+ : : L : Ke L | dE » : : : ? ; >; L fu L r k L , o _ 2 L F ft . : 2 3 FÜal » L : . ae L ne MÉMOIRES DU MUSEUM D'HISTOIRE NATURELLE. NOMS DES PROFESSEURS. (PAR ORDRE D'ANCIENNETÉ. ) Messieurs , PorTAL. « « + + *. Anatomie de l’homme. DE JussŒu. .« . . . Professeur honoraire. DesronTaINEs. . . . Botanique au Muséum. DE Lamarcrk. + +. . Insectes, coquilles, madrépores, etc. Georrroy-ST.-HILARE . Zoologie. Mammiferes et oiseaux. CuvieR . . «+ . . . Anatomie des animaux. LauciER . . . . . Chimie générale. CorDiER « . . . *+ Géologie, ou Histoire naturelle du globe. BRONGNIART . . . . Minéralogie. Dumériz .« . , . .' Zoologie. Reptiles et poissons. De Jussieu Fils. . . Botanique à la campagne. Mingez . . . . . (Culture et naturalisation des végétaux. DELEUzZE . « . . . Secrétaire de la Société des Annales du Muséum, MÉMOIRES DU MUSEUM D'HISTOIRE NATURELLE, à PAR LES PROFESSEURS DE CET ÉTABLISSEMENT. OUVRAGE ORNÉ DE GRAVURES. 7 DÉDIÉ AU ROI. TOME DIX-NEUVIÈME. D xX/Xx Mém.Mus.H. N.(Paris) AIRE, RUE DES MATHURINS S.-J. , HÔTEL DE CLUNY. 1830. NOMS DES PROFESSEURS. (PAR ORDRE D'ANCIENNETÉ. ) Messieurs , PorTaz. « «+ + + *. Anatomie de l'homme. DE Jusseu. . . . . Professeur honoraire. DesronTaINEs. . . . Botanique au Muséum. De Lamancrk. -+ + . Insectes, coquilles, madrépores, etc. Georrroy-ST.-HiLARE . Zoologie. Mammiferes et oiseaux. CuvrER . . . . . . Anatomie des animaux. LaucIER . . . . . (Chimie générale. Connien . . . . . Géologie, ou Histoire naturelle du globe. BRONGNIART . . . . Minéralogie. DumérL + . . . .' Zoologie. Reptiles et poissons. De Jussieu Fils. . . Botanique à la campagne. MiRBEz ©. . . . . (Culture et naturalisation des végétaux. DELEUZE . . . «. . Secrétaire de la Société des Annales du Muséum. MÉMOIRES DU MUSEUM D'HISTOIRE NATURELLE, PAR LES PROFESSEURS DE CET ÉTABLISSEMENT. OUVRAGE ORNÉ DE GRAVURES. DÉDIÉ AU ROI. TOME DIX-NEUVIËME. A PARIS, CHEZ A. BELIN, IMPRIMEUR-LIBRAIRE, RUE DES MATAURINS S.-J., HÔTEL DE CLUNY. 1830. IMPRIMERIE DE A. BELIN, rue des Mathurins Saint-Jacques, n°. 14. MÉMOIRES DU MUSEUM D'HISTOIRE NATURELLE. MÉMOIRE Sur l’organisation intérieure et extérieure des tubercules du Solanum tuberosum et de PHe- lianthus tuberosus, considérés comme une véri- table tige souterraine, et sur un cas particulier de l’une de ces tiges. L'organisation générale d’un être vivant et celle de ses organes en particulier ne peuvent s'expliquer qu’autant que l’on: suit pas à pas le développement successif de cet être, depuis le premier moment de sa formation apparente jusqu’à celui de sa mort (1). PAR P.J.F. TURPIN. (Lu.,à la Société Philomatique, en sa séance du 27 décembre 1828.) LA science des êtres organisés végétaux, c’est-à-dire ‘des êtres organisés qui manquent de la faculté dè se mouvoir vo= lontairemént est immense. À peine sommes-nous arrivés à en mesurer toute l'étendue. ge HE à “Les connoiïssances variées que cette étude exige'pour är- river à bien connoître un végétal, d’abord dans ses élémens (1) Turp., Essai d’une Iconographie des vëég., pag. 15, Panckoucke, 1820. Mém. du Muséum. 1. 19. I 2 ORGANISATION INTÉRIEURE ET EXTÉRIEURE et dans ses organes constitutifs, ensuite dans ses rapports d’analogies avec le reste des végétaux, dans ses rapports avec les animaux et tous les êtres physiques de la nature, ces con- noissances n’ont encore été possédées par aucun de nous; elles ont été cultivées séparément par des hommes différens, qui se sont jusqu'à ce jour peu compris entre eux, comme si les sciences particulières dont ils s'occupent n’étoient pas en réalité les embranchemens d’une science unique. Ce que je viens de dire n’offre rien de nouveau; cela a été senti depuis long-temps, et c’est ce qui n’a fait dire dans un de mes ouvrages: « Plus l’homme fait et embrasse de choses, moins il explique celles dont il s'occupe (1). » Les diverses sciences, en se simplifiant de plus en plus, per- mettent que l’on en étudie un plus grand nombre qu'au- trefois, et que par cette raison on soit plus véritablement instruit dans celle qui nous occupe plus spécialement. Bientôt ne sera plus réputé phytologiste celui dont la science ne sera pas éclairée par celles de la physique, de la chimie et de la minéralogie; mais surtout s'il ignore l’anato- mie et la physiologie des végétaux, et les rapports d’analo- gie, fort peu nombreux à la vérité, que cette anatomie et cette physiologie peuvent avoir avec celle des animaux d'ordres supérieurs. k On peut ajouter en toute süreté que l’homme, cette créature la plus compliquée, la plus parfaite, celle dans la composition de laquelle se trouve une sorte d'assemblage de tous les autres êtres placés au-dessons d’elle; que cette (:) Turp:, Essai d’une Iconographie des vég:; pag. 9: Panckoucke, 1820. DE DEUX TUBERCULES. 3 créature, dis-je, restera inexpliquée dans son organisation, et dans ses actions physiques et morales, tant que ceux qui ‘s’en occupent, soit comme historiens, soit comme magistrats, manqueront des connoissances positives dont ÿ'ai parlé plus haut, et tant qu'il'ne sera pas généralement reconnu que la seule partie organique et physiologique qui distingue l'homme des animaux, a lieu dans le développement et dans l'énergie de la région antérieure de son cerveau, partie qui doit être considérée comme étant le sw»mum de l'échelle organique, et comme étant ce qu'il y a de plus parfait, puisqu'elle est le siége de ces diverses facultés intellectuelles qui nous per- mettent d'étudier et de comprendre les choses de la nature, et de nous élever jusqu’à la connoïissance du créateur de toutes ces choses (1). Mais, sans trop nous embarrasser de ce que seront les sciences un jour, occupons-nous de ce qu’elles sont actuel- lement, et tächons par nos travaux de leur faire faire quel- ques pas. Bien convaincu que ce qui manquoit le plus à la science des végétaux étoit la véritable connoïssance des organes ou autrement dit celle de l’anatomie, je m’y suis entièrement livré. Bien convaincu encore qu’une fois cette anatomie bien démontrée dans toute sa simplicité, elle réduiroit à fort peu (3) L'homme tont entier peut être contenu dans l’une de ses mains, puisqu'il est vrai que la seule chose qui le différencie des animaux consiste dans le dévelop- pement et dans le degré d’énergie de la partie antérieure de son cerveau; remar- quons que, fort souvent, lorsque l’homme veut mettre ses facultés intellectuelles en exercice, il porte instinclivyement sa main sur son front, comme sil vouloit exciter par là les organes qui se trouvent en ce lieu. [A ORGANISATION INTÉRIEURE ET EXTÉRIEURE de chose tout cet échafaudage de physiologie végétale dont on nous a entretenus jusqu’à ce jour, et dont, selon moi, on n’auroit dû s'occuper qu'après avoir, acquis la connois- sance exacte des organes dont elle n’est que la conséquence. Que diroit-on, par exemple, d’un homme qui, avant d’a- voir préalablement étudié les rouages d’une machine, s’éver- tueroit à vouloir nous en’expliquer le mouvement? Il en est de même des êtres orgänisés; ce sont des machines vivantes, mais dont les divers mouvemens sont également subordonnés à des organes qui en sont les rouages. J'arrive au fait d'organisation qui fait le sujet de ce Mé- moire. Le plus grand nombre des racines des végétaux se développe dans le sein de la terre, où elles s’enfoncent à des profondeurs plus ou moins grandes, selon les espèces et suivant la nature des besoins d’assimilation qu’elles éprou- vent; mais il est aussi des racines qui végètent, soit dans l’eau, soit dans l'air (x). (1) Plusieurs auteurs estimés, notamment M. Dutrochet, ont fait de grands efforts d'imagination et d’expérience afin d’arriver à expliquer la cause de la direc- tion des diverses parties des végétaux, soit celle des tiges, soit celle des racines. J'ai toujours pensé que c’éloit se mettre à la recherche de la pierre philosophale, et que nous ne parviendrions jamais à démontrer, par la seule observation des üssus composans et des fluides et des liquides qui les impregnent, pourquoi, géné- ralement, l’une des moitiés d’un arbre a beboin de l’intérieur de la terre, tandis que l’autre recherche, dans l’atmosphère, l'air et la lumière ? pourquoi les tiges du peuplier d'Italie, ou peuplier pyramidal, s’élevent verticalement? celles du Pom—. mier (Walus), du Cedre du Liban (Larix cedrus), du Mespilus linearis, s'étendent horizontalement ; celles du Frene pleureur (Fraxinus excelsior, var.) se recour- bent instirictivement vers la terre; celles latérales du Fraisier (Fragaria) rampent à la surface du sol; celles également latérales et inférieures de la Pomme de terre et du Topinambour végètent à quelques pouces au-dessous, et enfin pourquoi les racines s’enfoncent à des profondeurs plus on moins grandes ? DE DEUX TUBERCULES. 5 La plupart des tiges vivent et s'étendent dans l’atmosphère, en s’y élevant plus ou moins verticalement ou en rampant à la surface du sol; mais il est aussi des tiges qui naissent et s’alongent, soit dans l’eau, soit dans la terre. On ne peut donc conclure d’après cela que toute végé- tation enterrée soit une racine, et toute végétation qui vit dans l'air soit une tige. La cause de ces directions me paroît inexplicable par l’observation des sens, aidés même des plus puissans microscopes; cette cause, selon moi, est tout entière dans la'nature intime des tissus de chaque espèce, et non dans leurs formes ou dans leurs modes d'agglomération. C’est à cette cause nuisible que sont dues les diffé- rentes appétences qu’éprouvent les diverses espèces végétales, soit dans leur en- semble, soit tout simplement dans quelques unes de leurs parties. Nous ne parviendrons pas plus à expliquer la direction des rameaux des végé- taux par l'observation sensible et matérielle, que le scalpel et l’anatomie la plus mu- nitieuse ne nous apprendront la cause qui fait que des animaux vivent dans l'air à des hauteurs différentes , que d’autres restent à la surface du sol, que d’autres se tiennent dans le sein des eaux douces ou salées à des profondeurs plus ou moins considérables , que d’autres enfin habitent dans l’intérieur de la terre. Tout ce que l’on peut dire relativement à la cause des directions que suivent les êtres organisés, me semble se réduire à ceci : Les tissus vivans des végétaux et des animaux se portent instinctivement vers les milieux où se trouvent en plus grande quantité les substances convenables aux besoins d’excitation , d'absorption et d’assimilation , besoins toujours modifiés selon les divers appétits où idiosyncrasies des globules composans ou élémentaires de ces mêmes tissus, | Disons que tous les êtres organisés recherchent leur milieu aise, et que de là résultent toutes les directions, soit végétales, soit animales, et que de ce même besoin résulte encore tout ce que l’on a observé relativement à la géographie des plantes et des animaux, c’est-à-dire relativement à leur distribution et à leur sta- tion à la surface de la terre. Les plantes sociales ; qui ne se recherchent point, qui, au contraire, se disputent en ennemies la nourriture qu’elles puisent sur le lieu où elles se trouvent forcément circonscrites , ne sont réunies qu’en raison d’ap- «pétits semblables, qui ne peuvent être satisfaits que dans des milieux d’une éten- due très-bornée. Offrons aux végétaux et aux animaux des milieux composés des 6 ORGANISATION INTÉRIEURE ET EXTÉRIEURE L’organogaphie végétale, sous ce rapport comme sous beaucoup d’autres encore, a été très-négligée. En considé- rant toutes les parties végétantes au-dessous de la surface du sol comme appartenant aux racines, on a confondu un grand nombre de tiges vraies avec les racines proprement dites. mêmes élémens que ceux dans lesquels l’espece a l'habitude de vivre, et nous aurons sur le même espace toutes les espèces différentes répandues sur la surface du globe. Une racine se dirige toujours vers les lieux où il se trouve le plus d'humidité, le plus de terre substantielle, et cela d’une manière si déterminée, que fort sou- vent, pour satisfaire à ces besoins d’appétit et d’assimilation , elle surmonte d’assez grands obstacles, ou bien les tourne dans le cas d’une trop grande résistance. La pâture du système aérien des végétaux étant répandue dans l'atmosphère, et se composant en grande partie d'humidité, d’air et de lumière, on voit les végé- taux, dans l’intérieur des serres, s'éloigner les uns des autres , et leurs rameaux changer leur direction naturelle pour prendre celle des fenêtres, par lesquelles entrent en abondance les vivres nécessaires à leur existence. Ils semblent tous se porter vers le point où se fait en quelque sorte la distribution. Eu liberté, les végétaux s’évitent et s’éloignent les uns des autres autant que des êtres fixés au sol le peuvent. C’esl ce que l’on voit dans les forêts, et partout où ces êtres se trouvent trop nombreux, par rapport à l’espace qu'ils occupent. Ils évi- tent également le voisinage des autres corps, tels, par exemple, que les murailles, position dans laquelle ils se déforment par l'avortement ou l’étiolement des bour- geons situés de ce côté. , Si on observe la Digitale pourprée ( Digitatis purpurea), on voit que toutes les fleurs sont disposées symétriquement, alternativement et en spirale autour d’un axe commun; mais qu’en raison de la position de l'individu, toutes les fleurs se dirigent du côté où il y a le plus à pâturer, c’est-à-dire du côté où il y a le-plus d'humidité, mais plus principalement d’air et de lumiere. On voit au Jardin du Roi un grand nombre de pieds de Digitales plantés sur les plates-bandes extérieures d’un grand carré qui est en partie entouré d’allées de til- leuls; toutes les fleurs de ces Digitales, en évitant et en tournant le dos le plus pos- sible à leurs puissans voisins qui les affament , regardent le centre du carré. Pareille chose arrive à ces plantes lorsqu'elles se trouvent situées au bord d’un bois ou adossées au revers d’une colline. DE DEUX TUBERCULES. 7 Parmi celles-là se trouvent au premier rang le tubercule de la Pomme de terre et celui du Topinambour, que tous ou presque tous nos meilleurs auteurs décrivent à tort comme étant produits par les racines du Solanum tuberosum, et par celles de l’Helianthus tuberosus. Afin de ne laisser aucun doute sur l’état actuel de la science à l’égard de cette erreur, je vais rapporter textuel- lement les passages des ouvrages les plus accrédités et les plus récens, dans lesquels il est question des tubercules de la Pomme de terre et du Topinambour. A l’article Morelle tubéreuse de l'Encyclopédie métho- dique (x), on lit : « Cette espèce est une des plus distinguées « de ce genre, par lès grands avantages que l’on retire de sa « racine pour la nourriture de l’homme et des animaux. « C’est de l'Amérique méridionale, particulièrement du « Pérou, que nous a été apportée cette utile raczne. » Ventenat, dans son tableau du Règne végétal, dit : « La « racine tubéreuse est un corps arrondi, charnu, solide, du- « quel partent souvent, latéralement et inférieurement, de « petites racines fibreuses comme dans la Pomme de terre, « qui est la racine du Solanum tuberosum (2). » Dans un ouvrage qui servira toujours de guide aux étu- dians, tant à cause de la grande masse de choses positives qu’il contient, que par l'élégance du style avec lequel il est écrit, je veux parler des Elémens de physiologie de M. Mirbel, on trouve : « Les ramifications des racines se (1) Tom. 4, pag. 285. (2) Tom, 1, pag. 460. 8 ORGANISATION INTÉRIEURE ET EXTÉRIEURE « renflent en tubercules dans une multitude d’espèces. Les « Pommes de terre, les Patates, les Ignames, les Nodus de « la Filipendule, n’ont pas une autre origine (1). » Dans un autre ouvrage également élémentaire, l’auteur, M. Loiseleur-Deslongchamps, considère aussi la Pomme de terre comme une racine, lorsqu'il dit : « Le plus petit frag- « ment de racine suflit pour multiplier certaines plantes. « C’est pour cela que le cultivateur a tant de peine à dé- « truire le Chiendent, le Liseron des champs, fléaux des « jardiniers. Un seul œil de la pomme de terre suffit pour « propager ce précieux végétal (2). » Le même auteur, en continuant toujours de penser que la Pomme de terre est une racine, répète, dans son article Morelle tubéreuse du Dictionnaire des Sciences naturelles : « Ses racines sont de gros tubercules oblongs ou arron- « dis, etc. (3). » M. De Candolle, en décrivant la Morelle tubéreuse dans la Flore française, s'exprime de la manière suivante : « Ses « racines sont longues, fibreuses, chargées çà et là de gros « tubercules oblongs ou arrondis (4). » (1} Premiére partie, pag. 91. L'auteur confond ici des choses fort différentes. Le tubercule de la Pomme de terre est le sommet épaissi d’une véritable tige tra- çante et souterraine , tandis que celui de la Patate est produit par de vraies racines qui se gonflent. 7’oyez pl. 5, fig. d,e. (2) Nouv. voyage dans l'empire de Flore , pag. 12, édition 1827. La tige vivace du Chiendent est traçante et souterraine. Il n’y a de racines que celles adventives , qui s’échappent de la partie extérieure des nœuds vitaux. Cette tige a de grands rapports avec celles secondaires et souterraines du Solanum tube- . rosum , dont le sommet s’épaissit en tubercule. (3) Tom. 32, pag. 522. (4) Tom. 3, pag. 613. , DE DEUX TUBERCULES. 9 Dans la nouvelle Flore des environs de Paris, M. Mérat, en parlant toujours de la même plante, dit : «Ses racines ‘€ « produisent çà et là de gros tubercules appelés Pommes de terre (1). » M. Achille Richard, dans la quatrième édition de ses Nou- veaux Élémens de Botanique, range toujours le tubercule de la Pomme de terre parmi les racines. « J’appelle, dit-il, ra- « « « « « « « _« « « « cines tubérifères celles qui présentent sur différens points de leur étendue, quelquefois à leur partie supérieure, d’autres fois au milieu ou aux extrémités de leurs ramifi- cations, des tubercules plus ou moins nombreux. « Ces corps charnus, que l’on a long-temps et à tort regar- dés comme des racines, ne sont que des amas de fécule amilacée que la nature a, en quelque sorte, mis en réserve pour servir à la nutrition du végétal : aussi n’observe-t-on pas de véritables tubercules dans les plantes annuelles; ils appartiennent exclusivement aux plantes vivaces:tels sont ceux de la Pomme de terre, du Topinambour, des Orchi- dées, des Patates (2). » M. Richard a raison, lorsqu'il dit, avec M. Sprengel, que le tubercule appelé Pomme de terretest une tige souterraine; mais il a tort quand il fait naître cette tige sur les racines du Solanum tuberosum, quine peuvent jamais en produire. Il a tort aussi d’assimiler à ces tiges tubéreuses le tubercule de la Patate, qui est tout simplement une racine épaissie. Voyez pl. 5, fig. 1,e. A —————————————— (1) Tom. 2, pag. 153, édit: 182r. (2) Pag. 35. Mém. du Muséum. t. 19. N2 10 ORGANISATION INTÉRIEURE ET EXTÉRIEURE Si on consulte les deux ouvrages les plus récens, ouvrages de première autorité, le Dictionnaire classique d'Histoire naturelle et le Dictionnaire des Sciences naturelles, on y rencontre toujours la même erreur. Dans le premier de ces ouvrages, l’auteur dit : « Ses racines sont longues, fibreuses, « chargées de distance en distance de gros tubercules qui « présentent diverses formes, mais qui, ordinairement , sont « arrondis ou oblongs (1). » Dans le second, on trouve à l’article 7 wbercule: «Les ra- « mifications des racines se renflent en tubercules dans une « multitude d'espèces. Les Pommes de terre, les Patates, les « Ignames, le Nodus de la Filipendule, etc., n’ont pas une « autre origine. » Il faut remarquer que cette citation est extraite d’un vo- lume (2) qui sort de la presse, et d’un ouvrage excessive- ment répandu, et vraiment fait pour être l’une des autorités les plus respectables de la science actuelle ; que l’auteur de l’article, M. Massey, est un homme fort instruit dans la con- noissance des végétaux, et particulièrement dans ce qui con- cerne l’organographie; partie dont il a été spécialement chargé dans le Dictionnaire des Sciences naturelles. Je n’ai parlé que du très-petit nombre d'ouvrages qui font @) Dict. class., tom. 11, pag. 109. (2) Tom. 56, pag. 5. Il y a ici la même confusion que j'ai déjà signalée. La vraie tige tuberculeuse de la Pomme de terre et la vraie racine de la Patate sont toujours étonnées de se trouver ensemble. Cette redondance de mots, qui se trouve entie la citation de M. Mirbel et celle de M. Massey, est fatigante à cause de l'extrême voisinage de ces deux articles; mais on sentira, qu’en ma qualité de citateur, il ne ma pas élé permis d’y rien changer. RER DE DEUX TUBERCULES. 11 autorité dans la science des végétaux; on ne finiroit pas si où vouloit faire connoître tous ceux qui ont ensuite répété la même erreur. Je viens d'exposer la science écrite relativement aux fausses idées que l’on s’est faites sur la véritable nature du tubercule de la Pomme de terre, je vais maintenant citer plusieurs au- teurs qui ont bien su voir une véritable tige souterraine dans ce tubercule. Il y a au moins vingt-cinq ans que M. Aubert du Petit- Thouars disoit, dans une séance de la Société philomatique: « La Pomme de terre n’est point une racine, c’est une tige « souterraine. » Depuis ce temps, le savant physiologiste que je viens de citer a publié dans son Cours de phytolo- gie (x), ses propres observations sur la nature et l’origine du tubercule de la Pomme de terre. Voici comment il s'exprime: « Ia Pomme de terre, ou So/anum tuberosum, a une crois- « sance à peu près semblable ( l’auteur vient de parler du « Topinambour ), ayant également des écailles souterraines, « d’où il part tout de suite des scions garnis d’écailles : ils « s'alongent plas ou moins; mais à une certaine distance le « sommet se renfle insensiblement, l'extrémité se trouve ar- « rêtée, parce qu’elle se recourbe : il en résulte un petit tu- « bercule garni d’un certain nombre d'écailles; il grossit par « l'abondance des sucs qui affluent. Au bout d’un certain « espace de temps, les écailles disparoissent, mais à leur place «il se trouve une dépression particulière. Au-dessous des « écailles, d’où sortent les tubercules, il part des racines {1) Cours de phytologie ou de botanique générale, 1828, pag. 81. 12 ORGANISATION INTÉRIEURE ET EXTÉRIEURE « plus ou moins abondantes. On voit souvent partir, des « feuilles extérieures, des scions absolument semblables aux « souterrains : ils sont garnis pareïllement d’écailles; mais « après qu’un certain nombre s’est développé, elles devien- « nent de véritables feuilles. Quelquefois on voit que le scion « souterrain, après avoir déterminé l'origine d’un tuber- « cule, continue et vient gagner la superficie; alors il donne « des feuilles vertes. € Il arrive que quelques variétés portent dans l’aisselle de « leurs feuilles aériennes des tubercules absolument sem- « blables aux terrestres, mais ils ont une teinte verte. » M. du Petit-Thours ajoute, mais à tort : « La Patate, qui « est une espèce de Liseron à tige trainante, ou Conpolpu- « lus, donne également des tubercules charnus qui doivent « leur origine à des scions souterrains. » Le tubercule de la Patate ne peut être confondu avec ceux du Topinambour et de la Pomme de terre, par la raison qu’il n'est produit que par de vraies racines qui manquent de nœuds vitaux et qui s’épaississent, comme on le peut voir par la pl. 5, fig. 1, e,e,e,e, et non par des scions souterrains, comme le dit par erreur M. du Petit-Thouars. L’un des principaux élèves de l’école de M. De Candolle, M. Dunal, dans son excellente Histoire naturelle des So/a- num, a parfaitement reconnu la véritable nature du tuber- cule de la Pomme de terre, comme on peut s’en convaincre par le passage suivant : « Les autres tubercules souterrains « dont nous avons à parler sont ceux si connus aujourd’hui « dans nos climats sous le nom de Pomme de terre. « Ces organes, d’une consistance charnue, recouverts par ù DE DEUX TUBERCULES. 13 « une pellicule qui se détache aisément, varient beaucoup « de forme, de couleur. et de grosseur. Ils sont irrégulière- « ment bosselés, et présentent des cavités dans lesquelles « sont logés de véritables bourgeons. Ils diffèrent des tuber- « cules du Solanum montanum et de leurs analogues par « la circonstance que nous venons de noter, qu'ils sont de « véritables tiges munies d’un grand nombre de bourgeons, « et à cause de cela peuvent être divisés.pour former des « boutures (1). » M. De Candolle, éclairé par les observations de son élève, en revenant sur son ancienne opinion, dit, dans lOrgano- graphie végétale qu’il vient de publier : « Il faut encore ob- «server que plusieurs des tubercules qui semblent le plus «évidemment naître des racines, se développent en réalité « le long des branches inférieures de la tige cachées sous « terre; c’est ce que M. Dunal à le premier prouvé avoir « lieu dans la Pomme de terre, et ce que M. Turpin a con- « firmé (2). » M: Dutrochet ne pouvoit, avec cette grande sagacité qui caractérise la plupart de ses écrits, ne pas voir dans le tuber- cule de la Pomme de terre une véritable tige; aussi s’est-il par- faitement exprimé à son égard dans le passage suivant : « Le tubercule du Solanum tuberosum offre à sa surface « un certain nombre de bourgeons auxquels les cultivateurs « donnent le nom d’yeux. Ces bourgeons produisent tous « des tiges souterraines pourvues à leur pointe de piléoles (1) Pag. 22. (2) Tom. 1, pag. 255, 1817. 14 ORGANISATION INTÉRIEURE ET EXTÉRIEURE fort petites, qui, par leurs scissures successives, forment des feuilles rudimentaires qui disparoïssent fort prompte- ment, et que leur petitesse rend assez difficiles à aperce- voir. C’est la pointe de ces tiges souterraines, on plutôt leur bourgeon terminal qui se renfle et se développe pour former le tubercule, qui souvent aussi est formé par le ren- flement des bourgeons latéraux de ces tiges rampantes. Les véritables racines, complétement étrangères à la pro- duction de ces tubercules, sont très-faciles à distinguer des tiges souterraines. Elles sont toujours beaucoup plus peti'es; elles naissent, soit des tiges souterraines, soit du tubercule lui-même; mais ce ne sont point les yeux ou bourgeons de ce deruier qui leur donnent naissance. Ils ne produisent que des tiges souterraines, et c’est seulement sur ces dernières que l’on observe les tubercules. Si les naturalistes eussent appliqué ici la connoissance de ce fait, que jamais les racines ne naissent de bourgeons station- naires , ils eussent vu que les productions souterraines qui naissent des bourgeons stationnaires de la Pomme de terre ne sont point des racines, mais des tiges; et cela les eût éclairés sur la véritable nature des tubercules du So/anum tuberosurn, qui sont véritablement des bourgeons renflés et non pas des racines, comme on le croit générale- ment (1). » Il n’est guère possible d’être plus clair, et cependant on s'obstine toujours à conserver l’ancienne erreur. (x) Recherches sur l’accroissement et la reproduction des végétaux, par M. H. Du- trochet, Mém. du Mus. d'Hist. nat., année 1822, tom. 8, pag. 42 et 43. DE DEUX TUBERCULES. 15 Comment se fait-il qu'une vérité, tout aussi importante à connaître en organisation végétale que celle de distinguer le poumon du cœur chez les animaux, une fois dite ou écrite, puisse être ensuite négligée ou ignorée par ceux qui publient, et qui souvent, par leur position, font autorités dans les sciences dont ils s’occupent ? Cela vient ; je pense, de ce que ces vérités n’ont pas été suflisamment exposées, et que surtout elles n’ont pas été fixées au moyen de figures exactes, qui représentent, autant que possible, tous les passages de développement, depuis l’état le plus simple jusqu’à l’état le plus compliqué de l’or- gane ou de l’être entier qu’on se propose de faire connoître aux autres. Lesracines et les tiges, quels que soient les milieux dansles- quels elles naissent etse développent, quelle que soit leur di- rection, offrent deux sortes de végétations extrêmement dif- férentes, qui ne peuvent jamais être confondues, et dont, chose peu commune dans la direction des êtres organisés , les caractères propres à chacune de ces productions sont parfaitement tranchés. Je vais exposer ces caractères distinctifs, et les mettre en regard, afin que l’on puisse mieux lés comparer et mieux en saisir les différences. 16 ORGANISATION INTÉRIEURE ÆT EXTÉRIEURE Caracitre essentiel des racines, quel que soit lé milieu dans lequelielles se développent. r Les racines sont, toujours .dépour- vues, à leur:surface, de nœuds vi- taux (1) disposés symétriquement, et, conséquemment , d'organes appendicu— laires foliacés. La multiplication de leurs rameaux est purement adventive, pl. 1, fig. b, b'et b”. L } . Caractère essentiel des tiges, quel que soit lemilieutdans lequel elles se\dé- veloppent. | Les tiges sont {loujours pouryues, à leur surface, de nœuds vitaux disposés TE symetriquement, et constamment bor- dés ou accompagnés d’un organe ap- pendiculaire foliacé ; organe quelquefois réduit à l’état rudimentaire ou même avorté. Bourgeons et bulbilles naïssant de ces nœuds vitaux qui leur servent de conceptacles, pl. 3, fig. 1,2 et 3. Pour arriver plus sûrement à la démonstration des tiges tuberculeuses et souterraines du So/anum tuberosum , ÿ'ai (1) Par nœud vital, j'entends parler des points presque toujours renflés et dis- posés symétriquement et en des lieux déterminés à la surface des tiges. Ces points, véritables conceptacles des bourgeons et des bulbilles, sont accompagnés ou bordés d’une feuille protectrice qui est au bourgeon naissant ce qu’est la feuille ovulaire à cet autre pelit bourgeon terminal que l’on nomme l'embryon des graines! La situation des nœuds vitaux, à la surface des tiges, présente les modes sui- vans : 1°, Îls sont alternes et en spirales; 2°. alternes distiques, c’est-à-dire placés sur deux côtés; 3°. opposés par deux ou verticillés par trois, par quatre, ou par un plus grand nombre , mais en alternant toujours avec ceux des verticilles placés au- dessus et au-dessous. ) La distance qui, dans le sens longitudinal des tiges sépare ou éloigne les nœuds vitaux les uns des autres, est ce que l’on appelle communément l’article. C’est le mérithalle de M. Aubert du Petit-Thouars. Cette distance , qui peut avoir six à huit pouces de longueur dans une jeune pousse de Marronier d’Inde , devient nulle sur la tige aplatie du bulbe des ognons où les feuilles écailleuses et rudimentaires se touchent immédiatement, sur celles des Joubarbes, sur celle déprimée ou conique qui portent les fleurettes des Synanthérées, etc., etc. La surface des racines n’oïfre jamais ni nœuds vitaux, ni feuilles; conséquem- ment toutes leurs productions latérales, soit radicellaires, soit tiges, sont toujours adventives, ce qui veut dire que , n'ayant pas de lieux déterminés, elles naissent indifféremment de tous les points du tissu cellulaire excités. DE DEUX -TUBERCULES. 17 eu recours au moyen que j'emploie ordinairement; moyen qui consiste à voir venir et à suivre pas à pas dans toutes leurs évolutions successives les végétaux, à mesure qu’ils pas- sent de leur état le'plus simple à leur état le plus déve- loppé. ‘ Tout le monde sait que la Pomme terre se propage, comme les autres végétaux, par trois moyens différens. Le premier ensemant des graines, ou , autrement dit , en semant ces rudi- mens de plantes que l’on appelle des embryons; le second en confiant au sol de petites tiges tuberculeuses entières, c’est-à- dire de petites Pommes terre (pl. 1, fig. 2, a), et letroisième en plantant seulement des portions de Pomme terre, pourvu toutefois que chacune de ces portions soit munie d’un nœud vital et du bourgeon propagateur qui en résulte (1). Ce der- 7 (1) Des tubercules de plusieurs variétés mis en terre, après en avoir enlevé pro- fondément tous les yeux, m'ont produit des embryons adventifs qui se sont déve- loppés en tiges ordinaires, et desquelles ensuite sont résultés de nouveaux tuber- cules. Ces embryons, qui, selon moi, tiroient leur origine de l’un des innom- brables grains vésiculaires de globuline (fécule), sortoient les uns de la partie vive des trous formés par l'extraction des yeux ; les autres, indistinctivement, de la sur- face restée intacte de l’épiderme, et peut-être des points tubéreux ou lentilles, qui alors pourroient êlre considérés comme des sorles de nœuds vitaux épars destinés à la sortie, soit des embryons adventifs, soit des radicelles. Un morceau d’écorce, une feuille ou une portion de feuille peuvent également produire des bourgeons adventifs , et conséquemment servir à la reproduction du végétal-mère, dont ces parties ont élé extraites. Il suffit que, dans ces fragmens de tissu cellulaire, la globuline, véritables séminules, soit convenablement développée, et qu'on entretienne, pendant sa germination dans le tissu, le degré de chaleur et d'humidité qui lui est nécessaire. Ceci, assez important à connoître en organographie et en physioiogie végétale, Vest moins en agriculture et en horticulture , parce qu’il estftoujours plus certain, plus avantageux de se servir, dans la propagation , d’embryons tout venus, tels que Mém. du Muséum. 1. 19. 3 18 ORGANIS \TION INTÉRIEURE ET: EXTÉRIEURE nier moyen est une véritable propagation par boutures sou- terraines; ce sont ces deux -derniers moyens que l'on em- ploie dans la culture de ce précieux végétal : celui par la graine est assez négligé, quoique seul il ait l’avantage de pou- voir procurer de temps à autre de nouvelles variétés. J'ai d'abord observé le développement du So/znum tu- berosum par le moyen dela graine ou de l'embryon. La graine de cette plante est petite; elle se compose , comme la plupart des autres graines, de deux parties très- distinctes. La première, que l'on nomme tégument, n’est qu'une petite feuille protectrice qui ne se dessoude pas; la seconde, bien plus importante, «est ce bourgeon terminal de la plante même, auquel on donne le nom d’embryon. Celui-ci, duquel doit résulter par développemens successifs toute la plante future, est roulé en crosse sous la feuille ovulaire, et est formé d’une tigelle et de deux protophyl- les (1). À peine distingue-t-on les traces d’un périsperme. (Cet-embryon, toujours muni de sa tunique, c’est-à-dire à l’état de graine, étant confié à l'humidité du sol, ne tarde pas à rompre son enveloppe et à produire de la partie in- férieure de sa tigelle, un système descendant, qui consiste en une véritable racine pivotante, de laquelle s'échappe ceux des graines dans les semailles, et ceux des bourgeons dans les boutures , soit celles sur un territoire organisé, comme la greffe, soit celles sur un territoire inor- ganisé, comme le sol ordinaire. (1) J'ai déjà fait observer, dans un autre de mes Mémoires, qu’un embryon encore contenu sous le tégument de la graine consistoit tout entier dans le sen système ascendant; qu’en cet état il n’avoit rien qui püt être considéré comme une radicule : partie qui ne commencoit à naîlre qu’au moment de la germination. DE DEUX- TUBERCULES, 19 ensuite un grand nombre de radicelles latérales et adven- tives, simples où rameuses. Sur ce système, quelque déve- loppement qu'il'puisse prendre, il ne se forme jarnars de Pomme de terre. Ceci est le point capital de mon mémoire: c'est ici que presque tous les auteurs se sont trompés. Au-dessus de ce système descendant ou de véritables racines, il s'en développe un autre dont laccroissement ou ou l’élongation a lieu dans le sens opposé du premier. Ce second système est celui que l’on nomme ascendant, quoi- qu'il ne monte pas toujours. Son caractère distinctif, comme je l’ai déjà indiqué, est d’avoir, à sa surface, des nœuds vitaux disposés symétriquement, bordés d’une feuille, et servant de conceptacles aux bourgeons, pl. r, fig. 1, æet ef. Silon examine un jeune individu de So/cnum tuberosum, provenu de l'embryon d’une graine, vingt ou trente jours après la germination, pl. x, fig. 1, on voit encore assez dis- tinctement le point médian d’où sont partis, en sens inverse, les deux systèmes de développement, pl. #, fig. 1, a. De ce point médian il s’étoit élevé un premier mérithalle assez court, au sommet duquel étoient deux nœuds vitaux opposés, et accompagnés chacun par l'un des protophylles ou feuilles cotylées qui persistent jusqu’à cet âge de la plante, fig. d,d. Ce système tigellaire présentoit une tige principale, flexueuse, munie de huit nœuds vitaux situés aux angles sortans, et autant de feuilles pétiolées placées sur le bord extérieur de ces nœuds vitaux, Ces feuilles, dont les dimen- sions augmentoient à mesure qu’elles s’éloignoient du mé- dian , étoient simples, ovales, un peu cordiformes à la base, à bords entiers. Les deux supérieures présentoient sur leurs 20 ORGANISATION INTÉRIEURE ET EXTÉRIEURE pétioles un ou deux rudimens des ces auricules qui, dans l’état adulte de la plante, font queles feuilles paroïssent comme composées. Les plus longues avoïent environ quinze lignes. Des nœuds vitaux situés aux aisselles des deux proto- phylles, pl. 1,4, d, et des nœuds vitaux des trois autres feuilles qui suivoient immédiatement, il s’étoit développé de longues tiges souterraines, grêles, cylindriques, munies, de distance en distance, de petites feuilles rudimentaires disposées alternativement et en spirale. Ces tiges, de seconde génération, entièrement analogues aux coulans ou tiges tra- çantes des Fraisiers (1), après avoir végété et s'être plus ou moins étendues, finissoient par s’épaissir, dans leur extré- mité, en un tubercule ou Pomme de terre, qui conservoit toujours le caractère de la tige dont il n’étoit qu'une expan- sion, c’est-à-dire qu'à sa surface il présentoit des nœuds vitaux symétriques situés alternativement et en spirale. Lorsqu'il arrivoit que l'extrémité de l’une de ces tiges tubérifères ne s’enfonçoit pas dans la terre, la partie ter- minale qui se seroit épaissie en tubercule ou Pomme de terre, se développoit, sous l'influence de l’air et de la lu- mière, en une touffe ou rosette de feuilles qui, en conti- nuant de s'étendre dans ce milieu , finissoit par fleurir et fructifier. * (1) Les tiges latérales, menues, traçantes et souterraines qui partent de l’ais- selle d’une feuille de la partie inférieure de la tige principale du So/anum tube- rosum , et dont les extrémités s’épaississent en Pommes de terre, offrent beaucoup de rapports avec celles que l’on nomme des coulans dans les Fraisiers. Des besoins ou des appétits différens tiennent les premières dans l’intérieur du sol, tandis que les secondes tracent ou rampent à sa surface, os Matte ot ME RENE] DE DEUX TUBERCULES. 21 De la partie extérieure des nœuds vitaux de la’tige prin- cipale, et de celle des tiges axillaires et souterraines, il naissoit une ou deux radicelles adventives , simples : ou ra- meuses; ces radicelles supplémentaires, en se fixant dans le sol, y puisoient de la nourriture, d’abord pour elles, et ensuite pour les tubercules et toutes les parties de la plante en général (x). En jetant les yeux sur la figure de la planche première qui accompagne ce Mémoire, on voit que tout le système des racines développé au-dessous du point médian & ne peut, dans aucun cas, produire ces-tubercules que l’on nomme des Pommes de terre; que ceux-ci dépendent en- tièrement du système tigellaire, dont ils ne sont, en réalité, que des parties terminales de tiges qui s’épaississent par la prodigieuse multiplication des vésicules-mères du tissu cei- lulaire , et par le développement de ces plus petites vésicules futures qu’elles contiennent, et auxquelles, dans tous les tissus cellulaires, jai donné le nom-Globuline; et qu’enfin on ne peut pas plus, dans une science exacte, ranger la Pomme de terre parmi les racines, par cela seul qu’elle croît sous terre, qu'on ne peut le faire pour le fruit de l’Ærachis hypogæa, (1) Je n’entends pas que les racines des végétaux soient spécialement chargées de nourrir les parties qui se développent dans l'air. Je pense, au contraire, que toutes les surfaces terrestres, ou aériennes sont également absorbantes , quelles se nour- rissent mutuellement, et que leur différence d’absorption dépend seulement de la plus bu moindre quantité de l’humidité environnante. C'est ainsi que ces idées, conçues à priori sur une prétendue ascension et descension de la sève par des che- mins différens, m'ont toujours paru entierement erronées. 32 ORGANISATION INTÉRIEURE ÆT EXTÉRIEURE qui, pour se de uns a également besoin du même milieu (1). Si au lieu d’un jeune pied dé Solanum tuberosurn, venu de l'embryon d’une graine, on en observe un, pl. 2, qui soit le produit d'une petite Pomme de terre où d’un bour- geon isolé d’une plus grosse, ce mode de propagation étant celui que l’on nomme de bouture, exclut toute espèce de véritable système descendant : toutes les racines seront la- térales, supplémentairesiet adventives; elles naitronttoutes de la partie extérieure des nœuds vitaux , et, comme dans le cas précédent, ces racines ne produiront jamais de tubercules. Des Tiges souterraines et tuberculeuses , nommées T'opinambours. k Les tubercules de l'Helanthus tuberosus, pl. 4, nais- sent absolument de la même manière que ceux du So/anum tuberosum. C’est toujours de véritables tiges qui partent des nœuds vitaux réguliers de la partie inférieure du système montant de la plante, qui s’alongent sous terre, qui sont mu- nies de petites feuilles rudimentaires , et dont l'extrémité finit par s’épaissir en un tubercule toujours pourvu de ses nœuds (1) Le père Labat, dans le tome 4, page 58, de son nouveau Voyage aux îles de l'Amérique, dit que les fruits de l’Ærachis hypogæa, ou Pistache de terre, nais- sent immédiatement de l’extrémité des fibrilles des racines de la plante; il fait mieux , il les figure en cet état, et au nombre de trois, dans une planche qui se trouve en regard du texte. Il ya de l’analogie entre celle erreur du missionnaire et celle des phytologistes, qui croient que le tubercule de la Pomme de terre est une racine où le produit d’une racine. DE DEUX TUBERCULES, 23 vitaux disposés alternativement et en spirale, et d’une petite feuille placée sur le bord de chacun de ses organes. Je n’ai point observé le développement de ce végétal pro- venant de l'embryon d’une graine; celui que j'ai étudié, et dont je présente ici la figure, étoit le produit d’un tuber- cule. C’étoit une propagation par bouture souterraine qui excluoit, comme je l'ai déjà dit en parlant de celle analogue de la Pomme de terre, la possibilité d’un système descendant de véritables racines; il n’y avoit donc que des racines ad- ventives, longues, sinueuses , chargées de fibrilles plus ou moins rameuses : ces racines ne deviennent jamais tuber- culeuses. Le tubercule du Tobinambour est aussi mal connu des au- “teurs que celui de la Pomme deterre; on le trouve toujours considéré comme étant une racine épaissie. On doit s’étonner que Ja disposition symétrique des nœuds vitaux, si mani- feste à la surface de ces deux productions, n’ait pas éveillé l'attention des botanistes, et ne leur ait pas fait sentir plus tôt que ce caractère ne peut appartenir qu'aux tiges, et ja- mais aux racines. M. De Candolle en décrivant l’'Helianthus tuberosus dans la Flore française (r), dit : « Cette espèce, connue sous les « noms de Tobinambour, Artichaut.de Canada ou de Poire «de terre, est originaire du Brésil; on la cultive dans un «grand nombre de jardins, à cause de ses racines qui « sont chargées de tubercules oblongs, féculens (2), re « et employés comme alimens. » (x) J'observe quelesivésicales oblongues qui composent par agglomération toute (2) Tom. 4, pag. 220. 24 ORGANISATION INTÉRIEURE ET EXTÉRIEURE Par le passage suivant, on voit que M. Mirbel considère aussi le Topinambour comme une racine. « La racine du « Topinambour (pl. 16, fig. 10), offre à la fois un pivot qui « s'enfonce dans la terre, et des racines progressives char- « gées de tubercules (1) ». Cette erreur capitale d'organisation végétale est tellement accréditée, que les plus instruits, les plus scrupuleux et les plus exacts dans leurs phytologiques observations, n’y ont point échappé. M. H. Cassini, qui s’est occupé avec tant d'avantage de l’organisation et de la classification des végé- taux de la famille des Synanthérées, dont fait partie l'Æelan- thus tuberosus, croit aussi que le tubercule du Topinam- bour, qu'il assimile à celui de la Pomme de terre, est une racine, comme on va le voir par le passage suivant, extrait de la description de cette plante dans le Dictionnaire des Sciences naturelles (2). « Hélianthe à racines tubéreuses ; « sa racine est vivace et composée de plusieurs tubérosités « oblongues, assez grosses, charnues, rougeâtres en dehors, « blanches intérieurement, qui ressemblent à la Pomme de « terre. € Plus loin on trouve : (On peut donc laisser ces « plantes pendant bien des années dans le même lieu, et la masse du tissu cellulaire du tubercule du Topinambour sont absolument privées de Globuline ou fécule, et que conséquemment c’est un aliment peu ou point nourrissant. /’oyez pl. 4, fig. 1. Le microscope, instrument précieux qui offre infiniment moins d'illusions que la paresse se plaît à le dire, pouvoit seul donner cette certitude, et empêcher de nommer féculent un tissu qui ne contient pas un seul grain de fécule. (1) Elém. de Phys. et de Bot., 1815, part. 1, pag. 92. (2) Tom. 20, pag. 353. Il faut remarquer que non-seulement M. H. Cassini pense que le tubercule du Topinambour est une racine, mais qu’encore il a trouvé bon de tirer de ce caractère erroné son nom spécifique. DE DEUX TUBERCULES: 25 « récolter leurs racines sans qu’il soit besoin‘de les renou- « veler. Elles ne: demandent aucun soin pour leur culture, «_etelles croissent dans les plus mauvais terrains ; mais un « bon terrain leur fait produire des racines plus grosses et « d’une meilleure qualité. » Le Dictionnaire classique d'Histoire naturelle (1) répète mot à mot la même erreur. M. Du Petit Thouars est le seul, à ma connoissance, qui se soit exprimé convenablement sur la véritable nature du tubercule du Topinambour. « Dans le Topinambour, les « bourgeons qui partent des écailles souterraines se déve- « loppent tout de suite en un scion garni de ses nouvelles « écailles : il s'arrête à peu de distance de son origine; comme « les sucs y abondent, il se renfle au point de devenir un « tubercule charnu, mais hérissé par des écailles nom- « breuses (pl. 4, fig. 1 c"", de mon Mémoire). « Les scions qui sortent en dehors s’élancent rapide- « ment, donnent une tige élevée, et elle paroït absolument « semblable à celle de l’Æelanthus, ou Soleil annuel (2). » Des cas particuliers que peut présenter la tige tubercu- leuse et souterraine de la Pomme de terre. La Pomme de terre n’étant que la partie terminale d’une véritable tige qui s’épaissit en tubercule, ayant conséquem- ment des nœuds vitaux disposés symétriquement à sa sur- (1) Tom. 8, pag. 70. (2) Cours de phytologie ou de botanique générale, 1828, pag. 81. Mém. du Muséum. 1. 19. 4 26 ORGANISATION INTÉRIEURE ET EXTÉRIEURE face, il doit arriver, dans les années humides et assez chau- des, que les nœuds vitaux d’un premier tubercule produi- sent d’autres tubercules, et que de ceux-ci, toujours par le même moyen, il sen développe d’autres encore dont les nœuds vitaux et les bourgeons annonceront l'espoir d’une quatrième et future génération. C’est ce qui est arrivé cette année (1). individu que je présente aujourd’hui, pl. 3, fig. 1, na été procuré par M. le chevalier de Pis, qui l’avoit obtenu d’un terrain sablonneux situé à Moulineau, près de Montmorency. Cette Pomme de terre, de la variété blanche ronde, pesoit deux livres quatre onces; elle se composoit, 10. d’un premier tubercule produit, par épaississement, de la partie terminale de la tige menue et horizontale échappée de la plante-mère; 20, de plusieurs autres tubercules provenus, par développe- ment, des bourgeons des nœuds vitaux du premier; 30. d’un certain nombre de troisièmes tubercules nés de la même manière que les premiers, et à la surface desquels étoient des nœuds vitaux et des bourgeons ou rudimens d’une qua- trième génération de tubercules. Ma figure représente la grandeur naturelle de cette Pomme de terre rameuse et (1) Les mois de végétation, mars, avril mai, juin et juillet, ayant été tres-plu- vieux, il en est résulté un grand nombre .de monstres végétaux par excès, Je n’en avois jamais tant remarqué et ant dessiné que cette année. Beaucoup de bourgeons, desquels nous étions en droit d’attendre des fleurs et des fruits, se sont développés en branches roselées ou en branches allongées. Les petites feuilles délicates, colorées et odorantes qui forment la Rose ayant été trop abondamment nourries, ont souvent pris une texture plus robuste, sont devenues vertes et inodores , et ont présentée un rameau auvlieu d’une fleur. Le- quel de ces deux états'est le monstre de l’autre? Le moins constant, dira-t-on, DE DEUX TUBERCULES. 27 composée de quatre générations d'individus développés « suc- cessivement les uns des autres. Pour ôter toute envie de croire à une agglomération for- tuite de ces tubercules, j'ai représenté à côté, fig. 2, une petite branche d’arbre dans la composition de laquelle se trouvent également quatre générations d'individus, savoir : celles de 1826, 1827, 1828 et 1829. Rien ne seroit plus comparable que ces deux productions, sans la différence que, pour produire les quatre générations de la branche, la nature a employé trois années, tandis que pour celles de la Pomme de terre elle n’est restée que trois ou quatre mois. J'ai en outre donné la figure d’une autre Pomme de terre, fig. 3, dont la composition n’offre que trois générations ; mais dans laquelle on distingue mieux la succession de ces généra- tions, et dans laquelle enfin on voit clairement qu’unePomme de terre est une tige, et que cettetige peut au besoin se rami- fier comme celles qui se développent dans l'air. Les tiges tuberculées et souterraines du Topinambour (Helianthus tuberosus ) sont également susceptibles de devenir rameuses par développement de bourgeons latéraux, et de présenter conséquemment plusieurs générations d’in- dividus , nées les unes des autres, pl. 4, fig. 2. De l'organisation interne ou tissulaire de la tige tuber- culeuse de la Pomme de terre. En commençant par l’analyse microscopique de la masse tissulaire de la tige menue et souterraine d'où résulte, par épaississement, le tubercule de la Pomme de terre, on trouve, 28 ORGANISATION INTÉMIEURE ET EXTÉRIEURE comme dans toutes les masses végétales les plus parfaites, que cette tige se compose de l’assemblage de trois choses dis- ünctes : 10. de vésicules agglomérées formant le tissu cellu- laire; 2°. de tigellules qui végètent et s'étendent parmi les vésicules, en constituant le tissu vasculaire; 30, d’une mem- brane cuticulaire qui enveloppe les deux sortes d’organes dont il vient d’être question, et dont les fonctions paroissent être de limiter les masses végétantes, en leur imposant telles ou telles formes, selon les différentes espèces. Lorsque la partie terminale de la tige menue se détermine à s’épaissir en tubercule, cet épaississement s'opère, d’une part, par la multiplication, par accouchemens, d’une grande quantité de générations successives de vésicules dont la masse et le nombre augmentent absolument de la même manière qu’une population de volvoces s'accroit en nombre et en étendue; de l’autre, par la membrane cuticulaire qui conserve la faculté de végéter et de s'étendre pendant un certain temps et dans certaines limites. Les tigellules, ou prétendus vaisseaux des végétaux, s’alon- gent un peu en se répandant et en divergeant dans la masse vésiculaire; mais ces tigellules n'augmentent point en nombre, et c’est pour cela que, dominant en proportion dans la tige menue où le tissu cellulaire étoit peu abondant, elles parois- sent si rares dans la tige tuberculeuse où ce même tüssu à acquis -un développement prodigieux. Je ne sais ce que dans une Pomme de terre on pourroit appeler un canal médul- laire, lorsque dans cette masse vésiculaire il n’y a qu'un très- petit nombre de tigellules répandues sans ordre vers la par- tie la plus extérieure de la masse. DE DEUX TUBERCULES:! 29 Je vais maintenant parler de chacun de ces trois organes composans en particulier. Du tissu cellulaire. + Tout ce qui fait partie de l'organisation des êtres végétaux et animaux se forme au moyen d’un nombre considérable de globulestmuqueux, simplenient contigus les uns aux autres, et dont l’agglomération dure tant que la vie combat et reste victorieuse des agens extérieurs qui tendent sans cesse à la détruire. Fous les globules qui composent par contiguité les tégumens, soit des vésicules du tissu cellulaire; soit des tigel- lules ouvaisseaux, soit de Ia membrane cuticulaire des végé- taux, ne deviennent visibles que lorsque l’on dissout ces tégu- mens ‘par l’action de l'eawbouillante. On voit alors que ces globules sont blancs, transparens et éminemment muqueux. Les tissus homogènes d’an grand nombre de végétaux et d’a- nimaux du bas de l'échelle, tous les tissus commencant de ceux d’ordres supérieurs, et même quelques uns de leurs tissus achevés, comme la partie médullaire des nerfs chez les animaux, sont entièrement formés de globules analogues, simplement agglomérés. Tous ces globules; quelle que puisse ètre l’agglomération à laquelle ils appartiennent, ont chacun leur centre vital de végétation, l'un pouvant vivre, absorber, assimiler et croître indépendamment de l’autre, et pouvant être considéré comme autant d’existences particulières appe- lées, pl. 3, fig, 4, à former des, existences composées ou agrégées. Ji rap eovut-esraieoy oD'entéb #1 Hs Le tissu cellulaire de la Pomme de terre se compose de 30 ORGANISATION :INTÉRIEURE, ET EXTÉRIEURE deux.ehosesdistinctes ; samoir : 1°. d’un amas(1)devésicules- mères jetées, comme au hasard, les uñes sur les autres, de formes plus ou moins sphériques, blanches et diaphanes comme du cristal, de substance muqueuse; 2°. d’un grand, nombre de plus petites vésicules nées, par extension, des parois intérieures des vésicules-mères qui les contiennent. Ges plus petites vésicules sont celles que je nomme la Glo- buline des tissus cellulaires végétaux, et ce que, dans quel- ques tissus blancs, comme celui dont il est question, on a appelé de la Fécule. | La globuline du ussu, sn de la Pomme de terre (pl:3, fig. 4; @, b) est la plus grosse que je connaisse; elle varie beaucoup de grosseur et de forme. Les plus petits grains sont sphériques, tandis que les plus gros, gènés dans leur développement: fante d’espace,, sont devenus oblongs ou obtusément triangulaires ; leur couleur est blanche, dia- phane et légèrement nacrée. À leur surface on distingue, chose très-importante et très-remarquable, des zones pro- gressives d’accroissement qui rappellent, assez bien celles que l’on observe sur les coquilles bivalves, et qui partent d’un point ombilical qui a été celui par lequel cette petite vésicule adhéroit aux parois intérieures, de la vésicule nière. Cle 3 fige ). (1) Amas est.yéritablement le mot: dont il faut se servir chaque fois qu'il est quesfidn de tous les individus vésiculaires agglomérés en masse ou eu tissu cellu- ldiré. Tous cé$'mdividus, qui en contiennent d’autres à l'état d’ovules (Globuline), ont été conténns eux-mêmes dans des vésicules-mères qui les ont précédés, mais qui n'existent plus. re | Î 4 DE DEUX TUBERCULES. 31 Du Tissu tigellulaire du prétendu vasculaire. Ge tissu, soit dans les tiges marines et soutérraines, soit dans la partie terminale de cés tiges devenues tuberculeusés, par développement excessif du tissu cellulaire; ce tissu se compose de trois sortes de tigellules distinctés qui n’ont rien de commun avéc les vésicules du tissu cellulaire, si ce n’est de végéter et de s'étendre parmi elles, et de contribuer pour leur propre compte à . formation des masses tissulaires de la plante. Les plus simples sont des fibres téntes, cydgdés où peut-être légèrement aplaties, blanches, transparentes, rou- lées en spirale comme des ressorts de bretelles; jé les nom- mer hélicines, à l'exemple de M. H. Cassini, qui, le pre- mier, s’est servi de cette heureuse dénomination (1). D’autres confervoïdes, de mème couleur et de même transparence, sont tubuleuses et cloisonnées de distance en distance; enfin d’autres beaucoup plus grosses, de même substance tuberculeuse , également cloisonnées, offrent à leurs surfaces des stomatines (2), organes parfaitement analogues aux sto- mates que l’on remarque ‘à la surface des: feuilles où des (x) La dénomination de trachée, calquée sur celle employée dans le règne animal peur indiquer un organe qui n’a rien de commun, avec nos tigellules-roulées en spirale, me semble devoir être changée en celle de Æélicine dont s’est déjà servi M. H. Cassini. - (2) Je nomme Sromatine les organes qui se trouvent placés à la surface des grosses tigellules internes et composantes des! tissus; à cause de leur extrémeana- logie avec les stomates disposés dans le sens longitudinal des:cuticules des jeunes écorces et des jeunes feuilles. Une tigellule interne et tubuleuse est réduite à la cuticule des tiges composées ou tiges proprement dites. 32 ORGANISATION. INTÉRIEURE ET EXTÉRIEURE jeunes écorces; c’est-à-dire que ces organes se composent de deux vésicules courbées remplies de globules, et comme appliquées et rangées symétriquement , dans le sens transver- sal, à la surface de ces tigellules internes: et composantes: Ces trois sortes de tigellules se terminent les unes par des pointes fort déliées, et les autres d’une manière obtuse et arrondie comme les extrémités du tube des conferves; mais, dans tous les cas, elles n’offrent jamais d'ouvertures visibles, soit à leurs surfaces, soit à leurs extrémités, par lesquelles on puisse supposer un passage pour les fluides et les liquides qui imprègnent indistinctement toute la masse des deux tissus. Avant determiner cet article, faisons remarquer aux phyto- logistes qui ont vu une racine dans la tige tuberculée de la Pomme de terre, la présence des hélicines; sortes de fibres que l’on ne connoit que dans les tiges et dans les feuilles. De la Cuticule ou épiderme. La cuticule du tubercule de la Pomme de terre est une membrane très-mince, transparente, quelquefois légèrement colorée; vue à l’œil nu, elle présente un grand nombre de points bruns et tubéreux. Lorsqu'on enlève cette mem- brane ou qu’elle s’exfolie d’elle-mème, il s’en reforme au- dessous une semblable. c Soumise à un fort grossissement du microscope, la :cuti- cule paroit une membrane transparente, sans stomates, mais sur la surface interne de laquelle est comme appliquée une sorte de réseau dont les mailles inégales sont formées par LLC ADE DEUX /TUBERCULES! ! / DA 33 une réunion de fibres ou de filamens FREE La mem- brane qui paroît dans èés mailles est comme Yapissée de granulations inforines (pl. 3, fig. 53) Li Voilà les trois sortes d'organes qui entrent dans la com- position tissulaire d’une Pomme de terre, comme dans toute autre masse tissulaire végétale. Chacun de’ces organes, soit la vésicule-mère du tissu cel- lulaire, soit l’une ‘des plus petites vésicules futures qu’elle contient, soit l’une des tigellules internes qui végètent parmi les vésicules-mères, soit enfin la membrane générale ou cu- ticule qui retient et subordonne le développement aveugle des deux premiers; chactn de ces organes, dis-je, ayant son centre vital particulier dé végétation ét quelquelois de pro- pagation, comme dans lés vésicules du tissu cellulaire, on ne peut s'empêcher de reconnoître en eux autant d’zdipidua- lités distinctes nées pour faire partie d’une individualité plus composée qui est celle dé la plante (r). (1) Chacune des vésicules-mères dont se composent, ;par, agglomération, les masses du tissu cellulaire; chacun des grains vésiculaires de Globuline contenus et développés, par extension, des parois intérieures des vésicules-mères ; chacune des tigellules internes et composantes qui végètent et s'étendent parmi ces vésicules, comme les racines s’alongent dans la terre et les tiges dans l'air, et:la membrane générale ou cuticule qui enveloppe le-tout, sont, autant d’individualités distinctes qui ont une origine particulière, qui me se convertissent jamais les unes dans les autres, qui ont des fonctions différentes à remplir, qui ont chacune leur centre vital de végétation ou d’accroissement, et leur centre vital de propagation. La seule communauté qu'il y ait entre ces #ndividualités ou existences parlicu- lières consiste en ce qu’elles sont destinées à faire partie de l’individualité com- posée d’un végétal d’ordre élevé, et dans ce qu’elles puisent leur nourriture dans la masse unique et commune des fluides et des liquides dans laquelle tous les indi- vidus associés se trouvent plongés. Ces individus composans sont encore eux-mêmes formés de plus petites indivi- Méin. du Museum, t. 19 5 34 ORGANISATION INTÉRIEURE ET EXTÉRIEURE Sur la couleur verte des Pommes de terre exposées à l'influence de la lumière. Les vésicules-mères, toujours blanches et diaphanes, qui composent par agglomération le tissu cellulaire, ont acquis tout le développement dont elles étoient susceptibles; il est même probable qu'en cet état elles ne vivent plus, et que dans la partie du tissu cellulaire destiné à s'étendre encore, elles sont sur le point de se dissoudre en accouchant de vésicules futures (Globuline ) qu’elles contiennent, pl. 2, fig. 4, d. Ces vésicules anciennes et incolores ne peuvent donc verdir par l'action de la lumière. La cuticule est à peu de chose près dans le même cas, et les tigellules in- ternes sont, dans toutes les circonstances, incolores et transparentes; en sorte que l’on peut dire que si les végé- taux n’étoient formés que des vésicules du tissu cellulaire , dualités globuleuses, contiguës les unes aux autres, et susceptibles de s'éloigner ou de se rapprocher pour laisser entrer ou sortir les fluides et les liquides , selon les besoins de la vie végétale, et du besoin d’assimilation que peuvent éprouver les divers agrégats de l’organisation. On peut dire, en bonne et saine physique, que les végétaux les plus compliqués ne sont jamais que des agrégats ou des agglomérations d’individualités particu- lières, maïs d’individualités destinées à faire partie des agrégats auxquels elles appartiennent, et dont les plus simples et les plus élémentaires de ces individua- lités nous échapperont toujours. , L'observation positive nou° démontre que, 1°. des globules individus, muqueux, incolorés , diaphanes, composant par simple contiguité les tégumens ou mem- branes des vésicules du tissu cellulaire, des tigellules du tissu vasculaire et de la membrane cuticulaire; 2°. que chaque vésicule du tissu cellulaire , que chacun des grains vésiculaires de Globuline contenus dans celle-ci, que chaque tigellule et la cuticule sont autant d'individus distincts. DE DEUX TUBERCULES. 35 de tigellules internes, et de la membrane cuticulaire, qui recouvrent ces deux sortes d'organes, toutes leurs masses tégumentaires seroient transparentes comme des cristaux. J'ai déjà dit dans mes précédens Mémoires que les diverses couleurs que présentent les végétaux à leurs surfaces étoient dues, pour la plupart, à la présence et à la couleur propre de la Globuline contenue dans l’intérieur des vésicules-mères et toujours incolores du tissu cellulaire; que c’étoit par cette cause qu'une feuille étoit verte, jaune ou pourpre; qu’un pétale recevoit toutes les couleurs brillantes et variées que nous offrent les diverses espèces de fleurs; que la chair des potirons étoit jaune, etc. (1). Mais que toutes ces diverses couleurs de la Globuline dépendoient de son degré de dé- (1) En analysant dernièrement sous le microscope la masse tissulaire du pied- corps de PActinie verte qui , comme on! le sait, est d’un beau brun-marron, je trouvai que toute cette masse se composoit, 1°. de l’épiderme membraneux, trans- parent, sans couleur, et offrant tout à la fois la surface extérieure du corps et la surface intérieure de l’estomac de l’animal ; 2°. d’une certaine quantité d’eau située entre les deux membranes, et dans laquelle étoit un assemblage de fibrilles courtes, excessivement ténues, vermicilliformes, diaphanes, blanches, et parmi ces fibrilles, on voyoit une quantité considérable de globules bruns, de diverses grosseurs, et conséquemment d’âges différens : ce sont les Chromophores de M. San-Giovanni. Comme dans les végétaux qui doivent leurs couleurs à là présence et à la couleur propre de la Globuline dans les tissus cellulaires , la couleur brun-marron du pied de l’Actinie verte est également due à des globules colorés faisant partie du tissu de cet animal. à 1 Cette observation m’a rappelé celle que j'ai déjà faite sur la truffe, dont la cou- leur brune provient seulement de la présence des corps propagateurs ou trufhinelles développées dans les vésicules-mères du tissu cellulaire de ce végétal souterrain. Les fibrilles du tissu des Actinies présentent-elles l’origine d’un système muscu- culaire ? ou sont-elles, comme le pense M. San-Giovanni, des filets nerveux, et le siége de l’irritabilité si grande chez ces élres? 36 ORGANISATION ENTÉRIEURR ET ‘EXTÉRIEURE veéloppèment et de son‘éxposition à la lumière: La Globu- iine de tissus cellulaires quise développent sous terre, ou sous des'écorcés épaisses, est blariche comme celle de la Pomme de terre, du tubercule dés Orchis, du tronc des Sagouyers, etc., tant que vette Globuline réste privée de la lumière; mais si, par des circonstances particulières, elle se trouve en présence dé cet agent vivifiant, elle végète et prend cette couleur verte qui indique la santé'et l'énergie vitale des végétaux, jil. 3, fig. 4, e: C’est aïnsi que cela à lieu lors- que les couches les plus extérieures de la masse d’une Pomme de terre vérdissent. C’est comme cela éncore, mais en sens inverse, qu’en privant-de lumière certains végétaux, comme le Céleri (1), la Barbe de capucin (2), nous étiolons la Globuline de leurs tissus cellulaires , qu’elle perd son énergie,.que sa saveur et son odeur diminuent, et que de verte. qu’elle étoit elle devient blanche et transparente. Lorsqu'un tubercule de Pomme de terre se trouve exposé à la lumière, sa surface ne tarde pas à prendre une couleur verte herbacée. Le microscope nous apprend:que cette cou- leur est due à la Globuline, qui seule, vivant encore, a la faculté de verdir et de végéter sous linfluence de la lumière, pl. 3, fig. 4, e; les vésicules-mères du tissu cellulaire ayant perdu cette faculté, parce que probablement elles ne vivent plus, restent blanches. La Globuline, devenue verte acquiert de l'énergie, sa saveur devient àcre , et alors les Pommes de terre, lorsqu’on 1 (1) Apium graveolens, L. (2) Cychorium intybus, L. DE' DEUX TUBERCULES. 37 les mange, prennent fortement à la gorge, et avertissent du danger qu'il y auroit à les introduire dans l’estomac. - Ges mêmes Pommes de terre peuvent être reblanchies en les privant de lumière, soit qu’on lés enterre de nou- veau, soit qu'on les dépose à la cave, comme cela se pra- tique quand on veut blanchir et atténuer la saveur et Fodeur forte de plusieurs salades ou autres végétaux comestibles. Javois remarqué que le tissu cellulaire lâche et grésillé à l’intérieur du ventre des Potirons ouverts et exposés à la porte des marchands fruitiers, présentoit souvent une teinte vente et lichénoïde. Je crus d’abord que cette couleur verte étoit due au développement d’une grande quantité de petits végtaux parasites et microscopiques, soit du genre GZobu- hne, soit du genre Momilia; mais en soumettant cet objet Sous mon microscope, j'ai aperçu que cette couleur provenoit de ce que la Globuline jaune d’or de ce tissu ayant été pen- dant quelque temps exposée à l'influence de la lumière, avoit, dans l’intérieur des. vésicules- mères toujours inco- leres, végété et verdi. Je ne puis m'empêcher ici de faire: connoître un cas de végétation extrêmement remarquable et de la plus haute importance, sous le rapport de l’origine et de la formation des organes dont se composent, par agglomération, les masses tissulaires ou tégumentaires des végétaux. Parmi les grains: vésiculaires de Globuline renfermés dans les vésicules-mères du tissu cellulaire du Portiron, plusieurs avoient végété et acquis trois ou quatre fois le volume des autres grains. À mesure qu'ils s’étoient dilatés, leur couleui jaune s’étoit évanouie; mais de leurs parois intérieures il étoit 38 ORGANISATION INTÉRIEURE ET EXTÉRIEURE né par extension une nouvelle génération de vésicules, et dans l’intérieur de quelques unes de celles-ci on en distinguoit une plus nouvelle encore, de sorte que ces vésicules végé- tales ressembloient à des volvoces qui, comme l’on sait, contiennent deux générations futures visibles et emboîtées. Je sens le besoin, avant de terminer ce Mémoire, de bien faire remarquer, 1°. que chacune des vésicules composantes d’un tissu cellulaire développé a cessé de vivre; qu'elle ne peut plus ni grandir, ni se colorer par l’action de la lumère; que la Globuline ou vésicules futures qu’elle contient peut seule prendre du développement et de la couleur, par cela seul qu'elle vit encore, et qu’elle est en réalité autant de séminules, soit de vésicules d’un tissu cellulaire nouveau, soit des corps propagateurs de l'espèce; 2°. que les tigellules ou fibres, toujours incolores, ne vivent que par leurs extré- mités; qu’elles ne contiennent jamais, dans le cas où elles sont tubuleuses, de Globuline visible; 3°. que la cuticule, également incolore, d’un organe végétal quelconque, est morte pour toujours dès que l'organe dont elle fait partie a acquis toute son étendue. RESUMÉ. Les racines du système descendant, et celles adventives du Solanum tuberosum, ne peuvent, dans aucune circon- stance, S'épaissir et produire ce tubercule que l’on appelle une Pomme de terre. Les racines du système descendant et celles adventives de l’'Helianthus tuberosus sont dans le même cas; elles ne peu- ta rs ie © À DE DEUX TUBERCULES. 39 vent jamars donner lieu au tubercule nommé Topinambour. De véritables tiges, qui naissent des nœuds vitaux les plus inférieurs de la tige-mère de la plante, qui s’alongent et tracent sous la terre en s’épaississant à leurs extrémités, produisent les tubercules Pommes de terre et les tubercules Topinambours. Ceux de la Patate, pl. 5, confondus avec les précédens, ne sont dus qu'à de véritables racines qui se gonflent et devien- nent tuberculeuses, fig. e,e,e. Les tubérosités des Dahlia sont dans le même cas. La Pomme de terre, comme tige, peut se ramifier et pré- senter, dans le nombre de ses ramifications successives, jus- qu'à quatre générations apparentes et nées les unes des autres, pl. 3, fig. 1. Ces quatre générations sont rigoureusement comparables à celles d’une branche d’arbre dans laquelle on auroit les pousses visibles de 1826, 1827, 1828 et 1829, pl. 3, fig. 2. En indiquant et en traçant le caractère parfaitement tranché, sous lequel on peut, sans possibilité de méprise, distinguer une tige d’une racine, je crois avoir rendu service à la science, puisque, faute de cette distinction facile, on a confondu ces deux parties si différentes dans presque tous les ouvrages de phytologie. L'analyse microscopique de la masse tissulaire d’une Pomme de terre nous apprend que éross sortes d'êtres, ou #ros sortes d'individus, concourent, par simple agglomération, à former cette masse. j | Ces êtres sont, 10. dans cette prodigieuse quantité de vési- cules-mères distinctes , presque sphériques, molles, blanches, transparentes, jetées comme au hasard les unes sur les autres, 4o ORGANISATION INTÉRIEURE ET EXTÉRIEURE laissant entre elles des espaces inisignifians et irréguliers (méats). C'est à ce véritable arnas de vésicules que , dans les végétaux, on a donné le nom de tissu cellulaire. Dans ces vésicules, qui sont autant d’oparres, il s’en développe d’autres qui représentent un futur tissu cellulaire. Ces nouvelles vési- cules, tant qu’elles sont contenues, sont ce que j'appelle la Globuline. C’est la fécule de la Pomme de terre. 20, Dans ces tigellules internes, élémentaires et compo santes, qui naissent, végètent et s'étendent parmi les vésicules agglomérées du tissu cellulaire. Ces tigellules fibreuses, droites ou roulées en spirale, pleines ou tubulées, cloisonnées ou sans cloisons, constituent ce que j'appelle le tissu tigellulaire (aæs- culaire ). 3°. Dansla membrane générale, cuticulaire (épiderme) et réticulée, fig. 5, qui sert d’enveloppe, contient le dévelop- pement aveugle et sans bornes des vésicules et des tigellules. Ces trois sortes d’êtres dont se composent les masses tissu- laires de tous les végétaux, sans exception, jouissent d’une individualité particulière, propre à chacun d’eux. Ils naissent tous pour être ce qu'ils sont; l'individu vésiculaire ne se con- vertit pas plus en un individu tigellulaire ou prétendu vais- seau, que le globule du sang ne devient de la chair dans les animaux, comme on l’a avancé par la dénomination de chair coulante (1). La cuticule, ou épiderme, est dans la même indépendance; mais il est fort remarquable qu’en celle-ei la nature semble avoir placé la puissance des formes en restreignant de toutes Q) Voyez l'aperçu supplémentaire. DE DEUX TUBERCULES. 41 sortes de manières les développemens aveugles des masses vésiculaires et tigellulaires qui végètent sous sa protection. Chaque vésicule du tissu cellulaire, et chaque tigellule a- son centre vital particulier de végétation; chacun de ces êtres élémentaires vit, croît et se propage pour son propre compte, tout en étant cependant assujéti à faire partie d’une #2 de- vidualité plus composée qui est celle de la plante. Cette multiplicité de vies particulières ou d’individualités distinctes dans la composition des masses tissulaires végétales peut seule expliquer comment la vie d’une plante est égale- ment répandue dans tous les points des tissus encore végétant, etisomment de tous ces points on peut obtenirle développe- ment ou la germination d’un embryon adventif, et consé- quemment d'un nouveau végétal. Apercu supplémentaire. à Toutes les personnes qui ont écrit sur le sang, sans ’en d ètre approchées à l’aide d’un bon microscope, en ont parlé | comme un observateur placé dans la nacelle d’un ballon, à une trés-grande hauteur, parleroit des nombreux végétaux dont se compose un herbage, et dans l’ensemble desquels il ne verroit qu'une immense croûte verdâtre. Aussi arrive- À til toujours qu'entre deux physiologistes, dont l’un ne se sert que de ses yeux, tandis que l’autre ajoute à ce sens naturel toute la puissance du microscope, que le premier, quin’a vu les objets que de fort loin, ne peut souvent com- | prendre le second qui les a observés des très-près. Le physiologiste qui n’observe le sang qu'à la vue simple, vewoit , dans la partie rouge qui s’isole de l’eau et forme le Mém. du Muséum. 1. 19. 6 42 ORGANISATION INTÉRIEURE ÆT EXTÉRIEURE caillot, que des molécules ou des concrétions de matières destinées à servir de nourriture aux.tissus de l'animal, et à devenir de la chair fixe, après avoir été de la chair cou- lante dans les vaisseaux. Le physiologiste qui étend prodigieusement le sens naturel de sa vue, en appelant à son secours les verres superposés, voit dans la partie rouge du sang un grand nombre de corps organisés distincts, et alors il s'exprime de la manière sui- vante : Les globules du sang forment autant d’existences orga- nisées, ayant chacune son centre vital particulier d’absorp- tion, d’assimilation et d’accroissement. , Ces existences, pu- rement végétales ou organiques, occupent leurs, places dans l’organisation composée de l’animal, comme un globule nerveux, comme une fibre musculaire, comme un poil oc- cupent la leur. Les globules du sang naissent, se développent, meurent et se décomposent au milieu du liquide incolore dans lequel ils sont suspendus, et dans le courant circulatoire duquel ils sont forcément entrainés (1). Les globules du (1) Dans cette eau sont encore suspendues une grande quantité de molécules ou de globulins muqueux, et ces globulins peuvent-ils être considérés comme les séminules propagatrices des globules vésiculaires incolores du sang? Seroit-ce au développement rapide de ces séminules que seroït due la cause de cette prodigiéuse quantité de sang qui se forme quelquefois , d’uue manière si prompte, chez certains individus ? Ces globulins naïssent-ils d’abord par extension des parois muqueuses des vaisseaux, ou est-ce de l’hématosine, toujours considérée comme corps propa- gateur du globule sanguin, disséminée dans le sérum? ou enfin ces globulins ne sont-ils que le produit de la décomposition des globules vésiculaires sanguins après qu'ils ont cessé de vivre ? ou bien encore tous ces cas se trouvent-ils réunis dans le sérum? c’est ce que je pense. Quoi qu'il en soit, c’est à la présence de ces corps muqueux et à ceux analogues produits par la décomposition des globules sanguins, DE DEUX TUBERCULES. .ù85 sang, formés de substance muqueuse et collante, composent une immense population d’existences globuleuses ou ovoides, pleines d’abord, puis vésiculaires, blanches ou- colorees en rouge par la présence de plus petits globules intérieurs (r) (hématosine). Le lieu qu’ils habitent, dans l’organisation de l’animal, est l’intérieur des vaisseaux, d’où ils ne sortent point, £els qu'ils sont, pour former ensuite, et par addition, soit des fibres musculaires, soit toutes autres espèces de tissus. Si les globules vésiculaires et organisés du sang deviennent de la chair , comme on le dit, cela ne peut avoir lieu que lorsque leur existence propre de globule organisé a cessé, et lorsqu'ils sont entièrement et absolument dissous en mo- lécules de matière assimilable (2). Alors ce ne sont plus les globules organisés du sang qui font de la chair, mais seule- ment la matière muqueuse et nutritive dont ils se compo- sent, et qui, comme toute autre matière assimilable, peut être absorbée par les tissus voisins, etmême gagner de contre en contre jusqu'aux tissus de l’organisation les plus reculés. Mais dans ce cas, les globules du sang n’auroient pas pour que dans le sérum , extrait de l’organisation vivante de l’animal, ilse forme, par simple agglutination (la vie pour rien) ; de l’albumen et ces coagulums informes, véritables mycodermes, que l’on appelle de la fibrine, et dans laquelle on s’est imaginé voir une formation analogue à celle des fibres musculaires, dont l’accroisse- ment dépend entièrement des lois de la vie. C’est encore à la décomposition putride de ces mêmes corps muqueux qu ’est due l’odeur plus ou moins cadavéreuse que répand le sérum quelque temps après qu’il est extrait de l’organisation, (1) Probablement destinés à reproduire le globule-mère qui les contient. (2) Pour que la matiere nutritive puisse être absorbée , mais surtout assimilce auxtissus vivans des végétaux et des animaux, il faut qu’elle soit dans un état de division moléculaire, j'ose presque dire absolue. 44. ORGANISATION INTÉRIEURE ET EXTÉRIEURE fonction spéctale de faire ou d’entretenir des tissus seule- ment, comme tous les autres corps organisés qui cessent de vivre et qui se divisent, leur matière seroit susceptible d'être absorbée et assimilée à d’autres organes, vivant encore, dans l’organisation composée de l'animal. Il y a tout lieu de croire qu'à mesure qu’une vieille fibre de muscle se décompose, que les fibres voisines, plus jeunes, en font leur profit, qu’ils la dévorent et s’en nourrissent. Il doit en être de même de tous les tissus organiques. C’est ainsi qu’en s’absorbant eux-mêmes, les végétaux et les ani- maux peuvent, pendant quelque temps, se nourrir à leurs dépens. ( Tant que les globules et les fibres des tissus végétaux et animaux ne se décomposent que successivement, ils ne portent aucun désordre dans l'organisation. Tous, comme je viens de le dire, sont absorbés et tournent au profit des globules et des fibres qui continuent de vivre. C’est un grand herbage dans lequel des végétaux, en mourant et en se dé- composant en humus, servent à nourrir ceux qui naissent et tous ceux qui vivent encore. Mais lorsqu'il arrive que, par aceïident, une trop grande quantité de globules et de fibres meurent et se décomposent à la fois , ne pouvant être absorbés et assimilés assez promp- tement, ils se gâtent, se putréfient; et si les parties saines et vives qui les avoisinent ne les rejettent pas hors de l'or: ganisation, ils courent ne par contagion, de contracter la mème maladie et de périr à leur tour. Sans, cette indépendance, qui existe entre:les existences organiques globuleuses ou fibreuses dont se compose la ‘DE DEUX! TUBERCULES: 45 male tissulaire du végétal et de Panimal, lé ‘plus grand nombre desmaladies détruiroït complétement lindividua- té composée de ces deux sortes d'êtres; mais grâcé à cette sage prévoyance qui à refusé Funité vitale d'organisation, un eertain nombre des existences composant les tissus peuvent être malades, mourir ‘et se:décomposer sans que leurs voisines en souffrent. De là résulte que, dans les plaies des animaux abandonnés aux seules forces de la nature, des ruptures où des séparations brusques et tranchées se font entre les indi- vidus globuleux et fibreux qui se décomposent , ‘ét les indi- vidus voisins qui résistent à la contagion et restent sains. C’est ainsi que la carie ou la décomposition des tissus vé- gétaux cesse et s'arrête, 2e/{ement, entre deux vésicules où deux fibres indvidus, dont celle affectée de la maladie meurt et’ se dissout, tandis que la voisine continue de vivre ét à se bien porter. ù sis : C’est encore par cétte ‘même cause d'indépendance éntré les existences globuleuses et composantes du système ner: veux qu'il y a des paralysies partielles ét tranchées; que les diverses régions de l’éncéphale rie peuvent) entrer én exeréice que les unes après les: autres; que lesaliériations mhentales, presque toujours partielles, s'expliquent ; qu'un homme, dans sés actions intellectuelles, peut fortement se distinguer de ses semblables par les produits de l'une de'ses facultés A et être souvent. un véritable automate sous, le na de toutes les sutaesa(l Dh 5 rs nul te -d RER tee ind i sl ojeijns (ei) Ce que nous appelons ordinairement un grand Lomme ne l’est jamais nue par l'exercice d’une où quelquefois de deux de ses facultés intellectuelles. Celles-ci, comme une ou deux branches gourmandes, affament et ‘détruisent les autres Écultés 46 ORGANISATION: INTÉRIEURE ET EXTÉRIEURE L'unité organique où vitale ne peut être saisie nulle Mort. Tous les êtres organisés végétaux: et animaux sont de vérita- bles agrégats composés d’un: nombre incalculable d’exis- tences distinctes fowjours végétales. et ayant chacune son centre vital particulier d'absorption, d’assimiliion et: d’ac- croissement, Toutes ces existences-nées pour faire partie de l'individualité composée d’un végétal ou d’un animal, toutes provenant successivement d’une souche commune qui a été d’abord un; globule:muqueux développé par extention du tissu d’une mère quia précédé, représentent, dans l’ensemble de l'être composé, une véritable population, dans laquelle se trouvent des individus-qui naissent, des individus de tout âge et des individus qui meurent, et dont ,;comme je l'ai déjà dit, la dépouille de ceux-ci profite aux individus globu- leux et fibreux qui dans l’organisation continuent, de vivre. Cette succession d’existences tissulaires dure. tant que la vie composée où d’agrégation du végétal, ou de, l'animal persiste. Un poil fait partie de l'existence composée de l’animal; mais qui peut ne pas, voir, dans ce poil ne existence indé- pendante, végétale, jouissant en son particulier d’un-centre environnantes , et souvent à un tel point , que lorsque l’on sort.ce grand homme du cercle dans lequel il brille, il se trouve, sous le rapport de l'intelligence, réduit à zéro. . Pour n’avoir pas assez réfléchi sur cetle importante vérité, combien d’erreurs n’a-t-on pas commises en croyant qu'il suflisoit d’être [un savant profondi, un artiste habile, un poëte brillant, pour être capable de tout embrasser au besoin ; c’est tout l'opposé. La Fontaine et J.-J. Rousseau, si distingués quant à la faculté qu'ils exerçoient , étoient nuls sous tous autres rapports. Obligés de fixer un clou pour leurs propres besoins , ils se seroient écrasé les doigts. DE DEUX TUBERCULES. | / | 47 vital d'absorption, d’assimilation et d’aécroissement , un indi- vidu distinct de tous les: autres poils qui. l’environnent, et n'ayant de commun avec eux que d’être plantés par son bulbe dans le même territoire, qui est la peau ? Ce que je viens de dire de l'indépendance vitale et orga- nique,du poil s'applique également aux parties internes des masses tissuläires ; chaque globule, chaque vésicule , chaque fibre/pleine ;ou fistaleuse. des végétaux, chaque globule, chaque fibre des-animaux est une existence qui végète , ab- sorbe,;;assimile, (croît, et meurt pour son propre compte sur le.lieu de l’organisation qui l'a-vusnaître. : 11, 31 Ces :existences, globuleuses et fibreuses microscopiques sont encore elles-mêmes des agrégats dé nombreuses. exis- tences plus petites ; et celles-ci encore... C’est ainsi que tous les objets de la nature, étudiés dans leurs élémens les plus reculés, échappent à l'intelligence de l'homme Ja plus étendue. Tous les ; corps de la nature sont soumis à cette grande loi de composition , tous nessont que des agrégats de-centres vitaux d'attraction ou de centre vitaux d'organisation. Dans les végétaux, la partie vit autant que le tout: une vésicule du tissu cellulaire, l’une de celles beaucoup, plus petites qu'elle, contient (Globuline), peut reproduire le vé- gétal-mère tout entier ; cette vésiculé, ou ce grain de globu- line, comme individus, vivent autant que la plante dont ils font, partie, puisqu’en eux.sont également les facultés d’ab- sorber, d'assimiler, de croître et.de propager: : Dans les animaux d’ordres supérieurs, les parties (le glo- bule, la fibre, le poil, etc.).ne jouissent .que de la vie orga- 48 ORGANISATION! INTÉRIQURE, ET EXTÉRIEURE nique ou végétales elles: ne peuvent propager l'espèce qu’en certains lieux déterminés des tissus; mais de l'assemblage ou de lä combinaison de toutes ces’ existences purement vé- gétales, résulte lanimalité composée de tous ces modes d’action. DITES ; La décomposition ou l'indépendance jorganique des di verses parties de l’encéphale chez l'homme a porté ! la plus vive lumière sur la plus importante partie de la physiologie. C'est à mes yeux la plus grande découverte que l’on ait pu faire, puisque sans elle aucunes de nos facultés affectives ou intellectuelles ne pouvoient être convenablement expliquées: Cette mème décomposition, cetté même indépendance appliquée aux nombreuses existences dontise composent, par agglomération, les masses tissulaires des végétaux et des ani- maux, éclaireraet achèvera, ou au moins avancera beaucoup l'organographie et la physiologie générale du règne organique. Le globule vésiculaire du sang est un être organisé végé- tant, qui naît, qui absorbe, ‘qui abimile, qui croit, qui meurt et se décompose. Ce globule ; tant que l'organisation composée de l'animal dure, est très-probableinent reproduit par l’hématosine où globulins’ colorés que le globule dû sang contient. | Le globule du ‘sang. ne me semble pas plus fait pour servir à la nourriture des globules du lait, de’ ceux: de la lymphe, de ceux de) la pulpe nérveuse, de céux du foie, des fibrès musculaires, etè., que toutes ces existences, ne le nourrissent lui:même!(hacuüné de dès existences globuleusés, fibreuses ou! membraneuses, constituant l'animal composé, naissent, vivent, croissent ét meurent sur le lieu dé l’organi- DE DEUX TUBERCULES. 49 sation qui les a vu naître. Chacune occupe son poste et ne se convertit jamais, tant qu’elle vit, en un autre. Toutes jouissent d’une véritable indépendance organique, toutes puisent, pour leur propre compte, leur nourriture dans la même masse d'humidité nutritive, et toutes sont nées pour faire partie de l’individualité composée de l’animal. On à cru aussi que les grains vésiculaires de Globuline contenus dans les vésicules des tissus cellulaires des végé- taux étoient de simples concrétions de matières nutritives amassées en ces lieux pour servir à la nourriture des tissus. Cette erreur, analogue à celle des prétendues fonctions nutritives des globules du sang, n’existe plus. On sait au- jourd’hui qu’un grain vésiculaire de globuline est orga- pisé, qu'il vit, qu'il jouit autant de son individualité que Pembryon d’une graine jouit de la sienne, et qu’enfin cette vésicule de globuline, nullement diposée à se sacrifier au profit de ses voisines, végète pour son compte, comme le fait le globule du sang, sans s’quiéter le moindrement du sort, soit des autres grains de globuline qni l'entourent, soit de toutes les autres parties de la masse tissulaire. En considérant les végétaux et les animaux comme étant des composés d’une foule considérable de centres vitaux ou d’existences végétales, indépendantes entre elles, jouissant chacune d’un centre vital d'absorption, d’assimilation et d’accroissement; étant, en un mot, des individualités dis- tinctes, quoique cependant faites pour tenir la place qu’elles occupent dans l’organisation végétale ou de l’animal com- posé, j'ai, je pense, touché le point le plus capital de POr- ganographie et de la Physiologie des êtres organisés. Mém. du Muséum. 1. 10. ss) 5o ORGANISATION INTÉRIEURE ET EXTÉRIEURE EXPLICATION DES PLANCHES. PLancme I. Fic. 1. Trois graines de grosseur naturelle. — 2. Une graine grossie.— 3. Idem, coupée verticalement, afin de faire voir la situation de l'embryon. — 4. Idem, cou- pée horizontalement. a. Périsperme. — 5. Embryon isolé. a. Tigelle. b. Protho- phylles, ou ce que l’on a improprement appelé des cotylédons. — b. Une graine en état de germination. a. Point médian d’où sont partis les deux systèmes opposés de développement. b. Tigelle, ou premier mérithalle de la tige ascendante, limitée d’une part par le point médian, et de l’autre par linsertion des deux protophylles. c. Tégument de la graine retenant encore les protophylles dans un état de cap- tivité. OsservaTion. Lorsque, dans la germination d’un embryon, les protophylles sont soulevés au-dessus du sol par le moyen dé l’élongation d’un premier méri-- thalle , on les nomme protophylles ou cotylédons épigées, par oppoñtion aux proto- phylles hypogées qui restent en terre, et tout près du lieu de leur insertion. Fic. 7. Portion de la précédente figure, et dont les protophylles sont dépouillés de l'enveloppe tégumentaire de la graine. — 8. Idem, dont on a coupé l’un des deux protophylles pour mettre à découvert les deux petites feuilles latérales du bourgeon terminal (gemmule). Fic. 9. Un jeune individu de Solanum tuberosum, quelque temps après la ger- minalion d’une graine. a. Point médian ou point de départ des accroissemens op- posés; celui du système descendant et celui du système ascendant. C’est de ce point réel, dans son origine, que s'étendent en rayonnant les masses végétales, Pour bien concevoir ce rayonnement d’accroissémens progressifs du centre vers la cir- conférence, il faut supposer tous les- végétaux ayant la forme sphérique , forme dont ils ne s’écartent guère quoique rameux. b. Racine propre ou pivotante. d', Radicelles latérales et adventives qui déjà en ont produit d’autres semblables. Toute cette partie, qui constitue le systeme des= cendant ou des racines, ne peut jamais donner lieu à la formation des Pommes de terre. B. Axe ou tige primordiale du système ascendant (premiere génération ). d,d. Protophylles on premières feuilles de la plante ( cotylédons) flétris, hypogces, c'est-à-dire n'étant pas susceptibles de croître, de verdir et d’être soulevés au 5 SOLAN UM tuberosum , Z. Zom 19. [= Turpin del'1818. Voir vent ls choses ext le meilleur moyen de ls expliquer. Hasrerd reup ? euneindvite de Solanum tuberosum, /porime de terre 7 proverue de l'embryon dune graine. dd x PUAEE Zom.19. SOLANUM tuberosum . Z. Top &l A6. Jeune Hassard veup! Pr ; \ 5 x ; andevidu de Solar tberosum [pomme - de-terre) provenu de bouture, cbst-a&-dre, d'un petit lubereule. «. X / z Voir venir les choses er le meilleur moyen de Les expliquer. DE DEUX TUBERCULES. 51 dessus du sol, au moyen du développement d’un premier mérithalle limité, d’une part, par fe point médian, et de l’autre par le point d'insertion des ir 2e ; comme cela.arrive particulierement dans la germination des Raves (Æhaphanus). Si j'en excepte celles qui composent la fleur, les protophylles sont les seules feuilles opposées de la plante; elles bordent ou protégent chacune un nœud vital, duquel sortent de vérilables tiges, e,e,e,e,e,e Nœuds vitaux ou conceptacles des bourgeons. e!e',e',e',e',e". Organes appendiculaires et protecteurs des bourgeons (feuilles). SFS. Deuxième génération. Tigessouterraines, horizontales, munies de nœuds vitaux disposés alternativement et en spirales, bordés par une jar feuille rudi- mentaire, f;'f;'f,'f". Parties terminales des mêmes tiges épaissies en tubercules, et sur lesquelles on retrouye toujours les mêmes nœuds vitaux disposés alternati- vement et en spirale, f/”, f. ! OBSERYATION, Ces tubercules, qui ne sont réellement que le sommet d’une tige qui prend subitement un diamètreplus considérable, et qui sont ce que l’on ap- pelle une Pomme de terre , se forment et augmentent en volume par la multiplica- tion, par accouchemens successifs des vésicules agglomérées du tissu’ cellulaire ; vésicules-mères qui contiennent d’autres mères, et plus petites et. futures. Ces plus petites vésicules , qui constituent la fécule nutritive dequelques tissus cellulaires blancs , font partie de ce que j’ai nommé la Globulins des tissus cellulaires. fiv. La tige, spas avoir commencé äse dilater en cette partie, s’est tout à coup d arrêtée , et a produi :jinmédiatement au-dessus le tubercule. À l’aisselle du faux tubercule fi" s’est développé un ‘bourgeon et une radicelle adventive. f''". Partie terminale d’une tige souterraine qui, s'étant. trouvée exposée à la lumière, a produit des feuilles au lieu d’un tubercule, LE Troisième génération née des nœuds vitaux de la Per Tiges munies de nœuds vitaux et de petites feuilles qui les accompagnent. g’,g’. Parties terminales tuberculeuses couvertes de nœuds vitaux disposés, Li Au comme sur les autres tiges de la plante. rain : Pravcue IL nr Fic, 1. Un jeune pied de Solanum luberosum provenu Le petit tubercule entier ou d’une petite Pomme de terre. Dans ce mode de propagation , qui est celui que l’on emploie communément, on n’a poiat de véritable systeme descen- dant. Toutes les racines qui se développent sont ire et naïssent de la partie inférieure des nœuds vitaux des tiges. a. Pelite Pomme de terre entière , de laquelle est résulté tout le développe- ment de la plante dont je n’ai guère figuré que la partie souterraine. Un seul 52 ORGANISATION INTÉRIEURE ET EXTÉRIEURE de yeux ou un’ seul des bourgeons a germé, et ce bourgeon étoit un des inférieurs; ce qui fait que le sommet du tubercule est comme opposé au point d'où part la tige de la plante. Sur ce tubercule on aperçoit des indications de nœuds vitaux. a. Radicelles adventives échappées du tubercule. b. Tige-mère ou première génération ayant eu pour origine l’un des bourgeons du tubercule a.—0,4',0',b",0",0",b",b". Nœuds vitaux disposés symétriquement et en spirale autour de la tige, et servant de conceptacles aux bourgeons qui s’y forment. En ces lieux on distingue la cicatrice ou le point qui étoit occupé par les feuilles de- tachées. e,c,c,c,c,e. Deuxième génération (tiges souterraines) naïssant des nœuds vitaux de la première. Ces tiges ont leurs nœuds vitaux, et ces nœuds vitaux sont accom— pagnés chacun de leur petite feuille. c',c',c',c',c’. Parties terminales épaissies en tubercule, contenant toujours ses nœuds vitaux symétriquement disposés. c'e”c"”. Tiges se préparant à donner deux tubercules développés bout à bout, à moins que l’un d’eux, affamés par l’antre, n’avorte. d,d,d,d,d,d,d. Troisième génération. d',d',d',d'. Parties terminales devenues tuberculeuses. e,e,e. Bourgeons se développant immédiatement en tubercules, de manière à produire des Pommes de terre composées comme celles de la planche'o, fig. 1 et 3. :::2:: Tiges naissant par continuité du sommet d’un tubercule produisant , de leurs nœuds vitaux, d’autres tiges ‘terminées par d’autres tubercules. L’une d’elles ::, s'étant élevée au-dessus du sol, etayant joui de l'influence de ee et de la lumière, se termine par un petit bouquet de feuilles. Toutes les racines figurées sont adventives, et produites immédiatement des tiges d’un systeme ascendant. f. Feuille rudimentaire accompagnant le nœud vital ou l’œil, comme on dit, d’une Pomme de terre. f',fl,ff. Petites feuilles analogues faisant partie des bour- geons, Fic.2. Coupe horizontale d’une tige tuberculée de Pomme de terre. a. Cuticule. b. Épaisseur qui doit être considérée comme l’écorce. c. Fibres ou tigellules repré- sentant le bois, et formant par leur disposition ce que l’on a nommé, sans une grande nécessité, un étui médullaire. d. Partie centrale du tissu cellulaire, dis- tincte du reste de la masse de ce tissu , à cause seulement du mode de distribution des fibres; c’est à cette portion de tissu cellulaire qu’on a improprement donné le nom de moelle. Il y a donc une moelle (comme on entend la moelle) dans la tige tuberculée de la Pomme terre; mais elle s’y trouve, par l’excessif développement du tissu cellulaire, dans un état de diffusion, ou au moins dans un état d’élargis- semeut considérable. Elle offre aussi des hélicines (trachées), et si ces sortes de ‘Uu0rD 42 Ce 7 EX: 022227727724 22404409 | HIHAIFID ONVIUO Gegr pur) LS # 0277497744 À 1 "OT'UO] = DU D) enb 22774 oouosaff} PAS) DTA] 2Y04204 2} 27 027707707777 772 v00200/ Cegrpo BTYZ GA TYT QTGT PP P LTD 127772227774 2772 72770772 Juouasno 0.1 PHPLOGNUL 7) POANOLL7V0 cuoyrsouob # op cos odu00 COPROULIL OLLI}-2p)-QULUO TT PTT QOU 78 ALL PIY e2 7 AN é LAD 20YN F05T DE DEUX TUBERCULES. 53 tigellules roulées en {spirale n’existent que dans l’organisation des tiges, ‘comme on l’assure , c’est encore un caractère de plus en faveur des tiges souterraines de la Pomme terre; caractëére qui, déjà joint à tant d’autres, devra achever de con - vaincre ceux des phytologistes qui s’obstinent encore à vouloir faire des racines avec les Pommes de terre, les Tobinambours, et beaucoup d’autres tiges souter- raines analogues. Prancxe III. Fic. 1. a. Tige souterraine venant d’un pied de Solanum tuberosum. b,b.:. Nœuds vitaux accompagnés de leurs feuilles ‘rudimentaires. De la partie inférieure de ces nœuds vitaux sortent quelques radicelles adventives. La partie terminale de cette tige, en s’épaississant , a produit le tubercule que je considère’comme une première génération, Les nœuds vitaux de celle-ci ont en- gendré d’autres tubercules formant uue deuxième génération, et de celle-ci encore d’autres tubercules donnant lieu à une troisième, et enfin de celle-ci des nœuds vitaux et des bourgeons qui indiquent une quatrième et future géné- ration. Ossenvariox. Cette Pomme de terre, dans la composition de laquelle se trou- vent quatre, générations successives et apparentes, et rigoureusement comparables à la branche figurée sous le n° 2, et dans laquelle sont également quatre générations. Fic. 2. Tige de Pêcher (comme j’aurois pu prendre celle de beaucoup d’autres végétaux) composée de quatre générations semblables à celles de la Pomme de terre n° 1. Fic. 3. Une autre Pomme de terre également rameuse, mais dans laquelle il n’existe que trois générations apparentes. 1. Tige cylindrique menue, munie de nœuds vitaux et de petites feuilles venant de la plante mère. 1". ke même tige épaissie en tubercule , et formant la première génération. 2,2,2. Bourgeons provenant de trois nœuds vitaux dépendant de la première génération, développés en de nouveaux tubercules qui forment la deuxième génération. 3,3. Troisième et future géneration indiquée par les nœuds vitaux et les rudimens de bourgeons qui s’y trouvent. Fic. 4. Quelques vésicules agglomérées, isolées de la masse tissulaire d’une Pomme de terre, dans l’intérieur desquelles on voit la Globuline de diverses gros- seurs et de diverses formes. Parmi ces vésicules-mères on trouve trois sortes de ti- gellules internes , savoir : les unes filiformes, mais rouléés en spirale; les autres hé- lycines, ou trachées des auteurs, tubuleuses et cloisonnées comme des filamens de conferves; et enfin d’autres qui sont grosses, tubuleuses , et qui présentent à leurs 54 ORGANISATION INTÉRIEURE ET EXTÉRIEURE surfaces des sLomatines horizontaux disposés symétriquement et horizontalement, entièrement analogues aux stomates répandus à la surface des cuticules des feuilles et desjeunes écorces, et qui ,comme ceux-ci, n’offrent pas plus d’ouver- tures réelles. a. L'une des vésicules-mères entierement isolée. b.: Une autre vé= sicule accouc hant de sa globuline ou futures vésicules. c. Trois grains vésiculaires de Globuline, de formes et de grosseurs différentes, sur iesquels ont aperçoit le point ombilical par lequel ils adhéroïient aux paroïs intérieures de la vésicule- mère dn tissu cellulaire; et ensuite les zones progressives d’accroissemens de ces jeunes vésicules. d. Trois vésicules-mères isolées d’une Pomme de terre cuite dans l’ean. La Globuline, plus tendre que la vésicule-mtre, a été entièrement dés- organisée par la chaleur, et ne paroît plus que sous l'apparence de débris gra- k nuleux informes. e. Cinq yésicules-mères dans lesquelles la Globuline sétant trouvée sous l'influence de la lumière, a végétéset verdi. f. Cette figure explique comment la Globuline naît par extension des parois intérieures d’une vésicule- mère. g. Une petite portion d’une des grosses tigellules qui végète et s'étend parmi les vésicules du tissu cellulaire de la Pomme de terre, et à la surface desquelles sont des stomatines analogues aux stomales situés à la surface de la cuticule des feuilles et des jeunes écorces. Fic. 5. Cuticule ou épiderme de la Pomme de terre. C’est une membräne à la surface interne de laquelle est comme appliquée une sorte de réseau, dont les mailles se composent de quatre , cinq ou six filamens rapprochés. Dans les mailles se trouvent des granusions informes. Prancne IV. Fic. 1. Partie inférieure d’un jeune pied, de Topinamboux ou Topinambour ( Hélianthus tuberosus) , provenu de bouture ; par le moyen ‘d’un tubercule-tige, fig. a. Ce tubercule , entièrement analogue à celui de la Pomme de terre, a été tout aussi mal compris. Tousles auteurs qui en ont traité l’ont considéré comme une racine, lorsqu’en réalité il est la partie terminale d’une tige souterraine qui s'épaissit en tubercule, et sur laquelle on retrouve toujours les nœuds vitaux symétriques qui sont le caractère essentiel des tiges. ïe Tige PrnciEEs de la plante, née de l’un des bourgeons de la tige tubercu- lée a. — &,c,e,c,c. Nœuds vitaux réguliers de la tige-mère, desquels se sont déve loppées des tiges secondaires, souterraines, pourvues de nœuds vitaux disposés alternativementeet en spirale. c',c'c',c',c'. Parliés terminales de ces tiges épaissies en tubercules, et conservant toujours:leurs nœuds-vitaux et leurs petites feuilles rudimentaires. c". Tige souterraine épaissie en deux endroits, mais dont l’un des tubercules, HELL RAR D. Zom. 19: JANTHUS tuberosus. L Pr Voir venir les choses est le meilleur moyen de ds expliquer, Massrard seu Tiges souterranes et tberculuses, rommees Toprnambour: e£considerees, « tort: comme des r'AC2rn€#. DE DEUX TUBERCULES. } 55 en affamant l’autre , doit seul se développer. c'!. Tige dont l'extrémité hésite pour savoir si, en s’enterrant, elle se formera en tubercule , ou bien si, 'en respirant V’air , elle se développera en feuilles, en fleurs et en fruits. c”". Tige ambitieuse et déterminée à s'élever dans l'atmosphère. d,d,d;d,d. Racines adventives ne pouvant jamais s’épaissir en tubercules. d',d'. Racines adventives commençant à poindre. Osservarion. Cette propagation, étant dite de bouture, ne peut produire un véritable système descendant; toutes les racines ne peuvent être qu’adventives et / latérales. Fic. 2. Tige tuberculeuse et souterraine, rameuse et présentant, dans sa composition, trois générations apparentes. a. Tige menue, avec nœuds vitaux et petites feuilles disposées alternativement et en spirale. Cette tige provient d’un pied-mère d’Helianthus tuberosus. b. Partie terminale de la tige menue , épaissie en tubercule (Topinambour). c,c,c,c,c. Seconde génération de tubercules, pro- duite des bourgeons axillaires du premier tubercule. d. Nœuds vitaux et feuilles rudimentaires indiquant une future et troisième génération de tubercules. Fic. 3. Une petite portion du tissu cellulaire composant la presque totalité de la masse du tubercule Topinambour; un amas de vésicules oblongues ou obscuré- ment polyèdres, blanches, transparentes, dépourvues de Globuline , constitue le tissu vésiculaire des Topinambours. Les personnes qui attachent de l'importance à cette portion de tissu cellulaire ménagée au centre de quelques tiges de végétaux dicotylédons, tels que le sureau, par exemple , peuvent dire que le canal médul- laire occupe toute la masse d’un Topinambour, comme celle d’une Pomme de terre , d’une Patate. à Ossenvarion. La partie nutritive des végétaux étant principalement dans la gomme ou mucilage contenu dans l’intérieur des globules vésiculaires de Glo- buline, il résulte que le Topinambour, dont les vésicules du tissu cellulaire manquent de globuline , est peu ou point nourrissant, et qu’il ne sert guère qu’à leurrer ou à lester l'estomac. , * Ce que l’on nomme de la fécule dans la Pomme de terre ne pourroit s’oblenir du Topinambour , qui n’en contient point. Fic. 4. Quelques vésicules oblongues, irrégulières, un peu polyédres par pres- sion , isolées de la masse du tissu cellulaire dont se compose la presque totalité des racines tuberculées des Dahlia. Ges vésicules, comparables à de l’écume, entièrement ou presque entierement dépourvues. de Globuline (fécule), et conséquemment de parties nutritives, an- noncent que les tubercules des Dahlia, comme ceux du Topinambour, pourront bien être mangés, mais qu’ils nourriront peu ou point. à . 56 ORGANISATION INTÉRIEURE ET EXTÉRIEURE Parmi ces vésicules, qui contiennent beaucoup d’eau, végetent de longs tubes ponctués ou munis à leurs surfaces de petites glandes oblongues et transversales. Ces tubes, obtus à leurs extrémités, sont tantôt isolés et tantôt réunis par deux, trois ou quatre, de manière à former des sortes de faisceaux, fig. 4. L PLrancue V. Fic. 1. Partie inférieure d’un jeune individu de Convolvulus batatas provenu de bouture par le moyen d’une a d’un tubercule-racine , fig. a. De ce tubercule ancien, qui n’a rien de commun ayec ceux de la Pomme de terre et du ITopinamboun q; puisqu' il nm 'est qu’une véritable racine épaissie ; il s’est échappé deux tiges adventives, fig. b, et plusier s racines également adventives, fig. 0". Le long des deux tiges i il s’est développé des n œuds vitaux symétriquement disposés en spirale, et accompagnés chacun d’une petite feuille rudimentaire, fig. c,e,c,c. De ces nœuds vitaux partent des bourgeons, ou rudimens de branches, plus ou moins développés. Au-dessous des nœuds vitaux s’échappent des racines adventives, fig. d,d,d, dont deux d’entre elles, e,e, commencent à s’épaissir en tubercules, et à devenir ce que l’on appelle des Patates. Il est aisé de voir que ces tubercules-racines n’ont de ressemblance avec les tuber- cules-tiges de la Pomme de terre et du Topinambour , que parce que, dans les deux cas, les vésicules-mères du tissu cellulaire et les globules vésiculaires qu’elles con- tiennent se multiplient prodigieusement. Ogservarion. Les SE : adventives L”, en sortant de tous les points de la partie tronquée du vieux tubercule, offrent un cas de végétation que je n’avois pas encore remarqué. C’est ordinairement de l’écorce que s’échappent les racines et les tiges adventives. Ces radicelles provenoient- elles chacune du développement de l’un des grains vésiculaires de Globuline contenus dans les vésicules-mères du tissu cellu- laire de ce tübercules comme les grains vésiculaires de Globuline du tissu cellu- laire des feuilles de l'Ornithogalum thyrsoides se développent quelquefois sous forme d’embryons mono otylédons? F1G. 2. Une petite portion du tissu cellulaire de la Patate, composée de quelques vésicules agglomérées ; pres sphériques, blanches, transparentes, contenant des vésicules futures ou Globuline, sphériques, incolores, et de grosseurs diffé rentes. 2, a. Une résine isolée de l’agglomération. 2, b. Idem, accouchant de sa Globuline. + CONVOLVULUS Patatas. 1. ” Zom.19. PL: pe GO Lo f - PR Z = Ke jo: FES A do ( J'o\ O PO 2.b \ J A PH _2o( Pl Æ Turpin del'1818. Voir venir der chores est le meilleur moyen de les expliquer, QE Harvard veupf 1.6. Deux jeunes indèides de Convoloubas Batates [patate] provenus de bouture ait noyer d'une. ancienne racine lubereuke. à. . ANATOMIE DE » DIFFÉRENTES ESPÈCES D'INSECTES, PAR LYONET. (TROISIÈME ARTICLE.) Mouches à scies. PI. 14. L4 Nature a pourvu les femelles de cette classe singulière de mouches d’une double scie qui, dans chaque espèce, est différemment, mais toujours très-artistement construite. Ces scies servent aux mouches de ce genre, lorsqu'elles doivent pondre, à faire, les unes dans l'écorce des arbres ou des plantes, les autres dans l’épiderme de leurs feuilles, des en- tailles, dans chacune desquelles elles introduisent un œuf qui tient en quelque sorte au règne végétal, en ce que pen- dant un nombre de jours il tire sa croissance du sue de la plante ou de l'arbre où il a été introduit, jusqu’à ce que, grossi considérablement, il en naît un insecte, qui se nourrit des feuilles de la plante ou de l’arbre où il a pris naissance, y acquiert tout son développement, va ailleurs se faire une coque, s’y change en nymphe, et devient enfin une mouche de l'espèce qui l’a produit. Mém. du Muséum. t. 10. 8 58 ANATOMIE L’insecte, au sortir de l’œuf, a en gros, et conserve ensuite tellement, jusqu’à ce qu'il se change en nymphe, la forme chenille, que d’abord on le prendroit pour en être une; maïs quand on l’examine avec plus d'attention, on trouve qu’il en diffère, et surtout entre autres en ce que les vraies chenilles, celles qui se transforment naturellement en papillons ou en phalènes, n’ont jamais plus de seize jambes, au lieu que la- nimal dont il s’agit en a davantage, et se change naturellement en mouche. C’est le rapport grossier que cette classe d’in- sectes rampans a avec les véritables chenilles qui leur à fait donner le nom de fausses-chenulles. Tel est l’insecte dont on va parler. Il a vingt-deux jambes; son quatrième anneau est le seul qui en soit dépourvu. Il vit de feuilles de muguet. Les plus grands que j'aie eus, et qu'on voit pl 14, fig. 1 par le dos, et fig. 2 par le côté, avoient tout au plus la longueur de huit lignes. Les plus pe- tits, représentés fig. 3, n’en avoient que cinq. Ces derniers sont apparemment ceux qui fournissent les mâles, plus petits ordinairement dans les insectes que leurs femelles. Tous sont bleuâtres. Ils ont le long du corps six rangées de petites pointes extrêmement courtes, et qui ne paroïissent, quand on les voit à plomb, que comme de simples points. Leur tête, qui reluit comme du jais, et leurs six jambes aiguës ou antérieures, sont trés-noires. Le devant de leur corps est un peu renflé, et l’insecte y peut retirer presque entièrement la tête, comme dans un capuchon. Ces animaux, et même leurs excrémens, ont une odeur de thé, nullement désagréable. Ceux que j'ai eus commencèrent à se disposer à changer de forme depuis le 22 juin jusqu’à la fin de juillet, ce qu'ils DE DIFFÉRENTES ESPÈCES D'INSECTES. 59 firent comme les autres insectes de leur classe , en se dépouil- lant de leur peau, de leur crâne, et de leurs ongles; après quoi ils parurent sans pointes, et d’umgbrun un peu moins pâle, et tirant sur le violet. Leur tête et leurs jambes anté- rieures, de noires qu’elles étoient, se montrèrent d’un bleu pâle, et il n'y eut que leurs yeux qui, restés noirs, s’y firent dis- tinguer comme de simples points. Ces fausses chenilles, après s'être ainsi dépouillées, entrèrent dans la terre, d’où j'en tirai use treize jours après. Elle s’étoit renfermée dans une coque si petite, fig. 4, qu’elle ne paroissoit pas pouvoir contenir l’insecte. Ayant dégagé cette coque de la terre dont elle étoit comme incrustée, je la trouvai très-compacte, et à peu près aussi forte que du vélin. La fausse chenille y étoit encore dans sa forme naturelle, mais beaucoup plus petite. Le 20 avril de l’année suivante, j'en .eus les premières mouches. Elles avoient quatre ailes, comme les autres mou- ches de cette classe, et étoient telles de taille et de forme que le montrent les fig. 5 et 6; la première dans leur état de repos, l’autre à ailes déployées. Leur couleur étoit noire, et leurs ailes mêmes en avoient une teinte, causée par les ner- vures noires et les poils de cette couleur, dont elles étoient garnies. La tête de cette mouche se voit en dessous, et grossie à la loupe, fig. 7. C est l'endroit par où elle a tenu au cou. GBLBG est un assemblage de parties qui lui servent de menton, à la réserve de ce qu’on lui voit de noir en D,D, qui sont les bords inférieurs des deux mâchoires, dont le reste est ici couvert par le devant du menton, et n’est visible qu’à l’opposite. AB, AB sont deux grands barbillons, et &,a 60 ANATOMIE: deux petits que la mouche agite, surtout quand elle mange, et dont elle palpe alors ses alimens. L est sa lèvre inférieure; on la voit plus distigetement quand on détache de la tête tout cet assemblage, et qu’on l’examine dans le même sens au microscope : c’est ainsi qu’on l’a représenté fig. 8. On s’a- percoit alors que les deux courts barbillons &,a partent des côtés d’une pièce écailleuse noirâtre, à laquelle la lèvre in- férieure I,L,I tient. La forme de cette pièce et de la lèvre paroissent séparément et dans la même situation, fig. 9, où E est la pièce écailleuse, et MLM sont les trois lames qui constituent la lèvre. L’écaille E a été représentée plus en grand et de côté, fig. 10, pour donner une idée plus exacte de sa forme extérieure en ce sens, et faire voir en a l'endroit où tient le petit barbillon. Les trois lames qui constituent la lèvre inférieure sont blanchâtres et roides; elles tiennent sans articulation à l’écaille E, fig. 9, et sont très-hérissées de pointes qui, par leur direction, s'opposent plutôt à l'entrée des alimens, qu’elles ne la favorisent. Aux deux côtés de l’écaille noirâtre E, fig. 8, se trouvent deux assemblages d’écailles blanches et noires, dont on en voit un séparément en FH, fig. rr. En l’enlevant, une se- conde écaille HG y reste attachée par de forts ligamens. C’est à la pièce FH en I, fig. 11, que l’un des grands bar- billons BA, fig. 7 et 8, est articulé, et dont, fig. 11, on n’a représenté que les deux premières articulations [ et A. De- puis K jusqu’à G, fig. 11, la pièce entière FIHG tient par GK à une membrane commune GBBG, fig. 8, par où toutes les parties qui composent le menton sont unies ensemble; et depuis K jusqu’à F, fig. 11, elle a le jeu libre, et ne tient à DE DIFFÉRENTES ESPÈCES D INSECTES. 6: rien. Son bout F, dans cette position, est naturellement ca- ché derrière l’une des lames épineuses M,M, fig. 9, et ce n’est que par la transparence de ces lames qu’on l’entrevoit dans la fig. 8. Il est pareillement hérissé d’épines, et peut avancer, reculer, et se mouvoir en divers sens. Comme il est placé dans la bouche, on peut supposer qu’il y sert, avec son pa- reil, soit de langue, soit à la trituration ultérieure des alimens déjà moulus par les mächoires. À chacune des deux pièces BF, fig. 11, tient par derrière, à la base du barbillon, une lame écailleuse blanchâtre KN , qui a la figure d’un aileron. Elle est dentée, et hérissée d’épines. On ne la sauroit voir fig. 8, parce qu’elle y est cachée sous d’autres parties ; mais on les aperçoit, quoique difficilement, fig. 12, qui est le côté opposé de la fig. 8, et qui montre par conséquent le dessous du dedans de la bouche. C’est là qu’elles se trouvent placées contre les côtés d’une élévation en forme de langue O, fig. 12 et 13, qui y occupe le milieu. Il est apparent que ces aile- rons coopèrent à la mastication, en froissant les alimens contre cette partie relévée, qui est pareillement hérissée d’épines. AA , fig. 12, sont les premières articulations des deux grands barbillons, et a,a celles des deux petits. On les voit tous quatre en entier, et distingués par les mêmes lettres, fig. 7 et 8. Les gros ont cinq articulations, et les petits en ont quatre. GG, fig. 12, sont deux grosses bronches qui sortent de l'élévation en forme de langue O, et se partagent en deux branches. Les autres filamens, qui paroissent aux environs de GG, sont vraisemblablement des parties de nerfs et de mus- cles moteurs de toutes les pièces qui constituent la bouche. L’élévation O se présente plus distinctement, mais de côté, G2 ANATOMIE en Of, fig. 13. Ce qui empêche de la prendre pour une lan- gue, c’est qu'elle est intimement adhérente dans toute sa longueur et sa largeur aux parties qui l’environnent. Quand on a enlevé de la bouche tout. l'assemblage repré- senté fig. 8, on met à découvert le dessous de son côté supé- rieur. Il est composé de la lèvre supérieure F, fig. 14, vers le bas de la planche, et de deux màchoires fourchues très- épaisses D,D; ces dernières sont un peu concaves, et inarti- culées par leurs racines sur le devant du crâne. On voit, fig. 14, un peu au-dessous de la lèvre supérieure F, une ou- verture assez large : c’est l'entrée du gosier. L'autre ouver- ture, plus basse et plus large, C, est celle du cou. Lorsqu’après avoir séparé les mâchoires de la tête, on en détache aussi la lèvre supérieure (ce qui se fait assez aisé- ment), on la trouve suivie de deux autres pièces écailleuses Ret S, fig. 17, qui y tiennent par une membrane. Cette lèvre P s’y voit représentée en dessus. Par dehors, elle est hérissée d’épines. L’écaille R , placée plus bas, concourt peut- être à constituer son palais. Elle m'a parufun peu concave. Je l'ai trouvée criblée de nombre de trous très-petits. Les fig. 15 et 16, au bas de la planche, font voir-la forme bizarre qu'ont les mächoires en dehors et en dedans; jus- qu'ici on n’a examiné que ce côté de la tête qui, faisant face au corselet, n’est guère visible dans une mouche vi- vante. L’opposite, ou le devant de la tête, est représenté à la loupe, fig. 18. A,A sont ses antennes, composées chacune de sept pièces articulées bout à bout. L est sa lèvre supérieure; D,D sont ses mâchoires; II sont les yeux à réseaux, ou plutôt deux ‘assemblages de réseaux, où se trouvent enchäs- DE DIFFÉRENTES ESPÈCES D INSECTES. 63 sées quantité de lentilles transparentes, qui vraisemblable- ment font les fonctions d'autant de verres objectifs télesco- | piques, au travers desquels l’insecte voit comme par au- tant de lunettes d'approche, ainsi qu’on se propose de le dé- velopper, par rapport aux yeux de phalènes, dans la suite de ces essais. Les trois grains ronds, placés en triangle, du côté de l’occiput, sur le dessus de la tête, sont trois yeux. qui ont plus de rapport avec les nôtres. La fig. 19 les montre plus grossis, et en position contraire, On voit qu’ils sont en- châssés chacun dans un double cercle, qu’ils sont convexes, et pointés chacun vers un côté différent, et que tous trois regardent obliquement en haut; À, vers le devant de la tête, et B et C vers l’occiput. La fig. 20 représente de côté, et fort en grand, un pied qui tient encore, en À, à un bout tronqué de la jambe. B sont deux petites lamelles dont l’extrémité de la jambe, à l’en- droit où commence le pied, est pourvue : ce pied est com- posé de six pièces articulées bout à bout les unes aux autres. La première D et la cinquième F en sont les plus longues. La seconde et les trois suivantes sont pourvues chacune, ainsi que les pieds, de nombre d’autres espèces de mouches d’une éminence blanche, arrondie, C,C,C,C, entourée ici d’une sorte de cercle noir écailleux. Ces éminences tiennent chacune par un col qui va, en se rétrécissant, du côté de son attache, ce qui ne donne pas mal en petit à ces émi- nences des figures de têtes d’arrosoirs. Quand on les examine avec un très-fort microscope, elles se montrent telles qu’on en voit une fig. 21, encore attachée à la pièce du pied qui en est pourvue. Sa convexité extérieure est transparente, et 64 ANATOMIE m'a paru munie d’une quantité prodigieuse de crochets si petits, que c’est tout ce qu'on peut faire que de les aperce- voir par un microscope de + de ligne de foyer, et encore n’en est-on pas alors parfaitement assuré. On remarque intérieu- rement au fond de cette convexité transparente un corps blanc plus convexe, et du diamètre environ d’un tiers plus court, qui remplit le col de cette sorte de tête d’arrosoir. C’est par ces quatre éminences que la mouche, souvent sans faire usage des griffes qu’elle a à extrémité du pied, et qu’elle tient alors en l’air, sait se tenir aux corps les plus unis. Si cela s'exécute par le moyen des crochets extrèmement petits que je crois y avoir vus, il est vraisemblable que le corps blanc qui estrenfermé dans cette partie transparente peut, en se retirant, faire lâcher prise aux crochets, ou, en s’avançant, faire qu'ils se cramponnent aux corps sur lesquels la mouche les pose. La figure 22 offre les deux dernières articulations du pied, vues en dessus; et la fig. 23 les montre en sens contraire, mais un peu plus grossis. On aperçoit la manière dont la der- nière articulation est pourvue de part et d’autre d’une griffe fourchue qui se réunit, ou peu s’en faut, avec la pareille sur le dessus de cette dernière articulation du pied. Ces griffes, dont on en voit une représentée fort en grand fig. 24, ont une forme qui tient un peu des pinces d’écrevisses. Leur paturon À, fig. 24, garni de longues épines, est pourvu de deux crochets d’inégale grandeur D et F, et ces paturons eux-mêmes sont précédés de deux boutons écailleux B et C, dont le second C est le plus gros. ; L’extrémité du pied se termine par un coussinet muni de quelques pièces écailleuses. On la voit en trois sens diffé- DE DIFFÉRENTES ESPÈCES D'INSECTES. 65 rens, E, fig. 20, 22 et 23. Avec quelque attention que je l’aie examinée, mes plus forts verres ne m’y ont fait apercevoir ni épines, ni petits crochets, tels qu’on en trouve à l’extrémité des pieds d’autres mouches. C’est une double scie que la femelle de ce genre de mou- ches a sous le ventre vers sa partie postérieure, qui, comme j'ai dit, les caractérise principalement. Chaque espèce (et il y en a un bon nombre) en est pourvue. Toutes sont très-artis- tement composées, mais dans un goût souvent fort différent. Ce seroit une chose digne de l'attention d’un curieux, qu’il entreprit de représenter, en grand , nombre de ces différentes sortes de scies : je né doute pas que l’industrie humaine ne trouvât moyen d'en tirer parti, en les imitant, pou l'usage des arts mécaniques. J’ai diverses fois pensé à remplir cette tâche, mais j'en ai été distrait par d’autres occupations; de sorte que je n’en ai dessiné que trois ou quatre qui pourront servir d'essai. La première appartient à la: mouche dont il s’agit ici. On voit, fig. 25, comment la partie postérieure de son corps est pourvue en dessous d’un assemblage de lames écailleuses qui l’enveloppent comme d’un harnois. On y aper- coit le long de la ligne inférieure, depuis son extrémité A jusqu’à la hauteur de B, deux filets parallèles qui se: tou- chent. Ce sont les bords d’une profonde fente, où la scie est logée et cachée entre deux lames, tant que la mouche n’en fait point usage. Lorsqu'elle veut s’en servir, elle ouvre la fente, comme on voit en A,A, fig. 26, qui représente la même partie postérieufe, mais penchée sur le côté; elle en fait sortir la scie BB, qui s'offre alors sous un angle aigu avec AA; BB est le côté tranchant de la scie. Au premier coup Mém. du Muséum. 1. 10. 9 66 ANATOMIE d'œil, elle paroît être tout d’une pièce; mais quand on l'exa- mine bien, on la trouve composée de quatre, savoir: de deux scies pareilles, dont les bords tranchans, couchés l’un contre l’autre, se touchent dans une même ligne; et outre cela de deux soutiens à peu près de mêmetaille et figure que les scies, mais qui n’en. ont que l’apparence, et dont les bords minces se touchent aussi à l’opposite. Leur autre bord, qui est plus épais, est muni dans toute sa longueur d’une coulisse tant soit peu oblique, qui entre dans une rainure pareillement un peu oblique, laquelle parcourt le dos de la scie, et lui permet de glisser aisément en avant et en arrière sans se dégager; de sorte que quand ces quatre pièces sont assem- blées, elles renferment ‘un espace au travers duquel l'œuf peut être glissé, pour le faire entrer dans lentaille faite par les scies. La fig. 27 sert à donner une idée de la façon dont. chaque scie glisse un peu obliquement sur la coulisse de son soutien. AB est le soutien, et CD est la scie. On voit qu'ils sont en gros, comme on l’a déjà remarqué, presque faits l’un comme l'autre, et qu'ils ont tous deux un même nombre de côtes latérales obliques, qui montent à dix-neuf ou à vingt, et ré- pondent au nombre apparent des dents de la scie. Elle se fait voir ici reculée depuis À jusqu’à G, et l’on peut avec la mème facilité la faire avancer autant de l’autre côté. La rai- nure, au reste, et la coulisse sont si peu sensibles dans les mouches de cette espèce, que les meilleurs microscopes les rendent à peine visibles. La fig. 28 représente séparément un soutien de scie : À en est le côté mince, et B le côté sur l’é- paisseur duquel est la coulisse. La fig. 29 est cette scie mème. DE DIFFÉRENTES ESPÈCES D'INSECTES. 67 GC est son côté tranchant; D celui où est la rainure. La fig. 30 montre l'application un peu oblique du tranchant des deux scies l’un contre l’autre, qui, laissant le bord opposé un peu écarté de son semblable, à l'endroit où s’y réunissent les deux soutiens, pareillement appliqués par leur autre bord Tan contre l’autre, laissent entre leurs quatre pièces réunies un vide, comme j’ai dit, assez large pour que l'animal y puisse faire entrer un œuf, et le pousser, par lesmouvemens en avant et en arrière des quatre pièces de la scie, jusque dans l’en- taille de la plante, où j'œuf doit être introduit. A,A, dans cette même figure, sont deux appendices écailleux où ont été attachés les muscles moteurs des deux scies. Les dix-neuf ou vingt dents dont on les voit chacune pour- * vues sont très-peu saillantes, et n’offrent d’abord rien que de fort simple, même quand on ne les regarde qu’avec des mi- croscopes peu forts; mais quand on les examine avec des verres de moins d’une demi-ligne de foyer, on trouve, avec surprise, que chacune de ces dents est elle-même une scie armée de dix-neuf ou vingt dents d’une délicatesse extrême. La fig. 31 représente une dent entière de la grande scie, vue avec un microscope pareil, et aux extrémités de laquelle on a laissé de part et d'autre un bout de la dent qui la pré- cède, et le commencement de celle qui la suit. On y voit, en D,E,F et G, combien sont délicates les petites scies pla- cées sur chaque grande dent, et que chacune de ces petites scies, commençant par le haut d’une dent de la grande, ne parvient point jusqu’au bas et ne remonte pas jusqu’à la som- mité de la suivante, apparemment parce qu’à ces ‘endroits leur continuation auroit été inutile et sans effet. On voit en- 68 ANATOMIE core dans ce morceau de grande scie, extrémement grossi fig. 31, non-seulement que son dos A,B est armé d’éminences et de piquans, mais encore que son côté plat D,B,A,G est hérissé d’une prodigieuse quantité de piquans, si excessive- ment petits qu'on ne les aperçoit qu’à peine au travers des meilleurs verres. Ces piquans servent vraisemblablement à ‘élargir les entamures que la mouche fait dans la tige ou dans les feuilles des plantes pour y introduire ses œufs, et peut- être encore à râper les fibres de la plante à cet endroit, et y causer par cette‘irritation une plus grande extravasion de lymphe, pour que l'œuf y puisse trouver un suc nourricier plus abondant. Autre mouche à scie. PI. 15, fig. 1—12. La mouche dont on va parler est produite aussi par une fausse-chenille à vingt-deux jambes. On la voit de grandeur naturelle pl. 15, fig. 1, par le dos, et fig. 2 par le côté. Cette fausse-chenille vit de feuilles de chêne. Elle à neuf lignes de long. Sa couleur est bleuâtre en dessus, et grise à l’opposite. Elle porte sur chaque anneau dix épines noires, presque toutes fourchues. Sa tête, de la même couleur, est polie comme.le jais. J’en trouvai vers la mi-mai de fort petites, qui, dans quinze jours, changèrent deux fois de peau, et acquirent tout leur cru. D’abord, après avoir mué, leurs épines sont très- courtes ; elles s’alongent ensuite, mais beaucoup plus dans un sujet que dans un autre. Âu microscope, j'ai trouvé ces épines creuses, fourchues, hérissées de piquans, et remplies d'une lymphe qui avoit de la transparence. Les fausses-che- DE DIFFÉRENTES ESPÈCES D'INSECTES. 69 nilles pourvues de longues épines en avoient de blanches -près du ventre, et celles à courtes épines y en avoient de noi- râtres : reste à examiner si ces différences sont des caractères de sexe ou non. La fig. 3 montre en grand une de ces longues épines fourchues et hérissées de piquans. Les fig. 4 et 5 re- présentent les deux différentes sortes d’épines dont les fausses- chenilles aux plus courtes épines sont pourvues; les non four- chues, fig. 5, sont placées vers le ventre, et toutes sont plus ou moins coniques et fort élargies à leur base. Quand le temps de leur transformation approche, elles se fixent ‘quelque part, jaunissent insensiblement, deviennent un peu claires, et après être restées dans la même situation plus ou moins de trois jours, suivant le degré de chaud qu’il fait, elles quittent leur robe épineuse, et paroïssent sous une autre très-unie, et d’un jaune tirant sur l’orange : ce qui ar- riva à plusieurs des miennes vers la fin de mai. Leur tête, de noire qu’elle étoit, se montra alors de la même couleur que le reste du corps. Après s'être promenées quelques heures cà et là sous ce nouvel habit, elles entrèrent dans la terre, et allèrent s’y disposer à se changer en nymphes; ce qu’elles firent en se construisant des coques d’une matière noire, so- lide et lustrée, qui pourtant au dehors ne paroissoit pas d’a- bord l'être à cause de la terre qui y étoit partout attachée, mais se faisoit reconnoître pour telle quand on l’en dégageoit. Lorsque plusieurs de ces fausses-chenilles se trouvent en- semble pour changer de forme, non-seulement il leur est or- dinaire de coller leurs coques les anes contre les autres, mais souvent on en trouve parmi d’une fois plus longues, fig. 7, que les autres fig. 6. Ces premières m'ont paru formées de 70 ANATOMIE la réunion de deux coques collées bout à bout; au moins y ai-je remarqué une cloison intermédiaire qui les divisoit en deux loges, et une fois j’y ai trouvé une nymphe qui étoit placée dans l’une latête vers cette cloison, pendant que l'autre loge étoit vide et ouverte par devant, parce que, comme je le présume, la nymphe qui vraisemblablement y avoit été logée s’étoit déjà changée en mouche, et avoit pris l’essor. Quoi qu’il en soit, quelques unes de mes fausses-chenilles, qui s’étoient fourrées sous terre en juin pour s’y construire des coques, me procurèrent des mouches vers la mi-avril de l’année suivante. Leur tête, leur corselet et leur corps étoient noirs, en dessus et en dessous; mais les écailles qui couvroient le corps sembloient bordées de blanc, par l'effet apparemment des membranes de cette couleur qui les réu- nissoient. Les écailles latérales de la femelle seule étoient feuille-morte tirant sur l'orange. Ses pates paroissoient noires à la première; feuille-morte, avec un peu de noir, à la se- conde; grisâtre, avec un peu de noir, à la jambe; et presque toutes noires, avec très-peu de gris et de feuille-morte, aux pieds. Ses barbillons étoient blancs, et ses antennes noires, Les pates du mâle, autant que je m'en souviens, étoient bariolées comme celles de la femelle, si ce n’est qu’elles n’a- voient rien de feuille-morte. N'ayant point de scies, leur ventre n’est pas aussi pourvu de la fente profonde qu'y a la femelle pour les contenir, mais il est couvert à cet endroit d’une large écaille. Cette scie ou double scie, au reste, représentée séparé- ment en entier et en grand fig. O, est composée, comme à l’or- dinaire, de quatre pièces réunies, qui renferment un espace DE DIFFÉRENTES ESPÈCES D'INSECTES. 71 par où l’œuf descend, et est introduit dans l’entaille que la scie a faite tout exprès à l’arbre ou à la plante pour cet ef- fet. Deux de ces pièces, dont on en voit une fort en grand fig. 11, et quisont proprement les deux scies appliquées par . leur bord tranchant l’une contre l’autre, sont arrêtées, et glissent en avant et en arrière sur le large bord des deux sou- tiens, fig. 10, qui, ‘appliqués par leur autre côté aussi lun contre l’autre, servent de conducteur aux scies. Ces quatre pièces sont d’une substance ferme et écailleuse. Les soutiens en sont à peu près couleur de marron. J’y ai compté vingt- huit côtes séparées par des raies transversales transparentes et un peu obliques, auxquelles répond un nombre égal des dents de chaque scie. La fig. 12 représente fort grossi au microscope, et du côté intérieur, un morceau de cette scie, qui n’en offre que quatre dents. CD est une côte écailleuse, fendue longitudinalement par le-trait qu'on y voit. Le côté postérieur de cette côte est arrondi, et forme comme une espèce de cordon qui s'engage dans une rainure ou entaille qu'il y a dans le soutien, et en est tellement embrassée, que, sans s’en séparer aisément, la scie conserve son jeu libre; l’arête épineuse A,B ne s’en- gage dans aucune partie du soutien, mais elle le borde en dehors, et contribue ainsi à maintenir les quatre pièces de cet outil dans leur assemblage. . Quant aux dents mêmes de cette scie, elles n’ont aucun rapport avec celles de la mouche précédente, comme: on peut le voir en EEE, fig. 12, puisque son bord tranchant est _non-seulement hérissé de pointes !d’inégale grandeur, mais qu'outre ‘celar il: estimuni, sur le dessus de chaque dent, 72 © ANATOMIE d'un petit corps couleur de gomme, renflé, oblong, terminé par deux pointes, et qui m’a paru tant soit peu épineux. Du reste, cette scie est de deux couleurs; son côté tran- chant, qui est hérissé de pointes et fait l'office de râpe, est blanchitre; l’autre, CFGD, est couleur de gomme, à la ré- serve du bord AB qui la termine, et qui est de la première couleur. Troisième mouche à scie. PI. 15, fig. 13—19. La fausse-chenille qui produit cette mouche a encore aussi vingt-deux jambes. Elle vit de feuilles de sureau et de l’zerbe gerhardr. Elle est d’un brun clair et tirant sur le jaune. Son second et son troisième anneau sont plus gros que les autres, ce qui fait paroître son dos relevé en bosse à cet endroit. Son corps est tracé de part et d'autre d’une douzaine de raies d’un brun plus foncé, marqué fort distinctement, qui partent de la ligne supérieure, et descendent obliquement en arrière vers les côtés. Après avoir renoncé à toute nourriture pour se disposer à se changer en nymphes, elles se dépouillent de leur peau, et paroiïssent d’une couleur pâle et tirant sur l'orange, et leurs raies se montrent d’un brun clair. C’est en différens jours du mois de juillet que les miennes se fourrèrent sous terre. Elles s’en firent des coques, de la forme d’un sphéroïde oblong, fig. 15, assez dures, mais friables. J'en ouvris le 20 septembre, mais jy trouvai encore la fausse-chenille, qui n’é- toit simplement qu’un peu contractée,; sans être encore changée en nymphe. J’en ouvris, le 15 avril suivant, une dont le bout antérieur étoit percé, et je trouvai qu’une nympbhe, fig. 16, DE DIFFÉRENTES ESPÈCES D'INSECTES. 73 en étoit sortie, qui me parut nouvellement éclose, et dont la coque ne renfermoit plus que la dépouille. Cette nymphe était entièrement jaunâtre, à la réserve de ses yeux, qui étoient bruns. Le 25 avril et quelques jours suivans , j’eus de mes nymphes des mouches, fig. 17. Elles se trouvèrent toutes des femelles. Leur tête, qui étoit grosse, leur corselet, leurs pates et leur corps, étoient en général d’un feuille-morte tirant sur le jaunes à la réserve d’un peu de noir qu’elles avoient au devant du museau, de deux taches jaunes dont étoit marqué le dessous de leur corselet, près de l’origine de la seconde et de la troisième paire de pates, et de deux taches de même couleur, mais plus petites, en dessus, près de l’origine des ailes inférieures, d’une partie des cuisses de la seconde et de la troisième paire de pates, ainsi que le premier et les cinq derniers anneaux du corps, qui étoient noirs. Le tiers envi- ron de leurs ailes supérieures, vers leurs extrémités, avoit cette même couleur; le reste en étoit lavé de jaune. Les ailes inférieures n’avoient aucune teinte particulière. Les cou- leurs jaunes et noires des ailes supérieures m'ont paru pro- venir de celles de quantité d’épines de ces couleurs, dontelles étoient garnies. - La scie de cette mouche est représentée en ‘entier et grossie , fig. 18. Le côté marqué À la désigne, et B en in- dique le soutien. En la faisant jouer, j’ai observé que la ca- vité de sa rainure devoit embrasser la coulisse, arrondié en baguette pour cet effet; car sans cela les mouvemens d’allée et de venue, que je faisois faire à la scie, lui auroient certai- nement fait lâcher prise, et l’auroient séparée de son soutien. Quoi qu’il en soit, je lui ai compté seize dents. Ces dents, Mém. du Muséum. 1. 19. ‘10 74 ANATOMIE comme on peut le voir en AB, fig. 19, qui représente un grand bout de scie avec son soutien, beaucoup plus grossi que fig. 18, sont autant de lames arrondies et tranchantes, sans pointes. On aperçoit avec peine dans cette scie, près de ses lames tranchantes, de petits points; ce sont des piquans extrêmement petits. On en remarque de plus grands et de plus rares du côté de la coulisse: ce sont autant d’épines, dont la direction est obliquement tournée vers la pointe de la scie, avec laquelle elles font des angles aigus. Quant à l'usage de ces scies, on l’a déjà fait connoître ci-dessus. Quatrième mouche à scie. PL 15, fig. 20—20. La mouche dont on va parler naît d’une fausse-chenille encore à vingt-deux jambes, et dont le onzième anneau est le seul qui en est dépourvu. Elle vit de feuilles de saule, et a un pouce et sept lignes de longueur. Je suis porté à croire que c’est la même que celle dont parle Goedart tom. r, exper.64, et qu'il prend pour une chenille véritable. Il dit pareïllement que la sienne vivoit des feuilles du même arbre, mais il ajoute qu’elle ne faisoit qu’un repas par jour, et vécut chez lui deux ans'et vingt-quatre jours sans manger ni agir : aussi ne mar- que-t-il pas qu’elle ait’changé de forme, ce qui pourroit bien n'être provenu qué de ce qu’elle nese portoit pas bien, ou avoit été gardée/dans an lieutrop froid ; car le froid , ainsi qu'il est connu, retarde les fonctions animales des insectes, et les suspend même entièrement quand il:parvient x un cer- tain point; de sorte qu'un animal ‘peut rester ainsi des'an- néés dans un état d’éntière léthargie et de parfaîte inactivité, à DE DIFFÉRENTES ESPÈCES D'INSECTES. 7 sans mourir, et peut reprendre ensuite toutes ses fonctions lorsqu'on le transporte dans un air tempéré. Quoi qu’il en soit, les miennes firent leurs deux ou trois repas par jour; et après s'être repues, elles se courbèrent en hélice ou limaçon, comme la sieune , ainsi qu’on la voit représentée fig. 22, en se tenant couchées sur la feuille dont elles vivoient ; et accro- chées par les six pates antérieures, avecune force suffisante à pouvoir braver des vents assez violens. En juillet, mes fausses-chenilles-de cette espèce, sans que j'aie remarqué qu’elles eussent premièrement quitté leur peau , comme le font grand nombre de celles de leur classe, entrèrent en terre. Elles s’y firent des coques ovalaires, pas- sablement ünies, dont la forme, un peu rétrécie-vers le mi- lieu, se voit fig. 23, et qui, pour la couleur, ressembloient à du cuivre rouge mat, et par leur dureté pouvoient résister à une pression de quelque force. L’insecte s’y changea en une nymphe blanchâtre, à yeux noirs, dont tous les membres se distinguoient aisément, et étoient arrangés ainsi qu’on le voit par devant fig. 24, et de côté fig. 25. Il n’y avoit que les ailes, qui ramassées en tas, et appliquées contre les côtés de la nymphe, se terminoient entre la seconde et la troi- sième paire de jambes, qui ne se reconnoissoient pas si bien. J’eus en juin de l’année suivante‘ des mouches mâles et femelles de ces fausses-chenilles, et ainsi après moins -d'une année de jeûne. On distinguoit facilement leur sexe, en ce que les mâles, fig. 26 et 27, étoient tout noirs, à la réserve des ailesiet d’une membrane blanche ovalaire qu’on leur remarquoït , comme aux femelles ; sur le dessus du corps ; tout près du corselet ; et que les femelles, fig. 28, 76 ANATOMIE avoient le corps jaune et bordé à chaque anneau d’un cercle noir, ce qui leur donnoït quelque air de frelon. J'ai observé par rapport à ces mouches, et à nombre d’autres espèces, comme aussi de scarabées, que quand ces insectes se disposent à courir ou voler, ils agitent leur corps tout comme s'ils haletaient, et qu’alors dans les mouches dont il s’agit ici, la membrane ovalaire qu’elles ont sur le dos s’élevoit et s’affaissoit alternativement, tandis qu’au contraire cette membrane, et le reste de leur corps, mar- quoient un parfait repos lorsqu'elles paroissoient entière- ment tranquilles; ce qui semble indiquer que ces insectes ne respirent que quand ils agissent ou qu'ils s’y disposent ; et encore plutôt qu'ils ne respirent proprement point du tout; ce qui, quelque singulier qu’il paroisse d’abord, n’en est peut-être pas moins certain : car quoiqu'il soit incontestable que grand nombre d'insectes sont pourvus, et même beau- coup au-delà des grands animaux, de ces conduits aériens qu’on nomme bronches, et qu’ils ont aussi un fort grand et long viscère , auquel on s’est peut-être un peu trop pressé de donner le nom de cœur, parce qu'il indique une sorte de sy- stole et de diastole, il ne me paroît pourtant pas moins cer- tain que ces conduits et ce viscère n’ont pas les mêmes usages que chez nous. J’ai fait voir, dans mon Traité anatomique, que ce cœur prétendu n’a aucun vaisseau qu'on puisse soupcon- ner y faire l’oflice de veine cave, d’aorte; d’artère, ni. de veine: pulmonaire, et que probablement la circulation du sang, ou d’un autre fluide qui en fait l'office, n’y avoit pas lieu, puis- qu’on ne découvroit dans tout l’animal ni veine ni artère, et qu’ainsi la, nutrition de toutes ses parties devoit se faire d’une - DE DIFFÉRENTES ESPÈCES D’INSECTES. 77 autre façon, et apparemment par celle que j'y ai indiquée. Ajoutez à cela que, quelque prodigieux que soit le nombre de bronches dans quantité d'insectes, on n’y découvre au- cune trace de poumons; mais quand on suit ces bronches, on voit qu'elles se répandent et se ramifient dans toutes les par- ties du corps, et surtout qu’elles se plongent dans les muscles, qu'elles pénètrent-en s’y ramifiant en tout sens : raisons qui m'ont fait pencher à croire que puisque les bronches dans les insectes ont un autre usage que chez nous, et que leurs muscles en sont tout remplis, leur fonction principale pourroit bien être de coopérer avec les nerfs au mouvement de l'animal; et ce qui donne plus de force à cette conjecture, c’est que quand on intercepte la communication de ces vaisseaux avec l'air extérieur dans un de ses anneaux , en y bouchant l’ou- verture de ses deux stigmates avec un peu d’huile, comme d’autres avant moi l’ont déjà fait, cet anneau devient paraly- tique, et reste étendu, jusqu’à ce que le stigmate se soit dés- obstrué, après quoi il se meut comme auparavant. Si donc la communication des muscles avec l'air extérieur, par le moyen des bronches, est nécessaire pour mettre les mouches en mouvement, il n'y aura pas de quoi être surpris que les muscles dont il s’agit ici semblent respirer, ou plutôt ne mettent leurs bronches en jeu que quand ils veulent se mouvoir, puisqu’alors l'air pompé par leurs bronches, et poussé dans les muscles , fera l’oflice des muscles antago- nistes dans les grands animaux, en rendant aux muscles l’é- tendue naturelle qu’ils avaient perdue par la contraction des nerfs, pour opérer un mouvement : de sorte que l’action des nerfs sera de faire sortir l’air d’un muscle pour le con- 78 ANATOMIE tracter, et celui des bronches de l'y faire rentrer pour l’é- tendre. Et ainsi il n’y a rien que de fort naturel dans la paralysie que lobstruction des deux stigmates d’un même anneau peut Jui causer, puisqu'alors l'air dont les muscles de l'anneau sont remplis, ne pouvant s'échapper au travers des bronches par les stigmates bouchés, s'oppose par sa ré- sistance à la contraction des muscles nécessaire pour opérer un mouvement , et le tient par là dans une inaction paraly- tique. Peut-être m’objectera-t-on l'expérience que j'ai dit quelque part avoir faite, d’avoir tenu, sous un récipient dont j'avois pompé l'air, une chenille pendant quelques heures, sans qu’elle en parût aucunement incommodée, ni que cela eût mis, pendant ce temps ni après, aucun obstacle à ses inouvemens, et même ensuite à sa transformation. Mais outre, pour le dire en passant, que cette expérience concourt à prouver que les insectes, ceux même qui sont le plus rem- plis de bronches, ne respirent pourtant point, puisqu’une chenille peut vivre si long-temps dans une sorte de vide sans en avoir souffert, ce n’est pas par la nature.de l'air, ni jusqu’à un point par la quantité de sa substance, mais sim- plement par sa qualité de fluide extrêmement élastique, qu'il agit ici, pour rendre à un muscleicontracté son étendue naturelle : ilsuflit, pour cet effet, qu’il ait une élasticité sufhi- sante pour pouvoir gonfler et étendre les vaisseaux qu'il :oc- cupe, sans qu'il importe du plus ou du moins de fluide employé pour cet effet. Or, on sait d’un côté que l’élasticité de l’air lui donne une étendue prodigieuse, quand ilkn’est pas comprimé par le poids de l’atmosphèré: et de l’autre, “que la DE DIFFÉRENTES ESPÈCES D'INSECTES. 79 machine pneumatiquene saurait, dans le récipient, réduire l'air à zéro : ét ainsi, quand,mème les pores du verre ne permet- troient pas aux parties les plus subtiles de l’air, à l’éther, d'y passer au travers, ce dont je crois pouvoir prouver le con- traire (1), il resteroit sans cela-assez de fluide élastique dans (x) Ce qui me paroît étre,une preuve que l’éther, ou les parties les plus subtiles de l'air, peuvent entrer dans un récipient de verre, au travers de ses pores, quoiqu’ils soient imperméables à l'air commun, c’est que quand on verse dans un verre à vin quelque liqueur claire qui fermente, comme seroit; par exemple, du vin blanc qui travaille, d’abord aprèsque cette mousse pétillante; qui n’est qu'un\amas d’un nombre prodigieux de bulles, soit d’éther, soit d’air grossier, s’est échappée, et que la liqueur est devenue plus tranquille, on voit alors, pendant un temps assez long , sortir immédiatement de quelques points fixes de la superficie intérieure du verre, des files de milliers de bulles, d’une petitesse extrême à leur origine, et qui, àamesure qu’elles montent vers la surface de la liqueur, augmentent de volume, parce que, successivement moins comprimées par la diminution du poids de liqueur qui pèse déssus, le ressort qu’a comme l’air la matière subtile que renferment ces bulles les fait enfler considérablement. Or, si ceci n’est point un éther, une matière plus subtile que l'air commuy, que la liqueur a par sa fermentation acquis la faculté, sans que je puisse éxpliquer comment , d’attirer à soi au travers'des pores‘du verre; qu’on me disé ce qui peut occasioner ce phénomèue;'car cein’estipas dela:liqueur même que’ces bulles se‘dégagent: On: les verroit ‘alors éparpillées; se former indif- féremment çà et là dans la liqueur; et: non sortir constamment des'mêmes points fixes de la Superficie intérieure du verre. Ce n’est pas non plus l’air extérieur qui pèse sur la’surface dé la liqueur qui les produit: car quel! agent pourroit lé faire aller à fond invisiblement, et contre les lois de la gravitation | dans üne Jiquéar plus pesante que lui!, et celà pour l’en faire remonter visiblement, non au hasard, mais uniquement par quelques files non interrompues, fixées sans varier aux mêmes endroits du verre? Cela ne paraît guère concevable ; et il est beaucoup plus naturel de supposer qué/no$ Yeux ne nous trompent! pas! quand nôus “pénisons voir, fort distinctement'} que ces:fileséntrent par un passage qui ; quoique nous ne puissions l'apercevoir à cause de sa petitesse, est pourtant indiqué par un point que nous remarquons fort facilement aux endroits du verre d’où ces buülle$ prerment naiïs- sance, et sortent par milliers à la file l’une de l’autre; et je sérois fort porté à 80 ANATOMIE les bronches pour qu'abandonné à son ressort, il püt alors mème encore les remplir suflisamment pour pouvoir, après une contraction des muscles , les rétablir dans leur état na- turel; outre qu'on a vu, dans mon Traité anatomique, que les insectes ont la faculté de pouvoir à volonté ouvrir et fermer leurs stigmates, et ont ainsi, par eux-mêmes, la faculté , » P , de retenir ou laisser échapper de leurs bronches autant d’air qu'il convient pour pouvoir exécuter leurs mouvemens, dans 7 , 3 + Pr >. quelque degré d’air raréfié qu'ils se trouvent. Pour ce qui est de la double scie de la femelle, j'ai négligé de la dessiner en entier, parce qu’elle est à peu près de la Li à même grandeur et forme que celle qu’on verra dans la planche suivante. Elle n’en diffère sensiblement qu’en ce qu’elle est beaucoup moins renversée et un peu moins large ; que cha- cune de ses deux piètes est pourvue de quatre-vingt-quatre lames dentées, de forme telle qu’on en a représenté deux 2 2 > LM croire que la fermentation dans les liqueurs spiritueuses pourroit bien principale- ment consister dans une propriété qu’elles acquierent, sans que je puisse dire com— ment, de se purger de l’air grossier, pour attirer et se gorger en la place d’un air plus subtil, ou d’éther. Ce qui me paraît confirmer cette conjecture, c’est, d’un côté, que quand une liqueur fermente, elle fait souvent crever les vaisseaux dans lesquels elle est renfermée, lorsqu'on les a parfaitement bouchés: ce que je crois arriver, parce que la fermentation pompant continuellement l’air subtil au travers des pores du vase ou de la bouteille, sans que l’air grossier en puisse sortir, cette surabondance d’air grossier et d’éther fait une pression intérieure, à laquelle le vase ou le xerre ne peuvent résister; et aussi, de l’autre côté, que quand on goûte une liqueur qui fermente, on lui trouve un montant, un piquant fort vif qu’elle n’ayoit pas naturellement, et qu’elle verd exposée pendant quelques minutes à l'air ; piquant qui semble ne pouvoir provenir que de ce que l’éther, dent la liqueur s’est saturée, pénètre par sa subülité plus avant dans les pores de la langue, que ng Vauroit pu faire cette liqueur accompagnée simplement d'air commun. DE DIFFÉRENTES ESPÈCES D'INSECTES. 81 fig. 29 ; que ces lames avoient bien quatre fois moins de super- ficie; qu’elles étoient moins saillantes; que les soutiens de cette double scie avoient chacun quarante-neuf à cinquante côtes, et que- le bord antérieur de chaque côte étoit garni d’épines longuettes, très-délicates; ce que l’on trouvera un peu différent dans la scie de la mouche suivante. Cinquième mouche à scie. PI. 16. La fausse-chenille, fig. 1 et 2, qui produit cette mouche a tant de rapport avec la fausse-chenille précédente pour le gros de sa forme, le nombre et l'emplacement de ses jambes, et sa coutume de se coucher en rond quand elle se repose, qu’au premier coup d’œil on la prendrait pour être de la même espèce, quoiqu'elle n’en soit certainement pas, EMe est bien d’un quart de pouce plus longue que l’autre, puisqu'elle a deux pouces de longueur : taille si gigantesque pour ce genre d'insectes, que je n’en connois point qui l’égalent. Elle se nourrit, non de feuilles de saule, mais d’aune. Sa ligne su- périeure est autrement marquée, puisqu'elle l’est d’une raie bleuâtre, qui descend jusqu’à son dernier anneau; quesur cette raie passe un filet d’un bleu beaucoup plus clair, et tirant sur le-blanc ; et que la raie bleue est bordée de part et d’autre d’une raie jaune de la même largeur. Entre ses lignes supé- rieures et latérales on lui voit à chaque anneau une petite tache bleue, que je n’ai point remarquée à l’autre. Ses stig- mates sont d'un bleu foncé. Vers la partie inférieure de son corps, elle a au milieu de chaque anneau un tubercule, en- vironné de sept ou huit caroncules blanches coniques. Un Mém. du Muséum. 1. 10. 11 82 ANATOMIE peu plus bas, son corps est bordé de caroncules pareilles. Sa couleur, du reste, est d’un vert jaunâtre, qui devient plus foncé le long des deux raies jaunes déjà mentionnées. Le 4 octobre 1739, celle que je nourrissois cessa de man- ger, et se fit une coque tout autre que celle de la mouche précédente, en ce qu’elle n’étoit ni unie, ni bronzée; mais assez grossière, et composée de fils épais, qui avoient la cou- leur de gomme commune. Un an se passa sans qu’il en sortit rien. J’ouvris la coque, et y trouvai la fausse-chenille encore vivante, mais beaucoup raccourcie. Je la mis le printemps suivant dans une boîte de plomb où il y avoit du tan un peu humide, pour empêcher qu’elle ne se desséchât trop, n'étant plus renfermée dans sa coque. Elle resta raccourcie et vi- vante dans cette boîte jusqu’au 10 de juin 1741, ensuite elle s’alongea énviron d’un quart de sa taille, et le 20 du même mois elle se changea en la nymphe représentée pl. 16, fig. 3, après avoir été environ vingt mois et demi sans manger. Cela me parut d’autant plus singulier, que je ne l'avois pas gardée dans un endroit froid, au moyen de quoi on peut considé- rablement retarder les transformations des insectes, mais dans un endroit des plus chauds de la maison, et où mes insectes d’autres espèces se transformoient dans leurs temps ordi- naires. Cette nymphe était d’un vert très-pâle, mais ses yeux étoient bruns. Le 10 juillet, elle se dépouilla de sa membrane de nymphe, et parut, après un jeûne de vingt-un mois et six jours, sous la figure d’une fort grande mouche , telle qu’on la voit représentée fig. 4; mais un jour après ce changement elle mourut; ce qui peut fort bien avoir été occasioné du malaise où elle s’est trouvée d’avoir subi ses transformations . DE DIFFÉRENTES ESPÈCES D'INSECTES. 83 hors de sa coque. Quoi qu’il en soit, sa tête, ses jambes et ses antennes étoient d’un feuille-morte foncé. Ses antennes étoient coudées, et non foiblement arquées comme celles de la mouche précédente; ses yeux étoient noirs; son corselet feuille-morte, rehaussé d’azur ; son corps jaune, bordé d’une raie de brun foncé à la séparation de chaque anneau ; son second anneau, à compter du corselet, étoit-brun ; les ner- vures de ses ailes étoient jaunes, et leur extrémité noirâtre. On lui comptoit neuf anneaux depuis le corselet ; son corps se montroit, à la loupe, couvert de poils jaunes très-courts. En 1743, je trouvai deux autres fausses-chenilles de la même espèce, qui vivoient aussi de feuilles d’aune. Je négli- geai de marquer le temps auquel elles se disposèrent à filer; mais les ayant renfermées chacune dans un cornet de papier, elles s’y firent des coques, moulées sur le dedans de ces cornets. Elles y passèrent toute l’année 1744, quoique gar- dées dans une chambre fort exposée au soleil. Vers le com- mencement de 1745, j'en tirai une de sa coque, et lui trouvai encore sa figure de fausse-chenille, mais raccourcie. Je la mis dans un verre concave, que je couvris d’un autre verre, pour prévenir qu'elle ne desséchät trop; et j’observai qu’elle changeoïit tous les jours de situation, se tournant tantôt d’un côté et tantôt de l’autre. Vers la mi-avril, elle se changea en nymphe. Le 5 ou 6 de mai, elle se dépouilla de son enveloppe. et changea en mouche; elle rèsta encore trois ou quatre jours couchée dans son attitude de nymphe, les jambes ra- menées sur le ventre ; après quoi elle se leva, et se mit à courir et à vouloir voler. L'autre fausse-chenille subit ses transformations à peu près en même temps. 84 ANATOMIE Les changemens de ces trois fausses-chenilles n'ayant dif- féré que d’un petit nombre de jours, il me paroît très-appa- rent que c’est l’ordinaire de celles de cette espèce de passer plus d’un an et demi dans le jeûne et l’inactivité, avant de parvenir à l’état de mouche : cé qui mérite d'autant plus d'être remarqué, que je ne me rappelle pas avoir trouvé d’aûtres exemples d'insectes qui, sans avoir été gardés dans un froid d’hiver, mais qu’on a laissés jouir de la température ordinaire des saisons, passent tant de mois sans nourriture, dans un état purement passif. On a représenté, fig. 5, le dessous de la tête de cette mouche, fort grossie, et sans ses antennes. On peut y remar- quer que son menton est garni de cinq petits barbillons à trois articulations A,A,A,A,A, dont les trois intérieurs sont les plus’ courts, et de deux beaucoup plus grands, à cinq articulations B,B. La fig. 6 montre fort en grand un de ses pieds vu de côté. Il a tant de rapport avec celui de la fausse-chenille décrite pl. 12, fig. 20, 21, 22 et 25, qu'il est peu nécessaire d’en faire un nouveau détail; seulement remarquera-t-on que la fig. 7 en trace les deux dernières articulations telles que le microscope les offre en dessus; que la fig. 8 les montre en dessous, tant soit peu moins grossies, et que dans la fig. 9 on les voit de côté et sans griffes, ce qui met en vue la structure singulière de son bout postérieur, composé d’écailles et de membranes. On a représenté, fig. 10, une de ses deux griffes : elles sont munies chacune d’un double crochet, de grandeur et de longueur inégale. La fig. 11 est celle de l'extrémité du dessous du corps de DE DIFFÉRENTES ESPÈCES D'INSECTES. 85 la mouche, vu un peu de côté. A y est la fente entre les deux parois de laquelle la scie est logée. La fig. 12 est celle de cette scie, représentée dans son en- semble, et fort en grand. Ses quatre pièces réunies offrent, comme on voit, un assemblage singulier, qui frappe par sa structure élégante. La fig. 13 en est encore plus en grand un des deux soutiens. Ils ont, comme ordinairemert, chacun dans leur bord une rainure qui recoit la coulisse d’une scie, et l'empêche, en travaillant, de vaciller. La fig. 14 est la scie même, dont on voit que le bord AB, opposé à son côté tranchant, est renforcé d’une écaille noire plus épaisse, pour augmenter sans doute sa fermeté , et que c’est sur cette écaille que s'élève la coulisse depuis B jusqu'à C. La fig. 15 grossit extrêmement quatre dents de cette scie. Ce sont comme autant de palettes écailleuses dentées A,A,A,A, implantées dans le rebord ondoyant de la scie, sur lequel elles paroissent affer- mies chacune par un pédicule noir un peu plus épais. ® Tipule Teigne aquatique. PI. 17. La teigne dont on va parler, représentée, fig. 17, de grandeur naturelle, et, fig. 6 et 16, à la loupe, l’une par le dos et l’autre de côté, se distingue à plus d’un égard du commun des teignes aquatiques : d’abord ces dernières chan- gent ordinairement en ‘phalènes ou en mouches papillonacées, mais non, comme celle- -ci, en mouches tipules. Elles ont six ‘ pates ou davantage, et celle dont il s’agit ici (ce qui est bien rare parmi les insectes) tient des quadrupèdes; elle n’a que quatre pates, deux au premier anneau, deux au dernier; et 86 ANATOMIE ce dont on ne connoit guère d'exemple, c’est que le pied de ses pates antérieures est armé d’une couronne.de crochets, pendant que les antérieures des autres genres d'insectes ne se terminent point par un pied, mais par un seul grand crochet; à quoi l’on peut encore ajouter que, pendant que les autres insectes qui ont des jambes s’en servent ordinairement pour marcher ou courir, celui-ci, dans ses mouvemens progres- sifs, ne s’en sert que pour galoper : aussi ses pates ne se montrent-elles pas propres à aller le pas, les antérieures, qui, contre l'ordinaire, sont membraneuses, et non écail- leuses, étant inséparablement attachées l’une à ‘l'autre vers leur origine, et ne pouvant guère faire de mouvement que toutes deux ensemble, soit en avant, soit en arrière; et les deux postérieures, qui sont pareillement armées de crochets, quoique écartées l’une de l’autre, paroïssant aussi roides, et ne pouvoir agir que parallèlement comme les antérieures. Cette teigne, dont le genre est donc fort singulier, a douze anneaux, comme l’ont nombre de sortes d’insectes dans leur état rampant. On lui voit deux yeux noirs, qui se distinguent même sans loupe. Sa tête et ses pates sont d’un blanc sale. Son corps est verdatre. Son troisième et surtout son second anneau sont renflés. Leur couleur, de même que celle du premier anneau, est plus claire que celle du reste du corps, et on y entrevoit quelques traces d’un vert foncé. Aux endroits où chaque anneau se réunit à son voisin, le corps de l’animal est transparent; ce qui permet d’y apercevoir à la ligne su- périeure un vaisseau large, opaque, qui en parcourt en droi- ture toute la longueur, depuis le troisième anneau jusqu’au dernier. DE DIFFÉRENTES ESPÈCES D'INSECTES. 87 Un cercle noir entoure sa tête vers le cou, comme une espèce de collier. L'insecte a, sur le dessus de son dernier an- neau , deux filets noirs et roides, visibles en À, fig. 16, de l’extrémité desquels partent plusieurs poils éparpillés. Notre animal se loge au reste, comme les teignes, dans un fourreau. Ce fourreau, fig. 12,ne semble composé que de soie, et d’une sorte de mousse qui croît abondamment dans nos fossés, et dont le nom m’est inconnu. Cette mousse, dont la teigne se nourrit, ne paroît formée que d’un nombre prodi- gieux de filamens verts entrelacés les uns dans les autres, où lon n’aperçoit, du moins au premier coup d’œil, ni ra- cine , ni feuille, ni fleur, ni fruit. Le fourreau dont on vient de parler est ouvert par les deux extrémités, renflé en sac par le milieu, et assez transparent pour qu’on y puisse remar- quer les mouvemens de l’insecte. Outre cette particularité, une chose distingue encore ce fourreau du commun de ceux des teignes : c’est qu’il est si mobile et flexible, qu’il suit toutes les courbures du corps de l’animal quand il:s’y remue ; ce qui n’est pas peu de chose, car il s’agite avec une force et une vivacité extrême, surtout quand il s’agit de traîner sa demeure au travers de la mousse , où il s’enfonce volontiers, faisant pour cet effet faire à son fourreau toutes sortes de mouvemens ondoyans et tortueux. ; Lorsque cette teigne veut manger , elle alonge le devant de son corps hors de son étui, saisit de la mousse avec ses dents et ses pates antérieures. Elle la tire avec effort dans sa loge, et là elle s’en repait. Son activité pour:se-transporter d’un endroit à l’autre est fort grande , et la manière en est singulière. Elle étend pour 88 ANATOMIE cet effet la tête, saisit des dents tout objet qu’elle rencontre, retire brusquement son corps de ce côté-là sans lâcher prise, avance ses pates antérieures, s'accroche par les ongles de ses pieds à l’objet saisi des dents, les desserre, et s’alonge en- core, pour en aller saisir quelque objet plus éloigné, et se tirer vers lui. En continuant ce procédé, elle avance assez vite, et ses mouvemens ondoyans imitent assez le galop que je lui ai attribué. Comme il lui arrive souvent, parmi la mousse où elle se fourre , d'y engager tellement son fourreau qu’elle ne trouve pas moyen de l'en retirer, elle prend son parti, elle en sort, l'abandonne, et va s’en faire un autre. Sortie ainsi de son fourreau, elle change d’allure, et nage fort vite, en se don- nant des mouvemens en zigzag, semblables à ceux que font en nageant quelques espèces de vers de muucherons. Plusieurs de mes teignes, trouvées vers la fin de février et aux premiers jours de mars, commencèrent à changer d’état au milieu de ce dernier mois; ce qu’elles firent dans leurs fourreaux , où elles revêtirent la forme de nymphes, d’un brun noirâtre, de l'espèce de celles qui ont le devant du corps court et gros, et la partie postérieure assez mince et alongée. Ici, la continuation de cette description s’est trouvée perdue, après qué j’en eus déjà dessiné et fait graver toutes les figures. Il faudra done que je me borne à la simple ex- plication de celles des figures qui appartiennent à cet in- secte, dont je n’ai pas encore fait mention. La fig. 10 montre sa nymphe par le côté, de grandeur naturelle. Les fig. 7 et 13 tracent cette même nymphe , tournée en sens contraire ,’et DE DIFFÉRENTES ESPÈCES D'INSECTES. 89 grossie à la loupe. La fig. 7 la fait voir un peu moins detcôté que la fig. 13. Lafig. 5 offre encore plus en grand cette même nymphe par le côté du ventre, On peut y apercevoir que tses jambes forment comme une lisière courbée autour de ses ailes. A, B et C sont les trois pates d’un même côté, repré- sentées séparément , pour faire voir les courbures singulières qu'elles ont dans la nymphe, et où les articulations ne sont guère reconnoissables. R Enfin la fig. 1 est celle de la tipule femelle, et 2 celle: du mâle, fort grossies l’une et l’autre, qui naissent des nymphes dont on vient de faire mention. La femelle s’y montre avec ses deux ailes déployées. Le mâle les a placées sur le dessus du corps , de la manière dont ces mouches les portent dans leur état de repos. Le corps de la femelle est moins effilé que celui du mâle, et la tête de celui-ci est ornée d’un beau panache, qui est remplacé dans la femelle par deux petits filets. Autre T'ipule née d'un ver aquatique. PI. 17. La perte qui m’est arrivée par rapport à l’insecte précé- dent m'a en même temps privé de l’histoire par écrit de celui-ci, après que les figures en avoient été gravées sur une même planche, avec celles de trois autres espèces d'insectes dont la description par écrit m’est restée, et qui suivra après celle-ci. Je prie donc le lecteur de me pardonner, si je n’entre pas ; à l'égard de cette seconde tipule, dans assez de détails; et je souhaite que mes figures, par leur exactitude, puissent un peu y suppléer. : " Mém. du Muséum. 1. 10, 12 90 ANATOMIE Pour venir au fait, Pinsecte dont il s'agit se voit de gran- deur naturelle, fig. 19. Il est sorti d’une nichée d'œufs oblongs, qui paroissent fort en grand, fig. 3. Ils se trouvoient engagés dans une sorte de disque un peu creux, composé d’une sub- stance visqueuse qui nageoit sur l’eau. L'animal qui en naît est aquatique, et sans jambes. Il est mince, et si transparent qu’on y entrevoit plusieurs de ses parties intérieures; et sa longueur, quand il a toute sa croissance, n’excède guère celle d’un demi-pouce. Il faut une loupe pour le bien distinguer, et alors il s’offre tel qu’on le voit, fig. 14, par le côté, et, fig. 15, sur le dos. On lui distingue déjà, surtout dans ce dernier sens, des indices de la division naturelle aux insectes devenus ailés, en trois parties principales : la tête A, le corselet B, et le corps C. Entre les parties que la transparence de son corps permet d’y entrevoir, il y en a quatre qui paroïissent comme isolées. Elles se trouvent placées deux au niveau l’une de l’autre dans le corselet en B, et deux autres un peu plus petites, placées de même en D, fig. 14 et 15, pas loin de l'extrémité du corps. Ces parties sont courtes, et courbées en limacon , et d’une couleur argentée, et fort différente de celle des autres parties de l'animal. Et vu que cet insecte a, de même que les brochets, la faculté de se tenir assez long- temps suspendu , immobile entre deux eaux, et qu’ensuite, comme ce poisson , il s’élance avec une grande vitesse sur sa proie, il me paroît très-vraisemblable que ces quatre parties sont autant de vessies remplies d’air, que ces insectes peu- ‘vent, ainsi que les poissons, dilater et resserrer à volonté, pour se tenir suspendus ‘en équilibre dans l’eau, ou bien pour monter vers sa surface en les dilatant, ou aller à fond DE DIFFÉRENTES ESPÈCES D'INSECTES. 94 en les resserrant; et que, comme la partie antérieure du corps de l'iasecte a le plus de volume, c'est pour cette raison aussi que les deux vessies antérieures ont le plus de capacité, afin de pouvoir mieux soutenir ce côté plus pesant que l’autre avec lui, dans un même niveau parallèle à la surface de l’eau, qui est son attitude ordinaire. Outre ces. véssies, qui jusqu’ici n’ont point été observées , que je sache, à d’au- tres insectes, celui-ci se distingue encore par deux:singula- rités bien remarquables : la première est qu’il lui sort du haut du front un double bras ou crochet, à trois articula- tions recourbées vers la bouche. Ces bras sont tellement ap- pliqués l’un contre l’autre dans toute leur longueur et cour- büre, qu'il est biendifficile de s'apercevoir qu’ils soient deux, comme on le remarque pourtant plus ou moins en E, fig.,15. Il s’en sert à saisir sa proie, et à l’écraser contre deux ran- gées de dents ou de pointes, F, fig. 14, placées aux côtés de la bouche, vers le bas du devant de la tête, pour pouvoir, après avoir ainsi menuisé sa nourriture, l’avaler plus aisément. L'autre singularité remarquable consiste dans une manière d’aviron ou de nagéoire à figure d’éventail, G, fig. 14, qu'il a vers la queue, sous le véntre ; et qui lui sert efficacement pour s’élancer sur sa proie. Gette nageoire, vue au micro- scope, paroît composée d'environ une vingtaine de (filets droits, barbus à la façon des plumes, s’écartant les uns des autres en queue de paon, ainsi qu’on le voit fig. 18. Comme cet insecte vit de proie; l’on ne sauroit guère douter qu'il n'ait des yeux; et ence cas il est, très-naturel de prendre pour telsiles deux points noirs qu’on luilvoit, l’un à droite et l’autre à gauche de la tête. 92 ANATOMIE L’extrémité postérieure de cet animal est armée de trois ou quatre pointes très-visibles, dont j'ignore l'usage. Parvenu à la grandeur de la figure 19, il se change au milieu de l’été en une nymphe de figure assez singulière, et telle qu’on la voit fort grossie par devant, fig. 8, et de côté, fig. 9, ayant un long corps, et les jambes avec les ailes ramassées en un volume gros et court sur le corselet, au haut duquel elle porte deux tuyaux, À et B, fig. 8 et 9, élargis vers le milieu, par l'extrémité desquels elle se tient suspendue à la surface de l’eau, pour y respirer l'air, pendant que son corps de- meure submergé : chose qui est assez ordinaire parmi les nymphes de ce genre. Après avoir passé un petit nombre de jours sous cette forme, ma nymphe se changea en une mouche tipule femelle, de la grandeur de fig. 11, et que j'ai fort grossie, fig. 4, pour la faire mieux distinguer. _ Tipule née d'un ver amphibie. PI. 17. J'ai trouvé plusieurs de ces vers dans le terreau de saules. Is n'étoient pas plus grands qu’on en voit un représenté fig. 31, et ainsi sa petitesse empêchoit à l'œil simple de pou- voir le distinguer; mais, examiné à la loupe, il se montroit d’une figure assez élégante, et telle que le représente la fig. 27. Sa tête, petite à proportion du reste, étoit feuille-morte, ornée de quelques taches noirâtres, et de deux blanchâtres à chaque côté. Du devant de son museau sortoient deux barbillons ou jambes, dont il se sert pour se transporter d’un endroit à l’autre, ainsi que le font quelques espèces d'insectes qui vi- DE DIFFÉRENTES ESPÈCES D'INSECTES. 95 vent comme lui, sans autres jambes, dans l'humidité où dans l’eau, ce qu’ils font par un mouvement très-vif du bout de ces parties. Les trois premiers anneaux de ce ver ‘étoient marqués chacun de figures feuille-morte assez élégantes. Lies autres neuf anneaux de son corps étoient d’un-blanc de lait qui avoit quelque apparence. Ils se trouvoient séparés les uns des autres, chacun par un cercle un peu plus étroit, ex- cepté le dernier, où il n’y eavoit point du tout. On lui re- marquoit au travers de sa peau deux vaisseaux blancs qui parcouroient toute la longueur de son corps, où l’on entre- voit aussi quelques vaisseaux noirâtres, surtout à son neu- vième anneau. Cet insecte, dans son état de ver, n’aime point le sec. Il se tient dans les lieux humides, et il vit même fort bien dans l’eau. Le 22 août, et quelques jours suivans, plusieurs des miens se changèrent en nymphes, que je trouvai répandues çà et là parmi les moulures de bois pourri que je leur avois données pour nourriture. Ces nymphes, qui ressemblent assez en gros à des crhysalides coniques de phalènes, étoient plus alongées, et de forme telle qu’on en a représenté une fort en grand et de côté, fig. 22. Leurs anneaux étoient armés, comme ceux de plusieursnymphes d’autres sortes de tipules, d’une double rangée de pointes, dirigées obliquement en arrière. Les membres de la mouche ne s’y reconnoiïssoient que foible- ment, et je n’ai rien pu apercevoir sur son corselet, un peu distinctement , que ses antennes. F Le 26 d'août, j'en eus la première mouche. Elle étoit du genre des tipules. Leur grandeur, leur forme et leur port d'ailes, sont tels que le représente la fig. 28; et vue àla loupe, 94 ANATOMIE cette mouche m’a paru telle que la fig. 20 en montre une à ailes déployées. Leur tête, leur corselet, leurs antennes, les nervures de leurs ailes, de même que leur corps, depuis le second anneau jusqu'au bas, m’ont paru noirs, ou du moins d’un brun extrèmement foncé. Son. premier anneau, une par- tie du second, et le dessous de son corps, étoient grisätres; ses jambes, et les deux balanciers de ses ailes, paroïssoient d’un blanc tirant sur le feuille?morte. Je n’ai guère remar- qué de différence frappante, extérieure, entre la forme du mâle et celle de la femelle, sinon que le corps du male, représenté séparé du reste de l’animal, fig. 32, est plus gros à son extrémité postérieure À que partout ailleurs, et que celui de la femelle, qu’on voit fort en grand fig. 20, se ter- mine en pointe émoussée. Leurs antennes sont élégamment façonnées, comme le montre la fig. 33, qui en offre en grand les sept dernières arti- culations, de douze que j'ai comptées à chaque antenne. On voit que ces articulations , qui paroiïssent avoir quelque épais- seur, ne communiquent ensemble que par un filet qui est de l'épaisseur de l'antenne proprement dite, lereste n’étant qu'un assemblage de douze brosses séparées et pareilles, rangées en segmens de cylindres les unes au-dessus des autres, et dont le dernier se terminé en pyramide. L'épaisseur de ces brosses est formée par un amas de poils courts , aussi gros à leur extrémité qu’à leur racine, et pas fort droits, outreles- quels il y en a encore une vingtaine de plus longs et plusgros, qui sortent en deux rangs de chaque brosse, et semblent leur donner plus de grace. La fig. 23 offre une articulation de ces antennes, vue à plomb, et grossie au microscope. : DE DIFFÉRENTES ESPÈCES D'INSECTES. 95 Ver de mouche à deux ailes, d'une autre classe. PI. DE Le corps de ce ver, qui est du nombre de ceux qui n’ont point de pates, se voit représenté de grandeur naturelle, par le côté, fig. 35; par le dos, fig. 36; et à la loupe, en ce dernier sens, fig. 29. Il est grisätre, rehaussé des raies et bandes brunes que l’on distingue aisément dans cette der- nière figure. Ses yeux sont noirs. Il a la faculté de pouvoir retirer sa tête jusqu'aux yeux dans son premier anneau. Sa peau paroît chagrinée à la loupe, et l’on y découvre alors quelques poils. F Ses mouvemens progressifs sont lents, aussi ne change-t-il guère de place quand il se trouve dans un lieu qui lui con- vient. Sa peau est dure, et résiste sans céder à une pression médiocre. | | J’ai trouvé plusieurs de ces vers, au commencement de septembre, dispersés çà et là dans une bouze de vache à demi pourrie. Ils s’y maintinrent jusqu’à l’été suivant, sans que je me sois aperçu qu’ils y fussent grandis. Je n’ai pas observé le temps précis de leur changement en nympbhes. Ils le subissent dans leur peau même, qui devient alors blanchâtre et plus arrondie , comme on le voit fig. 34, et plus en grand fig. 24. Lorsque la mouche en doit sortir, la peau qui lui avoit servi de coque lui en ouvre le passage, en se fendant le long de la ligne supérieure, depuis le milieu du second an- neau jusqu'au milieu du quatrième; et aux deux extrémités de cette fente le dessus de ces deux anneaux s'ouvre cha- 96 ANATOMIE cun par une fente transversale qui lui est parallèle, et dont l'antérieure fait presque tout le tour du corps, et la posté- rieure n'en fait environ que la moitié. Ces trois fentes, mar- quées par des traces noires, À, B et C, à la partie antérieure de la fig. 24, ouvrent en quelque sorte une porte à deux battans à la sortie de la mouche de sa prison; et quoique ces fentes y semblent déjà avoir été ménagées long-temps d’a- vance, je n’en ai pourtant pu découvrir aucune trace, quel- que soin que j'aie pris de les y chercher à la loupe, lorsque la mouche y était encore renfermée. Quant à la mouche même, elle est du nombre de celles à deux ailes; et quoique petite, elle mérite d’avoir un rang parmi les belles de sa classe. Les fig. 30 et 25 la représentent de grandeur naturelle, la première dans son état de repos, et l'autre à ailes déployées; et c’est dans ce même sens qu’on la voit fort grosse, fig. 21. J’ai observé parmi ces mouches, surtout quant à la couleur, des différences qui sont très-vraisem- blablement des distinctions de sexe. Celle que je crois pou- voir prendre pour le mâle, à cause que son corps est plus mince, avoit la cornée des yeux (comme c’est encore un caractère des mâles) plus grande que l’autre, et elle étoit verte. Son corselet brilloit d’un vert luisant; son corps parois- soit bronzé; sa trompe étoit blanche, et à grosses lèvres. Il portoit des antennes courtes, noires, et pourvues chacune d’un seul poil. Ces antennes m'ont paru être de celles que l'illustre M. de Réaumur a nommé des antennes à palettes lenticulaires. L’insecte portoit sur le front deux petits tuber- cules très-blancs. Ses jambes étoient brunes; et ses balanciers, si communs aux mouches à deux ailes, étoient jaunâtres. DE DIFFÉRENTES ESPÈCES D'INSECTES. 07 Celle que je prends pour la femelle ; et qui a été ici repré- sentée en grand, fig. 2nj différoit de l’autre en ce queles deux cornées qui rassemblent ses yeux, comme d'ordinaire plus petités, étoient violettes surle dessusde la tête; en ceque les deux tubercules blancs de son front étoient plus grands; en ce que son corselet n’étoit pas d’un vert poli, mais d’un bronzé ardent; que ses jambes ‘n’étoïent pas brunes, mais feuille-morte ; que son corps, qui vers son origine étoit d’un bronzé ardent et couleur de feu, perdoït insensiblement cette couleur, pour prendre une teinte d’azur qui augmentoit en approchant de l’extrémité du corps, en'sorte que son dernier annéau étoit quelquefois tout azur, et quelquefois d’un pourpre très-violet, selon que le bronzé étoit plus ou moins prédominant près du corselet, pendant que le corps de l’au- _tre mouche me parut d’un bronzé partout égal! :! 1: Quand on pressoit tant soit peu la partie postérieure de la mouche que j'ai prise pour la femelle; il en sortoit un con- duit long environ comme la moitié de son corps; et divisé en trois articulations. L’extrémitélen étoit écaïlleuse , un peu renflée, et armée de quelques pétites pointés."Ces sortes de conduits servent ordinairement aux Die pour La leurs œufs et les Res : Autre tipule née d'un ver rue à queue de rat. % " ‘| “BE 18. J'ai trouvé’ parmi un tas de féuilles d'arbre: pourries, sat Yeäu ‘da bord d’un fossé, plusieürs vers 'téls que célui qu’on a'réprésenté de’ ratidèut naturelle” fig9:x./Dièur têté! étoit brune , écailleuse pourvue d’yéur et 1e def eotE ÿ J'où Mém. du Muséum. +. 19 13 “oc TE res 1 98 ANATOMIE bien de deux extrémités de jambes (ce que j’ai manqué d’é- claircir), sortant de leur bouche, chose dont les exemples ne sont pas rares, puisque la planche précédente nous en a offert déjà un autre, fig. 27; mais barbillons ou jambes, qui faute d’autres jambes, leur en tiennent lieu. Leur corps étoit trans- parent. On leur voyoit tout le long du dos deux assez gros vaisseaux, bruns à chaque anneau, excepté aux trois pre- miers et aux trois derniers, où ils étoient très-minces, qui tenoient à la file l’un de l’autre par un filet recourbé, comme il est aisé de le remarquer depuis À jusqu'à B, dans la fig. 2, qui est plus grande que nature. L’insecte a la faculté d’aplatir ces vaisseaux à volonté, ou de les gonfler et rendre cylindriques, sans doute en les vidant ou en les remplissant d'air; et comme depuis le troisième anneau jus- que vers la tête, où ils m'ont paru s’aboucher, ils sont fort déliés, cela fait apparemment que, n’y pouvant contenir que peu d’air en comparaison de ce qu’ils en contiennent dans les autres anneaux , et que d’ailleurs le corps de l'animal y est le plus lourd, cela fait, dis-je, qu’il est naturellement porté à avoir la tête en bas et la queue en haut, attitude qui le met à mème ; en élevant sa queue jusqu’à la surface de l’eau, d’en faire usage pour respirer l'air par son extrémité. La fig. 3 re- présente cette queue fort en grand, avec le dernier anneau, B,C, du ver. D, D sont deux épines dont l’extrémité de cet anneau est pourvue, et dont j'ignore l'usage. E sont les deux vaisseaux aériens, tronqués dans la figure, qui par- courent la longueur du corps de ce ver, et que j’ai dit m’a- voir paru s’aboucher vers la tête. Ces vaisseaux, dont on ne voit ici que les bouts E, qui entrent dans la queue, y sont DE DIFFÉRENTES ESPÈCES D'INSECTES. 99 contournés, et y forment, comme on voit, quantité de zigzags. FF sont deux filets, que je soupçonne servir à y brider leur ressort. Quant aux deux files de vaisseaux bruns, que j'ai dit que notre insecte pouvoit gonfler ou aplatir à volonté, lors- qu'il les aplatit, cela le fait descendre à fond; et quand il les gonfle, cela le fait monter vers la surface de l’eau, où il est souvent obligé de s'élever et rester suspendu pour prendre l'air, quand il se trouve dans une eau trop profonde pour pouvoir, sans quitter le fond, atteindre du bout de sa queue au haut de l’eau pour respirer. La loupe fait voir que cette queue est un tuyau cylindrique. L'animal a la faculté de pouvoir l’alonger assez sensiblement quand bon lui semble, en élevant sur-son extrémité un autre tuyau renfermé dans le premier. On entrevoit dans ce second tuyau un corps G, qui s’y meut, et qui paroït proprement être le canal de la respiration. Ce corps, par un mouvement qui lui est particulier, peut s’alonger jusqu’à l’extrémité du tube dont il occupe le dedans, ou se raccourcir de manière à n’en occuper que la moitié de la longueur. Lorsqu'il se raccourcit, on voit qu'il est composé de deux pièces séparées qui, en se contractant , forment plusieurs tours semblables à ceux d’un ressort à boudin; après quoi, en entrant dans l’ex- trémité postérieure du corps, ils paroissent y rester séparés, et être chacun une division de la file des vaisseaux bruns aériens dont il a été parlé. Outre ces deux conduits , on trouve deux filets très-déliés F,F, fig. 3, dans la même cavité cylindrique de la queue; et je soupçonne, comme j'ai dit, qu’ils servent à retenir à volonté ces conduits, qui pour- roient bien avoir une vertu de ressort pour s'étendre d’eux- + 100 ANATOMIE mêmes;-.et de cette façon, le moyen à l’aide duquel ce canal s’alonge et se raccourcit s'explique fort aisément. On entrevoit aussi sous la peau du dos de ce ver, au troi- sième anneau, à compter de l’extrémité postérieure de la- nimal )unrpetit vaisseau brun délié, qui fait plusieurs zigzags, sans: qu'ons’apercoive où il commence, ni où il aboutit : j’en ignore l'usage. Quand on couche ce ver à la renverse, on lui remarque deux gros vaisseaux très-blancs, qui occupent environ la moitié de toute la longueur de son corps par dessous, et entre lesquels paroït un vaisseau brun plus grand encore, que je crois être son estomac; mais pour ces deux vaisseaux blancs, je ne sais ce qu'ils sont. Ces insectes se disposèrent chez moi à changer en nymphes dès le mois de juin. Ils le firent sans sortir de l’eau, où ils subirent toutes leurs transformations en moins de quinze jours. L'approche de cet événement se manifeste chez eux en ce que l’insecte devient d’abord moins transparent, et prend une couleur blanchätre, au lieu de la grisâtre qu'il avoit. Il se défait peu après de sa peau, où il laisse deux conduits qui entroient dans la queue du ver, et s’y termi- noient ou y avoient été rompus au dernier anneau. Il y laisse encore, ou les deux files de vaisseaux bruns aériens dont il a été parlé , ‘ou bien simplement leur tunique extérieure; mais ils n'y tiennent plus ensemble que par un double filet, si délié qu’il faut un microscope pour les apercevoir. Après que le ver a quitté sa peau, on est tout surpris de trouver que la queue, par où se terminoit d’abord sa partie posté- rieure et par où l’insecte respiroit, part dans son état de DE DIFFÉRENTES ESPÈCES D INSECTES. 101 nymphe du corselet, près de l’occiput, et que c’est alors par cet endroit qu’elle prend haleine. Cette queue, changée de place, se voit, avec sa nymphe, de grandeur naturelle fig. 4, et grossie à la loupe fig. 5, où A est l'endroit par où elle sort du corselet; AB, l’espace dans lequel elle conserve sa forme cylindrique; et BC celui où elle se montre recoquil- lée, et par là plus épaisse. Quoique cette queue, dans l’état de ver, soit plus grosse et bien de la moitié moins longue que dans l’état de nymphe, on ne sauroit pourtant douter que l’une et l’autre ne soient le même conduit de la respiration, et que la différence de leur longueur et de leur emplacement ne proviennent que de ce que, dans l’état de ver, ce canal traversoit sous la peau de Vinsecte la longueur de son corps, pour aller s’insérer dans ce qui devoit devenir le haut du corselet de la nymphe ; et qu’a- près avoir quitté la peau de ver pour revêtir la forme de nym- phe, cette partie du canal de la respiration, que la peau du ver couvroit, s’offrant à découvert, fait paroître par là ce canal AB d'autant plus long, et attaché au corselet. La réunion des deux files de vaisseaux bruns qui vont sous la peau du ver, de la queue jusque près de la tête, et s’abouchent à cet endroit l’un avec l’autre, et qui, dans cet état, ne paroissent être que ce même conduit de la respiration continué, semble confirmer cette idée, quoique alors on ne conçoive pas aisé- ment par quel mécanisme deux vaisseaux , auparavant séparés, se sont réunis pour n’en former eusuite plus qu'un, ou se sont joints sous une même enveloppe. J’ai dit que le conduit de la respiration de cette nyiophe, représenté fig. 4 de grandeur naturelle, et grossi fig. 5, 102 ANATOMIE A,B,C, paroit plus gros vers son extrémité BC qu'ailleurs. Examiné avec une loupe, cn trouve que cette apparence ne provient que de ce qu’il y est un peu aplati, et tourné en hélice. L’insecte peut développer cette partie contournée autant que bon lui semble, et on l’y oblige lorsqu'on le met dans une eau un peu profonde, où il va à fond. Alors, pour tâcher de porter le bout de sa queue à la surface de l’eau, il déroule sa queue, ce qui l’alonge considérablement, et la fait paroître claire et transparente à cet endroit, comme on la voit depuis B jusqu’à C, fig. 6, où cette partie a été fort grossie au microscope ; mais une telle situation déroulée du bout de sa queue ne paroît guère commode à l’insecte, puis- qu’il la lui fait abandonner à tout moment, pour la faire retourner à son premier état. Quand on examine cette queue ou ce canal ABC, fig. 5, au microscope, on trouve que depuis le corselet À jusqu’à l'endroit B, où il commence à se recoquiller, c’est un con- duit cylindrique formé par une lame opaque tournée en hé- lice, comme on le voit par le bout AB, fig. 6, sur le dessus du- quel, de distance en distance, on aperçoit des mamelons D, D. L’extrémité recoquillée BC, fig. 5, plus grossie encore fig. 6, est composée d’une très-fine membrane cylindrique, assujétie en tube par des fils bruns, roides, circulaires, et non tournés en hélice. Ces fils paroïssent s’insérer dans un autre fil brun opaque, cordonné, plus épais, qui parcourt toute la longueur du canal depuis A jusqu’à C, et sert vraisemblablement de corde pour attirer ou relàcher ce canal, et ainsi pour le rac- courcir ou l’alonger au besoin. Il ne faut au reste que quinze jours à cette nymphe pour DE DIFFÉRENTES ESPÈCES D'INSECTES. 103 devenir mouche. Elle est du nombre des tipules; sa forme est représentée de grandeur naturelle fig. 7. Sa couleur do- minante est la noire. Ses jambes et la pointe de sa queue sont feuille-morte. Ses antennes sont noires, et à filets grénés: J’ai compté environ seize grains à chacune, garnis de part et d’autre de petits poils qu’on n’aperçoit qu’à la loupe. Chaque articulation de ses jambes est marquée d’une tache noire. Ce qui la rend le plus reconnoissable, c’est d’un côté la forme de son corps eflilé jusqu’à une distance notable de son corselet, et qui ensuite s’élargit par trois anneaux renflés, dont le der- nier finit en pointe; et de l’autre ce sont ses deux ailes, dont les nervures sont non-seulement très-noires, mais qui de plus sont ornées de plusieurs taches de la même couleur, qui y répandent une sorte d'agrément. Essai sur une espèce de mouche, du nombre de celles à quatre ailes, qu'on nomme Demoisezze. PI. 18, fig. 8—16. Cette mouche, du genre des demoiselles aquatiques, qui, en comparaison des autres, ont le corps court et un peu aplati, se voit de grandeur naturelle en deux sens différens, pl. 18, fig. 8 et 9. Elle naît d’un ver hexapode aquatique, représenté encore fort petit fig. 10, et parvenu à toute sa grandeur fig. x1 et 12. Sa couleur est d’un vert sale et désagréable, Ce fut le 20 juillet 1739 que j'en trouvai les deux premiers. Le lendemain, le plus grand mua, et sa mue ne lui donna d’autre changement visible, si ce n’est qu’il avoit la tête plus grosse, et que les étuis sous lesquels ses ailes se forment étoient 104 ANATOMIE plus longs; mais ces étuis, quoique plus petits, ne laissoient pas que d’exister avant cette mue, de sorte que l’animal pou- voit déjà passer pour nymphe, même avant ce changement. Deux heures après, il me fit voir déjà tant d’agilité à nager et à se mouvoir, que je ne comprenois pas comment un ani- mal en apparence si lourd, et dont les jambes n’étoient nul- lement propres à servir de nageoires, pouvoit s’élancer si vite d’un endroit à l’autre; mais l’ayant vu nager avec plus d’at- tention, j en découvris la cause, et je vis fort distinctement que, pour avancer davantage, il jetoit avec force de l’eau par la partie postérieure , à telles enseignes que lorsque, le derrière élevé vers la surface de l’eau, il vouloit s’élancer vers le fond, il lui arrivoit souvent de me pousser de l’eau au visage, quoique élevé de plus d’un demi-pied au-dessus du bassin où il nageoit. C'est aussi par sa partie postérieure que cet insecte rejette l’eau qu'il a inspirée, ainsi que je m’en suis aperçu en sus- pendant devant cette partie quelque chose de léger, mais plus pesant que l’eau: car alors j'ai vu distinctement que cette chose étoit poussée en arrière par des mouvemens qui se suc- cédoient à temps égaux, ou peu s'en faut, dont les intervalles n’étoient que d’environ une seconde, et que dans ces mêmes temps le ventre de l’insecte se resserroit et se dilatoit suc- cessivement, comme celui des grands animaux quand ils respirent; mais comme la chose suspendue ne se: remettoit chaque fois que perpendiculairement; sans approcher davan- tage du derrière de l’insecte, quelque près qu'il en fût, cela me parut une preuve quell'animal n’aspiroit pas pareillement l’eau par cet endroit, d'autant plus que chaque fois qu'ilavoit DE DIFFÉRENTES ESPÈCES D INSECTES. 105 expiré, on apercevoit dans sa partie postérieure une valvule qui se fermoit. J’ai donc cherché l’endroit de son inspiration ailleurs, mais je ne l’ai pas trouvé. J’ai bien vu au-dessus de corselet, entre la première et la seconde paire de jambes, o. petits corps jaunâtres, à peu près ovales, qui me pa- rurent d’une substance plus dure que celle du reste du corps de l’animal, et que je pris bien d’abord pour ces soupiraux que je cherchois; mais lorsqu’afin de m’en assurer, je réitérai à cet endroit l'expérience qui vient d’être rapportée, je le fis sans succès; le brin suspendu ne bougea pas; et comme il ne paroït pourtant guère douteux que ces deux petits COrps OvVa- laires n'aient leur usage, je crois qu'ils doivent être pris pour des stigmates : à plus forte raison que quand l’insecte a mué, on trouve parmi ses dépouilles à cet endroit un grand amas de vaisseaux blancs , qui paroissent être des tuniques de bron- ches, qui ont abouti à ces deux corps. Quoi qu'il en soit, quand cet insecte mue, sa peau se fend sur le dessus de son corselet, et c’est par cette fente que l’a- nimal s’en dégage, laissant dans la peau qu'il a quittée une dépoufîlle de vaisseaux intérieurs aussi considérable que j’en ai jamais vue, Îls s’y trouvent tous, où du moins la plu- part, sans fracture, quoiqu'il y eu ait nombre qui égalent la longueur du corps de l’animal. Comme DESIRE tiennent à la peau vers les côtés du dessus du ventre, il n’est guère douteux qu’il n’y ait encore là une suite d’autres stigmates, quoique plus des trois quarts des dépouilles de vaisseaux, restées dans la vieille peau, aboutissent aux deux marques ovalaires du corselet, que je crois être de pareils organes. . Lorsque l’insecte a mué, sa peau, bien que très-mince, et Mém. du Muséum. 1. 19. 14 106 ANATOMIE même assez transparente, conserve tellement dans l’eau la forme de l’animal qui en a été revêtu, qu’au premier coup d'œil on la prendroit pour lui-même, si elle ne s’offroit pas d’une couleur beaucoup plus claire. Immédiatement aprèsgga mue, Panimal est d’abord très-blanc, mais au bout de deux ou trois heures il a repris sa première couleur verdâtre. Je fus long-temps sans savoir que leur donner à manger : heureusement sont-ils d’une constitution à l'épreuve de longs jeûnes. Les miens avoient déjà jeüné trois mois, lorsque le plus grand, apparemment lassé d’une si longue abstinence, sortit de l’eau. Je crus que c’étoit pour subir quelque chan- gement : je lui offris de la terre, mais il'refusa d’y entrer. Trois jours après, je le remis dans l’eau, et il continua fort bien d'y vivre jusqu’à l'été suivant. Je luis offris enfin de petits vers terrestres : il s’en accommoda; mais comme des insectes aquatiques me paroissoient devoir être plutôt leur fait, je Ini offris une sorte de vers aquatiques d’un brun foncé et rou- geâtre, qui, quoiqu'ils n'aient pas l'épaisseur d’une chante- relle de violon, parviennent pourtant à la longueur de trois ou quatre pouces, se meuvent avec beaucoup d’agilité, et sont divisés en quantité d’anneaux, comme les vers de terre, avec lesquels ils ont beaucoup de rapport, quoique d’espèce différente. 1 La facon dont notre hexapode, et les autres aquatiques qui se changent en demoiselles, mangent leur proie, leur est propre et tout-à-fait singulière. La nature leur a mis tout exprès devant le museau une espèce de masque fendu suivant la longueur de la bouche, et refendu perpendiculairement, AB, fig. 13 ét 14. Ce masque est soutenu par une facon de DE DIFFÉRENTES ESPÈCES D'INSECTES, 107 bras coudé BCA, fig. 15, qui lui prend sous le menton en B. Lorsque ce masque lui couvre le museau, comme il le fait or- dinairement, le bras coudé qui le soutient est, ainsi qu’on le voit en AC, fig. 4, plié en double, et aplati contre le devant du corselet de l’animal quand il veut lever son masque, ce qu'il fait pour en saisir sa proie : il abaisse l’'avant-bras AC, fig. 14 et 15, sous tel angle qu'il lui plait, comme en B,C,A, fig. 15; et s’il s'offre quelque insecte à portée d’être pris, l’a- nimal, séparant les trois pièces de son masque, en saisit avec une agilité surprenante sa proie, qui, retenue comme entre des tenailles ; est portée à la bouche, et mangée sans pouvoir échapper. | Cet insecte, au reste, est sobre, et croît fort lentement. Depuis le 21 juillet 1739, que j'ai dit qu’un des miens mua (et ce fat pour la dernière fois), jusqu’au 2 juin de l’année sui- vante, qu'il changea en demoiselle, je ne me suis pas aperçu qu'il eût grandi de beaucoup. Leur façon de se dépouiller pour revêtir cette dernière forme mérite d’être suivie. L’hexa- pode sort pour cet effet de l’eau, et va se suspendre la tête en haut à quelque corps fixe, comme AC, fig. 16. Après qu'il est devenu sec, son corselet s’enfle considérablement, et s’ouvre à la fin; la peau de sa tête se fend paréillement, et les deux fentes se communiquent. On voit ensuite sortir par cette ouverture la tête de la demoiselle. En sortant, elle se plie à la renverse, et demeure suspendue par le bout de son corps au corselet de la peau qu’elle quitte, de la façon que le représente la fig. 16, où AB est cette peau accrochée à un corps fixe C, hors de l’eau, et DE la demoiselle sortie déjà presque toute de sa peau d'hexapode, et suspendue, en D, 108 ANATOMIE à l'ouverture de ce qui en faisoit le corselet. Le corps de la demoiselle est encore alors fort court et informe; sa tête n’a pas aussi d’abord sa figure naturelle; ses deux cornées n’ont pas l'étendue requise ; l'animal est d’un gris-blanchâtre, et ses ailes ne paroissent qüe comme des chiffons. La demoiselle, après être sortie jusqu’au point que je viens de marquer, demeure ainsi suspendue, pendant plus de deux heures, à la renverse, sans se donner presque aucun mouvement. Son corps pen- dant ce temps s’alonge, et ses cornées s'étendent; et afin que pendant cet état de foiblesse elle ne tombe point, la nature lui a ménagé à chaque côté deux ligamens qui entrent dans le corselet de la vieille peau, et soutiennent le poids de la demoiselle. 1 Après que, comme j'ai dit, elle est restée ainsi suspendue la tête en bas pendant plus de deux heures, elle se redresse tout-à-coup : elle dégage le bout de sa queue de la peau qu’elle quitte; elle arrache de son corps les quatre ligamens qui l’avoient soutenue, et qui restent attachés à la peau quit- tée, laquelle, quoique presque vidée, conserve encore à peu près la figure extérieure de l’animal, ainsi qu’on la voit en AB, fig. 16. Après ce changement d’attitude, les ailes de la demoiselle commencent successivement à se déployer et à s'étendre; mais il leur faut bien vingt-quatre heures avant qu’elles aient acquis la fermeté nécessaire pour pouvoir voler. Quand l’hexapode est empèché de sortir à temps de l'eau pour changer.en demoiselle, cet obstacle lui est fatal. J’en ai ainsi trouvé morts le matin, qui le soir d’auparavant étoient encore pleins de vie; et quand alors je les ai examinés, je leur a — DE DIFFÉRENTES ESPÈCES D'INSECTES. 109 ai trouvé l’occiput et le dessus du corselet ouverts, comme ils Souvrent pour donner passage à la demoiselle quitravaille à en sortir. . Cette demoiselle, au reste, est, pour la grandeur, la figure et la distribution des taches, telle qu’on la voit fig. 8 et 9. Son front entre ses deux cornées est blanc; ses cornées, le dessus de son corselet, celui d’une grande partie de son corps, et le côté de ses aïles qui avoisine le corselet, sont plus ou moins d’un jaune couleur d’ocre. Son museau, ses jambes, le dessous de son corselet, et celui de son corps, sont noirs; les côtés de son corselet sont marbrés de jaune, et d’un noir qui, exposé à un certain jour, paroît bronzé. Ses ailes pos- térieures sont irrégulièrement tachées de noir à leur origine, et toutes quatre ont près de l’extrémité de leur bord anté- rieur une tache noire en carré long. _ Découverte singulière. Cet insecte, quoique assez digne par lui-même de l’atten- tion des curieux, a de plus réveillé la mienne, en me faisant découvrir un fait d'histoire naturelle que j’étois bien éloigné de pouvoir soupçconner. Lorsqu’après avoir offert inutilement bien des plantes à notre hexapode aquatique, je me fus enfin déterminé à lui donner avec succès à manger d’un ver qui a souvent jusquà trois pouces et demi de longueur, et qui est divisé pour le moins en tent vingt anneaux, et appartient au genre des vers de terre, mais qui est à proportion beaucoup plus mince et a plus d’agilité, je remarquai qu’un seul de ces vers lui suffisant pour plus d’un repas, les bouts de vers non mangés, même ceux qui n’étoient que des tronçons très- 110 ANATOMIE courts, sans tête ni queue, ne laissoient pas d’en rester _en vie pendant plusieurs jours, sans marquer aucun affoiblisse- ment; et je m'aperçus même qu'après ce temps il se for- moit à l'endroit coupé de ces morceaux une petite élévation blanchâtre, que je pris bien d’abord pour un indice de cor- ruption, mais qui, n'étant suivie d'aucune dissolution, me fit voir qu’elle ne l’étoit pas. Ayant ensuite trouvé parmi mes vers quelques uns dont une partie du corps étoit plus pâle et plus mince que l’autre, cette observation, jointe à la précédente, me fit naitre le soupçon que ce que j'avois d’a- bord pris peur une marque de corruption pouvoit bien être au contraire un commencement de reproduction des parties cou- pées. Je n’eus rien de plus pressé que de vérifier un soupçon si étrange, et pour cet effet je coupai quelques vers de cette espèce par le milieu, et les mis séparément dans des baquets avec de l’eau, et au bout d’un certain temps j’eus le plaisir de voir qu’effectivement ils repoussèrent, et que de chacun de ces vers j'en avois fait deux, qui vécurent de morceaux d’in- sectes pourris, plus long-temps qu’il m'étoit nécessaire pour m'assurer avec une entière certitude de la réalité de leur re- production; mais qui périrent enfin, parce qu’occupé ailleurs, j'avois négligé de leur donner assez souvent de l’eau fraiche. Content pour lors de ma découverte, je renvoyai à un autre temps à la suivre davantage; lorsqu'ayant fait connais- sance avec M. Tremblay, il m’apprit le succès qu'avoient eu les essais qu’il avoit faits de couper des polypes, pour s’as- surer par leur reproduction si ce n’étoient pas des plantes : succès qui, quoiqu'il semblàt prouver que le polype en fût une, n’empêcha pas qu’il n’eût occasion dans la suite de s’as- DE DIFFÉRENTES ESPÈCES D INSECTES. 1II surer que c'étoit un véritable animal, et qu’ainsi la faculté de repousser n’étoit pas tellement propre aux plantes, qu’il n'y eût aussi des animaux qui en fussent doués. Ces essais de M. Tremblay sur les polypes m’ayant réveillé, m'animèrent à reprendre et à suivre davantage ceux que les vers dont je viens de parler m’avoient fait faire; et dès la fin de 1741 j'en coupai non-seulement en deux, en quatre, 'en six, en huit, en douze, en seize, mais même en beaucoup plus de parties; ce qui n’étoit pas malaisé, vu que ces vers, qui sont naturellement d’un brun rougeître foncé, ont sou- vent, comme j'ai dit, jusqu’à trois pouces et demi de lon- gueur, et que leur corps, qui est à proportion beaucoup plus mince que celui des vers de terre, est divisé en cent vingt anneaux Ou environ, qui se séparent assez facilement. Je mis donc à part chaque ver ainsi différemment partagé dans un baquet à fond plat de fayence, et verni de blanc, pour pouvoir mieux les y suivre. Tous ces bouts de vers, où peu s'en faut, y restèrent non-seulement pleins de vie, mais (ce qui me parut presque inconcevable) ils avoient le tact si délicat, que lorsque j'allois, quand il faisoit nuit, les voir À la chandelle, si de ma main je la couvrois, én sorte que sa lueur ne tombât pas directement sur mes tronçons de vers, je les trouvois tous dans un parfait repos; mais aussitôt que je retirois la main, et que la lueur de la chandelle tomboit directement sur eux, ils en sentoient d’abord l'impression a®æ travers de la hauteur de l’eau au fond de laquelle ils étoient, et ils se mettoient tous en mouvement avec beaucoup d’agi- tation ; délicatesse de tact qui me parut si inconcevable dans des tronçons d'animaux , que je fus obligé de répéter nombre 112 ANATOMIE de fois et en différens temps, toujours avec un succès égal, la même expérience, avant que je pusse me résoudre à me reposer sur le témoignage de mes yeux. Après huit ou dix jours, on remarquoit déjà à la vue simple que mes bouts de vers commençoient à repousser. Ce n’é- toit d’abord, comme j’ai dit, qu’une foible excrescence blan- châtre; mais s’alongeant insensiblement, elle fit voir après trois semaines une reproduction de ver déjà formée, dont les anneaux cependant étoient encore si près les uns des au- tres, surtout vers l’extrémité du jet, qu'on avoit peine à les apercevoir même avec le secours d’une forte loupe. Deux mois après l'opération, ces animaux se distinguèrent beaucoup mieux. L'animal remuoit avec facilité la nouvelle partie de son corps, qui demeuroit pourtant toujours plus pâle et plus transparente que le-reste, et étoit encore très- reconnoissable par sa couleur dix ou onze mois ensuite, temps auquel mes vers périrent, pour être restés à sec dans des vases que la gelée avoit fait crever. Ce qui me parut encore notable en tout ceci, c’est : 1° Que chacune de ces portions de vers ne repoussoit pas par les deux extrémités un bout égal en anneaux à celui qui en avoit été emporté, mais qu'il ne vint à l’une des extrémités de chaque tronçon qu'une tête simplement (si l’on peut ap- peler ainsi les sept anneaux moins organisés que le reste, aux- quels je n’ai trouvé ni yeux ni bouche, et par où la partie antérieure du ver se termine), tandis que l'extrémité opposée réparoit, par un long bout, tout ce qui manquoit au ver pour le rendre complet; 2° Que non-seulement des quinzièmes et des vingtièmes , DE DIFFÉRENTES ESPÈCES D'INSECTES. 118 mais même jusqu’à des soixantièmes parties de ces Versi ou deux anneaux tout seuls, avoient la faculté de recroître ;'et de devenir des vers entiers; oq 91 sub 30 Que quoique cette faculté résidàt dans le reste des ant. neaux du cofrps, elle ne-paroissoit pourtant pas exister dans les sept premiers, puisque aucun de ces anneaux , ni séparés ni réunis, n’ont repoussé chez moi, bien qu’ils fussent restés en vie pendant. plusieurs jours, et que le nombre de pièces plus courtes, prises d’autres endroits du même animal, eussent fort bien repoussé; 4° Que le-nouveau jet d’un ver tronqué, si on le coupoit avant même qu'il parût encore être bien formé, avoit déjà la faculté de repousser; Et 50 enfin que ces vers se rompoient bien souvent d’eux- mèmes, et devenoient ainsi chacun deux vers, en repoussant la partie antérieure par l'endroit coupé, et la postérieure par les’‘deux bouts : ce qui peut faire soupçonner que cette façon de se reproduire, si elle n’est pas la seule, est-au moins une de celles que l’auteur de la nature leur a ménagées pour mul- tiplier. Et si c’étoit la seule, quel étrange phénomène ne seroit-ce pas que tant de millions de ces vers, qui ont existé et existent encore, ne fussent que des morceaux rompus du ver qui fut créé le premier! Une propriété aussi singulière que celle de rester en vie, et de recroiître après avoir été mis en pièces, suppose dans les animaux où elle réside une organisation ; unevstructure in- térieure bien différente de celle des animaux! auxquels elle n’a pas été donnée; et certainement rien n’eût mieux mérité mes recherches que de:les employer à pénétrer les causes Mém. du Muséum. 1. 19. 15 114 2214 ANATOMIE d’un effet ausäi surprenant. Je me veux quelque mal de ne lavoir pas fait avec plus d'application; mais comme cepen- dant le peu que j'ai observé de la structure de ce ver, dans l'examen passager que j’en ai fait, pourroit répandre quelque jour sur cette matière assez obscure, j'espère qu'on voudra bien me permettre de dire ce que je crois ÿ avoir encore découvert. | Lorsque, faisant usage du microscope, j’examinai les sept premiers anneaux, qu’on doit regarder comme la tête de ce ver, s’il en a une, j'eus beau les tourner en tous sens, je n’y trouvai aucune partie que l’on püt prendre pour sa bouche. L’extré- mité de son premier anneau étoit arrondie ; elle s’élargissoit, se rétrécissoit, s'alongeoit et se raccourcissoit; mais elle ne pouvoit rentrer comme celle du ver de terre, qui a la bouche à cette extrémité, et urie bouche même fort reconnoissable, dont je l'ai souvent vu manger des brins de foin et d'herbe. Il est bien vrai que quand je regardois l'extrémité antérieure du ver en question en certaines circonstances, elle parois- soit:en quelque sorte comme tant soit peu refendue; mais je n’y apercevois en dedans aucune trace de cavité ni d’œso- phage , quoique cette partie me parût assez transparente pour me permettre de les: y apercevoir s'ils s’y fussent réellement trouvés. | Quant au reste des anneaux du ver, le microscope me les montra garnis de quatre rangées de tuyaux, deux en dessus, deux en dessous, placés à distances à peu près égales les uns des autres. Chaque anneau avoit huit de ces tuyaux ; ils étoient transparens, roides, longuets, un peu arqués, etposés deux à deux tout près l’un de l’autre. Le ver les remuoit en DE DIFFÉRENTES ÆESPÈGES D'INSECTES. »19 tous sens ; et les faisoit rentrer.et:sortir à volonté; mais je,ne les ai point trouvés.aux sept premiers anneaux; et.il.ne, fal; loit plus qu'une loupe commune pour les apercevoir aux autres. Par cet instrument, on apercevoit tout le long.du des de ce ver une large raie rougeâtre, dans laquelle il,y avoit du moüvement; mais le peu de transparence du corpsde l'ani- mal ne permettoit pas de bien distinguer.ce qu’on voyoit, Ce n’est que dans un nouveau corps que cet insecte; après avoir été tronqué, a repoussé, qu’on découvre que cette, raie est formée par une suite de cœurs, dont il yen a un, à chaque anneau. Ils s’y montrent comme autant de vessies,en forme de bouteilles renversées, placées à la file les unes des autres; de façon que le cou de la précédente, semble s'ouvrir, et s'ouvre apparemment dans le fond de la suivante. A droite.et à gauche de chaque cœur; on voyoit, dans l'intervalle quil y a de la partie renflée d’un cœur à celle de l’autre,:un réser- voir oblong de la même couleur rougeâtre que les cœurs. Les battemens en: sont successifs : ils commencent, ainsi que dans bon nombre. d’autres insectes, par la queue,.et continuent à monter d’anneau en.anneau, jusqu'à .la, partie antérieure de l'animal. Ces battemens se font aïnsi: d’abord on voit une contraction très-sensible vers le,cou d’un cœur, etcette contraction,se, porte .en!avant jusqu’à,son autre.ex= trémité, à peu près comme ilarriveroit si, ayant. fait.une li- gature près du-eou d’üne vessie; pleine d’eau, dont.le fond s’ouvriroit dans une autre! on-en poussoit.l'eau dans celle-ci en faisant glisser la-ligatureduscou vers le fond.de;:la pre- mière: vessiec! À mesure) quercette: contraction, du: cœur se porte ainsi en avantyron:woitique Jesideux réservoifs-qui-sont 116 - ANATOMIE aux côtés deson cou se resserrent etse vident, et qu’en même temps la partie du cœur qui a été contractée se remplit de nou- veau ; de ‘sorte que ces réservoirs paroissent se vider dans le cœur, et faire ainsi à son égard une fonction approchant de celle ‘dés oreillettes de notre cœur. C’est de cette façon que sé font! les battemens successifs ou plutôt les contractions successives de la file des cœurs de l’insecte, Cette file se ter- mine au septième anneau, à ce qu'il m'a semblé, par deux ca- naux qui, après s'être avancés jusque vers le troisième an- neau; $e réunissent, et paroissent retourner en arrière, et former ün‘Targe canal rougeâtre que j'ai cru entrevoir sous la file‘des éœurs, et qui, faisant apparemment l'office de veine cave, ramène vers la queue le sang, et en produit ainsi la circulation. Quand on a mis en pièces un ver, il s'écoule bien d’abord du sang par les plaies; mais cela cesse en un instant par la contraction qui se fait en ces endroits plus promptement qu’à nos artères coupées, et les cœurs de chaque morceau tronqué n’en continuent pas moins de battre.comme auparavant; de sorte que S'il se fait une circulation générale de sang par tout le corps de cet insecte (comme la communication que les cœurs ont les uns avec les autres, leurs battemens successifs, et les vaisseaux qui, vers le devant du cœur, en se recourbant, paroissent par leur retour aller faire l'office de veiné cave pour ramener le sang'vers la queue, l'indiquent assez claire: ment ), il faut qu'outre cette circulation générale chaque an- neau ait encore sa circulation particulière, qui puisse sub- sister indépendamment de l’autre, et même au besoin y sup- pléer par des conduits latéraux de communication avec cette — : DE DIFFÉRENTES ESPÈCES D'INSECTES. 117 façon de veine cave, assez larges pour recevoir ce sang, qui dans un ver entier auroit été porté de la queue à la partie an- térieure du corps, et ramené de là à la queue. Car sans cela il ne paroît pas que les cœurs, après l’amputation, pussent continuer leurs fonctions, comme effectivement ils le font. A droite et à gauche de la file des cœurs, on entrevoit à chaque anneau du vieux corps un amas de grumeaux irrégu- liers, opaques et noirâtres, qui, quand on les fait sortir du corps, ne paroissent que des saletés. Chaque anneau en a des amas particuliers, renfermés dans des vaisseaux qui s’entre- communiquent : car dans des vers malades j'ai vu ces gru- meaux quitter une partie du corps, et se rassembler en quan- tité dans une autre. Ces amas ne se trouvent point aux sept. premiers anneaux, ni aussi dans des parties de vers qui ne sont pas encore parfaitement formées. Il y a toute apparence que ce ne sont que des alimens qui se distribuent par por- tions à peu près égales à chaque anneau pour les nourrir. L'idée qu’on vient de donner de la conformation de cet insecte, toute grossière et imparfaite qu’elle est, semble pour- tant fournir quelque ouverture à l'explication de la propriété merveillense qu’ont la plupart de ses parties de pouvoir rester en vie et de repousser, quoique séparées du reste de l'animal. Ce qui fait paroître la chose si étrange, c’est que comme les grands animaux n’ont qu'une bouche, un estomac, un cœur, en un mot que les parties les plus nécessaires à leur-existence ne sont la plupart qu'uniques ou tout au plus doubles, nous sommes portés à juger qu’il en doit être de même de tous les animaux quelconques; et, dans cette pré- vention, nous ne concevons pas comment il est possible qu'un 1:8 ANATOMIE morceau de ver, auquel il nous semble que la section doit avoir emporté où du moins tronqué la plupart des parties essentielles, puisse cependant subsister et recroître : mais si Von suppose au contraire qu’en ce point les vers dont il s’agit sont faits tout autrement; que, tenant plus de la plante, ils forment une exception à la règle; que chacun de leurs an- neaux qui repoussent est pourvu des viscères essentiels à la vie, et qu’ainsi il y en a autant à un ver qu'ilest composé d’an- neaux pareils, on verra que la merveille disparoit en partie, et que pour ce qui regarde le corps du ver dont il s’agit, il n’est pas plus étonnant que la plupart de ses morceaux puis- sent repousser, qu'il l’est que chaque bout de branche d’un saule mis en terre repousse, et devienne un saule lui-même. Or c’est une supposition que ce qui vient d’être dit-de la structure particulière de ce ver rend plus que probable, puis- que nous avons vu que. ses anneaux, à la réserve des sept premiers, que j'ai essayé inutilement de faire repousser, sont pourvus chacun d’un cœur qui, bien qu'il communique avec les cœurs des deux anneaux entre lesquels il est immédiate- ment placé, ne laisse pas de pouvoir faire ses fonctions, et par conséquent de faire circuler le sang dans son anneau, in- dépendamment des cœurs de ses anneaux voisins. Nous avons encore vu que chaque anneau, à la réserve des sept premiers, paroît avoir à droite et à gauche un estomac particulier. Nous avons remarqué de plus qu’on ne trouve point de bouche à l'extrémité antérieure de ce ver, quoique les vers de terre, avec lesquels il a en gros beaucoup de rapport, y en aient une fort reconnoissable; et comme cependant notre ver prend sa nourriture; que même tous ses anneaux, à la DE DIFFÉRENTES ESPÈCES D’INSECTES. 119 réserve des sept premiers, paroissent en état d'en pouvoir prendre, puisqu'ils peuvent repousser et croître, bien que sé- parés du reste de l’animal, il est naturel de présumer que parmi les quatre paires de tuyaux mobiles dont chaque an- neau de son corps, excepté les sept antérieurs, est pourvu, il y en a qui lui servent de bouche: et ce qui le rend d’autant moins douteux est que quand ce ver s’est établi dans quel- que pourriture dont il se nourrit, il y introduit ordinairement son corps, et non ses sept anneaux antérieurs, qui sont dé- pourvus de tuyaux pareils. Et comme il ne suffit pas pour qu’un morceau de ver recroisse qu'il puisse prendre nourri- ture, mais qu’il faut aussi qu'après la digestion il puisse en vider les superfluités ; il est très-naturel de présumer que parmi ces mêmes quatre paires de tuyaux il y en ait aussi qui servent à cet usage; et.ce sont apparemment les tuyaux que le ver a sur les côtés du dos, au bout desquels j’ai vu souvent de petits amas qui m'ont paru de matière fécale qui en étoit sortie. | Voilà donc un ver dont chaque anneau, à la réserve des sept premiers qui ne repoussent point, a non-seulement un cœur capable de faire ses fonctions, indépendamment des autres cœurs de l’animal, mais dont chaque anneau paroît de plus avoir à part tous les organes nécessaires pour opérer la nutrition et l'accroissement sans le secours des autres parties de son corps, et qui outre cela a la faculté de se resserrer aux endroits coupés, -de façon que l’amputation n’y cause pas une perte de sang et d’humeurs bien considérable; et par consé- quent, à n’envisager que le pur mécanisme de animal, il n’y a guère plus lieu d’être surpris de voir repousser des parties 120 ANATOMIE de ver ainsi constituées, qu’il y en a de voir repousser, comme j'ai dit, les morceaux d’une branche coupée de vigne ou de saule. a ET Mais quoique le mystère de la reproduction par bouture, dont quelques insectes sont doués, paroisse ainsi être un peu plus éclairci, par rapport au ver en question, qu'il ne l’étoit auparavant, on se tromperoit fort si l’on se flattoit que cette découverte pût toujours nous servir de fil pour nous tirer du labyrinthe où nous irions nous égarer, si nous voulions cot- stamment, sur ce même principe, rendre raison de reprar ductions pareilles que l’on découvre dans d’autres animaux; car quoique nous n’apercevions aucun indice d'organisation semblable dans le polype, ni dans la Hmace plate et large de nos fossés, ni dans notre limaçon terrestre , nous n’en voyons pas moins que des morceaux de polype deviennent des po- lypes entiers; que cette limace dépecée se multiplie en au- tant de limaces entières qu’on l’a mise en différentes pièces, et qu'un limaçon à qui lon a coupé la tête en acquiert une nouvelle. . Ce n’est pas encore tout. Jusqu'ici nous n'avons envisagé notre insecte que par rapport à son mécanisme, à ce qu'il a de matériel, et que comme s’il n’étoit qu'une simple végé- tation: mais il fait plus que végéter, il a du sentiment; il fuit, il cherche, il veille à sa conservation, il se conduit suivant les circonstances, et montre qu'il est doué-de quelque rai- sounement : c’est donc un être animé! ce dont je ne crois pas que ceux qui ont étudié cette classe d’ètres puissent douter. Mais si ces êtres ont une ame, quelle qu’elle soit, d’où leur vient-elle? Croit-on qu’à chaque génération ou qu’à chaque DE DIFFÉRENTES ESPÈCES D INSECTES. 121 production artificielle d’un tel ver, l'Auteur de la nature dé- ploie un acte de sa toute-puissance pour créer une ame, et l'envoyer dans un corps produit soit par les voies ordinaires, soit par les caprices de: ma dissection ? Ou n’est-il pas incom- parablement plus probable d'admettre que l'Étre infini, lors de la création, en formant pour chaque espèce d’animaux l’ame qui lui convient, a donné à cette ame, sans en excepter celle mème de l’homme, la faculté de se reproduire, bien que nous ne sachions comment, ainsi qu’il la donnée:aux corps qui leur ont été destinés pour demeure? De cette fa- con , la nature se développeroit d’une manière uniforme, simple, et sans l’intervention forcée d’aucun miracle, que la saine raison nous-défend d'admettre sans nécessité dans des ouvrages que l’on doit supposer avoir été créés assez parfaits par un être tout puissant et tout sage, pour pouvoir se per- pétuer sans secours. Et s’il convient d'admettre cette sappo- sition pour les brutes, n’est-il pas naturel de l’admettre aussi pour l’homme même? quelle raison y auroit-il en effet de l'en excepter? Et voilà alors tous les êtres animés établis sur un plan uniforme, et en même temps bien des diflicultés sur le péché originel levées; car dès que l’on admet que notre ame a été produite par celle du premier homme, ou n’en est qu'une émanation, ainsi que l’est son corps, il est clair que l’une et l’autre ont participé à sa corruption par une suite naturelle de la naissance. Au lieu que si l’on suppose, comme le font plusieurs théologiens, ce me semble avec peu de vrai- semblance, qu'à chaque formation d’un homme, Dieu pour Panimer lui crée une ame tout exprès, il est bien difiicile de ne pas faire alors Dieu auteur du péché, en lui faisant réunir Mém. du Muséum. t. 19. 16 122 ANATOMIE une ame sortie pure de ses mains à un corps dont la corrup- tion la rendra nécessairement pécheresse. Mais, pour ne pas m’engager plus avant dans ces sortes de discussions , qui ne sont pas de ce lieu, la propriété qu’a un ver mis en pièces de se reproduire par chacun de ses mor- ceaux feroit croire que l’on ne se forme guère l’idée de l'ame que l’on doit, quand on suppose que, parce qu’elle est im- matérielle, elle ne sauroit être ni étendue ni divisible : car comment concevra-t-on que chaque pièce de notre ver, sé- parée du corps, reste en vie, conserve un:tact d'une délica- tesse inconcevable, se nourrisse, croisse, et devienne enfin un ver tout entier, à moins que cette partie, après sa sépa- ration de l'animal , n’ait conservé la portion de l’ame du ver, qui se trouvoit alors dans ce bout emporté? Et si cela est, ne voilà-t-il pas lame divisible, et chacune de ses parties capable d’animer des corps tout entiers à l'indéfini , ainsi que leurs corps ont la faculté de se reproduire de cette façon, sans aucun déchet apparent ? Et voilà qui ne fortifieroit pas peu la conjecture qui vient d’être touchée par rapport à l’é- manation de l'ame de l’homme de celle de notre premier père: Observation remarquable, faite sur une Cuenirre des plus communes. Dans l'étude des insectes, on a quelquefois l'agrément que, sans s'être chargé la mémoire de ce que d’autres ont écrit, on peut, moyennant quelque notion légère sur ce point, et en donnant simplement de l'attention aux objets DE DIFFÉRENTES ESPÈCES D INSECTES. 123 qui s’offrent à nos yeux} faire des observations souvent in- téressantes, qui ont échappé à de plus habiles dans Îles sujets même les plus rebattus. Il n'y a guère de chenille qui soit plus connue; ét'quiiait plus passé par les mains des curieux et d’autres, que celle que M. de Réaumur nomme la plus belle chenille du chou. Son papillon blanc, dont les ailes ont quelques taches noïres, ne se rencontre que trop dans tous les jardins potagers et autres, où les chenilles qui naissent de leurs œufs font sou- vent de grands dégâts. Cetillustre auteur, dans ses Mémoires, t1,pl 28, fig. 8, 9, ro, r1 et 12 ; Albin, tab. 1; S: Merian, pl. 45; Goedard, part. 1, exper. 11; et Blankaert, tab. 4, l'ont fait représenter, et nous en ont donné l’histoire ; ainsi je me dispenserai de le faire après eux : maïs, malgré la peine qu’ils ont prise pour nous faire mieux connoitre cette chenille, ‘ils nous ont laissé à désirer une circonstance de son histoire, qu'ils auroient probablement consignée si elle ne s’étoit dé- robée à leurs recherches, puisqu'elle contribué à répandre du jour sur la nature de ces animaux. La voici : Ayant trouvé une ponte d’une vingtaine d'œufs du papillon de cette chenille, au commencement d'août 1736, sur une feuille de passerage, je les mis chez moi dans une boîte: deux jours après, tous furent éclos: J’en nourris les chenilles au même endroit, et de la même plante! Dans moins de trois semaines toutes se disposèrent à changer de forme; 'et il n’y eut que deux jours d'intervalle entre celles qui chanigèrent les premières en chrysalides, ét celles qui le firent les der- nières : cependant (et voilà la singularité dont je voulois par- ler) une partie de ces chrysalides, que je continuai toujours 124 ANATOMIE de garder toutes ensemble au même endroit, me produisit des papillons mâles et femelles déjà dès le commencement de septembre de la même année, tandis que je n’eus des papil- lons de l’autre partie, aussi mâles et femelles, qu'au mois de mai de l’année suivante; de sorté qu'il y eut au moins huit mois d'intervalle entre la transformation d’une partie de ces chrysalides en papillons, et celle de l’autre, quoiqu'il n’y eût que l'intervalle de deux jours entre la transformation de leurs chenilles en chrysalides. Ce fait n’auroit rien de surprenant si j’avois séparé ces in- sectes, et que.jen eusse mis certain nombre dans un.lieu froid, et un autre daus un endroit plus tempéré. On sait que la chaleur avance beaucoup la transformation des insectes, et que le froid peut la retarder au-delà de toute imagination. M. de Réaumur a fait là-dessus des expériences très-curieuses, que l’on peut voir dans ses Mémoires, t. 2, mém. 1; mais il est du tout surprenant que des insectes de la même ponte, nourris de la même plante, nés, élevés et toujours gardés au même endroit, et devenus chrysalides à peu près en même temps, aient laissé tant d'intervalle entre celui de leur trans- formation en papillons. Il semble que l’on peut conclure de là, d’un côté, que quant aux insectes en question, un certain degré de froid peu considérable suflit pour suspendre entièrement toutes les fonctions animales qui concourent à opérer leur dernier changement; car si ces fonctions n’eussent été par là que sim- plement ralenties, ce ralentissement eût bien pu, ce sem- ble, causer un retardement de quelques jours, mais nulle- ment de tant de mois; et, de l’autre côté, il paroit qu’on doit Re DE DIFFÉRENTES ESPÈCES D INSECTES. 125 encore conclure de cette expérience que les fonctions ani- males qui concourent à opérer le dernier changement de ces insectes ayant été une fois suspendues, elles ne reprennent pas d’abord leur activité au premier air plus tempéré qui se fait sentir, mais qu’il leur faut une certaine suite de jours favo- rables pour être mises en mouvement; car, sans cela, il ne paroît pas que ces chrysalides eussent pu demeurer si long- temps après les autres dans le même état, puisqu'il n’y a pas de doute que, depuis le commencement de septembre jus- qu’au mois de mai de l’année suivante, il ne se fût trouvé de temps à autre un nombre de jours tempérés beaucoup plus considérable que, réunis, il eût été nécessaire pour achever le peu qu’il sembloit encore pouvoir manquer au dernier changement de ces chrysalides lors de la transformation des autres en insectes ailés. 126 ANATOMIE Fic. Fic. Fic. Fig. Frc. Fic, + 10. ° II. 12e 13. 14. 15, 17. 18. EXPLICATION DES PLANCHES, PAR W. DÉ HAAN., PLancue XIV. . 1,2, 3. Larve à l'état adulte, de deux côtés, et jeune. - 4. . 5, 6. L’insecte parfait. G. 7e Coque de la nymphe. | Côté interne de la tête. AB, AB, les deux palpes maxillaires. — A, A, les deux RaREaE labiales, — DD, les mandibules. — L,, la lèvre inférieure. Côté inférieur de la bouche , vue en dessus. L,L,L, trois pièces qui terminent la lèvre inférieure en avant. — B,H,G, B,H,G, les mâchoires. La lèvre inférieure vue en dessous. M,L,M.—I,L,I, fig. 8. Une pièce de la lèvre inférieure, pour y montrer l’inversion tes palpes labiales. Une mâchoire séparée. I,A, la base de la palpe maxillaire. — La mâchoire est composée des articulations continues G,H,F, et de la latérale N,K. La lèvre inférieure vue en dessus. A,A, aa, les premières articulations des palpes maxillaires et labiales. —O, extrémité inférieure de la levre gonflée. — G,G, trachée. La levre inférieure du côté latéral. O*— 0, fig. 12. La tête du côté interne, apres que la leyre inférieure et les mâchoires en sont prises. 16. Les mandibules en dehors et en dedans. La lèvre supérieure P, avec ses deux articulations basales. La tête en dessus. Plu4. # SL- Pbetiiis f SE r és DE DIFFÉRENTES ESPÈCES D'INSECTES. 127 L, la lèvre supérieure. — D,D, les mandibules.— I,I, les yeux. — A,A, les antennes. — O, les trois ocelles. Fic. 19. Les ‘trois ocelles. À, celui de devant. — B;,C, les latéraux. Fic. 20. Un tarse. À, extrémité de la jambe.— B, deux petites épines à la base de la jambe.— D et F, premiere et cinquième articulations des tarses, plus longues que les autres. — G,C,C,C, quatre suçoirs, placés aux sommets des quatre dernières articulations. — E, les griffes. F1c. 21. Un des suçoirs. —C,C,C,C, fig. 20, plus grossi; le bord est garni de tres-petites épines. s Fic. 22, 23. Les deux articles F et E, en dessus et en dessous. Fic. 24. Un des crochets latéraux de la base E, fig. 20, 22, 23.— B,C,A, trois articles. — E,D, deux épines. Fic. 25,26. L’extrémité du ventre de la femelle. B, les articulations antérieures. — A, la derniere, composée de deux valves A, À, fermées fig. 25, et ouvertes fig. 26.— B,B, la scie, renfer- mée dans À, A, vue en dehors. Fic. 27, 28, 29, 30. Anatomie de la scie, BB, fig. 26. La scie est composée de quatre pièces: savoir, de deux scies pareilles, dont les bords tranchans sont couchés l’un contre l’autre en B, B, fig. 26; et de deux soutiens à peu près de la même forme que les scies, dont les bords se touchent à l’opposite. Dans la fig. 27 , on voit. comment la scie C,D glisse sur son soutien A,B.— La fig. 28 offre un soutien. — La fig. 29, une scie, — Dans la fig. 30, les deux scies sont obliquement incli- nées l’une contre l’autre comme dans leur situation naturelle : les rap— pouts sont dans la même position réciproquement ; leurs bords divergens se placent sur ceux des deux scies. Les quatre lames ainsi disposées laissent à l’intérieur un vide pour le passage des œufs. A,A, deux cartilages pour l’insertion des muscles moteurs. Fic. 315. Portion d’une scie couverte de petites pointes sur sa, surface. Elle est divisée en dix-neuf lamelles, dentées sur le milieu de leur. bord. — F,F, anguleuses vers l’inférieur. D,G, partie des deux lames placées à côté de F,F.— A,B, côte qui borde le dos de la lame. 128 Fic. Fic. Fic. Frc. Fire, Fic. Fic. Fic, Fic. Fic. Fic. Fic. Fi. Fic. Fi. FiG. Fic. Fic. Fie. Fic. Fic: Fic. Fic. Fic. ANATOMIE + Prancne X V. 1—12. L'histoire du Dolerus hœmatode ? Klug. 1,2. La larve. 3. Épine dorsale de la larve après sa derniere mue. 4. Épine pareille avant la première mue. 5. Épine ventrale de la même. 6, 7. Une coque simple et double de la nymphe. Dans la derniere, qui est séparée au milieu par une cloison, se trouvent deux individus. 8. L’insecte parfait. 9, 10. 11. La scie entiere est représentée fig. 9; les deux lames tranchantes sont au côté droit, les deux supports au côté gauche de la figure. Dans la fig. 10, le soutien; dans la fig, 11, la scie est figurée séparément. 12. Trois lames entières de la scie, avec les bords des deux latérales. E,E,E;E, les dents de la scie. — C,D, côte sur le bord intérieur de la lame, traversée par une rainure longitudinale : cette côte s'engage dans un sillon du soutien. 13—19. L'histoire de la T'enthredo flavicornis, Klug. (Luteicornis, Fabr.) 13, 14. La larve. 15. Coque de la nymphe. 16: La nymphe. 17. L’insecte parfait. 18. La scie. B, le support: A, la scie même. 19. Partie de la eaté: A,B, le bord denté. 20—28. L'histoire de la Cimbex lutea. 20,21. La larve. 22. La même, après avoir pris sa nourriture. 23. La coque de la nymphe. 24, 25. La nymphe. 26,27. L’insecte parfait mâle. 28. Le même femelle. 29. Dents de la scie. Fég: 2. HA Sr het sb LME LL | 4 "] à k UE - DR” u = # Î x _ « | 1 1 Y Zom.19. + eNtG:/2. P1:6. $ Sibelirts Selle ù ï JET ; — g 7, + » f DORE l DE DIFFÉRENTES ESPÈCES D'INSECTES. 129 Prancue XVI. L'histoire de la Cimbezx silvarum. Fic. 1,2. La larve. Fic. 3. La nymphe. Fic. 4. L’insecte parfait. Fig. 5.. La tête en dessous. A,A,A,A,A. La lèvre inférieure avec ses deux palpes. — B,B, les deux palpes maxillaires. Fic. 6, 7,8. Un tarse vu de côté, en dessus et en ‘dessous. Fic. 9. Dernier article d’un tarse, dont les crochets sont retirés. Fic. 10. Un crochet tarsal. Fic. 11. Extrémité du ventre. Fic. 12. La scie. L Fic. 13. Le support de la scie, figurée au côte gauche de fig. 12. Fic. 14. La même scie, figurée au côté droit fig. 12. Fic. 15. Quatre lamelles de la scie avec les dents, À,A,A,A. ä Prancxe XVII. T'anypus ? Tipule longue aquatique. Fic. 17. Larve de de grandeur naturelle. Fic. 16. Larve grossie, vue par le dos et de côte. é Fic. 16, A. Deux spiracules. Fic. 12. Fourreau de la larve. Fic. 10. Nymphe de grandeurénaturelle. Fic. 7,3. Nymphes vues de côté. » Fic. 5. CURE vue du côté du ventre. — A,B,C, tunique des pieds. 1. Tanype femelle.— 2. Tanype mâle. phare v, 394, pl. 24, fig. 15-19) Fallen (Monographie Le Tanypes), les seuls qui jusqu'ici ont décrit les métamorphoses des Tanypes, n’ont point remarqué les coques des larves dans les conferves dont Lyonnet fait mention. L’espece n’est pas facile à déterminer. Peut-être est-ce le T. nervosus F. Corethra ? Autre Tipule née d’un ver aquatique. Fic. 3. OEufs. .Fic. 19. Larve de grandeur naturelle. Mém. du Muséum. 1. 19. 17 130 ANATOMIE Fc. 14. Larve grossie. — A, tête. — B, thorax. — C, ventre. — D,E, vésicules Fic: 15. d’air. Larve grossie, vue de côté.—F, mâchoires. Fic. 8,9. Nymphes grossies. Fic. 18. Faisceau de poils sous la dernière articulation , grand. Les métamorphoses expliquées du genre sont dues à Réaumur (Mém. V, p. 40, pl. 6, fig. 4-14) et à Slabber (Amusemens, en hollandoiïs ; Harlem, 1978, p. 17, pl. 3,4). Il n’y a rien de nouveau dans ce Mémoire, que ce crochet formé des œufs, qui n’étoit pas connu. Ver de mouche à deux ailes, d’un autre genre. Fic. 34, 35, 36, 24, 29, 25, 21. Sargus cuprarius Mergen. Réaumur-a découvert le premier que de ces sortes de larves vivant dans les bouses de vache sortent des sarges (v. Réau- mur, 1V, p. 347 et622, fig. 5,8; ibid., p. 178, pl. 13, fig. 20). II a fait ses observations sur le Sargus Reaumuri, et Lyonnet nous développe ici les métamorphoses du $. cuprarius, dont les larves different seulement de celles de l’autre espèce par les troïs bandes brunes qui sont au.nombre de six dans le S. Reaumuri. Les mouches de celle-ci sortent de leur coque en faisant sauter la partie antérieure, composée de la tête de la larve et de son premier anneau. Tipule née d’un ver amphibie. On ne peut bien distinguer ce genre. Si les antennes ont douze articu- lations, celles de la fig. 20 ne sont pas représentées avec exactitude : on en compte seize. C’est vraisemblablement une espèce de Bibio. Prancue XVIII. Fic. 1— 7. L'histoire de Psychoptera paludosa. Fic. 1, 2. La larve de grandeur naturelle, et grossie; la partie postérieure du Kie. 3: corps est prolongée en queue. Dans chaque articulation , entre A etB. sont deux vaisseaux longitudinaux, qui se rapprochent vers leur bord postérieur, et se terminent dans les tubes spiraux qui traversent la queue et aboutissent à son sommet. La partie postérieure de la larve plus grossie. B,C, dernière articulation du corps. — D,D, deux épines attachées à cette articulation. — G, tube de l’intérieur de la queue, qui peut se mouvoir jusqu’au bout. A Css des 0. RS Fic. Fic Fic. Fig. Fic. Fi. Fic. Fic. Fic. DE DIFFÉRENTES ESPÈCES D INSECTES. 131 4,5. Nymphe de grandeur naturelle, et grossie. Le tube respiratoire, ter- minant le corps dans la larve, ne tient plus cette place dans la nymphe : on la voit attachée dans celle-ci à l’extrémité opposée, ou au thorax. 6. Le tube A,B,C, grossi. Un fil musculeux parcourt toute sa longueur, au moyen duquel elle recoit différentes directions. A,D,D, portion du tube A,B, fig. 5, composé d’une lame tournée en spirale. — D,D, tubercules qui se trouvent sur sa surface. —B,C, par- tie de B,C, fig. 5, formée en hélice, et composée d’une membrane tres fine. 7. L’insecte parfait. 8—16. L'histoire de Libellula pectoralis, Charpentier ( Horæ entomologiceæ, p- 46.) L 8, 9. L’insecte parfait. \ 10. La larve sans fourreaux déP'ailes. 11,12. La nymphe. - 13, 14,15. La tête de la nymphe, vue par devant, de côté avec le masque replié, et avec la dernière articulation levée. 16. La nymphe A,D,B, attachée à quelque corps par les crochets des tarses, avec les pieds de devant croisés, pour effectuer sa métamorphose. NOTE k SUR L'ONCOSTEMUM. NOUVEAU GENRE DE LA FAMILLE DES ARDISIACÉES : PAR M. Aprien DE JUSSIEU. Deux plantes indéterminées que j'ai eu l’occasion d’observer dans l'herbier du Muséum m’ont paru devoir former un genre nouveau, dont la publication pouvoit offrir quelque intérêt, à cause de quelques caractères bien tranchés qui le distinguent des genres connus de la famille à laquelle il se rapporte. L'une est une branche ligneuse recueillie autrefois par Commerson à Madagascar: Elle est revêtue d’une écorce gri- sâtre et glabre, et couverte de feuilles alternes, dépourvues de stipules, portées sur un pétiole long de trois à quatre lignes, lancéolées ou obovales-oblongues, et rétrécies à leur extré- mité en une pointe mousse, longues de trois à quatre pouces sur un de large, très-entières, lisses en dessus, tandis que leur surface inférieure est un peu inégale au tact, à cause du ré- seau fin qui dessine les nervures légèrement saillantes, On remarque, au centre d’un grand nombre des mailles de ce ré- seau, de petites dépressions circulaires. Aux aisselles des feuilles 134 NOTE supérieures naissent des pédoncules solitaires et longs d’un pouce à peu près, du sommet de chacun desquels partent en ombellesept pédicelles presque aussilongs, grêles, uniflores. Le calice est en forme de coupe, divisé dans son tiers ou son quart supérieur en cinq lobes aigus. La corolle monopétale présente un tube de la longueur du calice, et un limbe troïs fois plus long, à cinq divisions obtuses et réfléchies. En dedans de cette corolle , on voit un corps ovoïde terminé supérieurement par cinq dents, et dans lequel une observation plus attentive fait reconnoître cinq étamines très-épaisses, et soudées entre elles. Cette masse se confond inférieurement avec le tube de la corolle, et s’insère avec lui sous l'ovaire : elle présente à l’in- térieur une cavité exactement moulée sur le pistil qu’elle ren- ferme, si ce n’est vers le haut, où elle s’élargit un peu, et présente cinq anthères adnées à sa surface, répondant aux cinq dents terminales, et opposées aux cinq divisions de la corolle. On les voit manifestément au sommet séparées en deux loges qui s'ouvrent latéralement; et du reste elles se confondent avec la substance de la masse staminale, qu’elles contribuent probablement à former en grande partie. Le style simple est un peu plus court que les étamines : c’est un conoïde oblong et eflilé, que termine un stigmate un peu plus large et tronqué. L’ovaire est conique, et du fond de sa loge unique s'élève un placentaire globuleux, sur le pourtour duquel sont adnés en verticille quatre ovules, comme plongés dans sa substance. Je n’ai pu l’observer à une époque plus avancée que celle oùda corolle est tombée avec les étamines, et où le pistil se montre isolé avec le calice persistant. Toutes les parties de cette plante sont parfaitement glabres. SUR L'ONCOSTEMUM. 135 La seconde est également originaire de Madagascar, où elle a été recueillie par Chapelier, qui, dans une note ma- nuscrite, nous apprend que c’est un arbrisseau. Ses feuilles offrent la même forme et le même tissu que dans l’espèce pré- cédente, mais elles sont deux fois moindres dans toutes leurs dimensions. Elles sont portées sur des rameaux articulés, et Chapelier nous apprend encore que, dans l'état frais, les nom- breuses dépressions qui les parsèment sont transparentes. Jyin- florescence est aussi la même, mais les fleurs sont plus pe- tites; les pédicelles qui naissent en ombelle, au nombre de huit à peu près, et qu’on voit accompagnés à leur base de petits bractées squamiformes et caduques, sont du double plus courts que les pédoncules : les uns et les autres sont hé- rissés de poils très-courts et blanchâtres, ainsi que les extré- mités des jeunes pousses qui les portent, et la surface exté- rieure du calice. Celui-ci est partagé jusqu’à sa base en cinq lanières étroites, dont le sommet se termine par une pointe très-fine et réfléchie. La corolle, deux fois plus longue, se divise jusqu’à la moitié en cinq lobes dont la préfloraison est tordue. Au rapport du voyageur, sa couleur est blanche. J’ai pu voir l’appareil staminal beaucoup plus nettement que dans l'autre espèce : il est soudé avec le tube de la corolle, si c’est vers son sommet découpé en cinq lobes opposés à ceux de la corolle. Ils répondent à autant de grosses anthères qui, libres supérieurement, s'unissent et se confondent par leurs bords dans le reste de leur étendue, s’ouvrent sur les ‘côtés avant l’épanouissement de la fleur, et sont remplies d’un pollen à grains très-petits, transparens, ellipsoïdes, avec un sillon longitudinal. Le pistil est comme celui que j'ai décrit précé- 136 NOTE demment, si ce n’est pour lé nombre des ovüles, qui, autant que j'ai pu le voir, n’est ici que de deux. Le stigmate est légèrement concave, et denticulé dans son contour. Ces descriptions ne laissent aucun doute sur les affinités de cé genre, qui prend sa place dans les Ardisiacées de Jussieu, ou Myrsinées de R. Brown. On voit dans ceux de cette fa- mille les filets se souder constamment à la base de la corolle, et quelquefois même entre eux, comme par exemple dans l'Ægiceras que M. Brown y a rapporté; mais c’est seulement à leur partie inférieure, tandis qu'ici elles sont non-seulement monadelphes,mais syngenèses. Ce sera cette structure de l’ap- pareil staminal, qui distinguera ce genre, que je propose d’ap- peler pour cette raison Oncostemum (1), et qu'on peut ca- ractériser de la manière suivante : Cazvx 5-fidus-partitusve. Cororra altè 5-loba. Sramina connata in massam ovoïdeam cylindricamve, basi cum tubo corollæ coalitam, apice 5-dentatam : antheræ (è quibus conferruminatis pars major massæ stamineæ)crasseæe, introrsæ, biloculares. Sryzus simplex. Sricwa subinfundifaliforme, subintegrum denticulatumve. Ovarum 4-2 ovulatum. Frucrus.….. \ Frurices Madagascarienses; foliis alternis, petiolatis, integerrimis, venosis , pellucido-punctatis; pedunculis axillaribus, solitariis, um- bellatim 7-8 floris. SPECIES. O. Commersonranum. Foliis lanceolatis vel oblongo-obovatis et ob- tusè acumivatis; pedunculis pedicellisque glaberrimis; calyce 5-fido; staminibus in massam oviformem conferruminatis. (1) Oyxos, masse, srnmur, étamine ; à cause de la masse qui forme la réunion de ses étamines, notamment dans la première espece. POSE CN TS 1-4. ONCOSTEMUM reine 27e OST RE GES capelieranum. SUR L'ONCOSTEMUM. 137 O. Careuteranum. Foliis lanceolatis vel oblongo-obovatis et obtuse acuminatis, pedunculis pedicellisque hirtellis, ut et calyce 5-par- tito: staminibus in tubum 5-dentatum connatis. Fic. 1. = © b EXPLICATION DE LA PLANCHE. Rameau de l’O. Commersonianum de grandeur naturelle. + Fragment d’une feuille grossie et vue en dessus. . Le même, vu en dessous. . Fleur grossie, et coupée verticalement. a. Calice.— b,6. Corolle. — c. Appareil staminal. — 4. Style, — e. Loge ouverte, et laissant voir-le placentaire avec ses quatre ovules. - Corolle (a)grossie de l’O. Capelieranum, fendue et étalée, et vue en dedans de manière à montrer l’appareil staminal b), qui est soudé à son tube. PP 4 . Pollen. 7- Pistil avec le calice. L’ovaire (a) est ouvert pour laisser voir le placentaire avec deux ovules. Mém. du Muséum. t. 19 18 HOMATAOMO LE NUM ANUS CS VON L 18 # } 4 : 1 A7 3; TA L t (4 6 {à ) 7 j \ + duur. ae v Fab \bef as | : NPD NOTE LA TEMPÉRATURE SOUTERRAINE AUX ÉTATS-UNIS D’AMERIQUE, PAR M. L. CORDIER. Nous ne possédons qu’une expérience relativement à la loi que suit aux Etats-Unis l'accroissement que la chaleur sou- terraine éprouve dans l’intérieur du globe, à raison des pro- fondeurs. l’auteur de cette précieuse expérience, madame Mary Griffith, qui cultive les sciences avec une grande dis- tinction à New-Brunswick, m’a récemment écrit pour m’in- former que ce qu'on a publié à ce sujet avoit besoin d’être rectifié. Voici les expressions de sa lettre, qui est datée de Charlieshope, New-Brunswick(New-Jersey), 11 juillet 1829: « Monsieur, une inexactitude grave s’est glissée dans les « observations que M. le professeur Hitchcock a exposées à la « suite de sa traduction de votre travail sur la température « de la terre. M. Hitchcock dit qu’au rapport du Journal des « Sciences américain, rédigé par M, Silliman, des expé- « riences ont été récemment faites à New-Brunswick ( New- « Jersey) sur la température des eaux souterraines, et qu’à 140 NOTE SUR LA TEMPÉRATURE SOUTERRAINE &« (C [Ce la profondeur de 250 pieds (anglais ) la température d’une source, rencontrée par la sonde, a été de 524 (Fahrenheit), tandis que celle d’une autre source, qui a jailli du mème trou à la profondeur de 394 pieds, étoit de 54d; ce qui donne un accroissement de chaleur d’un degré pour une pfofondeur de 72 pieds. M. le professeur Hitchcock ajoute : Puisque, d'après la théorie de M. Cordier, le climat des différens pays est en rapport avec l'épaisseur de l'écorce de la terre, et que le climat d'Amérique est aux mêmes latitudes plus froid que celui de l Europe, il de- voit s’ensuivre que l'augmentation de la chaleur sou- terraine seroit moindre aux Etats-Unis que dans cette dernière partie du globe. l'exposé du fait isolé, sur lequel cette conséquence repose, a besoin d’être rectifié. Il fal- loit dire 294 pieds au lieu de 394, et conclure que l’ac- croissement de chaleur est d’un degré (Fahr.) pour 22 pieds de profondeur, au lieu de 72, C’est moi-même qui ai fait cette expérience, et qui l’ai décrite. M. Disbrow (qui a fourni à M. Silliman la notation qui doit être rectifiée) n'étoit que l’artiste qui a mis en œuvre la machine à forer. Le puits dont il est question est situé sur ma ferme, et ce fut pendant la durée de l'opération que je changeai d’opinion sur la théorie que Halley a donnée relativement à l’origine des sources. ....(1) » (1) Les recherches et les opinions de madame Griffith sur cette matière impor- tante sont consignées dans un petit ouvrage qu’elle a publié sans nom d'auteur, sous le titre suivant : #n essay on the art of boring the earth for the obtainment of a spontaneous flow of water vith hints towards, forming a new theory for thé rise of waters. AUX ÉTATS-UNIS D'AMÉRIQUE. 141 L'observation de madame Griffith, ainsi rétablie, paroîtra sans doute intéressante à tous égards. Traduits en mesures françaises, les nombres obtenus donnent un accroissement progressif d’un degré centigrade pour douze mètres de pro- fondeur. A la vérité, ce résultat ne doit pas être pris au pied de la lettre, puisque les notations ont été recueillies sur des filets d’eau dont la température ne représentoit vraisembla- blement pas d’une manière exacte et absolue celle des zones de terrain dans lesquelles on les a rencontrés: toujours est-il que l’on peut conclure que, dans cette partie de l'Amérique, la chaleur souterraine croît rapidement avec les profondeurs, et qu’il est probable que la loi de cet accroissement se rap- proche plutôt des maxima observés en Europe, que des r1- nima. J'ajouterai que ceci n’est point en contradiction avec la différence qui existe entre le climat des parties de l'Amé- rique septentrionale et de l’Europe qui sont situées aux mêmes latitudes, car à latitude égale les climats dépendent en très-grande partie des causes extérieures ; et la puissance de ces causes à la surface de certains pays peut être telle, qu’elle diminue de beaucoup l'influence fondamentale et continuelle d’une température souterraine, assez élevée pour que la loi de son accroissement dans la profondeur suive une progression rapide. ANALYSE L ü D UN CARBONATE DE CHAUX MAGNÉSIFÈRE DE LA SPEZZIA, DANS LES APENNINS; PAR M. LAUGIER. J'ar examiné avec le plus grand soin, et à plusieurs reprises, un carbonate de chaux magnésifère des environs de la Spez- zia, qui m'a été remis par mon collègue M. Cordier, et dont le gîte a été récemment découvert par M. de La Béche, géo- logue anglais. Cent parties de cet échantillon ont été dissoutes dans l’acide nitrique faible, et à l’aide d’une douce chaleur; il n’est resté qu’une demi-partie d’une poudre blanche, rude sous le doigt, et craquant sous la dent, qui m’a paru n'être que de la silice. La dissolution filtrée et sursaturée par l’'ammoniaque a laissé déposer une matière rouge qui pesait deux parties, et qui n’était que du peroxide de fer , avec traces d’alumine. Séparée de ce dépôt, la dissolution a été mêlée à une quantité d’oxalate d'ammoniaque suffisante pour précipiter complétement la chaux, et l’on a fait bouillir pour faciliter le dépôt du précipité. ANALYSE D'UN CARBONATE DE CHAUX MAGNÉSIFÈRE. 143 L'oxalate de chaux, recueilli sur un filtre, a été lavé, des- séché, calciné, et le résidu converti en sulfate de chaux; ce sel a été chauffé pour en séparer tout excès d’acide; son poids équivalait à 75 parties. Ce procédé est celui qu’on doit préférer pour déterminer exactement la quantité de chaux contenue dans un minéral. Quant à la dissolution ammoniacale qui renfermait la ma- gnésie, elle a été chauffée, et successivement précipitée par la potasse caustique, jusqu’à cessation de tout dégagement d’ammoniaque. La magnésie séparée, lavée, et fortement calcinée, pesait exactement 20 parties, qui, exigeant 21 par- ties 30 centièmes d’acide carbonique pour leur saturation, représentent 41 parties 30 centièmes sur les 100 parties du minéral soumis à l'expérience. D'un autre côté, les 75 parties de sulfate de chaux ob- tenu ci-dessus renferment 51,14 de chaux, qui pour leur saturation demandent 24,22 parties d’acide carbonique : il est évident qu’ils représentent 55,36 de carbonate de chaux. Ainsi, il résulte des expériences ci-dessus décrites, que 100 parties du calcaire magnésien des environs de la Spezzia sont formées : De carbonate de chaux......................... 55,36 De carbonate de magnésie...................... 41,30 De peroxide de fer et alumine......... CES ÉSDCA UE IMC De terre siliceuse.......s.s..sss.seessern.oesse 50 Perte-..--es..-.ssococsesecs esse see soncoë 84 Total.. 100,00 Si l’on compare ce résultat avec ceux que l'analyse de quatre variétés de dolomite a fournis à Klaproth, savoir : 144 ANALYSE D'UN CARBONATE UE CHAUX MAGNÉSIFÈRE. Dolomite de S.-Gothard, des Apennins, compacte, des Alpes. Carbonate de chaux. 52 92 51,5 59 Carb. de magnésie.. 46,5 - 48 4 48 40,5 Oxide de fer....... 0,5 2 Perte... en 017 5 5 » on voit qu'il y a beaucoup de rapport entre eux. Il y a également une grande conformité entre le calcaire magnésien de la Spezzia et ceux qui avaient été rapportés d’Ollioule près Toulon, et de Cette en Languedoc, en 1825, par M. Casimir de Buch, minéralogiste de Francfort; d’après son invitation j'avais examiné ces minéraux, et mon travail est inséré dans le bulletin de la Société Philomathique, année 1825, page 184. D’après la concordance qu’on observe entre le résultat de mon analyse du calcaire magnésien de la Spezzia et ceux des analyses ci-dessus rapportées, on est, à ce qu’il semble, fondé à considérer ce minéral comme appartenant à l’espèce connue sous la dénomination de dolomie ou dolomite. mm : RAPPORT SUR UNE FILLE À DEUX TÉTES, NÉE RÉCEMMENT EN FRANCE, AUX PIEDS DES PYRÉNÉES, FAIT A L’ACADÉMIE ROYALE DES SCIENCES , LE 21 JUIN 1830, PAR M. GEOFFROY SAINT-HILAIRE. ou ». que attention publique était portée sur une fille bicéphale de Sardaigne, montrée vivante à Paris sous le nom de Ritta Christina, VAcadémie fut.informée, dans sa dernière séance de 1829, qu’une: autre fille bicéphale toute semblable avoit paru en France. Cette naissance extraordinaire eut lieu le 13 mai 1829, à Aulus, petit vil lage situé dans l'arrondissement de Saint-Girons' au pied des Py- rénées. Un médecin de la ville de Saint-Girons, M. le docteur Du- ran, en fit part à l'Académie, par l'envoi d’un mémoire que vous chargeâtes M. Serres et moi d'examiner; mais le jour du dépôt de ce mémoire, 28 décembre, nous eûmes l’honneur de prévenir A+ cadémie que nous remettrions à nous acquitter de ce devoir jusqu’à l'arrivée annoncée du sujet, arrivée devant suivre prochainement les lettres et papiers adressés de Saint-Girons. Cependani la pièce anato- mique est à Paris depuis quelques jours, et le présent rapport va raméner l'attention de l’Académie sur le mérite des communications de M. le docteur Duran. . Dès que l’on sut à Saint-Girons qu’une femme d’Aulus était ac- couchée d’un enfant à deux têtes, et que cet enfant, à peu près mort- Mém. du Muséum. t. 19. 19 146 RAPPORT né (1), n’y avoit pas donné lieu à un examen sérieux, l’autorité pu- blique intervint. M. le sous-préfet de Saint-Girons, qu’animait un zèle aussi vif qu’éclairé pour les sciences, fit exhumer le cadavre en= terré depuis trois jours, et en demanda l’autopsie à une commission formée des médecins MM. Duran, Tunqué ,Saintein,, de l’aceoucheur M. Souquet, et de l’habile pharmacien M. Sentenac. Ce travail achevé fat envoyé à M. le préfet de l’Arriège, pour être adressé au Ministre de l'Intérieur; mais ou il ne lui aura pas été transmis, ou il se sera égaré : il n’en fut fait mention ni dans les feuilles publiques ni à Académie. Cest sur ces entrefaites que M. le docteur Duran vint à savoir, par la lecture des journaux, qu’an autre enfant aussi à deux têtes étoit né (le 21 mars 1829) en Sardaigne, même année, même saison et seulement à deux mois d'intervalle. Cette coïncidence d’é- vénemens, que M. Duran inclinoit à attribuer à une disposition pour lors épidémique de l'atmosphère , porta ce médecin à revoir son tra= vail, et à vous l’adresser directement, ayant remis sous la forme d’un mémoire. Cependant le sujet, après son autopsie, avoit été confié aux soins et à habileté de M. Sentenac, pharmacien , lequel en fit une momie si bien établie , qu’elle est entière présentement sous les yeux de PA- cadémie, et que dans son excellent état de conservation elle vient révéler à la science des faits aussi nouveaux qu’intéressans. M. Sen- tenac se proposoit de se rendre à Paris pour ses affaires : nous devons à cette circonstance de tenir de lui-même cette preuve de ses talens dans l’art de l’embaumement, ou plutôt c’est lui-même, présent à la séance, qui dépose sur le bureau sa momie bicéphale des Pyrénées (2). Après les détails que nous avons communiqués sur Ritta Christina, (1) L’an des bustes parut mont, mais l’autre donnoit des, siguesde vie; on les baptisa sous les noms de Marie- Annette. (2) Pes arrangemens consentis par les propriétaires de cette momie en ont autorisé le dépôt à la collection anatomique du Muséum d'Histoire Naturelle. Aïnsi cette riche coliection se trouve augmentée de toutes les parties conservées des deux filles bicéphalés dont il est question dans le: présent Rapport. SUR UNE FILLE A DEUX TÊTES. 147 il nous paroït inutile de reproduire les faits d’autopsie consignés dans l'écrit de M. Duran; il doit suffire de dire que les deux êtres sont une parfaite répétition l’un de l’autre. Les seules différences , les voici : le buste de gauche est plus petit que celui de droite chez la fille bicéphale des Pyrénées ; nous avions trouvé le contraire, avec une différence moins sensible, chez la bicéphale de Sardaigne. Chez celle-la, les deux cœurs étaient un peu écartés et logés séparément dans un péricarde, quand chez celle-ci on fut surpris de lestrouver appuyés Jun sur l’autre et réunis dans une poche commune. Enfin une parti- cularité que nous verrons plus bas n'être pas une réelle différence, nous a vivement intéressés dans la momie de M. Sentenac; c’est un appendice vermiculaire vers un point médian de la coupe. Ce n’est pas un vestige de cordon ombilical ; chez tous les monstres doubles, un seul suffit toujours au developpement des deux sujets, et le cordon ombilical, seul nécessaire, existe au côté opposé; ce n’est pas non plus un vestige de queue, car il serait trop haut placé. Nous pro- duisons ces élémens d’hésitation que, non sans surprise, nous remar= Quons n'avoir occupé aucun anatomiste. Cette question aurait pu être soulevée dans la science, car il y est donné lieu par l'existence de ce fait déjà consigné dans ses archives. Voici dans quelle occasion. Une monstruosité parfaitement identique avec les deux filles bicé- phales produites en 1829 est publiée avec figures dans l’Arsenal de chirurgie de Jean Scultet. La traduction de cet ouvrage, et non l’ori- ginal lui-même, traduction de François de Bose, qui a paru à Lyon en 1672, donne cette figure sous le chiffre 9 de la planche 45. Scul- tet le fils répara ainsi par ses soins une omission échappée à son père. Cette ancienne fille bicéphale naquit au bourg de Binterbach, dans le Wurtemberg, le 5 juillet 1657. Elle vécut un jour entier, du- rant lequel le curé du pays la baptisa et la nomma Chrétien-Chré- tienne. Entre autres détails publiés par l’auteur, le fait de deux cœurs séparés et renfermés chacun dans son propre péricarde est posé nettement. Cependant ce même auteur, recommandable par son grand savoir et l’exactitude de ses descriptions, se trouve avoir né- 148 RAPPORT gligé la particularité qui nous a frappés dans la momie de M. Sente- nac. Heureusement qu’à défaut d’une entière description , la figure elle-même montre visiblement l’appendice de la croupe : cette sorte de queue répond exactement, parsa longueur et par sa situation, à Pap- pendice vermiculaire dont il vient d’être parlé ; appendice qu'il ne suffit pas sans doute de rappeler à titre d’un fait produit ailleurs, d’un fait posé en description. Si nous parvenons à en présenter une dé- termination , à l’attribuer à un organe connu, la communication de Ta momie de M. Sentenac nous en paroiîtra plus précieuse. Essayons de le faire, pour que ce point ne reste plus obscur dans l’histoire des monstruosités; ce qui n’eut pas manqué d'avoir lieu, même après nos observations sur Ritia Christina, où cependant nous nous étions proposé de les toutes donner avec la plus grande exactitude. Cest que Ritta Christina manquoit de ce prolongement cutané : elle l'avait perdu à la chute d’une escarre, à peu près comme il ar- rive au dernier segment du cordon ombilical de disparoître après la naissance. Mais la cicatrice en resta, de même que subsiste la cicatrice du cordon ombilical après sa disparition. Nous dirons que la cica- trice était le vestige d’une ancienne blessure, pour rappeller l’expres- sion dont se servoient les parens et la nourrice de Ritta Christina, à la suite des efforts que nous fimes pour les amener à parler devant nous, à leur manière , de la circonstance du prolongement détruit, et dont il ne subsistoit plus qu’une légère trace. Cependant la détermination de ce point ne nous pouvoit embarras- ser; car nous l’avions faite et déjà donnée dans notre rapport du 24 novembre dernier, relatif à l’autopsie du cadavre de la double fille, La signification de la cicatrice en question ne fut jamais douteuse, ni a priori du vivant de Ritta Christina, ni & posteriori plus tard par nos recherches d'anatomie. Il fut évident pour l’un de nous, M. Serres, que le principe des connexions dirigeoit dans ses vues , que le toucher sur un point des os réunis des bassins avertissoit, et que d’anciennes études de faits analogues avoient prévenu que Jà étaient des restes atrophiés des membres absens ; aussi fut-1l facile de SUR UNE FILLE À DEUX TÉTES. 149 se confirmer, après la mort, dans ces premiers pressentimens, en al- lant directement, et fort d’un tel renseignement préalable, sur les par- ties qui aboutissaient à la face interne de la cicatrice. Nous aper- cûmes distinctement en ce lieu des nerfs et des vaisseaux qui, malgré leur extrême petitesse, étaient déterminables comme des nerfs et des vaisseaax cruraux. Tous ces élémens d’un développement qui auroit dû être produit, étoient en effet ceux ordinairement destinés aux jambes : ils y paraissoient frappés d’atrophie, plus encore le système sanguin que le nerveux : tous ces élémens avoient été em- péchés dans leur croissance, par ce résultat des faits demonstruosités qui figurent dans nos théories sous le nom d’urrét de développe- nent. L’appendice vermiculaire, ou le prolongement cutané de la momie de M. Sentenac, n’est qu'une saillie tubulaire des tégumens où les vaisseaux et nerfs cruraux sont venus aboutir et finir. Que l’événe- ment d’atrophie qui a frappé d’un arrêt de développement le com- mencement de l’évolution des jambes n’eût point exercé son in- fluence, nul doute que la seconde paire d’extrémités postérieures n’auroit été produite. Veut-on voir la détermination de ce prolongement cutané et notre proposition qui en est déduite justifiées par un autre fait montrant manifestement une telle tendance? nous citerons un qua- trième exemple (1) d'enfant bicéphale faisant partie, planche 27, de Ja collection des dessins coloriés publiés sous le nom des £Zcarts de la nature, par les époux Regnault. Les efforts de formation pour TT (x) La répétition de ces cas de bicéphalies autorise le groupement de ces faits et l'érection de genres pour chaque classe, selon le mode en usage parmi les zoo= logistes. Mon fils (Isidore G.-S.-H.), avec cette justesse et cette solidité de juge- ment qui caractérisent ses écrits, vient de poser des règles de nomenclature pour les êtres de la monstruosité dans un article sous ce titre: De La nécessité et des moyens de créer pour les monstres une nomenclature rationellement systématique. — Ann. des Sciences naturelles, t. 20, p- 326. Le nom générique qu’il donne aux filles bicéphales du présent Mémoire est XpAodime (Gernellæ æiphoïde junctæ). 150 RAPPORT compléter les deux sujets et leur procurer les membres postérieurs absens ont été soumis à moins d’entraves; car l’évolution essayée et surprise dans un commencement d'exécution a en effet amené la production d’une première partie des os de la cuisse. On voit les têtes des fémurs soudées ensemble, une tubérosité osseuse assez con— sidérable vers la croupe commune aux deux sujets. Ceci n’a été jusqu’à ce moment qu’un fait stérile auquel le prolongement cutané, vu sur la momie des Pyrénées, donne présentement une valeur de détermination et d’explication. Voilà les faits concernant la fille bicéphale des Pyrénées comme les descriptions du mémoire de Saint-Girons, et comme nos propres observations , qui y ont ajouté, les donnent; voilà ce qui seulement peut intéresser l’Académie. Cependant, M. le docteur Duran, vieillard d’un esprit vif et très= exercé dans les discussions philosophiques, ne s’en est point tenu à l'exposé des faits particuliers; il s’est lancé dans la région des hypo- thèses. Écoutons-le un moment, donnant laperçu suivant : « Tout, « dit-il, aboutit dans la nature, ou montre de la tendance à aboutir « à l’ordre, et ordre est un assujettissement à l’arrangement régu= « lier et symétrique des choses. Où il y avoit à l'égard de l’organi- « sation normale un seul cœur, un seul intestin, un seul estomac, « un seul foie, etc., M. Duran voyait privation à regret d’une régu- « larité symétrique. La nature, en formant extraordinairement la « fille bicéphale des Pyrénées aurait donc saisi une heureuse occa- « sion pour en revenir à son grand principe de l’ordre et du beau, @ Ainsi sont arrivés deux cœurs, rangés symétriquement l’un à « droite et l’autre à gauche ; puis tous les autres organes, qui « de simples ont été aussi répétés avec régularité. De cette manière; « continue M. Duran, souvent dans un tout naturel, des désordres « signalés ne sont tels qu’en apparence. Acquerez les rapports « secrets qui en lient toutes les parties, et vous trouverez que toutes u les œuvres de la nature, même celles de la monstruosité , sont régu- « Jières et remplies de merveilles. » nr > SUR UNE FILLE A DEUX TÈTES. 151 Par ces réflexions , M. Duran. se préparoit à discuter sur la nature simple ou double du principe de la vie départie à la fille, ou bien aux deux filles réunies, dont il avait examiné l’organisation anomale. M. Castel, membre de l’Académie de médecine, à traité, cette question dans deux mémoires ayant pour titre : Explication phy= siologique des phénomènes observés chez Ritta Christina. Pour M. Castel, « ce sont deux enfans; leur existence est double; -« il y a deux intelligences; il y a deux volontés : les impressions ne « sont point identiques, mais au contraire les actes de la vie de &' relation sont dictinets dans l’un et dans l’autre. » C’est dans ce point de vue un système nettement posé. Ce sont deux êtres, bien qu’asso- ciés : tout chez eux a sa spécialité; corps et ames, chaque subdivision est et se maïntient à part. Toutefois, ce n’est qu’à Pesprit que se révèle ce mystérieux assemblage d’une fusion intime, en même temps que le principe d’une distinction aussi précise. M. Duran, dans son mémoire qui nous est parvenu en décembre 1829, avait exposé, quelques mois auparavant, une: toute autre théorie. « S'il y a motifs, dit-il, pour que les deux moitiés symétri= « ques de l'homme ne fassent qu’un tout indivis, un seul système « vivant, les mêmes motifs prescrivent de ne voir aussi qu’un seul « être dans les parties réunies de la fille monstrueuse des Pyrénées, « qu'une seule unité vivante. » L'auteur, se fondant sur ce principe, poursuit de longs et pro- fonds développemens sur lame, où nous ne croyons point utile de le suivre. Nous aurions même agi avec encore plus de discrétion, sans la nécessité d’expliquer comment, après avoir reconnu dans le mémoire de M. Duran une partie positive et actuellement utile, nous ne croyons pas cependant devoir recommander Pimpression de son écrit dans le recueil des savans étrangers. Mais, quoi qu'il en soit, il y a par lui service effectif rendu à la science; car les annales conserveront fidèlement que dans une même saison sont nés deux enfans doubles, étant sous tous les rapports une parfaite répétition Pun de l’autre ; que conséquemment ce labo- 152 RAPPORT SUR UNE FILLE À DEUX TÊTES. rieux et savant vieillard en soit remercié par l’Académie; que de pareils remercîimens soient aussi adressés, au nom de l’Académie, tant à M. Sentenac, par la communication qu’il nous a faite de sa momie, qu’au sous-préfet de Saint-Girons, M. de Casteras, qui le premier a eu Pidée de faire profiter aux archives de la science la connoissance d’un fait aussi extraordinaire. Nous terminerons ce rapport en priant l’Académie de vouloir bien écrire en ce sens au sous-préfet M. de Casteras et à MM. Duran et Sen- tenac ; une expédition de ce rapport à chacun d’eux leur deviendroiït un témoignage, où éclateroient plus visiblement les sentimens qu’ils inspirent à l'Académie. Signé : SERRES, GEOFFROY-SAINT-HILAIRE, rapporteurs: P. S. Nous mentionnerons en note à la fin de ce rapport sur l'indication de l’érudit et infatigable M. Lemercier, docteur-médecin, un extrait resté inédit des procès-verbaux de l’ancienne Académie des Sciences, lequel se rapporte aux faits des enfans à deux têtes. Ce qui suit est la copie textuelle d’un proces-verbal de l’Académie (Séance du 18 août 1702). « On a'présenté à l’Académie un enfant double vivant , c’est-à-dire ayant deux « têtes, deux poitrines, quatre bras sur deux troncs réunis vers le bassin, de « manière que l’un paroît manquer de deux extrémités inférieures, n’ayant qu'un « seul anus et une seule verge. MM. Portal, Vicq-d’Azir et Fourcroy sont nom- « més commissaires, et invités à faire faire le plus tôt possible un dessin de ce « singulier enfant, et à suivre les circonstances de son existence pour en rendre « compte à l'Académie. » Le rapport demandé n’a pas été fait. N resulte du moins de cette note que ce ne sont pas toujours des individus du sexe féminin qui sont ainsi associés : l'homme à deux têtes, qui a vécu jusqu’à vingt-six ans en Écosse et en Angleterre, avait déjà donné ce fait avec une autorité aussi curieuse qu'incontestable. ‘MÉMOIRE SUR LE GROUPE DES MÉLIACÉES, PAR M. Annie DE JUSSIEU. (Lu à l'Académie des Sciences, dans la séance du 25 janyier 1830.) PREMIÈRE PARTIE. CONSIDÉRATIONS GÉNÉRALES. Les Méliacées forment pour la première fois un groupe dis- tinct dans le Genera plantarum de M. A.-L. de Jussieu (1789). Les genres auparavant connus, et par conséquent peu nombreux, qui s'y rapportent avaient été réunis par Bernard de Jussieu (Cat. Hort. Trian. 1759) à la suite de ses Myrülles, et dispersés par Adanson (Fam. des PI. 1763) dans cet assemblage confus dont il forme sa famille des: Pistaz chiers. Cavanilles, dans sa septième dissertation sur les plantes Monadelphes, qui parut à la même époque, et fut faite pour celte partie avec les mêmes matériaux que le Gerera, dé- crivit et figura toutes les Méliacées que lui présentèrent des berbiers et.dont:beaucôup étaient nouvelles. Depuis cette “époque ce:gr0upe; continua à s'étendre et à se régulariser assez. lentement par les travaux tant de son auteur que des autres botanistes : on y ajouta plasieurs plantes;.on.en dé- Mém. du Muséum. 1. 10. 20 154 MÉMOIRE tacha plusieurs autres, pour leur assigner ailleurs une place plus convenable. M. Robert Brown (Gen. rem. 1814) avoit proposé d’en séparer une petite portion, comme devant former une famille distincte sous le nom de Cédrélées. M. de Candolle, dans son Prodrome (1824), la réunit de nouveau aux Méliacées, comme simple tribu, et il en établit en outre deux autres (Méliées et Trichiliées), d’après des distinctions fondées sur la structure de la graine. M. Blüme, dans son Prodrome de la Flore de Java (1), avoit à publier un assez grand nombre de plantes curieuses et nouvelles de cette famille, et il se trouva, par leur étude, conduit à proposer de nouvelles subdivisions : elles portent sur la tribu des Trichilées de M. de Candolle, dont il en forme trois, caractérisées par des différences soit du nombre des graines dans les loges, soit du nombre des enveloppes dans les graines. Il établit plusieurs genres nouveaux, et fait connaître plus exactement plusieurs de ceux qui étoient éta- blis antérieurement. M. C. Fublrott, publiant récemment un Catalogue de tous les genres connus, rangés suivant les familles naturelles, a distribué ceux des Méliacées dans les cadres tracés par M. Blüme. M. Reichenbach, dans un Catalogue semblable et de la même année (Conspectus Regni vegetabilis), adopte une toute autre classification, puisqu'il les réunit aux Oran- gers ou Hespéridées, famille dans laquelle elles'ne forment plus qu’une tribu divisée er trois sections (Strigiliées, Tri- sal aim snoige non gfr sep yves pal noce iyogratgal cosse (1) Bijdragen tot de Flora van Nederlandsch Indie, 4% 'stuk. 1825, 151 SUR LE GROUPE.DES MÉLIACÉES. 195 chiliées, Cédrélées. } Je, m’abstiendrai de discuter le mé- rite de cette nouvelle division, puisqu'elle. doit. être basée sur des considérations que l’auteur n’a pas encore publiées, Oz voit que le groupe qui m'occupe n’a été traité jusqu'ici que dans des ouvrages généraux. Dans le sien, M. de Can- dolle a senti et fait remarquer qu'il avoit besoin d’un travail particulier. Celui de M. Blüme auroit pu passer pour tel, s’il n'avait dû se borner aux plantes de Java , et n’avoit été forcé de laisser ainsi de côté les quatre cinquièmes à peu près de cette famille. Telles sont les considérations qui m'ont engagé à entre- prendre ce Mémoire. Telles sont les connoissances et les opi- nions antérieures qui m'ont servi de point de départ. Un examen attentif, concentré sur ce point du règne vé- gétal, et étendu non-séulement à toutes les plantes de cette famille , mais aussi à celles qui paroissoient s’en rapprocher, a pu me fournir, d'une part, une notion plus complète des ca- ractères de chacune d’elles en particulier ; de l’autre, une idée générale plus précise de ceux par lesquels elles se lient entre elles et se groupent, en se distinguant des autres. Il en est ré- sulté naturellement l'exclusion de quelques genres qu’à di- verses époques on avoit placés à tort parmi les Méliacées. Mais cette petite lacune a été bien plus que comblée par les plantes nouvelles appartenant réellement à cette famille que j'ai pu découvrir en assez grand nombre; et sous ce rap- port je suis arrivé à un résultat numérique assez singulier : c’est que j'en ai ajouté précisément autant qu'il s’en trouvoit “numerées dans le Prodrome de M. de Candolle. Si à ce nom- bre ainsi doublé on joint celles dont d’autres botanistes, .et CARACTÈRES DE LA NÉGÉTATION- Port. 156 MÉMOIRE surtout M. Blümé, avoient déjà enrichi la science depuis cette publication faite’ en 1824, il se trouvera qu’à cette époque le nombre des Méliacées connues était à peine, à celles qui le seront aujourd’hui, comme 2 est à 5, et que par consé- quent depuis six ans il s’est pour ainsi dire triplé. L'étude de ces matériaux réunis m’a conduit à adopter la division des Méliacées en deux familles, celle à laquelle reste ce nom et celle des Cédrélacées. Je passerai en revue, dans chacune d’elles successivement, tous les détails de leur orga- nisation, En les exposant, je tâcherai d’assigner à chacun le degré d'importance qu'il me paroît avoir, et d’établir, en les discutant, les valeurs relatives des caractères dans ce groupe. De là se déduiront les résultats de classification auxquels je suis parvenu, c’est-à-dire la détermination des plantes qui doivent sortir de cette famille et de celles qui doivent y rentrer; les divisions et subdivisions de celles-ci, et l’arran- gement méthodique le plus en harmonie avec leurs aflinités. MÉLIACÉES. ON ne connoît jusqu'ici parmi les Méliacées que des végé- taux à tige ligneuse. Leur port varie beaucoup dans la na- ture, puisqu'on y trouve tous les degrés intermédiaires depuis d’humbles arbrisseaux s’élevant à un pied de terre, jusqu'aux arbres de la taille la plus élancée; que les fleurs , très-petites en général, atteignent dans quelques espèces plusieurs pouces de longueur; que leurs fruits, qui dans les unes excèdent à peine la grosseur de nos groseilles, acquièrent dans d’autres le volume de la tête. Malgré cette diversité , leur port dans les herbiers, c’est-à-dire l'aspect de leurs rameaux considérés SUR LE GROUPE DES MÉLIACÉES. 157 indépendamment du tronc auquel ils se rattachent, est assez uniforme : uniformité apparente qu’on retrouve communé- ment dans les rameaux des plantes à feuilles composées, comme le sont la plupart des Méliacées. L’écorce de leurs branches présente ordinairement en grande quantité ces petits corps que M. de Candolle a dési- gnés sous le nom de lenticelles; ils s’en détachent à la vue par une couleur un peu différente , au tact par une légère saillie qui rend cette écorce inégale et quelquefois même comme tuberculeuse. Les surfaces sont glabres en général, ou plutôt elles le deviennent; car les jeunes pousses étoient presque toujours couvertes d’un duvet formé de poils ordinairement simples, souvent assez courts pour donner à l'œil la sensation d’un en- duit pulvérulent. La persistance de ces poils semble en raison inverse de l'extension des parties. En effet, il disparoît le plus ordinairement des branches et des feuilles, laisse quelques traces sur les pétioles, se rencontre plus abondamment sur les pédoncules, et il est très-rare que diverses parties de la fleur n’en soient plus ou moins pourvues, Dans le genre Me- da, il est composé de poils étoilés; dans le Vemedra et dans des Aglaia, remplacé par de minces écailles. Les feuilles sont alternes dans toutes les Méliacées; on ne peut citer à cette règle qu’une exception unique ( Quiprsia oppositifolia), qui d’ailleurs n’est pas constante. Elles sont simples dans un assez petit nombre, et ces feuilles simples présentent un caractère digne de remarque : c’est leur ten- dance à passer de la forme très-entière à la forme pinnati- fide, Le Quivisia heterophylla en offre l'exemple le plus Lenticelles. Poils. FEUILLES. 158 MÉMOIRE frappant : observées non-seulement à des époques et sur des tiges différentes, mais sur une même branche, ses feuilles présentent des variations telles, qu'en considérant les ex- trèmes seulement, il seroit impossible de reconnoître qu’elles appartiennent à la même plante. Plusieurs autres espèces des genres voisins ont la même tendance, mais à un degré bien plus foible. La forme simplement pennée est celle qu’on peut consi- dérer comme générale dans les feuilles des Méliacées. Les folioles, portées sur un pétiole partiel ordinairement court, souvent presque nul, sont alternes ou opposées par paires. Un bord très-entier , l'inégalité des côtés, telle que le supé- rieur est plus arrondi dans son contour, et par conséquent plus long que l'inférieur; une pointe terminale de longueur très-variable, tels sont les caractères communs et presque constans de ces folioles. Si l'on compare entre elles celles d’une même feuille, on voit que les inférieures sont presque toujours beaucoup plus courtes que les autres; et, dans cette relation de ses folioles, la feuille composée offre un rapport évident avec la totalité d’un rameau dont les feuilles les plus voisines du point d’attache n’acquièrent pas ordinairement le même développement que celles qui les suivent. La ressem- blance des folioles portées sur un même pétiole aux feuilles portées sur un même rameau devient plus frappante encore dans certains genres (Guarea ….….), où l'extrémité du pé- tiole, après une série de folioles parfaitement développées, en présente qui ne le sont pas encore et paroissent apparte- nir à une autre pousse. Îl seroït intéressant de constater ce qu’elles deviennent : c’est ce que je n’ai pu faire, n'ayant SUR LE GROUPE DES MÉLIACÉES. 159 eu à observer que des échantillons desséchés de ces plantes. Les nervures des folioles sont pennées, et, après plusieurs divisions, finissent par s’anastomoser entre elles, en formant des réseaux qui se dessinent plus ou moins sur les deux faces, et sur l’'inférieure principalement, suivant que ces nervures sont plus ou moins saillantes, et suivant qu’elles se distri- buent dansune substance et sousune enveloppe plus ou moins épaisse; or elle l’est souvent ici à un haut degré, comme dans tant d’autres arbres desrégions tropicales. Au point où elles se détachent de la nervure médiane, les secondaires offrent sou- vent un renflement chargé fréquemment d’une touffe de poils. Dans une espèce (Hartighsea fraserana), elles se dilatent de manière à former une petite poche dont l'ouverture est tournée en haut, et dont toute la surface interne est velue. Il existe très-peu de Méliacées dont les feuilles s'éloignent des formes que je viens de signaler comme générales. Ainsi ce n’est que dans un seul genre, celui qui donne son nom à la famille, qu’on en trouve de deux fois pennées. Ce n’est que dans ce même genre, et dans un autre voisin de lui, que les folioles présentent des dents sur leur contour. + La germination d’une espèce à feuilles composées ( Gua- rea trichilioides) m'a montré les primordiales simples, comme il arrive souvent. Les feuilles à l’état de vernation ou préfoliaison sont d’or= dinaire tellement disposées, que chaque foliole pliée dans sa longueur’s’incline sur le pétiole vers la foliole opposée. L'é: volution générale a lieu du bas en haut > et quelquefois s’ar- rête soudainement à une certaine hauteur , comme je l'ai déjà dit. Nervures. Préfoliaison. INFLORESCENCE. 160 MÉMOIRE La disposition des fleurs mérite de fixer notre attention dans les Méliacées. Les auteurs l’ont décrite comme formant des panicules, des corymbes, des grappes, des épis, etc; et ils ont eu raison, si l’on se contente des définitions an- ciennes, basées seulement sur le mode de division des pé- doncules. Mais si, avec MM. KR. Brown et Rœper, on mo- difie ces définitions d’après une autre considération de la plus haute importance, celle de l’ordre suivant lequel se déve- loppent les fleurs d’un même système, on trouvera que ces termes, qui tous désignent des inflorescences indéfinies, c’est-à-dire dans lesquelles l’évolution se fait régulièrement de la base au sommet, ne peuvent s'appliquer rigoureuse- sement à» celle des Méliacées. Prenons en effet une branche d’Azedarach à une époque peu avancée de la floraison , de manière à ce que la vraie dis- position des fleurs ne soit pas encore masquée par des chutes et des avortemens, nous trouverons un pédoncule axillaire d’abord simple, qui ensuite, à une certaine distance de son insertion, se divise et subdivise. Les premières divisions sont alternes; mais les subdivisions ne tardent pas à devenir op- posées , et l’on voit s’établir une dichotomie régulière. Dans la fourche formée par chacune des dichotomies s’observe une fleur plus précoce, de manière que les dernières ramifications nous présentent les fleurs groupées trois par trois, une mé- diane presque sessile , et deux latérales pédonculées qui s’é- panouissent plus tard. La fleur terminale de chaque axetest donc ici plus précoce que les fleurs latérales; la floraison marche donc du centre à la circonférence ; et non de la cir- conférence au centre; et l’inflorescence se compose définiti- SUR LE GROURFPES MÉLIACÉES. 161 vement dé véritables.cimes , dont la réunion, imite, mails ne constitue pas une panicule. . Celles des autres. Méliacées., analysées de même, donnent lieu à la même observation: Dans l Heyrea la une est pres- que régulière, et les bractées opposées deux à deux ne per- mettent, pas de conserver à cetégard le plus léger doute. Dans le Trichilia emetica Yinflorescence est extrémement. con- fuse, et lon ne sait au preinier aspect comment la définir. Mais on s’en rend clairement compte dès qu'on la conçoit comme formée par des pédoncules uniflores naissant les uns des autres : chaque fleur se développe d'autant plus tôt que le pédoncuie qui la porte a subi moins de divisions. C’est une disposition analogue à celle de F Azedarach; si ce n’est que les dernières ramifications, au lieu d’être régulièrement opposées, continuent ici à être alternes. . Dans les longs épis du genre Æphanarniris on n’observe pas l’évolution des fleurs régulière ét progressive de la base au sommet, Ge sont en quelque sorte encore ces mèmes pa- nicules, précédemment décrites, dans lesquelles toutes les fleursse sont rapprochées de l'axe commun par la contraction et la disparition des axes partiels qui les portoient. Dans les grappes de lÆpicharis speciosa, la floraison com- mence un peu au-dessous du milieu, et de là s'’avance de bas en haut: marche probablement analogue à celle qu’on a si- gnalée dans les têtes du Drpsacus , et qui doit s'expliquer de même, 1-d On voit par ces exemples que les Méliacées offrent. en gé- réral.de.ces inflorescences, mixtes, pourJesquelles la-science pe possède pas encore de définitions et de terminologie bien 162 MÉMOIRE exactes. Je me suis donc servi dans mes descriptions des termes communément usités, en ayant soin toutefois de rappeler qu'ici ils ne devoient pas être pris dans l’acception rigoureuse que leur donnent certains auteurs. ‘ Les inflorescences peuvent être réduites à un très-petit nombre de fleurs, et même à une seule; mais dans ce der- nier cas le nombre des bractées imbriquées sur le pédoncule annonce qu'il n’est pas essentiellement uniflore, et que le germe d’autres fleurs existe auprès de celle qui seule s’est développée; et en effet on en voit souvent quelques autres se développer aussi (T'wrræa. Calodryurn..….). Des bractées, en général extrêmement petites, accompa- gnent les diverses divisions des pédoncules. Les pédicelles, très-courts, se désarticulent facilement, et la chute de beau- coup de fleurs qui en résulte ne contribue pas peu à intro- duire une confusion apparente dans leur disposition générale. Après avoir considéré l’inflorescence en elle-même, si je l’examine relativement aux autres parties de la plante, je trouverai qu’elle est, dans les Méliacées, rarement terminale; et presque toujours axillaire. J’appellerai l'attention sur cer- taines espèces ( Trichilia..….) où d’une seule aïsselle parais- sent sortir en même temps plusieurs axes florifères. En les examinant de plus près, on voit entre eux un bourgeon, et il devient manifeste qu'ils appartiennent non au rameau qui semble les porter, mais à un autre petit rameau axillaire avorté, dont le développement régulier eût divisé cette in- ilorescence en apparence uniqué, eût écarté ces axes entre eux, et nous les eût montrés naissant un à un à l’aisselle des feuilles. SUR LE GROUPE DES MELIACÉES, 163 Les fleurs des Méliacées ont toujours été décrites comme hermaphrodites, et cependant il s’en faut bien qu'elles le soient constamment dans cette famille, et dans beaucoup d’autres où onles regarde aussi comme telles. Cette erreur étoit inévitable, tant qu'on s’est contenté d'étudier les ovaires et les anthères à l'extérieur; mais l'analyse, en pénétrant plus avant, découvre souvent que, bien conformés en ap- parence, ces organes manquent cependant de leur partie la plus essentielle : les anthères de pollen, et les ovaires d’o- vules. C’est ce qui arrive fréquemment dans les Méliacées ; et la simple inspection des parties fait assez facilement re- connoître d'avance ces avortemens, lorsqu'on y est préparé et qu'on a l'habitude de l'observation. Les anthères alors sont comme flétries, à parois affaissées avant de s'être ouvertes. L’ovaire est maigri et plus eflilé; il n’occupe plus qu'une pe- tite place au centre de la fleur ou sur le disque. Le style semble s'être alongé à ses dépens, et il forme, avec le stigmate qui a conservé ses dimensions, la plas grande partie du pistil. Quelquelois même l'ovaire manque tout-à-fait; d'autres fois il est sans cavités à l’intérieur; d’autres fois il offre des loges sans ovules, et souvent enfin des rudimens d’ovules réduits à une mince membrane. L’avortement de l'organe mäle n'ayant pas lieu dans les mêmes fleurs que celui de l'organe femelle, il en résulte un véritable diclinisme , et la réunion de ces fleurs de sexe diffé- rent dans la même inflorescence, semble une condition né- cessaire ou du moins favorable à la fécondation. Leur situa- tion relative dans ces inflorescences offre-t-eile quelque chose de constant? Dans quelques espèces on trouve les fleurs CARACTÈRES DE LÆ FRUCTITICATION Fleurs. Calice. Corolle. 164 MÉMOIRE fertiles aux dichotomies des pédoncules; dans la plupart, il n’est pas possible de reconnoitre de loi fixe. Dans l’examen de la fleur qui va suivre, je ferai abstraction de ces avortemens, qu’il suflisoit de signaler, et je décrirai les diverses parties à l’état parfait. Le calice est en général fort court. Il est formé de iufibtés pièces distinctes qui offrent l’aspect d’écailles imbriquées, ou bien de pièces soudées ensemble en une sorte de cupule ou d’urcéole, divisé plus ou moins profondément, quelquefois presque entier. Il est rare que la brièveté de ces divisions calicinales permette de constater la position relative des pièces auxquelles elles appartiennent, et, dans le bouton, même examiné fort jeune, elles sont déjà écartées. Cepen- dant dans quelques cas elles y sont assez grandes pour enve- lopper tout le reste de la fleur, et on les voit alors ou se recouvrir mutuellement ou se toucher seulement par leurs bords; il n’y a donc rien de fixe, ni par conséquent aucun caractère de famille, dans la disposition des pièces du calice, avant et après la floraison, et ces différences pourront fournir des indications utiles dans la distinction des genres. La corolle se compose de pétales égaux en nombre aux pièces du calice, et alternant avec elles. Un seul genre pa- roitroit faire exception à cette règle : c’est l’Æphanamixis, où l’on trouve trois pétales avec cinq folioles calicinales. Mais en observant que de ces dernières les trois intérieures plus grandes alternent avec les pétales , on reconnoîtra dans les deux extérieures deux véritables bractées , comme il s’en rencontre (de plus petites d’ailleurs) sous le calice de quelques genres voisins. Ce genre seul offre le nombre 3; les nombres SUR LE GROUPE DES MELIACÉES. 165 4 et 5 se trouvent dans tous les autres. On doit attacher peu d'importance à l’un ou à l’autre, puisque les diverses fleurs d’une même inflorescence les montrent quelquefois tous deux;ce n’est qu'autant que d’autres différences sembleront se lier constamment à cette différence numérique qu’elle pourra acquérir quelque valeur. Il arrive aussi quelquefois, mais plus rarement, qu’auprès de fleurs à proportion qui- naire on en trouve à six parties. Les pétales sont toujours beaucoup plus longs que le ca- lice. Ils ne se rétrécissent pas à leur base, et il en résulte qu’ils s’y touchent ordinairement, et quelquefois qu'ils s'y soudent entre eux par leurs bords. Leur forme est variée : la plus commune est un ovale renversé, oblong, à bords pres- que parallèles inférieurement. La préfloraison de la corolle est variée comme celle du calice, sans qu'l y ait pourtant une relation constante dans leurs variations. Les deux modifications de la préfloraison imbriquée, que j'ai nommées convolutive et contorto-con- volutive, sont ici les plus communes; on les voit passer par différens degrés à celles de la préfloraison valvaire. Ne pou- vant indiquer ici rien de général, j'ai eu soin de donner, pour chaque genre en particulier, la figure et la description des boutons. | J'arrive aux étamines, qui m’arrêteront plus long-temps, puisque c’est leur manière d’être qui fournit le caractère es- sentiel des Méliacées : ce caractère, c’est le tube anthérifère qui résulte de la soudure latérale des filets, et il me semble bien choisi. Je pense en effet que, dans la classification, la monadelphie doit avoir de limportance; et je ne vois pas Etamines. 166 MÉMOIRE pourquoi, lorsqu'on en accorde tant à la réunion des pièces qui composent la corolle, on en refuseroit à celle des pièces qui composent l’appareil staminal. Cependant, de même que les corolles monopétales, les étamines monadelphes n’ont pas toujours la même valeur, et cette diversité dépend de celle qu’on observe dans leur mode d’union. Rechercher quel est ce mode dans toutes les plantes où cette union a lieu, et déterminer dans quel cas il établit une véritable affinité entre plusieurs | d'elles, dans quel cas au contraire ce n’est qu'une simple analogie, ou, en d’autres termes, quelles sont en général, parmi ces modifications, celles qui ont de l'importance et celles qui n’en ont pas, ce seroit un travail intéressant pour l’organographie et la classi- fication, et dont les élémens ne se trouvent qu’épars dans les ouvrages de botanique. Je dois me borner ici à un petit nombre de considérations qui me conduisent à caractériser la monadelphie dans les Mélacées. Je rappellerai que la fleur complète se compose de plu- sieurs verticilles (ceux du calice, de la corolle, des éta- mines et du pistil), et qu'entre eux s’interposent souvent d’autres verticilles accessoires ou dépendans, que Linné dé- signoit en général sous le nom de nectaires, et pour lesquels M. Dunal (1) a proposé plus récemment celui de lépisme. (1) Considérations sur La nature et les rapports de quelques uns des organes de la fleur, par M. F. Dunal, Montpellier, 1829. — Dans cet ingénieux Mémoire plusieurs des questions précédentes se trouvent traitées, mais seulement dans leur relation avec un sujet bien plus général. Je n’ai pas jugé nécessaire d'introduire SUR LE GROUPE DES MELIACÉES. 167 L’adhérence mutuelle des pièces composant un verticille est souvent déterminée par celle d’un verticille voisin, ou la détermine. Quand une adhérence quelconque dans les par- ties de la fleur se présente à notre examen, reconnoître quels sont les verticilles qui s’y trouvent compris, c’est ce qui me semble nécessaire pour la solution des questions que je pro- posois tout-à-l’heure. Elles se rattachent à celles des inser- tions, qui ont été jugées si importantes. Cette base une fois posée, prenons dans la famille des Sa- pindacées, qui a de nombreux rapports avec celle des Mé- liacées, le genre même qui lui sert de type, nous verrons entre ses pétales et ses étamines un court tube annulaire : si ce tube venoit à s’alonger jusqu’à la hauteur des anthères et à se souder avec les filets appliqués sur sa surface, on auroit exactement le tube staminal d’une Méliacée. Le curieux genre établi par M. Blüme, sous le nom de Calpandria, réalise cette supposition, en nous montrant, au dedans d’un long tube, des étamines, les unes libres, les autres soudées dans une plus ou moins grande étendue avec lui. Quand cet exem- ple et cette analogie ne sufliroient pas pour démontrer que la monadelphie des Méliacées résulte de l’adhérence de leurs filets avec un verticille accessoire qui leur est extérieur, l'examen attentif de leur appareil staminal laisseroit peu de doutes à cet égard. dx Qu'on me permette de choisir pour le décrire la voie de Ja synthèse, qui me paroït la meilleure. Plaçons en verticille, ici, où je n'avais à en traiter qu’en passant, ses considérations sur les différens verticilles de la fleur et les termes nouveaux qu’il a proposés. 168 MÉMOIRE en dedans de celui des pétales , des lanières en nombre dou- ble, fendues chacune au sommet; devant chacune un files grêle, égal ou plus court, et terminé par une anthère qui s'ouvre du côté interne; supposons ensuite que chaque filet se soude dans toute sa longueur à la lanière placée derrière lui, et enfin que ces lanières se soudent entre elles par leurs bords à diverses hauteurs successivement, jusqu’à ce qu’en- fin non-seulement ces bords, mais ceux des fentes terminales viennent à adhérer intimement; nous aurons eu toutes les modifications que présente le tube staminal des Méliacées, depuis celle où il n’existe réellement pas(1), jusqu’à celle où il se montre terminé par un rebord entier (Guarea. Synourmn..… ). Cet appareil staminal résulte donc de la soudure des éta- mines avec autant de pièces opposées, dépendantes par eon- séquent du même verticille, mais disposées sur un rang ex- térieur. Cest ainsi que je le concois, ainsi que le conçoivent, à ce que je pense, beaucoup d’auteurs. Linné lui-mème pa- roit lavoir considéré sous le même point de vue, etil a même poussé trop loin la distinction des pièces (extérieures dontil composoit son nectaire), puisqu'elle la empêché de placer dans sa classe de la monadelphie les plus monadelphes des plantes. Avec ces notions on se rendra aisément compte de tous les détails suivans, qui appartiennent à la botanique descrip- ve. Je m'y servirai du mot de filet, non plus limité au fais- (x) Jacquin le décrit comme tel dans le Trichilia terminals : il est, au reste, partagé presque jusqu’à la base dans plusieurs autres Trichilia. SUR LE GROUPE DES, MÉLIACÉES. 169 céau, filiforme qui supporte l’anthère, maisypour désigner le corps formé par sa réunion avec la lanière fendue ou bidentée au sommet et placée en dehors. Le tube staminal des Méliacées, considéré par rapport aux pétales, est toujours un peu.plus court qu'eux ( excepté dans le Calodryum).Souventil contracte inférieurement avec eux des adhérences tantôt temporaires (Æphanamixis ), tantôt persistantes ( Drdymocheton...….): HN est varié par sa forme: quelquefois presque globuleux(Vernedra), is'évase d'autre- fois en capsule ou en cloche, s’alonge en cylindre, se renfle vers le milieu en tonneau. Les filets opposés aux pétales sont plus courts et souvent plus étroits que les alternes. Cette différence, bien sensible lorsqu'ils sont libres en partie, le devient moins lorsqu'ils sont soudés.en totalité; mais on la reconnoît alors à la position des anthères, alternativement plus hautes et plus basses; ces dernières sont même quelquefois à demi avortées. Ces éta- mines opposées aux pétales sont sur un rang un peu extérieur à celui des étamines alternes; c’est ce que prouvent les fleurs de plusieurs espèces, notamment celles de l'Æzadirachta, et ce qui a d’ailleurs lieu générilement dans les cas de di- plostémonie. Chaque filet présente une sorte de nervure médiane, un faisceau bien plus visible en dedans du tube qu’en dehors. Ce faisceau s'arrête entre les dents qui terminent le filet; quelquefois il se prolonge un peu plus loin, mais jamais au- dessus de ces dents. Nous avons vu que ces filets se soudent entre eux par leurs bords, à une plus ou moins grande hauteur. Ces diverses Mém. du Muséum. 1. 10. 22 170 MÉMOIRE hauteurs peuvent s’exprimer en décrivant le tube comme 8- 10-parti-fide-crénelé-denté ou comme entier : il vaut peut- étre mieux spécifier dans quelle étendue de leur longueur ils - sont soudés, lorsqu'ils ne le sont qu’en partie. Les deux dents qui terminent chaque filet sont quelque- fois convergentes, et si elles se soudent alors entre elles, elles forment des crénelures opposées aux anthères (Quiisia. Sandoricum.). D’autres fois elles sont au contraire écartées, et il arrive alors quelquefois qu’elles se soudent avec celles des filets voisins; dans ce cas les crénelures qui en résultent se trouvent alterner avec les anthères ( Hartighsea). De la simple convergence ( Xylocarpus) ou divergence (Cabralea) des dents, sans soudure, résultent les mêmes rapports appa- rens des anthères avec les crénelures du tube, si ce n’est que celles-ci sont alors fendues au lieu d’être simples. Je me suis servi du mot de crénelure, qui ne convient pas dans tous les cas; car les dents affectent des formes variées, intermédiaires entre celles d’un véritable créneau (Carapa) et d’un filament aigu (Mallea. Moschoxylum..….). Dans les cas où le faisceau anthérifère s'arrête plus bas que le sommet du tube, lanthère est incluse ( Vermredra. Gua- rea); dans le cas où il légale, elle est saillante (Ækeber- ga... ). Elle paroit telle lorsque les dents des filets, aussi 8 ou plus longues qu’elle, sont grèles et réfléchies ( Melia. .Heynea….….) Toutes ces modifications fournissent de bonnes indications pour la distinction des genres, principalement celles qui se ürent de la position des anthères en dedans ou au-dessus du tube. Elles sont peu manifestes dans le bouton fort jeune, SUR LE GROUPE DES MÉLIACÉES. 171 ear le tubé y forme seulement un anneau très-court, et son développement suit celui des pétales : il en résulte que ces boutons, qui, dans d’autres familles, suffisent souvent pour la détermination des genres, ne le peuvent dans celle-ci avant que la corolle ait acquis un certain développement. Les anthères consistent en un connectif où l’on peut re- connoître trois faces, une dorsale et deux autres latérales, et en deux loges appliquées sur ces deux dernières faces, re- gardant par conséquent en dedans et un peu de côté. Le fais- ceau qui répond à chaque anthère, parvenu à sa hauteur, se dégage du tube dans une étendue souvent nulle, toujours extrêmement courte, et va s’insérer, vers la base du connec- tif, sur la ligne médiane, qui présente à cet effet un sillon ou une petite cavité. Les anthères sont donc en général ses- siles et dressées. Elles sont généralement assez petites. Leur forme est va- riable , cuboïde, pyramidale, ovale, lancéolée, linéaire : il n’est pas rare de les voir surmontées d’une petite pointe ou même d’une languette, prolongement du connectif. La forme change un peu après la déhiscence, qui se fait suivant une ligne longitudinale pour chaque loge; et les deux valves se réfléchissent alors, chacune de son côté. Je n’ai pu examiner le pollen frais que sur VA ocRe En sortant de la fleur, il se présentoit ovoïde, et sur sa sur- face on distinguoit avec peine une zone parallèle à son grand axe, et offrant par intervalles des dilatations. Plongé dans l'eau, il prenoit une forme globuleuse; et au bout de quel- que temps sur son contour s’apercevoient trois ou quatre processus vésiculeux, qui sembloient correspondre à ces di- athères, Pollen. 172 MÉMOIRE latations Si l’on ajoutoit à l’eau une goutte d’acide nitrique, les vésicules se prononçoiént davantage, et quelques unes s'alongeoïent en un boyau de la forme d’une massue. Les grains polliniques avoient pris alors une forme trigone ou tétragone, suivant le nombre des vésicules. Une matière gra- nuleuse, ramassée comme en noyau à leur centre, s’échap- poit par les boyaux qu’elle remplissoit. Dans les grains où lun de ces boyaux acquéroit une grande longueur, c’étoit aux dépens des autres qui ne se prononcoiïient pas, et Îles grains conservoient leur forme globuleuse. J’ai examiné le pollen de tous les autres genres, pris sur des anthères desséchées. Après avoir été plongé quelque temps dans l’eau, il m'a toujours paru analogue à celui que je viens de décrire, c’est-à-dire à peu près globuleux, et of- frant sur son contour trois, quatre ou cinq petits cercles, qui, plus transparens que le reste de sa surface qui est glabre et lisse, présentoient une dépression à leur centre, un pore, peut-être seulement apparent et résultant d’une illusion d'optique. Doit-on donc admettre dans ce pollen une membrane ex- terne, percée régulièrement de quelques ouvertures, et une membrane interne extensile, faisant hernie par celles-ci lors- que les granulés contenus tendent, en s’échappant, à la pous- ser au dehors? C’est l'explication la plus vraisemblable qui résulte des apparences, mais qui ne peut être donnée que comme hypothétique. Le fait qui résulte de cesobservations, c’est la forme constante du pollen dans les Méliacées. Ce pollen est en général à grains fort petits, et Ron pour être bien vu, des grossissemens très-puissans. SUR LE GROUPE DES MÉLIACÉES. 173 Je terminerai l’article des étamines en citant un cas de dégénérescence où leurs caractères essentiels ont dispara, probablement sous l'influence de causes défavorables à la parlaite végétation de l'arbre qui les portoit. J’ai trouvé les fleurs de l’Ekebergia capensis, dans les serres du Jardin du Roi, toujours stériles, non-seulement par l'avortement des ovules et de presque toutes les loges, mais par celui du pol- len dans les anthères flétries. Les filets avoient perdu le ca- ractère de la famille : ils étoient libres, et rétrécis de la base au sommet. Le disque qui les portoit étoit réduit à un état membraneux; et toutes les parties, devenues parfaitement glabres et alongées, ne ressembloient plus à ces mêmes par- ties dans l’état normal. J’ai cité cet exemple pour mettre les observateurs en garde contre de pareilles altérations pro- duites quelquefois sur les fleurs cultivées en serre, d’après lesquelles il ne faut qu'avec précaution contrôler les des- criptions faites sur les mêmes plantes recueillies dans leur lieu natal. Entre les étamines et le pistil s’observe ce cercle ordinai- rement glanduleux , auquel on donne le plus communément les noms de nectaire ou de disque. Je me servirai ici de ce dernier, sans le regarder cependant comme exact. Le disque des Méliacées, fort peu apparent quelquefois, est cependant plus souvent assez développé, et se montre sous diverses formes. Souvent égal en épaisseur à l'ovaire sous lequel il est placé et épanché sur sa base, il semble en faire partie. Souvent aussi il s’en distingue par sa surface . d'un aspect assez différent pour indiquer une différence de substance, Il est assez fréquent de le voir saillir autour de la Monstruosité. Disque. Pistil. 174 MÉMOIRE base de cet ovaire en un bourrelet, ou même en un anneau : quelquefois alors il contracte des adhérences avec les parties voisines, et tapisse, soit la base du tube des étamines s’il se porte en dehors (Mallea), soit une partie de l’ovaire s’il se porte en dedans ( Ækebergra ). Dans l'Heynea il égale et couronne l’ovaire confondu avec lui; mais dans un grand nombre de genres il forme un véritable tube, libre de toute adhérence, qui environne et cache la partie inférieure du pisül, et qui, en général un peu charnu, prend une consis- tance membraneuse dans le Didymocheton , où il acquiert une assez grand longueur. Le disque est toujours d’une seule pièce; mais les lobes qui terminent son rebord dans un grand nombre de cas, et qui sont le plus souvent au nombre de cinq et échancrées, sembleroient indiquer qu’il est formé de dix pièces réunies deux à deux. C’est sur sa face extérieure et vers sa base que s’insèrent les pétales, et un peu plus haut les étamines. Ces parties sembleront donc s’insérer sur les parois mêmes de l’ovaire, si le disque est soudé avec lui en partie (#artighsea. Hey- nea..…), et que les surfaces d’insertion occupent un assez grand espace. Le pistil se compose d’un nombre de parties tantôt en proportion, tantôt sans proportion avec les autres parties de la fleur. Dans le premier cas, ce nombre est égal à celui des pétales; je ne connois que deux plantes où il soit plus grand, et alors il est double ou quadruple ( Turræa). Dans le se- cond cas il est toujours moindre, sans cependant jamais des- cendre jusqu’à l'unité. J’ai attaché fort peu d'importance au SUR LE GROUPE DES MÉLIACEES, 175 nombre absolu des autres parties de la fleur. Il n’en est pas de même du nombre de ces parties considéré relativement à celles du pistil, et proportionnel ou non; je pense qu’on doit y avoir égard dans la formation et dans le classement des genres. Le style, qui ordinairement continue le sommet conique de l'ovaire, s'élève en général, mais non constamment, jus- qu'au sommet du tube. Il est souvent eflilé, mais toujours assez roide et droit, et présente en général, dans sa longueur, autant de canelures qu’il y a de loges dans l'ovaire. Il tombe en se désarticulant quelquefois ( Melia... ). I manque en- tièrement dans deux genres. Le stigmate est en général beaucoup plus large que le style qu'il termine. On pourroit comparer leur réunion tantôt à un champignon avec son pied et son chapeau, tantôt à une colonne surmontée de son chapiteau. Dans ces divers cas la forme du stigmate est donc celle d’une tranche de sphère, de cylindre, de cône renversé ou de prisme. Il peut aussi être en tête globuleuse ou ovoide. Le nombre des loges y est souvent indiqué par des lobes, des sillons ou des angles. Ce caractère ajouté aux canelures du style indique assez, ainsi que la théorie l'enseigne, qu’aux différentes loges ré- pondent autant de styles terminés chacun par leur stigmate, et que de leur soudure résultent le style et le stigmate sim- ples. La monstruosité de l'Ekebergia capensis, que j'ai déjà citée, le confirme, en nous montrant quatre styles etstigmates parfaitement distincts. La couleur et la substance du stigmate diffèrent de celles du style, et quelquefois ne sont pas identiques à son sommes Style. Stigmate, Ovaire. 176 MÉMOIRE ! , # » " . et dans son pourtour, auquel paroissent s'attacher les grains de pollen. J'ai déjà parlé, à l’occasion du disque, des diverses situa- tions de l'ovaire relativement aux autres parties de la fleur. Fruit. Sa forme la plus générale est celle d’un ovoïde ou d’un co: noïde. Les cloisons qui séparent ses loges ne se touchent pas toujours entre elles au sommet; je les regarde comme bor- dées chacune par un placenta qui porte deux ovules, un pour chaque côté, à la même hauteur où à des hauteurs un peu inégales, et les loges comme formées par la soudure de ces cloisons qui se rencontrent à l’axe de la fleur. Chacune des loges doit donc présenter deux ovules attachés à son angle interne, tantôt l’un à côté, tantôt l’un au-dessus de l’autre. C’est ce qui arrive en effet, et dans ce dernier cas souvent l’ovule supérieur est ascendant, et l’inférieur suspendu. Dans le premier ils sont attachés le plus souvent un peu au-dessous de leur sommet, quelquefois vers leur milieu, quelquefois enfin vers leur base. Dans quelque cas où les loges offrent un ovule unique, on doit penser que c’est par avortement, et on y est autorisé par l’observation, qui montre alors dans quelques loges un second ovule (plusieurs Guarea). Cepen- dant il en est où l’on ne le trouve jamais, mème en le cher- chant à un âge très-peu avancé. Les ovules sont au nombre de quatre dans deux genres seulement. : J'ai déjà représenté le fruit comme extrêmement variable par son volume; il ne l’est pas moins par sa nature. Le plus communément c’est une capsule dont les sutures alternent avec les valves; et celles-ci en se séparant emportent avec elles les cloisons qui leur sont opposées. D’autres fois il est SUR LE GROUPE DES MELIACÉES. 177 indéhiscent, et contient, sous ane enveloppe charnue, ou plusieurs noyaux (Mallea), ou un seul résultant de leur réunion (Melia). Le sarcocarpe forme une couche plus ou moins épaisse, non-seulement dans ces derniers fruits, mais aussi dans les fruits capsulaires, où, avant la déhiscence, il devient en se desséchant coriace ou subéreux. L’endocarpe qui forme la paroi immédiate des loges, très-ligneux dans le noyau multiloculaire du Âfelia, est le plus souvent assez mince, surtout aux cloisons formées par ses deux lames adossées et soudées entre elles : il n’est pas rare de les voir se déchirer et disparoître en partie. L’examen de quelques fruits confirme la disposition des placentas telle que je l'ai indiquée d’après l'étude de l'ovaire. Dans la capsule du Guarea , que je prendrai pour exemple, les quatre valves, portant chacune leur cloison, se détachent d’un faisceau vasculaire central. Ce faisceau, simple à sa base, se sépare bientôt en quatre faisceaux secondaires qui suivent le bord libre des quatre cloisons, et chacun de ceux-ci, par- venu à une certaine hauteur, se subdivise en deux faisceaux tertiaires, qui se dirigent et pénètrent, l’un à droite, l’autre à gauche, dans les deux loges correspondantes. Là, chacun rencontre un autre faisceau semblable venant du côté op- posé, s’accole à lui, et forme conjointement le court funi- cule et le raphé de la graine. Chaque graine recoit-elle tou- jours ainsi deux faisceaux venant de côtés opposés, ou bien, lorsque les loges sont dispermes, chaque faisceau n’est-il pas plutôt destiné à une seule des deux graines? Les placentas qui occupent le centre du fruit tantôt se sé- parent entre eux.et suivent les cloisons dans la déhiscence, Mém. du Muséum. 1. 10. 29 Graines. Arille, 178 MÉMOIRE tantôt, au contraire, ils résistent à la traction de la cloison qui se déchire, et ils restent soudés en un axe persistant et séminifère ( Quivisia, Carapa). La situation des graines est variable. Toujours attachées à l’angle interne de la loge, elles s’y soudent fréquemment dans une certaine étendue de leur face ou de leur bord interne. Elles sont quelquefois ascendantes, plus souvent suspendues, mais en général de telle sorte que le hile se trouve un peu au-dessus de leur milieu, plutôt qu'à leur sommet. Il arrive souvent que l’un des deux ovules avorte, et, lorsqu'ils étoient superposés, c’est souvent le supérieur. La graine qui mürit seule se moule alors sur la loge: il est donc convexe sur une face externe, et légèrement plane sur deux faces latérales. Lorsqu'il n’y a pas d’avortement, les graines se compriment mutuellement par leurs faces en contact, et il en résulte des formes irrégulièrement anguleuses. Un arille charnu et coloré enveloppe la graine dans un grand nombre de genres, tantôt complètement, tantôt en partie, en s'étendant plus ou moins loin autour du hile. Les arilles de deux graines voisines peuvent se souder en partie, et on les voit même se confondre en un seul corps dans le genre S$y7roum. M. Blüme a donné beaucoup d’importance à l’absence ou à la présence de cet arille, dont il à fait un caractère distinctif des sections établies par lui dans les Méliacées. Je ne partage pas tout-à-fait son opinion sur le degré de valeur de ce ca- ractère; car je n'en vois pas d’autres qui s’y lient générale- ment, et il me semble que, dans l’organisation, toute modifi- SUR LE GROUPE DES MÉLIACÉES. 179 cation un peu importante doit en déterminer certaines autres avec elle, et ne pas exister isolée. Il suit encore de cette re- marque que, dans la détermination des Méliacées, la connois- sance de la graine, ne pouvant être suppléée par celle des autres parties, seroit indispensable pour savoir à quelle sec- tion la plante doit être rapportée. Or, il arrive souvent qu’elle manque, et, dans ce cas, M. Blüme lui-même s’est déterminé d’après d’autres analogies. Enfin les descriptions, dont on est souvent obligé de se contenter, présenteroient la même diff- culté : car les auteurs ont-ils toujours désigné la même partie par ce nom d’arille, et l’arille chartacé bivalve qu’ils ont décrit dans les graines de plusieurs Méliacées est-il bien iden- tique avec celui de M. Blüme, celui qui mérite véritablement ce nom (1)? Ces considérations m'ont engagé à laisser dans la même tribu, et les uns auprès des autres, des genres munis et des genres dépourvus d’arille; mais j'ai respecté leur distinction. Les autres tégumens de la graine ne sont pas toujours en mème nombre et de mème consistance. C’est une règle assez générale parmi les végétaux, que la graine est d'autant moins défendue par ses tégumens qu’elle l’est par un péricarpe plus épais. Elle a ici son application. Pour ne décrire que ce qui se montre le plus souvent, je dirai que ces tégumens sont (1) MM. Auguste de Saint-Hilaire et Pelletier donnent pour caractère essentiel de cette enveloppe qu’elle n’adhère à la graiue que par un point, et qu’à une cer taine époque, elle présente une ouverture. Mais il faudroit pouvoir toujours la voir à cette époque; et d’ailleurs les recherches récentes sur la structure de l'ovule, - notamment celles de M. Mirbel, prouvent que cette définition peut s ’appliquer éga- lement à ses autres enveloppes. Tégumens, Amande,. 180 MÉMOIRE composés de deux membranes auxquelles est interposée une couche granuleuse (Trichilia spondioides) , ou plus souvent ligneuse , mais assez mince pour être dite chartacée. L’enve- loppe qui en résulte est fragile, et se fend par un effort soit de dehors en dedans, soit plus régulièrement de dedans en dehors lorsque la graine se gonfle au commencement de la germina- tion. La membrane externe est souvent colorée, surtout en rouge, et pourroit être prise pour un arille (1); mais comme on la retrouve, même avec sa couleur, sous le véritable arille de quelques graines qui en sont pourvues (7ricAilia pallida), il ne peut rester de doute à cet égard. Les tézgumens s'épais- sissent notablement au point de la chalaze que dessine ordi- nairement une large tache brunûtre. L’embryon est, dans un petit nombre de Méliacées, envi- ronné d’une couche charnue du périsperme, et tantôt incolore comme lui, tantôt légèrement coloré en vert. Ses cotylédons sont dans ce cas plus minces et comme foliacés; sa radicule saillante au-dessus d'eux. Le périsperme manque complètement dans la plupart des genres, et alors les cotylédons charnus acquièrent une épais- seur considérable. La direction de lembryon , qui était tou- jours parallèle à l'axe du fruit dans les graines périspermées, l’est souvent’aussi dans celles qui ne le sont pas. Mais d’autres fois elle lui devient oblique ou même perpendiculaire, et il en résulte une forme tout-à-fait différente pour les, cotylé- -dons.placés alors l’un au-dessus de Pautre, et souvent iné- x 225% | | " | ACT: : (1) Jeil'avois moi-même àltort.décrile comme telle dans le gente. Guarea (Ælor. Bras. merid.). votrqols us 190494 SUR LE GROUPE DES MÉLIACÉES. 181 gaux. Dans ce cas, en effet, cette forme sera celle de la moitié de la graine qu’on auroit coupée transversalement ou obli- quement; dans l’autre, c’étoit celle de la moitié de la graine coupée verticalement. La radicule est toujours extrêmement courte dans ces em- bryons nus, quelquefois légèrement saillante hors de la com- missure des cotylédons, plus souvent la dépassant à peine et ‘cachée entre eux. Sa situation varie considérée relativement à la loge : elle en regarde souvent le haut, mais peut affecter beaucoup d’autres directions, surtout lorsqu'il y a plusieurs graines ou lorsque les cotylédons se superposent oblique- ment ; considérée relativement au hile, elle est souventtournée du même côté que lui, mais quelquefois aussi du côté opposé. Cette dernière disposition coexiste avec la superposition des cotylédons (Guarea. Carapa). Les Méliacées nous présentent donc des variations remar- quables dans la structure de la graine dont l'embryon est tantôt nu et tantôt enveloppé d’un périsperme , tantôt homo- trope (suivant l'expression de Richard), et tantôt antitrope. Dans cette famille, d’ailleurs évidemment naturelle, ces ca- ractères n’ont donc qu'une valeur secondaire. L'importance qu’on attribuoit à la direction de la radicule relativement au. hile est moindre qu'on ne le croyoit autrefois, car on la voit varier dans certains groupes généralement admis (Gutti- fères, etc.), et il existe même un genre dans les espèces duquel la radicule regarde tantôt le hile et tantôt l’extrémité opposée. C’est le Szerculia qu’on pourra diviser peut-être d’après cette considération , mais dont les divisions du reste ne pourront être éloignées l’une de l’autre. Les Méliacées four- 182 . MÉMOIRE niront un nouvel argument contre la valeur de ce caractère. Quant à la présence ou à l'absence du périsperme, comme elle se lie à quelques autres différences, je crois qu’elle est plus importante, et qu’elle motive suffisamment la division des Méliacées en deux tribus fondées sur cette distinction. Je leur donne les noms de Méliées et de Trichiliées, proposés par M. de Candolle. Les caractères qui ont présidé à la formation des genres ont été examinés à l’article des différens organes de la fruc- tification. J’ai disposé ces genres suivant la série qui m’a paru s’accorder le mieux avec leurs affinités mutuelles; et dans ce calcul des aflinités, compliqué d’une foule de petites considé- rations et comparaisons qu'il serait tout-à-fait superflu d’énu- mérer, les caractères auxquels j’ai attaché le plus d'importance sont, après l’existence ou l'absence du périsperme, la propor- tion ou le défaut de proportion entre le nombre des loges de l'ovaire et celui des autres parties de la fleur, la direction de la radicule relativement au hile, la situation des anthères hors du tube ou au dedans, la forme du disque prolongé ou non en un second tube. Pour déterminer quelle est l’organisation caractéristique des Méliacées, je l'ai examinée dans une certaine masse de plantes où la somme des aflinités étoit telle, qu’il étoit im- possible de les considérer comme n’appartenant pas à un même groupe. Il me reste à la comparer dans un certain nombre d’autres plantes dont les aflinités plus douteuses ont été cependant jugées par divers auteurs, et à diverses épo- ques, suflisans pour leur assigner une place dans les Mélia- cées. SUR LE GROUPE DES MÉLIACÉES. 183 Les genres Æglaia et Calpandria offrent tous deux un Genres à Ja suite. tube, sur la face interne duquel sont portées les anthères s’ouvrant en dedans; mais le premier a les anthères en nom- bre égal aux pétales, avec un ovaire uniloculaire; le second a ses étamines en nombre plusieurs fois multiple, et quel- ques unes libres en tout ou en partie, avec des loges ren- fermant chacune six ovules. Ces deux genres ne sont donc pas pour moi de vraies Méliacées, puisque dans celles-ci nous avons vu le nombre des étamines constamment doubie des pétales et des ovaires à plusieurs loges biovulées. Mais comme d’ailleurs ils s’en rapprochent par tous les caractères, et qu'aucun autre groupe ne semble les revendiquer par une plus grande somme d’affinités, je les laisse comme Genera affinia après la tribu des Trichiliées. Il est à remarquer que dans la série lÆglaia devroit être placé avant elles auprès du Vernedra dont il se rapproche beaucoup, le Calpandria à leur suite et à côté du Xy/ocarpus. Le Cedrela offre des étamines le plus souvent en nombre égal aux pétales, libres ou soudées au disque, qui est inté- rieur à leur verticille. C’est donc un appareil staminal tout- à-fait différent de celui des Méliacées, et ce genre ne doit pas-en faire partie. Mais il se lie intimement à d’autres genres, où leur appareil staminal se retrouve. Il devient donc pour moi le type d’une famille qui , bien distincte des Méliacées, n’en peut cependant être éloignée, et j'en ferai plus bas le sujet d’un examen plus détaillé et comparatif. M. de Candolle a placé l’Hourniri d’Aublet parmi les Mé- liacées. Son fruit charnu et renfermant un noyau qui peut être comparé à celui de l’Azedarach, et plus encore ses éta- Genres à exclure. Cédrélacées. Humiriacées. Styracinées 184 MÉMOIRE, mines monadelphes, lui donnent de l’analogie avec cette fa- mille, surtout si l’on considère ces étamines dans un autre genre voisin, établi postérieurement ( Sacoglottis Mart. }, où , au lieu d’être, comme dans l'Æowmirt, en nombre qua- druple des pétales, elles sont seulement en nombre double. Mais dans d’autres genres également voisins elles passent à un nombre indéterminé, et la ressemblance déjà faible des filets avec ceux des Méliacées va en s’effaçant de plus en plus. J’ai cru, avec M. Martius, devoir composer de ces genres une petite famille distincte, sous le nom d'Humiriacées (x); et, malgré les analogies que je viens de signaler, je crois que des affinités plus vraies l’éloignent des Méliacées pour la porter vers certaines autres familles. Leur discussion devient étrangère à mon sujet, et je l’abandonne iei pour la reprendre autre part. Le Sériligia , à la synonymie duquel il faut ajouter le Cypellium Desv.(in Hamilt. Prodr. ft. Ind. occ.) a été laissé dans les Méliacées par M. de Candolle, qui demande si le Styrax ne devroit pas y être aussi reporté. L’aflinité recon- nue de ces deux genres ne permet pas en effet de les éloi- gner l’un de l’autre. Leurs étamines sont en nombre double des pétales, et soudées en tube par la base de leurs filets; mais du reste ce tube, extrêmement court, confondu avec celui de la corolle, et inséré sur le calice, n’a que fort peu de rapports avec celui des Méliacées. On en peut dire autant des longues anthères qu’il porte immédiatement ( Sérigilia ) ou après s'être divisé en autant de lanières ( Séyrax). J’a- jouterai que chacune des trois loges de l'ovaire presque semi- (1) Flora Bras. merid, 2, p. 87. « SUR LE GROUPE DES MÉLIACÉES. 185 adhérent: présente, dans l’un comme dans l’autre de ces genres, six ou huit ovules. Tous ces caractères l’écartent de cette place, et semblent confirmer les opinions reçues sur celle qu’ils doivent plutôt occuper. L’embarras qu’on trouvoit à classer certains genres mona- delphes en a fait porter dans lés Méliacées plusieurs qui n’a- voient avec elles d’autres rapports; et ce rapport lui-même’ étoit illusoire. Ainsi on ne peut assimiler à leur appareil sta- minal, tel que nous l'avons décrit , les étamines du S'yrnpho- za en nombre triple des pétales, à-anthères extrorses et soudées trois par trois à l'extérieur d’un tube quinquefide. Ce genre en a donc été séparé avec raison, pour être porté aux Guttifères. Nous en dirons autant du Canella, que ses anthères ex- trorses, adnées à l’extérieur du tube qui les porte, unilocu- laires et en nombre quadruple des pétales ( même en les con- sidérant comme biloculaires, et par conséquent en nombre seulement double), sufliroient pour écarter des Méliacées, Sans qu'on y ajoutàt la considératiou de l'insertion pariétale des ovules et de la structure de la graine ( Voy. Gærtner 1, p- 373, tab. 77, fig. 2). Cette structure l’éloigne sans doute des Guttifères, auxquelles M. Choisy l’avoit réunie ; mais je pense que M. Nees y a vu à tort le motif d’un nouveau rapprochement avec les Méliacées. Les vrais rapports du Leea ou ÆAquilicia ont été par- faitement établis. Si j’en parle, c’est pour faire remarquer que les filets, s’insérant sur le contour d'un disque qui leur est intérieur, ne peuvent étre non plus assimilés à ceux des Méliacées. La figure peu exacte donnée par Cavanilles, Mém. du Museum. t. 10. 24 Symphonia. Canella: Aquilicia. Geruma. Aïtônia. +86 LM MÉMOIRE qui semblé représenter un tube intérieurement anthérifère, justifiait ce rapprochement. Mais voicitce que présente la nature : autour de l’ovaire s'élève tn urcéole quinquelobé, de la face extérieure duquel, alternativement avec ces lobes, se détachent cinq filets de même longueur, dont les pointes s’infléchissent en dedans et s’attachent au milieu du dos des anthères (souvent syngenèses) qui se trouvent ainsi portées à l’intérieur de l’urcéole. Celui-ci se soude par sa base avée la coroile. J’ajouterai que les cinq étamines sont opposées aux pétales de cette corolle, dont la préfloraison est valvaire: ce qui confirme la justesse du rapprochement de ce genre avec les Vinifères, lors même que l’on considéreroit les cinq lobes de l’urcéole comme autant d’étamines stériles; car de stériles à nulles la transition est facile. Cette disposition Véloigne en mème temps du Lasranthera qui en avoit été rapproché, mais dont les étamines, ainsi que je l'ai vérifié, alternent avec les divisions de la corolle. Le Geruma de Forskal a été rapporté, quoitque toujours avec doute, aux Méliacées. Il'sen éloigne par les étamines én nombre égal aux pétales qui (d’après la description) s’insèrent sur le pourtour d’un disque annulaire. D'ailleurs ses caractères incomplets, et évidemment inexacts en cer- tains points, ne permettént pas d'opinion bien certaine sur ses véritables affinités. L'Aitonia avoit été placé dans les Meliacées par M. de Jussieu. J’ignoré la placé qué lai assigne M. de Candolle, qui n’en fait pas mention parmi les Thalamiflorés; et, 'in- certain Sur celle qu il doit conserver définitivement, jé me contente d’ éxposér ici ses caractères le plus complètement î : t SUR LE GROUPE DES MÉLIACÉES. 187 qu'il m'est possible. Ceux du fruit et de la graine m'ont été communiqués par M. Gay, qui a eu occasion de les :exa- miner sur de frais, et qui regardait ce genre comme ‘plutôt voisin de Sapindacées. Arrow L. suppl. Caryx 4-partitus. Perara totidem longiora, ovata. Sramina numero petalorum dupla, ipsis longiora : filamenta planiuscula, inferiüs dilatata et in tubum membranaceum coalita ; majori parte Jibera : antheræ filamentis multo latiores, ovatæ, dorso: supra basim aflixæ, introrsæ, biloculares loculis latere dehis- centibus. Porzer trigonum angulis in papillam dehiscentiä porrectis, Srxzus simplex, staminibus paulo longior. Sriea truncatum. Ovia- muM liberum, basi disco brevi annulari membranaceo cinctum ; hirsutum, 4-loculare loculis bioyulatis : oyyla collateralia, ex anguli interni basi peritropo-ascendentia. Carsuza vesicaria., altè 4-5-loba, 4-valvis, valvis ( ut videtur) medio septiferis, 4-locularis, localis dis- permis, 2-3 non rar effotis. Sema subreniformia, integumento sub- carnoso crassinsculo : Raphe nulla : Embryo pelliculâ tenui arctè adhærente involutns, incurvus , radiculà inferà, triplo cotyledonibus planiuseulis'elliptico-lanceolatis breviori. — Frurex. Forra simpli- ‘€ia, alterna, vuleo in ramulis abbreviatis congesta et indè dicta fas- ciculata. FLonss solitarii axillares, Non rard flori quinta pars addi- tur. Præfloratio petalorum convolutiva, di persistens. CEDRÉLACÉES. Après avoir examiné quels sont les caractères “essentiels des vraies Méliacées, et avoir signalé les genres qui doivent en être exclus comme étant dépourvus de ces carac- tres, il me reste à examiner ceux des Cédrélacées que j'ai indiqués comme devant former une famille distincte, mais CARACTÈRES DE LA VYÉGÉTATION. Feuilles, 188 MÉMOIRE liée néanmoins à la précédente par trop de rapports pour qu'on ne la réunisse pas nécessairement dans un même groupe naturel. Je n’aurai pas besoin d'un examen aussi détaillé: il suflira qu’il soit comparatif; et passant rapidement sur tous les points où la structure est à peu près la mème, je ne m’arrêterai que sur ceux où je la trouverai différente. Les Cédrélacées sont en général de grands arbres remar- quables par la qualité de leur bois odorant, que son tissu serré et sa belle coloration, peu susceptibles d’altération l’un et l’autre ,rendent éminemment propres aux ouvrages d’ébé- nisterie. C’est l’une d’elles (Swzetenia mahogoni), originaire d'Amérique, qui fournit le bois d’acajou. Mais des arbres voisins, le Khaye du Sénégal, le Soymida, le Chukrasy et le Billoo des Indes orientales, quoique jouissant d’une réputa- tion moins populaire en Europe, n’en sont pas moins recher- chés et employés dans les pays où ils croissent. Le nom seul du Cedrela indique la qualité de son bois comiparé à celui du Cèdre. On l'appelle même Cèdre au Pérou et dans plu- sieurs autres parties de l'Amérique, où ce nom, modifié par une épithète, sert souvent à désigner parmi les arbres les essences estimées comme les plus durables. Roxburg nous apprend que le bois du Cedrela toona des Indes ressemble beaucoup à l’acajou, mais qu’il est cependant, ainsi que dans les espèces américaines du même genre, moins compacte et moins lourd. Ici, de mème que dans les Méliacées, on trouve les jeunes écorces parsemées de lenticelles, les feuilles alternes et dé- pourvues de stipules; elles sont toujours simplement pen- nées à folioles alternes ou opposées par paires. On doit SUR LE GROUPE DES MÉLIACÉES. 189 remarquer que les points transparens qu'on a signalés dans celles du Flndersia se retrouvent aussi, quoique plus petits et moins apparens, dans celles du CAloroxylon. Nous avons vu l'inflorescence des Méliacées plus souvent axillaire que terminale : c’est ici le contraire. Souvent, par l'avortement des feuilles supérieures qui changent de forme et passent à l’état de bractées, les panicules qui se trouvaient à leurs aisselles deviennent des parties de celle qui termine le rameau et qui acquiert ainsi une grande ampleur. Si Fon se rappelle la remarque que j’ai faite sur l’évolution des fleurs de Méliacées et sur leur diclinisme réel, quoique non appa- rent, on pourra les appliquer à celles des Cédrélacées, qui en général présentent même cette double disposition bien plus manifeste. On y voit assez clairement les fleurs situées dans les dichotomies fertiles et plus précoces que les autres. Leur calice se compose de même de quatre ou cinq pièces courtes, distinctes ou réunies; leur corolle, de cinq pétales beaucoup plus longs que le calice. Mais ici s'offrent deux différences: c’est que ces pétales , au lieu d’être larges à leur base, s’y rétrécissent souvent en un court onglet, et que leur préfloraison est souvent tordue. Les pétales du Cedrela présentent une modification digne de remarque : c’est un repli qui suit la ligne moyenne de leur face in- terne, s’alonge vers le bas, pénètre entre les lobes du disque, et s’y soude: ceux des autres Cédrélacées sont libres de toute adhérence. Les étamines dans le Swzetenia ont absolument la même stucture que dans les vraies Méliacées; mais dans plusieurs espèces qu’on rapportoit à ce genre, le tube staminal se Inflorescence. Calice. Corolle. Étamines. Disque. 190 ; MÉMOIRE trouvoit varier de forme , d’après ces diverses combinaisons de soudure entre les côtés et les dents des filets que j'ai examinées et considérées comme fournissant de bonnes distinctions génériques dans l’autre famiile. En doivent-elles fournir également dans celle-ci? Des caractères tirés d’autres parties sont venus confirmer ces distincüons qu’elles indi- quoient, et qui ont dü être conséquemment adoptées. Dans d’autres genres, les étamines sont parfaitement dis- tinctes entre elles, et leurs filets peu élargis ne peuvent être comparés à ceux des Meliacées. Il est vrai qu’entrai- nés par l’analogie, des auteurs y ont encore décrit un urcéole portant les étamines, et formé par la dilatation de leurs bases. Mais une observation plus exacte fait reconnoitre que cet urcéole n’est autre chose que le disque de forme variable intérieur au verticille des étamines, et sur le pour- tour duquel elles s’insèrent, comme s'y inséroit leur tube dans Je cas où elles étoient soudées. Leur nombre normal paroit être le double de celui des pétales ; mais on trouve des transitions par lesquelles il se réduit au nombre simplement égal. En effet, dans le FAn- dersia, les cinq filets opposés aux pétales ne portent pas d’anthères; ils sont rudimentaires dans un Cedrela, et manquent complètement dans les autres. Les anthères et le pollen sont comme dans les Meliacées. Le disque aussi y présente les mêmes variations de formes, simulant le support de l'ovaire, s’épanchant sur sa surface ou s’alongeant en un tube qui l'entoure sans lui adhérer. C'est sur lui, comme je l'ai fait observer, que s’insèrent la ccrolle et 1es étamines; celles-ci sur deux rangs d’inégale SUR LE GROUPE DES MÉLIACÉES. 191 hauteur, suivant leur situation alterne ou opposée aux pétales. La relation du pistil avec les autres parties de la fleur doit donc varier suivant celle qu’il a avec le disque. Ses di- verses parties offrent diverses formes déjà signalées dans les Méliacées. L’ovaire, où le nombre des loges est de même égal à celui des pétales ou rarement moindre, en diffère un peu à l’intérieur, non-seulement par le nombre des ovules qui n’est jamais au-dessous de quatre, et qui peut devenir indéfini, mais encore par leur attache. En effet, on voit dans chaque loge ces ovules, disposés sur deux rangs, au lieu de converger vers l'angle interne, diverger par leurs extrémités d'insertion vers les cloisons, de manière que cet angle présente un petit espace vide entre les deux rangs. Cette disposition s'explique aisément si l’on conçoit les cloi- sons comme bordées chacune par un placenta plus épais qu’elles, et qui porte les ovules sur ses deux côtés, et les loges comme formées par suite de la réunion et de la sou- dure de ces placentas. Cette soudure n’a pas même toujours lieu vers le haut des loges, et les ovaires des fleurs stériles achèvent de justifier cette explication; car leurs cloisons ne g'avancent pas jusqu'au centre, et par conséquent ne se touchent ni ne se soudent jamais, et sur leurs côtés elles portent deux rangs longitudinaux d’ovules avortés, au-delà desquels elles se prolongent vers l’intérieur en s’épaississant. Cette disposition s’étoit déjà présentée, moins manifeste, ibest vrai, dans les Méliacées; et elle se présentera dans un grand nombre de familles, si l’on ne considère pas comme superflu l'examen des ovaires jeunes ou avortés. Confirmant des résultats que là théorie faisait déjà prévoir, elle engagera Pistil. Fruit. 192 MÉMOIRE à attacher moins d'importance aux caractères tirés de la pla- centation pariétale, et, pour la détermination du nombre des loges, à compter les lignes DRE plutôt que les cloisons complètes. Elle montre aussi avec quelle circonspection il faut pré- juger ce que sera le fruit, d’après ce qu’on a vu dans le jeune ovaire, et réciproquement. En effet, dans la capsule des Cédrélacées, où le péricarpe se détache d’un corps central épais et persistant chargé des graines, qui reconnaitroit cet ovaire où le centre étoit vide, et les ovules portés sur les côtés de cloisons incomplètes? Ces cloisons se sont graduel- ment avancées l’une vers l’autre; elles se sont rencontrées au centre de l'ovaire, se sont touchées et soudées par les pla- centas qui les bordoient, et le corps qui est résulté de cette soudure, continuant à recevoir une partie de la nourriture abondante qui afflue aux graines, s’est développé en même temps qu'elles. C’est jusqu'ici ce que nous avons vu, toute- fois avec un développement moindre dans quelques Mélia- cées; mais dans celles-ci les cloisons alternoïent avec la su- ture, et à l’époque de la déhiscence elles ont pu continuer à adhérer au péricarpe et être emportées avec ses valves. Dans les Cédrélacés, au contraire, elles sont opposées à ces sutures et alternent avec ces valves : par conséquent, lorsque celles-ci se séparent, l’union de la cloison avec le péricarpe est détruite, son union avec l'axe central persiste, et ce dernier reste ainsi isolé, flanqué d’angles aigus ou d’ailes. Les angles rentrans sont les cavités des loges, et on voit sur chacun deux rangées de graines, une pour chaque côté de l'angle, ou en d’autres termes pour chaque cloison de la SUR LE GROUPE DES MÉLIACÉES. 193 loge. Nous retrouvons ce que nous avions dans l'ovaire ; ; mais toutes les apparences sont changées par ces dévelop- pemens inégaux , PAF, ces combinaisons de soudures et de ruptures. M. Brown, en ne le Fhhéerére. a signalé avec raison les différences que présente son fruit comparé à celui des autres Cédrélacées; car ses cloisons, qui se dédoublent dans la déhiscence , restent unies aux valves dont chacune imite ainsi la forme d’un bateau, et les cincailes séminifères de l'axe sont opposées à ces valves et libres. L’explication sui- vante me paroït assez vraisembiable, et propre à concilier la structure de ce fruit anomal avec celle des autres que j'ai fait connoître. On sait que toute vraie cloison est composée de deux lames adossées ainsi que son placenta. Supposons un,ovaire de Cédrélacées où les cloisons parvenues au centre se réfléchissent vers l'intérieur de la loge en se dédoublant: chaque loge contiendra ainsi deux portions de cloisons réfléchies qui s’adosseront et s’uniront. Les pla- centas auront suivi les cloisons dans ce trajet, et auront été reportés avec elles du centre du fruit vers la circonférence. La nourriture n’afluera plus à ce centre, qui deviendra le point foible, et c’est là qu'à la maturité se rompront les cloisons. La moitié correspondante au péricarpe sera entrai- née avec lui en se dédoublant; l’autre moitié restera libre avec ses graines, Ainsi, dans le FZndersia, les cinq lames séminifères ne représenteront nullement les cinq ailes ou cloisons du Cedrela, mais seulement la portion de l’axe qui correspond aux insertions des graines, et qui au lieu d’ un angle rentrant présente ici un angle saillant. Méin. du Muséum. 1. 19. 25 Graines. Tégumens. 104 MÉMOIRE Si l’on examine l’attache des graines et la direction de leur radicule avec soin, et comparativement aux autres genres, on verra se justifier encore cette supposition (r). Remarquons, au reste, que ce jeu de cloisons et de placentas n’est autre chose que ce qui se passe dans la plupart des fruits où les placentas font saillie au dedans des loges et où la déhiscence est septicide, suivant l’expression de M. Richard. Le fruit des Cédrélacées est sphérique ou ovoïde, à peu près du volume d’une pomme ou d’une poire de moyenne grosseur. Il s'ouvre du sommet à la base, ou plus rare- ment, au contraire, de la base au sommet. On voit alors son sarcocarpe ligneux et épais, dont souvent l’endocarpe se sé- pare sous la forme d’une lame plus mince et blanche. L’axe est d’an tissu spongieux et léger, parcouru par des faisceaux vasculaires qui se rapprochent deux à deux vers les angles où s’insèrent les graines. Ces graines sont minces et aplaties; leur enveloppe, d’une texture làächement celluleuse, un peu épaissie immédiate- ment autour de l’amande, s’amincit ensuite en un rebord membraneux, et se prolonge ordinairement, soit au-dessus, soit au-dessous, en une aile plus longue et plus large qu’elle. Elles s’insèrent, comme je l'ai dit, sur deux rangs et alter- nativement , de manière que chaque graine recouvre tou- jours, en tout ou en partie, celle de l’autre rang qui est immédiatement au-dessous d’elle. (1) Je n’ai pas vu le fruit du CAloroxylon. Mais, autant que j'en puis juger par la figure de Roxburgh, n’établira-t-il pas le passage de celui du F/indersia à celui des autres Cédrélacées ? SUR LE GROUPE DES MÉLIACÉES. 195 . Si leur expansion membraneuse est très-large, alors la graine voisine est recouverte en totalité, et elles paroissent imbriquées sur un seul rang (XAaye ); si elle.est plus étroite, alors on les voit imbriquées sur un rang double (Swzetenia). Nous avons vu que, dans ces graines alongées, l’amandese trouve en général à une extrémité , et que le reste est occupé par une aile membraneuse. Quelquefois le hile est situé à l’ex- trémité correspondante à l’amande, qui reçoit ainsi immé- diatement ses vaisseaux nourriciers ( Cedrela); mais d’autres fois il se trouve à l'extrémité opposée , et alors ces vaisseaux, avant de parvenir à l’amande, doivent parcourir toute la longueur de l'aile, entre les deux lames de laquelle on les voit se dessiner sous la forme d’un cordon flexueux (Swie- tenia. Soymida). C'est un véritable raphé, mais qui, par: l'extension d’une portion des tégumens de la graine, se trouve, avec les diverses parties de celle-ci, dans un rapport inusité; et il le devient encore plus par la position oblique ou même perpendiculaire à la direction générale de la graine, que prend le plus souvent l'embryon au lieu de lui rester parallèle. Cependant dans le Cedrela cette dernière dispo- sition à lieu, et le raphé se retrouve suivre parallèlement le bord de l’amande. Dans ce dernier genre, une couche mince et charnue, fortement adhérente à l'enveloppe celluleuse, entoure l’em- bryon libre dans sa cavité. Dans le Syretenia et le XAaya, amande, enveloppée d’une membrane mince qu’on ne peut en détacher, ne présente à son intérieur aucune division, et on a besoin d'appeler à son secours tous les moyens d’ob- servation pour distinguer , par des lignes faiblement dessi- Amande. ER) 196 MÉMOIRE nées, un embryon enveloppé d’une couche charnue avéc laquelle il se soudé entièrement et se confond par sa cou— leur. Dans le FZndersia et le Soymida, le périsperme manque entièrement. Dans tous les e:°, les cotylédons sont minces et foliacés, obliquement elliptiques (ie grand axe de l’ellipse se trou- vant plus souvent mesurer leur largeur que leur longueur). Dans les embryons dont les cotylédons ne sont soudés ni entre eux ni avec un périsperme, la radicule est bien visible et conoïde; elle ne se montre que comme un petit mamelon à peine saillant sur le contour de l’amande, dans ceux où la soudure a lieu. La direction de cette radicule varie en apparence : on peut dire cependant qu’elle est tou- jours tournée du côté de la cloison voisine, tantôt directe- ment lorsque l'embryon est transverse , tantôt obliquement et en haut. Les variations apparentes tiennent en partie à celles que j'ai fait connoître en décrivant les cloisons et l'axe séminifère. La chalaze est généralement indiquée par une grande tache brune située à l'extrémité de l’amande opposée à la radicule, ou plus près de celle-ci, à cause de la position oblique des parties. Le cordon des vaisseaux nourriciers vient en s’épa- nouissant s’y terminer. Quelquefois le bord membraneux se prolongeant un peu au-delà, un faisceau nourricier s’en détache vers la chalaze pour le parcourir en continuant le trajet du cordon (Soyrnida ). Le groupe des Cédrélacées avoit été caractérisé par la présence d'un périsperme charnu , et par son embryon dressé. On voit par tout ce qui précède combien peu ce SUR LE GROUPE DÉS MÉLIACÉES. 197 caractère étoit exact, puisque le périsperme , quelquefois confondu avec les cotylédons, manque d’autres fois tout-à- fait, et que, parmi les diverses positions de l'embryon, la po- sition dressée est précisément celle qu'il n’affecte jamais (1). L’absence ou la présence dn p£isperme a-t-elle la même valeur que dans le groupe des Méliacées? Je ne le pense pas, car elle n’entraîne avec elle aucune autre modification constante; mais je ne crois pas non plus qu'elle doive être totalement négligée dans la distinction des genres, surtout lorsque je la vois venir à l'appui de quelques caractères d’un autre ordre. La diversité de position du hile relativement à l’amande, me parait avoir beaucoup plus d'importance. En effet, nous devons nécessairement en attacher à la disposition des éta- mines que nous avons trouvées éminemment caractéristiques dans les Méliacées, et que nous voyons ici tantôt élargies et soudées en tube comme dans ces mêmes Meliacées, tantôt rétrécies et libres. Or il se trouve qu’il y a un rapport con- stant entre ces deux modifications de l'appareil staminal et les deux différentes positions du hile. D’après cette double considération, je sépare les Cédrélacées en deux tribus: l’une qui, par son tube anthérifère, se lie intimement aux Méliacées, et doit ètre placée à leur suite dans lasérie; l’autre qui, par ses étamines libres et quelquefois en nombre sim- plement égal aux pétales, s’en éloigne déjà un peu davantage. Dans la première, le hile est placé à l'extrémité de l'aile de (1) Cette erreur est due à Gærtner, qui a donné une description et une figure inexactes du fruit et de la graine du Swictenia Mahagoni. Genres à exclure. Carapa. Macarisia. 198 MÉMOIRE la graine; dans la seconde, il est placé à l'extrémité opposée et correspondante à l’amande. Je désigne la première du nom de Swiéténiées, la seconde de celui de Cédrélées, que je n'ai pu conserver en conséquence à l'ensemble de la famille. La nature du fruit, sa déhiscence , la disposition relative de ses valves, de ses cloisons et de ses graines, la forme et la structure de celles-ci, tels seront les caractères de pre- mier ordre par lesquels les Cédrélacées resteront distinctes des Méliacées, et auxquels, pour la tribu des Cédrélées, se joindront les étamines libres. On peut aussi à ces diffé- rences en ajouter une autre, c’est la pluralité des ovules, dont le nombre dans chaque loge ne descend jamais au- dessous de quatre, et peut devenir presque indéfini. Ce nombre se retrouve même dans le fruit; car les graines qui ont avorté y sont représentées par une longue aile mem- braneuse partie de leur tégument et qui s’est développée. C’étoit seulement par ses ovules, au nombre de quatre dans chaque loge, que le Carapa se rapprochoit des Cédré- lacées. Du reste, nul rapport dans les points les plus essen- üels, ni dans la stucture de son fruit à valves opposées aux cloisons, ni dans celle de ses graines énormes développées en tous sens, à tégument épais, n’offrant d'aucun côté l’appa- rence d’un prolongement, à cotylédons gros et informes. J'ai donc dû reporter le Carapa dans les Méliacées, où sa place se trouvoit naturellement indiquée près du Guarea. Ainsi placé à la fin de cette famille, il fournira la transition à la suivante. M. Reichenbach, dans le catalogue que j'ai cité, réunit à SUR LE GROUPE DES MÉLIACÉES. 199 ses Cédrélées le genre Macartsia de M. Du Petit-Thouars; d'est sans doute à cause de ses étamines soudées par la base de leurs filets en un court tube, et à cause de ses graines prolongées en ailes supérieurement; mais il en diffère par ses feuilles simples et opposées, par ses pétales dépassant à peine le calice, par l'insertion'périgynique de ses étamines, par le nombre des ovules qui n’est que de deux par chaque loge, par la débiscence loculicide de la capsule, par la position du bile qui est situé entre l’aile et l’amande, par un gros péri- sperme charnu et blanc enveloppant un embryon vert. Cette somme de différences ne permet pas d'adopter ce rappro- chement. Après avoir étudié séparément les Méliacées et les Cédré- lacées, et avoir montré que ces deux familles bien distinctes s’enchaïînent néanmoins en un groupe naturel, je dois les prendre ainsi réunies pour les considérer sous quelques autres points de vue, ceux de leurs affinités communes, de leurs propriétés et de leur distribution géographique. Si, dans les séries de familles naturelles proposées par divers auteurs , on recherche la place qu’ils ont assignée aux Méliacées, on verra que les plus modernes se sont générale- ment accordés à les rapprocher, d’une part, des Vinifères; de l’autre, des Aurantiées ou des Sapindacées. On n’aper- çoit pas nettement d’abord les motifs du premier de ces AFFINITÉS. Viniferes. rapprochemens. Il est probable qu'il étoit fondé sur l'Aqui- . Bcta, lien commun des deux familles, tant qu’on le laissoit parmi les Méliacées. Aujourd’hui qu’on l’en a séparé, il ne Aurantiées. Rutacées, 200 MÉMOIRE restera plus entre elles que quelques analogies plus foibles, notamment celle de l’inflorescence et la transition four- nie par les genres de Cédrélacées à étamines libres sur le disque. L’aflinité des Méliacées avec les Aurantiées est beaucoup plus vraie, quoique le Canella, écarté des premières, ne fournisse plus un des passages que l’on avoit. souvent cité. L'inflorescence des Aurantiées terminée de même par des dichotomies avec une’fleur centrale et plus précoce, la sou- dure qui a lieu dans quelques genres entre les bords des filets, le nombre des étamines souvent double de celui des pétales et leur longueur relative, l'embryon avec sa courte radicule retirée entre ses cotylédons épais comme dans les Trichiliées : tels sont les rapports qui autorisent ce rapproche- ment. 11 en indique un plus éloigné avec les Guttifères, où la graine offre la même structure, avec les mèmes variations dans la direction de la radicule relativement au hile, et la substancerésineuse, qu'il n’est pas rare derencontrer dansles Meliacées, fourniroit encore un caractère commun. On doit ajouter aux rapports avec les Aurantiées signalées plus haut, les points transparens des feuilles de deux genres de Cédré- lacées ; c’est sur quoi M. Brown a appelé l'attention des bo- tanistes au sujet de son F'ndersia, qui, par ce caractère, dit-il, semble lier les Cédrélées avec les Hespéridées, et même, malgré l'absence de périsperme, avec les Diosmées. Celles-ci présentent souvent , dans leur appareil staminal, une structure qui paroîtroit devoir les rapprocher des Mé- liacées: ce sont ces larges écailles souvent bifides, auxquelles les étamines sont insérées par une partie de leur longueur, SUR LE GROUPE, DES MÉLIACÉES. 201 £b qui forment un verticille en dépendant: Il est vrai qu'ici ce verticille est intérieur aux étamines; mais néanmoins il est tout-à-fait distinct du disque. qui coexiste souvent sur un rang plus intérieur encore: En Supposant que les étamines xinssent à former un tube en,se soudant (ce qui arrive quel- quefois ), cette monadelphie seroit, tout-à-fait comparable à celle des Méliacées; mais, il.resteroit cette différence , que les anthères seroient ici portées|en, dehors du tube, et il seroit difficile de supposer ce tube s’élevant au - dessus d'elles, puisque, d’après leur position inverse, la déhiscence se trouveroit ainsi gênée ou empêchée. On trouveroit des Tapports non-seulement dans cette disposition des étamines et dans leur soudure qui a lieu quelquelois, et avoit fait réunir les Tcorea aux Méliacées, mais dans les loges bi- oyulées, et j’ajouterois dans la structure. des graines, si les variations de cette structure, dans l’une comme dans l’autre famille, n’Otoient aux caractères qon pourroit en tirer une partie de leur valeur. Somme totale, il existe entre elles plutôt des analogies que de l’aflinité, On n’en peut pas dire autant relativement aux Sapinda- cées. Déjà, en expliquant la disposition de l'appareil staminal des Méliacées, j'ai fait voir un rapport qui les lie assez in- timement. Elles en offrent d’évidens dans le nombre, aussi bien que dans la situation relative des parties de la fleur, et assez Souvent la structure de la graine est absolument celle des Zrichiliées, c’est-à-dire la plus générale dans le groupe que j'ai traité. La ressemblance de port est incontestable, tellement que dans le herbiers on trouve souvent les plantes dé T'üné des familles confondues avec celles de l’autre. Mém. du Muséum. 1. 19. 26 Sapindacées. Téreébintacées. PROPRIÉTÉS ET USAGES, 307 ITALIE SEM OR 1 Ilen est de même pour les Térébintacées. On pourroït croiré que c’est seulement la ressemblance des feuilles pen- nées qui entraine à ces érréurs; mais En étudiant ce groupé dans sa division en plusieurs familles, telle que l’a préposéé M. Kunth, on voit celle des Spondiacées (1), et plus encore celle des Burséracées, se rapprocher des Méliacées en pla- sieurs points : rapprochement entrevu par Swartz lorsqu'il prononcoit, à tort cépéndant que les Zcica d’'Aublet de- voient rentrer dans le éenre 7richilia. Les genres que j'exclis des! Méliäcées, en allant prendre plus où moins loin une autre place, établissent-ils un lien entre la famille dontiks s'éloisnent et celles dont ils se rap- prochent? Dois-je discuter ces rapports, ainsi que d’autres indiqués par des rapprochemens de‘ plusieurs auteurs, et presque toujours tirés de mêmé de la monadélphié des éta2 mines? Des traits de ressemblance, souvent même illu- soires, ne doivent pas, jé pense, être pris pour des aflinités ; et chaque plante offre quelques points communs à tant d’autres à la fois, que vouloir les indiquer, ce seroit s’im- poser un examen fort long et assez inutile. M. de Candolle , dans son Essai sur les propriétés médi- cales des plantes, considéroit celles des Méliacées comme trop imparfaitement connuës pour qu'on püt en tirer des conséquences générales. Quoique lesnotions peu nombreuses qu’on en avoit n’y montrassent pas une grande uniformité, il admettoit cependant cette famille parmi celles qui doivent (1) La fleur monstrueuse d'Ekebergia, décrite plus haut, a quelqueressemblance avec celle d’un Spondias. SUR LE GROUPE,DES MÉLIACÉES. 203 plutôt confirmer qu’infirmer la règle de l'accord des proprié- tés avec, les affinités dans les végétaux. C’étoit avec raison, commele prouvent maintenant quelques renseignemens nou- veaux ajoutés àceux qu’on possédoit, et l'exclusion de plusieurs espèces qui contrastoient avec les autres par leurs propriétes, et s’en trouvent écartées dans la classification par, suite de la circonscription plus exacte du groupe oùon les avait placées. Mais en signalant une analogie générale dans les propriétés des plantes de ce groupe, nous remarquerons qu’elle est telle, que sa division en deux familles distinctes y trouve une con- firmation. Les Cédrélacées sont en effet remarquables par l’amertume et l’astringence de plusieurs de leurs parties, auxquelles se joint assez souvent un principe aromatique. De ces principes, qui, écartant les insectes de.leur bois, lui donnent en partie ses qualités durables, résultent de plus des propriétés fébri- fuges généralement connues et employées dans la patrie de ces plantes. Elles se trouvent à un degré très-prononcé dans l'écorce du Soyride d’une saveur astringente et surtout amère (Roxburgh).Je tiens de M. Le Prieur que celle du Khaya, désignée par les habitans du Sénégal sous le nom de Kassou-khaye, est employée pour la guérison des fièvres si communes dans les terrains humides qui bordent la Gambie. M. Blüme (1) a administré à l’intérieur avec succès, contre les fièvresintermittentes, l'écorce de son Cedrela Jebrifuga, etil nt Te el à à à (1) M. Blüme a donné de nombreux et intéressans détails sur ce médicament dans son ouvrage déjà cité (Bijdrag. tot de Flor. Nederl. Ind., p. 199-211), où sont aussi Consignés avec plus de développemens les divers renseignemens sur les usages d'autres Méliacées, que nous lui empruntons ici. Cédrélacées, 504 MÉMOIRE Pa vue notamment réussir dans une'épidémie. II fait rémarquér qu'elle est tonique et utile dans les cas de diarrhées et autres affections catarrhales atoniques, maïs qu'on en doit éviter l'usage toutes les fois qu'il y a téndance à l’inflammation. Suivant Roxburgh, l'écorce du Cedrela foona est puissam= ment astringente, quoique sans amertume, et on en a éprouvé de très-bons effets dans les cas de fièvres rémittentes et in- téermittentes. On doit ajouter, il est vrai, qu’on employoit mélée une petite portion d’un amer puissant, la poudre tirée de la graine du Guilandina Bonducella. M. Descourtils nous apprend, dans sa Flore médicale des Antilles (t. 2, p. 128), que « l'écorce grisätre et tubercu- « leuse du Swretenia Mahogont est souvent substituée « dans le commerce à celle du Quinquina, dont elle est « loin de posséder les vertus. Cependant sa saveur amère « et styptique lui faisant reconnoître une vertu tonique, on « l'emploie avec quelques succès dans les fièvres intermit- « tentes peu rebelles, lorsqu'on ne peut se procurer du Quin- & quina. Sa principale propriété est d’être astringente, et « de servir dans les affections des membranes muqueuses. » Il en a obtenu un principe amer, du mucilage, une certaine quantité de résine et une huile aromatique. Dans l’espèce qu'il figure sous le nom de Swietenia Senegalensis (FI. med., t. 6, p. 149), mais qui ne paroît pas être celle des auteurs, « l'écorce contient avec du tannin et un principe amer, « une gomme-résine qui, mise en poudre, fournit un bon « sternutatoire. Toutes les parties du feuillage sont astrin- « gentes et employées comme telles. » Remarquons l'existence d’une huile essentielle dans le SUR LE GROUPE DES MÉLIACÉES. 205 Chloroxylon et le Flindersia, indiquée par les points transparens de leurs feuilles. Cependant, d’après Rumph, célles du Fndersia ambornensis sont habituellement dé- vorées par une espèce de ver. “Suivant Ruiz et Pavon, les jeunes pousses du Cedrela an- gustifoliæ ont une odeur d’ail très-prononcée, et Sloane rapporte qu’elle se trouve aussi dans le €. odorata, du moins quelle se communique à la chair des perroquets qui mangent de son fruit. Il dit aussi que les incisions faites à cet arbre en font découler une substance comme gommeuse, et que les caisses fabriquées avec son bois donnent aux alimens qu’on y renferme une saveur amère. La présence des principes amers, astringens ettoniques que nous venons de voir, mais combinés en différentes propor- tions, dans la plupart des Cédrélacées, et dequels résultent les variations d’odeur, de saveur, de propriétés que nous avons indiquées, s’observent aussi dans les Méliacées, mais avec des différences faciles à saisir. Si l’on y retrouve l’amer- tume et l’astringence qui en font des antipyrétiques, c'est dans un assez petit nombre d’espèces et à un moindre degré. Les principes existans, au contraire, sy montrent très-déve- loppés, et souvent assez énergiques pour qu’il y ait du danger à s’en servir. C’est ce qu’on peut conclure du témoignage des auteurs qui ont eu occasion d'employer ou de voir employer diverses plantes de cette famille. On connoît au Brésil, sous le nom de J#f0, un arbre dont lécorce est renommée pour son action purgative. Pison , en la signalant, met en garde contre les dangers de son usage, et dit qu’elle a été plus souvent un poison qu'un remède. Méliacées. 206 MÉMOIRE Ce nom de Ji£0 appartient-il exclusivement à une espèce de 1 Guarea? ou est-il platôt donné à plusieurs Méliacées du. mème genre ou de genres voisins? On pourroit le croire, surtout depuis que M. Martius a cité comme le portant un Trichilia , son 7°. cathartica, doué de la même propriété. 2 2 P P Le suc tiré de l'écorce du Guarea Aubleti, qui croit à Cayenne, est un purgaüf et un émétique violent; sa décoc- tion produit les mèmes effets, mais à un moindre degré, Swartz nous apprend que l'écorce de son Guarea trichi- lioides réduite en poudre est un bon vomitif, et qu'il est employé comme tel par les nègres de la Jamaïque. Un livre arabe, suivant Forskal, attribue la même pro- priété au fruit de son Æ/kaja (Trichulia emetica). Au rapport de Jacquin, en Amérique, les négresses se servent de la racine du 7°. #rifoliata pour provoquer l'avortement. Le fruit du Melia, azedarach passe généralement pour vénéneux. Lécluse dit en avoir vu des pieds couverts de fruits pendant l'hiver, sans qu'aucun oïseau y cherchàt ja- mais sa nourriture. M. Bory de Saint-Vincent raconte que, dans l'invasion d'Espagne, les eaux d’une fontaine, devenues malsaines pendant quelque temps, reprirent leur salubrité lorsqu’au départ des troupes conquérantes on arracha une plantation voisine d'Azédarachs, et,que les fruits cessèrent de tomber et de séjourner dans le bassin : c’étoit l'unique cause d’un fait que la superstition expliqua tout autrement. Mathiole alloit plus loin, d’après les précautions qu’il con- seilloit aux jardiniers de son temps dans la culture de cet arbre. Il paroït cependant qu'à des doses et avec des correctifs SUR LE GROUPE DES MÉLIACÉES. 207 convenables, l'Azédarach pourroit rendre quelques services à la médecine. Loureiro, tout en avertissant qu'à trop haute dose il occasione des vertiges et des convulsions, en re- connoït l'utilité dans certains cas, surtout contre les vers. C’est ce que confirme M. Blüme, au témoignage duquel les M. azedarach et azadirachta sont employés à Java. comme anthelmintiques et comme toniques. L’écorce de la racine du premier en décoction ést usitée comme préservatif contre une maladie analogue au choléra accompagné d’a- dynamie. Les fruits aussi ont des propriétés fébrifuges, et les feuilles, qui écartent ou font périr les insectes, sont employées avec succès contre la teigne: usage auquel la pulpe de son péricarpe serviroit en Perse, suivant Michaux. M. Blüme attribue à la racine du Sandoricum indicum les mêmes propriétés qu’à celle du Melia; mais cette der- nière a une odeur repoussante, tandis que l’autre est aro- matique. On Femploie aussi contre la leucorrhée, unie à l'écorce des racines du Carapa obovata, qui est amère et surtout astringente. Rumph signale aussi une grande amer- tume dans l'écorce, et surtout dans les grains du Xy/ocar- pus granatum, ainsi que dans le péricarpe dont on se sert pour relever le ton des estomacs foibles. À Cayenne, on extrait des graines du Carapa Guianensis une huile épaisse et amère. Les indigènes en frottent leurs corps, qu'ils préservent ainsi de la piqûre des insectes. Les fruits du Melia azedarach et de l Azadirachta Indica fournissent aussi de l'huile. On attribue des propriétés antispasmodiques à celle qui est extraite du second. Lodeur alliacée que nous avons observée dans deux 208 MÉMOIRE Cedrela se retrouve plus prononcée dans quelques Mélia- cées, dans les espèces du genre Désoxylum, notamment le D. alliaceum, dans les Hartighea F'orsteri et mollissima. Les feuilles, l'écorce, l’'aubier même, mais plus encoreles fruits, et surtout l’amande, en sont imprégnés. Aussi les habitans des montagnes de Java emploient-ils en guise d'ail, soit comme assaisonnement, soit comme fébrifuges, les fruits de ceux de ces arbres qui croissent autour d’eux : c’est ce que nous apprend M. Plüme. | Cet auteur soupconne aussi dans quelques Æpicharis des qualités analogues à celles qui ont été éprouvées dans les autres Méliacées. Quelques arbres de cette famille contiennent de la résine; l'étude des fleurs en fait découvrir dans un assez grand nombre d'espèces. Elle sy montre sous la forme de petites masses alongées et jaunâtres, dont est parsemé le tissu des di- verses parties de ces fleurs, notamment des pétales etdu tube staminal. Il devient nécessaire, pour pouvoir les disséquer, de les plonger quelque temps dans l'alcool, car elles ne s'as- souplissent pas dans l’eau froide ni bouillante. Les exemples que j'ai rapportés sont assez nombreux pour montrer que ce groupe, uniforme par les caractères de sa végétation et de sa fructification, l’est encore par ceux de ses propriétés, et qu'ici, comme dans d’autres, les varia- tions apparentes tiennent seulement à plusieurs principes communs, réunis dans des proportions différentes. Je ne dois pas cependant terminer cet article sans citer, avec l'application de la règle, ses exceptions. La pulpe du péricarpe que nous avons vue douée de propriétés si exci- SUR LE GROUPE DES MÉLIACÉES. 209 tantes dans les fruits de plusieurs genres, est non-seulement innocente, mais rafraichissante, et d’une saveuracide agréable dans ceux du Sandoricum et du Lansium, que les habitans des pays qui les produisent mangent habituellement, soit crus, soit séchés ou confits. Il ne reste plus qu’à examiner quelle est à la surface du globe la distribution des plantes qui m’occupent. Si l’on se borne d’abord à un coup d’œil général, on les trouvera dispersées dans toutes les parties du monde, à peu près en même nombre dans l'Amérique que dans l’Asie, et en nombre quatre fois moindre dans l’Afrique; mais on ne doit rien conclure de ces proportions, qui dépendent probablement de l'exploration inégale de ces diverses con- trées. Quant à leurs limites de végétation, elles s'étendent dans les deux hémisphères jusques auprès et même un peu au-delà du 4oc degré, puisque l’Æzedarach est comme naturalisé en Provence (1), qu'on observe un Cedrela près de Pékin, et un Hartighsea dans la Nouvelle-Zélande. Mais les espèces isolées et rares à ces latitudes deviennent de plus en plus fré- quentes à mesure qu’on sé rapproche des tropiques, entre lesquels est leur maximum. La zone sur laquelle les Mélia- cées végètent est donc formée par la zone ‘équatoriale et par une partie de celle que M. Mirbel a nommée zone de tran- sition tempérée! Si l’on considère ensuite comment elles se distribuent Le (1) Un pied qui se trouve en pleine terre au Jardin du Roi fleurit abondamment chaque année, mais ne fructfie pas. Mém. du Muséum. 1. 19. 27 DisTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE. 210 esà MÉMOIRE … : unes relativement, aux autres, on. sera, frappé. d’un.çer tan: accord. entre, Jes aflinités des :genres.et leurs habita+ tions. A Prenons en effet leur série telle que.je l'ai tracée. Nous trouvons d’abord les Méliées, dont une seule végète dans le midi de l'Europe; nous les suivous par le Sénégal dans les îles de l'Afrique australe où elles sont plus abondantes, dans l'Inde, dans les archipels qui lient l'Asie à la Nouvelle- Hollande, et enfin dans ce dernier continent, Commence alors la série des Trichiliées, qui des terres australes re- passe par ces archipels où elle.a de nombreux représen- tans, en montre quelques uns en Afrique, .et déploie son maximum dans l'Amérique équatoriale, où l’on trouve une seule Méliée, comme pour lier ensemble les deux lignes circulaires qui marquent le trajet des deux tribus des Mé- hacées. Les Cédrélacées, dans leur petit nombre, paroissent affec- ter une marche tout-à-fait analogue , puisque séparées en deux tribus et disposées en séries d’après leur ordre, d'af- finité, nous les voyons partir de l'Amérique, traverser sue- cessivement l'Afrique et l'Asie pour arriver jusqu’à la Nou- velle-Hollande, puisque rétrogradant nous les suivons de nouveau jusqu'en Amérique. Un corollaire de ce qui précède est. la concentration des espèces d’un même genre dans une même partie du monde. En général , elles s’y rencontrent en outre dans un espace plus ou moins circonscrit. LL us Les Méliacées cependant offrent à cette règle deux excep- tions qui méritent d’être citées : ce sont les genres 7 rca SUR,LE GROUPE, DES, | MÉLIACÉES,, : ï 211 et Carapa;.quitous deux ont des espèces en Amérique: et d autres, au Sénégal. Ne sembleroit.- il donc, pas que, dans cette famille, les plantes. qui dépendent du bassin de l'Atlan- tique, conservent plus. d’aflinité entre elles qu'avec ‘celles qui dépendent du bassin, d' autres mers (a À, Les Cédrélacées offrent dans le genre même qui leur sert de type des espèces américaines et d’autres asiatiques, mais qui se groupent de part et d’autre en deux petites sections bien distinctes. J'ai tracé un tableau où, sur une colonne verticale, j'ai écrit les noms de tous les genres dans la série que je considère comme la plus naturelle. Devant cette colonne, j'en ai placé plusieurs autres parallèles correspondant chacune à un nom de pays, en commençant par l'Amérique, et suivant de l’ouest à l’est. Au point d’intersection de chacune de ces colonnes avec la ligne horizontale qui répond à chaque genre, j'ai noté le nombre des espèces qu’il présente dans le pays inscrit au haut de la colonne. Si l’on observe la ma- nière dont se groupent les chiffres , les résultats que j'ai si- gnalés deviennent manifestes, et les exceptions peu nom- breuses peuvent être plus facilement saisies. Cet accord entre Îa distribution géographique des genres du groupe qui m'occupe et leur distribution botanique, —————————————_—_—_———— (1) M. R. Brown, dans son examen de la végétation du Congo, pense qu’elle a en général beaucoup plus d’affinité avec celle des Indes orientales qu'avec celle de l'Amérique équinoxiale. Il cite néanmoins un certain nombre de genres et même d’espèces communes à la côte occidentale de l'Afrique et à la côte orientale de l'Amérique. Sous ce rapport, il sera intéressant de comparer aux Flores d'Amé- rique et à celles d’Asie la Flore du Sénégal, pour laquelle la science possède en ce moment des matériaux assez considérables dus au zèle de MM. Le Prieur et Perrolet, qui s’occupent de leur publication. 212 MÉMOIRE SUR LE GROUPE DES MÉLIACÉES. m'a paru une confirmation de la justesse de celle-ci. Si je m'y suis un peu arrêté, c’est que j'en avois déjà signalé une semblable dans un autre groupe, celui des Rutacées, et qu’on le retrouve aussi dans beaucoup d’autres familles à mesure qu’on les étudie plus à fond. Distribution Orographique Tom. 19 lag 212. AMERIQU EF. EUROPE. AFRIQUE, ASIE et AUSTRALASIE ,. RE a a æ TT — = sn Ty 0 elle ste Coleubiel le n lémrope | Cote aude! Des |: Ê ‘Te (L Mexique autdlles es lGusarse |A buesul re ocud: l'auotu laut. | SUde/ |Chure Botlrual ‘Les VMAZLIACLE:S Meliecs. (e huvrsta Cdodryum Terra Welia adruchta Malle Cpudesse Cachiliecs Nemedra A phanan LS Disarypliun Clasocheter Synourt Ha 772 seit Eprchure. s tatralea Du ty xhétor Gervcheton dendorieun Larson Lkeber ra 7 Teyres 74 Trihila Moschex gli Guareæ (472 apa dylocarpus CEDRELACEELS NUE À cr} duneteuttes * dure ler Lay Soyrreta Cuhruseu Cedrcleeu Ce Fax jlon Fhnmversra léctrela Luh de A Belin PARS SECUNDA. GENERA QUIBUS SPECIERUM ENUMERATIO ACCEDIT. Dota. Species in tertiâ parte describendæ, in enumerationc præsenti signo + notantur. MELIACEÆ Auct. In duos ordines distinguendæ, quorum characteres essentiales sequuntur. } 3 MELIACEÆ. N. Caryx 3-4-5-divisus. PEraza numero æqualia, longiora. SramnaA numero dupla, filamentis in tubum coalitis a quo in- trorsum antheræ exseruntur, disco hypogyno inserta. SryLus et SriemaA simplicia. Ovarn loculi numero petalorum æquales aut pauciores ( 3-2), rarissimè multiplices (10-20); in quibus ovula 2, rariùs 1, rarissimè 4. Frucrus carnosus indehiscens aut sæpiùs capsularis valvis medio septiferis. SEmINA arillo in- structa vel destituta, nunquàäm alata neque plana : perisper- mum carnosum (Melieæ), sæpiüs nullum (7 7ichilieæ). CEDRELACEÆ. N. — CEDRELEZÆ. R. Brown. Cazyx4-5-divisus. Petalanumero æqualia, longiora. Sramina numero dupla, filamentis nunc in tubum coalitis(Swzetenieæ), nunc distinctis (Cedreleæ), disco hÿpogyno inserta. Sryzus et SricuA simplicia. Ovaru loculi numero petalorum æquales vel pauciores(3), in quibus ovula 4 vel sæpiüs plura, biseriata, im- bricata. Frucrus capsularis valvis a septis quibuscum alternant solubilibus.Semina plana, alata: perispermum tenue velnullum. 214 MÉMOIRE MELIACE#. Cazyx nunc 4-5-phyllus foliolis imbricatis, nunc mono- phyllus 4-5-divisus. Peraza 4-5, rarissimè 3, cum foliolis lo- bisve calycinis alternantia, üisdem duplô aut ultrà longiora, distincta vel rariùs basibus aut inter se aut cum tubo stamineo coalita : præfloratio valvata vel imbricata. SramiNa numero petalorum dupla, quæ ïisdem opposita paulà alternis bre- viora, disco hypogyno cum. corollà inserta : Filamenta Vata, plana, apice bidentata-fidave inter se lateribus plüs minûs altè coalita in tubum diversiformem : Æzfheræ medio aut imo dorso singulæ singulis filamentis inter dentes aflixæ, den- übus nunc breviores et tubo inclusæ, nunc longiores et ex sertæ, introrsæ, biloculares loculis rimà longitudinali dehis- centibus : Pollen subglobosum, læve in ambitu cireulis 3-5 pellucidis (poro centrali perforatis?) notatum. Discus nune subnullus, nunc ovarium stipitans aut annulatim ejus basi circumpositus, nunc elongatus in tubulum carnosum mem- branaceumve et pistlli partem inferiorem vaginans. Sryrus simplex, erectus, vulgù sammum ovarium continuans, tubo subæqualis aut brevior. Stiama capitatum , pyramidatumve vel sæpiùs peltato-discoïdeum, tot lobis angulisve quot sunt loculi vulgù notatum. Ovarmum liberum : Loculi numero petalorum nunc æquales, nunc pauciores (nunquàam tamen unici), rarissimè multiplices; vulgô ad apicem inter se pervii: Opula in singulis vulgd 2 collateralia vel superposita, rariùs +; rarissimè 4, biseriata. Frucrus varius, baccæformis, drupæs formis, sæpius capsularis valvis medio septiferis, loculis sæ: piùs abortu 1-spermis, non rard quibusdam abortivis. SEmIN4 SUR LE GROUPE DES MÉLIACÉES. 21) arillo carnoso vestita aut destituta, situ diversa ut et formà (nunquàm tam en alata) : Æmbryo, nunc intra perispermum carnosum, cotyledomibus foliaceis, radiculà exsertà; nunc sæpiüs absque perispermo, cotyledonibus crassis, interdüm conferruminatis, radiculà brevi inter ipsas plerumque re- tractà, nunc iisdem collateralibus superä, nunc üsdem su- perpositis centrali axem spectante vel etiam dorsali hiloque contrarià. Ansorss fruticesve in regionibus intertropicalibus plerique vel extratropicalibus calidioribus degentes. FozrA exstipulata, alterna (rarissimè :subopposita), in paucis simplicia et tunc integerrima vel interdüm plus minus altè pinnato-lobata, in quibusdam bipinnata, in plerisque pinnata, foliolis alternis vel per juga oppositis. FLores paniculatim, corymbosim, ra- cemosim, spicatimve ad summos ramos aut sæpiüs ad axillas dispositi, in florescentià tamen definità sæpiùs quàm indefinitä et in cymulas desinente ; sæpè pseudo-hermaphroditi, ali ovariis effœtis masculi steriles, alii polline deficiente fœminei fertiles. 216 MÉMOIRE + MELIEZÆ. Embryo intra perispermum tenue carnosum, cotyledonibus folia- ceis, radiculà exsertà. — Species e veteri continente, foliis simpli- cibus vel bipinnatis, rariüs simpliciter pinnatis, foliolis plerumque dentatis. Oss. Tribus genera 5 tantum complexa, quibus septimum dubie additur. Fabrica seminis confirmata in quatuor, quibus cœtera analogià necessarie conso ciantur. QUIVISIA. Tab. 1, n°. 1. Quivisra. Juss.-DC.-Spreng. — GirisertiA. Gmel. Cazvx cupulæformis, 4-5-dentatus, persistens. Prrara 4-5. Fira- MENTA in tubum coalita apice 8-10-dentatum dentibus antheriferis : Anruerx erectæ, terminales. SrxLus filiformis. SrimA capitatum, 4-5-sulcum. Ovarium 4-5-loculare , loculis 2-ovulatis : Ovula ventre angulo interno affixa, subcollateralia. Frucrus capsularis, loculicido- 4-5-valvis, 4-5-locularis, loculis 1-2-spermis : Semina receptaculo centrali, a valvis solubili, 5-lobo, ventre adnata. Ansores fruticesve. For alterna vel rariùs subopposita, simplicia, integerrima, nonnunquäm formà ab integrà ad pinnato-lobatam transeunte ludentes. FLorss axillares, in racemulis brevibus dispo- siti, pedunculo communi interdum etiam subnullo quasi geminati ternative. SPECIES. * Numerius partium quaternarius. —Q. neTeroPuyLLa. Cup. (v.s. herb. Mus. Juss…) [ Z. Mauritia et Bor- bonica.] Oss. Præfloratio petalorum subyalvata. SUR LE GROUPE DES MÉLIACÉES. 277 —Q. ovara. Cas. (v. s. herb. Mus. Juss.) [Z. Mauritii et Borbonica. | -Gilibertia ovata. W. — G. rutilans. Smith. (ex DC.) ** Numerus partium quinarius. —Q. pEcanpra. Cap. ( v. s. herb. Mus. Juss.) [Z. Mauritii et Madag.] Q. ramosa. Pers. — Gilibertia decandra. W. Oss. Præfloratio petalorum quinconciata. —Q. orrosirirora. Cu. (v. s. herb. Mus. Juss.) [Z. Mauritii.] Gilibertia oppositifolia. W. CALODRYUM. Tab. 1, no. 2. Cazonryum. Desv. — Turrxx sp. auctorum. Caryx altè 5-fidus. Perara sæpiùs lateribus variè inter se coalita. FiLAMENTA in tubum coalita apice r0-fidum , laciniis antheriferis. Axruerz erectæ, terminales, apice appendiculatæ. Sryzvs filiformis. Sricua capitatum, apice 5-lobo-apiculatum. Ovarrum 5-loculare, loculis 2-ovulatis : Ovula collateralia, pendula. Frucrus..….. : Faurices (an et arbores?). Forra alterna > Simplicia , integerrima vel subsinuata. Pepuncuzi axillares, abbreviati, bracteati > 1=2-flori. Oss. Genus Ericineis refert Desyaux (synonymiæ ut videtur nescius), a cæteris Meliaceis diversum petalis tubo stamineo brevioribus et latere varié et diù usque ad apicem coalitis. SPECIES. —C. rusircorum. Desv. in Ann. Sc. Nat. 9: 1826, tab. 51.[ Madagascar.] Turræa lanceolata. Cav.(v. s. in herb. Juss.) TURRÆA. Tab. 1, no, 3, TurrÆ&a. L. Carvx cupulæformis, 5-dentatus. Perara 5 longissima , higulæ- formia. Firamenra coalita in tubum apice 10-fidum, laciniis simyli- Mém. du Muséum. t. 19. 28 218 MÉMOIRE cibus vel bilaciniatis, fauce introrsüm antheriferum. ANTHERE cum dentibus alternantes, iis breviores , apice in ligulam simplicem vel duplicem produciæ. Sryzus filiformis in Sricma clavatum vel capi- tatum apice incrassatus. Oyamium 5-10-20-loculare, loculis 2-ovu- latis : Ovula superposita. Frucrus capsularis. Amsores fruticesve. Forra alterna , simplicia, integerrima, rariùs ad formam obtusè lobatam transeuntia. FLores ad axillas foliorum deciduorum in ramulis abbreviatis, imbricatim multibracteatis conferti, pedicellati, longi. Oss. Præfloratio petalorum convolutiva vel contorto-conyolutiva, — Pollen in T. sericed obsolete triedrum. SPECIES, * Africanæ. Loculi 10-20 (an in T.hecterophyllA?). —T. uereropnycra. Smith. in Rees. Cycl. 36, pars.11. [Cap. Coast,] —T. senicea. Sith. Ie. xu. [Madagascar.] T. iomentosa. Cav. (v. s. in herb. Mus. Juss.) Oss. Ovarium circiter 20-loculare. — Pollen in hâc specie observatum, glo- bulis cbscurè globoso-triedris. —T. macurara. Smith. Icon. xr. [ Madagascar.] T. glabra. Cav. (v.s. in herb. Mus. Juss.) Oss. Ovarium 10-12-loculare. ## Asiaticæ. Loculi 5. —T. Pusescens. //ell. Act. Holm. 1788, p. 309. [7. Hainam.] —T. BrzarDtent. ]V. (v. s. herb. Desf. Mus.) [ Java.] T.. virens 8. Billardierii. DC. Pr. Os. Speciem distinctam suspicatur de Candoile, ego reputo. Addenda notis Candolleanis tubi dentes bifidi, stigma obturbinatum , ovarium 5-loculare. —T. vmens. L. Mani. — Smith. Ie. x. (non Æell.) [India.] Sp. dubia. —T. miciba. f’ent, Choix de PI. 48. (v. s. herb. Lessert.) [Z. Mauritii.] SUR LE GROUPE DES MÉLIACÉES. 219 Os. Species a genere abscedens antheris filamenta apice libera et subermar- ginata superantibus et ovnlis in quolibet loculo collateralibus peritropis; inde accedens potius ad Calodryum vel Quivisiam : ab utroque tamen diversa et forsan distincti typus generis. Loculos quinque describit Venienat; ego semper quatuor tantüm et etiàm tres inveni, velin fructu immaturo e quo desumpta videtur operis citati figura. — Dissepimenta cum suturis alternant. Sp. excludendæ. —T.? nénpacea. Poir. Encyclop. (v. s. herb. Desf.), quæ eadem ac Schwenckia Brasiliensis ejusdem. —T. viens. Æell. quæ species Afalantice. MELITA. Tab. 2, no. 4. Merta, 1. — Azeparacu. Tourni. Adans. Cazvx 5-partitus. Peraia 5 patentia. Firamenra coalita in tubum apice 10-fidum, laciniis 2-3-partitis, fauce 10-antherifernm. An- THERE laciniis oppositæ, iisdem paul breviores, oblongæ, subapicu- latæ. SrsyLus columnæformis, stigmate 5-lobo terminatus, basi cir- cumcissà solubilis. Ovarrun disco brevi impositum, 5-loculare, lo- culis 2-ovulatis: Ovxla superposita. Frucrus drupæformis, putamine fœtus.osseo, 5-loculari, loculis 1-spermis. Ansores : rami foliorum deciduorum cicatricibus latis trilobis no- tati, glabrati : novellæ et inflorescentiæ pube stellatä sæpiùs tomen- tosofarinosæ. Forra alterna, bipinnata; foliolis cum impari jugatis, dentatis, vulg acuminatis, mon sunquam basi confluentibus. Pe- Dunourt axillares; infernè simplices, supernè paniculatim ramosi et multiflori. Non rard sexta pars flori additur, præsertim ovario. Os. Præfloratio petalorum convolutiva. — Tubus stamineus sæpe ad apicem laciniüis (præter terminales ) pluribus adpressis extrorsüm instructum, — Ex ovulis superius vulgù abortat et inde semen superstes unicum pendet, SPECIES. M. AZEDARACH. L. (v. v. et s.) [£urop. austr.—Africa.—Ind.— Zeil. —În Americä quoque culta, ut et passim.— Ubinam spontanea?] 2210 MÉMOIRE —M. semPERvIRENSs. Sw. (v. s. herb. Desf. ) [Jamaica.] M. azedarach. 6. L. Os. An cum Linnæo varietas, an species cum Swartzio Candolleoque notas quibus dignoscatur suppetentibus, admittenda ? Si mera varietas, an ex Americà ? Hanc Tournefortius in Inst. distinguit phrasi, quâ tamen Melliam azedarach inscribit in herbario, ut et Vaillantius. —M. ausrrazasica. ]V. +. [Vov. Holland.] —M. Canvozer. IV. . [| 7imor.] M. composita. DC, Prod. (non W.) —M. comrosira #7. (v. s. herb. Juss., Desf.) [ Zndia.] M. superba. Roxb. Cat. (v. s. ex hort. calcut. herb. Juss.) —M. samsucina. Bliüm. (v. s. herb. Mus.) [Java.] —M. ancuTa. DC. Prod. (v. s. herb. DC. ) [ Molucce. ] Oss. Foliola sæpè in hâc in folium pinnato-lobum basi confluunt , sic transitum ad folium Azadirachtæ suppeditantia. Sp. non satis notæ. —M. puma. Cas. [ Zndia. ] —NM. nosusra. Roxb. Cat. [ Zndia.] —M. Tomentosa. Roxb. Cat. [ Zndia.] Os. Duæ species præcedentes non nisi nomine notæ , forsan ideo quibusdam supra dictis conspecificæ. Sp. excludendæ. —M. AzADrmACHTA. ( v. Azadirachta. ) — M. paccirerA. ( v. Mallea.) — M. exceLsA. (v. Hartighsea. ) — M. xogrsape. ( v. Sandoricum. ) AZADIRACHTA. Tab. 2, n°. b. Mecræ sp. auctorum. Cazvx 5-partitus. Peraza 5 patentia. FiLaMENTA 10 coalita io tubum apice breviter 10-lobum lobis reflexis, fauce 10-antheriferum Anræeræ lobis oppositæ, iisdem subæquales , oblongæ. Sryzus colum- SUR LE GROUPE DES MÉLIACÉES. 221 næformis. Sriema 3-partitum, lobis conoïdeis. Ovarruw disco brevi impositum, 3-loculare, loculis 2-ovulatis : ovula collateralia , pen- dule. Frucrus drupæformis, abortu 1-locularis, 1-spermus. Arson novellis glabris. FozrA alterna, simpliciter absque vel cum impari ( plerumque citiùs deciduo) pinnata , foliolis admodüm inæ- quilateris , serratis, glabris. Pancucæ axillares. Nonnunquam quinta pars flori demitur. Oss. Calicis laciniæ quinconciatim imbricatæ. Præfloratio petalorum convolutiva. Tubi staminei lobi petalis oppositi exteriores subbreviores iidemque simplices , al- terni emarginali. SPECIES. —AÀ. Innica. IV. (v.s.) [/ndia.] Melia azadirachta L. (non Gærtn.) Oss. Foliola inferiora interdum basi lobata, folii bipinnati initium.—Gærtnerus (2, p. 474, t. 180.) M. azadirachtæ fructum putamine 5-6-loculari describit et exhibet , deceptus de specie, ut confirmat ab ipso indicata synonymia Commelini cujus Azadirachta est species Meliæ foliis bipinnatis, nihilque verisimiliter aliud nisi ipsa M. Azedarach. MALLEA. Tab. 2, no. 6. Merræ sp. Roth. Carvx 5-dentatus. Perara 5 patentia. Firamenra 10 infernè coalita in tubum brevem, basi (disco coadunato?) incrassatum, cæterùm libera, apice bilaciniata et inter lacinias antherifera, Anruerz erectæ, cordatæ, subapiculatæ. Srvius brevis, clavatus. Sricua hemisphæricum , lobis 5 apiculatum. Ovarium 5-loculare, loculis 2-ovulatis : Ovula collateralia, pendula. Frucrus baccatus, endo- carpio osseo solubili in Pyrenas 5 verticillatas, indehiscentes , 1-spermas. Frorices (an et arbores?). Forra alterna, impari-pinnata, folio- 222 MÉMOIRE lis per juga oppositis, inæquilateris, integris vel supra medium remotè dentatis. Pedunculi axiliares, infernè simplices, supernè corymbosim vel paniculatim floriferi. SPECIES. —M. Rortau. V. [ /ndia.] Melia baccifera. Roth. (v.s. herb. Mus. Brongn. ) Ekebergia indica. Roxb. Cat. (v. s. herb. Desf, a Wallich miss. ) Oss. Specimina herb. Mus. collecta a Leschenault, quo teste, arbuscula est 6-8-pedalis in parte Peninsulæ indicæ australi vulgd dicta Mallé Notchi (unde nomen genericum) : plane cum descriptione Rothianà Meliæ bacciferæ concordat. Specimen Etebergiæ indicæ suppetens differt tantüm foliorum duplè longiorum jugis pluribus, inflorescentiisque similiter longioribus. — Præfloratio petalorum duplicato-valvata. — Embryo intra perispermum album carnosum subvirescens. CIPADESSA. Cipapessa. Blüm. Cazvx obsoletè 5-dentatus. PeraLa 5 patentia. FILAMENTA 10 petalis subæqualia, emarginata, basi in tubum coalita. ANrTErÆ intüs adnatæ. Ovartum annulo cinctum, 5-loculare, loculis 2-ovulatis. Sryzus brevis. Sricma capitatum, apice 5-dentatum. Carsura? glo- bosa 5-sulcata, e coccis? 5, 1-spermis conflata. Frurex. Forra impari pinnata, foliolis per juga oppositis, inte- gerrimis. Racem axillares compositi. Oss. Charact. ex Blüme Bijdr., p. 162. — Genus hic locavi, secutus Blûmeum qui ipsum suis adscribit Melieis (errore verisimiliter typographico absque peri- spermo dictis). Præcedenti plurimis notis accedit, an et consociatur ? — Dubia adhuc sedes et synonymia , ed magis quod Sprengel Cipadessam eamdem cum Lan- sio memorat. ; SPECIES. —C. rruricosa. Blüm. [Javx. | Lansium domesticum. Jack. (ex Spreng.) | { SUR LE GROUPE DES MÉLIACÉES. 223 tt TRICHILIEÆ. Embryo absque perispermo, cotyledonibus crassis, radiculà brevi vulgà inter ipsas retractà. — Species ex utroque. continente , foliis alternis simpliciter pinnatis, foliolis integerrimis. Oss. Tribus sibi viginli circiter genera vindicans, e quibus tria hüc ex analogià tantüm referuntur , fabricà seminis haud suppetentis ignotä. Duo prætereà affinia subjunguntur, quorum, ex analogïüs, alterum ( 4glaia) præire tribum, alterum ( Calpandria) sequi debet. NEMEDRA. Tab. 3, no. 8. Carvx breviter et obtusè 5-lobus. Perara 5 conniventia, quincon- ciata, concava. FizamenrTA 8-10 connata in tubum urceolatum, subin- tegrum, ipsis introrsam et infernè prominentibus altè 8-10-striatum, suprà 8-10-antheriferum. Anrueræ inclusæ, erectæ, pyramidatæ. Sriema sessile, ovoïdeum, apice 3-lobatum. Ovariuu 3-loculare, locu- lis 1-ovulatis : Ovula ascendentia. Frucrus..…. + Cavzrs lignosus. Focra impari-pinnata, foliolis suboppositis, pauci- jugis. Panicucæ axillares et terminales confertæ. FLores parvi, non rard 6-7-petali. Diversæ partes squamis furfuraceis conspersæ, Oss. — Nomen a filamentis introrsum prominentibus ibique totidem quasi ca- thedras quibus antheræ insident suppetentibus. SPECIES. —N. scæacnoïoeA, ÎV. f [ ]Vov. Holland. ] APHANAMIXIS. Tab. 3, n°. o. APHAnNAmIxISs. Blüm. Cazvx 5-phyllus foliolis quinconciatim imbricatis. Peraa 3 lata, concaya, patentia. FizamenTa 6 omnind coalita in tubum globiformem 224 MÉMOIRE vel serius subcampanulatum, basi cum petalis primd cohærentem demüm solubilem , apice obsoletè 6-lobum, medio introrsim 6-an- theriferum. Anraeræ inclusæ, lobis oppositæ, oblongæ, trigonæ, dorso adnexæ. Sricma subsessile, pyramidatum, triquetrum. Ova- rium depressum , 3-loculare, loculis 2-ovulatis : Ovula superposita, pendula. Frucrus capsularis, coriaceus, loculicido-3-valvis, 3-locu- laris loculis 1-spermis. Semma parte ventris adnata, arillo carnoso omnind aut partim involuta : Cotyledones collaterales, vulgd con- ferruminatæ : radicula supera. Arvores proceræ. Fort impari-pinnata, foliolis multijugis, inæ- quilateris. IxFLorEscENTIA axillaris paniculata vel sæpiüs spiciformis, elongata. Oss. E quinque foliolis calycinis, tria interiora quæ cum petalis alternant pro calyce habenda, duo exteriora petalis opposita pro bracteis. ’ SPECIES. —À. PERROTETIANA. /V. t [ Philippine. ] —AÀ. rimorensis. ]V. + [| Zümor. | —AÀ. crAnniFoLIA. Bliüm. [ Java. ] Oss. An conspecifica arbor Jayanensis cujus specimen in herb. Mus. Par. serva- tur a Leschenault lectum et quæ, ipso teste, vulgo Javæ Xajou-Ausole audit (no- men non multum dissonans a Kiju-Jula quo ex Blüme 4. grandifolia ab incolis salutatur). — Nostræ folia 7-8-juga foliolis oblique ovatis, abrupte acuminatis, fere semipedalibus, glabris. Spicarum fructifera tantüm fragmenta suppetunt, capsulis roseis, mollibus; seminibus vestitis arillo rubro ad basim dorsi transverse et cordatim fisso, sub eo nigris et lævibus; cotyledonibus conferruminatis. DISOXY LUM. Disoxyrum. Sect. 1° Blüm. — Triciziæ spec. Spreng. Caux parvus, 4-5-fidus. Perara 4-5 ovali-oblonga , rotato-patentia. AnraerÆ 8-10 tubo apice denticulato intüs ad faucem insertæ. Ovarium annulo brevi cinctum, 3-4-loculare, loculis 2-ovulatis. Sryzus fili- SUR LE GROUPE DES MÉLIACÉES. 225 formis. Sriema subpeltatum. Carsura coriacea , 3-4-valvis , 3-4-locu- laris (ex abortu 2-valvis 1-2-locularis), valvis medio septiferis. Sema solitaria, exarillata, intüs hilo lato umbilicali notata et medio angulo interno loculorum affixa : Cotyledones maximæ, plerumque sibi obliquè incumbentes. Arores vastæ, cortice et ligno sæpè fœtido. Forra abruptè pinnata, foliolis basi obliquis. Pepuncurt axillares, paniculati, solitarii. Oss. Charact. ex Blüm. Bijdr. p. 172. —An hüc revocanda , præter speciesinfrà dictas, Nela-Naregam Reed (Hort. Mal. 10, p. 43,t. 22) et Adans., fruticulus indicus habitu Sapindaceis aflinior, sed staminibus (ut ex icone videtur) in tubum claviformem coalitis , capsulà loculicido-trivalvi, loculis 2-spermis ? SPECIES. —D. arnraceuu. Bl. [ Java. ] Trichilia alliacea. Spreng. (non Forst. ) © —D. acoumatissrmum. BL. [ Java. ] —D. zoxcirourum. Bl. [ Java. ] = Idem cum D. alliaceo, ex Spreng. —D. siice. BI. [ Java. ] Trichilia similis. Spreng. —D. zaxrLorum. BL. [ Java. ] Idem cum sequente ex Spreng. —D. macrocarpum. BL. [ Java. ] Trichilia macrocarpa. Spreng. CHISOCHETON. Crisocæeron. Blüm. — Scmizocmron. Spreng. Cazvyx ureolatus, subintegerimus. PETALA 4 linearia, Anruerz 6 (rariùs 7-8) tubo conico, 6-fido intùs ad faucem insertæ. Ovariun annulo brevissimo cinctum , 3-loculare, loculis 1-ovulatis. Sryzus clavatus. Sricma obtusum. Carsuza 2-3-locularis (abortu 1-locularis), Mém. du Muséum. t. 10. 29 226 MÉMOIRE 2-3-valvis, valvis medio septiferis. Semwa arillata, arillo incom- pleto, carnoso : Cotyledones maximæ, peltatæ. Arsores. Fouta abruptè pinnata, foliolis suboppositis, oblongis, basi obliquis. Fcores laxè paniculati, suprà axillares. Oss. Charact. ex BI. Bijdr. p. 163. SPECIES. —C. rarens. BL. [ Java. ] —C. nivercens. BL. [ Java. ] SYNOUM. Tab. 4, n°. 10. Tricmzixæ spec. Smith et auct. Cavx 4-partitus. Perara 4 libera, Frcamenra 8 coalita in tubum brevem, cupulæformem, subintegrum, fauce introrshm 8-antheri- ferum. AnrnerE ferè inclusæ, erectæ, oVvatæ, Sryrws'brevis ,cra$sus. Sricua discoïdeum. Ovartum discoæqualiinsidens, 3-loculare, locu- lis 2-ovulatis : Ovula collateralia, laminæ quæ ab apice Joculi pendet adnatæ, ipsä mediante connexa et unicum méntientia. Fruc- Tus capsularis, trigonus, 3-locularis loculis 2-spermis : massa ab apice anguli interni pendens, carnosa (nonne ex arillis duobus con- naiis?), semina utrinque et introrsüm adnata gerens. Sema (auctore Smith) tunicà elastica bivalvi quam pulpa rubens vestit inclusa : Embryo radiculà brevi, superä. Caures lignosi. FortA impari-pinnata, foliolis jugatis, subtüs ad nervorum axillas barbatis. Racemi axillares, pauciflori. Oss. Nomen ab ovulis inter se in quovis loculo conjunctis. Massa per quam con- nectuntur jam in quibusdam aliis Meliaceis conspicitur, sed minima et quasi rudi- mentaria. Quid hæc evadat in fructu perfecto videre interest; ego in immaturis suppetentibus notavi. Ipsam ex arillis duobus connatis constare, tm ex analogiä substantiæ, tum ex aliis quibusdam , reputo; än partes posteà dividi duas quarum quælibet suurn semen involvatie descriptione Smithianä conjiciendum, Ex embryo- SUR LE GROUPE/DES MÉLIACÉES. ‘227 nif, quamvis junioris, facie et cotyledonibus jam crassiusculis perispermum nullum judico. Radiculam) superam, nisi sese ostenderet, chalaza lata quâ seminis basis notatur satis indicaret. — In margine tubi staminei dentes minimi cum antheris alternant, SPECIES. —$. eranpuLosum. 2V. (v. s. herb. Mus. [ Nov. Holland. ] Trichilia glandulosa. Smith. in Rees. Cycl. — T. octandra. Soland. HARTIGHSEA. Tab. 4, no. 11. Taicmiæ spec. auct. — Disoxyrr spec. Blüm. Cazvx 4-5-partitus-dentatusve vel subinteger. Perara 4-5 infernè cum tubo stamineo coalita, rarids libera. KrramenTA 8-10 coalita in tubum cylindricum, apice 8-10-crenatum crenis simplicibus aut bifidis, fauce 8-ro-antheriferum. Anrnere inclusæ, cum cremis alter- nantes, erectæ. Tusuzus ovarium vaginans, crenulatus. Sryzus fili- formis. Sricma discoïdeo-capitatum: Ovarium 3-rariüs 4-loculare , loculis 2-r-ovulatis : Oeula (dm gemina) collateralia. Frucrus cap- sularis, 3-4-locularis, loculis 2-1-spermis, quibusdam interdüum abortivis ,{loculicido-3-4-valvis. Emsrvo radiculä, nunc cotyledoni- bus collateralibus loculi apicem, nunc iisdem superpositis loculi axem, spectante. Arsores, interdüm graveolentes. Foi abruptè vel rariüs impari- pinnata, foliolis per juga oppositis. Panicuræ axillares, non rard laxifloræ vel etiam racemiformes. Oss. Genus distinctum a Disoxylo tubuli ovarium vaginantis præsentià, ideoque Disoxyli species tali instructas sibi vindicans, quas suspicari distinctas jam vide- tur Blüme dum in seclione diversà locat et hanc proprio prænotat nomine (Hacro- cheton ). Quod ipse imposuissem generi, misi sectioni forsan olim generice distin- guendæ et designandæ relinquere satius duxissem. — Calyx in A. spectabili e descriptione videtur 5-phyllus. Petala in plerisque cum tubo coalescunt; in A. Billardierii Nbera describuntur. Ovula in eâdem pendentia, in A. Fraserané 228 MÉMOIRE ascendentia, gemiuata in alterà sectione, in alterà solitaria. Semina in speciebus Blümeanis exarillata quippe quæ ad Disoxylum relata, iu H. spectabili arillata teste Forster. An et membrana carnosa seminis in A. Billardieriï pro arillo habenda? — An igitur genus idem has omnes recte consociat species? Hæreo dubius qui pau- cas hujus, Disoxyli nullas viderim : an quædam excludendæ et character nunc ex omaibus conflatus paulisper immutandus ? Quod si fiat, remanebit H. Fraserana typus nostri generis, quod dictum e nomine Batavi qui primus Novam Hollandiam fertur appulisse. + SPECIES. * Loculi 3 biovalati. —H. rraserana. !V. + [ IVov. Holland. ] —H. Bivarnierit. ÀV. [ Nov. Caledon. ] Trichilia bijuga. La Billard. Sert. austro-cal. p. et tab. 54. —H. srecrasiis. /V. + [ Vov. Zeland.)] Trichilia spectabilis. Forst. #* Loculi 3-4 uniovulati. (Macrocueron. Disoxyli sectio secunda. BL.) —H. LessertianA. {V. t [ Vov. Holland. ] —H. Forster. ÙV. t [ Z. Namoka. ] Trichilia alliacea. Forst. (v. s. herb. Mus. ) —H. mozuissima. NV. [ Java. ] Disoxylum mollissimum. Bl. — Trichilia mollissima. Spreng. —H. exceLsa. V. [ Java. ] Disoxylum excelsum. BI. — Trichilia excelsa. Spreng. — Melia excelsa. DC. (ex Spreng.) EPICHARIS. T. 4, n°. 12. Epicraris. Blüm. — Guare spec. Spreng. Cazsx cupulæformis, 4-fidus. Perara 4 libera. Fitamexra 8 coalita in tubum cylindricum, 8-crenatum crenis bifidis, fauce 8-antheri- ferum. Antuerz inclusæ, cum crenis alternantes, erectæ, ovatæ. Tusucus ovarium vaginars, urceolatus, crenulatus. Sryzus filiformis. SUR LE GROUPE DES MÉLIACÉES. 229 Sricwa discoïdeo-capitatum. Ovarium 4-loculare, loculis 2-ovulatis : Ovula superposita. (Teste Blüme ) Frucrus capsularis, loculicido-2- 4-valvis, 2-4-locularis loculis r-spermis. Seina arillo carnoso incom- pleto tecta, cotyledonibus crassissimis. Arsores. Forra impari-pinnata foliolis per juga oppositis. IxFLores- cenria axillaris, racemiformis. Rariüs calyci, petalis staminibusque quinta pars additur. 5 SPECIES. —E©. cauror. BI. [ Java. ] Guarea cauliflora. Spreng. Oss. Extat in herb. Mus. Par. specimen arboris Javanicæ a Leschenault lectum et nomine vernaculo Lolohane inscriptum ab his omnino diverso quæ memorat Blüme. Cæterum cum descriptione Blumeanä Æ. caulifloræ convenit. Fructus im- maturus suppetit ovoideus, pedicello incrassato glabrato stipitatus, notis discolori- bus maculatus, pericarpio suberoso, 4-locularis. Semina rubella, ventre adnata circa quem arillus se expandere incipit pallidior : embryo jàm conspicuus radiculà brevi, superàä. —E. senicea. BI. [Java.] Guarea sericea. Spreng. —E. pesirLona. BL. [| Java. ] Guarea densiflora. Spreng. —E. aunissima BI. [ Java.] Guareæ sericeæ var. Spreng. —E. sreciosa. IV. À [ Timor. ] —E#. Kunraana. IV. + [ Nov. Guinea. ] CABRALEA. Tab. 5, no. 13. Cazvx brevis, 5-phyllus foliolis quinconciatim imbricatis. PEeraLa 5 medio reflex, libera. FizamenTA 10 connata in tubum cylindricum glabrum 10-crenatum crenis bifidis, fauce 1o-antheriferum. Anruerz inclusæ, cum crenis, alternantes, erectæ, angustæ, subarcuatæ. Tusuzus ovarium vaginans, obsoletè 5-sonns et 5-crenatus. Sryrus 230 MÉMOIRE filiformis, glaber. Sricua discoïdeo-capitatum. Ovarium 5-loculare, loculis 2-ovulatis : Ovula superposita. Faucrus..…. Caures lignosi. Foura impari-pinnata, foliolis per juga oppositis, inæquilateris, terminali longè petiolulato et difformi (quasi pars inferna limbi supprimatur). Paicuzæ axillares, interdüm in ramis ahortivis et aphyllis plures quasi compositæ vel fasciculatæ. Flori- bus rariüs quinta pars demitur. Ogs. Genus totum e speciebus Brasilianis constans dixi e nomine quod detecta Brasilia memoriæ commendat, — Affine hinc Epichari a quà différt calyce imbri- catim 5-phyllo (non 5-fido valyatoque), numero partium vulgo quinario (non quaternario); inde Didymochetoni petalis cum tubo coalitis et tubuli membranacei formà discrepanti; ab omnibus Meliaceis americanis disco tubuliformi recedens. Fructu cognito cerlior affinitas erit. ; SPECIES. —C. rocyrricna. JV. Ÿ [ Brasilia. ] —C. arrinis. V. + [ Brasilia. ] —C. oicornrica. À. + [ Brasilia. | —C, cLaserrimA. DV. + | Brasilia. ] DIDYMOCHETON. Tab. 5, n°. 14. Diymocaeron. Blüm. Cazvx brevis, 5-phyllus foliolis quinconciatim imbricatis, Prerara 5 linearia infernè cum tubo stamineo arctè connata et confusa , su- pernè libera et reflexa, Ficamenra 10 in tubum coalita cylindricum, apice 10-crenatum crenis bifidis, fauce 10-antheriferum. ANTHERE inclusæ, cum crenis alternantes, erectæ, lineares. Tosurus mem- branaceus, partem inferiorem (tertiam et ultrà ) styli vaginans, lageniformis, 5-dentatus. Sr: us filiformis. Sricma discoïdeo-capita- tum, Ovarium 5-loculare, septis tenuibus, loculis 2-ovulatis : Ovula superposita. (Teste Blüme ) Bacca? corticata, ovata, abortu 2-3-locu- SUR LE GROUPE DES MÉLIACÉES, 237 laris. Sema solitaria, exarillata » angulo iñterno loculorum affixa : Cotyledones crassæ ; radicula supera. ArsoRes fruticesve. Forra impari-pinnata, foliolis alternis vel per Juga subopposilis oppositisve, mollibus. Frones in spicis axillaribus simplicibus aut compositis glomerulati, glomerulis bracteatis. SPECIES. —D. surans. BI. (v.s. fl. et fol. ex herb. Mus. Leyd.) [ Java. ] —D. LescnenauLTaNom. JV. + [ Java. ] —D. Gaunicxaunranom. JV. + [Rawak. ] GONIOCHETON. Gonrocuerox. Blüm. — Triomrx spec. Spreng, Caryx minimus, obsoletè 5-dentatus. Perara 5 oblonga, patentia. STAMINA 10 coalita in tubum brevem, dentatum, angulatum, .coni- cum, fauce antheriferum. Tururus membranaceus ovarium cingens. Srxzus filiformis. Sricma peltato-angulatum. Ovariun 5-loculare locu- lis 2-ovulatis. Carsura globosa, coriacea, abortu 3-4-valvis, 5-4- locularis. Semrna solitaria » Exarillata, angulo interno affixa : Coty le- dones maximæ, plano-convexæ : radicula supera. Arson. Fozta impari-pinnata » foliolis suboppositis, basi sæpè inæqualibus, Racewr compositi, axillares. Os. Charact. ex BI. Bijtr. P- 176. : SPECIES. —G. AngorEscENs. B7. [ Java.] Trichilia arborescens. Spreng. 232 MÉMOIRE SANDORICUM. Tab. 5, n°. 15. SanvonrcuM. Cav. Cazvx breviter et obtusè 5-lobus. Perara 5 patentia, libera. Fira- MENTA 10 coalita in tubum cylindricum, 10-dentatum, introrshim 10-antheriferum. AnTæeRz inclusæ, dentibus oppositæ et applicitæ, erectæ, cordatæ. Tusurus membranaceus , styli basim vaginans, brevis, apice lacero-5-dentatus. Sryzus columnæformis. Sricma lon- gum, basi simplex et globosum, cæterùm 5-lobum lobis emargina- tis subdivergentibus. Ovariux calycis fundo semiimmersum, 5-locu- lare loculis 2-ovulatis : Ovula collateralia, inter se quasi in unum coalita, pendula. Frucrus baccatus, pomiformis, 5-locularis loculis i-spermis, 1-2 sæpè abortivis. (Teste Blüme ) Sema arillata, arillo chartaceo extüs pulposo : Cotyledones crassissimæ ; radicula supera dorsalis. Ansores. Four trifoliata. PanicuLÆ axillares in quibus pedunculi partiales vulad breves, floribus indè glomeratim confertis, bracteis longiusculis stipati. Ons. Stigma cum lobis habuit Cavanilles pro ovario et stigmatibus 5 sessilibus et stylum pro stipite pistilli. Hinc tantüm analogia dubiè a Candolleo cum Zantboxy- lis indicata. —Præfloratio petalorum quinconciata. SPECIES. —S. ixpicum. Cap. (v. s. herb. Juss.) [ Znd. Philipp. Moluc.] Trichilia nervosa. Vahl.—Sieb. PI. exsicc. (v. s. h. Balbis.) Melia koetjape. Burm. (v. s. herb. Lessert. ) Oss. Synonymia nostra comprobatur tum descriptionibus Vahlii et Burmanni, tum plantä Sieberanà et specimine herb. Lessert. quod nominibus, supra dietis inscriptum, ad Sandoricum pertinet. Idem accepi ex Hort. botan. ins. Mauritii sub nomine 7 richiliæ costatæ cultum, sed in quo diversæ partes floribus exceptis pubem amiserant; cumque hoc inter et specimen a Cavanillesio descriptum intermedia SUR LE GROUPE DES MÉLIACÉES. 233 occcurrant characteres differentiales specifici hic a pube non deducendi. Nonne ide hüc quoque referenda Trichilia venosa Spreng., species Borbonica, foliis ter- natis, obtusis, parallele venosis, subtüs glabris discoloribus, floribus paniculatis glabris ?—Specimina Madagascariensia quoque in herb. Mus. Par. extant : an culta ? —S. nérvosum. Pl. [ Java. ] Oss. Speciem mihi ignotam an satis phrasis Blumeana specifice distinguit? Des- criptio characteres fusiüs sistens dubium solvet. LANSIUM. Lansruu. Blüm. Cazvx 5-phyllus, imbricatus. Perara 5 subrotunda. Sramina 10 in tubum subglobosum apice intùs antheriferum coalita. Sryrus crassus. Sricwa truncato-radiatum. Ovarium annulo exiguo cinctum, loculis 2-ovulatis. Bacca corticata, 5-locularis, loculis nonnullis abortivis. Semiva solitaria ( aut ex agolutinatione ovulorum cotyledonibus loba- -tis et tali modo embryones 2 in quoque semine gerentia ) baccato- arillata : Cotyledones transversè sibi incumbentes, crassissimæ. Arbores. Folia pinnata, foliolis paucis aliernis. Os. Charact. ex Blüm. Bijtr. p. 164. — An idem genus cum. Lansio Jack. miihi -similiter ignoto, speciem duplicem ( alteram fructu 2-spermo ) sibi vindicante ? SPECIES. —L. pomesricum. BL. [ Java.] EKEBERGIA. Tab. 6, no. 16. ExençrA. Sparm. — Tricmiztæ sp. Pers. Cazvx brevis, 5-fidus. Perara 5 libera. FiramenrA 10 coalita in tubum campanulatum, apice 10-dentatum dentibus antheriferis. AvruerE exsertæ, erectæ. Srvycus breviusculus, crassus. ue dis- Mém. du Muséum. t. 19. 30 23/4 MÉMOTRE coïdeum capitatumve, 4-5-lobum. Ovariun disco annulari interdim libero interdüm connato basi cinctum, 4-5-loculare, loculis 2-ovu- latis : Ovula superposita. Frucrus bacciformis, 4-5-locularis, loculis 1-spermis, non rard pluribus abortivis. Sema exarillata : Embryo radiculà superà , cotyledonibus accumbentibus. Ansores. Fozta impari-pinnata, foliolis per juga oppositis. Panr- cuLEÆ axillares. FLores pube brevi albicantes, vulgd alii fertiles ste- riles alii. SPECIES,. —E. senecaLensis. JV. + [ Senegambia. ] —E. carensis. Sparm. (v.s. herb, Juss. Lessert. Mus.) [Cap. Bon. Sp.] Trichilia capensis. Pers. Ons. Calyx longior lobofum præfloratione quinconciatä. Petala calyce vix duplo longiora. Antheræ pubescentes apiculatæ. Discus annularis partim liber. Ovarium villosum. Stigma ovoïdeum , sulcis longitudinalibus exaratum, 4-rarius 3-loculare. Character igitur planë inversus at in auctoribus petala 4 et baccam 5-spermam. describentibus. An numerus loculorum cum cæteris floris parlibus proportione.dis- cordans , speciem hanc a præcedente, addità disci et stigmatis discrepantià, gene- rice discernit ? HEYNEA. Tab. 7, n°. 17. Hevynra. Roxb. Cazvx brevis, 5-fidus. Perara 5 libera. FitamenTA 10 infernè in tubum coalita, supernè libera, singula apice bifida et inter lacinias ‘ antherifera. Anrneræ erectæ, apiculatæ. Srvius brevis, clavatus. Sricua discolor, sphæroïdeum, lobis 2 apiculatum. Ovarium disco immersum sæpiùs supra ipsum annulatim prominente, biloculare loculis 2-ovulatis : Ovula collateralia, infra apicem suspensa. Fauc- rus (ex DC.) capsularis, bivalvis, abortu 1-locularis, 1-spermus. Semes arillatum, cotyledonibus crassissimis, radiculà superà. Anvores (an semper?). Forra alterna, pinnata, foliolis 1-multi- SUR LE GROUPE DES MÉLIACÉES. 235 jugis. Pedoncurr axillares, infernè simplices, su pernè pluries 223- chotomi et cymosim demüm floriferi. Rariùs quinta pars floribus (teste Blüme ) demitur. SPECIES. —}H. TRIFOLIATA. M, + [Zndia. ) —H. rruuca. Roxb. in Sims. Bot, mag. (v.s. in herb. Desf. ex hort. Calc.) [Zadia.] A. ares. N. + [Zndia. ] —H. quiiqueruca. Rowb. Cat. [Java. ] Oss. Species hæc nomine tantim nota. Eodem designatur in Sprengel, syst. Trichilia ? rufinervis Bl. an rever Heyneæ species? species Roxburghiana huic sequenti-ne referenda ? —H. mucriuca. Bl. [Java.] TRICHILIA. Tab. 7, n°. 18. Taicuicra. L.-Juss.-Cav. — PorresiA. Juss.-Cav, — Erkaya. Forsk.—Juss. Caiyx brevis, 4-5-dentatus-fidusve. Perara 4-5 libera. Firamenta 8-10 infernè aut rariùs tota coalita in tubum » Singula apice plerum- que bidentato antherifera. Anruerx exsériæ , erectæ. Sryrus erectus, ovarium summum continuans. SrrcmA Capitatum 3-rariùs 2-lobum. Ovarron insidens disco partem ipsius aut tubi basim vestienti, 3-2- loculare loculis 2-ovulatis : Ovula collateralia pendula vel superpos sita. Frucrus capsularis, loculicido-5-rarius 2-valvis, 5-1-locularis loculis 1-2-spermis. Sewna arillo carnoso partim aut omninÿ vestita : Embryo radiculä superà, cotyledonibus collateralibus. Arsores fruticesve. Fozra impari-pinnata, foliolis alternis vel oppositis, 1-multi-jugis. Panicure axillares, diversiformes » inter- * dùm ramulo abortivo insidentes et tunc ge fasciculatæ , eædemque vuloù breviores. Os. Præfloratio petalorum nunc subvalvata mmäà interposità quasi » NUNC Sæpius Contorto-convolutiva. 236 MÉMOIRE Ovula, düm collateralia , sæpè inter se quasi in unum adglutinata. —An e duplici sectione duplex genus instituendum ? SPECIES. # TarcuiLia. Namerus quinarius. Ovula collateralia. + Africanæ. —T. emerica. /’ahl. ( v. s. herb. Juss.) [ Senegambia. Arabia. ] Elcaja. Forsk. p. 127. Os. Descriptiones Forskalii Vahliique plane quadranti in plantam Senegalensem nobis suppetentem, absque nullo igitur dubio conspecificam. Hæc (teste Leprieur) arbor 12-15-pedalis, fronde subpyramidatä, foliis sabtüs pube velutinà argenteis. Inflorescentia suprà descripta ( vid. p. 161). — Adde descriptionibus citatis semina collateralia, arillo rubenti involuta, radiculà brevi superä inter cotyledones crassas sibi oblique incumbentes retractà. —T. PrieureanA. ]V. À [ Seregambia.] ++ Amcricanz. —T. piscoror. ÎV. + [ Brasilia. ] —T. mimTa. L. (v.s. herb. DC.) [Jamaïca.] Ons. Addantur descriptioni antheræ dorso villosæ quibus cum alterà sectione con- venit. —T. sponpiomnes. Z. (v.s.) [ Antillæ. ] Os. Hanc Jacquin prope Carthagenam crescentem indicat, Humboldt prope Mompox in ripis Magdalenæ invenit, cujus specimen (v. s. herb. Mus. ) cæterum cum Antillanis conveniens differt floribus minoribus, quod et in specimine Guia= nensi (herb. Desf.) quoque occurrit. An igitur species e continente Americæ aus- tralis seu 7”. spondioïdes Kth., varietas præcedentis ? —T. renmiauis. Jacq. [ Jamaica. ] —T. romenrosa. K£h. (v. s. herb. Humb. Mus.) [ Peruvia. ] —T. quanruuGa. Kth. (v. s. herb. Humb. Mus.) [ Colombia. ] —T, Hivanensis. Jacq. (v.s. herb. Humb. Mus.) [Antille.—Mexic.] T. Glabra. L. Oss. Flores sæpè 4-petali 8-andri, quä notä ad Portesias accedit, ovulis colla- teralibus et antheris glabris discrepans. —T. TRIFOLIOLATA. L. (v.s.herb. Humb. Mus.)[ 4mer. austr.—Curaçao.] T. halesia. Lœf. ee. SUR LE GROUPE DES MÉLIACÉES. 237 —T. roRTORECENSIS. Spreng. | Porto-Rico. ] —T. rreceærouiA. ÙV. FI. Bras. (v. s. herb. St.-Hil. Mus.) [ Brasilia. ] ** PonresiA. Numerus quaternarius, Ovula superposita. Antheræ villosæ, —T. siwuiarouta. Spreng. (v.s. herb. Rich.) [ Martinica. ] Hedwigia simplicifolia. Sieb. PI. exs. (v. s. herb. Kth). Oss. Frutex mediocris. Folia re verä trifoliolata, sed foliolis lateralibus decies ferè minoribus, altero aut utroque sæpè deficiente aut lapso quasi simplicia. —T. niversirouta. V. Ÿ [| Guadalupa. ] —T. monraa. K£h. Suppl. (v. s. herb. Humb. Mus.) [ Vos. Grenad.] —T. pazuipa. Sw. (v.s.) [Antille.—Nov. Hispan.] Portesia ovata. Cav.—Guarea obtusifolia. Lamck. Encycl. —T. TRiMTENSIs. ÎV. + [ Trinitas.] Sp. dubia. —T. ueteropuyira. . [ Madagascar. ] Portesia mucronata. Cay. Oss. Tubus stamineus /-crenatus crenis 2-crenulatis, 8-antherifer antheris erec- tis exsertis cum crenis crenulisque alternantibus. Stigma capitatum 3-dentatum loculos tres indicat; sed nullos in floribus multis unquam repperi : stylus ex ova= rio disciformi pleno (forsän vero disco) oriebatur. — Species remoyenda profectà a Trichiliä, cui tamen adhüc subjunctam reliqui veræ affinatis nescius, ovarii etpræ- sertim fructüs seminisque notitiam desiderans. An semini perispermum adest et Meliceis accedit, species nova Azadirachtæ vel generis distincti typus ? à Sp. excludendæ. T°: alliacea. (v. Hartighsea).—T. bijuga. (v. Hartiglisea).—T. glan- dulosa. (v. Synoum).—T. nervosa. (v. Sandoricum).—7. procer«. (v. Carapa).— T. rufinervis. (v.Heynea).— T. spectabilis. (v. Har- tighsea).— T°. spinosa. (Turræa virens Hell.-Atalantia monophylla. DC.).— T. venosa. (v. Sandoricum). T. inermis Spreng. et 7. scandens Lun. non satis notæ, forsan a Meliaceis, a Trichiliâ certè recedunt. T, cathartica. Mart. reis., tantüm nomine et virtute nota, reverâ hujus generis et cum specierum in Florâ Bras. merid. descriptarum quâdam (sed nescio quâ) conspecifica. 238 MÉMOIRE MOSCHOXYLUM. Tab. 8, n°. 19. Tricartæ sp. Sw. et auct. Carvyx brevis, 4-5-fidus-dentatusve, rariùs subinteger. PeraLa 4-5 in corollam monopetalam 4-5-fidam basibus coalita, rariüs libera. Frzamenra 8-10 coalita in tubum brevem, apice 10-dentatum denti- bus subulatis, 8-10-antheriferum, ANTuERE exsertæ, cum dentibus alternantes, erectæ. Sryzus brevis. Sricma capitatum aut trilobum. Ovarium insidens disco nonnunquäm partem ipsius vestienti, 3-locu- lare, loculis 2-ovulatis : Ovula collateralia, pendula. (Teste Swartz) Frucrus Trichiliæ , capsularis, 3-valvis, 3-locularis, loculis 1-sper- mis. Sema arillo succoso vestita. Arsores, arbusculæ vel frutices, ligno in quibusdam Moschum redolente, in quibusdam amarum sapente. Fox pinnata, foliolis alternis vel cum impari oppositis. Paicurx nunc terminales amplæ, nunc axillares breviores (eædemque non rard in ramulo abortivo 2-4 et indè quasi bi-ter-quater-natæ gemmä interpositä), interdüm admodüm paucifloræ. FLores parvi, globulosi : ovario rarissimè loculus quartus additur. Os. Species prius in Florä Brasilianâ ad Trichiliam relatas hic generice, rs additis, distinguo, flore sed præsertim tubo stamineo abundè discrepantes : qu propter phrases specificas novas (cum veteres jàm non conveniant ) hic singulis adjicio. — Species præ cæteris nota et vulgd apud Jamaïcenses ab odore dicta Moschi lignum nomen imponit generi. SPECIES, * Petala distincta. Ovaria glabra. —M. Ricnarpranum. V. (v. s. herb. Rich.) [ Brasilia. | Trichilia Richardiana. N. F1. Bras: T. foliis impari-pinnatis, subtrijugis; foliolis lanceolato-ovatis, obtu- siusculè acuminatis, subtüs ac axillas nervorum pilosis; paniculis axilla- ribus,, laxis et paucifloris, petiolo longioribus; petalis glabris; tubo 8- dentato. SUR LE GROUPE DES MÉLIACÉES. 289 —M. erecaxs. JV. [ Brasilia. ] Trichilia elegans. N. F1. Bras, (v. s. herb. St.-Hil. Mus.) T. folüis impari-pinnatis, 1-3-jugis, foliolis lanceolatis, obtusiasculis, subtüs ad axillas nervorum pilosis; paniculis racemiformibus, petiolum subæquantibus; petalis glabris ; tubo ro-dentato. *# Petala basibus in corollam monopetalam coalita. Ovaria densè villosa. —M. »seunosnpurare. ÎV. + [ Brasilia. —M. oporaTum. ]V. [ 7. St.-V'incentii. ] Trichilia odorata. Andr.— T7", moschata. B, DC. —M. Swarrtzn. V..[ Jamaïca.] Trichilia moschata. Sw. (v. s. herb. DC. ï —M. caricua. NV. | Brasilia. ] Trichilia catigua. N. F]. Bras. (v. s. herb. St.-Hil. Mus. ). T. foliüs pinnatis, foliolis 7-9 lanceolato-ovatis, obtusè et breviter acu- minatis, subtüs secundüm nervos puberulis; paniculis axillaribus folio duplo brevioribus; corollà tubulosä, 4-5-fidà, parcè puberulà. —M. AFRINE. JV. | Brasilia. ] Trichilia affinis. N. FI. Bras. (v. s. herb. St.-Hil. Mus.). T.. foliis pinvats, foliolis 9-12 alternis vel suboppositis, lanceolatis, vel lanceolato-ovatis, breviter acuminatis, glabris; paniculis axillaribus folio multo brevioribus; corollà altè 4-5-fidà, densè pubescente. —M. cvo. N. + [Guiana.] —M. Presanum. IV. Ÿ [| Brasilia. ] GUAREA. Tab. 8, no. 20. Guarsa. L. — Tricmizzæ sp. L. et quorumdam. — Gumonia. Plum. Caryx brevis, 4-dentatus-lobus-partitusve. Perara 4 libera. Fira- menra 8 coalita in tubum cylindricum vel 4-8-gono-prismaticum , sub apice integro vel 8-sinuato introrsùm 8-antheriferum. Anraer# 240 MÉMOIRE inclusæ, medio vel imo dorso adnexæ. Sryzus tubum vix superans. Sricua discoïideum. Ovarium disco insidens interdum stipitiformi , 4-loculare loculis 2-1-ovulatis : Ovula, düm bina , superposita ; düm solitaria, vulgd ascendentia. Frucrus capsularis, lævis, vel costatus, vel tuberculatus, laculicido-4-valvis, 4-locularis loculis 1-2-spermis. Sema angulo interno ventre partim adnata : Emnbryo antitropus , radiculà dorsali, cotyledonibus superpositis. Ansores fruticesve. Four pinnata , foliolis alternis vel sæpiùs per juga oppositis, duplici ordine evolutis (ita ut petioli foliolis expli- citis instructiapice progeniem foliolorum alteram modüm explicitam et gemmæ æmulam proferant). PamcuLæ axillares, non rard spici- formes racemiformesve. Oss. Species sat numerosas distribuere referret in sectiones, qnas ego naturæ congruentes invenire non potui. An éruendæ e varià fructûs superficie? sed fructus in pluribus ignotus. SPECIES. —G. ramIFLora. Vent. (v. s. herb. Lessert, Mus. Juss.) [ Porto-Rico.] G. humilis. Bert. im DC. (v.s. herb. Kth). Oss. Inflorescentiam axillarem foliorum lapsorum eicatrices et sæpe quoque folia cum floribus persistentia demonstrant. Nunc in capitulum contrahitur, nunc ex- tenditur in spicam, neque character differentialis ex hâc diversitate interdum in ramo eodem existente petendus. — Loculi 1-ovulati, ovulo infra apicem pendulo. —G. vaaurana. JV. Ÿ [ Guadalupa. | s —G. exceLsa. Kth. (v. s. herb. Humb. Mus.) [ Mexic.] —G. rriomnioïnes. Cav. (v. s.) [ Antille.] T. Melia guara. Jacq. / Oss. Species Linnæana, typus generis, admodüm tamen ambigua, diversis aliis, ut videtur, ad hanc falsd relatis. Elegi speciem sic a Cavanillesio dictam ut pote mihi e speciminibus authenticis notam et eodem nomine in plerisque herbariis inscriptam. Hanc exhibet Guidonia nucis juglandis folio minor in Plumier Ic. mss. : an et Guidonia major ( Samyda foliis ovatis acuminatis. Burm.) Icon. 147 f.2, e quâ Linnæus 7richiliam guaram , serius Guaream trichilioïdem , instituit ? Varie- tates ejusdem speciei judicat Burmann , Plumier species diversas , et assentitur De Candolle cui posterior Guarea grandifolia dicitur. — Idem sub nomine Guarea SUR LE GROUPE DES MÉLIACÉES. 241 Swartzi distinxit G. trichilioïdem Sw. an rectè? Auctorum specimina dubium solvant. Sed e variabili jugorum numero character differentialis non petendus. — G. trichilioides Cav. in multis herbariüis mihi occurrit semper Antillana, cortice ramorum griseo, nunquäam rubente. Extat ejusdem specimen in perutili ad syno- nymiam Plumieranam herbario Suriani (n° 466), paululum tamen discrepans fruetu ad basim breviüus angustato et pube brevi quasi pulverulento. —G. sricircora. ÎV. F1. Bras. (v. s. herb. St.-Hil. Mus.) [ Brasilia. ] —G. muzrnuca. NV. FI. Bras. (v.s. herb. St.-Hil. Mus. ) [ Brasilia.] —G. PurGans. /V. F1. Bras. (v. s. herb. St.-Hil.) [ Brasilia. ] —G. AuBLETU. ]V. Ÿ [ Guiana.] Trichilia guara. Aubl.—Guarea trichilioïdes. Rich.Cat. Le BL. —G. uucrircor4. NV. Ÿ. [Patr. incert.] —G. scasrA. /V. Ÿ [ Guiana.] —G. PERROTETIANA. JV. Ÿ [ Guadalupa.] —G. pusescens. JV. Ÿ | Guiana.] Trichilia pubescens. Rich. Cat. Le BI. —G. ruBIFLORA. ]V. Ÿ [ Brasilia. ] _—G. vezurina. NV. + [ Brasilia. ] —G. arrinis. {1V. Ÿ [ Guiana. ] —G. KUNTHIANA. JV. Ÿ [ Guiana.] —G. cosrara. NV. [ Guiana.] —G. RICHARDIANA. JV. Ÿ [| Guiana.] —G. sracaysTacyA. DC. Prod. [ Wexic.] —G. rusercuLaTa. ÎV. F1. Bras. (v. s. herb. St.-Hil. Mus.) [ Brasilia.] —G. Lessoniana. JV. F1. Bras. (v. s. herb. Mus.) [ Brasilia.] —G. MEGANTHA. ÎV. Ÿ | Guiana.] Sp. non satis notæ. —G. sINECTARIFERA. Roxb. Cat. [ Zndia.] Oss. De häc (ut et de sequenti) nihil aliud notum nisi nomen quod satis indi- cat ad alium genus disco tubuloso instructum transferendam, —G. PANIGULATA. Roxb. Cat. [/ndia.] Mentio prætereà fit in catalogo steudeliano ut et in Prodromo DC. specierum duarum a Cavanillesio institutarum (quas neglexi nescius ubi eas auctor descripse- rit). Sunt scilicet G. macrophyllaet G. glabra quas dubie ad alias refert De Candolle, priorem scilicet ad suam G. grandifoliam, posteriorem ad G. humilem. Mém. du Muséum. t. 19. 31 242 MÉMOIRE Sp. excladende. G. cauliflora. (v. Epicharis). — G. densiflora. (v. Epicharis). — G. obtusifolia. (v. Trichilia ). —G. sericea. (vw. Epicharis). CARAPA. Tab. 9, n°. 21. Carapa. Aubl. — Xyrocarpus. Schreb. — PErnsoonta. W. Cazvx 4-5-phyllus, foliolis squamuloïdeis, quinconciatim imbri- catis. Peraza 4-5 libera , reflexa, obtusa. Firamenra 8-10 coalita in tubum 8-10-crenatum crenis subintegris , introrsüm 8-10-antheri- feruin. AnrnerÆ inclusæ, cum crenis alternantes, imo dorso affixæ, crassæ. SryLus brevis, crassus. SricmA piliforme, convexum. Ova- æiux disco latiori, suprà concayo impositum , 4-5-costatum , 4-5-locu- lare loculis 4-ovulatis : Ovula biseriatim angulo interno adnexa, superposita. Frucrus ut in Xylocarpo. Ansores. Forra impari-pinnata vel sæpiüs abruptè petiolo in api- culum desinente, foliolis multijugis. Panicucæ ad axillas bractearum summos ramos aphyllos imbricatim tegentium , longarum, coria- cearum, utrinquè basi glandulis scutelliformibus impressarum ; indè quasi terminales, confertæ, multifloræ. Oss. Præfloratio petalorum contorta, cum loculis pluriovulatis, inflorescentià et sexu altero constantius in floribus imperfecto , transitum ad Cedrelaceas suppeditat: SPECIES. —C. curaxensis. Aubl. (v.s. herb. Juss. Mus.) [ Guiana.] Persoonia guareoïdes. W. Ons. Tres hujus varietates in Guianä, teste Noyer (Forêts vierges de la Guiane, p- 30), nigra in montanis, rubra et alba ligno leviori in paludosis crescentes, —C. coneensis. Sweet. hort. Brit. [ 4fric. occid. ] Ons. Catalogus Sweetianus nomen tantim indicat cum patrià quæ Sierra Leona. Vidi (in herb. Cambess.) specimina ex häc ipsà regione a Smeathmann relata quæ Trichilia procera inscribuntur. Nullatenüus ab his differt Carapa? procera DC. SUR LE GROUPE DES MÉLIACÉES. 243 (w«s, herb. Desf.) , cujus tamen origo ex Antillis indicatur, seu aliqua subrepse= rit de patrià confusio, sive sit utrique continenti communis. — Viator indefessus PErRoTEr, cui licuit tm in americano tm in africano littore conferre Carapam, quin specificè differant non dubitat. E notis et speciminibus señegalensibus (quæ typum hujus specieï nobis suppeditabunt) ab ipso communicatis : Carapa guïneensis ( vulgo T'ouloucouna yollarum) arbor 80-00-pedalis, ramis numerosis lentisque ab altissimo ad terram relabentibus ; paniculis terminalibus longissimè ramosis ità ut fructus ab axe communi per longissimum pedunculum pendere videantur. Adde in foliolo usque 3-pedali foliola multijuga, obovata, tan- tum apiculata; flores numero partium semper quinario, tubo urceolato longiori et ad apicem minûs obtusè crenato. — In rip fluminis Casamance, quinque ab ipsius ostio lencas, prope pagum Hitou. Fructus Maïo Junioque maturat. Carapa guianensis arbor minüs procera, ramis parum divergentibus (1), paniæ culis breviter ramosis et fructibus indè in pedunculo communi ferè sessilibus, fo- lolis magis elongatis et apice in acumen breve angustatis; floribus magis Coriaceis, numero partium plerumque quaternario, sed non ità constanter ut character dif ferentialis indè petatur. ‘ Carapa procera deniquè inter præcedentes media, inflorescenti4 guianensem , flore guineensem tefert. An tres ejusdem speciei varietates ? an sémina tegumento crasso defensa atlanticum transfretarunt et cælum sub quo creverunt diversum di- versam fatiem impressit? Quæstio non in Europa solvenda. Sp. minüsnota. Foua Rouguou Madagascariensium, cujus semina tantum suppetunt a Poivre olim relata inque herb. Juss. servata, species est hojus generis vel sequentis- Suspicor Carapæ speciem e ramo arboris cujusdam Madagascarensis {in herb. Gambess.), quæ proxima C. Proceræ, nisi étiam eadem. XYLOCARPUS. Tab. 9, n°. 22. XYLOCARPI sp. Koen.— Cararx sp. auct. Carvx urceolatus, 4-fidus. Perata 4 libera, reflexa. Firamenra 8 coa: lita in tubum urceolatum , apice 8-fidun , laciniis acutis bipartitis ; introrsäm 8-antheriferum. Anraene inclusæ > crenis oppositæ, erectzæ. Srrius brevis , stigmate latiori suprà convexo piléatus. Ovarum disco latiori suprà concavo impositum , 4-sulcum, 4-loculare, loculis (ex (1) Altissima tamen ramis erectis patentibusve, teste Aublet. 244 MÉMOIRE Blüme) 2-5-ovulatis. Frucrus maximus, sphæroïdeus, pericarpio car- noso, in valvas 4 solubili oppositas dissepimentis, his in membranam attenuatis etsæpè evanidis quasi 1-locularis , 6-12-spermus.Semware- liquiis axis centralis inserta, ascendentia, extrorsim convexa , cæte- rüm contactu mutuo variè angulata, difformia, maxima, integumento crasso spongioso : Embryo antitropus , radiculà dorsali brevi, cotyle- donibus superpositis, crassissimis, inæqualibus, conferruminatis, oleaginosis. Ansores littorales. Fozra abruptè pinnata, paucijuga. Panreuzæ axil. lares vel subterminales, laxi-pauci-floræ. Semina jàm intra fructum germinantia. Os. Genus distinctum a Carapä calyce monophyllo, lacintisque tubi staminei bifidis quibus antheræ oppositæ. — Præfloratio petalorum_convolutiva. SPECIES. —X. cranaTum, Koen. (v. s. herb. Mus. cum fructu). [ Zns. Moluc. Marian. | Carapa moluccensis. Lamck.—C. indica. Juss. Dict, Sc. Nat. —X. opovarus. AV. [ Java. ] Carapa obovata. Bl. Genera Trichilieis affinta. CALPANDRIA. Tab. 9, n°. 23. Cazranonra. Blüm. Cazvx 4-phyllus, persistens, foliolis inæqualibus. Perata 4. Sra- Mina, 25-40, filamentis inferioribus distinctis, summis in tubum cylindricam intüs ad faucemantheriferum coalitis. Ovarrum 5-4-locu- lare, loculis 5-ovulatis. Sriema semitrifidum. Carsura lignosa, sub- globosa, 3-valvis, 3-locularis, valvis medio septiferis ; loculis (non- pullis abortivis) 1-2-nucleis. Nuceï difformes, 1-spermi. Semina exalbuminosa, exarillata: Embryo inversus, cotyledonibus maximis. , SUR LE GROUPE DES MÉLIACEES. 245 Frurex. For simplicia, lanceolata , serrata. FLores solitarii gemi- nive, axillares lateralesve. Oss. Character ex Blüme ( Bijtr. p. 178.) qui genus affine Carapæ judicat et cum utroque suam Xylocarpearum tribum constituit ; a genuinis tamen Melia- ceis meä sententià removendum propter stamina crebra quorum quædam libera et, ut videtur, habitum quoque dissimilem.—Addam quædam quæ mihi flos unicus observatus obtulit, in quo : calycis foliola concava bifariam imbricata. Petala valdèe inæqualia. Distinguenda in staminibus tubus et ipso inclusa filamenta fili- formia, quæ, quo magis a centro recedunt , eo longiora sunt altiusque cum tubo coalescunt et quæ geminatim disposita videntur : duo enim interiora omnino libera; duo deinde e tubo prope basim esserta, duo deindèe versus tertiam partem , duo deinde versus medium et simili ordine sequentia, extremis tubum æquantibus, cumipso coalitis confusisque, Antheræ ovatæ, connectivo magno quod loculi utrin- que marginant, basi afñixæ et pondere suo dependentes ; exteriores exserlæ eædem- que plus minuüs abortivæ et difformes. Stigma trifidum lobis bilobulatis. Loculi G-ovulati, ovulis biseriatis potiusque dissepimento quäm angulo interno afhixis. — Hæc concisæ Blümii descriptioni licet subjungere; sed melius nobis fusiusque, generis singularis characteres Flora Javæ explicabit. AGLATA. Tab. 3, no. 7. AcGzara. Lour.-Blüm. — Camunium. Rumph. — Camsaxna. Commers Caryx 5-dentatus-partitusve. Perara 5 conniventia, quinconciata. Sramna 5, filamentis connatis in urceolum integrum vel 5-dentatum, antheris inclusis. Srieua subsessile, obtusum. Ovarium 1-loculare 2-ovulatum , in floribus multis abortu masculis inane. Bacca corti- cata, exsucca, 1-2-sperma. SEmrna exarillata : Embryo absque peris- permo, cotyledonibus crassissimis. Arsores, rariüus frutices, Foira impari-pinnata foliolis per juga oppositis. Panicuz axillares, diversiformes. Interdum ramuli, folia et inflorescentia lepidota. Fiores abortu polygami, rariùs petalis basi coalitis monopetali. Oss. Charact. ex Blum. Bitr. p. 169 ete flore unius speciei. — Genus Aurantia- 246 MÉMOIRE ceum ex DC. ; aflinius Meliaceis et Nemedræ, a quà differt staminibus numero petalorum æqualibus non duplis et ovario 1-loculari. SPECIES. —À. oporATA. Lour. (v.s. herb. Mus. Juss.) [ China.—Cochinchina. —Java.—Manilla.—1]. Mauritii.] Camunium sinense.L.—Vitex pinnata.L,—Opilia odorata.Spreng. —À. ARGENTEA. BL. [| Java.] —À. suzwGr. Bl. [| Java.] —AÀ. euupmicA, Bl. [ Java, ] —À. spectosa. BI. [ Jaya.] —À. oporarissima. Bl. [| Java. ] —À. rorysracuya. #allich in Spreng. [ Zndia.] Sp. excludenda. —À. pEcAnpra. #fall. in Spreng. [/rdià], propter flores 10-andros et fructus 5-spermos. SUR LE GROUPE DES MÉLIACÉES. 247 CEDRELACEZÆ. Cevrezex. R. Br. Cazvx nunc 4-5-phyllus foliolis imbricatis, nune mono- phyllus 4-5-divisus. Perara totidem eum divisuris calycinis alternantia, üis duplè et ultrà longiora, interdèm unguiculata, distincta : præfloratio contorta vel contorto-convolutiva. Sra- MINA numero petalorum dupla, breviora; üisdem opposita al- terris semper antheriferis breviora, interdüm sterilia aut etiam ‘deficientia : Filamnenta disco hypogyno cum petalis inserta , nunc lata, plana, apice bidentata lateribusque in tubum 8-10- antheriferum coalita, nunc subulata, distincta, singula apice r-antherifera : Antheræ imo vel medio dorsoaffixæ , introrsæ vel demüm versatiles, biloculares loculis rimâ longitudinali dehiscentibus : Pollen subglobosum, læve, circulis 4-5-pel- lucidis poro centrali perforatis? in ambitu notatum. Discus glandulosus ovarium stipitans aut annulatim ejus basi cireum- positus et cohærens, aut longior tubuliformis ipsum laxë cir- cumdans, Sryrus simplex. Sriema summo stylo nunc æquale, nunc latius peltatoque discoïdeum, tot lobis vel angulis quot sunt loculi notatum. Ovarivm liberum, loculis numero peta- lorum æqualibus vel raris paucioribus (3) : Ovula in singulis 4-8-12 vel plura, placentis septa marginantibus et in axem coa- litisbiseriatim aflixa. Frucrus lignosus, capsularis, 3-5-locularis, 3-5-valvis valvis solubilibus ab axe crasso, dissepimentis quæ cum valvis alternant 3-5-gono-alatove inque ipsis seminifero. Sema inde biseriatim juxta loculi anguluminteraum utrinquè inserta, exarillata, plana, imbricata, pendula vel ascendentia: 248 MÉMOIRE Integumentum duplex, interius membranaceum , exterius membranæformi-fungosum, in alam supra infrave vel circa semen extensum : £r2bryo nunc intra perispermum carnosum tenue, sæpè cum ipso coalitum confusumque, nunc absque perispermo rectus, obliquus vel etiam transversus, cotyle- donibus foliaceis collateralibus, radiculà brevissimà. ARBORES ligno sæpiüs denso, odorato et pulchrè colorato, in regionibus intertropicalibus vel extratropicalibus calidio- ribus degentes. FozrA alterna, exstipulata, pinnata, foliolis alternis vel sæpiùs per juga oppositis. PanicuzÆ terminales, subterminalibus ad summorum foliorum partim vel omninà abortantium axillas sitis sæpè auctæ, amplæ, rariüs axillares, quibus tamen in cymulas desinentibus inflorescentia potiüs definita. Flores pseudo-hermaphroditi, sed alii ovariis effœtis masculi steriles, alii polline deficiente fœminei fertiles. + SWIETENIEÆ. Filamenta in tubum coalita. Hilum in apice alæ funiculo per- cursæ situm. Corollæ præfloratio contorta. Os. Semen in tribus generibus observatum, in quarto (Chukrasid ) non suppe- tens sed tamen ( prænuntiante ovulo) simile. SWIETENTIA. Tab. 11, n°. 25. SwiereniA. L.-— Maaconr. Adans.— Rora. Scop. Cazvx brevis, obtusè 5-fidus. PEraLa 5 reflexa. FILAMENTA 10 coalita in tubum subcampanulatum, 16-dentatum, introrshm 10-antheri- ferum. Antuer# inclusæ, cum dentibus alternantes, dorso medio. adnexæ, apiculatæ. Srxzus brevis. Sricma discoïdeum, supra 5-radia- tum. Ovariun ovoideum, basi disco annulari cinctum, 5-loculare -. SUR LE GROUPE DES MÉLIACÉES. 249 loculis circiter 12-ovulatis. Frucrus capsularis, oviformis, 5-locti- laris, a basi septifrago-5-valvis : in valvis singulis sarcocarpium lignosum crassissimum ab endocarpio solubile, utrumque autem ab axe amplo, persistente, dissepimentis supernè 5-gono et infernè 5-alato. Semina ex axe summo pendula, in singulis loculis 12 bise- riatim imbricata, planiuscula, iitegumento circa nucleum incras- sato et spongioso, suprà in alam expanso oblongam : embryo trans- versus, radiculâ papillæformi brevissimä latus loculi spectante, cotyledonibus inter se et cum perispermo-carnoso conferruminatis confusisque. L1 Arsor magna, ligno duro fusco-rubente. Forra abruptè pinnata foliolis per juga oppositis, parvis, admodüm inæquilateris. PANICULE axillares vel subterminales, laxifloræ. SPECIES. —$. manoconi. L. (v. s.)[ Amer. equinox. ] Cedrus mahogoni. Mill. ; -Oss. Peccat figura a Gærtnero (5, p. 89; tab. 96) delineata, in quâ dekiscen- üa fructüs ab apice non a basi incipit : indé alter error capsulam apice ample 5- locularem, basi 1-locularem describentis. Situm igitur fructüs invertisse videtur auctor. Sed peccat quoque de seminis fabricà in qua embryonem a perispermo distinctum, radiculà infer4 et recurvä erectum depingit. An potius quam summo botanico error duplex tribuatur, duplex species admittenda ? KHAYA. Tab. 10, n°. 24. SWIETENIÆ sp. Des Rouss. Caryx 4-phyllus foliolis alternativè imbricatis. Peraa 4 patentia. FicamenTa 8 coalita in tubum basi inflatum, apice 8-dentatum denti- bus contortim latere imbricatis, introrshm 8-antheriferum. Anraerx inclusæ, cum dentibus alternantes, summo dorso per filum breve adnexæ. Sryrus brevis, crassus. Sricma discoïdeum, 4-radiatum: Ovariuu disco annulari impositum et basi cinctum, oblongo-ovatum; Mém. du Muséum. t. 19. 32 250 MÉMOIRE 4-loculare loculis 16-ovulatis. Frucrus capsularis, globosus, 4-locu- laris, ab apice septifrago-4-valvis, valvis crassis, lignosis, solubi- libus ab axe persistente, dissepimentis 4-alato. Sema in loculis singulis 16, suborbiculata, curva, membranaceo-marginata, axi 2-seriatim inserta, 1-seriatim tamen imbricata , pendula : embryo obliquus, radiculà papillæformi , brevissimä, loculi latus spectante, cotyledonibus inter se et cum perispermo tenui carnoso conferrumi- natis confusisque. Arzor procerrima, ligno duro fusco-rubente. Forra abruptè pin- nata foliolis paucijugis. Panicuzæ ad apicem ramorum foliis omnino abortantibus confertæ. SPECIES. —K.. SeneGALENsis. JV. (v.s. herb. Juss. Rich. Lepr. et Perrot.) [Sene- gamb.] Swietenia Senegalensis. Des Rouss. Encycl. Vulgd Khayÿe in Senegambiâ, Bentigny (teste Roussillon.) Oss. Speciem hanc Descourtils (F1. Med. Antill., tom. 6, p. 149, tab. 416) refert in sylvis primævis Antillarum crescere, ubi vulgd acajou bâtard nuncupatur (quo nomine Curatellæ species hüuc usquè designata habebatur). Figuram adjungit plantæ nostræ non convenientem, descriptionem ex Encyclopædià transcribit, additis tan : um quibusdam de numero partium interdum quinario, qualis nunquäm extat in plant senegalensi. Species ergd diversa. An indè confirmatur alterius Swieteniæ americanæ existentia ? an hæc iconem non tantum aucloris citati, sed et Gærtneri et Floræ mexicanæ simiem (ex DC.) dehiscentiam indicantis sibi vindicat ? SOYMIDA. Tab. 11, n°. 26. SWIETENIÆ sp. Roxb. Cazvx 5-phyllus foliolis imbricatis. Perara 5 patentia, breviter unguiculata. FrLamenTA 10 coalita in tubum brevem , cupulæformem, supernè incrassatum in lobos 16 basibus inter se cohærentes, apice libero bidentatos et inter dentes 1-antheriferos. Anrasrx subinclusæ, summo dorso per breve filum adnexæ, obovatæ. Sryius brevis, pris- matico-5-gonus. SricmA crassum peltatum, 5-gonum. Ovarium disco SUR LE GROUPE DES MÉLIACÉES. 251 impositum latiori, tubi fundum vestienti, 5-loculare loculis 12-ovu= latis. Frucrus capsularis, oblongo-obovatus, 5-locularis, ab apice septifrago-5-valvis : in valvis singulis sarcocarpium lignosum tenue ab endocarpio solubile, utrumque autem ab axe amplo persistente, dissepimentis 5-gono. Semrxa ex axe summo pendula, in singulis locu- lis imbricata, plana, tegumento spongioso nucleum undiquè margi- nante, sed infrà et (longiùs) suprà expanso in alam membrana- ceam, apice hiliferam : embryo subrectus, pelliculà absque peris- permo vestitus, cotyledonibus foliaceis apice biauriculatis, radiculä surshm spectante, conicà, inter cotyledonum auriculas retract4. Axsor procera, ligno densissimo , fusco-rubente. Forra ad summos ramulos abruptè pinnata, foliolis per juga oppositis. PanIcuLx ter- minales ét ad folia samma parüm abortantia axillares, amplæ. SPECIES. —S-resmruca. /V. (v.s. herb. Rich. ex hort. Calc.—Fructum in Semin. - Mus.) [ Zndia.] Swietenia febrifuga. Roxb. cor. p. 13, tab. 17. —S. Soymida. Dunc. CHUKRASIA. Tab. 11, n°. 27. SWIETENTÆ sp. Roxb. Carvx brevis, 5-dentatus. Perara 5 erecta. Fizamewra 10 coalita in tubum apice ro-crenatum, crenis 1-antheriferis, AnTuerx exsertæ ë erectæ. Sryzus brevis, crassus, ovarium continuans. Sricma capita- tum , suprà trilobum. Ovarrum disco brevi süipatitum, oblongum , 3-loculare loculis multiovulatis. Frucrus….… Axsor procera. Fozra pinnata, foliolis suboppositis. Panicuzx ter- minales. SPECIES. —C. rasuranis. NV. + [ Zndia. ] Swietenia Chickrassa. Roxb. Cat. hort. Bengh. Vulgd Chukrasi. 252 MÉMOIRE ++ CEDRELEÆ. Filamenta distincta. Hilum in extremitate seminis Embryoniferä situm. Corollæ præfloratio convolutiva val contorto-convolutivato. CHLOROXYLON. Tab. 12, no. 28. CuroroxyLon. DC. — Swiereniz. sp. Roxb. Cazvx brevis, 5-partitus. Perara 5, breviter unguiculata, paten- tia. FicamenTa 10 patentia, subulata, apice in filum attenuata, omnia antherifera. Anrmerx mobiles, medio dorso affixæ, cordatæ, apicu- latæ. Discus 10-sinuatus, sinubus staminiferis, alternis quæ cum petalis alternant majoribus , ovarii basi circumpositus atque adna- tus. Sryzus brevis, 5-sulcus, in sricma obsoletè trilobum desinens. Ovanium disco semi-immersum, 3-sulcum, 3-loculare loculis 8-ovu- latis : ovula subascendentia, auriculæformia (teste Roxburgh). Frucrus capsularis , Oblongus, 5-locularis loculis 4-spermis, ab apice 5-valvis. SEMINA suprà in alam extensa. Bnsores ligno denso intüs flavente. Forr4 abruptè pinnata, foliolis multis alternis suboppositisve, parvis, admodüm inæquilateris, mioutissimè pellucido-punctatis. Panicuzx terminales, amplæ, ra- MOSÆe One. Ex Icone Roxburghii valvæ videntur medio septiferæ. An potius laminæ placentæ abinyicem solubiles, septiformes , utrinque seminiferæ, valvis oppositæ, ut in Flindersid, cui Chloroxy lon insuper accedit disco sinuato staminifero, ovulis ascendentibus, seminibus supra alatis, foliis pellucido-punctatis? Idem describit. quatuor insingulis loculis alternë cum séminibus posita, oblonga, compressa, spon- giosa, ipsa seminiformia corpora: nonne semina abortiva? — Præfloratio petalorum contorto-convolutiva. — Stamina cum petalis alternantia cæteris longiora et paul altius inserta.— Florem unicum inveni in quo numerus partium (vel et loculorum) quaternarius. SUR LE GROUPE DES MÉLIACÉES. 253 SPECIES, —C. swiegrena. DC. Prod. (v. s. herb. Desf, Mus. ) [ Zndia. ] Swietenia Chloroxylon. Roxb. cor. 1, p. 46, tab. 64. Oss. Arbor mediocris ex Roxb.; Circarum montes, patria; nomen vulgare Bil- 100. Arbor magna ex Leschenault (in herb. Mus.) qui eamdem retulit ex parte peninsulæ indicæ australi, ubi , ipso teste, Vummaray marum vulgd audit. FLINDERSIA. FrnoersrA. KR. Br. Cazvx brevis, 5-fidus. Peraza 5 sessilia, patentia. FrzameNrA 10 disco inserta , alterna petalis opposita sterilia, alterna antherifera. Anruerx conniventes, juxta basim affixæ, ovato-cordatæ, acuminatæ. Discus cyathiformis, 10-plicatus, subcrenatus , ovarium laxè circumdans, extrorsüm basi petalifer paulèque altiüs staminifer. Sryrus simplex, obtusè 5-gonus. SriemA peltatufn, altè 5-lobum. Ovarrum 5-loculare, -loculis 4-ovulatis : ovula placentæ intra loculam prominentis late- ribus quasi immersa, bina utrinquè. Frucrus capsularis, ligneus , echinatus, septicido-5-valvis, valvis cymbiformibus, solubilibus ab axe 5-alato, ipso solubili in laminas 5 spongioso-ligpeas, valvis oppositas, dissepimenta loculos bipartientia mentientes, singulas utrinquè dispermas. SEmNA e margine interiore laminæ ascenden- tia, imbricata ; integumento basi hilifero, circa nucleum spongioso- incrassato, suprà in alam membranaceam elongato : embryo, absque perispermo, transversus, cotyledonibus crasso-foliaceis, radiculà brevissimàä marginem interiorem spectante. Ansores gemmis novellisque gummiferis. Focia impari-pinnata, 1-pluri-juga, foliolis pellucido-punctatis. PanicucÆ terminales (an semper ? ). Oss. Character e F. australi a Brown descriptä ; forsan olim, Æmboinensi melius coguilà , paulisper immutandus quoad seminum numerum, elc. SPECIES. —F.ausrrazis. À. Br. Gen. Rem. p.63, tab. 1 (v.s. herb, Juss.) [Voyx- Holland. ] —F. amsoinexsis. Poir. Encyel. [ Holuccæ. ] Arbor radulifera. Rumph. 3, p. 07, tab. 120. Os. Congenerem præcedentis sagacissime agnovit Brown ; nomen specificum im- posuit Poiret diagnosimque e foliis 3-7-jugis et floribus subsolitariis instituit; non rectè quidem : nàm et folia in alterà quoque specie mterdum 3-juga, et, e descrip- tione Rumphianà , flores longis amplisque dependent ex racemis, quamvis tamen tabula fructus tantum 2-3 e pedunculis totidem infra petioli insertionem ortis neque longis pendentes depingat. Differt potius formä fructüs subpentagoni , basi et apice attenuati, angustioris prætereaque duplo longioris, loculisque ( indicante descrip- tione) 6-spermis , pedunculis 1-carpis : an et inflorescentià axillari ? CEDRELA. Tab. 12, n°, 20. Cevreza. L. — Ceprus. Mill. — Jonasonra. Adans. Cazvx brevis, 5-fidus. Peraza 5 erecta, introrshm et infernè plicä longitudinali ad medium aucta. GeniraurA stipitata. Discus stipiti adnatus, glandulosus, 5-costatus, inter costas cum plicis petalorum interpositis concretus, apice 5-lobatus. FicAmenra 10 summo disco inserta, 5 petalis opposita , brevissima , sterilia aut sæpiùs omninà deficientia, 5 alterna, subulata, antherifera. Anrmerx dorso supra basim aflixæ, primd introrsæ, demüm versatiles, cordatæ. SryLus brevis, 5-gonus deciduus. Sricua peltatum , obsoletè 5-gonum, suprä 5-radiatum. Ovariuu stipiti discoque insidens, 5-loculare loculis 8-12-ovulatis. Frucrus capsularis, ab apice septifrago-5-valvis, val- vis solubilibus ab axe persistente, dissepimentis 5-angulato. Sema e summo axe suspensa, iufrà in alam producta , inferiora effœta : perispermum Carnosum, parvum, integumento tenui spongioso arctè adhærens : embryo subrectus, cotyledonibus foliaceis, radiculà ipsis breviori, exsertà , superà. SUR LE GROUPE DES MÉLIACÉES. 255 Arsorss ligno odorato coloratoque. Fou abruptè vel impari-pin- nata, foliolis oppositis suboppositisve, multijugis, inæquilateris. Panouzæ terminales, amplæ, pyramidatæ. SPECIES. * Asiaticæ. Stüipes genitalium brevissiaus. Loeuli S-ovojg. —C. sinensis. IV. ÿ [ China.] —C. r0oN4. Roxb. corom. 3, tab. 238. (v. s. herb. DC.) [ Zndia. ] Oss. Folia in Icone Roxburghiano integerrima , in speciminibus observatis re- mote et breviter serrata. —C. resriFuGA. Blüm. (v. s. flor. ex herb. Mus. Leyd.) [ Java. ] ** Americanæ. Stipes genitalium longus. Locali 12-ovulati. —C. axcusriroura. DC. Prod. (v. s. herb. Mus. Juss. DC.) [ Peruvia. — Nov. Hispania. ] C. odorata. Ruiz Pav. FI. per. 3, p. 9. (non L.) —C. srasruiexsis, V. Flor. Bras. (v. s. herb. St.-Hil.) [ Brasilia. ] —C. quraxensis. IV. Ÿ [ Guiana.] —C. oporaTa. L. (v.s.)[ Antillæ.] Sp. minùs notæ. —C. vizrosa. Roxb. Cat. [ Zndia. ] —C. vezurina. DC. (+. s. fol. herb. DC.) An verè congener? Sp. excludenda. —C. AzTeRNIFOLIA. Seud. seu Cedrus alternifoliaæ Mäll. Dict. folüs sim- plicibus ab ordine recedens, non satis nota. Genus Meliaceis adscriptum non satis notum. ODONTANDRA. Kth. Cazyx hemisphæricus, 5-dentatus. Perara 5 sessilia, ovato-acuta, æqualia : præfloratio valvata. FLameNTA 10 hypogyna? brevia,infernè connata, 5 antherifera, 5 petalis opposita antheris destituta. ANTuER# 256 MÉMOIRE SUR LE GROUPE DES MÉLIACÉES. ovatæ, cordatæ, biloculares, introrsùm secundüm longitudinem dehiscentes. Discus nullus. Ovarium superum, sessile,... .loculare. Sryzus brevissimus. Sricma obtusum. Frucrus. .: . . Arsor inermis, ramulis alternis. Fozra alterna, simplicia , inte- gerrima, membranacea : petiolus infra apicem articulatus. SriPurx nullæ. Pancupæ axillares, simplicissimæ, ramis brevissimis, mul- tifloris : flores conglomerati. Os. Charact. ex Xth. in Humb. Gen. Nov. et sp., suppl. 7, p. 228. — Auctor genus subjungit Meliaceis ; sed , ex ipsius sententiä, aflinitas ob incompletam floris fructüsque cognitionem dubia. N SPECIES. —0O. AcuminaTA. Æ4%. (v. s. herb. Humb. Mus.) [ Nov. Grenad. ] PARS TERTIA. SPECIES NOVÆ AUT MINUS COGNITÆ DESCRIPTÆ. MELIA aAusTRALASICA. M. foliolis ovatis , breviter et abruptè acuminatis, obtusè ser- rato-dentatis; tubo stamineo lacinüis filamentosis crinito ; antheris glabris; partibus novellis vix farinoso-rufescen- tibus. * Raur virentes, lenticellis discoloribus minutis sparsi, glabrati. Forra ferè pedalia, in vernatione tomento cinereo farinosa, seriüs glabrata, impari-bipinnata, 3-juga : foliola impari-pinnulata, 2-3- juga, poll. 1:-1 longa, obliquè ovata, breviter acuminata, inæqui- latera, basi integra, cæterùm obtusè serrata, petiolulata petiolulo 1. 5-1 longo subdecurrente : petioli graciles, virentes. Panicuzx axil- lares, foliis breviores. Caryx brevis, pubescens. Perara 1. 5 longa, oblonga, obovata, tenuia, extrorsüm secundüm nervum medium incrassatum pubescentia, reflexa. Tusus srammeus petalis paul bre- vior, cylindricus, fasciculis 10 parallelis percursus et indè 10-stria- tus, introrsùm hirtellus, extrorsüm glaber et supernè laciniis crebris fimbriatus : antheræ glabræ. Sryius glaber. Ovarium conoïdeum, glabrum. Frucrus. .... Hab. in Novä-Hollandiä ( v. s. s: in herb. Mus, ex portu Jackson et freto Dentrecasteaux.) Mém. du Muséum. 1. 10. 33 -258 MÉMOTRE MELIA CANDOLLEI. M. foliolis ovato-lanceolatis, longè et obtusè acuminatis, bre- viter serratis vel subintegris;tubo stamineo glabro ; antheris villosis; partibus novellis farinoso-incanis. Melia composita. DC. Prodr. (non Wir.) Rai crassi, siccatione nigricantes, lenticellis minutis discolo- ribus sparsi foliorumque lapsorum notati cicatricibus trilobis; novelli pallidiores, pilulis stellulis albicantibus sparsi. Fora juniora pube stellatà farinosa, adultiora glabrata, impari-bipinnata ,"sub-4- juga : Joliola in jugis inferioribus ternata aut 5 impari-pinnulata , in superioribus simplicia, poll. 2-1 longa (lateralia scilicet términa- Libus breviora }, ovata, longè et obtusè acuminata, basi et acumine integerrima, cæterum obtusè serrata, vix inæquilatera, brevissimè petiolulata petiolulis decurrentibus : petioli semipedales (post anthe- sim elongati), graciles, subangulati, pallidè virentes. PanieucE foliis pauld breviores. Cazyx farinosus, laciniis ovatis. Perara L.'4 longa, lineari-obovata, tenuia nervo medio crassiore, secundüm eumdem extrorshm pubescentia. Tusus sTAmINEUS pauld petalis brevior, cylin- dricus, 20-striatus, rufescens, extrorshm glaber, introrsim villosus antheræ dorso villosæ. Sryrus glaber. Sricma obscurè 5-lobum. Ovamum conoïdeum, glabrum. Frucrus qualis Meliæ) azedarach, pallidior, semper 5-locularis. Differt a Melié composité W. (cum quà confusa in Prod. DC. ) ramulis novellis in sicco nigrescentibus (non lutescentibus ); foliolis brevioribus angustioribusque , minüs inter se in pinnulà eâdem inæqualibus rariùsque inæquilateris, longiùs et obtusè ({nec acute) acuminatis; paniculis mult minüs confertis et brevioribus ; flori- bus majoribus; petalis non tomentosis; antheris dorso villosis ; stig- mate nec exserfo nec nigro nec 5-apiculato. Hab. in insulà Timor. (v.s.s. in herb. Mus.) SUR LE GROUPE DES, MÉLIACÉES. 259 NEMEDRA ELÆAGNOÏiDEA. ; N. foliolis 3-5 suboppositis, lanceolatis, subtüs lepidotis; pa- niculis axillaribus et terminalibus, densè multifloris. Ramr squamis furfuraceis ciliatis conspersi. Fosra pinnata, folio= Tis 3-5 suboppositis, poll. 2-3 longis, 1: latis, lanceolatis, subin- tegris, subtüs sparsim lepidotis, petiolulatis petiolulo 1. 3 longo : petioli 1-2-pollicares, ad basim inflati. Pancurz axillares et termi- nales, foliis subæquales, pedunculis compressis, lepidotis : flores globosi, conferti, brevissimè et crassè pedicellati. Cazyx brevis ; cupulæformis, margine obtusè 5-lobo cilrato. PErarA totidem, calyce duplo longiora, extrorsum (ut et calyx ovariumque) squamis fur- furaceïs conspersa. Interdüm auctus petalorum nec rard imminutus antherarum numerus. i Hab. in Æustralasiä. (v. s. s. in herb. Mus. e Novæ Hollandiæ portu regis Georgii; in herb. Lessert. e Novâ Caledonià.) APHANAMIXIS Timorensis. A. folüs abruptè vel impari-pinnatis; foliolis oppositis, 5-7- _jugis, oblongis, obliquè ovato-lanceolatis, utrinque glabris; petiolis glabris ; spicis longis. Ramurt glabri, lenticellis asperi. Forra cum vel absque impari pinnata, 5-7-juga, foliolis patentibus reflexisve, admodüm inæqui- lateris et indè obliquè et irregulariter ovato-lanceolatis, oblongis (superioribus semipedalibus pedalibusve, poll. 2-1 - latis; inferio- ribus gradatim brevioribus), breviter et obtusè acuminatis , utrin- que glabris, subtüs reticulato-nervosis, nervo medio foliolum in partes duas dividente valdè inæquales , superiorem latiorem longiüs decurrentem semi-ovatam, inferiorem potius semi-lanceolatam ; 260 MÉMOIRE petiolulatis petiolulo 1. 6-3 longo : petioli 2-1-pedales, glabri. IxrLo- RESCENTLE spiciformes (non spicatæ , cum in fructiferis nec perfectè maturis tantùm suppetentibus non regulariter a basi ad apicem fructus gradatim maturescant) : pedunculi semi-sesqui-pedales , crassi, glabri, polycarpi. Cazyx ad basim fructüs persistens 5-phyl- lus, foliolis squamoïdeis, semicircularibus, imbricatis,-breyibus. Faucrus basi in stipitem attenuatus, junior obovatus, maturus ovato- trigonus, pr&ni circiter magnitudine , glaber, rugosus ; sarcocarpio coriaceo, modicè crasso ; endocarpio chartaceo, tenui, laminis intro- flexis geminatisque dissepimenta tria constituente cum totidem sutu- ris alternantia ; ided loculicido-5-valvis, 3-locularis loculis 1-sper- mis. Semen juuius pendulum arilloque incompleto vestitum ventrem et apicem tantum involvente; maturius eodem sacciformi pulposo totum vestitum et ventre angulo loculi interno adnatum, obova tum , dorso convexum , lateribus planiusculum , sulco longitudinali (commissurà cotyledonum?) in partes duas collaterales divisum : integumentum sub arillo duplex, ytrumque tenue; exterius charta- ceum rubens, interius membranaceum cum priore maximä parte connatum confusamque, ad apicem areolà circulari notatum quæ radiculæ respondet, ad basim (chalazam) incrassatum. Emeryo peris- permo destitutus, ab integumento ægrè solubilis, carnosus, cotyle- douibus omnino conferruminatis : radicula brevis inter ipsas retracta et occulta, supera : plumula conica. Hab. in insulà Timor. (v. s. s. in herb. Mus. ). APHANAMIXIS PERROTETIANA. A. foliis impari-pinnatis; foliolis oppositis, multijugis, oblon- gis, obliquè ovatis, subtàs discoloribus et hispidulis ; petiolis velutinis; spicis longissimis, pendulis. Aro maxima, ramosissima ramis patentibus. Forra impari-pin- nata, multijuga, foliolis biseriatim imbricatis, admodüm inæqui- SUR LE GROUPE DES MÉLIACÉES. 261 lateris et indè obliquè ovatis, oblongis ( poll. 9 longis et 3-latis ), breviter et obtusiusculè acuminatis, suprà glabris, subts pube brevi secundüm nervos densiori hispidulis , discoloribus > Copià “punctulorum prominulorum scabriusculis, nervo medio admodüm prominente foliolumque in partes duas dividente valdè inæquales (superiorem longiorem latioremque), breviter et crassè petiolula- tis : pelioli longissimi , teretes, pube brevi et densà velutini, len- ticellis glanduliformibus raris sparsi. InFLORESCENTIA axillaris, spi- ciformis (non spicata, quippè in qu non a basi ad apicem regularis florum evolutio) : pedunculi 1-2-pedales, penduli, angulati, pube brevissimä spurcè velutini vel demum glabrati; pedicelli brevis- simi, lati, compressi. CaLyx 5-phyllus, foliolis suborbicularibus » extrorsum sericeo-pubentibus, bracteolis duabus brevissimis quæ cum foliolis exterioribus (quæ ipsæ bracteæ ) isdenique paul brevioribus alternant stipatus, persistens. Peraa 3, calyce triplo longiora, basi in unguem latux cum tubo stamineo diù cohæren- tem angustata, cæterüm suborbiculata, extrorsium puberula, coria- cea : præfloratio convolutiva. Tusus sramineus primè globosus, seriüs breviter campanulatus, glaber, coriaceus, apice latè 6-dentatus , introrsùm 6-antherifer : antheræ magræ, cordaiæ, foveolam ad basim dorsi pro filamenti insertione præbentes, glabræ, introrsim rimà duplici longitudinali dehiscentes (in floribus observatis pollen ipsaque cavitas loculorum deficiebant). Sriema magnum, truncato- pyramidatum, sulcis 3 latis in icbos 3 longitrorsüm divisum , gla- brum, nigrescens. OvarIum brevissimum, depressum , velutino-his- pidum, 5-loculare loculis biovuiatis : ovula Superposita, ex eodem ferè puncto anguli interni pendula. Frucrus.… Hab. in ins. Philippinis. (vs. s. in herb. Mus. et Perrotet ; ab ipso lecta non procul ab urbe Samboagan in ins. Magindano in de- pressis argillosisque ad basim montium > Decembri florifera.) 262 MÉMOIRE HARTIGHSEA FraserAna. H. foliüs abruptè pinnatis ; foliolis suboppositis, 2-4-jugis, lan- ceolatis, obtusiusculis, nervis secundariis subtùs ad basim in perulam dilatatis; paniculis racemiformibus, laxifloris; petalis 4 cum tubo stamineo infernè coalitis; ovario 3-lo- culari. Raui novelli pube brevissimà quasi pulverulenti , adulti glabrati: _Foura abruptè pinnata , 2-4-juga, foliolis suboppositis, lanceolatis ; pol. 2-5 longis et 1 latis (infimis brevioribus), obtusiusculis, gla- berrimis, suprà lucidis, subtüs reticulato-nervosis origine nervo- rum secundariorum sæpè mirè inflatâ et perulam intüs hispidam constituente, subsessilibns : petioli poll. 5-3 longi, subpatuli, pul- verulenti glabrative, suprà complanati. Pameuzx racemiformes ; foliis dupld breviores, pedunculis pube brevissimä tectis, commu- nibus gracilibus a basi ramosis, partialibus patentibus bracteatis ; pedicelli brevissimi , glabelli. Cazyx 1. 1 longus, cupulæformis, bre- viter et obtusè 4-lobus, pilulis raris extrorsüm puberulus, PErara 4 calyce triplo longiora, lineari-lanceolata , dimidià parte inferiori arctè cum tubo connata, superiori libera et reflexa, vix puberula. Tusus sramneus similiter puberulus, apice 8-fidus laciniis semi-ellip= ticis, introrsüm inter ipsas 8-antherifer, antheris cordato-ovatis: Tusvurus ovarium æquans, striatus, crenulatus, glaber ( nisi intror- sùm ad basim ubi pili rari molles). Sryzus tubo subæqualis, glaber. Sriema ipso latius, discolor, discoïdeum , suprà umbilicatum. Ova- rium conoïdeum , hirsutum, 3-loculare loculis infra tubi staminei insertionem descenderiibus, 2-cvulatis : ovula ex anguli interni basi ascendentia. Frucrus....... Diversæ floris partes massulis resinosis extùs conspicuis granulosis vermicularibusve farctæ. Partium nume- rus rariüs quinarius. SUR LE GROUPE (DES MÉLIACÉES. 263 Hab. in Novà Hollandiä orientali. (v: s. si in herb. Mus.commu» nicatam a CL. Fraser retulerat C1. Gaudichaud. ) HARTIGHSEA: sPECTABILIS: H. foliis impari-pinnatis; foliolis obovatis, subacutis, undula- üs, scabriusculis ; paniculis ramosis, multi-grandi-floris; pe- talis 5 basi inter se coalitis; fructu 3-loculari. Trichilia spectabilis. Forsr.— T, cauliflora. Banks 755. « Cauuis arborescens, r0-orgyalis, cortice rimoso cinereo : rami patentes, lignosi, cinerei, nodosi, summi juniores foliati. Forra Sparsa, impari-pinnata, foliolis obovatis, subacutis, undulatis, patentibus, scabriusculis, palmaribus, petiolulatis, petiolulo semipollicari : petioli in apice singulorum ramorum circiter sex, teretes, læves, spithamei pedalesve. Racemi compositi, cylindrici, formosi : pedunculi communes horizontali-ascendentes, sæpè de- pendentes, numerosi, flexuosi, e ramorum parté inferiore infra folia prodeuntes, pédales; partiales sparsi, distantes, teretes, sesquipollicares, inferiores in pedicellos 5, superiores in 3 divisi, sammi 1-flori; pedicelli teretes, breves : bracteæ brevissimæ , ovatæ, acutæ, ad basim pedunculorum partialium solitariæ , pedicellorum verd ternæ vel quaternæ minutæ. Frorss pollicares , albi. Cazvx 5-partitus, foliolis subrotundis, brévibus, concavis, margine subciliatis, persistens. CororrA monopetala, 5-partita, tubo brevissimo; laciniis linearibus, longis horizontalibus, re- flexis, albis. Necramom duplex :exterius longitudine ferè petalorum cylindricum, amplum, erectum, margine crenatum : énterius tubulosum, exteriore dimidio brevius arctèque adhærens, ful- vum ,; integrum. STAMINA : flamenta 10 brevissima, fauci nectarii exterioris inserta : antheræ oblongæ , erectæ, flavæ. OvAKium coni- cum, brevissimum. Srvrus filiformis , longitudine nectarii exte- rioris. SricmA capitato-depressum. Carsuza obovata, carnosa, 264 MÉMOIRE « obtusa, obsoletè 3-gona , 3-locularis, 3-valvis, loculis 2-:spermis ; « magnitudine circiter ficum æmulat. Sema arillata seu inclusa « membranà crassà candidà ; virescentia (immatwra forsän ), obtusè « 3-gona , compressa, apice truncata, bivalvia. « Hab. in nemoribus Novæ Zelandiæ, ubi Certhiæ aliæque aves mellisugæ e floribus ipsius nectar hauriunt. » À Descriptio tota e Forster mssis desumpta. HARTIGHSEA LessenTiANA. Hfoliolis 4-6 alternis vel oppositis, lanceolato-ellipticis, bre- vissimè et obtusè acuminatis; paniculis laxè paucifloris; pe- talis 5 cum tubo stamineo infernè coalitis ;ovario 4-loculari. Ramr teretes, glabri, novelli (sicut et petioli) virescenies. Fozr4 pinnata, foliolis 4-6 alternis aut per juga oppositis, poll. 3 longis et 17 latis, lanceolato-ellipticis, brevissimè et obtusè acuminatis , glaberrimis, petiolulatis petiolulo semi-pollicari : petioli poll. 4-5 longi , glaberrimi , sub foliorum insertione canaliculati. Panicuræ extraaxillares, poll. 3 longæ; pedunculi versüs apicem tantüm et laxè floriferi, graciles, partiales, bracteati; pedicelli discolores, 1. 1; longi. Carvx brevis, cupulæformis, subinteger aut irregulari- ter crenalatus, glaber. Perara 5 glabra, in alabastro crassa et arctè interse coalita. Tupus srami NEUS cylindricus, 10-deniatus dentibus interdum bidentulatis, glaberrimus. Tusurus ovario longior, cylin- dricus, crenulatus, extrorsüm glaber, introrsum hispidulus, cilia- tus. Sryzus tubum paululüm superans, glaberrimus. Sricua summo stylo incrassato impositum. Üvarium conicum, hispidulum , 4-locu- lare, loculis r-ovulatis : opula ex angulo interno infra apicem sus- pensa. Frucrus..…. Hab. in Novà Hollandiä. ( v.s. s. in herb. Ventenat Mus. Lessert. ) SUR LE GROUPE DES MÉLIACÉES. 265 HARTIGHSEA Forsrerr. H. allium redolens, folis absque vel cum impari minore pinnatis; foliolis 7-9-jugis, ovato-lanceolatis, admodüm in- æquilateris; paniculis ramosis multi-parvi-floris ; petalis sæpiüs 4 basi cum tubo stamineo connatis; ovario 3-locu- lari. Trichilia alliacea. Forsr. (non Srrexe,.) « Argor tota odore allii fœtidissimo pollens, 5-orgyalis, erecta, ramosa : rami teretes , ascendentes, patentes, cicatricibus et casu foliorum notati. For pinnata absque impari (vel interdüm cum impari minore, modù persistente, modo deciduo), 8-juga , folio- lis ovato-lanceolatis, acuminatis, admodüm inæquilateris latere superiore longiüs decurrente, lævibus, patentissimis, palmaribus, saturatè viridibus , petiolulatis, petiolulo horizontali, semitereti, poll. + longo : petioli basi ieretes, superiores suprà subcarinati, nigricantes, basi dorso carinä et laterum maculis tomentosis, peda- les. Racemus axillaris, supradecompositus, diffusus, semipedalis : pedunculus communis basi teretiusculus, supernè angulosus, cras- sitie pennæ corvinæ; partiales subangulati, horizontali-patentes, sparsi, pubescentes, palmares sesquipollicaresque : racemuli pau- ciflori in parte inferiore seu vershs basim pedunculorum partia- lium : pedicelli 1-flori brevissimi in racemulis et versus apicem pedunculorum partialium : bracteæ minutissimæ ad bases pedi- cellorum. FLores sparsi, sordidè flavicantes, poll. 11 longi. Carvx brevissimus, obsoletè 4-5-fidus, villosus. Conorra monopetala , tubulosa, profundè 4-5-partita, laciniis linearibus reflexis. Nec- « rarlun duplex : exferius longitudine corollæ, cylindricum, tubu- = Z losum, pubescens, crenulatum , petalis adnatum : interius priore dimidio minus, tubulosum, e basi prioris ortum, ovarium et Mém. du Muséum. 1. 19. 34 266 MÉMOIRE « styli partem vaginans, crenulatum, villosum. Sramwa : filamenta « 8-10 in ore nectarii exterioris brevissima : antheræ oblongæ, « minutæ. Ovarium superum, minutum. Sryzus longitudine floris, « filiformis, basi pilosus. Sricua capitatum , excavato-depressum os « nectarii implens. Frucrus..... » Hab. in nemoribus ins. Namoka:( v.s.s. in herb, Mus, e plantis Forsterianis ). Ons. Descriptio tota desumpta e Forster. mss. , cui adde præflorationem corollæ valvatam, crenulas tubi staminei (nect. exter.) seligeras, antheras sæpius tantim 6-7, ovarium 3-loculare, villosum. EPICHARIS specrosa. E. foliis impari-pinnatis, 7-8-jugis; foliolis oblongis, obliquè obovatis ovatisve, breviter et obtusè acuminatis; racemis brevibus; calyce campanulato. Ramuzr glabri, lenticellis crebris discoloribus tuberculati. Foura impari-pinnata, foliolis suboppositis, 7-8-jugis, oblongis, apice bre- viter et obtusè acuminatis, præter terminalem æquilateram et lan- ceolato-obovatam inæquilateris et oblique ovatis obovatisve, supe- rioribus poll. 4-6 longis, 1+latis, inferioribus gradatim brevioribus; omnibus glaberrimis, subiüs reticulo nervorum prominulorum nota- tis, petiolulatis, antè evolutionem (quæ serie duplici a basi folii ad apicem absolvitur ) subtüs puberulis acumine in spatulam elongato equitativisque : petioli 1-2-pedales, glabri. InrcorescenTrA axillaris; racemiformis (non racemosa , quippè in quà flores medii priùs infe- rioribus evolvantur), racemis folio multù brevioribus, solitariis geminatisve, floribus approximatis : pedunculus poll. 1-4 longus, puberulus vel serius glabratus; pedicelli 1. 15 longi, pube densä velutini, bracteolati. Carvx campanulatus, 1. 2-5 longus, 4-fidus ; extrorsüm sericeo-velutinus. PerALA ipso duplo longiora, reflexa, subspatulata, marginibus undulata , supernè et extrorsum sericeo- SUR LE GROUPE! DES MÉLIACÉES. 307 pubentia : præfloratio contorto-convolutiva: Tusussramineus petalis vix brevior, sub-8-sonus, glaber vel interdüm secüs lineas cum peta- lis alternantes puberulus, apiee 8-crenatus, crenis emarginatis , patulis. Tusurus campanulatus, glaber, 8-crenulatus, ovarium ipso brevius includens. Srvivs basi villosus, cæterüm glaber. Ovariun ovoïdeum, densè villosum : ovula discoïdea , superposita, superius ascendens, inferius pendulum. Fructus..…. Hab. in insulà Timor (v.s.s. herb. Mus.). — Specimina quæ- dam racemis floribusque longioribus : an distinguenda ? EPICHARIS Kunrarana. E. folüs impari-pinnatis, 2-jugis; foliolis ovatis, basi acutis, apice breviter et obtusè acuminatis; paniculis pauci-laxi- floris; calyce brevissimo. Ramuzi cortice vestiti griseo lenticellis discoloribus orbicularibus sparso. Forta impari-pinnata , foliolis z-jugis; terminali poll. 4-6 longo, 2-3 lato , obovato; lateralibus brevioribus et breviüs pedicel- - latis, ovatis; omnibus basi acutis, apice breviter et acutè acu- minatis , glaberrimis , mémbranaceis : petioli poll. 5 longi, suprà caniculato-complanati, virentes, glabri. Paxcuzx axillares, petio- lissubæquales, laxi-pauci-floræ , pedunculis secundariis patentibus longiusculis, pedicellis lineam et ultrà longis. Caryx brevissimus $ 4-fidus , ciliolulatus. Perara calyce multo longiora , 1. 5 longa, lineari- elliptica, acutiuscula, pilis raris extrorsùm sparsa. Tusus sramineus petalis vix brevior, subcampanulatus, glaber, antheris parvis. Tsu= zuscupulæformis, brevis et latus, extrorsum glaber, introrshm hir- tus. Srwuus tubo subæqualis, basi villosiusculus. Ovarium bréve, villosum : ovula ex angulo interno pendula, collateralia, insertio- nibus inter se adhærentia. FRucrus...…, An reverä hujus generis cum quo convenit partium numero, rece- 268 MÉMOIRE dens paulisper inflorescentià, calyce brevissimo, ovulorum situ mutuo ? Hab. in Nov Guineà ( v. s. s. in herb. Kunth, a CI. Lesson lectum). CABRALEA POLYTRICHA. C. ramis velutinis; foliolis 8-jugis, lanceolato-obovatis, brevis- simè acuminatis, suprà scabris et parcè puberulis, subtüs velutinis; petalis obovatis; numero partium in flore sæpè fyario Ram teretes, pube brevi densäque velutini juniores, serius gla- brati. Forta 8-juga, foliolis lanceolato-obovatis, brevissimè acumi- natis, poll. 2-3 longis, 1. 10 latis (inferioribus brevioribus potiùs- que obliquè ovatis), suprà scabris et parcè puberulis, subtùs pube brevi densà velutinis et discoloribus: petioli ferè pedales, similiter velutini. Pancuzx axillares : pedunculi communes foliis ferè duplo breviores, densè breviterque pubescentes, erecti; secundarii remotè alterni, breves, mox ramosi et multiflori : bracteæ ad basim pedun- culorum partialium minutæ acutæ : flores terminales in inflorescen- tià tüm communi tm partiali quälibet citiùs lateralibus evoluti : interdüm, foliorum in ramulis abortu et inflorescentiarum persis- tentià, paniculæ quasi terminales et longè ramosæ, Carvx 4-5-phyl- lus foliolis ovatis, breviter hispidis. Perara 4-5, 1. 4 longa, obovata, glabra, striata, in præfloratione contorto-convolutivà per nervum medium tubo stamineo supernè adhærentia, mox soluta. Topurvus crassiusculus , 4-5-gono-campanulatus, extrorsùm glaber , intror- sùm pilis retrorsis hispidus, ovarium superans, SryLus 4-5-striatus. Srrema discoïdeo-4-5-lobum. Ovarrum conoïdeum, densè villosum : ovula superposita superius ascendens, inferius appensum. Frucrus…. Pleræque floris partes massulis resinosis linearibus striatæ. Oss. Species duabus sequentibus multum accedens. An tres ejusdem varietates? Hab, in Brasilià australi (v.s. s. herb. Mus.). me SUR LE GROUPE DES MÉLIACÉES. 269 CABRALEA 1AFFINIS. C. ramis velutinis; foliolis 7-8-jugis, obliquè lanceolatis, suprà scabriusculis puberulisque, subtüs velutinis; petalis lineari- spatulatis; numero partium in flore semper Bari. Raui teretes pube brevi densà velutini. For 7-8-juga, foliolis obliquè lanceolatis, poll. 1= longis , + latis, a jugis superioribus ad inferiora gradatim abbreviatis, suprä scabriusculis puberulisque , subtüs pube densä brevi velutinis et discoloribus : petioli vix semi- pedales similiter velutini. Panicurx axillares : pedunculi communes foliis pauld breviores, velutino-pubentes; partiales breves, singuli bracteolati : flores terminales citiùs lateralibus evoluti. Cazyx bre- vis, 5-phyllus foliolis cordatis, hispidis. Peraza 1. 3 longa, lineari- subspatulata, glabra, in præfloratione convolutivä per nervum medium tubo stamineo supernè cohærentia. Tusuus, carnosus, sub- campanulatus, 5-crenatus crenis emarginatis, extrorsùm glaber, introrsam hirsutus. Ovarium superans. Frucrus.….. Hab. in Brasilià australi ( v.s. s. herb. Mus.), CABRALEA orrcoTricHa. C. ramis lævissimis ; ; foliolis 6ugis, oblique lanceolatis, suprà glabris et PEER subtüs velutinis; petalis obovatis numero partium in flore semper 52, Rami teretes, epidermide glabrâ lævi vestiti. ForxA 6-juga, folio- lis præcedentis speciei conformibus pauld tamen longioribus, supra glabris et lucidis : petioli vix semipedales puberuli vel glabrati. Pancuze ut in præcedente, pedunculis tamen ad apicem tantüm puberulis, cæterùm glabris. FLores ab eâdem differunt petalis obo- vatis, tubulo breviore vix ovarium æquante. Notanda quoque forma 270 111 + MÉMOIRE crenarum tubi staminei quæ bipartita laciniis divergentibus, ita ut lacinia qualibet cum crenæ viciné lacinià conniveat sicque crenam efformet semi-ovatam cui anthera opponitur ( quod primo aspectu characteri geñerico repugnat ). Hab: än Brasiliä australi (v.s.s. herb: Mus,). CABRALEA GLABERRIMA. G. ramis glaberrimis ; foliolis ro-jugis, oblongis, subfalcatis, g j Jus 8 glabris; pétalis lineari-ellipticis; numero partium im flore semper 5año, Foxra circitér ro-juga, foliolis oblongis, poll. 5 longis (inferioribus multo brevioribus), + latis, insigniter inæquilateris et quibusdam etiàm falciformibus, breviter acuminatis, basi in petiolulum rugo- surn sensim ‘attenuatis, glabris, suprà nitidis, subtüus prominulo- nervosis ét aë axillas nervorum secundariorum squamuloso-barbatis: pétioli pedales et ultrà, teretes, glabri. Panicurx plures ramulo abbreviato axillari insidentes et indè quasi fasciculatæ : pedunculi communes petiolis pauld breviores, graciles, virgati, glabri; secun- darii patentes, racemosim floriferi, bracteati; pedicelli breves bracteolati. Caryx brevis; 5-phyllus, foliolis semi-orbicularibus , ciliolulatis. Perara 1. 3-4 longa, lineari-elliptica, glabra, apice revolata : præfloratio convolutiva. Tusurus carnosus, campanulatus ; extrorsüm glaber, introrshm densè hirsutus, ovarium superans. Ova- Run conoïdeum , hirtellum : ovula superposita ; superius ascendens, inferius pendulum. Frucrus...… Hab. in ansulâ brasilianà Sanctæ Catharinæ (+. s. s. herb. Mus: a CI. d'Urville relatam ). SUR LE GROUPE DES MÉLIACÉES. 271 DIDYMOCHETON LescuenauErEA EN. D. foliüs impari-pinnatis, -1-jugis; foliolis oblongis, obovatis, breviter acuminatis, subtüs pubescentibus; glomerulis flo rum paniculatis, paniculà axillari contract4: Raworr puberuli, novellis tomentosis. Forxa impämispinnata, 2-1- juga, foliolis poll. 3 longis, 1-12 latis; Supremo basi lanceolat4 in petiolulum ferè semi-pollicarem angustato; Jateralibus subsessili- bus, obovatis, inæquilateris; infimis ovatis ; duplè brevioribus ; omnibus breviter acuminatis , subtüs superficie totà et saprà secun- dùm nervum medium tantüm pubescentibus : petioli bipollicares, rufo-lomentosi. Paxicuzx axillares » petiolis subæquales, contractæ, pedunculo communi tomentello infernè simplici, secundariis bre vibus3-floris, floribus sessilibus glomerulatis. Carvx foliolis suborbi- cularibus, extrorsam pubescentibus, ciliatis, bracteA forà confornri stipatus. Perara 1. 3 longa , linearia, acuta ; extrorsüm sericéozvil- losa, præfloratione subvalvat. Tusus sramNEUs extrorsum sericeo- villosus, introrsüm pubescens. Tüosurus membranaceus extrorstm glaber ; introrsum pilis retrorsis villosus. Srv£us tubo subæqualis 5 præier basim glaber et rubellus. Sriena discolor, teres, suprà umbi- licatum umbilico 5-radiato. Ovaniün sericeo-villosum > parvüum. Frucrus..…. Sp. distincta a D. nutante , inter alia, petalis minüs altè coalitis, tubulo introrsüm villoso. © Hab, in ins, Java (v. s. s. herb. Juss. a CI. Leschenault lectum et datum ). 272 MÉMOIRE DIDYMOCHETON GaupicHAUDIANUM. D: foliis longissimis, impari-pinnatis, 8-jugis; foliolis oblongis, obliquè ovatis, acutissimè acuminatis, membranaceis, gla- bris; glomerulis florum spicatis, spicà longissimà. Arsor admodüm recta. Fozra in summis ramis impari-pinnata, foliolis suboppositis, 8-jugis, oblongis; supremo lanceolato, basi in petiolulum ferè pollicarem angustato; cæteris obliquè ovatis, acutissimè acuminatis, inæquilateris, subsessilibus; superioribus semi-pedalibus et ultrà, poll. 2 latis; infimis brevioribus ; omnibus membranaceis, glaberrimis præter nervum medium suprà line tomentosà insignem : petioli ferè 3-pedales, a basi ad apicem gra- datim attenuati, inter foliorum insertiones sulcati, supra pube brevissimà rufulà inspersi, cæterùm glabri, virentes, lenticellis quibusdam nigrescentibus sparsi. Frores in pedunculis petiolo sub- æqualibus, concoloribus , puberulis vel glabratis , spicatim glome- rulati, glomerulis sparsis, 2-3-floris, bracteatis, spicà simplici vel a basi ramosä et indè duplici, pendulà. Caryx foliolis suborbi- cularibus, introrsm concavis , extrorsüm pube sericeà rufescenti- bus. PeraLa semipollicaria , linearia, acuta, extrorsum pube sericeà albida, præfloratione subvalvatà. Tupus sramneus apice subinflatus, infernè utrinquè villosus , supernè glaber, fasciculis 10 qui totidem antheris lineari-ellipsoïdeis respondent percursus. Tugurus membra- naceus , pellucidus. Sryzus glaber. Sricua discoïdeum, in ambitn sub-5-lobum, nigrescens. Ovarium parvum, pilis rufescentibus ad- pressis longissimis villosum, pericarpio tenuissimo. Frucrus...… Hab. in ins. Rawak (v.s.s. herb. Mus. — Januario ramulos flori- feros nondum planè explicitos legerat CL. Gaudichaud, qui speciem nobis benignè communicavit). SUR LE GROUPE DES MÉLIACÉES, 273 EKEBERGIA SenecAreNsts. E. foliis impari-pinnatis, 4-jugis; foliolis obliquè lanceolato- Ovatis, breviter et acutissimé acuminatis; petalis calyce multô longioribus; ovario glabro, basi cum disco concreto, 5-loculari. æ AR5oR 30-40-pedalis, ligno fragili, ramis crassis, cortice vestitis rugoso, in novellis puberulo, lenticellis crebris notato, in adultis glabrato foliorumque lapsorum cicatricibus latis trilobis sparso. For ad summos ramulos conferta, impari-pinnata, 4-juga, foliolis poil. 2-3 longis, 1 et ampliüs latis, obliquè lanceolato-ovatis, breviter et acutissimè acuminatis, inæquilateris, utrinquè glaber- rimis, subtüs reticulato-venosis : Petioli circiter poll. 8 longi , sub insertionibus foliorum angulati, infernè subtrigoni pubeque brevis- simâ quasi pulverulenti. Panicurx axillares, foliis duplè triplève breviores : pedunculi angulati, mox ramosi; secundarii tertiariique dichotomè floriferi, flore in dichotomià citiùs evoluto, bracteolati ; omnes puberuli : Pedicelli lineam longi. Fcores alii steriles, alii fertiles. Carvx brevis, 5-fidus, puberulus, demüm circumscissus deciduusque. PeTira calyce multd longiora , 1. 2 longa, obliquè lineari-ovata, puberula : præfloratio convolutiva. Tusus sramneus petalis duplà brevior, supernè tomentosus : antheræ nunc (in flore fertili) polline vacuæ et lineares, nunc (in sterili) curvatæ polline fetæ globuloso. Pisrizrum in flore masculo tubo inclusum, in fertili supra eumdem exsertus, lageniforme. Sryrus columnæformis, stig mate paulè crassiori 5-sulco 5-crenato coronatus. Ovarium hemisphæ- ricum, ad basim disco cinctum annulari, cum ipso concrescente È pilis mollibus erectis ciliato , glabrum, 5-loculare loculis petalis oppositis, dissepimentis ad apicem liberis. Frucrus cerasi vulgaris magnitudine , globosus, rubens, tuberculis quibusdam orbicularibus Mém. du Muséum. 1. 19. 35 274 MÉMOIRE scaber, cæterüm lævis, sarcocarpii carne subgranulosä , endocarpio osseo, abortu 4-2-3-locularis. Sema ( quæ nondüm perfectè matura suppetebant) ovata, brunnea, lævia, infra apicem suspensa : Embryo radiculä brevi, superà, cotyledonibus juxtapositis, crassiusculis , seriüs (ut conjicere licet) totam seminis implens cavitatem, quæ adhàüc liquido pulposo partim tumebat. Hab. in Senegambiä (v. s. s. herb. Juss. communicatam a Cl. Leprieur, lectamque in sylvis siccis regni Cayor inque peninsulà Ca- SRE . Je ES pitis Viridis). HÆNEA TRIFOEIA. H. foliis trifoliolatis, foliolis ovatis obovatisve subemarginatis; disco ovarium villosum ferè immersum cingente. Ra lenticellis crebris tuberculati, adulti glabrati, novelli velu- tino-puberuli. Forxa trifoliata, foliolis ovatis vel obovatis ; supremo poll. 2-3 longo, 1. 8-15 lato; lateralibus minoribus; omnibus apice subemarginatis, coriaceis, glaberrimis, suprà lucidis, subtüs dis- coloribus et reticulato-venosis, petiolulatis, petiolulis apice inflatis, foliolorum lateralium 1. 2 longis, supremorum multd longioribus : Petioli circiter semipollicares, suprà plani, subtüs convexi, pube- ruli vel demüm glabrati. Panieurx sub gemmà terminali brevius- culæ , pedunculis velutino-puberulis , infernè simplicibus, mox : corymbosim ramosis, demüm trichotomè floriferis , ad divisiones bracteolatis; pedicellis brevissimis. Carvx brevissimus, 5-fidus,; laciniis acutiusculis, puberulus. Perara calyce multd longiora, 1. x longa, ovata ; acutiuscula , extrorshm puberula. FILAMENTA 10 petalis breviora, alterna ïis opposita breviora, complanata, utrinquè villosa infernè in tubum coalita , apicè brevissimè bifida et in fissurà anthe- riferà, antherâ acuminatà dorso villosä. Ovariün disco annulari gla- bro circumposito ferè immersum, villosum. Frucrus..…... An eadem cum Zrichiliä venosé Spreng. quæ cum eà, e descrip- SUR LE GROUPE DES MÉLIACÉES, 295 tione, convenit foliolis ternatis, obtusis, parallelè venosis, subtüs glabris discoloribus, sed differt floribus paniculatis glabris ? Hab. in Indià orientali (v. s.s. herb. Mus. à Sonnerat relatam). HEYNEA aAFrriNis. H. foliis impari-pinnatis, 3-jugis, foliolis obliquè ovatis, ob- tusè acuminatis; disco glabro ovarium concretum inclu- dente et quasi coronante. Ansor procera. Ramurr epidermide glaberrimâ, lævi, fusco-rubente, lenticellis discoloribus sparsà vestiti. Forra impari-pinnata, 5-juga , foliolis obliquè ovatis, obtusiusculè acuminatis, poll. 2-3 longis, 1=1+ latis, glaberrimis, subtüs discoloribus , reticulato-venosis , pétiolulatis petiolulo 1. 6-3 longo : Petioli poll. 8-4 longi, virgati, basi inflati et transverse rugosi, infernè nudi et supernè foliiferi , glabérrimi. Pepuncur axillares, petiolis crassitie et longitudine sub- æquales, subancipites, glabri, infernè nudi, supernè trichotomè ramosi, post dichotomias plures, singulas bibracteatas, tandem cy- mosè floriferi : Pedicelli brevissimi vel subnulli, hirtelli (ut et supremi pedunculorum rami ). Caryx brevis, 5-fidus, laciniis apice callosis, hirtellus. Prrara L. 2 longa, lineari-obovata, acutiuscula , trinervia nervo medio longiori ad apicem incrassato, parcè pube- rüla. Framenra 10 corollà breviora, alterna petalis opposita bre- viora , complanata , utrinquè villosa , usquè medium infernè coalita, apice bifida et in fissurà antherifera , antherà didymo-rotundâ gla- brâ. Disous glandulosus annularis cum ovario cui circumponitur connatus , basi tubum stamineum petalaque inserta gerens. Ovarium disco inclusum et quasi coronatum. Frucrus..…. Affinis Æeyneæ trijugæ a quà differt ramulis glaberrimis ( non pübérulis), foliis duplo minoribus ut et foliolis petiolulo tamen et acumine æquali, petalis longioribus latioribusque, pubescentiä tubi diversà, antheris glabris..…. 276 MÉMOIRE Hab. in Indiä orientali (v.s.s. herb. Mus. lectam a CI. Leschenault in montibus Nellygerry ubi, ipso teste, vulgd nomine Houli-Mouket ab incolis salutatur ). TRICHILIA PRIEUREANA. T. foliis impari-pinnatis, bijugis; foliolis lanceolato-ovatis, bre- viter et obtusè acuminatis, glaberrimis; paniculis brevibus; numero partium in flore quinario; filamentis omnind in tubum coalitis. Arsor 30-pedalis, Ramuur cortice glabro vestiti, in adultis copià lenticellarum minutarum scabriusculo, in novellis lævi et virides- cente. Fou impari-pinnata, bijuga, foliolis lanceolato-ovatis, bre- viter et obtusè acuminatis; supremo oblongo, poll. 3-6 longo, 1-13 lato; infimis ferè dupld brevioribus potiùsque ovatis ; superioribus ut situ sic et formà et magnitudine intermediis; omnibus glaberri- mis, suprà lævibus , subtùs venosis, subcoriaceis, basi in brevem petiolulum angustatis : Petioli poll. 3-6 circiter longi, supernè complanati et suprà canaliculati, glaberrimi. Panicuzx axillares , plerümque geminatæ (vel potiùs a basi ramosæ), vix semipollica- res, pedunculis bracteatis puberulis, secundariis bracteolatis bre- vissimis 3-floris; floribus subsessilibus, centrali lateralibus citiüs evoluto. Carvx 3-phyllus, foliolis ovato-acutiusculis, quinconciatis, puberulis. Perara calyce tripld vel quadruplà longiora, 1. 2 longa, lineari-ohovata, medio reflexa, pube brevissimä ; introrsüm den- siori, utrinquè albicantia : præfloratio convolutiva. Tupus STAMINEUS pauld petalis brevior, pilis brevissimis extrorsim, longioribus introrsüm, sparsus, crassiusculus, apice 5-crenatus; crenis emar- ginatis, 10-antherifer, antheris conniventibus, quinque quæ cum crenis alternant inferioribus iisdemque petalis oppositis, omnibus introrsis, brevibus. Sryzus tubo subæqualis, prismatico-3-gonus, SUR LE GROUPE DES MÉLIACÉES. 277 glaber. Sriema trilobum lobis basi inflatis et inter se connatis, apice distinctis et acuminatis, glabris. Ovariom in floribus quorumdan: speciminum constanter abortivum discumque depressum simulans ; in aliorum (quibus stamina polline effeta) fertile, globosum, gla- brum, carnosum carne granulosà , 3-loculare. Frucrus..…… Hab. in Senegambià ( v. s. s. herb. Perrotet et Leprieur, a priore lectam ad ripas fluminis Casamance in arenosis conchosis, Aprili flo- riferam; herb. Gay, a CI. Dollinger lectam in regno Thin prope f1. Fasena, eamdem foliis paul minoribus ut et floribus qui constanter steriles). TRICHILIA niscoconr. T. folis impari-pinnatis; foliolis alternis vel oppositis et 4-5- jugis; ovatis, mucronulatis, glaberrimis, subtùs discolori- bus; paniculis racemiformibus, paucifloris; numero partium in flore quinario ; filamentis in tubum omnino coalitis. Rimurr novelli angulati læves. Fozra impari-pinnata, foliolis non- nunquàm alternis, sæpiüs 4-5-jugis, ovatis, 1. circiter 15 longis et 8 latis, basi in petiolulum angustatis, apice mucronulatis, glaber- rimis, subtüs discoloribus et reticulato-venosis : Petioli poll. 5-7 longi, subancipites, lævissimi. Panicuzz axillares, triplè foliis breviores , racemiformes : Pedunculi communes gracillimi; glabri, maximä parte nudi et simplices, supernè tantüm pauciflori, pedun- culis supremis trichotomè floriferis iisdemqne puberulis : Pedicelli semilineam longi puberuli. Caryx brevis, 5-fidus, puberulus. Perara calyce multd longiora , 1. 3 longa, spatulata, pubescentia , reflexa : præfloratio contorto-convolutiva. Tugus sramineus petalis brevior , cylindraceus, utrinquè sed densiùs introrsüm pubescens , apice 10- dentatus, dentibus antheriferis, antheris oblongis acutis. Sryzus tubo brevior, glaber. Sricwa stylo latius, capitato-globosum, dis- color et apice 3-lobatum. Ovarium disco impositum glabro circa 278 MÉMOIRE ipsius basim annulatim prominenti crenulato, conoïdeum , villo- sum, 3-loculare loculis apice inter se perviis, biovulatis : Ovula superposita, superius ascendens , inferius pendulum. Frucrus...…. Ors. Species a Trichilis genuinis distincta filamentis in tubum omnino connatis neque bifidis ut et ovulorum situ. Hab. in Brasilià australi (v. s. s. herb. Mus. e Para). TPRICHILIA brvERSIFOLIA, Li T. folis trifoliolatis vel eum impari bijugis, foliolis lanceolatis obovatisve, acutè acuminatis, glabris; paniculis brevibus, paucifloris ; numero partium in flore quaternario; filamentis partim liberis. Arsor mediocris, inelegans, ramulis copià lenticellarum scabris, novellis parcè puberulis pallidioribusque; adultis glabratis fusce- centibus. Focra impari-pinnata , 2-1-jüga, foliolis lanceolatis obova- tisve, acutè acuminatis; terminali semipedali et ultrà, poll. 3 et ampliüs lato; lateralibus brevioribus iisdemque inæquilateris; omni- bus utrinquè glabris, suprà nitidulis, subtüs nervorum prominen- tium anastomosi reticulatis , petiolulatis petiolulo semipollicari in- crassato rugoso : Petiol: poll. 2 circiter longi , crassi, glabri. Pancuræ axillares, gemmä (quæ interdüm in ramulum evolvitur) interposità geminatæ, circiter 1-pollicares, laxè paucifloræ : Pedunculi vix puberuli, communes graciles; secundarii alterni, patentes, brac- teolati, 3-1-flori, floribus albidis lævissimè odoratis; pedicelli bre- vissimi, incrassati. Cacvx brevis, 4-lobus, lobis acutis, alternis brevioribus, viridulus, puberulus. Prrara 4 calyce tripld longiora, patula, ovata, pube minutissimä sparsa. Firamenra 8 petalis bre- viora , lata, infernè in tabum connata, cæterüm libera, introrsûm supernè lanata , apice bifida et 1-antherifera, antheris villosiuscu- lis (in fl. observatis, abortivis). Srvrus brevis, villosus. Sriçma SUR LE GROUPE, DES: MÉLIACÉES. 279 stylo latius, sphæroïdeum, apice irilobum. Ovanwm disco cum basi tubi staminei partim coalito insidens, conoïdeum, sericeo-villosum, 3-loculare : Ovula superposita superius ascendens, inferius pendu- lum. Frucrus..…. : Hab. in Guadalupà (v.s. s. herb. Richard. Clarissimus viator olim in sylvis proclivibus ad torrentem vulgù rivière Rouge, Januario florentem, legerat ). TRICHILIA Trinirensis. . T. foliis pinnatis, foliolis 6-7 oppositis vel suboppositis, lan- ceolato-obovatis vel ovatis, brevissimé acuminatis ; pube- rubis; paniculis brevissimis; numero partium in flore valgo quaternario; filamentis partim liberis. Ranurr teretes, lenticellis orbicularibus notati, glabrati, novelli tomentosi. Forra juniora (quæ sola in specimine suppetentia supere- rant) pinnata , 6-7-foliolata, foliolis 3-jugis vel suboppositis : supe- rioribus poll. 2 longis, ferè 1 latis, lanceolato-obovatis , brevissime acuminatis; inferioribus brevioribus > OVato-acutis ; omnibus secun- düm nervos et margines tenuiter puberulis, membranaceis ; brevis- simè petiolulatis : Perioli 2-pollicares, tomentosi, ad basim suprà canaliculali. Panrouzx axillares (occasu foliorum quasi rameæ), brevissimæ , ab ortu ramosæ, pedicellis tomentosis, bracteolatis. Carvx brevissimus, 4=5-partitus laciniis acutis, hirsutus. Prerara L 2 longa, basi in unguem angustata, oblonga, obovata, puberula. Friamenra linearia, lanata, apice bidentata, infernè coalita in tubum ad basim disco carnoso adnatum : Æntheræ parvæ, ovoïdeæ, pubes- centes. Prsriczun tubo duplo brevius, quasi abortivum. Sryrus hir- sutus. Ovarium disco involutum et occultatum, 3-loculare , 16culis biovulatis, ovulis Superpositis. Frucrus..…… Hab. in ins. Trinitatis (v. $:,5, herb. Richard). 280 MÉMOIRE MOSCHOXYLUM ?PSEUDOSTIPULARE. M. foliis impari-pinnatis, bijugis, foliolis obovatis, acuminatis, glabris, inferioribus orbicularibus minimis stipulas men- tientibus; paniculis axillaribus, brevissimis et paucifloris; corollà 4-partità, puberulà. Rami teretes, novelli hirti, adulti glabrati lenticellis crebris tuberculati. Forra impari-pinnata, 2-juga; foliolis jugi inferioris minimis, cordato-orbicularibus prope basim petioli sitis et stipulas mentientibus; terminali obovato, oblongo (poll. 3-4 longo, 1-2 lato) obtusè acuminato; superioribus ferè dupl minoribus, ovatis, obtusè acuminatis, inæquilateris ; omnibus suprà glabris et lucidis, nervis subtüs prominentibus atque hirtellis, breviter petiolulatis : Petioli poll. 1-2 longi , spurcè hirtelli. Peouncurr axillares, brevis- simi (non semi-pollicares), 3-5-flori , subflore quolibet bracteolati bracteolisque prætereà duabus oppositis instructi. Caryx 4-fidus , puberulus. Psrara sesquilineam longa , supernè reflexa, acuta, puberula. Tusus sramineus supernè pube introrsim densiori villosus. Srvzus glaber. Sricma capitatum, lobulo umbilicato apiculatum. Ovarium ovoïdeum. FrRucTus...… Hab. in Brasiliâ.—(wv. s.s. in herb. Mus. e province. Rio de Janeiro missam a Patre Leandro di Sacramento. ). MOSCHOXYLUM caro. M. foliis pinnatis, foliolis 8-9 alternis, oblongis, lanceolatis, acuminatis, glaberrimis ; paniculis terminalibus, longis ; co- rollà altè 4-fidà, puberulà. Vulgd Cipo galibiorum. Frutex 9-15-pedalis, dumosus, ramoôsus ramis erectis, lenticel- larum copià scabris, adultis teretibus et glabratis, novellis angula- SUR LE GROUPE DES MÉLIACÉES. 281 tis et pube brevissimä inspersis. FozxA pinnata, foliolis 8-9 alternis, subsessilibus, lanceolato-acuminatis, oblongis (supremis poll. 4-6 longis, 17 et ampliùs latis, inferioribus gradatim decrescentibus formæque ovatæ accedentibus), undulatis, utrinquè glabris et luci- dis, pulchrè virentibus (in herbario atro-rubentibus quo colore facilè species dignoscitur), nervis subtùs prominentibus et reticu- latis: Petioli poll. 3-6 longi , ramulorum instar pubentes vel glabrati lenticellisque discoloribus sparsi, infra foliorum insertionem canali alto suprà exarati et indè quasi alati. Panicuzx terminales et ad foliorum supremorum axillas sitæ, semipedales et ultrà, multifloræ : - Pedunculi pube brevi pulverulenti, cemmunes infernè nudi ; secun- darii alterni, erecti, dichotomè ramosi , floribus exiguis, albido- viridulis. Cazvx 4-dentatus, puberulus. Peraca lineam longa, ovata, concavula, puberula : præfloratio valvata. Tusus sramineus subglo- boso-inflatus, glaber : Æntheræ conniventes. Srycus tubo brevior , teres, glaber. Sriema capitatum, suprà umbilicatum. Ovariun de- presso-conoïdeum, juxtà apicem 3-4-loculare. Frucrus..……. Hab. in Guianä (v.s. s. in herb. Richard qui florentem legerat in ripis fluvii Kourou Novembri et e cujus notis mss. quædam hic excerpsi; Mus.; Gay. MOSCHOXYLUM P£LErANum. M. foliis pinnatis; foliolis 7 alternis vel suboppositis, lanceu- lato-ovatis, acuminatis, glaberrimis; paniculis terminalibus, lougis; corollà 5-partità, glabrä. Ram teretes, glabrati, lenticellis scabri, novelli vix puberuli. Forra pinnata, foliolis 7 alternis vel suboppositis, lanceolato-ovatis, acuminatis, oblongis (supremis poll. 4-6 longis, 2 circiter latis, inferioribus gradatim brevioribus), utrinquè glabris, suprà lucidis, subtùs reticulato-venosis, petiolulatis petiolulo transversè rugoso : Mém. du Muséum. t. 10. 36 282 MÉMOIRE Petioli poll. 4-5 longi, glabri, suprà plano-canaliculati. Panteue terminales vel subterminales, semipedales et ultrà : Pedunculi vix puberuli, communes graciles, non procul a basi ramosi ; secundarii alterni vel superiores oppositi ; tertiarii cymosim floriferi; pedicelli semilineam longi. Cazvx cupulæformis subinteger vel setaceo-5-den- tatus, glabriusculus. Perara acuta, glabella. Tusus sramnus pilis albidis introrsüm pubescens : Æntheræ conniventes. Srvrus brevis , crassus, truncato-conicus, glaber. Srrema subtrilobum. Ovarrow depresso-globosum , ad apicem 3-loculare. Frucrus..…… Hab. in Brasilià (v. s. s. in herb. Mus. Plée in province. Rio-Negro legerat ). d GUAREA VanrrAna. G. cortice ramorum griseo; foliolis 4-6-jugis, ovatis, basi acutis, apice acuminatis, glabris, lucidis; paniculis brevi- bus, laxifloris; ovario glabro; fructu..…… Ramr petiolique lenticellis minutis scabri, glabrati. FourA 4-6- juga, foliolis poll. 4-3 longis, 2-1; latis, ovatis, basi acutis, apice acuminatis, subinæquilateris, glabris, reticulato-venosis, ad axillas nervorum secundariorum subtùs pubescentibus, petiolulatis petio- lulo brevi subtüs incrassato et rugoso : Petioli sesqui-semi-pedales brevioresve. Panrcuzx axillares, laxæ : Pedunculi, communes petiolis breviores vel rariüs subæquales, multôque graciliores , puberuli : Pedicellil. 2-17 longi, articulati, bracteolati bracteolâ minimä vil- losä. Cazyx cupulæformis, sub-4-dentatus, vix puberulas. Prtara 1.5 longa , lineari-elliptica, extrorsüm ad apicem supernè puberula. Tovvs srammNeus glaber, obsoletè 8-crenulatus. Prsrrrzom lageniforme. Srvius glaber. Sriema latius, umbilicatum. OvArrUm disco continuo elevatum ; glabrum, 4-loculare, loculis r-ovulatis : Ovzla renifor- mia, angulo interno peritropim adnexa. Frücrus..… Hab: in Antillis (v. 8. 5. herb. Mus. in Guadalupä a CI. Perrotet SUR LE GROUPE DES! MÉLIACÉES. 283 lectam Junio florentem; herb: Juss. a Vahlio missam.et nomine G: glabra inscriptam, nec a præcedente discrepantem nisi foliis alabas- 7 trisque minüs elongatis, paniculäque folium 3-jugum superante ). GUAREA AUBLETI. G. cortice ramorum petiolorumque atrorubentelævi; foliolis 6-10-jugis, oblongis, ovatis obovatisve, glabris; paniculis longis et angustis; ovario villoso; fructu pyriformi, gla- bro, leviusculo. Trichilia Guarea. Augz. Guarea trichilioïdes. Rica. cat. Lebl. in Act. Soc. Hist. nat. Vulgd Bois-Balle Cayennæ. Ram petiolique cortice vestiti glabrato, atro-rubente lenticellis- que flavescentibus sparso. Forra 6-ro-juga, foliolis semipedalibus et ultra (infimis sensim brevioribus ), oblongis, ovatis obovatisve ; vix acuminatis, glabris , subtüs nervosis nervis puberulis, brevis- simè petiolulatis : Petioli circiter pedales, ad basim suprà compla- nati et pubentes. Panicuz axillares, quædam petiolis vix breviores : Pedunculi communes ïisdem graciliores , primd puberuli, demüm glabrati; secundarit patentes, spicatim floriferi, bracteati; pedicelli brevissimi, bracteolati. Caryx altè 4-fidus laciniis obtusis subemar- ginato-bidentatis, rubens, puberulus. Perazi 1. 5-4 Tonga, linearia; revoluta, extrorstm pube brevi densä albicantia. Tusus sraineus pulverulento-albiduslineisque crebris resinosis flavescentibus varie- gatus, basi inflatus, sub apice vix manifestè 8-crenulato coarctatus: Srxzus subexsertus, 4-striatus, puberulus. SricmA discoïdeum. Ova- Riu disco prismatico glaberrimo elevatum, oblongo-ovatum , villo- sum, 4-loculare, loculis 1-2-ovulatis : Ovzla superposita vel (ab- ortu?) sæpits unicum ascendens. Frucrus (multo maturo priüs ) 284 MÉMOIRE pyriformis, glabratus, lævis, stylo subapiculatus, pericarpio sub- eroso, septis tenuibus. Hab. in Guianä ( v. s. s. herb. Richard ; Mus. ; Juss. ). GUAREA MULTIFLORA. G. cortice ramorum farinoso vel glabrato, atrorubente; fo- liolis 6-4-jugis, oblongis, obovatis, basi acutis, breviter et obtusè acuminatis, glabris; paniculis axillaribus longis ra- mosissimis ; ovario hirsuto; fructu..…. Fami rubentes, lenticellis discoloribus sparsi, juniores tomentosi. - Foria 6-4-juga foliolis semipedalibus (inferioribus brevioribus), oblongo-obovatis, breviter et obtusè acuminatis, glabris, petiolula- tis : Petioli poll. 7-3 longi, puberuli sicut et petioluli nervique folio- rum subtùs prominentes. Panicucæ axillares, foliis æquales aut longio- res, ramosæ : Pedunculi pubescentes; communes petiolis crassiores ; secundarii, inferiores longissimi et erecti, superiores sensim longiores et magis patentes; partiales omnium ordinum bracteati; pedicelli brevissiumi. Cazvx cupulæformis, abtusè et breviter 4-fidus, pubes- cens. Perara 1. 3-4 longa, lineari-ovata, acuta, extrorsim sericeo- tomentosa. Tusus sramINEUS prismaticus, basi subinflatus, pube bre- vissimà albidàä quasi pulverulentus, apice 8-crenulatus crenulis emarginatis. SryLus hirsutus. Sricua discoïdeo-capitatum ; umbili- catum. Ovarium disco glabro stipitatum, ovoïdeum, hirsutum, 4-lo- culare, loculis r-ovulatis : Ovula ascendentia. FrucTus..….. Hab.......,...,.,.. (v.s.s. herb. Mus. cum G. trichilioïde absque ullà patriæ inscriptione confusam ). SUR LE GROUPE DES MÉLIACÉES. 285 GUAREA scaBrA. G. cortice ramorum brunneo, scabro; foliolis 8-4-jugis, oblon- gis, lanceolatis vel lanceolato-ovatis, breviter et acutè acu- minatis, glabris; paniculis brevibus, ramosis ; ovario..….; fructu turbinato, rugoso-scabro, parcè puberulo. Raur teretes, glabrati, scabriusculi. Forra 8-4-juga, foliolis poll. 6-4 longis, 1+ latis (inferioribus gradatim minoribus ), oblongis, lanceolatis vel lanceolato-ovatis, breviter et acutè acuminatis, gla- bris, subtùs nervosis, petiolulatis petiolulo brevi rugoso : Petioli pedales aut semipedales , tuberculis minutis asperi, glabrati, supra canaliculati Panrcuz (floribus jàm lapsis fructiferæ tantium suppe- tentes) foliis multd breviores, a basi ramosæ ramis patentibus, oligocarpæ. Frucrus turbinatus, rugoso-scaber, pilis parcis pube- rulus , apice styli basi persistente nec rard sublaterali acuminatus à immaturus tantm suppetens et diametro I. 4 latus, pericarpio sub- eroso, 4-locularis loculis 1-spermis : Semina ventre angulo interno adnata. Hab. in Guianà ( v.s.s. herb. Mus. ). GUAREA PERROTETIANA. G. cortice ramorum glabrato, sub epidermide griseà fusco- rubente; foliolis 4-3-jugis, oblongis ellipticis obovatisve, breviter acuminatis, glabris; paniculis longiusculis, spici- formibus; ovario sericeo-villoso; fructu..….. Ram teretes, novelli tomentosi , adulti glabrati, sub epidermide grise atro-rubentes. Forra 4-3-juga, foliolis semipedalibus et ultrà (inferioribus brevioribus), oblongis, ellipticis obovatisve, breviter 286 MÉMOIRE acuminatis, glabris, subtüs nervosis, petiolulatis petiolulo crasso et rugoso : Petioli poll. 9-{ longi, prinrd pubentés, seriüs glabrati, suprà canaliculati. Pancuzx axillares, foliis breviores, spiciformes: Pedun- culi pubescentes , communes petiolis graciliores, partiales brevissimi patentes, Carvx 4-divisus laciniis geminatim inter se plüs minûs altè coalitis, puberulus. PerarA L, 4 longa, linearia , acutiuscula , extror- sum sericeo-pubentia, subreflexa : Præfloratio subyalvata.Turus sra- MINEUS prismatico-4-gonus, extrorsum pube brevissimà pulverulen- tus, subinteger. Srxzus striatus, glaber. Sricma discoïideum , supra umbilicatum et cruciatim 4-sulcum. Ovarrun disco cylindrico glabro elevatum, conoïdeum, sericeo-villosum, 4-loculare, loculis 1-2- ovulatis. Frucrus... Partium numerus in floribus nonnullis quinarius. Hab. in Guadalupä ( v. s. s. herb. Mus. Juss. a CI. Perrotet lec- tam Junio florentem ). GUAREA PUBESCENSs. G. cortice ramorum pallidè rufuscente glabratove; foliolis 4-2-jugis, oblongis, lanceolato-obovatis ovatisve, obtusé acuminatis, membranaceis, præter nervos pubentes glabris; paniculis brevibus, latè ramosis; ovario villoso; fructu..…. Trichilia pubescens. Ricu. caf. Lebl. in Act. Soc. Hist. nat. Par.; p. 108. Rawr teretes, pube brevi pallidè rufescentes, adulti glabrati. Foura 4-2-juga , foliolis superioribus semipedalibus et ultrà , lanceolato- obovatis; inferioribus duplo minoribus , magis ovatis; omnibus obtusè acuminatis, membranaceis, utrinquè ( præter nervos puben- tes) glaberrimis, reticul:to-nervosis, petiolulatis petiolulo rugoso : Petioli poll. 6-3 longi, pubescentes, suprà canaliculati.. Pamiouræ axillares, foliis ferè dimidio breviores, latè ramosæ; Pedunculi pu- bescentes , partiales patentes bracteati, demüm dichotomi et dicho- SUR LE GROUPE DES MÉLIACÉES. 287 tomiâ floriferà 3-flori : ÆVores laterales bracteolati!, serius central: evoluti. Carvx 4-divisus (bipartitus scilicet lacintis bifidis}, pube- rulus. Perara 1. 3 longa, elliptica, extrorsüm pubescentia, reflexa: Tusus srammeus glaber, infernè ventricosus ; subinteger. Sryzvs tubo æqualis, 4-striatus, glaber. Sricma stylo latius, discoïdeum, suprà umbilicatum et cruciatim 4-sulcum. Ovarrum conoïdeum, basi cum disco confusum, cæterüm villosum, 4-loculare ; loculis r-ovulatis : Ovula ascendentia. Frucrus...., Hab. in Guianà (x. s. s. in herb. Guian. mus. Lessert. manu L. C. Richard inscriptam ). GUAREA PuBIFLORA. Gr. cortice ramorum brunneo; foliolis 3-2-jugis, oblongis, lan- ceolatis, breviter acuminatis, membranaceis glabris; pani- culis spiciformibus, pauci-laxi-floris; ovario villoso; fructu... Raur teretes, glabrati, novelli pube brevi pallidè rufescentes. Forra pinnata, 5-2-juga, foliolis superioribus semipedalibus, infe- rioribus brevioribus latioribusque, omnibus lanceolatis, breviter acuminatis, membranaceis, reticulato-nervosis, petiolulatis petio= lulorugoso : Petioli poll. 6-5 longi, glabrati, petiolulis subdecurren- tibus ancipites et suprà infernè canaliculati. Panrcuræ axillares ; foliis breviores, spiciformes : Pedunculi puberuli ; partialés brevissimi vel subnulli, bracteati. Carvx 4-divisus , laciniis inter se plüs minûs coalitis quasi bipartitus, brevis, extrorsùm puberulus. P£rara 1. 4 longa , elliptica, extrorsùm pubescentia, reflexa. Tusus srammeus extrorshm pilis parcè sparsis pubescens, infernè ventricosus ; obso= letè 8-crenulatus. Srvzus glaber, Sriema discoïdeum , suprà umbili- catum. Ovarium disco tereti glabro elevatum, hirsutum, 4-loculare loculis 1-ovulatis : Ovula nunc pendula , nunc peritropa , nunc ascen- dentia (an alterius in loculo anteà existentis abortu?),. -HENER Partium numerus in quibusdam floribus quinarius. 288 MÉMOIRE Hab. in Brasilià (v. s. s. herb. Mus. in valle Barcellos provinciæ Rio-Negro, prope amnis hujus cataractas lectam ). GUAREA vELuTINA. G. ramis, petiolis, nervis pedunculisque pube densä veluti- nis; foliolis 6-r-jugis, oblongis, ovatis, breviter et obtusé acuminatis, suprà glabris et nitidis, subtüs brevissimè pu- bentibus; paniculis brevibus, densifloris; ovario villoso; ÉCUGEL SAT Ramr, petioli, folia in vernatione, nervi foliorum ,; pedunculi, pube densä brevi rufo-virescente velutina. Forra 6-2-juga , foliolis semipedalibus, oblongo-ovatis (inferioribus mulio minoribus magis- que rotundatis), breviter et obtusè acuminatis, subinæquilateris , suprà glabris nitidisque, subtüs brevissimè pubentibus et nervosis, crassè petiolulatis : Petioli pedales et ultrà suprà canaliculati. Panr- eux axillares, foliis multd breviores : Flores in pedunculis secunda- riis patentibus brevibusque spicatim dispositi; pedicellis bracteolatis brevissimis. Cazvx 4-partitus laciniis semi-orbicularibus, pubescens. Peraza 1. 4 longa, lineari-elliptica, acuta, extrorsum pubescentia. Tusus sramINeus basi subdilatatus, integer, glaber. Sryzus brevis, glaber, 4-striatus. Sriewa latius, discoïdeo-4-lobum. Ovarium disco brevi glabro insidens , ovoïdeo-oblongum, villosum , 4-loculare locu- lis 1-ovulatis, ovulo ascendente. Frucrus..……, Hab. in Brasilià (v. s. s. herb. Mus.). SUR LE GROUPE DES MÉLIACÉES. 289 GUAREA AFrrFINIs. G. ramis, petiolis, pedunculisque pube densà velutinis; fo- liolis …. jugis, ovatis, breviter et obtusè acuminatis, suprà glabris, subtùs pubescentibus ; paniculis brevibus ; ovario .….; fructu subpyriformi, tomento brevi velutino. Ramr, petioli pedunculique pube brevi densà velutini. Fozr4 pin- nata, foliolis oppositis, infimis (quæ sola suppetunt ) poll. 3 longis et2latis, ovatis , brevissimè et obtusè acuminatis, coriaceis, suprà glabris, subtüs pubescentibus et nervosis, brevissimè petiolulatis : Petioli infernè et suprà canaliculati, non procül ab insertione folii- feri. INrLorescenTiA folio brevior. Frores suppetebant nulli ; Frucrus nondüm planè maturi, qui magnitudine cerasi vulgaris, subpyri- formes , tomento brevi velutini pilisque prætereà longioribus sparsis pubentes, 4-loculares loculis 1-spermis : Sarcocarpium suberosum : Endocarpium lignosum tenue loculum vestiens, ad ejus latera incras- sätum , secundüm suturas cum dissepimentis alternantes mirè atte- nuatum , dehiscentià loculicidà indè certè concludendä. Semen ventre angulo interno adnatum , dorso convexum, pelliculà tenui rubescente vestitum : {ntegumentum duplex, exterius crustaceüum, interius membranaceum. Eusrvo ( qualis in genere) cotyledonibus crassis, superpositis, conferruminatis, radiculà inter ipsas retractâ dorsali. Os. Proxima videtur G. velutinæ cum quä (quamvis colore et aspectu diversa ) tomento partium foliorumque inferiorum formä convenit; forsan etiäm haud dis- tincta, cumque ipsà olim , floribus alterius, alterius autem fructibus cognilis, con- jungenda. Identitas tamen adhüc nimis incerta quam ut descriptionem speciei unicæ e partibus forsän non conspecificis conflare ausim. In fragmentis foliorum suppetentibus, unum 1-jugum videtur. Hab. in Guianà (+. s. s. herb. Mus. a CI. Perrotet lectam ). Meém. du Musém. 1. 10. 37 « 290 MÉMOIRE GUAREA KunTrranA. G. ramis glabratis et atro-rubentibus; foliolis 5-2-jugis, latis, ovatis, vix acuminatis, glabris, coriaceis ; paniculis pyrami- datis; ovario glabro stipitato; fructu pyriformi, glabro, læviusculo. Rawr petiolique, juniores striati et pube brevi tomentosi, mox teretes glabrati et atro-rubentes. Fozra 5-2-juga, foliolis poll. G-4 longis, 5 et ultrà latis, ovatis, vix acuminatis , coriaceis, glabris, suprà lævibus, subtüs nervosis, subrubentibus, petiolulatis petiolulo crasso rugoso : Petioli semipedales et ultrà. Pancuuæ axillares, foliis dimidio circiter breviores, pyramidatæ : Pedunculi communes petio- lis concolores gracilioresque, partiales patentes. Cazvx cupulæformis, breviter et obtusè 4-fidus, puberulus. Perara L. 5 longa, lineari- elliptica, extrorsim sericeo-tomentosa , supernè patentia. Tusus sra- wineus obsoletè prismatico-8-gonus, glaber vel tantm secundüm angulos puberulus, subinteger. Sryrus striatus, glaber. Sricma stylo latius, discoïideum.Ovarmun disco stipitiformi glabro elevatum, oblon- gum, 4-costatum , glabrum , 4-loculare loculis biovulatis. Frucrus duplo quamn G. trichilioïde major, subpyriformis, cinericio-ru- bens, verruculis superficialibus discoloribus suborbicularibus sca- ber, pericarpio suberoso, loculis.sæpiùs ovuli alterius (nunc supe- rioris, nunc inferioris) abortu 1-spermis. Sein ut in genere. Hab. in Guianä gallicà (v. s. s. herb. Kunth a que communicata ; Gay; Lessert.). a SUR LE GROUPE DES MÉLIACÉES. 291 GUAREA COSTATA. G. cortice ramorum brunneo, scabro ; foliolis 3-2-jugis, lan- cealato-ovatis, abruptè et obtusè acuminatis, glabris; pa- niculis brevibus; ovario ……..; fructu globoso, 15-costato, brevissimè velutino. Ramr petiolique lenticellis crebris minutis scabri > glabrati; novellæ sericeo-tomentosæ. Forra 5-2-juga, foliolis poil. 5 longis (inferioribus brevioribus), 2 latis, lanceolato-ovatis > abruptè et oDtusè acuminatis, glabris, petiolulatis petiolulo tuberculoso : Petioli poll. 2-10 longi, infernè suprà subcanaliculati. Panicuzæ axillares , foliis multd breviores, fructiferæ tantùm suppeténtes, fructibus pau- cis subspicatis. Frucrus globosus, basi in stipitem attenuatus, costis 12 acutis (quarum 8 magis prominentes loculis geminatim oppositæ) quasi alatus, pube brevissimä pulverulento-velutinus > immaturus tantüm suppetens et diametro 1. 4, pericarpio suberoso , 4-locularis : loculis 1-spermis. Sema angulo interno ventre adnata , dorso lævia ; lateribus rugosa. Hab. in Guianâ gallicâ (v. s. s. herb. Mus. a Ci. Perrotet lectam ). GUAREA RICHARDIANA. G. cortice cinerescente inæquali; foliolis 3-4-jugis, oblongis, lanceolato-obovatis, acuminatis, lucidis, glabris ; olomerulis rameis; fructu pomiformi, 12-costato, pilis raris sparso. ARSUSCULA 16-20-pedalis , trunco bracchii crassitie ; ramis patenti- bus, ligno duro absquè medullé, cortice cinerescente inæquali. For 3-4-juga, foliolis poll. 8-6 longis (infimis brevioribus), 2! latis , oblongis, lanceolato-obovatis, acuminatis, utrinquè lucidis et gla- 292 MÉMOIRE bris, petiolulatis : Petioli 6-10-pollicares , subrigescentes , asperi , suprà canaliculati. Frucrus aggregati in trunco aut parte ramorum inferiori foliis spoliatä, pomiformes, saturatè purpurei, sicci len- ticellis crebris asperi, pilis raris sparsi, costis 12 (quarum 4 magis prominentes cum loculis alternant) angulati, 4-loculares, loculicido- 4-valves , loculis 1-spermis. Sema ovata, dorso lævi nitido diluté castaneo, ventre axi adfixa, hilo latè sordidè albente : ntegumen- turn duplex, exterius crassiusculum siccatione fragile, interius tenue membranaceum : Nucleus albidus, duriusculus, amarus (ut in amygdalo ), perispermo nullo, cotyledonibus transversè aut sub- oblique superpositis, radiculà dorsali. Hab. in Guianä gallicà (vw. s. s. herb. Richard qui Julio fructus maturantem inter Conana et Approngas leserat et e cujus Mss. tota ferè descriptio excerpta ). GUAREA mMEGANTHA. G. corticeramulorum petiolorumque velutino; foliolis 6-jugis, magnis, oblongis, obovatis, breviter et obtusè acuminatis, coriaceis, suprà glabris, subtùs puberulis et nervosis; pe- tiolis infernè altè canaliculatis ; paniculis longis, pyramida- tis; ovario sericeo-pubente, 7-loculari; fructu..…. e Ram crassissimi, juniores tomentoso-velutini, adulti glabrati. Fouia G-juga, foliolis poll. 8-10 longis et 5 latis, oblongo-obovatis (inferioribus potius ovatis brevicribusque ), brevissimè et obtusè acuminalis, Coriaceis, suprà glabris, subtùs puberulis, pube in nervis admodüm prominentibus densiori, brevissimè petiolulatis : Petioli ferè pedales, tomentoso-velutini, supernè teretes, sed a jugo infimo ad insertionem canaliculo altissimo suprà exarati et indè quasi alati. Panicuzæ axillares, foliis pauld breviores, subpyrami- datæ : Pedunculi communes petiolis graciliores et citiüs glabrati, SUR LE GROUPE DES MÉLIACÉES. 203 angulosi; secundarii patentes; tertiarii brevissimi , plerumque 3-flori. Caryx cupulæformis ; irregulariter 4-5-fidus. Perara 4-5, ferè semi- pollicaria, extrorshm sericeo-villosa : Præfloratio valvata. Tusus sra- Mes cylindricus, integer, 10-antherifer (etiàm in 4-petalis). Pis- TILLUM disco ad medium angustato glabro insidens. Sryrus summum ovarium continens. Sricma peltatum orbiculare, mamillis 7 in orbem positis rubentibus (quæ congeries resinosæ ) notatum. Ovanum seri- Ceo-pubescens, carne granulosä, 7-loculare loculis 2-ovulatis, ovulis Superpositis, superiore ascendente, inferiore pendulo (vidi ovarium solvi in segmentay, septifera septo utrinquè ovulifero). Frucrus..…. Hab. in Guianä gallicä (v: 8. s. herb. Mus. ). CHUKRASIA rABuLARIs. G. foliis 5-8-jugis; foliolis, oblongis obliquè ovatis, inæqui- JUSIS ; , g1s ; q D q lateris, obtusè acuminatis, integerrimis, subtüs ad axillas nervorum pilosis; paniculis terminalhibus. Swietenia chickrassa. Roxs. Catal. Vulgd Chukrasr. Arsor procera, ramis junioribus subangulatis et pube brevissimä quasi pulverulentis, seriüs teretibus et glabratis, atro-rubentibus b lenticellis discoloribus sparsis. Forra 5-8-juga, foliolis oblongis (su- perioribus poll. 4 longis, 2 latis; inferioribus sensim brevioribus ) ; obliquè ovatis, inæquilateris lateri inferiori breviori, obtusè acu- minatis, integerrimis, suprà lucidis, utrinquè glabris præter fas- ciculos pilorum subtüs ad axillas nervorum sitos, petiolulatis : Petioli pedales semipedalesve, ramulorum instar colorati. PaNicuzx termi- nales, foliis breviores, pyramidatæ : Pedunculus communis ramulo continuus et similis ; secundarii patentes, singuli folio stipati brevis- simo et sensim in bracteam simplicem transeunte, irregulariter dichotomi, mox floriferi ; pedicelli 1. x longi, puberuli, Caryx obtusè 204 MÉMOIRE 5-dentatus, puberulus. Psraza semipollicem longa , subspatulatha , marginibus et apice pilosiuscula : Præfloratio contorta. Tusus sramr- eus doliiformis , glaber. Pisritium oblongum, tubo inclusum, lage+ niforme. Ovarium disco glabre stipitatum, pilis sparsis adpressis villosiusculum , obsoletè 3-gonum : Ovula creberrima. Frucrus.:.:. Hab. in Indià orientali, ubi lignum ejus vulgd CAickrassa dictum magni est ad suppellectila conficienda pretii (teste Fleming Asiat. Res. 2, p. 180). —(w. s. s..ex Hort, Calcutt. in herb. Desfontaines)-: CEDRELA siNENsrs. C. foliis impari-pinnatis ; foliolis oblongis, ovato-acuminatis, breviter ac remotè serratis, glabris, subtùs pallidioribus; petalis glabris; filamentis 10, quinque sterilibus. Forum (unicum suppetens) impari-pinnatum, foliolis 5-jugis ; ovato-acuminatis, oblongis ( superioribus poll. 3-4 longis , 1. 12-15 latis; inferioribus sensim minoribus), breviter ac remotè serratis, subinæquilateris, utrinquè glabris , subtüs pallidioribus, membra- naceis, petiolulatis : Petiolus semipedalis et ultrà, pube brevissimä inspersus. PaxrourA folio pauld longior; pedunculus communis angu- latus, puberulus ; secundarii patentes ; tertiarii floriferi , racemulos efformantes in quibus flos terminalis citius lateralibus evolvitur : Pedicelli breves, articulati, bracteolati. Cazvx obsoletè 5-crenatus, 5-sinuatus, puberulus, reflexus. Perara 1. 2 longa, ovata, glabra. FizAMENTA 10, quinqué petalis opposita sterilia brevissimaet tenuis- sima e disci brevis sinubus orta. Ovarrun glabrum, 5-sulco-gloho- sum, 5-loculare loculis 8-ovulatis. Frucrus.….. Non rarus numerus partium quaternarius. Aqua calida, quæ floribus (ut et C. Toonæ ) infunditur, virescit. à Hab. in Chinà prope Peking. (v.s.s. in herbariolo sinensi a patre Dincarville misso inque mus. Juss. servato). = — — SUR LE GROUPE DES MÉLIACÉES. 203 CEDRELA GUIANENSIS. C. folis abruptè pinnatis; foliolis oblongis, obliquè ovato- acuminatis, integerrimis, glabris, subtüs pallidioribus, pe- talis tomentosis; filamentis 5 omnibus antheriferis. Ram teretes, lenticellis sparsi ellipticis carneis, novelli atroru- bentes, anni præcedentis epidermide griseä vestiti, foliorum casu denudati cicatricibusque cordiformibus notati. Foxra abruptè pin- nata, foliolis suboppositis , 5-8-jugis, obliquè ovato-acuminatis 5 oblongis ( superioribus poll. 3 longis, 1: latis, inferioribus sensim breforibus), inæquilaieris, integerrimis, subcoriaceis, suprà lu- cidis, subtùs pallidioribus, brevissimè petiolulatis : Perioli pedales et ultrà, ramulorum instar glabri coloratique. Panicuzx foliis pauld breviores : Pedunculi glabri, lenticellis crebris sparsi; tertiarii apice cymosim floriferi, cymis irregularibus in quibus flos fertilis terminalis multo citiüs lateralibus abortu masculis evolvitur. Caryx campanulatus, 5-dentatus, hinc fissus, glabellus. Peraza 1. 3-4 longa, linearia, acuta, densè tomentosa , in corollam monopetalam tubulo- sam 5-fidam conniventia diuque inter se adglutinata. Srres centralis flore vix triente brevior. Sramma 5, filamentis subulatis, glabris, antheris ellipsoïdeis. Ovarun notis discoloribus prominulis spar- sum, loculis (qui cum staminibus alternant}, r2-ovulatis. Frucrus.….. Hab. in Guianä (v. s: s. in herb. Mus. Par. ). 296 MÉMOIRE EXPLICATION DES PLANCHES. Nota. Les figures désignées par de petites lettres sont de grandear naturelle; celles qui le sont par des majuscules ont été plus ou moins augmentées. — Toutes les analyses ont été faites d'après des échantillons desséchés. — Le pollen a été observé dans l’eau. a PL. 1, N°1, a. —Quivisia heterophylla. Cav. A. Bouton. —B. Fleur. —C. La même dont on a enlevé le calice et un pétale, en écartant les autres , pour montrer le tube des étamines.— D. Tube staminal (r) coupé longitudinalement, avec le pistil(2). —E. Ovaire dont on a enlevé un@partie des paroïs pour montrer l’intérieur d’une loge avec ses ovules. — F. Fruit, ayant la déhiscence. — G. Le même au moment de la déhiscence. 1. Valves. 2. Graines attachées à un placentaire libre et central. b. QuivisiA oppositifolia. Cav. h. Fruit, après la déhiscence. — 1. Placentaire (1.1.) chargé de graines (2). —K. Graine.— L. La même coupée transversalement.— M. La même coupée verticale- ment, 1. Tégument. 2. Périsperme. 3. Embryon.—N. Pollen (du Quivisia decandra Cav.). No 2.—CazopryuM tubiflorum, Desv.—TurrÆA lanceolata, Cay. a. Fleur. 1. Calice. 2. Pétales. 3. Tube staminal. 4. Stigmate. — B. Anthère vue par derrière (1) et par devant (2). — C. Calice persistant dont on a enlevé une partie pour montrer l'ovaire après la chute des étamines et du style. —D. Stigmate avec le sommet du style. — E. Ovaire coupé verticalement, de maniere à montrer l’in- térieur de deux loges avec leurs ovules. —F. Tranche horizontale de l’oyaire. N° 3.—Tunr£a maculata. Smith. —T. glabra. Ca. a. Bouton. —b. Fleur. — C. Coupe verticale de la fleur dont on a enlevé une moitié du calice et la plus grande partie de la corolle et du tube staminal. 1. Ca- lice. 2. Pétales. 3.3. Tube staminal. 4. Ovaire. 5. Style. 6. Stigmate.— D. Ovaire coupé horizontalement. — E. Ovaire dont une partie des parois a été enlevée pour montrer les parois de plusieurs loges avec leurs ovules. Tab.1. LE QUIVISIA heterophyla. I G ©. oppositfolia . 2. CALODRFUM tubÿflorum.. 5. TURRAÆA macddata. AUETE Tab .2. LZ. MELIA axedarach. À AZADIRACHIA mea. 0, MALLEHA Roth. Tom .19. PRIE A C£ D F 4 3 : E & { fe A B c Æ 9 ® Ps {e®)} . F D «9 (728 a | ÆE 96: pus TERRE Tab.8. A . AGLAIA odoratx. Ô. NEMEDRA elæagnordea + 9 %'APHANAMIXIS Perrottanx. .QŸ APHANAMIXIS tmorernis. SUR LE GROUPE DES MÉLIACÉES. 297 PL. II, N° 4. Meur azedarach. L. A. Bouton.— B. Fleur:— C. Tube staminal (1) coupé longitudinalement avec le pistil (2). —D. Anthère vue par devant (1) et par derrière (2).— E. Pollen observé 1. dans la fleur fraîche ; 2. plongé dans l’eau; 3. dans l’eau avec addition d’acide nitrique. — F. Pistil, dont l'ovaire a été coupé verticalement. —G. Stigmate. — H: Ovaire coupé horizontalement. — i, Fruit. — K. Le même coupé horizontale ment. 1.Sarcocarpe. 2. Endocarpe.—L. Le même coupé verticalement, de manière à montrer deux loges , l’une vide, l’autre avec sa graine. — M. Coupe verticale de la graine. 1. Tégument. 2. Amande. — N. Graine coupée horizontalement. — O. Amande dont la moitié du périsperme (1) a été enlevée pour découvrir l’em- bryon (2). N° 5. AzaprmacurTa éndica. —= MerrA azadirachta. L. * A. Disposition des pétales dans le bouton. — B. Fleur. —C. Pollen. — D. Fleur dont les pétales ont été enlevés, ainsi que les étamines, et le tube staminal coupé longitudinalement pour montrer le pistil. — E. Coupe verticale de l’ovaire et des parties environnantes. —F. Tranche horizontale de l’oyaire. — g. Fruit. — h, Le même coupé horizontalement. N° 6. Mara Rothii. — Meta baccifera. Roth. A. Bouton. — B. Disposition des pétales dans le bouton.— C. Fleur. — D. Tube staminal. — E. Coupe verticale de la fleur. —F. Coupe verticale de lovaire et des parties environnantes. 1. Calice. 2. Corolle. 3. Tube staminal. 4. Ovaire. — G. Tranche horizontale de l’ovaire. — h. Fruit. — I. Fruit coupé horizontalement. — K. Partie du fruit. On a laissé deux coques, l’une (1) entière, l’autre (2) coupée verticalement pour montrer la composition de l’amande. PL. III, N° 7. Acraïa odorata. Lour. > N°7 À. Fleur, presque fermée. — B. Fleur dont deux pétales ont été abaissés pour découvrir le tube staminal. — C. Fleur coupée verticalement. — D. Pollen. — E. Pistil rudimentaire coupé horizontalement. No 8. Newmepra elæagnoidea. A. Bouton. — B. Fleur vue en dessus. — C. La moitié du tube staminal à l’inté- rieur. — D. Pistil. — E. Coupe verticale de la fleur. = F4 Tranche horisontale de l'ovaire. à Mém. du Muséum. t. 19. 38 298 MÉMOIRE N° 9. a, ArHanNamxIs Perrotetiana. a. Bouton. — B. Le même dont la corolle a été enlevée pour découvrir le tube staminal (x). — c. Fleur. — D, Tube staminal dans la fleur épanouie, isolé et vu en dehors. — E. Coupe verticale de la fleur dont les pétales (1) ont été enlevés en grande partie. — F. Anthère, 1. vue par derrière, 2. coupée transversalement.— G. Pistil, avec le calice. — H. Tranche du stigmate. — I. Tranche horizontale de l'ovaire. b. APHANAMIXIS Z'morensis. K. Fruit avant la maturité. = 1. Le même coupé verticalement pour montrer une loge et une jeune graine avec son arille (1). —m. Fruit (1) avec son calice per- sistant, (2) avec une petite portion du pédoncule commun (3), sur lequel on voit des cicatrices (4. 4.) résultant de l’attache d’autres fruits. — n. Fruit coupé horizonta- lement avec ses graines, —O. Une graine dont une partie de l’arille (r) a été enle- vée pour découvrir sa surface creusée d’un sillon longitudinal (2) qui marque la commissure des cotylédons et part d’une aréole apicillaire (3) correspondant à Ia radicule. — P. Graine coupée verticalement. 1. Arille. 2. Tégument,. 3. Chalaze. 4. Embryon. 5. Plumule. PL. IV, N° 10. Synoum glandalosum. — TricuiLia glandulosa, Smith. À. Fleur. —B. Tube staminal isolé, du milieu duquel on voit saillir le stigmate: — C. Coupe verticale de la fleur. — D. Coupe verticale de Vovaire, découvrant deux loges avec leurs ovules.— E. Fruit.—F. Coupe horizontale d’un fruit avant la maturité. — G. Fruit dont une partie du péricarpe a été enlevée pour montrer l'intérieur d’une loge et les deux graines réunies par une lame charnue (1). — H. Deux graines avec la lame (r).qui les réunit, vues du côté interne. 2. Cicatrice ré- pondant au point d'attache. — I. Graine (avant la maturité) coupée verticalement: 1. Embryon, N° 11. HarricuseA Fraserana. A. Fleur. —B. Coupe verticale de la fleur. — C. Pollen, —D. 1. Pistil. 2,Calice. 3. Base de la corolle et du tube staminal réunis. 4. Disque tubuleux. — E. Coupe verticale de l'ovaire et des parties environnantes. — F. Tranche horizontale de l'ovaire. Ne 12. EPicHARIS speciosa. a. Bouton. — b. Fleur. — C. Coupe verticale de la fleur. —D. Anthère vae par POP z0 4 Tab.4. 10. SYNOUM ,glancdeudlosum. 11. HARTIGHSHA fraserana. 12. BPICHARIS speciosæ. 70) AD. T. Tab.5. 19. CABRALEA polytricha. 14. DIDYMOCHETON nutars. 15. SANDORICUM tndicumn. 76 A " € Mais il n’a pu ler découvrir aucun rapport avec les Polygalées (x). M. Adrien de Jussieu, dans son Mémoire sur les Rutacées (Méim. Mus. t. XTIT, p. 384),ne s’est pas à la vérité beaucoup occupé de leurs affinités avec d’aütres familles: cependant il en indique quelques unes, mais il ne dit point qu’elles en aient avec la famille qui fait le sujet de ce Mémoire. —— (2) V. FL. Bras. 1, p. 135, et Plantes rem. du Brésilet du Paraguay, p. 94 et suiv. 316 MÉMOIRE J1 est en outre une observation que nous ne pouvons nous empêcher d'exposer ici. Des plantes irrégulières ont d'autant plus de rapports entre elles, qu’elles tendent da- vantage à s’écarter d’une manière semblable d’un type ré- gulier. Si donc nous comparons des genres irréguliers avec une famille régulière, nous ne pouvons mieux faire, pour nous assurer de leur analogie, que de voir de quelle façon les plantes de cette dernière s’écartent de la régularité, si tant est que cela leur arrive quelquefois. Or, les Rutacées ne sont pas toujours régulières. Le genre Galpea présente une longue suite d’espèces qui dévient plus ou moins du type régulier; nous y voyons un certain nombre de pétales et d’étamines plus ou moins anomaux, des soudures plus ou moins prononcées; et si nous passons au genre 7corea, nous arrivons à une corolle décidément monopétale, tubu- leuse, semblable à celle du Jasmin, qui ne renferme que deux étamines fertiles insérées sur le tube (1). Mais, dans cette déviation extrémement prononcée, nous n’apercevons absolument rien qui rappelle les irrégularités des Polygalées, et nous retrouvons en outre le caractère qui déjà distingue de cette famille la plus grande partie des Rutacées régu- lières; savoir, une déhiscence septicide où l’endocarpe de- vient libre. Il nous paraît donc démontré qu'il faut rejeter toute idée de rapprochement entre les Polygalées et les Rutacées. {1}. Voyes les Plantes les plus remarquables du Brésil et du Paraguay, p. 141. SUR LA FAMILLE DES POLYGALÉES. 3r7 $ VI. Rapports des Polygalées avec les Violacées, et com- paraison de la déviation du type symétrique dans l’une et l’autre famille. L'un de nous a déjà essayé de prouver qu’il n’y avoit pas de rapports entre les Polygalées et les Violacées, telles du moins qu’étoient celles-ci avant la découverte du genre Hymenanthera (1). Nous allons achever de le démon- trer, en faisant sur les Violacées l’espèce d’épreuve à laquelle nous avons déjà soumis les Rutacées. Les genres Viola et Ionidium ne sont point le type de la famille des Violacées. Ce type se trouve dans le genre régulier Coroko- ra , qui assurément ne ressemble guère aux Polygalées; et les autres genres des Violacées ne sont que des déviations de ce type. Mais en quoi ces déviations se sont-elles rappro- chées de celles qui ont produit les Polygala? Offrent-elles quelque chose d’analogue au calice, à la corolle des Poly- gala, ou à leurs étamines au nombre de huit, réunies en faisceau et à anthères uniloculaires? Présentent-elles quelque chose qui ressemble à l'ovaire du Securidaca? Tout le monde conviendra qu’elles n’ont absolument rien amené de semblable. Poussées aussi loin qu’elles puissent vraisembla- blement aller, du moins d’après les observations connues, les déviations organiques rendront la fleur d’une fiobette apétale et diandre ou double; mais elle ne s’en rapprochera pas davantage pour cela de celle d’une Polygalée; et le ca- —_————_— (r) Voyez la Monographie des genres Sauvagesia et Lavradia dans l'Histoire des Plantes les plus remarquables du Brésil et du Paraguay, p. 46. 318 | MÉMOIRE ractère le plus essentiel de la famille, savoir, une capsule uniloculaire et des valves séminifères dans leur milieu, sub- sistera toujours, bien différent des caractères du fruit chez les Polygalées. Plein de confiance dans autorité de M. Rob. Brown, nous ne pouvons nous empêcher de convenir que son genre Hymenanthera ‘orme un point de contact entre les Polygalées et les Violacées; maïs il n’est que ce point de contact qui puisse autoriser un rapprochement (1). $ VII. Rapports avec les Droséracées. En prouvant que les Violacées et les Polygalées avoient bien peu de rapports ensemble, nous avons réellement prouvé aussi que ces dernières en avoient également peu avec les Droséracées, près desquelles les a placées M. de Candaolle (2). Les Droséracées, en effet, offrent des carac- tères très-voisins de ceux des Violacées, et un groupe ne peut guère avoir d’aflinité avec l’une de ces familles sans en | avoir avec l’autre. Les Droséracées ont même moins de rap- ports avec les Polygalées que n’en ont les Violacées; car, dans les deux derniers groupes, l'embryon est axile dans le périsperme, et, dans les Droséracées, il est rejeté à l’une des extrémités de la graine (3). (1) 7. la Monographie du Sauvagesia citée plus haut. (2) Prod. 1, pag: 321. (3) Z.la Monographie du Sauvagesia citée plus haut, et le Tableau monogra- phique des V'iolacées, Droséracées, cic., dans l'Histoire des Plantes les plus remar- quables du Brésil et du Paraguay, p..253. ; SUR LA FAMILLE DES POLYGALÉES 3r9 $ VIT. Rapports avec les T: rémandrées, et examen de la partie de la série linéaire de M. de Cardolle, dans laquelle se trouvent les Polygalées. Après avoir® fait précéderiles Polygalées des Droséracées, M. de Candolle met à leur suite les Trémandrées. Ce groupe est si intimement lié-avec les Polygalées, que M: de Jussieu le faisoit rentrer dans cette dernière famille, comme nous l'avons déjà signalé plus haut. Après les Trémandrées, l’au- teur place les Pittosporées, et à la suite de ces dernières les * Frankéniées. Nous n’examinerons pas si cette petite suite peut se raccor- der parfaitement avec la série générale; mais nous devonsre- connoître que, considérée isolément, elle est aussi heureuse que possible , surtout si, disposant les genres de Pittosporées un peu différemment que M. de Candolle, on mettoit à la suite des Trémandrées le Zursera > dont la capsule est en- tièrement semblable à celle des Polygalées, et qu’on ter- miuât le groupe par les genres qui, ayant, comme le P;f{os- POTurn, un ovaire uniloculaire et des placentas pariétaux, formeroient le passage des genres précédens aux Frankénia- cées. Nous. pouvons aussi dire, en passant, que par là on Conserveroit la place que l’un de nous à assignée au genre Luxemburgia; et qu'on l'éloigneroit peu des Trémandrées avec lesquelles le savant M. Martius lui atrouvé des rapports, 320 . MÉMOIRE S IX. Rapports des Polygalées avec les Fumariées ; com- parason,de la symétrie de l’une et de l’autre fanulle, et de la symétrie de ces dernières avec celle des Crucifères. Tout en formant la jolie série que nous venons de citer, M. de Candolle insiste sur les rapports des Fumariées avec les Polygalées. L’un de nous a aussi placé (1) cette der- nière famille près des Fumariées; et il fait observer que, comme elles, les Polygalées ont des fleurs irrégulières, des étamines soudées, un style unique, un ovaire 2-loculaire (dans le genre Furnartia), des semences garnies de caron- cules, un périsperme charnu. Ces ressemblances ne sauroïent être contestées; cependant, comme la plupart ne sont point fondées sur des analogies de symétrie, elles n’établissent pas de rapports solides. Tout ce qu'on peut dire, c’est que les Fumariées s’éloignent moins des Polygalées que des familles qui ne présentent même pas ces ressemblances avec elles. M. de Candolle, pour appuyer le rapprochement qu'il indique entre les Polygalées et les Fumariées, damande si les trois folioles extérieures du calice des Polygalées ne seroïent pas des bractées , et si, leur carène étant considérée comme 2-pétale, leur corolle ne seroit pas à quatre pétales. Si l'il- lustre Genévois avoit eu occasion d’étudier la symétrie des Polygala , il n’auroit certainement pas fait ces questions (1): Les Polygalées ne sauroient avoir qu’un calice à cinq fo- lioles; elles ont cinq pétales quand la fleur est complète (1) Mémoire sur la Série linéaire dans les Mémotres du Muséum, vol. xiv, p. 127. (2) Voy. l’art. Symétrie de notre prem. Mém. , p. 43 et suiv. SUR LA FAMILLE DES POLYGALÉES. 321 (Securidaca, Comesperma, etc. ); elles offrent des étamines alternes, et par conséquent on re peut les ramener au nombre quaternaire. Quant aux Fumaria et aux Corydalis, ils ont quatre pé- tales opposés en croix, et six étamines réunies en deux an- drophores de la forme d’un triangle alongé, opposés aux deux pétales extérieurs. Ces androphores sont chargés au sommet de trois anthères, l'intermédiaire 2-loculaire, et les deux latérales à une seule loge. Pour connoître la symétrie de ces plantes, nous avons procédé comme pour les Polygala, et nous avons recherché la véritable position de leurs parties. Voici ce que nous avons reconnu dans le Corydalis lutea. L’androphore est formé de trois filets qui sont réunis par du tissu cellulaire, et dont l’un, plus large, occupe le milieu même de l’androphore, tandis que les deux autres sont ab- solument marginaux. La place du premier filet est bien facile à déterminer: il est clair qu'il est opposé dans chaque andro- phore à l’un des grands pétales extérieurs, et qu'il dépend de ce même pétale; les marginaux, aufcontraire, sortent des limites de ses bords, et ainsi ils ne lui appartiennent point. Si l'on jette un coup d'œil sur les filets marginaux de l’andro- phore du pétale éperonné, on se convaincera que ces filets sont exactement opposés aux petits pétales. Il y a donc ici parfaite analogie de position entre les filets marginaux et le filet moyen, c’est-à-dire que les premiers sont opposés aux petits pétales comme l’autre l’est au grand. Nous ne dissimulerons pas qu'il n’en est point ainsi des filets marginaux de l'autre androphore : ils sont véritablement alternes avec ces petits pétales et le grand extérieur dépourvu d’éperon. Cependant, Mém. du Muséum. 1. 19. 4x 322 MÉMOIRE naissant absolument à côté des autres, ayant la même origine, leur étant accolés, ne semble-t-il pas bizarre qu’ils aient une position différente? Mais il faut observer ici que l’androphore dont ils font partie est moins large que celui du pétale épe- ronné, et que tout le côté de la fleur auquel il appartient semble avoir été repoussé par le développement plus grand de l’autre moitié de la fleur. Dans le Dicltra _Jormosa, les deux pétales extérieurs sont semblables; les deux moitiés de la fleur sont également développées, et les filets latéraux sont opposés deux à deux aux petits pétales. Donc la fleur des Fumariées renferme six étamines, deux opposées une à une aux pétales extérieurs, et quatre opposés par paire aux pé- tales intérieurs. Il peut paroître singulier, au premier abord, que les deux étamines d’un même pétale soient en quelque sorte partagées entre deux androphores; mais il faut observer que, malgré la soudure, il y a beaucoup plus de distance entre le filet du grand pétale et ceux des petits, qu’il n’y en a entre ces derniers eux-mêmes. D'après ceci, il est bien dé- montré que la déviation de symétrie qui caractérise les Fu- mariées, diffère par des points importans de celles qui cons- tituent les Polygalées, mais qu'elle est presque semblable à celle des Crucifères, où l’on trouve également six étamines, deux solitaires et quatre géminées (r). Les Fumariées, soit dit en passant, offrent même une preuve de plus de ce qui a été avancé par l'un de nous (2), (1) Cette analogie de symétrie entre les étamimes de ces deux familles avoit été déjà pressentie par notre ami le savant et ingénieux professeur Dunal. (2) Voy. le Mém. sur les dédoubl. et multipl. d'organes dans les vég., P- 14 et 15, SUR LA FAMILLE DES POLYGALÉES. 323 savoir que, dans les Crucifères, les étamines géminées ont une même origine, ne représentent qu’une seule étamine, et peuvent réellement faire considérer comme tétrandre la fleur à laquelle elles appartiennent. En effet, les étamines dédoublées (1) ont, dans les Fumarices, le filet plus court, plus mince que celui des étamines simples, et les anthères à une loge des premières représentent évidemment la moitié de l’anthère à deux loges de l’étamine la plus complète. La véritable différence qui distingue les deux familles, celle des Crucifères et celle des Fumariées, c’est que, dans les premières, les étamines sont alternes avec les pétales, et que, dans les secondes, elles sont opposées. SX. Rapport des Polygalées avec les Sapindacées, et com- Paraison de la symétrie de l’une et de l’autre famille. L'an de nous a proposé de placer les Polygalées auprès des Sapindacées. Tout ce que nous avons dit jusqu'ici prouve que la première de ces deux familles n’a pas d’aflinités bien apparentes, puisque nous avons pu faire des obejctions bien fondées contre la plupart des rapports qui ont été indiqués par les auteurs les plus célèbres. Nous sommes bien loin d'avancer que les Polygalées ont avec les Sapindacées quel- mm, Voyez aussi l’'Organ. végét., par M. de Candolle, vol. 1, pag- 511; et les Consid. sur les organes de la fleur, par M. Dunal, pag. 33, note, (1) Voyez, pour plus de détails sur le phénomène des dédoublemens ; le Mém. de lun de nous déjà cité (2n-4°, Montpellier, 1782).—Voyez aussi DC., Mém. sur les Fleurs doubles, dans les Mém. , soc. d'Arcueil, vol. 3, pag. 397; id. Organ. végét., vol. 1, pag. 506, 510 et sui. ; et Dunal, Consid. organ. fl, in-4e, 1529 pag. 319 et suiv. 324 MÉMOIRE ques unes de ces affinités qui frappent au premier coup d'œil; mais nous allons exposer les raisons qui tendent à motiver un rapprochement. Ainsi que l’un de nous l’a dit (1), le calice des Sapindacées est inégal, leur corolle est irré- gulière, et l'ovaire du Schmidelia est ordinairement 2- loculaire et 2-sperme comme celui des Polygala. 11 y a plus : la plupart des genres de cette famille ont, avec un calice à cinq divisions, une corolle à quatre pétales, où la place du cinquième reste visiblement vacante (V. DC., Prod. 1). Cette suppression n’est point tout-à-fait la même que celle qui s’observe à la corolle du genre Polygala, où il n’y a que trois pétales avec un calice à cinq folioles; mais la suppression a plus d’analogie pour ce qui concerne les étamines, puisque avec le nombre quinaire au calice, on trouve dans les deux familles huit filets anthérifères (2). $ XI De la place des Polygalées dans la série linéaire. Nous avons à présent passé en revue tous les rapports qui ont été attribués à la famille des Polygalées, et nous ne croyons pas qu'il soit possible d’en découvrir d’autres. Quel- ques uns de ceux que nous avons discutés sont à peu près imaginaires; d’autres ont quelque chose de réel: il en est peu de très-sensibles. Cependant il est nécessaire de déter- (1) Voy., dans !’ Histoire des Plantes les plus remarquables du Brésil et du Pa- raguay, la Monographie des genres Sauvagesia et Lavradia citée plus haut. (2) La position relative des étamines et des pétales étoit extrêmement difficile à observer dans le petit nombre de Sapindacées que nous avons eus sous les yeux en nous occupant de ce Mémoire ; aussi désirerions-nous une détermination plus cer- taine , pour pouvoir donner plus de poids à noire comparaison. SUR LA FAMILLE DES POLYGALÉES. 325 miner une place à cette famille dans la série linéaire. Si l’on adopte celle que l’un de nous a proposée (r), on pourra, d’après ce qui a été dit plus haut, laisser aux Polygala la place indiquée dans cette série entre les Sapindacées et les- Fumariées. On pourra peut-être mieux encore, conservant le petit fragment de série proposé par M. de Candolle, inter- caller entre les Violacées et les Frankeniées, les Polygalées, les Trémandrées et les Pittosporées; mais, il faut l’avouer, cette intercallationguroit l'inconvénient extrèmement grave de briser la classe très-naturelle que l’un de. nous a formée avec les Droséracées, lès Violacées, les Cistées et les Fran- kéniées ( Hist. rern. Bres., p. 30 et suiv.), auxquelles, sans. doute, il faudroit ajouter les Bixinées. S XIT. Descriptions. POLYGALEZÆ. Brown. , Kunth. Calyx 5-phyllus (in Kramerià sæpè 4-phyllus), rard 3-fidus, sæpiùs irregularis ; foliolis 3 exterioribus, quorum superius unum (in flore nutante) et inferiora duo approximata ; foliolis 2 interiori- bus lateralibus sæpiüs majoribus et petaloïdeis (in Kram. foliola 2-3-plici ordine disposita ). Petala 3-5 , hypogyna , cum foliolis caly- cinis totidem alternantia, mediante tubo stamineo coalita, rard dis- tincta, inæqualia ; duo superiora approximata; unum inferius (in plerisque carina auct.) majusculum, concavum, genitaliaincludens, unilobum et cristatum, aut trilobum et nudum ; duo lateralia bre- vissima, squamæformia, sæpiüs abortiva (in Krameriä inferius et lateralia subæqualia , basi coalita, longè unguiculata). Stamina 8 (interdüm 1-7), hypogyna, sæpiüs per paria cum petalis alternantia TT ne es à 4/9 ERREURS (1) Mém. du Mus., vol. xtv, pag. 124. 326 MÉMOIRE (si saltem ad originem filamentorum respicias) : filamenta in tubum anticè fissum connata , rard libera : antheræ basi aflixæ , immobiles, sæpiùs, uniloculares sæpiùs apice dehiscentes. Discus parvulus vel nullus. Ovarium superum,compressum, nunc 2-loculare,loculamento uno petalo inferiori opposito, altero cum petalis superioribus alter- pante; nunc abortu :-loculare , loculamento inferiori petalo opposito superstite : dissepimentum angustissimum , faciebus ovarii contra- rium. Ovulum in quolibet loculo solitarium (2 in Kramerià), pen- dulum. Stylusunicus, nunc simplex, nunc apice bilobus aut quadri- lobus, lobis sæpiùs inæqualibus. Stigma simplex, vel ad superfi- ciem extremam loborum aut cavitatis inter lobos intermediæ. Cap- sula bilocularis et dehiscentiä loculicidà 2-valvis; rard indehiscens et unilocularis; quandôque drupa aut samara 1-2-locularis. Semen versus basin sæpissimè donatum carunculä nudà vel ornatà comä aut solitario duplicive appendice. Integumentum sæpiüs duplex ; exterius crustaceum ; interius membranaceum. Perispermum car- nosum seu mucilaginosum et parcum , quanddque ( præsertim in clausis pericarpitis) nullum. Embryo rectus, in perispermo axilis : radicula supera, ad umbilicum spectans. Frutices, suffrutices aut herbæ. Folia integra , integerrima, exsti- pulata. Pili simplices. Flores sæpiüs spicati, quanddque paniculati, bracteati. Præfloratio quincuncialis. I. POLYGALA. DC. Poivcaz, sp. Lin. Juss. Calyx pentaphyllus , irregularis, persistens ; foliola 3 exteriora parva, quorum unum {in flore nutante) superius inferioraque duo approximata ; interiora duo lateralia (alæ auct.) maxima, petaloïdea, cum superiore alternantia. l'etala 3 (rard ex DC. 5), hypogyna, me- diante tubo stamineo infernè coalita, irregularia, decidua ; petalum inferius ( carina auct.) cum foliolis calycinis inferioribus alternans, SUR LA FAMILLE DES POLYGALÉES. 327 majusculum , Concavo-galeatum, genitalia includens, 3-lobum vel sæpiüs unilobum et apice cristatum, laciniis cristæ duplici ordine dispositis ; superiora 2 conniventia, cum foliolo calycino superiore alisque alternantia. Stamina 8, hypogyna : filamenta in tubum anticè fissum connata, supernè libera : antheræ basi aflixæ, immobiles , uniloculares, apice pord dehiscentes. Discus nullus seu quandèque glandula infrà ovarium, hypogyna, unilateralis. Ovarium superum, Compressum, 2-loculare; loculamento uno carinæ opposito, altero cum petalis superioribus alternante ; dissepimento angustissimo, faciebus ovarii contrario. Ovulum in quolibet loculo pauld infra dissepimenti apicem affixum, pendulum. Stylus terminalis, ovario contrariè compressus ( except. Po/yg. corisioïde ASH.), curvatus, deciduus, rard simplex et subfliformis, sæpiüs supernè dilatatus et nunc bilobus , 1obo superiore longiore, nunc 4-lobus , lobis sub- æqualibus aut valdè inæqualibus, superiore barbato vel appendi- culaio , inferiore glandulæformi. Stigma in stylo simplici laterale ; in stylis bilobis superficies extrema loborum ; in quadrilobis cavitas inter lobos intermedia seu glandula inferior. Fructus capsularis , membranaceus, compressus, orbicularis ellipticus vel obovatus , sæpissimè apice emarginalus, cæterüm ovario conformis, utroque margine dehiscens (dehiscentia loculicida). Semina basi caruncu- lata, sæpiüs pilis vestita : caruncula rarissimè inappendiculata , sæpiùs in speciebus haud cristatis uniappendiculata, in eristatis 2-appendiculata. Integumentum duplex; exterius crustaceum, inte- rius membranaceum. Perispermum carnosum. Embryo axilis, rectus vel subcurvaius : cotyledones plano-convexæ : radicula supera , ad umbilicum spectans. Frutices, suffrutices aut herbæ. Folia alterna aut sparsa, rariüs opposita aut verticillata, integra, integerrima vel subintegerrima , exstipulata, interdüm glanduloso-punctata. Racemi simplices, spi- ciformes vel capitati, terminales quandèdque laterales et alares g interdüm dispositione corymbum vel paniculam mentientes. Flores 328 MÉMOIRE pedicellati, rarissimè subsessiles, sparsi; pedicello bracteis tribus stipato intermedia exteriore et majore. Pili simplices. Glandulæ succo proprio turgidæ. Præfloratio calycis corollæque quincun- cialis. Caracteres plerique in numerosissimis sp. observati. II. BADIERA. DC. Porycazx. sp. Lin. Juss. Calyx pentaphyllus, irregularis , deciduus ; foliola 3 exteriora , quorum unum (in flore nutante) superius, inferioraque duo ap- proximata ; interiora duo lateralia (alæ auct.), pauld majora, sub- petaloïdea , cum superiore alternantia. Petala 3, hypogyna , me- diante tubo stamineo infernè coalita, irregularia, decidua ; petalum inferius (carina auct.) cum foliolis calycinis inferioribus alternans, majusculum, concavo-galeatum , genitalia includens, subtrilobum, haud cristatum; superiora 2, conniventia, cum foliolo calycino superiore alisque alternantia. Stamina 8, hypogyna : filamenta in tubum anticè fissum connata , supernè libera : antheræ basi aflixæ, immobiles, uniloculares, apice poro dehiscentes? Discus parvulus et regularis. Ovarium superum, compressum, biloculare : locula- mento uno Carinæ opposito , altero cum petalis superioribus alter- nante : dissepimento angustissimo, faciebus ovarii contrario. Ovu- lun in quolibet loculo pauld infra dissepimenti apicem aflixum, pendulum. Stylus terminalis , ovario contrariè compressus , subbi- lobus. Stigma, superficies extrema loborum, Fructus capsularis, compressus, obcordatus, utroque margine sulcatus et dehiscens (dehiscentia loculicida). Semina glabra , carunculà maximà oleosä donata supernè loculum implente. Integumentum duplex; exterius crustaceum , interius membranaceum. Perispermum parcum , ge- latinosum. Embryo axilis , rectus : cotyledones plano-convexæ : radicula supera, ad umbilicum spectans. SUR LA FAMILLE DES POLYGALÉES. 329 Suffrutices. Folia alterna, integerrima. Racemi axillares. Preflo- ratio calycis corollæque quincuncialis. Species 5 americanæ. Caracteres in Bad. Penea. DC. Oss. Genus Polygalæ valdè proximum; an servandum ? III. COMESPERMA. Labill. Juss. ComesPermum. Pers. Calyx pentaphyllus, irregularis, deciduus; foliola 3 exteriora ; parva, quorum unum (in flore nutante) superius inferioraque duo approximata; interiora duo, lateralia (alæ auct.)maxima, petaloïdea, cum superiore alternantia. Petala 5 (3 ex auct.), hypogyna, me- diante tubo stamineo infernè coalita , irregularia , decidua ; petalum inferius ( carina auct. ) cum foliolis calycinis inferiolibus alternans, maximum, ConCavo-galeatum , trilobum , haud cristatum , genitalia includens ; lateralia duo cum alis inferioribusque foliolis calycinis alternantia, miautissima; superiora duo cum alis folioque calycino superiore alternantia, minutissima. Stamina 8, hypogyna, äscenden- tia, subæqualia : filamenta in tubum anticè fissum connata, supernè libera : antheræ basi affixæ , immobiles, uniloculares, poro termi- nali dehiscentes. Discus extans. Ovarium superum, compressum , biloculare; loculamento uno carinæ opposito, altero cum petalis superioribus alternante ; dissepimento angustissimo, faciebus ovarii contrario. Ovulum in quolibet loculo paulà infra dissepimenti api- cem afflixum, pendulum. Stylus terminalis, compressiusculus, cur- vatus, deciduus. Stigma terminale subbilobum. Fructus baccato- capsularis aut capsularis , compressus , cuneato-spathulatus, ovaria conformis, utroque margine dehiscens : dehiscentia loculicida. Se- mina basi carunculata: caruncula pilis numerosissimis longissimis semen involventibus comosa, appendice lineari idem quandèque cingente. Mém. du Muséurn. 4, 19. b2 330 MÉMOIRE Frutices aut herbæ erecta aut scandentia. Folia alterna, simplicia, integerrima , exstipulata. Paniculæ compositæ aut racemi simplices, laxi, terminales. Flores pedicellati aut sessiles; pedicello, dùm adest, basi arliculato. Bracteæ 3, caulinæ, ad basin florum; inter- medià exteriore majore. Pili simplices. Præfloratio quincuncialis. Sp. 9 ex Novà Hollandiä ; 5 Brasilienses. Caracteres floris in 3 speciebus brasilianis et in unâ Australa- siæ ; fructüs et seminis in Com. Kunthiana, ASH. IV. SALOMONIA. Lour. Juss. PozyGazæ sp. Lin. — Saromonra. Vahl. enum. Calyx pentaphyllus, subregularis, secundus (an in omn. sp.?) persistens; foliola 3 exteriora, quorum unum (in flore nutante ) superius inferioraque duo approximata; interiora duo lateralia, vix majora, cum superiore alternantia. Petala 3, hypogyna, cum foliolis calycinis alternantia, mediante tubo stamineo infernè coalita, irregularia, decidua; petalum inferius (carina auct.) ma- jusculum , concavo-galeatum , genitalia includers, nudum, subtri- lobum; superiora duo conniventia. Stamina 4 (stam. unicum ex Loureiro), hypogyna : filamenta in tubum anticè fissum connata, supernè libera : antheræ basi affixæ, immobiles. Discus nullus ? Ovarium superum, sessile, compressum , margine denticulatum ; a-loculare; loculamento uno carinæ opposito, altero cum petalis superioribus alternante ; dissepimento angustissimo, faciebus ovarii contrario. Stylus terminalis , ovario contrariè compressus, curva= tus, apice subbidentatus. Stigma, superficies dentium ? Capsula membranacea, compressa, biloba, margine sæpiüs laciniato-ciliata, cæterüm ovario conformis, utroque margine dehiscens. Semina haud carunculata, glabra. Integumentum duplex; exterius crusta- &eum , interius membranaceum. Perispermum parcum vel nullum. SUR LA FAMILLE DES POLYGALÉESA 334 Embryo axilis : cotyledones suborbiculares : radicula supera, ad umbilicum spectans. Herbæ minimæ. Folia alterna , cordata. Flores spicati, terminales. Præfloratio calycis corollæque quincuncialis. … Species.4 asiaticæ. … Caracteres in Salom. ciliatä DC. V. MURALTIA. Neck. DC. Kunth. Posxcaræ. spec. Lin. Hersrerra. Berg: non Lin. Calyx pentaphyllus , subregularis, glumaceus , persistens ; folio- lis 3 exterioribus ; interioribus duobus lateralibus, vix majoribus. Petala 3, hypogyna ; cum foliolis calycinis totidem alternantia, me- diante tubo stamineo infernè coalita, irregularia, decidua; petalum inferius (carina auct.)majusculum, concavo-galeatum, genitalia in- cludens , unilobum , amplè cristatum, cristà diphyllà ; petala supe- riora 2, conniventia. Stamina 8 (8-6 ex Bergm.), hypogyna : fila- menta in tubum anticè fissum connata, supernè libera : antheræ basi aflixæ , immobiles, subrotundæ (ex Bergm.), longitrorsùm dehiscen- tes. Discus nullus. Ovarium superum , sessile, compressum, cornu- bus tubersculisve quatuor coronatum , 2-loculare ; loculamento uno carinæ opposito, altero cum petalis superioribus alternante ; disse- pimento angustissimo , faciebus ovarii contrario. Ovulum in quo- libet loculo pauld infra dissepimenti apicem affixum, pendulum- Stylus terminalis, ovario contrariè compressus, curvatus, apice clavato incrassatus, truncato-bilobus. Stigma, superficies loborum ? Capsula membranacea , compressa, apice 4-cornula vel 4-tubercu- lata, cæterùm ovario conformis, utroque margine dehiscens ; (dehiscentia loculicida). Semina. .... -Frutices vel suffrutices ramosissimi. Folia sparsa aut fasciculata, crassa , rigida, integra, integerrima, sæpè angusta et pungentia, ex stipulata. Flores axillares subsessiles , solitarii, basi tribracteati, Præfloratio calycis corollæque quincuncialis. 332 MÉMOIRE 37 species capenses quorum 13 non satis notæ. Caracteres in Muralt. heisteria DC. VI. MUNDIA. Kunth, DC. Calyx pentaphyllus, irregularis, persistens ; foliola 3 exteriora parva, quorum unum (in flore nutante ) superius inferioraque duo approximata ; interiora duo, lateralia (alæ auct.), maxima, peta- loïdea, cum superiore alternatia. Petala 3, hypogyna , mediante tubo stamineo infernè coalita , irregularia, decidua ; petalum infe- rius (carina auct.) cum foliolis calycinis inferioribus alternans;, majusculum , concavo-galeatum, genitalia includens, unilobum et apice cristatum (vel trilobum et nudum in M. Brasiliané, ASH.); superiora 2, conniventia, cum foliolo superiore alisque alternantia. Stamina 8, hypogyna : filamenta in tubum anticè fissum connata, supernè libera : antheræ basi aflixæ, immobiles, uniloculares, apice poro dehiscentes. Discus urceolaris, basim ovarii cingens. Ovarium superum, subcompressum , 2-loculare (in M. spinosé , ex Kunth; certè in M. Brasiliané , ASH.); loculamento uno ca- Tinæ opposito, altero cum petalis superioribus alternante; disse- pimenio angustissimo , faciebus ovarii contrario. Ovulum in quo- libet loculo pauld infra dissepimenti apicem affixum, pendulum. Stylus terminalis, apice incrassatus, bilobus; uno lobo erecto, altero curvato; vel bidentatus dente inferiore obtusiore in M. Bra- silianä ASH. Stigma, extrema superficies loborum. Drupa unilo- cularis, sæpiüs bilocularis (ex Kunth). Semina haud carunculata, glabra : integumentum simplex, membranaceum. Perispermum carnosum. Embryÿo axilis, rectus : radicula supera, ad umbilicum spectans. Frutices ramosissimi; ramis apice spinosis. Folia sparsa (alterna in 41. Brasiliané ), integra, integerrima, exstipulata. Flores axilla- res, solitarii, pedicellati; pedicello bracteis tribus stipato. Præflo- ratio calycis corollæque imbricativa. | SUR LA FAMILLE DES POLYGALÉES. 333 Species alia Capensis, alia Brasiliana. Caracteres floris et vegetationis in M: spinosé DC., et M. Brasi- liensi ASH.; fructüs seminis et imbryonis in M. spinosé DC. VII. MONNINA. Ruiz et Pavon, Kunth, DC. Hesraxpra. Bonpl. Calÿx pentaphyllus, irregularis, deciduus; foliola 3 exteriora, parva , quorum unum (in flore nutante) superius inferioraque duo approximata; interiora 2 lateralia (alæ auct.), maxima, petaloïdea, cum superiore alternantia. Petala 3 (aut 5 ex Kunth), hypogyna, mediante tubo stamineo infernè coalita, irregularia, decidua ; pe- talum inferius (carina auct.) cum foliolis calycinis inferioribus al- ternans , maximum, concavo-galeatum , trilobum, haud cristatum, genitalia includens ; superiora duo cum divisurà calycinà superiore alisque alternantia, contigua , approximatione carinam mentientia, externè libera, altero margine tubo stamineo basi coalita, sacculo obliquo ex parte tubi liberà medium versüs internè aucta. Stami- na 8, hypogyna, ascendentia, subæqualia : filamenta in tubum anticè fissum connata, supernè libera et villosa : antheræ basi affixæ , immobiles, uniloculares , rimä obliquà apice subinternè dehiscen- tes, post dehiscentiam 2-labiatæ. Discus extans. Ovarium supe- rum, compressum , nunc 2-loculare, loculamento uno carinæ oppo- sito cum petalis superioribus alternante, nunc sæpiüs abortu 1-loculare, loculamento carinæ opposito superstite : dissepimentum angustissimum , faciebus ovarii contrarium. Ovulum in quolibet loculo paul infra dissepimenti apicem affixum, pendulum (in ovario 1-loculari ad parietem à carinà aversam ). Stylus terminalis, ovario contrariè compressus, curvatus, deciduus. Stigma terminale, 2-lobum, lobo infertôre glaudulæformi. Fructus drupaceus vel siccus (in omnibus sp. Bras.), indebiscens, suborbicularis vel cordatus aut obovatus, nunc margine membranaceo cinctus, nunc apterus, 354 es MÉMOIRE cæterüm ovario conformis. Semina 1-2, pendula, carunculà destituta, ejusdem loco pilis quibusdam basi quandoque prædita, aliundè glabra. Integumentum simplex membranaceum.(duplex, utrumque membranaceum et tenue, Juss.). Perispermum parcum , gelatino- sum, integumentum illiniens. Embryo rectus : cotyledones plano- convexæ : radicula multo minor, umbilicum ferè attingens. Frutices , arbusculæ aut ET Folia alterna vel sparsa, simpli- cia, integerrima vel subintegerrima, sæpè emarginata, petiolo basi articulato. Racemi simplices, spiciformes, terminales, laterales, in- terdüm axillares, sæpè longè pedunculati. Flores pedicellati, sparsi ; pedicello basi articulato, post anthesin curvato, bracteis 3 stipato, intermediaexteriore majore. Pili simplices. 36 species americanæ. Caracteres floris et fructüs in septem sp. brasiliensibus duabusque peruvianis; ovulorum in A. Tristaniané, cardiocarpé et stenophyl- 14 ASH. ; seminis embryonisque in M. Resedoïdeet Tristaniané ASH. VIII. SOULAMEA. Lam. Juss. Calyx 5-phyllus ; foliolis 3 exterioribus minimis, 2 interioribus majoribus, concavis. Petalum 1, concavum. Stamina 62 (ex DC.): antheræ subdidymæ (ex Juss.). Capsula (samara ) indehiscens, com- pressa, suberosa, orbiculata (obcordata Juss.), marginata, bilocula- ris (ex DC.), 2-sperma (ex Juss.). Semina oblonga; perispermum nullum et radicula ascendens ( Juss. ). Arbuscula. Folia alterna, in ramulorum apice conferta ; magna. Racemi terminales et axillares , breves. Flores minimi (Juss. ). Sp. r ex insulis Molucanis. Oss. Genus non .satis notum. SUR LA FAMILLE DES POLYGALÉES. 335 IX. SECURIDACA. Lin., Juss. Calyx pentaphyllus, deciduus ; foliola 3 exteriora parva, quorum unum (in flore nutante) superius inferioraque duo approximata, interiora duo lateralia. Petala 5, hypogyna, mediante tubo stamineo infernè coalita, irregularia, decidua ; petalum inférius (carina auct.) cum foliolis calycis inferioribus alternans, magnum ; ConCavo-galea- tum, genitalia includens, trilobum , lobo intermedio mult minori, crispato-plicato, interdüm reflexo (crista imperfecta ); lateralia duo cum alis inferioribusque foliolis calycinis alternantia, minutissima ; superiora duo conniventia, cum foliolo calycino supericre alisque alternantia. Stamina 8, hypogyna , ascendentia , subæqualia : fila- menta in tubum anticè fissum connata , supernè libera : antheræ basi affixæ , immobiles, uniloculares, apice poro dehiscentes. Dis cus exstans. Ovarium superum, compressum, ad latus quod ad cari- nam spectat apice gibbosum (gibbositas ala nascens), uniloculare, 1-spermum. Ovulum pendulum ad latus a carinâ aversum in summo loculo affixum. Stylus lateralis, curvatus, supra basin déciduus. Stigma terminale, subbilobum. Fructus capsularis, indehiscens , intüs ovario conformis, hinc cristato-marginatus, cristà apice sub: product (styli basis), indè expansus in alam longam, erectam, cultriformem , infernè angustatam. Semen carunculà destitutum, glabrum. [ntegumentum membranaceum. Perispermum parcum, gelatinosum , integumentum illiniens. Embryo rectus : cotyledones plano-convexæ : radicula multo minor, ad umbilicum ferè attingens, Arbusculæ aut frutices scandentia. Folia alterna, simplicia, inte- gerrima; petiolo basi articulato. Stipulæ nullæ, earumdem loco glandulæ geminæ , rotundæ. Racemi simplices, terminales et axil- lares, laxiflori. Flores pedicellati, sparsi; pedicello basi articulato, bracieïs 3 stipato ; intermedià exteriore majore. Pili simplices. Præ- floratio imbricativa. 13 spec. in Americâ meridionali. 336 MÉMOIRE Caract. floris in sp. 5 brasiliensibus ; ovuli in S. /anceolaté ASH. ; fructüs in S. ovalifolié ASH. et lanceolaté , seminis et embryonis in S. lanceolatä. | KRAMERIA. Lœff. Lin, Juss. Calyx 4-5-phyllus, irregularis, patentissimus, coloratus, deci- duus; foliolis 2-3-plici ordine dispositis, uno superiore, dum adest, solitario, minimo. Petala 5 (interdüm 4 ex Kunth), hypogyna, ca- lyce minora, irregularia; inferiora 3 cum foliolo calycino uno exte- riore, intermediis duobus minutoque superiore alternantia, longa, uonguiculata; unguibus basi connatis, laminä parvulà interdum abortivà; superiora 2 cum uno exteriore foliolo calycino interme- diisque duobus alternantia, inferioribus petalis multo minora, ab iisdem remota, obliquè conniventia, sessilia, crassiuscula. Stamina 4, (interdüm 1 vel 3 ex Kunth). hypogyna, inæqualia; 2 majora, ascendentia , cum petalis superioribus inferioribusque alternantia; minora 2 erecta, approximata, cum petalo inferiore intermedio al- ternantia : filamenta libera, crassa: antheræ continuæ, immobiles, 2-loculares, apice 2-plici poro dehiscentes. Discus nullus. Ovarium superum, uniculare (vel incompletè 2-loculare ex Kunth), 2-sper- mum : ovula 2 pauld infra cavitalis apicem ad latus a petalis infe- rioribus aversum suspensa. Stylus unicus, terminalis, ascendens, subulatus. Stigma terminale, simplex. Fructus ligneo-coriaceus, glo- bosus, glochidatus, abortu 1-spermus, indehiscens. Integumentum membranaceum. Perispermum nullum. Embryo rectus : cotyledones plano-convexæ , infra basin 2-auriculatæ, auriculis radiculam um- plectentibus : radicula supera. Suffrutices diffusi, multicaules. Folia alterna, simplicia, integerrima (in À. cytisoide Ca. trifoliata), exstipulata, in axillis fasciculos spinularum interdüm foventia. Racemi simplices, spiciformes. Flores pedicellati. Bracteæ 3 caulinæ, aut quanddque intermedia caulina et pedicellares 2. Pili simplices. Species 10 Americanæ. Caracteres omnes floris et vegetationis in 3 speciebus infra des- SUR LA FAMILLE DES POLYGALEËS. 337 criptis, ovulorum numerus in 2, situs eorumdem in X. grandifloré ASH. , fructus et seminis in tonentosé, ASH. GENUS DUBIUM. Bnenemeyera Wild. Juss. Calyx 5-phyllus, coloratus, foliolis 2 interioribus. Petala 3, irre- gularia, medio carinæformia. Stamina 8; filamentis basi monadel- phis; antheris oblongis, erectis. Drupa ovata, minima, foœta nuce conformi , 2-loculari. Frutex. Folia alterna. Flores paniculati, terminales; divisuris paniculæ ramosissimæ et multifloræ bracteolatis. Caract. ex Wild. Act. nat. Berol. 3, 4u1, t. 6. Forsitan Monninæ species (1). Oss. Il y a deux ans que ce Mémoire fut envoyé de Montpellier à Paris pour y être imprimé, et si jusqu’à présent il n’a pas été rendu public, c’est que diverses circonstances, qui nous sont étrangères, s’y sont opposées. Quelques parties exigeroient peut-être aujourd’hui des développemens ou des modifications; mais ce travail entraîne- roit de nouveaux retards , et nous ajouterons seulement ici quelques explications que nous ne pourrions omettre sans manquer à un véri- table devoir. Une note de l’excellent Mémoire de M. Roeper sur les Balsamines (1) Nous ne reviendrons point, comme nous l’avions annoncé, sur le genre Trigonia. Lorsque nous rédigeämes notre premier Mémoire, nous n’eûmes sous les yeux que quelques fleurs détachées que nous devions à l’extrême complaisance de M. A. Richard , et, par conséquent , il ne serait pas très-étonnant que nous nous fussions trompés sur la position respective des parties de la corolle et de l’axe de V'inflorescence. Mem. du Muséum. t. 10. 43 338 MÉMOIRE (De floribus et affinitatibus Balsaminearum), en rappelle une autre qu'il avait insérée, en 1824, dans sa Monographie des Euphorbes de France et d’ Allemagne , et où se trouvent exposées quelques unes des idées que nous avons émises dans notre premier Mémoire sur les Polygalées et dans le second qu’on imprime aujourd’hui. Nous nous estimons heureux de nous être rencontrés avec un homme dont les talens et le caractère méritent la plus grande estime, et nous n’au- rions certainement pas manqué d'appuyer notre opinion sur la sienne , si elle nous eût été connue. Mais lorsque nous rédigeñämes nos deux Mémoires, nous n’ayions point à notre disposition la Mo- nographie de M. Roeper, et comme rien dans le titre de cet ouvrage ne nous indiquoit que nous y trouverions quelque chose qui fût re- latif aux Polygalées , nous ne songeâmes point à le demander à Paris. Nous ne croyons pouvoir mieux faire à présent que de transerire la note de M. Roeper, telle que nous la trouvons dans son traité : De floribus Balsaminearum. « Aliter haud possum quin hic addam « observationem quà confirmatur ingeniosissimi botanici R. Brown « theoria de Polygalearum flore. In P. oppositifoli& cordifoliäque « ad basin tubi uno latere fissi, qui staminum et petalorum coali- « tione efformatur, gibbera duo vidi, admodüum parva quidem in « flore vivo tamen optime conspicua. Hæc gibbera squamulaformia « ibi invenimus, ubi petalum quartum et quintum desirantur, « inter folia calycina duo interiora petaloidea nimirum et duo ex- « teriora minora peripheriam spectantia. Petalorum maximum, ca- « rinæforme, sæpiüs cristà bifidä instructum, inter folia calycina « minora positum; sequuntur inter eadem et folia calycina inte- « riora petaloïdea gibbera duo, petalorum rudimenta, et denique « inter eadem folia calycina interiora et exteriorum tertium quod « caulem spectat, in tubo corollino bina petala videmus, magis « efformata sæpiüs bifida.— Eidem folio calycina minori, exteriori, « fissura tubi corollini anteposita est. In quam fissuram glandula « demittitur, disco hypogyno hic aucto orta. Quà glandulà indicatur « suppressio , aut stamini singuli (siquidem stamina petalis numero SUR LA FAMILLE DES POLYGALÉES. 339 « æqualia (5) bifida statuenda sunt), aut staminum duorum sim- « plicibus si Polygalæ staminibus decem fruuntur.—Stamina autem « bifida esse nec simplicia, tam è petalis bifidis vel cristä bi- « fidà, quam staminum ipsorum insertionibus haud improbabile « redditur. — Leguminosæ præter multos alios characteres in eo « quoque a Polygaleis differunt, qudd petalurm maximum, vexillum, « Polygalarum carinæ analogum caulem spectat. Cùm autem et in « Leguminosis petala cum calycis foliis alternent, necessarid se- « quitur foliorum calycinorum quintum peripheriam (ratione ha- « bità caulis) spectare. » Nous nous abstiendrons de toute réflexion sur ce passage remar- quable par la sagacité que l’auteur y déploie. Nous dirons seule- ment que nous avons retrouvé dans un Polygala à feuilles opposées, cultivé au jardin de Montpellier, les espèces de bosses que M. Roeper signale dans les P. oppositifolia et cordifolia , et qui ne sont autre chose que deux petits pétales soudés. Si, comme il y a apparence, tous les Polygala à feuilles opposées présentent le même caractère , ils formeroïent une section fort naturelle entre les Po/ygala à trois pétales et Les Securidaca où les deux mêmes pétales, signalés dans le P. oppositifolia, se montrent encore à l’état rudimentaire, mais en même temps où ils sont libres ou à peu près libres. Nous ne pouvons, au reste , nous empêcher de faire observer que nous sommes bien loin d’avoir nié d’une manière précise que les Polygala pussent avoir cinq pétales, et qu’au contraire, en éta- blissant qu’ils n’en avoient que trois, nous avons pourtant traité ce point'avec toutes les formes dubitatives que peut fournir la langue française. fair nt dire ma sp AVE to 4 DER 3 Î RRPARTA RE obiolhré sai dec É able W# Al ion PTS ;3 Vtt à RUE DNTTENA mari PTIT CHU AR Mrann. KES : dure à: AraigEs DU in ai j { Pal ar 11 qu FAUTA RQ EEE | ANATOMIE DE DIFFÉRENTES ESPECES D'INSECTES, PAR LYONET. (QUATRIÈME ARTICLE.) Chenille Teigne aquatique. PI. 19, fig. 1—0. La chenille représentée de grandeur naturelle, pl. 19, fig. 1, par le dos, et fig. 2, par le côté, est du petit nombre de celles qui vivent sous l’eau dans nos fossés. Elle a la tête jaunâtre; le dessus de son premier anneau est écailleux et d’un noir poli; le reste de son corps est couleur de suie, plus foncé vers la partie antérieure qu’à l’opposite. Cet in- secte vit de lentilles aquatiques, et se loge ordinairement dans un fourreau, fig. 3, qu’elle se coupe tout exprès d’une tige des grandes orties qui bordent nos fossés, ou de quel- qu'autre plante à tige creuse, ou bien, à leur défaut, elle perce et taille le premier morceau de branche d’arbre qu’elle ren- contre, et s’en adapte une demeure, comme fig. 4 en offre un exemple, où même pour rendre sa demeure plus profonde, elle y ajoute une façon de cul-de-sac fait de lentilles de fos- sés, comme on le voit en À. Quand elle se loge dans un tuyau 342 ANATOMIE creux, elle a soin d’en fermer une des ouvertures avec des lentilles, ou des feuilles de quelqu’autre plante aquatique, qu’elle y attache avec de Îa soie. Elle ne fait aucune difi- culté de quitter sa demeure pour aller s’en choisir une autre plus commode; souvent même, faute de trouver des maté- riaux plus convenables, elle se construit une loge en sphé- roïde alongé, fig. 5 ,de lentilles aquatiques; mais elle ne paroît y avoir recours que dans le cas de nécessité. J’ai même vu que celles qui s’étoient placées dans une loge pareille l’ont quittée pour entrer dans un morceau de tige d’ortie sèche que je leur avois jeté pour en faire l'essai. Bien que cette chenille vive sous l’eau, elle ne mouille ja- mais que sa tête. Son corps, quoique submergé, reste tou- jours à sec. Il est pourvu pour cet effet d’une propriété quel- conque qui, dès le premier anneau, en écarte l’eau partout, à la distance d'environ l’épaisseur d’une feuille de parche- min, ou davantage, ce qui fait à l’œil le même effet que si la chenille dans l’eau étoit environnée de cette épaisseur de mercure. Quand elle est hors de l’eau, elle est d’un bon tiers plus longue que lorsqu'elle est submergée : c’est ce qui con- tribue apparemment , quand elle en est sortie, à la faire flotter sur l’eau à sec, de facon qu'il est difficile de l’y enfoncer. Lorsqu'elle doit changer d'état, elle se file une coque in- différemment, soit dans le fourreau où elle est logée, s’il est assez large, ou bien elle s’en construit une de lentilles, qu’elle tapisse intérieurement de soie, Sa façon de marcher est sem- blable à celle des teignes communes. Elle alonge, comme je crois l'avoir dit quelque part, le corps, et attache son mu- seau par le moyen de sa soie à quelque endroit fixe, et tire DE DIFFÉRENTES ESPÈCES D'INSECTES. 343 son fourreau sur soi, en se raccourcissant, ce qui la fait avancer d'un pas; puis quittant ce point fixé, elle en va prendre un autre plus éloigné en s’alongeant, et retire vers ce nouveau point, en se racourcissant encore, son fourreau, ce qui lui fait faire un second pas, et ainsi des autres. La chrysalide de cette chenille, vue de côté Hig. 6, et par devant, fig. 7, est jaunâtre, Les antennes lui descendent jus- qu’à l’extrémité du corps. Elle a sur chaque côté trois stig- mates saillans. Dès le commencement d’août les miennes se disposèrent à changer de forme. J'ai négligé de marquer le temps précis auquel il m’en est venu des phalènes, mais ça été la même automne. On voit une de ces phalènes représentée dans son état de repos, fig. 8, et à ailes déployées, fig.9. Le dessus de ses ailes supérieures est feuille-morte, ou d’an brun clair et cendré, relevé et nuancé par des taches et traces d’un brun plus obscur. Celui de ses ailes inférieures est très-blanc. La frange en est d’un brun-cendré clair. Au-dessus de la frange se voit une bande noire assez large, picottée de six ou sept petites taches blanches qui y font un très-joli effet. Ces ailes, du reste, sont encore peintes en dessus de quelques taches brunes. Le dessus de son corselet et une partie de celui de son dos sont feuille-morte. Tout le dessous de son corps et de ses ailes est. d’un blanc foiblement nuancé de brun très- pâle. 344 ANATOMIE Chenille qui se construit une coque singulière. PI. 19, fig. 10—16. Ce qui m’a déterminé à faire connoître cette petite che- nille à seize jambes, qui n’a qu’un peu plus d’un demi-pouce de longueur, et qu’on voit représentée pl. 19, fig. 10 et 17, c’est la coque qu’elle se fait, qui, étant d’une figure diffé- rente de celle du commun des chenilles, et demandant une autre sorte de procédé pour sa construction que ceux qui sont déjà connus, mérite pour cette raison d’être suivie par ceux qui auront occasion de la prendre sur le fait, ce qui ne m'est pas arrivé. Elle se nourrit des feuilles les plus tendres du chêne, qu’elle enveloppe de soie, sur les fils de laquelle elle se tient à dé- couvert. Sa vivacité est très-grande, et elle s’élance avec une agilité extrême à reculons quand on la touche. Le fond de sa couleur est d’un beau vert, et sa tête est de plus picottée de nombre de points noirs qu’on a bien de la peine à aper- cevoir sans loupe. A l’aide de ce verre, on découvre pareille- ment que son corps est semé de points noirs, du centre de chacun desquels part un poil de même couleur qu’on n’a- percoit pas autrement. Ses lignes intermédiaires supérieures sont tracées l’une et l’autre d’un trait jaune, couleur dont on découvre à la loupe que son corps est marbré. Ses anneaux sont très-marqués, et son corps est plus gros vers le milieu qu'aux extrémités. Ses jambes intermédiaires et postérieures sont déliées et longues, ce qui contribue à son agilité. Le 5 juillet 1744, une des miennes, et le lendemain deux DE DIFFÉRENTES ESPÈCES D'INSECTES. 345 autres se filèrent des coques très-unies et serrées, d’un blanc jaunûtre, fig. 13, à peu près deux fois plus longues que larges, et le côté antérieur AB en étoit un peu plus élévé que le pos- rieur CD, qui, dirigés obliquement l’un vers l’autre par en haut, rendoient bien la base AD de la coque d’un tiers plus longue que son sommet CD. Elle étoit ouverte depuis À jus- qu'à B, et depuis C jusqu’à D; mais les parois de la coque, qui flanquoient ces deux ouvertures, étoient tellement rame- nées l’une contre l’autre par leurs extrémités, que l’on ne s’apercevoit point de ces séparations que lorsque la chrysa- lide faisoit quelque mouvement. L’antérieure des deux y semble avoir été laissée pour ménager une sortie à la pha- lène, mais il est difficile de deviner à quoi doit servir l’autre. Il est fâcheux que loccasion m’ait échappée de voir comment cet insecte sy prend pour faire un si singulier ouvrage. Je ne doute pas qu’il ne m’eût fait voir un exemple d'industrie en- core tout nouveau pour nous. La chrysalide, fig. 12, de cette chenille n’a rien de parti- culier, si ce n’est que sa partie antérieure est verdâtre et fort alongée, et que l’autre tire sur la couleur d'orange. A la loupe, on lui aperçoit quelques poils sur le dos. Le 28 juillet de la même année, il m'en naquit la pre- mière phalène, fig. 14, 15 et 16. Ses ailes supérieures étoient feuille-morte, et avoient quelque lustre; deux raies inégales, couleur de canelle, les traversoient obliquement. Elle avoit sur le dessus de la tête une touffe de poils ou d’écailles hé- rissées, qui, jointes à deux grands barbillons, faisoient paroître sa tête assez grosse. Ses antennes étoient à filets grenés de grains blancs et bruns ;'ses jambes étoient blanches. Une très- Mém. du Muséum. \. 19. 44, 346 ANATOMIE large frange bordoit ses ailes inférieures; leur couleur, de même que celle de son corps, étoit d’une couleur d’ardoise très-lustrée. Chenille teigne industrieuse, pl. 19, fig. 17—25, qui paroët avoir échappé aux recherches des naturalistes. Cette chenille, représentée, fig. 17, par le côté, et, 18, par le dos, est de celles dont l'hiver est proprement la saison. Aussi ne paroït-elle guère qu’après que les feuilles sont tombées des arbres. Elle vit de feuilles sèches de hêtre et de chêne, de même que de petite oseille et de cardes de parelle. Sa couleur est blanche. Elle n’a dans sa forme rien de remarquable, si ce n’est qu’elle est du petit nombre de celles qui ont la partie posté- rieure un peu relevée, et plus grosse que le reste du corps. Ses anneaux, qui sont fort saillans, ont à chaque côté un tu- bercule brun. Sa tête est noire, Ses trois premiers anneaux sont chacun couverts en partie par dessus d’une écaille, dont celle qui est au premier anneau est presque noire, la seconde brune, et la troisième d’un brun clair. Je ne connoiïs point de chenille qui ait plus qu’elle la faculté de pouvoir se raccourcir, comme on le voit fig. 19, où elle n’a guère que le tiers de la longueur qu’elle a quand elle s’est étendue, et alors les écailles de ses trois premiers anneaux glissent les unes sous les autres, et l’animal, devenu de moitié plus épais, ressemble plus à un ver de scarabée qu’à une chenille. Ce qui le rend digne de notre attention, est l'industrie et l'habileté avec laquelle il sait se construire une demeure com- posée de morceaux de feuilles sèches. Cette demeure consiste DE DIFFÉRENTES ESPÈCES D’INSECTES. 347 én deux battans comme célle des moules, mais ils sont également élargis ét arrondis par les deux bouts. On la voit réprésentée de grandeur naturelle, vue par le côté fig. 20, en dessus, avec un bout de la chenille qui en sort fig. 21, et par dedans tout ouverte fig. 22. Les deux battans qui la constituent ont une figure élégante et régulière. Ils s’ajustent parfaitement dans tout leur contour l’un sur l’autre. La con- cavité que la chenille sait leur donner à chacun renferme un espace entre eux où l'insecte a sa demeure, et peut se retour- nér. Les deux côtés des battans sont plus étroits vers le mi- Heu qu'aux extrémités, et c’est par cet espace rétréci qu’ils tiennent ensemble, au moyen de la soie avec laquelle l’ani- mal les a joints, dans environ les deux tiers de leur longueur. Quand il y est renfermé, les deux battans de sa maison s’a- justent tellement de tous côtés qu’on n’y apercoit rien d’ou- vert; mais lorsqu'il veut se transporter ailleurs, alors se poussant vers l’une des deux issues, il presse de sa tête les battans qui l’y renferment; ils cèdent, se séparent à cet en- droit, et ouvrent passage à l’animal, qui en fait sortir sa partie antérieure jusqu'à une certaine distance, où il attache son museau avec de la soie, et retire sa maison sur soi : ce qui le fait avancer d’un pas sans la quitter, ainsi que je l’ai déjà fait observer par rapport à d’autres espèces de chenilles teignes. Comme c’est parmi des amas de feuilles sèches que celle-ci cherche sa nourriture, la largeur de sa demeure l'empêche souvent de la tirer sur soi au travers des obstacles qu’elle y rencontre. [’ayant suivie bien des fois en pareille circon- stance, je l’ai vue, après quelques tentatives infructueuses, rentrér dans sa maison, et un peu après en Sortir de la tête 348 : ANATOMIE par l’autre extrémité qui s’ouvroit tout comme l’avoit fait la première, et laissoit ainsi à l’insecte la liberté de dégager sa demeure, en la faisant reculer : c’est ainsi qu'il sait se tirer d'un mauvais pas, qui l’auroit forcé d'abandonner sa maison s'il ne s'y étoit pas ménagé deux sorties opposées. Quand on en examine les deux battans, on trouve que chacun est ordinairement composé de cinq pièces, ajustées et rapportées ensemble de la manière que le montrent les fi- gures 20 et surtout 21: ce qui certainement demande beau- coup d'adresse de la part de l'animal, vu la justesse et la pro- preté de l’ouvrage, puisqu'il s’agit de couper toutes ces pièces l’une après l’autre, et de les enlever, par un assez long tra- vail, aux feuilles sèches dont elles faisaient partie; de leur donner les dimensions et la courbure nécessaires, et de les réunir ensemble de façon qu'ils forment deux battans propres et réguliers qui cadrent et s’ajustent parfaitement l’un sur l’autre, et cela sans avoir aucun modèle d'après lequel l’animal puisse travailler ni diriger son ouvrage. L'adresse de ces animaux m'a engagé à la mettre à plus d’une épreuve pour voir jusqu'où elle pourroit aller dans des cas embarrassans et peu ordinaires. D'abord, je coupai avec des ciseaux le bout d’un des deux battans de leur demeure, et laissant ma chenille dans son logis endommagé, je la mis avec des feuilles sèches sous un verre. Elle parut d'abord embarrassée, mais ayant à portée de quoi réparer le désordre , elle se mit à racler de ses dents un des côtés d’une feuille sèche, jusqu’à ce qu’elle en eût em- porté un morceau largement de la grandeur du trou qu’elle devoit boucher, et après lavoir placé sur l'endroit même, et DE DIFFÉRENTES ESPÈCES D'INSECTES. 349 l'avoir taillé et façonné comme il convenoit, elle en couvrit proprement le trou que j'y avois fait, et y attacha fortement ce morceau avec de la soie. J’ouvris ensuite par le côté toute la loge de l’insecte, et en renversai les battans de la facon que le représente la fig. 22. La chenille parut d’abord montrer par des mouvemens de corps, à droite et à gauche, son embarras de se trouver à dé- couvert dans sa maison; mais prenant ensuite son parti, elle passa d’un des bords séparés à l’autre nombre de fils qui, se raccourcissant en se séchant, rapprochèrent insensiblement par leur contraction, et enfin réunirent les deux battans en- semble, de façon que la chenille s’y trouva renfermée et à couvert comme auparavant: ouvrage qui fut achevé en moins de deux heures. Ayant après cela ouvert de la même façon la demeure d’une autre, je l'en tirai, et la mis à sept ou huit pouces de distance de là, pour voir si elle y reconnaîtroit cette demeure quoique défigurée, et s’en remettroit en possession. D’abord elle parut agitée, elle éleva le devant du corps en l’air comme pour voir de plus loin, se tourna çà et là; et l’ayant enfin apercue, elle en prit le chemin, mais avec une démarche embarrassée, qui nontroit qu’elle n’étoit pas accoutumée à marcher à décou- vert. Enfin elle l’atteignit, y entra, et par des procédés sem- blables à ceux que j'ai décrits il y a un moment, elle s’y renferma. Enfin, pour mettre mon animal à la dernière épreuve, je lui enlevai toute sa maison, et je le mis sur des feuilles sèches de hêtre, curieux de voir le parti qu'il prendroit. D’abord il s’en nourrit quelques jours , sans se mettre en devoir de se 350 ANATOMIE construire une aütre demeure, ensuite le malaisé apparem- ment l’y détermina. Elle commenca par se couvrir d’un amas de parcelles de ces feuilles ramasséés au hasard, ét réunies sans aucun choix; et s'étant mis ainsi par provision , sous cet amas confus, un peu à l’abri, elle y travailla à $e construire une demeure plus convenable. Pour cet effet, elle coupa du milieu d’une feuille sèche uné pièce taillée en forme de croïs- sant peu régulier, ouvrage qui lui coûta bien trois heures de travail, vu la petitesse de ses dents, et la dureté et l'épaisseur de la feuille. Elle fixa cette pièce avec de la soïe au bout du réduit informe qu’elle s’étoit d’abord fait. Elle coupa ensuite un autre morceau de feuille de figure approchant de la pre- mière, mais plus grande, et l’y réunit en recouvrement par les bords. Puis, avec ce commencement d’ün battant de sa nouvelle maison, elle se fourra sous une feuille sèche dé hêtre pour y commencer à mème hauteur, et sur la même me- sure, un morceau pareil de l’aùtre battant qui, ayant été taillé et ajusté sur le commencement du premier, et sa soie ayant été employée à les recourber l’un vérs l’âutré, faisoient déjà un morceau creux de demeure capable de couvrir une partie de la chenille, ce qui la détermina à s’y placer, et elle se mit aussitôt à retrancher de ce commencement de demeure lamas de brouilleries qu’elle lui avoit d’abord donné pour soutien, ce qui lui donna encore quelques héures d’occupa- tion, après quoi elle se remit à continuer l’ouvrage commencé, et à tailler et ajouter de nouvéllés pièces à sa maison; elle joignit donc encore successivement trois pièces à chaque pa- roi, et ainsi sà nouvelle déméeure sé trouva achevée environ dans deux jours. DE DIFFÉRENTES ESPÈCES D'INSECTES. 351 Comme cette chenille, à mesure qu'elle croît, a besoin d’une maison plus spacieuse, et que, vivant dans des endroits humides, sa demeure se pourrit assez vite, on devoit bien s'attendre àlui trouver l’adresseet l'intelligence requises pour Pouvoir, suivant les circonstances, raccommoder, agrandir ou renouveler son bâtiment; mais cela n° empêche pas que, quand on suit de près ses procédés, ils n’excitent en nous ladmira- tion qu’ils méritent, et nous persuadent que ce ne sont pas de pures machines qui exécutent des ouvrages si raisonnés, et adaptés aux circonstances qui les rendent nécessaires. Les chenilles de cette espèce, après avoir mangé pendant tout l'hiver, ont cessé de le faire environ au commencement d'avril , et sont restées renfermées dans leur demeure ; usque vers le 20 de mai, après quoi il en est sorti des phalènes dont le corselet et les ailes supérieures étoient d’un brun satiné, et rehaussé de couleur d’or; leurs ailes inférieures et leurs corps étoient bruns tirant sur le pourpre. On les voit représentées en deux sens, fig. 24 et 25, Leurs antennes étoient naturellement fort longues; mais on en trouvoit parmi qui les avoient bien cinq ou six fois plus longues que tout leur corps, telles que celles de la fig. 24, qui m’a paru être le mâle. Des antennes si démesurées sont bien rares parmi la classe des papillons, tanj diurnes que noctures : entre le grand nombre qui m'ont passé par les ‘mains, je n’en ai encore rencontré, outre celle-ci, qu’une seule sorte ; elle avoit, pour la forme et la grandeur, beaucoup de rapport avec celle que je viens de décrire, mais elle en différoit en couleur, puisque le dessus de ses ailes supérieures et les franges des inférieures étoient d’un vert luisant, comme celui des cous de canards, 352 ANATOMIE quoique le dessus de leurs ailes inférieures fût aussi d’un brun pourpré, comme celui surtout des mäles de l’espèce dont il s’agit ici. J’aiété curieux de savoircomment des antennes aussi longues que celles de la phalène, fig. 24 , pouvoient s’ajuster dans une chrysalide qui devoit être bien six fois plus courte. J’ai, pour cet effet, ouvert quelques loges où elles étoient renfermées, et j'ai trouvé que ces chrysalides, quoique du reste faites comme le gros des chrysalides coniques, avoient cela de particulier et de distinctif, bien que non remarqué jusqu'ici, que je sache, que l’un et l’autre étuis qui renfer- moient chacune de leurs antennes, après être descendus jus- que près du bas de la chrysalide, s’en détachoient et tour- noient autour de sa pointe sans la toucher, à la facon d’un rouleau de corde, comme on l’a représenté en A, fig. 23, qui offre une telle chrysalide fort grossie. Cette chrysalide, avec encore plusieurs autres espèces dont les phalènes ne sont pas pourvues d'un suc propre à dissoudre le devant de leur coque, de façon à pouvoir s’y ouvrir un passage, ont cela de particulier, quoique très-peu remarqué, que leur dos est garni de plusieurs rangées de crochets ou pointes obliquement tournées vers sa queue, qui font, par leur direction, que la chrysalide, en se mouvant, peut bien avancer, mais non reculer: au moyen de quoi, quand le temps est venu que le papillon se dispose à en sor- tir, la chrysalide, en se remuant, se pousse en avant vers l’une des extrémités de sa maison, en sépare les deux battans, et en sort par sa partie antérieure; ensuite elle-même s'ouvre par différens efforts de l’insecte qui y est renfermé, et la pha- lène, après s'être dégagée de ses liens, s'arrête le temps né- DE DIFFÉRENTES ESPÈCES D'INSECTES. 353 cessaire pour que ses ailes puissent s'étendre et se sécher; ce que fait, elle prend l'essor, et va travailler à la propagation de son espèce. Chenille extrémement petite, mais qut emploteune adresse _inconcevable à se filer une coque canelée. Planche 19, fig. 26—34. Quoique j'aie fait part, dans une de mes lettres à M. de Réaumur, savoir, celle du 22 décembre 1744, de la promp- titude et de l’habileté avec laquelle la chenille, dont je vais parler, file sa coque, et que j’aie même de plus envoyé en abrégé toute l'histoire de ce petit insecte, quelque temps après, à M. Folkes, président alors de la Société Royale de Londres, pour être insérée, si on le trouvoit à propos, dans nos Transactions, je crois que l’on voudra bien me permettre que je publie ici ce que je leur en ai communiqué , d'autant plus que je ne sais s’il en a été fait usage, et qu'aussi ces Transactions sont entre les mains de si peu de personnes, vu leur étendue et leur cherté, que je suis sûr que la description. que je vais faire ne rencontrera guère de lecteurs qui l’au- ront lue. Quoi qu'il en soit, la chenille industrieuse, fig. 26, dont il s’agit, n’a guère plus de deux lignes de longueur. Elle est de la classe de celles à seize jambes. Les fig. 27 et 28 la font voir fort grossie à la loupe. Son corps paroît alors chargé de tubercules couleur de parchemin, rangés de la facon dont ils sont représentés. Une large raie grisâtre lui passe sur le dessus du dos; le reste de son corps est brun; son septième Mém. du Muséum. 1. 19. 45 354 ANATOMIE et son hnitième anneau m’ont paru plus foncés que les autres, et on lui voit huit points noirs sur le premier anneau au lieu de tubercules. Ces chenilles se tiennent contre le dessous des feuilles de chêne, qu’elles rongent, sans s’en envelopper, et elles s’y construisent aussi leurs coques, ce que les miennes firent pendant tout le mois d'août. Ces coques sont blanchâtres, et ne sont pas plus grandes que fig. 20. Elles sont cannelées, et, vues par dessus avec une loupe, elles paroissent telles que fig. 30. On leur compte, entre les cannelures, sept arètes qui parcourent avec élles toute la longueur dela coque, mais qui semblent avoir été rompues et raccommodées en A. La facon très-singulièrede ces coques me fit naître le désir de voir comment l’insecte s’y prenoit pour les construire, et le 20 août 1744, j'eus’oc- casion de contenter ma curiosité. Je vis alors que la chenille commença d’abord par s’én- vironner d'une vingtaine de manière de palissades , fig. 28, qu’elle rangea en ellipse autour d’elle : ces facons de palis- sades étoient construites de soie. Elles étoient roïdes, ‘élas- tiques, et plus épaisses vers le bas que vers le haut. Elles n’entrent pour rien dans la construction de la coque même, et je n’en conçois d'autre usage que celui de garantir la che- nille, pendant qu’elle travaille, de la rencontre des feuilles ou autres corps qui, agités du vent, pourroient la troubler dans son ouvrage. Après avoir dressé cette façon d’enclos, elle commença dans son enceinte, près de l’une des extrémités du grand axe de l’ellipse qu’il formoit , à filer sa coque, et ayant agité!la DE DIFFÉRENTES ESPÈCES D’INSECTES. 355 tête pendant deux ou trois minutes, avec une très-grande ac- tivité, je vis un des:bouts de la coque, mais moins ayancé que B, fig. 28 (où l’on a représenté en grand, une chenille occupée dans son enclos à ce travail), qui commença à pa- roitre, et à montrer déjà ses cannelures, J’en observai atten- tivement la construction au travers d’une forte loupe, et je trouvai que le relief des cannelures résultoit d’une file de mailles angulaires qui avançoient les unes au-delà des autres 3 et étoient assujetties par des fils qui,. passant par dessus ces mailles, tenoient de part et d'autre au corps de la coque. Entre les intervalles de chacune de ces files de mailles, je vis un lacis très-régulier de fils simples, qui, se croisant, formoient une suite de losanges, telle qu’on l’a représentée fort en grand fig. 31, où l’on voit un commencement de coque, grossie au microscope. La chenille, continuant ainsi Son ouvrage avec une promptitude surprenante , et qui em- péchoit de pouvoir bien la suivre, parvint dans peu de mo- mens à avoir broché toute la longueur CA, fig. 3r. Jusque là elle étoit restée tout entière hors de sa coque, travaillant, comme les cordiers, à reculons; mais alors elle y entra la tête la première, et y ayant fait un demi-tour, elle avança le devant de son corps par l'ouverture qui étoit en À, fig. 30, et ayant porté sa tête jusqu’en D, elle y commença l’autre extrémité de l'ouvrage par un procédé pareil à celui qu'elle avoit mis en œuvre au bout opposé; elle continua ainsi de travailler jusqu’à ce que l’espace ; qui étoit encore ouvert entre À et D, devint si étroit, qu'elle ne put plus remuer la iête. Alors elle se retira entièrement dans sa coque, se mit à la renverse, et rapprocha, en filant par-dessous, tellement 356 ANATOMIE l'extrémité de la partie DA de celle de CA, qu’enfin elles se touchèrent ; mais comme les cannelures de la partie DA de la coque ne se rencontrèrent pas précisément dans les mêmes lignes avec les cannelures de l’autre bout CA, cela y fit pa- roître en À le défaut de continuité dont il a été fait mention. Tout le travail qu’on vient de décrire fut achevé environ dans une demi-heure; maisil ne suflisoit pas pour mettre la chenille à l'abri des injures de l’air, ni de quelque choc nui- sible. Elle n’étoit alors renfermée que comme dans une jolie cage, au travers de laquelle il étoit aisé de l’apercevoir; bientôt elle y mit ordre, en filant contre l’intérieur de sa coque jus- qu'à ce que tout fût parfaitement bouché : ce qui l’occupa pendant quelques heures, après quoi je ne la vis plus, et ne sais si elle continua encore long-temps dans la suite à filer. Quand ces coques sont achevées, elles ont beaucoup de consistance; elles résistent à une médiocre pression, et l’on n'y découvre plus cet arrangement régulier de fils dont leur ébauche est composée, et dont on peut se former une idée par le bout qui en est, comme j'ai dit, représenté fort en grand fig. 3r. Quoique l’extrême petitesse de l'ouvrage, et la prompti- tude avec laquelle il se fait, m’aient empèché de voir, aussi distinctement que je l’eusse souhaité, comment il s’exécute, je crois pourtant m'être aperçu qu’elle s’y prend de la ma- nière suivante : Posé qu'E,l,M, fig. 32; soient des points où se doivent élever trois parties relevées quelconques d’une coque, trois arêtes, ou, si l’on veut, trois liteaux de ses cannelures, et que les distances d’E à I et d’'I à M soient celles qu'il y a DE DIFFÉRENTES ESPÈCES D'INSECTÉS. 357 entre ces parties relevées. Posé encore que la tête de la che- nille se trouve au point E. Elle commence d’abord par tirer le fil EHT, auquel elle fait faire un angle en H en l’accrochant, et se courbant autour d’une de ses pates : ce fil se durcit aussi- tôt, et conserve son inflexion angulaire ; ensuite elle élève sur la base HI angle IKH par un procédé pareil au précédent, ce qui forme le triangle élevé HIKH ; mais comme la tête de la chenille se trouve alors au côté droit (1) de ce triangle au point H, et qu’elle doit être au côté gauche au point F, pour pouvoir continuer l’ouvrage, elle s’y transporte en filant en l'air autour du triangle HIKH la courbe HYI. Par une opé- ration toute semblable, elle forme l'angle ILM, achève sur LM le triangle élevé LMNL, se transporte, en filant la courbe LUM de L,, côté droit de ce triangle, à son côté gauche en M, et continue ainsi à travailler de droite à gauche, jusqu’à l’en- droit où la coque, par son côté gauche, touche la feuille contre laquelle elle est appliquée. Ensuite elle commence à filer de gauche à droite, à peu près de même qu’elle la fait de droite à gauche. Supposé qu’elle soitainsi revenuejusqu’en L, elle filera, à côté du triangle LMNL contre la base LM, un autre triangle LMNL qui lui est égal et parallèle, et ainsi les trois côtés du triangle LMNL seront doubles; elle se transportera de gauche à droite des triangles élevés sur la ligne TM par une autre courbe LUM, qui creuse la précé- dente, et assujettit les deux triangles LMNL l’un contre l’au- tre ; elle tirera le fil MHI, et élèvera sur HI un triangle HIKH, égal et parallèle à celui qui y étoit déjà, se transportera (1) J’appelle ainsi le côté E, d’où j'ai fait partir la chenille. 358 ANATOMIE par la courbe HYI de H, côté gauche, en EL, côté droit,de la file de triangles élevés sur la ligne RIT, tirera le fil IGE ; ét continuera à travailler de cette manière de gauche à droite, jusqu’à ce qu’elle soit parvenue à l’endroit où la coque, par son côté droit, touche la feuille sur laquelle elle est posée. Cé procédé sera encore le même quand elle retournera à filer de droite à gauche, mais avec cette différence, qu’elle chan- gera alors de bases, et fera avancer ses triangles de la moitié par de-là ceux qu’elle avoit construits auparavant. Supposé, par exemple, qu’elle soit revenue à l’angle QE, au lieu de prendre GE, elle prendra QO pour base, sur laquelle, ayant élevé le triangle QOPQ), elle se transportera en filant la courbe QVO au côté gauche de la file de triangles élevés sur la ligne QE, ce qui la mettra en état de filer l’angle ORS , et d'élever, par les mêmes procédés successivement sur les bases BS et TX, des triangleset des courbes semblables aux précédentes. En continuant ainsi son ouvrage , cette chenille parviendra à faire le merveilleux canevas d’une si singulière coque. On conçoit aisément, par ce qui vient d’être détaillé, que la partie relevée qui se trouve entre chaque cannelure doit avoir quelque épaisseur, puisque les deux côtés élevés de triangles qui la forment sont chacun composés d’un double fil assujetti par deux autres fils qui se croisent, et que, outre cela, ces triangles, en enjambant de la moitié les uns sur les autres, rendent leurs bases communes composées pour le moins de quatre fils. Au reste , la chrysalide de ces chenilles est, comme celle de la chenille précédente, du genre, encore peu remarqué, de celles qui servent elles-mêmes d'instrumens aux phalènes qui DE DIFFÉRENTES ESPÈCES D'INSECTES. _ 859 y logent , pour se faire jour, par leur moyen, au travers de leurs coques , quand leur temps est venu de prendre l'essor : c’est-à-dire que cette chrysalide est de celles qui ont le dos hérissé de pointes dirigées obliquement vers la queue, par le moyen desquelles la phalène, quand elle doit éclore, se porte en avant contre l’un des bouts de la coque, et s’ap- puyant sur ces pointes, qui l'empèchent de glisser en arrière, le presse :si fort qu’enfin la coque se rompt, et donne passage à la chrysalide, qui, après en avoir fait sortir sa partie anté- rieure, cède ensuite elle-même aux efforts de la phalène, qui l’ouvre, s’en dégage, et se trouve ainsi tout à la fois dé- barrassée de sa chrysalide et de sa coque. Plusieurs chrysalides de lespèce de chenille dont il s’a- git m'ont produit des phalènes en automne ; mais j'en ai eu aussi d’autres plus tardives, qui ont passé chez moi tout Yhiver dans leurs coques, et ne m'ont donné des phalènes qu’à la mi-mai. Leur petitesse est telle qu’on la voit, fig. 33, représentée dans son état de repos. La fig. 34 en offre une dans la même situation, mais grossie à la loupe. Elle a quel- que rapport aux phalènes que M. de Réaumur a nommées les phalènes à queue de coq. Une blonde houpe, composée _d'étroites lames écailleuses , lui couvre tout le dessus de la tête. Ses antennes sont si courtes, qu’à peine ont-elles l’é- tendue qu'il faut pour pouvoir lui servir de paupières. Le fond du dessus de ses ailes supérieures, depuis le corselet jusque vers leur milieu, est d’un blanc satiné ; là il commence -à tirer sur le blond, et le devient de plus en plus en appro- -chant de la base de l'aile. Cette base est ornée d’une large -frange de lames écailleuses ; ses ailes sont semées de points 360 ‘ ANATOMIE noirs, qui, rassemblés en divers endroits, y forment les taches qu'on voit sur celle qu’on a représentée en grand fig. 34. Chenille nocturne rase à seize jambes, pl. 20, qui, quoi- guassez commune en ce pays, et assez grande pour se faire remarquer, semble avoir échappé à la recherche de nos curieux. Je ne joins ici la transformation de cette chenille et de quelques suivantes, que parce que je ne crois pas qu’on les ait encore fait connoître au public. La phalène de l’insecte dont on va parler a bien, à la vérité, du rapport avec celles de deux autres espèces fort connues dont il a été fait mention dans Goedard, 1re part. , expér. 14; Blankaert, tab. G.; Albin, pl. 72, et Réaumur, tom. 1,p. 1, pl. 13 mais elle est plus grande, plus belle, et sa chenille ne ressemble aucunement à celles que décrivent ces auteurs, vu qu’elle est plus grande, à proportion plus grosse, et qu’elle ne se distingue par aucune distribution de couleurs diversifiées et un peu remarquables, comme celles qu'ils nous offrent, et qu’on peut comparer avec les fig. r et 2, qui, quoique très-exactes, ne nous font voir qu’un gros ver lourd, de couleur presque uniforme, représenté de côté, fig. 1, et par le dos, fig. 2. Cette chenille est de celles qu’on peut appeler nocturnes, et peut-être même d'hiver, puisque c’est dans cette saison qu’elles se nourrissent et se trouvent communément. Elle reste cachée, pendant le jour, sous les feuilles tombées des arbres, sous du terreau ou dans la terre, qui environnent la plante dont elle vit, et qui est connue sous les noms de Pa- DE DIFFÉRENTES ESPÈCES D'INSECTES. 361 relle, Patience, ou Lapathum acutum. À l’arrivée de la nuit, elle sort de sa retraite, monte sur la plante, en mange ce qu'il lui faut, et, avant le jour, elle se retire dans son gîte. Très-grosse pour sa taille, elle a deux pouces et deux lignes de long, et sa couleur est d’un brun de suie clair. On n'y découvre presque aucune nuance, si ce n’est qu’elle est plus brune sur le dos, et plus grisâtre vers le ventre; qu’on lui aperçoit sur le dessus de chaque anneau, de part et d’autre de la ligne supérieure, une faible tache d’un brun plus foncé, et que ses stigmates sont marquées de noir: cette espèce de chenille doit avoir beaucoup de force, et la peau bien dure. En ayant trouvé trois déjà grandes, à la fin d'avril, sous des feuilles sèches d’arbre répandues au pied de la plante dont elles se nourissoient , je les mis sous le couvercle assez pesant d’une boîte de plomb de grandeur médiocre, oùje les croyois bien gardées : une trouva cependant moyen de le soulever pendant la nuit, et de m’échapper. Pour mieux garder les deux autres, je chargeai ce couvercle d’une assiette d’étain , mais cela n'empècha pas que mes chenilles, après s'être bien repues, ne s’évadèrent aussi, sans que je les pusse retrouver, ne m’ayant laissé, sous le couvercle, que leurs crottes et les côtes des feuilles qu’elles avaient mangées avant leur départ. Trois jours après, j'en trouvai une quatrième en terre, sous des feuilles sèches: j’eus soin de la mieux garder; je la dessinai. Le 5 mai, elle cessa de manger; le 7, elle se fourra sous terre, et le 15, elle changea en une chrysalide conique, très-polie, couleur de groseilles rouges, mais plus foncée. On la voit représentée par le ventre, fig. 3, par le côté, fig. 4, et par le dos, fig. 5. Mém. du Muséum. 1. 19. 46 362 ANATOMIE Le 20 juin,.ilen sortit une belle phalène cendrée, dont les nuancesdu corps, du corselet et desailessupérieuresétoient généralement plus ou moins olivâtres. Elle avoit sur chaque aile supérieure une figure de 8 blanchâtre irrégulièrement tracé, dont les deux cercles réunis, qui le composent, sont aussi souvent séparés dans d’autres sujets, et forment deux zéros irréguliers , écartés l’un de l’autre, ce qu’on voit ob- servé dans les fig. 6 et 7, que j'en ai gravées, et où ces zéros sont réunis, fig. 6, pour former un huit mal tracé, et où ils sont séparés fig. 7. Ses yeux étoient d’un verdâtre clair; ses jambes blanches, et ses pieds mélangés de brun et de blanc. Ses ailes inférieures.se distinguoient par une très-belle cou- leur d’orange, dont celle des deux autres espèces, qui res- semblent à celle-ci, n’approche pas, et la bande noire qui en ornoit le bas étoit aussi plus large et d’un noir plus vif. Chenille nocturne rase à seize jambes, pl. 2x, que l’on ne trouve décrite nulle part, que je sache. Je n’ai jamais rencontré qu'une seule chenille de cette, es- pèce, et c'est encore par un très-grand hasard. En arrachant dans le bois de la haie une pincée de mousse qui serencon- troit parmi du gramen sous mes pieds, je vis attaché, contre le dessous de cette mousse, un insecte que je crus d’abord être une limace rayée, tant il en avoit, au premier coup d'œil, Pextérieur; mais le considérant avec attention , je re- connus, avec surprise, que c’étoit une chenille qui n’étoit du tout inconnue, Je l'emportai chez moi comme une rareté; je lui offris d’abord de la mousse et de différentes herbes des DE DIFFRENTES ESPÈCES. D'INSECTES. 363: champs; elle n’en voulut point, mais elle s’äccommoda fort bién,des, tiges de, grameni que: je lui:donnai.ensuite et dont elle;:ne me parut manger que de nuit: Cette chenille, que j'ai gravée, fig. 1, de côté, et, fig. 2, vue,sur le dos, et placée dans ces deux situations sur des tiges deigramen, étoit longue environ,d’un pouce et trois-quarts. Une raie grisâtre, tirant sur le jaune, parcouroit-toute sa ligne supérieure; cette-raie étoit accompagnée ; de partet d'autre, d’une bande très-brune, suivie encore d’une, raie grisâtre pareille à la précédente, bordée plus bas d’une bande de brun clair, après laquelle paroissoit une. trace de. gris tirant sur le jaune, sous laquelle. se voyoit d’abord une bande brune qui portoit les stigmates, puis une autre de gris jaunâtre, et enfin une bande composée de cette dernière couleur et de brun. Lia-couleur du dessous de son Corps, ainsi que de ses jambes, tiroit sur le brun ; sa tête, qui étoit couleur d’ambre, portoit au front, de part et d’autre de la ligne supérieure, une trace brune qui descendoit de l’occiput jusqu’aux coins de la bouche. Sur son premier et son dernier anneau, les raies brunes: qui parcouroient la longueur de son corps étoient presque, noires. On avoit quelque peine à apercevoir ses jambes intermédiaires, tant elles étoient minces et courtes, et:eela.lui donnoit encore plus l’apparence d’une limace, y joint.que,son. corps, gros vers le milieu, et diminuant d’épais- seur.à mesure qu'il s'approchoit de ses extrémités, contribuoit d'autant plus;à lui en donner la figure. Après l'avoir nourrie depuis le 20 mai jusqu’au premier de juin, elle entra dans la terre; et près de sa superfie, elle se fit, em la battant, une facon de coque, dans laquelle, au com- 364 ANATOMIE mencement d'août, elle se changea en une chrysalide conique assez jolie, et couleur de marron très-foncé, que l’on voit, fig.3, sur le dos, et, fig. 4, à l’opposite, d’où naquit, le 18 septem- bre, la phalène Que j'ai gravée dans son état de repos, fig. 5, et à ailes déployées, fig. 6. Le fond général de sa couleur étoit de café plus ou moins clair, rehaussé de nuances et de taches noirâtres, et les nervures de ses ailes supérieures s’y distinguoient par des traces claires et jaunâtres, dont la net- teté se faisoit admirer. Chenille rase nocturne à seize jambes, pl. 22, que l’on ne trouve, que je sache, décrite nulle part. Cette chenille, dont la distribution des couleurs est assez élégante, vit, comme celle de la pl. 20, de Pareille. On la voit, fig. 1, sur le dos, et fig. 2, par le côté. Sa longueur est environ d’un pouce et trois-quarts. Le fond de sa couleur est grisâtre. Une fine trace d’un gris plus clair parcourt toute la ligne su- périeure, et y partage, par le milieu, une file de neuf losanges qui se touchent par la pointe, et sont placés sur ses neuf derniers anneaux , au milieu d’une large raie d’un gris plus êiair que celui de ses côtés, ce qui les fait paroïître avec avan- tage. La moitié antérieure de ces losanges est d’une couleur moins foncée que l'autre. Sa ligne intermédiaire supérieure est marquée, à chacun des neuf anneaux, d’une trace noire oblique. Sa ligne latérale l’est d’une raie aussi claire que celle _où sont placées ces losanges. Ses jambes et sa tête sont grisatres. Je la trouvai le 2 mai, sous la plante dont elle se nourrit, u \ ? 3 y < DE DIFFERENTES ESPÈCES D INSECTES. 365 cachée à terre sous des débris de feuilles sèches. Elle ne bou- geoit point de tout le jour, et n’alloit manger que de nuit. Le 5 mai, elle cessa de prendre sa nourriture, et après avoir jeûné trois fois vingt-quatre heures, elle s’enveloppa d’un morceau de feuille de Parelle où, le 14 mai, elle revêtit la forme d’une chrysalide conique; telle qu’on la voit représentée en trois sens, fig. 3, 4 et 5. Le 9 juin, il en sortit une belle phalène nuancée, rayée et tachetée de blanc et de noir, de la facon que ma gravure le fait voir distinctement dans les fig. 6 et 7 de la même planche. Chenille presque rase à seize Jambes, pl. 23, quir’a point encore été décrite, que je sache. Elle se montre de côté, fig. r, et par le dos, fig. 2. Sa cou- leur est d’un gris ambré; chacun de ses anneaux, à la réserve peut-être du premier et du dernier, a quatorze tubercules noirs et lisses, portant chacun un poil blanchâtre si fin, qu'il échappe presque à la vue; sa tête est d’un brun tirant sur le: rouge ; une écaille lisse et noirâtre, qui paroît fendue à la ligne supérieure du premier anneau, en couvre le dessus, et une. autre tout d’une pièce, celui du dernier anneau. Renfermée dans la tige des chardons, dont elle ronge l’in- térieur, on ne s’est guère avisé de l'y chercher, et ainsi, il n’est pas étonnant qu’elle soit restée inconnue. L'ouverture pourtant dont elle perce ordinairement la tige du chardon, et par laquelle elle se débarasse de ses crottes , auroït dû natu- rellement faire soupconner que quelque insecte y avoit sa demeure. Quoi qu’il en soit, c’est dans des morceaux coupés . 366 ANATOMIE de ces tiges que j'ai élevé ces chenilles, qui eurent d’abord soin de s’y renfermer, et d'en boucher les deux: bouts avec de la soie mêlée de leurs crottes; la chenille, après y avoir acquis toute sa grandeur, s’y dispose à changer de forme, en commençant d’abord par se faire dans la tige une. ouverture assez spacieuse pour ménager une sortie à la phalène qui en doit naître. Après quoi elle se construit près de là ane coque composée de soie et dé brins menuiséside. la plante, et appli- qués contre la cavité intérieure de sa tige. J'eus, au commencement de juillet, la première chrysalide de cette espèce de chenilles. Elle étoit conique, polie, brune, et, pour une. chenille à seize jambes, longue à proportion de sa grosseur, comme le montrent les-fig. 3 qui en représen- tent une par le côté, et fig. 4 qui la fait voir par le ventre. Les stigmates en étoient noirs, J’eus de ces chenilles des phalènes depuis passé la mi-août jusqu’au milieu de septembre. Leur corselet étoit d’un brun mélangé de jaune tirant sur le feuille-morte; leurs ailes supé- rieures offroient un feuille-morte moins foncé, qui étoit nuancé de brun. Le dessus de son corps étoit grisätre, de même que celui de ses ailes inférieures, faiblement de plus nuancées de traces brunes ondoyantes. Arpenteuse d'une longueur et ténuité peu. communes, PI..23, fig. 7 et 8. ” Cette arpenteuse, représentée, fig. 7, par le dos, et fig. 8. de côté, dans l'attitude roide, et dressée en l'air, où elle demeure ordinairement entre ses repas, pourroit bien être DE DIFFÉRENTES ESPÈCES D'INSECTES. 367 la mème queicelle qu’on voit dans Albin, pl::94: ainsi, quoi- ‘Que assez rare, je ne la donne: pas comme inconnue ; mais sa figure smgulièrement alongée , et le caractère particulier des ailes de sal phalène-et de leur: port ,m’ont déterminé à lui faire occuper lervide que le peuide figures de la chenille précé- denteont laissé dans la planche23. * J’ai trouvé cette) arpenteuse, en automne, sur-un saule, et je l'ainourrie des feuilles de cet arbre aussi long-temps qu’il y en avoit de vertes. Parvenne alors à la longueur d’un pouce et demi, elle passa tout l’hiver sans manger jusqu’à la fin d'avril; où je lui offris des nouvelles feuilles de saule, dont elle continua de vivre. ‘Le 22 d’avril'on m'en apporta une plus avancée, qui avoit été trouvée sur un abricotier , et qui ne voulut manger que des feuilles de cet arbre ; elle en vécut jusqu’au 10 mai, et ayant alors atteinttoutesa grandeur, qui étoit de deux pouces et demi, je la dessinai. Sa couleur étoit d’un brun approchant de la couleur de canelle , nuancée de lignes ondoyantes gri- sätres; son troisième anneau étoit voüté, et les deux qui le précédoient étoient plus minces que les autres. Elle avoit, à chaque côté de son sixième anneau, une éminence , et une autre sur l'extrémité postérieure du dessus du huitième. Sa tête étoit un peu plate, et l’arpenteuse la portoit au vent. Son corps:seterminoit par deux pointes qui dépassoient ses PRE postérieures. \Celle’qui-cessa de manger le 10 mai se couvrit de feuilles peu liées ensemble,et s’y disposa à changer de forme. L/autre se prépara à muer pour la dernière fois le 9 mai, et le fit deux jours après. 368 Ü + ANATOMIE Le 18 de ce mois, la première devint chrysalide. Sa forme, fig. 9, n’offroit rien de remarquable; elle étoit mince pour sa taille, qui n’excédoit guère le tiers de la longueur de l’ar- penteuse; mais sa couleur étoit différente de celle du gros des chrysalides coniques, en ce que sa partie antérieure avoit celle de vieux parchemin fouetté de traits noirs d’une peti- tesse presque impercepüble. Sa partie postérieure étoit jo- liment bariolée de blanc, de noir, de gris et de feuille- morte. L'autre arpenteuse cessa de manger le 12 juin, et devint chrysalide le 16. Le 17 juin, la plus avancée changea en une phalène, fig. 10, très-belle, couleur de citron, tracée et fouettée de traits olivâtres. Ses ailes inférieures, plus longues à proportion que celles du commun des phalènes, n’avoient pas leur bord inférieur arrondi, mais angulaire, et dépassant de beaucoup l'extrémité du corps de l’animal, où l’angle de chacune se terminoit par un prolongement en pointe, AA. Près de ces prolongemens, chacune portoit deux taches cou- leur de canelle et bordées de noir. Les franges de ses ailes supérieures tiroient sur l’olivätre, celle des inférieures sur la couleur de canelle. Ses yeux étoient de la même couleur. Ses jambes et ses antennes étoient blanches; son corselet et son corps citron blanchûtre. Le 8 juillet, ma seconde arpenteuse me produisit une pha- lène toute semblable à celle dont on vient de lire la descrip= tion. Ce qui, pour le remarquer en passant, nous fit voir que si nombre de chenilles vivent indifféremment de plus d’une sorte de plantes, il y en a d’autres qui sont tellement atta- chées à celles où elles ont pris naissance, qu’elles ne veulent DE DIFFÉRENTES ESPÈCES D'INSECTES. 369 point toucher à des feuilles de plantes d’espèce différente, dont pourtant d’autres de leur sorte, qui y sont nées, s’ac- commodent fort bien, et sans aucun inconvénient apparent. Chenille d’un caractère particulier. PI. 24. _ Quelques singularités qui caractérisent cette chenille et les difficultés qu'ont rencontré bien des gens curieux à en obtenir des phalènes, m’ont déterminé à lui donner place ici. Elle naît d’un œuf oblong et uni, de la grandeur de fig. 1. À la loupe, ainsi qu’il a été représenté en deux sens fig. 2, on le trouve blanchätre, et l’on voit qu'il est marqué à ses sommités d’une tache brune et de deux pareilles placées à l’op- posite l’une de l’autre sur le milieu de ses côtés, et que ces quatre taches sont entourées à certaine distance, sur les côtés de l'œuf, de deux bandes larges brunes ovalaires, et aux sommités de deux cercles pareils de la même couleur. La phalène n’arrange pas ses œufs en les pondant, comme font quantité d’autres sortes de papillons, mais elle les disperse çà et là, n'ayant d’autre soin que de les coller, une pointe en haut, sur les corps qu’elle rencontre. Je n’ai point suivi ces chenilles depuis leur naissance, mais j'ai vu qu'avant leur dernière mue, elles sont si différentes de ce qu’elles deviennent après, qu’on ne les prendroit pas pour être de la même espèce, puisqu'elles se montrent telles qu’on en voit une fig. 3, c’est-à-dire qu'elles paroiïssent alors comme couvertes de velours noir, par un poil ras et serré de cette couleur, qui leur couvre presque partouttellement le corps et la tête, qu’on ne lui voit la peau qu'aux divisions Mém. du Muséum. 1. 10. 47 370 ANATOMIE: qui séparent ses anneaux, où elle se montre en cercle, jaune qui se termine aux lignes latérales, et qui est double entre le: second et le troisième anneau, outre que ses côtés sontencore garnis au milieu de chaque anneau, de part et d'autre, de floquets de poils jaunâtres. Le 17 août, une chenille veloutée pareille, qui avoit, ou peu s’en faut, deux pouces de long, cessa de manger chez moi: je la dessinai, croyant qu’elle alloit se disposer à changer en chrysalide ; mais trois jours après, je vis qu’il ne s’agissoit que de muer. Elle le fit le 26; et paroïissant sous un habit tout différent, elle grandit jusqu’en octobre, et parvint à la lon- gueur représentée fig. 4 et 5. Depuis sa ligne latérale en bas, elle avoit de longs poils noirs par la racine, bruns par le mi- lieu et grisâtres vers la pointe. Ils étoient si épais, qu’ils em- péchoient d’apercevoir son corps et ses jambes intermédiaires au travers. Ses côtés étoient de plus garnis à chaque anneau de plusieurs floquets de poils grisâtres. Le long poil qui lui couvroit le dessus du corps étoit brun et moins épais, sur- tout vers les côtés, où l’on remarquoit fort distinctement que, outre ce poil long, elle étoit encore couverte d’un poil ras extrêmement épais, aplati sur son corps, et d’un roux foncé tirant sur l'orange; que la séparation entre chaque an- neau étoit marqué d’un poil noir ras et velouté; que, de plus, chaque anneau sembloit transversalement partagé en quatre ou cinq demi-cercles, dont deux se trouvoient bordés d’un poil noir velouté, semblable à celui qui occupe les sépara- tions entre chaque anneau, et que sa tête, ses jambes et le dessous de son corps étoient noirs. Ces chenilles errent ordinairement à terre çà et là sur nos DE DIFFÉRENTES ESPÈCES D'INSECTES. 371 dunes, où elles se repaissent de mousse et de plusieurs sortes d'herbes. Elles s’accommodent aussi fort bien de feuilles de «hène, d’aulne, de saule, de vigne et d’abricotier : en un mot, elles sont aussi peu.délicates sur le choix de leur nour- riture, que l’arpentense de la pl. 23 l’est extrêmement. Quand la :chenille dont il s’agit est encore petite , il n’est pas difficile de s’en pourvoir; mais devenue un peu grande, elle se cache, de jour, sous la mousse ou sous des feuilles sèches, s’il s'en rencontre à terre, d’où elle ne sort ordinai- rement que lorsqu'il commence à faire nuit; ce qui la rend alors plus difficile à trouver. Elles ne font communément qu'un repas en vingt-quatre . heures, et c’est le plus souvent à l’entrée de la nuit. Quel- -queéfois pourtant je les ai vu le faire aussi le matin, mais ra- mement. Elles mangent peu, et demeurent presque tout le jour ensuite immobiles. Le moyen le plus propre à les trouver st-de les chercher après une forte pluie : alors elles sortent de leurs retraites, -et s’attachent à la tige de quelque plante pour y être plus à sec. Cette chenille est une de celles qui sont sujettes à avoir des poux : ils ne sont pas plus gros qu’un grain de sable. On en voit un représenté au microscope, fig. 16. Leur tête est petite ; le museau en est pointu. Leur couleur est d’un blanc: jaunàtre, et ils ont six pates garnies, comme leur corps, de quelques poils. Quand ces chenilles se filent des coques avant l'hiver, c’est mauvais signe, et l’on a tout lieu de supposer qu’elles ne par- viendront point à bien. Des dispositions à changer si précoces mmoncent un désordre intérieur, «et ce sont ordinairement # 372 ANATOMIE + des vers produits par des mouches ichneumons qui le cau- sent. On a donné ce nom à des mouches, dont il ÿ en a grand nombre de sortes de différentes tailles, formes et couleurs. Leurs femelles, munies d’une tarrière à la partie postérieure en perçant la peau d’autres insectes, y introduisent leurs œufs, dont les vers, dès qu’ils sont éclos, se nourrissent de la substance de l’insecte piqué , jusqu’à ce que leur temps de se-transformer soit arrivé, sans que l’insecte qui leur sert de pâture meure pour cela; mais bien souvent il conserve encore assez de force, après avoir élevé le ver ichneumon dans son corps, d’abord apparemment aux dépens de sa graisse, car si c’eùût été de ses viscères, la chose n’eût guère été pos- sible; il conserve, dis-je, après cela assez de force pour se filer une coque, et y changer en nymphe ou en chrysalide; mais enfin il meurt pourtant sans parvenir à devenir ailé, et le ver ichneumon, qui y a pris toute sa taille, en sort pour aller se disposer à changer ailleurs en nymphe, et ensuite devenir une mouche de l’espèce de celle qui l’a produite. Ayant, en septembre, ramassé et nourri une douzaine de ces chenilles déjà grandes, pour voir si j'en pourrois avoir des phalènes, une seule parut au commencement d’octobre vouloir se disposer à changer de forme, ce qu'elle fit en se filant parmi de la mousse une longue coque cylindrique en- tremèêlée de ses poils; mais après avoir employé quatre jours à ce travail, il lui arriva, comme j'avois craint, que de son corps sortit un gros ver sans pates, qui se fila, peu après dans la coque même de la chenille, une autre coque beaucoup moins grande, et assez semblable à un coccon de ver à soie, mais noire aux deux bouts, brune par le milieu, représentée + DE DIFFÉRENTES ESPÈCES D INSECTES. 373 fig. 8 , et de la longueur environ de dix lignes. J’en Ôtai toute la soie, et je trouvai que le ver, comme s’il ne s’étoit pas cru assez en süreté dans cette coque, bien que renfermée dans celle de la chenille, s’y en étoit fabriqué une troisième plus solide, sans comparaison, que les deux autres. C’étoit un étui noir, ovale et luisant, fig. 9, parsemé de petites plaques jaunes qui y brilloient comme de l’or, et qui lui faisoient un peu ressembler à des étuis de vernis noir des Indes, mélés d’or. La curiosité me prit de voir comment ce petit ouvrage, qui étoit très-dur, et avoit même plus de consistance que le bois, étoit fait. Je le trouvai composé d’une infinité de pe- ttes pellicules luisantes, semblables à celles des batteurs d’or, mais bien plus déliées, et tirant sur le jaune, qui, aux en- droits où elles ne se touchoient pas immédiatement, faisoient par leur séparation entrevoir une espèce de lustre qui pa- roissoit comme de l’or. Quelque minces que ces pellicules me parurent , le microscope me montra qu’elles étoient com- posées de quantité de fils qui se croisoient, et sur lesquels l’insecte avoit passé une couche de gomme, Ayant Ôté quantité de ces pellicules les unes après les autres, et les trouvant enfin si fines qu’il n’y avoit plus moyen de le faire sans en enlever plusieurs à la fois, je quittai cet ouvrage peu néces- saire, voyant qu'aussi bien il y en auroit eu pour trop long- temps; mais il me donna pourtant occasion de remarquer que l'animal paroissoit avoir eu la prévoyance de se ménager une issue moins pénible à la pointe de cette coque, quelque solide qu’elle fût partout ailleurs, pour que le ver devenu mouche en püt sortir par cet endroit, qui n’étoit composé que de 374 ANATOMIE simple soie, à la vérité très-serrée, mais dénuée de cette gomme qui l’avoit rendue si ferme partout ailleurs. Le 9 juin de l’année suivante, il m'en naquit une longue mouche ich- neumon, fig. 10, entièrement rousse, excepté qu’elle avoit les yeux noirs, et les ailes de la transparence «et couleur or- dinaires. Les onze chenilles qui m’étoient restées cessèrent aussi de prendre nourriture après le 15 octobre; mais elles ne filèrent point. En janvier, j'examinai ce qu’elles étoient devenues; j'en trouvai trois mortes et les autres beaucoup diminuées en grosseur. Je leur offris de l’eau ; ellesen burent copieusement; mais quoique depuis j’eusse toujours soin de leur fournir de l'humidité, cela n’empêcha pas qu’elles ne mourussent successivement ; de sorte qu’au commencement de mai, il ne m'en resta plus que trois, qui eurent peu de jours après le même sort sans s'être filé des coques, ni être changées en chrysalides. A peu près la même chose m’arriva l’année suivante par rapport à une chenille de la même espèce, à laquelle je n’a- vois pas donné à boire, et qui, après avoir passé tout l’hiver sans manger, mourut le 8 de mai sans s'être fait de coque, ni avoir pris de nouvelle forme. Ces essais infructueux me firent conjecturer qu'il ne suffi- soit pas que cette chenille püt boire pour se disposer à chan- ger de forme, mais qu’elle devoit encore pouvoir donner à sa coque une direction convenable, dans quelque endroit choisi, qui ne se trouvoit ni dans une chambre, ni dans des boîtes, ni sous des verres. Je résolus donc de lui donner une plus libre carrière, et de lui procurer le moyen detravailler à son DE DIFFÉRENTES ESPÈCES D'INSECTES. " 375 gré en plein air, exposée au soleil, au vent et à la pluie, comme elles le sont naturellement dans les dunes. Ainsi, je fis faire un' carré long, de quatre planches, ou- vert en dessus et en dessous, large d’un pied et demi, et environ une fois plus long ; et pourvu en dessus d’un rebord, uni par dessous, et rentrant de quatre doigts, afin que les chenilles qui y seroient placées n’en pussent pas sortir aisé= ment. Je plaçai dans mon jardin cette boite sans couvercle ni fond , et j'en pourvus le bas d’une couche de mousse que j'y fis transporter avec la terre où elle avoit pris racine. J’y jetai et j'y nourris, en 1739, uné vingtaine de chenilles qui étoient déjà presque parvenues à toute leur grandeur. Celles qui mangèrent le plus long-temps cessèrent de prendre nour- riture le 20 d’octobre. Avant ce temps, elles se tenoient presque toujours cachées sous la mousse, et n’en sortoient guère que pour manger ou se mettre au soleil; mais vers la fin de ce mois, elles ne se montrèrent plus du tout. Deux de mes vingt chenilles, placées dans cette facon de grande boîte, se firent en octobre, et ainsi très-prématuré- ment, dans la mousse, des coques. Le 28, j'en ouvris une, et jy trouvai la chenille couchée comme morte, toute noire de peau, et sans poils : aussi en sortit-il le même jour un ver ichneumon, le plus gros que j’eusse jamais vu, et de forme pareille à celle de la plupart de ceux qui vivent dans le corps des chenilles. Sa couleur étoit d’un blanc bleuâtre; il n’avoit d'autre transparence qu’un peu le long de la ligne supérieure; sa souplesse étoit si grande, qu’il changeoïit à tout moment de forme, s'alongeant, se raccourcissant, s’aplatissant et s’ar- rondissant comme il le vouloit. Dans certains mouvemens, 376 ANATOMIE il faisoit aussi paroître, le long de ses côtés, une file de masses charnues relevées, qui formoient comme un rebord sur ses côtés, et c’est ainsi qu'il se montre dans la fig. 6, qui le fait voir de grandeur naturelle. Ayant eu la curiosité d'examiner son extrémité antérieure avec une loupe, j'y trouvai l'alignement de traces et de ta- ches feuille-morte, que j'ai représenté aplomb, fig. 7, et qui rappelle quelques traits d’un visage. De l'endroit qu’on eût pu prendre pour sa bouche sortoit de temps en temps une petite goutte de liqueur blanche transparente qui se col- loit aux endroits qu’elle touchoit, et formoit un fil lorsque le ver en retiroit sa partie antérieure. Ayant dessiné ce ver, je le remis dans la coque de la chenille, et il s’y fila une coque pareille à celle de fig. 8, quoique plus grande. Elle y tra- vailla bien huit jours avant d’avoir achevé son ouvrage; mais sa mouche m’échappa. Vers la fin du mois de décembre, j'examinai celles de mes chenilles qui n’avoient pas été piquées, et je les trouvai sous la mousse couchées en cercle, sans qu'aucune eüt encore filé. Nulle aussi ne le fit de tout l’hiver; elles restèrent tran- quilles jusque vers la mi-mars 1740, où, au plus fort du jour, quelques unes commencèrent à sortir de temps en temps de leurs retraites pour se mettre au soleil; mais dès qu’il avoit disparu, elles s’en retournoient sous la mousse, ce qu’elles continuèrent de faire jusqu’à ce qu’elles commencèrent à se filer des coques. Mes premières le firent dès le 4 d'avril, et je suppose que ce n’aura pas été sans avoir bu premièrement de l’eau, puisque je l'ai vu faire à d’autres de la même es- pèce , et que c’est apparemment entre autres pour cette raison DE DIFFÉRENTES ESPÈCES D'INSECTES. 3797 qu’il n’y a guère moyen de les faire filer qu’en les laissant en plein air, où l’eau de temps en temps ne leur manque pas. Comme l'hiver de 1740 a été fort rude, il est apparent que, dans les hivers qui le sont moins, cette chenille se met plus tôt à l'ouvrage: quoi qu'il en soit, ma dernière ne com- mencça à filer que le 12 de mai. Leurs coques, dont on en a représenté une ouverte fig. r1, diffèrent pour la forme de celles des autres chenilles, en ce qu’elles sont à proportion beaucoup plus longues, vu qu’il y en a de deux pouces et demi. Leur chrysalide , comme on le voit par celle qu'offre la fig. 12, n’en n’occupe pas la moi- tié : ces coques, quoiqu’assez compactes, n’ont aucune roi- deur. Souvent la chenille les file recourbées, ainsi que fig. 13, et presque toujours le bout antérieur en sort de la mousse dans une direction oblique, et à un endroit exposé au soleil, ce en quoi cette chenille diffère du commun des autres, qui filent leurs coques à l’ombre ou les cachent sous terre. Comme je soupconnai que la longueur, la courbure et l'emplacement de la coque de notre chenille, par où elle dif- féroit tant des autres, devoit avoir quelque but, je suivis sa chrysalide dans la position que l'insecte avoit donnée à sa coque, et je trouvai que quand la coque n’étoit pas trop frappée du soleil, la chrysalide en occupoit l'extrémité supé- rieure; mais que quand le soleil devenoit ardent, cette chry- salide se retiroit vers l’opposite qui étoit enfoncée dans la mousse, et où elle étoit à l'abri de ses rayons, et qu’elle observoit constamment ce manége, selon que le soleil se fai- soit plas ou moins sentir : d’où il étoit naturel de conclure que ces chrysalides avoient besoin, pour venir à bien, d’un _ Mém. du Muséum. 1 19. 48 378 , ANATOMIE degré de chaleur tempérée, mais plus forte que celle que demandent le commun des chrysalides, et que, quoique l’a- nimal paroisse se trouver alors dans un état de foiblesse «et d’anéantissement , il ne lui Ôte cependant pas le sentiment et l'intelligence nécessaires pour veiller à sa conservation et à son bien-être. Le 5 juin 1740, j'en eus la première phalène. C'étoit un mâle à larges antennes à plumes, représenté volant, fig. 13. En plein jour, il contrefaisoit le mort, et se laissoit remuer comme on vouloit sans donner signe de vie; mais le soir, il se montroit très-vif et ardent. Il étoït couleur de canelle, d’un sombre différencié, et deux raies blanchâtres obliques lui traversoient les ailes supérieures. La première femelle de cette espèce me naquit le 6 du même mois. On la voit, fig. 14, dans son état de repos, et, fig. 15, à ailes déployées. Elle étoit d’un brun tirant sur le gris de souris différemment nuancé, et ses ailes supérieures étoient chacune traversées, comme celles du mâle, de deux raies blanchâtres; mais cela n’est pas constant, et leurs ailes supérieures offrent tant de variétés dans le clair et l’obeur de leur couleur, et la distribution de leurs teintes, que l’on ne peut leur assigner, à cet égard, rien de fixe. Je mis, le rer juin, le mâle et la femelle, qui m’étoient nés le 5 et le 6, ensemble sous un verre, et je crois avoir vu qu'ils se sont accouplés quelques momens après, mais sans rester attachés l’un à l’autre. Le lendemain matin, je trouvai que la femelle avoit pondu quinze œufs, tels qu'ils ont'été décrits ci-dessus; le 8 et le 9, elle en pondit encore cent quarante-sept, de sorte quedans ces trois nuits successives, DE DIFFÉRENTES ESPÈCES D’INSECTES. 379 j'en eus cent soixante-deux œufs. Le jour suivant, vers le midi, elle mourut de sa mort naturelle, et le mâle quelques heures après, de sorte que celui-ci finit sa carrière au bout de quatre jours, et la femelle au bout de trois après leur dernier changement: terme bien court, mais suffisant à grand nombre de phalènes qui ne mangent pas, pour remplir la tâche de se laisser une postérité. Une femelle, née le 7 juin , et tenue séparée de toute com- pagnie de mâle , ne commença à pondre que le 12, et après m'avoir pondu que quarante œufs, elle mourut le 14, de sorte qu'elle vécut quatre jours plus long-temps que l'autre, qui m’avoit paru s'être accouplée. Ce seroït un point à examiner, si parmi celles des phalènes qui ne mangent point , les femelles qui n’ont point eu com- pagnie de mâles vivent constamment plus long-temps que celles qui en ont eu: car, en ce cas, il seroit probable que cette plus longue vie ne leur auroit été accordée que pour leur procurer mieux l’occasion de se trouver à même de rem- plir le but de leur destination, ce qu'une mort plus prompte leur auroiït pu faire manquer, chose qui paroïssoit ici d'autant plus nécessaire, que les femelles de l'espèce dont il s’agit ont le corps si lourd , que leurs ailes semblent leur avoir été données plutôt pour les aider à mieux courir, que pour s’é- lever de terre, et voler à la rencontre de quelque mâle. Il m’a paru , du reste, singulier que, pendant que les autres sortes dé phalènes naïssent assez généralement la nuit, celles de espèce dont il vient d’être parlé me sont toutes nées en plein jour, l’après-midi, entre une et quatre heures. 380 ANATOMIE Grande chenille qu'on n’apercoit pas aisément.— PI. 25. Quoique cette chenille soit assez difficile à trouver, et à apercevoir, même quand on l’a devant les yeux, elle n’est Pourtant pas du nombre de celles qui ont échappé aux re- cherches des curieux. Albin, pl. 80; S.-Mérian, pl. 138; et Rosel, vol. 1, chap. 2, tab. 15, en ont déjà parlé; et je me serois dispensé de le faire après eux, si je n’avois cru pou- voir ajouter quelque chose à ce qu’ils nous ont appris, et si par hasard les figures que j'en avois tracées ne m’eussent donné l’occasion de montrer, par un exemple, que les jambes à palettes, dont bien des espèces de chenilles sont pourvues, n’ont pas un extérieur si brut et si informe que les gravures que l’on en trouve dans des ouvrages, dignes d’ailleurs des plus grands éloges, pourroient nous le faire soupconner. La fig. 1 représente, de grandeur naturelle et du côté du dos, la chenille dont il s’agit, et la fig. 2 l'offre par le côté, le ventre aplati suivant sa position ordinaire, et comme collé contre l'écorce du saule, des feuilles dont elle vit; et vu que sa couleur est un gris-cendré plus ou moins clair dans un sujet que dans un autre, et nuancé des traces et des raies ondoyantes et différemment brunes, qui se distinguent dans les fig. 1 et 2, et que l’écorce rabotteuse des troncs de saule a des couleurs fort approchantes de celles-là, il n’est pas surprenant que, les confondant les unes avec les autres, on n’y remarque pas une chenille immobile, quoique placée sous ses yeux. Cet insecte a la tête aplatie, grisâtre et bordée d’une trace DE DIFFÉRENTES ESPÈCES D INSECTES. 381 noire. I] a sur le corps diverses paires de tubercules, dont les fig. 1 et 2 montrent l'emplacement, et ce qui les fait paroître avec plus de relief, c’est que leur côté postérieur est environné d’un brun très-foncé. On voit, fig. 2, qu'outre ces tubercules, il a encore deux éminences, A et B, placées sur le dessus de son huitième et de son onzième anneau. I’u- sage m'en est inconnu. Ses stigmates ne s’aperçoivent qu’au moyen d’une loupe. Ils sont ovales, fendus suivant leur grand diamètre, entourés d’un filet noir, et placés sur une raie brune le long de la latérale. Le dessous de cette che- nille est plat, un peu ridé, blanchâtre, sans nuances, taché à chaque anneau d’une grande marque noire, et, ce qui est très-singulier, ce dessous est bordé des deux côtés de grand nombre de filets charnus, grisâtres, ondoyans, inégaux en grosseur et en longueur, et dont plusieurs sont diversement fourchus. On en a représenté une courte suite à la loupe, fig. 3, et un amasencore plus grossien Det E,, fig. 4 , quitrace le dehors d’une des jambes intermédiaires de cette chenille, fort en grand , comme fig. 5 en trace ainsi le côté opposé, mais sans filets. AED y estune partie du corps de l’animal, prolongée vers chaque jambe. À, fig. 4, est un stigmate. BFC, fig. 4 et5, sont une rangée de crochets écailleux, dont le bord du pied de l’insecte est pourvu, et qui lui sert à se cramponner là où il veut prendre son repos. Il en a autour d’une cinquan- taine à chaque pied, dont ceux du milieu, F, sont les plus longs, et qui diminuent de grandeur à mesure qu'ils appro- chent des extrémités B et C, où l’on voit, fig. 4, le bout de deux lames écailleuses, noires, un peu circonflexes, qui, passant sur le dessus foiblement convexe du pied, paroissent 382 ANATOMIE concourir à le maintenir dans son extension , tandis qu’une membrane très-forte , où les crochets sont implantés , et qui n’en sortent que par leurs bouts, les maintient dans leur alignement, et empêche qu’ils ne soient aisément arrachés. La fig. 6 représente un des plus grands de ces crochets vus au microscope, un de ceux qui sont vers le milieu, F, du pied. ABC en est l’ongle, qui naturellement paroît au dehors de la membrane qui l'assujettit, et qui sert à l'animal pour s’accrocher. BCE en est la partie engagée dans cette mem- brane. J'ai négligé d'observer si le bout opposé ED en sort aussi, comme fait l’ongle, et ainsi que je l’ai remarqué à des chenilles d’autres espèces, ou bien s’il en reste couvert. Quoi- qu'il en soit, ABD, côté concave du crochet, est celui qui est naturellement tourné vers les corps auxquels la chenille se cramponne. Il donne plus ou moins la même courbure à la membrane où il est implanté. La fig. 7 est celle d’un cro- chet de l'extrémité droite ou gauche d’un pied vu au micro- scope; ce crochet est, sans comparaison, plus petit que ceux du milieu du pied. Tous sont plus larges qu’épais. La fig. 8 est une pièce écailleuse qui se trouve au haut du milieu du pied, à l'endroit où il se joint à la jambe : cette pièce tient par deux forts ligamens, AB,CD, au bord de la membrane, et sert apparemment, par les muscles qui y tiennent, à di- riger.et faire agir le crochets. La fig. 5 est celle de la jambe, fig. 4, vue du côté opposé, ou qui fait face à l’autre jambe de sa paire. Les mêmes lettres y désignent les mêmes par- ties, mais en sens contraire, et l’on a omis, comme il a été dit, d'y représenter les filets charnus qui bordent, en D et en E, l'extrémité du corps de l'animal. Du reste, les divers LA A , DE DIFFÉRENTES. ESPÈCES D'INSECTES. 383 renflemens, qui de ce côté se remarquent à la peau de la jambe, sont des indices assez certains qu'il ne lui manque pas de muscles pour exécuter ses divers mouvemens. Je trouvai, en juin 1745, plusieurs de ces chenilles toutes écartées des feuilles dont elles vivoient, et comme collées contre les troncs des arbres , la tête en haut, quelques unes même descendues jusqu’au bas du saule; mais je n’en trouvai qu'une seule, et pas davantage, à chaque arbre. Aucune de celles que j'ai nourries n’a mangé de jour, mais elles sont toujours restées, depuis le matin jusqu’au soir, dans un parait repos, sans changer de ‘place, et ce n’est qu'après le soleil couché qu'elles ont bougé pour prendre nourriture, Le 24 juin, la première des miennes et d’autres successi- vement quelques jours ensuite se disposèrent, après un jeune de vingt-quatre heures, à changer de forme : ce qu'elles commencèrent le soir, en approchant les feuilles de quelques petites branches de saule, et les attachant autour d’elles, de façon qu’elles en étoient, ou peu s’en faut , partout entière- ment couvertes; et, sans s’y filer aucune coque solide, elles y changèrent en chrysalides quelques jours après, ce que la première des miennes fit le rer de juillet. Leurs chrysalides n’offrent rien de particulier pour la forme. Dès qu’elles paroissent ,.elles sont brunes, et elles res- tent au moins vingt-quatre heures en cet état : ensuite, on diroit qu’elles se couvrent insensiblement d’une poussière blanche qui leur donne lacouleur qu’on voit aux prunes bleues qui paroissent.comme couvertes de fine rosée; et c’est ainsi qu'on représenté la chrysalide fig..9. J'ai examiné avec un 384 ANATOMIE microscope la poudre blanche qui leur donne cet air; mais je n’y ai rien découvert que de petites masses informes, peu dignes d’attention, qui apparemment ont exsudé des pores de la chrysalide, et l'ont ainsi fait paroître comme poudrée. Ma chrysalide du rer dejuilet devint phalène le 27 du mème mois, et trois autres le devinrent le lendemain; elles mouru- rent onze jours après leur naissance. La fig. ro en montre une dans son état de repos. La fig. 11 la fait voir en dessus, à ailes déployées , et la fig. 12 comme si elle voloit, et en des- sous. Les ailes, dans les deux sexes, ont tant de rapport, que ce n'est que par la figure du corps qu'on peut aisément les distinguer, en ce que celui de Ja femelle, fig. 11, est plus gros, et se termine en pointe, tandis que celui du mâle, fig. 12, est plus mince, et s’élargit un peu vers la partie postérieure. Du reste, cette phalène est une des grandes et belles de ce pays. Son corps, son corselet et ses ailes supérieures sont en dessus d’un brun clair et grisâtre; mais ces dernières y sont de plus différemment peintes de nuances et de traits en zigs- zags blanchâtres et couleur de café de teinte variée, dont la distribution se distingue plus aisément dans les fig. ro et 11, qu'on ne la sauroit décrire. Le dessus de ses ailes inférieures est rouge, traversé sur le milieu d’une large raie inégale, ondoyante, noire, et tout près de sa base d’une autre raie noire pareille, mais beau- coup plus large, fort dentée par le bas, et terminée par un bord blanc orné d’une frange de même couleur. A l’opposite ou en dessous, comme elle a été représentée fig. 12, ce qui frappe le plus, sont trois larges bandes noires qui traversent ses ailes supérieures , et deux autres pareilles DE DIFFÉRENTES ESPÈCES D INSECTES. 385 qui passent sur ses inférieures. Du reste, son corps, son cor- selet , ses jambes, et tout ce qui borde la base des ailes supé- rieures jusqu'à la rencontre de la large raie noire la plus voisine, sont d’un blanc plus ou moins cendré. Ce que d’'ail- leurs les ailes supérieures ont de blanc et de noir dans la fig. 12 est d’un noir et d’un blanc purs. La bordure des ailes inférieures, ainsi que la grande tache claire qui s’avance depuis le milieu de leur côté extérieur jusqu’au milieu de l'aile, sont aussi du même blanc. Le reste, qui du côté du corps se montre moins sombre que les deux bandes noires qui traversent cette aile , est teint de rouge , mais d’un rouge moins vifet moins foncé que celui qui les colore à l’autre côté. On ne trouve guère d’analogie pour la distribution des couleurs, ni pour la beauté, entre les chenilles et leurs pa- pillons. Une chenille, teinte des couleurs les plus vives, pro- duit souvent une phalène fort peu remarquable par cet en- droit ; et un papillon très-beau doit bien des fois son origine à une chenille qui blesse la vue par sa laideur. De même aussi, la ressemblance marquée quise trouve quel- quefois entre deux chenilles d’espèces différentes ne prouve rien pour celle qu'il y aura entre leurs papillons; et il ne résulte aucunement, de ce que deux papillons de différentes espèces se ressemblent, que leurs chenilles se soient aussi ressemblées. Cependant, comme il n’y a peut-être point de règle sans exception dans la nature, les phalènes 5 et 11 de la pl. 26, qui se ressemblent extrèmement, et dont les che- nilles ont du rapport, et les phalènes 17 et 23 de la même planche, qui ont aussi beaucoup de rapport, et dont les che- nilles se ressemblent encore davantage, paroissent plus ou Mém. du Muséum. t. 10. 49 386 ANATOMIE moius indiquer quelque exception à ce qui vient d’avoir été avancé, ainsi que la description que l’on va donner de ces deux couples d’arpenteuses pourra en faire foi. Seconde arpenteuse, pl. 26, fig. 1—5, ressemblant fort, à tous égards, à celle des fig. 6 et 7 (x). Elleiest d’un vert tirant encore plus sur le jaune que le vert naissant. Chacun de ses anneaux, à la réserve des deux premiers et du dernier; est marqué le long de la ligne supé- rieure, à sa division postérieure, d’une très-courte ‘trace brune ; sa tête l’est des deux côtés d'une ligne pareille. Cette arpenteuse vit de feuilles de saule. Lorsqu'elle se dispose à changer en chrysalide, le dessus de son dos devient en partie couleur de rose. Le rer de septembre, elle se fila une coque Tâche, dans une feuille de saule qu’elle avoit pliée à cet effet, et y changéa en une chrysalide, fig. 3 et 4, dont la partie antérieure étoit très-verte, et l’autre d’un bran-marron clair. Vers la fin de mai, et au commencement de juin de l’année suivante, il m'en naquit des phalènes blanches, fig. 5, dont les ailes supérieures étoient traversées, parallèlement à leurs bases ,'de trois très-fines raies d’un brun clair et jaunâtre ; les inférieures de deux, et toutes quatre étoient semées de traces très-fines et courtes du même marron, couleur aussi de ses yeux et de la frange de ses ailes. RS (1) La première arpenteuse est à la pl. 23, et a été décrite. DE DIFFÉRENTES ESPÈCES D’INSECTES. 387 Troisième arpenteuse, pl. 26, fig. 6—11, qui aune double ressemblance avec: la précédente. Cette arpenteuse, fig. 6 et 7, est représentée un peu trop grande. Elle n’a guère qu’un pouce de longueur. Elle vit de feuilles d’aune. Sa couleur est d’un vert pâle, excepté que ses deux derniers anneaux sont d’un brun-rouge, et qu’elle a le long de la ligne supérieure des taches de mème couleur, dont il y en a cinq.en losanges, ou à peu près, me sont re- levées chacune;de deux points blancs. Elle ne bouge guère que pour aller manger, ce qu’e A ne fait que deux ou trois fois en,vingt-quatre heures, après quoi, elle s'étend, et demeure immobile, comme nombre d’autres sortes d’arpenteuses, jusqu'à ce que la faim la presse de quitter sa place , et elle ne le fait guère sans filer, Aumilieu d'octobre, pour changer de forme, elle alla se cacher entre deux feuilles, qu’elle rassembla au moyen de quelque filasse, et y: devint une chrysalide, conique d’un brun tirant sur le noir, épaisse, pour sa taille, et ayant les ailes cachées sous de grands étuis. 5 ARS CAT -Aucommencement de juin de année suivante, j en eus une phalène. Elle était d’un blanc vif satiné, portoit ses ailes déployées. Trois traces couleur de vert les traversaient pa- rallèlement à leurs bases. Ses yeux étaient noirs. Le mâle ne différoit de la femelle qu’en ce qu'il étoit tant soit peu plus petit, et avoit des antennes à plumets, tandis que celles de la femelle ne paroissoient que comme de simples filets. 388 ANATOMIE Quatrième arpenteuse, pl. 26, fig. 12—17, très-semblable à la suivante. Lorsque j'ai voulu faire la description de cette jolie arpen- teuse et de ses changemens, je n’ai pu retrouver le feuillet sur lequel j'en avois autrefois tracé l’histoire; mais j’ai quel- que soupçon que mademoiselle Mérian nous l’a donnée p. 21, pl. 5, quoiqu’elle ait nourri sa chenille de parelle, que la mienne ait vécu d’oseille, et que son graveur l'y ait si mal servi, du moins dans mon édition latine, que je n’eusse ja- mais deviné qu’il s’y agissoit de notre insecte, si je n'y avois lu que la sommité de sa chrysalide représentoit une tête d’oi- seau, ce dont pourtant on ne voit rien dans ses figures, mais que ma fig. 16 rappelle passablement dans une chrysalide de l'espèce vue par le côté, rapport que n’ayant jamais trouvé, que je sache, dans aucune autre espèce de chrysalide, m’a d’autant plus confirmé qu’il s’agissoit ici du même animal, que cette dame observe qu’une raie traversoit toute l’éten- due des quatre ailes de la phalène, ce qui est aussi le cas de la mienne, fig. 17, laquelle circonstance, quoiqu'il y en ait d’autres exemples, jointe à la précédente, fournit une preuve assez admissible que nos deux arpenteuses soient les mêmes, et alors sa description, bien que très-concise, suppléera au défaut total de la mienne , pendant que mes figures rempla- ceront les siennes : ce que posé, elle nous apprendra que mon arpenteuse, fig. 12 et 13, est d’une teinte brune, teinte que mes figures indiquent devoir être assez claire; et elle ajoute que ce brun est rehaussé de traces de vert de perro- sbcde cos Se re gcrens rar: DE DIFFÉRENTES ESPÈCES D'INSECTES. 389 quet qui , par succession de temps, tire sur le jaune, et prend enfin une couieur brune; à quoi je joins, de mon côté, que le second anneau de cette chenille, et surtout le troisième, sont renflés de la façon que l’indiquent mes gravures 12 et 13; et que les traces vertes qui ornent ces deux anneaux et les trois derniers ont un arrangement tout différent de celui qu'elles ont aux autres anneaux, et tel, à peu près, qu'on a tâché de le tracer dans ces deux figures; tandis que chaque anneau de ceux qui restent ont deux larges raies qui, se portant obliquement en avant, de part et d’autre de la la- térale , se rencontrent à la supérieure, et y forment un angle tant soit peu aigu. Au reste, l’arpenteuse de mademoiselle Mérian changea en chrysalide au mois de mai; mais cette chrysalide ayant, du moins dans mon édition, été représentée de façon à n’y pouvoir être reconnue, j'ai pris soin de la tracer plus exac- tement, et même en trois sens, fig. 14, 15 et 16. Cette dame ensuite nous apprend que sa chenille, quinze jours après être devenue chrysalide, devint une phalène blanchâtre à yeux rouges, dont les quatre ailes, bordées de franges rouges, étoient traversées d'une raie de la même couleur. Ma fig. 27 représente exactement les contours et le port naturel de ces ailes, qui paroïssent avoir été négligés dans l’autre ouvrage. On voit de plus, dans ma figure r7, comment la raie qui part de chaque angle extérieur des ailes supérieures les tra- verse en ondoyant tant soit peu, mais de façon qu’elles ren- contrent les raies des ailes inférieures , avec lesquelles elles ne semblent ainsi former qu'une seule trace symétriquement 390 ANATOMIE ondoyante; et quand on examine cette phalène de fort près, on voit qu'il en est de même de deux autres raies très-fines indiquées dans la fig. 17, qu’on ne découvre qu'alors, et qui traversent aussi ces quatre ailes au-dessus et au-dessous de la raie beaucoup plus large et bien marquée dont on vient d’avoir fait mention. Cinquième arpenteuse; pli 26; fig. 18—23, qui a une double ressemblance avec la précédente: F ; sit x s 11 2 La couleur de cette arpenteuse, qu'on trouve’sur le chêne, est feuille-morte tracée et nuancée d’un brun différemment foncé; dont trois fortes traces longitudinales, dont celle du milieu est la plus large, lui parcourent le dessus des trois premiers ahneaux ; ‘et dont l'extrémité de l'intermédiaire se fourche au quatrième, et là se dirige obliquement , de part et d’autre, vers les latérales. Une pareille trace lui passe sur le dessus de ses trois derniers anneaux, et, se fourchant aussi sur le postérieur, va:se terminer à la plante du pied de sa dernière paire de jambes:‘A chacun de ceux de ses anneaux qui sont placés entre les jambes antérieures et intermédiaires, deux larges raies, descendant obliquement de la supérieure, oùelles forment un angle un peu aigu par leur concours, vont se terminer aux latérales, comme dans l’arpenteuse précédente ; ce qui constitue leur rapport: Ces raïes sont bor- dées par devant, d'un peu'de jaune’qui leur prête de léclat. Le 12 d'octobre, une des miennes cessa de manger, devint fort pâle, s’environna de quelques fils de soie, sans se faire aucune coque, et y changea, cinq ou six jours après, en une DE DIFFÉRENTES ESPÈCES D'INSECTES. 391 chrysalide grisätre, picottée de brun, qui ne se termina pas en bec d'oiseau , comme celle de l'arpenteuse précédente, mais par deux petits bouts de corne, fig. 20, 21 et 22, ce qui.n’est peut-être pas moins rare parmi les chrysalides. Les arpenteuses, au reste, de cette espèce qui vivent en plein air n’ont pas plus de soin de leurs chrysalides que celle que j'ai.élevée. J’en ai trouvé en hiver à terre à la campagne, qui étoient attachées à des feuilles sèches tombées des arbres, sans que ces arpenteuses s’y fussent fait aucune coque. . - Le 14 juin de l’année suivante, ma chrysalide me fournit une phalène assez jolie, fig. 23, dont les ailes étoient aussi traversées d’une raie rouge, comme celles de la fig. 17, qui n'y sembloit former pareillement qu'une bande continue, mais le port de ses ailes étoit moins déployé, leur contour toit différent, leurs franges point apparentes; on n’y aper- Voyez Méliacées. | OT 44 Calpandria, 244. Voyez Meliacées. Canella. Noyez Méliacées. Carapa, 242. Voyez Méliacées. ‘Carbonate de chaux magnésiftre. de la Spezzia, dans les Æpennins ( ana- lyse d’un), 1/2. : Cedrela , 25. Noyez. Méliacces..….€. Gutanensis, 205, C. sinensis, 294: Cedrelaceæ, 247. NoyezMeliacées. Cédrélacées, nouv., fam. des Méliacées. Voyez Méliacées. Cerveau de l'homme considéré comme le summum de l’échelle organique , 3. Voyez Solanum tuberosum. Chisocheton:, 225. Voyez Méliacées. Chlorory lon, 252. Voyez Méligcées. - Cipadessa, 222. Voyez Méliacées. Comesperma, 329. Voÿez Polygalées. Coque. Manière dont une chenille ex- :trêmement petile , mais qui émploie üné adrétse‘inconcevable, 6e filé 1 une coque, 354. cr Me i Polralées 4e Did mockeon: “230.— D. Leschienaul- “iantrñ, 271 D. Gaudichaunianum, “272. Voyer Mélitées: Disoxylum , 224" Noÿez Méliacées. Droséracées. Voyez Pblÿgulées. “ 464 TABLE DES Etebergia , 233. — E. Senegalensis, 273. Voyez Méliacées. Epicharis, 238.— E* speciosa, 266. — E. Kunthiana, 267. Voyez Méliacées. ÆEther. L’ether ou les parties les! plus "subtiles de l’air peuvent entrer dans un récipient de verre, au travers de ses pores, quoiqu’ils soient 2mperméa=- bles à l'air commun , 59. Voyez Ana- tomie des Insectes. Euphorbiacées. Voyez Polygalées. Ferrzentalion. Remarque sur la fermen- tation des liqueurs, 80. Voyez la fin d’une note de l’Ænatomie des In- sectes. & Fille à deux têtes, née récemment en France, au pied des Pyrénées (Rap- pott sur une ), 145. Flindérsia, 253. Voyez Méliacées. Fumariées. Voyez Polygalées. Genus dubium , 337. Voyez Polygalées. Geruma.Noyez Méliacées. Globulina, 21 et 41. Voyez Solanum tuberosum et Helianthus tuberosus: Goniocheton, 231. Voyez Méliacées. Graine du Solanum tuberosum. Déve- loppement du Solanum tuberosum, par le moyen de la graine ou em- bryon,18. VoyezSolanumtuberosum. Guarea, 239.—G. Fahliana, 282.—G: Aubleti , 283. — G. multiflora , 284. —G.scabra, 285.—G. Perrotetiana, ibid.— G. pubescens, 286.— G. pu- biflora , 287. — G. velutina;r288. — G. affinis, 289. — G. Kunthiana, , 290.—G. costata, 291:= G, Richar= cvs “MATIÈRES. diana, ibid, — G. megantha, 292. Voyez Méliacéess 111 Hartigshea, 227.— H. fraserana, 262. 1 Æspectabilis, 263. H. Lésser- tiana, 264.—H, Forsteri, 265. Voy. Méliacées. Heænea trifolia , 274. Voyez Méliacées. Helianthus tuberosus. Noyez Solanum tuberosum. Heynea, 234.—H. affinis , 275. Voyez Méliacées. Humiriacées. Voyez Méliacees. Insectes (Anatomie de différentes es- pèces d’), troisième article, 57. Mou- ches à scie, zbid. — Autre mouche à scie, 68.— Troisième mouche à scie, 72. — Quatrième mouche à scie, 74. — Cinquieme mouche à scie, 81. — Tipule teigne aquatique, 85.— Autre Lipule née d’un ver aquatique, 89.— Tipule née.d’un ver amphibie, 92.— Ver de mouche à deux ailes, d’une autre classe, 95. — Autre ti- pule née d’un ver aquatique à queue de rat, 97.— Essai sur une espèce de mouches, dunombre de celles à quatre ailes, que l’on nomme demoiselles, 103. — Découverte singulière , 109. — Observation remarquable faite sur une chenille des plus communes, 122. Insectes (Anatomie de différentes espè- ces d’), quatrième article. Chenille _ teigne aquatiqne, 341.— Chenille qui se construit une coque singuliere, 344. — Chenille teigne industrieuse. qui paroît avoir échappé aux recherches TABLE DES MATIÈRES. des naturalistes, 346.— Chenille ex- trémement petite, mais qui emploie une adresse inconceyable à se filer uxe coque cannelée, 353.— Chenille nocturne rase à seize jambes , 360.— Chenille nocturne rase à seize jambes qui semble, ainsi que la précédente, avoir jusqu'ici échappé aux recher- ches des curieux, 362. — Chenille rase nocturne à seize jambes, non dé- crite jusqu'ici, 364.— Chenille pres- que rase à seize jambes, non décrite encore, 365. — Arpenteuse d’une longueur et continuité peu commu- nes , 366. — Chenille d’un caractère particulier, 369. — Grande chenille qu’on n’aperçoit pas aisément, 380. Khaya, 249. Voyez Méliacées. Ærarmeria, 336. Voyez Polygalées 465 — Inflorescence, 160.—Caractères de la fructification , 163.— Cédrélacées, 193. — Humiriacées, ibid. — Hyra- cinées , 184. — Symphonia , 185. — Canella, ibid, — Aquilicia , ibid, — Geruma, 186. — Aïlonia, 1bid. — Cédrélacées, nouvelle famille 187. — Caractère de la végétation, 188. — Feuilles , ibid.— Inflorescénce, 169. — Fructification ,192.—Carapa, 195. —Macarisia, ibid. — Affinités des fa- milles Méliacées et Cédrélacées, 199.— Vinifères, #bid.—Aurantiées, 200.— Rutacées , ibid. — Sapindacées ; 201. — Térébintacées , 202. — Propriétés et usages des Cédrélacées, 203.— Pro- priétés et usages des Méliacées, 205. — Distribution géographique, 209. Pars secunda , 213.— Genera quibus specierum enumeratio accedit , ibid. — Pars tertia ; speciesnoyæ aut minüs Lansium. Voyez Méliacées. à ; Légumineuses. Noyez Polygalées. HÉRRE descriptæ, 257. Monnina, 333. Voyez Polygalées. Moschoxzylum , 238. — M. pseudosti- pulare, 280. — M. cipo, ibid. — M. Plecanum, 281. Voyez Méliacées. Mouches à scie. Voyez Anatomie de différentes espèces d’Insectes. Mundia, 332. Voyez Polygalées. Muraliia, 331. Voyez Polygalées. Macarisia. Voyez Méliacées. Mallea, 221. Voyez Méliacées. Marche. Façon de marcher des teignes, 342. Melia, 219.—M. australasica, 257.— M. Candollei, 258. Voyez Meliacées. Meliaceæ, 214. Voyez Mémoire sur les ‘Méliacées. Méliacées (Mémoire sur le groupe des Îemedra, 223.—N. elæagnoidea , 259. Voyez Méliacées. Nœud vital, 16. Voyez Solanum tube- rosum et Helianthus tuberosus. Méliacées), 153.— Première partie ; considérations générales, 2bid.— Les Méliacées divisées en deux familles : les Méliacées et les Cédrélacées, 156. — Méliacées , ibid. — Caractères de leur végétation , :b1d.— Feuilles, 157- Mérn. du Muséum. 1. 19. Odontandra, 256. Voyez Méliacées. Oncostemum (Note sur l’), nouveau 59 466 TABLE DES genre de la famille des Ardisiacées, 133. — O. capelieranum, 137. — O. commersontanum , 136. Organographie végétale. Voyez Sola- num tuberosum. Polygala, 326. Voyez Polygalees. Polygaleæ, 325. Voyez Polygalées. Polygalées (Mémoire sur la famille des) , 305. — Rapports avec les Eu- phorbiacées , ibid. — Rapports avec les Rhinanthées, 307. — Rapports des Polygalées avec les Légumineuses, et comparaison de la symétrie des deux familles, ibid. — Rapports des Polygalées avec les Rutacées, et comparaison de la déviation du type symétrique dans l’une et l’autre fa- mille, 315. — Rapports des Polyga- lées avec les Violacées, etcomparaison de la déviation du type symétrique dans l’une et l’autre famille, 317. — Rapports avec les Droséracées, 318. — Rapports avec les Tréman- drées, et examen de la. partie de la série linéaire de M. de Candolle, et dans laquelle se trouvent les Polyga- lées, 319.— Rapports des Polygalées avec les Fumariées ; comparaison de la symétrie de l’une et l’autre famille, et de la symétrie de ces dernières avec celles des Crucifères, 320. — Rapports des Polygalées avec les Sa- pindacées, et comparaison de la sy- métrie de l’une et l’autre famille, 323. — De la place des Polygalées dans la série linéaire, 324. — Descriptions, 325. — Observations, 337. MATIÈRES. Pommes de terre. Le tubercule souter- rain, nommé pomme de terre, est, non pas une racine, mais une partie terminale de tiges. — Des cas parti- culiers que peut présenter la tige sou- terraine et tuberculense de la pomme de terre, 25. Voyez Solanum tubero- sum et Helianthus tuberosus. Quivisia, 216. Voyez Méliacées. Racines. Le plus grand nombre s’en- fonce dans la terre; mais il en est aussi qui végetent soit dans l’eau , soit dans l’air, 5. — Toute végétation en- terrée n’est pas une racine, #bid. — Caractère essentiel des racines, quel que soit le milieu dans lequel elles se développent, 16. — Tout le système des racines ne peut, dans aucun cas, produire ces tubercules, que l’on nomme pommes de terre, et qui sont des parties terminales de tiges, 21. Voyez Solanum tuberosum et Helian- thus tuberosus. Reproduction. 11 y a plusieurs espèces d'insectes qui repoussent, en quelque nombre de tronçons que l’on ait coupé l’insecte primitif. Voyez Ana- tomie de différentes espèces d’Insec- tes , 109 et suiv. Respiration. Les insectes ne respirent que quand ils se disposent à courir ou à voler, ou plutôt ils ne respirent pas du tout , 74 et suiv. Voyez Anatomie des Insectes, mouches à scie. Rhinanthées. Voyez Polygalees. Rutacées. Voyez Méliacées. Rutacées, Noyez Polygalées. TABLE DES MATIÈRES. Salomonia, 330. Voyez Polygalées. Sandoricum , 232. Voyez Méliacées. Sang (Nature du), 41. Sapindacées. Voyez Méliacées. Scie. Il y a nombre de mouches qui ont une double scie. Manière dont ces scies sont faites, leur place, et com- ment l’insecte s’en sert. Voyez Ana- tomie des Insectes, mouches à scie. Securidaca , 335. Voyez Polygalées. Solanum tuberosum et Helianthus tube- rosus. Mémoire sur l’organisation in- térieure et extérieure de deux tuber- cules, r.—Obseryation sur la science des êtres organisés végétaux, zbid.— — On ne peut conclure que toute végétalion enterrée soit une racine, et toute végétation qui vit dans l'air soit une tige, 5. — Beaucoup d’er- reurs commises pour n’ayoir pas suivi une telle marche , 6. — Passages des ouvrages les plus accrédités, afin de prouver l’état acluel de la science à l'égard de ces erreurs, 7. — Les ra- cines du Solanum tuberosum ne peu- vent jamais produire de tiges , 9. — Citation des auteurs qui ont bien su voir une véritable tige souterraine dans le tubercule de la pomme de terre, 11.— Caractères essentiels des racines et des tiges, quel que seit le milieu dans lequel elles se dévelop- pent , 16. — Développement du So- lanum tuberosum, par le moyen de la graine ou de l’embryon, 18. — Dé- veloppement du Solanum tuberosum par le moyen de la bouture, 22. — Helianthus tuberosus, ibid. — Dé- 467 veloppement du topinambour au moyen du tubercule, 23. — Nom- breuses erreurs au sujet du tubercule de l’Helianthus tuberosus, ibid. — Cas particulier que peut présenter la tige souterraine et tuberculeuse du Solanum tuberosum , 25. — De l’or- ganisation interne ou tipule de la tige tuberculeuse de la pomme de terre , 27. — Du tissu cellulaire, 29. — Du tissu tigellulaire ou prétendu vasculaire, 31. — De Ja cuticule ou épiderme, 32. — Sur la couleur verte des pommes de terre exposées à la lumière, 34. — Résumé, 38. — Aperçu supplémentaire, 41. — Sur la nature du sang , ibid. et suiv. — Végétaux et animaux considérés comme étant les composés d’une foule considérable de centres vitaux ou d’existences végétales, complètement indépendantes entre elles, et jouissant chacune d’un centre vital d’absorp- tion, d’assimilation et d’accroisse- ment, 46 et suiv. Soulamea , 334. — Voyez Polygalées. Soymida , 250. Voyez Méliacées. Symphonia. Voyez Méliacees. Synoum , 226. Voyez Méliacées. Swwietenia, 248. Voyez Méliacées. Température souterraine aux Etats- Unis d’ Amérique (Note sur la), 169. Térébintacées. Voyez Méliacées. Tipules teignes aquatiques. Voyez Ana- tomie de différentes espèces d’In- sectes. Tige. Toute végétation qui vit dans l’air 468 n’est pas une tige; toute végétation enterrée n’est pas une racine, 5. — Comme quoi le défaut de connoître cette vérité a fait commettre beaucoup d'erreurs, 7 et suiv. — Caractère es- sentiel des tiges, quel que soit le mi- TABLE DES lieu dans lequel elles se développent, 16. Voyez Solanum tuberosum et He- lianthus tuberosus. Topinambour. Elle est , comme la pom- me de terre, une partie terminale de tige souterraine. Voyez Helianthus tuberosus. Trémandrées. Voyez Polygalées. Trichilia, 235.— T. Prieureana, 276.— T. discolor, 277. — T. diversifolia , 278. — T. trinitensis , 279. Voyez Méliacées. Terræa, 217. Voyez Méliacées: MATIÈRES. Végétaux et animaux , considérés com- me étant les composés d’une foule considérable de centres vitaux ou d’existences végétales complètement indépendantes entre elles. Voyez So- lanum tuberosum et Helianthus tube- rosus. Vers. Il y a des vers qui repoussent en quelque nombre de tronçons que l'on ait séparé le corps primitif. Cette es- pèce de ver a un cœur à chaque an- neau, à l'exception des sept'premiers, 109 et suiv. Voyez Anatomie de diffé- rentes espèces d’Insectes. Violacées. Noyez Polygalées. Vinifères. Voyez Méliacées: Xylocarpus, 243. Voyez Méliacées. LE 2 F5