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MÉMOIRES DU MUSEUM

D'HISTOIRE NATURELLE.

IMPRIMERIE DE A. BELIN, rue des Mathurins Saint-Jacques, n°, 14.

MÉMOIRES

DU MUSÉUM D'HISTOIRE NATURELLE,

PAR

LES PROFESSEURS DE CET ÉTABLISSEMENT.

OUVRAGE ORNÉ DE GRAVURES.

DÉDIÉ AU RO.

TOME QUATORZIÈME.

A PARIS, CHEZ A. BELIN, IMPRIMEUR-LIBRAIRE,

RUE DES MATHURINS S.-J., HÔTEL DE CLUNY.

1827.

NOMS DES PROFESSEURS.

(PAR ORDRE D'ANCIENNETÉ. )

Messieurs 3

PoRTAL « + + + + . Anatomie de l’homme.

De Jussu . . . . Botanique à la campagne.

DesrowTaiNEs. . . . Botanique au Muséum.

De Lamarck. + . . Insectes, coquilles, madrépores, etc. Grorrroy-ST.-HiLaiRe . Zoclogie. Mammiferes et oiseaux.

CuvtEr . + . + . . Anatomie des animaux.

LauGieR . . . . . Chimie générale.

Corner «. . . . . Géologie, ou Histoire naturelle du globe. BRONGNIART + * + « Minéralogie.

Bose . . . . + . (Culture et naturalisation des végétaux. DumÉriz + + + + + Zoologie. Reptiles et poissons.

DeLEuzE « « . « * Secrétaire de la Société des Annales du Muséurm.

MÉMOIRES

DU MUSÉUM D'HISTOIRE NATURELLE.

SUR LE GENRE DE REPTILES BATRACIENS,

Nommé AmPHivmA, et sur une nouvelle espèce de ce genre ( AMPHIUMA TRIDACTYLUM).

(Mémoire lu à l’Académie des Sciences , le 13 novembre 1826.)

Par M. LE Bo. CUVIER.

Li: naturalistes placent avec raison au nombre des objets les | plus dignes de leur attention ces êtres qui semblent échapper à nos méthodes, et qui, réunissant les caractères de plusieurs fa- milles, n’appartiennent en quelque sorte à aucune; ils veulent les voir de plus près, et se montrent disposés à douter de l'existence de ces combinaisons insolites, tant qu'ils ne s’en sont pas convaincus par leurs propres yeux. C'est ainsi que jusqu’à ces derniers temps il s’est trouvé des écrivains qui _ont soutenu que la szrène lacertine de Linnæus n’étoit pas un animal parfait, mais seulement la larve de quelque reptile batracien, plus ou moins semblable à une salamandre, et quelle devoit finir avec l’âge par perdre les branchies exté- rieures qui la caractérisent, et même par prendre des pieds de derrière comme les autres salamandres. On a même pré- . tendu avoir observé cet animal dans l’état adulte; et un na- turaliste italien a écrit qu’on le voyoit au Muséum des chi- Mém. du Muséum. t. 14. I

2 REPTILE BATRACIEN

rurgiens de Londres avec ses quatre pieds, et ne portant plus de branchies.

Cette prétendue sirène adulte étoit connue depuis long- temps, et mème celui qui a fait connoitre la sirène ordinaire, le docteur Alexandre Garden, de Charlestown, l’avoit aussi observée, et l’avoit envoyée en 1771 à Linnæus, et en 1793 à Ellis, sous le nom d’Æinphiuna means; mais Linnæus qui avoit fait paroître la douzième édition de son Systema Naturæ en 1566, étant mort avant d’avoir pu en donner une treizième , ces documens étoient restés parmi ses P: piers , et n’ont été connus que par l’édition que le chevalier James- Edouard Smith a donnée en 1821 de la correspondance du grand naturaliste suédois.

Depuis lors les naturalistes des Etats-Unis se sont occupés avec intérêt de cet animal. Be docteur Milchill en a envoyé en 1822 une description à l'administration du Muséum d’'His- toire naturelle. La même année il en a paru une dans le He- dical recorder du mois de juillet, l'animal est nommé Chrysodonta Larræformis.

Il ya surtout deux arücles du docteur Richard Harlan, qui en font connoître très-exactement les’ caractères exté- rieurs et la configuration: le premier dans le troisième vo- Jume du Journal de l'Académie des sciences naturelles de Philadelphie, de mai 1823, avec une lithographie par M. Le- sueur ; le second dans les Annales du Lycée d'histoire natu- relle de New-Yorck, de juin 1825, avec une figure dessinée par M. Rembrandt Peale.

M. Harlan ayant bien voulu me faire l'envoi d’un échan- tillon de son Æmphiuna, je me suis occupé d’en faire l’a- natomie, et surtout de comparer son ostéologie avec celle

NOMMÉ AMPHIUMA. 3

de la sirène : ce qui m'a donné de nouvelles preuves que ces

deux animaux ne peuvent aucunement être des âges différens

l’un de l’autre. Sous ce rapport, les observations qui vont suivre peuvent déjà offrir quelque intérêt; mais j'ai eu tout

récemment l'avantage de pouvoir en ajouter de semblables

sur une autre espèce du même genre, beaucoup plas grande, et entièrement nouvelle, et distinguée à lextérieur par Île

nombre de ses doigts, qui est de trois à tous les pieds, tandis

que l'Ærnphiunma décrit par le docteur Harlan n'en a que

deux. DU

C’est une confirmation d’un fait qui résultoit déjà de plu- sieurs autres observations, savoir, que les animaux, plus ou moins rapprochés de la forme de nos salamandres et de nos proteus, sont beaucoup plus nombreux dans le nouveau contineut que dans l’ancien.

MM. Say, Harlan, Mitchill, Green, et d’autres encore, ont déjà donné, sur ces différens êtres, des notes intéressantes, et qu'il seroit fort à désirer de voir réunir sous un point de vue comparatif. On doit surtout souhaiter de savoir si, effecti- vement, plusieurs de ceux qui ont des ouvertures sur les côtés du cou n’ont de branchies à aucun âge. M. Harlan l’assure de la salamandre des monts Alleganys, dont il a fait même, par cette raison, un genre, d’abord sous le nom d’#bran- chus , et ensuite sous celui de Menoporna, tandis qu’il croit qu'une espèce très-voisine, le #ron lateralis de M. Say, conserve ses branchies pendant toute sa vie, et qu'il en fait en conséquence un genre qu'il nomme Menobranchus. L'opinion de ce savant naturaliste est aussi que l’Æz2phiuma n’a jamais de branchies.

Il'est fort inutile de disputer sur les faits. Ainsi, tant que

ia

4 RepPTire BATRACIEN

l’on ne pourra point produire les larves de ces animaux por- tant encore des houppes branchiales, il ne sera pas possible de soutenir qu'ils se conforment à la règle commune; mais j'avoue que toutes les vraisemblances me paroissent cepen- dant favorables à cette opinion. Leur os hyoïde, la distribu- tion de leurs artères, tout en eux est semblable à ce qu’on voit dans les batraciens ordinaires; et l’on auroit même de la peine à expliquer l'existence de ce trou qu’ils ont aux côtés du cou, si l’on ne supposoit que c’est un reste de leur premier appareil respiratoire.

Quoi qu’il en soit, nous allons décrire nos deux: espèces d’AÆimpliuma, telles que nous les avons sous les yeux, lais- sant aux naturalistes qui pourront les observer dans leur

pays natal à constater l'état dans lequel elles se montrent d’abord dans le monde.

1°. ÂAMPHIUMA MEANS.

L'Amphiuma means, que l’on pourroït appeler aussi 4m- _ phiuma didacty lum , a le corps alongé et cylindrique, la tête déprimée et obtuse, la queue comprimée, pointue, tranchante endessus sur les deux tiers de sa iongueur , et arrondieen des- sous. Lie diamètre deson tronc, versle milieu ,'est du vingtième de sa longueur totale; il s'amincit un peu en arrière, et la queue devient de plus en plus mince jusque vers sa pointe. Elle prend plus du quart de la longueur totale; ou pour parler plus exactement , elle y est comprise trois fois et deux tiers. La tête est aussi large que le tronc, mais un peu moins haute; sa longueur est environ du treizième de celle de l'animal. La circonscription horizontale de son museau est à peu près pa- rabolique. La mâchoire supérieure avance plus que l'infé-

NOMMÉ AMPHIUMA. 5

rieure, et la dépasse aussi latéralement. La fente de sa bouche prend à peu près moitié de la longueur de la tête. Les na- rines sont percées au bout du museau, et assez près l’une de l’autre. Les yeux sont aux côtés de la tête, un peu plus en avant que la commissure des lèvres, et placés de manière que Ja distance d’un œil à la bouche est à peu près égale à la moitié de l'intervalle qui est entre les deux yeux. L’œil lui-mème est rond, sans paupière, recouvert par la peau qui devient seulement transparente à cet endroit comme dans les an- guilles : le diamètre de l'œil est très-petit. Les lèvres sont minces et peu proéminentes. Il y a sous chaque lèvre une rangée de dents coniques , pointues, un peu arquées, ser- rées les unes contre les autres. J’en ai compté vingt de chaque côté à la mâchoire supérieure, et seize à l’inférieure. Il y a de plus au palais des dents semblables, mais plus petites, rangées sur deux lignes, une de chaque côté, et qui se ren- contrent en avant.en angle aigu; chacune de ces rangées pa- latines en à quatorze ou quinze. On voit l’orifice interne de la narine de chaque côté entre la rangée des dents maxillaires et celle des dents palatines du même côté, vers leur partie postérieure : ces orifices sont de simples trous dont le bord inférieur est membraneux, et pourroit faire fonction de val- vule, pour empècher l’air ou l’eau de remonter de la bouche vers la narine. C’est à peine si l’on peut dire qu'il y a une langue : un léger bourrelet dela membrane qui tapisse la partie inférieure de la bouche en marque seul les contours qui représentent un triangle un peu moins large que la mâchoire, mais de même forme. On aperçoit dans le fond de la bouche, sur la base de cette légère proéminence triangulaire, un très- petit trou entouré de lèvres à peine visibles, et qui est la

6 - RepTize BATRACIEN

glotte de l’animal. Il ne se montre aucune trace d’oreille externe, mais de chaque côté de l’arrière-tête, à la hau- teur de la bouche, et à une distance de la commissure égale à la longueur de la bouche elle-même, se voit l’évent, ce trou percé au cou dont nous avons déjà parlé. Il est ovale et un peu oblique, son extrémité supérieure étant un peu. plus en arrière que l’inférieure. Son plus grand dia- mètre ne fait pas le quart de la longueur de la bouche : outre les lèvres externes que lui forme la peau de ses bords, il a deux petits replis ou lèvres internes, minces, membraneuses et mobiles. Il n’y a d’ouvert qu’un seul orifice, quoique les branches de l'hyoïde, comme nous le verrons, soient au nombre de quatre, et que l’on puisse soupçonner que dans l'état de larve, s’il a existé, elles interceptoient trois ouver- tures. Un peu plus en arrière et un peu plus bas que cet ori- fice se montre le pied de devant, qui a l'air d’un petit ten- tacule plutôt que d’un pied. Sa longueur n’est pas du quart du diamètre du tronc à cet endroit, et sa grosseur ne fait que le sixième de sa longueur. On y distingue cependant un coude et deux petits doigts, dont l’externe est un peu plus grand que l’autre : ces doigts n’ont pas d'ongles. Tout le long des côtés du corps on voit des plis transversaux, jusqu'aux pieds de derrière qui s’attachent à la base de la queue, fort loin par conséquent de ceux de devant, et qui les surpassent à peine en grosseur ; ils n’ont aussi que deux doïgts semblables à ceux de devant, L’anus est une fente longitudinale placée un peu plus en arrière que cette seconde paire de pieds. Tout cet animal est couvert d’une peau molle, lisse, mate, et qui ne montre d’autres inégalités que les plis des côtés, et quelques grains très-fins dispersés sur la tête. Sa couleur est un gris.

NOMMÉ ÀMPHIUMA. 7

noirâtre en dessus et un gris plus pâle en dessous, sans taches ni raies d’autres couleurs.

L’individu que nous venons de décrire est V: .de qua- torze pouces et demi; mais il y en a de plus ot et M. Harlan en a vu de deux pieds deux pouces anglais. Il en a aussi observé un qui n’étoit long que de trois pouces, et qui néanmoins ne montroit aucune apparence de branchies.

Cet animal habite dans les étangs des environs de la Nou- velle-Orléans, de la Floride, de la Géorgie et de la Caroline du sud. On le trouve quelquefois enfoncé à deux et trois pieds dans la vase la plus épaisse il se cache comme un ver de terre : c'est à ce qu'il paroît ce quilui arrive surtout pendant l'hiver. On en a trouvé ainsi un grand nombre en creusant un fossé auprès de Pensacola. Il peut vivre aussi pére quel- que temps sur la terre : et un individu qui s’étoit échappé du vase on le tenoit, fut retrouvé quelques jours après bien portant et plein de vie. On pourroit dire, comme on voit, que c’est en quelque sorte plus qu’un amphibie, puisqu'il peut vivre dans l'air, dans l’eau et sous la terre; et toutefois ce n'est probablement que par le moyen de l'air qu'il respire, car il n’a d’autres organes de respiration que des poumons.

Les nègres de ces pays l’appellent, on ne sait pourquoi, Serpent du Congo; et ils l’ont en horreur, prétendant, mais faussement, qu’il est très-venimeux.

AMPHIUMA TRIDACTYLUM.

Cette description de l’Æmphiuma à deux doigts convient presque en toutes choses à l'espèce à trois doigts. Sa forme générale est la même; son diamètre est vingt fois dans sa

8 RepTire BATRACIEN

longueur; la longueur de sa tête y est près de quatorze fois; sa queue en fait exactement le quart. Elle a des plis sem- blables sur les côtés; sa couleur est la même. En un mot, il faut, pour la distinguer, regarder de près à ses extrémités. On voit alors que ses mains et ses pieds sont divisés chacun en trois doigts parfaitement distincts : c’est vraiment son seul caractère extérieur bien sensible.

Cette espèce habite les mêmes pays que l’autre. Nos in- dividus ont été rapportés de la Nouvelle-Orléans par M. Tain- turier Desessarts, habitant de cette colonie, qui a offert au Cabinet du Roi une collection intéressante de productions naturelles rassemblées dans les divers cantons de la Louisiane.

OSERTATIONS ANATOMIQUES.

Ces descriptions extérieures prouveroient déjà suffisamment que ni l’un ni l’autre Æmphiuma ne peut être l’adulte de la sirène. Une sirène de près de trois pieds de long ne montre aucun vestige d'extrémité postérieure; ses pieds de devant, les seuls qu’elle ait, se divisent en quatre doigts; ses lèvres sont armées chacune d’un demi-cercle de substance de corne; elle n’a aucunes dents maxillaires, et ses dents pala- tines sont disposées en quinconce sur de larges plaques. Sa grosseur proportionnelle est beaucoup plus considérable; en un mot, il est impossible que deux animaux de mème classe soient plus différens.

Ces différences se soutiennent à l’examen des parties inté- rieures.

La sirène a quatre-vingt-six vertèbres; l’amphiuma tri- dactyle ena quatre-vingt-dix-neuf, et le didactyle cent douze.

La sirène a sept paires de côtes incomplètes, mais cepen-

NOMMÉ AMPHIUMA. () dant très-marquées, attachées à de courtes apophyses trans- verses. Les amphiumes les ont bien au nombre de cinq ou six paires, mais réduites à de petits vestiges à peine reconnais- sables, attachés à des apophyses transverses plus longues: ces vestiges de côtes ont échappé à M. Harlan: Sur le reste de l’épine les apophyses transverses de lamphiume ne sont pas dilatées autant que celles de la sirène; ses apophyses ou plutôt ses crètes épineuses ne sont pas coupées oblique- ment en arrière comme dans la sirène; au contraire elles sont inclinées dans ce sens. Ses vertèbres ont en dessous, vers la partie antérieure, deux petites crètes dont la sirène n'offre aucune trace.

Le membre antérieur, quoique beaucoup moins développé, offre àpeu près les mêmes parties que dansla sirène: une omo- plate grêle, un coracoïdien élargi en demi-cercle, enchâssé dans une large lame cartilagineuse impaire qui tient lieu de sternum et préserve l’appareil de la circulation.

C’est surtout par la tête que ces deux reptiles diffèrent : celle del’amphiumenese rapproche pasmèmeautantqu'onauroitpu le croire de celle du proteus, et c’estavec la salamandre aqua- tique qu’elle a analogie la plus marquée. Elle estoblongue; le crâne est excavé en dessus par des fosses temporales très-rap- prochées, et qui ne laissent entre elles qu’une crète sagittale aiguë, Le museau est formé, comme dans la salamandre, par un os intermaxillaire impair portant dix dents, et dont l’apophyse montante placée entre les deux narines va s’articuler avec le frontal. Aux côtés de cette apophyse sont les os propres du nez qui recouvrent une partie des orifices extérieurs des na- rines : c’est ce qui n’a lieu ni dans le proteus ni dansla sirène,

Les maxillaires forment, sur un espace considérable, les côtés

Mém. du Muséum. 1. 14. 2

10 REPTILE BATRACIEN

de la mâchoire supérieure; leur partie postérieure se porte sous l'orbite, et borne en dessous et en avant la fosse tem- porale. Ils ont chacun trente dents dans l’amphiume à trois doigts, et quinze ou seize seulement dans le didactyle.J'e n’a- perçois ni frontal antérieur ni postérieur, l'orbite n’a même point d’apophyses en arrière; la crète temporale se réunit à sa correspondante sur les frontaux par un angle aigu, pour former ensuite la erète sagittale. La suture coronale, placée derrière ces crêtes temporales, est aussi en angle aigu.

On voit distinctement que l’occipital n’est composé que de deux pièces comme dans toute la famille des salamandres. En dessoas il n’y a, comme dans toute cette famille, qu’un seul os plat pour tenir lieu du basilaire et des corps des deux sphénoïdes. Aux côtés de sa partie antérieure sont attachés longitudinalement les deux os qui portent les dents pala- tines, et que l’on a appelé tantôt palatins tantôt vomers.

Entre les frontaux et ce grand sphénoïde est le même os que dans la sirène et les salamandres, c’est-à-dire, l’analogue de l'aile orbitaire suivi d’un espace membraneux. C’est aussi abso- lament comme dans les salamandres, et spécialement comme dans laquatique qu'est constituée la région temporale et auri- culaire : on y voit une petite lame qui fait fonction de ptérygoï- dien; un os intermédiaire auquel est suspendue la mâchoire inférieure, et qui, selon ma manière de voir, répond au ju- gal(1); et un os postérieur qui prend part aussi à l'articulation de la mâchoire inférieure, et qui est, selon moi, le tympanal.

La fenêtre du labyrinthe est cachée en partie par l’os que

(1) Voyez à ce sujet l’Ostéologie des batraciens dans le cinquième volume de mes Recherches sur les os fossiles.

NOMMÉ AMPHIUMA. IT

je nomme jugal; elle est grande et fermée, comme dans les genres dont je viens de parler, par une plaque ronde qui est l’étrier, et qui n’a qu'un petit manche très-court, ou plutôt une légère tubérosité. Cette plaque est entièrement recou- verte par les chairs et par la peau, et il n’existe ni tympan, ni trompe d'Eustache.

L’os hyoïde ne ressemble entièrement à aucun de ceux des genres voisins. Toute la partie linguale se réduit à une lame cartilagineuse mince. Ses branches suspensoires sont au contraire très-ossifiées ; formées chacune d’une pièce ar- quée et creusée à son bord supérieur d’un sillon profond. Entre elles et plus en arrière est une pièce impaire, osseuse, comprimée, plus grosse à son extrémité postérieure, qui est le corps de lhyoïde, et qui porte en arrière deux branches osseuses, épaisses, arquées, qui ont leur moitié é postérieure arquée en sens contraire,

C’est à l’angle que forment ces deux portions de la bran- che postérieure que se suspendent de chaque côté trois petits arceaux cartilagineux, en sorte que qui ne verroit que le squelette croiroit qu'il doit y avoir eu trois orifices de chaque côté du cou; mais le fait est que deux des interstices sont fermés par la membrane intérieure de la gorge et par la peau, et que le dernier, celui qui est le plus en arrière et entre les deux derniers arceaux, est seul ouvert. Il restera à savoir si c’est toujours l’état de l’animal, ou si, dans sa première jeunesse, il n’avoit pas trois orifices et trois houpes bran- chiales attachées à ces arceaux cartilagineux comme la sirène, le protée et les jeunes salamandres aquatiques.

Je dirai encore une fois que je suis disposé à le croire, et l'examen des parties molles me confirme dans cette idée.

o *

12 REPTILE BATRACIFN

Le cœur et toute la circulation paroissent semblables à ce qu’on observe dans les grenouilles, les salamandres et la sirène: l’aorte se dirige en avant et se bifurque; ses branches se rendent vers l’arceau qui garnit le bord antérieur de l’ori- fice ; elles le suivent, et contournent ensuite l’œsophage pour se réunir et former l'aorte descendante; ce qui semble tout-à- fait annoncer qu'à une époque quelconque il y a eu une cir- culation plus ou moins analogue à celle des poissons.

Du reste, les poumons sont très-considérables, et fort vasculeux. Nés immédiatement de la glotte, sans trachée et sans bronches, ils s'étendent en forme de cylindres alongés dans presque toute la longueur de l’abdomen, se renflant cependant un peu vers leur extrémité postérieure. Le foie est aussi de forme alongée, mais d’un tiers plus court; il est placé le long de l’estomac, au côté droit; la vésicule da fiel est assez près de son extrémité postérieure , adhérente à la masse et de forme à peu près ronde. La rate est suspendue au côté gauche de l'estomac, aussi de forme longue et grêle ; mais elle n’a guère que le quart des dimensions du foie. [’es- tomac est comme les autres viscères, et comme la forme du corps l’exigeoit, de forme longue et étroite; mais ses parois sont épaisses et sa membrane interne a de forts plis longitu- dinaux. Le canal intestinal reçoit la bile assez près du pylore : il fait quatre ou cinq replis après lesquels il prend un dia- mètre plus large. Cette portion élargie, qui occupe environ le quart de la longueur de labdomen, est étranglée dans son milieu. Au devant (ou plutôt au dessous du gros intestin), est une vessie aussi longue que lui, mais beaucoup plus mince, qui s'ouvre au bord antérieur de l’anus. Les reins n’ont que moitié de la longueur de la vessie; les parties que

NOMMÉ AMPHIUMA. 13

je regarde comme les testicules sont en avant des reins, d’une forme alongée et mince, et d’une couleur jaune; mais l'animal que je décris n'ayant pas été tué dans la saison de l'amour, ces organes n’ont pas le développement qu'ils au- roient pris sans doute à une autre époque de l’année. Ainsi ‘on ne doit pas s’étonuer si l’on n’y voit pas cette complica- tion qui a rendu ceux des salamandres si remarquables, et si difficiles à bien expliquer, malgré les travaux suivis de MI. de Schreibers et Rathke.

Néanmoins la description que nous venons de donner prouve suffisamment :

Quel’ Æmphiuma n’estrien moins que l’adalte de la sirène;

Que ce n’est pas mème du profeus qu'il se rapproche le plus, mais du triton ou salamandre aquatique de notre pays;

Il en est plus voisin que de la salamandre des monts Alle- ganys, ou Menopoma, qui a la tête, et surtout les dents, tout autrement disposées;

Enfin, il ne diffère guère du triton que par l’alongement de son corps, le grand nombre de ses vertèbres, le peu de développement de ses extrémités, ses doigts réduits à trois ou même à deux, et surtout par les ouvertures qu'il paroit conserver pendant toute sa vie aux côtés de son cou.

Les deux espèces qui en ont été découvertes en peu de temps, et dans le même pays, font prévoir que l’on en trou- vera encore d’autres, surtout lorsque l'horreur que ces ani- maux inspirent, sans sujet, aura été dissipée par l'expérience. Leur grand volume les rendra alors intéressans, et peut- être finira-t-on par reconnoître qu'ils peuvent servir d’ali- mens. On ne voit pas, si leur goût est agréable, pourquoi on les rejeteroit plutôt que les grenouilles ou les anguilles.

EXPLICATION DES PLANCHES. PLANCHE I.

Fic. 1. L’Amphiuma means vu par le dos. Fic. 2. Le même vu de côté. Fi. 3. Sa tête et ses pieds de devant vus par dessous. Fic. 4. L’ Æmphiuma tridactylum vu par dessus. Fic. 5. Sa partie antérieure, et, Fic. 6, la pos- térieure vues par le côte.

PLANCHE II.

Fic. 1. L’Amphiuma means ouvert par le ventre et montrant tous les viscères en

situation. a L’estomac. b Le canal intestinal. c Le foie. d La rate. ee Lesreins.

.f La vessie. gg Les organes de la génération. hh! Les poumons. : Le cœur dans son péricarde. ? 2 Les branches de l'aorte. À Faisceaux musculaires dont les intersections tres-prononcées déterminent les plis transversaux que l’on re- marque sur les parties latérales de l'animal.

Fic. 2. Les visceres enlevés et étendus pour en montrer mieux les rapports et pour faire voir les principaux vaisseaux. a L’estomac ouvert, montrant les sillons longitudinaux de la menbrane muqueuse, qui se continuent en se rapetissant danslesintestins grèles. d' Gros intestins tout-à-fait lisses à l’extérieur. db” Rec- tum ouvert, montrant l'embouchure de la vessie et celle des organes de la génération. c Le foie, jeté de côté pour montrer la veine porte c’et la vésicule biliaire 77. } Poumon droit, de deux pouces plus long que le poumon gauche À". n Aorte descendante, formée par la réunion des deux branches 7}, qui en sortant du cœur se rendent aux arceaux cartilagineux qui constituent le rudiment des branchies.

Fic. 3. Crâne de l’Amphiuma means vu de côté,

Fic. 4. Le même vu par la face supérieure.

Fic. 5. Le même vu par la face inférieure.

F1. 6. Crâne de l’Amphiuma tridactylum vu de côté.

Fic. 7. Le même vu par la face supérieure.

Fic. 8. Le même vu par la face inférieure.

IN. B. Dans ces figures, le crâne de l’Amphiuma trydactylum manque des ailes ptérygoi- diennes qui devroient être en a . Elles ont été détruites par les fractures que le crâne avoit éprouvées. Fic. 9. L’os hyoïde de l’'Amphiuma tridactylum vu de côté.

© Fuc. 10. Le même vu en dessous.

Fiç. 11. Troisième vertebre de lAmphiuma tridactylunm, portant un rudiment de côte, vue obliquemnnt par le côté droit.

Fig. 12. Vingt-septieme vertebre vue de même.

Fi. 13. Une des premieres vertebres caudales vue de même.

Fic. 14. Bouche de l’Amphiuma tridactylum ouverte, montrant toutes les dents maxillaires, les palatines a a, les ouvertures des arrieres-narines à b, le rudi- ment de la langue c , et les plis de la peau dd, qui tiennent lieu de levres.

Fic. 15. Parties solides des extrémités antérieures de l’Amphiuma means vues en dessous.

Fig. 16. Les mêmes vues de côté. È Dans ces deux figures a est l’omoplate, 4 les plaques sternales cartilagineuses

| formées probablement des os coracoïdiens. c L’humérus, suivi du cubitus et du radius, qui portent un carpe carlilagineux et trois os métacarpiens et phalangiens osseux.

Fic. 17. Parties solides des extrémités postérieures vues en dessous.

Fic. 18. Les mêmes vues de côté. Dans ces deux figures à est l’iléon, à l’ischion, c le pubis cartilagineux, d le fémur, suivi d’uu tibia et d'un péroné osseux, d’un tarse cartilagineux, et de trois os métalarsiens et phalangiens osseux.

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ORGANOGRAPHIE VÉGÉTALE.

Observations sur quelques végétaux microscopiques , et sur le rôle important que leurs analogues jouent dans la formation et l'accroissement du tissu cellulaire.

(Lues à l’Académie des Sciences de l’Institut, en sa séance du 12 juin 1826.)

Par P.-J.-F. TURPIN,

Membre des Sociétés Philomatique et d'Histoire naturelle de Paris ; de l’Académie des Sciences, Arts et Belles-Lettres de Caen; de la Société Linnéenne du Calvados. (La variété dans l’unité. )

LEïBNITz.

Cranes de la direction de la partie Iconographique du Dic- tionnaire des sciences naturelles, mais plus spécialement de la représentation du règne végétal, j'ai fait tous mes efforts pour donner à l'exécution des dessins qui se rapportent à cette première série des êtres organisés, l'étendue et la perfection que me permettoient le plan de l'ouvrage et mes foibles moyens.

Mon but étant d'offrir au public, et de fixer, dans l'intérêt de la science, cette gradation insensible qui nous eonduit, sans la moindre interruption, du plus simple au plus com- posé, je m’étois souvent demandé ce que pouvoit être le vé- gétal le plus simple dans son organisation ; celui qui devoit être considéré comme le point de départ, ou, en d’autres

16 ORGANOGRAPHIE VÉGÉTALE.

termes, celui qui formoit le premier degré »1sible de l'échelle végétale (1).

Lorsque dans un tableau fconographique j'ai tracé une nouvelle théorie élémentaire sur la formation et l’accroisse- ment des masses tissulaires des végétaux, je ne connoissois rien alors de plus simple dans la nature que les Monilia , dont les espèces, comme on le sait, se composent d'indi- vidus qui, pour toute organisation, offrent un petit nombre de vésicules, nées successivement les unes au bout des autres. Je m'en étois servi provisoirement comme de mon point de départ.

Mais ayant fortement soupçonué l’existence de végétaux univésiculaires, où, pour parler autrement, de végétaux n'ayant pour toute composition qu'une seule vésicule (2),

(r) Il existe réellement des rapports de gradation insensible entre tous les êtres organisés; tous sont imperceptiblement liés, et semblent découler les uns des autres, des plus simples aux plus composés. Ces rapports ayant lieu dans plusieurs sens à la fois, il en résulte l'impossibilité absolue d’enchaîner naturellement les êtres bout à bout, et d’en former une échelle de continuité, sans apporter dans un tel ordre une foule de perturbations : l’annonce d’une méthode ou d’une classifi- cation naturelle placée en tête d’un livre dans lequel nécessairement tous les feuil- lets doivent suivre, est toujours un titre imposteur.

Mais si, en supposant arbitrairement le nombre total des êtres vivans de cent, et qu'avec vingt de ces êtres, bien choisis et convenablement étudiés, on compose une échelle de gradation, ce qui est rigoureusement possible ; avec la connoissance cette échelle, on pourra toujours se rendre compte à priori des quatre-vingts autres.

(2) J'entends par une seule vésicule l’analogue de celle que l'on isoleroit d’une masse de tissu cellulaire, masse, qui elle-même, est déja le composé d’une grande quantité de plus petites vésicules.

Dans l’origine, les vésicules sont remplies d’un fluide gommeux, Pénitable cam-

hium destiné à former , ou à nourrir simplement dans la suite , d’autres vésicules.

ORGANOGRAPHIE VÉGÉTALE. 17

je m'arrêtai à cette hypothèse; et en attendant que j’eusse découvert ce végétal de la plus grande simplicité, je le figurai en tête de la première ligne de mon tableau explicatif, et je le considérai, dès lors, comme l'être élémentaire relatif , autour duquel, au moyen d’additions progressives d’êtres semblables, toutes les modifications individuelles, du plus simple au plus composé, devoient avoir lieu.

Avant d'aller plus loin , je sens le besoin de faire connoiître ici toute ma pensée sur ce que j'entends par cette loi de sura- ioutement dont j'ai déjà parlé dans mon Iconographie élé- mentaire des végétaux, et dans quelques autres ouvrages.

Je commence par avertir qu'il me semble impossible que jamais un être organisé, ayant eu son centre vital d’organi- sation, s'unisse à un autre ou à plusieurs autres semblables, pour former un être plus compliqué, à moins que la chose n'ait lieu au moyen de la greffe par approche; ce qui, dans ce cas, ne constitue pes un être normal, mais bien un monstre par excès.

Chaque espèce d'êtres, tels que nous les observons au ino- ment actuel, vit pour son propre compte, se perpétue, décrit son cercle, et meurt en faisant place à la nouvelle génération qui lui succède. Ces êtres microscopiques qui, dit-on, jouis- sent des facultés attachées à la vie animale, c’est-à-dire, du mouvement et de la locomotion tant qu'ils restent à l’état d'isolement et seulement de la vie végétative ou inerte, dès qu’on croit les voir s’agréger ou se souder les uns aux autres, . me semblent devenir le sujet d’une théorie fantastique née de amour du merveilleux, et appuyée uniquement sur des observations nbcielles et peu suivies.

Mém. du Muséum. 1. 14. 3

18 ORGANOGRAPHIE VÉGÉTALE.

Je n’ai rien vu qui pût confirmer cette théorie dans toutes les recherches microscopiques que j’ai eu occasion de faire jusqu’à présent. Je crois être assez avancé pour pouvoir assurer l'impossibilité de sa réalité.

J’ai vu, au contraire, à ma grande satisfaction , que les êtres du monde microscopique ne se comportent pas au- trement que ceux du monde visible à l’œil nu, dont ils ne sont, en effet, que la continuité naturelle; qu'ils sont assu- jétis aux mêmes lois, et que parmi ceux chez lesquels on peut reconnoître des signes non équivoques d’animalité (1), quelques uns indiquent l’origine de plusieurs embranche- mens d'animaux invertébrés connus dans le monde visible.

. Je ne puis en dire autant de ceux dans lesquels la végéta- bilité est déja manifeste. on ne trouve que des structures très-simples, très-graduées, et que l’on ne peut comparer qu'à des vésicules ou à des séries de vésicules isolées de la masse tissulaire de végétaux d’un ordre plus élevé.

Quoique je n’aie rien vu de semblable, il est cependant

(x) Quoique les plus forts grossissemens de nos microscopes soient loin d’atteindre les dernières limites du monde organisé, ils nous conduisent cependant jusqu’à ce point les embranchemens végétaux et animaux tirent leur origine, et enfin tous les caractères différentiels de ces deux classes d’êtres viennent s’éva- nouir etse confondre.

Aussi est-ce sur ce point de jonction ou d’origine des embranchemens végétaux et animaux, que les botanistes d’une part, les zoologistes de l’autre, semblables aux conquérans qui se battent sur leurs frontières respectives, se disputent et s’arrachent tour à tour ces malheureux êtres végéto-animaux; tels, par exemple, que les oscillaires, parmi lesquelles ce dernier caractère qui nous reste, le mouve- ment, vient s’éteindre. Les oscillaires, qui ne se forment point par des globules juxtaposés, comme on l’a avancé, se lient naturellement aux végétaux par les conferves, et peut-être aux animaux par les éponges.

ORGANOGRAPHIE VÉGÉTALE. 19

possible que certains animalcules se recherchent, à une époque de leur vie, pour satisfaire à des besoins, soit d’as- sociation, soit de reproduction, et que dans ce cas ils s’ajus- tent, selon les espèces, tantôt bout à bout, tantôt côte à côte, et d’autre fois dans tous les sens, de manière à former des sortes de filamens simples ou rameux, des lames ou bien des masses. Mais dans la supposition que de telles agréga- gations aient lieu, toujours sera-t-il vrai qu’elles ne cesseront pas d’être animales, et qu’elles n’offriront réellement que des simulacres de végétaux. |

Au nombre de ces êtres supposés, qui se composent de plu- sieurs autres êtres juxtaposés, se trouve l’oscillaire pariéune, et conséquemment toutes les espèces du même genre. Cette oscillaire étant très-commune je m’en suis servi pour m'as- surer si, véritablement, elle se formoit, comme on le dit, par agrégation, ou bien si, en restant assujétie à la loi com- mune d’accroissement de tous les êtres organisés, elle gran- dissoit progressivement de la base au sommet. Ce point d’or- ganisation m'ayant paru très-important à vérifier, je ra- massai au bas des murs cette production encore à son état de globules, et l'ayant ensuite mise dans l’eau je l’observai très-péniblement au microscope pendant plus de trois se- maines. Après avoir été témoin du mode d’alongement des filamens, je suis resté convaincu que l’on s’étoit trompé. Que penser du reste si ce cas, et plusieurs autres sembla- ble dont je ne puis parler ici, sont inexacts (1)?

(1) Depuis la rédaction de ce Mémoire, j’ai eu occasion de m'’assurer que les filamens muqueux, simples ou rameux, dont se compose le Gérodella comoides

(Gaillon), Conferva comoïdes ( Dillw.), ne se forment point par la juxtaposition

ï 3x

20 ORGANOGRAPHIE VÉGÉTALE.

Chaque espèce d’être organisé, soit végétale, soit animale, reste au point que la loi de gradation lui a assigné; on ne la voit jamais passer d’un règne dans l’autre : seulement, comme type normal, elle peut, de sa place, produire quelques-uns de ces écarts que nous nommons des monstres; sortes d’é- tres de peu de durée, et qui s’éteignent toujours sur le type d’où ils se sont momentanément éloignés (1).

Mais ce qui m'est bien prouvé, c’est que, sans que les espèces les plus simples aient besoin de s’unir, et de se sou- der à d’autres pour former des espèces plus composées, on ne peut s'empêcher de voir dans celles-ci des sortes d’agré- gations des premières. En effet, si par la pensée on décompose l’un des végétaux les plus compliqués, ou plutôt si, à l’aide de végétaux très-simples, on compose celui-ci, il est de toute évidence , qu'il en résultera des formes générales très-diffé- rentes. Si, par exemple, on prend pour premier type le vé- gétal univésiculaire qui fait le principal sujet de ce Mémoire; qu’ensuite on y ajoute bout à bout quelques nouvelles vési- cules, on aura cet autre type auquel on a donné le nom de Monilia; si l'on continue d'ajouter d’autres vésicules on obtiendra une conferve à filamens simples, c’est-à-dire, une

de navicules venues du dehors: ces filamens croissent de la base au sommet de la même manière que les autres végétaux confervoides. Quand on observe cette pro- duction marine dans tous ses états, on voit qu’elle commence par ne présenter que du tissu muqueux dans l’épaisseur duquel il se développe ensuite, peu à peu, des corps naviculaires. Je ferai connoitre, dans un Mémoire particulier, la structure de cette singulière production.

(1) Ces écarts, ces monstres, ces modifications, -échappés par rayonnement d’un type normal, disparoiïssent presque toujours à la premiere génération, si on ne les maintient par des moyens artificiels, comme la greffe pour les végétaux.

ORGANOGRAPHIE VÉGÉTALE. 21 conferve composée d’une seule série de vésicules; si sur le sommet latéral de quelques unes des vésicules de celle-ci on ajoute encore d’autres séries de vésicules, on formera une conferve rameuse (1).

En soudant côte à côte plusieurs conferves simples ou uni- sériales, un tel assemblage produira la composition laminaire, et l’on aura réellement l’organisation d’une Ul/pa.

Si enfin on applique un certain nombre de ces lames les uues sur les autres, on arrivera à cette masse de tissu cel- lulaire (2) à l’aide de laquelle la nature modèle à son gré les formes des autres végétaux.

Cette loi de surajoutement dont je viens de faire Pappli- cation à la formation du tissu cellulaire peut également se rapporter à toutes les parties constitutives du végétal, soit à l’état normal, soit à l’état de monstruosité.

Ofirons quelques exemples.

La feuille réduite à sa partie essentielle est une écaille; en ajoutant à cette écaille elle devient un pétiole; en élargissant celui-ci on forme une lame ; en découpant cette lame on fait une feuille lobée; en articulant et en multipliant plus ou moins ces lobes, on obtient enfin le dernier degré de déve- loppement de cet organe, c'est-à-dire, une feuille plus ou

moins foliolée, plus ou moins composée.

a

(1) Ce degré de l’organisation végétale marque l’origine des nœuds vitaux et de toute espèce de ramification dans les végétaux.

(2) Ce tissu n'étant réellement qu'un amas de vésicules nées les unes à côté des autres par l’accouchement de vésicules plus anciennes qui ont été leurs mères , Ja dénomination de cellulaire doit être changée en celle devésiculaire, qui exprime exactement ce qui est. C’est ce que M. Link a parfaitement senti,

23 ORGANOGRAPHIE VÉGÉTALE.

Il en est encore de même pour la complication du péri- carpe. Deux péricarpes simples, unifoliés (1), uniloculaires comme celui du haricot, soudés par le côté qui donne nais- sance aux graines, produisent le péricarpe biloculaire d’une gentiane; trois réunis de la sorte, celui du colchique; quatre, celui du T'etragastris ; cinq, celui de la fraxinelle; et enfin un plus grand nombre, ceux de l'Aura crepitans, et d’une renoncule. UE

Ne perdons pas de vue que par surajoutement j'entends tou- jours une augmentation progressive du nombre des parties du centre vers la circonférence, et jamais par juvéaposition (2).

(1) Tout péricarpe est le produit d’une ou de plusieurs feuilles qui restent sou- dées de maniere à former toutes les modifications ou complications que cet organe présente. Une feuille roulée en cornet sur sa page supérieure, et dont les deux bords , en restant soudés , rentrent plus ou moins vers l’intérieur, offre le péricarpe irrégulier et uniloculaire des légumineuses, ceux de la prune, de la pêche : cela explique en même temps le sillon latéral de ces derniers.

De cette modification simple du péricarpe, on arrive successivement à celui de l'Hura crepitans , qui présente de quinze à vingt logés, en opposant deux, trois, quatre, cinq, six, et enfin jusqu’à vingt feuilles ovariennes.

Un grand nombre de ces feuilles rangées alternativement et en spirale autour d’un axe, toujours roulées et soudées par leurs bords, de l’extérieur à l’intérieur, gonstituent les péricarpes des vraies renoncules, des magnoliers, etc.

La pomme, la goyave, la grenade, offrent une plus grande complication ; in- dépendamment de la soudure des feuilles ovariennes , celles-ci sont encore soudées, par leur surface extérieure avec les autres organes de la fleur ; organes libres, seu lement , au sommet de ces péricarpes , ils forment une sorte de petite couronne.

Deux feuilles ovariennes, planes ou pliées, opposées, appliquées sur les deux faces d’un axe central, stigmatifere et séminulifère , réduit à une simple mem- brane dans sa partie médiane, fournissent le péricarpe des cruciferes.

(2) Les partisans de la création d’êtres organisés par la juxtaposition d'êtres orga- nisés plus simples, ‘cherchent dés analogies dans la substance nourricière qui s’as- simile aux masses tissulaires, en leur donnant plus de poids et plus détendue.

ORGANOGRAPHIE VÉGÉTALE. 23

Souvenons-nous encore que chaque fois que de l'être æ nous passons à l'être & plus 4, celui-ci, en même temps qu'il a acquis quelques parties de plus, recoit encore des facultés qui lui sont propres, et se trouve assujéu à de nouvelles lois; que le plus qui le caractérise et le différencie du premier entre en harmonie avec ce qui étoit déjà

Maintenant que je me suis expliqué suffisamment sur ce que j'appelle la loi de surajoutement dans la formation des végétaux, je reviens au sujet de mon Mémoire,

En supposant qu'il devoit exister dans la nature des vé- gétaux réduits à une seule vésicule, je m’étois dit : Si le vé- gétal que je cherche existe, il doit étre plus nombreux qu'aucun autre ; il doit se présenter sous la forme elobulaire, enfin il doit se trouver à la surface de presque tous les corps; partout, en un mo, se rencontrent les conditions d'humidité, d’air, de chaleur et de lumière, agens néces- saires au développenrent de la végétation.

Je ne nrétois point trompé dans mes conjectures. Ce vé- gétal univésiculaire je le foulois continuellement sous mes pieds, je ne pouvois ouvrir les yeux sans qu’il ne me frappât; mais en le voyant de trop loin, je n’en pouvois juger que par

l'aspect des masses composées d’une quantité innombrable d'individus.

On ne peut sans doute concevoir ces changemens de pesanteur et de volume, que par la juxtaposition de nouveaux corps venus du dehors et introduits dans l’orga- nisation ; mais ces nouveaux Corps, lorsqu'ils s’unissent à ceux de l’organisation, sont très-probablement inorgnanisés et réduits à cette molécule invisible que nous nommons élémentaire.

24 ORGANOGRAPHIE VÉGÉTALE.

Je ressemblois à un observateur placé dans la nacelle d’un ballon à une grande hauteur au-dessus d’une forêt, qui, en n’apercevant qu’une immense croûte de matière de diverses couleurs, confondroit le chène, le hêtre, le noyer ei les autres espèces végétales contenues dans cette forêt. Ce ne seroit qu’en se rapprochant des objets, que cet observateur pourroit les distinguer et les décrire.

C’est ainsi que, l'œil armé d’un bon microscope, je me suis approché d’une véritable forêt microscopique, et que, pour la première fois, j'y ai distingué ce végétal que je cherchois depuis long-temps, et dont je vais maintenant parler d’une manière plus précise.

Comme tout le monde l’a remarqué, partout il y a humi- dité, chaleur, air et lumière, il se développe sur les surfaces, telles que la terre, les pierres, la partie inférieure des murs; sur les vieilles écorces des arbres morts ou vivans(fig. 1), et jusque sur les toits, des couches de verdure d’une teinte plus ou moins intense, selon que ces couches sont plus ou moins épaisses, ou qu'elles ont pris naissance en des lieux plus ou moins humides, plus ou moins abrités.

Ces couches de verdure, qui ont été désignées par les au- teurs sous les noms, de Byssus botryoides (1) et de Lepra botryoides , ne sont point des êtres lépreux ou poudreux; mais bien de grandes associations, des forêts d'individus distincts, qu'on à considérés comme des êtres particuliers.

Pour bien observer ces petits végétaux univésiculaires à leur état d'isolement, il est nécessaire de les enlever avec pré-

(1)-Palmella botryoides. Lyngbye, pag. 205.

ORGANOGRAPHIE VÉGÉTALE. 25

caution des surfaces qui leur servent de territoire, afin de les avoir, autant que possible, dégagés de tous corps étrangers. Le meilleur moyen est de suspendre des morceaux de verre dans l’intérieur d’une serre chaude et humide; on ne tarde pas à voir ces végétaux s'y développer, et si ensuite on place l’un de ces verres sous le microscope pourvu d’un fort gros- sissement, on voit une quantité considérable de corpuscules généralement giobuleux, vésiculeux , de grosseur différente, et conséquemment de tout âge, verts, transparens, luisans, fixés par un point de leur surface au corps sur lequel ils naissent; toujours immobiles; tantôt isolés et tantôt grou- pés par deux, trois, quatre, cinq ou un plus grand nombre, selon les points ils sont nés, et les distances plus ou moins grandes qui existaient d’abord entre eux (fig. 1 &æ)(x).

La dénomination de Byssus pour des végétaux qui ne pré- sentoient pas des masses filamenteuses, ayant été changée en celle de Lepra, qui désigne un être formé d’une croûte fa- rineuse, mais qui n’exprime encore qu'une idée tout-à-fait inexacte, puisqu'elle indique une collection d'êtres distincts, et non un être particulier; je propose d'y substituer celle de Globulina, sous laquelle, comme nom générique, viendront se ranger toutes les espèces de Lepra simplement composées de globules distincts.

La Globuline, nom collectif que je donnerai désormais à

(1) Cest par cette dernière cause que, semblable à certaines graines qui, d’ar- rondies qu’elles étoient à l’état d’ovules, deviennent anguleuses par pression , la forme globuleuse de ces petits végétaux paroît altérée dans ceux que l’on ob- serve groupés.

Mém. du Mus::m.t. 14. 4,

2 ORGANOGRAPHIE VÉGÉTALE.

ces végétaux, est susceptible de se présenter sous toutes les couleurs. Je suis très-porté à croire que la verte, Globulina botryotdes, la plus répandue dans la nature, commence par être blanche, et que l’on pourroit, à volonté, la réduire à cette couleur en l’étiolant: ce qui est certain, c'est que du vert on la voit, sur les vitres des serres, passer successive- ment au jaune ; à l’aurore et au pourpre ( fig. 1 ). Quelques espèces de ce genre, telles que les G/obulina lactea, cœ- rulea, rubens, sanguinea (1), sulfurea et atra, offrent les couleurs blanche, grise, jaune, bleue, rouge, et même la noire (fig. 2, 3, 4, 4', 5 et 6).

La Globuline, considérée comme un genre composé d'un grand nombre d'espèces, me paroît tout aussi distincte qu’une mousse, qu’une fougère, qu’un gramen, qu’un chêne. Comme tous ces végétaux, elle naît, vit, croit, et se reproduit pour son propre compte, sans jamais passer de l’état de Globuline, par juxtaposition, à celui d’une oscillaire, d’une conferve, d’une tremelle ou d’une mousse , comme M. Hornschuch (2) a essayé de le démontrer.

On peut encore moins la considérer comme une produc- tion spontanée, puisqu'elle contient en elle un grand nombre de globulins nés probablement de ses parois intérieures, et destinés à la reproduire. J’ai vu plusieurs fois, sur le porte- objet du microscope, des vésicules des Globulina botryoides et Globulina atra (lg. 1 c et fig. 6 c), lancer au dehors

(x) Protococcus nivalrs. AGARDH. (2) Hornschuch, über die Entstehung und Metamorphose der niederen vegeta- bilischen organismen , dans les Actes de l’Académieides Curieux de la nature, de

Bonn, tome X , page 513.

ORGANOGRAPHIE VÉGÉTALE. 27

leurs globulins absolument de la même manière qu'une vési- cule pollinique expulse ceux qu’elle renferme, et que l’on a nommés aura seminalrs (fig. 26 c d).

chercher maintenant dans le règne végétal des gé- nérations spontanées , si plus petit comme le plus simple des végétaux se reproduit par mère (1)?

Le genre Globulina se compose d'êtres qui marquent le premier terme ou le premier degré zisible du règne végétal; ces êtres ne présentent aucun signe d’animalité; leurs indi- vidus sont fixés sur le corps ils ont pris naissance, y et toujours parfaitement zrnobrles.

L’odeur qu'ils répandent est celle des moisissures; ils ont peu ou point de saveur; pressés sous la dent, ils craquent de manière à faire sentir que l’on écrase une vésicule.

Pour terminer l'histoire de la Globuline, je dirai qu’elle possède éminemment la faculté reproductrice et celle de l’extensibilité ; que ce petit végétal peut être considéré comme une sorte d’opaire isolé, ou ce qui est bien plus exact, comme l’analogue d’une vésicule isolée de la masse tissulaire d’un végétal d'ordre plus élevé. Il arrive assez sou- vent qu'un globule favorisé se développe outre sa mesure ordinaire, qu'il se présente sous la forme d’une sorte de germination (fig.r g): alors la vésicule, devenant plus transparente par extension, permet d’apercevoir dans son

(1) Ne peut-on pas supposer que dans l’origine cette vésicule végétale a com- mencé par être une véritable production spontanée, et qu’ensuite l’espèce ait acquis la faculté de se reproduire par mère, tout en conservant en même temps

4*

celle de la spontanéité ?

28 ORCGANOGRAPHIE VÉGÉTALE.

intérieur les globulins destinés à la reproduire. On remarque ces deux cas, par les temps humides, sur la Globuline des vitres des serres chaudes.

La Globuline verte, vue à l’œil nu, peut facilement être confondue avec des êtres qui en sont fort distincts. Parmi elle, nait une oscillaire qui commence par ne présenter que l'équivalent de la Globuline, je veux dire par n'être qu'un globule vert, au sommet duquelil ne tarde pas à s’en déve- lopper un second, un troisième, et enfin un plus grand nombre, de manière à former des filamens vermicilliformes dans lesquels on aperçoit à peine deux sortes de mouvemens, Yun, de systole et de diastole particulier à chaque globule(r); et un autre, d’ondulation ou de reptation qui se manifeste dans toute l’étendue du filament.

En observant cette production végéto-antmale pour m'’as- surer si, comme on l’avoit avancé, les globules dont se com- posent les filamens s’agrégeoient par juxtaposition, chose qui n'existe pas, j'ai vu plusieurs fois des globules qui, après s'être lentement approchés d’un autre, laïssoient échapper de leur intérieur une sorte de fumée, très-probablement composée de petits globules reproducteurs.

Dans ces derniers temps on a cru et on croit encore que la Globuline verte ou botryoïde n’existe pas, et que ce que l’on a désigné sous le nom de Byssus botryoides n’est que

(1) Ce mouvement produit aussi une scintillation de lumière, qui donne aux globules l'aspect et le brillant d’une petite émeraude.. Cette scintillation est tout simplement produite par un léger mouvement des globules, mouvement occa- sioné par le déplacement continuel des molécules de l’eau qui s’élevent et se

yaporisent.

ORGANOGRAPHIE VÉGÉTALE. 29

l’oscillaire pariétine mal observée (1) ou seulement vue à son état naissant. Je puis assurer que l’on s’est trompé, et que l’on a confondu la Globuline verte, non-seulément avec l'oscil- laire, mais encore avec plusieurs animalcules infusoires.

La Globuline verte, foute végétale, est toujours parfai- tement mobile ; elle ne devient jamais autre chose qu’une vésicule, tandis que loscillaire pariétine est un être fila- menteux doué de mouvemens, à la vérité très-lents et très- rares. :

Ici, comme dans certains terreins les chardons finissent par s'emparer de tout l’espace et étouffer les plantes plus dé- licates qui sy trouvent, l'oscillaire panne couvre, masque la Globuline verte, au point que l’on s’est imaginé que cette dernière n’existoit pas.

On pourroit encore prendre pour de la ChobU ne es ma tières vertes qui prennent naissance dans les eaux Croupis- santes, ou dans les infusions de viandes ou de végétaux, si le microscope ne nous apprenoit que ces matières vertes sont produites par des amas considérables de petits animaux verts, qui tantôt sont des Ærchélides, tantôt des Cercarres (2), et d’autres fois ceux moins connus que l’on trouve en très- grand nombre dans les infusions végétales ou animales (3).

(Gi) Oscillatoria parietina. Naucx. Osc. muralis. Acaroa Er Lynesye. V’aucheria muralis. Bory. Lyngbya muralis. AGarDx.

(2) Raphanella urbica. Bory.

(3) Ces animalcules , que je ne puis rapporter avec certitude à aucun de ceux que décrit et figure Muller, me semblent des êtres assez compliqués. Leur ma- nière de s’agiter , qui rappelle celle du carabe doré, annonce en même témps des membres propres à la natation; une carapace, qui paroit bivalve et fendue aux

30 ORGANOGRAPHIE VÉGÉTALE.

Dans toutes ces infusions, je n'ai jamais découvert une seule vésicule de globuline verte.

Ici se présente une remarque assez importante à faire con- noiître. Lorsqu'on met sur le porte-objet du microscope une goutte de l’infusion dans laquelle ces animalcules se trouvent, on voit ces petits êtres, à mesure que le liquide s’évapore, fuir la sécheresse, se presser les uns contre les autres, et enfin mourir faute de l'élément nécessaire à leur existence. En cet état de réunion, ils offrent quelque ressemblance avec l’organisation vésiculaire d’une U/pa ou d’une feuille de jongermanne. Si c’est ce que l’on a entendu par des méta- morphoses d'animaux en VÉBEEAU* l'erreur est grossière; car il est évident que l’on n’a pas autre chose qu’une lame formée d’animalcules qui ont cessé de vivre (r).

: Quand on met de la Globuline dans l’eau, quelque temps après il se dégage, à la surface de cette même eau, une grande quantité de bulles d'air.

La cause de ce dégagement est toute simple et facile à con- cevoir, si on se rappelle que j'ai déjà dit que la Globuline, considérée en masse, représentoit une forêt d'individus de tout âge, et dans laquelle tous les instans doivent présenter des naissances et des morts. À mesure que les Globules mères se crèvent, ils laissent échapper, en même temps que la nouvelle génération qu'ils contenoient, cette portion d’air qui y étoit enfermée, et qui, en raison de sa plus grande

deux extrémités, fait soupconner que ces animaux pourroient tres-bien , comme le pense M. Straus, être voisins des Cypris. (1) Quelque moyen que l’on prenne, ces animalcules , une fois morts, ne

reviennent plus à la vie,

OrRGanogrAPHIE VÉGÉTALE. Hi

légèreté, arrive, sous forme de bulles, à la surface de l’eau.

Cette explication convient également pour l'air qui se

dégage des masses de tissus végétaux qui se décomposent dans

l’eau, puisque, comme on le verra bientôt, ces masses ne

sont que des amas de Globules vésiculaires simplement con- tigus ou soudés par Aposhe,

. La matière verte dont s’est servi le célèbre Priestley dans ses recherches sur les différentes natures d’air, est-elle la Globuline botryoïde? Je ne le pense pas, ou du moins il fau- droit admettre que, s’il en a quelquefois fait usage, il a con- fondu avec elle plusieurs espèces de végétaux d'un ordre plus élevé, tels que des conferves. De cette dénomination de Mousse d'eau qu'il propose pour désigner sa matière verte.

Cet habile chimiste, ayant une mauvaise vue, et manquant totalement de connaissance en histoire naturelle, comme il en convient lui-même, nous a laissé, à l'égard de sa matière verte, dans le vague le plus absolu.

Ce qui ajoute surtout à ce vague, c’est l'erreur dans la- quelle il étoit tombé en confondant encore avec la matière verte végétale, une autre substance également verte que l’on obtient des infusions de’ viandes, et qui, comme je l'ai

dit, se compose toujours d’une multitude de petits animaux amoncelés.

Ingen-Housz, en répétant les expériences de Helen parle de la matière verte, qu'il nomme aussi de la mousse d’eau, avec autant de confusion que son illustre prédéces-

_seur. On voit pourtant plns clairement qu'il a fait usage, pour ses recherches, tantôt de la Globuline verte, tantôt de con- ferves, et d’autres fois de plusieurs espèces d’oscillaires.

32 ORGANOGRAPHIE VÉGÉTALE,

M. Bory de Saint-Vincent, dans son article Matière verte du Dict. des Sc. Nat. (1), en cherchant à mieux caractériser la Matière verte, que ne l’avoient fait ses prédécesseurs, l’a réduite à la seule Globuline botryoïde. 11 nous semble qu'il auroit été mieux de dire tout simplement que, sous la dénomination de Matière verte, Priestley, Ingen-Housz, Sénebier ; et plusieurs autres auteurs, avoient confondu des choses fort distinctes, comme le Byssus botryoides, l’oscillaire pariétine, l’oscillaire d’Adanson, des conferves, et jusqu'aux animalcules verts qui naissent dans les infusions; en un mot, tout ce qui, dans l’eauet dans les lieux humides, leur présentoit l'apparence d’une mousse ou d’une croûte verte, de laquelle ils voyoïent se dégager des bulles d’air.

Convenons que l'expression Matière verte, telle que les auteurs que je viens de citer l’ont entendue, n’a jamais été qu’une dénomination collective appliquée à un grand nombre de choses très-différentes ; et que comme corps organisé, dis- tinct, ou même comme corps inorganisé, appréciable, elle n’a jamais existé dans la nature ; que l'on ne peut pas non plus la considérer comme un principe colorant, puisque alors il faudroit supposer autant de principes analogues et distincts qu’il y a de couleurs dans les chjets de la nature.

Avant de revenir au principal sujet de ce Mémoire, je dé- sire que l’on me permette de signaler une erreur dans la- quelle sont tombés tous les auteurs qui ont écrit sur la ma- üère verte.

Ingen-Housz dit : « Si l’on veut obtenir en peu de temps

(1) Tome 29, page 324.

ORGANOGRAPHIE VÉGÉTALE. 35 une quantité considérablede la matière verte de M. Priestley, on peut suivre la méthode qu'il a indiquée dans son cin- quième volume : elle consiste à mettre dans l’eau, exposée au soleil, un morceau de viande, de poisson, de pomme de terre, ou de quelque autre substance putrescible, On verra bientôt toute l’eau devenir verte. En examinant cette eau au foyer d’un. bon microscope, on trouvera que sa couleur est due à un nombre infini de petits insectes verts, très-ma- nifestement vivans. Ces insectes sont communément ronds ou ovales(1)..»

Pour répéter ces expériences, et pour avoir promptement de la matière verte, j'ai exposé au soleil, le premier avril, quatre vases remplis d’eau de la Seine; dans chacun de ces vases j'ai mis des substances différentes, telles que de la chair de bœuf cuite, du fromage de Roquefort, des tranches de pomme de terre, etenfin des morceaux de feuilles de Z_4- gave americana. Le mois d'avril ayant été froid, je n’ai ob- tenu la matière que j'attendois que dans les ‘premiers jours de mai. AS

Voici quel a été le résultat de ces quatre expériences : Vinfusion de chair de bœuf et celle de feuilles d’Ægape m'ont seules fourni de la matière verte; celles de fromage et de pomme de terre étoient d'un rouge d’ocre ou lacqueux , assez intense; mais, ce qu'il y a de remarquable, c’est que ces ma- tières vertes et ces matières rouges, soumises au foyer du mi- croscope, présentoient le mème animalcule, revêtu simple-

(x) Ces animalcules sont ovales ; ils ne paroïssent ronds que lorsqu'ils montrent leur partie postérieure en faisant une sorte de culbute, ce qui leur arrive souvent.

Mém. du Muséum. t. 14. ñ

34 ORGANOGRAPHIE VÉGÉTALE.

ment d’une livrée de couleur différente. Au lieu de matière rouge, M. Edwards n'ayant obtenu que de la matière verte de l’infusion de pomme de terre, il est utile que j’avertisse que mon expérience a été répétée sursix variétés de ce tuber- cule, et que constamment ces variétés ne m'ont jamais fourni que de la matière d’un rouge d’ocre, tirant sur la couleur de lacque. D'où peut venir une différence aussi remarquable entre le résultat obtenu par M. Edwards et le mien?

J'ai dit plus haut que la Globuline végétale se composoit d’une multitude de petits végétaux réduits à leur plus simple expression; que ceux-ci étoient univésiculures, généralement globuleux, de couleurs diverses selon les espèces, et souvent dans la même espèce; qu'ils se reproduisoient par mère, et qu “enfin ils constituoient le premier degré »rs:ble de l'é- chelle organique des végétaux.

Ce sont ces mêmes végétaux que j'ai figurés dans la pre- mière partie du tableau qui accompagne ce Mémoire, et aux- ane Pit ai donné le nom collectif de Globutine solitaire, parce qu’en effet chaque globule est un végétal tout entier.

Maintenant, sans abandonner l'être globuleux qu’elle a déjà créé, la nature va nous marquer un second degré d’or- ganisation végétale, en surajoutant seulement quelque chose à ce qui existe den.

C’est encore parmi les espèces du genre Lepra que l’on trouve les végétaux qui forment ce second degré.

Lorsqu'on observe, au microscope, les espèces de Zepra, candelaris, chlorina , flavovirens, farinosa, antiquita- dis (fig. 7, 8,9, 10 et 11), etc., on voit que le globule, au lieu de se développer solitairement, est toujours précédé par un

ORGANOGRAPHIE VÉGÉTALE. 35

thalle fibreux, légèrement aplati, ou coralloide, dont il émane directement ( fig. 9 betir 6). :

Dans ce second cas d'organisation, le globule, ou la vési- “cule, devient l’apothèce ou le conceptacle des ichénographes.

Avec ces végétaux, je forme un genre auquel je propose de donner le nom d’4/ysphæria, qui signifie globuline enchaïi- née, nom sous lequel je la désignerai plus tard (r).

Cette Globuline enchainée, comme la Globuline solitaire, naît de même sur la terre, sur les pierres, sur les marbres, sur les écorces, sur les mousses; elle présente toute sorte de couleurs, et enfin ses vésicules contiennent, très-probable- ment, de même les corps destinés à la reproduction.

De ce second degré de l’organisation végétale, nous allons passer à un troisième : celui daquel résulte la formation du tissu primitif des végétaux, que l’on a nommé le #ssu ceéllu- laire ; celui enfin auquel je m'arrête dans ce Mémoire. Nous y retrouverons toujonrs cette même Globuline que nous avons déjà signalée, soit à l’état solitaire, soit à l'état d’en- chaînement ; mais nous l'y verrons sous un appareil plus com- pliqué et restant toutefois l'organe principal ou la partie

essentielle de ces complications.

Nous verrons encore que, faute d'observations compara- tives, son identité a été méconnue chaque lois qu’elle s’est présentée sous des aspects différens ou dans des parties diffé- rentes des tissus végétaux.

En parlant de la Globuline solitaire, j'ai fait remarquer que la vésicule, qui compose petit végétal, étoit douée d’une

(1) Alysphérie. Alysphærta. Globule enchaîné, de éavas, chaîne, et couips,

boule, globe.

5*

36 ORGANCGRAPHIE VÉGÉTALE.

extensibilité plus moins grande, selon certaines circons- tances de chaleur et d'humidité; que dans quelques cas on voyoit cette vésicule globuleuse s’alonger presque en un tube, dans lequel d’autres plus petites vésicules se formoient à me- sure (fig. 1 g). Cette modification de la Globuline nous con- duit tout naturellement à ces végétaux que l’on a nommés des conferves, et dont les filamens ne sont, en effet, que de la Globuline alongée en vésicules tubuleuses, nées successive- ment bout à bout, et dans laquelle paroit cette autre Globu- line que l’on nomme improprement de la Matière verte (x). Toutes mes observations sur la‘structure des conferves m'ont prouvé que le tube, soit simple; soit rameux, est tou- jours composé d’une série de vésicules alongées en tubes, et développées les unes à la suite des autres, Dans aucune des espèces de cette grande famille, je n'ai pu voir ce tube unique qui, selon M. Edwards, sert d’enveloppe à un autre tube articulé. | . Un seul être, et même un petit nombre d'êtres, étudiés iso- lément, et tout formés, ne peuvent être suffisamment expli- qués : c’est de la connaissance d’un grand nombre que la vérité doit jaillir. L'étude des conferves, en général, nous dé- montre que toutes leurs espèces ont une tendance bien mar- quée à se désarticuler à certaine époque de leur vie, comme cela se voit dans les Zygnema compressum et nitidum (2),

(1) La vésicule pollinique, soumise aux mêmes conditions, produit également des extensions tubulaires qui rappellent parfaitement la germination de la vésicule reproductrice des végétaux confervoides ( fig. 26, eff).

Les vésicules situées à la surface des masses du tissu cellulaire s’y étendent, sou- vent, soit en papilles, soit en poils simples ou en poils cloisonnés.

(2) Conjugata Princeps. Vaucu. p.64, tab. 4, fig. 1, 6.

é ORGANOGRAPHIE VÉGÉTALE. 37

dans le Conjerva dissiliens, et autres de ce genre, mais bien plus particulièrement dans toutes les espèces des genres Dra- toma et Fragilaria (fig. 25), dans lesquelles les vésicules qui les composent, se détachent avec la plus grande facilité.

Si, d’un autre côté, on admet l’analogie qui existe entre le filament d’une coaferve et une série de vésicules isolées de la masse du tissu cellulaire d’ur végétal d'ordre plus élevé, cette analogie suffit pour nous faire sentir qu’il n°y a pas plus un tube dans un tube dans les: conferves, qu’il n’y a une vési- cule dans une vésicule dans le tissu cellulaire.

Les deux lignes que M. Edwards:a vues quelquefois au point d’articulation des vésicules tubuleuses de la conjuguée majeure de Vaucher (fig: 16 a), n’indiquent point l'extrémité des deux tubes intérieurs, mais bien les deux côtés ou les deux bords du diaphragme composé; vu presque de profil.

La Globuline dans les vésicules tubuleuses des conferves présente quelques modes particuliers d'insertion. En général, elle est pariétale, c’est-à-dire, qu’elle naît des parois inté- rieures des tubes ou vésicules, comme on le voit dans le Co- ferva rivularis (1) (fig. 14). Dans le Fragilaria unipunc- tata (fig. 25), elle conserve la même insertion ; mais elle affecte, dans chaque vésicule ; la: disposition d’une petite couronne. Elle s’agglomère en masse dans certaines parties des £ctospermes, et enfin elle est centrale, et naît d’un piacenta crinuliforme, qui se contourne en spirale plus ou moins compliquée, selon les espèces de conjuguées dans les- quelles ce mode d'i insertion a lieu (lg. 15 et 16 ).

\

(1) Chantransia rivularis. DG..

38 ORGANOGRAPHIE VÉGÉTALE.

La Globaline des conferves est inégale en grosseur; sa forme sphéroïdale s’altère quelquefois; sa couleur, verte dans le plus grand nombre des espèces, est rose et pourpre dans d’autres. Les vésicules les plus développées, celles qui cou- rent le plus de chances de devenir le corps reproducteur, ont été nommées, à cause de leur plus grande transparence, des Corps hyalins, corps que l'on a jugés, à tort, inutiles à la reproduction. (

Je ne puis croire avec Vaucher, et plusieurs autres auteurs qui l’ont saivi, que la Globaline, qu’ils nomment de la 77a- tière verte (1), s'agelomère et se soude dans les conjuguées,

de manière à constituer une graine, ou au moins un corps capable de reproduire la conjuguée-mère (fig. 15 et 1646).

Ce genre d'organisation, par Juxtaposition ; me semble ici, comme partout ailleurs, opposé à toute espèce d’ana- logie. Je pense, au contraire, et toutes mes observations s'accordent en ce point, que, sur plusieurs centaines de vé- sicules qui se développent dans un article de conjuguée, une seule, plus favorisée que les autres, prend le dessus ;

(1) En considérant des corps organisés vésiculaires comme de la matière verte, on a agi comme on le feroit en nommant un champ de coquelicots et un champ de bleuets, l'un de matitre rouge, et l’autre de matière bleue. |

Lorsque , dans l’assimilation , la matière s’unit à la matiere, elle doit ètre dans son plus g'and état de division. Elle est invisible dans sa molécule; elle est élé- mentaire, elle est inorganisée. |

Il est donc de tonte absurdité d’oser assigner à celle r70lécule invisible une forme quelconque ; et, ce qui me semble tout aussi ab:urde encore, de la présenter comme un être organisé, doué d’un mouvement instinctif qui le conduit versun point de l’organisation il doit échanger les avantages de sa vie individuelle contre ceux de la vie d’agrégation.

ORGANOGRAPHIE VÉGÉTALE. 39

qu’en continuant de grossir elle absorbe toute la nourriture, affame ses voisines, et enfin les met dans le eas d’avorter, et de disparoitre le plus souvent par une sorte d’émulsion.

Il faut remarquer qu'à mesure que la vésicule privilégiée s'accroit elle devient plus transparénte, et que cette trans- parence permet de voir un grand nombre de plus petites vésicules développées dans son intérieur. Ce sont, très-pro- bablement, ces petites vésicules nouvellement nées qui ont induit en erreur, en offrant la fausse apparence d’un assem- blage de vésicules qui ont cessé d'exister.

L’avortement de tant de corps reproducteurs, et le dé- veloppement constant d’un seul pourroit paroître surprenant, si nous ne savions d'avance que le règne végétal offre pres- que partout des cas semblables.

L’ovaire du giroflier aromatique (Caryophyllus aroma- ticus) est divisé en deux loges, dans chacune desquelles se trouve une centaine d'ovules : à mesure que cet ovaire se change en fruit, l’une des loges s’oblitère, et tous les ovules de cette loge restent rudimentaires; l’autre, en continuant de $’agrandir, devient presque centrale, et de tous les ovules qu’elle contient, un seul privilégié s’accroit, et produit un embryon, ou plutôt une graine susceptible de reproduire la plante-mère.

Dans le chätaignier, sur les six loges et les deux ovules développés dans laugle de chacune de ces loges, cinq de celles-ci disparoissent, et leurs dix ovules se sèchent et restent rudimentaires : une seule loge s’accroit, et un seul ovule se convertit en graine , rarement deux.

Des avortemens semblables et tout aussi constans se font

4o ORGANOGRAPHIE VÉGÉTALE. L

remarquer dans le fruit du chêne, dans ceux des amandiers, des jasminées, des sapindées, des palmiers, et notamment - dans ceux du Cocos nucifera et du dattier.

: Des conferves, considérées comme des séries de vésicules analogues à celles qu’on peut détacher de la masse tissulaire des autres végétaux, on arrive, sans presque s’en aperce- voir, au tissu cellulaire en général (fig. 18).

En observant celui-ci tout développé, on voit quil n’est qu’un amas de vésicules soudées par approche (1), vésicules qui, comme on sait, peuvent se désunir soit mécaniquement, soit par la simple macération; que la forme primitive globu- leuse des vésicules n’a été changée en celle d’un polyèdre, variable dans la même espèce et selon les espèces, qu'à cause du défaut d’espace, et conséquemment de la gène qu’elles se sont mutuellement fait éprouver dans leur accrois- sement. On voit encore que, semblables à celles des con- ferves, elles sont incolores , transparentes comme le cristal, et sans la moindre apparence de pores ni de tissu (2).

(1) Le tissu vésiculaire succulent dont se remplissent les loges des oranges et des citrons, vésicules fusiformes , simplement contigués, qui se développent en s’alon- geant des parois internes vers l’angle des loges, auroit dû, depuis long-temps, servir à expliquer le tissu cellulaire en général.

(2) Si M. Gaillon avoit comparé les vésicules tubuleuses dont se compose le filament des conferves, aux vésicules du tissu cellulaire des autres végétaux, et même à leur tissu vasculaire , il se seroit apercu de suite que, dans les deux cas, la texture étoit absolument la même; que la couleur n’étoit due qu’à la présence et à la couleur de la Globuline contenue , et il auroit , j’en suis sûr , renoncé à you- Joir animaliser de véritables végétaux, tels que les conferves, les moisissures, et même jusqu'aux Chara. En suivant cette pente sur laquelle s’est placé M. Gaillon, on arriveroit à faire une Némazoaire, non-seulement de chaque vésicule ou de chaque tube dont se composent les tissus des végétaux du haut de l'échelle, mais encore de tous les individus végétaux eux-mêmes. -

ORGANOGRAPHIE VÉGÉTALE, ha

D'où viennent donc toutes ces couleurs si riches, si variées dont se parent les feuilles, les fleurs et les fruits, si les tissus qui forment leurs masses sont entièrement dénués de couleurs? De même qu’on l’a déjà vu pour les conferves, toutes ces couleurs sont le plus souvent produites par la présence de la Globuline renfermée et développée sur les parois intérieures

_des vésicules. Celles-ci, qui ont été d’abord de la Globuline de diverses couleurs, sont devenues blanches et diaphanes par extension. Si en cet état on les compare à des vases de cristal remplis de grains blancs, verts, jaunes, pourpres, en aura une très-juste idée de la manière dont se manifeste la couleur des végétaux (1).

On acquiert la preuve de la coloration des végétaux par la présence de la Globuline, en enlevant d’une feuille pana- chée de diverses couleurs (fig. 19 ) une petite lame de tissu cellullaire. Cette petite lame, soumise au microscope, offrira dans ses vésicules des amas de Globulines qui variront en autant de couleurs différentes que la feuille en présen- toit (fig. 20). Je n’ai pas besoin de dire que c’est la même chose pour les pétales (fig. 22) : seulement dans ceux-ci la Globuline est si petite, si rudimentaire, que le plus sou-

{1) Semblables à celles que produit le prisme , les couleurs végétales dues sim— plement à la réunion des globulins dans l'intérieur des vésicules-mères s’éva- nouissent dès qu’on isole les globulins, et qu’on les soumet à un tres-fort gros- sissement du microscope. Ils deviennent alors ce qu'ils sont réellement, blancs et diaphanes. Dès l'origine du règne végétal, la nature accorde à la Globuline solitaire toutes les couleurs qui doivent ensuite se manifester dans le reste des végétaux.

Il ne faut pas confondre la coloration des végétaux par la présence et la couleur propre de la Globuline, avec celle qui se manifeste sur certains fruits, comme le pourpre de la pèche ; celle-ci est produite par des fluides qui se concrètent sou forme de peints à la surface , exposée au soleil, de ces sortes de fruits.

Mém. du Muséum. 1. 14. 6

42 ORGANOGRAPHIE VÉGÉTALE.

vent on a peine, avec les plus forts grossissemens, à en aper- cevoir les contours ( fig. 23 ) (x).

Dans tout ce que l’on peut appeler des tissus verts, la Globuline est verte (fig. 21); dans les tissus blancs, soit ceux qui sont exposés à la lumière, soit ceux qui en sont privés, comme la pomme de terre ( fig. 24), le topinambour et autres, elle est blanche. Son insertion est invariablement pariétale; ce qui veut dire qu’elle émane toujours, par ex- tension, des parois internes des vésicules-mères. Je ne l’ai jamais vue affecter, dans l'intérieur des vésicules, aucun arrangement symétrique, si ce n’est dans le Fragilaria uripunctata (fig. 25), et dans la feuille de lÆgave ame- ricana (fig. 21), elle simule une espèce de couronne (2). Sa forme est généralement globuleuse tant que la capacité de la vésicule-mère suffit à son développement : dans le cas contraire, comme cela arrive dans le tissu de la pomme de terre, elle se déforme par pression, et devient en grande partie anguleuse (fig. 24).

La masse tout entière du peridtum des Lycoperdons ou

(r) Dans les tissus trop jeunes ou dans les tissus épuisés comme le sont ceux de la moelle, de la plupart des pétales, des étamines, des styles, des poils , etc., les vésicules étant dépourvues de Globulines, ou n’en ayant que de rudimentaires , on n’obtiendra jamais , de ces parties, la reproduction d’un nouveau végétal, comme il arrive d’une portion d’écorce ou d’une feuille. ;

Pour qu'une portion de:tissu puisse reproduire , il faut que les vésicules-mères contiennent en elles de la Globuline suffisamment développée, puisque, comme on l’a déjà vu, chaque globulin est un véritable centre-vital de reproduction.

(2) Depuis l’époque de la lecture de ce Mémoire à l'Académie des Sciences, je me suis assuré que l’insertion de la Globuline, sur les parois intérieures des vésicules- mères, est toujours symétrique et disposée par séries de! globules qui alternent entre eux.

ORGANOGRAPHIE VÉGÉTALE. 43

vesses-de-loup, la capsule des 77zchia, des Jungermannia, des Marchantia, se compose de Globuline comparable à celle que j'ai déjà nommée de la Globuline enchainée ; comme celle-ci, elle naît d'un axe crinuliforme (fig. 17). Celle en- fin qui se développe dans les anthères , et que l’on a nommée pollen (fig. 26), présente les mêmes caractères que celle dont il a déjà été question. Elle naît immédiatement de la boite anthérifére qui lui sert de vésicule; elle est tantôt libre, comme la Globuline solitaire, ou tantôt liée par des fibrilles, comme la Globuline enchainée (fig.r2); elle se soude quelque- fois par approche, comme dans quelques crucifères( fig. 13), dans les orchidées, dans les asclépiadées ; enfin elle offre toutes sortes de couleurs. Ce qu’on a nommé aura seminalis (fig. 26 d) n’est que la réunion des globulins que les vési- cules lancent ou laissent échapper au dehors.

Je ne puis m'empècher de consigner ici une observation que j'ai eu occasion de faire, en soumettant au microscope plusieurs sortes de vésicules polliniques. Parmi celles de la tulipe des jardins, il s’est présenté plusieurs fois des vési-

cules dans un véritable état de germination plus ou moins avancé (fig. 26 e f°). Cette germination consistoit en une extension tubulaire dans l’intérieur de laquelle on voyoit, de même que dans la vésicule pollinique, la Globuline de diverses grosseurs et répandue sans ordre apparent. Ce qui est assez remarquable, c’est que cette germination, compa- rée à celle de plusieurs conferves que j’ai eu occasion de voir et de figurer, s’est trouvée être exactement la même (1).

(1) Une analogie frappante existe entre la structure des vésicules polliniques et

6*

44 ORGANOGRAPHIE VÉGÉTALE.

Il est très-probable que ce prolongement que M. Amicci a vu sur une vésicule pollinique du Portulaca pilosa, et qu’il a interprété en faveur de la fécondation, n’étoit qu'une germination semblable à celle dont je viens de parler (1).

On me demandera sans doute si une simple extension de parties peut être considérée comme une véritable germina- tion, et quel seroit le but de la germination d’un grain ou vésicule de pollen? Je répondrai d’abord que toute germi- nation végétale n’est jamais qu’une extension, qu'un accrois- sement de parties par interposition de nouvelle Globuline; ensuite , que cette germination n’est due qu’à un effort mo- mentané favorisé par quelques circonstances, et à l’extensi- bilité dont la nature a doué les êtres organisés (2).

Si je ne craignois pas de dépasser les bornes d’un Mé- moire, et d'anticiper sur la publicité de plusieurs faits analo-

le corps vésiculaire reproducteur des végétaux confervoïdes; l’une et l’autre de ces vésicules se composent également de deux enveloppes, et contiennent , dans leur intérieur, une graude quantité de globulins.

L'observation de ces deux faits appartient , celle du pollen à Kælreuter, et celle du corps vésiculaire reproducteur des conferves à Vaucher.

L’enveloppe extérieure de ces deux sortes de corps vésiculaires ayant entière- ment terminé son accrescence, il en résulte que, dans la germination, cette enve- loppe est crevée par la vésicule interne, qui seule conserve la faculté de s’alonger en filament tubuleux, soit dans les conferves, soit dans le pollen.

La coléorhize des radicelles d’un grand nombre de végétaux a aussi quelques rap- ports avec la vésicule extérieure du corps vésiculaire reproducteur des conferves et du pollen ; comme celles-ci, la coléorhize est une espèce d’enveloppe ou de tunique extérieure dont l’accrescence terminée la met dans le cas d’être enfoncée par son extrémité, afin de livrer passage à la radicule propre qui y étoit contenue.

(1) Annales des Sciences Nat., vol. 2, pag. 6.

(2) Ce prolongement étoit tres-distinct de ces espèces de trainées que forment dans l’eau l’aura seminalis , quand il s’échappe de la vésicule pollinique.

ORGANOGRAPHIE VÉGÉTALE. 45

gues à celui dont je viens de faire mention, je dirois qu'il suffit qu'une vésicule pollinique soit convenablement nourrie pour qu'elle se développe en une véritable graine suscep- tible de germer et de reproduire la plante-mère.

Je sais que l’on m'objectera, comme on l’a déjà fait, que dans ce cas il n’y a qu'une simple conversion de la vésicule pollinique en une graine. Si, par cette conversion on entend celle qui a lieu de l'ovaire au fruit, de l’écaille à la feuille, je l’admets sans la moindre résistance, parce qu'ici il est clair que l’un n’est que l’enfance de l’autre; mais si, au contraire, on soutient que, malgré le changement de la vésicule pollini- que en une graine, ces deux organes n’ont rien de commun, je demanderai si jamais on a vu un cœur se convertir en pou- mon, et celui-ci en foie dans la même espèce d'animal.

Presque toutes les choses appréciables par les sens ont été saisies par les observateurs : la Globuline n’a point échappé à leurs investigations. Elle à été aperçue partout elle se trouve, mais elle a toujours été méconnue dans ses analogies, dans son identité même. On a considéré les diverses formes qu’elle présente, selon les situations dans lesquelles on la rencontre, comme autant d'organes particuliers; et de ces dénominations différentes qui n’ont servi ensuite qu’à entre- tenir notre ignorance sur l’organe le plus important de la végétation. Ainsi les masses de Globuline développées à nu, soit à l’état solitaire, soit à l’état d’enchaînement, au lieu d’être considérées comme une réunion d'individus distincts, l'ont été par les lichénographes comme un seul individu auquel ils ont donné le nom de Lepra.

Les auteurs qui se sont occupés des Lepra, les ont si posi-

46 ORGANOGRAPHIE VÉGÉTALE.

tivement méconnus, et si bien considérés comme des indi- vidus membraneux ou crustacés, qu'ils se demandent tou- jours sont leurs réceptacles.

« Les Lèpres n’offrent qu'une croûte étalée, le plus sou- « vent irrégulière, composée de globules pulvérulens, liché- « noïdes. Leurs réceptacles sont encore inconnus ( DC. « F1. franç.). » La croûte étant une association d'individus globuleux, il est clair que le réceptacle demandé par les auteurs ne peut se trouver ailleurs que dans l'intérieur du globule-individu.

Dans la Globuline née à l'intérieur des vésicules dontse com- posent les filamens des conferves, on a vu que de la Matière verte, quoique, selon les différentes espèces, cette matière présente diverses couleurs. Dansles Lycoperdons, les capsules des Trichia, des Jungermannes, des Marchantia, la Globuline analogue à celle que j’ai nommée Globuline enchaïînée, a recu le nom de Séminules ou de Gongyles; et cette expression me paroît juste. Dans les feuilles, malgré que cet organe soit sus- ceptible de se présenter sous toutes sortes de couleurs, M. Pel- letier la désigne sous le nom de CAlorophylle : dans les tissus privés du contact de la lumière, tels que ceux de la pomme de terre, du topinambour, du tronc des sagouyers, la Glo- buline a été de la fécule ou de l’amidon; celle de la vésicule pollinique des anthères de l'aura seminalis.

La Globuline captive (1), je veux dire celle qui naît des

(1) La Globuline captive , comme organe, est susceptible d’être altérée et de prendre assez souvent un développement monstrueux , selon diverses causes qu peuvent provenir, soit de l’intérieur , soit de l’extérieur. Ces cas ont fourni aux botanistes le moyen d’enrichir nos catalogues , et de doubler les espèces végétales.

ORGANoGRAPHIE VÉGÉTALE. 47

parois intérieures des vésicules du tissu cellulaire, a joué et joue encore un rôle très-important dans les excellens ouvrages que M. Mirbel a publiés sur l'organisation végétale : ce savant a vu dans la Globuline du tissu cellulaire des Pores annelés, au moyen desquels il suppose que la transmission des fluides peut avoir lieu d’une partie des tissus dans une autre. Toutes les personnes qui s'occupent de ces sortes de matières con- noissent les belles et savantes discussions auxquelles les pores annelés de M. Mirbel ont donné lieu: parmi les adversaires de notre physiologiste français, on peut citer les noms de MM. Tréviranus, Linck , Rudolphi, Sprengel, qui ne voyoient dans les pores annelés que des concrétions ou des grains amilacés formés isolément dans l’intérieur du tissu cellulaire.

Dans un de ses derniers ouvrages, M. Dutrochet, en com- battant l’existence des pores annelés de M. Mirbel, a consi- déré la Globuline captive dont il vient d’être question comme des Corpuscules nerveux, on , en d’autres termes, comme le siége nerveux des végétaux (1).

Dans un travail tout récemment publié, et dont je n’ai eu connoissance que lorsque le mien étoit terminé, M. Ras-

Les genres Xyloma, Erineum, Uredo, AEcidium, etc., ne sont pour moi que de la Globuline malade et extravasée sous l’épiderme des feuilles : aussi trouve-t-on dans ces derniers genres presque autant d’espèces qu’il y a d’espèces phanérogames dans le règne végétal.

Ces monstruosités, accueillies dans nos herbiers , méritent qu’on les ÿ conserve, non comme des espèces normales , mais comme des cas qui intéressent cette partie de la physiologie qui a rapport aux différentes maladies des végétaux. Seulement il faut détruire les associations de genres et d’espèces auxquels on les a soumis, et les placer à côté des individus qui ont fourni ces cas pathologiques.

(1) Recherches anatomiques et physiologiques sur la structure intime des ani-

maux et des végétaux, et sur leur motilité, pag. 14.

48 ORGANOGRAPHIE VÉGÉTALE.

pail, en se proposant des recherches sur la nature physiolo- gique et chimique de la fécule, est arrivé, de son côté, à reconnaitre que cette substance n’est ni un amas de concré- tions amilacées, ni un assemblage de pores annelés, ou de corpuscules nerveux, mais bien une masse de véritables vési-

cules nées immédiatement des vésicules-mères du tissu cel- lulaire (1).

CONCLUSIONS.

Le but principal de ce mémoire est de faire une applica- tion de la loi de sur-ajoutement de parties aux organes constitutifs des tissus, en démontrant l’analogie rigoureuse qui existe entre ces petits végétaux univésiculaires que je nomme de la Globuline, et cette autre Globuline née et contenue dans le tissu cellulaire des autres végétaux, ou plutôt de cette Globuline dont se forment en entier les masses tissulaires des végétaux.

Comme les figures jointes à ce mémoire l’indiquent, j’ai présenté la Globuline, en général, sous ses trois aspects les plus remarquables, et j'ai désigné ces aspects par premier, deuxième et troisième degré d'organisation végétale.

Le premier degré comprend toutes les espèces de végétaux dont les individus ne se composent que d’une seule vésicule, et dont cette vésicule, comparable à celle qu’on isole d’une. masse de tissu cellulaire, produit également, de ses parois intérieures, de plus petites vésicules destinées à la reproduire.

(1) Développement de la fécule dans les organes de la fructification des cé- réales , etc. Annales des Sciences Nat. , tom. 6, pag. {to et suivantes.

ORGANOGRAPHIE VÉGÉTALE. 49

Ces petits végétaux, auxquels j'ai donné le nom de Groru- LINE VÉSIQULAIRE SOLITAIRE, Offrent le premier degré »zs1ble du règne végétal.

Dans le second, viennent se ranger d’autres végétaux dont l'organisation ne diffère de celle des premiers que par un petit thalle ou tige horizontale qui précède et donne nais- sance à la vésicule qui en émane directement. Les vésicules paroissant comme liées entre elles par le moyen des thalles fibreux, je leur ai donné, à cause de cela, le nom de Gro- BULINE VÉSICULAIRE ENCHAÎNÉE.

On sent aisément que la Globuline enchainée seroit la Globuline solitaire sans le thalle qui lui sert de support. -_ Ces deux espèces de Globuline se développent à nu dans la nature; elles s’y présentent sous toutes les couleurs, et ces couleurs nous révèlent déjà l’origine de presque toutes celles que nous remarquons dans le règne végétal. Se repro- duisant elle-mème, on peut considérer chaque vésicule ou chaque individu comme une sorte d’ovaire isolé.

Les Lichénographes ayant pris la collection pour l’indi- vidu ont confondu ces deux sortes de végétaux, et les ont jetés dans une sorte de réceptacle obscur, auquel ils ont donné le nom de Lepra.

Le troisième degré comprend toutes les modifications de la Globuline contenue dans le péridium des Lycoperdons et des 7richia, dans les capsules desJungermannia et des Mar- chantia , dans les vésicules tubuleuses du filament des con- ferves, dans la vésicule pollinique des anthères, et dans les vésicules du tissu cellulaire.

Cette Globuline, que je nomme captive parce qu’elle est

Mém. du Museum. 1. 14. 7

50 ‘ORGANOGRAPHIE VÉGÉTALE

contenue dans des vésicales-mères, qui ont commencé par être elles-mêmes de la Globuline, offre les mêmes caractères que les deux premières: mêmes formes, mêmes couleurs, mêmes modes de reproduction. Mais elle s’en distingue en ce qu'au lieu de vivre et de croître séparément, elle reste dans l’intérieur des vésicules-mères, où, le plus souvent, gènée dans son développement, elle perd sa forme globu- leuse, devient plus ou moins hexagonale, se soude ou s’entre- greffe par ses surfaces, et constitue une nouvelle masse de üssu cellulaire.

La Globuline captive, dont les couleurs dis cnt toutes celles dont se parent les diverses parties des végétaux, est en même temps la source ou l’origine des masses tissulaires; elle est Porgane reproducteur, ou, en d’autres termes, elle est le véritable ovule des tissus. Chaque vésicule-mère étant une sorte d’ovaire rempli d’ovules, on conçoit facilement l'accroissement des masses tissulaires dans tous les points et dans tous les sens, par le développement continuel des jeunes vésicules, lorsque surtout, ces développemens sont favo- risés par tous les agens nécessaires à la végétation.

Si on renfermoit de la Globuline solitaire, ou ce qui revient au même, des végétaux univésiculaires dans un espace limité, comme dans une capsule, ces petits végétaux se trouvant mutuellement gènés dans leur accroissement, perdroient in- sensiblement leur forme globuleuse ; iis deviendroient plus ou moins polyèdres, et, forcés de se souder par leurs surfaces, ils formeroient une masse de tissu cellulaire, C’est ainsi que les vésicules de la Globuline, contenues et dévelop- pées dans l’intérieur de la vésicule-mère, s’accroissent , s’en-

ORGANOGRAPHIE VÉGÉTALE. Br

tre-greffent de manière à renouveler l’ancien tissu, et à en augmenter considérablement le volume (x).

Si au contraire on pouvoit rendre la liberté à la Globuline caplüve des tissus, comme, par exemple, les graines qui s’é- chappent des péricarpes, cette Globuline conserveroit l’indé- pendance qui existe entre chaque vésicule, et ces vésicules, en se détachant de la paroï intérieure de la vésicule-mère, formeroient autant de petits végétaux distincts: ce seroit alors de la Globuline solitaire. Ces deux suppositions in- verses tendent à faire connoiître que le règne végétal rour ENTIER (considéré dans son organisation tissulaire seule- ment) est, ou de la Globuline à l'état solitaire, ou de la Globuline agrégée; ei que c’est à ces agrégats de Globu- line que nous devons toutes les masses et toutes les formes que nous observons dans les végétaux, et les objets utiles ou agréables que nous en retirons. ;

Ba Globuline, comme corps reproducteur, existant dans l'intérieur de toutes les parties des tissus, donne naissance aux Ærnbryons adventifs, et explique comment ces em- bryons peuvent naître de tous les points de la surface des végétaux (2), et comment, en même temps, la vie végétale

(1) Dans une magnifique planche inédite, représentant diverses pièces d’anato- mie végétale, M. Mirbel a figuré, d’après ses observations ; le jeune tissu céllu- laire formé dans l’intérieur de chaque vésicule-mère de l’ancien tissu.

La résistance et la persistance des vésicules-mères , d’une part, la soudure par approche de la globuline pressée’ dans son développement , faute d’espace , de l’autre, expliquent ce fait, moins rare qu'on ne le croit.

(2) Quelques feuilles- détachées de lOrnithogalum thyrsoëdes, ét abandonnées dans des feuilles de papier gris, ont présenté à M. Poiteau un grand nombre d'Em- bryons monocotylés, adventifs, qui, après’ avoir pris naissance sous l’épiderme

Gi

52 ORGANOGRAPHIE VÉGÉTALE.

peut être également répartie dans toute la masse encore vivante d’un grand arbre, puisque chaque vésicule de Glo- buline est un véritable centre vital.

Une vésicule isolée du tissu cellulaire, et remplie de la nouvelle génération de la Globuline, seroit entièrement com- parable à beaucoup d’animacules vésiculeux, qui contien- nent également leur reproduction, tels, par exemple, qu'une Monade, une Cyclide, un Kolpode ou une Paramécie, ces derniers n’étoient pas doués d’un mouvement de con- tractilité et de locomotion volontaire, et s'il n’étoient pas destinés à vivre isolément dans l’espace.

Jamais un être organisé, ayant eu son centre particulier d'organisation, ne s’unit à d’autres pour former par juxia- position un être plus compliqué.

Dans aucun cas, une vésicule de Globuline végétale, soit celle qu’on observe à l’état solitaire, soit celle que l'on peut isoler du tube d’une conferve, soit enfin celle qu’on détache des tissus, ne cesse d’être parfaitement #nerfe, et jamais elle n’acquiert, par l'effet de son isolement, la faculté du mouve- ment volontaire, comme plusieurs auteurs superficiels l'ont avancé.

Des globules de matière organisée pouvant être considérés comme autant d’INDIVIDUS DISTINCTS, Comme autant de CENTRES VITAUX D'ORGANISATION et de REPRODUCTION, pleins d’abord,

14:€f "8

et l'avoir ensuite crevé, s’'étoient développés aux deux surfaces et sur les bords de ces feuilles , à mesure que celles-ci jaunissoient et se desséchoïent. Ayant employé le même moyen, et l’ayant.varié sur des espèces de végétaux différens, j'ai obtenu assez souvent le même résultat. Plusieurs de ces Embryons, isolés des feuilles-mères, et confiés au sol , sont en ce moment , de grands individus reproduits.

ORGANOGRAPHIE VÉGÉTALE. 53

ensuite vésiculeux, se reproduisant et se multipliant par de nouveaux globules développés par exéension des paroïs inté- rieures des vésicules devenues mères; des globules de matière organisée, dis-je, composent les masses tissulaires de tout le règne organisé.

Les globules des sucs laiteux des végétaux, les globules du sang et ceux du lait chez les animaux, me semblent de- voir être soumis au même mode de reproduction et de mul- tiplication (1).

Un globule organisé plein est déjà, à ne pouvoir en dou- ter, le composé d’une foule de plus petits globules. Ce globule composé, en obéissant à une force vitale intérieure et expansive, se creuse insensiblement et devient une vésicule.

Le globule d’eau de savon, que l’on enlève avec l’extré- mité d’un tube et que l’on force ensuite, en y introduisant de l’air, à se dilater et à s'étendre sous forme de vésicule, offre, jusqu'à un certain point, l'image du globule vésicu- laire organisé.

Toute vésicule végétale, favorisée par un degré conve- nable d'humidité, de chaleur et de lumière, a la faculté de s'étendre, par celui de ses points le mieux exposé, en un tube plus ou moins long. Les papilles et les poils simples ou cloisonnés ne sont que des extensions produites par les vési- cules du tissu cellulaire, situées à la surface des masses de manière à recevoir l'influence directe des agens dont nous venons de parler.

(1) Dès qu’un fluide, qui a fait partie d’un être organisé, a plus ou moins d’o- pacité, on peut être certain d'avance qu’il est, comme le sang et le lait, un composé de globules visibles à un fort grossissement du microscope.

54 ORGANOGRAPHIE VÉGÉTALE.

Les extensions tubulaires que présente quelquefois la vési- cule pollinique ( fig. 26, e f) doivent également leur exis- tence aux mêmes causes. Il suffit de placer cette vésicule dans un lieu abrité, chaud et Zégèrement humide, pour obtenir le développement d’une et même de deux de ces extensions.

Les gros stigmates spongieux, visqueux, et conséquem- ment chargés d’une humidité convenablement entretenue, . favorisent le développement de l'extension tubulaire des vésicules polliniques que le hasard fixe à la surface de ces stigmates. Ces végétations tubulaires, ces sortes de germina- tions, en cherchant. ensuite leur 24/eu-arse, c’est-à-dire, abri et humidité, s’enfoncent entre les vésicules du tissu cellu- laire des stigmates, comme M. Adolphe Brongniart vient de le faire connoître dans le travail qu’il a récemment commu- niqué à l’Académie des Sciences (r).

D'accord avec M. Adolphe Brongniart sur le fait que les extensions tubulaires s’insinuent entre les vésicules des stig- mates, je ne puis l’être de même quand il pense que ces ex- tensions font l'office de verges végétales (2), et qu’elles sont

(1) M. Adolphe Brongniart ayant présenté le résultat de ses nombreuses et et intéressantes recherches entre l’époque de la lecture de mon Mémoire à l’Aca- démie des Sciences, et celle de son impression, cela me permet d’en parler quant à ce qui est relatif à l’extension tubulaire de la vésicule pollinique,

(2) Déjà , dans le règne végétal, on avoit reconnu des organes génitaux dans les pistils et les étamines; des testicules , les uns dans les anthères, les autres dans ces glandes qui accompagnent la base des étamines des crucifèrés ; un ffuide sper- matique dans l'ensemble des globules contenus dans les vésicules polliniques des anthères; une vulve végétale dans les stigmate. Un pénis végétal manquoit : M. Adolphe Brongniart pense l'avoir découvert dans ies extensions tubulaires de la vésicule pollinique , extensions auxquelles il donne le nom de sac spérmatique.

ORGANOGRAPHIE VÉGÉTALE. 56

destinées à faciliter l'introduction des globules spermatiques dans l’intérieur de la feuille ovulaire par louverture du Mi- cropyle. Je le répète, toute vésicule végétale, aidée d’humi- dité, de chaleur et de lumière, peut produire une extension analogue à celle que présente le globule vésiculaire produc- teur des conferves et des oscillaires quand il germe. Ainsi, que la vésicule pollinique soit posée sur une gaze, sur une éponge, ou sur un stigmate humide, elle y développera in- différemment des extensions tubulaires, et ces extensions, comme le font les racines et les rameaux aériens en cherchant leur zzleu-aise, se dirigeront en s’enfonçant soit entre les mailles du réseau de l’éponge ou de la gaze, soit entre les vésicules du tissu cellulaire du stigmate, par cela seul qu’elles ÿ trouveront plus d’abri et plus d'humidité. [/extension tu- bulaire de la vésicule pollinique est une germination, puisque la germination n’est jamais qu’une extension ou un allonge- ment de tissu. Elle est rigoureusement comparable à celle de tous les végétaux confervoïdes dont les corps reproducteurs sont vésiculaires et semblables à la vésicule pollinique. Si les extensions de la vésicule pollinique s’introduisent entre les vésicules du tissu cellulaire des stigmates spongieux, c’est que ces stigmates leur servent d'appui et de territoire, et que elles se comportent absolument comme les extensions radi- cellaires du gui ( Vzscum album), qui s’insinuent en s’alon-

On peut prédire qu'avant peu nous aurons des végétalcules spermatiques doués de

mouvemens, qui ne différeront des animalcules du sperme des animaux , qu’en ce

qu’ils seront dépourvus de queue Si cet apareïl de la génération dans les végétaux,

si conforme à celui des animaux, est enfin bien établi, ne nous conduira-t-il pas à reconnoître, avec M. Dutrochet, un système nerveux qui puisse mettre en action

tous ces organes ?

56 ORGANOGRAPHIE VÉGÉTALE.

geant entre les vésicules du tissu cellulaire de l’écorce et de l’aubier des arbres sur lesquels ce végétal parasite se fixe.

Une masse d'œufs de poisson représenteroit parfaitement le tissu cellulaire végétal , si chaque œuf, au lieu d’être le frère de tous les autres, étoit immédiatement le produit d’un œuf semblable à lui.

La comparaison que Grew établissoit entre l’écume d’une liqueur en fermentation et le tissu cellulaire végétal, est exacte en ce point, que l’écume est toujours le composé d’un certain nombre de vésicules particulières qui se sont succes- sivement formées et rapprochées les unes'des autres; mais il faut faire abstraction de la Globuline reproductrice contenue les vésicules-mères du tissu cellulaire.

Un grand nombre de végétaux de la plus grande simplicité possible, par rapport à nos moyens de perception, paroissent être bornés, dans leur organisation, à une seule vésicule. Telles sont toutes les espèces de Globulines vésiculaires soli- dans taires (fig. 1, 3,131 4,14" Diet 6); d’autres, tels que les conferves, se composent d’un certain nombre de ces vésicules, développées bout à bout, soit en séries simples, soit en séries rameuses ; d’autres, enfin, paroïissant n'être que des sortes d'associations des deux premiers, offrent des masses compo- sées de vésicules simplement agglomérées, et dont l’augmen- tation, en tous sens, de ces masses s'explique par la ponte ou l'accouchement successif des vésicules-mères.

Encore une comparaison; car je pense que dans les siences on ne peut trop les multiplier, et qu’il. y a toujours de l’avan- tage à comparer les choses nouvelles aux choses anciennes, puisque dans la nature tout est en rapport d’analogie.

ORGANOGRAPHIE VÉGÉTALE. 57

Supposons qu’un animal sphérique ait un centimètre de diamètre , et qu'il ne puisse engendrer qu’une seule fois en sa vie et par cg: il est clair qu’à la première génération nous aurions cinq individus, à la seconde vingt-cincr, à la troisième cent vingt-cinq, à la quatrième six cent vingt-cinq. Le nombre des individus $’étant considérablement accru, il est tout simple de penser qu’il faudroit six cent vingt-quatre fois plus d’es- pace pour contenir cette masse d'individus qu'il n’en étoit nécessaire pour l'individu duquel se sont échappées ces quatre générations.

C’est ainsi que celà se passe dans la reproduction et la mul- tiplication des vésicules du tissu cellulaire, et par conséquent dans l’augmentation en étendue de sa masse. On pourra peut-être objecter que dans les associations animales, les in- dividus conservent leur liberté, tandis que les ésicules-1ndi- vidus des végétaux paroissent soudées entre elles de manière à ne former qu'une masse individuelle. Je répondrai que la différence n’est pas aussi grande qu’on pourroit le croire au premier abord; que, dans les deux cas, les corps reproduc- teurs sont également libres entre eux au commencement de leur vie; et que ce n'est que plus tard, comme cela arrive aux monstres animaux par paires, à certains mollusques et au plus grand nombre des tissus cellulaires végétaux, que les indi- vidus, faute d'espace, s’entre-greffent par leur surface. Cette vérité sera démontrée dans un nouveau Mémoire destiné à faire connoître la composition d’un grand nombre de tissus cellulaires qui ne présentent encore que des amas de petites vessies reproductrices jetées comme par hasard les unes sur les autres.

Mém. du Muséurn. ti. 14. 8

58 ORGANOGRAPHIE VÉGÉTALE.

Dans les vésicules-mères des trois grandes modifications végétales dont il vient d’être question, vésicules toujours incolores et translucides, on voit des globules vésiculaires susceptibles de se représenter sous toutes sortes de couleurs, et quelquefois sous une forme alongée : c’est la Globuline, c’est l’organe producteur des tissus et de tous les corps des- tinés à reproduire l’espèce; c’est l’œuf de la vésicule-mère qui lui a donné naissance de ses parois intérieures ( fig. 14, 1, 16, 18, 20, 21, 24 et 25 ).

Un grain de Globuline (fig. 20 &) isolé d’une vésicule du tissu cellulaire, d’un chêne, par exemple, dont le diamètre peut être évalué à = de millimètre, transporté, avec tous les soins d’abriet de protection convenables sur une terre vierge, mais dépourvue de végétaux, pourroit devenir la source de forêts immenses composées, bien entendu, du même végé- tal dont le grain de Globuline auroit été extrait. Ce grain de Globuline est l'analogue de ceux contenus dans le tissu des plantes marines, et que l’on nomme des Gongyles.

Tous les végétaux pourroient être simplement composés de tissu cellulaire, sans que pour cela aucune des formes ex- térieures qui les distinguent subit le moindre changement; mais la nature ne l’a pas voulu ainsi. Dans l'épaisseur du tissu cellulaire de la plus grande partie des végétaux, elle a créé avec du tissu cellulaire d’une petitesse extrême de nouvelles organisations. Ces organisations sont à mes yeux de véritables végétations ou plutôt de petits végétaux internes, dont lestigellules simplesou rameuses, selon qu'elles font par- tie d’un végétal monocotyié ou d’un végétal dicotylé, trou- vent dans la nature leurs représentans parmi les végétaux iso-

ORGANOGRAPHIE VÉGÉTALE. 59

lés. C’est ainsi que ces tigellules les plus simples, telles queles clostres(r), qui sont jetés comme par hasard au milieu du tissu cellulaire, et ces prétendus vaisseaux simples, soit rameux, soit en chapelets, rappellent parfaitement, les premiers, l'£chr- nella acuta (2), et peut-être toutes les espèces de navicules; les seconds des conferves simples ou rameuses, ou en chapelets. Une sorte d’oscillaire, dont je viens de former legenre Spzru- lina, représente, à s’y méprendre, ce que l’on nomme des tra- chées, sorte de tigellules fort remarquables par leur manière de se contourner en spirale, et dont les analogues se retrou- vent encore dans le pédoncule des fleurs fertiles du Vals- neria spirales, dans eelui du Cyclamen hederæfolium , dans les tiges volubiles d’un grand nombre de Lianes, dans beau- coup de vrilles, dans l'embryon des Cuscutes, ete. Des tigel- lules plus composées, plus grosses, plus solides que celles dont il vient d’être question, ont été nommées fibres ou faisceaux de cellules alongées. Ces tigellules sont ordinairement simples dans les végétaux monocotylés, plus ou moins rameuses dans les végétaux dicotylés, pleines comme dans la plupart des tiges, ou lacuneuses ou fistuleuses, comme dans celles des graminées, des ombellifères, etc. ,

La végétation interne dont nous venons de parler, inexac- tement observée, mal à propos comparée aux vaisseaux des animaux, a été conséquemment nommée #ssu vasculaire. On a cru que les tigellules de ces petits végétaux, quand elles sont creuses, étoient des canaux conducteurs destinés à diriger le

(1) Dutrochet. Recherches anatomiques et physiologiques, pag. 3% pl. 1, fig. 13. (a) Lyngbye. PI. 60, fig. 1, 2, 3:

8*

60 ORGANOGRAPHIE VÉGÉTALE.

cours des fluides dans les diverses parties des tissus. On s’est trompé : le creux de ces tigellules n’est qu'une lacune sem- blable à celles d’une tige d’ombellifère. Sans doute, cette lacune, considérée comme espace, se remplit au besoin d’air et d’eau ou d’une substance composée; mais ce seroit évi- demment une erreur de la regarder comme un organe ayant des fonctions vitales à remplir.

On auroit remarquer, 1°. que ces prétendus vaisseaux avoient des diaphragmes de distance en distance, comme en ont les tigellules de la plupart des végétaux confervoides, et que ces diaphragmes, qui ne sont point des valrules, repré- sentent rigoureusement les nœuds-vitaux des graminées, des ombellfères, et autres végétaux appendiceulaires ou pourvus de feuilles; 20. que ces mèmes prétendus vaisseaux, au lieu d’être ouverts par leurs extrémités, se terminoient toujours par des pointes extrêmement déliées, comme l’a déjà très- bien observé M. Datrochet pour les trachées (x).

La végétation interne n’étant qu’un composé de tissu cel- lulaire plus petit, je propose de nommer les deux grandes modifications de tissu que présentent les végétaux d'ordre supérieur, la première, {ss cellulaire simple, la seconde, tissu cellulaire composé tissu tigellulaire.

Lorsqu’avec les moyens les plus amplifians de nos micros- copes actuels on observe les vésicules-mères des conferves et des tissus cellulaires des autres végétaux, ces vésicules ne nous offrent qu’une membrane d’une ténuité extrême, sans couleur et d’une diaphanéité qui ne peut être comparée qu’à

(1) Ouvrage précité, pl. 1, fig. 4.

ORGANOGRAPHIE VÉGEÉTALE. 6x

celle de l’eau ou à celle du cristal; aucune trace d’organisa- tion de tissus ni de pores ne s’y manifeste. Au premier abord, on seroit tenté de croire que l'accroissement de ces vésicules n’a eu lieu que par une simple extension analogue à celle de la gomme élastique sur laquelle on opère une traction; mais l’analogie nous oblige bientôt à reconnoitre que la véritable cause de cet accroissement, en volume et en pesanteur, se trouve dans la multiplication par accouchement de très-petits globules vésiculaires dont la membrane de ces vésicules se compose.

De tout ce qui a été avancé dans ce Mémoire, il suit, que la masse tissulaire tout entière des végétaux n’est qu’une agglomération, plus ou moins considérable, de plus petits végétaux globuleux, univésiculaires, ayant chacun leur prin- cipe vital d'action, d'organisation et de reproduction; nés par extension des parois intérieures, et par accouchement de pareils végétaux qui les ont précédés; simplement con- tigus les uns aux autres, ou greflés par approche, et devenus polyèdres à cause du défaut d'espace. 20 Que tous ces étres composans , {oujours produits par une sorte de dédouble- ment du dedans au dehors, quoique jouissant d’une vie par- ticulière, n’en restent pas moins assujétis aux limites des contours qui produisent les diverses formes, et à la durée de la vie commune ou d’agrégation du végétal composé.

: ExPLicATIoN

EXPLICATION DE LA PLANCHE.

I. DEGRÉ D’ORGANISATION VÉGÉTALE.

Genre GLOBULIN A. LeprA ou LeprarrA des ours

Globuline vésiculaire solitaire, ou dont chaque vésicule constitue

Fi

un individu végétal.

1.1 Morceau de plâtre sur lequel se sont développés des amas de Globuline botryoïde (1) de couleurs différentes.

14. Globuline vue à un tres-fort grossissement du microscope. Il faut remar- quer qu'il y en a de solitaire et de greflée par approche, de toutes sortes de grosseurs, et conséquemment d’âges différens; de blanche , de verte, de jaune , d’aurore et de pourpre.

1 b. Globule plus grossi, dans l’intérieur duquel on commence à apercevoir. la jeune Globuline. *

à c. Globule lançant au dehors la Globuline reproductrice.

id. Un autre coupé verticalement, pour faire voir que la Globuline repro- ductrice a son insertion pariétale.

re. Amas de Globuline vue à l’œil nu, recueillie sur les vitres d’une serre chaude et tres-humide.

1f. Plusieurs vésicules devenues diaphanes par extension, laissant voir dans leur intérieur la nouvelle Globuline.

Ces vésicules , gênées dans leur extension , se sont soudées en partie de la même manière que cela a lieu dans la formation du tissu’ cellu- laire des végétaux d’ordres plus élevés.

1 g. Une vésicule, prise au même lieu, alongée en tube de maniere à s’ache- miner vers la structure confervoide.

2. Morceau de pierre sur lequel s’est développée une quantité considérable de Globuline blanche. Globulina lactea (2).

(x) Lepra botryoides. (2) Lepra lactea.

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DE LA PLANcuE. 63

2 a. Globuline isolée, tres-grossie.

3. Globuline bleue. Globulina cœærulea (1), vivant sur les vieilles planches à demi pouries. 3 a. Globuline isolée et grossie.

4. Globuline rouge. Globulina rubens (2), vivant sur l'écorce du bouleau. 4 a. Globuline isolée et grossie.

4” Globuline sanguine. Globulina sanguinea (3), vivant au bas des murs très-humides , elle forme comme de grandes taches de sang plus ou moins noirâtres.

4 & Globuline isolée et grossie. 4 b’ Plus grossie, et laissant voir une espèce de disque lumineux. 4 c’ Plus grossie encore, et dans laquelle on voit la nouvelle Globuline. Cette Globuline , vue au microscope, ressemble assez bien aux globules du sang des mammifères.

5. Globuline couleur de soufre. Globulina sulfurea (4), vivant sur les écorces. 5 a. Globuline isolée et grossie. 6. Globuline noire. Globulina atra (5). 6 a. Globuline isolée et grossie. 6 bd. Vésicules tres-dilatées et devenues diaphanes. 6 c. Une vésicule lançant la Globuline reproductrice.

Ime, DEGRÉ D’ORGANISATION VÉGÉTALE.

Genre ALYSPH ÆRI A. 1irrrA ou LEPRARIA des auteurs.

Globuline vésiculaire enchaïnée, ou naissant de fibrilles, ou thalles séminulifères.

7. Globuline jaune. Æ/ysphæria candelaris (6), vivant sur les pierres. 7 a. Globuline isolée et grossie.

8. Globuline des antiques. Æ4/ysphæria antiquitatis (7), vivant sur les marbres exposés à l’air. 8 a. Globuline isolée et grossie.

(1) Lepra cærulea.

(2) Lepra rubens.

(3) Protococcus nivalis. Acarpn. (4) Lepra sulfurea.

(5) Lepra atra.

(6) Lepra candelaris.

{7) Lepra antiquitatis.

64

10. 11.

12.

j 3:

ExPLICATION

Globuline jaune-verdâtre. Alysphæria flavovirens (1), vivant sur la terre. ga. Globuline grossie et isolée. gb. Un individu isolé.

Globuline jaune. 4lysphræria chlorinu (2), vivant sur la terre. 10 a. Glo- buline grossie.

Globuline de la mousse. Æÿsphæria muscorum (3), vivant sur la mousse. 11 4: Globuline grossie. 11%. Un individu grossi.

Vésicules polliniques naïssant de fibrilles qui les enchaïnent, et qui les mettent en rapport avec la Globuline qui forme le second degré de l’or- ganisation végétale. Cette modification du pollen appartient particu- lierement à la famille des Onagraires.

Vésicules polliniques qui se sont , en partie, soudées entre elles à cause du défaut d’espace et des pressions mutuelles qu’elles se sont fait éprou- vér dans la boîte de l’anthère. Cette soudure, qui en fait de petites masses de tissu cellulaire , est entièrement semblable à celle qui a lieu pour Globuline contenue dans les vésicules-mères du tissu cellulaire.

Ce pollen appartient à la Giroflée jaune cultivée. (Cherranthus cheiri. Lin. )

IlIme, DEGRÉ D'ORGANISATION VÉGÉTALE.

GLOBULINE vésiculaire captive, naissant des parois intérieures des vésicules alongées des conferves, des vésicules-mères de tous

Les tissus cellulaires , de la vésicule pollinique des anthères, de la

vésicule de la Lupuline, etc.

14.

Deux vésicules tubuleuses, détachées d’un filament du Conferva rivu- laris. Lin. Chantransia rivularis. DC.

Dans ces vésicules, tres-grossies , on distimgue la Globuline très- inégale en grosseur, et insérée, sans ordre, sur les parois intérieures dés vésicules. Ce mode d'insertion est le même que celui de la Globuline des vésicules-mères du tissu cellulaire. Voyez les fig. 18, 20, ar, 23 et 24.

14 a. Jonction des deux vésicules.

EEE

(1) Lepra flavovirens. (a) Lepra chlorina. 3 (3) Lepra muscorum.

DE LA PLANCHE. 65

15. Deux vésicules tubuleuses, détachées d’un filament du Conferva qui- nina. Mull. Conjugata porticalis. Vauch. et DC. Zygnema quininum. Lyng. Salmacis quinina. Bory. Dans la première de ces vésicules , la Globuline paroît émaner d’un axe crinuliforme , central , enduit d’une substance muqueuse, etcontourné en une simple spirale. Dans la se- conde, un des grains de la globuline , marqué b, plus favorisé que les autres, a pris plus de développement, et est devenu susceptible de reproduire le filament-mère. Cette extension l’ayant rendu plus trans- parent, plus incolore, permet de voir que dans son intérieur il existe déjà une nouvelle Globuline. a. Jonction des deux vésicules.

16. Deux vésicules tubuleuses, détachées d’un filament du Conferva ni- tida. Dillw. Conjugata Princeps. Vauch. Zygnema nitidum. Ag. et Lyng. Salmacis nitida. Bory.

Dans la première de ces vésicules, la Globuline se développe sur plusieurs axes crinuliformes , contournés en spirales. a. Jonction des deux vésicules. b. Grain de Globuline, plus favorisé que les autres, devenu capable de reproduire le filament-mère. Cette Globuline , qui n’est pas toujours verte, selon les espèces, a reçu le nom impropre de matiere verte.

17. Lycoperdon cæpeforme: Bull.

Fibrille ou axe crinuliforme sur lequel la Globuline de ce végétal se développe. Gette Globuline , dans laquelle on a vu, avec raison, des séminules ou gongyles reproducteurs, est analogue à la Globuline en- chaïînée des 4lysphærtia, de certains pollens, fig. 12, et de celle conte- nue dans les vésicules des Zygnema, fig. 16 et 16.

18. Lilium candidum, Lin.

Une petite lame de tissu cellulaire enlevée de la surface d’une feuille. Ces trois séries de vésicules simulent parfaitement trois fe mens de conferves qui seroient soudés cête à côte. On voit dans l'intérieur de ces vésicules alongées que la Globuline est pariétale

. comme dans la rivulaire, fig. 14. Vers le centre de cette petite lame se trouve un organe a dont les fonctions sont encore inconnues. Cet organe a été nommé Pore cortical , Stomate, Glande corticale, Pore évaporatotre, Pore de l’épiderme, Glande miliaire, Glande épidermoï- dale. M. Mirbel Fa appelé Pore alongé ou grand Pore, par opposition aux prétendus petits pores qu’il croyoit voir sur la paroi des vésicules du tissu cellulaire, et sur les prétendus vaisseaux du tissu tigellulaire. De tous les noms donnés à l’organe dont je m'occupe, celui de

Méin. du Muséum , ti. 14. 9

66 ExPLICATION

Siomate me paroît préférable. Cet organe, fort remarquable, se com- pose d’une vésicule en anneaw, plus ou moins alongée, selon les es- pèces de végétaux auxquels elle appartient, Cette vésicule, dans laquelle la Globuline abonde, se lie avec les autres vésicules du tissu cellulaire. L'ouverture ou fente longitudinale de l’anneau ne peut servir, en au- cune manitre, à l’introdution , par absorption, des substances nutri- tives de la plante, puisqu'elle ne s'étend pas au-delà de la vésicule placée immédiatement au-dessous, et qui la masque. s

J'ai appris que tout récemment M. Raspail avoil trouvé de l’analogie entre les stomates épidermoïdales et les antheres, et qu'il avoit conse- quemment pensé que Ja Globuline de ces ‘organes pouvoit suppléer à l’action fécondante du pollen dans la formation de l'Embryon de la graine. :

19. Une feuille panachée et dont les couleurs différentes sont produites par celles de la Globuline contenue dans les vésicules incolores du tissu cellulaire.

20. Portion du tissu cellulaire, dans laquelle on a représenté de la Globuline

. de diverses couleurs, afin. d'expliquer la coloration des végétaux par la Globuline.

21. Agave americana. Lin. Portion de tissu cellulaire détachée de la surface d'une feuille. La

. Globuline paroît affecter, dans l'intérieur de chaque vésicule , une dis- position en couronne.

22. ulipa Gesneriana. Ein.

Un pétale panaché représenté pour la mème cause que celle qui est indiquée fig. 10.

23. Quelques séries de vésicules isolées du même pétale, dans l’intérieur desquelles on voit de la Globuline colorée, mais simplement rudimen- taire.

24. Solanum tuberosum. Lin.

Portion de tissu cellulaire blanc, détachée d’un tubercule ou tige souterraine (Pomme de terre). La Globuline (fécule, amidon) est blanche, diaphane , nacrée , tres-grosse , comparablement aux autres espèces de Globuline ; plus moins anguleuse , par le défaut d’espace

. qu’elle a éprouvé dans l’intérieur de la vésicule-mère; marquée, sous certain jour , d’une aréole qui indique l’état vésiculeux plus ou moins avancé de cette Globuline, et souvent d’un point qui indique celui par lequel elle tenait à la paroi de la vésicule-mère.

DE LA PLANCHE. 67

25. Fragilarta uripunctata. Lyug.

Portion d’un filament dont les vésicules se désarticulent avec une très-grande facilité, et dans l’intérieur desquelles on aperçoit la Globu- line pariétale disposée en petites couronnes.

a. Globuline isolée d’une vesicule,

26. Tulipa Gesneriana. Lin.

Vésicules polliniques, contenant en elles dela Giobuline, à laquelle les sexualistes ont donné le nom d’aura seminalis.

a. Vésicules parfaites. D. id. restées rudimentaires. c. Vésicule lançant au-dehors sa Globuline. 4. Globuline expulsée. e. Une vésicule en état d'extension ou de germination, sans but apparent. f. 7d. Plus avancée.

27. Humulus Lupulus, Lin. Houblon.

Une bractée détachée du chaton fertile du Houblon. A la base et aux deux surfaces de cette bractée , on observe des vésicules sphériques , sessiles ; jaunes, tres-odorantes. Ces vésicules, auxquelles on a donné, dans le commerce, le nom de Zupuline, contiennent le principe qui donne de la qualité à la bierre , et la Globuline nombreuse qu’elles -expulsent de la même manière que les vésicules polliniques lancent la leur. ;

( a. Portion grossie de la même bractée, sur laquelle on voit plus distinctement la Lupuline. b. Vésicule de Lupuline tres-grossie. c. £ Vésicule lançant sa Globuline.

La Lupuline se développe également sur la surface de l'ovaire et à la bases des styles.

M. Raspail croit encore que la Globuline dela Lupuline peut servir, au besoin, à féconder les pistils du Houblon.

28et29. Une vésiculeisolée d’une masse de tissu cellulaire, mise en comparai on organique. avec un animalcule vésiculeux , tel , par exemple, qu’une Cyclide.

L'une et l’autre sont blanches , diaphanes, et donnent naissance, de leurs parois intérieures, à des corps destinés à les reproduire. La seule différence qui existe est dans l’inertie de la vésicule végétale, tandis que la vésicule animale jouit d’une grande contractilité, d’un mouvement volontaire, et enfin de la vie solitaire au lieu de celle d’ag régation.

OBSERVATIONS

FAITES SUR LA GIRAFE ENVOYÉE AU ROI PAR LE PACHA D'ÉGYPTE,

ET SORTIE DU LAZARET DE MARSEILLE LE 14 NOVEMBRE 1826.

Ce Girafe fut embarquée à Alexandrie, avec trois vaches destinées à lui fournir du lait. Arrivée à Marseille, on la débarqua au lazaret avec ses conducteurs, et elle en sortit le 14 novembre, à dix heures du soir, pour éviter la foule, qui auroit pu l’épouvanter. Elle passa sans crainte les portes du lazaret, et marcha tranquillement jusqu’à une an- cienne porte de la ville, elle s'arrêta subitement, sans vouloir avancer ni retourner sur ses pas : elle manifestoit de la crainte mêlée d'inquiétude. On étoit fort embarrassé sur le parti à prendre pour lui faire continuer son chemin, lors- qu’une personne de la ville, qui l’avoit jusque-là précédée à cheval, revint auprès d’elle, et proposa d'essayer si elle vou- droit la suivre. Effectivenient, dès que la Girafe revit le che- val qu’elle avoit tout-à-coup perdu de vue, elle fut tran- quille, et marcha derrière en le suivant de très-près, ainsi que les Arabes, qui la tenoient par quatre liens; mais le cheval étoit inquiet, son cavalier avoit de la peine à le re-

SUR LA GIRAFE. 69

tenir, et il ne pouvoit supporter que la Girafe vint de temps en temps lui flairer la croupe. Elle eut à traverser plusieurs promenades publiques, et toujours elle cherchoït à atteindre les rameaux des arbres auprès desquels elle passoit, sans cependant perdre de vue le cheval qu'elle avoit choisi pour guide, et qu’elle suivit fidèlement jusqu’à écurie qui lui étoit destinée.

Avant de donner le détail des observations faites sur la Girafe mème, il est bon de faire connoître les renseigne- mens que l’on a pu obtenir des quatre Arabes qui sont au- près d’elle : ces renseignemens ont été traduits par M. Dro- vetti neveu, qui a bien voulu servir d’interprète, et qui a lui-même voyagé dans toutes les parties de la haute et basse Egypte, dont il connoit parfaitement les dialectes, les mœurs et les usages. L'un des Arabes qui a été questionné est natif d’un village situé à peu de distance au sud de Sennaar; il a habité long-temps cette dernière ville, qu’il dit être fort grande, et bien peuplée. L'autre n’est pas de ces contrées, mais il connoit la ville de Sennaar; il a vécu avec les Arabes _errans, et il a parcouru au loin les déserts qui sont aux en- virons de cette capitale du Funghi, située à r3° © de laui- tude septentrionale. Voici le resumé des réponses de ces deux Arabes.

Sennaar est situé à deux lieues de la rive gauche du Nil, dans une plaine basse, sujette aux inondatious pendant les grandes crues. +

La campagne est assez belle autour de cette ville; on y cultive du froment, du ris, du maïs, du sorcho, du lin, des légumes, du coton, etc.

70 _ OBSERVATIONS

La Girafe dont il est question a été prise à huit ou dix jour- nées de caravanes, au sud de Sennaar, non loin d’une con- trée montagneuse et couverte de forêts profondes. On peut présumer que cette contrée est située dans les environs des lieux le Nil et ses affluens commencent à laisser les mon- tagnes de l'Abyssinie pour couler dans la plaine, où, d’après le dire de nos Arabes, l’on trouve des autruches, des gazelles, des antilopes, des lions de petite espèce, et des panthères; et en pénétrant dans les forêts on trouve des éléphans et des rhi- nocéros: on y trouve des animaux qui, d’après leur rapport, paroissent être une espèce de cerf. Ils ont aussi parlé d’un animal qui seroit une espèce d’ours d’après la peinture qu’ils en ont faite. Ils ont assuré que les Girafes étoient en petit nombre, qu'elles habitoient les forêts; mais qu’elles parois- soient quelquefois dans la plaine, et qu’elles étoient alors réunies au nombre de trois ou quatre, deux vieilles et une jeune, rarement en plus grand nombre. Elles ne fuient pas à la première vue de la présence de l’homme; mais si on par- vient à les approcher elles fuient alors subitement avec une telle vitesse, au galop et par bond, qu’elles laissent bien loin les meilleurs chevaux. Cependant, si on parvient à les lancer

dans la plaine, on peut les fatiguer, parce qu’elles ont l’ha-

\

leine moins longue que celle des chevaux ; mais lorsqu'elles sont fatiguées elles font volte-face, et se défendent vigou- reusement à coups de pieds, qu’eiles lancent en avant: on ne peut s’en rendre maître, et les Arabes les tuent. Ils en man- gent la chair; ils font avec la peau, qui est dure et épaisse, de très-longues courroies, en la coupant depuis l'extrémité de la tête jusqu’à l'extrémité des jambes de derrière; ils en

SURLA GIRAFE. Gr

font aussi des cravaches, comme font nos selliers avec la peau d’ours. Les Arabes ont assuré que les vieilles Girafes se dé- fendent avec succès, et à coups de pieds de devant, contre les plus forts animaux des déserts. C’est lorsque les jeunes Girafes tétent encore, que l’on peut espérer de s’en rendre maître vivantes; mais il arrive presque toujours qu'en vou- lant se défaire de leurs liens, elles se cassent quelques mem- Pres, ou se luxent le cou; d’autres fois aussi elles se refusent tout aliment, et meurent. Sion parvient à les conserver sans accidens. pendant quelques jours, elles sont bientôt tran- quilles, et deviennent très-familières ; elles suivent alors sans liens les personnes qui les soignent, ainsi que les chevaux et les chameux.

Quant aux forêts qu’habitent les Girafes, les Arabes n’ont pu donner que des renseignemens très-vagues et incertains sur les arbres que l’on y rencontre: cependant, d’après ce qu'ils ont dit de la forme des feuilles de ces arbres, en les comparant à celles qu'on leur a montrées, on peut présumer qu'ils appartiennent à la famille des légumineuses, et au genre Mimosa; et le goût bien prononcé que la Girafe de Mar- seille à manifesté pour les feuilles de plusieurs z22n05a vient assez bien a l’appui de cette idée. Les Arabes ont dit aussi que les Girafes recherchoiïent toujours les rameaux les plus élevés, et que jamais on ne voyoit cet animal brouter l’herbe. On verra bientôt que ce n’est qu’en prenant une position très-génante que la Girafe peut à peine atteindre le sol du bout des lèvres. l

Après ces renseignemens généraux, nous venons directe- ment à ceux qui concernent l'individu que nous avons sous

7e OBSERVATIONS.

les yeux. Il a été pris au sud de Sennaar, dans les lieux que nous avons précédemment indiqués, aux pieds des premières montagnes qui tiennent aux chaînes de l’Abyssinie. Dans cette position la chaleur est, au dire des Arabes, moins forte que dans la plaine aux environs de Sennaar. Les pluies ne sont pas très-rares, et ces forêts sont fraîches; les nuits sont humides, et, dans quelques circonstances, froides; mais quel- que avant que l’on aille dans ces montagnes, on ne connoiît ni la neige ni la glace.

L’individu femelle dont nous nous occupons étoit âgé d'environ cinq à six lunes lorsqu'il est arrivé à Sennaar, ac- compagné d’un autre du même sexe, et de même âge. Tous les deux furent vendus par les Arabes du désert à Mouker- Bey, gouverneur de Sennaar. Celui-ci les envoya en présent au pacha d'Egypte, son maître, après les avoir gardés envi- ron trois mois. La plus grande de ces deux Girafes a été des- tinée pour la France; et il y avait seize lunes qu'elle avoit quitté Sennaar lorsqu’elle est sortie du lazaret de Marseille, le 14 novembre 1826. Ainsi elle étoit âgée à cette époque de vingt-cinq lunes, ou environ deux ans. Cette jeune Girafe a fait le trajet de Sennaar au Caire, partie en marchant avec les caravanes, partie sur le Nil, dans une barque qui avoit été préparée pour elle seule.

Pendant le voyage qu'elle à fait en marchant elle n’a ja- mais manifesté l'envie de s’enfuir; mais elle témoignoit sou- vent de la gaieté, comme font les jeunes chevaux. Il est à remarquer que cet animal, depuis son départ de Sennaar jusqu'au moment que nous écrivons, n'a jamais bu la moin. dre quantité d’eau. Voici comment on peut s'assurer de ce

SUR LA GIRAFE. 73 fait : elle a été prise qu’elle tétoit encore; dès le premier in- stant de sa servitude on l’a nourrie avec du lait de vache, et on n'a jamais cessé de lui en donner soir et matin. Mousser- Bey avoit donné les ordres les plus sévères pour qu’elle en fût pourvue jusqu’au Caire; arrivée dans cette ville on lui a présenté de l’eau, et elle n’en a pas voulu; depuis lors on ne lui en a présenté qu'au lazaret à Marseille et après sa sortie, et elle l’a toujours refusée obstinément. On peut donc tenir pour certain que notre Girafe n’a jamais bu d’eau: c’est d'ailleurs ce que les Arabes ont assuré. Leur ayant demandé la raison de ce goût pour le lait et de cette répugnance pour l’eau, voici ce qu'ils ont répondu : les Girafes boivent bien de l’eau, ont-ils dit, mais c’est une eau toute particulière; et ils ont ajouté qu’il y avoit dans les environs des lieux vi- vent les Girafes un grand lac dont l’eau est blanche, douce et légèrement chaude, et que c’étoit qu’elles se rendaient, même de très-loin, et qu'elles avoient coutume de venir boire. C’est pourquoi elles ne veulent que du lait, qui a la couleur, le goût et la température de l’eau du lac blanc. Leur ayant demandé quelle étoit la grandeur de ce lac, ils ont répondu qu'il étoit très-long, mais peu large; que l’on y trouvoit un grand nombre de crocodiles et de gros ani- maux, qui d'après leur rapport seroient des hippopotames. Hs ont dit encore que les Girafes avançoient dans l’eau pour boire, ou qu'elles se mettoient à genoux.

Les Arabes nomment le lac en question £7 Baare habrat ; ce qui signifie, d’après M. Drovetti, la mer du lait. On trouve sur quelques cartes, et à l’ouest de Sennaar, un grand affluent du Nil, qui est désigné sous le nom de Baar el

Mém. du Muséum. 1. 14. 10

74 OBSERVATIONS

abial, ou Fleuve blanc. Mais l’eau -de cette grande rivière (que les Arabes regardent probablement comme un lac) est-elle blanche, douce et tiède? Nous lignorons, et aucun voyageur n’a pu nous éclairer à ce sujet. Quoi qu'il en soit du Baar el abial, on peut, sans avoir recours à ses eaux un peu fabuleuses, expliquer facilement le goût des Girafes prison- nières pour le lait.

On ne peut avoir vivantes que des jeunes Girafes; 1l est très-naturel qu'alors elles ne veuillent boire que du lait; et, comme on continue à ne leur présenter que cette boisson, il n’est pas extraordinaire qu’elles en conservent le goût, et ne veuillent pas d’eau. Il paroît très-probable que les ani- maux qui boivent peu naturellement ne boivent pas d’eau si on continue à leur donner constamment une quantité de lait suffisante. Ayant fait quelques expériences à cet égard, j'ai présenté du lait à deux ânons qui étoient séparés de leur mère depuis quelque temps, ils l'ont bu avec plaisir; j'en ai pré- senté à un jeune mulet et à un cheval de cinq ans, l’un et l’autre l'ont bu; j'en ai présenté à un singe, il ne pouvoit s'en rassaser. Des cochons boivent le lait avec avidité, ainsi que les chiens, les chats et les rats. Je citerai à cette occasion un fait particulier et peu connu, celui d’une chèvre qui se té- toit elle-même, et que l’on est parvenu très-difficilement à corriger de ce défaut, peu d'accord avec les intérêts de son maitre. Voilà plusieurs animaux qui aiment le lait, sans avoir cependant conservé l’habitude d’en boire: Il ne doit donc pas paroître extraordinaire que la Girafe, herbivore, qui à conservé l'habitude de cette boisson, la préfère exclusivement # tout autre.

SUR LA GIRAFE. 7h

La jeune femelle que nous avons sous les yeux boit main- tenant environ seize pots de lait dans les vingt-quatre heures; elle en prend, mais rarement, jusqu'à dix-huit et même vingt pots. Elle boit avec moins d’avidité le soir. Pour boire elle enfonce la bouche en entier dans le liquide, et étend la lèvre supérieure à la surface. Elle aspire avec beaucoup de force, et après avoir bu elle rejette habituellement en Pair et par un mouvement de tête une gorgée de lait. En général elle ne vent pas le lait froid. Le plus souvent elle le boit dès qu’on le lui présente, d’autres fois elle est très-long-temps à se dé- cider. Elle paroït en toute chose ou très-délicate ou capri- cieuse. Le vase dans lequel on lui présente le lait doit être sans odeur. Îl paroît même que si l’Arabe qui lui présente sa ration a quelque odeur aux mains, comme celle de la litière, par exemple, cela suflit pour qu’elle refuse obstinément de

boire. Sa nourriture solide est par jour de cinq à sept litres d’un mélange de maïs et d'orge. On remarque que depuis quel- ques jours elle en mange jusqu'à huit ou dix litres. Sur trois mesures d’orge on met une mesure de maïs; ce dernier grain est celui qu’elle préfère à tout autre. Elle le mange toujours avidement lorsqu'on le lai présente seul, et il lui arrive même de le choisir grain à grain parmi l’orge. Elle rumine peu en général, et bien plus souvent la nuit que le jour. Elle choisit et quelques brins de foin, qu’élle mâche avec difficulté, et qu'elle avale rarement. On lui a présenté des pommes de terre cuites et crues, des navets, des carottes, des bette- raves, du raisin frais et sec, des dattes, des figues sèches, du sucre, des châtaignes; elle n’a touché aucun de ces objets, et elle les a cependant tous flairés plus ou moins.

10*

76 OBSERVATIONS

Elle a pris du sel, mais l’a rejeté. Elle mange le pain en petite quantité, ainsi que les fèves. De tous les fruits frais qu'on a pu lui présenter, elle n’a choisi que les pommes, qu’elle ne mange cependant pas avec avidité. Dans le jardin de la préfecture elle a toujours recherché les feuilles de 722- mosa julibrisün; elle a recherché aussi les feuilles du robzrua. Lorsqu'on lui a présenté des feuilles du z27n0sa farinsiana , elle les a prises avec avidité ; il en a été de même du z27n0sa leucocephala. Elle a brouté avec quelque préférence les feuilles d'un tilleul, d’un cerisier; elle s’est peu arrêtée aux feuilles d’un frène; elle vouloit brouter les feuilles d'un so- danum bonariense , mais on l’en a empêchée, dans la crainte de quelque accident. Il est à remarquer qu’elle revient tou- jours avec plaisir à brouter un if et un thuia; cependant les jeunes rameaux de ces arbres, surtout ceux de l'if, sont d’une ‘äpreté et d’une amertume très-forte. Lorsqu'on l’a conduite dans une petite prairie, ou jardin, elle n’a fait aucune at- tention à l’herbe verte qui étoit à ses pieds, ni à l’eau qüi couloit daus un réservoir auprès d’elle.

Il est surprenant que ses excrémens soient de deux sortes. Ils sont ordinairement de couleur jaune en une seule masse, sans forme déterminée, de la nature de ceux de la vache, mais un peu plus solides. Quelquefois, mais rarement, ils sont par masse formée de plusieurs crottins; d'autrefois les crottins, toujours de couleur brune, sont séparés, mais liés ensemble en forme de chapelet par une substance gélatineuse transparente, sans couleur, et assez solide pour être trans- portée ‘au bout d’un bâton. Les urines sont fréquentes, peu abondantes chaque fois. L/anus est petit, point saillants la

)

SUR LA GIRAFE. 77

vulve est également petite et peu marquée; les mamelons, au nombre de quatre, sont placés comme ceux de la jument, et à peine gros comme une noisette. La queue, qui est cy- lindrique, a son origine assez avant sur la croupe; elle est épaisse à son sommet, mince à sou extrémité; elle arrive à la hauteur du jarret; elle est terminée par une poignée de crins ondulés, noirs, et longs d’environ sept à huit pouces.

Il est assez dificile de parvenir à compter les incisives de la mâchoire inférieure, parce que la Girafe que nous obser- vons ne se laisse pas aisément toucher la tête; cependant nous pouvons assurer qu'elles sont au nombre de dix en forme de spatule. La dernière de chaque côté est petite, conique et pointue : ce qui annonce qu'elle est encore dent de lait, et n’a pas été changée. Cette observation confirme la jeunesse de l'individu. Les dents incisives supérieures manquent comme dans tous les ruminans. Quant aux dents mâchelières, il nous a été impossible d’en prendre la moindre idée. La langue est bleuâtre, presque noire; sa surface supérieure est couverte d’aspérités dures et serrées, ce qui la rend très-rude au tou- cher: Elle est susceptible de s’alonger de sept à huit pouces au-delà des lèvres : elle est alors d’une mobilité et d’une flexi- bilité étonnante; dans cet état elle est cylindrique et aigué, et ressemble à un énorme ver noir qui s’agiteroit autour des lèvres de l’animal. On peut dire que la Girafe se sert de sa langue comme d’une main. Ce n’est pas avec les lèvres qu’elle saisit d’abord les rameaux ou les feuilles des arbres; mais c’est bien avec sa langue qu’elle les amène dans sa bouche, et cela avec une adresse toute particulière. Tantôt elle plie le bout de sa langue en crochet, et tantôt elle la roule comme

78 OBSERVATIONS

en spirale autour de l'extrémité des rameaux, et les attire ainsi entre l’extrémité des deux mâchoires. C’est aussi avec sa langue et à l’aide des aspérités dont elle est couverte qu’elle saisit le foin brin à brin.

La jeune Girafe dont nous donnons ici la description et la hauteur prise avec une perche, depuis le niveau du sol jusqu’au sommet de la tête entre les deux oreilles, et lors- qu'elle est dans la position la plus droite, 11 pieds 6 pouces.

Du niveau du sol au niveau du garrot, 7 pieds 4 pouces.

Du niveau du sol au niveau de la croupe, 6 pieds.

Du niveau du sol au sternum, 4 pieds 7 pouces.

Longueur de l’axe du corps, de l’anus à la naissance du poitrail, 3 pieds 8 pouces.

Longueur de la tète, 1 pied 7 pouces.

Le cou, extrêmement long, est comprimé et mince au point de jonction avec la tête. Cet animal est fortement mem- Pré, les épaules font une saillie énorme; les jambes de devant sont légèrement arquées vers les jambes de derrière lorsque * l’animal est en repos. * |

Les oreilles ont, à très-peu de chose près, la forme de celle de la vache, et sont longues de 7 à 8 pouces. Les cornes, longues de 6 pouces +, sont parfaitement coniques jusqu’à la moitié environ de leur longueur; l’autre moitié, qui est cylindrique, est courbée en arrière et non terminée en pointe, mais carément. Ces cornes ont 11 pouces ; de circonférence à la base, 4 pouces de circonférence à la partie moyenne et. 4 pouces de circonférence au sommet; la peau de la tête les recouvre éntièrement, et le poil y est de la même longueur; . seulement ceux qui recouvrent le sommet sont un peu plus

SUR LA GIRAFE. 79 longs et relevés en forme de brosse. On observe entre les deux oreilles, sur le derrière de la tête, une protubérance qui paroît céder à une pression un peu forte. Comme l'animal ne veut pas se laisser toucher dans cette partie, on ne peut rien dire à ce sujet. La protubérance qui se trouve sur la ligne médiane de la tête, entre les narines et les cornes, fait une saillie conique, obtuse, d'environ 1 pouce + d’élévation et d’environ 3 pouces > de diamètre. Cette saillie s'étend, mais d’une manière moins prononcée, sur une longueur d’environ 4 pouces vers les nasaux. Elle est couverte de poils sembla- bles à ceux de la tête, et on peut assurer, d’après sa dureté et son immobilité, qu’elle est osseuse et fait partie du front. * Les narines sont petites; la lèvre supérieure un peu termi- née en pointe et de 2 pouces environ plus longue que la lèvre inférieure; le menton est fortement prononcé. Les yeux sont noirs, grands, bien fendus, le regard est vif. L'œil de la Girafe est disposé pour voir de haut en bas, et il lui seroit impossible de voir les objets au-dessus de sa tête; car la voüte orbitaire fait extérieurement une saillie considérable et forme comme un auvent au-dessus de l’œil, tandis que l’arcade sous-orbitaire est rentrante. | Le pelage du corps, du cou, des cuisses et d’une partie des jambes de devant, offre des taches rousses ou fauve-clair sur un fond blanc sale. Ces taches, très-rapprochées, présen- tent des polygones approchant plus ou moins de la forme rhomboïdale; elles sont rangées avec. quelque régularité et à peu près comme les cases d’un damier. La tête présente des taches rondes ou ovales. Les oreilles et la petite crinière qui règne tout le long du cou, depuis l’occiput jusqu’à la nais-

80 OBSERVATIONS

sance du garrot, sont de couleur fauve. Les crins de la cri- nière sont très-courts et roides. 54

Le dessous du corps, l’intérieur des cuisses et l’extrémité des jambes, sont blanc sale.

Les sabots sont noirs, bien fendus,'bien placés, et ils se réduisent à une très-petite épaisseur sur le derrière.

On remarque, entre les deux jambes de devant, une cal- losité considérable; on remarque aussi, derrière le coude, une sorte de poche ou de replis formés par la peau, et on observe très-bien que pendant la marche l'articulation semble recu- ler à chaque mouvement de la jambe, et vient remplir cette poche qui est totalement vide quand l’animal est en repos.

L’individu qui nous occupe est presque toujours en mou- vement lorsqu'il est debout. Il se couche le plus souvent comme les chameaux, sur les deux genoux, d'autrefois comme les bœufs, un genou plié, l’autre étendu; mais il se couche peu, et jamais pendant le jour. Il est très-propre dans toutes les parties de son corps, et ses poils, courts et un peu roides, sont partout bien rangés.

Les allures de la Girafe sont le pas et le galop: nous ne l'avons jamais vue trotter. Les Arabes qui l’ont accompagnée nous ont assuré qu’elle ne trotte pas. Son pas est un amble parfait; ses deux pieds, d’un même côté, sont relevés et posés en même temps; le corps est successivement en équi- libre tantôt sur les deux jambes de la 3. che, tantôt sur celles de la droite. Elle relève peu le pied, et vient toujours poser le pied gauche de derrière à la place du pied gauche de devant; il en est de même pour la droite. Son pas est vif, sa démarche aisée , mais sans grâce.

SUR LA (GIRAFE. SI

Elle aime beaucoup à sortir de son écurie, et lorsqu'on la fait promener dans le jardin de la Préfecture les jours de beau temps, ce qui arrive souvent, elle bondit comme un jeune cheval, mais d’une manière toute particulière, et dont on ne peut donner une idée par le récit : elle s'élève assez haut, et tombe roïde et immobile sur ses jambes. Elle veut quelquefois se lancer au galop, elle entraine alors avec elle les quatre Arabes qui la retiennent, et nous l’avons vue dans un moment de gaieté entrainer cinq hommes vigoureux.

_ Elle ne porte qu'avec difficulté la bouche au niveau du

sol; pour cela elle écarte considérablement les jambes de devant sur les côtés; elle contracte la croupe, fait ressortir ses épaules comme hors de leur place, et alonge le cou d’une manière roide et vraiment ridicule : dans cette position, on voit bien qu’elle peut prendre quelque rameau à terre ; mais on ne conçoit pas qu’elle puisse boire. Lorsqu'elle est ainsi courbée, on la diroit disloquée ou estropiée.

Il paroît qu’elle ne peut pas plier facilement le cou vers les jambes de devant; mais nous l’avons vue porter plusieurs fois la bouche sur la croupe et tout le long des cuisses; le cou se plie alors très-facilement en cercle parfait. Si la Girafe ne peut atteindre le sol qu’avec peine, elle a par contre une grande facilité pour arriver aux feuillages qui sont bien au- dessus d’elle; en tendant le cou, en relevant la tête, et alon- geant la langue, elle peut saisir les rameaux qui sont à deux ou trois pieds au-dessus de sa taille. Ainsi elle peut brouter, sans changer de place, les rameaux des arbres à une grande distance. Cet animal est d’un naturel très-doux, on ne l'a

Mém. du Muséum. 1. 14. II

82 OBSERVATIONS

jamais vu manifester le moindre sentiment de colère ou de malice. Elle distingue l’Arabe qui lui donne habituellement son lait et son grain, mais elle n’a pas pour lui une affection particulière. Elle se laisse approcher de tous ceux qui vien- nent la voir; elle n’aime pas qu'on la touche, et ce n’est que lorsqu'elle craint quelque chose ou qu’on la tourmente trop, qu’elle se défend en donnant des coups de pieds en avant, soit avec ses jambes de devant, soit avec celles de derrière. Jamais elle ne cherche à donner sa tête ou ses cornes; on la voit au contraire tenir sa tête très-élevée quand on l’inquiète ou qu’elle craint quelque chose.

_ Elle lèche souvent la figure, les mains et les habits de l’A- rabe qui la soigne. Eile lèche quelquefois les étrangers, et flaire assez volontiers les personnes qui s’approchent d’elle. Elle paroït craintive, attentive au bruit : cependant elle ne s’é- pouvante pas du tout de la présence d’un très-grand nombre de personnes qui l’approchent de très-près. On lui a présenté des chevaux, elle paroït les voir avec plaisir, les regarde at- tentivement, les accompagne des yeux à mesure qu'ils s’é- loignent , et semble vouloir les suivre; mais les chevaux ne la voient pas tranquillement, ils trépignent, ils ont les oreilles droites, et s’éloignent dès qu’on leur làche la: bride. Les vaches qui la voient pour la première fois n’en prennent au- cune épouvante.

Notre jeune Girafe aime le grand jour, et son écurie est éclairée par deux fenêtres et une grande porte vitrée. Elle est dans un même local avec trois vaches ses nourrices et deux antilopes de haute taille; elle n'est séparée que par une cloi-

SUR LA GIRAFE, 83

son en planche de deux forts chevaux. La chaleur dans son écurie est constamment au tempéré, c’est-à-dire, de dix à douze degrés, sans que l'on soit obligé de faire du feu. Il a été recommandé par M. Drovetti de ne pas se servir de poële, ni de tuyaux de chaleur, Il paroît que le régime adopté convient parfaitement à la Girafe, et tout annonce que nous la conserverons.

Elle est bien en chair et grasse. Depuis sa sortie du lazaret, elle a plus de gaïté et plus de vigueur. On ne lui a jamais entendu donner aucune voix.

La Girafe qui est maintenant à Marseille est la seconde qui soit arrivée en Europe depuis quelques années. La pre- mière fut envoyée par le Pacha d'Egypte à Constantinople, en 1822. Elle a peu vécu et est morte dans les jardins du sérail: on a regardé la privation de lait comme la cause de sa mort.

On peut dire que la Girafe n’a rien d’élégant ni de gra- cieux dans le détail de ses formes; son corps court, ses jambes hautes et rapprochées, l’excessive longueur de son cou, la déclivité de son dos, sa croupe mal arrondie, et sa queue longue et nue, toutes ces choses contrastent d’une manière choquante; elle paroïît mal assise, mal en équilibre sur ses pieds, et cependant on est saisi d’étonnement à son aspect, et on la trouve belle sans pouvoir dire pourquoi. Elle n’est peut-être qu'extraordinaire et en opposition avec tous les animaux que nous COnnoissOns.

Il est bien remarquable qu'après l'avoir considérée atten- tivement, on ne conserve cependant de ses formes et de son

TT

84 OBSERVATIONS SUR LA GIRAFE.

port qu’un souvenir incertain; c'est} je{crois, ce qui est cause que l’on aime en générak à la voir souvent, et chaque fois elle donne lieu à quelques nouvelles remarques:

Marseille , le 19 décembre 1826; :

P. $. Il paroît que depuis les dimensions prises la Girafe a grandi d’un pouce et demi.

Elle mange aujourd’hui plus qu’elle ne mangeoit à son, arrivée.

Cette note a été rédigée, d’après l’invitation de M. le Préfet, par M. Salze, membre de l’Académie de Marseille, professeur de physique au Collége royal, et de botanique à l’École secondaire de médecine.

MÉMOIRE

Sur le Système d'Agriculture adopté par les Bra- siliens, et les résultats qu’il a eus dans la province de MiN4s-GERAES.

PAR M AUGUSTE DE SAINT-HILAIRE.

me n’a peut-être jamais été aussi florissante en Portugal que dans plusieurs autres parties de l’Europe, et les hommes qui peuplèrent le Brésil ne profitèrent même pas des connoïssances qu’ils possédoiïent. L'intérêt qu’a le culti- vateur à conserver sa terre est la meilleure garantie des efforts qu'il fera pour bien cultiver : cet intérêt, les premiers habi- tans du Brésil ne l’avoient point, et à peine leurs descendans lont-ils aujourd’hui. Une immense contrée s’offroit à leurs regards; quelquefois un soldat montoit sur une hauteur, et s’écrioit : «Tout ce que je découvre m’appartient; » et dans des temps très-modernes, on a vu récompenser par une do- nation de vingt-quatre lieues de terrain, sur les deux rives d’un fleuve, quelques victoires obscures remportées sur des Indiens timides. Des hommes qui disposoïent à leur gré d’une contrée immense n’avoient aucun besoin de prendre des précautions pour ménager le coin de terre ils venoient de recueillir quelques grains. D'ailleurs il étoit bien rare qu’en passant en Amérique ils eussent le projet de s'y fixer Mém. du Muséum. 1. 14. k 12

86 SYSTÈME D AGRICULTURE

sans retour; ils vouloient amasser des richesses, pour les éta- ler ensuite aux yeux de leurs compatriotes, et à peine comp- toient-ils, dans leur existence, le temps qu’ils passoient loin de leur pays. Pendant cet intervalle, il falloit vivre sans doute; les pratiques qu'ils adoptèrent furent les plus expédi-. tives, celles qui convenoient.le mieux àla vie nomade qu’ils menoient, celles des peuplades les plus barbares. La mort, les infirmités, une foule de circonstances déjouèrent souvent les calculs de ces hommes aventureux;leurs enfants n’avoient à regretter ni les bords du Tage, ni les fruits savoureux du Douro; ils étoient fatigués d’entendre vanter sans cesse un pays qu’ils ne counoissoient point; ils restèrent dans celui ils étoient nés, et le Brésil se peupla; mais on s’étoit accou- tumé aux pratiques défectueuses de ses premiers habitans, et elles se sont perpétuées jusqu’à nos jours.

Si j'excepte la province de Rio-Grande do Sul, celle des Missions, et la province Cisplatine, on ne fait usage, dans le Brésil méridional, ni de la charrue, ni des engrais: tout le système de l’agriculture brasilienne est fondé sur la destruc- tion des forêts; et il n'y a point de bois, il n’y a point de culture.

L'expérience a appris aux Brasiliens quelles espèces d'arbres sont communes dans les forêts qui, mises en culture, doivent donner les meilleures récoltes. Lorsqu'on a fait choix d’un terrain, on ne le défriche point; on se contente de couper, à

‘hauteur d'appui, les arbres qui le couvrent: opération géné- ralement confiée aux esclaves, et que l’excessive dureté des bois rend souvent très-pénible. C’est quand la saison des pluies est passée que l’on abat les portions de forêt que l’on

ADOPTÉ PAR LÉS BRASILIENS. 87 veut cultiver; on donne aux branchages le temps de sécher, et l’on y met le feu avant que les pluies recommencent.

Non-seulement chez nous l’on contemple avec une douce satisfaction les moissons qui commencent à jaunir, maïs un champ nouvellement labouré plait aussi aux yeux par cet aspect de régularité qui, éveïllant toutes les espérances, an- nonce le travail de l’homme industrieux et civilisé. Au Brésil, au contraire, le terrain que l’on vient d’ensemenser n’offre que l’image de la destruction et du chaos; la terre est cou- verte de cendre et de charbon, d'énormes branches à demi- consumées par les flammes sont jonchées çà et là, et au mi- lieu d’elles s'élèvent des troncs noircis et dépouillés de leur écorce: spectacle d’autant plus hideux, qu’il contraste avec les beautés majestueuses des forêts environnantes.

Lorsqu'on a fait deux récoltes dans une terre qui étoit autrefois couverte de bois vierges, on la laisse reposer; il y pousse des arbres beaucoup plus grèêles que les premiers, et d’une nature entièrement différente ; on les laisse croître en- viron pendant cinq, six ou sept années, suivant les cantons; on les coupe, ensuite on les brüle, et on plante dans leurs cendres. Après une seule récolte, on laisse la terre reposer de nouveau; d’autres arbres y croissent encore, et l’on con-

tinue de la même manière, jusqu’à ce qu’on juge le sol en- ‘tüièrement épuisé.

Cette portion de la province de MiHad Greraes, située à lorient de la Serra da Mantiqueira et de la chaîne qui la continue vers le nord, est coupée de montagnes plus ou moins élévées, et fut autrefois entièrement couverte de forêts. Lors- que dans cette partie du Brésil on a fait dans un terrain un

124

88 - SYSTÈME D'AGRICULTURE.

très-petit nombre de récoltes, on y voit naître une très-grande fougère du::genre pteris. Une graminée visqueuse ; grisätre et fétide appelée Capin gordura ou herbe à la graisse , suc- cède bientôt à cette cryptogame, ou croit enrmême temps qu’elle. Alors presque toutes les autres plantes disparoissent avéc: rapidité. Si-quelque--arbrisseau s'élève au milieu des tiges du Capim gordura;il est bientôt brouté parles bestiaux ; l’ambitieuse graminée restermaîtresse du terrain, et elle ne peut même pas être recommandée comme fourrage; car:si elle engraisse.et les bêtes de somme et le bétail, elle diminue sensiblement leurs forces. L’agriculteur ne pouvant plus es- pérer de voir naître de nouveaux arbres sur son terrain, dit qu'il est perdu sans retour ;après avoir fait sept à huit récoltes dans un champ, et quelquefois moins, il abandonne, et brüle d’autres forêts, qui bientôt ont le même sort que les pre- mières. s’élevoient naguère des arbres gigantesques en- trelacés de lianes élégantes, le voyageur ne découvre plus que des campagnes immenses de Capim gordura, eticepen- dant il paroît incontestable que cette graminée ne s’est intro- duite que depuis une-cinquantaine d'années dans-la province des Mines (1); sesgrainess’attachent aux vêtemens de l'homme

(1) Quelques uns disent | que ce fut un religieux qui, dans l’intention de rendre un service au pays, ÿlapporta cette graminée comme fourrage, et ils ajoutent qu’elle fut long-temps appelée, Capim Ido, Frey, Luiz, du nom de/ce/même religieux. D’autres.assurent que le Capim gordura aété “ne dans la province des Mines par un muletier qui venoit de fort loin, et s’éloit servi de cette herbe pour pts ses bâts. Arrivé dans les environs de Villa-Rica, il renouvela son équipage; le. Capim gordura | fut jeté, et ses graines Île multipièrent: Quoi qu l en soit, il m'a été impossible de découvrir avec certitude de quel Pays, celle plante est originaire,

ADOPTÉ PAR LES BRASILIENS. 89

et aux poils des animaux; ellese-répand partout,et quelques montagnes voisines de Rio de Janeiro, il n’entexistoit pa un seul pied lors de mon arrivée au Brésil, en sont aujour- d’hui entièrement couvertes.

Ainsi les agriculteurs achèvent dans la province des Mines ce qu’avoient déjà commencé les hommes qui alloïent à da recherche de l'or; la destruction! si funeste des: forêts: La disette de bois se fait déjà sentir-dans quelques: villes qui furent construites au milieu des: forêts; et des mines de: fer de la plus étonnante richesse ne ‘peuvent être exploitées faute de combustibles. Tous les jours des arbres précieux tombent sans-utilité sous la hache du cultivateur impré- voyant. [l'est impossible de croire qu’au milieu de ces in- cendies tant de fois répétés une foule d'espèces utiles pour les arts et la médecine n’aient pas déjà disparu , et dans quel- ques années la Flore que je fais paroître dans ce moment ne sera déjà plus, pour certains cantons, qu’un monument historique.

Par une ignorance Goioc à concevoir, quand on connoît les rapports du gouvernement portugais avec ses colonies, le ministère lui-même, qui devoit s'opposer de-tous ses efforts à la destruction des bois, a aussi contribué à l’accélérer. Les plus belles forêts existoient encore intactes sur les frontières de la province qui sont habitées par les Indiens, sauvages. À l’arrivée du Roi à Rüo de Janeiro, le comte de Finhares fit rendre un décret qui exemptoit d'impôts pendant dix ans,

Quelques Mineurs prétendent qu’elle vient de É pr ovine de Riv-Grande do Sul,

mais je ne l’y ai point trouvée.

90 SYSTÈME D'AGRICULTURE

les colons qui iroient, s'établir au milieu de ces bois. Une telle loi pouvoit sans doute étre utilement rendue en faveur de, colons étrangers qui eussent augmenté la population et enseigné un mode de culture plus raisonnable, mais elle ne devoit point être faite pour inviter les Brasiliens eux-mèmes, qui ont. déjà détruit tant de bois; à aller détruire ceux qui restent encore.

Les chances aventureuses de la recherche de l’or et des pierreries ont exalté chez les Mineurs cet esprit d’mquiétude naturel à tous les hommes; comme les joueurs, ils saisissent la moindre lueur d'espérance, et sont toujours prêts à sacri- fier ce qu’il y a de plus réel aux chimères de leur imagination.

La plupart d’entre eux, abandonmant les lieux qui les ont vu naître, ont plusieurs fois transporté çà et leur famille, leur fortune et leurs esclaves; et au seul récit que je faisois à quelques propriétaires des environs de Villa-Rica de la fer- tilité des rives du Jiquitihonha, je les ai vus disposés à quitter l'habitation ils avoient reçu le jour, à traverser un pays immense, et à senfoncer dans les forèts peuplées par les Bo- tocudos. On sent avec quel empressement des hommes ani- més d’un tel esprit ont du saisir l’appàt qui leur étoit offert par le gouvernement lui-même. On s'éloigne du centre de la province; des villages jadis florissans sont abandonnés, et l’on se précipite vers les frontières. La destruction des bois n’est pas le seul résultat fächeux d’un tel système. Une foible population, en se disséminant sur une immense étendue, de- vient plus difficile à conduire: vivant à de grandes distances les uns des autres, les cultivateurs perdent peu à peu les élé- mens de la civilisation; les principes de la religion et de la

ADOPTÉ PAR LES BRASILIENS. 91

morale ne leur sont plus enseignés; le criminel échappe à la rigueur des lois; l'Etat a plus de peine à recouvrer ses de- niers; et, en cas de besoin, le pays ne pourroit qu'après un long espace de temps réunir tous ses défenseurs.

Un changement dans le système d'agriculture admis jus- qu’à ce jour remédieroit à tant de maux. Que les Mineurs adoptent l’usage de la -charrue et des engrais; ils n'auront plus besoin de détruire leurs forêts, et ces terres qu’ils disent être perdues sans retour leur donneront tous les ans d’abon- dantes récoltes;.le fils mourra près des lieux reposent les cendres de ses pères, et la population ne s’étendra plus qu’à mesure qu'elle augmentera.

Je sais très-bien qu'il est des côtes trop rapides pour qu’on puisse les labourer; mais combien de vallées fertiles peuvent être cultivées avec la charrue! Les racines des arbres seroient certainement un obstacle dans les cantons les bois au- roient été brülés récemment, mais dans une foule d’endroits elles sont déjà détruites; et avant qu’elles le soient il ne se passe certainement pas autant d'années que le prétendent les Mineurs, quand ils veulent défendre le mode de culture au- quel ils sont malheureusement accoutumés.

J’ai souvent eu occasion de citer aux cultivateurs des en- virons de Villa-Rica un exemple dont ils avoient été témoins comme moi, et qui leur prouve combien leurs terres cou- vertes de Capin gordura sont loin d’être perdues pour ja- mais. Un habitant des iles Açores étoit venu s'établir à peu de distance de la capitale des Mines, près du village de Santa- Barbara , et possédoit un troupeau de sept cents bêtes à cornes, Au lieu d’abattre et d’incendier des forêts, il réunis-

92 SYSTÈME D'AGRICULTURE.

soit chaque soir ses bestiaux dans un pare; il faisoit enclore d’une haie sèche un champ de Capim gordura, et y mettoit le feu. Sans bêcher son champ, sans le labourer, il y faisoit creuser des trous; des nègres déposoient dans chacun d’eux un peu de fumier pris dans les parcs les bestiaux avoient été enfermés, et on y mettoit ensuite des grains de maïs. J’ai vu ces champs à l’époque de la floraison du maïs; les tiges étoient pour le moins aussi belles que celles qui viennent au milieu des cendres des bois vierges, et le verd gai de leurs feuilles contrastoit d’une manière agréable avec la couleur grisätre du Capun gordura qui avoit poussé avec elles. Si des procédés qui rappellent autant l’enfance de l’art ont pu pro- duire des résultats aussi heureux, que ne seroit-on pas en droit d’espérer d’une culture régulière ? Il est très-vrai que lorsqu’on a soin d’éloigner les bestiaux d’un terrain croit le Capzn gordura, et que ce terrain est par lui-même d’une nature excellente, le Capun gordura finit par se détruire de lui-même; les vieilles tiges forment au bout d’un certain temps une couche épaisse qui ne per- met pas aux semences de lever; des rejets d’arbres et d’ar- brisseaux se montrent peu à peu; et lorsqu'ils commencent à donner de l'ombre, ils font périr entièrement l’ambitieuse graminée. Mais il ne faut pas moins de dix ans pour qu’un tel changement s'opère dans les meilleurs terrains; et com- bien n'est-il pas diflicile d’ailleurs d’empècher les bestiaux d'approcher d’un champ lorsqu'on ne les garde point! Ce n’est pas seulement, au reste, dans les parties du Brésil croît le Capin gordura que le système d'agriculture en usage parmi les Brasiliens a les inconvéniens les plus graves.

ADOPTÉ PAR LES BRASILIENS. 93

Ïl est d'immenses pays cette graminée n’a pas encore pé- nétré, et d’autres elle ne pénétrera probablement jamais, parce qu'elle ne se plait bien que dans les terrains argileux; mais dans ces pays même, l’incendie répété des bois épuise également les terres. Ainsi celles de Piedade, dans le district de Minas-Novas, l’on ne voit point de Capim gordura, commencent déjà à se fatiguer, et cependant ce canton n’est peuplé que depuis quatre-vingts ans. Il n’y a pas trente-cinq ans que l’on cultive les environs de San-Domingos, et déjà les colons se plaignent du peu d’abondance de leurs récoltes. Je sais qu'il est quelques cantons heureusement favorisés, tels que les environs de Salgado, sur les bords du Rio de Santo- Francisco, on laisse à peine reposer la terre, et elle produit toujours avec une égale fécondité; mais ces cantons sont du nombre des exceptions, et peut-être n’en devrois-je citer aucune dans une esquisse qui ne doit présenter que quelques traits principaux.

S'il falloit actuellement indiquer un moyen de décider les Mineiros à renoncer à leurs pratiques erronnées d’agricul- ture, cette tâche ne seroit assurément pas difficile. Le gou- vernement brasilien exempte de dix années d’impôts ceux qui se transportent sur les'frontières de la province des Mines; qu'il n’ajoute point à ce sacrifice, qu'il en change seulement la direction. Au lieu de récompenser des hommes qui cher- chent à se soustraire à la surveillance de l'autorité, et détrui- sent les forêts qui subsistent encore, que l’on accorde la même prime à ceux qui laboureront les terres couvertes de Capün gordura, et Von verra, j'ose le dire, une heureuse ré- volution s’opérer bientôt dans la province de Minas-Geraes,

Méim. du Muséum. 1. 14. 13

MÉMOIRE SUR LE GENRE TOZZIA.

PAR M. AUG. DE SAINT-HILAIRE.

(Lu à la Société d'Histoire naturelle, dans sa séance du 17 novembre 1826.)

Nous connoissons jusque dans ses moindres détails l'or- ganisation d’une foule de plantes exotiques, et il en est d’in- digènes dont la structure et l’histoire sont loin d’avoir été com- plétement étudiées. Les botanistes doivent, ce me semble, faire des efforts pour remplir de telles lacunes, et j’espère qu’on me saura gré de publier quelques observations qui acheveront de lever toute espèce de doute sur les affinités du genre T'ozzia, aflinités qui jusqu'ici n’avoient pu être déter- minées avec une entière certitude.

- Une plante qui présente, avec une corolle irrégulière et des étamines didynames, un fruit à une seule graine, devroit nécessairement embarrasser les botanistes qui s'occupent de rapports naturels : aussi ont-ils montré beaucoup d’incerti- tude sur la place qu’il falloit accorder au genre Tozzza. Lors- que les végétaux étoient encore mal étudiés, et la théorie des affinités imparfaitement établie, Bernard de Jussieu rangea ce genre parmi les Primulacées; Adanson le plaça ensuite avec les J’erbenacées, auxquelles il joignoit aussi le Gerer- dia (fam. 2, p. 200); Antoïine-Laurent de Jussieu le mit à

MÉMOIRE SUR LE GENRE TozzrA. 95

la suite des Lystmachtes ; et enfin Ventenat le laissa parmi les genres dont la place est incertaine (tab. vég. 1v, pl. t).

Il paroît que la plupart des auteurs ont considéré le fruit du Tozzia comme bivalve, et il est à croire que leurs incer- titudes eussent été plus grandes encore s'ils avoient eu sur ce fruit les idées que m’a données une observation attentive. Linoé dit que la capsule du T'ozzia est univalve. Il est clair qu'il n’a pas entendu par que cette capsule s’ouvroit laté- ralement comme celle, par exemple, de plusieurs Rezoncu- lacées, seul cas il n’y a vraiment qu’une valve; ilest beau- coup plus vraisemblable que limmortei Suédois aura voulu dire que le fruit du Tozzza étoit composé d’une seule pièce, parce qu'il est indéhiscent. Les fruits nombreux que j'ai vus, tant dans l’herbier de M. De Candole que dans le mien, n’étoient pas, je crois, parfaitement mürs; mais le botaniste un peu exercé reconnoiît facilement, même avant la parfaite maturité, quand un fruit est déhiscent ou quand il ne doit pas s'ouvrir. Car voici la forme de celui du T'ozzia : Il est obovoïde-arrondi, légèrement comprimé, relevé dans sa péri- phérie d’un bord saillant, ou espèce de crête étroite, et je ne me rappelle point que la crête que je viens de signaler, et qui, si je ne me trompe, est commune chez les fruits uniloculaires indéhiscens, se retrouve dans ceux qui s'ouvrent. Mais il y a un caractère qui achève d'établir, ce me semble, l’indéhis- cence des fruits du Zozzia, c’est que la consistance de ces fruits n’est réellement pas capsulaire. Quoique je ne les aie vus que dans l’herbier, et par conséquent dans l’état de des- siccation, j'ai reconnu que le péricarpe n’étoit point formé

d’une substance homogène; la partie intérieure est crustacée ; 13:

96 Mémoire

la portion extérieure paroît avoir été plus molle, et par con- séquent le fruit dont il s’agit doit être appelé drupe ou dru- péole, et non capsule. La dissection du jeune fruit, après la chute de la corolle, pouvoit déjà me faire pressentir ce caractère ; car dès-lors jai trouvé au péricarpe une épaisseur que ne présentent point ceux qui sont destinés à devenir simplement capsulaires. Gœrtner fils semble, au reste, avoir reconnu le caractère énoncé plus haut, car il donne le nom de zucule au fruit dont il s’agit, et il y distingue une écorce et un noyau (cortex, putamen) (Sup. p. 105). Le même auteur, il est vrai, a dessiné les fruits dont il s’agit comme étant à deux valves au sommet. Mais parmi ceux que j'ai ob- servés, j en ai trouvé également un qui, semblable au dessin de Gœrtner, étoit bivalve à la partie supérieure, et il étoit évident que les deux prétendues valves étoient dues à la pres- : sion de l’herbier, car leur séparation indiquoit un déchire- ment.

. Comme les autres botanistes, M. De Candole a pensé que le fruit du Zozzta étoit capsulaire et bivalve. Cette opinion étoit sans doute, comme je l'ai déjà fait remarquer, un obs- tacle de moins pour reconnoître la véritable place du genre; car dans la famille à laquelle on doit le rapporter, il n'existe pas, à ma connoissance, de fruits indéhiscens , mais unique- ment des fruits 2-valves; maïs ceux des sectateurs des rap- ports naturels qui avoient précédé M. De Candole, avoient avancé sur le fruit la même chose que lui, et pourtant ils avoient méconnu les véritables affinités du genre qui nous occupe. L’illustre auteur de la Flore française, adhérant aux idées de M. Ramond, fit très-bien sentir que le T'ozzia ne

SUR LE GENRE TozziraA. 07

pouvoit être placé parmi les Prémulacées ni parmi les Fer- benacées ; et tout en montrant qu'il différoit de ses Rhinan- thées par la capsule, il le mit pourtant, à cause de ses étamines et de sa fleur irrégulière, parmi les plantes de cette famille.

Lorsque dans mon Mémoire sur le placenta central je passai en revue les genres qu'on avoit rapportés avec doute à la famille des Prunulacées, je dus nécessairement parler du Tozzta. Je rappelai l'opinion de M. De Candolle, et je m’ex- primai comme il suit : « D'après l'invitation de M. de Jus- « sieu, M. Desvaux et moi nous avons ouvert plusieurs fruits « du 7ozzia prissur des échantillons secs, et dans l’un d’eux « M. Desvaux a trouvé deux loges. On sent cependant qu'il « sera nécessaire de voir ce caractère sur le fruit. »

Jusqu'à ce moment aucun botaniste n'avoit eu, à ce qu'il paroïit, occasion d'observer l'ovaire du genre qui nous occupe. Ayant été assez heureux pour trouver le Tozzia avec des fleurs dans les Alpes d’Appenzell (1), je me suis empressé d'en ouvrir le jeune fruit tiré de la corolle, et voici ce que j y ai observé : Il est partagé par une cloison fort mince en deux loges 2-spermes; les ovules, à peu près oblongs-cylin- driques, sont attachés à la cloison par une grande partie de leur longueur, et n’ont guère de libre que tout-à-fait leur ex- trémité inférieure. Un tel ovaire est, dans l’ensemble de ses caractères, celui de plusieurs Scrophularinées ; par consé- -quent tous les doutes disparoissent; et c'est dans cette famille, près du Mélampyrum, genre à ovules en nombre déterminé,

Gi) A l'Untergarten, localité qu’il faut recommander aux botanistes d’une ma- niere spéciale.

98 MéÉmMorrE

qu'il faudra irrévocablement placerle Tozzta(r). Comme tant d’autres observations, celle-ci prouve qu'on doit étudierle fruit dans les ovaires, et que sans ces derniers on ne peut souvent obtenir une connoissance parfaite des rapports des plantes.

Ceux qui ont quelque idée de l’histoire des fruits, devi- néront facilement comment l'ovaire du 7'ozzza devient un péricarpe uniloculaire et 1-sperme. Si lon ouvre l'ovaire après la chute de la corolle, on trouvera qu’un seul ovule a pris de l'accroissement, et dès lors tout le reste de la méta- morphose s'explique sans aucune peine. L’ovule fécondé doit, comme cela arrive si souvent, repousser peu à peu la cloison et les ovules contre la paroi du péricarpe, et il finit par rem- plir plus ou moins la cavité du fruit devenu uniloculaire. Pour

peu qu’on examine la semence avec attention, ouse convaincra

au reste de la vérité de tout ce que j’avance ici; car du côté de cette semence l’on voit l’ombilic, on trouvera les ovules avortés qui présentent une couleur jaunâtre. Il est bien évi-

dent, d’après la figure de Gœrtner fils, que ces ovules ne lui

ont pas entièrement échappé; mais il a méconnu leur nature, et c’est incontestablement ceux qu'il a appelés des appen- dices du cordon ombilical (umbilicus appendiculatus ).

Je crois que, pour faire connoître complétement la plante.

qui fait Pobjet de ce Mémoire, je dois dire un mot de ses graines. Celles que j'ai disséquées étoient assez müres pour me faire connoître leur organisation. L’ombilic est latéral, linéaire, et occupe une partie considérable de la longueur de la semence. Le périsperme est grand et charnu. L’embryon

(1) Cestlà qu’il est déjà dans la Flore française.

SUR LE GENRE Tozzia. 09

est droit, fort petit, et il occupe dans le fruit la partie tout- à-fait supérieure du périsperme; la radicule regarde le style, et est par conséquent supérieure. Il est clair, d’après ceci, que ni la radicule, ni les cotylédons ne sont tournés vers lombilic, et que l'embryon du 7'ozzra est parallèle au plan de ce dernier.

Ordinairement l'embryon des Scrophularinées est placé dans l’axe du périsperme, et sa radicule aboutit à ’ombilic; cependant le parallélisme de ce dernier et de l'embryon, gé- néral dans les Prrmulacées, se rencontre encore dans quel- ques autres Scrophularinées que le Tozzia, et il confirme les rapportsintimes des deux familles, rapports établis, comme je lai prouvé jadis, par l'intermédiaire du Zznosella (voyez mon Mémoire sur le placenta central). = D'après ce que j’ai dit, voici comment il faut tracer les caractères du genre 7ozzia :

Calyxcarmpanulatus, subbilabiatus, 4-dentatus. Corolla mulid longior, 2-labiata ; labio superiore bilobo, inferiore tripartito. Stamina 4 didynama; antheræ 2-partitæ, sum- mo dorso affixe ; loculis bast aristatis, longitrorsum dehits- centibus. Stylus, x. Stigma oblusum. Ovariumn superurn , 2-loculare; loculis 2-spermis. Opula oblonga per totam ferè longitudinem affixa, infernè libera.Fructus subdrupaceus, abortu 1-spermus. Umbilicus linearis. Perispermum car- nosuin, magnum. ÆEmbryo minutus, in margine perispernu locatus, rectus, umbilico parallelus : radicula supera.

EXAMEN

DE LA

VÉGÉTATION DE L'ISOETES SETACEA, ET EXPOSITION DE SES CARACTÈRES.

PAR A. RAFFENEAU DELILE,

Professeur de botanique à la Faculté de médecine de Montpellier, Correspondant de l'Académie royale des Sciences, etc.

L, méthode naturelle qui distribue les plantes par familles repose sur l’étude spéciale de la graine, dont la structure correspond à la disposition d’autres organes, de manière à faire utilement déduire la connoissance de plusieurs carac- tères de l'observation d’un seul. Cette méthode est assujétie à la liaison que les plantes conservent entre elles par leurs degrés de ressemblance. Elle embrasse tous leurs rapports; et par l’ensemble de ces considérations , elle devient très-fa- vorable aux progrès de la science. Ses principes ont nécessité l'analyse de la graine à sa formation avec le fruit, et surtout à son état parfait propre à la germination, qui est le but au- quel elle est destinée. Les travaux des botanistes les plus distingués de nos jours offrent à cet égard d’excellens modèles de recherches, au moyen desquelles ils ont approfondi la connoissance du fruit, déterminé l’usage de ses parties, et si- gnalé les changemens qu’elles éprouvent depuis la féconda- tion jusqu'à la maturité et la germination. On n’a pas tardé

DE L'ISOETES SETACGEA. 10!

à reconnoître que les rapports des organes sexuels aux pro: duits de la fécondation sont tels, que les végétaux dont les sexes sont les plus évidens sont aussi ceux dont les fruits et la germination nous laissent le moins de doute sur nos obser- vations. Mais la petitesse des graines des végétaux crypto- games ou acotylédons les dérobe ordinairement aux expé- riences des naturalistes, qui ne sont point demeurés d’accord sur les dénominations à donner avec exactitude aux parties regardées tantôt comme des graines, tantôt comme des bour- geons développés sans besoin ni présence de poussière fé- condante. Le désir de joindre quelques observations à celles qu’on a déjà faites pour éclairer la question des sexes et de la germination des cryptogames, m'a fait examiner à tous les degrés de sa végétation l’/soefes, genre de plante précé- demment classé parmi les acotylédones, et dont on n’avoit point encore vu germer les graines. Une espèce de ce genre est abondante à demi-lieue de Montpellier, dans l’ancien bois de Grammont, si fertile que Hebenstreit, au retour de ses voyages, cité par Linné ( 72 Amæn. Acad. 1. 4, p:t45e), racontait n'avoir vu nulle part tant de plantes dans un si petit espace. J’ai souvent abordé ce lieu avec cu- riosité, comme je vois s’y porter les étrangers non moins remplis que moi des souvenirs qu'impriment les écrits de Linné.

L’Isoetes setacea est une plante aquatique, presque tou- jours submergée, qui croît dans le limon glaiseux que les pluies emportent des champs dans un petit lac qui se détrui- rait si l’on n'avait soin de l’entretenir; on en retire le limon pour le porter au pied des vignes voisines plantées dans un

Méim. du Muséum. t. 14. 14

102 VÉGÉTATION

sol tout couvert de cailloux. La racine de l’fsoetes est une souche ou tubercule analogue au plateau des bulbes, et au- quel se rattachent toutes les parties du végétal. Ce tubercule est charnu, globuleux, partagé en trois lobes à sa circon- - férence ( pl.6, fig. 15,17 e), et convexe en dessus, ou les feuilles sont disposées en faisceau. Il présente, au moyen de ses trois lobes, trois faces un peu obliques en dessous, sépa- rées par trois sillons, et occupées chacune par un écusson ou disque déprimé, de la circonférence duquel naissent de nom- breuses radicules. Les feuilles sont en fer d’alène, demi-cy- lindriques sur le dos, membraneuses sur les bords à leur base la fructification adhère ; elles sont partagées dans le sens de leur longueur en quatre canaux anguleux, convertis en cellules alongées, par des cloisons transversales : ces cellules donnent aux feuilles une légèreté nécessaire à leur direction souvent verticale dans l’eau. Les feuilles centrales sont gar- nies à leur base de conceptacles d'organes mäles, et celles de la circonférence logent les conceptacles des organes femelles. Les unes et les autres portent une écaille ou appendice placé au-dessus du bord supérieur des conceptacles. C’est cette écaille que Linné a regardé comme le calice dans le genre Isoetes. Elle paroît destinée à protéger l'extrémité supérieure des organes sexuels, comme ferait une véritable valve. Une glande distincte ( fig. 23 et 26 © ) remplace le sommet d’un stigmate au-dessus des conceptacles femelles, et le sommet d’une anthère au-dessus des conceptacles mâles. Cette glande se flétrit et s’altère après la fécondation; il est aisé de suivre par la dissection ( fig. 27, lettre O ) la trace des communi- cations de cette glande avec le tissu des conceptacles.

DE L ISOËTES SETACGEA 103

Les conceptacles mâles ne différent des femelles que parce qu'ils sont remplis de poussière formée de très-petits globules ovoïdes, gros d’un vingtième de millimètre seulement, tandis queles globules des conceptacles du second ordre femelles sont sphériques et épais d’un demi-millimètre. Chaque feuille de la plante est excavée en dedans à sa base, et refoulée en dehors pour loger un conceptacle presque axillaire, demi- ovoide, dressé, convexe en dehors, libre par ses bords, et qui ne communique que par une portion moyenne dorsale avec le tissu de la feuille. Les conceptacles se développent sous la forme d’un écusson ovoïde, fort petit, pelté en des- sous. Ils sont très-minces, membraneux, transparens multi- loculaires, à cloisons incomplètes, et qui se réduisent à de simples brides perpendiculaires sur l'épaisseur de la capsule. J'e n'ai pu découvrir d'insertion fixe des corpuscules dans aucun des conceptacles : leur insertion m'a paru vague; et lorsque je les ai examinés avant leur état parfait, ils étaient sous forme de points opaques, simples, noÿés au centre de points plus gros, anguleux, charnus et transparens. Wahlenberg a décrit dans l’/soetes lacustris les corpuscules comme composés chacun de quatre grains distincts enfermés dans une tunique capsulaire; il a figuré les corpuscules des deux ordres de conceptacles de manière à faire voir que les corpuscules, arrondis avant leur maturité et transparens, présentent au dedans d’une tunique commune quatre points opaques (1) qui indiquent la division des corpuscules en quatre autres lors de la maturité. Je n’ai rien pu voir de semblable, soit

(1) Wahlenberg, Flora lapponica , pag. 194, tab. 26.

14*

104 VÉGÉTATION

dans ’Zsoetes lacustris frais, recu des montagnes des Vosges, soit dans l’/soetes setacea, qui, pour le volume des parties et pour l'évidence de leur disposition, a été très-propre à mes observations.

Les corpuscules dont j'ai pu reconnoitre l’organisation sont logés dans les conceptacles des feuilles extérieures, et ont les caractères propres aux graines; ils sont globuleux, chagrinés à la surface , taillés circulairement, à peu près vers leur moitié, en un bord tranchant, auquel aboutissent trois crêtes fines qui partent d’un point commun et bornent trois fossettes triangulaires (fig. 1). Le {esta ou tégument extérieur est blanc, friable, couvert d’aspérités; il est tranchant sur ses crêtes et sur son rebord annulaire; il est poreux et s’im- bibe rapidement d’une humidité qui change aussitôt sa cou- leur et le rend gris, mais ilredevient très-blanc en se séchant. Le fegmen ou tégument intérieur ( fig. 6 b ) est lisse, vert- olive, un peu moins opaque et plus épais, marqué du rebord annulaire et des trois crêtes plus mousses. L’amande, sous les tégumens, est un embryon utriculaire ( fig. 4), sphérique, qui cède sous la pression, et qui contient un fluide un peu grumeleux (fig. 5) dans une membrane fine, sur laquelle on découvre trois lignes foibles , rayonnantes. Je n'ai trouvé d'autre moyen pour séparer les trois parties de la graine, sa- voir, les deux tuniques et l’amande , que de faire éclater, entre une lame de verre et un instrument plat, par une pres- sion modérée, les tégumens l’un après l’autre, afin d'obtenir l’amande, ou petit corps vésiculeux intérieur entier, sans quoi sa liqueur pénètre les tégumens, et empêche de distinguer qu'il en a deux,

DE L'ISOETES SET/A CEA. 105

Ces graines ont la propriété d’êtrelplus pesantes que l’eau; elles éclatent quand on les approche de la flamme d’une chandelle, mais n’entrent pas-aussitôt.en ignition, à moins qu'on ne les ait écrasées ; alors elles brülent lentement. La poussière fine des coques onu capsules mâles a aussi la pro- priété de brûler avec lenteur;elle se mêle facilement à l’eau, et ne s’y précipite que par degrés.

La plantule ne paroïit dans la germination qu’après avoir percé d’abord supérieurement (fig. 7,8, 9 d) le tégument qui lui est propre et qui forme un tube court. Ce tégument, par son développement, remplit les fonetions de cotylédon au moyen des adhérences ou prolongemens membraneux qu’il contracte avec les radicelles primordiales (Hg. 10 9); mais it se détruit bientôt après avoir paru dans le principe juxtaposé à la manière d’un endosperme ou albumen.

Le sommet de l'embryon est vert, et sa radicule est blanche. Il ne tarde pas à s'organiser, entre le sommet et la radicule, un tubercule arrondi d’où commence à poindre, par le haut, une deuxième feuille cylindrique (fig. 13 1), et par le bas une seconde radicule (fig:1r, 13 f F). Le tuber- cule se grossit d’un second lobe, et définitivement d’un troi- sième, de manière à former.en miniature la vraie souche qui continue de s’aceroiître, et qui pousse des radicelles et des feuilles plus nombreuses. Ce tubercule, on bulbe solide, varie singulièremeut en grosseur depuis trois à quatre millimètres jusqu’à vingt-cinq ( ou depuis une ligne jusqu'à un pouce) (fig.14 à 18), suivant l’âge auquel on lobserve. Il est vivace, et n’acquiert pas dès: la première année tout le volume qu'il est susceptible de prendre; voilà pourquoi l’Zsoetes setacea,

106 VÉGÉTATION

proportionné par la taille de ses feuilles à celle de ses racines, est tantôt une plante sétacée de peu de lignes de haut, tantôt une plante subulée élevée de plus d’un pied.

Ce tubercule est un peu âcre et fait mal à la gorge; il varie suivant les saisons. Il est recouvert et caché par les feuilles à sa face supérieure en été; ses trois lobes sont alors vides en partie, et réduits à trois poches membraneuses (fig. 22) formées par l'écorce retenue à un centre à trois branches, charnu. L'eau dans laquelle il a poussé s’épuise ordinairement par la sécheresse; les feuilles de la plante périssent, la végé- tation reste suspendue, mais la souche charnue se conserve très-long-temps, soit en terre, soit à l’air. J’ai fait l’expé- rience de garder deux ans des tubercules d’Zsoetes setacea dans des tiroirs, et de les planter ensuite : je les ai vus pousser sitôt que je les ai tenus humides. Il est donc tout aussi facile de cultiver cette plante de ses racines imitant des bulbes, que tant d’autres qui sont également vivaces. Il faut seulement la tenir inondée au moins pendant une grande partie de l’année.

Le tubercule commence à croître et se renfle à la fin de l'automne; il ne présente plus les feuilles dont il a été cou- vert; elles sont détruites, et la fructification en a été enlevée sous l’eau pour peu que la plante soit restée submergée. Le bourgeon central commence à se développer sous la forme de feuilles aplaties et très-étroites , à la base desquelles il n’y a point encore de fructification (fig. 17). La souche est alors solide, à trois lobes, et nue dans le pourtour de sa face supérieure (fig. 15,17), les traces de plusieurs feuilles de l'année précédente sontimprimées en cicatrices concentriques ; et c’est précisément cette partie du tubercule qui se vide

DE L'ISOETES SETACEA. 109

(fig. 22 ) à mesure que ses sucs sont absorbés par les feuilles qui croissent abondamment. Les feuilles du contour du bour- geon développées tandis que le tubercule est gorgé de sucs convenables, sont les seules qui produisent des graines fer- tiles. Tous les rangs de feuilles intérieures ne produisent que des corpuscules pulvérulens, et les sucs de la végétation se distribuent à ces feuilles très-alongées, ou bien séjournent de manière à rendre le tissu du tubercule plus dense et moins aqueux en été quil ne l’étoit en hiver.

Les tubercules extraits de terre à maturité après l'été se conservent sans diminuer de volume, tandis que, recueillis dans l'hiver ou au printemps, ils se rident et se dessèchent en perdant une partie de leur grosseur. Cette plante ne paroït pas se propager par sa racine, qui est un tubercule isolé, vivace, destiné à la conserver. Elle se mulüplie considérable- ment de ses graines qui germent au mois de novembre, et quoiqu'elles diffèrent à peine, extérieurement, de celles de certains Lycopodes, elles ont cependant un tout autre mode de germer.

Les Lycopodes, en prenant pour exemple le Zycopodium denticulatum décrit par Brotero et Salisbury, sont pourvus d’un tubercule latéral, appelé 7zellus par Brotero, et qui donne naissance inférieurement à la radicule, et supérieure- ment à une tigelle couronnée de feuilles primordiales oppo- sées, ou vrais cotylédons. L’Isoetes en germination consiste dans un pur embryon dont la tunique propre est l’analogue d’un cotylédon de joncée ou de liliacée. Cet embryon s’a- longe, et devient vermiforme de sphérique qu'il étoit; mais il

103 VÉGÉTATION

ne sort de feuilles de cette plautule cylindrique qu'après qu’il s’est développé, dans un point de sa longueur, une nodosité qui sépare la radicule de la tigelle, et qui devient intermé- diaire des deux systèmes de la plante, l’un ascendant, l’autre descendant. On voit au microscope cette nodosité composée d’un nombre de cellules fines, globuleuses (fig. 10,12 e), d'autant plus grand que la nodosité acquiert plusde grosseur, jusqu’à ce qu’elle devienne enfin une bosse latérale, opaque, rudiment de la souche qui ne tarde pas à se composer de trois lobes, et à constituer la souche vivace de la plante. La graine du Lycopode, plante très- feuillée, conserve jusque dans son embryon des feuilles radimentaires. La graine de lIsoetes, qui, au lieu de feuilles en lame, n’a que des feuilles en tuyau, ne conserve dans sa structure qu'un cotylédon tubulaire dès qu'il s’est développé. On observe, parmi les plantes phanéro- games, que la Guscute non feuillée est dépourvue de coty- lédons ou rudimens de feuilles quand elle germe ; tandis que les plantes auxquelles elle s'allie par sa floraison, très- pourvues de feuilles, le sont aussi de cotylédons. On en tire cette conséquence que, lorsque la végétation réduit une plante au rudiment ou à l’'ébauche de son existence dans la graine, elle y prépare plus ou moins l’état parfait des traits qu’elle n’a pas tous supprimés, en proportion de ce qu'ils sont plus ou moins saillans dans la plante adulte.

Les Lycopodes ont des graines marquées de trois crêtes comme celles de lIsoetes, ce qui établit un degré d’aflinité réelle entre ces genres. L’Isoetes paroiït être le type de cette organisation; elle y correspond aux trois lobes verticillés,

DE L'ISOETES SETACEA. 109

soudés de la racine aux feuilles rangées concentriquement trois à trois qui couronnent cette racine, et aux trois ner- vures ou cloisons longitudinales qui font le soutien intérieur

de la membrane tubulaire des feuilles. Ce n’est point la com- “pression, comme l'a prétendu WVablenberg, qui occasione les trois crêtes inhérentes à la structure des graines. La com- pression agit si directement sur elles, que les facettes par les- quelles leur contact s'opère s’aplatissent sans avoir rien de symétrique les unes par rapport aux autres. La pression les déprime sur des points variables, mais ne produit point de crêtes autour de leurs facettes contiguës qui deviennent lisses.

. Ray, botaniste anglais, est le premier qui ait fait connoître (en 1628) le genre Isoetes, en décrivant l’espèce propre aux lacs des montagnes du pays de Galles, et qui, depuis, a été appelée Zsoetes lacustris. { citales divers noms de cette plante Subularia, Calamistrum, Aizoides, et fit remarquer qu’elle ne portoit ni fleurs, ni fruits apparens, quoique Richardson, botaniste du même temps, eût réussi à la cultiver. Dillen, soixante-neuf ans plus tard, fit connoître la fructification de la base des feuilles, et fit graver la plante dans son histoire des Mousses, en lui donnant le nom de Calarmartia, imité de celui de Calamistrum mentionné par Ray. Ces noms sont une imitation latine du nom anglais Quzllwort, signifiant herbe à tuyaux de plumes, et convenable à des feuilles fistu- leuses. Linné, dans la première édition de la Flora suecica, réunit au genre WMarsileale Calamaria de Dillen. Il recueillit ensuite, en Scanie, cette plante qu’il décrivit et dont il donna une figure (ter Scan., p. 149), en lui imposant le nom gé-

Mém. du Muséum. \. 14. | 15

110 VÉGÉTATION

nérique d’Isoetes. Il fit choix de ce mot, parce qu’en grec il est synonyme d’Aizoïdes ou Joubarbe, l’un des termes que Ray avoit employés. Pline est l’auteur qui nous apprend que la petite Joubarbe a été appelée autrefois Isoetes et Aizoïdes.

Linné fils ajouta au genre Isoetes, qui ne se composoit que de la seule espèce d'Angleterre et de Suède, une deuxième espèce de Coromandel, qu'il distingua par ses feuilles plus longues, filiformes et droites. Wahlenbers observe que l’Z- soetes lacustris en Laponie, lorsqu'il y a assez d’eau dans les lacs, s’alonge quelquefois au point de ne plus différer de l’Zsoetes coromandelina que Wildenow avoit admise comme une espèce douteuse.

Ray et Dillen avoient constaté l’existence de deux variétés de l’Isoetes, l’une à feuilles étroites et plus longues, Pautre à feuilles plus grosses et courtes. La finesse ordinaire des feuilles de l’Isoetes du midi de la France l’a fait considérer comme espèce distincte par M. Bosc, qui, le premier, lui a donné ie nom d’/soetes setacea dans le Dictionnaire d’His- toire naturelle. Malgré la diversité des feuilles plus ou moins longues que cet Zsoetes est susceptible de prendre à diffé- rens âges, ses feuilles ne prennent jamais l’épaisseur et le tissu cassant de l'/soetes lacustris. Les caractères précis tirés de la conformation régulière de la racine à trois lobes, et du tissu vert des cloisons au dedans des feuilles, tandis que ces cloi- sons sont blanches dans l’Zsoetes lacustris, suflisent pour em- pêcher de confondre les deux espèces.

L’Isoetes n’est point compris dans les Flores anciennes de Magñol, Sauvages et Gouan. Cette plante a éte découverte près de Montpellier en 1773, par l'abbé Duvernoy, qui en

DE L'ISOETES SETACEA. III transmit une description et un dessin à Linné, dont la réponse fat telle qu’il suit : Fe

VIRO CLARISSIMO

DOMINO L’ABBÉ DUVERNOIS, S., D.

CAR. LINNÉ.

Litleras tuas 7 calend marti non ante triduum accepi Me nulli rescribere tibi relatum doleo. Certe si 10 mihi essent manus non suflicerent.omnibus qui litteras muttunt, et st hoc coram me videres, crederes ine nthil aliud agere quan ltteras, in quos dilapido et res et tempus meum. Isoetes lacustris quæ copiosissima est sueciæ nunquan crederem crescere Monspelii, nisi a te mussa fuisset. Dedi ejus descriptionem, figuram et characterem in itinere sca- rico. In nostratibus non vidi talem rudicem qualem tu mihi delineasti, quæ admodüm singularis est ; cœtera conpeniunt.

Philosophiam botanicam dudüm scripsi, lecto detentus æger; aliam traderem hoc æv0o nisi senectus me delassaret. Decimam tertiam systematis regnt vegetabilis partem queæ hisce diebus produit Gotingæ quæso tibi compares (de Ani- malibus, 12°. editio Holmensis est), et inthé honorem præstes aliqua ex his vestr@ lingu& edere. Microscopicas tuas observationes lubenter videbo.

Servet D. O. te, D”. Gouanum, D". Cussonem, et reliquos ex Flor fratres Monspelienses in seros annos 1n

sut.gloriam. , ; Dabam Üpsaliæ, 1774, d. 6°. mai.

15

112 7 VÉGÉTATION

* Cette lettrelm’a été communiquée fort obligeamment par M. Soulier, archiviste à Montpellier | qui utilise toute collec- tion de pièces instructives dont il'se oi à répandre la con- noissance. 1

La place que l’Isoetes doit 6ecuper dans la série naturelle des plantes estmarquée entre lés genres Lycopodium et Mar- silea. Comme les Lÿcopodiacées, ce genre à des graines à trois crêtes rayonnantes, etcomime les Warsrlea, des concep- tacles indéhiscens, différens par éélà mème de ceux des Ly- copodes. Les deux sexes sont confondus dans les concep- tacles des Marsiléacées | et distincts dans l’Isoetes, caractères qui, réunis à leur indéhiscenceet à leur insertion radicale à la base des feuilles celluleuses, ne poussant que droites et non roulées, paraissoient suflisans à M. Richard pour isoler ce genre des Lycopodiacées rameuses et des Fougères. Il:suflit ‘de peser ces caractères pour ne pas réunir, à l'exemple de Wildenow, l’Isoetés aux Marsiléacées, et pour se rendre à l'évidence des aflinités démontrées par M. De Candolle.

Les botanistes ont généralement adopté l’opivion de Linné sur l'existence des deux sexes dans l’Isoetes; ilsont considéré les corpuscules arrondis de’ la’ base des feuilles! extérieures comme des graines, et ceux, beaucoup plus fins, de la base des feuilles intérieures comme des globules de-pollen. Les feuilles extérieures, munies de graines, représentent, en effet, la base fertile de certains groupes de plantes: monoïques, qui paroissent n'être males que par épuisèment et avorte- ment. De même aussi les feuilles centrales de l’Isoetes ne pa- roisseht pourvues d'organes mâles que parce que les ovules avortés se sont convertis en pollen. On donne le nom d’or-

DE L'ISOETES SETAGEA. 113 ganes màles, dans plusieurs espèces de Lycopodes, aux cap- sules on coques pleines de poussière qui garnissent leurs épis au sommet; et.on appelle, dans les mêmes plantes, or- ganes femelles les capsules de la base des épis, remplies de corps arrondis pareils aux grains de l’Isoetes. On peut d’au- tant mieux considérer les globules pulvérulens dn sommet des épis des Lycopodes comme remplaçant quelquefois des graines avortées, que ces seuls globules, quoique très-petits et transparens, deviennent des grains! qui germent dans les espèces de Lycopodes qui ne possèdent point d’autres glo- bules plusgros. La manière de fructifier, commune à plusieurs espèces de la famille des Lycopodiacées et à celles du genre Isoetes, les ont fait placer dans cette famille, comme je lai dit; mais il y a cette différence entre les Lycopodes et l'E soetes, que les capsules à poussière s’ouvrent comme de vrais sacs anthérifères dans.les Lycopodes, tandis qu’elles restent fermées dans l'Isoetes : ce qui prouve que le mode de coopé- ration des organes mâles, pour féconder les graines, n’est pas le même dans les deux cas. :

L’explication de ce fait se rattache à un sujet contesté : celui de l’existence positive des sexes dans les Cryptogames, : plantes bien dignes de ce.nom, puisqu'il dénote l’obscurité qui voile l'action de leurs organes. J’ai eu recours à l'examen approfondi de la structure de la graine , et des parties déve- loppées par la germination; elles m'ont révélé la connoissance de quelques détails, auparavant inapereus, qui servent d’ap- pui à l'induction par analogie de l'existence des sexes dans

Jlsoetes..Je me suis peu étendu sur ce sujet, ayant adopté les principes de Linné, Jussieu et Adanson. Ayant de plus con-

114 VÉGÉTATION DE L'ISOETES SETACEA.

firmé, par l'expérience, la reproduction de cette plante au moyen des globules de la base de ses feuilles, que l’analogie faisoit soupconner être des graines ; jai détruit les doutes qui restoient encore sur leur véritable usage.

J'ai saisi, pendant plusieurs années, depuis la lecture que j'ai faite de ce Mémoire à l’Académie, en 1822, jusqu’à pré- sent 1826, les occasions d'examiner plusieurs fois la struc- ture et la germination de l’Zsoetes setacea. J'ai décrit compa- rativement l’{soetes lacustris, que je conserve vivant au jardin de botanique de Montpellier, et qui m'a été envoyé des Vosges par M. le professeur Nestler, de la Faculté de mé- decine de Strasbourg. Mes observations reposent donc tout- à-fait sur la nature.

L’explication ci-jointe des figures de l’Isoetes, m'a paru nécessaire pour bien comprendre les détails que j’ai exposés. Je lai fait suivre d’un résumé de la description, en latin, qui pourra être utile aux personnes qui ne sont pas habituées à la langue française.

EXPLICATION DES FIGURES.

Fic. 1. Une graine. 2. La même un peu plus grossie que la première , et dont une portion de la tunique extérieure est éclatée. è | 3. La graine réduite à sa seconde tunique. . L’embryon dépouillé de ses tuniques.

a +

L’embryon ouvert, pour faire voir sa substance membraneuse, utricu-

laire, qui laisse échapper une humeur gremuleuse qu’elle contenoit. 6. Une graine dans laquelle on voit en à la tunique extérieure, en b la tunique intérieure, et en ç l'embryon.

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Zom. .14. T

ISOETES _setacea. Zap

APTE

Tom. .14.

ASOETES setacea.

ExPLICATION DES FIiGuRrEs, 115

7 Graine en germination. a. Tégument fendu en 3 valves. b. Cotylédon. ©. Sommet tubuleux du cotylédon. d. Feuille primordiale. 8. Diverses parties de la graine, fig. 7, séparées, savoir: a. Les six écailles ou valves résultant des deux tuniques de la graine, chaque tunique s’étant partagée en 3 valves. b ce d. R eprésentent les mêmes parties que celles fig. 7, désignées par les mèmes lettres.

9- Coupe verticale de l'embryon, fig. 8. ;

b. Base épaissie du cotylédon qui adhère en f à la plantule au voisinage de la radicule.

c. Sommet hyalin , tubuleux, du cotylédon.

d. Sommet de la feuille primordiale.

e. Tubercule radiculaire.

f. Point radiculaire.

10. L’embryon à un degré de te plus avance.

d e. Désignent les mêmes parties que celles ainsi marquées fig. 9. È

b c. Section du cotylédon détaché de la plantule, et qui adhéroït par continuité de tissu en 8 à la radicule f.

11. La jeune plante plus avancée encore dans sa végétation; elle a produit deux radicelles f fsur lesquelles le cotylédon a émis un prolongement de sa membrane, tandis qu’une troisième radicelle h perce latérale ment le cotylédon.

12, 13, Plantules dépouillées du cotylédon , et dans lesquelles le tubercule radiculaire accru, a produit une deuxième feuille j.

N. B. Les figures ci-dessus sont considérablement grossies,

14, 15, 16, 19,18, Plantes d'Isoetes. de dimensions variées, mais toutes de grandeur naturelle, et cueillies à l’entrée de l'hiver, quand les feuilles nouvelles commencent à pousser. Les lettres désignent les lobes ra- dicaux adultes, que la même lettre e montre à leur état rudimentaire aux fig. Q, 10, 12 et 13.

19. Une plante adulte d’soetes setacea en pleine fructification vendant l’eté,

20. Section horizontale de la plante sur la ligne transverse Kk de la fig. 19.

21. Portion grossie de la coupe horizontale , de maniere à montrer distincte ment les deux ordres de conceptacles; les uns séminiferes à la circonfé-

rence , les autres polliniferes au centre. +

116

2,2,

23.

24. 25.

28.

29

30.

ExPLICATION DES FIGURES.

. Section horizontale de la plante à sa base radicale sur la ligne transverse e. Cette figure montre les trois lobes radicaux e vides, épuisés et prets à être renouvelés par l'accroissement de la substance charnue centrale. Base d’une des feuilles du contour de la plante. L. Est la partie latérale membraneuse de cette base. m. Section qui met à découvert le tissu celluleux de la feuille. n. Écaille calycinale. 0. Glande stigmatique. P. Ovaire ou conceptacle femelle. v On voit en }, m, sur le côté de la figure 23, une partie de la coupe de la feuille tres-grossie. Conceptacle isolé, vu par sa face libre. Le même vu par sa face qui adhéroit longitudinalement à la feuille. . À côté de cette figure sont des graïnes séparées: : . Base d’une feuille dont le conceptacle est à l’état d’ovaire. m, N, 0, P. désignent les mêmes parties que celles énumérées par les mêmes lettres fig. 23 et 27. . Coupe longitudinale de la base de la feuille, fig. 26. m. Tissu celluleux de la feuille. n. Écaille calycinale. 0. Glande stigmatique. P: Ovaire ou conceptacle femelle, Feuille garnie d’un conceptacle pollinifere marqué q- 1. Bord membraneux. n. Écaille calycinale. 0. Glande remplaçant un sommet anthérifere. Conceptacle pollinifere ou mâle , isolé ; vu par sa face libre.

Le même vu par sa face qui adhéroïit à la feuille.

Quelques globules de pollen sont représentés en marge de la fig..30.

N. B. Les figures 19, 20 et 22 sont de grandeur naturelle ; les fig. 21, 23 et suivantes sont toutes considérablement grossies.

RÉSUMÉ DE LA DESCRIPTION DE L’'ZSOET'ES SE, TACE 4.

Isoetes sétacea. Bosc. , Dict. Hist. nat.

DESCRIPTIO:

Radix tuberosa triloba (fig. 15, 16, 17 ) subtüs obliquè triseu- tata, radiculas filiformes:, provario anni tempore glabras aut pubes- centes demittens , coronata foliis subulatis basi capsuliferis ad mar- gines membranaceis (fig. 23, 1).

Lamina foliorum subtriquetra, partita intüs in tubos quatuor coadunatos septis transversis interruptos: (fig. 23 m).

Capsulæ ovatæ indehiscentes, linea dorsali medià longitudinali coeuntes cum pagina foliorum , infrà squamulam calycinam (fig. 23, 26, 27, 28, n), et infra glandulam peculiarem (fig. idem. o) ; cæte- rm reconditæ intra foveolam ad originem folii singuli dilatati. Ordo capsularum duplex; aliæ numerosiores granulis pulverulentis re- pletæ, masculæ, è basi foliorum centralium ortæ;.aliæ pauciores, fœmineæ, in basi foliorum marginalium , foventes semina globosa (fig. 24, 25 )insculpta cristulis tribus radiantibus annulo ambiente limitatis (fig. 1 ).

Tunica seminis duplex ; exterior scabra, fragilis, alba (fig. 2); interior olivacea lævis (fig. 5). Tunica utraque sub germinatione in valvulas tres scinditur, ità ut ex ambabus tunicis valyulæ 6 em- bryonis latus obtegant ( fig. 7 a et fig. 8 a).

Embryo vesiculosus mollis humore plenus (fig. 4, 5).

Colyledo? meo sensu ex analogià quadam germinationis allii,. cannæ, etc., plantulam includit (fig. 8, 9, b c) et apice in tubu- lum (c) pellucidum elongatur, dùm succulentäâ basi (b) radicale

Mém. du Muséurn. 114. 16

118 DEescRIPTION

tuberculum (e) cingit. Cotyledonea membrana ad radiculas primor- diales transit cum ipsis adnata ( fig. 10, 11, [je quæ membrana pri- müm extus glabra (fig. 8 b ) fibrillas exteriores parit densas, ra&ici- formes (fig: ro b ) cum ipso cotyledone et radiculis pri mordialibus, peractà germinatione, evanidas.

Tubereulum radicale (fig. 10, 12 13 e) sensim augetur, radiculas capillaceas mox daturum per propria orificia nascentes (fig. 11h). Tuberculum istud ex uno latere ab origine gïbbosum, in gibbos 3 dein ampliatur foliis multiplicatis onustum (fig. 14, 15, 17).

Plantæ adultæ radix-fissa in lobos seu gibbos 3, post anthesim effætos (fig. 22.6); quotannis renovatur, hiemali et verno tempore farcta succulenta, æstivo emaciata.

Floruim, froctuumque vices agunt conceptacula basi foliorum immersa’, propriis-appendicibus prædita, scilicet squamä perigo- nali (fig. 26, 27 n) etglandulé ad instar stigmatis aut antheræ mar- cescente (fig..23, 26, 27, 28 0).

: Anomala indoles plantarum aquatilium numerosis patet exemplis ut in trapâ, vallisneriâ, aliisque fluviatilibas , nec aded mirum est si organa sexualia apud Iscetem, extra normam communem se se habeant.

Naturalem Zosteracearum ordinem'intra certus fines ratione pol- linis insoliti positum esse arbitror. Pollen in Zosterä et Cimodoceä filamentosum pellucidum , peculiarem exsudat visciditatem fecunda- tioni idoneam. More haud prorsüs absimili succos antherarum Isoe- tis, absque pulvere ipso per aquam diffluentes, ad ovaria posse transferri puto:

Disquisitionem deusu et nomine partinm fractificantium germi- nantiumve , trado botanicis qui è collectis circàa plantas ordinum dissimilium'observationibus , maximè consentaneas regni vegetabilis léges valeant statuere.

Tsvetes setacea ab Iscete lacustri abundè differt notis sequentibus.

TI. sétacea radice regulari trilobä, foliis subulatis subtriquetris mollibus ; septis cellularum concoloribus.

DE L'ISOETES SETACEA. 119

I. lacustris radice plerumque irregulari, foliis calamiformibus subcylindricis fragilibus, septis cellutarum medullosis albis.

Radiculas vidi in Zsoete lacustri ramosas quales depictæ sunt à cl. Linneo in itinere suo scanico, p. 149, nec simplices utcl. Wah- lenberg et Smith enarrant. Radiculæ limo expurgatæ cito collabun- tur et simplices fibras menliuntur, quas per aquam:si fluitantes mo- veris ramosas esse æquè detexeris.

Neque id mihi contigit videre quod testatur Wahlenberg, qui structuram ovulorum granorumque pollinicorum é è granulis quatuor aggregatis compositam descripsit et delineavit. Grana ovulorum et pollinis rudimentaria aut perfecta, per quamlibet plantæ ætatem diù investigata, prorsüs simplicia esse me semper docuit autopsia. Supe- rest ut Wahlenbergïi errorem refellam qui symetricas areolas se- minum à mutuà eorum pressione formatas esse putavit, nàm extant in superficie seminum areolæ orbiculares post mutuarn pressionem ritè applanatæ, dum tripartita eorum hæmisphæria congeniali struc- turæ tribuenda sit

Nihil nisi post iteratas observationes retuli, cùm Isoetem lacustrim vivam è montibus Vosagorum à cl. professore Nestler acceperim, quan cultam possideo, Isoetemque setaceam Mouspeliensem simül conferre licuerit.

16*

MÉMOIRE

Sur la Série linéaire des plantes polypétales, et en, particulier de celles qui pire partie de la Flore brasilienre.

PAR M. AUGUSTE DE SAINT-HILAIRE.

Lss botanistes savent actuellement que les. rapports des plantes ne suivent, point une progression mathématique, et qu’ils se croisent dans tous les sens. De il résulte que vou- loir établir une série linéaire parfaite seroit chercher à ré- soudre un problème insoluble; de résulte encore qué l’on ne sauroit former une telle série sans sacrifier des rapports très-importans pour en ménager d’autres; et qu’enfin il ne: seroit peut-être pas impossible de composer des séries qui, io en un certain nombre de points, fussent pourtant

également bonnes.

L’illustre Brown a dit, à non près, qu on ne parviendroit à établir une bonne série qu'après avoir composé isolément différens groupes naturels, sans s'inquiéter des familles qui n’y entreroient point (Gen. rem). Lui-même s’est occupé de ce genre de travail, et, plus d’une fois, j'ai tâché de suivre son exemple. Je crois de telles recherches infiniment utiles pour la connoissance générale des aflinités ; je les crois très- utiles aussi pour la formation d’une carte, d’un coup

SÉRIE LINÉAIRE DES PLANTES POLYPÉTALES. 121 d'œil on pourroit apercevoir les rapports de tout le règne végétal. Mais les inconvéniens d’une série linéaire sont tels qu’à moins de laisser d'immenses lacunes, on sera forcé quel- quefois de rompre dans la série générale les groupes les plus naturels formés isolément. Je vais en donner deux exemples tirés de mes propres écrits.

En parlant des rapports des Cucurbitacées ( voyez mon Mémoire sur cette famille et son appendice), j'ai dit qu'après les Zoasées, il falloit placer les Turnérées, puis les Pas- siflorées(1),les Nandhirobées, les Myrtées, les Onagraires, les Combrétacées, et enfin les Cucurbitacées. Les Narndht- robées se nuancent bien avec les Myrtées par le moyen du Lécythis er du Couroupita ; cependant il m'est impossible de placer dans une série généraleles Cucurbitacées après unesuite composée des Myrtées, des Onagraires et des Combréta- cées ; car alors il faudroit que je fisse suivre ces dernières des Mélastomnées, et toutle monde sentira qu'un tel arrangement seroit presque ridicule. Je me vois donc forcé mettre après les Nandhirobées les familles suivantes, présentées dans l’ordre que je vais indiquer, savoir: les Cucurbitacées, les Combrétacées, les Cercodéennes, les Onagraires ,\es Myr- tées, les Mélastomées. Je sens très-bien que cette dernière série pourra plaire à quelques personnes plus que la pre- mière, parce qu'aucunes plantes ne se ressemblent autant par le port que les Fevrllea et les Cucurbitacées; mais il n’en est pas moins vrai qu'en rapprochant ces plantes, je sacrifie

(1) Je passe sous silence, dans cette série, les genres qui établissent des inter- médiaires.

122 SÉRIE LINÉAIRE les rapports que j'ai indiqués entre le fruit des Nandhirobées et celui des Myrtées(1).

Je passe au second exemple que j'ai annoncé. Dans ma monographie des genres Sauvagesia et Lapradia (2), ÿ'ai formé un groupe composé des Droséracées, des Violacées, des Cistées et des Frankéniées; mais la série linéaire ne doit présenter ce groupe qu'après plusieurs familles l’on trouve également des placentas pariétaux, savoir: les Cap- paridées et les Bixinées (3); or, si je faisois suivre immédia- tement celles-ci des Droséracées , il est évident qu'il y auroit entre ces familles un intervalle considérable. Je néglige donc les rapports qui m'avoient fait ranger les Cistées entre les Violacées et les Frankéniées, et je les néglige avec d’au- tant moins de peine que, par l’intermédiaire du Lapradia, la transition des Y’rolacées aux Frankéniées ne se fera pas sentir trop brusquement. Pouvant actuellement disposer des Cistées, je les transporte entre les Brxinées et les Droséra- cées, et elles rendront le passage moins sensible, parce que, comme les premières, elles ont des étamines indéfinies, et que dans le genre Helianthemum, elles présentent des sti- pules, comme en offrent aussi les Bixinées. ÿ

Au reste, quand le botaniste connoît tous les rapports des plantes, il doit remédier aux inconvéniens inhérens à la série linéaire, en indiquant dans son texte, à la suite des familles,

(à) Voyez mon Mémoire sur les Cucurbitacées.

(2) Voyez l'Histoire des Plantes les plus remarquables du Brésil et du Paraguay.

3) M. De Candolle a déjà placé les Birinées entre les Flacourtiées et les Cistées; et plus anciennement M. de Jussieu mettoit les genres Bixa et Banara entre les T'iliacées.et les Cistées.

DES PLANTES POLYPÉTALES. 123 les rapports qu’on est forcé de négliger dans la série. C’est ainsi qu'en ont agi MM. de Jussieu et De Candolle, et c’est ainst que moi-même, dans mon Flora Brasiiæ meridionalis , j'ai fait sentir, en parlant des Mérispermées, les rapports de ces plantes avec les Æwphorbiacées , rapports que l’on trou- vera, soit dit en passant, plus sensibles encore, si l’on veut faire attention à une note du même ouvrage, où, au sujet d’une espèce de Ménispermeées, je montre qu’on pourroit presque considérer chaque étamine de sa fleur comme une fleur distincte, ainsi qu’on le fait dans le genre Ewphorbia.

S'il est bien établi que la série linéaire ne sauroit être par- faite, il n’en est pas moins vrai que nous devons travailler à en faire disparoitre le plus de défauts qu’il nous sera possible. Dédaigner de rapprocher les famiiles d’après les rapports, c’est sans doute s’épargner un embarras extrême; mais il me semble que le naturaliste sectateur des affinités doit atta- cher à cet arrangement autant d'importance-qu'il en attache à l’arrangement des genres dans une famille, et des espèces dans un genre. J'ai donc cru devoir jusqu'ici établir dans mon Flora Brasiliæ meridionalis la série la plus naturelle qu’il m'a été possible; et comme mes idées sont à peu près fixées sur cette série, je vais la faire connoître telle que je la concois, depuis les Renonculacées jusqu'aux monopé- tales, en l’accompagnant de quelques observations succinctes. Je m’empresse de reconnoître, au reste, que ma tâche est moins difficile que ne seroit celle de l’auteur d’un ouvrage général, parce quil peut y avoir, si je ne me trompe, une dizaine environ de familles ou petits groupes qui ne four- nissent aucune plante à la Flore du Brésil méridional, et qui

/ 2 127 ERIE LIN£AIRE

par conséquent n'entrent point dans ma série. La voici telle que je la forme :

1 Renocnculacées. 28 Crucifères.

2 Dilléniacées. 29 Capparidées. 3 Magnoliées. 30 Bixinées.

4 Anonées. 31 Cistées.

5 Berbéridées. 32 Droséracées. 6 Ménispermées. 33 Violacées.

7 Ochnacées. 34 Frankéniées. 8 Simaroubées. 35 Caryophyllées. 9 Rutacées. 36 Paronychiées. 10 Géraniées (1). 37 Portulacées. 11 Malvacées. 38 Crassulées.

12 Tiliacées. 39 Ficoïdes.

13 Ternstromiées. 40 Saxifragées. 14 Marcgraviées. 41 Nopalées.

15 Guttifères. 42 Loasées.

16 Hypéricées. 43 Turnérées.

17 Aurantiacées. 44 Samydées.

18 Vinifères. 45 Passiflorées. 19 Hippocratées. 46 Nandhirobées. 20 Malpighiées. 47 Cucurbitacées. 21 Erythroxylées. 48 Combrétacées. 22 Rhizobolées. 49 Santalacces. 235 Méliacées, 5o Cercodéennes. 24 Sapindacées. 51 Ouagraires. 25 Polygalées. 52 Myrtées.

26 Fumariacées. 53 Mélastomées. 27 Papavéracées. 54 Salicariées. ;

(1) Je crois devoir rappeler que, sous ce titre, je comprends les Géraniées , Oxalidées, Tropéolées , et Linées de M. De Candolle,

DES PLANTES POLYPÉTALES. 125 55 Vochysiées. 60 Rhamnées (1). 56 Rosacées. 61 Célastrinées. 57 Légumineuses. 62 Aquifoliées. 58 Connaracées. 63 ÂAraliées. 59 Térébintacées. 64 Ombellifères.

J'ai déjà fait sentir dans mon Z%ora les rapports qui m'ont conduit à établir l’arrangement que j’ai formé pourarriver des Renonculacées aux Malyacées. Cette série, jusqu'aux Me- ruispermées, est, à un très-léger changement près, celle que M. De Candolle a indiquée, et je ne puis m'empêcher de croire qu'elle sera conservée par tous les observateurs.

M. De Candolle, tout en admettant comme familles dis- tinctes les Mal»acées proprement dites, les Szerculiées, les Buttnériacées proprement dites, les Laszopétalées, les Hermaniées ei les Dornbéyacées, demande s’il ne seroit pas mieux d'en faire un seul groupe. J'ai dit à peu près dans mon Mémoire sur le Gynobase (voyez l'Histoire des Plantes les plus remarquables) que, pour être conséquent, 1l falloit, conserver autant que cela est possible, à peu près la même dis- tance entre les familles, et des distances moindres sans doute, mais également proportionnelles entre les tribus des familles diverses. J’ai ajouté que, pour pouvoir s’en tenir à quelque chose de fixe, on pourroit prendre pour norme un livre qui est entre les mains de tous les botanistes, le Genera Planta- rum de Jussieu, livre qui, malgré tant de découvertes mo- dernes, reste peut-être le plus beau de tous ceux qui ont été publiés sur les rapports des plantes. Je n’ai pas besoin de

(1) Peut-être faudra-t-il réunir quelques uns de ces derniers groupes, ou en changer un peu l’ordre.

Méin. du Muséum, 1. 14. 17

4

126 SÉRIE LINÉAIRE

dire que ces principes n’admettent pas une rigueur mathéma- tique; mais voulant y rester fidèle autant qu’on peut lètre, je me prononce pour laflirmative dans la question proposée par M. De Candolle, et ne considère que comme des titres les groupes indiqués plus haut, parce qu'il ne me paroit pas y avoir entre eux plus de distance qu’il n'y en a, par exemple, entre les groupes dont tout le monde se contente de faire des tribus dans la famille des Rosacées. Mes Malvacées brast- liennes se composeront donc de la tribu des Buttnériées, de celles des Hermantées, des Malpées, des Bombacées, des Dombéyées et des Sterculiées, groupes que je conserve tels que M. Kunth les a si bien circonscrits. M. De Candolle a déjà fait sentir les rapports des Zznum et des Malpacées. Ce sont les Buttneriées que je place immédiatement après le Linum, parce qu’elles ont, comme lui, avec un embryon droit et des anthères 2-loculaires, des étamines definies dont plusieurs filets restent stériles et sont analogues aux dents des Liu.

A l’exemple de M. de Jussieu et de tous ceux qui lont suivi, je conserve comme famille les 77/zacées, qui se dis- tinguent de toutes les tribus de Malpacées par leurs éta- mines libres.

Le Laplacea, et bien plus encore, ce me semble, le Co- chleospermuim que je mettrai à la tête des T'errsiromracees, lieront cette dernière famille avec les 77/acées.

M. De Candolle a déjà fait sentir les rapports des Marogra- prées et des Guttifères ; mais pour ne pas rompre ceux que ces dernières ont avec les {/ypéricées, ce sont les Marcora-

_piées que je range avant ces deux dernières familles.

DES PLANTES POLYPÉTALES. 127

Après les Æurantiacées qui suivent naturellement les Hypéricées, je range également les Æmpélidées dont les rap- ports avec d’autres familles ne sont pas très-prononcés, mais qui pourtant ont, comme les {wrantiacées, uñnectaire hypo- gyne (voyez DC. Prod.), des pétales larges à la base, un fruit succulent et un embryon droit.

Il seroit inutile de démontrer les rapports que les Hippo- cratées ont avec les Malpigluées, et celles-ci avec les £ry- throxylées. La véritable place des Rhzzobolées, que je mets provisoirement à côté de ces dernières, est pour moi très- incertaine. Je serois presque tenté d’en dire autant des Mé- liacées ; cependant au milieu de l’obscurité qui enveloppe encore à mes yeux les aflinités de cette famille, il me semble qu'elle n’est nulle part aussi bien placée qu'où l’a rangée M. De Candolle, c’est-à-dire, auprès des Sapindacées.

J’ai fait sentir aïlleurs (Monographie des genres Sauva- gesia et Lavradia’) combien les Poly galées avoient de rap- ports avec cette dernière famille, et en les mettant auprès des Sapindacées, j'ai par cela même l'avantage de pouvoir les pla- cer er même temps auprès d’une famille avec laquelle elles ont également de grandes aflinités, savoir, les Frmnariées. Comme celles-ci, les Polygalées ont en effet des fleurs irré- gulières, des étamines soudées, un style unique, un ovaire 2-loculaire, des semences garnies de caroncule, un péris- perme charnu:

Ayant déjà discuté dans mes autres ouvrages (1) les rap-

(1) 7’oyez mon Mémoire sur le placenta central, celui sur les Cucurbitacées, et ma Monographie des genres Sauvagesia et Lavradia. *

17

128 SÉRIE LINÉAIRE.

ports des familles que je place successivement entre les Dro- -séracées et les Loasées, je ne reviendrai pas sur cette partie de ma série, mais je dois dire quels motifs me portent à pla- cer les Sarnydées entre les T'urnérées et les Passiflorées.

Il est incontestable que les Sarnydées s’éloignent des T'é- rébintacées par leurs placentas pariétaux. Ce caractère, il est vrai, les rapproche, comme la dit un savant auteur, des Bixinées etde plusieurs autres familles à insertion hypogyne; mais elles ne peuvent être rangées auprès de ces familles, puisque leur insertion est périgyne. Or, ces mêmes caractères qui les éloignent des 7'érébintacées et des Bixinées, près desquelles on a cru tour à tour pouvoir les placer; ces mêmes caractères, dis-je, je les trouve tout à la fois dans les 7urné- rées et les Passiflorées ; donc la véritable place des Sarni- dées est celle que je leur donne, et l’on va voir que c'est avec les Passiflorées qu’elles ont le plus d’aflinité. Leur port, je Pavoue, n’est pas celui des Grenadilles ; mais je suis forcé de placer bien plus près encore de ce genre le Malesherbia qui assurément n'a pas le port d’un Passzflora. La différence du factes ne sauroit d’ailleurs compenser les rapports qui exis- tent dans les parties de la fleur.

Chez les Passiflorées et les Samnydées je trouve égale- . ment l’absence de la corolle, un calice coloré et une insertion périgyne. Les corps stériles des Sarzydées sont évidemment analogues aux couronnes de la fleur des Grenadilles. J'ob- serve également dans ces plantes des étamines définies, trois stigmates en tête, un ovaire libre et uniloculaire, et trois placentas pariétaux. Enfin, ce qui est fort remarquable, leur semence m'offre également un arille véritable.

DES PLANTES POLYPÉTALES. 129

M. Brown, en laissant les Santalacées parmi les apétales, avoit déjà fait sentir que les écailles qu'on trouve dans cette famille à l'enveloppe florale lui donnoiïent de l’analogie avec les polypétales. Mais j’ai recueilli en Amérique une Santa- lacée qui a une véritable corolle; donc cette famille doit sortir de la classe des apétales, qui n’admet pas de plantes polypétales, et avec laquelle d’ailleurs les Sartalacées n’ont par l'ovaire aucun rapport réel. Actuellement, obligé de les ranger parmi les polypétales, il est évident que je dois leur choisir une place au milieu de celles de ces plantes qui ont des étamines périgynes et l'ovaire infère. Leurs parties s’'écar- tent du nombre quaternaire, type des Cormnbrétacées et des Cercodéennes ; cependant elles ne sauroïent être mieux pla- cées qu'entre ces familles; car leur ovaire est uniloculaire comme dans les Comnbrétacées, et leurs ovules comme dans ces deux groupes ont le sommet tourné vers le fond de la loge.

Je ne dirai rien ici de la place que doivent occuper les Vochysiées qui comprennent les genres Qualea, Vochysia et Salpertia. J'ai démontré ailleurs (1) que cette famille n’a- voit avec aucun autre groupe des rapports très-intimes, mais que pourtant c’étoit encore entre les Salcartées et les Ro- sacées qu’elle pouvoit être le mieux placée.

Il seroit superflu de démontrer que les Rosatées doivent être suivies des légumuneuses, celles-ci des Connaracées, et ces dernières des T'érébintacées, etc.

(1) Joyez mon second Mémoire sur le placenta central , inséré dans le Recueil du Muséum d'Histoire naturelle.

130 SÉRIE LINÉAIRE DES PLANTES POLYPÉTALES.

Par une suite de familles qui présentent des arbres à fleurs très-apparentes, et à étamines hypogynes, j'arrive aux Æra- rées. Je ne prétends pas que cette partie de ma série ne prête point à la critique; mais si la suite des groupes qui, dans le Genera de Jussieu, s'étendent des Campanulacées aux Ombellifères, présente l’enchainement le plus admirable, il n’en est pas moins vrai que rien n’est plus difficile ensuite que de lier ces dernières avec le reste des polypétales; et je dois m’estimer heureux si, conservant ailleurs les rapports les plus réels, j'ai pu encore ici sauver des disparates trop choquantes.

MÉMOIRE

Concernant louverture que Gre» a décrite le prémier sur le TEsr des graines; suivi d’une notice sur le genre PONTEDERIA.

PAR M. RASPAIL.

 L'EXTRÉMITÉ /@ plus épaisse de la fève, dit Grew (1), on voit dans la peau extérieure une ouverture qui est à peu près de la grandeur qu'il faut pour y passer une petite corde d'épinette, et lorsqu'on coupe la peau, on trouve qu’elle se termine à la pointe de la partie que j'appelle la radicule….

D’après Grew, cette ouverture servoit à deux fins : 10. à aérer lembryon; 20. à faciliter le passage de la radicule dans l’acie de la germination (2).

Des auteurs qui vinrent long-temps après lui ont de temps à autre modifié cette idée; et M. Turpin a avancé, sans avoir cependant vérifié le fait d’une manière directe, que ce trou, qu’il a nommé micropyle, étoit la cicatrice d’un cordon vas- culaire qui auroit existé à l’époque de la fécondation (3).

(1) Auat. des Plant., Paris, 1655, P- 2. (2) Jbid, p. 202. (3) Annal. du Mus. d'Hist. nat., t. vi, p. 109,

132 MÉMOIRE CONCERNANT L'OUVERTURE

En dernier lieu, M. R. Brown, dans un Mémoire plein de faits, a cherché à établir que l'ouverture de Grew étoit une véritable perforation qu'il croit destinée à transmettre l'aura seminalis àV'amande de l’ovule. T’auteur ne donne à la vérité ce dernier fait que comme une hypothèse qu'on ne doit pas admettre à la hâte (Ærnal. des So. nat., tom. var, p.217).

Aussi nous garderons-nous bien d'ouvrir une discussion à ce sujet, et d’opposer à cette idée le reproche que nous sem- bleroit encourir la nature, elle qui obligeroit l'aura semu- nalis à traverser tant de tissus imperforés, tels que les pa- pilles et les fibrilles des stigmates, le stigmate, lesmembranes plus ou moins résineuses qui tapissent l’intérieur de l'ovaire, et qui auroit ensuite besoin d'un trou pratiqué dans le test de l'ovule pour faire parvenir directement l'aura seminals sur le point doit se former l'embryon. D'ailleurs M. R. Brown admet qu'il existe des familles nombreuses telles que les com- posées dont les ovules sont imperforés : la perforation de l'oyule ne seroit donc pas nécessaire à la fécondation; que dis-je? le mode de fécondation ne seroit plus unique, et'il existerait des familles entières pour lesquelles la nature qui féconde auroit besoin de suivre une route insolite et anomale.

- Mais ce n’est pas sous ce point de vue que nous allons nous - occuper de l'ouverture de Grew. Notre Mémoire roulera sur le fait, et non sur l'hypothèse. Le trou décrit par Grew est- il une véritable perforation ou n’en est-ce qu’une image trom- peuse? Voilà le point d’une question qui nous occupe depuis assez long-temps, et que nous croyons avoir résolue après des dissections aussi longues que minutieuses.

Si l’on observe les graines d’une foule de légumineuses,

Du TEST DES GRAINES. 193 entre autres du haricot du côté de lombilic (pl. 1, fig. 1}, on aperçoit deux empreintes, dont l’une (a), qui forme une cavité, correspond à la radicule de l'embryon, et l’autre (4) se dessine de l’autre côté du hile comme une vésicule (1).

Or, en admettant que la première soit un trou, je ne sais pas ce qu'on doit faire de celle qui lui est opposée, et je ne vois pas pourquoi Grew n’a pas supposé deux trous pour aérer 1'embryon. Mais ce qu'il y a de plus singulier dans ce fait, c'est que sur certaines graines de la même famille, lorsqu'on les examine à une époque un peu voisine de la maturité, lempreinte qui correspond à la radicule de l'embryon ne s'observe aucunement, tandis que l’autre empreinte est fort bien dessinée. Je citerai comme un exemple de ce que j'a- vance la figure 10 (pl. 1 ), qui représente le côté du hile du Cassia marylandica.

Ce n’est pas cependant par cette considération que nous avions été amenés à révoquer en doute l'existence du trou de Grew, mais plutôt par la nature des recherches qui nous ont prouvé que les perforations de membranes admises par quel- ques physiologistes ne sont que des cellules ou des globules transparens sur leur centre, recherches qui nous ont de plus en plus convaincus que la nature ne se servoit pas, pour opé- rer ses mystères, de pores, érous perforations acces- sibles à nos instrumens d'optique. Mais comme ce n’étoit point par des conséquences d’un ordre de faits différens qu'il nous étoit permis de renverser un fait admis par tant de physiolo-

(1) C’est l’organe que M. Savi désigne sous le nom de Glandula basilaris ( Mé- moire sur les genres Phaseolus et Dolichos, Giorn. dei letter., 1824).

Mém. du Muséum. 1. 14. 18

134 MÉMOIRE CONCERNANT L'OUVERTURE

gistes justement célèbres, nous résolñmes de procéder à la solution du problème de l’ovulepär des observations.et des dissections microscopiques faites sur le frais; ét tant quelles ovules ont continué de se'féconder et de croître, nous n'a- vons cessé un seul jour de poursuivre ce genre derrecherches:

Le procédé. que nous avons suivi étant le:mème dans un travail. qui avoit pour but:de: voirla même chose sur: des individus différens ; nous allons le décrire-en peu de mots, afin de n'être pas obligés de Ie rappeler à ee observation spéciale... oi

: Examiner et dessiner ? Guule non fécondé aw grossissement de cenit.du microscope de M. Selligue;letiaprès.avoir distinc= tement! reconnu le! point que MR Brown désigne sous le nom, de, perforation, ramener l’objet ‘au simple grossissez ment d’une loupe; couper l'extrémité de cette: partie sup posée perforée, et cela de manière à:ce quella coupe eûtlieu précisément entre ce que M. R: Brown désigne sous lernom de-membrane interne et entre la perforation-externe ; placer de:.champ ‘cette extrémité circulairement coupée, et lexa= miner.de nouveaudans:cette position à un: grossissement de cent: diamètres;tafin de reconnoitre si les rayons lumineux passeroient à travers cette perforation sans-être brisés parles mailles d’un:tissumembraneux ;'enfin, examiner comparati- vement la même prétendue perforation surdes graines avan= cées, et en reconnoître et'la nature et les rapports avecles membranes externes: et internes de la graine: telle ‘est la marche que nous avons suivie‘dans cette sorte de recherches, qui asfait passer successivement sous nos yeux/un assez grand nombre d’ovules'et de'grainés'appartemant à des genres bien

DU TEST DES GRAINES. 135

éloignés les uns des autres, parmi lesquels nous citerons les Cassia, le Canna indica, le Cardiospermum halicacabum, \e Samolus Valerandi, le Pontederia cordata, le ‘Papaser rheas, le Lythrum-salicaria,le Datisca cannabina, \e Can- nabis sativa, le Zygophyllum fabago, le Fagonia cretica; le Zygophyllum morgsana, le Pesanum harmala, \e Che- lidonium majus, le: Sinapis nigra, le Queria canadensis, bien des Phaséolées, le Lychnis dioica, le Cucubalus behen, le Saponaria vesicaria ; etc.

Les ovales non fécondés des diverses plantes affectant des formes non moins variées que les graines, ce seroit sacrifier la clarté et l'exactitude au laconisme que de généraliser la question; il nous paroît plus convenable de faire l'application du procédé ci-dessus décrit aux ovules de trois ou quatre plantes qui peuvent fournir autant de types différens, et nous commencerons par le Pontederia cordata.

L’ovule non fécondé du Pontederia cordata (pl.», fig. 2), observé au grossissement déjà indiqué, est bien propre à ex- pliquer l'illusion qui, d'après nous, auroiït porté MM. Thomas Smith et R. Brown a admettre une perforation dans l’ovule ; l'illusion mème est si complète, que nous sommes persuadés d'avance qu'il n'est aucun botaniste qui ne se trouve disposé à se ranger de l'avis des deux savans Anglais à la simple ins- pection, et sans le secours d’aucune dissection anatomique.

L'ovule de cette espèce s'attache au sommet du Placenta par un Raphe vertical (5) de la base duquel monte, avec adhérence, un Nucleus ventru qui s’étrangle au-dessus de son sommet pour former une espèce de cylindre (2) transpa- rent, dont l'extrémité horizontalement aplatie (a) se dessine

18 *

136 MÉMOIRE CONCERNANT L' OUVERTURE

comme le seroit la perforation décrite par M. Brown, et en occupe exactement la place. Mais si l’on coupe avec dextérité ce cylindre (2) un peu au-dessus du sommet (a), et qu’on le fixe sur le porte-objet par la surface amputée, il dèvient évident que ce grand tron est un tissu composé des mêmes cellules qui recouvrent tout l’ovule, et en forment pour ainsi dire le Tes# (fig. 3). Deux circonstances concouroïent à l'illusion quand l’ovule non mutilé étoit observé, appliqué par le flanc sur le porte-obijet: 1°. la portion du Test forme au bout de ce cylindre une légère dépression ; or, une dépression observée. de profil à Vextré- mité d’un cylindre simule Porifice d’un trou: 20. les cellules à l'extrémité que nous décrivons ne sont pas'infiltrées de sub- stances capables de nuire à leur transparence; en sorte que cette portion diaphane contrastant avec la partie opaque occu- péeparle Nucleus,ajoute encore à lapremièresource d’illusion. “L'ovule du Sénapis rigra (pl. v, fig. 5) qui forme, ainsi que celui du Papaver rheas (pl. 2, fig. 18), le second type des ovules, sous le rapport du genre d'observations qui nous occupe, est peut-être encore plus propre que celui du Pontederia cordata à mettre dans tout son ‘jour l'explication et la confirmation de ce que ‘nous venons d’avancer. Les cellules de la prétendue perforation y sont si grandes , et se

‘dessinent si bien quand on place la section transversale de

champ et en collant la surface amputée sur le porte-objet, qu’il est impossible de ne pas s'en faire une idée exacte (pl: 1,

fig. 6, et pl. 2, fig. 18); et pourtant cette portion transpa-

rante du Test, en s’affaissant un peu vers l’intérieur de l’ovule, présente avec une illusion complète l’image de l’orifice d’une

DU TEST DES GRAINES. 137

ouverture, quand l’ovule entier est couché sur le flanc.

Dans les ovules des Zygophyllum morgsana, fabago (pl. 1, fig. 2),.et Peganum harmala.(pl. 2, fig. 13,14, et 15), qui peuvent servir de troisième type, la dépression (ou prétendue. perforation) prend un caractère tel qu'on pourroit en comparer:le profil à deux lobes, dans l’interstice desquels le sommet.du Mycleus s’avance souvent jusqu’à for- mer un troisième lobe. Sur le Zygophyllum fabago (pl. 1, fig. 3), en pressant avec l'instrument l’amande (Nucleus), nous avons pu voir l'extrémité de. ce dernier organe, cédant à l'effort de la pression, sortir par l'interstice des deux lobes, fait qui sembleroit confirmer pleinement ce que dit M. R. Brown au sujet de l’ovule du Æzrgra (x), si ce phénomène ne s’étoit pas toujours offert à nos yeux avec des,circonstances qui ac- compagnent la rupture d’un tissu extérieur. Car, à mesure que nous pressions le Vucleus, il se formoit au prétendu trou une vésicule qui n'éclatoit que lorsque la pression aug- -mentant forçoit sa membrane à. se déchirer. Le Nucleus dont la pointe semble former sur le sommet. de ces ovules. un troisième lobe, ne fait donc que pousser le T'es, sans cesser d'en être revêtu.

À l'égard de ces sortes d'ovules, nous n'avons pas manqué de varier nos procédés; tantôt.nous! avons observé.le pré- tendu trou par réflexion et de champ, et cette portion réflé- chissoit la lumière comme le font les simples, cavités, et non comme.le feroit la perforation (pl. 2, fig. 14); tantôt nous avons. cherché à enlever le T'es de l’ovule à partir de

(1) Æpice acutiusculo lœævi aperturam, membranæ internæ attingente (Loc. cit.).

138 MÉMOIRE CONCERNANT L'OUVERTURE

la partie inférieure à la dépression, à obtenir ainsi une mem- brane simple qui s ’étendoit sur le porte-objet sans se bosseler en deux lobes, et renfermoit dans son centre la trace de l’or- gane que nous cherchions à étudier; et alors, ce tissu ne pa- roissoit nulle part avoir subi la moindre solution de conti- nuité. On peut se faire une idée de cette dernière observa- tion par la figure que nous avons donnée du trou ovulaire du Peganum harmala XL. (pl. 2, fig. 15).

IL est inutile de faire observer que si la cavité formée par cetie prétendue perforation étoit trop profonde, on seroit exposé à n'intéresser dans une coupe transversale que, les bords de l’orifice, et que dans ce cas on auroit réellement un trou ou plutôt un anneau sur le porte-objet; mais l'habitude de ces dissections apprend à échapper à cette cause d'erreurs.

Il est des ovules conformés comme celui des Dianthées,

Crucifères et des Papaver, sur lesquels la portion qui corres-

pond à la prétendue perforation des autres ovules n’offre pas la moindre image d'une dépression même. On y voit les rangs des cellules, au lieu de se terminer brusquement à ce point comme dans les ovules déjà cités, revenir au con- traire sur eux-mêmes, et décrire plus ou moins régulièrement des ellipses concentriques dont les deux bouts, au lieu de se rejoindre, rentrent parallèlement dans le pa ombilical , fort court, qui attache l’ovule au Placenta. Nous citerons comme un exemple assez pittoresque de ce que nous avan- cons, l'ovule du Sarnolus Valerandi (pl.x1, fig. 7).

Il est d'autres ovules, fes que gelui da Paie cannabina,

quer, je ne dis pas une trace, mais même une place qui puisse.

DU TEST DES GRAINES. 139 correspondre à la perforation des autres graines (pl 1, fig. 4). Dans le Cannabis sativa on voit radicule s'enfoncer telle- ment sous style que, s’il falloit une perforation pour la fé- condation, cette perforation ne pourroit exister que dans le centre des trois stigmates, cependant il est impossible d’en trouver la trace. Enfin l'ovule et la graine du Cardiospermum halicacabin Sont éminemment propres à détruire l'idée qu'on s'était formée de la perforation décrite par M. Brown. Près de l'échancrure de la tache blanche qui forme comme l’arille de cet ovule avancé en âge, on voit à la vérité un point dune couleur plus foncée, mais ce point n’y présente pas la moindre image d’une dépression : il est lisse comme le reste du Test; ensuite si l'on enlève l'épiderme, et que par des coupes transversales successives on cherche à arriver jusqu’à la radicule, on ne surprendra aucune espèce de trace de canal: l’espace qui sépare la pointe de la radicule est tellement éloi- ghé de ce point par deux ou trois couches en spirales, qu'il faudroit forcer beaucoup lanalogie pour avancer que la radi-

cale correspond à cette perforation supposée, et même pour y décrire une perforation. AA TPn’est pas inutile de faire observer que la direction de cétte prétendue perforation varie autant que la direction et le: point d’inserüon du pédicule de l’ovule (podosperme),. Dans le Portederia cordata et les Rutacées, cette prétendue perforation fait face à la base du style; dans les Papaver elle regarde la elcison placentaire, et se trouve quelquefois infé- rieüre au rèste de l'ovule; dans les Paronychiées elle re- garde 14 base de l’ovaire ; dans les Dianthées elle fait face au Placéñté etc; ete. ° NES

F46 MÉMOIRE CONCERNANT L' OUVERTURE :| Misiitenant,, si mous: passons-de Fovüle non fécondé à l'o- vale parvenu son: summurn d'dccroïssement, c’est-à-dire à lu graine; "ik{est “évident que j'puisquet l’ovuler n'est :pas perforé sur le point qu'ôn'régardoit comme une: perfo- ration; la grainé0né peutpaslètres davantage: 0Cependant cette préterid te p erforationiprésente une cavité telle-sur'cer- täines ‘graines, sure haricot; par rexémple,; qu'elle test à pers près, pour” servir d’unierexpréssion de: Grew; de la grandeur qu il'faut pour ÿ passer une 7. corde d'é- pinétté\(p: 5 à; ‘eu c'est Pr que” Yobservation: s'est arrêtée depüis” publication" à de volume de lAnwtomie des Plantes: Bb 259 sb éonicra eslinsninexs 20rreniere Mais Ja° meilléure manière ‘de’ réconnoître que :surices graines cette” perforation äpparente n est qu'une cavité, c’est d'étudier abord au microscope Ja disposition et les de siüns des cellules qui composent la couche extérieure du Test deces' grainés ; ét'en étudiant ensuite séparément l’organisa- tion du fond de la cavité obtenue: par descoupes transver- sales Successivés, 6m s’dssurera que lasuperficieletles cellules des parois mntérnes dü/ trou prétendu ne diffèrent en rien de celtes du Test? ‘un MO; que le Test se-montre: dans cette viré £ans atieune solution dercontinuitée #152n1 2 562 89 #1 ® Sur les graines qui lieude-cette cavitérn SÉRIE qu'une taéhe; ilest bien plus facile de s'assurer qué-læ fcouche/des te Iles à internes du Test ya passubi lamoindré interruption ‘dans son tissu (Cassia marylandica Lpphw, fig ro:a)s1fo- | vie et Jai graine ne. sont donc-pointperforés ; et-la féconda- on a pas besoin :d LEE OMRAAMARENET auypoint lem- bryon doit naître. ME 1 Ssa 6 .svée M

DU TEST DES: GRAINES: : 141

Cependant quel rôle joue/cette cavité :sur l’ovule.et sur la graine? car enfin puisqu’ellé est.si.souvent en harmonie avec la direction de la radicule ; il faut bien que sa présence tienne à des causes constantes d'organisation, :

Nous avons eu d’autant:plus à cœur de nous occuper de ce point de vue , que nous. étions bien sûrs d'avance que l’é- tude de cette perforation apparente nous amèneroit naturelle- ment à la connoissance de la nature de la seconde impression qui, sur certaines graines, se remarque symétriquement. de l’autre côté du hile. Les recherches relatives à cette question ont été faites sur les ovules et les graines des Crucifères et des Légumineuses. En examinant les graines de ces deux familles à une époque intermédiaire entre la fécondation et la matu- rité, on voit évidemment que c'est sur la prétendue perfora- tion que s'insère un sac intérieur toujours distinct sur tout le reste de sasurface de la surface interne du tégument extérieur (Test), et dont les parois examinées au microscope sont com- posées, comme le £esf, d’une couche externe de cellulles que j'appelle épiderme, d’une couche interne, et d’une couche intermédiaire et moins simple que les deux autres, qui revient à ce qu’on nomme quelquefois parenchyme. Ainsi l'extrémité de ce sac s’insère sur la face interne du Z'esf qui correspond à l'apparence externe d’une perforation; cette extrémité en suivant le développement du sac a entrainé intérieurement le point d’adhérence, et a produit une cavité; l’orifice de cette cavité étant formé uniquement par le pli circulaire de la couche externe des cellules du Test, cellules qui ne sont point, à l'époque de la fécondation, infiltrées de substances

M ém. du Museum. 1. 14. ‘19

142 MÉMOIRE CONCERNANT L'OUVERTURE

capables de les rendre opaques, la transparence de leurs pa- rois à produit toute l'illusion’ et a fait admettre l'existence d’un trou.

Ce sac, dont nous allons étudier la nature et le développe- ment, n'est autre que la Sécondine de Grew (r) et l’amande de Rich. et de M: R. Brown, ainsi qu'il est facile de la recon- noître sur la nature, malgré la divergence des explications de ces trois auteurs. Nous ne croÿons pas nous tromper davan- tage en conjecturant que cel sac est le mème organe que M. Mirbel (2) a désigné sous le nom de Périsperme rédiut à l'état de pellicule presque invisible dans les Crucifères , et M: Aug. de Saint-Hilaire (3) dans les Malvées, mais le pre- mier d’une manière si peu prononcée encore, et le second d'une manière si laconique, qu'un auteur qui vient d'écrire tout récemment sur les caractères tirés de l'embryon par M. De Candolle, dans la classificationdesCrucifères, M. Gay(4), ayant entrevu entre la radiculé et les cotylédons du Brassica oléracea une pellicule, ne paroïît pas avoir aperçu dans cette

membrane l’analogue de l'organe annoncé, il nya pas long- temps, par les deux auteurs ci-dessus cités. *

Pour retrouver lé-type d’une synonymie déjà assez nom- breusé, nous n'avons eu besoin que: de poursuivre ce genre d'étude sur le mème ordre de graines, et de les disséquer avec précaution, non pas depuis l'époque de la fécondation, car à

+ | ; ADR Ë à à Al

RIT Anatomie des Plantes, Paris 1675, p: 212. (2) Ann: des. Sc; nat, tom.6, pu 2661et suiv. ; - £ (3) Nouv. Bull. des Sc. de la Soc. philomat. de Paris, déc. 1825, p. 87. (4) Annal des Sc. nat. , tom. 7; P: 389 et suiv.

DU TEST DES GRAINES. 143 cet instant nous doutons que la dissection de l’intérieur de ces ovules soit -praticable, mais, depuis une époque un, peu plus avancée, jusqu'à cet état la graine est complète,sans être mûre. À l’époque de la, maturité, le:sac dont nous parlons s’agglutine tellement, aux parois internes du , T'es, que..les auteurs,en général l'ont décrit comme faisant partie de cetégu- ment, et que M. De Candolle, dans ses Mémoires sur les Légumineuses (1), tout en rappelant l’opinion de M. Trévi- ranus au sujet de l'existence du périsperme des Légumineuses, n'a pas cru devoir repousser l'opinion généralement admise sur l’absence, d’un e/bwumen dans les graines de cette famille.

Pour en revenir à l’histoire naturelle de cet organe, nous prendrons pour sujet de la démonstration lovale d’un Szza- pis. Dès qu'on peut rencontrer. un embryon. dans de tels ovules, on le trouve droit:(pl..2, fig. 20).et. étroitement renfermé dans le sac qui s'insère évidemment par sa pointe, ainsi que nous l'avons dit plus, haut, sur la, face intérieure de l'empreinte que Grew a regardée comme une perfora- tion, Ce sac continuant. à se developper, ou à céder à l'em- bryon qui se développe, trouve bientôt dans.les. paroïs du T'est un obstacle à son développement.en ligne.droite; ilcest forcé, ainsi que l'embryon qu'il recèle, de se.fléchir vers. le côté du Test. opposé. à.son point. d'insertion. . Bientôt, ,en vertu de cette direction combinée avec l'accroissement. ra- pide de l'embryon, les cotylédons de celui-ci sont forcés de se rapprocher de la radicule; et il arrive un-instant ces deux parties opposées de l’embrÿon ne-sont plus séparées

(1) Page 58. *

19

4 MÉMOIRE CONCERNANT L'OUVERTURE ÿé une ‘de l'autre que par les deux parois comprimées du sac qui tapissent, l’une les cotylédons, et l’autre la radicule.

Ce sont ces deux parois que M. Gay a aperçues entre les

“cotylédons et la radicule du Brassica oleracea, et qu'il a prises pour un simple Reset de la membrane interne du Test, sans doute parce qu'il n’a eu occasion de les étudier ques sur la graine müre. * L'histoire de la graine du MeZilotus n’est pas différentes; je présente sur la planche l'embryon de’ cette dernière graine dans l’état de l'extrême jeunesse, et sorti de son sac CPE D}, fig. 20 ); ensuite dahs un état plus avancé, soit émprisonné dans cet organe (fig. 19), soit nu (fig. pi) L'histoire d’un | Sinapis et d’un Melilotus, sous ce rapport, est celle de toutes fes Crucifères et Légumineuses à embryon condupliqué.

Quant aux graines de ces deux familles à embryon droit, l'étude doit en être faite surtout sur le frais, parce que le sac

touchant par toute sa surface les paroïs internes du Z'esf, il devient souvent difficile à la maturité d’en trouver une portion qui puisse se détacher du T'esf sans altération. Il faut en dire autant de P Hippocastane et de la Châtaigne, enfin de toutes les graines en général décrites commé étant dépour- vues de périsperme. Sur l'Hippocastane et la Châtaigne ce sac | prend ? à la maturité la couleur rougeâtre ‘et la consistance _cassante que chacun à remarquées sur la membrane qui enve- loppe leur embryon. Nous devons faire observertdeux choses avant de passer à un autre point de vue : 1°. Dans les graines embryon condupliqué la radicule et la pointe correspon- dante du sac semblent emprisonnées dans une espèce d’étui, ce qui vient de ce que le mode de pression exercée sur les pa-

Du TEST DES GRAINES. 145

rois du Test par l embryon qui se développe, n’a à porté que sur deux points placés symétriquement de chaque côté du furicule, en sorte que la portion intermédiaire quin'a subi aucune pression, si.ce, n'est la pression latérale, est restée comme, une cloison :autour de la radicule à laquelle elle semble servir de moule. 20: Quand nous avons dit que, JE pointe du sac s’inséroit sur la face interne de ce qu on croyoit une perforation, nous n'avons pas eu la prétention de. nier que ce point soit aussi le point, d'insertion de la couche in- terne du Test, en sorte que le point d'insertion du sac, se . feroit plutôt près de lui que sur sa face même, et qu ‘il pour- roit dans d’autres graines se faire sur un point plus éloi- gné de la prétendue perforation. Mais comme cette question tient à des considérations nouvelles, et qui ne seroient peut- être pas entendues ici, nous avons préféré décrire l’ovule des Légumineuses et des Crucifères, cette distinction d’inser- tion ne sauroit être démontrée à l’œil, en nous contentant dans cette circonstance d’énoncer simplement cette modifi- cation de notre idée.

Afin d'étudier d'une manière plus intelligible V analogie du sac dont nous venons d'exposer la synonymie et le dévelop- pement, il ne nous paroît pas inutile de revenir sur l’his- toire de la graine des Céréales, que nous avons publiée en oct. et noy. 1825 (1 j

Nous: y avons démontré que le périsperme des, Céréales n’est dans le principe qu’un sac inséré sur le sillon médian de la graine , et dont les cellules sont remplies d’une si grande

(1) Ann. des Sc. nat.

146 MÉMOIRE CONCERNANT L'OUVERTURE

qrantié de sucs gommeux et .aqueux, qu'avant de l'avoir épuisé par un certain séjour dans l’eau, elles sont à peine apercevables, et que cet organe De out dans cet état à la substance que les’ auteurs; ont décrite si souvent sous le nom d'arnnios de mucilage. Lorsque l’eau a dépouillé les cel- lules de ce sac de tous leurs sucs gommeux, et qu'un petit séjour dans ds alcool les a dépouillées de l’eau qu’elles renfer- ment encore, ces © cellules se dessinent si bien sur le,porte- objet qw on ne peut plus élever le moindre doute sur l’orga- nisation de ce prétendu mucilage.

SI Ce sac, en se développant à avec l embryon que la fécon- dation a fait naître à sa base, continuoit à n’élaborer que des sucs gommeux , il arriveroit un instant ces sucs s infiltrant à travers les parois des cellules comprimées par l embryon, les parois de ces cellules s ’appliqueroient les unes contre les autres, et ne présenteroient plus à la loupe que l’image d’une simple pellicule qu’il seroit souvent très-dificile de distin- guer des paroïs du péricarpe. Il arrive au contraire. que dans le sein de chaque cellule , et aux dépens. de la substance gom- meuse, se forment d’autres cellules (grains de : fécule) infil- trées d'une substance analogue , et dont les parois, devennes rigides et imperméables à l’eau, à la température ordinaire, constituent, en distendant les celltles-mères. la substance du péfispérme TATINEUXS 0 ul re

Appliquons maintenant ces principes à l histoire. du sac de la graine des Crucifères et des Légumineuses. Ce sac est, tel que le périsperme non fécondé des Céréales , composé de L lules” infiltrées de substances gommeuses. À une certaine époque , ï et dans certaines graines de la seconde, de. ces fa-

pu TeST DES GRAINES. 147:

milles, ce sac est si épaissi, dans le Cassia mary lardica par exemple ( pl. 1, fig. 11e), quel œil le plus prévenu ne pour: roït en méconnoître l’analogie avec le périsperme farineux de certaines graines. Mais les cellules de ce sac dans les Légumi- neuses, etc., au lieu d’ élaborer des cellules féculentes (grains de fécule), se dépouillent de leur substance gommeuse au profit de l ss so qui les comprime et les distend; leurs pa= rois s’affaissent et s’agglutinent les unes contre les autres; et bientôt, quelque compliquée que soit la structure de cet or- gane, il se réduit à l'aspect d’une pellicule à peine visible à à l'œil nu : car l'épaisseur d’une paroi de cellule ayant à peine -+- de millimètre, quand on supposeroit les couches de cellules de ce sac an nombre de 20, cela ne feroit jamais que 40 parois appliquées les unes contre les autres après l’é- SE des cellules: or #°- de millimètre (ce qui revient à de millimètre) ne forment : à la simple loupe que l’équi- valent d’une pellicule.

Le sac des Légumineuses et des Crucifères est donc un pé- risperme, mais un périsperme qui a épuisé ses fonctions avant la maturité, tandis que les périspermes farineux les continuent une nouvelle espèce d’ élaboration , pour ne commencer à s épuiser que lorque la germination commence. La chalaze de ce périsperme, ‘où plutôt son point d'insertion, se fait ou bien dans le voisinage, ou bien immédiatement Hdi de la tache qu on regar doit comme une perforation, et contribue à entraîner cette portion du Test dans VPintérieur de la graine, jusqu'à y produire une cavité qui simule une ouverture. Quand le périsperme a été réellement farineux, et que son. point d'insertion a eu lieu à la partie opposée du hile, alors,

CAAT

148. d Mémoire CONCERNANT L' dora

bien loin de voir dans. ïk empreinte de cette insertion équiva- lent de la prétendue perforation des autres graines, on à ap- pelé cette empreinte, chalaze, par, exemple dans le genre Euphorbe, certes la chalaze. affecte réellement la forme d’une cavité. aile cris roi

Les conséquences Fe cette : étude nous conduisent ? à différer d'opinion tantôt avec un auteur et tantôt avec un autre. Ainsi nous sommes COnvaincus que non-seulemient le nombre des membranes admises par M. R. Brown dans la généralité des graines étoit difficile ? à admettre, et encore plus difficile à dé- montrer , mais même qu en, suivant la méthode du savant Anglais,nousnous verrions forcés d’ admettre six membranes, dont trois (couche externe de cellules, couche interne et cot-

che.intermédiaire ou parénch re) pourle Test, ettrois De

Je Sac périspermatique;. mais ce ne seroit de notre part qu une

F

distinction superflue qui ne rouleroit que sur les mots, puis- que telle est la structure du péricarpe et de tous les S'ÉURe vésiculeux. Ensuite il nous paroît bien plus naturel n’a- voir égard dans ti distribution. des tégumens d’une graine qu'à. la séparation des parois; car Ja séparation de subétänce indique toujours une séparation de fonctions, et dés-lors il

devient aisé de distinguer,un organe, quelle. que ‘soit Ja com-

plication de.son tissu. Nous différerons encore d< opinion avec le:même auteur, en ce que nous regardons comme évident

que. la radicule. de l'embryon est toujours, ainsi ‘que le reste

de l'embryon, emprisonnée exactement dans le sac périsper-

‘matique ;.que jamais elle n’est en contact avec le Test, et que

ce prolongement décrit par le savant Anglais, comme unissant la radicule au T'esé, ne nous paroît autre chose que l'extrémité

DU Tesr DES GRAINES. 149

FAN T cn 10

du sac. qui d’un côté s ‘insère sur le Test, et ‘de Tautre se colle, comme une pellicule, si étroitemeut surl embryon, que M. R. Brown, n'aura pas hésité à la prendre pour un prolon- gement de la substance de la radicule. Nous irons méme plas loin, et en ce point nous différerons d’ opinion avec un auteur non,moins célèbre; il n'y a point d’embryon extraire, €*est- à-dire d’ embryon. qui soit en contact par une de ses faces avec le Test, et par l’autre avec le périsperme. illusion n’est venue que de ce qu ‘il arrive qu une portion du sac ee rispermatique, plus comprimé d un côté que de l’autre, s'est beaucoup plus iufiltré du côté de la moindre pressions én sorte que le côté moins infiltré étant réduit, la manière déjà décrite, à l’état d’une simple pellicule, adhère quelque- fois en entier contre la paroï correspondante du T'esé aux yeux de celui qui dissèque la graine. Mais si l’on étudie la graine à tous les âges et avec une certaine précaution, il est facile de se convaincre que dans les Dianthées, etc., pas plus que dans les Graminées l'embryon ne cesse d'être enveloppé sur toute Sa surface par le sac qui devient périsperme. SA arrive que le sac périspermatique se remplisse de fé- an en suivant la marche et l'inflexion ordinaire * certains embryons de Crucifères et de Légumineuses, on aura alors le périsperme des embryons que M. Richard père’a appélés ARRe et c’est par le moyen de ces sortes d'organes qu'on pourra se faire une idée plus exacte de que nous _venons d'avancer au sujet des embryons, selon nous, mal à propos nommés extraires. Ce considérations nous amènent , plus naturellement qu ’elles ne semblent le faire au premier coup d'œil, à l’étude Mém. du Muséum. t 14. 5694 "81

150 MÉmMoirt CONCERNANT L'ÜOUVERTURE

de la seconde empreinte qui existe symétriquementde l'autre côté du hile ; et le rapprochementique ce fait va nous fournir sera une conquête de plus en faveur.d’un-système d’organi- sation que nous poursuivons depuis trois ans, et qui formé un cadre dans lequel toutes nos recherches se rangent sina- turellement, que nous ne pouvons nous refuser àla pensée, ou peut-être à l'illusion, de le voir accueillir avec GaEtqUE indulgence.

Nous venons d'établir, par des faits que l’on:se plaira sans doute à vérifier , que la perforation apparente est l'empreinte de l'insertion d’un organe interne, qui n’est autre chose que la poche dans laquelle doit naître l'embryon. Ilarrive quel- quefois que la nutrition n’attei:it pas cet organe interne, que le Test se développe seul, et dans ce cas il n’est besoin que d’un peu d’attention pour s'assurer de la! conformité com- plète de cette poche ainsi réduite avec l'autre empréinté dont nous nous occupons maintenant. Soit qu'on examine la prétendue perforation sur l'extérieur du Test, soit qu’on coupe longitudinalement la graine avortée de manière à in- téresser dans la coupe les deux empreintes-etle hile, on ne découvre entre cés deux empreintes aucune différence d’or: . ganisation. Elles offrent toutes deux alors l’image d'une vési- cule recouverte par le Tesé, insérée. sur las: face! interne de ce tégument, et dans laquelle 5” “emboîtent ‘une deux autres vésicules à parois plus ou moins épaissies! Or, l expé- rience et l’observation viennent de nous apprendre que ces deux empreintes ainsi réduites, celle qui occupe la’place de la prétendue perforation n’est autre chose que l'insertion la chalaze d'un véritable périsperme dans lequel doit

DU TESTIDES GRAINES : 191 se développer l'embryon. Nous ne croyons donc pas nous écarter des règles de l’analogie en ayançant que la seconde empreinte -n'ést pas autre chose; que c’est l'insertion d’un organe interne dans\ile sein duquel un embryon auroit naître si la fécondation avoit pu l’atteindre, en sorte que dans, ce cas la graine eût été bi-embryonée. Qu'on ne pense pas que ce soit ici un simple aperçu que ne puisse appuyer l'expérience. Toutes les graines bi-embryonées (Æs- culus hippocastanum , Castanea vesca , Amygdalus cOm- munis, etc.) que nous avons eu l’occasion d'examiner nous ont toujours offert les deux embryons exactement empri- sonués chacun dans une poche périspermatique particulière , dont les points d'insertion correspondoient à deux points. placés symétriquement près du hile.

On. auroit tort d'opposér à cette assertion, comme une objection de quelque valeur, la constance de l'avortement de cette-empreinte. Rieñin’est plus commun dans le règne de l’organisation que cet oubli de la nature. Dans le Ponte- deria cordata (x), on ne trouve constamment qu'une loge fertile, les deux ‘autres n’acquièrent jamais une dimension plus grande que l’empreinte dont nous parlons; elles restent toujours.tellement rédaites, que sans un peu de soin de la part de l’observateur l'ovaire paréîtroit exactement uniloculaire. Comment prouvons-nous qu'il y a dans ce cas avortement ? n'est-ce pas(parce que nous'pouvons montrer des ovaires à trois loges fertiles, soit dans le mème genre soit dans les genres voisins(Asphodélées, parex.)? Grs'il suffit, pour prouver qu'il

(1) Voyez ci-après la note relative à ce genre.

20

= |

252, MÉMOIRE CONCERNANT L'OUVERTURE

y à avortement dans un organe , de le montrer quelquefois fécondé; les embryons jumeaux d’une foule de graines sont bien capables, je pense, de nous fournir ce genre de preuves. -3 Une: fois: que la nature d’un organe a été déterminée, la former qu'il peut revêtir ne change plus sa destination aux -yeux de l'observateur. Il lui suffit de le rencontrer à la même “place; sous quelque modification qu'il se présente. L’empreinte que nous venons d'étudier sera donc, toujours un périsperme avorté, soit qu’elle affecte la forme d’une glande, soit qu’elle » passe à celle. d’une caroncule, soit enfin que s’alongeant dans lesens longitudinal de la graine, elle se présente sous celle d’un Raphe canaliculé. Or, toutes ces formes peuvent être observées sur les graines des genres voisins des Phaseolus. L'étude de ce passage des formes les unes vers les autres dans la même famille mous fera même reconnoitre cet organe dans les graines sur lesquelles il affecte une forme plus modi- fiée,de même que dans celles il semble avoir disparu tout-à- fait. Ainsi , il n’y pas loin de la caroncule de quelques graïnes de Eégumineuses à la caroncule des Zzphorbes ; et pour le ‘remarquer en passant, la caroncule des Æuphorbes présen- Dtant par une coupe transversale deux lobes également con- ! formés, et par conséquent deux organes avortés, il arriveroit > dans ce genre que l'organisation primitive de la graine seroit en harmonie avec l’organisation de l'ovaire, et le nombre ternaire se retrouveroit dans l’un comme dans l’autre de > ces deux systèmes; en,sorte que l’ovule n’y seroit qu'une

répétition da type de l’ovaire. 7 REP E) 2 9m papas loin non plus du Raphe de certains Dolchos au Raphe latéral que l'on remarque sur l’ovule du Ponte-

pu Tesr DES GRAINES 153

deria ordata Cp. 2, fig. 2 a), du Calilia BRAS, et‘sur celui d une foule de plantes. ! BerO OU en jrs £

. Pour faire comprendre plüs ‘clairement notre: pensée,.et pour aborder hardiment la question; qu’on se représente une anthère ordinairement bilobée, maïs dont unlobe ait avorté, telle enfin que je l'ai dessinée (pl 13, fig. 18 d, dutom.4des Annal. des Sc. naturelles), on ne manquera pas de décou- vrir entre la structure des ovules dont'célui du Pontederia

peut être le type et la structure de l’anthère -avortée: une stricte analogie. 5

Le lobe fertile de l’anthère correspond au TA l’ovule; le vaisseau médian du funicule de l'ovule représente le vaisseau médian du filament; et s’il n’y avoit pas eusavor- tement dans celui des côtés du funicule ét du filament qui est opposé au lobe pollinifère et an ANwcleus embryoné, l’anthère eût possédé deux lobes et la graine deux Nucleus. Mais il est bon de remarquer que dans cette supposition! les deux ]Vcleus de la graine ne se seroient pas dessinés comme les deux lobes de l’anthère, par üne raison qu'il.est facile de concevoir. Dans les ovules, la résine se porte: vers le Testa, en remplit les cellules et les rend rigides; dans un anthère, au contraire, la résine se porte vers les cellules du centre de l'organe, vers les graines de pollens en sorte, que dans les anthères ce que l’on pourroit nommer T'eséa se moule sur les deux lobes sacs internes, et que dans la graine bi-embryonée, au contraire, les déax sa@s périsper- : matiques se moulent sur le Tésta et restent par effacés en dehors.

Ajoutons encore que toutes les anthères bi-loculaires ne

194 MÉMOIRE CONGERNANT L "OUVERTURE

sont pas bi-lobées; et l’anthère bi- loculaire des Malvacées a-une si-grande analogie de forme-avec l'ovule dés Crucifères etrdes Dianthées, que! je ne pourroïs avoir sous la main un point de:comparaison plus'pittoresque : car, dans les Mal- vacées, les:deux lobes'internes de’ l’anthère, au lieu de se diriger dans le sens du filainént ; ont croisé la direction du fi- lament et se sont trouvés placés le ‘sommet de l’un vers le point d’insertion de l’autre, en supposant, comme je l’expli- querai plus au long dans un ‘prochain Mémoire, que le point d'insertion des masses pollinifères ait lieu comme le point d'insertion des sacs périspérmatiques tel’ que nous venons de le concevoir. Nous nous arréterons aujourd'hui à cet exposé.

Après l'étude des prétendues perforations de la graine, nous devions chercher à nous faire une idée exacte de la perforation qu’on à décrite au sommet de certains pistils, et principalement de ceux des Conifères et des Cicadées. Or, en nous servant des procédés que nous avons employés dans l'étude de la prétendue perforation du Zygophytlum, nous nous sommes convaincus que la perforation de ces pistils n’étoit autre chose: qu’une dépression entre deux lobes ou une cavité; mais qu'auéune communication organique n’exis- toit entre l'air extérieur et la cavité que ce pistil-surmonte; enfin que, de même qu'il'n’existe aucune solution de conti- nuité du T'esta au-dessus de la prétendue perforation de l’'ovule , de même il n’en existe aucune au fond de la cavité qu’on remarque au sommet des graines de certains genres de Conifères. Nous représentons la figure de lovule non fé- condé du T'huya avec ses deux lobes (pl. », fig. 17) et ses deux ailes; nous le représentons encore à un état voisin de la matu-

DU Tisa DES GRAINES. OT 20 155

rité (fig. 16), À ces deux À âges-différens, ét malgré ces deux formes différentes, le sommet (a).de lovule-et derla graine ne présente qu'une cavité. analogue. à celle.qu’on remarque sur bien des stigmates évidemment imperforés, par exemple sur celui des Mzmnulus, mais aucune espèce de perforation

à travers laquelle un organe interne-se fasse jour (r). CONCLUSION.

Il n'existe aucune perforation sur le Test ces sovules. mi sur le sommet des pistils de Conifères, etc. |

L'ouverture de Grew est l’empreinte de l'insertion. d’un organe périspermatique, c’est une Calaze.

Une foule d’ovules recèlent dans leur sein les élémens de deux ou plusieurs poches à embryon; ce qui rapproche la structure de l’ovule de celle de bien des anthères.

(1) En me servant de l'expression de prstil, je ne prétends pornt me décider contre ceux des auteurs qui, admettent une Cupulerau sommetide l'organe femelle des Conifères. En général , les discussions qui, n’ont pour objet que la, rtepuipolqeie me paroissent si peu utiles aux progres de la science, que je cherche à n’en aborder aucune: Je décris les ‘organes, j’en explique l’analogie, j’en étudie le dévelopement, etje ete rencontrer toujours:sous mai:mrain assez de mots pour me faireentendre.

1ÉOO 9

SUR LE ENT PONTEDERIA.

91 LOI

"Les caractères du genre Pontederia sont restés pendant assez lonig-temps frappés ‘d’une-:cértaine. indécision qui ne permettait ni de regarder le genre comme étant composé d'espèces hoïiogènes, milde le: placer! d'une manière défini- tive dans une. des nombreuses familles. que l’on a, formées aux ‘dépens de la’ classe des monocotylédones.

I ne s’agissoit de rien moins que de savoir si l'ovaire étoit ‘infère ou CHpéreel :sorte” de caractère qui auroit suffi pour tranisportèr cé'genré, ou au moins quelques unes de $es ns ‘d’un bout dela série à l’autre.

Il paroît que Linné avoit: Poeme bien observé ; car dans son Gerera (éd! de1754);ils exprime en ces termes : Germen suprà recéptaculum ; et.ce| ne: fut. que dans.la ‘suite qu ‘1 sembla-émettre des doutes au sujet de la cons- tance ou de Ja généralité \deice caractère, en indiquant, ‘comme sous forme d'exception ;;que les Pontederia pagi- ‘ras et hastata avoient réellement; l'ovaire (Mur- se 1774, et Reich, 1778 ) bios : Ar

>" Jar tout lieu de croire que le 2. foie avoit été le type “primitif de son genre; let: que les doutes-qu'il conçut posté- rieurement lui furent inspirés-par l'analÿse, sur, le sec, du Poritederia cordata ;dont-lacorolle:s’étrangle! quelquefois ‘at déssus de l'ovaire ;"en sorte que si la compression exercée

= Norrcr sur LE GENRE PonNTEepErtAas - 157 pendant la dessiccation- artificielle ggslutine les parois de la corolle contre l'ovaire, il est très-facile de se méprendre de la même manière que Linné paroit,s’être mépris.

M. de Jussieu partagea les dontes de Linné; ou du moins

il crut que l’organisation detoutes-les espèces du genre n’étoit pas identique sous ce rapport. Species quædam, disoit-il, dans le Geréraiplantarums éermine supero: aut. semi-su- Dero juncts afjiriores: Lesautres, sapèces il lés laissoit dans REIN arcissése: nm: s1rmon:isl spot Pre

2 Richards ipère et. M: Kunth- Éhblaque. di: suite: ce “penré sur des bases certaines;-et depuis eux, tous les bota- nistes qui ont-ewàis occuper: d'ne espèce .de Ponrederia ‘nt confirmé-que l’ovaire-étoit supère:. 22:20

>Linné n’avoit admis dans son. genre que. quatre espèces ; P.ovata, vaginalis, cordata:et hastata.. NVidenow.,en.sé- para l’opata, dont ilfitun genre à part.sous le.nom de P/ry- ntiun ; à cause dé:son-double:périgone. Le genre. heteran- théra de Palisot (Lepéanthus Richard, Klore de Mich. ) “né'se distingue réellement des: Pontederia, que.par le nombre “férnaire” de °5es ‘étamines. Une:-circonstance. indiquée..par NE Hooker, dans son £'rozic flora 94: tendait pourtant à ‘attribuer au'senre ae “un-caractère des.plus. -tran- 1chés), si ce caractère n’étoit pas:susceptible d’être considéré comme un accident que l'on peut facilement, ramener. au iype générique des autres espèces. Nous reviendrons sur,cette “explication; après avoir donné mur er générales, s sur lx structuré-des Pontédérées:: ul il aomsitioin 0184p Bes Lo ainsique: neuisesdes a babe °J6S aux jont lun système radieulaire. qui tient de, leur habi- Mém. du Muséurn. t. 14. 27

{ c ; {

158 Noriez SUR LE GENRE PonTEDERTA.

l1G1 QiE {( JOUE 124 I5NSTIZ

tation; 154 abord blanchâtres. et suceulentes , leur épiderme en dlbiliesan finit par leur donner un aspect. bleuâtre; elles ont peu de chevelu, et se rapprochent beaucoup, à tous les âges, de la forme simple que toutes les racines affectent dans le commencement ;de leur évoltion. À. leur: extrémité, elles possèdent, ainsi que. toutes les. racines que l’on fait dévelop- per dans l eau, une. calotte plus ou moins déchirée sur les bords , quel bien des auteurs ont voulu considérer comme un organe à part, et que MM. Corréa de Serra et De Candolle ont surnommé, spongiole,, à cause de l’analogie de sa struc- ture avec un tissu _Spongieux. Tel. étoit aussi. le sentiment de Richard, au sujet. de la calotte terminale des, racines des Pon- tederia, etc., d’après le témoignage deM. Kunth(Nop. Gen., tom. I, P. 212): Neque tamen putandum est, fibres radi- cem perrumpentes particulam epidermudes ai uferre , eä- demque cpidermide vestitas , calyptratas apparere. Imè per. Ace calyptræ. è substantié ipsé-medullæ nascuntur. [/ auteur en dit tout autant de la calotte terminale des Lemna, di Micheli a tant exagéré, par.ses: figures, les rapports de dimension. avec le reste de, la racine.

En rendant compte du Mémoire. de M. De Clos sur de ticelles, eu, mai 1826 (1), nous avions annoncé qué, l'opi- nion que réfute Richard nous paraissoit la seule vraie ; et que

la coife terminale des racines-étoit tellement un fragment,de l'épiderme, qu on. pouvoit presque toujours, ‘retrouver. sur le commencement de la racine l'autre partie de l'épiderme en forme de _gaine ; et affectant tous les caractères. de la

as vine $9 Jp. .OeBr .lsfix osmevuonx nb te1bsogemt ins À (2 (x) Deuxième section du Bull. univ. des Sciences et de l’Industrie, t, vu, n°. 33. FE

NoïTicE SUR LE GENRE PonTEDEenIA. 159

coife de l extrémité. Nos observations avoient été faites sur les racines des branches de Saulé que nous avions $ lais- sées exprès plongées dans l’eau. M: Dutrochet (r), qui sans doutéln’a pas eu connoissance de ce travail fort abrégé , a apporté dernièrement de nou- velles raisons en faveur de l ôpiñion qui tend ? à faire regarder la spongiole comme ün organe à parts et non comme le dé- bris d’un organe déchiré. L'auteur n’a pas cherché à détruire la preuve que nous avions apportée en Fiveut de l “opinion contraire. à pe C © I assure que la spongiole sort tous les printemps de la « pointe de la spongiole éndurcie qui forme le bout du fila- « ment du chevelu, ou de la radicellé produite l añnée précé- « dente; qu’alors spongiole ancienne déviéutune parie « corps de la radicelle; enfin qu'il n°ÿ à qu'une produc- « tion successive de parties nouvelles, de la mème manière « que cela a lieu dans les tiges. D’après lui, le Zmra g10ba « possède une spongiole très-volumineuse relativement aux « dimensions de la racine qui est grèle et blanche, tandis « que la spongiole qui la terimine est renflée et de AE « verte; ce seroit même par l'observation de cette plante « que lon pourroit $e convaincre facilement que dE spon- « giole est bien véritablement | un organe distinct du JEGRDS « de la radicelle. » °° "1° Do 1 OL Nous avons eu occasion d'observer di une manière assez suivie, le développement non- -seulement des radicelles de di- vêrses S plantes, mais encore des radicelles des Lénna ; ; et

a f CRE J BC ; & 2: ë Ù ele ! il

ca) Agent immédiat du mouvement vital, 1826, P- of Fe Suiv.

21*

160 Noricr sur LE GENRE PonrenEnra.

nous croyons pouvoir assurer ‘que la spongiole des Lemna, détachée avec soin de la radicelle, est tout-à-fait blanche, quand on nénlève point avec’elle une portion quelconque de la radicelle ;'que les radicéllés-des Lena; au contraire, SOnt toujours verdätres, surtout sûr Ja ligne qui en forme le canal médulaire. Cette sôifé “Hé on/iomme spongiole, est adhé- rente à ac feuille des. Lerniia dans le principe; sa base s’en détache ‘ensuite ! ‘déchiréé parle développement du corps la ‘racine; et “quoique la racine 66ntinue à croître, cette spongiole, ainsi que | tous les 6rganes inertes, ne reçoit plus d accroissement, ét finie par sé! décomposer sans devenir ja- mais ‘une partie du corps! de la'radiceHe, comme l'avance M: Dutrochet, Quant aux ‘radicellés aquatiques des autres plantes (car c’est sur éllesique Tobservation doit se faire, si on veut se conserver le moÿen ne jamais les perdre de vue), il'est Le, facilé encore’ de'se convaincre que la spon- giole : n’est que Ja partie ‘éxtrémé de’ Vépidérme déchiré par le cône interne de la racihe’qui s’alonge. Pourtcela, il faut étudier une racine à l'instant elle sort de l'écorce ; à cette époque elle ‘n'a de de spongiole. “À mesure que la radicelle se développe on voit un anneau formé par le déchirement circulaire T épiderme; cét anneau s'élargit de plus enplus ; une lacune toujours cr oïssante finit par éloigner: à une grande distance 12” première portion de ? épidérme, d'avec la por- tion extrème qui ‘resté au Bout de li racine en forme de coîle. “Mais si à tous Tes à âges on mesure les cellulés'de latcoïfe et celle de Ja gaine qui entoure le! commencement dé’ la radi- celle, vérra que leurs: dimensions sont restées identiques,

DO

et qué ‘leur accroissement à été! ‘étationnäiré; 'quelquefois

NoricE-SUR LE, GENRE PONTEDERTA. 161

même on apercevra qu'elles Pétae. Ja fois, en vieillissant, le même genre de couleurii..5., 1 21 =

Lorsque la gaîne et.la ai se_sont drones entière- ment, la couche immédiatement inférieure qui sert d’épi- derme à la racine, se déchire de même, par, le dévelop- pement de la couche qui est interne à l'égard de celle-ci; et la radicelle à encore-et. une nouvellesgaine , et une nouvelle spongiole , ce qui rentre entièrement. dans. la théorie du développement du tronc que, nous avons, expliquée. dans notre Mémoire sur le Développement de la Fécule.

- Pour faire jouer-unrôle à part à ce déchirement, on a rap- pelé les expériences deiBonnet;quidécouvrit.qu'en mettant tremper l'extrémité de la racine dans une eau colorée, e/était par la spongiole que la couleur, entrait dans le tissu central de la radicelle. Mais si l’on se rappelle les expériences de Sar- rabat et Mustel, on,se convaincra, qu'ici'il ne se. passe pas autre chose à l'égard des radicelles que ce qui se passe à l’égard du tronc; ce n’est jamais par l ’épiderme que les, sub- stances colorées pénètrent dans le corps du végétal, [mais seulement parles ouvertures artificielles qu’on pratique, soit longitudinalement, soit transversalement, sur leur: surface. Cette-expérience de Bonnet ne fait donc que. confir ‘mer notre

opinion au lieu de Finfirmer, puisqu'ici la, spongiole ne Joue pas; un autre rôle que laicoupe circulaire de écorce j jeune d’un rameau aérien. Je ne nie point que sa présence soit sous ges FARDSPE inaileré à. Ja nutrition, de Ja radicelle; SAT puisque

d TR dinalte Jui roi la Tet soutiens simplement que.la spongiole n'est. qu'un débuis, Le P fépiderme, qui. tend

162 NoTicE SUR LE GENRE PONTEDER1A.

àsé décomposer, pour être remplacé par un autre débris de

la couche immédiatement placée au-dessous de lui; qu’en-

fin, si l'on:se représente la radicelle composée de cônes

emboîtés.les uns dans les’ autres, le cône’ extérieur déchiré

parle cône suivant, formera par son extrémité la spongiole;

que ce-cône suivant subiraà son tour même sort que le

cône primitivement extérieur, et ainsi de suite. Cette digres-

sion, peut-être un peu trop longue, me paroît pourtant mo-

üvée par la nécessité d’allier la physiologie à la botanique

pure, unique moyen d'élever cette dernière au niveau des

autres sciences qui semblaient, pour ainsi dire, la dédaigner.

2°, Le port des Pontederia, Hetéranthera ét Phrynium

Willd.;rapproche céstrois genres des Commelinées. La feuille,

dont:la formeest plus moins arrondie, et souvent échant crée à la base ; s’insère par un pétiole variant en longueur, sur une-gaine dusein de laquelle sort le bouquet de fleurs. Quel-

quefois le bouquet sort des gaines inférieures; souvent il sor-

de la gaine: supérieure qui, dépourvue ordinairement de

limbe ; à reçu de Linné le nom de spathe ou involucre; mais

quidureste jouit de la’structure et de la couleur des feuilles

inférieures. ) HS DBS) re

324 Les: fleurs très-nombreuses sur l’épi du Pontederia

cordata, le sont moins sur celui du P. kastata, encore moins-sur le, P. paginälis ; et sur le Phryniun ovatum

Wälld., et deviennent isolées ‘au bout d’unassez long pé-

doncule: dans les gaines de certains Æeteranthéra Beauv." Dureste,, quand'elles sont disposées en épr; la stractare de

cet organe-peut toujours se ramener à un méhie type. Ainsi, eu-passant du pre au simple , épi du Pontéderia: Core"

9 sl 20cb sldn E, 1 D bôtnod

NoTicE SUR LE GENRE PoNTEDERIA. 163 data L. est formé de fleurs -séssiles autour d’un axe assez épais; elles ne naissent dans Vaisselle, d'aucune stipule ;mais elles sont accompagnées à leur base de poils assez nombreux, et d'un calibre assez remarquable, qui descendent surile thyrse bien au-dessous de insertion du rang inférieur des fleurs. Je ne crains point. d’être; accusé de trop de hardiesse; en assurant que ces poils jouent le rôle de stipules qui, fer- tiles sur la moitié supérieure du thÿrse, sont stériles sur la moitié inférieure. 1188 1e

Dans le Pontederia vaginalis L-et le Phrynium ovatim Willd., les fleurs acquièrent déj un pedoncüle qui devient tellement long dans le Pontederta hastata, queles fleurs de cette espèce imitent l’inflorescence de lOmbelle; et il paroit que Linné y avoit vu une véritable Ombelle, à er juger par l'expression spécifique /Zortbus wmbellatis dont ilse’ sert pour caractériser cette dernière espèce. Mais il ne faut qu'une attention légère pour juger que la différence dans ces infloi rescences n'est qu'apparente, et qu’elle ne vientique du plus ou moins de longueur du pédoncule;, qui, quoique très=court, n’en existe pas moins sur le Pontederta cordata \. :

Lestraits de ressemblance des Pontederia et Heteranthera avec les Commelinées disparoïissentlorsqu'onremonte jusquà la structure de la fleur. Aussi;-des Pontederia de Linné, la seule espèce P. ovata estrestée dans les Commelinées, sousle nom dePÆryrinn. Au reste, la difference: des deux familles nerréside pas.sur des caractères, plus nombreux que ceux qui servent de, ligne de démarcation aux diverses familles des Mo2 nocotylédones.. corolliflorés. Un:périanthe ‘unique dans les: Pontédérées, et double dans les Commelinées, voilà toute la

164 Norrow sûr LE GENRE PoNnTEDERrTA." différence essentielle, différence qui; physiologiquement iexa- ninée ; pourroit bien diminuer de (valeur. Car non-seulement le nombre six existe danstles Pontédérées comme dans les Commelinéés, mais encore la” préfloraison du Pontedertia cordatamême;, dont lastracture semble avoir principalement motivé la séparation desdéux familles; rappelle d’une manière frappaite la structure de fleur des Gornmelinées. On voit que ce qu'on désigne dans le Ponréderiacordata par le mot de lèvre supérieure, et qui se compose de troisdivisionségales presque égales; recouvre dans le bouton la lèvre inférieure quipossède aussi trois &ivisions; en sorte qu'à cet âge la lèvre supérieure formele périanthe inférieur ou calice dés Gomme: linées,'et la lèvre inférieure, le périanthe supérieur ou’corolle. Sidès ce momentles divisions seules du limbe de ce Pontede- riæS alongeoient, et que le tube restät avec la briéveté du jeune âge, il y a tout lieu decroire queles Portederia séroient demeurés danses Commelinées. Mais la base de leur corolle, ens’alongeant en tube dans le Cordata, détruit tout rapport d'insertion ét de préfloraison; et la position horizontale la fleur, en favorisant léquivoque des‘expressions dont la puis- sance est si grande dans la nomenclature, fait que la portion inférieure par la préfloraison devient supérieure par posi- tion:, ét que la supérieure devient l'inférieure. La süpposition que‘nous venons de faire plus haut approche singulièrement dela réalité dans lacorolle des Pontederia hastata li, aqua- tiea Beauv., FI owar., et Leptanthus graminifolius Mich:, sion peut en pareille circonstance.se fier à des fleurs dessé chéés àovaire presque mûr, et à des figures faitestsur le’sec: Notre intention ‘n'étant pas’ de donner une Monographie

Notice SUR LE GENRE PONTEDERIA. 165

complète du genre. Pontederia.,; ce qui demanderoït une étude faite sur le vivant, à l'égard de toutes les espèces ; nous n'insisterons pas trop sur la réunion des deux familles. Mais le hasard ayant fait que nous nous sommes servis tout l’été, pour étudier l’ovule, des fleurs du Pontederia cordata qui fleurit si facilement danses jardins, ilnous a été facile de nous con- vaincre que ce genre avoit été assez mal décrit, et que les ca- ractères essentiels méritoient une réforme. Car les étamines ont été décrites comme étantinsérées trois sur le tube, et trois à la base de la corolle ( Zinné), ou trois sur le limbe, et trois sur le tube (Ægardh: Aphor..bot.), l'ovaire comme étant triloculaire et polysperme. Or, le Pontederia cordata pré- sente une exception importante à ces caractères. Nous ne par- lerons pas de l’ovaire infère d’aprèscertainsauteurs; M. Kunth a fortbien remarqué qu’il étoit supère, etlerreur qu’on nous semble à tort avoir attribuée à Linné est d’autant plus dif ficile à expliquer, que le type du genre linnéen ne paroït pas avoir été le Pontederia cordata, qui seul eût pu produire une certaine illusion, mais bien le Pon£ederia hastata, dont l'ovaire est si gros qu'il ne se laisse jamais emprisonner par la corolle. 66 sb

La corolle. du Pontederia cordata li forme. un tube. qui se divise en s’évasant en six portions à peu près égales, aux- quelles sa position horizontale fait prendre une apparence bilabiée ; les trois divisions supérieures, dont la médiane pa- roit souvent plus grande, forment la lèvre supérieure, - et les-trois divisions inférieures forment l’autre lèvre. Les éta- mines}au nombre.de. six, s’insèrent tout. en,se continuant en relief. jusqu'à la base de la corolle, les trois plus longues

Mém. du Muséurn. 1. 14. 22

166 Norice SUR LE GENRE PONTEDERIA.

chacune sur une des divisions de la lèvre inférieure, les trois plus courtes sur chacune des divisions de la lèvre supérieure, mais de manière que l’étamine médiane est plus courte que les deux autres, et s’insère réellement bien au-dessous d’elles vers la base de la corolle. La surface interne de la corolle est lisse, l’externe velue dans sa moitié inférieure, sa couleur est d’un bleu strié, qui après la dessiccation paroit moucheté par des hachures longitadinales.

Les anthères avant l’anthèse sont bleues ürant sur le vio- let, ovoides et biloculaires. Le filament en est cylindrique et blanc. L’ovaire (pl. 2, fig. 4), d'une forme toujours alongée, occupe à peu près la moitié inférieure du tube. Il possède réellement trois loges, mais dont deux avortées, et tellement réduites que, sur le frais même, on seroit tenté de le croire uniloculaire (fig. r et b): ce qui fait que leurs deux nervures sont trés-rapprochées entre elles et très-distantés de la nervure de la loge fertile. Ces trois nervures se continuent jusqu’au stygmate (&), qu elles rendent trilobé. Le style qui est un peu plus court que l'ovaire, esthérissé, du côté de la loge fertile, d’une rangée de poils presque horizontaux, ou légèrement dirigés en baut, et glanduleux au sommet; tout le reste est glabre. |

La loge fertile (fig. r) ne possède qu'un ovule suspendu au sommet de la cavité, et lisse sur toute sa surface. Le péri- sperme devient farineux; l'embryon cylindrique mais tubé- reux vers sa partie inférieure, et mamelonné à la base, est orthotrope et blanc (fig. 11). j

Dans le Pontederia hastata, au contraire, l'ovaire pos- sède trois loges (fig. 8) qui le rendent triquètre. Les ovules

Norice sur LE GENRE Ponrenerta. 167

y sont si nombreux qu’e en mürissant ils sont détachés du placenta central par les autres qui se développent. La graine ovoïdo-cylindrique se trouve mamelonnée à ses deux bouts, et relevée par neuf côtes fort saillantes qui se réunissent aux deux mamelons (fig. 7 et 12). Le test est rougeâtre, le pé- risperme farineux; l'embryon, tout- à-fait cylindrique (fig. 9) et blanc, forme l’axe dont les deux mamelons seraient les extrémités (fig. 10). à

La graine du Leptanthus gramineus figurée par Hooker, et celle de l'A eteranthera zorteræfolia de Martius, espèce bien voisine de la première , possèdent les mêmes formes exterieures que la graine du Pontederia hastata, telles que nous venons de les décrire.

Parmi les caractères génériques tracés par M. Hooker, il en existe un qui renverroit bien loin le genre Leptanthus , si les modifications qu'y a apportées M. Martius ne nous per- mettoient, ainsi que nous l'avons déjà observé au commen- cement de cette notice, de ramener cette anomalie apparente au type ordinaire des Pontederia. Capsula unilocularis., dit M. Hooker, tripalpis ,polysperma. Semina tit utés tribus fili iformibus valparum medio affixis inserta. Exotic Jlora 94. Voici comment M. Martius modifie ce caractère : Capsula sub- trilocularis, trivalpis , valyulis medio septife- TES, dissepimentis lenuissimis Vix V2) At connalis, semuina dissepinentis duplict serie adnata,. etc. Nov. Gen. p. 7.

Or, il'est facile de concevoir qu'une capsule triloculaire puisse , à la, faveur d’un mode de déchirement, devenir uni- loculaire et. à placentas en apparence pariétaux. Supposez pour cela que les trois placentas, qui en se soudant dos à

22 *

168 É Nonrce SUR LE GENRE Ponrenenii.

dos formoient 1 axe. central, viennent à se séparer | les uns des autres, et ques <chacun d’ eux, suive la cloison contre laquelle il est adossé, il arrivera que les, cloisons, qui n’avoient d'autre ppintd de Sontaos que, leur placenta. commun , or les Hétu enne but avec Ant sutures. ‘On conçoit PARU ce phénomène doit.se présenter fréquemment, quand les liens qui unissent Jes placentas entre eux. sont ou trop délicats, ou. soudés d une manière imparfaite. |

. Peut-être aussi que. le mode de dissection concourt à He plus fréquent ce phénomène, et que, pour ne point altérer de la sorte la capsule il vaudroit mieux la UE trans- versalement qu’en long, et danse j jeune âge ps qu'a l'épo- que à laquelle le développement de la graine à déjà opéré des déchiremens.

. Si nous pesons maintenant la valeur des caractères géné- Hire il nous sera aisé de ; juger que.la graine paroît jouir d’une structure analogue dans toutes les espèces de la famille ; que le nombre des ovules offre des passages qui ne per- mettent pas d’ \ puiser des lignes de démarcation ; ; que l'or- .ganisation de la capsule n’est qu ‘accidentellement différente;

-:que.la corolle se montre tantôt sexfide et tantôt Sexpartite , sans. que. de telles différences se trouvent en harmonie avec des différences de port. ou d autres caractères essentiels ; 3 que le stygmate trilobé paroît être généralement : simples qu'il ne reste donc que le nombre des étamines pour motiver une division dans l’ancien genre Pontederia. Quant à la forme des feuilles, elle nous a paru si variable, que dans certains individus de Pontederia cordata provenus il y a assez long-

NorTice SUR LE GENRE PonTEDERIA. 169

temps de Trianon, et conservés dans la collection de M. De- lessert , elles affectent des formes linéaires si prononcées , qu’on ne sauroit en méconnoître la ressemblance : avec © les frondes du Scolopendrum officinale. à

Toutes ces considérations semblent motiver la réforme des caractères de la famille, et des deux genres SE la ! COIMpOsent, par les expressions suivantes :

Ponrevereæ Knth. Pertanthium tubulosum sex-fidum aut sex-partitumn inferum ; capsula trilocularis 1-aut po- byrsperma, abortu aliquando 1-locularis placentis central dus ; stigma unicum trilobum. Stamina terna vel sex su- periès inferiusve tubo corollæ inserta. Granum opatim costatum, embryo orthotropus in perispermio farinaceo.

Herbæ aquaticæ. Fo vaginantia limbo aut lineart aut ovato et longius breviusve pedunculato. Flores dis sépulrs. di

Genus Pontederia. Stigma corollé brepius , sex par- tt aut sex fidë. Siamina sex infertus He Bbo corollæ SERIES APE

Genus Heteranthera. Stigna longius aut brerius < Co- rollà sex parka. Stamina tria. E

Les espèces de cette famille habitent les étangs les lieux humides de PInde, de l'Afrique et de l'Amérique , et s'é- tendent dans ce dernier continent depuis le 300. de latit. australe ÿ jusqu’ au 40e He èe boréale. Fa

EXPLICATION DES PLANCHES:

A. B. Dans la distribution des figures 0 on a consulté la symétrie, et l’ordre des matières dans leur indication.

PLANCHE I.

Fic. 1. Haricot très-grossi à la loupe. (a) Prétendue perforation du test. (b) Vési- cule que dans le courant de ce Mémoire nous avons regardée comme une cavité primitivement avortée , et qui sans cet avortement eût fourni les mêmes organes que la cavité à embryon.

2. Ovule non fécondé du Zygophyllum fabago L. grossi cent fois. (a) Pré- tendue perforation. (b) Raphe qui dans ces sortes d’ovules est à nos yeux l’analogue de la vésicule (d) de la première figure.

3: Sommité du même ovule dont le test a été déchiré mécaniquement par le nucleus que nous comprimions.

4. Ovule non fécondé du Datisca cannabina L. grossi cent fois; on n’y voit aucune trace de perforation.

5. Ovule non fécondé du Sinapis nigra L. grossi cent fois. (a) Prétendue per—

foration. Le Raphe que l'on voit sur le lobe opposé correspond au point ( b de la fig. 1).

6. Prétendue perforation vue de champ au grossissement dE 100. Ne 7. Ovule non fécondé du Samolus Valerandi L. sur lequel la prétendue per- * foration n’a rien moins que l'apparence d’un trou. k 8. Ovule tres-avancé du Cassia marylandica L. (a) Point devroit se trouver

la prétendue perforation.

9. Embryon du même ; il est vert; et on observe sur ses formes un commence-

ment de conduplication ( ’oyez les fig. 19, 20, 21 de la pl. 2).

10. Côté du hile dela même graine. (a) Point lisse devroit se trouver la pré- tendue perforation , et qui n’en offre pas la moindre trace. (b) Vésicule analogue à la vésicule (6) de la fig. 1. (c) Hile.

11. Section longitudinale de la même graine, destinée à montrer les rapports du péricarpe (f):, du périsperme (e) qui s’oblitère à la maturité, et se réduit à la consistance d’une pellicule , et enfin de l'embryon (d). (a) Point devroit se trouver la prétendue perforation, et sur lequel s'insere le sac périspermatique (e).

PLANCHE Il.

Fic. 1. Ovaire du Pontederia cordata L. destiné à démontrer la loge fertile et le point d'insertion de l’ovule unique. (a) Prétendue perforation. (g) Stig- mate trilobé au sommet par la réunion de trois nervures,

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ExPLICATION DES PLANCHES. 171

Ovule non fécondé de la même espèce. (a) Prétendue perforation. (2) Raphe correspondant à la cavité (b) de la fig. 1 de la pl. 1. (4) Point du cylindre que j'intéressois pour faire la coupe horizontale de la fig. 3.

. Ovaire intègre du même, vu du côté de la loge fertile. . Coupe transversale de cet ovaire. (1) Loge fertile. (j)Loges avortées ; on voit

sur le péricarpe trois points qui sont les traces de chacune des trois nervures qui sillonnent le milieu de la paroï de chaque loge.

. Préfloraison de la même espèce. Les trois étamines plus longues sont indi-

quées en noir, et les autres au trait.

. Fleur et fruit du Pontederia hastata L., à loges fertiles et polyspermes. . Graine du même, coupée longitudinalement à la fig. 10.

Embryon du même.

«

. Embryon du Pontederia cordata L. . Sommet de la graine du Pontederia hastata L., à neuf côtes saillantes.

Sommet de l’ovule non fécondé du Peganum harmala L. , vu de flanc. (a) Prétendue perforation.

Idem, vu de champ et par reflexion. Le point (a) réfléchit la lumiere conime le font les cavités, et non comme le feroit une perforation.

Tdem, vu par réfraction.

Semence mûre du 7'huya occidentalis.

. La même non fécondée et grossie cent fois. Les points (a) des deux figures

- sont entierement recouverts par la membrane qui revêt tout l’organe, et n’offrent à aucun âge la moindre trace de perforation. Ovule non fécondé du Papaver rheas L. (a) Prétendue perforation. (c) Hile.

. Embryon renfermé dans le sac périspermatique du Melilotus officinalis L. . Embryon du même très-jenne et non encore condupliqué.

. Embryon du même, âgé et dépouillé mécaniquement de son sac périsper-

matique.

22. Ovule mûr du même; on n’y trouve aucune trace de perforation (a).

ENUMERATIO PLANTARUM

QUAS IN INSULIS BALEARIBUS COLLEGIT

J. CAMBESSEDES

SOCIET. PHILOM. ET HIST. NAT. PAR.

EARUMQUE CIRCA MARE MEDITERRANEUM DISTRIBUTIO GEOGRAPHICA.

AVERTISSEMENT.

Lis iles Baléares, quoique voisines de nos côtes méridio- nales, et souvent fréquentées par les navires des diverses nations européennes, n'avoient point été jusqu'ici l'objet d’un travail spécial. Antoine Richard, jardinier en chef de Trianon, oncle du célèbre professeur Richard, est le pre- mier qui ait exploré ces îles dans l’intérèt de la botanique. Quoiqu’il soit difficile de fixer d’une manière précise l’époque de son voyage, il est certain cependant qu'il eut lieu avant année 1771, puisque M. Thunberg nous apprend (1) que, passant à Paris à cette époque, 1l y examina la collection de plantes recueillies par Richard à Majorque et à Minorque. Les traditions de famille qui m'ont été communiquées par mon ami M. Achille Richard, n’ont pu me procurer aucune donnée plus positive. Antoine Richard ne publia rien sur ses voyages; mais de retour en France il adressa à Linné une

(1) Voyage au Japon, traduction de Langles, t. 1, p. 48.

Mém. du Museum. it. 14. 23

174 AVERTISSEMENT. collection des plantes qu’il avoit recueillies. Le naturaliste suédois en dressa le catalogue qui existe encore, écrit de sa main, dans la bibliothèque de M. Achille Richard. Ce ma- nuscrit renferme, à côté d’espèces qui appartiennent évidem- ment aux Baléares, telles que Ærenaria balearica, Bunias balearica, Hippocrepis sempervirens (H. balearica), Hy- pericum balearicum , etc., plusieurs autres espèces qui, ne se plaisant que sur les montagnes élevées, ne peuvent par conséquent s’y rencontrer. De ce nombre sont Ændrosace carnea, Alchemilla alpina, Cardamine latifolia, Thlaspi montanum, Chéyranthus erysimoides. Cette considération m'a empêché de faire aucun usage du catalogue de Linné, et me porte à croire qu’en revenant des Baléares, Richard traversa les Pyrénées, et réunit ensemble le fruit de tout son voyage. Je n'ai point dû, par la même raison, mentionner les plantes des Baléares décrites, soit dans le Mantissa de Linné, soit dans le Syropsis de M. Persoon, et qui ont échappé à mes recherches; toutes ces espèces ayant été éta- blies sur les plantes communiquées par Richard ou d’après des échantillons conservés dans son herbier, et qui ne portent, comme je m'en suis assuré par moi-même, aucune étiquette de localité. Les {{ustrationes de Gouan sont le seul ouvrage dont j'ai cru pouvoir admettre quelques espèces comme appartenant d’une manière authentique à la Flore dont nous nous occupons. L'auteur avoit reçu un certain nombre de graines des Baléares, et avait cultivé des plantes quienétoient provenues dans le jardin de botanique de Montpellier.

Don Bonaventura Serra (1), homme distingué par ses con-

(1) Cavanilles (Diss. 11, p. 83, tom. 35, f. 3) dédia, sous le nom de Serra, un

AVERTISSEMENT. 175

noissances, qui vivait à Palma à l’époque Richard par- couroit les Baléares, a laissé un catalogue inédit des plantes qu’il a recueillies à Majorque, dans lequel il cite souvent un /ndex que Richard paroit lui avoir envoyé après son re- tour en France. Le manuscrit de Serra, qui m'a été com- muniqué à Majorque par M. le marquis de Campo-Franco, est suivi d’un volume in-folio contenant 172 figures dessinées par l’auteur lui-même, parmi lesquelles, malgré leur imper- fection, j’ai pu reconnoître la plupart des espèces que j’avois sous les yeux. J'ai acquis de cette manière la certitude que les synonymes donnés par l’auteur dans son catalogue se rapportoient rarement aux plantes de Majorque; erreurs bien pardonnables à un homme qui n’avoit que peu de com- munications avec le continent, et qui ne citoit que les au- teurs qui ont précédé Linné. Enfin, depuis cette époque, de La Roche, l’un des auteurs du Dictionnaire encyclopédique, a aussi visité les Baléares, mais n’a rien publié sur leur vé- gétation.

Voulant remplir cette lacune de la science, je m’embar- quai à Cette dans les premiers jours de mars 1824; et après une traversée des plus promptes, je débarquai au port de Soller, petite ville située sur la côte septentrionale de Ma- jorque. Je restai dans cette île jusqu’au rer mai; et dans cet intervalle je visitai les environs de Palma, les montagnes de

genre nouveau de la famille des Malvacées au botaniste de Majorque. Par une faute de typographie, ce nom fut changé dans la table du même ouvrage en celui de e typographie, g si Senra, et c’est ainsi qu’on le trouve écrit depuis par tous les auteurs (Juss.— Willd. —Pers.— Poir. DC.). Sprengel, qui a relevé récemment cette erreur (Syst. nr prengel, q y ; p: 78.), change encore le nom de Serra en celui de Serræa.

23*

176 AVERTISSEMENT.

Valldemosa, d’Esporlas, de Bañabufar, les environs de Pe- tra, d'Artà, d’Alcudia, de Pollensa, les montagnes de Lluch, les Puigs-dè-Torrella et Major, et les environs de Soller. Parti de Majorque, j'arrivai à viza le 3 mai; et pendant quinze jours consécutifs je parcourus la plus grande partie de cette ile, je recueillis plusieurs espèces que je n’avois point encore observées. De retour à Majorque, j'explorai le mont Galatzo, les environs de Cauvia, d’Andraix, et les plaines de Campos et de Lluch-major; puis traversant l’ile dans sa longueur, je fus m’embarquer à Alcudia, en passant par Santa-Maria, Binisalem, Inca et Campanet. J’arrivai à Mahon le 28 mai; mais le peu de temps que je passai dans cette ville me permit à peine de visiter les environs: ainsi je ne connoîtrois que d’une manière très-imparfaite la végéta- tion de Minorque, si M. le docteur Hernandez, médecin à M ahon, amateur très-zélé de botanique, ne m’avoit permis de puiser dans son herbier les plantes qu'il y réunit depuis de longues années. Je me plais donc à reconnoitre que je lui dois la plupart des espèces de Minorque qui entreront dans ce catalogue. J’ai reçu aussi un certain nombre de plantes de M. Trias, propriétaire à Esporlas dans l’île Majorque; de sorte que, quoique n'ayant parcouru les Baléares que pen- dant le printemps et le commencement de l'été, je possède cependant une partie de la végétation des autres saisons de l’année.

La plupart de ces espèces étant déjà suffisamment connues, mon but n’est point de les décrire dans cet ouvrage : je me bornerai donc à tracer les caractères de celles qui sont nou- velles, ou dont les descriptions m'ont paru incomplètes, J’es-

AVERTISSEMENT. No

saierai de plus de fixer les limites de toutes ces plantes autour du bassin de la Méditerranée, en m’appuyant sur la synony- mie des auteurs qui ont écrit sur la flore de cette région, et cherchant, autant que possible, à baser cette partie de mon travail sur l’étude d'échantillons originaux. Je n’ai rien né- gligé pour mettre dans ces recherches l'exactitude la plus ‘scrupuleuse : jai comparé mes plantes avec celles de la Flore atlantique de M. Desfontaines; j'ai visité l’herbier de Ri- chard; j'ai parcouru les plantes recueillies en Syrie par M. Labillardière, conservées dans la collection de M. Pe- lessert ; j'ai étudié la végétation de l'Italie, de la Corse, de la Sicile, de Candie, de la Palestine, des environs de Tanger et de l'Andalousie dans l’herbier de M. Gay, le plus riche sans contredit de tous ceux de la capitale en plantes médi- terranéennes; enfin j'ai observé par moi-même les espèces du midi de la France, des côtes de Catalogne et du royaume de Valence. Puissent mes foibles efforts être approuvés par les maîtres de la science, et me valoir leur indulgence pour les imperfections qu'ils pourroient remarquer dans cet ou- vrage !

INTRODUCTION.

Lorsque l’on jette les yeux sur les Flores des divers pays qui entourent la Méditerranée, on est frappé de la ressem- - blance des espèces qu’elles renferment, et si, cherchant à se rendre raison de cette analogie, on compare le sol et la cha- leur atmosphérique de ces diverses contrées, on trouve en- core entre elles les mêmes rapports. Presque partout le cal- caire secondaire du Jura s'étend jusqu’au bord de la mer, et forme des coteaux arides, souvent entièrement découverts, d’autres fois peuplés d'oliviers sauvages, de pins d'Alep, de chènes, de pistachiers, de myrtes et de nombreuses espèces de cistinées.

La côte méridionale qui s’étend depuis la Syrie jusqu'aux colonnes d’'Hercule, jouit d'une température plus élevée que les autres parties de la région. Elle possède presque exclu- sivement, du moins en masses considérables, le dattier (PAcæ- nix dactylifera l.), dont le fruit, abondant en sucs nourri- ciers, et se conservant long-temps sans altération, forme la principale nourriture des caravanes qui, partant des bords dedla Méditerranée, s’élancent audacieusement dans le dé- sert, et vont mettre à contribution les peuples de l'Afrique centrale.

Pendant que le dattier élève sa tête au milieu des champs qui bordent la mer, une espèce d’un genre voisin dont le port est moins majestueux, le palmier nain ( Chamærops

,

INTRODUCTION. 170

humilis ), couvre de ses larges feuilles en éventail les coteaux pierreux qui les avoisinent : moins sensible aux intempéries de la saison, on le trouve fréquemment dans l'Espagne mé- ridionale, le royaume de Naples, et jusqu'aux environs de Nice.

Le pin d'Alep végète sur les plages sablonneuses et les co- teaux maritimes : ses feuilles linéaires offrent un fable abri contre l’ardeur d’un soleil brülant. Cet arbre est souvent remplacé par le chène vert et l’olivier, auxquels se mêlent sur les coteaux pierreux les myrtes, les pistachiers, et autres arbustes à feuilles persistantes.

Le caroubier, dont la patrie est encore inconnue, et que MM. Denham, Clapperton et Ondney ont observé jusque dans le royaume de Bornou, au centre de l'Afrique, est cul- tivé en abondance sur les bords de la Méditerranée. Sa limite au nord est la rivière de Gênes (1) et le royaume de Naples. On ne le trouve ni sur les côtes de France, ni sur celles de Catalogne au nord de Lobrégat; mais il s'étend ensuite dans les provinces méridionales de l'Espagne, sur toute la côte septentrionale de l’Afrique, dans la Syrie, l'Asie mineure, la Turquie d'Europe et la Grèce (2).

Schouw regarde la région méditerranéenne comme le royaume des Caryophyllées et des Labiées. Cette dernière famille est principalement abondante sur les coteaux pier- reux; partout le Romarin, des Phlonus, des T'eucrium, des

(1) M. Gay l’a vu cultivé communément dans la principauté de Monaco. Naples est la seule contrée de l'Italie il soit indiqué par les auteurs. - (2) La plupart de ces renseignemens ont été communiqués à M. Gay par M. le

général Tromelin.

180 INTRODUCTION.

T'hyimus sortant des fentes d’un calcaire aride couvrent sa nudité de leurs fleurs. (

Deux autres végétaux d’origine exotique (le Cactus opun- tia 1. et Agave americana) se présentent souvent aux yeux du voyageur. Le premier est commun sur les rochers mari- times, le second forme des! haies autour des champs. Ces deux espèces deviennent plus rares à mesure que l’on s'é- loigne de l’Afrique ; en France on ne les remarque déjà plus que dans les lieux les plus’ chauds du Roussillon et de la Provence. à

M. Viviani a observé que le Corts monspeliensis et plu- sieurs autres plantes méridionales s’étendaient plus au nord à l'occident qu’à l’orient. On s'aperçoit de cette vérité lors- qu'on parcourt les catalogues des plantes de l'Etat Romain ou de la Toscane, et qu’on les compare à ceux des côtes de Provence ou de Ligurie. Cette différence est due à la posi- tion géographique de ces diverses contrées, et aux montagnes plus ou moins voisines qui influent sur leur température.

Si nous cherchons maintenant à fixer les limites de la ré- gion méditerranéenne, nous lui assignerons d’abord l'Anda- lousie, la partie du royaume de Grenade qui s'étend de la Sierra-Nevada jusqu’à la mer, les royaumes de Murcie et de Valence, et toute cette partie de la Catalogne qui avoisine la Méditerranée. Franchissant ensuite la chaîne des Pyrénées, nous entrerons dans le Roussillon; et prenant pour limites les Corbières, les montagnes Noires et les Cévennes, nous nous dirigerons vers la Provence, la rivière de Gênes et la Toscane. En Italie, dès qu'on franchit l'Apennin, et que l’on se trouve dans les plaines de Bologne, de Modène ou de

. IntropucrTion. 181

Parme, la végétation change tout à coup(1}); on retrouve les espèces de la France septentrionale, et une agriculture ana- logue à celle de cette contrée. L’olivier, qui en Europe peut ètre regardé comme l'arbre caractéristique de la région mé- diterranéenne, reparoît dès que l’on s'approche de l'Etat Romain, et devient plas abondant encore dans le royaume de Naples et la Calabre. Dans ces dernières contrées, les plantes dont nous nous occupons ne reconnoissent pour limites que les sommets élevés de la chaîne qui, partant des Alpes, se poursuit jusqu’à l'extrémité de l'Italie, et sur lesquels on observe avec les Æbies excelsa et pectinata le hêtre et une foule de plantes alpines. Si nous remontons ensuite sur les côtes orientales de l'Italie, nous retrouvons de grands rap- ports entre les bords de Adriatique et ceux des autres par- ties de la Méditerranée. Nous comprendrons donc dans notre énumération toute la plage qui s'étend depuis le royaume de Naples jusqu’à Trieste, et cette langue de terre qui, longeant la mer, se poursuit à l’abri d’une chaîne non interrompue de montagnes depuis l'Ilyrie jusqu’en Grèce et dans la Tur- quie d'Europe.

Les îles de la Méditerranée présentent un aspect tout-à-fait semblable à celui des contrées dont nous venons de parler; mais la végétation de quelques unes d’entre elles ne peut

. cependant, ainsi que celle de l'Italie, être comprise en entier dans ce que nous appelons région méditerranéenne. Sur le mont Etna, élevé de 3237 mètres au-dessus du niveau de la

(1) De Gandolle, Voyage botanique et agronomique dans les départemens du

sud-est, pag. 216 et 217.

Mém. du Muséum, 1. 14. 24

182 INTRODUCTION.

mer, et sur les monts Rotondo et d’Oro qui atteignent 2672 mètres, habitent des plantes qui ne ressemblent en rien à celles des côtes de la Sicile et de la Corse, et dont on n’ob- serve les analogues que dans les régions élevées d'Europe. Mais si descendant de ces sommités on se dirige vers la:mer, on retrouve l'olivier à la hauteur d'environ cinq cents mètres, et avec lui tous les arbres et:arbustes particuliers à la végé- tation dont nous nous occupons. Candie possède aussi des montagnes assez considérables , mais leur élévation n’est point assez grande pour nuire aux; plantes de la plaine, et pour permettre aux espèces-alpines desse développer (x). Chypre et les îles de l’Archipel grec:n’offrent.que-des coteaux .escarpés sur lesquels l'olivier et le pin d’Alep,se: mêlent, aux-pista- chiers, aux cistes et au petit chêne dont les feuilles nourris- sent le kermès( Quercus coccifera L.)

Si revenant sur le continent nous continuons à tracer notre route à travers l’Asie mineure jusque. dans la Palestine .et la Syrie, nous observons des coteaux pierreux entièrement analogues à ceux de l'Italie et dela Grèce, et peuplés. de plantes semblables à celles de ces contrées. La chaleur, de- venue plus considérable, permet à quelques ‘espèces plus méridionales de se-développer, et nous trouvons le Lago- nychium stepharianumM. B. (2) qui lie la Flore, de la Mé- diterranée à celle de l'Arabie heureuse, caractérisée par l’a-_ bondance des Mimosées..

Cette partie de la région dont nous nous occupons..est

(1) Voyez Sieber, Reise nach Inseln Kreta. (2) M. Gay a reconnu cette-espece-dans Acacia agrestis (Sieb. herb:; Palest. ) trouvé à Joppé en Syrie. 7

INTRODUCTION. 183

celle dont les limites naturelles sont les plus difficiles à tra- cer. Le G/obularia alypum,, arbuste éminemment méditer- ranéen, s'étend jusqu'en Perse; et; sil faut s’en rapporter aux voyageurs anglais, Folivierise trouve à l’état sauvage sur les montagnes du Gaboul (1). Bruce a observé ce dernier (2) sur le Varenta, montagne située sous le quinzième degré de latitude nord, entre lamer Rouge et l’Abyssinie, et il est dif- ficile de ne pas ajouter foi à:ce récit, lorsque l’on sait que ce voyageur, avant de visiter ces lieux, avoit passé plusieurs an- nées en Barbarie, Fon voit cet arbre en si grande abon- dance. L’olivier/ s'étend encore ;:ensuivant la mer Rouge, jusque dans l'Arabie heureuse: Parmi les espèces méditerra- néennes qui sy trouvent avec lui, je citerai seulement le Scirpus lateralrs, le Rubia tinctorum, le Fagonia cretica, le Capparis spinosa mentionnées dans la Flore de Forskal.

T'Egypte, placée sous l’influence d'un grand fleuve, et for- mée en grande partie de terrains d’allavion, ne se lie guère à la Flore méditerranéenne que par les espèces maritimes. Tout au plus pourroït-on comprendre le Delta dans la région des plantes dont nous nous occupons; mais les sables du désert leur présentent; une barrière aussi difficile à surmonter que les montagnes qui bornent les coteaux pierreux des contrées que nous avons énumérées. Cette végétation maritime se poursuit sur les bords du désert de Barca et de la grande Syrte jusqu'à Tripoli, les espèces méditerranéennes se “montrent de nouveau en abondance, et dominent sans inter-

(1) Elphinstone ,; an account the Kingdon of Caubul, pag. 146. (2) Bruce, Voyage en Nubie et en Abyssinie, t. 111, p. 92.

24 *

184 INTRODUCTION.

ruption jusqu’à l'extrémité du royaume de Maroc. C’est dans cette vaste étendue comprise ‘entre l’Atlaset larmer, que la végétation méditerranéenne se montre dans toute sa force; mais dès que, se dirigeant vers le centre de l'Afrique, on par- vient au penchant méridionalde la montagne; la physiono- mie des plantes change tout à coup ‘on observe, pour la pre- mière fois, un Sfapelia run Geranium en arbre tete. (r). Lorsque l’on considère Je peu d’étendue du'bras de mer qui sépare l'extrémité méridionale dulroyaume.de Maroc des. Canaries, on doit naturellement s'attendre àrtrouver une: grande analogie entre ‘les plantes qui peuplent: cesliles ‘et, celles qui appaïtiennent:à la région-méditerranéenne. Si nous comparons, par exemple, notre flore des Baléares à celle des Canaries, nous voyons que sur cinq centsoixante-espèces (2). dont est composée’ cette dernière, cent quarante-quatre sont communes aux Baléares; une d’entre elles, l’Æypericum ca- narterse, est même particulière à ces deux:pays; une autre, le Succorwia balearica ; ne se w'ouve qu'à Ténériffe, aux Ba-. léares et en Sicile. Madère, située plus au nordque les Cana: ries, offre encore de plus grands rapports avecles Baléarés ; un tiers de sa flore se’rétrouve dans-ces iles. :1 Lait La végétation méditerranéenne s’étend donc-par leroyaume de Maroc, les îles de Madère-et des Canaries-au-delà-dudé- troit de Gibraltar. ‘On peut la suivre encore aunordisuriles! côtes du Portügal ; mais bientôt elle se trouve réduite à quel-!

psc) fl (1) Stapelia hirsuta L., Geranium arborescens Desf.: Lettéhole m'a-été commu niquée par M: portier biiiesol 53159 ensb'SMSvmossb 535 s 82 :

(2) De Buch, Physicalische Beschreibung der Canarischen nd, p: PR

INTRODUCTION. 185

ques plantes des sables que lon observe sur les bords de l'Océan jusqu'au nord de la France et dans la Belgique.

: Avant de terminer ce que j'ai à dire sur l’ensemble de la végétation méditerranéenne, je crois devoir mentionner quel- ques faits de géographie qui m'ont paru: trop curieux pour être passés sous silence. Le Diræba Ægyptiaca a Eleusine Ægyptiaca sont deux espèces communes dans les plaines de l'Afrique jusqu’à l'équateur, et se retrouvent sur la pointe méridionale de la Calabre (1). L'4sclepias, fruticosa croît au cap de Bonné-Espérance, en Gorsesetien Calabre(r). On lit - dans la Flore de Naples de M: Tenore (2) que le Carna in- dica, espèce: des Indes orientales, couvre les marais qui bor- dent le Rosarno, rivière de Calabre (3), Enfin l'/715 fugax, si commun sur les bords de la Méditerranée , habite aussi au cap de Bonne-Espérance. Ges faits peuvent être regardés comme un jeu de la nature; qui paroït se plaire à obscurcir sur quelques points les systèmes établis sur les bases les plus positives, plutôt ils tiennent à des causes qui n’ont point été suffisamment approfondies. :

Après avoir jeté un coup d'œil. rapide sur l’ensemble du bassin de la Méditerranée, je dois entrer dans quelques dé- tails particuliers sur les Baléares dont la végétation fait le sujet de cet ouvrage. Je commencerai par Majorque, qui est bien'supérieure à ses voisines, soit par son étendue, soit par la variété dé’ ses productions. Cette ile est bornée du nord-

(n) CR de M. Gay.

-(}:Tenore:, Flor::Nap: 11 ,p: 1.et 2:

(3) Cette espèce a été découverte are cette localité par MM. Mummoli et Louis Thomas. :

186 INTRODUCTION.

est au sud-ouest par une chaîne non interrompue de mon- tagnes qui l’abrite des vents impétueux du golfe de Lyon. Grâce à cette forüfication naturelle, les habitans jouissent d’un printemps perpétuel, et peuvent s’adonner sans crainte à la culture de l’oranger et du cotonnier. Les points culmi- nans de cette chaîne sont les Puig-dé-Torrella et Puig-Major: le premier s'élève à 1463 mètres 6 cent., le second n'atteint que 1115 mètres 4 cent. Ces deux montagries, qui sont situées a peu de distance lune de l’autre, peuvent être regardées comme le noyau principal chaîne. Au nord-est, les col- lines, élevées d'environ 600 mètres, se succèdent sans inter- ruption jusqu’au lieu appelé Montañai la’elles se bifarquent, et vont former d’un côté cap Forménton, et de l’autre celui del Pinar, qui s’avancent de plusieurs lieues dans Ja mer. Au sud-ouest la chaîne s'étend jusqu’à la pointe de Ja Dragonère en face de la petite ile du même nom; puis, tour- nant tout à coup au sud-est, elle se prolonge d'un côté jusqu'au cap de Cala-Figuera, et de l’autre jusqu'à Palma. C’est dans cette partie de la chaine, non loin des villages de Puig-Puñent et d’Andraix, qu'est situé le mont Galaizo qui atteint 980 mètres 3 cent. De ce point on domine toutes les hauteurs qui avoisinent, ét on aperçoit la plus grande partie de l’île. Lorsqu’en partant de Palma on suit la côte méridio- pale jusqu’à Artà on ne trouve plus qu’une vaste plaine sa- blonneuse baignée des eaux de la mer. Les coteaux peu élevés de Randa se montrent sur la gauche en forme de mamelon; mais ne sont point liés aux chaînes principales, et se trouvent éloignés d’environ deux lieues de la mer.

Le promontoire d’Artà, situé au sud-est de l’île, est formé

INTRODUCTION. 197

par une réunion de montagnes dont la pius élevée, le Puig- Ferrutx, atteint 538 mètres 8 cent. C’est dans les flancs de l'une d'elles, à une lieue de la ville d’Artà, près du cap Vermei, qu’on trouve la Cueva de la Ermita, qui égale au moins en éten- due la fameuse grotte d’Antiparos. Je passai une journée en- tière à parcourir ses salles souterraines, dont les votes d’une immense hauteur sont soutenues par des colonnes d’une di- mension énorme. Dans ce vaste labyrinthe, la nature paroît se plaire à retracer à l'imagination les formes les plus va: riées : je remarquai, entre autres curiosités, une stalactite représentant une feuille de palmier qui ser sortir des mains d’un sculpteur habile.

En quittant les montagnes d’Artà, et continuant à suivre la côte, on retrouve une plage sablonneuse qui s'étend sans interruption jusqu'auprès d'Alcudia. On entre alors dans des marais fangeux, dont les émanations méphitiques ont dépeu- plé cette ancienne cité qui, fut jadis une colonie romaine très- florissante.

L’aspect des montagnes de Majorque est assez générale- ment aride, mais la végétation est très-riche dans les vallons. C’est que le caroubier et l'olivier (1 à se montrent dans toute leur vigueur; le premier ne quitte guère la base des montagnes , mais le second s'élève jusqu’à 500 mètres. Le pin d'Alep forme des forêts depuis le bord de la mer jusqu’à 700 mètres d’élévation : il constitue avec l'olivier la masse de la végétation arborescente des Baléares ; on le voit souvent

LA (1) le produit des oliviers dépasse Pmene lement 5,000,000 de réaux. Celui des caroubiers s’éleye à 700,000 réaux.

188 InrroDucrTioN.

mêlé au chêne vert, qui est commun sur les montagnes jus- qu'à la hauteur d’environ 800 mètres. Les sommets des Puigs-dè-T'orrella et Major sont entièrement dépourvus d’ar- bres : on n’y trouve que quelques-arbustes que lon a déjà remarqués dans la plaine, tels quele Clematis ciwrrhosa,Ÿ Hy pericum balearicurm, dont la: forme-subit à peine quelques modifications. A cette hauteur ; on observe déjà dans: les Pyrénées un changement total. dans la végétation ;les plantes du pied des montagnes sont remplacées par des espèces al- pives, telles que le Cacalia alpina,Ÿ Arnica montana ; les Grentianes,ëles Primevères les Saxifrages,-etc. ; mais à Ma- jorque , les montagnes n’étant point dominées par des som- mets couverts de.neige, dont la proximité occasionne dans les Pyrénées un grand abaissement dans la température, les plantes alpines et même,subalpines ne peuvent se dévelop- per (1) : de cette monotonie dans la végétation, et cette sécheresse qui fait que l'ile ne possède pas une seule rivière:

Le buis des Baléares croit aux environs de Lluch, à la hauteur de 5oo mètres je l’ai vu encore en plus grande abon- dance sur le mont Galatzo, il se mêle au palmier nain de- puis 700 mètres environ jusqu'au sommet de la montagne; mais nulle part il ne forme des masses considérables qui

puissent caractériser une végétation particulière. Le palmier nain se trouve, non-seulement sur le mont Galatzo, mais en- core aux environs d’Alcudia, de Pollensa et d’Artà. Auprès de cette dernière ville il couvre, presqu'à lui seul, les coteaux

(1) La seule plante qui sembleroit anoncer une tendance vers un changement de végétation , est le Sesleria cærulea que l’on observe au sommet des Puigs-dé-

Torrella et Major.

Inrronucrion. 189

maritimes, et monte jusqu'au sommet du Puis Ferrutx. Ses larges feuilles protégent les plantes plus petites qui se déve- loppent sous leur abri; et lorsqu’on les écarte on voit au-des- sous d'elles des Cyclamen, des Polygala, des Ononis, des Anthyllis, etc.

Une graminée extrêmement commune à Majorque m'a donné l’occasion d'observer un nouveau fait qui vient à l’ap- pui de ceux que quelques voyageurs nous ont fait connoître sur l'alternance des végétaux: Le Donax tenax P. B., nommé dans le pays Carreigt, vit'en société sur les montagnes dé- pourvues d'arbres ;'et les paysaus, afin de se procurer plus abondamment cette plante qui sert de nourriture à leurs mu lets, mettent le feu aux forêts chênes et de pias qui les entourent. Dès l’année suivante le sol est couvert de Cur- reigts qui envahissent tout le terrain, laissant à peine quel- ques places aux Gistes, au Pistachier lentisque, et à quelques autres arbustes qui vésètent au milieu d'eux. Dans lés forêts anciéennément - détraites on voit quelques pius, plus rarement quelques chênes, qui cherchent à reconquérir le sol de leur patrie; mais ils sont de longues années avant d’avoir subjugué les Carreigts qui poussent partout avec vigueur.

On observe sur les coteaux pierreux qui avoisinentles mon- tagnes de Majorque lestièmés arbustes qui sont un des carac- tères de la région méditerranéenne ; le Myÿrte, le Pistachier len- tisque, le Palmier nain, lesGenévriers, les Raamnusalaternus ét lyciotdes , le Cneorum tricoccon , le Daphne gnidium , Ve Caprier épineux, un grand nombre de Cistes, le Romarin, en- fin l'Aypericum balearicum qui est particulier aux Baléares.

Mém. du Muséum. 1. 14. 25

190 INTRODUCTION.

En général, la famille de plantes qui offre le plus grand nom- bre d'espèces dans cette région pierreuse est celle des Labiées; on y remarque partout des T'eucrium, des Satureia, des Thymus, des Lavandula, etc. Une espèce de la famille des Liliacées, l’_{sphodelus ramosus Linn., se montre aussi en abondance dans les mêmes localités; sa hampe nue et chargée d’un thyrse‘de'grandes fleurs la fait remarquer au loin. Si, quittant ces lieux rebelles à la culture, nous nous dirigeons vers les riches plaines de Palma, de Campos, de Manacor, nous trouvons!dé vastes champs consacrés à la cul- ture des céréales et des légumineuses (1). Bientôt nous n’ob- servons plus'les caroubiers et les oliviers qu’en petit nombre; ces arbres sont remplacés par l’'amandier et le figuier dont les produits entrent pour un million de réaux dans les revenus annuels de l’île. Le dattier se montre dans le lointain; il cou- ronne le toit des habitations, tandis que le Cactus opuntia entoure les jardins. Ce dernier produit des fruits recherchés par les habitans des campagnes ; mais ceux du premier ne parviennent jamais à un degré parfait de maturité.

La côte de Majorque présente sur plusieurs points de grandes flaques d’eau entourées de marais salés; c’est que végètent les T'amarix africana et gallica, plusieurs espèces de Jones, d’Ætriplex, de Chenopodiun , le Salsola kali , le Salicornia fruticosa; le Statice limoniun; enfin le Pan-

(1) On recueille chaque année dans lile pour environ 22,000,000 de-réaux de froment ; le. produit de l’orge s'élève à 6,000,000 de réaux; celui de l’avoine ne dépasse pas, année commune, 3,000,000 de réaux. On ne cultive à Majorque ni la luzerne , ni le sainfoin , ni le trefle; mais on rencontre souvent de grands champs semés de fèves qui forment la principale nourriture des paysans

INTRODUCTION. IOI

cratium maritimum et le Scilla maritima décorent de leurs grandes fleurs les sables maritimes. Auprès d’eux se trouvent l'Evphorbia dendroides qui s'élève à dix pieds de hauteur, l’Euphorbia paralias, les Plantago maritima eicoronopus, les Passerina hirsuta et velutina, Y Anthemis maritina, le Buphtalnum maritimum ; plusieurs espèces de Lotus, le Picridium tingitanum, et un grand nombre d’autres plantes qu'ii seroit trop long d’énumérer. 1

L’oranger et le citronnier-sont. cultivés dans tous les lieux abrités du nord. Les vallons de Soller, de Fomalutx, de Pol- lensa en sont presque entiérement/couverts; et le produit de ces vergers augmente de quatre ou cinq cent mille réaux le revenu annuel de Majorque: On rencontre aussi quelques plantations de müriers sur le,penchant. des montagnes, princi- palement dans le vallon de Valldemosa, l’un des lieux les plus fertiles et les plus agréables de l’île; mais la culture de cet arbre précieux est encore dans son enfance: à peine obtient- on, année commune, vingt quintaux .de soie d’une qualité médiocre. |

Les vignes sont disposées en amphithéätre sur le penchant des montagnes de Soller, Valldemosa, Esporlas, Bañabufar, et disséminées dans les plaines d’Algayda, de Petra, etc; mais leur culture est loin d’avoir acquis tout le développement dont elle seroit susceptible, et leur produit annuel ne s'élève qu’à 2,389,890 réaux. Si l'en ajoute à ces diverses récoltes environ 200 quintaux de lin et 4,000 quintaux de chanvre, on se formera une idée à peu Daés exacte des productions vé- gétales de l’île.

Le coton a été introduit depuis peu d’années à Majorque;

25*

192 LNTRODUCTION.

on en voit aujourd’hui des plantations assez considérables au- près de S6-Servera, non loin de la ville d’Artà. Il ne sera peut-être point inutile d’entrer dans quelques détails sur les soins que l’on donne à cette plante.

Au mois de mars les cultivateurs font des trous d'environ dix pouces de profondeur, disposés: par lignes parallèles sé- parées par un intervalle d'environ deux pieds; ils mettent au fond de chaque trou deux couches, lune de fumier, l'autre de terre bien humectée, jettent par dessus trois ou quatre graines, et recouvrent le tout avec de la terre ordinaire : la plante lève peu après, et produit dès l’automne une petite quantité de fruits. Query (Flor. Esp. , vr, p. 501-504) estime

cette récolte à environ 5o capsules. La seconde année l’ar-

buste, devenu plus vigoureux, donne jusqu’à 200 fruits, la troisième ce nombre s'élève jusqu’à 600 ( Quer., 1. c.), la quatrième enfin est beaucoup moins productive : on arrache alors la plante qui ne rapporteroit plus de quoi payer les frais de la culture.

Le cotonnier se plait dans les lieux bas et humides; on a soin de l’arroser toutes les semaines, et de remuer la terre tout autour afin que l’eau pénètre jusqu’à ses racines. La ré- colte des capsules se fait au mois d'octobre; on taille les tiges ras de terre au mois d'avril: elles poussent en peu de temps, et sont bientôt couvertes de feuilles et de fleurs.

Query rapporte (Flor. Esp., |. c.) qu'avant l'an 1783 le coton n’étoit cultivé dans le midi de l'Espagne que par quelques amateurs qui en possédoient dans des vases, et par des paysans qui en semoient quelques pieds dans leur jardin, afin de fournir leurs maisons de mèches de lampes. Mais à

INTRODUCTION. 193 cette époque la culture de cette plante prit une grande ex- tension ; des champs entiers auprès d’Altea, petite ville du royaume de Valence , lui furent consacrés, et ils produisirent dans l’année que nous venons de citer 400 quintaux de co- ton. M. de Laborde, dans son itinéraire, nous laisse ignorer si les Valenciens ont continué de s’adonner à ce genre d’agri- culture; il n’est pas même une seule fois question du coton dans cet ouvrage d’ailleurs si remarquable, l’auteur s’est, entre autres, proposé de donner un tableau exact de l’agricul- ture espagnole. Les renseignémens que je me suis procurés m'ont appris que cet arbuste utile est encore cultivé sur toute la côte méridionale de l'Espagne , depuis Elché dans le royaume de Valence jusqu'à l'extrémité de l'Andalousie.

Si nous parcourons les ouvrages des naturalistes qui ont visité les bords de la Méditerranée, nous voyons que le co- tonnier réussit avec une incroyable facilité dans les parties chaudes de cette région. Malheureusement pour la France, les essais qui ont été tentés pour l’acclimater en Provence et en Languedoc n’ont point répondu à l'espoir qu’on s’en étoit d’abord promis : les pluies d'automne survenant avant la ma- turité des capsules, s'opposent à leur entier développement et frusirent trop souvent l’agriculteur du fruit de ses peines. Mais les mêmes inconvéniens ne se présenteroient point en Corse qui, comme l'on peut en juger par sa végétation, jouit d’une température plus élevée que les provinces méridionales de la France: aussi ne sauroit-on trop engager les habitans de cette ile à s’adonner à ce genre d’industrie qui leur promet d'avance de brillans résultats.

Parmi les végétaux exotiques naturalisés à Majorque, je

194 INTRODUCTION.

ne dois point oublier de mentionner l'Arona cherimolia que j'ai vu cultivé dans le jardin de M. le marquis de La Ro- mana, et dont le port peut être comparé à celui de nos pom- miers. Ses fruits mürissent mois de mai, et ressemblent pour la forme au cône du Pinus sylpestris, maïs ils sont deux fois plus gros; leur surface est couverte d’empreintes semblables à celles que les doigts imprimeroïent sur un fruit mou; leur chair est très-succulente, son goût m’a paru ana- logue à celui du melon blanc de Provence.

Don Pedro Joseph Mayoral, archidiacre de Valence, Pun des hommes les plus distingués de son temps par ses con- noissances et son patriotisme, avoit introduit et acclimaté dans son jardin une espèce d’Ænona qui produisoit en abondance des fruits pendant la plus grande partie de lan- née. Ortega, qui nous apprend ce fait (Flora Esp., t. vr, p. 514), croit reconnoître dans cette plante V4. squam- mosa de Linné; mais la figure qu'il en donne (tab. 21) est évidemment calquée sur celle de la table r7 du Voyage de Feuillée, que les autres auteurs, et notamment MM. Dunal et De Candolle, rapportent à lÆ4. cherimolia Linn. La description de la Flora española ne fournit aucun moyen de savoir à laquelle de ces deux espèces appartient l'arbre cul- tivé à Valence. La seule observation que me suggèrent le fait rapporté par Ortega, et celui dont j’ai été témoin à Ma- jorque, c'est que les Ærona du Pérou et du Chili peuvent être cultivés avec succès dans les provinces méridionales de l'Espagne, notamment dans les iles Baléares, les royaumes de Valence et de Murcie, et dans toute l’Andalousie.

Auprès de la côte méridionale de Majorque, à trois lieues

INTRODUCTION. 195

environ du cap des Salines, se trouvent deux petites îles dont la végétation n'offre rien de remarquable. La première, Conejera ou île des Lapins, n’est qu'un rocher inhabité; la seconde, Cabrera ou île des Chèvres, beaucoup plus consi- dérable , présente une suite de coteaux escarpés peuplés d’ar- bustes communs à Majorque; elle n’esthabitée que par quel- ques pâtres qui élèvent de nombreux troupeaux de chèvres.

Minorque, moins bien abritée que Majorque des vents impétueux du nord, est loin d’être aussi fertile. Les arbres y sont en petit nombre; l’oranger et le citronnier ne se voient plus que dans quelques jardins; l'olivier et le caroubier dis- paroissent presque totalement ; le pin et le chène, plus vi- vaces, se remarquent seuls sur les coteaux au milieu des myrtesetdes autres arbustesméditerranéens. [ile possède ce- pendant quelques montagnes assez remarquables : le monte Toro, situé à peu près au centre, paroît être leur noyau principal; il envoie à l’ouest une suite de collines qui vont se réunirau mont Agatha, tandis que d’autres, moins élevées, se prolongent à l’est jusqu'au bord de la mer. Je n’entrerai pas dans d’autres détails sur cette ile dont la végétation res- semble, du reste, à celle de Majorque.

Iviza est formée par une réunion de monticules arides presque entièrement couvertes de pins. Cet aspect lui a valu jadis , ainsi qu’à Formentera, le nom de Prfyusæ ou iles des Pins; et s’il est vrai de dire que la civilisation tend à reculer les forêts, on se rend facilement raison, en abordant dans ces iles, des causes qui ont fait subsister jusqu'ici celles qui couvrent leur territoire. La végétation d’Iviza se rapproche déjà davantage de celle des côtes de Barbarie; le J'uriperus

196 InrroDucTioN.

phænricea, nommé dans le pays Swzna, s'élève, comme dans cette contrée, à plusieurs toises de hauteur; le Fagonia cretica est commun sur le bord des haies; le Céstus clusii abonde sur les coteaux pierreux.

On trouve fréquemment dans cette île un arbre qui existe rarement en masse à l’état sauvage, c’est le Pinus pinea; le plus souvent il croit mêlé au Pinus alepensis : quelquefois cependant il couvre à lui seul des coteaux entiers.

Iviza seroit fertile si les habitans savoient tirer parti de leur situation; l’olivier, le caroubier y prospèrent aussi bien qu’à Majorque, et la vigne y donne des fruits délicieux. On re- cueille aussi dans l’ile du blé, de l’orge et du coton; toute la plaine marécageuse qui avoisine la capitale est consacrée à cette dernière culture.

Tout ce que nous venons de dire sur Iviza peut s’appliquer à Formentera, qui n’en est séparée que par un bras de mer parsemé d’ilots inhabités.

Nous terminerons cet aperçu sur la géographie physique des Baléares par l'énumération de quelques unes dés plantes les plus remarquables de cet archipel, dont plusieurs ont recu l'épithète de Balearica , qui rappelle leur origine. Parmi celles-ci nous signalerons d’abord l'Æippocrepis balearica , distinguée de toutes les espèces du même genre par son port, qui la feroit prendre au premier aspect pour une Coromille. Au pied des montagnes de Majorque on la trouve en abon- dance dans les fentes des rochers, elle forme des touffes épaisses, hautes de trois ou quatre pieds, dont les fleurs nom- breuses et d’un jaune doré la font reconnoiïtre de loin, et exhalent une odeur agréable.

INTRODUCTION. 107

Les coteaux maritimes des environs d’Artà sont couverts d’un genet épineux, que je décris comme une espèce nouvelle sous le nom de Gerusta lucida. {| se rapproche par son port du G. scorpius DC.; mais il s’en distingue par ses ra- meaux luisans, par ses épines, qui ne portent jamais mi fleurs

ni feuilles, et par divers caractères tirés de la fleur.

L’Hypericum balearicum , Vun des arbustes les plus élé- gans qui décorent nos jardins, est trop connu pour que je cherche à le décrire. On sait, d’après ce que j'ai dit plus haut, qu'il est commun dans les montagnes de Majorque; il se

trouve aussi en abondance à Minorque et à Iviza. . Un Helichrysum, remarquable par ses feuilles épaisses, en forme de spatule, et couvertes d’un duvet cotonneux trés-blanc, se trouve assez souvent dans les fentes des ro- chers des montagnes de Majorque. J'ai donné à cette espèce le nom d’Aekchrysum Lamarcki, pour rappeler que M. de Lamarck est le premier qui l'ait décrite, en la confondant avec le Graphaliun crassifolium Vinn., qui est totalement - différent. M. Persoon, ayant reconnu cette erreur, l’avoit mentionnée depuis dans son Synopsis sous le nom de Gra- phalium ambiguum. Partout jai observé cette belle plante, elle vivoit en société avec le Globularia spinosa, et il résulte d’observations répétées que j'ai faites à ce sujet, qu’on peut fixer à 300 on 400 mètres la hauteur barométrique à laquelle végètent ces deux espèces. L'Helichrysum La- marckü a été cultivé long-temps au Jardin du Roi; mais on: ignoroit son origine, et je suppose que son introduction en France est due, comme celle de l'Æzppocrepis balearica et d’une foule d’autres végétaux, au voyage d'Antoine Richard.

Mém. du Muséum. ii. 14. 26

108 INTRODUCTION.

Lorsque l’on parcourt les «montagnes de Majorque entre Lluch et Soller, on trouve assez souvent une belle Ombelli- fère, qui a été décrite par Linné sous le nom de Pastinaca Late et figurée dans les {//ustrationes de Gouan. Sa tige, épaisse etanguleuse, s'élève à trois ou quatre pieds ;ses feuilles radicales, à lobes larges et luisans, la distinguent facilement des espèces, du même genre. Je dois à M. Hernandez un échantillon de cette plante pepe? à Minorque elle est assez commune. | pe

J’ai parlé dans un: autre. Mate (1) du Brassica balea- rica, dont la tige arborescente sort horizontalement des fentes des rochers du Puig-Major, et du Buxus balearica qui habite les montagnes de Majorque. Il ne me reste plus qu'àdire quelquesmots sur trois plantes beaucoup plus petites qui méritent aussitune mention particulière. La première est une petite Légumineuse qui a été découverte aux Baléares parRichard, etque Linné fils a décrite le premiersous le nom de Lotus tetraphy lus, faisant allusion à l'avortement , qu'il croyoit constant. de l’une des folioles de la paire nf. Cet auteur, et ceux.qui. l'ont suivi, ont considéré la foliole persistante -comme. une süpule; mais l’examen d’un grand nombre d'échantillons m'a démontré que cette opinion n’étoit point admissible. J’ai vu, de plus, que l'avortement s’étendoit souvent aux deux folioles inférieures, tandis que d’autres fois, mais plus ri rarement à la vérité, il n’existoit pas du tout.

La seconde est un petit Helanthemum que j'ai observé

(1) Excursions dans les îles Baléares, Annales des Voyages, tom. xxx.

INTRODUCTION. 199 dans les sables maritimes auprès de Palma, et qui se fait remarquer par ses feuilles un peu charnues, d’une couleur glauque, et entièrement lisses. Il est figuré sous le nom d’'Æe- dianthemum 47 dans la Flore inédite des Baléares de Bona- ventura Serra; ce qui ma engagé à lui donner celui d’Æe- lianthemum Serræ, en l honneur de ce botaniste.

Enfin, la troisième est une petite Rhinanthacée, à fleurs jaunes, recueillie autrefois par Schaw sur les côtes d'Afrique, sans qu'on sache précisément dans quelle localité, et décrite par Linné, tantôt sous le nom de S'béliorpia africana, tan- tôt sous celui de Disandra prostrata var. 8. Cette espèce, cultivée encore il y à peu d'années au Jardin du Kor, elle avoit probablement été introduite par Ant. Richard, est commune à Majorque et à Iviza, dans les creux des rochers. Adoptant, avec M. de Jussieu , le genre Désandra de Linné,

je décrirai cette espèce sous le nom de D, africana , et je mentionnerai les caractères se la distinguent du D. pros- trala.

È Je bornerai ici l’'énumération des plantes remarquables des Baléares, me réservant de faire connoître d’une manière plus détaillée, dans le courant de cet nee celles-qui sont nouvelles ou ja connues.

ce 89TERIGU 291ir 20

Liste des. Auteurs.cités le plus fréquemment pour la géographie des plantes des Baléares.

ALL. ALLIONI : Flora Pedemontana. Taurini , 1785.

Bevru. Benruam : Catalogue des plantes indigènes des Pyrénées et du Bas-Lan= guedoc. Paris, 18206. ;

BErT. BerroLoNf + Amoœnitates Italicæ.1 Bononiæ , 1819:

Briv. Benw. Bivona BERNaRo1 : Sicularum plantarum centuriæ 1 et 2. Panormi, 1806 et 1807. «

Bnoww. Browx : In Denham et Clapperton narrative. London, 1826.

Cav. CavawiLes : Icones. Madriti, 1791-1800.

DC.— De Canpozre : Flore française. Paris, 1805. Supplément. Paris, 1616.

Der. Deure : Floræ Ægypliacæ illustratio. Paristis, 1813.

Desr. =— DesronrTaInes : Flora Atlantica. Parisiis, 1798 et x799.— Choix de plantes du. corollaire de Tournefort. Paris, 1808.

D'Urv.— D'Unvizce : Enumeratio plantarum quas in insulis Archipelagi aut lit- toribus Ponti-Euxini, anuis 1819 et 1820, collegit J. Dumont d’Urville. Pari- siis, 1822.

Forsk.— ForskaL : Flora Ægyptiaco-Arabica. Hauniæ 1776.

Lac. Lacasca : Genera et species plantarum quæ nova sunt. Madriti, 1816.

Onror. et Rar.—-OnTorant et RAFINESQUE SCHMALTZ : Statistica generale di Sicilia. Panormi, 1810.

Presz. Pres: Deliciæ Pragenses. Pragæ, 1822.

Sazzm.— Sazzmanx : Bericht über eine botanische Reise nach einem Theile von Spanien, nach Gibraltar und Tanger; in Flora Oder Botanische zeitong , 1825 , p. 737-747.

Savi. Savi : Botanicon Etruscum: Pisis, 1808-1815-1818.

Scuouss. ScnousnoE : Jagttagelser over Vextriget i Marokko. Kjobenhavn, 1800.

Sepasr. et Maur. SEpasriant et Maui : Floræ Romanæ Prodromus. Romæ, 1818:

Sres.— Sieger : Reise nach Insel Kreta. Leipsig, 1823.

Suite. Smiru : Floræ Græcæ Prodromus. Londini, 1806-1815-1816.

Tes. Tevore : Flora Neapolitana. 1811-1824. «

Viv. Vivrani: Floræ Lybicæ specimen, Genuæ, 1824.—Floræ Corsicæ specie- rum novarum vel minüus cognitarum diagnosis. Genuæ, 1824.

ENUMERATIO PLANTARUM IN INSULIS BALEARIBUS NASCENTIUM

RANUNCULACEÆ.

1. Cremaris cirRHosa : Caulis frutescens, super arbores sepesque scandens. Folia persistantia, fasciculata ; nunc indivisa , ovata sub- cordatave , dentato- -serrata; nunC palmato-trifida ; nunc verè pal- mato-trisecta , segmentis 3, profundè dentatis vel palmatipartitis, duobus inferioribus sessilibus , terminali pedunculato. Flores invo- lucrati, involucro calyciformi, primüm flori approximato, Anthest peractà remotiusculo.

a. Foliis indivisus trilobisve: C: cirrhosa. Linn. Spec. 766, et auct. DC. Syst. Veget. 11, p. 163, excel: Synon. Scop., ex herb. Gay.— C. semitriloba. Lagasc. Cat. Hort. Madr., p. 17. C. po/y- morpha a. Viv. Flor. Cors. Spec., p. 9.

B.Foliis palmatisectis. C. balearica. Rich. in Journ. Phys., p. r27. Ic. et auct. non Pers. C. calycina. Aït. Hort. Kew., ed. 1, 11, p. 259. C. polymorpha &. et y. Viv. Klor. Cors. Spec. +P 9.

Frequens in sépibus Balearium. Floret hyeme et vere

Hab. in Hispanià meridionali (Lag.), Corsicä! (x), regno Neapoli- tano et Calabrià (Tenore), Archipelag agi insulis (DC.), circa Athe- nas ( Smith), in Palæstinà ( DC. } propè Algerium et in Atlante (Desf. !).

Oss. Le C. cirrhosa varie beaucoup quant à la forme de ses feuilles et à la grandeur de ses fleurs. Les auteurs qui n’ont eu sous les yeux qu’une de ces formes n’ont point hésité à la décrire comme espèce. Cependant tels sont les nombreux rapports qui lient toutes ces variétés entre elles , que je ne cris pouvoir distinguer que les deux principales.

(1) Le point d'exclamation placé à la suite d’un nomde pays signifie que j’ai vu: des échantillons recueillis dans le lieu que j'indique.

202 DrcoTYLEDOoNEs.

Le C. semitriloba Lag. me paroît devoir rentrer dans ma variété +, les carac- tères que cet auteur lui attribue se rapportant parfaitement à ma plante. Je la réunis donc au C. cirrhosa Linn. , et je leur joins la var. « du C. polymorpha Viv. Les échantillons de Corse, que M. Gay possède, ne me laissent aucun doute sur ce dernier synonyme. Ma variété 8 est formée des C. balearica Rich. et caly- cina Ait. , auxquelles on doit ajouter les variétés 8 et > du C. polymorpha Viv.

M. De Candolle a conservé dans son Systema les C. cirrhosa Linn., semitriloba Lag., et balearica Rich. Sa variété 8. pedicellata du C. cirrhosa ne peut être admise, puisque, dans toutes les formes, le pédicelle s’alonge après l’épanouis- sement de la fleur , et sépare le périgone de l’involucre.

M. Viviani a senti les nuances qui rapprochent ces diverses espèces et variétés. Il réunit (Flor. Cors. Spec. lc.) le) C.:triloba Lagasc. à sa variété « , et le C. ca- lycina Ait. à sa variété y; il soupçonne même que le C. balearica ne diffère pas de sa plante, mais il donne à cette espèce, ainsi constituée , le nom de C. poly- morpha , et paroît la regarder comme distincte du C. cirrhosa Linn. , puisqu'il ne cite pas cette derniere comme synonyme.

En général le C. cirrhosa , lorsqu'il croît dans les plaines de Majorque aupres de Palma, Campos, Artà, Alcudia, Pollensa, présente des feuilles presque entières, légèrement dentées en scie; mais dès qu’on atteint les montagnes d’Esporlas, de Valldemosa, etc. , les feuilles deviennent graduellement trilobées, palmatifides et palmatilobées. Enfin, je possede plusieurs échantillons, que j’ai recueillis au som- met de Puig-Major , à douze cents mètres d’élévation, dans lesquels les feuilles sont non-seulement palmatilobées , mais encore leurs segmens sont divisés jusqu’à

la base en lanières étroites presque linéaires et dentees.

2. Anonis æsTIvaLis. Linn. Spec., 771.

a. Floribus miniatis. A. œstivalis. DC. Syst. 1, p. 223. A. miniata. Jacq. Flor. Austr Mt 354-

B. Floribus citrinis.

Inter segetes insularum Major êt Minoris ( Æern. ) Fe Florebat Martio. E.

Hab. in Galliä !, Italià (DC.), Græcià (Smith), regno Algeriense (Desf.), Ægypto (Del.).

Os. Ces deux variétés ne différent l’une de l’autre.que par la chaleur, des fleurs. J’avois d’abord cru devoir rapporter la seconde à l’une des espèces formées anx dé- pens del’ À. stbalis de Linné ; maïs apres un mûr examen il m'a été! impossible

de lui assigner aucun caractere distinctif. J’ai vu de plus dans la variété « des pétales mélangés de rouge et de jaune, et cette observation m’a confirmé dans

RaANuNcuLACEz. 203

l'opinion que ces deux formes ne pouvoientêtre séparées. On sait que M. Reichen- bach a réuni récemment (Ic. Plant, Rar. cont. LV, D: 15-17), les 4. citrina Hoffm., flava Nill., microcarpa DC. $ maculata Vallr. , et flammea Schleich. ; Thom., Ser. Plant. exsic. non Reich. à l_4. æstivalis de Linné. Il conserve l’4. Jlammea , en lui donnant pour synonymes l.4. anomala Valr. = DC. Prodr. et l’4. parvi- flora Fisch.-DC. Prodr. Cette espèce ainsi constituée ne se trouve que dans l’'Au- triche et l'Allemagne centrale. On doit, selon le même auteur, réunir à l’A4. autumnalis Linn. V4. æstivalis M. B., non Linn., et l4. mucrantha DC. Syst. Enfin l’4. dentata Del. lui paraît une bonne espèce ; mais il doute que la var. 8. provincialis (DG. syst.) puisse être rapportée à cette plante. On trouve dans le même ouvrage des phrases spécifiques qui, par des caractères tirés de la forme des carpelles, servent à distinguer ces diverses espèces.

3. Ranunouzus EQuaTInS B. peltatus, foliis emersis orbiculatis, ti- lobis, peltatis. DC. Syst. 1, p. 255.

In fossis propè Ârtam in insulâ Majore. Florebat April.

>. Cœspitosus. DC. Prodr. 1, p. 26.

In aquis stagnantibus propè Palmam, loco dicto Prat, in insulà Majore. Florebat Martio. D

4. RanuwouLus scecerATUs. Linn. Spec., 776. In insulà Minore (ÆZern.). Hab. in totà regione mediterraneä.

5. RanunauLüs LanuGinosus. Linn. Spec., 770.

In paludosis Alcudiæ in insulà Majore ; in ins. Minore (Æern.) Floret Aprili.

Hab. in Gallià !, Italiä (Sebast. et Maur. ); Græcià (Smith).

6. Ranunouzus Repexs. Linn. Spec., 779. In humidis propè Palmam et Artam. Florebat Aprili. Hab. in Hispanià !, Gallià !, ltalià !, Græcià (Smith

7. Ranuneurus muricarus. Linn. Spec. , 780. In insulà Minore (/ern.). is in “totà He mediterraneà , Ægypto excepia.

sh Dust trs BHILONOTIS partulus. DC. Syst: 1, p. 207.

i

204 DicoryreDpones.

R. parvulus. Linn. Mant., jui nu Pas" CORNE Hi nr ; 27ommon HinneÆ +5 ibn + Ef'aridis montium LE . propè Eluch. Florébat een d". Trilobus. Nob.— À. trilobus. Desf.! Atl. 7, p- 437. tab. _etauct. Re, Rosani Teuore, Prodr. Flor. Nap. ex DC. In humidis maritimis Ebusi. Elorebat Majo. nr, Hab. in Gallià mediterraneà h; Gorsicä !:, regno Neapolitano (Tenore), Græcià (Smith), insulà Cypro (DC.), regno Algeriense (Desf!). D à

Oùs.. Onait que le seul caractère qui distingue le R. philonotis du trilobus , consiste en ce que le premier ne présente qu’une série unique de tubercules qui borde chaque côté des carpelles, tandis que dans le second ces tubercules courent les deux faces du fruit. M: Gay possède des exemplaires provenant du Roussilion qui lient ces deux formes. Tantôt les carpelles ne présentent qu'une seule série de tubercules, tantôt cette série estraccompagnée de quelques tubercules dans le i- lieu du disque, tantôt enfin Jes canpelles;en,sont.totalement couverts .comme dans le R. trilobus. Je DE pas , d’après cette observation, à réunir ces deux espèces.

9: Ficaria RAnuncuLoïDEs. Moench. Meth..215. = Ponieute Ha. rias Linn. Spec., 774.

In Balearibus frequens.

Hab. in totà regione mediterraneä, Ægypto exceptà.

10. Hezcesorus rosripus. Linn. Spec., 784. In montibus insulæ Majoris propè Lluch. Florebat Aprili. Hab. in Hispanià (DC.), Galliä ! , Italià. EM)

1. Hecresorus civipus. Ait. Ho Res ed, 1. 11, p. 272. FH. argutifolius. Viv. Flor. Covs. Spec., p. 8. In montibus insulæ Majoris propè Esporlas ( Zrias'). Hab. in Corsicà !. Oss. M. Viviani a changéle nom adopté pour cette plante en celui d’H. argu-

tifolius , se fondant sur ce que l’espèce d’Aiton et de Curtis étoit originaire d'Amé- rique ; il m'a été impossible de découvrir ce quiavoit pu lengager à adopter cette

ANONACEzÆ.—NYMPHÆACEA, 20

opinion. L’A. lividus est cultivé en pleine terre au Jardin de Kew; il ne pourroit donc habiter que l'Amérique septentrionale. Je l’ai cherché vainement dans les ouvrages de Michaux, de Pursh, et de Nuttall. La figure du botanical magazin a dissipé tous mes doutes ; la plante de Corse et des Baléares y est représentée aussi bien que le format de l'ouvrage a permis de le faire. Curtis-n’assigne point sa patrie ; il fait remarquer qu’elle est différente de l'A. trifolius du Canada, avec lequel elle avoit été confondue par Miller.

12. NicecLa pamascenA. Linn. Spec., 753.

Frequens inter segetes Balearium. Aprili, Majo floret.

Hab. in Hispaniâ !, Gallià!, Italià (Sebast. et Maur.), Græcià et Archipelagi insulis (Smith), Barbariä ( Desf. ! ).

13. Decenmium sraraysaGrrA. Linn. Spec. , 750.

Ad pagos in insulà Majore et Ebuso. Floret Junio.

Hab. in Hispanià et Gallià mediterraneâ (DC.), Etrurià (Savi), Cretà et Archipelagi insulis (Smith—D'Urv. ).

14. PÆONIA eoRALLINA par. fructibus glabris. Nob.

Caulis glaber , rubellus. Fo/ia ternatim secta , foliolis inferiori- bus indivisis aut sæpius bipartitis , omnibus ovato-lanceolatis , inte- gris, utrinquè glabris, facie viridibus, dorso purpurascentibus. Ovaria glabra , basi erecta ; apice contorta divergentia.

In montibus insulæ Majoris propè Esporlas, necnon ad apicem montis Puig-Major; in insulà Minore (Fern.). Floret Majo.

ANONACEÆX.

15. AnonA cuertmozra. Mill. Ditc. , n. 5. Culta in hortis insulæ Majoris. Fructus maturat Majo.

NYMPHÆACEA.

16. Nymveuxa azsa. Linn. Spec. 720. In fossis insulæ Majoris propè Artam. Floret Majo.

Mém. du Muséurn. 1. 14. 27

206 DicoTyLEDONES. Hab. in Hispaniàä (DC.), Gallià!, Italià !, Græcià et Archipelagi insulis (Smith ).

PAPAVERACEÆXÆ.

17. PapavER ARGEMONE. Linn. Spec., 725. Inter segetes insulæ Majoris propè Esporlas. Florebat Martio. Hab. in totà regione mediterrareà, Ægypto exceptà.

18. Paraver pusrum. Linn. Spec., 726.

Inter segetes insulæ Majoris frequens. Florebat Martio.

Hab. in Hispanià ! , Gallià !, Italià (Savi, Sebast. et Maur.), Græcià (Smith).

- Oss. I e papaver obtusifolium Desf. ne differe du dubium que par ses capsules plus globuleuses et moins longues. M. Desfontaines n’avoit d’abord proposé cette espèce qu'avec doute ; elle a été depuis admise par les auteurs. Ne pourroit-on pas trouver des passages qui permissent de la réunir au P. dubium dont elle présente tous les autres caracteres?

19. RoemeriA nyBriDa @. DC. Syst. 11, p. 92.

Inter segetes Ebusi. Florebat Majo.

Hab. in Gallià mediterraneà!, Hispaniä (DC.), Barbarià (Desf. !) Ægypto (Del.), Græciä et insulà Cypro (Smith).

20. GLauaum FLavum. Crantz, Austr., 141.

In arenosis maritimis insulæ Majoris frequens. Florebat Aprili.

Hab. in Hispanià ! , Gallià !, Italià (DC., Sebast. et Maur..), Græcià, (Smith), Barbariä (Desf. !).

FUMARIACEZÆ.

21. Fumaria capreoraTa. Linn. Spec. , 985: In montosis Balearium vulgatissima: Floret primo vere. Hab. in totà regione mediterraneà.

CrRucIFER&. 207 22. Fumarra orrrenans. Linn. Spec., 984.

In agris Balearium frequens. Floret Martio. Hab. in totâ regione mediterraned.

25. Fumania parvirrora. Lam. Dict. 11, p: 567. Inter segetes Ebusi. Florebat Majo. Hab. in totà regione mediterraneà.

CRUCIFERÆ.

24. Marmioca iNcANA & purpurea. Brown in Hort. Kew. ed. 2, 1v, P: 110.

Ad muros et rupes maritimas Balearium vulgatissima. Floret Martio.

Hab. in totà regione mediterraneà.

25. Caerranraus cuetrr. Linn. Spec., 024. Ad muros in insulis Majore et Minore. Floret Martio.

26. Nasrurrium oFF1cINALE. Brown in Hort. Kew., ed. 2. 1v, p. 110. Ad fontes et rivulos Balearium vulgatissima. Florebat Aprili. Hab. in totà regione mediterraneà, Ægyptlo exceptà.

27. Aragis vERNA. Brown in Hort. Kew., ed. 2. 1v, p 105. Non Desf. ÆHesperis verna. Linn. Spec., 928.

In montibus insulæ Majoris dictis Puig-Major, Puig-dè-Torrella, Puig-de-Malluch, haud rara. Floret Martio, Aprili,

Hab. in totà regione mediterraneà, /Ægypto exceptä.

28. Aragts mrasuta &. Nob. Turritis hirsuta. Linn. Herb. ex DC.— T'. sagittata. Bert. Plant. Genuens., 185.— Ærabis sagittata. DC. Fe Fr. Suppl, p- 592.

* Ad rupes in montibus insulæ Major: propè Lluch. Florebat Aprili.

7. Nob. Arabis muralis. Bert, Dec. Ital. 2, p. 37.

27

Æ

208. DicorxzEeDnones.

Ad rupes in montibus insulæ Magoriss dom 7 Tor- rella. Florebat Aprilieai ni os1n\nD 2ifnont 015 LA Hab. in Galliâ mediterraneà!., talià ÉBbr® , Sani su i]

Oss. Les feuilles de la tige dans l’A. sagittata DC. ( 4. hirsuta # Nob.) pré- sentent à leur base deux petites oreillettes qui sont tantôt pointuesi; tantôt arron- dies. Dans l’4. hirsuta Scop. (4 hirsuta 8 Nob.) 3] adoptée dansile, Systema de M. De Candolle, ces oreillettes sont souvent nulles, et lorsqu'elles existent sont,si courles , que la feuille est plutôt en cœur à sa base qu ’auriculée. L’A. muralis Bext. (A. hirsuta;y Nob. ) a ses feuilles-;sessiles entièrement dépourvues d’appen- dices. Ce caractère se nuance , comme l’on voit,.d’une maniere presque insensible dans ces trois espèces ; il me semble donc nt suffire pour légitimer leur distinc- tion. M. De Candolle paroît très-porté (Syst. 26, p. 223) à réunir les deux pre- mières; je crois qu’on peut leur joindre sans inconvénient la dernière. Elle se lie naturellement à | 4, sagittata par l'intermédiaire de 4. hirsuta qui , comme elle, a souvent les feuilles de la tige sans oreillettes. Ma variété + (4. muralis Bert.) ne s’élève guère au-dessus de trois ou quatre pouces; elle est beaucoup plus hispide que les deux autres. Ces caractères la font reconnoître au premier aspect, mais ne me paroissent pas assez importans pour qu’on puisse la regarder comme distirete. J’ai donc cru devoir proposer la réunion de-ces trois espèces, en leur con- servant le nom d’4. hirsuta comme le plus ancien.

20. Carvamne mirsura a. DC. Syst. 11, p. 250.

In umbrosis insulæ Majoris frequens ; in ins. Minore ( Hern. ). Flo- vebat Martio.

B. Maxima. DC: syst. 11, p. 60.

In °humidis montium suis Majoris circa Esporlas. Florebat Martio.

Hab. i in lotà Buropà, Barbarià (Desf.).

30. Konica marrrima. Brown in Denh. et Clapp. Narr., 11, p. 214. Clypeola maritima. Linn. Mant. 426.— Ælyssum maritimum. Lam, Dict.,1,: p.08. 7h09 Wro:e Ad: muros et rupes maritimas Balearium entraine Florebat Martioc’ At re te

Hab. ‘ad littora totius maris Mediterranei.

CRUGIFEREÆ. 209 31. CLvprorA gonrarasrr. Linn: Spéc: 910: Ù Inter rupes ad apicem montis Galatzo in insulä Majore. US Hab. in Hispaniä‘!, Gallià Mediterraneä!} Italia et Sicilià (DC. ), Barbarià (Des. DE

32:: EroPaiLa vurearis. DC: Sata Hp: 356. Ubiquè in Balearibus: Floret primo vere. Hab. in totà Europa. é

33. HurcnnsrA PETRÆA! Brown Hort: Kew: ed. 2; 1v; p: 82.—Lepi- diunr petrœum. Linn. Spec. 899:

Ad apicem montis Paig-Major in ‘insulà Majore. Florebat Aprili.

Hab. in totà Europà meridionali. _

34. BiscuTELLA AURICULATA. AUS Spec: gt B. ‘auriculata £. Lam. Dict., 1, p. 617.

In agris Ebusi propè S. Gerstrudam. Florebat Majo.

B. siliculis lævibus. Nob. B. auriculata a. Lam. l..c.—B. erigeri- Jolia. DC. Dissert. n. 2.—Syst.; 11, p. nas oi Ic. tab. 55.

Cum priore.

Hab. var. « in Andalusià (Salzm.), Gallià meridionali, Italià et Sicilià (DC.), Barbarià (Desf.). Var. &. in Valentiæ, Murciæ, Granatæ regnis (DC.) me RARE

Oss. La seule différence qui existe entre ces; deux variétés réside: ‘dans les silicules qui-sont plus ou moins chagrinées dans |’ une, tandis que dans l’autre elles sont parfaitement lisses. Je les ai trouvées croissant ensemble dans un champ de l’île d’Iviza, auprès du village de Sainte-Gertrude. Leur ressemblance est telle, que je les recueillis sans m’apercevoir de la différence que présentent leurs fruits. Ce n’est qu'après mon arrivée à Paris que, visitant mes plantes, je m’apercus que je possédais deux formes décrites comme espèces distinctes. Je ne veux point exa— miner ici quelle est l'importance plus ou moins grande que l’on peut attacher dans les biscutelles aux silicules lisses ou couvertes d’aspérités ; ces considérations m’en- traïneroient trop loin dans un genre la plupart des:différences spécifiques sont tirées de ce caractère; j'observerai seulement que deux plantes vivant dans la même localité, et présentant sur tous les autres, points l'identité la plus parfaite , ne me paroissent pas suffisamment distinguées p par cet unique caractère.

210 DicoTYLEDONESs.

35. Sisvmsrium orriciNALE. Scop. carn, ed. 2, n. 824. Erysimuin officinale. Linn. Spec. 922. Ad vias in insulà Majore propè Artam. Florebat Aprili. Hab. in totà regione mediterraneà, JEgypto excepti.

56. Sisymsrium 1r10. Linn. Spec, 921.

Ad vias el margines agrorum in Balearibus vulgatissima.Florebat Martio.

Hab. in totà regione mediterraneà.

37. Sisyusrium cocumnz. Jacq. Flor. Austr. t. 323.—DC. Syst., 11, P- 469.

In montibus insulæ Majoris propè Lluch. Florebat Aprili.

Hab. in Europà meridionali et orientali (DC.)

58. Sisymsrium sursirouium. Linn. Spec. 9r0S Ia insulà Minore ( Æern.). Hab. in Pyrenæis orientalibus (DC.), Sicilià ( Linn. ).

30. Lerinrum pr4sA. Linn. Spec. ed. 1, p.645.—DC. Syst., 11, p. 529. Cochlearia draba. Linn. Spec. ed. 2, p. 904.

Inter segetes insulæ Majoris. Florebat Aprili.

Hab. in totà regione mediterraneà.

40. Læpiniun sarivum. Linn. Spec. 899. In insulà Minore (ZZern.) an spontanea?

4x. Levrnrum i8eris. Linn. Spec. 900. In insulà Minore (ÆZern.) Hab. in Galiâ meridionali !, Italiâ !. 42. CarseLca sursA— pastoris. Moœnch. Meth. 271.—DC. syst. 11, p- 584. T'hlaspi bursa pasioris. Linn. Spec: 903: Ubiquè in Balearibus. Floret primo vere. Hab. in totà resione mediterraneà, Ægypto exceptà.

43. Brassica BALEARICA : fruticosà, glaberrimä, ramosä ; foliis in

CRUGIFERZ. 211

ramorum apice congestis, obovatis, crenatis sinuatisve, CAINOSIS , glaucis; petiolo exauriculato; calyce reflexo; siliquis erectis, an- gustissimis; stigmate subsessili.— Tab. 1. |

B. balearica. Pers.! Synops. 11, p. 106.—Deless. ! Ic. 11, t. 86. Non DC. Syst.

Caulis ex rupium fissuris horizontaliter productus, perennis, lignosus, brachii humani érassitie, bipedalis circiter, rugosus, infernè simplex, apice divisus in ramos plures, breves, tortuosos, veterum foliorum cicatricibus asperos. Fofia ad apicem ramulorum congesta, glaberrima, glauca, carnosa , crenato-sinuata, elliptica , obovatave, crenis inferioribus plès minüs profundis panduriformia aut lyrata 1 5-2 uncias longa, 12-18 lineas lata. Petioli limbum æquantes, lineares, canaliculati, basi attenuati, semper exauriculati. Flores corymbosi, demüm in racemum elongati, corymbo florifero brevi, folia ramea parüm superante, aphyllo aut inferne foliolis mi- nutis exauriculatis instructo. Pedicelli graciles, floriferi, patentes, inferiores 5-7 lineas longi. Calycis sepala oblongo-obovata, obtusis- sima, flavescentia, reflexa , margine membranacea, 3 lineas longa, Jineam et dimidiam lata, omnia basi æqualia. Petala calyce dimidio longiora, aurea, limbo obovato subrotundo apice retuso, abruptè attenuata in unguem calyce dimidio breviorem. Filamenta longiora calycem æquantia. Antheræ oblongæ, sagittatæ, plus minüs ar- cuatæ. Glandulæ 4, petalis oppositæ. Ovarium lineare, longitudine calycis, stigmate capitato subsessili, obsoletè bilobo.

Hab. in fissuris rupium montis dicti Puig-Major in insulà Majore. Florebat April.

Expl. tab. 1. à Flos auctus. 5 Petalum. —3 Flos calyce petalisque sectis. 4 Reliquiæ fructüs ex. herb. Richard.

Oss. Dans les échantillons de l’herbier de Richard , la grappe de fruit estlongue d'environ six pouces; les pédicelles sont grêles, filiformes et dressés ; les siliques sont longues de deux pouces à deux pouces et, demi, tres-étroites ;.et le stigmate presque sessile. Je ne puis rien dire ni des valves ni des graines qui n’existent plus.

Cette plante a été confondue dans le Systéma de M. de Candolle avec un Bras-

212 DicoTyLEDONESs,

sica qui croît à Baus-Rous aupres de Nice. M. Gay a prouvé récemment (Ann. scienc. nat. VII, p. 413-416) que cette derniere espece n’étoit autre chose que le chou des jardins (B. oleracea Linn.). Notre plante en diffère par ses tiges ligneuses non bisannuelles ou trisannuelles; par ses feuilles toutes dépourvues d’oreillettes ; par ses folioles calycinales d’abord dressées , puis réfléchies, non dressées en tout temps, très-obtuses, non plus ou moins amincies au sommet, ni prolongées en forme de sac à la base ; par ses pétales d’un jaune doré, non blanchätres, à limbe obovale arrondi et brusquement aminci en onglet , non oblong et insensiblement rétréci par le‘bas'; par ses pédicelles beaucoup plus grêles et plus flexibles , dressés, non étalés ; par ses fleursramassées en corymbe , non disposées en longues grappes ; enfin par ses siliques au moins d’un tiers plus courtes et plus étroites, à stigmate presque sessile, non supporté par unybec, séminifère cylindracé de quatre à six lignes de longueur , et souvent plus large que la silique elle-même. (Gay, 1. c.)

44. Brassica oLERACEA. Linn. Spec. 932. Colitur in hortis Balearium.

45. Brassica napus. Linn. Spec. 51. Colitur cum Proné

46. Siaris aRvensis. Linn. Spec. 033.

In insulà Minore ( Æern. ).

Hab. in tot Europä ; meridiem versüs usquè ad Lusitaniam (DC.), Græciam (Smith), et Archipelagi insulas (d'Urv.).progreditur.

47. Suvaris ivcana. Linn. Spec. 054. Cordylocarpus pubescens. Smith Flor. Græc: Prodr. 11, p.610.

In insulà Minore (Hern. }

Hab. in Hispanià et Galliâ meridionali ( DC. js Italia (Bert. ) ; Sicilià (DC.), Græcià (Smith.). à

48. Drproraws rucomnes. DC. Syst.ir, p. 631.—Sinapis erucoides. Linn. Spec. 934.— Sisymbrium erucoides. Desf. ! Atl. 1r, p. 83.

Ad vias et margines agrorum in Balearibus vulgatissima. ,Floret Februario Martioque. a

Hab. in Hispanià, Galliâ meridipnali l,talià, Sicilià (Biv. Bern.), Barbarià (Des. LR

CAPPARIDEZ. 219

49. Envca sariva. Lam. Flor. Fr. 1, p. 496.

Inter segetes Ebusi. Florebat Majo.

Hab. in totà regione mediterraneä ,Æeypto exceptä.

Var.-nana. Nob: Caulis humillimus, pollicaris. Flores pallidè flavi, venis petalorum fuscis. Ovarium glabriusculum. Fructum non vidi.

In arenosis maritimis insulæ Majoris, inter Palmam et locum dictum Prat. Florebat Martio.

50. Succowra rarsarica. Medik.-in Ust. neu. Ann. 1, p. 41. DC. Syst. 1, p.643: Bunias balearica. Linn. Mant. 420.—Gouan Ilustr. 45, t. 20.

In insulis Balearibus (Linn. Gouan.).

Hab. in insulà Teneriffà, Sicilià (DC. ).

51. Rapnanus sarivus. Linn. Spec. 935. Colitur in hortis Balearium.

52. Raptanus RaPanISTRUM @. Flore purpurascente. DC. Syst. 1, p- 667.

In insulà Minore ( Hern.).

55. Rapxanus mariTimus. Smith. Engl. Bot. t. 1643.

In maritimis propè Soller in insulà Majore. Florebat Aprili.

Hab. in maritimis Angliæ (Smith), Armoraciæ circa Brestum et Corisopitios (DC. ).

CAPPARIDEÆ.

54. Carparts sPiosi. Linn. Spec. 720.

Ubiquè ad muros Balearium. Florebat Majo.

Tantâ copiâ ad mœnia Alcudiæ provenit, ut cognomen ’illa de lastaperas (ville des Capres) indè nacta sit hæc civitas.

Mém. du Muséum. 1. 14. 28

214 DicoryLEDONES. CISTINEÆ.

55. Cisrus azsipus. Lion. Spec. 737.

In montosis Balearium vulgatissima. Florebat Aprili.

Hab. in Hispaniâ!, Gallià mediterraneä !, Corsicä!, Græcià (Smith), Barbariä ( Desf !).

56. Cisrus sazvirozius. Linn. Spec. 736.

In montibus Balearium ubiquè occurrit. Floret Aprili.

Hab. in totà regione mediterraneä, Ægypto exceptà.

57. Cisrus FLoreNTINUS. Lam. Dict. 11, p. 17.

In collibus aridis insulæ Majoris prope Artam; in ins. Minore (Hern.). Floret Aprili.

Hab. in [talià (Lam.), Ruscinonensi agro (Gay Herb. !), Cata- launià ( Benth. ).

Oss. M. Bentham (Cat. p- 72) regarde cette espece comme une hybride des C. salvifolius et monspeliensis. Les échantillons que j'ai recueillis aux Baléares, et ceux que j'ai observés dans l’herbier de M. Gay, provenant du Roussillon, ne différent du C.-monspeliensis que par leurs fleurs moins nombreuses , disposées en corymbe non en cyme. Ge caractère est-il suffisant pour motiver la distinction de ces deux espèces ?

58. Crsrus monspeLtensis. Linn. Spec. 737. Ubiquè in aridis et montosis Balearium. Floret Aprili. Hab. in totà regione mediterraneà, Ægypto exceptà.

59. Cisrus Crus. Dunal ! in DC. Prodr. 1, p. 266. C. libanotis. Desf. ! Atl. 1, p. 412, excl. synon.

In collibus aridis Ebusi. Florebat Majo.

Hab. in Hispaniàä (Dunal !), regno Tunetano propè Spitolam

(Desf ! ).

Go. HEeLANTHEMUM PLANTAGINEUM. Pers. synops. 11, p. 7. Cistus ser-

ratus. Desf. ! Al. 1, p. 416, non Cav.

CisTINEZÆ. 21

In aridis prope Artam, Sd Servera, in insulà Majore. Floret Aprili. Hab. in Barbarià (Desf. ! ), Hispaniâ (Dunal !), Corsicà !, Cretà !,

Gr, Herranruemum rumana @4. Dunal ! in DC. Prodr. 1, p. 275.

In aridis montium insulæ Majoris prope Bañabufar. Fiorebat April.

Hab. in Barbariä (Desf. !), Hispanià !, Gallià !, Italià !. Orientem versùs usquè ad Georgiam ! , septentrionemque usquè ad insulam Gottland ! in mari Baltico progreditur.

B. ericoides. H. ericoides. Dunal ! in DC. Prodr. 1, p. 274. C. ericoides. Cav. Ic. 11 n. 188, t. 172.

In collibus petrosis Ebusi circa S. Eulaliam. Florebat Majo.

Os. Cavanilles a le premier considéré cette forme comme une espèce distincte. On seroit d’abord tenté de se ranger à son avis, lorsqu'on ne considère qu’un petit nombre d’échantillons. On trouve en effet des feuilles très-courtes, épaisses , rapprochées les unes des autres, presque imbriquées, à peu près demi-cylindriques, convexes en dehors, planes intérieurement, Dans l'A. fumana, au contraire, les feuilles sont d'ordinaire assez éloignées les unes des autres, et trois ou quatre fois plus longues. Mais ces différences s’évanouissent si l’on compare un grand nombre d'exemplaires; on en trouve alors plusieurs qui tiennent le milieu entre ces deux formes, et d’autres qui les montrent réunies sur le même pied. Ces observations n’ont point échappé à la sagacité de M. Dunal; il n’adopte qu'avec doute (Prodr. 1. c.) l'espèce établie par Cavanilles, et demande si elle est vraiment distincte de VA. fumana? Je crois que les botanistes qui auront occasion de l’observer dans les lieux elle végète n’hésiteront pas à la regarder, selon, l'opinion récemment émise par M. Bentham (Cat. p. 85), comme une simple forme de cette plante.

7. Procumbens. H. procumbens. Dunal! in DC. Prodr. 1, p. 275. In aridis insulæ Majoris vulgatissima. Florebat Aprili.

Oss. M. Bentham ( Cat. l. c.), ayant observé que les caractères attribués à l’H. procumbens w'étoïent pomt constans, réunit cette espece à l'A. fumana.

62. Hezranraemum Lævires. Willd. Enum. 507.

In aridis insulæ Majoris prope Valldemosam,, Palmam, Artam

frequens. Floret Aprili , Majo. 28*

216 DicoTyLEDONES.

Hab. in Atlante (Desf. !), Hispaniä (Cav.), Gallià mediterraneä!, Dalmatiä (Dunal), Græcià (Smith).

63. Hecranræemum viride. Tenore! Flor. Nap. Proûr. P- 31. Dunal in DC. Prodr. 1, p. 279. H. Juniperinum. Lag. in litt. Dunal! 1 c.

In aridis insulæ Majoris prope Cauviam, Incam, Artam; in ins. Minore (Xern.). Floret Majo, Junio.

Hab. in Galliä australi (Dunal), PAU Neapolitano!, Sicilià (Dunal), Cretâ! , Barbariâ !.

Ogs. Cette espèce a été réunie par M. Bentham (Cat. I. c.) à l'Æ. glutinosum ; mais elle m'en paroît suffisamment distincte par sa tige qui s'élève à environ un pied, irès-rameuse, glabre, recouverte d’une écorce grisâtre qui se déchire longi- tudinaälement ; par ses feuilles plus longues, disposées en verticilles rapprochés jusqu’au sommet des rameaux; d’un vert clair, glabres, non couvertes de poils visqueux; enfin par ses fleurs disposées en corymbes ou en grappes très-courtes

composées trois ou quatre fleurs, jamais en grappes longues et multiflores.

64. HeLIANTHEMUM GLUTINOSUM. Pers. Synops. 11, p.097. F1. lœvipes. Sieb. ! Herb. Cret. non auct.

In aridis insulæ Majoris prope Artam , Palmam, Cauviam; in Ebusi petrosis circa S. Raphael, S. Eulaliam vulgatissima. Floret Aprili, Majo.

Hab. in Galliâ mediterraneâ !, Catalauniâ !, regno Valentino, regno Tunetano (Desf. !), Ægypto (Del.), Cretà :.

65. Hecranraemum marIFOLIUM. DC. Flor. Fr. 1v, p. 277.

In aridis Ebusi cirea $S. Eulaliam. Florebat Majo.

Hab. in Africâ boreali (Benth.), Hispaniâ!, Galiiâ meridionali (DC.), ftalià (Dunal).

66. Herranruemum Serrx : Caule humili, suffruticoso, ramoso; fo- liis oppositis, exstipulatis , brevissimè petiolatis, subcordato-ovatis, carnosis , glaucis; floribus racemoso-corymbosis ; ovario triloculari; stylo basi geniculato, stigmate incrassato. Nob. Tab. 2.

CisTinE &. 91

Radix longa , nigra, sublignosa', parhm ramosa. Caulis 4-6 un- cias longus, suffruticosus, ramosus, pilosiusculus. Folia opposita , exstipulata, 2-2 + 1. longa, 1 4 L. lata, subcordato-ovata, acutius- cula, plana, carnosa, glauca, utrinquè glabra, margine pilosiuscula, uninervia, nervo subtüs prominente, basi pilosiusculo; summum pare abbreviatum, à proximo remotum, floribus proximum : petiolus brevissimus, pilosiusculus. Ælores rariüs paniculati vel racemosi , sæpiüs racemo brevissimo corymbosi, corymbo simplici seu com- posito : pedicelli 3-4 1. longi, pilosiusculi, deflorati reflexi. Calycis sepala 2 exterioradingulata , minima ; 3 interiora ovata, 1 ; l. longa ; 1 1. lata, margine membranacea, extüs pilosa, pilis longiusculis, albis, facie glabra, 5 nervia, nervis prominentibus, 2 lateralibus minori- bus. Petala calyce triente longiora, aurea, obovata, unguiculata. Stamina calyce pauld breviora. Ovarium pilosum, pilis longiuseulis, albis, obtusè triquetrum, triloculare. Sti/us basi geniculatus , gla- ber, filamentis dimidio brevior , clavatus. Stigma incrassatum , tri- lobum. Fructum non vidi.

Ab A. marifolio cui proximum differt : 1°. .caule humiliore; 2°, foliis brevibus, recentibus glaucis carnosis , Ilævibus, non facie pilosiusculis dorso incano-tomentosis ; 5°. racemis brevibus, subco-

rymbosis, non elongatis. In arenosis maritimis insulæ Majoris inter Palmam et iocum dic-

tum Prat. Floret Martio Aprilique. Expl. tab. IL. 1 Calyx à dorso visus. 2 Pistillum.

Oss. Le Cistus glaucus Desf. Atl. (H. crassifolium Pers.) paroît tres-différent de l'espèce envoyée à M. Dunal du royaume de Valence (4. sexte Lag. in ht), et décrite dans le Prodrome (p. 278) sous le nom d'A. crassifolium. La plante de Barbarie, dont j’ai vu deux petits rameaux dans l’herbier de M. Desfontaines, est, selon les notes qui m'ont été communiquées par cetillustre professeur, un arbuste | - d'environ deux pieds, tres-rameux, qui croît dans les fentes des rochers calcaires auprès de Cafsa à l'entrée du désert. Ses feuilles sont linéaires, longues d'environ six lignes, et munies de deux stipules. N'ayant point vu VA. sexte, il m'est impossible d’assigner les caractères qui le distinguent de l'A. serræ, et j’aurois même été

218 DicoTYLEDONES.

porté à réunir ces deux espèces si, dans la plante de Valence , les feuilles supé- rieures n’étoient pourvues de stipules (Dunal. I. c.). $

VIOLACEÆ.

67 Vioca oporaTa. Var. inodora. In montibus insulæ Majoris circa Lluch vulgatissima. Florebat Aprili.

POLYGALEÆ.

68. Poryeara sexartiuts. Desf. ! Atl. 11, p. 128, t. 175.

In montosis Balearium vulgatissima. Floret Martio, Aprili.

Hab. in Galliâ meridionali prope Massiliam ! et Narbonem loco dicto Za Clape !, in regno Valentino! , Andalusià!, Atlante (Desf. !).

FRANKENIACEÆ.

69. FRANKENIA PULVERULENTA. Linn. Spec. 474. In arenosis insulæ Majoris prope Alcudiam , etins. Minoris prope portum Magonis. Florebat Aprili, Majo.

Hab. in totâ regione mediterraneâ.

70. FrankenrA Lævis. Linn. Spec. 473. In maritimis Ebusi frequens. Florebat Majo. Hab. in totà regione mediterraneâ , Ægypto exceptâ.

71. FRaNkENIA INTERMEDIA. DC. Prodr. 1, p. 340.

In maritimis insulæ Majoris prope Alcudiam ; in ins. Minore (Hern.). Floret Aprili, Majo.

Hab. in totâ regione mediterraneä, Ægypto exceptà.

CARYOPHYLLEZ. 219

CARYOPHYLLEZÆ.

72. Sixene INFLATA. Smith. Flor. Brit. 467. Ad vias in Ebuso. Florebat Majo. Hab. in Galliâ !, Italiâ (Sebast. et Maur.—Bert.), Græcià (Smith).

73. SiLExE RuBELLA. Linn. Spec. 600. ex Schott. in Herb. Desf, Del. ! Flor. Ægypt. Ilustr. n. 144; Descript. p. 232, t. 29, f. 3. non DC. Flor. Fr. Suppl. S. crispa. Salzm. ! Herb. Malac. et Tingit. an Poir. ?—S. glutinosa: Duf. ! in litt. ad Gay. S. un- dulata. Pourr. ex Duf. ! in litt. ad Gay. ;

Inter segetes Ebusi. Floret Majo.

Hab. in regnis Valenciæ! et Murciæ !, Andalusiâ ! , Barbariâ prope Tingidem!, Ægypto (Del. !), regno Neapolitano! et in Forojulio !

Oss. Le Silene rubella DC. Suppl. n’est point mentionné dans le Prodrome. S'il différoit du $. cretica, il faudroit lui conserver le nom de S. annulata, sous

lequel il a été, pour la première fois, mentionné par Thore dans sa Chloris des Landes. à

74. Sivexe Gazrrca. Linn. Spec. 595.

In agris insulæ Majoris prope Artam ; in ins. Minore (Æern.). Flo- rebat Aprili.

Hab. in Gailià!, agro Romano (Sebast. et Maur.), Græcià (Smith), insulâ Melo (D'Urv.), Andalusià!.

75. Sixee misricua : caule erecto, simplicissimo, hispidiusculo ; foliis ovato-lanceolatis, acutiusculis, superioribus subulatis ; flori- bus spicatis , spicis geminatis, flore in dichotomiâ solitario ; calyci- bus hirsutis ; pedicellis bracteatis. Tab. 3.

Sirese nisricra. Willd. Enum. 476 ex Herb. DC.

Radix annua. Caulis 2-+ pedalis, simplex , erectus, infra medium, præsertim ad nodos, pilis mollibus raris hispidus, supra medium glabriusculus, scaber. Internodia 11, distantia, superiora longiora. Folia obovato-lanceolata, basi connata , in petiolum attenuata, apice

20 DrcoryLEDONESs.

&B

acutiuscula ; inferiora 2 uncias longa , 4 lineas lata, hispida, in- ternodiis dimidio breviora ; superiora gradatim minora, lineari- subulata , margine præsertim infra medium ciltata, facie glabrius- cula , dorso pilis brevissimis densis subscabra. Spicæ in suppetente specimine quatuor; duo inferiores alternæ, paucifloræ, imper- fectæ , longè pedunculatæ, pedunculis folia æquantibus aut supe- rantibus; duo terminales, geminatæ , ex eodem! puneto nascentes, æquales , 6-8 floræ, florem pedicellatum intra dichotomiam foven- tes, rachi flexuosà, scabrà. Flores distichi?, brevissimè pedicel- ati, bast dibractaeti; bracteis filiformibus, herbaceis, scabris, ciliatis, inferioribus florem æquantibus aut superantibus , supe- rioribus medium calycem pauld superantibus. Calyx pilis longius- culis subadpressis hirsutus, decemnervius, 5 dentatus, dentibus acutiusculis , subulatis ; florens oblongo-obovatus , apice subconstric- tus, 5 lineas longus, lineam latus; fructigerus ovoideus. Petalorum ungues calyce breviores ; limbus minimus, calycem vix superans, bifidus , segmentis linearibus ; faux coronata, coronà subintegrä, limbo duplà breviore. Anthophorum breve. Ovarium oblongum, sub apiceco arctatum. S{yli3, petalorum limbum æquantes. Capsula in 6 dentes apice dehiscens. In insulà Minore ( Æern. ). Expl. tab. 1. x Flos auctus.

Os. Dans les échantillons décrits par Willdenow, la tigerétoit trés-rameuse ; dans celui de Minorque, au contraire, elle est parfaitement simple. Cette différence est probablement due à la culture à ÉMTEUSS ayoient été soumis les échantillons du

ardin de Berlin.

76. Sinene nocrurna. Linn. Spec. 595. S,. spicata a. DC. Flor. Fr ve iD. 759.

In insulà Minore ( Æern.).

Hab. in Hispanià (Otth..in DC), Gallià pr HER Falia (Bert.), Græcià.et. agro Byzantino Eu Cyrenaicä (Viv. ïk

77: : See DRACHYPETATA. Rob. et Cast. 4D, PDG Ælore Li Suppl: 6677

CARYOPHYLLEÆ. 2921

Inter rupes maritimas Alcudiæ in insulâ Majore. Florebat Aprili. Hab. in Galliâ propè Massiliam ! et Monspelium !.

78. SILENE viLLosa; Var. nata. Nob. Tab. 4. Lychnis maritima, annua, hispanica, salicis folio. Tournef, ! ! Inst. 338. Silene RECuIe Salzm. ! Herb. Gibralt. non Linn.

Tota planta viscida, viridula, 2-4 uncias longa. Radix annua. Caulis ramosiusculus, villoso-pilosiusculus. Fo/ia sessilia, sublinea- ria , apice obtusa, carnosa ; inferiora 8-12 lineas longa , 2-3: lineas lata; superiora gradatim minora ; omnia utrinquè pubescentia. F/o- res in singulo ramo 1-3; si solitarii, terminales : si uno-plures, infe- riores et axillares , longè pedunculati ; pedunculis 6-15 lineas longis , filiformibus, primüm erectis,anthesi peractä reflexis. Ca/yx villosius- culus, pilis brevibus, moniliformibus , 5 dentatus, dentibus ovato- oblongis, vix lineam longis , decem striatus , nervis coloratis ; florens cylindricus, 7-9 lineas longus, lineam et dimidiam latus ; fructi- gerus clavatus. Petala rosea , ungnibus calycem superantibus, infra ovarium in tubum coalitis, limbo 3-3 - lineas longo, 2-2 ; lineas lato, obovato , profundè emarginato , non autem ad medium usquè fisso, lobis obtusis , fauce coronatâ, coronà bifidà, brevi, dimidiam lineam longâ. Stamina petalorum ungues æquantia. Ovarium ovoideum, lineam et dimidiam longum. Sty/3, stamina pauld superantes. Antho- phorum 4 lineas longum. Capsula ovoidea, anthophorum æquans , apice in 6 dentes dehiscens.

In arenosis maritimis Ebusi. Florebat Majo.

Hab. in Hispanià meridionali!.

Oss. Cette variété diffère du Silene villosa , tel qu’il croit en Égypte, par sa tige constamment beaucoup plus petite, par ses calices et ses pédoncules beaucoup plus alongés ; cependant, après l’avoir soigneusement comparée avec des échan- tillons de l’herbier de M. Richard, recueillis par M: Delile lui-même , je n’ai point cru devoir la considérer comme espèce distincte. La plante d’ Égypte s'élève de six pouces à un pied;-elle est très-rameuse , ses pédoncules n ‘ont que quatre à six lignes, et ses calices de cinq à sept lignes.

Mém. du Muséum. 1 14. 29

2922 DicoTYLEDONES.

79. SILENE DECUMBENS. Biv. Bern. Sic. Plant. Cent. 1, p. 73 (ex herb. DC.)

Radix annua. Caulis 4-9 uncias longus, erectiusculus , simplex vel ramosus, puberulus, viridis sen rubellus, Folia inferiora obo- vato-lanceolata , unciam longa , 3 lineas lata , acutiuscula , in petio- lum attenuata; superiora gradatim breviora , linearia ; omnia utrin- que scabriuscula, puberula. Flores alterni, spicati, spicà 2-3-florä. Bracteæ geminatæ, subulatæ ; duo inferiores plertmque elongatæ, foliacæ , superiores multd breviores, subulatæ, omnes ciliatæ. Pe- duncullus inferior quandoquè semuncialis, reliqui brevissimi ,omnes etiam fructiferi erecti. Calyx 5-dentatus (dentibus lineam longis, ovato-lanceolatis , acutis, margine ciliolatis), puberulus, decem nervius, inter nervos Canaliculatus (nervis coloratis, apice dila- tatis); florens cylindricus, dimidiam unciam longus, 1-2 lineas latus; fructigerus clavatus, 3-3 ? lineas latus. Petala carnea; ungui- bus calycem pauld superantibus; fimbo linéam longo, bifido; fauce coronatà, coronà brevi, membranaceâ, bifidâ. Capsula susbphæ- rica, apice in 6 dentes dehiscens , anthophoro capsulam subæquante , 2 lineas longo. Serina subreniformia, dorso sulcata, rufescentia , scabriuscula. :

Inter rupes ad apicem montis Galatzo in insulâ Majore. Florebat Majo.

Hab. in Hispanià et circa Neapolim (Otth. in DC. Prodr.).

Oss. M. Bertoloni (Amœæn. Îtal. 27) réunit les Silene sericea AI, bipartita Desf., vespertina Retz, decumbens Biv. Bern. , canescens! Tenore. Ces espèces ont en effel entre elles une telle analogie, qu'il est difficile de les distinguer par des caractères bien tranchés. Mais il paroît, d’après M. Otth (in DC. Prodr!1, p: 373), que cet auteur n’a pas connu le vrai $. sericea All. et la plante qu'il a décrite comme telle est mentionnée sous le nom de S.drffusa dans le‘Prodrome: M. Otth distingue de nouveau toutes ces espèces à l’exceplion des S.wespertina et bipartita déjà réunis par plusieurs auteurs. LeS. decumbens, tel qu'il croît aux Baléares , a les plus grands'rapports avec deux-plantesiqui se trouvent sur,toute la côte d’Espagne, depuis Valence jusqu’à Cadix, et qui sont répandues dans les

CARYOPHYLLEÆ, 223

herbiers de Paris, l’une sous le nom de S: saponaria Cav., et l’autre sous celui de S. tubiflora Dufour in litt. ; ses pétales, beaucoup plus courts; sont le seul carac- tère de quelque valeur qui permette de le distinguer de ces deux espèces.

80. Siren sepoipes. Jacq. Coll. Suppl. p. 112,t.114,f. 1.

In maritimis insulæ Minoris ( ÆZern.).

Hab. in Galliâ prope Massiliam! , Corsicä ! , Sicilià ( Biv. Bern. ), Archipelagi insulis (D'Urv.), (Barbarià Desf. !).

81. Sinene verurina. Pourr. in Desf. Herb. !— Lois in Desv. Journ. bot. 11, p. 324.—S. Salzmannii Otth ! in DC. Prodr. 1, p. 381.

Ad rupes in montibus insulæ Majorts propè Esporlas. Floret Majo.

Hab. in ss

82. Sizene Pseuno-atocron. Desf. ! Atl. 1, p. 353. Ad margines agrorum in insulä Majore propeArtam. Floret April. Hab. in “Atlante (Desf. !).

83. Srerrarie MEDIA. Smith Flor. Brit. 473.— 4/sine media. Lire Spec. 473.

In Balearibus vulgatissima: Floret primo vere.

Hab. in totà regione mediterraneä.

84. ArenartA RugRA @ Serninibus immarginatis. Nob.— 4. rubra. Linn. Spec. 606. et auct. In maritimis Ebusi. Florebat Majo. R. Seminibus al& membranaceé, integré cinctis. Nob.— 4. media. - Linn. Spec. 606.—4. marina. Smith Flor. Brit, p. 480.-— 4. mar- ginata. DC. Klor. Fr: 1v, p. 795. In maritimis prope Alcudiam in insulà Majore; necnon in ins. Mi- nore ( Æern.). Florebat Aprili, Majo. y Seminibus sæpissimè alé membranceë, fimbriaté& cinctis. Nob. A. fimbriata. Salzm.! Herb. Fingit. ‘In maritimis Ebusi. Florebat Majo. Hab. ad littora totius maris Mediterranei; var. > circa Tingidem !.

‘29*

224 DicotryLEDONESs. Oss. Smith (English Flor. t. Il, P 312) réunit le Spergula, pentandra au

Spergüla arvensis, parce que la | première de ces espèces, qui est censée avoir tou- jours les graines bordées , présente quelquefois sur le même pied des graines à bord non membraneux. Il auroit été disposé à réunir de même l’Arenaria marina, dont les graines sont plus ou moins marginées, à l’Ærenaria rubra 1. dont les graines ne le sont jamais; mais il a cru devoir conserver ces deux espèces parce que les graines de l’4. marina ne lui ont jamais paru tout-à-fait privées de rebord.

Je possede un bon nombre d’échantillons de cette plante recueillis dans les ma- rais salés de l’île d’Iviza, sur lesquels on voit, dans la même capsule, des graines bordées et non bordées, à rebord membraneux, tantôt entier, tantôt découpé, et à lobes extrêmement fins. Cette remarque m'engage à proposer la réunion non— seulement des 4. marina Smith et rubra L., mais encore de 4. fimbriata Salzm., qui ne diffère de l’4. marina que par ses graines dont le bord est plus constam- ment découpé. L’4. rubra, ainsi constitué, varie beaucoup quant au port, à l'épaisseur et à la longueur des feuilles, mais les diverses formes"que j'ai observées aux Baléares et sur les côtes de France et d'Espagne m'ont paru évidemment dues aux terrains plus ou moins fertiles dans lesquels on les rencontre.

85. ARENARIA TENUIFOLIA d!. AHybrida. Ser, in DC. Préde 1 D 406. À. hybrida. Vill. Dauph:1v, p.634 , t. 47.

Inter rupes maritimas insulæ Majoris prope Alcudiam. Fibrebié April.

Hab. in Galliâ meridionali! , Andalusià !.

86. ARENARIA SERPYLLIFOLIA. &. Pilis glandulosis hirsuta, folliis

pellucido-punctatis. Viv. Flor. Lyb. Spec. 24. Inter rupes montium insulæ Majoris prope Lluch. Florebat Aptio

87. Arenaria BALEARICA. Linn. Syst. Nat. , ed. 12, app. 230. Ad rupes excelsas montis Puig-Major in insulà Majore. Hab. in Corsicä !. nsqeiE

88. ARENARIA PROCUMBENS: Vahl. Symb. 1, p. So, +32. Ed hernia-

riæfolia: Desf: !'Atl:r1, p.350. Ad muros prôpe Pahnam ; ; in insulà Minore ( Heïrn. ). ‘Florebat

MES, RARE o CR ASS RG

MALVACE#. | 295

Hab. in Hispaniä prope Carthaginem novam !, Barbariä(Desf. !), Ægypto!, Sicilià (Biv. Bern. ), regno Neapolitano!.

89. Cerasriuom vurcarum. Linn. Spec. 627. In Balearibus frequens. Florebat Aprili. Hab. in tototà regione mediterraneà , Æg gypto exceptä.

90. Cerasrium stricrum. Linn. Spec. 629. An satis à Cerastio ar- vensi distinctum ?. Ad rupes montis Puis-Major in insulà Majore. P £ 2] à ANA]

MALVACEÆ.

or. Marva svavesrris +. Canescens. Gay Herb. !.

Ad vias in insulà Majore prope Alcudiam. Florebat Aprili.

Oss. Cette variété-se distingue) aisément de-la forme ordinaire; en ce qu’elle est couverte sur toutes ses parties, la corolle exceptée, d’un coton tres-épais et blan- châtre. Elle est commune aux environs de Montpellier !

92. Mazva rorunnirortA. Linn. Spec. 060:

Ubiquè ad vias Balearium. Florebat Aprili , Majo.

Hab. in totâ regione mediterraneâ, Ægypto exceptä.

93. ALTuxA miRsuTA; Var. pumila. Nob.—Caulis 2-3 uncias longus,

ramosus. In montosis insulæ Maquis circa Ésporlas. Élorebat Majo.

94: Lavarera! ansoreA: Line Spec. 972:

In insulâ Minore (Yern.).

Hab. in agro Nicæensi et Corsicä ( DC ), insulà Âr gentariolà (Savi), regno Neapolitano (Tencre), Græcià prope Athenas (Smith), Bar- barià (Desf. !), Hispanià (DC.).

Os. Cette belle Malvacée, assez commune dans les Canaries et sur plusieurs points de la partie chaude de la région méditerranéenne croît spontanément dans la petite île de Muckry ! près d Edimbourg. Ce fait de géographie paroîtroit, beau : coup plus étonnant si l’on ne savoit que la mer, par le niveau constant de sa tem- pérature , modifie d’une manière remarquable le climat des lieux qui l’avoisinent.

226 DicoTYLEDONES.

95. Gossyerum HeRBaceum 8. Frutescens. Del. Flor. :Æeypt. Il- lustr.n. 646.—Vulgd Z/zodon.

Colitur in Ebuso et insulà Majore prope prædium vulgd S6 Ser- vera, haud longè ab urbe Artä.

In Africà centrali ad ripas lacus 7'chad spontaneum (Denham voy.en Afr. trad. d’Eyriès 11, pag. 284). Colitur in Africæ regnis Bornou , Begarmy,; Haoussa, etc. (Denham lc), Ægypto (Delil.), Barbariâ (Desf!), Andalusià, regno Granatensi (Salzm.), regno Va- lentino, regno Neapolitano, Sicilà (Ortol. et Raf. Stat.), insulis Me- litâ (Lam Dict.), Melo (Tourn. voy.), Lesbo (d’Urv.), Cretà (Sieb.), Macedonià , totà Asià minore, Syrià (Lam. ).

. AURANTIACEZÆ.,

96. Crrrus menica. Risso Ann. Mus. 20; p. 199, t. 2, fig. 2. Colitur in hortis Balearium.

07. Carrus crmonum. Risso ; 1. c. pag. 201. Colitur cum priore.

98. Crrrus Auranrium. Risso Lrer pars rôx, t. 1, fig. Let 2. Colitur in hortis insulæ Majoris, præcipue circa Soiler, Pollensam; rarior in Ebuso et insulà Minore.

HYPERICINEÆ.

99: HYPERICUM CANARIENSE. Linn. Syst. Veget. p. 575. In insulæ Majoris torrente dicto Malluch prope Lluch. Hab. in Canariis insulis. (Linn.)

100. HyrerrcuM sALEArRIGUM. Linn. Spec. trot. In montosis Balearium frequens. Floret Aprili , Majo.

101. HyperIcUM PERFORATUM. Linn. Spec. 1106.

GERANIACEÆ. 227

In sterilibus Balearium haud:infrequens: Floret Majo.

Hab. in totà Europà. e-

102. Hyrericuw Tomextosum. Linn. Spec: 1106. Vulsd Tresflorina blanquesina.

In insulà Majore ( Trius:).

Hab. in Hispanià ! , Gallià mediterraneà !, Sicilià (Ortol. et Raf.), insulà Melità (D'Urv.), Barbarià (Desf!).

103. Hypericum penrarum. Lois. Flor. Gall. p. 499; t: 17. In montosis insulæ Majoris prope Esporlas. Floret Majo. Hab. in Calabrià !, Corsicà !, Stoechadum insulis!.

Oss. Les échantillons que je possède ne me paroissent pas différer de ceux de Provence, d'Italie et de Corse, quoique leurs feuilles inférieures , jusqu’au milieu de la tige, soient entièrement privées de points glanduleux, et que, dans les supé-

‘rieures, on en trouve comparativement un tres-petit nombre, 104. Acer opazus. Ait. Hort. Kew. 11, p: 456. Vuled Rotabuc:

In fissuris rupium montis Puig-Major in insulà Majore. Florebat

Aprili. GERANIACEÆ.

105. GEranium MoLE. Linn. Spec. 055. In insulà Minore (Xern.). Hab. in totà Europä, Barbarià (Desf!).

106. GERANIUM ROTUNDIFOLIUM. Linn. Spec. 957. Ad margives agrorum in insulà Majore frequens. Floret Martio. Hab. in totà Europä, in Barbarià (Desf!).

107. GENARIUM DISSECTUM: Linn. Spec. 956. Hab. in totà Europà , in Africà septentrionali (Desf. !-Viv.-Delil. ),

108. GERANIUM ROBERTIANUM, Linn. Spec, 955.

228 DicoTYLEDONESs.

In umbrosis montium insulæ Majoris prope Lluch. Floret Aprili. Hab. in totà Europäfin Barbarià (Desf.).

109. EroDivm cicurarrum. DC. Flor. Fr. 1v, p. 840. Ad vias in Balearibus vulgatissimum. Floret Martio. Hab in totä regione mediterraneà , Ægypto exceptà.

110. Eronium moscnarum. Willd. Spec. Il, p. 631. [u aridis insulæ Majoris et Ebusi. Floret Martio. Hab. in totà regione mediterraneä, Ægypto exceptà.

ur. Eronrum maracmornes. Willd. Spec. nr, p. 639. Ubiquè in Balearibus florebat Martio. Hab. in totâ regione mediterraneà

112. Oxauis cornicuraTaA. Linn. Spec. 623.

Ad margines viarum et in sepibus Balearium vulgatissima. Flo- rebat Martio, Aprili. |

Hab. in tolâ regione mediterraneà.

113. Lanum cazuicum. Linn. Spec. 401.

Inter rupes maritimas Balearium frequens. Florebat Aprili.

Hab. in Gallià meridionali !, Italiä ( Bert. - Savi. - Sebast. et Maur.), Corsica (DC.), Græcià et Archipelagi insulis (Smith), Bar- barià (Schousb. ).

114. Linvm srricrum 8. Alzernum. DC. Prodr.1, p. 424.

In aridis Balearium haud infrequens. Florebat Aprili, Majo.

Hab. in regno Valentino !, Catalaunià !, Galliâ mediterraneä !, Corsicà (DC.).

115. Linum usirarissrmum. Linn. Spec. 397. Colitur in agris Balearium.

RUTACEÆ.

116. FaGONIA cRETICA. Linn. Spec. 553.

REseDAcez, 299 In sterilibus Ebusi prope urbem.:Florebat Majo. Hab. in regno Valentino! regno Algeriensi (Desf. !), Cyrenaicä (Viv.), Ægypto (Del.), Gretà (DC.), Sicilià (Biv. Bern.-Presl. ). 117. RurTa sracreosa. DC, Prodr.1,p. 710.-R. chalepensis tenui- Jfolia. D'Urv. Enum. (ex DC).

Ad mœnia urbis Alone in insulà Majore. Florebat Aprili. Hab. in Corsicà! , Sicilià (DC.), insulà Melo. (D’Urv. ).

118. Rura ancusrirorra. Pers. Synops. 1, p.464.

In aridis insulæ Mzjoris prope Esporlas, et Ebusi prope S. Pol liam. Floret Majo.

Hab. in Gallià mediterranes !.

RESEDACEÆ.

110. Reseva area B. Undata. DC. Flor. Fr. supp 590. À. undata. Linn. Spec. 644.

Inter segetes Balearium en Flore et Martio. Hab. in totà regione mediterraneä.

120. RESEDA LUTEOLA. Linn. Spec. 642. In campis Balearium. Floret Aprili. Hab. in totà regione meditérraneà.

11. Resena cures. Lion. Spec. 645.

In campis prope Artam in insulà Majore. Florebat Aprili. Hab. in totà regione mediterraneà, Ægypto except.

122. Resena puyreuma. Linn. Spec. 645.

Ad margines agrorum in insulà DEV et Ebuso frequens. Flo- rebat Aprili ; Majo.

Hab. in totà regione tee Ægypto Rp

Mém. du Muséum. 1. 14. 30

230 DicoTYLEDONES.

RHAMNEZÆ.

123. Raamnus ArATERNUS à Balearicus. DC. Prodr. 11, p. 23. Frutex3 pedalis, ramosus. Folia ovata, parva, 8-10 |. longa,. 56 1. lata, obtusa , denticulata, dentibus acutis, facie viridia scabra, dorso ferruginea, lævia.

In montibus insulæ Majoris prope Lluch. Florebat Aprili.

B. Laiifolius. Frutex bipedalis, diffusus. Folia ovato-lanceolata, 18-20 À. longa, 8-10 |. lata, acuta , serrulata, lævia, utrinquè viridia.

Ia montibus insulæ Majoris prope Valldemosan , Esporlas fre- queus. Florebat Martio.

124 Ræamnus Lycrorpes. Linn. Spec. 270.

petrosis inter Cauviam et montem Galatzo in insulà Majore. Florebat Majo.

Hab. in regno Valentino (Cav.), Andalusià (Salzm.), Atlante (Desf. !).

TEREPBINTHACEZÆ.

125. Pisracra cenniscus. Linn. Spec. 1,55. - Übique in Balearibus. Floret Martio. - Hab. in totä regione mediterraneà, Ægypto exceptà.

. 126. Cneorum Tricoccon. Linn. Spec. 94.

. In collibus petrosis insulæ Majoris et Ebusi frequens. Floret Aprili.

.Hab. in Ligurià (Viv.), agro Nicæensi (DC.), Gallià mediterra- neà !, Hispanià (DC.), regno Tunetano (Desf. !}.

127. Jucrans rEGrA. Linn. Spec. 1415. © Colitar in humidis montium insulæ Majoris.

LEcuminos x. 231 LEGUMINOSÆ.

126. AxaGvyris roeTipa. Linn. Spec. 534. In collibus apricis Balearium frequens. Floret Martio, Aprili. Hab. in totà regione mediterraneà, Ægypto except.

129. Genisra LucrnA : Foliis simplicibus, obovato-lanceolatis, sub- sericeis ; spinis lævibus, lucidis, nudis, sæpissimè simplicibus; calyce subsericeo, labiis subæqualibus, superiore bipartito , infe- riore ultra medium trifido; petalis glabris, carinà vexillo triente longiore. Nob. Tab. 5.

Caulis tripedalis, ramosissimus, durus > Spinosus , glaberrimus. Rari virides, lucidi, sulcati, spinis alternis, 6 sulcis exaratis $ subuncialibus , simplicibus, rarissimè ramosis, nudis, mucronatis. Folia infra spinas nascentia, paucissima, simplicia, obovato-lan- ceolata vel lanceolata , brevissimè petiolata, 1 ;-2 lineas longa, li- neam lata, ntrinquè subsericea. Stipulæ minutæ , rectæ, subulatæ, spinescentes, basi connatæ. Ex foliorum superiorum axillis, infra spinas, multi nascuntur, racemi 4-7 flori, spinis breviores, quasi paniculam constituentes. Singuli racemi rachis 3-4 foliata , pilis ad- -pressis subsericea. Flores brevissimè pedicellati. Bracteæ in summo pedicello 2, calycem stipantes, subulatæ, brevissimæ. Ca/yx bila- biatus, subsericeus, 2 lineas longus ; tubo campanulato; labiis tubo paulo longioribus, superiore bipartito, inferiore ultra medium tri- fido, segmentis omnibus: lineari lanceolatis, acutiusculis. Perala calyce longiora , lutea : vexillum ovato-lanceolatum , acutum, erec- tum , conduplicatum , 3 lineas lorgum, lineam et dimidiam latum , dorso villosiisculum : alæ vexillo pauld breviores, oblongæ , longè unguiculatæ , limbo basi ciliolato: carina vexillo triente longior, oblonga, villosiuscula, limbo basi utrinquè auriculato, auriculis ciliatis. Sfamina 10, monadelpha: filamentis 5 longioribus, 5 al- ternis triente brevioribus, antheris longiorum oblongis, breviorum

30 *

232 DicoOTYLEDONES.

minoribus ovato-oblongis, omnibus subsagittatis, dorso aflixis. Ova- rium minimum , ovoidec-compressum , à medio ad apicem pilosius- culum , lineâ suturali longitudinaliter notatum ; ovulis 6 subrotun- dis. Stylus filamenta superans, filiformis, subglaber, basi pilis raris inspersus, apice incurvus, æqualis, truncatus. Leoumen non vidi. In collibus petrosis circa Artam in insulà Majore vulgatissima.

Florebat Aprili.

ÆExpl. tab. NV. à Flos auctus.— 2 Calyx.— 3 Vexillum.— 4 Alæ.— 5 Carina.—

6 Tubus stamineus.— 7 Pistillum.

Oss. Cet arbuste se rapproche du G: scorpius DC., tel qu’on le trouve dans la région méditerranéenne, mais il se distingue facilement de cette espece par ses rameaux luisans , par ses épines qui ne portent jamais ni fleurs ni feuilles, par sa carêne d’un tiers plus longue que l’étendard , non égale à ce dernier.

Je crois utile de donner ici la phrase spécifique du G. scorpius qui suffira pour

le distinguer du G. lucida.

G. scorpius. (DC. Flor. Fr.1v, p. 498). Foliis simplicibus , obo- vatis, sericeis; spinis pubescentibus, floriferis, ramosis; calyce glabro, labio superiore bipartito, inferiore pauld longiore, ultra medium trifido; pétalis glabris, carinà vexillum æquante.

130. G. cinerea. DC. Flor: Fr.av, p. 494. ; In fissuris rupium montis Puig-de-Malluch in insulà Majore. Flo-

rebat Aprili. Hab. in olearum ee ab Mapa ad Nicæam (DC.) (x).

Q) M. de Lamarck a décrit sous le nom de Spartium multicaule, une plante que l’on eroyoit originaire des Baléares, et qui se trouve mentionnée dans le Catalogue du Jardin de Paris, sous le nom de Genista multicaulis ; mais ün examen plus sévère a prouvé depuis à M. Desfontaines que ce prétendu Genet n’étcit autre chose qu'un.échantillon défiguré de l’Ænthyllis hermanniæ ; il a donc rayé le G. multr-

caulis du nombre des espèces dans la, nouvelle édition qu ] prépare du Catalogues Je dois cette observation à M. Desfontaines. \ 1

LEGUMINOSÆ 233

131. Cyrisus spivosus. Lam. Dict. 11, p. 247.

In montosis Balearium vulgaris. Floret Aprili.

Hab. in Gallià mediterraneä ! , Italiâ (Bert.-Savi), Corsica! , Si- ciliâ (Ortol. et Raf.), Barbarià (Desf. !-Viv.).

152. Cvrisus LaniGerus. DC. FI. Fr. 1v,p. 504.-Spartium lanigerum. Desf.! Atl. 11, p. 154.-8. villosum Poir: Voy: 11, p. 207.

In insulà Minore ( Hern.).

Hab. in Etrurià (Sayi), Corsicà! , Græcià et Archipelagi insulis (Smith), insulà Melo (D’Urv.), Cretà (DC.), Barbarià (Desf. !), His- panià prope Heracleam (DC.).

133. Cyrisus arcenreus. Linn. Spec. 1043.

In petrosis insulæ Major: 1s prope Artam , Cauviam. Floret Aprili.

Hab. in Gallià mediterraneà !, agro Nicæensi (DC.), regno Nea- politano (Tenore), regno us et Atlante (Desf. !).

134. Ononis crispa. Linn. Spec. 1010.

In insulà Minore (Æern.).

Hab. in insulà Cypro (Smith.).

155. Onomis matrix GB. DC. Prodr. 11, p. 159.-O. pinguis.. Linn.

Spec. 1009. In arenosis Balearium vulgatissima. Floret Martio, Aprili.

136. Oronis wæquirou14. DC! Prodr: 17, p, 165.-nonis orientalis pentaphylla et heptaphylla viscosa. Vaill.! Herb.

Variat vexillo flavo et rubro striato. An satis ab. O. Natrice dis- tincta?

In arenosis maritimis Ebusi. Florebat Majo.

Hab. in Oriente (Vaill. Herb.), - Corsicà prope S.-Florent!, Oc- citanià prope Monspelium !. R

137. Onomis Pugescens. Lion. Mant. 267.-DC. Prodr. 11, p: 160- O. Morisoni, Gouan Illustr. 47 (ex DC. 1, c.).

234 DrcoryLeDones.

In Balearibus, (Gouan I. c.). Hab. in agro Monspeliensi, Hispanià, Barbarià, Archipelagi insulis (DC.).

" à 3:44 138. Oxonis ornirnopropioines. Linn. Spec. 1009.

Inter rupes insulæ Majoris prope So F'erendell. Florebat Aprili.

Hab. in Andalusià (Salzm.), regno Valentino (Cav.), Corsicä!, Etruriä (Savi), insulà Caprearum! , Græcià et insulà Cypro (Smith), regno Tunetano (Desf. !).

139. Ononis REczINATA. Linn. Spec. 1011. In insulâ Minore {ern.). Hab. in Andalusiâ!, Occitaniä (DC.), Calabrià !, Corsicä !.

140. Ononis winurissima. Linn. Spec. 1007.-0. barbata Cav. Ic. t. 193.

In montibus insulæ Majoris prope Esporlas , Valldemosam, Cau- viam. Floret ‘Aprili, Majo.

Hab. in Hispani ! , Gallià mediterraneä!, agro Genuensi (Bert.).

143. Antuyeuis cyTisoipes. Linn. Spec. 1015. à

Frequens in collibus aridis inter Palmam et Cauviam in insulà Majore. Floret Aprili, Majo.

Hab. in Andalusiâ (Salzm.), regno Valentino! , Ruscinonensis agri et Provinciæ locis calidioribus (DC.).

142. ANTHYELIS VULNERARIA 7 Rubriflora. DC. Prodr. 11, p. 170.- A. vulneraria, Desf.! Atl. 11, p.151.

In eodem loco variantem vidi radice perenni et annuä.

In collibus maritimis prope Artam in insulà Majore. Floret Aprili.

Hab. in Occitaniâ!, Provinciä!, agro Genuensi (Bert.), agro Romano (Sebast. et Maur.), insulâ Caprearum !, Græcià , Cretà et LE (Smith), Cyrenaïca (Viv.), regno Sn je (Desf.!}.

AY MAneniuie TETRAPHYLLA. Linn. Spec. 1012.

Lecuminosx 235

ln aridis insulæ Majoris prope Artam, Peas Cauviam fre- quens: Floret Aprili.

Hab. in Andalusià !, regno Valentino!, Occitanià (DC.), Pro- vinciâ !, agro Nicæensi!, agro Genuensi (Bert.),. Etruriä (Savi), agro Romano (Sebast. et Maur.), regno Neapolitano (Tenore), Sici- lià (Ortol. et Raf.), Græcià et Archipelagi insulis (Smith).

144. Mepicaco Lupuzina. Linn. Spec. 1097. Ad vias et margines agrorum in insulà Majore frequens.

Hab. in Gallià!, Italiâ!, Græcià, agro Byzantino et insu Cypro (Smith).

; 145. Menicaco arrorea. Linn. Spec. 1096. In insulà Majore prope Esporlas. Florebat Majo. An spontanea ?. Hab. in regno Neapolitano!, Græcià et Archipelagi insulis (Smith).

146. Meprcaco orsicutaris. All. Flor. Pedem. n. 1150.-M. poly- morpha &. Desf.! Atl. 11, p. 210.

In montibus insulæ Majoris prope Lluch. Floret Aprili.

Hab. in Gallià meridionali!, agro Nicæensi (AIL), agro Romano (Sebast. et Maur.), agro EM Gt), Ægypto (Del. » Barbariä (Desf. !).

147. Mevicaco scutertaTa. AÏl. Flor. Pedem. n. 1155.-M. poly- morpha (B. scutellata. Desf. Atl. 11, p. 211.

Ad margines agrorum prope Esporlas in insulâ Majore. Florebat Aprili.

Hab. in Occitaniaä!, PANbet agro Nicæensi (AII.), Græcià et Archipelagi insulis (Smith), Barbariâ (Desf.!).

148. Menicaco rusercurara ? Willd. Spec. mm, p. 1410.

Caulis sesquipedalis, ramosus, angulosus, glaber. Æo/ia trifo- liata : foliola 3-4 lineas longa, 2-3 lineas lata, obcuneata, apice sæpè obcordata , à basi ad medium integra, à medio ad apicem dentata , dentibus acutissimis, nervosa, supernè glabriuscula ,

236 DrcoTyYrEDoNEs.

subtüs pubescentia, lateralia subsessilia, terminale pedicellatum , pedicello circiter lineam longo. Stipulæ ovato-lanceolatæ, laciniatæ, laciniis subulatis, glabriusculæ. Æcres in axillis foliorum subsoli- tarii : pedunculi folio longiores , uniflori, pubescentes, infra apicem instructi bracteis duabus lineari-subulatis, et aristà (pedunculo floris abortivi)brevi, subulatà. Caiyx infundibuliformis, ultra medium 5- fidus, puberulus, tubo 10-nervio, segmentis uninerviis, lineari- lanceolatis, subulatis. Petala non vidi. Legumina ellipsoidea, cochleata , in spiram contorta, 3 lineas longa , 2 lineas lata, glabra; anfractus 7, dorso tuberculis brevibus, acutiusculis, subspinosis, du- plici serie dispositis instructi. Semina reniformia, apice subtrun- cata, lævia, fusca.

In insulâ Minore ({ern. )

Hab. in Corsicà !.

149. Menicaco marina. Linn. Spec. 1097. In arenosis maritimis Balearium vulgatissima. Floret Aprili. Hab. in totà regione mediterranei.

1

150, Meprcaco zrrroraus. Rohde in Loisel. Nüi. 118, non Tenore (ex Ser. in DC. Prodr.)

In arenosis maritimis insulæ Majoris frequens. Floret Martio.

Hab. in Occitanià et Provincià (DC.) , agro Genuensi (Bert).

151. Mepicaco minima. Lam. Dict. ur, p. 636. In aridis montium insulæ Majoris et Ebusi. Floret Martio, Aprili.

Bab. in Galliä !, Italiä (Bert.-Sebast. et Maur.), Græcià (Smith), Barbarià (Desf.!).

152. Menicaco macurara. Willd. Spec. n1 p. 1412.

In agris prope Valldemosam in insulà Majore. Floret Martio , ren

Hab. in Galliä!, lialiä!, Græcià et Archipelagi insulis (Smith), agro Byzantino (D’Urv.).

Lecuminosx. 237

153. Menicaco mnrenrexra. Willd. Spec. il, p. 1411.— M. poly- morpha d'intertexta. Desf.! Atl. 11, p. 211.

In agris Ebusi. Cum fructibus lecta Majo.

Hab. in Galliâ meridionali!, agro Romano (Sebast. et Maur. ), insulä Samo (d’Urv.), Ægypto!, regno Algeriensi ( Desf. !).

154. Meurrorus 1Tazrca. Lam. Dict. 1v, p. 68. Trifolium itali- cum. Willd. Spec. nr, p. 1356.—Melilotus rotundifolia. Tenore Flor. Nap. Prodr. Suppl. r, p.66.

In agris prope Esporlas in insulà Majore. Florebat Martio.

Hab. in regno Neapolitano!, Græcià circa Athenas ( Smith}, novä Camino insulà (D’Urv.), regno Algeriensi (Desf.).

155. MerrrorTus surcaTa. Desf.! Atl. 11, p. 193.- Trifolium mau- ritanicum. Willd. Spec. in, p. 1354.-Melilotus longifolia. Tenore Prodr. Suppl. 1, p.66 (ex Ser. in DC. Prodr.).- Trifolium sulcatum. Viv. Flor. Lyb. Spec. 45.

In agris Balearium frequens. Floret Aprili.

Hab. in regno Neapolitano (Tenore), Sicilià (Smith), insulà Melo ( D’Urv.), Ægypto (Del.), Cyrenaïcà (Viv.), regno Alge- riensi (Desf.!). à

B. major: M. compacta. Salzm. ! Herb. Tingit.

In arvis Ebusi. Florebat Majo.

Hab. in Corsicà !, Barbarià prope Tingidem !.

Oss. Cette variété est remarquable par sa tige presque simple qui s'élève à environ deux pieds, et par ses feuilles et ses fleurs du double plus grandes que dans la forme ordinaire. Ces caractères sont constamment les mêmes dans les échan- tillons recueillis en Corse, à Iviza et auprès de Tanger; cependant, après une analyse exacte des parties de la fructification, il m’a paru impossible de la distin- guer comme espèce. Dans les deux formes des Baléares les fruits sont mono- spermes, et les graines sont couvertes de petites aspérités.

156. Trirozium ancusrirorium. Linn. Spec 1503.

Mém. du Muséurn. 1 14. 31

238 DicoTyLEDONES.

In insulà Minore ( ÆZern. ).

Hab, in Galliâ meridionali!, Italiâ (Sebast. et Maur.—Bert.), Græcià et Archipelagi insulis (Smith), prope Trapezum (D'Urv.), in Cyrenaïcà ( Viv.), Barbarià (Desf. ! ).

157. Trirouum sTELLATUM. Linn. Spec. 1083.

In sterilibus Balearium frequens. Floret Aprili. Hab. in totà regione mediterraneà, Ægypto exceptä.

158. Trirourum uysripum. Savi Flor. Pis. …, p- 90.—7". pallescens. DC. Flor: Fr. Suppl: 555, non Schreb..— 7, F'aillantii. Tenore ! Prodr: xriv, non Poir. nec Lois. 7. polyanthemum. Tenore ! in Herb. Gay. ë

In collibus maritimis insulæ Majoris prope Artam ; in ins. Minore

(Hern. ). Florebat Aprili.

Hab. in Ruscinonensi agro!, Occitaniâ!, agro Mediolanensi!, Etrurià !, regno Neapolitano !, Corsicä !.

159. TRIFOLIUM FRAGIFERUM. Linn. Spec. 1086.

In insulâ Minore ( Fern.).

Hab. in Galliâ meridionali!, Hahàâ!, Siciliä (Biv. Bern. ), Græ- cià et Archipelagi insulis (Smith), insulâ Melo ( D'Urwv.)). 160. Trirozium TomENTosUM. Linn. Spec. 1086.

In collibus maritimis prope Artam. Florebat Aprili: Hab. in totà regione mediterraneà.

+

161. TRIFOLIUM TUMENS. Stev. lin M. B. Flor. Taur. Cauc. u, p. 217.

Radix perennis ;fibras plurimas capillares emittens. Caulis 4-5 un- cias longus, repens, glaber. Folia glaberrima, longissimè petiolata , {oliolis-obovatis, brevissimè petiolulatis , apice subemarginatis, sub lente tenuissimè serrulatis, transversim striatis. Stzpulcæ ovato- acuminatæ, basi dilatatæ , petiolum amplectentes. Æores capitati 1 densi ,pedunculo communi elongato, foliis pauld longiore À capitulo subrotundo; bracteis lanceolatis, : subulatis, calycem æquantibus.

Lecuuinos x. 239

Caly x oblongo-campanulatus teretiusculusve , 2 lineas longus, 5 den- tatus, dentibus erectis, lineari-lanceolatis, uninerviis, duobus su- perioribus paulo longioribus ; tubo latere exteriore glabro , interiore (axem capituli spectante) à basi ad apicem præsertim supra medium villosissimo. Corolla calyce duplè longior: alæ cum carinä:connatæ : vexillum alis triente longius, oblongum. Ovarium ovoideum, 1-2 ovulatum. ZLegumen maturum non vidi. A In insulâ Minore (Æern.).

‘O8s. J’ai comparé l'échantillon de cette plante qui m’a été communiqué par M. Hernandez, à ceux de l’herbier de M. Gay, recueillies par M. Steven aupres de Nasiabab sur les bords de la mer Caspienne, et je n’ai trouvé entre eux aucune différence. Les fleurs dans les exemplaires de M. Steven sont plus grandes, mais ce caractère paroît tenir au port des échantillons comparés ; ceux de Georgie ayant dix pouces environ de haut , tandis que celui de Minorque est de moitié plus petit.

162. Trirozium ProcumsENs 8. Campestre. Ser. in DC. Prodr. nr, p: 205. T'. campestre. Schreb. Inter rupes maritimas Balearium frequens. Florebat Aprili , Majo.

163. Trirozrum ricirorme. Linn. Spec. 1088. In aridis Ebusi circa S. Inès. Florebat Majo.

164. Dorveniuu rectum. Ser. in DC. Prodr. 1, p. 208.— Lotus rectus. Linn. Spec: 1092.

In fossis Ebusi. Florebat Majo. #

Hab. in Gallià meridionali!, agro Romano (Sebast. et Maur.), regno Neapolitano!, Sicilià (Ort. et Raf.), Græcià et insulis Cretà et Zacynto (Smith), Barbarià (Desf. !). ë

165. Donvenium airsurum. Ser. in DC. Prodr. n, p. 208.-- Lotus hirsutus. Linn. Spec. 1091.

‘Ad margines agrorum in Balearibus haud rarum. Florebat Majo,

Hab! in Gallià meridionali! , ltalià !, Græcià et insulis Cretà et Cypro (Smith), Barbarià (Desf. ! ). ST

240 DicoTyLEDONES.

166. Donvenium surrruricosum. Vill. Dauph. ur, p. 416: Lotus dorycnium. Linn. Spec. 1095.

Ubique in aridis Balearium. Florebat Aprili.

Hab. in Hispanià !, Galliâ meridionali !, Italià !, Græciâ (Smith), Barbarià (Desf.!

167. Lorus epurts. Linn. Spec. 1090. 1

In aridis circa Artam in insulâ Majore ; in is (DC. ).

Hab. in Hispaniâ meridionali! , Provincià et agro Nicæensi (DC.), Corsicà!; agro Neapolitano!, Calabriä!, Sicilià (Ort. et Raf.), Græcià et insulis Gÿpro et Zacynto Sao regno Algerienst (Desf. !).

168. Lorus ornirHoPopioipes. Linn. Spec. ro91.

In agris prope Valldemosam, Artam in insulà Majore. Floret Aprili.

Hab. in Hispaniâ (Cav.), Galliàä meridionali et agro Nicæensi (DC.) , agro Genuensi (Bert.), agro Romano (Sebast. et Maur.), re- gno Neapolitano!', insulà Caprearum!, insulä Melo (D’Urv.), regno Algeriensi (Desf. !

169. Lorus terraruyLius. Lion. Fil. Suppl. 340. —Ser. in DC. Prodr. 11, p. 210 (excluso Syn. Viv.). Tab. 6.

Radix perennis, fusca. Caules ex eadem radice plures, ramosis- simi prostrati, sæpissimè 5-4 uncias longi, aliquandd + pedalem vel ? pedalem altitudinem attingentes, teretes, virides , glabrati. Fo- lia exstipulata, bijuga cùm impari; foliola pilis adpressis utrinquè præsertim dorso subsericea, facie viridia, dorso: glauca ; 5 superiora majora, 2 : lineas longa, lineam et dimidiam lata , cuneata ; truncata aut emarginata, mucronulata , 2 inferiora dimidid minora , oblongo- ovata aut sublinearia, alterum aut rarius utrumque deficiens. Pedun- culi 1-5 unciales, terminales, rariüs axillares , uniflori, glabriusculi, sub flore nnibracteati , bracteà (folio imperfecto) tripartitä, lobo medio majore, lateralibus sæpissimè caducis abortivisve. Caly x

LEGUMINOSÆ. 241

subsericeus , 5 fidus, segmentis subulatis, bilabiatis , duobus supe- rioribus alteroque inferiore carinæ subjecto pauld majoribus; tubo campanulato , 5-nervi. Petala calyce dimidid longiora , lutea : vexillum unguiculatum , ungue calycis tubum subæquante , limbo- subrotundo extüs atro-purpureo : alæ vexillo pauld. breviores , oblongæ, unguiculatæ , basi, latere superiore, auriculatæ : carina alas æquans, apice abruptè arcuata et longè rostrata, basi bifida diunguiculata, genitalia® includens. Flamenta 10, diadelpha ; al- -ternè dimidid longiora et apice dilatata , clavata, antheris basi affi- xis, ex cavo filamenti apice nascentibus (1); alternè filiformia, æqua- lia ; antheris flavis, infra medium dorsum aflixis. Ovarium lineare, gracile, glabrum , 9-10 ovulatum. S/ylus abruptè genuflexus, lon- gitudine ipsius ovarii. Stigma capitatum. Legurmen junius calyce longius.

Lotus pusillus. Viv. (Flor. Lyb. Spec. p. 47; t. 17, f. 15 ) ex icone ei descriptione à nostro cert differt : caule multo humiliore ; ra- dice verisimiliter annuà ; caule foliisque hirsutis , non subsericeis; 4 foliis ellipticis non cuneatis, nec retuso-truncatis ; pedun- culis folio triplù nec decuplo longioribus, etc.

In aridis insulæ Majoris prope Artam ad ingressum speluncæ Cueva de la Ermita. Klorebat Aprili.

Expl. tab. 6. 1 Folia aucta. —2 Flos. 3 Calyx.— 4 Vexillum.—5 Alæ, 6 Carina.— 7 Stamina duo sub lente validiore. 8: Flos calyce petalisque resectis. 8 Pistillum.

Os. Linné fils, qui a le premier fait connoître cette plante d’après des échan- tillons recueillis aux Baléares par Richard, lui donna le nom de Z. tetraphyllus, faisant allusion à l’avortement, qu’il croyoit constant, de l’unedes folioles infé- rieures, Mais il décrivit cette foliole comme une stipule, et les auteurs qui ont parlé depuis de cette plante n’ont point hésité à adopter son opinion. Si l’on consi-

(1) Gette organisation se rencontre tres-souvent dans les genres Lotus et Do- Try CNIUM IOCEG

242 DicorYyLeDones.

dère cependant que cette prétenduetstipuler est souventiunique ; qu’ellé naît.sur le pétiole; non sur la tige ,.et qu’elle.est aussi distinctement pétiolulée que les:folioles supérieures, on n’hésitera pas, je crois, à la considérer comme une vraie foliole, quoique les supérieures aient une forme un peu différente.

170. Lotus crericus, Linn: Spec. 1091.

Ubique in arenosis maritimis Balearium. Floret Aprili, Majo.

Hab. in regno Valentino, Andalusià!, Barbarià (Desf.!—Viy.), Ægypto ( Del.), Græcià et Archipelagi insulis ( Smith D’Urv.), Corsicà! ; Ligurià (Viv.).

171. Lorus cornicurarTus. Linn. Spec. 1092. Ubique in Balearibus. Floret Mäftio , Aprili.

Hab. in totà regione mediterraneà.

172. Psorarea siTuminosA. Linn. Spec. 1057.

Ad vias in Balearibus frequens. Floret Aprili, Majo.

Hab. in Hispanià !, Gallià meridionali !, Ttaliä!, Archipelagi insulis (Smith), Syrià!, Barbariä (Desf. !).

173. PsSORALEA PALÆSTINA. Gouan Illustr. DL. Hab. in Palæstinà , Syrià ; agro Byzantino ( DC. ).

Oss. On trouve quelquefois cette plante au port Juvénal, auprès de Montpellier, mais elle y est trop rare pour qu’on puisse la regarder comme naturalisée. Elle ne différe du P. bituminosa que par ses folioles ovales-oblongues dans le bas de la plante, toujours beaucoup plüs grandes, présque ‘glabres; par ses fleurs d’un bleu foncé ; enfin parce qu’elle.ne répand-pas une odeur bitumineuse aussi prononcée. Ces caractères méritent-ils qu’on la considère comme une spèce edistincte ?

174. AsTRAGALUS POTERIUM. Vahl. Symb. 1, p. 63. Tragacantha altera. Glus. Hist. 107: Tragacantha altera, Poteriwm forte. W:* 1. c. 108. Ic. 7):

In collibus aridis insulæ Majoris prope. Artam , Pollensam b Lluch. Florebat Aprili. te CUTIEN

Hab, in Andalusiä prope Gades, et'in régno Granatensi (Clus.)”

LEcumanosz. 243

179. SCORPIURUS SUBVILLOSA. Linn::Spec: T050.°::

In agris insulæ Majoris prope Artani, nécnon in Ebuso. Die et Aprili, Majo. :

Hab. in Hispanià ! , Galliâ meridionali 1, Jtaliä (Bert. Savi. Sebast. et Maur.), Corsicâ!, insulä Astipalæä (D’Urv.) , regno Alge- riensi ( Desf. !).

176. Asrrorosium scorpions. DC. Prodr. u1, p. 311. Ornithopus scorpioides. Linn. Spec. 1049.

In agris inter Artam et montem Puig-Ferrutx in insulà Majore.

Florebat Aprili. Hab. in totà regione mediterraneä , Ægypto exceptà.

177. Hiprocreris BALEARICA. Jacq: Misc. tr, p: 305.—Ic. Plant. Rar. 1,t. 140.

In fissuris rupium montium insulæ Majoris prope Esporlas, Lluch. , etc., frequens. Floret Aprili ; fructus maturat JU

178. Hippocreris unisiriQuosa. Linn. Spec. 1049. In aridis Balearium frequens. Floret Aprili. Hab. in totà regione mediterraneä, Ægypto exceptà.

170. Hippocrgris cit1ATA: DC. Prodr. 11, p. 313.

Variat pedunculis 2-6 floris.

In aridis insulæ Majoris prope Artam, Esporlas. Floret Aprili.

Hab. in Hispaniä!, Apuliä!, Sicilià et Taurià (DC. ).

180. Henysarum sprNosissimum. Linn. Spec. 1058.

In agris insulæ Majoris prope:Artam. Florebat Aprili.

Hab. in Andalusiä (Salzm.), Provinciä!; agro Nicæensi (DC.), Apulià!, Aprutio!, Corsicä! , insulà Melo! insulà Cypro (Smith ).

IG. Cicer ARIETINUM. Linn. Spec. 1040.

Colitur in agris Balearium.

182. Fasa vuzéaris. Moœnch: Meth..130:; .

244 DicoryLenones.

Ubique in agris. Balearium cuita, cibum usitatissimumrusticis præbet.

183. Vicra sariva. Linn. Spec. 1037. In sepibus insulæ Majoris et Ebusi frequens. Floret Aprili, Majo. Hab. in totà regione mediterraneà.

184. Vicra Larayrones. Linn. Spec. 1057.

In insulâ Majore prope Valldemosam, Artam. Floret Aprili.

Hab. in Galliâ!, Italià (Bert.—Savi.—Sebast. et Maur. }, Corsicâ (Ser.), Græcià et Archipelagi insulis (Smith).

185. Vica cracruis. Lois. Flor. Gall. p: 460, t. 12. Ervum gra- cile. DC. Cat. Hort. Monsp. p. 109. —Æ. tetraspermum li. gracile. Ser. in DC. Prodr. 11, p. 367.

In montibus prope Lluch, et in arenosis maritimis prope Artam in insulà Majore. Florebat Aprili.

Hab. in Galliâ!, Etruriâ (Savi), agro Romano ( Sebast. et Maur. ).

186. Pisum sarivum. Linn. Spec. 1026. Colitur in hortis Balearium.

187. Laruyrus Apmaca. Linn. Spec, 1029. In insuläMajore frequens. Florebat Aprili. Hab. in totà regione mediterraneà.

188. Laravrus serirozius. Linn. spec. 1031.

In montibus insulæ Majoris prope Artam, Soller. Floret Aprili.

Hab. in Galliâ meridionali!, Italiä ( Bert. Savi. ), Græcià (Smith).

189. Laravrus sarivus. Linn. Spec. 1020. Colitur in hortis Balearium.

190. Larayrus cicena. Linn. Spec. 1030. Z. dubius. Tenore ! Cat. Sem. Ann. 1825 collect. p. 5'et tr (ex Gay).

x

LEcuminosz. 245 In agris insulæ Majoris frequens. Florebat Martio, Aprili. Hab. in totâ regione mediterraneà,

191. Larayrus srraynicus. Ser, in. DC. Prodr. 11, p. 374.—Vicia bithynica. Linn. Spec. 1038. -

In montibus insulæ Majoris prope Lluch frequens. Florebat Aprili. : Hab. in Galliâ meridionali !, Etruriä (Savi.), agro Romano

(Sebast. et Maur. ), Græciâ (Smith), insulà Melo (d'Urv.).

192. LarTayrus civmenum. Linn. Spec. 1032.

In monte Puig-de-Torrella in insulä Majore; necnon in insulà Minore (Æern.). Floret Aprili.

Hab. in Andalusiâ (Salzm.), Gallià mediterraneä (DC.), agro Byzantino (Smith), Barbarià ( Desf!).

193. Laravrus ocurus. DC. Flor. rv, p. 578.— Pisum ochrus. Linn. Spec. 1027.

In insulâ Minore ( ern.).

Hab. in Occitanià et agro Nicæensi (DC.), Etrurià (Savi), agro Romano (Sebast. et Maur.), Græcià et insulis Cretà et Zacynto (Smith), Barbarià !.

104. Lupnus mirsurus. Linn. spec. 1015.

In insulà Minore ( Æern. ).

Hab. in Hispanià (DC.), Galliâ meridionali !, Corsicä !, regno Neapolitano (Tenore), Græciä, Zacynto et Archipelagi insulis (Smith), Ægypto (Delille), regno Algeriensi ( Desf. ).-

105. Acacra Farnesrana. Willd. Spec. 1v, p. 1083. Ubique in hortis Balearium culta, nunc quasi spontanea.

196. CeraroniA srtiQua. Linn. Spec. 1513.— Vulgd Garrovér. In agris Balearium, præcipuè in insulà Majore, culta. Colitur in totà Africà septentrionali, Asià minore agro Byzantino,

Mém. du Muséum. 1. 14. 32

246 DicoTYLEDONES.

Græcià et Archipelagi insulis (Smith), insalà Melità (Forsk.), regno Neapolitano ( Prosp. Alp. —Tenore.), ad littora prope por- tum Herculis Monæci ! , in Hispaniâ meridionali !.

ROSACEÆ.

197. AuyGpaLus communis. Linn. Spec. 677. Colitur in campis Balearium. Colitur in totà regione mediterraneä.

108. Persica vurGaris. Mill. Dict. n. r. Colitur in hortis Balearium.

199. Armenraca vurGaris. Lam. Dict. 1, p. 2. Colitur in hortis Balearium.

200. Prunus sriNosA à vulgaris. Ser. in DC. Prodr. 11, p. 532.

Ad sepes in Balearibus frequens. Floret Aprili.

Hab. in totà Europà.

B foliis synanthiis. In montibus insulæ Majoris haud rara. Floret Aprili. Folia simul cum floribus emittit.

201. Prunus Domesrica. Linn. Spec. 680. Colitur in hortis.

202. Cerasus suurana. DC. F1. Fr. 1v , P- 482. Colitur in campis et hortis.

203. Rusus rruricosus. Linn. Spec. 707: Ad sepes in Balearibus frequens. l1 Hab. in totà regione mediterraneà.

204. Fracaria vesca, Linn. Spec. 705. In montibus insulæ Majoris. Colitur inhortis.

205. Porenrira reeTans. Linn. Spec. 714.

RosAcez. 247 Ad sepes et vias in insulà Majore frequens. Martio, Aprili Floret. Hab. in totà Europà.

206. AcrimoniA Euparoria. Linn. Spec. 643.

Ad margines agrorum in insulà Majore. Floret Aprili, Majo. Hab. in totà Europà.

207. Porerium sanGuisorsa. Linn. Spec. 1411.

In agris insulæ Majoris prope Valldemosam. Floret Aprili. Hab. in totà Europâ, Ægypto (Delille ).

208. Rosa sempervirens. Linn. Spec. 704. —R. moschata Desf. ! Atl. 1, p. 400. 2. atrovirens. Viv. Flor. Ital. Fragm. p. 4, t. 6.

In insulà Minore. (Æern.)

Hab. in Galliä meridionali (DC. ), Ltaliä (Sebast. et Maur.—Viv. ), Græcià (Smith.), Barbarià (Desf. !).

209. Rosa RuBIGINOSA © sepiurn. Ser. in DC. Prodr. n, p. 617. R. sepium Thuill. Flor. Par. ed. 2, p. 252.

In aridis inter Cauviam et montem Galatzo. Florebat Majo.

210. Mesrirus oxvacanTrA Var. monostyla.—Cratægus monogÿna Jacq. Austr. t. 292, f.1. Mespilus monogÿna Smith Flor. Græc. Prodr. 1, p. 341.

Ad sepes in insulà Majore frequens. Florcbat Aprili.

o11. Pyrus communis. Linn. Spec. 686. Colitur in hortis.

212. Pyrus marus. Linn. Spec. 686. Colitur in hors. 213. Pvrus sonsus. Goertn. Fruct. 11, p. 45; t. 87.

Colitur in hortis.

214. CYDONIA VULGARIS. Pers. Synops: H; p.40. Colitur in hortis.

248 DicoryLeDonezs.

MYRTACEZÆ.

215. Myrrus communis. Linn. Spec. 673.

In montibus Balearium frequens.

Hab. in Provincià meridionali et agro Nicæensi (DC.), Etruriä (Savi), agro Romano (Sebast. et Maur. ), regno Neapolitano (Te- nore ), Corsicà !,\Græciâ et Archipelagi insulis (Smith), Cyrenaïcà (Viv.), regnis Algeriensi et Tunetano ( Desf. ).

216. Punica Granarum. Linn. Spec. 676. Ad sepes in insulä Majore. Colitur in hortis. Hab. in totà regione mediterraneà.

SALICARIEÆ.

217. LYTRUM GRÆFFERI. Tenore ! Flor. Nap. Prodr. Suppl. 2

p. zxvin. L. acutangulum. Lag. Gen. et Spec. Nov. p. 167.

_ ‘Radix annua , ramosa , fibras plurimas capillares emittens. Cau- lis 1-2 pedalis, parum ramosus , basi subteres , supra medium angu- losus, glabérrimus, rubellus. Folia Ho opposita , oblongo- elliptica, obtusa, 5- # lineas longa, 2-2 : lineas lata; superiora alterna, gradätin ättenuata et elongata, paéilon: acutiuscula; omnia sessilia , uninervia. Flores in axillis foliorum solitarni, brevissimè pedunculati, erecti, bracteis duabus medio pedunculo insertis , op- positis, brevissimis, subulatis instructi. Ca/yx primbm infundibu- liformis, demüm tubulosus, 2-3 linéas longus, 6 costatus, r2nervosus, 12 dentatus : dentes æquales subdeltoidei; 6 (costis tubi responden- tes) petalis oppositi ; quasi exteriores ; 6 ( sulcis’ respondentes ) pe talis alterni, quasi interiores. In æstivatione dentes calycini 6 pe- talis oppositi, erecti, 6 iisdemialterni linflexi, valvati, genitalia foventes. Petala et filamenta replicativa. Petala6, 3 lineas longa , 2lineas lata, summo tubo-nserta, obovata, integra,unguiculata, 5-ye-

ONAGRARIE.—FrcoïiDez. .. 49 nia, venis duabus lateralibus vix notatis subunivenia, rosea. Sta- mina 12 ,Calycis nervis ferè ad basin tubi inserta , duplici serie dis- posita ; 6 petalis alterna superiora , petalis pauld breviora; 6 iisdem opposita inferiora , dimidio breviora, calycem vixsuperantia ; omnia ante anthesin brevia, inclusa : filamenta filiformia, g glabra : anthèræ medio dorso insertæ,oblongæ, sub lente utrinquè emarginatæ, luteæ, biloculares , longitudinaliter dehiscentes. Pistillum calycis fundo in- sertum', brevissimè stipitatum, filamentis longioribus brevius, gla- brum. Ovarium oblongo-lineare , biloculare, apice attenuatum in stylum teretem : stigma capitatum, papillosum : Ovula plurima , medio dissepimento affixa. Fructum non vidi. Variat calyce 1o- ren- tato , petalis 5, staminibus 10.

Differt a L. Ayssopifolio floribus distinctiùs pedunculatis ; en tibus calycinis æqualibus, non,6 (quæ petalis opposita) majori- bus; petalis majcribus; staminibus 12, inæquaibus , 6 majoribus exsertis , non 6 æqualibus , inclusis; stylo longiore.

A. L. flexuoso. Lag. Gen et Spec. Nov. p. 16 (ex des pEbHE D videtur differre petalis obovatis integerrimis non ovatis subcordatis. Affinior L. acutangulo. Lag. 1. c., et fortè eadem species:

In humidis insulæ Majoris prope Artam , necnon in Ebuso. Flore- bat Aprili, Majo.

Hab. in regno Neapolitano (Tenore!), regno Murciæ ? (Lag.).

ONAGRARIZÆ.

216. Cazurricue verna. Linn. Spec. 6. In fossis insulæ Majoris prope Ârtam.

Hab. in totà Europà, Barbarià (Desf.—Schousb. ).

FICOIDEÆ.

sisi e269r41le

219. MESEMERYANTHEMUM NoDiFLORUM. Linn. Spec. 687.

250 DicoTYLEDONES.

In maritimis insulæ Minoris prope Cala Figuéra ( Herr: ).

Hab. in Hispaniä meridionali!, Corsica !, Siciliä (Ort. et Raf. ), Græcià (Smith), insulis Lero et Melo (D'Urv.), Ægypto (Del. ), Barbarià (Desf.! ). |

GROSSULARIEZÆ.

220. Rises rugruw. Linn. Spec. 200. Cofitur in hortis.

CACÆTL.

221, CAGTUS OPUNTIA. Linn. Spec. 669. Vulgd Figuera de Moro.

luter rupes maritimas et ad pagos Balearium vulgatissimus.

In locis calidioribus regionis mediterraneæ nunc quasi spontaneus, in Ægypto (Del.), Barbariä (Desf. ), Hispanià. meridionali !, Pro- vincià (DC.), ad rupes prope ru Herculis Monœæci (Gay) , in Ligurià (Viv.).

Os. Les paysans des Baléares mangent volontiers les fruits de cette plante , et n’en éprouvent ordinairement aucun mauvais effet. Des personnes dignes de foi m'ont assuré que cette nourriture leur devenoit mortelle lorsqu'ils avoient l’impru- dence de boire, par dessus, une certaine quanlité.d’eau-de-vie. Je n’ai eu aucune

occasion de vérifier ce fait pendant mon séjour dans.ce pays.

PORTULACEÆ.

222. PorrTuLaca oLERAGEA. Linn. Spec. 638. In campis insulæ Majoris haud rara.

223. Tamarix cazrica. Linn. Spec. 586. In maritimis prope Alcudiam , Palmam in insulâ Majore ; necnon in ins. Minore (Æern.). Florebat Aprili.

Hab. in totà regione mediterraneä.

PARONYCHIEÆ— CRASSULACEZÆ. 251

224. Tamarrx arricana. Desf. ! Atl. 1, p. 260.

In maritimis prope Palmam , Alcudiam in insulâ Majore; etiam in Ebuso. Florebat Aprili,

Hab. in Provinciâ!, Calabrià!, Natolià prope D (D'Urv.), Ægypto (Del.), regno Algeriensi (Desf. !).

PARONYCHIEÆ..

225. Paronyonta ARGENTEA. DC. Flor. Fr. mt, p. 404.——1llecebrumn paronychia. Linn. Spec. 229.— P. nitida Del. Flor. Ægypt. Illustr. n. 270 (ex synon. ).

Ad vias et in sterilibus Balearium vulgatissima. Floret Martio.

Hab. in Hispaniä!, Gallià meridionali!, Corsicà ! , insulis Melitä et Melo (D'Urv.), Archipelagi insulis (Smith), Syrià!, Ægypto!, totà Barbarià (Viv.—Desf. !—Schousb. ).

226. PorycarPoN TETRAPHYELUM. Linn. Spec. 131. In insulà Majore prope Artam; necnon in ins. Minore ( Æern.). Florebat Aprili.

Hab. in totà regione mediterraneä.

CRASSULACEÆ.,

227. Uusicus PeNDuuNUS. DC. Plant. Grass. t. 156.

In Balearibus frequens.

Hab. in Hispanià !, Galliä!, Htaliä!, Græcià et he insulis (Smith.—D'Urv.).

228. Senum REFLExUM. Linn. Spec. 618. In insulà Minore ( Hern.).

229. Sepum aurissimum. Lam. Dict. 1v, p. 634. Ad vias et muros in insulà Majore.

259 DicoTyLEDONES.

Hab, in regno Valentino! , Ruscinonensi agro! , Occitamiä! , Pro- vinciâ et agro Nicæensi ( DC.).

230. SEMPERVIVUM TEcTORUM. Linn. Spec. 664. In tectis et muris vetustis Alcudiæ in insulâ Majore. Florebat Majo.

SAXIFRAGEÆ. *

231. SaxiFRAGA TRIDACTYLITES. Linn. Spec. 578. In Balearibus vulgatissima. Floret Martio. Hab. in totâ Europi.

UMBELLIFERÆ.

252. Pimpivezra rraqrum. Vill. Dauph. u, p. 606. Inter rupes ad apicem montis Puig-Major in insulâ Majore. Hab. in Galliâ mediterraneä (DC.), Alpibus Apuanis ( Bert.).

2553. Caærorayrium sativum. Lam. Flor. Fr. ur, p. 438. Colitur in hortis.

254. Scannix PECTEN-VENERIS. Linn. Spec. 368. In agris insulæ Majoris et Ebusi frequens. Florebat Aprili, Majo. Hab. in totà regione mediterrane , Ægypto exceptà.

235. CorrANDRUM TESTICULATUM. Linn. Spec. 367. Inter segetes Ebusi prope S. Raphael. Cum fructibus lectum Majo. Hab. in Gallià mediterraneà ! , agro Bysantino (Smith ).

256. Sium axGusrirozrum. Linn. Spec. 1672.

In humidis Ebusi haud rara; in insulà Minore ( Æern.). Floret Majo.

Hab. in Gallià !, Etrurià (Savi), Græcia ( Smith).

237. Bricwozra pasrinacærozta. Bert. Journ Bot. 1v, p. 76. Sium

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UMBRELLIFERZ. 253

siculum.Linn, Spec.362.—Ligusticum balearicum. Kinn. Mant. 218. luter segetes insulæ Majoris, inter Alcudiam et Pollentiam ; in ins. Minore (Æern.). Florebat Aprili.

Hab. in Ligurià ( Bert.), agro Romano ( Sebast. et Maur.) , Corsicà (DC.), insulà Caprearum !, Sicilià (Ort. et Raf.— Presl.), insulà Melo (D’Urv.), Barbarià ( Desf. !), Hispanià prope Heracleam (Salzm.).

258. Crrumum maririmum. Lann. Spec. 354. Ad rupes maritimas prope Bañabufar in insulà Majore. Hab. in totà regione mediterraneà, Ægypto exceptà.

259. Buniuu reruLAcEuM. Smith Flor. Græc. Prodr. 1, p. 186. Bulbocastanum creticum ferulæfolio semine oblongo. Tournef. ! Coroll. 21.— Bunium ferulæfolium. Desf. ! Coroll. p.55, t. 45.— Sium ferulæfoliumn. Spreng. in Rœm. et Schult. Syst. Veget. vi, p. 539.

In campis insulæ Majoris prope Esporlas. Floret Aprili.

Hab. in insulis Cretà (Tournef.! ) , Cypro (Smith ), Samo (D’Urv.).

Os. Cette espèce diffère essentiellement du Z. bulbocastanum par ses pédicelles courts , épais, un peu en massue, non grêles et filiformes ; par ses fruits d’un tiers plus longs, linéaires-oblongs non ellipsoïdes, légerement courbés en faucille , non droits, enfin marqués de côtes beaucoup plus saillantes , séparées par de véritables sillons qui sont à peine sensibles dans le 2. bulbocastanum.

240. Amni marus. Linn. Spec. 340. In agris insulæ Minoris prope portum Magonis. Florebat Junio. Hab. in totà regione mediterraneà.

241. Daucus caroTa. Linn. Spec. 348. Ad margines agrorum in Balearibus frequens. Floret Aprili. Hab in totà regione mediterraneà.

242. Daucus maximus. Desf. ! Atl. 1, p. 241.

Ad margines agrorum in Ebuso. Florebat Majo.

Hab. in regno Algeriensi ( Desf. !).

Mém. du Muséum, &. 14. 33

254 DicoryLEDONES.

Oss. Cette espèce est voisine du D: Aispidus, tel qu’il croît à la Chambre d'A- mour auprès de Biaritz; mais elle en differe par sa taille de moitié plus élevée; par les folioles de son involucre pinnatifides et à sept lobes, non simples et profondé- ment tridentées au sommet ; par ses rayons beaucoup plus longs et plus étalés (ils sont rapprochés en tête dans le D. hrspidus); par ses pétales blancs non jaunes; et par ses fruits (d’ailleurs semblables) hérissés de piquans beaucoup plus alongés. Sprengel (In Roem. et Schult. Syst. veget. tom. vi, p. 476) rapporte, avec doute, le D. maximus Desf. au D. gingidium qui est évidemment tres-différent par ses feuilles luisantes et par ses folioles involucrales à lobes recourbés, non droits et étalés.

243. Caucauis PLATYcARPOs. Gouan. Flor. Monsp. 285.

Inter segetes insulæ Majoris prope Artam. Florebat Aprili.

Hab. in Gallià meridionali!, agro Romano (Sebast. et Maur. ), Barbarià (Desf. ).

244. CAUGALIS ARVENSIS. Far. simplex.

En umbrosis montium circa Esporlas in insulà Majore. Floret Majo.

Oss. Cette variété diffère de la forme ordinaire par ses tiges toujours simples et par ses feuilles découpées en segmens plus étroits. M. Soleirol l’a observée avec les mêmes caractères en Corse, et il ne seroit point impossible qu’elle pût être considérée comme une espèce distincte. L'état d’imperfection du fruit, dans les échantillons que je possède, m’empêche d'émettre aucune opinion positive à cet égard.

245. Cavcauis nontrcora. Lam. Dict. x, p. 656. Tordylium nodosum. Linn. Spec. 346.— Caucalis nodosa. Huds. Angl. 114.

In agris insulæ Majoris prope castellum Belver. Florebat Majo.

Hab. in Gallià !, Græcià , agro Byzantino et insulà Cypro (Smith), Ægypto (Del.), regno Algeriensi ( Desf. ! ), agro Tingitano ( Schousb. ).

246. Apiuu GRAvEOLENS. Linn. Spec. 339.

æ. Sylvestre. [n insulà Minore ( Æern.).

B. Sativum.— Üolitur in hortis Balearium.

247. Ariuu PETROSELINUM. Lun. Spec. 379.. Colitur in hortis Balearium.

U MBELLIFERZ. 255

248. AneTaum roenouzum. Linn. Spec. 337. In collibus petrosis Balearium haud infrequens. Hab. in totà Europà meridionali, Barbarià (Desf. ).

249. SMYRNIUM oLUSATRUM. Linn. Spec. 576.

Ad pagos in Balearibus vulgatissimum. Floret Aprili.

Hab. in Provincià et agro Nicæensi (DC.), Græcià et insulà Cypro (Smith), regno Algeriensi (Desf. !).

250. Pasriaca rucrpa. Linn. Mant. 58. Gouan Illustr. P- 19; t. XI XII.

In montibus insulæ Majoris prope Lluch frequens ; 20 Aprilis non- düm floruerat. In insulà Minore ( Æern.).

251. Tuapsra vizrosa. Linn. Spec. 375.

In montibus insulæ Majoris prope Artam; 14 Aprilis nondüm flo- ruerat.

Hab. in Gallià mediterraneà (DC.), insulis Patmo et Cypro(Smith), regno Algeriensi ( Desf. ).

252. Taapsra GaRGANIeA. Linn. Mant. 57.

Ad margines agrorum in Ebuso vulgatissima. Floret Majo.

Hab. in regno Neapolitano (Tenore), Sicilià ( Ort. et Raf.), Græ- cià et Archipelagi insulis (Smith—D'Urv.), totà Barbarià ( Desf. ! Schousb. ).

253. FeruLA communs. Linn. Spec. 355.

In insulà Majore prope Esporlas , necnon in Ebuso. Florebat Majo.

Hab. in Gallià mediterraneà (DC. ), Ligurià (Viv.), agro Romano (Sebast. et Maur.), Corsicà (Viv.), Sicilià (Ort. et Raf.), Græcià (Smith), Cyrenaicà ( Viv.), regno Algeriensi (Desf. ! ).

254. BurLevrum PROTRAGTUM. Link. Flor. Port. 11, p. 387.— B. su- bovatum. Link. in Spreng. Umbell. 365.— B. rotundifolium a. Desf. ! Atl. 1, p. 220.— B. rotundifolium 8. intermedium. Lois.

530

256 DicoTYyLEDONES.

Not. p. 45. B. rotundifolium y. lanceolatum. Desv. in Journ. Bot. 11, p. 315.— B. granulatum. Gaud. ! ïñ litt. ad Gay.

Differt à B. rotundifolio foliis oblongis , acutis , pallidius viren- tibus ; umbellis 3 nec 5 radiatis; floribus aureis; seminibus verru- cosis (Gaud. in litt.).

Inter segetes Ebusi frequens. Florebat Majo.

Hab. in Andegavià ! , Pictaviensi agro! , Occitanià ! , Provincià et agro Nicæensi (DC.), Calabrià !, insulis Melitä et Melo (D’Urv. ), Ægypto (Willd.), Barbariâ ( Desf. ! ), Lusitanià (Link. ).

255. BurLevRkuM aRIsTATUM. Bartl. in Reïchenb. Inconogr. Bot. 1, p. 70, t. 176.— B. odontites auctorum non Linn.

Ad apicem montis Galatzo inter rupes, Florebat Majo.

Hab. in Pictaviensi agro !, Occitanià !, agro Parmensi!, Calabriä!.

256. Eryneiuu maririmum. Linn. Spec. 337. In arenosis maritimis insulæ Majoris. Hab. in totà regione mediterraneà.

257. Ervncium camPesTRe. Linn. Spec. 337.

Ad vias in insulis Majore et Minore.

Hab. in Hispanià !, Gallià !, [talià!, Græcià et Archipelagi insulis (Smith), Barbarià prope Tingidem (Schousb. ).

CAPRIFOLIACEÆ.

258. Lonicera ImpLExA à. Viv. Elor. Cors. Spec. 4.— L. implexa. Ait. Hort. Kew.

Ad sepes in insulà Majore prope Soller , Incam , Artam ; etiam in ins. Minore (/Zern.). Floret Majo.

B. Viv.L.c. L. balearica. DC. Flor. Fr. PURE 499. —L. ca- prifolium. Desf. ! Atl.r p. 163.

In sepibus Ebusi prope S. Eulaliam: Forebat Majo.

Hab. Var. a. in Corsicà et Iprope.Genuam,(Viv.); 8.'in Atlante

CAPRIFOLIAGEÆ. RuBracEez. 257 (Desf. !), Pyrenæis orientalibus (DC.), agro Narbonnensi ( Benth. ), Corsicà et propè Genuam (Viv.). 259. Viscüuu arsum. Linn. Spec. 1451.

Ad arbores in montibus insulæ Majoris. Hab. in Galliä !, Italià, Sicilià (Ort. et Raf.), Græcià (Smith.).

260. Visurnuu Tinus. Linn. Spec. 583.

In montibus insulæ Majoris vulgatissimum. Floret Martio.

Hab. in Galliä meridionali!, agro Romano ( Sebast. et Maur.), re- gno Neapolitano (Tenore), regno Algeriensi (Desf. !), agro Tingi- tano (Schousb. ).

261. Samsucus EBuzus. Linn. Spec. 385.

In Balearibus frequens. Hab. in Hispanià !, Gallià !, Italià (Sebast. et Maur.— Tenore),

Græcià (Smith), agro Tingitano (Schousb.).

262. HeperA eux. Linn. Spec. 292. Ad muros et truncos vetustos in Balearibus frequens. Hab. in Hispanià!, Gallià ! , Italià (Bert.— Sebast. et Maur.

Tenore ), insulà Melità (Forsk.), Græcià, (Smith).

RUBIACEX.

263. SHERARDIA ARVENSIS. Linn. Spec. 140. In agris Balearium vulgatissima. Floret Martio.… Hab. in totà Europà , Syrià ! , Barbarià (Desf. !). 264. AsPeruLa ARvENSIS. Linn. Spec. 150.

In agris Ebusi. Florebat Majo. Hab.-in Hispanià!, Gallià !, Italià (Savi.— Sebast. et Maur.

Tenore), Græcià (Smith).

265. AsrPerura cYNANGHIGA. Linn. Spec. 151. In aridis Ebusi frequens. Florebat Majo.

58 DircoTyLEDONESs.

Hab. in Hispanià !, Gallià!, Italià (Bert. Savi. —Sebast. et Maur.— Tenore), Græcià (Smith).

266. Gazrum Lucinum. All. Pedem. 1, p. 5,t. 77, f. 2.

In fissuris rupium montium insulæ Majoris prope Esporlas.

Hab. in Pedemontio (All.), prope Genuam et in Alpibus Apuanis (Bert.), agro Romano (Sebast. et Maur.), Barbarià (Desf. !).

267. Gazium civereum. All. Pedem. 1, p. 6, t. 77, f. 4.

In insulà Majore ad apicem montis Galatzo inter rupes. Florebat Majo.

Hab. in Pedemontio et Vellesià inferiore ( All. DC. ).

268. Gazium ancuicum. Huds. Angl. 69. Cum præcedente. Florebat Majo.

260. Gazium rricorne. With. Brit. ed. 2, p. 153.

In agris insulæ Majoris prope Valldemosam , et in Ebuso. Floret Aprili.

Hab. in Gallià !, Græcià et Archipelagi insulis (Smith).

270. GaLium saccuaraTum. All. Pedem. n. 39.

In agris Balearium vulgatissima. Floret Martio.

271. GALIUM MURALE. AIL. Pedem. n. 34, t. 77, f. 1.— Sherardia muralis, Linn.Spec. 149.

Ad rupes in Ebuso circa S: Inès, Florebat Majo.

Hab. in Provinciæ locis calidioribus (DC. ), agro Nicæensi ( AII.), prope Romam (Sebast. et Maur. ).

272. VarantiA muratis. Linn. Spec. 1400.

Inter rupes insulæ Majoris et Ebusi frequens. Floret Martio.

Hab.'in Hispanià !, Gallià mediterraneà !, Corsicà!, Etruriä (Savi), agro Romano (Sebast. et Maur. ), Græcià (Smith).

273. VarantiA mispipa. Linn. Spec. 1490. In insulà Majore prope Artam. Florebat Aprili.

RUuBIACEÆ. 259

Hab. in Hispanià meridionali ! , regno Algeriensi (Desf. !), Cy-

renaicà (Viv.), Ægypto (Del.), Cretà (Smith), insulis Melo et Lero (D’Urv.).

274. RuBIA TINCTORUM. À. tinciorum., peregrina, lucida , an- gustifolia. Linn. et auct. Ubique in sterilibus Balearium. Floret Aprili.

Hab. in totà regione mediterraneà. r'

Oss. Linné a le premier distingué les diverses formes de la garence ordinaire comme autant d’espèces , et son exemple a été suivi par les auteurs qui ont traité depuis lui de ces plantes , sans qu'aucun, d’eux ait motivé cette distinction sur des caractères de quelque valeur. Le 2. tinctorum est censé avoir des feuilles annuelles; les 2. peregrina et lucida ne diffèrent l’un de l’autre que parce que dans le second les feuilles sont dépourvues, sur leur nervure, des petites dents crochues que l’on trouve sur leur bord et sur les angles de la tige. Mais si nous. examinons ces formes avec un peu plus de sévérité, nous ne tarderons pas à nous convaincre de la nécessité de les réunir. En effet , le À. tinctorum n’a point toujours des feuilles annuelles ; il peut présenter constamment ce caractère dans le nord de l’Europe , la rigueur des hivers est plus sensible, mais dans les climats plus secs et plus chauds, tels que ceux dont nous nous occupons , ses feuilles sont d'ordinaire persistantes , et, dans cet état, il estimpossible de le distinguer des À. peregrina et lucida. Quelque- fois les feuilles de cette plante sont munies sur leurs bords et sur leñr nervure de petites dents crochues , c’est alors le. peregrina de Linné; mais on trouve souvent sur le même pied des rameaux portant des feuilles dépourvues de dents, soit sur leur nervure , soit sur leur bord , et présentant, par conséquent, les carac- tères du R. lucida. On n’est pas plus heureux en cherchant à distinguer ces formes par le nombre des feuilles à chaque verticelle , il varie sur la même tige de trois à six ; enfin les fleurs ne présentent aucune-différence, Ces considérations ont déter- miné M. Gay à réunir ces trois espèces dans son herbier. Je crois pouvoir leur joindre le À. angustrfolia Linn. , que j'ai cueilli dans les rochers au sommet du Mont Galatzo dans l’île de Majorque, qui ne differe des formes dont je viens de parler, que par son aspect cendré non luisant , par ses feuilles plus étroites, munies de dents proportionnellement plus grandes ;: mais tels sont les nombreux, passages que j'ai observés entre toutes, ces plantes, qu'il m'est impossible de les distinguer même comme variétés..

260 DicoTYLEDONES.

VALERIANEZÆ.

275. CENTRANTHUS caLciTrapa. Dufr. Dissert. p. 39. Ubique ad muros Balearium. Floret Martio. Hab. in totà regione mediterraneà, Ægypto exceptà.

276. FeDiA cornu-cor1x. Gœrtn. Fruct. 1, p.36, t. 86, f. 3.

- Ad margines agrorum prope Palmam in insulà Majore. Floret Martio.

Hab. in Audalusià (Salzm.), agro Nicæensi (DC.), Apuliä , Cala- brià et insulà Caprearum (Tenore), Sicilià (Ortol. et Raf.), insulà Melità (D’Urv.), agro Byzantino (Smith), Cyrenaicà ( Viv. } Bar- barià (Desf. ! -- Schousb. ).

277. VALERIANELLA coroNATA. DC. Flor. Fr. 1v, p. 241.

In agris insulæ Majoris et Ebusi frequens. Floret Aprili ; fructus maturat Majo.

Hab. in totà regione mediterraneà.

GLOBULARIEÆ.

278. Gzosvrarta sprnosa 8. Nob. Monogr. Glob. in Ann. Sc. Nat.ix, P- 24.

Ad rupes in montibus insulæ Majoris prope Esporlas, Lluch., etc. Floret Majo.

279. GLoBurariA ALYPuM. Linn. Spec. 139.

In collibus petrosis insulæ Majoris et Ebusi frequens. Floret Aprili, Majo.

Hab. in totà regione mediterraneà. Occidentem versus usquè in Maderam (ex ore clar. Martii), et ad Orientem usquè in Persiam ! progreditur.

DiPpsAcEzÆ.—SYNANTHEREZÆ. 261

DIPSACEÆ.

280. ScasiosA creTica. Linn. Spec. 145.

Ad rupes maritimas insulæ Majoris prope Banabufar.

Hab. ad promontorium vulgd Cap de l’Armi in parte extremà meridionali Calabriæ !, in Sicilià !, Cretà !.

261. ScasiosA coLuMBARIA. War. maritima. Nob.— S. maritima.

Linn. Amon. Bot. 1v, p. 304 et auct. In Balearibus vulgatissima. Floret Aprili, Majo.

Var. trificra. Nob. In sterilibus insulæ Majoris prope Incam. Floret Majo.

Os. Peu de plantes varient plus que la Scabieuse colombaire : tantôt elle est presque glabre , ses feuilles radicales sont spatulées, dentées, les supérieures sont simplement pinnatifides : les auteurs lui donnent alors le nom de $. columbarta. Tantôt elle est pubescente, sa couleur est cendrée, ses feuilles radicales sont encore spatulées, mais les supérieures sont deux fois pinnatifides et découpées à lobes li- néaires : cette forme a recu le nom de S. gramantia. Tantôt enfin les feuilles radi- cales sont elles-mêmes pinnatifides , et ne different plus des supérieures qu’en ce que leurs segmens sont moins étroits : c’est à cetie derniere variété que l’on a donné le nom de S. maritima. J'ai observé dans les lieux incultes auprès d’Inca une troi- sièeme forme qui est exactement au $. columbarta ordinaire ce que le S. collina Req. est au S. arvensis Une tige d’un pied au plus émet au-dessous du milieu deux rameaux divergens , terminés par un seul capitule de fleurs, presque aussi longs que la tige, qui ne porte elle-même qu’une seule tête. Je n’ai point hésité à ranger cette variété à côté de la Scabieuse colombaire dont elle-présente tous les

autres caracteres.

SYNANTHEREÆ.

282. Raacaprorus epuuis. Goœrtn. Fruct. 17, p.354. Lapsana rha-

gadiolus. Linn. Spec. 1141. En montibus prope Lluch, et ad littora maris prope Bañabufar.

Floret Aprili. | Hab. in Andalusià ! , Provincià (DC.), regno Neapolitano !, in-

sulà Cypro (Smith ). Mém. due Muséum. 1. 14. 34

262 DrcorYLEDONES.

283. Prenanræes, summosa. DC: Flor, Fr;1v,,p:,7:— Hieracium bulbosum. Willd. Spec. ur ,1p 1562. H. stoloniferum. Viv. Flor. Fragm. p. 17, t. 20.

Ad sepes in Ebuso frequens. Floret primo vere. 1:

Hab. in Occitaniä et Provincià (DC), agro Nicæensi (AIL.), Li- gurià orientali (Viv.), regno Neapolitano (Tenore), Istrià ((Zanni-

chelli }, Ægypto (Del.);, regno Algeriensi (Des. ):

284. Lacruca sativa. Linn. Spec. 1118.. Colitur in hortis. NV

285. Lacruca virosa. Linn. Spec. 1119. Ad sepes insulæ Majoris prope Esporlas. Hab. in Galliä !, agro Byzantino ( Smith ), Ægypto (Del.).

::986. Lacruca srinosa. Lam. Dict. at, p. 408. Inter rupes maritimas ad ingressum speluncæ La Cueva de la Ermita, prope Artam in insulà Majore. >Hab: in Hispaniâ meridionali, prope Garthaginem novam ! ; Bar-

barià prope Mascar ( Desf. ! ).

287. SUNCHUS TENERRIMUS. Linn. Spec. 1117. In agris prope Valldemosam in insulà Majore. Floret Aprili. Hab. in toià regione mediterr ane, Ægypto éxceplà.

288: SUNGHUS ‘ASPER. Vill. Dauph.:nr, p. 158. 84 oleraceus DC: Flor. Fr. iv ;p. 13.—S. fallax: Wall. Sched. Crit. p. 432:+

In arenosis insulæ Majoris-prope Artam. Floret Aprili.

_289- SuncHUs OLERAGEUS. Linn. Spec. 116. mer feras a. DC. Flor. Fr.1v, p. 13. 2 7 In agr is Circa Validemosam in iusulà Majore. Florepat NL à Hab. in totà regione mediterraneä.

>'200. PICRIDIUM VULGARE. Desf. ! Aùl. a, pe2 1x -Sanchus picroides:

Le Dre im, P 398.

CEE

SYNANTHERFEÆ. 263 In agris et sterilibus Balearium frequens. Floret Martio ; April. Hab. in totà regione mediterraneä, Ægypto exceptà

291. Prcrimium Tinerranum. Desf.!'Atl,1r, p.220.—Scorzonera tin- gitana. Linn: Spec. Dut4. Sunchus : tingitanus.. Lam. Dict.\in1, P- 579.

In arenosis maritimis insulæ Majoris prope Artam., Soller et Ebusi prope S. Eulaliam. Floret Aprili, Majo.

Hab. in Andalusià !, Barbarià !, Ægypto (Del.), Natolià et in- sulà Cypro (Smith).

2092. Hyeracrum Triasir. Nob.

Radix perennis, crassiuscula , fusca , obliqua. Caulis 6-12 un- cias longus ; adscendens, simpliciusculus , obtusè angulatus , flexuo- sus, virescens , villis crispis densiusculis basi vestitus, supra medium glabriusculus , ad ramorum et pedunculorum exortum niveo-lanatus. Folia dentata, dentibus acutis, retroflexis, remotius- culis, ciliata, utrinquè præsertim dorso pilis longiusculis inspersa ; radicalia spathulata , apice obtusissima , dimidium caulem æquan- tia, 3-6 uncias longa, 1 --2 uncias lata, in petiolum attenuata ; caulina sessilia, inferiore majore , ovato-oblongo vel spathulato , su- perioribus minimis, lineari-lanceolatis, subulatis. Flores paniculati, paniculà simplici, pauciflorä (5-8 flora). Pedicelli tomentosi. Jnvolu- crum campanulatum. Squamæ\ erectæ ; duplici_ordine imbricatæ , omnes dorso tomentosæ; 6-8 exteriores lineari-lanceolatæ , angus- tissimæ , setis 6-8 subulatis, longissimis, remotis ciliatæ; interiores plures , paulà longiores et latiores , margine nudæ, dorso secundum lineam mediam pilis uniseriatis hispidæ, subulatis, longiusculis, re- motiusculis. Receptaculum villosiusculum. Ligulæ aureæ, 6 lineas longæ , involucrum superantes , limbo sublineari , apice 5-dentato. Pappus simplex , sub lente denticulatus , ligulis dimidid brevior.

In fissuris rupium montis qui villæ Di. Trias imminet, prope Esporlas, in insulà Majore. Floret Majo.

3

264 DicoTyLEeDones.

Hañc speciem dixi in honorem clarissimi 7rias, insulæ Majoris incolæ, botanices curiosi , qui plantas Balearicas benè-multas com- munica vit, et in plantis circa Esporlas perquirendis mihi benevolum ducem se præbuit.

Oss. J’aurois desiré établir cette espèce d’une maniere plus sévère, en la distin- guant de celles qui ont avec elle quelque rapport; mais ces recherches deviennent extrêmement difficiles dans un genre aussi peu connu. Tout ce que je puis en dire, c’est que je n’ai rien trouvé, dans les auteurs, qui pût s’y rapporter; et qu'après avoir parcouru les herbiers du Muséum, de MM. de Jussieu, Desfontaines , Deles- sert, Richard, et la riche collection de M. Gay, qui est, sans contredit, la plus

nombreuse en Hieracium , je n’ai rien trouvé qui püt lui être comparé.

203. Creris vesicarra. Linn. Spec. 1132.

Ad margines agrorum in insulà Majore prope castellum Belver. Florebat Martio. © Hab. in agro Neapolitano !, Calabrià ! , agro Bysantino (D’Urv.), Cretà !.

204. BarknAusIA TARAxAGIFOUIA. Thuill., Flor. Paris, ed. 2, 1,

p-409-. | In agris prope Valldemosam in insulà Majore. Florebat Aprili.

205. Hvoseris rADIATA. Linn. Spec. 1157.

In collibus aridis prope Palmam, Artam in insulà Majore. Floret Martio, Apriti. :

Hab. in totà regione mediterraneà, Ægypto exceptà.

206. Hvoseris scasra. Linn. Spec. 1 1 38.

Ubique in aridis insulæ Majoris. Floret Martio.

Hab. in Occitanià !, agro Nicæensi ( DC.) , regno Neapolitano!, insulà Melità (D’Urv.), Cretà !, Barbarià ( Desf.!).

297. Hyoseris menypnois à. Caule difuso, calycibus fructigeris glabris. Sebast. et Maur. Flor. Rom. Prodr. 275. H. Aedypnois. Linn. Spec. 1138.— Hedypnois monspeliensis. Willd. Spec. 1616.

In aridis insulæ Majoris prope Artam, Lluch. Fiorebat Aprili.

SYNANTHEREZÆ. 265

B: Caule erectiusculo, ramoso, calycibus fructigeris totis hirtis Sebast..et Maur., 1. c. 7. rhagadioloides. Linn. Spec. 1139 ?.

In aridis Circa Artam in insulà Majore, necnon in Ebuso prope S. Eulaliam. Florebat Aprili, Majo.

7- Caule erectiusculo, ramoso, calycibus fructigeris, costé sérrato- scabris. Sebast. et Maur. , 1. c. 77. cretica. Linn. Spec. 1139?

In aridis insulæ Majoris prope Palmam, Alcudiam, etiam in Ebuso

circa S. Eulaliam. Florebat Aprili , Majo.

Os. Cette espèce est commune dans la région méditerranéenne. Il est très- probable qu’on doit lui rapporter les A. rhagadioloïdes et cretica de Linné et des auteurs ; les formes que j’ai observées dans les herbiers sous ces noms, et que j'ai recueillies soit dans le midi de la France, soit dans les Baléares, pouvant à peine en être distinguées comme variétés. Les auteurs de la Flore de Rome et M. Ber- toloni ont déjà proposé cette réunion qui, je pense, mérite d’être adoptée. L’He- dypnois tubæformis. Tenore (Flor. Nap. 1, p. 173, t. zxxm1) doit être rapportée

à notre variété &.

208. Seriora æTanensis. Linn. Spec. 1150.

In aridis prope montem Galatzo, necnon inter rupes maritimas Alcudiæ in insulà Majore. Floret Aprili, Majo.

Hab. in agro Nicæensi (DC.), prope Genuam ( Bert.) in Etrurià (Savi), Corsicà!, regno Neapolitano !, Græcià (Smith), Cretà!,

regno Algeriensi ( Desf. !).

209. Tarincra Tugerosa. DC. Flor. Fr. 1v, p. 52. In aridis et ad margines agrorum in Balearibus frequens. Florebat

Martio. Hab. in totà regione mediterraneà , Ægypto exceptà.

300. Tarincia mirrA. Roth. Cat. Bot. 1, p. 08.

In arenosis maritimis insulæ Majoris prope Artam. Florebat Aprili.

Hab. in Gall !, Italià (Bert.— Savi. Sebast. et Maur.) , Græ- cià (Smith ).

301. Urosrermum parecHamPu. Desf. Cat. 90:

266 DiCoTYLEDONES.

Ad viasin Baléaribus frequens. Floreébat April

Hab. in Gallià meridionali!, Italià ( Bert. L=Savi. Sebast. et Maur.) , Ar chipelagi insulis (Sith), Barbarià (Desf. ).

302. UROSPERMUM PICROIDES &. DC. ÉgE Hort. Monsp. 69. U. pi- croides. Desf. Cat. 90 et auct. |

In arenosis maritimis insulæ Majoris proper tam. Florebat Aprili.

8. Urosp. picroid. DC. Cat. Hort. Monsp. 69° U. tt DC. Flor. Fr. 1v, p.63.

Inter rupes maritimas $. Eulaliæ in Ebuso. Florebat Majo.

Hab. a. in totà regione mediterraneà ; 8. in: Gallià meridionali !,

Natolià (Smith ).

308. Cicnoriom inrysus. Linn. Spec. 1142. Ad margines agrorum in Balearibus. Florebat Aprili , Mao. Hab. in totà regione mediterraneà. ;

304. Cicnorrum enpivia. Linn. Spec. 1142. Colitur in hortis.

305. Scocvwus muspanicus. Linn. Spec. 1143: Ad vias in Balearibus. Florebat Majo. Hab. in totà regione mediterraneà.

306. Carruamus cæruLEUs. Linn. Spec. 1163.

Inter segetes insulæ Majoris prope Esporlas ( Trias) , et in Ebuso circa S. Inès. Florebat Majo.

Hab. :n Hispanià meridionali !, regno Algeriensi (Desf. !), Cre- tà!, Peloponneso et Sicilià (Us Calabrià !, Corsicà ! ; agro Ronde (Sebast.et Maur.) FREE ARE

307. ‘Carpuus marranus. Linn. Spec. 1156, Ad vias in Balearibus. Florebat April.

308. CArDuus PYcNocEPHALUS. Linn. Spec. 3

SYNANTHEREÆ4 267

Ad margines agrorum in insulà Ma) jore prope Esporlas, Alcudiam. Florebat Aprili, Majo. Hab. in Gallià !, Italià (Bert. —Savi. —-Sebast, et Maur. )

309. CenraurEA crurina. Linn. Spec. 1285.

In agris insulæ Majoris prope Cauviam. Florebat Majo.

Hab. in Barbariä (Desf. 1); Cretàä (Smith), insulà Melo ! , Sicilià (Biv. Bern), agro Romano (Sebast. et Maur.), Valesiâ !, Galliâ mediterraneä ! ; ad septentrionem usquè in Hungriam ! et Georgiam ! progreditur, 1

310. Cenraurea‘asrera. Linn: Spec. 1296.

In agris Ebusi frequens. Floret Majo.

Hab. in Barbariâ (Desf. ); Galliâ mediterraneä ! , agro Genuensi ( Bert. ).

311. Ce siies cALCITRAPA. Linn. Spec. 1207. Ubiquè ad vias in Balearibus. Hab. in totà regione mediterraneà:

312. CenraureA LANATA. DC. Flor. Fr. 1v, p. 102.—- Carthamus la- natus. Linn. Spec. 1163.::

Ad vias in Balearibus haud rara.

Hab. in Hispanià ! , Gallià ! ; Græcià, Arehipelest insulis et Cretà (Smith).

315. CENTAUREA APULA. nor Dict. 1, p. 674-

In insulà Majore (Trias).

Hab. in Barbarià (Desf.), Gallià mediterraneà ! tué sicà ! , regno Neapolitano (x r).,

(1) J’ai recueilli dans les montagnes voisines d’Esporlas une Centaurée .tres- voisine des C. ortentalis et arachnoïdea ; mais les échantillons que j'ai rencontrés portoient encore les tiges et le reste des fleurs de l’année précédente, et étoient par conséquent trop incomplets pour.que je pusse la déterminer d’une manière. cer-

268 DicoryLEDones.

314. Cinara carpuncurws. Linn. Spec. 1 150. Colitur in hortis Balearium.

315. Cinar4 scorvmus. Linn. Spec: 17 59: Colitur cum præcedente.

316. Leuzea contrera. DC. Flor. Fr. 1v, p. 109.— Centaurea coni- Jfera.Linn. Spec. 1249-

In aridis insulæ Majoris prope Esporlas. Florebat Majo.

Hab. in Hispaniä, Gallià mediterraneà !, Corsica !, Sicilià (Biv. Bern. ), regno Algeriensi.( Desf:!

317. Gazacrites romenrosA. Moench. Meth: 558:

Ad margines agrorum te Valldeosäin i in insulà Majore: Flo- rebat Aprili.

Hab. in totà regione mediterraneà, Ægyÿpto exceptà.

318. Carrina LAnara. Linn. Spec. 1 160. Ad vias in insulà Minore ( ÆZern.).

Hab. in totà regione mediterraneà.

319. CARLINA corYmBosA: Linn.: Spec. #60:

Ad:vias in insulà Majore. Hab. in totà regione mediterraneà , SSy pt

320. ÂTRACTYLIS CANCELLATA. Toni Spec. 1162.

laine. Je crois cependant'utile de décrire les exemplaires que j'ai sous les yeux, afin d'appeler sur cette, belle,espèce l'attention des, voyageurs.qui. me-succéderont. Caulis pedalis et ultrà, simplex, striatus, glaber , basi fruticulosus,, apice her- baceus., Folia inferiora fasciculata, obovato-lanceolata, in petiolum attenuata , pinnatifida , segmentis apice mucronatis, 1 +-2 uncias longa, 3-5 lineas lata ; < supe- riora alterna , pinnatisecta , lobis linearibus, acutis ; omnia glaberrima. Flos soli- tarius,.terminalis. Involucrum oblongum, campanulatum, 8 lineas longum , 54i- neas Jatum.,. foliolis. ovatis, acutis, glaberrimis, margine scariosis , integris - xel serrulatis, apice ciliatis ; cils 5-9 longiusculis. . R mer sAdrupesin montibus insulæ Majoris prope Esporlas. Lecta 26 Martis.

+ écei

© SYNANTREÈREÉEÆ. 269

ee

In petrosis prope castellum Belver in insulà Majore. Florebat Majo.

* Hab. in totà Barbarià !, insulà Astipalæà (D’Urv.), insulis Rhodo,

Cypro et Cretà, agroque Argolico (Smith), Siciliàâ !, Calabrià! ; agro

Nicæensi !, Provincià! , Occitanià et Ruscinonensi agro ( DC.) , regno Valentino! , Andalusià !.

321. HericurysuM Lamarckn: : caule basi incrassato, subhérbaceo, fragili, tomentoso; foliis crassis, spathulatis ,: utrinquè niveo-to- mentosis; Capitulis Corymbosis , corymbo composito. Nob. Tab. 7.

Gnaphalium crassifolium. Lam. !Dict.nr, p. 746 (ex Herb. Desf.), non Linn. G. ambiguum. Pers. Synops. 1x7, p. 417. :

Caulis herbaceus , sesquipedalis, basi incrassatus , fragilis, tomento niveo densissimo tectus. Rami ex eodem trunco basilari plu- rimi, alterni, nonnihil inclinati seu curvati. F'olia crassa , utrinquè niveo-tomentosa, obsoletè uninervia ; inferiora congesta, spathulata, in petiolum attenuata, 1 5-2 uncias longa , 4-5 lineas lata , marcida margine subtüs revoluta , recentia plana ; superiora (caulina) re- mota, sublinearia, gradatim breviora, samma brevissima. Capitula terminalia , corymbosa, corymbo denso composito. Pedicelli brevis- simi, lineam longi , tomentosi. Znvolucrum campanulatum , 2 + li- neas longum, 2 lineas latum , squamis imbricatis , aureis , Iævibus, lucidis, concavis, ovato-oblongis, obtusis, omnibus apice erosis. Flosculi flavi, involucrum subæquantes , quinque dentati, dentibus acutis; centrales circiter 60, hermaphroditi, tubo infundibulifor- mi; marginales 12-15, feminei , tubo cylindraceo. Receptaculum nudum. Pappus simplex , denticulatus, flosculos vix superans. Frue- tum non vidi.

Ad rupes in montibus insulæ Majoris prope Esporlas, Lluch. Floret Majo. }

Oss. Cette espece a été long-temps cultivée au Jardin des Plantes, mais on ignoroit son origine. Son introduction en France est probablement due à Antoine

Richard, qui l’aura rapportée lors de son voyage aux Baléares; je ne puis cepen- dant rien affirmer à cet égard , l’ayant cherchée en vain dans lherbier de ce voya-

Mém. du Muséum , À. 14. 35

270 DicoryLEDoNErs.

geur. Les espèces connues dont elle se rapproche le plus sont.les Helichry sur orientale et lavandulefolium ( Gnaphalium orientale et lavandulæfolium: Willd.);

mais elle s’en distingue facilement par sa tige très-fr agile, couverte d’un coton beaucoup plus épais; par ses feuilles infériéures plus larges a épaisses et cou- vertes sur leurs deux faces d’un duvet cotoénneux trés-serré, couleur de neïge; par celles de la tige plus étroites, plus courtes et: moïns nombreusés; enfin par ses fleurs plus petites et d’un jaune plus foncé. Adoptant avec MM: De Candolle et de Cassini , le genre Helicrysum tel qu’il a été proposé par Gæœrtner , et changeant par conséquent le nom générique de cette plante, j'ai cru devoir remplacer le nom spécifique d’ambiguum (Pers.); qüi ne peut convenir à une éspèce dont les carac- teres sont aussi remarquables , par celui de Lamarckii ,afin de Rpbeles que M. de

Lamarck est le pee qui l’a décrite.

Expl. tab. VIL. 1 Conte 2 rie longitudinaliter sectum.— 3 Flosculus

hermaphroditus. 4 Idem femineus.

322. Hericurysum FonTANEsn : caule suffruticoso, toméntoso ; ramis térnatis ; foliis angustissimis , linearibus, in petiolum attenuatis, utrinquè, præsertim dorso, incano-tomentosis; capitulis corÿmbosis, corymbo composito, Nob, Tab. 8.

Gnaphalium stœchas f. inodorum. Desf. ! Atl. 1, p. 266: subit G. rupestre. Raf. Préc. Découv. Somiol. RATS!

Caulis pedalis et ultrà, incano-tomentosus , basi lignosus, ibidem veterum foliorum cicatricibus exasperatus. Rami tervati, novelli curvati aut subflexuosi, erecti. Folia linearia, in petiolum altenuata, unciam et dimidiam longa, lineam lata, utrinquè , præsertim sub- tüs, incano-tomentosa ; uninervia ; ; inferiora congesta ; imbricata , margine revoluta ; superiora plana. Capitulaterminalia ; _corymbosa, corymbo denso composito; pedicellis brevissimis , tomentosis. /n- solucrum junius ovoideum oblongum ; florens campanulatum. , 3 a li- neas longum , 2 lineas latum ; squamis aureis, imbricatis lævibus : lucidis , lanceolato-oblongis , acutis. Flosculi et pappus ut.in præ- cedente. Fructum non 4 QU ASE

In fissuris ruplum montis Puig-de Torrella in D Majore.; Flo-

rebat Majo. HO 'eIL da LM] 63 UOAIF9YS ‘os NIUE)

SYNANTHERE 271

À præcedenté differt caul bast sohido, rigido et vérè lignoso, non subherbaceo fragili ; ramis ternatis, non dd. foliis SES ribus, tenuibus , _tomentosis , tomento sordidè albo , non spathulatis utrinquè niveo-tomentosis Crassis ; capitulis. longioribus ; squamis involucri lanceolato-oblongis, acutis, inicouse non ovato-oblongis obtusis erosis:! L 2

Os. Je Free à cette jante es nom m d'Helichrysum Po enbe en DR Fe M. Desfontaines. qui | l'a découverte dans le royaume d’ Alger. Son. port, si. tige ligneuse, ses longues feuilles, ses. fleurs plus grandes la. distinguent au premier

aspect de l'A. Srœchas. On peut ajouter que, le: Siæchas exhale dans toutes. .ses parties une odeur Re assez prononcée, tandis que le Fontanesii est abso- Jumentäinodorexsisss 18filentbutianol «asbl o ouluige :

Expl. tab. VII. 1 Capitulum.— 2 Idem jongitidinaliter Sécu s Flosculus hermaphroditus. { Idem femineus, ;

525. Hecicurÿsum pecumins: caule suffruticoso, decumbente » to- mentos0 ; ramis subternatis ; foliis linearibus , tomentosis, margine revolutis , marcidis subteretibas ; capitulis pes corymbo conglobato. Nob.

Gnaphalium decumbens. Lag. !'Nov. Gen, et Spec. p: 28,n. 357, Ce Herb. Désf.).

Cüulis 4-8 uncias longus, suffruticosus ; decumbens ; rANOSUS , raimis incano:tomentosis , subternatis. Folia alterna, ad basin ra- morun subimbricata, linearia, margine revoluta, demüm subteretia, tomentosa, facie virentia, dorso (tomento densiore) albida, 425 le neas- longa, dimidiam lineam lata. Capitula terminalia, coryimbosa, corymbo ‘parvulo, conglobato. Involucrum ovoideum ; aureum, squamis T&vibus, Tacidis, oblongo-lancéolatis , acutis. Flosculi in- volucro pauld breviores ; FAR Gi clar. Le lc.) limbo tri quadrifido , feminei. A ;

Ad. Æ. Fontanesianum ramis ternatis et SVolüéroruim formà aécedit} séd'ab'iflo longè récedere videtuk Gaule “hüumiliore ; foliis minimis, demüm brentbus , Corymbis parvulis conglobA à Vix

JO

272 Drcoryrenones.

ab Æ.:Stœchade distinctum, nisi-habitu,; vamis’ decumbentibus , folüs inodoris, subteretibus|, crassiusculis: An:species-distincta ?.

Inter rupes maritimas Alcudiæ incinsulâ Majore: Aprili Majoque floret.

Oss. M. Lagasca indique cette plante sur les bords de la mer aupres de Malaga en Andalousie, à la Fuen-Santa dans le royaume de Murcie, ét au pied du mont Urchillo près d’Orihuela dans le royaume de Valence. -

J’ai trouvé dans les sables maritimes d’Artà un Helichrysum, d’ailleurs sem- blable au decumbens , mais beaucoup plus rabougri, à rameaux beaucoup plus courts, plus serrés, et dont le feuillage est positivement odorant. Je n’ose le proposer comme.une espèce distincte, et tout ceique je puisen dire, c’est que par un de ses caracteres: (l’odeur) 1l tend à réunir les H.:Stœchas et decumbens.

324. Hericurvsum, storcuas.. DC. Flor. Fr. 1v; p. 132. Gnapha- lium Stœchas. Linn: Spec: 1193: -

In aridis et maritimis Balearium frequens. Floret Majo.

Hab. in totà regione mediterraneà.

325. HerrcnrysuM MicroPayLLUuM : caule fruticoso, eretto, ramo- sissimo : foliis minimis, lineari-lanceolatis, margine revolutis , fa- cie villoso-tomentosis, dorso glaberrimis ; capitulis corymbosis, sub- umbellatis, corymhis 6-8-floris. Nob.

Elichrysum creticum foliis brevioribuset crispis, capitulis mino- ribus. Tournef.! Coroll: 33: (ex ejus herbario). = Graphalium microphyllum. Willd. ! Spec. 11, p. 1863, (ex herb. Desf.), non Tenore, (ex herb. Desf. et Gay.). Le SE

Caulis pedalis, fruticosus, ramosissimus, glaberrimus, sordidè fuscus , ramis erectis, infernè glaberrimis, niveis, apice pubescen- tibus. Folia sessilia, lineari-lanceolata, obtusa, uninervia , margine revoluta, 2, rariùs 3 lineas longa , lineæ quadrantem lata, facie villoso-tomentosa, dorso glaberrima , ramea inferiora confertissima, superiora (in ramis floriferis) remotiuscula: Capitula ad apicem ra- morum corymbosa, axe generali brevissimo subumbellata corymbi capitulis 6-8. Involucrum cylindraceum , subcampanulatum, 2 linéas

SYNANTHEREÆ. 273

longum, lineam-et dimidiam latum;-squamæ flavescentes, exteriores dorso tomentosæ, interiores glabræ,-medio-dorso multiglandulosæ , glandulis aureis approximatis; omnes ovato-oblonsæ, apice obtusæ, scariosæ, erosæ. Fosculi 5-dentati, involucrum æquantes, plurimi hermaphroditi infundibuliformes, pauci feminei tubulosi. Pappus flosculis pauld longior, denticulatus. Fructum non vidi. Tota planta odorem quemdam aromaticum.spirat.

In monte ee 0 in. insulà Majore: 1bi-:21-Aprilis nondüm floruerat. ; ne :

Oss. Les échantillons de Majorque que je possède étoient très-peu avances lors- que je les ai cueillis; ils présentent encore les restes des fleurs de l'annee precé- dente, de sorte que j'ai pu m’assurer de la forme des involucres et de celle des écailles. J'ai décrit les fleurons d’apres l’ herbier de Tournefort.

Le Gnaphalium microphyllum Tenore (Cat. Sem. ann: 1825 in Hort. Neapi collect. p. 4) differe de notre, plante par son port, par: ses feuilles moitié plus longues et cotonneuses des deux côtés, par sa tige également cotonneuse dans toute sa longueur, par ses iuvolucres campanulés d’une matière beaucoup plus prononcée, par ses écailles intérieures absolument dépourvues de glandes, etc. etc. Cette plante, telle que je l’ai vue dans les herbiers de MM. Desfontaines et Gay, envoyée par M. Tenore, ne me paroît pas assez distincte du Siæchas pour être maintenue au rang d'espèce.

L’H. microphyllum paroît particulier à quelques îles de la Méditerranée ; on le trouve. à Candie (Tournef."Herb.!), dans la: Corse méridionale et la Sardaïgne

(Viv.), enfin à Majorque, il est assez commun sur le penchant du Puig- Major, non loin du couvent de Tluch.

326. Girora vurcaris. Cass. Dict. Sc. Nat. XVI, p. 531 Ha 60 germanica. Linn. Spec. 1311. In insulà Minore (Æern. ).

Hab. in totà Europà!, Ægypto (Del.). 1 <

Sa Friacoryemæ4. Linn. Spec. 1311.— Cass. Dict. Sc. Nat. xvir, p.2.— Micropus pygmœus. Desf.! Atl. 11, p. 307.

: Ad, vias et lin aridis Balearium vulgaiissima. Florebat Aprili, Maÿoi + errt

294 Dico vLEDONÉS. “Habin totà regione! mediterraneé, Pine. sypeo excepté" AE)

(308. mana dE DC. Fra Er. Suppl. ni 469. sf ia In-insulà Minore:( Æern:):° Efe Hab. in Andalusià ! > Galliä méditertancà

or

et Maur.) sn UEINrt

a! 13 agro Romano (SéBES, 31181040 101 1291

320. Cora saxaTiuIs. Linn. Spec. 1207.

Ubique ad muros et rupes Balearium. Floret Aprili.

Hab. in Barbarià propè Tingidem!, Andalusià!, Ruscinonensi agro! , Provincià ! , agro Nicæensi!, Corsicä!, AA , Sicilià !

Cu et Archipelagi insulis (Smith). %e9( 1280981 nl . NC

330. Convza RUPESTRIS. Linn. Mant. 113. se geminiflore. Tenore ! £

Flor. Nap. ir à P- 218, %, LXRNT, (EX herb. Gay). In ne prope Artam, Cauviam : in absulé. Majore. Florebat

Aprili, Majo. : Hab. in regno Valentino!, Andalusiä !, Atlante (Desf. ), Ægypto ( Del. ), Sicilià !, , insulà Cpréar » égno PAR

331. Convza soknipa: Linn. Mant. 466. SSPAE

Frequens inter rupes montium, insulæ Majoris ; “etiam in ineulà Minore (Hern.).

Hab. in Atlante (Desf.), regno Valentihsl Callià mediterrana!, agro Nicæensi (DC. ), agro Romano (Sebast. et Maur). à qi

332. InULA oDORA. Far Foie ee In insulà Minore EE ).

dont Fe ailes se Hi au point alteindee souvent tla ne de entre- nœuds, et dont la surface inférieure est couverte d’un duvet laineux et crépu qui leur donne en dessous un aspect blanchâtre, tandis que le: déssus est vert et pañsemé de quelques poils très-courts. Dans l’Anula odoraï, tel ,qu'ilcroit à. ie en Provence! , en Corse! , et à Chale pa da F MACRO AR les. feuil échancrées en cœur à la base, embrassantes ; leur No lor qu’ elle SL a x COLE: Plus o moins velues à

[1

à peine sensible; enfin elles sont vertes des deu

SYNANTHERE # 275

surface inférieure. Ces différences 1m’auroient -déterminé, à considérer cette! forme comme une espèce distincte, si je n” avois vu dans lherbier de M. Gay des échan- tillons de l’Inula bifronsiqui pr ésentént latmême Variation. Dans cetté dernière espèce, les feuilles sont d'ordinaire décurrentes, on! les trouve tres-rarement sessiles ;cordiformes et amplexicaules. Cette, observation atténiuant considérable ment le principal caractère de ma plante, jai cru qu’il seroit plus convenable de la signaler comme variété de la forme ordinaire.

533. Inura pysenrerica. Linn. Spec. 1257. In humidis insulæ Minoris ( Hern.). Hab. in tot Europä. j

a Eruia viscosa. Desf ! Atlas I pe 274:

In insulà Minore (Hern. ).

Hab. in Gallià meridionali!, agro > Genuensi (Bert. ), agro Romano (Sebast. et Maur. ), regno Neapolitano (Tenore) , Græcià et Archi- pelagi insulis (Smith), vou ; regno Algeriensi (Desf. 1) , agro Tin- gitano!, La

335. Inura CRITHMOIDES. Linn. Spec.. 1240: In maritimis Balearium frequens. Florebat ir Junio. Hab. in iotà regione | meditérraneà. i

356. Sorinaco craveozens. Lam Flor. Fr. ui, P p. 145. In insulâ Minore ( Hern.). : Hab. in Gallià ! 5 tali prope Pisas! > Corsicà ls

337. SENEcIO VULGARIS. Linn. Spec- 1216. In Balearibus frequens. Pi ee Hab. in totà regione mediterraneä.

338. SENEGIO : JACOBEA. Linn. Spec. : 1210. In insulà Minore (Hern.). Hab. in totà Europà.

339. SENECIO tnirorius. Linn. Spec. 1220. In Ebuso ad vias frequens. Florebat Majo. Hab, in Hispanià 1 meridionali !,

276 DicorxLEDONEs.

540. Cineraria maririma. Linn. Spec. 1244. ÆAchaovan abiat. Prosp. Alp. Plant. Ægypt. p. 43, t. xxvinr.

In arenosis maritimis insulæ Majoris.

Hab. in Gallià mediterraneâ!, Liguriâ meridionali et agro Ge- nuensi (Bert.), agro Romano (Sebast, et Maur.) , regno Nos (Tenore), Ægypto (Prosp. Alp.).

341. Bevcium serions. Linn. Mant. 285, non Desf. Atl. Bellis droseræfolia. Gouan Illust. p. 60.

In humidis prope Deyam in insulà Majore (Trias), necnon in ma- ritimis insulæ Minoris ( Hern. ). :

Hab. in Corsicà!, insulis Therasiä (D'Urv.), Chalci et Rhodo (Smith).

342. CarenpuLa arvensis. Linn. Spec. 1303.

Inter segetes Balearium vulgatissima. Florebat Majo.

Hab. in totà regione mediterraneë.

345. CarysaNTHEMUM sEGETuM. Linn. Spec. 1254.

In agris insulæ Minoris (Æern.). j

Hab. in Gallià meridionali!, regno Neapolitano (Tenore), insulà Melità (Forsk.), Græcià (Smith), Barbariä (Desf. ).

344. CHRYSANTHEMUM Coronarium. Linn. Spee. 1254.

Inter segetes insulæ Majoris et Ebusi vulgatisssima. Floret Martio , Aprili.

Hab. in regno Valentino", Andalusi4!, totâ Africa séptentrionali (Desf. !—Viv. = pell ), Græcià et Archipelagi insulis (Smith), insulà Melitä (D’Urv.), regno Neapolitano (Tenore), agro RUE (Sebast. et Maur. ), agro Nicæensi ( DC.) , Provincià !.

345. BeLus annua. Linn. Spec. 1240.

Ubique in Balearibus. Floret primo vere.

Hab. in Hispaniä !, Barbarià ( Desf.!), Cretà!, Cypro, Asià mi- nore et Græciâ (Smith), insulà Melità ( D'Urv.), regno N eapolitano }, ! agro Nicæensi (DC.), totà Galliä mediterraneä!.

s SYNANTHEREÆ. dr

546. Berus syzvesrris. Cyrill. Plant. Rar.1r, p.22, t. 4.— Doro- nicumn bellidiastrum. Desf. ! Al. 1, p. 278, non Linn.— Arnica bellidiastrum. Lap.! Abr. p. 526, (ex observ. Gay.), non Willd.

In insulis Majore (Trias) et Minore (Hern.), ad vias. Floret au- tumno. À

Hab. in totà Galliä mediterraneä !, totâ Barbarià! , agro Neapoli- tano (‘Fenore ).

547. Anremsra cazuica. Willd. Spec. 117, p. 1834. In maritimis insulæ Minoris ( Æern.). Hab. in totà Galliâ mediterraneà ! , Etrurià !, agro Veneto!.

348. Sanrozina incana. Lam. Flor. Fr. 11, p. 45. —S. chameæci- parissus. Willd. Spec. ur, p. 1797.

In insulæ Majoris monte Puig-Major;etiam in insulà Minore (Hern.).

Hab. in Galliâ mediterrane!, regno Neapolitano (Tenore ).

349. AnTHemis marrTImA. Linn. Spec. 1259. In arenosis maritimis Balearium haud rara. Hab. in totà regione mediterraneà, Ægypto exceptä.

350. Anruems arvensis. Linn. Spec. 1261. In agris prope Artam in insulà Majore. Florebat April. Hab. in totà regione mediterraneà.

351. AcizLea AGErATUM. Linn. Spec. 1 264.

Ad vias in insulà Majore frequens. Florebat Majo.

Hab. in Hispaniä!, totà Gallià mediterraneâ!, agro Nicæensi (DC.), agro Romano (Sebast. et Maur.) , regno Neapolitano (Tenore).

352. BurnTHALMuM sriNosum. Linn. Spec. 1247.

Ad vias in Balearibus frequens. Florebat Majo. Hab. in totâ regione mediterraneà.

353. BuraraALmum aQuATICUM. Linn. Sjiec. 1274.

Mém. du Muséum. 1. 14. 36

278 DicoryL£eDoNezs. »

Ad vias in Ebuso: prope S. Eulaliam. Florebat Majo.

Hab. in Galliâ mediterraneâ ! , regno Neapolitano (Tenore ), Græcià et insulis Zacyntho et Mélo CH: He Algeriensi (Desf.!), prope Tingidem !.

354. BurnTaazmum mariTimum. Linu. Spec. 1274.

In arenosis Balearium vulgatissimum. Florebat Majo.

Hab. in Hispanià ab Andalusià ! ad Catalauniam!, Provincià!, agro Nicæensi (DC.), Græcià( Smith), Barbariä ( Desf.! ).

CAMPANULACEÆ.

355. Campanura ernus. Linn. Spec. 240.

Ad apicem montis Galatzo in insulà Majore. Florebat Majo.

Hab. in Hispanià ! , Gallià meridionali! , agro Romano (Sebast. et Maur. }), regno Neapolitano ( Tenore ), Græcià et insulà Cypro (Smith), regno Algeriensi (Desf. ! ) et prope Tingidem (Sehoush:).

CUCURBITACEÆ.

156. Momorpica #tarenüm. Linn. Spec. 1434. Ad vias in insulà Majore. Hab. in totà regione mediterraneà,

557. Cucumis mexo. Lann. Sp 1436. Colitur in hortis.

358. Cücumis-saTIvUS. dch. Spec. 1437" Tru in her ts.

é 350. Creme LAGENARN. Tina. Spec. 14840 Colitur in hortis.

PEN A ES ere

ÉRICINEZX. nn 7 279 Gofitur anshortrs. #0 ES S

67. Cucurerra : PEPO. DA in Lun Dicta LL, ,P- ji Colitur in hortis.

ERICINEÆ; ::

562. Erica arsorea. Linn. Spec. 5o2.

In montibus insulæ Majoris prope Pollentiam, ÉDéEr Soller fre- quens ; etiam in insulà Minore (Æern.). Florebat Aprili.

Hab. in totà regione mediterraneâ., Ægypto exceptà ; hujus limites septentrionales sunt in Italiâ Vallis Telina ! in Galliä , Cebennarum jugus !.

363. Erica vacanNs: Re re 280: Soin D

Ubique i in, montibus- Cote Majoris. Florébat Apr

Hab. in regno Algeriensi (Desf.), Hispaniä !; Occitanià !, Pres vincià !, agro Nicæensi (DC). :

364. Ansurus uneno. Linn. Spec. 552.

In montibus insulæ Majoris prope Esporlas.

Hab. in Atlante (Desf.!), Cyrenaïicà (Viv.), Græcià et Archipe- lagi insulis (Smith), Italiä( Sebast..et MonrseSani=> Ne: )5 Corsicäl, Gallià mediterraneà !.

JASMINEÆ. 365. OLea europa. Linn. Spec. 5. Vulgd Olivera, Ullastre. In montibas Balearium vulgatissima.Colitur in agris: Hab. in totà regione mediterranei ; hujus limites: septentrionales

in Îtalià sunt Jlacus MERDE, : Juganensis,) et :-Benaeus \ Herb-

Gay).

Oss, Cet arbre a été transplanté en HRANES imais le gouvernemerit espagnol s'étant de tout temps opposé à sa culture ,on en trouve que des pieds isolés sur

50°

280 DicoTryLEDoONEs.

toutes les côtes occidentales, depuisle Chilijusqu'à la Californie ;1omlercultive plus communément aux Etats-Unis, dans la Georgie-et: Louisiane (Communication de M. Gay. ). ‘E

566. PniciYreA raTIFOLIA. Lin: Spée: 16. In sepibus insulæ Majoris frequens. Floret Martio. Hab. in totà regione mediterraneâ ; Ægypto exceptà.

367. PHILLYREA ANGUSTIFOLIA. La Spec. 10. Frequens in sepibus insulæ Majoris. Floret Martio. Hab. in totà reglone mediterraneà, Ægypto exceptà.

568. Fraxrnus EXCELSIOR f. australis. Gay herb.!— Fr. Dictons

Desf.! Atl. 11, 394.

Ad margines agrorum, in insulà Majore. |

Oss. Cet arbre diffère du F. Le tel qu'on le rencontre en France partout - ailleurs que sur la lisière de la Méditerranée, par ses folioles plus étroites et parfaï- tement glabres en dessous, non marquéesde faisceaux de poils aux aisselles des nervures-Jatérales.. On pourroit le éonsidérer comme une espèce distincle, si l’ob- servation n’avoit fait connoître des individus intermédiaires, soit par la largeur des folioles, soit par une légère pubescence de leur surface inférieure.

Le vrai F. excelsior est tres-rare en France dans la région des oliviers : M. Gay l'a vu à Perpignan, à l’île Sainte-Lucie et à Balaruc ; mais Ja variété est beaucoup plus commune dans le Roussillon et en Languedoc: on en trouve des plantations considérables sur les bords du canal du Midi, PHARE à Castelnaudary (Ces faits m'ont été communiqués par M. Gay. )E

Le F. excelsior de Barbarie, dont M. Dittatginés a bien voulu me communi- quer un exemplaire, a les Baule parfaitement glabres en dessous ; il appartient donc à la variété qui est cultivé ée à Majorque et dans le midi de la France.

CHA 23562431

dei “APOCYNER D Sat

360. Vinca mena. on in DC. En Hort. A à D ARE" In,sepibus insulæ Majoris. valgatissima. Florebat Aprili, « Hab:-prope Monspeliumb, in Ruscinonensiagro:!, Barbarià DE Tingidem !.

GENTIANEZ. | 281.

370. Nerrum orranner Linn..Spec: 305.

In montibus insulæ Majoris: 0°:

Hab. in Provincià (1)!, Haut, totà Brbaris (Schousb. Desf. ! Viv.), Græciâ et Archipelagi insulis. (Smith. —D'Urv.), Sicilià (Ortol. et Raf.—Viv.), ie (Tenore), Sardiniä, Cor- sicà !, Ligurià occidentali (Viv.).

Hujus limes septentrionalis à in ltaliä, est lacus Bénacus, ad cujus orientales et meridionales ripas, inter rupium fissuras, non rard occurrit (Pollini). In orienten , usquè ad Imerettiæ præfecturam Vacca excurrit (Gamba; Voyage dans la Russie méridionale. 3e

371. Cynancnuv AGUTUM. Linn, Spec. Sion

In sepibus insulæ Majoris prope Artan.

Hab. in Hispanià !, Barbarià (Desf. 2 te omnibus Archi- pelagi insulis (Smith—D'Urv: } sos Rib/avda:

372. Ascrerras nIGRa. Linn. Spee. Aus

In montibus insulæ Majoris prope Fspôels frequens; necnon in insulà Minore ( Hern.). Florebat Majo.

Hab. in Pedemontio!, agro Nicæensi et Provincià (DC.), Occita- nià !, Ruscinonensi. agro !.

ts

373. Caron ! BERFOLIATA. Linn. _Mant. In insulà Minore (Æern.). Hab. in totà regione mediterranei , Jeyplo exceptä:

374. DENNE SPICATA. Willd. Re 1, be nets

(Gi) M. mr celte plante en! grande abondance au-dessus de Bormes, au bord: de la:Maravèene ‘ruisseau (que) l'on traverse sen allant! de Hyères the Ébinte

Tropez.

DIT 1e

282 DircoTYyLéDONESs. In maritimis insulæ Mirioris (Hern.): re Hab. in totà As mediterraneä.

375. sn PULCHELLA; Srtetr Act. on (x nos) pi:66 25, f. 8 et o. L In maritimis insulæ Minoris (Æern:)«

Hab. in Hispaniä! , Gallià ! , Italià (Scbast et Maur.—Bert. )

tete ra el 376: CoNvoLYULUS ARVENSIS. Linn. }Spec., 218. In agris Balearium frequens. Ha in totà regione mediterraneâ.

377. Convozvurus Arræoipes. Linn. Spéc. 225. C. hirsutus. Tenore! Flor: Nap. r,p. 60, t::15. ru Ubique in:Balearibus: Floret Martio, Aprili. Hab. in totà: regione mediterraneà. ÿ

378. Convorvuzus PENTAPETALOIDES, Linn, Syst. HT, P: 229.

In agris insulæ Majoris prope Artam. Florebat Aprili.

Hab. in Hp us ter Si NO et paie Calabrià (Tenore !).

Ah SE

370: ne LINEATUS + nb: Spec. 224 Ad vias in insulà Majore prope Incanr, Carpe: Fe Majo.

Hab. in regno Valentino !, totàâ Galià mediterranef !, agro ‘Gée- nuensi (Viv. )a. insulà Caprearum!, Archipelagi insulis. (Smith), Cyrenaicà (Vi), s6na à A8 geriensi (Desf. me

380. Cafxsreens | SEPIUM Brown Prode. Ba _ 83. 4 Convoloulus sepiume Lin. Spec. DB un D don RM ADI

Ad:sepes in Balearibus sulsatiésitat L

Hab. in totà regione mediterraneâ, Ægypto Pc

BORRAGINE x. 289

381. CALYSTEGIA SOLDANELTA. Brown Prodr: p. 483: Conpolvulus Soldanella. Linn. Spec. 226. Lo : rate

In arenosis maritimis insulæ Majoris et Ebusi. Mi orebait Mayo.

Hab. in totà regione-mediterraneà , Ægypto exceptä.

BORRAGINEÆ.

382. HerrorroPium EurRoPæÆuM. Linn. Spec. 187. In agris Balearium frequevs.:Florebat April. Hab. in totâ regione mediterraneä.

383. Ecmium 1raricum. Linn. Spée. = 200: —E: ia rcebaus Désf. !

Atl.r, p- 164. Ad margines viarum in insulâ _. frequens. Florebat Majo. Hab. in totà regione mediterraneà , Ægypto exceptà.. :

384. Ecnrum vioraceum. Linn. Mant. 42. Æ4 bn Desf. ! AU. 1, p. 166, t. 46.— Æ: megalanthos. Lap:ex Bentham Cat. p. 76.—ÆE. macranthum. Roem us p.20 —Æ. plan-

tagineum. Linn.? et auct.? In collibus maritimis prope Artam in insulà Majore. ‘Florébat

April.

Ogs. Cette espece a éle le ete de D de confusions ; mais les. renseigne- mens que j'ai recueillis me portent à croire qu’elle habite sur tous lesbordsdelà Mé- diterranée, et que ses diverses-formes jont été décriles'tantôt-sous le nom de yio/a- ceum., tantôt sous ceux de plantagineurn; grandiflorum; etmacranthum. Les échan- tillons de l’herbier de M. Desfontaines et ceux que M. Gay a recus des environs de Tanger, confir ment les deux derniers synonymes. M. De Candolle indique VE. plantagineum à Narbonne: Or tous les exemplaires que j'ai pu me procurer, provenant de cette localité, m Ont paru se rapporter à l'E. violaceum et confirmer la réunion de ces deux espèces proposée | récemment par M. Bentham (Cat. I. c.). Il faudroit pour éclaircir entièrement ce sujet de des échantillons recueillis tout autour du bassin de la Méditerranée. Ceux que j'ai eus à ma disposition pro- venoient des environs de Toulouse, fi Narbonne, de Tanger, d'Alger, de Funis

et de Naples.

284 DicoryLepones.

585. Ecrium Prosrraruw. Desf. Cat. Hort. Par. ed. 1, p. 72.—Del. ! Flor. Ægypt. Illust, n. 216, non Tenore.

Ad viam inter Palmam et Soller in insulà Majore. Elorebat Aprili.

Hab. in Ægypto (Del.).

586. Ecarum cazvcinum. Viv. Fragm. Ital. 1, p. 2, t. 4.— E. pros- tratum. Tenore! Flor. Nap. p. 5o,t. 12, non Desf. In incultis et ad margines viarum in insulà Majore frequens. Flo-

rebat Aprili.

Hab. in Provincià!, agro Nicæensi ( DC.) , agro Genuensi ( Viv.), regno Neapolitano! , insulà Caprearum ! , insulis Melità et Melo

(D'Urv.).

387. LirmosPermuu orricinaLe. Linn: Spec. 180. In insulà Majore prope Esporlas. Florebat Majo. Hab. in Europä ferè totà.

588. LiraosPermum aRVEnsE. Linn. Spec. 190. Ubique in agris insulæ Majoris. Florebat Martio. Hab. in totà regione mediterraneà , Ægypto exceptä.

389. LirnosPERMUM APULUM. Vahl. Symb. 11, p. 33.—Myosotis apula Linn. Spec. r89. é In aridis insulæ Majoris prope Petram, Artam. Florebat Aprili. Fi in totà regione me re Æey AO cteptéee

590. Nonra Lurea. DC. Flor. F r. Suppl. p. 420. In Sterilibus prope Gauviam in insulà Majore. Florebat Majo. Hab. in Ruscinonensi agro! , Stochadum insulis (DC.), Corsica !.

391. Sympuyrum ruserosuM. Linn. Spec. 105. In montibus insulæ Majoris prope Lluch. Florebat Apeii- Hab. in Europâ ferè totâ. Meridiem .versùs usqnè in Græcie iam

progreditur.

BORRAGINEZ. 285

392. ANCHUSA ITALICA. Retz Obs. ne fase. 1 P- Ur En Aït. Hort. Kew. ed. r.1, p. 277 ÿ Ad vias in insulä minore (Hern. TN

Hab. in Galliâ!, Etruriä (Savi), Græciâ (Smith).

303. AncHusa avéusrrouta. Linn. Spec. 101. Ad vias in insulà Majore circa Artam. Florebat Aprili.

394. Cxxoczossum rrerum. Ait. Hort. Kew. ed. 1°. 1, p- 179. C. officinale. Desf. ! Al. r,,p. 158. —. Smith Flor. Græc, Prodr. 1, p.117? non rceh vu

In incultis insulæ Majoris Drope Artam ; etiam in iésulé Minore (Hern.). Florebat Aprili.

Hab. in Galliä mediterraneâ !, agro Romano (Sebast. et Maur. ), Siciliä (Ortol. et Raf-),» Cretä ! , regno Aïgeriensi (Desf. !), agro Tin- gitano !. US

Ons. Je ne cite qu'avec doute le synonyme de M. Smith, parce qu’il pourroit se faire que Sibthorp eût récueilli le vrai ©. officinale sur les montagnes de la Grèce. Dans ce cas le C. pictum devroït être ajouté à la flore de cette contrée; puisque Jen ai vu un échantillon, dans l’herbier de M. Gay, provenant de l’île de Candie. Cette.espèce habite toute la France occidentale depuis:les bords de la Loire, à Orléans, Blois et Tours, jusqu'aux Pyrénées, et Lout le littoral dela Presence ; Le Languedoc et du Roussillon le €. officinale n’existe pas.

395. oc uossun CucnfEo um. Pad Spec. 195. —Anchusa lanata. Desf. ! Atl. 1, p. 156, an Linn.?.:?

Freqüens in-aridis et montosis insulæ: M egis Fludélias: Martio. 2Hab.: in Piovinciä#, ‘Occitamiä!, Aragomiä !; regno Valentino!, Andalusià !, regno RE a

MES ÿ

396. BornAGO orrICINALIS | Ha ste 197. “Frequeéns ad Yias'et! margines agrorum in Balearibus. Hab. in totâ regione mediterraneà.

Mém. du Muséum. 1. 14. 37

286 DicoTYLEDONES.

Ÿ arte [RCA

SOLANEE.

397. Versascum svuarum. Linn. Spec. 254. Ad vias in Balearibus vulgatissimum. Florebat Nan Hab. in totà regione méditerraneà.

398. Hyoséramus ALBUS. Lion. Spec. 257, In insulà.Minore (Hern.). Hab. in totà regione mediterraneâa.

309. Hyosclamus NIGER. FL in, Spec. 257. Ad viàs et pagos in insulis Majore et Minore. Hab. in totà regione mediterraneà, Ægypto exceptà.

4oo. Nrcorraxa rasacum. Linn. Spec. 258. Colitur in Baléaribus.

4o1. Nicotrana rusrica. Linn. Spec- 258. Colitur in Balearibus Bic in Ebuso.

402. PHYSALIS SOMNIFERA. Linn. Spec. 261.

Ad vias in Balearibushaud rara. Florebat Majo.

Hab. in insulis Chalci et Cyr (Smith), Syrià !, Ægypto!, !, Bar- barià !. Meridiem versbs usquè ad Senegaliam progr editur.

403. Soranum mérum. Linn. Spec. 266. Ubique in agris Balearium. Florebat. Martio. - Hab. in totà regione mediterraneà.

404. Soranum rugerosum. Lin. Spec. 265. Colitur in agris et hortis Balearium. 405. Sozanum Lycopersicum. Linn. Spec. 265.1

Colitur in hortis.

406. Sozanum MELONGENA. Linn. ISpeë: 266. Colituire éum priore.

:PersoNATæ. 287

407. SOLANUM SOPOMEUM. Linn. pee 268.—$S. Hermann. Dunal! Solp. 2172, 20 PS:

Ubique ad vias et pagos Balearium. HE sre Martioque flo- rebat.

Hab. in Calabrià ! , insulà ie (Tenore), Sicilià!, Africà (Linn.).

408. Cavsreum annum. Linn. Spec.270. Colitur in hortis et condimentum usitatissimum præbet,

PERSON ATÆ.

bte I. Antir rhinece.

409. ScroPHULARIA PEREGRINA. Linn. Spec. 866.

Ad sepes in insulà Majore circa Palmam, Pollentisam ; necnon in insulà Minore (Æern.). Florebat Aprili.

Hab. in Galliâ meridionali ! ; agro Nicæensi (DC.), Etrurià 2) ; agro Romano (Sebast. et Maur), regno Neapolitano!, Græciâ (Smith), Cretâ!.

410. ScropauLaria caniNA. Linn. Spec. 865.

Ad torrentes in montibus insulæ Majoris frequens. Florebat Majo.

Hab. in Galliâ!, Italià (Savi—Sebast. et Maur.—Tenore), Græcià et iusulis Cretà et Cypie (Smith), Barbariâ (Desf. ).

4ir. Linaria EtATINE. Desf. AU. 1, P. A In insulà Minore ( Æern. ). Hab. in totà regione mediterraneà.

412. DLanaria seurra. Mill. Dict. n. 15. In agris insulæ Majoris:et Ebusi.! Florebat bi Majo. Hab. in totà regione mediterraneà.

415. Lanaria tRiayzrA. Mill, Dict, n. 2. In agris prope Palmam, Artam in insulâ Majore. Floret Aprili.

STE

288 DircorYreDonEs.

Hab. in Hispamiä (Viv.), totà Barbariä (: pe reins) , nt Melo (D'Urv.), Sicilià” Cu Corsicät AH HS

414: ANTIRRHINUM ORONTIUM: re Speo? ‘860. Inter segetes Balearium frequens: Florebat April Hab. in totà regione mediterraneà, Es gypto exceplà.

415. Diciraus THAPST. Lian. Spec- 867. —D. Gi var. à. Lindi. Digit. Monos. D. 10, Ÿ. 3.

Radix incrassata, Pos : fasca. aus “herbacens, pedalis , as- cendens, simplex, tomentosus. Folia lanceolata, utrinquè tomentosa, facie viridia, dorso tomento densissimo albida, margine integra vel tenuissimè denticulata ; radicaliatinpetiolum attenuata; caulina ses- silia, amplexicaulia, subdecurrentia, , gradatim breviora. Flores ra- cemosi, secundi, nutantes, race m0, 10- 15 floro. Pedunculi 3-6 lineas longi, sepalis longiores nunc breviores, tomentosi , floriferi nutan- tes. fructiferi erecti arcuati, basi suffalti bracteä ovato-lanceolata, 1-2 lineas longâ, sessili , témentosä./Ca/yx 5 partitus, lobis inæ- qualibus, superiore minore lineari-subulato, reliquis ovato-lanceo- latis acutis, omnibus nervosis, utriuquè, præsertim dorso, villosis, pilis brevibus glandulosis. Corolla rosea, intüs rubro-punctata ,:14- 16 lineas longa , 6-7 lineas lata, puberula, limbo, brevi , lobis obtu- sis. Antheræ immaculatæ, pubescentes. Capsula sepalis triente bre- vior, subglobosa, villosinscula, pilis brevissimis glandulosis. Semina plurima , scrobieculis placentæ c centralis affixa, subsphærica, apice acutiuscula , sub lerité foveolata ; embryo rectus 1 in »'centro Ne per

carnosi; radicula apicem ‘séminis spectans. In montibus insulæ 1 Majoris prope Eluch, ad rupes i ‘in monte Puig-dè-Torrella ; nécnon/in insulà nr ne Junio.

{ ï- {ti

Hab. in Hispanià !: CVU QI tue} 0 36

Os. Cette ‘espéce diffère du D. purpurea par sa tige moins élévée} par'ses feuilles tomenteuses; blanches'en dessous; parses bractées beaucoup plus courtes que: :

les pédicelles, par ses anthèrés säns ftaches.et: pubescentes, [;paroït cependant que

PERSONATÆ. : 280:

plusieurs de:ces caractères s’étanouissent par laculture. M: Lindley paroît indécis si on doit conserver le D. thapsi au rang d’espece.ou la regarder comme une variété du D. purpurea. Personne, mieux que lui , ne pouvoit décider cette question , puis- qu’il avoit à sa disposition des exemplaires recueillisen Espagne et:en Portugal et qu'il a vu, dans le jardin de Kew, des: individus provenant de graines fournies par ces mêmes échantillons. ï

Linné demande si notre plante n’est ASE tn une de du Del pare et du J’erbascum thapsus. Ce doute, qui n’est fondé que sur l'aspect de ses feuilles inférieures qui ont quelques rapports avec celles du 7. thapsus , ne peut être admis aujourd’hui, puisqu'il n’existe pas d’ exemple authentique de fécondation entre

des plantes de genres différens. D'ailleurs ÿ ee n’äi eo dans les Baléares ni i le

D. purpureay ni le F7. ue 20 s

1 LE:: héros

416. Veronica ANAGALLIS. Linn. Spec. 16. In fossis Balearium fréquens. Florebat Majo.

Hab. in totà regione méditérranea. !

417. NERONICA BECCABUNGA. Linn, Spec, 16. In insulà Minore (Hern.). Hab. in Gal tal !, Græciä Smith).

418. Veronica AGresTis. Linn. Spec. 18. ui

In umbrosis montitn Abe Pre prôpe Brtain. Florebat Aprili. SA A

Hab. in totà AUS mediterraneà, Ægyptot éxééptà.

419: Veronca, CYMBALARIA.. Rs Dissert. Pisis,. 1708.

In umbrosis Balearium vulgatissima. Elorebat Aprili..

Hab..in Gallià mediterraneä!, Ligurià (Bert.), Etrurià ( Savi),

agro Romano (Sebast. eb Maur. }; regno Neapolitano!, insulis Archi- sacs et agro Byzantino (Smith—D’Urv.), Cretä! LE Fu le

420... DIsANDRA. AFRICANA : caulibus tre 5. foliis orbiculato-cor- datis, 7-0" crénatis, villosis, filamentis-corollam subæquantibus k stylo glabro”, stigmate subimcrassato. Nob. "Fab: 9.

200 DrcoryreDones.

Chrysosplenii foliis planta aquatica flore Jlavo peñtapetalo. Schaw Cat. n. 149, f. 140. Sibthorpia africana. Linn. Spec. 880.— Di- sandra prostrata B. Willd. Spec. 1, p. 282.

Caules numerosi, humifusi, repentes, ethng ramosi, flore mes, pedales, villosi, pilis longiusculis, albidis, subulatis, sim- plicibus. Folia alterna, petiolata, orbiculata, cordata , 7-0 crenata (crenis rotundatis obtusis, vel oyatis acutiusculis), utrinquè præser- tm dorso villosa ; radicalia longissimè petiolata, petiolo 2-3 unciali, limbo 6-7 lineas longo; totidem lato ; caulina remotiuscula, petiolo internodia æquante vel iisdém breviore. Flores axillares, solitarii, rarius geminati, pedunculati , pedunculo petiolos superante, flori- fero flexuoso, fructigero spiraliter torto. Calyx æqualis , longè hir- sutus, à rarius 4-fidus ; tubo campanulato; segmentis ovato-lanceo- latis, tubo paul brevioribus. Corolla regularis, rotata, lutea, in ca- lyce 5-subfido-5-partita, in calyce 4-subfdo 4-partita; tubo brevissimo; ségmentis calyce duplù longioribus, obovato-oblongis , æstivatione imbricatis. Séarnina in corollà 5-lobä 5, in corollä 4-lobä 4, medio tubo inserta, segmentis alterna, iisdem paul breviora, æqualia; filamentis filiformibus, lutéis ; antheris medio dorso insertis, oblon- gis, luteis , bilocularibus, loculis longitudinaliter, dehiscentibus. Ovarium disco hypogyno glanduloso insertum, breve, ovoideum, basi glabrum , apice pilosiusculum, biloculare, loculis pluri-ovulatis. Stylus subclavatus, corollam æquans : Stigma capitatum, subemar- ginatum. Capsula calyce persistente aucto tecta, ovoideo-globosa, basi glabra;'apice hispida; oppositè bisulca, bivalvis. Placentarcen- tralis , scrobiculata. Serzina 12-15 , serobiculis placentæ inserta , subsphærica , apice acutiuscula , rufescentia. Æmbryo rectus in centro perispermi carnosi : radicula apicem seminis spectans.

A D. prostrata! Linn. differt: caulibus filiformibus, villosis non puberulis; foliis triplo minoribus!, longiùs pedunculatis, 7-9 non 20-30 crenatis ; utrinquè villosis non puberulis; floribus du- pl minoribus, plerisque solitartis non fasciculatis; filamentis

PERSONATEÆ. 291

corollam subæquantibus, non eâdem triente brevioribus ; stylo glabro apice incrassato, non piloso filiformi,

Ubique in montibus insulæ Majoris et Fbusi, ad rupes umbrosas aut excavatas. Floret Majo.

Oss. Cette espèce habite les côtes. septentrionales de l’Afrique, elle a été

recueillie par Schaw, sans qu’on sache précisément le lieu il l’a découverte. On doit probablement lui rapporter le Sibthorpia europæa observé par M. Sieher auprès de Rettimo dans l’île de Candie (Reis nach Kret. 1, p- 185), et la plante du même nom que M. Smith mentionne dans le Prodromus Floræ Græcæ (1, p. 430). Il me paroît difficile qu’une espèce ‘qui habite l’Angleterre;- et: qui en France s'éloigne peu de l'Océan, puisse se trouver dans une île de-la Grèce. Le Sibthorpia europe: differe des Dis Baie par sa corolle irrégulière ; par ses étamines inégales , au nombre. de quatre, la supérieure avortant constamment; enfin par son disque à cinq lobes irréguliers, trois, opposés aux segmens les plus longs de la corolle, lancéolés, deux, opposés aux segmenstles plus courts, beaucoup plus petits-et d’une forme arrondie: Les étaminest varient de quatre à huit dans le Drsandra ; maïs leur nombre est toujours le même:que-celui des lobes de la corolle qui varient aussi dans la même proportion. Ce caractère, joint à ceux tirés du disque et de la corolle, me paroît suffisant pour séparer ce genre du Szbthorpia; je dirai même qu'il m’en paroît aussi distinct que ce dernier l’est des Véroniques à quatre étamines. On doit cependant. observer que le Dr- sandra et le Sibthorpia ont entre eux la plus grande analogie de port ; 1eur ressem- blance est telle qu'il seroit tres-difhcile de les distinguer au premier aspect sans le secours’ des fleurs. Les D. prostrata et africana: se distinguent facilement du Sibthorpia europæa par leurs-corolles j jaunes, non d’un rose pâle, mais les D. pi- chinchensis et. retusa (Sibthorpia pichinchensis et retus., Kunth (Noy. Gen. et Spec. 11, p: 390-391 it 1267127) ont des fleurs d’un rouge plus ou moins fonce.

ÆExpl. tab. IX.:1 Flos numero partium quaternario.—2 Idem numero partium quinario.— 3 Idem. -desuper visus.— 4 Corolla.— 5 Pistillum.—6 Ovarium trans- verse sectum.—7 Capsula calyce vestita.—8 Eadem calyce ablato.— 9 Eadem longitudinaliter secta.— 10 Semen: 11 Idem longitudinaliter sectum.

421. Barrsra TRixaGo. Linn. Spec. ed. 1, p.602.

- Inimaritimis insulæ Minoris (Hern.).

Hab. in Hispaniä !, Galliâ mediterraneà !, Corsicà !, regno Neapo- litano:! , Græcià-et (A pébbol pi insulis.(Smith).

2y2 DicoTYLEDONES.

422. Orosancre masor. Linn. Spec. 882... 27

In agris prope Esporlas in insulà Majore, necnon: in! a Rhaset Flo- rebat Ha

Hab. in Barbarià (Desf.!), Galliâ !, ltalià (Sebast. et Me -Tenore).

423. Orosancme cæruzeA. Vill. Dauph. 11, p. 406.

In agris insulæ Majoris prope Artam, necnon in Ebuso. Florebat Aprili, Majo.

Hab. in Hispaniä !, Galliâ!, Italià (Savi-Tenore), Græcià (Smith).

LABIATÆ. ;

424. Rosuarmnus oFriciNauIS Linn. Spec. 53.

Ubique in Balearibus.

Hab. in totà regione.mediterraneä.

425.:Savvra cuanDesTin4. Linn. Spec. 36.—13S. verbenaca a. Desf. ! Atl. 1, p. 22.

Ad vias:in Balearibus vulgatissima. Florebat Martio.

Hab. in totà regione mediterraneä, Ægypto except.

426. Sarvra verBenacA. Linn. Spec. 35.— S. verbenaca LB: Desf. ! Alt.1,p. 22.

Ad margines agrorum prope Esporlas in in insulà Majore. Florebat Martio.

Hab. in tot regione mediterraneà.

427. Aguca [va. Schreb. Vert. Unilab. 25. Tedcrium Fo Linn. Spec. 787.

Inaridis insulæ Majoris haud rara, etiam in insulë ei Ed (Hern.). - «Florebat Majo.: Îis sk ameb moitie à

Hab. in totâ regione mediterraneà.

428. Teucriuu CAMPANULATUM. Linn. Spec. 786.

la insulà Majore , ad viam inter vicum Campos et fontem sanctam. Florebat Majo.

Hab. in Apulià (Tenore), “He Oriente (Willd. ):

Lasrarz. 293 429. Teucriuu sorry: Linin. : Spec. 766. : In insulä Majore (Trias). Hab. in Gallià! >, r'egno Neapolitano (Tenore), Barbarià (Desf. je

430. non MARUN. Linn. Spec. 788. In insulà Minore (Her. se

Hab. in Occitania!, Provincià ! , Stœchadum insulis!, Corsicà !.

451. Teucrium.scorprum. Linn, Spec. 700.

In insulà Majore (Trias).

Hab. in Galliä!, totâ Italia (Bert. | Savi Sebast. et Maur. Tenore), Sicilià (Ortol. et Raf.), Corsicâ!, insulis Parpnho, et Cretà Asiâque minore (Smith ). ï

432. Teucriun cHamæprys! Lin: Spec. 700.

In aridis.insulæ Majoris circa Esporlas;-:Incam; necuon in insulâ Minore (Hern.). Florebat Majo.

Hab. in Gallià !, Italià ( Bert.—Savi—Sebast. et Maur. 7 nr) Corsicà ! , Græcià et Archipelagi insulis (Smith). :

433. Teucnium rcavum. Linn. Spec. 79r.

In montibus insulæ Majoris prope Esporlas.

Hab. in totâ regione mediterraneä, Ægypto excepta. 434. Teucriun AsraTicum. Linn. Mant. 80.

In fissuris rupium montis Puig-Majori in insulà Majore, 21 Aprilis nondüum floruerat.

«Os. Cette espece. est: indiquée avec doute dans les Indes orientales. Peut-être son acquisition dans les jardins est-elle due au voyage d’Ant. Richard aux “ie

455. TEucRIUM POLIUM. & latifotium. DC. Flor. Fr. ul, p. 521. In petrosis Balearium fréquens. Florebat Majo.

FR: angustifoliim. DC. Flor. Fr. Il, p. 521.

In insulâ Majore prope Artam.

Hab. in totà regione mediterraneà.

Méin. du Muséum. 1. 14. 38

204 DicoTyLEeDoNEs.

436. Teucrium carrTarTum pycnophyllum. Gay ! Herb. 7. pyc- nophylium. Schreb. Unilab. p. 48, n. 51.— T. candidissimum. Salzm. ! in litt. ad Gay.

In sterilibus Ebusi. Florebat Majo. di

Hab. in Corsicà!, Hispanià (Willd.).

437. SarurerA NERvOsA. Desf. ! Al. 11, p. 9.

An satis a Saturei4 græcd distincta ?.

In aridis Ebusi frequens. Florebat Majo.

Hab. in Barbarià ( Desf. !), Cyrenaicà (Viv.), insulà Melo (D'Urv.), insulà Zacyntho (Smith).

438. Lavanoura spica. Chaix in Vill. Dauph.r, p. 355.

In montibus circa Espor las in insulâ Majore.

Hab. in Galliâ mediterraneà ! ; regno Neapolitano (Tenore), agro Argolico (Smith) : Barbariä (Desf. !).

439. Lavanpura srnorcas, Linn. Spec. 800. In insulà Minore ( Æern.). ; Hab. in totà regione mediterraneâ, Ægypto exceptä.

440. Lavanbura DENTATA. Linn. Spec. 800.

In aridis insulæ Majoris circa Belver, Cauviam. Florebat Majo.

Hab. in Hispanià a regno Valentino! ad Andalusiam ! , regno Alge- riensi ( Desf. !), Græcià (Smith).

441. Siperiris RoMANA. Linn. Spec. 802.

Ubique in insulis Balearibus. Martio Aprilique floret.

Hab. in totâ regione mediterraneä, Ægypto exceptà.

442. Mexra rorunniroriA B. DC. Flor. Fr. xx, p. 534.—T. crispa. Linn. Spec. 805.

In insulâ Minore ( Hern.).

Hab. in Galliä! , regno Neapolitano (Tenore ), Græcià (Smith).

443. MenTua PuLEGIUM 8. eriantha. DC. Flor. Fr. Suppl. p. 400. M. Pulegium. Desf. ! ÂÏt. 11, p. 17.

LABIATÆ. 205

In insulà Minore (Æern.).

Hab. in Galliâ-mediterraneà ! , Calabriâ!, Cretà!, regno Alge- riensi ( Desf.!), prope urbem La Conception! in Americæ regno Chilensi.

444. Lamrum amprexicauze. Linn. Spec. 809. In agris Balearium vulgatissimum. Martio floret. Hab. in totà regione mediterraneà.

445. Sracays GeRManIcA. Linn. Spec. 812.

Ad margines viarum prope Esporlas in insulä Majore. Majo floret.

Hab. in Galliâ!, Italià, Bulgariä (D’Urv.).

446. Sracuys xIRTA. Linn. Spec. 612.

Frequens ad vias et in montosis insulæ Majoris. Florebat Aprili.

Hab. in Galliâ mediterraneà !, Hispanià ! ; Barbariä ! , Sicilià!, Italià !.

447. Sracuys ARvensis. Linn. Spec. 814.

In agris insulæ Majoris circa Artam. Florebat Aprili.

Hab. in Galliâ !, Hispaniä! , Barbariä! ; Cretà ! , Græciä (Smith), Corsicà! , Italià (Tenore— Sebast. et Maur.—Savi ).

448. Barrora nicra (2. Sebast. et Maur. Flor. Rom. Prodr. 196.— B. alba. Linn. Spec. 814. In insulà Minore ( Hern.).

Ons. Les Ballota nigra et alba de Linné ne different l’un de l’autre que parce que les dents du calice, dans la première espèce , sont dressées , tandis qu’elles sont étalées dans la seconde. Ce caractère, qui est sujet à varier ,ne me paroît pas suffisant pour motiver la distinction de ces deux plantes.

449. Marrusrum mispanicüm. Linn. Spec. 816. In insulà Majore prope Esporlas. Hab. in Hispanià !, Barbariä ( Desf. ). 38 *

206 DicoTYLEDONESs.

450. Marrusium vuiGAre. Linn. Spec. 816. Ubique ad vias et circa pagos Balearium. Floret Aprili. Hab. in totà regione mediterraneà , Ægypto exceptä.

451. Paromis 1rauca. Smith Spicil.1, p..6.— Pers. Synops. 11, p- 126. e

In montibus insulæ Majoris prope Lluch haud rara ; etiam in in- sulà Minore (ÆZern.). Floret Majo.

Hab. in Italià et Lusitanià (Pers.).

452. ORIGANUM Magoricum : caule laxè tomentoso; foliis ellipticis, pubescentibus ; floribus fasciculatis ; calyce bilabiato ; corollà bila- biatà, labio superiore emarginato, inferiore trifido. Nob.

Caulis herbaceus , bipedalis etultrà, teres, ramosus , tomento laxo vestitus. Folia inferiora 8-ro l: longa, 5:6 1. lata, petiolata, petiolo 4-5 L. longo ; superiorà multo breviora, sessilia ; omnia ovato-ellip- tica , utrinquè præsertim subiüs pilis brevissimis albidis scabrius- cula. Flores ad apicem ramorum spicati, spicis brevissimis, conglo- batis ; singulibasi instructi bracteà foliis superioribus omnind con- formi, florem subæquante. Calyx bilabiatus , glandulosus; tubo infundibuliformi, gläbriusculo, 10o-nervio; labio superiore profundè tridentato, dentibus ovatis, obtusiusculis, ciliatis; inferiore triente breviore, bipartito, segmentis obtusiusculis, ciliatis; fauce pilis brevibus clausäà. Corolla bilabiata, rosea, puberula ; tubo calycem paulo superante ; labio superiore brevissimè emarginato ; inferiore trifido, segmentis lateralibus labium superiorem æquantibus, medio triente longiore; fauce nudà. Sfamina summo tubo inserta; fila- mentis. brevissimis; antheris subrotundis basi brevissimè emargi- natis, infra medium dorsum insertis. Ovarium subrotundum, gla- brum , apice 4 lobum. Sfylus corollam paululùm superans, fili- formis, apice dilatatus, parte dilatatà brevi, bipartità. Fructum non vidi.

In aridis insulæ Majoris prope Incam. Florebat Majo.

LABIATÆ. 2097

Oss. Cette espèce diffère essentiellement de l’Orrganum vulgare Linn. par son calice à deux lèvres bien distinctes, non à cinq dents à peu près égales , fermé de poils beaucoup plus courts ; par sa corolle dont le tube dépasse à peine le calice , au lieu d’être à peu pres du double plus long; par ses étamines beaucoup plus courtes; 4°. par ses anthères légèrement émarginées à la base, non à deux lobes réunis au sommet par un connectif tres-étroit. Elle se distingue de l’O. cre- ticum, tel qu’il existe dans l’herbier de M. Gay, provenant de l’île de Candie, 1°. par ses fleurs disposées en épillets beaucoup plus courts; par son calice à deux lèvres, non à cinq dents à peu près égales; 3°, par sa corolle bilabiée, à lèvres inégales, non à cinq segmens à peu près égaux entre eux. L’O. creticum D’Urv. Enum. est, selon l’observation consignée dans l’herbier de M. Gay, très-différent du vrai O. creticum; j'en ai observé des échantillons, provenant de graines rap- porlées par M. D’Urville et cultivées dans le jardin de Toulon, qui ne diffèrent du vulgare, tel qu’il croît aux environs de Paris, que par leurs bractées un peu plus courtes; par leurs fleurs plus petites, moins fasciculées; par leur corolle un peu plus velue, et dont la lèvre supérieure est fendue jusqu’au-dessus de la base, au lieu d’être légèrement émarginée. On doit, selon l’observation-de M. Gay, réunir à VO. vulgare VO. creticum. DC. FI. Fr. Le vrai creticum n’a point encore été

observé en France.

453. Tavuus vurcaris. Linn. Spec. 825.

In sterilibus lapidosis Balearium frequens. Florebat Majo, Junio.

Hab. in Hispaniâ !, Gallià meridionali!, Italià!, Græcià et Archi- pelagi insulis (Smith).

454. Tavuus murormus. Ait. Hort. Kew. nu, p. 313. Ad rupes et muros insularum Balearium vulgatissimus, Aprili

Floret. Hab. in Hispanià (Pers.).

455. Tavuus cazamnrrA. Smith Flor. Brit. p. G4r.

In fissuris rupium montis Puig-de-Torrellain insulà Majore.

Hab. in Gallià ! , Italià (Savi—Sebast. et Maur.), monte Ath et prope Byzantium (Smith), circa Tingidem !.

456. Taymus xerera. Smith Flor. Brit. p. 642. In insulà Majore(Z7rias).

208 DicoryLEDONESs.

Hab. in Gallià!, [talià ( Bert.—Savi— Sebast. et Maur.), Græcià et Archipelagi insulis (Smith).

457. Prasium masus. Linn. Spec. 838.

In montibus insulæ Majoris prope Esporlas , necnon in insulà Mi- nore ( ern.).

Hab. in Hispanià meridionali !, Barbarià (Desf. !), Cretà !, Græcià et Archipelagi insulis (Smith ).

Oss. Selon M. Viviani (Flor. Lyb. Spec.), on doit rapporter au Prasium minus

les synonymes de la Flore française et des auteurs italiens : le Prasium majus ne se trouve ni en Corse ni en Italie.

PYRENACEÆ.

458. Virex aGnus-casrus. Linn. Spec. 890.

In humidis insularum Majoris (Trias), et Minoris (/ZZern.) haud rara.

Hab. in totà regione mediterraneä , Ægypto exceptà.

459. Versena orricinazis. Linn. Spec. 20.

Ad vias in insulà Minore (Æern.) Hab. in totà regione mediterraneä.

ACANTHACEZÆ.

A

460. Acanraus mozus. Linn. Spec. 891.

In insulà Majore prope Incam. Floret Majo.

Hab. in Gallià meridionali ( DC. ), agro Romano ( Sebast. et Maur. ), regno Neapolitano (Tenore), Sicilià (Smith), Asià minore circa Trapezum (D’Urv.), regno Algeriensi (Desf. !).

: PRIMULACEÆ.

461. Anacauus cæRuLEA. Lam. Flor. Fr. n, p. 285. In agris insulæ Majoris et Ebusi frequens. Floret Martio.

PLUMBAGINEZÆ. 299

Hab. in totà regione mediterraneä, Ægypto exceptà.

462. Anacazuis pHoënicEA. Lam. Flor. Fr.u, p. 265. Ubique in agris Balearium. Martio floret. Hab. in Gallià!, Archipelagi insulis (Smith), regno Algeriensi

(Def. ).

465. Coris monsrertensis. Linn. Spec: 252.

Ubique in aridis et arenosis maritimis Balearium. Floret Majo.

Hab. in Gallià mediterraneâ ! , Ligurià occidentali et regno Nea- politano (Viv.), Sicitià ( Biv. Bern.) , Græciä (Smith), Ægypto (Del. ), totà Barbarià ( Viv.—Desf.—Schoush.), Hispanià!.

464. PrnuLa ELATIOR. Far. scapo brevi, floribus atro-purpureis. Crescit prope Esporlas: in ‘imsulà Majore ; verisimiliter ex hortis transfuga. mire

465. Croramen vernum. Lob. Ic. tab. 605, fig. sinistra. - Cyc/aminus vernus. Clus. Hist. p. 265.—Cyclaminus verno tempore florens. Clus. lc. p. 265. Ic.—CyclamenByzantinumMagn: Bot. Monsp. p. 85.— C. europœum. Desf. Flor. Atl. 1, p:167.—C: Ahéderæfolium. Sebast. et Maur. FI. Rom. Prodr. p. 05.—C:'Aederæfolium «à Bert. Amon. Ital. p. 16.

In umbrosis Balearium vulgatissimum. Primo vere floret.

Hab. in Gallià meridionali !, Italià!, Corsica!, Cretà!, Barbarià

(Def:1).

- 466. Samorus Vareranni. Linn. Spec. 243. In humidis Balearium frequens. Hab. in orbe ferè toto.

PLUMBAGINEÆ.

467. STATICE urmonrum. Linn. Spec. 394. In paludosis maritimis Balearium haud rara::

300 DicoTYyLEDONESs.

Hab. in totà regione mediterranca.

468. STATICE AURICULÆFOLIA. Vahl Sub: ts ipia5r

In maritimis insulæ Minoris (Æern.).

Hab. in maritimis Galliæ!, Barbariæ prope Mogador (Schousb.), circa Tingidem!.

469. Sranice ouegroua. Pourr.—DC. Flor. Fr. 11, p. 422.

In insulà Majore prope Bañabufar, ad littora maris; etiam in in- sulà Minore (Hern.). Floret Aprili.

Hab. in Gallià mediterraneà !, Italià prope Liburnum!, Depp Græcià (Smith).

470. STATICE FERULACEA. Lino. Spec. 306. In maritimis insulæ Minoris (ÆZern.). Hab. in insulà S. Luciæ!, Barbariâ!, (Desf.—Schoush.).

(l

471. STATICE mnura. Lion. Mant. 59. In insulà de-Coulom prope insulam Minorem (Æern.). Hab.) in Gallhià mesidionah prope Massiliam !, Corsicà!, Barbarià

(Def) PLANTAGINEZÆ.

472. PraNTAGo zanceoLaTa @ DC. FL. Fr. m, p- 409.

Ad vias in Balear ribus frequens. Floret Aprili.

Hab. in totà regione mediterraneà , Ægypto exceptà. LopPe Poe DC. Flor. Fr. Suppl. P: Hs

Ad vias in insulà Minore (Æern).

473. Pranraco Lacorus 6. DC. Flor. ia Sul à 6 _P. erios- tachya. Tenore Flor. Nap. ex DC: Le: 11°

In aridis et ad vias Balearium vulgatissima. Floret Martio. Hab. in Gallià mediienrageits : Hispaniä!; regno Nespolitapo.

La use azvicans® Linn: FO 165.

A MARANTHACEÆ. PHYTOLACCEÆ. 301

à . À 3 : Âd vias in insulâ Majore et Ebuso. Floret Majo. Hab. in totà regione mediterranei.

475. Prantaco ritosa. Pourr. Act. Toul. ur, p. 324. Inter rupes maritimas insulæ Majoris prope Alcudiam. Aprili floret.

Hab. in Andalusiàä !, Galliâ mediterraneä !, Etruriâ! , regno Nea- politanc!, Corsicä !.

476. Pranraco marrrama. Linn. Spec. 165.

In arenosis maritimis Alcudiæ, loco dicto Ærenal, in insulâ Ma- jore. Aprili, Majo floret. Hab. in totà regione mediterraneä.

477- Pzranraco Psycuium. Linn. Spec. 167. In agris insulæ Majoris prope Esporlas. Martio floret. Hab. in totâ regione mediterraneâ, Ægypto exceptä.

478. Pranraco coronopus. Linn. Spec. 166.

In arenosis maritimis insulæ Majoris prope Alcudiam, loco dicto Arenal. Aprili, Majo floret.

Hab. in totâ regione mediterraneä.

AMARANTHACEZÆ.

479. AmarANTHUS PROSTRATUS. Balb. Misc. p. 44 , tab. 10.

In insulà Minore ( Hern. ).

Hab. in Pedemontio (DC), prope Genuam (Bert.), in agro Ro- mano (Sebast. et Maur. ).

PHYTOLACCEÆ. 48e. Payrozacca pecanpra. Linn. Spec. 63r.

In insulà Majore prope Esporlas (Trias). Mém. du Muséum. 1. 14. 39

302 DicoryLEDONES.

CHENOPODEÆ.

481. Brra mariTimA. Linn. Spec. 322. In maritimis Balearium vulgatissima. Majo floret.. Hab. ubique circa mare Mediterraneum.

482. Brera vurcaris. Linn. Spec. 322. Colitur in hortis.

483. Spinacra spinosa. Moench Meth. ne 318. Colitur in hortis.

484. Arriprex marmus. Linn, Spec. 1492. “A In maritimis Ebusi. Majo floret. Hab. ubique circa mare Mediterraneum.

485. Arripcex porTULACODES. Linn. Spec. 1493. In maritimis prope Alcudiam in insulà Majore. Floret Majo. Hab. ubiqué circa mare Mediterraneum.

486. Arrrrex Rosa. Linn. Spec. 1493.

In insulâ Minore ( Æern.).

Hab. in Gallià!, Ligurià (Bert.), regno Neapolitano!, ad littora maris Adriatici ! , in Georgià!, Cretâ!.

487. Cuenoronrum murALe. Linn. Spec. 318. Ad vias in Balearibus frequens. Aprili floret. Hab. in totà regione mediterraneä.

488. Cuenoronrum zerosPermum @. DC. Flor. Fr. n1, p. 390. C..album. Linn. Spec. 319.

In maritimis Balearium vulgatissima. Majo floret.

Hab. in totà regione mediterraneà.

489. Cnenoronrum amerosiomnes. Linn. Spec.320. In insulis Majore (Trias), et Minore (Hern.).,. ::

POLYGONEÆ 303 Hab. in Galliâ!, Italiâ!, dut Sicilià (Ortol, et Raf.), regno Marocano (Schousb.).

490. Cuenoronium rruricosum. Linn. Spec. ed. 1, p. 221. In maritimis Ebusi. Majo floret. Hab. in toto maris Mediterranei littore.

4or. Sarsora KaLr. Linn. Spec. 322. In maritimis insulæ Minoris (Hern.). Hab. ubique circa mare Mediterraneur.

492. SaricorniA FRUTICOSA. Linn. Spec. 5. In maritimis Balearium vulgaris. Hab. ubique circa mare Mediterraneum.

495. Tuericonuu cynocramse. Linn. Spec. 1411,

In umbrosis ad rupes excavatas circa Artam, in insulà Majore. Primo vere floret.

Hab. in Galliâ mediterraneä ! , Italià !, Sicilià !, Græciä et Cretâ (Smith), Barbarià!.

POLYGONEZÆ.

%

494. Porvconum avicurare. Linn. Spec. 519. In insulâ Majore (Trias). Hab. in totà regione mediterraneä.

495. Emex srivosa. Campd. Monogr. Rum. Pa OO UE LD Rumex spinosa. Linn. Spec. 481. %

In insulà Minore (ern.).

Hab. in Andalusiâ!, Barbariàä!, Ægypto (Del.), Cretä!, Græciä et insulà Zacyntho (Smith), insulà Melok, Sicilià (Biv. Bee y, Cala- briâ! , agro Neapolitano!.

496. Ruwex osrusirons. Linn. Spec. 478. Ad sepes Ebusi; necnon in insulä Minore (Æern.). Floret Majo. 39*

304 DircoryLEDOonNEs. Hab. in Galliâ!, Peloponneso eticirca DR Se

497. Ruuex BUCEPHALOPHORUS. ER spec. 479... Ubique in Balearibus. Aprili floret. . . Hab. in totà regione mediterraneà , Ægypto exceptà.

498. Rumex Acerosa. Linn: ne 48%: . Colitur inhortis.

LAURINEÆ.

499: Lavnus nosiiis. Lee at 929:

In montibus’insulæ:Majoris inter Pollentiam. et ruine Aprili floret.

Ha b. in totà regione edité rrAeMs arts exceptà. In orientali plagâ septentrionem]versüs usque ad Tauriæ meridionalis littora progreditur (Stev. in litt/ad-Gay):

_THYMELEZÆ.

500. Dapaxe eniDium. Linn. Spec. 511, In collibus petrosis insulæ Majoris. Junio floret. Hab. in totà regione mediterraneà, Ægypto exceptà.

Sort. PASsERINA VELUTINA : tomentosa, ramis tortuosis; foliis spa- thulatis , obtusissimis ; floribus axillaribus, aggregatis ;:sessilibus , bracteatis; périanthio infundibuliformi. Nob.

P. velutina. Pourr.in Herb. Desf.!.

Frutex sesquipedalis, ramosissimus, ramis tortuosis, Henss tomen- tosis , tomento flavescente. Folia alterna; approximata, quasi imbri- cata, spathulata, crassiuscula, utrinquè tomento densissimo longius- culo flavescente vestita, 4 lineas longa, lineamet: dimidiam lata. Flores’axilares, sessiles ,aggregati , instructi bracteis pluribus im- bricatis, ovatis, tomentosis. Perianthium tubulosum, infundibuli- formé, 4-fidumi,4‘lineas Tlongum:;'exths-densè tomentosum , intüs

SANTAMAGEZÆ; CGMTINE Æ. 305

glabrum et pallidè: luteum. :Staminæ-8,; duplici serie) perianthii summo tubo inserta, 4 superiora segmentis perianthii opposita, 4 in- feriora iisdem alterna : antheræ subsessiles, dorso prope basim insertæ, luteæ, oblongæ , biloculares, longitudinaliter dehiscentes. Ovarium perianthn AN insertum, obovoideum , glabrum , dimi- diam lineam longum , uniloculare, uniovulatum. Stylus subclavatus, glaber, ovario paulb brevior, de truncatus. Ovulum unicum, ovoi- deum , pendulum.

À P. tartonraira differt : caulibus et foliis densè tomentosis, tomento lutescente, non sericeis, argenteis; foliis brevioribus, spathulatis, apice rotundatis et obtusissimis / non obovato-lanceolatis, sub ellipticis, apice acutiusculis, submucronulatis; perianthio fundibuliformi, non campanulato: 1:

In arenosis maritimis insulæ- Majoris :prope Palmam vulgatis- sima , in montibus rarior. Floret Martio; :Apxili.

5o2. Passerina mirsuTa. Linn. Spec. 513.

In collibus petrosis et ad vias ace vulgatissima. Martio

floret. Hab. in totâ regione mediterraneä.

SANTATACEÆ.

04. OsvrIsS ALBA. ans Spec. Fasue In montibus insulæ Majoris prope EsporlasFioret Marti Hab. in totâ regione mediterraneä,: die

CYTINEE.

500. a HYPOCISTIS: Ie Cou P: 6e

In montibus insulæ Benee circa apart ad radices. Cisti sais vifolii. Majo floret:: nt

Hab. in totà regione béditesranes eypis Éscepra

306 DrcorTrLEDONES.

EUPHORBIACEÆ...

505. Mercurrazis annua. Linn. Spec. 1465. In insulà Minore (ern.). Hab. in totà regione mediterraneà.

506. Mercurrais amsiqua. Lann. Fil. Dec. x, t. 8.

Ad margines viarum in Balearibus haud rara. Aprili floret.

Hab. in Gallià meridionali prope Telonem et in Corsicä (DC.), in Barbariä circa Tingidem !.

507. Mercurrauis TomENTOsA. Linn. Spec. 1465. In collibus petrosis Ebusi prope urbem. Majo floret. Hab. in Galliâ mediterranei.

508. Eurnorria cHamæsyce. Linn. Spec. 652.

In insulà Majore (Trias).

Hab. in Gallià mediterraneä!, Italià !, Græcià et Archipelagi i in- sulis (Smith), Cretâ!, Palestinà!, Barbariä circa Tingidem!, Anda-

lusià ! , regno Valentino!.

509. Euruorsra PerLus. Linn. Spec. 653.

Ad vias prope Esporlas in insulà Majore. Martio floret.

Hab. in totà regione mediterraneä.

B. minima DC. Flor. Fr. um, p. 331. —Æ£. peploides. Gouan Flor. Monsp. p. 174:—DC. Flor. Fr, Suppl. p. 558.—E£. peplus var. minor. Viv. Flor. Lyb. Spec. p. 26.

In insulâ Minore (Hern.).

Hab. in Gallià mediterraneâ! , Corsicà!, Cyrenaicà (Viv.).

510. Eurnonsra rrrayusa. Linn. Spec. 656. In sterilibus inter Cauviam et montem_ Galatzo in insulà Majore.

Majo floret. Hab. in Barbarià (Desf. F} Gallià mediterraneh!, ! ,Etrurià (Savi),

Corsicà !.

EuPpHORBIACEÆ: : 307

5rr. Eurxorgra PARALIAS. Linn. Spec. 697. Ubique in arenosis maritimis Balearjum. Floret Majo. Hab. in totà regione mediterraneà.

912. Eupnorsia BrumsezrATA. Poir. Voy. Barb, 1, p. 174. Ie. Inter segetes prope Artam in insulà Majore. Aprili floret. Hab. in Gallià mediterraneä! , Barbariâ (Desf. !).

513. Eupnorgia Provincrans. Wild. Spec. Plant. 11, p. 914.— Æ, segetalis 8. DC. Flor. Fr. 11, p. 335.—£. alexandrina. Del. Flor. Ægypt. Ilust. n. 476, t. 30, £. 2. E. neapolitana. Tenore! Flor. Nap. 1, p. 266, t. xx. Æ. leiosperma. Salzm.! Herb, Tingit.

Inter segetes circa Artam et in arenosis portus Soller in insulà Ma- jore. Aprili floret.

Hab. in Gallià mediterraneä !, agro Neapolitano! , Calabrià!,

Cretà!, Ægypto (Del.), Barbarià prope TFingidem!.

514. Eupnorpia necroscorra. Linn. Spec. 658. Ad pagos in Balearibus frequens. Floret Majo. Hab. in totà regione mediterraneà.

515. Eupnorpia serraTA. Linn. Spec. 658.

Ad margines agrorum prope ÆEsporlas in insulà Majore. Florebat Martio. :

Hab. in Gallià mediterrane!, Andalusià !, Barbariâ ( Desf.), Ægypto!, montium Mamurrarum. nemoribus (Gole d’Itri.) (Te- nore ).

516. HORS DENDROIDES. Linn. Spec. 662.

In maritimis insulæ Majoris prope ie Pollentiam , Lluch, Valenti. Florebat April.

Hab. in Stoœchadum insulis/et'agro Nicæensi ( DC.), Ligurià orien- tali ( Viv.), agro Romano (Sebast. et Maur. ); regno Neapolitano!, Corsicà! , Sicilià CBiv- Bern.), Cretà!, Bar bari Cerf. li Viv.)

517. Hat CHARACIAS, Finn; Spec, MODE

308 H DicorTYLEDONeEs.

Ad vias in Balearibus frequens.

Hab. in Hispaniä ! , Gallià meridionali!, [talià! à Graécià (Smith) Cretà !.

518. Buxus sarrarica. Lam. Dict.1,p. 511.

In montibus insulæ Majoris prope Lluch, Soller, necnon in monte Galatzo. Aprili floret.

5ro. Ricinüs communis. Linn. Spec. 1430.

In insulà Majore prope + pets ; Artam. Majo florebat. An spontariens D

Hab. in Græcià , Cypro et Cretà (Smith) » Barbariä (Desf. !).

-URTICEÆ.

520. Ficus carica à sylvestris. DC. Flor. Fr. 17, p. 318. Frequens inter rupes maritimas Balearium.

LB. Sativa. DC. 1. c. Re

Culta in campis et hortis.

Colitur in totà regione mediterraneä.

521. Morus niéra. Linn. Spec. 10e Colitur in Balearibus. Culta in totà regione mediterraneä.

522. Unrica memsranaceA. Poir. ! Dict.1v, p. 638.

Ad margines viarum prope Ferendell in parte occidentali in- _sulæ Majoris; etiam in insulà Minore (Æern.). Florebat Aprili,

Hab. in Gallià mediterraneä !; agro Romano (Sebast. et Maur), regno Neapolitano (Tenore), Crétà! , totà BarbariâL

523. ÜRTIGA URENS. Linn. Se on Ubique in Balearibuss 1 500: FU JetTkATeUA Tri) EC Hab. in totà regione mediterraneà. Et ES Met Ci ON

524. URTICA PILULIFERA! TinnSpecarIggitesinis sv .sEe

AMENTACEZÆ. 309 In Balearibus circa pagos et domos vulgatissima: Hab. in totà regione mediterraneà,

925. Parreraria orricinatis. Linn. Spec. 1492. In Balearibus frequens. Hab. in totà regione mediterraneà.

526. Parerarta sunarca. Linn. Spec. 1492. Inter rupes maritimas-prope Artam in insulà Maiaés Florebat

Aprili.

527. Cannasis sariva. Linn. Sp. nn Colitur in Baléaribus.

AMENTACEEÆ.

528. SALIX BABYLONICA. Linn. Spec. 1441. : Colitur in insulà Majore prope Ârtam. Culta in totà regione mediterraneä.

529. Porurus nicra. Linn. Spec: 1464. Colitur in insulà Majore prope Esporlas. Culta in totà regione mediterraneà.

530. Quercus i1ex. Linn. Spec. 1413:

In montibus Balearium frequens. à

Hab. in totà regione mediterraneà, Haypto except.

C ballota ,, fructibus dulcibus, foliis integris subtùs incano-tomen- -tosis: 550: ballota.. Desf: ! AU. 1, p. 350.

In montibus insulæ Majoris frequens.…,

Hab. in Atlante (Desf. D), montibus Græciæ (Smith).

531. CELTIS AUSTRALIS, Lion SDec den Colitur in Ebuso. Ésnsirsith8o 30

532. Uruvus camrestrise Linn: Spec:327.::::.

Mém. du Muséum. 1. 14. Ni 4o

310 DicoryLEDONES.

Colitur in Balearibus. Colitur in totà regione mediterraneä.

CONIFERÆ.

533. Pinus PINEA. Linn. spec. 1419. In sylvis Ebusi frequens.

534. Pinus arcrensis. Mill. Dict. n. 8.—P. maritima. Lamb. Pin. 13,t.10, non Lam.

Ubique in Balearibus.

Hab. in totà regione mediterraneä, Ægypto exceptä.

535. Cupressus rasriGraTa. DC. Cat. Hort. Monsp. 22. Colitur in insulà Majore prope Valldemosam.

536. Junirerus rPnoeniceA @. DC. Flor. Fr. 11, p. 279. J. phœni- cea. Linn. Spec. 1471.

In maritimis insulæ Majoris frequens.

Hab. in Gallià meridionali !, [talià !, Græcià (Smith), Hispanià!.

&. DC. L.c. —J. lycia. Linn. Spec. 1471. Vulgd Sivina.

In sylvis Ebusi frequens.

Hab. in Gallià meridionali (DC.), Atlante (-Desf. !), Græcià (Smith).

557. Junwerus oxycenrus. Linn. Spec. 1470. In maritimis et sterilibus Balearium frequens. Hab. in totà regione mediterraneä, “Reypte Excéphé:

538. ou rraGiuis. Desf.! Atl.1r, p. ER In. collibus maritimis prope Artam in insulà Majore ; : necnon in aus Minore (Hern. ). Hab. in Atlante (Desf.!).

ALISMACEÆ:—AROIDEÆ. 311 ALISMACEÆ.

539. Poramoceron narans S angustatumn. Mert. et Koch Deutschl. Flor.sx, p. 840.

In fossis prope Artam in insulà Majore.

540. Poramoceton recriNaTum d. Mert. et Koch Deutschl. Flor. 1 L pe 858. P. imarinum. Linn. Spec. 184. In fossis Balearium freques. Florebat Majo.

541. Arisua pLanrAGo. Linn. Spec. 486. In fossis Ebusi. Florebat Majo. Hab. in totà regione mediterranéä.

AROIDEÆ.

542. Aruu musavorum. Linn. fil: Suppl. 410. In insulis Majore ( Trias), et Minore (ÆZern.). Hab. in Corsicà!.

543. Arum 1raucum. Mill. Dict. n. 2.

In montibus insulæ Majoris prope Valldemosam. Florebat Aprili.

Hab. in Gallià mediterraneà !, Pedemontio ! > agro Romano (Sebast. et Maur.), regno Neapolitano (Tenore).

544. Arisarum vuLGARE. Rich. in Kunth Obs. Aroïid. p. 9. 4rum Arisarum. Linn. Spec. 1570. Balmisa vulgaris. Lag. Gen. et Spec. nov. p. 17. Vuled Fraylé.

Foliaradicalia, cordato-oblonga, velsubsagittata auriculis bbtübts , mucronulata, integra, lævia, 2-4 unciaslonga, 1-2uncias lata, petiolo 5-8 uncias longo. Scapus teres, lævis , 6-8 uncias longus, rubellus seu rubro maculatus. Spatha circiter 2 uncias longa, a basi ad medium cylindracea, a medio ad apicem longitudinaliter fissa , summo apice incurvato, cuculliformi, mucronulato, glabra, venis

TO

312 MornocoTYLEDONES.

10 rubellis longitudinaliter notata: Spadix cylindraceus,, suprà gla- ber,, infrà puberulus, spathä paulè brevior, apice incurvatuset incras- satus. Stamina numerosa; absque distinctis serïis tertiæ parti infe- riori spadicis inserta, puberula, filamentis dimidiam lineam longis, antheris unilocularibus. Ovaria 4-6, spadicisbasiaffixa, sessilia , angulosa, puberula, unilocularia ; 10-12 ovulata. Stylus quadran- tem lineæ longus , apice incrassatus , papillosus. Ovula erecta. Fruc- {us EXSUCCUS , membranaceus, indehiscens, angulosus, 6-8 spermus. Semina angulosa. Embryo rectus in centro perispermi.

In SAUIE Balearium vulgatissimum. Flor et primo vere,

Hab. in totà regione Pr raneà.

ORCHIDEZÆ.

545. Orcuis morio. Linn. Spec. 1533.

In montibus insulæ Majoris frequens. Florebat Aprili.

Hab. in Gallià meridionaïi !, Etrurià (Savi), agro Romano ( Se- bast. et Maur. ), regno Neapolitano (Tenore), insulà Cypro et prope Byzantium (Smith), Taurià !, Georgià !.

546. Onrcœis racrea. Poir. Dict. 1v, p. 594. O. acuminata. Desf. ! Atl. 11, p. 318, t. 247.

In collibus petrosis prope Artam, Palmam in insulä Majore; etiam in insulà Minore ( Æ/ern. ). Floret Martio.

Hab. in Barbariâ! , Siciliä ( Ortol. et Raf.).

547. Oroxs secunnirrora. Bert. Amoen. ltal. 82. Suty rium macu-

latum. Desf.! Atl. un, p. 519. OpArys densiflora. Desf. Coroll.

p. 11»t. 16. In monte dicto Puig-de-Torrella in éula Majore.Florebat Aprili. Hab. in Provincià !, Ligurià (Bert.), Corsicä !, ER l, Atlante

(Desf. ! ).

548. Orunys renrarevinrer, Willd. Spec. 1, P- 60. 0. ue

11 ORCHIDEÆ: | 313 fera a. rosea:: Desf:! Atl:, Pi 320. —0. villosa. Desf. Coroll.'p: 8, tte In collibus: petr osis insulæ Méjois pi prope Petram, Artam. Flore- bat Aprili Hab. in agro Romano! ,:Oriente et Barbarià (Desf.).

549. Ornrys Tasamrera. Willd. Spec. 1v, p. 68. O. insectifera B. biflora. Desf.! Atl. n,p. 320. O. pulla. Cyrill. Ic. ined. 12. Tenore ! Flor. Nap. 11, p. 311, t. xevu. ©. disthoma. Biv. Bern. Sic. Plant. Cent.1 ; P- 99, ex Tenore 1. c. ©. hiulca. Maur. Rom. Plant. cent. xnr, t. 2, f. 2, ex Tenore |. c.

In insulà Majore prope Artam, Lluch. Florebat Aprili.

Hab. in agro Romano!, Calabriàä!, Siciliä (Biv. Bern.), Barbariä (Desf. !).

550% Ornrys VERNIXIA . Brot.Flor. Lus. Salzm. ! Herb. Malac. O. ciliata. Biv. Bern. Sic. Plant. cent..1, p. 60. Tenore Flor. Nap. u,p. 309, t. xev. ©. sco/opax. Brot. Phyt. Lusit. p.8, t. 35, f. 2.—Tenore Flor. Nap. 11, p. 396, non Caw.

In collibus petrosis insulæ Majoris prope Petrami, Artam, et Ebusi circa S. Eulaliam. Florebat Aprili, Majo.

Hab. in Lusitaniä, Andalusiä!, Calabriâ!, Siciliä (Biv. Bern. ), regno Algeriensi!, agro Tingitano!.

551. OParys rusca. Wild. Spec. 1v, p: 68.

In collibus petrosis prope Ârtam.et in monte Puig-Majorin insulâ Majore. Florebat Aprili.

Hab. in Lusitanià Vue Ja Gallià prope Aginnum !, Græcià (Smith).

552. Serarias Li nGua. Linn. $]ec1544.

In. collibus petrosis insulæ Majori is prope Petram, Artamn, etin Ebuso. Florebat Aprili, Majo.

Hab. in totà regione mediterraneä , Ægypto exceptà.

(D) .00

314 MonocoTyYLEDONES.

IRIDEEÆ.

553. Iris SisYRINCHIUM à major.—1. Sisyrinchium. Biv. Bern. Sic. Plant. cent. 2°, non auct. 7. fugax Ten. Flor. Nap.r, p. 15, t. 1v, non Pers.

Ad margines viarum in Ebuso. Florebat Majo.

Hab. in regno Neapolitano (Tenore), Sicilià (Biv. Bern.), regno Valentino !. s

B. minor. I. Sisyrinchium. Linn. Spec. 59.

Inter rupes maritimas prope Alcudiam in insulà Majore. Florebat Aprili.

Hab. in totà regione mediterrancä. An sæpè cum præcedente varietate confusa ?.

Oss. La variété + s’éleve jusqu’à la hauteur d’un pied , tandis que la variété g n’atteint qu'environ quatre pouces. Elles sont cultivées au jardin du Luxembourg, provenant de bulbes que j'ai recueillies aux Baléares, et conservent depuis deux ans leur forme primitive. Je n’hésite cependant pas à les regarder comme de simples variétés, leurs fleurs, leurs feuilles, leurs bulbes, etc., m'ayant présenté les mêmes caractères. La couleur des pétales ; qui a été donnée par M. Tenore comme un caractère distinctif entre ces deux formes, varie, pour l'intensité dans les échantillons des Baléares, suivant l’époque plus on moins récente de leur épa- nouissement. L’fris fugax Pers. , originaire du Cap de Bonne-Espérance, a des étamines monadelphes et fait partie du genre J’ieusseuxia, tandis que la variété du Sisyrinchium à laquelle M. Tenore a donné ce nom présente des étamines parfaitement libres.

æ 554. GranioLus Lupovicæ. Jan. Plant. exsicc. Inter segetes insulæ Majoris prope Alcudiam, Florebat Aprili. , ; ol 4: É ch Hab. in agro Andegavensi !, Provincià !, agro Parmensi !, Iberià !

555. Graniorus commonis. Linn. Spec. 52. : Inter segetes insulæ Majoris. Florebat Aprili. Hab. in totà regione mediterraneâ, Ægypto exceptà.

556. Txra sursocopium. V’ar. minima, floribus pallidissimè roseis.

AMARYLLIDEZ. à 315

In collibus petrosis prope Aou in insulà Majore. Florebat Aprili. Hi

557. Crocus sarivus. AIl. Pedem. n. 310. Colitur in insulâ Majore.

558. Crocus minimus. DC. Flor. Fr. nr, p. 243. In montibus insulæ Majoris-prope Esporlas ; Lluch frequens. Hab. in Corsicä!.

AMARYLLIDEÆ.

559. Pancrarium maririmum. Linn. Spec. 418. In arenosis maritimis Balearium. Hab. in totà regione mediterraneä.

560. Narcissus raDIATUS. Red. Lil. t, 450. Id monte Puig-dè-Malluch in iusulä Majore. Florebat Aprili.

561. Narcissus TazeTTa. Linn. Spec. 416.

In collibus petrosis prope Palmam..Florebat Martio.

Hab. in Gallià mediterraneä!, ltaliâ (Sebast..et Maur. Tenore), Græcià (Smith), Bar bari ( Desf. !).

562. Nancissus sONQUILLA. Linn. Spec. 417. In insulà Minore (ÆZern.). Hab. in Hispanià !, Occitaniä !, regno Neapolitano (Tenore).

563. Leucorun HERNanDEz I : foliis scapum subæquantibus ; spathà 1-3 florà; perianthio albo, viridi-maculato; ovario oblongo. Nob.

Bulbus ovoideus, magnus, 15 1. longus, 1 unciam latus. Æoia linearia, 1=1 À pedalia, 5-4 lineas lata, plana, apice obtusa. Scapus Le paululüm superans,°r-5 florus: Spatha monophylla, linearis, 1 ; unciam longa, 2 lineas lata, apice obtusa. Pedunculi 1-1 : en longi ;' fiiformes. Perianthium 4-5 lineas longum, 5- partitum , lobis oblongis, obtusis, albis, apice viridi maculatis.

316 MonocOTYLEDONES.

Stamina brevia.. Stylus stamina paululüm superans, perianthio triente brevior, filiformis. Ovarium oblongum, , subclavatum.

Differt a L. æstivo, 1°. foliis triente angustioribus; 2°. floribus dimidio minoribus; 3°. spathä 1-3 for , non 3-6 florà ; 4°. ovario oblongo , non sphærico.

Crescit in montibus insulæ Majoris prope Lluch ; necaon in insulà Minore (Æern. )- Florebat Aprili. Hanc speciem dixi in honorem cl. Hernandezii doctoris medici, qui plantas plurimas Minoricenses mecum benignè communicavit.

SMILACEÆ. 564. Suirax aspera. Linn. Spec. 1458.

In montibus et ad sepes Balearium frequens. Hab. in totà regione mediterraneà.

565. Ruscus acuzeatTus. Linn.-Spec. 1474. In montibus insulæ Majoris haud rarus.

Hab. in Gallià !, Italià !, Atlante (Desf. ).

566. Tamus communs. Linn. Spec. 258.

Ubique ad sepes Balearium. Florebat Aprili.

Hab. in Gallià!, Italià ( Bert. Sebast et Maur.), Græcià et insulis Cretà et Cypro (Smith }, regno Algeriensi ( Desf. ).

LILIACEZÆ. S I. Æsparageæ.

567. AsParAGus orricnaLIs. Linn. Spec. 448. In montibus insulæ Majoris. Colitur in hortis.

568. Asparacus acuTiroLius. Linn. Spec. 4/9. Ad vias in Balearibus. Hab. in totà regione mediterraneà, Ægypio exceptà.

569. ASPARAGUS HORRIDUS. Linn. fil. Suppl. 203.

: LiLIACGEZ Lg) Ad vias in Balearibus vulgatissimus. Florebat. April RE Hab, in Hispanià meridionali (Cav. ) EN FA ( Schousb.. —Desf. D), Ægypto!, Sicilià (Biv. Bern. ).

S IL. Z sphodeleæ.

570. ASPHODELUS RAMOSUS. Linn. Spec. 444.

In collibus petrosis Balearium vulgatissimus. Florebat Martio, April.

Differt ab 4. micrpear pe NEES foliis angustioribus et fructibus majoribus. CE

Hab. in regno Neapolitano (-Tenore }, Græcià et Archipelagi insulis (Smith), Barbarià prope Tingidem !. Ki

571. AsPHODELUS FISTULOSUS. Linn, Spec. 444.

Ubique in Balearibus. Florebat Martio.

Hab. in totà regione mediterraneà.

572. Muscarr comosum. Mill. Dict., n. 2.— Æyacinthus comosus. Linn. Spec. 455.

In agris Balearium. Florebat Martio.

Hab. in totà regione mediterrrneà.

575. Muscat racemosum. Mill. Dict.n. 3.— Hyacinthus racemosus. Linn. Spec. #55.

In agris Balearium. Florebat Martio.

Hab. in Gallià!, Italià ( Bert. Sebast. et Maur. Tenore), Græcià et Cretà (Simith ).

574. Sorcra mariTIMA. Linn: Spéc: 4421717

In Balearibus vulgatissima. :

Hab. intotà regione mediterraneä.

575. ORNITHOGALUM NARBONENSE. Linn. Spots 440 Où: pyrenai- cum. Desf. ! Atl::œ pi 295: Smith:Flor.-Græc. Prodr. 1:p-.25x ? d'Urv. Enum. n. 318?, non Linn.

Ad margines agrorum in Ébuso. Florebat Majo.

Mém. du Muséum. 1. 14. 41

318 MowocoTyYLEDoNEs.

-1Habl°in Gallià mediterraneà !,'agro Genüensi ! l} Etfurià (Savi), agro Romano: (Sebast. et Mäur.), régno Nespilitaio ( Tenore ), Cretà! , regno TDünetäno! (Desf. ! ).

576. Agcrom rorrum. Linn. Spec. 423.

Colitur i in hortis Balearium.

377. Actu AMPELOPRASUN. Lin. Spec. 423.

Inter segetes prope Esporlas i in insulà Majore. Florebat Majo.

Hab. in “Gallià mediterraneä !, Etrurià (Savi), agro Romano(Se-

bast. et Maur. 4 Archipelagi insulis (Smith ).

578. Azzrum sarivum. Linn. Spec. 425. Colitur in hortis Balearium' et condimentum usitatissimum præbet.

579. Azuum susnisRuTumM Linn. Spec. 424. In insulà Majore prope Artam, Florebat Aprili. Hab. in totà regione mediterraneà. de

580. ALciuM ROSEUM /. bulbiferum. Desf.: Cat. Hort. Par. P- goé A. carneum Sav. Cent. 87, ex DC. Flor. Fr. suppl.

In agris insu EU inter rl et Pollentiam. Florebat April.

Hab. in Gallià meridionali!, agro Genuensi ( Bert. ), Etrurià ( Savi ), agro Romano ( Sebast. et Maur. fl Calabrià !, Sicilià (Biv.

Bern. ). j

581. nie TRIQUETRUNL. ie SA 451. Ubique in fossis et humidis Baleari ium. Florebat Mar tio. Hab. in totà regione mediterraneà, ‘Ægypto exceptà. :,

582. Atuom cnimemory. Lin. Spec. 453.

‘Bulbus ovoideus , tunicis vetulis fuscis , utrinquè impresso punc- tatis Folia lineari-lanceolata , 3-4 uncCias| longa', 5-4 linéas lata, plaña , mervo’carinali subtüs prominènte; margine ‘ciliata: Scapus hypogeus uncialis ; folioruni vaginis involutus!, 8-florus , floribus umbellatis: ci monophytla?." Pedicelli 3 lineas longi, virides ;

MELANTHAGCEZ. 319 crassi, recuryati: et,-verisimiliter fructum! in. terram .demitten- tes. Perianthii ,segmenta .erecta, lineari-lanceolata , alba ,snervo medio viridi excurrente inscripta ; apice joblusiuscula.. Fi/amenta subulata, segmentis perianthii dimidio breviora , omnia apice indi- visa. Ovarium sphæroideum , obsoletè 6-sulcatum, saturatè viride, triloculare, loculamentis 2-ovulatis. Ovula erecta, loculamenti fundoinserta , obovoidea, totum loculamentum occupantia, ad latera non nihil complanata, dorso convexa. Sfy/us perigonium subæquans, ovario longior , subulatus. Odor totius plantæ alliaceus.

In montibus insulæ Majoris prope Esporlas. Floret Januario Fe- bruarioque.

Hab. in Hispanià ( Cav. ), Barbarià ( Schousb. Desf. ), Corsicä!, regno Neapolitano! , Etrurià ( Savi ).

583. Azcrum cepa. Linn. Spec. 431. Colitur in hortis Balearium. 0 dsE

S IL. Bromeliaceæ.

584. AGave AMERIGANA. Linn. Spec. 461. Ad sepes et rupes maritimas in Balearibus Eau rara.

MELANTHACEÆ.

585. Merenpera riurouA : foliis hysteranthiis , filiformibus, 1-3 nerviis; antheris sagittato-linearibus ; ovario lineari-oblongo ; stig- matibus capitatis. Nob. ft.

Bulbocodium vernum. Desf.! Atl. 1, p. 284 , éxcl. synon.

Bulbus ovoideus , 6 lineas circiter longus , 4 L.latus, tunicis vetulis coriaceis, nigris. Folia paululüm post flores emergentia, circiter 4 pol- lices longa, 1 lineam lata, plana, dorso (saltem in speciminibus siccis) 1-3 nervia, nervis obsoletis. Scapus brevis , 61. longus, foliorum vagi- nis involutus, uniflorus. Perianthium 3 polliceslongum,6—partitum, lobis longissimè unguiculatis, limbo lineari-lanceolato, circiter 151.

ane

320 Mono coïTxLEDIONES!

longoi,4 L. Jato;, :obtusoyroseo:Stamineæsunimis-unguiculis inserta ; filamenta’ filiformia ;°4 1ïlongas anthéèræ ‘basi insértæ, sagfttato- lineares, filamentis paulo longiores. Sty li staminibus paulo longiores, filiformes, stigmatibus parvulis, capitatis. Ovarium lineari-oblon- gum, 5.1. longum, 1 l.: latum, profondè 3-sulcatum, 3-loculare, loculis apice, imperfectè coalitis.;.multi-ovulatum: Ovula angulo interno-loculorunrquadrupliciserié inserta. Fructum maturam non vidi.

Differt a A. bulbocodio. Ram. foliis 1 1. latis, filiformibus, planis, subtùs 1-3 nerviis, non linearibus, 4 [. latis, canaliculatis, enerviis; ovario lineari-oblongo, non-abbreviato, ovoideo; stigmatibus minoribus, capitatis, non manifestè obliquè truncatis; ovulis longè pluribus.

À M. caucasica M. B 12 foliis hysteranthiis, non synanthiis, fili- formibus, non lanceolato-linearibus ; 20 antheris duplè longioribus, linéaribus, non oblongis.

In campis incultis insulæ Majoris prope Esporlas. Floret Autumno. ( Trias ). A)

Oss. Soit qu'avec MM. ad et De delle on admette le genre WMerendera, soit qu'à l'exemple de MM. Ker et R. Brown on le considère comme une section du Colchicum, il n’est -pas'moins vrai de dire que ce groupe ; caractérisé par les segmens du périanthe fendus jusqu’à la base, et par les styles entièrement libres, forme un lien qui réunit le Bulbocodium aux vrais Colchicum. Le genre Meren- dera n’étoit composé jusqu’à présent que de trois espèces, les AZ. bulbocodium et bulhocodioides Ram. et caucasica M. B. On avoit cru devoir rapporter à la pre- mière le B. vernum Desf. ; mais il m'a paru difficile d'admettre qu’une plante qui se trouve sur les coteaux des environs d'Alger , pût être identique avec une espèce qui croît dans les Pyrénées à des hauteurs notables, et qui, bien qu’elle descende quelquefois assez bas dans les vallées, ne se trouye jamais dans les plaines. Un examen attentif de la plante de Barbarie m'a démontré qu ‘elle étoit différente du M. bulbocodium , et je ue doute pas (quoique n'ayant pu voir des feuilles’adultes qui n'existent pas dans l’herbier de M. Desfontaines), vu la forme de ses stigmates, de son ovaire, et de ses jeunes feuilles, qu’elle ne soit, la même que, celle de Majorque. Le M. bulbocodioides ( Colchicum bulbocodioides Brot. qui croît sur les collines calcaires aupres de Coïmbre et de Lisbonne, et dans: plusieurs lieux dés provinces

Parmzæ. = Juscacek. 3921

de Beïra:et de l’ Estramadure ; sales plus grands rapports par la forme et la largeur de ses feuilles, avec, le, M. Lbulbocadiumn ; mais | lai position géographique des. dieux dans lesquels cette plante habite, me porte à croire qu’examinée comparative- ment avec celle des Pyrénées, elle offriroit des différences spécifiques. Est-il bieu certain que le Colchicum montanum de Clusius (Hisp. P: 226 ic! ) soitun Meren- dera ? I] seroit permis d’en douter d’après la figure de cèt auteur, qui représente, 1°. un long style à trois stigmates tres-courts; 2°.:un périänthe à peine fendujus- qu’au milieu ; 3°. une capsule à trois valves-portant:les cloisons sur leur miliew, et semblant par cela même appartenir à une Liliacée.

l'a'rIE LAIT NE La RIRE

PALM. Te esgieerqr DA

586. Puoznix DATYLIFERA. Linn. SÉUe 163820

el À ihasties la giant fit ae

Colitur in insulà Majore.

587. Cuamærors HUMILIS. Linn. Spec. 1657. A CIEMGANQC RE LU > 2/2N\

In collibus maritimis et moutibus Balearium frequens." de

Hab. in Hispanià meridionali!, Barbarià us: Si 1 régno

Neapolitano (Ten. ), agro Nicæensi!.

JUNCACEÆ..

588. CAULINIA OCEANICA.. DC, Flor. Fr, FT P: 156, one Linn. Mant. 123.—. Kernera: oceanica.. Wild. Spec. IV». P- 947: Posidonia oceanica Kænig et Sims Annals of Botany.

In mari.

589. Juncus mamTimus. Smith. Flor. Brit, 375. In paludosis Balearium frequens. Hab. in totà regione-mediterraneä.

‘590. Juncus AcuTUs. Lam. Dict. nr, P- 264. In paludosis maritimis Balearium “vulgaris. Fe Hab. in totà regione mediterraneä,

Got. Juncus suronius. Linn Spec. 466. In paludosis 1 Balearium frequens. Florebat Aprili. Hab. in:totà regione. mediterraneä.

322 MonNoOCOTYLEDONES.

592. Juxcus acurirLonus. Ehrh:Gram.:66. In paludosis prope. Artam in insulâ Majore. Florebat ADR

593. Juxcus osrusircorus. Ehrh. Gram. 76. In maritimis Ebusi. Florebat: Majo.

994. Carex vucrina. Linn. Spec: 1382:

Ad margines agrorum prope Esporlas in insulà Majore; etiam in insulà Minore ( ÆZern. ). Florebat Martio.

Hab. in Galliâ!, Italià (Savi), Sicilià (Presl. ), Græcià (Smith).

595.-Carex muricara. Linn. Spec. 1382. In insulâ Minore ( Hern. ). Hab. in Galliâ !, Italià !, Iberiâ! , Barbariä !.

596. Carex pisTans. Linn. Spec. 1387. In maritimis Ebusi. Florebat Majo. Hab. in Galliâ !, Italiâà! 5; Gr æcià( Smith ).

597. Carex crauca. Scop. Carn. n. 1157.

In maritimis prope Artam in insulà Majore. Florebat April.

Hab. in Galliâ meridionali!, Italiâä!, Græcià et agro Byzantino ( Smith. ). >

598. Scrrpus LacusTris. Linn. Spec. 72. In maritimis Ebusi. Florebat Majo..

599. Scrreus mArITIMUS. Var. Spiculis PRHROr IR SL sub- sessilebus. In maritimis Ebusi. Florebat Majo. k

Goo. ScIRPUS HOLOSCHOENUS. Loi Spec. 72. In paludosis Ebusi. Florebat Majo. Hab. in totà regione meditérraneà, Ægypto except.

601. Scnœnus méricans. Linn. Spec, 64.;;

COGRAMINE & 0 552 In humidis prope Ar tam'in‘ifsulà Majore: Florebat April. © Hab. in tot regione mediterranéa s'Egypto excepta ;

602. CyPerus suncirormis. Cav. Ic. in, n. “223, t 204, ponte mu= cronatus nn Gram. p. 19, t. 8, T4 221 ateralis Forsk. Flor. ÆExpUpo à

In a prope Artam) in. SOA NET etiam in insulà Minore

(Hern. ).

Hab. in totà regione mediterraneâ. 603. CYPERUS LONGUS £. Badius. Gay Herb, res badius Desf. jAuL. ÿ

da Minore (Hern. ): 38 SIL Gr) Hab. in Gallià!, Calabriâ!, Cretà!, Le Fos a Desf.: h),

agro Tingitano !.

GRAMIN EÆ.

Go4. ANTHOXANTHUM ODORATUM. Linn. Spec. 40.

In fissuris rupium montis Puig-dè-Torrella in insulà Mäjore. Florebat Aprili.

Hab. in totà regione mediterrancà ; Ægypto excepté,

605. Poryrocon monsreztense. Desf.! Atl. 1, p. 67. In maritimis Balearium frequens. Florebat Majo. Hab. in totà regione mediterraneâ,

606. Puararis canariensis. Linn. Spec: 7

In insulà Minore (Æern. ),

Hab. in totà regione mediterraneä. . B. Paleis exterioribus mulld brevioribus.

In insulä Majore prope Alcudiam: oo a.

607. Prararis AQuaTIcA Linn: Spec. 79. In insulà Minore( Hern. ). Hab. in totâ regione mediter raneä 0.

324 MonoGOTYLEDONES.

608. Panicum verriciLLaTuM. Linh. Spec. 62. In insulâ Minore ( Hérn. ). Hab. in totä regione mediterraneà.

“609. Panioum exAvoum. Linn. Spec. 83. In insulà Minore( Hern. ). Hab. in totà regione rmediterraneà.

610. Panicum crus-Gazcr. Linn. Spec. 83. In insulâ Minore ( Æern. ). Hab. in totâ regione meditérraneâ.

611. Panicum sancumase. Linn. Spec. 84.— Paspalum sanguinale. Lam. Ilustr. n. 938.—Digitaria crree Koel. Gram. 23.

In insulà Minore ( Hern. ).

Hab. in tot regione mediterraneà.

612. PrpraTHERUM MULTIFLORUM. P. B. Agrost. p. 18. Ægrostis miliacea Linn. Spec. o1.— Milium arundinaceum Smith Flor. Græc. Prodr. 1, p. 45. Milium multiflorum Tenore Flor Nap. m1, p. 51.

In aridis Balearium vulgatissimum. Florebat Majo.

Hab. in totâ regione mediterraneà.

6153. Acrosris za. Linn. Spec. 03.

In insulà Minore ( Hern. )

8. stolonifera A stolonifera. Linn. Spec. 93.

Ad vias in insulà Majore et Ebuso frequens. Florebat Hab. in totà regione mediterraneà.

614. Sripa rorriuis. Desf.! Atl. 1, p. 99, t. 31, f.1. In aridis prope Palmam. Florebat Majo. Hab. in totà regione mediterraneà.

615. Lacurus ovarus. Linn. Spec. 110. In arenosis maritimis Balearium frequens, Florebat Aprili, Hab. in totà regione mediterraneä.

GRAMINEZ. 325

616. LaAMARCKIA AUREA. Moench Meth, 201.— Cynosunus aureus.Linn. Spec. 107. —Chrysurus cynosuroides. Pers. Synops.1 p. 80. Ad vias in Balearibus fre equens. Florebat Aprili.

617. Merrca ramosa. Vill. Dauph.n, p.91.—". pyramidalis. Lam. Flor. Fr. nr, p. 585.— M. aspera. Desf. Atl.r, p. 71,.ex DC.— M saxatilis. Smith Flor. Græc. Prodr. 1, p. 51, ex D'Urv.

Inter rupes ad apicem montis Galatzo in insulà Majore. Florebat Majo.

Hab. in Galliâ mediterraneä!, Italià ( Bert. ), Sicilià ( Presl }, Græciæ insulis (Smith }, Barbarià ( Desf. ).

618. Merrca axraTa. Linn. Spec. 97.

Ad vias et in sterilibus Balearium frequens. Florebat Majo.

Hab. in Galliâ medirionali!, ltaliâ ( Bert. Savi Sebast. et Maur. Ten. ), Græcià (Smith), Barbarià ( Desf. ),

619. Avena sarTiva. Lino. Spec. 118. Colitur in Balearibus.

620. Avena FATUA. Linn. Spec. 118.

In agris Balearium frequens. Florebat Aprili. Hab. in totà regione mediterraneä.

B. Flosculis glabris.

In insulâ Minore ( Æern. ).

621. Doxax ausrrazis. Roem. et Schult. Syst. 11, p. 660.— 4rundo Donax. Linn. Spec. 68.— Donax sativa. Presl. Cyp.et Gram. Sic. p- 32.

Colitur in Balearibus.

Oss. Le Donax australis est indiqué comme croissant spontanément sur:tous les bords de la Méditerranée. Je ne l’ai cependant jamais observé complétement à l’état sauvage en Provence, en Languedoc, en Roussillon, en Espagne , et aux Baléares. Les individus isolés qui se trouvent assez fréquemment sur les bords des champs, m'ont toujours paru provenir d'anciennes haies détruites.

Mém. du Museum. 1. 14. k 42

326 MonocoOTYLEDONES.

622. Donax Tenax. Roem. et Schult. Syst. Veget. ir, p.601:—4rundo ampelodesmos. Cyrill. Plant. Rar. Regn. Neap. fasc. mn. 4 tenax. Vahl Symb.— 4. festucoides. Desf.! Atl. 1, p. 108, t. 34. Donax ampelodesmos. Presl. Cyp. et Gram. Sic. p. 32.

In montibus Balearium frequens. Florebat Aprili.

Hab. in Andalusiä!, Ligurià (Bert. ), Etrurià !, agro Romano ( Sebast. et Maur.), regno Neapolitano! , Sicilià (Presl.) , Sardinià !, Barbarià ( Desf. ! ).

623. Fesruca pRATENSiS. Smith Flor. Brit. ed.1, p. 125.

In insulà Minore ( Hern.). Hab. in Corsicà, regno Neapolitano ( Tenore ), Siciliä (Presl. ).

624. Fesruca sripomes. Desf. ! Atl. r, p.90.— Bromus geniculatus. Willd. Spec. 434.

In insulâ Minore ( Hern. ).

Hab. in Barbariâ !, Hispanià meridionali!, Galliä mediterraneà!, tot Italià!.

625. KoeLeriA PuLeoines. Pers. Synops. 1, p.97.—Festuca phleoides. Vill. Dauph. 11, p. 95, t. 2, f. 7.

In arenosis maritimis Balearium frequens. Florebat Aprili.

Hab. in totà regione mediterraneà.

626. Poa mecasracuiA. Koel. Gram. 181.—Briza Eragrostis. Linn. Spec. 103, Poa Eragrostis. Cav. Ic. p. 65, t. 92, non Linn.

În insulà Minore (Æern.).

Hab. in totà regione mediterraneä.

627. Poa marrrima. Willd. Spec. 1, p. 396. In maritimis insulæ Majoris prope Alcudiamw. Florebat Aprili. Hab. in Gallià mediterraneà!, littore Liburnensi (Savi), littore

Adriatico !, Græciæ insulis (Smith).

628. Poa anxua. Linn. Spec. 99.

GRAMINEZ. 327

In insulà Minore (Hern.). Hab. in totâ regione mediterraneä.

629. Poa rrivraus. Linn. Spec. 99.

In insulà Minore ( Hern.).

Hab. in Etruriàâ (Savi), agro Romano (Sebast. et Maur.), regno Neapolitano (Tenore), Sicilià (Presl.), Græciä (Smith ).

630. Poa gurgosa. Linn, Spec. 102. Ad vias in Balearibus haud rara. Florebat Aprili. Hab. in totà regione mediterraneä, Ægypto exceptà.

651. Poa rieina. Linn. Spec. 101. -— Sclerochloa rigida. Pres. . Gram. et Cyp. Sic. p. 45.

Ad apicem montis Galatzo inter rupes; etiam in ins. Minore (Hern.). Florebat Majo.

Hab. in totà regione mediterraneà , Ægypto exceptà.

632. Poa pivaricaTa. Gouan Illustr. p. 4, t. 2, f. 1. Inter rupes maritimas Balearium frequens. Florebat Aprili, Maijo.

Hab. in totà regione mediterraneà.

633. Briza maxima. Linn. Spec. 103. In sterilibus Balearium vulgaris. Florebat Aprili, Majo. Hab. in totà regione mediterraneà.

634. Briza minor. Linn. Spec. 102. In insulâ Minore (Æern.). Hab. in totà regione mediterraneä, Ægypto exceptä.

635. Bromus mous. Linn. Spec. 112. Ad vias in Balearibus frequens. Florebat Aprili. Hab. in totà regione mediterraneà.

636. Bromus srenuis. Linn. Spec. 113.

328 MonNocOTYLEDONES.

Inter rupes maritimas insulæ Majoris prope Alcudiam. Florebat Aprili.

Hab. in totà regione mediterraneà, Ægypto exceptà.

637. Bromus mapritensis. Linn. Spec. 114. Festuca madriten- sis. Desf. Atl. 1, p. 91.

In collibus petrosis Ebusi prope S. Eulaliam. Florebat Majo.

Hab. in Hispaniä !, Gallià mediterraneà!, agro Romano (Sebast. . et Maur.), Sicilià (Biv. Bern.), Ægypto (Del.), Barbarià !.

638. Bromus maximus. Desf. ! At]. 1, p. 05, t. 26.

In insulâ Minore (Æern.).

Hab. in Occitaniä (DC.), regno Neapolitano (Tenore), Sicilià (Presl), Barbariâ (Desf. !).

639. SesrexiA cæruLEA à DC. Flor. Fr. 111, p. 76. Cynosurus cæruleus. Linun. Spec. 106. Sesleria cærulea. Scop. et auct.

In fissuris rupium ad apicem montium Puig-de-Torrella et Puig - Major in insulâ Majore. Florebat Aprili.

Hab. in Pyrenæis (DC.), regno Neapolitano (Tenore), monte Par- nasso (Smith).

B. cylindrica. DC. |. c. Festuca argentea. Savi Bot. Etrusc.1, p. 68, ex DC. Sesleria cylindrica. DC. Flor. Fr. Suppl. 270.

In fissuris rupium ad basin montium insulæ Majoris prope Esporlas , Soller, Lluch. Florebat Aprili, Majo.

Hab. intotà Italià (DC.—Tenore).

640. Rorrsozca incurvaTA. Linn. fil. Suppl. 114.—Ophiurus incur- vatus. P.B. Agrost. 116.

In maritimis insulæ Majoris prope Artam. Florebat Aprili.

Hab. in totà regione mediterraneä.

G4:. Æaiors ovaTa. Linn. Spec. 1489. In collibus petrosis circa Palmam. Florebat Majo.

GRAMINEZ, 329 Hab. in Barbariâ!, Hispanià !, Gallià mediterraneà !, totà Italiâ!, Sicilià (Presl), Archipelagi insulis (Smith).

642. Triricun sarivum. Var. d'. DC. Flor. Fr. ur, p. 60. Colitur in Balearibus.

643. Triricum repens. Linn. Spec. 127. In agris Balearium frequens.

644. Triricuu PunGens & DC. Flor. Fr. Suppl. 255. Ia insulà Minore (Æern.).

645. Triricum cæspiTosum. DC. Cat. Hort. Monsp. 153 Bromus ramosus. Linn. Mant. 34, ex DC.— Festuca cæspitosa. Desf. ! Atl.r, p.01: 1-24, f 1.

In montibus insulæ Majoris Prop Esporlas; in insulà Minore (Hern.). Florebat Majo.

Hab. in Gallià mediterraneâ!, agro Nicænsi (DC.), agro Parmensi!, regno Neapolitano !, Corsicä!, Barbarià (Desf. !).

646. Triricum PHænicoipes. DC. Flor. Fr. Suppl. 284. In insulà Minore (Hern.).

647. Triricuu acrarum. DC. Flor. Fr. it, p. 85. Bromus dista- chyos. Linn. Spec. 115.

Inter rupes maritimas insulæ Majoris prope Artam. Florebat Aprili.

Hab. in totà regione mediterraneä, Ægypto exceptà.

648. Triticum roTTBoLra. DC. Flor. Fr. 1x, p. 86.

Inter rupes maritimas prope Alcudiam in insulà Majore. Florebat April.

Hab. in Andalusià !, Gallià mediterraneà!, Corsicâ!, Etrurià !.

649. Louum PERENNE. Linn. Spec. 122.

Ad vias in insulis Majore et Minore. Florebat Aprili.

Hab. in totà regione meditérraneä.

330 MoxocoOTYLEDONES.

B. Glumé calyÿciné flosculos æquante aut superante, non iisdem breviore. Ad margines agrorum in Ebuso. Florebat Majo.

650. Horpeun vurcare. Linn. Spec. 125. Colitur in Balearibus.

651. Horpeum maririmum. Vahl Symb. 11, p. 25. Ubique in maritimis Balearium. Florebat Aprili. Hab. in totà regione mediterraneà.

652. Horpeum murnum. Linn. Spec. 126. Ad vias in Ebuso frequens. Florebat Majo. Hab. in totà regione mediterraneà.

653. Anprorocon uirTum. Linn. Spec. 1482. In collibus petrosis insulæ Majoris frequens. Florebat Aprili. Hab. in totà regione mediterraneä, Ægypto exceptà.

654. Zra mays. Linn. Spec. 1153. Colitur in insulà Majore.

NAYADES.

655. Cuara misripa. Linn. Spec. 1624. In fossis Ebusi.

EQUISETACEÆ. 656. Equiserum zimosum. Linn. Spec. 1517. In fossis Ebusi.

LYCOPODIACEZÆ.

657. LycoPoDIUM DENTICULATUM. Linn. Spec. 1569. Ad rupes in montibus insulæ Majoris prope Lluch. Hab. in Galliâ mediterraneä !, Etrurià (Savi), Græcià et insulâ

Cypro (Smith), Barbarià (Desf.!), Ægypto !.

Firices. 331 FILICES.

658. ADIANTUM CAPILLUS-VENERIS. Linn. Spec. 1138. In umbrosis Balearium frequens. Hab. in totà regione mediterraneà.

659. Preris aqua. Linn. Spec. 1533. In montibus insulæ Majoris frequens. Hab. in totà regione mediterraneà , Ægypto exceptà.

660. Scororenprium memioniris. DC. Flor. Fr. 11, p. 552.

In insulà Minore (Hern.).

Bs Auriculis integris. Nob. $. sagittatum. DC. Flor. Fr. Suppl. 382.

Ad rupes umbrosas vel excavatas montium insulæ Majoris prope Lluch, Esporlas, etc.

661. AsPLENIUM ADIANTUM-NIGRUM. Linn. Spec. 1541.

In montibus insulæ Majoris prope Esporlas; ir insulà Minore (Hern.).

Hab. in Galliä!, Italiâ!, Græcià (Smith), regno Alseriensi (Desf.! ).

662. AspLenIuM TRicHomanes. Linn. Spec. 1540.

Ad rupes in montibus insulæ Majoris prope Lluch.

Hab. in Gailià!, Italià (Bert.—Savi), Græcià (Smith), regno Algeriensi ( Desf. !).

663. Porvroniuu vurcare. Linn. Spec. 1544. In montibus prope Esporlas in insulà Majore. Hab, in Gallià !, talià !, Græcià (Smith), Barbarià (Desf.!),

664. CETERACH orricrsarum. DC. Flor. Fr. 1, p. 566. Ad rupes in insulà Majore frequens. Hab. in Gallià !, Italià!, Græcià (Smith), Barbarià (Desf. ! ).

3392 ÂACOTYLEDONES.

MUSCI.

665. Dioymonon sugutarus : acaulis ; foliis lanceolato-subulatis , siccitate contortis; thecis elongatis; operculo subulato, stricto. Nob.

Folia sat longa, glabra, subnitida, in statu sicco margine inflexa et apice ferè spiraliter contorta. Thecæ subcylindricæ, earum cilia longa, tenuia ut in 7'richostomis, sed simplicissima. Setæ longæ et pallidè rufæ.

Primoobtutu Barbularm subulatam refert, sed peristomii dentibus ab differt.

In insulà Minore (Æern.).

666. Torrura convozuTa. Sw. Musc. Suec. 41. In insulà Minore (ÆHern.). .

667. Torrua muraus. Hedw. Fund.2, p. 92.

In insulâ Minore (Hern.).

668. Torrura unGuicuzata. DC. Flor. Fr. 11, p. 484. In insulà Minore (Hern.).

669. Funaria nyGromeTrIca. Hedw. Spec. 172. Ad rupes in monte insulæ Majoris Puig-dè-Torrella.

670. Bayum carizrare. Linn. Spec. 1586. In insulà Minore (Hern.).

671. Hyrnuu semieeum. Linn. Spec. 1595. In insulà Minore (Æern.).

LICHENES.

672. RoccerLa riNcTORtA. Linn. Spec. 1622. Ad rupes in Balearibus vulgatissima.

FUNGI. 673. Lrcanora Parezta B. pallescens. Ach. Synops. 160. În insulà Minore (Fern.).

674. Parmerta rarierina. Ach. Synops. 200. In insulà Minore (Æern.).

675. Cenomvce rurcara. Ach. Synops. 276. In insulà Minore (Æern.).

FUNGI. 676. Herverra mirra. Linn. Spec. 1649.

In insulà Majore (Trias).

677. Tuerernora mirsurTA. Pers. Synops. Fung. byo. In insulà Majore (Trias).

678. Hypnum rerannum. Linn. Spec. 1647. In insulà Majore (Trias).

679. Pozvrorus raccarus. Pers. Mycol. Europ. Sect. 2, p. 58.

In insulà Majore (T'rias).

680. Acaricus aALneus. Linn. Spec. 16454

In insulà Majore (Trias).

681. Acaricus conriquus. Bull. Herb. t. 240 et 576, f. 2. In insulà Majore (Trias).

682. Acaricus Torminosus. Schæff. Fung. Bavar. t. 12. In insulà Majore (Trias).

683. Crararus cancerraTus. Linn. Spec. 1648.

In insulà Majore ( Trias).

684. Lycorernon nirrum. Bull. t. 340 et 475.

In insulà Majore ( Trias).

685. Grasrruu rurescens. Pers. Disp. Fung. p. 6.

In insulà Majore (Trias).

Mém. du Muséum. \. 14. 43

333

33/4 ACOTYLEDONES. ALGÆ.

686. Fucus uezmnrnocortos. Hæmm. Diss. Erlangæ, 1702, Ic. In mari ad littora insulæ Minoris(Æern.).

687. Fucus rurginarus. Linn. Spec. 1629. In mari ad littora insulæ Minoris. (Æern.).

688. Focus osrusus. Linn. Trans. 11, p. 191. In mari ad littora insulæ Majoris.

689. Uzva compressa. Linn. Spec. 1632. In mari ad littora insulæ Minoris (Æern.).

690. Uzvya iresrinauis. Linn. Spec. 1632. In mari.ad Jittora insulæ Minoris dau

691. Urva racruca. Linn. Spec. 1632. In mari ad littora Balearium frequens.

CORRIGENDA ET ADDENDA.

Pag. 185, 1.13. Jris fugax, lege Îris sisyrinchium.

Pag. 202. Ante Adonidem æstivalem, adde : ANEMONE coronaria. Linn. Spec. 760. RTE

In insulà Majore ( V. S. m Herb. Persoon communicata a el. de La Roche).

Hab. in Gallià mediterraneä (DC.), Etrurià (Savi);, Græcià ( Smith), .Archipe- lagi insulis et Asià minore( DC.).

Pag. 299. Ante Lavateram arboream :adde:; LAVATERA MINORICENSIS :.caule herbaceo, tomentoso; foliis cordato-subrotundis, crenatis, crispis; floribus 1-3; calyce exteriore 3-partito ; petalis: hrevibus, roseis: Nob. dE : À

Radix incrassata, lignosa. 7'ota planta pube_stellatà tomentosa. Cats ex

KE A

CoRRIGENDA ET ADDENDA. 139D

eàdem radice plures, herbacei, ascendentes, pedales. Folia 4-5 lineas longa, 6-7 1. lata, cordato-subrotunda, sub-5-loba, crenata, crispa, 5-nervia, nervis dorso prominentibus, petiolo brevi, limbum æquante vel superante. Stipulæ bre- vissimæ, 1+ 1. longæ, 1 1. latæ, ovato-lanceolatæ; acututiusculæ, vel ovato-obtusæ. Flores in axillis foliorum 1-3, pedunculati, pedunculis 3-8 1. longis, infra apicem articulatis. Calyx duplex; exterior 3-partitus, foliolis latè ovato-lanceolatis; inte- rior exteriore quadruplà longior, 6 1. longus, campanulatus, 5-fidus, tubo 15- nervio , segmentis ovato-lanceolatis , 3-nervüs. Corolla rosea, calyce vix longior. Carpella plurima, circa axim centralem, conicum, exsertum disposita, mono- sperma. Semen reniforme, peritropum.

Differt à L. flava Desf. cui habitu proxima, 1°. foliis minoribus, basi cordatis, non basi integris et apice emarginatis ; 2°. stipulis multo minoribus; 3°. floribus multo minoribus , roseis, non flavis.

Crescit in insulà Minore (Hern.).

Os. Le caractère du Lavatera consiste, comme on sait, à avoir un calice extérieur 3-6-fide, non 3-6 parti comme dans le Malva. Il paroîtroit donc qu’on n’auroit admettre dans ce genre que les espèces qui présentent ce caractere, et notre Lavatera minoricencis, ainsi que les L. hispida et flava Desf. devroient être réunis au genre Malva. Mais si l’on examine les folioles dans les Lavatera à calice extérieur triparti, et qu’on compare leur forme à celle du même organe dans les Malva, on voit qu’elles sont larges et rapprochées par leur base dans le pre: mier, tandis qu’elles sont étroites et écartées les unes des autres dans le second. Si l’on ajoute à cette considération l’analogie du port, on ne balancera pas, je crois, à rapporter ces espèces au genre Lavatera dont les caractères doivent par conséquent

subir quelque modification. ï 2

Pag. 227. Ante lineam 15, adde : ACERINEÆ. Pag. 227. Ante Geraniaceas, adde :

AMPELIDEÆ. Varis vintrera. Linn. Spec. 203. Colitur in Balearibus.

Pag. 253. Antet Bunium ferulaceum ;\adde: Cicura wasor. Lam. Flor. Er. in,

p: 1047. 0 ne Ë Ad sepes et domos Balearium frequens. Florebat Âprili. ::

43°

TT

ANALYSE: 0 IDE LA ave co lun MASSE:

DE L’ESSONITE DE GEYLAN.

PAR M. LAUGIER.

Cerre pierre n’a encore été trouvée qu'à Ceylan. On l'a rangée parmi les pierres précieuses, et on l’a souvent con= fondue avec le Grenat et le Zircon. On la rencontre tantôt en grains irréguliers disséminés dans le sable des rivières, tantôt en masses d’un volume assez considérable. Werner en a fait le premier une espèce distincte qu'il a nommée Kaneelstein , pierre de canelle, à cause de sa couleur qui est rouge d’hyacinthe pâle. M. Haüy lui à donné la dénomina- tion d’Essonite, signifiant moindre, inférieur, indiquant que ce minéral possède dans un degré inférieur les caractères des minéraux avec lesquels on pourroit le confondre, tels que le Lircon ét le Grenat. | Le célèbre Klaproth est le seul chimiste qui en ait. fait l'analyse. Mais la variété qu'il a examinée étant celle-qui présente sous la forme de grains, et M: Leschenault ayant récemment rapporté de Ceylan la variété en masse, on a désiré connaître! si celle-ci différoit la première par sa composition, et me suis chargé dé'ce ‘travail. }

ANALYSE DE L'ESSONITE DE CEYLANs 337 La variété d'Essonite en masse est dure et difficile à pul- vériser; sa poudre bien finefa une couleur légèrement rosée: chauffée au rouge , son poids ne diminue pas sensiblement. 100 parties ont été fondues avec 300 parties de potasse caustique ; la masse résultante de la fusion entretenue pen- dant une heure avoit une couleur brune vers le fond du creuset , et verdâtre sur ses bords. Cette dernière couleur communiquée à l’eau n'est point devenue rose par l'addition de l'acide hydrochlorique ; ce qui m'a fait présumer qu'elle n’étoit point due à de l’oxide de manganèse.

Toute la masse a été complétement dissoute à froid par un excès d'acide hydrochlorique. L’évaporation à siccité de la dissolution a laissé un résidu insoluble dans le même acide, qui a offert tous les caractères de la silice parfaitement pures et qui équivaloit à 38 parties. : :

La dissolution de tous les principes de la pierre, (la silice exceptée) a été sursaturée par l’ammoniaque; celle-ci y à formé un précipité rougeûtre, floconneux, que l'addition de l'hydrate de potasse liquide a fait en grande ‘partie dispa- roître. La-portion que la potasse avoit dissoute étoit de l’alu- mine ; dont le poids représentoit 19 parties : 10 parties de cet oxide ont été converties par les moyens ordinaires en 100 parties d’alun : la portion insoluble dans l'hydrate de potasse étoit. de l'oxide de fer formant 7 parties.

Les quantités de silice, d’ alumine et d’oxide de fer déjà obtenuesétoient loin de représenter la portion d'Essonite sou- mise à l'expérience. Aussi ai-je retrouvé dans la dissolution hydrochlorique -sursaturée par l’ammoniaque uve grande quantité de:chaux que l'acide oxalique en a séparée.

338 Anazyse DE L'ESsonITE DE CEyLan.

L'oxalate de chaux recueilli, lavé,et séché au bain de sable, à une température incapable de le décomposer, repré- toit 33 parties d’oxide de calcium.

voit que, d’ après mon analyse, 100 parties d’Essonite sont formées de

38 parties de silice.

33 L \# ide. chaux:

19/4. .1Md'alumine;

Tldioxide de fer. Total. . . . 97

Ces résultats sont presque les mêmes que ceux indiqués par l’analyse de Klaproth , qui a trouvé sur 100 parties d’Essonite en grains :

38 parties 8 dixièmes de silice,

ST ue de Chaux

Do. . : dalimine,

6 .....5 dixièmes d’oxide de fer. Total. . . 98 3

Outre les élémens ci-dessus désignés, jai trouvé dans l’Essonite en masse de Ceylan quelques atomes de cuivre, qui vraisemblablement y sont accidentels, et proviennent de la gangue qu entoure cette variété. Cette quantité de cuivre , quoiqu'à peine appréciable , avoit suffi pour don- ner à la dissolution ammoniacale une légère. teinte bleue. Je la saturai d'acide hydrochlorique CU A versai quelques gouttes d'hydrocyanate de potasse, qui y dévéloppèrent une couleur rouge de fleurs de pêcher. Ce fait explique comment

ANALYSE DE L'ESSONITE DE Ceyran, 339

la couleur verdâtre de la masse ne passa point au rouge par l'addition de l’acide hydrochlorique.

La nature et la proportion des élémens des deux variétés d'Essonite une fois connues, si l’on s'occupe de rechercher les rapports en vertu desquels ces élémens sont unis, il est facile de se convaincre qu'ils sont parfaitement en harmo- nie avec les principes qui servent de base au système des proportions définies.

En effet, d’après ce système, la silice, dans les combinai- sons qui constituent les substances pierréuses, jouant le rôle d’acide relativement aux oxides qui y sont unis, doit con- tenir une quantité d’oxigène égale à celui que renferment les oxides qui lui sont combinés.

Ici cette condition est à peu de chose près remplie; ear 38 parties 8 dixièmes de silice contiennent 19 ‘parties 5 dixièmes d’oxigène, et 38 de silice, 19 parties 1 dixième : or d’après l’analyse de Klaproth, les oxides de chaux et d'alumine renferment ensemble 19 parties d’oxigène, et d’a- près la mienne 18 parties 3 dixièmes de ce principe ; d’où il suit que la différence est de 5 dixièmes dans le premier cas, et de 8 dixièmes dans le second.-Ainsi sauf ces légères différences , qui doivent être attribuées à l’imperfection des moyens analytiques, on ne peut se dispenser de considérer les deux variétés d'Essonites comme de véritables silicates de chaux et d’alumine.

Il est seulement à remarquer qu’ en aduietion cette con- clusion basée sur des expériences positives, l'oxide de. fer qui s y rencontre, et dont la proportion varie, doit être re- gardé comme y étant à l’ état de mélange, et ne, faisant point partie « de la combinaison:

af

ANALYSE DES INDIANITES BLANCHE ET ROSE

DE COROMANDEL.

PAR M. LAUGIER.

Parmi les substances nombreuses qui composent les diverses gangues du spinelle, M. le comte de Bournon en a remarqué une sous forme de grains tantôt blancs, tantôt de couleur rosée, qui lui a paru mériter une attention particulière. Quoi- que cette substance ait en apparence beaucoup d’analogie avec le feld de spalth, cet habile minéralogiste lui a trouvé des caractères assez distincts pour le déterminer à la consi- dérer comme une espèce particulière, et à lui donner le nom d’Indianite , tiré du pays on l’a rencontrée pour la pre- mière fois.

M. Chenevix a fait anciennement l’analyse de l’Indianite, mais dans un temps l’on n’avoit point pour but de re- chercher dans les pierres la présence d’un alcali que l’on étoit loin d'y soupçonner.

Il paraissoit donc intéressant de s'assurer si cette pierre, déjà distincte du feld-spath par quelques caractères physiques, en différoit surtout par l’absence de la potasse et de la soude.

C'est dans cette intention que j’en ai entrepris l'analyse.

Lomme .14. : PP 70.

Tab.6.2Z OTUS TETRAPHYLLUS. Lin. fa.

72.16:

2 14,

Tab. 7. HELICHRYSUM LAMARCEÆAIL. Noé.

Tab.8. ZÆZICHRYSUM FONTANESIZ. Nob.

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ANALYSE DEs ÎNDrANITES DE CoromANDEt. 341

Cent parties bien pulvérisées ont été fortement calcinées pendant une demi-heure; elles n’ont perdu qu’un centième de leur poids. Fondues ensuite à deux reprises avec six parties de nitrate de baryte, elles ont été complétement at- taquées et ont été entièrement dissoutes par un excès d’acide hydrochlorique.

L’évaporation de cette dissolution a fourni d’abord une gelée d’un jaune d’or, puis un résidu sec qui ne s’est dis- sous qu'en partie dans leau chaude aiguisée d'acide, qui a laissé une matière blanche offrant tous les caractères de la silice, et dont le poids étoit de 43 parties.

La liqueur isolée de la silice , et contenant tous les autres élémens de la pierre, a été mêlée à une quantité d’acide sul- furique suffisante pour précipiter la baryte provenant du nitrate employé au traitement de la pierre. Le sulfate de baryte a été jeté sur un filtre , et j'ai ajouté dans le liquide filtré un excès de carbonate d’ammoniaque , dans la vue de précipiter l’alumine. Il s’est en effet formé un précipité flo- conneux, abondant, qui, après le lavage et la calcination, re- présentoit 47 parties de la pierre. Cette quantité d’alumine me paraissant trop forte, je desirai m’assurer si elle étoit pure, et je la fis bouillir avec une dissolution de potasse caustique , qui refusa de dissoudre 15 parties d’une matière que je reconnus pour du S. carbonate de chaux, et qui repré- sentoient 9 parties de cette base. Après cette opération, lalumine se trouvoit réduite à 34 parties et demie.

La dissolution dont la silice, l’alumine et une partie de la chaux contenues dans la pierre avoient été séparées, fut éva- porée à siccité, et le résidu calciné jusqu’à décomposition

Mém. du Muséum. 1. 14. 44

342 ANALYSE DES INDIANITES, DE (COROMANDEL.

totale du sulfate d'’ammoniaque , il ne resta que 23 parties d’une substance qui ne se dissolvoit point en totalité dans l’eau froide. Six parties seulement furent dissoutes par ce liquide; son évaporation spontanée donna la même quantité d’un sel blanc cristallisé, efflorescent à l'air, ne précipitant point par la dissolution de platine, et présentant les carac- tères du sulfate de soude. Les 17 parties insolubles :étoient formées d’une partie d’oxide de fer et de 16 parties de sul- fate de chaux solubles dans l’eau bouillante; cette eau don- noit un précipité d’un volume semblable ;- et par: le nitrate de baryte, et par loxalate d’ammoniaque.

Les 6 parties de sulfate de soude représentent. 2 parties 6 dixièmes de soude, et les 16 parties de sulfate de chaux, 6 parties 6 dixièmes de chaux qui, ajoutées aux 9 parties de cette base déjà fournies par le carbonate séparé de l’alumine, donnent en total 15 parties 6 dixièmes d’oxide de calcium.

Ainsi, d’après mon analyse, 100 parties d’Endianite blan- che contiennent :

Oxigène. SiHGes -& -c. pere, 21" 702 Alumine.:....: 004 000) eRRTOnT CRAUX ee ee 15 6 A 0 SOUTE UP NEO 2 6 0 66

217 17 Oxide de fer. "1 au EN ENT

ANALYSE DES INDIANITES DE COROMANDEL. 343

Si l’on recherche commerit ces substances sont combinées entre elles, on voit que cette combinaison est parfaitement conforme aux lois sur lesquelles repose le système des pro- portions définies, qui établit que la substance acide, qui en fait les fonctions, doit contenir une quantité d’oxigène égale à celle que renferme la base ou les bases qui lui sont combinées.

Ea quantité de silice indiquée ci-dessus, contient 21 par- ties 6 dixièmies d’oxigène, et la quantité d’alumine, de chaux et de soude renferme 21'parties 2 'sixièmes du même prin- cipe, en faisant toutefois abstraction du fer et de l’eau qui ne forment que deux parties deux centièmes du miné- ral analysé, et qui peuvent être considérés comme acci- dentels, et à l’état de mélange.

L'ancienne analyse de l’'Endianite blanche faite par M. Chenevix présente des résultats qui ne diffèrent des miens qu'en ce qu'ils n’indiquent pas l'existence de la soude; du reste ils sont conformes aux proportions définies, parce que l’oxigène contenu dans le petit excès d’alumine qu'il y admet compense exactement celui que renferme la soude dont il ne fait point mention.

J'ai analysé par les mêmes moyens l’Indianite rose que l’on rencontre dans le même lieu, et les produits que j'en aiobtenus concordent avec ceux que m'avoit fournis l’Indianiteblanche.

J'ai trouvé que 100 parties de cette dernière sont for-

mées de

344 ANALYSE Des. [npraniTESs DE COROMANDEL.

L Oxigene SIGG}. 202 Man nette te MO | TS Alhminess. 4 oo PARU UN CRM ne en LENS ere LEO SoUdens ELU RUET Mis A SAS SU A0 TN)

20 O4

Oxide de fer . . ... 3 20 155 LS PSE RS ENS ANSE RER Traces demanganèse, 98 55. Pete. 1. nains Abstraction faite comme ci-dessus du fer et de l’eau, la quantité d’oxigène de la silice est égale, à très-peu près, avec celle qui est contenue dans l’alumine, la chaux et la soude. D’après les résultats ci-dessus rapportés, et qui semblent se rapprocher beaucoup de ceux des variétés de feld-spath qui renferment de la soude, il appartient aux minéralogistes de décider si l’on est fondé à considérer cette substance comme une espèce particulière.

Îome 14 PL, 19.

luct pinz. Wernt Li . c Z de nat. Lith. de Langlumé

. den D'OR AE (Lath.)

DU CANARD PIE,

A PIEDS DEMI PALMÉS,

DE LA NOUVELLE-HOLLANDE.

(nas melanoleuca. Lars.)

Par M. LE Bo. CUVIER.

Ouoique cette espèce ne soit pas entièrement nouvelle, puisque M. Latham en a déjà parlé dans son deuxième Supplé- ment, on a cru pouvoir le reproduire ici, à cause de l’intérét que lui donnent les singularités de sa conformation, et parce que jusqu’à présent, et d’après la Notice abrégée et sans figure de ce savant ornithologiste, on la mal placée dans les Systèmes. Le nouveau Dictionnaire d Histoire naturelle etle Dictionnaire des Sciences naturelles V'ont mise parmi les Oies, bien qu’elle n’en ait ni le bec ni les pieds. L'individu représenté sur notre planche a été rapporté du port Jackson par l'expédition que commandoit M. le baron de Bougainville. Iloffre une nouvelle preuve de cette remarque faite depuis long-temps que les productions de la Nouvelle- Hollande semblent destinées à démentir toutes nos méthodes, et à mettre le désordre dans tous nos systèmes. Sa taille et | ses formes sont celles d’une oïe, son bec celui d’un canard, etses pieds presque ceux d’une cigogne; en sorte qu’il faudroit Mém. du Muséum , 1. 14. 45

346 pu CANARD PIE, A PIEDS/ DEMI PALMÉS,

faire pour lui une nouvelle subdivision dans le genre des Anas. Son: bec est aussi long ique:-sa tête; sa largeur.et sa hauteur à la base sont à peu-près égales, et comprises deux fois et demie dans sa longueur;.les lamelles de ses bords sont peu saillantes, minces, et tout-à-fait cachées quand il se ferme; elles ne représentent point des dents.comme dans beaucoup d’oies. Le dos en est en. carène.-ün peu arrondie; les narines se rapprochent de a carène vers le tiers de sa longueur le plus voisin de la base. Un ongle corné..ovale, convexe, lisse et fortement recourbé verslébas, occupe toutela largeur delex- trémité. antérieure.-Une. pañtie correspondante de la mandi- bule inférieure est-également coriée,.mais le reste des deux mandibules est recouvert; d'une peau brune qui sréprissit et prend une teinte jaune vers la base du bec, d’où il s’en étend de chaque côté une large bande jasqu’à l ou La tête, le cou et une petite partie du haut du dos sont entièrement couverts de plumes d’un noïr tirant un peu sur le brun: Les scapulaires sont blancs ainsi que la portion du dos qui est entre les racines des ailes; ensuite il y a au dos une partie brune, mais le crou- pion est blanc ainsi que la poitrine, le ventre et les couver- tures supérieures et inférieures de la queue ; la portion des petites couvertures externes de l'aile, qui est récouverte dans l’état de repos par les ie petites «et les grandes couvertures inférieures sont blanches; tout le reste de l’aile est noir à l'exception de quelque peu de blanc sur les plumes de l'aile bâtarde, et au bout des grandes couvertures les plus voisines du corps. Les pennes de la queue et les plumes des cuisses sont égalément noires. Le tiers à pea près de l'os du tibia n'est revêtu que d'une peau nue et à petites écailles, ainsi que

DE LA Nouvertr-HOorLANDE. 347

le tarse tout entier, les bases des doigts et la membrane qui unit les trois doigts antérieurs. Cette membrane est fort courte et n’embrasse que le tiers deleur longueur. Les deux tiers environ de chaque doigt ‘sont garnis en dessus de lames transverses ; leurs ongles sont arqués et de force médiocre ; le pouce n’a point de membrane pour l’élargir; son ongle ne surpasse pas en force ceux des doigts de devant. Les jambes de cet oïseau sont bien plus hautes que dans les canards: et les cignes, et, sous ce rapport comme sous celui du bec, c’est à l4ras arborea des Antilles qu’il ressemble le plus. Dans l’état sec, ses jambes ét ses pieds paroissent jaunes comme les membranes de la base du bec ; mais les unes ét les autres peuvent avoir été plus moins rouges dans le vivant:

Pieds. Pouc. Lign.

Longueur du bout du bec au bout de la queue. 2 2 » Longueur du bec de sa pointe à sa commissure. » HOT SS Sa largeur à la base. AT le et CN TS RE DIR » DE 8 Longueur dela itêtés:5 208 0h nouzosslanpiem 2: 6 Longueur du cou. ........ . à » 9 » Longueur depuis le pli de ll jusqu au ne

de ses grandes pEUNES Penn ed el 2 Longueur des pennes de la queue, . . . . AN RO 02 Longueur du TASER) M cer do lat) 3 0 Longueur du doigt du Abe sl gs0e e ls D 3 » Lonoueurrdat poutéf.e 69/08/00 eo HOUS DT

45°

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RECHERCHES

Sur la distribution géographique des végétaux phanérogames dans l'Ancien Monde, depuis l'équateur Jusqu'au pôle arctique.

PAR M. MIRBEL.

Nous sommes encore loin de l’époque il sera possible d’écrire une bonne géographie botanique. Ce que nous sa- vons sur les climats et la végétation est peu de chose en comparaison de ce qui nous reste à apprendre. Il y auroit de la témérité à juger de l'inconnu par le connu; le plus sûr est de se borner à recueillir et classer les faits,.laissant à ceux qui viendront après nous le soin de découvrir et de déve- lopper la théorie. É

Ces réflexions ne sont pas nouvelles pour moi; elles m’a- voient déterminé d’abord à ne travailler que sur des familles isolées. J’ai publié, il y a quelque temps, un Æssac sur la géograplue des Conifères. Depuis, j'ai rédigé un essai sur les Amentacées ; tout étoit prêt pour sa publication, lorsqu’en relisant mon manuscrit, je reconnus qu'il y avoit une dispro- portion choquante entre l’objet principal de mon travail et les considérations générales qui l’accompagnoient. Il sembloit que l’histoire géographique des Amentacées n’étoit qu’un accessoire : à l’occasion de cette famille je traitois de la végé-

350. GÉOGRAPHIE BOTANIQUE,

tation de tout le globe, C Ce. vice de: ;composition me. fit com- prendre que si, je persistois à à isoler les familles , je devois me borner à distribuer dans des tableaux synoptiques, les noms des plantés et des pays. Un tel résultat ne valoit: pasla peine que j'avois prise d'extraire des écrits d un grand pondre: de voyageurs et de naturalistes tout ce qui avoit trait à la géo- grapie des végétaux. J'ai donc : renoncé à mon projet, mais je n’ai pas voulu perdre le fruit de, mes recherches. Pour. en tirer parti, j'ai considérer la végétation sous un pointe de vue plus élevé. Le Mémoire que je is aujourd’ hui n’est qu'une mince portion du travail que j'ai entrepris, et dont je donnerai la suite plus tard.

CONSIDÉRATIONS AUS

Sur la Géographie botanique, suivies d'un 1. ableau de la végétation phanérogame de ? Europe, des. côtes méditerranéennes de l'Afrique et de gares contrées de l'Asie septentrionale.

1

Les Del et. les terres situées entre les tropiques, offrent les deux extrêmes de la température atmosphérique. lei, une. chaleur forte et soutenue entretient une végétation Va. rie, vigoureuse et perpétuelle, Là,.un refroidissement, à nul autre, semblable confond les saisons et les années dans un, hiver permanent, et repousse toute, végétation.

À partir de, quelques degrés en , decà Ft tropiques. jus-

GÉOGRAPHIE BOTANIQUE. . 891

qu'aux glaces du “pôle, la température partage nettement l’année en deux périodes ve étales: la chaude ou celle des développemens, froide ou celle du repos: Plus celle-ci s'approche du uwopique, et plus sa cut s'élève; plus celle-là s’approche du pôle, et plus sa température s’abaisse. L'une et l’autre tiennent d’autant moins de place dans lan née, qu ’elles sont plus éloignées de leur point de départ.

On are emarqué que la température de la période des dé- veloppemens déclinoit plus lentement ens éloignant des tro- piques, que la température de la période du repos en se rapprochant du pôle. Aussi arrive-t-il souvent que dans les contrées du nord les chaleurs de l’été sont très-vives, quoi- que les hivers soient très-longs et très-rigoureux.

Ces idées générales, toutes vulgaires qu’elles sont, ne pa- roîtront pas déplacées comme introduction d’un travail dont le but est de montrer la marche graduelle des végétaux de l'Ancien Monde, depuis l'équateur jusqu’au pôle boréal, et la liaison de ce phénomène avec le décroissement progressif de la température.

L'activité vitale des plantes se manifeste par une série de développemens qui s’opèrent chacun sous linfluence d’une quantité très-variable de chaleur, de lumière et de temps, dont le rrcrimuim et le #2avimum différent pour chaque es- pèce. Au-delà de cette limite, les développemens ne se font pas, S arrêtent avant d’av oir atteint le degré de perfection nécessaire à la propagation des races, même à la conser- vation des individus. Dans les contrées les hivers sus- pendent la végétatiou , les arbres, les arbrisseaux. et les sous- arbrisseaux, pendant ce sommeil périodique des forces.

352. GÉOGRAPHIE BOTANIQUE.

vitales, supportent un abaissement de température plus con- sidérable que celui qui leur deviendroit fatal à l’é époque des développemens. Mais le froid n’est impuissant que les chaleurs sont suffisantes pour fermer complétement le cercle de la végéta- tion; car si le tissu nouvellement développé n’est pas achevé, müri, endurci au retour des frimats, il court risque d’être désorganisé par les moindres gelées. De vient que de fortes chaleurs sont, pour beaucoup de végétaux, un sûr préservatif contre des hivers rigoureux, tandis que de foibles chaleurs ne les sauroient protéger contre des hivers modérés. Sous le cli- mat de Paris, nous n’avons garde de mettre en pleine terre le Pistachier et le Laurier-rose ; nous savons qu’ilsne supporte- roient pas nos hivers. Cependant les jardiniers attachés à l'ambassade de lord Mackartney ont trouvé le Laurier-rose dans le Pé-Tché-Li, aux environs de Pékin. Le véridique Chardin, dont l’antorité est fortifiée en ce point, comme en tant d’autres, par celle de ses successeurs, dit que le Pista- chier vient à Casbin, et il ajoute même que les pistaches qu’on y recueille sont plus grosses qu’en Syrie. Or, les hivers de Càsbin et de Pékin sont rudes en comparaison des nôtres; mais en revanche, les étés des deux cités asiatiques sont beaucoup plus chauds que ceux de Paris. La température estivale de Pékin égale presque celle du Caire, et surpasse celle d'Alger. Ces exemples, qu’il me seroit facile de multi- plier, démontrent qu’on ne doit pas attribuer exclusivement le phénomène de la distribution géographique des végétaux à l'influence de la température de l’une ou de l’autre pé- riode ; rien n'étant plus certain que les deux périodes sont

GÉOGRAPHIE BOTANIQUE: 353 dans une mutuelle dépendance et concourent au mème but. _ C’est ici le lieu de parler de Tinfluence directe delhiver sur les végétaux indigènes des contrées extra-tropicales; influence apercue par tout le monde, mais que peu de per- sounes ont pris soin d'apprécier à sa juste valeur.

Le froid hivernal, en arrétant l’action vitale, ou du moins en la rendant extrêmement foible, plonge le végétal dans une sorte de léthargie-qui n’a rien de commun avec le sommeil des animaux, destiné à réparer leurs forces épuisées par l'usage qu'ils en ont fait. L’engourdissement de la plante commence à l’époque tous les, développemens annuels sont accomplis. Alors le végétal est semblable à la graine müre; il reste en repos tant que le froid se fait sentir. Le printemps le retrouve à peu près au même point l'hiver l'avoit surpris. Avec le printemps revient la chaleur qui ra- nime la végétation. Si l'hiver devancçoit le terme des déve- loppemens annuels; ou si, ne venant qu'après eux, il n’en éloignoiït pas le retour, le végétal seroit en danger de mort. Voilà précisément ce qui arrive pour les arbres et les arbris- seaux des climats chauds que nous exposons aux climats du nord. L’engourdissement hivernal a donc pour effet de sous- traire le végétal à l’action. délétère du froid et de le faire arriver sain et sauf à la période des développemens. D'où il suit que la même cause, je veux dire l'hiver, agissant sur des organisations végétales différentes, ne souffre pas que les unes s’éloignent des tropiques, et permet aux autres d’ap- procher du pôle. La propriété de résister au froid de l'hiver est si étendue chez quelques espèces, que nous n’en connois- sons pas la limite. Dans la Nouvelle-Bretagne, aux environs

Mém. du Muséum. 1. 14. 46

354 GÉOGRAPHIE BOTANIQUE.

du Fort-Entreprise, par 64° 30’, un froid de 49 à 5o° n’al- tère pas la constitution du Pin banksien, des Sapins blanc, noir et rouge, du Melèze à petits fruits et de plusieurs Amen- tacées. En Sibérie, sur les rives du Kovyma, par 650 28, le Melèze d'Europe, le Cembro, le Genèvrier, le Bouleau, l'Aune blanc, résistent à des hivers qui font descendre le mercure à 53 ou 4 degrés (1).

La chaleur de l’atmosphère ne suffit pas pour amener les développemens à leur perfection, il faut encore le contact immédiat des rayons solaires, soit qu'ils agissent par la lu- mière ou par la chaleur qu’ils dns soit qu'ils agissent par ces deux causes réunies. M. de Humboldt, dont les tra- vaux sur la géographie botanique seront toujours cités, a fait voir que c’étoit moins faute d’une chaleur atmosphérique assez forte que d’une lumière solaire assez vive, que la Vigne ne mürissoit pas ses fruits sous le ciel brumeux de la Nor- mandie. Le rapprochement et la comparaison des phéno- mènes m’avoient déjà appris que la vivacité des rayons lumi- neux ou leur action non interrompue pendant une longue suite de jours, étoit la cause principale de l’étonnante rapi- dité des développemens des plantes alpines ou hyperbo- réennes (2). Les physiciens qui, faisant abstraction de la

(r) Toutes les températures dont je fais mention dans ce Mémoire ont été rame- nées par le calcul aux degrés du thermomètre centigrade. s

(2) Les végétaux privés de lumière s ’alongent , poussent des tiges grêles et blan- châtres, ont un tissu lâche, et ne prennent aucune consistance; en un mot ils s’étiolent. L'effet des rayons lumineux sur ces êtres organisés consiste particulie- rement à séparer les élémens de l’eau et de l’acide carbonique qu’ils contiennent, et à dégager l'oxygène de ce dernier. Le carbone de l’acide avec l’hydrogène et l'oxygène de l’eau, produisent les gommes, les résines, les huiles qui coulent

GÉOGRAPHIE BOTANIQUE. 355

température atmosphérique, parviendroient à mesurer Pin- fluence immédiate des rayons solaires sur la végétation à différentes hauteurs et latitudes, rendroient un service im- mense à la science. ;

Partout la nature se charge seule de la culture de la terre, elle n'y fait naître que les végétaux qui y trouveront toutes les conditions indispensables à leurs développemens successifs et à leur reproduction. Mais quand l’homme trans- porte des végétaux dans un climat différent de celui dont ils sont indigènes, il faut que son industrie leur rende, sous peine de les voir languir ou périr, tous les avantages qu'ils trouvoient dans leur ancienne patrie, à moins que la nouvelle ne leur offre des équivalens que nous ne saurions apprécier d'avance. D’après quels indices aurait-on conjecturé il y a quelques siècles qu'un jour le Myrte et /’Ærbutus unedo de l'Asie mineure croitroient sans abri, le premier en Angleterre, dans le Cornouailles, le second en Irlande, dans le Kerry ? Souvent quand le résultat de la comparaison des climats

dans les vaisseaux ou qui remplissent les cellules. Ces sucs nourrissent les mem- branes et les amènent à l’état ligneux , résultat d’autant plus marqué que la lumière est plus vive et que son action est plus prolongée. L’obscurité et la lumière pro- duisent donc sur la végétation deux effets absolument opposés : l'obscurité, en en- tretenant la souplesse des parties végétales, favorise leur alongement; la lumiere, en aidant à leur nutrition, les consolide et arrête leur croissance. Il suit de qu’une belle végétation, je veux dire celle qui réunit dans une juste mesure la grandeur et la force, dépend en partie de l'alternative heureusement ménagce des jours et des nuits. Or les plantes hyperboréennes se développent à l’époque le soleil ne quitte plus l’horizon , et la lumière qui agit incessamment sur elles, les endurcit avant qu’elles aient eu le temps de s’alonger. Leur végétation est active, mais courte; elles sont robustes, maïs petites. Mirbel, Ælém. de Physiol, végét., vol. 1 ,p. 437. 46"

356 GÉOGRAPHIE BOTANIQUE.

semble une garantie du succès, notre espérance est déçue. Combien d’espèces exotiques cultivées chez nous en plein air se ressèment sans pouvoir néanmoins se reproduire! com- bien ne donnent que des feuilles et des fleurs! combien ne donnent que des feuilles! que signifie cela, sinon que le climat sous lequel on les a condamnées à végéter consent à rece- voir les individus comme des êtres passagers, mais ne veut pas adopter les races? On a beaucoup parlé de Z’acclimata- ton des espèces, c’est-à-dire de l’art de les accoutumer insen- siblement à un climat qui leur est contraire. Je connois nombre d'espèces dont on a satisfait les besoins par des pro- cédés plus ou moins ingénieux, mais je ne pense pas qu'il y ait un seul individu dont on soit parvenu à modifier le tem- pérament. S'il arrive de temps à autre que des espèces étran- gères se mêlent aux indigènes, qu'elles se propagent comme elles, que même elles leur disputent la posséssion du sol, ce n’est assurément pas l'ouvrage de l’homme : le climat seul donne ces lettres de naturalisation.

Quoi qu'il en soit, les espèces que le cultivateur pousse au- delà de leurs limites naturelles méritent une attention parti- culière. Leur émigration forcée, soumettant à l'épreuve d’un nouveau climat toutes les phases de leur vie, révèle à l’ob- servateur les conditions de leur existence. :

Puisqu'il y a pour chaque espèce des z2#nima et des mazxüna de température au-delà desquels elle ne peut plus vivre, la température trace sur le globe des limites on lignes d'arrêt que les différentes espèces ne sauroient dépasser. Ces lignes sont marquées vers l'équateur par lélévation de la température, et vers les pôles par son abaissement.

GÉOGRAPHIE BOTANIQUE. 357

C'est moins par l'étendue des terres sur lesquelles une espèce se propage qu'il convient de mesurer sa pussance expansive, que par la différence plus ou moins grande entre les températures des divers climats qu’elle habite. En effet, l’objet principal de la géographie botanique est de montrer les relations des végétaux avec les climats; or, la tempé- rature est, de toutes les circonstances climatériques, celle qui a l'influence la plus décisive sur la végétation. Je suppose une vaste contrée dont le climat seroit partout le mème, et dont par conséquent la température, distribuée de la même manière, seroit partout isotherme dans chaque moment donné : pourrait-on soutenir avec quelque apparence de rai- son qu’une espèce qui parcourroit cette contrée dans toute son étendue et n’en sortiroit pas, auroit une grande puissance expansive? Nullement; car pour l'espèce en question, les conditions d'existence restant toujours les mêmes, sa présence dans les différentes localités ne seroit que la répétition du même phénomène. Mais si, dans un espace moins considé- rable, une autre espècetrouvoitdestempératures très-diverses, et que sa constitution, à la fois robuste et flexible, s’accom- modàt également de climats chauds, temperés ou froids, quel observateur seroit tenté de nier que cette espèce eût une grande puissance expansive ? Ces deux hypothèses, qui ne diffèrent des faits connus que parce qu'elles en exagèrent la vérité, font sentir combien il importe aux botanistes d’é- tudier les rapports de la température avec la végétation. Quand nous considérons que la Vigne est cultivée dans les plaines de l’Indoustan et de l'Arabie, entre le 13e et le 15e parallèles , qu'elle est cultivée sur les bords du Rhin

358 GÉOGRAPHIE BOTANIQUE.

et du Mein sous le 5re, qu’elle est cultivée au Thibet à 15 à 1800 toises. de hauteur perpendiculaire, sous le 32e, ce qui nous frappe et nous intéresse le plus, n’est pas que la Vigne habite des pays si éloignés les uns des autres, ou qu’elle s'élève à une si grande hauteur au-dessus du niveau de la mer, mais qu'elle jouisse à un degré si éminent de la pro- priété de se plier à tant de. climats divers; propriété, il faut en convenir, beaucoup plus restreinte dans un grand nombre de végétaux qui, partis de l'équateur, touchent les deux tropiques sans jamais les dépasser; car nonobstant la distance plus considérable entre le 23e parallèle austral et le 23e parallèle boréal qu'entre le r4e et le 51e parallèles, les différences climatériques sont bien moindres d’un tropique à l’autre, que du fond de l’indoustan aux rives du Mein.

Quand on suit les mêmes méridiens des pôles à l'équateur, et que l’on fait abstraction des accidens locaux qui contra- rient de temps en temps la marche normale des phénomènes, on voit que les richesses végétales se multiplient en raison de l'élévation croissante de la température annuelle et de la plus longue durée de la période des développemens. On peut donc établir une progression numérique des espèces, crois- sante ou décroissante, selon que l’on descend les latitudes ou qu'on les remonte.

On compte cent cinquante à cent soixante familles de plantes phanérogames dans l'Ancien Monde : toutes , sans exception, figurent entre les tropiques. Par-delà ces limites, un grand nombre d’entre elles s'éteignent. successivement. Dansles contrées boréales, sous le 48e degré, il n’y en a guère que la moitié qui soit représentée; il n’y en a pas quarante

GÉOGRAPHIE BOTANIQUE. 359 sous le. 65e degré : il n'y en a que dix-sept au voisinage des glaces polaires.

S'il étoit permis de se former une opinion d’après des no- tions très-positives, mais qui sont loin d’être complètes, je divois qu'entre les tropiques le nombre des espèces ligneuses, arbres, arbrisseaux et sous-arbrisseaux, égale, s’il ne surpasse, celui des espèces herbacées annuelles, bisannuelles et viva- ces. Le rapport des espèces ligneuses aux espèces herbacées annuelles, bisannuelles et vivaces, décroit de l’équateur au pôle; mais par une sorte de compensation , le rapport des herbes vivaces aux herbes annuelles et bisannuelles va crois- sant. Près du terme de la végétation il est au moins de vingt- quatre à un.

. Cette échelle végétale, avec des circonstances analogues à celles que je viens de noter, a été observée également dans les montagnes. Lies plaines situées à leur pied sont pour elles ce que sont les régions équatoriales pour les deux hé- misphères. Le nombre des espèces et des familles, le rapport des espèces ligneuses aux espèces herbacées, le rapport des espèces annuelles aux espèces vivaces, diminuent de la base au sommet des montagnes, et chaque station offre une végé- tation qui lui est propre. Ici, comme dans les plaines, la température trace les lignes d'arrêt. Plus on s'élève au-des- sus du niveau de la mer, moins est chaude et longue la période des développemens, et par conséquent plus est froide et prolongée la période du repos. Que les causes qui déterminent le décroissement progressif de la température soient autres qu’à la surface plane et basse de la terre; qu’en rase compagne le refroidissement marche beaucoup plus

360 GÉOGRAPHIE BOLANIQUE. -

vite durant, la période du repos-qué durant lalpériode des développemens;:que:sur:les montagnes ilosoitun peu plus accéléré durant la période des-développemens que: durant celle du repos, je ne:pense pas quercela infirme:la compa- raison, si les résultats généraux :de-la végétation sont les mêmes , et si les différences s'expliquent d’une manière satis- faisante, soit par la graduation particulière de la tempéra- ture, soit par des circonstances-climatériques qui lui sont étrangères, soit enfin par des qualités-diverses du sol.

Je suissi frappé de la ressemblance des résultats, queje n’é- prouve aucune répugnance ä comparer les deux: hémisphères de notre globe à deux énormes montagnes réunies base à base , portant.sur leurs larges flancs une innombrable quan- tité. de végétaux et--chargées à: leur sommet d’un épais et vaste chapeau-de neiges permanentes.

Les. botanistes, pour: exposer avec méthode et clarté la succession des végétaux. sur les pentes des Pyrénées, des Alpes, des Carpathes, du Caucase , des Andes, ete: se sont appliqués à déterminer la hauteur des lignes d’arrêt des es- pèces qui, caractérisent le mieux les diverses ‘stations ; et ; par ce moyen, ils ont partagé horizontalement la surface des masses proéminentes du globe en grandes bandes ourégions végétales. Le même procédé a été employé pour les deux hémisphères, mais non pas avec autant de succès : les dif- ficultés sont incomparablement.plus grandes. ; :

De la base au sommet des montagnes; la température pour: suit sans intermittence une marche descendante plus ou moins rapide. selon les hauteurs des stations: Ik n’en'est pas ainsi dans les plaines. A la vérité, : le. refroidissement pro

GÉOGRAPHIE BOTANIQUE. 361

gressif considéré dans l’ensemble des phénomènes est de toute évidence; mais quand on vient aux faits particuliers, on reconnoît que souvent des circonstances locales préci- pitent ou retardent la marche de la température, ou même quelquefois lui font prendre une direction rétrograde. Ici, une chaîne de montagnes forme un abri contre les vents glacés du nord, et renvoie sur les végétaux la chaleur qu’ils reçoivent des rayons solaires; à, le soufle brûlant du midi élève la température atmosphérique ; plus loin, les hivers sont modérés par le voisinage de la mer ; ailleurs , toutes ces causes réunies donnent naissance à un climat si doux, qu’à ne juger la position géographique que par les indications du thermo- mètre, on croiroit que:la latitude est beaucoup plus basse qu’elle ne l’est en effet. Il y a aussi des causes locales de re- froidissement. Qui sait à quel degré s’échaufferoit l’atnios- phère des déserts de l'Arabie et de l'Egypte, si durant la nuit les sables ne perdoient par le rayonnement la chaleur excessive qu'ils acquièrent à l’ardeur du jour? Rien n’est plus rare que des plaines exactement de niveau avec la mer, et personne n'ignore que cent deux cents toises d’élévation suffisent déjà pour produire un abaissement no- table dans la température. Celle-ci à son tour exerce son empire sur les végétaux ; elle incliné, elle redresse, elle ef- face leurs lignes d'arrêt. Tantôt ce sont les espèces du nord qui s’enfoncent vers le tropique; tantôt celles du midi qui re- montent vers le nord ,et quelquefois des groupes appartenant à ces races distinctes, font échange de patrie, se croisent, et, chacun de leur côté, s’en vont établir des colonies dans des stations privilégiées, au milieu de populations végétales Mém. du Muséum. t. 14. 47

362 GÉOGRAPHIE BOTANIQUE.

auxquelles elles ne sont pas moins étrangères par la physio- nomie que par le tempérament.

A travers tant d'anomalies et d irrégularités, quelle patience ne faut-il pas pour suivre la trace des espèces, fixer leur con- cordance avec les climats, tracer leurs lignes d'arrêt, et for- mer des zones qui donnent une idée juste de la Lane géné- rale de la végétation! Je dois le dire, la plupart des voyageurs n’offrent sur les végétaux, les climats, les températures, que des documens incomplets, vagues, inexacts, perdus dans de volumineuses relations sans intérêt direct pour le botaniste. Les physiciens eux-mêmes ont rarement employé le thermo- mètre en vue d'éclairer les phénomènes de la végétation (r). Ce seroit en vain que l'on s’appliqueroit à découvrir la distri- bution graduée de la température, et son influence journa- lière sur les actes de la vie des plantes, dans des tableaux dés milliérs d'observations se trouvent réduites presque tou- jours, pour les mois comme pour les années, à la demi-somme des deux températures extrêmes, très-improprement dési- gnée sous le nom de {errpérature moyenne. Vies nombres obtenus par ce procédé ne donnent aucune idée vraie de la distribution dela chaleur. Aussi arrive-t-il que la ligue d’arrêt de beaucoup de végétaux touche des stations detempératures moyennes très-différentes. Les exemples en sont plus fréquens

ë (x) Enlma qualité de botaniste, on me pardonnera cette remarque: Il seroit à désirer, -pour,les progres dela géographie botanique, qu'à Pavenir les voyageurs portassent dans leurs recherches ce génie d’ observation qui caractérise les écrits de MM! de Humboldt, Ramond, Walluabare Schouw, de Buck, Parrot, Hamil-

ton , etc.

GÉOGRAPHIE BOTANIQUE. 363

sous les hautes que sous les basses latitudes, parce que latem- pérature hivernale, dontil faut nécessairement faire état quand on calcule les moyennes, peut varier à l'infini, sans nuire aux espèces que la Nature a fabriquées pour les pays froids.

De tous les botanistes qui ont étudié l'influence de la température sur la végétation, VWahlenberg me paroit celui qui s’est approché le plus près du but. Ses intéressantes ob- servations sur le Bouleau contiennent le premier germe de recherches aussi neuves qu'instructives. J'ai la conviction que l'histoire physique d’une vingtaine d'arbres, écrite à domicile, jour par jour, pendant plusieurs années, sous des latitudes différentes, donneroit la solution des problèmes les plus compliqués de la géographie végétale. Mais en atten- dant ce travail, il n’est pas inutile de mettre en ordre les faits constatés, et. de tirer de leur coexistence les consé- quences les plus probables.

Dans l'Ancien continent, depuis l'équateur jusqu’au pôle arctique, on peut distinguer cinq régions végétales, savoir : la zone équatoriale, la zone de transition tempérée, la zone tempérée, la zone de transition glaciale et la zone glaciale.

Partont aucune limite accidentelle n’arrête ces zones dans leur expansion normale, j je les compare aux couleurs du prisme, qui se fondent les unes dans les autres par leurs bords, de sorte que l'œil ne sauroit les séparer, alors même qu'il les distingue-parfaitement. Pour marquer le terme des différentes zones, le moyen le plus sûr est de prendre pour limite de chacune d’ elles les points « d’arrêt des espèces qui, caractérisant le mieux sa flore particulière, cessent de se

47e

364 GÉOGRAPHIE BOTANIQUE.

propager sitôt que des changemens notableset généraux dans les températures annuelles amènent ;sûr:la scène une flore nouvelle.

Il m'est impossible de faire HN de ce procédé à la zone équatoriale, parce que des sables et.des chaînes de montagnes y contrarient trop souvent lexpansion normale de la végétation. Je suis plus heureux en remontant vers.le nord. La zone de transition équatoriale trouve une. limite naturelle dans la ligne d’arrèt de l’Olivier; la zone tempérée dans la ligne d’arrêt du Chêne commun; la zone de transi- tion glaciale dans la ligne d'arrêt. du Pin sylvestre en occi- dent, et du Mélèze en orient. Quant. à la zone glaciale, je la divise en deux bandes : l'inférieure ou méridionale, la supé- rieure ou. septentrionale: L'une et l'autre n'offrent aucun arbre; la première nourrit encore beaucoup d’arbrisseaux ou arbustes, et finit ils s'arrêtent (1); la seconde ne nour- rit guère que de petites herbes vivaces, et finit :com- mencent les neiges permanentes (2). Les, espèces de la zone

(a) ea et arbus de la bande méridionale de layz ‘ZONE : glaciale: : 115. Sa- tir , Betula nana , Pumila , glandulosa (Betula ‘alba, sur ES côtes méridionales du Groënland) ; 4/nus incana j: Juniperus Communis ; Azalea procumbens ; > Menziesia cœrulea ; Ledum palustre, el:latifolium ;: Diapensia lapponica'; : Vactinium pübes- cens, uliginosum et vitrs idæa; Oxycoccos palustris 3 Kalmia .glauca ; 8 Andro- rnéda ; Arbutus alpina; Empetrum nIgrum ; ; Erica vulgaris; Rhododendrum lappo- nicum;; Potentilla.fruticosa ( Sorbus aucuparia, côtes méridionales du ‘Groënland).

(2). Arbustes de, Ja. bande -séptentrionale -de:l4 zone glaciale : WSalir'arética et polaris (Salix. reticulata > passe. du, RAR crégent. 35 Par g8& 13); Andromeda tetragona.. TAN

À 21 rien 2 CO E

CORRE

GÉOGRAPHIE BOTANIQUE. 365 glaciale ne farines qu'une seule’ et même flore en ‘Asie, en Europeïet en Amériquét® 12115 2151

Joffre ici le tableau comparatif de la végétation de plu- sieurs contrées des quatre zones septentrionales. Je ne me dissimule pas ses imperfections; les nombres ne sont qu'ap- proximatifs; toutes les flores connues sont plus ou moins in- complètes: cependant les espèces décrites suflisent déjà pour donner des idées générales assez justes de la végétation des pays que j’examine.

Le lecteur se demandera pourquoi la Zone équatoriale ne figure pas dans mon tableau; la raison en est simple aprés avoir fait, défait, remanié vingt fois le travail, jai pensé qu il valoit mieux | supprimer que de remplir mes Co- lonnes de nombres qui, étant très-éloignés de la vérité, ne con- duiroient à aucun résultat certain. On ne sait rien de l’inté- rieur de PAfrique; et quant à l'Indoustan, la majeure partie des découvertes des botanistes anglais Sont encore inédites. Chaque volume qu’ils publieront nous donnera d’autres nombres et d’autres proportions: il faut donc attendre.

Pour chaque zone, j'inscris dans la première colonne le nombre total des espèces indigènes appartenant à «chaque famille. En additionnant les nombres partiels des: espèces li- greuses et des espèces herbacées, distribuées séparément dans des colonnés distinctes, on obtiendra quelquefois. -un chiffre plus f foible .que celui. que. doune le total, parce que je n’ai porté.en-compte, dans ces colonnes, 1e les espèces sur la durée et la consistance desquelles je n’avois aucun doute. La mème observation est applicable aux nombres partiels des

ra

366 GÉOGRAPHIE BOTANIQUE.

espèces herbacées vivaces, et des annuelles et bisannuelles relativement au total des espèces herbacées.

Je n'ai composé ce tableau :qu’après avoir consulté les Spectes , les flores particulières, et les relations de voyages qui méritoient le plus de confiance.

(T. 14, ». 366.)

De la Fénineure et, Régions caucasiennes; pays de l'Afrique

SéPleRÎT,e jusqu'à l'Oural.et la Caspienne, et contrées de JUS

la Tarte ); etrde toute la Zone glaciale ( Régions polaires de

l’Ancier Î DN CLACIALE. ZONE GLACIALE. 7 rbitacées.. | Z "aires. +. ? 5 13 ées. ue 3 | 0,008 2 “1 » » » 160$. PE RAT 3 4 | 0,003 2. neuses. | 1 | 0,050 205 thacées.? 14 | 0,072 1168 note): à è 16 : p » » É 35 Ta LS » » 1 Ru 2 » 0,001 - 3 chien 3 ese à È I Rs 15 7 | 0,007 76 » » » 1 L Fe Dr , » » I GES } » » I ss Di ) » 0,001 na vu » 0,002 4 ! » » 2 | n » 5 4 2 | 0,003 60 E 2 2 | 0,003 35 re lo 24 | 0,058 535 1 | » » 8 | 5 » » 22 | L 3 | 0,002 5 B 1 | 0,009 39 fi n » 154 » » 35 5 54 0,065 7 I 7 4 | 2 | 0,007 3 5 1 | 0,003 4o 3 » 0,001 | » | o,oo1 4 L » » 2 12 | 0,054 272 I 362

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GÉOGRAPHIE BOTANIQUE. 367

LA ZONE ÉQUATORIALE DANS L'ANCIEN MONDE.

La zone équatoriale des botanistes n’est pas limitée par les tropiques comme la zone équatoriale des géographes; elle ne s'arrête que lorsque l’abaissement de la température repousse la plupart des formes végétales de l’équateur. Dans notre hémisphère, celles-ci atteignent quelquefois le 30° ou 32° parallèle.

La durée plus égale des jours et des nuits, l’ardeur plus vive des rayons solaires, l'élévation permanente de la tem- pérature atmosphérique, assurent à cette zone la supério- rité sur les autres par l’abondance, la vigueur, la variété, le

luxe des productions végétales. = La moyenne température annuelle des basses plaines de l'Afrique et de l'Asie est quelquefois de + 29° au voisinage de l’équateur. Cette moyenne décline à mesure que l’on se rapproche de la limite extrème de la zone équatoriale. A Calcutta(lat. 25° 34"), la moyenne n’est plus que de+ 260. Je ne pense pas qu’en général elle soit au-dessous de + 220 à 230 vers le 30 parallèle, si ce n’est sur les côtes orientales de l'Asie. Dans toute la zone, la différence entre la moyenne du mois le plus chaud et du mois le moins chaud ne paroît pas dépasser 15° en plaine; elle est ordinairement beaucoup plus foible, surtout près de l'équateur. Les calculs de Cotte ne la portent qu'à à Pondichéry (lat. 11° 53!), dont la moyenne annuelle est + 290,5. D’après les observations

368 GÉOGRAPHIE BOTANIQUE.

du docteur Oudney, la différence a été depuis mars 1823 jusqu'à la fin de juillet 1824 de 12°,25, à Kouka dans le Bour- nou, par 130 de lat.; mais il n’est pas inutile de remarquer que les deux moyennes comparées étoient + 34° pour avril 1823, et + 220,25 pour janvier 1824.

Kathmandou offre la preuve que la température ‘équato- riale se fait sentir dans les montagnes au-delà du 29e paral- lèle. Kathmandou git sous 270,40’ de lat., à 644 toises(4140 pieds anglais) d’élévation au-dessus du niveau de la mer, et sa moyenne annuelle atteint + 16 à 170.

Les espèces qui donnent à la végétation équatoriale un carac- tère particulier, soit par l’accroissement prodigieux des tiges en longueur ou en épaisseur, soit par l’élégance tout ensemble simple et majestueuse des formes, soit par les grandes dimen- sions ou le brillant coloris des feuilles et des fleurs, soit enfin par une certaine magnificence sauvage et bizarre que je ne saurois définir, éprouvant presque toutes le besoin d'une haute température aussi permanente que possible, ne franchissent guère le 22e ou 23e parallèle. Au-delà, quoi- que la végétation équatoriale soit encore présente, elle n'offre plus avec la même prodigalité ces grands traits exotiques que | l’œil saisit d’abord, et ce n’est souvent que par les caractères spécifiques ou génériques qu’elle se fait connoître.

Jamais au bord des grands cours d’eau et dans les terres marécageuses la végétation n’est interrompue par les cha- leurs équatoriales, quelque fortes qu’elles soient; mais dans l'intérieur des plaines, quand la dévorante ardeur d’un so- leil que ne tempère l’apparition d'aucun nuage a tari les

GÉOGRAPHIE BOTANIQUE. 369

sources, desséché le sol et consumé les herbes, il semble que les arbres et les arbrisseaux, épuisés par la transpiration, sont privés de vie. Les Cattingas, ces immenses forêts du Bré- sil, siéloquemment décrites par mon savant confrère, M. Mar- üus, dépouillées de leur feuillage, présentent sous un ciel embrasé, le triste aspect des forêts de l’Europe centrale à l'époque la terre est couverte de frimats. Chose admi- rable ! deux influences contraires, la chaleur et le froid, produisent exactement le même effet, la première sur les arbres de la zone équatoriale, la seconde sur les arbres des zones septentrionales. Ceux-ci ne résisteroient pas à des cha- leurs excessives; ceux-là succomberoïent au moindre froid: les uns et les autres se maintiennent en vigueur et santé à la place qui leur a été marquée par la Nature.

Presque partout la limite septentrionale de la zone équa- toriale est donnée par des accidens de localité, qui souvent contrarient plus ou moins la marche normale de la tem- pérature. En Chine, autant qu'il m'est permis d’en juger par des relations très-vagues, les monts Milins, et plus encore le climat oriental, refoulent la végétation équatoriale jusque vers le tropique. Aux Indes, l’imposante barrière de l'Hi- malaya sépare brusquement le Thibet de l’Indoustan; et, tan- dis que de ce côté une température chaude et soutenue ap- pelle sur les premiers gradins des montagnes les riches et nombreuses productions des plaines équatoriales, de l’autre côté de longs hivers, déployant leur rigueur sur de hauts pla- teaux, livrent aux végétaux de la zone tempérée des con- trées qui sembloient destinées par leurs latitudes à recevoir

Mém. du Muséurn. 1. 14. 48

370 GÉOGRAPHIE BOTANIQUE.

lés espèces de la zone de transition tempérée. A’ Vouest du Népaul, toujours dans les Indes, des déserts de sable mou- vant tiennent à grande distance lune l’autre la végétation de lIndoustan et celle du Caboulistan. En Perse et dans la Turquie d'Asie, encore des montagnes, éncore des déserts, et ils se continuent par l’Arabie pétrée, l'Egypte, le Fez- zan, la Barbarie jusqu'aux plages occidentales que baigne l'Océan Atlantique.

Au sein des déserts on cherche et rarement on trouve des points de contact entre les deux végétations. De loin à loin, des sources entretiennent une humidité suffisante au dévelop- pement de quelques espèces ligneuses ou herbacées; mais ces dernières ont une trop courte durée pour fournir des rensei- g#nemens complets sur les climats; et la plupart des autres étant évidemment de celles que leur puissance expansive pousse bien au-delà de la zône à laquelle elles appartiennent, ne peuvent indiquer sa limite. En effet, qu'importe pour la question qui nous occupe, que le Dattier, le Citronnier, l'O- ranger des contrées équatoriales, et l’Olivier, leGrenadier, la Vigne, l'Abricotier de la zône de transition tempérée, végètent ensemble dans les oasis de l'Égypte? Ne savons-nous pas que ces arbres végètent ensemble besücoup plus loin, soit au midi, soit au nord? Je pencheroïs même à croire que c’est moins Ja température que lanature du sol qui retient plusieurs Mr mosa, Acacia et Sénés des tropiques dans les déserts brû- lans de lIndoustan , du Sindhy, du PaueHRe He l'Ara- bie' et de La ‘partie septentrionale de l'Afrique. - re

YfT'existe très-certainement au sud-est du Eu Te tag

GÉOGRAPHIE BOTANIQUE, 374

des rives du Jumna et du Gange, une communication Libre entre la végétation de l'Indoustan et celle du Caboulistans mais aucun botaniste n’a encore porté ses pas de ce côté. Quoi- qu'au nord la frontière qui sépare le Béloutchistan du (Ner- manchyr soit embarrassée, de montagnes et de sables, je penche à croire, d’après les relations des voyageurs, que dans ces contrées la limite de la zone équatoriale s’arrête vers le 20° degré. Elle se relève à l’ouest le long du golfe persique, et elle atteint le 30e ou 3re parallèle. Le contact de l'Arabie et de la Palestine permet d'observer la transition d’une végétation à l’autre: elle s'opère entre le 28e et le 33e degrés. Dans cet espace, on voit finir la zone équatoriale et commen- cer la zone de transition. Le climat protége encore |’ Æscle- pias gigantea, le Guilandina morinda, le Cassia platisuli- qua, le ordi myxa, le Tamarindus indica, et ce fameux palmier des déserts, le Doum qui, selon Burkhardt, croît près du lac Tibérias. À ces végétaux se joignent le Zawsonia alba, le Phœnix dactylifera, les Citrus aurantium et medica, le Cactus opuntia, le Saccharum officinale, etc. Ceux-ci lais- sent les premiers en arrière, et, secondés par la culture, ils pénètrent beaucoup plus avant,

Les principaux points d'arrêt du Dattier dans la zone de transition, sont le cap Rocca, Madrid, les îles d’ Hyères, la rivière de Gênes, Rome, Corfou, pa Smyrne, Tekrid en Mésopotamie, Djalk au Béloutchistan Péchawer au fond du Caboulistan. Sa lite extrême, comme on le: voit, est dans la rivière de Gènes par 44° 5o!. À cette hauteur, et sou: vent au-dessous, il ne pousse que des. feuilles. L’Oranger, va un peu plus loin que le Dattier, partout il n’est pas arrêté

48 *

373 GÉOGRAPHIE BOTANIQUE,

par des sables, des plateaux.ou des montagnes. [’un.et l’autre supportent un froid momentané.de.deux ou trois degrés sous zéro ; mais le Dattier veut des étés plus chauds pour compléter ses: développemens. Souvent à une,distance.notable,de; sa ligne d’arrêt il.cesse de donnéer.des fleurs; tandis que l’'Oran- ger, tout près du terme de sa-course,produit.encore des fruits excellens.

LA ZONE, DE TRANSITION, TEMPÉRÉE,

Je vais d’abord parler de-la portion. de la zone de transi- tion tempérée! située. à l'occident de l’Ancien Continent; je dirai-ensuite quelques mots: de la portion orientale qui.est séparée de la première par l'énorme masse des monts de l'Hi- malaya.et du Thibet.

Une ligne brisée, tracée.de l’ouest à l’est Spar de Moga- dor jusqu'aux sources de lHydraotes, et: qui, dans. ce long trajet, toucheroit les crêtes de l'Atlas, le Caire, la cime du Mont-Thabor ) Bagdad, Chiraz, Kélat, Moultan, ne s’écar- teroit pas beaucoup -dela, limite ue ‘de la zone.

M s'agit maintenant de tracer la limite. supérieure: Olivier me paroit être -de:tous les.arbres propres à la zone, celui qui -méunit au plus haut degré les conditions, se pour mar- quer: Jesipoints où. elle, s'arrête, au nord. ohne a puissance, expansive de l’Olivier. Vers, vs pôle.e est. très- bornée où.il se refuse à.croitre ; il.en,-est.de même, d’une multitude.dé végétaux, qui font..partie.de; la, flore à laquelle ilsappartients sa disparition..est donc:le signal d’un >change-

GÉOGRAPHIE BOTANIQUE. 373 ment notable et vénéral dans lavégétation, ou, en°d’autres termes, Fans du Fee de la zone de transition‘älla zone témpérée. - De PRE LINE L3 ez8

L’Olivier s'arrête ‘entre ji éd et’ 43° dus Moxadb en ls pagne ; entre 4401 et 45° dans les départemens méridionaux de l’est de la France;téntre 45oet: 460° dans l’Itakie orientale et dans la Carniole; vers le 4oe sur les côtes orientales de la Grèce et les côtes occidentales de l'Asie mineure. Il existe, dit-on, en quelques endroits du littoral de la Ma- cédoine. Ce qui est mieux constaté, é’est qu'il ne'se montre nulle part autour de la mer de Maur Il reparoît à Sinope, et suit les côtes de la mer Noire jusque:dans la Goarie.lOn le voit encore par 45° dans lapartie méridionale dela Crimée. Un degré plus bas; à l’ouest de la Caspienne, le Térek marque le terme de ses progrès. il abonde dans le Mazandéran: Au- cun voyageur ne l'indique dans les immenses contrées dela Perse et de la Fartarie, comprises entre la Caspienne et la chaine des monts Belour. Elphinstone l’a vu par 34 à 35 de- grés, sur les collines qui constituent les gradins inférieurs du Caucase Indien. Il est inconnu à l’orient du Caboulistan:

J’admets ‘par hypothèse qu’en plaine la moyenne tempé- rature annuelle de la zone de transition est 2 22 à 530 pour Ja limite inférieure et 14° pour la limite supérieure.

Dans la partie méditerranéenne de cette zone ,il y'a au moins six espèces herbacées pour une ligneuse; etle rapport des herbacées aux ligneusés va toujours croïssant jusqu'aux régions’ hyperboréennes , l’on compte 26 herbes, la plu- ‘partvivacés; pour un sous-arbrisseau..Le nombre dés arbres de la zone Éduasitiale est inconnu; on sait seulement qu'il

374 GÉOGRAPHIE BOTANIQUE,

est très-considérable, Le nombre des arbres de la flore mé- diterranéenne n’est pas au-dessous de 240; il y en a environ 75 dans la zone tempérée.; il n'y;en a, que 27. à 30 dans la zone de transition glaciale.

La plupart des arbres, arbrisseaux; et sous-arbrisseaux de la zone équatoriale ne se dépouillent jamais complétement de leurs feuilles. Le nombre des arbres, arbrisseaux et sous- arbrisseaux de la flore méditerranéenne qui offrent ce phé- nomène se monte à 300 environ: c’est à peu près le quart de toute la végétation ligneuse. La zone tempérée ne possède qu'environ 4o espèces à feuilles persistantes; la zone de tran- sition glaciale qu'environ 24; la bande méridionale de la zone glaciale en compte tout au plus 10.

Dans la partie méditerranéenne de la zone de transition tempérée, les Synanthérées et les Légumineuses sont les fa- milles les plus abondantes en espèces; elles forment à elles seules le quart de toute la végétation. Viennent ensuite les Crucifères, les Graminées, les Labiées, les Caryophyllées, les Ombellifères; puis les Scrophularinées, les Rosacées, les Bor- raginées, les Renonculacées, les Cypéracées, enfin les Lilia- cées, les Cistées, etc. Il est à remarquer que les Synanthérées, les Crucifères,les Labiées, les Garyophyllées, les Ombellifères, les Rosacées, les Renonculacées, les Cistées, et quelquesautres familles, offrent, dans la zone de transition tempérée, un plus grand nombre de types spécifiques que partout ailleurs. La plupart des espèces de ces familles que produisent les contrées équatoriales, y habitent les vallées et les montagnes, ce qui prouve que les chaleurs fortes et constantes des plaines ne conviennent pas à leur tempérament.

GÉOGRAPHIE BOTANIQUE. 375

Les familles qui jouent le rôle le plus important dans toute la zone de transition tempérée, soit parce qu'elles peuplent d’arbres de haute stature les forêts qui ombragent le flanc des montagnes, soit parce qu’elles fournissent les arbres de moyenne taille qui se plaisent sur les collines, ou les arbris- seaux branchus qui forment leshalliers, et les sous-arbrisseaux durs et rabougris dont se couvrent les plaines incultes, sont d’abord les Amentacées et les Conifères qui composent à elles seules plus de la moitié de Ta végétation arborescente; puis les Rosacées, les Légumineuses, les Térébinthacées, les Rhamnées, les Jasminées, les Caprifoliacées, les Cistées, les Ericinées, les Labiées.

Mais ce qui donne à la zone de transition une physionomie particulière, c’est le rapprochement d’espèces végétales qu'on peut considérer comme appartenant à trois populations diffé- rentes : celle des régions équatoriales, celle des régions sep- tentrionales, et celle qui est propre aux terres situées entre le 30€ ou 32e et le 44e ou 45e parallèles. La première touche à sa fin, la seconde commence, la troisième est dans toute sa vigueur. Celle-ci occupe la majeure partie du sol, les deux autres forment ça et des colonies d’autant plus florissantes qu'elles sont moins éloignées de la mère patrie. Le Dattier, le Latanier et même le Doum, sil est vrai qu'il croisse en Ga- lilée, la Canne à sucre, le Sorgho, lÆgape, le Cactus opun- tiæ, VOranger, le Citronnier, | Æsclepias gigantea, et d’autres Apocinées en arbre, plusieurs Mrimnosa et Acacia de FA- frique et de Asie, confinés dans des plaines basses avanta= geusement situées, représentent la végétation des plaines de zône équatoriale. Celle dés plaines des contrées septentrionales

376 GÉOGRAPHIE BOTANIQUE.

est représentée sur les montagnes parle Chêne commun, le Hêtre, l’Aulne glutineux, le Charme le-Bouleau, le Frêne, VIF, le Sapin commun, le Sapin à feuilles dif, le Pin syl- vestre, etc. Quant à la végétation de la zone de transition, on peut dire qu’elle a destraits de ressemblance avec les deux autres, sans néanmoins se: confondre avec elles. Le Miguier, les Müriers, le Liquidambar, le Noyer, le Pista- chier, le Lentisque, le Férébinthe, les RAus,, l'Olivier, le Myrte, le Grenadier, les Syÿrzrga, le Styrax, le Laurier d’A- pollon, les T'amnarix, le Diospyros, le: Minosa julibrisin, le Caroubier, l’arbre de Judée, le Eaurier-Rose ,les Chènes verts, etc., ne feroient point disparate au milieu de la végé- tation équatoriale. Lies Chènes à feuilles caduques, les Ge- nèvriers qui s'élèvent: aussi haut que nos plus grands Pins, le, Pin d'Halep, le Pin pignon, celui de Corse, le Sapin d'Orient, l’Abricotier , le Pécher, le Coïgnassier, et autres Rosacées arborescentes que nous cultivons dans nos vergers, et qui viennent en forêts dans le Caboulistan et Asie mi- neure, ont leurs analogues parmi nos végétaux sauvages. Qu'on ne s’attende pas à trouver dans l’intérieur de la zone -de transition une température et une végétation toujours en rapport constant avec les latitudes. Loïn de là;:car tous les accidens propres à contrarier la marche normale des phéno- mènes sont, pour ainsi dire, accumulés dans cette zone, etce n’est que par exception que la règle s'ÿ montre. L'exemple est si instructif, que je veux en faire ressortir les circons- tances principales, en donnant quelque étendue à la descrip- tion des localités. Il ne s’agit pas ici d’une description telle qu’elle sortiroit de la plume d’un géographe; je traite de la

* :

GÉOGRAPHIE BOTANIQUE. 377 distribution ‘des végétaux à la:surface du globe; jerrejeterai -donc tout AO mue ne rentreroit pas He dans cesujet.. Ja] as

Je fais précéder la description des contrées par le Tableau de la distribution des espèces les plus remarquables de la porkion occidentale de la zone de transition -tempérée de l’Ancien Monde. Toutes les espèces que je nomme sont li- gneuses, excepté le Bananier ( Musa paradisiaca). La lettre O(Oui),indique que l'espèce habite la contrée ; l’abréviation Cult., qu’elle y est cultivée; la lettre N ( Non) qu’elle ne l’habitepas; le point d’interrogation (?) , qu'on pourroit soup- conner qu’elle y croît, quoiqu’on ne l'y ait pas encore obser- vée; la ligne ponctuée (..........), qu’on ne l'y a pas vue, mais que d’ailleurs on n'a pas plus de motifs pour nier que pour affirmer qu'elle s’y trouve. Quand je dis d’une espèce qu’elle est cultivée, je n’entends pas qu’on la vue par hasard dans un jardin de botanique, mais qu’elle est répandue dans Je pays et soignée comme espèce utile ou agréable. Si le Caboulistan ne figure pas dans le tableau, c’est que ce pays de grandes espérances pour les botanistes, leur est jusqu’à ce jour encore moins connu que la Chine, bien qu il soit d’un P facile accès.

Mém. du Muséum. 1. 14. 49

378

GÉOGRAPHIE BOTANIQUE.

Drbiaaburton des principales espèces ligneuses- de la portion occidentale de la zone de transition tempérée dans l'An-

cien Monde.

Asie mineurc.

Grèce.

Italie. France. Péninsule hispanique.

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380 GÉOGRAPHIE BOTANIQUE.

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382 GÉOGRAPHIE BOTANIQUE.

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383

GÉOGRAPHIE BOTANIQUE.

384 GÉOGRAPHIE BOTANIQUE.

Le Caboulstan. \

Le Caboulistan, qui s'étend depuis l'extrémité de l’'Hima- laya jusqu’à la frontière occidentale du Béloutchistan, et de- puis l'embouchure de lIndus (lat. 24° ) jusqu'aux rives de l'Oxus (lat. 370), est fort peu connu. Les contrées fameuses de Cachemire, de Caboul et de Candahar occupent plus de place dans les récits merveilleux des conteurs arabes que dans les savantes dissertations des naturalistes européens.

La partie du grand désert, située au sud, n’est pas si com- plétement stérile qu’on n’y puisse apercevoir des traces de la végétation des pays chauds. Sur les sables amoncelés comme des vagues croissent de loin à loin, parmi des touffes d'herbes maigres, des buissons de Msnosa et de Zi- ziphus. Le Holcus spicatus est cultivé autour de quelques huttes éparses; et, ce qui est digne de remarque, les habi- tans de ces sauvages demeures sont obligés, pour trouver des sources, de creuser des puits de trois cents pieds de profondeur dans un sol dont l’aride surface produit cepen- dant, presque sans culture, des melons d’eau de plus d’un pied de diamètre. Le Setledje, le Chumab et l’Indus por- tent la fertilité sur leurs rives au sein du désert.

À son extrémité occidentale est le Sindhy, dont la partie

méridionale, TUE à l’ouest par la mer d'Or , descend presque jusqu’au tropique. Le littoral offre : u Rrge plaine

parfaitement unie que parcourent lIndus et les différens canaux qu'il s’est creusé pour porter ses eaux à la mer. Les

GÉOGRAPHIE BOTANIQUE. 385

rives de ce beau fleuve sont d’une grande fertilité; mais si l’on s’en éloigne, on trouve d’un côté le désert, et de l’autre des montagnes d’une affreuse nudité; singulière res- semblance avec l'Egypte, comme l’observe Henri Pottin- ger. À Tatale (lat. 240,44"), du milieu de juin au milieu de juillet 1810, ce voyageur remarqua que dans les chambres les plus fraiches le thermomètre se soutenoit habituellement entre + 33°et 380,5; et qu'à Haïderabad (lat. 250,22"), en août, saison des pluies, il descendoit rarement au-dessous de —+ 382,8. Parmi les végétaux de cette contrée, je ne puis indi- quer que des Munosa , des T'arnarix, \ Euphorbia antiquo- rum; mais il est hors de doute que la végétation tout entière est équatoriale. Je dirai la même chose de la végétation du Siouistan, province réputée la plus chaude de lempire.

La température annuelle des côtes du Béloutchistar doit être inférieure à celle du Sindhy, puisque déjà l’année se partage assez nettement en deux saisons, la chaude et la froide; mais il est bon d’observer que cette dernière saison ne paroït froide que par comparaison avec les chaleurs ex- cessives de l’autre. Le sol, stérile partout il n’est pas ar- rosé, est sablonneux comme au désert. Il produit le Dattier, le Melia azedarach, le Ficus religiosa, le Dalbergia sis- son, le Mangifera indica, le T'amarindus indica, des Zi- ziphus et des Mimosa qui s'élèvent à des hauteurs consi- dérables; le Noyer, le Sycomore, le Platanus orientalis y viennent très-bien; les Frênes et les Chênes, les Sapins et les autres Conifères y sont inconnus. À très-peu de distance de la côte le pays devient montueux, et la température varie comme les inégalités du sol. Dans les vallées basses et bien

Mém. du Muséum. 1. 14. 5o

386 GÉOGRAPHIE BOTANIQUE.

exposées, entre le 27e et le 30e degrés, croïssent le Dattier, le Goyavier, le Bananier, le Figuier, le Pistachier, le Mürier, le Grenadier, la Vigne, le Noyer, le Coignassier, le Pêcher, l’Abricotier, l'Amandier, le Cerisier, le Groseiller. On fait dans les plaines du riz, du coton, de Pindigo ; mais sur les pentes des montagnes eL sur les plateaux, de longs hi- vers accompagnés de frimats se font rudement sentir, à peine peut-on compter sur de minces récoltes de blé et d'orge, tant la maturité de ces grains est tardive. La terre produit d'elle-même des Mzmosa , des Tamarix, \ Hedysa- rum alhagt, Assa fœtida.

En tournant au nord-ouest, on entre dans le désert de Kerman, sables arides, brülans, méêlés de sel, et privés de végétation. Au centre de cette vaste et triste solitude, quel- ques sources d’eau douce arrosent la petite oasis de Kébis; elle offre aux voyageurs, ses toits hospitaliers, ses gazons d’une étérnelle verdure et ses ombrages frais.

Toute la partie de l'empire, depuis le désert de Kerman jusqu'aux pentes occidentales de l'Himalaya, et depuis le désert du Sud jusqu’au Caucase indien et aux monts Paro- pamises, ne peut être retranchée de la zone de transition, quoique les accidens du sol en fassent souvent disparaître les caractères distinctifs. Entre le 30e et le 33° degrés, les pays plats et bas ont des étés extraordinairement chauds et des hivers fort doux. Quelquefois, dans cette dernière sai- son, il se forme pendant la nuit, à la surface des eaux dor- mantes et sur le bord des rivières, une légère couche de glace, qui se dissout au lever du soleil. Souvent ; dans les régions occidentales il tombe de la neige. On n’en voit jamais

GÉOGRAPHIE BOTANIQUE. 387

à Candahar, par 330,38'. Bien loin de cette ville, au sud-est, dans les fertiles plaines de Moultan (lat. 300,50’), ombragées par le Dattier,le Melia azedarach, le Ficus religiosa, Elphins- tone remarqua, en décembre 1809, que le thermomètre s’4- baissoit le matin jusqu’à 2°,2. Tout le pays qui s'étend de la rive gauche de l’Indus à l'Himalaya et aux montagnes méridionales de Cachemire, jouit d’un climat assez chaud pour faire muürir les fruits de l'Inde. Le Platane et le Saule deviennent d’autant plus rares que les latitudes sont plus basses.

Au nord, le Cachemire (lat. 340—350.), reserré entre deux chaînes de montagnes dont les hautes cimes sont chargées de neiges perpétuelles, a des hivers froids et des étés d’une chaleur modérée. De tous les arbres de l'Inde, le Mürier seul y réussit. On y récolte les fruits de l’Europe et du nord de l'Asie mineure, le riz, l'orge, le froment, etc. Les montagnes sont couvertes de Pins et de Sapins, particulièrement sur leur revers septentrional; les rivières sont bordées de Saules, les campagnes voisines des lieux habités sont ornées de Peupliers.

La vallée de l’Indus sépare la chaîne des montagnes septen- trionales de Cachemire du Caucase Indien, lequel s’alonge de l’est à l’ouest, et va finir commencent les monts Paro- pamises. Sa crête, dont les sommités atteignent quelquefois 3,000 toises, est toujours chargée de neige. Ses gradins infé- rieurs sont garnis de forêts de Lentisques, de Pistachiers, d'Oliviers, de Chènes, de Pins, Sapins, etc. Dans les vallées basses croissent une multitude de plantes appartenant à des genres de la flore européenne.

Au sud du Caucase Indien, et non loin de sa base, dans la

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388 GÉOGRAPHIE BOTANIQUE. |

vallée que parcourt le Pundjshier, sont deux villes fameuses: Pechawur et Caboul.

Pechawur ( lat. 440 ), situé au milieu d’une petite plaine basse entourée de montagnes, doit probablement à cette po- sition les chaleurs excessives de ses étés, et le froid très-modéré de ses hivers. Elphinstone évalue de mémoire à + 49e, le maxunum de l'été 1809, qui passa généralement pour tem- péré. Plusieurs fois le thermomètre monta à + 45° sous une tente rafraichie artificiellement. Pendant l'hiver, les gelées sont fréquentes la nuit et le matin; le r271mum observé est 3,88 ; dans la journée, l’air se réchauffe et la température devient très-douce. Peu de localités sont aussi favorables à la réunion des végétaux des climats chauds et des climats tem- pérés. L’atmosphère, presque toujours tiède quand elle n’est pas très-chaude, le sol continuellement humecté par de nom- breuses rivières, entretiennent une végétation vigoureuse et variée. D’épais gazons dont la verdure pendant une grande partie de l’année, ne cède pas en fraîcheur à celle des prairies septentrionales, couvrent les lieux incultes. Le bord des ri- vières est ombragé par des Saules et par des Tamnarix qui acquièrent trente à quarante pieds de haut. À peine peut-on apercevoir les villages à travers les arbres fruitiers qui les environnent. Le Grenadier, le Mürier, le Frcus religiosa , le Dattier, l’'Oranger, et quelques autres végétaux de l’Indoustan, que les hivers de Pechawur ne dépouillent pas de leur feuil- lage, se mêlent à toutes les espèces que nous rassemblons dans nos vergers. Les avenues de la ville sont bordées de Cyprès et de Platanes.

A Caboul, les étés sont moins chauds, les hivers

GÉOGRAPHIE BOTANIQUE. 389

plus froids, sans être rigoureux, sont accompagnés de neiges abondantes, on trouve tous les arbres fruitiers de l'Europe; mais on ne voit plus ceux de l’Indoustan. L’empereur Baber y fit planter la Canne à sucre; il n’est pas probable qu’elle y ait réussi.

Je ne dois pas oublier la partie centrale de l'empire. Elle est soulevée, si je puis ainsi dire, par plusieurs chaînes de montagnes qui, semblables aux rayons d’un cercle, partent de points différens,, et vont aboutir à un centre commun. À mesure que ces chaînes s’enfoncent dans le pays, les plaines des vallées s'exhaussent, et par conséquent leur température décline. Entre le 32e et le 34e parallèles, on trouve des étés à peine aussi chauds qu’en Angleterre, et des hivers moins froids peut-être qu'en Norwége, mais aussi chargés de fri- mats. Les neiges se maintiennent durant trois ou quatre mois; toutes les rivières sont gelées; les hommes à cheval, les chameaux avec leurs bagages les peuvent traverser sur la glace. On dit que la plaine de Ghazna (lat. 330,30’), qui fait partie du plateau central, est la plus froide du royaume.

Peu de végétaux de l’Inde habitent le Caboulistan; ceux de l’Europe au contraire y abondent. La Vigne, le Pécher, l’Abricotier, etc., y viennent sauvages, et paraissent indigènes comme dans l'Asie mineure. Les arbres dominans dansles mon- tagnes sont plusieurs espèces de Pins, dont un produit des cônes plus gros que des artichauts, et des graines aussi volu- mineuses que celles du Pistachier (1), des Cèdres, un Cyprès d’une hauteur prodigieuse , et plusieurs espèces de Chênes.

(1) C’est peut-être le Pinus pinea.

390 GÉOGRAPHIE BOTANIQUE.

Le Noyer, le Pistachier, le Thérébinthe habitent aussi les montagnes. Elphinstone croit se rappeler qu’il y a vu le Houx, le Bouleau , le Coudrier. Dans les plaines incultes, les arbres les plus communs sont le Mürier, le Tamarin, le Pla- tane, le Peuplier, et plusieurs espèces de Saules. La culture de la Canne à sucre, du coton, de l’indigo, du melon, du Sorghum spicatum et du Sorghum vulgare, du Sesamum orientale, du riz, n’est pas rare dans les pays chauds. Celle du blé, de l’orge, du maïs, de la betterave, de la carotte, et de beaucoup d’autres plantes potagères, a lieu partout il existe un peu d'industrie et une terre productive.

Ces notions vagues incomplètes éveillent notre curio- sité sans la satisfaire. La flore de l'empire du Caboul nous est encore moins connue que celle de la Chine.

Avant de passer à la Perse, je dirai un mot des contrées qui s'étendent à l’ouest et au nord-ouest, depuis les monts Paropamises jusqu’au 41e degré, et qui comprennent le pays de Balkh, de Maouer, la Boukharie , le Kharisme, etc. Déjà le climat n’est plus assez chaud pour lPOlivier ; mais un grand nombre de végétaux ligneux qui se groupent autour de lui dans la zone de transition se montrent encore sauvages cultivés, selon les localités. Ces régions offrent un singulier assemblage de plaines et de montagnes, de steppes herbeuses et de steppes arides; stériles, sablonneuses et souvent salées, de terres médiocres et de terres d’une admirable fertilité. Dans la morte saison souvent toutes les eaux gèlent; les ca- ravanes träversent alors les rivières sur la glace. Dans l’hiver de 1820 à 1821, le baron de Meyendorff, envoyé par la cour de Russie en ambassade à Boukhara, y vit baïsser le thermo-

GÉOGRAPHIE BOTANIQUE. 391

mètre jusqu'a 12 ou 13 degrés sous zéro, quoiqu’en général la saison fût très-douce. La chaleur des étés compense le froid des hivers; elle est si forte et si prolongée qu’elle des- séche la plupart des cours d’eau.

Les cantons de Hérat, Dhei-Molla, Khiva, Boukhara, SA marcande, etc., entourés de déserts, ressemblent aux belles oasis de l'Égypte. Nulle part la population n’est plus nom- breuse, la culture plus soignée, la végétation plus productive. Les jardins et les vergers, qui sont très-multipliés, nourrissent une grande variété d'arbres fruitiers, parmi lesquels on re- marque le Grenadier, le Pistachier, le Figuier, qui donnent des fruits exquis. Il y a de grandes plantations de Morus alba et {atarica. On cultive le Cotonnier, l’Indigotier, le Sé- same, le Sorghum saccharatum, le riz et tous les autres grains et légumes de l’Europe.

D’après Falk, les arbres et arbrisseaux vulgaires de la Bou- kharie sont les Bi tercbinthus, Elæagnus angustifo- la, Ulmus campestris ex effusa, Cratægus oxyacantha, Pyrus aria et aucuparta, Mespilus cotoneaster, Spiræa crenata , Rosa pimpinellifolia, Capparis spinosa , Clema- ts orientalis, Betula alba, Populus alba.

Les steppes produisent en abondance des T'amarix , l 4- mygdalus nana, le Calligonum polygonoïdes, et un vbs de petite taille qui a des feuilles caduques semblables à celles du Melèze, On ne sait pourquoi Falk est tenté de le prendre pour lÆbces ortentalis, et Pallas pour le Juniperus lycta ou sabina.

Dans la partie méridionale de la Boukharie, le P/atanus orientalis devient un arbre colossal.

392 GÉOGRAPHIE BOTANIQUE. La Perse et les provinces Caucasiennes jusqu'au T'érek.

Nous avons vu que la côte duBéloutchistan étoit séparée de l’intérieur du pays par des chaînes de montagnes. Il en est de même de la côte de la Perse. Elle forme depuis les monts Buskurd, limite du, Béloutchistan, jusqu'aux bouches de l’Euphrate, une lisière de sable.dont la largeur varie entre dix et trente lieues, selon que la base des montagnes se rapproche ou s'éloigne de la mer: telle est la partie maritime des, provinces .du Kerman, du: Farsistan et du Khouzis- tan: excessive chaleur de cette, côte lui a valu le nom de Guermmsér ou pays/chaud.

Selon Scott - Waring, cité par, Morier, la température atteignit..en. juillet 1802 +.45°,5, entre Chiraz et Firuz- Abad:.et selon Morier lui-même, elle s’éleva en juin 1808 à 379,77, entre Chiraz-.et Bouchyr._Les observations faites à Bouchyr par le docteur Jukes, portent la moyenne de juillet 1808 à.33°,27, son rraxunum à -+.36°,6 et le r1- némumdenoyembreetdes quinze premiersjours de décembre 1807, à 150,3..M. de Humboldt. estime que la tempéra- ture. moyenne de cette ville s'élève à. +.250,5.: cette éva- luation n’est probablement qu'approximative. Quoi qu'il en soit, il résulte des faits connus que la température est très- élevée sur tout:le-littoral. Elle le seroit. plus'encore si des rosées-bienfaisantes ne-tempéroient en, quelques lieux l’ar- deur de l'été. Ces rosées,sont si abondantes à Bouchyr, qu’au lever du soleil la-terre est trempée comme après une forte

pluie.

GÉOGRAPHIE BOTANIQUE. 393

al végétation est loin d'approcher , pour la richesse, de celle qu’on remarque dans quelques parties du Béloutchis- tan. Les seuls arbres dont il soit fait mention, sont l’Oranger, le Grenadier et le Dattier. Toute la portion de la lisière qui dépend de la province de Kerman, est un sable salin, lequel ne produit que des dattes d’une qualité très-inférieure.

Les montagnes occidentales de la Perse se projettent vers le nord-ouest, bien au-delà des bouches de l’'Euphrate. Elles laissent sur leur gauche la partie septentrionale du Khou- zistan, pays fertile, la Canne à sucre étoit anciennement cultivée; sur leur droite, le Louristan, le Kourdistan oriental et l’Aderbidjan; et elles se rattachent aux montagnesdel’Ar- ménie , entre le lac de Van et le mont Ararat. Chemin fai- sant, elles envoient des chaïînons à gauche et à droite : les premiers se confondentavec les montagnes de l'Asie mineure; les autres en général se dirigent vers le sud-est, s’abaissent insensiblement, et finissent par se perdre dans les déserts de sable situés à l’orient de la Perse. Jadis ces montagnes étoient couvertes de grandes forêts, aujourd’hui les arbres y sont clair-semés ; ce sont des Bouleaux, des Cyprès, des Chènes et surtout le Quercus infectorta , des Lentisques, etc. Il y a d’abondans pâturages, principalement dans les montagnes septentrionales.

Le littoral du golfe Persique, jusqu’à la base des mon- tagnes, a évidemment une température et une végétation équatoriales. De l’autre coté des montagnes on entre dans la zone de transition. Le climat, la végétation, l'aspect du pays changent. Le soldes plaines s’exhausse, et forme un vaste plateau traversé ça et par de petites chaînes de collines.

Mém. du Muséum. 1. 14. 5t

394 GÉOGRAPHIE BOTANIQUE:

Le Henné, l'Oranger, le Citronnier; le Dattier viennent à l’est des montagnes occidentales jusqu'au 30e parallèle envi- ron, C’est au nord du lac salé de Baghtéghian, sur le sol florissoit Persépolis, que le Dattierse montre pour la dernière {ois. Sous la même latitude, on ne le voit pas à Chiraz, situé à l’ouest des montagnes, parce que cette ville est déjà très- élevée au-dessus de la lisière de sable. L’Oranger y réussit encore ; l'Orme , le Coudrier, le Pin, le Cyprès y trouvent le climat tempéré qui leur convient. Dans les mois de juillet et d'août le thermomètre s'élève souvent à trente qua rante degrés; mais en hiver il ÿ a des journées fraiches, et quelquefois la neige blanchit la terre.

A mesure qu’on approche des monts Elboursou desrives du Phase, la saison du repos, devenant graduellement plus longue et plus froide , resserre les autres saisons dans des limites plus étroites. Les conquêtes hivernalessont très-sensibles à Gachan, Kermanchäh, Hamadan et Koüm (lat. 34° 35°). A Téhéran le froid est vraiment rude ; il l’est plus à Casbin, et plus en- core à Tauris. Ker-Porter, qui séjourna dans cette dernière ville en décembre 1818, remarque que le thermomètre oscilloit constamment entre 10 et 20°: c’est la mesure ordinaire des hivers de Pétersbourg. Il n’est pas rare que des voyageurs, surpris par la nuitet assaillis par des tourbillons de neige que soulèvent les vents furieux du nord-est, pé- rissent de froid sur les routes. Au commencement de mars les frimas couvrent encore la terre.

Aux hivers rigoureux de l'intérieur du pays ‘succèdent des étés aussi chauds que ceux de la zone torride. À partir des premiers jours de juin jusqu’àlla fin d'août, une tempéra-

GÉOGRAPHIE BOTANIQUE. 395

ture rarement au-dessous de + 300 et quelquefois de + 40° rend le séjour de Téhéran si fatigant , que toute la popu- lation riche abandonne la ville et va chercher sur les hau- teurs un climat plus tempéré.

Dans l'immense pays. compris entre les montagnes méri- dionales du Kerman etles monts Elbours et Turuck, voisins de la mer Caspienne, jamais d’abondantes rosées ; et depuis mars jusqu'en décembre;jamais une goutte de pluie. Durant cette longue période; l'atmosphère conserve toute sa trans- parence; aucune vapeur ne se forme àla cime des montagnes ; le ciel est constamment pur et brillant. L’acier le plus poli, disent Chardin et d’autres voyageurs, exposé à l'air à quelque heure que ce soit, ne prendroit pas la moindre tache de rouille, tant la sécheresse est grande (1). Sous de telles influences, il ne peut exister ni sources abondantes, ni grands fleuves; et si l’on considère que l’eau et la: terre sont souvent chargées de sel, on concevra que le sol ne doit produire qu’une végé- tation misérable. C’est en effet ce qui a lieu dans la majeure partie de l'intérieur de la Perse. Que l’on se représente un plateau sablonneux, aride, coupé çà ‘et par des chaines de collines-pelées, d’où s’échappent de petites rivières qui dis- paroissent dans les sables non loin de leur origine; au bord de ces eaux courantes un terroir fertile, quand par hasard il n’est pas imprégné de.sel, et de distance en distance un village ou même une ville;. partout ailleurs un sol désert, des herbes chétives et rares, quelques broussailles, des buissons épineux, mais pas un arbre.

(1) Il ne faut pas prendre ces expressions dans toute leur rigueur; il y a de la

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rosée, puisqu'il y a de la végétation.

396 GÉOGRAPHIE BOTANIQUE.

Derrière le rideau des monts Elbours ; au, bord de la mer Caspienne, le Ghilân et. le Mazandéran forment, une.étroite lisière parée de tout le luxe végétal que;comportent les, lati- tudes et le climat. Des étés chauds sans. être brülans,, des hivers tempérés,. une athmosphère. toujours humide, des pluies abondantes, un. sol très-bas, bien arrosé, excellent, favorisent le développement. d’une; multitude de végé- taux | | Les hautes Ru teue du Mazandéran sont tout-à-fait nues; les montagnes inférieures etune partie, de la plaine sont cou- vertes de bois superbes et très-serrés. Les. forêts s'étendent depuis. la frontière occidentale du Ghilän j jusqu'à celle. du Khorazän. On ÿ remarque le Charme, Je. Hêtre, l'Orme, des Chênes, des Erables,le Platane,le Frêne àfleurs,leC Ma le Tilleul, le Cor nouiller, le Sorbier, plusieurs espèces d’4- cacia, etc. Sous les voûtes épaisses du feuillage croissent: le Sureau, le Buis, le Sumac et une quantité prodigieuse d’arbris: seaux, de lianes et. de fougères. Le sol,;garanti de l'action directe de la lumière, s’engraisse perpétuellement de la dé- pouille des végétaux. et ne se fatigue pas de produire.

Aux arbres forestiers du Mazandéran se mêlent l’Granger et le Citronnier. Ils sont cultivés. dans les plaines avec le Henné, la. Canne : à sucre, le Caroubier, l Olivier, le Figuier, la Vigne, le; riz, le coton, et tous les arbres fr uitiers. du Pont et. del Europe.

On a remarqué qu äl n'y avoit ni Pins ni, Sapins dans, le, Mazandéran : peut-être, V absence de ces arbres tient-ellerà la,

chaleur du climat, qui s'oppose à ce qu'ils croissent.Sur, les, montagnes Re età aridité des hautes | MAORIASRES qui repousse toute végétation. bon SET Lo

GÉOGRAPHIE BOTANIQUE. 397

À l’ouest, entre les montagnes du Ghilân et la chaine occi- dentale, est PAderbidjan, partie la plus septentrionale de la Perse. Le pays test élevé ; il y a dés vallées et des plaines, des landes, des sables arides, de gras pâturages et grand nombre derivières. De même qu’au Ghilân, climat est très-humide, les pluies et lés neiges sont abondantes, mais l’été est moins chaud , et l'hiver est plus long et plus froid. Le Pistachier, le Figuier, la Vigne, le Mürier ne réussissent que dans quelques stations privilégiées, telles que les belles plaines arrosées par la rivière de Koï. Du reste, quand le sol est de bonne qua- lité, la végétation égale celle des pays tempérés les plus favo- risés. Des arbrés d’une admirable venue embellissent les campagnes; le voisinage des villes $’annonce par dés planta- tions de Peupliers: les récoltes se composent de riz , de lin é de garance, de tabac et d’excellens fruits.

Passons de PAderbidjan dans les provinces situées au pied du Caucase. Au midi, le sol est peu élevé, le climat est très- doux : nulle part la Nature ne s’est montrée plus libérale; de même que dans le Pont elle a répandu avec profusion des ri- chesses végétales qu'elle n’a accordées à l’intérieur de la Perse qu'avec une parcimonieuse économie. Tiflis, placé à distance à peu près égale dela frontière septentrionale del’ Aderbidjan et ducentre delachaînecaucasienne, n’a presque point d'hiver. En décembre 1771, Guldenstædt vit encore quelques plantes her- bacées en fleur dans les campagnes; à lafin du mois iltomba un peu de neïge. Janvier 1772 fut très-doux, et dès le milieu de février les arbres précoces fleurirent. Au voisinage du Caucase, la température subit un abaissement considérable. Le sol élevé de l’Imérétie ne permet plus la culture des végétaux

398 © GÉOGRAPHIE BOTANIQUE.

qui, tels que le Pêcher, le Mürier, etc. ‘demandent de la chaleur pour mürir leurs fruits; tandis que danslà Gourie ( lat 4o° ), province basse à extrémité ’orientalé la mer Noire , non-seulement le Pêcher et le Mürier viennent très- bien, mais encore le Citronnier , TRE et NOTA comme on l’a vu précédemment.

Le Caucase, dont les sommités revêtues de neiges perma- nentes sont plus élevées que le Mont-Blanc , n’arrête point la puissance expansive de la zone de transition, comme je le montrerai tout à l’heure. Une des montagnes principales de cette chaîne, le Kasbek, s'élève à 2408 toises, selon MM. Par- rot et Maur. de Engelhardt. Ces deux savans y indiquent ainsi qu'il suit les lignes d'arrêt supérieures des végétaux les plus remarquables : 45o à 550 toises de hauteur perpendiculaire au-dessus de la mer pour le Quercus robur et l’Hippophaë rhamnoïdes ; 912 pour le Pinus sylvéstris ; 1 020 environ pour l'orge et l’avoine cultivés; 1000 à 1200 pour le Jur- perus oblonga, le Betula alba et V'4zalea pontica; 12 à 1300 pour le Soëbiis aucuparia et le Salix capræa; 13 à 1400 pour le Rhododendrum caucasicum, les Vaccinium myrtillus et vitis idæa , etc. Enfin, ils fixent à 1650 toises la limite des neiges permanentes du Kasbek ;'et, concluant du particulier au géneral, ils assignent cette hauteur à Ja limite des neiges de toute la chaîne du Caucase.’Il seroit hors de place de reproduire ici les raisonnemens de MM. Parrot et Engelhardt ? à PAPpU de leur opinion; je me bornerai à dire qu'on ne sauroit guère douter que, même sous des latitudes semblables ét dans des stations très- -rapprôchées, des causes locales ne fassent varier plus moins la limite des neiges

GEOGRAPHIE BOTANIQUE. : 399 perpétuelles. C’est ce qui.arrive aussi pour les lignes d'arrêt des végétaux. ee :

Les principaux arbres ou arbrisseaux que produisent les provinces. situées au midi du Caucase sont les RAus coti- nus coriaria , Paliurus australis, Ziziphus vulgaris, Juglans regia pterocarpa, Amygdalus communis persica.,, Punica granatum , . Philadelphus coronarius, Diospyros lotus, Tamarix gallica, Laurus nobilis, Ficus carica, Planera Richardi, Platanus orientalis, Celts australis—Tournefortu, Carpinus. orientalis, Quercus ibe- rica , Pinus! laricio.;, Abres ortentalis, etc: À ces végétaux, qui tous sont propres à la zone de transition, se mêlent d’autresespèces.indigènes en Europeou en Tartarie, que nous retrouverons bientôt dans les contrées au nord du Caucase.

La zone de transition finit en Circassie, par 44°, sur les rives du. Térek. Près de ce fleuve, on trouve encore dans quelques. jardins l’Olivier ainsi que le Figuier, le Pistachier et le Grenadier. De ces quatre arbres, le Figuier est le seul dont. les fruits arrivent à parfaite maturité.

: Généralement parlant, l’été.est chaud, et l'hiver tempéré dans la-partie de. la Circassie comprise entre le Caucase et le Térek ;. toutefois il y a detemps à autre des froids passagers très-violens..Guldenstædt assure, d’après ce qui luia été dit

-sur.les lieux, ique de 1768 à 1773 le r2n71mum de la tem- pérature à/Kisljar fut 27°,3, et Falk, voyageur très-éclairé, dit qu'à Mosdock l’hiver.est très-rude , quoique de courte -durée.! Si ces, faits sont.exacts, comment le Figuier, le Grena- dier, le Pistachier, et surtout l’Olivier, peuvent-ils passer la froide saison;sans abri? Cependant Falk affirme que l’Olivier

400 GÉOGRAPHIE BOTANIQUE. !

supporte très-bien l'hiver en plein air. Le Cäprier vient sau- vage sur les bords du Térek, on y cultive le Cotonnier her- bacé, la Vigne, le Pêcher, etc., le riz et autres grains. Les espèces sauvages qui composent les forêts au nord du Cau- case, sont pour la plupart indigènes dans la zone tempérée; celles de la zone de transition sont er petit nombre. Les unes et les autres croissent également au midi du Caucase. Voici les plus remarquables : Ulrnus campestris effusa, Mo- rusitatarica , Quercus robur, Carpinus: betulus , Fagus sylyatica ,.Castanea vesca, Taxus baccata, Fraxinus excelsior, Tia europæa, Elæagnus angustifola, Pyrus salicifolia— pyraster malus cydonia communs , Prunus: domestica armeniaca cerasus, etc. -

La Babylone, la Mésopotamie , la Palestine, la Syrie et l'Asie mineure.

Les sables de l'Arabie s’enfoncent entre l’Irak-Araby à l’est , et la Palestine et la Syrie à l’ouest, jusqu'au 34e degré, le sol, coupé par des chaînes de montagnes, offre des rivières nombreuses et des vallées fertiles. Ces sables sont moins déserts et moins nus que ceux de l'Arabie. Le Tigre, l’Euphrate , l’Oronte et leurs affluens entretiennent sur leurs rives une fraîcheur qui favorise la végétation. et le voyageur rencontre une bourgade, ou une: ville ; mais à quelque distance des eaux courantes le sol.est. d’une stéri- lité complète. E

Le Dattier remonte les bords de l'Enphrate et. ne Tigre. À

GÉOGRAPHIE BOTANIQUE. hot l'est ilgagne les‘plaines situéesientre Bagdad (lat. 330 19) et Kermanchäh; au nord'il s’avance jusqu’à Tekrid par 34° 40"; à l'ouest il répand isonrombre sur les ruines de Palmyre , ét pénètre par la Palestine et la Syrie jusque sur les plages de la Méditerranée.

Par une circonstance particulière ‘au climat de Bagdad, on ne peut y cultiver le Henné; le Bananier ét plusieurs: autres végétaux de la zone chaude; qui croissent ailleurs sous des latitudes plus élevées. Ce n’est pas que la tempéräture de l’été soit trop foible:-dans cette saison la chaleur est excessive et sans relâche. On dit:même que le thermomètre monte à plus de So degrés durant le temps; heureusement très-court, le samiel répand la désolation et la mort; mais én HiVEN la température tombe quelquefois à— 2°,5, et peut-être plus bas, puisque Niebubr a vu pendant son séjour à Bagdad, en février 1765, de la glace de deux doigts d'épaisseur. Ces froids instantanés que supporte l’Oranger suflisent pour repousser le Henné. Ainsi Bagdad, malgré sa haute température moyenne, que Beauchamp estime, peut-être à tort, à +23°,2, n’a que la végétation de la limite septentrionale de la zone de transition.

Dépuis Bagdad jusqu’à Mossoul (lat. 360 20’) les bords du Tigre sont couverts de Saules et de Concombres dans un espace de deux cents pas. Au-delà de cette étroite lisière, le'sol n’est qu'un sable aride et nu.

* La Palestine et la Sÿrie méridionale, développées en amphi- téâtre aux bords de la Méditerranée, offrent un des plus re- marquables exemples du rapprochement des végétaux des pays chauds et des pays tempérés. On y voit le Dattier, la Canné àsucre,lé Bananier, le Henné, l’Oranger, le Citronnier

Mém. du Muséum. 1. 14. 52

402 GÉOGRAPHIE BOTANIQUE.

le Pistachier, l'Olivier, le Caroubier, le Cordia myxa, le Guilandina morinda, le Tamarindus indca, le Melia azedarach, les Acacia nilolica et farnesianæ, avec presque tous les arbres forestiers de la Grèce et de Pltalie et tous les arbres fruitiers de l’Europe. Chaque espèce s'établit selon ses besoins sur les basses ou hautes plaines, sur le penchant des montagnes ou sur leur sommet.

Les montagnes de l’intérieur de la Palestine méridionale forment deux chaînes qui se portent concurremment du midi au nord. Dans la partie basse de la vallée’est le lac Asphal- tique qui recoit les eaux du Jourdain. La rive occidentale du lac est bornée par des montagnes äâpreset stériles. C’est à leur pied que Hasselquist trouva le Solarzwmisodomæurm, dont le fruit, piqué par des vers, conserve sa couleur, mais ne contient plus que de la poussière (r). La rive opposée est très-fertile et couverte en partie de grandes forêts. J. L. Burck- hardt y remarqua des Gommiers ( Æcacia Mimosa) et un arbre de la famille des Apocynées, que les Arabes nom- ment ochejir, et qui, selon M. Delile, est l’Z/sclepias procera de la zone équatoriale.

Au nord du lac, le long de la rive orientale du Jourdain, un pays montueux , élevé de plus de 120 toises au-dessus du

{) Selon J. L. Burkhardt ; les Arabes racontent qu'aux environs du lac Asphal- tique ou mer Morte, il ya une espèce de:Grenadier qui produit un fruit dans lequel on ne trouve que de la poussière quand.on l’ouvre,.et ils prétendentque c’est le Pommier de Sodéme. D’autres nient l'existence de cet arbre. Hasselquist mérite toute confiance ; il rapporte naïvement ce qu'il a vu , et il en donne une explication naturelle. Au reste , il n’est pas impossible que ce petit phénomène se reproduise

dans plusieurs végétaux.

GÉOGRAPHIE BOTANIQUE. 4o3

niveau des eaux du fleuve, présente des points de vue déli- cieux et une richesse de végétation peu commune. Les col- lines produisent en abondance des Chènes, des Pins, l'Olivier sauvage, etc. Les rivières qui versent leurs eaux dans le Jour- dain cachent leur cours sous le feuillage des Platanes , des Amandiers, des Oliviers, des Lauriers- roses, etc. La vallée de Damase eu les rives de l’Oronte ne sont pas moins fertiles.

A défaut d'observations météorologiques, la végétation de la Syrie méridionale nous avertit que la température doit y être peu différente de celle du Caire. fl n’en est pas ainsi de la Syrie septentrionale, de la Caramanie et de l'Anatolie. La variation annuelle de la température croît par l'influence des latitudes plus septentrionales, à laquelle se joignent quel- quefois des causes de refroidissement particulières aux lo- calités. Cette double action est évidente à Halep, par 36°,11". Le Dattier n’y vient pas; on ne conserve le Lawsonta alba et les variétés de l'Oranger et du Citronnier qu'en leur fournissant des abris. Le Myrte et le Laurier-rose ne se main- tiennent que par la culture (1). Cependant le printemps, l'été et l'automne sont très-chauds; en juillet et août le ther- momètre se tient entre + 25 et 28°. De la fin de mai au milieu de septembre, l’ardeur du soleil, que la sécheresse de

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; (1) Malgré l'autorité de A. Russel, j'avoue que j'ai peine à comprendre com- ment les hivers d'Halep seroient assez froids -pour empêcher le Myrte et le Laurier- rose de croître sauvages, quand je vois ces végétaux prospérer sans le secours de la culture en Crimée, en Istrie, en Italie et dans la Provence. Je rappellerai ici ce que j'ai dit précédemment. Le Myrte vient sans abri dans le Cornouailles. Il y a peut-être dans climat d'Halep quelque cause étrangère à l’abaissement de la empérature hivernale qui nuit à la végétation de certaines espèces.

59 *

4o4 GÉGGRAPHIE BOTANIQUE.

l'atmosphère rend plus active , consume la verdure; maïs ces vives chaleurs ne sauroïent compenser les inconvéniens de quarante jours d'hiver, durant lesquels il neige-et il gèle de temps en temps : Alexandre Russel vit trois fois, en dix-sept ans de séjour à Halep, de la glace assez épaisse pour sup- porter le poids d’un homme sans se rompre.

Ce n’est pas une erreur de dire que des causes locales influent sur le climat de cette ville, puisqu’à Smyrne, deux degrés plus au nord , lOranger croît encore avec profusion: Hasselquist y remarqua même quelques vieux pieds de Dattiers, que les hivers avoient épargnés:il ne put en décou- vrir de jeunes. Si je ne me trompe, la latitude de Smyrne indique la ligne d’arrêt de cet arbre équatorial.

Tous les voyageurs remarquent qu'il n’y a pas un seul Olivier sur les côtes, depuis les Dardanelles jusqu’à Sinope. Il ne reparoït qu'au voisinage de cette ville.

La partie centrale de la Turquie d'Asie comprise entre le 35e et le 4oe degrés, est agreste, élevée, coupée par de nombreuses chaînes montagnes, dont la plus considérable est le Taurus. Quoique l’été soit fort chaud, et qu’au mois de juillet il arrive fréquemment que dans les plaines et les vallées le thermomètre monte à + 300, 350 et même 38o, beaucoup de végétaux du midi n'y peuvent réussir, à cause du refroidissement hivernal. La terre ne se débarasse de neige à Erzroûm (lat. 39°5a/) que vers le milieu d'avril; quel- quefois il en tombe encore en juin: il est vrai que cette ville est sur un plateau de plus de 1500 toises d’élévation. À peine trouve-t-on quelques bouquets de bois dans les plaines. Elles furent jadis couvertes de forêts; depuis l’agri-

GÉOGRAPHIE BOTANIQUE. 405 culture s’en étoit emparée: aujourd’hui elles sont presque partout dépouillées et incultes. À voir léur nudité on les croiroit stériles.

En général c’est dans les vallons, les escarpemens et sur les collines et les montagnes que sont confinées les forêts de l'Asie mineure. Les Pins, les Sapins, les Génèvriers occupent les stations les plus élevées; le Larix cedrus, dont le sa- vant M. de La Billardière a fixé la ligne d’arrêt, sur le Liban, à 991 toises, vient aussi sur le Taurus. Il y a beaucoup d’es- pèces de Chènes; aucune contrée de l'Ancien Continent n’en produit une aussi grande quantité; la plupart ne se dépouil- lent jamais de leur feuillage. Le Hêtre domine dans la Cara- manie, la Bythinie, la Paphlagonie, le Pont, la Colchide, beaucoup de nos arbres fruitiers, tels que le Prunier, le Ce- risier , l’'Abricotier , le Pêcher, lAmandier, le Coignassier, le Poirier, le Pommier, le Nèflier, le Sorbier, le Châtaignier, le Noyer, le Figuier, les Müriers blanc et noir, la Vigne crois- sent sauvages au sein des forêts. Sans doute plusieurs sont

_partis de cette terre fortunée pour se répandre en Grèce, en Italie et dans le reste du monde. De vastes espaces sont tout couverts d’Oliviers, de Myrtes, d’Arbousiers, de Téré- binthes , de Lientisques, de Pistachiers, de Lauriers, de Gre- nadiers, etc.

Je donnercis une idée trop incomplète de la végétation de l'Orient, si je ne citois les espèces suivantes. La plupart composent les forêts. (1).

(1) Les noms suivis d’un astérisque (*) sont ceux des espèces qui, jusqu'ici, n’ont point été observées en Europe ou en Afrique.

406 GÉOGRAPHIE BOTANIQUE.

Pinus halepensis sylvestris tournefortu*, Abies ortentalis" taxifolia, Larix cedrus*, Juriperus dru- pacea* fœtidissima * phæœnicea, Cupressus semper- vtrens, Taxus baccata, Betula alba?— pontica*, Quer- cus robur lex coccifera pseudococcifera ri- gida* infectoria* liban“ haliphleos* tourne- forti* ægilops esculus, F'agus sylvatica, Castanea vesca, Ostrya vulgaris, Carpinus betulus orientalis, Populus alba nigra tremula euphratica", Salix babylonica monandra alba fragilis, etc.; Pla- tanus ortentalis acerifolia* cuneata, Liquidambar tmberbe*, Celtis australis tourneforti , Ulnus campes- tris effusa, Osyris alba, Elæagnus angustifolia , Vitex agnus , Fontanesia phyllireoïdes*, Fraxinus ornus excélsior rotundifolia, Arbutus unedo andrachne, Diospyros lotus, Styrax officinale, Tamarix oriental, africana germanica gallica , Sambucus nigra, Cornus masculæ, Pyrus sorbus aucuparia elæa- grifolia torminalis salicifolia aria, etc.; Cra- tægus trilobata, Azarolus tanacetifolia, etc. ; Prunus apium cerasus padus, etc.; Amygdalus incana ortentalis®, Mespilus germanica, Mimosa agrestis” stephaniana julibrisin”, Cercis siliquastrum, Ceratoria siliqua, Paliurus australis, Ziziphus vulgaris, Ilex aqui- folium , Juglans regia*, Acer monspessulanum hete- rophyllum", etc.

L'Olivier, le Térébinthe, le Grenadier, le Laurier AL lon, le Laurier-rose, le Myrte, le Figuier, la Vigne sauvage suivent les bords de la mer Noire par le Pont, la Mingrélie,

=

GÉOGRAPHIE BOTANIQUE. 405

la Colchide, et vont former une colonie jusque sur les côtes de la Crimée, par 440 à 450 de latitude. Sous ces parallèles la température la plus basse atteint à peine 6°; mais de l’autre côté des montagnes qui défendent cette contrée des vents du nord, l'hiver est si dur, qu’il semble qu'on se soit rapproché du pôle de 4 ou 5 degrés.

La Méditerranée partage la zone de transition en deux bandes, l’une septentrionale, l’autre méridionale. Examinons

d’abord celle-ci.

L'Egypte et la Barbarte.

Depuis la mer Rouge jusqu’à l'Océan atlantique, et depuis le tropique du Cancer jusqu’à la Méditerranée, la majeure partie du sol africain n'offre que des déserts parsemés d’oasis.

Beaucoup de sources ne donnent que des eaux saumâtres. Les rivières et les torrens arrivent rarement jusqu'à la mer: ils sont bus par les sables ou taris par les chaleurs. Il a d'autre cours d’eau navigable que le Nil. Les terres d’allu- vion que les débordemens périodiques de ce fleuve déposent sur sesrives et sur les plaines de l'Egypte inférieure, les collines du littoral de la Cyrénaïque, quelques cantons du Fezzan, la partie occidentale de la Barbarie occupée par la chaîne de l'Atlas et ses ramifications, sont presque les seules contrées productives. Leur fertilité est admirable.

La température hivernale des côtes descend jasqu he 70,5 à Alexandrie, Rosette et Damiette, mais en général elle os- cille entre + 15 et 189.

408 GÉOGRAPHIE BOTANIQUE.

À quelque distance de la mer, le climat des plaines est brûlant dans toutes les saisons. Cependant il arrive quelque- fois en hiver que les vents violens du nord. font tomber momentanément la température à 6,4 5,+2°, et même à zéro, sous des latitudes voisines du tropique.

Au Caire (lat. 30° 2’), la moyenne de l’année est + 22°,4; de l’hiver, + 14°,7; du printemps, + 23°,1; de l’été, + 20°,5 ; de l'automne , + 21°,9; du mois le plus chaud, + 29°,9; du mois le plus froid, + 13°,4.

A Alger ( lat. 36048" ), la moyenne de l’année est + 21°,1; de l'hiver, + 16°,4; du printemps, + 18°,7; de l’été, + 26,8 ; de l’automne, + 22°,5; du mois le plus chaud ,+ 28°,2 ; du mois le plus froid + 13°,4.

A l'occident de la mer Rouge est l'Egypte, spacieuse vallée bornée par des montagnes et des déserts. À l’époque des fortes chaleurs, quand , pour la première fois, on aborde dans cette contrée si. renommée pour sa fécondité, on éprouve une grande surprise; l’œil attristé n’aperçoit sur une vaste plaine terminée par des montagnes blanchâtres et nues que des herbes desséchées et quelques arbres épars. Au solstice

’été commence la crue du Nil. Vers l’équinoxe d’automne les campagnes inondées semblent un grand lac du fond du- quel s'élèvent çà et des Dattiers, des Figuiers, des Zcacta, des Saules, des T'amarix , etc. Aux approches du solstice d'hiver, les eaux se retirent peu à peu, et la végétation s’em- pare successivement des places qu’elles abandonnent. Sur ce sol humide et vaseux, des récoltes superbes ne coûtent guère que le soin de répandre la semence. Tous les grains sont mürs avant le mois de mai, temps le retour de la chaleur

GÉOGRAPHIE BOTANIQUE. 409

et de la sécheresse détruit la verdure. A la fin de décembre et au commencement de janvier les arbres se dépouillent de leurs feuilles: elles ne sont pas encore toutes détachées que déjà les nouvelles se développent.

Les vapeurs qui s'élèvent de la Méditerranée retombent en pluie sur le littoral; mais dans l’intérieur il n’y a que des ondées foibles et rares. Les nuages chassés par les vents du nord vers les hautes montagnes de l'Afrique et dissous dans l’athmosphère embrasée de la Haute-Égypte, passent ina- perçus. Rien n’altère la transparence du ciel. «Que direz-vous, écrivoit Hasselquist à Linné, quand je vous apprendrai qu'il y a des arbres qui subsistent depuis six cents ans, sur lesquels il n’est pas tombé six onces d’eau. » La contrée ne seroit pas habitable en été, si la brise de mer, accompagnée de rosées abondantes, ne tempéroit l’ardeur de l’atmosphère.

Le voyageur peut errer plusieurs jours daus les déserts de l'Égypte, de la Nubie, de la Lybie, du Fezzan et de la partie septentrionale du Bournou, sans trouver une goutte d’eau ni la moindre trace de végétation. Le sol est formé quelquefois de cailloux et de gravier, mais plus souvent d’un sable cal- caire mouvant, qui se couvre d’efflorescences salines. On ob- serve à sa surface des coquillages, des éponges marines, des troncs d'arbres pétrifiés : tout atteste ici les anciennes révolu- tions du globe. De loin à loin des chaïnons de petites mon- tagnes calcaires tout-à-fait dépourvues de terre végétale cou- pent ces plaines arides dans différentes directions. Quelques cantons, que l’eau du ciel mouille pendant l'hiver, produi- sent dans cette saison une végétation qui suffit à la nouriture de nombreux troupeaux ; mais dès que les fortes chaleurs re-

Mém. du Muséum. + 14. 53

410 GÉOGRAPHIE BOTANIQUE.

viennent, toute apparence de verdure disparoit. Comment la végétation résisteroit-elle à une température atmosphérique qui s'élève quelquefois à + 50°? Les lieux bas, le lit des torrents l’humidité séjourne, offrent différens arbustes et arbrisseaux, tels que les T'amarix gallica, africana, et ortentalis, le Caprier, des Cassia, des Acacia, des Mi- mosa, etc. Les terrains salés développent des plantes épi- neuses et dures: des Salsola, des Traganum, des Calligo- num, et des plantes grasses à feuilles épaisses et succulentes: des Salicornia, les Mesembrianthemum copticum, cris- tallinum er biflorum ; Vorganisation de ces dernières permet- qu’elles retiennent dans leur tissu une humidité abondante, même au temps de la plus grande sécheresse. Ces plantes sont broutées par le Chameau, modèle de résignation et de sobriété. Enfin les oasis que des sources d’eau vive arrosent, iles fertiles au sein d’une mer de sable, nourrissent le Dat- tier, le Doûm ou Cucifera thebaïca, qu’on retrouve jusque sur les côtes du golfe de Benin, {Acacia vera, et autres espèces du même genre dont on retire la gomme, et un arbre de la famille des Conifères, que plusieurs voyageurs ont pris pour un If, mais qui est probablement une espèce de Juniperus ou de Thuya. On y cultive l’'Oranger, le Ci- tronnier, le Bananier, l’Olivier, le Grenadier, le Péêcher, et autres arbres fruitiers, le riz, l'orge, le froment, etc. L'Egypte produit encore le Zzziphus spina christi, le Salpadora persica, le Vitex agnus castus Asclepias gt- gantea,le Nérrum oleander , etautres Apocynées ligneuses; le Ficus sycomorus, les Acacia gummifera nilotica farnestana lebbeck albida seyal heterocarpa

GÉOGRAPHIE BOTANIQUE. hit

senegal, le Mimosa habbas ou polyacantha, le Cactus opuntia, etc. On cultive dans quelques jardins du Caire les Salix babylonica, ægyptiaca et subserrata, les Populus alba et rnigra,le Cupressus sempervirens,le Cassta fistula, le Tamarindus indica, \ Annona squamosa, ete., et notre Orme commun qui n’y atteint que la hauteur d’un arbrisseau. Autrefois le Nelumbrium speciosum étalon à la surface des eaux du Nil ses larges feuilles et ses fleurs magnifiques : il a disparu. On en voit encore la représentation sur les ruines des monumens antiques. Cette belle plante, indigène dans les Indes orientales, étoit-elle étrangère à l'Egypte, et ne s’y con- servoit-elle que par la culture? Cela est probable.

Les montagnes peu élevées de la Cyrénaique produisent en abondance le Caroubier, l’Olivier, le Myrte, le Lentisque, VArbousier, le Juriperus phænicea; les sommités sont re- vêtues d’épaisses forêts d’un T’hwya, qui sans doute est le Fresnella fontanesit (Thuya articulata, Desf.). Les Chènes si multipliés dans l’Atlas, le Dattier et le Cactus opuntia manquent ici, A |

L'Atlas, dont les cimes les plus élevées n’atteignent pas 1200 toises, est composé de deux chaines parallèles, qui courent d’orient en occident, entre le 28e et le 33e degrés. Ces montagnes séparent la Barbarie du grand désert de Sa- hara. La chaine la plus voisine du littoral, rafraïchie par lés vents de mer et par des pluies fréquentes, est couverte de forêts. L'autre chaine, qui confine au désert, est aride et -presque stérile. Quelques larges vallées intermédiaires, arro- sées par un grand nombre de rivières et de ruisseaux, sont d’une fertilité extraordinaire. En été, l’air est si sec et si brü-

53*

ÂAr2 GÉOGRAPHIE BOTANIQUE.

lant dans les contrées les plus méridionales, que les habitans quittent leurs demeures pour vivre à l’ombre des Palmiers. Quoique les plaines de la partie septentrionale soient en général sablonneuses, elles étalent une grande richesse de végétation partout elles ne sont pas privées d’humidité. L'hiver est pour elles la saison dela renaissance dela verdure: une douce chaleur, accompagnée de pluie, presse le déve- loppement d’une multitude de végétaux; les fleurs émaillent les campagnes comme dans nos climats au retour du prin- temps. Mais quand le soleil se rapproche du tropique, les pluies cessent, les rivières setarissent , atmosphère s’embrase, les feuilles des arbres perdent leur fraicheur, les herbes sèchent sur pied.

Les forêts de la Barbarie occupent les gradins supérieurs de lAtlas. Elles sont formées principalement par les Qwercus suber ilex pseudo-suber obtecta coccifera pseudo-coccifera , le Quercus ballota dont les glands doux servent à la nourriture de l’homme, le Pinus halepensis, le Fresnella fontanesii, le Cupressus sempervirèns ; les Juni- perus phænicea et lycia. M. Desfontaines , à qui la science est redevable d’un excellent ouvrage sur la végétation des Etats de Tunis et d'Alger, n’a vu que dans un petit nombre de localités le Qwercus robur, l’Alnus glutinosa, le Populus alba et le Fraxinus excelsior. Les vallons et les collines sont garnis d'Oliviers sauvages, de Prstacia terebinthus —»era et atlantica, \ Arbutus unedo, de Jasminum fruticans, de Laurus hobilis, de Myrtus communis, de Rhus penta- phyllum*— coriaria et autres espèces , de Zzzhus lotus ei spina christé, de J’itex agnus Caslus, de Viburnum tinus ,

GÉOGRAPHIE BOTANIQUE. 413

d'Osyris alba, de Celtis australis, ete. Lies ruisseaux sont bordés de Tamarix gallica germanica africana, de Salix tridentata pedicellata monandra, de Nerium oleander, etc. Le Chamærops humilis abonde sur toutes les collines incultes. Les Pinus pinea et pinaster croissent sur quelques points du littoral. Des forêts de Pirus halepensis bordent les côtes du royaume d'Alger.

La végétation de l'Afrique septentrionale, dont on con- noît aujourd’hui 2100 à 2200 espèces, diffère peu de celle du littoral septentrional et oriental de la Méditerranée. Sur 344 végétaux ligneux , savoir 284 arbrisseaux et 60 arbres en- viron que possède l’Afrique septentrionale, une centaine est propre au pays; 16 à 18 font partie de la flore équatoriale; les autres, c’est-à-dire plus des deux tiers de la totalité, ont été observés dans l’Europe australe ou en Orient , avant ou depuis le voyage de M. Desfontaines en Barbarie, et parmi ceux-ci je compte 39 arbres de haute ou de moyenne taille, Beaucoup de plantes herbacées sont également communes à l'Europe ou à l'Orient. A la vérité elles sont mêlées à un assez : grand nombre d'espèces africaines, mais ces dernières appar- tiennent presque toutes par leurs types génériques à la flore d'Europe.

En résumé il n'y a guère moins de la moitié des espèces, soit ligneuses , soit herbacées, de l'Egypte, de la Lybie et de la Barbarie occidentale, qui ne viennent dans les autres contrées méditerranéennes de la zone de transition.

Les Conifères et les Amentacées fournissent 24 arbres à Y'Afrique septentrionnale ; les Légumineuses, 11; les Térébin- thacées, 5 ou 6; les Rosäcées, 4 ou 5, etc. Le Ricin, qui

414 GÉOGRAPHIE BOTANIQUE.

n’est le plus souvent qu'une grande herbe dans l’Europe australe, devient un arbre sur les côtes méridionales de la Méditerranée.

La proportion des arbres et arbrisseaux aux herbes an- nuelles, bisannuelles et vivaces est de 1 à 6 à peu près.

La proportion des herbes vivaces aux herbes annuelles et bisannuelles est de 7 à 0. Lei la proportion est croissante, tandis que dans les autres parties de la zone elle est décrois- sante. Je crois que cette anomalie est plus dans l'apparence que dans la réalité; elle disparoîtroit probablement si nous possédions la totalité des espèces herbacées qui habitent la chaîne de l'Atlas, car il n’est pas douteux que sur les mon- tagnes le nombre des herbes vivaces surpasse de beaucoup celui des herbes annuelles.

Les plantes recueillies par feu le docteur Oudney, depuis Tripoli jusqu'à Mourzouk , sont , à quelques espèces près, parfaitement identiques avec celles qui ont été observées en Barbarie.

Detoutes les provinces dulittoral africain, la Basse-Egypte est celle qui nourrit le plus de plantes équatoriales ; ce qu’il faut attribuer non-seulement au voisinage de l'Arabie, mais aussi à la présence du Nil, dont les eaux, descendant de hauts pays très-rapprochés de l’équateur, entrainent néces- sairement avec le précieux limon qu’elles charrient un grand nombre de graines, parmi lesquelles plusieurs peuvent se dé- velopper et se reproduire sous le ciel ardent de l'Egypte.

Pour terminer la portion Re de la zone de transi- P

tion tempérée, 1l nous reste à Passer en revue la Grèce,

GÉOGRAPHIE BOTANIQUE. 415

l'Italie, la France méditerranéenne et la Péninsule Hispa- panique.

La Grèce.

La Grèce est très-montagneuse. On estime que les cimes de la chaîne du Pinde ont de quatorze à quinze cents toises. Bernouilli assigne onze cent dix-sept toises au mont Olympe. Ces évaluations peuvent être contestées ; mais ce qui est certain, c'est que la neige se maintient presque toute l’année dans les hautes montagnes. Les plaines les plus méridionales ne sont pas à l’abri des frimats. Dans le Péloponnèse, auprès de Tri- politza, on a vu le thermomètre, au mois de janvier, des- cendre à huit ou neuf degrés sous zéro. Toutefois, dans la presqu'ile , la neige est rare et de courte durée, si ce n’est sur les stations élevées, elle ne fond qu'au retour du printemps. Sans doute des causes particulières influent sur le climat de Tripolitza, puisque le Péloponnèse produit en abon- dance l'Oranger, le Citronnier et même le Cactus opuntia, qui n’est guère moins que le Dattier sensible à l’abaissement de la température. Ce végétal épineux, si commun en Pales- tine et sur les côtes méditerranéennes de l'Afrique, forme des haies de défense dans les campagnes de la Messénie. Il ne paroïît pas que le Dattier habite le Péloponnèse: on en voit quelques pieds aux environs d'Athènes ; ce sont les seuls peut-être qui existent dans toute la Grèce continentale. Sur la côte orientale , l'Oranger et le Citronnier pénètrent par la Béotie, la Phocide et la Thessalie, jusque vers le mont Olÿmpe qui sépare la Macédoine de la Thessalie. C’est pro-

416 GÉOGRAPHIE BOTANIQUE.

bablement le point d'arrêt de ces végétaux ; du moins au- cune des relations que j'ai sous les yeux n’en indique la présence dans la Macédoine et la Thrace, contrées dont le sol, hérissé de montagnes et battu par les vents violens du nord , est couvert en grande partie de forêts semblables par les arbres qui les composent, à celles de la zone tempérée. Le voyageur Hawkins, qui a visité la délicieuse vallée de Tempé, au sud du mont Olympe, et qui a donné la liste des arbres qu’elle produit, n’y a pas trouvé l’Oranger et le Ci- tronnier. À la vérité ils croissent dans l’île de Lemnos, sous la même latitude; mais Sibthorp remarque que le climat n’est déjà plus assez chaud pour faire mürir leurs fruits. L’O- livier réussit encore sur les côtes de la Macédoine , par 41° de latitude.

A en juger par la végétation , les côtes occidentales sont plus chaudes que les côtes orientales. Près de l’Epire, entre le 30e et le 4oc degrés, précisément sous les mêmes latitudes que la vallée de Tempé, Corfou, célèbre par sa fécondité, produit le Cactus opuntia et le Dattier.

Les espèces végétales propres à la zone de transition pas- sent de l’Epire dans les provinces Illyriennes. L’Olivier et le Myrte, l'Oranger et le Citronnier, décorent les rochers ro- mantiques des bouches du Cattaro et les côtes du golfe de Guarnero. L’Oranger et le Citronnier ne vont pas au-delà; l'Olivier , le Myrte, le Laurier avec les Quercus coccifera ilex ægilops , le Carpinus orientals, le Fraxinus ornus, le Pinus pinea , VOsyris alba , le Pistacia terebin- thus, le Capparis spinosa, etc., suivent le littoral jusqu’au fond de Adriatique. Mais cette végétation s'arrête tout à

Tom .114.

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GÉOGRAPHIE BOTANIQUE. 417

coup à peu de distance de la côte, pour faire place à la vé- gétation de la zone tempérée.

La Grèce possède peu de grandes espèces caractéristiques de la zone de transition, qui ne se retrouvent dans les con- irées méditerranéennes de l'Asie, de l'Afrique ou de l'Europe. Les arbres et arbrisseaux les plus communs et les plus re- marquables, depuis le cap Matapan jusqu'au mont Olympe à lorient, et jusqu'aux frontières méridionales de la Dalmatie à l'occident, sont, dans les plaines et sur les collines, Olea europæa, Jasminum fruticans, Phyllirea media et angus- tifolia, Styrax officinale, Arbutus unedo et andrachne, Myrtus communis, Punica granatum, Cerasus lauroce- rasus , Ceratonia siliqua, Cercis siquastrum , Prstacia terebinthus et lentiscus, Ziziphus vulgaris et spina christ, ‘-Paliurus australis, Rhamnus alaternus , Capparis spinosa, Acer monspessulanum, Laurus nobilis, Osyris alba, F'icus carica , Celtis australis, Populus nigra alba tremula —pyramidalis atheniensis, Cupressus sempervirens, Pinus pinea, Juniperus phænicea— macrocarpa—sabina, plusieurs Céstus, etc. Sur le bord des eaux courantes et dans les lieux humides, Platanus orientalis , Sax monandra— triandra fragilis capræa viminalis alba ba- bylonica , Alnus glutinosa, Vitex agnus castus, Nerium oleander. Sur les côtes de la mer, Pinus pinea et pinaster, Quercus ægilops, etc. Sur les montagnes, 4bres taxifolia , Carpinus betulus, Salix retusa (ces trois espèces habitent les plus hautes régions), Pinus sylvestris, Taxus bactata, Quercus robur, Ostrya vulgaris, Fagus sylvatica, Cas- tanea vesca (cette espèce vient dans les régions de moyenne

Méim. du Muséum , t. 14. 54

418 GÉOGRAPHIE BOTANIQUE.

hauteur) , Corylus avellana et colurnu , Populus tremula, Fraxinus ornus, Tilia platiphyllos, Æsculus hippocas- tanum, Pyrus sorbus aucuparia malus communis aria—torminalis, Quercus ilex ballota et coccifera, (ces trois espèces croissent de préférence dans les basses val- lées et même dans les plaines ).

Les Vitex agnus castus, Pistacia terebinthus , Jasmi- num fruticans, Myrtus communis, Ficus carica, Olea europæa , Purica granatum , eic., ombragent les collines de lIstrie.

Les Cupressus sempervirens, Quercus lex , coccifera

et ægilops , Ostrya vulgaris, Carpinus orientalis , Fraxti- nus ornus, Pinus pinea, Rhus cotinus, Capparis spinosa, Osyris alba, Juniperus oxycedrus, Laurus nobilis, etbeau- coup d'herbes annuelles ou vivaces de la flore méditerra- néenne, croissent aux environs de Fiume et de Trieste. __ Ilest à remarquer que les Juriperus macrocarpa, Quer- cus ægilops, Corylus colurna, Populus atheniensis, Salix babylorica, Arbutus andrachne, Æsculus hippocastanum Cerasus vulgaris et laurocerasus, Amygdalus commu- nis, Punica granatum , qui viennent spontanément dans la Grèce et l’Asie mineure, n’ont pas été trouvés à l'état sau- vage à l'ouest de l’Adriatique.

La Sicile, l'Italie , et les provinces méditerranéennes. de la France.

Toutes les circonstances favorables au rapprochement des végétaux du midi et du nord se rencontrent en Sicile. Les

GÉOGRAPHIE BOTANIQUE. 419

gelées sont à peine connues dans les plaines; les plus grands froids ne font descendre le mercure qu’à zéro, et ces froids sont rares et momentanés. En janvier et février , la moyenne est + 10 à 12°; en mai + 25 environ; en août la tem- pérature s'élève quelquefois jusqu’à + 44°, et quand le si- rocco vient à soufller, elle atteint et même dépasse 50. Palerme (lat. 380,6’), l’un des points les plus septentrionaux de la côte, donne pour moyenne annuelle + 16°,77; pour moyenne de l'hiver + 119,31; du printemps + 140,48 ; de l'été + 220,02; de l'automne + 180,97.

Le Sicilien cultive avec plus ou moins de succès, la Canne à sucre, le Bananier, l'Annonier, le Dattier, etc. Les propriétés sont environnées d’Ægape americana, qui forme des haies impénétrables. À côté du Platane, des Peupliers, des Saules, croissent le Cactus opuntia, lOranger, le Citronnier, lOli- vier le Myrte, le Laurier, le Caroubier , le Grenadier, etc. ; l'Arbousier et le 'amarix abondent sur les côtes.

Les dattes des environs de Girgente, situé sur la côte mé- ridionale, sont très-bonnes, mais il est douteux qu’on en récolte de semblables aux environs de Palerme, le Dat- tier se développe mal et reste chétif.

De toutes les montagnes de Sicile, la plus célèbre est l’Etna, dont l’énorme masse volcanique s'élève à 1618 toises. A sa base, qui n'a pas moins de 20 lieues de circuit, viennent tous les arbres fruitiers propres à la zone de transition ; au-delà est la région forestière. On dit qu’elle s’étendoit jusqu’à la cime il y a deux ou trois siècles; il est certain qu'aujourd'hui elle s'arrête à une bien moindre hauteur. Les arbres qu’on y a observés sont plusieurs espèces de Chênes, entre autres le

54,*

420 GÉOGRAPHIE BOTANIQUE.

Quercus robur, et le Hêtre, le Frêne, le Prunier, le Figuier, des Æcacta , et enfin des Pins, des Sapins, des Bouleaux. Ces derniers , qui forment la ceinture supérieure, sont peu nom- breux à l'exposition du sud et très-multipliés à celle du nord. Passé cette région , il n’y a que des herbes et des ar- bustes, parmi lesquels se distingue lÆstragalus tragacan- tha. L'Etna n’a point de neiges permanentes, à moins qu’on ne regarde comme telles les amas de neiges logées dans des crevasses à l’abri du soleil, et qui résistent aux étés les plus chauds , au-dessus de 1440 toises.

Les faits géologiques attestent que la Sicile n’a pas tou- jours été séparée du continent, et que les montagnes qui couvrent une grande partie de sa surface , ne sont que l’ex- trémité méridionale des Apennins. Cette chaîne, interrompue par ledétroit de Messine, reparoit dans la Calabre ; ses cimes les plus hautes sont dans le royaume de Naples. On remar- que en Calabre l’Æpromonte de 800 toises, dans les Abruzzes le Monte-Amaro de 1350, la Majella de 1250, le Monte- Corno de 1600, et quelques autres pics moins considérables. La neige n’est permanente sur aucun sommet. Les Apennins ne sont revêtus d’une riche végétation que dans cette partie méridionale de l'Italie; le reste de la chaîne est en général aride et stérile.

La température de la Calabre , de la Basilicate et de la Pouille est à peu près la même que celle de la Sicile. Les chaleurs de l’été sont insupportables. L'hiver n’amène jamais de gelée. Un grand nombre de rivières et de ruisseaux qui

_ descendent des montagnes, des rosées abondantes, un sol d’une prodigieuse fécondité, entretiennent presque toute

GÉOGRAPHIE BOTANIQUE. 421

l’année, dans la majeure partie de ces contrées, une verdure fraîche et brillante. Les côtes, les plaines et les collines pro- duisent l’Olivier , le Térébinthe , le Lientisque, le T'amarix, l'Arbousier , le Jujubier, le Myrte, le Laurier - rose, le Laurier d’Apollon, le Caroubier, des Rhamnus, des Phylt- lirea , le Chamærops humuilis , le Mürier, le Platane, le Frène à manne, le Pin pignon , le Chätaignier, des Erables, des Saules, des Peupliers, etc. Dans les régions les plus chaudes, il y a des bois d’Orangers et de Citronniers : ceux des environs de Reggio sont célèbres. Les roches arides sont couvertes d’Ægave et de Cactus. Au quinzième siècle la culture de la Canne à sucre, étoit en vigueur dans la Calabre et même sur les côtes du Samnium ; aujourd'hui on ne cul- tive plus que le Cotonnier.

La partie des Apennins qui parcourt la Calabre est om- bragée depuis la base jusqu'au sommet d’épaisses forêts de Chènes et de Conifères, parmi lesquels on remarque notre Chène commun, le Liége, le faux Liége, le Cerris,V Æscu- lus, etc., FIf, le Laricio , le Pin sylvestre, le Pinaster, le Sapin à feuilles d’if, le Sapin commun, etc.

La plupart des végétaux qui croiïssent en Calabre, suivent la côte et garnissent le littoral du golfe de Naples et de Gaëte. L’Oranger et le Citronnier viennent aux environs de Naples ; mais déjà le climat ne permet plus que la Canne à sucre y réussisse. Les Français ont essayé inutilement de l'y naturaliser à l’époque ils étoient les maîtres du pays.

Il arrive quelquefois que la température marque 2 à 30 à Naples. La neige y est rare; cependant il n’est pas sans exemple qu’on l'y ait vu tomber pendant trois ou quatre

422 GÉOGRAPHIE BOTANIQUE.

jours. Les chaleurs ordinaires sont + 22 à 250; les plus fortes chaleurs n’excèdent pas + 320. Si j'en juge par l’état de la végétation, la moyenne annuelle ne doit pas être de plus d’un degré au-dessus de celle de Rome, c’est-à-dire qu’elle atteindroit à peine 170. L'hiver commence dans les derniers jours de décembre; en février, les premières fleurs se déve- loppent; en mai on ressent déjà les chaleurs estivales.

Il s’en faut beaucoup que la température des provinces septentrionales du royaume soit aussi chaude que celle des provinces méridionales, et cela ne résulte pas moins de l’élé- vation subite de la chaine des Apennins et de l’élargisse- ment de sa base, que de la hauteur des latitudes. L’Oranger et le Citronnier ne peuvent déjà plus supporter le climat du Samnium.

Les plaines des Abruzzes ont des hivers assez froids. Le thérmomètre descend à 5 ou 6 degrés sous zéro. Des Chênes et'autres arbres forestiers, parmi lesquels les Conifères sont aussi rares qu'ils sont communs en Calabre, ombragent les pentes des montagnes, mais ils ne couronnent point leurs cimes. Le Pinus pumuilio , celui de tous qui monte le plus haut, s'arrête à 700 toises ; au-dessus viennent des arbris- seaux., des arbustes, des herbes propres aux régions élevées que la neige recouvre tous les hivers.

M. Tenore, à qui je suis redevable de notes intéressantes sur la géographie botanique du royaume de Naples, observe que la végétation de la côte orientale à quelques traits de ressemblance avec celle de la Grèce et du Levant; que la végétation de la côte occidentale diffère très-peu de celle des régions australes de l’occident de l'Europe; et que près des

GÉOGRAPHIE BOTANIQUE. 423

deux tiers des espèces qui composent la flore napolitaine figurent dans la flore atlantique. Cette dernière remarque convient également à la végétation des côtes méditerranéennes de la France et de l'Espagne.

L'Olivier et les autres végétaux qui lui servent de cortége suivent le littoral, d’un côté, jusqu’à Rimini, ils sont arrêtés moins peut-être par la température que par des ma- rais saumâtres, et de l’autre , jusqu'aux bases orientales des Pyrénées.

Dans l'intérieur de l'Italie l’'Olivier se montre encore au- près de Padoue (lat. 450,24"); et, dans des stations abritées, au voisinage des lacs de Garde et de Côme (lat. 45° 460), ce qui ne permet guère de douter que ces localités n’aient pour le moins une température annuelle de + 140.

À Vérone (lat. 450 26"), à l’est et à peu de distance du lac de Garde, l’'Olivier ne vient plus, mais on y voit selon Seguieri, les Prstacia terebinthus, Ziziphus vulgaris, Punica grana- tum, Celtis australis, Ostya vulgaris, Diospyros lotus , etc.

L’étroite lisière du territoire de Gênes, bornée au sud par la Méditerranée et au nord par le rideau des Apennins, jouit du privilège de nourrir l’Oranger , le Citronnier, le CAha- mœærops , le Dattier, jusque sous le 440,30’ de lat. envi- ron. De ces quatre arbres, un seul, l’'Oranger, est cultivé dans quelques expositions chaudes du midi de la Provence, et il

ne sy maintient que difficilement. L’Olivier s'arrête à peu de distance des limites méridionales des départemens de la Drôme et des Hautes-Alpes; le Pinus halepensis forme de petites forêts aux environs d'Antibes, comme aux environs

d'Alger.

424 GÉOGRAPHIE BOTANIQUE.

À partir du littoral de la France jusqu’à la ligne d’arrèt de l’Olivier, et quelquefois au-delà, on retrouve beaucoup de végétaux de la zone de transition qui habitent la Grèce et l'Italie, et qui viennent également dans la Péninsule Hispa- nique. Les principales espèces ligneuses sont les suivantes: Pinus pinaster pinea, Juniperus phæœnicea oxyce- drus, Quercus ilex suber coccifera, Celtis australes, Ficus carica, Osyris alba, Laurus nobilis, Fraxinus ornus , Phyllirea latifolla angustifola, Jasminum fruticans, Vitex agnus castus, Nerium oleander, Dios- pyros lotus, Styrax officinale, Arbutus unedo, Vibur- num dinus, Tamarix gallica africana, Myrtus com- munis , Purica granatum, Philadelphus coronarius ; Cra- tægus azarolus, Mespilus pyracantha, Ceratonia silique, Cercis siliquastrum, Rhus cotinus coriaria , Pistacia lentiscus terebinthus vera, Rhamnus alaternus oleoïdes infectoria, Ziziphus vulgaris, Paliurus aus- tralis, Capparis spinosa, Melia azedarach ; Acer mons- pessulanum , etc.

La Péninsule Hispanique.

A l'exception de la partie septentrionale de l'Espagne qui forme le littoral du golfe de Gascogne, et qui appartient à la zone tempérée , toute la Péninsule rentre dans la zone de transition. AE ge £

A l’est, Valence et Murcie, au sud l’Andaiousie et les Algarves , à l’ouest l’Alentejo et le midi de l’'Estramadure, rappellent la végétation riche et variée des contrées fer-

GÉOGRAPHIE BOTANIQUE. 425

tiles de la Syrie. Sans doute la température est moins élevée, mais elle est encore assez chaude et assez constante pour favo- riser le développement d’unemultitude d’espècesdes tropiques. Dans l’Andalousie, les gelées sont inconnues; et la neige, si jamais ilen tombe, se fond à l'instant mêmeoûelletouche le sol.

L'Erithrina corallodendron, \e Schinus molle, le Phy- tolacca dioica de l'Amérique méridionale, le Bananier sont communs au sud du Guadalquivir. Autour des habitations champêtres le Dattier, l'Oranger, le Citronnier , l'Olivier, le Grenadier , le Figuier, le Mürier, viennent presque aussi facilement que sur leur sol natal. Partout des haies formi- dables de Cactus opuntia et d'Agave americana défendent les propriétés. Avant l'expulsion des Maures , la Canne à sucre, cultivée en grand, donnoit des produits considérables. De nos jours, à l’époque de la domination des Français, on a vu réussir à Saz-Lucar, dans un jardin d’acclimatation, le Cafier, l’Indigotier, le Gommier. De vastes espaces laissés en friche par une population ignorante et paresseuse, sont envahis par le Chamærops humilis.

- Cette végétation, en partie exotique , suit les côtes à l'est et à l’ouest. Elle étale tout son luxe dans le délicieux pays de Valence, la savante agriculture des Maures n'a pas cessé d’être en honneur. Avec les espèces que je viens de nommer, croissent l’Æ{/oë perfoliata , le Yucca aloïfolia, le Cassia tomentosa, le Melia azedarach, plusieurs Mimosa et Annona, etc. La récolte des dattes est très-abondante aux environs d’Alicante, Le Dattier y vient en grandes plan- tations, et acquiert souvent 120 pieds de haut. Cet arbre croît encore près de la côte orientale jusqu’au 40e degré, et peut-

Mém. du Muséum. 1. 14. 55

4

426 GÉOGRAPHIE BOTANIQUE.

être au-delà. L’Ægape abonde aux environs de Taragone par 4195". Olivier gagne le littoral de la France.

Dans son ensemble , la végétation du versant oriental de la Péninsule diffère peu de celle des autres côtes méditerra- néennes. La côte océanique qui forme le versant occidental est moins chaude, selon M. Bory de Saint-Vincent , que les stations correspondantes de la côte orientale : ainsi les végé- taux du midi ne doivent pas remonter aussi avant vers le nord: Quoi qu’il en soit, le Dattier, le Citronnier, FOranger abondent dans les Algarves et l’Alentejo.L/Oranger est encore très-comiun aux environs d'Oporto, par 41°; sans doute lOlivier ne s'arrête pas au-dessous du 42e degré. Quant à végétation considérée dans son ensemble, elle a peut-être plus de traits communs avec celle des îles atlantiques qu’a- vec celle des côtes méditerranéennes. J’ajouterai qu’un assez grand nombre d’espèces américaines , dont selon toute ap- parence les graines auront été transportées accidentellement dans des ballots de marchandises , se sont mélées et confon- dues avec les espèces indigènes.

Les végétaux les plus communs des plaines et des coteaux incultes sont les Quercus suber , [lex et coccifera, le Je niperus sabina, le Celtis australis, le Laurus nobilis, les Pistacia terebinthus et lentiscus , le Myrtus communxs, les Phyllirea media et angustifolia, le Paliurus australes, Rhamnus alaternus , et plusieurs autres espèces du même genre, le ’burnum tinus , V’Arbutus unedo, le Cappartis spinosa, l'Osyris alba, les Jasminum officinale et fruticans, et un grand nombre de Cistes et autres arbrisseaux et ar- bustes à feuilles persistantes et coriaces. Des plainesimmenses

GÉOGRAPHIE BOTANIQUE. 427 sont couvertes de Lygeurn spartumn.. Lies eaux courantes sont boräées de Nertun oleander , de Bupleuruin, spino- SU, etc.

Aucune contrée de l’Europe n’est plus.triste que. l’inté- rieur de la Péninsule. La plupart des forêts sont tombées sous la hache, et le sol dépouillé est resté sans culture. Des chaines de montagnes se déploient dans toutes les directions. Entre elles s'étendent des parameras, plateaux plus ou moins élevés, souvent aussi nus que les steppes de la Sibérie. M. Bory estime à trois cents ou trois cent cinquante toises l'élévation du paramera qui fait le partage des eaux entre Jes affluens du Duero et de la Pinserga et du cours supérieur de l'Ebre. Du fond des vallées que ces fleuves parcourent, le voyageur se croit dans une contrée tout hérissée de montagnes; mais s'il monté sur les crêtes, son erreur se dissipe : il n’aperçoit au loin qu'une plaine immense et monotone.

Les forêts qui ont échappé à la destruction sont formées en grande partie de Chênes verts; on y remarque, outre les espèces que j'ai déjà nommées, les Quercus ballota, ægi- lopifolia, faginea, prasina , crenata, rotundifolia, humi- is, etc., Ce dernier ne s'élève guère à plus de six pouces. Ontrouve encore dansles vallées et sur les montagnes le 77la europæa (platiphyllos?), le Fagus sylvatica, le Castanea vesca , le Taxus baccata, le Pinus sylvestris, le Fraxinus ornus, etc. L'arbre forestier le plus commun des plaines de la zone tempérée, le Quercus robur, croît sur le versant méridional des Pyrénées. Bowles assure qu’il vient aussi dans d’autres parties de la Péninsule, ce qui me paroït d'autant

55°

428 GÉOGRAPHIE BOTANIQUE.

plus probable, que mon respectable et savant ami M. Desfon- taines en a constaté la présence dans la chaîne de l’Atlas.

Remarques sur la Flore de l'Europe australe et de l'Orient.

La végétation des îles de la Méditerranée est semblable à celle de la terre ferme. Quelques espèces peu importantes de plus ou de moins ne constituent pas une différence qui mérite d’être notée dans un travail général sur la géographie botanique , et je craindrois de fatiguer le lecteur en repro- duisant sans cesse les mêmes faits. Peut-être ai-je déja mé- rité ce reproche. Je me hâte de terminer ce que j'ai à dire sur la portion occidentale de la zone de transition tempérée par quelques considérations générales sur la végétation de l'Europe australe , de la Turquie d'Asie, de la Perse et des régions Caucasiennes.

En rassemblant tout ce que nous connaissons de ces con- trées, nous trouvons à peu près 7300 espèces, dont 6000 environ, ou les +, n'ont pas été observées dans l’Afrique sep- tentrionale. Mais il est à propos de remarquer que cette masse contient au moins 2000 plantes de montagnes, les- quelles ne descendent jamais en plaine.

En comparant la végétation de l’Europe australe à celle de la Turquie d'Asie, de la Perse et du Caucase , on trouve que, sur les 7300 espèces, 2000 environ sont communes à l'Europe et à l'Orient ; que 3800 appartiennent exclusivement à l'Europe, et 1500 à l'Orient, d’où il faudroit conclure, si ce compte étoit définitif, que l'Europe australe, malgré le

GÉOGRAPHIE BOTANIQUE. 429

peu d’étendue des pays qui en font partie, possède 2300 es- pèces de plus que les vastes terres de la Turquie d'Asie, de la Perse et du Caucase: en sorte que la proportion seroit comme 1 +5 à 1; mais ces chiffres indiquent la limite ac- tuelle de nos connoissances , et non l’état réel des choses. Nous savons assez bien la flore de l'Europe ; nous n’avons que des notions très-incomplètes sur celle de l'Orient.

Dans les 7300 espèces, les herbacées vivaces sont aux annuelles et bisannuelles comme 5 à 3 environ, ou plus exactement comme 1 + à 1, proportion très-différente de celle de 7 à 9 que donnent les vivaces comparées aux annuelles et bisannuelles dans l’Afrique septentrionale. Ici les annuelles et bisannuelles sont plus nombreuses que les vivaces ; au contraire les vivaces dominent. Cette différence notable résulte de deux causes: la première, c’est que la partie septentrionale de la zone de transition tempérée est hé- rissée de hautes montagnes;la seconde, c’est qu’elle est située sous des latitudes plus élevées. On ne doit pas perdre de vue que le rapport des vivaces aux annuelles et bisannuelles croit de la base au sommet des montagnes et de l’équateur au pôle. Pour ne pas confondre les résultats de ces deux phé- nomènes correspondans, il convient de distinguer la végéta- tion des plaines de celle des montagnes. En prenant en bloc toutes les plantes herbacées observées en Grèce, je vois que les vivaces sont aux annuelles et bisannuelles dans la propor- tion de 1 à à 1, ou à peu près de 11 à 8; mais si je soustrais de la masse les espèces propres aux montagnes, et que je ne

considère que les herbes des plaines, j'obtiens la proportion

de 7 à 8. Les espèces herbacées des campagnes de Rome,

430 GÉOGRAPHIE BOTANIQUE.

abstraction faite des espèces des Apennins, me donnent la proportion de 4 à 5. Les espèces herbacées des plaines dela partie de la France australe qui appartient à la région de l'O- livier, m'offrent, à très peu près, autant d'herbes vivaces que d'herbes annuelles et bisannuelles. Et si je quitte la zone de transition pour la zone tempérée, je trouve que le nombre des espèces vivaces l’emporte sur celui des autres espèces herbacées. Aux environs de Paris ou de Berlin, je compte à peu près deux espèces vivaces pour une annuelle ou bisan- nuelle. Paris et Berlin sont d’excellens exemples à citer, parce que la supériorité du nombre des espèces vivaces sur celui des annuelles et bisannuelles, ne peut y être imputée qu’à l'élévation des latitudes, puisque les deux localités sont dé- pourvues de montagnes.

Les végétaux ligneux, arbres, arbrisseaux et arbustes de l’Europe australe, de la Turquie d’Asie, de la Perse et des provinces Caucasiennes, sont aux herbacées de ces contrées dans la proportion de 1 à 6. J’ai obtenu la même proportion pour l'Afrique septentrionale.

Les arbres sont au nombre de 220 à 240. Ils appartiennent à 24 familles, et sont distribués ainsi qu’il suit : Palmiers 2, Conifères 23 à 25 , Amentacées 60 à 65, Ulmacées 4, Urti- cées 7 ou 8, Eléagnées 3, Laurinées 1, Verbénacées 1, Jas- minées 6 à 10, Ericinées 2 , Ebénacées 1, Styracinées 1, Apo- cynées 1 , Caprifoliacées 6 à 8, Portulacées (Tamariscinées) 4 ou 5, Myrtées 2 , Rosacées 40 à 45, Légumineuses 4 ou 5, Térébinthacées 10 à 12, Rhamnées 14 à 16, Acérinées 9 ou 10, Méliacées 1, Aurantiacées 2, Tiliacées 3.

En comparant toute la flore méditerranéenne à la flore

GÉOGRAPHIE BOTANIQUE. 43:

de l'Europe moyenne et des contrées de l'Asie tempérée voisines de la Caspienne, je trouve que sur les 7300 espèces que possède la première, 5o0o au moins manquent à la se- conde.

Il est temps que je parle de l'Asie orientale ; et quoique je ne puisse séparer de la zone équatoriale la partie de l'Hi- malaya qui confine à l’Indoustan , et de la zone tempérée le grand plateau du Thibet, il me semble qu’une courtenotice sur ces contrées ne paroiîtra point déplacée ici. J’exposerai ensuite mes conjectures sur les limites de la zone de tran- sition en Chine, et je terminerai par quelques considérations

sur la flore du Japon. l'Himalaya et la lisière méridionale du T'hibet.

La chaîne de l'Himalaya, immense barrière élevée entre les peuples, les animaux , les végétaux et les climats de l'Inde et de l’Asie septentrionale, commence à l’est, non loin du fleuve Bramapouter, par 280, et se prolonge dans une direc- tion nord-ouest jusqu’à PIndus, par 35°. Au midi elle s’é- lève brusquement des plaines du Népaul; au nord elle s’a- dosse au plateau du Thibet. Les plus hautes montagnes con- nues appartiennent à cette chaine; elles sont situées entre le 28e et le 32e parallèles. M. Colebrook a déduit des observa- tions du capitaine Blake les hauteurs suivantes : Pic du Chan- dragiri, 34rotoises (21,935 p. anglais); du Swelagar, 5932toises (25,261 p. a. ); du Dawalagiri, 4561 toises (28,015 p. a. ): ce dernier pic dépasse donc le Chimborazo de 1003 toises. M. de Humboldt estime que la hauteur moyenne de la crête est de

432 GÉOGRAPHIE BOTANIQUE.

2450 toises. La limite des neiges perpétuelles se soutient, se- lon Fraser, entre 2330 et 2500 toises; élévation surprenante à une distance de 5 à 9 degrés du tropique, mais que l’on peut expliquer par la conformation particulière du sol de l’A- sie. Tandis que de grands rideaux de montagnes, déployés presque parallèlement à l'équateur, et disposés par échelons entre la Sibérie septentrionale et le Népaul, ralentissent , rompent, arrêtent les torrens d’air froid qui descendent des contrées hyperboréennes, les courans ascendans de Pair chaud des vastes plaines de l’Indoustan, glissant contre les pentes de l'Himalaya, gagnent les régions supérieures, sans mélange ni contact avec l’atmosphère du nord: de vient sans doute que l'Himalaya rentre dans la zone équatoriale par son cli- mat et sa végétation.

Les basses plaines du Népaul et du Boutan ont une végé- tation qui diffère à peine de celle de l’Indoustan. Une cha- leur et une humidité constantes y entretiennent la verdure pendant toute l’année ; les terres cultivées nourrissent à la fois le Manguier, l’'Oranger, le Grenadier, le Pècher, le Pom- mier, le Poirier , le Noyer, le Bananier, le Bambou, etc. L’Erithrina monosperma et le Bombazx heptaphyllum sont les arbres les plus communs dans les lieux incultes. Les forêts des gradins inférieurs de l'Himalaya sont composées particu- lièrement de Shoræa robusta, mèlés de Dalbergia, de Ce- drela, ete Entre 300 et 400 toises, en voit paroïtre le Pinus longifolia et le Mimosa catechu. À cette hauteur, par 270 17" de lat., Hamilton estime la moyenne température an- nuelle + 230,3 d’après la température d’une source à Bich-

hakor.

GÉOGRAPHIE BOTANIQUE, 433

À mesure que le sol s’exhausse, les espèces des plaines de l’Indoustan deviennent plus rares, et des espèces propres! anx montagnes s'emparent des stations. La végétation reçoitiiis sensiblement l'empreinte générique des productions des con- tréés du nord, sans cesser d’offrir un grand nombre de typés spécifiques étrangers à nos contrées. On cultive encore PA- nanas , Ja Canne à sucre, le Bambou, le riz dans les vallées élévées de 5oo à 700" toises , mais quand elles atteignent 800 à 1000 toises, on ne cultive plusique l'orge, le.blé, le mil- let et'autres grains des zones septentrionales.Les arbres'vul: gaires sont des Michelia, des Gordonia , des Sapins, des Pins, des Podocarpus, es Châtaigniers, des Ghéness dés Noyers, des Lauriers des Zlex, etc. i-. Jo ,eoeiot

Jamais il ne neige et ne gèle au Boutan, si ce n’est hautes montagnes; mais à Kathmandou (lat. 27041"), capi- tale du Népaul, élevée de 644 toises environ; il tombe’ de la neige tous les hivers. Hamilton évalue + 16 à 17° la moyenne température annuelle de cette ville. Lia moyenne de juin, mois le plus chaud, fut, en 1802,+25°,4; le ami: imum, +30; le minimum, +189,3. La moyenne de janvier; mois le plus froid, fut, en 1803, 82,9; lezaximumrt150; le minimum ,— 00,5. À une élévation de 6 à 700 toises moyenne température annuelle du mont Blanc n'excède peutetré pas + 4. 2HPIOT 0

Dans la'partie de l'Himalaya qui fhit face à l Bulotisün et sur frontière méridionale du Thibet, les Pins; les Sp 3 les Genèvriers , le Salix tetrasperma:, les Bouleaux ;1etc:, parviennent à de grandes hauteurs, quand ils ne sont pas ar- rêtés par laistérilité du sol, ou par d'affreux escarpemens,

Méin. du Muséum. 1. 14. 56

434 GÉOGRAPHIE BOTANIQUE.

par les envahissemens des neiges. À 1900 ou 2000 toises, sur les crêtes qui dominent les voûtes de glaces éternelles d’où s’échappent les sources du Gange; le capitaine Hodgson remarqua un arbre de la famille des Conifères, dont les bran- ches aussi grosses que la jambe rampent sur le sol. Cet arbre,

qu'il-prend pour une espècerde Pin, et que les Hijndows nomment Chandan n'est peut-être que l’Æbres dumosa de Don , lequel représente, dans les hautes stations de l’Hima- laya, le Pinus pumilio de nos montagnes. Hodgson retrouva le Chandan ‘entre 31°:et 820 delat., sur le pic du Chour et sur les montagnes neigeuses du Kounawvur qui dépendent du Thibet. Dans cette contrée, sur une passe élevée de 2350 toises, À. et P. Gérard .observèrent le 2 octobre, sous une tente, le thermomètre à+ 100 à midi, à zéro à quatre heures, à— {0,4 à sept heures du soir, et le lendemain matin à 80,3 au lever du soleibzitempérature qui ne semblera pas très-basse , si l’on considère la saison , la hauteur et la lati- tude. La Vigne, favorisée par l'exposition , donne des raisins délicieux à 180o:toises environ (8000 à 12,000 p. anglais). Il seroit difficile de ne pas reconnoitre ici l'effet immédiat du rayonnement solaire d'autant plus efficace, que la couche d’air traversée par les rayons est moins épaisse et plus raré- fiée. Lies derniers villages , les derniers champs cultivés, sont à 2000 toises; c’est aussi la limite ordinaire des grandes fo- rêts de Pins. Je n’ai pas besoin dire qu’à cette hauteurles récoltes paient bien faiblement les soins du cultivateur : elles se composent de quelques: ue de sarazin ; de bette-

raves , Etc. -: AIS TLT 8 ; De 2000 à 2200 toises on:voit.encore:des. bouquets Fe

GÉOGRAPHIE BOTANIQUE. 435 Pins, de Bouleaux, de Groseillers, de RAododendrurm , de Vaccinium, etc. Viennent ensuite les petites phanérogames ligneusés ou herbacées propres aux régions glaciales, puis les Mousses et les Lichens qui touchent aux neiges permanentes. Une Campanule en fruit a été recueillie à :2550 toises envi- ron, dans la passe de Chalul, au-delà de la crête méridionale de l'Himalaya; et, s’il faut en croire le narrateur, quelques espèces végètent à une hauteur beaucoup plus considérable. Quoi qu’il en soit, les derniers vestiges de la végétation expi- rante, différent à peine de la végétation des hauts sommets des Andes, du Caucase, des Carpathes, des Alpes, des Pyré- nées, etc., et de celle des contrées hyperboréénnes et des terres antarctiques séparées de la Patagonie par le! détroit de Magellan. Les grandes flores naturelles, quelque forte-: ment prononcés que soient les caractères qui les séparent les unes des autres, quand, sous l'influence des climats les plus favorables, elles étalent toute la richesse et la variété de leurs formes, se réduisent insensiblement, par l’effet de la diminu- tion progressive de la température annuelle, à-un petit nom- bre de familles et de genres dont les types spécifiques sont partout, sinon semblables, du moins si peu différens, que: souvent les botanistes eux-mêmes sont tentés de les con- fondre. iQ 19 «91 L'aspect de la lisière méridionale du Thibet esttriste et sauvage. De hautes plaines bornées de tous, côtés. par des chaînes de montagnes surmontées d'énormes :pics que cou- ronnent des neiges permanéntes, n’offrent souvent à l'œil du voyageur que des sables arides et des terres que le mélange de sels gemmes ou de substances métalliques condamnent à 56 *

436 GÉOGRAPHIE BOTANIQUE.

une stérilité presque absolue. Là, point de grands végétaux ; quelquefois seulement dés herbes et des arbrisseaux dont la petitesse et maigreur attestent l’état de souffrance et de dé- nuement. Toutefois il:y a des:cantons dontie terroir est d’une meilleure qualité; la Nature Les couvre de forêts et de pâtu- rages; bien l’homme les soumet à la culture. Les hivers sont longs ‘et:rudes:; durant trois mois entiers, les neiges ferrnent toute issue aux habitans confinés dans leurs villages. Les.étés sont brüläns; le flanc des montagnes, frappé par les rayons solaires, renvoie dans l’atmosphère une chaleur exces- sive. Dans les vallées les moins élevées, et qui ont cependant 14 à 1500 toises de hauteur (09350 pieds anglais), telles que celle que forment. à l’ouest l'Himalaya et la chaine des monts Cailas, on:cultive le riz, le froment, l'orge, le pa- vot; le Mürier. Il y a ‘aussi de grands vignobles, dont les raisins rivalisént, par la grosseur et le goût, avec ceux du Caboulistan. L’ DDÉOAE le Noyer, le Pommier viennent en forêts. | i ,

- Il 'existe sans doute des dite ed notables entre le climat de la partie occidentale et celui de la partie orientale du Thi- bet. Cette dernière, moins élevée et plus voisine du tropique, a; comme la zone équatoriale ,ses époques de sécheresse et de pluie, et il est probable que la température hivernale’ y est généralement moins ‘basse que dans le: Kounawur, as déjà les froids y soient très-vifs.

Les‘Alpes du Thibet;, de même que celles da: Népaul et du Boutan!, produisent des Pins, dés Sapins, des Genèvriérs, des Chènes ,des Coudriers, des Aulnes, des Saules', des Bouleaux, des Erables, des Æsculus ; des Frènes, des Z{ex , des Gro-

D En

GÉOGRAPHIE BOTANIQUE. 437 seilliers, des F ramboisiers; des Rhododéndrir; des J’accti-

PLU, etc.

L’Himalaya et le Thibet me conduisent jusqu’ à la Robe occidentale de la Chine, oùje vaisretrouver la zone de tran- sition. Mais quels renseisnemens positifs donner sur la tation d’une contrée que les mœurs immuables ou, si j’ose dire, l'espèce d’instinct de la race d'hommes qui nn isolent du reste du monde, bien mieux que ne le feroient des mers immenses, des déserts affreux, des montagnes plus hautes et plus pres que la chaîne de l'Himalaya?

La Chine.

La Chine, située entre le 20€ et le 42e degrés de latitude, sous les longitudes les plus orientales de l'Ancien Monde, a une température qui semblera très-basse en comparaison de celle des contrées occidentales correspondantes que baigne l'Océan atlantique. D'après cela, et en ayant égard aux notes relatives à la végétation de la Chine, dispersées dans les relations de quelques voyageurs, j’admettrai que la flore équatoriale de ces contrées ne se porte pas au-delà du 27e parallèle, même dans les expositions les plus favorables. Si cette hypothèse est fondée, la chaîne des monts Milins, qui court de l’ouest à l’est dans une longueur de plus de 360 lieues, puis se dirige brusquement vers le nord-est à peu de distance de la mér, et sépare du reste de l’empire les pro- vinces méridionales de Yun-nan, Koang-si, Canton et la province orientale de Fo-kien, marque le térme de la zone équatoriale et le commencement de la Zone de transition.

438 GÉOGRAPHIE BOTANIQUE.

Lesobservationsthermométriques faites par Raper à Canton, donnent pour moyenne de l’année 1764 24, pourmoyenne d’août + 300,11, pour moyenne de janvier, mois le plus froid, + 159,8. En août, le maxtmum fut + 310,6, et le minimum + 260,6. En janvier le maximum fut + 199, et le minimum + 10°,5. M. de Humboldt, d’après des autorités qui me sont inconnues, réduit la moyenne de Canton à + 220,0. Il observe que quelquefois le thermomètre tombe jusqu'à zéro, et que, par l'effet du rayonnement, il se forme de la glace sur les terrasses des maisons. Cette dernière asser- tion vient à l'appui de ce que je lis dans les voyages de lord Mackartney et de Krusenstern. L’ambassade anglaise arrivant à Canton en décembre 1793, n’y trouva pas superflu l’usage du feu de cheminées, et treize années après, en décembre, Krusenstern vit vendre de la glace dans les rues. Ces froids sont instantanés ; ils n'empêchent pas que la végétation ne soit tout équatoriale. ;

Parmi les familles les plus remarquables des provinces méri- dionales, je citerailes Palmiers, les Laurinées, les Capparidées, les Menispermées, les Malvacées, les Bombacées, les Camel- liacées, les Ternstromiacées, les Aurantiacées, les Sapindacées, les Magnoliacées, les Térébinthacées, les Rhamnées, les Lécu- mineuses, les Myrthées, etc. Le cultivateur fait croître àcoté du Bananier, du Goyavier,de l’Oranger, du Papayer, du Cocotier, du Litchi, du Thé, de la Canne à sucre, le Pêcher, l’Abricotier, la Vigne, le Grenadier, le Châtaignier; mais ces derniers végé- taux donnent rarement de bons fruits. Ce mélange des arbres de l'Inde et de ceux de l’Asie mineure reparoit sur les côtes occidentales de lile Formose, entre 220,8'et 250,20’ delatitude.

GÉOGRAPHIE BOTANIQUE. . 439

La plupart des végétaux de la zone équatoriale ne fran- chissent pas les monts Milins. Le revers septentrional de ces montagnes, tantôt rocailleux et stérile, tantôt ombragé par de grandes forêts de Chênes, de Charmes, de Peupliers, subit de longs et rudes hivers, durant lesquels le sol des vallées est enseveli sous la neige. Entre les monts Milins ( lat. 25 à 270 ), et le fleuve Jaune (lat. 350), la végétation présente tous les caractères de la zone de transition. Les différentes espèces d’Orangers, de Citronniers, le Thé, la Canne à sucre, le Riz, le Grenadier, les Müriers blanc et noir, la Vigne, le Noyer, le Châtaignier, le Pècher, l’Abricotier, le Figuier sont cul- tivés sur le même sol, mais on n’y trouve plus les Palmiers, le Bananier , le Goyavier, le Papayer, ni aucune autre espèce qui demande la chaleur soutenue des contrées équatoriales. Les campagnes produisent une espèce de Bambusa , le Phyl- lanthus niurt, le Melia azedarach, le Sillingia sebi-

fera, qui donneune sorte de cire avec laquelleles Chinois fa- briquent des bougies, le Tea chinensis, plusieurs Camellia, entre autres le Sesanqua, dont on extrait une huile bien in- férieure à celle de /’Olea europæaquï.est inconnue en Chine, l’Olea fragrans , le Sophora japonica, le Sterculia plata- rüfolia, V Aylantus glandulosa, le Vitex incisa, des Cle- rodendrum , des Mimnosa, des, Nerium, des Rhamnus, lPÆsculus hippocastanum , V’ Abies orientals, le Pinus massoniana , peut-être les Pinus longifolia et pinea(x), des Juniperus , des Cupressus, le Cunninghamia sinensis,

(x). Staunton dit.qne la.Chine produit une espèce de Pin dont les cones très-gros contiennent des graines dont les Chinois mangent l’amande ayec plaisir. 11 se pour- rdit que le Pin en question fût le Pinus pinea. 1

44o GÉOGRAPHIE BOTANIQUE.

le Podocarpus macrophylla, le Thuya ortentalis, des Saules, etc.

Sur les bords enchanteurs du Yang-tsé-kiang ou fleuve Bleu et des rivières méridionales qui grossissent ses eaux, le Camphrier, le Sllingia sebifera le Châtaignier, le Bam- bou, ce géant des Graminées, croissent à côté des Pins, des Thuya, des Cyprès, dont la couleur sombre et l'aspect uni- forme contrastent avec la végétation riche, brillante et variée qui les environne. Le Nelumbo étale ses fleurs superbes à la surface du fleuve. Le Bambou forme des forêts dans le Tché- kiang (lat. 299 30'— 300). Il suit avec le Pin la lisière des routes du Kiang-si (lat. 240— 30c0), et du Kiang-nan (lat. 250 —_ 30°). Toute zone abonde en Conifères. Les montagnes sont garnies de Pins, moins de grands arbres qui ont une telle affinité avec eux qu'ils n'appartient qu'aux botanistes d'en marquer la différence: Dans le Kiang-si, des collines en- tières sont couvertes de Carnellia sesanqua. Celles qui en- tourent la ville de Thong-kiang (lat. 20° ) sont couronnées d’Orangers. Cet arbre, avec le Citronnier, vient encore à Koué-té-fou (lat. 34°,30! ), sur la rive droite du fleuve Jaune. Le Thea sinensis croît partout dans les haïes. Staun- ton, rédacteur du voyage de lord Mackartney, asssigne le 30e degré pour ligne d'arrêt septentrionale de cet arbrisseau ; il se trompe, le Thea remonte plus haut. On en récolte la feuille à Tchang-tchou-fou, sous le 32e degré, et si Linné a été bien informé, on la récolte même à Pékin (1), ce qui ne

‘G) Thea a Canton ad Pechinum usque in China reperitur, quod mirandum. Urbs Pechini æquali a polo longitudine distat ac Roma, regiones vero orientales europæis nostris longe sunt frigidiores , adeo ut observations Pechini! institutæ

GÉOGRAPHIE BOTANIQUE. 44 paroït pas impossible, quoique je n’en aie trouvé nulle part la confirmation, puisque Kaempfer assure que le Tea bohëa croit aux environs d'Iedo, dans l'ile japonaise de Niphou, la température hivernale doit être très-basse. En tenant pour certain Île fait avancé par Linné, j'y verrais une nouvelle preuve de ce que peuvent les chaleurs estivales contre l’in- fluence de l'hiver. Je ne puis suivre la Canne à sucre que jusqu’au 29e ou 30e degré: c’est dans le Sé-tchuen, province occidentale bornée par les montagnes du Thibet, et proba- blement plus froide que les provinces maritimes sous la même latitude; ce qui me porte à croire que la Canne à sucre est cultivée plus au nord dans le Tché-kiang et le Kiang-nan.

En Chine, à des latitudes très-basses, l'hiver, avec sés carac- tères septentrionaux, commence à marquer sa présence dans le cours des saisons. Sous le 30e degré, au voisinage du port Hing- pé, le Séxllingia sebifera perdses feuilles au mois denovembre. Un degré et demi plus au nord, l'ile Tsong-ming, à l’em- bouchure du fleuve Bleu, a un hiver d’une douzaine de jours, pendant lesquelsil tombe de la neige qui, à la vérité, se fond aux premiers rayons du soleil. Le P. Bouvet, témoin ocu- laire, rapporte que, le 17 février 1688, à 25 lieues de la mer, par 34°, il tomboit de la neige, et que le Hoang-ho, ou fleuve Jaune, étoit obstrué par des glaces : peut-être ces glaces avoient-elles été apportées du haut pays par les eaux. Quoi qu'il en soit, rien ne paroît plus certain que dans le Pé-tché- li, qui ne s'étend pas au-delà du 42e degré, mais qui s'élève

frigusibidem multo acerbius ac Stockholmiæ esse contendant. 4mæn. Acad.,t, 8, p- 237.

Mém. du Muséum. t. 14. 57

442 GÉOGRAPHIE BOTANIQUE.

insensiblement depuis le Hoang-ho et la mer Jaune jusqu'à la grande muraille, les rivières sont gelées de la fin de novembre à la mi-mars, et qu’à Pékin ( lat. 390, 54! ) dont la moyenne température n'est que + 12°,7, les hiveré sont très-rudes ; cependant le Laurier-rose, le Jtexnegundo et le Nelumbo, croissent en plein air dans les environs.

Les faits que je viens d'exposer medéterminent à prendre le fleuve Jaune et la rivière Hoeï-ho pour ligne de séparation de la zone de transition et de la zone tempérée.

Le Japon.

De même que la Chine, le Japon subit l'influence du climat oriental. Sa température est beaucoup plus basse que celle de Maroc, de Madère, et de la Péninsule Hispanique, situés sous les mêmes parallèles. Lesiles Kiusiu et Sikokf et la partie méridionale de l'ile Niphon , terminent à lorient la zone de transition. Ces îles sont coupées par des montagnes, dont plusieurs atteignent à une grande hauteur. Les étés sont très- chauds, mais en hiver la température baisse sensiblement. Les observations thermométriques faites par Thunberg en 1775, à Nangasaki, par 32045',ne donnent que+16° pour moyenne température de l’année; aussi les Bananiers cultivés dans les environs ne produisent pas de fruits. Le mois d'août est l’é- poque des plus grandes chaleurs. Le thermomètre monte à + 36 379; quelquefois même il s'élève jusqu’à + 430. L'hiver commence en janvier et finit en février. Pendant ces deux mois le mercure oscille entre + 21° et 20. De temps à autre la neïge blanchit la terre, et la surface de l’eau se prend

en glace.

GÉOGRAPHIE BOTANIQUE, h43

L'ile Niphon est traversée par la ligne d’arrêt septentrionale

de la zone de transition. Je n’essaierai pas de déterminer exactement la hauteur de cette limite : ce seroit peine inutile. La température de Niphon nous est inconnue; et, quant à sa végétation, nous n’en savons que ce qu’en a vu Thunberg, pendant le voyage qu’il fit en 1776, de Nangasaki à Jedo, sous la surveillance d’une escorte qui ne lui permettoit pas de s’écarter de la route. Il existe à Osaka ( lat. 34° 5' ) un jar- din de botanique sont rassemblés beaucoup de végétaux de l'empire. Le Dracæna revoluta, le Laurus camphora, et d’autres espèces auxquelles une température douce est in- dispensable, s y maintiennent en plein air. Le T'heachinensis, qui forme, avecle Carnellia japonica etles Lyciuin barbarum et japonicum toutes les haies de Kiusiu, croît encore sur les pentes des montagnes entre Miako (lat. 35° ) et Ledo ( lat. 360 14); mais le Thea paroit être du nombre de ces végé- taux que de fortes chaleurs d’été protégent contre l’hiver. Il est très-probable que la moyenne d’Fedo est beaucoup plus foible que celle d'Osaka et de Nangasaki. : La végétation arborescente des montagnes de Niphon se compose en majeure partie d'espèces septentrionales : telles sont les 77la europæa, Pinus sylvestris cembra strobus, Abies excelsa, Larix europæa.

Au nord de Niphon, dans l’île d’Iesso, à Matsumaï, par 420, latitude supérieure à celle de Rome de 7’ seulement, l'hiver est long et sévère : le thermomètre descend à— 18 ou 19°; une épaisse couche de aie revêt le sol depuis novem- bre jusqu’en avril.

Thunberg nous a fait connoître 755 hsiqgaines du Ja-

sv

444 GÉOGRAPHIE BOTANIQUE.

pon; la plupart ont été recueillies aux environs de Nangasaki et dans quelques îles voisines. Cet échantillon des productions végétales du pays suffit pour donner une idée du caractère général de la végétation. C’est ce qu’on peut appeler une flore insulaire. On seroit tenté de dire pour le Japon, comme pour beaucoup d’autres îles, qu’originairement la population vé- gétale y étoit très-foible, et qu’elle ne s’est accrue peu à peu que par colonisations.

Surles 755 plantes phanérogames, j'en compte 240 de l’An- cien Continent ; quelques unes sont des Indes, telles que : Sa- lix japorica, Elæagnus umbellata, Citrus aurantium decumana, Broussonetia papyrifera, Laurus camphora , Bambusa arundinacea., Melia azedarach , etc.; d’autres de la Chine, telles que: Podocarpus macrophylla, Cupres- sus patula, Thuya orientalis, Ficus pumila, Quercus den- tata, Bladhia japonica, Olea fragrans, Sophora japonica, Aylantus glandulosa, Camellia sesanqua et japonica, Il- licium anisatum , Hydrangea hortensia, Citrus trifoliata, Cycas revoluta, Raphis flabelliformis , ete.; d’autres de la portion occidentale de la zone de transition, telles que : Ao- rus alba et rigra, Nerium oleander, Ziziphus vulgaris, Punica granatum, Tamarix gallica, Ilex aquifolium , Cercis siliquastrum , des Prunus, Pyrus, Amygdalus, Fr cus, etc. ; d’autres sont communes à toute l’Europe et à l'Asie septentrionale, telles que Z'axus baccata, Juniperus com- munis , Pinus sylpestris et cembra, Larix europæa, Abies excelsa, Castanea vesca, Betula alba, Alnus glutinosa, Salix alba, Fraxinus excelsior, Sambucus nigra, etc. Il y a aussi une trentaine d'espèces de l'Amérique septentrio-

GÉOGRAPHIE BOTANIQUE. 445

nale, parmi lesquelles je remarque : Rhododendrum maxt- mu, Sambucus canadensis, Bignonia catalpa, Magnolia glauca, Æsculus paria, Pinus strobus, Juniperus bermu- diana et barbadensis, Juglans nigra, Amorpha fruticosa , Vitis labrusca, etc. C’est un spectacle singulier pour le bo- taniste , que le rapprochement sur la même terre de ces types divers, qui appartiennent à la végétation de contrées si éloi- gnées les unes des autres. :

Dans la partie la plus méridionale du Japon, les formes des pays chauds ne sont pas rares; on trouve des Camelliacées, des Ternstromiacées, des Sapindacées, des Magnoliacées, des Bignoniacées, des Ardisiacées, des Gardenta , des Begonia, des Amomées, des Æpidendrum, des Commelina, un Pal- mier, une Cycadée, etc. ; mais en générales types génériques dominans sont les mêmes que ceux du reste de la zone de transition dans l'Ancien Continent.

Lesarbres etles arbrisseaux les plus remarquables qui n'ont été observés jusqu’à présent que dans cette contrée, sont les suivans : Salix integra, Betula japonica, Quercus glabra glauca acuta cuspidata serrata 5 Cupressus japonica , Thuya dolabrata, Salisburya adianthifolia, Podocarpus nageia, Taxus nucifera— verticillata, Celiis orientalis, quatre ou cinq Ælæagnus, quatre Laurus, Osyris japonica , Nertum divaricatum , Diospyros kaki. Syringa suspensa, Callicarpa japonica, Volkameria ja- porica, Vitex rotunda, Clerodendrum dichotomum , Pault- linia japonica, Magnolia obovata kobus, Citrus Jjapo- nica, six Acer, trois Vus, six [lex , plusieurs Prunus et Cratægus, etc.

446 GÉOGRAPHIE BOTANIQUE.

Je suis bien trompé si la plupart de ces espèces n'habitent pas également la Chine.

Renseignemens sur la puissance expanswe des espèces ligneuses les plus remarquables des contrées boréales de l'Ancien Monde, servant de notes justificatives.

Cucifera thebaica. Congo, Guinée, Sénégal( Schrnidt; R. Brown, dans le voyage du capitaine Tucker) ; Sennâr. Egypte supérieure, (Delile, Caillaud), Arabie ( Delile) ; Lac Tibérias ( Burckhardt).

Phœnix dactylifera. Contrées les plus méridionales : Sénégal (AÆdanson , Gray); Soudan et Bournou, rare (Oudney, Clapperton, Denham); Sennär , rare ( Caillaud) ; Yémen (Forskal); littoral du golfe Persique (Chardin, Pottinger;, et autres ); presqu'île de Gu- zerat ( Macmurdoc). Contrées les plus septentrianales il est cultivé pour ses fruits : provinces méridionales du Portugal ( Bory de Saint-Vincent) ; Valence( Cavanilles); Sicile (Tenore, de Sayves); Corfou ( Dodwell, Bory); Syrie et Mésopotamie, entre 34 et 350 de lat. (Olivier, Kinneir, Buckingham, Niebuhr et autres ); Perse mé- ridionale et Béloutchistan , entre 29° et 50° (Chardin, Pottinger, Kinneir) ; bords de l’Indus et de ses affluens entre 32 et 33° (Æ/- phinstone). Limites au nord, il ne porte plus de fruits : côte orientale de l'Espagne vers 410 (Cavanilles) et peut-être plus haut. J'ignore sa limite extrême en Portugal. Iles d’Hyères et situations privilégiées de la Provence ( 4rthur Young, De Candolle); rivière de Gênes ( De Suussure et autres); Rome (De Buch); Athènes (Dodwell) ; Smyrne ( Hasselquist. Aucun voyageur ne l'indique sur les côtes plus septentrionales de l'Asie mineure). Péchawur dans le Caboulistan, par 34° (Elphinstone ).

Chamcærops humilis. Arabie Pétrée (Rauwolff); Barbarie (Des- fontaines , Della-Cella); {talie( Tenore, Santi, Viviant, Sebastiani et Mauri ), sur la côte occidentale jusqu’à Nice (Æ4llione, Viviani,

GÉOGRAPHIE BOTANIQUE. 447

De Candolle) ; Espagne (Cavanilles, Bory ), jusqu’à Lérida , sur la côte orientale (Dufour ).

Musa paradisiaca. Cultivé: partout dans la zone équatoriale. Afrique septentrionale (Desfont., Delile, Della-Cella); Syrie et Mé- sopotamie ( Olivier, Hasselq.); Sicile ( Tenore ); Valence ( Cavan.); sur les’ côtes méridionales de la Péninsule Hispanique ( Bory ).

_ Pinus laricio. Géorgie , Crimée ( Bieberstein); Apennins en Ca- labre ( Tenore ); Corse (De Cand.);. Pyrénées (Hérus, sanguinea ; Lapeyr.).

Pinus halepensis. Atlas (Desfont. ); Cyrénaïque? (Pin blanc de M. Pacho?); Syrie, Asie-Mineure (Olivier); Italie australe ( T'e- nore); Antibes ( De Cand. ).

Pinus pinaster. Grèce (Sibthorp); Abruzzes ( Tenore ); Frans méridionale et occidentale ( De Cand.); naturalisé aux environs de Paris.

Pinus it Caucase Abbas Olympe de Bythinie et Péloponnèse (Sibthorp); Calabre (T'enore); Valence (Cavan.); Pyrénées (Ramond, De Cand.).— Laponie jusqu’à 70°, (sous cette latitude il monte encore à 125 toises, //ahlenbers et De Buch); Boukharie (Falk); Sibérie occidentale ; sur l'Oby, encore sous 64°, peut-être au-delà (Soujef, dans les voyages de Pallas); Sibérie orientale jus- qu'aux monts Stanovoy, par 62° à 63° de latitude ( Sazer , dans la relation de l’expédition du capitaine Billing); montagnes du Kamt- chatka , entre 55° et 570 (le même; Steller ne l’a point observé dans ce pays); Daourie (Georgi).

Abies taxifolia. Caucase ( Bieberstein, Pallas); Asie mineure (Hasselquist, Tournefort); Grèce (Sibthorp, Dodwell); Italie aus- trale ( Tenore).—Il manque dans les îles Britanniques et en Scan- dinavie. Oural entier et plaines du nord de la Russie ; dans toutes les chaînes de la Sibérie méridionale ( Pallas, Gmelin, et autres); Daou- rie ( Georgi); Sibérie orientale ; à l’est de l’Aldan jusqu’à 62° de la- titude (Sauer); Kamtchatka entre 55° et 57° (Steller).

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Abies excelsa. Calabre; montagnes des Abruzzes, entre 350 et 5oo toises ( Tenore); Pyrénées. Il manque dans les îles Britan- niges. Côtes de la Norwége jusqu’à 67° ; Alpes de Laponie jusqu’à 60°; par 68° 30!, il monte encore à 133 toises (De Buch et Wahlenberg); Russie jusqu’au voisinage de la mer Blanche ( Pallas) ; Sibérie , sur l’Oby jusqu’au voisinage du 680 (Soujef) ; il manque à l’est du Léna (Pallas, Gmelin) ; Daourie ( Georgi). 5

Larix europæa. Alpes du Dauphiné, du Piémont, de la Carniole et de la Hongrie (manque dans les plaines de l’Europe moyenne eten Scandinavie). Dans toutes les chaines de l'Empire russe, depuis l’Ou- ral jusqu’à l'Océan oriental ; au nord, jusqu’à la mer Glaciale par pieds épars ; en bois rabougris, par 67°, sur l’Oby; entre 68° et 60, sur le Jenissey et le Kolyma ; par 67° près des sources de l’Anadyr (Gmelin , Pallas, Soujef, Sauer); Daourie ( Georgi); Kamtchatka (Steller , Sauer); Japon ( Thunberg ); îles Kouriles ( Pallas).

Pinus cembra. indiqué presque partout avec le Zarix , et confiné comme lui sur les stations :alpines, dans l’Europe tempérée. En Si- bérie, il secantonne de préférence vers Le sommet des montagneset vé- gète dans quelques contrées l’on ne voit plus le Zarix,commedans le nord du Kamtchatka , le pays des Tchoutches et sur les plages les plus voisines de la mer Glaciale. Là, selon les voyageurs, ce n’est plus qu’un arbrisseau bas ou même rampant, tandis que dans les contrées plus méridionales , c’est un arbre assez élevé. J’ignore si ces diffé- rénces sont dues uniquement aux influences du climat, ainsi qu’on l’ob- serve pour le Pinus pumilio, ou si elles indiquent deux espèces distinc- tes. De Saussure penche à croire que le Cembro à tronc élevé de la Sibérie, diffère de celui des Alpes de l'Europe. M. De Candolle a adopté la même opinion relativement au Mélèze de la Sibérie , espèce qui cependant ne sauroït guère être considérée comme appartenant spécia- lementà ce pays :il est peu probable que le Mélèze des plages boréales de la Russie d'Europe ne soit pas le même que celui des bouches de l'Oby, ces régions n'étant séparées par aucune limite naturelle.

GÉOGRAPHIE BOTANIQUE. 449

Cupressus sempervirens. Barbarie ( Desfont., Della-Cella ); jar- dins de l'Egypte ( Delile ); Palestine (Hasselquist); Asie mineure (Olivier , Tournefort, Sibthorp et autres ) ; régions du Caucase (Pallas, Guldenstædt, Bieberstein); Perse entière (Chardin, Olivier, K'inneir) : Caboulistan ?(Elphinstone, ce voyageur parle de plusieurs espèces de Cyprès). Planté comme arbre d’ornement dans l’Europe australe; il supporte encore en plein air le climat de Paris et y donne des graines fécondes.

Juniperus phæœnicea. Barbarie (Desfont., Della-Cella); jardins de l'Egypte ( Delile); Palestine (Æasselquist); Asie mineure ( Oli- vier et autres); régions du Caucase ( Bieberstein). Europe australe entière.

Taxus baccata. Régions du Caucase ( Bieberst., Guidenst., Pal- las); Grèce (Sibthorp ); Apennins en Toscane ( Santi) ; montagnes de Valence ( Cavanilles). Ecosse ( Lightfoot); côtes de la Suède jus- qu’à 58, rare dans l’intérieur du pays (Linné); Varsovie (Schubert); manque en Livonie (De Bray ) ainsi que dans tout l’Empire russe (la Crimée et le Caucase exceptés), d’après tous les auteurs.

Quercus ballota. Atlas (Desfont.); Espagne, Portugal ( Bory ); Grèce (Sibthorp ).

Quercus pseudo-suber. Atlas ( Desfont. ); Calabre ( Tenore); Toscane (Santi ).

Quercus esculus. Asie mineure (Sibthorp, Olivier); Grèce ( S:6- thorp ); Calabre, Abruzzes ( Tenore ).

Quercus ægilops. Asie mineure ( Sibthorp , Olivier) ; Grèce (Sibthorp) ; Carniole (Scopoli ).

Quercus suber. Atlas (Desfont.); Espagne ( Cavanilles, Bory ); Italie australe (Tenore); Carniole ( Scopoli); Nice ( Allione, cet auteur ue l'indique pas dans le Piémont ); France occidentale jusqu’à Viîle de Noirmoutiers, par 47° ( Bonamy ).

Quercus ilex et coccifera. Atlas ( Desfont.); Palestine (Pockoke ); Europe australe entière. —France occidentale jusqu’à 47° (Bonamy);

Mém. du Muséum. 1. 14. 58

45o GÉOGRAPHIE BOTANIQUE.

Nice ( Allion) ; Toscane (Santi); Carniole (Scopoli). Hs fleurissent en plein air sous le climat de Paris, mais ne mürissent pas leurs fruits.

Quercus robur (pedunculata et sessiliflora des auteurs). Partie montueuse de toute l’Asie mineure , Arménie et régions du Caucase (Tournefort, Olivier , Sibthorp » Bieberstein, Pallas, Guldenstædt et tous les voyageurs); Grèce (Sibthorp ); Italie australe ( Tenore) ; Valence ( Cavanilles ). Côtes de la Norwége jusqu’à 63°, par pieds épars et mal venus; réussit parfaitement à Christiania, lat. 60° (De Buch); intérieur dela Suède jusqu’à environ 60° ; s’arrète sur la côte orientale par 60, 40! (Linné); côtes de la Finlande jusque près d’Abo, lat. 600 27° (De Buck) ; épars et mal venu en Livonie (lat, 56° 30’.— 59° 30°), les forêts en sont rares dans les parties méridionales de ce pays (De Bray ); très-rare dans la Grande-Russie au-delà de 56° ; s’arrête dans les monts Waldaï et sur le fleuve Msta , vers 58° (Guldenstœdt , Falk); en forêts à Kazan , par 56° ( Erdmann ); s’ar- rête sur le Wolga et ses affluens , entre 57° et 58° (statistiques russes citées par Malte-Brun); s'arrête en Permie à Ossa sur le Kama, entre 57° et 58° ( Gmelin) ; nulle part à l’est des monts Oural jus- qu'aux fleuves Amour et Argoun en Daourie, il reparoît entre 50°et 55° (Ginelin, Pallas); plusieurs missionnaires, cités par Duhalde, et les botanistes de l’ambassade de lord Mackartney , croient avoir observé le Chéne commun d’Europe dans les mon- tagnes des environs de Pékin et dans différentes contrées de la Tar- tarie chinoise. Falk ne le cite point parmi les végétaux de la Bou- kharie et de la Soongarie.

Fagus sylvatica. Palestine (Æasselquist ) ; Asie mineure , Arménie (Tournefort ; Olivier; Jaubert, Kinneir); Mazandéran (Pallas , Tré- zel); Grèce (Sibthorp); Sicile, Italie australe ( Tenore); Valence ( Cavanilles ). Naturalisé dans les îles Britanniques ( Ligthfoot , Smith) ; Norwége jusqu’à 59°, dans des expositions favorables ; Suède jusqu’à 58° 30’, en Westergothie, jusqu’à 57° au Smoland, jusqu’à

GÉOGRAPHIE BOTANIQUE. 45x Calmar (lat. 56° 40°) sur les côtes de la Baltique (De Buch); en vastes forêts en Scanie et au Smoland, épars en Bahusie ( Linné ); Prusse , Lithuanie et Pologne , jusqu’à 55° (Schouw ) ; Crimée méri- dionale, régions Caucasiennes jusqu’au Térek ; nulle part dans tout reste de la Russie, pas même en Podolie ni en Volhinie , quoiqu'il abonde dans les contrées limitrophes plus occidentales ( Pallas , Ginelin, Guldenstædt, Georgi, Falk, Bieberstein ).

Castanea vesca. Canaries, Ténériffe ( De Buch, Bowdich ); Asie mineure , Arménie ( Tournef., Oliv., Kinneir, Jaubert );vé- gions du Caucase ( Pall., Bicberst., Guldenst. ); Europe australe entière. Dans les forêts de l'Angleterre ( naturalisé ) ( Srnith ); il n’y mürit plus ses fruits dans les comtés septentrionaux entre 54° et 56° ( Winch ); étranger à la Scandinavie; il en existe quelques pieds seulement à Lund en Scanie, par 56° 42° (De Buch ); cultivé à Varsovie ( Sckubert, sans doute il n’y porte point de fruits). Selon Pallas, il supporte encore le climat de l'Ukraine (lat. 48°— 51°), mais il ne vient point spontanément au nord du Térek, dans tout l’Empire russe. Il paroît que cet arbre ne mürit plus ses fruits par- tout la vigne ne peut être cultivée avec succès. Thunberg indique le Castanea vesca au Japon, Loureiro en Cochinchine et à Canton ; et d’après les renseignemens des voyageurs , le Châtaignier est un arbre fruitier très-commun dans toute la Chine jusqu'à Pekin, et même à 2 ou 3 degrés au-delà. Il n’est cependant pas certain que l'espèce dont il s’agit soit la même que celle des contrées occiden- tales de l'Ancien Monde; Loureiro indique plusieurs caractères diffé- rentiels dans la description qu’il en donne. Æamilton parle de forêts de Châtaigniers croissant dans la région montueuse du Népaul, sans déterminer l’espèce à laquelle ils appartiennent.

Ostrya vulgaris. Asie mineure, Grèce ( Sibthorp ); Italie australe ( Tenore ); Carniole ( Scopoli ); Croatie, Esclavonie (/aldstein et Kitaibel ); Toscane ( Santi ).

Carpinus orientalis. Arménie (Tournefort); Italie australe (Tenore);

584

452 GÉOGRAPHIE BOTANIQUE.

lstrie (Scopoli); Croatie ,Syrmie , Bannat ( Waldstein et Kitaibel ).

Carpinus betulus. Ghilan , Mazandéran ( Pallas , Trézel ); régions du Caucase ( Pall., Guldenst., Bieberst. ); Arménie, Asie mineure (Tournef., Oliv. Jaubert, Kinneir); Europe australe entière. Écosse(Lightfoot); Suède: en forêts dans la Scanie (entre 550 et 56°), épars dans Smoland ( Linné; selon M. de Buch, il ne dépasse pas les limites septentrionales de la Scanie); manque en Livonie ( de Bray ); Pologne ( Schubert }, Russie, dans les contrées arrosées par le Don et le Dnieper, jusqu'à 51° à 52°; manque sur le Wolga (Guldenstæœdt, Falk, Pallas ).

Ailnus glutinosa. Atlas ( Desfontaines); Europe australe entière (Sibth., De Cand., Tenore, Cavan., Bory;,etc.); régions Caucasiennes (Pallas, Bieberst.). Suède jusqu’en Gothie (Linné); marque en Laponie ( Wahlenberg ); Russie jusqu’à la mer Blanche; rare en Si- hérie( Pallas, Gmelin ); Japon ( Thunberg); Amérique septentrio- nale, du Canada à la mer Glaciale (Pursh, Michaux , Richardson ).

Alnus incana. Pyrénées (De Cand); Caucase ( Bieberstein); Lapo- nie, Russie et Sibérie jusqu’à la mer Glaciale ( Y#Wahlenberg, Pall., Gmel., Soujef, Sauer ); Kamtchatka ( Steller). Amérique septen- trionale : monts Alleghany’s, Canada ( Michaux, Pursh); Terre- Neuve (de La Prylaie ); côte Nord-Ouest ( Chamisso ).

Betula alba. Montagnes de toute l’Europe australe. Caucase (Bie- berst, Parrot); Boukharie ( Falk ); côtes orientales de la Caspienne par 37° (Hanway). Laponie jusqu'au-delà de 70° ( F'ahlenb., de Buch); Sibérie : à l’est, jusqu’à l'Océan oriental ( Pall., Gel ); au nord , sur lOby jusqu’à Obdorsk, lat. 67°. 31°, sur le Jenissey vers 68° ( Soujef), sur le Kolyma en belles forêts, entre 650 et 66°; épars et rabougri vers le 67° degré et au-delà ( Sauer ); Kamtchatka ( Steller),en forêts sous le 58° ( Lesseps); Pallas ne l'indique point sur l'Anadyr et le Penghina; Daourie ( Pall., Gmel., Georg. ); Japon ( Thunb.); Groënland occidental, rare et rabougri (Crantz, Gieseke ).

GÉOGRAPHIE BOTANIQUE. 453

Populus alba et nigra. Jardins du Caire ( Delile); Atlas (Des- fontaines); Europe australe entière. Régions Caucasiennes jusqu’en Perse (Pallas, Bieberst., Guldenst.).—Autour des habitations, dans l'Écosse méridionale ( Lightfoot ) et en Suède jusqu’à 56° à 57° (Linné); Russie méridionale et temperée ( Pallas); manque au nord de Moscou ( Guldenstædt ); Kazan ( Erdmann); Sibérie, par pieds épars jusqu’à l’Oby (Pall., Gmel.). Le Populus alba est indiqué au Kamitchatka par SteZler, en Boukharie par Falk, en Daourie, aux environs du lac Baïkal, par Georgi, à Halep par Russel.

Populus tremula. Europe australe entière. Asie Mineure, Armé- nie ( Oliv., Tournef.); régions Caucasiennes (Bieberst., Guldenst.)— Laponie jusqu’à la mer glaciale ( Fahlenb.); très-abondant dans l'Empire russe, de la Baltique au Léna, au-delà duquel il est rare, comme dans les environs d’Okhozk et au Kamtchatka ( Pallas, Grmelin, Steller). W est encore de belle taille dans les monts Ver- choyansk, aux sources du Kolyma , par 62°, mais il ne suit pas les bords de ce fleuve jusqu’au 65e ( Sauer) ; Daourie ( Georgi ).

Populus balsamifera. Sibérie, de lIrtych à la mer d’Okhozk (Pall., Gmel.); Kamtchatka (Ste/ler); sur le Kolyma aussi loin que le Populus tremula ( Sauer); sources du Penghina dans les monts Sta- navoy, par 65° à 66° (Pallas); Daourie ( Pall., Gmel., Georgi); Amérique boréale entière, depuis le 44° parallèle jusqu’aux plages arctiques (Michaux , Pursh, Mackenzie, Hearne, Richardson).

Salix baby lonica. Egypte (Delile); Barbarie ( Desfont.); régions basses de toute la Turquie d'Asie, depuis la mer Noire jusqu’au golfe Persique; Perse entière (tous les voyageurs); Caboulistan ( Ez- phinstone); régions Caucasiennes et Crimée ( Bieberst. ); Archipel et Grèce ( Sibth.); naturalisé dans la majeure partie de l’Europe tem- pérée.

Salix alba. Perse (Olivier, herbier du Muséum ); régions Cauca- siennes (Guldenst., Bieberst.); Europe australe entière. Suède ( Linné) ; Dibuaniee Livonie, Russie tempérée, Sibérie méridio-

454 GÉOGRAPHIE BOTANIQUE. nale jusqu'à l’Irtych (Pallas, Falk); Daourie (Georgi); Japon (Tunb.).

Salix monandra. Egypte (Delile); Barbarie ( Desf.); régions du Caucase (Pall., Bieb.); Europe australe. Suède méridionale (Lin.); Russie méridionale ( Pallas).

Salix triandra. Europe australe entière. Régions du Caucase. (Pall., Biebn., Guldenst.). Suède (Lin.); Russie entière jus- que vers 60°; Sibérie méridionale jusqu’à l’Irtych (Pall., Falk. ).

Salix capræa. Europe australe. Régions Caucasiennes ( Bieberst. , Guld.). Laponie jusqu’à 69° (/ahlenb.); Empire russe entier jusqu'aux plages arctiques et à l'Océan oriental; Daourie ( Pall., Gmel., Georgi).

Platanus orientalis. Planté comme arbre d'ornement en Egypte et en Barbarie ( Desfont., Delile); Palestine ( Æasselquist, Bucking- ham); Âsie mineure (Ov., Tournef.); régions Caucasiennes, Perse entière ( Chardin, Olivier, Kinneir); Béloutchistan (Pottin- ger); Caboulistan (Ælphinstone); Boukharie méridionale, lat. 400—420 ( Falk) ; Grèce et Archipel ( Sibthorp, Dodwell); Calabre, Sicile ( Tenore, de Sayves); cultivé comme arbre d'ornement dans, l'Europe moyenne. Il supporte très-bien le climat de la France, sous et au-delà, tandis qu’il ne prospère plus à Symphéropol en Crimée , par 45°.

Ulmus campestris. Perse jusqu’à Chiraz (Cardin) ; régions du Caucase (Bieberst., Pallas, Guldenst.); Palestine (ÆHasselg.); Europe australe entière. Angleterre , jusqu’à la rivière Tees (Winch) ; Suède, sur le Gotha , jusque vers 58° (de Buch) ; Kazan: (Erdmann); manque dans la Russie septentrionale et au-delà de POural (Pall., Falk).

Ulmus effusa. Régions Caucasiennes ; (Bieb.) Asie Mineure (Tous les voyageurs y indiquent des Ormes, qui se rapportent peut-être à cette espèce ou bien aussi à la précédente; il.n’est pas indiqué dans les flores de l’Europe australe ). Europe rMopettie Erin

GÉOGRAPHIE BOTANIQUE. 455

Comtés septentrionaux du nord de l'Angleterre il monte encore à 300 toises (inch ); Suède: le dernier a été observé par Linné à Hamrong, par 61°, non loin du golfe de Bottnie. Dans toute la Russie,selon Pallas et Falk, mais probablement pas plus haut que le 60° ;car, selon Guldenstædt,les Ormes sont rares au nord de Moscou. Boukharie, Soongarie et pays des Kirghises (Falk); manque au nord des chaines Altaïques et à l’est de l’Oural (Falk, Gmel., Pall.); Baïkal ( Georgi). à

Morus alba et nigra. Cultivés dans toute la zone de transition. Dans la zone tempérée, leur culture cesse partout à quelques degrés moins haut que celle de la Vigne, et ne réussit plus en grandau-delà du 46° parallèle. (Le Mürier cultivé en Russie jusqu’à 51° ou 5°, paraît être le Morus tatarica, car Pallas assure que les autres espèces ne prospèrent plus au nord du Térek , excepté dans la Crimée méridio- nale). Indigène au Caboulistan (Pottinger, Elphinst.); en Perse (Chardin, Olivier et autres); dans les régions Caucasiennes (le Morus alba seulement, Bieberst.) ; en Chine.

Ficus carica. Cultivé dans l’Yémen ( Forskal); dans les oasis de la Haute- Egypte ( Caz/laud) ; dans toute la zone de transition voi- sine de la Méditerranée ; en France jusque vers le fo° , à la faveur de situations abritées, ou en le couvrant de terre pendant l’hiver ; dans la Hongrie méridionale, la Croatie et l’Esclavonie (Waldstein et Xitaibel, Busching); en Russie seulement en Crimée et au sud du Térek. (Pall., Guldenst., Falk). Indigène ou naturalisé dans toute la région méditerranéenne.

Fraxinus excelsior. Atlas(Desfont.); régions montueuses de l’Asie mineure ( Tournefort, Olivier et autres); Mazandéran ( Pallas, Trézel) ; régions Cancasiennes (Pall., Guld., Bieb.); montagnes de ltalie australe (Tenore ). Côtes de la Norwége jusqu’à 65° (De Buch); commun en Suède jusqu’à. . . . (Linné); côtes orien- tales du golfe Bottnique jusqu’à 62° (De Buck); en Russie, il paroît ne pas dépasser de beaucoup le Chêne ; cependant il est encore com-

456 GÉOGRAPHIE BOTANIQUE.

mun au nord de Moscou et jusqu’à Novogorod et Valdaï (58°) (Gul- denstædt), le Chêne est fort rare. Sauer affirme qu’il vient en Si- bérie sur le Kolyma , par 65° , ce qui paroît fort douteux, puisque tous les autres voyageurs disent qu’il manque à l’est de l’Oural.

Olea europæa. Oasis de la Haute-Egypte , entre 25° et 270 ( Cail- laud); Barbarie ( Desfont., Pacho, Della-Cella) ; Palestine ( Has- selquist, Buckingham). Syrie, Mésopotamie, Babylonie et régions basses de l’Âsie mineure, vers la Méditerranée et la mer Noire ( tous les voyageurs ); en Perse seulement sur les bords de la Cas- pienne au Mazandéran et au Ghilan (CAardin, Olivier , Pallas, etc.) et dans les contrées voisines du golfe Persique ( Chardin); régions Caucasiennes jusqu’au Térek, Crimée méridionale (Pall., Guld., Bieb.); ses fruits ne mürissent pas bien à Kisljar par 440 ( Falk). Europe australe entière, jusqu’à 45, à 46° en Istrie (Scopoli, Horn- schuch) et en Lombardie ( De Cand), 44° à 45° dans l’est de la France Arthur Young). est naturalisé dans la plupart des endroits on le cultive; sa véritable patrie paroit être l’Asie mineure et leCaboulistan.

Arbutus unedo. Littoral de la Méditerranée, dans toute la région de l’Olivier. France occidentale jusqu’à Nantes (De Cand). Naturalisé sur les côtes occidentales de l’Irlande dans la comté de Kerry ( 4r- thur Young, Smith).

Punica granatum. Indigène au Caboulistan et dans toute la Perse (Chardin, Oliv., Elphinst., Pottinger, etc. ); dans les régions Cau- casiennes jusqu’au Térek (Bieb., Guld., Pall.); dans l'Asie mineure et la Syrie (tous les voyageurs) ; au Péloponnèse et en Thessalie (Sibthorp). Naturalisé dans presque tout le reste de la partie occi- dentale de la zone de transition. Cultivé dans plusieurs contrées équatoriales comme au Bournou et au Soudan (CZapperton et Den- ham, Oudney ); dans l’Yémen (Forskal), à Bangalore dans l’Indoustan (Hamilton). Il est cultivé au nord de la zone de l’Olivier : en France jusqu’à 46° à 47°, il mürit encore ses fruits; dans des vallons abrités du Valais (de Saussure); à Boukhara (Falk, de Meyendorf).

GÉOGRAPHIE BOTANIQUE. 457

Amygdalus persica. Sauvage au Caboulistan, au Béloutchistan , dans les monts Paropamises { Elphinstone , Forster, Pottinger ) et dans toute la zone de transition de l’Asie plus occidentale (tous les voyageurs). Cultivé dans plusieurs contrées équatoriales , comme dans l’Yémen ( Forskal), à Bangalore (Hamilton) ; et dans la zone de transition entière. Dans la zone tempérée : en Chine , encore sous 43° dans la province de Pé-iché-li (Duñalde); au Japon, à Matsu- mai, par 42°, ses fruits ne mürissent qu'avec peine { Golovnin); Boukharie { Falk, de Meyendorf ) ; Russie: il réussit très-bien à Astrakhan , lat.46° ; rare dans la province de Cherson, lat. 48°—49?; Kiew (lat. 50°, 27°), il faut sans doute l’abriter pendant l'hiver, comme on le fait pour l’'Abricotier et l’Amandier ( Guld., Falk , Pall., Georg.). Cracovie ( Malte- Brun ). I ne réussit plus à Chris- tiania ( De Buch ); ses fruits ne mürissent pas en Angleterre. L’Amandier, indigène dans les mêmes contrées ainsi que dans la Barbarie, ne paroît pas être cultivé plus au nord que le Pêcher.

Prunus armeniaca. Indigène dans les mêmes contrées que le Pé- cher. En forêts à Soungnem au Thibet ; par 41°, 55° de lat. et 78°, 27” de long. , à 1430 toises d’élévation, et cultivé dans ce pays jusqu’à 2000 toises ( 4. et P. Gérard). Cultivé partout avec le Pêcher et lAmandier. Il müûrit encore ses fruits à Christiania (De Buch).

Prunus spinosa. Barbarie (Desf. ); Asie mineure (S:bthorp ); Mazandéran( Pallas); régions Caucasiennes ( Pall., Guld., Bieb.); Europe australe entière. Suède (Linn.); manque en Livonie ( de Bray); Varsovie (Schubert); Russie méridionale ( Pall.), sur VOka , le Wolga , le Don et l’Oural (Fa/k). Manque en Sibérie.

Cerasus avium. En forêts dans les régions du Caucase ( Pall., Bieb., Guld.), l'Asie mineure , les contrées entre la mer Noire et l’Adriatique. Cultivé dans l’Europe tempérée. Sa culture cesse en Russie au-delà de 55° ou 56°. Elle réussit mal en Livonie (de Bray). On prétend que les cerises mürissent encore quelquefois sur les côtes de l’Ostrobottnie par 63 à 64° (Malte-Brun); elles mürissent dans des :

Mém. du Muséum. 1. 14. 59

458 GÉOGRAPHIE BOTANIQUE.

situations privilégiées sur les côtes de la Norwége jusqu'à 63°( De Buch). La Culture du Prunus domestica ne cesse point avant celle du Cerisier. 1] paroît que ce dérnier ne peut pas être cultivé dans la zone équatoriale. Le Prunier a été observé par M. Caillaud dans les oasis de la Haute-Egypte entre 25° et 270.

Cerasus-padus. Régions Caucasiennes (Bieb.); Abruzzes ( De) France méridionale ( De Cand). Laponie jusqu’à 70°, mais rare au-delà de 68° (7/ahlenberg) ; Russie et Sibérie tempérée ( Pall. ); encore commun sur l'Oby par 61° ou 62° (Soujef); Daourie (Georg.); Kamtchatka ( Sseller).

Mespilus germanica. Mazandéran (Pall., Trézel.); régions du Caucase (Guldenst., Pall., Bieb.,); Europe méditerranéenne et moyenne. Angleterre ( comité de Chester, lat. 53° 54° Srnith). manque en Pologne, eten Russie au-delà du Térek.

Pyrustorminalis. Régions Caucasiennes ( Bieb., Pall.); Arménie ( Tournef) ; Europe méditerranéenne. Angleterre (Smith); Da- nemarck, rare (For. Dan.); Varsovie ( Schubert) ; nulle part en Russie-au nord du Térek et de la Crimée.

Pyrus aria. Mazandéran , régions Caucasiennes (Pall., Bieb.); Europe méditerranéenne. Ecosse { Lightfoot); Halland et Goth- land ( Lin.); manque en Pologne (Schubert), eten Russie au nord du Caucase (Pall.). Soongarie ( Falk).

Pyrus malus. Spontanément dans toutes les contrées montueuses de la zone de transition, en Europe et en Asie , de la Méditerranée . au Caucase indien. Thibet à 1455 toises (Gérard). Suède jusqu’à 58° à 59° (Linn.); Finlande occidentale jusqu’à 62° (Malte-Brun); rare dans la Russie centrale au-delà de 55° ou 56; les derniers à Valdaï, cesse également le Chêne (Falk, Guldenst.); Kazan (Erdmann). Manque en Sibérie. Cultivé. Dans la zone équatoriale : à Bangalore (Æarnilton); à Canton (Duhalde); dans les oasis de la Haute-Egypte (Caillaud). En Europe sa culture cesse au-delà de 65° dans la Norwége ( De Buch); entre 62 et 64° en Finlande (Malte-

GÉOGRAPHIE BOTANIQUE. 459

Brun); entre 56° et 58 sur le Don, le Viatka et le Wolga, elle n’a lieu avec succès qu’au-dessous de 56° ou 55°; sur l’Oural, elle réussit faibiement par 510; elle n’a lieu nulle part à l’est de ce fleuve (Falk, Guldenst., etc.). Boukharie, Turkestan , Chine et Mant- chourie. Il paroît, d’après tous les renseignemens contenus dans Les relations de voyages, qu’en Asie, la Mantchourie exceptée , il dé- passe peu le 41° ou 42° parallèle. L'existence bien constatée du Chêne sur les bords de l'Amour et de VArgoun, indique que ces contrées jouissent d’un climat assez chaud pour admettre la culture du Pommier, du moins jusqu’à 5o° de lat. Le Poirier accompagne presque partout le Pommier: ces deux arbres, le Cerisier et le Chêne peuvent être considérés comme ayant à peu près la même puis- sance expansive.

Pyrus aucuparia. Régions Caucasiennes ( Bieb. ); Asie. mineure ( Tournef.); Liban (Hasselquist ); montagnes de l’Europe méditer- ranéenne, Laponie entière avec le Bouleau , et en forme d’arbris- seau jusqu’au Cap-Nord(#ahlenb.); Russieentière et Sibérie jusqu’à l'Océan oriental ( Pall., Gmel. ) ; sur lOby il cesse avec le Bouleau, entre 66° et 67° ( Soujef.) ; lac Baïkal (Georg.); Kamtchatka ( Ste/- ler); Groënland , en arbrisseau , par 60° ( Crantz, Gieseke ).

Juglans regia. Indigène dans les montagnes de l'Asie mineure ( Tournef., Oliv., J'aubert , etc.) ; des régions Caucasiennes jusqu’au Térek (Bieb., Pall., Guld.); de la Perse (Chardin, Oliv., Pottin- ger, etc.), du Caboulistan ( Elphinst.) et du Thibet (4. et P. Gé- rard Vont observé en forêts à Soungnem , à 1455 toises). Cultivé dans la zone équatoriale : au Béloutchistan, par 29°, avec le Dattier , et au Nermanchyr, sous le même parallèle, avec leManguier et autres fruits de l’Inde (Potiinger); dans les vallées du Népaul , entre 500 .et 1000 toises ( Ælamilton). Dans toute la zone de transition. Il paroît cesser avec la Vigne ou peu au-delà ; dans le nord de l’Angleterre, entre 54 et.550 , il ne mürit plus ses fruits ( inch ); rare dans la Russie occidentale , au-delà de 48° ; existe encore à Kiew , par 50°, et

59*

460 GÉOGRAPHIE BOTANIQUE.

à Glukhof, par 520, mais y réussit mal ( Guldenstædt) ; dans l’Asie tempérée : cultivé en Boukharie ( Falk) ; dans toute la Chine jus- qu'aux frontières de la Mantchourie (Duhalde), au Japon (Thun- berg ).

Vitis vinifera. Indigène et cultivé dans toute la zone de transition. Cultivé dans quelques endroits de la zone équatoriale : à Bangalore dans l’Indoustan , lat. 13° ( Hamilton ); à Zébid dans l’Yémen , entre 14° et 150( Forskal ); dans la colonie de Sierra-Léoné ( Gray ), etc. Les limites de la culture en grand en Europe, sont par 47° environ dans l’ouest de la France, au-dessus de l'embouchure de la Loire; entre 49° et 50° sous la longitude de Paris (Arthur Young); entre 5o° et 5r° sur les rives du Rhin et du Mein; entre 48, et 49° en Hon- grie ; en Russie : entre 46° et 48° au nord de la mer Noire ; entire 48° et 49° sur le Don et le Wolga (sur les bords de ce dernier fleuve, les environs de Saratow , par 52°, produisent encore un peu de vin; à Zarizin , par 480 42”, la Vigne est cultivée avec plein succès : on n’en indique plus à l’est du fleuve; les contrées voisines de la mer d’Azow (46°) produisent des vins forts, mais il faut couvrir les vignes en hiver , pour les garantir des froids qui souvent y sont de 25° à 27°; dans les gouvernemens de Koursk et de Woronech, entre 5o° et 52°, les vignes sont rares et Le raisin ne mürit que dans de bonnes années; en Ukraine , par 49°, il conserve toujours un goût acide ; en Podolie, par 48° à 5ov, la Vigne ne vient plus qu’en espalier dans les jardins. Le raisin ne müûrit jamais à Kiew.) ( Pall., Guld., Falk, Malte- Brun). Asie tempérée : Boukharie (Falk) ; Khotan , lat. estimée par d’Anville à 55° 36’ (relation chinoise, traduite par M. Rémusat ) ; Thibet , par 31° 45”, jusqu'à environ 1800 toises d’élévation ( 4. et P. Gérard); Chine jusqu’à 42° , et peut-être au-delà en Mantchourie (Duhalde) ; Japon (Thunberg ); à Maisumaï, par 42°, le raisin ne mürit qu'avec peine ( Golovnin).

Citrus aurantium. Wudigène dans la zone équatoriale. Naturalisé dans la zone de transition : dans toute l’Afrique septentrionale. Dans

GÉOGRAPHIE BOTANIQUE. 461

l’Europe australe, sur les côtes de l'Espagne et de l'Italie, jusqu’à 41° à 420 (Cavan., Bory, Ten.); Péloponnèse, Attique (SibtA., Walpole, Dodwell); Corfou (Dodw.). Dans l’Asie , sur le littoral de la Médi- terrannée, jusque vers 59 ( commun à Smyrne par 37° 30’, Hasselquist ; à Lefkosia en Pamphilie, Leake , etc. ); sur le Tigre et l’Euphrate, il cesse entre 35° et 37° (Oliv.). Il ne vient plus sans abri à Halep par 36° ( Russel) ; dans toutes les contrées situées au: nord du golfe Persique , des bouches de l’Euphrate à celles de l’Indus, nulle part au-delà de 29° ou 30° (Oliv., Chardin, Kinneir, Pottin- ger), si l’on en excepte le littoral méridional de la mer Caspienne, dans le Ghilan et le Mazandéran , entre 36° et 38°( Chardin, Oliv. , Trézel , Jaubert), et quelques situations privilégiées du Caboul, entre 30° et 34° (Ælph: , Potting.) ; sur les affluens de l’Indus , jus- qu'à 33° à 34° (Elph.); il ne vient point sur le littoral de la mer Noire , à l'exception de quelques cantons de la Colchide, aujour- d’hui connus sous le nom de Gourie, entre 39° et 40° (Guld.). En Chine, on cultive des Orangers et des Citronniers, qui peut-être ne sont pas les mêmes espèces que celles de l’ouest de l'Ancien Conti- nent, jusqu’à 35° ( Duhalde). Au Japon, les voyageurs n'en indi- quent point dans l’île de Niphon.

Tilia microphylla. Europe méditerranéenne? France (De Cand.); Carniole (Scop.)— Commun en Norwége, jusqu’à 630, manque au- delà de 650 (de Buch); rare dans l’intérieur de la Suède au-delà de 610 ( Linn.); Russie entière jusqu'à Pétersbourg (Pal, Falk); dans le centre de la Russie boréale , sur les affluens du Duïina, jus- qu’à 58° (Statistiques russes citées par Malte- Brun ); manque en Sibérie, à l’est de lIrtych ( Pall., Falk); suit le cours de ce fleuve jusque vers 58° (Soujef ); ne s'arrête à l’est que vers le Tom (Grnelin.).

462 GÉOGRAPHIE BOTANIQUE.

Description de quelques espèces nouvelles de la famille des Amentacées.

Pour donner plus d’intérêt à mes recherches sur la géographie des Amentacées, j'avais entrepris d'y joindre la description et la figure de toutes les espèces nouvelles appartenant à cette famille , que je pouvois découvrir dans les herbiers. J'ai renoncé à la publi- cation de la géographie des Amentacées, par les motifs que j'ai exposés au commencement de ce Mémoire; mais je n’ai pas renoncé x

à celle des espèces. J’en offre ici neuf, dont huit sont nouvelles ; j'en ferai paroître incessamment quelques autres.

SALIX cOLUTEOÏDES. PI. 1.

S. foliis ellipticis obtusis mucronulatis integerrimis glabris, sub- petiolatis , basi cuneatis obliquis , subtus glaucis, amentis masculis coætaneis oblongo conicis basi interruptis, floribus 8-13-andris, filamentis inæqualibus.

ARBRE OU ARBRISSEAU ? Rameaux grêles, cylindriques, glabres, d’un brun rougeâtre ; jeunes pousses florifères courtes , feuillées. Stipules fugaces. ……. |

Feurzues pétiolées , alternes, longues de + pouce à 1 pouce, larges de 3 à 5 lignes, elliptiques, entières ; sommet arrondi ; base cunéi- forme, oblique; bord légèrement ondulé ; face supérieure glabre ; face inférieure couverte d’une poussière glauque ; côte médiane prolongée au sommet en une pointe fine, très-courte ; nervures à peine visibles, presque HRNEeE a Pétiole grêle; de 1 à 2 lignes. À

Cuarons mazes longs de 1 pouce ou moins, coniques ou oblongs , interrompus à la base, solitaires sur des pédoncules filiformes, glabres. Bractées florifères làches , ovales aiguës, concaves, brunâ- tres , garnies en dedans et au bord de poils soyeux, touffus et blancs. Etamines au nombre de huit à douze dans chaque fleur, insérées au

GÉOGRAPHIE BOTANIQUE. 463

fond d’une glande cupuliforme découpée en lobes irréguliers. Filets grêles, inégaux, la plupart plus longs que la bractée, courbés en sens divérs. Ænthères jaunes, didymes ,; biloculaires , s’ouvrant en avant dans leur longueur. Pollen globuleux. ; INDiVIDU FEMELLE inconnu.

Ce Saule a été trouvé au Sénégal par M. Pérodet.

ALNUS CASTANEÆFOLIA. Pl. 2.

A. foliis oblongo-ellipticis obtusis repandis, aut oblongo-lanceo- latis eroso-dentatis , petiolatis, supra glabris, subius in nervorum axillis pubescentibus, panicula basi foliata, amentis masculis termi- nalibus erectis.

ARBRE à fleurs monoïques ; rameaux alternes, cylindriques, gla- bres. Bourgeons axillaires, pédicellés. Jeunes pousses trigones ; pu- bescentes.

Feuirres pétiolées , stipulées , alternes ; celles des pousses précoces longues de 3 à 4 pouces, larges de ro à 15 lignes, oblongues lancéo- lées , dentelées ; dentelures inégales, séparées par des sinus alongés , quelquefois foiblemeut et irrégulièrement denticulées; celles des pousses tardives plus petites , ovales alongées , sinuolées: : les unes et les autres glabres et d’un vert foncé en dessus, pubescentes dans l’aisselle des nervures latérales et pâles en dessous; nervures fines, rectilignes , parallèles, unies entre elles par des veines transver- sales. Pétiole grêle, long de 4 à 10 lignes , un peu velu. Stipules pe- tites, glabres, membraneuses, linéaires-lancéolées , caduques.

Ixrcorescence : Chatons pédicellés, axillaires, disposés en pani- cule terminale sur un rameau pédonculiforme , grêle , parsemé de poils, feuillé à la base de ses subdivisions inférieures, garni plus haut de simples stipules et nu au sommet.

Cartons mazes dressés, compactes, longs de 1 à 2 pouces, un peu plus grêles que ceux de lÆ/nus glutinosa, au nombre de 4 ou 5 à la partie supérieure de la panicule. Braciées triflores, ovales, arron-

464 GÉOGRAPHIE BOTANIQUE.

dies , peltées, coriaces, garnies intérieurement de 4 bractéoles mem- braneuses. Fleurs presque sessiles. Périanthe simple, monosépale, profondément divisé en 4 lobes ovales oblongs. Quatre éfamines op- positives, insérées au fond du périanthe. Filets courts, capillaires. Anthères saillantes , ovoïdes, bilobées , biloculaires, inverses ; lobes s’ouvrant en avant dans leur longueur. Pollen globuleux , à 4 ou 5 mamelons.

Cnarons remeLxs longs de 2 lignes, ovoïdes, cylindriques , grou- pés en épi au nombre de 4 ou 5 sur des pédicelles communs, les- quels égalent les pétioles en longueur et sont insérés à la partie in- férieure de la panicule. Bractées charnues, arrondies, aiguës au sommet. Bractéoles..…. Fleurs comme dans les autres espèces connues.

Fruits...

Cette espèce a été découverte par Dombey , à Tarma au Pérou.

ALNUS ACUMINATA. (Æ/wmb. et Bonpl.) PI. 3.

A. foliis ovatis aut ovato-oblongis, acuminatis , basi subrotun- datis, duplicato serratis, suprà glabris subtus nervis pubescentibus, paricula nuda,; amentis fœmineis terminalibus.

Arsre à fleurs monoïques. Rameaux cylindriques un peu verru- queux , trigones , pubescens vers le sommet. Bourgeons pubescens, pédicellés.

Feurzces ovales ou ovales oblongues , pétiolées , alternes , longues de 3 à 6 pouces , larges de 1: à 3 pouces ; sommet rétréci en pointe plus ou moins aiguë ; base ordinairement arrondie, quelquefois un peu cunéiforme; bord entier à la partie inférieure, doublement den- telé dans le reste du contour; surface glabre et lisse en dessus ; côte et nervures épaisses , pubescentes en dessous ; nervures parallèles ; veinules transverses. Pétiole canaliculé, renflé à la base ; long de 4 à ro lignes, pubescent. Stipules ovales lancéolées, membraneuses, parsemées de poils , caduques.

GÉOGRAPHIE BOTANIQUE. 465

IxrLorescence. Pédoncule commun latéral , glabre , non feuillé , ramifié en panicule.

Cuarons mares longs -de 2 à 3 pouces, épais comme une grosse plume à écrire, oblongs, compactes , dressés, naissant au nombre de 3 uo 4 sur des pédicelles simples rameux à la partie infé- rieure de la panicule. Bractées florifères triflores , coriaces, non peltées , glabres, arrondies, garnies intérieurement de 4 bractéoles membraniformes. Fleurs sessiles. Périanthe simple, monosépale, membraneux, veiné , profondément divisé en 4 ou 6 lobes oblongs et obtus. Etamines au nombre de 4 ou 6, oppositives, attachées vers la base du périanthe. Filets capillaires, un peu moins longs que le périanthe. Ænthères saillantes, ovoïdes, bilobées, biloculaires, inverses ; lobes s’ouvrant en avant dans leur longueur. Pollen glo- buleux.

Cuarons FEMELLES longs d’un demi - pouce environ, épais de 3 lignes, ovales-alongés, au nombre de 4 ou 5, sessiles ou courte- ment pédicellés, distants, terminant la panicule. Bractées bi- flores, charnues, ovales cunéiformes , obtuses, garnies intérieure- ment de trois bractéoles membraneuses , oblongues. Fleurs comme dans les autres espèces. Fruit inconnu.

L’échantillon que j’ai dessiné a été recueilli au Pérou par Dombey. Depuis, MM. de Humboldt et Bonpland ont rapporté cette espèce des mêmes contrées. La description qu’ils ont publiée est très- exacte , mais elle est moins complète que la mienne. L’échantillon qu’ils avoient sous les yeux étoit très-défectueux: ils ne l’ont pas fait figurer.

Facus osziqua. PI. 4.

F. foliis ovato-oblongis obliquis subrhomboïdeis obtusis dupli- cato-serratis , basi integris in petiolum attenuatis, pilosiusculis, perianthiis masculis solitariis hœæmisphæricis sinuatis 30-40-an- dris , cupulis capsuliformibus muricatis quadripartitis, segmentis

ovatis obtusis , ovartiis inclusis triquetris , angulis alatis.

Mém. du Muséum. 1. 14. 60

466 GÉOGRAPHIE BOTANIQUE.

ARBRE FORESTIER très-élevé , touffu, à fleurs monoïques.

Feunres minces, plissées dans le bourgeon , alternes ; longues de 1 à 2 pouces, larges de 4 à 8 lignes, ovales oblongues, rhomboïdales obliques ; sommet obtus ; base cunéiforme, retrécieen pétiole grêle et court; bord entier et cilié à la partie inférieure, doublement dentelé et glabre dans le reste du contour; côte et nervures pubes- centes ; veinules réticulées. Stipules caduques, membraneuses, lan- céolées linéaires, environ de Ia longueur du pétiole.

Freurs MaLes solitaires , axillaires, pédonculées. Pédoncule grêle, long de 2 à 6 lignes, parsemé de petits poils courts. Périanthe simple, hémisphérique, membraneux , irrégulièrement sinué et lobé, portant à lextérieur des poils rares et fins. Ærarmines en nombre indéterminé (30 à 40). Filets courts, parsemés de petits poils. ÆAnthères saillantes, basifixes, allongées, obtuses , subtétra- gones, velues, biloculaires, s’ouvrant longitudinalement par les côtés; Pollen globuleux.

Freuns remeLxes: Cupule solitaire, pédonculée, axillaire, capsuli- forme,ovoïde,coriace, veloutée, hérissée de pointes, triflore, s’ouvrant en 4 segmens ovales, réunis deux à deux à la base. Pédoncule de la longueur des pétioles ou plus court qu’eux, épaissi au sommet, parsemé de petits poils. Périanthe simple, adhérent, à six dents obtuses , pubescentes, dont 3 alternes, cuculliformes, prolon- gées inférieurement sur les angles de l’ovaire en 3 ailes mem- braneuses. Ovaire ovoïde , trigone , ailé, couronné par les dents du périanthe, composé de trois coques soudées , chacune uniloculaire, biovulée. Ovules pendans , attachés vers le sommet de l’angle cen- tral des coques. Style très-court , divisé presque jusqu’à sa base en trois stigmates subulés, divergens, correspondant chacun à lune des coques de l’ovaire(1). Frurr..…

(1) J’emploie ici le mot coque dans le sens que je lui ai donné en traitant du Péricarpe (Voyez Dictionn. des Sciences nat.). De tous temps les bolanistes ont

GÉOGRAPHIE BOTANIQUE. 467

Ce Hêtre est indigène au Chili; il a été observé la Conception par

Dombey. D'après les notes manüscrites de ce botaniste il porte le nom vulgaire de Roblé et fleurit en septembre.

Facus Domrevr. PI. 5.

1:17

F. foliis ovato lanceolatis subrhomboïdeis acutiuseulis serratis

coriaceis nilidis glabris, basi obliqueicuneatis ; subpetiolatis,:perian-

reconnu l’analogie qui existe entre le péricarpe à cinq coques libres du Pied- d’alouette, et le péricarpe à cinq coques conjointes de la Nigelle. Ici, et dans d’autres cas semblables, la Nature montre si clairement son plan, que personne ne peut s’y méprendre. Mais il est des cas l’analogie est moins évidente, Tel est celui qui s’est présenté à moi en 1810 ( Voyez Annales du Muséum, tomé 15), quand j’examinai la famille des Labiées. Je constatai alors, par üné analyse rigou- reuse, que les quatre graines nues de Linné ne sont autres choses que quatre coques, isolées les unes des autres parce que l’axe central qui, dans un grañd nombre de péricarpes appartenant à d’autres familles, porte les graines et sert de lien commun aux différentes loges, a, pour ainsi dire, dans les Labiées, fait défaut et laissé les coques en liberté. J’offris en preuve les Borraginées , lesquelles ont dans quelques genres, quatre coques libres comme les Labiées, et dans d’autres quatre coques réunies en un seul.corps: Dans la même année 1810, M. Robert Brown publia le premier volume de son Prodromus Flor& Novæ-Hollandiæ. On y lit:(p. 558) ces mots remarquables: « Capsulas omnes pluriloculares e totidem thecis conferrumti- « natas esse, et diversas solùm modis gradibusque cohæsionis et solubilitatis « partiurm judico. » L'auteur cite ensuite plusieurs exemples à l'appui de son opinion. En 1813, dans le Journal de Physique, vol. 77, P- 173, je donnai l’en- semble de ma doctrine sur la structure du fruit : je la résumai en ce peu de mots (p- 178): « Nous pouvons dire qu’une fleur quelconque n’a jamais plus d’un « ovaire, et que les petites boîtes distinctes, fixées sur un même réceptaclé, « sont que des portions d’un péricarpe unique. » Plus loin (p::186-et suiv.), j'affirmois que le légume ne diffère pas par les caractères essentiels des boîtes groupées , ou même soudées, qui composent le pcricarpe des Renonculacées, des Malvacées , des Rosacées, etc. Aïnsi, selon moi, la gousse ou lègume étoit le type de la plupart des fruits, Trois ans apres (1816), M. Robert Brown éxposa la méme idée dans son Mémoire sur lés Synanthérées. Nous suivibnis la mémé routé ,il est tout simple.que nous soyons arrivés au même but,

Go*

468 GÉOGRAPHIE BOTANIQUE.

thiis masculis ternis campanulatis 4-5-lobis 8-10-andris, cupulis involucriformibus lœvigatis quadripartitis , segmentis sublinea- ribus laciniatis, ovariis lateraliter exsertis triquetris, angulis mar- ginatis.

Arere forestier à fleurs monoïques. Rarmeaux flexueux, lisses , glabres, étalés. Jeunes pousses pubescentes , visqueuses.|

Feuirzes non plissées dans le bourgeon, alternes, stipulées , pétio- lées , nombreuses , rapprochées, longues de 5 à 10 lignes, sur 3 à 5 de large dans les rameaux florifères, et du double environ dans les rameaux stériles, coriaces , obliques, rhomboïdales, ovales-lancéo- lées; sommet le plus souvent aigu; base inégale , atténuée en pé- tiole; bord entier inférieurement, dentelé ou doublement dentelé daus le reste du contour; surface glabre , parsemée de glandules papillaires, résinifères, la face supérieure lustrée et d’une cou- leur plus foncée; côte un peu velue vers sa base; zervures très- fines , glabres; veinules réticulées. Pétioles de 1 à 2 lignes, pubes- cens, filiformes. Stipules ovales, fugaces, de la longueur environ du pétiole.

Freurs males ternées sur des pédoncules axillaires , solitaires, grêles, pubescens , longs de 1 ligne. Périanthe un peu plus long que le pétiole, simple, campanulé, membraneux, veiné, velu ; limbe découpé en 5 ou 6 lobes ou dents ciliés. Æzamines glabres, saillantes, insérées au fond du périanthe au nombre de 10 à 12; Fi- lets capillaires , longs. Ænthères oblongues, subtétragones , bilocu- laires , basifixes, s’ouvrant latéralement, surmontées d’un appendice aigu, courbé en arrière.

Freurs FEMELLES : Cupule subsessile , solitaire , axillaire, triflore , cartilagineuse, parsemée de poils rares, divisée en lanières épaisses, irrégulièrement laciniées, rapprochées deux à deux, dressées contre les fleurs , aussi longues qu’elles, trop étroites pour les couvrir. Pé- rianthe simple, adhérant, à 6 dents aiguës, dont 3 alternes pro- longées inférieurement sur les angles de l'ovaire en un simple re-

GÉOGRAPHIE BOTANIQUE. 469

bord mince, cilié, saillant entre les lanières de la cupule. Les autres caractères , comme dans le Fagus obliqua, si ce n’est que la fleur centrale n’a qu’un périanthe à 4 dents, un ovaire à 2 faces , à 2 co- ques et un style à 2 stigmates. Fruit inconnu.

Cette espèce a été trouvée avec la précédente par le botaniste au- quel je la dédie. Elle forme un arbre élevé, fort touffu, qui porte le nom vulgaire de Coigué, et fournit un excellent bois de construction. Les échantillons de Pherbier du Muséum portent fort peu de fleurs mâles , ce qui semble indiquer qu’ils ont été récoltés un peu après la floraison. Facus seruLoïnes. PI. 6.

F. foliis ovato-ellipticis obtusis crenulatis coriaceis nitidis gla- bris , basi rotundatis brevissime petiolatis , perianthiis masculis so- litariis turbinatis 5-7-lobis, 10-16-andris, cupulis involucrifor- mibus lævigatis quadripartitis, segmentis sublinearibus laciniatis , ovariis lateraliter exsertis triquetris, angulis marginatis.

Arsre forestier à fleurs monoïques. Rameaux divariqués, tor- tueux , ridés, brunâtres. Jeunes pousses pubescentes.

Feunrres ciliées , non plissées dans le bourgeon, alternes, pétio- lées, ramassées sur les derniers rameaux et comme imbriquées, coriaces , glabres, longues de 4 à 10 lignes, sur 3 à 8 de large, ovales-elliptiques, obtuses ; bord arrondi et entier à la base, crénelé dans le reste du contour , et même et doublement crénelé; sur- faces parsemées de glandules papillaires , résinifères, la face supé- rieure lustrée et d’une couleur plus foncée; côte et nervures très- fines , glabres ; veinules réticulées. Pétioles longs d’une ligne environ, filiformes , pubescens. Stipules fugaces, membraneuses, ovales- lancéolées, un peu plus longues que le pétiole.

Freurs axillaires , rapprochées vers le sommet des rameaux.

Freurs mazes pédonculées, solitaires. Pédoncule filiforme, pubes- cent, de la longueur du pétiole. Périanthe simple, très-petit, tur- biné, membraneux, rougeâtre, veiné, parsemé de poils rares ; limbe

470 GÉOGRAPHIE BOTANIQUE.

tronqué obliquement, découpéen 5 à 7 lobes arrondis, ciliés. Zfa- mines très-saillantes, insérées au fond du périanthe au nombre de 10 à 16. Filets capillaires, très-longs. Ænthères oblongues, bilocu- laires , basilixes, s’ouvrant latéralement, surmontées d’nn appendice épais , obtus , courbé en arrière. Pollen globuleux.

Fceurs remeLces : Cupule sessile , offrant , ainsi que les fleurs, les mêmes caractères que le Fagus Dombeyi, si ce n’est que la fleur centrale de chaque cupule n’est point différente des fleurs latérales.

La structureet la disposition des fleurs mâles, ainsi que plusieurs caractères de la végétation, paroissent rapprocher cette espèce du Fagus antarctica de Forster; mais selon ce botaniste, les feuilles du Fagus antarctica sont plissées dans le bourgeon, et leur disque est moins prolongé sur le pétiole d’un côté que de l’autre ( « Folia disco superiore breviore , » Comment. Gætting. 9. p. 24.), Caractères qui n'existent point dans le Fagus betuloïdes. En revanche, il en offre d’autres dont Forster ne fait aucune mention , en parlant de l’antarc- tica ;et ces caractères ne sont pourtant pas de nature à être mis en oubli dans une description complète; tels sont la consistance épaisse et coriace des feuilles, le lustré de leur face supérieure, les glan- dules dont elles sont parsemées. La description que Wildenow donne du Fagus antarctica (Sp. pl. 4. p. 460) ne convient pas davantage à mon espèce. Je crois donc avoir suflisamment établi la non identité du Fagus antarctica et du Fagus betuloïdes, mais il faudra probablement rapporter comme synonyme de ce dernier le Betula antarctica de Forster, décrit par Wildenow (Sp. pl. 4. p. 466) sur des échantillons sans fleurs ni fruits. Forster lui-même en donne simplement le nom dans une liste de plantes recueillies par lui, sans fleurs, aux terres Magellaniques (Comment Gœtt. 9. p. 42). Commerson, qui a récolté dans les mêmes contrées les échantillons sur lesquels j'ai fait ma description, et qui remarque dans ses notes qu’ils proviennent d’un arbre formant de vastes forêts sur toutes les côtes, les a également étiquetés Betula antarctica. Je puis encore

GÉOGRAPHIE BOTANIQUE. 471

m’appuyer de l'autorité du célèbre Vahl, qui a écrit le même nom au bas d’un échantillon que M. Ad. de Jussieu a bien voulu me con- fier. Enfin la description que Wildenow a publiée du Betula an- tarctica s'applique très-bien au Fagus betuloïdes, et il ne se trompe sur le genre, que parce que l'échantillon qu’il a eu sous les yeux étoit dépourvu de fleurs.

Facus pusra. PI. 7.

F. foliis ovatis obtusiusculis duplicato serratis coriaceis nitidis glabris, basi rotundatis, brevissime petiolatis, perianthiis masculis solitariis turbinatis 5-7-lobis 10-16-andris, cupulis..….

J’ai de forts soupçons que le Fagus dubia n’est autre chose qu’une variété ou plutôt qu’un individu mieux venu du Fagus betuloïdes. Les rameaux plus lisses, plus alongés, les feuilles plus grandes, plus espacées, ovales et non elliptiques, dentelées et non crénelées, toutes ces différences peuvent résulter d’une végétation plus vigou- reuse. D'ailleurs les autres caractères que présente Péchantillon que j'ai sous les yeux sont parfaitement semblables à ceux du Fagus be- tuloïdes. J'ajouterai que Commerson, qui a recueilli cet échantillon au détroit de Magellan, l’avoit réuni aux autres dans la même feuille, sous le nom de Betula antarctica. Cependant, comme je n'ai pas vu la fleur femelle du Fagus dubia , je n’ose le confondre avec le Fagus betuloïdes.

L'introduction dans le genre Fagus de trois on qnatre espèces qui n’avoient pas été décrites, modifie lecaracière générique et autorise la division du groupe en deux sections bien tranchées. Voici la ré- daction que je propose :

FLores monoicr. Masculi solitarii vel capitulis aggregati; perian- thiumr simplex membranaceum ,, monophyllum ; stamina 8-40; Jœæminei in cupula 4-partita bini vel terni; perianthium simplex, adhærens , 6-dentatum; ovarium triloculare , loculis. biovulatis, Stylus. x brevis; stigmata 3 subulata; fructus trigonus, abortu unilocularis, monospermus,; seen, pendulum ;, radicula lateraliter

êe 472 GÉOGRAPHIE BOTANIQUE. adversa , brevis ; cotyledonescrassæ ,carnosæ ; perispermum nullum:

Secrio 1 : Cupula muricata, capsuliformis ; ovaria inclusa; folia juniora plicata.

Fagus sylvatica ferruginea. obliqua. Secrio IL : Cupula involucriformis , segmentis angustis laciniatis ; ovaria lateribus exserta ; folia juniora non plicata. Fagus Dombeyi. betuloïdes. dubia ?

Je ne cite ni le F'agus antaretica de Forster, ni le Fagus cochin- chinensis de Loureiro, ni le Fagus qui, selon Cunningham ( King”s survey of the coasts of Australia, vol. 1, p. 158), croît à la Terre de Diémen. La description du premier ne dit rien de la fleur femelle qui, jusqu’à présent, n’est pas connue. La description du second est si loin de donner une idée nette de l'arbre que Loureiro a vu à la Cochinchine, que l’on peut douter que ce soit un Fagus. Quant à l'espèce de la Terre de Diémen, indiquée par Cunningham , elle n’est encore ni décrite ni nommée.

Myrica macroPyLLa. Pl. 8.

M. foliis obovato-ellipticis aut cuneatis obtusis grossè serratis , subpetiolatis, glabris, amentis in pañniculas unisexuas dispositis, masculis cylindricis brevibus, fœmineis.…. fructibus ovato-globosis tuberculosis.

ARBRE OU ARBRISSEAU ? à fleurs monoïques.

Feurzzes alternés, coriaces , glabres , longues de 2 à 3 pouces sur 1 ou 2 de large, parsemées de glandules globuleuses résinifères ; les feuilles supérieures obovales, obtuses, rétrécies en pétiole avec le bord entier à la base , et dentelées sur le reste du contour ; dente- lures larges , peu profondes, très-inclinées ; côte épaisse ; nervures fines, arquées , divisées et subdivisées en veinules à leur extrémité;

GÉOGRAPHIE BOTANIQUE. 473

le sfeuilles inférieures plus petites, cunéiformes et comme spathu- lées, dentelées seulement vers leur sommet. Pétiole épais, pubes- cent , long de 1 à 3 lignes ou presque nul.

IxrLORESGENCE : chatons disposés en panicules simples unisexuelles, sur des pédoncules communs longs de 2 à 3 pouces, solitaires , axil- laires , pubescens.

Freurs maLes : Panicules làches; Chatons cylindriques , grêles, longs de 6 à 8 lignes. Bractées florifères réniformes, pubescentes en dehors et ciliées. Ætamines au nombre de 4 insérées à la partie pos- térieure de la bractée. Filets courts, comme monadelphes à leur base. Anthères biloculaires , bilobées; lobes ovoïdes s’ouvrant en avant dans leur longueur. Pollen mamelonné, de formes diverses.

FLEURS FEMELLES inconnues.

Fruirs: Drupes secs, ovoïdes, uniloculaires , monospermes, de la grosseur d’un petit pois, tout couverts d’écailles imbriquées, calleuses à leur sommet, souvent groupés plusieurs ensemble:sur les ramifi- cations du pédoncule commun et accompagnés à la base de deux bractées cordiformes, pubescentes. Graine ovoïde , attachée au fond de la cavité du péricarpe..…

Cette espèce a été rapportée de Java par M. Leschenault. La pa- nicule mâle (pl. 8,fig. G) a été dessinée d’après un échantiilon qui navoit point de panicules femelles. Un autre échantillon dont Joffre ici la représentation (pl. 8, fig. A), portoit dans sa partie moyenne des panicules femelles en fruits; maïs de laisselle des feuilles supérieures, il partoit des panicules mâles , dont les chatons, mal dévelcppés , laissoient cependant apercevoir quelques fleurs bien conformées, semblables à celles que l’on voit fig. H et L. J’ignore si les deux échantillons ont été recueillis sur le même pied ou sur des pieds différens. Les fruits étoient trop avancés pour qu'on pût se former une idée exacte de l’attache primitive de l’ovule, et trop jeunes pour qu’on pût observer l'embryon. Ce qui étoit évident , c’est

que la graine adhéroit par sa partie inférieure au fond de la coque péricarpienne, st qu’elle se prolongeoit à son sommet en une pointe

Mérin. du Muséum. 1. 14. Gt

474 GÉOGRAPHIE BOTANIQUE.

fine, semblable à un funicule qui se seroit détaché antérieurement du point le plus élevé de la cavité de la coque. J'ai fait la même obser- vation dans le Myrica gale. La graine à l’état d’ovule, seroit-elle pendante , et, plus développée, se soudroit-elle au fond de la cavité, comme il arrive dans le Castanea vesca? ou plutôt l’attache infé- rieure seroit-elle véritablement le hile, ainsi que le pensoit feu M. Richard, et la pointe dirigée vers le sommet du péricarpe indi- queroit-elle la place du micropyle, comme je serois tenté de le croire d’après l’importante découverte de M. Th. Smith et la belle série d'observations de MM. R. Brown et Adolphe Brongniart ?

Myrica sPATHULATA. PI. O.

M. foliis spathulatis retusis integerrimis glabris, amentis mas- culis sessilibus axillaribus solitariis, petiolis subbrevioribus , fæœ- MÉTIELS « a eue

ARBRE OU ARBRISSEAU ? à fleurs monoïques. Rameaux glabres, lisses F cylindriques. Boutons axillaires , sphériques, écailleux.

Feuiies alternes , pétiolées, spathulées, longues de 1 pouce à 2; pouces, larges de 5 à 10 lignes, coriaces , lustrées, très-entières, glabres, parsemées de glandules globuleuses , résinifères ; sommet arrondi , échancré ; base rétrécie en un pétiole long de 6 à 9 lignes; côte proéminente ; nervures fines , divisées et subdivisées en veinules.

Crarons maLes sessiles , axillaires , solitaires, grêles, cylindriques, dressés , continus , un peu plus courts que les pétioles. Bractées flo- rifères réniformes , concaves, glanduleuses, ciliées , rétrécies posté- rieurement en un support court, épais. Etamines au nombre de 4, insérées au sommet du support sur la face interne de l’écaille. Fiets libres, capillaires, très-courts. Ænthères biloculaires, bilobées ; lobes ovoïdes s’ouvrant en avant dans leur longueur. Pollen trigone, ma- melonné.

Fleurs femelles et fruits inconnus.

Cette espèce a été trouvée à Madagascar par M. Pérodet.

Zoom. 14. 7220

du

jy

XF Mrbel delf

P1.4.

FAGUS OBZIQUA.

Zorm.14.

PL:56, lAGUS DOMBEYT.

DL 20

Jom.14.

Plepère tF fils seup z

PL.6.

FAGUS BETULOIDES.

Mirbel delt

s + Zom.14. LV 26". f = Es _ SE ——

Mrbelit PL. pére et EF file seup!

FAGUS DUBIA.

na

Zom.14. ot ; VA 27.

Wrtet tt PL.8. PE père et F fils soupe

MYRICA MACROPHYLLA.

LJonm.14

D

Mirbel del P1 .9. Ple père ETA fils w724

1. MYRICA SPATHULATA. 2.M. GALE. ve.

EXPLICATION DES PLANCHES.

PI. I. Saurx corureLoïnes.

A. Rameau de grandeur naturelle (1). B. Fleur mâle isolée. = C: Étamine vue par sa face postérieure, == D. La même vue par sa face antérieure: =-Æ. La même dont les loges sont-ouvertes. = F: Pollen vu au rhicroscope.

PI. If. ALNUs cASTANEÆFOLIA.

A. Rameau de grandeur naturelle. B. Bourgeon foliifere de grandeur natu- relle. G. Une bractée du chaton mâle, sur la face interne de laquelle sont attachées trois fleurs.—D. Fleur mâle isolée. —#E, La même : on a écarté les lobes du périanthe pour faire voir l’attache des étamines. F. Bractée florifere du chaton mâle, de laquelle on a enlevé les fleurs, vue intérieure- ment.—G. Pollen vu au microscope. —H. Bractée florifère, sur laquelle sont attachées deux fleurs femelles, vue extérieurement.

PI. IIL Arnus AcumiINATA.

À. Rameau de grandeur naturelle. B. Bractée florifère du chaton femelle, vue intérieurement. C. La même vue extériéurement. D. Bractée florifere du chaton mâle, vue de face. E. La même vue de profil. F. Fleur mâle

isolée. G. Autre fleur mâle : on a écarté les lobes du périanthe pour faire voir le nombre et l'insertion des étamines. H. Pollen vu au microscope.

PI. IV. Facus oziqua.

À. Rämeau de grandeur naturelle, n’offrant que des fleurs femelles. B. Autre rameau de grandeur naturelle, moins avancé, offrant des fleurs mâles. C. Feuille prise sur un rameau qui ne portoit point de fleurs, vue en dessous, de grandeur naturelle. D. Une fleur mâle vue de haut en bas. E. Éta- mine vue par sa face postérieure. —F. La même vue par sa face antérieure. G. La mème vue par un de ses côtés. H. Pollen vu au microscope. Ï. Cupule contenant trois fleurs. —K.. Fleur femelle isolée vue par l’un de ses

(») Les figures qu’on n’indique pas commé étant de gräândeur naturelle, sont très-grossies.

476 GÉOGRAPHIE BOTANIQUE.

côtés, L. La même vue par l’une de ses faces. M. La même coupée transversalement. N. La même coupée longitudinalement.

PI. V. Facus Domsexi.

À. Rameau de grandeur naturelle, portant des fleurs femelles de grandeur natu- relle. B. Portion d’un autre rameau qui ne portoit pas de fleurs, de gran- deur naturelle. C. Trois fleurs mâles fixées au sommet d’un pédoncule commun.— D. Étamine vue par’ sa face postérieure. E. La même vue par sa face antérieure. —F. La même vue de côté. —G. Cupule. —H. La même dont on a écarté les lobes pour montrer les fleurs. I. Fleur femelle isolée , vue par l’une de ses faces; elle n’a que deux stigmates, deux marges et deux loges par avortement. K. Autre fleur coupée verticalement.

PI. VI. Facus 8BETULOIDES.

À, Rameau de grandeur naturelle. B. Portion supérieure d’un rameau dont on a enlevé les feuilles inférieures pour faire voir la disposition des fleurs.

. C. Fleur mâle dont on a fendu le périanthe dans sa longueur. D. Étamine vue par sa face antérieure. E. La même vue par sa face postérieure.

F. La même vue par le côté. G. Cupule contenant trois fleurs femelles.

H. Une de ces fleurs isolées. I. Une cupule dont on a enlevé ies fleurs.

À PI. VII. Facus pusra.

Rameau de grandeur naturelle. PI. VIIL Myrica MACROPHYLLA.

À. Rameau de grandeur naturelle. b. Un drupe de grandeur naturelle, avec quatre bractées à la base. Je n’ai jamais vu que deux bractées, cependant un observateur habilè, qui a dessiné les figures b et B, croit en avoir apercu quatre. B. Le même grossi. C. Le même coupé horizontalement. D. Le même coupé verticalement. E. Graine. F. Une des écailles tuber- culées dont est recouvert le péricarpe: G. Panicule mâle de grandeur natu- relle.—H. Une des ramifications de cette panicule, grossie.—I. Fleur mâle vue

‘de haut en bas. K. La même vue par sa face antérieure. L. La même vue par sa face postérieure. M. Bractée staminifére vue en dessous. N. Nes, 1 à 10, différentes formes de pollen.

GÉOGRAPHIE BOTANIQUE. 477

PI. IX, N°. 1. Myrica SPATHULATA.

À. Rameau de grandeur naturelle. B. Fleur mâle. C. Bractée staminifere.— D. Pollen de formes diverses y vu au microscope.

N°. 2. Myrica GALE var.

À. Rameau de grandeur naturelle. B. Fruit mür, accompagné de sa bractée antérieure et libre , et de ses deux bractées latérales, lesquelles sont soudées au péricarpe. C. Le même dont on a enlevé la bractée antérieuré D. Le même coupé verticalement. E. Graine. —F. Embryon.

L’échantillon qui m’a servi de modèle a été recueilli en Portugal. Il appartient à Vherbier de Vaillant. Les feuilles sont comme drapées par les poils entremé- lés qui les recouyrent : les stigmates sont parsemés de petits poils. Je n’ai pu découvrir de poils sur les stigmates du Gale des environs de Paris, et ses feuilles sont tres-peu velues. Néanmoins ces différences sont trop légères pour que je me croie en droit de donner le Myrica de Portugal comme une espèce

distincte du Gale.

US

TABLE DES MEMOIRES ET NOTICES

Contenus dans ce quatorzième Volume.

M. ze Bo CU VIER.

Sur le genre de Reptiles batraciens nommé Amraruma, et sur une nouvelle espèce de ce genre ( AMPHIUMA TRIDAC-

TYLUM). I—14 Du Canard pie, à pieds demi palmés, de la Nouvelle- Hollande. 345—347

M. LAUGIER.

Analyse de la variété en masse de l’Essonite de Ceylan.

336—339 Analyse des Indianites blanche et rose de Coromandel. 340—344

M. AUG. DE SAINT-HILAIRE.

Sur le système d'Agriculture adopté par les Brasiliens , et les résultats qu'il a eus dans la province de Minas- Geraes. 85—03

Mémoire sur le genre Vozzra. 94—99

Mémoire sur la série linéaire des plantes polypétales, et en particulier de celles dre font partie de la flore brasilienne. - 120— 130

TABLE DES MÉMOIRES ET NOTICES. 2

Enumeratio Plantarum quas in insulis Balearibus col- legit J. Camsessenes , earumque circa mare Mediter- raneurn distributio geograpluca. 173—335

M. MIRBEL.

Recherches sur la distribution géographique des Végétaux phanérogames de lAncien-Monde , depuis l’équateur jusqu'au pôle arctique; suivies de la description de neuf espèces de la famille des Amenracées. 349—474

M. RAFFENEAU DELILE.

Examen de la végétation de l'ISoETES SErAGEA , ef expost- ton de ses caractères. 100—119

M. RASPAIL..

Mémoire concernant l'ouverture que GREW a décrite le premier sur le Test des graines; suivi d’une notice sur le genre POoNTEDERIA. 131—171

M. P. J. F. TÜURPIN.

Organographie végétale. Observations sur quelques végé- taux maicroscopiques, et sur le rôle important que leurs analogues jouent dans la formation et l'ac- croissement du tissu cellulaire. 15—67

Observations faites sur la Girafe envoyée au Rot par le pacha d'Egypte, et sortie du lazaret de Marseille le 14 novembre 1826. 683—8/4

-INDICATION DES PLANCHES DU XIVe. VOLUME.

PI. I, IL II, IV, V.

VI, VIL VIIL IX.

XXI. XXIT. XXII. XXIV. XXV. XX VI. XXVIL XX VIEIL

Armphiuna means et son anatomie. Organographie (microscopique) élémen-

taire et comparée des végétaux.

Isoetes setacea.

Exemples de la prétendue perforation de l'Ovule et du Test de la graine.

Brassica balearica. Helianthemum serre. Szlene disticha. Szlene rvillosa. Genista lucida. Lotus tetraphyllus.

Helchrysum Lamarckw. Helcrhysum Fontanesi.

Disandra africana. Anas melanoleuca. Salix coluteoïdes.

* Alnus castaneæfolia. .

Alnus acurninata. Fagus obliqua. Fagus Dombeyr. Fagus betuloïdes. F'agus dubia.

Myrica macrophy lla. Myrica spathulata.

Pages:

14

62 114

170 21I 217 219 221 232 241 269

° 270

201 345 462 463 464 65 407 469 471 472 474

TABLE ALPHABÉTIQUE

DES ARTICLES.

Agriculture. Sur le système d’agricul- ture adopté par les Brasiliens, et sur ses résultats dans la province de Minas-Geraes , 85 et suiv.

Alnus castaneæfolia et Ainus acumi- nata. Description et figure de ces deux espèces, 463.

Amentacées. Description de quelques espèces nouvelles de cette famille, 462 et s.

Amphiuma. Mémoire sur ce genre de batraciens , et description anato- mique de deux espèces, dont une est nouvelle, 1 et s. Ce reptile n’est ni une sirène ni un proteus, il se rapproche de la salamandre aquatique, 13.

Anas melanoleuca, Lath. Voyez Ca- nard pie.

Anatomie comparée. Voyez Amphiuma.

Anatomie végétale. Voyez Carpologie, Globuline, Organographie végé- tale, Spongiole.

Animaux qui semblent réunir les ca- ractères de plusieurs familles. Voy. Amphiuma. 4

Avortemens de la plupart des ovules dans les végétaux, 30.

Baléares. Énumération des plantes qui croissent dans ces îles, avec la des- cription et la figure de celles qui sont nouvelles peu connues ;

Mém. du Muséum. 1. 14.

précédée d’une introduction sur la géographie physique et la végé- tation de cesiles, 1 et 2. Batraciens. Voyez Amphiuma. Brasiliens. Leur système d’agriculture. Voyez Agriculture. Brassica balearica , Pers. Description et figure de cette plante, 211.

Canard pie, à pieds demi palmés, de la Nouvelle-Hollande. Description et figure de cet oiseau, 345.

Carpologie. Réfutation de l'opinion de Grew, qui a le premier décrit une ouverture sur le test des graines, 131 et s. Preuves que la pré- tendue perforation des membranes, admise par plusieurs physiologistes, est une illusion produite par des cellules ou des globules transpa- rens, et que lorsqu'il y a une ca- vité, le test se montre au fond de cette cavité, comme sur toute sa surface, sans aucune solution de continuité, 133ets.—Examen ana- tomique de plusieurs graines, de- puis que les ovules se montrent avant la fécondation jusqu’à la ma- turité, 134 et s.— Observations sur l'origine et l’usage des cavités et des empreintes qu’on aperçoit à la sur- face des ovules fécondés; sur le sac périspermatique qui s’y insère, et

62

482 TABLE ALPHABÉTIQUE

que les botanistes ont désigné sous différens noms; enfin sur la nature du périsperme dans les graines des plantes des diverses familles, 141 et s. Conclusion, 195.

Classification des végétaux. Voyez Po- lrpéiales.

Climats. De leur influence sur la végé- tation. Voyez Hiver et Géographie botanique.

Disandra africana. Description et figure de cette plante, 289.

Donax tenax Carreïgt. Observation

sur la végétation de cette graminée,

189.

Essonite de Ceylan. Analyse chimique de la variété en masse de cette pierre , 336.

Fagus obliqua, F. Dombeyt, F. Betu- loides, et F. dubia. Description et figure de ces quatre espèces, 471.

Flore des iles Baléares. Voy. Baléares.

Flore de diverses contrées. Voyez Géo- graphie botanique.

Genista lucida. Description et figure de cette plante, 237.

Géographie botanique. Recherches sur la: distribution géographique des végétaux phanérogames dans l’An- cien-Monde , depuis l'équateur jus- qu'au pole-arctique, 349 et suiv.— Considérations générales sur la géo- graphie botanique, sur les princi- pes, les problèmes et les dificultés de cette science, 350 et suiv. Division de l’ancien continent, de

l'équateur jusqu’au pole, en cinq ré-

gions ou zones, 363 et suiv.—Ta- bleau comparatif de la végétation des quatre zones septentrionales , 366.—Description de la zone équa- toriale, 367 ; de la zone de tran- sition tempérée, 372. Tableau dela distribution des plantesligneu- ses dans les diverses contrées de la partie occidentale de la zone tem- pérée, 378.—Description des prin- cipales contrées de l’ancien monde, avec l’indication de végétaux qui y croissent , 384 et suiv. Remar- ques sur la flore de l’Europe aus- trale et de l’orient, 428 et suiv. ; sur celle de l'Himalaya et du Thibet, 431; sur celle de la Chine, 437; —sur celle du Japon, {42 et suiv. Renseignemens sur la puissance expansive des espèces ligneuses des contrées boréales de l’Ancien-Monde, contenant l’indi- cation des divers lieux chacune d'elles se trouve, 446 et suiv. Géographie physique et botanique des îles Baléares. Voyez Baléares. Girafe. Observations sur la girafe qui étoit à Marseille, et qui doit bientôt arriver à Paris, 68 et suiv. Globuline , le plus simple des végétaux : c’est une vésicule uniloculaire, qui se reproduit par d’autres vésicules formees sur ses parois intérieures, 23 etsuiv. —Description des diver- ses espèces du genre globuline, con- fondues sous les noms de Lepra, de Byssus, ete., qui se présententsous toutes les couleurs, 24 et suiv. Comment la globuline sereproduit, 28.— Il faut distinguer deux degrés

DES ARTICLES.

ou deux especes principales de glo- buline, la globuline solitaire et la globuline enchainée ; leur diffe- rence, 34 et suiv. Comment la globuline s’alonge en tube, et pro- duction des conferves, 36.—Avor- tement de la plupart des petites globulines qui doivent la propager, 38 et suiv. Formation et accrois- sement du tissu cellulaire 40. La globuline des diverses couleurs est le principe de la coloration des végétaux, 41. Vésicules qui se présentent quelquefois dans un état de germination, 43. Globuline captive, 46, 5o*et suiv. Conclusions du mémoire, {8etsuiv.— Un grain de globuline peut reproduire le végétale dont il a été extrait, 58. —Premier degré d’organisation vé- gétal, genre globulina, 62.— Se- cond degré, genre alyspheria , 63. Troisième degré, globuline cap- tive, 64.

Graines. Voy. Carpologie.

Grew. Examen de l'impression qu’on voit sur le test des graines, et que Grew a cru être une ouverture, 131 et suiv. Voy. Carpologie.

Helianthemum serræ. Description et fi- gure de cette plante, 216.

Helichry sum Lamarckiiet H. Fontane- sii, Description et figure de cesdeux plantes, 269, 270.

Heteranthera, genre voisin du Ponte- deria. Noy. Pontédérées.

Hiver. De l'influence du froid hivernal sur la végétation, 353. Voy. Géo- graphie botanique.

483

Indianites de Coromandel. Analyse chi- mique deces minéraux , qui ont de Vanalogie avec le feld:spath, 340.

Isoetes setacea. Examen de sa végéla- tion et de ses caracteres, 100 et suiv.; doit être placé entre les genres Lycopodium et Marsilea,

112; sa description, 117.

Lermna. Observation sur les radicelles de ces plantes, 159. Voy. Spongiole

Lepra. Les lichens de ce genre ne sont que des amas de globuline. Voy. ce mot.

Linné. Lettre de Linné à l’abbé du Ver- nois, 111

Lotus tetraphyllus. Description et figure de cette plante, 2/0.

Lycopodes. De l’existence des organes sexuels dans ces plantes et dans d’autres cryptogames, et de leur maniere de fructifier, 112 et suiv.

Voy. Zsoetes.

Matière verte. Observations sur la na- ture et le développement de la substance à laquelle ceux qui se sont occupés de Physiologie vége- tale ont donné ce nom, 31 ets. Voyez Globuline.

Myrica macrophylla et M. spaihu- lata. Description et figure de ces deux espèces, 472.

Organographie végétale. Observations sur les végétaux microscopiques, et sur le rôle qu’ils jouent dans la formation et l’accroissemeut du tissu -cellulaire, 15 et s.— Con- clusion du Mémoire, 48. Voyez Globuline.

484

Oscillaire pariétine. Observation sur le mode d’accroissement de ce vé- gétal, 19.

Ovules. Voyez Carpologie.

Périsperme. Voyez Carpologie. Physiologie végétale. Voyez Carpolo- gie; voyez aussi Îsoetes lacustris. Pollen. 11 se présente quelquefois des vésicules polliniques en état de germination, 43.— Une vésicule pollinique peut se développer en une véritable graine, 45. Voyez Organographie végétale. Polypétales. Sur la série linéaire des plantes polypétales, et en particu- lier de celles qui font partie de la flore brasilienne, 120 et suiv. Pontédérées, caractères de cette famille et des deux genres dont elle se com- pose, 169. Voy. Pontederia. Pontederia. Notice sur ce genre de plantes et sur les espèces dont il se compose , 156. et suiv. Examen du système radiculaire des pontédé- rées et de plusieurs plantes aquati- ques, 157 et suiv.

TABLE ALPHABÉTIQUE DES ARTICLES.

Radicules. Système radiculairedes plan- tes aquatiques. Voy. Spongiole.

Salix coluteoïdes. Description et figure : de cet arbre, 462.

Silene villosa, var. nana. Description et figure de cette plante , 221. Spongiole. Espèce de coiffe qu'on re- marque à l'extrémité des radicules de plusieurs plantes aquatiques, et particulièrement des lemna et des pontederia, et réfutation de l’o- pinion des physiologistes qui la considerent comme un organe à

part, 157 et suiv.

T'est des graines, Voy. Carpologie.

Tissu cellulaire. Se forme et s'accroît par des aggrégations de globuline. Voy. ce mot.

Tozzia. Mémoire sur ce genre de plan- tes, qui doit être placé dans les scrophularinées, près des melampy- rum, 94 et suiv. ;

Végétaux microscopiques. Voy. Orga- nographie végétale. Voy. aussi glo- buline.

FIN DE LA TABLE ALPHABÉTIQUE:

| MÉMOIRES

DU.

6

| MUSÉUM. | D'HISTOIRE ‘NATURELLE. |

;

|

Ë

É

OUFRAGE DÉDIÉ AU os

M. Fréoéric Cuvier: De la Socrabilité M. Mirser. Essai sur la Distribution des Animaux. : I géographique des Coniferes. 26

: SEPTIÈME ANNÉE. PREMIER CAHIER.

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monstruosités, nommé. HYPOGNATHE, et établi pour trois espèces de Veaux- Bicéphales ; à tétes opposées et attachées ensemble par la symphyse de leurs md- choires. 93 M. Auc. Duvau. Nouvelles recherches sur l’histoire naturelle des Pucerons. 126

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MÉMOIRES. SUR LA FAMILLE DES LÉGUMINEUSES par M. Auc. Pyr. be CANDOLIE , professeur d'histoire

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Ces Mémoires étaient destinés à paraître dan la cellection.de ceux x

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28 ) 17 Curé lui avait plusieurs fois répété prendre son domestique à sa considération per- *: wun mot à dire pour cela; et que lui, M: Le- D qu'il ne voulait pas qu’il fit rien pour lui; x, -fusé d'expliquer quel était-ce m106 que M. le £ pourquoi il n’avait pas voulu qu'il fit rien #1 aelle. Wl' tesur lesintentions du Curéet-sur la pensée de “neipe que, dans le doute, il fautse dé- "#n cuvons donc admettre que ce motque : Vardeur de-M. Lemarchand, était la pro- : _ cette réponse :-Ne faites rien pour-moi, si- veux pas aller à confesse. Entendue ainsi, ‘avec M. Lemarchand ne présente plus rien °s déshonnête n'ayant, d’ailleurs, accom- s’est livré envers lui , il n’y a pas eu; Bu ‘uche. ‘posilion du sieur Vincent, or- paraît avoir quelques griefs contre } se qu'il avait faite au jeune Pâris ici iur avait raconté que le curé l'avait ., dd avait engagé Olivier Lerat à faire con- . *lques-repréhensibles que soient les attou- ‘n'a-pas parlé, plus que tes autres erbales à la débauche; il est convenu que

-ours pieux et lexhwrtait à remplir les de-

. donc toujours en revenir au point, qu'il on pas délit d’excitation à la corruption.

l‘vement à Victor Blondel; les attonuchemens

5st permis à son égard, sont d’autant moins

‘ew pendant que ce jeune homme se confes-

!, il l'avait appelé; mais les paroles que «pures, et ce jeune hemme-ne dit pas que goût pour la débauche.

Jumonchel, Pégard, Joseph Decorde etau-

% ‘mes reflexions. Toujours d’inconcevables

1

Tr,

aberralions manuelles; toujours ces malheureuses 56

a qualifiées lui-même, quand:ila dit à un témoin (TR heureux d'avoir un défaut aussi grave; mais toujours au roles religieuses, des exhortations respirant uve morale 0:28 l’absoudre.

M. le Procureur du Roi discute ensuite la déne :1 £a nil. : les mêmes faits s'y rencontrent; m6 M. Closmesnil luï,a rabaitu la main, lorsqu'il la poré culotte; de plus, le témoin convient que M. le-C:532800 visite qu'il luia rendue. M. Closmesnil ne dit» M cours du curé de Carville fussent analos peut voir de- provocation à. la débar ouve pen convenable et de mauvais goû nilau curé, qui lui demandait s'il CrOyaI 1. le Curé. Quelque Opinion que M. Ci: ‘à devait se souvenir de son caractère et pere qui l’animait ; il est beau ; de la part de M jl oublié cetle injure et d’avoir revu M. Cle.

Les ouï-dire rapportés par plusieur: 22744 M. le Procureur du. Roi, de nature à-fxer 1924 pendant il fait observer que l’un d’eux est d 2 déposition du. témoin qui le rapporte av. 12e Poursuiles de la part de M. le Curé de C. - is reusement déclaré qu’il ne voulait en dirige

Nous avons successivement discuté, di: 5 ARE déposilions les plus importantes de-lençac.es usb tre-enquète, elles sont unanimes et méritent 1: nal;: quarante témoins, parmi lesquels 9% justement respeclés, des fonclionnair RATE: de paix , tous ayantélé à portée de conn :;00 Carville, se réunissent pour rendre, à ses 1 éclatant hommage. :

Quelle opinion prendrons-nous mainñtene ii truction vient de se terminer ? En nous appuys # imposante enquête à décharge, et de l’autre, «% plaiguans nous ont faites relativement au ]

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- Sawr-Hiame , reg. Scient: Acad. bis. , necnon Societ. Philom. et Hist. nat. Paris. , Acad. reg. Scient. Ulissip., Phys. Genev., Cæs. Læop. Carol. Nat. Curios., Soc. Scient, Aurel., Linn. Calvad, Accedunt tabulæ deli- neatæ a cr ue incisæ. Regie Majestattre conse- cratum. e

Cette Flore du Brésil sera pour la partie orientale de l'Amérique ce qu'est celle de MM. de Humboldt ct Kunth-pour la côte occidentale. - Comme les: deux oùvrages ne forment réellement qu’un ensemble, celuitque nous-annoncons ést imprimé avec des caractères semblables “à cenx du ÆVova Genera, et dans les:mémes formats. L'ouvrage aura trois Volsines qui paraîtront par : livraisons. Fe |. “quatre premières livraisons sont publiées: ; lu-4°. jésus, papier satiné, huit À dix Bgures noires , et cinq

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“Turin, des es de la Nature, etc.

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imprimiant dans leméme format in-4°.,; pour qu ‘ils pos être pes

cés à côté de cette collection. Les ‘botanistes trouveront phone dans :ect ouvrage les commen

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DU BRÉSIL ET DU PARAGUAY, comprenant leur des cri] ption , et des dissertations sur leurs rapports, leur usages, ete. , avec des planches noires ou coloriées; pa! M. AUGUSTE DE SaiNT-HitAïRE, correspondant: de VAcar t démie des Sciences. Dédiée à Sa Majesté ! Très-Fidèle \

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deox premières, : Les six premières livraisons sont publiées. ss A * Chaque livraison in-4°! sur grand-raisin fu, aveë Be. noires. 8 fi} Ponriêtre sonscriptenr à chacun de ces ouvrages, il suffit de se fair

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Vimprimente pe A. 2ELIn, rue des Matburins S.-J., n6. 14,

<= 20 Fe PET on _ fort étrange. « Vous semblez , disait-il, autant que je » puis me le rappeler , ne vous occuper que d’une per—

» sonne; mais je crois vous avoir dit que nous étions

»-deux: je ne me séparerai pas de mon grenadier ;

Veuillez bien faire toutes vos dispositions en consé-

» quence, etc. »

‘Cette brusque ouverture multipliait les obstacles 3

notre surprise fut extrême. Nous savions si peu qu’un

autre prisonnier duût accompagner le colonel dans sa faite , que ces mots : mon grenadier , furent EQuE nous, dans ce n ai fic;

G

MED splicable , mais Les dif-

xf.e style ferme de notre re résolution, D'aprés sa

ffat sin

Jus

à leur

(7) gnon d'armes (1). Aucun plan n’était encore arrêté , si non sur ce point , que l'é évasion devait s’effectuer par la section de la Dette ; et comme M. Marchebout prévoyait des difficultés qu’il ne pensait pas pouvoir lever seul , il

m'avait proposé pour le seconder , en répondant de mon

intelligence et de ma discrétion. Le colonel, avec qui j'avais eu quelques rapports , et qui d’ailleurs connaissait mon amilié pour le capitaine Delamotte , échappé depuis peu à la vigilance de ses gardiens , venait d’accepter sans répugnance cette proposition.

Dés ce moment une correspondance active s’établit

entre le colonel et nous. Quoique nous prissions la pré-

caution de déguiser notre écriture et de ne pas signer :

lettres , nous Y traitions l’affaire essentislle que

maniére indirecte , en termes ambigu ,

Jusre

de femmes ; en sorte que si cette c

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dans les premiers temps , été déco. .

guère reconnu que les confidences :

(1) LL

Quvers

SPP! og ‘xn “Sup 94: neJpp ue a; nou) sic ‘SSU XH9P Sa quowuouu uu-2J10d eJ-AHANO gi U9 $ euou op ‘oub 39 Surpaul ej suvp eanoy un ru sanbjonb quesseise1 ouopaoarr eureyiduo o7 12 aotüu =ng jeuojo2 0j onb ejqissod qitjÿ [LS *sanep anod snuo1op xne uipael np eoiod ej jeaano uo queuazerpourur nb 10 ipruu-soude,| op ostogad ouneg oun 8 opeuowroud ins] auawuruaa sonbarod sr[9p anod saoruuosrid.s0] nb renb -autoa of -5098uuyo queany sopeuowoad sou 9p saino S9T fax)

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“FLORA BRASILIÆ MERIDIONALIS, auctorïe AUGUSTO DE Sanr-Hirame , reg. Scient. Acad. Paris., necnon Societ. Philom. et Hist. nat. Paris, , Acad, reg. Séient. Ulissip: , Phys. Genev., Cæs. Læop. Carol. Nat. Curios. , Soc, Scient. Aurel.; Linn. Calvad. Accedunt ‘tabulæ deli- neatæ a Too ærique incisæ: Regiæ Majéstati conse-

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mie de Genève, correspondant de l’Institut de France, membre des Sociétés royales de Londres, Edimbourg ,

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