Le = LS TS RE es TITI: TT TE TE #5 EE 5:23 F5isrT es = FSFIÈTe . Siriees HET Rs Ets letslitite se F2rS IT È 2 RASE SS Je Hs Qu t HAE) : | ji l fini : ii ii ï ii jt SE : LR EEE THE: 5 re ie Ex fu # ” que th A DRAM He, LEUR LU a ne dal te Un te le us Hi da) rot (4e HH H fs | te pl Ai ner jte À ‘ RER au DRE | ! us ji A ant | | ï ii } st Bt pt HS ? Ext : (prit jui as Hé js | A | ï ti I # f tr il | a. “fi 1 M ' Sr ( f HA tte ! fre pe à pe AE | HA is AE HAREEUOENNE NE SMITHSONIAN.DEPOSIT Da Li a Nan k tr PR (rl fl ie us FA ie ÉRCE (EPA + RE . à “e 1% MÉMOIRES DU MUSÉUM D'HISTOIRE NATURELLE. MÉMOIRES DU MUSÉUM D'HISTOIRE NATURELLE, . PAR - LES PROFESSEURS DE CET ÉTABLISSEMENT. OUVRAGE ORNÉ DE GRAVURES. DÉDIÉ AU ROI. TOME SIXIÈME. Vs Prru eZ : À PARIS, CHEZ A. BELIN, IMPRIMEUR-LIBRAIRE, RUE DES MATHURINS S.-J., HÔTEL DE CLUNY. 1820. NOMS DES PROFESSEURS. (PAR ORDRE D'ANCIENNETÉ. } Messieurs » A. Taourx. PORTAL . = DE Jussieu 0 VANSPAENDONCK. LAGÉPÈDE . . « . DEsFONTAINES. Fausas-SainT-FonD DE LAMARCK. GEorrroy-Sr.-HILAIRE. Haür. . . CuviEr. . VAUQUELIN. : T'AUGIER. Male Oo DELEUzEz. . # . e Ü Culture et naturalisation des végétaux. Anatomie de l’homme. Botanique à la campagne. Iconographie, ou l’art de dessiner et de peindre les productions de la nature. Reptiles et poissons. Zoologie, Botanique au Muséum. Géologie, ou Histoire naturelle du globe. Insectes, coquilles, madrépores, etc. Zoologie. Mammifères et oiseaux. - Minéralogie. Anatomie des animaux. Chimie des Arts. Chimie générale. Secrétaire de la Société des Annales du Muséum. MÉMOIRES DU MUSÉUM D'HISTOIRE NATURELLE. DESCRIPTION D’UNE NOUVELLE ESPÈCE DE DINDON DE LA BAIE DE HONDURAS (Voy. pl. 1). … (Meleagris ocellata. Cuv.) PAR M. G. CUVIER. | magnifique oiseau réunit à la forme singulière du dindon un éclat de couleur qui le cède à peine à celles du paon. Les gens d’un vaisseau envoyé à la coupe du bois de campèche, dans la baie de Honduras, en virent trois, dont ils réussirent à prendre un vivant. [ls l’envoyèrent à sir Henri Halfort, médecin du roi d'Angleterre; mais cet individu se noya dans la Tamise en arrivant à Londres, et le chevalier Halfort en fit présent à M. Bullock, propriétaire d’un riche cabinet d'histoire naturelle, dit le Temple égyptien, dans la rue de Piccadilly. C’est à la vente de cette collection que le Cabinet du Roï en a fait l'acquisition: acquisition précieuse aussi pour la science; car, jusqu'à présent, les naturalistes n’avoient compté qu'une espèce dans le genre des dindons. La taille et le port de ce gallinacé sont les mêmes que dans le dindon commun; mais sa queue est moins large, et l’on ne sait pas s’il fait la roue de la même manière. Le bec Mém. du Muséum: t. 6. I 2 NouvELLE ESPÈCE est le même qu’au dindon, et sa base est aussi surmontée d’une caroncule qui sans doute éprouvoit les mêmes dilatations que celle du dindon. La tête et les deux tiers supérieurs du cou sont nus, et paroissent avoir été colorés de bleu et de rouge. Sur chaque sourcil est une rangée de cinq ou six tubercules charnus; et sur le milieu du crâne en est un groupe de cinq: autres très-rapprochés. De chaque côté du cou on voit six ou sept de. ces tubercules , rangés très-régulièrement au- dessus les uns des autres, à des distances à peu près égales. Il n’y en a point sur le cou, ni dessous ; et l’on n’apercoit aucune trace de lespèce de jabot charnu qui pend au bas du cou du dindon. Je n’ai point vu non plus de vestige de ce pinceau de gros poils qui caractérise si particulièrement le dindon mâle; mais comme le plumage de la poitrine étoit endommagé, je n’oserois aflimer que cette espèce en soit toujours dépourvue. Toutes les plumes du dessus et du dessous du corps sont coupées carrément, comme au dindon. Celles du bas du cou, de la partie supérieure du dos, des scapulaires et de tout le dessous du corps, sont d’un vert bronzé, et bordées de deux lignes, une noire, et l’autre, qui est plus extérieure, d’un bronzé un peu doré. Les plumes du milieu et du bas du dos ont leurs couleurs distribuées de mème, mais plus belles; c’est-à-dire qu'à mesure qu’elles descendent vers le croupion, leur partie vert bronzé passe par degrés à un bleu de saphir qui, selon les reflets de la lumière, se change en un vert d'émeraude, et la bordure bronze doré s’élargit de plus en plus, prend sur le haut du dos l'éclat de l'or; et vers le bas, ainsi que sur le croupion, cet or, en augmentant toujours d'éclat et de largeur , prend L . DE DinDon. 3 une teinte rouge de cuivre qui, à certaines expositions , est presque aussi vive que celle de la gorge de l’oiseau-mouche appelé 7wbis-topaze. l'éclat de cette bordure d’or rouge est d’autant plus frappant, qu’elle est séparée de la partie verte et bleue de la plume par une ligne d'un beau noir de vélours. Les plumes du croupion ont leur partie cachée gris cendre vermiculée de brun noirâtre. Cette partie grise vermiculée prend plus d’étendue, et se montre au dehors sur les dernières d’entre elles, ainsi que sur les couvertures su- périeures et sur les pennes de la queue; en sorte que la partie bleue et verte, entourée de toute part par un cercle noir, et bordée en outre, du côté du bout de la plume, par une large bande de la plus belle couleur d’or changeant en cui- vré, y représente des yeux, assez analogues, pour leur dis- position , à ceux de la queue de l’éperonnier [pavo bical- caratus), mais infiniment plus grands et plus éclatans en couleur. Il paraît qu'en comptant ceux du bout de la queue, il y a quatre rangées transversales de ces yeux ainsi séparés par des espaces gris et vermiculés. | Les plumes des flancs et celles du dessous de la queue sont. semblables à celles du haut du croupion, mais leur vert est plus foncé, et leur doré est plus rouge. Les petites couvertures de l’aile sont d'un beau vert d’éme- ‘raude, avec un bord étroit d’un noir de velours. Les grandes couvertures secondaires sont d’une belle couleur de cuivre métallique, avec des reflets dorés. Leur partie couverte est vert d’émeraude près de la tige, et vermiculée de gris et de blanc le long du bord couvert. L’aile bâtarde et les couver- tures primaires sont d’un brun noirâtre, avec des bandes Ex 4 Nouvezze Espèce De Dinnon. transversales étroites et obliques blanches. C’est aussi la couleur de toutes les pennes; mais le bord externe des der- nières penres primaires et de presque toutes les secondaires est blanc; et quand l'aile est fermée, ces bords blancs réunis forment sur son milieu une large bande longitudinale blanche. Les pennes secondaires les plus voisines du dos ont dans leur brun des teintes vert doré. Tout le dessous de l'aile est bardé en travers de blanc et de gris brunâtre. Je ne compte que quatorze pennes à la queue de cet individu, qui est ronde par le bout. Toutes ces pennes en dessous sont noirâtres, légère- ment vermiculées de blanchâtres. Les plumes des cuisses sont noirâtres. Les jambes sont un peu plus élevées et plus fortes qu'au dindon commun, et armées d’éperons beaucoup plus forts et plus pointus à proportion. Leur couleur paroït avoir été d’un beau rouge. Les plus beaux dindons sauvages ont le fond de leurs plumes d’un bronze changeant en cuivre,une large bordure noire, et un autre petit bord fauve mat; leur queue, formée de pennes plus longues et plus fortes que dans notre oïseau, n’a, ni sur les plumes, ni sur les couvertures, rien qui res- semble à des yeux. Il n’est donc pas douteux que notre oiseau de Honduras ne forme une espèce aussi nouvelle que brillante. Je propose de la nommer ze Dinnox ortrté. MELEAGRIS OCELLATA ; Viridi cærulea, pennarum limbo aureo, tectricibus caudæ et rectricibus griseis, ocellis viridi cæruleis aureo marginatis. 5 MELBACRIS ocellrta.. 4 3 “ DESCRIPTION DE QUATRE NOUVEAUX GENRES. PAR M DESFONTAINES. POLYPHRAGMON. Cr. persistens , teres, superus , monophyllus, denticulis quinque coronatus, aut integer. : CoeroLLA supera, tubulosa, undique setosa. Limbus decemfidus ; laciniis ovato-ellipticis, patentibus. STAMINA decem , medio tubi inserta, lobis corollæ alterna. Antheræ lineares. Filamenta brevissima. OvariUM inferum , ovato- oblongum. Stylus unus incrassatus, longitudinaliter sulcatus. Stigmata sex, septem, ant plura, acuta , apice recurva. Bacca globosa, umbilicata, leviter sulcata, viginti circiter locu- laris ; loculis, septis longitudinalibus, disjunctis, polyspermis. SeminA oblonga, hinc acuta, inde obtusa, parva, aciculis coro- nata, uno ordine in singulo loculo, disposita, supra sese invicem apposita et quasi imbricata , septulis fransversis tenuissimis distincta , tegumento duplici vestifa, exteriore osseo, interiore tenui, aciculis etiam coronato, apice inserta placentæ centrali carnosæ, crassæ , seminibus intûs vacuâ, ex summitate fructûs prodeunte, inferne liberâ. Genus ad ultimam rubiacearum Jussiæi sectionem pertinens, qua- sum fructus multilocularis ; loculis polyspermis , et stamina quinque: G PoLYPHRAGMON. aut plura, sed distinctum , limbo corollæ decemfdo , staminibus to- tidem , stylo crasso, sulcato, stigmatibus pluribus, baccâ viginti cir- citer loculari , Seminibus osseis plurimis, apice fimbriatis, uno ordine in singulo loculo supra sese invicem appositis et transversim apice insertis placentæ fungosæ , crassæ ex summitate fructûs enascente. Affinis Polyphragmæ omnino videtur, si non ejusdem generis, Eri- thalis uniflora Gærtn. fil, carpol. p. 93. Tab. 106. fig. 4. ab Erithali- bus veris distincta , quarum corolla quinquepartita, stamina quin- que, bacca decemlocularis; loculis monospermis. Ex descriptione Gærtneri, bacca Erithalidis unifloræ sexlocularis, loculi polysper- mi, semina axi baccæ adhærentia, apice fimbriata, duplici integu- mento veslifa, exferiore osseo. In icone vero loculi numerosiores apparent, semina Polyphragmæ simillima et eadem in Joculis dis- positio. Flos ingnotus. POLYPHRAGMON sericeurn. Tab. II, P. caule fruticoso ; ramulis nodosis, superne villosis ; foliis oppositis, ovato-lanceolatis, acuminatis, subtus villosis ; pedunculis abbreviatis solitariis, axillaribus, unifloris. / ." Arsrisseau de cinq à six pieds d’élévation. Rameaux op- posés, noueux, redressés, garnis de soies couchées, vers leur sommet. Feuirres persistantes, opposées deux à deux, entières, ovales-lancéolées, terminées par une pointe, rétrécies vers le pétiole, longues de deux pouces à deux pouces et demi, sur huit à douze lignes de largeur. Surface supérieure lisse, glabre ou peu soyeuse ; l’inférieure garnie de soies couchées, Nervures transversales peu saillantes , inclinées vers la pointe de la feuille, et formant un angle aigu avec la nervure moyenne et longitudinale, d’où elles prennent naissance. Pé- tiole soyeux, très-court. PoLYPHRAGMON. 7 Srrpuces entüères , allongées, aiguës, roussatres, soyeuses , convexes extérieurement, se détachent et tombent à l’époque de l’évolution des feuilles, et on ne les observe qu’à la som- mité des jeunes rameaux. Freurs axillaires solitaires à la partie supérieure des ra- meaux, opposées deux à deux, portées chacune sur un pé- doncule long de six à sept lignes. Carrce supère, court, cylindrique, coriace, persistant, entier, ou bordé de cinq à six petites dents. Coror.ce en tube, couverte de soïes couchées et très-serrées. Tube un peu renflé à sa partie supérieure. Limbe de trois à quatre lignes de largeur, partagé en dix lobes ouverts, ovales- allongés. Eramnes dix, renfermées dans le tube de la corolle, atta- chées à sa partie moyenne, alternes avec les lobes. Filets nuls où très-courts. Anthères linéaires. STYLE épais, légèrement sillonné dans sa longueur, parsemé de, petites soies, terminé par six, huit ou un plus grand nombre de stigmates aigus, recourbés, qui débordent un peu le tube de la corolle. Ovarre infère, oblong, soyeux. BaïE à peu près ronde, de la grosseur d’une cerise, légè- rement sillonnée longitudinalement, terminée par un ombilic, partagée en dix-huit à vingt loges, par des cloisons longitudi- nales très-minces, renfermant chacune un grand nombre de graines, disposées sur un seul rang, et comme imbriquées; séparées les unes des autres par des prolongemens transverses et très-amincis d'un placenta central, charnu, épais, qui nait du sommet de la baie, et ne se prolonge pas jusqu’à sa base. 1, ’ LU, 8 PoryPHRAGMON. GrAINEs petites, oblongues, un peu aplaties, blanches, obtuses à la base, aiguës au sommet, placées régulièrement en travers les unes au-dessus des autres, autour du placenta, auquel elles adhèrent par la pointe. Elles sont revêtues d’un double tégument; l'extérieur osseux , terminé par de petits appendices aigus; l'intérieur plus mince, membraneux, éga- lement surmonté d'appendices. On remarque quelquefois une seconde loge avortée dans la graine coupée transversa- lement. ‘Ce nouveau genre est ‘indigène de l'ile de Timor, où il a été recueilli par les naturalistes de l'expédition du eapi- taine Baudin. L’herbier du Muséum en possède des rameaux desséchés. EXPLICATION DE LA PLANCHE. 1. Une fleur complète , avec son calice, sa corolle et son ovaire. 2. Une corolle séparée du calice et de l'ovaire. 2. Une moitié de fleur partagée dans sa longueur. On y voit quatre des étamines, le style, le placenta central et les ovules qui y sont attachées par la pointe: 4. Une fleur dont le tube est ouvert. Ou y remarque les dix étamines| adhérentes à sa partie moyenne. 5. Une étamine séparée. 6. Une baie. 7. Une moitié de baie où l’on voit le placenta el l’arrangement des graines. 8. Une moitié de baie coupée en travers. On y voit 1es loges qui contiennent les. graines. 9: Une graine de grandeur naturelle. 10. Une graine grossie. 11. Une moilié de graine partagée dans sa longueur, , où l’on voit les deux tégu- mens qui la recouvrent. 12. Graine séparée de son tégument osseux. 13. Moitié de graine coupée en travers, qui a une Seconde loge ayortée. 74. Une tranche del” enveloppe de la baie. Nota. Tous ces objets, excepté la graine n° 9, ont été grossis à la loupe. POLYPHRACMON sericercn. a ? PART TS UT DO om. 6. d'EPLCEUTIT , POLYPÆARAGCMON DE ua £ce = TMD. ï Tr NUE: | drésg mao à hope realite v) ASTERANTHOS. 9 ASTERANTHOS. CALIx persistens, monophyllus, urceolato-campanulatus, cupulæ glandis quercini form. “ COROLLA rotata, campanulata , monopetala, limbo ciliata, bas calicis inserta, apice viginti ad vigintiduo-loba ; nervis totidem a centro ad peripheriam productis, radiantibus; lobis singulis apice bifidis. STAMINA indefinita, imo corollæ inserta, eadem breviora, exte- riora gradatim interioribus longiora. Filamenta filiformia, inferne paululum dilatata, distincta. Antheræ oblongæ, obtusæ, biloculares , longitudinaliter dehiscentes , basi filamentis insertæ. OvariuM inferum. Stylus unus radios sex, supra ovarii summitatem productos , inferne emittens. Stigmata sex, parva , obtusa. | Fructus iguotus. Genus distinctissimum , ad secundam guaiacanarum Jussiæi sectionem pertinens ( quæ novum nunc -ordinem symplocearum constituit ) , calice monophyllo , corollà monopetalä , perigynä, staminibus imo corollæ insertis, antheris oblongis, bilocularibus , stylo unico, ovario ut in nonnullis ejusdem ordinis , infero, floribus axillaribus, solitarüs, caule fruticoso, folüs alternis. Affine iisdem notis et toto etiam habitu, generi Napoleona Palissot Beauvois F1. d'Oware, vol. 2, p. 29, tab. 78, quod ad eamdem guaiacanarum sec- lonem revocari, mihi omnino videtur, sed Napoleona ab Æsteran- tho differt, calice quinquefñido , squamulis basi stipato, corollä du- plici; interiore usque ad mediam partem multifidä , laciniis æ quali- bus, radiatim expansis ( quæ forte totidem stamina sterilia ), stami- nibus quinque , filamentis petaloïdeis , basi coalitis, apice approxi- matis, singulis biantheriferis , stigmate peltato , antheras obumbrante et obtegente. Palis. Beauv. loc. cit. D Mém. du Muséum. +. 6, 10 ÂSTERANTHOS. ASTERANTHOS Prasiliensis. Tab. IT. A. fruticosa ; foliis alternis, ovato-lanceolatis , acuminatis , integer- rimis , breviter petiolatis ; floribus axillaribus , solitarüs, Tir ligneuse, divisée en rameaux alternes et redressés. Feuices alternes, persistantes, ovales-lancéolées, entières, olabres, lisses, coriaces, terminées en pointe, longues de deux pouces ou plus, larges de huit à dix lignes , portées sur un pétiole court. Freurs axillaires, solitaires. Pédoncules press longs de cinq à six lignes. Cauice glabre, monophylle, évasé, ayant à peu près la forme d’une cupule de gland de chène, bordé d’un grand nombre de petites dents, les unes obtuses, les autres ai- guës, souvent terminées par une petite soie visible à la loupe. : Cororze régulière, en roue, de deux pouces à deux pouces et demi de diamètre, tache à la base du calice, ciliée et divisée dans son contour en vingt ou vingt-deux petits lobes. Autant de nervures disposées en rayons qui se prolongent, en divergeant, de son centre à sa circonférence. Chaque lobe est bifurqué au sommet. 7 Éramnes très-nombreuses , plus courtes que la corolle, distinctes, attachées à sa base; les extérieures graduellement plus longues que les intérieures. Filets grèles, filiformes , aigus, sensiblement élargis inférieurement. Anthères oblon- gues, obtuses, à deux loges, s’ouvrant longitudinalement, attachées par la base au sommet des filets. Ovaire infère. Un style grèle, surmonté de six petits stig- ASTARANTHOS Prasihensis. AÂSTERANTHOS. II mates obtus , divisé inférieurement en six rayons, qui se prolongent , en divergeant , sur la surface supérieure de l'ovaire. Le fruitest inconnu. Ce genre est indigène du Brésil. L’herbier du Muséum d'Histoire naturelle n’en possède qu’un seul individu, dont on voit ici la gravure, et d’après lequel cette description a été faite. Le nom du voyageur à qui nous devons cette belle plante m'est inconnu. EXPLICATION DE LA PLANCHE. 1. Une étamine vue à la loupe. . 2.-Les débris d’un calice, ayec le style et les stigmates. AMAIO VA. Âuszer est le premier qui ait fait mention de ce genre , dont il n'a donné qu'une description très - incomplète. MM. de Lamarck, Willdenow et Persoon ont cru devoir les réunir au Æamellia, d'après ce qu’en a dit Aublet; mais ayant eu occasion d'en observer la fleur sur des individus de l'herbier de feu Joseph Martin, envoyé de la Guyane au Muséum d'Histoire naturelle, et sur d’autres encore que j'avois reçus précédemment du même pays, j'ai reconnu que lamaiopa différoit essentiellement du Æarnellia, et qu'il devoit former un genre particulier, qui, dans l’ordre na- turel, me paroit avoir de l’aflinité avec les Mussenda. 9 * 2 12 ÂMAIOVA. CaLix teres, persistens, superus, pubescens, sexdentatus ; denti- bus rectis, acutis. CoRoLLA tubulosa, setosa. Limbus sexfidus ; lobis ovato-lanceolatis, patentibus. ar STAMINA sex, inclusa, infra medium tubi inserta, lobis corollæ alterna. Filamenta brevia. Antheræ lineares , biloculares. À OvarIuM inferum, oblongum. Sfylus unus , non exsertus. Stigma clavatum, BaccA oblonga, corticata, umbilicata, in specimine peruviana herbariü Jussiæi bilocularis. SEMINA plura, subrotunda, duplici serie placentæ centrali, in singülo loculo , inserta et supra sese invicem apposita. ARBORES aut frutices. Folia opposita, nervosa , integerrima, brevi- ter petiolata. Flores corymbosi , conferti, terminales. Ex Aubletii descriptione et icone , fructus Amaiovæ Guyanensis unilocularis et semina septem seriebus disposita an vere. In Amaiova herbarii Jussiæi, Peruæ iudigenâ, et à Guyanensi parum distincta , fructus bilocularis et semina in singulo loculo duplici ordine dis- posita. N 1. AMAIOVA Guyÿanensis, Tab. IV. À, ramis triquetris ; folis ternatis , binisque, lato-ellipticis , acumi- . w natis , nervosis ; floribus confertis, subsessilibus ; calicibus elon- gatis. Aremsseau de six à dix pieds, suivant Aublet, divisé en rameaux noueux, triangulaires, canelés, couverts à leurs sommités de petites soies rousses et couchées. FeuiLres persistantes, opposées trois à trois et deux à deux, elliptiques, glabres, entières, rétrécies vers la base, terminées par une pointe allongée, longues de cinq à huit AMAIO VA. 13 pouces, sur deux à trois de largeur. Pétiole court, soyeux, creusé en gouttière. De la côte moyenne et longitudinale de la feuille, sortent plusieurs nervures transversales , inclinées vers son sommet, saillantes sur sa surface inférieure, par- semée d’un grand nombre d’autres petites nervures dis- posées en réseau. STIPULESs soyeuses, tombantes, entières, convexes, ovales- allongées, ne s’observent" qu’à l'extrémité des jeunes ra- meaux. Cororre tubuleuse. Tube un peu élargi de la base au sommet, couvert de petites soies couchées. Limbe de quatre à cinq lignes de diamètre, à six divisions ouvertes, ovales- allongées. Eramines six, renfermées dans le tube de la corolle, atta- chées un peu au-dessus de sa base, alternes avec ses divisions. Filets courts. Anthères linéaires, à deux loges, dont la base se prolonge au-delà de leur insertion sur les filets. Sryxce grèle, plus court que le tube de la corolle. Stig- mate allongé, un peu épais, légèrement sillonné dans sa longueur. AUBLET, Qui ne connoissoit pas la fleur de cette espèce , n’en a décrit que le frait, qui m'est inconnu. C’est, suivant lui, une capsule ovale, à une loge , renfermant des graines disposées longitudinalement sur sept rangs, et attachées à un placenta central. L’écorce extérieure du fruit, ajoute-t-il, est un peu charnue, ce qui me porte à croire que ce fruit est une baie; mais est-il vrai qu'il n'ait qu’une seule loge, et que les graines soient disposées sur sept rangs. Le fruit de l'Amaova du Pérou, espèce peu différente de celle d’Aublet, 14 AMATOVA. que M. de Jussieu possède dans son herbier, est à deux loges, dans chacune desquelles les graines sont disposées sur deux rangs. EXPLICATION DE LA PLANCHE. x. Un bouton de fleur. 2. Le calice séparé de la corolle. 3. Une corolle ouverte, où l’on voit les six étamines attachées vers sa base. . Une étamine. | . Une moitié de calice ayec le style. 6. Un style séparé du calice et de la corolle. Q + Nota. Tous ces objets sont un peu grossis. FIGURE A. Fruit de la même espece, d’après Aublet. 1. Une moitié de fruit coupée transyersalement. 2. La même, partagée dans sa longueur. 3. Une graine. FIGURE B. Fruit de l'Amaïoya du Pérou. 1. Un fruit entier. Le même, coupé en travers. On y distingue les deux loges et les graines dis- È] posées sur deux rangs dans chacune. . Une graine. Une moitié de graine coupée transversalement. Une moitié de graine partagée dans sa longueur, ayec l'embryon placé à a+ & sa base. 2. AMAIO VA fagifolia, Tab. V.- A. foliis binis; oppositis, obovatis, acuminatis, nervosis ; floribus corymbosis terminalibus ; calicibus abbreviatis. Î Cette espèce a beaucoup de rapports avec la précédente. Elle en diffère par ses feuilles opposées deux à deux, ovales- AMAIOTA Cuyanensis ; 7 A4 Lom. O0 AMA1IO VA , J'Egfola ; AMAIOVA. 10 renversées, longues de trois à quatre pouces, sur deux ou trois de largeur, et assez ressemblantes à celles de notre hètre F'agus sylpatica, mais plus grandes. Elles sont termi- nées par une pointe, et pourvues de nervures transversales saillantes sur leur surface inférieure, qui est veinée en réseau comme celle de FÆrraiova Guyanensis et des autres espèces dn même genre. Les fleurs, disposées en corymbe à l’ex- trémité des rameaux, sont portées sur des pédoncules inégaux moins rapprochés que dans l'espèce précédente. La corolle n'offre pas de différence remarquable, mais le calice est beau- coup moins long, et ses dents sont plus petites. Enfin les étamines ne sont pas attachées si près de la base du tube de la corolle. Je n’ai point observé le fruit de cette espèce, dont l’herbier du Muséum d'Histoire naturelle possède des rameaux garnis de fleurs, recueillis à la Guyane par Joseph Martin. EXPLICATION DE LA PLANCHE. x. Une fleur ouverte , avec deux boutons latéraux, 2. Un calice. : 3. Une fleur dont le tube est fendu et ouvert dans sa longueur, où l’on voit les six étamines attachées beaucoup au-dessus de la base de ce même tube. 4. Une moitié de fleur partagée dans sa longueur. On y voit trois étamines et le style. 5. Une étamine grossie. 6. Le style et le stigmate. AMAIOVA corymbosa. À. foliis oppositis, ovato-ellipticis, nervosis , acuminatis ; floribus paniculato -corymbosis. Kunth nov. gen. et spec., vol. 3, p. 419, Tab. 294. 16 ÂAMAIOVA. Cette espèce, indigène de la nouvelle Andalousie, ‘où MM. Humbolt et Bonpland l’ont découverte, a aussi de l’af- finité avec V4narova Guyanensis, dont elle diffère par ses feuilles opposées deux à deux, par ses fleurs en corymbe et non rapprochées en tête. Elle se distingue aussi de V Amnaiova fagifolia par ses feuilles ovales-elliptiques, par les rameaux du corymbe beaucoup plus longs, et qui forment une sorte de panicule. } 4. AMAIO VA peruviana. A. foliis oppositis, ellipticis, nervosis, acuminatis, superne nitidis; floribus agoregatis , corymbosis. Cet Amatiova, dont M. de Jussieu possède un rameau garni de fruits, recueilli au Pérou par Joseph de Jussieu, ressemble beaucoup à l’espèce précédente, dont elle n’est peut-être qu'une variété. Elle en diffère par ses feuilles elliptiques, : lisses, un peu luisantes en dessus, d’une consistance plus ferme, par ses fleurs sessiles ou portées sur des rameaux très-courts. + GYROSTEMON. FLORES dioici. Mas. CaLrx patens, sex aut septem-lobus ; lobis ovato-circinatis. CoroLLA nulla. STAMINA numerosa ; conferfa, in gyros plures concentricos dispo- sita. Antheræ receptaculo communi, nudo , impositæ, sessiles, cunea- {æ, apice truncatæ, subquadrilobæ, adnatæ, biloculares, longitudi- naliter dehiscentes. : GYRnoOSTEMON. 1/7 FŒMINA. CaLIx ut in mare. CoRoLLA nulla. SryLi octo-decem ad viginti, crassiusculi, acuê, in gyrum unicum dispositi. Ovarium superum, subrotundum, decem octo ad viginti costa- tum, costis singulis, suleulo exaratis, umilocularibus, ovyulum uni- cum , oblongum, placentæ centrali affixum, includentibus. . FRUCTUS maturus desideratur. An capsulæ plures coalitæ, mono- ae _ GENS distinctissimum , nulloque ordini, nobis huc usque noto referendum. Facres Ephedræ. Flos masculus, cotulæ floris aspectu. Antheræ ut in Ranunculaceis adnatæ, biloculares, longitudinaliter dehiscentes. Ovarium e costis decem octo ad viginti, unilocularibus, singulis ovulum unum, placenfæ centrali æque ac in Malvaceis pluribus af- fixum, ele Die Styli costarum numero æquales, in circulum dispositi. GYROSTEMON ranulosum. Tab. VI. G. Caule FA teos ramosissimoO ; le aphyllis ; floribus solita- rüs , axillaribus, breviter pedunculatis. ARBRISSEAU ressemblant à un Ephedræ. : divisé en un très- grand nombre de rameaux grèles, verts , glabres, inégaux, fragiles, un peu charnus, sans filles et sans nœuds, Freurs dioiques solitaires dans les aisselles des rameaux, soutenues chacune sur un pédicelle grèle, long de deux à quatre lignes. Freurs mâles, jaunes-pâles, ressemblantes à celles d’un Cotula. Mém. du Muséum. t?. 6. 3 15 GYROSTEMON. Cazice monophylle, ouvert, à six ou sept divisions ovales= arrondies. Corozze nulle. L Érammnes nombreuses » très-rapprochées, disposées en cercles concentriques. Anthères sessiles sur un receptacle commun, tétragones, cunéiformes, très-obtuses, et comme tronquées au sommet, à deux loges, s’ouvrant longitudinale- ment sur les côtés, attachées le long des deux bords opposés du connectif, comme dans les Renonculacées. RECErTACLE nu, déprimé. Freurs femelles petites. Carice comme dans les fleurs mâles. Corozre nulle. SryLes, dix-huit à vingt, aigus, un peu charnus, disposés en cercle sur un seul rang. Ovare supère, ovale-arrondi , à dix-huit ou vingt côtes peu saillantes, dont chacune est marquée d’un léger sillon dorsal. Elles sont à une loge, renfermant un ovule oblong, placé près de leur bord interne, et attaché à un placenta central. Je n’ai point vu le fruit à maturité. Cet arbrisseau, très-remarquable par les caractères de sa fructification, croît spontanément à la Nouvelle- Hollande , sur les îles nommées Sférzles, où il a été recueilli par É naturalistes de l'expédition du capitaine Baudin. L’herbier du Muséum en possède des rameaux desséchés, garnis de fleurs, et bien conservés. | A " 20 qu Yom: 0. GYROSTEMON remaulosun GYROSTEMON. 19 EXPLICATION DE LA PLANCHE. f © 1. Une fleur mâle vue en devant. La même, vue postérieurement , et accompagnée de son calice. . Une anthère. . Une anthere ouverte. ë Un ovaire avec le calice. . Un ovaire vu postérieurement. . Un ovaire sans calice. à DAY DUR ww b . Moitié supérieure de Iquaire 9- Un style séparé. ro. Moitté inférieure de l'ovaire coupé transyersalement.! 11. Une moitié d’ovaire partagé verticalement. On y voit les ovules de deux de ses loges attachés au placenta central: Nota. Tous ces objets ont été grossis à la loupe. 5: 26 OBSERVATIONS Sur le genre des Lancrayens (Ocypterus), et Des- cription de quatre nouvelles espèces de ce genre. PAR M. A. VALENCIENNES, Aide-Naturaliste au Muséum. NL. Cuvier (1) a séparé du genre Lanrus de Linné, un petit groupe d'oiseaux orginaires des grandes Indes, et qui ont, avec les habitudes de nos pie-grièches, des caractères géné- riques très-distincts. Il les a nommés Lanerayens, ou Prr- GRIÈcHEs - HironDELLES ( Ocypterus ), et il les a caractérisés ainsi qu'il suit : Bec conique arrondi, sans arête, à peine arqué vers le bout, à pointe très-fine, légèrement échancré de chaque côté ; Les pieds courts, les ongles forts et crochus, les ailes pointues, autant ou plus longues que la queue. É Par la réunion de ces caractères, les langrayens ont un port très- différent de celui des pie-grièches. La longueur de leurs ailes leur donne le même vol qu’à nos hirondelles : comme elles, ils volent avec rapidité, et se balancent dans (1) Cuv. Reg. an. I, p. 339. LANGRAYENS) . ot l'air. Ils chassent ainsi les inéectes dont ils font leur nourri- ture. Aussi courageux que no$ pie &rièches!\, ils osent, au rapport de Sonnefat (1), attaquer le’ ibénut et après un combat d'une demi-heuré environ, ils forcént'le plus souvent ce dernier à la retraite. Des six espèces que je rapporte à ce genre, et dont je vais donner la description, deux ont été déjà figurées par Buffon, dans ses planches enluminées. Les quatre autres sont nouvelles, et je joindrai à leur description le dessin qui en a été fait d’après les individus conservés dans les galeries du Muséum d'Histoire naturelle. 1. Le Den en à ventre blanc. Ocypterus leucogaster. Ocyp. capite, als. caudâque ex cinerascente nigris ; dorso fuscato ; pectore abdomine et uropygio albis. 6 Le Langrayen. Buff. Hist. nat. des Ois., t: [, p. 31 é Pie-grièche de Manille. Buff. En. pL 9, fie. L Lanius leucorhynchos. Gmel.. Pie-grièche dominicaine. Sonn., t: XX VI, p- 55. Lanius dominicanus. Gmel. Cette espèce, déjà décrite et figurée par Büffon ; d'après les renseignemens et les individus que lui avoit communiqués Sonnerat, a été mentionnée: sous deux noms différens dans le Systema naturæ, edit. XIIL, de Gmelin; mais les phrases caractéristiques sont ons vagues, que j’aicra devoir en donnér une nouvelle avec une bonne figure: : fo roi Cet diséau ;, de lataille de la pie-grièche d° Aalie ( Larius ’ ; : £ se x —— Li _ == l (1) Sonn. , Voy. Nouv. Guinée, p. 55, 29 LANGRAYENS. excubitor minor), a la tête et le cou ardoisés. Les ailes et la queue sont de la même couleur en dessus; mais en dessous elles sont d’un gris blanchâtre assez clair. Le dos et les grandes couvertures des ailes sont brun-enfumé; la poitrine, l'abdomen et les couvertures supérieures et inférieures de la queue sont blanches. Celle-ci est foiblement fourchue. Le bec est bleuâtre, et les pieds sont noirs. Le langrayen à ventre blanc a été vu d’abord à Manille par Sonnerat, et les individus qui sont maintenant dans la collection du Muséum ont été rapportés de Timor par M. Maugé. _ Toutes les espèces de ce genre ont le bec bleu, et non pas blanc. J’ai préféré, d'après cela, changer le nom spécifique de Zeucorhynchos, donné par Gmelin, en celui de Zeuco- gaster, parce que le premier ne caractérisant nullement l’es- pèce, donne au contraire une idée fausse de la couleur du bec. D'ailleurs il n’y a pas plus de raison pour adopter ce premier nom, que celui de dominicanus, sous ue) cette espèce a été aussi décrite. LE 2. Le LANGRAYEN gris, * Ocypterus cinereus, Ocyp. corpôre cano; uropygio crissoque nigris; caudà atrâ ad apicem albä. Cette espèce, dont on n’a donné encore aucune descrip- tion, est un peu plus grande que la précédente. La tête est grise, avec une tache noire entre l’œil ét la base de la man- dibule supérieure. La couleur grise de la tête, lavée d’un brun très-clair sur le dos, s'y étend, ainsi que sur le ventre, LANGRAYENS. 23 en augmentant d'intensité jusque vers la naissance de, la queue, dont les couvertures supérieures et inférieures sont noires, ces dernières étant bordées de blanc. Les ce sont ardoisées en dessus, d’un blanc grisätre en dessous. Leur brièveté est très-remarquable dans cette espèce; elle n’atteignoït pas l'extrémité de la queue. Celle-ci est arron- die, d’un noir foncé, principalement en dessus, et terminée par une bande blanche : les deux plumes intermédiaires seules sont entièrement noires. Le bec est bleu, noir à la pointe; les pieds sont bruns, et très-forts. Cette espèce a été rapportée de Timor par M 3. Le LANGRAYEN à lignes blanches. Ocypterus albo-vittatus. Cuv. Reg. an., t. IV, pl. UE, fie. 6. Ocyp. corpore fuscato, alis ardesiacis; duarum, trium et quatuor remigum margine exferiore albo; caudâ nigrâ, ad apicem albä. Le langrayen à lignes blanches est d’une taille égale à celle du langrayen à ventre blanc ; sa couleur est brune sur la tête, la poitrine et le ventre; elle est plus foncée sur le dos et sur les couvertures supérieures des ailes. Celles de la queue, tant en dessus qu’en dessous, sont noires. Les ailes, d’un bleu d’ardoise en dessus, et grises en dessous. Les barbes externes des seconde, troisième et quatrième remiges sont blanches, de sorte qu’elles dessinent sur l'aile fermée une bandelette blanche longitudinale, large de deux à trois lignes. La queue est noire et fourchue. Chaque plume, les deux intermédiaires exceptées, est terminée par une tache blanche qui augmente de grandeur sur chacune d'elles, la plus externe étant la plus 24 LANGRAYENS. petite. Ces taches, ainsi réunies par l'approche des plumes, forment un arc blanc, au lieu d’une simple bande, comme dans l’espèce précédente. ” Le bec est bleu foncé; les pieds sont noirs. Dans son premier âge, cet oiseau a la tête, le dos et les parties inférieures roussâtres, grivelées de taches blanches; les petites couvertures des ailes ont chaque plume terminée par une tache noirätre, avec un point blanc sur le milieu de la pointe. Le blanc qui colore l'extrémité des pennes de la queue est liseré de noiràtre. Le bec, plus court:que dans l'adulte , est blanc, et brun à la pointe. Cette espèce vit à Timor, d'où elle a été rapportée au Muséum par M. Mauge. 4: Le LancrAyEn enfumé, Ocypterus fusoatus. Ocyp. corpore fuscato, alis caudâque ardesiacis ; crisso et uropygio uigris , subtus ad apicen' caudæ strigâ albä. La-taille de ce langrayen, plus petite que celle de tous les pr écédens, est à peu près égale à celle du pinson ( frergilla cælebs Tin. ). La tête, le dos et les parties inférieures sont d’un brun en- fumé, la face étant d’une couleur plus foncée; les ailes et la queue sont bleu-ardoisé ; les : couvertures supérieures et inférieures de celle-ci sont noires. L’extrémité des barbes in- ‘ternes des seconde, troisième et quatrième pennes est ter- minée par une tache blanche. La réunion de ces taches des- sine en dessous la bandelette que j’ai notée dans le caractère spécifique de cette éspèce. LE bec est bleu, les pieds sont noirs. LANGRAYENS. 25 Le langrayen enfumé a été apporté au Cabinet par l’expé- dition du voyage aux Terres Australes; mais on ne sait pas précisément dans quel lieu il a été pris. On doit croire qu'il vit, comme ses congénères, dans les îles du grand archipel des Moluques. 5. Le LanGrAyex à ventre roux. Ocypterus rufiventer. Ocyp. capite cinereo, dorso ex cinerascente fuscato, abdomine rufescente, alis caudâque ardesiacis, crisso , uropygio, et remigum apice, dilutè albidis. Ce langrayen, de la taille de l’ocypterus leucogaster, a la tête cendrée, le dos d’une légère couleur brune enfamée, lavée de grisètre, et le ventre roussâtre. Les ailes sont ardoi- sées. Elles atteignent, mais ne dépassent pas l'extrémité de la queue, qui est légèrement arrondie, plus foncée que les ailes, et qui a l’extrémité de ses pennes d’un blanc grisätre. Ses couvertures supérieures sont terminées par un arc blanc, large de trois lignes environ; et les inférieures sont blanches, traversées par des lignes brisées, cendrées. Le bec est bleu ; les pieds sont noirs. Le langrayen à ventre roux vit au Bengale. Il a été envoyé au Cabinet du Roi par M. Macé et par M. Leschenault. Aux cinq espèces que je viens de décrire, on doit ajouter le lantus viridis Lin., que je n’ai pas encore vu, mais que la figure de Buffon caractérise suffisamment pour qu'on puisse le rapporter avec certitude à ce genre, ainsi que l’a déjà fait M. Cuvier. Je crois que l’on doit placer aussi à côté de ce genre le /anzus leucocephalos Tin. , qui a le dos, les ailes et Mém. du Muséum. 1. 6. 26 L'ANGRAYENS. la queue noires, à reflets verdâtres ; la tête et les parties inférieures blanches. 11 en existe depuis long-temps un indi- vidu dans le Cabinet; mais il n’est pas assez bien conservé pour qu'on puisse prendre une détermination à son sujet. À en juger par la figure de la planche enluminée de Buffon, n°. 374, le bec et la force des pieds le rapprochent beaucoup des langrayens; mais la brièveté des ailes semble aussi l’en écarter. Cette espèce fait le passage entre le genre dont nous nous occupons et celui des pie-grièches. (Lanius Cuv.) En résumant ce que jai dit dans ce Mémoire, on peut présenter ainsi le tableau des espèces du genre Langrayen OCYpterus. OCFPTERUS. Rostrum conicum , rotundatum, subulatum, læve, emarginatum, basi ciliafum, apice, sub incurvo. Nares rotundatæ nudæ , ad basim rostri. Pedes validi. Alæ plerumque longiores candâ. 1. Ocypterus leucogaster. Ocyp. capite alis caudäque ex cinerascente nigris; dorso fuscato; pectore abdomine et uropygio albis. Le langrayen Buff., pl. enl., n°. o, fig. r. Lanius leucorynchos, Lanius domiricanus Gmel. Habitat in insulà Timor, et juxtà portum Manillæ. 2. Ocypterus cinereus. Ocyp. corpore cano , uropygio crissoque nigris ; caudé atré ad apicem albà. Habitat in insulâ Timor. ; Eee 1. Vcyplerus Jarealus. 2. Ucyplerus cirereus. Zorn.l. D 1 LT ie SES 0), 7 LA, D) LL EE res 7. Ocyplerus albo-vitlaluis 2. ler : Jureor : } Zom . 6. 2: Oeyplerus lucogaster. LANGRAYENS. 27 3. Ocypterus albo-vittatus. Ocyp. corpore fuscato , alis ardesiacis ; duarum ,: trium et qua- tuor remigum margine exteriore albo; caudé nigré ad apicem albé. | . Le langrayen à lignes blanches.[Cuv. Reg. an., t. IV, pl. IE, fig. 6. Habitat in insulâ Timor. 4. Ocypterus fuscatus. Ocyp. corpore fuscato, alis caudäque ardesiacis; crisso et aropygio nigris; subtus ad apicem caudæ strigé albà. Habitat in insulis Oceani Pacifici. 5. Ocypterus rufiventer. Ocyp. capite cinereo , dorso ex cinerascente fuscato, abdomine rufescente, alis caudäque ardesiacis ; crisso uropygio et remi- gum apice dilutè albidis. Habitat in Bengala, 6*. Ocypterus viridis. Ocyp. capite, alis et corpore supra obscurè viridibus, hoc sub- fus albo caudé nigrd. Tcha-chert. Buff. Hist. nat. Ois. I, p- 310. Pie-grièche de Madagascar, pl. enl., no. 32, fig. 2. Habitat in insulâ Madagascar. MÉMOIRE SUR UNE FAMILLE DE PLANTES, DITES LES CALYCÉRÉES. PAR M. RICHARD. L. première plante connue de cette famille est le Ca/ycera herbacea de Cavanilles, qui en publia la description et la figure en 1797. M. de Jussieu y rattacha, en 1803, trois es- pèces, dont il fit deux genres nouveaux; savoir, Booprs bal- samitæfolia ( à laquelle il rapporta le Scabrosa sympagan- thera de la Flore péruvienne ), Boopis anthemoides , et Acicarpha tribuloides. Par une erreur facile à commettre, il adjoignit ces trois genres aux SYNANTHÉRÉES. Quelque temps après le savant carpologiste M. Corréa, examinant le calycera envoyé par Cavanilles à M. de Jussieu, trouva que sa graine étoit renversée, et contenoit, dans un endosperme épais, un embryon ayant la même direction. Cette découverte importante fut le premier trait de lumière jeté sur la famille qui nous occupe. Mais, comme les pro- grès des sciences ne croissent que par des observations sue- cessives sur le même sujet , l'établissement de cette famille fut précédé de quelques-unes de ces erreurs qui ont leur utilité, CALYcÉRÉES. 29 soit comme excitant à la recherche de la vérité, soit comme préparant la voie qui peut y conduire. M. Decandolle partagea, à l'égard de deux de ces genres, le sentiment de M. de Jussieu; mais, pour le calycera,, il suivit les traces des auteurs de la Flore du Pérou > qui, par le nom de scabiosa , en avoiïent FAPRORE une autre espèce aux Drrsacées. M. Henri Cassini, occupé depuis plusieurs années d’un tra- vail général sur les SyNANTRÉRÉES , rencontra dans les herbiers du Muséum et de M. de Jussieu les quatre plantes men- tionnées ci-dessus. Un examen d’abord assez léger le porta à les réunir en une famille nouvelle, qu’il désigna par le nom de Boorinées dans un Mémoire lu à l'Académie des Sciences le 26 août 1816. El est facile de prouver qu'à cette époque M. H. Cassini n'avoit qu'une connoiïssance superficielle et pour ainsi dire empruntée des plantes dont il formoit une famille nouvelle. Cela est même évident par les articles qu'il a insérés dans le Dictionnaire des sciences naturelles , édition de Levrault- En effet l’article Acicarpaa entièrement rédigé par lui et publié vers la fin de 1816, fome 1 , suppl. p. 32, contient des erreurs si graves, que pour avoir ensuite l’occasion de rectifier la description des caractères génériques, il a changé le nom de ce genre en celui de CnryrrocarPxA; et l’article Boorrs , fome 5, suppl. p. 28 , prouve évidemment que son auteur n’a pas analysé le Booprs ba/samitæfolia, puisque le caractère générique rectifié qu'il donne dugenre,ne convient nullement à cette espèce. Quoique l'inventeur de la famille des Boopidées ne Fait 30 CALYCÉRÉES. d’abord construite qu'avec des matériaux imparfaits, ce tra- vail primitif offre cependant une bonne chose, c'est d’avoir placé convenablement ce groupe entre les SYNANTHÉRÉES et les Dipsacées. On doit lui savoir gré de cette coordination, surtout parce qu'il en a senti et exprimé l’importance. Dansun Mémoire faisant partie du XIIe. vol. des 7ransact. de la Soc. Linn. publié en 1817, M. Robert Brown décrit une nouvelle espèce d’Æcicarpha, qu’il désigne par l'épithète de spathulata. Sa description est pleine de ces détails ana- lytiques qui caractérisent le vrai et profond botaniste. Elle est suivie de quelques observations, qu’il avoue lui-même être incomplètes, et qui cependant lui paroissent suflire pour hasarder la proposition de la nouvelle famille des Cazycérées: il la compose des mêmes plantes que les BoopPrnées, et lui assigne la même place, | Si maintenant nous portons notre attention sur les dates, nous verrons que la lecture du Mémoire de M. Brown est antérieure d'environ six mois à celle du manuscrit de M. Cas- sini. Il est donc probable quils ont écrit à l’insçu l’un de l’autre sur le même sujet, avec cette différence que le premier n'avoit à soumettre à l’analyse qu'une seule espèce et que l’autre en possédoit quatre. | Pendant le temps quis’est écoulé ertrelalecture et l’impres- sion de son Mémoire , M. Brown a eu connoissance de celui de M. Cassini, et s’est procuré à Paris les plantes de cette famille qui lui manquoient. Il a donc pu ajouter à la fin de son Mémoire de nouvelles observations sur les Calycérées. Elles ont confirmé l’existence de certains signes qu’il n’avoit d’abord énoncés qu'avec ce doute que le savoir conseille CALYCÉRÉES. 31 et que la prudence exige : elles ont aussi supléé à quelques omissions de M. Cassini. De ces observations, 10. la plu- part sont étrangères à mon sujet; 20. quelques-unes ont pour objet les rapports et les différences entre la nouvelle famille et ses deux voisines; 30. d’autres, enfin, regardent certains organes des Calycérées. Quelqu'importantes que soient les premières, je ne dois pasm’en occuper ici: j’ai quel- ques raisons pour remettre à un autre temps la discussion générale sur les secondes : l’examen des troisièmes aura lieu aux différens articles des organes qu’elles concernent. En lisant ce que MM. Brown et Cassini avoient publié sur les plantesde cette famille, j'éprouvai levifdésir de les posséder pour les soumettre à l'examen. Au mois de novembre 1817, M. de Jussieu me donna quelques fragmens des Boopis an- themoides'et Acicarpha tribuloides, et me prêta son exem- plaire unique du Calycera herbacea. Je reçus dans le même temps, de M. Desfontaines, un bel exemplaire du Booprs balsamitæfolia. Je me mis sur-le-champ à décrire ces plantes et à en dessiner, selon mon usage, les figures analytiques. Je n’avois d’abord pour but que de remplir une lacune existante dans mon reeueil d'observations sur les familles. Mais, bientôt après, remarquant, 1°. que les écrits publiés sur cette matière étoient tous désunis et présentoient des incer- titudes ; 20. qu'une si petite famille n’exigeroit ni beaucoup de temps de rédaction, ni de grands frais de gravure; je conçus le projet de publier mes recherches, et surtout mes dessins, comme plus propres à donner des idées claires et précises sur les plantes, dont on avoit eu raison de la com- poser. Pendant que le graveur s'occupoit encore de ceux-ci, 92 CALYGÉRÉES. M. Brown m'envoya de Londres un bel échantillon de son Acicarpha spathulata. Je suspendis dès-lors la publication de mon Mémoire, afin d'avoir le tempsd’analyser cette seconde espèce qui, jointe à la première, devenoït un moyen de mieux constituer leurs caractères générique et spécifique. L’admission d’un délai dans l'exécution d'un projet, amène souvent des causes de retard inattendues. Distrait par l’ana- lyse de plusieurs plantes vivantes et rares, je négligeai celle d’une plante sèche, qui pouvoit être différée. Au moment où la lecture du nouvel article Cryptocarpha venoiït de me rap- peler à l'examen de l’Æcicarpha de M. Brown, deux maladies successives, qui m'ont fait perdre près de huit mois, m'em- péchèrent de m'y livrer. J'e n’ai donc pu, qu'ennovembre 1819, mettre les figures relatives à cette plante dans les mains du graveur, Je désire que les botanistes accueillent mon travail comme présentant un ensemble plus complet sur une famille qui, bien qu’elle ne renferme encore qu'un petit nombre de plantes, présente cependant un grandintérêèt. Tout travail spécial sur une famille de plantes, me paroît devoir commencer par une exposition méthodique des faits, qui, ayant été observés le plus fidèlement et le plus complè- tement possible par l’auteur , peuvent servir de base à toutes espèces de discussions. Que ces observations autoptiques soient éclairées par des figures analytiques exactes, dont le nombre, la proportion et l'expression sont judicieusement déterminés, c’est alors surtout qu'elles avancent réellement la science et deviennent également utiles au botaniste philo- sophe et au nomenclateur. Si quelques développemens de faits sont jugés nécessaires, soit pour l’avantage de la science elle- CALYCÉRÉES. 33 même , soit pour la critique juste et modérée de travaux anté- rieurs; ces développemens doivent prendre place après les descriptions, puisque ce sont celles-ci qui présentent l’en- semble des faits observés et propres à faire véritablement connoitre les végétaux dont il est question. Les caractères qui servent à la distinction de ceux-ci et conduisent ainsi à la connoissance de leurs noms, termineront le travail, comme étant le résultat et le but de toutes les recherches faites par l’auteur. Je tâcherai de me rapprocher de l’ordre que je viens de pro- poser, en divisant ce mémoire en trois articles : I. Descrprmions, IL Discussions ( ou développemens ). TIT. Caracrères ; on trouvera à la fin l’explication des planches. Il me paroïit convenable, avant d’entrer en matière , d’ex- poser les motifs pour lesquels j'ai cru devoir préférer la dénomination de CarycéréEes à celle de Boopipées. 0, Elle est plus ancienne : elle a été adoptée par M. De- candolle, dans sa nouvelle série des familles. 2°. Elle est tirée du genre connu le premier. 30. Elle convient bien à deux des trois genres qu’elle réunit : ces deux genres sont complétement connus. 4°. L'étymologie du mot 4oopés en rend l'application peu convenable : le fruit de ce troisième genre est encore inconnu. CE . Mém. du Muséum. 1. 6. CALYCÉRÉES. I. DESCRIPTIONES. CALYCERA CAT ANILLESII. Tas. No. I. CS Herba. Subpedalis, erecta, glaberrima. £) 2 Radix. Subperpendicularis, subfusiformis , pauci-ramosa ; ad collum con- gestim foliosa, congeriebus pluribus; quarum ex singulis singuli nas- cuntur caules. Caules. Simplices, veluti scapiformes, remotè subbifoliati, cylindracei, tenuiter substriati, intüs fistulosi. Folia. Radicalia sessilia, 4-5 uncialia, longo-lanceolata , acuta, remotè subsemipinnatifida , infernè velut in longissimum integrumque petio- lum angustata : caulina multo minora et subconsimilia. ; Nota, Mihi non visa: ex Cavanillesio descripta. Flores. CariTuLUM terminale , longè pedunculatum : fructiferum (a. dimi- diatim sectum }) globosum, diametro .demüm subbiunciali. INvoLUcRUM sub capitulo deflorato vidi nullum : an a fructibus in- crescentibus ruptum destructumque ? PHorANTHIUM subglobosum ; infüs rupto contextu cavum ; paleo- sum, seu potius bracteoliferum. BaACTEOLÆ absquè ordine et indefinito numero floribus interjectæ, tenuissimæ, setaceo-subulatæ (€, 4, 4), superné tantilld latiores, acu- CALYCÉRÉES. 35 tissimæ ; subfoliaceæ ; erectæ; ovariis modo breviores, mod5 lougio- res et inde inter se valdè inæquales. . FLoRes arctè sessiles (a. C.), confertissimi; insigniter dissimiles ; ali majores, alii mulid minores. MAJORES( B, 1) per totum capitu- lum subæqualiter dispartiti, hermaphroditi, fructum perfieiunt ; ex quibus tamen perpaucos passim offendi imperfecto pistillo steriles CB: 53; Minores (B,2, 5,4) mulfo numerosiores, prioribus (C, 1,2) pressim et ubique interjecti (C,3, 3, 5 ), illos quasi circumvallantes, abïisdem post fæcundationem grandescentibus veluti obruti; plerique hermaphroditi, fertiles (B, 2,3); cæteri imperfecto pistillo steriles (B; 4, 6), absque ullà in situ relativo symetria. FLORUM MAJORUM(B, 1). Calyx. Tubus oblongo-subturbinatus, prominulo-quinque angulatus, ova- rio infero concretus : limbus longior; laciniis quinque, a continuatis angulis tubi productis, subulato-cornuformibus; corollam longitudine modo subæquantibus, modo paulüm superantibus. Corolla. Subinfundibularis, recta, regularis : tubus gracili-filiformis, ova- rio s. tubo calycis subtriplô longior, ad summum sub limbi expan- sione paulo crassior: limbi expansa pars profandè quinquepartita, stellato-patens , tubo subquadrapld brevior; laciniis oblongis ,surstm tantillo latioribus, obtusiusculis, trinerviüs ; nervis infra illarum apicem concurrentibus, lateralibus s. submarginalibus vicinarum laciniarum infra incisuras coeuntibus in unum, qui, pariter ac inftermedius, de- currit per tubum ; undè iste nervis decem percursus. Nota. Interdum vidi medium nervum ramulos ipsum cum lateralibus connectentes emittentem. Corollæ lougitudinaliter dissectæ (C, 6) imus tubus tuberculo Er 36 CALYCÉRÉES. (C, 7) stylifero ita accrescit, ut isto mediante materies {ubi corollæ cum materie calycis continua sit. Siamina. Quinque; laciniüis corollæ pauld breviora. Filamenta ( C, 9 ) bre- “via, primüm recta, dein plus minüs arcuato-incurva, basibus dilatata, imâ et subtertià parte connata in tubum(C, 10) brevissimum, ad ipsam tubr corollæ faucem insertum. Antherarum (C, 8 ) tubilius filamentis triplo longior , subovoideus, semi quinquetidus : unaquæ- que lineari-oblonga , ad basim mivutissimè brevissimèque subbiauri- culata, ad apicem obtusiuscula et mutica ? Autherarum structura , dehiscentia, Pollenque uti in Boopide infrà describendä. Pistillum. Ovarium a tubo calycis haud distinctum: Stylus tenui-filiformis, ad summitatem ( C, 11 )tubillo aniherico exertam clavato-incrassatus, lævis : Stigma ( C, 15) crassiusculè globoso - capitatum , minutim glanduloso-scabriusculum. Dissecti longitudinaliter ovarii apex ( C, 7 ) prominet in tubercu- lum subconoiïidenum , surshm productum extimè in corollam , intimè in stylum : Ovulum (C, 15) inversum; sessile, oblongo-ovatum, loculo multo brevius. Fructus. Achenium (f) stramineo-flavidulum ; turbinatum, costis quinque insigniter prominenfibus et subcarinatis nofatum et productum in totidem cornua , ipso duplo triplève longiora, innocuè spinescentia, fragilia , erecto-patentia et subrecurva, a calycis lacinis auctis Pro- venientia. È — P£sricARPIUM aridè celluloso-subfungosum ; textu albido, in vi- cinitate cavitatis densiore et lutescente; inter costas tenue (L, 1 }; endocarpio tenui, facilè aut etiam sponte separabili, CALYcÉRÉES. 37 — SEMEN ( L, 2) adnexione, formâ et compositione (M) omnind uti in fructibus florum subsequentium. FLORUM MINORUM(B,2,5) Calyx. Tubus (s. ovarium ) lineari-oblongus, subæquilatus, tenuiter quin- quesulcatus : Limbus laciniis quinque ; modd et sæpius brevissimis (B, 2), subrotundis, concavis, obtusis vel acutiusculis; modo ( B,3) longiusculè subulatis, subspinescentibus ; mod etiam simül biformi- bus, scilicet alüis subrotundis, aliis subulatis, uti suprà fructum(G) conspici potes. Corolla, Starina, Pistillum. Uti in floribus suprà descriptis ; stigmate interdum ovoideo (C, 14). Fructus. Achenium (e); ratione priorum (f), minimum ; limbo calycino vix aucto coronatum et corolla marcidâ terminatum ; oblongo-sub- prismaticum (G); modo planiusculè, modd convexim modôque carinatim quinquepulvinatum ; transversè plus minüs rugellosum ; subfusco-rufescens. — PERICARPIUM (H,1) crassiusculum , extùs membranaceum, ints duriuscule coriaceum: Endocarpium rigidulè membranaceum , pellucidum , exalbido-flavidulum ; spontè a cætero pericarpio sepa- rabile, demüm juxtà hujusce angulos in quinque partes longitudina- liter fissile. : — SEMEN( H, 2) oblongo-ovatum , teres, læve, inversum ; imme- diatè et ipsissimâ basi ad verticem loculi adnexum ; hinc a basi ad apicem lineolà notatum vix prominulà ( vasiductus ), inths percursâ vasculo capillari , quod ex axi imi styli ortum , ad alterum puncti ad- nexionis latus paululùm devium, sic lateraliter descendit ad apicem seminis, ubi obliteratur. 38 CALYcÉRÉES. EpisPERMIUM tenuissimè membranaceum ; flavidulo-exalbidum. EnposPermium (I, 1 ) homoideum, sordide exalbidum, carnosum; crassiusculum. Emsryo (1,2) albus, axilis, orthotropus, ferè longitudine Endo- spermii, filiformi-cylindraceus, ad partem cotyledonariam tantillûm compressus : Radicula (I, 2. K, 1 )longa, ad basim couicè desinens ; Cotyledones (1, 3. K, 2) vix dimidiam prioris longitudinem metien- tes, et ejus latitudine, plano-appressæ, oblongæ , obtusæ, FLORUM STERILIUM(B,4,5,6). Calyx, Corolla, Stamina. Uti in floribus præcedentibus utrisque. Pistillum. Ovarium (s. calycis fubus) solito albidum, gracilius, membrana- ceum , pellucidum ; interdüm (B, 6 ) inferuè tumescens ; ovulo desti- tutum: stylus absque stigmate. CALYCERA BALSAMITÆFOLTA. Tas. No. I. Sufirutex. Radice lignosà , ramosa. Caulrs. Summa radicis pars dividitur in plura rhizomafa subterranea , lignosa , aphylla; quorum summitas emittit nonnullos surculos, con- gestim foliosos: horum primarii terminales producuutar in totidem caules herbaceos, erectos, subpedales et altiores; rard simplices, plermque ramosos ; ramis alternis ; siplicibus , strictè erectis et sub- CALYCÉRÉES. 39 Fastigiatis ; striatos; pube rariusculà, ex pilis albis, gracillimis et veluti arficulatis conspersos. Folia. Sessilia ; radicalia congesta ; caulina pauciuscula , inordinatè alter- na ; sublancecolata , infernè promissiüs angustata et indè veluti longo- spathulata , stpernè inciso-dentata passimque subsemipinnatifida , ad margines subüilissime puberula, cætero glabella ; laciniis subovalibus sive semilanceolatis, apiculatis ; ramea summa lineari-lanceolata, sub- integra, Flores. CariTurA (a, 1,2) solitariè terminalia, longiusculè pedunculata ; florida hemisphærica, magnitudine circiter capituli Scabiosæ succisæ. — IxvozucruM (a, 5. B, 1 ) capitulo latius, patentissimum, mem- branaceo-foliaceum; monophyllum (a, 4), quinquepartitum ; laci- ais sublanceolatis. — PaoranrHium (B, 2) depresso-subglobosum s. plüs quam hemi- sphæricum, bracteoliferum. $ + — BRACTEOLÆ floribus incertä sede numeroque üs pauciore inter- sertæ; ovarüs (C,2) longiores (GC, 5); lanceolatæ, acutissimæ, planæ, foliorum et involuceri more ad margines miautissimè pube- rulæ, infernè graciliter angustatæ ; extimæ seu involucri viciniores cæteris majores. — FLores ( B,5)numerosi ; confertim sessiles ; omnes hermaphro- diti ; calyce laciniis longissimis aut brevissimis diverso insigniter dis- pares, cæteris partibus consimiles ; utrique absque ordine intermixti, Nullos imperfecto sexu abortantes discernere quivi. FLORES LONGO-CALYCATI. Calyzx (CG, 1). Tubus ab ovario infero non distinctns; breviusculè subprismaticus, convexo-quinquecostatus : limbus pluriès longior, erectus; laciniis Lo CALYGÉRÉES. quinque , crassiusculè subulato-spiniformibus, subcompressis (D, 2), introrsüm planiusculis, extrorsum subcarinato-convexis ; modà co- rollam superantibus, modô eâdem brevioribus ; plerümque inter se iuæqualibus s. disparibus, Corolla (CG, 4). Subinfundibularis : tubus (D, 3) ovario limboque subduplé lon- gior, filiformis, ad apicem paulisper clavato-tumescens ; qui tumor est pars limbi, levi coarctatione (D , 5 ) a cætero distincta : limbi ex- pansa pars campanulata, quinquepartita; laciniis supernè recurvo- patentiusculis; subspathulato-oblongis, obtusiusculis; nervis tribus (D, 4) remotiusculé infrà apicem coeuntibus. Insertio uti in priore specie. — AREOLÆ (E, 5) intrà sarmum tubum (E, 1 ) conformes iis ag BoopipeM describendis. Siamnina. Quinque; monadelpha simul et synantherica ; limbo corollæ paulô breviora. Filamentum commune s. potius Synema(D, 6.E,4) ad contractionem (D, 5.E, 2) summi corollæ tubi insertum; oblongë cylindraceo-tubulatum, summäâ et subquartâ parte quinquefidum, distinctis ibi ( E, 5 ) filamentis: Tubillus anthericus (D, 3) vix pauld synemate longior ; supernè semiquinquefidus; antherarum (E,6) unaquæque lineari-oblonga, apice obtusiuscla muticaque , basi brevis- simè auriculata; loculis cætero uti in BOOPIDE. Pistillum. Tuberculum (D, 11) ovarii apicilare uti in priore specie : stylus tenuifiliformis , longissimè exertus (D, 8), ad summam partem vix crassescens : stigma ( D, 9) minutissimum, vix apice styli crassius, subrotundum , levissimè inæquabile. CALYGÉRÉES. 4x Ovarii longitudinaliter dissecti (D, 1 ) ovulum (D, ro) ovatum : cætera ut in priore specie. Fructum. . Non vidi. FLORES BREVI-CALYCATI. Calyx (GG, 2). Minüs crassus; lacinis abbreviato -subrotuudis, concaviuseulis ; tubo quintuplo brevioribus. Corolla (G, 5). Paulo quam in prioribus floribus longior. Cætera omnind eadem ac in præcedentibus floribus. BOOPIS ANTHEMOTDES. Tas. No. ». Habitus. Herba habitu Ænthemidis ; glabra, Caulis. Subflexuosus, striatus, inordinatè ramosus ; ramulorum rudimentis ad axillas; summitate primarii caulis ramis superioribus breviore et capitulo primario s. priùs florente terminatä. Folia (a). Alterna ; sessilia ; patentiuscula; profundè distanterque pectinato- piunatifida ; laciniis angustissimè linearibus, plerumque subtrijugis cum impari longiore, omnibus setulaceo-apiculatis. Méin. du Muséum. +. 6. 6 42 CALYCÉRÉES. Flores (a). CaPiTULA solitariè terminalia ; brevi-pedunculata; incomptè sub- hemisphærica. — INvozucRUM (B, 1 ) concaviusculum, demüm planiasculo- pa- tens; 7-6 fidum; laciniis linearibus , apiculatis, viridibus; ad earum bases membranaceo-dilatatas inæqualiter et acutè plus minüs denticu- latum, radiatim nervosum ; glaberrimum ; multiflorum. — PHoranTHIUM (B, 2) pusillum; convexum; Bracteoliferum. — BracTEoLÆ (D, 1,2) inordinatè et indefinito numero floribus ubiquè interjectæ; calycibus s. ovariis longiores ; erectæ ; infernè gra- ciles , decolores et veluti fliformi-petiolatæ ; supernè dilatatæ , lineari- lanceolatæ , setulaceo-apiculatæ , planæ, foliceo-virentes. — FLores(B,5) involucro longiores; sessiles ; calycibus s. ovariis pressim contigui, corollis lutescentibus laxiusculè discreti. Plerique sunt hermaphroditi perfecti fertilesque ; non regulari successione ab ambitu ad centrum, sed ex qualicunque capituli regione explicatio- nem suam simul agentes. His autem multo pauciores sede numeroque incertis intermisti sunt imperfecto pistillo steriles, et ità tardiores , ut, jam provectà priorum floratione, reperiantur inexpansi etiam et pas- sim adhüc perpusilli et veluti suffocati. FLORES FERTILES. Calyz (C). Tubus subprismatico-oblongus , obsoletè quinquangulatus, angulis ad lacinias Himbi respondentibus : limbus quiuquepartitus, erectus, tubo continuus et ipso dimidio brevior; laciniis subovali-lanceolatis, mod integris( C), modô (G, 2) acutè et inæqualiter dentatis ant incisis , pellucido-membraneceis, nervo medio opaco rigidioreque ad apicem acutum subspinesceute. Corolla. "1 À Infundibularis; erecta rectaque : tubus (D, 3 ) gracili- filiformis CALYCÉRÉES. 43 ovario limboque ferè sesquilongior, summitatem versüs tantisper cras- sescens: limbus (E, 1 )oblongiusculè campanulatus, infernè sensun angustatus, basi vix sammo tubo latior ; imâ parte saturatius coloratus; subsemiquinquefidus; laciniis oblongis, acutiusculis; modicè sub- recurvo-patentibus; trinerviis, nervis proximè marginalibus gemina- tim ex diversâ laciniâ in unicum infrà incisuras confluentibus; undè indivisa limbi pars percursa decem nervis, per tubum indesinenter continuatis. Tusertio uti in affinibus præcedentibus. Stanuna. Quinque (D, 6); limbo corollæ pauld breviora ; monadelpha si- mul et synantherica. Synema (D, 5 ) cylindraceo-tubulatum; vix dimidiæ antherarum longitudinis ; ad sammam partem minimis quin- que pertusum fenestris; quæ ibi brevissimè distinctos efficiunt apices (F,1) filamentorum , cætero mediante tenuiore membranâ connexo- rum. Antherarum tubillus (D, 6 ) obovoideo-oblongus ; distinctis sapernè antheris semi-quinquefidus; ad basim vix manifesté quinque- lobulatus, lobulis brevissimis, indivisis. Anthera unaquæque (F, 4) lineari-oblonga, brevissimo connectivi processu plermque apicu- lata ; loculi duo ( F, 7, 8) subteretes ; connectivo ( F, 9) extrorsum convexo-prominente; introrsum interjecto sulco angusto profundoque discreti; in vicinio marginis exterioris ( F, 5) notati suturâ simplici, perquam totà longitudine debiscunt ( F, 4, 10 ) bivalves, et fine, sulco per valvas interiores mutud approximatas subobturato, veluti conti- gui:illorum valva inferior, exteriore tenerior, admodüm contra- hitur nec tamen prorsüs obliteratur. Pollen pallens ; particulis glo- bulosis. Staminum synema (D,5.F, 1 )insertum est(F, 2) paulo supra faucem tubi corollæ, ad imum hujus limbum(D, 7 ),ibi coloratiorem crassioremque. Eadem limbi regio ,nempè a puncto insertionis staminum adusque 6* 44 CALYCÉRÉES. faucem tubi ducta, intus exhibet veluti areolas(F , 3) quinque, sub- convexas, croceas, decursivis filamentorum basibus interjectas ; qua- rum nafura vix in sicco rectè judicanda est. Pistillum. Ovarium totem inferum : stylus subcapillari-filiformis, ad summi- tatem longiusculè exertam (D, 10. E, 2) clavato_crassescens, glaber- rimus : stigma (D, 11 ) globoso-capitatum , glanduloso-scaberulum. Ovarii longitudinaliter dissecti (D, 8) ovulum ( D, 9) e vertice loculi, cujus sammam et subquartam tantm partem occupat, in- verso-pendulum; oblongo -ovoideum ; immediatè per ipsam basim aflixum. Fructus. Achenium (G, 1 ) subturbinato-prismaticum, 5-sulcato-angulatum ; coronatum laciniis calycinis (G,2 )ipso pauld brevioribus, erecto- patentiusculis, subovalibus, concavis, ad apicem nervo medio ibi subaudo rigidulè spinescentibus ; corollä persistente (G, 3. H,2 ). Semen. Immaturum (H,1) situ, adnexione formâque ovuli : maturum non vidi. : FLORES STERILES(D,4). Calyx. Unà cum ovario, quam in prioribus multo minor, gracilior; laciniis minüs rigidis. Corolla et Stamina. Priorum. Pistillum. Ovarium inane, scilicet nullo ovulo fœtum: stylus vix exertus, supernè insigniter clavatus (D, 12), ad apicem abruptè breviterque attenuatum nudus, et ità ut, vel in clausâ corollä (D, 4), stigma totum deficiat. CALYCÉRÉES. 45 ACICARPHA TRIBULOIDES. Tas. No. 2. Herba. Annua ; subsemipedalis aut pauld altior; erecta ; glabra. Caulrs. Dichotomus, subflexuosus ; teres. Fola. Alterna , remotiuscula, sessilia, patentia, 1 — 1 + unc. longa ; cau- lina superiora (a) chlongè subspathulato-cuneata ; inferiora deorshm _ longiüs angustata et indè veluti oblongo-spathulata; pleraque obtusa, grandi-dentata, dentibus minufim apiculatis. Flores. — CAPITULA (a) solitaria, adversifolia ; subglobosa ; modo brevissi- mè , modo longè pedunculata; confertim multiflora. Figura (B) longitudinalem exhibet sectionem capituli Jfructibus subimaturis. — INVOLUCRUM 4-5 partitum: laciniæ (B, t1, 2 ) floribus extimis longiores; lineari-oblongæ , integræ, apiculatæ ; basibus connatæ et extimis ovariis s. fructibus (B,3,4) adnatæ; patentes, demüum deflexæ ; foliaceæ, virides. — PHORANTHIUM, propter ipsius materiei cum materie ovariorum continuitatem, distinctum nullum; quod tamen sub anthesi oblongum judicari potest ; manifesiè bracteoliferum. — FLoREs parvuli ; lutescentes ; insigniter, quoàd calycem et pis- tillum , dispares : ali inferiores (B, 5, 4 ) pauüciusculi , herma- phroditi perfecti, plerique fertiles: ali superiores (B, 6) numero- siores , steriles : omnium ovaria ( C,2, 3. D, 2) lateribus ità inter se 46 CALYCÉRÉES. conferruminata sunt, ut ipsorum summa fantüm portiuncula sit dis- creta et singulos calycum limbos distinctos efficiat. — BracreoLÆ (B, 7,7) limbis calycum passim intersitæ sunt ; laciniis calycinis subæquales aut passim longiores ; subspathulato- lineares, setulaceo-apiculatæ ; viridi-foliaceæ. Harum numerum ra- tione florum certè comperire (in sicco ) nequivi. FLORES FERTILES. Calyx. Limbus (C, 4) adusque solidam pariem quinque-partitus : laciniæ suberectæ; crassiusculæ ; sæpiùs inæquales seu etiam dissimiles : in- férnâ parte subsemiovales, abruptè angustantur in acumen aciculare, modo , in lacinüis minoribus, longitudine dilatatæ partis, aut eâ brevius rarôque subnullum ; modd, in majoribus, multotiès longius et passim tubum corollæ subæquans. A Corolla. Subinfundibularis ; recta; limbo calycis longior : tubus (C, 5) filifor- : mis, ad summam partem paulô latior et infrà limbum veluti tantisper oblongo-ventricosus ibique coloratior ; limbo sesquiduplà longior : limbus(C, 6) campanularis, profundè 5-partitus ; lacinïis erectiuscu- lis, oblongis, obtusiusculis , vix manifestè trinerviis. — AÂREOLÆ GLANDULARES, intrà parvulum tubi tumorem (E, 7), uti in affinibus. Stamina. Quinque; subquartä parte limbo corollæ breviora : Filamenta tota connata in tubum s. synema (E, 5) cylindricum, longiusculum ; ad summam regionem (E,6) tumoris (E,7) tubi corollæ insertum : Antherarum tubillus (E, 8 ) synemate abruptè multôque latior, ovoi- - deus, supernè semi 5-fidus ; singulæ lineari-oblongæ, obtusæ muti- cæque ; connectivis insigniter extüs protuberantibus, ad basim tubilli CALYcÉRÉESs. 47 veluti desinentibus in fotidem minuta tuberbula, quorum color et ma- teries a cætero synemateque discrepant. Illarum structura uti in cognatis suprà descriptis. Pistillum. Ovariï inferi (C, 2) apex , in centro limbi calycis (E, 1), prominet in tuberculum (E, 4); quod, perindè ac in præcedentibus plantis, commune corollæ (E, 2) simul et styli (E, 35) fulcrum est: Stylus capillaris, ad summitatem (E,9) promissè exertam ( C,7)sub- clavatus : Sigma (C, 8.E, 10) globoso-capitatum, minutim glandu- losum. Ovarii longitudinaliter dissecti (C, 3 ) ovulum (C, 9 ) inversum, immediate centraliterque affixum ; loculo multo brevius ; obovatum. Fructus. Capituli fructiferi inferna pars (B, 5) multum nacta est augmen- tum :supernæ verd sohdum florum sterilium fulcram (B, 6) per- sistit multotiès tenuins et brevius; demümque, magis ac magis flac- cescendo contractum, ferè obliteratur. Inferna autem illa pars, subtüs planiuscula, deformiter subglobatur ; compactaque est (B, 5 ) fruc- tibus tot quot flores fertiles, lateraliter conferruminatis, veluti sub- tripliei strato sed inordinatè superpositis, totidem achenia constituen- tibus. ÆAchenium. Unumquodque (F, 1 ); cujus forma, propter vicinorum variam pressionem variumque augmentum, clarè definiri nequit ; brevius- culè prismaticum judicatur ; coronaturque laciniis calycinis(F, 3), auctis et rigescentibus, substellatim plus minus patentibus, veluti crasso-paleaceis, circiter ipsius longitudine, ex latiore crassioreque basi in spinam rectam teretem acutam subabruptè desinentibus , sæ- pis inter se inæqualibus aut dissimilibus : persistente corollâ (F, 4) flaccidâ terminatur. : 48 CALYCÉRÉES. Pericarpium. Duriusculè stramineo-coriaceum ; longitudinaliter sectum (F,2) crassitie varià : loculus semini conformis, supernè veluti angulos quinque plusminüs manifestos exhibens ; ad quos, sulco exaratos, laminam endocarpicam subcarthaceam, vel sponte, solubilem inter- düm vidi. Semen. (F,5) Ex centro verticis loculi inversum; sessile; subrotundo- turbinatum s. brevi-obovatum. — EpisPERMIUM tenui-membranaceum, nigricans ( in sicco ); lineo- lis quiuque prominulis, ad sulcos loculi angulares respondentibus, solito infernè notatum ; nucleo adhærens. — ExposPerMiuM ( G, 6 ) formä seminis s. homoideum, carnosum, album. . — Emsryo (G, 4) axilis, endospermio utrinque pauld brevior, orthotropus; candidus ; ad partem cotyledonariam (G, 5 ) vix tan- tillm compressus : Radicula (H, 1 ) oblongo-cylindrica, ad basim subconicè desinens : Cotyledones ( H, 2) illius latitudine, paul breviores , sabæquilatero -oblongæ , rotundato-obtusæ , plano-ac- cumbentes. Os. 1. Sessile quidem est semen : cellulosa vero fasciola, per axim summi pericarpii à semine ad imum stylum trajecta, arefiens contrahitur et sat facile interdumque partim sponte solvitur; ità ut decidens aut ayulsum semen illam, sub specie filamenti ( G, 1), sibi fixam retineat, et tunc veluu podospermio suspensum videatur. Prætereà , illius simulati filamenti contex- tus cellularis hinc (G, 2) minuüs tenax est et facilius ruptilis quàm ex altero latere{ G, 3), per quod vasculum stylinum descendit in pp undè avulsi seminis adnexio veluti lateralis fuit habita. 2. Inter limbos calycinos , achenia etiam matura coronantes, solito repe- riuntur minutæ paleæ (F, 5) setaceo-subulatæ, situ numeroque incertis; quæ, a bracteolis naturà discrepantes et calycis laciniis potius analogæ, mihi visæ sunt suffocata florum imperfectorum rudimenta. % CALYCÉRÉES. 49 FLORES STERILES. , Bracteolæ. (D, 1) Uti in prioribus floribus, sed gradatim multo minores ; Jaciniis calycis tantilld longiores aut is subæquales in summis flo- ribus. Caly x. Limbus (D ,3) quinque-partitus ; laciniis erecto-approximatis et incumbentibus ; subovali-oblongis, muticis. Corolla (D, 4 ) et Stamina. Ufti in præcentibus floribus. Pistillum. Ovaria ( D, 2) fertilibus multotiès mnora; etiam connafa ; solida sive absque cavitate internâ ; a materie Phorantii non distinguenda : - singulorum stylus (D, 5) etiim promissè exertus, ad summam par- tem fusiformi-crassescens, in apice obtuso nudus sive stigmate des- titutus. ACICARPHA SPATHULATA. Tas. No. 3 Herba, Annua ; (juxta exemplaria sicca) diffusè procumbens; glabra, * ‘ Cauls, Inordinatè ramosus et ramulosus; feres ; solito copiose, præ- serm in ramulis , foliosus; ramis leviter obscurèque striatis, assur- gentibus. Mémm. du Muséum. À. 6. 7 5o CALYCÉRÉES. Folia. (a) Sparsa; sessilia ; 15-18 lin. longa , inferdum etiam biuncialia ; obovali-spathulata , infernè in speciem petioli longè angustata , cum minuto acutoque acumine rotundato-obtusa; alia integra, alia ad sammam partem rariter et acutè denticulata; crassiuscula , enervia, plana ; (exsiccatione) glaucescentia. Flores. — CaPiTULA (a, 1, 2,5 )solitariè adversifolia ; longiusculè pedun- culata ; florida oblongo-semiovata ( B) ; densissimè numerosiflora. - — INVOLUCRUM (a, 1, 4.B,1) quinquepartitum; indivisà parte subtüs convexum et infimis ovariis adnatum( B, 2) : laciniæ floribus multo longiores; patulæ ; foliaceæ ; inæquales; spathulatæ , integer- rimæ, acutè apiculatæ. — PHORANTHIUM (B, 3, 7 ), formä licet ab ovariis connatis obscu- ratâ, cylindraceo-elongatum censeri potest; bracteoliferum. — FLores parvuli (a, 3 ); lutescentes ; dissimiles : ali pauciusculi, inferiorem (B,5) Phoranthii regionem occupantes, calyce et præ- cipuè ovario majores, plerique hermaphroditi perfecti et fertiles : alii superiores ( B, 4) numerosissimi, imperfecto pistillo steriles : omnium ovaria inter se, omissà summäâ ipsorum parte ( C, 2. D, 53), conferruminafa. — BrAcTEOLÆ passim floribus fertilibus interjectæ , ïis (ut muihi visum est) pauciores, lineari-lanceolatæ (C, 3), acutæ, longioribus calycis laciniis breviores ; inter superiores illorum florum mins ma- nifestæ : quæ floribus sterilibus intermiscentur, eæ sunt spathulatæ (D, 1), acutè acuminatæ, a calycinis laciniis (D , 2) vix discernendæ, nisi per insertionem demissiorem. CALYCÉRÉES. br FLORES FERTILES. Calyx. Pimbus a saummä tubi cum ovario concreti parte breviter discretà (C,2)stipitatus, quinquepartitus : laciniæ subpatenti-erectæ, imis lateribus pressim contiguæ; crasso-subcoriaceæ ; rarissimè subconfor- mes ; plerimque valdè dissimiles et inæquales (E, 4 ): aliæ (C, 4) multo minores brevioresque, subspathulato-obovales , acutè acumi- nulatæ : aliæ (C, 5) dupld triplove longiores , ex latâ basi surshm angustatæ in acumen longissimum, aciculari-subulatum , introrsûm notatum sulco ad imam dilatatam partem latiore. Passim et occurrunt laciniæ figurâ.magnitudineque intermediæ. Corolla. Subinfundibularis, recta; circiter majorum calycis laciniarum lon- gitudine, aut üis pauld longior: Tubus (GC, 1 ) longus, subfiliformis, supernè tantisper sensimque dilatafus; dilatatà parte a cætero tubo vix aut non distinguendâ, paulum infrà limbum per zonam quam- dam(C,7) coloratiorem obseurè definitâ: limbus ( C, 6 )tubo du- plô et ultrà brevior, multotiès latior; campanularis , profundissimè quinquepartitus ; laciniis oblongo -ovalibus, subpatenti-erectis ; in- trorshm ad apicem incrassatis (E, 5) ; trmerviis. — AREOLÆ GLANDULARES ( F, 2) quinque , intrà regionem colo- ratiorem (C, 7) summi tubi (F, r )corollæ reconditæ, parietales, tantillum convexæ, oblongæ, saturatiüus luteæ; staminibus(F, 5), quorunt infrà insertionem sitæ sunt , alternæ. Samina. -Quinque ; subtertià parte limbo corollæ breviora: Filamenta(F, 3) tota connata in tubum (E°,6) prorsus indivisum, cylindricum ; pau- Jlüm infrà imum corollæ limbum, sive ad summum ejus tubum, in- sertum : Antherarum tubillus (E, 7) abruptè et multo synemate la- tior, eodem manifesté longior ; subovato-cylindraceus, supernè semi % 7 59 CALYCÉRÉES. quinquefidus, connivens. Illarum unaquæque lineari-oblonga , o bia sa, mutica: connectivum ; extrorsùm convexo-prominens , insigniter crassum, infernè sensim latius et desinens veluti in nodulum basila- rem, colore texfuque a cætero dissimilem ; introrsum angustum tan- tüm sulcum, loculos dirimentem, efficiens : loculi introrsum (F , 4) ad materiem nodulorum abruptè desinunt; illorumque structura et dehiscentia uti in BOOPIDE. Pistillum. Ovarii inferi (E, 1 ) apex ex centro limbi calycini(E , 4) prominet in tuberculum (E, 3) abbreviato-conoideum ; cujus extima materies tabo corollæ est continua, intima vero stylo: Stylus (C; 8. E, 8) bre- viter suprà corollam exertus; tenui-filiformis ; ad sammitatem clava- tus : Stigma ( C, 9. E, 9 ) globoso-capitatum, minutulè glanduloso- scaberulum. Ex vertice cavitatis ovarü dissecti(E, 1) dependet ovulum(E, 2), ipsà multo brevius, ovatum , immediatè per ipsum basilarem finem aflixum. Fructus. Capitulum fructiferum (a, 3) subglobosum; superiore Phoranthii parte, marcescentibus floribus sterilibus onustâ, diutiùs veluti comosè terminatum ; demüm, his destructis aut elapsis, calvum ; involucro persistente stipatum. Compactum est pluribus acheniis, pariter ac ovaria conferruminatis et veluti globum echinatum effingentibus, stramineis. Achenium. Quodlibet(G , 1) coronatur laciniis calycinis ( G,2,3 ), in orbem pressim dispositis, totum ipsius apicem occupantibus ; tuberculo centrali marcidam corollam (G, 4) unàä cum flaccidis genitalibus retinente. Is autem corollæ persistentis situs centralis in distinguendis * singulis achenïs commodè usurpatur. Laciniarum, aliæ (G, 2) in- fernè insigniter et ferè in globum irregularem tumefactæ ; ex materiâ CALYCÉRÉES. 53 Fangosä, ad axim duriore; supernè abruptè desinentes in speciem spinæ rectæ , sursum sensim attenuatæ, teretis, rigidæ , acutæ et pun- gentis: aliæ (G,3) multo minores, irregulari-obovoideæ , acutè apiculatæ , introrshm infernè sulcatæ. Pericarpiumn. (Acheniïi longitudinaliter secti G,5 ) uti laciniæ fangosum ; internè ad cavilatem tenuiter sublignoso-induratum ibique rufam : lignosa maleries, non tantum loculum seminiferum muniens , sed etiam ultrà hunc adusque tuberculum apicilare producta , surstm sensim angus- tatur , axim veluti medullaceum invaginans, intüs isti, extùs cætero sarcocarpio adhærens. S'ernen. ( G,6)Summo loculo centraliter et immediatè adfixum, et ideo inversum sessileque ; obovatum, teres. Maturum semen, ex pericarpio longitudiualiter dissecto extrac- tum ( H, 1), sibi supernè adhærentem retinet quamdam veluti ca- lyptram (H, 2), oblongè pentagono-pyramidatam, infernè juxta angulos fissilem in lacinias inferiore fine truncatas et fimbriatas. Cautè dissectæ calyptræ ima pars (I, 4), arilli instar, obvestit ter- tiam circiter partem seminis (I, 1 ); superior aufem, longius suprà verum adnexionis istius punctum (I,5 )protracta, inclndit velut filamentum axile (I, 6), quod, demum rupto ambiente textu a ca- lyptrâ sponte solutum aut arte solubile , longum et ex apice calyptræ pendens mentitur podospermium. Singularis et insolita illa calÿptra, quam constanter in decem acheniis semine maturo fœtis similem reperi, consistit in laminâ tenui, secedente ex intimâ et induratâ parie sarcocarpii , subcarfhaced : cujus interior regio semini applicita induitur membranâ tenuissim, vix secernendâ, per rupturam circularem a cætero endocarpio separatà. 54 CALYGÉRÉES. — EPISPERMIUM fenui-membranaceum, diluté stramineum, læve, leviter nucleo adhærens. — ENposPERMIUM ( I, 2 ) homoideum, carnosum,, albidum. — EmBryo axilis ( 1,3), ferè longitudine endospermü, orthotro- pus, cylindraceus; modo rectissimus; modo , in seminibus inæquali “augmento subdeformibus, levissimè flexus (K) : Radicula (K,1) longiusculè cylindrica , convexo-obtusa : cotyledones (GC, 2 ) illà tan- tilld latiores et pauld breviores, subelliptico-oblongiusculeæ. FLORES STERILES. Caly x. Limbus (D, 2) quinquepartitus, erectus; laciniis obovali-spathu- latis, acutè acuminatis; nonnullis passim suprà cæteras in aciculam (D, 4) productis. Corolla (D, 5 ) et Stamina. Uti in floribus fertilibus. Pistillum. Ex ovariis, paucissima inferiora rudimentum cavitatis inanis ha- bent ; cætera verd solida sunt, et ità ut infimà suâ parte nequè a se invicèm nequè a materie Phoranthii queant discerni, solmmodo per manifestam supernæ partis ( D, 3) exertionem distinguenda. Stylus brevissimèe exertus et ad summitatem clavatus; in floribus inferiori- bus, stigmate perfecto aut passim imperfecto terminatus; in cæteris apice nudus (D, 6). Nota. Pariter ac in priore specie, floribus fertilibus passim interjectæ sunt plurimæ paleolæ ; in hac verd cuneato-obovales, brevioribus laciniis cal ycinis subsimiles et inter coronas Acheniorum maturorum pressim delitescentes. CALYCÉRÉES. 55 II. DISCUSSIONS, OÙ DEÉVELOPPEMENS. Port. Les CarycérÉées ont un port de Synanruérées herbacées, avec lesquelles elles ont plus d’affinité qu'avec les Dirsacées, comme l'a judicieusement remarqué M. Brown : c’est ce qui atténue l’erreur de classification des premiers observateurs de ces plantes. Fleurs. Leur capitule, approchant plus ou moins de la forme sphé- roïdale, ressemble beaucoup à celui d’un grand nombre de Synanthérées. Il est muni à sa base d’un zzvolucre simple, étalé, foliacé, monophylle, à plusieurs divisions, dont les bases se dilatent pour former sa partie indivise. Le phoranthe (réceptacle des fleurs) est garni entre les fleurs, mais sans ordre symétrique, de bractéoles le plus souvent foliacées. C’est à tort que M. Cassini, s’äppuyant sur un raisonnement illusoire , a nié leur existence dans le genre Acicarpha, où M. Brown et moi l'avons observée, quoique moins manifeste que dans les autres. La dissemblance des fléurs d’un même capitule est très- remarquable en ce qu’elle est commune aux trois genres connus, où elle offre seulement diverses modifications : elle devient donc un des signes de leur affinité avec ‘les Synan- 56 CALYCÉRÉES. THÉRÉES. Cette dissemblance existe déjà au temps de la flo- raison, et même avant; en sorte que M. Cassini, qui ne l’a observée que dans le Calycera Cavanillesi, s'est trompé en la rapportant à l’époque de la maturation des fruits. Elle réside principalement dans la proportion des ovaires, et plus généralement aussi dans la structure etla grandeur des divisions calicinales. Quant à l’ordre d'expansion des fleurs de chaque capitule , __elle commence dans l’Æcicarpha parles inférieures, comme M. Brown l’a dit; mais, dans les deux autres genres, elle m'a paru mixte sur les différents points du Phoranthe. Je présume que les corolles de toutes les espèces sont jau- nes-verdâtres. Calice. Je ne dois pas m'arrêter ici à la variation très-remarquable des divisions du calice, puisqu’elle est suffisamment indiquée dans les descriptions qui précèdent. Mais il est intéressant pour la science, de défendre un principe fondamental, lors- ! qu'il est attaqué. Je citerai d’abord certains passages de quelques articles du Dict. des Sc, nat., et je les soumettrai ensuite à une courte ; 2 . discussion. AcicarpHA. (.... cinq côtes de l'ovaire prolongées en appen- dices formant un calice. » Booprnées et Booptrs. «..., formant une sorte de calice épi- gyne. » Cazicera. «.... cinq côtes prolongées en autant de cornes. » Cowposées, pag. 135. «.... l’aigrette est, selon nous, un CALYCÉRÉES. 57 calice réellement épigyne, et non point un calice adhérent. » «€ Nous admettons dans l’échinops une aigrette qua- druple implantée sur toute la surface de l'ovaire... » C'est un des principes fondamentaux le plus solidement établis, et par conséquent le plus généralement admis par les botanistes instruits ; que, w ovaire infère est celui qui fait corps, totalement ou partiellement, mais par toute sa pért- phérie, avecle tube ou la partie indivise du calice : de manière que la cavité séminulifère descend, au moins en partie, au- dessous du point de connexion de ces deux organes. M. Cassini reconnoit un ovaire infère dans les Carycérées, et il le couronne par des appendices provenant du prolon- gement de ses côtes et formant une sorte de calice épigyne. Il n’accorde donc point de vrai calice à ces plantes. Cette expression calice épigyne se rapporte manifestement à celle de calice réellement épigyne employée dans l’article Com- POSÉES ; mais ici il ajoute, que ce calice n’est point adhérent, et l’on s'aperçoit aisément que c’est la chüte ou séparation spontanée de certaines aigrettes , qui lui a suggéré l’idée d’un calice épigyne non adhérent. Mais ne voit-on pas dans d’autres familles, même à ovaire libre, un calice dont la partie supérieure se détache spontanément de l’inférieure par une circonscission constante et déterminée? Et cependant ‘personne ne s’est avisé de le regarder comme composé de deux organes distincts, articulés l’un avec l’autre. Pourroit- on judicieusement nier, dans un grand nombre de genres synanthérés, la continuité de la partie extérieure de l'ovaire Mémm. du Muséum. 1. 6. 8 53 CALYGÉRÉES. avec la couronne évidemment calicinalede celui-ci ? Le défaut de calice dans les genres dépourvus d’aigrette, ne seroit-il pas une de ces conséquences inadmissibles de la nouvelle doc- trine que je combats ? Je crois donc plus convenable de me rattacher au principe ci-dessus énoncé, en regardant la couronne épigynique des Carycérées, comme le limbe d’un calice, dont le tube fait corps avec l'ovaire. Corolle. Comme il arrive fréquemment dans les Monopétalées, la corolle des CarycéRÉESs présente une grande difficulté dans la limitation réciproque du tube et du limbe. Mais puisqu’ici la nature nous offre un moyen d’aplanir cette difficulté, sachons en proliter. i La coroile des plantes de cette famille, lorsqu'elle n’a pas été trop altérée par la marcescence ou l’exsiccation , est marquée sur sa paroi interne, de cinq aréoles glandulaires légèrement convexes, qui, situées immédiatement au-dessous de l’inser- tion des étamines, alternent avec celles-ci. Elles n’ont pu, malgré leur extrême petitesse, échapper à l’habilité de M. Brown, qui les a indiquées le premier, mais en les rap- portant au tube filamentaire des étamines. Cette indication a été nulle pour M. Cassini. Ce synanthérographe m'a supposé l’auteur d’un caractère des Ecæinoprsipées, que je n’ai ni établi, ni publié nulle part. (Poyez Journ. de Phys., tom. 89, pag. 18 et 19.) J'ai donc le droit de lui adresser le mème reproche qu'il fait au rédacteur de la meilleure des Flores exotiques, d’aporr CALYGÉRÉES. F9 dédaigné, dans les Ecninorsées, quelques signes importans fournis par les organes floraux. Entre autres négligences, dont l'examen m'écarteroit de mon sujet, jen citerai une seule, qui s’y allie utilement. L’Æchrinopsa aussi cinq aréoles glandulaires , parfaitement analogues à celles des Carrcérées. Cependant M. Cassini ne les a mentionnées dans aucun des articles, qu’il a successivement publiés sur ce singulier genre. Les aréoles de l'£chinops consistent en cinq fossettes, à peu près rondes, légèrement concaves, sécrétant une humeur nectarée, occupant le bas du limbe de la corolle, et ayant, relativement aux étamines, la même position que nous avons observée dans les CarvcËrées. Celles du PBooprs occupent aussi le bas ou le fond du limbe uniformément campanulé. Dans le Calycera et V'Acicarpha, une partie tubulaire les renferme; et cette partie, distinguée de l’expansion limbaire par une contraction ou un rétrécissement notable, semble d’abord n'être que l'extrémité supérieure du tube de Ja corolle. Si nous cherchons, à l’aide du précieux flambeau de l’ana- logie, quelle peut être la cause de cette différence appa- rente du siége des aréoles, nous la trouvons dans une simple modification de la partie inférieure du limbe de la corolle. L’analogie veut qu'elles appartiennent à celui-ci, et que l’ex- trémité inférieure de la région qu’elles occupent soit la limite entre le tube et le limbe. Nous devons donc, et nous pou- vons en effet, nous conformer à sa décision, en attribuant au Boopis un limbe campanulé, et en regardant celui des deux autres genres comme infundibuliforme : etle Calycera balsamitæfolia, considéré comme moyen de transition, 8 * 69 CALYCÉRÉES. vient à l'appui de ce sentiment. M. Brown a aussi attribué à son Æcicarpha un limbe infundibuliforme. Ce botaniste philosophe a essayé de raisonner sur ces in- solites aréoles. Dans la recherche de la vérité, le génie peut avoir ses écarts, qu’on ne sauroit ni louer ni blâmer: s'ils ne servent pas directement à l'avancement de la science, ils ne peuvent du moins lui être nuisibles. Je me contenterai donc de faire remarquer que la coexistence d’un épigyne et des aréoles dans l'Eckinops, n’est pas favorable aux raisonne- mens de ce savant sur celles-ci. La corolle des plantes de cette famille persiste, ainsi que les organes qu’elle renferme, jusqu'à la maturité du fruit, La cause de cette persistance est, selon M. Brown, p. 137, the corolla being continous, or not jointed, with the ova- rium. M. Cassini a répété la même chose à sa manière, en disant, art. Cryptocarphe. & La corolle est persistante, » marcescente, sa base étant continue avec le centre du » sommet de l'ovaire. » Étamines. Les filets des étamines des trois genres sont monadelphes, c’est-à-dire, soudés en un tube plus où moins long, complé- tement indivis dans l’Æcicarpha, et diversement quinque- divisé dans les autres, par la distinction de leurs sommités. Cette monadelphie, si importante et si facile à voir, ne se trouve énoncée dans aucun des véritables caractères recti- fiés publiés par M. Cassini, même postérieurement au Mé- moire de M. Brown qui l’a observée le premier dans lÆci- carpha spathulata. CALYCÉRÉES. Gx La singulière demi-connexion des anthères, leur structure et leur déhiscence ont été assez bien décrites par MM. Brown et Cassini. Je dirai seulement que l'examen répété et le plus attentif des anthères des deux espèces d’Æcicarpha, n’a pu me faire apercevoir la moindre apparence de la saillie septi- forme, que le premier croit avoir vu à l'intérieur de chaque loge. Leurs loges sont aussi simples que celles des Syxax- THÉRÉES , dans lesquelles M. Cassini a trouvé deux logettes. Je trouve dans le Mémoire de M. Brown, pag. 130 et 139, _ deux passages relatifs aux étamines; qui, par l'importance de leur objet, méritent d’être cités et discutés ici. 10. Fila- menta (Acicarphæ spathulatæ ) 3psts apicibus , subit muta- dione texturæ, articulatis : 20. In ACICARPHA and Boo- PIS the filaments appear to me jointed as in CoMPosITz. Pour les deux genres Calycera et Booprs, je suis de l'avis de M. Cassini, qui n’admet point cette articulation. Mais, à l'égard du genre Æcicarpha, la question me pero digne d’un examen particulier. Le tube filamentaire, ou le syzème, de ce genre se dilate brusquement à son sommet, pour se proportionner à la base du {bulle anthérique qu’il supporte (voy. les fig. E, tab. No. 2 et No. 3). Ce sommet dilaté du synème est bordé d’une série annulaire de cinq petits tubercules convexes, arrondis du bas, contigus et soudés entre eux par l’intermède de la substance synématique. Ils s'unissent si exactement aux connectifs, qu'ils paroissent n’en être que les bases noduli- formes, et qu'ils ne s’en distinguent, ainsi que du synème, que par certaine différence de couleur et de tissu : cependant leur disuinction du synème est plus prononcée. En ouvrant 62 CALYGCÉRÉES. longitudinalement le tubille, on voit (F, tab. No. 3) que la substance de ces nodules se trouve au-dessous de l’extrémité inférieure des loges des anthères; ce qui démontre qu’elle est intermédiaire entre celles du synème et des connectifs. On doit donc reconnoitre ces petits tubercules noduliformes, comme parfaitement analogues à la partie supérieure dissem- hlable des filets staminaux des SynAnTHÉRÉES ; partie que M. Cassini a désignée par le nom de article anthérifère. Mais le mot article n'indique point la relation de cette partie avec le filet; et il suppose une jonction articulaire qui n’existe pas. Je propose donc, pour chacun de ces tubercules et: leurs analogues, le nom de épinème, qui est exempt de cette double inconvenance; sans toutefois donner à cessubstitutions de noms, plus d'importance qu’elles n’en ont. La liaison des organes entre eux en suppose une entre les principes, ou les raisonnemens qui les concernent. La modi- fication que nous venons d'admettre, dans la terminaison inférieure du limbe de la corolle, fait disparoitre la différence d'insertion des étamines, qui semble d’abord exister dans les trois genres. M. Brown me paroit avoir indiqué trop vaguement cette insertion par ces seuls mots , Slanuna epipetala. M. Cassini dit ( Duct. art. Boormées): Les filets des étarnines sont greffés non-seulement au tube de la corolle , maïs encore à la base du limbe. Ceci nous apprend seulement que là corolle est staminifère, comme toutes les monopétales; et nous devons cependant y trouver l'expression indirecte et obscure de l'insertion des étamines. Cette obscu- rité vient du rejet que cet auteur a fait du mot &sertion; CALYCÉRÉES. 63 mot si clair, si précis et si nécessaire, que tous les botanistes l'emploient pour exprimer un des signes caractéristiques les plus importans, M. Cassini ajoute un peu plus loin, que Ze lmbe de la corolle est profondément divisé. Or, la pro- fonde division du limbe réduit sa partie indivise à une grande briéveté : Les filets des étamines sont greffés à la base du Uimbe : donc l'insertion de celles-ci a lieu tout près desincisions. Mais 1l n’en est pas ainsi dans la nature, observée et décrite plus botaniquement. Le limbe de la corolle, dans les CazycÉrérs connues, est à peu près demi-quinquefide ; en sorte que la longueur de sa partie indivise est au moins égale à celle de ses divisions, ‘ou très-rarement un peu moindre. Que cette partie indivise soit rétrécie ou non, l'insertion du synème a lieu immédia- tement au-dessus de la région basilaire, occupée par les aréoles glandalaires ; et toujours à une distance notable des incisions, même dans le Calycera Cavanillesi, où elle s’en rapproche le plus. Pistil. L’inférité totale de l'ovaire ayant été généralement re- connue, je passerai de suite à la considération de son intérieur. M. Brown, pag. 130, 131,s’exprime ainsirelativement à l’o- » vule : Ovaria monosperma; ovulo ovato, pendulo, paulô » infrà apicem affixo funiculo crassiusculo , ex 1pso apice » cavitatis orto; chordà vasculari a puncto insertionis ad ex- » tremitatem inferiorem ejusdem lateris attingenti. » Et plus loin, pag. 136, ad finem: « Where the insertion of » the ovulum is, as in the family, evidently below the upper 64 CALYCÉRÉES. » extremity….. » Ce qui signifie : Lorsque l'insertion de l'opule est, comme dans cette farmulle, évidemment au- dessous de l'extrémité inférieure. M. Cassini admet l'unité de l’ovule et n’en dit rien de plus. Toutes les circonstances de l’adnexion de l’ovule sont d’au- tant plus intéressantes à connoître, qu'elles font partie de l'examen de l’ovaire, dans lequel la nature a tracé le type de la structure du fruit ; et que cette structure peut se trouver diversement altérée, à l’époque de la maturité. Cet objet, encore trop négligé, mérite donc de trouver place ici. Mais, comme la meilleure manière de rendre la critique utile à la science, consiste principalement dans la substitution d'observations, qu’on croit plus exactes, à celles que l’on combat ; je vais exposer, sans discussion, ce que l'examen de l’intérieur de l’ovaire m’a montré. Dans les cinq espèces de Calycérées décrites ici, la struc- ture de l'ovaire est la même intérieurement. Sa cavité uni- loculaire est toute revêtue par la membrane endocarpique, comme cela a lieu ordinairement, même dans les Synan- THÉRÉES , à l'égard desquelles M. Cassini a nié l’existence de cette membrane. On y remarque quelquefois comme cinq sillons longitudinaux , obscurément exprimés, qui deviennent plus visibles par l'accroissement de l'ovaire. Du sommet de cette cavité pend l’ovule, qui n’en occupe qu’une partie; ce quise rencontre assez fréquemment dans les ovaires uniovulés et principalement les infères. Il est ovoïde, lisse et attaché immédiatement par la base même de l’axe longitudinal de sa masse ; en sorte que je n'ai pu découvrir, dans son adnexion, ni latéralité, ni podosperme ou funicule. Le point d’attache CALYCÉRÉES. 65 répond centralement à l’axe de la partie supérieure de l’o- vaire : un filet vasculaire extrêmement délié, paroïissant des- cendre de cet axe, se dirige du hile vers le côté de l’ovule, où se trouve le vasiduc (raphe, Gært. ) : celui-ci, couvrant le trajet du filet vasculaire jusque vers la convexité apicilaire de l’ovule, est légèrement exprimé par une petite bande un peu convexe. Ce n’est que pour me conformer à l’observa:. tion de M. Brown, que je relate ici ces derniers détails, éga- lement applicables à l’ovule d’une multitude d’autres genres. La soudure des fleurs par leur ovaire infère est remarquable dans lÆcicarpha, en ce qu'elle n’a encore été observée que dans un petit nombre de genres, savoir : un des Carrr- -FOLIÉES ; plusieurs des Rugracées ; deux Pornax et Synanthes confondus sous le nom d’OrErcuraires ; et l’/ranas, bien distinct du Bromelia qui a lui-même besoin d’une réforme. L'ovaire des fleurs stériles offre rarement une ébauche de cavité non ovulifère ; le plus souvent il est entièrement solide. On reconnoît à peine un rudiment d’ovaire dans les fleurs terminales ou centrales de l’_Æcicarpha, comme cela se voit dans plusieurs genres synanthérés, et même dans d’autres assemblages de fleurs appartenant à divers familles. M. Brown avoit déjà dit à l'égard de ce genre : « floscul superiores…. ovarüs (pariter connatis) tmperfectis, sæpius absque ovulo. » Le style des Corolles toutes masculines des Carxcérérs, quoique androgyrique, n’a pas recu de la nature le don précieux de ces collecteurs, agens si nécessaires pour la fécondation des plantes synanthérées. En effet, c’est par eux que Les styles des fleurs mâles y exercent des fonctions Mém. du Muséum. t. 5. 9 66 CALYCÉRÉES. importantes dans l'acte de la fécondation. C’est pour fact- Liter l'émission du pollen, que le style de quelques-unes de ces fleurs, chargé de ces collecteurs, n’est jamais sailllant, et qu’on en trouve vers la base du style androgynique de certaines synanthérées. Enfin, c’est pour remplir cette im- portante fonction, que la nature en a placé sur le style de quelques autres familles, où les botanistes, avant les curieuses recherches de M. Cassini, ne se seroient pas douté de leur destination. C’est ainsi que, par un bontravailsur une famille, on peut en éclairer d’autres, même sans les connoitre. Nota. Pour l'intelligence de cette nouvelle nomenclature et de ces nou- veaux renseignemens physiologiques , voyez Dictionn. des Sc. nat. X. art. CoMPoOSÉES. Li Mais revenons au style et au stigmate des CALYcÉRÉES. Dansla description del" Æcicarpha spathulatapar M. Brown, en lit, pag. 131, stylus filiformis glaber….. stigma süinplex, obtusum, hispidulum : et dans ses remarques, pag. 137, il interprète son mot szmplex, en disant he individed' stigIna&. ; Dans l’article Boormées, M. Cassini dit: style indivis, glabre , terminé au sommet par un stigmate très-simple : dans l'article CryProcarrxA, il s’exprime ainsi: le style, épaissi supérieurement, se termine par un stigmate en forme de bouton globuleux ou ovoide glanduleux. Les deux auteurs cités, s'accordent sur la glabréité et l’in- division du style. Le premier dit cet organe filiforme, le: second caractérise sa forme dans le même genre par ces mots: épaissi supérieurement. Le style de toutes les CazycÉRÉEs , même celui de leurs CAzYycÉRÉES. 67 fleurs stériles, s’épaissit constamment vers sa sommité, qui prend ordinairement la forme d’une petite massue et saillit toujours au-dessus de la corolle. Leur stigmate est capitulé, globuleux , rarement ovoïde: sa surface est couverte de très- petites éminences glandulaires, qui m'ont paru tantôt cour- tement cylindracées,tantôtsimplementconvexes. Ladeuxième éspèce de Calycera est la seule qui n'ait offert un stigmate n'excédant pas en grosseur le sommet du style. Disque. Le sommet de l’ovaire des CarycËréEs forme , au centre des divisions calycinales, une petite protubérance solide, un peu et courtement eonoidale, qui, étant continue extérieure- ment avec la corolle et intérieurement avec le style, les ünit par leurs bases, et leur sert comme de support commun. Cette singulière connexion, de la corolle et du style, ma pas échappé à l'œil perçant de M. Brown, qui l’a découvert et exprimé ainsi dans deux endroïts de son savant Mémoire sur les Composées : pag. 131, & séylus infernè cum bas corollæ connatus : et pag. 137, il met au nombre des carac- tères qui distinguent les Boopnées des Cowposées & ke ac- cretion of the base of the style with the tube of the corollæ: » Mais il ajoute, contradictoirement à l'opinion que je vais défendre : « #he absence of the epigynous disk or nectariurn. J'ai été conduit par l’analogie, à regarder la protubérance apicilaire de l'ovaire, comme un disque épigyne, et j'ai émis mon opinion à cet égard dans l’article z2sertion des Erém. »E Bot. de mon fils, imprimés cette année 181 9. Voici com- 9* _ 68 CALYGÉRÉES. ment je l'ai énoncée, pag. 238 de cet ouvrage, dont je n’ai eu connoissance que par sa publication. « Dans certaines familles, ». telles que les Syxanruérées et les Boopbées, la corolleestad- » née par sa base à l’épigyne, et fait corps avec lui, en sorte » que celui-ci porte tout à la fois le style et la corolle et qu’il » établit leur continuité avec l'ovaire. » M. Cassini s’est empressé de nier mon assertion , dans un des Bulletins des Sciences de novembre de cette même année. Cette négation m'engagea à faire, pour la première fois, la lecture suivie de cet article, que j’avois brouillonné, étant malade, à mesure que limprimeur en emportoit les feuillets. Je n’y ai reconnu aucune erreur; mais seulement l’omission de quelques variétés de disque, que ma mémoire ne ” mavoit pas rappelées surîle-champ. Ce sujet se rattachant à beaucoup d’autres principes fonda- mentaux très-importans, je ne puis me dispenser de répondre à M. Cassini. Dans l’article Comrosées, Dict. tom. X, je n'ai trouvé que deux passages, où il fût parlé du disque, que l’auteur appelle nectaire. Un alinéa, qui lui est spécialement consacré, p. 136, est ainsi rédigé : « Le nectaire,*en forme de godet, de subs- » tance glanduleuse, et sécrétant un suc mielleux , est arti- » culé par sa base avec l'ovaire, et par son sommet avec » le style: il est ordinairement avorté ou demi avorté dans » les fleurs femelles. Nous avons démontré que le prétendu » ovaire supère, admis par les botanistes dans le Tarco- » nanthus(r}n’est qu'un gros nectaire. » Le second pas- (1) On ne saureit attribuer aux botanistes en masse une erreur particulière à CALYGÉRÉES. 69 sage est celui-ci, pag. 137 : & La base de la corolle des » SYNANTHÉRÉES, confondue avec celle des étamines, est arti- » culée sur l’aréole apicilaire de l’ovaire, ou sur le plateau » quand il existe, et elle est située entre l’aigrette et le nec- » taire. » M. Cassini a aussi publié, dans le même Diction- naire, deux planches intitulées : Détails anatomiques repré- sentant les tribus de la famulle des SYNANTHÉRÉES. Parmi les figures qui les composent, il s’en trouve trois où une sorte de petit segment de cylindroïde porte le nom de nec- taire. Voilà, je crois, tout ce que les écrits, publiés par cet auteur , apprennent aux botanistes, touchant l’épigyne des SENANTHÉRÉES. Il paroît évident que M. Cassini n’a pas connu toute limpor- tance de la considération du disque dans cette nombreuse famille, et qu'il ne l’a aperçue que dans un bien petitnombre des plantes qui la composent. Il ne donne à cet organe, pour toute la famille, que la forme de godet ; quoique sa forme soit variable dans diverses sections, qu'il appelle tribus. Bien plus, il n'en fait aucunement mention, dans les pré- tendus caractères de celles-ci qu'il a publiés. C’est surtout dans un travail spécial et général sur une grande et belle famille qu'il eût été essentiel de ne pas négliger cette petite mais intéressante partie de leurs fleurs. L’épigyne dé ces plantes offre d’abord , au botaniste habile et éclairé, la douple considération de sa présence et de son absence. Sans avoir cette intime conviction, que l analyse: Bergius , et propagée par Linné et ses copistes. M. de Jussieu a dit, et Gærtner à prouvé depuis trente ans, que l'ovaire du Tarchonantus étoit infère. \ ‘ 70 CALYCÉRÉES. de tous les genres peut seule donner, j'ai lieu de croire, que celui qui essayeroït de fonder sur ces deux bases la division primaire de cette famille, obtiendroiït, pour premier résultat, la séparation des genres qui n’appartiennent pas au même groupe naturel.. Cette séparation amèneroit le second avan- tage d’empêcher le mélange de groupes, qui n’ont pas entre eux une parfaite convenance. Un bon choix des groupes. extrêmes des deux séries, faciliteroit leur union en une seule, aussi bonne que possible : car on ne sauroit, en pareille matière, se flatter d’être complétement entré dans les vues de la nature. Je me sens porté à proposer ce moyen de partition, parce que de nombreuses observations m'ont paru. démontrer, que, chez les SynanTRÉRÉES , la présence ou l'absence du disque s’accordoit bien avec les autres signes d’affi- nité dont on peut faire usage, tant pour le groupement des gen- res,que pour la coordination des groupes. Un examen soigné de la structure du disque, et de ses relations avec d’autres organes, offriroit probablement de nouvelles ressources à la sagacité d’un bon observateur. Les applications spéciales de ces principes ,m’entraïîneroient dans des recherches pénibles et intempestives ; je ferai seule- ment remarquer, que, si M. Cassini n'eut pas négligé la con- sidération du disque, il n’auroit pas été tentéde comprendre les. Cazexoucées dans sa tribu des Hécranrnées. Le manque de cet organe dans les premières auroit pu l’éclairer sur l’union des signes propres à les bien caractériser et à les mieux: coordonner. Je vais me rapprocher du but de la discussion en considérant l'épigyne dans ses rapports avec la corolle et le style. LS CALYCÉRÉES. JE La corolle de toutes les SyNANTHÉRÉES, pourvues d’un épi- gyne , fait toujours corps par sa base avec celui-ci; mais cette connexion a divers degrés. On la voit s'opérer, 1°. par une zône étroite, dont la largeur n'excède pas l'épaisseur du bas du tube de la corolle; 20. par une région d’une largeur excédant manifestement cette épaisseur; 36. il y a même des genrês dont la corolle semble naître du milieu de la hauteur remarquable de l’épigyne. C'est donc seulement dans le premier cas, que cette connexion peut quelquefois paroître douteuse; mais alors il y a un moyen bien simple de la reconnoïtre. Ce moyen consiste dans une coupe longi- tudinale, qui comprenne la sommité de l’ovaire, la base de la corolle et l'épigyne. On verra alors que le terme inférieur de la cavité tubulaire de la corolle, ne descend jamais sur le plan d'union de celle-ci avec l'ovaire. Or, cela suflit pour “prouver que la substance basilaire du tube se confond avec celle du disque, avant de se souder au sommet de l'ovaire. La nature semble avoir ébauché cette connexion , dans les groupes dépourvus de disque, en ne permettant pas que leur style repose distinctement sur le sommet de lovaire, c’est-à-dire sans l'union préalable de sa base avec le fond imper-- foré de la corolle. Je fus d’abord tenté de regarder le tubercule épigynique des CazvcÉérÉEs, comme un simple épaississement de la base: du style; mais en me rappelant que, lorsque le style des SYNANTHÉRÉES inépigynées se terminoit inférieurement par un épaississement notable, ce n'étoit jamais par celui-ci qu'il s’unissoit à la corolle; je crus plus conforme à la grande affi- nité de ces deux familles entre elles, de prendre ce tubercule. pour une sorte de disque. Ce qui me fit pencher vers cette 72 CALYCÉRÉES. dernière opinion, ce fut principalement l’épigyne de certaines CARDUACÉES, qui, en supposant sa connexion comme totale, avec le bas du tube de la corolle, me parut assez semblable à ce tubercule. Cette ressemblance seroit même parfaite, si la base du style des CarvcËrÉEs s’inséroit dans une petite cavité apicilaire du tubercule, 11 résulte de ces remarques sur le disque et la “ie des Synanraéréss et des CaLycÉRÉES ; 1°, que la connexion basi- laire de ces deux organes, par continuité de substance, paroït certaine et probablement générale dans les premières; 20. que s’il n’est pas rigoureusement démontré que le tubercule des secondes soit un vrai disque, il a du moins beaucoup plus d’analogie avec cet organe, qu'avec autre chose, puisqu'il semble y suppléer. Quoi qu'il en soit, la singulière connexion des bases de la corolle et du style, dans cette famille, ne devoit pas être négligée par son fondateur, surtout après l’in- dication précise de M. Brown. 1 Nous pouvons donc tirer de tout ceci cette conclusion : l’as- sertion par laquelle M. Cassini a prétendu renverser la mienne, est erronée relativement à la première famille, et au moins douteuse et même en partie fausse à l'égard de la seconde, Péricarpe. La structure et la rigidité des parties couronnant les achènes paroïssent avoir masqué, aux yeux de M. Cassini, leur ori- gine limbo-calycinale, Cependant on trouve leurs analogues dans plusieurs synanthérées, et personne ne sauroïit nier que les cornes de la Mécre (Trapa) proviennent des divisions calycinales, encore plus changées que celles des Carrcérées, CALYGÉRÉES. 73 La manière dont l’'endocarpe, épaissi par une portion du sarcocarpe, se divise et se détache, est très-remarquable : Cavanilles l'avoit découverte et décrite sous un nom impropre. Peut-être est-ce cette partie pariétale du péricarpe, que M. Brown a nommée fesfa. Quant à M. Cassini, cet objet ne lui a pas paru digne d’attention, et il s’est abstenu d’en parler. Graine. Voici un extrait de l’article Boopmnées, Drct. déjà cité. « La cavité du fruit est remplie par une graine ovoïde, » pentagone supérieurement, suspendue au sommet de >» cette cavité par un petit funicule qui s'insère à côté de » la pointe de la graine. » Ayant réfuté ailleurs ce qui se rapporte à l’adnexion de lovule et par conséquent de la graine, je ne dirai que quel- ques mots sur sa forme. Pour bien entendre la description ci-dessus , il faut d’abord observer que les mots swpérieu- rement et pointe sont employés ici en sens inverse de la langue botanique. if J'ai examiné soigneusement les graines de trois espèces , et -pas une ne m'a offert de véritables angles; mais parfois seu- ment quelques signes de pression : M. Brown n’en a pas mentionné. La graine de | Acicarpha tribuloides m’a pré senté, sur sa partie inférieure, le plus souvent cinq lignes iongitudinales, déliées, distantes, simplement superficielles , c'est-à-dire appartenant à l’épisperme. Ce ne sont que des impressions un peu en relief des sillons endocarpiques, for- mées par la pression de la graine contre l’endocarpe. Mém. du Muséum. À. 6. 10 Ss1 4 CALYCÉRÉES. III CARACTERES. CALYCERE Æ. Brow. Decand. BOOPIDÉES. Cassini, SYNANTHEREAS inter et DIPSACEAS, ORDINATIO.{ SYNGENESIA monogamia. L. SYMPHYSANDRIA pentandria. R. Habitus. Herbæ habitu SYNANTHEREARUM : Fol. alterna sive sparsa. Flores. Capitula solitaria; terminalia aut adversifolia : Flores parvuli; nu- merosè densati, sessiles ; sæpiüs et imprimis calyce dissimiles ; herma- phroditi, pleramque intermistisvel additis imperfecto pistillo steri- libus. Involucrum monophyllum, definitè pluridivisum; laciniis foliaceis. Phoranthium inordinatè bracteoliferum. Calyx. Limbus quinquepartitus; ovaria, tot quot flores, infera et rard inter se connata coronans; laciniis vix unquàm æqualibus; solitô dis- similibus, alüis brevissimis , aliis longè ex latiore basi acicularibus. Corolla. Subinfundibularis, regularis, recta : tubus longus, gracilis : limbus brevior, expansione multà latior ; laciniis quinque, oblongis, tri- nerviis. Præfloratio valvativa. Areolæ glandulares quinque ; intrà imum limbum parietales , in- sertioni staminum proximè subjectæ , iis alternæ, CALYCÉRÉES. 75 Séamina. Quinque ; monadelpha simul et synantherica : Sÿnema cylindraceo- tubulatum ; supernè, ob distincta ibi filamenta, fenestratum ; rard totum indivisum : Tubillus subovoideus, supernè semi-quinquefidus ; Antherarum apicibus muticis obtusis , basibus simpliciusculis , loculis duobus introrsim propè marginem exteriorem totà longitudine de- hiscentibus. Insertio ad imum coroliæ limbum, paulo supra ejus basim ab Areolis occupatam. Pistillum. Ovarium oblongum, quinquepulvinatum , uniloculare: hujus apex, ex centro limbi calycini, prominet in tuberculum, corollam stylum- que basibus connectens. Stylus tenuifiliformis, totus lævis, summä parte clavatus ; longè, zaro breviter, exerius. Stigma capitatum, rard vix apice styli crassius, minutè glandu- losum. Ovulum inversum , sessile; loculo multo brevius; ovoideum, teres. | Fructus. Achenium. laciniüis calycinis auctis, rigescentibus et sæpius in spe- ciem. cornu spinæve elongatis coronatum ; corollam marcescentem retinens. Pericarpium crassiusculum , fungoso-coriaceum, nonnunquàäm in- ternè sublignosum : endocarpium solito exsiccatione solubile et defi- nité fissile. Semen inversum, sessile; obovatum : epispermium membrana- ceum. Endospermium homoïideum ; carnosum. 10* 76 CALYGÉRÉES. Embryo axilis; isto utrinque paulo brevior; orthotropus; cylin- draceus : Cotyledones oblongæ, obtusæ, plano-accumbentes; Radiculà plus minus breviores. FAMILIÆ ET GENERUM CARACTER COMPENDIOSUS. FAMILIZÆ. Capitulum floribus parvulis, numerosis, densè sessilibus ; äzvo/u- cro monophyllo ; phoranthio bracteolifero. Cal. lacinüs 5, plerum- que disparibus. Cor. regularis, infundibuliformis ; tubo gracili, longo ; laciniis 5, trinerviis : areolæ glandulares infra stamina, iis alterna. Stam. 5, monadelpha et synantherica; antheris supernâ medietate discretis. Ovar. inferum : stylus lævis, saummä parte exertâ clavatus : stigma capitatüm , indivisum. Æchenium lacinüis calyeinis rigescenti- bus, sæpè in speciem cornu spinæve mufatis, coronatum : semen: inversum , sessile : embryo axilis, orthotropus. GENERUM. 1. Calycera. Involucrum quinquepartitum. Flores fertiles dissimiles et promis- : cui ; aliorum calycis laciniis longissimè cornuformibus ; aliorum bre- vissimè squamaceis. Corolla limbo pauld infrà incisuras angustato aut coarctato. Synema ad eoarctationem insertum ; supernè divisum: 2. Boopis. Involucrum septem-octofidum. Flores fertiles subconsimiles. CaZy x laciniis ovario brevioribus, membranaceis ; modd integris, mod inciso-dentatis. Corolla limbo absque coarctatione campanulato, se- midiviso. Synema ad imum limbum insertum ; apicibus filamentorum distinctis. RE CALYCÉRÉES. 77 3. Acicarpha. Capitula adversifolia. Znvolucrum 4-5 partitum, extimis ovaris adnatum. Flores inferiores fertiles; superiores multo numerosiores steriles : omnium ovaria inter se conferrumineta : fertilium ca/ycis laciniæ pleræque in spinam acicularem desinentes. Corolla limbo in- fundibulari. Synema infrà attenuationem limbi insertum ; totum indi- visurn : Connectiva basibus noduliformibus. CALYCEARUM e HUCUSQUE COGNITARUM CONSPECTUS. CALYCEREÆ. Cor. monopetala, regularis. Stam. 5, monadelpha et synan- therica. Stylus clavatus, levis : stigma indivisam. Achenium lacynis calycis 5 , spinescentibus coronatum. Semen inversum : Embrÿo axilis, orthotropus. 1. Calycera. Acheniorum promiscuorum corona, in aliis longissimè cornuta , in alüs breviter squamacea. 1. C. CAvVANILLESTI. Glaberrima : fol. semi-pinnatifidis : capi- tulo fructifero subbiunciali, globoso : bracteolis supernè angusto- subulatis. Calicera herbacea. Cav. ic. IV. 34. t. 358. Pers. Syn. IL. 500. Cassini. Dict. VI, suppl. 36. Has. in Chili detexit. L, Née. 2, C. BALSAMITÆFOLIA. ue piloso : fol. inciso-dentatis aui 87 CALYGÉRÉES. subpinnatifidis ; ad marginem puberulis : bracteolis supernè lineari-lanceolatis. Boopis balsamitæfolia. Juss. Ann. du Mus. IT. 550. Pers. Syn. IT. 500. Cass. Dict. V. supp. 28. Has. in Chili detexit Dombey. 2. Boopis. Cor. limbus absque contfractione campanulatus: laciniæ calycinæ achenia coronantes rigidulo-membranaceæ , ad apicem acutum spi- nescentes. 1. B. Anthemoides. Glabra : foliis profundissimè pectinato- # pinnatifidis ; lacinïis angusto-linearibus, Juss, I. cit. t. 58. £. 2. Pers. Syn. IT. 500. Cass. Dict. V. supp. 28, Has, ad Bonariam detexit Commerson. 3. Acicarpha. Florum, per ovaria connatorum, inferiores fertiles, superiores numerosiores steriles, Synema indivisum, Achenia in globum echina- tum conferruminata, 1. À. Tribuloides. Erecta, glabra: fol. oblongè cuneato-obo- valibus , obtusis , grandi-dentatis : stylo longissimè exerto, Juss. ], cit, p. 547. t. 58. f. 1. Pers. Syn. IL. 488. Gass, Dict. I. supp. 32. Cryptocarpha tribuloides. Cass. Dict. XIL 85. HA8. ad Bonariam detexit Commerson. 2. À, Spathulata. Procumbens, glabra : fol. spathulatis, a CALYGÉRÉES. 7 deorsim longè angustatis , acuminulatis, supernè rariter denti- culatis integrisve : stylo brevissimè exerto, Brow. Comp. 120. Cryptocarp. spathul. Cass. Dict. XII. 85. Has. in Brasilia. Sellow. Paucis post absolutam commutationem elapsis diebus, hancce plantam recipio ab amico Z{defonso Gomez ; cui missa fuit a reverendo F. Liandro, Bot. et Agric. profes- sore ; lecta in pratis littoralibus arenosis propè BoTAroco , leucâ unâ et dimidiä ab urbe Rio JANETrRo. 3. A? Lanata. Caule lanato: fol. glabris, linearibus, dente uno aut altero incisis ; summis integerrimis. Lagasca, ex Pers. Syn. loc. cit. Cass. Dict. XII, 36. Nota. Species dubia; a solo D. Lagasca visa : in herbariis Parisinis et Londinensibus deest. Has. in Novä Hispaniä. OBS. CEVALLIA sinuata ( Lagasca, Gen. et Spec. etc. p. 11. cum icone )quandum cum Calycereis affinitatem præ se ferre videtur, Caracter, verd , infideliter traditus , in dubitationem de familié inducit. TABULARUM EXPLICATIO. Nota. Litteris minoribus partes nativà magnitudine, majoribus auctæ in- dicantur. CALYCERA CAvVANILLESII. Fie. a. Capituli fructibus maturis et immaturis penses floribus nonnullis com positi sectio longitudinalis. B. 1, Flos fertilis ex majoribus : 2 , flos fertilis ex minoribus ; lacinüis calyci- 80 CALYCÉRÉES. nis brevissimis, squamaceis : 3 , isdem laciniüis subulatis : 4, 6, flos ste rilis, ex minoribus : 5, flos sterilis, ex majoribus. €. Segmentum capituli: 1,2,flores majores, quorum 1, longitudinaliter dissectus : 3, 3, flores minores : 4, 4, bracteolæ : 5, corolla floris mi= noris : 6, floris majoris tubus corollæ : 7, apicilare ovarii tuberculum : 8 , antheræ: 9, filamenta imä parte connata 10: 11, 12, stylus: 13, 14, stigma: 15, 16, ovulum. e. Floris minoris achenium, cum corollà persistente. £. Floris majoris achenium. G. Floris minoris achenium ; laciniüs calycinis, aliis squamaceis , aliis spines- centi-subulatis , coronatum. H. 1, ejusdem secti pericarpium ; 2, semen. TI. Ejusdem seminis endospermium 1 ; embryonis radicula 2 ; cotyledones 3. K. Embryonis separati radicula 1 ; cotyledones 2. L. Achenü floris majoris pericarpium I ; semen, 2. M. Ejusdem seminis sectio longitudinalis. CALYCERA BALSAMITÆFOLIA. a. Summa caulis floridi pars: 1 , capitulum florens : 2, capitulum nondum explicatis floribus : 3, 4, involucrum. B. Capituli floridi sectio longitudinalis : 1,inyolucrum:2 , Phoranthium: 3 S flores. ÿ C. Duo ex floribus calyce 1, 2, dissimiles : 4, 5, corolla: 6, stylus. D. Flos juxtà longitudinem dissectus : 1 , ovarium: 2, lacinia calycis trans- versim resecta : corollæ tubus 3 ; laciniæ 4 ; eontractie faucis 5: 6, syne- ma: 7, tubillus anthericus : 8, stylus; Q, stigma, E. Corollæ partis staminumque longitudinalis sectio ; 1, summa tubi corollæ pars ventricosa ; ejusdem coarctatio 2 ; 3, areolæ nectareæ : 4 , synema ; filamentis ad apicem 5, distincts : 6 , antheræ introrsam conspectæ. BOOPIS ANTHEMOIDES. a. Segmentum summi caulis capitulo florido primario terminatum; adjecto ramulo. B. Capituli floridi, salvo involucro secti, portiuncula : 1, involucrum : 2, phoranthium : 3, 3, flores. C. Calyx, laciniis integris; et particula resectæ corollæ. D. 1,2,bracteolæ: 3, tubus cor. sectus : 4, floris sterilis corolla adhüc clausa : 5, synema: 6, tubillus anthericus: 7, ima limbi corollæ pars : 8, ova- CALYCÉRÉES. S1 rium sectum : 0, ovulum: 10, stylus: 11, dépee : 12, summus stylus ex corollà 4 extractus. E. r, corollæ limbus: 2, stylus stigmate terminatus. F. Portiunculæ corollæ compaginisque staminum sectio longitudinalis: 1, synema :-2, hujus insertio : 3, areolæ nectareæ : 4, anthera tota, loculis dehiscentibus : 5, anthera resecta; loculis 7, 8 clausis : 9, connectivum: 10, unius loculi dehiscentis sectio. G. Fructus immaturus : 1, achenium, lacinüs calycinis 2 coronatum: 3, imus corollæ tubus. | H. Ejusdem sectio : 1, fructus immaturus : 2, tubus corollæ : 3, stylus. ACICARPHA TRIBULOIDES. a. Summa caulis pars, capitula florum ferens. B. Sectio longitu&inalis capituli , fructibus infimis submaturis : 1, 2, invo- lucrum : 3, 4, fructus : 5, pars capituli fructifera : 6, ejusdem pars steriliflora : 7, 7, 7, bracteolæ. C. Flos fertilis integer ; adjecto alterius segmento : 1 , bracteola : 2, ovarium : 3, ovarii floris alterius sectio: 4, limbus calycis : 5, tubi cor. subtu- mida pars : 6, limbus corollæ:7, stylus: 8, stigma : 9, ovulum. D. Flores duo ex sterilibus : 1, bracteola : 2, ovaria : 3, calycis limbus : 4, corolla : 5, stylus stigmate destitutus. E. Summæ ovarii parlis corollæque sectio longitudinalis , salvis genitalibus : 1, laciniæ calycis: 2, tubus corollæ : 3, stylus: 4, apicilare tuberculum ovari : 5, synema : 6, hujus insertio: 7, pars tubi ventricosa : 8, an- theræ : 9, summus stylus: 10, stigma. F. Achenia duo ; alterum 1, integrum; alterum 2, sectum : 3, limbus caly- cinus : 4, pars corollæ flaccidæ ; 5 ,semen : 6, paleæ minutulæ, coronis acheniorum interjectæ. G. Semen longitudinaliter dissectum : 1, pseudopodospermium; 2, 3, hu- jusce latera : 4, radicula : 5, cotyledones embryonis dissecti : 6, endo- spermium. H. Embryo separatus:1, … 2, cotyledones. ACICARPHA SPATHULATA. a. Segmentum caulis foliosum et floridum : 1 , involucrum subtüs conspectum capituli ex ramulo orti : 2, 4 ,involuera aliorum capitulorum : 3, capi- tulum fructiferum , floribus sterilibus adhüc terminatum. B. Capitulum florens juxtà longitudinem dimidiatim sectum : involucri 1 ; Méim. du Muséurn. 1. 6. EI ko CALYCÉRÉES. ima pars 2 , ovariis extimis adnata : 3, inferior capituli pars fertilis: 4, superior sterilis. C. Flos fertilis : 1, ovari pars quä vicinis connascitur : 2, suprema hujusce ‘8. tubi calycis pars discreta: 3, bracteola : 4, 5, laciniæ limbi calycis : 6, limbus corollæ : 7 , istius tubi summa pars, propler materiem inter- næ parietis ibi dissimilem coloratior et crassior : 8, summitas styli: 9, stigma. : D. Supernæ phoranthii partis segmentum , binos flores steriles ferens : 1, bracteola : 2, laciniæ calycinæ: 3, summa ovariorum pars discreta : 4, una e laciniis acicularis : 5, corollæ; altera explicata, altera clausa:6, stylus, apice nudus. E. Floris fertilis sectio longitudinalis , salvis staminibus: 1 , ovarium:2, ovulum: 3, tuberculum apicilare ovarii, corollam et stylum cum-conti- nuitale materiæ ferens : 4, laciniæ calycis ; 5, éorollæ : 6, tubus fila- mentorum , s. synema : 7, tubillus antherarum: 6, stylus : 9, stigma. F. Summæ corollæ staminumque sectio longitudinalis : 1, prioris tubus:2, areolæ glandulares : 3, synema : 4, antheræ, loculis dehiscentibus. G. 1, Achenium maturum, dissectione segregatum: 2, 3, laciniæ calycinæ : 4, corolla marcescens: 5, achenium alterum longitudinaliter sectum: 5, semen. H. 1, Semen expeditum pericarpio; cujus portiunculam 2, retinet calyptræ- formem. I. Ejusdem sectio longitudinalis : 1 ,semen : 2, endospermium : 3, embryo : 4, calyptroides: 5, punctum adnéxionis seminis:6, axis summi peri- carpüi, podospermium simulans. K. Embryo separatus : 1, radicula : 2, cotyledones. I oe40x \ | \) ANR EE PAT 7) ie CAINCERA Cavanillesti. CALYCERA Balsamitæfoha.. I. C. Richard. del, = Æ, Æ = A Le Tom 0, TR DL ACICARPHA Tribuloides.… Tom. 6. ONPIPR BOOPIS Anthemoides. y VAL p © (A Lo . ACICARPHA spathulata. MÉMOIRE SUR LE LIMNADIA. NOUVEAU GENRE DE CRUSTACÉS. PAR M. ADOLPHE BRONGNIART. He des Crustacés branchiopodes est encore une des parties de l’'Entomologie où il reste le plus à connoître. Müller, qui a pour ainsi dire créé cette famille d'animaux en décrivant souslenom d'Entomostracés la plupartdes genres qui la compose, a encore laissé beaucoup à désirer pour ce qui concerne l’organisation et les mœurs de ces animaux. J'ai pensé par cette raison que la description d'un de ces entomostracés, peu connu, et qui offre des caractères assez différens de ceux des genres qu'on a décrits jusqu’à présent pour en faire un genre parfaitement distinct, pourroit offrir quelque intérêt. Cet animal habite les mares de la forêt de Fontainebleau, près de Bellecroix et de Franchard, où je l'ai trouvé au mois de juin dernier; il n’avoit encore été observé que par Her- mann fils qui en a donné une courte description sous le nom de Daphnia gigas (1); cette description, quoique faite (4) Hermann , Mémoires aptérologiques, p. 134, tab. V. IT 4 # 84 LimNaADrA. d'après quelques individus conservés, est exacte mais néces- sairement incomplète; elle est suflisante cependant pour prouver que l'animal décrit par Hermann, et celui de Fontai- nebleau, appartiennent à la même espèce. Depuis Hermann, cet animal est resté dans l'oubli; et aucun auteur, à ce que je crois, ne l’a inséré dans les ouvrages gé- néraux. Les caractères particuliers qu'offre cet animal, et qui ne permettent de le faire rentrer dans aucun des genres décrits jusqu’à présent, en sont je crois la cause; ces carac- tères m'ont paru assez importans pour en faire un genre à part sous le nom de Lunnadia (x), et je proposerai de donner à l'espèce qui seule jusqu'à présent compose ce genre, le nom de Ztmnadia Hermanni, puisque c’est à ce natura- liste que nous en devons la première connoissance ; la des- cription que je vais en donner sera en même temps générique et spécifique ; mais j'en extrairai ensuite les caractères que l'on peut regarder comme propres à ce genre. Cet animal se distingue au premier aspect de tous les ento- mostracés bivalves par sa taille, car il atteint 15 millim., et les plus grandes espèces connues de cette famille ne dépassent pas 3 à 4 millim. Son corps est entièrement renfermé dans un test bivalve, ovale, transparent, jaunâtre, lisse, ou n’offrant que quelques zônes parallèles à son bord libre. L'animal contenu dans ce test est allongé et recourbé à son extrémité supérieure; la tète n’est pas séparée d’une manière distincte du reste du corps; à sa partie antérieure se trouvent (1) Amyades , nom des nymphes des étangs. Limnapra. 85 deux yeux très-rapprochés et contenus dans une même pro- tubérance de la tête; ces yeux ne sont pas sphériques; mais leurs côtés internes sont presque plans, tandis que leurs côtés externes sont très-convexes; on voit facilement au nri- croscope que ces yeux sont composés d’une infinité de petits globules transparens de taille inégale qui forment proba- blement autant de petits yeux; ces globules se montrent également sur toute la surface de l’œil. Chacun de ces organes reçoit du cerveau un nerf assez gros qui, avant de pénétrer dans son intérieur, se renfle et se divise en une infinité de petits filets qui entrent parallèlement dans l'œil et vont se rendre à chacun des globules qui le composent. Au-dessous des yeux on voitsur la ligne moyenne une crète peu saillante qui offre de chaque côté une petite antenne sim- ple, élargie à son extrémité et crénelée sur ses bords; plus en dehors se trouvent deux grandes antennes égales à la moitié du corps, d’abord simples et composées de 8 articles, ensuite divisées en deux branches, chacune formée de 12 articles ; au-dessous de ces antennes s’ouvre la bouche; elle est com- posée de deux mâchoires, qui par leur réunion forment une sorte de bec ordinairement replié sous la tête et de deux mandibules dont la position et les mouvemens sont assez remarquables. Chacune de ces mandibules est renflée en forme de ‘poire _ arquée et tronquée à son extrémité inférieure ; la partie supé- rieure est insérée au sommet de la tête derrière les yeux, tandis que les deux extrémités planes se rejoignent à l’entrée de la bouche et sont unies par leur bord antérieur. Ces man- dibules exécutent chacune , autour de ces deux points comme 86 Limnapra. axe, des mouvemens oscillatoires qui augmentent et dimi- nuent alternativement l’angle compris entre les deux extré- mités planes qui les terminent inférieurement et doivent nécessairement produire ainsi la trituration des alimens; la tête offre à sa partie supérieure un petit appendice vésiculaire, droit, incolore, dont j'ignore l'usage. Le tronc est divisé en 23 anneaux dont les 22 premiers por- tent chacun une paire de pattes branchiales, le dernier forme la queue et est terminé par deux filets divergens; les 22 pattes sont semblables entre elles pour la forme, du moins je puis l’assurer pour les 18 premières, car les 4 dernières sont si petites qu'il est difficile de les observer. Les 10 premières pattes sont à peu près de la même longueur et égales aux grandes antennes; les suivantes diminuent rapi- dement jusqu'aux dernières qui sont très-courtes. Toutes ces pattes, à une petite distance de leur insertion, se divisent en deux branches; l’une interne porte ainsi que la partie simple de la patte, 4 appendices branchiaux fortement ciliés; la branche externe est simple; avant de se diviser la patte présente à sa face externe un appendice cylindrique, légèrement renflé, qui se porte en arrière vers le dos et qui m'a presque toujours paru offrir un canal dans son milieu; il est recouvert extérieurement par un filet qui ordinairement ne dépasse pas sa longueur, maïs qui dans les 11e, 12€ et 13. pattes s’allonge beaucoup et s'étend dans la cavité qui se trouve entre le dos de l’animal et la carène du test: c’est après ces filets que les œufs adhèrent. Parmi les parties internes de cet animal, on ne peut bien voir que les centres de chaque grande fonction : le cerveau, LimNADrA. 87 le canal alimentaire, le vaisseau dorsal qui remplit les fonctions de cœur et les ovaires. Les seuls muscles bien distincts, sont ceux qui unissent l'animal au test, ce sont deux faisceaux qui s’insèrent devant le corps entre la tète et la première paire de pattes et qui vont se fixer à la face interne du test. Le cerveau est situé à la partie antérieure de la tête sousles yeux, il s'étend entre les bases des deux grandes antennes et embrasse une petite partie de l’œsophage, il est reniforme, grumeleux, grisâtre, sa convexité donne naissance aux deux nerfs optiques, on ne peut distinguer ni cordon nerveux ni aucune autre partie du système nerveux. Le canal alimentaire commence entre les deux mâchoires, passe sous le cerveau, se porte en arrière et se courbe encore une fois pour suivre ensuite la direction générale du corps. Il est renflé vers son milieu, simple dans toute son étendue, m'offrant ni cœcum ni vaisseau bilieux. Le vaisseau dorsal est placé entre le canal intestinal et le dos : il est difiicile de distinguer où il se termine dans la tête; il paroïît pourtant se renfler et s’arrondir derrière le cerveau : la partie de ce vais- seau qui est contenue dans les cinq premiers anneaux du corps, est renflée dans l’endroit qui correspond au milieu de chaque anneau; cette partie supérieure est la plus contractile et l’est peut-être même seule; celle qui s'étend depuis le cinquième anneau à un diamètre uniforme; elle offre bien quelques mouvemens, mais ils semblent dus à l’arrivée du fluide poussé par les contractions de la partie supérieure qui seule paroitroit remplir les fonctions du cœur. - À la partie antérieure on trouve un autre vaisseau assez con- 88 LrmMNADIA. sidérable qui s'étend entre le canal intestinal et la base des pattes ; le premier seroit le tronc aortique , le second le tronc pulmonaire, du moins e’est ainsi qu’ils sont placés dans les autres crustacés. y Les œufs sont situés dans l’intérieur du corps, sur les côtés du canal intestinal et dans le premier article des pattes jusqu’à la base de ce canal récurrent dont j'ai parlé en décrivant les pattes ; ils ne sont pas réunis en masse , mais épars; ils sont arrondis, ‘transparens, d’une grosseur variable ; on en voit depuis la base de la première patte jusqu’à la base de la dix-huitième. Outre ces œufs ainsi placés dans l’intérieur du corps, beaucoup d'individus offrent une masse d'œufs agglo- mérés dans la cavité du test. Ces œufs ont une forme très- différente de ceux qui se trouvent dans le corps ; ils sont beaucoup plus développés, jaunâtres ; ils offrent tous une partie plus foncée, soit vers leur centre, soit vers un de leurs bords; leur forme devient très-irrégulière ; on y distingue pourtant presque toujours quatre angles plus saillans. Tls adhèrent par une infinité de filamens très-déliés aux filets allongés qui viennent des 11°, 122 et 13e pattes. Il paroît que les œufs se portent de l’intérieur du corps dans la cavité du test par les canaux récurrens qu’on observe à la partie externe des pattes; la disposition de ces conduits par rapport aux ovaires et aux œufs libres, semble le prouver, et on sait que dans tous les crustacés, les organes de la géné- ration sont doubles et souvent situés à la base des pattes. Il reste encore à déterminer si les œufs ne sortent que par la base d’une seule paire de pattes, comme cela a lieu dans l'écrevisse et dans l’apus, ou s'ils sortent par plusieurs des LimnanrA. 89 conduits récurrens des pattes. La première opinion paroit la plus probable et l’analogie ainsi que la position des œufs dans le test semblent indiquer qu’ils sortent par lar1e paire de pattes, comme dans laps qui est si voisin de ce genre. ! Les-œufs ainsi placés dans la cavité du test, peuvent en sortir par deux routes différentes. Si l'animal est tourmenté ou placé dans un espace trop étroit, il les rejette en masse par la partie postérieure du test ; mais s’il est tranquille et à son aise, il les fait sortir un à un par la partie antérieure du corps. À l’aide du mouvement des branchies, les œufs avancent peu à peu vers la partie postérieure de la tête, on les perd alors de vue et on les voit ensuite sortir au-dessous des mandibules. I reste un point très-curieux à éclaircir dans l’histoire de ces animaux, c’est leur mode de génération ; il est en effet fort remarquable que sur près de mille individus que nous avons vus à Fontainebleau, tous portoient des œufs soit sur le dos, soit dans le corps. On peut expliquer ce phénomène de deux manières; r°. en supposant, comme M. Jurine l’a reconnu dans les daphnia (x), que dans ces animaux une seule fécondation suflit pour plu- sieurs générations : il faudroit penser alors que celle qui existoit lorsque nous sommes allés à Fontainebleau, n’ayant pas besoin d’être fécondée, ne consistoit qu’en individus femelles. -20, En les regardant comme hermaphrodites, soit avec fécondation mutuelle, comme Schæffer l’avance pour les (x) Bull. des Scienc. , t. III, p. 33. Mém. du Museum. t. 6. 12 90 Limnanra. apus, mais sans endonner aucune preuve, soit.avec féconda- tion propre dans le même individu. Ces deux dernières. opinions ne paroïissent pas probables, parce qu'il n’y a aucun exemple certain d’hermaphrodisme dans les. crustacés et parce qu’on ne: voit dans le Limnadia aucune partie pouvant jouer le rôle d’organe mâle. D'après, cette description on voit que le genre Limnadia diffère du genre, «pus par la forme.du test et par ses grandes antennes qui manquent dans les apus ; mais qu’il s’en rapproche: par la forme et le nombre de pattes. IF diffère du genre branchipus par la présence du test, par la position des yeux, par ses antennes bifides, enfin par le nombre double de ses. pattes. Les Daphnia s’en distinguent facilement par leur tête sail- Jante hors du test, par leur œil unique et par leurs cinq paires: de pattes seulement : leurs antennes qui ressemblent par la forme à celles du Limnadia, en diffèrent par leur position: beaucoup plus postérieure. ANA Les genres Cypris, Cythéré et Linie sont bien. carac- térisés par le nombre de leurs pattes et par leurs antennes simples. Quelques espèces de Lincéus se rapprochent pourtant des: Limnadia par leur forme extérieure ; mais Muller leur attri- bue quatre antennes. Si ces antennes étoient simplement divisées près de leur base et que les autres caractères, tels- que le nombre des pattes et des yeux, fussent d'accord pour faire rentrer ces animaux dans notre nouveau genre, on: devroit nécessairement les séparer des autres Lyncés à antennes. simples et à tête saillante hors du test. LimnaDra. oh Les autres genres du même ordre sontencore plus différens. La forme de la bouche, des pattes et du test les distingue parfaitement ; on peut donc caractériser ainsi le genre Lim- nadia. Corps entièrement renfermé dans un test bivalve, deux yeux rapprochés, quatre antennes, deux petites simples, deux grandes divisées en deux branches, vingt-deux pe de pattes. pus O Le peu de temps que j'ai pu conserver ces petits animaux vivans ne m'a pas permis d’en étudier les.mœurs d’une ma- nière suivie et qui puisse fournir quelque résultat intéressant. Ils nagent, comme la plupart des entomostracés, sur le dos d’une manière continue comme les Æ4pus, et non pas par sauts comme les Daphria, ce qui tient, je crois, au grand nombre de leurs pattes; leurs grandes antennes paroissent pourtant être leur principal organe de natation; car leurs pattes remuent même pendant le repos, quoique Moins vite : > , , Q que ohne À . ce mouvement étant nécessaire pour qu’elles puissent remplir leurs fonctions de branchies. Ils changent de peau assez souveñt; comme la plupart des crustacés de cette famille. Je n’ai pas pu détérminér quelle étoit leur nourriture, car pendant que je les ai conservés vivans, ils n’ont mangé que leurs œufs, ete "étoit: certaine- ment par manque d'autre nourriture. Se Ces petits animaux habitent à Fontainebleau les mares si- tuées sur le sommet des collines de grès de cette forêt. Quel- ques-unes de ces mares ne sont que de vrais bassins creusés dans les rochers mêmes et sont à sec pendant plusieurs mois de l’année, ce qui suppose aux œufs de ces animaux et de 12 * 02 LimnADIA. quelques autres entomostracés qui s’y trouvoient, la propriété de rester long-temps à sec exposés à une forte chaleur sans se décomposer. EXPLICATION DE LA PLANCHE. 1. Animal de grandeur naturelle, 2. Animal vu au microscope. 3. OEil vu de profil. a. Cerveau. b. Nerf optique. c: OEil. . Yeux vus de face. . Mandibules détachées vues de face. . La tête vue au microscope, a. Mâchoires. D. Mandibules. c. Canal alimentaire. d. Vaisseau dorsal. e. Antennules. J. Grandes antennes. g. Yeux. A. Cerveau. ë. Muscles qui umissent l’animal au test. 7. Une des dix premières pattes. a. Appendices branchiaux. b. Canal récurrent. c. Filet récurrent. 8. La douzieme patte. c. Filet récurrent qui porte les œufs, 9. OEufs dans la cavité du test. CRUE Fe a C1 ZLIMNADIA HERMANNI. ur 4 Na tie di j Un ne CARTONS NA ! il Que: M vuh if FN tn AU \ ne ù RAPPORT Sur deux ces rüts de M. Sa4ricNY, présentés a l * Académie royale des Sciences, et .ayani pour titres loi Ve un : : Recherches pour servir à la classification des Annelides ;:ef, l'autre : Tableau systématique de la classe des Annelides. Conoiue ; MM. CUVIER, DE LAMARCK et LATREILLE. (M. LATREILLE, Rapporteur. ) Ds animaux invertébrés formant aujourd’hui une classe particulière et dont plusieurs sont appelés vulgairement , ver de terre, sangsue, scolopendre de mer, chenille de mer, pinceau marin, etc., ont été, Messieurs, l’objet du travail de M. Savigny, dont nous allons rendre compte. Linnæus les avoit dispersés dans presque tous les ordres ou divisions primaires de sa classe des vers. Othon Frédéric Müller (zool. danic. prodromus ) les comprit avec quelques vers intestins, dans sa seconde division Helminthica, des animaux de cette même classe. Une nouvelle épuration fut faite par M. Cuvier dans son Tableau élémentaire de l His- toire naturelle des Animaux. Les annelides réunies aux vers intestins, composèrent seules la classe des vers et furent cependant distinguées de ces vers intestins, à raison de la 94 ANNELIDES. différence de leur habitation. Peu de temps après pin d'Anatormmte compar., €, 1800), il'fit des annelides, sa classe des vers proprement a et ceux qu'on nomme intes- tinaux y furent rapportés provisoirement comme des animaux incertæ sedis et ambigus eître cette classe et celle des z00- phytes: voyez le sixième tableau de cet OUvr age. Othon Fabricias , dans sa Faune‘ du Groënland , publiée en 1780, avoit remarqué que plüsieurs vers miärins ‘ffroient une humeur rouge ou sanguine jetice! futiaussipar cétté pro- priété, vers à sang rouge, que M. Cuvier désigna les anne- lides dans un mémoire lu à l'fnstitut en 1802: mémoire où il fit connoître l’ensemble de-ses observations sur l'anatomie de plusieurs de ces animaux. M. de Lamarck qui avoit d’abord suivi à cet égard la pre- mière méthode de ce savant, composa bientôt avec ces vers sa classe. des Annelides. Les vers intestinaux et d’autres ani- maux analogues, différant des précédens par leurs lieux d'habitation , et dont quelques-uns placés même avec les Annelides äbranches par M. Cuvier, reçurent exclusivement la dénomination classique de vers. .M. Duméril, dans sa Zoologie analytique qui à paru en 1806, L wet les vers intestinaux avec les zoophytes, et la classe des Annelides forme encore pour lui celle des. vers. La première de ces dénominations a néanmoins prévalu. Tels ontété, Messieurs, pour ce qui concerne la méthode, les progrès modernes de cette branche de la Zoologie. Un célèbre naturaliste hollandais qui par ses observations anatomiques et ses recherches sur les métamorphoses des insectes et des batraciens, nous fraya la route de la méthode ANNELIDES. 0 naturelle, Swammerdam fit connoître le premier l’organi- sation extérieure .d’une espèce d’annelide, l’aphrodite: hé- rissée, qu'ilnomma physalus. C'est la grossé scolopendre de mer,de la traduction française du bible naturæ. de:cet auteur et l’anmmal que les habitans. des côtes maritimes : de. Normandie appellent aupe demer. Swammerdani en décrit soigneusement les organes loco-moteurs, qu'il regarde plutôt comme des sortes de nageoires, .que:comme des pieds, ne partageant point en cela Popinion d'Olivier Jacobæus qui lui avoit donné cet animal. Il entre dans quelques détails sur la composition des aigrettes à sores de: ces appendices. et il indique les différences de formes que ces soies lui ont pré- sentées, vues au microscope: MWoilà quel fut, à l'égard des parties extérieures des, annelides, le premier éveil. Rhédi, Vallisniéri,. Trembley., Ellis, Roœæsel, Bergman, Baster, Dic- quemare recueillirent de nouveaux faits, mais bornés à quelques SpAces. € et dont l'exposition .annonçoit l’enfance de la science. : Il étoit réservé à Othon Frédérie Müller, au célhres PA ainsi qu'à Othon Fabricius, de signaler d’une manière non moins précise et rigoureuse que profonde, et dans la langue introduite par Linnæus, les annelides. Bruguières, Bosc, Montagu, Ocken, Viviani et le docteur Leach ont postérieurement augmenté ce dépôt de nos connois- sances; mais tous ces auteurs , à l'exception du dernier, ayant suivi Linnæus qui, comme nous l'avons dit plus haut, avoit disséminé les annelides dans divers groupes d'animaux, avec lesquels ils formoient, sous le rapport de organisation, de bi-- zarres contrastes, la détermination des parties extérieures: HD ANNELIDES. des annelides ne réposoit sur aucuns principes fixes ét compa- rables. Cette confusion classique étoit heureusement dissipée, lorsque M. Savigny, déjà si avantageusement connu de vous par des travaux supérieurs en fait de détails à ceux des savans les plus célèbres, cités plus haut, s’est livré, et toujours avec le même zèle et la même persévérance, à l'étude des annelides. Il n’étoit point dans la triste nécessité d'employer un temps précieux à faire des triages. T’anatomie et les principes rigoureux de la méthode avoïent fixé les limites et l’étendue de cette classe d'animaux. Il ne s’agissoit plus que d’observer scrupuleusement leurs parties éxtérieures, de les bien dis- tinguer d’äprès leurs dépendances et leurs fonctions diverses ; de les suivre pas à pas et de fonder ensuite sur cette base une terminologie particulière qui donnât aux naturalistes de tous les pays et de tous les âges le moyen de s'entendre et de s’accorder. « Avant que de tenter, nous dit M. Savigny, ane nouvelle classification des annelides, il falloit essayer de perfectionner la connoïssance encore imparfaite que lon avoit de leur économie extérieure, connoissance nécessaire pour retrouver dans les divers genres et comparer entre eux des organes sujets à se dérober à la vue par leur petitesse, leur état de rétraction, ou à la tromper par dés transfor- mations singulières. » Un tel langage, dans une autre bouche que celle de M. Savigny, pourroit bien, Messieurs, ne vous paroïtre qu’un préambule d’usage dicté par le désir de capter ou de surprendre votre confiance, et qu’il faudroit écouter avec réserve; mais cet habile naturaliste vous a plusieurs fois donné des preuves non équivoques de sa fidélité à rem- plir ses promesses. Dans la question même qui nous occupe, — ——_—— ANNELIDES. 97 l'autorité d’un de vos commissaires, auquel M. Savigny avoit communiqué une portion de son travail, avec permission d’en faire usage, M. de Lamarck vous à prévenu en sa faveur; _et son opinion, Messieurs, vos deux autres commissaires la partagent dans toute son intégrité. € M. Savigny, nous dit- » il, Histoire des Animaux sans vertèbres, pag. 279, » déterminé et caractérisé les organes extérieurs des annelides » avec une précision admirable, et maintenant cette classe » n'est plus en arrière des autres, sous le rapport des vrais » caractères des objets qu’on y rapporte. » Il ajoute plus bas: « Comme les travaux de M. Savigny nous paroissent _» importans, qu'ils sont à nos yeux un modèle de la manière » d'observer, et qu'ils nous offrent sur les annelides et leurs » caractères, les détails désirables, nous nous empressons de » mettre à profit ses observations. » Ces faits, Messieurs , sont consignés dans deux ouvrages, dont le premier vous a été présenté, le 19 mai 1817, sous le titre simple et modeste de Recherches pour servir à la classification des annelides. Les appendices de leur peau, qu'on a désignés sous le nom. de soies, ont fixé plus spécialement l'attention de M. Savigny. T1 décrit leurs formes variées et s'attache surtout à nous faire connoître les soïes à crochets, appendices exclusivement propres aux annelides sédentaires et tubicoles, soie qui composent son ordre des serpulées. La distinction claire et précise de ces parties lui appartient exclusivement ; elle a été appuyée de bons dessins, qui ont été mis sous vos yeux. Notre observateur expose ensuite, dans ce premier mémoire, les divers genres de cet ordre des serpulées, parmi lesquels celui d’amymone et celui de cly- Mém. du Muséum. t. 6. 13 98 ÂANNELIDES. mène, qu'il ne faut pas confondre avec un genre homonyme publié par Ocken , étoient inédits. Le docteur d’Orbigny a découvert sur les côtes du département de la Vendée et a donné à votre commissaire rapporteur l'animal eurieux, d'après lequel M. Savigny a établi le genre elymène, et qu'il avoit recueilli sur les bords de la mer Rouge. Le début de ce savant dans ses nouvelles études, a été en- couragé par la communication que lui ont faite MM. de La- marek et Cuvier de toutesles annelides du Muséum d'histoire naturelle. D’autres naturalistes l’ont encore secondé de tous leurs efforts; aussi peu de temps après la lecture de son pre- mier mémoire, savoir le 14 juillet de la même année, a-t-il fait hommage à l'Académie de la première partie d’un travail général sur la classe des annelides, accompagné de dessins. ainsi que de figures gravées, dignes du grand ouvrage sur Égypte, dans lequel ceux de M. Savigny doivent entrer. La seconde et dernière partie a suivi de près la précédente. C'est donc, Messieurs, un système général sur une classe d'animaux peu ou mal connus, quant à l’organisation et la distinction des espèces, que vous avez soumis à notre dis- cussion et ce n’est point une tâche ordinaire. L'étude des annelides est d’autant plus importante, qu’elle peut répandre quelque lumière sur les connexions réciproques de tous les animaux invertébrés articutés. è Nous terminerons même ce rapport par l'exposé de quelques vues nouvelles, et qui nous paroïssent dignes d'intérêt. Jusqu'à M. Savigny, les notions que l’on avoit sur plusieurs parties du corps des annelides, telles que la £é£e, les yeux, ÂNNELIDES. 99 Îes antennes, les mâchotres, les {entacules, les cirres, les sotes, les écailles dorsales de quelques espèces, les bran- chies, etc., étoient confuses ou insuffisantes. Les annelides de son premier ordre, étant celles dont l’orga- nisation est la plus compliquée, nous fourniront, à l'égard de ces parties, un type général, mais dont nous indiquerons les modifications successives. Ce que les généralités, mises par M. Savigny à la tête de chacun de ses ordres, nous offriront de plus essentiel sera reporté dans le même cadre, et par là nous pourrons mieux apprécier et comparer plus facilement les élémens de cette terminologie. Les néréïdées sont les seules annelides pourvues d’une tête distincte. Elle consiste en un petit renflement antérieur por- tant des filets articulés qu’en nomme antennes et des points lisses que lon prend pour les yeux. Le nombre des antennes varie, mais sans s'élever jamais au-delà de cinq. S'il est tel, les plus latérales reçoivent la dénomination d'extérieures, les deux plus voisines celle-de zztoyennes et celle du milieu devient lsrpaire. Ces organes sont quelquefois courts et épais ; ainsi que les antennes des insectes, ils font partie des caractères des genres. Le nombre des yeux est de deux à quatre ; nous pouvons les comparer à des yeux lisses rudimentaires, tels que ceux des chenilles et d’autres larves d'insectes. Les rapports qu'offre la tête des néréidées avec celle des aranéïdes, semblent confimer cette supposition. Les sangsues sont ensuite les seules annelides où l’on aper- coive, du moins en apparence, des organes semblables, et selon M. Savigny, certaines espèces en ont jusqu’à huit. fl à J 3 # 100 ANNELIDES. L pense que les annelides, dont il forme son ordre des hiru-. dinées, ont été formées sur un plan différent de celui des autres animaux de la même classe, et quoiqu'il n’en assigne point la raison, il n'en est pas moins vrai que l'anatomie, comme nous le verons dans la suite de ce rapport, paroît appuyer ce sentiment. La douche s'offre à nos regards, tantôt sous la figure d’une trompe renfermant souvent des mâchoires, telle est celle des néréidées, tantôt sous l'apparence de deux lèvres, les ser- pulées et les lombricines; enfin, comme dans les hirüudmées, c’est une cavité préhensile ou une ventouse, avec des parties faisant l'office de dents ou de mâchoires. La trompe est un corps charnu, tubulaire, protractile, d’un ou de deux articles distincts et retiré intérieurement, lors- qu'il est dans l'inaction. Cet organe est nu ou pourvu de tentacules. Les mâchoires sont calcaires, cornées ou: cartilagineuses. Müller et Othon Fabricius en avoient bien observé deux, dans quelques espèces où ces organes ont plus de saillie; mais M. Savigny a découvert que non-seulement plusieurs néréidées en avoient quatre, deux de chaque côté, mais que d’autres, telles que les eunices , en offroient de sept à neuf, et ce qui est plus singulier, dans une disposition im- paire, savoir. trois ou quatre à droite et quatre à cinq à gauche. Il a vu qu'elles sont articulées les unes au-dessus des autres; qu'elles ne se ressemblent point entre elles ; qu’elles augmentent en volume, se rapprochant par degrés, depuis les antérieures jusqu'aux inférieures, et que celles-ci s’articulent avec une tige longitudinale. Au-dessous est une ANNELIDES. IOi sorte de lèvre inférieure, cornée ou calcaire et composée de deux pièces longitudinales réunies. Là les mâchoires exté- rieures s'appliquent complètement sur les intérieures ; ici toutes ces parties sont écartées: une dernière singularité est qu'elles se meuvent verticalement. | Le corps, en ne comptant pas la tête, est divisé en.un grand nombre d’anneaux ou de segmens qui, à l’exception de ceux des lombricines et des hirudinées, portent généralement cha- cun une paire d’appendices loco-moteurs, appelés pieds par M. Savigny, et fausses-pattes, pedes spuru, par M. de Lamarck. Les premiers et les derniers anneaux en sont quelquefois dépourvus. Ceux-ci forment, dans quelques espèces, un tube plus ou moins long. [anus est toujours situé au bord. pos- térieur du corps, et souvent tourné en dessus et plissé ; on le trouvera, dans les hirudinées, derrière une seconde ven- touse, celle du mème bout. Ilest renfermé, dans les clymènes, au fond d’une eavité en entonnoir , rayonnée et dentée. Des papilles charnues entourent cireulairement cet anus, de sorte que le dernier segment présente la forme d’une fleur doublement radiée. Le pied se compose de deux rames, l’une supérieure ou dorsale, l’autre inférieure ou ventrale et manquant quel- quefois ; ces rames sont tantôt séparées ou écartées , tantôt très-rapprochées à leur base, ou se confondantmême ensemble. On remarque à chacune d'elles le cirre et les soies. Le cirre est un filet tubuleux, subarticulé, communément rétractile, et pour me servir de la comparaison de M. Savigny, est pour le corps une sorte d'antenne; mais ces parties ne sont propres qu'aux néréidées :-quelques serpulées seulement en offrent 102 ANNELIDES. de rudimentaires ou d’imparfaites. Chaque rame est munie d’un cirre; le supérieur, ou celui de la rame dorsale est assez constamment plus long que l’inférieur, celui de la rame ventrale. < Les sotes sont des espèces de poils roides et cornés. L’au- teur en distingue quatre sortes ou variétés : les soies subulées, Jestucæ, les acicules, aciculi, les soïes à crochets, wncirulr, et les soies à palettes, spatelluleæ ; les deux dernières sortes sont particulières aux serpulées. Les sotes subulées, rassemblées en un faisceau ou en une rangée, sortant d’une gaine commune, traversent avec elle les fibres de la peau et pénètrent dans l’intérieur du corps, où sont fixés les muscles destinés à les mouvoir. Elles se rétrécis- sent presque toujours de la base au sommet, et dans une direc- üon droite ou un peu courbée à la pointe ; leurs formes sont d’ailleurs assez variées. | La rame ventrale n’a ordinairement qu'un seul faisceau ou qu'un seul rang de soies, tandis que la dorsale en offre quel- quefois deux ou davantage. Dans la plupart des aphrodites et des néréides, chaque faisceau principal est, en outre, muni - d’un acicule. C'est une soie plus grosse, droite, conique, différant des autres par sa couleur, comparable à une sorte d’aiguillon ou de piquant, et contenue dans un fourreau spé= cial, remarquable par la saillie de son orifice. Certaines annelides, habituellement sédentaires et vivant dans des tubes, à la manière des larves des phryganes, des teignes, etc. avoient besoin, pour fixer leur corps aux parois intérieures de leur maison, de quelques appendices spéciaux, et tel est l'usage des sotes & crochets. De petites lames minces, com- ANNELIDES. 103 piimées latéralement, courbes où peu allongées, découpées sous leur sommet en plusieurs dents aiguës et crochues, en forment le caractère distinctif; rarement n’y en a-t-il qu’une. Très-serrées les unes contre les autres et disposées sur un ou deux rangs, elles occupent le bord saillant d’un feuillet ou d’un mamelon transverse. Là se réunissent les muscles des- tinés à les recevoir et dans l’épaisseur desquels lessoies peuvent même se retirer. Le mamelon transverse sur lequel les soies sont ordinaire- ment placées, constitue la rame ventrale.: Elles passent ce- pendant quelquefois à l’autre rame ou la dorsate. La présence ou l’absence de ces soies et de celles appelées subulées, leur réunion sur l’une des deux rames, ou leur existence solitaire, la forme même de ces parties produisent diverses combi- naisons, dont il est utile de profiter ; aussi M. Savigny at-il fait en distinguant dans certaines serpulées jusqu’à trois sortes de pieds. L’extrémité postérieure du corps de ces annelides est sou- vent privée de soies subulées, et quelquefois, comme dans les amymones de ce savant, les soies à crochets manquent à l'extrémité opposée et sont remplacées par les sozes à palette, ou celles de la quatrième sorte. Enfin diverses annelides sont pourvues de soies ordinaires, toujours extérieures dans les unes, rétractiles dans les autres, et souvent brillantes par leur éclat métallique. Afin de ramener à des expressions plus simples les termes de cette langue, peut-être M. Savigny jugera-t-il convenable de réserver exclusivement le nom de soies à ces derniers appendices, et de désigner par des subs- tantifs propres, tels que ceux de piquant, d’acicule ou d’ai- 104 ANNELIDES. guillon, de crochet, de palette, les autres espèces de soies. Nous lui ferons encore observer que dans quelques circons- tances, les serpulées par exemple, l’épithète de dorsale con- sacrée à l’une des rames est équivoque ; car ces rames sont insérées sur le ventre de l’animal et quelquefois même, ainsi que les premières des amphictènes, dans sa ligne médiane. Ces rames, à la vérité, se dirigent vers le dos; mais leurs mouvemens et la situation qu’elles doivent prendre lorsque l'animal se renferme entièrement dans sa cellule, rendoient cette disposition nécessaire. M. Savigny voulant conserver de l’uniformité dans ses déterminations, désigne sous le nom de rames ventrales les mamelons transversaux portant les soies à crochets. Le dessous de ces mamelons présente l'apparence d’un stigmate , d’une boutonnière, ou plutôt d’un œil fort allongé, avec deux espèces de paupières plus ou moins garniïes de soies à crochets. Je compare ces mamelons aux pattes membraneuses des chenilles ou fausses chenilles. La couronne plus ou moins complette de petites dents qui termine celles- ci, et qui dans l’action se plie en deux, est représentée, dans ces annelides, par les deux paupières armées de soies à crochets. Ce sont, de part et d'autre, de fausses pattes à double pince. Beaucoup de chenilles peuvent être compa- rées, sous le rapport des fourreaux portatifs qui leur servent de domicile, aux serpulées, et c’est précisément dans les unes et les autres que nous observons ces sortes d'organes de préhension. Dans les néréidées, la première paire de pieds et même une ou deux des suivantes manquent souvent de soies et ne conservent que leurs cirres ; ces appendices sont alors plus ÂNNELIDES. 105 développés et reçoivent le nom de cérres fentaculaires. Souvent ils sont portés sur un segment commun qui se com- pose des deux à quatre premiers réunis, en sorte que la tête faisant peu de saillie, ce segment commun a été pris pour elle. : | Les mêmes pieds ont aussi dans les serpulées des formes anomales et leurs segmens respectifs composent pareille- ment une sorte de tête. Les deux pieds postérieurs sont quelquefois transformés en styles ou longs filets semblables à ceux qui terminent le corps de plusieurs insectes hexapodes et apiropodes. La rame dorsale des aphrodites, famille de l’ordre des néréidées, est privée de cirre, et le dos de ces annelides pré- sente deux rangées d’écaïlles, que M. Savigny compare, selon leur consistance dure ou molle, aux élytres ou ailes des in- sectes. Pour comprendre la justesse de cette application, il faut, au préalable, parler des éranchies. Get auteur remarque avec raison que leur configuration, leur étendue et leur nombre sont très-variés dans les annelides qui en sont pour- vues. Celles des néréidées sont distribuées sur les côtés du corps, une à chaque pied ; elles semblent quelquefois s’y subdiviser en plusieurs autres. Dans ce même ordre, elles manquent communément aux deux extrémités du corps, où du moins elles ne sont point si développées que celles du milieu. M. Savigny nous apprend que les vaisseaux sanguins paroissent quelquefois se répandre dans Îles cirres et les con- vertir en organes respiratoires, et qu'ils s'arrêtent, dans d’autres, à la base des pieds. C’est donc dans ce dernier sens ul faut entendre quelques expressions négatives et Mém. du Muséum. 1. 6. 14 106 ANNELIDES. contradictoires en apparence, points de branchies, dont il se sert, à l’occasion de quelques genres de l’ordre des néréidées. Suivant Othon Fabricius, la néréide séficorne, qui paroit appartenir au genre spzo, et dont les pieds ont une rame unique et très-simple, le cirre supérieur renferme une moëlle rouge, z72edulla rubra. On pourroit en conclure que les cirres des néréides, dans le cas même où les pieds sont le moins composés possible, contribuent encore à la fonction respiratoire. Au surplus, jusqu’à ce que des observations faites sur le vivant aient permis de suivre les dernières rami- fications latérales des vaisseaux sanguins, on ne pourra guère éviter l'arbitraire : ainsi M. Savigny regarde comme des bran- chies quelques languettes des pieds de lycoris, quoique ces organes de loco-motion ne diffèrent que par ces languettes des pieds de plusieurs autres néréides, auxquels il refuse des branchies. Dans les serpulées, le nombre de ces organes respiratoires est restreint soit à une, soit à deux outrois paires, et qui naissent des segmens antérieurs; ils y forment de beaux panaches ou des corps très-ramifiés : telles sont les branchies ordinaires. ; On trouve dans les insectes deux sortes de trachées. Plu- sieurs annelides nous offriroient-elles pareillement deux espèces de branchies, savoir les branchies proprement dites, celles dont nous venons de parler, et des branchies en forme de sac où de vessie, susceptibles de se contracter ou de se dilater, em un mot des branchies vésiculeuses, et dont quelques crus- tacés nous montrent les analogues; c’est ce que présume votre commissaire rapporteur. tr ANNELIDES. 107 Feu Thomas, membre de la Société de Médecine de Mont- pellier, appelle celles-ci, dans ses Mémoires pour servir à l’histoire naturelle des sangsues, vessies respiratoires. L’in- térieur du corps de ces annelides en offre vingt-deux, onze de chaque côté, et disposées sur deux séries longitudinales ; elles communiquent avec le fluide extérieur par autant de pores ou de petits tuyaux. Sous ces considérations et quel- ques autres, ces organes ont de l’analogie avec les trachées vésiculeuses des insectes. La partie antérieure et inférieure du corps des serpulées présente généralement deux rangéesplus oumoïnsnombreuses d'ouvertures ou d’évens semblables, et situées presque tou- jours au-dessus des mamelons à soies en crochet, de manière que les ouvertures les plus inférieures paroissent se perdre dans ces mamelons même. On voit par les figures que M. Sa- vigny nous à communiquées , qu'il en a eu connoissance ; mais n'ayant point à cet égard d'observations assez suivies, il n’a point fait mention de ce caractère. 11 donnera lieu, nous. le présamons, à de nouvelles vues sur la respiration des anne- lides, et non sans avantage pour La distribution naturelle de ces animaux. La polynoë vésiculeuse, de la famille des aphrodites, a sous l’origine de chaque pied un petit tube saillant qui semble correspondre aux mêmes ouvertures desserpulées, Dans cette espèce, ainsi que dans toutes les autres aphrodites, les pieds du corps proprement dit, manquent alternativement, à l’ex-. ception d’un segment, di cirre supérieur. On voit à sa place un mamelon un peu plus gros que ceux renfermant ou por- tant les branchies ht urnes et qui sont situés à la base LUE 108 ANNELIDES, supérieure des pieds munis du cirre dorsal. Ces premiers mamelons donnent naissance aux écailles qui recouvrent sur deux rangs le dessus du corps, soit en totalité, soit latérale ment. Îci, comme dans la polynoë vésiculeuse, l’halictée hérissée, les écailles sont molles ou mème utriculaires ; là, comme dans la polynoë épineuse, elles ressemblent par leur consistance solide, leur forme constamment aplatie, et les aspérités dont elles sont chargées, à des écailles proprement dites. S'il est vrai, ainsi que tout semble l'indiquer, que ces appendices soient des branchies vésiculeuses ou des or- ganes aériens, M. Savigny a pu les assimiler en quelque sorte, aux ailes ou aux élytres des insectes. Ici, Messieurs, se termine la connoissance des parties extérieures des anne- lides. Exposons succinctement l'emploi qu’en a fait notre profond observateur. Il divise la classe des annelides en cinq ordres, les néréi- dées , les serpulées, les lombricines et les hirudinées : n'ayant point traité du cinquième et dernier, M. Savigny ne lui a point imposé de nom. Ces ordres se partagent en deux grandes divisions : des soies, point de soïes. L'une ou la première, se compose des trois premiers ordres; les deux autres appartiennent à la seconde. L'ordre des néréidées, ou le premier, a pour caractères essentiels : des pieds pourvus de soïes rétractiles, subulées; point de soies rétractiles à crochets ; une tête distincte, munie: d’yeux et d'antennes; une trompe protractile, presque tou jours armée de mächoires. Il se compose de quatre familles, les aphrodites, les né- réides, les eurices et les amphinomes. Dans les trois pre- : ANNELIDES. 109 mières , les branchies, lorsqu'elles se montrent à l'extérieur, sont très-simples ou tout au plus pectinées d’un seul côté ; ces annelides ont des acicules. Les aphrodites u’offrent ni branchies, ni cirre supérieur à la seconde paire de pieds, à la quatrième et à la cinquième; puis à la septième, la neuvième et ainsi de suite, en nombre impair , jusqu’à la vingt-troisième ou la vingt-cinquième inclu- sivement. Après quoi ces organes deviennent continus ou alternent dans un autre ordre. Les segmens précédens com- posent le corps proprement dit. La trompe contient toujours quatre mâchoires. R : Dans la famille des néréïdes, les branchies, si elles sont apparentes, et les cirres supérieurs existent sans interruption à tous les pieds. Les mâchoires manquent. absolument ou ne sont jamais qu'au nombre de deux. Dans les eunices, on en trouve constamment de sept à neuf, savoir trois on quatre à droite et quatre ou cinq à gauche. La première paire de pieds est nulle. Les amphinomes ont des branchies très-compliquées, en ‘forme de houppes ou d’arbuscules.-et toujours grandes et très-apparentes. Les acicules manquent. Cet ordre comprend 17 genres et 48 espèces. Le suivant, celui des serpulées, se compose d’annelides, dont les pieds offrent des soies rétractiles et subulées et des soies à crochet. On ne voit point de tête munie d’yeux et d'antennes, ni de trompe armée de mâchoires. Cet ordre est divisé en trois familles: r°. les amphitrites, dont les bran- chies peu nombreuses sont situées sur les segmens antérieurs et dont les pieds sont.de plusieurs sortes; 20. les #14/danies.. 110 ANNELIDES. distinguées des deux autres par l'absence desbranchies ; 30. les théléthuses, qui en sont pourvues, ainsi que les amphitrites, mais où ces organes sont nombreux et distans des segmens antérieurs du corps. Ces annelides n’ont d’ailleurs qu’une seule sorte de pieds. Les serpulées sont des animaux sédentaires et tubicoles ; elles se distribuent en sept genres. Le nombre des espèces est de 25. Arrivés à l’ordre des lombricines, nous voyons que les pieds ont disparu ; le corps offre des soies, mais rarement ré tractiles; vainement chercheroit-on une tête avec des yeux, des antennes et des mâchoires. Ces soies sont-elles rétractiles et disposées par rangs circu- laires, vous aurezles caractères de la famille des échiures. Ces soies ne peuvent-elles pas rentrer dans la peau, et leur distribu- tion forme-t-elle des séries longitudinales , nous reconnoîtrons à ce signalement les Zombrics, seconde et dernière famille de cet ordre. Il est restreint à trois genres et à autant d’ ESPÈCES, vues en nature par M. Savigny. L'absence des soies forme, ainsi que nous l’avons dit plus haut, un caractère négatif, commun aux deux derniers ordres, . Le quatrième, celui des hirudinées, ne peut être confondu avec le dernier, par la manière, en forme de ventouse ou de cavité préhensive, dont se terminent les deux extrémités du corps. Cet ordre ne comprend qu’une seule famille, celle des sangsues. M. Savigny la partage en trois sections : la première a cela de particulier, que ces hirudinées nous repro- duisent des branchies saillantes; d’ailleurs elles se rapprochent des sangsues, composant la seconde section, à raison de leur ANNELIDES. III ventouse orale, formée d’une seule pièce et séparée du corps par un fort étranglement; son ouverture est circulaire, etici, ou dans la seconde section, elle est longitudinale. Les sangsues de la troisième section n’ont point de branchies, ainsi que les premières ; mais leur ventouse est une réunion de plusieurs pièces et présente deux espèces de lèvres. Elle n’est point, Où que très peu séparée du corps, et son ouver- ture est transverse. L'ordre des hirudinées est FompEe de sept genres et de she espèces. Nous savons qu’une espèce de sangsue très-commune dans nos marais, l’Azrwdo equina de Linnæus, ou la sangsue de cheval, fait des morsures larges , profondes et très-doulou- reuses; c’est ce qui a fait rejeter son emploi dans Part deguérir. M. Savigny a reconnu que notre sangsue des boutiques avoit en effet les mächoires plus fortement comprimées, plus tranchantes et armées de denticules plus fines et plus serrées que les mâchoires de l’autre espèce. Il a été d'autant plus déterminé à former un genre propre, kæmopis, de la sang- sue officinale, qu'il a trouvé les mêmes caractères dans une autre espèce envoyée de Pondichéri par M. Leschenaulkt de Latour, naturaliste du gouvernement, et que celle-ci y sert aux mêmes usages que la nôtre: c’est. l’Aæmopis granulata. Le système nerveux des sangsues ressemble à celui des insectes ainsi qu’à celui de la majorité des crustacés par le nombre très-limité des ganglions, qui n’est que de douze, y compris le cerveau. Si l’on compare ce système à celui des lombrics, on aura deux types, dont l’un conduit plus directement aux annelides, et dont l’autre tend vers les in- 112 ÂANNELIDES. sectes, et particulièrement vers les diptères les plus impar- faits. Mais nous retrouvons la même anomalie dans cette dernière classe. et celle des crustacés. M. Savigny a présenté, et toujours en opposant les parties similaires les unes aux autres, dans le même ordre, les carac- tères naturels et essentiels de ses groupes classiques. Par là, son travail embrassant tous les détails extérieurs, sans offrir la moindre lacune, peut servir à tous les naturalistes, quelles que soient les bases de leur méthode. I n’a point négligé l'étude de l’organisation intérieure, ainsi que le prouvent plusieurs observations relatives aux appendices du canal intes- tinal, copsignées dans son ouvrage. Beaucoup de genres, et plus particulièrement dans l’ordre des néréïdées, lui sont propres. Il ne décrit, en général, que les espèces qu’il a eu occasion de voir en nature et de soumettre à son examen, Quelques-unes de ses dénomina- tions génériques, telles que celles de groma, amymon® , bdella, clymene, ayant déjà été employées, nous l'invi- terons à les modifier ou à les changer, afin que cette partie de sa nomenclature ne devienne point un surcroit de confusion. Nous croyons encore que les médecins et le peuple, entraînés par l’usage, auront bien de la peine à adopter le nom générique d’Aæmopis, qu’il donne à notre sangsue. l % A l'égard de sa distribution générale des annelides , il nous semble qu'il auroit dû prendre pour point de départ une considération d’un ordre plus élevé, que celle de la pré- sence ou de la non-existence des soïes du corps, considé= ÂNNELIDES. 113 ration qu'il paroît avoir empruntée du premier ouvrage sut les animaux, de M. Cuvier. Le plan de sa méthode fut resté le même et eut gagné, sous le rapport de la facilité et de l’im- portance des caractères, si à l'exemple d’un de vos collègues, M. de Lamarck, il eut fondé ses premières divisions sur l'existence ou sur l’absence des organes de loco-motion, où bien encore , si, comme MM. Cuvier et Duméril, il eut employé les branchies. | Par une coïncidence très-singulière positivement à l'époque de juin 1817, que M. Savigny vous présentoit la première partie de son ouvrage général sur les annelides, et environ ‘un mois après qu'il vous avoit communiqué son premier mémoire relatif aux appendices de ces animaux et à sa division des serpulées, un autre zoologiste très-distingué, M. de Blainville, lisoit à la société philomatique un mémoire ayant pour objet des annelides pourvus d’appendices, les sétipodes. Son premier ordre, les hétéromériens, se compose des anne- lides dont M. Savigny vous avoit entretenus dans son premier mémoire. Mais si l’on en excepte l'expression de soies à cro- chets, employée aussi par M. de Blainville, la comparaison des principes et des méthodes dé ces deux auteurs, ne fait entre- voir aucun trait essentiel de parenté. Ce sont des propriétés distinctes et à l'abri d’un mutuel reproche d’usurpation. Le travail de M. de Blainville nous est connu par un extrait, publié en mai et juin 1818, dans le bulletin de la société philomatique. Dela comparaison de ces faîts, et de ceux relatifs aux autres animaux invertébrés articulés, votre commissaire rapporteur a déduit plusieurs rapprochemens curieux, qu'il exposera Mém. du Muséum. ti. 6. 15 F14 ÂNNELIDES. dans un Mémoire particulier. Il se bornera, aujourd’hui , à vous en présenter le résumé, et sur sa seule garantie personnelle. 10. Parmi les animaux invertébrés articulés , les crustacés, à l'exception d’un petit nombre, ét les in- sectes forment, relativement aux appendices inférieurs de leur tête, uñ type spécial. 20. La tête des néréidées diffère essentiellement de celle des mêmes. animaux ; en ce qu'elle est dépourvue d'organes maxillaires et de la première paire de pieds-mächoires. 30. Les pièces nommées mâchoires par M. Savigny... ne sont comparables qu'aux dents de l'estomac des crustacés décapodes.. 4°. Le corps des annelides appen- dicées, considéré sous le rapport de la distribution et dw Roue de ses segmens, sous celui encore des appendices qui leur sont annexés, souvent aussi quant à l’ordre des: organes de la respiration, représente, en quelque sorte, le corps des myriapodes ou mille-pieds, soit avec une tête plus imparfaite ,, soit privé de cette partie. D'après cet exposé des belles observations de M. Savigny. vous pressentez, sans doute , Messieurs, les conclusions de- notre rapport. Elles assurent à l’auteur, et d’un consente- ment unanime de notre part, le témoignage le, plus hono- rable d’ approbation.et d’éloges.. Ce savant le mérite:d’autant mieux qu'il a failli, par un affoiblissement extraordinaire de la vue, être, à la fleur de l’âge, victime de son dévouement à la science, Heureusement la nature est vénue à son secours ; et il a repris ses travaux. Les ouvrages dont nous avons. rendu compte, devant faire partie de celui que M: Savigny et d’autres membres de l'Institut d'Égyptepublient sur cette contrée, qui, grâce à leur zèle, sera peut-être mieux connue AÂNNELIDES. Y15 que notre France, ne peuvent être insérés dans votre collec- tion des Mémoires des savans étrangers. Mais si les obliga- tions contractées à cet égard par M. Savigny, le privent d'un “tel avantage, ét dont il\sent tout le prix, veuillez du moins arrêter en principe que ce nouveau travail.est digne de cette faveur. Nos desirs et ceux de ce savant seront ainsi remplis. Paris, le 6 mars 1820. NN. B. L’Académie des Sciences a donné son approbation aux conclusions du rapport,eta ordonné qu’il seroit imprimé dans le recueil de ses Mémoires. Nous ayons cru que, d’après Fimportance et la nouveauté dés observations | dont : il ‘offte une analyse détaillée, il méritoit aussi de /troxiver. place dans cet! on- yrage. 1) * 116 RD PP ER Des Rapports généraux de POrganisation exté—= _rieure des Animaux invertébrés articulés, et Comparaison des Annelides avec les Myria- -podes (1). PAR M. LATREILLE. LS eette: prodigieuse série d'animaux, qui, privés de colonne vertébrale ou de squelette comparable à celui des- animaux supérieurs, ont été désignés, pour ce motif, sous. le nom d’invertébrés, nous en distinguons un grand nombre: dont le corps présente des incisions transverses ,. Ou se COM-=- pose de-segmens : ces animaux ont reçu la dénomination d’ar-- ticulés. Lesunspourvus de membres, articulés eux-mêmes, et: d’anneaux de-consistance ferme ou solide; susceptibles de pré-- ter au mouvement les points d’appuinécessaires, nous repro=- duisent, comme dans les vertébrés, la marche, la course ;. la natation et le vol. La forme et la nature de leur corps. suppléent ainsi. au. squelette ; c’est ce qui caractérise les ani- maux de la classe des insectes de Linnæus. Mais le corps des autres articulés étant mou, privé de pieds ou n'en ayant PE PE PRICE CNE PIE CE SCORE TDENEE 2e ES (1) Ce Mémoire, annoncé dans le Rapport qui le précéde, et rédigé à la même époque, servira d'introduction à un ouvrage général sur lEntomologie, dont je: publierai avant peu les premiers-volumes.. ANIMAUX INVERTÉBRÉS ARTICUEÉS. ET que de très-petits et membraneux , n’est propre qu’à la rep- tation. « Cette position extérieure des parties dures, dit » M. Cuvier, Règne anunal, tom. 2, p. 5o7, et celle des ». muscles dans leur intérieur, réduit chaque article à la forme » d’un étui,.et qui ne lui permet que deux genres de mou- » vemens. Lorsqu'il tient à l’article voisin par une jointure » ferme, comme il arrive dans les membres, il y est fixé » par deux points, et ne peut se mouvoir que par ginglyme, » c’est-à-dire dans un seul plan, ce qui exige des articula- » tions plus nombreuses, pour produire une même variété de » mouvemens. Îlen résulte aussi une plus grande perte de » force dans les muscles, et par conséquent plus de foi- » blesse générale: dans chaque animal, à proportion de sa _» grandeur; mais les articles qui eomposent le corps n’ont » pas toujours ce genre d’articulation ;, le plus: souvent its » sont unis seulement par des membranes flexibles . ou » bien ils s’emboîtent l’un dans l’autre, et alors leurs mou- » vemens sont plus variés. mais-destitués de force. » Si, à l'exemple de ce célèbre anatomiste, l'on place les vers intestins dans l’embranchement des zoophytes, les animaux articulés nous offriront, par la disposition de leur système nerveux, un autre caractère. Îlest composé d’un petit cerveau situé sur l’œsophage, fournissant des ner& aux parties voisines, et de deux cordons qui après avoir embrassé l’œsophage, se prolongent le long du dessous du. corps, en se réunissant par intervalles plus ou moins étendus, pour former des doubles nœuds: où ganglions , donnant. aussi des nerfs aux portions correspondantes du COTPS ,- ainsi qu'aux membres. Chaque ganglion semble être lu ° 1%- Les 4118 ANIMAUX INVERTÉBRÉS ARTICULÉS. même, pour ces parties, un cerveau spécial, de sorte que si l’on partage le corps de l'animal, elles jouissent, DE que temps, d'une certaine sensibilité. Dans les articulés munis de mâchoires, ces organes sont toujours latéraux, et se meuvent, non de haut en bas, mais de dehors en dedans, ou dans un sens transversal. Les organes du mouvement sont disposés par paires, de chaque côté du corps, et ordinairement sur deux séries longitudinales, lorsqu'ils sont d’une seule sorte, ou sur quatre, si les fonctions respectives de ces organes sont différentes. Considérés sous les rapports des sens de l’ouïe et de la vue, de la circulation, de dla respiration, les animaux articulés ne sont soumis à aucune doi générale. | M. Cuvier les distribue dans quatre elasses : ro. 1es Annr- zines ou vers à sang rouge. iles n’ont point de pieds, ou ces parties y sont en quelque sorte suppléées par des appen- dices fort courts, où par des soïes roiïdes et mobiles, soit isolées, soit réunies en faisceaux. Leur sang, coloré en rouge, comme celui des vertébrés, circule dans deux grandes artères longitudinales, communiquant avec des veines; il n°y a point de cœur proprement dit, et la respiration s'opère au moyen de branchies. Elles sont toutes hermaphrodites et quelques unes ont besoin d’un accouplement réciproque. Les animaux des‘trois autres classes ont tous des pieds arti- culés propres à la course ou à la natation, des yeux, et les organes sexuels séparés individuellement, ce qui nécessite ‘une copulation. 20, Les CrusTAcÉs respirent par des branchies; leur sang est blanc et circule au moyen d’un ventricule charnu placé dans le dos, qui le distribue aux organes respi- ANIMAUX INVERTÉBRÉS ARTICULÉS. 119 ratoires, d’où il revient dans un canal ventral. La plupart de ces animaux ont quatre antennes et plusieurs mâchoires. 30, Les ArAcanines se distinguent des crustacés, en ce que leurs organes respiratoires, toujours intérieurs, s'ouvrent sur les côtés de l'abdomen ou du thorax, afin d'y recevoir le: fluide respirable. Ces ouvertures latérales, en forme de bou- tonnière, et qu'on a nommées s#gmates, Sont communes aux insectes. Tantôt ces organes font l'office de poumons, et alors la circulation se fait par un vaisseau dorsal qui en- voie des branches artérielles et en reçoit de veineuses;; tantôt ces organes sont des trachées ou des vaisseaux aériens, qui, comme dans la classe suivante, remplacent ceux de la: circulation. On ne voit plus maintenant de part et d’autre qu'un vestige de cœur, consistant en un vaisseau dorsal, éprouvant des contractions alternatives et ne jettant aucune branche. [’absence des antennes, la réunion de la tête avec: le thorax, la concentration des viseères dans la portion abdo- minale du corps, une trachée unique, mais ramifrée ou pres- que rayonnée, servent à distinguer les dernières arachnides, ou les plus imparfaites des insectes, qui respirent aussi par des trachées. De tous cés caractères, le plus facile à saisir, et: le plus sûr: seroit sans doute, s’il ny avoit point d’erreur, celui de l'absence des antennes; mais des recherchesultérieures et comparatives éclairées d’ailleurs par l’analogie, m'ont con- vaincu que ces organes existent encore sous des modifications particulières, il est vrai, et qui ont trompé les regards des: naturalistes. 40. Un simple vaisseau dorsal représentant le cœur, deux troncs detrachées parcourant toute la longueur du: corps et débouchant au dehors par des stigmates nombreux... 130 ANIMAUX INVERTÉBRÉS ARTICULÉS. des antennes , maïs dont le nombre est constamment de deux, très-souvent des appendices supérieurs pour le vol, signe indicateur des métamorphoses auxquelles l'animal est sujet dans son jeune âge, très-fréquemment encore le nombre des pieds réduit à six, tel seroit le signalement des animaux de la quatrième classe, celle des Insectes. Avec eux se ran- geroïent les arachnides que M. de Lamarck appelle anten- nistes, ou nos insectes aptères et homotènes, ceux dont la forme est constante. Sa méthode, à l’égard des articulés, diffère aussi de la précédente, en ce qu’il met dans cette série les vers intestinaux et les cirrhipèdes, et qu’une portion des premiers forme une ciasse particulière , celle des épizoaires. Ne pourrions-nous pas, en employant de nouvelles consi- dérations, simplifier l'étude de ces animaux, et la populariser, si je puis m'exprimer ainsi, en élaguant de la méthode tous les caractères empruntés de l’organisation intérieure ? C’est ce que je vais essayer, et qui, faute de connoître le beau travail de M. Savigny sur les annelides, m’avoit été jusqu’à ce jour impossible. Les considérations que je vaïs présenter sont le fruit de la comparaison des faits recueillis par cethabile observateur, et de ceux que j’ai exposés dans deux mémoires, dont ln est relatif à la formation des ailes des insectes, et dont l’autre traite du passage des animaux invertébrés aux vertébrés. J’embrasserai d’abord la division enüère des ar- ticulés, que je ramenerai à un petit nombre de types princi- paux ou de formes normales. Entrant dans un examen parti- ticulier, nous verrons ces types se subdiviser eux-mêmes en divers groupes, autour desquels ceux qu’on appelle ordres se rallient, Nous terminerons par des rapprochemens ‘curieux ANIMAUX INVERTÉBRÉS ARTICULÉS. 121 et qui ont pour objet les ressemblances extérieures des anne- lides et des rzlle-pieds ou myriapodes. Ainsi que nous l’avons annoncé plus haut, tous nos caractères seront pris des organes extérieurs, et cependant l’ordre des rapports naturels n’en sera point troublé. L'étude du tableau général ci-joint fera sentir et apprécier les avantages de ces nouveaux aperçus; on y trouvera d’ailleurs plusieurs caractères de détail, que la nature de ce discours'repousse comme fastidieux. Les animaux articulés se partagent en deux grandes bran- ches; les uns ont des appendices pour la loco-motion, et les autres en sont dépourvus. Quelques-uns parmi ceux-ci pa- roissent s’aider, dans leurs mouvemens, de soies ou de petits crochets placés à la surface extérieure de leur peau, mais qu’on ne peut assimiler aux appendices articulés des autres. En adoptant ces deux divisions, l’ordre des annelides abran- ches de M. Cuvier entreroit dans la seconde, celle des articulés apodes ou privés de pieds, ce qui diminueroit l'étendue de la classe des annelides. Mais il seroit possible que de nouvelles observations anatomiques, celles particulièrement des organes respiratoires , fournissent des caractères venant à l'appui de cette distinction classique, les Lelminthogées (vers de terre) de notre tableau méthodique, distinction, au de déjà Natie par M. de Blainville, N'ayant point fait une étude spéciale des articulés apodes, je me bornerai à quelques remarques générales. Privés d'organes reproducteurs, ou du moins de ceux qui sont propres au sexe masculin, dépourvus encore d’un système nerveux, les vers parenchymateux de M. Cuvier Mém. du Muséurn. \ 6. 16 129 ANIMAUX INVERTÉBRÉS ARTIGULÉS. me paroissent devoir former une classe particulière. Le dernier caractère , selon ma manière de voir, n'exclut point l'existence de molécules nerveuses. Comment la nature, qui opère d'abord par voie de diffusion générale, pourroit-elle composer un foyer unique de sensations, si ces: molécules élémentaires, mais jusqu'alors disséminées , n’a- . voient pas été formées auparavant. Je pense donc qu'elles se trouvent dans les animaux les plus simples, et qu’elles exer- cent une grande influence dans le phénomène de lirritabilité. Observons que les articulés apodes sont des animaux sans tête et tous suceurs; que leur bouche est formée par l'entrée de l’œsophage ou par ses parois internes, susceptibles de sè dérouler ou de se renverser au dehors, et tantôt armées de dents, de crochets ou de diverses autres pièces offensives. composant un suçoir , et tantôt munies d’oscules ou de petites: ventouses. Sans parler de ces dilatations latérales du corps, qui simulent des sortes de pattes, les épizoaires sont encore distingués des autres intestinaux par la saillie extérieure de leurs ovaires. | Parvenu maintenant à la division des animaux articulés: pourvus de pieds, j’aperçois d’abord une difficulté qu'il m'importe d’éclaircir, afin de ne pas confondre avec eux des. objets qui leur sont étrangers. Des animaux singuliers, offrant. une sorte de composition mixte, paroissant lier fes mollusques- acéphales de M. Cuvier ou les conchifères de M. de-Lamarck avec les animaux articulés, ceux aveclesquels cesavant a formé sa classe des czrrhipèdes, font naître notre embarras. Dans. l’opinion de ce dernier savant, ils terminent et complètent la: série des articulés, et viennent immédiatement à la suite des: ANIMAUX INVERTÉBRÉS ARTICULEÉS. 123 crustacés. Dans la méthode de M. Cuvier (Règne animal), ces animaux, qu'il nomme cérrhopodes, composent sa sixième et dernière classe des mollusques, et précèdent immédiatement les annelides. « Ils établissent par plusieurs rapports, nous dit- « il, une sorte d' ‘intermédiaire entre cet embranchement ( les « olléséés ) etcelui des animaux articulés. » La disposition de leur système nerveux; leurs cirres articulés et analogues aux antennes de certains crustacés décapodes macroures, ou bien encore à leurs pattes abdominales, ainsi qu'aux filets termi- nant les deux pieds antérieurs des apus ; leurs màchoires ac- compagnées de palpes, de même que celles de plusieurs crustacés, semblent en effet annoncer une affinité entre les cirrhipèdes et ces derniers animaux, et autoriser ainsi le sen- timent de M. de Lamarck, sentiment que j'ai partagé moi- même. Ces caractères ne sauroïent néanmoins prévaloir sur la masse des rapports, et que M. Cuvier a très-bien jugés en plaçant les cirrhopodes après ses mollusques brachiopodes. On voit, d’après l’ordre des planches de la partie de l’encyclo- pédie méthodique, relatives aux mollusques et aux vers, que Bruguière avoit pressenti ces convenances naturelles; car il passe des oursins aux oscabrions, de là aux balanites et aux anatifes, formant aujourd’hui deux ordres dans la classe des cirrhipèdes, et puis arrive aux tarets et aux fistulanes, ani- maux voisins des mollusques brachiopodes. Les oscabrions et les cirrhipèdes sont, dans la méthode de M. de Blainville, l’objet d’une coupe particulière succédant à celle des mollusques acéphales. Les cirrhipèdes le conduisent aux insectes, classe qu'il ouvre par les lépidoptères, avee 16 * 124 ANIMAUX INVERTÉBRÉS ARTICULÉS. lesquels les cirrhipèdes ne me semblent avoir aucun trait particulier de conformité. La considération du système nerveux est sans doute très- importante dans l’étude des rapports; mais des exemples tirés des limules, des arachnides, des myriapodes, des sangsues, nous montrent que le nombre des ganglions nerveux varie, : d’une manière assez frappante, dans la série des animaux articulés, et nous pouvons en déduire qu’une semblable aberration peut, dans. quelques circonstances, avoir égale- ment lieu relativement aux animaux invertébrés inarticulés. Les cirrhipèdes nous en fourniroient la preuve. Condamnés à rester immobiles et fixés dans le lieu qui les vit naître, à se tenir dans une direction verticale ou simplement inchinée à la. partie supérieure du corps, ayant des habitudes carnassières,. ces animaux avoient besoin d’instrumens de préhension et de mastication. Leurs bras, sous la forme de cirres ou de vrilles,. sont employés au premier de ces usages. Les pieds maxillaires plus inférieurs, et situés autour de la bouche; remplissent la seconde de ces fonctions. Ces deux sortes d’appendices repré- sentent en quelque manière les deux rames des pieds de:plu- sieurs annelides, mais avec une disposition: et des facultés empruntées des limules, oùla base des pieds et celle des pieds- mâchoires font l'office de màchoires, et dans lesquels ces organes se terminent par deux doigts, correspondant aux deux vrilles des bras des cirrhipèdes. Le nombre de ces bras est ordinairement de douze , six de chaque côté ; et tel est aussi celui des pieds thoraciques des limules. Malgré ces rapports, les cirrhipèdes n’en ont pas moins Ha plus grande analogie avec les mollusques acéphales, quant à ANIMAUX INVERTÉBRÉS ARTICULÉS. 195 l'existence de cette partie dermique appelée manteau, quant à leur coquille, la situation des branchies, et en ce que plu- sieurs de ces animaux sont pourvus d’un pied allongé, de même que plusieurs de ces acéphales. Deux genres de cirrhi- pèdes établis par le docteur Leach, les ofions et les cineras, confirment ces rapprochemens. L’extrémité antérieure de leur manteau offre, ainsi que plusieurs de ces mollusques, deux prolongemens tubulaires. La partie supérieure du corps des ascidies, genre de la classe des tuniciers de M. de Eamarck, présente encore deux orifices, mais dont l’emploi est différent. Les animaux de cette classe, qui sont pour M. Cuvier des acéphales sans eoquille, conduisent, selon M. de Lamarck, et telle est aussi mon opinion, à ses radiaires. Or les coma- tules et les euryales, genres de cette division classique ,. nous montrent positivement des parties analogues aux bras des cir- rhipèdes , celles qu’en distingue sous le nom de rayons arti- culés, et quelquefois dichotomes, tels que ceux des euryales. On en voit autour de Îa bouche dans les comatules. Celle même de quelques polypes, tels que les caryophyllies., est. environnée d'organes imitant des pinces de crabes. Les né- réidées de M. Savigny ne forment avec les cirrhipèdes aucune: liaison évidente; si Fon place ces derniers animaux après les: mollusques brachiopodes, succédant eux-mêmes aux fistu- lanes ; et que l’on arrive ensuite aux tuniciers et aux radiaires,, on aura, à ce qu'il me semble, une série parfaitement natu- relle. À Fégard des cirrhipèdes, la nature ne feroit que reproduire, mais avec des modifications nécessitées par des: différences d’habitudes, des organes qu’elle a donnés à des- animaux voisins. Leurs bras représentent, sous une forme 126 ANIMAUX INVERTÉBRÉS ARTICULÉS. particulière, les quatre feuillets branchiaux des acéphales , et les pieds maxillaires sont peut-être les analogues des quatre autres feuillets ou tentacules que l’on observe aux côtés de la bouche des mêmes mollusques. Ainsi donc les caractères extérieurs des cirrhipèdes n’excluent point ces animaux de la division des invertébrés inarticulés, avec lesquels ils s’asso- cient, comme nous l'avons vu plus haut, par les motifs les plus puissans. Ainsi la division des animaux articulés pédi- fères ne comprend plus que ceux dont Linnæus a composé sa classe des insectes et les annelides, moins celles qui com- posent l’ordre des abranches. ’ Les pieds deces annelides ne peuvent être comparés à ceux des crustacés, des arachnides et des insectes. Très-courts, n’offrant qu’une ou deux articulations, sans onglets au bout, ils favorisent simplement les mouvemens vermiculaires ou ondulatoires du corps, et ne sont propres, ainsi que lavoit dit M. Cuvier, qu'à la reptation. Un peu plus développés quelquefois, comme dans les néréidées, à peine cependant peuvent-ils agir en manière de rames ou de nageoires, et toujours avec un jeu très-foible : ce ne sont, en un mot, que des mamelons pédiformes. Mais les pieds des autres articulés sont véritablement propres au soutien et au transport du corps, quel quesoit leur milieu d'habitation ; et ces animaux , par ce seul caractère, seroïent suflisamment distingués des annelides. Les organes de la manducation nous montrent des différences nou moins essentielles, et dont l'emploi nous a fourni le moyen de partager la division des animaux articu- lés pédigères en quatre groupes ou types principaux, et de ANIMAUX INVERTÉBRÉS ARTICULÉS. 127 les signaler d’une manière aussi simple que précise. 1°. Les Polygnathes (plusieurs màchoires ); une tête portant en dessous et au dehofs du pharynx des appendices manduca- toires. 20. Les Pseudognathes ( fausses màchoires ); dessous de la tête sans appendices manducatoires extérieurs au pha- rynx, ni trompe œsophagienne rétractile; de fausses mà- choires dans la plupart. ( Voyez les Mémoires sur les ant- maux sans vertèbres de M. Savigny.) 30.Les Laryrgostomes ( bouche gutturale) ; dessous de la tête sans appendices man- ducatoires indépendans du pharynx, ni fausses mâchoires; une trompe rétractile formée par lœsophage. 40. Les Pharyngos- tomes (boucle pharyngienne ); point de tête; bouche à deux lèvres formées par les bords de l’entrée de l’œsophage. Ajou- tez à ces coupes celle des articulés apodes ou Fembranche- ment des vers, la division des animaux articulés nous offrira cinq types généraux, et dont les caractères reposent uni- quement sur l'organisation extérieure. Observons toutefois que, dans un ordre naturel, -ces types ne forment point une série continue. Ainsi les animaux des deux premiers se pré sentent sur deux lignes; ceux du troisième, les néréidées de M. Savigny, ne peuvent venir à la suite des myriapodes, derniers animaux du premier type, l’organisation intérieure de: ces néréidées différant beaucoup de la leur, nonobstant quel- ques ressemblances extérieures de formes : ces animaux nous paroissent se rapprocher davantage de ceux du second type. Les serpulées de M. Savigny, composant le quatrième, ne se lient pas, du moins par des transitions graduelles, avec les néréidées, et semblent nous amener, vers la fin de leur série. 128 ANIMAUX INVERTÉBRÉS ARTICULÉS. à des radiaires, tels que les priapules , les sivoncles (1), les holothuries , etc. | Les crustacés, diminués des branchiopodes pœcilopes, et les insectes, en en retranchant ceux de l’ordre des parasites , sont les seuls articulés dont la tête porte inférieurement, en dehors du pharynx, des appendices maxillaires ou des pièces qui les représentent. Les yeux à facettes ou composés de ces animaux, le nombre de leurs ganglions nerveux, qui est communément de neuf à douze, et quelquefois très-supé- rieur, comme dans les myriapodes; souvent encore le déve- loppement varié de leurs antennes et leurs fonctions olfac- tiques, contribuent aussi à caractériser les animaux de ce premier type. Il en est beaucoup parmi eux qui sont munis d'organes du vol et qui subissent des métamorphoses, et c’est ce que désormais nous n'observerons plus. Dans les animaux du second type, savoir les branchio- podes pœcilopes, les pycnogonides, les arachnides et les in- sectes parasites, le dessous de la tête n'offre plus d’appendices maxillaires comparables à ceux des animaux précédens. Tan- tôt on ne découvre qu’une ouverture pharyngienne , accom- pagnée seulement dans quelques-uns de deux crochets mo- biles; tantôt la région pharyngienne se dilate en manière de languette biperforée, ou se prolonge en une sorte de trompe ou de bec, propre à la suceion, soit inférieur, soit antérieur et avancé. Mais les appendices antérieurs et supérieurs de la tête correspondant aux antennes mitoyennes des crustacés (x) Is ont un suçoir exsertile en forme de trompe, à la maniere de plusieurs pers. ANIMAUX INVERTÉBRÉS ARTICULÉS. 196 décapodes, stomapodes, etc., les quatre derniers pieds-mä- choires ou ceux qui tiennent à la poitrine, les deux premiers ayant été supprimés, et le premier article des hanches des pieds antérieurs, où même de tous, suppléent plus ou moins au défaut d’instrumens de manducation. Ainsi les antennes mitoyennes sont transformées en organes de préhension, tels que des pinces et des griffes, ou bien en pièces subulées, composant, en tout ou en partie, un sucoir. L'article radical des pieds-mâchoires et des pieds, ou celui, du moins, de quel- ques-uns de ces appendices, fait l’office de mâchoïres. Enfin l'extrémité antérieure du sternum se prolonge souvent en _façon de lèvre. Deux à huit yeux lisses , groupés symétrique- ment et de diverses manières, lorsqu'ils sont le plus nom- breux, remplacent les yeux à facettes. Les antennes latérales, lorsqu'elles existent, sont toujours très-petites, simples, cy- lindriques ou coniques, et en forme de palpes. Il n’y a jamais plus de trois à quatre ganglionsnerveux , en necomptant point, et ce quin’est propre qu'aux scorpions, ceux du prolongement abdominal. Le corps n’offre généralement que peu d’articu- lations. La tête est ordinairement confondue avec le thorax, et l'abdomen n’est souvent que d’une seule pièce, en forme de sac. Enfin ces animaux sont tous suceurs, carnassiers, COm- munément sédentaires , et souvent parasites. Ici se terminé la série des articulés pourvus de pieds pro- prement dits, ou ambulatoires, et commence la classe des annelides. Celles que M. Savigny appelle zéréidées ; mais que je: distinguerai sous la dénomination de podobranches, forment, ainsi que je l'ai dit plus haut, la troisième section ou le type des laryngostomes. Ici nous remarquons encore Méim. du Muséum. 1. 6. 17 150 ANIMAUX INVERTÉBRÉS ARTICULÉS. “une tête, mais très-imparfaite, et ne représentant en quelque sorte que la portion occipitale de celle des insectes. On yÿ ‘découvre, ainsi que sur celle des arachnides, des yeux lisses , mais proportionnellement plus petits, semblables à ceux des larves d'insectes, et qui, suivant l'opinion {a plus géné- rale, ne servent point ou presque pas à la vision. Lés an- tennes, dont le nombre varie d’un à cinq, ne sont que de simples filets tentäculares. Elles n’exercent, pas plus que les organes loco-moteurs, aucune influence directe sur les fonc- tions masticatoires. L’œsophage, constituant seul la bouche, forme une trompe plus ou moins protractile et cachée, lors- que l’animal n’en fait point usage, dans l'intérieur du corps. Ses parois sont souvent armées de dents assez ortes, simu- lait , par leur configuration, des espèces de mächoires. Vus à l’extérieur, ces animaux sont des sortes de rrrlle-pieds, avec le suçoir proboscidiforme de certains vers intestinaux. Il est évident que ces dents œsophagiennes ne peuvent être comparéés, à raison de leur insertion, de leur irrégularité et d’autres caractères, qu'aux dents de Festomac des crustacés. décapodes. La pièce xiphoïdale qui dans les exrices supporte les deux dents inférieures, se retrouve, avec quelques modi- fications, dans la dent inférieure et isolée de l’estomac de ces crustacés. Qu’onne s'imagine pas cependant que jeveuille éta- blir une similitude exacte; ces parties, considérées principale- ment sous le rapport de leurs fonctions, sont très-analogues, voilà tout ce qu'ilm’estencore permis d'avancer. Relativement à la trompe des néréidées, déja M. Cuvier, à l'occasion de la- phrodite hérissée, avoit dit que l'œsophage de cette espèce est très-épais, musculeux, et susceptible d’être renversé en ANIMAUX INVERTÉBRÉS ARTICULÉS. 131 dehors, comme une trompe (Règne anim, t. LL, p. 525.) Des annelides tubicoles et dont la vie est sédentaire, les serpulées de M: Savigny, sont l’objet du quatrième type, et nous conduisent au cinquième, celui des vers. La tête a dis- paru, ou, comme dans les pectinaires de M. de Lamarck ( amphictènes, Savigny ), elle ne se présente plus que sous l'apparence d’une pellicule ou d’un voile operculare, portant deux rangées de paillettes, et qui nous semblent représenter ici, en nombre plus considérable et sous une forme particu- lière , les antennes des néréidées. La bouche n’est plus qu’une simple ouverture presque terminale, celle même de l'œso- phage, avec des bords saillans en manière de lèvres, l'une supérieure et l’autre inférieure. Les pieds sont encore plus petits et moins favorables aa mouvement que ceux des né- réidées. Plusieurs de ces animaux, par la disposition quadri- sériale de quelques-uns de ces organes, à raison des rangées de petites ouvertures où l’eau pénètre, et des appendices ras- semblés en manière detête ou de chevelure à l’extrémité an- térieure du corps, paroïissent, ainsi que je FPai avancé , nous annoncer le voisinage de certains radiaires ou zoophytes, em- branchement dont les vers z21estinaux font même partie dans la méthode de M. Cuvier. Mais les sections ou rides trans- _verses.et annulaires du corps de ces animaux nous autorisent à les réunir aux articulés. Je partage chacune de ces. premières coupes en plusieurs sous-types, dont je vais exposer succinctement les caractères. La première, celle des polygnathes, se divise en deux, les crustacés et les sectes. Dans les crustacés, les mächoires, toujours situées immédiatement au dessous des mandibules, Lo r3% ANIMAUX INVERTÉBRÉS ARTICULÉS: sont distinctes des deux premiers pieds-mächoires; ou forment des pièces particulières placées au dessus d’eux, et ne portent jamais de palpes comparables à ceux des mâchoires des in- sectes. Ces pièces n’éprouvent point de changemens qui les: dénaturent ; elles sont toujours nues ou sans gaine: À lexcep- tion.de ceux qui respirent par des trachées et touchent de très-près aux insectes, tous les autres animaux de ce premier sous-type respirent au moyen de branchies. | Les uns ont deux paires de mâchoires, disposées sur deux: rangs transversaux; les autres n’en ont qu’une:ce sont, en général, des feuillets très-minces, et beaucoup moins propres x la mastication que les mandibules et les pieds-mâchoires.. Aussi les deux pièces de la bouche des apus , que M. Savigny: prend pour la languette, sont-elles, dans mon opinion, de: véritables mâchoires; les quaire pièces situées au dessous: d'elles deviennent conséquemment des pieds-mâchoires. Je- regarde pareillement comme des organes de cette sorte les’ parties que M. Straus, dans son excellente monographie des: daphnia; nomme mâchoires. Il est à présumer qu'ici les pièces maxillaires proprement dites se’ dérobent à là vue par leur extrême petitesse; ou sont même oblitérées. La bouche de ces branchiopodes et celle des cyclopes ne paroissent être com- posées que d’un fabre; de deux mandibules et d’une paire , de pieds-mächoires, soit accompagnés, soit dépourvus de- palpes. Là;.ainsi que gans les crustacés décapodes ; les bran- chies sont insérées près de la base des pieds thoraciques et des: quatre derniers pieds-mâchoires, sous les côtés du test, qui les. recouvrent. Îci, comme dans les sforrapodes, lesamphipodes, les læmodipodes etles zsopodes, elles sont placées sous le 4 LA » Le ANIMAUX INVERTÉBRÉS ARTICULÉS. 133 ventre. Celles des branchiopodes phyllopes et lophyropes sont toujours extérieures, et annexées aux pieds thoraciques. Il est: facile, d’après lenombre de ces organes, de distinguer ces deux familles de crustacés. Nous renvoyons, pour la connoissance de leurs caractères ainsi que pour d’autres particularités concer- nant les organes respiratoires, au tableau joint à ce mémoire. Dans le second sous-type, celui des insectes, les deux premiers pieds-mâchoires, ou les supérieurs, sont réunis, sur le même plan transversal, aux mâchoires proprement dites, et en composent les appendices articulés que l'on désigne sous le nom de palpes. Ce changement est déjà sensible dans les scolopendres; car les deux pieds-mâchoires sont insérés, de chaque côté, derrière les mächoires, et semblent d’abord en faire partie. La lèvre inférieure des insectes, et. qui, avec le labre, ferme leur bouche, représente, à ce qu’il me paroît, la seconde paire de pieds-mâchoires ou les deux intermédiaires; et la: pièce appelée z2en{on, supportant cette lèvre; pourroit bien n'être qu’une portion du segment auquel. sont attachés les pieds-mächoires. Voilà sans doute pourquoi le corps des insectes hexapodes à un article de moins que celui des crustacés, ou quatorze au lieu de quinze ; le pre- mier segment thoracique, ou celui-qui porte les deux pieds-- mächoires intermédiaires, étant, dans les insectes, réuni à la: tête. Les parties de la bouche changent successivement de forme ; quelques-unes même s'oblitèrent, ou sont anéanties.. Conservantleurs propriétésetleurnombre primitifs, ces pièces sont-elles nues, libres, et concourent-elles sans exception à: fa:manducation ; les coléoptères, les orthoptères, les népro-: ptères-et les hymenoptères nous offriront ce caractère dis 134 ANIMAUX INVERTÉBRÉS ARTICULÉS. tinctif. La lèvre inférieure est-elle presque nulle et sans palpes, les autres conditions restant les mêmes, nous au- rons l’ordre des rhipiptères. Cette lèvre et les mandibules ont-elles subi des altérations si grandes qu'elles ne sont pres- que plus d'aucun service; et les mâchoires, encore nues, sont-elles réunies pour former un suçoir tubuleux, long, et roulé en spirale ; nous reconnoîtrons à ces traits les insectes suceurs, composant l’ordre des /épidoptères. Une nouvelle transformation a-t-elle converti la lèvre inférieure en une gaine recevant les mandibules et les mâchoires, si ellesexistent simultanément, et ces deux sortes de parties se présentent-elles sous la forme de soies ou de petites lames lancéolées; de telles modifications dans appareil manducatoire signaleront d’autres insectes suceurs, les Aénzptères, les suceurs, et les diptères, moins la famille des pupzpares. Dans ces derniers insectes, la lèvre inférieure est à peu près nulle, et les palpes deviennent la gaine du suçoir. Ces animaux sont parasites. Ainsi notre second sous-type ne comprendra que des insectes hexapodes, presque tous ailés, et sujets à des métamorphoses. Mettant même à part les considérations tirées des organes manduca-: toires, les thysanoures, insectes aptères, pourroient composer, , avec les myriapodes, une classe particulière ; ces, animaux respirant par des trachées, à la manière des insectes, mais en étant distingués à raison des pattes où fausses-pattes dont leur. abdomen est muni. La respiration des pseudognathes ou des animaux du second type s'effectue de trois manières: 10. par. des bran- chies, les branchiopodes pœcilopes et les pycnogonides; 20, par des preumobranches ou branchies. aériennes. fai- ANIMAUX INVERTÉBRÉS ARTICULÉS. 135 sant l’office de poumons, les arachnides pulmonaires ; 30. par des trachées, les arachnides trachéennes et les in- sectes parasites. L'absence de $tigmates extérieurs établit une distinction entre ceux qui ont des branchies et ceux qui respirent par des branchies aériennes où des irachées. Le premier sous-type deviendra une classe propre, celle des crabe- araignées, et qui se divisera en trois ordres. Les Zmules composeront le premier ; les autres branchiopodes le second; et les pycrogonides, dont les branchies sont internes, le troisième et dernier. Les pseudognathes, ayant pour organes respiratoires des pneumobranches ou des trachées, formeront la classe des arachnides , quise partagera aussi en trois ordres. Voyez encore, à eet égard, notre tableau. J’ai adopté, à quelques inversions près, les coupes que M. Savigny a établies dans son ordre des néréidées et dans _celui des serpulées, dont l’un eompose mon troisième type, et l’autre le quatrième. En tête de celui-là je mets les néréidées pourvues de mächoires, à commencer par les eurices ; les _amphinomes le terminent. Sa famille des amphitrites, la première des serpulées, forme pour moi le sous-type des cé- phalobranches; et la seconde du même ordre, celle des #a1- danies, est un autre sous-type , celui des mnésobranches. Telle est l'exposition sommaire des divisions que j'ai faites dans cette branche si étendue et si difficile qui se compose des animaux articulésÿ tous leurs caractères, ainsi que je l’a- “vois annoncé, sont uniquement empruntés des organes exté- rieurs, et sans supposer, au préalable, la connoissance des ‘premiers âges de l’animal, ou de ces changemens nommés ‘nétamoïphoses, auxquéls les insectes entre autres sont sou- . *30 ANIMAUX INVERTÉBRÉS ARTICULÉS. mis. Je pense qu’en suivant une marche analogue, ou en n’employant que des earactères pris du dehors, on pourra diviser aussi les animaux invertébrés inarticulés en groupes naturels, je veux dire en harmonie avec ceux qui sont fondés sur l’observation de l'anatomie interne, notre premier régu- Îatenr. On écartera ainsi bien des difficultés qui effrayent dans leur début les jeunes naturalistes. Passons maintenant à l'examen d’un autre sujet, la com- paraison des annehdes avec les myriapodes. Des ressem- blances générales de forme déterminèrent les prémiers zoo- logistes à regarder plusieurs de ces animaux comme liés par une sorte de parenté , et telle est l’origine de la dénomination de scolopendres marines qu'ils appliquèrent à diverses ans melides, les néréidées spécialement. Ces rapprochemens pa- roissent si naturels, que M. de Blainville, dans son tableau analytique des animaux, place les annelidés appendicées ou sétipodes , immédiatement après les myriapodes, distribution cependant que je ne puis admettre. On sait que le corps de ces derniers animaux est linéaire, ordinairement fort long, et composé d’une grande quantité de segmens où d’anneaux, portant généralement chacun une paire de pieds, et dont les six premiers représentent les pieds- mâchoires des crustacés. Les stigmates, lorsqu'ils sont visibles, alternent par segmens, mais avec un changement ordinal, du sixième au neuvième anneaux inclusivgment. Chaque anneau, comparativement à ceux du corps de la plupart des crustacés et des insectes hexapodes , est double; je veux dire qu’un anneau du corps de ceux-ci équivaut à deux anneaux du corps de ceux-là, et c’est ce qui a plus particulièrement lieu dans ANIMAUX INVERTÉBRÉS ARTICULÉS. 137 les jules. Leur thorax est dès-lors composé de dix segmens, indépendamment des deux auxquels sont attachés les quatre derniers pieds-mâchoires. Il porte dix pattes, dont cinq, ainsi qu'un pareil nombre de segmens, sont censés surnuméraires où auxiliaires. L’abdomen des crustacés offrant de deux à sept anneaux, celui des myriapodes en aura de quatre à qua- torze, et soutenant proportionnellement autant de paires de pieds. Si, prenant un terme à peu près moyen, nous portons à cinq le nombre des segmens abdominaux des premiers, il sera double dans les seconds, ou les myriapodes; et cette partie du corps nous présentera, par la même raison, dix paires de pieds. Il s’en suivra que la quantité des anneaux compo- sant le thorax et l'abdomen, y compris ceux des quatre der- niers pieds-mächoires sera de vingt-deux. Si l’on suppose que l'abdomen en ait sept, le #2aximmun, ou bien qu’il n’en offre que deux, c’est-à-dire le zzrrmum, le nombre total des anneaux sera de vingt-six dans le premier cas, et de seize dans le second. Puisqu’en terme moyen il est de vingt-deux, celui des appendices loco-moteurs qui en dépendent sera, ainsi que dans les grandes sco/opendres, de quarante-quatre. Tlpourra s'élever à cinquante-deux, et descendre à trente-deux. Tel est, pour le dernier cas, celui des pieds des /z#hobres, des scutigères, des gloméris, en faisant toujours entrer dans cette supputation, les-quatre derniers pieds-mâchoires; car si, à l'égard des gloméris, on compte deux pieds de plus, ou trente- quatre, c’est qu'on y comprend les deux pieds-mächoires antérieurs. Quelquefois, comme dans les po/{y.xènes, le tho- rax avec la tête forment seuls le corps; aussi ces insectes n’offrent-ils que vingt-quatre pieds, et dont les quatre pre- Mém. du Muséum. 1. 6. 18 138 ANIMAUX INVERTÉBRÉS ARTICULÉS. miers répondent aux quatre derniers pieds-mâchoires , si toutefois les deux antérieurs »’ont point échappé à la vue, et qu'il n’y ait point réellement vingt-six pieds. Mais le corps, très-fréquemment , se prolonge au-delà de labdo- men et de la même manière, ou par anneaux doubles et pareillement appendicés. Cette partie surnuméraire varie in- définiment. Observons encore que l'interruption dans l’ordre des stigmates, et quelquefois, comme dans les 7wles, la si- tuation des organes sexuels masculins, paroissent indiquer une séparation thoracique. Outre que ces détails nous intéressent par la connoissance qu’ils nous procurent de la composition singulière et inexpliquée jusqu'ici du corps des myriapodes, ils nous sont encore nécessaires, comme moyens comparatifs pour l'intelligence du parallèle que je vais établir entre ces animaux et les annelides. Le corps de ces derniers animaux, mais considéré simple- ment à l'extérieur, représente celui des précédens , tantôt avec une tête plus imparfaite que celle des crustacés et des insectes, et se rapprochant davantage de celle des aranéïides, tantôt sans tête proprement dite, et avec un capuchon formé par le prolongement antérieur et supérieur du premier an- neau. Je citerai, à l'appui de ma proposition, plusieurs exem- ples dont l’application n’est certainement pas forcée. Dans le lombric terrestre ou er de terre, la portion renflée de son corps, qu'on nomme centure ou bât, et renfermant les or- ganes générateurs, commence, d'après les observations de M. Savigny , au vingt-septième ou au vingt-huitième anneau; . Or nous avons vu que le nombre le plus élevé des anneaux composant le thorax et l'abdomen des myriapodes est de ANIMAUX INVÉRTÉERÉS ARTICULÉS. 139 vingt-six. Ici donc la ceinture et dès lors les organes sexuels viennent immédiatement après l'abdomen. Les sangsues ont vinet-deux poches branchiales ou respiratoires, onze de chaque côté; et le nombre des stigmatés des grandes scolo- pendres est encore pareïl. Dans les jules, lés organes sexuels masculins occupent la portion antérieure du septième seg- ment, près de la seconde ou de la troisième paire de stigmates pércéptibles. C'est aussi vers la même portion relative du corps que ces organes reproducteurs sont situés dans les sangsues. À l'égard des annelides pourvues de pieds, les mêmes limites se déterminent, soit par la cessation des pieds à soies subulées, soit d’après les changemens relatifs à l’ordre sérial des branchies. Ces organes loco-moteurs disparoissent dans les aréricoles au vingtième segment; leur nombre est de trente-huit, à partir du second anneau. Nous aurions deux pieds dé plus ou quarante, si le premier segment en étoit pourvu ; cette quantité numérique diffère peu de celle des organes lôco-moteurs des grandes sco/opendres. On compte ici, ainsi que je viens de le dire, vingt-deux stigmates; là où dans les aréricolés nous trouvons vingt-six branchies, treize de chaque côté, qui commencent au huitième anneau, et pré- cisénient vers cette partie du corps où, dans les myriapodes, s'opère, par rapport à l’ordre ‘des organes respiratoires, un changement. Les pectnatres de M. de Lamarck, ou les 4n- phictènes de M. Savigny , sont pourvues de trente-six pieds ordinaires; puis de quatre autres plus antérieurs, portant des branchies; et tout en commençant, de quatre pièces Preqee sémblables à des pieds-machotres de crustacés, et qu’en effet elles représentent. Aïnsi le nombre total de ces divers organes 18 * 140 ANIMAUX INVERTÉBRÉS ARTICULÉS. s'élève à quarante-quatre; celui des anneaux auxquels ils sont annexés est conséquemment de moitié inférieur, ou de vingt- deux. Les grandes sco/opendres ne nous montrent-elles pas les mêmes rapports de parties et de quantités ? Nous voyons dans les férébelles dix-sept à dix-neuf paires de pieds à soies subulées, outre les branchies et les autres appendices des trois premiers segmens. Si nous ajoutons à ce dernier nombre d’anneaux les dix-neuf portant les pieds ordinaires, nous aurons vingt-deux segmens, et voilà encore la même analo- gie reproduite. Dans les serpules et les sabelles, où le corps est beaucoup plus long que celui des annelides précédentes, les pieds à soies subulées sont moins nombreux. La portion antérieure du corps qu’ils occupent est ainsi plus courte, et simule uniquement le thorax ou quelques-unes de ses divi- sions. Relativement aux aphrodifes, une mutation dans l'ordre des branchies annonce le point où se termine le corps proprement dit, et où commence sa partie surnuméraire où additionnelle. Or M. Savigny nous apprend que cette distinc- tion a lieu du vingt-troisième au vingt-cinquième anneaux ; telles sont encore les limites postérieures du corps propre- ment dit des myriapodes. Celui des aphrodites présente vingt- deux branchies;, nous avons remarqué un pareil nombre de stigmates dans les scolopendres. Ici lalternation de ces ouvertures aériennes change au sixième segment, 3, 5,6, 7,9» etc.; et dans ces annelides, l'alternation des branchies est brusquement interrompue au troisième anneau, etne reprend son ordre accoutumé qu'au sixième. Les rapprochemens que je viens de présenter, et qu'il sera facile d'étendre au moyen d’une nouvelle étude des annelides, ANIMAUX INVERTÉBRÉS ARTICULÉS. 14 m'eussent probablement échappé si je n’avois point eu à ma disposition le travail de M. Savigny sur ces animaux, travail qui, de même que ses autres productions, honore notre patrie, comme paroissant être le zec plus ultra où l'observation puisse atteindre. Terminons ces préliminaires par la remarque suivante : les quatre derniers pieds-mâchoires des crustacés et des arachnides ont des formes, des proportions et des usages singulièrement variés; il n’est donc point surprenant que les appendices des segmens antérieurs des annelides , et qui sont comparables à ces paines nous présentent de semblables contrastes. 22 vusp pe En TE Fe -1ABG (S22p1a49NT ) soyouviq -opod saprjouup (°s28817 xno -sop f spuognSnt quowuedinu =1p10 79 SULIDU ‘SANIONS SHOUI | TU) SOTIOFI[IKELU SAUIP $2P quaAnos qjueurojuo4 €oSeydos 2 | ed sourioyz ‘ajrjo8aot od -TUO4} UN 9 juewaubrun 2751 -U09 94on0q ef 1U0p 79 saute peur soorpuodde sues 9191 aug ‘sdioo np sssroyenpuo Atos ‘sale[NoImiaA 10 ÉsJts 5918014 suatuoanout so] que} =I[08} no ‘Ssorreipixne quout -aqduus * seaeduur sporg ‘SHNOLSOOYINAUVT "HNHISIOUHL HdAL ‘SXGTTANNV ‘À ASSV'I9 "UOISIA er e soudoid nod quesstor ed 39 ‘sonrequouipna quour -ajduns ‘uoysixe sjrmbaol ‘xno X ‘sdi09 of ropaodsueat ap sojqedeour € syrezaeduur -$a14 SPold ‘IT NOILIAS CN 294 2p 2191ueut u2 avenp usn£aeyd ooedsz ‘q Cagnurrg oxu8 97) ‘sainsoydiy *SAlTOHIVU 2p 201JJO [ AUOJ ‘saroyortu-spord sop mao enb 1sute ‘eorpex aforq AU] qu0p poid say anque quetano s xuÂteqq ‘y - 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Sa9u10JSUBA] 710$ “sepuê ap no sourd ap ouO} uo qos souuofoyiur say {SEP ET SOUUATUE P JUIOG ‘I ‘SACINHOVAV ‘AL ASSVAI9 dl 2P 2PNU9,] Jnod sajewiSrs no saunqiaAno. sp 2 god e[ op Hit 21091197X9 998JINS EI que fe snoy soaqne Sa] suep S29981} S0p ‘SUN s0[ suep suowunod 9p 991J0 ,[ FUESIEY NO SaULUATI9E salyouriq Sa(] ‘II ‘Houopqe p moi queuoy ‘ononb op auLIOF wo ‘mod quotugos Joruop of fsanoyoewu-spard op aned 2puosos e] queSerduro Jo nvouue puosos ne sonpuadsns ‘so19} 140 “soarpdox “soyumoo ‘snjd op soyed xnop quefe ojpouoy fsonoqoeu-spard op aned otuatsion e] quemuosaador aruoid ej fquowoarsnpout otugimburo nenbsnf ‘ puosos ne quesuouwoo wo ‘ quotu os anbeuo e oxned oun fsojeur soj suep 1m op oiquuou ne ‘sonduor soyeq ‘sodyed op otuio7 wo samoner -u1 NO sofepe] sof {opus uo no oouid wo sareipaur —Joqui So] {samotsnqd suep souuoque XN9p no 217En€) -sossiy xno£ onenb jueyaod -u un 2048 ‘9397 v[juejp|duroo puosos of ‘auuors -uAseud uoiSox ey op juowroSBuoyoad 9j aed wo ‘nons ap JuPAIIS ‘aoueae En gouttiére nnatifide, verts petitarbre, nivelé, très- lancéolée, > En gazon, menu , conferye ; hers, de Mertens, en pinceau , pédicellé > Yarec, noucux, les sostères marine ; méditerranéenne ; les d'atomes roïde en floccons, etc. 3me, Zône , de 15 à 35 pieds. polypode, caulescente ; aurone, yermiculaire les céramiums à filets simples, Sant, en forceps, lacet 4°°. Zône, de 20 à 40 comestible ; Les ulves annulaire, palmée, interro les varecs à long fruit, ; de Norwège, obtus mpue, en langue, lombric, bifurqué , bruyère, barbu 4 » asperge, de Wigh, à Vérrues, vermifuges ; Casuarina, digité, rose, bisse ; Courbé, allongé, chan- ; Capillaire , en paquet, élégant, etc. pieds. Les y/ves fougère , sucrée, digitée, les varecs à nœuds, corné, coriace, à aïguillons, kali à feuilles de prêle bulbeuse , ciliée j raisin, fourchu , cilié , ailé , écarlate, plumeux, > à feuilles épaisses, plié ; les céramiums verticillé, » Soyeux, en balai, elc. *. Zône, de 30 à 6o pieds. Les varees à sili ques, var. a, pourpre, en languette 3 minium , pistillé, aplati; les céramiums écarlate > égagropile, etc. Gne. Zône, de 490 à 100 pieds. Les varecs a courroie, sanguin, fibreux est un polypier. plati, var. 6, à siliques, var. B, » Corne de cerf, etc. , et l’ulye Cotonneuse, qui / L4 / Nora. Voyez, pour la description de chaqne plante, sa are ; È : 7 “+ on a et les planches des auteurs qui les ont figurées, ni ler = dernière édition de la Æore française de Lamarck et deCan . . , _ Fascicules de Lamouroux , et la Cryptogamie complète de Jolyclere Linné et Gmelin. Dernière limite du règne végétale Ps RNA LE DO Hagen tt ie SU 18 (FA ARR IE ar nr SR, 2 pa die at Ep NES | 12 206 AE sait Ex eue s 74 de CARE Ne (HAUTE bi GONE 22 80 ÈS #20 Ensioi RENTRER « AVANT ape hat, alt 38 AA PLANTES MARINES. 17 SECONDE PARTIE. Organisation des Plantes marines. Les algues marines sont composées de tissu cellulaire à cellules arrondies ou allongées; on n’y découvre ni vaisseaux propres, ni vaisseaux Iymphatiques : elles pompent les sucs nutritifs par toute la surface de leurs parties. Leur substance est homogène, mucilagineuse , soluble dans l’eau douce, insoluble dans l’eau de la mer, et ne diffère dans les diverses espèces que par la consistance , qui se distingue en mucilagineuse, réticulaire, gélatineuse, co- riace, etc. Ces différens caractères de leur substance peuvent utilement servir à les distinguer, non-seulement entre elles, mais même de toutes les autres familles. Toutes ces plantes semblent animalisées, et contiennent beaucoup d’azote. 1 Les lois de leur accroissement, de leur fécondation, et même de leur reproduction dans certaines espèces, sont en- core inconnues. Ce sujet mérite d’être profondément étudié. Les diverses modifications de la lumière impriment aux algues des nuances de couleurs assez variées, mais très- de lieu d’habitation suivant les températures , et particulièrement pendant la sai- son des amours, ce n’est qu'après une étude long-temps prolongée, et des obserya- tions souvent répétées, qu’on peut réunir une assez grande quantité de faits pour en former un ensemble satisfaisant. 176 PLANTES MARINES. changeantes, à différens temps, à différens âges. Diverses cir- constances peuvent encore les changer entièrement. Souvent une plante de couleur obscure étant vivante, acquiert le vif éclat du plus beau carmin en se desséchant ( les fucus sanguineus, plocamium, alatus , uvarius , etc. ); d’autres se décolorent entièrement par la dessiccation (les fucus polymorphus, bifurcatus, laceratus, minium, pistilla- us, cie): : Ce n’est que par analogie d apparence qu on y distingue des racines, des tiges, des feuilles, des graines, etc. Comme ces parties diffèrent essentiellement par leurs formes, leurs fonctions, des parties analogues des plantes terrestres, on leur a donné des dénominations différentes. Ce que l’on nomme racine dans les familles terrestres porte ici le nom de crampon. Ces crampons ne paroissent propres qu’à fixer la plante sur le sol, sans qu’elle en tire aucune nourriture. Leur forme est tantôt celle d’une plaque arrondie ou irrégulière, soudée au rocher par toute sa face inférieure; d’autres fois c’est une réunion de doigts crochus, plus ou moins allongés, simples ou rameux, dont les extrémités s’attachent fortement aux corps solides sous-marins. Parfois leur forme rappelle, tantôt celle d’une demi-sphère, tantôt celle d’un cylindre creux, fixé par les mamelons qui Lerminent et garnissent sa base. Enfin ils varient dans leurs formes presque autant que les espèces dont ils dépendent et qu'ils assujétissent au sol. Peu d'espèces paroissent être pourvues de tige propre- ment dite; elle n’est le plus souvent qu'un renflement ou PLANTES MARINES. V9) une portion de la première fronde ou feuille, dont les parties membraneuses latérales se sont oblitérées à mesure que les bifurcations se sont prononcées, et qui, en se prolongeant, constituent les nervures longitudinales que lon observe sur plusieurs varecs. Quelques-uns de ces derniers sont pourvus, à une petite distance des crampons, d’un petit disque circu- laire, coriacé, par le centre duquel passe cette espèce de uge: ce disque a été considéré, par quelques botanistes, comme un cotylédon; mais j'ai observé qu'il ne se développe dans la plupart des varecs, que lorsqu'ils ont acquis tout leur ac- croissement. Les membranes foliacées qui remplacent les” feuilles se nomment frordes. On les distingue en simple, composée, dichotome, rameuse, plane, avec ou sans nervures, compri- mée, cylindrique, angulaire, avec ou sans tiges, uniforme ou garnie d’expansions membraneuses ou foliformes, qui de- viennent souvent prolifères avec l’âge. Les nouveaux rameaux supportent de nouvelles expansions, ou les organes de la fructification. Ces plantes se reproduisent par des graines que lon à nommées gongyles, et par la section spontanée ou acciden- telle de leurs parties. Les gongyles sont enfermées dans des tubercules ou des capsules internes ou externes : elles paroïssent dépourvues de téeumens; la matière mucilagineuse renfermée dans les tu- bercules naroît être le seul agent qui aide à la fécondation des semences. Après avoir rempli ce but, elle les préserve encore du contact de l’eau, qui pourroiït en altérer le germe. Cette matière n'étant pas soluble dans l’eau de mer, elle sertencore, Mém. du Muséum. 1.6. 23 175 PLANTES MARINES. par sa propriété agglutinante, à fixer aux différens corps sous- marins, les semences qu’elle contient. La tendance à la direction verticale est presque nulle dans cette famille; les plantes qui paroïssent le plus s’en rappro- cher ne doivent cette disposition qu’à des vésicules aérifères et natatoires qui les élèvent au-dessus du sol. Lorsqu’elles ne: sont pas assujetties à l’action des courans, leurs rameaux s'élèvent en s’inclinant vers la haute mer. Lorsqu’étant sèches on les plonge:dans l’eau ,gles algues s’en imbibent, et reprennent l'apparence de la vie; lorsqu'on n’en plonge qu'une partie, il n’y a que la partie trempée qui se renfle , et l’autre reste sèche. + TROISIÈME PARTIE. Classification des Algues marines. ‘Les plantes de cette famille, qui se rencontrent sur les côtes du golfe de Gascogne, sont généralement connues des habitans littoraux sous le nom de gouëémon ; dans la Bretagne et la Vendée, et particulièrement dans l'Aunis, sous les noms de sart, cholet et mousse de mer, dénomination que lon peut considérer comme leurs noms génériques tri- VIaUXx. Peu d'espèces y sont désignées par des expressions farti- - culières; encore ces noms spécifiques sont-ils toujours précé- dés par ceux de saré lorsqu'elles sont coriaces, brunes, vert foncé ou rougeâtre ; de cholet quand elles sont molles, membraneuses, d’une couleur vert clair, et surtout qu’elles croissent dans les eaux saumätres ; 72ousse de mer lors- PLANTES MARINES. 170 qu'elles sont, petites, filamenteuses et grèles. Les polypiers flexibles, qui ont souvent le même aspect que cette dernière série, se trouvent aussi compris par eux parmi les mousses de mer. # aval Aïnsi les habitans des communes qui bordent les côtes du département de la Charente -Inférieure nomment Sart aux vaches l'ufva digitata ; sart lacet, le cerarmium filum ; sart à fumier, les fucus serratus, vesiculosus, ceranoides , sili- quosus, nodosus, canaliculatus , etc. sart panache, la go7- gore ramosa; Cholet garderobe ou tablier, l'w/pa lactuca var. &, db; cholet des boires, l’ulpa intestinalis; Mousse de mer, les fucus longissimus ei furcatus ; mousse de bouche, Je füucus pygmæus ; mousse barbe de chat, le ceranuum gracile ; mousse plume de jan ou de coq, la sertularia ta- marisca, etc. , etc. Les plantes marines forment plusieurs genres dans la fa- mille des algues, dont les principaux caractères sont : plantes acotylédones, filamens simples ou cloisonnés, ou membranes homogènes ou traversées par des nervures. Les autres carac- tères ont été présentés dans les chapitres précédens (7). La famille des algues fait partie des cryptogames de Lin- ñæüs, comme ayant dés organes sexuels d’uné si extrême _ténuité, que leur mode de fécondation échappe à notre vue. Lamarck , qui les a classées avec ses plantes agames, pense que les organes sexuels manqueut réellement dans ces vé- gétaux. (1) Je suivrai ici la division méthodique de MM. de Lamarck et de Candolle. L'lore française , édition de r815. 23* o 180 PLANTES MARINES. Jussieu les a placés parmi les acotylédones, considérant qu’on n'a pas encore observé de cotylédons dans les graines ou gongyles. TU Les zostères de la classe des monocotylédones phanéro- games et de la famille des aroëdes doivent aussi trouver place dans ce Mémoire. Les algues marines se composent des genres ulve wlva, varec fucus, ceramium cerarmiumr, diatome datoma ; viennent ensuite les zosteres zos{era, qui ne sont plus de la mème famille. Genre Urive—UrrA. Caractères. ; Algues membraneuses, dont les gongyles ou les capsules qui les contiennent sont éparses sous l’épiderme, n’aboutis- sent à aucun conduit externe, et ne peuvent sortir de la fronde, que par sa destruction spontanée ou accidentelle. Les espèces de ce genre sont le plus souvent dépourvues de nervures longitudinales. Elles sont vertes ou rougeàtres ; les unes et les autres donnent du gaz oxigène lorsqu’on les expose au soleil sous de l’eau de source, ou de l’azote lors- qu'elles sont exposées à l'ombre. Plusieurs espèces d’ulves vivent également dans la mer et dans les eaux saumâtres des marais salés, qui ne reçoivent de nouvelles eaux qu'aux époques des syzygies. Celles qui habitent la mer sont généralement d’une couleur plus intense et d'une consistance plus solide. C'est particulièrement dans ce genre qu'il se trouve des PLANTES MARINES. A 181 plantes édules, ou susceptibles de servir d’aliment et de four- rage aux animaux. ‘ Au-dessous de Quarante pieds de profondeur sous la surface de la mer(1 )considérée comme plaine dans les marées hautes, moyennes, de vives eaux, on ne trouve que rarement des ulves. Ù l En général “elles produisent très-peu de soude pure par l'incinération, mais seulement des muriates et sulfates de soude. Ÿ Les espèces vertes sont nommées cholet par les habitans de l’Aunis. Je ne ferai pas mention des ulves diaphane et coton- neuse, parce que ce sont des productions animales qui ont été prises pour des plantes. L’ulve diaphane, que l’on ren- contre souvent jetée sur les rivages aux lignes des marées ; n’est autre chose qu’un amas de séries d’œufs d’une espèce de gastéropode nu. L’ulve cotonneuse, que j'ai plusieurs fois recueillie au-dessous de quarante pieds, doit être placée par= mi les polypiers flexibles, .près des éponges. nt à: Espèces d’ulpes observées dans le golfe de Gascogne (2). 2%zône. N.G. Ulva articulata. Flore franc. n°. 13. Commune. : DR CL N.G — Nostoch. id, n°. 13 a. Tres-commune. De N. G. — Bullata. : id. n°. 13 b. Zdem. S. C. M. *. — F'asciculata. id. n°.13 c. Trèes-rare. (1) Voyez l’échelle jointe au tableau. , ' (2) Je désignerai. par une N les plantes des mers du nord, par uneS celles des mers méridionales, par un G celles qui croissent dans le golfe de Gascogne , par un C celles qui viennent du grand courant, par une #7 celles de la Méditerranée, 182 PLANTES MARINES. it. zône. N.G. Ulvacompressæ. Flore franc. n°. 14. Rare. DUT N. G. — Fistulosa. zd. n°. 15 a. {dem. Tr TU. N..G.— Intestinalis. A n°. 15. Eaux saum.Tr.comm. C. M. *. — Rugosa. id. n°. 16. Très-rare. mio t 2o G. — Fentricosa. id. n°. 16 a. Eaux saum. Rare. 2€. + id: N. G, — Urmbilicata. id. n° 18. Commune. 2 id.C.M.N.G. — Purpurea. id. n°. 19. Tres-commune. re, 2,1, N.G.— Lactuca. var. ab. id. n°. 20.auxszum.Tr.comm. 2°. id. G. — Lanceolata. id. n°. 2r. Commune. 23 Cio G. — ZLinza. . &d. | n°. 22: Idem. DEN AGe N. G. — Contorta. id. n°. 23. Rare. D TZ G. — Serrata. id. n°. 24. Tres-rare. 2. id. G.— Dichotoma. id. n°. 25. Rare. 3e. id. M.G.— Ocellata. id. n°. 26. Très-rare. 3° id. N.G. — Palmata. id. n°. 27. Tres-commune. 4° id. N. G. — Edulis. id. n°. 28. Idem. 4° id: N.G. — Ciliala. id. n°. 29. Tres-commune. HE 14. N. G. — Interrupta. id. n°. 29 a. Tres-rare. 2°. id. : M.N. G. — Crispa et var. id. n°. 30. Tres-commune. 3. zd. . .G.— Lingulata. id. ‘n° 31. Rare, 3. id. C. M. G. — Polypodioïdes. id. n°. 32. Tres-rare. 4°. id. N. G. — Phillitis. id. n°. 33. Commune. Lssids os IN. Gi Saccharina. id. n°. 34. Idem. 4. id. N.G. — Digitata… id. n°. 35. Tres-commune. 3. id. C.M.G. — Caulescens. id. no. 36 a. Rare. 4, “id N. G. — Bulbosa. id. n°. 36. Trèes-commune. De\ "Jid M. G. — Pavonia. id. n°. 37. Communes oe, ‘id. C. M. G. — Flabelliformis. id. n°. 38a. Rare. 6° 1d © G. — Tomentosa. id. n°. 12. Polypier rare. te G. * — Diaphana. id. n°. 11. OEufsde gastéropodes. PSE CAM E TERRIER ER PRET Le EPP ER EEE Lt gr rt CA EE et par une * celles que je n’ai pas trouvé fixées au sol, mais seulement jetées sur le rivage. Vpyez, pour la description , la synonymie et les espèces figurées dans les divers ouvrages de botanique, le numéro correspondant ‘à celui de la Æore française de MM. de Lamarck etde Candolle, édition de 1815, avecle supplément; Jolyclerc, Cryptogamie complète ; et les Fascicules de Lamouroux. PLANTES MARINES: 183 Gexre Varec—Fucus(i). Caractères. _ Algues membraneuses ou filamenteuses , de consistance coriace, dont les gongyles ou les capsules qui les contiennent sont réunies dans des tubercules ou des gousses, aboutissent à des pores extérieurs, et sortent natur ellement de la plante lors de la maturité. Presque toutes les espèces membraneuses de ce genre sont pourvues d’une nérvure longitudinale. Xi 2 Les espèces filamenteuses différent des céramiums ‘en cê qu’elles ne sont pas cloisonnées ou articulées. Beaucoup d’ espèces sont pourvues de vésicules me et aérifères. Toutes sont susceptibles de produire de li soudé et de l'yode par la combustion, ainsi qué des muriates et 1 suhfates de soude et de magnésie. ro eu lL pe Xe Au-dessous de cent pieds de proféideut, on ne rençontre plus de varecs vivans. : Toutes les grandes espèces sont nommées- mon dans la Vendée, sart dans l'Aunis; et les petites, m20wsses de mer. (1) Dans ce genre, ainsi que dans les suivans, je ne ferai mention que des plantes bien déterminées , et sur lesquelles je crois Fe certæin qu'il n’y a pas d'erreurs. J’attendrai, pour réunir à ce catalogue et à mon taHleau toutes les espèces que j'ai recueillies dans nos mers, qu’elles aient été nommées ou bien reconnues par des botamistes français. 184 PLANTES MARINES. Espèces de Varecs observées dans le golfe de Gascogne. ot. zône, : N.G. Fucus vesiculosus. Flore franc. n°. 39. Tres-commun. RER Tr A M. G. — Spiralis. id. n°. 40. Rare. DEEE. G. — Ceranoides. id. n°. 41. Tres-commun. 3. id. N.G. — Longifructus. id. n°. 42. Commun, 22, A 124. N.G. — Serratus. id. n°. 43. Tres-commun. M. * — Polubilis. MA jdn. 20, Rare. 5e. 4 N.G. = Canalicalatus. id.) n°,°45. Commun. be. 6°. id. G. — Siliquosus. F9 TG] n°. 46. Jdem. 4°. LI. N. G. — Nodosus. id. n°. 47.:{dem.. 2€. id. N. G. — Cæspitosus, id. n°. 48. Rare. 3e d@. G. — Lumbricalis. tie, n°. 49. {dem. SÉENE 72 N.G. — Bifurcatus. Fo dd n°, Dos Commun. 1 6° id. N.G. — Loreus. ? id. #., n°. Sri Idem: G. id. S.C.G. — Fibrosus. RENE) id. . n°. 52. Rare. ESA id M. G. — Ericoides. id, ‘n°, 53. Commun. - 37 id.) : N. G. — Barbatus. 24106 n°55. Idem. 3e01\02d: M. G. — Abrotanifolius. id. n°. 56. Idem. S. C. M. *. — Discors.; id. re, N°. br. Trèes-rare. PSC OT EC Ne ane à id. "46, 68. Rare. 4e. id. S.C.M. G:L Vrvarias. SU) LAN MOINE 59. Idem. S.C.*. — Hypoglossum. id. n° 60, {dém. 6° idem G. — Sanguineus.. id. n°. 61. Commun. 3° 1. M.G. — Fermicularis. id. n°. 62. Idem. - 2° id N. G. — Laceratus. id. n°. 63. Idem. s 4° Did ON, Gr — cAlatus. 10 zd. n°: 64. Idem. are. éd. N. G. —,Pygmnœus. .£d. n°. 5g a. Tres-commun. S.C.M*. — Nervosus: ‘id. n°. 65. Très-rare. N. *. — Prolyfer. id, n°. 66. Commun. 4. id. N.G. — Ciliatus. : ‘id. n°. 63 a. Tres-commun. Sea: N. G, — Noriwegicus. id. n°. 63 b. Rare. Se. G. — Aybridus. id. n°. 67. Rare. 2e) 214. N. G. — -Pinnatifidus. Ed: nn 68. Cominun. He id: M. (RE Plocamium. id. n°. 70. Très-commun. DEMO: G. — Plumosus. id. n°. 71. Rare. 3e 10, M. G. — Obiusus. 1d. n°. 72. Rare. PLANTES MARINES. 185 5°. sône. S. M. G. l'ucus miniatus. Flore franc. n°. 73 a. Trés-rare. 6°. id. S.C.G. — Coronopifolius. id, n°. 75. Rare. 4. id. S.C.G. — Corneus. id. n°. 74. Idem. 4°. Hd, N. G. — Gigartinus. id. n°. 76. Commun. M. *, — Fimbriatus. 1 nud. n°. 77. Très-rare, 4. id. G. — Aculeatus. zd. n°. 78. Rare. Etre G. — Ligulatus. hrs n°. 7q. Très-rare. 1e. id. N.G. — Amphibius. id. n°.8o à. Eaux saum. Fr. com. 2€. id. © G. — Püiridis. id. n°. 81. Commun. Ê DONC. N.G. — Arbuscula. z2d. n°. 82. Rare. SAN: N. G. — Asparagoides. id. n°. 82 a. /dem. ge. id. “CG Ypishu. id. n°. 8»b. Idem. 2e. id. S.C.G. — Fastigialus. id. n°.83. Rare. 5e. id, S.C.G. — Purpurascens. id. n°. 84. Idem. 4° id. C. G. — Dasyphillus. id. n°. 84b. Très-rare. 4. id. N.G. — Kaliformis. id. n°. 84 a. Commun. SAUT M. G. — Verrucosus. id. n°. 85. Idem. DNS G. — Tenuissimus. id.\. n°. 85 a. Rare! 2°. id G. — Confervoides. id. n°. 86. Commun. LS ETD. SG; —: Dlontie id. n°. 87. Idem. RU M.G. — Helminthocorion. id. n°. 86. Trés-rare GE rer M:G. — Pistillatus. . Lamowroux, page 61. Rare. S.C. *, — Geniculatus. Jolyclerc,: n°. 14. Très-rare. 4. id. S.C. G.— Furcellatus. id. :\ n°, 44. Commun. 2°. id, S.C,G,— Longissimus. id, n°. 64. Idem. 5e, id. S.C. G. — Complanatus. ed n°. 78. Rare. S, C. * — Acinarius. … ad. © n°. 91. Idem. N. *:— Polymorphus. id... n°. 107. Commun. + GENRE CÉRAmIUuM— C£ERAMIUM. Caractères. Algues, en général , petites, composées ke flarèeñs le ou rameux, ne où articulés, qui portent des tuber- cules remplis de globules, lesquels sont des capsules pleines dé Mém. du Muséum. 1. 6. 074 186 PLANTES MARINES. gongyles. Les cloisons ne sont souvent visibles qu’à la forte loupe, même dans l’état frais. Quelques espèces se rapprochent des batrachospermes. Ce genre paroït être un des plus rapprochés du règne animal. Par l’incinération, ils donnent des muriates et sulfates de soude, mais en bien moindre quantité, eu égard au volume, que dans les genres précédens. On y trouve aussi de l’am- moniac. Ils sont en général trop petits pour être employés. On les nomme rousse de mer dans l'Aunis. Au-dessous de soixante pieds de la surface de la mer, on ne trouve plus de céramiums. Espèces observées sur les côtes du golfe de Gascogne. Li 2e, zône. S. G. Ceramium spongiosum. Flore franç. n°. 89. Rare. 4. ‘id. ‘N°: GC: = Verticillatum. id. n°. go. Commun. 4. id. N.G. — Equisetifolium id. n°. 91. Zdem. 3°. :d. G. — Simplicifilum. id. n°. 92. Rare. 35. #24... ANG: —- Casuarina. id. n°. 03. dem. + 3°. id. S. C. G. — Cancellatum. id. n°. 94. Tres-rare. 62.120, IN: G — Coccineum. id. n°. 95. Très-commun. 4e. id. N.G. — Scoparium. id, n°. 06. Zdem. 5e. id. M.G. — Ægagropilum. id. n°. 97. Rare. 3e. id. G. — Roseum. id. n°. 05 a. Idem. Ce EE 750 G. — Bissoïdes. id. n°. 95 b. Commun” M. *. — Catenatum. id. n°. 95. Très-rare. vée. id. N.G. — Sericeum. id. n°. 99. Rare. 2°. id. G. — Rupestre. id. n°. 100. Commun. 2e4L2d. 7. IN: iG: — Mertensii. id. n°. 100 a. Rare. 3e. 14. S.G. — Incurvum. id. n°. 101. Commun. 2€, id. G. — Penicillatum. « id. n°. 102. Îdem. 2 id. N.G. — Pedicellatum. id. n°. 103. Très-commun. 3°. id. G. — Elongatum. id. n°. 104. Commun. PLANTES MARINES. 187 2°. zône. N.G. Ceramium fucoïdes. Flore franc. n°. 105. Commun. SET UE EN Cr — Polymorphum. id. n°. 106. Tres-commun. DIT NEIGE — Nodosum. id. n°. 107. Commun. CÉRET AASINENES — Gracile. id. n°. 109. /dem. 3e. id. M.S.G. t— : Forcipatum. id. n°. 110. {dem. ‘ 3°. Mid: N. G. — Filum. id. m°. 111. Tres-cormmun. 5°. id. M.G. — Capillare. id. n°. 113. Rare. 2e, 1d. S.M.G. — Linum. id. n°. 112. Tres-rare. INT ENG — Glomeratum. id. n°. 114. Commun. 3°. id. G. — Elegans. Jolyclerc. n°. 83. Rare. Genre DratTome — Ÿ7 470% 4. Caractères. Filamens simples ou rameux, composés d'articles qui, en se desséchant, se séparent transversalement les uns des autres, et ne restent fixés que par un de leurs angles, ce qui forme une série d'articles rhomboïdaux striés en travers. Toutes les espèces connues de ce genre sont microsco- piques, se fixent sur les varecs et autres plantes marines ; elles n’offrent aucun intérêt pour notre sujet, quoiqu’elles aient été recommandées et employées comme anthelmintiques en médecine. Je n’en connoïis encore que deux espèces de déterminées, et j'en possède huit ou dix de nos côtes qui ne le sont pas encore. Incinérées, elles répandent une odeur animale de corne brülée. Leurs cendres ne produisent qu’un peu de muriate de soude et de l’'ammoniac. Je me crois fondé à les considérer comme faisant partie du règne animal, et Mes classer parmi les MR où elles doivent former un nouveau genre. 24 * 189 PLANTES MARINES. Espèces de Diatormes observées sur les côtes du golfe de Gascogne. 2°, zône. G. Diatoma rigidum. Flore franc. n°. 115. Polypier. Commun. 2°. id. G. — Flocculosum. id. … . n°. m6. id. Rare. GENRE LOSTÈRE — ZOSTER 4. Caractères. Plantes de la classe des monocotylédones phanérogames, et de la famille des aroïdes. Fleurs monoïques ou dioïques, dépourvues de périgone propre, cachées dans la gaine des feuilles qui font l’oflice de spathe. Leurs cendres donnent des muriates de soude et de po- tasse. C’est le genre le moins animalisé des plantes marines. Elles contiennent peu ou point d’azote, Espèces de Zostères observées sur les côtes du golfe de Gascogne. 2°. zône. N. G. Zostera marina. Flore franç. n°. 1817. Très-commune, ac, id.S.M.G: — Mediterranea. id. n°. 1818. Très-râre. QUATRIÈME PARTIE. Procédés: les plus convenables pour récolter les Plantes InaATIneS. La mer rejette à presque toutes les marées une plus ou moins grande quantité de plantes marines sur ses bords, en PLANTES MARINES. 189 raison des saisons, des courans, de la direction et de la force des vents. On en rencontre pêle-mêle une grande variété d'espèces, les unes récemment détachées des rochers et en- tières, d’autres plus ou moins décomposées et brisées. Les uneSteroissent dans nos mers, les autres sont apportées des mers lointaines. Elles sont presque toujours mélangées avec des polypiers, des animaux morts, des graines, des plantes indigènes et exotiques, des coquilles et autres mol- lusques, marins, terrestres et fluviatiles, portés, ainsi que les plantes, dans la mer, par les fleuves, les rivières, et re- paussés ensuite sur les côtes par les vents. _ Il se trouve fréquemment des amas considérables de ce mélange sur les rivages; les habitans du voisinage ne man- quent pas de s’y porter pour se partager le butin, qu'ils mettent en tas au-dessus de la ligne des marées les plus hautes, pour le retrouver au besoin et s’en servir comme engrais dans leurs terres; d’autres l’étendent sur les galets ou les sables de la côte, pour le faire sécher et s’en chauffer l'hiver, ou pour en faire de la soude. Mais tous les points de la côte ne sont pas également bien partagés; il en est pour qui l'Océan est moins prodigue de ses dons, soit par suite de la disposition particulière des pointes de terre avancées dans la mer, soit par la direction habituelle des courans. Les habitans voisins de ces lieux disgraciés verroient même souvent les algues qui croissent sur leurs rochers, emportées par les courans et les tempêtes chez leurs voisins, et les enrichir de leurs dépouilles, s'ils n'avaient la sage précaution d'éviter cette perte, en faisant, en saison convenable, des coupes annuelles de ces plantes. * 190 PLANTES MARINES. Pour opérer cette récolte, particulièrement dans la Bre- tagne et la Vendée, ils se réunissent sur les rochers, aux époques des basses marées. Ils coupent ou arrachent le sart ou gouëémon, en forment des trains liés avec des cordages ; la marée en montant, soulève ces masses, rendues plus légères que le volume d’eau qu'elles déplacent, par les vésicules aérifères des varecs, qui en forment la majeure partie ; les travailleurs se placent dessus, et les poussent à terre avec des perches, à mesure que la mer gonfle; d’autres les attachent à la traîne à leurs chaloupes; d’autres enfin en chargent des barques pour aller les vendre ailleurs. ù , Mais est-il indifférent que ces plantes soient coupées ou arrachées ? qu’elles soient coupées au bas de la racine, ou beaucoup au-dessus? que cette récolte se fasse en toute sai- son, en toutes marées, ou bien à des époques déterminées, et reconnues favorables? J'e vais tâcher de répondre à ces di- verses questions. Lorsqu'une portion de rocher se détache du haut d’une falaise, et tombe dans la mer, il faut un temps à peu près déterminé, avant que cette roche soit couverte des grandes espèces d’ulves, et surtout de varecs ; il semble qu’il faille qu’elle soit préparée à recevoir leurs graines, par une végé- tation préliminaire, qui y laisse une espèce d’enduit néces- cessaire à leur développement : en effet, la roche, de telle nature qu’elle soit, se couvrira peu de temps après son immer- sion, selon la saison et sa profondeur dans la mer, des wlpes nostoch, en bulle, comprimée, fistuleuse, etc. ; rarement on y observe avant la première année révolue, les w/es arti- culée, pourpre, tortillée, ombiliquée, etc. PLANTES MARINES. 191 La seconde année, d’autres espèces d’ulves, de céramium, quelques petites espèces de varecs, pousseront avec les pré- cédentes sur les places occupées par celles de la première année, qui périssent dès qu’elles ont früctifié; ce n’est que vers la fin de la troisième année, que les grandes espèces, telles que les wpes" sucrée, digitée, bulbeuse; les varecs spiral, vésiculeux , dentelé , en gouttière, à nœuds, courroie, aurone, etc., y prendront naissance. Ces dernières plantes exigent au moins deux ou trois ans avant d’avoir acquis leur entier accroissement : ainsi ce n’ést qu’à la cinquième ou sixième année, que l’on peut espérer de les récolter, sur les rochers nouvellement submergés ou cassés. à Les crampons sont en général tellement adhérens dans toutes les espèces coriaces, qu'en arrachant ces plantes, on enlève presque toujours quelque portion de la roche, et sur- tout de l’enduit que j'ai dit être si nécessaire à leur germi- nation; on met alors un grand nombre de surfaces nouvelles à découvert; ces parties se trouvent dans l’état de la roche que j'ai supposé nouvellement tombée dans la mer, et l’on retarde par ce procédé vicieux, la reproduction des algues. T1 faut donc renoncer à arracher le sart, même le défendre, et se borner à le couper. Mais il n’est pas indifférent de le couper de telle ou telle manière. Il est essentiel d’observer que les feuilles ou frondes des algues, ne repoussent pas directement des crampons ou racines dans la plupart ; mais seulement de la tige, ou de l'expansion qui en tient lieu, au-dessus de la première bifur- cation, ou au-dessus d’un petit disque, par lequel passe * 192 PLANTES MARINES. cette tige, que l’on observe dans quelques espèces de varecs à quelques pouces au-dessus des crampons. Conséquemment, en coupant le sart au raz de la racine, on le fait périr. Il faut donc encore renoncer à cette pratique (qui est à la vérité moins nuisible que l’arrachement, puis- qu’elle n’attaque pas l’enduit) ,et faire sentir aux cultivateurs combien il est de leur intérêt de couper le sart à quelques pouces au dessus de la racine, s'ils veulent se ménager de belles récoltes subséquentes. On ne doit également pas couper le sart en toute saison; en y procédant avec méthode, on peut faire annuellement deux coupes, etménagerles semences qui doivent se répandre sur les rochers environnans. Les varecs fructifient pendant presque toute l’année, quand ils ont acquis tout leur développement ; cet accroissement est assez prompt, lorsque la plante est à sa deuxième année, que sa tige est forte, et qu'elle n’a pas été coupée trop court. Les époques qui paroissent les plus favorables et qui sont adoptées par ceux des habitans des côtes qui entendent leur intérêt, sont aux grandes marées des mois de mars et de septembre ; en les coupant plus souvent, on épuise la plante, elle languit, ne donne pas de semences, se rabougrit ou périt. Les zostères forment sur les sables vaseux de certaines plages, des prairies très-étendues, et du plus beau vert; ces plantes peuvent être employées utilement à divers usages, et doivent attirer l'attention des cultivateurs. Comme les plantes qui forment ces prairies sous-marines sont serrées les unes contre les autres, et se rapprochent de PLANTES MARINES. 193 la ligne verticale, tant qu’elles sont soutenues par les eaux de la mer, on pourroit facilement les faucher, lorsque le sol est encore recouvert de quinze à dix-huit pouces d’eau; tandis qu'une partie des travailleurs faucheroit, l’autre pour- roit tirer à terre, avec des rateaux de bois, les zostères cou- pées. On essayeroit vainement de les faucher à sec, parce qu'elles sont alors couchées sur le sol; mais, dans ce cas, on peut les couper à la faucille. Cette dernière méthode n'est pas si favorable, quoique généralement adoptée, en ce que les plantes coupées se trou-, vant salies par la vase sur laquelle elles reposent, ne peuvent être employées que comme engrais ;:la faux d’ailleurs écono- miseroit beaucoup de travail et de temps, et sous ces différens rapports seroit préférable. CINQUIÈME PARTIE. Utilité des plantes marines. ue -Rien n’est inutile dans la nature; tout est lié et subor-. donné dans l'harmonie universelle; on a successivement re- connu dans quelques plantes marines, ainsi que dans les ter- restres, des propriétés qui les rendent propres aux arts chi- miques, manufacturiers, et à la. médecine. La matière médicale s’est enrichie aux Hat de res famille, de plusieurs médicamens propres à soulager les infirmités sans nombre qui viennent assaillir notre existence. Des nations entières se nourrissent t de quelques espèces d'algues. Celles-ci et plusieurs autres plantes de la même funille , Méinm. du Muséum. À. 6. s où 194 PLANTES MARINES. sont recherchées des animaux domestiques, etleur fournissent un aliment aussi sain que savoureux. L'économie rurale tire de grands avantages de l'emploi de la plupart de ces productions. On doit espérer que de nouvelles recherches ameneront de nouvelles connoissances sur cette partie de la science. Sous ces différens rapports, l'étude des plantes marines offre encore un grand intérêt, et peut ouvrir une nouvelle carrière à l'industrie et au commerce des habitans des bords de la mer. Les chimistes modernes ont découvert dans les cendres des varecs, un nouveau principe qu'ils nomment yode, qui trouvera sans doute par la suite son emploi dans les arts. : On retire encore des mêmes cendres, par la lixiviation et la cristallisation, du muriate de soude ou sel marin, du sul- fate de soude ou sel de glauber, du sulfate de magnésie ou sel d’epsum, du carbonate de soude. des muriates de chaux, de potasse, etc.; et par. l’évaporation jusqu'à siccité de la lessive et des eaux mères, les mêmes sels, un peu de carbo- nate de potasse, etc. à l’état sec ou salin, ‘et de l’ammoniac. Dans plusieurs départemens littoraux,, les habitans après avoir coupé et recueilli sur là côte les bbdes espèces de sart, les font sécher au soleil ; ils en forment des mulons ou pas, à pour en fabriquer de la soude‘dite de varèc. Pour opérer cette fäbrication ils établissent auprès de leur barge de sart ou gouëémon (1) des fosses de huit pieds delong, (1) La méthode que j'indique est celle suivie sur les. côtes de la Vendée , et particulièrement à à l'ile de Noirmoutier. PLANTES MARINES. 199 sur dix-huit pouces de large, et autant de profondeur ,: au- tant que possible dans la direction du vent régnant ; cette fosse est revêtue dans le fond de pierres siliceuses qui ne décrépitent pas au feu; les parois sont formées d’un mur-de pierres pareilles placées les unes au-dessus des autres, sans chaux ni ciment; ils ont des barreaux d'argile cuite, ou à défaut des pierres longues et étroites, qu'ils placent transver- salement en forme de grilles, à trois ou quatre pouces de dis- tance l’une de l'autre sur toute la longueur du dessus du four- neau ou fosse, + Ils.se munissent d’une palette ou fourgon de fer, d un ringard de même métal et d’une fourche ordinaire, dont ils se servent pour prendre le sart et Le jeter sur la fosse. Tout étant ainsi préparé, ils commencent le travail ; ils étendent sur. les grilles une couche épaisse de sart bien sec, ils y mettent le feu par le côté du vent, et l’alimentent par de nouvelles couches de varecs, à mesure que les pre- mières se consument, et jusqu à ce que les cendres qui sont tombées entre lesbarreaux ayent rempli la fosse, ce qui néces- site sept à huit heures de travail. Alorsils jettent à la fois une assez grande quantité de varecs bien secs, sur la fournaise, pour donner le coup de feu. Lorsque les cendres commencent à entrer en fusion à la surface, ils découvrent le bout au vent du fourneau, etremuent la matière embrasée avec le ringard ou la palette, jusqu’à ce que la fonte ait acquis la consistance d’une pâte homogène dans toutes les parties de la fosse. Alors ils éteignent le feu, battent cette pâte avec des battoirs de bois, ou avec des pierres plates, pour la rendre plus dense, ils recouvrent 25 * 196 PLANTES MARINES. de lourdes pierres, et d’une couple de pieds de sable, pour que la matière se recuise et refroidisse lentement; un seul homme suffit ordinairement pour conduire la cuite jusqu’à cet état. Après quelques jours, ou lorsqu'ils jugent que la matière est entièrement froide, ils démolissent la fosse, après avoir ôté tout ce qui la recouvroit; ils enlèvent la masse de soude autant que possible dans un seul bloc et la transportent à l'abri de l'humidité, pour la livrer au commerce. Cette subs- tance se vend ordinairement de vingt-cinq à quarante francs le millier métrique. Dans cet état cette masse est d’un gris noirâtre , lorsqu'elle n’est pas frittée par un feu trop ardent. Elle devient plus blanche à l'extérieur, à mesure que l’alcali se combine avec l'acide carbonique. Et Il est aisé de s’apercevoir que les procédés de cette fabri- éation sont susceptibles de perfectionnement, et pourroient donner des résultats plus avantageux. La cendre de varec contient à peine six pour cent de soude sèche, mais elle donne souvent plus du tiers de son poids de sel marin à l’état sec; des sulfates de soude et de magnésie, de l’yode, de la silice, du charbon, du sulfure ammoniacal et de soude et de l'acide carbonique, lorsqu'elle est vieille fabriquée; la soude pure et caustique passe alors à l’état de carbonate de soude. Les savonniers n’emploient pas la soude de varec, parce qu’elle donne aux savons et surtout aux lessives, une odeur d'hydro-sulfure insoutenable. Ils pourroient pourtant en tirer parti comme soude salée, après avoir précipité le sul- PLANTES MARINES. 197 fure combiné à l’alcali dans les lessives, par le moyen du plombate de soude, ou oxiplombure de quelques chimistes. Elle est très-recherchée des verriers, surtout depuis que le sel marin est renchéri et assujetti aux droits de douanes; ils en font une très-grande consommation. Nantes et Bor- deaux achètent annuellement tout ce qui se fabrique dans la Vendée. Quelques teinturiers commencent aussi à employer avec succès (1). : Les cendres de varec employées comme combustibles, donnent à peu près les mêmes principes que la soude de varec, et peuvent servir aux mêmes usages pour les verre- ries, etc. El suffit de les garantir de l'humidité qu’elles attirent facilement en raison du sel marin qu’elles contiennent. En médecine on emploie fréquemment la mousse de Corse comme anthelmintique ; celle du commerce ne doit sa répu- {1) Je ne laisseraï pas échapper l’occasion de parler des autres plantes qui pro- duisent de la soude, et qui pourroient être cultivées avec avantage dans les lais de mer nommés #ysotes dans l’Aunis. Plusieurs y croissent déjà spontanément , et je suis persuadé que la plupart y réussiroient , même la sa/sola sativa, qui produit la soude d’Alicante ou barille , si estimée , toujours chère, que les sayon- 6 niers préfereront toujours aux soudes factices extraites du sel marin ; parce que celles-ci laissent souvent sur le manteau du savon des taches roussâtres qui nuisent à la vente, et que la madrure ou marbrure des savons fins n’est jamais aussi belle qu'avec la barille. La fabrication de cette soude, ainsi que celle des bourdes que l’on fabrique sur les côtes de la Méditerranée , est la même que celle des varecs, et ne demande pas, au besoin, des usines plus recherchées ni plus dispendieuses. Toutes les plantes avec lesquelles on fait, dans le midi de la France, la soude nommée bourde, sont susceptibles de tres-bien réussir dans nos mysotes, telles que lessalsola soda, kali, tragus , prostrata ; les sadicornia herbacea, fruticosa ; les \ 108 PLANTES MARINES. tation qu'au varec vermifuge, fucts helminthocorton (x). Il y entre au plus pour les deux tiers du poids, l’autre tiers est composé d’un mélange de petites espèces de céramiums , de varecs, de polypiers flexibles et pierreux, de coquilles, de sable, etc., ramassés sans choix sur les rivages, et qui en aug- mentant le poids de la substance en diminuent la qualité. Les diatoma rigidium et flocculosum ont aussi été con- seillés comme vermifuges, mais ce sont des productions ani- males quine doivent pas plus trouver place ici que les corallines, les sertulaires, etc. Sur les côtes d'Angleterre et d'Irlande on fait usage en to- pique des ulves digitée, bulbeuse, fougère, sucrée, ete., comme émollient, comme fondant, etsurtout comme résolutif. Les tubefcules des zostères, brülés et réduits en poudre, ont été considérés comme anti-scrophuleux. Quelques autres es- chenopodium maritimum, fruticosum, hirsutum ; les satice limonium, auriculæ- folia, bellidiflora, reticulata; les atriplex pertulacoiïdes, pedunculata , etc. Les plantes tirées des genres sa/sola et salicornia sont celles qui donnent la meilleure bourde. Les sayonniers la nomment soude salée. Elle leur sert pour relarguer ou concentrer le savon en cuisson. Les verriers la préféreroient certaine- ment à celle de varec , et la paieroïent plus cher, en raison de ce qu’elle contient jusqu’à quinze pour cent d’alcali pur , avec à peu près la même proportion de sel marin et de sulfate de soude que celle de vyarec. Cette culture et cette fabrication pourroient devenir une ressource commerciale irès-précieuse pour les communes situées dans le golfe de l’Aïguillon ( qui est à peu de distance de la Rochelle), telles que celles d’Esnandes, Charon, Saint- Michel-en-l'Herme ; l'Aiguillon, etc. ; elles en trouveroient facilement le dé- bouche. ‘ È (1) Ce varec est tres-rare sur les rochers de ce département. Je l’ai trouvé sur ceux de Chatelaillon. . PLANTES MARINES. 109 pèces ont été indiquées comme astringentes, (ébrifuges, purgatives, diurétiques, ete. Les différentes modifications des principes qui constituent les plantes marines, doivent nécessairement apporter quel- ques DAREÉRERS Due leurs propriétés ; mais en général, ces plantes n’ont pas soutenu la réputation des vertus que quel- ques praticiens ont cru y reconnoitre. Les vésicules des algues contiennent de l'azote et de loxi- gène, dans des proportions différentes, suivant qu’elles sont exposées à l’acuon, ou à l'abri de l’action de l'air et de la lumière. Les femmes de plusieurs pays emploient comme cosmé- tique les préparations de quelques espèces exotiques, pour imiter le coloris de la jeunesse et de la santé. Les plantes marines, soit ramassées sur le rivage, soit cou- pées sur les rochers de la côte, fournissent en général un fort bon engrais, lorsqu'on sait s’en servir à propos. On les emploie fraîchement recueillies ou putréfiées; dans les deux cas elles agissent sur le sol par leurs principes salés et alcalins combinés avec leur substance mucilagineuse qui les rendent très-dissolubles à l'eau douce. On préfère, dans la Vendée, les employer nouvellement récoltées, parce qu’elles donnent alors plus de sels propres à la végétation, et qu’elles réunissent à cet avantage, celui non moins intéressant de faire périr certaines espèces de limacons, de limaces, et les larves de plusieurs insectes coléoptères et diptères qui dévorent les récoltes (r). (r) La vase noire (qui se distingue de la jaune ou brune, nommée terre de Brie 200 PLANTES MARINES. . C’est par le moyen de cet engrais qu’à l’île de Noirmoutier, les terres, quoique sablonneuses et arides, ne se reposent jamais, et produisent chaque année des céréales. De trois ans en trois ans, les cultivateurs couvrent leurs champs d'une couche de gouëmon ou sart nouvellement recueilli, et l’enterrent à la pelle. La première année ils sèment de l'orge, la seconde du seigle et la troisième ( après avoir jetté sur la terre un peu de fumier d'écurie, ou des cendres de varecs)ils sèment du froment, Rarement leur récolte manque, leurs grains sont beaux, bien nourris, et très-estimés à Nantes et à Bordeaux où l’on exporte l'excédent de la consommation des habitans de ’ile. Cet engrais ne convient pas également à la vigne; il com- munique au vin ainsi qu'à l’eau-de-vie un goût particulier qui n’est rien moins qu'agréable ; les cendres de varecs réussissent mieux pour cette culture, et n’ont pas les mêmes inconvéniens. Les habitans des côtes de la Vendée (lesquelles sont en grande partie couvertes de dunes), ne se chauffent presque dans l’Aunis) déposée sur les rivages de la mer peut encore servir avantageusement à amender les terres et à détruire les petits animaux indiqués ci-dessus. Elle est composée en grande partie de substances animales et végétales en décomposition, mélangées avec plus ou moins de sable fin, quartzeux ou calcaire, suivant les lieux , et suivant la nature des rochers voisins. # Cette vase contient beaucoup de parties salines favorables à la végétation. Je me suis assuré, par divers essais, qu’elle convient à presque toutes les cultures. La plus noire est la meilleure. PLANTES MARINES. 2017 qu'avec ces plantes desséchées au soleil. Ils tirent parti de leurs cendres comme engrais, ou les vendent à des marchands: qui viennent annuellement les acheter sur les côtes, ou les échanger contre du bois. Plusieurs plantes marines qui contiennent une gélatine végé- tale, plus ou moins sucrée, peuvent servir d’aliment aux homimes ; les habitans des côtes de l'Irlande, de l’Ecosse, de la Norwège, et de plusieurs autres contrées maritimes du Nord, s’en nourrissent pendant la saison où la pêche est impossible ou infructueuse; ce sont particulièrement les _ulpes ombiliquée, pourpre, laitue, lancéolée, ruban, ciliée, palmée, comestible; elles sont toutes très-communes sur les côtes ou les rivages de l’Aunis, à D’autres w/pes jointes aux précédentes sont recherchées des animaux domestiques, qui en paroissent très-friands; ce sont les w/ves sucrée, crépue , digitée, bulbeuse, etc. ; elles _ peuvent au besoin être utilement employées comme fourrage vert. Une quantité prodigieuse de poissons, d’amphibies, de S ) P ; mollusques, crustacés, rayonnés, etc., qui s’en nourrissent q , , 9 , 3 y trouvent un asile propre à les soustraire à la voracité de leurs ennemis. C’est avec quelques espèces exotiques, que les hirondelles de Java composent leurs nids, connus des Européens sous le nom de nids d’alcions, mets très-recherché des Chinois et des Indiens, et qui est exclusivement réservé pour la table des riches. à Les zostères (très-communes aux iles de Rhé et de Noir- Mém. du Muséum. t. 6. 26 203% PLANTES MARINES. moutier), outre qu’elles peuvent fournir un bon engrais, peuvent encore, étant coupées, dessalées, et bien des- séchées, donner une bônne litière aux bestiaux; elles ser- vent encore ( particulièrement en Hollande ) à la con- struction des digues, et elles sont préférées, pour cet usage, à toutes les autres plantes marines, parce qu'elles ne sont pas, comme les varecs et les ulves, solubles dans l’eau douce. Elles remplacent avec avantage le foin et la paille pour l'emballage des objets casuels, tels que verreries, fayences O } 2 2 2 porcelaines, phioles d’eau de Cologne, etc. Sur les côtes de la mer Baltique on se sert de ces plantes bien dessalées dans l’eau douce etséchées avec soin, pour con- fectionner des sommiers et matelas très-élastiques. Dans le nord, les habitans des borde de la mer couvrent leurs maisons avec de nombreuses couches de zostères; ils les préfèrent, pour cet usage, aux chaumes des graminées. qui pourrissent plus vite, et sont plus facilement perméables à l’eau ; tous les cinq ou six ans ils enlèvent la couche supérieure et la remplacent par des zostères préparées à cet effet; par cette métlrode les couches inférieures peuvent rester saines pendant un siècle. Les algues marines ne doivent pas être coupées partout où l’on a le dessein de conserver les rochers qui garantissent quelque point important de la côte; elles amortissent l'effort des vagues ; et retardent la destruction des rochers. On peut, lorsqu’elles n’y croissent pas assez abondamment, en mettre des couches épaisses, ou en former des chaussées, en avant f PLANTES MARINES. 203 des parties que l’on veut préserver de la fureur des flots agités par les tempêtes. Elles sont d’excellens hygromètres ( particulièrement les ; \ ? D ; DEN » ’ grandes espèces d’ulves), lorsqu'elles ont été desséchées, sans avoir été trempées dans l’eau douce. Enfin elles indiquent aux navigateurs certaines latitudes, le voisinage des terres, et quelquefois les bas fonds. 204, MÉMOIRE Sur la Pierre d’Alun ( Alunite, sos CTiS= tallisée. PAR M. LOUIS CORDIER. ( Lu en extrait à l’Académie royale des Sciences, dans la séance du 1°" mai 1820.) Lis un memoire. dont j'ai eu l'honneur de soumettre les résultats à l'Académie des Dh et qui a été imprimé il y a déjà quelque temps (r) ; j'ai fait connoître que la pierre d’alun compacte ne se trouvoit pas seulement dans les États Romains et dans la Hongrie (2), mais qu’elle existoit dans presque tous les volcans brülans, et qu’on la rencontroit aussi dans les volcans éteints de l'Auvergne; j'ai donné la description et l'analyse d’une roche provenant du Mont Dore qui en est presque entièrement formée, et j'ai exposé les motifs d’après lesquels 1l me paroissoit qu’on pouvoit se dé- ee (x) Annales des Mines 1819, t. 4, p. 205. — Annales de Chimie et de Phy- sique, t. 9, p.71. (2) Il y a long-temps que M. Breislak a annoncé qu’il existe de la pierre d’alun compacte à la solfatare de Pouzzoles et à Ischia; mais presque tous les auteurs, même les plus modernes, ont négligé de citer cette indication, qui est très exacte. PIERRE D'ALUN CRISTALLISÉE. 205 cider à faire une espèce minérale de la pierre de la Tolfa, et de toutes les masses agrégées confusément qui offrent des propriétés analogues, quel que soit d’ailleurs le degré de leur consistance , leur forme souvent empruntée, et le rôle qu’elles jouent au milieu des roches volcaniques. Je possédois alors, ainsi que M. Haüy, de très-petits cristaux qui nous avoient _été donnés, les uns par M. Parsch, et qui venoient de Hon- grie, les autres par M. Borkowsky, et qui provenoient de la Tolfa, et que ces minéralogistes distingués regardoient comme la pierre d’alun eristallisée ; mais l’exiguité des eris- taux et leur petit nombre ne permettoient pas d’en faire un examen rigoureux, de les soumettre à une analyse exacte, et de décider avec connoissance de cause si la pierre d’alun avoit un type cristallisable. A la vérité plusieurs auteurs avoient.déjà essayé de décrire ces cristaux, mais la plupart avoient vu des -cubes ou des octaëdres réguliers, là où M. Mohs avoit cru reconnoitre des rhomboïdes, et leurs des- criptions ne portoient guère que sur quelques caractères extérieurs peu décisifs. L'essentiel restoit donc à faire sous le rapport minéralogique, comme sous le point de vue chi- mique ; cette lacune ne pouvant être indifférente au géo- logue, ni même au mineur, j'ai essayé de la remplir en me livrant aux recherches dont je vais rendre compte. Je ne dois pas négliger de dire que c'est un ami de la science, extré- mement distingué, M. le chevalier de Parga conseiller d’état de S. M. le roi d'Espagne, qui m'en a fourni les moyens, en me communiquant au commencement de l’année dernière de très-beaux et très-gros échantillons qui lui avoient été ré- cemment apportés de la Tolfa par M. Rodriguès ; habile miné- 206 PixrRE D'ALUN CRISTALLISÉE. ralogiste de sa nation, et en me permettant d’en consacrer une partie aux épreuves nécessaires pour déterminer les prin- cipes constituans et les propriétés spécifiques qu’il s’agissoit de vérifier ou de reconnoitre. Ces échantillons consistoient , 1°. en une belle portion de druse formée de cristaux rhomboïdaux basés, ayant chacun deux à trois millimètres de côté; 20. en une masse grenue à gros grains parfaitement cristallins, quoique amorphes, et dont le groupement présentoit une tendance à la contexture fibreuse ; 3°. en une masse parfaitement compacte, homo- gène et blanche, et dans laquelle les épreuves chimiques n'ont manifesté qu'une quamtité de silice extrêmement foible. Ce dernier échantillon w'offroit rien que de bien connu relativement aux caractères minéralogiques ; je n’en fais mën- tion que parce que j'ai déterminé avec soin sa pesanteur spécifique. Son poids absolu étoit d'environ 36 décagrammes (12 onces). La pesanteur spécifique s’est trouvée de 2,6940. La masse grenue étant bien homogène , m'a donné d’abord d’uné manière certaine la pesanteur spécifique de la pierre d’alun cristallisée. L’échantillon pesoit près de 40 décagr. (13 onces). La pesanteur spécifique s’est trouvée de 2,7517. Les grains amorphes qui le composoient avoient jusqu’à trois millimètres de’ grosseur ; ils étoient demi-transparens et jouissoient d’un tissu parfaitement cristallin. ‘La quantité de ces grains, dont j'ai pu disposer, m’a permis non-seulement d'en soumettre une partie à l'analyse chimique , mais encore d'en étudier les caractères minéralogiques et de m'assurer ainsi de l'exactitude des observations faites sur les cristaux de la masse drusique. PIERRE D'ALUN CRISTALLISÉE. 207 Pour rendre d’ailleurs la description que je vais donner plus complète, j'ai eu égard aux petits cristaux rapportés de Hongrie par M. Parsch, ainsi qu'aux conerétions fibro-granu- laires que Dolomieu avoit remarquéil ya fort long-temps dans quelques échantillons compactes qu'il avoit recueillis à la Tolfa, mais dont il n’avoit pas précisément déterminé la nature. Description de la Pierre d'alun cristallisée. La pierre d’alun, indépendamment de l#structure confuse qu'elle affecte ordinairement à raison de son origine, se pré- sente quelquefois régulièrement agrégée. Elle occupe alors des fissures ou de très-petites cavités dans des massifs com- pactes de même nature, et se montre sous trois aspects différens qui résultent du volume des cristaux et de leurisole- ment ou de leur groupement. Tantôt elle est en cristaux dérivés d’un rhomboïde et qui tapissent des surfaces drusiques, tantôt en masses g7anu- laires ou grenues qui tendent toujours un peu à la structure fibreuse. à La grosseur des cristaux observés jusqu'à présent, varie deun à trois millimètres. Celle des grains cristallins amorphes n’est guère plus forte ; elle diminue même souvent au-dessous d’un millimètre. 4 La forme primitive est un rhomboïde si peu aigu, qu'on seroit tenté de le confondre avec le cube. Les angles que les faces font entre elles sont en effet d'environ 89 et 91 degrés; ce rhomboïde jouit de la propriété d’être sous-divisible dans le sens d’un plan perpendiculaire à l'axe. 208 PIERRE D'ALUN CRISTALLISÉE, Il y a deux variétés de forme dans les cristaux, savoir : 1e, Variéré : Pierre d’alun primitive P. Nous venons d'en donner les angles. ome, VARIÉTÉ : Pierre d’alun bésée P A. Dans celle-ci les I deux sommets de la forme primitive sont remplacés par une facette triangulaire équilatérale dont l'incidence sur chacune des trois faces adjacentes du rhomboïde est d'environ 124 degrés. Cette variété, qui est produite par un décrois< sement d’une rangée de molécules sur les sommets du rhom- boide, a deux physionomies distinctes; lorsque les deux facettes culminantes ont peu d’étendue, le cristal se présente comme un octaëdre irrégulier; lorsque ces facettes s'étendent considérablement, le cristal n’est plus qu’une lame hexagone bordée par les rudimens alternatifs des faces primitives (comme dans le fer spéculaire)(r). ; Les angles et les arêtes des cristaux sont assez nets, mais les plans du rhomboïde sont quelquefois striés dans le sens de la petite diagonale ou plus souvent gauchis et tourmentés (x) Des circonstances particulières ont retardé la publication des recherches contenues dans ce Mémoire ; j’en avois, depuis quelque temps, communiqué les résultats à M. Haüy, lorsqu'il a paru dans le Bulletin des Sciences de la Société Philomatique, année 1819, cahier d'août, une Notice dans laquelle M. Beudant a rendu compte de ses observations sur le gisement de la pierre d’alun de Hongrie, et a exposé une opinion qui lui est particulière relativement au mode suivant lequel les roches dont elle fait partie ont dû se former. L'auteur a considéré les cristaux de cette substance comme dérivant d’un rhomboïde, ainsi que l’avoit fait M.Mohs, et a donné des valeurs d’angles qui différent de celles que je viens de rapporter ; mais il n’a regardé lui-même ces valeurs que comme des aperçus. LL ÿ PIERRE DALUN CRISTALLISÉE. 209 (comme dans le spath perlé). Cette dernière circonstance, jointe à la petitesse des cristaux, ne permet pas d’en mesurer les angles avec une précision qui soit complétement satis- faisante. Les grains et les cristaux sont quelquefois diaphanes et sans couleur. Ordinairement ils sont demi-transparens ou translucides et colorés en blanc grisâtre, jaunâtre, ou rosé. Ils sont quelquefois superficiellement recouverts par une pelli- cule ferrugineuse rougeâtre ou brune. Excepté dans ce dernier cas, l'éclat des surfaces naturelles est toujours vif et miroitant. En considérant l'espèce de la forme primitive on ne peut douter que la pierre d’alun ne soit douée de la double ré- fraction. J’ai pesé à la fois plusieurs petits groupes de cristaux bien purs, et j'ai obtenu un résultat si voisin de celui que j'ai rapporté ci-dessus, que j'estime qu’il faut s’en tenir à ce der- nier comme étant donné par une expérience faite en grand. Ainsi la pesanteur spécifique reste déterminée à 2,7517,nombre qui excède de beaucoup les évaluations que quelques auteurs en ont donné. Cette substance appartient d’ailleurs à la grande série- des espèces qui sont maigres et médiocrement froides au toucher. Sa dureté est médiocre. Elle raye la chaux carbonatée et elle est rayée par la chaux fluatée. Elle est aigre et facile à casser. Sa cassure est très-sensiblement lamelleuse, dans un seul sens qui est perpendiculaire à l’axe de la forme primitive ; on pourroit dire que dans tous les autres sens, la cassure est Mém. du Muséum. t. 6. 27 210 PIERRE D'ALUN CRISTALLISÉE. inégale , passant à la conchoïde, si on n’apercevoit à une vive lumière les indices de division mécanique qui sont paral- lèles aux faces du rhomboïde primitif. L’éclat de la cassure est vif, et son aspect est vitreux passant à l'aspect gras. Les fragmens sont irréguliers, offrant en général des angles obtus et des arêtes peu tranchantes. Ts se réduisent facilement en poudre et en croquant foible- ment sous le pilon. Leur poussière est parfaitement blanche ou très-légèrement teinte de la couleur que la masse présentoit auparavant. Elle est médiocrement rude au toucher et ne tache point. Au feu du chalumeau la pierre d’alun cristallisée décrépite. On ne peut observer l’action d’une chaleur continuée qu’en placant un fragment de la pierre, soit entier, soit pulvérisé, dans un très-petit creuset formé d’une lame de platine exces- sivement mince. La pierre chauffée modérément laisse dé- gager une odeur très-sensible d'acide sulfureux ; mise ensuite sur la langue elle en absorbe l'humidité et donne une forte saveur d’alun. Si au lieu d'interrompre la calcination, on pousse le feu, la pierre perd son acide, se frite un peu sans se fondre, et devient parfaitement insipide. Tels sont les caractères minéralogiques de la pierre d’alun. On voit que cette substance se distingue nettement de toutes les espèces minérales connues jusqu'à présent ; son caractère distinctif dans la méthode de M. Haüy sera d’avoir pour forme primitive un rhomboïde un peu aigu d’environ 89 et 91 degrés, et de donner par une calcination modérée d’abord une odeur d'acide sulfureux et ensuite une saveur PIERRE D'ALUN CRISTALLISÉE. 211 alumineuse. Je vais maintenant rapporter les expériences que j'ai faites dans le but de déterminer les principes cons- tituans. Analyse de la pierre d'alun cristallisée. J'ai opéré sur des fragmens de la masse grenue à grains cristallins de deux à trois millimètres de grosseur que j'ai déjà cités. Ces fragmens, quoique assez gros, étoient translucides; leur couleur d’un blanc jaunètre indiquoit qu'ils étoient très- légèrement souillés de fer hydraté. Première série d'expériences. * a) 6 décigrammes réduits en poudre impalpable et placés dans un creuset de platine, ont été chauffés fortement dans un fourneau à courant d’air donnant une chaleur d’environ 30 degrés du pyromètre de Wedgwood. La poudre a perdu très-exactement la moitié de son poids ou 50 pour cent ; exposée pendant plusieurs jours à l’action de l'air, son insipi- dité n’a point diminué, mais son poids avoit un peu augmenté. b) On a pris 26 centigrammes de cette poudre calcinée, après l'avoir préalablement séchée, et on les a fondus avec le double de leur poids de potasse caustique. On à dissout dans de l’eau aiguisée d'acide muriatique ; lévaporation à sic- cité a prouvé que la dissolution ne contenoit point de silice, car le résidu s’est entièrement redissout dans l’eau. Cette nouvelle dissolution, après avoir été mêlée de muriate de baryte et filtrée, a fourni 2 centigrammes de sulfate de ba- ryte. Cette quantité, d’après les proportions indiquées par DU LCA 212 PIERRE D'ALUN CRISTALLISÉE. M. Thénard, répond à o,"8-6884 d'acide sulfurique ; c’est 1,324 pour cent de la pierre employée. c) La liqueur a été ensuite essayée par les réactifs; on n'y a reconnu que de la potasse , de l’alumine et quelques traces de fer. Seconde série d'expériences. d) On a pris un gramme de la pierre réduite en poudre impalpable, et après lavoir chauffée avec le double de son poids de potasse caustique, on a dissous dans l’eau aiguisée d'acide muriatique, et l’on s’est eonvaincu de nouveau de l'absence de la silice, en évaporant à siccité et en redissolvant dans l’eau. L’addition de muriate du baryte a fourni un pré- cipité qui, après avoir été pesé et rougi, pesoit ( y compris la portion que le filtre avoit absorbée) 103,825 , ce qui correspond à 35,°%%/4095 d'acide sulfurique. e) La liqueur précédente, mêlée d’ammoniaque, a fourni un précipité alumineux qui, après avoir été rougi, est resté parfaitement blanc, et pesoit 43,°%%8"5. f) Cette alumine ayant été fondue avec de l’alcali et dis- soute dans l’acide muriatique, on a cherché à en séparer le fer au moyen de l'hydrosulfure d’ammoniaque; il s’est sé- paré quelques flocons gris, et en si petite quantité, qu'il n’a pas été possible d’en tenir compte. Troisième série d'expériences. g)Il restoit 116 centigr. de la pierre réduite en poudre impalpable; on les a fait bouillir dans de l'acide sulfurique PIERRE D'ALUN CRISTALLISÉE. 219 concentré. L’acide n’exerçant pas une action très-sensible, on a essayé d'étendre d’eau, et, ce qui est fort remarquable, la dissolution s’est alors opérée en très-peu d’instans; on a pré- cipité l’alumine par l’ammoniaque, on a filtré et lavé à chaud le précipité, et on l’a ensuite rougi : il pesoit 45 centi- grammes et demi; la liqueur, à laquelle on avoit réuni les eaux de lavage, a été rapprochée; 1l s’est formé un très-léger dépôt alumineux qui, après avoir été recueilli, pesoit un demi centigramme. On a donc obtenu en tout 46 centigrammes d’alumine, ce qui correspond à 39, 054 pour 100 de la pierre one A) La liqueur contenant les sulfates a été évaporée à sic- cité; le résidu a été chauffé fortement dans un grand creuset de platine, où il a été projeté par petites portions. Le sulfate d’ammoniaque a été vaporisé, et l’on a obtenu du sulfate de potasse légèrement coloré, qui, après avoir été redissout, évaporé et rougi dans un très-petit creuset, a été pesé avec le creuset, dont le poids étoit connu. Le sulfate de potasse ainsi obtenu pesoit 21,85, ce qui équivaut à 11,°%18-623 d'alcali, et, en définitif, à 10,**"“o21 sur 100 de la pierre employée. " Si l’on examine ces résultats, on trouve que la quantité d’alumine n’est déterminée d’une manière certaine que par l'expérience g ). En effet, comme les précipités alumineux sont difficiles à laver, si, malgré le lavage à chaud, il est resté quelque partie saline avec la térre obtenue par cette expé- rience, ce ne peut être que du sulfate d’ammoniaque qui s’est vaporisé lorsqu'on a chauffé au rouge pour sécher. Tout porte à croire, au contraire, que dans l'expérience e) le la- 214 : PIERRE D'ALUN CRISTALLISÉE. vage n’a point été assez parfait, et qu'il est resté quelque peu de muriate de baryte dont la terre a augmenté le poids du précipité alumineux. Quant à la potasse, on pouvoit espérer d'obtenir, au . moyen de l’expérience & ), la somme des poids de l’alumine et du sulfate de potasse ; mais il paroît qu'à une haute tempé- rature, non-seulement une partie du sulfate est décomposée par la réaction de l’alumine, mais encore qu'il y à une petite portion de sulfate vaporisée. Tout ce qu'on peut conclure de cette expérience, c’est que 100 parties de la pierre ne con- tiennent pas moins de 9,026 d’alcali: il faut donc s’en tenir au résultat absolu et un peu supérieur qui est fourni par l’expérience X). Enfin, quant à la proportion d’eau contenue dans Ta pierre, n’ayant trouvé aucun moyen direct et absolu de la déterminer, je me contenterai de l’évaluer par déduction. Ainsi la pierre d’alun cristallisée est composée des principes suivans, savoir, Sur 100 parties, Acide sulfurique: .:#4.,.22 00 NS5 05 AU fee RE ANSE A RES O0 Potasse ais RE Tu SE AP DIOMÉ Han et pertes. 2 act RER T4 0930 Oxide de fer accidentel . . . . . . . . .unetrace. 100.” Ed La première conséquence à tirer de cette analyse c’est, je ‘crois, que la pierre d’alun cristallisée est une combinaison d’hydrate d’alumine avec le double sulfate anhydre d’alumine et de potasse. En effet, si l’on se donne la peine de répartir PIERRE D'ALUN CRISTALLISÉE. 21 la quantité d’acide sulfurique obtenue, de manière à la I ) saturer des deux bases, la notation chimique qui précède prend la forme suivante : Sulfate d’alumine anhydre. ... . 58,507). Sulfate de potasse anhydre. . . . 18,534) ge Hydrate d'alumine. 0 nver srsertse 42,959 100 Mais on sait, d’après M. Berzélius, que le poids de atome de sulfate double est de 6473,75, et que celui de l’atome de l'hydrate est de 976,63: or, si l’on admet un moment que le, rapport des deux composans que nous venons de supposer est exactement de 57 à 43, et si l’on cherche le nombre d’atomes de chaque espèce qui existent dans la combinaison, on trouve à peu de chose près que la combinaison est formée de 5 atomes d’'hydrate et de r atome de sel double. En regardant ce dernier résultat comme celui de la nature, et en s’arrêtant aux nombres r et 5, voici les proportions rectifiées qu'il faudroit admettre dans la pierre d’alun cris- tallisée. Acdejsulfusique it 1 185209 Alumine, 1. RENE hs 080,299 Patasse pr eur ee TON TE Bou Sen 0 100. CS. PIERRE D'ALUN CRISTALLISÉE. Ou, sous une autre forme, Double sulfate( Sulfate d’alumine. . . 39,745 6.03 anhydre. { sulfate de potasse. . . us 19 Hydrate d'aluminer, ÿE MEN RUES 068 100. L’atome de cette combinaison seroit du cinquième ordre, et son poids relatif, d’aprèsle principe des tables de M. Berzé- lus, s’exprimeroit par le nombre 11371,9. La formule de sa composition, d’après la manière de noter du même savant, seroit(K $° + 2 AI S')+5(AI-+3 aq). Ces résultats théoriques paroitront sans doute très-probables; ils seront mieux appréciés si l’on veut considérer que la pierre d’alun cristallisée ne contient que le tiers de l’eau qu’il faudroit pour porter le double sulfate à l’état d’alun, et que, d’un autre côté, l'hydrate qu’elle renferme semble être en quelque sorte l'équivalent de la quantité d’eau qui seroit nécessaire pour produire ce sel au moyen du double sulfate. . La seconde conséquence que l’on peut déduire de l’ana- lyse précédente, c’est que la silice n’est certainement point essentielle à la composition des pierres d’alun compactes, ainsi qu’on l’a cru pendant long-temps. On peut également présu- mer que les variétés compactes contiennent souvent une certaine quantité d’alumine, soit pure, soit hydratée, soit même sous-sulfatée, surabondante à la combinaison qui peut cristalliser ; c’est du moins ce qui paroît résulter de la compa- raison des analyses les plus récentes. Voici en effet ces ana- lyses; elles portent sur cinq variétés. PIERRE D'ALUN CRISTALLISÉE. 217 j À VARIÉTÉ [VARIÉTÉ|VARIÉTÉ|VARIÉTÉ|VARIÉTÉ de la Tolfa, | dela Tolfa, |de la Hongrie, | de Montione. d’après d’après “d’après d’après a M.Vauquezix.| Kraprorx. |-Kraprorr. Descorizs. Mont-Dore. Âcide sulfurique..| 3 16,5 12,5 35,6 27,3 Alumine. .......| 43,02 19 17,5 40 31,80 Potasse..........|* 3,08 4 I 13,8 5,79 1e Dovobbéuooo ie 3 5 10 3,72 Silces rre|Ho 56,5 62,25 » 28,40 Oxide de fer. .... » » » » " 1,44 Perte ce eee » I 1,75 » 1,82 100. 100. 100. 100. | 100. D’après le système de la nomenclature chimique, il n’est pas aisé de former la dénomination qui convient à la pierre d’alun, à raison des principes constituans qui lui sont essen= els. Dans tous les cas il ne paroït pas qu'on puisse lui conserver celle de sous-sulfate d’alumine et de potasse que j'avois été conduit à lui donner, lorsque j'ai fait connoître la nature de la prétendue nd siliceuse du Mont-Dore. Les minéralogistes seront moins embarrassés : on a déjà désigné sous le nom d’ aluminète, le sous-sulfate simple.d’alumine qui a été trouvé à Halle et à Newhaven. I1me semble qu'il seroit convenable d'attribuer le nom d’alunite à l'espèce minérale qui nous occupe; on y joindroit l’épithète de szZcifère pour les variétés compactes qui sont éhdurcies par de la terre sili- ceuse. Quant aux variétés compactes qui peuvent contenir de l’alumine surabondante à la combinaison qui est suscep- tible de cristalliser, comme la surabondance n'influe pas sensiblement sur les caractères physiques des masses, la nomenclature du No n'est pas obligé d’en tenir compte. Mém. du Muséum. 1. 6. * 28 218 PIERRE D'ALUN CRISTALLISÉE. Je ne dois pas négliger de faire voir que cette surabon- dance de l’alumine, soit pure, soit hydratée, soit même sous- sulfatée, ne seroit pas moins facile à expliquer que la pré- sence de la silice. Nous savons maintenant que la formation de la pierre d’alun compacte est due, comme celle au reste des autres variétés, à des solfatares anciennes ou modernes; on ne rencontre les roches, dont cette pierre fait la base, que dans les volcans brûlans ou dans les terrains volcaniques démantelés de toutes les époques. Elles s’y présentent sous forme d’amastransversaux, d’une profondeursouvent indéfi- nie, et dont la figure, l'étendue etla puissance varient à raison non-seulement de la distance à laquelle l’effet des vapeurs sulfureuses a pénétré horizontalement dans le terrain, mais encore de la forme, des dimensions et du nombre des ouver- tures par lesquelles elles s’exhaloïent. Ces vapeurs en atta- quant et en décomposant les parois des roches diverses (tr), au milieu desquelles elles ont trouvé passage, ont'nécessai- rement mis en liberté beaucoup de silice et d’alumine. Il n'est pas étonnant que ces terres alent souvent été incor- porées dans la pierre d’alun à mesure qu’elle s’est formée et | (1) Les nombreuses variétés de pierre d’alun compactes, friables ou pulvéru- lentes qu’on a observées jusqu’à présent , ont toutes été formées aux dépens des couches si variées du sol volcanique de tous les âges. Cependant je ne doute pas qu’on n’en découvre un jour au milieu des roches primordiales ou secondaires, abondantes en feldspath , qui ont été percées par les antiques éruptions dont les nombreuses contrées où il existe des roches volcaniques démantelées ont été le théâtre. De semblables altérations ont encore lieu dans les profondeurs de la terre, partout où les soupiraux des voicans brülans traversent des terrains feld- spathiques; mais les résultats sont à jamais cachés pour nous. PIERRE D'ALUN GRISTALLISÉE. ° 219 qu'elle s’est agrégée confusément. On conçoit d’ailleurs avec facilité comment cette aggrégation confuse a toujours eu lieu sur place et à côté-de la roche intacte (sauf quelques effets de tassement ) et comment elle a dû être favorisée par l’hu- midité habituelle qui abreuvoit les fissures, les fentes, les grandes crevasses, les anciennes cheminées de cratères et en général tout système de conduits analogues, où la transmu- tation s’est opérée. C'est ainsi que les choses se passent encore à présent. Il n’y a pas de solfatare moderne, y com- pris celle qui occupe tout le sommet du pic de Ténériffe(1), où l’on ne puisse observer que le terrain décomposé est continuellement imbibé d'humidité, et où l’on ne soit frappé de la grande quantité d’eau en vapeurs qui s’en exhale. On y voit la pierre d’alun friable, pulvérulente, ou compacte, s'y former pour ainsi dire sous les yeux par la double action de l’eau et des vapeurs sulfureuses; au reste l'influence de l'humidité chaude ou froide, dans les cas analogues à celui dont il est question, a été parfaitement. saisie par Dolomieu et surtout par M. Breislack. Il sufiroit de parcourir l’excel- lente description que ce dernier minéralogiste a donné de la solfatare de Pouzzoles dans le second volume de ses voyages dans la Campanie, pour rester convaincu de la réalité de cette influence. Il est à remarquer maintenant que notre manière de con- cevoir l’assortiment des principes qui composent la pierre d’alun cristallisée, a l'avantage de fournir une explication (x) Journal de Physique, t. 57. 220 PIERRE D'ALUN CRISTALLISÉE. fort simple de ce qui se passe lorsqu'on calcine le minerai de la Tolfa, pour en extraire ensuite le sel alumineux. [?hy- drate d’alumine est comme tous les hydratès que nous connois- sons, très-facilement décomposable par la chaleur. Sa combi- naison avec le double sulfate se détruit à mesure que l’eau se vaporise; le double sulfate anhydre se dégage et se change en alun aussitôt qu’on lui présente l’eau de combinaison qu'il est susceptible d’absorber. Cela est si vrai que lorsqu'on opère la calcination sur du minerai peu ou point silicifère, après l'avoir réduit en poudre impalpable, on n’en peut pas retirer plus de sel après une macération d’un mois, que si on lessivoit immédiatement après avoir calciné. C’est ce qui résulte du moins des expériences de Descotils et des miennes ; la silice et les autres principes étrangers, dont le minerai peut être mélangé, ne jouent donc qu’un rôle méca- nique dans l’opération, et ils n’en retardent le succès qu’en raison de leur abondance plus ou moins grande. Il ne sera pas inutile de présenter ici le tableau de l’écha- faudage atomistique binaire de la combinaison dont nous venons de donner l’analyse ; les- personnes peu exercées pourront se rendre compte de ce qu'il faut entendre par les expressions d’atôme du 5me, ordre, qui ont été employées précédemment, et elles comprendront plus facilement la con- struction de la formule ci-dessus. » PIERRE D'ALUN CRISTALLISÉE. 221 T'ableau de la composition atomustique de l'alurite. 15:at. d’oxigè 15 at. d’eau — j iPtaS l et 5 at. d’hydrate 3o at. d'hydrogène. d’alumine =. 15 at. d’oxigène bat. d’alumine= 8 . et 5 at. d’alumine. 100. ATOME ATOME ATOMES ATOMES . ATOMES du 5°. ordre du 4°. ordre. du 3°. ordre, du 2°. ordre. du 1‘°. ordre ‘ at. d'acide sul-Ÿ 12 at. d’oxigène 2 at. de sulfate furique — fab Te d’alumine = Ë 6 at. d’oxigène rat. de double sul- | HAUTES €E é 2at.d’aluminium. fate anhydre d’alu- QE mine et de potasse— | at. d’acide sul-Ÿ 6 at. d’oxigène - 224 t 1at, de sulfate nn 2 at. dé soufre. r atome d’alunite de potasse = à contient 1'atide porésses li 2 At: doses, | 1 at, de potassium. } Je partirai de la considération de ce tableau pour faire observer en général combien les diamètres des molécules intégrantes des combinaisons complexes doivent être plus considérables que ceux des molécules élémentaires. À s’en tenir aux données que suggère la théorie des proportions définies, un atôme d’alunite seroit, en dernière analyse, composé (ainsi qu'on vient de le.voir)de 100 atômes élémen- taires, savok : 1 de potassium, 7 d'aluminium, 6 de soufre, 30 d'hydrogène, et 56 d’oxigène ; mais il faut aller plus loin, et c'est la cristallagraphie qui nous en fournira les moyens. Si, comme le pense M. Haüy, et comme on n’en peut guère douter, toute molécule intégrante de quelque ordre qu'elle 229 Pierre D'ALUN CRISTALLISÉE. soit, est le résultat d’un assortiment régulier de molécules principes (1) qui toutes sont polyédriques et de forme cons- tante, il est évident que les atômes de la chimie ne repré- sentent, relativement à chaque espèce de combinaison dont ils font partie, que des sommes ou plutôt des doses de ces molécules principes (2); ainsi, par exemple, dans le sul- fate de chaux anhydre dont latôme intégrant est formé d’un atôme de chaux et de deux atômes d’acide sulfurique’, : quelque figure qu’on veuille attribuer à ces trois atômes, il seroit impossible d’en composer un assortiment qui produisit un prisme droit à base rectangle dont les côtés seroïent entre eux comme les racines carrées des nombres 17, 21 et 50, prisme qui est cependant la forme primitive de la combinaison. On conçoit très-bien au contraire que si l’atôme de chaux est composé de 20 ou 30 molécules de chaux, par exemple, et si chacun des atômes d'acide sulfurique renferme 30 ou 4o molécules d'acide, leur mélange chimique peut produire un assortiment régulier semblable à la forme primitive. Je viens de citer une combinaison du troisième ordre; on pourroit en dire autant des combinaisons du second ordre, ou de (1) Un exemple fera comprendre le sens qu’il faut attacher, d’après M. Haüy, à ces expressions de molécules intégrantes, principes ou élémentaires. Le calcium, - le carbone et l’oxigène forment les molécules élémentaires de la chaux carbonatée, la chaux et l’acide carbonique en forment les molécules principes, et les dermieres particules du carbonate de chaux en sont les molécules intégrantes. (2) J’ajouterai qu’on seroit fondé à remplacer les expressions d’afome ou de pro- - portion dont on s’est servi jusqu’à présent dans le langage chimique, par celles de dose proportionnelle ou dose atomistique;"ces dernières présenteroient un sens plus exact et plus facile à saisir. 2,1 PIERRE D’'ALUN CRISTALLISÉE. 223 celles du quatrième et du cinquième. D’où on voit qu’en revenant à la pierre d’alun et en supposant que chacun des atômes chimiques qui entrent dans l’échafaudage binaire de cette combinaison, équivale, terme moyen, à dix molécules minéralogiques du même ordre que lui, il faudroit admettre qu'il existe un nombre immense de molécules élémentaires dans l’atôme de la pierre. Ce résultat n’est sans contredit qu'uu apercu, mais il justifie suffisamment ce qui a été avancé ci-dessus, savoir, que les molécules intégrantes des corps composés paroissent avoir des diamètres incomparablement plus grands que ceux de leurs molécules élémentaires. On voudra bien remarquer que cette notion seroit égale- ment soutenable, si au lieu de considérer les molécules, miné- ralogiques de tous les ordres comme étant polyédriques, on vouloit supposer qu’elles sont simplement sphériques, ainsi que le pensent plusieurs physiciens et entre autres MM. Ber- zélius et Wollaston ; car alors il seroit indispensable d’ad- mettre que ces particules sphériques ont des diamètres très- différens, ou qu'ayant des diamètres égaux, elles possèdent des sphères d’activité diverses, ou bien, ce qui seroit plus probable, qu “elles jouissent tout à la fois dec ces deux conditions d’inégalité spécifique. Je terminerai en indiquant une autre considération générale qui est également suggérée par la composition .de l’alunite cristallisée; c’est que probablement ce n’est point l’action des dernières molécules des corps qui produit les phénomènes de la double réfraction. Ces phénomènes paroiïssent dûs à Vaction des molécules intégrantes, et cela ne résulte pas seu- lement des observations cristallographiques de M. Haüy, 24 PIERRE D'ALUN CRISTALLISÉE. el mais encore des données que la chimie peut fournir. On pourroit appuyer cette dernière assertion en se conteñtant de prendre la pierre d’alun pour exemple, car cette substance est incontestablement douée de la double réfraction, _puis- qu'elle a un rhomboïde pour forme primitive; mais comme la petitesse des cristaux ne n'a pas permis de vérifier cette propriété (1), j'aurai recours à la citation du gypse ordinaire. L'eau, la chaux, et l'acide sulfurique forment, comme tout le monde le sait, les molécules principes de cette dernière substance minérale; or l’eau fait partie de plusieurs composés qui ont la réfraction simple, l'acide sulfurique joue préci- sément le même rôle dans l’alun, et la chaux dans le spath fluor ; cependant la réunion de ces trois principes constituans n'en donne pas moins naissance à une combinaison qui a la propriété de doubler les images. Quoi qu’il en soit des considérations que nous venons d’ex= poser, les observations et les expériences dont nous avons d’abord rendu compte n’en sont pas moins constantes. On trouvera probablement qu’elles complètent les données, qu'il étoit nécessaire de réunir avant d'accorder l'institution spécifique à la pierre d’alun, et on jugera sans doute que rien ne s'oppose plus à ce que l’on ajoute désormais cette es- pèce, si remarquable à beaucoup d’égards, aux cent quatre- vingts espèces bien avérées qui figurent maintenant dans la classification méthodique durègne minéral d’après les principes de M. Haüy, (1) Depuis la rédaction de ce Mémoire, M. Biot s’est assuré de la double ré- fraction de l’alunite par des expériences très-ingénieuses auxquelles j'ai eu l'avantage d'assister. 225 EXAMEN CHIMIQUE DES CUBÉBES. PAR M VAUQUELIN. À 4 - L. cubèbes sont les fruits du piper cubeba de la Triandrie trigynie, plante vivace qui croit aux iles Philippines, à Java, à la Guinée et à l’île de France. ; _ Quelques auteurs, dit Murray, tirent le nom de cubeba (novGeGa où xourebs) de celui du bâtiment qui le premier en: fit usage; mais il ajoute quil est difficile de juger si les cu- bèbes des Arabes:sont les mêmes que les nôtr es, et 1l renvoie ceux qui désireroïient s'amuser de cet NE à la disser- tation de Widellius sur les cubèbses , publiée en 1705. Les fruits qui ont servi à ces expériences sont présumés: . être récoltés. depuis trois ans, ils ont été apportés que le commerce par les Hollandais, ils sont en. magasin à à Paris depuis dix-huit mois. Ces grains n’ont pas tous la même couleur, ils:sont arrondis et portés sur un pédicelle. Si on les examine après les avoir fait macérer dans l’eau, on y remarque quatre enveloppes. La premièr e est charnue et se ramollit dans l’eau , la: nde est d’une couleur grise et paroît presque transparente, La troisième mince comme une pelure d’oignon est colorée en jaune brunâtre. Mém. du Muséum. 1. 6. 29 226: ExAMEN CHIMIQUE La quatrième est une pellicule blanche très-fine recouvrant immédiatement les graines dont les unes sont rondes et rem- plissent entièrement leur enveloppe; d’autres comme des petits painssont plats d’un côté et arrondis de l'autre; d’autres sont ridées et couvertes de matière grasse ; enfin il en est qui ont une couleur blanche. Plusieurs de ces graines contenoient une matière huileuse blanche, concrète, et qui avoit toute l'apparence d’un cristal. Cette matière concrète fondue dans une cuillère “d'argent est restée fixe sans répandre d’odeur. Cinquante grammes de ces cubèbes concassés ont été in- troduits dans une cornue avec de l’eau, et soumis à la distil- lation. L'eau qui a passé étoit louche et recouverte de gou- telettes d'huile volatile dont la consistance étoit plus grande que celle des huiles volatiles ordinaires. Elle a une saveur pitt qui se rapproche un peu de celle de la menthe poivrée. Il existe à cet égard une grande faute dans Murray ;. il dit que Baumé a obtenu deux onces un gros de cette huile, de deux livres et demie de cubèbes; tandis que ce n’est qu’une once un gros, de douze livres et demie de cette graine, que Baumé à obtenu. dir L'eau distillée tenoit de l'huile ses propriétés odorantes, mais elle étoit alcaline, car elle ramenoit au bleu le papier de tournesol rougi par un acide. Désirant savoir à quel alcali cette ph étoit due, j'ai saturé par He sulfurique foible et j’ai évaporé. Le résidu de l’évaporation examiné, nous a présenté un sel qui avoit tous les caractères du gate d’ammoniaque, tenant un peu d’huile essentielle. I laissoit dégager de l’am- DES CUBÈBES. 227 moniaque par l’addition de quelques gouttes de potasse. Mis sur un fer rouge il se volatilisoit sous s forme de vapeurs blanches pesantes. | Le résidu de la distillation filtré avoit une couleur brune, une saveur amère; il présentoit par les réactifs les phénomènes suivans. | 10. Il précipitoit abondamment par le nitrate d'argent en flocons jaunâtres dont une grande partie étoit redissoute par l'acide nitrique pur. 5 20, L’oxalate d’ammoniaque n’y produisoit aucun effet. 30. Le nitrate de barite formoit un DiÉenité léger, flo- conneux. 4°. La noix de galles donnoit un précipité volumineux brun. 5o. L’acétate de plomb précipitoit abondamment la liqueur cui en étoit presque entièrement décolorée. 60. Il rougissoit légèrement le papier de tournesol. Evaporé, il a donné un extrait brun, légèrement acide. Divisé en plusieurs pee il a été soumis à diverses opé- rations. : 10. Traité par l'alcool, il lui a communiqué une couleur jaune; l’alcool évaporé ax laissé une matière d’une belle couleur qui se redissolvoit dans l’eau, à l'exception de quel-. ques flocons d’une résine brune , Sèche, s’amollissant sous la dent et ayant une saveur âcre. La partie de l'extrait insoluble dans eo se disstlvit dans l’eau, mais il resta dans la liqueur quelques flocons que nous avons reconnus pour de l’albumine concretée par l'alcool. 20, Une partie de cet extrait bruléo a pue une cendre 29 * 228 EXAMEN CHIMIQUE contenant du sous-carbonate, du phosphate et un peu de mu- riate de potasse et du phosphate de magnésie. 30. L'autre partie de cet extrait, dissoute dans l’eau, a été précipitée par l’acétate de plomb. Le précipité recueilli , lavé et décomposé par l’hydrogène-sulfuré a fourni un peu d'acide malique mêlé à un peu de matière colorante. La liqueur d’où j'avois séparé cet acide au moyen de l’acé- tate de plomb, traitée par le sous-acétate de la même base, a donné un précipité jaune; ce précipité isolé et lavé a été décomposé comme le précédent; la liqueur filtrée et évaporée a fourni une matière jaune qui, traitée par l’alcool, s’y est dissoute à l'exception de quelques flocons qui avoient toutes les propriétés de la gomme. Cette matière jaune prenoit une couleur rose violacée par l'acide sulfurique chaud. La liqueur d’où pr ovenoient les deux précipités ci-dessus, a été exposée à son tour à un courant de gaze acide-hydro-sulfu- rique. Le plomb étant séparé par ce moyen de la liqueur, on a obtenu par l’évaporation de cette dernière, une matière jaunâtre d’une odeur nauseuse, d’une saveur semblable à celle des pois crus et qui ressemble à la matière qui se trouve dans les plantes légumineuses. Elle précipite par la noix de galles ; se dissout mieux dans l'alcool à 300 que dans celui qui est plus absolu. Chauffé dans un tube, elle Abe tous les Den des vé- gétaux, sans mélange de matière animale. Ces différentes substances, dont nous venons de parler, ne paroissant pas être la matière active des cubèbes, nous avons traité les graines épuisées par l'eau, au moyen de l'alcool DES Cusè8es. 229 - bouillant. Ce liquide filtré et évaporé a laissé une matière verte qui a les apparences d’une matière et des ne priétés particulières. © :1* ATOS Cette matière est fluide, a une odeur: Aa un goût âcre, amer, approchant de celui du baunre de Copehu. Elle fait éprouver aussi dans la gorge un peu d'irritation. Mise sur le papier elle le tache à la manière des huiles grasses; ce papier ‘chauffé laissé échapper un pet d’huile volatile qui étoit encore mêlée avec = matière gr asse, mais le papier reste taché. D, (8! DICO JHOeerD s Cette matière grasse lavée avec l’eau, lui a communiqué un peu d’äcreté. Cette eau évaporée a laissé une matière extrac- tive, qui avoit été éntrainée; dissoute à froid dans l’éther, elle laisse un résidu de nature résineuse. > DH Cette huile obtenueau moyen del’étherdela graine séparée de l'écorce, est beaucoup plus blanche, ée qui tient à ce que les enveloppés contieñnent une das sténde quantité de ma- tière colorante. or) 9 Cette matière a été soumise à lébrlition avec l’acide sul- furique foible, dans l'espérance de lui enlever son àcreté; ce moyen n’a pas réussi: seulement j'ai remarqué que les parois du vase"où s’étoit attaché cette matière, avoient pris une couleur qui varie du rose au pourpre iolér Si l’on verse de l’eau sur cette matière colorante, elle change etpasse un peu au bleu, Lebaume de Copahu et même la téré- bentine traités par l'acide sulfurique ont pris la même couleur. Voulant savoir si cette matière existoit dan$ l'écorce où dans la graine seulement, j’ai pris cinq grammesde graïnes séparées de leurs enveloppes; excepté les deux dernières ; ces cinq m 230 EXAMEN: CHIMIQUE grammes épuisés par l'alcool m'ont donné 165 centigrammes de cette matière, tandis que l'écorce qui ne contenoit pas l'amande, ne m'a donné pour 5 grammes que:80 éentigr. On voit donc que cette matière se trouve dans toute la graine, mais plus abondamment auü centre Cettematière dissoute dans l’éther ou dans 1 ‘alcool, sou- mise ensuite à la distillation, laisse dégager une petite quantité d'huile essentielle, mais le Résa est transparent, solide et a une saveur àcre, Elle se dissout très-bien dans l éthér, di l'alcool, dans la potasse, d’où elle est précipitée par un ne Examinée comparativement avec le baume de Copahu, elle présente quelque analogie, mais aussi quelques différences. Quand on obtient cette substance par le moyen de l’éther elle aune couleur semblable au baume de Copahu. Ces deux substances mises en contact avec de l’eau distillée lui communiquent une saveur désagréable; si on évapore ensuite cette eau, on ytrouve une matière extractive qui dans ces deux substances a la plus grande ressemblance. Traitée par l’acide sulfurique elle prend une omlenr qui varie du rose aw pourpre violet. #* Le baume de Copahu par cet acidese conduit de, même ; seulement la couleur produite par ce dernier n’est pas: aussi belle. ; ri: el La matière des cubèbes dissoute dans l’ on et soumise. à la distillation, laisse dégager de l'huile volatile ; il en est de même du baumé de Copahu, mais l'odeur de l'huile volatile de ce dernier est plus désagréable à l'odorat. L'éther agit de même sur ces deux substances. IDE: GURÈBES: 44 231, Traitée par le carbonate de soude, la matière du baume de Copahu prend une belle couleur. blanches la résine des cubèbes prend une couleur légèrement.jaune. Ces, deux disso- lutions bouillies, se:sont comportées différemment, RONDE Celle du baume de Copahu ne se précipité pas ; le contraire. avoit lieu pour la substance obtenue des cubèbes! :°:240 Malgré ces petites différences, qui peuvent dépendre: de quelque principe colorant retenu par la résine des eübèbes ; nous n'hésitons pas à croire qu'il existe éütre elle et le baume de Copahu la plus grande analogie 'et qué c'est dans cette matière que réside principalement les vertus découvertes par les médecins dans l’emploi des cubèbes pour la guérison des gonorrhées. Voulant savoir si l’amande contenoit de l’huile essentielle, j'en ai séparé exactement des pellicules, et je l'ai soumis à la distillation. J’ai obtenu par ce moyen une eau He à celle que j’avois eu par la disüllation de la graine entière ; elle présentoit à sa partie supérieure quelques’ goutelettes d'huile. La petite quantité de cette matière huileuse ne m’a pas permis d'établir de comparaison exacte entre elles. 10 grammes de cubèbes incinérés ont laissé un résidu salin, pesant 65 centigr., ayant une couleur verte, semblable à la couleur verte communiquée à la potasse par le manganèse. Traité par l’eau, ce résidu a perdu 3r centi. de sels solubles composés de sous-carbonate , de phosphate et un peu de mu- riate de potasse. : Le résidu insoluble dans l’eauss’est dissout dans l’acide muriatique, à l'exception d’un peu de silice. 233 EXAMEN CHIMIQUE DÉS CUBÈBES. Le liquide examiné, étoit Ha de phosphate de magnésie et d’un atôme de fer'et de manganèse. _ efe La matière résineuse' des cubèb es, décomposée dans untube de verre, s’est conduite comme es matières végétales; les: vapeurs qui s’en dégageoient avoient une odeur piquante et rougissoient le papier de tournesol. L'on voit par cette analyse que les graines des cubèbes contiennent: 10. une huile volatile presque concrète ;. 20, Une résine semblable à celle, du baume de Copahu; - 30. Une petite quantité d’une autre résine colorée; 4°. Une matière gommeuse colorée ; 50. Un principe. extractif analogue à celui qui se trouve dans les plantes légumineuses; Go. Quelques substances salines. | .Je désire que ce travail , auquel ÿ j'ai Act quelque. soin, puisse servir à diriger les Ale de dans l'emploi qu ils croiront devoir faire des cubèbes dans l’ art de guérir. . LS FAITS POUR SERVIR A L'HISTOIRE CHIMIQUE DES PIERRES MÉTÉORIQUES. PAR M. LAUGIER. O; a tant parlé des aérolithes, leur nature chimique est si bien connue, que je me serois abstenu d'occuper de nouveau l’Académie de ces substances, si l’examen de l’une d'elles, récemment tombée à Jonzac, ne m’avoit offert une exception qui me semble mériter l’attention des naturalistes. Ce qui les a le plus frappés dans les aérolithes, c’est l'identité des prin- cipes qui les composent, et leur constante proportion, dont les variations sont à peine de quelques centièmes. En effet, on sait que les aérolithes sont composées de 36 à 45 cen- tièmes de silice, d'à peu près autant de fer, de 10 à 13 cen- tièmes de magnésie, de 7 à 9 centièmes de soufre, de 3 à 6 centièmes de nickel, de 1 ou 2 centièmes de manganèse, et d'environ 1 centième de chrôme; et qu'on y trouve aussi, mais accidentellement, 2 ou 3 centièmes d'alumine et de chaux. Parmi les substances qui entrent dans la composition des aérolithes, trois peuvent être considérées comme élémens caractéristiques , savoir: le soufre, le nickel et le chrôme, puisque la silice, le fer, la magnésie et le manganèse les laisseroïent dans la classe des autres mélanges pierreux, et que Mem. du Muséum. À. 6. 30 234 PIERRES MÉTÉORIQUES. rien alors n'indiqueroit l'origine particulière qui établit réelle- ment leur distinction, origine que les physiciens ont cherché à expliquer par des hypothèses plus ou moins ingénieuses. Des trois principes qui distinguent les aérolithes, le soufre, à cause de sa présence dans un grand nombre de pyrites, est le moins important; ce qu'il offre ici de remarquable, c’est son union constante avec le nickel. Le nickel est celui des trois caractères auquel on a attaché le plus d'importance, soit parce qu'il se trouve généralement en plus grande quan- tité que le chrôme, soit parce qu’on le rencontre dans tous les fers dits météoriques, qu’on a présumé par cela même avoir une origine commune avec les pierres du ciel. Le chrôme, dont la présence dans les aérolithes est tout aussi remarquable que celle du nickel, n’a toutefois été con- sidéré jusqu'à présent que comme caractère de moindre valeur, en raison de sa moindre quantité, et peut-être aussi parce que des chimistes dont l’autorité est respectable ont mis en doute son existence dans quelques aérolithes, et principalement dans la pierre de Stannern, en Moravie. Si pourtant il étoit démontré qu’un aérolithe ne renferme pas la moindre quantité de nickel, et que la pierre de Mora- vie contient une quantité notable de chrôme, ne seroit-on pas autorisé à croire, jusqu’à ce que le contraire füt prouvé, que le chrôme est des trois principes des aérolithes le plus constant , et par conséquent le plus caractéristique. J'ai été conduit à cette conséquence par l’examen compa- ratif d’une pierre tombée récemment à Jonzac, et par celui de la pierre de Moravie, dont MM. Haüy et Brongniart ont bien voulu me donner des échantillons. PIERRES MÉTÉORIQUES. 2e Je n’entrerai point dans tous les détails de l'analyse des aérolithes, trop connue pour offrir un grand intérêt ; je me bornerai à ceux qui sufhront pour prouver les faits sur les- quels.sont fondées mes observations. La pierre de Jonzac est tombée le 13 juin 1810, celle de Moravie le 22 mai 1808. Toutes deux présentent les carac- tères physiques des aérolithes; elles n’en diffèrent que par un seul : les pierres météoriques sont ordinairement revêtues d’une croûte noire, mate, terne, unie, et d’une certaine épaisseur; la croûte des pierres de Jonzac et de Moravie est légère, grise, brillante, vitreuse, et présente d’ailleurs comme des sillons ondulés. | ; Ce caractère extérieur qui leur est commun, qui peut in- téresser les minéralogistes , n’est pas d’une grande consé- quence sous le rapport chimique, car ces pierres diffèrent dans leur composition. La manière dont elles se comportent avec les réacüfs est la même que celle des autres aérolithes. Deux modes sont généralement mis en usage pour le traitement de ces pierres, les acides et la potasse : un seul ne suflit pas pour le succès de l’analyse, il faut les employer successivement. Il n’est pas possible, au moyen des acides, de dépouiller entièrement la silice des matières qui y sont combinées; la potasse est utile en ce qu'elle se charge du chrôme qui échapperoit par l’em- ploi des acides, mais elle est insuflisante pour indiquer le soufre ; l’acide hydrochlorique annonce l'existence de ce principe, l'acide nitrique convient seul pour en déterminer la quantité. La potasse s'empare de l’oxide de manganèse en même temps que du chrôme ; la silice bien divisée se dissout So 236 PIERRES MÉTÉORIQUES.. ensuite dans l'acide hydrochlorique, qui l’'abandonne par l’é- vaporation dans l’état de pureté. Cependant on n’est assuré qu’elle est parfaite que quand elle se dissout sans résidu dans une dissolution de potasse caustique par la simple agi- tation ou par une douce chaleur. Sa blancheur n’est pas une preuve suffisante de sa pureté. Telle silice réputée pure par ses propriétés physiques, a laissé, par l’évaporation, d’un à cinq centièmes de chlorure d’argent provenant du creuset où la pierre avoit été fondue. Le fer et l’alumine, si la pierre en contient, sont précipités par l’'ammoniaque; celle-ci retient le nickel, qui lui communique une couleur bleuàtre, quelque petite que soit sa quantité. La pierre de Jonzac ne na point présenté cette couleur, que j'ai reconnue dans tous les aérolithes, et dans les fers météoriques que j'ai analysés. Une autre portion a été traitée immédiatement par les acides, et précipitée par l’ammoniaque en grand excès, qui ne s’est pas colorée plus que la première fois. Un troisième traitement d’une nouvelle portion de la pierre a donné le même résultat. L'examen de la magnésie et de la chaux précipitées par la potasse, celui de l'oxide de fer traité humide par l'acide oxa- lique, n’ont pu faire découvrir le nickel; je n’ai retrouvé que quelques atomes de fer retenus sans doute en dissolution par l'ammoniaque , malgré l’ébullition à laquelle elle avoit été soumise. L'absence du nickel dans la pierre de Jonzac n’est pas la seule différence qu’elle présente, comparée avec les aéro- lithes connus. Elle contient du soufre, puisque l'acide hydro- PiERRES MÉTÉORIQUES. 237 chlorique en dégage de l’acide hydrosulfurique ; mais la quantité en est si petite, que les premières portions de la- cide suffisent pour l’en priver. Il n’en reste pas avec la silice, comme il arrive ordinairement avec les pierres météoriques. Une portion de la pierre traitée par l’acide nitrique a donné une quantité de sulfate de baryte qui ne représentoit qu’un centième et demi de soufre, au lieu de sept à neuf centièmes. L’alumine et la chaux, qui ne se rencontrent qu’acciden-+ tellement dans les aérolithes, et qu’on n’y trouve que dans la proportion d’un à deux centièmes, sont, dans la pierre de Jonzac, en quantité beaucoup plus notable. L’alumine en forme les six centièmes, et la chaux les sept centièmes et demi. La quantité du chrôme est la même que dans les au- tres aérolithes , c’est-à-dire d’un centième au moins. D’après mes expériences, la pierre de Jonzac est formée des substances ci-après désignées: Oxide de fer ee TR EREASE DIHEBSS LL 0 ee een NO Alumines 0) Geo Chats de A7 00 Oxide de manganèse. . . . . 2,80 Magnesie. ="... AN 00 DOUTE: ee NA à el DO 1 Chrome. 2 2 ae LOT 102,40 En tenant compte de l’oxigène ajouté aux métaux pendant l'analyse, sa quantité compense à peu près la perte que j'au- rois dù éprouver. 238 PIERRES MÉTÉORIQUES. Cette pierre ne diffère donc pas seulement des pierres inétéoriques par l'absence du nickel, mais encore par la pro- portion des autres substances qui les constituent, de telle sorte que les principes qui sont essentiels dans les pierres du même genre rie sont dans celle-ci qu’accidentels, et récipro- quement, à en juger du moins par leur quantité. Cependant la nature des substances ne permet point de douter que cette pierre ne soit un véritable aérolithe. Il n’en est point de la pierre de Jonzac comme du prétendu aérolithe tombé à Chassigny, et dont M. Vauquelin a fait l'analyse. Ce savant chimiste a reconnu qu’elle ne s’éloignoit pas moins des pierres météoriques par sa composition que par ses caractères extérieurs : elle ne renferme ni soufre, ni chrôme, ni nickel. La pierre de Jonzac ne contient point, il est vrai, de nickel, mais elle renferme du soufre et du chrôme; et si elle offre d’ailleurs une différence extérieure avec les autres pierres météoriques, elle la partage avec la pierre de Moravie, que tout le monde sait être un aéro- lithe. | ; pe Avant même de faire l’analyse de ce dernier météorite, j'avois de la peine à me persuader que quelques pierres du ciel fussent entièrement dépourvues de chrôme; toutes celles dont je m'étois occupé, et le nombre en est assez grand, en renfermoient une quantité quelconque. J’avois retrouvé ce métal dans le fer natif de Sibérie, et le doute pouvoit n'être permis sur l'exactitude de l’assertion qui nioit son existence. Cependant l'absence totale du nickel dans la pierre de Jonzac na fait ajouter plas de foi aux recherches des chimistes qui n’avoient point trouvé de chrôme dans quelques-unes de ces PIERPES MÉTÉORIQUES. | 239 pierres; mais elle a augmenté le désir que j’avois depuis long- temps de vérifier ce fait. M. Haüy, qui est si empressé de fournir aux autres les moyens d’éclaircir quelques points des sciences à l’avance- ment desquelles il a tant contribué lui-même, a bien voulu me remettre un fragment de la pierre de Moravie: c’est celui de tous les aérolithes dans lequel on a le plus particulièrement constaté l'absence du ‘chrôme. Je: n’aï point tardé à recon- noître que la pierre de Moravie n’est point dépourvue de chrôme; elle en contient un demi centième, comme la pierre de Véronne, tombée en 1663, dans laquelle j'ai trouvé ce métal pour la première fois. Le chrôme peut facilement se soustraire aux recherches des chimistes, surtout dans celles de ces pierres qui contiennent en même temps une assez grande quantité de manganèse, comme celle de Moravie. La couleur jaune que le chrôme communique à la potasse est totalement éclipsée par la cou- leur verte foncée que lui donne l’oxide de manganèse. Si l'on verse immédiatement de l'acide hydrochlorique sur la dissolution alcaline, il n’y a plus moyen d’apercevoir le chrôme ; mais si, avant d'ajouter l'acide; on a la précaution de faire bouillir la solution alcaline avec le contact de l’air, et assez long-temps pour précipiter la totalité des oxides de manganèse et de fer qui y sont toujours mélés, la couleur jaune du chromate de potasse subsiste, quelque petite que soit sa quantité; et il ne s’agit plus que de sursaturer l’alcali par l'acide nitrique, et d’y verser une dissolution de nitrate de mercure. Il résulte de mes analyses des pierres de Jonzac et de Mo- 240 PIERRES MÉTÉORIQUES. ravie, que, parmi les aérolithes connus, un ne contient pas de nickel, et que tous contiennent du chrôme.J'e me garderai toutefois d’en inférer que tous doivent nécessairement en contenir. S'il en est qui ne renferment pas de nickel, il peut s’en trouver qui ne présentent point de chrôme. Mais puisque, dans les sciences naturelles, on doit suivre pas à pas l’ex- périence et conclure d’après les faits qu’elle donne, il m'est impossible de ne pas regarder, jusqu'à de nouveaux essais, le chrôme comme le caractère le plus constant des aérolithes. es SENTE es PLT4. Fig 2 Fig.5. Zom.. 6. Pig. 5. 2 V7 © => +4 . OBSERVATIONS SUR LES CRISTAUX DE MACLE: PAR M. HAÜY. . # à à : - : : O, sait qu’une grande partie des minéraux sont des assem- blages de plusieurs substances, parmi lesquelles il en est une que la cristallisation à seule marquée de son empreinte, en sorte que les molécules des autres n’ont fait que s’inter- poser accidentellement entre les siénnes, sans ‘déranger lé mécanisme de sa structure. La macle présente une relation du même genre sous un aspect tout particulier, qui semble indiquer moins un simple accident qu'un résultat constant “le l’affinité. Les deux matières dont elle est composée, l’une d’un blanc jaunâtre. et l’autre d’un noir bleuâtre, paroissent avoir concerté leurs positions respectives, de manière à for- mer un compartiment soumis aux règles d’une exacte symé- trie. L'effet de cette distribution est sensible sur la base du prisme légèrement rhomboïdal qui est la forme ordinaire de la macle, et que représente la fig. r. La cristallisation a fait de cette base un petit tableau, où sur un fond d'un blanc jaunâtre on distingue un rhombe central Ld’un noir bleuâtre, et quatre autres rhombes de la même “couleur situés aux angles, et liés entre eux par des lignes qui traversent la base Mém. du Muséum. 1. 6. 31 242 sur LA Macre. dans le sens de ses deux diagonales. Les cinq rhombes ont leurs côtés parallèles à ceux de la base, et terminent autant de prismes engagés dans la matière jaunâtre ; les lignes noires sont les extrémités d'autant de couches qui se prolongent dans la même matière CF} L’assortiment que je viens de décrire i imprime à la macle un caractère*qui la fait tellement ressortir vis-à-vis de tous les autres minéraux connus, qu'elle a été généralement re gardée de tous les temps par les minéralogistes comme une, espèce particulière. M. Werner, suivant son usage de réunir les espèces qui lui paroissoient avoir des rapports entre elles dans une même famille, à laquelle il donnoit ie nom du mi- néral qu'il regardoit comme en étant le chef, a placé la macle dans celle du feld-spath. MM. Bernardi, Fitton et Stephens se sont écartés seuls de l'opinion commune, en associant la macle au feld-spath apyre ( andalousite) comme n’en étant qu’une variété (2). Mais le véritable caractère distinctif de la macle, celui auquel on peut reconnoitre si elle constitue une espèce proprements dite, doit être tiré du résultat complet de sa division méca- niquef et ce qu'on trouve à cet égard dans les traités publiés par les auteurs étrangers, se réduit à l'indication d’un double + (1) L’assortiment est susceptible de plusieurs diversités dans le nombre des pièces fournies par la matiere noire. Celui que représente la figure est le plus composé qui ait été observé, abstraction faite de quelques lignes accessoires que Von voit sur une variété quiest rare, ét dont je parlerai plus bas. Les détails relatifs à cet objet se trouvent décrits dans mon Traité, t. IL, p. 270 etsuiv. {2) Jameson , Minér. , t. I, p. 356. SUR LA MACLE.. 243 clivage qui a lieu parallèlement aux pans du prisme rhom- boïdal formé de l’ensemble des deux substances. ù ne description que j'ai donnée, dans mon tableau compa- ratif (1), de l’octaèdre qui présente la forme primitive de la macle; sufliroit déjà pour assigner à cette substance un rang à part dans la série des espèces. * M. de La Bare, sous-préfet à Pontivy, également distingué par l’étendue et par la variété des connoîïssances qu'il a pui- sées dans l'étude de la minéralogie, à laquelle il consacre ses loisirs, ayant envoyé pour le cabinet du roi une collection de macles engagées dans le schiste (#honschiefer, W.) qu'il avoit trouvées en Bretagne (2), l'examen que j'en ai fait m'a fourni l’occasion de donner un nouveau développement aux caractères distinctifs de ce minéral, et je EE à l'exposé que je vais faire du résultat auquel il m'a conduit, celui d’une comparaison qui se rattache à mon sujet, entre la forme primitive de la macle et’ celles du feld-spath ordinaire et-de l’andalousite. La surface de la plupart des cristaux de macle a subi des altérations de niveau qui font varier sensiblement les résul- tats de la mesure mécanique, lorsqu'on essaie de déterminer les inclinaisons respectives de leurs pans (3). J'ai employé récemment à cette détermination des joints naturels obtenus ? (x) P. 56 et'57. * (2) M. de La Bare avoit joint à cet envoi des cristaux de différentes variétés de staurotide, avec.des morceaux du mica schistoide (g glimmerschiefer, W. .) qui leur sert de gangüe. (3) Cette variation est de 3 ou 4 deprés %* JS 244 : sur LA MaAcce. par la division mécanique, et j'ai trouvé environ 924 et 884 pour les inclinaisons dont il s’agit. Un cristal d’une forme, nettement prononcée, trouvé au Simplon, et sur lequel je reviendrai dans la suite, m’a donné le même résultat. La structure de la macle est une des plus compliquées que j'aie observées. Dans ce que je vais en dire je ferai abstraction de la ‘substance noirâtre , et je supposerai que la matière blanche, quiest proprement celle de la macle, occupe tout le volume du prisme que présente la forme ordinaire. Je re- viendrai dans la suite sur la substance noirâtre qui participe, comme on le verra, de la structure de l’autre. Cette dernière offre d’abord des joints naturels situés parallèlement aux pans M, M (fig. >), et à la base o du prisme. Celui-ci se sous-divise suivant des plans menés par les diagonalesdf, sy etnr, b x de ses bases. Mais de plus, si l’on détache, au moyen de la percussion, les parties situées autour des angles obtus 2, 7, et b, x, des bases, on aperçoit, dans les fractures, des indices de quatre nouveaux joints naturels, suivant des triangles 2%, cz ,pui, tlm, qui étant prolongés au-dessus des bases, iroient se réunir deux à deux sur des arêtes parallèles’ aux diagonales df, sy. Ces mêmes joints, combinés avec les pans M, M, composent la surface d’un octaèdre rectangulaire P, M (fig. 3), dont la position naturelle exige que les arêtes de jonction B, B' des faces P, P’ soient dirigées horizontalement, comme cela a lieu dans l’octaèdre de l’arragonite et de plu- sieurs autres substances. L’incidence de P sur P ‘approche beaucoup de God, d’où il suit que celle de P sur son ana- logue située derrière l’octaèdre est d'environ 1204. Soit d2( fig. 4) le même octaèdre. Si du centre #-on mène sur LA Maczer. 245 la ligne 7 g, ensuite les lignes #s et 27 perpendiculaires, l’une sur l’arête df, l’autre sur l’arèête d X, et sf l’on suppose RE 15, nr—=/16 etrs—f/5,on aura un rapport approximatif entre les dimensions de Voctaèdre. Dans cette hypothèse, l'incidence de dgA sur fgl, ou de M sur M (fig. 3), sera de g14 50"; celle de M sur le pan de retour sera de 884 10’, et celle des deux faces P situées de part et d'autre de larête B, sera de 1204, ainsi que je l'ai déjà dit. < ts Indépendamment des joints naturels qui donnent l’oc- taèdre que je viens de décrire, j’en ai indiqué trois autres, dont l’un sod#divisé cet octaèdre suivant un plan qui passe par les apothèmes #7,7#3 des triangles dgh, fgl, un se- cond suivant um plan mené ‘par les apothèmes gs, gx des triangles d gf, kgl,et le troisième suivant le plan du rec- tangle dflh. Je nr'abstiendrai ici de faire voir comment toutes ces sous-divisions se concilient avec l’unité de molé- cule, qui est un tétraèdre. C'est l'objet d’une recherche qui appartient à la théorie générale de l’octaèdre. Mais une considération que je ne dois pas omettre, c’est me.r x (fig. >) que présente là forme ordinaire de la macle, prouve seule, et abstraction que la division mécanique du pni faite de toute mesure d’angles, que ce prisme a pour base un véritable rhombe; car si elle étoit un carré, les quatre angles solides d, 2, f, r étant identiques, les joints situés obliquement à l’axe s’assimileroient à des facettes produites par des lois de décroissement, lesquelles, dans la même hypothèse, de- vroient agir indistinctement:sur tous les angles dont il s’agit, conformément à la loi de symétrie, en sorte que la division 246 SUR LA MACLE. ‘ mécanique, au lien de deuxfjoints, en indiqueroit quatre, en nombre égal à celui des angles. ! La même conséquence se déduit de l'aspect que présente la’ base de la variété que j’ai nommée polygramme, et.que l'on voit fig. 5. Les lignes noirâtres dont elle,est marquée, et qui se dirigent parallèlement : à ses côtés, naissent seulement de la diagonale z r, dont elles sont comme les ramifications, tandis que l’autre diagonale a f reste simple. Cette différence, qui, comme la précédente, est liée à la loi de symétrie, offre .un indice certain de celle qui existe entre les dimensions des deux diagonales, et de laquelle il résulte que des quatre angles de la base deux sont obtus et les deux afftres aigus. Je reviens maintenant à la substance noirätre, dont j’ai fait abstraction jusqu'ici. Cette substance offre des joints naturels disposés suivant le même ordre que ceux qui ont lieu dans la substance blanche, excepté qu'ils sont beaucoup moins nets, et s’aperçoivent plus diflicilement. De plus, en observant sa cassure à l’aide de la loupe, on voit qu'elle est parsemée d’une multitude.de parcelles blanchâtres qui, à certains ‘en- droits, forment, par leur réunion, des lamelles situées parallè- lement à l’un des joints naturels indiqués par la sous-division du prisme. Cette observation annonce que, pendant la for- mation de la macle, les molécules de la substance noire s’asso- cioient une partie de celles qui appartenoient à la substance blanche, et qui étoient suspendues avec elles dans le même liquide, et que c’est la présence de ces dernières qui a im- primé au prisme central et à ceux -qui occupent les angles le caractère de sa propre structure. Ainsi on peut considérer la macle comme un assemblage de deux individus de la même sur LA MaAcze. 247 espèce, qui présentent le type d’une méme cristallisation , avec cette*différence que dans l’un il est à l’état de pureté, et dans l’autre à l’état de mélange. - La macle emprunte un nouveau caractère distinctif de la manière dont son accroissement s’est opéré. Dans les miné- raux ordinaires, il résulte d’une succession de couches con- centriques dont chacune est enveloppée par la suivante, et qui est quelquefois indiquée à l’œil par des zônes parallèles diversement nuancées que l’on remarque sur la cassure, comme cela a lieu dans certains cristaux de quartz hyalin. A l’égard de la macle, on doit concevoir que sa formation a commencé par une lame rhomboïdale très-mince, dans la- uelle déjà les deux substances étoient assorties entre elles, e manière que la blanche servoit comme de cadre à celle d’une couleur noirûtre. C'étoit comme un rudiment de prisme au-dessus duquel sont venus se placer l’un après l’autre de nouveaux assortimens des deux substances, égaux et semblables au premier, en sorte que l'augmentation de volume a eu lieu tout entière dans le sens de l’axe du prisme, et de là vient que la longueur de la plupart'des cristaux de macle surpasse de beaucoup leur épaisseur. | Le schiste ( thon schiefer) est jusqu'ici la seule roche qui ait été citée comme gangue de la macle, par les auteurs des traités de minéralogie. J'en ai observé des cristaux engagés dans deux autres espèces de roche, qui diffèrent soit entre elles soit de la précédente, et cette diversité de gangues, qui n’est intéressante à l'égard des minéraux ordinaires qu’en ce qu'elle multiplie leurs relations géologiques, le devient ici doublement sous le rapport de la minéralogie. Lune des Lo 248 sur LA Macre. roches dont il s’agit est une chaux carbonatée magnésifère granulaire (dolomie) d’un gris cendré, qui contient aussi de l’amphibole blanc aciculaire ( trémolite). Le morceau de ma collection qui appartient à cette roche m'a été donné par M. Champeaux, qui l’avoit rapporté du Simplon. Les cristaux de macle qu’il renferme sont dés prismes rhomboï- daux d’un blanc grisâtre, et d’une forme plus nettement prononcée que celle des macles ordinaires. Leur surface a de même un aspect talqueux. Or la substance de ces cristaux est encore ici mélangée de celle de la gangue, en sorte que les molécules qui composent ce mélange se sont arrangées autour de l'axe sous la forme d’un prisme de la même cou- leur, qui est comme emboité dans celui dont la matière propre de la macle a fourni la couche extérieure, et qui o re des indices de joints naturels situés dans les mêmes directions. L'autre roche est une chaux carbonatée noirâtre, mêlée de grains de fer sulfuré, et: que M. Gharpentier, à qui je suis redevable du morceau qui en faisoit. partie, regardoit comme primitive. Ce morceau vient de Couledoux , dans la vallée de Ger département de la Haute-Garonne. Ses frag- mens mis dans l'acide nitrique s’y dissolvent en entier, avec effervescence. Les cristaux de macle qu'il renferme sont des prismes déliés, d’une couleur noirâtre, presque entièrement formés du mélange de la matière de la gangue avec celle de la matière de la macle, en sorte que la portion de cette der- nière qui est restée pure compose une couche très-mince , semblable à une légère pellicule qui enveloppe le prisme noirâtre. Les joints naturels que l’on met à découvert en divisant mécaniquement celui-ci, sont beaucoup plus nets et * sur LA Macze. 249 plus éclatans que ceux qui existent dans les autres macles, d'où l’on doit conclure, ce me semble, que la substance propre de la macle s’est mêlée ici abondamment avec celle de la gangue, aux dépens de la partie extérieure, qui la présente en très-petite quantité à l’état d'isolement. On auroit pu être tenté de croire que cet assortiment de deux matières que présentent les macles engagées dans le schiste, dépendoit d’une action particulière que leur matière propre exercoit de préférence sur celle de ce schiste, et dont le résultat disparoïitroit dans le remplacement de cette gangue par une autre d’une nature différente. Les observations que je viens de citer nous montrent le même minéral dans des circonstances faites pour tromper en quelque sorte l'attente de l’observateur par cette influence réitérée sur des matières non moins étrangères les unes aux autres qu'à l’égard de la macle elle-même, qui semblent s'être identifiées en passant dans le mécanisme de sa structure. Il ne me reste plus qu’à comparer la forme de la macle avec celles du feld-spath ordinaire, et de celui que j'appelle apyre, et dont on a fait une espèce particulière sous le nom d’andalousite. Lie premier a pour forme primitive un paral- lélipipède obliquangle que la fig. 6 représente en rapport de position avec le prisme ordinaire de la macle, en sorte que les faces M, P, qui font entre elles un angle droit, sont cen- sées être parallèles aux pans M, M. Dans cette hypothèse, l'autre face T (fig. 6) répondroit au joint indiqué par le triangle e Æ A (fig. 2 ). Or, en premier lieu, l'incidence des faces M, P (fig.6) étant rigoureusement de god, tandis que celle de M sur M Mém. du Muséum. 1. 6. 32 250 sur LA MaAcxre. (fig. 2) est un angle obtus, cette seule différence sufhroit pour faire regarder les deux formes comme incompatibles dans un même système de cristallisation. De plus, la face T (fig. 6) est inclinée de 1204 sur M,et de 1124 28" sur P. Au contraire, les deux incidences du triangle e & A (fig. 2) sur les pans M, M , sont très-sensiblement égales, et d'ailleurs la face T ( fig. 6) existe solitairement, au lieu que le joint pa- rallèle au triangle e & X (fig. 2 ) se répète en sens contraire de l'autre côté de la base, ainsi que l'indique le triangle © v z. Enfin le feld-spath n’offre aucun indice du joint qui répond à la base d nf r (fig. 2 ), et qui devroit être perpendiculaire sur les faces M, P, non plus que de ceux qui ont lieu dans le sens des diagonales d f, n r (fig. 2). En voilà beaucoup plus qu’il n’en faut pour exclure toute idée d’un rapproche- ment entre les deux substances (1). L’analogie qui existe entre les caractères extérieurs de la macle et ceux de l’andalousite, considérés dans certains indi- vidus des deux substances, a pu être prise pour l'indice d’une identité de nature par quelques-uns des savans qui accordent la prééminence aux caractères dont il s’agit, sur ceux qui se ürent de la structure. RSR ERA RER LE RERO n S (1) Depuis l'impression de mon Tableau comparatif, j'ai observé plusieurs formes secondaires d’andalousite dont les faces se prétoient à des mesures tres— approchées, qui indiquoient avec beaucoup de vraisemblance que, parmi ces mêmes faces, les unes avoient leurs analogues sur des variétés de feld-spath ordinaire , et les autres étoient susceptibles d’être ramenées à son systeme de cristallisation. La conjecture que j'ai émise dans le même ouvrage (p. 218) pourroit servir, à expliquer la divergence des analyses, dans le cas où l’identité des deux formes seroit confirmée par des résultats définitifs. sur Li Macrr. 21 Parmi les cristaux d’andalousite de Bavière, on en trouve! dont la surface a un aspect gras, et quelquefois un aspect nacré qu’elle emprunte du mica qui la recouvre, en quoi elle se rapproche de celle des macles dû Morbihan. D’autres ont une teinte de rougeâtre qui se retrouve sur plusieurs macles d'Espagne. La fracture de ces dernières, ainsi que celle d'une partie des macles de France, présente un tissu très-lamelleux , avec un éclat vitreux, qui ajoutent encore à la ressemblance avec certains cristaux d’andalousite. Mais illusion que tend à faire naitre ces rapports disparoit dans la comparaison des deux formes primitives. Je me servirai, pour donner une idée de celle de l’andalousite, de la fig. 6, qui représente celle du feld-spath, parce qu'elles sont toutes les deux du mème genre, et que la différence entre leurs angles, si elle existe, doit être légère (1). L'incidence des deux faces qui répondent à M, P, est aussi très-sensiblement de god. L’incertitude n’a lieu que par rapport à la position exacte du joint désigné par T ; mais il est du moins visible que ce joint est beaucoup plus incliné sur M que sur P, ce qui, joint à l'observation précédente, s'oppose encore ici à la réunion des deux substances dans une même espèce. Les autres différences indiquées pour le feld-spath, savoir, le défaut d'existence du joint perpendiculaire sur M, M (fig. 2 }), et de ceux qui sont dirigés diagonalement , achèvent de faire ressorur le contraste des deux formes. On voit que, dans l'hypothèse où l'incidence mutuelle des faces M, P ne seroit (1) Voyez le Tableau CODrAUEe p.217. 2592 suR LA Maczr. pas rigoureusement de 904, la distinction des deux substances ne laisseroit pas d’être garantie par l’ensemble des caractères indépendans de cette incidence. Il résulte de tout ce qui précède que la macle doit contui- nuer d'occuper une place distincte dans la méthode, comme ayant une forme primitive différente de toutes celles qui appartiennent aux autres espèces; et elle a encore ceci de particulier, que le mélange d’une matière hétérogène, qui n’est ailleurs qu'un accident ordinaire, une sorte de hors- d'œuvre dans la structure, n’ayant qu’une influence vague et indéterminée sur la manière d’être du corps qui le présente, entre au contraire comme partie intégrante dans l'édifice de la macle, et imprime à cette substance un caractère qui ne la rend comparable qu’à elle-même. MÉMOIRE SUR LA NOUVELLE FAMILLE DES VOCHISIÉES. PAR M. AUGUSTE DE SAINT-HILAIRE, Correspondant du Muséum d'histoire naturelle (1). Quorqur les genres de la Flore de la Guyane aient été souvent décrits par Aublet d’une manière incomplète, M. de Jussieu a eu l'habileté de saisir les véritables rapports de la plupart d’entre eux. Cependant il en est dont les caractères avoient été tracés avec tant d’imperfection, que l’auteur du Gencera a pensé avec juste raison qu'il valoit mieux laisser leur place incertaine que de leur en assigner une qui ne leur appartint pas. De ce nombre sont le Qualea et le V’ochisia. Ayant eu occasion d'analyser sur le frais plusieurs espèces qui font partie de ces genres, je vais faire connoître les carac- tères de l’un et de l’autre, et tâcher de découvrir leurs affinités botaniques. Je commencerai par parler du gualea. Son calice est inégal et coriace, comme l’a dit Aublet; mais il n’est pas vrai qu'il soit simplement quadrifide: et ce (x) M. Auguste de Saint-Hilaire est au Brésil depuis 1816; il s’est avancé fort loin dans les terres et il a recueilli un grand nombre de plantes qu’il destine pour le Muséum. Les observations qu’il nous a adressées, et les envois de graines, d'oiseaux , de quadrupèdes , etc. que nous avons déjà recus de lui , ne nous laissent aucun doute que son voyage aura les plus heureux résultats pour les progres de Fhistoire naturelle. s 25 SUR LA NOUVELLE VMAMILLE qu'Aublet appelle dans ces plantes un péfale supérieur cor- niculé n’est autre chose qu’une des divisions du calice. Ce- pendant cet auteur a pu facilement êtreinduit en erreur parles espèces qu'il avoit sous les yeux. Il en existe une près de Rio de Janeiro qui est très-voisine des siennes, ce qui m'a expli- qué sa méprise. Des cinq divisions du calice, trois sont exté- rieures, et deux intérieures. Celles-ci sont plus colorées et plus minces que les extérieures, ce qui doit être nécessai- rement, puisqu'elles n’ont pas recu autant que les autres l'impression de l'air et de la lumière. La même chose arrive dans le calice d’une infinité de fleurs, où quelques divi- sions ont leurs berds recouverts par les divisions voisines. Cependant, en général, le milieu de ces divisions internes reste à découvert, et l’on voit sans aucune peine qu’elles font partie.du calice. Il n’en est pas ainsi, dans la plante qui nous occupe, pour la division calicinale corniculée qu'Aublet à considérée comme un pétale. Les divisions voisines s’élar- gissant au-dessus de leur origine, recouvrent entièrement cette division corniculée, et la font paroitre placée sur un plan intérieur; mais, dans la réalité, elle prend naissance au même point que les autres, elle fait partie de la même enve- loppe, et enfin elle ne tombe point à la même époque que le véritable pétale. Au reste si l’on pouvoit se tromper pour les deux gualea d’Aublet et pour le qualea gestasiana (1) dont (:1)Je dois cette plante et plusieurs autres des montagnes de Tejuca, pres Rio de Janeiro, à M. le comte de Gestas et à madame la comtesse de Roquefeuille. Qu'ils reçoivent ici l'hommage de ma reconnoissance. Voici la description 4dé- taillée du Qualea Gestasiana. Q. Gestasiana: petalo cordato; foliis lanceolatis acuminatis glabris ; petiolis pedunculisque pubescentibus ; calice ciliato, lacinià DES VOGuISsIÉEs. | 255 je viens de faire mention, espèces qui toutes les trois croissent dans les forêts, personne ne se méprendra sur la véritable nature de la division supérieure chez un grand nombre d’espèces que j'ai trouvées dans les Campos de la Cape des Mines; car cette division y est Deaneonp moins grande que dans les trois espèces des forêts; elle n’est pas aussi recouverte, _et elle prend évidemment naissance au même point que les quatre autres divisions. Le pétale unique est périgyne, comme l’a dit Aublet (Guy. 6, t. 1 ), et il en est de même de l’éta- mine (1). L'un et l’autre sont attachés sur la base du calices au-dessous de celles des divisions qui font face à la supé- superiore emarginatä. Arbre à tige droite, haute d’environ 100 p. L'écie est grisâtre et peu fendrillee, l’aubier blanc, le bois rougeâlre, médiocrement dur, d’un grain assez grossier. Les branches naïssent à peu pres à la moitié de la hauteur du tronc ; elles sont presque dressées et divisées à leur extrémité en un grand nombre de ramules dont l’ensemble forme le corymbe. ( Je n’aï point vu l’arbre sur pied ; les caracteres qui précedent nv'ont été fournis par M. de Gestas.) Les feuilles op- posées sont munies à leur base de deux stipules caduques, ovales, acuminées, adnées à leur origine. Le pédoncule est court et pubescent, la feuille est entière, lancéolée, acuminée , obtuse à l’extrémité, glabre, pourvue d’un très-grand nombre de nervures transversales paralleles , serrées et ires-fines. Les fleurs sont disposées en grappes axillaires dressées, peu fournies. L’axe commun et les pé- doncules sont pubescens. Ceux-ci sont accompagnés à leur base de 1res-petites bractées. Le calice est quinquépartite, tres-inégal, d’un vert jaunâtre, à divisions ovale-orbiculaires tres-obtuses , finement ciliées sur les bords. La supérieure est beaucoup plus grande, plus colorée, presque pétaloïde, recouverte par les deux voisines, un peu échancrée au sommet, yeinée de pourpre à sa base, munie d’uu éperon horizontal tres-court et fort obtus. Le pétale est grand, cordiforme , cré- nulé et ondulésur les bords, d’un jaune de soufre, taché de pourpre sur le milieu. L’étamine est purpurine, glabre , à anthère grande et courbée en arrière. Le style est glabre eticourbé; le stigmate terminal et obtus. L'oyaire est ovoide et tres-velu. Les fleurs répandent une odeur très-agréable. Cet arbre croît dans les bois vierges des montagnes de Fejuca, près Rio de Janeiro. (1) Aublet dit en propres termes que la corolle est insérée sur Le calice, Si M. de 256 SUR LA NOUVELLE FAMILLE rieure éperonnée, et cette insertion n’est point de celles qui peuvent laisser quelque doute. L’ovaire libre est constam- ment à trois loges, dont chacune renferme tantôt deux ovules, tantôt un plus grand nombre, attachés dans l’angle interne. Chez deux espèces, j'ai reconnu dans chaque loge deux jeunes semences séparées l’une de l’autre par deux corps intermé- diaires qu'on peut aussi prendre aisément pour des ovules. Le fruit, dans ces mêmes espèces, et probablement dans toutes, est une capsule ligneuse qui s'ouvre en trois valves, dont chacune porte la cloison dans son milieu. Lors de la maturité de la capsule, on peut facilement se convaincre que Jes dêux corps dont j'ai parlé tout à l’heure sont d’une nature bien différente de celle des semences. Ils sont alors aussi longs qu’elles (ils ont 8 à 9 L. ), d’une forme oblongue, et sont composés d’une substance homogène, résineuse, d'un jaune obscur. L'existence de ces corps forme un caractère que je n’ai trouvé jusqu'ici dans aucun autre genre. Quant aux vraies semences, elles sont oblongues, et munies d’une aile terminale. L’embryon est droit, et dépourvu de péri- spérme ; les cotylédons sont grands, plissés, convolutés , et aboutissent à la base de l’ombilic ; la radicule est petite et conique. Ce que j'ai dit du calice du gualea peut s'appliquer à celui du vochisia, qui est également quinquépartite. La co- loration très-prononcée de la division corniculée, et la dis- proportion qui existe entre elle et les quatre autres, expli- quent encore ici l'erreur d’Aublet; cependant il suffit d’une Jussieu la dit hypogyne, c’est que sans doute il aura été trompé par l'inspection de quelque échantillon mal conservé. DES VOCHISIÉES. 257 légère attention pour se convaincre que, dans le »ocisia comme dans le qualea, la division corniculée tient aux autres divisions, et qu’elle concourt avec elles à former une seule et même enveloppe. Schreber a déjà reconnu (Gen. ) que les . deux prétendues anthères du vochisia, portées, suivant Au- _blet, par un même filament, ne sont que deux loges d’une anthère unique un peu écartées l’une de Pautre; ainsi il est inutile de revenir sur ce point. L'auteur du f/ora Guyanen- sis a encore très-bien observé l'insertion de l’étamine dans le »ochisia, puisqu'il la dit périgyne. L’ovaire des plantes de ce genre est à trois loges dispermes. Je n’ai point vu son fruit ; mais feu l’abbé Veloso de Villa-Cica, dans ses manuscrits, le dit capsulaire, comme l’est celui du qualea. À présent que nous connoissons mieux ces deux genres, assez différens dans la description d’Aublet, il nous est facile de sentir combien ils sont voisins (1). Dans tous les deux, en effet, je trouve un calice quinquépartite à divisions inégales, dont la supérieure est munie d’un éperon ; j y trouve une co- rolle irrégulière périgyne , une étamine unique également insérée sur le calice, un style unique et courbé, un seul stigmate, un fruit capsulaire, enfin un ovaire libre à trois loges qui renferment chacune, le plus souvent, deux ovules attachés dans l’angle interne. Les caractères de la végétation Li SnEn les mêmes rapports. Dans les deux genres, il n'existe également que des arbres plus ou moins grands; les rameaux et les feuilles sont également opposés, les jeunes (1) Quoique Schreber ne se soit jamais occupé des rapports naturels, il avoit cependant déjà pressenti cette affinité.» ; Mém. du Muséum. à. 6. 33 258 SUR LA NOUVELLE FAMILLE branches également carrées, és feuilles parfaitement entières et munies de stipules, les fleurs le plus souvent disposées en grappe, et leurs pédoncules accompagnés de petites bractées. A la vérité le-gualea n’a qu'un pétale, et le vochisia en offre trois. Mais il en est de la corolle du qualea comme de celle de l’amorpha ou du swartzta; elle n’est point mono- pétale; elle est réduite à un pétale unique, et tous les bota- nistes qui s’occupent de l'étude des rapports, savent aujour- d’hui faire cette différence. Une corolle véritablement mono- pétale entoure les organes sexuels : ici, au contraire, le pétale unique n’occupe qu’un point dans la circonférence de l’o- vaire ; tout le resté n'offre qu’une place nue qui indique assez une production incomplète. La corolle du vochisia présente un degré de développement de plus que celle du qualea, puisqu'elle a trois pétales ; cependant elle n’est pas complète non plus, car toute la partie supérieure du calice y est éga- lement nue. Chez les polypétales, un. calice à cinq divisions suppose généralement cinq pétales; les trois pétales des vochisia alternent avec trois des divisions du calice; la place des deux autres pétales existe, mais elle n’est pas remplie; ces plantes s’écartent donc du type par la suppression de deux pétales, comme le qualea par celle de quatre ; et si la suppression n’est pas portée au même point dans les deux genres, elle établit néanmoins, dans le groupe qu'ils forment, un rapport de plus. Le »ochisia a encore une autre tendance vers un développement complet, car outre l’étamine fertile, on trouve dans sa fleur deux rudimens d’étamine. Cette tendance à se rapprocher du type des polypétales périgynes à ovaire libre que nous observons déjà dans le DES VOCGHISIÉES. 259 vochisia, est plus sensible encore dans une plante arbores- cente très-voisine , Que j'ai recueillie dans le Certaô de la Capi- tainerie des Mines près du lieu appelé Taioba. Le calice, grand et quinquépartite, est presque égal; mais sa division supérieure est encore éperonnée. Quant à la corolle, elle se ‘compose de cinq pétales périgynes presque égaux, alternes. avec les divisions du calice. [l n’y a dans ma plante. qu'une étamine fertile , dont le filet est court, dont l’anthère est. continue avec le filet, très-grande, et courbée; mais en outre on y trouve, comme dans le ochrsia , deux filamens stériles. Cependant il se présente ici une différence extrêmement re- marquable, et que j'aurois eu peine à admettre dans un même groupe, si un examen réitéré ne m'avoit convaincu de sa réalité ; c’est que létamine et les rudimens, au lieu d’être opposés aux pétales, comme dans le »ochista, sont, au contraire, alternes avec trois d’entre eux. Mais ce n'est point la plante que je décris qui fait exception parmi celles que je cherche à grouper; c’est, au contraire, le 2ochr- sta qui présente une exceplion; car, dans le qualea, V'éta- mine est.placée sur le côté du pétale. En continuant l'analyse de ma plante, ÿ ÿ trouve un style conique, un peu flexueux, en massue, légèrement courbé au sommet. Son stigmate est scutelliforme et adné latéralement au-dessous de l'extrémité supérieure du style, caractère déjà ébauché dans le qualea, où le stigmate est quelquefois un peu latéral. Enfin, dans ma plante comme dans le vochusia et le qualea , Vovaire est libre, à trois loges dispermes, et les ovules sont attachés dans l’angle interne. ÿ | La plante que je décris est, comme l’on voit, extrêmement 33 260. SUR LA NOUVELLE FAMILLE voisine des deux autres; elle n’a point encore une fleur ré- gulière, mais elle approche bien plus de, la régularité que le vochisia, et il est à remarquer que ses deux pétales les moins grands occupent la place la plus voisine de la division calicinale corniculée, place où il manque deux pétales dans le vochisia. Si le qualea ne peut être réuni au vochisia, parce qu'il a quatre pétales de,smoins, on ne doit pas non plus faire entrer dans le même genre une plante qui a deux pétales de plus, et qui offre d’autres différences importantes, telles que la position des étamines ; l'existence d’un calice presque régu- lier, etc. Je ferai donc un genre particulier de cette plante, et je l’appellerai Salpertia , du nom de M. de la Four de Sal- vert, mon beau-frère, qui, consacrant à l’étude de la bota- nique ses momens de loisir, s’est associé à mes premiers travaux, m'a communiqué des observations intéressantes, et a dessiné les figures de mon Mémoire sur les Cucurbitacées. Voilà par conséquent trois genres : le gualea, le voclusia et le sadvertia, qui forment, par enchainement, un groupe extrèmement naturels Si je parcours la suite des familles, je n’en trouve absolument aucune où je puisse le faire entrer, et je me vois forcé d'en former une famille distincte, à la- quelle je donnerai le nom de Vochisiées. J'emprunte ce nom de l’un des deux genres les plus anciens, celui qu’Aublet ap-. peloit »ochy. La terminaison de ce dernier mot demandoit à être changée, parce qu’elle ne s’accorde pas avec les prin- cipes de nomenclature généralement admis, et au nom de vochy M. de Jussieu a très-heureusement substitué celui de vochisia, qui est véritablement toujours le nom d’Aublet. at DES VOcuisiées. 261 Schreber a remplacé le mot de #ochy par celui de cucularia. Mais quand l'équité et l'intérêt de la science ne s’oppose= roient pas à ce changement, et ne feroient pas adopter »o- clusia comme plus ancien, je crois qu'il faudroit encore préférer cette dénomination à celle de cucularia, qui a sue- cessivement été appliquée à plusieurs genres différens. Ce- pendant, en supposant mème que l’on conservat le nom de cucularia qui s’est introduit dans les specres elassiques de Willdenow et de Persoon, ce seroit une raison de plus pour donner à la famille le nom de vochisiées , qui au moins em- pécheroit d'oublier entièrement la dénomination employée par Aublet. Cherchons actuellement quelles sont les familles avec les- quelles les vochisiées ont le plus de rapport, et. la. place qu'elles doivent occuper dans la série linéaire. M. de Jussieu demande si le qualea et les guttifèresn'ont pas quelque aflinité. À la vérité on trouve dans la disposition des nervures dés feuilles du gualea de la ressemblance avec cette même pose chez les guttifères. Les masses rési- neuses que j'ai trouvées dans la ou de deux espèces, la teinture d’un jaune rouge que les habitans du Certaô des Mines tirent de l’écorce de ces mêmes espèces (1), indiquent assez l'existence de sucs propres analogues à ceux du camn- bogta, du clusia, etc.; mais d’ailleurs je ne vois pas la plus légère analogie entre les vochisiées et ces plantes, et M. de Jussieu n’auroit certainement pas songé à faire la question (1) On les connoît, dans le Certaô des Mines , sous le nom de Pad terra. 262 SUR LA NOUVELLE FAMILLE que j'ai rappelée plus haut, s’il n’avoit pas cru l’étamine du qualea insérée sur le receptacle, comme cela a lieu dans les guttifères. y Quoique l’insertion des étamines offre quelques exCep- tions, il n’en est pas moins vrai qu'aucun caractère n’en présente moins, et par conséquent c’est celui-là qui, après le nombre des feuilles séminales, doit nous servir de pierre de touche dans la recherche des aflinités botaniques. S'il se trouvoit parmi les polypétales à étamines hypogynes une famille qui eût un très-grand nombre de rapports avec les vochrsiées, 11 faudroit peut-être négliger l'insertion ; mais comme il n’en est pas ainsi, ce sera chez les polypétales à étamines périgynes qu’il faudra découvrir la plage de notre nouvelle famille. L'absence du périsperme l’éloigne également des paront- chyées, des portulacées , des ficoides , des saxtfragées, des groseillers , des loasées et des passiflorées , avec lesquelles elle n’a d’ailleurs aucun rapport. Il n’existe point de péri- sperme dans les familles anomales des cucurbitacées et des nandhirobées ; ni dans celles des ozagraires, des myrtees et des #2élastomées ; mais une foule d’autres caractères, tels, par exemple, qu’une corolle régulière avec un ovaire inférieur ou des étamines indéfinies, ne permettent pas de rappro- cher de ces familles celle qui nous occupe. Si je continue à suivre la série des familles, je trouverai que, sans parler de l'absence du périsperme et de insertion, l’ovaire libre des : salicariées, leurs étamines en nombre défini, le calice à cinq divisions, enfin la corolle irrégulière chez le cuphea, établissent déja quelques rapports entre cette famille et les - DES VOCHIstÉEs. 203 Li vochisiées. Ces mêmes rapports existent aussi entre les 2ochc- sices et les rosacées qui présentent une fleur irrégulière dans l’Aurtella , et de plus je trouve des feuilles stipulées dans les deux groupes. F. La famille des légumineuses, qui, dans le genera de Jus- sieu , suit celle des rosacées, a encore plus de rapports qu'elles avec les vochisiées ; en effet ce n’est pas seulement par exception que la fleur y est irrégulière ; dans l’enorpha, elle est réduite à un pétale unique; enfin le style des Zégurmi- neuses est arqué comme celui des gualea et des vochisia. Mais il existe une famille, celle des polygalées, que les modernes ont, avec juste ‘raison, rapprochée des légumi- neuses, et qui réellement se nuance avec elles par des dé- gradations insénsibles, puisqu'on trouve, parmi les polyga- lées , une corolle papilionacée et un légume uniloculaire. Les polvgalées se lieront encore mieux avec les vochisiées que les légumineuses. En effet, dans la première de ces trois fa- milles, je trouve, comme dans le salpertia, un stigmate latéral; jy trouve, comme dans ce genre et le vochtisia, des anthères immobiles ; enfin, comme dans toutes les vochisiées, un ovaire qui le plus souvent w’est point uniloculaire. Il y a plus: j’observe dans les polygalées la même tendance pro- gressive à s’écarter d’un type régulier. Je trouve cinq pétales plus ou moins inégaux dans le securidaca et deux ou trois autres genres : ceux-ci répondent au sa/pertia. Dans la plus grande partie des polygalées que j'ai analysées, et j'en ai étudié un très-grand nombre, j'ai vu, conformément à l'ob- servatiôn d’Adanson et de Brown, trois pétales soudés sur l’'androphore, et qui, souvent, écartés les uns des autres, 26 SUR LA NOUVELLE FAMILLE n’ont d’autre lien commun que les filets. Voilà une déviation du type régulier, semblable pour le nombre des parties de la corolle, à celle qu'offre le vochisia. Enfin j'ai trouvé une polygalée qui incontestablement est réduite à un pétale unique, comme le qualea. Xl existe aussi un genre qui établit “une connexion de plus entre les trois familles, les vochisiées, les polygalées et les légumineuses, puisqu'avec une végéta- tion qui est celle de plusieurs polygalées, et six à sept an- thères fertilès seulement, il offre une corolle papilionacée comme les légumineuses, et un ovaire triloculaire et poly- sperme comme les »ochisiées. . M. de Jussieu a très-bien fait sentir le rapport des Zégzuni- neuses avec les rosacées par l'intermédiaire de la section des amygdalées qui n’ont qu'un style et un ovaire; et l’on peut ajouter que cet ovaire est uniloculaire, et que le cordon pistillaire y est pariétal, comme cela a lieu dans les légumes. Cependant les polygalées ne peuvent être éloignées des légumineuses ; elles ne peuvent pas l’être non plus des »o- chisiées, et par conséquent celles-ci doivent être placées entre les polygalées et les rosacées. J'ai déjà fait sentir les rapports de ces dernières avec la nouvelle famille; je con- viendrai néanmoiïns qu'elle n’est pas-aussi voisine des rosa- cées qué des polygalées ; mais, d’après tout ce qui précède, il est facile de voir qu'il y aura aujourd’hui moins de distance entre les rosacées et les »ochisiées, qu'il n'y en avoit autre- fois entre les rosacées et les légumineuses où les polygalées. La dégradation insensible et proportionnelle des êtres n’est, il faut en convenir, qu’une chimère séduisante. Cependant, à mesure qu'où fait de nouvelles découvertes, ou que les DES VOCHISIÉES. 265 plantes déjà connues sont mieux étudiées, des lacunes 6e remplissent, et l'édifice élevé par deux Français illustres, sur des fondemens inébranlables, acquiert plus de spa , P P dans ses diverses parties. Je vais essayer actuellement de tracer en termes tech- niques les garactères de la nouvelle famille. Vochisieæ. Calix 5-partitus, inæqualis, laciniâ superiore calcarata. Corolla irregularis infra calicis divisuras inserta : petalum unicum, seu tria vel quinque calicinis laciniis alterna. Stamen unicum perigy- num ; filamenta sæpe 2 lateralia, sterilia abbreviata. Stylus 1 sæpius curvus. Stigma unicum. Ovarium liberum, 3-loculare, di-seu poly- spermum. Ovula axilia. Capsula polysperma 3-locularis, 3-valvis valvulis medio septiferis (1). Perispermum nullum ;embryo rectus, in- VeTSUS : cotyledones magnæ , plicatæ, convolutæ, umbilici basin attin- gentes: radicula brevis. Arbores ramis oppositis, junioribus 4-gonis. Folia integerrima opposita seu verticillata, in apice ramulorum quan- doque alterna , basi 2-stipulacea. Flores racemosi, interdum panicu- lati seu thÿrsoidei, sæpius terminales, pedicellis bracteolatis (2). Qualea. Petalum unicum. Stamen unicum alterium. Ærbores, dum sylvestres, magnæ , düm campestres parvæ , tortuosæ, cortice sub- -eros0 , in quibusdam tinctorio. Stipulæ caducæ. Folia nervis trans- versis parallelis numerosis. Flores racemosi, interdum paniculati, odore grato.Ïn campestribus Qualeis omnia decidunt folia quotannis: flores et, folià è squamosis erumpunt gemmis sæpits distinctis, L 2 (1) Je n’ai pas vu la déhiscence dans les genres vochisia et salvertia; mais il n’est guère vraisemblable qu’elle varie dans une famille aussi naturelle. (2) Ces caractères, tracés d’après les trois genres qui font partie de la famille, pourront être modifiés/par l’introduction de quelque nouveau genre. Il en est de même de toutes les familles. On ne sauroit trop répéter que ce ne sont pas les caracteres qui font ces groupes. Mém. du Muséum. t. 6. 34 266 SUR LA NOUVELLE FAMILLE illi quandoque tardiores aut rarids prœæcociores sæpius coetanet. Pochisia. Calix coloratus lacinià superiore calcaratà magnâ, qua- tuor minimis. Petala tria, duobus lateralibus dupld minoribus. Fila- menta tria petalis opposita; intermedium fertile antherâ continuâ immobili apice cucullatä ; duo sterilia minima. Stigma terminale obtu- sum. {rbores. Flores terminales, racemosi lutei. : Salvertia. Calix ferè æqualis. Petala 5 ; superiora due angustiora. Filamenta tria petalis inferioribus alterna; intermedium antheriferum, lateralia duo sterilia minima. Stylus clavatus. Stigma scutelliforme infra apicem styli laferaliter adnatum. 4rbor. Folia conferta. Flores _thyrsoidei , odore gratissimo. Description de l'espèce sur laquelle ce genre a été établr. SALFERTIA CONVALLARIÆODORA. Arbre d’environ 15 p., à écorce grise, subéreuse, fendillée longitudinalement, à rameaux tortueux, fort cassans, dénudés, à ramules#courts, assez gros, pubescens, terminés. par une touffe de feuilles qui se compose de cinq à six verticilles très- rapprochés, de six à huit feuilles chacun. Pédoncule court, pubescent, creusé d’un sillon; feuilles sans stipule, grandes, ovales obtuses, entières ou échancrées au sommet, terminées par une petite pointe qui est un prolongement de la côte moyenne, glabres un peu glauques, relevées de nervures paral- lèles. Les fleurs sont disposées en un thyrse terminal et dressé; l'axe commun est anguleux et chargé de*poils roux, ainsi que les pédoncules; les divisions principales du thyrse sont ver- ticillées, et au nombre de six à huit par verticille; chaque pédoncule particulier est accompagné d’une bractée caduque, lancéolée, chargée de poils roux. Calice 5-partite également nes Vocuisiées. : 4.207 chargé de poils roux, à divisions inégales, elliptiques, obtuses, un peu concaves, deux extérieures plus petites, une des trois intérieures plus grande que toutes les autres, munie d’un éperon courbé presque horizontal. Cinq pétales péri- gynes alternes avec les divisions du calice, ovales, obtus, blancs glabres, dont deux un peu plus étroits. Une étamine fertile pérygine opposée à l’un des pétalessfilament court, épais , glabre ; anthère linéaire-oblongué, très-grande, glabre, non continue avec le filet, embrassant le style dans le bouton, ensuite déjetée en arrière; connectif large ; loges écartées. Deux rudimens d’étamine , très-petits, pétaloïdes. Style grand, en massue, obtus, convexe d’un côté au som- met, un peu concave de l’autre. Stigmate elliptique, scutelli- forme, latéral, adné au côté concave de la partie supérieure du style. Ovaire 3-gone très-velu, à trois loges 2-spermes. Ovules axiles suspendus sans placenta particulier. Capsule oblongue 3-sone velue, 5-loc. à loges 1-spermes, s’ouvrant en trois valves par le milieu des loges. Semence linéaire el- liptique comprimée, prolongée en aile, laineuse, grise. Tégu- ment propre un peu coriace. Ombilic dans le bord de la se- mence. Périsperme 0. Embryon droit à cotylédons grands, - horizontalement elliptiques, roulés ensemble en spirale, à radicule fort petite, supérieure. La fleur a l'odeur du muguet. Observ. J'ai dit qu'il n’y avoit dans la treizième classe de Jussieu aucune place qui convint à la famille des vochisiées; cependant on ne sauroit nier qu’elle n’ait des rapports assez frappans avec un groupe qui fait partie de cette même classe. Je trouve en effet, dans les géraniées comme dans les »o- 34" 268 SUR LA NOUVELLE FAMILLE - Chisiées en général, des feuilles stipulées ordinairement op- posées, un fruit capsulaire, un embryon sans périsperme. Je trouve en particulier, dans le pelargonium, un calice inégal quinquépartite, dont l’éperon, quoique adhérent au pédon- cule, n'existe pas moins; jy trouve des filets stériles, et enfin, parmi les pétales, j’en trouve deux supérieurs qui certainement sont périgynes. Mais le genre #ropæolum, qui fait partie in- tégrante de la famille des géraniées, et qui, outre les rapports que M. de Jussieu à fait veir entre lui et cette famille, en a aussi par ses deux premières feuilles opposées et stipulées (1). Le genre #ropæolum, dis-je, rend plus frappantes encore les affinités des vocusiées et des gérantées; car l'éperon de la division. supérieure du calice, adhérent dans le pelargonium, est ici parfaitement libre, et non-sealement les deux pétales supérieurs sont périgynes comme dans le pelargonium, mais il y a presque autant de raison pour considérer les étamines comme périgynes que comme hypogynes. La plus grande différence qui se trouve entre les gérantées et les vochrsiées existe dans la déhiscence de la capsule. Elle est, au contraire, la même dans les géraniées et les mnalpacées, qui se rap- prochent.en outre par une foule de caractères; nous ne les éloignerons donc pas, mais nous répéterons encore ici que le règne végétal est un vaste réseau dont les fils s’entrelacent, et dont les parties les plus éloignées ont encore quelque point de contact. é Rio de Janeiro, 20 janvier 1810. * (1) Voyez mon Mémoire sur le Ar inséré dans les Annales du Mu- séum. DES Vocuisiéss. 269 * : 4 L% Nouvelles Observations sur la Famille des Vochisiées, insérées dans une lettre de M. Auguste de Saint-Hylaire, datée de Saint-Paul au Brésil, le 8 décembre 1810. Depuis que j'ai envoyé à MM. les Professeurs mon Mé- moire sur les vocrsiées, j'ai eu l’occasion d'observer les fruits et les semences de plusieurs gualea, de plusieurs »ochrsia et du salvertia, et dans tous j'ai trouvé une capsule 3-gone, 3-loculaire, s’ouvrant par le milieu des loges, des semences uni-ailées, un ombilic dans le bord de la graine, enfin un embryon droit sans périsperme, à cotylédons grands, roulés en spirale, à radicule supérieure par rapport au fruit. Dans le gualea, où la partie de la graine qui renferme l’amande est oblique relativement à lombilic, les cotylédons aboutissent à ce dernier; dans les deux autres genres, ce caractère est moins sensible, parce que la cavité de lamande est parallèle au hile ; mais alors même les cotylédons sont plus voisins que la radicule du point vraiment ombilical. Une telle analogie dans les organes lés plus importans rapproche irrévocablement les trois genres dont il s’agit. Maïs voici une observation que je ne dois pas taire , et qui sembleroit d’abord affoiblir ce que j'ai dit sur la place de la famille des vochisiées. Dans plu- sieurs qualea, lorsque le calice est entièrement détaché, le pétale et l’étamine restent encore sous l’ovaire, et semblent : par conséquent hypogynes, comme M. de Jussieu l’a dit du genre gualea. I] n’en est pas moins vrai cependant que l’on voit à la base du filet, du côté du. dos, une cicatrice formée par le calice détaché; quand on abaisse celui-ci, on fait mouvoir avec lui le pétale et l’étamine ; et enfin si l’insertion 270 SUR LA NOUVELLE FAMILLE DES VOGHISIÉES. paroït hypogyne examinée du côté de l'ovaire, elle semble périgyne vue du côté du calice. On ne peut pas dire, je l'avoue, que l'insertion soit décidément périgyne; mais il faut conclure de tout ce qui précède, que les deux organes dont il s’agit portent à la fois sur la base du calice et sur le réceptacle, ce qui n’est pas sans exemple. Si l’on considéroit l'insertion comme hypogyne, le qualea se rapprocheroïit des gutéifères par ses sucs, par la déhiscence, l’absence du péri- sperme et la semence ailée; mais d'un autre côté il est im- possible de séparer ce genre du zochisia et du salpertia, et dans ceux-ci l’insertion n’est certainement pas hypogyne. Il faut donc laisser la famille des vochisiées où je l'ai placée. D'ailleurs les familles de là quatorzième classe du Genera, voisines de celles-ci, offrent des exceptions pour l'insertion. Les polygalées, que M. de Jussieu n'hésite pas à placer près des légumineuses, sônt hypogynes. L'insertion a été signalée par Brown comme hypgoynedansles #22n05e5 de la Nouvelle- Hollande; je l'ai trouvée tantôt périgyne et tantôt hypogyne dans celles du Brésil, et jai observé à peu près li même diversité dans les cassia. , À 271 DESCRIPTION De plusieurs Animaux appartenant aux Polypiers Lamellifères de M. le Cher. De LAMARCK. PAR M. LE SUEUR, Correspondant du Muséum, et l’un des Naturalistes voyageurs nommés par Sa Majesté (1). LA OBSERVATIONS PRÉLIMINAIRES. L.: animaux des polypiers piefreux lamellifères de M. de Lamarck sont ceux qui ont été le moins étudiés: le seul qui ait été cité par ce savant est celui que Donati a figuré, que Solander et Ellis ont reproduit; mais aucun de ceux des autres polypiers n’a été observé assez attentivement pour qu’on ait pu donner une idée de sa forme. Cette lacune dans une partie intéressante de l’histoire naturelle m'a déterminé à profiter de mon passage aux iles Barbades, Saint-Vincent, la Martinique, la Guadeloupe, Saint-Barthélemi, Saint- Eustache, Saint- Christophe, Sainte-Croix, pour examiner © ceux qui se présenteroient à mes recherches. Dans ces dif- férentes iles, les polypiers forment de larges bancs, comblent (1) M. Le Sueur, le compagnon et l’ami de feu Péron, et connu lui-même par de bons Mémoires de Zoelogie, voyage actuellement dans l'Amérique septentrio- nale , d’où il a fait au Muséum plusieurs envois d'animaux et de plantes. 272 POLYPIERS LAMELLIFÈRES. les baies, augmentent tous les jours l'étendue du rivage, et finissent quelquefois par former des iles nouvelles. Dans une note insérée dans le Journal des Sciences na- turelles de Pliladelphie, j'indique le passage des actinies aux animaux des polypiers lamellaires. Cette indication se trouvera confirmée par les descriptions et les figures que je vais donner de plusieurs de ces derniers animaux. On désireroit peut-être un plus grand nombre d'espèces et des détails plus circonstanciés que ceux que je vais pré- senter ; mais mon séjour a été trop court dans les lieux où j'ai passé pour que j'aie pu multiplier mes observations sur les mêmes animaux :!je les ai d’ailleurs étendues aux animaux analogues; car j'ai étudié non-seulement les polypiers pier- | reux lamellifères, mais encere tous ceux que j'ai rencontrés qui appartiennent à d’autres familles. Ces derniers seront le sujet de notes particulières aussitôt que je pourrai m'en oc- cuper de nouveau. . Les polypiers lamellifères dont il est question ici sont d’au- tant plus faciles à étudier, qu’on peutaller surles bancs formés par eux, et y chercher ceux qui sont le plus près de la sur- face, et couverts de peu d'eau. Quand la mer’est calme, c’est un spectacle admirable que de voir les belles couleurs velou- tées qu'ils étalent: elles imitent les tapis les plus riches et les plus variés. Près d’eux se montrent des gorgones et des ser- pules dont les houpes blanches, jaunes et rouges, brillent de l'éclat le plus vif, et des amphitrites qui élèvent au-dessus de l'eau leur tête couronnée de palmes enrichies des teintes les plus variées. Je ne pouvois me lasser d'admirer avec quelle profusion ces animaux sont groupés et enlacés: c’étoit à regret PoLyPIERS LAMELLIFÈRESS, 273 qu'après m'être promené long-temps au milieu d'eux je me déterminois à les arracher du sein des eaux, et à en mettre des fragmens dans un baquet, que je-faisois de suite trans- ” porter chez moi pour examiner à loisir les animaux particuliers: à chacun des polypiers. Les animaux que j’avois ainsi détachés avec une portion des polypiers ne s’altéroient point, et supportoient assez bien le trajet : seulement ils se contractoient, ce qu’on doit attri- buer à l'agitation de l’eau -dans le vase où on les avoit mis ; mais sitôt qu'ils étoient tranquilles ils ne tardoïent pas à re- paroître dans le même état qu'auparavant. Les animaux qui avoisinoient, ceux qui avoient été mutilés et déchirés dans la cassure du polypier ne paroissoient pas être fort affectés: ceux qui avoient été blessés étoient les seuls qui restassent en partie contractés, -POLYPIERS LAMELLIFÈRES (Lamarck ). . CARYOPHYLLIE. C4RYOPHYLLIA. Polypier pierreux, fixé, simple ou rameux, à tige et ra- meaux subturbinés, striés longitudinalement, et terminés. chacun par une cellule lamellée en étoile. * L. Tiges simples, soit solitaires, soit fasciculées. 1. CARYOPHYLLIE SOLITAIRE. C. solifaria. Polypier cylindrique, court, tronqué, empâté à sa base, légèrement strié à son sommet, qui est entier, et quelquefois denticulé; étoile de quinze à seize lames principales, avec Mém. du: Muséum. 1. 6. 35 274 “#PoLYPIERS LAMELLIFÈRES. de plus petites intermédiaires, les unesget les autres denticu- lées. Trois à quatre lignes de hauteur. . Animal actiniforme, pourvu de vingt- deux tentacules en- tourantun disque au centre duquel est une ouverture finéaire; disque s’élevant en cône; ouverture centrale munie de lèvres qui se renversent quand'elle projectée. L'animal de cette caryophyllie est composé de vingt-deux tentacules , courts, 6btus, d’une couleur diaphane, et par- semés de petites ‘taches d’un blinc mat. Onze de ces tenta- cules sont dirigés en‘en haut, et les onze autres obliquement. Ceux tournés en haut, sont terminés à leur sommêt par une tache annulaire rousse, avec une tache blanche au centre et ‘au bout du tentacule. L'ouverture linéaire centrale est mar- quée de.chaque côté par trois lignes noirâtres qui viennent de l’intérieur et se terminent au bord de cette ouverture. De cette bouche naissent des rayons qui se prolongent entre les tentacules. Le disque peut s'élever en cône. La bouche se dilate, et renverse ses lèvres sur les côtés’, de manière à for- mer un étranglement entre elle et le sommet du cône. .Quand l'animal sort de:son polypier, on remarque au- dessous de la base des tentacules les piliers ou lamelles gélati- _neuses qui correspondent et s’emboîïtent entre les rayons denticulés de l’étoile du polypier. A l'ouverture centrale, on ne ‘remarque point les plis ou bourelets longitudinaux que nous avons vus dans les ani- maux qui vont suivre. Les petites taches de blanc mat particulières aux tentacules tournés en en haut pourroient bien être des petits Suçoirs analogues à ceux dont les tentacules des actinies sont pourvus. PoLYPiERS LAMELLIFÈRES. 275 Cette caryophyllie est isolée parmi les autres corps marins. Sa petitesse aura sans doute été la cause qu’elle n’aura pas été remarquée. Je la crois nouvelle. L L'animal est d’une couleur rousse disphane. H rentre en entier dans le fond de son étoile. Le polypier est roussâtre à sa partie supérieure quand il est frais, et grisätre à état sec. Habite les plages de la Guadeloupe. Ilne m'a pas été possible de faire l'anatomie del dal . IL. Tiges divisées ou rameuses. 2. CARYOPHYLLIE ARBUSTE. Caryophy llia arbuscula(nobrs). Polypier à tige principale presque droite; rameaux con- tournés, courbés et irrégulièrement disposés, tournés vers le haut; tiges et rameaux cylindriques striés; deux lignes envi- ron de diamètre. ; nr. à Etoile de quinze à seize lames avec de plus petites inter- médiaires, et toutes denticulées; elles forment à extérieur de grandes et#de petites stries et de grandes et de petites dente- lures au pourtour de l’étoile.'* Ée Anifnal discoïdé, actiniforme, à bords garnis detrente à trente-deux tenétiles cogiques, aussi longs : que le diamètre de l'étoile du polypier. [ls sont roux et verts, avec une tache blanche à leur extrémité. Tous sont couverts de petits tuber- cules ou sucoirs analôguestà ceux des actinies. Quand animal se développe, il sort de sa cavité astroïde, et élève son disque en cône tronqué, terminé par une ouver- ‘ture ronde sans lèvres renversées. Il tient ses tentacules 20 276 PoLyPIERS LAMELLIFÈRES. étendus, les uns dirigés obliquement et en en bas, tandis que les autres ou l’autre moitié sont dirigés vers le haut. On y voit également les lamelles gélatineuses qui embrassent celles de l'étoile du polypier. Le polypier se rencontre dans les endroits sablonneux. Sa délicatesse a sans doute déterminé ses habi- tudes, et lui fait préférer les lieux où il a moins à craindre pour son existence. Il n’a pas plus de six à sept pouces de hauteur. | À Saint-Thomas. &8 L 2 AGARI C E. AGARICIA ( Lamarck). Polypier pierreux, fixé, à expansions aplaties, subfoliacées, äyant une seule surface garnie de sillons ou de rides lamelli-. fères.’ 512117 5% “Es OR ! Etoiles lamelleuses sériales sessiles, souvent imparfaites et peu distinctes. 1. AGARICE POURPRE. Ægaricia purpurea (nobrs). . Polypier foliacé à. expansions ondulées, tranchantes sur les bords, recouvrant tous les corps qu'il,rencontre. Surface supérieure couverte de cellules profondes , tantôt sérialaires dans des: vallons, tantôt groupées, et formant par leur inégalité et celle contournée des vaons, un réseau très-irrégulier. Collines composées de lames entières, libres au sommet, denticulées, les intermédiaires plus petites; cellules sérialaires partagées entre elles par plusieurs lames placées dans le sens de la longueur des vallons, et opposées à celles des collines; surface inférieure finement striée, croisée par des ondulations concentriques. , PoLYPIERS LAMELLIFÈRES. 277 Animal à expansions gélatineuses, sans tentacules apparens; ouverture centrale allongée, plissée intérieurement, bordée d’un cercle jaune, et un peu plus loin par huit points jaunes, desquels naissent des lignes étant aussi d’un jaune pâle, et. se prolongeant jusqu’au rebord. Il y en a d’autres plus légères, - intermédiaires, qui se divisent en deux et trois. À chacun de leur point de division est une tache jaunâtre. La couleur générale est d’ un beau pourpre au centre, qui passe à une teinte foncée d'un roux de terre de Sienne, vers les bords de l'animal, Cet animal est très-délicat, joli à voir. Quand son polÿpier a tous ces’ animaux développés, l’opposition des lignes jaunes avec la couleur poürpre et celle foncée de terre de Sienne fait un assez joli contraste ; les points jaunes des divisions varient de six, huit, jusqu’à douze; les expansions sont de cinq, six à huit pouces, encroütant et recouvrant tout ce qui se rencontre sur leur passage, ; F4 Les lames qui composent les collines sont entières, et les traversent de chaque côté; elles ne sont point, comme dans les méandrines, réunies à leur sommet par une ligne en Zigzag. Il y en a une variété entièrement verte que je n’ai pas eu le temps d'examiner. Habite Saint-Thomas. MÉANDRINE. MEANDRIN A (Lamarck). . Polÿpier pierreux, fixé, formant une masse simple, con- vexe, hémisphérique ou ramassée en boule. Surface convexe, partout occupée par des ambulacres plus 278 POLYPIERS LAMELLIFÈRES. où moins creux, sinueux, garnis de chaque côté de lames transverses, parallèles, qui adhèrent à des crêtes collinaires. 1. MéanDrine sinueuse. Meandrina sinuosa ? Soll. et Ellis, p. 160. Polypier à expansion épaisse, encroüûtante ; sillons pro- fonds, très-irréguliers, étroits, tantôt droits et tantôt très- sinueux ; collines perpendiculaires, un peu arrondies au som- met; lames denticulées alternant avec celles du vallon op- posé, et réunies avec elles par une ligne en zigzag. Animaux gélatineux, contractiles, subactiniformes, réunis en séries dans les vallons; une ouverture centrale plissée , entourée de dix-huit à vingt tentaculés, longs, annelés, sur deux rangs, roux PARIS de blanc. ui Cette espèce ne m’a point offert de rosettes isolées comme dans la suivante, où elles sont assez nombreuses ; les lamelles se relèvent et se prolongent à leurs bases pour compléter les vallons, tandis que les intermédiaires se continuent plus bas, ce qui laisse plus d’espace pour L& contraction des animaux. Les animaux sont réunis jüsqu'à vingt ensemble dans les sillons. Chacun d’eux est pourvu d’une ouverture centrale oblongue, avec six à sept plis de chaque côté, et maintenus à l'extérieur par une ligne sphinctérique. À quelqüe distance de cette ouverture naissent des tentacules longs, annelés, disposés sur deux rangs, et au nombre de dix de chaque côté, les points où les animaux se touchent entre eux en étant dépourvus ; seulement on y remarque une ligne en cet endroit. Ces tentacules semblent avoir été comme repoussés sur les côtés; ils sont très-mobiles. De la base de ces organes Porvypiers LAMELLIFÈRES. 279 naît uneexpansion gélatineuse qui s'étend et embrasse toutes les lamelles jusqu’à leur sommet; cette expansion se divise en autant de petites membranes qui s’introduisent entre toutes les lamelles; les bords de ces expansions ne passent pas le sommet des collines, mais elles y rencontrent celles des animaux du vallon voisin et opposé. Si vous touchez ces animaux , ils Contractent leurs membranes, et retirent leurs tentacules entre les lamelles et leur bouche au fond des val- lons ; mais: il est à remarquer que lorsque l’un d’eux est touché, sa frayeur ne se communique point à la masse. Je n’ai pu observer si à l'ouverture centrale il y en avoit une secondaire plus petite; je n’ai pu encore observer, ainsi que je l'ai fait à l'égard des botryiles, les déjections, et voir ainsi s’il y avoit quelque analogie entre ces animaux. Couleurs des tentacules, des expansions ou du manteau d’un beau roux de terre de Sienne mélé’de violet, pointillé de blanc; les anneaux roux ; bouche bordée de jaune; espace entre la bouche et les tentacules d’un beau vert soufré ét de vert: pomme , mêlés avec du roux et du violet des rayons du disque. de” f PREMIÈRE VARIÉTÉ. M. verte. ML iris. . Vallons peu profonds, très-irréguliers , larges; collines ar- rondies, lamelles denticulées; animaux semblables aux pré- cédens, s’exhaussant peu, à bouche ronde; fond des vallons d’un vert foible, collines d’un roux léger sur les côtés et de vertes au sommet; ces couleurs, qui suivent les contours des 280 POLYPIERS LAMELLIFÈRES. vallons et des collines, forment des bandes alternantes vertes et rousses. Habite l’île de Saint-Thomas. : - Deuxième VARIÉTÉ. M. Serre. A. appressa. Vallons irréguliers, longs, étroits, serrés. Mèmes couleurs et mêmes animaux que dans la précédente. Habite Saint-Thomas. TroIsiÈèME VARIÉTÉ. M. Roucr. M. rubra. . TR Les vallons, quoique irréguliers, conservent une espèce de symétrie qui fait distinguer cette variété des précédentes. Les collines sont arrondies, élevées; vallées larges et pros fondes. à ‘Animaux disposés en séries, comme dans les précédentes, munis également de tentacules moyens; membrane latérale large, d’une couleur rousse dorée; des plis nombreux entre les tentacules et l'ouverture centrale. Cette partie est d’une couleur rouge de terre de Sienne. Je n’ai vu ces animaux qu’au fond de leurs larges vallons , où ils étoient assez développés, Habite Saint-Thomas. QUATRIÈME VARIÉTÉ. M. Vineuse. M. nineola. Vallons irréguliers , très-peu profonds, contours plus PoLyPIERS LAMELLIFÈRES. 281 rapprochés , collines moins élevées, à lamelles arrondies denticulées. Animaux munis de tentacules d’un bleu foncé à leur centre, diaphanes sur leurs côtés, placés à l'extrémité des rayons tuberculés du disque ; ouverture centrale ronde, plissée; man- teau ou membrane latérale très-grande, enveloppant les lamelles jusqu’au sommet des collines, lors même que l’ani- mal se tient au fond des vallons. Couleur lie de vin. Les tentacules, diaphanes à leur pour- tour, sont assez remarquables. Cette variété pourroit peutêtre constituer une espèce. Habite Saint-Thomas. , 2. MÉANDRINE DéDaLEe. Meandrina dedalea. Polypier subsphérique, épais; vallons irréguliers, longs, courts et en simple rose’; collines anguleuses ; lamelles denti- culées alternant avec celles des vallons voisins, et réunies entre elles à leur sommet par une ligne enzigzag. Animaux gélatineux contractiles, isolés ou réunis depuis deux jusqu’à sept et huit; une ouverture ronde plissée, au centre d’un disque entouré de dix-huit à vingt-quatre rayons légère- ment tuberculés, servant de base à de gros tentacules courts. Ces animaux sont, comme les précédens, pourvus de belles couleurs. Cette espèce, qui forme d'assez grosses masses subsphériques, offre une grande irrégularité à sa sur- face. Beaucoup des animaux sont isolés et dans de simples roses, tandis que plus loin ils sont quelquefois réunis au nombre de deux, de trois, et jusqu'à huit, ce que je n’ai point remarqué dans les précédentes espèces. _ Mém. du Muséum. À. 6. 156 282 PoLYPIERS LAMELLIFÈRES. Ceux de ces animaux qui sont isolés sont munis de tentacules dans tout leur pourtour, tandis que dans ceux qui sont réunis ils manquent au point de leur jonction, et semblent comme rejetés sur les côtés. Ces tentacules sont sur deux rangs, les supérieurs sont légèrement tuberculés à leur base, et termi- nés à leurs sommets par une tache ronde de couleur foncée. Cette tache, au premier abord, pourroit être prise pour des ‘ouvertures. Comme je n’ai pu me convaincre de ce fait en . cherchant à y introduire une épingle dans le moment de leur plus grand développement, je présume que ce pourroit bien être de petites ventouses analogues à celles des actinies, qui leur serviroient soit pour la préhension soit pour maintenir les corps et les animaux dont ils se nourrissent. Tous ses tuber- cules, en se contractant, se retirent dans les espaces que laissent entre elles les lames calcaires. Le centre s'enfonce où est placée l'ouverture centrale. Celle-ci est garnie de cinq plis de chaque côté. Couleur d’un beau roux mêlé de vert et de brun. : Habite la Guadeloupe. : Nota. Cette espèce pourroit bien être la M. dædalia de Sol. et EPS tab. 46, f. 1, et c’est à elle que se rapporté celle ci-dessus. 3. MÉANDRINE LABYRINTIFORME. Meandrina labyrinthica. Polypier hémisphérique ; vallons larges, profonds, tor- tueux ; collines perpendiculaires, subtronquées au sommet; lamelles étroites denticulées , relevées ou auriculées à leur base. Animaux actiniformes, pourvus de tentacules moyens placés aux extrémités des rayons tuberculés du disque; ouverture PoLYPIERS'LAMELLIFÈRES. 283 ronde et plissée; manteau très-grand, enveloppant les lamelles calcaires jusqu'au sommet des collines, l'animal se tenant au fond. &e Couleur brun-rouge léger. Habite Saint-Thomas. - Nota. Je ne rapporte cette espèce à celle de Sol. et d’Ellis, tab. 46, fig. 3,4, qu’avec doute, quoiqu’elle ait avec elle beaucoup de rapport. MÉanDRINE ARÉOLÉE. Meandrina areolata. Sol. et Ellis, tab. 46, f 4,5; Lamarck, Animaux sans ver- tèbres, p. 246, no. 5. M. turbinato hæmisphærica , anfractibus latis, ad extrema di- latatis ; lamellis angustis, denticulatis, collibus passim duplicatis ( Lamarck). : Animaux gélatineux , à disque uni, sans tentacules ni tuber- cules , irrégulièrement disposés; ouverture entière, munie de quinze à vingt plis intérieurs. Les figures que Sol. et Ellis donnent, tab. 46, f.4, de, sont assez exactes, mais pas assez cependant pour donner une idée des variétés de formes que ce polypier affecte de prendre dans sa croissance ; le plus grand de ceux que j’äi vus présentoit neuf larges festons, quatre de chaque côté, avec un autre petit et terminal à l’un des bouts; et deux astrées oblongues sépa- rées vers le haut, mais réunies sur la même base et de la même manière à l’autre bout. Chacune de ces astrées offroit trois ouvertures très-rapprochées dans le disque gélatineux et membraneux qui couvroit toute leur. cavité ; les lames denticulées étoient semblables à celles des festons, de même aussi que les ouvertures entre elles. Celles des sillons et des 56. Li 284 POLYPIERS LAMELLIFÈRES. festons sont irrégulièrement placées; on les voit dans les fes- tons réunies trois ensemble, très-rapprochées, et tantôt plus ou moins écartées, comme dans la longueur des sillons; elles sont inégales, oblongues, munies de plis nombreux. Quand les animaux se développent, ils s’élèvent comme une légère boursoufilure un peu au-delà du sommet des lamelles, que l'animal recouvre et dérobe aux yeux. Dans d’autres individus plus petits on remarque moins s de festons, et un seul animal pour chacun d’eux, et plusieurs quaud ils s’allongent. Dans six individus de ce polypier j'ai observé qu’ils avoient tous une forme plus longue que large, comme un est à deux. Leurs couleurs sont variables; les uns étoient violets, d’autres roses; on en voyoit aussi d’un jaune pâle et de verts. Ces couleurs sont différemment mélangées, ce qui tient sans doute à l’âge. Ils ont depuis un pouce et dei jusqu’à quatre pouces environ de longueur. Il y en a une variété qui paroît différer des précédens en ce que le polypier est arrondi et en forme de choux, et que ses festons sont plus rapprochés; les grands individus sem- blent être formés de plusieurs de ces choux. J’en ai observé trois individus, un jeune vivant, un plus âgé, et un autre encore plus ancien, dont les formes se conservent très-bien. Ils ont depuis un pouce jusqu’à trois et demi de diamètre. ch © af Les animaux sont les mêmes. Isle de Saint-Thomas. Nota. Si le défaut de tentacules est suffisant pour distinguer les animaux de la méandrine aréolée des animaux des méandrines qui la précèdent, on pourra donc en faire un genre séparé des méandrines auquel on donneroit le nom d’aréolaires, areolata "ou en faire des méandrinesnon tentaculées. Il en sera de même dans les “ POLYPIERS LAMELLIFÈRES. 285 astrées ; et lorsque l’on connoîtra mieux les animaux, on pourra peut-être établir de nouvelles divisions. ASTRÉE. ASTRE A (Lamarck ). TI. Asirées non tentaculées. ire Polypier pierreux, fixé, encroütant les corps marins, ou se réunissant en masse hémisphérique ou globuleuse, rare- ment lobé. Surface supérieure chargée d'étoiles orbiculaires ou sub- anguleuses , lamelleuses, sessiles. 1. ASTREA ANANAS. Æsfrea ananas. Sol. et Ellis, tab. 47, f. 6. Lamarck. Polypier pierreux, subhémisphérique ; cellules ou étoiles très-irrégulières , rondes, oblongues, trilobées, etc. ; lamelles libres au sommet, et imbriquées avec celles de l’étoile voi- sine, tuberculées sur les deux surfaces latérales. Animal gélatineux sans tentacules; ouverture centrale pe- üte, ronde ; disque charnu, s’élevant en cône évasé. Il se compose de rayons pissés qui se prolongent et s'étendent en une membrane gélatineuse, découpée autant de fois qu’il y a de lames à l'étoile, et remplissant tous les intervalles sans couvrir le sommet des lamelles, lesquelles paroissent entre les découpures , et se reconnoissent à leur blancheur, qui contraste avec la couleur d’un beau rouge mêlé de violet. Elle habite la Guadeloupe. 2. ASTRÉE GALAXÉE. Astrea galaxea ( Liamarck ). Polypier encroûtant, subglobuleux ; étoiles eontigües, excayées; lamelles ua arrondies, libres au sommet, les intermédiaires plus étroites. 286 POLYPIERS LAMELLIFÈRES. Animal gélatineux, à disque rayonnantet à ouverture cen- irale oblongue; de légers tubercules ou plis aux bifureations. de l'expansion membraneuse qui remplit les espaces entre les lames du polypier. La figure que Sol. et Ellis donnent, p. 168, tab. 47, f.7, est très-bien faité, et semblable à mon échantillon; l'animal, que j'ai observé vivant, élève son disque en cône, lequel se trouve tronqué par l'ouverture centrale quand les animaux sont développés, et que le bord de leur menton ou de lex- pansion membraneuse se rencontre. [ls prennent la figure d’hexagone, c’est-à-dire que tous les polypes sont autant d'hexagones et de pentagones. tres Sa couleur est d’un rouge mêlé de violet; les lames rayon- nantes paroissent aussi entre les découpures de l'expansion. On compte de vingt-cinq à trente rayons aux étoiles. Habite la Guadeloupe. Il, Astrées tentaculées. 3. Asrrée ÉTONÉE. Astrea sidera. (iamarck. ) Polypier subglobuleux; étoiles irrégulières, un peu écartées, proéminentes ; lamelles crénelées, arrondies, libres au som- met, les intermédiaires plus petites étroites. * Animal gélatineux, disque très-petit, ouverture centrale ovale ; deux rangs de tentacules courts. | Les téntacules, dans cette espèce d’astrée, sont sur deux rangs , d’une couleur blanchätre violette, pointillés de blanc au sommet, leur base étant d’un violet plus foncé. Le corps du polype est un peu proéminent, et ses côtés remplissent les intervalles qui sont entre les lamelles. Les PoLYPIERS LAMELLIFÈRES. 287 lamelles sont toutes jointes entre elles par un cylindre qui passe par le milieu de leur largeur sans arriver jusqu’à leur sommet, qui est libre. Toutes les étoiles sont un peu pro- éminentes, hémisphériques, caves à leur centre, et un peu séparées entre elles. Habite la Guadeloupe. PORITE. PORITE S (Lamarck ). Polypier pierreux , fixé, rameux, lobé et obtus, à surface libre, partout ou en partie stellifère. Etoiles régulières, subcontigués, superficielles ou excavées, à bords imparfaits ou nuls, à lames filamenteuses, atéreuses ou cuspidées. 1. Porite Asrroines. Porites astroides. (Lamarck. ) Polypier encroûtant, à expansions gibbeuses; étoiles pe- tes, contigués, arrondies ou subpentagones. Animal gélatineux orbiculaire’; ouverture centrale oblon- gue, au milieu d’un disque petit, entouré de douze -tu- bercules tentaculiformes , avec une tache noirâtre à leur sommet. Le polypier recouvre par ses expansions les corps marins qui sont sur son passage ; il est peu épais, se relève quelque- fois en bosses irrégulières, à cause peut-être des inégalités qu'il rencontre. Quand les petits polypes sont développés, on croiroit voir un champ couvert de petites fleurs. La couleur générale est d’un beau jaune soufré, les tentacules sont roux, avec leur sommet jaune et marqué d’un point noir imitant une ouverture. Ces animaux ont quelques rapports avec 288 PoLyPIERS LAMELLIFÈRES. ceux du madrépore muriqué. La teinte jaune est nuancée de vert. Habite la Guadeloupe. 2. Porire protrr. Porites recta. Rameaux droits, écartés, subcomprimés ; divisions du sommet écartées, arrondies, obliques; étoiles petites, caves, à rayons épineux ou denticulés. Animaux cylindriques, gélatineux, actiniformes, ayant douze tentacules éourts ; ouverture centrale entière, au mi- lieu d’un petit disque. Ce polypier a environ deux à trois pouces de hauteur; ses tiges, moins fortes que dansle portes claparia,sontaussi moins tortueuses; les animaux couronnent le sommet des tiges, leur base en étant dépourvue; le corps du polypier peut sortir de son étoile d'environ son diamètre en hauteur; le-corps et les tentacules sont teints de roux, avec des lignes blanches . qui naissent de la base de l'animal, et remontent entre les tentacules. La jonction du corps de l'animal avec le polypier se reconnoit par une ligne blanchätre qui forme une figure à douze côtés; le sommet des rayons est blanc, avec un demi- cercle couleur de terre de Sienne foncée. F Cette espèce aime les eaux tranquilles; elle se détache facilement du fond sablonneux qui enveloppe son pied, Habite Saint-Barthelemi, Saint-Christophe, 3, PortTE ÉTENDUE, Porites divaricata, Rameaux grêles, écartés, subcomprimés, divergens, renversés sur les côtés, bilobés aux extrémités, POLYPIERS LAMELLIFÈRES 289 Animaux ne couvrant que les extrémités supérieures, mais descendant plus bas que dans la précédente espèce. Celle-ci, que je ne connois que morte, diffère de l’autre par da disposition de ses rameaux, qui sont divergens et - obliques, au lieu d’être ramassés en groupes.dxoits comme dans la ‘précédente. /Sa ‘hauteur est, de deux pouces au plus. Elle est très-délicate. Habite la His sé 5 4. Pour. ELABELLIFORM 2 . Porites flabell: forms. _ Rameaux flabelliformes au sommet, divergens, opposés, horizontalement disposés sur une tige subcomprimée; animaux couvrant le polypier jusqu’à sa base, Etoiles petites, contigues, échinées , pentagonales, hautes de un à deux pouces. La disposition de ces rameaux comprimés et élargis au sommet, et les animaux qui recouvrent le poly- pier jusqu'à sa base, me paroissent être des caractères sufli- “sans pour distinguer cette espèce de la précédente. Celle-ci auroit quelque rapport avec le M. porta de Sol. et Ellis. Cette particularité les rapprocheroit,t mais je doute que ce soit la même espèce. Elle habite la Guadeloupe. Je rapporte au porites claparia de M. Lamarck , et de Sol. et Ellis, p.270- 5, l'espèce suivante ; mais la figure de Sol. et d'Ellis semble appartenir à une autre ou à une variété. P. Dichotomo - ramulosa : ramulis crassis, subclavatis, obsolete compressis ; Stellis latis, planulatis , contiguis, superficialibus. Animaux actiniformes; disque roux entouré de douze ten- Mém. du Muséum. t. 6. 897 200 POoLYPIERS LAMELLIFÈRES. tacules blanchâtres , coniques , courts ; bouche centrale bordée de blanc. Quand les animaux se développent, ils sortent de leurs étoiles, et s'élèvent d'environ la hauteur du diamètre de Pétoile; ils ont cela de commun avec les astrées ; le corps est sillonné de même; l’ouverture est simple, bordée de blanc et oblongue, le disque s'élève un peu en cône, le corps et le disque sont d’un roux de terre de Sienne, la base des tenta- cules en est légèrement teinte, et leur sommet est blanc. Cette espèce est assez nombreuse, et mème c’est celle qui l’est le plus; elle se réunit en de grandes masses, et ses groupes forment des rameaux épais, serrés et entrelacés, couvrent de grands espaces et ont l'aspect de buissons rampans. Les som- mets seuls portent les animaux, ce qui la dsunguereit du M. porites de Sol. et Ellis. Elle est très-fragile quoiqu'étant une des plus grandes, et de six à sept pouces de hauteur. Elle habite dans l’ile de Névis, au petit port qui fait se ‘île de Saint-Eustache. Il y en a une variété dont les rameaux sont plus tortueux, un peu plus courts, et ayant à leurs extrémités un plus grand nombre de mamelons. MADRÉPORE. MADREPORA (Lamarck). 1. Maprérore pazué. Madrepora palmata. ( Lam.) M. latissima, complanata , basi convoluta, profunde divisa, utrinque muricata; ramis laciniato-palmatis. ’ Animaux gélatineux, astéroïdes, pourvus de douze tenta- cules courts autour de louverture centrale. PoLyPIERS LAMELLIFÈRES. 207 Ce madrépore forme de larges expansions couvertes dessus . et dessous de petits tubes striés en dehors et percés de petits trous entre les stries; point de lamelles à l’intérieur, seule- ment de légères stries. Ces animaux sont, de tous ceux que j'ai eu occasion de voir, ceux qui se conservent le moins, et qui après leur mort ne laissent aucune trace de leur existence , comme dans les méandrines, les porites, où il y a une membrane gélatineuse qui se dessèche sur le polypier; au contraire une humeur visqueuse comme du blanc d'œuf, et nauséabondé, couvre toute la surface de ce madrépore; cette liqueur coule et tombe en filant lorsqu'on retire ces polypiers de l’eau. Ceux des animauxque j'ai examinés se développèrent peu, et je ne les ai point vus s'élever au-dessus de leurs étoiles, comme dans le porite ci-dessus : peut-être étoient-ils fatigués; cepen- dant je les observai presque au sortir de l’eau, et dans un petit baquet apporté tout exprès. Leurs tentacules sont courts, ont à l’extérieur et au sommet une tache blanchâtre en forme de larme et entourée de roux; un petit bourrelet cerne la base de ces tentacules. | Habite Saint-Thomas et Saint-Christophe, OCULINE. OCULINA(Lamarck). #. 1. OcuLINE varIQUuEUSE. Oculina varicosa. ( Nobrs.) Rameaux variqueux, irréguliers ; étoiles véruciformes. Animal actiniforme; disque entouré de trente à trente- 2 deux tentacules ; ouverture centrale linéaire Mayant de petits plis ou bourrelets à l’intérieur ; disque s’élevant en cône. SN 202 POLYPIERS LAMELLIFÈRES. Cette espèce d’oculine est assez petite, assez rare, et n'a pas plus de deux lignes à deux lignes et demie de diamètre, sur deux pouces et demi de hauteur. Ses rameaux ne sont point unis, mais bossus, inégaux. Sa couleur rougeâtre se répandoit sur le polypier et les animaux. , Habite Saint-Thomas. : - Elle auroit quelque rapport avec celle de Saint-Thomas pp par Maugé; peut-être est-ce la même. Je n'ai pas eu le temps de m'occuper de l'organisation intérieure des animaux que je viens de faire connoître ; elle me paroït très-diflicile, à cause de la difliculté qu’on rencontre pour arracher un des polypes de leur polypier. Je l'avois cependant surmontée à l'égard d’une espèce de méandrine, l'areolata ; mais l’animal sorti, ou plutôt arraché , ne pré- sentoit qu'une membrane que tous ses plis interlamellaires rendoient confuse et difficile à étudier, par le peu de temps que j'avois à y sacrifier; ainsi donc l’organisation de ces animaux reste encore à observer: cependant j’ose me hasar- der à soupconner que les lamelles gélatineuses pourroient être regardées comme les analogues de celles des 2armllifera (Journal des Sciences naturelles de Philadelphie), et qu'elles pourroïent contenir les œufs ; mais on ne peut l’assurer qu'après l'avoir vu. » PoLYPIERS LAMELLIFÈRES. 203 Fossiles. ASTROITES. ASTROITES INFUNDIBULIFORMIS. Polypier assez compacte, en masse hémisphérique, étoiles infundibuliformes, contigues, à lames étroites, denticulées, obliques. : Je ne connois que le polypier mort, et quoique bien conservé, je l'ai trouvé parmi taie d’autres polypiers lamellifères, à une assez grande hauteur, et éloigné du bord des lames à Barbador ( cette ile est eñ totalité composée de madrépores et de fossiles de différentes espèces); mais on ne peut le regarder que comme un fossile récent. : Les étoiles de notre polypier sont excavées en entonnoir, et garnies de petites lamelles obliques denticulées. Ces étoiles sont tantôt hexagones et tantôt pentagones. Sur les parois des lames sont de chaque côté de petits tubercules aplatis qui servent de sutures, au lieu que dans les astrées et es méan- drines ce sont des lames plus ou moins-transvérses ou obliques qui font ces sutüres d’accroissement que laissent les polypes à mesure qu'ils s'élèvent plus haut. MILLÉPORITES. MILLEPORITES FER MICULOSA. On peut, je crois, ranger parmi les millépores de M. Lamarck une espèce de polypier rameux dont j'ai trouvé une portion sur les bords du lac Erié, avec des térébratules, ete. Ce polypier est rameux, cylindrique, compacte, à surface 294 PoLyYPIERS LAMELLIFÈRES. grauuleuse et perforée de nombreuses cellules rondes, sans rayons, sans dentelures ni stries intérieures pressées, et sans ordre à la surface des rameaux. La couleur est noirètre; la surface est couverte de petites élévations granulaires ; les cellules sont assez rapprochées. M. Lamarck ne mentionne qu’une seule orbulite vivante. 10. J'observerai ici qu’il y a une espèce d’orbulite vivante dans les mers australes, que l’on pourroit retrouver dans les sables environnant les pieds des madrépores venant de ces mers. ; 20, Que j'en ai observé une autre espèce à la Martinique, à Barbador, etc. ; mais n’ayant pas cette dernière sous la main dans ce moment, je ne puis la décrire. Lorsqu’on se donnera la peine de faire la recherche de ces petits corps marins, il n'y a pas de doute que le nombre en augmentera, de même que celui des analogues des petits corps fossiles décrits par Knorr. J'ai eu occasion d'en observer plusieurs espèces vivantés soit des merseaustrales, soit et plus récemment des iles de la Guadeloupe. Qu'on examine les sables qu'on pourra obtenir des corallines qui viendront de ces contrées, et l’on en trou- vera certainement dedans, comme on en trouve dans les sables fossiles. M. Lamarck, dans son Histoire des Animaux sans vertèbres, tome 2 (1816), ne cite qu'une seule espèce de ‘tubipore (£ubipora musica) ; maïs il est à croire qu’il y en aura encore d’autres à ajouter à celles que je note ici. Il en existe une dans la collection du Cabinet des sciences naturelles de Philadelphie, que je crois naturelle, ses tubes étant très-gros, PoLYPIERS LAMELLIFÈRES. 205 environ comme ceux d’un piper. Sa couleur est blanchätre. ( Celle-ci est vivante.) J'en possède deux autres espèces fossiles trouvées par Mr. N. M. Heutzawilkesbarre , sur la Susquehana- River (Etats-Unis d'Amérique). J’appelle la première #xbiporites stalactiformis. Ces tubes sont petits, iris. annelés et ondulés, et semblables de petites stalactiques. Les.diaphragmes sont très- rapprochés; les tubes sont de la grosseur d'une ficelle ordi- naire et courts. : La seconde, que-je fomme /wbiporite ranreux , à égale- ment ses tubes cylindriques rameux, divergens, s’anastomo- sant, et ramassés en buisson. Point de diaphragmes. Les tubes sont divergens en tous sens, et s’anastomosent entre eux, de manière à former un buisson. Point de lamelles aux tubes; ceux-ci sont de la grosseur d’une forte épingle. Cette espèce, dépourvue de diaphragmes , s’éloigne des précédentes, et pourra par la suite faire une coupe parti- culière. : Des Caryophyllites fossiles que l’on trouve aux Etats- Unis d Amériqne. Le terrain qui forme cet immense bassin de lAmé- rique du nord est rempli d’une multitude de fossiles parmi lesquels sont des caryophyllites qui se ressemblent au premier coup d'œil, mais parmi lesquels un examen at- tenüf fait aisément distinguer plusieurs Ses dont chacune appartient à certaines localités. Celles qu'on trouve à trente + $ 206 POLYPIERS LAMELLIFÈRES. milles d'Utica me semblent les plus anciennes. Le terrain.est un calcaire gris roussâtre; la roche qui contient les caryo- phyllites est un carbonate de chaux en petits cristaux confus, mêlés avec une multitude de débris de corps marins, comme madrépores, favozies, encrynites, etc. Il n’y a point ou presque point de térébratules dans cette couche; il y en a beaucoup, au contraire, dans le calcaire bleu du lac Erié, qui me paroit le plus ancien, et elles y sont mélées à une plus grande quantité de caryophyllites. Ces caryophyllites me paroissent de deux espèces, dont l’une se trouve dans üne couche de ce calcaire à l’état piérreux , l’autre dans une couche de calcaire tendre et friable. Celle-ci, qui est accom- pagnée de beaucoup de térébratules, est souvent brisée, et l'on pourroit la prendre pour des tronçons de racines. Près de Bufallo, lieu où se déchargent les eaux du lac Erié, il y a des couches d’un calcaire gris cendré, à pâte fine et fétide, qui dans certains endroits est coupé à pic, et imite d’anciens murs de fortification. Ces couches renferment une autre espèce de caryophyllites très-irrégulière, étranglée en différentes places et comme nodaüleuse. ua Je vais essayer de caractériser ces espèces. J’appellerai celle qu'on trouve à Waren, à trente mille d'Utica, f CARYOPHYILIA GIGANTEA. Elle est la plus grande de toutes celles que j'ai vues. Sahau- teur est d'environ cinq à six pouces, sur deux à deux et demi de diamètre à sa partie supérieure; elle a la forme d’un cône arqué, strié longitudinalement, avec de légers bourrelets trans- verses. La section offre, vers la base, des cloisons transverses, PoLyPIÈRS LAMELLIFÈRES. 207 d’où naissent les lamelles. Ces lamelles se divisent dichotomi- quement en allant vers le bord. Cette division a également lieu du bas vers le sommet. Ces lamelles sont assez épaisses; elles sont jointes entre elles par des cloisons celluleuses obli- ques, arquées, moyennes et irrégulières quand on les voit dans la. section verticale , mais#considérées transversalement elles sont assez régulières, et diminuent vers le bord,-de manière que les plus larges sont au centre. Quand elles sont dépourvues de leur-croûte extérieure, et que les petites cellules sont à découvert, on pourroit les prendre pour des portions d’os. La seconde espèce, que j'appelle CARYOPHYILIA PULMONEA. La section nous offre un tissu serré, fin, semblable à un poumon. Au centre, et dans la direction de l'axe, il y a plu- sieurs cloisons transverses éloignées les unes des autres; et entre elles sont des cellules aussi transverses, rapprochées, qui diminuent en se rapprochant vers le bord, oùelles sont très-fines, et petites. Elles se dirigent également vers le haut. Leur forme est plutôt arrondie que carrée. Elles forment un tissu très-fin, comparativement à la précédente. Peut-être est-ce une variété. Celle du lac Erié, que je nomme CARYOPHYLLIA CORNICULA. latiés . Se présente isolée, en tige simple, sans apparence de base pour se fixer, d’une forme corniculée, striée longitudinale- ment, avec de légères ondulations transverses. Mémm. du Muséum. 1. 6. 38 208 POLYPIERS LAMELLIFÈRES. Extrémité supérieure large, à bord HAUTES étoile plus ou moins COnCcave , rayons serrés ; deux < à trois pouces de longueur. - On en rencontre beaucoup de roulés sur le bord du lac Erié, près de dix-huit mille crick. Les individus plus parfaits sont renfermés dans les bancs les plus compactes, qui font partie de ceux à térébratules. Avec cette espèce j'ai rencontré une assez grande quantité de petits globules sphériques, avec des stries en spirale, comme dans la gyrogonite d'Europe. Celle-ci en seroit une autre espèce. Cette caryophyllite se trouve aussi re le Kentuckey. EXPLICATION pie PLANCHES. 1. CROP ALLIE SOLITARIA, a. Grandeur naturelle. b. Grossi, va en dessus. ce. De profil. 2. CARYOPHYLLIA ARBUSCULA. a. Grandeur naturelle. &. Grossi, vu en dessus. c. Vu de profil. d. Tenta- cule grossi. ñ L 3° AGARICIA PURPUREA. a. Portion de grandeur naturelle, à. Vu en dessus et grossi. ce. Disposition des lamelles. 4. MEANDRINA LIMOSA. , a. Animal grossi. b. Vu de profil. 5. MEANDRINA VIRIDIS. | a. Grandéur naturelle. #. Coupe du vallon. e. Animal seul à l'extrémité du - vallon. 6. MEANDRINA APPRESSA. 7. MEFANDRINA RUBRA. a. Coupe d’un des'animaux qui sont à l'extrémité des-vallons, { Tom. 6. : PY,20;. FF : ô ù P?Le oy seup® Ze J'uer del f ANIMAUX D£ZS POLYPIERS LAMELLIFERES . RE WT NEA Ze J'ueur del. Ù PAZe Roy seufr® ANIMAUX DES POLYPIERS LAMELLIFERES. Tom... PP D. NS AR Ave À NN TON Le Sueur del PAZ Loy seu © ANZMAUX DAS POLYPIERS LAMELLIFRERES. ( NI UNE hé nf ù Ü Ù _PozyPIERS LAMELLIFÈRES. S. MEANDRINA VINEOLA. = a. Coupe de profil d’un animal. 9. MEANDRINA DEDALEA. a. Grandeur naturelle. b, Animal grossi. c. Profil. 10. MEANDRINA LABYRINTHICA. | 04 a. Circonvelution de grandeur naturelle. b. Coupe de profit de l'un des ami- maux qui sont à l’extrémité des vallons. 11. MEANDRINA AREOLATA. , a. Réduction au tiers. b. Animaux de grandeur naturelle. c. Lés deux étoiles séparées, portant chacune trois ouvertures. 12. ASTREA ANANAS. à a. Animaux de grandeur naturelle. à. Vus en dessus et grossis. c. Vus de profil et très-grossis. 13. ASTREA GALAXEA, a. Grandeur naturelle. b. Grossi. c. Profil grossi. d. prolongement de l’ou- verture en cône. x4. ASTREA SIDEREA. a. Grandeur naturelle. 6. Grossi. e. Profil grossi. 15. PORITES ASTROIDES. à , a. Grandeur naturelle... Vu en dessus et grossi. c. Profil grossi. 16. PORITES RECTA. a. Grandeur naturelle. &. Vu en dessus et grossi. c. Profil grossi. 17. PORITES CLAVARIA. ni s a. Grandeur naturelle. b. Grossi et vu en dessus. c. Profil grossi. 18. Manrepora. a. Portion extrêmement réduite, &. Animal grossi. c. Profil grossi. 19. OCULINA VARICOSA. a. Grandeur naturelle. &. Vu en dessus et grossi. c. Profil grossi. 20. MILLEPORITES VERMICULOSA. æ. Grandeur naturelle (figure de Draparnaud). 8. Grossi. e. Encore plusgrossi, 38° 300 MÉMOIRE ; SUR LES CULTURES DES ENVIRONS DE PONDICHERY. PAR M. LESCHENAULT DE LA TOUR, Naturaliste, Directeur du Jardin du Roi à Pondichery , et Correspondant du Muséum (1). Désignation du Territoire. L: territoire français dépendant de Pondichery est une plaine légèrement inclinée à l’est et au sud-est. Elle est bor- née au nord et au nord-ouest par des terres hautes, aux- quelles on donne le nom de cofeau, et dont l'élévation est d'environ vingt-cinq toises au-dessus du niveau des eaux de la mer. - (1) M. Leschenault de la Tour, l’an des naturalistes employés dans expédition des découvertes commandée par le capitaine Baudin , ne put revenir en France sur le vaisseau qui ramena ses compagnons de voyage, l’état de sa santé l’ayant obligé de rester à Timor. Aussitôt après son rétablissement, il est allé à Java, où il est resté plus d’un an. À son retour, il a donné au Muséum l’herbier qu’il avoit fait dans cette île, et il a inséré plusieurs Mémoires dans nos Annales. En 1816 il a été nommé naturaliste du Roi, directeur du Jardin colonial de Pondichery, et en- voyé dans l’Inde pour y faire des recherches et des observations d’histoire natu- relle, pour y recueillir les objets qui lui paroîtroient propres à enrichir le Jardin et le Cabinet du Roi, et pour faire passer dans les colonies françaises ceux des végétaux de l’Inde dont la culture pourroïit être ayantageuse. Depuis cette époque, M. Leschenault a fait au Muséum plusieurs envois de graines , de plantes sèches , d'animaux empaïillés ou conservés dans l’esprit de vin. * Il a accompagné ces envois de catalogues raisonnés qui renferment des notes inté- ressantes sur tous les articles de la collection. Nous nous proposons de publier in- SUR LES Cuzrures DES ENVIRONS DE PonnicuEry. 3o1- étendue du territoire peut être de cinq lieues du nord au sud, et d'à peu près autant de l'est à l’ouest; une partie seulement appartient à la France, parce que les possessions françaises sont entremélées avec celles des Anglais d’une manière bizarre et fort incommode. Les droits de seize pour cent, que la Compagnie a imposés sur les marchandises qui sortent de son territoire pour entrer sur le nôtre, gènent beaucoup les communications entre nos aldées, et ce grave inconvénient rend très-désirable un échange qui réuniroit nos possessions. Je n’ai pas compris dans cette désignation de territoire l’aldée de Colaput, qui est éloignée d'environ une lieue et demie dans le nord, ni celle d’'Æ//ancoupum, à l'ouest de celle-ci, parce que ces deux aldées sont, comme des hors- d'œuvres, séparées de nos possessions et enclavées dans celles des Anglais. k Nature du Sol. Le sol est généralement sablonneux, plus ou moins mélangé d'argile ; mais je crois que la base du terrain est d’argile pure, sans cela les eaux qui alimentent les nombreux étangs d'irri- gation se perdroient par infiltration. Le coteau n'offre presque partout qu’une argile rouge, ferrugineuse, presque stérile, soutenue par une charpente cessamment un extrait de ces catalogues; nous allons, en attendant, donner ici un Mémoire qu'il nous a adressé sur les Cultures des environs de Pondichery, et la relation de deux voyages qu’il a faits dans l’intérieur des terres. Nous y joindrons. une lettre qui nous est parvenue plus récemment , et qui contient des détails très= curieux sur le jardin de botanique de Calcutta, et sur les propriétés de plusieurs À Tr espèces d’orties. « 302 SUR LES CULTURES de roches, lesquelles ne sont qu’une aggrégation plus intime de même nature ; quelques portions présentent des amas plus où moins profonds de cailloux de quartz roulés et de médiocre volume, quelquefois agglatinés par un ciment d'ar- gile ferrugineux. de lit des ravins est de sable quartzeux rougeâtre. On rencontre dans la plaine, et principalement en se rap- prochant des bords de la mer dans le sud des portions de terrain chargées de soude naturelle, qui se manifeste par une efflorescence saline répandue sur la surface. Cette terre, nommée par les Malabars ogemon, est employée comme mordant dans les teintures en bleu, et les blanchisseuses s’en servent dans leurs lessives. Lorsqu'elle est trop abondante, elle éteint la végétation; mais j'ai observé qu’elle ne nuisoit point à la fertilité du sol lorsqu’ elle n’entroit qu'en petite quenise dans sa nature. Je n’ai trouvé de terres calcaires que dans l’aldée d’Allan- coupum, du côté du hameau de Sangivi-Raio-Peti, et dans l'aldée de Saudaramput. J'ai essayé des terres sur plusieurs autres points , elles n’ont fait aucune effervescence avec l’acide sulfurique (1). Tout le pays est très-peu fertile ; la terre végétale est partout blanchätre, pulvérulente et sans liaison. Dans plusieurs endroits le sol n’est composé que d’un sable blanc tout-à- fait stérile; dans d’autres, on trouve une argile rouge et tenace, qui forme dans le temps des pluies une boue vis- (1) J'ai, dans ma collection de minéralogie , des échantillons de ces différentes terres , ainsi que des sables de chacune des rivières. DES ENVIRONS DE Ponprcurerry. 303 queuse, et qui , pendant la saison sèche , se durcit et se cre- vasse. Lies meilleures terres sont celles où le sable est mélangé dans une juste proportion avec l'argile; mais ces terres sont en bien petite quantité. Moyens d'irrigation. Ce n’est qu’à force d’eau qu’on obtient les récoltes, et la nature semble avoir favorisé ce pays, en lui accordant, sur un espace de quatre lieues, cinq petites rivières: 10. celle de Pouna, qui borne le territoire au sud; 2°. la petite rivière de Codyaur; 3. celle de Chounambor, qui, sur le plan topo- graphique fait par les Anglais, porte le nom de Codyaur; 4. celle de Pamba, qui se jette dans la rivière de Gengy, près de Gandopaukum; 50. Celle de Gengyÿ, dont un des bras prend, en arrivant à Pondichery, le nom de rivière d’Arian-Coupang. L'agriculture s’est servie de ces courans pour remplir les étangs et établir des canaux d'irrigation. Le système d’arrosement est très-bien entendu : on a pro- fité de toutes les dispositions du terrain pour former sur le territoire de chaque aldée des étangs qui se remplissent dans la saison des pluies; les principaux sont le grand étang sur le territoire de Fz/nour, qui fournit pendant environ six mois de l’eau à douze’aldées françaises et à une aldée anglaise, et l'étang de Bahour, qui fournit.également à plusieurs villages. Un vaste projet a été fortanciennement conçu et en partie exé- cuté; on trouve, à l’ouest du territoire, une superbe digue qui n’a pas été achevée : elle s'étend nord et sud, depuis la rivière de Pamba jusqu’à peu près dans l’ouest de l’aldée de Modoo- coro. Sa direction forme irrégulièrement un ceintre dont la 304 SUR LES CULTURES convexité est tournée à l’est. Son étendue est d'environ deux lieues et demie; la hauteur de la digue est de vingt-cinq à trente pieds, et son épaisseur à la base, de soixante à soixante- quinze pieds; elle est construite en terres rapportées. [l paroît que le projet étoit de retenir les eaux de Pamba et de Co- dyaur, pour former un lac considérable, qui, par ses irriga- tions, auroit fertilisé une vaste étendue. QUE Ce beau travail, fort avancé, est la conception d’un homme de génie, et il a fallu une grande population et de fortes sommes pour le conduire au point où il est aujourd’hui. Il remonte à une époque très-reculée, dont les habitans ont perdu la date ; ils croient savoir seulement que c’est un rajah nommé Xaviligangue qui en est l’auteur, et la digue porte encore aujourd'hui son nom. Sile pays qui est à l’est appar- tenoit à un seul gouvernement, quil fût plus peuplé; et qu'il eût par conséquent plus de bras employés à l’agriculture, il seroit très-utile de donner suite à cet important travail. La mousson du nord-est est celle qui amène les grandes pluies; elles durent depuis le commencement d’octobre jus- qu’à da fin de décembre, et c’est leur juste proportion qui détermine la fertilité; si elles sont trop continues et trop fortes, elles font verser les riz et les pourrissent; si elles ne : sont pas assez abondantes, au contraire, les étangs et les puits ne se remplissent pas, et l’on manque des eaux nécessaires pour les irrigations. | Depuis le mois de janvier jusqu’au mois de mai, la tempé- rature est modérée et le ciel serein ; viennent ensuite les fortes chaleurs et les vents brûlans de terre qui dessécheroïent et grilleroient tout, si quelques pluies, pendant cette saison, ne DES ENVWIRONS DE PONDYCHERY. 305 rafraïchissoient l'atmosphère et n’abreuvoient la terre. C'est de l’abondance de ces pluies que dépend la réussite de plu- sieurs récoltes, ainsi qu'on le verra dans la suite de ce Mémoire. ont : L’agent principal de la culture est l’eau, et c’est surtout dans les moyens de s’en procurer que le cultivateur indien a montré-de l'intelligence. Outre les étangs que possède chaque village, on a établi dans plusieurs endroits de petits canaux qui conduisent OO dionu des contrées supé- périeures sur celles qui en manquent. Si le terrain qu’on veut arroser ne peut l'être ni par l’eau des étangs ni par celle des canaux, on y creuse un puits (1) dont les parois sont soutenues par des margelles en fascines; on élève sur le bord un pilier en boistou en pierre, qui est partagé en fourche à son sommet, afin de recevoir. une bas- cule garnie d’échelons. À un des bouts de cette bascule est attachée une longue perche qui soutient un grand seau de bois ou de cuivre; un homme monté sur la partie opposée sert de contrepoids, et il fait plonger ou il élève le seau en allant et venant sur les échelons, et en augmentant ou dimi- nuant ainsi la force du levier. Pendant ce temps, un autre homme accroupi sur le bord du puits dirige Te seau et le renverse dans un réservoir ordinairement-en brique et bien cimenté, d’où l’eau s’écoule dans des rigoles destinées à arro- La ser le champ voisins. (1) Cette espèce de puits est nommée Picote par les Européens , et Æton par les Indiens. Mém. du Muséum. . 6. 39 306 SUR LES CULTURES Instrumens de culture. Les instrumens de culture sont quelques pioches à pelles plus où moins recourbées, et une espèce de charrue de la plus simple construction; elle ressemble à l’araire des anciens, encore .en usage dans plusieurs départemens méridionaux de la France. Cette charrue est suffisante pour les terres légères ou détrempées par les eaux, mais elle n’auroit aucune prise sur les terres argileuses dont j'aigparlé plus haut. Bestiaux. Le bétail consiste en bœufs à bosse (le bison), en bufiles et en quelques troupeaux de chèvres et de moutons à poil ras. Ces animaux sont en trop petite quantité pour les besoins de l’agriculture, et ils sont de la plus mauvaise qualité, ce qui est le résultat de l'insuffisance des pâturages et des fourrages. | Engrais. Les engrais sont, 10. le parcage des bœufs et des moutons; 20, la fiente de ces animaux, dont une partie est enlevée à l'agriculture"pour fabriquer, en la mélangeant avec de la de hachée ou de la balle de riz, les mottes à brüler nom- mées »zratt; 30. le marc ( d’indigo, qui est un excellent engrais, mais qui n'existe que Sur un petit nombre de propriétés; 4o. les boues et les immondices des villages; 50. le chaume que l’on brûle quelquefois sur place: cet engrais ne convient point à la nature des terres de ce pays, déjà trop sèches et manquant de liaison. DES ENVIRONS DE Ponpicnery. 307 En général, la petite quantité d'engrais qu'on possède est en partie perdue par l’infouciance du cultivateur, qui y attache peu d'importance, regardant l’eau, non sans quelque raison, comme le seul moyen d'obtenir la fertilité. Division des terres relativement à leur culture. Les terres se divisent en deux grandes sections, 1°. en terres propres à la culture de riz; 2°. en terres qui ne Con- viennent point à cette culture. : | À Les terres cultivables en riz sont de deux qualités; la pre- mière comprend celles qui peuvent être arrosées à volonté par les étangs, les rivières ou les-canaux : elles se nomment. Nandje-Patchiel; la seconde qualité comprend les terres à riz qui ne peuvent être arrosées que pendant la saison des pluies: elles se nomment Nandjé-Manavere. Les autres terres sont celles à menus grains, celles des vergers et jardins, les terres’ en friche, mais qui pourroient être cultivées, celles qui sont Due en -broussailles, et enfin les terres stériles. Lu Mesures d’étendue. Les mesures d’étendue sont le cor, qui, selon les loca- lités, est de vingt-quatre ou trente pieds carrés; et le ar, qui estde cent coujis. 308 à SUR LES CULTURES CULTURES. * Rorz. Ses différentes variétés. Le riz, nommé en langue tamoule Velou, et que les Fran- çais de Pondichery nomment par corruption Ney, est l’objet le plus important de l’agriculture indienne. Il se divise en deux grandes classes, le Ve/ou-Samba «et le Nelou-K ar. Le premier est le plus estimé et le plus’ productif; il y en a dix-neuf variétés, savoir : 5 1e. Mouren-Samba. Il müûrit en 5 mois. 2°, Keraden-Samba. ! : en 6 mois 3°. Cadeca-Jouten. ; Idem. 4°. Kayyari-Samba. è Id. Be, Moulagou-Samba. arr * 6°. Sinna-Samba. 16 en 4 mois. 7°. Siven-Samba. en 6 mois. «5°. Coden-Samba. en 4 mois. 9°. Saden-Samba. en 6 mois. # 10°. Iloupepou-Samba. Id. 11°. Sempalé. en 5 mois. 12°. Madoumijougui. en 8 mois. 13°. Calloundé. en 6 mois. 14. Pissanom. | DE Ia. . 15°. Tillenayagom. # Id. # 16°. Mourari-Sally. Id. é 17°. Malegoulouqui. Id. 18°. Sougadassi. ù Id. 19°. Ponneri-Samba. Id. Le nelou-kar est plus ou moins rougeûtre; il a l'avantage de croître plus vite que le samba, mais il est d’une qualité DES ENVIRONS DE PONDICHERY. 309 inférieure, et ne produit pas autant. On en compte onze «variétés , savoir : re, Kar. ; Il mürit en 5 mois. 2. Sen-Kar. ” en 4 mois. 3°. Sandi-Kar. - Idem. 4°. Botte-Kar. - en 5 mois, 5°. Poujoudi-Kar. - en 4 mois, - 6°. Issouragoye. + Ed. 7°. Pitché-Kar. - en3 mois. 8°. Manacaté. RO EU TE 9°. Velle-Manacaté. EOHER To 1ot. Matte-Kar. (Id. 11. Moussanom. Id. Epogues des Seul ‘On sème le z2e/ou-samba à la fin de septembre, et on le recueille en février ou mars. Les eaux. qui servent aux irri- gations dont il a besoin sont celles qui tombent pendant la mousson du nord-est; et après la cessation des pluies celle des étangs. Lorsque la récolte est faite, si l'on à assez d’eau en réserve pour les arrosemens, on sème sur le même ter- rain une des variétés de ze/ow hâtives; et si le temps est favorable, la récolte s’en fait en juin-ou juillet; mais elle est très-incertaime , à cause de l’extrème chaleur, des sécheresses et de la disette de pluie qui ont souvent lieu pendant la mousson du sud-ouest. On sème le zelou-kar dans le mois de juillet ou d'août, époque où les pluies d'orage sont le plus abondantes, et où les fortes chaleurs sont un peu abattues. La récolte s’en fait en décembre oujanvier ; aussitôt après on sème de nouveau, et la seconde récolte se lève au mois de mai, avant la saison brülante des vents de terre, 310 SUR LES CULTURES Les semalles se font de différentes manières , selon la saison et d’après la quantité d’eau dont on peut disposer pour + les arrosemens. Semnailles de septembre. En septembre, lorsqu'on veut préparer la terre à recevoir le zelou-samba, etpour extirper toutes les mauvaises herbes qui couvrent le sol,‘on laboure à plusieurs reprises toutes les fois qu’une pluie amollit le terrain; et quand une pluie plus forte a trempé la terre, on sème le grain, que lon re- couvre ensuite par un léger labour. La semence se jette à la volée de la même manière qu'en Europe. Pour maintenir l’eau qui doit servir à la nourriture de la plante, on divise les champs en grands carrés, autour desquels on élève un rebord d’environ un pied de hauteur; on a le soin de tenirla terre bien humectée, mais non pas inondée, jusqu’à ce que la pousse soit assez grande pour ne pas être submergée. Quand elle est parvenue à la hauteur d’un demi-piéd, on sarcle avec une petite pioche nommée Æale-coutou. Dans cette opération, non-seulement on arrache les mauvaises herbes, mais on enlève aussi les plants trop serrés, pour les transplanter dans les endroits trop clairs. On augmente l’eau à fur et à mesure que la plante s'élève, mais on évite de la noyer. ; 1% + Sermnailles par arrosemens. Après la saison des pluies, lorsqu'on n’a plus pour les irri- gations que l’eau des étangs, on l'introduit sur les champs destinés à être semés, et on la laisse séjourner jusqu’à ce que DES ENVIRONS DE PONDIcHERY. 311 le terrain soit bien imbibé ; on laboure ensuite à plusieurs reprises , de façon à former une boue épaisse sur laquelle on fait passer le parapou, qui est une planche d'environ quatre pieds de longueur sur un pied de largeur, attachée par des cordes à un bambou, et traînée par deux bufiles. Un homme se tenant debout sur cette planche la fait passer et repasser sur le champ jusqu’à ce que le terrain soit bien uni; on sème ensuite à la volée, mais on ne recouvre pas la semence, quis se fixe sur la boue. On introduit ensuite une petite quantité : d’eau, qu’on fait écouler vingt-quatre heures après, en lui donnant issue par le côté le plus abaïssé du champ ; on arrose de nouveau quand on s'aperçoit que la terre se dessèche,, mais il ne faut pas attendre qu'elle se gerce et se fendille. On ne laisse chaque fois l’eau que pendant vingt-quatre heures, jusqu'à ce que la pousse ait acquis assez de force et de hauteur pour permettre de baigner son pied. Le sarclage se fait de même que je l'ai indiqué plus haut. è … Semailles par transplantation. Comme à époque où l’on sème le zelou-kar il y a peu d'eau, et qu'il importe de la ménager, avec le peu qu'on en a on prépare, de la mème manière que pour la culture précédente, de petits carrés de terre bien choisis, et l’on sème très-dru, de façon que les plants soient serrés les uns contre-les autres. Quand ils ont atteint une certaine hauteur, c'est-à-dire à l’âge de trente à quarante jours, on les trans- plante dans les champs qu’on à préparés à les recevoir; de cette manière on épargne une grande quantité d’eau. On plante à la distance d'environ neuf pouces trois où quatre 312 s'UR LES CULTURES plants he. le reste se fait comme je l'ai dit précé- demment. me On sème de cette manière dans, toutes sortes she saisons , _ lorsqüe, par la position du terrain, on est obligé de ménager l'eau. . Préparation du grain pour semences. « Je grain qui sert aux semailles de septembre ne subit ‘aucune préparation; mais pour les deux autres façons on l’enferme dans un panier et on le plonge dans l’eau, où il reste une nuit entière. On le garde ensuite à l'abri du soleil pendant trois jours, en ayant soin de l’arroser une fois par vingt-quatre heures avec une panelle (1) d’eau qu’on jette par dessus le panier, ce qui empêche que la masse ne s'é- chauffe, Maladie du riz. Le riz est sujet à plusieurs maladies; la première provient d'un ver qui s'attache sur la surface de la plante: on le nomme Oure-poutchie,ou Coquou-novou. Onreconnoit que la plante est attaquée"lorsque l'extrémité des feuilles jaunit et se dessèche. S'il survient une pluie un peu forte, le ver périt et la maladie est dissipée, mais la plante reste languis- sante et végète mal. La second maladie est plus grave; elle est causée par un (1) Une panelle ést un vase en terre qui sert à puiser de l’eau ; il contient sept à buit pintes, plus ou moins, DES ENVIRONS DE PONDICHERY. 313 autre ver nommé Late-pouichie, qui attaque le cœur du plant et le fait périr. La troisième maladie est une excroissance charnue et rougeàtre, que je crois être une plante fongueuse parasite qui vient sur la tige. Cette maladie est préjudiciable aux riz foibles; mais lorsque la terre est bonne, et que le plant pousse avec vigueur, il n’en est point incommodé. Récolte. La récolte se fait de la même manière que ceile du blé en Europe, en coupant le chaume à son pied avec une petite faucille dentée; on fait des paquets que l’on rassemble sur - une portion de terrain, bien nettoyée et battue, nommée alor. On les laisse en tas plus ou moins considérables pendant deux ou trois jours, afin que le grain quitte plus facilement la paille. Quand on veut détacher le grain, un homme prend avec une corde autant- qu'il peut soulever d'épis avec les deux mains, et il les bat sur la terre; on fait de nouveaux tas avec les pailles qui ne sont pas entièrement dépouillées; au bout de quelques jours on les étend et l’on fait passer dessus les bœufs jusqu'à ce qu'on s’apercçoive que le dépouillement est opéré. à Produit. Pour ensemencer un kani de cent conjis de vingt-quatre pieds carrés, il faut dix-huit à vingt »2arkales de nelou : le markale pèse environ six livres. Dans les terres de première qualité on retire de neuf cent soixante à mille markales, ou Mém. du Muséum. t. 6. 4o 314 SUR LES CULTURES cinquante pour un. Sur les terres de qualité inférieure on n’en récolte guère que deux cent quarante à deux cent cinquante, Manière de conserver le Riz. Quand le riz est récolté, on le conserve dans de grands vases de terre d'environ quatre pieds de hauteur, nommés sal, et dans de grands paniers nommés £ombé gondou, faits avec les nervures de l’elate silpestris,nommé ztchie marum. Ces paniers ont jusqu’à neuf pieds de hauteur. On les re- couvre d’un mélange de bouse de vache et d'argile : ces précautions sont nécessaires pour préserver le grain des rats et des insectes. Parmi ces derniers, les plus nuisibles sont: 10, une espèce de teigne dont la larve mange toute la sub- stance intérieure du grain, et ne laisse que l'écorce; on la nomme Ærdou-poutchie; 2°. un petit insecte coléoptère brun, que je crois être une espèce de bruche ; on le nomme Ælou-poutchie. W attaque toutes sortes de graines, principalement les légumineuses. J’ai conservé dans ma col- lection d'histoire naturelle ces deux insectes sous les nos. 517 ét. Diverses préparations du Riz comme aliment. Le riz est la nourriture la plus générale parmi les Indiens, et les castes élevées s’abstenant par préjugé religieux de manger la chair d'aucun animal, les différentes préparations végétales dont ils se nourrissent doivent être très-variées ; je vais indiquer quelques-unes de celles qu’on donne au riz. Le riz avec son écorce se nomme ze/ou, ainsi que je l'ai DES ENVIRONS DE PONDICHERY. 315 dit précédemment; quand il est dépouillé de son écorce, sans préparation antérieure, on lui donne le nom de patché- arissi. Les indigènes prétendent que dans cet état il est ven- teux et indigeste; c’est pour cela qu'ils font subir au ze/ou une première préparation qui consiste à le mettre dans une auge remplie d’eau; on l’y laisse tremper dix à douze heures, puis on le met dans un vase de terre sur le feu, jusqu’à ce qu'il ait absorbé une certaine quantité d’eau ; on le retire ensuite, et on l’étend au soleil pour le faire sécher; on le conserve dans cet état, et alors il prend le nom de Pou- jongal. Quand on veut s’en servir, on le dépouille de son écorce en le pilant dans un mortier de bois. Le grain nettoyé, qu’on nomme Poujongal-arisst, n'a pas la blancheur du patché: arisst; il est plus dur, plus cassant, et a une demi-trans- parence (1). On le mange en grain, ou bien on le réduit en farine. Pour le réduire en farine, on emploie plusieurs procédés : 1°. On le mouille légèrement, et on le pile dans un mortier en bois, avec un pilon de la même matière; on sépare les parties les plus fines de celles qui ne sont que concassées : ces dernières se nomment /Vowr. 20, On le passe au moulin, comme le blé, après avoir eu le soin de l’étendre au soleil pour rendre la mouture plus facile. (1) Dans les caisses qui contiennent mes collections d’histoire naturelle il y a des échantillons de la même variété de riz dans les quatre états dont il vient d’être fait mention : Nelon ; — Patché-arissi ; — Poujongal ; — Paujongal-arissi. fo” 316 SUR LES CULTURES 30. On le mouille et on le broie sur une pierre de granit ; cette dernière manière n’est employée que lorsqu'on n’a besoin que d’une petite quantité de farine. On emploie les mèmes procédés pour faire de la farine avec le patché arisst. Le riz cuit en grain et simplement à l’eau, de la manière usitée dans l'Inde pour servir en guise de pain, se nomme sorom, ano0rm, Ou sadame ; on le mange avec différentes sortes de carrys de légumes; l’eau qu’on retire en le faisant égoutter se nomme cangy : les pauvres gens la boivent à leurs repas. INox congi est une bouillie faite avec le noï ou riz con- cassé, de l’eau et du sel. Tinga cangtest le sadame froid assaisonné de lait de coco, et aromatisé avec des feuilles d’orangers, de citronniers et avec des zestes de citron. Pouttou est un poudding fait avec de la farine de riz, du sucre, des bananes, de la mantaigne, et avec le #2ga pou, qui est du coco ràpé. Dossé est un gâteau plat fait avec de la farine de riz, de l'huile de gengeli ( sesame oriental ), ou de la mantaigne. Idiapon est une espèce de vermicelle faite de pâte de riz non fermenté, et qu'on mange avec du sucre et de la mantaigne. L Apon est une autre espèce de vermicelle de pâte qu'on a fait fermenter en ÿ mettant un peu de kalou, qui est le vin de palmier. DES ENVIRONS DE PONDICHERY. 317 Menus grains. * On cultive sur le territoire dépendant de Pondichery une grande variété de menus grains dont le produit est d'autant plus important, que le pays ne fournit pas à beaucoup près le riz nécessaire pour la consommation. Je vais rendre compte de ces différens grains et de leur culture. - La houque en épis. ( Holcus spicatus.) En langue tamoule, Cambou. On en cultive deux variétés, savoir : Plantes graminées. 1°. Peroun cambou. 2°. Siron cambou. L'une et l’autre variété mürissent en trois mois. La première se sème en janvier, lorsque les terres sont encore abreuvées et que la chaleur est modérée. La seconde se sème en juin ou juillet, époque où il y a de temps en temps des pluies d’orage. La terre légère de seconde qualité convient à cette culture, on la laboure à plusieurs reprises, on l’engraisse avec un peu de fumier, ou bien on fait parquer. Lorsqu'il survient une pluie, on sème à la volée, et l’on recouvre la semence par un léger labour; on passe ensuite dessus le padal, qui est une espèce de herse faite avec de menus branchages entre- lacés, et formant un platsau de trois ou quatre pieds en carré. Le troisième jour la plante commence à sortir de terre; lorsqu'elle a environ six pouces de hauteur, on sarcle pour ôter les mauvaises herbes. 318 SUR LES CULTURES Ces plantes n’ont besoin que d’une petite quantité d’eau , il n'y a que les pluies qui les arrosent ; mais s’il survient quelque sécheresse extraordinaire, la culture est manquée, à moins qu’on n'ait la ressource des puits. Le cambou sert de nourriture habituelle aux habitans de la campagne et aux pauvres gens; on le pile comme le nelou, pour ôter le son; on le fait cuire avec du sel et de l’eau: il forméllälors une bouillie épaisse qu’on laisse refroidir et qu’on mange avec du lait caillé ou du lait de beurre qu'on nomme 7720re. On sème sur un kani deux et demi à trois z7arkales de grain, et l’on en récolte deux cent cinquante à six cents, suivant la bonté de la terre et le temps favorable qu’a eu la récolte. Pour remettre le cambou en farine, on le fait bien sécher et on le pile, ou bien on le passe au moulin. On fait avec cette farine et du sucre plusieurs espèces de frian- dises. Cretelle à épis larges. (Cyrosurus corocanus.)En tamoul, Kay varagou, qui se se prononce Kay vous. Il y en a trois variétés. 1r, Peroun kay varagou. 2°. Paratte kay varagou. 3°. Code kay varagou. La première variété se sème en septembre ou octobre dans les terres à menus grains de première qualité; le terrain se prépare et s’ensemence comme je l’ai dit précédemment, mais on fait parquer si l’on peut un jour après que le grain a été mis en terre. La plante lève le cinquième jour, et lors- DES ENVIRONS DE PONDICHERY. 319 qu’elle a trois pouces de hauteur on sarcle en arrachant les plantes dans les endroits trop serrés, pour les transplanter dans les endroits trop clairs. La récolte se fait au bout de quatre mois; on ne fait qu'étêter la tige avec la faucille dont j'ai parlé plus haut; on met les épis dans un panier, et on les réunit en tas sur les bords du champ; la paille reste sur le sol, où elle se consomme et sert d'engrais. On coupe la plante, avant la maturité, parce que le grain tient peu dans la balle, et qu'il se perdroit si on le laïssoit plus long-temps sur pied; on recouvre de paille et de terre glaise les épis en tas, on les laisse dans cet état pendant trois jours, puis on les étend, et l'on fait marcher dessus les bœufs pour détacher le grain. Si la récolte est peu considérable, on sépare le grain en frottant les épis entre les mains, ou en les frappant avec des bâtons. Comme le peroun kay varagou se cultive pendant la saison des pluies, on doit avoir soin de pratiquer dans les champs des rigoles pour que l'eau n’y séjourne pas. Cette culture est très-importante, parce qu'on peut la substituer à celle du nelou samba , si celle-ci manquoït par défaut d’eau. Les deux variétés de kay varagou se sèment très-drues, sur des petits coins de terre bien préparés; on transplante quand le plant a vingt-cinq ou trente jours. On est obligé d’arroser avec l’eau des puits jusqu’à maturité. Le grain de ces différentes variétés de cretelle sert, comme celui du cemnbou, à la nourriture des gens de la campagne ; il se prépare à peu près de même en bouillie claire ou en bouillie épaisse. On nomme la première cowjou, et la seconde kalr. 320 SUR LES CULTURES Houqu£ sorcuo. ( Aolcus sorghum.) En tamoul, Socom. Il y en a quatre variétés. 1e. Mapout solom, dont le grain est rougeâtre. 2€. Sint solom, qui est d’un rouge plus vif. 3e, Velle solom ; il est blanchâtre. 4°. Alangarat solom; ses panicules sont lâches et déliées. On sème ordinairement le so/om dans les terres de pre- ‘mière qualité immédiatement après les grandes pluies de la mousson du nord-est. Je l’ai cependant vu semer, à la fin d'octobre, sur des terrains élevés. Il Tui faut quatre mois pour mürir, La culture et les préparations alimentaires sont les mêmes que pour la houque en épis. PAsPaLe FROMENT. ( Paspalum frumentaceumn.) En tamoul, VaraGou. Je ne crois pas que l’on connoisse cette plante en Europe comme objet d’aliment. Il y en a quatre variétés. re, Peroun varagou ; il mürit en 6 mois. 2°. Courou varagou; en 4 mois. 3°. Ela varagou; en 3 mois. 4°. Oudoupouli varagou (1); en 5 mois. On sème cette espèce de grain, ordinairement en juin ou juillet, sur toutes sortes de terrains. Je l’ai vu très-bien croître en plusieurs endroits du coteau, dont le sol d’argile rouge est de la plus mauvaise qualité. On prépare les champs comme pour la Louque en épis. * (x) Cette variété se nomme encore Sade courou varagou. Je viens de découvrir une cinquième variété, nommée Sefou tejitsan varagou. Elle mürit en trois mois, DES ENVIRONS DE PONDICHERY. 321 La plante lève ordinairement le sixième jour. Lorsqu'elle a cinq à six pouces de hauteur, on sarcle; quand elle est par- venue à un pied, on donne un binage, en se servant avec pré- caution de la charrue : cette opération est utile pour ‘diviser les racines, qui ont beaucoup de chevelu, et pour donner plus de vigueur à la plante. : On sème sur un kani deux markales et demi, et l’on en récolté de six cents à dix-huit cents. Pour séparer le son du grain on se sert d’une espèce de moulin à bras garni d’une meule en terre, qui enlève l'écorce sans écraser le grain, comme le feroit une meule en pierre. Le grain dépouillé et nettoyé se nomme varagou-arisst ; il se cuit de même que le riz; les pauvres gens s’en nour- rissent. La culture du varagou est très-importante , parce qu'il peut croître dans les terres les plus maigres, quil n’a pas besoin d'être arrosé, et que c’est avec ce grain que les culti- vateurs paient les ouvriers attachés à leur service. .( Je parlerai plus bas de la condition de ces serviteurs. y Le paspale froment seroïit une acquisition utile pour nos autres colonies, et, même en France, il seroit avantageux de cultiver les variétés hâtives nommées £a varagou (1) et Seton kejistan 2aragou. ü Le docteur Ainsley, dans son estimable ouvrage : Materia medica of Indostan, dit qu'il y a une variété de varagou (1) J’envoie des graines des cinq variétés dont il est question dans ce Mémoire. Ces plantes, croissant tres-bien dans les mauvaises terres, pourroient augmenter la quantité des fourrages si utiles pour -amender les cultures. Mém. du Muséum. t. 6. 4x 322 SUR LES CULTURES nommée en langue tamoule Sroukou varagou, et en langue telinga, 7zkka arikellou, qui, lorsqu'elle n’a pas subi une certaine préparation (1), cause des nausées et des vertiges. Le docteur White lui a écrit de Bombay que cette variété est nommée, dans le Guzurate, Her nom qu'il ‘croit être dérivé du nom sanscrit 2a7@ , qu on pu traduire par : qui cause la frénésie. Perrr Muse. ( Panicum Ttalicurmn.) En tamoul, Tené. Il y en a deux variétés. 119, Lené.). 2e, Sen-tené. Il est rougeâtre. L'une et l’autre variétés se sèment indifféremment sur les terres légères ou fortes, et on les cultive dans toutes les sai- sons, excepté pendant les grandes pluies; la préparation des champs est la même que pour ceux destinés aux autres menus grains, on sème à la volée, et l’on transplante. Si les terres sont sablonneuses, on arrose tous les trois jours; si elles sont fortes, on arrose tous les huit jours. On sème deux markales de grain par kani, et l’on en récolte de trois cent cinquante à sept cents. [l mürit en deux mois. On prépare le tené, comme le varagou: Cuit avec de l’eau, il sert de nourriture aux pauvres gens. Les personnes riches font, avec le graintet avec sa farine, différentes sortes de gâteaux et de potages. Pare Miszer. ( Paricumn Miliaceum.) En tamoul, Æade canny. (1) I ne dit pas en quoi consiste cette préparation. ÿ DES ENVIRONS DE PONDICHERY. 323 Il se cultive comme le Zené, mais il est un peu moins pro- ductif. Il se prépare comme le poujongal arissi. Il n’est pas très-nourrissant. Sarre et pullout-samé sont deux variétés du panic millet qui se culuvent de la même manière, et. qui se préparent comme le varagou arissi - Maïs. ( Zea Mays.) En tamoul, Aoutou solom. On ne le plante que dans les jardins. Il seroit très-important pour ce pays de le cultiver en grand, ainsi que je le dirai dans la partie de ce Mémoire qui traitera des améliorations. Plantes légurnineuses. Cvrise pes Innes. ( Cyésus Cajan.) Il est connu dans nos autres colonies sous les noms de pois d’Angole, pois congo, poës de sept ans. On le nomme en langue tamoule T'oparé. Il se sème en septembre. La plante parvient à trois ou quatre pieds de hauteur. On fait la récolte en février. Lorsqu'on veut préparer le grain pour aliment, on le fait tremper dans de l’eau où l’on a délayé un peu d'argile rouge, puis on le laisse en tas pendant deux jours ; dans intervalle, on arrose avec la même eau, et à plusieurs reprises; on le fait ensuite sécher au soleil, et on le passe au moulin, qu'on arrange de façon à ce qu'il ne presse le grain qu’autant qu'il est nécessaire pour enlever la pellicule et diviser les deux lobes de l'embryon. On préteñd que la préparation prélimi- naire qu'on fait subir au oparé est nécessaire pour qu’il se gonfle un peu, et pour que la pellicule, se gerçant et se dé- tachant, soit facilement emportée par la meule. On en fait différentes sortes de pouddings. hr * 324 SUR LES CULTURES Haricor RADIÉ. ( Phaseolus radiatus.) Il y en a deux variétés nommées en langue tamoule: re. Patche payerou. 2°. Pany payerou. Elles se sèment après la saison des grandes pluies, et exigent une bonne terre. On les cültive quelquelois sur les champs de riz, comme seconde récolte. On fait sécher le grain au soleil, puis on le passe au moulin pour enlever la pellicule. . . Il entre dans l’espèce de potage nommé Moulogatany , qui est assaisonné avec du piment, du poivre, du safran, des oignons, de la mantaigne, et avec les feuilles du Bergera Kœnigii, nommé en tamoul Æarou vaipy la. Haricor mun@or. ( Phaseolus mungo.) En tamoul, Ou- loundou. : Il se cultive sur les terres à menus grains de seconde et troisième qualité. On le sème après Îles grandes pluies, et il müûrit en trois mois. Pour enlever facilement la pellicule, on frotte légèrement le grain d’un peu d'huile, on le fait ensuite sécher au soleil, et on le passe au moulin. On fait avec ce ouloundou un mets particulier r nommé padai, qui consiste à pétrir le grain avec des bananes et du sucre; on fait frire cette pâte dans la mantaigne. HarIcOTS À GOUSSES VELUES. ( Phaseolus max.) En tamoul, K'arpou ouloundou. Ilse cultive et se prépare de même que le haricot mungot, DES ENVIRONS DE PONDICHERY. 325 HARICOT A FEUILLES D’ACONIT. ( Phaseolus acorutifolius.) En tamoul, Txlka payerou. k On le dEve comme le haricot mungôt, mais je ne l'ai que très-rarement rencontré. Dorrc À cousses mEnues. ( Dolichos catiang. } Il ÿena quaire variétés. , re, Navi carammani. 2°. Peroun payerou. _ 3e, Couttou carammani. 4°. Sadé payerou. Les trois premières variétés se cultivent comme le aricot radié; la quatrième se plante ordinairement dans les jardins. Dorre »'Éeyrre. ( Dokchos lablab. ) Il y en a plusieurs variétés. ire. Mutchay cotté. 2°. Averay kay. 3°. Vellé veray. : » 4. Segapa veray.. Ë 5e. Motcha yeray. * La première variété est la plus importante; elle se cultive en grand; elle sert de nourriture aux Indiens et aux Euro- péens de la basse classe; elle constitue aussi la principale nourriture des matelots lascars à bord, et celle des sypayes lorsqu'ils sont en marche. La culture est la même que pour le.haricot radié. Les autres variétés se cultivent dans les jardins; on les mange en vert et en sec; elles se préparent de différentes manières. 326 SUR LES CULTURES Doric DE Franquésar. ( Dolichos Tranquebaricus.) En tamoul, Pay ton Kay. Il se ce comme le haricoëradié. Ce grain est d'une bonne qualité. Il y'en a une variété plus grande, que l’on nomme Peroun pay ton kay. Elle plus rare que la première Dorre, ( Dolichos cultratus. ) En tamoul, Tamba tan . Kay. Il se cultive dans les jardins, et se mange en vert et en sec. - Dore. ( Douchos fabæformis. ) En tamoul, Cof averay kay. Il se cultive et se mange de même que le précédent. Pois cmicus. ( Cicer arietinum. ) En tamoul, Cadale. Il se plait dans les terres à menus grains de première qua- lité. 11 exige une culture soignée. Om le sème en janvier. fl mürit en trois mois. On l’emploie comme le Mutchay cotté. Pois. ( Pisum sativum. ) En tamoul, Pattam. On le cultive dans les jardins; on le mange en vert et en sec. - GLYGINE coronneuse. ( Glycine tomentosa. ) En tamoul , Coulou. * Cette plante est très-intéressante pour l’agriculture, parce qu'elle croit sur des terrains de médiocre qualité; je l'ai vu cultiver sur le coteau dont le sol, comme je lai dit précé- demment, est presque stérile. DES ENVIRONS DE PONDICHERY. 327 On sème cette plante après la saison des pluies, et elle muürit en quatre Mois. | 2 Le coulou cuit dans l’eau est ce qui remplace sur la’côte de Coromandel l’avoine qu'on donne aux chevaux en Europe. ie Il me semble que cette plante seroit une acquisition pré- cieuse, non-seulement pour nos autres colonies ( où je crois qu'elle n’est pas cultivée), mais encore pour la France, en ce qu'on pourroit par sa culture retirer une plus grande utilité de plusieurs terres peu fécondes. (J'ai mis dans les caisses qui contiennent mes collections un paquet assez considérable de graines de coulou. }) ARACHIDE, ‘( Arachis hypogæa. ) En tamoul, Fayr ca- dalé. On cultive cette plante dans les jardins. On mange le grain grillé, et l’on en fait différentes sortes de gâteaux. À l'exception du coulou et du mutchay cotté, il est rare que l’on cultive seules les autres .plantes légumineuses; on sème ordinairement plusieurs espèces ensemble dans les - champs où croissent les autres petis grains graminés. On les sème encore avec le coton, le Palma-Christi, etc. J’ai compté jusqu’à sept espèces cultivées sur un même champ. Cette méthode est très-contraire aux principes d’une bonrie agri- culture: ces diflérens végétaux se nuisent mutuellement, et l’époque de la maturité étant différente , on foule les uns pour faire la récolte des autres. Nota. Dans un second Mémoire je parlerai de la culture 328 sur LES CULTURES DES ENVIRONS DE PONDICHERY. des plantes huileuses et tubéreuses, du cotonnier et du tabac; je ferai connoitre la condition du manœuvre cultivateur, et j'indiquerai ensuite les améliorations qui me paroiïssent né- cessaires et possibles pour le perfectionnement de lagri- culture de ces contrées. 329 RELATION cu D'UN VOYAGE A KARIKAL ET A SALEM, ADRESSÉE À MM. LES PROFESSEURS DU MUSÉUM, PAR M. LESCHENAULT DE LA TOUR, Naturaliste du Roi. Mes. Je pense que vous avez recu les objets d'histoire natu- relle que j'ai eu l'honneur de vous adresser par la flûte de S. M. Ze Golo, partie de Pondichery le 28 septembre 1817. Depuis cette époque, je suis allé à Karikal, établissement français à trente lieues au sud de Pondichery, puis j'ai fait un voyage dans l’intérieur de la péninsule, jusqu’à Salem, ville indienne située sur la lisière de la chaîne orientale des Gates. Dans ces deux voyages j’ai réuni de nouvelles collections. En minéralogie, j'ai recueilli une belle suite de roches siéni- tiques, granitiques et porphyriques, des coryndons et d’au- tres objets appartenant au règne minéral; en zoologie, j'ai quarante et quelques espèces d'oiseaux différentes de celles que j'ai précédemment envoyées, plusieurs nouveaux qua- drupèdes, reptiles, poissons, crustacés, mollusques, quatre boites d'insectes. Mon herbier contient environ trois cents Méim. du Muséum. t. 6. 42 330 VoyacE A KArIKAL espèces. J’ai recueilli en outre près de deux cents sortes de graines , à la récolte desquelles j’ai mis tout le soin possible. Ces graines, dont je joins ici le catalogue raisonné, sont la seule chose que je vous expédie par la frégate /a Cybèle. Dans la copie ci-incluse du Rapport que jai adressé à M. le gouverneur, sur les résultats de mon voyage dans l’intérieur de la péninsule, vous verrez les motifs qui me l'ont fait entreprendre. Les graines que j'ai l'honneur de vous adresser ont toutes été récoltées dans les trois premiers mois de cette année. Avant de les empaqueter je les ai examinées presque grain à grain, pour séparer ce qui était gàté; de sorte que j'espère que la plus grande partie arrivera en état de germer. Je vous prie, Messieurs, d’en faire part à deux personnes auxquelles j'ai promis : la première est mon estimable ami M. Benjamin de Lessert, avec lequel plusieurs d’entre vous sont liés d'amitié; la seconde est M. le contre-amiral baron Hamelin, un des capitaines de l'expédition de découvertes à laquelle j'étois attaché. Il possède à Franconville un jardin auquel il donne les plus grands soins. J'écris à ces deux messieurs, en leur annonçant que, pour ne pas multiplier les envois, j'ai réuni leurs portions avec celle que je destinois au Jardin du Roi. Je supplie M. Thouin de faire leurs parts dans les espèces seulement qui sont en assez grande quantité pour être par- tagées. Je vais maintenant vous tracer l’esquisse des pays que j'ai parcourus; comme c’est l’extrait de mesjournaux, j'entre dans quelques détails qui sont étrangers à l’histoire naturelle, je réclame sur cela, comme sur tout le reste, votre indulgence. ‘ ET A SALENW. JO En vous écrivant, Messieurs, je le fais avec l'abandon de la confiance quesm'inspire l’amitié dont vous voulez bien m’ho- norer. Karikal est situé sur une des branches du Kolram. Son sol est sablonneux , comme celui du reste de la côte de Coro- mandel; mais le fleuve, dans ses débordemens, le fertilise en y déposant un limon rougeûtre. Le riz est presque sa seule culture. Les irrigations sont ménagées et dirigées au moyen de digues et de canaux. J’ai réuni sur cet article des rensei- gnemens qui trouveront leur place dans la suite du Mémoire que je vous ai adressé sur les cultures des environs de Pon- dichery. Le pays, bien arrosé, offre une belle végétation et un riant aspect; la rivière est assez profonde pour donner retraite, pendant l’hivernage, aux bateaux de la côte. Avec quelques dépenses on pourroit former un port pour les bâtimens de trois à quatre cents tonneaux. M. le bailli de Suffren a re- connu les avantages de cette position, et il a fourni à cet égard des notes importantes au ministère de la marine. C’est par cette rivière que se fait la plus grande partie du commerce des riz du royaume de Tanjaore; ils descendent dans des espèces de bateaux ronds dont la construction est fort bizarre: ce sont des treïllages de bambou recouverts avec des peaux de bufles. Ces bateaux vont toujours en tournant. On les nomme, en langue tamoule, Toltont ou Parissr. Les riz qu’on exporte de cette côte vont à l'ile de Ceylan, à Pondichery et à Madras. Il y a à Karikal et sur son territoire un grand nombre de tisserands, de peintres sur toile et de teinturiers. Le com- 42 * 332 . Voyx\cr À KARIKAL merce des toiles peintes étoit autrefois très-actif; il a considé- rablement diminué depuis quelques années. Jai fait sur les teintures indiennes un Mémoire que j'aurai l'honneur de vous adresser incessamment ; jy joindrai des échantillons de toutes les matières dont on se sert, et des échantillons de coton teint qui permettront de suivre les procédés employés par les ouvriers. Pendant mon séjour mes collections se sont considérable- ment accrues, et je dois à M. le comte de Berenger, admi- nistrateur, des remercimens pour les facilités qu’il m’a procu- rées. Les objets les plus remarquables sont: de beaux oiseaux, parmi lesquels plusieurs veuves, une espèce de rapace à longue crête: il est de petite taille, et je n’ai pu le rapporter à aucun genre; une nouvelle espèce de jacana, une grèbe, un très-joli #2artin-pécheur, plusieurs pie-grièches, gobe- mouches, merles, coucous, oiseaux d’eau et de rivage, etc. ; une espèce de marte, deux loirs, quelques poissons crustacés et mollusques, une belle suite d'insectes. La route de Karikal à Pondichery suit le littoral à peu de distance de la mer. Il n’y a rien de remarquable sur cette route que la fameuse pagode de Chalembrom, dont les re- venus servent à alimenter la paresse et l’impudence d’une multitude de brames. Depuis Pondichery jusqu’à Salem, le sol s'élève graduelle ment; mais la pente ne commence à devenir un peu sensible qu’à la distance de douze à quatorze lieues au-delà de l’aldée de Tirnavalour. On traverse dans cet endroit une forêt assez étendue, où il y a plus d’arbustes que de grands arbres. Elle est peuplée d’un grand nombre d'oiseaux, parmi lesquels ET À SALEM. 333 beaucoup de tourterelles et de pigeons verts. 11 ÿ a quelques tigres et quelques léopards; les hyènes et les chakals y abon- dent. Les porteurs de mon palanquin et de mon bagage ne voulurent point partir avant le lever du soleil, parce qu'un Indien avoit été dévoré l’avant-veille pour s'être mis en marche de trop grand matin. Les premières roches que j’ai trouvées sur cette route, à une lieue environ à l’ouest de Tirnavalour, sont de la nature du jade; le sommet de quelques-unes seulement s'élève un peu au-dessus du sol. Elles forment une masse souterraine qui se prolonge du nord au sud, et dont la largeur de l’est à l’ouest, en en jugeant par ce que l’on voit à la surface, est d'environ deux cents pas. Cette belle roche est fort dure, et très-compacte ; sa couleur est d’un joli vert-pomme, parsemé de nombreuses taches rouges et grisätres qui me paroissent être de petites portions de quartz intimement unies au jade. La cassure est anguleuse et irrégulière. Cette pierre prend un très-beau poli: on en feroit des tables, des colonnes et des vases magnifiques. L'exploitation de cette carrière offriroit des produits précieux; mais aucun ouvrier ici ne pourroit mettre en œuvre et polir de grandes pièces. Deux ou trois lieues plus loin l’on commence à rencontrer des masses de rochers dont quélques-unes sont roulées, d’autres sont adhérentes au sol. Elles appartiennent au genre siénite , et sont composées, dans différentes proportions, d'amphibole, de quartz, de feld-spath et de mica. Leur cou- leur et leur contexture varient en raison de la proportion et de la modification des agrégats. C’est surtout sur les bords de la jolie rivière de Kongrépaléon, à vingt lieues dans l’ouest 334 VoyAGE A KaRikAL de Pondichery, que j'ai recueilli les plus belles variétés. J’ai trouvé dans le lit de cette rivière quelques fragmens de co- ryndons. Pour faire mes recherches, je m’arrètai une journée en- tière sous un bosquet au bord de la rivière. Son ombrage seroit délicieux si on n'y étoit pas tourmenté par la quantité de singes qui l'habitent. Ces animaux amusent d’abord par leurs grimaces, leur pétulance et leurs gestes bizarres. Pour les voir de plus près, on les attire en leur jetant quelques poignées de riz; mais leur familiarité devient bientôt impor- tune; il faut tout surveiller avec soin, sinon ils pillent les provisions avec une témérité étonnante, puis ils se retirent dans des touffes de bamboux épineux où l’on ne peut les atteindre. | De cet endroit on apercoit, à la distance de trois lieues, les premières montagnes ; elles ne forment pas une chaine continue , Mais elles sont-séparées les unes des autres par des vallons. Leur pente est rapide. La route, en s’enfonçant entre les montagnes, conduit à Atour. La plus grande partie du pays que j'ai parcouru jusque-là est peu peuplée, les villages sont éloignés les uns des autres; on trouve de grandes plaines découvertes et presque entière- ment incultes, mais on reconnoit qu'elles étoient cultivées autrefois, par quelques traces de séparations qui divisoient les propriétés. Le sol n’est plus couvert maintenant que de chétives graminées qui servent de päture à des troupeaux de moutons et de chèvres, et à des bandes sauvages de cerfs mouchetés et d’antilopes que l’on voit de loin, et qui fuient, ET À SALEM. 335 à l'apparence du moindre danger, avec une rapidité et une légèreté étonnante. On attribue la dépopulation de ces contrées aux guerres d'Hyder-Ali et à celles plus récentes de Tipoo-Sultan; mais la tranquillité dont jouit depuis bien des années cette partie de l'Inde auroit dü réparer les pertes chez un peuple qui mémigre pas, si plusieurs causes ne s’opposoient puissamment à la multiplication de l'espèce humaine: je les vois dans la viduité forcée à laquelle sont condamnées les femmes après la perte d’un premier mari, quoiqu’elles aient été unies, presque à la sortie du berceau, à des hommes souvent avan- cés en âge, et qui n'ont jamais cohabité avec elles; dans les préjugés des castes, qui empêchent d’assortir les alliances et de contracter celles qui pourroient résulter d’une inclination réciproque ; dans la misérable condition et dans l’avilissement des castes inférieures , qui, semblables aux réprouvés du Dante, ont à jamais perdu, pour elles et leur postérité, l’es- poir d’adoucir leur sort et de franchir la barrière d’airain qui les sépare des castes supérieures, en les ravalant bien au- dessous des plus vils animaux (1); dans la manière dont on traite les femmes en couche et les nouveau-nés, qui de- viennent souvent victimes de l'empirisme et des préjugés religieux (2) ; et enfin dans les ravages de la contagion véné- NE ER ERREUR ER 2e RPORRRE (1) Je développerai les effets de cette cause dans la seconde partie de mon Mémoire sur les cultures, lorsque je parlerai du misérable état des coulis culti- vateurs , | (2) I 5rsqu’une femme est accouchée, on la laisse pendant trois jours sans aucune nourriture et sans aucun breuyage , ou on ne lui donne que de l’assa Jfœtida , quelques liqueurs fortes quand on peut s’en procurer, et du betel noir 336 Voyice À KARIKAL rienne, qui se propage d'autant plus facilement, que les bayadères sont un foyer de corruption commun à toutes les castes. Depuis le littoral de la mer jusqu’à l'approche des mon- tagnes, le sol est un sable de nature quartzeuse, ou une argile rougeâtre, ou le mélange de l’un et de l’autre. Il y a peu de terrains Te RqUIes presque partout ce n’est qu'à force d’ar- rosemens qu’on obtient les récoltes. J’ai remarqué, dans plusieurs endroits voisins des mon- tagnes, des pierres et des concrétions calcaires qui paroiïssent avoir été apportées par les affluens des contrées supérieures. Parmi les plantes sauvages qui croissent sur les parties non cultivées, les plus abondamment répandues sont les espèces suivantes : dodonea viscosa, cassia auriculata, cassia sophera, cassia tora, asclepias gigantea, barleria- prionitis, argemone mexiCana,. CiSSUs quadrang gularts , outre beaucoup d’autres espèces qui sont moins communes. Atour, éloigné de trente-cinq lieues dans l’ouest de Pon- dichery, est un beau village situé sur le bord d’une rivière, et resserré entre deux montagnes. Comme c’est un des passages les plus faciles pour pénétrer dans l’intérieur du pays, les souverains indiens y ont bâti autrefois une forteresse consi- dérable; Tipoo-Sultan y entretenoit une forte garnison. Les Anglais s’en sont emparés à la fin du dix-huitième siècle. (variété du betel ordinaire, piper betel), qui est plus piquant. En vain demande- t-elle un peu d’eau pour apaiser le feu qui la dévore, on le lui refuse impitoya- blement. On n’allaite pas le nouveau-né pendant les quatre à cs premiers jours, on ne lui donne qu’un peu de miel. ET À SALEM. 337 Elle existe aujourd'hui presque encore en son entier; la Compagnie n’y à point de troupes, et on la laisse se dégrader. Les fortifications sont en partie revêtues de beaux blocs de granit non taillés. J'anticipai sur les priviléges du temps en brisant à grands coups de marteau quelques-unes de ces pierres pour enrichir ma collection. Les montagnes voisines sont riches en fer; les montagnards en font l'extraction, et apportent la fonte en gneuses, du poids de quelques livres, à Atour, où on la convertit en fer dans de petites forges Haas avec du charbon de bois. On dit Aie fer est de qualité très-médiocre. : Le vallon qui est au-delà du village a plusieurs lieues d’étendue; ilest fertile et bien cultivé. On traverse ensuite un défilé assez sauvage, puis on entresur le territoire de Salem, éloigné de onze à douze lieues d’Atour. = La plaine au milieu de laquelle est tace taille de Salem. est vaste, et entourée de montagnes dont quelques-unes sont d’une élévation considérable. On remarque parmi les habitans un air d’aisance et même de luxe que je n’avois vu nalle part auparavant. Outre la fertilité du sol, qui contribue à la prospé- rité de ce pays, c’est encore une dés contrées où la Rpncohen des toiles a le plus d'activité. Salem est le chef-lieu d’une province : il y a un collecteur, un juge, un résident commercial, et une petite garnison de cypayes pour escorter les recettes et garder:les prisonniers. Il n’y a aucuns autres Européens que ceux attachés au service de la Compagnie; ils sont au nombre de neuf à dix. Üne chose très-remarquable est une grande forteresse dont les murs ont bien quarante pieds d’élévation ; elle a été Mém. du Muséum. t. 6. 43 338 VoyAGE À KARIKAL. bâtie par les souverains du pays. On m’a assuré qu'elle avoit plus de deux cents ans d'existence; et quoiïqu'’elle soit entiè- rement consiruite en terre battue, elle n’est cependant que peu dégradée ; la terre a acquis la dureté de la pierre. La Compagnie anglaise a neuf résidences commerciales , qui dépendent de la présidence de Madràs; les résidens sont chargés de contracter, pour le compte de la Compagnie, les toiles qui servent à son commerce d'exportation. La totalité des contrats s’élevoit chaque année à la somme de 20 à 2x lacs (1) de pagodes à l’étoile (2) ( 17 à 18,000,000 fr. ). La résidence de Salem est la plus considérable; elle con- tractoit quelquefois elle seule pour 5 lacs ( 4,200,000 fr.), ce qui, joint au commerce particulier, répandoit beaucoup d’argent parmi toutes les classes du peuple. Les choses sont beaucoup changées depuis quelques années; les contrats ne sont plus aussi considérables, parce que la Compagnie n’a plus les mêmes débouchés pour les toileries de l'Inde; elle n’achète pas aujourd’hui à Salem pour plus d’un lac à un lac et demi, La résidence de Négapatnam, autrement dite de Nagoora, sur la côte de Coromandel; qui contractoit pour un lac, ne fait pas fabriquer maintenant pour plus de 30,000 pagodes, et encore est-ce pour rentrer dans 15 à 18,000 pagodes dont elle est en avance avec les tisserands, somme qu’elle ne peut recouvrer que peu à peu sur les contrats suivans. Je ne connois pas les diminutions qui ont eu lieu dans les autres (1) Un lac vaut cent mille. (2) La pagode à l'étoile vaut 8 fr. 40 c. ET A SALEM. 339 factoreries, mais elles sont probablement aussi considérables. Il a été question cette année de supprimer trois résidences, celle de Salem étoit du nombre; mais on a représenté au conseil de Madras que cette suppression feroïit un trop grand tort au pays : en conséquence, l’exécution de cette mesure a été suspendue, et l’on m’a assuré qu’on avoit adopté le7ezz0- termine de diminuer progressivement les achats, ce qui est beucoup plus raisonnable. On fabrique à Salem des toiles depuis six jusqu’à dix-huit kalles ( on appelle kalle deux cent quarante fils de la chaîne ). L’étoffe a sept huitièmes de largeur, et les pièces trente-six coudées ( quatorze aunes de longueur ); elles se vendent la pièce, savoir: 6 kalles,2 roupies 5 fanons de Pondichery, ou 6 fr. 30 c. LANG ESS) 0 Ou 7420 8142-28 3 ou 8 10 9 de. 3 6 ou 9 0 10 d°. 4 4 ou 10 80 ur de. 5 4 : ou 13 20 12 de. 7 0 , ou 16 80 On ne fabrique ni 13 ni 14 kalles. + 15 d°. 10 4 ou 25 20 On ne fabrique ni 16 ni 17 kalles. 18 d°. 14 0 ou 33 6o Les toiles six, sept et huit kalles en écru s’exportent prin- cipalement pour Sumatra, Malacca, les îles de la Sonde et des Molluques; les sept, huit et neuf kalles sont les qualités qu’on envoie pour teindre en bleu à Pondicherÿy, Gondelore et Porte-Nove; on les expédie ensuite aux iles de France et de Bourbon et sur les côtes d'Afrique. Les dix kalles blanchies à Salem sont principalement exportées par la Com- 43° 340 VoxAcE À KARIRAL pagnie pour le nord de l'Europe et de l'Amérique, et pour les iles. Toutes ces qualités sont communes. Les toiles plus fines qu'on fabrique à Salem sont peu courantes; on préfère les conjons de.la côte d'Orixa, Aucune pièce ne peut être livrée au commerce si elle n’a pas la marque de la Compagnie. Cette marque coûte un petit fanon de Madras ( 20 centimes). Les toiles paient en outre, en sortant du territoire de Salem, six pour eent. Elles sont expédiées par balles de trente à soixante pièces. L’em- ballage se fait dans une grosse toile fabriquée avec la filasse qu'on retire du crotalaria juncea. ( Voyez n°. 101 de mon Catalogue de Graines. ) On fabrique encore, mais seulement pour la consommation intérieure, des étoffes de soie et coton; on tire la soie du Bengale. Re Les eaux de la petite rivière de Salem sont très-conve- nables pour le blanchiment des toiles. Il n’y a d’autres teintures que celle en bleu qui se fait avec la fécule du z2ertum &inctorium. (Voyez mon Rapport n°, 2.) Les toiles teintes de cette manière se consomment seulement dans le pays. Eu L’aisance dont jouissent les habitans de Salem se fat re- marquer dans toutes les habitudes de la vie; on y est mieux vêtu et mieux logé qu'ailleurs. Je n'ai vu nulle part-une aldée aussi bien bâtie et aussi propre; mais comme il est ordinaire que le bien soit toujours mélangé de quelques maux, les habitans sont tourmentés par un fléau qui paroît d’abord ridicule dans sa cause, ce sont les. singes semblables à ceux dont j'ai parlé plus haut; ils se multiplient d'autant plus, que ET A SALEM. 341 2 le meurtre d’un de ces animaux est regardé comme une action sacrilége panne les Indiens; les maisons en sont cou- vertes, et malgré qu’on ait la précaution de garnir les toits d’épines, ces animaux, dirigés par l'instinct de destruction qui les anime, parviennent à en arracher les tuiles. Ce qui les excite encore à ce désordre, c’est que souvent un Indien ira pendant la nuit répandre sur le toit d’une personné dont il est l'ennemi quelques poignées de riz; le lendemain matin les singes accourent, écartent avec adresse les épines, et arrachent les tuiles pour s'emparer des grains qui ont glissé entre les jointures. Le malheureux propriétaire, témoin de ce désastre, jette des cris, lance des pierres, pour épouvanter les singes, qui sont aguerris à ces sortes d'attaques. Il finit par se consoler, surtout s'il connoît l'agresseur, dans l'espoir de lui procurer bientôt une pareille visite. Les singes exercent encore leurs rapines dans l’intérieur des maisons lorsqu'on ne les tient pas bien fermées; et dans les bazars, à la moindre inattention des vendeurs, ils en- lèvent grains, fruits ou légumes avec une adresse et une effronterie presque incroyables. Si les Indiens n’étoient point retenus par leurs superstitions religieuses, ils se débarrasse- roient facilement de ces hôtes incommodes, qui ne s’avisent jamais d'approcher les maisons des Européens, où ils seroient reçus à coups de fusils. Ces singes sont de l’ espèce nommée Ponnerchinois (Cer- copithecus faunus ). J'ai remarqué, mais sans avoir pu m’as- surer si les retours étoient périodiques, que quelques femelles avoient la face aussi rouge que si elle eût été frottée de carmin; jai cru seulement m’apercevoir qu'elles n’étoient 342 VoxAGE A KarIRAL dans cet état que pendant le temps de la gestation. L’atmosphère est beaucoup plus frais à Salem que sur la côte; pendant les nuits le froid est piquant, et il faut s’en garantir avec soin. Comme le pays est entouré de montagnes, le vent, de quelque côté qu’il vienne, est toujours assez vif; il occasionne des suppressions, des transpirations qui sont suivies de fièvres et de catarrhes: les étrangers surtout sont souvent attaqués d’une fièvre qu’on nomme fièvre de Salem. Elle n’est pas forte, et n’a que deux ou trois accès; mais ce qu'il y a de singulier dans cette maladie, c’est que ces accès reviennent chaque mois, et qu'on se débarrasse difficilement de leur retour périodique, mème en quittant le pays. Le sol est assez fertile, c’est une argile rougeâtre mêlée de sable qui repose dans quelques endroïts sur un fond calcaire, d’autres fois sur du schiste. La manière de cultiver est la mème que celle indiquée dans mon Mémoire sur les cultures des environs de Pondichery. Il y a peu de rizières; on cultive davantage les petits grains, principalement l’Lolcus sorgho. J'ai indiqué dans mon Mémoire n°. 2 ce qui est relatif à la culture du cotonnier et de la canne à sucre. Parmi les oiseaux que je me suis procurés, il ÿ a plusieurs espèces de canards et de sarcelles que je crois nouvelles, l'ibis blanc, un très-beau vautour de Gengi, une espèce de calao de la grosseur d’un corbeau; le plumage est gris clair, et le casque qui surmonte le bec est fort court. C’est le doc- teur Sladen qui l’a tué et qui me l’a donné. Je n’ai point visité les hautes montagnes, ce voyage exi- geoit de trop grandes dépenses; mai j'ai parcouru les mon- n ET ANSALEM... | - 345 iagnes les plus voisines, qui sont moins élevées. Leur pente est rapide. La végétation n'est ni aussi forte ni aussi variée que je l’aurois désiré. Le roc est presque partout à nu : c’est un granit ou une siénite où l’amphibole et le quartz forment des espèces de bandes. Une montagne dans le sud-ouest est presque entièrement formée de roches où l’'amphibole domine, et sur la surface desquelles des grenats po gk opaques sont disposés par plaques. * Parmi les fragmens roulés au bas des montagnes, j'ai trou- vé, 10, une espèce de granit à texturegranulaire, dans lequel de petits grenats ronds, gros comme des grains de poivre, sont abondamment disséminés; a 20, Une espèce de pierre jadienne fort belle dont j'ai fait polir un morceau à Pondichery ; elle est veinée de vert foncé et de jaune verdâtre, et ne représente pas mal le tissu de certaines étoffes chinées ; 30. Beaucoup de quartz laiteux. Il y a une grosse roche de ce quartz très-pur dans une des montagnes au nord-ouest ; on la nomme pierre de l'éléphant. Les habitans, qui aiment à multiplier les objets de leur culte, l'ont consacrée à leurs divinités. Près de Salem, dans la plaine, jai fait la découverte d’une pierre blanche veinée de vert. Elle est très-belle; j'ai cru d’abord que c’étoit un marbre. Ce qui n’a induit en erreur, c'est que quelques parties hétérogènes qui y étoient attachées ont fait effervescence avec l'acide sulfurique ; mais après lavoir examinée , j'ai reconnu que cette pierre étoit un quartz; les veines et les grosses taches d’un beau vert foncé, ANT 344 Voyage À KARIKAL dont quelques-unes sont amygdaloïformes, me‘semblent être de la chlorite. J'en ai fait polir un morceau à Pondichery. Ce qui a principalement enrichi ma collection minéralo- gique, ce sont les dons de M. Healt, adjoint et beau-frère de M. Carpenter, résident commercial. Il recueille tout ce que le pays peut offrir de curieux en minéralogie, et il a eu ia bonté de me donner plusieurs échantillons de corindons, de mine de fer natif, de grenats, un fragment d'aigue-marine dans sa gangue, plusieurs morceaux d’un beau porphyre graphique entre les fissures duquel on trouve les aigness marines dans une matrice que je crois être un tuf alu- mineux. Ç A environ deux lieues au sud-sud-ouest de Salem, dans la montagne de Kantiamalé, il y a une mine de fer sablon- neuse qu'on ramasse dans les ravines. Elle est fort riche. Le fer qui en provient donne un excellent acier; on en a envoyé des échantillons en Angleterre, avec lesquels on a fabriqué de très-bonnes lames de rasoirs. Pour convertir le fer en acier, les ouvriers indiens le mettent par petites masses d’en- viron une livre, dans un creuset en terre; la cémentation se fait en entourant le métal avec les trois septièmes de son poids de poudre de l'écorce séchée du cassia auriculata; on y ajoute quelques feuilles vertes de l'asclepias gigantea,ou du jatropha curcas; on lutte le creuset avec de la glaise, puis on l’échauffe avec du charbon de bois pour opérer la fusion. J’ai dans ma collection des échantillons du minerai et de l'acier qu’on en retire. On voit à Salem beaucoup d’ànes qui sont employés à porter à la rivière les toiles qu’on y blanchit;; ils transportent ET A SALEM. 345 encore le bois à brüler qu'on va chercher dans les mon- tagnes. ÿ Les animaux de culture sont les mêmes qu'à Pondichery, mais beaucoup plus beaux et plus robustes, parce qu'ils sont mieux nourris. Les vaches donnent une plus grande quantité de lait. La mantaigne ( espèce de beurre fondu) est un petit objet de commerce que l’on porte sur la côte. M. Carpenter, résident commercial, a deux magnifiques jardins où tous les légumes d'Europe deviennent fort beaux; j y ai vu des fraisiers, des pommiers, des pèchers, des pru- niers qui promettoient de donner du fruit. Il a réuni en outre une multitude de végétaux rares. C’est chez lui que j'ai logé pendant mon séjour à Salem; j'ai reçu de sa part toutes sortes d’honnètetés, et il a facilité mes recherches autant qu'il étoit en son pouvoir. M. Carpen- ter est immensément riche. La Compagnie accorde à ses rési- dens commerciaux une remise de cinq pour cent sur les con- trats, outre leurs appointemens et la faculté de faire le com- merce pour leur compte ; ce sont les seuls employés qui aient ce privilége. Les bénéfices de M. Carpenter se sont quelquefois élevés, dans une année, à 40,000 pagodes à l’étoile ( environ 330,000 fr. ). Il fait un si noble emploi de sa fortune, que tout le monde avoue qu’elle ne peut être mieux placée (r). Dans mon catalogue de graines, j'ai indiqué les usages de chaque plante; j'ai pris ces renseignemens auprès des [Indiens les plus instruits, et auprès des meilleurs médecins pour celles (1) Depuis que j'ai écrit ceci, j'ai appris que cet excellent homme venait de “mourir subitement. Mém. du Muséum. 1. 6. 44 #, 346 Voyace À KarikaAL qui sont employées comme médicamens. La médecine in- dienne est vague.et empirique; les remèdes qu’on administre sont composés d’une multitude de drogues: par cela même que les médecins sont fort peu certains de la vertu de chacune, et souvent moins certains encore de la nature de la maladie qu'ils traitent, ils espèrent qu’en multipliant les substances , le hasard les servira. Le vent, le chaud, le froid, voilà selon eux les causes de tous les maux; ils y ajoutent l'influence de quelques esprits malins, et c’est. à ceux-ci qu'ils attribuent toujours l’inefficacité de leurs remèdes. Outre les objets dont il est question dans'‘mon Rapport n°, 2, jai envoyé à Bourbon les graines du papaver somnife- rum, qui fournit l’opium, et des plants vivans du bassia longifolia(illippa), dont les fruits donnent une huile excel- lente pour la lampe et pour la fabrication du savon. J’ai fait quelques observations thermométriques dont je vais vous faire connoître les résultats. Le temps le moins chaud sur la côte de Coromandel est pendant la mousson du nord-est, dans les mois de novembre et décembre; le thermomètre varie du quinzième au dix- huitième degré, graduation de Réaumur. Malgré cette tem- pérature élevée, le vent, lorsqu'il est un peu fort, fait éprou- ver une sensation de froid assez vive; c’est le temps des ca- tharres, des rhumes, des fluxions. Il tombe pendant cette saison des pluies diluviennes; l’air est saturé d'humidité. Au mois de janvier la chaleur s’augmente rapidement; elle est dans sa plus grande force pendant les mois de mai, juin et juillet; c’est la saison des vents de terre. Le thermomètre dans l'intérieur de ma maison, dont toutes les ouvertures sont au ET À SALEM. 347 sud, est resté, à cette époque, stationnaire entre les vingt-cin- quième et vingt-sixième degrés ; je l'ai vu quelquefois à vingt- sept degrés et demi. Le maximum au dénots et à l'ombre, mais exposé aux vents de terre, a été trente-deux degrés un tiers. Même exposition au soleil, trente-quatre degrés. Le thermomètre couché à terre sur le sol sablonneux, à - deux heures après midi, quarante-six degrés et demi. Ceite température du, qui est presque partout sablon- veux sur la côte de Coromandel, dessèche toutes les plantes, et arrête la végétation. Les vents de terre sont d’une sécheresse extraordinaire, et je regrette de r’avoir pas eu un hygromètre pour faire quelques observations. L'effet de ces vents est de raréfier l'air au point de lui fäire perdre en partie sa qualité respirable : on éprouve pendant qu'ils soufilent l'angoisse d’une personne qui seroit sous une machine pneumatique lorsque l’on com- menceroit à faire le vide ; il semble que l'air ait perdu son élasticité ; les poumons ne peuvent qu'avec peine soulever la . poitrine, la peau est sèche, toute transpiration est arrêtée. Ces vents durent quelquefois plusieurs jours de suite, mais ordinairement ils commencent à souffler dans la matinée jusqu'à midi ou une heure, quelquefois plus tard. Alors s'é- lève la brise de mer, qui rafraichit l'air, détend la fibre, et provoque une légère transpiration qui soulage. Néanmoins la saison dés vents de-terre n’est point malsaine, rarement il y a des maladies graves pendant sa durée. Messieurs, j'attends avec bien de l’impatience de vos nou- velles; j'ai l'espérance que vous voudrez bien être mes guides, 44" 348 VoyAGE A KARIKAL ET À SALEM. en m’adressant des Lonens sur les observations que vous jugerez les plus intéressantes à faire, et que vos bons offices auprès du gouvernement me Doit les moyens de rendre mon séjour dans l’Inde utile pour les sciences natu- relles autant que je le désire. Agréez je vous prie, messieurs, l’assurance du vif attache- ment et du respect etc., etc. 30 mai 1818. P. 5. Dans le mois de septembre prochain je ferai tout mon possible pour aller visiter la province de Coimbetore, située au milieu des Gates. C'est la patrie des éléphans. RAPPORT Sur les résultats d’un Voyage fait à Salem, ville de l’intérieur de la péninsule de l'Inde, située à cin- quante lieues dans l’ouest de Pondichery ; adressé à S. E. le comte Dupuy, pair de France et gou- verneur général des établissemens français dans l'Inde. PAR M. LESCHENAULT DE LA TOUR, Naturaliste, Directeur du Jardin du Roi à Pondichery, et Correspondant du Muséum. . Mr voyage de Salem avoit pour objet de procurer à l'ile de Bourbon, sur la demande qui en avoit été faite, tant par S.E. le ministre de la marine que par MM. les administrateurs de cette colonie, 10. le Verzum #inctorium, qui donne une fécule colorante à peu près semblable à celle de l'indigo ; 20. la canne à sucre noire hâtive; 30. les graines des différens cotonniers que l’on cultive dans la péninsule. Votre excellence attachoit de l'importance à la réussite de ma mission, et j'ai été assez heureux pour la remplir avec succès. J’ai rapporté une vingtaine de plants vivans et beaucoup de graines du nerium tinctorium, cent et quelques pieds également vivans de deux espèces de canne à sucre, l’une nommée en langue tamoule, sez-karambou, qui est la canne noire qu’on désire - 350 VoayxAcE A SATEM. à Bourbon, et l’autre nommée ve/{é-karambou, ou canne blanche , qui m'a paru mériter d’être également envoyée. J’ai encore recueilli les graines de quatre espèces de coton- niers, celles du bois de santal et du bois de teck; j'ai remis les végétaux vivans à votre chef-jardinier, pour qu'il en prit soin jusqu’à leur départ(1). Je vais avoir l'honneur de donner à votre excellence , sur ces différens objets, tous les joies qui concernent leur culture et leur emploi. 10. INVerium HinC{OrTium. Cette plante paroît avoir été beaucoup trop vantée dans un Mémoire qui a été transmis à votre excellence par le minis- tère de la marine. Il est vrai que, dans l’intérieur de la pé- ninsule, on en extrait une fécule qui teint en bleu; mais la couleur n’a ni la beauté ni la solidité de celle de l'indigo ; cependant les nuances claires, ainsi qu'on peut le voir dans les échantillons que j'ai fait teindre sous mes yeux, sont assez. belles. Peut-être pourroit-on mieux opérer que ne le font les naturels pour l'extraction de la fécule, et ajouter à la teinture quelque mordant qui la rendroït plus solide; cette plante seroit alors une acquisition précieuse pour nos colonies. Le nertum tinctorium se nomme en tamoul, suivant les lieux, palay, vel-palay, pala, palak, palavayrainou; c'est un grand.arbre que l’on ne cultive pas; il croit abondam- ment dans les bois qui couvrent les montagnes de la pénin- (x) Us sont partis par la frégate de S. M. /a Cybèle, VoyAGE À SALEM. a: sule; c’est là que l’on recueille les feuilles dont ‘on extrait la fécule. Il se plaît dans les endroïts rocheux. Il parvient quel- quefois, lorsqu'on ne le mutile pas, qu'il est en bon terrain et isolé, à la hauteur d’un noyer commun; mais je l'ai rare- ment rencontré de cette taille. Il commence à perdre ses feuilles en février, et il est dépouillé en avril; au mois de mai il se couvre de belles fleurs blanches et de jeunes feuilles. Les fleurs durent jusqu’à peu près la fin de mai; on recueille les feuilles à mesure qu’elles poussent , depuis le mois de juillet jusqu’à la fin de décembre; on n’emploie pas celles qui sont trop vieilles et trop dures. AI . Il ne fautypas confondre le z2erëum tinctoriun avec le nerium antidysentericurn, qui croit sur la côte de Coro- mandel; ces deux arbres ont- beaucoup de ressemblance entre eux. Lie dernier.se nomme aussi en tamoul, 2e/-palay ; mais il ne donne point de fécule colorante, ainsi que j'en ai fait l'expérience à Pondichery. Pour retirer la fécule du zerium tinctorium, on remplit aux trois quarts d’eau un vase en terre de la contenance d'environ quatre-vingts pintes; on y met le quart à peu près de la charge d’un homme de feuilles bien nettoyées, on les fait bouillir jusqu’à ce qu’elles aient perdu leur couleur verte et qu’elles soient devenues jaunes; alors on les retire, et l’on met l’eau chargée de la fécule dans un autre vase, on ajoute une pinte d’eau de chaux bien claire, et l’on bat avec un battoir garni à son extrémité inférieure d’une petite planche horizontale; on ajoute alors deux pintes d’une macération à froid de l'écorce écrasée du calyptranthes caryophytllifolia, nommé en tamoul 2avel-marum, etMon laisse reposer. La 352 VoyAcEe A SALEM. macération dont je viens de parler a une couleur rougeître et une saveur styptique; elle est employée comme précipi- tant. Quand la fécule est déposée, on fait écouler l’eau par un trou qui est dans le vase, puis on l’étend sur une toile posée sur du sable, afin de faire écouler toute l’eau qui pourroit être restée; on forme ensuite des boules qu’on fait sécher et qu'on emploie pour la teinture de la même manière que lindigo. (J’ai indiqué la manière dont les teinturiers com- posent leurs cuves à teindre en bleu, dans mon Mémoire sur les teintures indiennes.) La charge en feuilles de deux hommes donné environ deux livres et demie de fécule sèche. F dé # J’ai recueilli beaucoup de graines Que j’ai conservées de différentes manières, afin d’être plus certain qu'une partie arrivera à Bourbon en état de germér. Ces graines muürissent en février; elles ne ressemblent pas mal à de gros grains d’a- voine. Elles sont renfermées dans une longue gousse verte de plus d’un pied de longueur; leur partie supérieure est sur- montée d’une belle aigrêtte soyeuse en forme de volant, qui sert de parachute et les fait tomber du côté de la radicule. J'ai observé qu’elles se sèment naturellement de cette ma- nière, et c’est ainsi que je les ai plantées en les enfonçant à un demi-pouce environ sous terre. Elles sont très-bien levées du dixième au douzième jour; leur première croissance est fort lente; les soies de l’aigrette, qui ont environ deux pouces de longueur, pourroiïent être de quelque utilité. Les gousses sont souvent remplies de petits vers blancs qui dévorent toute la substance intérieure. Les graines sont sujêttes à une espèce de maladie qui me “ Voyace À SALEM. 353 semble être charbonneuse; le grain ne perd pas sa forme, mais sa substance est violette, molle et pulvérulente. Les graines du rertum tinctorium entrent danser position d’un remède qu'on regarde comme un très-bon spécifique contre le flux de sang; il est composé ainsi qu'il suit : | Graines de zerium tinctorium . . . 4 gros Glous defaroile 24e eur. Nude: Muscade 26648300 AS ane." 2 Magis ol Be ar a os za On 1orréfie le tout dans un pot de terre, puis on pile en humectant avec le jus des fleurs du bananier; on y ajoute un gros d’opium; on fait ensuite chauffer cette pâte, et lors- qu'elle est à moitié sèche, on en forme des pilules de la grosseur d’un gros pois. La dose est d’une pilule le matin, à midi et le soir; on boit à chaque fois, après avoir avalé ce remède, le quart d’un vert d’eau tiède pour servir de dissolvant. On ne doit, pendant tout le traitement, prendre ni alimens trop gras ni trop acides; le lait et le beurre sont défendus. Ce remède opère, dit-on, la guérison radicale au bout de huit à dix jours. 20, Cannes à sucre. Il ÿ en a trois espèces que l’on cultive à Salem et dans les environs. | 10. L'espèce nommée rastali karambou: elle parvient à environ quatre pieds de tige jusqu'aux premières feuilles; l'intervalle entre chaque nœud est de six pouces, la tige peut avoir quinze lignes de diamètre; l’écorce est variée de bandes * Mém. du Muséum. \. 6. 45 354 VOYAGE A SALEM. longitudinales inégales, alternativement vertes et violettes.: -Cette espèce croit dans les environs de Pondichery, où elle est nommée simplement Æarambou. (Je crois qu'elle vient aussi à Bourbon.) La pulpe en est juteuse, douce, agréable au goût. C'est cette espèce qu'on mange le plus ordinaire- ment, el qu’on vend dans les bazars; mais on n’en retire que très-peu.de sucre brut, connu dans le pays sous le nom de Jagre. AN M EP PER CU gro of } 20. L'espèce nommée sex karambou, c'eët-à-dire canne rouge , est probablement celle qui a été demandée ‘par l’ad- ministration de l'ile de Bourbon, sous le nom de Xari karainbou. Elle parvient à environ cinq pieds ‘de tige jus- qu'aux premières feuilles. Elle est un peu moins grosse que la précédente ; l'intervallé entre chaque nœud n’est guère qué de quatre pouces; l'écorce est d’un violet foncé presque noir, les nœuds sont d’une couleur beaucoup plus claire; la palpe est moins juteuse et moins douce que dans la première es- pèce, mais elle donne beaucoup plus de sucre; c’est avec elle . qu'on fabrique ordinairement le jagre ou sucre brut. Elle se plante au mois de mars, et on la coupe dix à onze mois après. Elle exige une bonne terre à riz, qu’on prépare en plate-bandes un peu bombées, de la largeur de quinze pouces, de chaque côté desquelles il y a une petite rigole d'environ un demi-pied de largeur et ‘de trois pouces de profondeur; on couche obliquement ou horizontalement, et à-la distance d’un pied et demi, des morceaux de cannes portant trois nœuds. Ils drageonnent aux environs du huitième jour. 3 13 Lorsqu'il ne pleut pas, on arrose une fois par semaine, en Là LL) - Vovace À SALEM. 355 faisant couler l’eau dans les rigoles qui sont de chaque côté des platé-bandes. Cette espècerest sujette à être attaquée par un ver blanc d’un demi-pouce de longueur, qui ronge le cœur de la tige et la fait mourir : on le nomme en tamoul, £owrtou poutchr. Il n’attaque la plante-que quand elle est jeune ; lorsqu'elle a atteint un pied de hauteur elle est préservée. La durée de cetté canne est de deux ans, DIE on arrache les racines. Le même terrain ne se replante qu’ après quatre He. dans l'intervalle on le sème en riz. 30. L'espèce nommée vellé karambou, c'est-à-dire canne blanche ; parvient à environ’ trois pieds-et demi de tige jus- qu'aux premières feuilles ; elle n’a pas plus de neuf eu de diamètre ; l'intervalle entre chaque nœud est de deux pouces un quart; l'écorce est d’un jaune très-clair; sa pulpé est moins douce que dans la première, espèce, mais plus que. dans la seconde; elle est la moins juteuse, mais son sirop se cristallise le plus Éciléiments c’est la seule espèce avec laquelle on | fasse du sucre terré; le Xowrtou poutchi ne l'attaque point. Elle exige une calture moins soignée et un terrain moins substan- tiel que la précédente; les époques de la plantation et de la récolte sont semblables, mais on peut replanter le même terrain en cannes après deux années. 30. Procédés employés à Salem pour fabriquer le sucre brut on nominé Jagre. + On coupe b canne en deux parties, que l'on bat avec un maillet pour les aplatr un peu, puis on les passe au moulin; | - 45 356 VoyÿacE À SALEM. qui est formé de deux cylindres(r) en bois, perpendiculaires, qui tournent l’un sur l’autre, et s’'engrènent par le haut au moyen de deux pignons à quatre dents obliques et prolon- gées. Ce moulin est mis en mouvement par deux bœufs at- tachés à une longue perche fixée au haut d’un des cylindres. Le vesou tombe dans un petit réservoir, et coule par un conduit de bambou dans un pot de médiocre grandeur, d’où on le porte dans un grand vase en terre qui est sur le.feu, et qui sert de réservoir; on l'en retire à fur et à mesure, pour le faire bouillir dans une large chaudière peu profonde, mais très-évasée. Par quarante pintes environ de vesou l’on met une demi-pinte d’eau de chaux. Lorsqu'on juge la liqueur assez réduite, on la laisse refroidir dans un vase en terre, puis on la verse dans de petites formes carrées, creusées sur plusieurs lignes parallèles dans. un tronc d'arbre. On ôte les petits pains de sucre lorsqu'ils sont coagulés, on asperge par dessus, auparavant, un peu de chaux dissoute"pour les raffer- mir. Un paquet contenant quatre-vingts à quatre- vingt-dix cannes de l'espèce dite ser karambou donne cent petits pains pesant ensemble dix à douze livres. Cette quantité se vend une roupie un quart. 4°. Cotonniers. 10. Le cotonnier annuel se nomme en tamoul, owpin- parouti; c'est cette espèce que l’on cultive le plus ordinaire- - - {1) Les cylindres sont faits avec le bois du mimosa flexuosa (en tamoul vagay marum ) ou de l acacia arabica (en tamoul vellé marum. , tarou-vellé-marum ; ou karou-velum). Voyez mon Catalogue degraines, n°. gt. Voxace À SALEM. 14 357 ment dans l'intérieur de la péninsule; on le sème en sep- tembre, avant les pluies, dans toutes sortes de terrains ; celui qui est d'argile rougeâtre mélangé d’un peu de sable lui con- vient mieux. On fait d’abord parquer les troupeaux sur le terrain qu'on veut ensemencer, on donne ensuite deux ou trois labours, puis on sème à la volée les graines de cotonnier.. qu'on à auparavant frottées dans un mélange d’eau et de fiente de vache ; on recouvre ensuite la semence par un la- bour; elle lève le cinquième jour. Quand la plante a environ un pied de hauteur, on sarcle avec le kale koutou ( espèce de petite pioche); on donne encore deux autres sarclages jusqu'à la récolte qui commence en mars et finit en avril. Il y à une seconde récolte en septembre. Cette espèce par- vient à environ trois pieds de hauteur. Elle est rarement at- taquée paï les insectes, et le tort qu’elle en reçoit est peu considérable. La gousse peut avoir un pouce de diamètre. Après que la deuxième cueillette est faite, on arrache les tiges pour brüler. On ne sème pas deux fois de suite le même terrain en coton, on alterne avec une culture de petits grains. Si pendant la floraison, ou bien pendant la cueillette, il sur- vient des pluies, la récolte en souffre beaucoup. La soie de cette espèce est fine, mais un peu courte; les tisserands la préfèrent aux espèces suivantes. 29, Cotonnier arbrisseau, nommé en tamoul, laden pa- routr. Il se sème, comme l’autre, dans toutes sortes de ter- tains>il est même encore moins de On prépare le grain comme-celui de l Oupin paroutt, mais on le sème avec l’holcus spicatus (en tamoul, cambou) dans la proportion d’un cin- quième, de sorte que chaque pied de cotonnier se trouve à on Vorice 4 SALEn. deux ou trois pieds de distatite. La Semaille a lieu en juin, époque où il y a quelques pluies d'orage. L’holcus spicatus se récolte trois ou quatre mois après , Sur la fin de septembre ; on passe alors la charrue avec précaution au travers des, cotonmiers, ou bien, ce qui vaut mieux, on donne un binage avec la pioche. La plante, à cette époque, peut avoir un pied et demi de hauteur. La récolte se fait dans-le même témps que pour l'espèce précédente. Le laden parouti parvient à cinq à six pieds, et dure trois ou quatre ans; mais chaque année on a soin de recéper les tiges à un pied de hauteur. Le coton que donne cette espèce est moins fin que celui de loupin parouti, et moins employé par les tisserands. 30, Cotonnier en arbre, en tamoul M PEOTE parouti. J'ai recueilli les graines de ce cotonnier, qui n’est pas cultivé en grand aux environs de Salem; mais il ÿ en à plusieurs pieds dans les jardins. Il parvient à huit à dix pieds dé hauteur. La soie m'en a paru belle;-elle a le très-grand avantage de se nettoyer facilement, parce qu’elle n’est point adhérente à la graine. ‘4°. Cotonnier nanquin de Sium. J'ai recueilli Leslie Brainéé de cette espèce dans’ le” Mrdin de M. Carpenter, résident commercial à Salem. Il avoit commencé à cultiver cette plante en grand, elle réussissoit très-bien, et donnoit de beaux produits, mais des raisons particulières lui ont fait abandon- ner cette culture. Les tisserands de Salem tirent une grande quantité de coton de Comnbetore, province qui est limitrophe; le prix du coton nettoyé est d’énviron vingt pagodes à l’étoile ( 168 fr.) le kardt, pesant quatre cent quatre-vingt livres VoxAGE À SALE. 359 poids de marc (r). On est obligé d’acheter le coton à récolter, et de faire au cultivateur l'avance du tiers de la valeurs il faut ensuite surveiller la rentrée : on risque..de: perdre ses, avances si la récolte manque, ou tout au moins d'attendre année suivanté pour être remboursé. L'administration de Bourbon paroït désirer par ticulière- ment le cotonnier annuel. La quantité de graines que j'a rappoîtée est suflisante pour constater l'espèce, mais il con- viendroit d’en envoyer plusieurs quintaux(2).Je me chargerai avec empressement des ordres de votre excellence à cet Li égard. k 5o. Bois de santal et bots de tek. L2 Les arbres qui fournissent ces bois sont forestiers, mais fort rares aux environs de Salem; ils croissent abondamment sur la côte de Malabar et dans le Mayssour. Leur introduction peut être d’un grand avantage pour Bourbon. Le premier est d’un excellent débit pour la Chine, et l’autre est un des meil- leurs bois de construction connus. re Les autres résultats de mon voyage sont une collection de cent soixante-quinze espèees de graines, un herbier considé- rable, une‘très-belle suite de roches porphyriques ét grani- tiques, de corindons et d’autres objets appartenant au règne minéral, les dépouilles de beaux oiseaux et de quelques rep- FA - (x) Cette année il s’est fait de grands contrats en coton pour le commerce d’Eu- rope ; le kandi de coton contracté à 20 pagodes dans le Coiïmbetore, s’est reyendu à Madras 32 pagodes. # + (2) J’ai fait cet envoi. 360 VoyAcr À SALEM. tiles, et des renseignemens utiles sur plusieurs branches d'in dustrie et de commerce. « Je désirais beaucoup : me procurer, pour le Cabinet du Roi, la chèvre bleue des montagnes, le bison sauvage, et le chien noir des Gates; mais la recherche de ces animaux m'auroit entrainé dans des dépenses que j'étois hors d'état de faire. | J'ai l'honneur d’être, etc. Pondichery , le 30 mai 1818. 359 EXTRAIT D’UNE LETTRE DE M. LESCHENAULT A M. DE JUSSIEU, CONTENANT DES OBSERVATIONS SUR QUELQUES ESPÈCES D'ORTIES. Calcutta, 30 noyembre 1819. Mornre Depuis quelques mois je suis au Bengale; j'habite dans ce moment le jardin botanique dela Compagnie angloise, où Flore étale ses richesses avec une grande profusion. Ce jardin, situé sur les bords du Gange, a plus de deux lieues de tour; le sol en est d’une grande fécondité; le docteur Wallich, qui le dirige, reçoit tous les moyens + l'enrichir, et il y met toute son application. I a des collecteurs sur tous les points de lInde (1), qui lui envoient des semences, des plantes vivantes et des plantes sèches. Il possède une belle biblio- thèque. Quatorze dessinateurs sont sans cesse occupés à aug- menter la collection des dessins coloriés, qui est sans doute une des plus complètes et des plus belles qui existent. Ces dessins sont d’un grand format et d’une rare perfection. (1) Il y a en tout trois cent quarante-cinq personnes attachées au Jardin bota- nique. Mém. du Miscarn. t 6. 46 360 SUR QUELQUES ESPÈCES D'ORTIES. M. Wallich donne en ce moment une suite à la publication de Roxburg (Flora indica). Cet ouvrage s’imprime à Seram- poore chez les missionnaires danois. Après vous avoir parlé des richesses du Järdin botanique du Bengale, oserois-je vous entretenir de ce que j'ai fait? Mais il est permis à ceux qui suivent les moissonneurs de ramasser quelques épis oubliés ; et puis on ose tout quand-on est persuadé que l’indulgente et l'amitié nous écoutent. Depuis que j'ai eu l'honneur de vous écrire, j'ai fait plu- sieurs voyages dans l'intérieur de la péninsule; j’en ai rendu compte à votre assemblée. Vous savez que l’un d’eux a failli m'être fatal. J'ai obtenu quelques succès de mes recherches; je vous ai déjà adressé une partie des résultats. Mon herbier de l'intérieur de la péninsule contient environ quatre cents espèces: vous l’avez sans doute reçu par le navire de l'Etat la Salamandre; je désire que vous ayez été satisfait, tant de ce qu'il renferme que de sx conservation. Vous recevrez dans quelques mois l’herbier que jai laissé à Pondichery ; il comprend les plantes que j'ai recueillies dans les montagnes des Gates et au Bengale, environ six cents espèces, parmi lesquelles beaucoup de choses nouvelles, et un grand nombre des plantes inédites de Roxburg. Vous aurez recu, y compris l'envoi que je vais faire et que j’annonce à M. Thouin, environ quatre cent cinquante espèces de graines. Tout est-il arrivé? Quelque chose a-t-il réussi? Ai-je enrichi le Jardin de quelques plantes nouvelles? Voilà ce que je désire vivement apprendre; voilà ma récompense. J'ai rendu compte à l’administration et à M. Cuvier de mes collections zoologiques; je me réserve de porter avec SUR QUELQUES ESPÈCES D'ORTIES. 361 moi en France.celle de mes minéraux : elle contient plus de quinze cents échantillons. J'espère que M. Haüy sera satisfait; il verra avec plaisir une suite de corindons, les uns en cristaux isolés, les autres enchässés dans leurs gangues. J’angmenterai beaucoupcette collection dans l'ile de Geylan, où je dois aller dans peu de temps. Je vous prie de présenter mes respects, à M. Haüy, et de lui dire que je sens mon insuffisance pour bien faire, et que je voudrois recevoir de sa part une petite notice instructive sur les choses qu’il désire et sur les observations importantes. _ J’aifaitil y a peu de jours, à mes dépens, une petite expé- rience de physique végétale dont les détails vous intéresse- ront. Je vais transcrire ceux que j'ai donnés dans une gazette de Calcutta ( Ze Times), à la prière de son rédacteur. URTICA CRENULATA ( Roxburg 8). Aucune espèce d'orties dont les effets ont été observés jusqu’à ce jour n’est plus vénéneuse que celle nommée par Roxburg, urtica crenulata ; elle existe au Jardin botanique de Calcutta; elle est originaire de Chittagong, dans l’est du Bengale. C’est un joli arbrisseau dioïque. de quatre à cinq pieds de hauteur, dont les feuilles sont alternes, grandes, acuminées, et d’un beau vert. Nine Na Les fleurs femelles (les seules que j'aie vues et.les seules qui aient été observées par Roxburg ) sont petites ,. blan- châtres, portées sur des épis axillaires et dichotomes. On aperçoit à peine quelques petits poils sur la surface des feuilles et autour des pédoncules. 46* 362 SUR QUELQUES ESPÈCES D'ORTIES. Cette plante étant, en fleur, je désirois quelques échantil- lons pour mon herbier, je ne pris pas beaucoup de précaution en les cueillant , j’étois sans défiance: Roxburg, dans sa description , dit seulement que cette plante est piquante, et que la douleur pérsiste un ou deux jours. Une des feuilles me toucha très-légèrement le dessus des trois premiers doigts de la main gauche; je ne ressentis d’abord qu'une foible pi- qüre à laquelle je ne fis aucune attention. Il étoit sept heures du matin; la douleur augmenta progressivement; au bout d’une heure elle étoit presque insupportable: il me sembloit qu'on me promenoit sur les doigts une lame de fer rougie. Il n’y avoit cependant, chose bien remarquable ,'ni enflure, ni pustule, ni même d’inflammation. La douleur se propagea rapidement tout le long du bras jusqu’à l’aisselle. Je fus en- suite saisi d’un éternument fréquent et d’un flux aqueux par les narines, très-considérable, comme si j’eusse eu un violent rhume de cerveau. À midi environ, jéprouvai une contraction douloureuse dans la partie postérieure des mächoires, qui me fit craindre une attaque de tétanos. Je me couchai, espérant que le repos me soulageroit; mais les douleurs ne diminuèrent point ; elles persistèrent avec violence pendant la nuitsuivante presque entière; la contraction des màchoires seulement s’é- toit dissipée à sept ou huit heures du soir. Le lendemain matin le mal diminua sensiblement, et je m’endormis. Je souffris encore beaucoup les deux jours suivans, et les douleurs re- prenoient pour un moment toute leur force lorsque je plongeoïs la main dans l’eau. Elles se sont ensuite pro- gressivement affoiblies, mais elles n’ont entièrement disparu que le neuvième jour. SUR QUELQUES ESPÈCES D ORTIES. 363 D’après l'exposé de ces symptômes, on peut juger de la violence du venin: les poils sont si courts et si foibles, qu’à peine on peut les apercevoir; ils ne peuvent que bien peu s’enfoncer dans, lépiderme, et cepéndante 1 les TRNAEE qu'ils causent sont très-considérables. Je fis part au docteur Wallich de cet événement; il se rap- pela alors qu’un an auparavant un de ses jardiniers avoit été piqué par cette ortie, qu'il s’étoit plaint de douleurs insup- portables,ge qui Look empêché de travailler pendant long- temps; mais M. Wallich, croyant que cet homme exagéroit son mal, et n’apercevant aucun indice extérieur ,n'y avoit fait qu'une légère attention. Nous avons interrogé cet homme; il nous a dit qu'’u un de ses camarades l’ayant frappé avec une des feuilles de l'urtica crenulata sur les deux épaules, mais principalement sur l'avant-bras gauche, il avoit ressenti peu après des douleurs atroces; il avoit tellement souffert pendant les deux: jours suivans, qu'il croyoit devoir périr à chaque instant. L’éter- nument, le flux aqueux par les narines, la contraction des mâchoires, ont été très-considérables et ont duré plusieurs jours; il a beaucoup souffert pendant deux semaines. Pour peu que l’on mouillät les parties, malades, il lui sembloit, nous a-t-il dit, qu ’on y versoit de l'huile bouillante. H n’y a eu ni lue. ni inflammation, ni fièvre. Parmi les orties très-venimeuses que je connois, je citerai : L'urtica stimulans, qui croit à Java. Ses effets sont moins violens que ceux de l’urtica crenulata, mais ils se ressem- blent en ce point, que l’eau rend les douleurs plus vives. Une espèce non décrite que j'ai observée dans l'ile de 364 SUR QUELQUES ESPÈCES D'ORTIES. Timor. Elle croît sur les montagnes. Les indigènes la nomment daoun setan (feuille du diable). Ils en ont la plus grande terreur. Ils m’ont assuré que si l’on étoit piqué on souffroit pendant une année entière, et qu’on pouvoit,même en mou- rir. Je n'ai pas observé ses effets. - Je crois que l’urtica stimulans et l'ortie de Timor sont dans mes herbiers. Peut-êure toutes les deux dans l’herbier de Java. Quand j'ai lutte Pondichery, M. lé comte Dupuy se por- toit très-bien. Nous avons souvent parlé de vous. Il vous a écrit il y a long-temps; mais je crois qu'il n’a, ainsi a moi, pas encore reçu de réponse. . Après que j'aurai visité Ceylan, j'irai sur la côte de Malabar. Je projette pour la suite un beau voyage qui commencera en 1821, et qui finira . ... Je vous assure que je serai de retour à Paris dans trois ou quatre ans. Je ne vous donne pas de détails sur ce voyage; je pense que les ministres de l’intérieur et de la marine, auxquels je soumets mon projet, le communiqueront à votre assemblée. M. le docteur Wallich m'a chargé de vous présenter ses respects. Il a adressé à la Société d'Agriculture, sous le couvert de M. Thouin, une certaine quantité de riz du Na- poul, qui croit très-bien sous la neïge. Il m'en a donné un petut paquet que j'envoie au Muséum. J'ai l'honneur d’être etc. 365 PE SUR LA FAMILLE DÉS PLANTES RUBIACÉES. PAR M. À L. DE Re _. N ous avons présenté avec détail, dans le dixième volume des Annales du Muséum d'Histoire naturelle, des observa- tions et réflexions sur la famille des Rubiacées, sur les carac- tères tirés de ses parties de la fructification , sur l'influence de ces caractères pour établir dans cette famille des divisions naturelles. En nous conformant aux principes émis dans ce travail, et profitant des observations ultérieures de divers savans, nous distribuons aujourd’hui suivant ces aflinités tous les genres connus de Rubiacées, et nous les présentons ici tels qu'ils nous paroissent devoir être placés dans une nouvelle édition du genera et dans la même langue. Cette anticipation de publicité produira avantage de rassembler dans un seul ouvrage tous les genres de cette famille publiés en divers lieux. Il nous procurera encore celui d'obtenir des botanistes, auxquels la connoissance de ce traité pourra parvenir, des notiôns utiles pour réformer quelques aflinités et en établir de nouvelles mieux fondées. Dans la méthode que nous avons établie au Jardin du Roi 368 SUR LA FAMILLE en1774, et dont les principes sont consignés dans un Mémoire présenté la même année à l’Académie des Sciences, les Ru- biacées font partie de la classe des Epicorollées-corisanthères, c’est-à-dire, des Dicotylédones à corolle monopétale portée sur le pistil, et à anthères distinctes. Elles viennent dans cette classe à la suite des Dipsacées et des Valerianées, et précè- dent les Caprifoliées et les Loranthées. RUBIACEÆ. Car. GEN. Calix monosepalus superus simplex, limbo definité diviso aut rariüs integro. Corolla epigyÿna, monopetala regularis, plerumque tubulosa , limbo definité diviso. Stamina definita, tubo corollæ inserta, ejusdem laciniis alterna et numero æqualia. Ovarium inferum seu cum calice concrescens ; stylus unicus aut rariüs duplex (an potiüs profundè bipartitus et sic habitus in dicoccis indehiscentibus?); stigma plerumque duplex, rarius simplex aut definitè multiplex. Fructus inferus, nunc dicoceus coccis monospermis indehiscentibus et semina nuda mentientibus, nunc monocarpus baccatus aut capsularis , limbo calicis persistente coronatus aut eodem caduco nudus ; in pluribus bi- locularis (abortu interdüm unilocularis) loculis mono aut polyspermis, in paucioribus multilocularis loculis etiam mono ‘aut polyspermis. Capsularum loculi intüs in longum dehiscentes. Semina imis loculis sæpiüs (vide infra Ogs.)inserta dùm solitaria , aut receptaculis axi centrali annexis düm plura. Embryo oblongus parvus, perispermo majore corneo aut subcarnoso involutus ; hujus lobi tenues, radicula longior hilo seminis obversa. Caulis herbaceus aut ffutescens arboreus ve. Folia simplicia inte- gerrima, in paucis verticillata, in pluribus opposita petiolis basi junc- tis mediante sæpids stipulâ simplici aut rarius vaginâ ciliatä, DES PLANTES uBrAcées. 369 Sect. T. Fructus dicoceus coccis monospermis indehiscentibus ( Stylus ex RicH. profundè bipartitus, quasi duplex Sta= mina quatuor, rarius quinque aut tria. Folia plerumque verticillata. Caulis in plurimis herbaceus , in paucis frutes- cens aut suffrutes@ëns. , * SHERARDIA Dill. L. JG. * APARINE T.* DiLLENHA Heist. * SAe- rardie. Calix 4-dentatus. Corolla infundibuliformis 4-fida. Cocci oblongi, sicci coronati, hinc plani, indè convexi. Flores axillares aut terminales. — Corolla S. nuralis ( Aspera Col. Moench) rotata ; ejus- dem stigma globosum et coccorur apex.setosus. S. fœtidissimæ Cyr. car. 69. t.3. f. 7 (Putoria Pers., Asperula Calabrica L/er. st. t.32) caulis lignosus, folia opposita stipulé mediante, non verticillata, fructus subbaccatus bipartibilis, odor fœtidus,S. ane Diodiæ Jortè congener ex Sw. fl. AsPeRuLA L. JG * GALLIUM T.* APARINE T. * CrucIATA T.* Aspe- rule. Calix.4-dentatus. Gorolla infundibuliformis 4-fida (rard 3-fida 3-andra) cocci globosi vix baccati, non coronati, coaliti. ÆVores termi- nales aut axillares. — Folia superiora À. cynanchicæ opposita. GazziuM T. JG. ML. t. 60 * GALIUM L. * APARINE T. Ad. Neck. * Caillelait, Galiet , Gratteron. Calix 4-dentatus. Corolla rotata 4-fida Nomina autorum abbreviata. — Ad. Adans. —A SN L L. Act. Soc. nat. Lin. Lond.— À M HN. Annal. Mus. Hist. nat. — A PT. Aub. du Petit-Thouars. — BrJ.Browne Jam.—Df. Desfont.—Ft. Forst.—G. Gærtn.—G F. Gærtn. fil.—H B. Humb. Bonpl. æqu. —H K. Humb. Kunth. æq.—J A. Jacq. Amer. —J G. Juss. gen. — L. Linn.—LM. Linn. ed. Murr.—LR. Linn. ed. Reich.—L G. Linn. ed. ©Gmel.— L W. Linn. ed. Willd. — L F. Linn. fil. Suppl. —M D. Lam. Dict. — MPD. Lam. Poir. Dict.—M I. Lam: ilustr.— MMHN. Mem. Mus. Hist. nat.— PI. Plum.— R P. Ruiz. Pay. perusv. — SI. Sloan.— Sm. Smith. — Th. Thunb. — ThJ. Thunb. Jap. — Vt. Vall.— Vn. Ventenat. — VhS. Vahl Symb.— , VhEc. Vabhl ecl. — VhEn. Vahl enum. Cætlera hic omissa, miaus contracta, ided facile dignoscenda. Mém. du Muséum. t. 6 : &7 370 SUR LA FAMILLE (rarissimè 3-fida 3-andra ). Cocci subrotundi, læves #7 Gallio T. aut asperi ën Aparine T.,. non coronati. Herbæ glabræ aut asperæ; flo- res terminales sæpè cory mboso -paniculati, aut axillares, ex Gœærtn. sæpè masculi hermaphroditis mixti. Aparine Ad. Rubiam et Gal- lium complectitur. Scopolius autem A Li Valantiam et Cru- cianellam consociat Gallio. CructaneLLA L. JG.*RuBroLA T. Ad.* Crucianelle. Calix infeger limbo sulcato , 2-3-bracteatus , bracteis brevior. Corolla filiformis tu- bulosa 4-5-fida 4-5-andra. Cocci oblongi non coronati. Herbæ , inter- düm basi sublignosæ ; folia sœpè linearia ; flores , densè spicati ter- rninales aut rarius cory mbosi. VALANTIA T. L. JG. * CrücrATA T. Ad..* APARINE T. * Croiseite. Calix subinteger. Corolla vix tubulosa, plana 4-partita. Coccus sæpè unicus globosus, altero abortivo , lævis aut ën Aparine T.(Eyselia Neck.) verrucosus vel hispidus. Flores masculi intermixti 3-4-partiti 3-4-andri pistillo abortivo. Æerbæ lwves aût asperæ ; Jfiores ar lares. Rugta T. L. JG.* APARINE Ad.* Garance. Calix 4-5-dentatus. Corolla campanulata 4-5-fida 4-5-andra. Cocci baccati subrotundi, glabri (autscabri aut pilosi HK.). Æerbæ asperæ aut lœves , quædam basi sublignosæ ; flores corymbosi, axillares et terminales. — Cali he acaliculatæ Cav. ic. 195 integer non dentatus. Payzuis L.JG.* BupLEVROIDES Boerh.* NoBuLA Ad. *Calix 2-fidus, Corolla 5 partita 5-andra. Stylhi 2. Cocci oblongi conniveutes, hinc plani , indè convexi, supernè latiores et ex axi centrali fiiformi pen- dentes. Frutex ; folia 3-4 HrHeas ; Jlores corymbosi terminales et axillares. ® ANTHOSPERMUM L. JG.* Calicis limbüs minimus 4-dentatus ( Lin- næo prætervisus ). Corolla (calix L. Y'tubo brevi, limbo 4-partito. Fructus oblongus in 2 coccos partibilis. Frutices aut herbæ ; folia ver- DES PLANTES RUBIACÉES. * 371 ticillata ;flores minimi axillares sessiles. — Genus ex L. apetalum et dioicum , sed certius ex B.Juss.monopetalum et hermaphroditum adjunctis simul floribus tum masculis tum fœmineis. Habitus qui- dam Spermacoces. À. Æthiopiei (Tournefortia Ponted., Ambraria Heist. ) caulis frutescens et folia linearia. GaLopixa Th. * Calix infeger non prominens ( oex Th. ). Corolla 4-fida lacififs revolutis, 4-andra antheris oblongis erectis. Styli 2. Fructus minimusin 2 coccos subglobosos muricatos partibilis. Herba annua oppositifolia; flores oppositè et laxè paniculati terminales 2-bracteolati. Car.ex Th. diss. 1-4, qui hanc posted in Prod. ad An- thospermum , obstante licet habitu dissimili et reluctante Willde- nowio , reduxit: an rectè? Secr. Il. Fructus bilocularis loculis monospermis, capsularis intus dehiseens, aut baccatus. Caulis in paucis herbaceus , in plurimis frutescens aut arboreus. SI. Stamina quatuor. KnoxrA L. JG. ML t. 59 * Vissanar1 Herm.- Ad.* Calix 4-fidus. Corolla tubulosa filiformis limbo 4-fido. Fructus partibilisin 2 coccos (hinc dehiscentes?) subrotundos acuminatos hinc planos, indè con- vexos, axi filiformi supra annexos. Herbæ ; Îleres terminales aut axillares, alternè spicati dut corymbosi. — Congeneres videntur Houstoniæ species ovario infero cerloinstructæ acin loculis 1-Spermæ, præcipuè H.purpurea L., depulsis ad Hedyotim speciebus poly sper- mis et ad Gentianeas H. cœruled aliisque quibus ovariun est su- perun. ProcamA Ait. Schreb. LG. LW.* PracomA LG. Pers. * Calix 5-dentatus. Corolla parva campanulata 5-fida 5-andra. Stigma 1. Bacca minima subglobosa {3-locularis , 3-sperma. Car. ex Ait. Suffrutex (Canariensis); folia opposita linearia ; stipulæ minimæ vaginantes ; 47" 372 : SUR LA FAMILLE M ke MU 5 . . . . flores minimi axillares et terminales subsessiles. «— Habitus A spe- rulæ cynanchicæ , sed diversus partium numerus. An fructus verè 3-locularis et baccatus? RicxarprA L. JG. * RicHARpsonrA HK. * Rycarpra. Houst. Ad. Scop. * Calix 6 8 fidus æqualis. Corolla infundibuliformis 6-8-fida 6-8-andra. Siligmata 3. Capsula calicino limbo coro äta 3-Cocca coccis 1-spermis ( evalv:bus ex G. ). Herba HR ( Jacie Spermacoces , discrepans numero partium );flores terminales sub- capitati. Car.ex G.t.25 et HX. æg. 2. t. 270. — Radix hujus, ex Gomezio, Ipecacuanhæ species , Ipecacuanha blanca Pis. ; SPERMACOCE Dill. L. JG.* Calix 4-dentatus aut rard 2-dentatus. Corolla infundibuliformis 4- fida. Stylus sæpè 2-fidus. Capsulæ 2 connatæ oblongæ apice 2-cornes. Herbæ aut rarû suffrutices ; flores axillares sæpits verticillati aut capitati terminales. — Calix 4-fidus, im in S. alatâ et S. hexangulari Aubl. t. 29 (Gruhlmannia Neck.) utrâäque 2-carpé ovario suprà 4-glanduloso , tèm in S. hispidâ L. (Tardavel Rumph. Ad., Covalia Neck.) 1-carpé 2 -loculari, tèm inS. orbiculari Le(Chænocarpus Neck.) ex Rumph. 1-carpé 1-spermé, Jorsan abortu. « Diopra Gron. L. JG.* Calix 2-fidus (rard 4-fidus laciniis 2 alternis miuutis ex G.). Corolla tubulosa infundibuliformis 4-fida. Capsula ovata 4-gona coronata 2-locularis 2-valvis. Ierbæ aut suffrutices ; Jlores axillares et terminales. —Genus vix discrepans & Spermacoce, huic consociatum in HK. æqu. Capsula D. virginicæ mnaturior 2- partibilis. D. verticillatæ folia 5-8 vérticillata. Congener ex Sw. fl. Sherardia fruticosa L. kabitu et flore proxima: an et Tapanhua- canga and. Brasil. 9.1.1, et Anouymos #alth. Car. n. 230 ( Di- sperma LG.) discrepans tantüin linbo corollæ inæquali, stigmate simplici, fructu 2-partibili, floribus bracteatis ? L HyoropayLax LE. JG. MI t. 76. * Sarissus G. t. 25. * Calix DES PLANTES RUBIACÉES. 373 4-fidus. Corolla infundibuliformis , fauce barbatä, limbo angulato 4- lobo. Stamina exserta. Bacca exsucca non dehiscens , oblonga, coro- nafa, 4-angularis aut augulis 2 obliteratis ferè anceps, 2-locularis (loculo 1 sæpè abortivo) seminibus oblongis hinc 2-sulcis, indè con- vexis. Æerba repens quasi articulata articulis vaginatis ; fiores axil- lares solitarii. Car.ex LP. et G.et ex sicco. — Congener videtur Scyphiphora GF. 92. t. 195, cui fruclus ex. GF. drupaceus siccus 8-sulcatus calicino limbo integro coronatus, scissilis in 2 nuces 1- SperImnas. ErnopeA Sw. Schreb. * Calix limbo4-partito. Corolla tubulosa pro- fundè 4-fida lobis angustis. Stigma emarginatum. Bacca pisiformis co- ronata ; semina hemispherica. Suffrutices repentes humi aut räpibus accrescentes ; folia opposita nervosa , vershs apicem conferta ; flores in summis ranulis axillares , sessiles aut pedunculati , plures abortu masculi. — Car.ex Sw. fl. 224. t. 4, qui congeneres dicit Knoxiam I. BrJ. 140 et Thymeleam SJ. 2. 92. t. 189..f. 1: 2. MircueLrA. L. JG. GF. * GHAmMÆæDAPNE Mitch. * Flores 2 er oi Utriusque calix 4-dentatus alteri hinc adnatus. Corolla disfincta: iufundibuliformis, limbo 4-partito patente. Staminum an- theræ vix exsertæ. Stylus longus; stigma 4-fidum. Bacca ex duarum 4-spermarum coalitione subdidyÿma distinetis umbilicis, intüs 8-sperma, “seminibus.carne interposità segregatis. Embryo minimuslobis brevibus radiculâ crassiore inferâ, in basi perispermi subcartilaginei. Æerba repens ; folia vix stipulacea ; flos geminatus terminalis aut rarius axillaris. Car. fructüs ex GF. t. 193. — Genus habitu smile Ner- teræ et affine prœcipuè N.tetraspermæ HX. # 379, similiter 4- stiginatosæ et 4-spenmce ,6t embrvone iminimo instructæ , ided Ru- biaceis 2-spermis rectà adjunctum , non obstante numero seminum » quaternario. NERTERA Banks. G. Schreb.* NERTERIA Sm. RP. Pers. HK.* Calix subinteger vix 4-dentatus. Corolla infundibuliformis 4-fida. Stylus # ” 354 * SUR LA FAMILLE profundè 2 fidus(styli 2 ex Sy.) ; stigmata 2. Bacca pisiformis punc- , tulo umbilicata 2-locularis 2-sperma ( 4-sperma stylo 4-partito in N. tetrapyren& HK. 5. 379), seminibus hiuc planis , indè convexis. ITerbæ procumbentes ramulosæ,interdüm passim rudicantes ; flores terminales solitarii basi 2-bracteolati. Car. ex G. t. 26 et Sm. ined. t. 28.— Congener tum Erythrodanum Æ4PT. Trist. 41, tm Go- mezia Mut.ex Smithio observante specimina Mutisiana, ac ideù Gomozia LF. Schreb. JG. 4-andra baccata, malè dicta polysper- ma, forsan factitia nec assimilanda Tulæ infrà memoratæ similiter poly spermæ sed 5-andræ et capsulari. SiDERODENDRUM Schreb. Vh. Pers. * SIDEROXYLOIDES JA. * Calix minimus 4-dentatus. Corolla tubulosa longa 4-fida. Stamina' brevia. Stigma crassiusculum (2-sulcum ex #4.) Bacca coronata; semina hinc plana marginata, ‘indè convexa. Arbor (Bois de fer Martini- censium ) ; pedunculi axillares sæœpè S-flori, præsertim in ramis senioribus nudis. Car. ex Schreb. et JA. 19. t. 174. Pozyosus Lour.* Calix 4-dentatns. Corolla tubo brevi, fauce lanu- ginosà, limbo 4-fido. Antheræ 4 oblongæ subsessiles. Stigma magnum emarginatum. Bacca infera ( 1 locularis ex RE cula oppositifolia; flores terminales compositè racemosi. Car. ex Lour.— Genus videtur Rubiaceum , non%admiss& tamen specie al- ter4 cui, ex Lour., folia bipinnata multijuga et flores racemosi axil: lares , plurimi neutri. = FARAMEA Aubl. JG. MI. t. 88. * Calix turbinatus 4-dentatus. Corolla tubulosa 4-fida. Stamina inclusa. Stigma .2-lobum. Bacca 2- j sperma. # rutices 3, pedunculi terminales multiflori. Car. ex Aubl. 1. 4o et ex Re BaconrA Cand.* Calix urceolatus 4-lobus. Corolla infundibuliformis, | fauce barbatä , limbo 4-partito patente. Antheræ subsessiles longæ ex- sertæ, post fecundationem contortæ. Stigma 1. Bacca sphæricea ex- ” . T DES PLANTES RUBIACÉES. 355 tex ; stipulæ in vaginam connatcæ ; flores trichgtomè corymbosi ter- minales. Embryo linearis minimus in cavitate infer& perispermi. Car. ex Cand. AMHN. 9. 219, qui ovarium, primÔ superum ab ipso dictum , dein inferum ipse recognovit. succa umbilicata, seminibus hinc planis “rich indè convexis. Fru- CHomeztA JA. JG. Schreb. * Calix turbinatus parvus 4-fidus. Corolla tubo longo gracili, imbo 4-fido patente. Drupa coronata fœta nuce 2-loculari 2:spermä. Ærbuscula (C: spinosa JA. 18. t. 13.) _ramosissima et spinosissima , spinis ramulorum axillaribus 5 ramo= rum sparsis ; folia in ramulis terminalia ; peduneuli solitarii axilla- res sæpè 3-flori Car. ex JA.— Ixoræ Congener ex MD. : an rectè? Ixora L. JG. Schreb.* Scnerrr. Rheed. Ad. * Calix minimus 4-fidus. Corolla tabo longo gracili ; limbo obtusè 4-partito. Anilteræ subsessiles exsertæ. Bacca 2-locularis 2-sperma. Frutices ; flores ter- minales.cory mbosi auf conferti. Fructus 1. coccineæ ex Rheed. 1-2-4- sperimus , L. Americanæ ex BrJ. j-spermus. Folia 1. ternifoliæ Cuv. ic. 305 tria verticillata. Pavettæ affine genus recognoscendum cujus congener ex MD. Chomelia J4. et Pavetta indica L.,ex LW.Cho- melia faseiculata Sw.. fl. , ex nobis Lonicera corymbosa L. que Lo- care sResies ex Lier. PAVETTA Hheed: L. JG. G. Schreb. * * Calix miIniDUS 4- hate Corolla tubo Baie ; Bmbo acutè patito patente. Antheræ subsessiles exsertæ. Bacca pisiformis, 2-locularis 2-sperma ex G. t. 25 (1-locula- ris 1-sperma ex Z.),seminibus hinc planis 1-sulcis, indè convexis. Frutices ; flores corymbosi aut conferti terminales. — Tidem in P. caffrà 7%. LE. ( Criuita Houtt. ) subcapitati, receptaculo piloso im- ” positi. An verè congener P.pentandra Sw. LIF. antea Psychotriæ consociatg? An et Coffea paniculata Aubl. t. 58 quæ 4-andra? Txoræ addëènda , ex MD. et Andr. t.78 , P. or Rheed. 5. t. 10. Ad. ) sola species Linnæana: an rectè ? 376 SUR LA FAMILLE DecrreuxrA HK.*Calix 4-fidus laciniis linearibus , 2“bracteolatus. Corolla longior infundibuliformis, fauce barbatäâ, limbo 4-partito patente. Stamina:exserta. Stigma 2-fidum. Bacca didyma compressa : coronafa 2-sperma , seminibus chartaceo-coriaceis. Frutex ; flores corÿmbosi terminales. Chiococcæ affinis. Car. ex HK.æquin. 3. 350. 1. 281. — Confer etiam cum ic. Plum. 156. f. 1. ad Pavettam pen- tandram relatd, cui fructus similis. TeTRAMERIUM GE. HK. * PorimA Pers. * Calix 4-dentatus. Corolla tubulosa limbo 4-partito patente magno!Stamina vix exserta. Drupa sphæricea parva sicca, calicino limbo umbilicata, abortu 1-sperma sémine conformi infrà foveato et decussafim 4-fulco. Ærbusculæ ( Coffea occidentalis J_4. 4. 47 seu Pavetta.… BrJ. t."6.f. 1. eadem cum Ixorâ americanä Z.) aut frutices ; pedunculi axillares , et ter- minales ; sæpè 3-flori. Car. ex GF. t. 196 et HK. æg.t. 287. — Congeneres ex Pers. Coffea acuminata et subsessilis RP. . FroeucuiA VhEc. LW. *BiLLARDERIA VhEc. * Calix 4- etai Corolla longior tubulosa, limbo 4-partito patente, laciniis apice in- crassatis. Antheræ subsessiles vix exsertæ. Bacca ovata exsucca sube- rosa subcompressa , limbo calicino umbilicata, 1-sperma ( abortu ?) semine conformi arillato seu coriaceo. Arbuscula ( Amer. austr.) ; pedunculi 2-3-chotomè multiflori terminales. Embry o in perispermo carnoso centralis, eodem triplù minor, radiculd brevi inferä. Car. ex VhEc. 1. 13.1. 10.— Affinislletramerio et forte congener. Nomen mutatum in VhEc: præf.p.3. CoussAREA Aubl. JG. * PEcHEYA Scop.* Calix 5-dentatus. Corolla tubo brevi limbo acutè 4-partito. Antheræ oblongæ subsessiles exsertæ. Stigma 4-5-fidum (an rectè ?) Bacca testam fovens 1-spermam (abor- tu?) semine coriaceo. Frutex ; pedunculus terminalis brevis pauci- florus. Car.ex Aubl. 99. t.38. — An calix verè 5-dentatus ? MaALANEA Aubl, JG. MD.“ CUNINGHAMIA Schreb. LW.* CE, DES PLANTES RUBIACGÉES. 377 LIA Scop. * Calix minimus 4-dentatus. Corolla parva rotata 4-loba patens. Staminum filamenta limbo corollæ æqualia exserta ; antheræ subrotundæ. Drupa ( Berberidis ) sicca tenuis ovata coronata, fœta nuce 2-loculari 2-spermä. Frutex scandens sarmentosus ramulis pen- dulis ; foliorum margo sœpè revolutus ; flores in extremnis ramulis axillares spicati , in spicis passim glomerati. Car. ex Aubl. t. 41, — Tujus congener sequens Antirhea ex Schreb. MD. LIT. ANTIRHEA Commers. JG. * Antheræ oblongæ subsessiles non ex- sertæ. Cætera ut in Malaneâ. Præterea habitus diversus , caules non scandentes, flores non in spicis glomerati sed cymosi ut in Lauge- rid. An indè à Malane& distinguenda? — Folia 3-4 verticillata in M. verticillatâ, quæ in ins. Borbonicé Jeliciter adversis sanguinis profluvium usurpata, ibi dicitur Bois de Losteau nomine inven- toris. .. ScocosANTHUS. Vh. Pers. * Calix 4-fidus parvus. Corolla multo lon- gior tubulosa%-fida. Stamina imo tubo inserta ; antheræ lineares non exsertæ. Drupa piperiformis coronata, fœta putamine subosseo: 1- spermo (compresso 2-spermo ex Rich.). Fruticulus. (Catesbea parvi- flora MI.4.67. f. 2 , non Sw.); folia minima ; spinæ geminatæ alter- natim axillares , vetustiores plerumque nudcæ , juniores pedunculi instar spicatim floriferæ ; flores pauci minimi , terminales purpurei abortivi , laterales crocei fructificantes ; bacca nivea. Car. ex Vh£Ec. 11. t.10. — Habitus Catesbeæ parvifloræ Sw. Fh. 12. t. 11, sed drupa non polysperma. HAE $ 2. Stamina quinque. STENOSTEMUM GF. p. 60. * STurMtA GF. t. 92.* Calix 5-dentatus. Corolla infundibuliformis 5-fida. Antheræ vix exsertæ. Drupa minima ‘ovata coronata , fœta nuce conformi inæqualiter 2-loculari 2-spermä. Arbuscula ( Laugeria lücida Sw. fl. 455, VAS. t. 57.) ; pedunculi axillares cymoso-multiflori. Car. ex Vh. et GE. — Similis Anti- Mém. du Muséum.1.6.. 48 378 SUR LA FAMILLE rheæ sed 5-andra, Laugeriæ sed 9-locularis: ideù congener etiamn Laugeria tomentosa Sw.. fl. 477. RurTipeA Cand. * Calix urceolatus 5-fidus patens. Corolla infundi- buliformis Himbo 5-partito patente. Antheræ oblongæ , ad faucem sub- sessiles. Shigma clavatum 2-sulcum. Bacca globosa exsucca, non coro- nafa ( abortu ? )1-sperma. Embryo in perispermo magno cartilagineo centralis. Frutex ( Africanus) ; flores oppositè racemosi terminales. Car. ex Cand. AMHN. 9.219.— Ex ipso habitus Gonzaleæ et Ber- tieræ , sed fructus non 4-locularis nec poly spermus. Æffinis Cattu- icka Reed. 4. 1. 28. Ad. 159. Cæiococca BrJ. L. JG. Schreb. * Calix 5-dentatus parvus. Co- rolla infundibuliformis, tubo ventricoso, fauce barbatâ, limbo 5- partito reflexo. Stamina non exserta. Stigma indivisum ( 2-fidum ex Dill. et Sw.). Bacca parva subrotunda compressa corouata, siccatione substriata, +-locularis 2-sperma. Species altera frutescens spicis flo- rum axillaribus, altera arboreseens paniculé termminali congener Psychotriæ ex Sw. obs. | -PsycuorTria L. JG. * PsycHorrorauM BrJ. * Calix. 5-dentatus. : Corolla tubulosa 5-fida. Stamina sæpiùs non exserta. Bacca parva coronata, subrotunda aut ovata, siccatione coriacea r0-sulcata-2-par- tibilis 2-sperma seminibus hinc planis medio 1-lineatis, indè convexis 5-sulcis. Frutices aut rariës arbusculce vel repentes herbæ; flores terminales racemoso-corymbosi aut conferti, rarissimè axillares , ir P. Carthaginensi J_4. interdänr 6-5-fidi 6-7-andri.—Ex G. t.25,em- Bryo O. Asiaticæ in perispermo centralis dimidio brevior et radicule infera. Congeneres 1°. ex FF. Auntherura Lour. quæ Caryophillaster Rumph. 3.°t. 136; 2°. ex Sw. obs. et LI. Simira et Mapouria Æubl. t. 65. 63. JG. , quibus stamina exserta ; 3°. ex Sw. fl. Myrsti- phyllum BrJ. Ad.et Viscoides JA. 78. 1. 51. f. 1, et Nonatelia eficinalis Æubl. t.70, ab Aubletio malè dicta 5-sperma sed certiie « DES PLANTES RUBIAGÉES. 379 s-sperma ; 4°. ex Sw. et LW. aliæ Nonateliæ pariter 2-spermæ , et Chiococca pauiculata LF. ; 5°.ex nobis Hilacium Beauv. Ow. t. 113 ; 6°. an et, statuentibus Sw. et LF., Palicourea Aubl. t. 66. ( Ste- phanium Schreb.) distincta tamen corollé sub curvé et hinc infra sub- gibb&( cujus prœtere& diversæ species hydrophilæ et flores sæpits lutei ex Rich.) ided restituta in HK.æqu.3. 366. 7°. Minüs conso- nat infrà memorata Ronabea Aubl. hic adjecta in LW., habitu et Jloribus axillaribus præcipuè dispar. 8°. an , ut pote herbaceæ pedun- culis terminalibus solitariis intr& bracteolas nonnullas 3-4-florts , P. violacea Aubl. t. 58. et P. herbacea JA. t. 46, compellendæ ad Cephaelim, cui pariter addenda seorsim Ipecacuanha Pis. Bras. 104 et Offic., male in LF!. 144. sociata P. emeticæ LF. non involu- cratæ (notante Ach. Richard in diss. spec.) sed axillifloræ et ide forsan ad Ronabeam depellendeæ ? CHAsALLIA Commers. * Calix limbo vix 5-dentato. Corolla longior tubulosa apice constricta , limbo brevi connivente vix aperto sub 5- dentato, dentibus quasisphacelatis. Antheræ 5 subsessiles longæ erectæ non exsertæ, in intimis corollæ sinubus immersæ. Stigma duplex. Bacca coronata succosa 2-sperma (rarius 3-4-sperma ) seminibus hinc planis sulcatis, indè convexis. Frutex ( Borbonicus) ; folia opposita stipu- lacea;flores terminales densè racemosi in racemo paucisessiles. Affinis Coffeæ. Car. ex Commers. mss. et ex sicc&: Nomen'& D. Chasal in supremd insulæ Mauritianæ curi& senatore, rerurñ natur@liumn peri- tissimo indagatore ex Comimners. CorrEA L. JG. * Corre Rai. * Caffeyer, Caffé: Calix minimus 5- dentatus. Corolla tubulosa subinfundibuliformis, limbo 5-partito pa- - tenfe magno. Stamina exserta. Bacca cerasiformis aut rariüs oblonga, umbilicata non coronata, fœta 2 coccis membranaceis 1-spermis; se- mina hinc plana 1-sulca, indè convexa. {rbusculæ ; flores 3-4-axil- lares subsessiles quasi verticillati, verticillis in C. spicatà ÆX. t. 286 aphyllis. An memoratæ in RP. Per. species, quibus flores 18° 380 SUR LA FAMILLE corymbosi terminales, ad Psychotriam referendæ, huic habitu similes et discrepantes tantüm limbo corollæ profundiès partito ? Pavetiæ aÿfinior C. paniculata Aubl. t. 58 #-andra , nec congener C. occiden- talis L, zunc Tetramerium GF. CaxTarum MD. JG.* GarpeniA LF.* WeBerA Schreb. * Conti de l Inde. Calix 5-fidus. Corolla tubulosa brevis 5-fida patens. Stamina non exserta. Stigma capitatum. Bacca ovata coronata, aut subrotunda non coronata, 2-locularis 2-sperma seminibus hine planis 1-sulcis, indè convexis. Frutices spinosissimi, spinis et foliis decussalèm op= positis ; flores subsessiles axillares et terminales, interdèm 6-8-fidi 6-8-andri.— Huc Gardenia spinosa LF'.( an et Gard. spinosa 7%. ?) et Tsieru-Kara.seu Canti Rheed. 5.t.37 idem cumMonetiä diacanthâ LIT. et cum Weberâ tetrandrà ZL#.; nec procul dimoverda Kan- denu-Kara cbid. t. 36 habitu similis, corollä 4-fid& 4-andr& tantèm discrepans. Fortè etiam congener Damnacanthus GP. 1. 182, ipso suspicante autore , cui embryo minimus in basi perispermi subcarti- laginei: an idem in Canthio? OC. quadrifidi Bil. FT. &. 04 stigmata 4-6, fructus tamen 2-locularis 2-spermus } sed caliculo 4-fido minimo infra cinctus: an ideù genere dispar ? RupcEa Salisb. *Calix 5-fidus. Corolla tubnlosa gracilis longa limbo 5-partito, laciniis dorso uncinatis. Antheræ sessiles fauci insertæ. Stigmata 2. Fructus.… 2-locularis 2-spermns. Ærbores aut frutices ( Guianenses ) ; folia opposita magna ; stipule medians magna cristata ; flores oppositè et densè pantclatt terminales... Car. ex Salisb. ASNLL. 8.827. t. 18. 19. RonABEA Aubl. JG. * Calix minimus 5-dentatus. Corolla oblonga subinfundibuliformis limbo 5-fido patente. Stamina non exserta. Bacca minima ovata non coronata, fœta 2 nucibus 1-spermis hinc planis,. indè convexis. Frutices; flores minimi axillares pedicellis basi 2- bracteolatis. Car. ex Aubl. t. 59. Congener Psychotriæ ex LW., sed habilu et fructu non costato dispar, dfjinior fortè Pæderiæ. 236% DES PLANTES RuBrAcées. 581 Confer Psychotriam eneticam LP. similiter axillifloram , quæ 1pe- cacuanha striata _Æch. Rich. : à Pæperi L. JG. * Daux-coNTu Rumph. Ad.* Calix parvus 5-dens tatus. Corolla infundibuliformis 5-loba ; intus)Hirsuta.Antheræ :oblon- gæ subsessiles non exsertæ. Bacca ‘parvaroVata fragilis, 2-sperinà. Frutices sarmentosi, sexuum'abortu plerumque dioici; flores racemosi| axillares. Car: ex Let Rumph. 5.t.160:- Congenerwidetur Nälli-. kara Rheed. 7. t..18..ex Rheedio tamen 4-andra fructu: Mit 5 quæ Hondbessen :4d. ab) eo Caprifoliaceis adjectass dut 2 CoprosmA Ft. LE. JG. * Calix minimus 5-fidus 2- bracteolätts. Corolla infundibuliformis sæpius 5-fida. Stamina sæpius 5, antheris oblongis. Stylus profundè 2-partitus (styii.2..filiforimes ‘ex: LF. et aliis ). Bacca subovata pulposa 2-sperma , seminibus bhine planis, indè ‘convexis. Frutices ; folia opposita stipulé mediante ; pedunculi axil- lares aut terminales, uni aut multiflori ; flores interdum 4-7-fidi 4-7-andri, quidam abortu masculi,quidam itidem Jœminei. Fructus ex LF. et Schreb. superus, ex Bill. EH. t. 93 inferus. Embryo in perispermo. carnoso centralis radicul& inferd ex Bill. Er Disonra Pers. MPD. * Lyconisonra RP. * Calix : Ra Corolla mult longior iafundibuliformis fauce hirsutâ, imbo 5-fido. Antheræ oblongæ subsessiles. Capsula coronata ovata membranacea fragilis | Basi dehiscens 2-sperma seminibus compressis margine membranaceis ; semina inserta receptaculo centrali filiformi. Fr utex volubilis ( Jœtens);. pedunculi axillares multiflori. Car. ex RP. gen. 32, {. d et fl. t.188. — Affinis Pæderiæe et Coprosmeæ sed. capsularis , prœætered vix disstmnilis. Caimarres JA. JG: Schreb.* Calix integer. Corolla tubo brevi.. limbo 5-fido patente, laciniis extus medio hirsutis: Staniina summo tubo:; iuserta, filamentis basi hirsutis. Capsula snbovata coronata 2-locularis 2-sperma, 2-Valvis valvis apice bifdis. Æ76or (bois de rivière Har- 382 SUR LA LAMILLE tinicensium) ; floresparvi racemoso-cy mosi axillares et terminales ; capsula parva. Car. ex JA. — Congeneres aut confines quædaäm Rondeletiæ similiter in loculis 1-sperme. MacHAoNtA HB. HK.* Calix parvus 5 -fidus. Corolla infundibulifor- mis 5-fida, fauce villosä. Stamina exserta. Capsula cuneata coronata , a basi ad apicem partibilisin 2 coccos coriaceos indehiscentes 1-spermos semine oblongo, superiüs annexos axi centrali lineari. Ærbor ramosis- sima; flures trichotomè paniculati terminales divisuris bracteola- tis. Ermbryonis inversi radicula supera. Car. ex HB. t. 29 et IX. æq. Sect. IIT. Fructus bilocularis loculis polyspermis, capsularis intus dehiscens aût baccatus. Caulis in paucis herbaceus, in plurimis frutescens aut arboreus. $ 1. Fructus capsularis. Stamina quatuor. Heovyoris L. JG.* Calix 4-fidus. Corolla infundibuliformis 4-fida. Capsula globoso-didyma coronata, transversim apice dehiscens. Herbæ aut suffrutices ; flores terminales aut axillares. — Hüc Houstoniæ fructu infero in loculis polyspermo ex Mich.et IHK., et Peplis 4- andra JA. cujus laciniæ calicinæ 2-fidæ et loculi 2-spermi. In quibus- dam calix semi-superus, laciniis longioribus. Orpex£anDiA PI. L, JG. * Calix 4-fidus. Corolla vix tubulosa pro- fundius 4-fida. Capsula coronata parva, inter dentes calicinos dehis- cens. ZLerbæ, qu@&dam sublignosæ ; pedunculi terminales aut axilla- res, uni aut multiflori. — Congeneres, ex LW. et Retz , Heuchera dichotoma LM. licet 5-andra, et Ægynetia multiflora Cay. ic. 572. An inde dimovenda O.digyna Retz, utpote 5-andra 2-styla 20. stric- tæ (Listeria Neck.) corolla infundibuliformis ut in ITedyoti, sed capsula:obovata non didy ma. Poryrremum L. JG. * Calix superus limbo 4-partito. Corolla rofata DES PLANTES RuBracres. 383 4-loba lobis obcordatis, Stamina brevissima. Stigma 3. Capsula infera compressa emarginata 2-locularis 2-valvis polysperma. Æerba dichotoma oppositifolia,in dichotomiis 1-flora.— Genus antea im- mixtum Personatis, sed observato fructés situinfero certiès Rubia- ceumn. Chaïaver 7ndorum tinctoriale idem cum O. umbellaté. BouvarDr.Salisb HK.* Calix 4-fidus basi .2-bracteolatus. Corolla tubulosa , fauce villosä, limbo 4-fido. Antheræ .in fauce subsessiles. Stigma 2-fidum. Capsula (semi infera ex Salisb.) 2-partibilis in coccos seu loculos -polyspermos; semina orbiculata alata. Frutices ; folia opposita aut 3 verticillata; stipulæ interfoliacecæ vaginantes;pedun- culi axillares et terminales; 3-flori aut trichotomè multiflori . Car. ex Salisb. et HK.— Afinis Rondeletiæ , sed numerus partium quater- narius et calix bracteolatus. Hüc Houstonia coccinea Ændr. rep. 1. 106 , et fortè, ex HK.æq.3.383, Ægynetia longiflora Cav.ic. 57», et prætereaRondeletiæ 4-andreæ, nempè R. virgata, pilosa Sw., triflora VRS., leucophylla, discolor ZX. CARPHALEA JG. * Calix turbinatus 4-&dus, laciniis oblonpis spatu- latis scariosis persistentibus. Corolla tubo filiformi longo, fauce-ventri- cosâ intus hirtâ, limbo 4-partilto , laciniis angustis, Antheræ snbses- siles, fauci insertæ oblongæ. Stigma 1 ? Capsula coronata 2-locularis polysperma 2-valvis dissepimento valvis opposito, 2-partibili et jisdem semiseptiferis ferè continuo. Frutex habitu Serissæ, aridus hy ssopifolius ; flores oppositè cory mbosi terminales. Car.ex siccd. An Ægynetia longiflora Cav. ic. 572. Carphaleæ affinior. quam Bouvardicæ ? HorFManiA Sw.Schreb. * Calix 4-dentatus. Corolla hypocrateri- formis tubo.brevissimo, limbo magno 4-partito. Antheræ subsessiles exsertæ. Capsula baccata , oblonga coronata sub 4-gona 2-locularis 2-valvis. polysperma. Æerba -caulescens basi lignosa ; pedunculi #mulliflori axillares. Car. ex Sw: fl. -384 sur LA Fauirre "NAcBEA ‘Aubl, JG.:*-ManerriA Mut. L. RP. HK.* Calix 4-6- fidus. Corolla tubulosa fauce coarctatà , limbo 4-partito intüs hirto. Stamina medio tubo affina non exserta. Capsula coronata , ovata com- pressa 2-Valvis valvis navicularibus marginé introflexis, quasi 2-cap- sularis et ideù 2-locülaris (1-locularis ex L. ) polysperma seminibus orbiculatis margine membranaceis columellæ intrà singulam vulvam ‘centrali annexis. Æ/erbæ volubiles aut reclinatæ , pedunculi solitarti axillares multiflori, pedicellis oppositis 1-bracteatis. Car: ex Aubl. 1. 37. — Intérdèm M. racemosæ corolla 5- -fida 5-andra ex RP. Congener ex HS. 1° . Ophiorrhiza Forsk.; 2°. fort Ohigginsia verti- “cillata RP. per. 1. "#.85., dicet frutescens et ex descript. due Delon similis ; 3°. Petesia Lygistum Z.(Lygistum BrJ. 142. 1.8 Ad. ; Lygistum axillare MI. 1. 186 t. 67. f. 2, Manettia Ly pit Sw. # ex BrJ. 4-locularis He ex Sw. 2- US seminibus imbricatis. S 2. Fructus capsularis. Stamina quinque. RowpeLeTrA PI. L JG. Sw. * Calix 5-fidus. Corolla tubulosa ab infundibuliformis ( fauce subcoarctatâ ex Sw. obs.), limbo 5-lobo patente. Slamina 5 non exserta. Capsula subsphæricea, coronata , 2-locularis polysperma, ab apice 2-valvis valvis medio septiferis ; semina minuta aptera. Ærbusculæ aut frutices ;, flores terminales dichotomè corymbosi divisuris bracteolatis. — Species quadam in loculis 1-spermæ, hinc ad Chimarrim fortè depellende ; aliæ in Joculis poly spermæ sed 4-andræ corollé 4-lobé affiniores Bouvardiæ. Hüc contr& revocatSwartzius Brownei Petesias $-andras et ex ipso capsulares. Adjicit etiam Schreberus ipse suam Lightfootiam que Wildenovia LG. An indè dimovenda R. asiatica L. (Cupi Rheed. 1. t. 93. Ad., Chomelia ZL. gen. ed. 2, non JA. ), in loculis poly- sperma ex Rheed. et GF., 1-sperma ex LW. qui Lanc ided sucæ adjicit Weberæ ( Canthium MD. JG.): an hæœc verè baccata et indè genere distinguenda cum GF. cui Webera corymbosa 71. L 192 dicitur , a Canthio discrepans loculis 4-spermis ? u Q DES PLANTES RUBIACÉES. 389 TurA Ad. * Calix 5-dentatus. Corolla tubulosa oblonga 5-fida. Capsula 2-locularis loculis polyspermis. Æerbula procumbens ( Sol- danellæ facie... Feuil. 1. t. 44) ramulosa quasi cæspitosa ; folia mi- nima ; flores axillares solitarii. Car. ex Feuil. et Ad.— Genus affine hènce Nerteræ sed 5-andrum poly spermum et axilliflorum , indè Psy- chotriæ herbaceæ sed polyspermum. An congener Gomozia LF. soli Linnæo filio nota, ex Sm. ined. fortè factitia, a Gomeziä Mut. seu Nerterd Banks discrepans fructu polyspermo, a Tulé flore 4-fido 5-andro et fructu baccato ? DENTELLA Ft. JG. * Calix 5-fidus sub limbo coarctatus. Corolla infundibuliformis intus villosa, 5-fida laciniüis 5-dentatis, dente medio productiore. Antheræ sessiles oblongæ non exsertæ. Capsula pisi- formis coronata, 2-locularis polysperma receptaculis seminiferis intrà loculos prominulis. Æerba (Oldenlandia repens Burm. ind.38. 1.15.) caule repente ; pedunculi axillares solitarii 1-flori. Car. ex Ft. Daxais Commers. MI. Pers. * Calix minimus 5-dentatus. Corolla infundibuliformis 5-fida. Antheræ oblongæ. Capsula pisiformis aut paulè major, limbo calicino latè coronata,. 2-valvis yalvis margine utroque introflexis ,indè 2-locularis, polysperma. Frutices scandentes seu sarmentosi, sexuurn abortu sæpè dioici 5 flores trichotormè. co- ry mbosi axillares, masculi stylo et germine abortivo ac starminibus exsertis , fominei germine fertili, stylo exserto et antheris sessibus effætis. — Habitu similis Pæderiæ ( cui malè adjecta in JG.) sed poly sperma indicante primüm MI. 2. 370. Car. ex siccis. . VirectA LE. JG. VhE. LW.* Calix 5-fidus dentibus inter- jectis. Corolla infundibuliformis limbo 5-partito. Antheræ intrà tu- bum conniventes. Capsula angulata coronata hispida, 2-locularis ex HX.(1-locularis ex LE.) polysperma ; receptaculum interius obtectum unâ serie seminum. //erba (Rondeletia biflora Rottb. Surin. t. 5) Mercurialis facie ; pedunculi in ramulorum dichotomi& terminales Mem. du Muséum. 1. 6. 49 386 . SUR LA FAMILLE 2-flori. Car. ex LF.et HK.— Nacibeæ affinis sed 5-andra. Con- gener , ex Schreb.et Vh.et HK., Sipanea Aubl. t. 56 ( genus dis- tinctum ex MI. t. 151 et Pers.) , cui prætereà faux corollæ barbata et fructus 2-partibilis. MussAENDa Herm. L. JG. * BeLiLA Rheed. Ad.* Calix 5-fidus lacinüis brevibus aut longis ( quarum una exterior sæpè producta ia folium petiolatum amplum caulinis conforme, sed discolor et 5-7- nervium ). Corolla infundibuliformis aut subcampanulata limbo 5- partito. Antheræ intrà tubum subsessiles non exsertæ. Gapsula oblon- ga, coronata aut nuda , 2-locularis apice 2-valvis polysperma, semi- nibus minutis receptaculo elevato loculos bipartienti annexis. Frutices hirsuti aut glabri ; flores terminales sœæœpè corymbosi, rariüs race- mosi,in corymbo aut racemo fasciculati. — Hic,plerisque speciebus ad Gardeniarm depulsis, solæ servantur M. frondosa Z, et M. glabra VhEc., quibus adduntur 1°. Pinchneya Mich. Ain. t. 19, discre- pans tantünm semninibus compressis margine membranaceis ; 2°. Ma- crocnemum coccineum et candidissimum AS. t. 29.30 quibus limbus calicinus longior ; 3°. Landia Commers. discrepans defectu divisuræ calicinæ in folium productæ, cujus una species villosa affinis Pinch- neyæ, altera glabra MW. glabræ approximenda: an tamen utraque , deficiente folio calicino , affinior Macrocnemo, an conträ Macrocne- num addendum Mussaendæ , non habitä divisurarum calicinarum ratione ? Sipanea priës hic memorata in JG. nunc addita VWi- recitæ. Macrocxemum BrJ. Sw. JG. Schreb. * Calix turbinatus 5-dentatus. Corolla subinfundibuliformis limbo 5-fido erecto. Staminum filamenta imo tubo inserta, eidem æqualia, basi hirsuta ; antheræ oblongæ. Cap- sula oblonga, medio subventricosa, 2-locularis 2-valvis lateribus de- hiscens , polysperma seminibus imbricatis acutis. Ærbuscula; pedun- culi axillares solitarii, foliis longiores , apice trichotomè multiflori. Car. (ex Sw. obs. 68. 4.8. f. 1.) M. jamaïcensis L. quod unicum in ge- DES PLANTES RUBIACÉES. 387 nere perstat, habitu. simillimum Psychotriæ , sed capsulare. Cœteræ species appeñdice caliciné instructæ ad Mussaendam compellendeæ. SrckinGrA W. Pers. * Calix 5-dentatus. Corolla campanulata 5-den- tata. Stamina medio tubo inserta ; antheræ lineares. Stigma 1. Capsula lignosa subrotunda 2-locularis 2-valvis polysperma seminibus apice alatis. Ærbores ( Paraguatung Ærmer. merid. apud Caracas) ; flores terminales, trichotomè paniculati, odorati. Car. ex W. ASNCB. 3. 445.— An congener Macrocnemum tinctorium ÆX.3.399? CincaonA L. JG. * KinxiNA Ad. * Quinguina. Calix turbinatus 5-dentatus. Corolla tubulosa limbo 5-fido erecto intüs hirsuto. Stigma clavatum sub2-fidum. Staminum filamenta medio tuboinserta ; anthe- ræ longæ inclusæ. Capsula oblonga coronata, 2-locularis, a basi ad apicem 2-valvis valvis margine utroque introflexo dissepimentum counstituentibus , quasi 2-capsularis jisdem maturatione divaricatis intusque dehiscentibus polÿspermis; semina compressa, margine membranacea , receptaculo intrà loculos centrali oblongo affixa. 4r- busculæ ; flores corymboso-paniculati terminales, sæpiàs ad limbum hirsuti (glabri in C. grandiflorâ RP. fl., quæ Cosmibuena RP. gen. et Pers. ). — Hic subsistunt species plurimcæ in Americ4 meridionali indigenæ , cœteris Antillanis aut ferè conterminis infra ad Exoste- mam depulsis. ExosTEMA Pers. HB. * Calicis dentes breves aut tubum corollæ adæquantes. Limbus corollæ 5-partitus longus patens etglaber. Stamina imo tubo inserta; antheræ plurimhm exsertæ (undè nomen ). Stigma capitatum indivisum. Cætera ut in Cinchonâ. Car. ex HB.æg.131.1.8. — Hüc referendæ Ginchona caribæa aliæque affines , principuè An- tillancæ. PorTianpiA BrJ. L. JG. * Calix magnus 5-fidus. Corolla longis- sima megna infundibuliformis, limbo ampliato 5-fido aut 5-lobo. 49 * 388 SUR LA FAMILLE Stamina imo fubo inserta ; antheræ longæ semiexsertæ. Stigma 1, Capsula obovata aut longior, angulosa, apice retusa et corcenata, 2 locularis polysperma, 2-valvis apice dehiscens. Ærbusculæ macro- phyllæ et grandifloræ ; pedunculi axillares 1-3-flori. — P. tetrandra LF. 4-loba 4-andra fructu longiore : an indè genere distin- guenda ? $ 3. Fructus; capsularis. Stamina sex aut septem. CouTAREA Aubl. t. 122. JG.* Calix G-fidus laciniis subulatis. Co- rolla magna infundibuliformis, fauce incurvâ ventricosä, limbo 6-fido. Stamina imo fubo inserta ; antheræ 6 longæ lineares exsertæ. Stigma sulcatum. Capsula obovata compresso-plana , utrinque medio sulcata, 2-locularis polysperma, medio 2-valvis valyvis carinatis margine in- flexo dissepimentum constituentibus minimum mox iisdem dehiscenti- bus solubile; semina orbiculata margine membranacea , imbricatim aflixa receptaculo valvularum marginibus conniventibus apposito et iisdem distractis deciduo. Ærbor (Portlandia hexandra J_4. 5. 65. EL.) pedunculi sæpè3-flori axillares et terminales ; flores basi 2-bracteati . interdüum ex Aubl, 5-fidi 5-andri.— Fructus Gelsernii sed inferus, Cinchoncæ sed compressus, affinior Nacibecæ. HizzrA JA. L. JG. Sw.*Calix oblongus 2-4-fidus laciniis erectis. Corolla tubulosa longissima , fauce parüm ampliatä , limbo patente magno 6-partito laciniis lanceolatis. Antheræ 6 , intrà faucem subses- siles, non exsertæ. Stigma 2-fidum. Capsula coronata, oblonga angu- lata , 2-locularis 2-valvis polysperma, seminibus numerosis papposis receptaculo lineari undique affinis. Frutex (H. parasitica J_4. 4. 66, H. longiflora Sw. obs. 135. t. 5) ; flores solitarii terminales, foliis floralibus ( calix exterior 6-phyllus ex Sw.) parvis decussalim oppo- sitis arctè cincti. Car. ex Sw. — An. genere distinguenda H. tetran- dra Sw. fl. 630, cujus corolla intr@ tubum 4-andra limbo 4-partito. Fereira and. bras. 21. t. 1 hic adjecta in LW., certù affinior Æpo- cineis et Fagræcæ , quia germine supero instructa. DES PLANTES RUBIACÉES. 389 STEVENSIA Poit. *Calix subglobosus, acutè 2-fidus, bracteà inæqua- liter 4-partitâ infrà cinctus. Corolla tubulosa limbo obtusè 6-7-partito patente. Antheræ 6-7 sessiles fauci insertæ. Sfigma bilamellatam. Capsula globosa, 2-cocca, calice tecta incrassato mox solubili unà cum coccis 2-Valvibus polyspermis ab invicem discedentibus et ab apice 2-partitis; semina numerosa minuta,receptaculo centrali intimos valvarum margines connectenti affixa. Embryo in perispermo sub- corneo centralis, radiculà inferâ. Frutex ( Dorningensis) ramulis resiné obductis ; stipule in vaginam connatcæ ; flores axillares soli- tarii pedunculati. Car. ex Poit. AMFN. 4. 239. t, 60. S 4. Fructus baccatus. Stamina sex. CassupA HB. * Calix globosus, limbo integro vix prominulo. Corolla multi lougior tubulosa fauce villosä, limbo 6-partito brevi. Antheræ 6 subsessiles fauci inter villos inseriæ, oblongæ incumbentes, Bacca prunasiriformis coronata 2-locularis polysperma, receptaculis seminiferis medio dissepimento utrinque affixis; semina minuta. Æ47- bor ; flores oppositè paniculati terminales ; corolla exts apice verru- cosa seu glandulosa. Car. ex HB. æq. 41. t. 12. — Durora LE. JG. * Calix cilindricus truncatus. Corolla tubulosa cilindrica limbo obtusè 6-partito patente. Antheræ 6 oblongæ intrà tubum sessiles. Pomum magnum globosum limbo calicino umbilica- tum, pilosum, polyspermum seminibus planis duplici serie dispositis, ÆArbor; flores terminales sessiles congesti, multi abortientes aut masculi ; fructus esculentus ( 2-locularis ? ). Car. ex LF! $ 5. Fructus baccatus. Stamina quinque. PosoquerrA Aubl.JG.* CyRTANTHUS Schreb. * RamsPek1A Scop. * SozENA LW.* Calix turbiuatus 5-dentatus. Corolla tubulosa longis- sima , fauce villosa parum dilatata, limbo 5-partito patente, laciniis 3co SUR LA FAMILLE Jlongis augustis. Antheræ exsertæ, filamentis brevibus intrà faucem infixæ. ( Stigma sub5-fidum ex Aubl, an rectè ?) Bacca magna ovi- formis coronata succulenta ( 2-locularis? ) polysperma. Frutex ; pedunculus terminalis multiflorus; florum tubus ad medium incurvus semipendulus. Car. ex Aubl. t. 51. TocoyEenA Aubl. JG. HK.* UcrranA LW.* Calix turbinatus 5- dentatus. Corolla tubulosa longissima , fauce nudâ dilatatä, limbo pa- tente 5-lobo. Antheræ intrà faucem sessiles exsertæ. Bacca sicca ovata coronata, 2-locularis polysperma seminibus pulpâ obductis. Frutices; Jflores terminales conferti aut corymbosi. Car. ex Aubl. t. 50, et HK.3. 411. STIGMANTHUS Lour. * Calix tubo brevi, limbo 5-partito, laciniis filiformibus longis. Corolla infundibuliformis tubo longo, limbo 5- partito. Stamina infrâ limbum inserta, filamentis brevibus, antheris oblongis. Stigma sulcatum maximum. Bacca compressa tuberculosa exsucca (1-locularis ex Lour.) polÿsperma , seminibus osseis angulatis. Frutex scandens ; flores axillares et terminales cy most. Car. ex Lour. — Confer cum Tocoyend. PomarTium GF.*.Calix 5-fidus laciniis brevibus deciduis. Corolla .... Stamiua.... Ovarium inferum; stylus 1;stigma.... Bacca parva subglobosa, ferè didyma, latè umbilicata, 2-locularis polysperma , receptaculis seminiferis medio affixis dissepimento et intrà loculos prominulis ; semina angulata. Embryo in perispermo carnoso centra- lis, radiculâ oblongâ ad hilum versâ. Suffrutex ( Africanus) ; folia opposita ; stipul® intermediæ ; flores subpedicellati, in spicam sub- compositamn densam congesti. Car. ex G'F'. t. 225. — Genus certô Rubiaceun licet ignotis corollä et staminibus. Confer cum Oxyantho. Oxyaxraus Cand.* Calix urceolatus acutè 5-fidus. Corolla tubulosa gracilis longissima , limbo acutè 5-partito. Antheræ intrà faucem ses- DES PLANTES RUBIAGÉES. 391 siles longæ acutæ exsertæ. Stigma 1. Fructus.... 2-locularis poly- spermus. Frutex Africanus (Gardenia triflora Andr. t. 183) glaber ; pedunculi axillares trichotomè multiflori, divisuris bracteolatis. Car.ex Cand. AM HN. 9.218.— Ana præcedentibus satis distinctus? GenrPA T. L. JG. HK. Genipayer. Calix turbinatus margine in- tegro. Corolla cylindrica, tubo sæpius brevi calicem adæquante, limbo patente 5-partito magno. Antheræ in fauce sessiles longæ ex- sertæ. Bacca magna ovata apice attenuato et truncato , carnosa 2-locu- laris polysperma. {rbores ; flores sœpis terminales, corymbosi aut subsessiles congesti. — Congener Gardenicæ ex Sw. et LIT. GARDENIA Ell. L. JG. * Ceriscus G. ic. 28. * Calix 5-dentatus aut 5-fidus. Corolla infundibuliformis, tubo sæpè longo, limbo plano sæpius obtusè 5-partito. Antheræ intrà faucem sessiles, vix exsertee. Bacca sicca 2-locularis ( rarius 4-locularis) polysperma seminibus numerosis intrà loculos biseriatis. Ærbores aut frutices , inermes aut rarius spinescentes spinis suprâaxillaribus oppositis ; flores termi- nales aut axillares, sæpè subsolitarii, rariüs plures. Congener ex LF. Rothmannia Th. distincta tamen seminibus intra loculos non seriatis sed congestis ex G. t. 177. Calices quarumdam interdüm 6-fidi et coroll®æ tunc nonnunquam 6-andræ. Fructus Gardeniæ malè dictus 1-locularis, undè Neckerus species 2-4-loculares designat nomine Sahlbergiæ. Ædjicitur Gardeniæ Randia ex Sw. obs., Genipa ex Sw. et LW., utraque tamen dissimilis. AMAIOVA Aubl. Cand. Df. * Calix 6-dentatus. Corolla tubulosa Hmbo 6-fido. Antheræ 6 subsessiles intrà tubum inelusæ , lineares. Stigma clavatum. Bacca oblonga corticata, umbilicata 2 locularis polysperma, seminibus intrà loculos receptaculo prominulo semi- partitos serie duplici dipositis. Zrbores aut frutices ; flores corÿmbosi conferti terminales. Car, ex Df. MMHN. 6. p. 12, t. 9. 6. et ex fructibus siccis. — Fructus in Aubl, Suppl. 13 t. 378 dictus 1-locu- 392 SUR LA FAMILLE laris seminibus in plures series dispositis, forsan quia in maturiore evanuerant dissepimenta. Sex admittit loculos Candolleus AMHN. 9. 218 , quorum semina unicé serie disposita ab invicem secernuntur septis totidem transversis (ut in Polyphragmo) : an rectè? An à nostris pluriès observatis diversa ejus species? An Aubletianus fructus plus quäm 2-locularis? RanprA Houst. L. JG. * Gratgal. Calix 5-fidus. Corolla tubulosa brevis, fauce non dilatatä , limbo 5-lobo. Antheræ intrà faucem sub- sessiles inclusæ. Bacca sicca cerasiformis, coronata ( 1-locularis ex L.), 2-locularis more Ferneliæ ; polysperina.. .… Arbusculæ aut frutices, in ramulis sæpiùs spinescentes spinis supräaxillaribus oppositis ; flores axillares solitarii aut plures terminales. — Congener Mussænda spinosa Z. ; nec dimovenda R. longiflora Salisb. par. t. 93 (recentiüs Euclinia ejusd.) ex ipso ob fructunt 2-locularem discrepans a Ran- dia ex L. :-loculari. STyLocoriNA Cav. * Calix urceolatus 5-dentatus. Corolla rotata tubo brevi, limbo 5-partito patente. Antheræ ad faucem subsessiles exsertæ lineares erectæ. Stylus clavatus ( undè nomen }); stigma 1. Bacca pisiformis coronata, 2-locularis polysperma, seminibus angulatis in pulpâ nidulantibus. Ærbuscula ( Luçonensis ); flores axillares dichotomè corÿmbosi dichotomiis bracteolatis. Car.ex Cav. ic. 368. BerrierA Aubl. JG.* Calix turbinatus 5-dentatus: Corolla tubu- losa fauce hirsutà, limbo 5-fido. Antheræ subsessiles vix exsertæ. Bacca pisiformis coronata, 2-locularis polysperma, dissepimento utrinque suprà receptaculum centrale prominulum seminifero. Fruti- ces ; flores racemosi terminales, racemi divisuris bracteolatis. Car. ex Aubl. t. 69. — ÆEmbryo intrà perispermum. subcarnosum trans- versus ex Cand. et GF. Congener Zaluzania Commers. mss. Borbo- nica , discrepans bacccé lœvi et limbo calicino patente a Bertierd Aubl. Guianensi cui bacca costata et limbus connivens. Î D] DES PLANTES RUBIACÉES. 393 Hiproris RP. * Calix spathæformis, apicé hine fissus, indé in anri- culam productus acuminatain. Corolla pauld longior infundibulifor- mis 5-loba subæqualis. Stamina medio tubo inserta ; antheræ ovatæ inclusæ. Urceolus brevis 5-crenatus (nectarium RP.) ovario impositus, Stigma 2-lobum lobis appressis. Bacca ovata , calice coronata 2-locu- laris polysperma seminibus minutis. Frutex ; pedunculi axillares 3-flori, sub floribus bracteolati. Car.ex PR. fl. 2. 55. t. 201.—Nomen a calice aurem equinam œæmulante. An nectarium potiùs hubendum pro calicino limbo , et calix pro bracteé spathæformi ? S 6. Fructus baccatus. Stamina quatuor. PeresrA BrJ. L. JG. * Calix 4-dentatus. Corolla infundibuliformis 4-loba. Antheræ subsessiles tubo insertæ. Bacca parva globosa coro- nata 2-locularis polysperma. Frutices ; flores terminales subcorym- bosi.— ic supersunt P. carnea Ft. , et fortè P.spicata Sw. , tomentosa JA. An addenda Poutaletje Rheed. 4.t. 57, ex L. Lausoniæ adji- cienda, sed in icone certù monopetala? Species aliæ capsulares 4- andræ ( P. Lygistam ) ad Nacibeam, 5-andræ ( Petesiæ BrJ., P. stipularis L. ) «4 Rondeletiam compelluntur. Si genericè restitue retur Webera GF. supra Rondeletiæ addita (nor Webera LW.), hic subjiceretur Petesicæ , utpotè baccata 4-andra. CATESBÆA Gron. L. JG. * Calix minimus 4-dentatus. Corolla infun- dibuliformis , tubo longo, limbo dilatato 4-lobo. Stamina longa imo tubo mserta ; antheræ oblongsæ exseriæ. Stigma 1. Bacca pruniformis aut multo minor, coronata, 2-locularis (1-locularis ex L.) polysperma dissepimento et receptaculo seminifero ut in Ferneliâ dispositis. Fru- tices spinost spinis supräaxillaribus ; folia parva ; flores solitarii . axillares. — C. parviflora Sw. habitu similis Scolosantho, sed poly- sperma. FERNELIA Commers. JG. MD. * Calix 4-fidus laciniis subulatis. Corolla parva 4-loba, tubo brevi. Stamina tubo inserta, inclusa. Mém. du Muséum. t. 6. 50 394 SUR LA FAMILLE Bacca cerasiformis coronala, vix carnosa, polysperma 2-locu- laris ; receptaculum seminiferum centrale sphæriceum , marginatum dissepimento verticali ambiente et loculos discernente. Ærbuscula buxifolia (faux buis Mauritianorum ) ; flores axillares subsoli- tarii. — Randiæ affinis sed 4-andra. Coccocypsili congener ex LI. , tamen diversa. Coccocyrsizum BrJ. L. JG. Sw. HK. * Calix 4-fidus laciniis linearibus. Corolla longior infundibuliformis 4-loba. Stamina imo tubo inserta ; antheræ oblongæ vix exseriæ. Bacca sicca pisiformis 2-locu- laris polysperma seminibus dissepimento integro affixis. Æerbæ re- pentes ; flores axillares aut terminales subsessiles. Car. ex BrJ. 144. 1. 6, et Sw. fl. 244. t. 5, et IK.3. 405. — Congener Sicelium BrJ. ex Ad. (an infra Toutanecæ rectis sociatum?), et fortè Condalia RP. gen. 11.12, fl. t. 84,confirmantibus Pers. et HK. Minüs fortè con- sonant hic adjecta 1°. in AK. Lygistum spicatum MI. infr@ so- ciatum Gonzaleæ, 2°.in HK.Tontanea infrà memorata,3°. in LIW. Fernelia suprädicta discrepans coroll& et fructu majore ac intùs dissimili , necnon caule arborescente. _TonTANEA Aubl. JG. * BELLARDIA Schreb. LW. * Calix 4-fidus. Corolla infundibuliformis 4-fida. Antheræ exsertæ. Bacca parva ovata coronata, 2-locularis 2-partibilis polysperma seminibus margi- natis dissepimento ( parallelo ex Æubl.) affixis. Herba repens radi- cans ; pedunculi axillares multiflori. Car. ex Aubl. t. 42.— Addenda Coccocypsilo ex HK. 3. 405 : an rectè ? Congener Sicelium BrJ. ex JG. Scop. et MD. HiceinstA Pers. * OxiGGinstA RP. * Calix 4-dentatus. Corolla in- faudibuliformis 4-loba. Stamina brevia, fauci inserta. Stigma 1 ex- sertum. Bacca oblonga sub4-gona coronata , 2-locularis polysperma. Frutex (O. obovata RP. fl. 1. t. 85.) ; pedunculi plures axillares, multiflori floribus spicato-secundis, ut in Hamelié et Malane4.— DES Pranres Rupracées. 392 An indè alterutri affinis et in capsulé potiës multilocularis aut tan- tn 2-sperma? Nacibeæ dubiè adjicienda O. verticillata RP. £. 86, cujus pedunculi J-flori. Sabiceæ congener O. aggregata RP. t. 83 floribus verticillatis et baccé 4-loculari insignita. SerissA Commers. JG. L'W.*BucxozrA Lher. * Calix 4-5-fidus laciniis acutis parvis. Corolla brevis 4-5-fida. Antheræ 4-5 sessiles. Stylus 2-fidus. Fructus... polyspermus. Frutex (Spermacoce fruticosa IRP., Lycium fœtidum ZLF.) ; folia Myrtoidea, vaginé ciliari in- Jerits juncta ; flores parvi axillares subsessiles. Conspecifica Dysoda Lour., fruticosa fœtens, sed aspectu pulchra, apud Sinenses Buxi more delineans hortorum areolas, cui numerus in flore quinarius et bacca poly sperma , cœætera similia. Sect. IV. Fructus multilocularis loculis mouospermis, baccatus aut drupaceus. Stamina quatuor aut quinque aut plura defi- nita. Caulis plerumque frutescens. - NoxareLIA Aubl. JG. * OrrBasiA Schreb. * Æzier. Calix parvus 5-dentatus. Corolla tubulosa limbo 5-fido. Stamina 5, exserta aut in- clusa. Stigmata 1-2. Bacca parva sphæriceastriata coronata, 5-locularis 5-sperma seminibus coriaceis aut osseis. Frutices aut herbæ ; flores paniculati terminales, nudi aut 2-4- bracteolati.— Congener videtur Retiniphyllum ÆB. œq. t. 25, cui calix 4-5-bracteatus, stamina exserta , stigma 1 , bacca globosa 5-sperma , flores spicati. Ad Psy- chotriam compelluntur utpotè 2-loculares 2-spermeæ , a Swartzio N. officinalis Aubl, t. 90, a Willdenowio cœteræ species Aubletianæ t. 30-74: undè genus ex ipso delendum , sed mins rectè ; nam N. ra- cemosa Aubl. 1. 72 certo 5-locularis 5-sperma ex Rich. : an et quædam aliæ asserente Aubletio ? ANCYLANTHUS Df.* Calix urceolatus 5-fidus. Corolla multo longior, tubulosa subcurva limbo 5-fido inæquali obliquo. Stamina 5 ,antheris sessilibus inclusis Germen limbo calicino coronatum , 5-loculare 50 * 396 SUR LA FAMILLE loculis 1-ovulatis; stylus 1 ; stigma latins crassum sub5-lobum. Fruc- ts... Frutex ( Africanus) ; vaginæ axillares 2-lobæ ; flores 3-4 axillares subpedunculati.— Affinis Nonateliæ , discrepans antheris, stigmate et præprimis formé corollæ. Car. ex Df. MMHN. 4. p-5-t.2. Errraauis BrJ. L. JG. * HERRERA Ad.* Calix minimus 5-dentatus (urceolatus 10-dentatus ex Sw.). Corolia tubo brevi, limbo 5-partito, laciniis recurvis. Stamina 5 ( 5-10 ex Sw..) exserta. Stigma acutum. Bacca pisiformis coronata 10-striata 10-locularis 10-sperma ex G. 1. 26( polysperma ex Sw. an rectè?) Arbuscule ; flores corymbosi axillares et terminales.— Ex J A. flores plurimi 6-fidi 6-andri et nu- merus seminum varius : an ideù congener Psathura sequens habitu simillima ? PsaruurA Commers. JG. * Calix minimus 6-dentatus. Corolla campanulata 6-loba intüs barbata tubo subnullo. Stamina 6. Stigma 3-4-lamellatum. Drupa sicca (Coriandri) coronata siriata 6-locu- laris 6-sperma seminibus hine concavis, indè convexis. Ærbuscula ramis nodosis fragilibus (indè Borboniensibus Bois cassant dicta) ; flores corymbosi terminales, Aaupos , fragilis. Car. ex Com. Confer cum Erithalr.. CuvierA Cand. * Calix tubo longo 5-partito. Corolla campanulata 5-fida laciniis ovatis apice spinescentibus. Stamina 5 non exserta. Stigma magnum dilatatum, margiuibus reflexis extinctoriiforme. Fruc- tus ovatus 5-locularis 5 spermus. Frutex (ex Sierra-leon&) ; stipulæ in vaginam connatæ ; flores dichotomè corymbosi terminales ex su- premé stipularum vaginé enati. Corolla aliquandit persislens , intüs vagin ( fortè stamine&) vestita. Car. ex Cand. AMHN. 9.22. 1.5. VawçuErrA JG. * VaAvAxGA VhS.* V’oa-vanguier de Madagascar. Calix minimus 5-dentatus patens. Corolla parva campanulato-globosa 5-fida intüs hirta, Stamina 5, antheris oblongis vix exsertis. Stigma 1. DES PLANTES RUBIACÉES. 397 Bacca pomiformis umbilicata non coronata , 5-locularis 5-sperma seminibus amygdalinis. Ærbuscula ; flores corymboso-cymosi axilla- res. Car. ex Commers. descript. et ic.—An genus verè Rubiaceum, diverso embryonis situ distinctum ? PyRosTRIA Commers. JG. * Calix minimus sub4-dentatus. Corolla subcampanulata patens semiô-fida, fauce tomentosâ. Stamina 4. Stigma capitatum. Fructus pyriformis parvus 8-siriatus non coronatus, fœtus 8 nucibus 1-spermis. Ærbusculæ (Bois de Mussard Mauritiano- rum ); pedunculi axillares uni aut multiflori; numerus loculorum guandoque varius. Car. ex Com. MyonimA Commers JG. * Calix minimus limbo subinteger. Corolia tubo brevi, limbo obtusè 4-partito. Stamina 4, antheris oblongis ex- sertis. Stigma crassiusculum. Drupa sicca cerasiformis depressa non coronata, fœta nuce 4-loculari 4-spermêâ, seminibus hinc concavis, indè convexis. Arbuscula (Bois de rat Borboniensium ) ; pedunculi 1-3-flort , in ramulis terminales et axillares. Car.ex Com.— Fructus muribus gratus, undè nomen. LaucERiA JA. L. JG. * Enecur Loefl. * Calix minimus limbo sub- integro. Corolla tubo gracili oblongo, limbo 5-lobo plano. Antheræ 9 subsessiles non exseriæ. Stigma capitatum. Drupa pisiformis non coronata, fœta nuce 5-sulcatâ 5-loculari 5-spermäâ. Frutices spinosi aut inermes ; flores racemosi axillares , interdüm 4-andri ; fructus etiam quandoque abortu 4-locularis. Car. ex JAŸ64, t.177et VhE. 1. 26. — Congener Guettardcæ ex Schrad. et Pers. MarTHiozA PI. L. JG. * Calix oblongus margine integro. Corolla tubo gracili longo, fauce infandibuliformi,, limbo integro repando. Stamina 5 non exserta. Stigma crassiusculm. Drupa cerasiformis depressa umbilicata , fœta nuce 6-loculari 6-spermä. Ærbor ramnis apice folio- sis; Jolia magna aspera ; pedunculi axillares multiflori, floribus # 395 “SUR LA FAMILLE eymosis bracteatis, pluribus abortivis. — Guettardæ affinis ex JG. , congener ex Vn.et Pers. GuerrarpA L. Ad. JG. * HALEsiA BrJ. * Calix oblongus margine integro inæquali. Corolla tubulosa longa subinfundibuliformis limbo obtusè 8-partito patente. Antheræ 8 oblongæ subsessiles non exsertæ. Stigma clavatum. Drupa sicca subsphæricea apice retusa et umbili- cata, siccatione 6-torosa , fœta nuce sinuosä 6 loculari 6-spermä. Arbores ; folia magna ; pedunculi longi axillares solitarii, apice multiflori , floribus ( interdüm 6-andris ex Sw. obs. ) dichotomè cymosis, singulis 1-bracteatis, quibusdam masculis. — Numerus partium et loculorum varius. Congener ex JG. Cadamba Sonn. Ind. 2. 218. t. 8. ( Ravapu Rheed. 4. t. 48, Nyctanthes hirsuta ZL.), ex Vn. et Pers. Mathiola P1., ex ‘Pers. et HK. Laugeria JA. : hœ quibusdam tamen signis discrepantes. G.. coccinea Aubl. nunc Iser- tia infrà memorata. Sect. V. Fructus multilocularis, loculis polyspermis baccatus. Stamina quatuor aut quinque aut plura definita. Caulis sœæ- pids arborescens aut frutescens. EvosmiA HB. * Calix 4-dentatus. Corolla subrotata 4-loba. Stamina 4, tubo inserta. Stigma incrassatum. Ovarium coronatum 4-loculare polyspermum. Fructus... ( immaturus.... an baccatus?). ÆArbus- cula habitu Hameliæ ; flores axillares laxè racemosi. Car.ex HB. æg. 2.165, t. 135.— Genus in fructu recognoscendum. HameLrA JA. L. JG.* TANGARACA Ad. * DuHAMELIA Pers. * Calix parvus 5-fidus. Corolla tubulosä oblonga 5-gona , limbo 5-fido. Sta- mina 5 medio tubo inserta ; antheræ oblongæ. Stigma obtusum sub- . 5-gonum. Bacca ovata sulcata, apice retusa et coronata, 5-locularis polysperma seminibus minutis. Frutices ; folia plerumque 3 verti- cillata ; flores corymboso-cymosi terminales. DES PLANTES RUBIACÉES. 399 Prrixca*CAQUErIRIA LG. THUNBERGIA Mont. act. Holm.*BERGHIAS Sonn. * Caguepire sauvage de l’Inde. Calix maguus spathæformis, limbo hinc semifissus, indè 3-5-fidus laciniis subspatulatis. Corolla tubulosa longa magna, limbo calicino patente obtusè 7-9-partito: An- theræ 7-9 in fauce subsessiles exsertæ longæ subacuteæ. Stigma 5-sul- catam. Bacca magna oviformis, non Coronata, duro ‘Cortice Vestita (demüm 5-valvis ex Th. diss.), 1-locularis téibciris ex LF.,an potius 5-locularis dissepimentis abortivis?), polysperma recepta- culis 5 parietinis semniuiferis ; semina numerosa in pulpâ nidulantia, Arbuscula (Katje-piring Cap. b. spei, Gardemia ‘Thünbergia LF, LW.); flores in ramulis terminales solitarti. Car. ex Sonn. Guin: 48, t. 17, 18.— Genus certd à Gardeni& 9-loculari distinguendurn. Conferantur etiam Gardenia latifolia et G. sulcata GP. (. 193, 194, quarum receptacula 4-6 parietina in fructu 1-loculart, He opa- rium 4-6-loculare. IserriA Schreb. MI. VhE. LW. * GuérrarDa Aubl. t.#25 * Cälix turbinatus 5-dentatus. Corolla tubulosa (longa in Güettardä Aübl. ) limbo 6-partito. Antheræ 6 intra faucem subsessiles oblongæ. Stig- ma 6-sulcatum. Bacca pisiformis coronata, 5-6-locularis, testâ fra- gili loculos vestiente polyspermos serninibus minulis: Arbuscule ; k stipulæ geminatæ ; flores 2-3-chotomè paniculati términäles ; sine SENS T guli bracteolati. PozypaRAGmoN Df. * Calix integer aut 5-denticulatus. Corolla tubu- losa, undiquè setosa, limbo 10-lobo patente. Antheræ 10 subsessiles, lineares tubo insertæ. Stylus sulcatus incrassatus ;, stigmata 6-7;aut plura. Bacca globosa umbilicata, leviter sulcata, cixeiter 20-locularis loculis polyspermis ; semina ossea, in iis unicâ serie imbricatim dis- posita, et prætereà septis transversis (an polius carne interposità ?) ab invicem distincta, inserta placentæ fangosæ intrà .fructuni cen- trali, prodeunti ex ejusdem apice et infrà liberæ ( undè fructusinfrà vacuus). Frutex ( Timoriensis ) ramulis nodosis hirsutis; peduncali 4do SUR LA FAMILLE axillares solitarii breves 1-flori. — Affinis Erithalis fruticosa, GF. , t. 196, dicta 6-locularis loculis polyspermis, ex icone transversim multilocularibus , cujus ideù seminum eadem dispositio. Car. ex Df. MMAN. G. p. 5. à. 2. SABICEA Aubl. JG. * ScxwenkrELpIA Schreb. LW. RP. * Calix oblongus 5-fidus. Corolla tubo longo gracili, limbo acutè 5-partito. Antheræ 5 subsessiles, inelusæ aut vix exsertæ. Stigma 5-partitum. Bacca pisiformis coronata 5-locularis loculis polyspermis. Frutices volubiles ; flores axillares in aliis subsessiles, in aliis pedunculati pedunculis multifloris. Car. ex Aubl. t. 75, 96, etex RP. fl. peruv. 2, 86, t. 200.— Corolla S. asperæ interdm 4-fida, 4-andra et bacca3-4-loculeris. Congener videtur Ohigginsia aggrogata RP. fl. 4. 55 ,t. 83, 4-fida 4-andra et 4-locularis, indè a genere biloculari discrepans. GonNZALEA Pers. * GoNzALAGUNIA RP. * Calix 4-dentatus. Corolla infundibuliformis tubo oblongo ad faucem villoso, limbo 4-partito. Stamina 4 brevia non exserta; antheræ sagittaiæ. Stigma 4-fidum. Bacca coronata subsphæricea, sub4-sona includens cocculos 4 osseos : polyspermos semiinibus minutis. Frutices; flores racemosi termi- nales , in racemo passèm fasciculati. Car.ex RP.gen.12,1t.3,/f1. 1, 56, 1. 86. — Conzyner, fatente autore, Buena Caw. t. 571, fruitex Güianensis pariter racemiflorus et 4-locularis polyspermus. Utrique habitus Lygisti spicati MI. 1. 286 (Barleria hirsuta J. ob. #4. 32) gtiod ex MI. 2-loculare 2-spermum ( indè Bertieræ forsan affine), ex aliis s+loculare poly spermum, sed analogiä docente potiùs 4-loculare loculis poly spermis, indè addendum Gonzaleæ. Congener etiam aut affinis Tepesia GF. 92.1. 192. Habitu diversum Lygistum BrJ. 149, 4. 3,f. 2. Ad. 146 (Liygistum axillare MI.-1. 286, t. 67, f. 2, Pe- tesia Lygistum ZL.)ex Br. 4-loculare, 4-spermum , sed , ex Sw. obs. 47 et fl. 323, 2-loculare Der , ide adjiciendum Na- cibeæ seu Manetticæ. DES PLANTES RUBIACÉES. hot ParimMA Aubl. * Calix limbo integro 5-gono. Corolla. Sfamina.…. Stigma… Bacca infera pisiformis, limbo coronata, 4-6-locularis poly- sperma seminibus in pulpâ nidulantibus. Æerba oppositifolia , sti- pulé utrinque medid ; fructus axillares pedunculati. Car. ex Aubl. t. 97.— Genus habité certd Rubiaceum, in vivé tamen recognos- cendum. Sect. VI. Flores agogregati suprà receptaculum commune, sæpius involucratum. Stamina quatuor aut quinque aut sex. Fructus capsularis aut baccatus , bi aut quadrilocularis , lo- culis mono aut rarius polyspermis. Caulis frutescens aut rarits arborescens. CANEPHORA JG. * Involucrum minimum calathiforme sub 5-fidum, 3-6-florum ; flores sessiles squamulis distincti. Singulis calix minimus 5-6-fidus. Corolla parva campanulata 5-6-loba non patens. Antheræ 5-6 oblongæ subsessiles non exsertæ. Stigma 2-fidum. Fructus pisi- formis coronatus 2-spermus. Frutex ( Madagascariensis) ; pedunculi axtillares solitari:, a basi ad apicem incrassati et in involucrum de- sinentes. PATABEA Aubl. JG. HK.* Flores capitati, bracteis distincti, capi- tulo extùs squamoso. Calix 4-5-dentatus. Corolla tubulosa 4-5-fida. Anutheræ 4-5 subsessiles. Stigma 2-fidum. Fructus....(Fortè Psycho- triæ ex ÆX., ideù 2-locularis 2-spermus). Caulis frutescens aut ar- borescens ; stipulæ interpetiolares; capitula terminalia solitaria sub- sessilia. Car. ex Aubl. t. 45 et HK.3. 375.— Congener aut affinis Lonicera bubalina LF., arbuscula verè Rubiacea, stipulata, cui capsula 2-locularis coronata , cætera similia , numero quina. EveaA Aubl. JG. * Involucrum 4-phyllum foliolis 2 extimis latioribus, 8-10-florum floribus parvis suprà receptaculum paleacenm aggrepatis. Calix proprius turbinatus 4-dentatus. Corolla infundibuliformis 4-fida: Antheræ 4 oblongæ subsessiles non exsertæ. Fructus.... Frutex Mém. du Muséum. à. 6. 5x 402 SUR LA FAMILLE rarnis 4-genis; capitula axillaria solitaria. Car. ex Aubl. t. 39.— Affinis Cephaëli. CEPHAELIS Sw. * Involucrum 2-partitum sæpè magnum, complec- tens flores plurimos suprà receptaculum commune aggregatos, sessiles, bracteis distinctos quarum extimæ involucrum interius mentientes di aut polyphyllum. Calix proprius minimus 5-dentatus. Corolla parva subinfundibuliformis 5-loba. Antheræ 5 subsessiles non exsertæ. Bacca minima, ovata, fœta 2 nucibus 1-spermis, hinc planis, indè convexis. Frutices aut herbæ sublignosæ ; capitula sæpè terminalia. — Congeneres 1°. Tapogomea Aubl.t. 60-63 JG., involucro constans 2-phy llomaximo colorato ; 2°. Carapichea Æubl.t.64, cui involucrum 4-phy llum et stamina exserta et ex Aubl. fructus capsularis;3”.Calli- cocca Brot. ASNLL. 6. 137, cujus radix est Ipecacuanha vera Pis. Bras. et Offic. ; 4°. Morinda muscosa J'4. t. 45 ; 5°. ex HK. 3. 377 Psychotria herbacea JA. t. 46, pariter instructu involucro seu potiàs bracleolis flores 3-4 ambientibus. MoriNpA Vt. L. JG. * Royoc PI. Ad. * Royoc. Flores in globum densè collecti suprà receptaculum (nudum ? }sphæriceum. Calix pro- prius vix dentatus. Corolla subinfundibuliformis 5-fida patens. Anthe- ræ 6 lineares subsessiles. Bacca ab adjacentibus undiqué compressa , subangulata, (2-sperma ex L.) 4-pyrena, ex G. t. 29 et HK.3. 380, pyrenis cartilagineo-crustaceis 1-spermis. Ærbores aut frutices ; capitula florum axillaria aut opposilifolia. Receptaculum fortè paleaceum deciduo palearum apice. — Congener Pada-vara Rheed. 7. L. 27. CePHALANTHUS L. JG. * PLATANOCEPHALUS Vi. * Cephalante Bois à boutons. Flores in globum densè collecti suprà receptaculum sphæriceum villosum.Singulis calix angulatus 4-fidus.Corolla tubulosa gracilis 4-fida. Siamina 4 brevia vix exserta. Stylus longè exsertus; stigma capitatum. Capsula inversè pyramidata coronata , 4-locularis DES PLANTES RUBIACÉES. 403 4-partibilis, loculis (2 interdum abortivis ) indehiscentibus 1-spermis. Frutices ; capitula terminalia pedunculata. . NauczeA L. JG. * Capitulum, calix, corolla, stamina Cephalanthi , additä quintä floris parte. Stylus et stigma idem. Capsula 2-cocca coccis polyspermis , apice infixis axi filiformi centrali (ut in Umbelli- feris) , a basi discedentibus et intus suturâ dehiscentibus ; semina plurima marginata minuta, ope funiculi setacei inserta marginibus suturæ. Ærbusculæ ; capitula axillaria et terminalia, longè pedun- culata pedunculo 1-2-squamuloso. Car. fructüs ex G:. t.30.— Conge- ner tm Funis uncatus Rumph. 5. 1.34, tüm Ourouparia Aubl. t. 68 (Uncaria Schreb., Agyloplora Neck. ) cui præœterea sæpiüs spinæ aduncæ oppositæ , foliis decussatim interpositæ. ApixA Salisb. * Involucrum, calix, corolla, stamina, stylus, stigma Cephalanthi et Naucleæ, numero partium floris quateruario et qui- uario, et prætereà bracteis paleaceis flores capituli distinguentibus. Capsula membranacea subprismatica 2-locularis ab apice 2-valvis, loculis 2-3-spermis ; semina marginata. Frutex humilis; capitula axillaria solitaria longè pedunculata. Car. ex Salisb. par t. 115.— Congener Naucleæ ex HX., discrepans prœcipuè cocculis oligosper- mis. Genus tamen recognoscendum. SCHRADERA Vh. LW. Pers. * URGEOLARIA Coth. LG. * Calicis limbus coarctatus integer. Corolla subinfundibuliformis fauce pilosâ, limbo 5-6-partito patente, laciniis intüs incrassatis et medio r-denticu- latis. Stamina 5-6, antheris linearibus subsessilibus vix exsertis. Sty- lus x ; stigmata 2 (4 ex Sw.). Bacca 1-locularis ( 4-locularis ex Sw.) polysperma. Flores aggregati suprà receptaculum carnosum invo- lucro communi monophyllo lobato cinctum. Frutices parasitici, ra- dicibus arborum innascentes ; folia opposita integerrima ; stipulæ nullæ ; pedunculus florifer terminalis solitarius, bast bibracteatus bracteis magnis. Car. ex Ryan. et VhEc. 1. 35.1. 5, qui genus Lo- Gus 404 SUR LA FAMILLE rantho approximat licet polyspermum , et congenerem dicet Fuch- siam involucratam Sw. fl. 674 ex Sw. 4-stigmatosam ac ided 4-lo- cularem et subindè a Vahliano caractere discedentem. Loculi poly- spermi genus ex Lorantheis eliminant approximantque Rubiaceis polyspermis et capitulifloris confirmante D. Richard , non obstante stipularum defectu. Observanda denud intima fructüs et seminis structura. Genera Rubiaceis affinia. RARES) PAGAMEA Aubl. JG. * Calix turbinatus 4-dentatus semisuperus. Corolla semisupera, tubo brevi, limbo 4-lobo. Discus ovario infrà circumpositus et adnatus, corollifer. Antheræ 4 epipetalæ subsessiles non exseriæ. Ovarium latà basi adnatum fundo calicis, indè subsemi- inferum ; stylus profundè 2-fidus ; stigmata 2. Bacca basi latâ adhæ- rens calici cupulæformi , intrà discum assurgens, apice 4-sulca, fœta duobus ossiculis verè 1-spermis, uno non nunquäam abortivo. Frutex; Jolia opposita integerrima ; stipulæ vaginantes ; flores laxè spicati axillares et terminales. Car. ex Aubl.t. 44 et ex D. Richard. — 4 Rubiaceis veris discrepat ovario partin tantüm infero, favente disco in coordinatis diversam quandoque calicis cohærentiam determi- nante. ( Vide AMHN. 10. 325.) Dicitur minüs rectè, in VhEe. 1.98, Pagamea congener Laugeriæ. GÆRTINERA MI. GF. * Calix urceolatus 5-fidus, inferus, basi 2-brac- teolatus. Corolla sub pistillo inserta circà dilatatam ejusdem basim, tubulosa 5-fida. Antheræ 5 epipetulæ subsessiles oblongæ, non ex- sertæ. Ovarium superum; stylus apice 2-fidus; stigmata 2. Bacca supera sicca ovata 2-locularis 2-sperma, seminibus hinc planis absque sulco aut foveä, indè convexis. Embryo parvus in infimä perispermi cartilaginei seu cornei cavifate ; hujus radicula descendens lobis crassior. Frutices aut arbusculæ ramis et ramulis oppositis ; folia opposita integerrima ; stipulæ in vaginam ciliatam connatæ ; flores DES PLANTES RUBIACGÉES. 405 oppositè corymbost, corymbi divisuris 2-bracteatis. Car. fructts ex GF. 58. t. 191; cœtera ex MI. t. 169 et ex siccis. — 4 Jasmineis differt numero staminum ; perispermo corneo radiculé infer et sti- pulis; «a Werbenaceis existenti& perispermi et stipularum necnon staminibus quinis ; ab Æpocineis monocarpis dispermis perispermo tenuiore corneo, radicul& descendente et stipulis ; recedit demüm a Rubiaceis 2-spermis fructu supero , his prœæcipuè affinis foliorum et Jflorum oppositione , vaginis stipularibus, coro/lis 5-andris, fructu Coffeæ 2-spermo ( undè Mauritianis dicia Caffé maron), perispermo corneo, radiculé inferé et toto habitu Rubiaceo. An indè ovarium non veré et omnin superum , sed poñits disco existente et corollifero primitius coronatum aut cinctum et tunc inferum aut semtinferum , posthac disco evanido aut contracto surgens liberum aut vix basi cum imo calice concrescens , indicante lat ejusdem basi et analogiä cum Pagamed suprà memorat4. Vide AMHN. 10. 320. BEzLoNIA PI. L. JG. * Sw. * Calix 5-fidus laciniis lanceolatis. Co- rolla rotata, tubo brevi, limbo plano obtusè 5-partito. Stamina 5, tubo inserta, filamentis brevibus, antheris oblongis conniventibus. Stylus 1. Stigma 1. Capsula turbinata oblonga, calicinis laciniis con- niventibus rostrata (an infera, an tantüm tecta?) 1-locularis ( 2-val- vis ex Sw.) polysperma (receptaculis 2 pariejinis seminiferis ex S1v.). Frutices oppositifolii ; jflores axillares aut terminales. —B, aspera soli Plumerio nota, ex ipso asperifolia inermis, axilliflora pedun- culis multifloris; B. spinosa Sw. fl. 382. microphylla lævis , in axillis spinosa aut et florifera pedunculis 1-3-floris ; utriusque Jolia non integerrima Rubiaceo more, sed dentata et præterea non stipulacea : undè confirmatur nostra (IG. 200) affinitatis Rubiaceæ dubitatio. Genera imperfecta, ided dubiè Rubiacea. Psyprax G. * Calix superus 5-dentatus. Corolla 5-fida. Stamina… Ovarium... Bacca infera vestigio limbi calicini coronata, intus fun- 406 SUR LA FAMILLE gosa 2-locularis seu fœta 2 ossiculis rugoso-scruposis 1-spermis. Em- bryo filiformis lobis linearibus longis, radiculâ breviore ascendente , in perispermo carnoso centralis. Car. ex G. 1. 125 , t. 26, qui nihil præter fructus pedunculatos vidit, ab Hermanno in Zeylon& col- lectos. GrumILEA G. * Calix superus 5-dentatus. Corolla... Stamina…. Ovarium... Bacca infera 2-5-locularis , loculis 1-spermis , seminibus imo loculo affixis. Embryo minimus in basi perispermi grumosi (undé nomen ) subcartilaginei. Zey lanensium Kogdala.— Car. ex G. 1. 138, t. 98, qui Rubiaceam hanc judicat et affinem Psychotriæ. TARENNA G. * Calix superus limbo 4-partito peristente. Corolla. Stamina.. Ovarium.. Bacca infera, coronata , 2-locularis loculis 4-6-spermis; semina receptaculo ufrinque in receptaculum fungosum prominulo affixa , hinc angulata, indè convexa. Embryo parvus, ra- diculà lobis orbiculatis foliaceis longiore, in basi dorsali perispermi carnosi. Car. ex G. 1.139, t. 28. Tarennæ Zeylanensiwm.— Planta ignota. An Rubiaceis, an Caprifoliaceis addenda ? SripuLARIA Beauv. * Flores plurimi aggregati in perianthio seu involuero monophyllôfurceolato sub 5-fido suprà receptaculum vil- losum. Singulis calix parvus tubulosus, corolla monopetala tubu- losa.… Cætera in immaturis floribus præterinissa. Caulis 4-angulus ; folia opposita integerrima ; stipula utrinque media simplex maxima (undè nomen) ; perianthia axillaria sessilia. Habitus Rubiaceus. Car.ex Beauv. Owar. t. 76 , fatente autore in vivé recognoscendus. Obs. Rubiacearum designatio facilis : nondüm floridæ dignos- cuntur foliüs herbarum verticillatis aut vaginä uniente oppositis, fru- ticum aut arborum sæpè oppositifoliis stipulâ vel vaginâ mediante : florentes exhibent corollam monopetalam epigynam definitè stami- niferam antheris distinctis. In fructiferis herbaceis fructus extat sæpè DES PLANTES RUBIACÉES. 407 didymus dispermus ; in fructiferis arboreis aut frutescentibus fructus sæpè bilocularis di aut polyspermus, rariüs multilocularis ; in omni- bus perispermum corneum aut carnosum solidum.Ordo plurima (cir- citer 120) complectens genera, dividendus facilè, non ratione nu- meri staminum, sed ratione fructüs didymi in Rubiä, in Coffeà 2-locu- laris dispermi, bilocularis polyspermi in Cinchonâ , multilocularis in Guettardà monospermi, in Nonateliâ polyspermi, intrà involucrum ca- pitato-glomerati in Cephalantho. Non tamen strictè nimis obsequen- dum signis sectiones distinguentibus, ità ut nequeant loculi dispermi sociari interdum monospermis, fructns triloculares bilocularibus, pentandri flores tetraudris, modà tamen rarior sit exceptio et cœteri generum sic sociatorum concordes habeantur caracteres. Ordo hinc seminibus quasi nudis Dipsaceas et Valerianeas, indè facilius toto habitu Caprifoliaceas contingit ab eis minuüs discrepans. Triginta circiter Rubiacearum genera in fructu ei seminibus obser- vavit Gærtnerus pater, quadraginta filius. Uterque embryonem vidit perispermo inclusum solido, carnoso aut corneo, radiculam hilo ob- versam, semina in loculis monospermis verticalia imo dissepimento afiixa, in polyspermis eadem altius inserta, ut omnia versus commune punctum facilius confluant.Supradicti a Gærtneris conufirmantur carac- teres : 1°. in Sherardiâ , Asperulà, Gallio, Crucianellâ, Rubiâ, Phyllide, Anthospermo, t. 24, 25, 195, 196, quibus fructus gymno- dispermus ; 2°. in Knoxiä, Plocamä, Richardiâ, Spermacoce, Dio- diâ, Sarisso et Scyphiphorâ Hydrophylacis congeneribus, Ernode , Nerterâ, Mitchellâ, Siderodendro , Ixorâ , Pavettâ, Tetramerio, Î. 29, 99, 192, 106, 107, angio-dispermis tetrandris ; 3°. in Steno- stemo, Chiococcä, Psychotriâ , Coffeä , Canthio et ejus congeneribus Weberâ et Damnacantho, Pœderiâ, Coprosmâ, t. 25, 26, 182, 192, 199, angio-dispermis penfandris; 4°. in Hedyoti, Odenlandiä, Nacibeä, Rondel:tiâ, Danai, Virectâ, Mussaendä et congenere Pin- chneyä, Cinchonâ, Portlandiâ, Coutareâ, Hilliâ, Stevensiä, t. 28, 29, 90, 91, 35, 184, 194, 197, angio-polyspermis bilocularibus Loë SUR LA FAMILLE capsularibus ; 5°. in Posoqueriâ, Tocoyenâ, Genipä, Gardeniâ et congenere Cerisco , Randiä , Stylocorinâ, Bertierâ, Petesiâ, Cates- bæâ, Ferneliâ t. 26, 190, 195, 197, angio-polyspermis bilocularibus baccatis ; 6° in Erithali, Psathurâ, Vangueriâ, Myonimâ, Laugeriâ & 191, 199, 194, 196, multilocularibus in singulo loculo monospermis; 7°, in Hameliâ, Isertiâ, Tepesiä Gonzaleæ congenere t. 191, 192, 194, 196, multilocularibus in singulo loculo polyspermis ; 8°. in Mo- rindâ, Cephalantho , Naucleä t. 29, 50, 86; quibus flores aggregato- capitati involucrati ; 9°. in affinibus aut dubiè Rubiaceis Gærtnerâ , Psydrace, Grumileâ, Tarennâ t. 26, 28, 191. Non nulla insuper alia genera similem in intimo semine caracterem produnt, facilè in cæteris omnibus admittendum. Embryo autem in supradictis non semper omnino centralis, sed dorsalis extat, radiculâ tamen descendente in loculis monospermis quorum semina tune verticalia imo loculo affixa, hinc plana et sulcata ut in Coffeâ, aut unifoveata ut in Ixorâ. Quæ tamen in plerisque Rubiaceis intrà loculos monospermis descendens est radicula, dicitur a Gærtnero ascendens in Nerterâ, Psydrace , Chiococcâ, Erithali t. 26: an indè horum infirmatur analogia ? Ejusdem embryonis longitudo varia, nunc perispermo subæqualis, nunc paulè aut mult minor. Radicula longior lobis adjungitur crassis et angustis, brevior iisdem latis tenuibus et quasi foliaceis. Præcedentium structuræ aut dispositioni minüs consonant genera quædem à Gærtneris observatu , nempè : 1°. Tetramerium GF t. 196, in fructu monospermum, cujus fovea seminis non lateralis sed infera et radicula non infera sed lateralis, quia, deficiente alteriüs seminis abortivi fulcimento , in ejus locum procubuit increscens ultra modum semen superstes, ide ex verticali horisontale habitum, ex hemisphæ- rico subsphæriceum , idem habendum sæpiüs in cæteris monospermis nihilomiuuüs inter dispermas enumerandis non obstante seminis uniûüs abortu ; 2. Vangueriæ GF t. 193 in loculis monospermæ radicula est supera et minor lobis non tamen latioribus nec foliaceis, et præ- DES PLANTES RUBIACÉES. 409 tereà hilus n semine lateralis à radiculâ distat : undè-minuitur-hujus. cum Rubiaceis affinitas ; 5°. ratione numeri partium in fructu discre- pant a Rubiaceis dispermis tm Richardia, G. t. 25,tricocca coccis mo- nospermis indehiscentibus, tam Plocama, GF. 1. 196, cui bacca sicca tenuis trilocularis'trisperma. Utraque tamen herbacea et habitu simi- lis Rubiaceis herbaceis, procul dimoveri nequit : parvi faciendus ergo numerusin fructu ternarius. Prætereà Richardia et Spermacoce aliæque confines herbaceæ forsän ad gymno-dispermas rectius pro- pellendæ; 4°. Pagamea , plerisque Rubiacearum caracteribus instructa et pariter stipulacea, fructum prodit non inferum, sed superum aut vix infrà cum calice concrescentem, ided ordini non certd estadjuneta sed fanfüm affinis, alteriüs cum Gærtnerä confini GF.t. 191 pri- mordium ordinis novi Apocineis aliquantulüm analogi : huic etiam fortè consocianda tam Fereira Vand. Bras. 21.t. 1 , tum Fagræa iis- dem à nobis jamdudüm adjecta, utraque tamen Rubiaceo more oppo- sitifolia ac stipulacea ; 5°. quædam alia genera, caracteribus nonnul- lis ignotis imperfecta, hic ad calcem dubiè reponuntur. ci OT D Mém. du Muséum, L 6. jo ESSAI SUR LE VOL DES INSECTES (1). Extrait d'un Ouvrage présenté à l'Académie Royale des Scrences, le 28 février 1820, PAR J. CHABRIER, Ancien Officier supérieur. CHAPITRE PREMIER. AE passé plusieurs années à étudier le mécanisme du vol des insectes, je présente ici le résultat de mes recherches. Sans doute, mon ouvrage auroit été meilleur sil m’avoit (1) Je conserve la plupart des noms qne j’avois d’abord donnés à plusieurs pièces du thorax, à cause de la facilité que j’ai trouvée par leur moyen à désigner les muscles du vol qui s’y attachent : ainsi, par exemple, au moyen des mots dorsum , sternum , costal , eic., tels museles ont été appelés muscles dorsaux, tels autres, sternali-dorsaux, costali-dorsaux , coxali-dorsaux, etc. Quant au travail non imprimé de M. Latreille, relatif à ces noms, auquel je me serois fait un plaisir et un devoir de me conformer, je ne le connoïis qu’im- parfaitement ; cependant je me sers des noms , que je suis parvenu à connvitre , donnés par cet illustre sayant. Je regrette que M. Straus, qui montre une grande sagacité dans l’anatomie des parties les plus délicates des antaux articulés, n’ait encore rien publié, que je sache, sur la partie des insectes dont je m'occupe spécialement ; ses trayaux m’au- roient été tres-utiles. Comme je n’ai en vue que l'explication du vol, je ne ferai po mention des pièces qui n’ont aucun rapport à ce mouvement. Voz Des Insecres. Air été possible de consulter d’autres travaux sur ce sujet: Feu M. le docteur Juriné est peut-être le:seul qui se soit occupé de l’organisation des ailes et du corselet des hÿménoptères:; mais son travail n'étant point encore livré au public , je n’ai pu me le po Marchant ainsi sans guides dans une route difficile, j'ai pu m'égarer; j'ose espérer de l'indulgence des hommes éclairés qui me jugeront. Le tronc ou thorax des insectes s’articule en avant avec la tête, et en arrière avec l'abdomen ; il est formé de trois segmens. M. Latreille nomme le premier profhoraæx , le second 72ésothorax , et le troisième 72étathorax (1). Däns le thorax, on distingue sa partie supérieure ou dor- sale, et sa partie inférieure ou pectorale à laquelle les jambes sont articulées. Cette dernière partie, dans les deux segmens postérieurs, est aussi nommée conque pectorale. Chez les coléoptères, les orthoptères, les hémiptèrées et chez plusieurs hyÿménoptères, le prothorax admet dans son (r) M. le baron Cuvier et M. le docteur Duméril nomment corselet. ou thorax le premier segment du tronc, et poitrine les deux derniers. (Anatom. comp. , t. Ier, et Traité élémentaire d'Hist. nat.) M. le chevalier Geoffroy-Saint-Hilaire considère ces segmens ét tous ceux du corps comme des vertèbres dans lesquels l’animal habite. (Mém. lu à l’Académie des Sciences , le 3 janvier 1820.) M. le professeur de Blainville a proposé de donner constamment le nom de tho- rax à l’ensemble des trois anneaux du tronc, en les distinguant par les termes de premier, de second et de troisième anneau du thorax. (Bulletin de la Société Philomatique, mars 1820.) Enfin M. Audouin a publié, dans le Bulletin de la Société Philomatique, mai 1820, l'extrait d’un Mémoire dans lequel les segmens du thorax portent les noms donnés par M. Latreille. 52 * 412 Vor Des INsEGcTEs. ouverture postérieure la partie antérieure dusegmentmitoyen; celui-ci, à son tour (mais je pensedans les coléoptères seule- ment }; recoit la partie supérieure et antérieure dun méta- thorax ; à cet effet, le mésothorax et la partie supérieure du métathorax se rétrécissent en devant en forme de collet. Ces segmens sont alors retenus les uns dans les autres par des membranes ligamenteuses làches qui leur permettent de se rapprocher et de s’éloigner plus où moins. Les tégumens du thorax, quel que soit leur degré de fer- melé, sont toujours soutenus par une charpente intérieure composée de nervures ou d’arètes plus ou moins fortes, adhé- rentes à ces tégumens et auxquelles plusieurs muscles s’atta- chent ; les plus solides servent d'appuis aux ailes. La connofs- sance exacte de ces tégumens est nécessaire pour bien expliquer le vol. Chez beaucoup d'insectes ils sont composés de plusieurs pièces de substances très-élastiques, unies par des ligamens ou des membranes souples, susceptibles ainsi d’être séparées et dese mouvoir les unes sur les autres. Chez d’autres espèces, la plupart de ces pièces sont soudées entre elles; mais alors les tégumens sont généralement plus flexibles, et ils s’amin- cissent encore dans les endroits où il doit y avoir du mou- vement. Le prothorax est remarquable par sa grandeur chez Îles coléoptères, chez les orthoptères et chez les hémiptères. Dans la plupart des coléoptères, il est formé d’un anneau complet très-solide d’une seule pièce, ou de deux au plus, unies si étroitement qu’elles paroissent soudées et ne peuvent avoir le moindre mouvement l’une sur l’autre. Le prothorax Vor Des [INsEcTEs. 41$ de quelques hémiptères montre aussi beaucoup de solidité. Dans cestrois premiers ordres, il paroît surtout destiné, durant le vol, à faire équilibre à l'abdomen et à la partie du tronc située derrière les ailes; car l’insecte qui vole le mieux est celui dont le corps approche le plus de lhorizontalité pen- dant sa locomotion aérienne. Cependant le prothorax ne suffit pas toujours pour obtenir cet équilibre ; témoins les lucanes, chez lesquelles les élytres et les ailes étant attachées trop. en avant du centre de gravité, le prothorax joint à la tête et aux mandibules ne peut balancer le poids des parties posté- rieures; en conséquence, ces insectes volent lourdement, ayant le corps dans une situation presque verticale. La grandeur et la solidité de cette partie chez quelques co- léoptères sont aussi nécessaires pour contenir les muscles puissans des jambes antérieures qui sont très-fortes et pour donner à ces muscles, ainsi qu'à ceux qui meuvent le pro- thorax sur le segment mitoyen et à plusieurs muscles de Ia tête, des points fixes très-solides. Chez les libellules, le prothorax qui est composé de deux pièces distinctes, a besoin d’être libre pendant le vo!, auquel il ne paroit prendre que peu de part, vu que cesinsectes saisissent leur proie avecleurs pattes antérieures articulées à ce segment, lamangent en volant, en la retenant au moyen de ces pattes. Dans les hyménoptères, les lépidoptères et les diptères, le prothorax se divise en deux parties bien séparées et presque indépendantes l’une de l’autre ; une supérieure, le plus sou- vent peu apparente et quelquelois soudée au mésothorax , et l’autre inférieure, ou la parte sternale, contenant les inus- cles de la première paire de jambes et qui est subdivisée en hr4 Voz pes INsecTes. deux autres portions dont l’une est antérieure et l’autre pos- térieure. Chez les bourdons, les guêpes et les abeilles, la partie supérieure, ou le coller, forme un anneau mobile d’une seule pièce dont l'office dans le vol est très-essentiel. Chez les tenthrèdes, chrysis, sphex, ete., cette partie supérieure du prothorax west formée que d’un anneau incomplet, exerçant néanmoins, dans le vol, des fonctions analogues à celles du collier. Le prothorax porte intérieurement, soit comme renforts, soit pour servir d’attaches aux muscles, des nervures accolées aux tégumens et plusieurs arètes transversales partant d’un centre commun tenant à la paroi inférieure et quelquefois percé d’un trou. Je donne à ces dernières pièces de nom de branches furculaires. En général ce segment ne participe au vol que par ses vibrations. Les organes du vol sont toujours fixés aux deux segmens postérieurs. Dans le cours de cet ouvrage, je les appelle quelquefois collectivement #onc alifère, ou les deux seg- mens alatres, et séparément par les noms de segment alaire antérieur où mitoyen, et segment alaire postérieur. Dans tous les insectes soumis à mon examen, j'ai observé que le tronc alifère approche davantage de la forme ronde que les autres parties, et qu’il a surtout plus de hauteur. Il ne contient guère que les muscles du vol et des trachées, ou des vésicules aériennes ; car dans les insectes qui volent le mieux, la partie du tube alimentaire qui le traverse est droite et ne paroit être qu'une continuation de l’œsophage. Voz pes INSECTES. Bi5 Cet organe délicat échappe par sa petitesse et par sa position dans le thorax, à toute espèce de lésion dont le vol seroit la: cause. Les deux segmens alaires ne sont à peu près égaux que chez les libellules. Dans cette espèce, où les museles du'vol de chaque paire d’ailes sont aussi égaux , ces segmensn’enirént point l’un dans l’autre, ils sont même soudés dans leur partie pectorale. T’union intime de la partie sternale des deux segmensalaires, à laquelle s’articulent les hanches mitoyennes, existe aussi chez les coléoptères, chez les criquets, les cigales, les pentatomes, chez la plupart des hyménoptères et chez les diptères. Le segment mitoyen est souvent très-grand, comme on voit dans les hémiptères, les hyménoptères, les lépidoptères et les diptères ; il porte les ailes supérieures et les principaux mus- cles du vol communs aux deux paires d’ailes quand elles existent ; il occupe une grande partie de la capacité du seo- ment postérieur qui, par là, se trouve souvent réduit à n'avoir, sur les faces internes de ses côtés, que de petits muscles auxiliaires du vol, ou propres à étendre et à replier les ailes inférieures. L'ordre des coléoptères et celui des orthoptères se distin- guent en ce qu'ils sont les seuls, parmi tous les insectes que j'ai examinés, où le principal segment alaire, celui qui porte les ailes véritables, soit le postérieur ; dans les coléoptères seuls il contient, en outre, les muscles du vol communs aux ailes et aux élytres; leur segment mitoyen, presque entière- ment envahi par le métathorax, et ne pouvant guère con- tenir que de très-petits muscles auxiliaires du vol et ceux 416 Voz Des INSECTES. destinés à ouvrir et à fermer les élytres, ne prend qu une part médiocre à l’action de voler. Par la nature de ses fonctions, letronc Aifète don se du et se resserrer tour à tour dans le vol; en conséquence, les diverses pièces de sa partie dorsale ne sont liées ensemble. que par des membranes et des ligamens plus ou moins serrés et plas où moins élastiques, et leurs articulations avec les parties pectorales et avec les ailes sont très-libres. ne La conque pectorale représente le sternum, les côtes et les clavicules des, oiseaux, et en remplit les fonctions : ainsi: elle porte les appuis des ailes. Mais comme dans les insectes ! les muscles sont intérieurs, il a été nécessaire que toutes les pièces destinées à étendre les points d’attaches de ces mus- cles, telle que la crête sternale, fussent aussi placées en dedans. J'ai nommé entosternum , une partie solide intérieure, souvent bifurquée, située sur le milieu de la partie sternale de la poitrine, se rencontrant dans tous les insectes, à laquelle plusieurs muscles s’attachent, et qui est surtout remarquable chez quelques coléoptères, où sa partie postérieure figurant à peu près un Ÿ, a été appelée furculaire et branches! Jurculaires. On voit dans tous les insectes de petits muscles, ou plutôt des ligamens élastiques (1) (car je n’ai pu y découvrir de fibres) propres à rapprocher les parois latérales de la poitrine (1) Dans les insectes, les ligamens élastiques sont fréquemment employés. J’ai cru remarquer que leur couleur est toujours blanchâtre, au lieu d’être jaune comme dans les autres animaux, Voz DEs INSECTES. 417 quand elles sont écartées ; à cet effet, les branches furculaires sont libres, c’est-à-dire qu’elles ne se soudent point aux pa- rois latérales de la poitrine : ordinairement elles donnent attache aux ligamens élastiques dont nous venons de parler, lesquels s'insèrent soit à ces parois de la poitrine, soit aux nervures servant d’appuis aux ailes. Chez tous les insectes, les appuis des ailes, fortifiés par des nervures ou par d’autres contreforts, sont toujours les parties les plus solides de la charpente du tronc ; chez tous, l'extrémité supérieure se recourbe en dedans. Ces appuis ou clavicules thorachiques, S'articulent tantôt immédiatement avec la base de l'aile (laquelle est posée dessus en travers de manière à être divisée par eux en partie interne et en partie externe), tantôt avec cette base et le dorsum par l’inter- médiaire de petits osselets. Dans les coléoptères, je nomme clavicules antérieures ou scutellaires, les appuis des élytres, et plaques fulcrales, les écailles auxquelles sont fixés les appuis des ailes. ss Le dorsum, qui est l’écaille la plus considérable de la partie dorsale des tégumens du tronc alifère, est convexe en dessus et concave en dessous; il s'articule avec les ailes et donne insertion aux principaux muscles du vol; il n’y a d'exception que chez les libellules où ces muscles s’insèrent directement aux ailes. Il existe un dorsum pour chaque paire d’ailes dont la grandeur est en proportion avec Pim- portance des ailes qui s’y articulent, et avec la force des muscles du vol qui s’y attachent. Il est souvent divisé en deux parties égales et semblables par une ligne médiane longitudi- nale , de chaque côté de laquelle on voit( chez les coléoptères Mémn. du Muséum. 1. 6. 53 418 ._. Voz pes Insecres. et hémiptères ) des nervures disposées symétriquement. Dans tous les insectes, ses bords se recourbent en bas plus ou moins; ceux des côtés portent des apophyses que je nomme Æwumérales, par l’intermède desquelles ils s’articulent avec le côté interne de la base des ailes, immédiatement ou par l'intermédiaire de petits osselets ; les autres parties angu- leuses des bords servent pour l’articalation du dorsum avec d’autres pièces contigués. ; Chez les coléoptères, le corps du dorsum, dans le repos, est couvert par les ailes et les élytres, et sa partie antérieure, rétrécie en forme de cou et recouverte en dessus par une simple membrane, se cache sous l’écusson avec lequel elle est articulée; elle se termine en avant par une demi- cloison transversale et à peu près verticale que je nomme prædorsum ou cloison cervicale, à laquelle s’insère l’extré- mité antérieure des muscles dorsaux ; car ces muscles ne tou- chent point à la voüte du dorsum. Dans la plupart des autres ordres, l’attache antérieure des muscles dorsaux diffère en ce qu’elle a lieu sur le devant d’une grande partie du tiers mitoyen du dorsttm. Chez les criquets, sa partie antérieure ne souffre aucune diminution pour entrer dans le prothorax ; elle se retrécit dans les cigales ; mais chez les pentatomes, c’est au contraire la partie la plus large du dorsum qui est couverte par le pro- thorax ; enfin, chez plusieurs hyménoptères, le dorsum se termine en devant par une espèce de visière qui pénètre dans le collier (j'appelle ainsi, dans les hyménoptères, la partie supérieure du prothorax }, et s’y articule librement. Dans les autres ordres, cette pièce n'entre point dans le prothorax. Vor pes Insecres. 419 Chez les hémiptères, les hyménoptères, les lépidoptères , les diptères et chez quelques névroptères, le dorsum des ailes supérieures est beaucoup plus grand que celui des ailes infé- rieures ; ce dernier dorsum est réduit presque à rien chez les diptères, où il n’existe aussi que des rudimens d'ailes postérieures; par contre, il est le principal chez les coléoptères et les orthoptères : enfin dans les libellules les deux dorsum sont égaux. C’est presque toujours par l'intermédiaire des propres mouvemens du dorsum, qui sont considérables dans le vol, que sont mues également et simultanément les ailes ou les élytres; ainsi, lorsqu'il se hausse, il entraine avec lui le côté interne de la base des ailes avec lequel il est articulé, d'où s'ensuit l’abaissement du côté externe et de l'aile; et quand ilse rapproche de la partie sternale, tout le contraire ayant lieu, les ailes s'élèvent. ) Lors de l’abaissement des ailes, le dorsum est courbé d’a- vant en arrière, ou de manière que son extrémité antérieure se rapproche de la postérieure, que son milieu se hausse et que ses parties latérales s’éloignent. C’est tout le contraire dans l'élévation des ailes, son extrémité antérieure s'éloigne de la postérieure, son milieu s’abaisse et ses côtés se rap- prochent l’un de l’autre. Ainsi, sa flexion dans un sens né- cessite la diminution de sa courbure dans le sens normalement opposé. Supposons une feuille A(pl. r, fig. 1), de matière élas- tique quelconque, courbée en forme de tuile creuse ; en cet état si l'on veut la courber aussi d'avant en arrière de manière à rapprocher ses extrémités à et c, il est clair que 53* 420 Voz DES INSECTES. la première courbure disparoïtra, du moins en partie, et surtout vers le milieu de la feuille ; que, par conséquent, les bords latéraux d et e s’écarteront ; c’est là précisément ce qui a lieu à l'égard du dorsum des insectes par l'intermède des muscles du vol ; par là et par quelques autres moyens, le corps est alternativement comprimé et dilaté, et les ailes éle- vées et abaissées tour à tour. Le dorsum tient en arrière au corps et aux deux branches d’une pièce demi-circulaire exerçant l’office de levier et sus- ceptible de ressort, à laquelle il est uni intimement dans tous les ordres d'insectes, excepté dans quelques hyménoptères, tels que les guëpes, les bourdons, les abeilles, etc. , où cette pièce peut être séparée. Je l'appelle posé dorsun où podor- sum, à cause de sa position; et quelquefois bascule ou appen- dice basculaire( c'est l'écusson dans quelques ouvrages), tant à cause de son genre de mouvement, que de celui qu’elle im- prie aux osselets de la base des ailes. Cette pièce est à peu près libre; car un seul petit muscle s'attache à l'extrémité antérieure et interne de chaque branche. Chez tous les insectes que j'ai examinés, à l'exception de libellules, les muscles dorsaux, ou abaisseurs des ailes, s’at- tachent postérieurement à la face concave d'une sorte de cloison transversale très-convexe en arrière, libre dans la partie postérieure de ses bords supérieur et inférieur , et dont les côtés seulement sont articulés avec la conque pectorale et souvent unis intimement avec elle (comme chez les cri- quets, cigales, papillons et diptères) , que j'appelle cloison costale, où simplement le costal, à cause de ses fonctions dans le vol, répondant en quelque sorte à celles des côtes Voz pes [nsecres. 4: des oiseaux, vu qu'elle sert comme celles-là d'attache posté- rieure aux muscles abaisseurs des ailes, et dilatateurs du tronc. Dans la plupart des insectes, excepté chez quelques hyménoptères, le costal sépare immédiatement le tronc de l'abdomen, ce qui peut le faire considérer aussi commelune sorte de diaphragme. Le plus souvent sa partie inférieure se porte en arrière; mais chez plusieurs hémiptères, c’est le contraire ; là cette partie estenavantet tient, par des ligamens élastiques, à des apophyses sternales. Dans les hyménoptères, dont l'abdomen est pédiculé (ichneumons, sphex, guêpes, bourdons, abeilles), cette même pièce est entièrement dans l'in- : térieur du métathorax, s’articulant par ses branches seulement avec la bascule et avec les osselets de la base de chaque aile. Chez presque tous les insectes, dont l'abdomen est sessile, et où cette pièce existe, la partie postérieure de son bord supérieur est découverte et libre ; elle est unie simplement à l’appendice basculaire par une membrane ligamenteuse très-forte et lâche, protégeant l’intérieur durtronc et qui est, tour-à-tour, tendue et relàchée dans le vol: Cette membrane n'existe pas chez les hyménoptères ;: dont l'abdomen est uni au tronc par un pédicule ; elle y auroit été sans objet, vu que le costal est là dans l’intérieur de l'arrière poitrine. Une telle disposition chez la plus grande partie des insectes, prouve évidemment que la convexité du costal doit être diminuée dans la contraction des muscles dorsaux, afin d’é- largir le tronc, ce qui n’auroit pu se faire si la partie posté- rieure de ses bords supérieur et inférieur n’avoit été libre, Il n’y a d'exception à faire que pour les criquets, chez lesquels, le costal proprement dit, divisé en deux lobes, est entière- h22 Voz Des INsEcTEs. ment dans l'intérieur du tronc, ayant, du côté antérieur, son bord supérieur uni intimement et sans intermédiaire à l’appendice basculaire ; en arrière, ce même bord tient aux tégumens qui couvrent en dessus l’origine de l'abdomen. Chez les libellules, les muscles abaisseurs des ailes s’attachent comme les releveurs , en bas à la partie sternale de la poitrine, et non à des cloisons transversales intérieures : cependant ces dernières pièces n’en existent pas moins, mais leur destination est en partie changée ; elles sont rejetées en dehors et font partie intégrante desitégumens supérieurs du tronc alifère; cependant elles contribuent encore à la dilatation de ce tronc. : L’abdomen, souvent peu flexible en dessous, est quelque- fois soutenu de ce côté par le prolongement en arrière de la face sternale du métathorax; c’est ce qui se voit dans les ci- gales. Chez la plupart des coléoptères et chez quelques hémi- tères sa face inférieure porte en devant, dans sa partie mé- diane, une saillie terminée en pointe, au moyen de laquelle il vient prendre son point d'appui dans le milieu du sternum ; par là, ilne peut gèner le mouvement des hanches postérieures. Chez tous les insectes, où il est sessile, outre l'appui qu'il prend en bas contre le sternum, il est encore attaché en haut par de fortes membranes ligamenteuses, soit au costal, soit à des ap- pendices supérieurs de, l'arrière poitrine, comme chez les coléoptères , tenthrèdes, sphinx , papillons , diptères , etc. Dans quelques espèces, chez les libellules par exemple, où il s’appuie aussi en bas contre le sternum, il est encore retenu du côté d’en haut par des membranes et par des muscles puüissans s’insérant loin du centre de mouvement. Chez les bourdons, il pose contre la portion sternale des tégumens et, Voz DEs INSECTES. 425 de plus, il est retenu par des ligamens que je présume être élastiques, et il est relevé par des muscles dont les tendons sortent du tronc par un trou particulier situé au dessus de son articulation avec le métathorax. Selon nous, l’abdomen des insectes est l'organe principal de la respiration, surtout de l'inspiration (1); il est susceptible _desedilater et dese resserrer, de s’allonger et de se raccourcir, de s'élever et de s’abaisser, et doit être considéré comme un soufflet propre à entretenir d'air le tronc alifère dont les tégumens restent pour ainsi dire immobiles dans le repos des ailes. En élevant son extrémité libre, en mème temps que les ailes, il se resserre, refoule de l'air dans le thorax et diminue le poids du corps par la force centrifuge ascendante qu'il engendre ; prenant part ensuite à la dilatation générale dans l’abaissement des ailes, il monte avec le tronc, présentant alors sa partie antérieure, ou la plus pesante, la première. Il doit nécessairement se relever plus ou moins en même temps que les ailes; car ses points d’attaches au tronc re- culant, dans cette circonstance, s’il restoit dans l’inaction, il descendroit et entraineroit l’insecte en bas par son poids. Ilparoît que la perfection du vol tient à la mobilité de l’ab- domen, car les insectes qui volent le mieux ont généralement de la facilité } mouvoir cette partie. Son extrémité libre re- garde le plus souvent en bas durant le voi, afin de diminuer la résistance de l'air; de même que les ailes ont toujours, dans le même cas, et pour une fin semblable, leur extrémité la plus légère tournée en arrière. (1) Cependant je crois que l’inspiration peut s’opérer dans quelques cas par les stigmates thorachiques. 424 Voz pes Insectes. Des ailes en général. Dans ce que j'ai à dire sur les ailes, je me borneraï, autant qu'il me sera possible, à l'exposé de mes propres observations et à la considération de ces parties comme instrumens du vol. On trouvera de plus amples détails sur leurs formes, leurs structures, leurs positions, leurs relations et leurs usages, dans les Mémoires de l'Académie des Sciences, dans l’Ana- tomie Comparée (tom. 1), dans la Philosophie Anatomique de M. Geoffroy Saint-Hilaire, dans l'Encyclopédie Métho- dique, dans le Nouveau Dictionnaire d'Histoire Naturelle, au mot ae par M. Latreille, et dans le Discours sur la For- mation des ailes des insectes du même savant, etc. En général les ailes sont très-légères, surtout à leurs extré- mités libres et dans leur partie postérieure ; en conséquence elles diminuent d'épaisseur, de fermeté et de largeur de leur base à leur extrémité, et de leur bord antérieur au postérieur. Les plus convenables pour le vol sont celles qui allient la légè- reté à la fermeté: (on peut citer en exemple les ailes des libel- lules, des bourdons, etc.) Dans toutes les espèces de volatiles, elles sont fixées de chaque côté du tronc alifère, et plus ou moins près de sa partie antérieure, principalement par leur par- tie la plus solide, qui est l'extrémité radicale de leur bord an- térieur; de manière que leur côté interne, reculé en arrière , est à peu près libre, ainsi que toute leur partie postérieure, excepté dans les coléoptères et quelques diptères, où ce bord interne, formé d’une membrane très-souple et assez étendue pour permettre tous les mouvemens, est arrêté au tronc : par ce moyen, les ailes présentent en arrière, lorsqu'elles s’a- Vor pes INSECTES. 135 baissent, des bras de leviers sur lesquels l'air peut agir libre- ment, et en raison de la légèreté, de la fermeté, de la lon- gueur et de la surface de ces leviers, afin de tenir le corps dans une situation horizontale ; de tourner le plan de chaque aile, de manière que sa face inférieure regarde obliquement en arrière, et de pousser par là le voläuile en avant dans la direc- tion de la résultante des forces. - Les oïseaux qui volent le mieux ont leurs pennes secon- daires fermes et grandes, surtout près du tronc. Chez quelques coléoptères, les élytres et les ailes sont atta- chées trop en avant du centre de gravité, et la partie interne et postérieure de ces dernières ayant peu de consistance et ne s’é- tendant pas assez en arrière, ne contribue pas suffisamment par là à balancer le poids de l'abdomen et de la partie postérieure du tronc, ce qui fait que ces insectes volent presque droits. Je crois avoir remarqué que les diptères (tels que les asiles et les tipules), dont les cuillerons sont peu développés, ont les ailes attachées plus près de la partie postérieure du tronc ali- fère que de l’antérieure; par ce moyen, cette partie antérieure, jointe à la tête, peut faire équlibre à l'abdomen dans le vol. Généralement les ailes sont pourvues de ligamens élasti- ques, ou de nervures rétractiles, propres surtout à faciliter le mouvement par lequel elles se referment; à plisser, dans ce cas, lesmembranes d’une manière convenable, et, lorsque les ailes se portent en avant, à tendre ces membranes. M. de Blainville a observé que les pennes ont à leur base respective des ligamens élastiques qui les rapprochent les unes des autres dans le repos. Il a vu aussi des tendons élas- tiques dans toutes les parties des ailes des chauve-souris ; et Men. du Muséum. t. 6. 54 426 Vo pes Însecres. selon ce savant, les ailes de certains insectes sont plissées ou pliées par des ligamens semblables. Les ailes ne sont parfaitement étendues que dans leur abais- sement, leur extrémité carpienne étant toujours un peu fléchie en arrière lorsqu'elles s'élèvent et avancent; ce à quoi con- tribue, dans l’un et l’autre cas, la résistance de l'air. Leur principal office est de trouver dans cette résistance du fluide atmosphérique à leur abaissement, le point d'appui d’où part le tronc pour s’élancer en haut, et de s'élever ensuite elles- mêmes avec assez de prestesse pour engendrer, conjointement avec l'abdomen, une force centrifuge proportionnelle à leur masse et capable d’empècher le tronc de redescendre, C’est afin de bien remplir ces fonctions, qu’étant déployées, elles sont toutes légèrement concaves en dessous, et convexes en dessus, et que leur bord antérieur est aussi convexe en avant, en forme de lame tranchante recourbée en arrière, ce qui, joint à sa fermeté et à son épaisseur, le rend propre, dans l'élévation des ailes, à fendre l’air, à vaincre facilement sa résistance et à procurer par là une force centrifuge très-utile, proportionnelle à la surface et à la masse de l'aile. Les extrémités légères des pennes primaires dans les oiseaux, ne sont point un obstacle à cet effet; car, dans cette circonstance, elles regardent toujours en arrière, en sorte que c’est la partie la plus pesante de chaque penne qui avance la pre- mière, ainsi que celle de l'aile proprement dite, etqui entraine la plus légère. Chez les oiseaux , les extrémités des pennes étant souples eu légères, donnent par là, lorsqu'elles présentent leur plus grande surface, beaucoup de prise à lair qui les relève Vor DES [NsEcTEs. 427 davantage que les autres parties de ces mêmes pennes, c’est ce qui fait que les ailes ne pouvant ni s’abaisser librement, ni s’étendré transversalement, leur mouvement se réfléchit vers leurs bases ; mais ces extrémités étant minces à proportion de leur légèreté et de leur souplesse, offrent encore en avançant, circonstance où, comme nous l'avons déjà dit, elles sont repliées plus ou moins en arrière, l'avantage de passer plus facilement au travers du fluide ambiant. Il en est de même à l'égard des insectes qui ont aussi les extrémités de leurs ailes comme gaufrées, très-minces, flexibles et re- courbées en arrière. Une circonstance remarquable c’est que dans les insectes où ellesse plient transversalement dansle repos, c’est toujours en arrière que la flexion carpienne a lieu, comme chez les oiseaux. Les ailes des oiseaux ont une organisation supérieure à celle des ailes des insectes : 10. parce que l'air est mieux retenu au moyen des cellules formées par les barbes des pennes que par les simples plis des ailes des insectes ; 20. parce que les premières sont divisées en plusieurs parties articulées en sens alternatif, qui se redressent entièrement et simulta- nément du côté libre ; chaque partie, dans ce cas, mue par ses muscles particuliers, produit une force centrifuge qui lui est propre, et ces forces s’ajoutant les unes aux autres, suivant une progression croissante des extrémités des ailes vers le tronc, et alternativement de celui-ci aux extrémités des pennes, il s'ensuit que les parties les plus éloignées du centre de mou- vement, se meuvent avec leurs forces particulières et avec les forces de toutes les autres parties plus rapprochées LA æ D 428 Voz DES INSECTES. de ce centre, ce qui n’a pas lieu dans les ailes des insectes qui se meuvent dans le vol comme si elles étoient d’une seule pièce. C'est au bord antérieur de l'aile, chez les oiseaux, que sont les parties charnues et osseuses et les pennes les plus fermes. Dans la plupart des insectes, le bord externe est composé de deux nervures adossées, épaisses et unies intimement jusque dans leurs bases (zervures brachiales); celle qui est tout-à-fait en dehors figure le radius, la seconde plus forte représente le cubritus (1). Toutes les espèces d’ailes ont, à l'extrémité de l’avant-bras, une partie qui est le carpe dans les oiseaux, les chauve-souris, et la plupart des insectes, et le stigmate chez les libellules, laquelle étant plus massive que les autres parties voisines de cet avant-bras est, par cette cause et par sa situation, propre à augmenter l'intensité de la force centrifuge produite quand l'aile se porte en haut et en avant. C’est ordinairement à compter de cette partie que le bord antérieur de l’aile com- mence à se porter en arrière dans tous les volatiles. Chez les coléoptères, la pesanteur spécifique du bord ex- terne et ses moyens de résistance sont augmentés par. un liquide qui, introduit à volonté dans une longue poche située sous le premier tiers des deux nervures brachiales, peut, entre autres usages, faire varier la position du centre de gravité dans le vol. Cette poche est formée en dessus et du côté interne par la partie écailleuse des nervures et immédiatement en dessous par une membrane fine et souple. Dans le repos, (1) Je crois que ces dénominations ont été données par M. le docteur Jurine. Voz pes INsecrEs. 429 ce sac est ordinairement flasque et sa membrane souple est alors repliée sur la partie écailleuse (pl. r, fig. 5 et 6). Dansles libellules, æshnes, agrions, etc., la seconde moitié du bord externe m'a paru plus épaisse dans son commen- cement que la première, et en outre, plusieurs autres ner- vures longitudinales s’en rapprochent beaucoup; le point de l'aile, ou le stigmate (que l’on pourroit appeler, selon nous, lentille ou balancier, puisqu'il en fait l'office), contenant un liquide visqueux, est placé presque au bout de cette seconde moitié. Cette portion plus épaisse du bord antérieur de laile et ces stigmates contenant un liquide augmentant le poids de l'aile dans cette portion, prouvent en faveur de l'utilité de la force centrifuge ascendante qui a lieu dans le mouvement angulaire de l'aile en haut et en avant, force que nous croyons avoir fait remarquer le premier, car il en’ étoit question dans un mémoire que j'ai présenté à l’Institut en 1810. On voit aussi une tache opaque au dessus du carpe des ailes des tenthrèdes, des cimbex, des sirex, des ichneumons, des guêpes, sphex, bourdons, etc., chez d’autres hyménoptères et chez les criquets, cigales, lépidoptères et diptères; cette partie plus pesante et plus ferme de l'aile, est formée par le rapprochement des premières nervures longitudinales et par. des nervures transversales. Dans les pentatomes, le bord antérieur de l’aile, et toutes les conditions qu'il doit avoir, telles que la fermeté et l’aug- mentation de poids dans sa partie la plus saillante en avant, sont donnés par toute la partie écailleuse de l’élytre, laquelle, s'accroche à l’aile dans le vol; en conséquence, le bord 430 Voz Des InsecTEs. externe de l’aile inférieure est proportionnellement très-foible. Comme l’élytre de ces insectes forme le bord antérieur de l'aile véritable dans le vol, là partie de ce bord, destinée à trancher le fluide ambiant, avoit besoin de fermeté; mais son extrémité devoit être membraneuse flexible, et légère, afin de donner plus de prise à la résistance de l’air lors de l’abaissement de cette aile. La face supérieure ou convexe de l'aile des oiseaux est lisse et impénétrable à l’air, et inférieure, malgré sa conca- vité, a plus d’étendue que la première; sans ajouter sensi- blement au poids de l'aile, la nature a su augmenter cette dernière surface, et l'influence de l'air sur elle, en formant de ce côté, avec les barbes des pennes, d’innombrables cel- lules, dont les cloisons inclinées en arrière et ayant leur bord inférieur recourbé dans le même sens, sont très-propres, lorsque l’aile s’abaisse promptement, à retenir le fluide am- biant, de manière que sa réaction produise le plus d'effet possible. Je suis porté à croire que, lors de la plus grande extension de l’aile, le pouce doit s'ouvrir par le moyen des museles de lavant-bras et peut-être par le tiraillement du ligament élastique; que, dans ce cas, les pennes fixées à ce pouce étant dirigées vers en bas, retiennent le fluide atmos- phérique et augmentent par à sa résistance. La peau des ailes des chauve-souris est susceptible, au moyen d’une multitude de petits tendons élastiques placés dans sa duplicature, de former une infinité de petits plis s’écartant du bord antérieur et de la ligne médiane du tronc et allant ainsi obliquement se terminer au bord postérieur de l'aile. La disposition de tous ces plis, en augmentant l'étendue Voz pes Insecres. 431 dessurfaces est, de plus, favorable pour fixer l'air dans l’abais- sement de l'aile, et pour le laisser échapper dans le mouve- ment contraire. En outre, la membrane inter-brachiale se replie en bas plus ou moins, particulièrement au devant du carpe, où cette membrane descend assez bas et se recourbe même en arrière avec le pouce; au moyen de cette dispo- sition, l’air étant arrêté par cette membrane et s’accumulant sous l'aile pendant son abaissement, réagit avec plus de force et de succès, et a un effet proportionnel à la surface inférieure de l'aile, à la grandeur et à la fermeté de son rebordantérieur, et à la longueur du bras de levier sur lequel il agit. La surface concave des ailes chez les insectes et ses moyens de fixer l’air sont augmentés par des ailerons, des replis et autres appendices ; c'est pour cette raison que les libellules ont le bord antérieur de leurs ailes recourbé en bas et en arrière ; beaucoup d'ailes, parmi les postérieures surtout, ayant leur côté interne très-reculé en arrière, recourbé considérablement en bas et s'avançant même jusque sous l'abdomen, ont par là plus de moyens de fixer l'air du côté de leurs bases : telles sont celles de quelques libellules et de quelqueslépidoptères: ainsi chez ces insectes, les surfaces augmentent propor- tionnellement à la diminution du bras de levier, sur lequél le fluide agit. L’étendue de la surface de l'aile est surtout augmentée par de grands plis longitudinaux, tous plus ou moins recourbés en arrière à leurs extrémités, dont les uns s'étendent de la base de l’aile à sa pointe, et les autres en plus grand nombre, se courbant progressivement davantage, vien- nent se terminer à son bord postérieur. Ces plis sont disposés de la manière la plus favozable pour que l'aile remplisse avan- 432 Vor pes INsEecres. tageusement ses fonctions de rames, c’est-à-dire pour qu’elle puisse fixer l’air dans son mouvement en bas et en arrière, particulièrement à son extrémité, et afin que cette faculté soit parfaite, les côtés des plis longitudinaux sont souvent comme gaufrés, et leurs extrémités divisées en petits plis transversaux qui eux-mêmes se subdivisent en d’autres plis plus petits encore. Ces plis sont presque toujours accom- pagnés et assujettis par des nervures dirigées dans le même sens et par d’autres transvérsales. Chez les libellules et les criquets, où ces plis sont marqués d’une manière plus parfaite, les plus fortes nervures couronnent le sommet des plis longi- tudinaux ; celles qui sont à l'intersection inférieure sont plus déliées, souvent même ellés manquent. Chez les libellules seulement, où les ailes restent toujours étendues, de petites cloisons transversales maintiennent ces plis dans leur forme, et le sommet des nervures est parsemé de petites épines cro- chues dont la pointe est tournée en dehors ou en arrière. Mais cette disposition des plis, soit chez les libéllules, soit chez les criquets, est subordonnée à la faculté commune à toutes sortes d'ailes, de traverser sans peine, en s’élevant et en avançant, le fluide atmosphérique, et de n’en retenir, dans ce cas, que le moins possible. Chez d’autres insectes, tels que les xilocopes violettes, les bourdons, lestenthrèdes, les cimbex, les plis obliques de l’extré- mité de l'aile, plus ou moins réguliers, ont en dessus leurs sommets surmontés par de petits piquans ou poils roides et crochus, dont l'extrémité regarde obliquement en dehors et en arrière, et dont la base est marquée en dessous par un petit creux très-propre à augmenter la surface concave de l'aile, Vor pes 'INSEGTES 433 surtout à son extrémité où la résistance de l'air est particu- lièrement nécessaire. Ces piquans sont d'autant plus Drluipliés que les plis oblis ques sont moins nombreux et moins réguliers,.ce qui porte à croire que les uns suppléent aux autres. Ainsi, :la xilocope, où ces plis sont assez nombreux, a moins de poils roïdes sur l'extrémité de ses! ailes , que les bourdons et surtout que les tenthrèdes et cimbex, oùces plis obliques sont moins mar- qués : ainsi, les ailes du sirex géant, des scolies, sphex, helonnenn quelles par la régularité et le grand nombre des De obliques, n’ont point de piquans. \ Il est remarquable que ces poils roides des us soit des libelutes , Soit des hyménoptères., ont leurs pointes tournées “obliquement vers l'extrémité de l'aile et en arrière; par là, elles peuvent fixer le fluide atmosphérique dans l’abaissement des ailes ; mais ce même fluide glisse dessus lorsque les ailes se ‘portent en haut et en avant; ceci soit dit afin de. ne rien négliger de ce qui peut appuyer un fait, et sans détruire les autres usages attribués à ces épines par les entomologistes. Les plis obliques de l'extrémité de l'aile existent aussi, avec une grande régularité, dans quelques espèces de penta- tomes eb autres hémiptères!, où, en outre, chaque côté de ces plis est comme ridé transversalement, En général, les poils, soit doux, soit: hispides qui couvrent les ailes, de même que les écailles des ailes des lépidoptères, sont, selon nous, indépendamment de leurs autres usages, des moyens de fixer Fair dans le vol; en multipliant les arrêts et en augmentant les surfaces. Tout ce que je viens de dire sur l’usage des ne formées Mém. du Muséum. t. 6. FNEE 434 Vor Des INsEcTEs. par les barbes des pennes chez les oïseaux; de la saillie infé- rieure des tiges de ces mêmes pennes; des plis des ailes des chauve-souris ; du rebord qui se forme au côté antérieur de ces aïlés durant le vol ; des plis, soit longitudinaux , soit trans- versaux et plus ou moins fixes des ailes des insectes ; de leurs rebords saillans en dessous et quelquefois tournés en arrière, et des petits creux qui se voient aussi en dessous à l’extré- mité de ces ailes chez quelques hyménoptères, forme que j'ai prouvé, pour chaque espèce, être propre à retenir l'air, lors ‘de l’abaissement des ailes, et par à, à augmenter la résistance de ce fluide, se trouve confirmé par des expé- tiences très-curieuses sur le choc de l'eau, faites par AT. Le chevalier Morosi, membre del Institut de Milan(Bibliot. universelle, ER On peut éticliee de ces expériences, 10. que les molécules de l'air, bien loin d’être indépendantes les unes des autres, sont, de même que celles de l’eau , douées d’une forte cohésion réciproque ; 20, que ha force qui les porte contre le plan de Faile, lorsque celle-ci tend à s’abaisser, les dispose à $e sou- tenir mutuellement et à former de leur ensemble comme un solide, surtout si ces molécules sont arrêtées, soit par les éenélés des pennes, soit parles rebords des plis ou des creux des ailes des insectes ; 30. et enfin, que la résistance de l'air à labaissement des ailes est, par toutes ces causes, plus que double de ce qu’elle seroit si les ailes étoient tout-à-fait unies et planes en dessous. EE - Dans le premier cas, l'air réagit contre le plan de l'aile et contre les arrêts ou rebords de sa face inférieure avec une force que l’on peut estimer être à peu près égale à l’action Voz.pes Insectes. 455 de la pesanteur. Aïnsi ces forces se balançant dans ce cas;, et l’aile restant à peu près à la même place, c’est le corps du volatile qui monte au moyen de la force. musculaire toute entière et qui donne aux ailes l'apparence de descendre, Tous les insectes qui volent ont quatre ailes, excepté les. diptères. On pourroit même ne point faire d'exception pour ces derniers ; car leurs ailerons agrandissant la base des ailes supérieures, remplacent à cet égard les ailes inférieures. :! Quant à leurs balanciers, on ne doit. pas les regarder comme des ailes avortées ; on ne qualifie pas ainsi. les carac=, tères permanens ; dans le dernier chapitre de cet ouvrage je tâcherai de démontrer leur utilité dans le vol. M. Latreille pense qu'ils peuvent. servir à la respiration. ; adoptant, cette idée, j'ajoute qu’elle est d’autant-plus probable que, dans le.repos dés ailes, le tronc alifère paroït être tout-à-fait, immobile et que les mouvemens des balanciers joints à ceux de l'abdomen peuvent.y faire circuler de l'air, en dilatant et en comprimantlapoitfine, sourätour, quoiqué d'unemanière, peu sensible. sit Ho sb ess és En général, les insectes ui ont ailes volent très- bien ; leur corps étant dans une situation horizontale pendant le, vol, et les ailes inférieures s'étendant fort. en \ärrière, ils peuvent par là se passer facilement d'un prothorax pesant pour balancer le poids de l'abdomen: On; doit en excepter quelques coléoptères dont les élytres.et les ailes $ont atta: chées trop en avant du centre de-gravité. Les ailes de plusieurs coléoptèrés,; orthoptères : et diptères sont souvent plus complètes quechaqueiaile des autres ordres prise séparément, En effét, les ailes supérieures des hémiptères, Suit #36 Vor pes INSECTES. des hÿménoptères et des lépidoptères fixées sur la partie fa plus antérieure du thorax, étant plus Jeu que les posté- rieures, plus fêrmes, étroites à leur bäse et n'étant point for- mées pour favoriser la résistance de l'air de ce côté, ne sont vraiment que le complément des ailes postérieures ; récipro- uement, celles-ci s'étendant fort en arrière, dont le bord an- térieur.est foible et relevé en haut, qui d’ailleurs donnent beaucoup de- prise à l'air par leur largeur et leur légèreté, suppléenit par dx ce qui manque aux premières. : Ainsi, chéz ces derniers: inseétes, ‘surtout chéz les hyménoptères cigales ; pentatomes ;1les ailes du même côté s’accrochant et s’unissant fortement dans le vol, doivent être considérées. cornrne tüne seule aile‘en deux portions. 190 CL Hp .°Les'ailes supérieurés de quelques hyménoptères ont.encûre cétte analôsie avec les ailes semblables des hémiptères, qu'étant épaisses près de leurs bases et hérissées en dessus de poils: roïdes dans’ leur partie la/plus’ mince ;1couvrant dans lé repos les ailes inférieures et les préservant par là des effets du frottement, lorsque ces insectes entrent dans des, trous étroits, elles exercent: réellement ? à l'égard de celles-ci les fonctions d’ élÿtres. .Les!libellules ayant un: système complet de muscles du vol pour chaque/pairé d'ailes, et celles-ci étant au même niveau ét toujours étendues, nie peuvent conséquemment nise plier Füune sur l’autre, ni s’acerocher dans le vol; aussi chaque paire peut-elle se mouvoir séparément. Cependant, les ailes de chaque côté‘sont encore ici le complément l’une de l’autre ; effectivement, l’antérieure ‘est ordinairement plus férme, plus longue et plus étroite, du moins à sabase, que la postérieure Voz pes INsEcres. 437 dont la base est fort large et dont le bord interne, recourbé. en bas, s’étend considérablement en arrière, ce qui contribue d’une manière très-eflicace à maintenirle corps dans la situation horizontale durant le:vol. {l'en est autrement dans quelques familles du même ordre dont les ailés se plient; alors tout rentre dans la règle générale. Hormis les coléoptères, chez tousrles insectes ,| qui pour mouvoir leurs quatre! ailes, n’ont qu'un .seul système de, muscles du vol, les ailés:du même:côté se joignent-plus ou moins fortement pour! voler , celqui est: évident surtout à l’égard des hémiptères et des hyménoptères. Il paroit que cette jonction est d'autant mieux marquée que l'unité des. musgles dui vol est plus parfaite; em effet, chez les lépidoptères ; par exemple, l'union des ailes dans le vol ne s'opère point d’une manière aussi intime que dans les espèces que nous venons de citer, parce que là, chaque paire d’ailes a ses rele- veurs particuliers. Cependant, comme la base de la première aile est étroitetet n’est complétée que par celle de l'aile infé- rieure ; que le bord postérieur de cette première aile est recourbé en bas et que le bord antérieur de la seconde est tourné du côté d’en haut , et se porte fort avant sous la pre- mière; que, de plus, ce dernier bord. est foible et peu propre à fendre l'air, et:à le retenir, il est clair aussi que les deux ailes ne doivent point se mouvoir, du moins ordinairement, à part Vune de l’autre. La chose est manifeste, particulièrement chez les lépidoptères crépusculaires et nocturnes où il existe un moyen d'union spécial que nous ferons connoitre. ‘Aucune nervure de l'aile ne sort immédiatement du tronc alifère ; toutes sont articulées en dehors avec des osselets & 438 Voz pes INSECTES. tenant à la racine de l'aile et au tronc (osselets radicaux ), et dont plusieurs (chez les hyménoptères) ont des commu- nications avec d’autres placés dans l'intérieur. La plupart de ces osselets ne se voient que dans les insectes dont les ailes sont couchées longitudinalement dans le repos; ils ne servent guère que pour étendre celles-ci et pour les replier; car, dans le vol, les ailes se meuvent comme si elles étoient d’une seule pièce. Chez les libellules dont les ailes sont toujours étendues, on ne voit rien de semblable et tout l'appareil des petits muscles en est considérablement diminué. Dans les coléoptères et même dans quelques hyménoptères, toutes ces pièces tiennent du côté interne à un ligament très- fort que j'appelle Zgament basilaire; elles sont, ainsi [que la base de l’aile, entourées de membranes souples et épaisses (membranes circombasilaires ) permettant aux parties solides les mouvemens qui leur sont propres, en mêmetemps qu’elles couvrent les parties vives. : Quelquesmembranesligamenteuses de la partie postérieure de la base de laile de plusieurs insectes paroissent manifes- tement rétractiles, ou renfermer des tendons élastiques, ce que l’on reconnoît aux rides transversales dont elles se cou- vrent quand l'aile est pliée. Elles s'étendent lorsque l'aile s'ouvre, et se rétablissent quand elle se ferme, en se ridant en partie spontanément, car elles couvrent souvent de petits muscles, ou peut-être des ligamens élastiques, très-visibles chez les cigales et chez quelques lépidoptères. Lanervure rétractile quise voit également à la partie posté- rieure de la base des ailes, côtoyant le dernier osselet de cette base et s’unissant au bord postérieur de l’aile, exerce à l’égard Vo pes INSECTES. 3c ) dés insectes, l'office du ligament élastique de la membrane interbrachiale de l’aile des oiseaux. À En général, les ailes des insectes ont au dessous de leur base des tubercules souvent considérables servant à les fixer dans le repos et à d’autres usages que nous indiquerons. La valve basilaire ou radicale n’existe que dans les hyÿmé- noptères, où les ligamens qui unissent la base de l'aile autronc seroient sans elle à découvert, car, dans cet ordre, larticu- lation de l'aile au tronc est toute particulière et conforme à l'existence de cette pièce à recouvrement. Cependant, je lui crois d’autres usages que j'indique dans le chap. 4. L’épaulette des lépidoptères n’a pas la même conformation et diffère aussi par quelques-uns de ses usages. Des élytres des coléoptères. L’extrémité basilaire de chaque élytre porte une grosse apophyse, en forme de cou ou de manche, derrière laquelle se trouvent deux osselets radicaux; le dernier a quelques rapports avec l’ongulaire des hyménoptères. C’est par l'inter- médiaire de ces pièces que l’élytre s'articule sur la clavicule scutellaire, au point de réunion de celle-ci et de l’écusson. Les muscles propres desélytres, tous très-grêles et placés sur les faces internes des parties latérales et supérieures du méso- thorax, ouvrent et ferment ces élytres au moyen des osselets radicaux : plusieurs de ces muscles servent aussi d’auxiliaires dans le mouvement des élytres qui a rapport au vol. Toutes les précautions ont été prises pour que les élytres ne se dérangent pas étant fermées; dans ce cas, le cou entre dans l’entaille qui est sur le sommet de la clavicule scutellaire, et le côté interne de leur base est recu dans une espèce de. h4o Vor prs INsrCcTEs. rainure pratiquée en dessous et de chaque côté de l’appendice, ou angle postérieur de l’écusson. Quant à leur participation au vol, elle ne peut être douteuse, quoique foible ; car l’écusson auquel elles tiennent étant lui-même fortement arti- culé avec les côtés écailleux du cou du dorsum, et étant en- trainé dans tous les mouvemens de ce dernier (ou se haussant et s’abaissant avec lui), les communique aux parties internes de la base des élytres qui lui’ sont attachées, d’où s'ensuit l’abaissement et l'élévation alternatifs des parties externes coïn- cidant avec les mouvemens des ailes. Dans les hannetons, chaque aile, en volant, paroît décrire un arc de plus de 2000 cent., tandis que celui tracé dans le même temps par les élytres est peut-êtreau-dessous de 50° cent. Le mouvement des élytres dans le vol paroïît être propor- üonnel à la distance qui sépare ces élytres du foyer de la force motrice ; de plus il doit être borné en avant et en haut par le prothorax. ' Les élytres des orthoptères sont mues, dans le vol, par leurs muscles propres et sans aucune influence étrangère. Des muscles du vol. Dans tous les insectes, les muscles du vol se: distinguent de ceux des autres fonctions, par leur masse considérable, remplissant plus ou moins le tronc alifère, par leur longueur au moyen de laquelle ils peuvent fournir une grande étendue de contraction dont ils ont besoin pour condenser convena- blement l'air intérieur et permettre ensuite sa dilatation ; par üne couleur plus foncée tirant sur le rougeûtre; par des faisceaux de fibres très-distinctes, fortes, longitudinales et Vor pes INSEGTES. k4 parallèles entre elles; par la direction uniforme de ces fais- ceaux qui, n'ayant aucune obliquité et tirant tous également dans le sens suivant lequel le mouvement doit se faire, ne perdent aucune partie de leurs forces. Ces muscles n’ont point de tendons qui pénètrent dans leur épaisseur et les terminent; en conséquence ils n'ont point de ventre. Leurs fibres s’insèrent, le plus souvent, immédiatement aux parties solides à mouvoir, ou au côté concave d’une sorte de petites cupules surmontées d’un tendon ayant la même difection que les faisceaux des fibres. Ils sont parfaitement indépen- dans les uns des autres et les ailes pourroient en être remuées séparément, ce qui arrive dans quelques espèces; mais le plus souvent, comme chaque paire d’ailes n’a qu’un dorsum par l’intermède duquel elle est mise en mouvement, il s’en- suit qu'après la mort récente d’un insecte, si l’une de ces ailes est remuée au moyen d’une action extérieure exercée sur elle, ce mouvement peut être communiqué au dorsum et par suite à l’aile opposée. Les insectes dont le vol est puissant ont une organisation appropriée à cette faculté bien supérieure à l’organisation de ceux dont le vol est foible. Dans les premiers, l’intérieur du tronc est presque tout rempli par les muscles du vol; ceux des pattes mitoyennes et postérieures sont généralement petits et occupent peu de place; la partie du tube alimentaire qui les traverse est droite, grèle et ne paroît être qu’une continuation de l’œsophage; c’est le contraire chez les autres; ces muscles, dans quelques scarabés et sauterelles ont le tissu de leurs faisceaux très-làche et ils laissent un grand vide au milieu de la poitrine dans laquelle le tube alimentaire s’élargit. Méim. du Muséum. 1. 6. 56 TER Voz pes Insécres. Quand tous ces muscles qui font bondir le tronc, ou qui le dépriment, sont Ôtés, il ne reste plus sur les côtés de ce tronc que de très-petits muscles servant à étendre ou à replier les ailes et à leur donner le degré d’obliquité convenable dans le vol. Cependant les coléoptères, les orthoptères, les hyménoptères porte-scie et les lépidoptères présentent encore sur les côtés du tronc des muscles assez forts, auxi- laires de ceux du vol, parmi lesquels se trouvent quelques musclés des jambes. En général, ces muscles ont à peu près la même dispo- sition et la même forme ; aucun (excepté chez les libellules), n’agit immédiatement sur les ailes; mais ils les meuvent par l'intermédiaire du dorsum et par d’autres leviers particuliers : quelques petits muscles servant aux mouvemens accessoires remplissent leurs fonctions en s’insérant aux membranes liga- imenteuses de la partie axillaire des ailes. Parmi les principaux de ces muscles, les uns occupent la région moyenne, supérieure et longitudinale du tronc; con- sidérés par rapport à leur position, je les nomme 7rwscles dorsaux, et par rapport à leurs fonctions les plus impor- tantes, on peut les appeler d/latateurs du tronc ou abais- seurs des ailes. Leur direction est longitudinale ; ils sont fort inclinés en avant et leur insertion supérieure a lieu sur la partie antérieure du tiers mitoyen et longitudinal de la voüte du dorsum ; l’autre moitié de cette portion de voûte, ou du moins üne partie, restant libre, excepté chez quelques hyménoptères, tels que les bourdons, les abeilles, etc., où cette insertion occupe toute l'étendue de la région moyenne du dorsum. Cependant chez les coléoptères, les criquets, Vor pes INSECTES. 443 les fourmilions, etc., les fibres de ces muscles étant paral- lèles au sommet de la voûte du dorsum ne peuvent s’y attacher ; en conséquence ils s’insèrent en avant au præ- dorsum. En arrière ces muscles sont attachés au costal dans tous les insectes (excepté les libellules) ; ne touchant ainsi nullement à la conque pectorale, ils agissent principalement sur le dorsum qu'ils baussent en le courbant d’avant en ar- rière et dont ils augmentent la largeur aux dépens de la longueur; par là, ils raccourcissent en même temps le tronc alifère dans le sens antéro-postérieur, l’élargissent et ajoutent à sa hauteur, ce qui sera expliqué. Ces muscles sont aunombre de deux seulement dans la plupart des insectes, se touchant par leurs faces internes et leur jonction se trouvant dans la ligne médiane et longitudinale du tronc. Leur action paroït s'exercer à peu près également sur leurs deux points d’attache. Immédiatement au dessous de ces muscles, est le canal par où passe le tube alimentaire; ainsi leur disposition presque horizontale étoit nécessaire, non-seulement pour dilater le tronc et abaisser les ailes; mais encore pour protéger l'intestin qui ne peut être lésé par leur contraction. Souvent les dorsaux ont des auxiliaires dans des muscles que je nomme pecforaux et qui se trouvent sur les côtés de la conque pectorale ; les principaux sont en avant. Ils ne s’'insèrent point au dorsum, mais à des parties écailleuses situées en avant et au dessous de la base des ailes. ; Les autres muscles principaux qui sont les cozstricteurs du tronc, ou les releveurs des ailes, sont sur les côtés de ce tronc (muscles sternali-dorsaux et costali-dorsaux),. Les sternali-dorsaux sont inclinés en avant, mais moins Fe 56 \ 444 Vor pes INSECTES. que les dorsaux ; ils le sont aussi en dehors, excepté chez les criquets et les bourdons, s’attachant en bas à la portion sternale de la poitrine où ils se touchent dans beaucoup d'insectes et s’insérant en haut aux moitiés antérieures des parties latérales de la voñte du dorsum; s’écartant ainsi pour laisser entre eux les dorsaux, ils figurent un V incliné en avant dans le sens de sa largeur. Généralement leur insertion supérieure est allongée dans le sens longitudinal, tandis que leur attache inférieure est presque circulaire. Chez les abeilles, les bourdons et autres hyménoptères seuls, l'insertion supé- rieure occupe en entier les deux parties latérales du dorsum. Une telle disposition des sternali-dorsaux est très-propre à la dépression, au rétrécissement et à l'allongement du tronc alifère ; c’est l'effet que doivent produire nécessairement des muscles qui tirent les parois du tronc et avec eux les appuis des ailes de dehors en dedans et de haut en bas. Leurs fibres les plus latérales agissant sur le dorsum par un long bras de levier, contribuent surtout au rétrécissement du tronc con- jointement avec les ligamens élastiques dont nous avons déjà parlé. Les costali-dorsaux n’existent pas dans tous les ordres ; ils sont un peu plus inclinés en avant que les sternali-dorsaux ; mais ils ne le sont point en dehors, vu qu’ils s’insèrent au dor- sum et au costal à côté des dorsaux proprement dits. Les muscles releveurs des ailes forment plusieurs portions distinctes dans les coléoptères, de même chez quelques hy- ménoptères porte-scie et chez les lépidoptères. Les diptères ont trois muscles releveurs bien séparés de chaque côté. Chez plusieurs insectes (hémiptères, hyménoptères porte- Voz pes ÎNsecTes. 45 scie, lépidoptères), les ailes inférieures qui ont des releveurs particuliers n’ont point d’abaisseurs propres. 11 n’y a de vraie exception à cet arrangement général des muscles du vol que pour les libellules; mais elle est presque complète ; là tous les muscles du vol ont une forme cylin- drique et sont inclinés en arrière ; les abaisseurs s’insérant aux ailes sont sur les côtés du tronc, à la partie sternale des- quels ils s’attachent, et les releveurs occupent le milieu. Ainsi les muscles dorsaux des autres insectes n’existent point chez les libellules. Tous ces muscles s’insèrent en haut au côté concave d’une petite cupule écailleuse surmontée d’un tendon par l'intermédiaire duquel les abaisseurs s’attachent directement aux ailes(1), et tous sont environnés d’une pellicule noirâtre et de cellules aériennes arrangées symétri- quement, que je n’ai vu à nul autre insecte. Les libellules n’ont point de ces muscles qui ne servent qu’à déployer et à replier les ailes, attendu que ces dernières restent toujours étendues et sont unies intimement avec leur base respective de manière à ne former avec elle qu'une seule pièce. Beaucoup d'insectes, parmi lesquels se distinguent les libel- lules, quelques hyménoptères et des papillons, présentent des muscles releveurs de l'abdomen assez puissans. Les muscles des pattes doivent en partie la force qui nous étonne, aux étuis ou gaines de matière cornée très-solide qui (1) Que l’insertion musculaire ait lieu sur la surface concave d’une cupule, ou sur la surface saïllante d’un tendon, ilest clair que la nature aura atteint également son but, qui est d’avgmenter les surfaces d'insertion en diminuant les espaces. 446 Voz Des INSECTES. les renferment, attendu que ces muscles, dans leurs contrac- tions, s'appuyant contre les parois de ces gaines, en reçoivent un surcroît de vigueur. Plusieurs muscles des deux dernières paires de jambes, muscles qui se trouvent dans le tronc mêlés avec ceux du vol” et que M. Cuvier a fait connoître ( Anat. comp., t. 1, p. 458), ne sont l’objet de quelques observations de ma part qu’autant qu'ils me paroissent servir d’auxiliaires à ceux des ailes. Les fonctions des muscles du vol ne consistent pas seule- ment à mouvoir les ailes; mais afin d'obtenir de ce mou- vement le résultat nécessaire, ces muscles doivent encore dilater le tronc et le resserrer tour-à-tour, et mettre en exercice l’élasticité des tégumens et de l’air intérieur. Usages de l'air intérieur dans le »ol. Nous pouvons affrmer que la compression et la dilatation alternatives du tronc du corps, dans tous les volatiles, sont deux conditions sans lesquelles le vol ne pourroit s’effectuer ; voyons s'ils sont organisés de manière à obtenir ces effets. 10, Dans tous, l'air intérieur, plus abondant que chez les autres animaux (1), est destiné (outre son usage relatif à la respiration ) à être tour à tour condensé et dilaté dans le vol, à faire hausser subitement la partie dorsale du tronc en se dila- tant, et conjointement avec l’action musculaire, et à péné- trer avec force dans toutes les parties du corps où il balance la pression du fluide ambiant et garantit les viscères des effets des (1) Les poumons des chauve-souris sont presque aussi étendus que ceux des oi- seaux. (Obs. de M. de Blainville.) Voz pes [Nsecres. 447 grands mouvemens. Celui qui est poussé dans les os des ailes, dans les tuyaux et les tiges des pennes chez les oiseaux, et dans les nervures des ailes chez les insectes, affenmit ces parties, les empêche de fléchir ou de se rompre ettend à les soulever (1). 20. Tous peuvent empêcher la sortie de l'air intérieur par des moyens déjà observés à l’égard des oiseaux et des chauve- souris et que j'ai vu très-distinctement dans plusieurs insectes; entre autres, j'ai vu des valvules s'ouvrir et se fermer aux stigmates thorachiques des libellules, des mouches bleues de la viande, des syrphes, etc. 30. Dans tous, la poitrine peut se resserrer et se dilater considérablement au moyen de la grande étendue de con- traction dont sont susceptibles les principaux muscles du vol: les dilatateurs pouvant mouvoir en haut la partie dorsale du tronc indépendamment de la pectorale. : « La poitrine des insectes, a dit M. Cuvier (probablement en voyant la disposition des muscles qui la remplissent) » paroît susceptible de compression et de dilatation. » (Auat. Comp. tome 1, p. 449.) D'un autre côté, M. Lorry, cité par Vicq-d’Azir, avoit remarqué que « si les muscles abdominaux des oiseaux sont » gêénés dans leurs fonctions par un lien dont on entoure le » thorax dans sa partie postérieure, alors ils ne peuvent agir » pour rétrécir ou pour dilater les vésicules aériennes, et » l'oiseau ne peut voler. » (Je puis garantir ce fait pour (1) Get air.est si bien condensé dans les os) qu’il peut éteindre une lumière en s’échappant rapidement par la rupture de l’humérus. ( Æxpérience de Bloch, rapportée par Silberschlas.) Bloch a vu aussi que l’insufflation de Vair par la trachée artère soulevoit les humérus. 448 Voz pes INSECTES. l'avoir vérifié avec succès, non-seulement sur des oiseaux, mais encore sur des insectes.) ’ Ï Il est certain que les corps ont plus de capacité, ou de vo- lume, étant ronds que lorsqu'ils viennent à être aplatis ou allongés par une cause quelconque ; or la dilatation du tronc du volatile et l'augmentation de sa capacité intérieure, prin- cipales causes de l’abaissement des ailes, s’opèrent par la diminution du diamètre longitudinal du tronc et l’accroisse- ment du diamètre vertical et du diamètre transversal de la même partie, {ous perpendiculaires entre eux ; le tronc se rapproche donc alors de la sphéricité et sa pesanteur spéci- fique est diminuée. Dans la compression, au contraire (cir- constance donnant lieu à l'élévation des ailes et à l’augmen- tation de la pesanteur spécifique), le diamètre longitudinal du tronc augmente seul et ses deux autres diamètres dimi- nuent; conséquemment, cette partie s'éloigne de la forme ronde et perd de sa capacité. Ces deux états du tronc sont le résultat de la contraction alternative des muscles antago- nistes considérés comme releveurs et abaisseurs des ailes. Parmi le grand nombre d'expériences que j'ai faites pour connoître le mécanisme du vol des insectes, je rapporterai la suivante: prenons par les côtés, sans trop serrer, le tronc alifère d’un insecte quelconque nouvellement mort, et pres- sons ensuite sa partie dorsale de manière à la rapprocher de la pectorale, les ailes s’éleveront aussitôt, et comme on remplit par là, jusqu'à un certain point, les fonctions des muscles sternali-dorsaux, le diamètre antéro-postérieur du tronc se trouvera allongé seul et le diamètre vertical avec le transversal seront raccourcis ; la capacité du tronc sera ainsi Vor Des Insectes. 449 diminuée. Observons que dans cette expérience les parties latérales du tronc sont rapprochées ; que le dorsum s’allonge d’arrière en avant, par la diminution de sa courbure dans le sens longitudinal, et que la convexité du costal augmentant, sa. partie médiane se porte.en arrière. Maintenant tächons de remplacer l’action des muscles dor- saux, en pressant le tronc suivant la direction de ces muscles, c'est-à-dire d'avant en arrière ; par là nous diminuerons seulement le diamètre longitudinal. du tronc, mais les deux autres diamètres perpendiculaires à celui-ci seront augmentés, et avec eux la capacité de la poitrine : le dorsum s'élevera _et les ailes s’abaisseront. Dans cette seconde expérience, le dorsum | est courbé d'avant en arrière et la convexité de sa partie antérieure est diminuée de manière que son milieu se hausse et que ses côtés s’écartent ; la convexité du costal étant aussi diminuée 2 ses extrémités s’éloignent en élargissant les côtés de la, conque pectorale. et en soulevant le po- dorsum.. _ Cette, opération, des laquelle on agit, autant qu'il est possible , sur les parties solides, comme agiroient les princi- paux muscles du vol, demande des soins, surtout à l'égard des insectes dont les tégumens sont très-flexibles, vu que ces tésgumens ne sont pas alors soutenus parl air intérieur, comme dans l’insecte vivant; mais elle est péremptoire, et j'ai réussi chez des insectes de tous les ordres. On sent que dans l’état de vie où le corps est plein d'air, lorsque la capacité du tronc diminue, l'air qu'il dt étant condensé, soutient les tégumens et il est en mème temps refoulé dansles ailes qu’il renforce, et à l'élévation desquelles * Mém. du Muséum. t. 6. 57 450 Voz pes INs£EcrEs. il contribue. Quand, au contraire, cette capacité augmente, l'air en se dilatant tout à coup du côté libre pousse en haut avec une extrême rapidité les parties supérieures du corps, ce qui fait baisser les ailes avec une égale vitesse. Ilest bon. de faire remarquer, 1°. que la dilatation a toujours lieu du côté d’en haut, ou du côté opposé à l'appui extérieur qui est ici la résistance de l'air à l’abaisssement des ailes; 20. que l'air dégage du calorique dans le moment de sa condensation; or la chaleur qui en provient contribue à la dilatation qui a lieu ensuite. On me permettra de citer quelques observations très-dé- licates faites par M. J'urine, de Genève, et rapportées dans l'introduction de sa nouvelle méthode de classer les hymé- noptères. Selon ce savant, © dans l’état de repos les nervures » des ailes des hyménoptères (qui sont autant de trachées » aériennes susceptibles d’extension ‘et de resserrement, » communiquant avec celles qui sont renfermées dans la » cavité thorachique) sont aplaties dans la partie qui répond » à la face inférieure de l'aile ; mais qu'aussitôt que l’insecte » se dispose à voler, tout se gonfle, tout se tend ; que les » tubes prennent alors une forme plus’ régulière; que l’ex- » pansion subite de l'aile au moment où l'insecte veut prendre » son vol est un problème que l’on ne peut résoudre que par » la prompte introduction d’un fluide subtil dans ses canaux. » Il ne doute pas, de même que dans les oiseaux, que Fair » ne passe rapidement du corps de l’insecte dans les nervures, » que ces nervures ne soient dilatées par ce moyen, jusque » dans leurs plus petites ramifications ; que l'aile n’en soit » tendue exactement comme le seroit une voile par ses cor- Voz pes Inxsecres. 451 » dages et que ce ne soit une condition indispensable à l’exé- » cution du vol dans les hyménoptères. » S'il n’est pas facile de vérifier les observations de M. Jurine à cause de leur extrême délicatesse et faute de connoître ses procédés, on peut voir du moins avec facilité dans les gros insectes, le gonflement des membranes sous-axillaires et autres, situées à la racine de l'aile, eoincider parfaitement avec le resserrement de l'abdomen. D'ailleurs, les faits observés par M. Jurine peuvent se conclure par d’autres faits incontestables; il est sûr d’abord que « dans les insectes, » c’est l'élément ambiant, l'air, qui se distribuant dans une » infinité de canaux, va exercer son action sur tous les points » de l'intérieur du corps » (Cuvier ); que les nervures des ailes sont des canaux humides que parcourent des trachées aé- riennes communiquant librement avec celles de l'intérieur du tronc ; ce dont il est facile de se convaincre en ouvrant ces canaux, et ce qui est prouvé d’ailleurs par la facilité avec la- quelle l’air du dedans déploie les ailes encore chiffonnées de l'insecte qui vient de sortir de l’état-de nymphe (voyez l'art. Aile par M. Latreille dans le Nouveau Dictionn. d'Hist. nat. ; le Discours du même savant sur la Formation des ailes des in- sectes, et l’opinion de M. de Blainville sur le même sujet dans le bulletin de la Société Philomathique)). En second lieu, il est également indubitable, j’en ai fat. l'expérience, 1°. qu'un fluide élastique refoulé dans un tube peut, dans quelques cas, augmenter les moyens de résistance de ce tube et em- pêcher, jusqu’à un certain point, sa dépression, sans ajouter sensiblement à son poids; 20. que le volume du corps de l'insecte diminue lorsque les ailes s'élèvent dans le vol, et DTA 452 Voz pes Insecres. qu'il augmente quand elles s’abaissent; or dans le premier cas, l’air intérieur étant condensé, dégage un peu de calo- rique en même temps qu'il est refoulé dans les ailes dont il facilite l'élévation, tout en les rendant plus fermes, et dans le second, sa dilatation subite du côté d’en haut, concomi- tante de celle de la poitrine, doit contribuer à élever le corps à son tour. Ainsi les volatiles emploient l'air intérieur, comme les poissons, à augmenter l’élasticité de leur corps et à se mettre en équilibre avec le fluide ambiant ; mais les volatiles s’en servent d’une manière plus active, et qui doit être en proportion avec la différence de densité existante entre l’eau et l'air. | Dans l’insecte parfait, de petites vésicules à paroïs très- minces (Anat. comp., t. 4, p. 439) sont souvent substituées auxtrachées. De pareilles vésicules sont sans doute plus propres à remplir tous les vides, et à être comprimées et dilatées tour à tour, que les trachées(r); en se remplissant d’air, elles gonflent le corps de linsecte, et celui ci en resserrant toutes ses parties, surtout son abdomen, condense ce fluide et le fait pénétrer partout avec force. Il est probable que lorsque le tronc se resserre, il existe des valvules qui empêchent le fluide aérien de rentrer dans l’abdomen. On ne peut guère douter, 1°. que l’abdomen de l’insecte ne soit son principal organe de la respiration et surtout de l'inspiration, en voyant la nature de ses stigmates, ses mou- (1) Cependant les trachées étant formées par des membranes soutenues par un fil élastique roulé autour en spirale ( Anatom. comp. ,t. 4, p. 437) doivent pouvoir être dilatées et ensuite se resserrer spontanément , et l’air exercer son action sur les parties humides, à travers les interstices des spirales. Vor pes INsEcrEs. 455 vemens éontinuels de resserrement ét de dilatation, ‘etles espèces de réservoirs aériens sous la forme de vésicules sou- vent fort grandes qu'il renferme, et attendu’ que (excepté dans le vol) les diverses parties des tégumens du thorax n’ont aucun mouvement; 2°. quil n'introduise en se raccour- cissant et en se resserrant, del’air danslestrachées nombreuses et les vésicules aériennes qui se trouvent dans la poitrine, d’où 1l peut sortir par les stigmates thorachiques ; ‘c'est cet air introduit de la sorte, où par d’autres ? moyens, qui est alternativement dilaté et comprimé, dans Le :v61." Cependant je crois que l'inspiration peut avoir lieu mèmé ‘par les stigmates thorachiques, dans quelques cas ,tels que durant le vol, ou, dans lés diptères, par lé mouvement des balanciers. A ce sujet, j'ai fait Les remarques suivantes : 10. Je hanneton! qui a été manié avec peu de ménagement; d'où ‘est{résulté l’affaissement de la partie molle ou supérieure. de son'abdo- men, avant de s'envoler, se gonfle et tend toutes ses parties par le refoulement de l'air dans l'intérieur de son: ‘corps; dans les nervures deses ailes et même jusque dans'ses: ant tennes que l’on voit se déployer le plus possible! Ce besoin de s’enfler occasione un grand mouvement dans son abdo- men dont le volume diminue et augmente alternativement; l'agitation continue de la sorte jusqu'à ce que les enfoncemens de la partie supérieure aient disparu, et quand tout est bien tendu, l'insecte s'envole. 20. Les libellules mises en: liberté; après avoir été quelque temps captives, s’enflent aussi avant de prendre leur essor; leur abdomen dont la partie infé- rieure porte des plis longitudinaux susceptibles de s'étendre et de-se refermer, exécute des mouvemens semblables à 154 Voz pes INsEcTEs. 154 ; | 3 n , . .. 4 ceux d’un soufflet, leurs ailes s’agitent avec vitesse, à me- sure que l'air y pénètre; peu à peu elles acquièrent l’élasti- cité et les forces convenables et s’élancent ensuite tout à coup. Du bourdonnement. Je crois le bourdonnement produit par le superflu de l'air intérieur s'échappant avec force des stigmates thorachiques, étant chassé en vertu de l’action des muscles constricteurs du tronc alifère et par le resserrement de l'abdomen, car l'air qui entre dans le corps lorsqu'il se dilate n’y est pas tout consommé ; il doit y avoir des organes pour sa sortie et tous les stigmates ne me paroissent pas propres à cette dernière fouction, particulièrement, ceux dont l’ouverture est au fond d’une petite cavité extérieure, comme sont les stigmates de l'abdomen. Plusieurs de ceux du tronc ayant au contraire leur ouverture particulière au centre d’une membrane con- yexe et tenant souvent à des pièces écailleuses entièrement libres, me paroissent être les vrais organes du bourdon- nement: je les nomme s/zgmnates »ocaux ou bouches vocales, (Voyez sur ce sujet les observations très-intéressantes de M. le docteur Duméril, insérées dans le Dictionnaire des Sciences Naturelles, art. Æberlles.) Ne peut-il pas en être de même dans les insectes comme dans les oiseaux dont plusieurs chantent durant le vol, tandis que d’autres, dans le même cas, gardent un silence conti- nuel? En général ce bruit annonce par sa continuité, par la qualité du son, souvent fort grave chez certains coléoptères et hyménoptères, qu'il est formé en grande partie par l'air = 2 Vor pes INséctEs. 455 intérieur se brisant À sa sortie contre des limes vibrantes: jamais les ailes, quelque rapides que: soient leurs mou vemens, ne pourroient le causer: seules; elles ‘peuveñt seulement le modifiér par le ‘mélange dues Son ‘particulier qu’elles produisent, où en prenant part aux ébränlemens OCCasionés par les vibrations ‘dés stigmates vocaux: P’ail- leurs un fait qui me paroi sans réplique, ieést que lorsque le tronc s’élañce en but (et c est 4e iiouvement lecplus rapide de l 'insecte ) en s äppuyant sur Pair par l'intermédiaire: des ailes , Jui seul se meut pour ainsi dire, ét doit engendrer} lui et non les ailes, un son dont libéré est proporientelhe] à Ja Do de son mouvement dans V’air ; mais ‘quisne! doit avoir aucun rapport ‘avec le bourdonnement::Tôut prouve que dans les’ Hyméndptères et lés colécptères j” lel sort passe, ‘avant de se répandre au dehors ;- das une cavité qui est en deçà des bouches vocales. Cepeñdant: je suis loin; comme on Vient dé le” Voir, de” ‘er Péxisténce ‘d'un. certain son que le mouvement ällernatif ‘du tronc'et: ‘dés ailes lait PNR dans IE vols Hnais ce va cohimé on “io F ou ER Ty at n’a rien qui AE au Botirdohiemnte LÉ 0 RES5 HEC Remarquons d'abord qué ‘les do les hyiné= noptères, et les diptères qui bourdbnnent ont dans l'äbdo- men de. grandes vésiculés aériennes capables de. fournir l'air intérieur nécessaire (V6. les Mémoires de Réaumur, qui regarde les vésicules des deux derniers ordres comme des poumons; , PAnatomie ‘comparée , t. 4, p. 430:;les mots bourdonnement , ‘criquet sphint , etc. du Nouveau Dic- tionnaire d'Histoire naturelle, par M. Latreille ; le Discours ) 456 Voz nes IxsEcTes. du même savant sur la Formation des ailes des insectes, etun Mémoire.de M. Léon Dufour inséré dans le J ournal de. Physique de septembre 1818). “Plusieurs auteurs. qui cadent. ee vibrations des ailes comme la cause unique du Done , se ‘fondent principalement sur ce. que le bruit diminue au fur et à mesure que l'on raccourcit ces ailes. Je pense que cette diminution du son doit être aussi attribuée, dans ce cas, à ce que les tubes des. nervures des ailes s 'aggrandissant en 5 ’approchant du tronc, et une partie: de l'air intérieur pouvant s "échapper par là, cefluide ne se porte plus avec la même abondance aux U bouches vocales. : D couts : Ayant collé ensémble les, deux ailes d’une Monrhe He HE laliondés ellé n’en a pas moins continué de former des sons Fa: diffénens de, son. hope ordinaire : alors j'ai 715% | par ceux fes uns et: Ed de I. base des ailes et un peu au devant des balanciers. Ces derniers stigmates ont cela de particulier,.qu’ ils, sont, couverts par plusieurs petites écailles de la couleur. des tégumens et à recouvrement lesiuhés sur les autres, en sorte qu'ils ne sont pas faciles à trouver, quoique très-grands. Ces écailles propres à à donner de l'étendue et de la continuité au son par leurs vibrations particulières ou! parleur, résonnance, étant enlevées, avec préoautiôn., l’insectepeut encore voler, mais. on l'entend à peiñe ; en dessous, on. voit. une. «membrane blanche, fendue convexe!en dehors qui, à chaque fois que les ailes s “agitent, Voz pes Insectes. 457 s'ouvre démesurément et laisse voir une grande cavité. Au commencement de l'hiver, je pense que cette mouche qui alors vole mollement, absorbe moins d’air que sous une douce température, que la fente de la membrane vibrante du stigmate et les écailles qui la couvrent, n'étant point sollicitées par une quantité d’air suffisante, vibrent peu, et que c’est ce qui fait que le vol s'exécute, dans ce cas, presque sans bruit. de Dans les syrphes que j'ai examinés, l’intérieur des deux stigmates situés au devant du tronc et des stigmates posté- rieurs placés derrière les ailes consiste en une grande cavité ; l'ouverture est à l'extérieur bordée de poils courts, régulié- rement frisés et serrés les uns contre les autres, couvrant une membrane susceptible de s’ouvrir et de se fermer; mais je n’ai pu faire à cet égard, sur ces insectes, sur les taons et les asiles que des recherches incomplètes, faute d'individus frais assez grands. Chez les hannetons, le bourdonnement est, selon moi, produit dans un appareil aérien considérable (le seul , je pense, de tous ceux de l’insecte qui soit convexe extérieurement), situé au devant et au dessous de la base de l’appui de chaque aile, entre les deux segmens alaires, tenant à l’un et à l’autre, particulièrement à la partie antérieure du dorsum, et caché _par un appendice du bord postérieur des clavicules scutel- laires, saillant en arrière et se recourbant en dessus en forme de toit que je nomme opercule. Cet appareil est composé de membranes ligamenteuses , blanches, souples et nues ; sa fente, figurant une espèce de bouche ou de glotte, placée sur le milieu de la partie convexe, est fort grande, trans- Mém. du Muséum. 1. 6. ; 58 158 Voz Des Insecrrs. versale et arquée elle-même suivant sa longueur, ayant ses extrémités appuyées d’une part à la base de l'appui de Paile, et de Pautre à la clavicule scutellaire ; ses lèvres se touchant dans le repos, sont minces; leurs bords écailleux , propres à soutenir l’appareil, et que l’on peut considérer comme des rubans vocaux, se distinguent des membranes par une couleur foncée ; ils sont lisses et fermes quoique déliés, l’'antérieur recouvrant l’autre de manière à résister, à raison de sa convexité et de sa fermeté, à la pression du fluide ambiant et à céder facilement à l'impulsion de Pair intérieur , tous les deux paroïssant susceptibles de vibrer. Je ne puis dire si cet appareil est tendu par de petits muscles, ou par des ligamens élastiques, que j'ai cru aper- cevoir; mais il doit l’être sûrement par une sorte de ressort écailleux, tenant à la partie antérieure de la plaque fulerale, lorsque les deux segmens alaires s’éloignent lun de l'autre dans l'élévation des ailes; circonstance où l’air provenant de l'abdomen et se portant sur la paroï interne de l'appareil par de grandes vésicules aériennes existantes entre les muscles du tronc et les tégumens, entr'ouvre la fente et fait vibrer ses bords. L'entrée de la cavité extérieure qui s'agrandit dans l’élé- vation des ailes et qui n’est autre chose que l’espace compris entre l’opercule et le dorsum du segment postérieur, est bordée de poils épais et longs, propres à empêcher les corps étrangers d'arriver sur l’appareil. Ces poils et la paroi en forme de portion de voûte de l’opercule doivent aussi modifier le son, le rendre plus grave et le prolonger. M. Léon Dufour place l'organe du bourdonnement de Voz pes Insectes. 459 quelques hyménoptères dans les stigmates thorachiques situés. un de chaque côté derrière l'insertion des ailes (Mémoire cité), ce que je suis loin de contester ; mais je pense que dans les bourdons, les abeilles, les guèpes, les sirex géans, etc., le bourdonnement résulte aussi de la sortie de l'air intérieur de deux appareils aériens, moitié membraneux et moitié écail- leux, situés sur les côtés de la partie antérieure et supérieure de la conque pectorale, et recouverts par des opercules qui font partie du bord postérieur. du collier et très-propres;.en prenant part aux vibrations, à augmenter la durée et l'étendue du son; chez les bourdons, l’opercule et ses bords sont tellement couverts de pes épais et. fins, qu'il est. difficile de les apercevoir. Ces appareils sont convexes à bien, On. y. voit une petite valve écailleuse en forme de, calotte blanchätre ; qui, en se soulevant, laisse voir une fente figurant une glotte dont les bords peuvent Vibrer et où aboutit une très-grosse trachée aussi apparente dans les sirex que dans les bourdons.… La forme convexe de cet appareil et la fermeté de la valve étoient nécessaires pour résister à la pression de l'air, exté- rieur, quoique cette valve soit très-bien disposée pour céder à la moindre impulsion du fluide intérieur. On y découvre aussi, du côté externe, une partie qui semble tenir de lanature du cartilage et qui peut-être fait l’office de ressort. Indépendamment de l’action de ses muscles propres, ou ligamens élastiques, qui, je crois, existent, la membrane vibrante tenant au collier et à la conque pectorale, doit.être tendue naturellement, quand ces deux parties. s’éloignent l'une de l’autre dans l'élévation des ailes. En outre, lair JS 460 Voz pes Insectes. comprimé en cet ‘endroit plus qu'ailleurs (puisque, lorsque les ailes s'élèvent, c’est la partie antérieure du dorsum qui s'abaïsse le plus en se portant en avant), et dirigé vers l’ap- pareil, doit contribuer à la tension de cette membrane, entr'ouvrir la fente et faire vibrer ses bords en se brisant contre eux ; frappant ensuite contre les parois internes et concaves des opercules et contre leurs bords villeux, il imprime par là au son le caractère qui lui est propre. : Dans cette circonstance, les opercules se trouvant éloignés de leur situation de repos, permettent au son de se propager à l’extérieur. Les quatre stigmates du tronc alifère des libellules, dont les deux antérieurs sont fort grands, ne tiennent extérieu- rement à aucune partie libre membraneuse ou écailleuse ; ils sont entièrement à découvert; les bords de leurs ouver- tures font partie des tégumens et sont immobiles, seulement -on voit en dedans le clignotement ‘d'une valvule s’ouvrant pour permettre à l'air de sortir, ou se fermant pour l’en em- pêcher. J’ai reconnu sur les criquets l'exactitude des observations de Réaumur et de M. Olivier, relativement à l'organe du chant de ces insectes qu’ils placent dans deux ouvertures ovales existantes sur les côtés des prolongemens écailleux du métathorax près de l’origine du ventre, au fond desquelles est une membrane tendue, percée d’un trou aussi ovale pour la sortie de l’air. (Voyez le mot Criquet, par M. Latreille dans le Nouveau Dictionnaire d'Histoire Naturelle.) Il paroït par le mouvement des cuisses postérieures de ces insectes, et par celui de leurs élytres, durant le chant, que l’action d’un ou Voz pes Insecres. 4O1 de plusieurs muscles des cuisses et du vol est nécessaire à la sortie de l’air et à la tension des membranes vibrantes, car il est difficile de croire que le simple frottement des jambes contre des élytres qui ne peuvent jamais être bien tendues, puisse produire un son aussi aigu que celui que ces insectes font entendre de très-loin. D'ailleurs, les épines de leurs jambes seroïent bien plus propres à déchirer les élytres qu’à les faire vibrer ; mais je crois que les élytres peuvent mo- difier le son et participer en même temps aux vibrations des membranes et des tégumens. Cependant n’ayant pu exami- ner cet organe musical dans des insectes frais et d’une grande _ taille, je ne puis présenter sur ce sujet rien de bien positif. J'ai aussi examiné l'organe du chant des cigales, que M. Latreille décrit dans le même Dictionnaire et dont il parle encore dans son Discours sur la Formation des ailes. des insectes, p. 12. Il est contenu dans un anneau particulier très-fort situé entre le métathorax et l’abdomen. Considéré à l'extérieur, il semble faire partie de l’abdomen avec lequel il est fortement uni, tandis qu'il ne tient au thorax que par des membranes ligamenteuses assez làches. Cet anneau paroît être d’une seule pièce; sa structure est assez compliquée, surtout en dessous où sont des lames vibrantes, trois de chaque côté, dont les unes sont membraneuses et les autres de la nature de l'écaille; les deux du fond, ou plutôt les postérieures , les seules qui soient membraneuses , sont remarquables par leur transparence, leur finesse, et en ce qu'elles paroissent susceptibles d’être tendues; les deux antérieures et inférieures sont striées transversalement et présentent deux parties, une inférieure qui est triangulaire 462 Voz pes INsecTEs. et bombée, et une latérale qui est rentrante; et enfin les deux lames latérales sont ovales, plissées irrégulièrement et font partie des cavités latérales situées aux deux côtés, de la base de l'abdomen. Aucun muscle ne s’y insère, si ce n’est, peut-être, les muscles dont nous allons parler, qui s'atta- cheroient tout-à-fait à la partie inférieure des lames striées. Les deux muscles très-forts provocateurs du chant sont renfermés dans cet anneau; ils se touchent en bas où ils s’attachent aux deux côtés d’une crète sternale interne et longitudinale , très-saillante, située sur le milieu de la partie inférieure de l’anneau, entre les deux lames striées ; il est probable que.ces, muscles s’attachent aussi à la partie con- tigué des lames. En haut, ces deux muscles s’écartent consi- dérablement l’un de l’autre pour s’insérer chacun de son côté à une écaille ronde, fixée par des ligamens à une forte nervure figurant un arc et fortifiant la voûte formée par la, partie supérieure de l’anneau. Ces muscles doivent rap- procher les unes des autres les parties latérales de l’anneau et par là diminuer sa capacité; ils doivent aussi tendre les lames écailleuses et membraneuses conjointement avec l'air intérieur. ; Les stigmates par où l'air s’échappe sont placés sur les côtés de la partie inférieure et postérieure de la poitrine, à l’ori- gine des opercules, et sont pratiqués dans la base d’une espèce d'arc écailleux auquel s'attache la partie supérieure de l’anneau du chant et qui s’élève perpendiculairement aux extrémités d’une plaque servant pour l’attache de la partie inférieure de l'anneau, et située transversalement sur la su- ture qui unit la portion sternale de la conque pectorale aux Vor pes INsecres. 465 opercules. Ces stigmates, dont les bords sont de la sorte très-solides et qui tiennent à la poitrine, sont recouverts par les parties latérales des opercules et surtout par les parois externes des cavités qui se voient des deux côtés de l’anneau musical et dans lesquelles le son se modifie. L'ouverture de chaque stigmate est en partie fermée par des rubans liga- menteux qui y forment une espèce de glotte et sont suscep- tibles de vibrer. Les lames tant plissées que tendues étant en contact avec les stigmates vocaux, partagent leurs vibra- tions et sont propres par là à renforcer et à prolonger le son et à le rendre plus éclatant et plus continu. Réaumur ne parle point de l’action de l’air intérieur ni des stigmates thorachiques par où il doit sortir. Cependant, le son ne pourroit être formé et surtout se propager au dehors avec éclat si tout étoit fermé. Il est possible qu'il sorte de l'air de plusieurs s/igmates des sphinx atropos; j'avois d’abord pensé que leur stri- dulation m’avoit lieu que par le moyen du fluide qui doit s'échapper des stigmates thorachiques fort grands qui se voyent entre les deux segmens alaires, dans les membranes assez lâches servant à les unir, où des muscles puissans peu- vent comprimer le tronc et où des parties écailleuses peuvent renforcer le son et lui donner de la continuité ; mais les observations de M. Lorey qui, ayant vu un plus grand nombre de ces insectes que moi, place l’organe de ce bruit dans des stigmates situés aux deux côtés de la base de l’ab- domen , me font douter de la justesse de mon premier aperçu. Les stigmates du tronc, qui tous doivent être VOCaux, ne seroient alors que Îles organes du bourdonnement. Je 464 Voz pes INsEcTEs. désire de me trouver un jour à la portée de vérifier toutes ces choses : car les tégumens de l'abdomen de ces insectes ont généralement peu de fermeté, et les muscles qui relèvent ou abaissent cette partie, qui la meuvent à droite ou à gauche, sont même plus foibles à proportion que chez les pa- pillons ; d’ailleurs l'abdomen me paroït être l’organe spécial de l'inspiration, et ne pourroit-il pas se faire que dans le resserrement de cette partie, il s'échappe assez de fluide des stigmates indiqués par M. Lorey pour mouvoir les poils qui les couvrent. (Voyez l’article Sphinx, par M. Latreille, dans le Nouveau Dictionnaire d'Histoire naturelle. ) De la résistance de l’air ambiant dans le vol. La résistance d’un fluide aux mouvemens des parties du corps animal est proportionnelle aux masses de ces parties, à l'étendue de leurs surfaces, à leurs formes et à leurs vi- tesses. Cette résistance du fluide est très-grande à l’égard de la partie dont la pesanteur spécifique approche le plus de la sienne, ou qui a une forme propre à le retenir et une sur- face d’une étendue considérable à proportion de sa masse. Il en est de même d’un corps de densité uniforme, mais dont une partie ayant moins de volume que l’autre, présente au fluide plus de surface à proportion de sa masse. (V. les exp. de Newton et de Désaguiliers. ) Ainsi, d’après les lois que nous venons d’exposer, chez les animaux, ce sont les parties les plus pesantes de leur tronc ou de leurs membres qui, dans la nage ou dans le vol, pou- Vor pes Însecres. 465 vant surmonter plus facilement la résistance des fluides, se portent les premières en avant, et ce sont les parties les plus légères ou qui présentent de plus grandes surfaces à propor- tion de leur masse, qui servent à prendre le point d'appui dans ces fluides. Le volatile ne perd de son poids dans l'atmosphère qu# dans la proportion de sa densité avec celle du fluide aérien, mais il parvient facilement , au moyen de la grande différence qui existe entre les masses et les surfaces de‘son corps et de ses ailes et par la rapidité de ses mouvemens, non-seulement à balancer l’excédant de son poids sur celui de l'air, mais en- core à se procurer une force centrifuge ascendante assez in- tense pour l'emporter dans la direction qu’il veut suivré. Les effets de la résistance de l'air sur l’aile augmentent comme la progression de la légèreté de celle-ci, en allant de sa base à son extrémité et d'avant en arrière , ‘en sorte que le bord antérieur, comme étant la partie la plus ferme et la plus pesante est celle qui descend le plus bas dans l’abais- sement des ailes, ou qui se porte la première en haut et en avant lors de leur élévation. Mais le coup d’aile, ou le mou- vement qui en élevant le tronc donne aux ailes l'apparence de descendre, doit être prompt pour ne pas laisser au fluide le temps de fuir. Lorsque laile développée et portée en haut et en avant, recoit des muscles une impulsion forte et soudaine, dirigée de haut en bas et d’avant en arrière, qui tend à lui imprimer dans l’air une vitesse supérieure à celle qui lui seroit natu- relle si elle tomboit librement dans ce fluide, suivant la position qu’elle a lorsqu'elle s’abaisse et de manière à retenir, Mém. du Muséum. v 6. 59 466 Voz pes Însecres. entre les barbes de sés pennes, ou par le moyen de ses plis, la plus grande quantité possible de fluide, il arrive que le mouvement qui dansle vide auroit lieu de haut en bas, autour de l'articulation de l'épaule, de manière à rendre mobiles les extrémités des pennes, changeant de direction par Ha résistance de l'air, s'opère en grande partie de bas en haut du côté de la base de l'aile et dans le tronc du corps qui, présen- tant moins de surface à proportion de sa masse, est plus en état de lutter:contre le fluide ambiant et d’être la partie mo- bile. Les extrémités des ailes, dans ce cas, servent à prendre le point d'appui extérieur et deviennent centres de mouvement. Lors de l'élévation des ailes, l'air ne fait que glisser sur leurs deux'surfaces inférieure et supérieure sans s’y arrêter; leur mouvement, dans ce cas, hien loin d’être éteint par la résistance du fluide, comme lorsqu'elles tendent à s’abaisser, est, au contraire, plus prompt que celui dont le tronc reste ‘encore pourvu; parce que leur masse et leur vitesse étant les mêmes que dans leur: abaïssement, elles ne présentent plus à l'air que leur bord antérieur qui, étant mince et ferme, et, de plus, leur partie la plus pesante, pénètre facilement dans ce fluide, produisant une force cen- trifuge proportionnelle à la masse des ailes’ et à l’exiguité des surfaces qu’elles présentent à l’air dans ce cas (x), force centrifuge qui contribue, avec celle qu'engendre l’abdomen Ps (Gi) La End centrifuge, à l'égard des corps qui se meuvent dans es fluides , est proportionnelle aux masses, aux surfaces et à la distance du centre de mouvement. Dans l'animal , elle est produite pàr le mouvement angulaire des parties autour de leurs uen respectives. Vor pes INsEGTESs. 467 dans le mème temps, à soutenir le tronc au milieu de l'atmo- sphère. ‘ Les extrémités des pennes dans les oiseaux étant alors tournées en arrière sont entrainées à la suite ; par conséquent, elles ne peuvent être un obstacle à la production de la force centrifuge ascendante. Quant à l’appui que doit trouver le tronc au point où 1l vient de s’élancer, dans l’abaissement des ailes, afin d’en servir lui-même à l'élévation de ces mêmes ailes, il le reçoit de la force centrifuge qui continue de l’animer et de la résistance de l'air à son mouvement rapide, résistance qui se fait particulièrement sentir. au devant et au dessous du vola- tile et. qui augmente proportionnellement au carré de la vitesse du vol. En effet, le volatile ayant toujours l'avant de son corps plus ou moins relevé au dessus de la ligne de niveau, même quand il vole horizontalement (vu que son centre de gravité est au dessous et un peu en arrière de l’at- tache des ailes), le milieu en le frappant, ou le pressant obli- quement en dessous de l'avant à l'arrière, devient pour lui un point d'appui solide dans l’atmosphère. Ainsi, lorsque le tronc s'élève, les parties les plus pesantes des ailes, celles qui peuvent vaincre la résistance de l’air, sont tournées du côté d’en haut et montent les premières avec le tronc, et les extrémités, ou les parties les plus légères, servent d’abord à prendre le point d’appui et de centre de mouvement, et sont ensuite emportées par les premières. Lors de l’élévationde ces mêmes ailes, ce sont aussi les parties les plus fermes de leurs extrémités qui se présentent les premières pour fendre Pair; car, dans les oiseaux, par exemple, les extrémités de toutes 59 22 468 Voz pes INSECTES. les pennes sont alors plus ou moins tournées en arrière et entrainées par les parties les plus solides et les plus pesantes qu’anime la force centrifuge. Des principales conditions du vol. Pour que le vol soit possible, et que le volatile trouve dans l'air le point d'appui dont il a besoin , voici quels doivent être les principaux traits de sa conformation : 1°. il faut qu’il y ait une grande différence dans les masses et les surfaces du corps et des ailes; qu’une différence semblable existe aussi entre les parties antérieures et les parties postérieures soit des ailes, soit du tronc, car Fair ayant moins d'influence sur les premières que sur les dernières, le vol en devient d’une direction plus facile : on sent que si cette différence n’existoit pas, si la tête et la partie antérieure du tronc n’avoient pas plus de masse et, par conséquent, plus de force que la queue dans l’oiseau, y compris même son abdomen; si, de plus, les organes du vol n’étoient point placés sur ces parties anté- rieures et n'avoient point eux-mêmes leurs parties les plus pesantes en avant, l'animal seroit maïtrisé par les courans aériens et ne pourroit pas se diriger en ligne directe ; 20. il faut qu’il soit en état d'exécuter ses mouvemens avec une grande vivacité pour que, d’une part, le fluide atmosphé- rique ne puisse lui échapper, et de Pautre, pour engendrer une force centrifuge d’une intensité suffisante; en consé- quence, il doit être pourvu de substances très-élastiques et de muscles puissans capables d’en exciter le ressort, surtout lors de la compression du tronc, où leur contraction doit être considérable, à leffet d'obtenir une condensation sufli- Voz Des Însecres. 469 ‘sañté de l’air intérieur, et de mouvoir avec une extrême vitesse, d’abord en haut et en avant, le tronc du corps par- tant de l’appui pris par les ailes au milieu de l'air, et ensuite opérer également en haut et en avant le transport de ces mêmes ailes, s'appuyant à leur tour sur le tronc pendant qu'il est emporté par la force centrifuge, suite de son propre élan, et soutenu de plus par la résistance du fluide ambiant. Ce mouvement des ailes doit être d’une assez grande rapidité pour que la force centrifuge ascendante, produite aussi en elles dans ce cas, proportionnellement à leur masse et à la surface contre laquelle s'exerce la résistance de l'air, entre- tienne, sinon le mouvement ascendant du tronc dont nous venons de parler, du moins s'oppose à l’abaissement de ce tronc autant qu'il est nécessaire ; 30. et enfin, le centre de mouvement et la force centrifuge étant alternativement aux extrémités des pennes des ailes et au centre de gravité, et la ‘force centrifuge étant proportionnelle aux-masses et à la dis- tance du centre de mouvement, il s'ensuit que bien que de grandes et fortes ailes se meuvent plus lentement que des petites, cependant les premières produisant une force cen- trifuge ascendante plusintense, le vol devient aussi par là plus rapide. Parallèle entre plusieurs organes du vol chez les oiseaux et les insectes. Chez les oiseaux et les insectes, animaux si différens par leurs formes, on trouve néanmoins quelques rapprochemens assez naturels, soit dans la figure et quelques autres attributs des principaux organes du vol, soit dans le mode d’exécution 450 Vor pxs INSECTES. de ce mouvement, soit dans les fonctions les plus essentielles _des muscles. Nous allons tâcher de faire connoitre les ana- logies et les, dissemblances les plus frappantes. 1°. Dans les oiseaux et chez la plupart des insectes, les ailes ont à peu près la même forme et sont attachées sur les parties supé- rieures des côtés du tronc, plus ou moins en avant, et de manière que le corps puisse avoir dans le vol une position voisine de l’horizontalité. 20. Les uns et les autres portent à leurs ailes des ligamens ou des nervures rétractiles, pro- pres à faciliter le retour des ailes à leur état de repos, avec cette différence que dans les oiseaux le ligament élas- tique est dans le bord antérieur de l'aile, tandis que chez les insectes, la partie analogue tient au bord postérieur. 30. Nous avons déjà vu que chez tous les volatiles l'air in- térieur a une distribution et des usages particuliers. 4°. Le cou et le ventre, y compris la queue chez l'oiseau, le pro- ‘thorax et l'abdomen chez l’insecte, prennent plus ou moins de part au vol, soit en se portant en bas, à droite ou à gauche, soit, surtout, en haussant subitement, quoique d’une quan- tité peu sensible, leurs extrémités libres, lors de l’élévationdes ailes, et produisant par là un certain degré de force centri- fuge ascendante. 50. Chez les oiseaux, la principale matière élastique est intérieure et réside dans les os ou lés entoure; chez les insectes, elle est tout-à-fait extérieure et tient lieu de derme : ces différences en occasionnent d’autres néces- sairement, d’abord dans la position des muscles du vol, les- quels, chez les oiseaux, sont attachés sur la face extérieure de la cavité pectorale, tandis que chez les insectes ces mêmes muscles sont fixés à la face intérieure de cette cavité, et . Vox pes InsEcres. A7 ensuite dans la manière d’opérer de ces muscles pour exciter le ressort des substances élastiques. 60. Enfin, ces muscles du vol, situés aü dessous et un peu en arrière de la base des ailes, sont les plus forts de tous ceux du corps, et les abaïs- seurs des ailes plus que les releveurs ; les premiers servent aussi à dilater le tronc, et les seconds à le resserrer ; mais ces muscles ne sont pas dans tous les volatiles disposés de la même manière et la différence de force entre eux n’est pas toujours bien évidente ; par exemple, chez les oiseaux, les muscles abaïsseurs occupent les parties latérales, inférieures et antérieures du tronc, du côté externe des clavicules, et sont inclinés en avant et en dehors, et les principaux releveurs inclinés de la même manière, couvrent de leurs tendons la face interne de ces clavicules ; mais je ne connois dans toute l'espèce alifère que les libellules dont les muscles du vol aient quelque chose de cet arrangement; comme chez les oiseaux, ces muscles sont placés de chaque côté du point d'appui de l’humérus, les abaisseurs s'attachant immédiate- ment aux ailes en dehors de ce point d'appui et les releveurs du côté interne, tous sont disposés presque perpendiculai- rement aux bras de leviers sur lesquels ils agissent, tous s'inclinent plus ou moins en dehors, les uns pour dilater le tronc, les autres pour le resserrer; mais peut-être cet insecte est-il le seul parmi les volatiles où ces muscles soient au des- sous et en avant de la base des ailes, ce qui les fait pencher en arrière. Dans le plus grand des insectes, ainsi que nous l'avons déjà dit, les principaux muscles du vol ne s’insèrent point aux ailes, mais à des pièces considérables tenant aux - 472 Voz Des Insecres. bases de ces ailes par l'intermédiaire de petits osselets ; cependant ils penchent généralement en avant et même plu- sieurs penchent en dehors; mais leur disposition n’est plus celle que nous venons de signaler, les abaisseurs occupent la région moyenne et supérieure du tronc, et ne tiennent point du tout à l’inférieure, et fes releveurs se trouvent sur les parties latérales de ce même tronc, s’attachant à ses parties dorsale et pectorale. C’est surtout dans ces espèces que les muscles abaïsseurs méritent plus particulièrement le nom de dilatateurs et les releveurs celui de constricteurs. EXPLICATION DES PLANCHES. Les planches dont je vais donner l’explication ne présentent que des figures re- latives à l'anatomie du tronc alifere du hanneton. Dans ces figures, les dimensions sont octuplées. PLANCHE PREMIÈRE. Fig. 1 et 2. Elles servent à l'intelligence de quelques parties du texte. Fig. 3. Elle représente le tronc alifere (ou les deux segmens alaires) et l’aile droite vus en dessus. E. Écusson , partie supérieure du mésothorax (ou le dorsum des élytres); a p, angle postérieur de l’écusson; gg, extrémités latérales de la partie antérieure, entre lesquelles s’attachent la membrane qui unit l’écusson au prothorax et les muscles qui éleyent cette dernière partie; cs, clavicules scutellaires servant d’appuis aux élytres; op, opercules tenant à ces clavi- cules et couvrant en partie les cavités a p, dans lesquelles est l’appareil pré- sumé du bourdonnement; e /, articulation de l’élytre. D, dorsum (ou écaille dorsale), qui s’articule avec les ailes, et auquel s’insérent les principaux muscles du vol; ep, sa partie scapulaire; ab, partie postérieure ( podorsum ou appendices basculaires ) dont l’écaille est plus ferme que le reste du dor- sum, et à laquelle s'articule le costal; p, les panneaux, faisant partie du podorsum, et s’articulant avec le costal en à, et latéralement avec l’ongu- laireon;aa, apophyses humérales; db, apophyse crochue; ce, arête du coude sos PV 10) Cara T4 NOLANNF] Jom. 0. : LP AIR) 1" . AN DA Fig. Fig. Fig. Fig. Fig. Vo Des INSECTES. 473 du dorsum ; S , apophyse styloïde. M, partie cervicale du dorsum couverte par une simple membrane; Cc, prædorsum, ou cloison cervicale, auquel s'inserent en ayant les muscles dorsaux et les sternali-dorsaux. CC, costal, demi-cloison transversale séparant le tronc de l’abdomen. Sur la face anté- rieure de sa partie moyenne cc s’attachent l’extrémité postérieure des muscles dorsaux, et sur ses parties latérales T T, celle des muscles costali-dorsaux ; ee, apophyses par lesquelles il s’articule avec les plaques fulcrales; 9, apo- physes en forme de palettes ovales, donnant attaches aux muscles costali- furculaires ; ii, apophyses, ou branches antérieures, par lesquelles le costal s'articule avecles panneaux du dorsum ; À, base de l’humérus ; d , sa tête ou son bec ; l’humérus s'articule ayec l’apophyse humérale & du dorsum, avec la nervure cubitale c b de l’aile, avec l’omoplate o, et enfin avec l’appui de Vaile. P f, plaque fulcrale portant l’appui de l’aile ou partie supérieure et latérale de la conque pectorale ; x, écaille à laquelle s’insèrent trois petits muscles de la plaque fulcrale ( muscles sus-axillaires); K, insertion du muscle coxali-axillaire ; r, nervure radiale de l’aile, s’articulant tres-librement avec la tête du pivot; cb , nervure cubitale unie intimement à la premiere, et s’articulant en ginglyme avec l’humérus ; f, base du furculaire; H p, hanches postérieures. 4. Partie antérieure du dorsum. 5 et 6. D, dorsum; ce, le costal; 2,0, l’humérus et l’omoplate vus en des- sous; ne, nervures qui fortifient le dorsum de ce côté; b,g, nervures donnant insertion au coxali-dorsal , et formant l’apophyse crochue par leur réunion; ii, branches antérieures du costal, avec lesquelles s’articulent les panneaux, et donnant attache en arriere au ligament basilaire / ; o , omoplate articulée avec l’humérus , et à laquelle s’attache l’extrémité antérieure du ligament basilaire ; K , écaille fixée au ligament basilaire , et à laquelle s’insère, par l’intermede d’une cupule , le muscle coxali-axillaire ; m, tête de l’appui vue en dessous. : 5 bis. Portion de droite du métathorax , de dessus laquelle on a ôté le dorsum, afin de montrer l’intérieur ; mé, tête et tige de l’appui de l'aile, ou clavicule thorachique ; Mp, partie supérieure du muscle pectorali-axillaire avec la cupule à laquelle il s’insere en haut; VK, partie supérieure du muscle coxali-axillaire. 7 et 8. Coupe transversale de l’aile prise sur la ligne AB (fig.3):b a, son bord antérieur, sous lequel est une poche membraneuse susceptible de se rem= plir de liquide durant le vol , et de s’enfler, comme on le voitenba, fig. 8. 9. Coupe transversale de l’élytre ; b a, bord antérieur. Mém. du Muséum. 1. 6. Go 4 Vor pes InsEecrTEes. PLANCHE Il. g. 10. Elle représente le tronc alifere vu par derrière , après que l'abdomen est ôté; À , ouverture postérieure du canal longitudinal par où passe l’inteslin ; cc, TT,lecostal; yy,z2, bord qui sarticule avec le dorsum D par l’inter- médiaire. d’une membrane lâche ; ee, apophyses articulaires; g, apophyses ‘en forme de palettes ovales; m/f, muscle costali-furculaire ; & b, rebord Fig. postérieur et articulaire du dorsum ; F, le furculaire et ses branches bd f, soutenant en arrière la plaque furculaire et la crête sternale , et donnant attache à un grand nombre de muscles des jambes postérieures et de l’abdo- men ; Q, cavité dans laquelle est reçue l’apophyse sternale de l’abdomen; &, extrémité postérieure de l'appui de l'aile à laquelle s'attache un petit muscle » de la hanche postérieure ; Hp, hanche postérieure droite dont on a Ôté une partie de l’enveloppe pour laisser voir l'insertion du muscle HD , et l'insertion du muscle V, ou coxali-axillaire à la plaque intérieure +; À d, ex- trémité du muscle coxali-dorsal ; m &, muscle transverse. 11. Le tronc alifère vu en devant, côté qui entre dans-le prothorax ; E , écus- son; sg, extrémités antérieures et latérales, s’articulant ‘en avant avec les osselets2, », et avec les élytrese/; D, dorsum; ep, sa partie scapulaire ; Ce, prædorsum; k, l’humerus s'articulant avec la nervure cubitale cb de l'aile; r, extrémité basilaire de la nervure radiale s’articulant avec la tête du pivot 3 ;cs,clavicules scutellaires portant les apophyses 4, auxquelles s’attachent des muscles 1, qui tirent l’écusson en bas et en avant; op, oper- cules vues en devant; P/, plaque fulurale; c p, conque pectorale; Hz, han- ches mitoyennes; & ce, apophyses coxales auxquelles s’insérent plusieurs mus- cles; ps, plaque furculaire à l'extrémité antérieure de laquelle s’attachent les muscles se (sternali-coxaux) ; les muscles transverses m46:sy attachent en dessous ; pe, partie antérieure de la poitrine entrant dans lé prothorax. 12. Le mésothorax est enlevé, et laisse voir le devant du principal et dernier + segment alaire ; D, dorsum ; ep, sa partie scapülaire s’articulant avec l’hu- mérus ; M, partie membraneuse de sa portion cervicale; Cc, prædorsum. . Aux extrémités U de son bord inférieur s’inserent deux muscles z 4 attachés aux extrémités des apophyses coxales ; s Z, muscles sternali-dorsaux , s’insé- rant en haut à la partie scapulaire du dorsum et aux parties latérales de son cou ; Mp, muscles pectorali-axillaires , s’insérant en haut à l’écaille axillaire antérieure 3 , par l'intermédiaire d’une cupule au-dessus de laquelle s’attache le petit muscle ou ligament élastique r 5. Le petit muscle ou ligament élas- tique scapuli-axillaire © 4 s’insere aussi à la face concaye et interne de l’écaille T4 NOLANNVT] jdnos Koy °T y SIP UE L., f fit si Zon. 6. 7U.20: PFLe Roy veuf F .14 4 1 . il ji il J.Chabrier del: Fig. Vor Des INSECTES. 475 axillaire, C’est à la base de cette écaille et au-devant de la plaque fulcrale qui se trouve l'organe du bourdonnement, x PLANCHE III. 13. Elle représente le côté droit du tronc alifere. E, écusson vu de côté ; ses parties antérieures g s’articulent avec les osselets 2 ; ses parties latérales avec les osselets radicaux des élytres; D, dorsum; C, costal ; C p, conque pectorale; pe, partie antérieure de la poitrine ; cs; clavicules scutellaires, portant en arrière les opercules ; p f, plaque fulcrale , portant l’appui de l’aile ou clavi- cule thorachique #7 et l’écaille axillaire ; b.f, extrémités des branches fur- culaires; V , insertion du muscle coxali-axillaire ; x, insertion commune des muscles sus-axillaires ; H p , hanches postérieures ; H 72., hanches mi- toyennes. Fig. 14. L’écusson , les clavicules scutellaires et les opercules, sont enlevés. * S ? P ? M, partie membraneuse du cou du dorsum; Ce, le prædorsum vu de côté ; S D, muscles sternali-dorsaux ; » p, cupule du musele pectorali-axillaire ; B, portion du stigmate que je soupçonne être l’organe du bourdonnement ; n, petit muscle s’attachant à l’extrémité de l’apophyse coxale et au prædorsum ; £g, apophyse ovale du castal vue de son rôté convexe; mf, muscle costali- furculaire. 15. Moitié latérale du tronc alifère vue en dedans ; les muscles du vol qu’elle contient sont enlevés.E , écussou; C o, prothorax ; À D, attache supérieure de l'abdomen; D, dorsum; b,apophyse crochue; a, apophyse humérale à laquelle s’insère le petit muscle ou ligament élastique r, implanté sur la cupule du mus- cle pectorali-axillaire ; C,costal; e, son apophyse articulaire; #,son apophyse ovale vue du côté concaye; V, cupule à laquelle s’insère le muscle coxali- axillaire; A, A, à, muscles sus-axillaires; 4, principale neryure .de l'appui de l’aile ; 3 *, l’écaille axillaire vue en dedans , montrant l'insertion de la cupule du muscle pectorali-axillaire; 1, muscle très-mince, s’insérant en haut à la Base de l'appui de l’aile £ , et en bas à une neryure bordant la partie sternale de la conque pectorale; s £, l’ento-sternum ; ps, la plaque furcu- laire; F, le furculaire; 4 f, extrémité d’une branche furculaire à laquelle s’insère le muscle costali-furculaire : c’est à la partie pointillée du sternum et de la plaque furculaire que s'attache le muscle ou ligament transverse ; ac, apophyse coxale: la partie pointillée sert d’attache au muscle abaisseur du prothorax ; r, sorte de plaque à laquelle s'attache le muscle coxali- axillaire. 6o* ES / Fig. [e) Fig. Fig: Fig. 6 Voz Des ÎINSEGTES.- 16 et 17. La plaque fulcrale vue en dedans. P f, est la plaque ; 4m, appui de l'aile ; 3 *, l’écaille axillaire ; & , l’apophyse crochue du dorsum; cg t; les extrémités inférieures du costal; e, apophyse par le moyen de laquelle le costal s'articule avec la plaque fulcrale; A, A, à,x, muscles sus-axillaires ; © , muscle scapuli-axillaire ; », muscle qui s’insère à la jambe postérieure. PLANCHE IV. 18. Coupe longitudinale et verticale partageant le métathorax en deux parties égales, de manière à laisser voir la disposition des muscles du vol. Dans cette figure, l’ento-sternum , comprenant le furculaire et ses branches , la plaque furculaire et la crête sternale s£, sont conservés dans leur intégrité ; j est un muscle de la jambe postérieure , attaché en haut à la crête sternale ; D est le sommet du dorsum ; elle contient la moitié des muscles du vol vus par leur côté interne. Le premier, M D, est l’un des deux muscles dorsaux s’attachant en avant au prædorsum Ce, et en arrière au costal C; SD , muscles sternali- dorsaux , composés de plusieurs faisceaux dont le plus fort est en avant, s’attachant en bas à la paroi intérieure du sternum et à la crête sternale , et en haut aux parties latérales du dorsum, de chaque côté des dorsaux; se, un des muscles sternali-coxaux ; z est un des petits muscles qui s’attachent aux extrémités des apopliyses coxales et aux angles inférieurs du prædorsum. 19. Elle représente la même coupe. Le muscle dorsal est enlevé, ainsi que le sternum, ce qui permet de voir C D, l’un des costali-dorsaux, et presque entièrement les sternali-dorsaux S D, P D, H D; la partie pointillée du fais- ceau antérieur désigne l’étendue de son insertion à la crête sternale; le faisceau P D s'attache en bas dans une cupule cu, et le faisceau H D s’insère dans la hanche postérieure; 2 £ est l’ouverture par où passe le muscle ou ligament transverse. 20 et 21. Mêmes coupes ; tous les muscles précédens sont ôtés, ce qui laisse voir le muscle pectorali-axillaire Mp,le coxali-dorsal 2 d;le coxali-axillaire V, et les sus-axillaires A à. f 34008 Kg g ja VOPET | Zoom. 6. ALT NOLANN V7] V4 con (4 47 12 JHÈE = JS ri État TABLE DES MÉMOIRES ET NOTICES Contenus dans ce sixième Volume. M. À-L. DE JUSSIEU. S'or la Jfarulle des Plantes Ruracres. 367—/409 M. DESFONTAINES. Description de quatre nouveaux genres. : — Polyphragmon. 5—8 — Asteranthos. O—11 — Amaïova. HN nre=10 _ — Gyrostemon. LOT ren M. HAUÜY. Observations sur les Cristaux de Macle. 241—252 M. G CUVIER. Description d’une nouvelle espèce de Dindon de la baie de Honduras. I1—/ M VAUQUELIN. Essai de la Cochenille végétale que M. ToNAr à rap- portée du Brésil. 145—148 Examen chimique des Cubèbes. - 225—232 478 TABLE DES MÉMOIRES ET NOTICES. M. LAUGIER. Faits pour servir à l’histoire chunique des Pierres météo- JiqUes. 233—240 M. LOUIS CORDIER. Mémoire sur la Pierre d’Alun (Alunite, Alaunstein) crzs- tallisée. 204—224 M) PA LATREILEE Rapport sur deux ouvrages manuscrits de M. S4rreNr, présentés à l’Académie des Sciences, ef ayant pour titres, l’un : Recherches pour servir à la classification des Annelides ;: ef. l'autre: Tableau systématique de ‘la classe des Annelides. 93—115 Des Rapports généraux de l'organisation extérieure des _ Animaux invertébrés articulés, et Comparaison des ; Annelides avec les Myriapodes. 116—144 M. ADOLPHE BRONGNIART. Memoire sur le LImNADrA, nouveau genre de Crustacés. È 83—52 M. J. CHABRIER. nie Essai sur le Vol des Insectes. kro—476 M. AUGUSTE.DE SAINT-HILAIRE. Mémoire sur la nouvelle famille des VocHisrérs. 253—270 M. LESCHENAULT-DE-LA-TOUR. Mémoire sur les Cultures des environs de Pondichery. 300—328 Relation d'un Voyage à Karikal et à Salem. 329—348 TABLE ALPHABÉTIQUE DES ARTICLES Contenus dans ce sixième Volume. A. A crcARPHA tribuloides , et A. spa- thulata. Description de ces deux plantes, qui appartiennent à la famille des Calycérées, 45 et suiv. V. Calycérées. Ye Adina. Caractère de ce genre de Ru- biacées, 403 Aérolithes. N.-Pierres météoriques. Agaricia purpurea. Description de cet animal, qui appartient aux Poly- piers lamelliferes, 276 Algues marines. NV. Plantes marines. Alunite. NV. Pierre d_Alun cristallisée. Amaiova. Etablissement de ce genre mentionné par Aublet, et réuni depuis au Mamellia. Ses caracteres distinctifs,et description de quatre espèces, 11 etsuiv. Caractère géné- rique abrégé, 391 Animaux invertébrés articulés. Mé- moire sur les rapports généraux de leur organisation ; 116 et suiv. Tableau de leur distribution en huit classes, d’après leurs organes extérieurs, et caractere de chacune de ces classes, dont cinq appar- tiennent aux Pédiferes,et trois aux Apodes, Ancylanthus. Caractère de ce genre de 399: 142 etsuiv. Rubiacées, Mém. du Muséum. t. 6. Annelides. Recherches sur l’histoire . les caracteres, l’organisation, la di- vision en ordres et en genres, et la distribution systématique de cette classe d’animaux invertébrés, 93 et suiv. Travaux faits jusqu’à pré- sent sur ces animaux, &bid. Leur di- vision en cinq ordres: les Néréidées, les Serpulées, les Lombricinées, les Hirudinées, et un cinquième non encore examiné, 108etsuiv. Com- paraïson des Annelides avec les Myriapodes, 136 et suiv. Anthospermum. Caractère de ce genre de Rubiacées, 370. Antirhea. Caractère de ce genre de Ru- biacées, 377. Asperula. Caractère de ce genre , 369. Asteranthos. Nouveau genre de plantes. Sa description, 9 et suiv- Asirée. Description de deux animaux de ce genre de polypier, 28. Astroites. Observations sur un de ces polypiers fossiles, 203. B. Baconia. Caractère de ce genre de Ru- biacées, 374. Bellonia. Caractère de ce genre de Ru- biacées, 405. Bertiera. Caractere de ce genre de Ru- biacées, 3 92. Gr 48 2 Bonnet chinois , Cercopithecus Faunus. Observations sur les mœurs de ce singe , et sur les ravages qu’il cause à Salem, 341. Boopidées. V. Calycérées: Boopis anthemoïdes. Description de cette plante, 41 et suiv. V. Caly- cérées. Bourdonnement des insectes. Comment il se produit, 454 et suiv. V. ol. Bouvardia. Caractère de ce genre de Rubiacces, 383. C. Culycera cavanillesii, et C. balsamitæ folie. Description de ces deux plantes, 34 et suiv. V. Calycérées. Calycérées. Mémoire sur cette famille de plantes, la mème qu’on avoit nommée Boopidées , et description des genres qui la composent, 29 et sui. Caractère abrégé et distinc- tif des genres et des espèces con- nues dans cette famille, 76 et suiv. Canne à sucre. N. Sucre. Canthium. Caractere de ce genre de Rubiacées, 380. Caquepiria. V. Piringa. Carphalea. Caractere de ce genre de Rubiacées, 383. Caryophyllia. Description de deux es- pèces d’animaux qui appartiennent à ce genre de polypiers, 273 el suiv. Caryophyllites fossiles. Description de plusieurs espèces , ji 205 Cassupa.Caractere de ce genre de Ru- biacées, 389. Catesbæa.Caractere de ce genre de Ru- biacées , 393. TABLE ALPHABÉTIQUE Cepleælis. Caractère de ce genre de Ru- 4o2. Cephalanthus. Caractère de ce genre 402. Ceramium. Caractère de ce genre, et biacées , de Rubiacées, indication des espèces qui se trou- vent dans le golfe de Gascogne, 185 et suiv. V. Plantes marines. Cercopithecus faunus.V.Bonnetchinors. Chasallia. Caractere de ce genre de Rubiacées, 379. Chimarrhis. Caractere de ce genre de Rubiacées, , 381. Chiococca. Caractère de ce genre de Rubiacées, 378. Chomelia. Caractère de ce genre de Rubiacees , 375. Chincona. Caractere de ce genre, 387. Coccocypsilum. Caractere de ce genre de Rubiacées, 394. Cochenille végélale du Brésil. Examen chimique de cette espece de Lichen, 145 et suiv. Coffea. Caractere de ce genre, 379. Composées. V. Synanthérées. Coprosma. Caractère de ce genre de Rubiacées, 38r. Cotonnier. Culture du Cotônnier à Sa- lem, 356. Coussarea. Caraciere de ce genre de Rubiacées , : 376. Coutarea. Caractère de ce genre de Ru- biacees, 385. Cristallographie. Observations sur les rapports des divers ordres d’ato- mes qui composent les cristaux , 901. NV. Pierre d’Alun cristallisée. Cristallisation de la Macle. V. ce mot. DES ARTICLES. Crucianella. Caractère de ce genre de Rubiacées, 370. Crustacés. N. Limnadia, Daphnia, Animaux invertébrés. Cubèbes. Examen chimique de cette 225 et suiv. Culture. Mémoire sur les cultures des. espèce de poivre, environs de Pondichery, contenant la description du sol, celle des divers procédés de culture, et l'indication des espèces el va- riétés de plantes qu’on y récolte ; ainsi que les préparations qu’on en fait, 300 et suiy. Sur la culture du Nerium tinctorium , de la Canne à sucre et du Cotonnier à Salem, 349 et suiv. Cuviera. Caractère de ce genre de Ru- 396 biacées , D. Danais. Caractere de ce genre de Ru- biacées, 385 Daphnia.Suite du Mémoire inséré dans le volume précédent. Habitudes de ces crustacés, leur classification, d’apres laquelle on établit une nou- velle famille sous le nom de Da- phnides, 151 etsuiv. Caractères du genre Daphnia et des six espèces qui le composent, 157 et suiv. Daphnides. Établissement de cette nouvelle famille de crustacés, tres- distincte des autres Entomostraca. Ellese compose des genres Liatona, Polyphemus, Sida, Daphnia, Lyn- ceus, ; 155 et suiv. Declieuxia. Caractere de ce genre de Rubiacées, 376. 483 Dentella. Caractère de ce genre de Ru- 385. Diatoma. Caractère de ce genre, et biacées, indication des espèces qui croissent dans le golfe de Gascogne, 187. V. Plantes marines. Dindon. Description d’une nouvelle espèce nommée WMeleagris ocel- lata , 1 etsuiy. Diodia. Caractère de ce genre de Ru- biacées, 372. Disodea. Caractere de ce genre de Ru- biacées, 381. Disque. Observations sur cet organe _ dans les plantes de la famille des Composées ou Synanthérées, 67. Duroia. Caractère de ce genre de Ru- biacées, 380. E. Élytres des Coléopteres, 439 et suiv. V. Vol. Ærithalis: Caractère de ce genre de 306. Rubiacées , Ernodea. Caractère de ce genre de Rubiacees, ee ÆEvea. Caractère de ce genre de Ru- Hot. Evosmia. Caractère de ce genre de 398. Exostema. Caractère de ce genre de Rubiacées, 387. F. Faramea. Caractere de ce genre de 374. Fernelia. Caractère de ce genre de Rubiacées, 393. Froelichia. Caractere de ce genre de 976. 373. biacées, Rubiacées, Rubiacées, Rubiacces, Gr 484 ÆFucus. Caractères de ce genre, avec l'indication des espèces trouvées dans le golfe de Gascogne, 183 et suiv. V. Plantes marines. G. Gcærinera. Caractère de ce genre de Ru- _ of. Gallium. Caractère de ce genre, 369. biacées, Galopina. Caractere de ce genre de . 371. Gardenia. Caractère de ce genre de Rubiacées , Rubiacées, 391. Genipa. Caractère de ce genre de Ru- biacces, 391. Gonzalea. Caractère de ce genre de 400. Grumilea. Caractere de ce genre de Rubiacées, Rubiacées, 406. Gueitarda. Caractère de ce genre de Rubiacées, 398. Gyrostemon. Nouveau genre de plantes. Sa description , 16 et suiv. H. Hamelia. Caractère de ce genre de Ru- biacées, 398. ITanneton. Anatomie du tronc alifere de cet insecte, 472 et suiv. V. Vol. Fedyotis. Caractère de ce genre de Rubiacées, 382. Higginsia. Caractère de ce genre de Rubiacées, 39. Hillia. Caractère de ce genre de Ru- biacées, 388. Hippotis. Caractere de ce genre de Rubiacées, 393. HHirudinées. V. Annélides. % Hoffmannia. Caractère de ce genre de Rubiacées, 383. TABLE ALPHABÉTIQUE Hydrophilax. Caractère de ce genre de Rubiacées , 372. 16 Insectes. Observations sur leur organi- .sation et sur Îe mécanisme de leur vol et de leur bourdonnement, {10 et suiy. V. #01. Observations sur l’organisation extérieure des in- sectes , comparée à celle des autres animaux invertébrés, 133. V. Ani- maux invertébrés. Tserlia. Caractère de ce genre de Ru- biacées, 399. Lxora. Caractère de ce genre de Rubia- cées , 375. K. Karikal. Relation d’uu voyage à Kari- kal et à Salem , contenant la des- cription du pays, et des observa- tions sur les minéraux, les végé- _ taux et les animaux qui s’y trou- vent, 329 et suiv. Ænoxia. Caractère de ce genre de Ru- biacées, 371. L. Langrayens (ocypterus ). Observations sur ce genre d’oiseaux , et descrip- tion de quatre nouvelles espèces , 20 et suiv. Latona. V. Daphnides. Laugeria. Caractere de ce genre de Rubiacées, 397. Leschenault. Relation d’un voyage de ce naturaliste dans l’Inde, 329 et suiv. V. Karikal. V. aussi Pondi- chery. Limnadia. Mémoire sur ce nouveau genre de crustacés, 53 et suiv. DES ARTICLES. ZLombricinées. V. Annélides. Lynceus. N. Daphnides. M. Machaonia. Caractère de ce genre de Rubiacées, 382. Macle. Observations sur les cristaux de Macle, sur la forme primitive de ce minéral, sur sa structure, sur ses - rapports avec d’autres substances, et sur les caractères qui lui assi- gnent une place distincte dans la méthode, 241 et suiy. Macrocnemum. Caractère de ce genre de Rubiacées , 386. Madrepore. Description de l'animal du Madrepora palmata, 290. Malanea. Caractère de ce genre de Ru- biacées, 376. Mathiola. Caractère de ce genre de 397- Meandrina. Description de plusieurs Rubiacées, espèces des animaux qui appar- tiennént à ce genre de polypier, 277 et suiy. Meleagris ocellata. Nouvelle espèce de Dindon. Sa description, I et suiv. Milleporites. Observations sur une es- pèce fossile de ce polypier, 208. Mitchella. Caractere de ce genre de 343. Morinda. Caractère de ce genre de Ru- Rubiacées, biacées, 4o2. Mussænda. Caractère de ce genre de Rubiacées, 386. Myonima. Caractère de ce genre de Rubiacées, 397: Myriapodes. Comparaison des Myria- podes avec les Annélides, 336 et sui. 489 N. Nacibeu. Caractere de ce genre de Ru- 384. Nauclea. Caractère de ce genre de Ru- biacées, AO Néréides. NV. Annélides. Nerium tinctorium. Observations sur la biacées, culture et sur les usages de cette plante à Salem, 340 et suiv. Nertera. Caractere de ce genre de Ru- biacées , 373. Nonatelia. Caractère de ce genre de Rubiacées, 399: ©. Oculine. Description d’un animal de ce genre de polypier, 291. Ocypterus. V. Langrayens. Oiseaux. Comparaison des organes du vol chez les Oiseaux et chez les In- sectes, 469 et suiv. V. oz. Oldenlandia. Caractère de ce genre de Rubiacées , 382. Orties. Observations sur les propriétés vénéneuses de quelques espèces d’Orties , 392 et suiv. Oxyanthus: Caractère de ce genre de Rubiacées, 390. P. Pæderia. Caractère de ce genre de Rubiacées, 381. Pagamea. Caractère de ce genre de Rubiacées, 403. Patabea. Caractère de ce genre de Ru- biacées, Aor. Patima. Caractère de ce genre de Ru- LR biacces, for. Pavetta. Caractere de ce genre de Ru- sn biacées, 375, 486 TABLE ALPHABÉTIQUE Petesia. Caractère de ce genre de Ru- biacées, 393. Phyllis. Caractere de ce genre de Ru- biacées, 370 Pierre d Alun cristallisée. Mémoire sur ce minéral , 204 et suiy. Observa- tions prélimiuaires , cbid. Descrip- tion de la pierre cristallisée, et des variétés que présentent ses cris- taux, 207 et suiv. Analyse chi- mique de ee minéral, 211 et suiv. Raisons de le désigner sous le nom d’Alunite, 217. Tableau de sa composition atomistique, 221 et suiv. Pierres météoriques. Faits pour servir à leur histoire chimique, 233 et suiv. Piringa. Caractère de ce genre de Rubiagées, 399. Plantes marines du golfe de Gas- cogne. Mémoire sur ces plantes, *_ 163 et suiv. Lieux et circonstances de leur habitation, 167 et suiv. Tableau des zônes qu’habitent les diverses espèces, ou de la profon- deur où elles se trouvent dans la mer , 175. Leur organisation, 175 et suiv. Leur classification, leur distribution en genres, avec les caractères de ces genres et l’indi- cation des espèces , 178 el suiv. Procédés pour récolter ces plantes , 188. Divers usages auxquels les plantes marines sont employées , 193 et suiv. Plocama. Caractère de ce genre de Rubiacées, 371. Polyosus. Caractère de ce genre de Ru- biacées, 374. Polyphemus. NV. Daphnides. Poly phragmon. Description de ce nou veau genre de plantes et de l’espece qui lui appartient , 5 et suiv. Ca- ractère générique abrégé, 399. Polypiers larellifères. Description de plusieurs animaux qui appartien- nent à cette famille de polypiers, 271 et suiv. Observations sur plu- sieurs polypiers fossiles de l’Amé- rique septentrionale , 2093 et suiv. Polypremum. Caractère de ce genre de Rubiacées, 382. Pomatium. Caractere de ce genre de Rubiacées , 390. Pondichery. Mémoire sur les cultures des environs de cette ville, 300 et suiv. V. Culture. Porite. Description de plusieurs ani- maux de ce genre de polypiers, 287 et suiv. Portlaindia. Caractère de ce genre de Rubiacées, 387. Posoqueria. Caractère de ce genre de Rubiacées, 389. Psathura. Caractère de ce genre de Rubiacées, 366. Psychotria. Caractere de ce genre de Rubiacées, 378. Psydrax. Caractère de ce genre de Ru- biacées, 405. Pyrostria. Caractère de ce genre de Rubiacées, 397. Q. Qualea. Caractère de ce genre de plan- tes, 265. V. Fochisiées. R. Randia. Caractère de ce genre de Ru- T biacees, É 3g2. DES ARTICLES. Richardia. Caractère de ce genre de Rubiacées, 372- Riz, Des diverses variétés de Riz culti- vées à Pondichery, 308 et suiv. V. Culture. Ronabea. Caractere de ce genre de Rubiacées, 380. Rondeletia. Caractère de ce genre de Rubiacées, 384. Rubia. Caractere de ce genre, 370. Rubiacées. Mémoire sur cette famille de plantes, contenant le caractère et la distribution méthodique de tous les genres qui la composent, | 367 et suiv. Rudgea. Caractere de ce genre de Ru- biacées, 380. Rutidea. Caractere de ce genre de Ru- biacées , 378. S. Sabicea. Caractère de ce genre de Rubiacées, 400. Salem. Voyage à Salem et à Karikal. V. Karikal. Salvertia. Caractère de ce nouveau genre et description de la plante sur laquelle il a été établi, 266. S'avigny. Travail de ce savant sur les Annélides. NV. ce mot. Schradera. Caractère de ce genre de Rubiacces, 403. Scolosanthus. Caractere de ce genre de Rubiacées, 377. Serissa. Caractère de ce genre de Ru- biacces, 399. Sertulées. N. Annélides. Sherardia. Caractère de ce genre, 360. Sickingia. Caractère de ce genre de Rubiacées, 387. 487 Sida. N. Daphnides. Siderodendrum. Caractere de ce genre de Rubiacées, 374. Singes. Mœurs de ceux qu’on nomme Bonnet chinois, et ravages qu'ils causent à Salem, 341. Spermacoce. Caractere de ce genre de Rubiacees, 372. Stenostemurm. Caractère de ce genre de Rubiacées, 377 Stevpensia. Caractère de ce genre de Rubiacées, 389. Stigmanthus. Caractère de ce genre de Rubiacées, 390. Stipularia. Caractère de ce genre de Rubiacées, 406. : Stylocorina. Caractère de ce genre de Rubiacées , 302. Sucre. Culture de la canne à sucre à Salem, et fabrication du sucre brut vulgairement nommé Jagre, 253 et suiy. Synanthérées. Viverses observationssur les organes de cette famiile. V. Ca- lycérées. Le Tarenna.Caractere de ce genre de Ru- biacées, 406. Tetramerium. Caractère de ce genre de Rubiacées , 376. Tocoyena. Caractère de ce genre de Rubiacées, 390. Tontanea. Caractère de ce genre de Rubiacées, 39/4. Tula. Caractere de ce genre de Rubia- cées, 384. U. Ulva. Caracteres de ce genre , et indi- cation des espèces qui se trouvent 488 dans le golfe de Gascogne , 180 et suiv. V. Plantes marines. V. Valantia. Caractère de ce genre, 370. Vangueria. Caractère de ce genre de Rubiacées, 396. Varec. V. F'ucus. Virecta. Caractere de ce genre de Ru- 385. Vochisia. Caractère de ce genre de plantes , 266. V* Jochisiées. Vochisiées. Mémoire sur cette nouvelle biacées, famille de plantes, 253 et suiv. Raisons de la placer dans l’ordre naturel, entre les Rosacées et les Légumineuses, 2b. Caractère de la famille, 265. Description des trois genres ( ’ochisia, Qualea et Sal- vertia) qui la composent, 265 et suiy. Vol. Mémoire sur le mécanisme du vol dans les insectes , {10 et suiv. Ob- servations générales sur l’organi- sation des insectes, comparaison des mêmes organes et de leurs TABLE ALPHABÉTIQUE DES ARTICLES. fonctions dans les diverses fa- milles, nomenclature et descrip- tion des parties principales dont leur corps est compose, 26. Des ailes en général, considérées com- me instrumens du vol, 424 et suiv. Des élytres des coléopteres, 439 et suiv. Des muscles du Vol, {fo et suiv. Usages de l’air inte- rieur dans le vol chez tous les vo- latiles, et particulièrement chez les insectes , 446 et suiv. Du bour- donnement , et des moyens par lesquels il est produit, 454 et suiv. De la résistance de l’air ambiant dans le vol, 464 et suiv: Princi- pales conditions du vol, 468. Pa- rallèle entre plusieurs organes du vol chez les oiseaux et chez les in- sectes, {69 et suiv. Anatomie du tronc alifere du hanneton, 472 et suiv. Z. Zostera. Observations sur ce genre, 188. V. Plantes marines. ; oo FAUTES À CORRIGER. Page 5, lignes 22 et 23: vacua, lisez vacuæ ; libera , lisez liberæ. Page 17, ligne 20: supprimez Ramulis aphyllis, et substituez foliis alternis, fili- formi-subulatis, integerrimis. — Même page, ligne 21, effacez sans feuilles et sans nœuds, et Zisez garnis de feuilles alternes, glabres entières, un peu char- nues , allongées, tres-étroites , terminées par une petite pointe. TABLE DES MÉMOIRES ET NOTICES. 479 Rapport sur les résultats d'un Voyage fait à Salem, etc. 349—360 Extrait d’une Lettre à M. DE Jussieu, contenant des Observations sur quelques espèces d’Orties.. 361—366 M. CH. A. LESUEUR. Description de plusieurs Animaux appartenant aux Poly- piers lamellifères de M. le chevalier pr LanrArCr. 271—209 M. C. D'ORBIGN Y. Essai sur les Plantes marines des côtes du golfe de Gascogne, et particulièrement sur celles du départe- ment de la Charente-Inférieure. 163—203 M. RICHARD. . Mémoire sur une famille de Plantes, dites les Carrcé- RÉES. : 20—82 M. HERCULE EUG. STRAUS. Mémoire sur les DAPHNIA, de la classe des Crustacés. Seconde partie. 149—162 M. VALENCIENNES. Observations sur le genre des Langrayens (Ocypterus), et . Description de quatre nouvelles espèces de ce genre. 20—27 En INDICATION DES PLANCHES DU VIe. VOLUME. Planche 1. Meleagris ocellata. Pag. 4 IL. Polyphragmon sericeumn. S Il bis. Organes de la fructification du Poly- phraginon sericeurn. ib. UT. Æsteranthos brasiliensis. 10 IV. ÆAnaiova guyanensis. 14 V. Armaiopa fagifolia. 15 VI. Gyrostemon ramulosum. 19 VIL Ocypterus rufiventer et O. leucogaster. 27 VIITL. Ocypterus albo-vittatus. ib. IX. Ocypterus fuscatus et O. cinereus. ib. X. Calycera cavanillesu et C. balsanutæfolia. 82 XI. Acicarpha tribuloides , et Boopis anthe- moides. ib. XII. Acicarpha spathulata. ib. XIIL Lumnadia hermannr. 02 XIV. Cristallisation de la Macle. 241 XV. Animaux des Polypiers lamellifères. 298 XVI. Idem. 209 XVIL Idem. Nr MDe XVIIL Anatomie du tronc alifère hanne- ton. PI. 1. 472 XIX. Idem. PI. 2. 474 XX. Idem. PI 3. 475 XXI. Idem. PL 4. 456 VAN TA AO ja ar Vol de SMITHSON) y