en dire autant des Mé- liacées ; cependant au milieu de l’obscurité qui enveloppe encore à mes yeux les aflinités de cette famille, il me semble qu'elle n’est nulle part aussi bien placée qu'où l’a rangée M. De Candolle, c’est-à-dire, auprès des Sapindacées. J’ai fait sentir aïlleurs (Monographie des genres Sauva- gesia et Lavradia’) combien les Poly galées avoient de rap- ports avec cette dernière famille, et en les mettant auprès des Sapindacées, j'ai par cela même l'avantage de pouvoir les pla- cer er même temps auprès d’une famille avec laquelle elles ont également de grandes aflinités, savoir, les Frmnariées. Comme celles-ci, les Polygalées ont en effet des fleurs irré- gulières, des étamines soudées, un style unique, un ovaire 2-loculaire, des semences garnies de caroncule, un péris- perme charnu: Ayant déjà discuté dans mes autres ouvrages (1) les rap- (1) 7’oyez mon Mémoire sur le placenta central, celui sur les Cucurbitacées, et ma Monographie des genres Sauvagesia et Lavradia. * 17 128 SÉRIE LINÉAIRE. ports des familles que je place successivement entre les Dro- -séracées et les Loasées, je ne reviendrai pas sur cette partie de ma série, mais je dois dire quels motifs me portent à pla- cer les Sarnydées entre les T'urnérées et les Passiflorées. Il est incontestable que les Sarnydées s’éloignent des T'é- rébintacées par leurs placentas pariétaux. Ce caractère, il est vrai, les rapproche, comme la dit un savant auteur, des Bixinées etde plusieurs autres familles à insertion hypogyne; mais elles ne peuvent être rangées auprès de ces familles, puisque leur insertion est périgyne. Or, ces mêmes caractères qui les éloignent des 7'érébintacées et des Bixinées, près desquelles on a cru tour à tour pouvoir les placer; ces mêmes caractères, dis-je, je les trouve tout à la fois dans les 7urné- rées et les Passiflorées ; donc la véritable place des Sarni- dées est celle que je leur donne, et l’on va voir que c'est avec les Passiflorées qu’elles ont le plus d’aflinité. Leur port, je Pavoue, n’est pas celui des Grenadilles ; mais je suis forcé de placer bien plus près encore de ce genre le Malesherbia qui assurément n'a pas le port d’un Passzflora. La différence du factes ne sauroit d’ailleurs compenser les rapports qui exis- tent dans les parties de la fleur. Chez les Passiflorées et les Samnydées je trouve égale- . ment l’absence de la corolle, un calice coloré et une insertion périgyne. Les corps stériles des Sarzydées sont évidemment analogues aux couronnes de la fleur des Grenadilles. J'ob- serve également dans ces plantes des étamines définies, trois stigmates en tête, un ovaire libre et uniloculaire, et trois placentas pariétaux. Enfin, ce qui est fort remarquable, leur semence m'offre également un arille véritable. DES PLANTES POLYPÉTALES. 129 M. Brown, en laissant les Santalacées parmi les apétales, avoit déjà fait sentir que les écailles qu'on trouve dans cette famille à l'enveloppe florale lui donnoiïent de l’analogie avec les polypétales. Mais j’ai recueilli en Amérique une Santa- lacée qui a une véritable corolle; donc cette famille doit sortir de la classe des apétales, qui n’admet pas de plantes polypétales, et avec laquelle d’ailleurs les Sartalacées n’ont par l'ovaire aucun rapport réel. Actuellement, obligé de les ranger parmi les polypétales, il est évident que je dois leur choisir une place au milieu de celles de ces plantes qui ont des étamines périgynes et l'ovaire infère. Leurs parties s’'écar- tent du nombre quaternaire, type des Cormnbrétacées et des Cercodéennes ; cependant elles ne sauroïent être mieux pla- cées qu'entre ces familles; car leur ovaire est uniloculaire comme dans les Comnbrétacées, et leurs ovules comme dans ces deux groupes ont le sommet tourné vers le fond de la loge. Je ne dirai rien ici de la place que doivent occuper les Vochysiées qui comprennent les genres Qualea, Vochysia et Salpertia. J'ai démontré ailleurs (1) que cette famille n’a- voit avec aucun autre groupe des rapports très-intimes, mais que pourtant c’étoit encore entre les Salcartées et les Ro- sacées qu’elle pouvoit être le mieux placée. Il seroit superflu de démontrer que les Rosatées doivent être suivies des légumuneuses, celles-ci des Connaracées, et ces dernières des T'érébintacées, etc. (1) Joyez mon second Mémoire sur le placenta central , inséré dans le Recueil du Muséum d'Histoire naturelle. 130 SÉRIE LINÉAIRE DES PLANTES POLYPÉTALES. Par une suite de familles qui présentent des arbres à fleurs très-apparentes, et à étamines hypogynes, j'arrive aux Æra- rées. Je ne prétends pas que cette partie de ma série ne prête point à la critique; mais si la suite des groupes qui, dans le Genera de Jussieu, s'étendent des Campanulacées aux Ombellifères, présente l’enchainement le plus admirable, il n’en est pas moins vrai que rien n’est plus difficile ensuite que de lier ces dernières avec le reste des polypétales; et je dois m’estimer heureux si, conservant ailleurs les rapports les plus réels, j'ai pu encore ici sauver des disparates trop choquantes. MÉMOIRE Concernant louverture que Gre» a décrite le prémier sur le TEsr des graines; suivi d’une notice sur le genre PONTEDERIA. PAR M. RASPAIL.  L'EXTRÉMITÉ /@ plus épaisse de la fève, dit Grew (1), on voit dans la peau extérieure une ouverture qui est à peu près de la grandeur qu'il faut pour y passer une petite corde d'épinette, et lorsqu'on coupe la peau, on trouve qu’elle se termine à la pointe de la partie que j'appelle la radicule…. D’après Grew, cette ouverture servoit à deux fins : 10. à aérer lembryon; 20. à faciliter le passage de la radicule dans l’acie de la germination (2). Des auteurs qui vinrent long-temps après lui ont de temps à autre modifié cette idée; et M. Turpin a avancé, sans avoir cependant vérifié le fait d’une manière directe, que ce trou, qu’il a nommé micropyle, étoit la cicatrice d’un cordon vas- culaire qui auroit existé à l’époque de la fécondation (3). (1) Auat. des Plant., Paris, 1655, P- 2. (2) Jbid, p. 202. (3) Annal. du Mus. d'Hist. nat., t. vi, p. 109, 132 MÉMOIRE CONCERNANT L'OUVERTURE En dernier lieu, M. R. Brown, dans un Mémoire plein de faits, a cherché à établir que l'ouverture de Grew étoit une véritable perforation qu'il croit destinée à transmettre l'aura seminalis àV'amande de l’ovule. T’auteur ne donne à la vérité ce dernier fait que comme une hypothèse qu'on ne doit pas admettre à la hâte (Ærnal. des So. nat., tom. var, p.217). Aussi nous garderons-nous bien d'ouvrir une discussion à ce sujet, et d’opposer à cette idée le reproche que nous sem- bleroit encourir la nature, elle qui obligeroit l'aura semu- nalis à traverser tant de tissus imperforés, tels que les pa- pilles et les fibrilles des stigmates, le stigmate, lesmembranes plus ou moins résineuses qui tapissent l’intérieur de l'ovaire, et qui auroit ensuite besoin d'un trou pratiqué dans le test de l'ovule pour faire parvenir directement l'aura seminals sur le point où doit se former l'embryon. D'ailleurs M. R. Brown admet qu'il existe des familles nombreuses telles que les com- posées dont les ovules sont imperforés : la perforation de l'oyule ne seroit donc pas nécessaire à la fécondation; que dis-je? le mode de fécondation ne seroit plus unique, et'il existerait des familles entières pour lesquelles la nature qui féconde auroit besoin de suivre une route insolite et anomale. - Mais ce n’est pas sous ce point de vue que nous allons nous - occuper de l'ouverture de Grew. Notre Mémoire roulera sur le fait, et non sur l'hypothèse. Le trou décrit par Grew est- il une véritable perforation ou n’en est-ce qu’une image trom- peuse? Voilà le point d’une question qui nous occupe depuis assez long-temps, et que nous croyons avoir résolue après des dissections aussi longues que minutieuses. Si l’on observe les graines d’une foule de légumineuses, Du TEST DES GRAINES. 193 entre autres du haricot du côté de lombilic (pl. 1, fig. 1}, on aperçoit deux empreintes, dont l’une (a), qui forme une cavité, correspond à la radicule de l'embryon, et l’autre (4) se dessine de l’autre côté du hile comme une vésicule (1). Or, en admettant que la première soit un trou, je ne sais pas ce qu'on doit faire de celle qui lui est opposée, et je ne vois pas pourquoi Grew n’a pas supposé deux trous pour aérer 1'embryon. Mais ce qu'il y a de plus singulier dans ce fait, c'est que sur certaines graines de la même famille, lorsqu'on les examine à une époque un peu voisine de la maturité, lempreinte qui correspond à la radicule de l'embryon ne s'observe aucunement, tandis que l’autre empreinte est fort bien dessinée. Je citerai comme un exemple de ce que j'a- vance la figure 10 (pl. 1 ), qui représente le côté du hile du Cassia marylandica. Ce n’est pas cependant par cette considération que nous avions été amenés à révoquer en doute l'existence du trou de Grew, mais plutôt par la nature des recherches qui nous ont prouvé que les perforations de membranes admises par quel- ques physiologistes ne sont que des cellules ou des globules transparens sur leur centre, recherches qui nous ont de plus en plus convaincus que la nature ne se servoit pas, pour opé- rer ses mystères, de pores, érous où perforations acces- sibles à nos instrumens d'optique. Mais comme ce n’étoit point par des conséquences d’un ordre de faits différens qu'il nous étoit permis de renverser un fait admis par tant de physiolo- (1) C’est l’organe que M. Savi désigne sous le nom de Glandula basilaris ( Mé- moire sur les genres Phaseolus et Dolichos, Giorn. dei letter., 1824). Mém. du Muséum. 1. 14. 18 134 MÉMOIRE CONCERNANT L'OUVERTURE gistes justement célèbres, nous résolñmes de procéder à la solution du problème de l’ovulepär des observations.et des dissections microscopiques faites sur le frais; ét tant quelles ovules ont continué de se'féconder et de croître, nous n'a- vons cessé un seul jour de poursuivre ce genre derrecherches: Le procédé. que nous avons suivi étant le:mème dans un travail. qui avoit pour but:de: voirla même chose sur: des individus différens ; nous allons le décrire-en peu de mots, afin de n'être pas obligés de Ie rappeler à ee observation spéciale... oi : Examiner et dessiner ? Guule non fécondé aw grossissement de cenit.du microscope de M. Selligue;letiaprès.avoir distinc= tement! reconnu le! point que MR Brown désigne sous le nom, de, perforation, ramener l’objet ‘au simple grossissez ment d’une loupe; couper l'extrémité de cette: partie sup posée perforée, et cela de manière à:ce quella coupe eûtlieu précisément entre ce que M. R: Brown désigne sous lernom de-membrane interne et entre la perforation-externe ; placer de:.champ ‘cette extrémité circulairement coupée, et lexa= miner.de nouveaudans:cette position à un: grossissement de cent: diamètres;tafin de reconnoitre si les rayons lumineux passeroient à travers cette perforation sans-être brisés parles mailles d’un:tissumembraneux ;'enfin, examiner comparati- vement la même prétendue perforation surdes graines avan= cées, et en reconnoître et'la nature et les rapports avecles membranes externes: et internes de la graine: telle ‘est la marche que nous avons suivie‘dans cette sorte de recherches, qui asfait passer successivement sous nos yeux/un assez grand nombre d’ovules'et de'grainés'appartemant à des genres bien DU TEST DES GRAINES. 135 éloignés les uns des autres, parmi lesquels nous citerons les Cassia, le Canna indica, le Cardiospermum halicacabum, \e Samolus Valerandi, le Pontederia cordata, le ‘Papaser rheas, le Lythrum-salicaria,le Datisca cannabina, \e Can- nabis sativa, le Zygophyllum fabago, le Fagonia cretica; le Zygophyllum morgsana, le Pesanum harmala, \e Che- lidonium majus, le: Sinapis nigra, le Queria canadensis, bien des Phaséolées, le Lychnis dioica, le Cucubalus behen, le Saponaria vesicaria ; etc. Les ovales non fécondés des diverses plantes affectant des formes non moins variées que les graines, ce seroit sacrifier la clarté et l'exactitude au laconisme que de généraliser la question; il nous paroît plus convenable de faire l'application du procédé ci-dessus décrit aux ovules de trois ou quatre plantes qui peuvent fournir autant de types différens, et nous commencerons par le Pontederia cordata. L’ovule non fécondé du Pontederia cordata (pl.», fig. 2), observé au grossissement déjà indiqué, est bien propre à ex- pliquer l'illusion qui, d'après nous, auroiït porté MM. Thomas Smith et R. Brown a admettre une perforation dans l’ovule ; l'illusion mème est si complète, que nous sommes persuadés d'avance qu'il n'est aucun botaniste qui ne se trouve disposé à se ranger de l'avis des deux savans Anglais à la simple ins- pection, et sans le secours d’aucune dissection anatomique. L'ovule de cette espèce s'attache au sommet du Placenta par un Raphe vertical (5) de la base duquel monte, avec adhérence, un Nucleus ventru qui s’étrangle au-dessus de son sommet pour former une espèce de cylindre (2) transpa- rent, dont l'extrémité horizontalement aplatie (a) se dessine 18 * 136 MÉMOIRE CONCERNANT L' OUVERTURE comme le seroit la perforation décrite par M. Brown, et en occupe exactement la place. Mais si l’on coupe avec dextérité ce cylindre (2) un peu au-dessus du sommet (a), et qu’on le fixe sur le porte-objet par la surface amputée, il dèvient évident que ce grand tron est un tissu composé des mêmes cellules qui recouvrent tout l’ovule, et en forment pour ainsi dire le Tes# (fig. 3). Deux circonstances concouroïent à l'illusion quand l’ovule non mutilé étoit observé, appliqué par le flanc sur le porte-obijet: 1°. la portion du Test forme au bout de ce cylindre une légère dépression ; or, une dépression observée. de profil à Vextré- mité d’un cylindre simule Porifice d’un trou: 20. les cellules à l'extrémité que nous décrivons ne sont pas'infiltrées de sub- stances capables de nuire à leur transparence; en sorte que cette portion diaphane contrastant avec la partie opaque occu- péeparle Nucleus,ajoute encore à lapremièresource d’illusion. “L'ovule du Sénapis rigra (pl. v, fig. 5) qui forme, ainsi que celui du Papaver rheas (pl. 2, fig. 18), le second type des ovules, sous le rapport du genre d'observations qui nous occupe, est peut-être encore plus propre que celui du Pontederia cordata à mettre dans tout son ‘jour l'explication et la confirmation de ce que ‘nous venons d’avancer. Les cellules de la prétendue perforation y sont si grandes , et se ‘dessinent si bien quand on place la section transversale de champ et en collant la surface amputée sur le porte-objet, qu’il est impossible de ne pas s'en faire une idée exacte (pl: 1, fig. 6, et pl. 2, fig. 18); et pourtant cette portion transpa- rante du Test, en s’affaissant un peu vers l’intérieur de l’ovule, présente avec une illusion complète l’image de l’orifice d’une DU TEST DES GRAINES. 137 ouverture, quand l’ovule entier est couché sur le flanc. Dans les ovules des Zygophyllum morgsana, fabago (pl. 1, fig. 2),.et Peganum harmala.(pl. 2, fig. 13,14, et 15), qui peuvent servir de troisième type, la dépression (ou prétendue. perforation) prend un caractère tel qu'on pourroit en comparer:le profil à deux lobes, dans l’interstice desquels le sommet.du Mycleus s’avance souvent jusqu’à for- mer un troisième lobe. Sur le Zygophyllum fabago (pl. 1, fig. 3), en pressant avec l'instrument l’amande (Nucleus), nous avons pu voir l'extrémité de. ce dernier organe, cédant à l'effort de la pression, sortir par l'interstice des deux lobes, fait qui sembleroit confirmer pleinement ce que dit M. R. Brown au sujet de l’ovule du Æzrgra (x), si ce phénomène ne s’étoit pas toujours offert à nos yeux avec des,circonstances qui ac- compagnent la rupture d’un tissu extérieur. Car, à mesure que nous pressions le Vucleus, il se formoit au prétendu trou une vésicule qui n'éclatoit que lorsque la pression aug- -mentant forçoit sa membrane à. se déchirer. Le Nucleus dont la pointe semble former sur le sommet. de ces ovules. un troisième lobe, ne fait donc que pousser le T'es, sans cesser d'en être revêtu. À l'égard de ces sortes d'ovules, nous n'avons pas manqué de varier nos procédés; tantôt.nous! avons observé.le pré- tendu trou par réflexion et de champ, et cette portion réflé- chissoit la lumière comme le font les simples, cavités, et non comme.le feroit la perforation (pl. 2, fig. 14); tantôt nous avons. cherché à enlever le T'es de l’ovule à partir de (1) Æpice acutiusculo lœævi aperturam, membranæ internæ attingente (Loc. cit.). 138 MÉMOIRE CONCERNANT L'OUVERTURE la partie inférieure à la dépression, à obtenir ainsi une mem- brane simple qui s ’étendoit sur le porte-objet sans se bosseler en deux lobes, et renfermoit dans son centre la trace de l’or- gane que nous cherchions à étudier; et alors, ce tissu ne pa- roissoit nulle part avoir subi la moindre solution de conti- nuité. On peut se faire une idée de cette dernière observa- tion par la figure que nous avons donnée du trou ovulaire du Peganum harmala XL. (pl. 2, fig. 15). IL est inutile de faire observer que si la cavité formée par cetie prétendue perforation étoit trop profonde, on seroit exposé à n'intéresser dans une coupe transversale que, les bords de l’orifice, et que dans ce cas on auroit réellement un trou ou plutôt un anneau sur le porte-objet; mais l'habitude de ces dissections apprend à échapper à cette cause d'erreurs. Il est des ovules conformés comme celui des Dianthées, Crucifères et des Papaver, sur lesquels la portion qui corres- pond à la prétendue perforation des autres ovules n’offre pas la moindre image d'une dépression même. On y voit les rangs des cellules, au lieu de se terminer brusquement à ce point comme dans les ovules déjà cités, revenir au con- traire sur eux-mêmes, et décrire plus ou moins régulièrement des ellipses concentriques dont les deux bouts, au lieu de se rejoindre, rentrent parallèlement dans le pa ombilical , fort court, qui attache l’ovule au Placenta. Nous citerons comme un exemple assez pittoresque de ce que nous avan- cons, l'ovule du Sarnolus Valerandi (pl.x1, fig. 7). Il est d'autres ovules, fes que gelui da Paie cannabina, quer, je ne dis pas une trace, mais même une place qui puisse. DU TEST DES GRAINES. 139 correspondre à la perforation des autres graines (pl 1, fig. 4). Dans le Cannabis sativa on voit là radicule s'enfoncer telle- ment sous lé style que, s’il falloit une perforation pour la fé- condation, cette perforation ne pourroit exister que dans le centre des trois stigmates, où cependant il est impossible d’en trouver la trace. Enfin l'ovule et la graine du Cardiospermum halicacabin Sont éminemment propres à détruire l'idée qu'on s'était formée de la perforation décrite par M. Brown. Près de l'échancrure de la tache blanche qui forme comme l’arille de cet ovule avancé en âge, on voit à la vérité un point dune couleur plus foncée, mais ce point n’y présente pas la moindre image d’une dépression : il est lisse comme le reste du Test; ensuite si l'on enlève l'épiderme, et que par des coupes transversales successives on cherche à arriver jusqu’à la radicule, on ne surprendra aucune espèce de trace de canal: l’espace qui sépare la pointe de la radicule est tellement éloi- ghé de ce point par deux ou trois couches en spirales, qu'il faudroit forcer beaucoup lanalogie pour avancer que la radi- cale correspond à cette perforation supposée, et même pour y décrire une perforation. AA TPn’est pas inutile de faire observer que la direction de cétte prétendue perforation varie autant que la direction et le: point d’inserüon du pédicule de l’ovule (podosperme),. Dans le Portederia cordata et les Rutacées, cette prétendue perforation fait face à la base du style; dans les Papaver elle regarde la elcison placentaire, et se trouve quelquefois infé- rieüre au rèste de l'ovule; dans les Paronychiées elle re- garde 14 base de l’ovaire ; dans les Dianthées elle fait face au Placéñté etc; ete. ° NES F46 MÉMOIRE CONCERNANT L' OUVERTURE :| Misiitenant,, si mous: passons-de Fovüle non fécondé à l'o- vale parvenu son: summurn d'dccroïssement, c’est-à-dire à lu graine; "ik{est “évident que j'puisquet l’ovuler n'est :pas perforé sur le point qu'ôn'régardoit comme une: perfo- ration; la grainé0né peutpaslètres davantage: 0Cependant cette préterid te p erforationiprésente une cavité telle-sur'cer- täines ‘graines, sure haricot; par rexémple,; qu'elle test à pers près, pour” mé servir d’unierexpréssion de: Grew; de la grandeur qu il'faut pour ÿ passer une 7. corde d'é- pinétté\(p: 5 à; ‘eu c'est Pr que” Yobservation: s'est arrêtée depüis” 1° publication" à de volume de lAnwtomie des Plantes: Bb 259 sb éonicra eslinsninexs né 20rreniere Mais Ja° meilléure manière ‘de’ réconnoître que :surices graines cette” perforation äpparente n est qu'une cavité, c’est d'étudier 4° abord au microscope Ja disposition et les de siüns des cellules qui composent la couche extérieure du Test deces' grainés ; ét'en étudiant ensuite séparément l’organisa- tion du fond de la cavité obtenue: par descoupes transver- sales Successivés, 6m s’dssurera que lasuperficieletles cellules des parois mntérnes dü/ trou prétendu ne diffèrent en rien de celtes du Test? eñ ‘un MO; que le Test se-montre: dans cette viré £ans atieune solution dercontinuitée #152n1 2 562 89 #1 ® Sur les graines qui aù lieude-cette cavitérn SÉRIE qu'une taéhe; ilest bien plus facile de s'assurer qué-læ fcouche/des te Iles à internes du Test ya passubi lamoindré interruption ‘dans son tissu (Cassia marylandica Lpphw, fig ro:a)s1fo- | vie et Jai graine ne. sont donc-pointperforés ; et-la féconda- on a pas besoin :d LEE OMRAAMARENET auypoint où lem- bryon doit naître. ME 1 Ssa 6 .svée M DU TEST DES: GRAINES: : 141 Cependant quel rôle joue/cette cavité :sur l’ovule.et sur la graine? car enfin puisqu’ellé est.si.souvent en harmonie avec la direction de la radicule ; il faut bien que sa présence tienne à des causes constantes d'organisation, : Nous avons eu d’autant:plus à cœur de nous occuper de ce point de vue , que nous. étions bien sûrs d'avance que l’é- tude de cette perforation apparente nous amèneroit naturelle- ment à la connoissance de la nature de la seconde impression qui, sur certaines graines, se remarque symétriquement. de l’autre côté du hile. Les recherches relatives à cette question ont été faites sur les ovules et les graines des Crucifères et des Légumineuses. En examinant les graines de ces deux familles à une époque intermédiaire entre la fécondation et la matu- rité, on voit évidemment que c'est sur la prétendue perfora- tion que s'insère un sac intérieur toujours distinct sur tout le reste de sasurface de la surface interne du tégument extérieur (Test), et dont les parois examinées au microscope sont com- posées, comme le £esf, d’une couche externe de cellulles que j'appelle épiderme, d’une couche interne, et d’une couche intermédiaire et moins simple que les deux autres, qui revient à ce qu’on nomme quelquefois parenchyme. Ainsi l'extrémité de ce sac s’insère sur la face interne du Z'esf qui correspond à l'apparence externe d’une perforation; cette extrémité en suivant le développement du sac a entrainé intérieurement le point d’adhérence, et a produit là une cavité; l’orifice de cette cavité étant formé uniquement par le pli circulaire de la couche externe des cellules du Test, cellules qui ne sont point, à l'époque de la fécondation, infiltrées de substances M ém. du Museum. 1. 14. ‘19 142 MÉMOIRE CONCERNANT L'OUVERTURE capables de les rendre opaques, la transparence de leurs pa- rois à produit toute l'illusion’ et a fait admettre l'existence d’un trou. Ce sac, dont nous allons étudier la nature et le développe- ment, n'est autre que la Sécondine de Grew (r) et l’amande de Rich. et de M: R. Brown, ainsi qu'il est facile de la recon- noître sur la nature, malgré la divergence des explications de ces trois auteurs. Nous ne croÿons pas nous tromper davan- tage en conjecturant que cel sac est le mème organe que M. Mirbel (2) a désigné sous le nom de Périsperme rédiut à l'état de pellicule presque invisible dans les Crucifères , et M: Aug. de Saint-Hilaire (3) dans les Malvées, mais le pre- mier d’une manière si peu prononcée encore, et le second d'une manière si laconique, qu'un auteur qui vient d'écrire tout récemment sur les caractères tirés de l'embryon par M. De Candolle, dans la classificationdesCrucifères, M. Gay(4), ayant entrevu entre la radiculé et les cotylédons du Brassica oléracea une pellicule, ne paroïît pas avoir aperçu dans cette membrane l’analogue de l'organe annoncé, il nya pas long- temps, par les deux auteurs ci-dessus cités. * Pour retrouver lé-type d’une synonymie déjà assez nom- breusé, nous n'avons eu besoin que: de poursuivre ce genre d'étude sur le mème ordre de graines, et de les disséquer avec précaution, non pas depuis l'époque de la fécondation, car à + | ; ADR Ë à à Al RIT Anatomie des Plantes, Paris 1675, p: 212. (2) Ann: des. Sc; nat, tom.6, pu 2661et suiv. ; - £ (3) Nouv. Bull. des Sc. de la Soc. philomat. de Paris, déc. 1825, p. 87. (4) Annal des Sc. nat. , tom. 7; P: 389 et suiv. DU TEST DES GRAINES. 143 cet instant nous doutons que la dissection de l’intérieur de ces ovules soit -praticable, mais, depuis une époque un, peu plus avancée, jusqu'à cet état où la graine est complète,sans être mûre. À l’époque de la, maturité, le:sac dont nous parlons s’agglutine tellement, aux parois internes du , T'es, que..les auteurs,en général l'ont décrit comme faisant partie de cetégu- ment, et que M. De Candolle, dans ses Mémoires sur les Légumineuses (1), tout en rappelant l’opinion de M. Trévi- ranus au sujet de l'existence du périsperme des Légumineuses, n'a pas cru devoir repousser l'opinion généralement admise sur l’absence, d’un e/bwumen dans les graines de cette famille. Pour en revenir à l’histoire naturelle de cet organe, nous prendrons pour sujet de la démonstration lovale d’un Szza- pis. Dès qu'on peut rencontrer. un embryon. dans de tels ovules, on le trouve droit:(pl..2, fig. 20).et. étroitement renfermé dans le sac qui s'insère évidemment par sa pointe, ainsi que nous l'avons dit plus, haut, sur la, face intérieure de l'empreinte que Grew a regardée comme une perfora- tion, Ce sac continuant. à se developper, ou à céder à l'em- bryon qui se développe, trouve bientôt dans.les. paroïs du T'est un obstacle à son développement.en ligne.droite; ilcest forcé, ainsi que l'embryon qu'il recèle, de se.fléchir vers. le côté du Test. opposé. à.son point. d'insertion. . Bientôt, ,en vertu de cette direction combinée avec l'accroissement. ra- pide de l'embryon, les cotylédons de celui-ci sont forcés de se rapprocher de la radicule; et il arrive un-instant où ces deux parties opposées de l’embrÿon ne-sont plus séparées (1) Page 58. * 19 4 MÉMOIRE CONCERNANT L'OUVERTURE ÿé une ‘de l'autre que par les deux parois comprimées du sac qui tapissent, l’une les cotylédons, et l’autre la radicule. Ce sont ces deux parois que M. Gay a aperçues entre les “cotylédons et la radicule du Brassica oleracea, et qu'il a prises pour un simple Reset de la membrane interne du Test, sans doute parce qu'il n’a eu occasion de les étudier ques sur la graine müre. * L'histoire de la graine du MeZilotus n’est pas différentes; je présente sur la planche l'embryon de’ cette dernière graine dans l’état de l'extrême jeunesse, et sorti de son sac CPE D}, fig. 20 ); ensuite dahs un état plus avancé, soit émprisonné dans cet organe (fig. 19), soit nu (fig. pi) L'histoire d’un | Sinapis et d’un Melilotus, sous ce rapport, est celle de toutes fes Crucifères et Légumineuses à embryon condupliqué. Quant aux graines de ces deux familles à embryon droit, l'étude doit en être faite surtout sur le frais, parce que le sac touchant par toute sa surface les paroïs internes du Z'esf, il devient souvent difficile à la maturité d’en trouver une portion qui puisse se détacher du T'esf sans altération. Il faut en dire autant de P Hippocastane et de la Châtaigne, enfin de toutes les graines en général décrites commé étant dépour- vues de périsperme. Sur l'Hippocastane et la Châtaigne ce sac | prend ? à la maturité la couleur rougeâtre ‘et la consistance _cassante que chacun à remarquées sur la membrane qui enve- loppe leur embryon. Nous devons faire observertdeux choses avant de passer à un autre point de vue : 1°. Dans les graines "à embryon condupliqué la radicule et la pointe correspon- dante du sac semblent emprisonnées dans une espèce d’étui, ce qui vient de ce que le mode de pression exercée sur les pa- Du TEST DES GRAINES. 145 rois du Test par l embryon qui se développe, n’a à porté que sur deux points placés symétriquement de chaque côté du furicule, en sorte que la portion intermédiaire quin'a subi aucune pression, si.ce, n'est la pression latérale, est restée comme, une cloison :autour de la radicule à laquelle elle semble servir de moule. 20: Quand nous avons dit que, JE pointe du sac s’inséroit sur la face interne de ce qu on croyoit une perforation, nous n'avons pas eu la prétention de. nier que ce point soit aussi le point, d'insertion de la couche in- terne du Test, en sorte que le point d'insertion du sac, se . feroit plutôt près de lui que sur sa face même, et qu ‘il pour- roit dans d’autres graines se faire sur un point plus éloi- gné de la prétendue perforation. Mais comme cette question tient à des considérations nouvelles, et qui ne seroient peut- être pas entendues ici, nous avons préféré décrire l’ovule des Légumineuses et des Crucifères, où cette distinction d’inser- tion ne sauroit être démontrée à l’œil, en nous contentant dans cette circonstance d’énoncer simplement cette modifi- cation de notre idée. Afin d'étudier d'une manière plus intelligible V analogie du sac dont nous venons d'exposer la synonymie et le dévelop- pement, il ne nous paroît pas inutile de revenir sur l’his- toire de la graine des Céréales, que nous avons publiée en oct. et noy. 1825 (1 j Nous: y avons démontré que le périsperme des, Céréales n’est dans le principe qu’un sac inséré sur le sillon médian de la graine , et dont les cellules sont remplies d’une si grande (1) Ann. des Sc. nat. 146 MÉMOIRE CONCERNANT L'OUVERTURE qrantié de sucs gommeux et .aqueux, qu'avant de l'avoir épuisé par un certain séjour dans l’eau, elles sont à peine apercevables, et que cet organe De out dans cet état à la substance que les’ auteurs; ont décrite si souvent sous le nom d'arnnios où de mucilage. Lorsque l’eau a dépouillé les cel- lules de ce sac de tous leurs sucs gommeux, et qu'un petit séjour dans ds alcool les a dépouillées de l’eau qu’elles renfer- ment encore, ces © cellules se dessinent si bien sur le,porte- objet qw on ne peut plus élever le moindre doute sur l’orga- nisation de ce prétendu mucilage. SI Ce sac, en se développant à avec l embryon que la fécon- dation a fait naître à sa base, continuoit à n’élaborer que des sucs gommeux , il arriveroit un instant où ces sucs s infiltrant à travers les parois des cellules comprimées par l embryon, les parois de ces cellules s ’appliqueroient les unes contre les autres, et ne présenteroient plus à la loupe que l’image d’une simple pellicule qu’il seroit souvent très-dificile de distin- guer des paroïs du péricarpe. Il arrive au contraire. que dans le sein de chaque cellule , et aux dépens. de la substance gom- meuse, se forment d’autres cellules (grains de : fécule) infil- trées d'une substance analogue , et dont les parois, devennes rigides et imperméables à l’eau, à la température ordinaire, constituent, en distendant les celltles-mères. la substance du péfispérme TATINEUXS 0 ul re Appliquons maintenant ces principes à l histoire. du sac de la graine des Crucifères et des Légumineuses. Ce sac est, tel que le périsperme non fécondé des Céréales , composé de L lules” infiltrées de substances gommeuses. À une certaine époque , ï et dans certaines graines de la seconde, de. ces fa- pu TeST DES GRAINES. 147: milles, ce sac est si épaissi, dans le Cassia mary lardica par exemple ( pl. 1, fig. 11e), quel œil le plus prévenu ne pour: roït en méconnoître l’analogie avec le périsperme farineux de certaines graines. Mais les cellules de ce sac dans les Légumi- neuses, etc., au lieu d’ élaborer des cellules féculentes (grains de fécule), se dépouillent de leur substance gommeuse au profit de l ss so qui les comprime et les distend; leurs pa= rois s’affaissent et s’agglutinent les unes contre les autres; et bientôt, quelque compliquée que soit la structure de cet or- gane, il se réduit à l'aspect d’une pellicule à peine visible à à l'œil nu : car l'épaisseur d’une paroi de cellule ayant à peine -+- de millimètre, quand on supposeroit les couches de cellules de ce sac an nombre de 20, cela ne feroit jamais que 40 parois appliquées les unes contre les autres après l’é- SE des cellules: or #°- de millimètre (ce qui revient à de millimètre) ne forment : à la simple loupe que l’équi- valent d’une pellicule. Le sac des Légumineuses et des Crucifères est donc un pé- risperme, mais un périsperme qui a épuisé ses fonctions avant la maturité, tandis que les périspermes farineux les continuent Ré une nouvelle espèce d’ élaboration , pour ne commencer à s épuiser que lorque la germination commence. La chalaze de ce périsperme, ‘où plutôt son point d'insertion, se fait ou bien dans le voisinage, ou bien immédiatement Hdi de la tache qu on regar doit € comme une perforation, et contribue à entraîner cette portion du Test dans VPintérieur de la graine, jusqu'à y produire une cavité qui simule une ouverture. Quand le périsperme a été réellement farineux, et que son. point d'insertion a eu lieu à la partie opposée du hile, alors, CAAT 148. d Mémoire CONCERNANT L' dora bien loin de voir dans. ïk empreinte de cette insertion lé équiva- lent de la prétendue perforation des autres graines, on à ap- pelé cette empreinte, chalaze, par, exemple dans le genre Euphorbe, où certes la chalaze. affecte réellement la forme d’une cavité. aile cris roi Les conséquences Fe cette : étude nous conduisent ? à différer d'opinion tantôt avec un auteur et tantôt avec un autre. Ainsi nous sommes COnvaincus que non-seulemient le nombre des membranes admises par M. R. Brown dans la généralité des graines étoit difficile ? à admettre, et encore plus difficile à dé- montrer , mais même qu en, suivant la méthode du savant Anglais,nousnous verrions forcés d’ admettre six membranes, dont trois (couche externe de cellules, couche interne et cot- che.intermédiaire ou parénch re) pourle Test, ettrois De Je Sac périspermatique;. mais ce ne seroit de notre part qu une F distinction superflue qui ne rouleroit que sur les mots, puis- que telle est la structure du péricarpe € et de tous les S'ÉURe vésiculeux. Ensuite il nous paroît bien plus naturel dé n’a- voir égard dans ti distribution. des tégumens d’une graine qu'à. la séparation des parois; car Ja séparation de subétänce indique toujours une séparation de fonctions, et dés-lors il devient aisé de distinguer,un organe, quelle. que ‘soit Ja com- plication de.son tissu. Nous différerons encore d< opinion avec le:même auteur, en ce que nous regardons comme évident que. la radicule. de l'embryon est toujours, ainsi ‘que le reste de l'embryon, emprisonnée exactement dans le sac périsper- ‘matique ;.que jamais elle n’est en contact avec le Test, et que ce prolongement décrit par le savant Anglais, comme unissant la radicule au T'esé, ne nous paroît autre chose que l'extrémité DU Tesr DES GRAINES. 149 FAN T cn 10 du sac. qui d’un côté s ‘insère sur le Test, et ‘de Tautre se colle, comme une pellicule, si étroitemeut surl embryon, que M. R. Brown, n'aura pas hésité à la prendre pour un prolon- gement de la substance de la radicule. Nous irons méme plas loin, et en ce point nous différerons d’ opinion avec un auteur non,moins célèbre; il n'y a point d’embryon extraire, €*est- à-dire d’ embryon. qui soit en contact par une de ses faces avec le Test, et par l’autre avec le périsperme. illusion n’est venue que de ce qu ‘il arrive qu une portion du sac ee rispermatique, plus comprimé d un côté que de l’autre, s'est beaucoup plus iufiltré du côté de la moindre pressions én sorte que le côté moins infiltré étant réduit, dé la manière déjà décrite, à l’état d’une simple pellicule, adhère quelque- fois en entier contre la paroï correspondante du T'esé aux yeux de celui qui dissèque la graine. Mais si l’on étudie la graine à tous les âges et avec une certaine précaution, il est facile de se convaincre que dans les Dianthées, etc., pas plus que dans les Graminées l'embryon ne cesse d'être enveloppé sur toute Sa surface par le sac qui devient périsperme. SA arrive que le sac périspermatique se remplisse de fé- an en suivant la marche et l'inflexion ordinaire * certains embryons de Crucifères et de Légumineuses, on aura alors le périsperme des embryons que M. Richard père’a appélés ARRe et c’est par le moyen de ces sortes d'organes qu'on pourra se faire une idée plus exacte de cé que nous _venons d'avancer au sujet des embryons, selon nous, mal à propos nommés extraires. Ce considérations nous amènent , plus naturellement qu ’elles ne semblent le faire au premier coup d'œil, à l’étude Mém. du Muséum. t 14. 5694 "81 150 MÉmMoirt CONCERNANT L'ÜOUVERTURE de la seconde empreinte qui existe symétriquementde l'autre côté du hile ; et le rapprochementique ce fait va nous fournir sera une conquête de plus en faveur.d’un-système d’organi- sation que nous poursuivons depuis trois ans, et qui formé un cadre dans lequel toutes nos recherches se rangent sina- turellement, que nous ne pouvons nous refuser àla pensée, ou peut-être à l'illusion, de le voir accueillir avec GaEtqUE indulgence. Nous venons d'établir, par des faits que l’on:se plaira sans doute à vérifier , que la perforation apparente est l'empreinte de l'insertion d’un organe interne, qui n’est autre chose que la poche dans laquelle doit naître l'embryon. Ilarrive quel- quefois que la nutrition n’attei:it pas cet organe interne, que le Test se développe seul, et dans ce cas il n’est besoin que d’un peu d’attention pour s'assurer de la! conformité com- plète de cette poche ainsi réduite avec l'autre empréinté dont nous nous occupons maintenant. Soit qu'on examine la prétendue perforation sur l'extérieur du Test, soit qu’on coupe longitudinalement la graine avortée de manière à in- téresser dans la coupe les deux empreintes-etle hile, on ne découvre entre cés deux empreintes aucune différence d’or: . ganisation. Elles offrent toutes deux alors l’image d'une vési- cule recouverte par le Tesé, insérée. sur las: face! interne de ce tégument, et dans laquelle 5” “emboîtent ‘une où deux autres vésicules à parois plus ou moins épaissies! Or, l expé- rience et l’observation viennent de nous apprendre que dé ces deux empreintes ainsi réduites, celle qui occupe la’place de la prétendue perforation n’est autre chose que l'insertion où la chalaze d'un véritable périsperme dans lequel doit DU TESTIDES GRAINES : 191 se développer l'embryon. Nous ne croyons donc pas nous écarter des règles de l’analogie en ayançant que la seconde empreinte -n'ést pas autre chose; que c’est l'insertion d’un organe interne dans\ile sein duquel un embryon auroit dû naître si la fécondation avoit pu l’atteindre, en sorte que dans, ce cas la graine eût été bi-embryonée. Qu'on ne pense pas que ce soit ici un simple aperçu que ne puisse appuyer l'expérience. Toutes les graines bi-embryonées (Æs- culus hippocastanum , Castanea vesca , Amygdalus cOm- munis, etc.) que nous avons eu l’occasion d'examiner nous ont toujours offert les deux embryons exactement empri- sonués chacun dans une poche périspermatique particulière , dont les points d'insertion correspondoient à deux points. placés symétriquement près du hile. On. auroit tort d'opposér à cette assertion, comme une objection de quelque valeur, la constance de l'avortement de cette-empreinte. Rieñin’est plus commun dans le règne de l’organisation que cet oubli de la nature. Dans le Ponte- deria cordata (x), on ne trouve constamment qu'une loge fertile, les deux ‘autres n’acquièrent jamais une dimension plus grande que l’empreinte dont nous parlons; elles restent toujours.tellement rédaites, que sans un peu de soin de la part de l’observateur l'ovaire paréîtroit exactement uniloculaire. Comment prouvons-nous qu'il y a dans ce cas avortement ? n'est-ce pas(parce que nous'pouvons montrer des ovaires à trois loges fertiles, soit dans le mème genre soit dans les genres voisins(Asphodélées, parex.)? Grs'il suffit, pour prouver qu'il (1) Voyez ci-après la note relative à ce genre. 20 = | 252, MÉMOIRE CONCERNANT L'OUVERTURE y à avortement dans un organe , de le montrer quelquefois fécondé; les embryons jumeaux d’une foule de graines sont bien capables, je pense, de nous fournir ce genre de preuves. -3 Une: fois: que la nature d’un organe a été déterminée, la former qu'il peut revêtir ne change plus sa destination aux -yeux de l'observateur. Il lui suffit de le rencontrer à la même “place; sous quelque modification qu'il se présente. L’empreinte que nous venons d'étudier sera donc, toujours un périsperme avorté, soit qu’elle affecte la forme d’une glande, soit qu’elle » passe à celle. d’une caroncule, soit enfin que s’alongeant dans lesens longitudinal de la graine, elle se présente sous celle d’un Raphe canaliculé. Or, toutes ces formes peuvent être observées sur les graines des genres voisins des Phaseolus. L'étude de ce passage des formes les unes vers les autres dans la même famille mous fera même reconnoitre cet organe dans les graines sur lesquelles il affecte une forme plus modi- fiée,de même que dans celles où il semble avoir disparu tout-à- fait. Ainsi , il n’y pas loin de la caroncule de quelques graïnes de Eégumineuses à la caroncule des Zzphorbes ; et pour le ‘remarquer en passant, la caroncule des Æuphorbes présen- Dtant par une coupe transversale deux lobes également con- ! formés, et par conséquent deux organes avortés, il arriveroit > dans ce genre que l'organisation primitive de la graine seroit en harmonie avec l’organisation de l'ovaire, et le nombre ternaire se retrouveroit dans l’un comme dans l’autre de > ces deux systèmes; en,sorte que l’ovule n’y seroit qu'une répétition da type de l’ovaire. 7 REP E) 2 9m papas loin non plus du Raphe de certains Dolchos au Raphe latéral que l'on remarque sur l’ovule du Ponte- pu Tesr DES GRAINES 153 deria ordata Cp. 2, fig. 2 a), du Calilia BRAS, et‘sur celui d une foule de plantes. ! BerO OU en jrs £ . Pour faire comprendre plüs ‘clairement notre: pensée,.et pour aborder hardiment la question; qu’on se représente une anthère ordinairement bilobée, maïs dont unlobe ait avorté, telle enfin que je l'ai dessinée (pl 13, fig. 18 d, dutom.4des Annal. des Sc. naturelles), on ne manquera pas de décou- vrir entre la structure des ovules dont'célui du Pontederia peut être le type et la structure de l’anthère -avortée: une stricte analogie. 5 Le lobe fertile de l’anthère correspond au TA dé l’ovule; le vaisseau médian du funicule de l'ovule représente le vaisseau médian du filament; et s’il n’y avoit pas eusavor- tement dans celui des côtés du funicule ét du filament qui est opposé au lobe pollinifère et an ANwcleus embryoné, l’anthère eût possédé deux lobes et la graine deux Nucleus. Mais il est bon de remarquer que dans cette supposition! les deux ]Vcleus de la graine ne se seroient pas dessinés comme les deux lobes de l’anthère, par üne raison qu'il.est facile de concevoir. Dans les ovules, la résine se porte: vers le Testa, en remplit les cellules et les rend rigides; dans un anthère, au contraire, la résine se porte vers les cellules du centre de l'organe, vers les graines de pollens en sorte, que dans les anthères ce que l’on pourroit nommer T'eséa se moule sur les deux lobes où sacs internes, et que dans la graine bi-embryonée, au contraire, les déax sa@s périsper- : matiques se moulent sur le Tésta et restent par là effacés en dehors. Ajoutons € encore que toutes les anthères bi-loculaires ne 194 MÉMOIRE CONGERNANT L "OUVERTURE sont pas bi-lobées; et l’anthère bi- loculaire des Malvacées a-une si-grande analogie de forme-avec l'ovule dés Crucifères etrdes Dianthées, que! je ne pourroïs avoir sous la main un point de:comparaison plus'pittoresque : car, dans les Mal- vacées, les:deux lobes'internes de’ l’anthère, au lieu de se diriger dans le sens du filainént ; ont croisé la direction du fi- lament et se sont trouvés placés le ‘sommet de l’un vers le point d’insertion de l’autre, en supposant, comme je l’expli- querai plus au long dans un ‘prochain Mémoire, que le point d'insertion des masses pollinifères ait lieu comme le point d'insertion des sacs périspérmatiques tel’ que nous venons de le concevoir. Nous nous arréterons aujourd'hui à cet exposé. Après l'étude des prétendues perforations de la graine, nous devions chercher à nous faire une idée exacte de la perforation qu’on à décrite au sommet de certains pistils, et principalement de ceux des Conifères et des Cicadées. Or, en nous servant des procédés que nous avons employés dans l'étude de la prétendue perforation du Zygophytlum, nous nous sommes convaincus que la perforation de ces pistils n’étoit autre chose: qu’une dépression entre deux lobes ou une cavité; mais qu'auéune communication organique n’exis- toit entre l'air extérieur et la cavité que ce pistil-surmonte; enfin que, de même qu'il'n’existe aucune solution de conti- nuité du T'esta au-dessus de la prétendue perforation de l’'ovule , de même il n’en existe aucune au fond de la cavité qu’on remarque au sommet des graines de certains genres de Conifères. Nous représentons la figure de lovule non fé- condé du T'huya avec ses deux lobes (pl. », fig. 17) et ses deux ailes; nous le représentons encore à un état voisin de la matu- DU Tisa DES GRAINES. OT 20 155 rité (fig. 16), À ces deux À âges-différens, ét malgré ces deux formes différentes, le sommet (a).de lovule-et derla graine ne présente qu'une cavité. analogue. à celle.qu’on remarque sur bien des stigmates évidemment imperforés, par exemple sur celui des Mzmnulus, mais aucune espèce de perforation à travers laquelle un organe interne-se fasse jour (r). CONCLUSION. Il n'existe aucune perforation sur le Test ces sovules. mi sur le sommet des pistils de Conifères, etc. | L'ouverture de Grew est l’empreinte de l'insertion. d’un organe périspermatique, c’est une Calaze. Une foule d’ovules recèlent dans leur sein les élémens de deux ou plusieurs poches à embryon; ce qui rapproche la structure de l’ovule de celle de bien des anthères. (1) En me servant de l'expression de prstil, je ne prétends pornt me décider contre ceux des auteurs qui, admettent une Cupulerau sommetide l'organe femelle des Conifères. En général , les discussions qui, n’ont pour objet que la, rtepuipolqeie me paroissent si peu utiles aux progres de la science, que je cherche à n’en aborder aucune: Je décris les ‘organes, j’en explique l’analogie, j’en étudie le dévelopement, etje ete rencontrer toujours:sous mai:mrain assez de mots pour me faireentendre. ‘ 1ÉOO 9 SUR LE ENT PONTEDERIA. 91 LOI "Les caractères du genre Pontederia sont restés pendant assez lonig-temps frappés ‘d’une-:cértaine. indécision qui ne permettait ni de regarder le genre comme étant composé d'espèces hoïiogènes, milde le: placer! d'une manière défini- tive dans une. des nombreuses familles. que l’on a, formées aux ‘dépens de la’ classe des monocotylédones. I ne s’agissoit de rien moins que de savoir si l'ovaire étoit ‘infère ou CHpéreel :sorte” de caractère qui auroit suffi pour tranisportèr cé'genré, ou au moins quelques unes de $es ns ‘d’un bout dela série à l’autre. Il paroît que Linné avoit: Poeme bien observé ; car dans son Gerera (éd! de1754);ils exprime en ces termes : Germen suprà recéptaculum ; et.ce| ne: fut. que dans.la ‘suite qu ‘1 sembla-émettre des doutes au sujet de la cons- tance ou de Ja généralité \deice caractère, en indiquant, ‘comme sous forme d'exception ;;que les Pontederia pagi- ‘ras et hastata avoient réellement; l'ovaire dé (Mur- se 1774, et Reich, 1778 ) bios : Ar >" Jar tout lieu de croire que le 2. foie avoit été le type “primitif de son genre; let: que les doutes-qu'il conçut posté- rieurement lui furent inspirés-par l'analÿse, sur, le sec, du Poritederia cordata ;dont-lacorolle:s’étrangle! quelquefois ‘at déssus de l'ovaire ;"en sorte que si la compression exercée = Norrcr sur LE GENRE PonNTEepErtAas - 157 pendant la dessiccation- artificielle ggslutine les parois de la corolle contre l'ovaire, il est très-facile de se méprendre de la même manière que Linné paroit,s’être mépris. M. de Jussieu partagea les dontes de Linné; ou du moins il crut que l’organisation detoutes-les espèces du genre n’étoit pas identique sous ce rapport. Species quædam, disoit-il, dans le Geréraiplantarums éermine supero: aut. semi-su- Dero juncts afjiriores: Lesautres, sapèces il lés laissoit dans REIN arcissése: nm: s1rmon:isl spot Pre 2 Richards ipère et. M: Kunth- Éhblaque. di: suite: ce “penré sur des bases certaines;-et depuis eux, tous les bota- nistes qui ont-ewàis occuper: d'ne espèce .de Ponrederia ‘nt confirmé-que l’ovaire-étoit supère:. 22:20 >Linné n’avoit admis dans son. genre que. quatre espèces ; P.ovata, vaginalis, cordata:et hastata.. NVidenow.,en.sé- para l’opata, dont ilfitun genre à part.sous le.nom de P/ry- ntiun ; à cause dé:son-double:périgone. Le genre. heteran- théra de Palisot (Lepéanthus Richard, Klore de Mich. ) “né'se distingue réellement des: Pontederia, que.par le nombre “férnaire” de °5es ‘étamines. Une:-circonstance. indiquée..par NE Hooker, dans son £'rozic flora 94: tendait pourtant à ‘attribuer au'senre ae “un-caractère des.plus. -tran- 1chés), si ce caractère n’étoit pas:susceptible d’être considéré comme un accident que l'on peut facilement, ramener. au iype générique des autres espèces. Nous reviendrons sur,cette “explication; après avoir donné mur er générales, s sur lx structuré-des Pontédérées:: ul il aomsitioin 0184p Bes Lo ainsique: neuisesdes a babe °J6S aux jont lun système radieulaire. qui tient de, leur habi- Mém. du Muséurn. t. 14. 27 { c ; { 158 Noriez SUR LE GENRE PonTEDERTA. ” l1G1 QiE {( JOUE 124 I5NSTIZ tation; 154 abord blanchâtres. et suceulentes , leur épiderme en dlbiliesan finit par leur donner un aspect. bleuâtre; elles ont peu de chevelu, et se rapprochent beaucoup, à tous les âges, de la forme simple que toutes les racines affectent dans le commencement ;de leur évoltion. À. leur: extrémité, elles possèdent, ainsi que. toutes les. racines que l’on fait dévelop- per dans l eau, une. calotte plus ou moins déchirée sur les bords , quel bien des auteurs ont voulu considérer comme un organe à part, et que MM. Corréa de Serra et De Candolle ont surnommé, spongiole,, à cause de l’analogie de sa struc- ture avec un tissu _Spongieux. Tel. étoit aussi. le sentiment de Richard, au sujet. de la calotte terminale des, racines des Pon- tederia, etc., d’après le témoignage deM. Kunth(Nop. Gen., tom. I, P. 212): Neque tamen putandum est, fibres radi- cem perrumpentes particulam epidermudes ai uferre , eä- demque cpidermide vestitas , calyptratas apparere. Imè per. Ace calyptræ. è substantié ipsé-medullæ nascuntur. [/ auteur en dit tout autant de la calotte terminale des Lemna, di Micheli a tant exagéré, par.ses: figures, les rapports de dimension. avec le reste de, la racine. En rendant compte du Mémoire. de M. De Clos sur de ticelles, € eu, mai 1826 (1), nous avions annoncé qué, l'opi- nion que réfute Richard nous paraissoit la seule vraie ; et que la coife terminale des racines-étoit tellement un fragment,de l'épiderme, qu on. pouvoit presque toujours, ‘retrouver. sur le commencement de la racine l'autre partie de l'épiderme en forme de _gaine ; et affectant tous les caractères. de la as vine $9 Jp. .OeBr .lsfix osmevuonx nb te1bsogemt ins À (2 (x) Deuxième section du Bull. univ. des Sciences et de l’Industrie, t, vu, n°. 33. FE NoïTicE SUR LE GENRE PonTEDEenIA. 159 coife de l extrémité. Nos observations avoient été faites sur les racines des branches de Saulé que nous avions $ lais- sées exprès plongées dans l’eau. M: Dutrochet (r), qui sans doutéln’a pas eu connoissance de ce travail fort abrégé , a apporté dernièrement de nou- velles raisons en faveur de l ôpiñion qui tend ? à faire regarder la spongiole comme ün organe à parts et non comme le dé- bris d’un organe déchiré. L'auteur n’a pas cherché à détruire la preuve que nous avions apportée en Fiveut de l “opinion contraire. à pe C © I assure que la spongiole sort tous les printemps de la « pointe de la spongiole éndurcie qui forme le bout du fila- « ment du chevelu, ou de la radicellé produite l añnée précé- « dente; qu’alors là spongiole ancienne déviéutune parie dü « corps de la radicelle; enfin qu'il n°ÿ à là qu'une produc- « tion successive de parties nouvelles, de la mème manière « que cela a lieu dans les tiges. D’après lui, le Zmra g10ba « possède une spongiole très-volumineuse relativement aux « dimensions de la racine qui est grèle et blanche, tandis « que la spongiole qui la terimine est renflée et de AE « verte; ce seroit même par l'observation de cette plante « que lon pourroit $e convaincre facilement que dE spon- « giole est bien véritablement | un organe distinct du JEGRDS « de la radicelle. » °° "1° Do 1 OL Nous avons eu occasion d'observer di une manière assez suivie, le développement non- -seulement des radicelles de di- vêrses S plantes, mais encore des radicelles des Lénna ; ; et a f CRE J BC ; & 2: ë Ù ele ! il ca) Agent immédiat du mouvement vital, 1826, P- of Fe Suiv. 21* 160 Noricr sur LE GENRE PonrenEnra. nous croyons pouvoir assurer ‘que la spongiole des Lemna, détachée avec soin de la radicelle, est tout-à-fait blanche, quand on nénlève point avec’elle une portion quelconque de la radicelle ;'que les radicéllés-des Lena; au contraire, SOnt toujours verdätres, surtout sûr Ja ligne qui en forme le canal médulaire. Cette sôifé “Hé on/iomme spongiole, est adhé- rente à ac feuille des. Lerniia dans le principe; sa base s’en détache ‘ensuite ! ‘déchiréé parle développement du corps dé la ‘racine; et “quoique la racine 66ntinue à croître, cette spongiole, ainsi que | tous les 6rganes inertes, ne reçoit plus d accroissement, ét finie par sé! décomposer sans devenir ja- mais ‘une partie du corps! de la'radiceHe, comme l'avance M: Dutrochet, Quant aux ‘radicellés aquatiques des autres plantes (car c’est sur éllesique Tobservation doit se faire, si on veut se conserver le moÿen dé ne jamais les perdre de vue), il'est Le, facilé encore’ de'se convaincre que la spon- giole : n’est que Ja partie ‘éxtrémé de’ Vépidérme déchiré par le cône interne de la racihe’qui s’alonge. Pourtcela, il faut étudier une racine à l'instant où elle sort de l'écorce ; à cette époque elle ‘n'a de de spongiole. “À mesure que la radicelle se développe on voit un anneau formé par le déchirement circulaire dé T épiderme; cét anneau s'élargit de plus enplus ; une lacune toujours cr oïssante finit par éloigner: à une grande distance 12” première portion de ? épidérme, d'avec la por- tion extrème qui ‘resté au Bout de li racine en forme de coîle. “Mais si à tous Tes à âges on mesure les cellulés'de latcoïfe et celle de Ja gaine qui entoure le! commencement dé’ la radi- celle, où vérra que leurs: dimensions sont restées identiques, DO et qué ‘leur accroissement à été! ‘étationnäiré; 'quelquefois NoricE-SUR LE, GENRE PONTEDERTA. 161 même on apercevra qu'elles Pétae. Ja fois, en vieillissant, le même genre de couleurii..5., 1 21 = Lorsque la gaîne et.la ai se_sont drones entière- ment, la couche immédiatement inférieure qui sert d’épi- derme à la racine, se déchire de même, par, le dévelop- pement de la couche qui est interne à l'égard de celle-ci; et la radicelle à encore-et. une nouvellesgaine , et une nouvelle spongiole , ce qui rentre entièrement. dans. la théorie du développement du tronc que, nous avons, expliquée. dans notre Mémoire sur le Développement de la Fécule. - Pour faire jouer-unrôle à part à ce déchirement, on a rap- pelé les expériences deiBonnet;quidécouvrit.qu'en mettant tremper l'extrémité de la racine dans une eau colorée, e/était par la spongiole que la couleur, entrait dans le tissu central de la radicelle. Mais si l’on se rappelle les expériences de Sar- rabat et Mustel, on,se convaincra, qu'ici'il ne se. passe pas autre chose à l'égard des radicelles que ce qui se passe à l’égard du tronc; ce n’est jamais par l ’épiderme que les, sub- stances colorées pénètrent dans le corps du végétal, [mais seulement parles ouvertures artificielles qu’on pratique, soit longitudinalement, soit transversalement, sur leur: surface. Cette-expérience de Bonnet ne fait donc que. confir ‘mer notre opinion au lieu de Finfirmer, puisqu'ici la, spongiole ne Joue pas; un autre rôle que laicoupe circulaire de écorce j jeune d’un rameau aérien. Je ne nie point que sa présence soit sous ges FARDSPE inaileré à. Ja nutrition, de Ja radicelle; SAT puisque d TR dinalte Jui roi la Tet soutiens simplement que.la spongiole n'est. qu'un débuis, Le P fépiderme, qui. tend 162 NoTicE SUR LE GENRE PONTEDER1A. àsé décomposer, pour être remplacé par un autre débris de la couche immédiatement placée au-dessous de lui; qu’en- fin, si l'on:se représente la radicelle composée de cônes emboîtés.les uns dans les’ autres, le cône’ extérieur déchiré parle cône suivant, formera par son extrémité la spongiole; que ce-cône suivant subiraà son tour lé même sort que le cône primitivement extérieur, et ainsi de suite. Cette digres- sion, peut-être un peu trop longue, me paroît pourtant mo- üvée par la nécessité d’allier la physiologie à la botanique pure, unique moyen d'élever cette dernière au niveau des autres sciences qui semblaient, pour ainsi dire, la dédaigner. 2°, Le port des Pontederia, Hetéranthera ét Phrynium Willd.;rapproche céstrois genres des Commelinées. La feuille, dont:la formeest plus où moins arrondie, et souvent échant crée à la base ; s’insère par un pétiole variant en longueur, sur une-gaine dusein de laquelle sort le bouquet de fleurs. Quel- quefois le bouquet sort des gaines inférieures; souvent il sor- de la gaine: supérieure qui, dépourvue ordinairement de limbe ; à reçu de Linné le nom de spathe ou involucre; mais quidureste jouit de la’structure et de la couleur des feuilles inférieures. ) HS DBS) re 324 Les: fleurs très-nombreuses sur l’épi du Pontederia cordata, le sont moins sur celui du P. kastata, encore moins-sur le, P. paginälis ; et sur le Phryniun ovatum Wälld., et deviennent isolées ‘au bout d’unassez long pé- doncule: dans les gaines de certains Æeteranthéra Beauv." Dureste,, quand'elles sont disposées en épr; la stractare de cet organe-peut toujours se ramener à un méhie type. Ainsi, eu-passant du pre au simple , épi du Pontéderia: Core" 9 sl 20cb sldn E, 1 D bôtnod NoTicE SUR LE GENRE PoNTEDERIA. 163 data L. est formé de fleurs -séssiles autour d’un axe assez épais; elles ne naissent dans Vaisselle, d'aucune stipule ;mais elles sont accompagnées à leur base de poils assez nombreux, et d'un calibre assez remarquable, qui descendent surile thyrse bien au-dessous de insertion du rang inférieur des fleurs. Je ne crains point. d’être; accusé de trop de hardiesse; en assurant que ces poils jouent le rôle de stipules qui, fer- tiles sur la moitié supérieure du thÿrse, sont stériles sur la moitié inférieure. 1188 1e Dans le Pontederia vaginalis L-et le Phrynium ovatim Willd., les fleurs acquièrent déj un pedoncüle qui devient tellement long dans le Pontederta hastata, queles fleurs de cette espèce imitent l’inflorescence de lOmbelle; et il paroit que Linné y avoit vu une véritable Ombelle, à er juger par l'expression spécifique /Zortbus wmbellatis dont ilse’ sert pour caractériser cette dernière espèce. Mais il ne faut qu'une attention légère pour juger que la différence dans ces infloi rescences n'est qu'apparente, et qu’elle ne vientique du plus ou moins de longueur du pédoncule;, qui, quoique très=court, n’en existe pas moins sur le Pontederta cordata \. : Lestraits de ressemblance des Pontederia et Heteranthera avec les Commelinées disparoïissentlorsqu'onremonte jusquà la structure de la fleur. Aussi;-des Pontederia de Linné, la seule espèce P. ovata estrestée dans les Commelinées, sousle nom dePÆryrinn. Au reste, la difference: des deux familles nerréside pas.sur des caractères, plus nombreux que ceux qui servent de, ligne de démarcation aux diverses familles des Mo2 nocotylédones.. corolliflorés. Un:périanthe ‘unique dans les: Pontédérées, et double dans les Commelinées, voilà toute la 164 Norrow sûr LE GENRE PoNnTEDERrTA." différence essentielle, différence qui; physiologiquement iexa- ninée ; pourroit bien diminuer de (valeur. Car non-seulement le nombre six existe danstles Pontédérées comme dans les Commelinéés, mais encore la” préfloraison du Pontedertia cordatamême;, dont lastracture semble avoir principalement motivé la séparation desdéux familles; rappelle d’une manière frappaite la structure de là fleur des Gornmelinées. On voit que ce qu'on désigne dans le Ponréderiacordata par le mot de lèvre supérieure, et qui se compose de troisdivisionségales où presque égales; recouvre dans le bouton la lèvre inférieure quipossède aussi trois &ivisions; en sorte qu'à cet âge la lèvre supérieure formele périanthe inférieur ou calice dés Gomme: linées,'et la lèvre inférieure, le périanthe supérieur ou’corolle. Sidès ce momentles divisions seules du limbe de ce Pontede- riæS alongeoient, et que le tube restät avec la briéveté du jeune âge, il y a tout lieu decroire queles Portederia séroient demeurés danses Commelinées. Mais la base de leur corolle, ens’alongeant en tube dans le Cordata, détruit tout rapport d'insertion ét de préfloraison; et la position horizontale dé la fleur, en favorisant léquivoque des‘expressions dont la puis- sance est si grande dans la nomenclature, fait que la portion inférieure par la préfloraison devient supérieure par là posi- tion:, ét que la supérieure devient l'inférieure. La süpposition que‘nous venons de faire plus haut approche singulièrement dela réalité dans lacorolle des Pontederia hastata li, aqua- tiea Beauv., FI owar., et Leptanthus graminifolius Mich:, sion peut en pareille circonstance.se fier à des fleurs dessé chéés àovaire presque mûr, et à des figures faitestsur le’sec: Notre intention ‘n'étant pas’ de donner une Monographie Notice SUR LE GENRE PONTEDERIA. 165 complète du genre. Pontederia.,; ce qui demanderoït une étude faite sur le vivant, à l'égard de toutes les espèces ; nous n'insisterons pas trop sur la réunion des deux familles. Mais le hasard ayant fait que nous nous sommes servis tout l’été, pour étudier l’ovule, des fleurs du Pontederia cordata qui fleurit si facilement danses jardins, ilnous a été facile de nous con- vaincre que ce genre avoit été assez mal décrit, et que les ca- ractères essentiels méritoient une réforme. Car les étamines ont été décrites comme étantinsérées trois sur le tube, et trois à la base de la corolle ( Zinné), ou trois sur le limbe, et trois sur le tube (Ægardh: Aphor..bot.), l'ovaire comme étant triloculaire et polysperme. Or, le Pontederia cordata pré- sente une exception importante à ces caractères. Nous ne par- lerons pas de l’ovaire infère d’aprèscertainsauteurs; M. Kunth a fortbien remarqué qu’il étoit supère, etlerreur qu’on nous semble à tort avoir attribuée à Linné est d’autant plus dif ficile à expliquer, que le type du genre linnéen ne paroït pas avoir été le Pontederia cordata, qui seul eût pu produire une certaine illusion, mais bien le Pon£ederia hastata, dont l'ovaire est si gros qu'il ne se laisse jamais emprisonner par la corolle. … 66 sb La corolle. du Pontederia cordata li forme. un tube. qui se divise en s’évasant en six portions à peu près égales, aux- quelles sa position horizontale fait prendre une apparence bilabiée ; les trois divisions supérieures, dont la médiane pa- roit souvent plus grande, forment la lèvre supérieure, - et les-trois divisions inférieures forment l’autre lèvre. Les éta- mines}au nombre.de. six, s’insèrent tout. en,se continuant en relief. jusqu'à la base de la corolle, les trois plus longues Mém. du Muséurn. 1. 14. 22 166 Norice SUR LE GENRE PONTEDERIA. chacune sur une des divisions de la lèvre inférieure, les trois plus courtes sur chacune des divisions de la lèvre supérieure, mais de manière que l’étamine médiane est plus courte que les deux autres, et s’insère réellement bien au-dessous d’elles vers la base de la corolle. La surface interne de la corolle est lisse, l’externe velue dans sa moitié inférieure, sa couleur est d’un bleu strié, qui après la dessiccation paroit moucheté par des hachures longitadinales. Les anthères avant l’anthèse sont bleues ürant sur le vio- let, ovoides et biloculaires. Le filament en est cylindrique et blanc. L’ovaire (pl. 2, fig. 4), d'une forme toujours alongée, occupe à peu près la moitié inférieure du tube. Il possède réellement trois loges, mais dont deux avortées, et tellement réduites que, sur le frais même, on seroit tenté de le croire uniloculaire (fig. r et b): ce qui fait que leurs deux nervures sont trés-rapprochées entre elles et très-distantés de la nervure de la loge fertile. Ces trois nervures se continuent jusqu’au stygmate (&), qu elles rendent trilobé. Le style qui est un peu plus court que l'ovaire, esthérissé, du côté de la loge fertile, d’une rangée de poils presque horizontaux, ou légèrement dirigés en baut, et glanduleux au sommet; tout le reste est glabre. | La loge fertile (fig. r) ne possède qu'un ovule suspendu au sommet de la cavité, et lisse sur toute sa surface. Le péri- sperme devient farineux; l'embryon cylindrique mais tubé- reux vers sa partie inférieure, et mamelonné à la base, est orthotrope et blanc (fig. 11). j Dans le Pontederia hastata, au contraire, l'ovaire pos- sède trois loges (fig. 8) qui le rendent triquètre. Les ovules Norice sur LE GENRE Ponrenerta. 167 y sont si nombreux qu’e en mürissant ils sont détachés du placenta central par les autres qui se développent. La graine ovoïdo-cylindrique se trouve mamelonnée à ses deux bouts, et relevée par neuf côtes fort saillantes qui se réunissent aux deux mamelons (fig. 7 et 12). Le test est rougeâtre, le pé- risperme farineux; l'embryon, tout- à-fait cylindrique (fig. 9) et blanc, forme l’axe dont les deux mamelons seraient les extrémités (fig. 10). à La graine du Leptanthus gramineus figurée par Hooker, et celle de l'A eteranthera zorteræfolia de Martius, espèce bien voisine de la première , possèdent les mêmes formes exterieures que la graine du Pontederia hastata, telles que nous venons de les décrire. Parmi les caractères génériques tracés par M. Hooker, il en existe un qui renverroit bien loin le genre Leptanthus , si les modifications qu'y a apportées M. Martius ne nous per- mettoient, ainsi que nous l'avons déjà observé au commen- cement de cette notice, de ramener cette anomalie apparente au type ordinaire des Pontederia. Capsula unilocularis., dit M. Hooker, tripalpis ,polysperma. Semina tit utés tribus fili iformibus valparum medio affixis inserta. Exotic Jlora 94. Voici comment M. Martius modifie ce caractère : Capsula sub- trilocularis, trivalpis , valyulis medio septife- TES, dissepimentis lenuissimis Vix V2) At connalis, semuina dissepinentis duplict serie adnata,. etc. Nov. Gen. p. 7. Or, il'est facile de concevoir qu'une capsule triloculaire puisse , à la, faveur d’un mode de déchirement, devenir uni- loculaire et. à placentas en apparence pariétaux. Supposez pour cela que les trois placentas, qui en se soudant dos à 22 * 168 É Nonrce SUR LE GENRE Ponrenenii. dos formoient 1 axe. central, viennent à se séparer | les uns des autres, et ques du C. polymorpha Viv. M. De Candolle a conservé dans son Systema les C. cirrhosa Linn., semitriloba Lag., et balearica Rich. Sa variété 8. pedicellata du C. cirrhosa ne peut être admise, puisque, dans toutes les formes, le pédicelle s’alonge après l’épanouis- sement de la fleur , et sépare le périgone de l’involucre. M. Viviani a senti les nuances qui rapprochent ces diverses espèces et variétés. Il réunit (Flor. Cors. Spec. lc.) le) C.:triloba Lagasc. à sa variété « , et le C. ca- lycina Ait. à sa variété y; il soupçonne même que le C. balearica ne diffère pas de sa plante, mais il donne à cette espèce, ainsi constituée , le nom de C. poly- morpha , et paroît la regarder comme distincte du C. cirrhosa Linn. , puisqu'il ne cite pas cette derniere comme synonyme. En général le C. cirrhosa , lorsqu'il croît dans les plaines de Majorque aupres de Palma, Campos, Artà, Alcudia, Pollensa, présente des feuilles presque entières, légèrement dentées en scie; mais dès qu’on atteint les montagnes d’Esporlas, de Valldemosa, etc. , les feuilles deviennent graduellement trilobées, palmatifides et palmatilobées. Enfin, je possede plusieurs échantillons, que j’ai recueillis au som- met de Puig-Major , à douze cents mètres d’élévation, dans lesquels les feuilles sont non-seulement palmatilobées , mais encore leurs segmens sont divisés jusqu’à la base en lanières étroites presque linéaires et dentees. 2. Anonis æsTIvaLis. Linn. Spec., 771. a. Floribus miniatis. — A. œstivalis. DC. Syst. 1, p. 223. — A. miniata. Jacq. Flor. Austr Mt 354- B. Floribus citrinis. Inter segetes insularum Major êt Minoris ( Æern. ) Fe Florebat Martio. E. Hab. in Galliä !, Italià (DC.), Græcià (Smith), regno Algeriense (Desf.), Ægypto (Del.). Os. Ces deux variétés ne différent l’une de l’autre.que par la chaleur, des fleurs. J’avois d’abord cru devoir rapporter la seconde à l’une des espèces formées anx dé- pens del’ À. stbalis de Linné ; maïs apres un mûr examen il m'a été! impossible de lui assigner aucun caractere distinctif. J’ai vu de plus dans la variété « des pétales mélangés de rouge et de jaune, et cette observation m’a confirmé dans RaANuNcuLACEz. 203 l'opinion que ces deux formes ne pouvoientêtre séparées. On sait que M. Reichen- bach a réuni récemment (Ic. Plant, Rar. cont. LV, D: 15-17), les 4. citrina Hoffm., flava Nill., microcarpa DC. $ maculata Vallr. , et flammea Schleich. ; Thom., Ser. Plant. exsic. non Reich. à l_4. æstivalis de Linné. Il conserve l’4. Jlammea , en lui donnant pour synonymes l.4. anomala Valr. = DC. Prodr. et l’4. parvi- flora Fisch.-DC. Prodr. Cette espèce ainsi constituée ne se trouve que dans l’'Au- triche et l'Allemagne centrale. On doit, selon le même auteur, réunir à l’A4. autumnalis Linn. V4. æstivalis M. B., non Linn., et l4. mucrantha DC. Syst. Enfin l’4. dentata Del. lui paraît une bonne espèce ; mais il doute que la var. 8. provincialis (DG. syst.) puisse être rapportée à cette plante. On trouve dans le même ouvrage des phrases spécifiques qui, par des caractères tirés de la forme des carpelles, servent à distinguer ces diverses espèces. 3. Ranunouzus EQuaTInS B. peltatus, foliis emersis orbiculatis, ti- lobis, peltatis. DC. Syst. 1, p. 255. In fossis propè Ârtam in insulâ Majore. Florebat April. >. Cœspitosus. DC. Prodr. 1, p. 26. In aquis stagnantibus propè Palmam, loco dicto Prat, in insulà Majore. Florebat Martio. D 4. RanuwouLus scecerATUs. Linn. Spec., 776. In insulà Minore (ÆZern.). Hab. in totà regione mediterraneä. 5. RanunauLüs LanuGinosus. Linn. Spec., 770. In paludosis Alcudiæ in insulà Majore ; in ins. Minore (Æern.) Floret Aprili. Hab. in Gallià !, Italiä (Sebast. et Maur. ); Græcià (Smith). 6. Ranunouzus Repexs. Linn. Spec., 779. In humidis propè Palmam et Artam. Florebat Aprili. Hab. in Hispanià !, Gallià !, ltalià !, Græcià (Smith 7. Ranuneurus muricarus. Linn. Spec. , 780. In insulà Minore (/ern.). is in “totà He mediterraneà , Ægypto excepia. sh Dust trs BHILONOTIS 7» partulus. DC. Syst: 1, p. 207. — i 204 DicoryreDpones. R. parvulus. Linn. Mant., jui nu Pas" CORNE Hi nr ; 27ommon HinneÆ +5 ibn + Ef'aridis montium LE . propè Eluch. Florébat een d". Trilobus. Nob.— À. trilobus. Desf.! Atl. 7, p- 437. tab. _etauct. Re, Rosani Teuore, Prodr. Flor. Nap. ex DC. In humidis maritimis Ebusi. Elorebat Majo. nr, Hab. in Gallià mediterraneà h; Gorsicä !:, regno Neapolitano (Tenore), Græcià (Smith), insulà Cypro (DC.), regno Algeriense (Desf!). D à Oùs.. Onait que le seul caractère qui distingue le R. philonotis du trilobus , consiste en ce que le premier ne présente qu’une série unique de tubercules qui borde chaque côté des carpelles, tandis que dans le second ces tubercules courent les deux faces du fruit. M: Gay possède des exemplaires provenant du Roussilion qui lient ces deux formes. Tantôt les carpelles ne présentent qu'une seule série de tubercules, tantôt cette série estraccompagnée de quelques tubercules dans le i- lieu du disque, tantôt enfin Jes canpelles;en,sont.totalement couverts .comme dans le R. trilobus. Je DE pas , d’après cette observation, à réunir ces deux espèces. 9: Ficaria RAnuncuLoïDEs. Moench. Meth..215. = Ponieute Ha. rias Linn. Spec., 774. In Balearibus frequens. Hab. in totà regione mediterraneä, Ægypto exceptà. 10. Hezcesorus rosripus. Linn. Spec., 784. In montibus insulæ Majoris propè Lluch. Florebat Aprili. Hab. in Hispanià (DC.), Galliä ! , Italià. EM) 1. Hecresorus civipus. Ait. Ho Res ed, 1. 11, p. 272. — FH. argutifolius. Viv. Flor. Covs. Spec., p. 8. In montibus insulæ Majoris propè Esporlas ( Zrias'). Hab. in Corsicà !. Oss. M. Viviani a changéle nom adopté pour cette plante en celui d’H. argu- tifolius , se fondant sur ce que l’espèce d’Aiton et de Curtis étoit originaire d'Amé- rique ; il m'a été impossible de découvrir ce quiavoit pu lengager à adopter cette ANONACEzÆ.—NYMPHÆACEA, 20 opinion. L’A. lividus est cultivé en pleine terre au Jardin de Kew; il ne pourroit donc habiter que l'Amérique septentrionale. Je l’ai cherché vainement dans les ouvrages de Michaux, de Pursh, et de Nuttall. La figure du botanical magazin a dissipé tous mes doutes ; la plante de Corse et des Baléares y est représentée aussi bien que le format de l'ouvrage a permis de le faire. Curtis-n’assigne point sa patrie ; il fait remarquer qu’elle est différente de l'A. trifolius du Canada, avec lequel elle avoit été confondue par Miller. 12. NicecLa pamascenA. Linn. Spec., 753. Frequens inter segetes Balearium. Aprili, Majo floret. Hab. in Hispaniâ !, Gallià!, Italià (Sebast. et Maur.), Græcià et Archipelagi insulis (Smith), Barbariä ( Desf. ! ). 13. Decenmium sraraysaGrrA. Linn. Spec. , 750. Ad pagos in insulà Majore et Ebuso. Floret Junio. Hab. in Hispanià et Gallià mediterraneâ (DC.), Etrurià (Savi), Cretà et Archipelagi insulis (Smith—D'Urv. ). 14. PÆONIA eoRALLINA par. fructibus glabris. Nob. Caulis glaber , rubellus. Fo/ia ternatim secta , foliolis inferiori- bus indivisis aut sæpius bipartitis , omnibus ovato-lanceolatis , inte- gris, utrinquè glabris, facie viridibus, dorso purpurascentibus. Ovaria glabra , basi erecta ; apice contorta divergentia. In montibus insulæ Majoris propè Esporlas, necnon ad apicem montis Puig-Major; in insulà Minore (Fern.). Floret Majo. ANONACEÆX. 15. AnonA cuertmozra. Mill. Ditc. , n. 5. Culta in hortis insulæ Majoris. Fructus maturat Majo. NYMPHÆACEA. 16. Nymveuxa azsa. Linn. Spec. 720. In fossis insulæ Majoris propè Artam. Floret Majo. Mém. du Muséurn. 1. 14. 27 206 DicoTyLEDONES. Hab. in Hispaniàä (DC.), Gallià!, Italià !, Græcià et Archipelagi insulis (Smith ). PAPAVERACEÆXÆ. 17. PapavER ARGEMONE. Linn. Spec., 725. Inter segetes insulæ Majoris propè Esporlas. Florebat Martio. Hab. in totà regione mediterrareà, Ægypto exceptà. 18. Paraver pusrum. Linn. Spec., 726. Inter segetes insulæ Majoris frequens. Florebat Martio. Hab. in Hispanià ! , Gallià !, Italià (Savi, Sebast. et Maur.), Græcià (Smith). - Oss. I e papaver obtusifolium Desf. ne differe du dubium que par ses capsules plus globuleuses et moins longues. M. Desfontaines n’avoit d’abord proposé cette espèce qu'avec doute ; elle a été depuis admise par les auteurs. Ne pourroit-on pas trouver des passages qui permissent de la réunir au P. dubium dont elle présente tous les autres caracteres? 19. RoemeriA nyBriDa @. DC. Syst. 11, p. 92. Inter segetes Ebusi. Florebat Majo. Hab. in Gallià mediterraneà!, Hispaniä (DC.), Barbarià (Desf. !) Ægypto (Del.), Græciä et insulà Cypro (Smith). 20. GLauaum FLavum. Crantz, Austr., 141. In arenosis maritimis insulæ Majoris frequens. Florebat Aprili. Hab. in Hispanià ! , Gallià !, Italià (DC., Sebast. et Maur..), Græcià, (Smith), Barbariä (Desf. !). FUMARIACEZÆ. 21. Fumaria capreoraTa. Linn. Spec. , 985: In montosis Balearium vulgatissima: Floret primo vere. Hab. in totà regione mediterraneà. CrRucIFER&. 207 22. Fumarra orrrenans. Linn. Spec., 984. In agris Balearium frequens. Floret Martio. Hab. in totâ regione mediterraned. 25. Fumania parvirrora. Lam. Dict. 11, p: 567. Inter segetes Ebusi. Florebat Majo. Hab. in totà regione mediterraneà. CRUCIFERÆ. 24. Marmioca iNcANA & purpurea. Brown in Hort. Kew. ed. 2, 1v, P: 110. Ad muros et rupes maritimas Balearium vulgatissima. Floret Martio. Hab. in totà regione mediterraneà. 25. Caerranraus cuetrr. Linn. Spec., 024. Ad muros in insulis Majore et Minore. Floret Martio. 26. Nasrurrium oFF1cINALE. Brown in Hort. Kew., ed. 2. 1v, p. 110. Ad fontes et rivulos Balearium vulgatissima. Florebat Aprili. Hab. in totà regione mediterraneà, Ægyptlo exceptà. 27. Aragis vERNA. Brown in Hort. Kew., ed. 2. 1v, p 105. Non Desf. — ÆHesperis verna. Linn. Spec., 928. In montibus insulæ Majoris dictis Puig-Major, Puig-dè-Torrella, Puig-de-Malluch, haud rara. Floret Martio, Aprili, Hab. in totà regione mediterraneà, /Ægypto exceptä. 28. Aragts mrasuta &. Nob. Turritis hirsuta. Linn. Herb. ex DC.— T'. sagittata. Bert. Plant. Genuens., 185.— Ærabis sagittata. DC. Fe Fr. Suppl, p- 592. * Ad rupes in montibus insulæ Major: propè Lluch. Florebat Aprili. 7. Nob. Arabis muralis. Bert, Dec. Ital. 2, p. 37. 27 Æ 208. DicorxzEeDnones. Ad rupes in montibus insulæ Magoriss dom 7 Tor- rella. Florebat Aprilieai ni os1n\nD 2ifnont 015 LA Hab. in Galliâ mediterraneà!., talià ÉBbr® , Sani su i] Oss. Les feuilles de la tige dans l’A. sagittata DC. ( 4. hirsuta # Nob.) pré- sentent à leur base deux petites oreillettes qui sont tantôt pointuesi; tantôt arron- dies. Dans l’4. hirsuta Scop. (4 hirsuta 8 Nob.) 3] adoptée dansile, Systema de M. De Candolle, ces oreillettes sont souvent nulles, et lorsqu'elles existent sont,si courles , que la feuille est plutôt en cœur à sa base qu ’auriculée. L’A. muralis Bext. (A. hirsuta;y Nob. ) a ses feuilles-;sessiles entièrement dépourvues d’appen- dices. Ce caractère se nuance , comme l’on voit,.d’une maniere presque insensible dans ces trois espèces ; il me semble donc nt suffire pour légitimer leur distinc- tion. M. De Candolle paroît très-porté (Syst. 26, p. 223) à réunir les deux pre- mières; je crois qu’on peut leur joindre sans inconvénient la dernière. Elle se lie naturellement à | 4, sagittata par l'intermédiaire de 4. hirsuta qui , comme elle, a souvent les feuilles de la tige sans oreillettes. Ma variété + (4. muralis Bert.) ne s’élève guère au-dessus de trois ou quatre pouces; elle est beaucoup plus hispide que les deux autres. Ces caractères la font reconnoître au premier aspect, mais ne me paroissent pas assez importans pour qu’on puisse la regarder comme distirete. J’ai donc cru devoir proposer la réunion de-ces trois espèces, en leur con- servant le nom d’4. hirsuta comme le plus ancien. 20. Carvamne mirsura a. DC. Syst. 11, p. 250. In umbrosis insulæ Majoris frequens ; in ins. Minore ( Hern. ). Flo- vebat Martio. B. Maxima. DC: syst. 11, p. 60. In °humidis montium suis Majoris circa Esporlas. Florebat Martio. Hab. i in lotà Buropà, Barbarià (Desf.). 30. Konica marrrima. Brown in Denh. et Clapp. Narr., 11, p. 214. — Clypeola maritima. Linn. Mant. 426.— Ælyssum maritimum. Lam, Dict.,1,: p.08. 7h09 Wro:e Ad: muros et rupes maritimas Balearium entraine Florebat Martioc’ At re te Hab. ‘ad littora totius maris Mediterranei. CRUGIFEREÆ. 209 31. CLvprorA gonrarasrr. Linn: Spéc: 910: Ù Inter rupes ad apicem montis Galatzo in insulä Majore. US Hab. in Hispaniä‘!, Gallià Mediterraneä!} Italia et Sicilià (DC. ), Barbarià (Des. DE 32:: EroPaiLa vurearis. DC: Sata Hp: 356. Ubiquè in Balearibus: Floret primo vere. Hab. in totà Europa. é 33. HurcnnsrA PETRÆA! Brown Hort: Kew: ed. 2; 1v; p: 82.—Lepi- diunr petrœum. Linn. Spec. 899: Ad apicem montis Paig-Major in ‘insulà Majore. Florebat Aprili. Hab. in totà Europà meridionali. _ 34. BiscuTELLA AURICULATA. AUS Spec: gt B. ‘auriculata £. Lam. Dict., 1, p. 617. In agris Ebusi propè S. Gerstrudam. Florebat Majo. B. siliculis lævibus. Nob. B. auriculata a. Lam. l..c.—B. erigeri- Jolia. DC. Dissert. n. 2.—Syst.; 11, p. nas oi Ic. tab. 55. Cum priore. Hab. var. « in Andalusià (Salzm.), Gallià meridionali, Italià et Sicilià (DC.), Barbarià (Desf.). Var. &. in Valentiæ, Murciæ, Granatæ regnis (DC.) me RARE Oss. La seule différence qui existe entre ces; deux variétés réside: ‘dans les silicules qui-sont plus ou moins chagrinées dans |’ une, tandis que dans l’autre elles sont parfaitement lisses. Je les ai trouvées croissant ensemble dans un champ de l’île d’Iviza, auprès du village de Sainte-Gertrude. Leur ressemblance est telle, que je les recueillis sans m’apercevoir de la différence que présentent leurs fruits. Ce n’est qu'après mon arrivée à Paris que, visitant mes plantes, je m’apercus que je possédais deux formes décrites comme espèces distinctes. Je ne veux point exa— miner ici quelle est l'importance plus ou moins grande que l’on peut attacher dans les biscutelles aux silicules lisses ou couvertes d’aspérités ; ces considérations m’en- traïneroient trop loin dans un genre où la plupart des:différences spécifiques sont tirées de ce caractère; j'observerai seulement que deux plantes vivant dans la même localité, et présentant sur tous les autres, points l'identité la plus parfaite , ne me paroissent pas suffisamment distinguées p par cet unique caractère. 210 DicoTYLEDONESs. 35. Sisvmsrium orriciNALE. Scop. carn, ed. 2, n. 824. — Erysimuin officinale. Linn. Spec. 922. Ad vias in insulà Majore propè Artam. Florebat Aprili. Hab. in totà regione mediterraneà, JEgypto excepti. 56. Sisymsrium 1r10. Linn. Spec, 921. Ad vias el margines agrorum in Balearibus vulgatissima.Florebat Martio. Hab. in totà regione mediterraneà. 37. Sisyusrium cocumnz. Jacq. Flor. Austr. t. 323.—DC. Syst., 11, P- 469. In montibus insulæ Majoris propè Lluch. Florebat Aprili. Hab. in Europà meridionali et orientali (DC.) 58. Sisymsrium sursirouium. Linn. Spec. 9r0S Ia insulà Minore ( Æern.). Hab. in Pyrenæis orientalibus (DC.), Sicilià ( Linn. ). 30. Lerinrum pr4sA. Linn. Spec. ed. 1, p.645.—DC. Syst., 11, p. 529. — Cochlearia draba. Linn. Spec. ed. 2, p. 904. Inter segetes insulæ Majoris. Florebat Aprili. Hab. in totà regione mediterraneà. 40. Læpiniun sarivum. Linn. Spec. 899. In insulà Minore (ZZern.) an spontanea? 4x. Levrnrum i8eris. Linn. Spec. 900. In insulà Minore (ÆZern.) Hab. in Galiâ meridionali !, Italiâ !. 42. CarseLca sursA— pastoris. Moœnch. Meth. 271.—DC. syst. 11, p- 584. — T'hlaspi bursa pasioris. Linn. Spec: 903: Ubiquè in Balearibus. Floret primo vere. Hab. in totà resione mediterraneà, Ægypto exceptà. 43. Brassica BALEARICA : fruticosà, glaberrimä, ramosä ; foliis in CRUGIFERZ. 211 ramorum apice congestis, obovatis, crenatis sinuatisve, CAINOSIS , glaucis; petiolo exauriculato; calyce reflexo; siliquis erectis, an- gustissimis; stigmate subsessili.— Tab. 1. | B. balearica. Pers.! Synops. 11, p. 106.—Deless. ! Ic. 11, t. 86. Non DC. Syst. Caulis ex rupium fissuris horizontaliter productus, perennis, lignosus, brachii humani érassitie, bipedalis circiter, rugosus, infernè simplex, apice divisus in ramos plures, breves, tortuosos, veterum foliorum cicatricibus asperos. Fofia ad apicem ramulorum congesta, glaberrima, glauca, carnosa , crenato-sinuata, elliptica , obovatave, crenis inferioribus plès minüs profundis panduriformia aut lyrata 1 5-2 uncias longa, 12-18 lineas lata. Petioli limbum æquantes, lineares, canaliculati, basi attenuati, semper exauriculati. Flores corymbosi, demüm in racemum elongati, corymbo florifero brevi, folia ramea parüm superante, aphyllo aut inferne foliolis mi- nutis exauriculatis instructo. Pedicelli graciles, floriferi, patentes, inferiores 5-7 lineas longi. Calycis sepala oblongo-obovata, obtusis- sima, flavescentia, reflexa , margine membranacea, 3 lineas longa, Jineam et dimidiam lata, omnia basi æqualia. Petala calyce dimidio longiora, aurea, limbo obovato subrotundo apice retuso, abruptè attenuata in unguem calyce dimidio breviorem. Filamenta longiora calycem æquantia. Antheræ oblongæ, sagittatæ, plus minüs ar- cuatæ. Glandulæ 4, petalis oppositæ. Ovarium lineare, longitudine calycis, stigmate capitato subsessili, obsoletè bilobo. Hab. in fissuris rupium montis dicti Puig-Major in insulà Majore. Florebat April. Expl. tab. 1. à Flos auctus. — 5 Petalum. —3 Flos calyce petalisque sectis. — 4 Reliquiæ fructüs ex. herb. Richard. Oss. Dans les échantillons de l’herbier de Richard , la grappe de fruit estlongue d'environ six pouces; les pédicelles sont grêles, filiformes et dressés ; les siliques sont longues de deux pouces à deux pouces et, demi, tres-étroites ;.et le stigmate presque sessile. Je ne puis rien dire ni des valves ni des graines qui n’existent plus. Cette plante a été confondue dans le Systéma de M. de Candolle avec un Bras- 212 DicoTyLEDONESs, sica qui croît à Baus-Rous aupres de Nice. M. Gay a prouvé récemment (Ann. scienc. nat. VII, p. 413-416) que cette derniere espece n’étoit autre chose que le chou des jardins (B. oleracea Linn.). Notre plante en diffère par ses tiges ligneuses non bisannuelles ou trisannuelles; par ses feuilles toutes dépourvues d’oreillettes ; par ses folioles calycinales d’abord dressées , puis réfléchies, non dressées en tout temps, très-obtuses, non plus ou moins amincies au sommet, ni prolongées en forme de sac à la base ; par ses pétales d’un jaune doré, non blanchätres, à limbe obovale arrondi et brusquement aminci en onglet , non oblong et insensiblement rétréci par le‘bas'; par ses pédicelles beaucoup plus grêles et plus flexibles , dressés, non étalés ; par ses fleursramassées en corymbe , non disposées en longues grappes ; enfin par ses siliques au moins d’un tiers plus courtes et plus étroites, à stigmate presque sessile, non supporté par unybec, séminifère cylindracé de quatre à six lignes de longueur , et souvent plus large que la silique elle-même. (Gay, 1. c.) 44. Brassica oLERACEA. Linn. Spec. 932. Colitur in hortis Balearium. 45. Brassica napus. Linn. Spec. 51. Colitur cum Proné 46. Siaris aRvensis. Linn. Spec. 033. In insulà Minore ( Æern. ). Hab. in tot Europä ; meridiem versüs usquè ad Lusitaniam (DC.), Græciam (Smith), et Archipelagi insulas (d'Urv.).progreditur. 47. Suvaris ivcana. Linn. Spec. 054. Cordylocarpus pubescens. Smith Flor. Græc: Prodr. 11, p.610. In insulà Minore (Hern. } Hab. in Hispanià et Galliâ meridionali ( DC. js Italia (Bert. ) ; Sicilià (DC.), Græcià (Smith.). à 48. Drproraws rucomnes. DC. Syst.ir, p. 631.—Sinapis erucoides. Linn. Spec. 934.— Sisymbrium erucoides. Desf. ! Atl. 1r, p. 83. Ad vias et margines agrorum in Balearibus vulgatissima. ,Floret Februario Martioque. a Hab. in Hispanià, Galliâ meridipnali l,talià, Sicilià (Biv. Bern.), Barbarià (Des. LR CAPPARIDEZ. 219 49. Envca sariva. Lam. Flor. Fr. 1, p. 496. Inter segetes Ebusi. Florebat Majo. Hab. in totà regione mediterraneä ,Æeypto exceptä. Var.-nana. Nob: Caulis humillimus, pollicaris. Flores pallidè flavi, venis petalorum fuscis. Ovarium glabriusculum. Fructum non vidi. In arenosis maritimis insulæ Majoris, inter Palmam et locum dictum Prat. Florebat Martio. 50. Succowra rarsarica. Medik.-in Ust. neu. Ann. 1, p. 41. — DC. Syst. 1, p.643: Bunias balearica. Linn. Mant. 420.—Gouan Ilustr. 45, t. 20. In insulis Balearibus (Linn. Gouan.). Hab. in insulà Teneriffà, Sicilià (DC. ). 51. Rapnanus sarivus. Linn. Spec. 935. Colitur in hortis Balearium. 52. Raptanus RaPanISTRUM @. Flore purpurascente. DC. Syst. 1, p- 667. In insulà Minore ( Hern.). 55. Rapxanus mariTimus. Smith. Engl. Bot. t. 1643. In maritimis propè Soller in insulà Majore. Florebat Aprili. Hab. in maritimis Angliæ (Smith), Armoraciæ circa Brestum et Corisopitios (DC. ). CAPPARIDEÆ. 54. Carparts sPiosi. Linn. Spec. 720. Ubiquè ad muros Balearium. Florebat Majo. Tantâ copiâ ad mœnia Alcudiæ provenit, ut cognomen ’illa de lastaperas (ville des Capres) indè nacta sit hæc civitas. Mém. du Muséum. 1. 14. 28 214 DicoryLEDONES. CISTINEÆ. 55. Cisrus azsipus. Lion. Spec. 737. In montosis Balearium vulgatissima. Florebat Aprili. Hab. in Hispaniâ!, Gallià mediterraneä !, Corsicä!, Græcià (Smith), Barbariä ( Desf !). 56. Cisrus sazvirozius. Linn. Spec. 736. In montibus Balearium ubiquè occurrit. Floret Aprili. Hab. in totà regione mediterraneä, Ægypto exceptà. 57. Cisrus FLoreNTINUS. Lam. Dict. 11, p. 17. In collibus aridis insulæ Majoris prope Artam; in ins. Minore (Hern.). Floret Aprili. Hab. in [talià (Lam.), Ruscinonensi agro (Gay Herb. !), Cata- launià ( Benth. ). Oss. M. Bentham (Cat. p- 72) regarde cette espece comme une hybride des C. salvifolius et monspeliensis. Les échantillons que j'ai recueillis aux Baléares, et ceux que j'ai observés dans l’herbier de M. Gay, provenant du Roussillon, ne différent du C.-monspeliensis que par leurs fleurs moins nombreuses , disposées en corymbe non en cyme. Ge caractère est-il suffisant pour motiver la distinction de ces deux espèces ? 58. Crsrus monspeLtensis. Linn. Spec. 737. Ubiquè in aridis et montosis Balearium. Floret Aprili. Hab. in totà regione mediterraneà, Ægypto exceptà. 59. Cisrus Crus. Dunal ! in DC. Prodr. 1, p. 266. C. libanotis. Desf. ! Atl. 1, p. 412, excl. synon. In collibus aridis Ebusi. Florebat Majo. Hab. in Hispaniàä (Dunal !), regno Tunetano propè Spitolam (Desf ! ). Go. HEeLANTHEMUM PLANTAGINEUM. Pers. synops. 11, p. 7. Cistus ser- ratus. Desf. ! Al. 1, p. 416, non Cav. CisTINEZÆ. 21 In aridis prope Artam, Sd Servera, in insulà Majore. Floret Aprili. Hab. in Barbarià (Desf. ! ), Hispaniâ (Dunal !), Corsicà !, Cretà !, Gr, Herranruemum rumana @4. Dunal ! in DC. Prodr. 1, p. 275. In aridis montium insulæ Majoris prope Bañabufar. Fiorebat April. Hab. in Barbariä (Desf. !), Hispanià !, Gallià !, Italià !. Orientem versùs usquè ad Georgiam ! , septentrionemque usquè ad insulam Gottland ! in mari Baltico progreditur. B. ericoides. H. ericoides. Dunal ! in DC. Prodr. 1, p. 274. — C. ericoides. Cav. Ic. 11 n. 188, t. 172. In collibus petrosis Ebusi circa S. Eulaliam. Florebat Majo. Os. Cavanilles a le premier considéré cette forme comme une espèce distincte. On seroit d’abord tenté de se ranger à son avis, lorsqu'on ne considère qu’un petit nombre d’échantillons. On trouve en effet des feuilles très-courtes, épaisses , rapprochées les unes des autres, presque imbriquées, à peu près demi-cylindriques, convexes en dehors, planes intérieurement, Dans l'A. fumana, au contraire, les feuilles sont d'ordinaire assez éloignées les unes des autres, et trois ou quatre fois plus longues. Mais ces différences s’évanouissent si l’on compare un grand nombre d'exemplaires; on en trouve alors plusieurs qui tiennent le milieu entre ces deux formes, et d’autres qui les montrent réunies sur le même pied. Ces observations n’ont point échappé à la sagacité de M. Dunal; il n’adopte qu'avec doute (Prodr. 1. c.) l'espèce établie par Cavanilles, et demande si elle est vraiment distincte de VA. fumana? Je crois que les botanistes qui auront occasion de l’observer dans les lieux où elle végète n’hésiteront pas à la regarder, selon, l'opinion récemment émise par M. Bentham (Cat. p. 85), comme une simple forme de cette plante. 7. Procumbens. H. procumbens. Dunal! in DC. Prodr. 1, p. 275. In aridis insulæ Majoris vulgatissima. Florebat Aprili. Oss. M. Bentham ( Cat. l. c.), ayant observé que les caractères attribués à l’H. procumbens w'étoïent pomt constans, réunit cette espece à l'A. fumana. 62. Hezranraemum Lævires. Willd. Enum. 507. In aridis insulæ Majoris prope Valldemosam,, Palmam, Artam frequens. Floret Aprili , Majo. 28* 216 DicoTyLEDONES. Hab. in Atlante (Desf. !), Hispaniä (Cav.), Gallià mediterraneä!, Dalmatiä (Dunal), Græcià (Smith). 63. Hecranræemum viride. Tenore! Flor. Nap. Proûr. P- 31. — Dunal in DC. Prodr. 1, p. 279. — H. Juniperinum. Lag. in litt. — Dunal! 1 c. In aridis insulæ Majoris prope Cauviam, Incam, Artam; in ins. Minore (Xern.). Floret Majo, Junio. Hab. in Galliä australi (Dunal), PAU Neapolitano!, Sicilià (Dunal), Cretâ! , Barbariâ !. Ogs. Cette espèce a été réunie par M. Bentham (Cat. I. c.) à l'Æ. glutinosum ; mais elle m'en paroît suffisamment distincte par sa tige qui s'élève à environ un pied, irès-rameuse, glabre, recouverte d’une écorce grisâtre qui se déchire longi- tudinaälement ; par ses feuilles plus longues, disposées en verticilles rapprochés jusqu’au sommet des rameaux; d’un vert clair, glabres, non couvertes de poils visqueux; enfin par ses fleurs disposées en corymbes ou en grappes très-courtes composées dé trois ou quatre fleurs, jamais en grappes longues et multiflores. 64. HeLIANTHEMUM GLUTINOSUM. Pers. Synops. 11, p.097. F1. lœvipes. Sieb. ! Herb. Cret. non auct. In aridis insulæ Majoris prope Artam , Palmam, Cauviam; in Ebusi petrosis circa S. Raphael, S. Eulaliam vulgatissima. Floret Aprili, Majo. Hab. in Galliâ mediterraneâ !, Catalauniâ !, regno Valentino, regno Tunetano (Desf. !), Ægypto (Del.), Cretà :. 65. Hecranraemum marIFOLIUM. DC. Flor. Fr. 1v, p. 277. In aridis Ebusi cirea $S. Eulaliam. Florebat Majo. Hab. in Africâ boreali (Benth.), Hispaniâ!, Galiiâ meridionali (DC.), ftalià (Dunal). 66. Herranruemum Serrx : Caule humili, suffruticoso, ramoso; fo- liis oppositis, exstipulatis , brevissimè petiolatis, subcordato-ovatis, carnosis , glaucis; floribus racemoso-corymbosis ; ovario triloculari; stylo basi geniculato, stigmate incrassato. Nob. Tab. 2. CisTinE &. 91 Radix longa , nigra, sublignosa', parhm ramosa. Caulis 4-6 un- cias longus, suffruticosus, ramosus, pilosiusculus. Folia opposita , exstipulata, 2-2 + 1. longa, 1 4 L. lata, subcordato-ovata, acutius- cula, plana, carnosa, glauca, utrinquè glabra, margine pilosiuscula, uninervia, nervo subtüs prominente, basi pilosiusculo; summum pare abbreviatum, à proximo remotum, floribus proximum : petiolus brevissimus, pilosiusculus. Ælores rariüs paniculati vel racemosi , sæpiüs racemo brevissimo corymbosi, corymbo simplici seu com- posito : pedicelli 3-4 1. longi, pilosiusculi, deflorati reflexi. Calycis sepala 2 exterioradingulata , minima ; 3 interiora ovata, 1 ; l. longa ; 1 1. lata, margine membranacea, extüs pilosa, pilis longiusculis, albis, facie glabra, 5 nervia, nervis prominentibus, 2 lateralibus minori- bus. Petala calyce triente longiora, aurea, obovata, unguiculata. Stamina calyce pauld breviora. Ovarium pilosum, pilis longiuseulis, albis, obtusè triquetrum, triloculare. Sti/us basi geniculatus , gla- ber, filamentis dimidio brevior , clavatus. Stigma incrassatum , tri- lobum. Fructum non vidi. Ab A. marifolio cui proximum differt : 1°. .caule humiliore; 2°, foliis brevibus, recentibus glaucis carnosis , Ilævibus, non facie pilosiusculis dorso incano-tomentosis ; 5°. racemis brevibus, subco- rymbosis, non elongatis. In arenosis maritimis insulæ Majoris inter Palmam et iocum dic- tum Prat. Floret Martio Aprilique. Expl. tab. IL. 1 Calyx à dorso visus. — 2 Pistillum. Oss. Le Cistus glaucus Desf. Atl. (H. crassifolium Pers.) paroît tres-différent de l'espèce envoyée à M. Dunal du royaume de Valence (4. sexte Lag. in ht), et décrite dans le Prodrome (p. 278) sous le nom d'A. crassifolium. La plante de Barbarie, dont j’ai vu deux petits rameaux dans l’herbier de M. Desfontaines, est, selon les notes qui m'ont été communiquées par cetillustre professeur, un arbuste | - d'environ deux pieds, tres-rameux, qui croît dans les fentes des rochers calcaires auprès de Cafsa à l'entrée du désert. Ses feuilles sont linéaires, longues d'environ six lignes, et munies de deux stipules. N'ayant point vu VA. sexte, il m'est impossible d’assigner les caractères qui le distinguent de l'A. serræ, et j’aurois même été 218 DicoTYLEDONES. porté à réunir ces deux espèces si, dans la plante de Valence , les feuilles supé- rieures n’étoient pourvues de stipules (Dunal. I. c.). $ VIOLACEÆ. 67 Vioca oporaTa. Var. inodora. In montibus insulæ Majoris circa Lluch vulgatissima. Florebat Aprili. POLYGALEÆ. 68. Poryeara sexartiuts. Desf. ! Atl. 11, p. 128, t. 175. In montosis Balearium vulgatissima. Floret Martio, Aprili. Hab. in Galliâ meridionali prope Massiliam ! et Narbonem loco dicto Za Clape !, in regno Valentino! , Andalusià!, Atlante (Desf. !). FRANKENIACEÆ. 69. FRANKENIA PULVERULENTA. Linn. Spec. 474. In arenosis insulæ Majoris prope Alcudiam , etins. Minoris prope portum Magonis. Florebat Aprili, Majo. Hab. in totâ regione mediterraneâ. 70. FrankenrA Lævis. Linn. Spec. 473. In maritimis Ebusi frequens. Florebat Majo. Hab. in totà regione mediterraneâ , Ægypto exceptâ. 71. FRaNkENIA INTERMEDIA. DC. Prodr. 1, p. 340. In maritimis insulæ Majoris prope Alcudiam ; in ins. Minore (Hern.). Floret Aprili, Majo. Hab. in totâ regione mediterraneä, Ægypto exceptà. CARYOPHYLLEZ. 219 CARYOPHYLLEZÆ. 72. Sixene INFLATA. Smith. Flor. Brit. 467. Ad vias in Ebuso. Florebat Majo. Hab. in Galliâ !, Italiâ (Sebast. et Maur.—Bert.), Græcià (Smith). 73. SiLExE RuBELLA. Linn. Spec. 600. ex Schott. in Herb. Desf, — Del. ! Flor. Ægypt. Ilustr. n. 144; Descript. p. 232, t. 29, f. 3. non DC. Flor. Fr. Suppl. — S. crispa. Salzm. ! Herb. Malac. et Tingit. an Poir. ?—S. glutinosa: Duf. ! in litt. ad Gay. — S. un- dulata. Pourr. ex Duf. ! in litt. ad Gay. ; Inter segetes Ebusi. Floret Majo. Hab. in regnis Valenciæ! et Murciæ !, Andalusiâ ! , Barbariâ prope Tingidem!, Ægypto (Del. !), regno Neapolitano! et in Forojulio ! Oss. Le Silene rubella DC. Suppl. n’est point mentionné dans le Prodrome. S'il différoit du $. cretica, il faudroit lui conserver le nom de S. annulata, sous lequel il a été, pour la première fois, mentionné par Thore dans sa Chloris des Landes. à 74. Sivexe Gazrrca. Linn. Spec. 595. In agris insulæ Majoris prope Artam ; in ins. Minore (Æern.). Flo- rebat Aprili. Hab. in Gailià!, agro Romano (Sebast. et Maur.), Græcià (Smith), insulâ Melo (D'Urv.), Andalusià!. 75. Sixee misricua : caule erecto, simplicissimo, hispidiusculo ; foliis ovato-lanceolatis, acutiusculis, superioribus subulatis ; flori- bus spicatis , spicis geminatis, flore in dichotomiâ solitario ; calyci- bus hirsutis ; pedicellis bracteatis. — Tab. 3. Sirese nisricra. Willd. Enum. 476 ex Herb. DC. Radix annua. Caulis 2-+ pedalis, simplex , erectus, infra medium, præsertim ad nodos, pilis mollibus raris hispidus, supra medium glabriusculus, scaber. Internodia 11, distantia, superiora longiora. Folia obovato-lanceolata, basi connata , in petiolum attenuata, apice 20 DrcoryLEDONESs. &B acutiuscula ; inferiora 2 uncias longa , 4 lineas lata, hispida, in- ternodiis dimidio breviora ; superiora gradatim minora, lineari- subulata , margine præsertim infra medium ciltata, facie glabrius- cula , dorso pilis brevissimis densis subscabra. Spicæ in suppetente specimine quatuor; duo inferiores alternæ, paucifloræ, imper- fectæ , longè pedunculatæ, pedunculis folia æquantibus aut supe- rantibus; duo terminales, geminatæ , ex eodem! puneto nascentes, æquales , 6-8 floræ, florem pedicellatum intra dichotomiam foven- tes, rachi flexuosà, scabrà. Flores distichi?, brevissimè pedicel- ati, bast dibractaeti; bracteis filiformibus, herbaceis, scabris, ciliatis, inferioribus florem æquantibus aut superantibus , supe- rioribus medium calycem pauld superantibus. Calyx pilis longius- culis subadpressis hirsutus, decemnervius, 5 dentatus, dentibus acutiusculis , subulatis ; florens oblongo-obovatus , apice subconstric- tus, 5 lineas longus, lineam latus; fructigerus ovoideus. Petalorum ungues calyce breviores ; limbus minimus, calycem vix superans, bifidus , segmentis linearibus ; faux coronata, coronà subintegrä, limbo duplà breviore. Anthophorum breve. Ovarium oblongum, sub apiceco arctatum. S{yli3, petalorum limbum æquantes. Capsula in 6 dentes apice dehiscens. In insulà Minore ( Æern. ). Expl. tab. 1. x Flos auctus. Os. Dans les échantillons décrits par Willdenow, la tigerétoit trés-rameuse ; dans celui de Minorque, au contraire, elle est parfaitement simple. Cette différence est probablement due à la culture à ÉMTEUSS ayoient été soumis les échantillons du ardin de Berlin. 76. Sinene nocrurna. Linn. Spec. 595. — S,. spicata a. DC. Flor. Fr ve iD. 759. In insulà Minore ( Æern.). Hab. in Hispanià (Otth..in DC), Gallià pr HER Falia (Bert.), Græcià.et. agro Byzantino Eu Cyrenaicä (Viv. ïk 77: : See DRACHYPETATA. Rob. et Cast. 4D, PDG Ælore Li Suppl: 6677 CARYOPHYLLEÆ. 2921 Inter rupes maritimas Alcudiæ in insulâ Majore. Florebat Aprili. Hab. in Galliâ propè Massiliam ! et Monspelium !. 78. SILENE viLLosa; Var. nata. Nob. Tab. 4. — Lychnis maritima, annua, hispanica, salicis folio. Tournef, ! ! Inst. 338. Silene RECuIe Salzm. ! Herb. Gibralt. non Linn. Tota planta viscida, viridula, 2-4 uncias longa. Radix annua. Caulis ramosiusculus, villoso-pilosiusculus. Fo/ia sessilia, sublinea- ria , apice obtusa, carnosa ; inferiora 8-12 lineas longa , 2-3: lineas lata; superiora gradatim minora ; omnia utrinquè pubescentia. F/o- res in singulo ramo 1-3; si solitarii, terminales : si uno-plures, infe- riores et axillares , longè pedunculati ; pedunculis 6-15 lineas longis , filiformibus, primüm erectis,anthesi peractä reflexis. Ca/yx villosius- culus, pilis brevibus, moniliformibus , 5 dentatus, dentibus ovato- oblongis, vix lineam longis , decem striatus , nervis coloratis ; florens cylindricus, 7-9 lineas longus, lineam et dimidiam latus ; fructi- gerus clavatus. Petala rosea , ungnibus calycem superantibus, infra ovarium in tubum coalitis, limbo 3-3 - lineas longo, 2-2 ; lineas lato, obovato , profundè emarginato , non autem ad medium usquè fisso, lobis obtusis , fauce coronatâ, coronà bifidà, brevi, dimidiam lineam longâ. Stamina petalorum ungues æquantia. Ovarium ovoideum, lineam et dimidiam longum. Sty/3, stamina pauld superantes. Antho- phorum 4 lineas longum. Capsula ovoidea, anthophorum æquans , apice in 6 dentes dehiscens. In arenosis maritimis Ebusi. Florebat Majo. Hab. in Hispanià meridionali!. Oss. Cette variété diffère du Silene villosa , tel qu’il croit en Égypte, par sa tige constamment beaucoup plus petite, par ses calices et ses pédoncules beaucoup plus alongés ; cependant, après l’avoir soigneusement comparée avec des échan- tillons de l’herbier de M. Richard, recueillis par M: Delile lui-même , je n’ai point cru devoir la considérer comme espèce distincte. La plante d’ Égypte s'élève de six pouces à un pied;-elle est très-rameuse , ses pédoncules n ‘ont que quatre à six lignes, et ses calices de cinq à sept lignes. Mém. du Muséum. 1 14. 29 2922 DicoTYLEDONES. 79. SILENE DECUMBENS. Biv. Bern. Sic. Plant. Cent. 1, p. 73 (ex herb. DC.) Radix annua. Caulis 4-9 uncias longus, erectiusculus , simplex vel ramosus, puberulus, viridis sen rubellus, Folia inferiora obo- vato-lanceolata , unciam longa , 3 lineas lata , acutiuscula , in petio- lum attenuata; superiora gradatim breviora , linearia ; omnia utrin- que scabriuscula, puberula. Flores alterni, spicati, spicà 2-3-florä. Bracteæ geminatæ, subulatæ ; duo inferiores plertmque elongatæ, foliacæ , superiores multd breviores, subulatæ, omnes ciliatæ. Pe- duncullus inferior quandoquè semuncialis, reliqui brevissimi ,omnes etiam fructiferi erecti. Calyx 5-dentatus (dentibus lineam longis, ovato-lanceolatis , acutis, margine ciliolatis), puberulus, decem nervius, inter nervos Canaliculatus (nervis coloratis, apice dila- tatis); florens cylindricus, dimidiam unciam longus, 1-2 lineas latus; fructigerus clavatus, 3-3 ? lineas latus. Petala carnea; ungui- bus calycem pauld superantibus; fimbo linéam longo, bifido; fauce coronatà, coronà brevi, membranaceâ, bifidâ. Capsula susbphæ- rica, apice in 6 dentes dehiscens , anthophoro capsulam subæquante , 2 lineas longo. Serina subreniformia, dorso sulcata, rufescentia , scabriuscula. : Inter rupes ad apicem montis Galatzo in insulâ Majore. Florebat Majo. Hab. in Hispanià et circa Neapolim (Otth. in DC. Prodr.). Oss. M. Bertoloni (Amœæn. Îtal. 27) réunit les Silene sericea AI, bipartita Desf., vespertina Retz, decumbens Biv. Bern. , canescens! Tenore. Ces espèces ont en effel entre elles une telle analogie, qu'il est difficile de les distinguer par des caractères bien tranchés. Mais il paroît, d’après M. Otth (in DC. Prodr!1, p: 373), que cet auteur n’a pas connu le vrai $. sericea All. et la plante qu'il a décrite comme telle est mentionnée sous le nom de S.drffusa dans le‘Prodrome: M. Otth distingue de nouveau toutes ces espèces à l’exceplion des S.wespertina et bipartita déjà réunis par plusieurs auteurs. LeS. decumbens, tel qu'il croît aux Baléares , a les plus grands'rapports avec deux-plantesiqui se trouvent sur,toute la côte d’Espagne, depuis Valence jusqu’à Cadix, et qui sont répandues dans les CARYOPHYLLEÆ, 223 herbiers de Paris, l’une sous le nom de S: saponaria Cav., et l’autre sous celui de S. tubiflora Dufour in litt. ; ses pétales, beaucoup plus courts; sont le seul carac- tère de quelque valeur qui permette de le distinguer de ces deux espèces. 80. Siren sepoipes. Jacq. Coll. Suppl. p. 112,t.114,f. 1. In maritimis insulæ Minoris ( ÆZern.). Hab. in Galliâ prope Massiliam! , Corsicä ! , Sicilià ( Biv. Bern. ), Archipelagi insulis (D'Urv.), (Barbarià Desf. !). 81. Sinene verurina. Pourr. in Desf. Herb. !— Lois in Desv. Journ. bot. 11, p. 324.—S. Salzmannii Otth ! in DC. Prodr. 1, p. 381. Ad rupes in montibus insulæ Majorts propè Esporlas. Floret Majo. Hab. in ss 82. Sizene Pseuno-atocron. Desf. ! Atl. 1, p. 353. Ad margines agrorum in insulä Majore propeArtam. Floret April. Hab. in “Atlante (Desf. !). 83. Srerrarie MEDIA. Smith Flor. Brit. 473.— 4/sine media. Lire Spec. 473. In Balearibus vulgatissima: Floret primo vere. Hab. in totà regione mediterraneä. 84. ArenartA RugRA @ Serninibus immarginatis. Nob.— 4. rubra. Linn. Spec. 606. et auct. In maritimis Ebusi. Florebat Majo. R. Seminibus al& membranaceé, integré cinctis. Nob.— 4. media. - Linn. Spec. 606.—4. marina. Smith Flor. Brit, p. 480.-— 4. mar- ginata. DC. Klor. Fr: 1v, p. 795. In maritimis prope Alcudiam in insulà Majore; necnon in ins. Mi- nore ( Æern.). Florebat Aprili, Majo. y Seminibus sæpissimè alé membranceë, fimbriaté& cinctis. Nob. A. fimbriata. Salzm.! Herb. Fingit. ‘In maritimis Ebusi. Florebat Majo. Hab. ad littora totius maris Mediterranei; var. > circa Tingidem !. ‘29* 224 DicotryLEDONESs. Oss. Smith (English Flor. t. Il, P 312) réunit le Spergula, pentandra au Spergüla arvensis, parce que la | première de ces espèces, qui est censée avoir tou- jours les graines bordées , présente quelquefois sur le même pied des graines à bord non membraneux. Il auroit été disposé à réunir de même l’Arenaria marina, dont les graines sont plus ou moins marginées, à l’Ærenaria rubra 1. dont les graines ne le sont jamais; mais il a cru devoir conserver ces deux espèces parce que les graines de l’4. marina ne lui ont jamais paru tout-à-fait privées de rebord. Je possede un bon nombre d’échantillons de cette plante recueillis dans les ma- rais salés de l’île d’Iviza, sur lesquels on voit, dans la même capsule, des graines bordées et non bordées, à rebord membraneux, tantôt entier, tantôt découpé, et à lobes extrêmement fins. Cette remarque m'engage à proposer la réunion non— seulement des 4. marina Smith et rubra L., mais encore de 4. fimbriata Salzm., qui ne diffère de l’4. marina que par ses graines dont le bord est plus constam- ment découpé. L’4. rubra, ainsi constitué, varie beaucoup quant au port, à l'épaisseur et à la longueur des feuilles, mais les diverses formes"que j'ai observées aux Baléares et sur les côtes de France et d'Espagne m'ont paru évidemment dues aux terrains plus ou moins fertiles dans lesquels on les rencontre. 85. ARENARIA TENUIFOLIA d!. AHybrida. Ser, in DC. Préde 1 D 406. — À. hybrida. Vill. Dauph:1v, p.634 , t. 47. Inter rupes maritimas insulæ Majoris prope Alcudiam. Fibrebié April. Hab. in Galliâ meridionali! , Andalusià !. 86. ARENARIA SERPYLLIFOLIA. &. Pilis glandulosis hirsuta, folliis pellucido-punctatis. Viv. Flor. Lyb. Spec. 24. Inter rupes montium insulæ Majoris prope Lluch. Florebat Aptio 87. Arenaria BALEARICA. Linn. Syst. Nat. , ed. 12, app. 230. Ad rupes excelsas montis Puig-Major in insulà Majore. Hab. in Corsicä !. nsqeiE 88. ARENARIA PROCUMBENS: Vahl. Symb. 1, p. So, +32. Ed hernia- riæfolia: Desf: !'Atl:r1, p.350. Ad muros prôpe Pahnam ; ; in insulà Minore ( Heïrn. ). ‘Florebat MES, RARE o CR ASS RG MALVACE#. | 295 Hab. in Hispaniä prope Carthaginem novam !, Barbariä(Desf. !), Ægypto!, Sicilià (Biv. Bern. ), regno Neapolitano!. 89. Cerasriuom vurcarum. Linn. Spec. 627. In Balearibus frequens. Florebat Aprili. Hab. in tototà regione mediterraneà , Æg gypto exceptä. 90. Cerasrium stricrum. Linn. Spec. 629. An satis à Cerastio ar- vensi distinctum ?. Ad rupes montis Puis-Major in insulà Majore. P £ 2] à ANA] MALVACEÆ. or. Marva svavesrris +. Canescens. Gay Herb. !. Ad vias in insulà Majore prope Alcudiam. Florebat Aprili. Oss. Cette variété-se distingue) aisément de-la forme ordinaire; en ce qu’elle est couverte sur toutes ses parties, la corolle exceptée, d’un coton tres-épais et blan- châtre. Elle est commune aux environs de Montpellier ! 92. Mazva rorunnirortA. Linn. Spec. 060: Ubiquè ad vias Balearium. Florebat Aprili , Majo. Hab. in totâ regione mediterraneâ, Ægypto exceptä. 93. ALTuxA miRsuTA; Var. pumila. Nob.—Caulis 2-3 uncias longus, ramosus. In montosis insulæ Maquis circa Ésporlas. Élorebat Majo. 94: Lavarera! ansoreA: Line Spec. 972: In insulâ Minore (Yern.). Hab. in agro Nicæensi et Corsicä ( DC ), insulà Âr gentariolà (Savi), regno Neapolitano (Tencre), Græcià prope Athenas (Smith), Bar- barià (Desf. !), Hispanià (DC.). Os. Cette belle Malvacée, assez commune dans les Canaries et sur plusieurs points de la partie chaude de la région méditerranéenne croît spontanément dans la petite île de Muckry ! près d Edimbourg. Ce fait de géographie paroîtroit, beau : coup plus étonnant si l’on ne savoit que la mer, par le niveau constant de sa tem- pérature , modifie d’une manière remarquable le climat des lieux qui l’avoisinent. 226 DicoTYLEDONES. 95. Gossyerum HeRBaceum 8. Frutescens. Del. Flor. :Æeypt. Il- lustr.n. 646.—Vulgd Z/zodon. Colitur in Ebuso et insulà Majore prope prædium vulgd S6 Ser- vera, haud longè ab urbe Artä. In Africà centrali ad ripas lacus 7'chad spontaneum (Denham voy.en Afr. trad. d’Eyriès 11, pag. 284). Colitur in Africæ regnis Bornou , Begarmy,; Haoussa, etc. (Denham lc), Ægypto (Delil.), Barbariâ (Desf!), Andalusià, regno Granatensi (Salzm.), regno Va- lentino, regno Neapolitano, Sicilà (Ortol. et Raf. Stat.), insulis Me- litâ (Lam Dict.), Melo (Tourn. voy.), Lesbo (d’Urv.), Cretà (Sieb.), Macedonià , totà Asià minore, Syrià (Lam. ). . AURANTIACEZÆ., 96. Crrrus menica. Risso Ann. Mus. 20; p. 199, t. 2, fig. 2. Colitur in hortis Balearium. 07. Carrus crmonum. Risso ; 1. c. pag. 201. Colitur cum priore. 98. Crrrus Auranrium. Risso Lrer pars rôx, t. 1, fig. Let 2. Colitur in hortis insulæ Majoris, præcipue circa Soiler, Pollensam; rarior in Ebuso et insulà Minore. HYPERICINEÆ. 99: HYPERICUM CANARIENSE. Linn. Syst. Veget. p. 575. In insulæ Majoris torrente dicto Malluch prope Lluch. Hab. in Canariis insulis. (Linn.) 100. HyrerrcuM sALEArRIGUM. Linn. Spec. trot. In montosis Balearium frequens. Floret Aprili , Majo. 101. HyperIcUM PERFORATUM. Linn. Spec. 1106. GERANIACEÆ. 227 In sterilibus Balearium haud:infrequens: Floret Majo. Hab. in totà Europà. e- 102. Hyrericuw Tomextosum. Linn. Spec: 1106. Vulsd Tresflorina blanquesina. In insulà Majore ( Trius:). Hab. in Hispanià ! , Gallià mediterraneà !, Sicilià (Ortol. et Raf.), insulà Melità (D'Urv.), Barbarià (Desf!). 103. Hypericum penrarum. Lois. Flor. Gall. p. 499; t: 17. In montosis insulæ Majoris prope Esporlas. Floret Majo. Hab. in Calabrià !, Corsicà !, Stoechadum insulis!. Oss. Les échantillons que je possède ne me paroissent pas différer de ceux de Provence, d'Italie et de Corse, quoique leurs feuilles inférieures , jusqu’au milieu de la tige, soient entièrement privées de points glanduleux, et que, dans les supé- ‘rieures, on en trouve comparativement un tres-petit nombre, 104. Acer opazus. Ait. Hort. Kew. 11, p: 456. Vuled Rotabuc: In fissuris rupium montis Puig-Major in insulà Majore. Florebat Aprili. GERANIACEÆ. 105. GEranium MoLE. Linn. Spec. 055. In insulà Minore (Xern.). Hab. in totà Europä, Barbarià (Desf!). 106. GERANIUM ROTUNDIFOLIUM. Linn. Spec. 957. Ad margives agrorum in insulà Majore frequens. Floret Martio. Hab. in totà Europä, in Barbarià (Desf!). 107. GENARIUM DISSECTUM: Linn. Spec. 956. Hab. in totà Europà , in Africà septentrionali (Desf. !-Viv.-Delil. ), 108. GERANIUM ROBERTIANUM, Linn. Spec, 955. 228 DicoTYLEDONESs. In umbrosis montium insulæ Majoris prope Lluch. Floret Aprili. Hab. in totà Europäfin Barbarià (Desf.). 109. EroDivm cicurarrum. DC. Flor. Fr. 1v, p. 840. Ad vias in Balearibus vulgatissimum. Floret Martio. Hab in totä regione mediterraneà , Ægypto exceptà. 110. Eronium moscnarum. Willd. Spec. Il, p. 631. [u aridis insulæ Majoris et Ebusi. Floret Martio. Hab. in totà regione mediterraneä, Ægypto exceptà. ur. Eronrum maracmornes. Willd. Spec. nr, p. 639. Ubiquè in Balearibus florebat Martio. Hab. in totâ regione mediterraneà 112. Oxauis cornicuraTaA. Linn. Spec. 623. Ad margines viarum et in sepibus Balearium vulgatissima. Flo- rebat Martio, Aprili. | Hab. in tolâ regione mediterraneà. 113. Lanum cazuicum. Linn. Spec. 401. Inter rupes maritimas Balearium frequens. Florebat Aprili. Hab. in Gallià meridionali !, Italiä ( Bert. - Savi. - Sebast. et Maur.), Corsica (DC.), Græcià et Archipelagi insulis (Smith), Bar- barià (Schousb. ). 114. Linvm srricrum 8. Alzernum. DC. Prodr.1, p. 424. In aridis Balearium haud infrequens. Florebat Aprili, Majo. Hab. in regno Valentino !, Catalaunià !, Galliâ mediterraneä !, Corsicà (DC.). 115. Linum usirarissrmum. Linn. Spec. 397. Colitur in agris Balearium. RUTACEÆ. 116. FaGONIA cRETICA. Linn. Spec. 553. REseDAcez, 299 In sterilibus Ebusi prope urbem.:Florebat Majo. Hab. in regno Valentino! regno Algeriensi (Desf. !), Cyrenaicä (Viv.), Ægypto (Del.), Gretà (DC.), Sicilià (Biv. Bern.-Presl. ). 117. RurTa sracreosa. DC, Prodr.1,p. 710.-R. chalepensis tenui- Jfolia. D'Urv. Enum. (ex DC). Ad mœnia urbis Alone in insulà Majore. Florebat Aprili. Hab. in Corsicà! , Sicilià (DC.), insulà Melo. (D’Urv. ). 118. Rura ancusrirorra. Pers. Synops. 1, p.464. In aridis insulæ Mzjoris prope Esporlas, et Ebusi prope S. Pol liam. Floret Majo. Hab. in Gallià mediterranes !. RESEDACEÆ. 110. Reseva area B. Undata. DC. Flor. Fr. supp 590. À. undata. Linn. Spec. 644. Inter segetes Balearium en Flore et Martio. Hab. in totà regione mediterraneä. 120. RESEDA LUTEOLA. Linn. Spec. 642. In campis Balearium. Floret Aprili. Hab. in totà regione meditérraneà. 11. Resena cures. Lion. Spec. 645. In campis prope Artam in insulà Majore. Florebat Aprili. Hab. in totà regione mediterraneà, Ægypto except. 122. Resena puyreuma. Linn. Spec. 645. Ad margines agrorum in insulà DEV et Ebuso frequens. Flo- rebat Aprili ; Majo. Hab. in totà regione tee Ægypto Rp Mém. du Muséum. 1. 14. 30 230 DicoTYLEDONES. RHAMNEZÆ. 123. Raamnus ArATERNUS à Balearicus. DC. Prodr. 11, p. 23. Frutex3 pedalis, ramosus. Folia ovata, parva, 8-10 |. longa,. 56 1. lata, obtusa , denticulata, dentibus acutis, facie viridia scabra, dorso ferruginea, lævia. In montibus insulæ Majoris prope Lluch. Florebat Aprili. B. Laiifolius. Frutex bipedalis, diffusus. Folia ovato-lanceolata, 18-20 À. longa, 8-10 |. lata, acuta , serrulata, lævia, utrinquè viridia. Ia montibus insulæ Majoris prope Valldemosan , Esporlas fre- queus. Florebat Martio. 124 Ræamnus Lycrorpes. Linn. Spec. 270. Iü petrosis inter Cauviam et montem Galatzo in insulà Majore. Florebat Majo. Hab. in regno Valentino (Cav.), Andalusià (Salzm.), Atlante (Desf. !). TEREPBINTHACEZÆ. 125. Pisracra cenniscus. Linn. Spec. 1,55. - Übique in Balearibus. Floret Martio. - Hab. in totä regione mediterraneà, Ægypto exceptà. . 126. Cneorum Tricoccon. Linn. Spec. 94. . In collibus petrosis insulæ Majoris et Ebusi frequens. Floret Aprili. .Hab. in Ligurià (Viv.), agro Nicæensi (DC.), Gallià mediterra- neà !, Hispanià (DC.), regno Tunetano (Desf. !}. 127. Jucrans rEGrA. Linn. Spec. 1415. © Colitar in humidis montium insulæ Majoris. LEcuminos x. 231 LEGUMINOSÆ. 126. AxaGvyris roeTipa. Linn. Spec. 534. In collibus apricis Balearium frequens. Floret Martio, Aprili. Hab. in totà regione mediterraneà, Ægypto except. 129. Genisra LucrnA : Foliis simplicibus, obovato-lanceolatis, sub- sericeis ; spinis lævibus, lucidis, nudis, sæpissimè simplicibus; calyce subsericeo, labiis subæqualibus, superiore bipartito , infe- riore ultra medium trifido; petalis glabris, carinà vexillo triente longiore. Nob. Tab. 5. Caulis tripedalis, ramosissimus, durus > Spinosus , glaberrimus. Rari virides, lucidi, sulcati, spinis alternis, 6 sulcis exaratis $ subuncialibus , simplicibus, rarissimè ramosis, nudis, mucronatis. Folia infra spinas nascentia, paucissima, simplicia, obovato-lan- ceolata vel lanceolata , brevissimè petiolata, 1 ;-2 lineas longa, li- neam lata, ntrinquè subsericea. Stipulæ minutæ , rectæ, subulatæ, spinescentes, basi connatæ. Ex foliorum superiorum axillis, infra spinas, multi nascuntur, racemi 4-7 flori, spinis breviores, quasi paniculam constituentes. Singuli racemi rachis 3-4 foliata , pilis ad- -pressis subsericea. Flores brevissimè pedicellati. Bracteæ in summo pedicello 2, calycem stipantes, subulatæ, brevissimæ. Ca/yx bila- biatus, subsericeus, 2 lineas longus ; tubo campanulato; labiis tubo paulo longioribus, superiore bipartito, inferiore ultra medium tri- fido, segmentis omnibus: lineari lanceolatis, acutiusculis. Perala calyce longiora , lutea : vexillum ovato-lanceolatum , acutum, erec- tum , conduplicatum , 3 lineas lorgum, lineam et dimidiam latum , dorso villosiisculum : alæ vexillo pauld breviores, oblongæ , longè unguiculatæ , limbo basi ciliolato: carina vexillo triente longior, oblonga, villosiuscula, limbo basi utrinquè auriculato, auriculis ciliatis. Sfamina 10, monadelpha: filamentis 5 longioribus, 5 al- ternis triente brevioribus, antheris longiorum oblongis, breviorum 30 * 232 DicoOTYLEDONES. minoribus ovato-oblongis, omnibus subsagittatis, dorso aflixis. Ova- rium minimum , ovoidec-compressum , à medio ad apicem pilosius- culum , lineâ suturali longitudinaliter notatum ; ovulis 6 subrotun- dis. Stylus filamenta superans, filiformis, subglaber, basi pilis raris inspersus, apice incurvus, æqualis, truncatus. Leoumen non vidi. In collibus petrosis circa Artam in insulà Majore vulgatissima. Florebat Aprili. ÆExpl. tab. NV. à Flos auctus.— 2 Calyx.— 3 Vexillum.— 4 Alæ.— 5 Carina.— 6 Tubus stamineus.— 7 Pistillum. Oss. Cet arbuste se rapproche du G: scorpius DC., tel qu’on le trouve dans la région méditerranéenne, mais il se distingue facilement de cette espece par ses rameaux luisans , par ses épines qui ne portent jamais ni fleurs ni feuilles, par sa carêne d’un tiers plus longue que l’étendard , non égale à ce dernier. Je crois utile de donner ici la phrase spécifique du G. scorpius qui suffira pour le distinguer du G. lucida. G. scorpius. (DC. Flor. Fr.1v, p. 498). Foliis simplicibus , obo- vatis, sericeis; spinis pubescentibus, floriferis, ramosis; calyce glabro, labio superiore bipartito, inferiore pauld longiore, ultra medium trifido; pétalis glabris, carinà vexillum æquante. 130. G. cinerea. DC. Flor: Fr.av, p. 494. ; In fissuris rupium montis Puig-de-Malluch in insulà Majore. Flo- rebat Aprili. Hab. in olearum ee ab Mapa ad Nicæam (DC.) (x). Q) M. de Lamarck a décrit sous le nom de Spartium multicaule, une plante que l’on eroyoit originaire des Baléares, et qui se trouve mentionnée dans le Catalogue du Jardin de Paris, sous le nom de Genista multicaulis ; mais ün examen plus sévère a prouvé depuis à M. Desfontaines que ce prétendu Genet n’étcit autre chose qu'un.échantillon défiguré de l’Ænthyllis hermanniæ ; il a donc rayé le G. multr- caulis du nombre des espèces dans la, nouvelle édition qu ] prépare du Catalogues Je dois cette observation à M. Desfontaines. \ 1 LEGUMINOSÆ 233 131. Cyrisus spivosus. Lam. Dict. 11, p. 247. In montosis Balearium vulgaris. Floret Aprili. Hab. in Gallià mediterraneä ! , Italiâ (Bert.-Savi), Corsica! , Si- ciliâ (Ortol. et Raf.), Barbarià (Desf. !-Viv.). 152. Cvrisus LaniGerus. DC. FI. Fr. 1v,p. 504.-Spartium lanigerum. Desf.! Atl. 11, p. 154.-8. villosum Poir: Voy: 11, p. 207. In insulà Minore ( Hern.). Hab. in Etrurià (Sayi), Corsicà! , Græcià et Archipelagi insulis (Smith), insulà Melo (D’Urv.), Cretà (DC.), Barbarià (Desf. !), His- panià prope Heracleam (DC.). 133. Cyrisus arcenreus. Linn. Spec. 1043. In petrosis insulæ Major: 1s prope Artam , Cauviam. Floret Aprili. Hab. in Gallià mediterraneà !, agro Nicæensi (DC.), regno Nea- politano (Tenore), regno us et Atlante (Desf. !). 134. Ononis crispa. Linn. Spec. 1010. In insulà Minore (Æern.). Hab. in insulà Cypro (Smith.). 155. Onomis matrix GB. DC. Prodr. 11, p. 159.-O. pinguis.. Linn. Spec. 1009. In arenosis Balearium vulgatissima. Floret Martio, Aprili. 136. Oronis wæquirou14. DC! Prodr: 17, p, 165.-nonis orientalis pentaphylla et heptaphylla viscosa. Vaill.! Herb. Variat vexillo flavo et rubro striato. An satis ab. O. Natrice dis- tincta? In arenosis maritimis Ebusi. Florebat Majo. Hab. in Oriente (Vaill. Herb.), - Corsicà prope S.-Florent!, Oc- citanià prope Monspelium !. R 137. Onomis Pugescens. Lion. Mant. 267.-DC. Prodr. 11, p: 160- O. Morisoni, Gouan Illustr. 47 (ex DC. 1, c.). 234 DrcoryLeDones. In Balearibus, (Gouan I. c.). Hab. in agro Monspeliensi, Hispanià, Barbarià, Archipelagi insulis (DC.). " à 3:44 138. Oxonis ornirnopropioines. Linn. Spec. 1009. Inter rupes insulæ Majoris prope So F'erendell. Florebat Aprili. Hab. in Andalusià (Salzm.), regno Valentino (Cav.), Corsicä!, Etruriä (Savi), insulà Caprearum! , Græcià et insulà Cypro (Smith), regno Tunetano (Desf. !). 139. Ononis REczINATA. Linn. Spec. 1011. In insulâ Minore {ern.). Hab. in Andalusiâ!, Occitaniä (DC.), Calabrià !, Corsicä !. 140. Ononis winurissima. Linn. Spec. 1007.-0. barbata Cav. Ic. t. 193. In montibus insulæ Majoris prope Esporlas , Valldemosam, Cau- viam. Floret ‘Aprili, Majo. Hab. in Hispani ! , Gallià mediterraneä!, agro Genuensi (Bert.). 143. Antuyeuis cyTisoipes. Linn. Spec. 1015. à Frequens in collibus aridis inter Palmam et Cauviam in insulà Majore. Floret Aprili, Majo. Hab. in Andalusiâ (Salzm.), regno Valentino! , Ruscinonensis agri et Provinciæ locis calidioribus (DC.). 142. ANTHYELIS VULNERARIA 7 Rubriflora. DC. Prodr. 11, p. 170.- A. vulneraria, Desf.! Atl. 11, p.151. In eodem loco variantem vidi radice perenni et annuä. In collibus maritimis prope Artam in insulà Majore. Floret Aprili. Hab. in Occitaniâ!, Provinciä!, agro Genuensi (Bert.), agro Romano (Sebast. et Maur.), insulâ Caprearum !, Græcià , Cretà et LE (Smith), Cyrenaïca (Viv.), regno Sn je (Desf.!}. AY MAneniuie TETRAPHYLLA. Linn. Spec. 1012. Lecuminosx 235 ln aridis insulæ Majoris prope Artam, Peas Cauviam fre- quens: Floret Aprili. Hab. in Andalusià !, regno Valentino!, Occitanià (DC.), Pro- vinciâ !, agro Nicæensi!, agro Genuensi (Bert.),. Etruriä (Savi), agro Romano (Sebast. et Maur.), regno Neapolitano (Tenore), Sici- lià (Ortol. et Raf.), Græcià et Archipelagi insulis (Smith). 144. Mepicaco Lupuzina. Linn. Spec. 1097. Ad vias et margines agrorum in insulà Majore frequens. Hab. in Gallià!, Italiâ!, Græcià, agro Byzantino et insu là Cypro (Smith). ; 145. Menicaco arrorea. Linn. Spec. 1096. In insulà Majore prope Esporlas. Florebat Majo. An spontanea ?. Hab. in regno Neapolitano!, Græcià et Archipelagi insulis (Smith). 146. Meprcaco orsicutaris. All. Flor. Pedem. n. 1150.-M. poly- morpha &. Desf.! Atl. 11, p. 210. In montibus insulæ Majoris prope Lluch. Floret Aprili. Hab. in Gallià meridionali!, agro Nicæensi (AIL), agro Romano (Sebast. et Maur.), agro EM Gt), Ægypto (Del. » Barbariä (Desf. !). 147. Mevicaco scutertaTa. AÏl. Flor. Pedem. n. 1155.-M. poly- morpha (B. scutellata. Desf. Atl. 11, p. 211. Ad margines agrorum prope Esporlas in insulâ Majore. Florebat Aprili. Hab. in Occitaniaä!, PANbet agro Nicæensi (AII.), Græcià et Archipelagi insulis (Smith), Barbariâ (Desf.!). 148. Menicaco rusercurara ? Willd. Spec. mm, p. 1410. Caulis sesquipedalis, ramosus, angulosus, glaber. Æo/ia trifo- liata : foliola 3-4 lineas longa, 2-3 lineas lata, obcuneata, apice sæpè obcordata , à basi ad medium integra, à medio ad apicem dentata , dentibus acutissimis, nervosa, supernè glabriuscula , 236 DrcoTyYrEDoNEs. subtüs pubescentia, lateralia subsessilia, terminale pedicellatum , pedicello circiter lineam longo. Stipulæ ovato-lanceolatæ, laciniatæ, laciniis subulatis, glabriusculæ. Æcres in axillis foliorum subsoli- tarii : pedunculi folio longiores , uniflori, pubescentes, infra apicem instructi bracteis duabus lineari-subulatis, et aristà (pedunculo floris abortivi)brevi, subulatà. Caiyx infundibuliformis, ultra medium 5- fidus, puberulus, tubo 10-nervio, segmentis uninerviis, lineari- lanceolatis, subulatis. Petala non vidi. Legumina ellipsoidea, cochleata , in spiram contorta, 3 lineas longa , 2 lineas lata, glabra; anfractus 7, dorso tuberculis brevibus, acutiusculis, subspinosis, du- plici serie dispositis instructi. Semina reniformia, apice subtrun- cata, lævia, fusca. In insulâ Minore ({ern. ) Hab. in Corsicà !. 149. Menicaco marina. Linn. Spec. 1097. In arenosis maritimis Balearium vulgatissima. Floret Aprili. Hab. in totà regione mediterranei. 1 150, Meprcaco zrrroraus. Rohde in Loisel. Nüi. 118, non Tenore (ex Ser. in DC. Prodr.) In arenosis maritimis insulæ Majoris frequens. Floret Martio. Hab. in Occitanià et Provincià (DC.) , agro Genuensi (Bert). 151. Mepicaco minima. Lam. Dict. ur, p. 636. In aridis montium insulæ Majoris et Ebusi. Floret Martio, Aprili. Bab. in Galliä !, Italiä (Bert.-Sebast. et Maur.), Græcià (Smith), Barbarià (Desf.!). 152. Menicaco macurara. Willd. Spec. n1 p. 1412. In agris prope Valldemosam in insulà Majore. Floret Martio , ren Hab. in Galliä!, lialiä!, Græcià et Archipelagi insulis (Smith), agro Byzantino (D’Urv.). Lecuminosx. 237 153. Menicaco mnrenrexra. Willd. Spec. il, p. 1411.— M. poly- morpha d'intertexta. Desf.! Atl. 11, p. 211. In agris Ebusi. Cum fructibus lecta Majo. Hab. in Galliâ meridionali!, agro Romano (Sebast. et Maur. ), insulä Samo (d’Urv.), Ægypto!, regno Algeriensi ( Desf. !). 154. Meurrorus 1Tazrca. Lam. Dict. 1v, p. 68. — Trifolium itali- cum. Willd. Spec. nr, p. 1356.—Melilotus rotundifolia. Tenore Flor. Nap. Prodr. Suppl. r, p.66. In agris prope Esporlas in insulà Majore. Florebat Martio. Hab. in regno Neapolitano!, Græcià circa Athenas ( Smith}, novä Camino insulà (D’Urv.), regno Algeriensi (Desf.). 155. MerrrorTus surcaTa. Desf.! Atl. 11, p. 193.- Trifolium mau- ritanicum. Willd. Spec. in, p. 1354.-Melilotus longifolia. Tenore Prodr. Suppl. 1, p.66 (ex Ser. in DC. Prodr.).- Trifolium sulcatum. Viv. Flor. Lyb. Spec. 45. In agris Balearium frequens. Floret Aprili. Hab. in regno Neapolitano (Tenore), Sicilià (Smith), insulà Melo ( D’Urv.), Ægypto (Del.), Cyrenaïcà (Viv.), regno Alge- riensi (Desf.!). à B. major: M. compacta. Salzm. ! Herb. Tingit. In arvis Ebusi. Florebat Majo. Hab. in Corsicà !, Barbarià prope Tingidem !. Oss. Cette variété est remarquable par sa tige presque simple qui s'élève à environ deux pieds, et par ses feuilles et ses fleurs du double plus grandes que dans la forme ordinaire. Ces caractères sont constamment les mêmes dans les échan- tillons recueillis en Corse, à Iviza et auprès de Tanger; cependant, après une analyse exacte des parties de la fructification, il m’a paru impossible de la distin- guer comme espèce. Dans les deux formes des Baléares les fruits sont mono- spermes, et les graines sont couvertes de petites aspérités. 156. Trirozium ancusrirorium. Linn. Spec 1503. Mém. du Muséurn. 1 14. 31 238 DicoTyLEDONES. In insulà Minore ( ÆZern. ). Hab, in Galliâ meridionali!, Italiâ (Sebast. et Maur.—Bert.), Græcià et Archipelagi insulis (Smith), prope Trapezum (D'Urv.), in Cyrenaïcà ( Viv.), Barbarià (Desf. ! ). 157. Trirouum sTELLATUM. Linn. Spec. 1083. In sterilibus Balearium frequens. Floret Aprili. Hab. in totà regione mediterraneà, Ægypto exceptä. 158. Trirourum uysripum. Savi Flor. Pis. …, p- 90.—7". pallescens. DC. Flor: Fr. Suppl: 555, non Schreb..— 7, F'aillantii. Tenore ! Prodr: xriv, non Poir. nec Lois. — 7. polyanthemum. Tenore ! in Herb. Gay. ë In collibus maritimis insulæ Majoris prope Artam ; in ins. Minore (Hern. ). Florebat Aprili. Hab. in Ruscinonensi agro!, Occitaniâ!, agro Mediolanensi!, Etrurià !, regno Neapolitano !, Corsicä !. 159. TRIFOLIUM FRAGIFERUM. Linn. Spec. 1086. In insulâ Minore ( Fern.). Hab. in Galliâ meridionali!, Hahàâ!, Siciliä (Biv. Bern. ), Græ- cià et Archipelagi insulis (Smith), insulâ Melo ( D'Urwv.)). 160. Trirozium TomENTosUM. Linn. Spec. 1086. In collibus maritimis prope Artam. Florebat Aprili: Hab. in totà regione mediterraneà. + 161. TRIFOLIUM TUMENS. Stev. lin M. B. Flor. Taur. Cauc. u, p. 217. Radix perennis ;fibras plurimas capillares emittens. Caulis 4-5 un- cias longus, repens, glaber. Folia glaberrima, longissimè petiolata , {oliolis-obovatis, brevissimè petiolulatis , apice subemarginatis, sub lente tenuissimè serrulatis, transversim striatis. Stzpulcæ ovato- acuminatæ, basi dilatatæ , petiolum amplectentes. Æores capitati 1 densi ,pedunculo communi elongato, foliis pauld longiore À capitulo subrotundo; bracteis lanceolatis, : subulatis, calycem æquantibus. Lecuuinos x. 239 Caly x oblongo-campanulatus teretiusculusve , 2 lineas longus, 5 den- tatus, dentibus erectis, lineari-lanceolatis, uninerviis, duobus su- perioribus paulo longioribus ; tubo latere exteriore glabro , interiore (axem capituli spectante) à basi ad apicem præsertim supra medium villosissimo. Corolla calyce duplè longior: alæ cum carinä:connatæ : vexillum alis triente longius, oblongum. Ovarium ovoideum, 1-2 ovulatum. ZLegumen maturum non vidi. A In insulâ Minore (Æern.). ‘O8s. J’ai comparé l'échantillon de cette plante qui m’a été communiqué par M. Hernandez, à ceux de l’herbier de M. Gay, recueillies par M. Steven aupres de Nasiabab sur les bords de la mer Caspienne, et je n’ai trouvé entre eux aucune différence. Les fleurs dans les exemplaires de M. Steven sont plus grandes, mais ce caractère paroît tenir au port des échantillons comparés ; ceux de Georgie ayant dix pouces environ de haut , tandis que celui de Minorque est de moitié plus petit. 162. Trirozium ProcumsENs 8. Campestre. Ser. in DC. Prodr. nr, p: 205. — T'. campestre. Schreb. Inter rupes maritimas Balearium frequens. Florebat Aprili , Majo. 163. Trirozrum ricirorme. Linn. Spec. 1088. In aridis Ebusi circa S. Inès. Florebat Majo. 164. Dorveniuu rectum. Ser. in DC. Prodr. 1, p. 208.— Lotus rectus. Linn. Spec: 1092. In fossis Ebusi. Florebat Majo. # Hab. in Gallià meridionali!, agro Romano (Sebast. et Maur.), regno Neapolitano!, Sicilià (Ort. et Raf.), Græcià et insulis Cretà et Zacynto (Smith), Barbarià (Desf. !). ë 165. Donvenium airsurum. Ser. in DC. Prodr. n, p. 208.-- Lotus hirsutus. Linn. Spec. 1091. ‘Ad margines agrorum in Balearibus haud rarum. Florebat Majo, Hab! in Gallià meridionali! , ltalià !, Græcià et insulis Cretà et Cypro (Smith), Barbarià (Desf. ! ). ST 240 DicoTyLEDONES. 166. Donvenium surrruricosum. Vill. Dauph. ur, p. 416: — Lotus dorycnium. Linn. Spec. 1095. Ubique in aridis Balearium. Florebat Aprili. Hab. in Hispanià !, Galliâ meridionali !, Italià !, Græciâ (Smith), Barbarià (Desf.! 167. Lorus epurts. Linn. Spec. 1090. 1 In aridis circa Artam in insulâ Majore ; in is (DC. ). Hab. in Hispaniâ meridionali! , Provincià et agro Nicæensi (DC.), Corsicà!; agro Neapolitano!, Calabriä!, Sicilià (Ort. et Raf.), Græcià et insulis Gÿpro et Zacynto Sao regno Algerienst (Desf. !). 168. Lorus ornirHoPopioipes. Linn. Spec. ro91. In agris prope Valldemosam, Artam in insulà Majore. Floret Aprili. Hab. in Hispaniâ (Cav.), Galliàä meridionali et agro Nicæensi (DC.) , agro Genuensi (Bert.), agro Romano (Sebast. et Maur.), re- gno Neapolitano!', insulà Caprearum!, insulä Melo (D’Urv.), regno Algeriensi (Desf. ! 169. Lorus terraruyLius. Lion. Fil. Suppl. 340. —Ser. in DC. Prodr. 11, p. 210 (excluso Syn. Viv.). — Tab. 6. Radix perennis, fusca. Caules ex eadem radice plures, ramosis- simi prostrati, sæpissimè 5-4 uncias longi, aliquandd + pedalem vel ? pedalem altitudinem attingentes, teretes, virides , glabrati. Fo- lia exstipulata, bijuga cùm impari; foliola pilis adpressis utrinquè præsertim dorso subsericea, facie viridia, dorso: glauca ; 5 superiora majora, 2 : lineas longa, lineam et dimidiam lata , cuneata ; truncata aut emarginata, mucronulata , 2 inferiora dimidid minora , oblongo- ovata aut sublinearia, alterum aut rarius utrumque deficiens. Pedun- culi 1-5 unciales, terminales, rariüs axillares , uniflori, glabriusculi, sub flore nnibracteati , bracteà (folio imperfecto) tripartitä, lobo medio majore, lateralibus sæpissimè caducis abortivisve. Caly x LEGUMINOSÆ. 241 subsericeus , 5 fidus, segmentis subulatis, bilabiatis , duobus supe- rioribus alteroque inferiore carinæ subjecto pauld majoribus; tubo campanulato , 5-nervi. Petala calyce dimidid longiora , lutea : vexillum unguiculatum , ungue calycis tubum subæquante , limbo- subrotundo extüs atro-purpureo : alæ vexillo pauld. breviores , oblongæ, unguiculatæ , basi, latere superiore, auriculatæ : carina alas æquans, apice abruptè arcuata et longè rostrata, basi bifida diunguiculata, genitalia® includens. Flamenta 10, diadelpha ; al- -ternè dimidid longiora et apice dilatata , clavata, antheris basi affi- xis, ex cavo filamenti apice nascentibus (1); alternè filiformia, æqua- lia ; antheris flavis, infra medium dorsum aflixis. Ovarium lineare, gracile, glabrum , 9-10 ovulatum. S/ylus abruptè genuflexus, lon- gitudine ipsius ovarii. Stigma capitatum. Legurmen junius calyce longius. Lotus pusillus. Viv. (Flor. Lyb. Spec. p. 47; t. 17, f. 15 ) ex icone ei descriptione à nostro cert differt : 1° caule multo humiliore ; 2° ra- dice verisimiliter annuà ; 3° caule foliisque hirsutis , non subsericeis; 4 foliis ellipticis non cuneatis, nec retuso-truncatis ; 4° pedun- culis folio triplù nec decuplo longioribus, etc. In aridis insulæ Majoris prope Artam ad ingressum speluncæ Cueva de la Ermita. Klorebat Aprili. Expl. tab. 6. 1 Folia aucta. —2 Flos. — 3 Calyx.— 4 Vexillum.—5 Alæ, — 6 Carina.— 7 Stamina duo sub lente validiore. — 8: Flos calyce petalisque resectis. — 8 Pistillum. Os. Linné fils, qui a le premier fait connoître cette plante d’après des échan- tillons recueillis aux Baléares par Richard, lui donna le nom de Z. tetraphyllus, faisant allusion à l’avortement, qu’il croyoit constant, de l’unedes folioles infé- rieures, Mais il décrivit cette foliole comme une stipule, et les auteurs qui ont parlé depuis de cette plante n’ont point hésité à adopter son opinion. Si l’on consi- (1) Gette organisation se rencontre tres-souvent dans les genres Lotus et Do- Try CNIUM IOCEG 242 DicorYyLeDones. dère cependant que cette prétenduetstipuler est souventiunique ; qu’ellé naît.sur le pétiole; non sur la tige ,.et qu’elle.est aussi distinctement pétiolulée que les:folioles supérieures, on n’hésitera pas, je crois, à la considérer comme une vraie foliole, quoique les supérieures aient une forme un peu différente. 170. Lotus crericus, Linn: Spec. 1091. Ubique in arenosis maritimis Balearium. Floret Aprili, Majo. Hab. in regno Valentino, Andalusià!, Barbarià (Desf.!—Viy.), Ægypto ( Del.), Græcià et Archipelagi insulis ( Smith — D’Urv.), Corsicà! ; Ligurià (Viv.). 171. Lorus cornicurarTus. Linn. Spec. 1092. Ubique in Balearibus. Floret Mäftio , Aprili. Hab. in totà regione mediterraneà. 172. Psorarea siTuminosA. Linn. Spec. 1057. Ad vias in Balearibus frequens. Floret Aprili, Majo. Hab. in Hispanià !, Gallià meridionali !, Ttaliä!, Archipelagi insulis (Smith), Syrià!, Barbariä (Desf. !). 173. PsSORALEA PALÆSTINA. Gouan Illustr. DL. Hab. in Palæstinà , Syrià ; agro Byzantino ( DC. ). Oss. On trouve quelquefois cette plante au port Juvénal, auprès de Montpellier, mais elle y est trop rare pour qu’on puisse la regarder comme naturalisée. Elle ne différe du P. bituminosa que par ses folioles ovales-oblongues dans le bas de la plante, toujours beaucoup plüs grandes, présque ‘glabres; par ses fleurs d’un bleu foncé ; enfin parce qu’elle.ne répand-pas une odeur bitumineuse aussi prononcée. Ces caractères méritent-ils qu’on la considère comme une spèce edistincte ? 174. AsTRAGALUS POTERIUM. Vahl. Symb. 1, p. 63. Tragacantha altera. Glus. Hist. 107: — Tragacantha altera, Poteriwm forte. W:* 1. c. 108. Ic. 7): In collibus aridis insulæ Majoris prope. Artam , Pollensam b Lluch. Florebat Aprili. te CUTIEN Hab, in Andalusiä prope Gades, et'in régno Granatensi (Clus.)” LEcumanosz. 243 179. SCORPIURUS SUBVILLOSA. Linn::Spec: T050.°:: In agris insulæ Majoris prope Artani, nécnon in Ebuso. Die et Aprili, Majo. : Hab. in Hispanià ! , Galliâ meridionali 1, Jtaliä (Bert. — Savi. — Sebast. et Maur.), Corsicâ!, insulä Astipalæä (D’Urv.) , regno Alge- riensi ( Desf. !). 176. Asrrorosium scorpions. DC. Prodr. u1, p. 311. — Ornithopus scorpioides. Linn. Spec. 1049. In agris inter Artam et montem Puig-Ferrutx in insulà Majore. Florebat Aprili. Hab. in totà regione mediterraneä , Ægypto exceptà. 177. Hiprocreris BALEARICA. Jacq: Misc. tr, p: 305.—Ic. Plant. Rar. 1,t. 140. In fissuris rupium montium insulæ Majoris prope Esporlas, Lluch. , etc., frequens. Floret Aprili ; fructus maturat JU 178. Hippocreris unisiriQuosa. Linn. Spec. 1049. In aridis Balearium frequens. Floret Aprili. Hab. in totà regione mediterraneä, Ægypto exceptà. 170. Hippocrgris cit1ATA: DC. Prodr. 11, p. 313. Variat pedunculis 2-6 floris. In aridis insulæ Majoris prope Artam, Esporlas. Floret Aprili. Hab. in Hispaniä!, Apuliä!, Sicilià et Taurià (DC. ). 180. Henysarum sprNosissimum. Linn. Spec. 1058. In agris insulæ Majoris prope:Artam. Florebat Aprili. Hab. in Andalusiä (Salzm.), Provinciä!; agro Nicæensi (DC.), Apulià!, Aprutio!, Corsicä! , insulà Melo! insulà Cypro (Smith ). IG. Cicer ARIETINUM. Linn. Spec. 1040. Colitur in agris Balearium. 182. Fasa vuzéaris. Moœnch: Meth..130:; . 244 DicoryLenones. Ubique in agris. Balearium cuita, cibum usitatissimumrusticis præbet. 183. Vicra sariva. Linn. Spec. 1037. In sepibus insulæ Majoris et Ebusi frequens. Floret Aprili, Majo. Hab. in totà regione mediterraneà. 184. Vicra Larayrones. Linn. Spec. 1057. In insulâ Majore prope Valldemosam, Artam. Floret Aprili. Hab. in Galliâ!, Italià (Bert.—Savi.—Sebast. et Maur. }, Corsicâ (Ser.), Græcià et Archipelagi insulis (Smith). 185. Vica cracruis. Lois. Flor. Gall. p: 460, t. 12. — Ervum gra- cile. DC. Cat. Hort. Monsp. p. 109. —Æ. tetraspermum li. gracile. Ser. in DC. Prodr. 11, p. 367. In montibus prope Lluch, et in arenosis maritimis prope Artam in insulà Majore. Florebat Aprili. Hab. in Galliâ!, Etruriâ (Savi), agro Romano ( Sebast. et Maur. ). 186. Pisum sarivum. Linn. Spec. 1026. Colitur in hortis Balearium. 187. Laruyrus Apmaca. Linn. Spec, 1029. In insuläMajore frequens. Florebat Aprili. Hab. in totà regione mediterraneà. 188. Laravrus serirozius. Linn. spec. 1031. In montibus insulæ Majoris prope Artam, Soller. Floret Aprili. Hab. in Galliâ meridionali!, Italiä ( Bert. — Savi. ), Græcià (Smith). 189. Laravrus sarivus. Linn. Spec. 1020. Colitur in hortis Balearium. 190. Larayrus cicena. Linn. Spec. 1030. — Z. dubius. Tenore ! Cat. Sem. Ann. 1825 collect. p. 5'et tr (ex Gay). x LEcuminosz. 245 In agris insulæ Majoris frequens. Florebat Martio, Aprili. Hab. in totâ regione mediterraneà, 191. Larayrus srraynicus. Ser, in. DC. Prodr. 11, p. 374.—Vicia bithynica. Linn. Spec. 1038. - In montibus insulæ Majoris prope Lluch frequens. Florebat Aprili. : Hab. in Galliâ meridionali !, Etruriä (Savi.), agro Romano (Sebast. et Maur. ), Græciâ (Smith), insulà Melo (d'Urv.). 192. LarTayrus civmenum. Linn. Spec. 1032. In monte Puig-de-Torrella in insulä Majore; necnon in insulà Minore (Æern.). Floret Aprili. Hab. in Andalusiâ (Salzm.), Gallià mediterraneä (DC.), agro Byzantino (Smith), Barbarià ( Desf!). 193. Laravrus ocurus. DC. Flor. rv, p. 578.— Pisum ochrus. Linn. Spec. 1027. In insulâ Minore ( ern.). Hab. in Occitanià et agro Nicæensi (DC.), Etrurià (Savi), agro Romano (Sebast. et Maur.), Græcià et insulis Cretà et Zacynto (Smith), Barbarià !. 104. Lupnus mirsurus. Linn. spec. 1015. In insulà Minore ( Æern. ). Hab. in Hispanià (DC.), Galliâ meridionali !, Corsicä !, regno Neapolitano (Tenore), Græciä, Zacynto et Archipelagi insulis (Smith), Ægypto (Delille), regno Algeriensi ( Desf. ).- 105. Acacra Farnesrana. Willd. Spec. 1v, p. 1083. Ubique in hortis Balearium culta, nunc quasi spontanea. 196. CeraroniA srtiQua. Linn. Spec. 1513.— Vulgd Garrovér. In agris Balearium, præcipuè in insulà Majore, culta. Colitur in totà Africà septentrionali, Asià minore agro Byzantino, Mém. du Muséum. 1. 14. 32 246 DicoTYLEDONES. Græcià et Archipelagi insulis (Smith), insalà Melità (Forsk.), regno Neapolitano ( Prosp. Alp. —Tenore.), ad littora prope por- tum Herculis Monæci ! , in Hispaniâ meridionali !. ROSACEÆ. 197. AuyGpaLus communis. Linn. Spec. 677. Colitur in campis Balearium. Colitur in totà regione mediterraneä. 108. Persica vurGaris. Mill. Dict. n. r. Colitur in hortis Balearium. 199. Armenraca vurGaris. Lam. Dict. 1, p. 2. Colitur in hortis Balearium. 200. Prunus sriNosA à vulgaris. Ser. in DC. Prodr. 11, p. 532. Ad sepes in Balearibus frequens. Floret Aprili. Hab. in totà Europà. B foliis synanthiis. In montibus insulæ Majoris haud rara. Floret Aprili. Folia simul cum floribus emittit. 201. Prunus Domesrica. Linn. Spec. 680. Colitur in hortis. 202. Cerasus suurana. DC. F1. Fr. 1v , P- 482. Colitur in campis et hortis. 203. Rusus rruricosus. Linn. Spec. 707: Ad sepes in Balearibus frequens. l1 Hab. in totà regione mediterraneà. 204. Fracaria vesca, Linn. Spec. 705. In montibus insulæ Majoris. Colitur inhortis. 205. Porenrira reeTans. Linn. Spec. 714. RosAcez. 247 Ad sepes et vias in insulà Majore frequens. Martio, Aprili Floret. Hab. in totà Europà. 206. AcrimoniA Euparoria. Linn. Spec. 643. Ad margines agrorum in insulà Majore. Floret Aprili, Majo. Hab. in totà Europà. 207. Porerium sanGuisorsa. Linn. Spec. 1411. In agris insulæ Majoris prope Valldemosam. Floret Aprili. Hab. in totà Europâ, Ægypto (Delille ). 208. Rosa sempervirens. Linn. Spec. 704. —R. moschata Desf. ! Atl. 1, p. 400. — 2. atrovirens. Viv. Flor. Ital. Fragm. p. 4, t. 6. In insulà Minore. (Æern.) Hab. in Galliä meridionali (DC. ), Ltaliä (Sebast. et Maur.—Viv. ), Græcià (Smith.), Barbarià (Desf. !). 209. Rosa RuBIGINOSA © sepiurn. Ser. in DC. Prodr. n, p. 617. — R. sepium Thuill. Flor. Par. ed. 2, p. 252. In aridis inter Cauviam et montem Galatzo. Florebat Majo. 210. Mesrirus oxvacanTrA Var. monostyla.—Cratægus monogÿna Jacq. Austr. t. 292, f.1. — Mespilus monogÿna Smith Flor. Græc. Prodr. 1, p. 341. Ad sepes in insulà Majore frequens. Florcbat Aprili. o11. Pyrus communis. Linn. Spec. 686. Colitur in hortis. 212. Pyrus marus. Linn. Spec. 686. Colitur in hors. 213. Pvrus sonsus. Goertn. Fruct. 11, p. 45; t. 87. Colitur in hortis. 214. CYDONIA VULGARIS. Pers. Synops: H; p.40. Colitur in hortis. 248 DicoryLeDonezs. MYRTACEZÆ. 215. Myrrus communis. Linn. Spec. 673. In montibus Balearium frequens. Hab. in Provincià meridionali et agro Nicæensi (DC.), Etruriä (Savi), agro Romano (Sebast. et Maur. ), regno Neapolitano (Te- nore ), Corsicà !,\Græciâ et Archipelagi insulis (Smith), Cyrenaïcà (Viv.), regnis Algeriensi et Tunetano ( Desf. ). 216. Punica Granarum. Linn. Spec. 676. Ad sepes in insulä Majore. Colitur in hortis. Hab. in totà regione mediterraneà. SALICARIEÆ. 217. LYTRUM GRÆFFERI. Tenore ! Flor. Nap. Prodr. Suppl. 2 p. zxvin. — L. acutangulum. Lag. Gen. et Spec. Nov. p. 167. _ ‘Radix annua , ramosa , fibras plurimas capillares emittens. Cau- lis 1-2 pedalis, parum ramosus , basi subteres , supra medium angu- losus, glabérrimus, rubellus. Folia Ho opposita , oblongo- elliptica, obtusa, 5- # lineas longa, 2-2 : lineas lata; superiora alterna, gradätin ättenuata et elongata, paéilon: acutiuscula; omnia sessilia , uninervia. Flores in axillis foliorum solitarni, brevissimè pedunculati, erecti, bracteis duabus medio pedunculo insertis , op- positis, brevissimis, subulatis instructi. Ca/yx primbm infundibu- liformis, demüm tubulosus, 2-3 linéas longus, 6 costatus, r2nervosus, 12 dentatus : dentes æquales subdeltoidei; 6 (costis tubi responden- tes) petalis oppositi ; quasi exteriores ; 6 ( sulcis’ respondentes ) pe talis alterni, quasi interiores. In æstivatione dentes calycini 6 pe- talis oppositi, erecti, 6 iisdemialterni linflexi, valvati, genitalia foventes. Petala et filamenta replicativa. Petala6, 3 lineas longa , 2lineas lata, summo tubo-nserta, obovata, integra,unguiculata, 5-ye- ONAGRARIE.—FrcoïiDez. .. 49 nia, venis duabus lateralibus vix notatis subunivenia, rosea. Sta- mina 12 ,Calycis nervis ferè ad basin tubi inserta , duplici serie dis- posita ; 6 petalis alterna superiora , petalis pauld breviora; 6 iisdem opposita inferiora , dimidio breviora, calycem vixsuperantia ; omnia ante anthesin brevia, inclusa : filamenta filiformia, g glabra : anthèræ medio dorso insertæ,oblongæ, sub lente utrinquè emarginatæ, luteæ, biloculares , longitudinaliter dehiscentes. Pistillum calycis fundo in- sertum', brevissimè stipitatum, filamentis longioribus brevius, gla- brum. Ovarium oblongo-lineare , biloculare, apice attenuatum in stylum teretem : stigma capitatum, papillosum : Ovula plurima , medio dissepimento affixa. Fructum non vidi. Variat calyce 1o- ren- tato , petalis 5, staminibus 10. Differt a L. Ayssopifolio floribus distinctiùs pedunculatis ; en tibus calycinis æqualibus, non,6 (quæ petalis opposita) majori- bus; petalis majcribus; staminibus 12, inæquaibus , 6 majoribus exsertis , non 6 æqualibus , inclusis; stylo longiore. A. L. flexuoso. Lag. Gen et Spec. Nov. p. 16 (ex des pEbHE D videtur differre petalis obovatis integerrimis non ovatis subcordatis. Affinior L. acutangulo. Lag. 1. c., et fortè eadem species: In humidis insulæ Majoris prope Artam , necnon in Ebuso. Flore- bat Aprili, Majo. Hab. in regno Neapolitano (Tenore!), regno Murciæ ? (Lag.). ONAGRARIZÆ. 216. Cazurricue verna. Linn. Spec. 6. In fossis insulæ Majoris prope Ârtam. Hab. in totà Europà, Barbarià (Desf.—Schousb. ). FICOIDEÆ. sisi e269r41le 219. MESEMERYANTHEMUM NoDiFLORUM. Linn. Spec. 687. 250 DicoTYLEDONES. In maritimis insulæ Minoris prope Cala Figuéra ( Herr: ). Hab. in Hispaniä meridionali!, Corsica !, Siciliä (Ort. et Raf. ), Græcià (Smith), insulis Lero et Melo (D'Urv.), Ægypto (Del. ), Barbarià (Desf.! ). | GROSSULARIEZÆ. 220. Rises rugruw. Linn. Spec. 200. Cofitur in hortis. CACÆTL. 221, CAGTUS OPUNTIA. Linn. Spec. 669. Vulgd Figuera de Moro. luter rupes maritimas et ad pagos Balearium vulgatissimus. In locis calidioribus regionis mediterraneæ nunc quasi spontaneus, in Ægypto (Del.), Barbariä (Desf. ), Hispanià. meridionali !, Pro- vincià (DC.), ad rupes prope ru Herculis Monœæci (Gay) , in Ligurià (Viv.). Os. Les paysans des Baléares mangent volontiers les fruits de cette plante , et n’en éprouvent ordinairement aucun mauvais effet. Des personnes dignes de foi m'ont assuré que cette nourriture leur devenoit mortelle lorsqu'ils avoient l’impru- dence de boire, par dessus, une certaine quanlité.d’eau-de-vie. Je n’ai eu aucune occasion de vérifier ce fait pendant mon séjour dans.ce pays. PORTULACEÆ. 222. PorrTuLaca oLERAGEA. Linn. Spec. 638. In campis insulæ Majoris haud rara. 223. Tamarix cazrica. Linn. Spec. 586. In maritimis prope Alcudiam , Palmam in insulâ Majore ; necnon in ins. Minore (Æern.). Florebat Aprili. Hab. in totà regione mediterraneä. PARONYCHIEÆ— CRASSULACEZÆ. 251 224. Tamarrx arricana. Desf. ! Atl. 1, p. 260. In maritimis prope Palmam , Alcudiam in insulâ Majore; etiam in Ebuso. Florebat Aprili, Hab. in Provinciâ!, Calabrià!, Natolià prope D (D'Urv.), Ægypto (Del.), regno Algeriensi (Desf. !). PARONYCHIEÆ.. 225. Paronyonta ARGENTEA. DC. Flor. Fr. mt, p. 404.——1llecebrumn paronychia. Linn. Spec. 229.— P. nitida Del. Flor. Ægypt. Illustr. n. 270 (ex synon. ). Ad vias et in sterilibus Balearium vulgatissima. Floret Martio. Hab. in Hispaniä!, Gallià meridionali!, Corsicà ! , insulis Melitä et Melo (D'Urv.), Archipelagi insulis (Smith), Syrià!, Ægypto!, totà Barbarià (Viv.—Desf. !—Schousb. ). 226. PorycarPoN TETRAPHYELUM. Linn. Spec. 131. In insulà Majore prope Artam; necnon in ins. Minore ( Æern.). Florebat Aprili. Hab. in totà regione mediterraneä. CRASSULACEÆ., 227. Uusicus PeNDuuNUS. DC. Plant. Grass. t. 156. In Balearibus frequens. Hab. in Hispanià !, Galliä!, Htaliä!, Græcià et he insulis (Smith.—D'Urv.). 228. Senum REFLExUM. Linn. Spec. 618. In insulà Minore ( Hern.). 229. Sepum aurissimum. Lam. Dict. 1v, p. 634. Ad vias et muros in insulà Majore. 259 DicoTyLEDONES. Hab, in regno Valentino! , Ruscinonensi agro! , Occitamiä! , Pro- vinciâ et agro Nicæensi ( DC.). 230. SEMPERVIVUM TEcTORUM. Linn. Spec. 664. In tectis et muris vetustis Alcudiæ in insulâ Majore. Florebat Majo. SAXIFRAGEÆ. * 231. SaxiFRAGA TRIDACTYLITES. Linn. Spec. 578. In Balearibus vulgatissima. Floret Martio. Hab. in totâ Europi. UMBELLIFERÆ. 252. Pimpivezra rraqrum. Vill. Dauph. u, p. 606. Inter rupes ad apicem montis Puig-Major in insulâ Majore. Hab. in Galliâ mediterraneä (DC.), Alpibus Apuanis ( Bert.). 2553. Caærorayrium sativum. Lam. Flor. Fr. ur, p. 438. Colitur in hortis. 254. Scannix PECTEN-VENERIS. Linn. Spec. 368. In agris insulæ Majoris et Ebusi frequens. Florebat Aprili, Majo. Hab. in totà regione mediterrane , Ægypto exceptà. 235. CorrANDRUM TESTICULATUM. Linn. Spec. 367. Inter segetes Ebusi prope S. Raphael. Cum fructibus lectum Majo. Hab. in Gallià mediterraneà ! , agro Bysantino (Smith ). 256. Sium axGusrirozrum. Linn. Spec. 1672. In humidis Ebusi haud rara; in insulà Minore ( Æern.). Floret Majo. Hab. in Gallià !, Etrurià (Savi), Græcia ( Smith). 237. Bricwozra pasrinacærozta. Bert. Journ Bot. 1v, p. 76. — Sium POIL, TL UBELIANTHEMUM SARRÆ Noëb. Pl.2. 2 . | AN nf 2 FANS El j VE « Ex NES VS Plèr: BRAS SICA BALEAVICA Pers. LS PL:3. SZZENE DISTICHA Wild. PV): à Nù CLNISTA LUCIDA Noé. DE Pl: ne AA He UMBRELLIFERZ. 253 siculum.Linn, Spec.362.—Ligusticum balearicum. Kinn. Mant. 218. luter segetes insulæ Majoris, inter Alcudiam et Pollentiam ; in ins. Minore (Æern.). Florebat Aprili. Hab. in Ligurià ( Bert.), agro Romano ( Sebast. et Maur.) , Corsicà (DC.), insulà Caprearum !, Sicilià (Ort. et Raf.— Presl.), insulà Melo (D’Urv.), Barbarià ( Desf. !), Hispanià prope Heracleam (Salzm.). 258. Crrumum maririmum. Lann. Spec. 354. Ad rupes maritimas prope Bañabufar in insulà Majore. Hab. in totà regione mediterraneà, Ægypto exceptà. 259. Buniuu reruLAcEuM. Smith Flor. Græc. Prodr. 1, p. 186. — Bulbocastanum creticum ferulæfolio semine oblongo. Tournef. ! Coroll. 21.— Bunium ferulæfolium. Desf. ! Coroll. p.55, t. 45.— Sium ferulæfoliumn. Spreng. in Rœm. et Schult. Syst. Veget. vi, p. 539. In campis insulæ Majoris prope Esporlas. Floret Aprili. Hab. in insulis Cretà (Tournef.! ) , Cypro (Smith ), Samo (D’Urv.). Os. Cette espèce diffère essentiellement du Z. bulbocastanum par ses pédicelles courts , épais, un peu en massue, non grêles et filiformes ; par ses fruits d’un tiers plus longs, linéaires-oblongs non ellipsoïdes, légerement courbés en faucille , non droits, enfin marqués de côtes beaucoup plus saillantes , séparées par de véritables sillons qui sont à peine sensibles dans le 2. bulbocastanum. 240. Amni marus. Linn. Spec. 340. In agris insulæ Minoris prope portum Magonis. Florebat Junio. Hab. in totà regione mediterraneà. 241. Daucus caroTa. Linn. Spec. 348. Ad margines agrorum in Balearibus frequens. Floret Aprili. Hab in totà regione mediterraneà. 242. Daucus maximus. Desf. ! Atl. 1, p. 241. Ad margines agrorum in Ebuso. Florebat Majo. Hab. in regno Algeriensi ( Desf. !). Mém. du Muséum, &. 14. 33 254 DicoryLEDONES. Oss. Cette espèce est voisine du D: Aispidus, tel qu’il croît à la Chambre d'A- mour auprès de Biaritz; mais elle en differe par sa taille de moitié plus élevée; par les folioles de son involucre pinnatifides et à sept lobes, non simples et profondé- ment tridentées au sommet ; par ses rayons beaucoup plus longs et plus étalés (ils sont rapprochés en tête dans le D. hrspidus); par ses pétales blancs non jaunes; et par ses fruits (d’ailleurs semblables) hérissés de piquans beaucoup plus alongés. Sprengel (In Roem. et Schult. Syst. veget. tom. vi, p. 476) rapporte, avec doute, le D. maximus Desf. au D. gingidium qui est évidemment tres-différent par ses feuilles luisantes et par ses folioles involucrales à lobes recourbés, non droits et étalés. 243. Caucauis PLATYcARPOs. Gouan. Flor. Monsp. 285. Inter segetes insulæ Majoris prope Artam. Florebat Aprili. Hab. in Gallià meridionali!, agro Romano (Sebast. et Maur. ), Barbarià (Desf. ). 244. CAUGALIS ARVENSIS. Far. simplex. En umbrosis montium circa Esporlas in insulà Majore. Floret Majo. Oss. Cette variété diffère de la forme ordinaire par ses tiges toujours simples et par ses feuilles découpées en segmens plus étroits. M. Soleirol l’a observée avec les mêmes caractères en Corse, et il ne seroit point impossible qu’elle pût être considérée comme une espèce distincte. L'état d’imperfection du fruit, dans les échantillons que je possède, m’empêche d'émettre aucune opinion positive à cet égard. 245. Cavcauis nontrcora. Lam. Dict. x, p. 656. — Tordylium nodosum. Linn. Spec. 346.— Caucalis nodosa. Huds. Angl. 114. In agris insulæ Majoris prope castellum Belver. Florebat Majo. Hab. in Gallià !, Græcià , agro Byzantino et insulà Cypro (Smith), Ægypto (Del.), regno Algeriensi ( Desf. ! ), agro Tingitano ( Schousb. ). 246. Apiuu GRAvEOLENS. Linn. Spec. 339. æ. Sylvestre. — [n insulà Minore ( Æern.). B. Sativum.— Üolitur in hortis Balearium. 247. Ariuu PETROSELINUM. Lun. Spec. 379.. Colitur in hortis Balearium. U MBELLIFERZ. 255 248. AneTaum roenouzum. Linn. Spec. 337. In collibus petrosis Balearium haud infrequens. Hab. in totà Europà meridionali, Barbarià (Desf. ). 249. SMYRNIUM oLUSATRUM. Linn. Spec. 576. Ad pagos in Balearibus vulgatissimum. Floret Aprili. Hab. in Provincià et agro Nicæensi (DC.), Græcià et insulà Cypro (Smith), regno Algeriensi (Desf. !). 250. Pasriaca rucrpa. Linn. Mant. 58. — Gouan Illustr. P- 19; t. XI OÙ XII. In montibus insulæ Majoris prope Lluch frequens ; 20 Aprilis non- düm floruerat. In insulà Minore ( Æern.). 251. Tuapsra vizrosa. Linn. Spec. 375. In montibus insulæ Majoris prope Artam; 14 Aprilis nondüm flo- ruerat. Hab. in Gallià mediterraneà (DC.), insulis Patmo et Cypro(Smith), regno Algeriensi ( Desf. ). 252. Taapsra GaRGANIeA. Linn. Mant. 57. Ad margines agrorum in Ebuso vulgatissima. Floret Majo. Hab. in regno Neapolitano (Tenore), Sicilià ( Ort. et Raf.), Græ- cià et Archipelagi insulis (Smith—D'Urv.), totà Barbarià ( Desf. ! — Schousb. ). 253. FeruLA communs. Linn. Spec. 355. In insulà Majore prope Esporlas , necnon in Ebuso. Florebat Majo. Hab. in Gallià mediterraneà (DC. ), Ligurià (Viv.), agro Romano (Sebast. et Maur.), Corsicà (Viv.), Sicilià (Ort. et Raf.), Græcià (Smith), Cyrenaicà ( Viv.), regno Algeriensi (Desf. ! ). 254. BurLevrum PROTRAGTUM. Link. Flor. Port. 11, p. 387.— B. su- bovatum. Link. in Spreng. Umbell. 365.— B. rotundifolium a. Desf. ! Atl. 1, p. 220.— B. rotundifolium 8. intermedium. Lois. 530 256 DicoTYyLEDONES. Not. p. 45. — B. rotundifolium y. lanceolatum. Desv. in Journ. Bot. 11, p. 315.— B. granulatum. Gaud. ! ïñ litt. ad Gay. Differt à B. rotundifolio foliis oblongis , acutis , pallidius viren- tibus ; umbellis 3 nec 5 radiatis; floribus aureis; seminibus verru- cosis (Gaud. in litt.). Inter segetes Ebusi frequens. Florebat Majo. Hab. in Andegavià ! , Pictaviensi agro! , Occitanià ! , Provincià et agro Nicæensi (DC.), Calabrià !, insulis Melitä et Melo (D’Urv. ), Ægypto (Willd.), Barbariâ ( Desf. ! ), Lusitanià (Link. ). 255. BurLevRkuM aRIsTATUM. Bartl. in Reïchenb. Inconogr. Bot. 1, p. 70, t. 176.— B. odontites auctorum non Linn. Ad apicem montis Galatzo inter rupes, Florebat Majo. Hab. in Pictaviensi agro !, Occitanià !, agro Parmensi!, Calabriä!. 256. Eryneiuu maririmum. Linn. Spec. 337. In arenosis maritimis insulæ Majoris. Hab. in totà regione mediterraneà. 257. Ervncium camPesTRe. Linn. Spec. 337. Ad vias in insulis Majore et Minore. Hab. in Hispanià !, Gallià !, [talià!, Græcià et Archipelagi insulis (Smith), Barbarià prope Tingidem (Schousb. ). CAPRIFOLIACEÆ. 258. Lonicera ImpLExA à. Viv. Elor. Cors. Spec. 4.— L. implexa. Ait. Hort. Kew. Ad sepes in insulà Majore prope Soller , Incam , Artam ; etiam in ins. Minore (/Zern.). Floret Majo. B. Viv.L.c. — L. balearica. DC. Flor. Fr. PURE 499. —L. ca- prifolium. Desf. ! Atl.r p. 163. In sepibus Ebusi prope S. Eulaliam: Forebat Majo. Hab. Var. a. in Corsicà et Iprope.Genuam,(Viv.); 8.'in Atlante CAPRIFOLIAGEÆ. — RuBracEez. 257 (Desf. !), Pyrenæis orientalibus (DC.), agro Narbonnensi ( Benth. ), Corsicà et propè Genuam (Viv.). 259. Viscüuu arsum. Linn. Spec. 1451. Ad arbores in montibus insulæ Majoris. Hab. in Galliä !, Italià, Sicilià (Ort. et Raf.), Græcià (Smith.). 260. Visurnuu Tinus. Linn. Spec. 583. In montibus insulæ Majoris vulgatissimum. Floret Martio. Hab. in Galliä meridionali!, agro Romano ( Sebast. et Maur.), re- gno Neapolitano (Tenore), regno Algeriensi (Desf. !), agro Tingi- tano (Schousb. ). 261. Samsucus EBuzus. Linn. Spec. 385. In Balearibus frequens. Hab. in Hispanià !, Gallià !, Italià (Sebast. et Maur.— Tenore), Græcià (Smith), agro Tingitano (Schousb.). 262. HeperA eux. Linn. Spec. 292. Ad muros et truncos vetustos in Balearibus frequens. Hab. in Hispanià!, Gallià ! , Italià (Bert.— Sebast. et Maur. — Tenore ), insulà Melità (Forsk.), Græcià, (Smith). RUBIACEX. 263. SHERARDIA ARVENSIS. Linn. Spec. 140. In agris Balearium vulgatissima. Floret Martio.… Hab. in totà Europà , Syrià ! , Barbarià (Desf. !). 264. AsPeruLa ARvENSIS. Linn. Spec. 150. In agris Ebusi. Florebat Majo. Hab.-in Hispanià!, Gallià !, Italià (Savi.— Sebast. et Maur. — Tenore), Græcià (Smith). 265. AsrPerura cYNANGHIGA. Linn. Spec. 151. In aridis Ebusi frequens. Florebat Majo. 58 DircoTyLEDONESs. Hab. in Hispanià !, Gallià!, Italià (Bert. — Savi. —Sebast. et Maur.— Tenore), Græcià (Smith). 266. Gazrum Lucinum. All. Pedem. 1, p. 5,t. 77, f. 2. In fissuris rupium montium insulæ Majoris prope Esporlas. Hab. in Pedemontio (All.), prope Genuam et in Alpibus Apuanis (Bert.), agro Romano (Sebast. et Maur.), Barbarià (Desf. !). 267. Gazium civereum. All. Pedem. 1, p. 6, t. 77, f. 4. In insulà Majore ad apicem montis Galatzo inter rupes. Florebat Majo. Hab. in Pedemontio et Vellesià inferiore ( All. — DC. ). 268. Gazium ancuicum. Huds. Angl. 69. Cum præcedente. Florebat Majo. 260. Gazium rricorne. With. Brit. ed. 2, p. 153. In agris insulæ Majoris prope Valldemosam , et in Ebuso. Floret Aprili. Hab. in Gallià !, Græcià et Archipelagi insulis (Smith). 270. GaLium saccuaraTum. All. Pedem. n. 39. In agris Balearium vulgatissima. Floret Martio. 271. GALIUM MURALE. AIL. Pedem. n. 34, t. 77, f. 1.— Sherardia muralis, Linn.Spec. 149. Ad rupes in Ebuso circa S: Inès, Florebat Majo. Hab. in Provinciæ locis calidioribus (DC. ), agro Nicæensi ( AII.), prope Romam (Sebast. et Maur. ). 272. VarantiA muratis. Linn. Spec. 1400. Inter rupes insulæ Majoris et Ebusi frequens. Floret Martio. Hab.'in Hispanià !, Gallià mediterraneà !, Corsicà!, Etruriä (Savi), agro Romano (Sebast. et Maur. ), Græcià (Smith). 273. VarantiA mispipa. Linn. Spec. 1490. In insulà Majore prope Artam. Florebat Aprili. RUuBIACEÆ. 259 Hab. in Hispanià meridionali ! , regno Algeriensi (Desf. !), Cy- renaicà (Viv.), Ægypto (Del.), Cretà (Smith), insulis Melo et Lero (D’Urv.). 274. RuBIA TINCTORUM. — À. tinciorum., peregrina, lucida , an- gustifolia. Linn. et auct. Ubique in sterilibus Balearium. Floret Aprili. Hab. in totà regione mediterraneà. r' Oss. Linné a le premier distingué les diverses formes de la garence ordinaire comme autant d’espèces , et son exemple a été suivi par les auteurs qui ont traité depuis lui de ces plantes , sans qu'aucun, d’eux ait motivé cette distinction sur des caractères de quelque valeur. Le 2. tinctorum est censé avoir des feuilles annuelles; les 2. peregrina et lucida ne diffèrent l’un de l’autre que parce que dans le second les feuilles sont dépourvues, sur leur nervure, des petites dents crochues que l’on trouve sur leur bord et sur les angles de la tige. Mais si nous. examinons ces formes avec un peu plus de sévérité, nous ne tarderons pas à nous convaincre de la nécessité de les réunir. En effet , le À. tinctorum n’a point toujours des feuilles annuelles ; il peut présenter constamment ce caractère dans le nord de l’Europe , où la rigueur des hivers est plus sensible, mais dans les climats plus secs et plus chauds, tels que ceux dont nous nous occupons , ses feuilles sont d'ordinaire persistantes , et, dans cet état, il estimpossible de le distinguer des À. peregrina et lucida. Quelque- fois les feuilles de cette plante sont munies sur leurs bords et sur leñr nervure de petites dents crochues , c’est alors le. peregrina de Linné; mais on trouve souvent sur le même pied des rameaux portant des feuilles dépourvues de dents, soit sur leur nervure , soit sur leur bord , et présentant, par conséquent, les carac- tères du R. lucida. On n’est pas plus heureux en cherchant à distinguer ces formes par le nombre des feuilles à chaque verticelle , il varie sur la même tige de trois à six ; enfin les fleurs ne présentent aucune-différence, Ces considérations ont déter- miné M. Gay à réunir ces trois espèces dans son herbier. Je crois pouvoir leur joindre le À. angustrfolia Linn. , que j'ai cueilli dans les rochers au sommet du Mont Galatzo dans l’île de Majorque, qui ne differe des formes dont je viens de parler, que par son aspect cendré non luisant , par ses feuilles plus étroites, munies de dents proportionnellement plus grandes ;: mais tels sont les nombreux, passages que j'ai observés entre toutes, ces plantes, qu'il m'est impossible de les distinguer même comme variétés.. 260 DicoTYLEDONES. VALERIANEZÆ. 275. CENTRANTHUS caLciTrapa. Dufr. Dissert. p. 39. Ubique ad muros Balearium. Floret Martio. Hab. in totà regione mediterraneà, Ægypto exceptà. 276. FeDiA cornu-cor1x. Gœrtn. Fruct. 1, p.36, t. 86, f. 3. - Ad margines agrorum prope Palmam in insulà Majore. Floret Martio. Hab. in Audalusià (Salzm.), agro Nicæensi (DC.), Apuliä , Cala- brià et insulà Caprearum (Tenore), Sicilià (Ortol. et Raf.), insulà Melità (D’Urv.), agro Byzantino (Smith), Cyrenaicà ( Viv. } Bar- barià (Desf. ! -- Schousb. ). 277. VALERIANELLA coroNATA. DC. Flor. Fr. 1v, p. 241. In agris insulæ Majoris et Ebusi frequens. Floret Aprili ; fructus maturat Majo. Hab. in totà regione mediterraneà. GLOBULARIEÆ. 278. Gzosvrarta sprnosa 8. Nob. Monogr. Glob. in Ann. Sc. Nat.ix, P- 24. Ad rupes in montibus insulæ Majoris prope Esporlas, Lluch., etc. Floret Majo. 279. GLoBurariA ALYPuM. Linn. Spec. 139. In collibus petrosis insulæ Majoris et Ebusi frequens. Floret Aprili, Majo. Hab. in totà regione mediterraneà. Occidentem versus usquè in Maderam (ex ore clar. Martii), et ad Orientem usquè in Persiam ! progreditur. DiPpsAcEzÆ.—SYNANTHEREZÆ. 261 DIPSACEÆ. 280. ScasiosA creTica. Linn. Spec. 145. Ad rupes maritimas insulæ Majoris prope Banabufar. Hab. ad promontorium vulgd Cap de l’Armi in parte extremà meridionali Calabriæ !, in Sicilià !, Cretà !. 261. ScasiosA coLuMBARIA. War. maritima. Nob.— S. maritima. Linn. Amon. Bot. 1v, p. 304 et auct. In Balearibus vulgatissima. Floret Aprili, Majo. Var. trificra. Nob. In sterilibus insulæ Majoris prope Incam. Floret Majo. Os. Peu de plantes varient plus que la Scabieuse colombaire : tantôt elle est presque glabre , ses feuilles radicales sont spatulées, dentées, les supérieures sont simplement pinnatifides : les auteurs lui donnent alors le nom de $. columbarta. Tantôt elle est pubescente, sa couleur est cendrée, ses feuilles radicales sont encore spatulées, mais les supérieures sont deux fois pinnatifides et découpées à lobes li- néaires : cette forme a recu le nom de S. gramantia. Tantôt enfin les feuilles radi- cales sont elles-mêmes pinnatifides , et ne different plus des supérieures qu’en ce que leurs segmens sont moins étroits : c’est à cetie derniere variété que l’on a donné le nom de S. maritima. J'ai observé dans les lieux incultes auprès d’Inca une troi- sièeme forme qui est exactement au $. columbarta ordinaire ce que le S. collina Req. est au S. arvensis Une tige d’un pied au plus émet au-dessous du milieu deux rameaux divergens , terminés par un seul capitule de fleurs, presque aussi longs que la tige, qui ne porte elle-même qu’une seule tête. Je n’ai point hésité à ranger cette variété à côté de la Scabieuse colombaire dont elle-présente tous les autres caracteres. SYNANTHEREÆ. 282. Raacaprorus epuuis. Goœrtn. Fruct. 17, p.354. Lapsana rha- gadiolus. Linn. Spec. 1141. En montibus prope Lluch, et ad littora maris prope Bañabufar. Floret Aprili. | Hab. in Andalusià ! , Provincià (DC.), regno Neapolitano !, in- sulà Cypro (Smith ). Mém. due Muséum. 1. 14. 34 262 DrcorYLEDONES. 283. Prenanræes, summosa. DC: Flor, Fr;1v,,p:,7:— Hieracium bulbosum. Willd. Spec. ur ,1p 1562. — H. stoloniferum. Viv. Flor. Fragm. p. 17, t. 20. Ad sepes in Ebuso frequens. Floret primo vere. 1: Hab. in Occitaniä et Provincià (DC), agro Nicæensi (AIL.), Li- gurià orientali (Viv.), regno Neapolitano (Tenore), Istrià ((Zanni- chelli }, Ægypto (Del.);, regno Algeriensi (Des. ): 284. Lacruca sativa. Linn. Spec. 1118.. Colitur in hortis. NV 285. Lacruca virosa. Linn. Spec. 1119. Ad sepes insulæ Majoris prope Esporlas. Hab. in Galliä !, agro Byzantino ( Smith ), Ægypto (Del.). ::986. Lacruca srinosa. Lam. Dict. at, p. 408. Inter rupes maritimas ad ingressum speluncæ La Cueva de la Ermita, prope Artam in insulà Majore. >Hab: in Hispaniâ meridionali, prope Garthaginem novam ! ; Bar- barià prope Mascar ( Desf. ! ). 287. SUNCHUS TENERRIMUS. Linn. Spec. 1117. In agris prope Valldemosam in insulà Majore. Floret Aprili. Hab. in toià regione mediterr ane, Ægypto éxceplà. 288: SUNGHUS ‘ASPER. Vill. Dauph.:nr, p. 158. 84 oleraceus DC: Flor. Fr. iv ;p. 13.—S. fallax: Wall. Sched. Crit. p. 432:+ In arenosis insulæ Majoris-prope Artam. Floret Aprili. _289- SuncHUs OLERAGEUS. Linn. Spec. 116. mer feras a. DC. Flor. Fr.1v, p. 13. 2 7 In agr is Circa Validemosam in iusulà Majore. Florepat NL à Hab. in totà regione mediterraneä. >'200. PICRIDIUM VULGARE. Desf. ! Aùl. a, pe2 1x -Sanchus picroides: Le Dre im, P 398. CEE SYNANTHERFEÆ. 263 In agris et sterilibus Balearium frequens. Floret Martio ; April. Hab. in totà regione mediterraneä, Ægypto exceptà 291. Prcrimium Tinerranum. Desf.!'Atl,1r, p.220.—Scorzonera tin- gitana. Linn: Spec. Dut4. — Sunchus : tingitanus.. Lam. Dict.\in1, P- 579. In arenosis maritimis insulæ Majoris prope Artam., Soller et Ebusi prope S. Eulaliam. Floret Aprili, Majo. Hab. in Andalusià !, Barbarià !, Ægypto (Del.), Natolià et in- sulà Cypro (Smith). 2092. Hyeracrum Triasir. Nob. Radix perennis, crassiuscula , fusca , obliqua. Caulis 6-12 un- cias longus ; adscendens, simpliciusculus , obtusè angulatus , flexuo- sus, virescens , villis crispis densiusculis basi vestitus, supra medium glabriusculus , ad ramorum et pedunculorum exortum niveo-lanatus. Folia dentata, dentibus acutis, retroflexis, remotius- culis, ciliata, utrinquè præsertim dorso pilis longiusculis inspersa ; radicalia spathulata , apice obtusissima , dimidium caulem æquan- tia, 3-6 uncias longa, 1 --2 uncias lata, in petiolum attenuata ; caulina sessilia, inferiore majore , ovato-oblongo vel spathulato , su- perioribus minimis, lineari-lanceolatis, subulatis. Flores paniculati, paniculà simplici, pauciflorä (5-8 flora). Pedicelli tomentosi. Jnvolu- crum campanulatum. Squamæ\ erectæ ; duplici_ordine imbricatæ , omnes dorso tomentosæ; 6-8 exteriores lineari-lanceolatæ , angus- tissimæ , setis 6-8 subulatis, longissimis, remotis ciliatæ; interiores plures , paulà longiores et latiores , margine nudæ, dorso secundum lineam mediam pilis uniseriatis hispidæ, subulatis, longiusculis, re- motiusculis. Receptaculum villosiusculum. Ligulæ aureæ, 6 lineas longæ , involucrum superantes , limbo sublineari , apice 5-dentato. Pappus simplex , sub lente denticulatus , ligulis dimidid brevior. In fissuris rupium montis qui villæ Di. Trias imminet, prope Esporlas, in insulà Majore. Floret Majo. 3 264 DicoTyLEeDones. Hañc speciem dixi in honorem clarissimi 7rias, insulæ Majoris incolæ, botanices curiosi , qui plantas Balearicas benè-multas com- munica vit, et in plantis circa Esporlas perquirendis mihi benevolum ducem se præbuit. Oss. J’aurois desiré établir cette espèce d’une maniere plus sévère, en la distin- guant de celles qui ont avec elle quelque rapport; mais ces recherches deviennent extrêmement difficiles dans un genre aussi peu connu. Tout ce que je puis en dire, c’est que je n’ai rien trouvé, dans les auteurs, qui pût s’y rapporter; et qu'après avoir parcouru les herbiers du Muséum, de MM. de Jussieu, Desfontaines , Deles- sert, Richard, et la riche collection de M. Gay, qui est, sans contredit, la plus nombreuse en Hieracium , je n’ai rien trouvé qui püt lui être comparé. 203. Creris vesicarra. Linn. Spec. 1132. Ad margines agrorum in insulà Majore prope castellum Belver. Florebat Martio. © Hab. in agro Neapolitano !, Calabrià ! , agro Bysantino (D’Urv.), Cretà !. 204. BarknAusIA TARAxAGIFOUIA. Thuill., Flor. Paris, ed. 2, 1, p-409-. | In agris prope Valldemosam in insulà Majore. Florebat Aprili. 205. Hvoseris rADIATA. Linn. Spec. 1157. In collibus aridis prope Palmam, Artam in insulà Majore. Floret Martio, Apriti. : Hab. in totà regione mediterraneà, Ægypto exceptà. 206. Hvoseris scasra. Linn. Spec. 1 1 38. Ubique in aridis insulæ Majoris. Floret Martio. Hab. in Occitanià !, agro Nicæensi ( DC.) , regno Neapolitano!, insulà Melità (D’Urv.), Cretà !, Barbarià ( Desf.!). 297. Hyoseris menypnois à. Caule difuso, calycibus fructigeris glabris. Sebast. et Maur. Flor. Rom. Prodr. 275. — H. Aedypnois. Linn. Spec. 1138.— Hedypnois monspeliensis. Willd. Spec. 1616. In aridis insulæ Majoris prope Artam, Lluch. Fiorebat Aprili. SYNANTHEREZÆ. 265 B: Caule erectiusculo, ramoso, calycibus fructigeris totis hirtis Sebast..et Maur., 1. c. — 7. rhagadioloides. Linn. Spec. 1139 ?. In aridis Circa Artam in insulà Majore, necnon in Ebuso prope S. Eulaliam. Florebat Aprili, Majo. 7- Caule erectiusculo, ramoso, calycibus fructigeris, costé sérrato- scabris. Sebast. et Maur. , 1. c. — 77. cretica. Linn. Spec. 1139? In aridis insulæ Majoris prope Palmam, Alcudiam, etiam in Ebuso circa S. Eulaliam. Florebat Aprili , Majo. Os. Cette espèce est commune dans la région méditerranéenne. Il est très- probable qu’on doit lui rapporter les A. rhagadioloïdes et cretica de Linné et des auteurs ; les formes que j’ai observées dans les herbiers sous ces noms, et que j'ai recueillies soit dans le midi de la France, soit dans les Baléares, pouvant à peine en être distinguées comme variétés. Les auteurs de la Flore de Rome et M. Ber- toloni ont déjà proposé cette réunion qui, je pense, mérite d’être adoptée. L’He- dypnois tubæformis. Tenore (Flor. Nap. 1, p. 173, t. zxxm1) doit être rapportée à notre variété &. 208. Seriora æTanensis. Linn. Spec. 1150. In aridis prope montem Galatzo, necnon inter rupes maritimas Alcudiæ in insulà Majore. Floret Aprili, Majo. Hab. in agro Nicæensi (DC.), prope Genuam ( Bert.) in Etrurià (Savi), Corsicà!, regno Neapolitano !, Græcià (Smith), Cretà!, regno Algeriensi ( Desf. !). 209. Tarincra Tugerosa. DC. Flor. Fr. 1v, p. 52. In aridis et ad margines agrorum in Balearibus frequens. Florebat Martio. Hab. in totà regione mediterraneà , Ægypto exceptà. 300. Tarincia mirrA. Roth. Cat. Bot. 1, p. 08. In arenosis maritimis insulæ Majoris prope Artam. Florebat Aprili. Hab. in Gall !, Italià (Bert.— Savi. — Sebast. et Maur.) , Græ- cià (Smith ). 301. Urosrermum parecHamPu. Desf. Cat. 90: 266 DiCoTYLEDONES. Ad viasin Baléaribus frequens. Floreébat April Hab. in Gallià meridionali!, Italià ( Bert. L=Savi. — Sebast. et Maur.) , Ar chipelagi insulis (Sith), Barbarià (Desf. ). 302. UROSPERMUM PICROIDES &. DC. ÉgE Hort. Monsp. 69. — U. pi- croides. Desf. Cat. 90 et auct. | In arenosis maritimis insulæ Majoris proper tam. Florebat Aprili. 8. Urosp. picroid. DC. Cat. Hort. Monsp. 69° — U. tt DC. Flor. Fr. 1v, p.63. Inter rupes maritimas $. Eulaliæ in Ebuso. Florebat Majo. Hab. a. in totà regione mediterraneà ; 8. in: Gallià meridionali !, Natolià (Smith ). 308. Cicnoriom inrysus. Linn. Spec. 1142. Ad margines agrorum in Balearibus. Florebat Aprili , Mao. Hab. in totà regione mediterraneà. ; 304. Cicnorrum enpivia. Linn. Spec. 1142. Colitur in hortis. 305. Scocvwus muspanicus. Linn. Spec. 1143: Ad vias in Balearibus. Florebat Majo. Hab. in totà regione mediterraneà. 306. Carruamus cæruLEUs. Linn. Spec. 1163. Inter segetes insulæ Majoris prope Esporlas ( Trias) , et in Ebuso circa S. Inès. Florebat Majo. Hab. :n Hispanià meridionali !, regno Algeriensi (Desf. !), Cre- tà!, Peloponneso et Sicilià (Us Calabrià !, Corsicà ! ; agro Ronde (Sebast.et Maur.) FREE ARE 307. ‘Carpuus marranus. Linn. Spec. 1156, Ad vias in Balearibus. Florebat April. 308. CArDuus PYcNocEPHALUS. Linn. Spec. 3 SYNANTHEREÆ4 267 Ad margines agrorum in insulà Ma) jore prope Esporlas, Alcudiam. Florebat Aprili, Majo. Hab. in Gallià !, Italià (Bert. —Savi. —-Sebast, et Maur. ) 309. CenraurEA crurina. Linn. Spec. 1285. In agris insulæ Majoris prope Cauviam. Florebat Majo. Hab. in Barbariä (Desf. 1); Cretàä (Smith), insulà Melo ! , Sicilià (Biv. Bern), agro Romano (Sebast. et Maur.), Valesiâ !, Galliâ mediterraneä ! ; ad septentrionem usquè in Hungriam ! et Georgiam ! progreditur, 1 310. Cenraurea‘asrera. Linn: Spec. 1296. In agris Ebusi frequens. Floret Majo. Hab. in Barbariâ (Desf. ); Galliâ mediterraneä ! , agro Genuensi ( Bert. ). 311. Ce siies cALCITRAPA. Linn. Spec. 1207. Ubiquè ad vias in Balearibus. Hab. in totà regione mediterraneà: 312. CenraureA LANATA. DC. Flor. Fr. 1v, p. 102.—- Carthamus la- natus. Linn. Spec. 1163.:: Ad vias in Balearibus haud rara. Hab. in Hispanià ! , Gallià ! ; Græcià, Arehipelest insulis et Cretà (Smith). 315. CENTAUREA APULA. nor Dict. 1, p. 674- In insulà Majore (Trias). Hab. in Barbarià (Desf.), Gallià mediterraneà ! tué sicà ! , regno Neapolitano (x r)., (1) J’ai recueilli dans les montagnes voisines d’Esporlas une Centaurée .tres- voisine des C. ortentalis et arachnoïdea ; mais les échantillons que j'ai rencontrés portoient encore les tiges et le reste des fleurs de l’année précédente, et étoient par conséquent trop incomplets pour.que je pusse la déterminer d’une manière. cer- 268 DicoryLEDones. 314. Cinara carpuncurws. Linn. Spec. 1 150. Colitur in hortis Balearium. 315. Cinar4 scorvmus. Linn. Spec: 17 59: Colitur cum præcedente. 316. Leuzea contrera. DC. Flor. Fr. 1v, p. 109.— Centaurea coni- Jfera.Linn. Spec. 1249- In aridis insulæ Majoris prope Esporlas. Florebat Majo. Hab. in Hispaniä, Gallià mediterraneà !, Corsica !, Sicilià (Biv. Bern. ), regno Algeriensi.( Desf:! 317. Gazacrites romenrosA. Moench. Meth: 558: Ad margines agrorum te Valldeosäin i in insulà Majore: Flo- rebat Aprili. Hab. in totà regione mediterraneà, Ægyÿpto exceptà. 318. Carrina LAnara. Linn. Spec. 1 160. Ad vias in insulà Minore ( ÆZern.). Hab. in totà regione mediterraneà. 319. CARLINA corYmBosA: Linn.: Spec. #60: Ad:vias in insulà Majore. Hab. in totà regione mediterraneà , SSy pt 320. ÂTRACTYLIS CANCELLATA. Toni Spec. 1162. laine. Je crois cependant'utile de décrire les exemplaires que j'ai sous les yeux, afin d'appeler sur cette, belle,espèce l'attention des, voyageurs.qui. me-succéderont. Caulis pedalis et ultrà, simplex, striatus, glaber , basi fruticulosus,, apice her- baceus., Folia inferiora fasciculata, obovato-lanceolata, in petiolum attenuata , pinnatifida , segmentis apice mucronatis, 1 +-2 uncias longa, 3-5 lineas lata ; < supe- riora alterna , pinnatisecta , lobis linearibus, acutis ; omnia glaberrima. Flos soli- tarius,.terminalis. Involucrum oblongum, campanulatum, 8 lineas longum , 54i- neas Jatum.,. foliolis. ovatis, acutis, glaberrimis, margine scariosis , integris - xel serrulatis, apice ciliatis ; cils 5-9 longiusculis. . R mer sAdrupesin montibus insulæ Majoris prope Esporlas. Lecta 26 Martis. + écei © SYNANTREÈREÉEÆ. 269 ee In petrosis prope castellum Belver in insulà Majore. Florebat Majo. * Hab. in totà Barbarià !, insulà Astipalæà (D’Urv.), insulis Rhodo, Cypro et Cretà, agroque Argolico (Smith), Siciliàâ !, Calabrià! ; agro Nicæensi !, Provincià! , Occitanià et Ruscinonensi agro ( DC.) , regno Valentino! , Andalusià !. 321. HericurysuM Lamarckn: : caule basi incrassato, subhérbaceo, fragili, tomentoso; foliis crassis, spathulatis ,: utrinquè niveo-to- mentosis; Capitulis Corymbosis , corymbo composito. Nob. Tab. 7. Gnaphalium crassifolium. Lam. !Dict.nr, p. 746 (ex Herb. Desf.), non Linn. — G. ambiguum. Pers. Synops. 1x7, p. 417. : Caulis herbaceus , sesquipedalis, basi incrassatus , fragilis, tomento niveo densissimo tectus. Rami ex eodem trunco basilari plu- rimi, alterni, nonnihil inclinati seu curvati. F'olia crassa , utrinquè niveo-tomentosa, obsoletè uninervia ; inferiora congesta, spathulata, in petiolum attenuata, 1 5-2 uncias longa , 4-5 lineas lata , marcida margine subtüs revoluta , recentia plana ; superiora (caulina) re- mota, sublinearia, gradatim breviora, samma brevissima. Capitula terminalia , corymbosa, corymbo denso composito. Pedicelli brevis- simi, lineam longi , tomentosi. Znvolucrum campanulatum , 2 + li- neas longum, 2 lineas latum , squamis imbricatis , aureis , Iævibus, lucidis, concavis, ovato-oblongis, obtusis, omnibus apice erosis. Flosculi flavi, involucrum subæquantes , quinque dentati, dentibus acutis; centrales circiter 60, hermaphroditi, tubo infundibulifor- mi; marginales 12-15, feminei , tubo cylindraceo. Receptaculum nudum. Pappus simplex , denticulatus, flosculos vix superans. Frue- tum non vidi. Ad rupes in montibus insulæ Majoris prope Esporlas, Lluch. Floret Majo. } Oss. Cette espece a été long-temps cultivée au Jardin des Plantes, mais on ignoroit son origine. Son introduction en France est probablement due à Antoine Richard, qui l’aura rapportée lors de son voyage aux Baléares; je ne puis cepen- dant rien affirmer à cet égard , l’ayant cherchée en vain dans lherbier de ce voya- Mém. du Muséum , À. 14. 35 270 DicoryLEDoNErs. geur. Les espèces connues dont elle se rapproche le plus sont.les Helichry sur orientale et lavandulefolium ( Gnaphalium orientale et lavandulæfolium: Willd.); mais elle s’en distingue facilement par sa tige très-fr agile, couverte d’un coton beaucoup plus épais; par ses feuilles infériéures plus larges a épaisses et cou- vertes sur leurs deux faces d’un duvet cotoénneux trés-serré, couleur de neïge; par celles de la tige plus étroites, plus courtes et: moïns nombreusés; enfin par ses fleurs plus petites et d’un jaune plus foncé. Adoptant avec MM: De Candolle et de Cassini , le genre Helicrysum tel qu’il a été proposé par Gæœrtner , et changeant par conséquent le nom générique de cette plante, j'ai cru devoir remplacer le nom spécifique d’ambiguum (Pers.); qüi ne peut convenir à une éspèce dont les carac- teres sont aussi remarquables , par celui de Lamarckii ,afin de Rpbeles que M. de Lamarck est le pee qui l’a décrite. Expl. tab. VIL. 1 Conte — 2 rie longitudinaliter sectum.— 3 Flosculus hermaphroditus. — 4 Idem femineus. 322. Hericurysum FonTANEsn : caule suffruticoso, toméntoso ; ramis térnatis ; foliis angustissimis , linearibus, in petiolum attenuatis, utrinquè, præsertim dorso, incano-tomentosis; capitulis corÿmbosis, corymbo composito, Nob, Tab. 8. Gnaphalium stœchas f. inodorum. Desf. ! Atl. 1, p. 266: subit G. rupestre. Raf. Préc. Découv. Somiol. RATS! Caulis pedalis et ultrà, incano-tomentosus , basi lignosus, ibidem veterum foliorum cicatricibus exasperatus. Rami tervati, novelli curvati aut subflexuosi, erecti. Folia linearia, in petiolum altenuata, unciam et dimidiam longa, lineam lata, utrinquè , præsertim sub- tüs, incano-tomentosa ; uninervia ; ; inferiora congesta ; imbricata , margine revoluta ; superiora plana. Capitulaterminalia ; _corymbosa, corymbo denso composito; pedicellis brevissimis , tomentosis. /n- solucrum junius ovoideum oblongum ; florens campanulatum. , 3 a li- neas longum , 2 lineas latum ; squamis aureis, imbricatis lævibus : lucidis , lanceolato-oblongis , acutis. Flosculi et pappus ut.in præ- cedente. Fructum non 4 QU ASE In fissuris ruplum montis Puig-de Torrella in D Majore.; Flo- rebat Majo. HO 'eIL da LM] 63 UOAIF9YS ‘os NIUE) SYNANTHERE 271 À præcedenté differt caul bast sohido, rigido et vérè lignoso, non subherbaceo fragili ; ramis ternatis, non dd. foliis SES ribus, tenuibus , _tomentosis , tomento sordidè albo , non spathulatis utrinquè niveo-tomentosis Crassis ; capitulis. longioribus ; squamis involucri lanceolato-oblongis, acutis, inicouse non ovato-oblongis obtusis erosis:! L 2 Os. Je Free à cette jante es nom m d'Helichrysum Po enbe en DR Fe M. Desfontaines. qui | l'a découverte dans le royaume d’ Alger. Son. port, si. tige ligneuse, ses longues feuilles, ses. fleurs plus grandes la. distinguent au premier aspect de l'A. Srœchas. On peut ajouter que, le: Siæchas exhale dans toutes. .ses parties une odeur Re assez prononcée, tandis que le Fontanesii est abso- Jumentäinodorexsisss 18filentbutianol «asbl o — ouluige : Expl. tab. VII. 1 Capitulum.— 2 Idem jongitidinaliter Sécu s Flosculus hermaphroditus. — { Idem femineus, ; 525. Hecicurÿsum pecumins: caule suffruticoso, decumbente » to- mentos0 ; ramis subternatis ; foliis linearibus , tomentosis, margine revolutis , marcidis subteretibas ; capitulis pes corymbo conglobato. Nob. Gnaphalium decumbens. Lag. !'Nov. Gen, et Spec. p: 28,n. 357, Ce Herb. Désf.). Cüulis 4-8 uncias longus, suffruticosus ; decumbens ; rANOSUS , raimis incano:tomentosis , subternatis. Folia alterna, ad basin ra- morun subimbricata, linearia, margine revoluta, demüm subteretia, tomentosa, facie virentia, dorso (tomento densiore) albida, 425 le neas- longa, dimidiam lineam lata. Capitula terminalia, coryimbosa, corymbo ‘parvulo, conglobato. Involucrum ovoideum ; aureum, squamis T&vibus, Tacidis, oblongo-lancéolatis , acutis. Flosculi in- volucro pauld breviores ; FAR Gi clar. Le lc.) limbo tri quadrifido , feminei. A ; Ad. Æ. Fontanesianum ramis ternatis et SVolüéroruim formà aécedit} séd'ab'iflo longè récedere videtuk Gaule “hüumiliore ; foliis minimis, demüm brentbus , Corymbis parvulis conglobA à Vix JO 272 Drcoryrenones. ab Æ.:Stœchade distinctum, nisi-habitu,; vamis’ decumbentibus , folüs inodoris, subteretibus|, crassiusculis: An:species-distincta ?. Inter rupes maritimas Alcudiæ incinsulâ Majore: Aprili Majoque floret. Oss. M. Lagasca indique cette plante sur les bords de la mer aupres de Malaga en Andalousie, à la Fuen-Santa dans le royaume de Murcie, ét au pied du mont Urchillo près d’Orihuela dans le royaume de Valence. - J’ai trouvé dans les sables maritimes d’Artà un Helichrysum, d’ailleurs sem- blable au decumbens , mais beaucoup plus rabougri, à rameaux beaucoup plus courts, plus serrés, et dont le feuillage est positivement odorant. Je n’ose le proposer comme.une espèce distincte, et tout ceique je puisen dire, c’est que par un de ses caracteres: (l’odeur) 1l tend à réunir les H.:Stœchas et decumbens. 324. Hericurvsum, storcuas.. DC. Flor. Fr. 1v; p. 132. Gnapha- lium Stœchas. Linn: Spec: 1193: - In aridis et maritimis Balearium frequens. Floret Majo. Hab. in totà regione mediterraneà. 325. HerrcnrysuM MicroPayLLUuM : caule fruticoso, eretto, ramo- sissimo : foliis minimis, lineari-lanceolatis, margine revolutis , fa- cie villoso-tomentosis, dorso glaberrimis ; capitulis corymbosis, sub- umbellatis, corymhis 6-8-floris. Nob. Elichrysum creticum foliis brevioribuset crispis, capitulis mino- ribus. Tournef.! Coroll: 33: (ex ejus herbario). = Graphalium microphyllum. Willd. ! Spec. 11, p. 1863, (ex herb. Desf.), non Tenore, (ex herb. Desf. et Gay.). Le SE Caulis pedalis, fruticosus, ramosissimus, glaberrimus, sordidè fuscus , ramis erectis, infernè glaberrimis, niveis, apice pubescen- tibus. Folia sessilia, lineari-lanceolata, obtusa, uninervia , margine revoluta, 2, rariùs 3 lineas longa , lineæ quadrantem lata, facie villoso-tomentosa, dorso glaberrima , ramea inferiora confertissima, superiora (in ramis floriferis) remotiuscula: Capitula ad apicem ra- morum corymbosa, axe generali brevissimo subumbellata corymbi capitulis 6-8. Involucrum cylindraceum , subcampanulatum, 2 linéas SYNANTHEREÆ. 273 longum, lineam-et dimidiam latum;-squamæ flavescentes, exteriores dorso tomentosæ, interiores glabræ,-medio-dorso multiglandulosæ , glandulis aureis approximatis; omnes ovato-oblonsæ, apice obtusæ, scariosæ, erosæ. Fosculi 5-dentati, involucrum æquantes, plurimi hermaphroditi infundibuliformes, pauci feminei tubulosi. Pappus flosculis pauld longior, denticulatus. Fructum non vidi. Tota planta odorem quemdam aromaticum.spirat. In monte ee 0 in. insulà Majore: 1bi-:21-Aprilis nondüm floruerat. ; ne : Oss. Les échantillons de Majorque que je possède étoient très-peu avances lors- que je les ai cueillis; ils présentent encore les restes des fleurs de l'annee precé- dente, de sorte que j'ai pu m’assurer de la forme des involucres et de celle des écailles. J'ai décrit les fleurons d’apres l’ herbier de Tournefort. Le Gnaphalium microphyllum Tenore (Cat. Sem. ann: 1825 in Hort. Neapi collect. p. 4) differe de notre, plante par son port, par: ses feuilles moitié plus longues et cotonneuses des deux côtés, par sa tige également cotonneuse dans toute sa longueur, par ses iuvolucres campanulés d’une matière beaucoup plus prononcée, par ses écailles intérieures absolument dépourvues de glandes, etc. etc. Cette plante, telle que je l’ai vue dans les herbiers de MM. Desfontaines et Gay, envoyée par M. Tenore, ne me paroît pas assez distincte du Siæchas pour être maintenue au rang d'espèce. L’H. microphyllum paroît particulier à quelques îles de la Méditerranée ; on le trouve. à Candie (Tournef."Herb.!), dans la: Corse méridionale et la Sardaïgne (Viv.), enfin à Majorque, où il est assez commun sur le penchant du Puig- Major, non loin du couvent de Tluch. 326. Girora vurcaris. Cass. Dict. Sc. Nat. XVI, p. 531 Ha 60 germanica. Linn. Spec. 1311. In insulà Minore (Æern. ). Hab. in totà Europà!, Ægypto (Del.). 1 < Sa Friacoryemæ4. Linn. Spec. 1311.— Cass. Dict. Sc. Nat. xvir, p.2.— Micropus pygmœus. Desf.! Atl. 11, p. 307. : Ad, vias et lin aridis Balearium vulgaiissima. Florebat Aprili, Maÿoi + errt 294 Dico vLEDONÉS. “Habin totà regione! mediterraneé, Pine. sypeo excepté" AE) (308. mana dE DC. Fra Er. Suppl. ni 469. sf ia In-insulà Minore:( Æern:):° Efe Hab. in Andalusià ! > Galliä méditertancà or et Maur.) sn UEINrt a! 13 agro Romano (SéBES, 31181040 101 1291 320. Cora saxaTiuIs. Linn. Spec. 1207. Ubique ad muros et rupes Balearium. Floret Aprili. Hab. in Barbarià propè Tingidem!, Andalusià!, Ruscinonensi agro! , Provincià ! , agro Nicæensi!, Corsicä!, AA , Sicilià ! Cu et Archipelagi insulis (Smith). %e9( 1280981 nl . NC 330. Convza RUPESTRIS. Linn. Mant. 113. se geminiflore. Tenore ! £ Flor. Nap. ir à P- 218, %, LXRNT, (EX herb. Gay). In ne prope Artam, Cauviam : in absulé. Majore. Florebat Aprili, Majo. : Hab. in regno Valentino!, Andalusiä !, Atlante (Desf. ), Ægypto ( Del. ), Sicilià !, , insulà Cpréar » égno PAR 331. Convza soknipa: Linn. Mant. 466. SSPAE Frequens inter rupes montium, insulæ Majoris ; “etiam in ineulà Minore (Hern.). Hab. in Atlante (Desf.), regno Valentihsl Callià mediterrana!, agro Nicæensi (DC. ), agro Romano (Sebast. et Maur). à qi 332. InULA oDORA. Far Foie ee In insulà Minore EE ). dont Fe ailes se Hi au point alteindee souvent tla ne de entre- nœuds, et dont la surface inférieure est couverte d’un duvet laineux et crépu qui leur donne en dessous un aspect blanchâtre, tandis que le: déssus est vert et pañsemé de quelques poils très-courts. Dans l’Anula odoraï, tel ,qu'ilcroit à. ie en Provence! , en Corse! , et à Chale pa da F MACRO AR les. feuil échancrées en cœur à la base, embrassantes ; leur No lor qu’ elle SL a x COLE: Plus o où moins velues à [1 à peine sensible; enfin elles sont vertes des deu SYNANTHERE # 275 surface inférieure. Ces différences 1m’auroient -déterminé, à considérer cette! forme comme une espèce distincte, si je n” avois vu dans lherbier de M. Gay des échan- tillons de l’Inula bifronsiqui pr ésentént latmême Variation. Dans cetté dernière espèce, les feuilles sont d'ordinaire décurrentes, on! les trouve tres-rarement sessiles ;cordiformes et amplexicaules. Cette, observation atténiuant considérable ment le principal caractère de ma plante, jai cru qu’il seroit plus convenable de la signaler comme variété de la forme ordinaire. 533. Inura pysenrerica. Linn. Spec. 1257. In humidis insulæ Minoris ( Hern.). Hab. in tot Europä. j a Eruia viscosa. Desf ! Atlas I pe 274: In insulà Minore (Hern. ). Hab. in Gallià meridionali!, agro > Genuensi (Bert. ), agro Romano (Sebast. et Maur. ), regno Neapolitano (Tenore) , Græcià et Archi- pelagi insulis (Smith), vou ; regno Algeriensi (Desf. 1) , agro Tin- gitano!, La 335. Inura CRITHMOIDES. Linn. Spec.. 1240: In maritimis Balearium frequens. Florebat ir Junio. Hab. in iotà regione | meditérraneà. i 356. Sorinaco craveozens. Lam Flor. Fr. ui, P p. 145. In insulâ Minore ( Hern.). : Hab. in Gallià ! 5 tali prope Pisas! > Corsicà ls 337. SENEcIO VULGARIS. Linn. Spec- 1216. In Balearibus frequens. Pi ee Hab. in totà regione mediterraneä. 338. SENEGIO : JACOBEA. Linn. Spec. : 1210. In insulà Minore (Hern.). Hab. in totà Europà. 339. SENECIO tnirorius. Linn. Spec. 1220. In Ebuso ad vias frequens. Florebat Majo. Hab, in Hispanià 1 meridionali !, 276 DicorxLEDONEs. 540. Cineraria maririma. Linn. Spec. 1244. — ÆAchaovan abiat. Prosp. Alp. Plant. Ægypt. p. 43, t. xxvinr. In arenosis maritimis insulæ Majoris. Hab. in Gallià mediterraneâ!, Liguriâ meridionali et agro Ge- nuensi (Bert.), agro Romano (Sebast, et Maur.) , regno Nos (Tenore), Ægypto (Prosp. Alp.). 341. Bevcium serions. Linn. Mant. 285, non Desf. Atl. — Bellis droseræfolia. Gouan Illust. p. 60. In humidis prope Deyam in insulà Majore (Trias), necnon in ma- ritimis insulæ Minoris ( Hern. ). : Hab. in Corsicà!, insulis Therasiä (D'Urv.), Chalci et Rhodo (Smith). 342. CarenpuLa arvensis. Linn. Spec. 1303. Inter segetes Balearium vulgatissima. Florebat Majo. Hab. in totà regione mediterraneë. 345. CarysaNTHEMUM sEGETuM. Linn. Spec. 1254. In agris insulæ Minoris (Æern.). j Hab. in Gallià meridionali!, regno Neapolitano (Tenore), insulà Melità (Forsk.), Græcià (Smith), Barbariä (Desf. ). 344. CHRYSANTHEMUM Coronarium. Linn. Spee. 1254. Inter segetes insulæ Majoris et Ebusi vulgatisssima. Floret Martio , Aprili. Hab. in regno Valentino", Andalusi4!, totâ Africa séptentrionali (Desf. !—Viv. = pell ), Græcià et Archipelagi insulis (Smith), insulà Melitä (D’Urv.), regno Neapolitano (Tenore), agro RUE (Sebast. et Maur. ), agro Nicæensi ( DC.) , Provincià !. 345. BeLus annua. Linn. Spec. 1240. Ubique in Balearibus. Floret primo vere. Hab. in Hispaniä !, Barbarià ( Desf.!), Cretà!, Cypro, Asià mi- nore et Græciâ (Smith), insulà Melità ( D'Urv.), regno N eapolitano }, ! agro Nicæensi (DC.), totà Galliä mediterraneä!. s SYNANTHEREÆ. dr 546. Berus syzvesrris. Cyrill. Plant. Rar.1r, p.22, t. 4.— Doro- nicumn bellidiastrum. Desf. ! Al. 1, p. 278, non Linn.— Arnica bellidiastrum. Lap.! Abr. p. 526, (ex observ. Gay.), non Willd. In insulis Majore (Trias) et Minore (Hern.), ad vias. Floret au- tumno. À Hab. in totà Galliä mediterraneä !, totâ Barbarià! , agro Neapoli- tano (‘Fenore ). ‘ 547. Anremsra cazuica. Willd. Spec. 117, p. 1834. In maritimis insulæ Minoris ( Æern.). Hab. in totà Galliâ mediterraneà ! , Etrurià !, agro Veneto!. 348. Sanrozina incana. Lam. Flor. Fr. 11, p. 45. —S. chameæci- parissus. Willd. Spec. ur, p. 1797. In insulæ Majoris monte Puig-Major;etiam in insulà Minore (Hern.). Hab. in Galliâ mediterrane!, regno Neapolitano (Tenore ). 349. AnTHemis marrTImA. Linn. Spec. 1259. In arenosis maritimis Balearium haud rara. Hab. in totà regione mediterraneà, Ægypto exceptä. 350. Anruems arvensis. Linn. Spec. 1261. In agris prope Artam in insulà Majore. Florebat April. Hab. in totà regione mediterraneà. 351. AcizLea AGErATUM. Linn. Spec. 1 264. Ad vias in insulà Majore frequens. Florebat Majo. Hab. in Hispaniä!, totà Gallià mediterraneâ!, agro Nicæensi (DC.), agro Romano (Sebast. et Maur.) , regno Neapolitano (Tenore). 352. BurnTHALMuM sriNosum. Linn. Spec. 1247. Ad vias in Balearibus frequens. Florebat Majo. Hab. in totâ regione mediterraneà. 353. BuraraALmum aQuATICUM. Linn. Sjiec. 1274. Mém. du Muséum. 1. 14. 36 278 DicoryL£eDoNezs. » Ad vias in Ebuso: prope S. Eulaliam. Florebat Majo. Hab. in Galliâ mediterraneâ ! , regno Neapolitano (Tenore ), Græcià et insulis Zacyntho et Mélo CH: He Algeriensi (Desf.!), prope Tingidem !. 354. BurnTaazmum mariTimum. Linu. Spec. 1274. In arenosis Balearium vulgatissimum. Florebat Majo. Hab. in Hispanià ab Andalusià ! ad Catalauniam!, Provincià!, agro Nicæensi (DC.), Græcià( Smith), Barbariä ( Desf.! ). CAMPANULACEÆ. 355. Campanura ernus. Linn. Spec. 240. Ad apicem montis Galatzo in insulà Majore. Florebat Majo. Hab. in Hispanià ! , Gallià meridionali! , agro Romano (Sebast. et Maur. }), regno Neapolitano ( Tenore ), Græcià et insulà Cypro (Smith), regno Algeriensi (Desf. ! ) et prope Tingidem (Sehoush:). CUCURBITACEÆ. 156. Momorpica #tarenüm. Linn. Spec. 1434. Ad vias in insulà Majore. Hab. in totà regione mediterraneà, 557. Cucumis mexo. Lann. Sp 1436. Colitur in hortis. 358. Cücumis-saTIvUS. dch. Spec. 1437" Tru in her ts. é 350. Creme LAGENARN. Tina. Spec. 14840 Colitur in hortis. PEN A ES ere ÉRICINEZX. nn 7 279 Gofitur anshortrs. #0 ES S 67. Cucurerra : PEPO. DA in Lun Dicta LL, ,P- ji Colitur in hortis. ERICINEÆ; :: 562. Erica arsorea. Linn. Spec. 5o2. In montibus insulæ Majoris prope Pollentiam, ÉDéEr Soller fre- quens ; etiam in insulà Minore (Æern.). Florebat Aprili. Hab. in totà regione mediterraneâ., Ægypto exceptà ; hujus limites septentrionales sunt in Italiâ Vallis Telina ! in Galliä , Cebennarum jugus !. 363. Erica vacanNs: Re re 280: Soin D Ubique i in, montibus- Cote Majoris. Florébat Apr Hab. in regno Algeriensi (Desf.), Hispaniä !; Occitanià !, Pres vincià !, agro Nicæensi (DC). : 364. Ansurus uneno. Linn. Spec. 552. In montibus insulæ Majoris prope Esporlas. Hab. in Atlante (Desf.!), Cyrenaïicà (Viv.), Græcià et Archipe- lagi insulis (Smith), Italiä( Sebast..et MonrseSani=> Ne: )5 Corsicäl, Gallià mediterraneà !. JASMINEÆ. 365. OLea europa. Linn. Spec. 5. Vulgd Olivera, Ullastre. In montibas Balearium vulgatissima.Colitur in agris: Hab. in totà regione mediterranei ; hujus limites: septentrionales in Îtalià sunt Jlacus MERDE, : Juganensis,) et :-Benaeus \ Herb- Gay). Oss, Cet arbre a été transplanté en HRANES imais le gouvernemerit espagnol s'étant de tout temps opposé à sa culture ,on n° en trouve que des pieds isolés sur 50° 280 DicoTryLEDoONEs. toutes les côtes occidentales, depuisle Chilijusqu'à la Californie ;1omlercultive plus communément aux Etats-Unis, dans la Georgie-et: là Louisiane (Communication de M. Gay. ). ‘E 566. PniciYreA raTIFOLIA. Lin: Spée: 16. In sepibus insulæ Majoris frequens. Floret Martio. Hab. in totà regione mediterraneâ ; Ægypto exceptà. 367. PHILLYREA ANGUSTIFOLIA. La Spec. 10. Frequens in sepibus insulæ Majoris. Floret Martio. Hab. in totà reglone mediterraneà, Ægypto exceptà. 568. Fraxrnus EXCELSIOR f. australis. Gay herb.!— Fr. Dictons Desf.! Atl. 11, 394. Ad margines agrorum, in insulà Majore. | Oss. Cet arbre diffère du F. Le tel qu'on le rencontre en France partout - ailleurs que sur la lisière de la Méditerranée, par ses folioles plus étroites et parfaï- tement glabres en dessous, non marquéesde faisceaux de poils aux aisselles des nervures-Jatérales.. On pourroit le éonsidérer comme une espèce distincle, si l’ob- servation n’avoit fait connoître des individus intermédiaires, soit par la largeur des folioles, soit par une légère pubescence de leur surface inférieure. Le vrai F. excelsior est tres-rare en France dans la région des oliviers : M. Gay l'a vu à Perpignan, à l’île Sainte-Lucie et à Balaruc ; mais Ja variété est beaucoup plus commune dans le Roussillon et en Languedoc: on en trouve des plantations considérables sur les bords du canal du Midi, PHARE à Castelnaudary (Ces faits m'ont été communiqués par M. Gay. )E Le F. excelsior de Barbarie, dont M. Dittatginés a bien voulu me communi- quer un exemplaire, a les Baule parfaitement glabres en dessous ; il appartient donc à la variété qui est cultivé ée à Majorque et dans le midi de la France. CHA 23562431 dei “APOCYNER D Sat 360. Vinca mena. on in DC. En Hort. A à D ARE" In,sepibus insulæ Majoris. valgatissima. Florebat Aprili, « Hab:-prope Monspeliumb, in Ruscinonensiagro:!, Barbarià DE Tingidem !. GENTIANEZ. | 281. 370. Nerrum orranner Linn..Spec: 305. In montibus insulæ Majoris: 0°: Hab. in Provincià (1)!, Haut, totà Brbaris (Schousb. — Desf. ! — Viv.), Græciâ et Archipelagi insulis. (Smith. —D'Urv.), Sicilià (Ortol. et Raf.—Viv.), ie (Tenore), Sardiniä, Cor- sicà !, Ligurià occidentali (Viv.). Hujus limes septentrionalis à in ltaliä, est lacus Bénacus, ad cujus orientales et meridionales ripas, inter rupium fissuras, non rard occurrit (Pollini). In orienten , usquè ad Imerettiæ præfecturam Vacca excurrit (Gamba; Voyage dans la Russie méridionale. 3e 371. Cynancnuv AGUTUM. Linn, Spec. Sion In sepibus insulæ Majoris prope Artan. Hab. in Hispanià !, Barbarià (Desf. 2 te omnibus Archi- pelagi insulis (Smith—D'Urv: } sos Rib/avda: 372. Ascrerras nIGRa. Linn. Spee. Aus In montibus insulæ Majoris prope Fspôels frequens; necnon in insulà Minore ( Hern.). Florebat Majo. Hab. in Pedemontio!, agro Nicæensi et Provincià (DC.), Occita- nià !, Ruscinonensi. agro !. ts 373. Caron ! BERFOLIATA. Linn. _Mant. In insulà Minore (Æern.). Hab. in totà regione mediterranei , Jeyplo exceptä: 374. DENNE SPICATA. Willd. Re 1, be nets (Gi) M. mr celte plante en! grande abondance au-dessus de Bormes, au bord: de la:Maravèene ‘ruisseau (que) l'on traverse sen allant! de Hyères the Ébinte Tropez. DIT 1e 282 DircoTYyLéDONESs. In maritimis insulæ Mirioris (Hern.): re Hab. in totà As mediterraneä. 375. sn PULCHELLA; Srtetr Act. on (x nos) pi:66 25, f. 8 et o. L In maritimis insulæ Minoris (Æern:)« Hab. in Hispaniä! , Gallià ! , Italià (Scbast et Maur.—Bert. ) tete ra el 376: CoNvoLYULUS ARVENSIS. Linn. }Spec., 218. In agris Balearium frequens. Ha in totà regione mediterraneâ. 377. Convozvurus Arræoipes. Linn. Spéc. 225. — C. hirsutus. Tenore! Flor: Nap. r,p. 60, t::15. ru Ubique in:Balearibus: Floret Martio, Aprili. Hab. in totà: regione mediterraneà. ÿ 378. Convorvuzus PENTAPETALOIDES, Linn, Syst. HT, P: 229. In agris insulæ Majoris prope Artam. Florebat Aprili. Hab. in Hp us ter )» Si NO et paie Calabrià (Tenore !). Ah SE 370: ne LINEATUS + nb: Spec. 224 Ad vias in insulà Majore prope Incanr, Carpe: Fe Majo. Hab. in regno Valentino !, totàâ Galià mediterranef !, agro ‘Gée- nuensi (Viv. )a. insulà Caprearum!, Archipelagi insulis. (Smith), Cyrenaicà (Vi), s6na à A8 geriensi (Desf. me 380. Cafxsreens | SEPIUM Brown Prode. Ba _ 83. 4 Convoloulus sepiume Lin. Spec. DB un D don RM ADI Ad:sepes in Balearibus sulsatiésitat L Hab. in totà regione mediterraneâ, Ægypto Pc BORRAGINE x. 289 381. CALYSTEGIA SOLDANELTA. Brown Prodr: p. 483: — Conpolvulus Soldanella. Linn. Spec. 226. Lo : rate In arenosis maritimis insulæ Majoris et Ebusi. Mi orebait Mayo. Hab. in totà regione-mediterraneà , Ægypto exceptä. BORRAGINEÆ. 382. HerrorroPium EurRoPæÆuM. Linn. Spec. 187. In agris Balearium frequevs.:Florebat April. Hab. in totâ regione mediterraneä. 383. Ecmium 1raricum. Linn. Spée. = 200: —E: ia rcebaus Désf. ! Atl.r, p- 164. Ad margines viarum in insulâ _. frequens. Florebat Majo. Hab. in totà regione mediterraneà , Ægypto exceptà.. : 384. Ecnrum vioraceum. Linn. Mant. 42. — Æ4 ré bn Desf. ! AU. 1, p. 166, t. 46.— Æ: megalanthos. Lap:ex Bentham Cat. p. 76.—ÆE. macranthum. Roem us p.20 —Æ. plan- tagineum. Linn.? et auct.? In collibus maritimis prope Artam in insulà Majore. ‘Florébat April. Ogs. Cette espece a éle le ete de D de confusions ; mais les. renseigne- mens que j'ai recueillis me portent à croire qu’elle habite sur tous lesbordsdelà Mé- diterranée, et que ses diverses-formes jont été décriles'tantôt-sous le nom de yio/a- ceum., tantôt sous ceux de plantagineurn; grandiflorum; etmacranthum. Les échan- tillons de l’herbier de M. Desfontaines et ceux que M. Gay a recus des environs de Tanger, confir ment les deux derniers synonymes. M. De Candolle indique VE. plantagineum à Narbonne: Or tous les exemplaires que j'ai pu me procurer, provenant de cette localité, m Ont paru se rapporter à l'E. violaceum et confirmer la réunion de ces deux espèces proposée | récemment par M. Bentham (Cat. I. c.). Il faudroit pour éclaircir entièrement ce sujet de des échantillons recueillis tout autour du bassin de la Méditerranée. Ceux que j'ai eus à ma disposition pro- venoient des environs de Toulouse, fi Narbonne, de Tanger, d'Alger, de Funis et de Naples. 284 DicoryLepones. 585. Ecrium Prosrraruw. Desf. Cat. Hort. Par. ed. 1, p. 72.—Del. ! Flor. Ægypt. Illust, n. 216, non Tenore. Ad viam inter Palmam et Soller in insulà Majore. Elorebat Aprili. Hab. in Ægypto (Del.). 586. Ecarum cazvcinum. Viv. Fragm. Ital. 1, p. 2, t. 4.— E. pros- tratum. Tenore! Flor. Nap. p. 5o,t. 12, non Desf. In incultis et ad margines viarum in insulà Majore frequens. Flo- rebat Aprili. Hab. in Provincià!, agro Nicæensi ( DC.) , agro Genuensi ( Viv.), regno Neapolitano! , insulà Caprearum ! , insulis Melità et Melo (D'Urv.). 387. LirmosPermuu orricinaLe. Linn: Spec. 180. In insulà Majore prope Esporlas. Florebat Majo. Hab. in Europä ferè totà. 588. LiraosPermum aRVEnsE. Linn. Spec. 190. Ubique in agris insulæ Majoris. Florebat Martio. Hab. in totà regione mediterraneà , Ægypto exceptä. 389. LirnosPERMUM APULUM. Vahl. Symb. 11, p. 33.—Myosotis apula Linn. Spec. r89. é In aridis insulæ Majoris prope Petram, Artam. Florebat Aprili. Fi in totà regione me re Æey AO cteptéee 590. Nonra Lurea. DC. Flor. F r. Suppl. p. 420. In Sterilibus prope Gauviam in insulà Majore. Florebat Majo. Hab. in Ruscinonensi agro! , Stochadum insulis (DC.), Corsica !. 391. Sympuyrum ruserosuM. Linn. Spec. 105. In montibus insulæ Majoris prope Lluch. Florebat Apeii- Hab. in Europâ ferè totâ. Meridiem .versùs usqnè in Græcie iam progreditur. BORRAGINEZ. 285 392. ANCHUSA ITALICA. Retz Obs. ne fase. 1 P- Ur En Aït. Hort. Kew. ed. r.1, p. 277 ÿ Ad vias in insulä minore (Hern. TN Hab. in Galliâ!, Etruriä (Savi), Græciâ (Smith). 303. AncHusa avéusrrouta. Linn. Spec. 101. Ad vias in insulà Majore circa Artam. Florebat Aprili. 394. Cxxoczossum rrerum. Ait. Hort. Kew. ed. 1°. 1, p- 179. — C. officinale. Desf. ! Al. r,,p. 158. —. Smith Flor. Græc, Prodr. 1, p.117? non rceh vu In incultis insulæ Majoris Drope Artam ; etiam in iésulé Minore (Hern.). Florebat Aprili. Hab. in Galliä mediterraneâ !, agro Romano (Sebast. et Maur. ), Siciliä (Ortol. et Raf-),» Cretä ! , regno Aïgeriensi (Desf. !), agro Tin- gitano !. US Ons. Je ne cite qu'avec doute le synonyme de M. Smith, parce qu’il pourroit se faire que Sibthorp eût récueilli le vrai ©. officinale sur les montagnes de la Grèce. Dans ce cas le C. pictum devroït être ajouté à la flore de cette contrée; puisque Jen ai vu un échantillon, dans l’herbier de M. Gay, provenant de l’île de Candie. Cette.espèce habite toute la France occidentale depuis:les bords de la Loire, à Orléans, Blois et Tours, jusqu'aux Pyrénées, et Lout le littoral dela Presence ; Le Languedoc et du Roussillon où le €. officinale n’existe pas. 395. oc uossun CucnfEo um. Pad Spec. 195. —Anchusa lanata. Desf. ! Atl. 1, p. 156, an Linn.?.:? dé Freqüens in-aridis et montosis insulæ: M egis Fludélias: Martio. 2Hab.: in Piovinciä#, ‘Occitamiä!, Aragomiä !; regno Valentino!, Andalusià !, regno RE a MES ÿ 396. BornAGO orrICINALIS | Ha ste 197. “Frequeéns ad Yias'et! margines agrorum in Balearibus. Hab. in totâ regione mediterraneà. Mém. du Muséum. 1. 14. 37 286 DicoTYLEDONES. Ÿ arte [RCA SOLANEE. 397. Versascum svuarum. Linn. Spec. 254. Ad vias in Balearibus vulgatissimum. Florebat Nan Hab. in totà regione méditerraneà. 398. Hyoséramus ALBUS. Lion. Spec. 257, In insulà.Minore (Hern.). Hab. in totà regione mediterraneâa. 309. Hyosclamus NIGER. FL in, Spec. 257. Ad viàs et pagos in insulis Majore et Minore. Hab. in totà regione mediterraneà, Ægypto exceptà. 4oo. Nrcorraxa rasacum. Linn. Spec. 258. Colitur in Baléaribus. 4o1. Nicotrana rusrica. Linn. Spec- 258. Colitur in Balearibus Bic in Ebuso. 402. PHYSALIS SOMNIFERA. Linn. Spec. 261. Ad vias in Balearibushaud rara. Florebat Majo. Hab. in insulis Chalci et Cyr (Smith), Syrià !, Ægypto!, !, Bar- barià !. Meridiem versbs usquè ad Senegaliam progr editur. 403. Soranum mérum. Linn. Spec. 266. Ubique in agris Balearium. Florebat. Martio. - Hab. in totà regione mediterraneà. 404. Soranum rugerosum. Lin. Spec. 265. Colitur in agris et hortis Balearium. 405. Sozanum Lycopersicum. Linn. Spec. 265.1 Colitur in hortis. 406. Sozanum MELONGENA. Linn. ISpeë: 266. Colituire éum priore. :PersoNATæ. 287 407. SOLANUM SOPOMEUM. Linn. pee 268.—$S. Hermann. Dunal! Solp. 2172, 20 PS: Ubique ad vias et pagos Balearium. HE sre Martioque flo- rebat. Hab. in Calabrià ! , insulà ie (Tenore), Sicilià!, Africà (Linn.). 408. Cavsreum annum. Linn. Spec.270. Colitur in hortis et condimentum usitatissimum præbet, PERSON ATÆ. bte I. Antir rhinece. 409. ScroPHULARIA PEREGRINA. Linn. Spec. 866. Ad sepes in insulà Majore circa Palmam, Pollentisam ; necnon in insulà Minore (Æern.). Florebat Aprili. Hab. in Galliâ meridionali ! ; agro Nicæensi (DC.), Etrurià 2) ; agro Romano (Sebast. et Maur), regno Neapolitano!, Græciâ (Smith), Cretâ!. 410. ScropauLaria caniNA. Linn. Spec. 865. Ad torrentes in montibus insulæ Majoris frequens. Florebat Majo. Hab. in Galliâ!, Italià (Savi—Sebast. et Maur.—Tenore), Græcià et iusulis Cretà et Cypie (Smith), Barbariâ (Desf. ). 4ir. Linaria EtATINE. Desf. AU. 1, P. A In insulà Minore ( Æern. ). Hab. in totà regione mediterraneà. 412. DLanaria seurra. Mill. Dict. n. 15. In agris insulæ Majoris:et Ebusi.! Florebat bi Majo. Hab. in totà regione mediterraneà. 415. Lanaria tRiayzrA. Mill, Dict, n. 2. In agris prope Palmam, Artam in insulâ Majore. Floret Aprili. STE 288 DircorYreDonEs. Hab. in Hispamiä (Viv.), totà Barbariä (: pe reins) , nt Melo (D'Urv.), Sicilià” Cu Corsicät AH HS 414: ANTIRRHINUM ORONTIUM: re Speo? ‘860. Inter segetes Balearium frequens: Florebat April Hab. in totà regione mediterraneà, Es gypto exceplà. 415. Diciraus THAPST. Lian. Spec- 867. —D. Gi var. à. Lindi. Digit. Monos. D. 10, Ÿ. 3. Radix incrassata, Pos : fasca. aus “herbacens, pedalis , as- cendens, simplex, tomentosus. Folia lanceolata, utrinquè tomentosa, facie viridia, dorso tomento densissimo albida, margine integra vel tenuissimè denticulata ; radicaliatinpetiolum attenuata; caulina ses- silia, amplexicaulia, subdecurrentia, , gradatim breviora. Flores ra- cemosi, secundi, nutantes, race m0, 10- 15 floro. Pedunculi 3-6 lineas longi, sepalis longiores nunc breviores, tomentosi , floriferi nutan- tes. fructiferi erecti arcuati, basi suffalti bracteä ovato-lanceolata, 1-2 lineas longâ, sessili , témentosä./Ca/yx 5 partitus, lobis inæ- qualibus, superiore minore lineari-subulato, reliquis ovato-lanceo- latis acutis, omnibus nervosis, utriuquè, præsertim dorso, villosis, pilis brevibus glandulosis. Corolla rosea, intüs rubro-punctata ,:14- 16 lineas longa , 6-7 lineas lata, puberula, limbo, brevi , lobis obtu- sis. Antheræ immaculatæ, pubescentes. Capsula sepalis triente bre- vior, subglobosa, villosinscula, pilis brevissimis glandulosis. Semina plurima , scrobieculis placentæ c centralis affixa, subsphærica, apice acutiuscula , sub lerité foveolata ; embryo rectus 1 in »'centro Ne per carnosi; radicula apicem ‘séminis spectans. In montibus insulæ 1 Majoris prope Eluch, ad rupes i ‘in monte Puig-dè-Torrella ; nécnon/in insulà nr ne Junio. { ï- {ti Hab. in Hispanià !: CVU QI tue} 0 36 Os. Cette ‘espéce diffère du D. purpurea par sa tige moins élévée} par'ses feuilles tomenteuses; blanches'en dessous; parses bractées beaucoup plus courtes que: : les pédicelles, par ses anthèrés säns ftaches.et: pubescentes, [;paroït cependant que PERSONATÆ. : 280: plusieurs de:ces caractères s’étanouissent par laculture. M: Lindley paroît indécis si on doit conserver le D. thapsi au rang d’espece.ou la regarder comme une variété du D. purpurea. Personne, mieux que lui , ne pouvoit décider cette question , puis- qu’il avoit à sa disposition des exemplaires recueillisen Espagne et:en Portugal et qu'il a vu, dans le jardin de Kew, des: individus provenant de graines fournies par ces mêmes échantillons. ï Linné demande si notre plante n’est ASE tn une de du Del pare et du J’erbascum thapsus. Ce doute, qui n’est fondé que sur l'aspect de ses feuilles inférieures qui ont quelques rapports avec celles du 7. thapsus , ne peut être admis aujourd’hui, puisqu'il n’existe pas d’ exemple authentique de fécondation entre des plantes de genres différens. D'ailleurs ÿ ee n’äi eo dans les Baléares ni i le D. purpureay ni le F7. ue 20 s 1 LE:: héros 416. Veronica ANAGALLIS. Linn. Spec. 16. In fossis Balearium fréquens. Florebat Majo. Hab. in totà regione méditérranea. ! 417. NERONICA BECCABUNGA. Linn, Spec, 16. In insulà Minore (Hern.). Hab. in Gal tal !, Græciä Smith). 418. Veronica AGresTis. Linn. Spec. 18. ui In umbrosis montitn Abe Pre prôpe Brtain. Florebat Aprili. SA A Hab. in totà AUS mediterraneà, Ægyptot éxééptà. 419: Veronca, CYMBALARIA.. Rs Dissert. Pisis,. 1708. In umbrosis Balearium vulgatissima. Elorebat Aprili.. Hab..in Gallià mediterraneä!, Ligurià (Bert.), Etrurià ( Savi), agro Romano (Sebast. eb Maur. }; regno Neapolitano!, insulis Archi- sacs et agro Byzantino (Smith—D’Urv.), Cretä! LE Fu le 420... DIsANDRA. AFRICANA : caulibus tre 5. foliis orbiculato-cor- datis, 7-0" crénatis, villosis, filamentis-corollam subæquantibus k stylo glabro”, stigmate subimcrassato. Nob. "Fab: 9. 200 DrcoryreDones. Chrysosplenii foliis planta aquatica flore Jlavo peñtapetalo. Schaw Cat. n. 149, f. 140. — Sibthorpia africana. Linn. Spec. 880.— Di- sandra prostrata B. Willd. Spec. 1, p. 282. Caules numerosi, humifusi, repentes, ethng ramosi, flore mes, pedales, villosi, pilis longiusculis, albidis, subulatis, sim- plicibus. Folia alterna, petiolata, orbiculata, cordata , 7-0 crenata (crenis rotundatis obtusis, vel oyatis acutiusculis), utrinquè præser- tm dorso villosa ; radicalia longissimè petiolata, petiolo 2-3 unciali, limbo 6-7 lineas longo; totidem lato ; caulina remotiuscula, petiolo internodia æquante vel iisdém breviore. Flores axillares, solitarii, rarius geminati, pedunculati , pedunculo petiolos superante, flori- fero flexuoso, fructigero spiraliter torto. Calyx æqualis , longè hir- sutus, à rarius 4-fidus ; tubo campanulato; segmentis ovato-lanceo- latis, tubo paul brevioribus. Corolla regularis, rotata, lutea, in ca- lyce 5-subfido-5-partita, in calyce 4-subfdo 4-partita; tubo brevissimo; ségmentis calyce duplù longioribus, obovato-oblongis , æstivatione imbricatis. Séarnina in corollà 5-lobä 5, in corollä 4-lobä 4, medio tubo inserta, segmentis alterna, iisdem paul breviora, æqualia; filamentis filiformibus, lutéis ; antheris medio dorso insertis, oblon- gis, luteis , bilocularibus, loculis longitudinaliter, dehiscentibus. Ovarium disco hypogyno glanduloso insertum, breve, ovoideum, basi glabrum , apice pilosiusculum, biloculare, loculis pluri-ovulatis. Stylus subclavatus, corollam æquans : Stigma capitatum, subemar- ginatum. Capsula calyce persistente aucto tecta, ovoideo-globosa, basi glabra;'apice hispida; oppositè bisulca, bivalvis. Placentarcen- tralis , scrobiculata. Serzina 12-15 , serobiculis placentæ inserta , subsphærica , apice acutiuscula , rufescentia. Æmbryo rectus in centro perispermi carnosi : radicula apicem seminis spectans. A D. prostrata! Linn. differt: 1° caulibus filiformibus, villosis non puberulis; 2° foliis triplo minoribus!, longiùs pedunculatis, 7-9 non 20-30 crenatis ; utrinquè villosis non puberulis; 3° floribus du- pl minoribus, plerisque solitartis non fasciculatis; 4° filamentis PERSONATEÆ. 291 corollam subæquantibus, non eâdem triente brevioribus ; 5° stylo glabro apice incrassato, non piloso filiformi, Ubique in montibus insulæ Majoris et Fbusi, ad rupes umbrosas aut excavatas. Floret Majo. Oss. Cette espèce habite les côtes. septentrionales de l’Afrique, où elle a été recueillie par Schaw, sans qu’on sache précisément le lieu où il l’a découverte. On doit probablement lui rapporter le Sibthorpia europæa observé par M. Sieher auprès de Rettimo dans l’île de Candie (Reis nach Kret. 1, p- 185), et la plante du même nom que M. Smith mentionne dans le Prodromus Floræ Græcæ (1, p. 430). Il me paroît difficile qu’une espèce ‘qui habite l’Angleterre;- et: qui en France s'éloigne peu de l'Océan, puisse se trouver dans une île de-la Grèce. Le Sibthorpia europe: differe des Dis Baie 1° par sa corolle irrégulière ; 2° par ses étamines inégales , au nombre. de quatre, la supérieure avortant constamment; enfin par son disque à cinq lobes irréguliers, trois, opposés aux segmens les plus longs de la corolle, lancéolés, deux, opposés aux segmenstles plus courts, beaucoup plus petits-et d’une forme arrondie: Les étaminest varient de quatre à huit dans le Drsandra ; maïs leur nombre est toujours le même:que-celui des lobes de la corolle qui varient aussi dans la même proportion. Ce caractère, joint à ceux tirés du disque et de la corolle, me paroît suffisant pour séparer ce genre du Szbthorpia; je dirai même qu'il m’en paroît aussi distinct que ce dernier l’est des Véroniques à quatre étamines. On doit cependant. observer que le Dr- sandra et le Sibthorpia ont entre eux la plus grande analogie de port ; 1eur ressem- blance est telle qu'il seroit tres-difhcile de les distinguer au premier aspect sans le secours’ des fleurs. Les D. prostrata et africana: se distinguent facilement du Sibthorpia europæa par leurs-corolles j jaunes, non d’un rose pâle, mais les D. pi- chinchensis et. retusa (Sibthorpia pichinchensis et retus., Kunth (Noy. Gen. et Spec. 11, p: 390-391 it 1267127) ont des fleurs d’un rouge plus ou moins fonce. ÆExpl. tab. IX.:1 Flos numero partium quaternario.—2 Idem numero partium quinario.— 3 Idem. -desuper visus.— 4 Corolla.— 5 Pistillum.—6 Ovarium trans- verse sectum.—7 Capsula calyce vestita.—8 Eadem calyce ablato.— 9 Eadem longitudinaliter secta.— 10 Semen: 11 Idem longitudinaliter sectum. 421. Barrsra TRixaGo. Linn. Spec. ed. 1, p.602. - Inimaritimis insulæ Minoris (Hern.). Hab. in Hispaniä !, Galliâ mediterraneà !, Corsicà !, regno Neapo- litano:! , Græcià-et (A pébbol pi insulis.(Smith). 2y2 DicoTYLEDONES. 422. Orosancre masor. Linn. Spec. 882... 27 In agris prope Esporlas in insulà Majore, necnon: in! a Rhaset Flo- rebat Ha Hab. in Barbarià (Desf.!), Galliâ !, ltalià (Sebast. et Me -Tenore). 423. Orosancme cæruzeA. Vill. Dauph. 11, p. 406. In agris insulæ Majoris prope Artam, necnon in Ebuso. Florebat Aprili, Majo. Hab. in Hispaniä !, Galliâ!, Italià (Savi-Tenore), Græcià (Smith). LABIATÆ. ; 424. Rosuarmnus oFriciNauIS Linn. Spec. 53. Ubique in Balearibus. Hab. in totà regione.mediterraneä. 425.:Savvra cuanDesTin4. Linn. Spec. 36.—13S. verbenaca a. Desf. ! Atl. 1, p. 22. Ad vias:in Balearibus vulgatissima. Florebat Martio. Hab. in totà regione mediterraneä, Ægypto except. 426. Sarvra verBenacA. Linn. Spec. 35.— S. verbenaca LB: Desf. ! Alt.1,p. 22. Ad margines agrorum prope Esporlas in in insulà Majore. Florebat Martio. Hab. in tot regione mediterraneà. 427. Aguca [va. Schreb. Vert. Unilab. 25. — Tedcrium Fo Linn. Spec. 787. Inaridis insulæ Majoris haud rara, etiam in insulë ei Ed (Hern.). - «Florebat Majo.: Îis sk ameb moitie à Hab. in totâ regione mediterraneà. 428. Teucriuu CAMPANULATUM. Linn. Spec. 786. la insulà Majore , ad viam inter vicum Campos et fontem sanctam. Florebat Majo. Hab. in Apulià (Tenore), “He Oriente (Willd. ): Lasrarz. 293 429. Teucriuu sorry: Linin. : Spec. 766. : In insulä Majore (Trias). Hab. in Gallià! >, r'egno Neapolitano (Tenore), Barbarià (Desf. je 430. non MARUN. Linn. Spec. 788. In insulà Minore (Her. se Hab. in Occitania!, Provincià ! , Stœchadum insulis!, Corsicà !. 451. Teucrium.scorprum. Linn, Spec. 700. In insulà Majore (Trias). Hab. in Galliä!, totâ Italia (Bert. | Savi — Sebast. et Maur. — Tenore), Sicilià (Ortol. et Raf.), Corsicâ!, insulis Parpnho, et Cretà Asiâque minore (Smith ). ï 432. Teucriun cHamæprys! Lin: Spec. 700. In aridis.insulæ Majoris circa Esporlas;-:Incam; necuon in insulâ Minore (Hern.). Florebat Majo. Hab. in Gallià !, Italià ( Bert.—Savi—Sebast. et Maur. 7 nr) Corsicà ! , Græcià et Archipelagi insulis (Smith). : 433. Teucnium rcavum. Linn. Spec. 79r. In montibus insulæ Majoris prope Esporlas. Hab. in totâ regione mediterraneä, Ægypto excepta. 434. Teucriun AsraTicum. Linn. Mant. 80. In fissuris rupium montis Puig-Majori in insulà Majore, 21 Aprilis nondüum floruerat. «Os. Cette espece. est: indiquée avec doute dans les Indes orientales. Peut-être son acquisition dans les jardins est-elle due au voyage d’Ant. Richard aux “ie 455. TEucRIUM POLIUM. & latifotium. DC. Flor. Fr. ul, p. 521. In petrosis Balearium fréquens. Florebat Majo. FR: angustifoliim. DC. Flor. Fr. Il, p. 521. In insulâ Majore prope Artam. Hab. in totà regione mediterraneà. Méin. du Muséum. 1. 14. 38 204 DicoTyLEeDoNEs. 436. Teucrium carrTarTum pycnophyllum. Gay ! Herb. — 7. pyc- nophylium. Schreb. Unilab. p. 48, n. 51.— T. candidissimum. Salzm. ! in litt. ad Gay. In sterilibus Ebusi. Florebat Majo. di Hab. in Corsicà!, Hispanià (Willd.). 437. SarurerA NERvOsA. Desf. ! Al. 11, p. 9. An satis a Saturei4 græcd distincta ?. In aridis Ebusi frequens. Florebat Majo. Hab. in Barbarià ( Desf. !), Cyrenaicà (Viv.), insulà Melo (D'Urv.), insulà Zacyntho (Smith). 438. Lavanoura spica. Chaix in Vill. Dauph.r, p. 355. In montibus circa Espor las in insulâ Majore. Hab. in Galliâ mediterraneà ! ; regno Neapolitano (Tenore), agro Argolico (Smith) : Barbariä (Desf. !). 439. Lavanpura srnorcas, Linn. Spec. 800. In insulà Minore ( Æern.). ; Hab. in totà regione mediterraneâ, Ægypto exceptä. 440. Lavanbura DENTATA. Linn. Spec. 800. In aridis insulæ Majoris circa Belver, Cauviam. Florebat Majo. Hab. in Hispanià a regno Valentino! ad Andalusiam ! , regno Alge- riensi ( Desf. !), Græcià (Smith). 441. Siperiris RoMANA. Linn. Spec. 802. Ubique in insulis Balearibus. Martio Aprilique floret. Hab. in totâ regione mediterraneä, Ægypto exceptà. 442. Mexra rorunniroriA B. DC. Flor. Fr. xx, p. 534.—T. crispa. Linn. Spec. 805. In insulâ Minore ( Hern.). Hab. in Galliä! , regno Neapolitano (Tenore ), Græcià (Smith). 443. MenTua PuLEGIUM 8. eriantha. DC. Flor. Fr. Suppl. p. 400. — M. Pulegium. Desf. ! ÂÏt. 11, p. 17. LABIATÆ. 205 In insulà Minore (Æern.). Hab. in Galliâ-mediterraneà ! , Calabriâ!, Cretà!, regno Alge- riensi ( Desf.!), prope urbem La Conception! in Americæ regno Chilensi. 444. Lamrum amprexicauze. Linn. Spec. 809. In agris Balearium vulgatissimum. Martio floret. Hab. in totà regione mediterraneà. 445. Sracays GeRManIcA. Linn. Spec. 812. Ad margines viarum prope Esporlas in insulä Majore. Majo floret. Hab. in Galliâ!, Italià, Bulgariä (D’Urv.). 446. Sracuys xIRTA. Linn. Spec. 612. Frequens ad vias et in montosis insulæ Majoris. Florebat Aprili. Hab. in Galliâ mediterraneà !, Hispanià ! ; Barbariä ! , Sicilià!, Italià !. 447. Sracuys ARvensis. Linn. Spec. 814. In agris insulæ Majoris circa Artam. Florebat Aprili. Hab. in Galliâ !, Hispaniä! , Barbariä! ; Cretà ! , Græciä (Smith), Corsicà! , Italià (Tenore— Sebast. et Maur.—Savi ). 448. Barrora nicra (2. Sebast. et Maur. Flor. Rom. Prodr. 196.— B. alba. Linn. Spec. 814. In insulà Minore ( Hern.). Ons. Les Ballota nigra et alba de Linné ne different l’un de l’autre que parce que les dents du calice, dans la première espèce , sont dressées , tandis qu’elles sont étalées dans la seconde. Ce caractère, qui est sujet à varier ,ne me paroît pas suffisant pour motiver la distinction de ces deux plantes. 449. Marrusrum mispanicüm. Linn. Spec. 816. In insulà Majore prope Esporlas. Hab. in Hispanià !, Barbariä ( Desf. ). 38 * 206 DicoTYLEDONESs. 450. Marrusium vuiGAre. Linn. Spec. 816. Ubique ad vias et circa pagos Balearium. Floret Aprili. Hab. in totà regione mediterraneà , Ægypto exceptä. 451. Paromis 1rauca. Smith Spicil.1, p..6.— Pers. Synops. 11, p- 126. e In montibus insulæ Majoris prope Lluch haud rara ; etiam in in- sulà Minore (ÆZern.). Floret Majo. Hab. in Italià et Lusitanià (Pers.). 452. ORIGANUM Magoricum : caule laxè tomentoso; foliis ellipticis, pubescentibus ; floribus fasciculatis ; calyce bilabiato ; corollà bila- biatà, labio superiore emarginato, inferiore trifido. Nob. Caulis herbaceus , bipedalis etultrà, teres, ramosus , tomento laxo vestitus. Folia inferiora 8-ro l: longa, 5:6 1. lata, petiolata, petiolo 4-5 L. longo ; superiorà multo breviora, sessilia ; omnia ovato-ellip- tica , utrinquè præsertim subiüs pilis brevissimis albidis scabrius- cula. Flores ad apicem ramorum spicati, spicis brevissimis, conglo- batis ; singulibasi instructi bracteà foliis superioribus omnind con- formi, florem subæquante. Calyx bilabiatus , glandulosus; tubo infundibuliformi, gläbriusculo, 10o-nervio; labio superiore profundè tridentato, dentibus ovatis, obtusiusculis, ciliatis; inferiore triente breviore, bipartito, segmentis obtusiusculis, ciliatis; fauce pilis brevibus clausäà. Corolla bilabiata, rosea, puberula ; tubo calycem paulo superante ; labio superiore brevissimè emarginato ; inferiore trifido, segmentis lateralibus labium superiorem æquantibus, medio triente longiore; fauce nudà. Sfamina summo tubo inserta; fila- mentis. brevissimis; antheris subrotundis basi brevissimè emargi- natis, infra medium dorsum insertis. Ovarium subrotundum, gla- brum , apice 4 lobum. Sfylus corollam paululùm superans, fili- formis, apice dilatatus, parte dilatatà brevi, bipartità. Fructum non vidi. In aridis insulæ Majoris prope Incam. Florebat Majo. LABIATÆ. 2097 Oss. Cette espèce diffère essentiellement de l’Orrganum vulgare Linn. 1° par son calice à deux lèvres bien distinctes, non à cinq dents à peu près égales , fermé de poils beaucoup plus courts ; 2° par sa corolle dont le tube dépasse à peine le calice , au lieu d’être à peu pres du double plus long; 3° par ses étamines beaucoup plus courtes; 4°. par ses anthères légèrement émarginées à la base, non à deux lobes réunis au sommet par un connectif tres-étroit. Elle se distingue de l’O. cre- ticum, tel qu’il existe dans l’herbier de M. Gay, provenant de l’île de Candie, 1°. par ses fleurs disposées en épillets beaucoup plus courts; 2° par son calice à deux lèvres, non à cinq dents à peu près égales; 3°, par sa corolle bilabiée, à lèvres inégales, non à cinq segmens à peu près égaux entre eux. L’O. creticum D’Urv. Enum. est, selon l’observation consignée dans l’herbier de M. Gay, très-différent du vrai O. creticum; j'en ai observé des échantillons, provenant de graines rap- porlées par M. D’Urville et cultivées dans le jardin de Toulon, qui ne diffèrent du vulgare, tel qu’il croît aux environs de Paris, que par leurs bractées un peu plus courtes; par leurs fleurs plus petites, moins fasciculées; par leur corolle un peu plus velue, et dont la lèvre supérieure est fendue jusqu’au-dessus de la base, au lieu d’être légèrement émarginée. On doit, selon l’observation-de M. Gay, réunir à VO. vulgare VO. creticum. DC. FI. Fr. Le vrai creticum n’a point encore été observé en France. 453. Tavuus vurcaris. Linn. Spec. 825. In sterilibus lapidosis Balearium frequens. Florebat Majo, Junio. Hab. in Hispaniâ !, Gallià meridionali!, Italià!, Græcià et Archi- pelagi insulis (Smith). 454. Tavuus murormus. Ait. Hort. Kew. nu, p. 313. Ad rupes et muros insularum Balearium vulgatissimus, Aprili Floret. Hab. in Hispanià (Pers.). 455. Tavuus cazamnrrA. Smith Flor. Brit. p. G4r. In fissuris rupium montis Puig-de-Torrellain insulà Majore. Hab. in Gallià ! , Italià (Savi—Sebast. et Maur.), monte Ath et prope Byzantium (Smith), circa Tingidem !. 456. Taymus xerera. Smith Flor. Brit. p. 642. In insulà Majore(Z7rias). 208 DicoryLEDONESs. Hab. in Gallià!, [talià ( Bert.—Savi— Sebast. et Maur.), Græcià et Archipelagi insulis (Smith). 457. Prasium masus. Linn. Spec. 838. In montibus insulæ Majoris prope Esporlas , necnon in insulà Mi- nore ( ern.). Hab. in Hispanià meridionali !, Barbarià (Desf. !), Cretà !, Græcià et Archipelagi insulis (Smith ). Oss. Selon M. Viviani (Flor. Lyb. Spec.), on doit rapporter au Prasium minus les synonymes de la Flore française et des auteurs italiens : le Prasium majus ne se trouve ni en Corse ni en Italie. PYRENACEÆ. 458. Virex aGnus-casrus. Linn. Spec. 890. In humidis insularum Majoris (Trias), et Minoris (/ZZern.) haud rara. Hab. in totà regione mediterraneä , Ægypto exceptà. 459. Versena orricinazis. Linn. Spec. 20. Ad vias in insulà Minore (Æern.) Hab. in totà regione mediterraneä. ACANTHACEZÆ. A 460. Acanraus mozus. Linn. Spec. 891. In insulà Majore prope Incam. Floret Majo. Hab. in Gallià meridionali ( DC. ), agro Romano ( Sebast. et Maur. ), regno Neapolitano (Tenore), Sicilià (Smith), Asià minore circa Trapezum (D’Urv.), regno Algeriensi (Desf. !). : PRIMULACEÆ. 461. Anacauus cæRuLEA. Lam. Flor. Fr. n, p. 285. In agris insulæ Majoris et Ebusi frequens. Floret Martio. PLUMBAGINEZÆ. 299 Hab. in totà regione mediterraneä, Ægypto exceptà. 462. Anacazuis pHoënicEA. Lam. Flor. Fr.u, p. 265. Ubique in agris Balearium. Martio floret. Hab. in Gallià!, Archipelagi insulis (Smith), regno Algeriensi (Def. ). 465. Coris monsrertensis. Linn. Spec: 252. Ubique in aridis et arenosis maritimis Balearium. Floret Majo. Hab. in Gallià mediterraneâ ! , Ligurià occidentali et regno Nea- politano (Viv.), Sicitià ( Biv. Bern.) , Græciä (Smith), Ægypto (Del. ), totà Barbarià ( Viv.—Desf.—Schoush.), Hispanià!. 464. PrnuLa ELATIOR. Far. scapo brevi, floribus atro-purpureis. Crescit prope Esporlas: in ‘imsulà Majore ; verisimiliter ex hortis transfuga. mire 465. Croramen vernum. Lob. Ic. tab. 605, fig. sinistra. - Cyc/aminus vernus. Clus. Hist. p. 265.—Cyclaminus verno tempore florens. Clus. lc. p. 265. Ic.—CyclamenByzantinumMagn: Bot. Monsp. p. 85.— C. europœum. Desf. Flor. Atl. 1, p:167.—C: Ahéderæfolium. Sebast. et Maur. FI. Rom. Prodr. p. 05.—C:'Aederæfolium «à Bert. Amon. Ital. p. 16. In umbrosis Balearium vulgatissimum. Primo vere floret. Hab. in Gallià meridionali !, Italià!, Corsica!, Cretà!, Barbarià (Def:1). - 466. Samorus Vareranni. Linn. Spec. 243. In humidis Balearium frequens. Hab. in orbe ferè toto. PLUMBAGINEÆ. 467. STATICE urmonrum. Linn. Spec. 394. In paludosis maritimis Balearium haud rara:: 300 DicoTYyLEDONESs. Hab. in totà regione mediterranca. 468. STATICE AURICULÆFOLIA. Vahl Sub: ts ipia5r In maritimis insulæ Minoris (Æern.). Hab. in maritimis Galliæ!, Barbariæ prope Mogador (Schousb.), circa Tingidem!. 469. Sranice ouegroua. Pourr.—DC. Flor. Fr. 11, p. 422. In insulà Majore prope Bañabufar, ad littora maris; etiam in in- sulà Minore (Hern.). Floret Aprili. Hab. in Gallià mediterraneà !, Italià prope Liburnum!, Depp Græcià (Smith). 470. STATICE FERULACEA. Lino. Spec. 306. In maritimis insulæ Minoris (ÆZern.). Hab. in insulà S. Luciæ!, Barbariâ!, (Desf.—Schoush.). (l 471. STATICE mnura. Lion. Mant. 59. In insulà de-Coulom prope insulam Minorem (Æern.). Hab.) in Gallhià mesidionah prope Massiliam !, Corsicà!, Barbarià (Def) PLANTAGINEZÆ. 472. PraNTAGo zanceoLaTa @ DC. FL. Fr. m, p- 409. Ad vias in Balear ribus frequens. Floret Aprili. Hab. in totà regione mediterraneà , Ægypto exceptà. LopPe Poe DC. Flor. Fr. Suppl. P: Hs Ad vias in insulà Minore (Æern). 473. Pranraco Lacorus 6. DC. Flor. ia Sul à 6 _P. erios- tachya. Tenore Flor. Nap. ex DC: Le: 11° In aridis et ad vias Balearium vulgatissima. Floret Martio. Hab. in Gallià mediienrageits : Hispaniä!; regno Nespolitapo. La use azvicans® Linn: FO 165. A MARANTHACEÆ. — PHYTOLACCEÆ. 301 à . À 3 : Âd vias in insulâ Majore et Ebuso. Floret Majo. Hab. in totà regione mediterranei. 475. Prantaco ritosa. Pourr. Act. Toul. ur, p. 324. Inter rupes maritimas insulæ Majoris prope Alcudiam. Aprili floret. Hab. in Andalusiàä !, Galliâ mediterraneä !, Etruriâ! , regno Nea- politanc!, Corsicä !. 476. Pranraco marrrama. Linn. Spec. 165. In arenosis maritimis Alcudiæ, loco dicto Ærenal, in insulâ Ma- jore. Aprili, Majo floret. Hab. in totà regione mediterraneä. 477- Pzranraco Psycuium. Linn. Spec. 167. In agris insulæ Majoris prope Esporlas. Martio floret. Hab. in totâ regione mediterraneâ, Ægypto exceptä. 478. Pranraco coronopus. Linn. Spec. 166. In arenosis maritimis insulæ Majoris prope Alcudiam, loco dicto Arenal. Aprili, Majo floret. Hab. in totâ regione mediterraneä. AMARANTHACEZÆ. 479. AmarANTHUS PROSTRATUS. Balb. Misc. p. 44 , tab. 10. In insulà Minore ( Hern. ). Hab. in Pedemontio (DC), prope Genuam (Bert.), in agro Ro- mano (Sebast. et Maur. ). PHYTOLACCEÆ. 48e. Payrozacca pecanpra. Linn. Spec. 63r. In insulà Majore prope Esporlas (Trias). Mém. du Muséum. 1. 14. 39 302 DicoryLEDONES. CHENOPODEÆ. 481. Brra mariTimA. Linn. Spec. 322. In maritimis Balearium vulgatissima. Majo floret.. Hab. ubique circa mare Mediterraneum. 482. Brera vurcaris. Linn. Spec. 322. Colitur in hortis. 483. Spinacra spinosa. Moench Meth. ne 318. Colitur in hortis. 484. Arriprex marmus. Linn, Spec. 1492. “A In maritimis Ebusi. Majo floret. Hab. ubique circa mare Mediterraneum. 485. Arripcex porTULACODES. Linn. Spec. 1493. In maritimis prope Alcudiam in insulà Majore. Floret Majo. Hab. ubiqué circa mare Mediterraneum. 486. Arrrrex Rosa. Linn. Spec. 1493. In insulâ Minore ( Æern.). Hab. in Gallià!, Ligurià (Bert.), regno Neapolitano!, ad littora maris Adriatici ! , in Georgià!, Cretâ!. 487. Cuenoronrum murALe. Linn. Spec. 318. Ad vias in Balearibus frequens. Aprili floret. Hab. in totà regione mediterraneä. 488. Cuenoronrum zerosPermum @. DC. Flor. Fr. n1, p. 390. — C..album. Linn. Spec. 319. In maritimis Balearium vulgatissima. Majo floret. Hab. in totà regione mediterraneà. 489. Cnenoronrum amerosiomnes. Linn. Spec.320. In insulis Majore (Trias), et Minore (Hern.).,. :: POLYGONEÆ 303 Hab. in Galliâ!, Italiâ!, dut Sicilià (Ortol, et Raf.), regno Marocano (Schousb.). 490. Cuenoronium rruricosum. Linn. Spec. ed. 1, p. 221. In maritimis Ebusi. Majo floret. Hab. in toto maris Mediterranei littore. 4or. Sarsora KaLr. Linn. Spec. 322. In maritimis insulæ Minoris (Hern.). Hab. ubique circa mare Mediterraneur. 492. SaricorniA FRUTICOSA. Linn. Spec. 5. In maritimis Balearium vulgaris. Hab. ubique circa mare Mediterraneum. 495. Tuericonuu cynocramse. Linn. Spec. 1411, In umbrosis ad rupes excavatas circa Artam, in insulà Majore. Primo vere floret. Hab. in Galliâ mediterraneä ! , Italià !, Sicilià !, Græciä et Cretâ (Smith), Barbarià!. POLYGONEZÆ. % 494. Porvconum avicurare. Linn. Spec. 519. In insulâ Majore (Trias). Hab. in totà regione mediterraneä. 495. Emex srivosa. Campd. Monogr. Rum. Pa OO UE LD Rumex spinosa. Linn. Spec. 481. % In insulà Minore (ern.). Hab. in Andalusiâ!, Barbariàä!, Ægypto (Del.), Cretä!, Græciä et insulà Zacyntho (Smith), insulà Melok, Sicilià (Biv. Bee y, Cala- briâ! , agro Neapolitano!. 496. Ruwex osrusirons. Linn. Spec. 478. Ad sepes Ebusi; necnon in insulä Minore (Æern.). Floret Majo. 39* 304 DircoryLEDOonNEs. Hab. in Galliâ!, Peloponneso eticirca DR Se 497. Ruuex BUCEPHALOPHORUS. ER spec. 479... Ubique in Balearibus. Aprili floret. . . Hab. in totà regione mediterraneà , Ægypto exceptà. 498. Rumex Acerosa. Linn: ne 48%: . Colitur inhortis. LAURINEÆ. 499: Lavnus nosiiis. Lee at 929: 1° In montibus’insulæ:Majoris inter Pollentiam. et ruine Aprili floret. Ha b. in totà regione edité rrAeMs arts exceptà. In orientali plagâ septentrionem]versüs usque ad Tauriæ meridionalis littora progreditur (Stev. in litt/ad-Gay): _THYMELEZÆ. 500. Dapaxe eniDium. Linn. Spec. 511, In collibus petrosis insulæ Majoris. Junio floret. Hab. in totà regione mediterraneà, Ægypto exceptà. Sort. PASsERINA VELUTINA : tomentosa, ramis tortuosis; foliis spa- thulatis , obtusissimis ; floribus axillaribus, aggregatis ;:sessilibus , bracteatis; périanthio infundibuliformi. Nob. P. velutina. Pourr.in Herb. Desf.!. Frutex sesquipedalis, ramosissimus, ramis tortuosis, Henss tomen- tosis , tomento flavescente. Folia alterna; approximata, quasi imbri- cata, spathulata, crassiuscula, utrinquè tomento densissimo longius- culo flavescente vestita, 4 lineas longa, lineamet: dimidiam lata. Flores’axilares, sessiles ,aggregati , instructi bracteis pluribus im- bricatis, ovatis, tomentosis. Perianthium tubulosum, infundibuli- formé, 4-fidumi,4‘lineas Tlongum:;'exths-densè tomentosum , intüs SANTAMAGEZÆ; — CGMTINE Æ. 305 glabrum et pallidè: luteum. :Staminæ-8,; duplici serie) perianthii summo tubo inserta, 4 superiora segmentis perianthii opposita, 4 in- feriora iisdem alterna : antheræ subsessiles, dorso prope basim insertæ, luteæ, oblongæ , biloculares, longitudinaliter dehiscentes. Ovarium perianthn AN insertum, obovoideum , glabrum , dimi- diam lineam longum , uniloculare, uniovulatum. Stylus subclavatus, glaber, ovario paulb brevior, de truncatus. Ovulum unicum, ovoi- deum , pendulum. À P. tartonraira differt : 1° caulibus et foliis densè tomentosis, tomento lutescente, non sericeis, argenteis; 2° foliis brevioribus, spathulatis, apice rotundatis et obtusissimis / non obovato-lanceolatis, sub ellipticis, apice acutiusculis, submucronulatis; 3° perianthio fundibuliformi, non campanulato: 1: In arenosis maritimis insulæ- Majoris :prope Palmam vulgatis- sima , in montibus rarior. Floret Martio; :Apxili. 5o2. Passerina mirsuTa. Linn. Spec. 513. In collibus petrosis et ad vias ace vulgatissima. Martio floret. Hab. in totâ regione mediterraneä. SANTATACEÆ. 04. OsvrIsS ALBA. ans Spec. Fasue In montibus insulæ Majoris prope EsporlasFioret Marti Hab. in totâ regione mediterraneä,: die CYTINEE. 500. a HYPOCISTIS: Ie Cou P: 6e In montibus insulæ Benee circa apart ad radices. Cisti sais vifolii. Majo floret:: nt Hab. in totà regione béditesranes eypis Éscepra 306 DrcorTrLEDONES. EUPHORBIACEÆ... 505. Mercurrazis annua. Linn. Spec. 1465. In insulà Minore (ern.). Hab. in totà regione mediterraneà. 506. Mercurrais amsiqua. Lann. Fil. Dec. x, t. 8. Ad margines viarum in Balearibus haud rara. Aprili floret. Hab. in Gallià meridionali prope Telonem et in Corsicä (DC.), in Barbariä circa Tingidem !. 507. Mercurrauis TomENTOsA. Linn. Spec. 1465. In collibus petrosis Ebusi prope urbem. Majo floret. Hab. in Galliâ mediterranei. 508. Eurnorria cHamæsyce. Linn. Spec. 652. In insulà Majore (Trias). Hab. in Gallià mediterraneä!, Italià !, Græcià et Archipelagi i in- sulis (Smith), Cretâ!, Palestinà!, Barbariä circa Tingidem!, Anda- lusià ! , regno Valentino!. 509. Euruorsra PerLus. Linn. Spec. 653. Ad vias prope Esporlas in insulà Majore. Martio floret. Hab. in totà regione mediterraneä. B. minima DC. Flor. Fr. um, p. 331. —Æ£. peploides. Gouan Flor. Monsp. p. 174:—DC. Flor. Fr, Suppl. p. 558.—E£. peplus var. minor. Viv. Flor. Lyb. Spec. p. 26. In insulâ Minore (Hern.). Hab. in Gallià mediterraneâ! , Corsicà!, Cyrenaicà (Viv.). 510. Eurnonsra rrrayusa. Linn. Spec. 656. In sterilibus inter Cauviam et montem_ Galatzo in insulà Majore. Majo floret. Hab. in Barbarià (Desf. F} Gallià mediterraneh!, ! ,Etrurià (Savi), Corsicà !. EuPpHORBIACEÆ: : 307 5rr. Eurxorgra PARALIAS. Linn. Spec. 697. Ubique in arenosis maritimis Balearjum. Floret Majo. Hab. in totà regione mediterraneà. 912. Eupnorsia BrumsezrATA. Poir. Voy. Barb, 1, p. 174. Ie. Inter segetes prope Artam in insulà Majore. Aprili floret. Hab. in Gallià mediterraneä! , Barbariâ (Desf. !). 513. Eupnorgia Provincrans. Wild. Spec. Plant. 11, p. 914.— Æ, segetalis 8. DC. Flor. Fr. 11, p. 335.—£. alexandrina. Del. Flor. Ægypt. Ilust. n. 476, t. 30, £. 2. — E. neapolitana. Tenore! Flor. Nap. 1, p. 266, t. xx. — Æ. leiosperma. Salzm.! Herb, Tingit. Inter segetes circa Artam et in arenosis portus Soller in insulà Ma- jore. Aprili floret. Hab. in Gallià mediterraneä !, agro Neapolitano! , Calabrià!, Cretà!, Ægypto (Del.), Barbarià prope TFingidem!. 514. Eupnorpia necroscorra. Linn. Spec. 658. Ad pagos in Balearibus frequens. Floret Majo. Hab. in totà regione mediterraneà. 515. Eupnorpia serraTA. Linn. Spec. 658. Ad margines agrorum prope ÆEsporlas in insulà Majore. Florebat Martio. : Hab. in Gallià mediterrane!, Andalusià !, Barbariâ ( Desf.), Ægypto!, montium Mamurrarum. nemoribus (Gole d’Itri.) (Te- nore ). 516. HORS DENDROIDES. Linn. Spec. 662. In maritimis insulæ Majoris prope ie Pollentiam , Lluch, Sô Valenti. Florebat April. Hab. in Stoœchadum insulis/et'agro Nicæensi ( DC.), Ligurià orien- tali ( Viv.), agro Romano (Sebast. et Maur. ); regno Neapolitano!, Corsicà! , Sicilià CBiv- Bern.), Cretà!, Bar bari Cerf. li Viv.) 517. Hat CHARACIAS, Finn; Spec, MODE 308 H DicorTYLEDONeEs. Ad vias in Balearibus frequens. Hab. in Hispaniä ! , Gallià meridionali!, [talià! à Graécià (Smith) Cretà !. 518. Buxus sarrarica. Lam. Dict.1,p. 511. In montibus insulæ Majoris prope Lluch, Soller, necnon in monte Galatzo. Aprili floret. 5ro. Ricinüs communis. Linn. Spec. 1430. In insulà Majore prope + pets ; Artam. Majo florebat. An spontariens D Hab. in Græcià , Cypro et Cretà (Smith) » Barbariä (Desf. !). -URTICEÆ. 520. Ficus carica à sylvestris. DC. Flor. Fr. 17, p. 318. Frequens inter rupes maritimas Balearium. LB. Sativa. DC. 1. c. Re Culta in campis et hortis. Colitur in totà regione mediterraneä. 521. Morus niéra. Linn. Spec. 10e Colitur in Balearibus. Culta in totà regione mediterraneä. 522. Unrica memsranaceA. Poir. ! Dict.1v, p. 638. Ad margines viarum prope Sô Ferendell in parte occidentali in- _sulæ Majoris; etiam in insulà Minore (Æern.). Florebat Aprili, Hab. in Gallià mediterraneä !; agro Romano (Sebast. et Maur), regno Neapolitano (Tenore), Crétà! , totà BarbariâL 523. ÜRTIGA URENS. Linn. Se on Ubique in Balearibuss 1 500: FU JetTkATeUA Tri) EC Hab. in totà regione mediterraneà. Et ES Met Ci ON 524. URTICA PILULIFERA! TinnSpecarIggitesinis sv .sEe AMENTACEZÆ. 309 In Balearibus circa pagos et domos vulgatissima: Hab. in totà regione mediterraneà, 925. Parreraria orricinatis. Linn. Spec. 1492. In Balearibus frequens. Hab. in totà regione mediterraneà. 526. Parerarta sunarca. Linn. Spec. 1492. Inter rupes maritimas-prope Artam in insulà Maiaés Florebat Aprili. 527. Cannasis sariva. Linn. Sp. nn Colitur in Baléaribus. AMENTACEEÆ. 528. SALIX BABYLONICA. Linn. Spec. 1441. : Colitur in insulà Majore prope Ârtam. Culta in totà regione mediterraneä. 529. Porurus nicra. Linn. Spec: 1464. Colitur in insulà Majore prope Esporlas. Culta in totà regione mediterraneà. 530. Quercus i1ex. Linn. Spec. 1413: In montibus Balearium frequens. à Hab. in totà regione mediterraneà, Haypto except. C ballota ,, fructibus dulcibus, foliis integris subtùs incano-tomen- -tosis: 550: ballota.. Desf: ! AU. 1, p. 350. In montibus insulæ Majoris frequens.…, Hab. in Atlante (Desf. D), montibus Græciæ (Smith). 531. CELTIS AUSTRALIS, Lion SDec den Colitur in Ebuso. Ésnsirsith8o 30 532. Uruvus camrestrise Linn: Spec:327.::::. Mém. du Muséum. 1. 14. Ni 4o 310 DicoryLEDONES. Colitur in Balearibus. Colitur in totà regione mediterraneä. CONIFERÆ. 533. Pinus PINEA. Linn. spec. 1419. In sylvis Ebusi frequens. 534. Pinus arcrensis. Mill. Dict. n. 8.—P. maritima. Lamb. Pin. 13,t.10, non Lam. Ubique in Balearibus. Hab. in totà regione mediterraneä, Ægypto exceptä. 535. Cupressus rasriGraTa. DC. Cat. Hort. Monsp. 22. Colitur in insulà Majore prope Valldemosam. 536. Junirerus rPnoeniceA @. DC. Flor. Fr. 11, p. 279. — J. phœni- cea. Linn. Spec. 1471. In maritimis insulæ Majoris frequens. Hab. in Gallià meridionali !, [talià !, Græcià (Smith), Hispanià!. &. DC. L.c. —J. lycia. Linn. Spec. 1471. — Vulgd Sivina. In sylvis Ebusi frequens. Hab. in Gallià meridionali (DC.), Atlante (-Desf. !), Græcià (Smith). 557. Junwerus oxycenrus. Linn. Spec. 1470. In maritimis et sterilibus Balearium frequens. Hab. in totà regione mediterraneä, “Reypte Excéphé: 538. ou rraGiuis. Desf.! Atl.1r, p. ER In. collibus maritimis prope Artam in insulà Majore ; : necnon in aus Minore (Hern. ). Hab. in Atlante (Desf.!). ALISMACEÆ:—AROIDEÆ. 311 ALISMACEÆ. 539. Poramoceron narans S angustatumn. Mert. et Koch Deutschl. Flor.sx, p. 840. In fossis prope Artam in insulà Majore. 540. Poramoceton recriNaTum d. Mert. et Koch Deutschl. Flor. 1 L pe 858. — P. imarinum. Linn. Spec. 184. In fossis Balearium freques. Florebat Majo. 541. Arisua pLanrAGo. Linn. Spec. 486. In fossis Ebusi. Florebat Majo. Hab. in totà regione mediterranéä. AROIDEÆ. 542. Aruu musavorum. Linn. fil: Suppl. 410. In insulis Majore ( Trias), et Minore (ÆZern.). Hab. in Corsicà!. 543. Arum 1raucum. Mill. Dict. n. 2. In montibus insulæ Majoris prope Valldemosam. Florebat Aprili. Hab. in Gallià mediterraneà !, Pedemontio ! > agro Romano (Sebast. et Maur.), regno Neapolitano (Tenore). 544. Arisarum vuLGARE. Rich. in Kunth Obs. Aroïid. p. 9. — 4rum Arisarum. Linn. Spec. 1570. — Balmisa vulgaris. Lag. Gen. et Spec. nov. p. 17. — Vuled Fraylé. Foliaradicalia, cordato-oblonga, velsubsagittata auriculis bbtübts , mucronulata, integra, lævia, 2-4 unciaslonga, 1-2uncias lata, petiolo 5-8 uncias longo. Scapus teres, lævis , 6-8 uncias longus, rubellus seu rubro maculatus. Spatha circiter 2 uncias longa, a basi ad medium cylindracea, a medio ad apicem longitudinaliter fissa , summo apice incurvato, cuculliformi, mucronulato, glabra, venis TO 312 MornocoTYLEDONES. 10 rubellis longitudinaliter notata: Spadix cylindraceus,, suprà gla- ber,, infrà puberulus, spathä paulè brevior, apice incurvatuset incras- satus. Stamina numerosa; absque distinctis serïis tertiæ parti infe- riori spadicis inserta, puberula, filamentis dimidiam lineam longis, antheris unilocularibus. Ovaria 4-6, spadicisbasiaffixa, sessilia , angulosa, puberula, unilocularia ; 10-12 ovulata. Stylus quadran- tem lineæ longus , apice incrassatus , papillosus. Ovula erecta. Fruc- {us EXSUCCUS , membranaceus, indehiscens, angulosus, 6-8 spermus. Semina angulosa. Embryo rectus in centro perispermi. In SAUIE Balearium vulgatissimum. Flor et primo vere, Hab. in totà regione Pr raneà. ORCHIDEZÆ. 545. Orcuis morio. Linn. Spec. 1533. In montibus insulæ Majoris frequens. Florebat Aprili. Hab. in Gallià meridionaïi !, Etrurià (Savi), agro Romano ( Se- bast. et Maur. ), regno Neapolitano (Tenore), insulà Cypro et prope Byzantium (Smith), Taurià !, Georgià !. 546. Onrcœis racrea. Poir. Dict. 1v, p. 594. — O. acuminata. Desf. ! Atl. 11, p. 318, t. 247. In collibus petrosis prope Artam, Palmam in insulä Majore; etiam in insulà Minore ( Æ/ern. ). Floret Martio. Hab. in Barbariâ! , Siciliä ( Ortol. et Raf.). 547. Oroxs secunnirrora. Bert. Amoen. ltal. 82. — Suty rium macu- latum. Desf.! Atl. un, p. 519. — OpArys densiflora. Desf. Coroll. p. 11»t. 16. In monte dicto Puig-de-Torrella in éula Majore.Florebat Aprili. Hab. in Provincià !, Ligurià (Bert.), Corsicä !, ER l, Atlante (Desf. ! ). 548. Orunys renrarevinrer, Willd. Spec. 1, P- 60. — 0. ue 11 ORCHIDEÆ: | 313 fera a. rosea:: Desf:! Atl:, Pi 320. —0. villosa. Desf. Coroll.'p: 8, tte In collibus: petr osis insulæ Méjois pi prope Petram, Artam. Flore- bat Aprili Hab. in agro Romano! ,:Oriente et Barbarià (Desf.). 549. Ornrys Tasamrera. Willd. Spec. 1v, p. 68. — O. insectifera B. biflora. Desf.! Atl. n,p. 320. — O. pulla. Cyrill. Ic. ined. 12. — Tenore ! Flor. Nap. 11, p. 311, t. xevu. — ©. disthoma. Biv. Bern. Sic. Plant. Cent.1 ; P- 99, ex Tenore 1. c. — ©. hiulca. Maur. Rom. Plant. cent. xnr, t. 2, f. 2, ex Tenore |. c. In insulà Majore prope Artam, Lluch. Florebat Aprili. Hab. in agro Romano!, Calabriàä!, Siciliä (Biv. Bern.), Barbariä (Desf. !). 550% Ornrys VERNIXIA . Brot.Flor. Lus. — Salzm. ! Herb. Malac. — O. ciliata. Biv. Bern. Sic. Plant. cent..1, p. 60. — Tenore Flor. Nap. u,p. 309, t. xev. — ©. sco/opax. Brot. Phyt. Lusit. p.8, t. 35, f. 2.—Tenore Flor. Nap. 11, p. 396, non Caw. In collibus petrosis insulæ Majoris prope Petrami, Artam, et Ebusi circa S. Eulaliam. Florebat Aprili, Majo. Hab. in Lusitaniä, Andalusiä!, Calabriâ!, Siciliä (Biv. Bern. ), regno Algeriensi!, agro Tingitano!. 551. OParys rusca. Wild. Spec. 1v, p: 68. In collibus petrosis prope Ârtam.et in monte Puig-Majorin insulâ Majore. Florebat Aprili. Hab. in Lusitanià Vue Ja Gallià prope Aginnum !, Græcià (Smith). 552. Serarias Li nGua. Linn. $]ec1544. In. collibus petrosis insulæ Majori is prope Petram, Artamn, etin Ebuso. Florebat Aprili, Majo. Hab. in totà regione mediterraneä , Ægypto exceptà. (D) — .00 314 MonocoTyYLEDONES. IRIDEEÆ. 553. Iris SisYRINCHIUM à major.—1. Sisyrinchium. Biv. Bern. Sic. Plant. cent. 2°, non auct. — 7. fugax Ten. Flor. Nap.r, p. 15, t. 1v, non Pers. Ad margines viarum in Ebuso. Florebat Majo. Hab. in regno Neapolitano (Tenore), Sicilià (Biv. Bern.), regno Valentino !. s B. minor. — I. Sisyrinchium. Linn. Spec. 59. Inter rupes maritimas prope Alcudiam in insulà Majore. Florebat Aprili. Hab. in totà regione mediterrancä. An sæpè cum præcedente varietate confusa ?. Oss. La variété + s’éleve jusqu’à la hauteur d’un pied , tandis que la variété g n’atteint qu'environ quatre pouces. Elles sont cultivées au jardin du Luxembourg, provenant de bulbes que j'ai recueillies aux Baléares, et conservent depuis deux ans leur forme primitive. Je n’hésite cependant pas à les regarder comme de simples variétés, leurs fleurs, leurs feuilles, leurs bulbes, etc., m'ayant présenté les mêmes caractères. La couleur des pétales ; qui a été donnée par M. Tenore comme un caractère distinctif entre ces deux formes, varie, pour l'intensité dans les échantillons des Baléares, suivant l’époque plus on moins récente de leur épa- nouissement. L’fris fugax Pers. , originaire du Cap de Bonne-Espérance, a des étamines monadelphes et fait partie du genre J’ieusseuxia, tandis que la variété du Sisyrinchium à laquelle M. Tenore a donné ce nom présente des étamines parfaitement libres. æ 554. GranioLus Lupovicæ. Jan. Plant. exsicc. Inter segetes insulæ Majoris prope Alcudiam, Florebat Aprili. , ; ol 4: É ch Hab. in agro Andegavensi !, Provincià !, agro Parmensi !, Iberià ! 555. Graniorus commonis. Linn. Spec. 52. : Inter segetes insulæ Majoris. Florebat Aprili. Hab. in totà regione mediterraneâ, Ægypto exceptà. 556. Txra sursocopium. V’ar. minima, floribus pallidissimè roseis. AMARYLLIDEZ. à 315 In collibus petrosis prope Aou in insulà Majore. Florebat Aprili. Hi 557. Crocus sarivus. AIl. Pedem. n. 310. Colitur in insulâ Majore. 558. Crocus minimus. DC. Flor. Fr. nr, p. 243. In montibus insulæ Majoris-prope Esporlas ; Lluch frequens. Hab. in Corsicä!. AMARYLLIDEÆ. 559. Pancrarium maririmum. Linn. Spec. 418. In arenosis maritimis Balearium. Hab. in totà regione mediterraneä. 560. Narcissus raDIATUS. Red. Lil. t, 450. Id monte Puig-dè-Malluch in iusulä Majore. Florebat Aprili. 561. Narcissus TazeTTa. Linn. Spec. 416. In collibus petrosis prope Palmam..Florebat Martio. Hab. in Gallià mediterraneä!, ltaliâ (Sebast..et Maur. — Tenore), Græcià (Smith), Bar bari ià ( Desf. !). 562. Nancissus sONQUILLA. Linn. Spec. 417. In insulà Minore (ÆZern.). Hab. in Hispanià !, Occitaniä !, regno Neapolitano (Tenore). 563. Leucorun HERNanDEz I : foliis scapum subæquantibus ; spathà 1-3 florà; perianthio albo, viridi-maculato; ovario oblongo. Nob. Bulbus ovoideus, magnus, 15 1. longus, 1 unciam latus. Æoia linearia, 1=1 À pedalia, 5-4 lineas lata, plana, apice obtusa. Scapus Le paululüm superans,°r-5 florus: Spatha monophylla, linearis, 1 ; unciam longa, 2 lineas lata, apice obtusa. Pedunculi 1-1 : en longi ;' fiiformes. Perianthium 4-5 lineas longum, 5- partitum , lobis oblongis, obtusis, albis, apice viridi maculatis. 316 MonocOTYLEDONES. Stamina brevia.. Stylus stamina paululüm superans, perianthio triente brevior, filiformis. Ovarium oblongum, , subclavatum. Differt a L. æstivo, 1°. foliis triente angustioribus; 2°. floribus dimidio minoribus; 3°. spathä 1-3 for , non 3-6 florà ; 4°. ovario oblongo , non sphærico. Crescit in montibus insulæ Majoris prope Lluch ; necaon in insulà Minore (Æern. )- Florebat Aprili. — Hanc speciem dixi in honorem cl. Hernandezii doctoris medici, qui plantas plurimas Minoricenses mecum benignè communicavit. SMILACEÆ. 564. Suirax aspera. Linn. Spec. 1458. In montibus et ad sepes Balearium frequens. Hab. in totà regione mediterraneà. 565. Ruscus acuzeatTus. Linn.-Spec. 1474. In montibus insulæ Majoris haud rarus. Hab. in Gallià !, Italià !, Atlante (Desf. ). 566. Tamus communs. Linn. Spec. 258. Ubique ad sepes Balearium. Florebat Aprili. Hab. in Gallià!, Italià ( Bert. — Sebast et Maur.), Græcià et insulis Cretà et Cypro (Smith }, regno Algeriensi ( Desf. ). LILIACEZÆ. S I. Æsparageæ. 567. AsParAGus orricnaLIs. Linn. Spec. 448. In montibus insulæ Majoris. Colitur in hortis. 568. Asparacus acuTiroLius. Linn. Spec. 4/9. Ad vias in Balearibus. Hab. in totà regione mediterraneà, Ægypio exceptà. 569. ASPARAGUS HORRIDUS. Linn. fil. Suppl. 203. : LiLIACGEZ Lg) Ad vias in Balearibus vulgatissimus. Florebat. April RE Hab, in Hispanià meridionali (Cav. ) EN FA ( Schousb.. —Desf. D), Ægypto!, Sicilià (Biv. Bern. ). S IL. Z sphodeleæ. 570. ASPHODELUS RAMOSUS. Linn. Spec. 444. In collibus petrosis Balearium vulgatissimus. Florebat Martio, April. Differt ab 4. micrpear pe NEES foliis angustioribus et fructibus majoribus. CE Hab. in regno Neapolitano (-Tenore }, Græcià et Archipelagi insulis (Smith), Barbarià prope Tingidem !. Ki 571. AsPHODELUS FISTULOSUS. Linn, Spec. 444. Ubique in Balearibus. Florebat Martio. Hab. in totà regione mediterraneà. 572. Muscarr comosum. Mill. Dict., n. 2.— Æyacinthus comosus. Linn. Spec. 455. In agris Balearium. Florebat Martio. Hab. in totà regione mediterrrneà. 575. Muscat racemosum. Mill. Dict.n. 3.— Hyacinthus racemosus. Linn. Spec. #55. In agris Balearium. Florebat Martio. Hab. in Gallià!, Italià ( Bert. — Sebast. et Maur. — Tenore), Græcià et Cretà (Simith ). 574. Sorcra mariTIMA. Linn: Spéc: 4421717 In Balearibus vulgatissima. : Hab. intotà regione mediterraneä. 575. ORNITHOGALUM NARBONENSE. Linn. Spots 440 — Où: pyrenai- cum. Desf. ! Atl::œ pi 295: — Smith:Flor.-Græc. Prodr. 1:p-.25x ? d'Urv. Enum. n. 318?, non Linn. Ad margines agrorum in Ébuso. Florebat Majo. Mém. du Muséum. 1. 14. 41 318 MowocoTyYLEDoNEs. -1Habl°in Gallià mediterraneà !,'agro Genüensi ! l} Etfurià (Savi), agro Romano: (Sebast. et Mäur.), régno Nespilitaio ( Tenore ), Cretà! , regno TDünetäno! (Desf. ! ). 576. Agcrom rorrum. Linn. Spec. 423. Colitur i in hortis Balearium. 377. Actu AMPELOPRASUN. Lin. Spec. 423. Inter segetes prope Esporlas i in insulà Majore. Florebat Majo. Hab. in “Gallià mediterraneä !, Etrurià (Savi), agro Romano(Se- bast. et Maur. 4 Archipelagi insulis (Smith ). 578. Azzrum sarivum. Linn. Spec. 425. Colitur in hortis Balearium' et condimentum usitatissimum præbet. 579. Azuum susnisRuTumM Linn. Spec. 424. In insulà Majore prope Artam, Florebat Aprili. Hab. in totà regione mediterraneà. de 580. ALciuM ROSEUM /. bulbiferum. Desf.: Cat. Hort. Par. P- goé A. carneum Sav. Cent. 87, ex DC. Flor. Fr. suppl. In agris insu EU inter rl et Pollentiam. Florebat April. Hab. in Gallià meridionali!, agro Genuensi ( Bert. ), Etrurià ( Savi ), agro Romano ( Sebast. et Maur. fl Calabrià !, Sicilià (Biv. Bern. ). j 581. nie TRIQUETRUNL. ie SA 451. Ubique in fossis et humidis Baleari ium. Florebat Mar tio. Hab. in totà regione mediterraneà, ‘Ægypto exceptà. :, 582. Atuom cnimemory. Lin. Spec. 453. ‘Bulbus ovoideus , tunicis vetulis fuscis , utrinquè impresso punc- tatis Folia lineari-lanceolata , 3-4 uncCias| longa', 5-4 linéas lata, plaña , mervo’carinali subtüs prominènte; margine ‘ciliata: Scapus hypogeus uncialis ; folioruni vaginis involutus!, 8-florus , floribus umbellatis: ci monophytla?." Pedicelli 3 lineas longi, virides ; MELANTHAGCEZ. 319 crassi, recuryati: et,-verisimiliter fructum! in. terram .demitten- tes. Perianthii ,segmenta .erecta, lineari-lanceolata , alba ,snervo medio viridi excurrente inscripta ; apice joblusiuscula.. Fi/amenta subulata, segmentis perianthii dimidio breviora , omnia apice indi- visa. Ovarium sphæroideum , obsoletè 6-sulcatum, saturatè viride, triloculare, loculamentis 2-ovulatis. Ovula erecta, loculamenti fundoinserta , obovoidea, totum loculamentum occupantia, ad latera non nihil complanata, dorso convexa. Sfy/us perigonium subæquans, ovario longior , subulatus. Odor totius plantæ alliaceus. In montibus insulæ Majoris prope Esporlas. Floret Januario Fe- bruarioque. Hab. in Hispanià ( Cav. ), Barbarià ( Schousb. — Desf. ), Corsicä!, regno Neapolitano! , Etrurià ( Savi ). 583. Azcrum cepa. Linn. Spec. 431. Colitur in hortis Balearium. 0 dsE S IL. Bromeliaceæ. 584. AGave AMERIGANA. Linn. Spec. 461. Ad sepes et rupes maritimas in Balearibus Eau rara. MELANTHACEÆ. 585. Merenpera riurouA : foliis hysteranthiis , filiformibus, 1-3 nerviis; antheris sagittato-linearibus ; ovario lineari-oblongo ; stig- matibus capitatis. Nob. ft. Bulbocodium vernum. Desf.! Atl. 1, p. 284 , éxcl. synon. Bulbus ovoideus , 6 lineas circiter longus , 4 L.latus, tunicis vetulis coriaceis, nigris. Folia paululüm post flores emergentia, circiter 4 pol- lices longa, 1 lineam lata, plana, dorso (saltem in speciminibus siccis) 1-3 nervia, nervis obsoletis. Scapus brevis , 61. longus, foliorum vagi- nis involutus, uniflorus. Perianthium 3 polliceslongum,6—partitum, lobis longissimè unguiculatis, limbo lineari-lanceolato, circiter 151. ane 320 Mono coïTxLEDIONES! longoi,4 L. Jato;, :obtusoyroseo:Stamineæsunimis-unguiculis inserta ; filamenta’ filiformia ;°4 1ïlongas anthéèræ ‘basi insértæ, sagfttato- lineares, filamentis paulo longiores. Sty li staminibus paulo longiores, filiformes, stigmatibus parvulis, capitatis. Ovarium lineari-oblon- gum, 5.1. longum, 1 l.: latum, profondè 3-sulcatum, 3-loculare, loculis apice, imperfectè coalitis.;.multi-ovulatum: Ovula angulo interno-loculorunrquadrupliciserié inserta. Fructum maturam non vidi. Differt a A. bulbocodio. Ram. 1° foliis 1 1. latis, filiformibus, planis, subtùs 1-3 nerviis, non linearibus, 4 [. latis, canaliculatis, enerviis; 2° ovario lineari-oblongo, non-abbreviato, ovoideo; 5° stigmatibus minoribus, capitatis, non manifestè obliquè truncatis; 4° ovulis longè pluribus. À M. caucasica M. B 12 foliis hysteranthiis, non synanthiis, fili- formibus, non lanceolato-linearibus ; 20 antheris duplè longioribus, linéaribus, non oblongis. In campis incultis insulæ Majoris prope Esporlas. Floret Autumno. ( Trias ). A) Oss. Soit qu'avec MM. ad et De delle on admette le genre WMerendera, soit qu'à l'exemple de MM. Ker et R. Brown on le considère comme une section du Colchicum, il n’est -pas'moins vrai de dire que ce groupe ; caractérisé par les segmens du périanthe fendus jusqu’à la base, et par les styles entièrement libres, forme un lien qui réunit le Bulbocodium aux vrais Colchicum. Le genre Meren- dera n’étoit composé jusqu’à présent que de trois espèces, les AZ. bulbocodium et bulhocodioides Ram. et caucasica M. B. On avoit cru devoir rapporter à la pre- mière le B. vernum Desf. ; mais il m'a paru difficile d'admettre qu’une plante qui se trouve sur les coteaux des environs d'Alger , pût être identique avec une espèce qui croît dans les Pyrénées à des hauteurs notables, et qui, bien qu’elle descende quelquefois assez bas dans les vallées, ne se trouye jamais dans les plaines. Un examen attentif de la plante de Barbarie m'a démontré qu ‘elle étoit différente du M. bulbocodium , et je ue doute pas (quoique n'ayant pu voir des feuilles’adultes qui n'existent pas dans l’herbier de M. Desfontaines), vu la forme de ses stigmates, de son ovaire, et de ses jeunes feuilles, qu’elle ne soit, la même que, celle de Majorque. Le M. bulbocodioides ( Colchicum bulbocodioides Brot. qui croît sur les collines calcaires aupres de Coïmbre et de Lisbonne, et dans: plusieurs lieux dés provinces Parmzæ. = Juscacek. 3921 de Beïra:et de l’ Estramadure ; sales plus grands rapports par la forme et la largeur de ses feuilles, avec, le, M. Lbulbocadiumn ; mais | lai position géographique des. dieux dans lesquels cette plante habite, me porte à croire qu’examinée comparative- ment avec celle des Pyrénées, elle offriroit des différences spécifiques. Est-il bieu certain que le Colchicum montanum de Clusius (Hisp. P: 226 ic! ) soitun Meren- dera ? I] seroit permis d’en douter d’après la figure de cèt auteur, qui représente, 1°. un long style à trois stigmates tres-courts; 2°.:un périänthe à peine fendujus- qu’au milieu ; 3°. une capsule à trois valves-portant:les cloisons sur leur miliew, et semblant par cela même appartenir à une Liliacée. l'a'rIE LAIT NE La RIRE PALM. Te esgieerqr DA 586. Puoznix DATYLIFERA. Linn. SÉUe 163820 el À ihasties la giant fit ae Colitur in insulà Majore. 587. Cuamærors HUMILIS. Linn. Spec. 1657. A CIEMGANQC RE LU > 2/2N\ LÀ In collibus maritimis et moutibus Balearium frequens." de Hab. in Hispanià meridionali!, Barbarià us: Si 1 régno Neapolitano (Ten. ), agro Nicæensi!. JUNCACEÆ.. 588. CAULINIA OCEANICA.. DC, Flor. Fr, FT P: 156, one Linn. Mant. 123.—. Kernera: oceanica.. Wild. Spec. IV». P- 947: Posidonia oceanica Kænig et Sims Annals of Botany. In mari. 589. Juncus mamTimus. Smith. Flor. Brit, 375. In paludosis Balearium frequens. Hab. in totà regione-mediterraneä. ‘590. Juncus AcuTUs. Lam. Dict. nr, P- 264. In paludosis maritimis Balearium “vulgaris. Fe Hab. in totà regione mediterraneä, Got. Juncus suronius. Linn Spec. 466. In paludosis 1 Balearium frequens. Florebat Aprili. Hab. in:totà regione. mediterraneä. 322 MonNoOCOTYLEDONES. 592. Juxcus acurirLonus. Ehrh:Gram.:66. In paludosis prope. Artam in insulâ Majore. Florebat ADR 593. Juxcus osrusircorus. Ehrh. Gram. 76. In maritimis Ebusi. Florebat: Majo. 994. Carex vucrina. Linn. Spec: 1382: Ad margines agrorum prope Esporlas in insulà Majore; etiam in insulà Minore ( ÆZern. ). Florebat Martio. Hab. in Galliâ!, Italià (Savi), Sicilià (Presl. ), Græcià (Smith). 595.-Carex muricara. Linn. Spec. 1382. In insulâ Minore ( Hern. ). Hab. in Galliâ !, Italià !, Iberiâ! , Barbariä !. 596. Carex pisTans. Linn. Spec. 1387. In maritimis Ebusi. Florebat Majo. Hab. in Galliâ !, Italiâà! 5; Gr æcià( Smith ). 597. Carex crauca. Scop. Carn. n. 1157. In maritimis prope Artam in insulà Majore. Florebat April. Hab. in Galliâ meridionali!, Italiâä!, Græcià et agro Byzantino ( Smith. ). > 598. Scrrpus LacusTris. Linn. Spec. 72. In maritimis Ebusi. Florebat Majo.. 599. Scrreus mArITIMUS. Var. Spiculis PRHROr IR SL sub- sessilebus. In maritimis Ebusi. Florebat Majo. k Goo. ScIRPUS HOLOSCHOENUS. Loi Spec. 72. In paludosis Ebusi. Florebat Majo. Hab. in totà regione meditérraneà, Ægypto except. 601. Scnœnus méricans. Linn. Spec, 64.;; COGRAMINE & 0 552 In humidis prope Ar tam'in‘ifsulà Majore: Florebat April. © Hab. in tot regione mediterranéa s'Egypto excepta ; 602. CyPerus suncirormis. Cav. Ic. in, n. “223, t 204, ponte mu= cronatus nn Gram. p. 19, t. 8, T4 221 ateralis Forsk. Flor. ÆExpUpo à In a prope Artam) in. SOA NET etiam in insulà Minore (Hern. ). Hab. in totà regione mediterraneâ. 603. CYPERUS LONGUS £. Badius. Gay Herb, res badius Desf. jAuL. ÿ da Minore (Hern. ): 38 SIL Gr) Hab. in Gallià!, Calabriâ!, Cretà!, Le Fos a Desf.: h), agro Tingitano !. GRAMIN EÆ. Go4. ANTHOXANTHUM ODORATUM. Linn. Spec. 40. In fissuris rupium montis Puig-dè-Torrella in insulà Mäjore. Florebat Aprili. Hab. in totà regione mediterrancà ; Ægypto excepté, 605. Poryrocon monsreztense. Desf.! Atl. 1, p. 67. In maritimis Balearium frequens. Florebat Majo. Hab. in totà regione mediterraneâ, 606. Puararis canariensis. Linn. Spec: 7 In insulà Minore (Æern. ), Hab. in totà regione mediterraneä. . B. Paleis exterioribus mulld brevioribus. In insulä Majore prope Alcudiam: oo a. 607. Prararis AQuaTIcA Linn: Spec. 79. In insulà Minore( Hern. ). Hab. in totâ regione mediter raneä 0. 324 MonoGOTYLEDONES. 608. Panicum verriciLLaTuM. Linh. Spec. 62. In insulâ Minore ( Hérn. ). Hab. in totä regione mediterraneà. “609. Panioum exAvoum. Linn. Spec. 83. In insulà Minore( Hern. ). Hab. in totà regione rmediterraneà. 610. Panicum crus-Gazcr. Linn. Spec. 83. In insulâ Minore ( Æern. ). Hab. in totâ regione meditérraneâ. 611. Panicum sancumase. Linn. Spec. 84.— Paspalum sanguinale. Lam. Ilustr. n. 938.—Digitaria crree Koel. Gram. 23. In insulà Minore ( Hern. ). Hab. in tot regione mediterraneà. 612. PrpraTHERUM MULTIFLORUM. P. B. Agrost. p. 18. — Ægrostis miliacea Linn. Spec. o1.— Milium arundinaceum Smith Flor. Græc. Prodr. 1, p. 45. — Milium multiflorum Tenore Flor Nap. m1, p. 51. In aridis Balearium vulgatissimum. Florebat Majo. Hab. in totâ regione mediterraneà. 6153. Acrosris za. Linn. Spec. 03. In insulà Minore ( Hern. ) 8. stolonifera — A stolonifera. Linn. Spec. 93. Ad vias in insulà Majore et Ebuso frequens. Florebat “ Hab. in totà regione mediterraneà. 614. Sripa rorriuis. Desf.! Atl. 1, p. 99, t. 31, f.1. In aridis prope Palmam. Florebat Majo. Hab. in totà regione mediterraneà. 615. Lacurus ovarus. Linn. Spec. 110. In arenosis maritimis Balearium frequens, Florebat Aprili, Hab. in totà regione mediterraneä. GRAMINEZ. 325 616. LaAMARCKIA AUREA. Moench Meth, 201.— Cynosunus aureus.Linn. Spec. 107. —Chrysurus cynosuroides. Pers. Synops.1 p. 80. Ad vias in Balearibus fre equens. Florebat Aprili. 617. Merrca ramosa. Vill. Dauph.n, p.91.—". pyramidalis. Lam. Flor. Fr. nr, p. 585.— M. aspera. Desf. Atl.r, p. 71,.ex DC.— M saxatilis. Smith Flor. Græc. Prodr. 1, p. 51, ex D'Urv. Inter rupes ad apicem montis Galatzo in insulà Majore. Florebat Majo. Hab. in Galliâ mediterraneä!, Italià ( Bert. ), Sicilià ( Presl }, Græciæ insulis (Smith }, Barbarià ( Desf. ). 618. Merrca axraTa. Linn. Spec. 97. Ad vias et in sterilibus Balearium frequens. Florebat Majo. Hab. in Galliâ medirionali!, ltaliâ ( Bert. — Savi — Sebast. et Maur. — Ten. ), Græcià (Smith), Barbarià ( Desf. ), 619. Avena sarTiva. Lino. Spec. 118. Colitur in Balearibus. 620. Avena FATUA. Linn. Spec. 118. In agris Balearium frequens. Florebat Aprili. Hab. in totà regione mediterraneä. B. Flosculis glabris. In insulâ Minore ( Æern. ). 621. Doxax ausrrazis. Roem. et Schult. Syst. 11, p. 660.— 4rundo Donax. Linn. Spec. 68.— Donax sativa. Presl. Cyp.et Gram. Sic. p- 32. Colitur in Balearibus. Oss. Le Donax australis est indiqué comme croissant spontanément sur:tous les bords de la Méditerranée. Je ne l’ai cependant jamais observé complétement à l’état sauvage en Provence, en Languedoc, en Roussillon, en Espagne , et aux Baléares. Les individus isolés qui se trouvent assez fréquemment sur les bords des champs, m'ont toujours paru provenir d'anciennes haies détruites. Mém. du Museum. 1. 14. k 42 326 MonocoOTYLEDONES. 622. Donax Tenax. Roem. et Schult. Syst. Veget. ir, p.601:—4rundo ampelodesmos. Cyrill. Plant. Rar. Regn. Neap. fasc. mn. — 4 tenax. Vahl Symb.— 4. festucoides. Desf.! Atl. 1, p. 108, t. 34. — Donax ampelodesmos. Presl. Cyp. et Gram. Sic. p. 32. In montibus Balearium frequens. Florebat Aprili. Hab. in Andalusiä!, Ligurià (Bert. ), Etrurià !, agro Romano ( Sebast. et Maur.), regno Neapolitano! , Sicilià (Presl.) , Sardinià !, Barbarià ( Desf. ! ). 623. Fesruca pRATENSiS. Smith Flor. Brit. ed.1, p. 125. In insulà Minore ( Hern.). Hab. in Corsicà, regno Neapolitano ( Tenore ), Siciliä (Presl. ). 624. Fesruca sripomes. Desf. ! Atl. r, p.90.— Bromus geniculatus. Willd. Spec. 434. In insulâ Minore ( Hern. ). Hab. in Barbariâ !, Hispanià meridionali!, Galliä mediterraneà!, tot Italià!. 625. KoeLeriA PuLeoines. Pers. Synops. 1, p.97.—Festuca phleoides. Vill. Dauph. 11, p. 95, t. 2, f. 7. In arenosis maritimis Balearium frequens. Florebat Aprili. Hab. in totà regione mediterraneà. 626. Poa mecasracuiA. Koel. Gram. 181.—Briza Eragrostis. Linn. Spec. 103, — Poa Eragrostis. Cav. Ic. p. 65, t. 92, non Linn. În insulà Minore (Æern.). Hab. in totà regione mediterraneä. 627. Poa marrrima. Willd. Spec. 1, p. 396. In maritimis insulæ Majoris prope Alcudiamw. Florebat Aprili. Hab. in Gallià mediterraneà!, littore Liburnensi (Savi), littore Adriatico !, Græciæ insulis (Smith). 628. Poa anxua. Linn. Spec. 99. GRAMINEZ. 327 In insulà Minore (Hern.). Hab. in totâ regione mediterraneä. 629. Poa rrivraus. Linn. Spec. 99. In insulà Minore ( Hern.). Hab. in Etruriàâ (Savi), agro Romano (Sebast. et Maur.), regno Neapolitano (Tenore), Sicilià (Presl.), Græciä (Smith ). 630. Poa gurgosa. Linn, Spec. 102. Ad vias in Balearibus haud rara. Florebat Aprili. Hab. in totà regione mediterraneä, Ægypto exceptà. 651. Poa rieina. Linn. Spec. 101. -— Sclerochloa rigida. Pres. . Gram. et Cyp. Sic. p. 45. Ad apicem montis Galatzo inter rupes; etiam in ins. Minore (Hern.). Florebat Majo. Hab. in totà regione mediterraneà , Ægypto exceptà. 632. Poa pivaricaTa. Gouan Illustr. p. 4, t. 2, f. 1. Inter rupes maritimas Balearium frequens. Florebat Aprili, Maijo. Hab. in totà regione mediterraneà. 633. Briza maxima. Linn. Spec. 103. In sterilibus Balearium vulgaris. Florebat Aprili, Majo. Hab. in totà regione mediterraneà. 634. Briza minor. Linn. Spec. 102. In insulâ Minore (Æern.). Hab. in totà regione mediterraneä, Ægypto exceptä. 635. Bromus mous. Linn. Spec. 112. Ad vias in Balearibus frequens. Florebat Aprili. Hab. in totà regione mediterraneà. 636. Bromus srenuis. Linn. Spec. 113. 328 MonNocOTYLEDONES. Inter rupes maritimas insulæ Majoris prope Alcudiam. Florebat Aprili. Hab. in totà regione mediterraneà, Ægypto exceptà. 637. Bromus mapritensis. Linn. Spec. 114. — Festuca madriten- sis. Desf. Atl. 1, p. 91. In collibus petrosis Ebusi prope S. Eulaliam. Florebat Majo. Hab. in Hispaniä !, Gallià mediterraneà!, agro Romano (Sebast. . et Maur.), Sicilià (Biv. Bern.), Ægypto (Del.), Barbarià !. 638. Bromus maximus. Desf. ! At]. 1, p. 05, t. 26. In insulâ Minore (Æern.). Hab. in Occitaniä (DC.), regno Neapolitano (Tenore), Sicilià (Presl), Barbariâ (Desf. !). 639. SesrexiA cæruLEA à DC. Flor. Fr. 111, p. 76. — Cynosurus cæruleus. Linun. Spec. 106. — Sesleria cærulea. Scop. et auct. In fissuris rupium ad apicem montium Puig-de-Torrella et Puig - Major in insulâ Majore. Florebat Aprili. Hab. in Pyrenæis (DC.), regno Neapolitano (Tenore), monte Par- nasso (Smith). B. cylindrica. DC. |. c. — Festuca argentea. Savi Bot. Etrusc.1, p. 68, ex DC. — Sesleria cylindrica. DC. Flor. Fr. Suppl. 270. In fissuris rupium ad basin montium insulæ Majoris prope Esporlas , Soller, Lluch. Florebat Aprili, Majo. Hab. intotà Italià (DC.—Tenore). 640. Rorrsozca incurvaTA. Linn. fil. Suppl. 114.—Ophiurus incur- vatus. P.B. Agrost. 116. In maritimis insulæ Majoris prope Artam. Florebat Aprili. Hab. in totà regione mediterraneä. G4:. Æaiors ovaTa. Linn. Spec. 1489. In collibus petrosis circa Palmam. Florebat Majo. GRAMINEZ, 329 Hab. in Barbariâ!, Hispanià !, Gallià mediterraneà !, totà Italiâ!, Sicilià (Presl), Archipelagi insulis (Smith). 642. Triricun sarivum. Var. d'. DC. Flor. Fr. ur, p. 60. Colitur in Balearibus. 643. Triricum repens. Linn. Spec. 127. In agris Balearium frequens. 644. Triricuu PunGens & DC. Flor. Fr. Suppl. 255. Ia insulà Minore (Æern.). 645. Triricum cæspiTosum. DC. Cat. Hort. Monsp. 153 — Bromus ramosus. Linn. Mant. 34, ex DC.— Festuca cæspitosa. Desf. ! Atl.r, p.01: 1-24, f 1. In montibus insulæ Majoris Prop Esporlas; in insulà Minore (Hern.). Florebat Majo. Hab. in Gallià mediterraneâ!, agro Nicænsi (DC.), agro Parmensi!, regno Neapolitano !, Corsicä!, Barbarià (Desf. !). 646. Triricum PHænicoipes. DC. Flor. Fr. Suppl. 284. In insulà Minore (Hern.). 647. Triricuu acrarum. DC. Flor. Fr. it, p. 85. — Bromus dista- chyos. Linn. Spec. 115. Inter rupes maritimas insulæ Majoris prope Artam. Florebat Aprili. ‘ Hab. in totà regione mediterraneä, Ægypto exceptà. 648. Triticum roTTBoLra. DC. Flor. Fr. 1x, p. 86. Inter rupes maritimas prope Alcudiam in insulà Majore. Florebat April. Hab. in Andalusià !, Gallià mediterraneà!, Corsicâ!, Etrurià !. 649. Louum PERENNE. Linn. Spec. 122. Ad vias in insulis Majore et Minore. Florebat Aprili. Hab. in totà regione meditérraneä. 330 MoxocoOTYLEDONES. B. Glumé calyÿciné flosculos æquante aut superante, non iisdem breviore. Ad margines agrorum in Ebuso. Florebat Majo. 650. Horpeun vurcare. Linn. Spec. 125. Colitur in Balearibus. 651. Horpeum maririmum. Vahl Symb. 11, p. 25. Ubique in maritimis Balearium. Florebat Aprili. Hab. in totà regione mediterraneà. 652. Horpeum murnum. Linn. Spec. 126. Ad vias in Ebuso frequens. Florebat Majo. Hab. in totà regione mediterraneà. 653. Anprorocon uirTum. Linn. Spec. 1482. In collibus petrosis insulæ Majoris frequens. Florebat Aprili. Hab. in totà regione mediterraneä, Ægypto exceptà. 654. Zra mays. Linn. Spec. 1153. Colitur in insulà Majore. NAYADES. 655. Cuara misripa. Linn. Spec. 1624. In fossis Ebusi. EQUISETACEÆ. 656. Equiserum zimosum. Linn. Spec. 1517. In fossis Ebusi. LYCOPODIACEZÆ. 657. LycoPoDIUM DENTICULATUM. Linn. Spec. 1569. Ad rupes in montibus insulæ Majoris prope Lluch. Hab. in Galliâ mediterraneä !, Etrurià (Savi), Græcià et insulâ Cypro (Smith), Barbarià (Desf.!), Ægypto !. Firices. 331 FILICES. 658. ADIANTUM CAPILLUS-VENERIS. Linn. Spec. 1138. In umbrosis Balearium frequens. Hab. in totà regione mediterraneà. 659. Preris aqua. Linn. Spec. 1533. In montibus insulæ Majoris frequens. Hab. in totà regione mediterraneà , Ægypto exceptà. 660. Scororenprium memioniris. DC. Flor. Fr. 11, p. 552. In insulà Minore (Hern.). Bs Auriculis integris. Nob. $. sagittatum. DC. Flor. Fr. Suppl. 382. Ad rupes umbrosas vel excavatas montium insulæ Majoris prope Lluch, Esporlas, etc. 661. AsPLENIUM ADIANTUM-NIGRUM. Linn. Spec. 1541. In montibus insulæ Majoris prope Esporlas; ir insulà Minore (Hern.). Hab. in Galliä!, Italiâ!, Græcià (Smith), regno Alseriensi (Desf.! ). 662. AspLenIuM TRicHomanes. Linn. Spec. 1540. Ad rupes in montibus insulæ Majoris prope Lluch. Hab. in Gailià!, Italià (Bert.—Savi), Græcià (Smith), regno Algeriensi ( Desf. !). 663. Porvroniuu vurcare. Linn. Spec. 1544. In montibus prope Esporlas in insulà Majore. Hab, in Gallià !, talià !, Græcià (Smith), Barbarià (Desf.!), 664. CETERACH orricrsarum. DC. Flor. Fr. 1, p. 566. Ad rupes in insulà Majore frequens. Hab. in Gallià !, Italià!, Græcià (Smith), Barbarià (Desf. ! ). 3392 ÂACOTYLEDONES. MUSCI. 665. Dioymonon sugutarus : acaulis ; foliis lanceolato-subulatis , siccitate contortis; thecis elongatis; operculo subulato, stricto. Nob. Folia sat longa, glabra, subnitida, in statu sicco margine inflexa et apice ferè spiraliter contorta. Thecæ subcylindricæ, earum cilia longa, tenuia ut in 7'richostomis, sed simplicissima. Setæ longæ et pallidè rufæ. Primoobtutu Barbularm subulatam refert, sed peristomii dentibus ab eà differt. In insulà Minore (Æern.). 666. Torrura convozuTa. Sw. Musc. Suec. 41. In insulà Minore (ÆHern.). . 667. Torrua muraus. Hedw. Fund.2, p. 92. In insulâ Minore (Hern.). 668. Torrura unGuicuzata. DC. Flor. Fr. 11, p. 484. In insulà Minore (Hern.). ‘ 669. Funaria nyGromeTrIca. Hedw. Spec. 172. Ad rupes in monte insulæ Majoris Puig-dè-Torrella. 670. Bayum carizrare. Linn. Spec. 1586. In insulà Minore (Hern.). 671. Hyrnuu semieeum. Linn. Spec. 1595. In insulà Minore (Æern.). LICHENES. 672. RoccerLa riNcTORtA. Linn. Spec. 1622. Ad rupes in Balearibus vulgatissima. FUNGI. 673. Lrcanora Parezta B. pallescens. Ach. Synops. 160. În insulà Minore (Fern.). 674. Parmerta rarierina. Ach. Synops. 200. In insulà Minore (Æern.). 675. Cenomvce rurcara. Ach. Synops. 276. In insulà Minore (Æern.). FUNGI. 676. Herverra mirra. Linn. Spec. 1649. In insulà Majore (Trias). 677. Tuerernora mirsurTA. Pers. Synops. Fung. byo. In insulà Majore (Trias). 678. Hypnum rerannum. Linn. Spec. 1647. In insulà Majore (Trias). 679. Pozvrorus raccarus. Pers. Mycol. Europ. Sect. 2, p. 58. In insulà Majore (T'rias). 680. Acaricus aALneus. Linn. Spec. 16454 In insulà Majore (Trias). 681. Acaricus conriquus. Bull. Herb. t. 240 et 576, f. 2. In insulà Majore (Trias). 682. Acaricus Torminosus. Schæff. Fung. Bavar. t. 12. In insulà Majore (Trias). 683. Crararus cancerraTus. Linn. Spec. 1648. In insulà Majore ( Trias). 684. Lycorernon nirrum. Bull. t. 340 et 475. In insulà Majore ( Trias). 685. Grasrruu rurescens. Pers. Disp. Fung. p. 6. In insulà Majore (Trias). Mém. du Muséum. \. 14. 43 333 33/4 ACOTYLEDONES. ALGÆ. 686. Fucus uezmnrnocortos. Hæmm. Diss. Erlangæ, 1702, Ic. In mari ad littora insulæ Minoris(Æern.). 687. Fucus rurginarus. Linn. Spec. 1629. In mari ad littora insulæ Minoris. (Æern.). 688. Focus osrusus. Linn. Trans. 11, p. 191. In mari ad littora insulæ Majoris. 689. Uzva compressa. Linn. Spec. 1632. In mari ad littora insulæ Minoris (Æern.). 690. Uzvya iresrinauis. Linn. Spec. 1632. In mari.ad Jittora insulæ Minoris dau 691. Urva racruca. Linn. Spec. 1632. In mari ad littora Balearium frequens. CORRIGENDA ET ADDENDA. Pag. 185, 1.13. Jris fugax, lege Îris sisyrinchium. Pag. 202. Ante Adonidem æstivalem, adde : — ANEMONE coronaria. Linn. Spec. 760. RTE In insulà Majore ( V. S. m Herb. Persoon communicata a el. de La Roche). Hab. in Gallià mediterraneä (DC.), Etrurià (Savi);, Græcià ( Smith), .Archipe- lagi insulis et Asià minore( DC.). Pag. 299. Ante Lavateram arboream :adde:; — LAVATERA MINORICENSIS :.caule herbaceo, tomentoso; foliis cordato-subrotundis, crenatis, crispis; floribus 1-3; calyce exteriore 3-partito ; petalis: hrevibus, roseis: Nob. dE : À Radix incrassata, lignosa. 7'ota planta pube_stellatà tomentosa. Cats ex KE A CoRRIGENDA ET ADDENDA. 139D eàdem radice plures, herbacei, ascendentes, pedales. Folia 4-5 lineas longa, 6-7 1. lata, cordato-subrotunda, sub-5-loba, crenata, crispa, 5-nervia, nervis dorso prominentibus, petiolo brevi, limbum æquante vel superante. Stipulæ bre- vissimæ, 1+ 1. longæ, 1 1. latæ, ovato-lanceolatæ; acututiusculæ, vel ovato-obtusæ. Flores in axillis foliorum 1-3, pedunculati, pedunculis 3-8 1. longis, infra apicem articulatis. Calyx duplex; exterior 3-partitus, foliolis latè ovato-lanceolatis; inte- rior exteriore quadruplà longior, 6 1. longus, campanulatus, 5-fidus, tubo 15- nervio , segmentis ovato-lanceolatis , 3-nervüs. Corolla rosea, calyce vix longior. Carpella plurima, circa axim centralem, conicum, exsertum disposita, mono- sperma. Semen reniforme, peritropum. Differt à L. flava Desf. cui habitu proxima, 1°. foliis minoribus, basi cordatis, non basi integris et apice emarginatis ; 2°. stipulis multo minoribus; 3°. floribus multo minoribus , roseis, non flavis. Crescit in insulà Minore (Hern.). Os. Le caractère du Lavatera consiste, comme on sait, à avoir un calice extérieur 3-6-fide, non 3-6 parti comme dans le Malva. Il paroîtroit donc qu’on n’auroit dû admettre dans ce genre que les espèces qui présentent ce caractere, et notre Lavatera minoricencis, ainsi que les L. hispida et flava Desf. devroient être réunis au genre Malva. Mais si l’on examine les folioles dans les Lavatera à calice extérieur triparti, et qu’on compare leur forme à celle du même organe dans les Malva, on voit qu’elles sont larges et rapprochées par leur base dans le pre: mier, tandis qu’elles sont étroites et écartées les unes des autres dans le second. Si l’on ajoute à cette considération l’analogie du port, on ne balancera pas, je crois, à rapporter ces espèces au genre Lavatera dont les caractères doivent par conséquent subir quelque modification. ï 2 Pag. 227. Ante lineam 15, adde : ACERINEÆ. Pag. 227. Ante Geraniaceas, adde : AMPELIDEÆ. Varis vintrera. Linn. Spec. 203. Colitur in Balearibus. Pag. 253. Antet Bunium ferulaceum ;\adde: Cicura wasor. Lam. Flor. Er. in, p: 1047. 0 ne Ë Ad sepes et domos Balearium frequens. Florebat Âprili. :: 43° TT ANALYSE: 0 IDE LA ave co lun MASSE: DE L’ESSONITE DE GEYLAN. PAR M. LAUGIER. Cerre pierre n’a encore été trouvée qu'à Ceylan. On l'a rangée parmi les pierres précieuses, et on l’a souvent con= fondue avec le Grenat et le Zircon. On la rencontre tantôt en grains irréguliers disséminés dans le sable des rivières, tantôt en masses d’un volume assez considérable. Werner en a fait le premier une espèce distincte qu'il a nommée Kaneelstein , pierre de canelle, à cause de sa couleur qui est rouge d’hyacinthe pâle. M. Haüy lui à donné la dénomina- tion d’Essonite, signifiant moindre, inférieur, indiquant que ce minéral possède dans un degré inférieur les caractères des minéraux avec lesquels on pourroit le confondre, tels que le Lircon ét le Grenat. | Le célèbre Klaproth est le seul chimiste qui en ait. fait l'analyse. Mais la variété qu'il a examinée étant celle-qui sé présente sous la forme de grains, et M: Leschenault ayant récemment rapporté de Ceylan la variété en masse, on a désiré connaître! si celle-ci différoit dé la première par sa composition, et jé me suis chargé dé'ce ‘travail. } ANALYSE DE L'ESSONITE DE CEYLANs 337 La variété d'Essonite en masse est dure et difficile à pul- vériser; sa poudre bien finefa une couleur légèrement rosée: chauffée au rouge , son poids ne diminue pas sensiblement. 100 parties ont été fondues avec 300 parties de potasse caustique ; la masse résultante de la fusion entretenue pen- dant une heure avoit une couleur brune vers le fond du creuset , et verdâtre sur ses bords. Cette dernière couleur communiquée à l’eau n'est point devenue rose par l'addition de l'acide hydrochlorique ; ce qui m'a fait présumer qu'elle n’étoit point due à de l’oxide de manganèse. Toute la masse a été complétement dissoute à froid par un excès d'acide hydrochlorique. L’évaporation à siccité de la dissolution a laissé un résidu insoluble dans le même acide, qui a offert tous les caractères de la silice parfaitement pures et qui équivaloit à 38 parties. : : La dissolution de tous les principes de la pierre, (la silice exceptée) a été sursaturée par l’ammoniaque; celle-ci y à formé un précipité rougeûtre, floconneux, que l'addition de l'hydrate de potasse liquide a fait en grande ‘partie dispa- roître. La-portion que la potasse avoit dissoute étoit de l’alu- mine ; dont le poids représentoit 19 parties : 10 parties de cet oxide ont été converties par les moyens ordinaires en 100 parties d’alun : la portion insoluble dans l'hydrate de potasse étoit. de l'oxide de fer formant 7 parties. Les quantités de silice, d’ alumine et d’oxide de fer déjà obtenuesétoient loin de représenter la portion d'Essonite sou- mise à l'expérience. Aussi ai-je retrouvé dans la dissolution hydrochlorique -sursaturée par l’ammoniaque uve grande quantité de:chaux que l'acide oxalique en a séparée. 338 Anazyse DE L'ESsonITE DE CEyLan. L'oxalate de chaux recueilli, lavé,et séché au bain de sable, à une température incapable de le décomposer, repré- toit 33 parties d’oxide de calcium. Où voit que, d’ après mon analyse, 100 parties d’Essonite sont formées de 38 parties de silice. 33 L \# ide. chaux: 19/4. .1Md'alumine; Tldioxide de fer. Total. . . . 97 Ces résultats sont presque les mêmes que ceux indiqués par l’analyse de Klaproth , qui a trouvé sur 100 parties d’Essonite en grains : 38 parties 8 dixièmes de silice, ST ue de Chaux Do. . : dalimine, 6 .....5 dixièmes d’oxide de fer. Total. . . 98 3 Outre les élémens ci-dessus désignés, jai trouvé dans l’Essonite en masse de Ceylan quelques atomes de cuivre, qui vraisemblablement y sont accidentels, et proviennent de la gangue qu entoure cette variété. Cette quantité de cuivre , quoiqu'à peine appréciable , avoit suffi pour don- ner à la dissolution ammoniacale une légère. teinte bleue. Je la saturai d'acide hydrochlorique CU A versai quelques gouttes d'hydrocyanate de potasse, qui y dévéloppèrent une couleur rouge de fleurs de pêcher. Ce fait explique comment ANALYSE DE L'ESSONITE DE Ceyran, 339 la couleur verdâtre de la masse ne passa point au rouge par l'addition de l’acide hydrochlorique. La nature et la proportion des élémens des deux variétés d'Essonite une fois connues, si l’on s'occupe de rechercher les rapports en vertu desquels ces élémens sont unis, il est facile de se convaincre qu'ils sont parfaitement en harmo- nie avec les principes qui servent de base au système des proportions définies. En effet, d’après ce système, la silice, dans les combinai- sons qui constituent les substances pierréuses, jouant le rôle d’acide relativement aux oxides qui y sont unis, doit con- tenir une quantité d’oxigène égale à celui que renferment les oxides qui lui sont combinés. Ici cette condition est à peu de chose près remplie; ear 38 parties 8 dixièmes de silice contiennent 19 ‘parties 5 dixièmes d’oxigène, et 38 de silice, 19 parties 1 dixième : or d’après l’analyse de Klaproth, les oxides de chaux et d'alumine renferment ensemble 19 parties d’oxigène, et d’a- près la mienne 18 parties 3 dixièmes de ce principe ; d’où il suit que la différence est de 5 dixièmes dans le premier cas, et de 8 dixièmes dans le second.-Ainsi sauf ces légères différences , qui doivent être attribuées à l’imperfection des moyens analytiques, on ne peut se dispenser de considérer les deux variétés d'Essonites comme de véritables silicates de chaux et d’alumine. Il est seulement à remarquer qu’ en aduietion cette con- clusion basée sur des expériences positives, l'oxide de. fer qui s y rencontre, et dont la proportion varie, doit être re- gardé comme y étant à l’ état de mélange, et ne, faisant point partie « de la combinaison: af ANALYSE DES INDIANITES BLANCHE ET ROSE DE COROMANDEL. PAR M. LAUGIER. Parmi les substances nombreuses qui composent les diverses gangues du spinelle, M. le comte de Bournon en a remarqué une sous forme de grains tantôt blancs, tantôt de couleur rosée, qui lui a paru mériter une attention particulière. Quoi- que cette substance ait en apparence beaucoup d’analogie avec le feld de spalth, cet habile minéralogiste lui a trouvé des caractères assez distincts pour le déterminer à la consi- dérer comme une espèce particulière, et à lui donner le nom d’Indianite , tiré du pays où on l’a rencontrée pour la pre- mière fois. M. Chenevix a fait anciennement l’analyse de l’Indianite, mais dans un temps où l’on n’avoit point pour but de re- chercher dans les pierres la présence d’un alcali que l’on étoit loin d'y soupçonner. Il paraissoit donc intéressant de s'assurer si cette pierre, déjà distincte du feld-spath par quelques caractères physiques, en différoit surtout par l’absence de la potasse et de la soude. C'est dans cette intention que j’en ai entrepris l'analyse. Lomme .14. : PP 70. Tab.6.2Z OTUS TETRAPHYLLUS. Lin. fa. 72.16: 2 14, Tab. 7. HELICHRYSUM LAMARCEÆAIL. Noé. Tab.8. ZÆZICHRYSUM FONTANESIZ. Nob. Tom. 74. | PEN PL. 9- DISANDRA _AFRICANA ob. A nono Eh MMA casino ts Pol RH ie dite ae re ep re j le, CHAT Hasbitie Les mit NALAfE iupior aile sa po MAUR 4e Pa à + ms ne de Ha | pr He fat bia di me si a sr =. 1h 0) gi bhreds #8 É57 Hg RÉ a 4 cendre el aer sidio adsl ae as MERS ass el so nsiotent ntaalob shot ai Le obios' nd io nn emMe à : aie ed pes LT a # _ rer noheutslés alto. nAorat . Jen Mer anne Btinesp s400 sms si ob cairisq h rase a ue | fe elfe le voies oi leuesb oi ssl qe Saseisrag AB ut ns ob os ons goes sil ait sl sfr “roi bip. 48 rade sb sn enlarge oies etjA sésd fes ab seit hi) slash ds ssûisg j8 silubè #isvsh sl ob dlfraq onu se sulrastail seilie al dnob m vb auf usbrege 31ù auslovs suselq sl essh ao SE 4 Le M noieoqiossh ae snisles ubisis Bi de «ist $ CA | Ne 4 4 cm ah ANALYSE DEs ÎNDrANITES DE CoromANDEt. 341 Cent parties bien pulvérisées ont été fortement calcinées pendant une demi-heure; elles n’ont perdu qu’un centième de leur poids. Fondues ensuite à deux reprises avec six parties de nitrate de baryte, elles ont été complétement at- taquées et ont été entièrement dissoutes par un excès d’acide hydrochlorique. L’évaporation de cette dissolution a fourni d’abord une gelée d’un jaune d’or, puis un résidu sec qui ne s’est dis- sous qu'en partie dans leau chaude aiguisée d'acide, qui a laissé une matière blanche offrant tous les caractères de la silice, et dont le poids étoit de 43 parties. La liqueur isolée de la silice , et contenant tous les autres élémens de la pierre, a été mêlée à une quantité d’acide sul- furique suffisante pour précipiter la baryte provenant du nitrate employé au traitement de la pierre. Le sulfate de baryte a été jeté sur un filtre , et j'ai ajouté dans le liquide filtré un excès de carbonate d’ammoniaque , dans la vue de précipiter l’alumine. Il s’est en effet formé un précipité flo- conneux, abondant, qui, après le lavage et la calcination, re- présentoit 47 parties de la pierre. Cette quantité d’alumine me paraissant trop forte, je desirai m’assurer si elle étoit pure, et je la fis bouillir avec une dissolution de potasse caustique , qui refusa de dissoudre 15 parties d’une matière que je reconnus pour du S. carbonate de chaux, et qui repré- sentoient 9 parties de cette base. Après cette opération, lalumine se trouvoit réduite à 34 parties et demie. La dissolution dont la silice, l’alumine et une partie de la chaux contenues dans la pierre avoient été séparées, fut éva- porée à siccité, et le résidu calciné jusqu’à décomposition Mém. du Muséum. 1. 14. 44 342 ANALYSE DES INDIANITES, DE (COROMANDEL. totale du sulfate d'’ammoniaque , il ne resta que 23 parties d’une substance qui ne se dissolvoit point en totalité dans l’eau froide. Six parties seulement furent dissoutes par ce liquide; son évaporation spontanée donna la même quantité d’un sel blanc cristallisé, efflorescent à l'air, ne précipitant point par la dissolution de platine, et présentant les carac- tères du sulfate de soude. Les 17 parties insolubles :étoient formées d’une partie d’oxide de fer et de 16 parties de sul- fate de chaux solubles dans l’eau bouillante; cette eau don- noit un précipité d’un volume semblable ;- et par: le nitrate de baryte, et par loxalate d’ammoniaque. Les 6 parties de sulfate de soude représentent. 2 parties 6 dixièmes de soude, et les 16 parties de sulfate de chaux, 6 parties 6 dixièmes de chaux qui, ajoutées aux 9 parties de cette base déjà fournies par le carbonate séparé de l’alumine, donnent en total 15 parties 6 dixièmes d’oxide de calcium. Ainsi, d’après mon analyse, 100 parties d’Endianite blan- che contiennent : Oxigène. SiHGes -& -c. pere, 21" 702 Alumine.:....: 004 000) eRRTOnT CRAUX ee ee 15 6 A 0 SOUTE UP NEO 2 6 0 66 217 17 Oxide de fer. "1 au EN ENT ANALYSE DES INDIANITES DE COROMANDEL. 343 Si l’on recherche commerit ces substances sont combinées entre elles, on voit que cette combinaison est parfaitement conforme aux lois sur lesquelles repose le système des pro- portions définies, qui établit que la substance acide, où qui en fait les fonctions, doit contenir une quantité d’oxigène égale à celle que renferme la base ou les bases qui lui sont combinées. Ea quantité de silice indiquée ci-dessus, contient 21 par- ties 6 dixièmies d’oxigène, et la quantité d’alumine, de chaux et de soude renferme 21'parties 2 'sixièmes du même prin- cipe, en faisant toutefois abstraction du fer et de l’eau qui ne forment que deux parties où deux centièmes du miné- ral analysé, et qui peuvent être considérés comme acci- dentels, et à l’état de mélange. L'ancienne analyse de l’'Endianite blanche faite par M. Chenevix présente des résultats qui ne diffèrent des miens qu'en ce qu'ils n’indiquent pas l'existence de la soude; du reste ils sont conformes aux proportions définies, parce que l’oxigène contenu dans le petit excès d’alumine qu'il y admet compense exactement celui que renferme la soude dont il ne fait point mention. J'ai analysé par les mêmes moyens l’Indianite rose que l’on rencontre dans le même lieu, et les produits que j'en aiobtenus concordent avec ceux que m'avoit fournis l’Indianiteblanche. J'ai trouvé que 100 parties de cette dernière sont for- mées de 344 ANALYSE Des. [npraniTESs DE COROMANDEL. L Oxigene SIGG}. 202 Man nette te MO où | TS Alhminess. 4 oo PARU UN CRM ne en LENS ere LEO SoUdens ELU RUET Mis A SAS SU A0 TN) 20 O4 Oxide de fer . . ... 3 20 155 LS PSE RS ENS ANSE RER Traces demanganèse, 98 55. Pete. 1. nains Abstraction faite comme ci-dessus du fer et de l’eau, la quantité d’oxigène de la silice est égale, à très-peu près, avec celle qui est contenue dans l’alumine, la chaux et la soude. D’après les résultats ci-dessus rapportés, et qui semblent se rapprocher beaucoup de ceux des variétés de feld-spath qui renferment de la soude, il appartient aux minéralogistes de décider si l’on est fondé à considérer cette substance comme une espèce particulière. Îome 14 PL, 19. luct pinz. Wernt Li . c Z de nat. Lith. de Langlumé . den D'OR AE (Lath.) DU CANARD PIE, A PIEDS DEMI PALMÉS, DE LA NOUVELLE-HOLLANDE. (nas melanoleuca. Lars.) Par M. LE Bo. CUVIER. Ouoique cette espèce ne soit pas entièrement nouvelle, puisque M. Latham en a déjà parlé dans son deuxième Supplé- ment, on a cru pouvoir le reproduire ici, à cause de l’intérét que lui donnent les singularités de sa conformation, et parce que jusqu’à présent, et d’après la Notice abrégée et sans figure de ce savant ornithologiste, on la mal placée dans les Systèmes. Le nouveau Dictionnaire d Histoire naturelle etle Dictionnaire des Sciences naturelles V'ont mise parmi les Oies, bien qu’elle n’en ait ni le bec ni les pieds. L'individu représenté sur notre planche a été rapporté du port Jackson par l'expédition que commandoit M. le baron de Bougainville. Iloffre une nouvelle preuve de cette remarque faite depuis long-temps que les productions de la Nouvelle- Hollande semblent destinées à démentir toutes nos méthodes, et à mettre le désordre dans tous nos systèmes. Sa taille et | ses formes sont celles d’une oïe, son bec celui d’un canard, etses pieds presque ceux d’une cigogne; en sorte qu’il faudroit Mém. du Muséum , 1. 14. 45 346 pu CANARD PIE, A PIEDS/ DEMI PALMÉS, faire pour lui une nouvelle subdivision dans le genre des Anas. Son: bec est aussi long ique:-sa tête; sa largeur.et sa hauteur à la base sont à peu-près égales, et comprises deux fois et demie dans sa longueur;.les lamelles de ses bords sont peu saillantes, minces, et tout-à-fait cachées quand il se ferme; elles ne représentent point des dents.comme dans beaucoup d’oies. Le dos en est en. carène.-ün peu arrondie; les narines se rapprochent de a carène vers le tiers de sa longueur le plus voisin de la base. Un ongle corné..ovale, convexe, lisse et fortement recourbé verslébas, occupe toutela largeur delex- trémité. antérieure.-Une. pañtie correspondante de la mandi- bule inférieure est-également coriée,.mais le reste des deux mandibules est recouvert; d'une peau brune qui sréprissit et prend une teinte jaune vers la base du bec, d’où il s’en étend de chaque côté une large bande jasqu’à l ou La tête, le cou et une petite partie du haut du dos sont entièrement couverts de plumes d’un noïr tirant un peu sur le brun: Les scapulaires sont blancs ainsi que la portion du dos qui est entre les racines des ailes; ensuite il y a au dos une partie brune, mais le crou- pion est blanc ainsi que la poitrine, le ventre et les couver- tures supérieures et inférieures de la queue ; la portion des petites couvertures externes de l'aile, qui est récouverte dans l’état de repos par les ie petites «et les grandes couvertures inférieures sont blanches; tout le reste de l’aile est noir à l'exception de quelque peu de blanc sur les plumes de l'aile bâtarde, et au bout des grandes couvertures les plus voisines du corps. Les pennes de la queue et les plumes des cuisses sont égalément noires. Le tiers à pea près de l'os du tibia n'est revêtu que d'une peau nue et à petites écailles, ainsi que DE LA Nouvertr-HOorLANDE. 347 ‘ le tarse tout entier, les bases des doigts et la membrane qui unit les trois doigts antérieurs. Cette membrane est fort courte et n’embrasse que le tiers deleur longueur. Les deux tiers environ de chaque doigt ‘sont garnis en dessus de lames transverses ; leurs ongles sont arqués et de force médiocre ; le pouce n’a point de membrane pour l’élargir; son ongle ne surpasse pas en force ceux des doigts de devant. Les jambes de cet oïseau sont bien plus hautes que dans les canards: et les cignes, et, sous ce rapport comme sous celui du bec, c’est à l4ras arborea des Antilles qu’il ressemble le plus. Dans l’état sec, ses jambes ét ses pieds paroissent jaunes comme les membranes de la base du bec ; mais les unes ét les autres peuvent avoir été plus où moins rouges dans le vivant: Pieds. Pouc. Lign. Longueur du bout du bec au bout de la queue. 2 2 » Longueur du bec de sa pointe à sa commissure. » HOT SS Sa largeur à la base. AT le et CN TS RE DIR » DE 8 Longueur dela itêtés:5 208 0h nouzosslanpiem 2: 6 Longueur du cou. ........ . à » 9 » Longueur depuis le pli de ll jusqu au ne de ses grandes pEUNES Penn ed el 2 Longueur des pennes de la queue, . . . . AN RO 02 Longueur du TASER) M cer do lat) 3 0 Longueur du doigt du Abe sl gs0e e ls D 3 » Lonoueurrdat poutéf.e 69/08/00 eo HOUS DT 45° Li . gai) : | eAHOAGHOA ha à nel AS ss don … saines oi Ve A Sol ssionk'T exnb es ASE ANT po Spies cine NS peu Rte = CASAAIM M AAQ F = Pet see jt Ho jo but ob er 910909 ES LNTOS ob se euon. sup st) .supiasfod :sidqsre0ès sancd eur otho8ht no seodo ob p9q es nolbsiôgèv sf 3e aiscmilo 81 rue exev HOTUS %. JE s1bn1qgs, $ sleat emo AD 59: 55 norisrqon be eulqsl sunnos sf 16q nnaoodiif ob sauf £ hämbs ei sb xuosé dnreziel .edisl eol 1o2eelo Je illiousoné 9m710d'98 6h 28: | -8vèb sb sq neue ab 1 se euo 261qr Jaorbasir i iop no i “bhioëts &l 1qqoi -s'ot colle +ionx 1508 29 o noë Cr enoirshèr Es) offers 9b Te S5D solisve an à Biodt b) Suierratèb insior | ab xs sua nt da supleup sy hi ilduq ie ie esbloet É . He, see no aibèr i CE -e5q80 ; sea) 25 Su ra0S8 a no ‘sperol .noüsoildua se 1000 1614 1107 100) 6: esbobiaonrA esi _onqib'sun siovs q lup ébanoosr sf. diroennéer nom snseilér 15" lisvsii som ob nt seÿo'f sa Lt noinog | an'sp dioid Doit vds nr Sonia exp “Bab gl: on il ‘aps SH el sfis9 sb moiessoo'l à - + HoSIODE RECHERCHES Sur la distribution géographique des végétaux phanérogames dans l'Ancien Monde, depuis l'équateur Jusqu'au pôle arctique. PAR M. MIRBEL. Nous sommes encore loin de l’époque où il sera possible d’écrire une bonne géographie botanique. Ce que nous sa- vons sur les climats et la végétation est peu de chose en comparaison de ce qui nous reste à apprendre. Il y auroit de la témérité à juger de l'inconnu par le connu; le plus sûr est de se borner à recueillir et classer les faits,.laissant à ceux qui viendront après nous le soin de découvrir et de déve- lopper la théorie. É Ces réflexions ne sont pas nouvelles pour moi; elles m’a- voient déterminé d’abord à ne travailler que sur des familles isolées. J’ai publié, il y a quelque temps, un Æssac sur la géograplue des Conifères. Depuis, j'ai rédigé un essai sur les Amentacées ; tout étoit prêt pour sa publication, lorsqu’en relisant mon manuscrit, je reconnus qu'il y avoit une dispro- portion choquante entre l’objet principal de mon travail et les considérations générales qui l’accompagnoient. Il sembloit que l’histoire géographique des Amentacées n’étoit qu’un accessoire : à l’occasion de cette famille je traitois de la végé- 350. GÉOGRAPHIE BOTANIQUE, tation de tout le globe, C Ce. vice de: ;composition me. fit com- prendre que si, je persistois à à isoler les familles , je devois me borner à distribuer dans des tableaux synoptiques, les noms des plantés et des pays. Un tel résultat ne valoit: pasla peine que j'avois prise d'extraire des écrits d un grand pondre: de voyageurs et de naturalistes tout ce qui avoit trait à la géo- grapie des végétaux. J'ai donc : renoncé à mon projet, mais je n’ai pas voulu perdre le fruit de, mes recherches. Pour. en tirer parti, j'ai dû considérer la végétation sous un pointe de vue plus élevé. Le Mémoire que je is aujourd’ hui n’est qu'une mince portion du travail que j'ai entrepris, et dont je donnerai la suite plus tard. CONSIDÉRATIONS AUS Sur la Géographie botanique, suivies d'un 1. ableau de la végétation phanérogame de ? Europe, des. côtes méditerranéennes de l'Afrique et de gares contrées de l'Asie septentrionale. 1 Les Del et. les terres situées entre les tropiques, offrent les deux extrêmes de la température atmosphérique. lei, une. chaleur forte et soutenue entretient une végétation Va. rie, vigoureuse et perpétuelle, Là,.un refroidissement, à nul autre, semblable confond les saisons et les années dans un, hiver permanent, et repousse toute, végétation. À partir de, quelques degrés en , decà Ft tropiques. jus- GÉOGRAPHIE BOTANIQUE. . 891 qu'aux glaces du “pôle, la température partage nettement l’année en deux périodes ve étales: la chaude ou celle des développemens, là froide ou celle du repos: Plus celle-ci s'approche du uwopique, et plus sa cut s'élève; plus celle-là s’approche du pôle, et plus sa température s’abaisse. L'une et l’autre tiennent d’autant moins de place dans lan née, qu ’elles sont plus éloignées de leur point de départ. On are emarqué que la température de la période des dé- veloppemens déclinoit plus lentement ens éloignant des tro- piques, que la température de la période du repos en se rapprochant du pôle. Aussi arrive-t-il souvent que dans les contrées du nord les chaleurs de l’été sont très-vives, quoi- que les hivers soient très-longs et très-rigoureux. Ces idées générales, toutes vulgaires qu’elles sont, ne pa- roîtront pas déplacées comme introduction d’un travail dont le but est de montrer la marche graduelle des végétaux de l'Ancien Monde, depuis l'équateur jusqu’au pôle boréal, et la liaison de ce phénomène avec le décroissement progressif de la température. L'activité vitale des plantes se manifeste par une série de développemens qui s’opèrent chacun sous linfluence d’une quantité très-variable de chaleur, de lumière et de temps, dont le rrcrimuim et le #2avimum différent pour chaque es- pèce. Au-delà de cette limite, les développemens ne se font pas, où S arrêtent avant d’av oir atteint le degré de perfection nécessaire à la propagation des races, où même à la conser- vation des individus. Dans les contrées où les hivers sus- pendent la végétatiou , les arbres, les arbrisseaux. et les sous- arbrisseaux, pendant ce sommeil périodique des forces. 352. GÉOGRAPHIE BOTANIQUE. vitales, supportent un abaissement de température plus con- sidérable que celui qui leur deviendroit fatal à l’é époque des développemens. Mais le froid n’est impuissant que là où les chaleurs sont suffisantes pour fermer complétement le cercle de la végéta- tion; car si le tissu nouvellement développé n’est pas achevé, müri, endurci au retour des frimats, il court risque d’être désorganisé par les moindres gelées. De là vient que de fortes chaleurs sont, pour beaucoup de végétaux, un sûr préservatif contre des hivers rigoureux, tandis que de foibles chaleurs ne les sauroient protéger contre des hivers modérés. Sous le cli- mat de Paris, nous n’avons garde de mettre en pleine terre le Pistachier et le Laurier-rose ; nous savons qu’ilsne supporte- roient pas nos hivers. Cependant les jardiniers attachés à l'ambassade de lord Mackartney ont trouvé le Laurier-rose dans le Pé-Tché-Li, aux environs de Pékin. Le véridique Chardin, dont l’antorité est fortifiée en ce point, comme en tant d’autres, par celle de ses successeurs, dit que le Pista- chier vient à Casbin, et il ajoute même que les pistaches qu’on y recueille sont plus grosses qu’en Syrie. Or, les hivers de Càsbin et de Pékin sont rudes en comparaison des nôtres; mais en revanche, les étés des deux cités asiatiques sont beaucoup plus chauds que ceux de Paris. La température estivale de Pékin égale presque celle du Caire, et surpasse celle d'Alger. Ces exemples, qu’il me seroit facile de multi- plier, démontrent qu’on ne doit pas attribuer exclusivement le phénomène de la distribution géographique des végétaux à l'influence de la température de l’une ou de l’autre pé- riode ; rien n'étant plus certain que les deux périodes sont GÉOGRAPHIE BOTANIQUE: 353 dans une mutuelle dépendance et concourent au mème but. _ C’est ici le lieu de parler de Tinfluence directe delhiver sur les végétaux indigènes des contrées extra-tropicales; influence apercue par tout le monde, mais que peu de per- sounes ont pris soin d'apprécier à sa juste valeur. Le froid hivernal, en arrétant l’action vitale, ou du moins en la rendant extrêmement foible, plonge le végétal dans une sorte de léthargie-qui n’a rien de commun avec le sommeil des animaux, destiné à réparer leurs forces épuisées par l'usage qu'ils en ont fait. L’engourdissement de la plante commence à l’époque où tous les, développemens annuels sont accomplis. Alors le végétal est semblable à la graine müre; il reste en repos tant que le froid se fait sentir. Le printemps le retrouve à peu près au même point où l'hiver l'avoit surpris. Avec le printemps revient la chaleur qui ra- nime la végétation. Si l'hiver devancçoit le terme des déve- loppemens annuels; ou si, ne venant qu'après eux, il n’en éloignoiït pas le retour, le végétal seroit en danger de mort. Voilà précisément ce qui arrive pour les arbres et les arbris- seaux des climats chauds que nous exposons aux climats du nord. L’engourdissement hivernal a donc pour effet de sous- traire le végétal à l’action. délétère du froid et de le faire arriver sain et sauf à la période des développemens. D'où il suit que la même cause, je veux dire l'hiver, agissant sur des organisations végétales différentes, ne souffre pas que les unes s’éloignent des tropiques, et permet aux autres d’ap- procher du pôle. La propriété de résister au froid de l'hiver est si étendue chez quelques espèces, que nous n’en connois- sons pas la limite. Dans la Nouvelle-Bretagne, aux environs Mém. du Muséum. 1. 14. 46 354 GÉOGRAPHIE BOTANIQUE. du Fort-Entreprise, par 64° 30’, un froid de 49 à 5o° n’al- tère pas la constitution du Pin banksien, des Sapins blanc, noir et rouge, du Melèze à petits fruits et de plusieurs Amen- tacées. En Sibérie, sur les rives du Kovyma, par 650 28, le Melèze d'Europe, le Cembro, le Genèvrier, le Bouleau, l'Aune blanc, résistent à des hivers qui font descendre le mercure à 53 ou 4 degrés (1). La chaleur de l’atmosphère ne suffit pas pour amener les développemens à leur perfection, il faut encore le contact immédiat des rayons solaires, soit qu'ils agissent par la lu- mière ou par la chaleur qu’ils dns soit qu'ils agissent par ces deux causes réunies. M. de Humboldt, dont les tra- vaux sur la géographie botanique seront toujours cités, a fait voir que c’étoit moins faute d’une chaleur atmosphérique assez forte que d’une lumière solaire assez vive, que la Vigne ne mürissoit pas ses fruits sous le ciel brumeux de la Nor- mandie. Le rapprochement et la comparaison des phéno- mènes m’avoient déjà appris que la vivacité des rayons lumi- neux ou leur action non interrompue pendant une longue suite de jours, étoit la cause principale de l’étonnante rapi- dité des développemens des plantes alpines ou hyperbo- réennes (2). Les physiciens qui, faisant abstraction de la (r) Toutes les températures dont je fais mention dans ce Mémoire ont été rame- nées par le calcul aux degrés du thermomètre centigrade. s (2) Les végétaux privés de lumière s ’alongent , poussent des tiges grêles et blan- châtres, ont un tissu lâche, et ne prennent aucune consistance; en un mot ils s’étiolent. L'effet des rayons lumineux sur ces êtres organisés consiste particulie- rement à séparer les élémens de l’eau et de l’acide carbonique qu’ils contiennent, et à dégager l'oxygène de ce dernier. Le carbone de l’acide avec l’hydrogène et l'oxygène de l’eau, produisent les gommes, les résines, les huiles qui coulent GÉOGRAPHIE BOTANIQUE. 355 température atmosphérique, parviendroient à mesurer Pin- fluence immédiate des rayons solaires sur la végétation à différentes hauteurs et latitudes, rendroient un service im- mense à la science. ; Partout où la nature se charge seule de la culture de la terre, elle n'y fait naître que les végétaux qui y trouveront toutes les conditions indispensables à leurs développemens successifs et à leur reproduction. Mais quand l’homme trans- porte des végétaux dans un climat différent de celui dont ils sont indigènes, il faut que son industrie leur rende, sous peine de les voir languir ou périr, tous les avantages qu'ils trouvoient dans leur ancienne patrie, à moins que la nouvelle ne leur offre des équivalens que nous ne saurions apprécier d'avance. D’après quels indices aurait-on conjecturé il y a quelques siècles qu'un jour le Myrte et /’Ærbutus unedo de l'Asie mineure croitroient sans abri, le premier en Angleterre, dans le Cornouailles, le second en Irlande, dans le Kerry ? Souvent quand le résultat de la comparaison des climats dans les vaisseaux ou qui remplissent les cellules. Ces sucs nourrissent les mem- branes et les amènent à l’état ligneux , résultat d’autant plus marqué que la lumière est plus vive et que son action est plus prolongée. L’obscurité et la lumière pro- duisent donc sur la végétation deux effets absolument opposés : l'obscurité, en en- tretenant la souplesse des parties végétales, favorise leur alongement; la lumiere, en aidant à leur nutrition, les consolide et arrête leur croissance. Il suit de là qu’une belle végétation, je veux dire celle qui réunit dans une juste mesure la grandeur et la force, dépend en partie de l'alternative heureusement ménagce des jours et des nuits. Or les plantes hyperboréennes se développent à l’époque où le soleil ne quitte plus l’horizon , et la lumière qui agit incessamment sur elles, les endurcit avant qu’elles aient eu le temps de s’alonger. Leur végétation est active, mais courte; elles sont robustes, maïs petites. Mirbel, Ælém. de Physiol, végét., vol. 1 ,p. 437. 46" 356 GÉOGRAPHIE BOTANIQUE. semble une garantie du succès, notre espérance est déçue. Combien d’espèces exotiques cultivées chez nous en plein air se ressèment sans pouvoir néanmoins se reproduire! com- bien ne donnent que des feuilles et des fleurs! combien ne donnent que des feuilles! que signifie cela, sinon que le climat sous lequel on les a condamnées à végéter consent à rece- voir les individus comme des êtres passagers, mais ne veut pas adopter les races? On a beaucoup parlé de Z’acclimata- ton des espèces, c’est-à-dire de l’art de les accoutumer insen- siblement à un climat qui leur est contraire. Je connois nombre d'espèces dont on a satisfait les besoins par des pro- cédés plus ou moins ingénieux, mais je ne pense pas qu'il y ait un seul individu dont on soit parvenu à modifier le tem- pérament. S'il arrive de temps à autre que des espèces étran- gères se mêlent aux indigènes, qu'elles se propagent comme elles, que même elles leur disputent la posséssion du sol, ce n’est assurément pas l'ouvrage de l’homme : le climat seul donne ces lettres de naturalisation. Quoi qu'il en soit, les espèces que le cultivateur pousse au- delà de leurs limites naturelles méritent une attention parti- culière. Leur émigration forcée, soumettant à l'épreuve d’un nouveau climat toutes les phases de leur vie, révèle à l’ob- servateur les conditions de leur existence. : Puisqu'il y a pour chaque espèce des z2#nima et des mazxüna de température au-delà desquels elle ne peut plus vivre, la température trace sur le globe des limites on lignes d'arrêt que les différentes espèces ne sauroient dépasser. Ces lignes sont marquées vers l'équateur par lélévation de la température, et vers les pôles par son abaissement. GÉOGRAPHIE BOTANIQUE. 357 C'est moins par l'étendue des terres sur lesquelles une espèce se propage qu'il convient de mesurer sa pussance expansive, que par la différence plus ou moins grande entre les températures des divers climats qu’elle habite. En effet, l’objet principal de la géographie botanique est de montrer les relations des végétaux avec les climats; or, la tempé- rature est, de toutes les circonstances climatériques, celle qui a l'influence la plus décisive sur la végétation. Je suppose une vaste contrée dont le climat seroit partout le mème, et dont par conséquent la température, distribuée de la même manière, seroit partout isotherme dans chaque moment donné : pourrait-on soutenir avec quelque apparence de rai- son qu’une espèce qui parcourroit cette contrée dans toute son étendue et n’en sortiroit pas, auroit une grande puissance expansive? Nullement; car pour l'espèce en question, les conditions d'existence restant toujours les mêmes, sa présence dans les différentes localités ne seroit que la répétition du même phénomène. Mais si, dans un espace moins considé- rable, une autre espècetrouvoitdestempératures très-diverses, et que sa constitution, à la fois robuste et flexible, s’accom- modàt également de climats chauds, temperés ou froids, quel observateur seroit tenté de nier que cette espèce eût une grande puissance expansive ? Ces deux hypothèses, qui ne diffèrent des faits connus que parce qu'elles en exagèrent la vérité, font sentir combien il importe aux botanistes d’é- tudier les rapports de la température avec la végétation. Quand nous considérons que la Vigne est cultivée dans les plaines de l’Indoustan et de l'Arabie, entre le 13e et le 15e parallèles , qu'elle est cultivée sur les bords du Rhin 358 GÉOGRAPHIE BOTANIQUE. et du Mein sous le 5re, qu’elle est cultivée au Thibet à 15 à 1800 toises. de hauteur perpendiculaire, sous le 32e, ce qui nous frappe et nous intéresse le plus, n’est pas que la Vigne habite des pays si éloignés les uns des autres, ou qu’elle s'élève à une si grande hauteur au-dessus du niveau de la mer, mais qu'elle jouisse à un degré si éminent de la pro- priété de se plier à tant de. climats divers; propriété, il faut en convenir, beaucoup plus restreinte dans un grand nombre de végétaux qui, partis de l'équateur, touchent les deux tropiques sans jamais les dépasser; car nonobstant la distance plus considérable entre le 23e parallèle austral et le 23e parallèle boréal qu'entre le r4e et le 51e parallèles, les différences climatériques sont bien moindres d’un tropique à l’autre, que du fond de l’indoustan aux rives du Mein. Quand on suit les mêmes méridiens des pôles à l'équateur, et que l’on fait abstraction des accidens locaux qui contra- rient de temps en temps la marche normale des phénomènes, on voit que les richesses végétales se multiplient en raison de l'élévation croissante de la température annuelle et de la plus longue durée de la période des développemens. On peut donc établir une progression numérique des espèces, crois- sante ou décroissante, selon que l’on descend les latitudes ou qu'on les remonte. On compte cent cinquante à cent soixante familles de plantes phanérogames dans l'Ancien Monde : toutes , sans exception, figurent entre les tropiques. Par-delà ces limites, un grand nombre d’entre elles s'éteignent. successivement. Dansles contrées boréales, sous le 48e degré, il n’y en a guère que la moitié qui soit représentée; il n’y en a pas quarante GÉOGRAPHIE BOTANIQUE. 359 sous le. 65e degré : il n'y en a que dix-sept au voisinage des glaces polaires. S'il étoit permis de se former une opinion d’après des no- tions très-positives, mais qui sont loin d’être complètes, je divois qu'entre les tropiques le nombre des espèces ligneuses, arbres, arbrisseaux et sous-arbrisseaux, égale, s’il ne surpasse, celui des espèces herbacées annuelles, bisannuelles et viva- ces. Le rapport des espèces ligneuses aux espèces herbacées annuelles, bisannuelles et vivaces, décroit de l’équateur au pôle; mais par une sorte de compensation , le rapport des herbes vivaces aux herbes annuelles et bisannuelles va crois- sant. Près du terme de la végétation il est au moins de vingt- quatre à un. . Cette échelle végétale, avec des circonstances analogues à celles que je viens de noter, a été observée également dans les montagnes. Lies plaines situées à leur pied sont pour elles ce que sont les régions équatoriales pour les deux hé- misphères. Le nombre des espèces et des familles, le rapport des espèces ligneuses aux espèces herbacées, le rapport des espèces annuelles aux espèces vivaces, diminuent de la base au sommet des montagnes, et chaque station offre une végé- tation qui lui est propre. Ici, comme dans les plaines, la température trace les lignes d'arrêt. Plus on s'élève au-des- sus du niveau de la mer, moins est chaude et longue la période des développemens, et par conséquent plus est froide et prolongée la période du repos. Que les causes qui déterminent le décroissement progressif de la température soient autres qu’à la surface plane et basse de la terre; qu’en rase compagne le refroidissement marche beaucoup plus 360 GÉOGRAPHIE BOLANIQUE. - vite durant, la période du repos-qué durant lalpériode des développemens;:que:sur:les montagnes ilosoitun peu plus accéléré durant la période des-développemens que: durant celle du repos, je ne:pense pas quercela infirme:la compa- raison, si les résultats généraux :de-la végétation sont les mêmes , et si les différences s'expliquent d’une manière satis- faisante, soit par la graduation particulière de la tempéra- ture, soit par des circonstances-climatériques qui lui sont étrangères, soit enfin par des qualités-diverses du sol. Je suissi frappé de la ressemblance des résultats, queje n’é- prouve aucune répugnance ä comparer les deux: hémisphères de notre globe à deux énormes montagnes réunies base à base , portant.sur leurs larges flancs une innombrable quan- tité. de végétaux et--chargées à: leur sommet d’un épais et vaste chapeau-de neiges permanentes. Les. botanistes, pour: exposer avec méthode et clarté la succession des végétaux. sur les pentes des Pyrénées, des Alpes, des Carpathes, du Caucase , des Andes, ete: se sont appliqués à déterminer la hauteur des lignes d’arrêt des es- pèces qui, caractérisent le mieux les diverses ‘stations ; et ; par ce moyen, ils ont partagé horizontalement la surface des masses proéminentes du globe en grandes bandes ourégions végétales. Le même procédé a été employé pour les deux hémisphères, mais non pas avec autant de succès : les dif- ficultés sont incomparablement.plus grandes. ; : De la base au sommet des montagnes; la température pour: suit sans intermittence une marche descendante plus ou moins rapide. selon les hauteurs des stations: Ik n’en'est pas ainsi dans les plaines. A la vérité, : le. refroidissement pro GÉOGRAPHIE BOTANIQUE. 361 gressif considéré dans l’ensemble des phénomènes est de toute évidence; mais quand on vient aux faits particuliers, on reconnoît que souvent des circonstances locales préci- pitent ou retardent la marche de la température, ou même quelquefois lui font prendre une direction rétrograde. Ici, une chaîne de montagnes forme un abri contre les vents glacés du nord, et renvoie sur les végétaux la chaleur qu’ils reçoivent des rayons solaires; à, le soufle brûlant du midi élève la température atmosphérique ; plus loin, les hivers sont modérés par le voisinage de la mer ; ailleurs , toutes ces causes réunies donnent naissance à un climat si doux, qu’à ne juger la position géographique que par les indications du thermo- mètre, on croiroit que:la latitude est beaucoup plus basse qu’elle ne l’est en effet. Il y a aussi des causes locales de re- froidissement. Qui sait à quel degré s’échaufferoit l’atnios- phère des déserts de l'Arabie et de l'Egypte, si durant la nuit les sables ne perdoient par le rayonnement la chaleur excessive qu'ils acquièrent à l’ardeur du jour? Rien n’est plus rare que des plaines exactement de niveau avec la mer, et personne n'ignore que cent où deux cents toises d’élévation suffisent déjà pour produire un abaissement no- table dans la température. Celle-ci à son tour exerce son empire sur les végétaux ; elle incliné, elle redresse, elle ef- face leurs lignes d'arrêt. Tantôt ce sont les espèces du nord qui s’enfoncent vers le tropique; tantôt celles du midi qui re- montent vers le nord ,et quelquefois des groupes appartenant à ces races distinctes, font échange de patrie, se croisent, et, chacun de leur côté, s’en vont établir des colonies dans des stations privilégiées, au milieu de populations végétales Mém. du Muséum. t. 14. 47 362 GÉOGRAPHIE BOTANIQUE. auxquelles elles ne sont pas moins étrangères par la physio- nomie que par le tempérament. A travers tant d'anomalies et d irrégularités, quelle patience ne faut-il pas pour suivre la trace des espèces, fixer leur con- cordance avec les climats, tracer leurs lignes d'arrêt, et for- mer des zones qui donnent une idée juste de la Lane géné- rale de la végétation! Je dois le dire, la plupart des voyageurs n’offrent sur les végétaux, les climats, les températures, que des documens incomplets, vagues, inexacts, perdus dans de volumineuses relations sans intérêt direct pour le botaniste. Les physiciens eux-mêmes ont rarement employé le thermo- mètre en vue d'éclairer les phénomènes de la végétation (r). Ce seroit en vain que l'on s’appliqueroit à découvrir la distri- bution graduée de la température, et son influence journa- lière sur les actes de la vie des plantes, dans des tableaux où dés milliérs d'observations se trouvent réduites presque tou- jours, pour les mois comme pour les années, à la demi-somme des deux températures extrêmes, très-improprement dési- gnée sous le nom de {errpérature moyenne. Vies nombres obtenus par ce procédé ne donnent aucune idée vraie de la distribution dela chaleur. Aussi arrive-t-il que la ligue d’arrêt de beaucoup de végétaux touche des stations detempératures moyennes très-différentes. Les exemples en sont plus fréquens ë (x) Enlma qualité de botaniste, on me pardonnera cette remarque: Il seroit à désirer, -pour,les progres dela géographie botanique, qu'à Pavenir les voyageurs portassent dans leurs recherches ce génie d’ observation qui caractérise les écrits de MM! de Humboldt, Ramond, Walluabare Schouw, de Buck, Parrot, Hamil- ton , etc. GÉOGRAPHIE BOTANIQUE. 363 sous les hautes que sous les basses latitudes, parce que latem- pérature hivernale, dontil faut nécessairement faire état quand on calcule les moyennes, peut varier à l'infini, sans nuire aux espèces que la Nature a fabriquées pour les pays froids. De tous les botanistes qui ont étudié l'influence de la température sur la végétation, VWahlenberg me paroit celui qui s’est approché le plus près du but. Ses intéressantes ob- servations sur le Bouleau contiennent le premier germe de recherches aussi neuves qu'instructives. J'ai la conviction que l'histoire physique d’une vingtaine d'arbres, écrite à domicile, jour par jour, pendant plusieurs années, sous des latitudes différentes, donneroit la solution des problèmes les plus compliqués de la géographie végétale. Mais en atten- dant ce travail, il n’est pas inutile de mettre en ordre les faits constatés, et. de tirer de leur coexistence les consé- quences les plus probables. Dans l'Ancien continent, depuis l'équateur jusqu’au pôle arctique, on peut distinguer cinq régions végétales, savoir : la zone équatoriale, la zone de transition tempérée, la zone tempérée, la zone de transition glaciale et la zone glaciale. Partont où aucune limite accidentelle n’arrête ces zones dans leur expansion normale, j je les compare aux couleurs du prisme, qui se fondent les unes dans les autres par leurs bords, de sorte que l'œil ne sauroit les séparer, alors même qu'il les distingue-parfaitement. Pour marquer le terme des différentes zones, le moyen le plus sûr est de prendre pour limite de chacune d’ elles les points « d’arrêt des espèces qui, caractérisant le mieux sa flore particulière, cessent de se 47e 364 GÉOGRAPHIE BOTANIQUE. propager sitôt que des changemens notableset généraux dans les températures annuelles amènent ;sûr:la scène une flore nouvelle. Il m'est impossible de faire HN de ce procédé à la zone équatoriale, parce que des sables et.des chaînes de montagnes y contrarient trop souvent lexpansion normale de la végétation. Je suis plus heureux en remontant vers.le nord. La zone de transition équatoriale trouve une. limite naturelle dans la ligne d’arrèt de l’Olivier; la zone tempérée dans la ligne d’arrêt du Chêne commun; la zone de transi- tion glaciale dans la ligne d'arrêt. du Pin sylvestre en occi- dent, et du Mélèze en orient. Quant. à la zone glaciale, je la divise en deux bandes : l'inférieure ou méridionale, la supé- rieure ou. septentrionale: L'une et l'autre n'offrent aucun arbre; la première nourrit encore beaucoup d’arbrisseaux ou arbustes, et finit où ils s'arrêtent (1); la seconde ne nour- rit guère que de petites herbes vivaces, et finit où :com- mencent les neiges permanentes (2). Les, espèces de la zone (a) ea et arbus de la bande méridionale de layz ‘ZONE : glaciale: : 115. Sa- tir , Betula nana , Pumila , glandulosa (Betula ‘alba, sur ES côtes méridionales du Groënland) ; 4/nus incana j: Juniperus Communis ; Azalea procumbens ; > Menziesia cœrulea ; Ledum palustre, el:latifolium ;: Diapensia lapponica'; : Vactinium pübes- cens, uliginosum et vitrs idæa; Oxycoccos palustris 3 Kalmia .glauca ; 8 Andro- rnéda ; Arbutus alpina; Empetrum nIgrum ; ; Erica vulgaris; Rhododendrum lappo- nicum;; Potentilla.fruticosa ( Sorbus aucuparia, côtes méridionales du ‘Groënland). (2). Arbustes de, Ja. bande -séptentrionale -de:l4 zone glaciale : WSalir'arética et polaris (Salix. reticulata > passe. du, RAR crégent. 35 Par g8& 13); Andromeda tetragona.. TAN À 21 rien 2 CO E CORRE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE. 365 glaciale ne farines qu'une seule’ et même flore en ‘Asie, en Europeïet en Amériquét® 12115 2151 Joffre ici le tableau comparatif de la végétation de plu- sieurs contrées des quatre zones septentrionales. Je ne me dissimule pas ses imperfections; les nombres ne sont qu'ap- proximatifs; toutes les flores connues sont plus ou moins in- complètes: cependant les espèces décrites suflisent déjà pour donner des idées générales assez justes de la végétation des pays que j’examine. “ Le lecteur se demandera pourquoi la Zone équatoriale ne figure pas dans mon tableau; la raison en est simple aprés avoir fait, défait, remanié vingt fois le travail, jai pensé qu il valoit mieux | supprimer que de remplir mes Co- lonnes de nombres qui, étant très-éloignés de la vérité, ne con- duiroient à aucun résultat certain. On ne sait rien de l’inté- rieur de PAfrique; et quant à l'Indoustan, la majeure partie des découvertes des botanistes anglais Sont encore inédites. Chaque volume qu’ils publieront nous donnera d’autres nombres et d’autres proportions: il faut donc attendre. Pour chaque zone, j'inscris dans la première colonne le nombre total des espèces indigènes appartenant à «chaque famille. En additionnant les nombres partiels des: espèces li- greuses et des espèces herbacées, distribuées séparément dans des colonnés distinctes, on obtiendra quelquefois. -un chiffre plus f foible .que celui. que. doune le total, parce que je n’ai porté.en-compte, dans ces colonnes, 1e les espèces sur la durée et la consistance desquelles je n’avois aucun doute. La mème observation est applicable aux nombres partiels des ra 366 GÉOGRAPHIE BOTANIQUE. espèces herbacées vivaces, et des annuelles et bisannuelles relativement au total des espèces herbacées. Je n'ai composé ce tableau :qu’après avoir consulté les Spectes , les flores particulières, et les relations de voyages qui méritoient le plus de confiance. (T. 14, ». 366.) De la Fénineure et, Régions caucasiennes; pays de l'Afrique SéPleRÎT,e jusqu'à l'Oural.et la Caspienne, et contrées de JUS ‘ la Tarte ); etrde toute la Zone glaciale ( Régions polaires de l’Ancier Î DN CLACIALE. ZONE GLACIALE. 7 rbitacées.. | Z "aires. +. ? 5 13 ées. ue 3 | 0,008 2 “1 » » » 160$. PE RAT 3 4 | 0,003 2. neuses. | 1 | 0,050 205 thacées.? 14 | 0,072 1168 note): à è 16 : p » » É 35 Ta LS » » 1 Ru 2 » 0,001 - 3 chien 3 ese à È I Rs 15 7 | 0,007 76 » » » 1 L Fe Dr , » » I GES } » » I ss Di ) » 0,001 na vu » 0,002 4 ! » » 2 | n » 5 4 2 | 0,003 60 E 2 2 | 0,003 35 re lo 24 | 0,058 535 1 | » » 8 | 5 » » 22 | L 3 | 0,002 5 B 1 | 0,009 39 fi n » 154 » » 35 5 54 0,065 7 I 7 4 | 2 | 0,007 3 5 1 | 0,003 4o 3 » 0,001 | » | o,oo1 4 L » » 2 2» 12 | 0,054 272 I 362 çi i14g | 16€ | 9h Lch age | 1161 | geGr | ç6r | Gcrz Le géece | 198€ | 8689 | zgc1 | gGra ss nr / à aLz “ 1& al toi Yri ü gti 1çofo | ec 101 ; 85 El 267 $ AL r'trttirt es eesasoenouou2 4 : x F & « 1 1 « ' « “ « 2 ù L \ rirrtrtte so -sa0oemaadaueil g : « « « : T & r- k ' 1 A 10 Es “ € € £ 9 rosse tete sappuoqi24 L “ “ ” € “ £ ss ç RE e 5 4 ÿ g D F2 saasvaqdu À N op « 1 8 “ 9 7900 4 2, ee Ê 1e Sd Li sagovioarded | EE fi : 91 * u at de. 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À HAUT te Ua le 17 hi: he: sf TE L 2 CAR 1 des DT l ET, 24 GÉOGRAPHIE BOTANIQUE. 367 LA ZONE ÉQUATORIALE DANS L'ANCIEN MONDE. La zone équatoriale des botanistes n’est pas limitée par les tropiques comme la zone équatoriale des géographes; elle ne s'arrête que lorsque l’abaissement de la température repousse la plupart des formes végétales de l’équateur. Dans notre hémisphère, celles-ci atteignent quelquefois le 30° ou 32° parallèle. La durée plus égale des jours et des nuits, l’ardeur plus vive des rayons solaires, l'élévation permanente de la tem- pérature atmosphérique, assurent à cette zone la supério- rité sur les autres par l’abondance, la vigueur, la variété, le luxe des productions végétales. = La moyenne température annuelle des basses plaines de l'Afrique et de l'Asie est quelquefois de + 29° au voisinage de l’équateur. Cette moyenne décline à mesure que l’on se rapproche de la limite extrème de la zone équatoriale. A Calcutta(lat. 25° 34"), la moyenne n’est plus que de+ 260. Je ne pense pas qu’en général elle soit au-dessous de + 220 à 230 vers le 30 parallèle, si ce n’est sur les côtes orientales de l'Asie. Dans toute la zone, la différence entre la moyenne du mois le plus chaud et du mois le moins chaud ne paroît pas dépasser 15° en plaine; elle est ordinairement beaucoup plus foible, surtout près de l'équateur. Les calculs de Cotte ne la portent qu'à 4° à Pondichéry (lat. 11° 53!), dont la moyenne annuelle est + 290,5. D’après les observations 368 GÉOGRAPHIE BOTANIQUE. du docteur Oudney, la différence a été depuis mars 1823 jusqu'à la fin de juillet 1824 de 12°,25, à Kouka dans le Bour- nou, par 130 de lat.; mais il n’est pas inutile de remarquer que les deux moyennes comparées étoient + 34° pour avril 1823, et + 220,25 pour janvier 1824. Kathmandou offre la preuve que la température ‘équato- riale se fait sentir dans les montagnes au-delà du 29e paral- lèle. Kathmandou git sous 270,40’ de lat., à 644 toises(4140 pieds anglais) d’élévation au-dessus du niveau de la mer, et sa moyenne annuelle atteint + 16 à 170. Les espèces qui donnent à la végétation équatoriale un carac- tère particulier, soit par l’accroissement prodigieux des tiges en longueur ou en épaisseur, soit par l’élégance tout ensemble simple et majestueuse des formes, soit par les grandes dimen- sions ou le brillant coloris des feuilles et des fleurs, soit enfin par une certaine magnificence sauvage et bizarre que je ne saurois définir, éprouvant presque toutes le besoin d'une haute température aussi permanente que possible, ne franchissent guère le 22e ou 23e parallèle. Au-delà, quoi- que la végétation équatoriale soit encore présente, elle n'offre plus avec la même prodigalité ces grands traits exotiques que | l’œil saisit d’abord, et ce n’est souvent que par les caractères spécifiques ou génériques qu’elle se fait connoître. Jamais au bord des grands cours d’eau et dans les terres marécageuses la végétation n’est interrompue par les cha- leurs équatoriales, quelque fortes qu’elles soient; mais dans l'intérieur des plaines, quand la dévorante ardeur d’un so- leil que ne tempère l’apparition d'aucun nuage a tari les GÉOGRAPHIE BOTANIQUE. 369 sources, desséché le sol et consumé les herbes, il semble que les arbres et les arbrisseaux, épuisés par la transpiration, sont privés de vie. Les Cattingas, ces immenses forêts du Bré- sil, siéloquemment décrites par mon savant confrère, M. Mar- üus, dépouillées de leur feuillage, présentent sous un ciel embrasé, le triste aspect des forêts de l’Europe centrale à l'époque où la terre est couverte de frimats. Chose admi- rable ! deux influences contraires, la chaleur et le froid, produisent exactement le même effet, la première sur les arbres de la zone équatoriale, la seconde sur les arbres des zones septentrionales. Ceux-ci ne résisteroient pas à des cha- leurs excessives; ceux-là succomberoïent au moindre froid: les uns et les autres se maintiennent en vigueur et santé à la place qui leur a été marquée par la Nature. Presque partout la limite septentrionale de la zone équa- toriale est donnée par des accidens de localité, qui souvent contrarient plus ou moins la marche normale de la tem- pérature. En Chine, autant qu'il m'est permis d’en juger par des relations très-vagues, les monts Milins, et plus encore le climat oriental, refoulent la végétation équatoriale jusque vers le tropique. Aux Indes, l’imposante barrière de l'Hi- malaya sépare brusquement le Thibet de l’Indoustan; et, tan- dis que de ce côté une température chaude et soutenue ap- pelle sur les premiers gradins des montagnes les riches et nombreuses productions des plaines équatoriales, de l’autre côté de longs hivers, déployant leur rigueur sur de hauts pla- teaux, livrent aux végétaux de la zone tempérée des con- trées qui sembloient destinées par leurs latitudes à recevoir Mém. du Muséurn. 1. 14. 48 370 GÉOGRAPHIE BOTANIQUE. lés espèces de la zone de transition tempérée. A’ Vouest du Népaul, toujours dans les Indes, des déserts de sable mou- vant tiennent à grande distance lune dé l’autre la végétation de lIndoustan et celle du Caboulistan. En Perse et dans la Turquie d'Asie, encore des montagnes, éncore des déserts, et ils se continuent par l’Arabie pétrée, l'Egypte, le Fez- zan, la Barbarie jusqu'aux plages occidentales que baigne l'Océan Atlantique. Au sein des déserts on cherche et rarement on trouve des points de contact entre les deux végétations. De loin à loin, des sources entretiennent une humidité suffisante au dévelop- pement de quelques espèces ligneuses ou herbacées; mais ces dernières ont une trop courte durée pour fournir des rensei- g#nemens complets sur les climats; et la plupart des autres étant évidemment de celles que leur puissance expansive pousse bien au-delà de la zône à laquelle elles appartiennent, ne peuvent indiquer sa limite. En effet, qu'importe pour la question qui nous occupe, que le Dattier, le Citronnier, l'O- ranger des contrées équatoriales, et l’Olivier, leGrenadier, la Vigne, l'Abricotier de la zône de transition tempérée, végètent ensemble dans les oasis de l'Égypte? Ne savons-nous pas que ces arbres végètent ensemble besücoup plus loin, soit au midi, soit au nord? Je pencheroïs même à croire que c’est moins Ja température que lanature du sol qui retient plusieurs Mr mosa, Acacia et Sénés des tropiques dans les déserts brû- lans de lIndoustan , du Sindhy, du PaueHRe He l'Ara- bie' et de La ‘partie septentrionale de l'Afrique. - re YfT'existe très-certainement au sud-est du Eu Te tag GÉOGRAPHIE BOTANIQUE, 374 des rives du Jumna et du Gange, une communication Libre entre la végétation de l'Indoustan et celle du Caboulistans mais aucun botaniste n’a encore porté ses pas de ce côté. Quoi- qu'au nord la frontière qui sépare le Béloutchistan du (Ner- manchyr soit embarrassée, de montagnes et de sables, je penche à croire, d’après les relations des voyageurs, que dans ces contrées la limite de la zone équatoriale s’arrête vers le 20° degré. Elle se relève à l’ouest le long du golfe persique, et elle atteint le 30e ou 3re parallèle. Le contact de l'Arabie et de la Palestine permet d'observer la transition d’une végétation à l’autre: elle s'opère entre le 28e et le 33e degrés. Dans cet espace, on voit finir la zone équatoriale et commen- cer la zone de transition. Le climat protége encore |’ Æscle- pias gigantea, le Guilandina morinda, le Cassia platisuli- qua, le ordi myxa, le Tamarindus indica, et ce fameux palmier des déserts, le Doum qui, selon Burkhardt, croît près du lac Tibérias. À ces végétaux se joignent le Zawsonia alba, le Phœnix dactylifera, les Citrus aurantium et medica, le Cactus opuntia, le Saccharum officinale, etc. Ceux-ci lais- sent les premiers en arrière, et, secondés par la culture, ils pénètrent beaucoup plus avant, Les principaux points d'arrêt du Dattier dans la zone de transition, sont le cap Rocca, Madrid, les îles d’ Hyères, la rivière de Gênes, Rome, Corfou, pa Smyrne, Tekrid en Mésopotamie, Djalk au Béloutchistan Péchawer au fond du Caboulistan. Sa lite extrême, comme on le: voit, est dans la rivière de Gènes par 44° 5o!. À cette hauteur, et sou: vent au-dessous, il ne pousse que des. feuilles. L’Oranger, va un peu plus loin que le Dattier, partout où il n’est pas arrêté 48 * 373 GÉOGRAPHIE BOTANIQUE, par des sables, des plateaux.ou des montagnes. [’un.et l’autre supportent un froid momentané.de.deux ou trois degrés sous zéro ; mais le Dattier veut des étés plus chauds pour compléter ses: développemens. Souvent à une,distance.notable,de; sa ligne d’arrêt il.cesse de donnéer.des fleurs; tandis que l’'Oran- ger, tout près du terme de sa-course,produit.encore des fruits excellens. LA ZONE, DE TRANSITION, TEMPÉRÉE, Je vais d’abord parler de-la portion. de la zone de transi- tion tempérée! située. à l'occident de l’Ancien Continent; je dirai-ensuite quelques mots: de la portion orientale qui.est séparée de la première par l'énorme masse des monts de l'Hi- malaya.et du Thibet. Une ligne brisée, tracée.de l’ouest à l’est Spar de Moga- dor jusqu'aux sources de lHydraotes, et: qui, dans. ce long trajet, toucheroit les crêtes de l'Atlas, le Caire, la cime du Mont-Thabor ) Bagdad, Chiraz, Kélat, Moultan, ne s’écar- teroit pas beaucoup -dela, limite ue ‘de la zone. M s'agit maintenant de tracer la limite. supérieure: 1° Olivier me paroit être -de:tous les.arbres propres à la zone, celui qui -méunit au plus haut degré les conditions, se pour mar- quer: Jesipoints où. elle, s'arrête, au nord. ohne a puissance, expansive de l’Olivier. Vers, vs pôle.e est. très- bornée là où.il se refuse à.croitre ; il.en,-est.de même, d’une multitude.dé végétaux, qui font..partie.de; la, flore à laquelle ilsappartients sa disparition..est donc:le signal d’un >change- GÉOGRAPHIE BOTANIQUE. 373 ment notable et vénéral dans lavégétation, ou, en°d’autres termes, Fans du Fee de la zone de transition‘älla zone témpérée. - De PRE LINE L3 ez8 L’Olivier s'arrête ‘entre ji éd et’ 43° dus Moxadb en ls pagne ; entre 4401 et 45° dans les départemens méridionaux de l’est de la France;téntre 45oet: 460° dans l’Itakie orientale et dans la Carniole; vers le 4oe sur les côtes orientales de la Grèce et les côtes occidentales de l'Asie mineure. Il existe, dit-on, en quelques endroits du littoral de la Ma- cédoine. Ce qui est mieux constaté, é’est qu'il ne'se montre nulle part autour de la mer de Maur Il reparoît à Sinope, et suit les côtes de la mer Noire jusque:dans la Goarie.lOn le voit encore par 45° dans lapartie méridionale dela Crimée. Un degré plus bas; à l’ouest de la Caspienne, le Térek marque le terme de ses progrès. il abonde dans le Mazandéran: Au- cun voyageur ne l'indique dans les immenses contrées dela Perse et de la Fartarie, comprises entre la Caspienne et la chaine des monts Belour. Elphinstone l’a vu par 34 à 35 de- grés, sur les collines qui constituent les gradins inférieurs du Caucase Indien. Il est inconnu à l’orient du Caboulistan: J’admets ‘par hypothèse qu’en plaine la moyenne tempé- rature annuelle de la zone de transition est 2 22 à 530 pour Ja limite inférieure et 14° pour la limite supérieure. Dans la partie méditerranéenne de cette zone ,il y'a au moins six espèces herbacées pour une ligneuse; etle rapport des herbacées aux ligneusés va toujours croïssant jusqu'aux régions’ hyperboréennes , où l’on compte 26 herbes, la plu- ‘partvivacés; pour un sous-arbrisseau..Le nombre dés arbres de la zone Éduasitiale est inconnu; on sait seulement qu'il 374 GÉOGRAPHIE BOTANIQUE, est très-considérable, Le nombre des arbres de la flore mé- diterranéenne n’est pas au-dessous de 240; il y en a environ 75 dans la zone tempérée.; il n'y;en a, que 27. à 30 dans la zone de transition glaciale. La plupart des arbres, arbrisseaux; et sous-arbrisseaux de la zone équatoriale ne se dépouillent jamais complétement de leurs feuilles. Le nombre des arbres, arbrisseaux et sous- arbrisseaux de la flore méditerranéenne qui offrent ce phé- nomène se monte à 300 environ: c’est à peu près le quart de toute la végétation ligneuse. La zone tempérée ne possède qu'environ 4o espèces à feuilles persistantes; la zone de tran- sition glaciale qu'environ 24; la bande méridionale de la zone glaciale en compte tout au plus 10. Dans la partie méditerranéenne de la zone de transition tempérée, les Synanthérées et les Légumineuses sont les fa- milles les plus abondantes en espèces; elles forment à elles seules le quart de toute la végétation. Viennent ensuite les Crucifères, les Graminées, les Labiées, les Caryophyllées, les Ombellifères; puis les Scrophularinées, les Rosacées, les Bor- raginées, les Renonculacées, les Cypéracées, enfin les Lilia- cées, les Cistées, etc. Il est à remarquer que les Synanthérées, les Crucifères,les Labiées, les Garyophyllées, les Ombellifères, les Rosacées, les Renonculacées, les Cistées, et quelquesautres familles, offrent, dans la zone de transition tempérée, un plus grand nombre de types spécifiques que partout ailleurs. La plupart des espèces de ces familles que produisent les contrées équatoriales, y habitent les vallées et les montagnes, ce qui prouve que les chaleurs fortes et constantes des plaines ne conviennent pas à leur tempérament. GÉOGRAPHIE BOTANIQUE. 375 Les familles qui jouent le rôle le plus important dans toute la zone de transition tempérée, soit parce qu'elles peuplent d’arbres de haute stature les forêts qui ombragent le flanc des montagnes, soit parce qu’elles fournissent les arbres de moyenne taille qui se plaisent sur les collines, ou les arbris- seaux branchus qui forment leshalliers, et les sous-arbrisseaux durs et rabougris dont se couvrent les plaines incultes, sont d’abord les Amentacées et les Conifères qui composent à elles seules plus de la moitié de Ta végétation arborescente; puis les Rosacées, les Légumineuses, les Térébinthacées, les Rhamnées, les Jasminées, les Caprifoliacées, les Cistées, les Ericinées, les Labiées. Mais ce qui donne à la zone de transition une physionomie particulière, c’est le rapprochement d’espèces végétales qu'on peut considérer comme appartenant à trois populations diffé- rentes : celle des régions équatoriales, celle des régions sep- tentrionales, et celle qui est propre aux terres situées entre le 30€ ou 32e et le 44e ou 45e parallèles. La première touche à sa fin, la seconde commence, la troisième est dans toute sa vigueur. Celle-ci occupe la majeure partie du sol, les deux autres forment ça et là des colonies d’autant plus florissantes qu'elles sont moins éloignées de la mère patrie. Le Dattier, le Latanier et même le Doum, sil est vrai qu'il croisse en Ga- lilée, la Canne à sucre, le Sorgho, lÆgape, le Cactus opun- tiæ, VOranger, le Citronnier, | Æsclepias gigantea, et d’autres Apocinées en arbre, plusieurs Mrimnosa et Acacia de FA- frique et de Asie, confinés dans des plaines basses avanta= geusement situées, représentent la végétation des plaines de là zône équatoriale. Celle dés plaines des contrées septentrionales 376 GÉOGRAPHIE BOTANIQUE. est représentée sur les montagnes parle Chêne commun, le Hêtre, l’Aulne glutineux, le Charme le-Bouleau, le Frêne, VIF, le Sapin commun, le Sapin à feuilles dif, le Pin syl- vestre, etc. Quant à la végétation de la zone de transition, on peut dire qu’elle a destraits de ressemblance avec les deux autres, sans néanmoins se: confondre avec elles. Le Miguier, les Müriers, le Liquidambar, le Noyer, le Pista- chier, le Lentisque, le Férébinthe, les RAus,, l'Olivier, le Myrte, le Grenadier, les Syÿrzrga, le Styrax, le Laurier d’A- pollon, les T'amnarix, le Diospyros, le: Minosa julibrisin, le Caroubier, l’arbre de Judée, le Eaurier-Rose ,les Chènes verts, etc., ne feroient point disparate au milieu de la végé- tation équatoriale. Lies Chènes à feuilles caduques, les Ge- nèvriers qui s'élèvent: aussi haut que nos plus grands Pins, le, Pin d'Halep, le Pin pignon, celui de Corse, le Sapin d'Orient, l’Abricotier , le Pécher, le Coïgnassier, et autres Rosacées arborescentes que nous cultivons dans nos vergers, et qui viennent en forêts dans le Caboulistan et Asie mi- neure, ont leurs analogues parmi nos végétaux sauvages. Qu'on ne s’attende pas à trouver dans l’intérieur de la zone -de transition une température et une végétation toujours en rapport constant avec les latitudes. Loïn de là;:car tous les accidens propres à contrarier la marche normale des phéno- mènes sont, pour ainsi dire, accumulés dans cette zone, etce n’est que par exception que la règle s'ÿ montre. L'exemple est si instructif, que je veux en faire ressortir les circons- tances principales, en donnant quelque étendue à la descrip- tion des localités. Il ne s’agit pas ici d’une description telle qu’elle sortiroit de la plume d’un géographe; je traite de la * : GÉOGRAPHIE BOTANIQUE. 377 distribution ‘des végétaux à la:surface du globe; jerrejeterai -donc tout AO mue ne rentreroit pas He dans cesujet.. Ja] as Je fais précéder la description des contrées par le Tableau de la distribution des espèces les plus remarquables de la porkion occidentale de la zone de transition -tempérée de l’Ancien Monde. Toutes les espèces que je nomme sont li- gneuses, excepté le Bananier ( Musa paradisiaca). La lettre O(Oui),indique que l'espèce habite la contrée ; l’abréviation Cult., qu’elle y est cultivée; la lettre N ( Non) qu’elle ne l’habitepas; le point d’interrogation (?) , qu'on pourroit soup- conner qu’elle y croît, quoiqu’on ne l'y ait pas encore obser- vée; la ligne ponctuée (..........), qu’on ne l'y a pas vue, mais que d’ailleurs on n'a pas plus de motifs pour nier que pour affirmer qu'elle s’y trouve. Quand je dis d’une espèce qu’elle est cultivée, je n’entends pas qu’on la vue par hasard dans un jardin de botanique, mais qu’elle est répandue dans Je pays et soignée comme espèce utile ou agréable. Si le Caboulistan ne figure pas dans le tableau, c’est que ce pays de grandes espérances pour les botanistes, leur est jusqu’à ce jour encore moins connu que la Chine, bien qu il soit d’un P facile accès. Mém. du Muséum. 1. 14. 49 378 GÉOGRAPHIE BOTANIQUE. Drbiaaburton des principales espèces ligneuses- de la portion occidentale de la zone de transition tempérée dans l'An- cien Monde. Asie mineurc. Grèce. Italie. France. Péninsule hispanique. CE 01 ER RE RE NOMS < 5 2h Ur | à à 5 | ÉUSE) 26] 82) DES! ESPÈCES. Ed [9 MERE À 2 El SAT È ge Phœnix dactylifera. . ... 0: O0: Oo. |N'IN. Cucifera thebaïca...... . | O. |? LIN. IN. | IN. Chamoærops humilis. . O. | IN. | O. |... IN. IN. Musa paradisiaca ...... cult.[cult.|cult.| ,? | IN. | N. Pinus sylvestris........ N.,I IN. HER HO: — pinaster. .../e...se.| ed.) IN feel N. — pineas el ends. ve cult?|.....{cult.| ? 2. | IN. —Jaricio.l.. 1.1. BAS EE 1N NS BAIE PE A 8 .| ©. — halepensis. .:....:.. cult.| ©. ARTE —tournefortit... ..:., JAN PA Re PE Etat VI IN: Obrutfà LOTO LA NO! N. | NO Nr) NN. Abies excelsa.. «......, Al N. |. IN. | IN. | NN.) NN. —taxifolia. 4,34... IN. lis ar] 0: —orientalis... !,22,.,.4 Nassim 10. Larix cedrus.).:.22.,.: N..|O...N. | N.:1 N. Juniperus phœnicea.... [n.:l10. 12. 1 Allo A _— oxycédrus EN PPS SOS | | — excelsa!. ..... RRE NGC ICO O: —oblonga....,....... NL IN... 14. O0: —drupacea...!.:..... IN. | O. |: d. N. — fœtidissima,........ HAE PPS EE es EN. — macrocarpa......l..: N.. 3.11 À #k — communis..,..: 1" IE la.) O7 Fresnella Fodiahedi. Mbnaslless lise. li A IN. Gupressus| sempervirens. 110.110. | O. | O0. | O.. Taxus bagcata...... EN CN IN CS "10. Quercüs robur. «2 J..6 ON... ! |. M O7 — cerris.:."...12... - {UN. .|i. IN: — brutia . VIT, | |: y = thomasi sa INT | 2 frainétto | OI — ballôta. .? | OZ || N... — pseudor-suber OR |IN. —esculus. k A. Je SEINE UN. 2 ægilops ne | Vo NO © subér.l. .O J. .0.1...11 00 (IN. OC. IN. Q + OT 2E 0-0 00022007: e e r à S: Lopozot cult.|cult cult. N. N. N. 0. N. cult. O. 0. O. ÉD cult.|cult.|cult.|cult. ? ? EE N. N. “ 250020 : 200020022212 © 2207: 204002: ©. 000020222772 9 220002000020! ns { ROBBA2E © Zi: Le Dob2Oz2H2z © 2z002200Ë002022 ! 000 Î 2O2A LA & er ©. à GÉOGRAPHIE BOTANIQUE. 379 oo NOMS PA ARS O ARE EN RARE HAS OS EE 2] SNS PSN SANS Dé pente les DES ESPÈCES, - Re DCE LOS RE PEN le Poil 8e as ER à Quercusilex........1,. x lo no. lo. lo.l0o.lo — coccifera. 4... .2. |.i RSA IE RENE EME Ë ; À 5 5 : — infectoria.:...,...1. NE | 0:1 06.10: 1|N.|0./|N. IN. N.|N. —iberica. ..... ABLE NS Leds LE OI. i..| NalNed Na N. — rigida. ..... lattes NS DE Le A RES PERS N. | OC. | N.|N.|N.]N. —libani. #1 N. | O. IN. JUN. À N. | NN: — tournefortii.....,... —aliphléos ll. tool 50 Nr |? cf.efttee No ON NS UN — lusitanica.". .. : 5. 2. —crenata, : 5... — heterophylla...,..:.. s — rotundifolia . RAC EE N° Un: A 71 N-IN TN: lo. — prasina: 4... Î ; humihs, {9,15 ARS 2 —"faginea}. si. !....!.. — ægilopifolia......... ) — obtecta......,..%. +. ON IN le LAON. LC N. NadiNectete Fagus sylvatica ..:::... IN.” IN.” O. O.'| 0.1 O. | O. | O. | O0: | O0. Castanea vesca...... dant INA INA AR RTL 7 O.:| ©. | O. | 0:.|-0. | O: Ostrya vulgaris... ..:..| IN. | IN. |....1....1...: N.1 ©. | O. | O. | NN... Carpinus betulus....,.. NA IN see 2.1] O1 O0. | 0. | 0.41:0: |-0. — orientalis.....", Le INA INA 2 A lr2mM 171) 0. 1.0.1 0: alomet Corylus avellana. .…. . 1 IN IN If? ? 2.1 0.) ? | 0.1:0:/1-0./0. — colurna!. ...!....1.. NN EI AS D ? ? 2. | O. | NA {0N. | N. Alnus glutinosa. ....:.. O:|N. | ? 26112. OT 2.1.0. 1.0. 4e 0: =Heordttoliafs J.:H.4. NON UN. a ET A AA NAN A O: Noos —Hoblongatafl, 1... 1. & ; ue Cabidie L' ML NA Le A LA AE A Pc a —"incana.|. 501.0 05.e NL UN. LIN UIN.: ATIOZ IPC LON. No Qu à Bélula ba :0.1.40.5.0 INOI IN... NL. Hhamliori 12. 10:10; O..| O. —pontiéal 9.1.M.L.4 NMIN. 1... 0. TNO) 0. Neo Ne IR ae) à :} O..|cult.| O. |:...| 0.10.10.|0./0.|0: 10. Mremula:.O. 1.0.2. IN ON. 21e l O2| O. | ©. | 0:.| 0.40: —atheniensis. , ....... NI N. DA AA) SE Leur 2. MO. IN. [MN — euphratica. Hhserelir N. | N. ; UN. l'O. N. L NN N. — fastigiatas, :....,.2 culti|cult. [eult.[cult.[cult.lcult, [cult.|cult.[cult:|cult.{cult. Salix babylonica. . ..... cult.|cult.| O. |! ? ? | O. | O. | O. |cult.|cult.fcult. —tridentata. :.).... O0: | Na dhsnelise) PT NO... IN. IN dette. mn O1) LIN Delhi LA NO... [NN deNe-biNsse — ægypliaca . INV|euit.|! O. |... ZA NU | | 2 . | .N. NN: AN plis —’albañ" te)... IN. |... o11 0: { 0..| 0..! 0. 4,0::{ 0. — monandrai eut... MON t:...1.0..1 0:41 Qu: 0. 380 GÉOGRAPHIE BOTANIQUE. ; | ©) Dit : ë s | | + Salle : % Nbre ads is all &) el 3 ,LS lÉÉMSURE DES ESPÈCES. | Pe|TElT se 5 2e de dse £ H||S| ©} 2 = = Salix fragilis.s. ...7..,. wi | —‘triandra.. 1... CON PINS dibadap .Ule ...| O. O. | O. | O. | O: — capræa.!.!:...11. |. | | —subserrata!. ...1.... NEO, Jiborde bal 2 N.0l: 8. EAN: NE Platanus orientalis. ....| O. |cult.| O. 0. ; 0. | 0.1 O. | ©. | O. |cult.|cult. — cuneata!.{i. Li. LC NS TO: dolls ..:| N. | ©. 2. 1 O0. Nid —acerifolia. /,.,.2.... Le. N. ? p, ? ? O. 2. |. N. LIN: ON. Liquidambar imberbe . NA NO: dl ohrlsl es N. ? 2: No oNc NN: Ulmus campestris. .....|, N.,[cult.| O. ? ? O..| O..| O0. | O0. | ©. —efnsa..!....1...4..1 N° Mere le UO: Pl Nes, )nOratrse se Celtis australis..,.,...... O.'lcult.! O. 4....1.... O0. | 0: | 0. | O. | O. | O. — tournefortin..,.,.... N.IN. DA 4 PSS CRE O.‘| O. | N. | NN: NN: Planera ‘richardi. .:,... N.(| N. FANS EM 6 EN ME O. 2 LUN. | NE EN. — abelicea!. ..,..,/....1 N.C N. ? À N. ? | OI N. | N: | N. Ru Dom mots cult.{cult.| O. | O. | O. {cult.[cult.[cult.[cult.lcult.|cult. —‘tatarica.. (.1, GLEN. N. IN. ? ? O. | N. | N. | N: Nc ON. Ficusicarica. 41.1 00 Le 1 O. dcult À O. | O. | O. | O. | O. | O. | O. | O0. |-0: — SYCOMOTUS... senc cult /cult.lcult |..../.... N. UN. | N. NN. IN. Buxus sempervirens UN. UN. |....1.... O. | O. | O. 0. 0: 1 0. O. Elæagnus hortensis.....| cult.[cult:| O. |. ©. | O. | O. | O. | O: | ©. |... Osyris alba. .... cie 110.0 N. | O: sl 2e TO: 1.0../ ŒrhoO:4140: Laurus nobilis:. .....1. Vitex agnus castus..... 1 Q: qu O0 ÿ 9:10. 1 0: 9: OpArss Olea europea..... 0.341. ON O1! O0: ? | O. | O. | O..| O0. | O. | 0. | ©. Phyllirea latifolia. .....| OO. N. |....1... EN. sl. OOo. — angustifoliat. .....:.[20Q. TN. LO. |....|.... N. |:...1.0..| O:: 110: bO. Ligustrum vulgare 4. 00:PN.. DO: 10 O0. |:0..| O..| 0.::0:410. Jasminum fruticans. O. { N. | O. 2? :1:0.11:0:.{1 0..1 0.:1:0. 1 0.- Fontanesia phiyllitedides. N. Lx (GEAR AE HuN tua}, Ne shiNoaleNs4e Ne Syringai vulgaris. ......|N. ON. UN U3? |. |... [cuit eult:fcult.. — persica....!..,.. LI. ION.-DN. ? …..[cult.|cult:|cult. Frax%inus/excelSior . !!. .. O. l'N. seek O4, MOirlint —argentea 5... .... LAON. CINE declsche IN AT RE A Au ON... ma ON. N. N. N.{\ N. | N. — RÉ EsIEe dl. cl uIN- deal NN Os: — ornus* 9] in 0,15 IQ LAON: “O..| .0.. O.-|:0. | O. —rotandifali. ATEN. A. EL clore Arbutus'unedo. 1.100. :DN. 10..|.0..1 O0. | O: | O. —andrachne. ON.:DN. 101. |.0:.L NN Diospyros!l : O. IN: ?,.1.0..| O. | O. | O. Styrax ns [SO JION.LON.: 1 O. Liebe. MO. ).0, | O. SUAAES Cordia myxa. 1... ..[ON.'léuit.[cult.| N..1 N. EN YLINE, ON. NE NE N GÉOGRAPHIE NOMS HE Eu g= ; a DES ESPÈCES. à pee Sideroxylon spinosum...| ©. Asclepias procera..:... N. Nerium oleander....... O. Viburnëm tinus. ...!.. O. —Jantana .....,.,1.. N. — opulus...::......:.4) N. — orientale ... .....2., N. Lonicera' caprifolium :..| ©. Cornus mascula...%.!.. N — SANgUINEA. «hs se de 0 È Hedera helix .:........ O. Sambucus nigra ..,.... O. Tamarix gallica.. .,.... O.° — germaniCa. esse N. —africanai.........l.. ©. = OTIPNLAÏISS srs10 le ee 1 o[9 ee FLE Cactus opuntia. ......, O. Lawsonia alba......... cu!t. Myrtus communis...... O. Philadelphus coronarius.| N. Punica granatum. :.... cult: Cerasus padus.. :.. RE N. — AVIUMe soso ce RAISON — vulgaris. .......... cult. — mahaleb. ......, LIOUN. — Jlaurocerasus. ....... N. Prunus spinosa.. .......|. ©. — domestica.......,1. tcult. — armeniaca.......... cult. Amygdalus persica....| cult. —commumiIs sise. 2.180: —hincana;ss.dusn....!. N —orientalis,.4......:. N. Pyrus sorbus.t......:. O. —aucuparia.#.......| NN. — malus}... dl. .Hl.2, — comMUNIS. Le 0). 1. uit. — cydonia...t....... —'aria.0 1.0 1.0.1. N. — torminalis. 2... 1.1. N. —trilobata!. .O, |. .Q.!. O. — salicifolia...€?. |. LION: — elæagnifoliai. ...1.,. VIN. Syrie, Mésopotamie; etc. | Perse méridionale! Perse septentrionale. olso.losse ORCECICE RER ..o|..ee D0200 © 0.20000000200000222220000 © 20007227 Régions du Caucase. BOTANIQUE. Asie mineure, hi ? ©. O. N. O. 0. O. ? O. O. O. O. |: O. O. 10: 10. MO. 1O.. O.. O. DO O. } ? O. 0: C2 Aotv 0 © © = É Q © © $ 29200, D: COALLÉEOO000S2000202272000:9 S2oo0o2E Q [= æ 2029 (e] .|cult. cult. 2C00070700000 9 0700002! 2A2OO, ©. CO (@) Q CO cult. cult. .lcult.Jcult. 20200000. Cz200002% ÉOCO00 + e Û 381 Péninsule hispanique. — | ————— | | | À À || — COO22 00072020 000 © on: (æ] [=] 1) + Q S + 382 GÉOGRAPHIE BOTANIQUE. NOMS EE A A RE DES ESPÈCES. Bo 0 PE DE 8 B = Cratægus azarolus.…..:..| (O. | IN. | ©. |. —— Maur Al eee ae +. O. IN. |... — tanacetifolia ...,....|° N° | IN. | O. |... — oxyacantha. ........| ©. | IN. | O: |... — pyracantha.........| NS INs Aisne Mespilus germanica, :..| IN: MN. |:...1.,... Cercis siliquastrum. Le HPN AN" 1rO: ler Ceratonia iliqua.... 4 1120: 1 O.:1°0: 10 Acacia stephaniana. sh IN. 1 N°] O. |'O. — coronillæfolia!, .…. | He) N LUE | — mauroceana. L...4.. : 0. RON es —— gummifera.. .... ete NO: faste. —"‘milotical. 2 |: +1, N A0. 0-1, — farnesiana.. .....:..[°N. | O. | O. |? — Jlebbeck. . .......1.,1 2e "albida he ls 222 Los LÉ —$eyal. bd: 2NIN] O: . — heterocarpa. .....1.: Apr — senegal . aarele sien 38 | | Mimosa habbäs.. ..,/::1 IN: | O. |... —julibrisin. RE CSN | A °N. | NO. | O: — agrestis! ....1....,..1 N: 1 N: | 0: |... Tamarindus indica..,.[ .,.2 /lcult.|cult.| ©. Cassia fistula.....,..,.|.,../cult.|....| 1? Güilandina morinida. .:.l°N. |....1 O. |... Juglans regia.....,..,. cult.| N: |cult.| O: — pterocarpa. A AMG EN Nef"? 11? Pistacia fentiscus RQ Et O. lcult.| O: | ? Vera sel. .[l2s .1..1 0: [cult.| O0: | 0: —Hatlantien isa dsl DOSHAN., CP 1? Of. L € — terebinthus. ........ O. | N. | O. | O. Rhüscoriaria... 12 O:: NN. | O: 1... mr leu RARE LOL AIN. À 1? HÈ — pentaphylla......... OùUNANS SE ho. han ï SENS FRS SET ; == diCIC AR RESTE — oxyacanthoïdes...... 0.4 N. |. — oxyacantha....,.,,.. — obscura..:..... PAROIN EN. OL Paliurus australis. ...:.| ©. | N. | O. ? Züziphus vulgaris. ..... ©. lcult.| ©. ? "lotus: sis LEE O. | N. | O. |... — spina christi......, 1 O O. | O. ? DZ00 00: Perse septentrionale. : . 5 — ° 9: OP e DS 10? = ee. D=-0222 22002. 200022207222! 2 2 :2| À ÉS] Ê Ep & = | À 5 F MAT ? | ©. N. | NN. -0: | ©. O. | ©. O. ? O. | O. O0. | O. N.'| O: 0. | ? N.d N: NN: NI N. ce .|cult. N. | N. N. .| ©. : +H0000-0222; HS Grèce. 2006000720 ÉD 2200000220 | 22.2 = e (e] 0200 20022222222 22000002Ë222222 = 22002 Italie. 2 + a 22002 — France. A2 2 2290000220 | N je) — + = FAOO% Péninsule hispanique. …e e 1007 ED EE RE PP NN NOMS SA leds) Slleblis dents 2e HT lÉA ER) ESS) E |S |E | | | 5 TBE |6E | 2 £S | be = F 8.|25 DES ESPÈCES. LE ER | Fe |rSUESl le FRANS BE ji sl #11 5| <|< = Rhamnus alaternus.. SA FN IÉME VAT Dr JA ES PA Er A ? |‘O: | O. | O. | O. — oleoïdes. . ....1 1. 4 OD'ClN. A. nn A lereeE OO OS 1E... —-lycioides. … .| OA Nas le db cle elles ee NN, | N. | Oo. — buxifolia....,..:,1.. O Noel... |. Re A Ca LE | NN. IN. |0O. — amygdalina. .. ...... D ANA. SIL halle der Nesle Ne LAN el. — infectoria .... ...1.. NA NA. el sa-beslee O0: 0: PO: O0: —frangula 4 1: ep !.. NAN ESA D A OA: 1 TO TOO ES — cathartica.s |... :.. NA Nat. ledit OR. NO OO. Ilex aquifolium.....:.. N. | N. | O. ..| O0. | O. | O. | O. | O0. | O. | O. Staphylea pinnata... ,..| O.] N. |... ae) O.Q Of TO 'ILO. Evonymus europea. ...} N.,1 N. |....1... et deo planches, dont 26 an simple trait et - volumes in-folio Jébus sont livrés chttonnés où tenfermés dans des - Habite. lés autres entièrement terminées, paraîtra parlivraisons de/hnitfeuillés : de texte accompagnées de 8 à 9 gravures, ayant chacune leur numéro. Les trois premières livraisons sont en vente; les suivantes parai- t'ont'de mois en mois, Are de ÿ 4 En prenant la prémière livraison’, on paie en méme témps Ja der- nières | ERA PIS de Le prix de chaque livraïson est de. .. , 4 04, MÉMOIRES DU MUSÉUM D'HISTOIRE NATURELLE, par MM. les Professeurs au Jardin du Roi. AH “he La réunion , au: Muséum ; de toutes les sciences naturelles et de tous Tes moyens de les cultiver, permet à MM: les Professeurs de, publier des'faits nouveaux en) minéralogie, ten botanique, en zoolo- gie, etc.; en sorte que leurs Mémoires, non-seülement feront con- naître les magnifiques collections confites à leurs sons, mais encore seront le dépôt des découvertes'qui se font tous les jours dans.les di- -.verses parties de l'histoire naturelle. Ces Mémoires: paraissent par cahier de dix feuilles = six cahiers forment un volume; deux volumes font une année. Chaque volume)est accompagnéde vingt à visgt-cinq planches en talle-douce gravées dvee. ‘le plus grand soin, è Les six prémières années sont imprimées. Le puix déchacane d'elles est de 60 fr. Lies six années 360 fr. : ; SANT MES JR On souscrit pour la septiéme année: Le prix des deux volumes,se ‘paie en souscrivant: HISTOIRE DES PLANTES LES PLUS REMARQUABLES DU BRÉSIL ET DU PARAGUAY, comprenant leur des- cripüon , et des dissertations sur leurs rapports , leurs usages, etc. , avec des planches noires ou coloriées; par M. Aucusre De Sar-Hiratre, correspondant de VAca- démie des Sciences. Dédiée à Sa Majesté Très-Fidèle: L'ouvrage imprimé in-4°. sur srand-raisin fin, aüra un. 60 deux volumes. Chaque volume sera divisé en dix livraisons: chaque Jivrai- son rénfermera cinq äisix feuilles de texte et cinq à six /planclies. Lorsque les Mémoires seront trop considérables pour former une li vraison, nous en publierons deux à la fois ; ce qui à eu lieu pour les deux premières: | Du ie CT LOST Les cinq premières livraisons sont-publices. Panne Chaque livraison in-40. sur grand-raisin fn, avec fig. noires, Bfn Sur grand-raisin vélin satiné ; avec toutes les fig: colorices. 18 ft : Pourtêtre souscripteur àchacun.de ces ouvrages, il suffit de se faire inscrire à Paris, chez À. BELIN, Imprimeur, Libraire-Editeur, | rue ‘des Mathurius Saint-Jacques, n°. 14; ou chez les principaux Libraires de France et de PEtranger. & RES OAETS a (On distribue chez le même Libraire les Prospectus plus détaillés de ces importäns Ouvrages. RES Re: nn RÉ R R ME ENS LA ESSAI SUR LE VOL DES INSECTES , et Observations sur quelques parties de la Mécanique des Mouvemens progressifs de l'homme et des animaux vertébrés; ac- compagnés de treize planches relatives aux organe du vol des Insectes, etc. ; par M. le chevalier TJ: Cuasrier ancien officier supérieur, correspondant de la Société | d'Histoire Naturelle, Un vol. in=4 GÉRANTS PEN 1e E | » MÉMOIRES DÜ MUSÉUM D'HISTOIRE NATURELLE, OUFRAGE DÉDIÉ AU ROL. M. Grorrroy-Sant-Hipaire. — Notice sur - M. le comte de Lacépéde. 77 — Sur l’Anatomie comparée des monstruo- sités animales, par M. Serres; Rapport … ‘fait à l’Académie royale des sciences. 82 — Considérations zoologiques et physio- logiques relatives à un nouveau genre de monstruosités, nommé. HYPOGNATHE, et établi pour trois espèces de Veaux- Bicéphales ; à tétes opposées et attachées ensemble par la symphyse de leurs md- choires. 93 M. Auc. Duvau. — Nouvelles recherches sur l’histoire naturelle des Pucerons. 126 - SEPTIÈME ANNÉE. — DEUXIÈME CAHIER, À PARIS, CHEZ A. BELIN, IMPRIMEUR- LIBRAIRE, | RUE DES MATHURINS SAINT- TACQUES , HÔTEL CEUNY. ‘es prix mA ls souscription , ; pour Pouxée c entière, formant 2 vol. , est de., : Et franc de port pour les départemens Papier grand raisin vélin 2 is eolorices avec le’ plos grand som, forment #oluaés à ces figures ont été classées dune l'ordre méthodique: Ces quatre | ‘volumes. ‘in-folio jésus sont livrés cartonnés où ASE ‘dans des! | SosoRrPrroNS chez A. BELIN, ns ; rue des Mathurins Saint-Jacques, »n “4 54 à Paris; * Et Chez les principaux Libraires de France et 1 l'Etranger. | FLORA BRASILIE MERIDIONALIS, auctore AUGUSTO De | Sanr-Hriame , reg. Scient, Acad. banis necnon Societ. Philom.et Hist. nat. Paris. , Acad, reg: Scieht. Ulissip. ;. Phys Genev., Cæs. Læop. Carol. Nat. Curios. 3 SOC. Scient. Aurél., Linn. Calvad. Accedunt tabulæ deli- néatæ ai TUxeNO ærique incisæ. ue Han pn conse- cratum, . : dore Flore du Brésil sera PAS la partie orientale de DAnidue ce. qu'est celle dé MM. dé Humboldt et Kanch pour la côte occidentale, Comme: lestdeux, ouvrages ne forment réellement qu'on ‘ensemble, celui que nous annoncons|est imprimé avec/des caractères semblables à ceux du Wovæ Genera , et dans les:mémes formals, “L'ouvrage aura trois. Nolauies qui -paraîtront \par Rens Les quatre: Premières litraisons sont publiées. Iu-4. jésus, papier satiné, (huit(à dix figures noires } et ‘cinq feuilles de textes UT ADS Rte er Enr 19 fre In-folio Jésus, papier vélin d'Annonay, saine ) avec Îles mêmes figures coloriées, et huit feuilles de texte..." 60 Lio HISTOIRE NATURELLE DES MAMMIFÈRES, avec: des figures. originales , coloriées, dessinées des desani- | inaux vivans. Ouvrage Lubhe sous l'autorité de l’ad- | imimistration du Muséum d'Histoire ‘Naturelle , por {: M. Grorrroy Sanr-Hitame, professeur de zoologie au | Muséum , et par M. FRépénie Cuvier , PReeeS en pRes de KR x Ménager Royale. ca NOVELLE ÉDITION m4. Fe L'ouvrage, de M. G: Cupier, aura six volarues qui paraitront en 6o livraisons. | Chaque livraison contiendra, outre le texte, 6 figures: coloriées avec le plus grand\, Soins d’après des dessins faits sur des animaux. NATURE A NS D ER ER PTT À TAC DA] fr La premiére: livraison paraîtra. “in. janviers les suivantes ser ont ; publiées, autant quéposssible, les r4et 26 de chaRE mois. Edition in-folio Les fo premières livraisons, ‘contenant 240 figures ‘caïtons , au Choix des acquéreurs. Prix: 4 14 4 9. -550 fe # Les treize premières livraisons des 5e. et 6° vol. sont en, RU QAR vente; prix de chaque livraison, AL SUN RO Ve LE LS LE tel Il ne reste plus À Roue que. sepe livraisons s qui pro ‘de mois 1#, a Far Et chez les Libraires de France et de Etranger. | + oRA BRASILIAÆ MERIDIONALIS, auctore AUGUSTO DE Sarvr-Hirame , res. Scient, Acad, Paris. , necnon Societ. Philom. et Hist. FA Paris. , Acad. reg. Scient. Ulissip., k Phys. Genev., Cas. Læop. Carol. Nat, Curios., Soc. Scient. A Linn. Calvad. Accedunt tabulæ deli- neatæ a Tuorriio ærique incisæ. Resiæ Majestati conser cratum. Cette Flore du Brésil sera pour la partie orientale de l'Amérique.ce qu'est celle de MM: de Humboldt et Konth pour Ja côte occidentale: ‘Comme les deux ouvrages ne forment réellement qu'un ensemble, | celai que nous aunoOncons est imprimé avec des caractères semblables à.ceux du /Vora Genera, et dans les mêmes formats, L'ouvrage aura trois volumes qui paraîtront D? En “Les | des DATE UES dibratsons sont publiées. | .Hjésus, papier ‘satiné, huitiàa- dis. js noîres,. et cinq hr tel Sn even A HU EH D fre” } : {n-folio Jésus, papier vélim d'Annouay, ten avéc ve : mêmes figures oies > ébhuit feuilles de Lexté. figures originales, coloriées, dessinées Fo des ani- maux vivans. Ouvrage publié sous l'autorité de l’ad- ministration du Muséuin. d'Histoire Naturelle, par À M. Gsorrroy Saivr-Hiraire, professeur de zoologie au la Ménagerie Royale. NOUVELLE ÉDITION | IN L'ouvrage, pane avec)des caractères neufs $ne papier grand- raisin superfin satiné, même format in-42. que les Ossernens Fossiles | de M; G. Cuvier, aura six volumes qui paraîtront en 60 livraisons. | |! * Chaque livraison contiendra, outre le texte; 6 figures: colorices ’: avec le plus grand soin, d’après’ des dessins "faits sut des ‘animaux | 9, fr. ‘rivans. Prix, + + 2 NS RIT ae nAte EN ee) : Les, ‘trois premières. ‘livraisons sont en vente. one in-folio jésus sont livrés cartonnés ou nee dans des eärtons ; au choix desiacquérenrs.-Prix . 1.) : Les quatorze premières! livraisons des Be. (et 6°. vol. sont en vente; prix de chaque livraison... | HORREUR [ne reste pie À puBuer que six livraisons « qui paraîtront de mois eu mois « MÉMOIRES SUR LA FAMILLE DES ue. naturelle et directeur du Jardin botanique de l'Acadé- tie de Genève, correspondant de l’Institut de France, Furin, Naples, Munich, (ont fe la pue ide Chaos de la Nature, etc. du Muséum. d'histoire naturelle de. Paris: Mais leur nombre s'étant | migmenté ‘beaucoup au-delà de ce que ceLie collection auraw pu faire cés à côté de (cette colléction. \ Les botanistes trouveront réhnis dans cet ouvrage les ‘commen aires qui compléteront le tableau abrégé de cette famille, qui va pa famille des Régumineuses, ‘aux tibus dont ellé/se compose, et aux Le LS frs HISTOIRE NATURELLE DES MAMNIFÈRES, | avec des. Muséum , et par M. FRépnc Cuvier , es en chefde É HARAS | Editonvfoe: —Les4o premiéreslivraisons, contenant ua ne [sont le dépôt des découyertes qui se font tous ïsj Jens enloriées ayecle plus grand} soin, forment 4 volumes, dans lesquels t.) ces figures ont élé classées Arte Vordre méthodique, Ces quatre |.” 5bo fr. “le plus grand soin. ; 15 c. La par M: Auc. Pvr. De CAwnoLre , professeur diiione è ns des: Sete royales de Londres, Edimbourg, Ces Mémoires étaient destinés à paraître. “he 1 collection de’ceux: | vraisoh, nous en DUAReGe deux à à ï fois; ‘ce qui a eu lieu none, les araître sans de grands retards, l'auteur, de concert avecile libraire= deux premières, éditeur, s’est décidé à Jes réunir en un ll corps d'ouyrage, en des urprimant dans!le même format in-4e. > pour qu ils RON étre er à “äitre dans le Prodromus ; les ra relatifs aux caractères dela |: ‘ces Lane ph genres nouveaux ou peu connus; | seront exposés soit par ‘des ac tions explicites, soit par des planches soignées. ! Ge volume, qui sera composé de quatorze Mémoires faisant en- yiron boo pages in-4°. , et de ro planches, dont 26 au simple trait eu: “les autres entièrement terminées, paraitrapar livraisons de hoit feuilles de texte accompaguées des à g gravures, ayant chacune leur numéro. Les six premières livraisons. rs en-vente; les suivantes “parait tront de mois en mois. En prenant les premières ivrssons, < on paie! en ur temps la der- nière, : a) Le prix de chaque livraison est re AR DR Ar RAT £; ATLAS DES OISEAUX D'EUROPE, pour servir ae complément au Manuel d'OrnithologiedeM. Temminck, par J. C. Werner , peintre d'histoire naturelle ; vues sous les auspices de M. le baron Cuvirr. ie Cet Atlas sera publié | en? Pcinquante-cing: livraisons de dix Et ‘ches format in-89,, avec on sans texte. En tête de, chaque ordre: nous oder un squelette.et une ou denx planches de caractères “pour les divisions. Chaque plançhe n'aura qu’un individu, afin que). * les naturalistes puissent les ‘classer suivant le système qu'ils auront ‘adopté. Il. ‘paraîtra! FOR ERESS une Due de mois { en TROT A 2 deuxième este vente: | i k 3 ; Aulas sans texte. — Prix de hi Née 10 fig. noîres ‘sur pap. 1 vélin.. 3 fr. AE RRRE DHAEO MST ———""——— fig. coloriées et retouchées avec soin. 65 Atlas avec, texte. — Prix de la Res 10 o fig. noires sur Pap- MÉMOIRES pu. eu D'HISTOIRE MATTER, par MM. les Professeurs au Jardin du Roi: La réunion, ‘au Muséum, ‘de toutes les sciences naturelles et. + tous les moyens de les cultiver, permet à MM. les Professeurs de ® publier. des faits nouveaux en minéralogie, en botanique. ; en z00lo- Ssie, etc: ; en:s te que leurs Mémoires; non-seulement font :con- | naïtre, les magnifiques collections Ha à leurs som, verses parlies de l'histoire naturelle: 1. as ‘Ces Mémoires: pataissent par. cahier dé dix fenilles : six < cabiers vi de forment un volume; deux volumes font ane année. Chaque volume est: accompagné de vingt à vingt-cinq is en ne uers Épie ayec ? Les six premières années sont se des ‘Pie # | Chägne année, composée EI Deer ne On souscrit pour la ce année. Le PRE des deux volomesse . £ paie en sonscrivant. ne s HISTOIRE DES PLANTES LES PLUS REMARQUABLES | DU BRÉSIL ET DU PARAGUAY, comprenant leur des- cription, ‘et des dissertations sur leurs rapports , leurs | usages, etc. , avec des planches noires ou coloriées; par: M: Avcusre pe Sanr-Hizae, correspondant de V'Aca- :démie des Sciences. Dédiée à : L'ouvrage, i imprimé in-40. Sur - ‘grandéraisin fin, aura un ou deux volhmes, Chaque volume séra divisé’en dix livraisons 2! chaque livrai= Son rénférméera cinq à Six, feuilles de texte et cinq à six planches.) Lorsque les Mémoires, seront trop considérables pour former nne rl Les 5ix! premières livesisons re bee ARE AANETR “Chaque livraison in-40 sur grand-raisin fin, rares des. ?e fr. Pour être Souscripteur à Chacun dé ces ‘ouvrages, ilsuflit de se faire. inscrire à: Paris, chez A. BELEN, Imprimeur 3 Libraire-Edi Libraïres de France et de VEtranger. “ On distribue chez le même Libraire les Péospectas plus déuillés de. T0 et RÉAL A + MANGENT \ ù Rae S teur, © : ‘rue des Mathuriuis Saint-Jacques, n°. 145 où. 'chez les principaux, sr Sa Majesté | Très-Fidèle. iv | Es RSS DS D D D D 7 ES DSP SANTA AT ER M. LE. Bon G. Cuver. — Eloge historique M. Fnéoéric Cuwrer. — Observations sur de M. Banxs. Re 297 la structure et le développement des. Du MUSÉUM D'HISTOIRE NATURELLE. OUFRAGE DÉDIÉ AU ROL. Plumes. ge 327 SEPTIÈME ANNÉE. — CINQUIÈME CAHIER. A PARIS, CHEZ A. BELIN, IMPRIMEUR-LIBRAIRE, RUE DES MATHURINS SAINT-JACQUES , HÔTEL CLUNY. Leprix de la souscription ; pour aie entière, formant 2 vol. , est de... 60 fr, Et franc de port pour les départemens......:................,.,..,:.., ‘66 Nu grand raisin vélin....... Fans aabelnes de Re ce Mer eDe 120 IMPRIMERIE DE A, BELIN, Et de les Libraires de France et de Page î FLORA BRASILLE MERIDIONALIS , auctore Aucusto DE - Sawr-Hiame , reg. Scient: Acad. bis. , necnon Societ. Philom. et Hist. nat. Paris. , Acad. reg. Scient. Ulissip., Phys. Genev., Cæs. Læop. Carol. Nat. Curios., Soc. Scient, Aurel., Linn. Calvad, Accedunt tabulæ deli- neatæ a cr ue incisæ. Regie Majestattre conse- cratum. e Cette Flore du Brésil sera pour la partie orientale de l'Amérique ce qu'est celle de MM. de Humboldt ct Kunth-pour la côte occidentale. - Comme les: deux oùvrages ne forment réellement qu’un ensemble, celuitque nous-annoncons ést imprimé avec des caractères semblables “à cenx du ÆVova Genera, et dans les:mémes formats. L'ouvrage aura trois Volsines qui paraîtront par : livraisons. Fe |. “quatre premières livraisons sont publiées: ; lu-4°. jésus, papier satiné, huit À dix Bgures noires , et cinq feuilles dentemte MERS A DA ER Re Eee LOTS = Ta-folio Jésus, papier vélin d’Annonaÿ, satiné, avec. les mêmes figures coloriées , et huit feuilles de-texte. Ë jh HISTOIRE NATURELLE DES MAMMIFÈRES avec des “figures originales; coloriées, dessinées dans desani- maux vivans. Ouvrape Die. sous l'autorité de l’ad= * ministration du Muséum d'Histoire Naturelle, par M. Georrrox Saivr-Hirate, professeur. de zoologie au - Muséum, et par M. FRéDéRI Pi Ds en chef de la Ménagerie Royale. NOUVELLE ÉDITION INA. | L'ouvrage , imprimé avec des caractères neufs sur: papier grand- raisin superfinsaliné, méme format in-4°. que les Ossernens Fossiles de M. G. Cuvier, aurasix volumes qui paraïtront en 66: livraisons. Chaque livraison contiendra , outre le texte, 6 figures colotiées avec le plus grand soin, d’après des dessins faits sur des animaux vivans. SAS SR CR EE Sn Te 0e un 0e Les trois premiéres livraisons! ‘sont en vente. Sas Zdinionin-folio.—Les4o premières livraisons, TT De j *coloriées avec le plus grand soin, forment, 4 volumes, dans lesquels ” ces figures ont été classées d'après l'ordre méthodique: Ces quatre © volumes in-folio jésus sont livrés cartonnés! ou. renfermes dates des |": 550: fr. cartons, au choix des acquéreurs. Pix. 2. se Les quinze premières livraisons dés 5°. et 6°. doi. sont BR en vente; prix de chaque hivraisom, 2e) 04 40. 07. Fe 15 fr- Il ne reste plus à publier, que Due livraisons qui potone de 5 mois en: mois... MÉMOIRES SUR LA FAMILLE DES LRCOMEEUSES : par M. Auc. Pyr. ne CanvoLre, professeur d'histoire naturelle et directeur du Jardin botanique de l’Acadé- mie de Genève, correspondant de l’Institut de France, membre des Sobtéés royales de Londres ; Edimbourg, “Turin, des es de la Nature, etc. Ces Mémoires étaient destinés à paraître dans Ja Fe ceux du Museum d'histoire naturelle de Paris. Mais leur nombre s'étant: augmenté beauconp au-delà de ce que celte collection aurait pu faire paraître sans de grands retards, l’auteur, de concert avec-le libraire éditeur, s’est décidé à les réunir en un seul corps d'ouvrage, en les imprimiant dans leméme format in-4°.,; pour qu ‘ils pos être pes € cés à côté de cette collection. Les ‘botanistes trouveront phone dans :ect ouvrage les commen aüître dans le Prodromus ; les détails relaufs aux caractères, de] | LE autres entièrenrent terminées, est en vente. Prix, *. L ATLAS DES OISEAUX D'EUROPE, pour servir. |--pour ls divisions. Chaque planche waura qu'an individo, afin “6 : ; “les naturalistes puissent Jes classer suivant le système q LP nee troisième est en vente. k iNonEs DU | MUSÈUM pe ue “tons. Les! bebe ‘dé. ke Re permet. à si. . lesseurs d Re publier des faits nonveaux en minéralogie, en botanique ; en 200l0: à gies etc:; en’sorte que leurs Mémoires, re font com = verses parties de l'histoire matarelle. = forment un volume; deux v “accompagné de vingt à Rss Au en taille-douce " - leplus. grand soin. 4 ‘paie en souscrivant. Ge | HISTOIRE DES PLANTES LES PLUS REMARQUABLEN| Naples, Munich, Copenhague, de la Société |: - vraison, nous en publierons, sus à la fois; e ce |" imserire à Patis, chez A! BELIN, Imprimeur, ” Libraire-Editeur ; °rue des’ Mathurins! Saint-Jacques, + n°. 45 où chez tes Hncipaus $ Libraires de France et de l'Etranger. À laites qui compléteront le tableau abégé à dé cette famille f, qui à \ pô ‘famille dés Légumineuses, aux tribus dont elle se, compose , et a “Beures nouvéaux on peu connus ;, seront CxpOsés | soi ‘ ï tions explicites ;/soit pt, des planches soignées. : n Ce volame, composé de’ quatorze Mémoires faisan 500 pages in-49, ;. et de 70 planchés, dont 26 an simple tai complément au Manuel d’Ornithologiede M.Temminck “par J. C. Werner, peintre d'histoire naturelle ; publ sous les auspices de M. le baron Cover. RSR Cet Atlas sera publié een. cinquante-cinq livraisons dé dix -plar -ches ; format in-8°., aVec On sans texle, En tête. de chaque ordr| -noûs! HDDneEnS un’ squelette et nc où deux planches: -de caractère wils à adopté: Il paraîtra régulièrement une livraison de ro en pnois © : & Re ne sure sir one fig--coloriées’et retouchées ave Ailas avec texte. — Prix de la livraison, 10 8 noi ë É PRIT PE RS TION. e fe: coloriées.et retouchées avec soin 15.4 “ete | Ces Mémoires paraissen Pi #8 umes font ane année. Chaqne volume es Lés’six premières annécs sont imprimées. Pi. Chaque année, composée Me 3 NOR eme f On: souscrit pour la ne one Le Ps de deux at Éa | DU BRÉSIL ET DU PARAGUAY, comprenant leur des cri] ption , et des dissertations sur leurs rapports, leur usages, ete. , avec des planches noires ou coloriées; pa! M. AUGUSTE DE SaiNT-HitAïRE, correspondant: de VAcar t démie des Sciences. Dédiée à Sa Majesté ! Très-Fidèle \ “L'ouvrage, imprimé in. sur grand-raisin fn, aura. ün ou dent h -yolumes. Chaque volume sera divisé en dix, livr aisons. chaque livraï} ‘son renferméra.cinq à six feuilles de texte et cinq ‘six planche! “Lorsque les Mémoirés seront trop considérables pour former-nne li deox premières, : Les six premières livraisons sont publiées. ss A * Chaque livraison in-4°! sur grand-raisin fu, aveë Be. noires. 8 fi} Ponriêtre sonscriptenr à chacun de ces ouvrages, il suffit de se fair Ondistribue chez le même Libraire 1 ces M pavrAges.” ARS MÉMOIRES | DU . MUSÉUM D’ HISTOIRE NATURELLE. OUFRAGE DÉDIÉ AU ROI. M. LE Bon G. Cover. — Eloge historique considérations sur les divers états des - de M.le comte de LAGÉPÈDE. 369 animaux , dans lesquels ils nous est M. Frépénie Cuvisn. — Æssaë sur la Do- possible d'étudier leurs actions. 405 mesticité des mammaferes, précédé de : | SEPTIÈME ANNÉE, — SIXIÈME CAHIER A PARIS, CHEZ A. BELIN, IMPRIMEUR-LIBRAIRE, RUE DES MATHURINS SAINT-TACQUES , HÔTEÉ CLUNY: Le nn de la souscription ; pour l’année entière, Dinané 2 vol. ; est de: . 6ofr. Et franc de port pour les départemens.....:...:.:.................4. 66 Papier grand raisin vélin......: Re OR RO A AO ÉEEe 120 Vimprimente pe A. 2ELIn, rue des Matburins S.-J., n6. 14, <= 20 Fe PET on _ fort étrange. « Vous semblez , disait-il, autant que je » puis me le rappeler , ne vous occuper que d’une per— » sonne; mais je crois vous avoir dit que nous étions »-deux: je ne me séparerai pas de mon grenadier ; _» Veuillez bien faire toutes vos dispositions en consé- » quence, etc. » ‘Cette brusque ouverture multipliait les obstacles 3 notre surprise fut extrême. Nous savions si peu qu’un autre prisonnier duût accompagner le colonel dans sa faite , que ces mots : mon grenadier , furent EQuE nous, dans ce n ai fic; G MED splicable , mais Les dif- xf.e style ferme de notre re résolution, D'aprés sa ffat sin Jus à leur (7) gnon d'armes (1). Aucun plan n’était encore arrêté , si non sur ce point , que l'é évasion devait s’effectuer par la section de la Dette ; et comme M. Marchebout prévoyait des difficultés qu’il ne pensait pas pouvoir lever seul , il m'avait proposé pour le seconder , en répondant de mon intelligence et de ma discrétion. Le colonel, avec qui j'avais eu quelques rapports , et qui d’ailleurs connaissait mon amilié pour le capitaine Delamotte , échappé depuis peu à la vigilance de ses gardiens , venait d’accepter sans répugnance cette proposition. Dés ce moment une correspondance active s’établit entre le colonel et nous. Quoique nous prissions la pré- caution de déguiser notre écriture et de ne pas signer : lettres , nous n° Y traitions l’affaire essentislle que maniére indirecte , en termes ambigu , Jusre de femmes ; en sorte que si cette c C1 dans les premiers temps , été déco. . guère reconnu que les confidences : (1) LL Quvers SPP! og ‘xn “Sup 94: neJpp ue a; nou) sic ‘SSU XH9P Sa quowuouu uu-2J10d eJ-AHANO gi U9 $ euou op ‘oub 39 Surpaul ej suvp eanoy un ru sanbjonb quesseise1 ouopaoarr eureyiduo o7 12 aotüu =ng jeuojo2 0j onb ejqissod qitjÿ [LS *sanep anod snuo1op xne uipael np eoiod ej jeaano uo queuazerpourur nb 10 € ipruu-soude,| op ostogad ouneg oun 8 opeuowroud ins] auawuruaa sonbarod sr[9p anod saoruuosrid.s0] nb renb -autoa of -5098uuyo queany sopeuowoad sou 9p saino S9T fax) / ina] SUeL GNT > Jour sopnuop quid quoles ou Sc 7 nvojqe x Q un aryo anod ‘ aasuod eu | . EUUT \ say ‘ suoissaidur so] JUoWaTAPY 199Ea4e - MR Los Le eubjonb us osax ou ou IT *uOreUISEUT UOU SUEP CNE) spINUIP JUOS JUAUTEULAN I op S[IU}2P SOI sno “ov3doooe 1e j of ronbanod gjioa ‘issue sieats o[ o{ ‘srqduos e ojroylip sed Juju 94981 eur onb ques ‘asuojop ojediound onou 2112 110P inb uorgexteu aun 12981} 2p UIOS ©] ounjd eu & queyuoo uo nuoagid 09 uowt * GOIXAf9A 91199 9P (9) “FLORA BRASILIÆ MERIDIONALIS, auctorïe AUGUSTO DE Sanr-Hirame , reg. Scient. Acad. Paris., necnon Societ. Philom. et Hist. nat. Paris, , Acad, reg. Séient. Ulissip: , Phys. Genev., Cæs. Læop. Carol. Nat. Curios. , Soc, Scient. Aurel.; Linn. Calvad. Accedunt ‘tabulæ deli- neatæ a Too ærique incisæ: Regiæ Majéstati conse- exatun. Cette Flore du Brésil sera pour la partie orientale de 1. Amérique ce quest celle de MM.:de Humboldt/et Kunth/pour larcôte occidentale. Comme les denx ouvrages ne forment réellement qu’un ensemble, celhi que nous annoncons est imprimé avec des caractères semblables À ceux du ova Cenera , et dans les mêmes formats. L'ouvrage aura trois Volumes qui paraitront par livraisons. L es quatre a entières diPraisons! son publiées. In-4°. jésus, papier satiné, huit à dix figures notes, et “er Rd LeRte AE 4 AE PE dat LR qe 15 fr Tn-foho sens papier Ne DA daohas Rs avec les “nièmes figures coloriées , et haït feuilles de texte... 41 Go’fr, HISTOIRE NATURELLE DES MAMMIFÈRES, avec des” figures originales, celoriées, dessinées Fe des ani- ‘maux vivans. Ouvrage PH sous l'autorité de Pad- ‘ministration du Muséum d'Histoire Naturelle , ‘par M. Grorrnoy Saivr-Hiraine, profésseur de zoologie au Muséum , et par M. ERénÉRie Cuvek , ri en chef de la Ménagerie Royale. ; NOUVELLE ÉDITION ange L'ouvrage , imprimé avec des caractères neufs sur papier grand- raisin superfin satiné, même for matin-49. que les Ossemens Fossilés de M, G. Cavier, aura six volumes qui paraitront en 60 livraisons. Chaque livraison contiendra, outre le texte, 6 figures colorices ), avec le plus grand soin, ‘d’après dés dessins Faits sur des animaux divanse Prix 1 ue re a PIC) fr. Les quatre prernières Ne ce en ‘vente. He ‘Editionin- -folio. = Les4o premièr eslivraisons, contenant 240 figures coloriées avec le plus grand soin, forment 4 ne dans lesquels ces figures ont été classées aprés l'ordre: méthodique, Ces quatrets Volbriee: in-fohio jésus sont Jivrés cartonnés. où renfermés, dans des : | Cartons, au choix des acquéreurs. MT M 550 fr. Seize ivraïsons des 5e. et 6°, vol. sont en ente; pride # > chaque livraison. . . DRE AIS de ARE PART AE LoA tipo Îl ne reste plus à publier ane quatie livraisons “qui HMoRes de mois en mojs. MÉMOIRES SUR LA FAMILLE DES S LÉGUMINEUSES, par M. Auc. PÿR, DE CaNpoLie , professeur dtuaie naturelle et directeur du Jardin botanique de 1 ’Acadé= | mie de Genève, correspondant de l’Institut de France, membre des Sociétés royales de Londres, Edimbourg , Turin, Naples, Munich, CopenAREner de la Société: des Curieux de la Nature, etc: Ces Mémoires étaiént destinés à paraître dans là colleaiion de ‘cenx $ du Muséum d'histoire naturelle de: Paris, Mais leur nombre s'étant augmenté beaucoup au-delà de ce que cette collection aurait pu faire * paraître sans de grands retards ; l’autent , de concert avec lelibraire- éditeur, s'est décidé à Ics réunir{en un seul corps d’ouyrage ,/en les irapr imant daus le méme format in-4e., pour qu als puissent être pla= “cés à côte de cette LORerns SOUSORIPTIONS chez À. BELIN, Lie ; rue des Mathurins Saint-Jacques, 1 ART 14 > i Parier Et chez les Libraires de France et de l'Etranger, ‘taires qui complétéront Je tableah ablégé de cette famille , qui va pa-. raître dans Je Prodromus; les détails relatifs aux caractères dela famille des Légnmineuses, aux wibus dont elle se compose, et aux + senres nouveaux ou peu.connns, seront exposés soit par des descrip- tions explicites > soit par des planches soignées.s Er Ce volume, composé de quatorze :Mémoires faisant environ Boo/päges in-4°, > étde 5o planches , dont 26-au simple trait et lesu autres entièrement términées, est en vente, Prix... 4. . yafr. ATLAS DES OISEAUX D'EUROPE, pour servir de complément au Manuel d'Ornithologie de M. Temminck, par J. C. Werner, peintre d'histoire naturelle, publié sous les auspices “ M: le baron Cuvien | Get Atlas sera publié en cingnante-cinq livraisons de dix plan- ches ; format in-80. ; äYcc où sans texte. En tête de chaqne ordre - ? nous PP an un squélelte et une où deux planches de caractères * pour les divisions. Chaque planche n'aura qu'unindividu, afin que les naturalistes puissent les classer sujvantle système qu'ils auront adopté. Il paraîtra régulièrement une livraison de mOis en mois : la |troisièmeest évente, ‘ rite DEEE texte. — Prix de la livraison, 10 fig. noires sur pap: LADA dre Dore RE TU Sea 1e TT —— fig. coloriées et retouchées avec soin, , 6. fr: Atlas avec tete. — Prix de la livraison, 10 fig. noires ‘sûr papi. ÿ VER EE 2 RTE SA ADD) 0: 68 coloriées et relouchées avec soin. 6 fr: 50 c | MÉMOIRES DU MUSÉUM D'HISTOIRE NATURELLE, par MM. les Professeurs au Jardin du Roi. La réunion, au Muséum , dé toutes Les sciévces naturelles et de ‘tous les moyens de les culiivee permet, à MM. les Professeurs de publier des faits nouveaux en minéralogie, en botanique, en z06lo- gié, elc.; en sorte que leurs Mémoires, non-seulement font con- maitre les magnifiques collections cafés à leurs sonis, ms encore sont le. dépôt des découvertes qui se font tons. les jours dans jes “hr :-verses parties de l’histoire. naturelle. Ces! Mémoires paraissent par cahier de dix feuilles : six Sr fornentun voluné; ; deux volumes font une année, Chaque volume est accompagné de v ingt À vingt-cinq planches en ille-douce gravées avec plus grand soin. à * Les six premières annéessont imprimées. Pros a : 360 fr: Chaque. année, composée de 2:vol. . + + . . . : Gofr. On souserit pour la un année. Le ptix des Rs volumes se SRE 5. souseri vant: HISTOIRE DES. PLANTES. LES PLUS REMARQUABLES DU BRÉSIL ET DU PARAGUAY, comprenant leur des- “cription , ét des dissertations sur leurs rapports, leurs usages, etc., avec des planches noires ou coloriéess par M. Auousre pe Shinr-Hiraine, correspondant de l’Aca- démie des Sciences. Dédiceià Sa Majesté Très-Fidèle. L'ouvrage , imprimé in-{0, ‘sur. grand- craisin fn, aura un on denx volumes Chaque volume séra, divisé en dix livraisons : chaque livrai- son renfermera cinq À six feuilles de texte) ét ciuq à six planches, Lorsque les Mémoires seront ‘trop considérables pour former une li- viaison, nous én publierôns” ‘deux'à la fois; ce qui à eu Len pour les * deux premièr es. : “Les six. premières Hébusons sont publiées. © Chaque livraison in-49. sur grand-rasin fn, avec fs. noires, 8 fr, * Ponr être souscripteur À chacun de cés ouvrages; il suffit de se faire inscrire à Paris, chez A, BELEN, Imprimeur, Libraire-Æditeur, rue des Mathurins Saint-Jacques, (n°. 145 ‘ou chez les principaux Libraires de France et de l'Etranger: 7, On distribue chez le même Libraire les Prospectus rs détaillés de L'ces NA es onvrages, ge : L 4 (SE ns l Lo ( ñ a HA ‘ dtihs DELA AU UE: ANNE Ji nc Le qi pu THSONIAN INSTITUTION LIBRARIES H ‘ : | il ! | HAE i k SMI el hi ( ! ; , LE | EE AE ti RAI f k te LRU NTM NE nt [l HIHI PA HOUR: RU Vie UT fi We ACTES 3 0088 1 hot HOMILE ; PA ts ! 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