PE 12" #7 VÉLO. nn. DE est : { : HAL NE PUBULLR MÉMOIRES DU MUSÉUM D'HISTOIRE NATURELLE. F 227 A 4. rue Sainte-Anne, n° 29. MÉMOIRES DU MUSEUM D'HISTOIRE NATURELLE. PAR LES PROFESSEURS DE CET ÉTABLISSEMENT. OUVRAGE ORNÉ DE GRAVURES. DEDIÉ AUMROI: TOME VINGTIÈME. A PARIS, CHEZ A. BELIN, IMPRIMEUR-LIBRAIRE, RUE SAINTE-ANNE, N0 55. 1832. NOMS Messieurs , DESFONTAINES . PORTAL .” - GEOFFROY-ST.-HILAIRE . G. CuviER . . . LaAUGIER CORNE ES. LL à BRONGIART DEL 0. € De Jussieu (Adrien). MERE 1. CHEVREUL . LATREILLE. DE BLAINvILLE. . DES PROFESSEURS. ( PAR ORDRE D'ANCIENNETÉ. ) Botanique au Muséum. Anatomie humaine. Zoologie (mammiféres et oiseaux). Anatomie comparée. Chimie générale. Géologie. Minéralogie. Zoologie (reptiles et poissons). Botanique rurale. Culture. Chimie appliquée. Zoologie (animaux articulés). Zoologie (animaux inarticulés). PROFESSEUR HONORATRE. DE Jussieu (père). DELEUZE . . Secrétaire de la Société des Mémoires du Muséum. MÉMOIRES DU MUSEUM D'HISTOIRE NATURELLE. ANATOMIE DE DIFFERENTES ESPECES D’INSECTES, ‘PAR LYONET. (STXIÈME ARTICLE.) 12 Troisième anomale de celles qui n'ont point de jambes postérieures. PI. 35, fig. 1 —5. Les deux anomales de la sorte dont on vient de parler ont un caractère bien remarquable, qui les distingue du gros des chenilles, et en particulier des trois qui vont suivre; quoique pour le reste de la forme, elles leur ressemblent fort : c’est d’avoir le bout du corps terminé par deux queues ou tuyaux qui renferment des filets capables de se mouvoir en tous sens, ce dont on ne voit rien de semblable aux trois espèces de chenilles dont on va tracer l'histoire. Toutes trois ont naturellement une attitude en zig-zag qui Méinm. du Muséum. t. 20. I 2] ANATOMIE leur est particulière, en ce qu’elles courbent la tête vers le plan de position, et lèvent la partie postérieure en arrière. La première de ces anomales saus double queue est repré- sentée, fig. 1 et 2, de grandeur naturelle. Fig. 1 la montre de côté, et fig. 2 sur le dos. Elle a dix lignes de longueur, et vit de feuilles de chène. Le fond de sa couleur est un brun de suie assez clair. Des deux côtés de sa tête part une trace grisätre qui, après s'être écartée de toute la largeur de son dos, commence à se rapprocher au troisième anneau , devient blanche au quatrième, et continuant à se rapprocher de part et d'autre, se réunit avec sa pareille en un point sur le milieu du dessus du cinquième. Vers le dessus du sixième, commence la pointe d’une espèce de losange blanchätre, dont les deux côtés, après s'être écartés jusqu’à la rencontre de l’intermé- diaire supérieure, au bout du septième anneau , commencent de là à se rapprocher, et le font sur le huit, neuf et dixième, sans pourtant s’y terminer en pointe, mais s’y écartent par deux bandes blanchätres qui renferment encore un losange, mais de couleur brune sur le dessus de ses deux derniers anneaux, au bout desquels ce losange se termine en pointe rougeâtre et dure. Le haut de sa tête se partage en deux élévations qui lui donnent la forme de cœur. Sur le desssus de son troisième anneau s'élève un petit cône À, fig. 1, dont le sommet se fourche tant soit peu. Je trouvai, le 24 d'octobre, cette chenille sur un chêne. L’ayant nourrie quelques jours des feuilles de cet arbre, elle en choisit une, dont elle s’enveloppa, s’y fila une coque, et y changea en une chrysalide brune, conique, courte et épaisse, fig. 3, qui n’avoit rien de singulier, si ce n’est qu’elle étoit DE DIFFÉRENTES ESPÈCES D INSECTES. 3 toute poudrée de blanc : ce qui ne se voit qu'à peu d'espèces de chrysalides, Le » juin de l’année suivante, il m'en naquit une phalène, fig. 4 et 5, d’un brun jaunâtre nuancé de noir, et rehaussé de traces et de marques plus claires, et plus tirant sur le jaune que le fond de sa couleur. La forme de ses ailes supérieures avoit cela de particulier, que leur angle extérieur étoit un peu recourbé en bec de perroquet. Quatrième anomale de celles qui n'ont point de jambes postérieures. PI. 55, fig. 6—10. Voici une autre anomale sans queue, du genre de celles qui n’ont point de jambes au dernier anneau. Elle a, sur le dessus du corps, une très-grande raie qui parcourt toute sa longueur, et qui s’élargit et se rétrécit alternativement, de la manière que l’indiquent les fig. 6 et 7, et qui, aux sept et huitième anneaux, lui couvre tout le dos. Cette raie est d’un brun tirant sur le rouge. Le reste de son corps est d’un vert pâle. Elle a sur le dessus de chacun des deux, trois, quatre et cinquième anneaux, le long du bord de la raie dont il vient d’être parlé, de part et d'autre de la ligne supérieure, une élévation conique et charnue. Le 15 de septembre, elle roula, comme fit la chenille pré- cédente, une feuille dont elle s’enveloppa de tous côtés par le moyen de sa soie, qui étoit d’un blanc jaunâtre. La partie antérieure de la chrysalide, fig. 8, dont elle y revêtit la forme, étoit noire, et la postérieure d’un brun foncé. La seule chose 4 ANATOMIE qui püt un peu la caractériser étoit qu’elle avoit au sommet de la tète deux petites éminences noires. Le 15 mai de l’année suivante, j'en eus la première phalène. Elle avoit en gros du rapport avec la précédente; mais elle étoit un peu plus grande, d’un brun beaucoup plus foncé et moins tirant sur le jaune, et avoit pareillement les pointes des ailes supérieures terminées en bec recourbé , mais ce bec étoit plus long. Du reste, un coup d'œil, porté sur les fig. 9 et 10, est plus propre à donner une idée de la distribution variée des bandes et des taches plus ou moins sombres, agréa- blement et symétriquement distribuées sur les ailes de cette phalène , que la description la plus exacte qu'on en pourroit faire. Cinquième anomale de celles à qui les jambes postérieures seules manquent. PI. 35, fig. 11—17. L’anomale sans queue et sans jambes postérieures, fig. #1 et 12, est la troisième et la dernière que j'ai trouvée qui re- vêtit ce double caractère. Elle a aussi, comme les deux pré- cédentes, un peu le port de tête du petit cheval marin. Sa couleur est feuille-morte, rehaussée d'un arrangement de taches tant symétriques que placées en symétrie, de couleur plus foncée. Sa tête est picottée de petites taches rondes de cette même couleur, et le dessous en est partagé en deux sommités qui la font en quelque sorte ressembler à un cœur. Son second et son troisième anneau ont chacun vers la supé- rieure deux petites élévations, dont celles du second anneau sont les plus apparentes. On voit à la loupe sur chacune d'elles DE DIFFÉRENTES ESPÈCES D'INSECTES. 5 deux grains blanchâtres plus qu'hémisphériques, et lustrés comme des grains de perle. L’insecte en a de même quatre sur le dessus et deux à chaque côté de ses autres anneaux, d’où partent autant de petits poils. Il semble , ainsi que je l'ai déjà remarqué par rapport aux deux chenilles précédentes, qu’elle ait vers la partie posté- rieure un anneau de plus que le commun des chenilles , à moins de ne considérer les deux derniers anneaux que comme un seul divisé en deux : autrement, la règle générale, que les chenilles n’ont que douze anneaux, souffriroit ici une ex- ception. L’extrémité du dernier anneau de l’anomale dont il s’agit se termine en pointe, au bout de laquelle il y a aussi un grain pareil à ceux dont il vient d’être parlé. Sur le dessus de ce même anneau, et sur le précédent qui fait le douzième, en supposant que cette chenille en ait treize, on voit pareille- ment à chacun deux petites élévations, au bout desquelles il y à aussi un semblable grain. La couleur du ventre de l'animal, surtout vers ses jamhes membraneuses, est plus claire que celle de son dos. Sa façon de se défendre et d’écarter l’ennemi qui vou- droit l’infester est des plus bizarres. Le dessous de son der- nier anneau a l'âpreté d’une räpe. Quand quelque ichneumon ou autre ennemi l'approche de trop près, elle baisse la queue contre la feuille sur laquelle elle se tient, et l’en gratte à diverses reprises, ce qui fait entendre un petit frémissement, pendant lequel elle frappe avec beaucoup de vivacité de sa tête la même feuille : expédient qui paroît aussi propre que singulier pour écarter les mouches, dont elle a beaucoup à redouter. 0 ANATOMIE Cette chenille , au reste, a la coutume de ne quitter guère une feuille qu'après l'avoir presque toute mangée. Quand le temps est arrivé qu'elle doit changer d'état, ce que les miennes firent depuis le 10 de septembre, elles se dévalent au moyen d’un fil de soie, fig. 12, de la branche où elles se trouvent, et le long duquel elles savent aussi re- monter, et vont chercher quelque lieu où elles puissent en sûreté se filer une coque, qu’elles se font d’un tissu de soie assez serré, mais qui laisse pourtant entrevoir la chrysalide, et elles en laissent un des bouts A, fig. 13, ouvert pour donner une libre sortie à la phalène qui en doit naître, et qui apparemment n’a pas, comme la plupart, le moyen de s’ou- vrir uve pareille issue. La chrysalide, fig. 14, quoiqu’un peu grosse pour sa taille, est de la forme conique ordinaire, et n’a rien de remar- quable, sinon qu’elle est toute poudrée de blanc, excepté aux jointures, où elle a la couleur de marron. J'ai négligé de marquer quand ces chrysalides m'ont donné des phalènes, mais la légèreté de sa coque me feroit soup- conner que ça été avant l’hiver. Quoi qu’il en soit, on voit la phalène, représentée fig. 15 et 16 en son état de repos, et à ailes déployées fig. 17. Ses ailes supérieures ont encore le même caractère que celles des deux phalènes précédentes, c’est d’avoir le bout courbé en bec d'oiseau. Elles sont fauves, mais tracées, nuancées et picottées de teintes diversifiées de couleur de canelle. Ses ailes inférieures sont d’un fauve très- pâle. DE DIFFÉRENTES ESPÈCES D INSECTES. j: Sixième sorte d’anomale, en ce qu'elle n'a n1 jambes intermédiaires, ni postérieures. PI. 35, fig. 18—23. Je crois avoir fait entendre en plus d’une rencontre que, quoique l’auteur de la Nature paroisse s'être proposé des lois générales, suivant lesquelles il a établi des caractères distinc- tifs propres aux diverses classes d’êtres animés qui habitent notre globe; on se tromperoit pourtant fort, si l’on vouloit en inférer que ces lois fussent absolument universelles, puisque pour peu que l’on étudioit notre règne animal, on y rencon- troit, lors même qu'on s’y seroit le moins attendu, des ex- ceptions aux règles que nous avions regardées comme les plus constantes, et que cela me paroïssoit une preuve non équivoque, que celui qui a formé tous ces différens êtres n’a pas été contraint de les assujettir à ces règles par aucune né- cessité physique ni fatale; mais qu'il les y avoit seulement soumis par sa libre volonté pour l’ordre et la perfection du plan général qu’il s’étoit proposé, et dont il ne lui avoit plu s’écarter quelquefois que pour montrer qu’il n’étoit aucu- nement-astreint aux règles qu'il avoit établies. C’est ce dont la chenille qu’on va faire connoître fournira un exemple des plus frappans. Tandis que toutes les autres chenilles, décrites jusqu’à présent par divers auteurs, ont le corps transversalement divisé au moins en douze anneaux, on n’en aperçoit aucun à celle-ci, dont le corps est très-diffé- rent de celui du commun des chenilles; et pendant qu’on n’en connoit aucune, que je sache, qui ait moins de dix jambes, celle-ci est peut-être la seule qui n’en a que les six antérieures, 8 ANATOMIE encore sont-elles très-petites, difficiles à apercevoir, et de peu d'usage pour marcher. Cet insecte, représenté de grandeur naturelle, se voit de côté fig. 18, et en dessus fig. 1g. Il vit de feuilles de chêne, sur lesquelles je l'ai trouvé le 25 d'octobre. C’est peut-être lui qu'Albin ñous a voulu faire connoître pl.68, lettres e, f et g, et auquel il dit n'avoir point aperçu de jambes; mais si c’est le même, comme il se pourroit bien, son graveur et son peintre l’ont assez mal servi. Quoi qu’il en soit, le dessus du corps de cet insecte tient beaucoup de la forme et de ja con- vexité d’une écaille de tortue terrestre, Il est d’une substance assez ferme, mais il ne l’est pas tellement, que l’insecte, au besoin, ne se puisse un peu plier par les côtés, et mème le resserrer et l’étendre. Sa couleur est d’un beau vert de Lor- raine. Il paroït comme composé de trois bandes longitudi- nales, jointes ensemble à angles obtus, dont la plus étroite lui parcourt le dessus du dos dans toute sa longueur. Cette bande est garnie par les côtés d’un rebord jaune tant soit peu saillant, et taillé en zig-zag, dont chaque angle sortant est en dedans teint d’un peu de rouge. Du côté de la tête, cette façon d’écaille est terminée aussi par un rebord jaunûtre, mais qui n’est point taillé en zig-zag, et dont le côté posté- rieur est teint de rouge, et l’antérieur de blanc. Un peu plus bas que les deux raies jaunes qui lui parcourent le dessus du dos. il est marqué de part et d'autre de dix ou onze points rouges entourés de jaune. Plus bas, on lui aperçoit encore, outre cela, une rangée de points jaunâtres allignés le long du bord inférieur de sa facon d'écaille. Au-dessous de cette rangéé paroissent ses stigmates comme des points blancs pres- DE DIFFÉRENTES ESPÈCES D'INSECTES. 9 que imperceptibles. La facon d’écaille qui couvre cet insecte n'est point unie, mais très-finement ouvragée à la Mauboïs. Quand l’animal est dans son repos, on n’en aperçoit abso- Jlument rien que l’écaille qui le couvre, et sous laquelle sa tête, ses jambes, et tout le reste de son corps sont parfaite- ment cachés; mais quand il se met en devoir de marcher, il fait sortir de dessous le devant de son écaille une espèce d’étui vert qui ne paroït autrement que comme une fente, et où est renfermée sa tête, que l’insecte alors pousse hors de cet étui. Elle est noirâtre, et d’une forme assez semblable à celle des chenilles .communes. Ensuite pour marcher, il élève tout le dessus de son corps, de facon que l’écaille ne touche nulle part le plan de position, et l’on remarque que le bas de son corps est vert, un peu transparent, et se montre alors tout muscle par les plis et replis qui s’y succèdent en tous sens. C’est au moyen seul de ces plis, dont on en a représenté un en Aÿfig. 18, que l'animal fait succéder les uns aux autres comme des ondes, en commençant par l'extrémité postérieure, qu'il se porte en avant, n'ayant, comme j'ai dit, aucune jambe intermédiaire ni postérieure, et tenant alors en l'air ses six jambes antérieures, trop courtes pour lui servir à marcher. Aussi son mouvement progressif n'est-il pas moins lent que celui des limaces, dont il semble avoir l'allure. Le premier de ces animaux singuliers que je trouvai étoit apparemment malade: il ne voulut point manger. I1ne changea qu’une fois de place par jour, sans faire beaucoup de chemin, après quoi il se tint retiré sous son écaille jusqu’au lendemain. Il fila un peu, et mourut sans se faire de coque ni changer de forme. Mém. du Muséurn. t. 20. 2 10 ANATOMIE Le 19 d'octobre, j'en trouvai deux autres à terre, sous des chènes. Ils étoient, à tous égards, faits comme le précédent: ce qui me rendit certain que leur forme extraordinaire n’étoit point un jeu de nature, mais le caractère distinctif de leur espèce; à plus forte raison, que peu après j'en trouvai encore deux autres faits comme les premiers. Tous quatre avoient déjà quitté les feuilles dont ils se nourrissoient, pour aller ailleurs changer en chrysalides. Aussi refusèrent-ils de man- ger, et, sans entrer en terre, ils commencèrent, depuis le 20 au 23 d'octobre, à se filer des coques. D'abord, je les vis attacher à droite et à gauche, sans aucun ordre, des fils qui leur devoient apparemment servir de points d'appui, sur les- quels ils se filèrent chacun une coque sphéroïde très-compacte, etunie en dehors, fig. 20. D'abord elle étoit couleur de citron, mais deux ou trois jours après, elle devint couleur de ca- nelle par dehors, quoique parfaitement blanche par dedans. J'en eus la première phalène le 7 juin de l'année suyante, ce qui me détermina à ouvrir le même jour une des trois coques qui me restoient, et j y trouvai encore la chrysalide à peu près sphéroiïde, fig. 21, représentée par le dos, et, 22, du côté du ventre. On voit que c’est une des moins coniques, si on les peut ainsi nommer, de celles d’où naissent les pha- lènes. Ce qui la distinguoit encore étoit sa couleur de paille un peu ternie, qui n’est guère celle des chrysalides de ce genre, et six lames dont son dos étoit pourvu, qui, exami- nées avec une loupe, se trouvoient armées d'un nombre pro- digieux de piquaus bruns obliquement fléchis vers la partie postérieure, et qui lui servent apparemment de points d'ap- pui, comme elles le font dans d’autres espèces, pour se DE DIFFÉRENTES ESPÈCES D INSECTES. II pousser en avant, quand le temps de leur transformation est arrivé, afin de se faire jour au travers de leurs coques, et ouvrir ainsi une sortie à la phalène qui en doit naître. Cette phalène, au reste, a été représentée dans son état -de repos, fig. 23. Je ne lui ai point aperçu de caractère remar- quable, comme l’on eût pu s’y attendre, eu égard aux formes singulières qu’elle avoit eues dans ses deux états précédens. Ses ailes supérieures étoient un peu plissées longitudinale- ment; leur couleur étoit feuille-morte, et deux traces brunes obliques, de direction fort différentes, les traversoient. Voilà tout ce qui m'en est connu, les phalènes m’ayant échappé avant que je les eusse pu observer davantage, et les dessiner à ailes déployées. Cherilles irrégulières. Après avoir décrit le petit nombre de chenilles anomales que j'ai pu découvrir parmi la quantité d’autres qui m'ont passé par les mains, je viens à celles que j'ai nommées irrégu- lières, parce qu'elles s’écartent plus où moins de la forme cylindrique alongée qu'ont ordinairement le gros des che- nilles, quoique pourtant elles aient la même quantité de jambes. Le nombre de celles qu'en ce sens on peut appeler irrégulières surpasse de beaucoup celui des anomales, et il est même un peu arbitraire, puisque, suivant la façon dont un naturaliste envisage les objets, il se déterminera à décider si une chenille s’écarte suflisamment ou non de la forme cylin- drique ordinaire de ces insectes pour mériter, ou non, d’être reléguée parmi les chenilles irrégulières. Voilà pourquoi aussi, 12 _ ANATOMIE sans m'étendre sur cet article autant que je le pourrois, je me contenterai seulement de donner quelques exemples de chenilles qui me paroïssent devoir ètre mises, sans hésiter, au rang des irrégulières. La première de ce genre qui s'offre est celle qu'on voit représentée pl. 36, fig. 1. Première chenille irrégulière. PI. 36, fig. 1—8. Cette chenille se trouve sur le petit saule mentionné plus d’une fois ci-dessus, dont les feuilles, pour la forme, imitent celles du buis, et que, pour cette raison, les Hollandais nom- ment en leur langue buis des dunes. Elle ne parvient qu'à la longueur de huit lignes. La couleur de son corps, quoique blanchâtre, tire un peu sur le vert céladon. Celle de sa tête a un fond blanc marbré de noir. Sa ligne supérieure, tracée d’un filet vert, est des deux côtés bordée d’une bande large ondoyante plus blanche que le reste du corps, et flan- quée en dehors sur les anneaux deux, trois, quatre, cinq, dix et onze d’un trait brun, plus large et plus foncé aux an- neaux cinq et onze qu'ailleurs. Elle porte sur le cinquième deux éminences branes si petites, qu'il est diflicile de les apercevoir, et en porte deux autres un peu plus apparentes sur le pénultième. Ses poils, clair-semés, sont presque imper- ceptibles. Ce qui la rend irrégulière, est que son corps a beau- coup plus de grosseur vers le milieu que vers les extrémités ; que son dos se relève en bosse depuis le troisième jusqu’au huitième anneau, et qu’à son onzième, il se montre aussi un peu relevé, le tout ainsi que le tracent les fig. 1 et 2. Cette chenille se renferme ordinairement entre les feuilles DE DIFFÉRENTES ESPÈCES D'INSECTES. 13 de l'extrémité des branches de l’arbrisseau qui la nourrit, et elle les rapproche et les enveloppe tellement, qu'elle sy trouve à couvert de ses ennemis et de la pluie. Le 12 juillet, la première des miennes se fila une coque très-ferme de soie brune. Plusieurs autres en firent de mème quelques jours suivans. Leurs coques, selon la couleur de leur soie, varient beaucoup en couleur, et sont presque noires, brunes ou blanches, tirant plus ou moins sur le jaune. La forme, fig. 5 et6, en est singulière. Le bout A, qui corres- pond à la queue de la chrysalide , se termine en pointe mousse. Celui qui répond à sa tête est plus large et plus arrondi. Il est composé de deux pièces qui se joignent, et dont l’extrémité supérieure s'élève en pointe arrondie, de la facon qu'on le voit en B, fig. 6; et qui ne rappelle pas mal l'idée d’ur esquif renversé. Ce qui est encore remarquable en cette coque, c’est qu'elle est composée de quatre enveloppes qui sont comme autant de peaux ou de membranes, d’un tissu très- serré et fort, dont la plus intérieure est la plus unie et la plus fine. La force de ces enveloppes , que la phalène n’auroit pu percer pour prendre l'essor, est vraisemblablement la raison pourquoi la chenille compose l'extrémité antérieure de sa coque de deux pièces qui se joignent bien avec justesse, mais qui se séparent aisément , afin que l’insecte, devenu phalène, pût trouver une issue facile au travers de cette fente, La chrysalide, fig. 3 et 4, de cette chenille est conique, verdàtre du côté du ventre, et sur le dos d’un bleu semblable à celui des prunes de cette couleur, et couverte, comme elles, d'une apparence de rosée blanche. Vers la fin de mai et aux premiers jours de juin de l’année 14 ANATOMIE suivante, il m'en naquit de petites phalènes, fig. 7 et 8, dont le devant du corselet, une partie du côté extérieur des ailes supérieures, le dessus des inférieures, et tout le dessous du corps, du corselet et des quatre ailes étoient d’un très-beau blanc; et les ailes supérieures, à la réserve de leur rebord blanc, étoient d’un vert naissant fort agréable. Deuxième chenille irrégulière. PI. 36, fig. 9—13. La chenille fig. 9 et 10, qui ne parvient qu’à cinq lignes de longueur, outre qu’elle est anomale, en ce que la pre- mière paire de ses jambes intermédiaires lui manque, ce qui m'étoit échappé en parlant des anomales, et qui offre une sixième de cette sorte, mérite encore d’être rangée parmi les chenilles irrégulières, à cause de sa figure raccourcie et plus épaisse par devant qu’à l’opposite. On la trouve sur les poi- riers et les pommiers, dont elle ronge les feuilles. Elle est demi-velue, et d’an brun tirant sur le gris. Une raie jaunâtre teint sa ligne latérale , et une trace blanche couvre sa supé- rieure. Le dessus de ses trois premiers anneaux, de même que celui de son quatrième, sixième, huitième et dixième, est marqué de carrés blancs, coupés longitudinalement par deux traces brunes qui, le long de la supérieure, parcourent toute la longueur du corps de l'animal. Ces carrés blancs, qui m'ont paru au nombre de sept, sont séparés par des carrés longs noirs, qui en rehaussent la blancheur. Elle a sur chaque an- neau huit tubercules, d’où partent les touffes de son poil. Sa tête et ses jambes antérieures sont très-noires. Les 22, 23 et 25 de juin, les trois que j'avois se mirent DE DIFEÉRENTES ESPÈCES D'INSECTES. 15 successivement à se filer des coques de soie blanche très- compactes, dans lesquelles elles changèrent en des chrysalides de la classe des coniques, mais qui différoient du commun des autres, en ce qu’elles étoient plus larges vers la tête, et beaucoup moins pointues vers l’autre extrémité, comme la fig. r1 le fait voir. Le 22 juillet, et ainsi environ un mois après, j'en eus la pre- mière phalène, fig. 12 et 13. Les taches et les nuances de brun et de noir sur un fond gris, tenant de l’ardoise, étoient très-agréablement distribuées sur les ailes supérieures. Son corps, son corselet et ses ailes inférieures, teintes du même gris, n’avoient point de nuances distinctes. Troisième chenille irrégulière. PI. 36, fig. 14—17. J'ai trouvé plusieurs de ces chenilles, au commencement de juin, sur la bruyère dont elles se nourrissoient, Elles avoient alors déjà mué pour la dernière fois. Leur tête, fort petite, et leur corps, raccourci et épais, sont ce qui en carac- térise l'irrégularité. Leur ligne supérieure étoit marquée d’une trace bleuâtre, coupant longitudinalement par le milieu une large raie presque noire, dentée, qui formoit une façon de losange sur chaque anneau. Les pointes de ces losangesétoient, à droite et à gauche, marquées d’un tubercule noirâtre, por- tant des poils blancs très-courts. Après la large raie presque noire suivoit de HE, et d'autre une raie tirant sur le jaune, qui descendoit jusqu'à l'intermédiaire supérieure, et sur la- quelle il n’y avoit point de tubercules. Depuis là ; jusqu’assez près de l'intermédiaire inférieure, son corps étoit brun, et 16 ANATOMIE portoit sur chaque anneau encore deux tubercules de part et d'autre , d’où partoient aussi des poils blancs. Plus bas, tout le dessous de son corps étoit jaunâtre. Vers l'intermédiaire in- férieure, elle m'a paru avoir de plus à chaque anneau des deux côtés un tubercule jaunätre peu apparent, de sorte qu’elle avoit à chacun d'eux, excepté le premier, en tout huit tu- bercules. Sa tête et ses jambes antérieures étoient noires. Elle la cachoit tout-à-fait sous son premier anneau, qui est grisätre et sans tubercules : de sorte qu’alors on prendroit aisément son premier anneau pour sa tête. Ses jambes intermédiaires et postérieures tiroient sur le jaune. Ses poils étoient de deux sortes : les plus longs blancs, les plus courts noirs. Observés au microscope, on trouvoit les derniers lisses et blancs, qui sont de différentes grandeurs, hérissés d’épines plus longues aux uns qu'aux autres. Le 14 de juin, quelques unes de mes chenilles commen- cèrent à se filer, entre les petites branches de la bruyère, des coques de soie blanche, assez serrées pour garantir l’a- nimal, mais pas tellement qu’on ne l'y püt entrevoir. Elles y changèrent en chrysalides coniques un peu alongées, fig. 16, plus rétrécies vers la partie antérieure, et plus ren- flées à l’opposite qu'elles ne le sont ordinairement. L’anté- rieure en étoit d’un jaune olivätre, et l’autre d’un jaune pâle. Cette chrysalide est encore du genre peu observé de celles, dont le dos est garni de piquans, qui, faisant un angle aigu avec l'extrémité postérieure de la chrysaliée, lui servent pour s’avancer et se presser contre l'extrémité antérieure de Ja coque, que la chrysalide entame de ce qu'elle a de tranchant DE DIFFÉRENTES ESPÈCES D'INSECTES. 17 à sa tête, après quoi, à force de se pousser en avant ,elle par- vient à en sortir par sa partie antérieure qui s'ouvre ensuite, et laisse ainsi le passage libre à la phalène qui s’en dégage. Le 9 juillet suivant, j'obtins ainsi de mes chrysalides trois phalènes, dont deux s'accouplèrent le lendemain. J’en fis le dessin , fig. 17. On les y voit dans l'attitude qu’elles avoient alors. Le màle est celui qui y couvre en partie la femelle. II a les ailes et les antennes plus grandes; mais la femelle, comme d'ordinaire, a le corps plus gros, parce qu'il est rempli d'œufs. Les ailes supérieures et inférieures du mäle sont noirâtres, mais le devant des supérieures en est un peu bronzé. Ses antennes, qui sont à plumets, et son corselet, sont d’un bronzé vert très-beau, changeant, et tirant sur l’azur. Ses jambes et celles de la femelle sont noires. Son corps est d’un bronzé- vert moins beau que celui du corselet. Les ailes supérieures de la femelle, qui ressemble: fort au mâle, avoient un peu plus de vert-bronzé. Son corselet et son corps étoient plus verdâtres, et ses antennes, comme d'ordinaire, étoient plus minces. Cette phalène a beaucoup de rapport aveccelle qui va suivre, fig. 22 et 23, mais elle est pourtant d’une autre espèce, et leurs chrysalides diffèrent pour la forme; les ailes de celle-ci et ses jambes ne descendant pas si bas, et ses côtés n’ayant pas les élévations singulières sur lesquelles les stigmates de la suivante sont placés. Quatrième chenille irrégulière. PI. 36, fig. 18—23. La chenille dont on va parler, quoique plus grande et plus grosse que la précédente, n’a que huit lignes de longueur. Elle Mémm. du Muséum. 1. 20. 3 18 ANATOMIE vit de petite oseille. Sa forme raccourcie, et qui, beaucoup plus renflée vers le milieu, se termine en pointe émoussée aux deux extrémités, par où elle s’écarte entièrement de la forme cylindrique ordinaire au commun des chenilles, jointe à sa très-petite tête, sont des circonstances pour lesquelles elle peut bien être placée parmi les chenilles irrégulières. Chacun de ses anneaux a six tubercules, d’où partent tous ses poils. Deux de ces tubercules joignent la ligne supérieure; deux sont placés un peu au-dessus de la latérale, et les deux autres le sont au-dessous. Ceux qui joignent la supérieure sont jaunes et rangés sur une large raie de même couleur, picotée de points noirs qu'on n'aperçoit qu'à la loupe. Ces points sont très-serrés et apparens le loug de la supérieure, où ils forment comme une longue raie qui entoure en même temps les deux tubercules qui les touchent à chaque anneau. Après cette large raie jaune suit une autre pareïlle qui est rouge aux unes, et d’un brun clair aux autres, et qui descend jusqu’à la latérale. Un gros tubercule de la même couleur est placé sur cette raie. Entre le tubercule et le supérieur, son corps pa- roit d’une couleur sombre, rendue telle par le grand nombre de points noirs, presque imperceptibles, dont il est semé. Sa ligne latérale est marquée d’une trace noire. Son corps même et ses tubercules m'ont paru, du reste, couleur de vieux par- chemin. Les quatre tubercules, placés au-dessus de la ligne latérale, sont très-gros pour un insecte si petit. Une phalène de cette espèce pondit, chez moi, des œufs en’juin. Ïs étoient jaunes, avoïent en petit la forme alongée d'un grain de blé, et l’insecte les avoit rangés très-propre- ment les uns contre les autres. Le 26 juillet, il m’en naquit DE DIFFÉRENTES ESPÈCES D'INSECTES. 19 des chenilles pas plus grosses qu’un gros grain de sable. A la loupe, elles me parurent de la même forme que lorsqu'elles ont acquis toute leur taille. Elles muèrent, pour la première fois, le rer et le 2 d’août; pour la seconde, le 8 ; pour la troi- sième, entre le 15 et le 20 du même mois; pour la quatrième, au commencement de septembre; et pour la cinquième fois, vers la fin de ce mois. Parvenues alors à une ligne et demie de longueur, elles cessèrent de manger jusqu'à l'année suivante, et après un jeûne de plus de cinq mois, elles recommencérent le 5 mars à prendre nourriture, et se disposèrent le 25 à muer pour la sixième fois : ce qui ne se fit pourtant que le 9 d'avril. En- viron le 6 mai, elles changèrent de peau pour la septième fois, et le 20 pour la huitième : mue qui n’arrive si fréquem- ment qu'à très-peu de chenilles. fl est encore à remarquer que, quand leur temps de muer étoit venu, j’avois beau les poser sur les feuilles dont elles vivoient, et les renouveler une ou deux fois par jour, non-seulement elles n’en vou- loient point manger, ce qui est naturel, puisque les muscles de leurs mächoires, se détachant alors des parties écailleuses où elles avoient leur insertion, ont perdu leur faculté d'agir, mais même elles s’écartoient constamment de ces feuilles; et dans ces endroits écartés, après s'être fait un tapis de soie, elles s’y fixoient, et attendoient le temps de leur mue. Elles n’en faisoïent pas de même lorsque je les transportois sur la plante en vie qui les nourrit. Elles se contentoient alors de se cacher simplement sous quelqu’une de ses feuilles, après s'être environnées de fils attachés çà et là. Une manière si différente de procéder seroit-elle, dans ces animaux, l'effet 20 «247 ANATOMIE d’un discernement qui leur auroit fait juger que des feuilles cueillies qui se flétrissoient, et qu'on changeoït tous les jours, ne seroient pas un lieu convenable pour subir une opération si critique pour elles, que celle de mettre bas une dépouille: complète? C'est ce que je laisse à d’autres à décider. Quoi qu'il en soit, après leur huitième mue, ces chenilles continuèrent encore à manger jusqu'au 27 mai, et le lende- main, elles commencèrent à se filer des coques dans le goût des vers à soie, s'environnant d'abord de quantité de fils qui paroissoient tendus au hasard, mais devoient servir de soutien à une coque régulière et serrée de soie fort blanche, qu’elles se firent au milieu de ces fils, et qu’elles achevèrent en quatre ou cinq jours. : Une des miennes ayant été transportée ailleurs avec son ouvrage, lorsqu’elle s’étoit déjà environnée de bourre, ce transport parut l'avoir inquiété : elle sortit de sa filasse, et courut un jour entier sans cesse çà et là, et avec une agitation qui sembloit indiquer beaucoup d'inquiétude. Je la remis dans la mème bourre d’où la peur lavoit chassée, et aussitôt elle se remit au travail qu’elle avoit interrompu, l’acheva, et, après avoir quitté sa neuvième peau , elle changea, comme ses pareilles, en chrysalide conique couleur de gomme com- mune , fig: 20, mais plus jaunûâtre et claire, et qui avoit cela de particulier, que sa troisième paire de pates lui descendoit fort bas; que les fourreaux de ses pates et de ses antennes se montroient fort en relief sur son estomac, et que cinq paires de ces stigmates se trouvoient placées sur des carrés gros et relevés, comme on le voit fig. 21, qui représente de côté une chrysalide vue à la loupe : carrés que je n'ai encore observés DE DIFFÉRENTES ESPÈCES D’INSECTES. 21 à aucune autre chrysalide, et qui constituent une singularité dont on ne nous a point encore fourni d'exemple, que je sache. La loupe fait de plus remarquer au dos de cette chrysalide que l'extrémité postérieure de ses anneaux y est garnie d'une rangée de pointes noires, dirigées obliquement en arrière, ce qui fait connoître que cette chrysalide est aussi, comme.la précédente, du grand nombre de celles qui se font jour au travers de leurs coques avant d'ouvrir un passage à leurs phalènes. En juin, les chrysalides dont il a été parlé me produisirent de jolies phalènes, fig. 22 et 23, dont le corps, le corselet et les ailes supérieures étoient d’un beau vert de canard très- éclatant, plus tirant sur l’azur aux mäles et sur la dorure aux femelles. Leurs antennes étoient d'azur et à plumets. Leurs jambes paroissoient noires ow d’un bleu très-foncé, et leurs ailes inférieures tenoient d’un bran de café, et avoient quelque transparence. Cinquième chenille irrégulière, la cloporte. PI, 36, fig. 24—30. : Voici, fig. 24 et 25, une des deux chenilles cloportes dont parle le célèbre M. de Réaumur, tom. 1, pag. 450, pl. 28. On pourra y lire par quels procédés elle sait se filer, à l'entour du corps, une espèce de ceinture ou lien qui la soutient pen- dant qu’elle est chrysalide; mais comme le dessinateur et le graveur de ce grand naturaliste me paroïissent avoir représenté cet insecte un peu négligemment, j'espère qu'on ne me saura pas mauvais gré que, devant le placer comme un exemple des 22 ANATOMIE plus siuguliers parmi les chenilles irrégulières, j’en fasse’ au moins paroître l’une des deux espèces sous une figure un peu plus reconnoissable. On la voit tracée, fig. 24, vue de côté, et, 25, sur le dos, de grandeur naturelle. Sa ressemblance, pour la forme du corps, avec celle d’un cloporte, y est très- sensible. Un brun fort clair sur le milieu du dos et au bord tranchant de ses côtés, qui, du reste, est diversement foncé sur son corps, y forme les figures et les nuances qu'on y aper- çoit. Sa tête, qui est très-petite, et ses jambes antérieures sont noires. Quand elle est en repos, sa figure se montre telle qu'on la voit ici, excepté qu'elle tient alors sa tête tellement cachée sous son premier anneau, qu'il n’en paroît rien au dehors; mais quand l’insecte marche, il s’alonge, devient plus étroit, et sa tête se montre. Il vit de feuilles de chêne. Le rer de juin, celui que j'en avois hourri cessa de manger. D’a- plati qu'il étoit, il devint en deux jours presque rond, et changea enfin le 3 juin en une chrysalide telle qu’on la voit représentée fig. 25 par devant, fig. 26 à l'opposite, et fig. 27 de côté, sans que je me sois aperçu qu'il eût filé en quoique ce soit, ou se fût construit aucune loge : seulement se cacha- t-il sous une feuille, où il subit son changement, ce qui me feroit soupconner, ou que l’une des deux espèces de chenilles cloportes ne se file point de ceinture, et que c’est précisé- ment celle que j'ai représentée ici, ou bien qu’elle ne la file que lorsqu'ayant choisi un emplacement plus où moins ver- tical pour changer de forme, elle a besoin de se filer cette ceinture pour se retenir, et s’empècher, au moindre mouve- ment, de faire la culbute : ce qui indiqueroit une prévoyance et une sagacité bien singulières. DE DIFFÉRENTES ESPÈCES D'INSECTES. 23 Au reste, la chrysalide de cet insecte tient, pour la forme, une sorte de milieu entre les coniques et les angulaires, ne participant guère plus de l’une que de l’autre. Sa couleur tent de celle de l’ambre, mais elle est plus chargée et tirant sur la couleur de chair. De petites taches noires lui couvrent le dos; elle n’en a point sur le ventre. Les linéamens de ses jambes, de ses antennes et de ses anneaux ne s’y découvrent qu'avec peine. Le 27 juin, il en sortit un joli papillon diurne, fig. 29 et 30. Ses yeux étoient noirs, très-vifs et bordés de blanc. Il avoit le corps et les jambes blanchâtres par dessous. Le dessous de ses ailes étoit d’un brun clair tirant tant soit peu sur l’ar- doise, et marqué des traces blanches en zig-zag que l’on voit fig. 20, et ses ailes inférieures y avoient de plus, vers leur base, un peu du côté de l'angle intérieur, une tache orange avec un point noir au milieu, de même qu'une autre vers cet angle; mais à la première tache , ce point se trouvoit au mi- lieu, et à l'extrémité à la seconde. s J'ai eu l’inadvertance de n'avoir pas marqué sur mes cahiers la couleur du dessus de leurs ailes; mais M. de Réaumur m'apprend, p. 455, qu’elle est d’un beau bleu foncé ou d’un beau violet, et il croit même en avoir trouvé dont les ailes étoient brunes des deux côtés, à moins qu'il ne se fût trompé dans l’espèce par sa trop grande ressemblance avec celle-ci. Sixième chenille irrégulière. PI. 37, fig. 1—0. Je me serois dispensé, vu la mention fréquente qui a été faite de cette chenille dans les auteurs qui ont écrit sur les 24 ANATOMIE insectes, d'en parler à mon tour, si elle ne m’eût fourni encore un exemple de celles dont les chrysalides ont la faculté, peu reconnue ni suivie, de savoir elles-mêmes se faire jour au travers de leur coque avant que de s’ouvrir à la phalène qu’elles renferment, et si sa chenille ne m'’eût offert en même temps un exemple à ajouter à ceux des chenilles irrégulières que je me proposois de faire connoitre. Cet insecte, fig. 1 et 2, vit de gramen et de sainfoin. Il n’a pas tout-à-fait un pouce de longueur ; mais son corps, qui est gros, et l’est beaucoup plus vers le milieu qu’aux extrémités, et sa tête, qui est fort petite à proportion de sa taille, con- stituent ses caractères d'irrégularité, outre que ses anneaux sont plus saillans que ceux de la plupart des autres chenilles. Ses jambes sont très-courtes. Le fond de sa couleur est un jaune-citron , et cette couleur y est relevée par des taches noires de la figure qu’on les voit représentées. Elle est garnie de poils blancs, courts et un peu apparens. | J’entrouvai, le 23 de mai, une parmi du gramen. Elle avoit déjà tout son erû , aussi ne vouloit-elle pas manger; et le 28 au matin, je trouvai qu'elle avoit déja commencé l'ouvrage de sa coque, que j'eusse souhaité lui avoir vu entamer. Elle la fila contre une mince branche de boïs dressée verticale- ment. En plein air, elles l’appliquent le plus souvent contre des tiges de gramen. Ces coques ont en gros la figure d’une navette, telle qu'on la voit représentée AB, fig. 5; et com- parées à la chenille, elles sont si petites, qu’à peine peut-on comprendre comment elle puisse s’y remuer pour la faire, vu qu'elle en remplit à peu près toute la capacité. Cependant elle la fit avec aisance, ayant, quand son travail est avancé, DE DIEFÉRENTES ESPÈCES D INSECTES. 25 le dos ordinairement tourné vers la petite branche qui la porte , et le ventre contre l'ouvrage. Après l’avoir ébauchée par une tenture claire de soie, elle lenduisit par dedans d’une liqueur jaunâtre qui donna à la coque une couleur de paille, et tout son travail fut achevé environ en vingt-quatre heures. Elle y changea en une chrysalide conique et noire, de forme plus oblongue que celle de la plupart des autres chenilles, comme le montrent les fig. 3, 4 et8, dont fig. 3 en fait voir une par le ventre, fig. 4 par le côté, et fig. 8 par le dos. Elle étoit un peu étroite vers la tête, et renflée vers le ventre. Ses jambes et ses antennes paroissent plus en relief qu’en d’autres chrysalides, et elle avoit encore de particulier que ses antennes descendoiïent plus bas sur le ventre que ses ailes, etqu'une paire de ses jambes y dépassoit encore ses antennes, outre que son enveloppe étoit si délicate, qu’elle cédoit à la moindre pression. J'en eus, le 18 juillet, une phalène, fig. 7 et 9, dont les antennes étoient à cornes de bélier. Elle étoit d’un beau vert changeant comme celui des queues de paon. Ses ailes supérieures avoient chacune six taches d’un très- beau vermillon. Ses ailes inférieures étoient toutes de cette dernière couleur, excepté qu'elles avoient une frange noire. Cette phalène est du nombre de celles qui, comme M. de Réaumur,t. 2, p.2, Mém. 14, pag. 364, édit. de Hollande, l’a très-bien remarqué, laissent leur dépouille de chrysalide moitié en dedans, moitié en dehors de la coque, lorsqu'elles paroissent sous leur dernière forme; mais (chose qui n’arrive guère à ce grand homme) il s’est trompé lorsqu'il a cru que cette” sorte de phalène commence à se décharger du fardeau de chrysalide avant de sortir de la coque, et que c’est alors Mém. du Muséum. 1. 20. 4 26 ANATOMIE le papillon qui, après s’être frayé ce passage, traîne sa dé- pouille de chrysalide après soi, et la laisse ainsi arrêtée dans l'ouverture. Comme j'avois quelque lieu de douter de la réalité de cette circonstance, à cause qu’il me paroissoit que, dans la suppo- sition que la phalène se für à moitié dégagée de sa dépouille de chrysalide avant de s'être fait jour au travers de la coque, cette dépouille auroit dù naturellement s’accrocher et s’ar- rêter contre les bords de l'ouverture, qu'il falloit forcer, et non en sortir par sa partie antérieure, comme il arrive cons- tamment, Ce doute me fit désirer de m’éclaircir du fait; et ayant à ce dessein dressé perpendiculairement plusieurs de ces coques avec les brins d’herbe qui les portoient, je me mis à examiner avec attention comment ce procédé s’exécute- roit, et voici ce que j'observai : D'abord j'entendis par reprises dans ces coques divers grat- temens qui causoient les contorsions que la chrysalide sy donnoit »our s’avancer vers leur sommet ( ces chrysalides ayant pour cet effet, comme celles de plusieurs autres espèces de phalènes , le dos armé de pointes, dont la direction oblique vers la queue leur permettoit de se porter aisément en avant , et les empèchoit de glisser en arrière); j'observai ensuite qu’une de mes chrysalides, ainsi avancée, pressoit et frap- poit le sommet de sa coque par des secousses et des coups redoublés qui y firent d'abord paroitre quelques crevasses, qui, par la continuation du travail, s’ouvroient de plus en plus, et qu'enfin il s’y fit des déchirures assez considérables pour que la chrysalide , qui étoit encore toute en son entier, et dont la sommité continuoit à rester parfaitement fermée, DE DIFFÉRENTES ESPÈCES D INSECTES. 27 se fit jour au travers de ces fentes, et continuât par ses mou- vemens à s’avancer jusqu'à ce qu'elle fût sortie environ de toute sa moitié antérieure de la coque, et que ce ne füt qu’a- lors que le papillon, frappant à son tour, par cinq ou six pres- sions et secousses assez violentes, le haut de son enveloppe de chrysalide , l'ouvrit et en sortit aussitôt : opération qui, depuis la première fente de la coque jusqu’à la sortie de la phalène hors de sa chrysalide, fut achevée en moins de deux minutes. Il est donc bien certain que ce n’est point ici la phalène dégagée de sa chrysalide, mais y étant encore parfaitement renfermée , et ainsi, que c’est la chrysalide elle-même qui se fraie un passage au travers de sa coque; et il n’y a guère lieu de douter qu'il n’en soit de même de toutes les différentes sortes de chrysalides que l’on trouve sans phalène, cuvertes par devant, comme fig. 6, À, et en partie hors de leurs co- ques. Aussi verra-t-on, si on les examine, que leur dos est garni des épines qui ont servi, en leur fournissant un appui, à leur ouvrir cette sortie, et qui, comme je lai déjà remar- qué ailleurs plus d’une fois, ont été données , pour cet effet, aux chrysalides seules dont les phalènes n’ont pas été pour- vues d’un suc propre à dissoudre l’endroit de leurs coques par lequel elles doivent sortir, afin de supplééer ainsi à ce défaut. Il ne sera pas hors de propos d’avertir ici que, pour prendre la chrysalide en question sur le fait, on doit la guetter de grand matin; car c’est ordinairement vers l’aube du jour qu'elle fait cette opération: ce qui m’a souvent fait manquer mon but jusqu'à ce que je me fusse avisé de renfermer mes 28 ’ ANATOMIE insectes dans un lieu fort obseur, et de ne les porter le matin à la clarté qu'au moment que j'aurois le loisir de les obser- ver, ce qui me réussit à merveille; car ce passage de l’ob- securité à la lumière faisant sur mes chrysalides un effet pareil à celui du passage de la nuit au matin, celles des miennes dont le temps étoit arrivé de se dégager ne manquèrent pas de s’y disposer sous mes yeux, et de me fournir l’occasion d'en suivre les procédés à mon aise. Les femelles de ces phalènes, au reste, après leur accou- plement, ont chacune pondu chez moi, en juillet, diverses nichées, chacune d’une vingtaine d'œufs oblongs, appliqués les uns contre les autres, et à deux ou trois rangées de hau- teur. Ces œufs, environ huit jours après leur ponte, changè- rent de couleur, et devinrent grisätres; ensuite les têtes des chenilles qui s’y formoient se montrèrent noires, et enfin les chenilles en sortirent entièrement jaunes et demi-velues de corps. Elles muèrent douze jours après, et parurent alors avec deux rangées de points noirs sur le dos, le reste étant demeuré du mème jaune. Au moindre mouvement, elles se dévaloient le long d’un fil, par où elles remontoient bientôt après. Je ne les ai pu suivre davantage, parce que la mort me les enleva successivement , quoique je ne les eusse laissé man- quer de rien. Septième chenille irrégulière. PI. 37, fig. 10—15. L'irrégularité des chenilles dont on va parler consiste en ce ue leur dos est pourvu de plus d’une excroissance. Deux es- P pèces, d’ailleurs très-ressemblantes, en sont principalement DE DIFFÉRENTES ESPÈCES D INSECTES. 29 remarquables, en ce que l’une n’a le dos pourvu que de trois excroissances, savoir: sur le cinq, six et onzième anneau, et que l’autre en porte cinq, savoir : sur les anneaux quatre, cinq, six, sept et onzième. La première de ces espèces est fort connue. M. de Réaumur, t. 1, p. 2, pl. 22; Grœdaert, oe part., expér. 38, et part. 3, expér. E; Albin, pl. 14, fig. 20; et Rœsel, el. 2, Papil. noct., tab. 20, en ont traité, c’est pour- quoi on se dispensera d'en parler ici. T/autre ne me paroît encore guère avoir été observée, et c’est ce qui me déter- mine à en faire mention. Elle se trouve sur l’aune, et n’est pas moins bizarre par ses attitudes que l’autre, que M. de Réäumur a pour cette raison nommée le zig-zag, et les individus en varient souvent fort en couleur. Pour abréger, je n’en décrirai qu'un. Sa tête, comme celle des autres, étoit un peu aplatie, terminée par le sommet en forme de cœur, teinte d’un peu de jaune etid’an rouge-violet, et elle se trouvoit presque imperceptiblement pointillée de noir. Le dessus de son ‘corps paroissoit d’un jaune pâle ;'et tirant de plus en plus sur le vert à mesure qu'il s’écartoit de la supérieure. Sa latérale se trouvoit pareille- ment teinte d’une raie du même jaune que son dos. Le reste de son corps étoit vert, excepté qu'une large raïe rouge tirant sur le pourpre couvroit le dessus de ses trois premiers an- neaux, et teignoit en partie ses jambes; que ses stigmatés, qui ne paroissoient que comme des points, étoiènt blancs et entourés d’un filet noir; et qu'entre la latérale et lintermé- diaire inférieure, elle avoit à chaque anneau la figure d’un Y tracé en rouge , et couché obliquement à la renverse. Lés quatre élévations de son dos, qui constituoient prin- 30 ANATOMIE cipalement son irrégularité, avoient une forme approchant de celle d’un bout de corne émoussée; on les voyoit aussi teintes des mêmes jaune et rouge que son corps. La seconde et la troisième élévation en étoient les plus grandes, et la qua- trième la plus petite. L’insecte pouvoit les raccourcir, et même les faire rentrer dans le corps à volonté : ce qui pourtant ne lui arrivoit guère que lorsqu'il s’alongeoit ou qu'il marchoit. L’élévation de son onzième anneau paroissoit avoir une cour- bure opposée à celle des autres qui étoient en arrière, mais du reste elle étoit teinte des mêmes couleurs. Le 1er de septembre, une de mes chenilles, après avoir acquis toute sa grandeur, cessa de manger; le lendemain, elle changea de couleur, et devint d’un vert noirâtre, mélangé de blanc. Le mème jour, elle commença de se faire une coque sous une feuille d’aune , dont elle s’enveloppa sur un morceau de papier, et en boucha tous les interstices ouverts avec sa soie, qui étoit blanche. Elle changea sous ce réduit en une chrysalide polie, fig. 12, dont la partie antérieuré étoit noire, ét l'autre couleur de marron. Le 18 mai de l’année suivante, j'en eus la phalène représentée fig. 13 et 14. Ses ailes supé- rieures étoient en dessus d’un gris nuancé de brun, et se dis- tinguoient par une éminence qu'elles avoient au milieu du bord de leur côté intérieur. Le dessus -de leur corselet étoit brun, celui de leur corps et de leurs ailes inférieures, de même que tout le dessous de l'animal , étoient d’un gris clair sans nuances sensibles. Parmi les chenilles de cette espèce que j'ai observées , une changea de couleur, et devint d’un jaune transparent orangé, et très-semblable à celui de la substance d’un abricot bien - DE DIFFÉRENTES ESPÈCES D'INSECTES. 31 mür, Ce phénomène m’étonna; mais j'en vis bientôt la cause, puisque sept ou huit jours après, qui étoit le 6 d'octobre , il en sortit un ver cylindrique et mince, fig. 15, bien sept fois plus long que la chenille où il avoit été renfermé, puisqu'il étoit de plus de huit pouces, bien qu'il n’eût que l'épaisseur d'une médiocre épingle. Il étoit tout blanc, trèés-lisse et sans articulations, au moins apparentes , pas mème à la loupe, et sans transparence , sinon vers sa pointe antérieure , où il l’é- toit, quoique foiblement. Cette pointe, diminuant insensible- ment, avoit l'extrémité aiguë. L'autre bout étoit mousse, ar- rondi, et paroissoit avoir quelque ouverture ou fente. Je tâchai de conserver ce ver en vie; je lui offris pour cet effet, mais inutilement, des crottes détrempées de sa che- nille. Je le mis mème sous le verre où je gardois des chenilles de l'espèce de celle dontilétoit sorti. Ilne fit aucune tentative pour entrer dans leur corps, et après que je l’eus gardé en vie quatre ou cinq jours, il devint jaunâtre, et mourut. Comme il n’est guère douteux que ce ver, eu égard entre autres à sa longueuret son extrême ténuité, ne soit du nombre de ceux qui, après leur naissance , ne subissent aucune trans- formation, c’est une énigme difficile à expliquer, comment il a pu être introduit dans le corps d’une chenille qui vit sur les arbres. Je ne saurois former de conjecture tant soit peu satisfaisante là-dessus, qu’en supposant que les œufs ou les premiers principes de ces vers soient d’une telle petitesse et légèreté, qu'ils peuvent ètre élevés avec la vapeur de l’eau dans l'air, et retomber avec la pluie ou la rosée sur les feuilles dont la chenille se nourrit, et passer ainsi avec elles dans ses entrailles, et y éclore ou s’y développer; ou bien que 32 ANATOMIE : ces œufs ou principes, ayant été pompés en haut dans l'intérieur de l'arbre avec son suc nourricier, aient passé dans la feuille dont la chenille s’est nourrie, et que ces prin- cipes Soient ainsi entrés dans son corps, et s'y soient déve- loppés. Après quoi, l'animal, qui est vraisemblablement du nombre de ceux qui multiplient sans accouplement , comme il y en a de bien des espèces, dépose les principes de cette multiplication dans les excrémens de lachenille, avant qu’elle s’en soit encore délivrée , lesquels, tombant à terre et se dis- solvant, laissent à ces principes l’occasion de se mêler soit avec l’eau, qui s'élève ensuite en vapeur dans l'air, soit avec le suc pompé dans l'arbre par ses canaux pour les nourrir: ce qui peut ainsi fournir à ces germes, ou ces œufs, de nouvelles occasions d’être avalés, et introduits de cette façon dans le corps d’autres insectes où ils puissent vivre et trouver leur nourriture. Et si l’on m'alléguoit qu'il ne seroit guère probable que les œufs ou germes de ces vers pussent être assez petits, soit pour pouvoir être enlevés dans l'air avec les petits balons mi- croscopiques dont est composée l’eau réduite en vapeur, soit pour pouvoir être introduits et couler dans les canaux, au moyen desquels le suc nourricier circule dans toutes les par- ties de l'arbre, je pourrois répondre que cette difliculté n’est pas si forte qu'elle le paroit, puisque, pour la lever, il suflit de remarquer que le règne animal nous fournit des exemples d’une disproportion pareille entre l’animal et son œuf ou son germe: qu'on prenne, par exemple, le merlus. Je crois que l’on peut hardiment supposer que son frai est bien com- posé d’un million d'œufs pour le moins, quoiqu'il ne fasse DE DIFFÉRENTES ESPÈCES D INSECTES. 33 peut-être pas la dixième partie de lai masse du poisson. Voilà donc l'œuf du merlus d’au moins dix millions de fois plus petit que sa mère. Si l’on suppose après cela que les œufs où les germes de notre ver soient avec leur mère en même pro- portion, ne paroit-il pas alors très-possible que des corps dix millions de fois plus petits et plus minces que notre ver le soient assez pour pouvoir circuler avec les sucs nourriciers dans les canaux qui le distribuent à l'arbre, ou pour pouvoir être enlevés dans l'air avec les petits ballons dont est com- posée la vapeur dans laquelle la chaleur du soleil la dissout? Huitième chenille irrégulière. PI. 37, fig. 16—20. On connoit la classe des chenilles qui portent une corne sur le pénultième anneau. Elles pourroïent, à cause de ce caractère, être aussi mises au nombre des chenilles irrégulières, si elles ne produisoient pas constamment une sorte particulière de papillons qui se distinguentdes autres par un corps plus grand, des ailes plus courtes et un vol plus rapide, et qui ont été nommés ou bourdons, à cause que quelques uns bourdon- nent en volant, ou bien éperviers, parce que souvent, de même que ces oiseaux, ils planent dans l'air, et savent se tenir comme suspendus sur leurs ailes sans changer de’place; mais cette sorte constante de papillons, très-différens de tous les autres, produite par les chenilles à corne, me paroît être plutôt l'indice d’une classe particulière de chenilles qu'une irrégularité, et c’est pourquoi je ne crois pas devoir leur donner place ici. Mém. du Muséum. 1. 20. 5 34 ANATOMIE Il en est d'autres de, plus d’ane espèce qui, sans avoir de corne sur l’onzième anneau, y ont une éminence plus ou moins élevée qui les caractérise, en les écartant, à cet égard, de la forme cylindrique ordinaire, sans pourtant douner à leurs phalènes un caractère fort distinetif : il m'a paru que les chenilles de cet ordre pouvoient être rangées parmi les irrégulières : pour en donner un exemple, je le choisirai parmi celles qui sont les moins connues. La chenille dont je veux parler se trouve sur le peuplier, Elle est rare, et a environ un pouce et trois quarts-de Jlon= gueur; sa peau est d'un poli aussi éclatant que si l’on avoit passé du vernis dessus. La couleur des unes est souvent si différente de celle des autres, que ce n’est qu'après les avoir suivies dans tous leurs changemens qu’on peut se persuader qu’elles soient de la même espèce, et que ces différences ne sont pas même des caractères de sexe, comme je l’avois soup- conné, vu que j'ai eu indifféremment des màles et des femelles de chenilles si opposées en couleur. Celle que je vais décrire, et qui est représentée fig. 16, avoit le dessus du corps d’un blanc si semblable à celui de la porcelaine des Indes, que, vu son poli, on l’eût, au premier coup d'œil, pu prendre aisément pour une chenille factice de terre des Indes. Depuis son inter- médiaire supérieure jusque près de la latérale, elle étoit d’un beau vert qui devenoit plus foncé à mesure qu’il approchoit de cette ligne marquée d’une raie jaune; depuis là ; tout le dessous de son corps brilloit d’un vert foncé. Le dessus de son pénultième anneau se relevoit en pointe, À, et étoit tra- versé d’une trace brune qui se terminoit de part et d'autre vers la latérale, Un vert pâle teignoit sa tête. Ses jambes an- > A1 DE DIFFÉRENTES ESPÈCES D’INSECTES. 35 térieures étoient rougeâtres, et le vert de ses autres jambes se trouvoit mélangé d’un peu de rouge. J'ai eu d’autres de ces chenilles, comme fig. 17, qui pour la couleur ne ressembloient nullement à celle que je viens de décrire, ni même à d’autres chenilles à seize jambes, vu que leur couleur étoit, ainsi que lest souvent celle des arpen- teuses, d’un brun tout semblable à celui de branches minces de l'arbre sur lequel elle se trouve, ce qui pouvoit aisément les faire prendre pour une de ses petites branches, et donner ainsi le change aux oiseaux qui font leur curée de chenilles. La partie antérieure du dessus de chacun des anneaux de celle-ci étoit d’un brun plus foncé que le reste, et tirant da- vantage sur le rouge. On ne leur voyoit point à la latérale cette raie jaune qui ornoit celle de l’autre; le dessous de leur ventre étoit verdâtre, et leurs jambes étoient d’un brun rouge. La couleur de cette chenille, encore petite, tire sur le vert; sa ligne latérale est alors marquée d’unetrace jaune, et ses jambes ont quelque chose de rouge. Les unes de cet ordre prennent leur couleur brune après leur avant-dernière mue, d’autres à leur dernière mue , d’autres cinq ou six jours plus tard: Ikn’y a rien de réglé pour ee changement extraordinaire de couleur, qui ne se fait pas aussi tout d’un coup, mais lentement: d’a- bord leurs couleurs commencent à se salir sur le dos; elles se ternissent insensiblement de plus en plus, et enfin dans trois où quatre jours, elle a gagné tout le corps de lanimal. Il y en a mème qui, après avoir été toute leur vie en dessus cou- leur de porcelaine blanche, n’ont commencé à devenir brunes que cinq ou six jours avant d’entrer en terre pour y changer de forme, ce que les miennes firent depuis le commencement 36 ANATOMIE de septembre, en s’y faisant des coques composées de soie et de terre, qui réunies formoient un tout assez serré, quoique peu solide, et tapissé en dedans d’une tenture de soie d’un brun clair. Elles y changèrent en chrysalides coniques noires, et d’un poli luisant, fig. 18. En juin de l’année suivante, j'en eus des phalènes qui me firent voir que la différence de cou- leur de cette espèce de chénilles n’est ni l'indice d’une diffé- rente espèce, ni aussi celui de différens sexes, puisque mes chenilles, quelque diverses en couleur qu’elles fussent, m'ont produit sans distinction des phalènes mäles et femelles qui, du reste, ne différoient visiblement en rien, sinon que la femelle étoit plus grosse et plus grande, et que le mäle avoit des antennes à plumets. Leur corselet étoit en dessus d’un gris sombre; leur corps d’un jaune fade et tirant sur le fauve; leurs ailes, teintes de ces couleurs, de même que de noir et de blanc, en offroient une distribution simple , mais élégante, et telle qu’on la voit exprimée dans la fig. 19, qui représente une femelle dans son état de repos, et 20, qui la montre à ailes déployées. Je crois devoir terminer ici ce travail. Il deviendroit trop étendu et trop coûteux , vu le grand nombre de planches qu’il exigeroit ; s’il falloit publier tout ce que j'ai écrit et dessiné sur ces objets: d’ailleurs, comme il m’engageroit à traiter de quantité d'insectes que d’autres ont déjà fait connoiître, il m'’obligeroit trop souvent à publier à mon tour, en d’autres termes, ce qu'ils ont déjà dit , et le peu que j'aurois à y ajouter, joint à l'exactitude et au fini de mes planches ( posé que j’eusse à ma disposition des graveurs capables de les imiter comme il faut), ne pourroit me faire espérer assez d'avantages par- DE DIFFÉRENTES ESPÈCES D'INSECTES. 37 dessus mes devanciers pour qu'il püt compenser les frais-d’un tel ouvrage, joint à cela que mon âge trop avancé ne me laisseroit guère l'espérance de pouvoir le conduire à sa fin. Je passe donc à ma seconde partie, qui fera connoitre les matériaux que j'avois rassemblés pour an'lraité anatomique sur la chrysalide et la phalène, dont j'ai publié ci-devant celui de la chenille : car bien que ces matériaux qui, avec ceux à y ajouter, eussent pu, suivant mon dessein, former un'Fraité complet, comme l’autre, soient restés hors d'œuvre par l'ac- cident de voir double arrivé à ma vue, il y a plus de dix-huit ans, j'ai cru pourtant que ces matériaux, quoique devenus inutiles pour mon dessein échoué , pourroient encore servir à faire mieux connoître qu'on ne l’a fait jusqu'ici les métamor- phoses aussi réelles qu'inconcevables que l'intérieur d’une chenille subit pour devenir papillon, et donner une idée du nombre prodigieux de parties toutes nouvelles dont quantité mérite la plus grande admiration , et qui en remplacent d’au- tres disparues en tout ou en partie. Le cheval marin. PI. 38. Mais avant de commencer cette nouvelle carrière, je ne puis me refuser au désir que j'ai de finir celle-ci par donner au lecteur une idée plus vraie de l'insecte préteuduw, nommé cheval marin, que celle qu'on s’en est pu faire jusqu'ici sur les figures qui n’en ont été gravées que d’après ces animaux morts, et conservés noirs et secs dansles cabinets de curieux, et qui sont pourtant, si je ne me trompe, les seuls que nous 38 ANATOMIE « en‘ayons. J'ai eu occasion d'examiner de ces animaux vivans; ils m'ont paru appartenir plutôt au genre des poissons que des insectes, vu qu’un assemblage d'arêtes réunies forme dans leur intérieur un squelette complet, caractère qu'ont les reptiles, les poissons, les oiseaux et les quadrupèdes, et qui les distingue des insectes dont le squelette, quand ils en ont, n'est qu'extérieur, et consiste dans un assemblage de pièces écailleuses dont ils sont alors cuirassés, et où leurs muscles ont leurs attaches. M. Sgrawen, professeur en anatomie, chirurgie, botanique et médecine universelle à Harderwik, ayant recu de l'Amé- rique deux de ces animaux vivans, venus dans une bouteille remplie d’eau de mer, me les prêta pour que je pusse les dessiner. Ils avoient apparemment dans leur trajet, et avant d’arriver à la Haïe, fait un jeûne de plusieurs semaines, ce qui pouvoit les avoir un peu maigris, quoique les poissons puissent jeûner fort long-temps, et ils n’étoient pas plus grands que je les ai représentés, pl. 38, fig. 1, 2 et 3, en différentes positions; d’où il résulte, s’il n’y en a que d’une espèce, à les comparer avec d’autres que jai vus secs, qu'ils n’avoient guère atteint que la moitié de leur grandeur. Le nom de chevaux marins qu’on leur a donné ne leur convient pas mal : effectivement, leur tête et leur corps rap- pellent assez bien la tête, l'encolure et le poitrail de ce qua- drupède. Leur couleur est d’un brun grisätre, plus foncée vers le dos que du côté du ventre. Leur corps, leur tête et leur queue avoient nombre de taches d’un brun foncé. On lui voyait une grande nageoire, À , versle bas du dos , d’un trans- parent bleuâtre, tachée de noir vers le bord antérieur. Aux DE DIFFÉRENTES ESPÈCES D'INSECTES. 39 côtés de la tête, vers le cou, ils avoient de part et d’autre une nageoire très-mince et transparente, B, qu'ils appliquoient souvent contre le cou, de manière que sa transparence em- péchoit alors de la voir. Au bas du ventre, ils en avoient une quatrième et dernière très-petite, et encore plus transpa- rente, C. La queue de cet animal, aussi longue environ que la tête et le corps pris ensemble, est pyramidale, et à quatre faces qui se rencontrent à angles droits. Elle est composée d’entre trente et quarante vertèbres qui se joignent endehors, chacune à sa plus proche, par un rebord saillant renflé aux angles en forme de boutons ou nodosités, dont quelques unes, le long du côté du dos, s’alongeoïent en crocs dirigés vers la pointe dela queue. L'animal, au moyen de ces vertèbres, donne à sa queue tous les mouvemens et toutes les inflexions que bon lui semble, et les figures de la planche 38 en montrent quel- ques unes. Le corps de l’animal étoit longitudinalement composé en dehors de sept faces : deux s’en rencontroient le long du mi- lieu du ventre sous un angle aigu ; deux autres à chaque côté, réunies à angles très-obtus, les bordoient et formoient les flancs de animal. Enfin les bords extérieurs de ces flancs se joignoient aux bords d’une septième face, qui constituoit son dos. Les lignes de leur réunion étoient pourvues et marquées d’un rebord saillant de quelque largeur, et chaque face ou pan étoit transversalement divisé par douze côtes Qui faisoient le tour du corps de l'animal. A chaque point de rencontre de ces côtes transversales avec les longitudinales, ils y formoient ensemble une sorte de nœud ou d’élévation > parmi lesquelles 4o ANATOMIE il y en avoit, le long du dos, par intervalles, de fort sail- lantes; comme EE, fig. 3. Ainsi que les plus grands poissons, ils ont à la nuque du cou deux ouvertures ou soupiraux, D, fig. 2 et 3, par où ils ex- pirent l'eau qu'ils ont inspiré par la bouche, Leur tête est mouchetée de taches brunes plus petites et rondes que celles da corps. Si leur encolure et la forme de leur tête leur donnent quelque rapport vague avec celles d'un cheval, ce rapport disparoit beaucoup quand on l'exa- mine en détail. Du côté de la bouche, leur tête est à propor- tion beaucoup plus mince; son museau est retroussé, et la fente de sa bouche en suit la courbure; son front est symé- triquement ouvragé de parties écailleuses, et garni, comme les côtés de sa tête, d’éminences coniques de différentes gran- deurs, placées en symétrie. Leurs yeux sont remarquables. La cornée en est brune , et leur iris l’est davantage. Sept ou huit filets blancs, qui ont quelque largeur, disposés en rayons, partant du contour ex- térieur de la cornée, vont s'insérer dans celui de l'iris, et pa- roissent devoir servir à le dilater pour procurer à la prunelle une ouverture proportionnée à ce qui lui en faut pour les objets plus ou moins proches ou éclairés. Ce qu'il y a de plus singulier à ses yeux, et qui mérite d'autant plus d'être remarqué, que je ne me rappelle pas avoir observé ailleurs, c'est que leurs mouvemens ne sont point parallèles, semblables et uniformes, comme le sont gé- néralement ceux des autres animaux à deux yeux, qui natu- rellement ne les tournent l’un et l'autre que vers le même objet, et n’en peuvent regarder qu’un seul à la fois, mais DE DIFFÉRENTES ESPÈCES D'INSECTES. 41 que les yeux de notre animal ont presque toujours une di- rection fort différente, de sorte que pendant qu'il regarde de l’un de ses yeux en haut, il regardera de l’autre en bas; et que tandis qu'il porte la vue de l’un à droite, il la tourne de l’autre à gauche : ce qui lui donne un air sérieux, pensif et réfléchi, et me fait soupçonner, non sans quelque raison, que cet animal a la faculté de pouvoir fixer son attention en même temps sur deux objets à la fois, quoique fort écartés lun de l’autre, faculté qui nous a été refusée, et probable- ment à tous les animaux à deux yeux, dont les mouvemens parallèles ne peuvent fixer en même temps qu’un seul objet. Ces animaux auroient bien mérité d’être suivis davantage; mais l'obligation où j'étois de devoir les rendre en vie, puis- qu’ils ne m’avoient été prêtés que pour les dessiner, m’em- pêcha d’oser faire sur eux aucun essai, ni même d’y toucher. Mem. du Muséum. t. 20. 6 CA: À ERA) ETS COTON INT dj ' A | | ar n À. LIMNNIESS _ & | E Fe PE: TE (PCR: “à PAR - A TR "A L " 119 HA 'An Nil (us , jh : L F ee - BOUM 6! (AP AY QUE à { [] - D" Mi” h - à } : ds Sn PRE PU LUE f à 1. ,. , rl à Et € È Pa J , : ù 408 4 SE GE: , 4 É ’ Pt , ? Li | U » ESSAIS ANATOMIQUES SUR LA CHRYSALIDE, ET PRINCIPALEMENT SUR LA PHALÈNE DE LA CHENILLE QUI RONGE LE BOIS DE SAULE;, DONT L’ANATOMIE COMPLÈTE A ÉTÉ PUBLIÉE PAR L'AUTEUR EN 1760, ET AVEC L'ADDITION D'UNE LETTRE À M.LE CAT, ET UNE PLANCHE EN 1762. . Le Comme avant de travailler sur la chrysalide de cet insecte, je m'étois proposé d’achever l’anatomie de sa phalène, afin qu'après avoir pris une idée nette de la structure intérieure, tant de la chenille que de son papillon, je pusse, moyennant la connoissance détaillée de ces deux extrêmes de l’animal, parvenir plus aisément à démêler dans la chrysalide les par- ties qui s’y dissolvent entièrement, celles qui ne le font pas tout-à-fait, mais prennent plus ou moins des autres formes pour s'adapter à de nouveaux usages, et celles, en plus grand nombre, qui paroissent être d’une production toute nou- velle, et dont on ne remarque aucune trace dans la chenille, afin de lever ainsi , s’il m’étoit possible, quelque coin du voile par où Auteur de la nature a caché le mécanisme qui opère tant d’étonnantes transformations, on concoit que tel ayant été mon plan, qui n’a pu avoir qu'en partie son exécution, par la raison mentionnée dans l’avertissement placé à la tête 44 ESSAIS ANATOMIQUES , de ce volume, on conçoit, dis-je, que je n’ai fait que peu d'essais sur la chrysalide que j'avois réservée pour la fin; ce- pendant, vu qu'ils me paroissent plus ou moins pouvoir servir à répandre du jour sur ce sujet, et épargner du travail à ceux qui voudroient entreprendre de finir ma tâche, le lecteur voudra bien me permettre, j'espère, que je place ici ces essais, quelque défectueux qu'ils soient. Essais sur les parties extérieures de la chrysalide. On se rappellera que dans l’histoire abrégée que j'ai donnée de cet insecte, au chap. 1 de l'anatomie de sa chenille’, j'ai déjà remarqué que quand son temps de se disposer à changer en chrysalide étoit venu, elle cherchoïit si, dans le tronc de l'arbre du bois duquel elle s’étoit nourrie, il ne se trouvoit pas quelque ouverture par où elle pût en sortir lorsqu'elle seroit devenue phalène ; que, si tout étoit fermé, som premier soin la portoit à percer l'arbre jusqu’à son écorce, et à y faire un trou circulaire, de capacité égale à la grosseur de la chrysa- lide dans laquelle elle alloit bientôt changer; qu’ensuite, à peu de distance de cette ouverture trouvée ou faite, elle rongeoit et rassembloit quantité de petits éclats de bois qu’elle réunissoit avec de la soie autour de son corps, et en formoit un étui ellipsoide, tel qu’on en voit un représenté de gran- deur naturelle pl. 18, fig. 7 : étui dans lequel elle se trou- voit alors renfermée, et qui par dehors n’étoit qu'un assem- blage de petites bûches réunies en tous sens, mais dont elle avoit eu soin de pointer une des extrémités vers l’ou-- verture dont on vient de parler, et qu'elle tapissoit en de- SUR LES INSECTES. e 45 dans cette loge d’une tenture de soie, partout très-serrée, excepté à l'endroit pointé vers cette ouverture, où la chenille avoit eu l’attention de rendre le tissu moins serré, afin qu’en son temps elle püt se faire plus aisément jour au travers; qu'ensuite elle se plaçoit dans sa coque de façon à avoir la tête tournée vers ce côté foible, précaution sans laquelle elle risqueroit de périr; que dans cette situation, elle se te- noit quelques jours en repos; que cependant sa couleur rouge s'effaçoit et devenoit pâle; qu’ensuite elle commencoit à se montrer picottée de points bruns; que ces points deve- noient des taches; que.ces taches grandissoient, et que pres- que toute la peau paroissoit enfin d’un brun foncé, ce qui annonçoit son changement prochain. Que pendant que ces symptômes extérieurs se manifes- toient , les parties intérieures de la tête se. détachoient du crâue; que celles des jambes se retiroient vers le corps, qui se raccourcissoit, en diminuant d'épaisseur du côté de sa partie postérieure, et se renfloit de plus en plus à l’opposite, ce qui enfin y faisoit crever la peau, dont l'animal se dégagoit, après quoi ilse montroit sous la figure d’une chrysalide: état moyen dans lequel son dehors offroit plus de traces de la phalène qui en devoit naître, que de la chenille qui l’avoit produite, Que l’enveloppe de cette chrysalide étoit d’abord molle, humide et blanche, avec une teinte de rouge sur le dos, mais que peu après elle devenoit dure, sèche et .de couleur de marron; que sa partie antérieure, où l’on apercevoit les linéa- mens de la tête, des jambes et des ailes de la phalène, rame- née sur le devant, étoit par elle-même immobile, mais que sa partie postérieure pouvoit se mouvoir en divers sens ; que 46 . ESSAIS ‘AN ATOMIQUES cette chrysalide étoit remarquable en ce que sa partie anté- rieuré étoit arméé de deux éminences aiguës, et que son dos étoit pourvu de plusieurs rangées de pointes dirigées obli- quement vers la queue; que ces éminences et ces pointes, Join d’être des ornemens superflus, étoient (comme on l’a déjà fait observer plus d’un fois ci-dessus en d’autres espèces) si essentiellement nécéssaires à la naissance de la phalène, qu’elle ne pouvoit s’efféctuer sans cela; que lorsque la chry- salide avoit passé quelques semaines dans sa coque, ét que le papillon qui s'y étoit formé se sentoit en état de paroître au jour, la chrysalide commençoit à se faire entendre ; qu’a= lors elle faisoit usage de ces pointes, de celles du dos pour se porter avec force vers le devant de sa coque, et des déux de la tête pour entamer sa coque à cet endroit, qui en étoit le plus foible; qu'au bout environ d’un quart d'heure, on M voyoit paroître une ouverture successivement agrandie par les efforts redoublés de la chrysalide, jusqu’à ce que s'étant fait jour par touté sa partie antérieure, soitau travers de sa coque, soit au travers du tronc percé de l'arbre, elle s’arrêtoit tout court pour ne pas faire, par des mouvemens ultérieurs en avant, de chute qui lui fût funeste, et qu'après un intervalle de repos, elle rompoit par de violens efforts son enveloppe crustacée; que le papillon en sortoit , se suspendant la tête en haut au troné de V'ärbre; que ses ailes, qui ne sembloient d'abord'que de petits chiffons mons et épais, en se dépliant s’alongeoient à vue d'œil, et prenoient leur grandeur natu- relle en peu de minutes; que la phalène attendoit alors encore avec tranquillité, pendant quelques Heures, que ses ailes se fussent séchées, et eussent pris éonsistance, et qu’ensuite SUR LES INSECTES. 47 s'étant allégée par de copieuses évacuations, elle prenoit l'essor, et s’envoloit. J'ajoute ici qu'il est bien naturel de présumer que ce n’est pas de plein saut que la chenille parvient à son état de chry- salide, ni la chrysalide à celui de papillon ou de phalène (1). Après qu’elle a construit sa coque, la chenille subit diverses révolutions extérieures et intérieures pour y parvenir; et comme la chrysalide est un état moyen entre la chenille et l'insecte ailé, on conçoit qu’elle doit participer de l’un et de l'autre, et que perdant de plus en plus sous cette forme les parties qui sont propres à la chenille pour revêtir celles qui constituent le papillon, la chrysalide tient d'autant de son premier état, qu’il y a moins de temps qu’elle l’a quitté, et d’autant plus du dernier, qu’elle est près d’y entrer. Ces changeniens successifs ne s’aperçoivent pourtant point sur l'extérieur de la chrysalide. Son enveloppe crustacée reste toujours la même, et dès le premier moment qu’elle s’est dégagée de sa peau de chenille, jusqu'au moment qui précède la naissance du papillon, on y démèle constamment les in- dices des membres de ce dernier avec la même facilité, et tels qu’on peut les voir dans la chrysalide représentée d’abord du côté du dos, de grandeur naturelle, pl, 39, fig. 1, et grossie seize fois, fig. 2, dans le mème sens; mais surtout, fig. 3, par le véntre, et, fig. 44 par le côté. La fig. 5, qui l'offre aplomb < (1) Le nom de phalène n'appartient qu'aux papillons nocturnes; celui dé papil- on, dans sa signification générale, renferme toutes sortes de papillons, nocturnes et diurnes : dans sa signification particulière, il ne comprend que les diurnes , en opposition aux nocturnes. 48 ESSAIS ANATOMIQUES par le sommet, ne permet d’y reconnoître que très-impar- faitement ces mêmes membres. Bien que sa partie antérieure ne soit proprement composée que de la tête et des trois premiers anneaux très-dilatés de Ja chenille, et que la postérieure le soit dé ses neuf autres an- neaux très-contractés, surtout vêrs l'extrémité postérieure, on croiroit d’abord, à ne voir ces deux parties que du côté du ventre, qu'elles le sont d’abord de six : ce qui ne provient que de ce que les antennes, les jambes et les ailes de la pha- lène, quoique produites, les antennes par la tête et le reste par les trois premiers anneaux de la chenille, sont ramenées obliqueñent vers le dessous du corps de la chrysalide, de facon qu’elles descendent jusque sur les quatrième, cinquième et sixième anneaux, qu'elles y couvrent de la manière qu’on le voit fig. 4, où 13LL marquent la partie antérieure de la CRETE et NZ3 la postérieure. | L’antérieure offre sur son devant et ses côtés des traces assez reconnaïssables des membres de la phalène, auxquels son enveloppe de chrysalide sert comme d’étui. C’est ainsi que les deux petites convexités orbiculaires GG, fig. 3,4 et5, qu’on voit des deux côtés de l'inférieure, vers le dévant de la chrysalide, désignent l'emplacement des deux cornées de la phalène ; que les deux filets HA, fig. 3, 4 et 5, circulairement cannelés comme des bronches, marquentles antennes; qu’ 00, fig. 2, 3 et 4, couvrent ses ailes supérieures, et NN, fig. 2 et 4 , vraisemblablement le bord postérieur des ailes inférieures; qu'lf, LI, fig. 3, marquent l'emplacement circonflexe de la première et de la seconde cuisse de la jambe et du pied d'une des deux pates antérieures de la phalène sous la chrysalide; SUR LES INSECTES. 49 et que 2 et 2t indiquent celui de la jambe et du pied de la seconde paire de pates, dont la cuisse est cachée, et que l’on y aperçoit en 3, fig. 3 et 4, le bout des pieds des pates de la troisième paire, dont le reste est caché sous les ailes et les écailles, O,0, qui les couvrent. A l’opposite, fig. 2, la partie antérieure de la chrysalide, qui ness’étend vers la ligne supérieure que jusqu'au bas du troisième anneau, est composée de trois paires d’écailles suc- cessivement coarticulées le long de cette ligne. ‘La paire antérieure KK , fig. 2, 4 et 5, en est la moins grande : on pourroit la nommer occipitale; l'une et l’autre sont pareilles et irrégulièrement triangulaires. Vers le bas de leur angle latéral se voient deux apparences de petites ouver- tures MM, fig. 5, qui marquent l’endroit de la première paire des stigmates de la chenille. La paire d’écailles intermédiaires LL, fig. 2,4 et 5, excède de beaucoup en grandeur les deux autres ensemble, surtout y compris leurs prolongemens laté- raux O,0. Elles forment réunies une convexité oblongue, qui couvre non-seulement le dessus du corselet, mais, par leurs prolongemens OO, les ailes de la phalène, en descendant obli- quement vers l’inférieure, oùelles vont se rencontrer en faisant en travers, chacune de son côté, le demi-tour de la chrysalide. Cette paire d’écailles est suivie et bordée de la troisième paire NN, fig. 2 et 4. Elle est étroite, ondoyante, d'inégale largeur, et depuis la supérieure, elle descend le long du bord des prolongemens OO, avec lesquels elle est coarticulée jus- que près de l’inférieure, où elle se termine après avoir fait obliquement aussi, chacun de son côté, à peu près le demi- Mém. du Muséurn. 1. 20. 7 50 ESSAIS ANATOMIQUES tour de la chrysalide. Cette paire m'a paru couvrir le bord postérieur des ailes mférieures du papillon. Quant à l’autre partie de la chrysalide, elle est composée de neuf anneaux qui sont marqués de leurs nombres, depuis 4 jusqu'à 12, le long des fig. 2, 3 et 4. Chacun en est enve- loppé de larges cercles bruns, écailleux, excepté que les trois premiers ne le sont qu’autant qu'ils se montrent au dehors; le reste qui en passe sous les ailes est membraneux et blanc, et en général, il n’y a guère rien d’écailleux dans la chrysa- lide que ce qui en est exposé au grand jour, et qui doit concourir à renfermer dans un étui crustacé, passablement solide, les parties encore extrêmement délicates destinées à former le papillon. Ces anneaux, diminuant d’épaisseur de- puis le septième, ont donné à la partie postérieure une forme grossièrement conique, d’où cette classe de chrysalides, dont les espèces sont très-nombreuses ;ont reçu le nom de chry- salides coniques. Les six marques ovalaires qu'on leur voit, fig. 3, vers l'intermédiaire inférieure, placés deux à chaque anneaw', depuis le septième jusqu’au neuvième inclusivement, sont des cicatrices causées par les trois dernières paires de pates membraneuses intermédiaires de la chenille. Celles de leur première paire sont cachées sous les enveloppes, 0,0, des ailes supérieures, et les marques qu’on leur aperçoit, deux à chaque anneau, le long des latérales, sont celles qu'y ont laissé les embouchures des stigmates de la chenille. Les trous causés par ces embouchures dans l'enveloppe de la chry- salide, lorsqu'elle s’est formée dans la cheñille , ne s'étant pu s’y bien fermer qu'il n’y soit resté une sorte de cicatrice vi- SUR LES INSECTES. br sible, qui, ayant la forme et l'emplacement des stigmates, auroient pu avec raison être pris pour des organes de la res- piration, si des expériences très-nombreuses n’eussent, con- couru à nous persuader que les chrysalides ne respirent point, et n’eussent même rendu la respiration des chenilles très- douteuse, malgré les dix-huit ouvertures par où les chenilles admettent l’air extérieur dans leur corps. Les six anneaux postérieurs de la chrysalide, passant au moyen d’une membrane flexible , un peu en recouvrement chacun sur celui qui le suit , rendent cette partie de la chry- salide mobile, pendant que l’autre reste inflexible, et con- tribuent à rendre l’insecte en cet état beaucoup plus court qu'il ne l’avoit été dans celui de cheniile. Pour ce qui.est des éminences F et I, fig. 3 et 4, dont, à quelque distance l’une de l’autre, la tête de la chrysalide est armée sur son devant à la ligne inférieure, chacune est com- posée de trois pointes mousses, dont celle du milieu est la plus élevée, et les deux autres, placées à droite eg.à gauche, sont un peu tournées en dehors. Ces déux éminences sont séparées l’une de l’autre par un espace creusé en gouttière le long de l'inférieure , comme on le voit en I, fig: 3. Outre ces deux éminences à la:tête, la chrysalide a encore depuis le cinquième anneau jusqu’au dernier, le dos pourvu de quatorze rangées de‘pointes de différentes tailles, dont la direction oblique forme un angle aigu avec l’extrémité p9s- térieure de l'animal; et de plus, le boutde son.dernier anneau est encore muni de quelques pointes plus saillantes. Toutes ces pointes et éminences ont.cela.dé particulier,.qu'elles sont autant de parties isolées .qui n’ont rien de commun ni avec 53 ESSAIS ANATOMIQUES la chenille, ni avec le papillon, mais qu’elles sont uniquement propres à la chrysalide, à laquelle elles ne servent pourtant point d'ornement superflu, puisque , comme je l'ai déjà fait observer ailleurs, la phalène ne sauroit éclore sans leur se- cours, vu que cet insecte, n'ayant, avec nombre d'autres espèces, ni trompe ni bouche, il ne peut portér, ainsi que le font plusieurs des espèces qui en ont, un suc dissolvant contre le sommet de sa coque pour l’amollir, de facon à s'ouvrir un passage au travers; mais c’est alors que la chrysalide elle- même , au moyen de ces pointes , sait se frayer une sortie de la façon qu'il a été expliqué ci-devant. Les pointes dont notre chrysalide a été pourvue à cet effet ne sont pas d'une forme aussi simple qu’on pourroit d'abord se l'imaginer. Elles se trouvent distribuées par doubles ran- “sers sur le dos de chaque anneau, LS le cinquième jus- qu'au dixième ; le second rang m'ayant paru manquer au onzième anneau, et étant généralement plus court que le premier, qui dépasse souvent de part et d’autre le stigmate. Les pointes de ces deux rangées diffèrent beaucoup pour leur forme : celles de Ja première sont autant de petits erénaux; celles de la seconde ressemblent mieux à des dents de scie, et encore les dents de chaque première rangée diffèrent entre elles, suivant qu’elles approchent plus ou moins de l’extré- mité postérieure de l'animal. On comptoit environ une tren- taine de ces dents par rangée là où la chrysalide avoit le plus d'épaisseur. Leur figure étoit telle, au septième, huitième etneuvième anneau, qu'on en a représenté trois fort en grand, fig. 11. Un rebord écailleux, brun, poli, et qui paroissoit d’une substance plus dure que le reste, les environnoit, et SUR LES INSECTES. 53 ajoutoit à leur solidité. La figure 12 offre celle de trois dents d’une scie du second rang. Elles sont contiguës, cannelées, et aussi pourvues, vers leur pointe, d’un bout d’écaille bran foncé, poli, et qui paroit être d’une substance plus solide que le reste. Les trois dents fig. 13 sont du ouzième anneau; elles sont un peu plus étroites et alongées que les précé- dentes. La figure 14 en sont trois autres du dernier anneau. L’extrémité de cet anneau se trouve de plus armé de cinq ou six pointes ou épines assez saillantes, dont la figure unie n'offre d’ailleurs rien de particulier. Depuis la première de ces rangées jusqu’à l'extrémité postérieure de lanimal, le corps de la chrysalide est tout, chagriné d’un très-beau grain, si petit, quil faut une forte loupe pour l’apercevoir. Le reste en paroit rabotteux au microscope. I/écorce de cette chrysalide, moins cassante que celle des phalènes ne l'est assez ordinairement, semble tenir le milieu entre la membrane et l’écaille, n'étant ni si souple que l’une, ni aussi dure que l'autre. Si, sur l’enveloppe de la chrysalide conique, on distingue assez aisément les traces des membres du papillon qui en doit naître, on n’y remarque pas autant celles de la chenille qui les a produites, du moins quant à sa partie antérieure; et ce n'est qu’en ouvrant une chenille qui, renfermée dans sa coque , est près d’y changer d'état, que l'on peut parvenir, et encore avec bien de la peine, à en découvrir quelque chose. Voici ce que je trouvai, en ouvrant par le ventre, faute d’autres sujets, une chenille qui, près de changer, paroissoit être dans un état languissant , et avoir manqué de forces pour fendre sa peau et en dégager sa chrysalide. 54 ESSAIS ANATOMIQUES Observations sur les changemens arrivés à une chenille près de changer en chrysalide , quant à ses parties extérieures. J'en trouvai la peau plus mince. Elle avoit cessé d’être rouge sur le dos, où étant devenue d'un blancsale, elle avoit acquis quelque transparence. Sa tête, comme il est ordinaire en cas pareil, étoit courbée vérs le premier anneau. On s’apercevoit que ce qui avoit auparavant constitué le dedans de la lèvre inférieure s’en étoit en grande partie retiré. Après avoir noyé l'animal, j'enlevai la peau de cette lèvre, “et trouvai sous elle, au lieu des muscles A, fig. x et 2 de la planche 15 de l'anatomie de la chenille, deux corps oblongs, blancs et charnus, séparés et parallèles l'un à l’autre, qui occupoient toute la longueur de la filière avec sa base, et avoient l'air de devoir devenir les barbillons de la phalène. A côté de ces deux corps longuets, on en trouvoit encore deux séparés, pareils pour la couleur et la substance, les- quels, l’un à droite, l’autre à gauche, occupoient la place des parties qui avoient formé dans la chenille l’intérieur de ses deux gros barbillons avec leurs bases; mais ces parties même ne s’y distinguoient plus. Au côté postérieur de chacun de ces derniers corps, un autre plus petit étoit attaché par un ligament charnu; ces quatre corps ne tenoient ensemble que par l'endroit où la lèvre inférieure de la chenille tent à sa base: leur direction antérieure ayant alors changé, les portoit à se fléchir vers le SUR LES INSECTES. 55 cou, et quand on leur en laissoit la liberté, en les dégageant des parties extérieures de la tête qui s’en séparoient faci- lement, elles se fléchissoient, de façon que leur opposite, qui aise naturellement la grande moitié de l’intérieur de la bouche de la chenille, paroissoit tout à découvert. De ce côté, ces parties étoient devenues crustacées et brunâtres. On remarquoit que dans ce sens elles devoient concourir à * former l’extérieur de la tête de la chrysalide; et c’est ainsi qu'on les a représentées pl. 39, fig. 6, où À marque les deux corps alongés qui se touchent sans se tenir encore ensemble, et quiauparavant avoient occupé la longueur de la filière avec sa base. On en voit le côté qui forme ce que j'ai appelé la langue de la chenille, quoiqu’à proprement parler la chenille n'en ait point, et que ce n’en soit qu’une apparence , comme on l'a observé au Traité anatomique. BB sont les deux corps qui correspondent aux gros barbillons avec leurs bases, vus du côté qui avoit concouru à former, avec cette apparence de langue, la bouche intérieure de la chenille. CC sont deux autres pièces adhérentes à BB. On-peut déméler l’arrangement et l’assemblage de ces différentes parties, fig. 3, où, dans une chrysalide couchée sur le dos et fort grossie, on les voit réu- nies et coarticulées à droite et à gauche de l'inférieure, à peu de distance du sommet de la figure. En enlevant à la chenille dont il s’agit la lèvre supérieure, les pièces écailleuses qui forment l’entrée de l’œsophage, et en mème temps une partie de la tunique intérieure, fig. 6, Det E, y demeurèrent attachées, assemblage qui reste na- turellement dans le vieux crâne dont la chenille se déf quand elle devient chrysalide. ait 56 ESSAIS ANATOMIQUES On voyoit déja dans la partie antérieure de cet insecte les deux convexités presque hémisphériques GG, fig. 6, qui dans la chrysalide, fig. 3, marquées des mêmes lettres, y couvrent les deux cornées de la phalène. Ces convexités sont placées à l’endroit des yeux de la chenille; et comme cela feroit présamer que ce sont les organes de la vue de cette dernière qui se transforment en ceux du papillon, il seroit extrèémement intéressant, et digne des recherches d’un natura- liste, de tâcher de découvrir par quel mécanisme merveilleux, et qui semble tenir du prodige, les yeux de la chenille, qui à chaque côté ne sont que six en nombre, placés sur une façon de cercle, comme on les voit représentés pl. 18, fig. 6 du Traité anatomique, se transforment pour la phalène en près de vingt et un mille yeux ou télescopes très-distincts, rassemblés sous deux cornées, comme on le montrerà dans la suite. H et H, fig. 6, sont les antennes de la phalène, qui, étendues dans la chrysalide, ont été trouvées pliées en zig- zag dans la tête de la chenille, de la facon que le représente la fig. 6 en H, mais que j'ai tant soit peu fléchie en avant à l'autre côté, pour en faire mieux distinguer les inflexions, dont la première, qui part du front de l'animal, étoit d’un brun de marron clair, et les deux autres avoient une teinte plus foible de la même couleur. Les zig-zags en étoient tellement pressés l’un contre l’autre, que les endroits par où ils se tou- choient s’en trouvoient entièrement aplatis. Ces antennes m'ont paru occuper, ainsi.pliées, une partie des écailles pa- riétales dans la chenille. L’éminence à trois pointes Ï, fig. 2, 3 et 4, dont la chry- SUR LES INSECTES. 57 salide se sert avec l’autre marquée’ F, fig. 4, pour entamer sa coque et l'ouvrir, m'a paru avoir occupé dans la chenille le dessus de son écaille frontale. La paire d'écailles imparfaitement triangulaires KK., fig. 2, 4 et 5, qui est coarticulée vers le sommet de la chrysalide, le long de la supérieure, s’est trouvée placée dans le cou de ma chenille, vers le côté antérieur de l’écaille noire qui cou- vroit le dessus de son premier anneau. La paire de grandes écailles LL, fig. 2, 4 et 5, coarticulées le long de la supérieure, et qui répondent à deux écailles semblables, dont la plus grande partie du dessus du corselet de la phalène est formée, occupoit dans la chenille le côté postérieur du dessus du premier anneau, de même que tout le dessus du second, et se terminoit à la rencontre du troisième. Les deux premières paires de pates antérieures de cetteche- nille étoient déjà entièrement vides, et ne contenoient ni mus- cles, ni bronches, ni nerfs, ni graisse; mais la troisième paire étoit encore occupée, et renfermoit un corps oblong, blanc, arrondi parle bout, qui me parut devoir devenir le pied de la pate de la troisième paire de la phalène. Cette pate n’étoit que très-informe : elle commencçoit simplement à brunir à l'endroit qui annoncçoit devoir être celui où la cuisse est ar- üculée à la jambe, mais ces articulations ne se démèéloient que diflicilement, Celles des pates de la chrysalide sorties de la première et de la seconde paire de la chenille, étoient plus distinctes : les pièces s’en trouvoieut couchées en zig- zag l’une contre l’autre , immédiatement sous la peau de la chenille. Elles avoient une teinte de brun, chacune du côté Mém. du Muséum. t. 20. 8 58 ESSAIS ANATOMIQUES qui devoit faire partie du dehors de la chrysalide, et sur ce brun rampoient quantité de traits plus foncés qui paroissoient être des vaisseaux. On entrevoyoit déjà à la dernière pièce, la moins foncée en couleur de cette paire de pates, les indices des articulations qui devoient composer le pied du papillon. La peau du premier anneau ne tenoit plus au corps de la chenille qu’à droite et à gauche, par les points marqués M, pl. 39, fig. 4 et 5 ;.et en enlevant cette peau, je trouvai que ce n’étoit que par la première paire de stigmates qu'elle ÿtenoit, et que ces stigmates la suivoient avec deux ou trois troncs de bronches qui se rompirent. Ayant examiné l'emplacement du premier sigihrie à di- verses chrysalides de cette espèce, je l'ai toujours trouvé parfaitement fermé, quoiqu’à d’autres espèces je l'aie sou- vent vu très-ouvert en dehors. La paire d’écailles NN, fig. 2 et 4, étoit placée dans cette chenille vers le dessus du troisième anneau, et s’y terminoit à la rencontre du quatrième, pendant que, dans la chrysalide, elle descendoit le long des côtés jusque vers le septième anneau. Dans la chrysalide, l’écaille 0,0, fig. 2, 3 et 4, qui est une continuation de LL, fig. » et 4, ne s’étendoit pas à cette che- mille au-delà de L, fig. 4, mais s'y trouvoit pliée en double, Son côté supérieur étoit teint d'un brun clair; l’autre côté, qu'on ne pouvoit voir qu'en dépliant l'écaille, étoit tout blanc. Au bord latéral de l’écaille NN, fig. 4, tenoit dans la chenille un chiffon blanc informe, plié en zig-zag sur lui-. mème , qui ne dépassoit pas le troisième anneau. Il m’a paru SUR LES INSECTES. 59 être l’aile inférieure. On n’y apercevoit rien de brun, ÿ es un petit endroit vers son origine. L’écaille qui couvre le quatrième anneau par le dos se ter- minoit dans la chenille, comme dans la chrysalide, à l’en- droit où son écaille P, fig. 2 et 4, rencontre l’écaille N. Ses deux stigmates, qui sont de Îa première paire, placés sur un fond blanc membraneux, étoient déjà couverts dans la chenille par les écailles N de la chrysalide, à l'endroit marqué d’un petit ovale, fig. 4. La peau de la chenille, qui s’en détachoit facilement par- tout ailleurs, y tenoit fortement aux stigmatés, mais non pas jusqu'à les arracher quand on lenlevoit. L’écaille Q, fig. 4, qui couvre le cinquième anneau par le dos, se terminoit dans la chenille un peu au-delà de l’endroit où, dans la chrysalide, elle rencontre l’écaille NN, ‘et le troisième stigmate s’y trouvoit placé près de la latérale, à découvert. Le peu que l'on voit de l’écaille R, au sixième anneau du côté du ventre, étoit le seul écailleux; le reste du mème côté, qui demeure membraneux jusque dans la chrysalide, marque par deux cicatrices brunes, couvertes par les ailes dans ce second état, la première des quatre paires des jambes inter- médiaires où membraneuses de la chenille. Les sept, huit, neuf, dix et onzième anneaux, qui étoient déjà pourvus de cercles écailleux, n’offroient rien de parti- culier, sinon qu'à la rencontre de chaque anneau avec celai qui le précède , ils formoient déjà un pli mobile très-profond par où l'anneau qui suit glissoit sous le précédent , ce qui ne contribuoit pas peu à rendre la chrysalide, comme elle l’est Go ESSAIS ANATOMIQUES toujours, beaucoup plus courte que sa chenille. Dans ce pli, la peau de la chenille prenoit une teinte successivement plus claire, jusqu'à devenir blanche vers son fond. - À l'endroit où le onzième anneau rencontre le douzième, ce pli, ou plutôt ce qui lui en donnoit l'apparence, étoit immobile. Comme le volume de ces derniers anneaux étoit fort diminué en tous sens, ils y avoient déjà entièrement abandonné la peau de la/chenille dans ce sujet. Les écailles, garnies de pointes dans la chrysalide, l’étoient déjà aussi dans cette chenille, mais les rangées en étoient plus aplaties sur ses anneaux. Les diverses pièces écailleuses qui devoient concourir à former par leur assemblage celles du bout antérieur et infé- rieur de la chrysalide n’étoient point encore coarticulées ensemble. Les deux A, fig. G, n'étoient, comme on l’a déjà remarqué, point attachés à B par leurs côtés. A,B,C ne te- noient par aucun endroit à G ni à H. G étoit séparé de toutes les parties qui l’environnoient, excepté que, par son côté pos- térieur, il tenoit à l’écaille voisine , et qu’une petite écaille y étoit adhérente. Les deux K., fig. 5, n’étoient joints que par leur bout antérieur, et ils n’étoient réunis à aucune des écailles 1,H ni L, fit. 4. Les deux L n’étoient pas encore en- tièrement coarticulées le long de la supérieure. P et Q, fig. 4, ne tenoient point à N ni N à L; et les antennes, les pates, ni les ailes n’avoient point pris les places qu'elles occupent dans la chrysalide. SUR ; LES. INSECTES. 6r Quant à ses parties intérieures. Je trouvai les deux vaisseaux dissolvans entièrement vides.et affaissés, ce qui feroit soupçonner que le menstrue abondant qu'ils avoient contenu, et qui'avoit servi aupara- vant à dissoudre le bois dont l’insecte se nourrissoit, s’étoit vidé par la bouche dans l'estomac ; et répandu de là dans le corps de l'animal , et que son suc actif pourroit bien avoir été le premier agent employé par la nature pour dissoudre quantité de parties qui disparoissent dans linsecte, et pour en faire naître-tant d'autres en leur place; mais comme ces vaisseaux ne se trouvent pas, que je sache, généralement dans toutes. les chenilles, et que pourtant toutes changent fort bien en chrysalides, ceci ne doit être envisagé que comme une conjecture très-hasardée, sur laquelle on ne peut guère s'appuyer. Les vaisseaux soyeux paroïissoient moins gonflés qu'on ne les trouve avant que la chenille commence à faire des pré- paratifs pour changer de forme : ce qui n’est pas surprenant, puisqu'ils ont été, épuisés par la soie que linsecte en a tiré pour filer sa coque. Leur partie antérieure n’étoit plus qu'une membrane trans- parente, mince,et affaissée, dans laquelle on apercevoit par intervalles des grumeaux d’une matière blanche et opaque. Cette partie tenoit encore dans la tête, par un corps glandu- leux, à celle du vaisseau pareil placé à l’autre côté de l’ani- mal, et au-delà de ce corps; elle se terminoit par des mem- branes qui n’offroient plus rien de distinct. 62 ESSAIS ANATOMIQUES Entre le quatre et le cinquième anneau, leur partie inter- médiaire se trouvoit engagée, de part et d’autre, dans une masse informe, noirâtre et dure, d’où, quand on la dépe- çoit, il sortoit de l'huile, et qui se réduisoit en nombre de fibrilles. Je n’en pus dégager le vaisséau. soyeux sans le rompre, et à cet endroit, je le trouvai lui-même noirâtre, ce qui ne me parut pas naturel, et me fit présumer que c’étoit là l'accident qui avoit réduit l’insecte dans l’état de débilité où il me parut être quand je le tirai de sa coque; et je ne doutai guère que cette masse noirâtre et dure ne fût l'effet de l’extravasation accidentelle de la matière soyeuse ou de quelqu'autre substance qui, s'étant attachée à la graisse! l'avoit corrompue et collée au vaisseau soyeux même. Les molécules glanduleuses, dont on sait que l’intérieur dé la peau de cette partie intermédiaire est semée, s’y dis- tinguoient plus auparavant ; qu’on ne les apercevoit pourtant que peu à l'entrée de sa partie postérieure , et on ne les dis- tinguoit point du tout au reste de cette dernière épi Les muscles de la tête, séparés de leurs attaches, n’avoient plus rien de distinct : examinés au microscope, ils paroissoient comme en partie dissous. On n'y trouvoit plus de ces fibres torses dont ils avoient auparavant été composés; ce n’étoit presque qu’un amas de membranes, de bronches et de nerfs, parmi lesquels on déméloit des’chairs informes. L'intérieur dé la filière sembloit converti en une glande lisse par déhors, composée de deux renflemens réunis, dans lesquels, en les dépeçant, je n’ai rien pudistinguer. Lés parties destinées à former les yeux de la phalène n'of froient encore absolument rien de reconnoissable, SUR LES INSECTES. 63 En enlevant le crâne à la, chenille, la traverse (1) de la porte y demeura attachée, mais ses deux montans restèrent dans la tête de la chrysalide, Les muscles qui avoient tenu à ces trois écailles les avoient entièrement abandonnés. J'ai bien encore trouvé dans ce sujet le-canal de ce qu’on a-nommé le cœur de la chrysalide, attaché, près de sa bouche, à la tunique extérieure de l’œsophage; mais je n’ai pu décou- vrir s’il s’ouvroit dans ce viscère ou non. On démêloit à l’œsophage le lacis des muscles qui enve- loppent sa tunique extérieure, mais plus diflicilement, tant parce que l’œsophage s’étoit déjà fort raccourci, que peut- être parce que ces muscles avoient commencé à se dissoudre. A l'endroit où les bronches du troisième stigmate se répan- dent sur l’estomac, il me parut étranglé, et je trouvai, vers la ligne inférieure de ce viscère, un corps-blane-en forme de boule alongée et aplatie, plus grande de moitié qu'un ganglion. Ce corps tenoit par un cou large et court, et par une queue plus longue et un:peu moins large au ventricule, sans que j'aie remarqué qu'il s'y ouvrit. L’ayant dépecé, je le trouvai tout composé, de mème que son cou et sa queue, d’une substance charnue assez ferme. Je n'ai jamais remar- qué de partie pareille à l'estomac d'aucune chenille que j'aie amatomisée, ni d’étranglement tel que celui qu'avoit ce vis- eère à cet endroit: ce qui m'a fait euvisager ces deux singu- larités comme des vices de conformation qui peuvent avoir aussi contribué à l’état de langueur qui semble avoir empé- ché cette chenille de devenir chrysalide. LE (1) Voyez Traité anatomique, chap. 4, p. 65 et 66. G4 ESSAIS ANATOMIQUES Quant aux corps réniformes( 1), je les trouvai presque dis- sous, et, de même que leurs queues, dans un désordre qui m'a mis hors d’état d’en faire aucun détail satisfaisant. Les bronches de l’insecte me parurent d’une consistance un peu plus foibles qu’elles ne le sont dans un sujet moins près de changer de forme, 'et ed tunique pneus s'en séparoit fort aisément. | Je n’ai pointexaminé les ganglions et leurs vsofs parce Fr dans un sujet ouvert par le ventre, comme celui-ci Va été, ces parties se trouvent trop dérangées. Cette chenille étant du nombre de celles qui, changées en phalènes, ne prennent plus de nourriture, et son estomac étant ainsi devenu un viscère hors d'œuvre, avoit déjà contracté vers sa ligne su- périeure plusieurs difformités causées par des masses un peu longues } épaisses et irrégulières, d’une substance semblable à celle de la masse en boule alongée que j'ai dit lui avoir trouvé à l'opposite, vers l'endroit où il recoit les bronches du troisième stigmate. Ces massés y étoient adhérentes, mais pas tellement qu'on ne püt les séparer de ce viscère sans le déchirer. On distinguoit encore fort bien ses muscles droits vers la partie antérieure, mais guère ailleurs, si ce n’est à l'endroit où il s'ouvre dans le premier gros intestin. Quant à ses muscles obliques, je ne lui en ai plus trouvé. T1 paroissoit partout devenu du même calibre; et comme les, deux pre- miers gros intestins, s'étant rétrécis, étoient aussi étroits que le troisième, on les distinguoit plus aisément qu'auparavant de l’estomac. Les museles des gros intestins n’étoient guère (1) T'raïté anatomique , p. 106. SUR LES INSECTES. 65 moins visibles qu'auparavant. La pique de l'estomac pa- roissoit plas mince; l’ayant ouvert, je n'y trouvai que quan- tité de petits grumeaux biancs. Les intestins grèles n’avoient pas changé de forme ; mais vers leur extrémité postérieure, ils étoient devenus verdâtres. On les voyoit remplis de grains isolés. Le viscère auquel on a donné le nom de cœur ne sembloit point encore avoir subi de changement. Ses ailes étoient les mêmes ; mais à cause du raccourcissement de la chenille, elles se trouvoient plus rapprochées: c’est à quoi j’attribue aussi que son canal, depuis le second anneau jusqu’à l'endroit où, près de la bouche, il s'attache à l’œsophage, me parut être devenu plus large. Quant à la partie double du petit volume, que j'ai nommée dans mon Traité anatomique les vaisseaux grenus, et que jy ai décrite p. 435, je ne l’ai trouvée changée ici ni de taille, ni de forme; et comme ce ne sont donc certainement point les principes d'aucune paire d’ailes de la phalèné, ainsi que je l’avois d’abord soupçonné, je reste toujours incertain sur ce qu'ils peuvent être. Pour ce qui est des muscles, j'ai cru trouver une altéra- tion assez générale dans les fibres dont ils sont composés, parmi lesquelles il étoit devenu difficile d’en démêler qui eussent encore l'apparence de cordes torses, comme elles l’avoient eue auparavant. On conçoit que les muscles qui avoient occupé la tête, s’en étant détachés pour se retirer dans le premier anneau, après avoir ainsi perdu, faute d’attaches, leur forme naturelle, ne n’ont offert rien de distinct, et y ont répandu, même sur Mérmn. du Muséum. t. 20. 9 Gr ESSAIS ANATOMIQUES les muscles propres au premier anneau, déjà très-défigurés par son enflure et sa contraction, une confasion qu’il n’étoit guère possible de débrouiller. Quant aux autres anneaux, les muscles de la RES couche y paroissoient être encore tous en place, jusqu’à la subdivision du dernier anneau, depuis laquelle il y avoit du changement. Après avoir enlevé les muscles droits du second anneau, et avoir emporté encore quelques autres muscles par mé- garde, je trouvai du changement à ceux qui étoient dessous, et l’on voyoit dans l’écaille L* qui, coarticulée avec sa pa= reille de l’autre côté, et marquée de la même lettre, forment ensemble la plus grande partie de la convexité supérieure du corselet de la chrysalide, pl. 39, fig. 2, et l’on voyait, dis-je, dans ces écailles Lt l’ébauche de quelques muscles du corselet de la phalène, tels que je les ai tracés dans la pl. 40, fig. 1, qui représente le côté intérieur de ces deux écailles L'L* dans la chenille dont il s’agit. A et B sont les bouts postérieurs des muscles droits dorsaux, qu’on a ren- versés pour mettre à découvert les parties qui en auroient été couvertes, si on les avoit laissé en place, et dont la partie antérieure a été retranchée du second anneau. T est un tron- çon de la trachée-artère. Q m'a paru être Ja branche de Ja üge Q, pl. 11, fig: à du Traité anatomique, et celle de la tige =, qui, à la mème planche, Sinséren dans la masse oblongue A qu’on a oublié d'y nombrer. C, pl. 40, fig. 1, est l’ébauche d’un muscle nouveau qui reçoit des bisnchés de =. Il est mince, communique près de C avec F, et en des- sous par une branche avec G. D m'a paru ètre le musele C, SUR LES INSECTES. 67 | pl. 6, fig: 2 du même Traité , et E le muscle qui y est mar- qué de la même lettre, F est un muscle tout nouveau et très- mince. # est le muscle # de la même lettre pl. 6. Test le com- mencement d’un musele qui se perd dans une masse blanche, diffuse, grenue , et de forme irrégulière K, d’où il tire pro- bablement la substance dont il doit être composé.! On voit G de l’autre côté de la figure à découvert, parce qu'on y a enlevé les différentes parties qui l’avoient précé- demment offusqué. C'est vraisemblablement encore l’ébauche d’un muscle du corselet de la phalène. Sa forme est singulière. I s'attache au bord antérieur de l’écaille LtLŸ de la chrysa- lide par deux têtes à et 4. Renflé par son mileu , il s’y partage en deux queues de figure irrégulière qui y forment une facon d'arcade. La supérieure de ces queues a son attache près du bord postérieur de l’écaille L*L, l’autre se termine en pointe à la tige = de la trachée-artère. Son milieu communique vers la supérieure par deux ou trois branches avec la masse K, Les tiges = et Q lui fournissent plusieurs bronches, et en ré: pandent aussi sur M et sur N , muscles ébauchés, qui ne s’é- tendent guère au-delà de l'endroit où on les voit passer sous G, après quoi ces tiges vont finir dans la masse K.et contre l’écaille Li, Comme je n’ai point trouvé dans ce sujet la boule oblon- gue représentée séparément sans nombre, mais marquée d’un A vers le milieu du bas de la pl. 11 du Traité anatomique de la chenille, je soupçonne qu’elle s'est fondue dans la grande masse informe K, d’où probablement les nouveaux muscles de la phalène placés en cet endroit tirent la substance dont ils doivent être composés. 68 ESSAIS ANATOMIQUES L’écaille L*L* de cette chenille se trouvoit en dedans ta-| pissée d’une tunique mollasse, épaisse et blanche, à laquelle tenoient par l’une de leurs extrémités quantité de petits corps plats et oblongs, d’un blanc encore plus vif que celui de la graisse, et qui, à cause de leur petitesse, ne s’apercevoient que difficilement sans loupe. Il n’y a guère lieu de douter que ce ne soient les principes des écailles destinées, avec grand nombre d’autres, à couvrir, orner et caractériser, par les couleurs diversifiées qu’elles prennent ensuite, les diffé- rentes espèces de papillons ou de phalènes. Ayant fendu une des pates antérieures de la première paire, je n’y distinguai qu’un filet blanc, trop épais pour pouvoir être un nerf. Ce filet en parcouroit toute la longueur, et poussoit par ses côtés des fibrilles qui se perdoient dans une substance charnue, où je n’ai rien pu distinguer. Ce filet ma paru devoir être le principe de la phalène : car ce qu'on peut appeler la pate de la chrysalide n’est proprement que le fourreau dans lequel la pate prend sa forme, sans qu'il en soit le moule, comme le montre la fig. 3, qui représente le contour d'un pareil fourreau, et celui d’une pate qui s’y forme sans le remplir. Après avoir enlevé au troisième anneau les muscles droits A et B, je trouvai bien encore ceux qui sont désignés par les lettres F,D,E,G,G, dans le Traité anatomique, pl. 6, fig. 2 et 3, mais ils étoient fort flasques et indistincts; ceux qu'ils couvroient l’étoient encore davantage, et tellement, qu'on n’en reconnoissoit presque plus les traces. On remar- quoit aussi très-aisément les muscles droits du ventre et quel- ques uns de ceux qui en étoient couverts, de même que SUR LES INSECTES. 69 quelques latéraux; mais le reste étoit devenu trop mollasse et confus pour pouvoir être distingué au travers de la grande quantité de graisse qui s’y trouvoit mélée. J’ai successivement examiné les anneaux suivans, et j'ai vü que plus on approchoit de la partie postérieure, et plus les muscles s’y faisoient encore clairement reconnoître. Ils avoient leurs attaches aux endroits des écailles de la chrysa- lide qui correspondoient à ceux de la peau où ils avoient tenu dans la chenille, de sorte que les muscles moteurs des jambes intermédiaires tenoient encore par leurs queues aux endroits qui, dans la chrysalide, marquoient ces jambes. Les masses de graisse grenue et jaunâtre qu’on trouve le long du ventre de la chenille en vigueur tiroient dans ce sujet tant soit peu sur le vert. Les’ grains en étoient moins com- pactes et plus renflés, et la graisse commune yÿ étoit encore fort en abondance. Ces changemens précurseurs, que je trou- vai que l’insecte avoit subis pour devenir chrysalide, portè- rent ma curiosité à en suivre les progrès dans ce second état; et quoique je n'eusse pas lieu d’être fort satisfait de la réus- site de mon premier essai sur ce point, j’espère que, comme je me suis trouvé hors d'état d’en pouvoir faire d’autres, le lecteur voudra bien s’en contenter. Observations sur les parties intérieures de la chrysalide. Après avoir laissé une chrysalide, qui paroissoit encore éloignée de sa dernière transformation, pendant quelques heures dans du vin de grain, je l'en tirai morte et devenue 70 ESSAIS ANATOMIQUES roide. Quand on fléchissoit son corps, on voyoit sortir quel- ques bulles d'air des endroits qui marquoient les eurplie ds mens des stigmates. » J'ouvris cette chrysalide d’une extrémité à l’autre, le long de la supérieure, et ayant emporté le dessus des écailles LH, auquel aucune des parties du corselet ne parut tenir, d'abord il en sortit de la graisse non rassemblés et réunie par lobes, comme elle l'est dans la chenille, mais divisée en très-petits grumeaux : ce qui fit qu’elle troubla d’abord l’eau oùje tenois mon insecte plongé. Je la renouvelai, et avec un pinceau fort doux, je tâchai de débarrasser de cette ei incom- mode le devant de ma chrysalide; mais je m’aperçus trop tard, qu'avec quelque légèreté de main que jy eusse pro- cédé, je n’avois pas laissé de déranger et de rompre plusieurs des vaisseaux intérieurs de l'animal, encore alors trop délicats pour résister à la plus faible impression : car après quelques agitations fort légères de mon pinceau, je fis sortir du cor- selet de l’insecte un corps opaque, blanc, tirant tant soit peu sur le jaune, plié en courcaillet(r), surtout vers sa partie an- térieure : corps qui me parut être l'estomac de la chenille, tronqué à l’œsophage et au premier gros intestin, et dépouillé de muscles et de bronches; on le voit ainsi représenté pl. 40, fig. 2; et quoiqu'il fût assez épais, il avoit tellement perdu sa consistance, qu'il se rompoit pour peu qu'on voulût le déplacer avec la pointe d’une aiguille. Les autres fragmens de vaisseaux, au nombre de six ou (1) Courcaillet, poche de peau contenant du crin roide, et aboutissant à un sifllet pour imiter le chant des cailles ; sorte d’appeau. SUR LES INSECTES. sn. sept, que mon pinceau avoit séparés de leurs attaches, et dont il y en avoit deux environ une fois plus gros que le reste, ne m'ont rien offert d’assez distinctif pour pouvoir dé- terminer ce qu’ils étoient; mais je serois porté à croire que les deux plus gros étoient des fragmens de vaisseaux soyeux, et les autres des morceaux d'intestins grèles. Leur fragilité n’étoit pas moindre que celle des vaisseaux précédens. Au sixième anneau, je trouvai attaché, par un conduit très-mince, un corps blanc, en fornte de sphéroïde oblong, d’environ trois lignes de long sur üne et demie de large. Il étoit rempli d’une chair blanche et mollasse, où je ne pus rien distinguer. Il me parut unique, et je ne saurois dire ce que c’est : peut-être aussi n’étoit-ce qu'un jeu de nature. Les trachées-artères, quoique fort raccourcies, étoient de- venues transparentes et plus minces, par la raison qu'elles se trouvoient dépouillées de leur tunique supérieure, qui est la plus épaisse des trois, et je ne pus même remarquer qu'elles eussent encore l'intermédiaire, qui est fort mince et purement membraneuse, de sorte qu’il ne lui restoit très-probablement que l’intérieure dont on voyoit distinctement les fils roides, tournés en ressort à boudin, au moyen desquelsces vaisseaux restent toujours ouverts, quelque inflexion qu'ils subissent. Toute cette trachée-artère, du moins depuis le troisième anneau jusqu’au dernier, étoit couverte d'un amas épais de graisse qui occupoit l’espace qu’il y a entre les muscles droits du dos et ceux du ventre; et cette graisse, comme tout le reste de celle de la chrysalide, étoit dépouillée des enve- loppes membraneuses qui l’assujettissoient dans la chenille à une figure anfractueuse et fixe, comme on l’a vue dans le 72 ESSAIS ANATOMIQUES Traité anatomique ; mais, au contraire, elle se répandoit au long et au large par petites molécules aussitôt qu'on vouloit l'écarter, ce qui incommodoit fort l'observateur. Ayant tiré devers la queue un morceau de la tunique qui tapissoit intérieurement l’écaille de la chrysalide, je la trouvai blanche , épaisse et mollasse. Son côté extérieur paroissoit à la loupe comme couvert de moisissure; mais par le micros- cope, on découvroit que ces apparences de moisissure étoient les principes encore trè$-blancs des écailles destinées à vè- tir, orner et caractériser la phalène. Ces principes étoient déjà de figure et longueur différentes : grand nombre ne se montroient que comme des poils, d’autres s’élargissoient un peu vers leur extrémité antérieure, d’autres avoient la figure de raquettes alongées, d’autres étoient des fils terminés par un disque, et toutes étoient transparentes. Au moyen d’un fort microscope, on y découvroit l'apparence d’un tissu de vaisseaux. J'emportai plusieurs troncs de bronches viscérales de la partie postérieure de la chrysalide pour les examiner au mi- croscope, et je trouvai qu'au lieu des bronches, dans les- quelles ces troncs s’étoient ramifiés dans la chenille, il n’y res- toit plus qu'un amas de filets courts, flétris et mélés de graisse. Il s’étoit fait aussi dans le système nerveux de la partie postérieure de la chrysalide des changemens très-notables. On n’y voyoit plus de trace de la bride épinière. Le conduit de la moelle épinière y paroisssoit s'être fort élargi. On n’y déméloit plus les ganglions ni leurs anciens nerfs. Le dessus des conduits de cette moelle étoit couvert d’une taie qui avoit de la transparence , et d’où partoïent nombre de fibres SUR LES INSECTES. 73 de l'épaisseur des nérfs qui couvroient les muscles droits gastriques & (1), et paroissoient tenir aux muscles gastri- ques c, et sous eux à la peau, vers les divisions. Ces fibres étoient en bien plus grand nombre que n’avoïent été les nerfs, et ils sortoient de la taie qui couvroit les conduits de la moelle épinière dans toute leur longueur. TFousles museles du quatrième anneau dela chenille avoient disparu, comme aussi tous les muscles droits du troisième ; et parmi les autres qui s'y montroient, on n’en reconnoissoit aucun de la chenille. Tous les muscles diviseurs 8 s’étoient dissous. On ne trouvait plus de musgles gastriques au cinquième anneau, où pouriant les droits dorsaux étoient encore en place, de même que la bronche A, par où le troisième stig- mate communique avec son pareil, quoique déjà dénuée de ses tuniques extérieures; mais toutes les bronches qui déri- vent de À étoient presque entièrement détruites. On n’en voyoit plus que quelques restes flétris, mêlés avec de petits fragmens membraneux de muscles disparus. Je ne trouvai sous le dorsal À que deux muscles. Ils étoient obliques, assez minces, étroits et nouveaux. Leur attache antérieure tenoit à la cinquième division , d’oùils se portoient vers la sixième, en s’approchant de la supérieure. Le plus latéral de ces deux muscles avoit son attache postérieure contre le dessous d’A, et l’autre l’avoit partie contre le des- (r) Il faut 5e ressouvenir que les muscles de chaque anneau ont constamment leurs trois alphabets: que les dorsaux sont désignés par des leltres capitales, les gastriques par des romaines, et les latéraux par des grecques, et que chaque niuscle conserve toujours sa lettre qui lui tient lieu de nom dans tout l’ouvrage. Mém. du Muséum. t. 20. 10 74 | ESSAIS ANATOMIQUES sous d'A et partie à la région postérieure de l’anneau. Le reste des muscles dorsaux n’existoit plus. Ayant fait efliler les muscles À, ce qui s’exécutoit facile- ment , leurs fibres me parurent avoir quelque chose d’aride, marque de leur prochaine destruction. Je ne les trouvai plus torses, comme elles le sont dans la chenille. Elles étoient bien encore rassemblées par faisceaux, mais on n’y aperce- voit plus rien de membraneux. Ces muscles aussi ne conte- noient presque plus de graisse, et je n’y pus déméler aucune bronche. Les fibres des deux muscles placés sous À me semblèrent moins arides, mais elles ne me parurent pas non plus torses, et je n'y démélai pareillement point de bronches. Je ne trouvai à cet anneau qu’un seul muscle latéral, con- servé apparemment pour aider à fléchir la queue de la chry- salide : il me parut être le muscle £. Tous les muscles droits du sixième anneau et des cinq suivans étoient encore en place; mais, devenus plus courts, ils avoient vraisemblablement causé la contraction des an- neaux de la chrysalide, qui sont toujours plus courts que ceux de la chenille; cette’ contraction obligeant la peau à chaque anneau de la chrysalide à se plier en double, et à rentrer en partie sous le précédent. Sous le muscle A du sixième anneau, je trouvai, à l'endroit du muscle D,un muscle de même direction que D, mais plus mince : ce qui n’'empèche pas que ce soit peut-être le même, Le reste des muscles dorsaux n’existoit plus. Les tiges et les grosses bronches, quoique dépouillées de leurs tuniques extérieures, et détachées de leurs muscles, SUR LES INSECTES. 75 paroissoient assez distinctement ; mais les vaisseaux dans les- quels ils se partageoient étoient flétris et embarrassés dans des masses graisseuses ou des débris de muscles. Sous le muscle à, on en voyoit encore un autre qui tenoit la place d’e, et avoit la même direction, mais il me parut plus large. Les muscles droits gastriques recevoient encore des bron- ches, de même que le muscle e, comme dans la chenille. Je n'ai trouvé'à ces anneaux aucun muscle latéral. Les bronches étoient moins détruites à ces anneaux qu'aux précédens, et même la trachée-artère n’y étoit pas encore dépouillée de ses deux tuniques, mais elles y tenoient peu, et les bronches en étoient moins fondues,. J'ai trop dérangé l’intérieur du douzième anneau, en ou- vrant la chrysalide, pour que j’en puisse détailler les chan- gemens. Les grains d'une partie de la graisse jaune, grenue, placée dans la chenille à chaque anneau le long du ventre, étoient devenus tout blancs dans la chrysalide , tandis que le reste de la graisse avoit conservé sa couleur ordinaire. Tous ces grains paroissoient généralement plus arrondis, et ils se sé- paroient fort aisément. Les endroits, au reste, où les muscles manquoient étoicnt remplis d’une grosse couche de substance graisseuse qui tapissoit le côté intérieur de la peau, sub- stance dans laquelle les muscles disparus s’étoient apparem- ment dissous, comme vraisemblablement ils en avoient tiré leur croissance. Quant à la partie antérieure de la chrysalide, j'y trouvai les antennes renfermées chacune dans un fourreau prisma- 76 ESSAIS ANATOMIQUES tique, dont une des faces, savoir, celle qui paroït en dehors sur la chrysalide, étoit écailleuse et convexe; les deux autres faces en étoient plates, et composées chacune d’une forte membrane un peu trasparente, qui, par leur rencontre, for- moient une vive arète dans la chrysalide , dont ces antennes se séparoient fort aisément, mais elles y tenoient fortement par leurs racines. Ici elles ne se trouvoient plus pliées en zig-zag, comme dans la chenille prète à changer de forme, mais étendues le long de la seconde paire de jambes de la chrysalide. Ces antennes ne remplissoient pas toute la ca- pacité de leurs fourreaux, mais s'y trouvoient un peu au large. Elles étoient blanches. On pouvoit, jusqu'à certain point, les plier en divers sens sans les rompre; leurs palettes étoient déjà toutes formées, et de consistance à prêter un peu avant d'éclater. J’enlevai le dessus des deux grandes écailles LL qui for- moient le dos du corselet, et je trouvai dessous, au troisième anneau, des muscles qui m’étoient inconnus. Il y en avoit entre autres deux très-puissans qui tenoient par l'une de leurs attaches à la peau , près de inférieur , et par l’autre aux environs de la latérale. Après avoir eflilé ces muscles, je re- connus que c'en étoient de tout nouveaux, puisqu'ils n'a- voient rien d’aride, qu'ils étoient épais, et bien fournis de membranes et de graisse. Je vis au second anneau, le long de l’inférieure, à décou- vert, un assez grand vaisseau qui, en entrant dans un bout de canal plus large et très-court, se terminoit au troisième anneau. Je n'ai pu reconnoitre ce que c’étoit. Sous ce vaisseau, je trouvai la moelle épinière et les deux SUR LES INSECTES. 77 ganglions du cou qui étoient encore distincts, mais le con- duit de la moelle épinière, par où le postérieur de ces gan- glions communiquoit avec le suivant, n’étoit point double, comme je l’ai trouvé dans les chenilles que j'ai disséquées, mais simple et plus gros, ce qui apparemment est l'effet de l'enveloppe qui s’est formée tout autour. Deux ou trois nouveaux muscles, dont un étoit très-épais, partoient des côtés de cet anneau, et avoient leur autre at- tache plus près du troisième , à la ligne inférieure. Sous ces muscles, j'en vis encore deux dirigés vers le même côté, mais plus obliquement , et les principes de quelques autres muscles , tous ensevelis dans une quantité de graisse, dont, à cause de leur délicatesse, il n’étoit guère possible de les débarrasser sans les rompre. J'examinai l’une des ailes supérieures dans son emplace- ment, et la trouvai toute blanche et très-irrégulièrement froncée de plis assez grands pour pouvoir être aperçus sans loupe, et qui se laissoient aisément déplier, Les écailles de sa frange, quoique très-transparentes et toutes blanches, se montroient déjà sous une figure reconnaissable; mais les autres paroissoient encore peu distinctement. L’aile inférieure se trouvoit séparée de la supérieure par une cloison membraneuse, transparente, assez forte, bordée d’un filet écailleux. Cette cloison tenoit à enveloppe de la chrysalide. L'aile inférieure y étoit autrement placée que la supérieure ne l’étoit dans sa loge; les plis de la première, du côté de la frange , étoient en long, les autres en large et ondoyans. Après avoir Ôté les chairs et la graisse du troisième et du 78 ESSAIS ANATOMIQUES quatrième anneau , je les trouvai séparés en bas, d’une laté- rale à l’autre, par une cloison membraneuse, transparente ; et le long de l’inférieure s’élevoit une autre cloison pareille qui coupoit à angles droits la première par le milieu , et qui, diminuant de hauteur, se terminoit vers le milieu du second anneau. Ces cloisons tenoient par le bas à une membrane qui en paroissoit la continuation, et qui tapissoit vers l’infé- rieure le fond de la chrysalide, et étoit percée aux endroits où l'intérieur des cuisses de la phalène communiquoit avec le corselet. Les trois paires de pates antérieures de la phalène se trou- voient , dans la chrysalide, placées chacune au large dans un fourreau , dont ce qui en paroissoit au dehors sur la chrysa- lide étoit seul brun, et tenoit de l'écaille : le reste en étoit membraneux. On voit, pl. 39, fig. 3, comune ces fourreaux sont ramenés obliquement sur le poitrail de Ja chrysalide , et forment avec ses autres parties un tout crustacé et continu, où l'animal, dans cet état d’extrème foiblesse , est garanti de toutes parts. Quand on essaie d’eulever l’écaille marquéeT, fig. 3, qui couvre la première cuisse des pates antérieures, on trouve qu’elle pousse de son devant une membrane très-forte qui s’élargit à droite et à gauche, et devient écailleuse aux en- droits qui, fig. 8, sont représentés plus sombres. Cette mem- brane se glisse sous l’écaille BB, fig. 6, et y est attachée tout près des yeux G, et là, elle a une ouverture circulaire & , fig. 8, par où les chairs de la pate antérieure communiquent avec celles du cou, et par où elle tient à l’animal. Dans cette membrane, près de son extrémité latérale, se trouve le stig- SUR LES INSECTES. 79 mate de la première paire de la chenille, Il y est inséré, et non dans l'enveloppe de la chrysalide. Cette paire de pates antérieures a deux cuisses, et ainsi une cuisse de plus que chacune des deux autres paires. Elles [or- ment un zig-Zag dans la chrysalide avec la jambe, et ces trois paires y sont ainsi pressées l’une contre l’autre, mais la qua- trième pièce, qui renferme le pied, suit sans inflexion en droiture la jambe. On entrevoit sur le devant de la chrysa- lide, fig. 3, les indices de ces pates et de leurs diverses in- flexions. La pièce marquée I, près de l’inférieure, couvre la première cuisse; celle marquée l'If, la seconde; et celle marquée IFIF, la jambe suivie du pied : chose encore moins difficile à distinguer dans la fig. 7, où les deux pates de la chrysalide, qui couvrent les pates des deux premières paires, se montrent à part et un peu écartées aux endroits par où elles se séparent naturellement. On aperçoit sur la chrysalide, pl. 39, fig. 3 et 7, aux mar- ques 2 et 2*, comment les pates intermédiaires se trouvent placées, et que leurs fourreaux se montrent et se coarticu- lent pendant une étendue assez sensible, le long de l'infé- rieure, et que même ils paroissent s’y élargir pour cet effet, Ce fourreau, comme celui de la troisième paire de pates, est écailleux pour ce qui en contribue à remplir la surface extérieure de la chrysalide, et tout de reste en est membra- neux. La pate qui s’y trouve renfermée y est logée fort au large. On n’en distingue rien sur la chrysalide, que la seconde et la troisième pièce. La première, dont le fourreau est tout membraneux, s’entreyoit, mais foiblement, fig. 7, à la mar- que I et Ii. 80 ESSAIS ANATOMIQUES J’enlevai une des pates de la troisième paire dans son étui; et comme elle se trouve cachée dans la chrysalide sous le fourreau des ailes, de façon qu’on n’en aperçoit que le bout des pieds, n°5 3,3, fig. 3, et 3, fig. 4, au dehors, je ne trouvai que ce seul bout de brun et d’écuilleux. Le reste étant de- meuré membraneux et transparent, surtout d’un eôté, me permit de voir distinctement comment la pate y étoit pla- cée. Je l'y aperçus telle qu’elle est tracée pl. 40, fig. 3. AB est la cuisse, BC en est la jambe, et CD le pied, composé lui- même de six pièces. On y voit comment toute la pate est logée au large dans ce fourreau, qui certainement ne lui sert pas de moule. J’ouvris cette pate, et n’y pus distinguer que deux vaisseaux qui en parcouroient toute la longueur: l’un étoit transparent, et me parut une bronche sans tuni- ques; l’autre étoit un peu opaque, et ressembloit à un nerf. C’est à ces courts détails que s’est borné le peu de recher- ches anatomiques qu'il m’a été permis de faire sur la chrysa- lide et sur la chenille qui se dispose à prendre cet état. Je passe à l'examen que j'ai fait par forme d’essais sur les parties extérieures et intérieures de cet insecte changé en papillon nocturne ; et j'espère qu’elles fourniront des objets plus variés et plus satisfaisans au lecteur que ceux qu’on vient de lire. Essais sur la phalène. Après que, dans sa chrysalide, la phalène a été formée, et que ses parties, tant extérieures qu'intérieures, y Ont pris toute la consistance requise, linsecte, pour se dégager de son enveloppe, dès-lors devenue inutile, fait des-efforts re; SUR LES INSECTES. 81 doublés, au moyen desquels le devant de la chrysalide enfin se déjoint le long de la partie supérieure et de l’inférieure: Ea pièce, pl. 30, fig. 10, où tiennent les fourreaux des antennes et quelques autres des parties représentées plus en grand fig. 6, s’en séparent aux endroits par où elles ont été coarticulées aux pièces voisines; et le papillon s’y étant ainsi ouvert une sortie, en profite et paroît au jour, en abandonnant son en- veloppe, qui reste alors ouverte par devant, tandis que sa partie postérieure se trouve alongée par l'abandon des atta- ches qui en avoient assujetti les anneaux un peu en recouvre- ment les uns sur les autres; et c’est ainsi qu’on a représenté une dépouille de chrysalide, fig. 9, dont la partie postérieure est bien d’un quart plus longue qu’elle ne s’est montrée, fig: r, lorsque l'insecte y est encore renfermé. Dès que les ailes de la phalène, dégagée de ses liens, se sont étendues, ce qui se fait en peu de minutes, vu que, ramas- sées par des plis entassés en zig-zag les uns coftre les autres, Fanimal n’a qu'à lancer le suc, dont il est pourvu pour cet effet, dans les nervures de ses ailes pour les étendre, l’in- secte paroit beaucoup plus grand que la chrysalide où il avoit été renfermé, non pas tant à cause de l'air dont il s’est pu remplir, que parce que ses écailles, auparavant couchées à plat sur l’animal, se redressent, et que ses ailes s'étendent, presque de toutes parts, au-delà de son corps; et ainsi il ne faut pas être surpris de le trouver en quelque sorte plus grand, pl. 40, fig. 4 et 5, où il se montre dans son port d’ailes naturel, fig. 4, posé sur ses pieds, et fig. 5, couché sur le dos, qu'il n’a paru l'être renfermé dans sa chrysalide. Cette phalène n’est pas du nombre de celles qu’on puisse Mém. du Muséum. t. 20. 11 82 ESSAIS ANATOMIQUES mettre au rang des papillons qui frappent par l’élégante dis- tribution de ses belles couleurs. Ses ailes supérieures sont grisätres, nuancées de brun ettracées de noir. Les inférieures. sont toutes brunes en dessous, excepté vers le côté extérieur de leur origine, où leur couleur devient blanchâtre. Son cor- selet et son corps sont en dessous d’un brun tirant plus ou moins sur l’ardoise; en dessus ce dernier est alternativement annelé de brun terne et de blanc sale ou grisätre. Le dessus de sa tête et le devant de son corselet est d’un blanc feuille- morte. On voit vers l'extrémité postérieure du dessus de son corselet, qui, du reste, est presque tout brun, deux raies transversales, l’une blanche , l’autré noire, qui lui donnent quelque relief, Ce différent mélange de couleurs, qui distingue générale- ment les papillons, et qui répand sur nombre d’espèces un éclat de beauté qui se fait admirer, n’est dû qu’à la diversité des couleurs dés écailles qui les couvrent. Flles sont aux pa- pillons ce qu'est le poil aux quadrupèdes, ét le plumage aux oiseaux, mais la forme en est plus variée : car non-seulement chaque espèce de papillon a des écaälles faites dans un goût qui lui est particulier, et par où celui qui voudroit en prendre la peine pourroit se, mettre en état de reconnoître, à la vue de quelques écailles, l'espèce de papillons à laquelle elles appartiennent, comme un pépiniériste reconnoît les arbres, et un botaniste les plantes à leurs feuilles; mais on trouve encore au même papillon, suivant les différens endroits de ses ailes, et surtout de son corps, d’où l’on prend ces écailles, une variété si étonnante de formes et de grandeurs, qu’on ne peut qu'en ètre surpris. Et comme personne, que je sache, SUR LES INSECTES. 83 ne s’est encore avisé de nous en tracer quelque idée tant soit peu satisfaisante, il m'a paru que ce seroit ici le lieu d’en faire l'essai. Je commence donc d'abord par offrir aux yeux du spec- tateur un morceau du bord inférieur d’une aile supérieure de notre phalène. Ce morceau avec sa frange est de la lon- gueur environ d’une ligne, grossi au microscope, fig. 6, d,f. La frange &,f, qui est un fragment de celle qui borde la base de cette aile, occupe ici environ la moitié supérieure de la figure. On voit que cette frange est composée d’assez longues écailles de différentes tailles'et couleurs, qui sont cannelées, comme le sont généralement, quoique dans un goût plus ou moins différencié, celles dont cette phalène est couverte. On peut encore observer ici que les écailles, dont l'aile même est revêtue, sont beaucoup plus petites et de longueur à peu près égale, qu’elles ÿ sont rangées les unes contre les autres, et que c’est par leurs différentes couleurs que se forment les nuances de celles qui ornent les papillons. Ces écailles ne sont pas d’une structure aussi simple qu’on le croiroit d’abord. On a déjà dit qu'ici elles étoient canne- lées. On peut y ajouter que plusieurs sont de plus différem- ment sillonnées ; qu'elles ont chacune un pédicule cylindri- que plus solide que l'écaille même, dans laquelle, pour lui donner de la fermeté, ils sont engagés fort avant, et qu'enfin elles ne sont pas composées chacune d’une simple, mais d’une triple lame, dont l'intérieure est seule membraneusé, et où l’on aperçoit au microscope les traces des vaisseaux qui, dans Ja chrysalide, ont fourni les sucs nécessaires pour leur for- mation. Les deux autres lames, qui couvrent et renferment 84 ESSAIS ANATOMIQUES celle-ci, ont plus de fermeté : elles paroïssent écailleuses, et tout ceci n'est pas une assertion aussi hasardée qu’on pour- roit le croire. On va voir qu'une heureuse occasion n’a fourni le moyen de séparer ces trois lames, et de les examiner l’une après l’autre : occasion que j'ai trouvée en faisant mes essais sur une phalène qui avoit été exposée pendant quelque temps à un air tant soit peu humide, ce qui avoit vraisemblable ment facilité leur séparauon. Je vais donc tracer les divers exemples de grandeur et de forme que m'ont fourni les écailles tirées des différens en- droits de l'insecte dont il s’agit, et m'arrêter, chemin fai- sant, aux circonstances qui font voir que les écailles des pha- lènes sont composées de trois lames. Les trois longues écailles, représentées séparément dans la pl. 40, et marquées À chacune, sont du nombre de celles qui ont composé la frange af, fig. 6, mais plus grossies et autrement dentées par le bout; car il y a toujours beaucoup de diversité sur cet article. Les cinq, marquées B, sont autant de figures d’écailles plus ou moins colorées , prises du dessus de l'aile supérieure, à une ou deux lignes du bord, où commence la frange, et telles sont aussi les quatre auxquelles on a donné les mêmes lettres, pl. 47. Les quatre écailles C de cette dernière planche sont plus grandes, plus transparentes et plus minces que celles mar- quées B. Elles se sont trouvées parmi d’autres de la forme des B, sur le milieu des ailes supérieures. I/une d'elles, mar- quée CT, a un éclat d’une de ses deux lames extérieures d’em- porté. Les quatre D sont de celles qui se rencontrent sur le SUR LES INSECTES. 85 dessus des:mêmes ailes à peu distance du corselet. Plus lon- gues et plus étroites que les précédentes, elles y sont fort amassées les unes contre les autres, parmi nombre d’écailles pareilles à C. E sont six écailles plus petites, tirées du dessous de ces mêmes ailes, à peu distance de la frange, Elles ne différent pas beaucoup, pans la figure et la taille, des écailles B, mais leur dentelure m'a semblé placée plié de niveau, et être plus profonde et plus régulière. F en sont trois, prises de vers le milieu du dessous des mêmés ailes. Elles sont à ee près de la grandeur et de la forme des écailles C, et ne m’en ont paru différer que comme celles marquées E diffèrent de B. Les neuf écailles G sont du dessous de la même aile, vers le milieu de son côté extérieur. Le plus grand nombre en est petit et étroit pour sa taille. Les écailles qui se trouvent à l’opposite du mème endroit leur sont semblables pour la forme et la petitesse. Celles de la même aile, placées sur le dessus de son côté intérieur, sont dans le goût des écailles de B, mais elles sont plus grandes et de la taille des C. Les écailles de la frange des ailes inférieures m'ont paru être dans le goût de celles des supérieures. H sont onze écailles du dessus des ailes inférieures ; prises devers le milieu de leur base, et près de leur frange. Quel- ques unes n’ont point de dents, et sont même arrondies ou presque telles par devant comme H'; d’autres sont longues et très-étroites comme les trois HF. Les quatre écailles I sont du dessous du même endroit. 86 ESSAIS ANATOMIQUES On y en voit aussi de semblables aux quatre H numérotées, mais je ny en ai point rencontré de pareilles à nes sans numéro. On trouve sur le dessus des ailes inférieures, près du cor- select, des lames écailleuses, longues, étroites et éassantes, comme les trois marquées K sans nombre, qu'à la simple vue on prendroit aisément pour des poils ; et parmi lesquellesil y en a d’autres, larges et transparentes, comme K r, 2 6t 3. Elles ont contribué à n''assurer que les-écailles de cette pha- lène sont cannelées de part.et d'autre: car en les pressant un peu avec la pointe d’une fine aiguille, il s’en est détaché des éclats, sous lesquels j'ai encogé apercu à l’écaille des canne- lures plus claires et mieux terminées : ce que j'ai tâché d’ex- primer sur l'écaille K 1, où ce qu'il y a de-plus foncé le long de son milieu marque l'endroit.où il n’y à Fu eu che d’emporté. ; HOT 1 0.4 Les quatre, écailles pere L sont prises du dessous des ailes inférieures, à peu distance du corselet. Elles sont gran- des, très-souples, et se rompent diflicilement quand on les plie. Il y en a parmi de fort longues et étroites, d’autres sont larges et plus courtes. En général, elles varient beaucoup à ces égards, et leurs canneluresne se montrent que foiblement. Les trois M, au haut dela planche, sont de celles dont est composée la frange étroite qui borde le côté intérieur de l'aile supérieure. Elles ne sont pas dentées, mais arrondies par devant, comme le sont ordinairement toutes celles qui se trouvent aux endroits où il y a frottement: ce qui paroit avoir été ménagé ainsi pour qu'en,ces endroits les écailles passent plus aisément glisser sur celles des autres parties qu’elles SUR LES INSECTES. 87 rencontrent, etne-point être arrêtées dansleur action ; en s’en- grenant les unes dans les autres, comme il ne pourroit nian- quer d'arriver si elles étoient dentées comme le sont celles qui ne sont point exposées à des frottemens pareils. La planche 42 nous fournit neuf écailles , marquées N, ti- rées des barbillons, proportionnéés aux filets qu’elles revé- tissent. Elles sont des plus petites de la phalène, et quel- ques unes en sont arrondies par devant; ce qui me fait pré- sumer que ce sont aussi de celles qui y sont exposées à des frottemens. | Les six écailles, désignées par la lettre O, sont prises du devant de la tête, aux environs des yeux. Elles sont un peu alongées. P est une des écailles très-longues et blondes, dont il y en a quantité sur le dessus de la tête, vers la nuque du cou de la phalène. Q sont deux écailles d’entre un bon nombre de pareilles mêlées avec quantité d'autres, telles qu'Or et O2, qui se . trouvent sur la région la plus avancée du dessus du corselet, immédiatement derrière la tête, où elles forment la grande partie d’un disque de couleur blonde. “R sont douze écailles brunes de celles du dessus du cor2 selet, qui suivent immédiatement les écailles Q. Parmi ces écailles R, les grandes, qui commencent par une pointe alon- gée, s’élargissoient un peu vers l’origine de cette pointe, comme on le voit dans leurs figures représentées au nombre de sept. S marque cinq écailles de couleur pâle, prises des côtés du corselet. Elles ont beaucoup de rapport avec les écailles R, 88 ESSAIS ANATOMIQUES mais leur bout eflilé ne se caractérise par aucun élargisse= ment, comme ces dernières. Les quinze écailles marquées T sont de la raie noire qui traverse le dessus du corselet. Celles qui sont les plus som- bres, les plus étroites et les plus longues ; comme T1, 2 et3, concourent le plus à rendre velouté le noir de:cétte raie. Leur teinte, ce qui est rare à des corps si minces, est telle- ment sombre, qu’elles paroïssent même noirâtres au micro- scope, surtout vers leur extrémité supérieure. Les écailles T4,5,6et7 sont d'un brun de café; d’autres sont d’une couleur plus claire, et d’autres y paroissent toutes blanches et transparentes. L'écaille T 15 n'a été représentée ici que pour faire voir qu’il s'en trouve parmi elles dont les bords . paroissent marbrés. On voit distinctement aux écailles T4, 5,6, 7, 8. et 9 qu’elles sont au moins doubles. Les parties qui s'y montrent les plus claires, et où les cannelures se distinguent le mieux, - sont des endroits où j'ai emporté des éclats de ces écailles, en les pressant avec de fines aiguilles; mais il y a apparence que'ce que j'en ai emporté étoit plus que des éclats simples, et qu'à ces éclats est demeuré attaché un morceau de la mem- brane intermédiaire où rampent les traces des vaisseaux qui ont porté le suc nourricier aux écailles, lors-de leur forma tion : au moinsy ena-t-il eu nombre d’autres auxquelles j'ai enlevé de grands éclats, comme à F r0, et à quelques unes même tout un côté, comme à T 11, qui ont alors laissé à découvert, non une partie distinstement cannelée, comme T4,5,6, 7; 8 et 9, mais une couclie sans cannelures ,-sur liquelle rampoient un grand! nombre.de traits! noirs; opa- SUR LES INSECTES. 89 ques et ondoyans, qui vraisemblablement étoient ces traces de vaisseaux dont il vient d’être parlé, et dont nombre ne parvenoient pas jusqu’au bord supérieur de l’écaille, et au défaut desquels on voyoit des cannelures plus distinctes, comme, par exemple, à T 10, quoique plus faibles, parce qu'elles n’étoient que d’une seule lame. Mais pour passer d’autres preuves dont le nombre pour- roit fatiguer, je finirai ce point en mettant le fait même, par les écailles T 16 et 17, et V 15, de la pl. 43, sous les yeux du lecteur. En T 16, l’écaille supérieure ayant été presque tout emportée, la lame intermédiaire est restée, et dans toute sa longueur, le pédicule qui a fourni aux vaisseaux de cette lame les sucs dont l’écaille a été formée. T 17 est une écaille dont j'ai soulevé un morceau AA d’une des deux lames écailleuses, et dont en même temps un morceau de mème grandeur de la lame intermédiaire s’est séparé, de sorte que les cannelures plus claires qu’on voit dans cette ouverture sont celles de la lame écailleuse de l’opposite. Et en pl. 43, V 15,les deux lames extérieures s'étant séparées presque d’elles-mèêmes, ont laissé l'intermédiaire entièrement à dé- couvert, de sorte qu'elle ne m'a guère laissé d’auire peine que celle de la dessiner. Le fait donc paroïissant assez prouvé, savoir : que les écailles des papillons sont composées de trois lames, dont les deux extérieures dans cette espèce sont écailleuses et cannelées, et l'intermédiaire celle qui, par son pédicule, a tiré le suc du corps de l'animal pour le distribuer à l’écaille, lors de sa for- mation, est membraneuse. Je continue mon sujet. Vi1,2 et3 sont des écailles très-longues , placées sur le dos Mém. du Muséum. t. 20. 12 go ESSAIS ANATOMIQUES de la phalène, entre le corselet et le corps. Des écailles pa- reilles, mais un peu plus courtes, s’y trouvent partout mê- lées, et parmi celles-ci d’encore plus eflilées, et telles que Vioet r1. Des écailles comme V 4, 5, 6, 7, 8,9, 12,13, 14,15 et 16 accompagnent non-seulement celles de V1, 2 et 3, mais aussi les autres longues écailles des premiers anneaux du dessus du corps. Les écailles V17, 18, 19, 20 et 21 ont été prises du dessus du dernier anneau, et parmi celles-ci, on en trouve d’encore plus étroites que T 17. W1, 2 et 3 sont de celles qui font le tour de l'extrémité du dernier anneau. Je n’en ai point trouvé de courtes et de larges parmi. Elles commencent par un pédicule long et dé- lié. La partie large de l’écaille l’est le plus vers son milieu: ce que je n’ai point trouvé à de longues écailles prises d’ail- leurs. Elles se terminent, du reste, par deux pointes alongées. Les écailles X 1, 2, 3, 4, 5 et 6 de cette planche, et celles marquées X 7, 8,0, 10,11 et 12 sur la pl. 4, sont du des- sous du ventre, au penultième anneau et à ceux qui précè- dent. On trouve aussi des écailles qui leur sont semblables le long des deux lignes latérales. Comme les écailles Y 1, 2,3,4,5,6 et 7, pl. 44, sont de celles qui se trouvent piquées contre le dessous du corselet, entre lesjembes, où lorsque celles-ci se meuvent, leurs écailles pourroient accrocher les écailles Y, si elles étoient dentées: la nature y a pourvu en les privant de ces pointes, d’ailleurs si communes aux autres écailles. J’ai négligé d'examiner si la marbrure que j'ai trouvée et représentée aux quatre Y les SUR LES INSECTES. OT plus larges leur est naturelle, ou si c’est l'effet d’eclats em- portés. Z 1 jusqu’à 12 sont douze écailles du dessus de la première cuisse de la pate antérieure. C’est la partie exposée en vue dans une phalène renversée sur le dos. Elles se distinguent surtout en ce que leurs dents sont beaucoup plus longues et acérées que celles des autres écailles que nous avons repré- sentées jusqu'ici. Les écailles & de la planche 45 sont au nombre de quinze, prises du dessous de la même cuisse, et ainsi d’un endroit exposé au frottement : aussi n’y en a-t-il aucune qui soit den- tée, tandis que l'on vient de voir que cellés de l’opposite le sont au plus haut point. Les sept écailles à font partie de celles qui couvrent le dessus de la seconde cuisse de la première paire de pates. Plu- sieurs de ces écailles sont un peu recourbées , et garnissent le bord d’une sorte de coulisse, dans laquelle la jambe de cette pate se retire souvent. Il n’y en a que de très-étroites parmi qui ne soient point dentées. Toutes ces écailles à sont des plus fortes et des plus opaques que j'aie trouvées à cette phalène. J'ai tiré les quatorze écailles marquées C du dessus de la même articulation, à une petite distance du bord, de la fa- çgon de coulisse dont il vient d’être parlé. Elles sont aussi opa- ques que les précédentes, mais beaucoup plus petites. Il ne s’en trouve que très-peu de dentées parmi, probablement pour laisser le mouvement des ailes plus libre. La plupart ont la partie antérieure arrondie; à d’autres, elle se termine 92 ESSAIS ANATOMIQUES en une seule pointe, soit arrondie, comme c 1,3, 4, 5,6, 10 et 12, soit aiguë, comme c 7,8 et 13. Enfin les dix écailles Z ont été prises au hasard, ainsi que les précédentes, du dessous de la même secondecuisse, Toutes se sont trouvées arrondies par devant, comme on l'a déjà plus d’une fois remarqué ci-dessus, que le sont celles où il y a rencontre et frottement, pendant que les autres, en nombre prodigieux, sont constamment ou du moins presque toujours dentées; et après cette remarque, on laisse à nos modernes prétendus philosophes à décider s’il est croyable que des ex- ceptions constantes, établies aux règles les plus générales, alors seulement quand de sages raisons l’exigent, et autre- ment point, puissent être uniquement l'effet d’un aveugle hasard. Quoi qu'il en soit, il s’en est trouvé parmi ces écailles d quelques unes, comme 46,9, 10, 12et 13, qui paroissoient avoir déposé leurs deux envéloppes extérieures, et n'avoir conservé que l'intermédiaire, où l’on apercevoit distincte- ment les ramifications des vaisseaux qui, dérivés du pédicule, avoient fourni à ces parties la substance dont elles avoient été formées. Comme j'ai avancé ci-dessus, qu'outre la différence pro- digieuse de grandeur et de forme qui se trouve entre les écailles prises des divers endroits du même papillon, il y en avoit encore une autre qui distinguoit celles des différentes espèces de papillons l’une de l’autre, de facon qu'il ne seroit pas impossible, à qui voudroit s’y appliquer, d’ap- prendre à reconnoitre, au caractère des écailles, l’espèce de SUR LES INSECTES. 93 papillons dont elles ont été tirées, ainsi que lon reconnoît les espèces des arbres à leurs feuilles, il m'est venu dans li- dée, pour en donner un exemple, de remplir le vide qui me restoit, au bas de la pl. 45, par des figures d’écailles d’une autre espèce de phalène, moins grande à la vérité, mais plus connue, que, faute de place, je me dispenserai de représenter et de décrire ici, d'autant plus, que si les figures ne me trom- pent , celaa déjaété fait dereste par Gœdaert, part.r,expér. 22, S. Mérian, pl. 1423 Réaumur, t. #1, part. 2, pl. 40, fig. 5—12; et Roœsel, cl. 2, Pap. noct., tab. 8; et je crois que, pour peu qu'on y donne attention, on y reconnoitra aisément ce ca- ractère spécifique qui distingue en gros les écailles de cette phalène de la précédente. En voici l'emplacement. Lescinq écailles marquées À se sont trouvées au cou, contre la tête de cette seconde phalène : leur lustre est pareil à celui de la nacre. Elles sont les plus grandes que j'aie trouvées à l’insecte. La plus considérable étoit longue d’une vingt-neu- vième partie d’un pouce, et c’est dans cette même propor- tion que j'ai représenté toutes les suivantes. B sont sept écailles de celles qui couvrent le dessus des ailes supérieures, C, dix de celles qui couvrent le dessus des ailes inférieures, Elles sont plus transparentes et plus minces que les précé- dentes, et plusieurs n’en sont point dentées. D, treize écailles de celles qui couvrent le dessus du corse= let. Elles sont grandes, ont des dents longues et aiguës ; et les côtés de la plupart sont terminés à peu près en ligne droite, comme un éventail. E, six écailles de celles qui forment la frange des ailes su= 94 ESSAIS ANATOMIQUES périeures. Elles sont de deux grandeurs. Les courtés remplis- sent les vides laissés entre les pédicules longs et minces des grandes. Leurs pointes ou dents sont un peu émoussées. F, sept écailles tirées de ce côté de la cuisse d’une phalège, qui fait face au corselet. Elles ne sont point dentées, par la raison alléguée à l’occasion de celles qui se sont trouvées au même cas dans la phalène précédente. G, quatre écailles prises de l’opposite. Elles sont dentées et fort petites, comme celles qui sont marquées F. H, cinq de celles qui couvrent la partie de la pate qu'on nomme sa jambe. I, les dix écailles marquées de cette lettre garnissent le dessous du corps, K, ces quatre longues écaillés sont de celles qui couvrent les barbillons. L, deux écailles si longues ct étroites, qu’en les prendroit presque pour des poils. Elles se trouvent aux cuisses. M, quatre écailles du dessus du corps. N, poils du dessousdu corselet, On n’en trouve à cette pha- lèrie guèré que là. O, six des écailles qui garnissent l'extrémité postérieure de l’animal. Ces écailles, qui prêtent tant d'éclat aux papillons, voilent à nos yeux l’assemblage des parties qui donnent proprement la forre au corselet et au corps de cet insecte. Il faut l’en débarrasser pour les faire paroître l’un et l’autre; et c’est ce qui a été pratiqué par rapport à la 1re fig. de la pl. 46, qui repré sente, de grandeur naturelle, la phalène dontils’agit, dépouillée de toutes ses écailles et vue du côté du dos, et à ailes dé- SUR LES INSECTES. 95 ployées; mais on se tromperoit si l’on s’imaginoit qu’une fi- gure tracée de cette grandeur fût suffisante pour nous décou- vrir l'assemblage des parties dont la réunion constitue la forme extérieure de cet animal. Tout ce qu’elle peut nous apprendre ne se réduit à peu près qu’à nous faire connoître que le dessus de son corselet est écailleux, que celui de son corps est garni de larges cercles de la même substance, que ses ailes sont membraneuses et transparentes, qu’elles sont munies de fortes nervures opaques qui leur donnent une fermeté suflisante pour battre l’air, sans céder. Et la même phalène, ainsi représentée de l’autre côté, ne nous décou- vriroit autre chose, sinon que ses six pates et le dessous de son corselet sont pareillement écailleux, comme le sont les lames dont son ventre est cuirassé. Il fant le secours des verres pour distinguer la forme et déméler l’arrangement et la jonc- tion des parties qui constituent le dehors de cet insecte, et surtout de son corselet, et encore sont-elles faites d’une façon si singulière et compliquée, qu'alors même il est bien dif- ficile de s’en faire une juste idée, et presque impossible, quand on se l’est faite, de exprimer par des dessins tracés avec netteté et précision. Pour tàcher cependant d'y réussir autant que je pourrai, et de le faire avec quelque ordre, je remarque d'abord que la nature a divisé tout genre des pa- pillons en trois parties principales, séparées par des étrangle- mens très-visibles : la tête, où lon peut joindre le cou, le corselet et le corps. Ces trois parties se distinguent déjà facilement dans la fi- gure 1, où À marque la tête, qui est très-petite pour la taille de l'animal; BCB indiquent son corselet, et CC le corps qui 96 ESSAIS ANATOMIQUES surpasse de beaucoup :en grandeur celles des deux autres ensemble. Tout cela pourtant ne suflit pas pour parvenir à reconnoitre les différentes pièces, dont l'assemblage compose la forme extérieure du papillon. {ne suflit même pas de les voir telles qu'elles se montrent à la loupe, ainsi qu’on les a tracées fig. 2, 3 et 4: fig. 2, vues sur le dos et sans ailes; fig. 3, vues ainsi à l'opposite et sans les trois pates d’un côté, pour y faire paroïtre plus au jour les pièces qui constituent le dessous de son corselet; et fig. 4, vues par le côté, sans ailes ni pates : et quoiqu’on y ait encore ajouté la fig. 5, où l'on a représenté un simple corselet avec la tête, auxquels on a fait faire un quart de tour vers la supérieure, pour présenter en plein les diverses pièces solides dont la réunion constitue le dessous du corselet, pièces que l’on ne voyoit que fort obliquement fig. 4, vu la forme angulaire du poitrail de cet insecte; mais ces quatre figures, quoique pas encore assez grandes pour exprimer en détail les pièces qui constituent la forme extérieure de la phalène, sufliront pourtant à peu près, j'espère, moyennant quelque explication, pour en donner une idée générale. Commençons par celles de la tête. Idée générale des parties extérieures de la tête. Elle est beaucoup plus large qu'épaisse. On voit, surtout à la loupe, qu’elle doit principalement sa figure à l’assem- blage de trois ou quatre parties écailleuses, dont les deux plus grandes sont pareilles et latérales, et la troisième, jointe à la quatrième, remplit l’espace qui sépare les deux premières. SUR LES INSECTES. 97 Ces deux pareilles, marquées AA, pl. 46, fig. 2, 3et 6, ont l'apparence chacune d'une grande portion de sphère ; mais à les bien examiner, elles ont extérieurement plus de rapport à un demi-œuf de vanneau, coupé suivant son grand axe. Rien n’est plus naturel, vu leur emplacement et leur con- vexité, que de les prendre pour deux grands yeux, et, en effet, elles font partie de l’organe de la vue ; mais on décou- vrira bientôt que cet organe n’est pas si simple dans ce genre d'insectes qu'ille paroït d’abord. En attendant, rien n'empêche qu'on ne puisse nommer ces deux convexités, comme on le fera dans la suite, les grandes cornées. La lame écailleuse qui les sépare , B,B,B, fig. 6, et que, vu sa situation, je nom- merai l'écarlle frontale, est brune, votée et sinueuse. Elle commence près de la nuque du cou, où elle est la plus large; et là elle est coarticulée à une autre écaille qui n’en semble que la continuation, et que, vu sa situation, on nommera l'écaille occipitale. Elle s'étend, de part et d’autre, le long du bas des grandes cornées, qu’elle garnit par derrière autour du cou, jusqu’au devant de la tête. Cette écaille, à l’endroit de sa coarticulation avec la frontale, a deux échancrures pa- reilles, mais opposées à deux autres qui se trouvent aux mêmes endroits de la frontale, et qui, par leur rencontre, forment deux ouvertures occupées par deux éminences mo- biles BB, fig. 6, brunes et écailleuses du côté de la supé- rieure , blanches et membraneuses à l’opposite, sur lesquelles se trouvent articulées les antennes, qui sont noires, et du genre de celles que le célèbre M. Réaumur a nommées co- niques , et qui sont marquées ici D,D, fig. 1, 2, 3 et 4. De là l’écaille frontale se rétrécit en parcourant tout le devant Mém. du Muséum. 1. 20. 13 98 ESSAIS ANATOMIQUES de la tête, et va se réunir et se terminer à une membrane qui tient au cou; mais avant de parvenir à cette membrane, l’écaille est percée de deux ouvertures à même hauteur, plus rapprochées et plus petites que les deux précédentes. De ces deux ouvertures partent deux ‘éminences mobiles qui servent de base aux deux barbillons de la phalène, lesquelles, renversées en arrière, cachent par devant l’écaille frontale, comme on le voit en E, fig. 3. Du cou. Le cou Eÿ, fig. 4 et 5, est, tout joignant la tête, d’abord étroit et membraneux, peu après il s’élargit beaucoup; et quoiqu'il continue de rester membraneux, il est soutenu par une charpente de pièces écailleuses qui tient au corselet vers la supérieure, et à la tête par son opposite, de facon qu'il n'empêche pas de se mouvoir en tous sens sur son cou, et que le cou ne puisse le faire aussi avec la tête par un mouve- ment qui lui est particulier. On aperçoit au cou la première paire de stigmates par leur contour oblong, relevé et écailleux. En y introduisant un crin, quis y enfonce aisément, on s'assure de plus qu’il n’est pas bouché, Les pates de la première paire tiennent, par articulation, à la charpente écailleuse du cou; et ce qui doit paroître singu- lier, c’est qu’elles ont chacune deux cuisses, au lieu que les pates desdeux paires suivantes n’en ont chacune qu’une seule: du reste, les six pates de cette phalène sont également pour- vues d’une jambe proprement nommée ainsi, et d’un pied; SUR LES INSECTES. 99 mais ces parties sont un peu différemment formées dans chaque paire. La première cuisse des pates antérieures, celle qui se montre de côté, et marquée G, fig. 4 tt 5, et qui se voit par devant sans lettre, fig. 3 , est la plus épaisse et la plus courte des deux. Elle tient au cou par son côté le plus renflé. La seconde cuisse, plus longue, mais moins grosse que l’autre, est articulée à la première, et celle-ci est latéralement con- cave en dehors, comme le montrent les fig. 4 et 5, afin d’y pouvoir recevoir le côté de la seconde cuisse, qu’il est na- turel à cet insecte de ramener contre la première, pour la garantir; de même qu'il applique assez souvent, pour cet effet, sa jambe contre la seconde cuisse. Cette troisième pièce, ou la jambe proprement dite, est plus mince et plus courte que la seconde, et un peu arquée. Elle est munie, dans sa courbure, d’un ardillon long et mobile, qui part à peu près de son milieu , et elle est articulée par ses extrémités à la cuisse et au pied. Ce que l’on nomme pied dans les insectes, et surtout dans les papillons, n’a guère de rapport avec ceux des grands ani- maux. Dans la phalène dont il s’agit, de moitié plus longue que la jambe mème, il est composé de cinq pièces articulées bout à bout, dont la première est la plus longue. Outre les écailles dont toute la pate est revêtue, ces cinq pièces sont encore hérissées en dessous de nombre d’épines noires et dures, dirigées obliquement vers l'extrémité du pied , qui est terminé lui-même par deux crochets forts et mobiles. 100 ESSAIS ANATOMIQUES Du corselet. Le corselet est nat@rellement divisé par une séparation très-marquée en deux parties, dont l’antérieure, qui est la plus grande, porte les ailes supérieures et la seconde paire de pates, et dont la postérieure soutient les pates de la troisième paire et les ailes inférieures. L'une et l'autre de ces parties sont presque entièrement écailleuses par dehors. L’antérieure est couverte en dessus de deux grandes écailles pareilles, LE, coarticulées le long de la supérieure, de facon qu’on apercoit avec peine la trace de leur assemblage. Leur bord antérieur tient à la peau du cou, et le postérieur est appuyé par une écaille convexe rhomboïdale K, qui se termine en pointe émoussée vers les côtés, et dont la réunion avec les deux I est marquée par un sillon très-visible; mais elle n’est point articulée avec la double écaille P qui suit, et fait partie de l’autre division du corselet. Ces trois écailles I, et K for- ment ensemble, par leur réunion, la convexité du dessus du corselet. Sa partie antérieure n'a proprement à chaque côté que trois écailles qui puissent être appelées latérales, savoir: F, fig. 2, 3 et 4, et sous F', la pièce écailleuse A , qui n’est point visible, mais qui l’est pl. 48, fig. 10, A et D, qui ne l’est qu’en par- tie ; encore l’écaille F n’appartient-elle proprement pas à la charpente du corselet. Elle borde par devant l'origine de l'aile supérieure, à qui elle sert comme d’épaulière. Sa figure estconvexe et irrégulièrement triangulaire, n'étant coarticulée avec aucune autre pièce solide, mais ne tenant au corselet que SUR LES INSECTES. I01I par une membrane assez lâche, de même qu’à l'aile: elle a la liberté de se mouvoir en tous sens pour la diriger. Du côté du ventre, cette partie du corselet est en dehors beaucoup plus composée que sur le dos, et il est difficile de démèler l'assemblage des écailles baroques qui la consti- tuent. Elle m’a paru formée de la jonction de dix pièces, cinq à chaque côté, savoir : H,L,M,N et O, qu'on ne voit, fig. 3 et 4, pl. 46, que de biais, mais qui ont été exposées en plein fig. 5. H et L sont coarticulées par harmonie avec M, O avec N,et H l’est encore le long de l'inférieure avec sa pareille, du côté opposé, et cette même H tient à LetO,MàN,et O à sa pareille, qui est à l’autre côté, non par harmonie, mais par une attache membraneuse qui laisse à ces pièces la liberté de se mouvoir un peu l'une indépendamment de l'autre. Les parties désignées, fig. 5, par un @, un et un x sont membraneuses, et & et à y marquent de plus l'emplacement de l’une et l’autre des ailes, dont les racines ont les mêmes lettres, fig. 3 et 4. On voit, fig. 3, que l’écaille O est un peu relevée du côté de l'inférieure, et un peu concave à l’oppo- site. C’est dans cette cavité que la cuisse de la seconde paire de pates se couche naturellement, et alors la partie relevée d’O contribue à la garantir. Immédiatement au-dessous de l’épaulière F, fig. », 3 et 4, l'aile supérieure à a sa place entre l’écaille dorsale I et la gas- trique M. Cette aile est adhérente au corselet, depuis F jus- qu’à la pointe de la dorsale K, et pour lui laisser l'agitation plus libre, un intervalle membraneux a été ménagé entre M et l’attache de l'aile. 102 ESSAIS ANATOMIQUES Entre les O des deux côtés, il y a, vers l'inférieure, un sillon très-profond. Cette écaille O se termine par un prolon- gement, ou une apophyse, au bout de laquelle ‘une courte pièce concave , écailleuse et mobile, G, fig. 4 et 5, est arti- culée, dans laquelle s’emboite la cuisse de la seconde paire de pates. L'espace articulaire T, qu’on voit entre G et O, fig. 5, est membraneux: ce qui a été ainsi ménagé pour mettre au bout G, de s’y renverser tout-à-fait, et même de s’y enfoncer par le côté, comme il lui est naturel de le faire. Diverses particalarités distinguent les trois paires de pates, entre elles; la plus frappante est celle par où, comme j'ai dit, les pates de la première paire ont chacune deux cuisses, tandis que les suivantes n’en ont qu’une. Les autres caractères dis- tinctifs de ces trois paires seront indiqués dans l’article qui en traitera séparément. La partie postérieure du corselet est aussi presque toute revêtue d’écailles. Du côté du dos, elle est convexe et com- posée de deux écailles, dont l’antérieure P,P, fig. 2, très- étroite à la ligne supérieure, et y rentrant tant soit peu, s’é- tend en s’élargissant, de part et d'autre, jusque vers la base des ailes inférieures, où, devenue la plus large, elle se termine par un contour renflé et irrégulièrement arrondi. Le côté postérieur de cette écaille est bordé d’une autre écaille très-étroite , un peu circonflexe, V, fig. 2 et 4, garnie à la ligne supérieure d’une éminence en bec de corbin. Elle est articulée au bord postérieur de la précédente; et, devenwe membraneuse vers la latérale, elle forme une taie qui bride le dessous de l'aile inférieure. SUR LES INSECTES. 103 En dessous, ou vers le poitrail, cette partie du corselet est cuirassée à chaque côté de quatre grandes écailles W,X.,Y, ZL, fig. 3, 4 et5, et d’une petite, à laquelle, faute de place, on n’a pu donner de lettre dans ces figures. W est une écaille longue, étroite et sinueuse , qui com- mence à la ligne inférieure; et quoiqu’elle y touche presque l’écaille du côté opposé, elle en est pourtant séparée par un sillon très-profond. Au premier coup d’œil, on la croiroit composée de deux pièces; mais ce n’est que l'effet d'un pli qui traverse obliquement cette écaille. Elle ne communique avec X. que par une membrane assez large et souple, pour lui permettre un mouvement en avant et en arrière; mois son bord postérieur est articulé par harmonie avec Z. X est plus grande qu’elle ne paroit ici. Elle s’avance sous N jusqu’à la ligne inférieure , où elle est coarticulée avec sa pareille du côté opposé, laissant un espace membraneux assez large entre elle et W, à l'endroit où elle borde Z, à laquelle elle est aussi articulée. Du côté de la latérale, elle est flanquée d’une petite écaille qui n’y tient que par une membrane, et lui laisse un jeu assez libre. Cette dernière écaille, attachée à l’origine de laile, se prête à ses monve- mens. On la voit fig. 4 et 5. Y, placé du côté de la latérale, commence vers l’espace marqué Ÿ, qui est membraneux, et à l’origine de l’aile infé= rieure, sous laquelle elle est coarticulée vers la latérale avec l'écaille dorsale V. Elle se termine, de l’autre côté, à la ren- contre de W et de Z. Z, fig. 3 et 5, embrassant le dessous et le dessus du bord postérieur du corselet, avance jusque près de l’inférieure. Son 104 ESSAIS ANATOMIQUES bord antérieur est coarticulé, par harmonie ,avee le bord pos- térieur de lécaille W. La troisième paire de pates est composée, comme la se- sonde, de trois pièces principales, la cuisse, la jambe et le pied. Il en sera parlé dans la suite. On voit, fig. 5, que W est relevé vers l’inférieure et concave vers la latérale. Cette cavité paroit y avoir été ménagée pour y recevoir la cuisse attenante qui s’y applique fréquemment, Les ailes inférieures, dont, comme aux supérieures &, on ne voit que l’origine D, fig. 2,3, 4 et 5, le reste en ayant été retranché, tiennent à la partie postérieure du corselet, depuis le haut de l'écaille dorsale P jusqu’à la petite écaille gastrique sans lettre qui borde Y ; de là elle se rétrécit d’abord un peu, comme on le voit fig. 2, ensuite de quoi elle s’élargit et prend la forme d’une aile, Quelques petites pièces crustacées en soutiennent la racine, qui, plus membraneuse que solide, est capable d’un mouvement fort libre et varié, mouvement qui peut ètre plus ou moins dirigé en tous sens par la mobi- lité de la partie postérieure du corselet. Comme la charpente du corselet est d’une structure singu- lière très-composée et fort inconnue, il faut plus d’une fois la parcourir des yeux , en tous sens, pour pouvoir s'en faire quelque idée. On a déjà tracé l’esquisse de tout ce qu’on en peut connoitre sans dissection; mais la face postérieure qui le termine, et qui, par un étranglement, communique avec le corps, w’a poiut encore été touchée, parce que tant qu'on laisse ces deux parties principales jointes ensemble, comme on l’a fait jusqu'à présent, l’entre-deux ; étroit et profond, qui les sépare, et dont le bout aplati du corselet occupe l’un des SUR LES INSECTES. 10) côtés , empêche qu'on ne puisse démèler les parties qui com- posent cet aplatissement. On s’est donc enfin déterminé à * séparer le corps du corselet, et ainsi on s’est procuré le moyen de voir cet aplatissement aplomb, comme on l’a représenté fig. 7. Tout ce qu’on y découvre est écailleux, à la réserve, 1° du petit espace indiqué, de part et d'autre, par LE, à l’origine des pates postérieures GG, et qui se montre à plat sous la même marque fig. 5, et 20 des extrémités V,V qui finissent en*membranes, et forment le dessous des ailes inférieures, désignées aussi par les mêmes lettres, fig. 2, du côté supé- rieur des écailles 2,2, qui s’y convertissent en membranes, indiquées chacune par une petite croix, et qui sont une con- tinuation de celle qui porte la même marque fig. 4 et 5. Tout le reste de la figure est écailleux et composé d’un assemblage coarticulé très-solidement, excepté qu'entre G,G il y a une séparation qui permet à l’origine des pates postérieures GI,GI de se mouvoir séparément, ou tous deux à la fois, en avant et en arrière, et c’est apparemment pour faciliter cette action en avant que le côté supérieur de Z est membraneux et lâche. Vers la supérieure, T est l'apophyse en bec de corbin, qui porte la même lettre fig. 4. P,P, fig. 7, sont les mêmes écailles que P,P, fig. 2, mais vues dans un autre sens. À, A, fig 7, sont les extrémités de deux filets écailleux très- forts, dont les traces paroïssent au premier anneau du corps, et y sont marquées AB,AB, fig. 2. Le corselet soutient le corps au moyen de ces filets, dont les extrémités antérieures 5 Mém. du Muséum. 1. 20. 14 106 ESSAIS ANATOMIQUES aboutissent aux endroits marqués A,A, fig. 7, à un rebord écailleux qui fait le tour du corselet. C’est le long de ce re- bord que la peau du corps y est attachée. E sont deux prolongemens d’une pièce écailleuse qui tient par dedans à l’écaille K, fig. 2 et 4. L'espace AEA, qui a été laissé vide dans la fig. 7, est na- turellement occupé par les parties intérieures, au moyen desquelles le corselet et le corps communiquent ensemble. Du corps. . De même que la partie antérieure de la phalène dont il vient d’être parlé est formée par les trois premiers anneaux de sa chenille, ainsi les neuf anneaux suivans de la chenille constituent la partie postérieure de la phalène , qu’on nomme communément son Corps. + La forme de ce corps est à peu près conique; épais et large par devant, mais un peu moins dans le mäle que dans la femelle ici représentée, il se termine en pointe à l’autre extré- mité. Son premier et ses trois derniers anneaux sont ceux qui, du moins pour l'extérieur, ont éprouvé le plus de change- ment. Le premier de ces anneaux, celui qui correspond au quatrième de la chenille, a subi un rétrécissement extrême qui forme l’étranglement, par où se distingue, d’une façon si marquée, le corps de la phalène de son corselet, au moyen d’un enfoncement plus profond du côté du ventre de l’ani- mal qu’à l'opposite. En dessus, cet anneau est muni de troïs lames écailleuses, dont deux, AB,AB, fig. 2, sont pareilles et réunies le long SUR LES INSECTES. 107 de la supérieure. Elles sont bordées, du côté de l’anneau sui- vant, d’une lame souple, mince et blanchâtre, renforcée par un rebord brun, courbé en arc, qui laisse un petit intervalle membraneux entre le dessus de cet anneau et du suivant. Les indices de la seconde paire de stigmates s’y distinguent si difficilement, qu'on est sûr de les déterminer à la simple vue, et qu'il est même encore malaisé de le faire à la loupe. Du côté du ventre, ce premier anneau est membraneux. Il tient au bord postérieur de lécaille Z, fig. 7, qui, de ce côté, termine le dessous du corselet. Les quatre anneaux qui le suivent immédiatement, CG 5, 6,7 et 8, fig. 4, sont tous un peu plus gros que celui qui les précède, et ne diminuent que très-peu de volume entre eux ; mais ceux qui suivent décrois- sent plus sensiblement , en sorte que le douzième ou dernier finit en pointe émoussée, Une large lame écailleuse, brune, moins solide que celles du corselet, couvre le dessus et le dessous de chacun de ces anneaux, laissant une séparation membraneuse et blanchâtre entre elles sur les divisions qui les séparent, pour procurer à ces animaux un mouvement plus libre. Ces écailles mêmes ne s'étendent latéralement que jusqu'un peu au-delà des intermédiaires supérieures et in- férieures, et celles du ventre s'élèvent un peu vers le corselet, La lame, dont le premier des anneaux du corps est muni de ce dernier côté, a ure figure qui lui est particulière, en ce qu'outre la courbure qu’elle à de commun avec les autres, elle en a une antérieure qui la replie en dedans, comme on le voit fig. 3, et surtout fig. 4, en D 5. Aux quatre, cinq et sixième anneaux du corps , qui répond auxesept, huit-et neuvième de la chenille, on aperçoit sur le 108 ESSAIS ANATOMIQUES bord antérieur de chacune des lames écailleuses du ventre, de part et d’autre de l’inférieure, une échancrure en demi-cercle, que l’on pourroit soupconner être l'effet d'autant de solutions de continuité causées par les pates intermédiaires oblitérées de la chenille’, si de pareilles échancrures s’étoient aussi trouvées à l’écaille de l’anneau qui les précède; mais la circonstance de ne les y avoir pas remarquées met cette conjecture en défaut, jusqu’à nouvel examen. La suite des lames écailleuses du doset du ventre laisse entre elles, le long des latérales, un espace membraneux blanchâtre assez large, et qui se termine en pointe vers l'extrémité posté- rieure du corps. Sur le milieu de cet espace, on distingue aisé- ment, fig. 4 ,parune file decinqousix tachesovalairesnoirätres, la place qu'ont occupé six des derniers stygmates de la chenille; mais la dernière des neuf paires ne s’y remarque pas aisément, Le bout du corps de la phalène, qui me paroît avoir été formé des trois derniers anneaux de la chenille , ne fait presque plus remarquer cet anneau, surtout du côté du dos, qui ny paroit couvert que d’une seule et grande écaille, fig. 4, E. Du côté du ventre, on en distingue aussi une, mais plus courte, fig. 3 er 4, F, qui, rencontrant à la latérale la lame opposée E, forme avec elle un tuyau oblique, d’où sort dans la femelle un fourreau mobile, partie membraneux, partie écailleux, fig. 3 et 4, H, qui renferme encore un étui plus mobile servant à pondre, et à placer les œufs convenablement aux circonstances. Le corps du mâle, naturellement un peu plus alongé que celui de la femelle, et moins gros, comme on l'a dit, est re- marquable en ce qu'on lui voit un anneau de plus, parce qu’au lieu qu'E et F ne font qu’un anneau dans la femelle, ils SUR LES INSECTES. 109 en constituent deux dans le mâle, Les anneaux, du reste, en sont faits dans l’un comme dans l’autre, et ce n’est qu'au der- nier anneau que leur différence devient notable, en ce qu’ils contiennent chacun ce qui distingué leur sexe: e’est pourquoi je mê suis contenté de ne représenter ici que l’extrémité du corps du mâle à part, en trois sens différens. La fig. 8 en fait voir le dernier anneau du côté du ventre; la fig: 9 le montre par le côté, et la fig. ro le représente du côté du dos. P, fig. 8, est le bout du pénis, placé naturellement dans une cavité formée par les deux lames L,L, et par Île crochet C, entre lesquels il a le mouvement libre, Sa partie antérieure est dure, pourvue d’un bourrelet à l'extrémité , et ayant la couleur et la transparence matte de l’alun; le reste en -est plus mince, écailleux et d’un brun de marron. Les deux lames L,L sont irrégulièrement convexes en dehors et con- caves en dedans. Leur couleur est d’un brun clair. Elles peuvent s'écarter'et se rapprocher. C est un crochet très-fort, d’un brun de marron foncé et noirâtre. I s’élargit beaucoup depuis sa pointe ; et vers sa racine il a presque toute la largeur qu'y a l'anneau qui le soutient; et là, ce crochet a deux ren- flemens arrondis. Essais anatomiques sur la tête. Après avoir donné une idée générale des parties extérieures de notre phalène, autant qu'elles se peuvent découvrir par une loupe commune , et sans presque aucun secours de l’ana- tomie, je passe à un examen plus détaillé de cesmèmes parties, examen, où j'ai eu recours, non-seulement au microscope, \ 110 à ESSAIS ANATOMIQUES mais aussi au scalpel, s'entend en miniature : car le scalpel ordinaire est trop grossier pour être ici de mise; et afin de suivre l’ordre naturel par où j'ai commencé, ce sera la tête que j’examinerai la première , et qui d’ailleurs aussi mérite, comme on va voir, ce rang à tons égards. On a déjà remarqué que la partie supérieure du crâne est percée de deux ouvertures, qui portent chacune un bouton, ou plutôt un cercle écailleux, épais, large et mo- bile , sur lequel chaque antenne se trouve articulée par une membrane, comme le cercle l’est à la tête. Ce cercle a la fi- gure, ou peu s’en faut, qu'on lui voit pl 47,.fig. r, D. L’antenne qu'il porte est au moins trois fois plus longue que la tête de l’insecte n’est large depuis l’extrémité d’une cornée à l’autre. Quoique ce genre d'antennes soit nommé à filets coniques , l’antenne en question n’a pastout-à-fait cette forme, puisqu'elle s'élargit un peu depuis son origine jusqu’à environ le tiers de sa longueur, et qu’ensuite elle se rétrécit in- sensiblement jusqu’à son autre extrémité. Une loupe peu forte suflit pour faire remarquer qu’elle est composée d'une file de vertèbres placées les unes sur les autres, et assujetties par des membranes, qui, bien que fort courtes, leur laissent cependant quelque jeu en tous sens. Ces vertèbres, ce qui est singulier, varient en nombre ;*et ce qui l’est encore plus, elles varient en nombre aux antennes pareilles du même animal, J'ai trouvé qu’une phalène mâle en avoit d'un côté soixante- cinq, et de l’autre soixante-neuf. J'ai compté septante-quatre vertèbres à l'une des antennes d’une femelle, qui n’en avoit que soixante-deux à l’autre, et l’antenne, fig. 1, qui étoit d’un mäle, en avoit quatre-vingt-une de compte fait; mais quelque SUR LES INSECTES. ST LIT accident m'a empêché de compter le nombre de vertèbres de sa pareille, qui probablement auroit varié encore. Quoi qu’il en soit, ces vertèbres sont creuses, et forment, depuis la tête jusqu’à leur autre bout, un canal ovalaire qui se rétrécit à mesure qu'il en approche. Chaque vertèbre a du même côté un prolongement latéral, en forme de palette irrégulière. Ces prolongemens, placés à la file les uns au-dessus des autres, laissent un petit intervalle entre chacun, qui, à la simple vue, fait paroïtre ces antennes comme dentées. La grandeur de leurs palettes, en augmentant régulièrement jusqu’au tiers environ de l’antenne, et diminuant ensuite dans le même ordre, lui donne la forme dont il a été parlé. La première vertèbre, fig. 2, n’a point de palette. Sa forme est très-différente de toutesles autres, non-seulement en ce qu’elle est bien plus épaisse, mais en ce qu’elle paroït composée de trois pièces coarticulées d’un côté, et de l’au- tre, simplement de deux; et là elle a aussi moins d'épaisseur, ce qui fait naturellement pencher Pantenne en-dehors, comme c’est son port ordinaire, et contribue à la pouvoir coucher plus aisément sur les Yeux, pour les garantir quand l'insecte prend son repos. La seconde vertèbre est la première de celles qui sont pourvues de palettes; mais sa palette est fort petite. On la voit fig. 3. Ces palettes en général n’ont pas de figure régulière ni semblable. On en peut juger par les cinq représentées sépa= rément, et grossies dans leur proportion relative. Celle de fig. 3 est de la seconde vertèbre, fig. 4 de la vingt-cin- quième, fig. 5 de la quarante-cinquième, fig. 6 de la soixan- 112 sus ESSAIS ANATOMIQUES tième, et fig. 7 de la septante-quatrième. Toutes étoient pla- tes, ou du moins d’une concavité peu sensible, jusqu’assez près du bout de l'antenne; mais là leurs vertèbres avoient plus de hauteur, et les palettes en étoient d’une con- cavité remarquable, représentée fig. 8 dans un morceau de de trois vertèbres, comme on en a tracé un, fig. 9; de trois autres pris d’un endroit plus bas, et vus aussi de profil, pour en montrer la différence. Ces palettes, de même que leurs vertèbres, étoient en dessus et sur leurs bords, comme on le voit depuis fig. 3 jusqu’à 9, hérissées d’un poil très-fin et court, que l’on n’apercoit guère qu'au microscope. Les vertèbres étoient de plus ornées par derrière d’écailles pa- reilles à celles quicouvrent lesmembres de la phalène. Elles se remarquent fig. 8 et 9. Chaque vertèbre étoit de plus pourvue par derrière d’une facon d’épine transparente, fig. 4, 5, 6 et 7, a, qui se distinguoit des poils, en ce qu'elle étoit fort droite et plus grande. Il n’est pas aisé de déterminer, vu leur petitesse, si ces facons d’épines sont des tuyaux ouverts par leur extrémité, comme elles me l'ont paru, ou si ce n’en sont pas. | Chaque palette, au reste, est composée de deux écailles, entre lesquelles se trouve une substance pâteuse, qui com- munique avec le canal des vertèbres. Je n’ai point trouvé de différence sensible, comme on en remarque à nombre d’autres espèces de phalènes, entre les antennes des deux sexes, si ce n’est peut-être qu'ici celles de la femelle se terminoient par un petit bouton, clair et mem- braneux d’un côté, écailleux de l’autre, et hérissé de quel- ques épines, tel qu’on le voit en à, fig. 10, et que celles du SUR LES INSECTES. 113 mâle se terminoient, sans pareil bouton, par une extrémité tout écailleuse, autrement figurée, mais sans forme con- stante, et dont celle de fig. 1 étoit telle qu’on la voit plus grossie fig. 11. C’est du moins ce que j'ai observé aux an- tennes de trois différens mâles, et à celles de deux diffé- rentes femelles, qui sont les seules que j'ai examinées sur ce point. J'ai trouvé, dans le canal des vertèbres de deux antennes que j'ai ouvertes, deux muscles qui en parcouroient toute la longueur. Ils avoient à chaque vertèbre une crète circu- laire, par où ils paroïssoient y avoir été attachés, de mème que par diverses fibres, parmi lesquelles la plus considé- rable se séparoit à chaque vertébre d’un de ces deux mus- cles, et alloit se perdre dans la substance pulpeuse intérieure de sa palette. Les deux muscles dont il vient d'être parlé étoient ac- compagnés, dans toute la longueur du canal des vertèbres, à l’un par deux bronches d’inégale épaisseur, et à l’autre par une seule, mais plus grosse. Ces muscles, avec leurs fibres, et ces bronches, ont été représentés en aa et 6, fig. 0. Et comme on a pu voir, dans l'anatomie de la chenille, que les muscles sont toujours accompagnés de bronches, et que l’on découvre encore ici que la chose se continue jusqu’au bout des antennes de la phalène, je n’en suis que plus confirmé dans mon soupcon, que le grand usage des bronches, chez les insectes, est tout différent de celui qu’elles ont parmi les grands animaux, et que, dans les premiers, il consiste prin- cipalement à servir en quelque sorte d’antagonistes à l’action des nerfs sur les muscles, et les gonflant de nouvel air, pour Mém. du Muséurn. 1. 20. 15 114 ESSAIS ANATOMIQUES leur rendre leur étendue naturelle, lorsque leur contraction causée par les nerfs la leur a fait perdre pour exécuter quel- que mouvement. Tout près du cou, vers le devant de la tête, l'écaille fron- tale est encore percée de deux ouvertures; mais celles-ci sont d’un contour oblong et sinueux, fig. 13, 06. De ces deux ouvertures voisines et penchées l'une vers l’autre, partent les deux barbillons de la phalène, qui y tiennent par une membrane. Un de ces barbillons se montre dégagé d'écailles, fig. 12. Ils sont de la longueur environ des deux tiers de l’es- pace qui se trouve de l’extrémité d’une cornée à l’autre, et naturellement arqués, comme le montre la figure; leur em- placement est de part et d'autre de l'inférieure surle devant de la tête, dont ils suivent en partie la convexité par leur courbure : ils sont composés de deux pièces articulées l’une sur l’autre par membrane. La première @&, fig. 12, qui lui sert de base, est courte; l’autre, #, est longue, et se termine par un bouton. Elles sont erustacées en dehors, creuses en dedans, et seulement doublées d’une tunique : n'y ayant trouvé ni muscle ni bronche, je les crois peu mobiles ; aussi, le mouvement ne leur paroitl pas fort nécessaire, puisque cette phalène, ainsi que nombre d’autres espèces, n’a ni bouche ni trompe, et finit sa carrière d’insecte ailé sans prendre aucune nourriture. Sur ces barbillons dépouillés, on voyoit au microscope les petits trous que les écailles, qui y avoient été plantées, y avoient laissés, et dont le nombre m’a semblé pouvoir bien être allé à deux mille, SUR LES INSECTESI 125 Organe de la vue. Rien ne paroît plus simple et plus naturel que de suppo- ser que les papillons n’ont que deux yeux : les poissons, les quadrupèdes, les reptiles et les oiseaux n’en ont pas davan- tage; et si l’on joint à une analogie si générale le témoignage des sens, au moyen desquels nous n’apercevons d’abord aux papillons que les apparences de deux yeux, qui ne juge- geroit que de pareilles preuves ne fussent suflisantes pour établir que les phalènes n’ont aussi que deux yeux, et que la preuve que l’on vient d'en donner n’équivalût, et même ne surpassät de beaucoup l’assemblage de toutes celles par où l'élégant M. de Buffon a si victorieusement établi, en fa- veur de l’athéisme, que la formation de notre globe, roulant par des mouvemens si sagement compassés el à une distance si convenable autour du soleil, pour en recevoir alternati- vement les bénignes influences sur ses deux hémisphères; que ce globe, dis-je, avec tout son règne végétal et animal, l'homme même pas excepté, n’est que l'effet du plus capri- cieux des hasards, opérant contre les lois les plus constantes de la nature? Cependant, et c'est un aveu bien mortifiant pour notre esprit présomptueux, toute cette analogie, dont on a fait tant de fois un si excellent usage; ce témoignage des sens, qui ordinairement est sans replique, ne nous ont ici servi que pour nous dérouter; et si le microscope n’eût été trouvé, et ne fût venu à notre secours, nous n’aurions pas moins que nos ancètres tenu pour certain, et établi comme démontré, que les papillons n’ont que deux yeux, et les «116 ESSAIS ANATOMIQUES philosophes du jour, dont le tact, décidément infaillible, dé- voile les secrets les plus cachés de la nature, et plane, quand il prend l'essor, même infiniment au-delà; qui croiroient se ravaler, s’ils osoient se défier dé leurs lumières, et qui, plu- tôt que de s’abaisser à ce point, préféreroient de changer la signification des mots, et d'appeler leurs conjectures les plus hasardées, et mème les plus fausses, des preuves incontes- tables, des démonstrations à la rigueur; ces philosophes, dis-je, n’auroient pas manqué de mettre le fait en question, s’il n’y avoit eu ni loupe ni microscope au rang des grandes découvertes réservées à leur siècle, et d’en grossir le maga- sin qu’ils se proposent d’en transmettre avec leurs noms à la postérité. Mais si le génie créateur dont ils se décorent n’a pas sur les choses, comme sur les mots, une influence capable de les dénaturer , ils seroient peut-être réduits à avouer que leur tact, si sûr pour l’ordiraire, sembleroit les avoir ici mis en défaut : car ces deux yeux apparens, ces convexités qui, sans le secours d'aucun verre, nous paroissent être telles, deviennent , dès qu’on les regarde seulement avec la plus foible loupe , d’une superficie si inégale, qu’elles ne res- semblent alors à rien moins qu'à deux pareils organes; et c’est encore pis, quand on les considère avec une loupe d’un court foyer : car alors ces deux grandes convexités semblent être couvertes d’un chagrin brun foncé, et une loupe encore plus forte montre que ce chagrin n’est pas composé, comme il l’est ordinairement, de grains inégaux, contigus, et placés sans ordre, mais que ce sont, comme on l’a découvert déjà depuis long-temps, des grains égaux, rond, polis, alignés SUR LES INSECTES, 117 proprement; et à distances égales les uns des autres, tels :qu'on.en a représenté deux cent quarante ou environ sur -un morceau de grande cornée, fig. 16. + Sicependant ces grains nous empèchent de pouvoir pren- dre les deux grandes convexités sur lesquelles ils sont pla- cés, chacune pour la cornée d’un seul œil, que fera-t-on de ces grains mêmes, qui étonnent parleur nombre? De supposer que chacun en soit un œil, cela a ses diflicultés. Il sembleroit alors que la phalène devroit voir le même objet, au même instant , autant de fois qu’il est représenté dans des yeux différens, et ce nombre pourroit alors aller à quelques mil- liers, ce qui ne causeroït à la vue que la plus grande confu- sion. D'ailleurs, supposé que chacun de ces grains füt une lentille, ainsi que de fortes loupes les font paroître, elles seront toutes comme autant de lentilles microscopiques, d’une force, vu leur extrème petitesse, incomparablement supérieure à celle. de nos meilleurs microscopes ; et grossis- sant les objets à proportion , ils représenteroient un papillon incomparablement plus gros que la plus puissante baleine, dont l'insècte en-verroit plusieurs milliers à la fois, ou plutôt, à parler juste , il n’en verroit aucun, mais n’en distingueroit en mème temps que différentes parcelles extrêmement petites, puisque chaque lentille n’en représenteroit que ce qui s’of- frirait précisément à son foyer, lequel étant d'une petitesse extrême, n'en rendroit. distinct qu'un point très-circonscrit, qui toucheroit presque la lentille, pendant que tout le reste placé en decà et en delà, ne fu-ce que de la distance d’une feuille de batteur d'or, seroït entièrement confus ou invisible; et si cela étoit, de quél usage des yeux ainsi constitués 118 ESSAIS ANATOMIQUES pourroient-ils être à des animaux destinés à apercevoir de loin leurs semblables, pour s’y aller joindre, comme notre papillon? Ilest par conséquent certain, que ni les deux gran- des convexités de la tête, ni les grains dont leur superficie est couverte , ne peuvent proprement constituer l'organe de la vue de notre insecte. Il s’agit donc de rechercher si cepen- dant ils y contribuent pour quelque chose, et en quoi. Ce n’est pas, comme on voit, en examinant extérieurement la tête de l'animal, füt-ce même avec les meilleurs verres, que l’on peut espérer d'y parvenir. Voyons si l'anatomie pourra y contribuer davantage. Pour en commencer l'essai , il faut d’abord tàcher de connoïître mieux la structure de ces deux grandes cornées. On en voit en AA, pl. 47, fig. 13 par devant, fig. 14 par derrière, et fig. 15 en dessus, leur emplacement sur une tête de mâle. Si ces cornées et leurs grains sont par eux-mêmes opaques, comme ils le paroissent ici, et à l’insecte même, il est certain que ce nesauroientètre des yeux; mais s'ils sont transparens, la chose n’est pas impossible. Ce point peut s’é- chaircir, en enlevant de la tête une des deux cornées. Jé ai fait, et je ne l’eus pas plus tôt séparée de la substance brune et opaque qu’elle couvroit, que cette cornée; quoique tirant un peu sur le feuille morte, et tenant de la corne, dont appa- remment elle a recu ce nom, ne se montra d’une transparence semblable au verre, et ne me mit à même d’en reconnoitre la structure. D'abord, pour ce quiest de sa formeen général, je la trou- vai, comme je crois l’avoir déjà dit , aprochant de celle de la moitié d’un œuf de vanneau; fendu longitudinalement par SUR LES INSECTES. 119; le milieu , mais dont pourtant la figure ovalaire étoit plus alongée dans la’ femelle que dans le mâle ici représenté, vu aplomb, fig. 29, et où & est le bout quise trouve vers le devant de la tête, et à, par conséquent, celui qui est à l'occiput. Quand on suit l'alignement des grains dont ces cornées sont couvertes , on ne les trouve pas si parfaitement rangés à la file qu'on n’y aperçoive par-ci par-là quelque inter- ruption , en ce que les rangées de grains ne parcourroient pas constamment toute la cornée d’un bout à l’autre ; mais s’arrêéteroient à des endroits, pour former du côté le plus large deux rangées d’une seule , effet naturel de la convexité ova- lire, etmoins renflée d’un coté que de Pautre que ces grains parcouroient. On découvre deplus, par un point lumineux , que chaque grain réfléchit, qu'ils sont eux-mêmes polis et convexes, ce qui augmente le soupcon que chacun de ces grains , malgré les difficultés qui s'y opposent, pourroient bien être la cornée d’un œil particulier. Quoi qu'il en soit, les deux grandes cornées sur lesquelles ces grains sont placés ont quelque épaisseur, et offrent, vues au microscope, un objet aussi beau qu'il est diflicile d’en bien reconnoître la structure. Dans notre phalène, comme à tout genre de papillons, on $est aperçu depuis long-temps que leur surface étoït un assemblage de quelques milliers de facettes convexes hexagones, et c’estsur quoi il n’y aaucune dificulté; mais quand il s’agit de déterminer comment chacune de ces petites cornées hexagones est construite, les illusions optiques sont difficiles à éviter. Voici ce qui m'en a paru, lorsqu’au moyen d’une Iumière très-oblique, j'ai examiné le dessus (! 120 ESSAIS ANATOMIQUES d’une des deux grandes cornées, sur un fond opaque, pour éviter les erreurs que peut causer sa transparence lorsqu'on éclaire l’objet par dessous. Cette cornée me parut alors telle qu’on en voit un morceau de soixante-et-une facettes, fig. 17. C'est-à-dire que chaque fa- cette hexagone étoit réellement convexe en dehors ,'et enca- drée, sansintervalle, par ses six côtés, d'autant de facettes envi- ronnantes pareilles. On voyoit sur le milieu de chacune une petite élévation circulaire, convexe et polie ;i qui s’affaissoit et se ridoit dans unecornée qu’on avoit laissésécher, et qui étant ainsi d’une substance différente da reste, donnoit lieu de croire que, suivant son plus ou moins de densité, elle causoit une réfraction plus ou moins forte, vers la perpendiculaire, aux rayons qui la traversoient. ; Lorsque j'examinai ainsi la surface intérieure de la grande cornée, après l'avoir collée par l’autre côté surde la cire noire, elle me parut telle qu’on en voit un morceau de sept facettes, fig. 18; c’est-à-dire que les facettes me parurent avoir chacune une cavité ronde, rehaussée dans le milieu de leur fond par une petite convexité qui se faisoit remarquer en dedans, comme on l’avoit vue en dehors, et qui décidoit que la petite élévation lumineuse qui s’étoit montrée au dehors étoit une lentille convexe des deux côtés. Et après avoir examiné dans la même position ce morceau de grande cornée éclairé par dessous, et dégagé de sa cire, il s’offrit à mes yeux tel que je l'ai représenté fig. 193 c’est-à-dire que les facettes s'y mon- troient transparentes, d’une concavité plus petite qu'aupara- vant, et par conséquent enchâssées dans des cadres plus larges, Ces cadres paroissoient alors un peu opaques, et sem- SUR LES INSECTES. 121 bloient avoir des angles plus émoussés, et dans le fond de la cavité qu’ils environnoient chacun, on n’apercevoit ‘plus la convexité, ou la lentille, qui s’y étoit montrée auparavant. Pour tacher de découvrir quelle pouvoit être la raison qui faisoit paroître la même cornée, vue en divers sens, d’une aparence si différente, je ratissai avec une aiguille très-fine, aiguisée en couteau, le dedans d’une grande cornée, et par ce moyen je parvins à voir que son épaisseur étoit l'effet de plusieurs lames très-minces et transparentes, collées les unes sur les autres , qui portoient, quand on en enlevoit plus d’une à la fois, l'empreinte des facettes, surtout à mesure qu’on approchoit de la superficie extérieure de la grande coruée;je m’aperçus encore qu'à mesure que j'en enlevois des lames, le cadre large hexagone, dont le creux de chaque facette pa- roissoit environné, quand on éclairoit l’objet par dessous, diminuoit successivement de largeur, et que ces creux de- venoient à mesure plus grands, et leurs six angles plus aigus, jusqu’à ce qu’enfin le cadre ne formoit plus qu'un rebord très-étroit, et que, réduit apparemment à la dernière lame, si l’on continuoit encore à racler, se déjoignoit en dent de scie, ou Zig-zag, suivant la coupe des facettes, en en séparant or- dinairement chacun de leurs six bords longitudinalement par le milieu. Je ratissai ensuite un autre endroit de la même cornée, en commençant, non par dessous, comme j'avois fait, mais à l’opposite, et la première lame que j’en emportai se sépara presque constamment en Zig-Za8 ; suivant les côtés qui en terminoient les facettes hexagones, et on pouvoit même fort aisément les déjoindre en ce sens, sans les rompre ni les dé- Mérm. du Muséum. t. 20. 16: 122 ESSAIS ANATOMIQUES se figurer; et examinées en dedans, on trouvoit ces facettes con- caves, ayant une petite convexité au centre, comme on l’a- perçoit fig. 21. Quant aux lames écailleuses qui suivoient la supérieure, on ne trouvoit pas qu’elles fussent comme celle- ci, un assemblage de facettes hexagones, jointes par harmonie, et qui se séparoient aisément; mais elles paroissoient être toutes d’une pièce, se laissant déchirer en tous sens, sans suivre la taille angulaire des facettes, quoiqu’elles en eussent retenu une légère empreinte. Ces observations constatent, ce me semble, que la cornée de notre phalène est formée de plusieurs couches écailleuses, intimement appliquées lesunes sur les autres, dont l’extérieure seule est composée d’une très-grande quantité de facettes hexagones, jointes harmoniquement par leurs bords, convexes en dehors, concaves à l’opposite, transparentes, et dans le milieu de chacune desquelles est enchâssée une lentille con< vexe des deux côtés, de substance moins ferme que les facettes; et que si ces dernières paroissent pourvues en dedans d’une façon de crête moins transparente, c’est parce que son épaisseur est double, et qu’aussi la lumière la traverse obli- quement. Qu'on me permette, avant de passer outre, de faire ei mention de ce qui m'arriva, en dépecant ces cornées, ne füt-ce que pour faire voir combien, quand on n’a pas le tact infaillible des philosophes du jour, il est nécessaire, mème jusque dans les moindres minuties, d’être circonspect, et de ne pas se livrer trop aisément aux appayences, si l’on ne veut courir risque de se tromper à tout moment. En examinant au microscope ce dépècement fait, soit dans SUR LES INSECTES. 123 une goutte d’eau, soit dans du vin de grain, je trouvai chaque fois dans l’une comme dans l’autre de ces gouttes, nombre de globules très-transparens, de volume fort différent, et dont aucun n’égaloit la grandeur d’une facette, et tels qu’on en voit neuf, fig. 20, grossis dans la même proportion que fig. 17. Tout sembloit indiquer, que ce ne pouvoit être que deslentilles ou cristallins de diverses grosseurs, destinés à servir différemment; à plus forte raison , qu'après avoir laissé éva- porer les deux liqueurs, ces globules s’étoient trouvés assez solides pour que les plus petits, quoique secs, fussent restés entiers , et que les autres se fussent seulement affaissés par le milieu, et y eussent une cavité telle qu'on en voit une marquée &, parmi les neuf: ce qui me-parut confirmer mon idée, et l’auroit peut-être fait recevoir comme démontrée à bien des gens; mais malgré desindices en apparence si évidens, je m’apercus bientôt après que je me serois fait illusion, si je les avois pris pour ce qu'ils me paroïissoient, puisqu'enfin, après un nouvel examen, je découvris queces globules s'éteient trouvés non-seulement dans l’eau, mais dans le vin de grain mème dont je m'étois servi, où j'en découvris ensuite très- souvent, sans qu'aucune cornée de papillon y eût été mise en pièces. Pour revenir à mon sujet, après m'être assuré de la struc- ture des deux grandes cornées, et avoir jugé par là qu’elles ne pouvoient seules constituer l’organe de la vue, je passai à examiner si le dedans de la tête m'offroit plus de lumière sur ce point; et ce qui frappa d’abord mes yeux, aussitôt que j'eus enlevé une cornée , qui se détacha comme d’elle- même des parties qu'elle couvroit, c’est que je mis ainsi à 124 ESSAIS ANATOMIQUES découvert une autre convexité semblable à la première, brune , opaque, et composée en dessus d’élévations arron- dies, qui me parurent chacune de même grandeur que la cavité intérieure d’une facette, et qui surpassoient ainsi de beaucoup celle des lentilles qui en occupoient le fond; et ces élévations ayant le même alignement que les facettes de la grande cornée, ne laissoient guère douter qu’elles n’eus- sent été ajustées chacune à la cavité correspondante d’une facette de cette cornée, et qu’elles n’eussent ainsi été placées chacune vis-à-vis d’une de ses lentilles. Aussi, dans un mor- ceau de cornée où ce qui y correspondoit intérieurement y étoit resté attaché, j’eus ensuite occasion de m'en assurer par mes yeux. A la faveur d’une lumière très-oblique, ces élévations me parurent généralement approchant de celles de fig. 16; mais je les trouvai moins convexes, plus grandes, et je crus même m'apercevoir que leur contour environnant étoit hexagone. On voit un morceau de cette convexité brune, garni en dessus des élévations dont il vient d’être parlé, représenté obliquement ou en raccourci en 4,4, fig. 22. J’enlevai cette partie brune, qui étoit fort épaisse. Elle laissa dans le fond de l'orbite une convexité concentrique à la précédente, de couleur blanchâtre, telle qu'on l'y voit, fig. 23; mais une partie de ce qui composoit cette convexité resta attachée à ce que j'avois enlevé , et me fit apercevoir au fond du creux, ou vide causé par là, une troisième con- vexité, d’un bleu poudré pareil à celui qu’offrent souvent les prunes ou les raisins de cette couleur qui n'ont pas été SUR LES INSECTES. 12 maniés. C’est ce qu’on a encore tàché de représenter au fond de la même figure. Considérant ensuite le morceau où la substance blanchâtre étoit restée adhérente à la brune, j'en trouvai la forme telle que l’exprime la fig. 22, c’est-à-dire que toute son épaisseur ab , ab, étoit un assemblage de tuyaux contigus qui pa- roissoient bruns, et qui portoient chacun sur leur extrémité antérieure une convexité polie, telle qu'il a été dit, et qui en couvroit l'ouverture. Ces tuyaux avoient environ la lon- gueur de deux facettes et demie de la grande cornée. La teinte plus ou moins brune qu'on leur voyait, et qui est représentée dans la figure, ne provenoit que de ce qu'ils étoient environnés d’une substance ainsi teinte, qui les fai- soit paroître opaques, et dont l'usage est apparemment d’absorber les rayons obliques et inutiles , afin de faire ainsi saillir avec d’autant plus d'avantage les rayons directs qui devoient servir à représenter l’objet. Dégagés de cette sub- stance , tous ces tuyaux étoient si clairs et transparens, que quand on les couchoit sur une cornée, on en voyoit les fa- cettes au travers. Après la longueur de ces deux et demi facettes , tous les tuyaux dont il vient d’être parlé se rétrécissoient , et for- moient un ordre de tuyaux cylindriques, bc, plus étroits, et bien quatre fois plus longs, dont les entre-deux étoient pareillement occupés par une substance opaque et pâteuse, mais qui ne sembloit pas tout-à-fait si sombre ; ensuite de quoi tous s’élargissoient un peu de nouveau, et paroissant sous une teinte plus brune, effet encore de la substance en- 126 ESSAIS ANATOMIQUES vironnante et ainsi colorée. Ils se terminoient, après une lon- gueur d'environ une et un tiers de facette de © à 4, sur la convexité dont on a dit que la couleur ressembloit à celle des prunes ou des raisins bleus non maniés. Pour ce qui regarde cette convexité mème , elle faisoit le dessus d’une masse noirâtre assez épaisse, où je ne découvris pasd’abord de lentilles; mais qui me parut simplement cou- verte de sillons blancs parallèles extrémement fins et serrés, qui, placés sur ur fond très-sombre, les faisoient ainsi paroï- tre ; mais après l'avoir examiné de toutes les façons, je m'as- surai enfin que cette convexité étoit grenée en dessus de grains extrêmement fins ; alignés suivant ces sillons, et qui vraisemblablement formoient un troisième ordre de lentilles, placées chacune au bout d’un de ces tuyaux posés dessus. L’épaisseur qu’elle couvroit étoit composée en grande par- tie d’une substance noirâtre, opaque, assez ferme, dans laquelle on trouvoit nombre de vaisseaux transparens , de la capacité environ d’un tube, cd, fig. 22, qui me parurent dirigés vers la cornée. Cette substance, diflicilé à dépecer en tout autre sens que suivant la direction des tubes, s’efhiloit aisément en ce dernier sens, et on reconnoissoit par là qu’elle étoit composée d’un amas de fibres ou de vaisseaux droits, réunis les uns contre les autres par une substance compacte qui suivoit leur direction. La convexité brune et épaisse dont il s’agit reposoit sur une taie, criblée de quantité de trous, représentée en plein, fig. 25; et cette taie se trouvoit placée sur l'ouverture À, fig. 26, dont étoit percée une grande lame écailleuse, mince, SUR LES INSECTES. 127 et couleur de parchemin vers ses bords extérieurs, noirâtre et plus épaisse à loppoñite sur res la cornée posoit par derrière. Contre cette taie criblée s’ajustoit un corps épais, d’un pâle rougeâtre , ce, fig. 27, qui, étant un prolongement du cerveau ou premier géaghoi G, ne peut être considérée que comme faisant , par la superficie de son bout antérieur, les fonctions de rétine, et; par sa masse , celle de nerf optique. Quant aux ganglions mêmes, on voit, si onle compare à ce qu'il étoit dans la chenille, tel qu'il a été représenté en «& , dans son anatomie, pl. 18, fig. 1, qu'il a beacoup changé par rapport à sa forme, sa sens relative, qui est considéra- blément augmentée, et par rapport à tous ses nerfs, dont la plupart ont disparu. Placé entre les deux cornées , ila acquis ici deux prolongemens nouveaux, en cornes de limacon gg, fig. 27, qui aboutissent à la racine des antennes de la phalène. Son milieu est devenu pereé d’un trou e qui n’y étoit pas au- paravant , et d’où sortent à présent deux nouveaux vaisseaux tronqués en et en £. Ce ganglion pousse à présent de son extrémité postérieure deux branches coupées en Z et 4, qui descendent droit au cou : ce sont les conduits de la moelle épinière qui ne formoient qu'un seul filet dans la chenille , comme le faisoient les nerfs optiques, qui dans la phalène, sont devenus très-courts, et d’une épaisseur fort considérable, de longs et minces qu'ils étoient. Je n’ai, au reste, rien pu distinguer à la substance de, ce premier ganglion , sinon qu’elle contenoit quelques bronches : il étoit revêtu en de- hors d’une membrane. Examiné dans un sujet plus frais, peut-être y découvriroit-on davantage. Après ce qui vient d’être détaillé, on se fera une idée plus 128 ESSAIS ANATOMIQUES nette de l’arrangement des parties qui constituent l'organe dont il s’agit, si l’on veut bien suivie des yeux, sur la fig. 27, la récapitulation qu’on en va faire. Cette figure représente une tête de phalène dont on suppose que toute la moitié supérieure a été enlevée de plat, suivant le contour ABAD , de fig. 15, et où l’on auroit ainsi exposé l’autre moitié de cet organe dans la situation naturelle de ses parties, après les avoir débarrassé de tout ce qui en auroiït pu rendre la vue moins distincte. aa, fig. 27, y sont les deux grandes cornées, dont on ne voit que l'épaisseur ou le profil marqué de part et d’autre par un filet blanc en demi-cercle. Le demi-cercle qui lui est intérieurement contigu et concentrique, reconnoissable par son plus de largeur et sa couleur moins claire, et la partie antérieure ab, fig. 22, des tubes optiques qui aboutissent à la grande cornée, et s’ajustent aux cavités de ses facettes hexagones. Le cercle bc, fig. 27, qui plus en dedans se dis- tingue de celui qui vient d’être mentionné, tant par une teinte plus claire que par son plus de largeur, est la suite intermédiaire des tubes, marquée des mêmes lettres, fig. 22, comme la partie moins large, de couleur brune, qui la suit, et qui, fig. 22, est marquée cd, en est l’autre extré- mité. Cette extrémité pose immédiatement sur la convexité grenée intérieure dont on a parlé, et dont le profil paroït ici en forme de croissant noirâtre. Le filet blanc qui en borde la courbure intérieure est le profil de la taie criblée, fig. 25, qui couvre l'ouverture À, fig. 26, et qui reposant d’un côté sur le nerf optique, porte de l’autre le dessous de ce croissant. | Tel est en gros l’arrangement des parties qui dans icet SUR LES INSECTES. 129 insecte forment l'organe de sa vue, et montrent que la struc- ture en est toute différente de celle des yeux des grands animaux. Après ce qui en a été dit, on a clairement compris que les lentilles, extrêmement petites , placées chacune dans sa facette , et répandues sur les deux grandes cornées, ne peuvent être prises pour autant d’yeux. Aussi n’a-t-on trouvé à leurs foyers aucun nerf dont l’épanouissement püt rece- voir l’image des objets, et faire les fonctions d’une rétine. Les lentilles du second ordre , quoique moins convexes, dont sont couvertes les extrémités antérieures des tubes qui aboutissent à chaque facette , ne sauroïent , par les mêmes raisons, faire chacun l’oflice d’un œil, pas même en y concou- rant avec les premières; mais tout ce qu’alors elles y pour- roient contribuer, et que vraisemblablement elles y contri- buent en effet, c’est que, placées comme elles le sont à une petite distance des lentilles antérieures, distance qui paroît yavoir été menagée, tant par l'épaisseur de la grande cornée - que par la cavité de ses facettes, pour que ces deux ordres de lentilles eussent entre eux un espace suflisant, où les rayons des objets tombant sur les premières lentilles aplomb ou peu s’en faut, après la réfraction vers la perpendiculaire qu’enles traversant ils y ont subie, ils pussent ensuite se croi- ser entre ces deux ordres de lentilles; et, devenus divergens, tomber avec cette direction très-oblique sur les lentilles du second ordre, où par une autre réfraction vers la perpen- diculaire , rendus parallèles aux tubes optiques, ils en pus- sent parcourir toute la longueur, et tombant directement ainsi sur les lentilles du troisième ordre ; ou oculaires, aux- quelles ces tubes aboutissent, et après y avoir subi une troi- Mém. du Muséum. 1. 20. 17 130. ESSAIS ANATOMIQUES sième réfraction, entrer, disposés par ce moyen pour la vision, dans les parties organiques qui, dans la masse sombre sur laquelle ce troisième ordre de lentilles est rangé, y font ap paremment la fonction de véritables yeux ; et parachè- vent ainsi la vision de l’animal, en regardant chacun par un télescope. Si tout ceci est aussi réel qu'il y a lieu dele présemr 3 voilà l'usage des télescopes qui date de bien plus loin qu’on eût jamais pensé , et peut-être même celui des télescopes à plu- sieurs verres: car bien que nous n’ayons donné jusqu'ici que: trois verres à nos télescopes naturels, deux objectifs et un oculaire, il n’en résulte pas que leur nombre se borne là. De ces trois, nous en avons vu deux très-certainement, et un autant que son extrème petitesse l’a pu permeître ; mais il est apparent qu’il y en a encore deux, l’un en à et l’autre enc, fig. 22, vu qu'on ne sauroit douter que le rétrécisse= ment des tubes en 4, et leur élargissement en ce , n’aient eu leur but , qui dans des tubes télescopiques paroissent assez naturellement devoir être celui d’y fixer de nouvelles len- tilles dont on peut soupçonner que l’une serviroit à redresser l'image de l’objet qui dans notre hypothèse a été renversée avant de traverser la seconde lentille et a continué de rester telle jusqu’à la rencontre de la lentille oculaire , à moins qu’elle n’ait été redressée par une de ces lentilles intermé- diaires supposées. Les yeux de notre insecte ailé étant donc probablement autant, de télescopes à trois verres, ou davantage, qui ne seroit étonné de les trouver en si grand nombre dans un animal qui ne doit plus vivre que quelques jours ? Peut-être SUR LES INSECTES. 137 at-on déjà été surpris de compter douze yeux, quoique dé structure plus simple, à sa chenille, destinée à vivre au moins trois ans; mais que la quantité sans comparaison plus consi- dérable de lentilles que le microscope nous découvre aux grandes cornées d’une phalène destinée à ne vivre guère plus que quinze jours , marque l'emplacement d’autant de Yeux, qui chacun sont des télescopes à quelques verres, c'est ce qui a droit d’étonner, et le feroit encore plus, silon savoit jusqu'où va leur quantité. Curieux d’en faire le calcul, je ne trouvai pas la chose aussi aisée qu’elle me le parut d’abord. Ce n’est pas en mul: tipliant leur nombre en long et en large, l’un par l’autre, comme si c’étoient des carrés , Qu'on en trouve le montant. Deux choses rendent cette opération infructeuse: l’une est la forme des grandes cornées, qui n'est pas régulière, mais tient, comme on a dit, plus ou moins de celle d’une moitié longitudinäle d’œuf dé vanneau, telle qu'on l'a représentée fig. 29; l’autre est que les alignemens d'hexagones ne se croisent pas à angles droits comme ceux de carrés ou de parallélogrammes, mais à angles obliques , d’un côté de 120 degrés , et de l’autre de Go : ce qui fait, en les multipliant Pun par l'autre, un produit très-faux pour obtenir le nombre que l’on cherche. Voyant donc l'impossibilité de parvenir à mon but par ce chemin, j'en pris un autre, que voici : Je comptai l'alignement en long des facettes d’une grande cornée naturelle, que je trouvai être de 130. Je compta ensuite combien il ÿ en avoit dans sa plus grande largeur oblique, et j'en trouvai un nombre tout pareil, et multi- 132 ESSAIS ANATOMIQUES pliant sa longueur par sa largeur oblique, j'eus le produit carré de 16,900. Je formai ensuite de terre grasse en grand une figure de cornée, autant qu'il me fut possible, semblable à la cornée de ma phalène, et avec le bord tranchant d’un tuyau cylin- drique; j'y imprimai de petits cercles contigus, et alignés comme l’étoient les facettes hexagones de ma cornée natu- relle. Ces cercles faisoient pour mon calcul le mème effet que si c’eussent été autant de figures hexagones, parce qu’en circonscrivant des hexagones autour de ces cercles, tous au- roient été continus, et auroient eu leurs côtés communs avec les six qui l’encadrent, comme la chose a lieu dans une cor- née de phalène. 4 Cette cornée factice se trouvaavoirtrente-huit cercles ou fa- cettes, tant en long qu’en large oblique, d’où l’on pouvoit con- clure qu’elle étoit bien semblable pour la forme à la cornée naturelle. Je pris aussi le carré de ma cornée factice, qui me donna le nombre de 1444. Je comptai ensuite combien elle avoit réellement de cercles égaux à autant de facettes, et je n’en trouvai que 894, ce qui faisoit 550 de moins que mon carré; sur quoi je dis : si 1444 perdent 550 ; pour faire une cornée de 38 facettes de long, semblable à celle de ma phalène, combien perdront les 16900 pour former le véritable nombre de facettes de la cornée dont il s’agit? Et je trouvai qu’elles perdoient 6437, moins une petite frac- tion ; et ainsi, en déduisant ce nombre des 16900, carré de 150, il me reste 10463 pour le nombre des facettes réel- les dont est composée chacune des deux cornées de notre SUR LES INSECTES. 133 phalène, et qui font 20926 pour les deux cornées : de sorte que, suivant ce calcul, notre phalène doit avoir près de vingt-et-un mille télescopes pour l'usage de sa vue. Mais à quoi bon, dira-t-on peut-être, un apparat si dis- pendieux pour un service si éphémère? A des objections pareilles, il sera toujours sensé de ré- pondre que, dès qu’on admet, comme tout homme qui sait faire usage de ses yeux et de sa raison ne peut s’en dispen- ser, que tout a été formé par un Être infiniment sage et in- telligent, il suflit de savoir qu’une classe d'animaux ait été organisée avec plus ou moins d’apparat que telle autre, ou d’une autre façon, pour en conclure que l’organisation qui lui a été donnée a été précisément celle qui convenoit alors le mieux à sa nature et à ses besoins , et qu'ainsi, lorsque, parmi la quantité d'insectes qui changent de forme, il y en a qui d’abord n’ont point d’yeux, c’est que, vivant dans la vase, la fange, la pourriture, des yeux leur auroient été plus incommodes que d'usage : s’il y en a d’autres qui ont quelques yeux, mais d’une convexité à ne pouvoir leur ser- vir que de fort près, c’est que, placés par la femelle sur les arbres ou sur les plantes, où, dès leur naissance, ils trou- vent sous leurs pieds leur nourriture, une we si courte leur sufisoit pour discerner les feuilles qu'ils prennent sous la dent, et éviter d’en saisir de sales ou de gâtées. Si, dans leur état de nymphes ou de chrysalides, ils ne voient plus du tout, c’est que, hors d'état de se transporter d’un endroit à l'autre, et ne pouvant qu’à peine se mouvoir, des yeux quel- conques dans cet état d’inaction et d’impuissance ne leur auroient servi de rien; et que si, parvenus à leur état d’in- 134 ESSAIS ANATOMIQUES sectes ailés, ils ont des yeux armés de télescopes, c’est qu'a- lors il falloit qu'ils pussent voir de loin, pour pouvoir, en se transportant dans les airs, aller ça et là chercher leur nour- riture, éviter leurs ennemis, et se trouver les uns les autres pour travailler à perpétuer leur espèce : ce à quoi des yeux composés d’une seule lentille, et par conséquent à foyers très-courts, ne leur auroïent servi de rien. Mais, dira-t-on, un seul œil à chaque côté, formé en té- lescope, n'auroit-il pas sufi? A quoi bon tant de milliers ? Ici, l'homme qui veut bien se rendre justice, et reconnoi- tre son néant, doit encore en venir à la réponse précédente, et dire : la Sagesse Suprême, qui se découvre d’une infinité de manières dans toute la nature, a trouvé à propos de don- ner à la phalène un si grand nombre d’yeux ainsi armés; donc cela convenoit le mieux à sa facon d'exister et à ses besoinss et d'ailleurs, que font quelques milliers de plus ou de moins pour un Être infini, dont la puissance sans bornes a formé, suivant ses vues toujours sages, avec la mème facilité, quel- ques millions de merlus dans un seul frai, qu'il a formé un seul petit dans le ventre de la baleine. u Mais, bien qu’une telle réponse paroisse devoir suflire pour couper court à truite objection, comme cependant elle n’ex- plique rien, on peut encore y ajouter qu’il ne paroît pas que c’eût été assez d’un seul télescope à chaque côté de la tête de la phalène pour lui fairevoir distinctement, à certaine distance, un objet un peu étendu, environné de ses entours, faute de quoi il n’y auroit guère eu moyen pour elle de juger de son éloignement ni de sa grandeur; car la première lentille objective de ces télescopes étant d’une extrême petitesse, elle SUR LES INSECTES. 135 ne peut admettre utilement que les seuls rayons directs, où presque tels, qui la traversent, les autres subissant des infrac- tions qui ne les font pas traverser la seconde lentille sous l'angle requis pour les rendre parallèles aux tubes, dont ils doivent traverser la longueur pour contribuer à la vision. T1 n’y a donc qu’une très-petite aire que l'animal puisse aper- cevoir distinctement par un seul télescope tel que ceux dont il s’agit. Il falloit par conséquent l’étendre, en y réunissant d’autres aires pareilles, pour former un plus grand champ, et c’est sans doute à quoi concourent efficacement les tubes les plus voisins de celui qui fixe perpendiculairement lobjet. Mais en voilà, ce me semble, assez sur cet organe : peut- être même ne m’y suis-je que trop étendu. J’ai cru pourtant que sa singularité, son grand appareil, et le peu d’idée qu’on paroît en avoir eue jusqu'ici, méritoient bien les détails où je suis entré, pour tächer de le faire mieux connoître. Repre- nons là description de la tête par l'examen des parties dont il vestoit encore à parler. Continuation et fin des Essais sur la tête. Les deux cornées qui nous ont occupé si long-temps sont séparées vers le dessus de la tête par une écaille convexe de figure grossièrement triangulaire Bee, fig. 15, aux deux bords de laquelle elles sont jointes par harmonie, et compo- sent ensemble à peu près tout le contour de l'extérieur de la tête jusque vers le cou. Cette écaille triangulaire, munie en dedans, tout autour des deux cornées, d’une forte crête, s’é- largit à mesure qu’elle avance vers l'occiput. Elle est percée 136 ESSAIS ANATOMIQUES en a,a de deux ouvertures à contour sinueux, et garnies en dedans de crêtes, et sur ces ouvertures, deux anneaux écail- leux, larges et bruns, comme D, fig. 1, sont articulés par membrane. Ils portent chacun une antenne de la phalène. Entre ces deux ouvertures &,a, l’écaille est traversée d’une bande feuille-morte, qui a moins de consistance, et est dé- pourvue de ces petites écailles ou poussières qui, par leurs couleurs, caractérisent si avantageusement les papillons; mais par contre la raie, plus claire, qui, du milieu de cette bande, descend jusqu’à B, fig. 15, est pourvue d’un nombre prodi- gieux de ces petites écailles, dont l'emplacement se reconnoît au microscope par les piqüres que ces écailles y ont laissées. Tout le museau de cette phalène est extérieurement écail- leux. Il tient un peu dela figure d’un nez de doguet, B, fig.13, en montre le devant, qui est sinueux, et en grande partie feuille-morte. Il a en dessous une ouverture que l’on pourroit prendre pour sa bouche, si cette phalène en avoit une. Au- dessous des coins de cette apparence de bouche sortent deux petits ou faux barbillons blancs, membraneux et recourbés, qu'on aperçoit fig. 13. Ils tiennent à une membrane forte, et blanchâtre, qui pourroit être envisagée comme la lèvre inférieure. Cette fausse lèvre est bordée et soutenue par une double arcade écailleuse, 46, à laquelle les deux vrais barbillons de la phalène sont articulés par membrane, et l’arcade mème est soutenue en dessous par une base écailleuse qui en fait partie, et qui tient au crâne vers le dessous antérieur de la tête. On la voit en deux différens sens, 0f, fig. 13, et dB, fig. 28. SUR LES INSECTES. 137 Pour ce qui est du museau B mème, sà structure écailleuse est assez singulière par dehors. Il forme sur le devant de la tête un angle obtus, &,4,c, fig. 31; son côté b,a, fig. 31 et 32, qui présente le même objet, l’un par le côté et l’autre par devant, est naturellement caché par les deux barbillons. La partie supérieure en est noire; l'inférieure est feuille-morte, et distinguée de la première par un sillon courbé. Elle est co- articulée par les côtés à une branche écailleuse feuille-morte, egf, fig. 32, dont les deux extrémités tiennent près des coins de l'ouverture antérieure d, fig. 28 et 30, du cou à l’écaille qui sépare les deux ouvertures c et d du cou, l’une de l’autre; et de là s’élevant vers le museau, elle suit la courbure de son angle ; et parvenue à l'extrémité du côté antérieur du mu- seau , elle descend plus bas de la distance ac, en rentrant en dedans; après quoi elle passe sous le museau, laissant un petit intervalle entre deux, et vareprendre l’autre côté, parcourant ainsi les courbes irrégulières, mais symétriques, fveaegf, fig. 32. Sous le museau, la partie eae de cette branche s’avance vers le dedans de la tête, par un prolongément écailleux concave, en forme de cuiller, et terminé en pointe cd, fig. 31 et 32; et cette partie cd est parallèle au côté be, fig. 51. Pour donner une idée plus juste de l'assemblage de ces parties, relativement au dedans du crâne, on les y a représentéesobliquement, fig. 30,dans leur situation naturelle. Cette figure montre aussi que la branche que l’on vient de décrire a dans la tête, de part et d'autre, un prolongement écailleux qui m'a paru avoir été rompu, et dont j'ignore les aboutissans. ) L'éspace qu'il y a entre l’écaille concave et le museau est Mém. du Muséum. 1. 20. 18 138 ESSAIS ANATOMIQUES tapissé d’une couche de substance compacte, ferme, en- veloppée d’une membrane; mais cette substance ne m'a pas paru musculeuse. Essai sur les parties écailleuses qui forment la charpente du cou. Il est assez malaisé de se faire une idée de la figure du cou et des parties écailleuses qui le pers lors mème qu’on les a sous les yeux. On voit; pl. 47, fig. 28, qui représente une tête vue par ce côté, que la forme extérieure du cou n’est rien moins que cylindrique, puisqu’elle borde les ouvertures c et d, dont le contour n'offre rien de régulier. La fig. x de la pl. 48 montre de plus que le devant du cou s’élargit tant soit peu pour recevoir l’attache des deux pates antérieures, dont GG n’offrent que les tronçons de la première articulation. Entre ces tronçons et la tête, on trouve le cou muni de lames écailleuses, reconnoissables par leur couleur foncée. Ces lames, réunies avec d’autres qui neparoissent pas au dehors, forment un assemblage solide, de structure sin- gulière , représenté en trois sens différens, fig. 3, 4 et 5, dont fig. 3 est celui qui se montre fig. x un peu plus penché à la renverse. L’écaille tenant de la forme triangulaire @, fig. 1, 3 et4, pousse trois branches de ses angles, au moyen dedquellés elle fait partie de cet assemblage. La postérieure ; dirigée vers le corselet, passe entre les pates de la première paire vers leur origine, et là, se fourchant , ‘elle se réunit de part et d'autre SUR LES INSECTES. 139 par les petites branches 46, fig. 3, de cette bifureation, aux deux branches cc du même assemblage, à l'endroit où;ces deux branches concourent à former une troisième. d, assez longue et fort courbée en dedans, qui par son extrémité e, va se joindre à celle de la branche e, fig: 5, d’une lame écail- leuse qui se partage en trois filets, dont les deux postérieurs sont coarticulés avec le bord antérieur de la large lame HH, fig. 1. Les deux autres branches de l’écaille a, fig. 3, 4 et 5, sé réunissant latéralement avec les côtés du même assemblage, terminent avec lui, et au moyen de la branche postérieure, le contour de deux espaces membraneux, 44, fige, qui bordent l’origine des pates antérieures, ét en laissent le mou- vement libre. Ces pates sont articulées par la pointe latérale antérieure deleur première cuisse à l’endroit fde l'assemblage écailleux du cou. Entre la pièce à, fig. 3, 4 et 5, et la tête, deux branches écailleases et circonflexes, gg, tiennent au bord.de cet as- semblage. Ces deux branches se courbant d’abord lune vers l’autre, et s’attachant à une lame écailleuse, Z, fig. 3 et 4, se fléchissent ensuite, et s’écartent un peu l’une de l’autre par une seconde courbure, après quoi elless’avancent verslatête, et vont s’y attacher par un ligament tendineux très-fort , cha- cuve à une des deux apophyses €, fig. 28 de la planche pré- cédente : au moyen de quoi elles soutiennent la tête, et lui permettent de se fléchir à droite et à gauche, et un peu en avant et en arrière. Depuis l’endroitoù les branches g tiennent à cet assemblage, il se renverse un peu, et va border derrière la tête la nuque 140 ESSAIS ANATOMIQUES du cou, de la façon que le représente la fig. 2 en Æ, et c’est cette partie de l’assemblage que la tète rencontre, lorsqu'elle se renverse, qui l’empèche de pouvoir le faire au-delà, Elle y est, au reste, bordée de part et d’autre, d’une peau large, ä, fig. r'et 2, munie d’une écaille brune et courbée , et cette peau forme comme üne espèce de collet ou de fraise autour de son cou. A la pointe antérieure , fig. 3, 4 et 5, tient un crochet large Z, qu'on ne peut bien reconnoître comme tel que fig. 5 , où l’assemblage écailleux du cou est représenté de côté. Ce crochet est capable de faire différens angles plus ou moins aigus avec la pièce écailleuse dont il fait partie. Il s’avance derrière la tête vers lécaille F, fig. 2, du dessus du corselet, où il est coarticulé, et à ses deux côtés tiennent deux autres peaux larges 27, qui forment un second collet sur le derrière du cou, et qui font ensemble environ la moitié du tour de la tête de l’animal. Telle est la charpente écailleuse du cou. Elle ne tient, comme on a vu, que par deux endroits à celle du corselet; que par les deux branches gg, à la tête, et que par les deux extrémités f,f, à la première paire de pates. Essai sur les pièces écailleuses qui forment la charpente de la partie antérieure du corselet. Avant de commencer la description de cette charpente, il convient de se rappeler que, parmi les pièces écailleuses qui paroissent y oppartenir, il y en a deux, convexes et irrégu- lièrement triangulaires, qui sont isolées, et ainsi n’y appar- SUR LES INSECTES. 14T tiennent proprement pas. Ces pièces sont marquéesF,F, pl. 48, fig. 1 et 2. Vu leur emplacement, je les nommerai les écailles épaulières. Elles sont séparément représentées par dehors, fig. 7, et par dedans, fig. 8. L'une et l’autre reposent bien par leurs bords sur l'assemblage écailleux voisin, mais elles n’y sont point adhérentes, et ne tiennent à l’animal que par une attache membraneuse qui occupe le carré &, fig. 8, du côté intérieur de cette écaille, et paroit lui laisser assez de li- berté et de force, pour pouvoir servir à diriger les ailes su- périeures dans leur vol; et c’est apparemment pour cet effet que leur base, ôd, reçoit dans son échancrure f, l'origine de ces ailes. Ces deux F, ainsi que les deux D et les deux A, qu’on fera connoître dans la suite, sont les seules pièces écailleuses à qui le nom latérales m'a paru convenir; les autres, opposées aux dorsales, vu leur direction inclinée vers l’inférieure, mé- ritent plutôt le nom de pectorales. Celles-ci, comme il a déjà été remarqué ci-dessus, forment un assemblage écailleux pour la partie antérieure du corselet, composé de cinq paires de pièces H,L,M,N et O, fig. 10. Quant aux trois dorsales de cette partie, marquées LI et K, qui seules s'offrent au dehors, il convient d’y en ajouter une quatrième, E, fig. O, 10 et 12, qui, étant antérieure, ne se découvre que quand on a séparé la partie antérieure de la postérieure du cor$elet. Les deux dorsales Lf, sont les plus grandes de tout l'assemblage. Elles sont pareilles et coarti- culées ensemble le long de la supérieure. Elles forment, par leur courbure, la convexité du dos de l’insecte, et ont beau- coup moins de largeur par devant, 24, fig. o, que par der- 142 ESSAIS ANATOMIQUES rière. Recourbées, et rentrant un peu vers le cou, elles y ont chacune une petite éminence 2, quelques sillons peu mar- qués, et quatre apophyses Z47,r, fig. 6, qui tiennent à la peau du cou. F L’échancrure ou cavité 4, fig. 10, que l’on voit au côté antérieur de lécaille [, reçoit le sommet de l'épaulière F, Cette cavité est bordée d’une membrane qui tient par devant au creux carré &, fig. 8, et l'angle arrondi 4 de cette écaille, repose sur l’entaille g, fig. 10, de façon que la erète qui borde d et g, borde le contour de l’épaulière. Aux deux apophyses e et f, fig. 9 et 10, est attachée par ses extrémités une pièce écailleuse qui entre dans la cons- truction de l’origine de l’aile supérieure, et sert à la mouvoir, et à l’apophyse £, fig. Q et 10, tient un filet écailleux 4, fig. 9, qui concourt à l'assemblage de la racine de la même aile. Du reste, cette racine ne tient que par une membrane aux pièces qui l’environnent, membrane qui s’étend depuis a jusqu’à D, fig. 9. La troisième dorsale K, fig. 9 et 10, est unique. Elle est coarticulée au bord postérieur de la paire LI, et leur réunion est marquée en dehors par un sillon très-profond, et en dedans, par une crête très-saillante. La forme de cette pièce est rhom- boïdale et convexe par dehors. Ses deux bords postérieurs ne tiennent point aux écailles qui la suivent; mais ses deux ex- trémités latérales sont unies par coarticulafion, chacune à une des deux extrémités d’une assez grande pièce, E, pl. 48, fig. 9, 10 et 12, qui ne paroit point en dehors, mais qui entre - dans le corselet, et fait avec K, un angle obtus. Quand on a séparé le corps de la phalène de son corselet, , SUR LES INSECTES. 143 et qu’on en a vidé l'ouverture de communication, on y voit d’abord paroître intérieurement l’écaille dorsale E, comme on l’a grossièrement représentée en E, pl. 46, fig. 7. Elle se partage vers son milieu en deux lames oblongues, un peu ‘convexes, arrondies par les bouts, plus larges près de leur ori- gine. Elle est fortifiée vers ses attaches par des crètes assez épaisses, qui se montrent un peu obliquement dans les fig. 9 et 12 de la pl. 48, et aplomb, pl. 5r, fig. 2, où cette partie a été tracée avec plus de détails et de précision: et quoique atta- chée à la partie antérieure du corselet, elle avance oblique- ment dans la postérieure assez avant, pour s’y montrer après qu’on a séparé le corps du corselet. De cette écaille E, conjointement avec les dorsales K et LI, dont il a été parlé, part une paire d’écailles, D, fig. o, 10 et12, qui en sont comme la continuation, et qui font la seconde paire de latérales. La partie qu’on en voit, fig. O, est la seule qui paroisse; le reste en est renfermé dans le cor- selet. La figure irrégulière et sinueuse de cette paire d’é- cailles ne permet guère qu’on la puisse bien décrire. Les fig. 10 et 12 en font connoître plus ou moins les diverses in- flexions, et comment elle tient à I et à K. Outre qu'on voit, fig. 10 et 12, la facon dont elle forme, du côté de E, une in- flexion , à l'extrémité de laquelle aboutit un filet écailleux &, qui appartient à l’assemblage intérieur E, fig. 12, et qui est attaché lui-même par sés extrémités à l’écaille D dont on vient de parler: La latérale À, pl. 48, fig. 10 et 12, de figure très-sinueuse et baroque, est naturellement cachée sous l’épaulière F, fig. ret2. Ellese partage en deuxbranches # et p, fig. 10 etrr, 144 ESSAIS ANATOMIQUES de grandeur et de figure très-dissemblables, On la voit re- présentée séparément, et en sens opposés, pl. 40, fig. ro et 11. Elle tient par l’une de ses branches 7 à la pointe anté- rieure de la dorsale [, et par l’autre au bord supérieur de la pectorale L, laissant un vide occupé par une membrane entre ses branches recourbées. Elle tire son origine du côté intérieur de la pointe c de la pectorale H, pl. 48, fig, 11, par une longue crète, et du dedans de l'extrémité postérieure et inférieure de l’écaille M, par sa duplicature. La pectorale L, pl. 48, fig. 10 et1r, est un peu quadran- gulaire. Elle tient par devant à la peau du cou, par derrière à l’écaille M. Son bord inférieur, qui est droit et uni, est joint par amphiartrose au bord supérieur de la pièce H, et son bord supérieur est coarticulé à la tige de la latérale À, fig. 11. Vers le cou, la partie antérieure et inférieure du corselet commence par la seconde paire de pectorales H, pl. 48, fig. e, G, 10 et 11. Cette pièce écailleuse a beaucoup d’étendue, et son irrégularité ne permet pas qu’elle puisse ètre bien décrite. Le long de l’inférieure , elle est jointe par harmonie à sa pa- reille, qui est à l’autre côté, et leur réunion est visible au de- hors par une trace double brune, exprimée dans les fig. 1 et 6. On y peut distinguer deux parties, l’une claire, depuis 6, 6, J fig. Get 1x, jusqu’à l’inférieure, et l’autre foncée, qui est la supérieure. Cette dernière dont le milieu est moins foncé que le bord, fait un angle à peu près droit awtour de la par- üe claire, et en embrasse une grande portion. Cette écaille H, tient par son bord antérieur à la peau du cou. Son bord supérieur g,4, fig 11, est articulé par amphiartrose à l’infé- D SUR LES INSECTES, 145 rieur de l’écaille L; son bord postérieur est articulé avec l’anté- rieur de l’écaille M, et l'inférieur l’est avec la pièce O, fig. ro. Lorsqu'on examine la partie foncée d’H, en dedans, fig. 11, on découvre que son bord supérieur est muni d’une crête gh, à laquelle aboutit une seconde crête, qui est recourbée, 2,c, et qui, par son autre extrémité, se termine à la pointe c, et l’on trouve que la tige écailleuse A finit par une troisième crête, encore plus forte à cette même pointe. Quant à la par- tie claire de H, la fig. G en représente assez distinctément les convexités irrégulièrement sillonnées. De son devant sort, à droïte et à gauche, à quelque distance de l’inférieure, une branche écailleuse aa, fig. 6, qui toutes deux se ren- contrant, et s’unissant vers l’inférieure, poussent du point de leur jonction une troisième branche e, courbée en de- dans, qui va s'attacher par son bout à l'extrémité e de la branche d, fig. 3, 4 et 5 de l'assemblage du cou. Lors- qu'on examine la partie claire de H en dedans, fig. 11, on trouve que la branche & y tire son origine d’une crête qui s'étend assez avant sur cette écaille. On voit encore que le long de l’inférieure s'élève, entre cette écaille et sa pareille, une lame ou cloison écailleuse Æ, qui s'avance vers la partie postérieure au-delà de H, et est coarticulée à un assemblage écailleux E, et l’on remarque de plus, que le long du côté 4e de la partie claire s'élève une autre manière de cloison un peu moins haute, qui, rencontrant presque à angles droits la cloison &, s’y réunit. La paire M, fig. 10, 12 et 13, est très-irrégulièrement fa- connée ; son bord antérieur est ondoyant, et coarticulé avec le postérieur de la partie foncée de H, avec le postérieur de L, Mém. du Muséum. 1. 20. 19 146 ESSAIS ANATOMIQUES fig. ro et 11, et avec la tige écailleuse À, fig. 11 et 13. Son bord supérieur est échancré, et tient aux parties membra- neuses et écailleuses du dessous de l’origine de l'aile supé- rieure; et l’inférieur est articulé par amphiartrose à l’écaille N, fig. G et 10. Son côté postérieur a une ouvertureen carré 1; fig. 10, occupée par une membrane. La partie supérieure de ce côté, plus alongée que l’autre, se fléchit vers le dedans, et se réunissant à la partie supérieure du bras de l’écaille E, fig. 12, concourt à former la cloison N, fig. 10, qui sépare la partie antérieure du corselet de la postérieure. Quand on examine l’écaille M, en dedans, comme #lle se présente fig. 11, on voit que son côté inférieur se plie en double, laissant quelque espace entre deux, et que cette du- plicature #, fortifiée de deux côtés, se réunit avec la tige écailleuse À, et lui sert de soutien. Essai sur les pièces écailleuses qui forment la charpente de la partie postérieure du corselet. Cette partie se trouve représentée, pl. 49, fig. 1, par der- rière, fig. 2, par le côté, et fig. 8, par devant. Elle est plus large vers la supérieure qu'à l’opposite. Les ailes inférieures et les jambes postérieures en dérivent. Parmi les pièces qui la composent, j'en ai trouvé deux dor- sales, qui paroissent au dehors; savoir, P et T, fig. 1 et 2, et trois renfermées dans le corselet, qui sont B,B et V. P estexté- rieurement convexe. Elle est unique, et occupe toute la lar- geur du dos de la phalène jusques aux ailes inférieures. Etroite vers le haut, elle s’élargit à mesure qu’elle descend SUR LES INSECTES. 147 vers la latérale. Son bord antérieur est un peu rentrant.'Il tient par une membrane à l'écaille B, fig: 1, excepté vers la supérieure, où il le fait par une lame écailleuse. Les ailes infé- rieures &,@, fig. 3, sont attachées par leurs origines à ses a bords inférieurs. Son bord postérieur &,b,b,a, fig. 3, est coarticulé avec l’écaille T, fig. r, avec laquelle elle forme vers l’intérieur du corselet une crête, et elle est encore mu- nie du même côté d'une courte crête oblique, &, 2 fig. 3, qui la fortifie du côté de l’aile. La dorsale T, fig. r et 2, pareillement unique, est longue, étroite et courbée en arc. Vers la ligne supérieure, où elle est la moins étroite, elle se fléchit en bec de corbin, d, fig. 2. Descendant vers la latérale, un peu au-delà de l'extrémité la- térale de P, elle y est coarticulée en c, avec lécaille W, fig. r et 2. Son bord antérieur rentre et est coarticulé avec le bord postérieur de P, avec lequel il forme en dedans du cor- selet, non-seulement une crête, mais aussi la languette écail- leuse S, fig. 2, qui y est adhérente. Une pièce écailleuse, cintrée par le milieu, B, fig. r et 3, est attachée au bord postérieur de cette dorgale T. I] n’en paroît rien en dehors, etil est assez difficile de décider si c’est un assemblage écailleax, ou bien une seule écaille diverse- ment pliée et munie de crètes. Après l’avoir considérée avec attention, elle m’a pourtant paru un composé de deux pièces, _ dont l’une est une grande lame échancrée et à diverses in- flexions. Cette double pièce B, tient dans toute sa longueur à l’écaille T, à la réserve de l'intervalle marqué*, fig. 1 et 3, où elle s’en sépare, et laisse un vide entre deux : elle est même encore réunie par coarticulation avec la pièce W, fig 148 ESSAIS ANATOMIQUES et 2, à son extrémité c. Les fig. 1 et 3 la représentent par derrière et par devant. A l’opposite, tient par coarticulation, et s'élève oblique- ment au dedans du corselet, sur la lame dont il vient digtre parlé, un grand are écailleux, diversement courbé et façonné, V, V, fig. 4, dont les deux extrémités aboutissent à droite et à gauche aux extrémités c,c, des deux pièces W, fig. 1 et 2, d’où cet arc se porte vers la ligne supérieure jusque contre la dorsale T, fig. 1 et 2, et décrit ainsi une courbe spacieuse irrégulière, mais symétrique. Parvenu en D, fig. 1, il est fortifié par une crête très-saillante d,d, qui en fait partie, et, qui, passant sur l’écaille B, à laquelle il est adhérent, réunit les deux côtés opposés de D, comme par une traverse. De part et d'autre du cotselet, on voit dans cette écaille D, fig. 1, ene, une entaille angulaire, bordée de noir. Chacune de ces entailles reçoit une des deux pièces écailleuses, qui dans la phalène sortent du premier anneau de son corps, et s'engagent dans ses entailles pour soutenir le corps. Ces pièces, quoique peu larges, ont assez de fermeté pour cet ef- fet, parce quelles sont pliées en double dans le même sens angulaire que les entailles c qui les recoivent. Les écailles latérales sont au nombre de trois paires, mar- quées S,R et W. La paire S, pl. 49, fig. 2, est petite, et a la figure d’une languette. Elle tient d’un côté à la peau du dessous de l’ori- gine de l’aile inférieure, et de l'autre elle est coarticulée aux écailles P et T. Les deux latérales R, fig. 3, sont recourbées, et un peu moins petites que les deux précédentes. Elles tiennent aussi SUR LES INSECTES. 149 d'une part à la peau du dessous de l’origine des ailes infé- rieures; mais de l’autre, chacune de son côté est attachée à l'apophyse voisine £, fig. 4, qui est commune aux pièces écailleuses W et Y, fig. 1 et 2. : L'écaille W, fig. 1 et 2, comme sa pareille à l’autre côté, est longue et fort recourbée. Echancrée du côté de la supé- rieure, elle atteint, d’une part, moyennant l’apophyse , fig. 2, jusqu’à la hauteur de la dorsale P, fig. 1 et 2, à la- quelle elle n’est pourtant point adhérente, et de l’autre, coarticulée en c avec l’écaille F, elle renferme, avec P et T, un assez grand espace, marqué “*, fig. 2, qui est occupé par les parties membraneuses et écailleuses qui constituent lo- rigine de l'aile inférieure. La tache noirâtre et oblongue k, fig. 1 et 2, qu'on y aperçoit désigne l'endroit du second stygmate. Cette pièce W est coarticulée par son bord anté- rieur avec l’écaille Y, fig. 2, avec laquelle elle forme en dedans une crête trés-saillante, g, fig. 1, représentée à part, fig. 5, pour faire mieux paroitre sa structure singulière. Son extrémité supérieure se termine par un bouton noir #, d’où part une apophyse g; de là, en descendant, elle élargit, et se termine ensuite par un filet écailleux f, qui sert de point fixe à des muscles. Le long de son bord elle reçoit, du côté d’Y, une autre crête O qui lui est presque perpendiculaire, et qui s'étend jusqu'au bouton #. Cette crête O, qui laisse quelque espace entre elle et l’écaille Y, à laquelle, au pre- mier coup d'œil, on la croiroit adhérente, tient encore par deux petites crêtes latérales à la mème crête g. Le bout r est le morceau d’une cinquième crête placée à la réunion d’X avec 2, laquelle y est coarticulée avec la crête g. 150 ESSAIS ANATOMIQUES Par son extrémité inférieure, l’écaille W tient aux pecto- rales X et Z, fig. 2, et elle pousse de son côté postérieur, vers le dedans du corselet, une forte branche écailleuse 4,#, fig. 1, qui se réunit en Æ avec la branche pareille du côté opposé; et s'y élargissant, forme avec elle en Æ un assem- blage solide rentrant, de structure singulière, qui, près de l'inférieure, se réunit avec le prolongement commun et ren- trant /, des deux écailles Y, fig. 3, et y est articulé avec les écailles pectorales X, à l'endroit où elles commencent à s'é- carter un peu l’une de l’autre pour favoriser le mouvement des jambes postérieures. Cet assemblage singulier, dont il vient d'ètre parlé, est représenté séparément, et un peu grossi, sous trois différens points de vue, fig. 6, 7 et 8. On le voit, fig. 6, au mème sens qu’il se montre, quoique seu- lement en partie, en z,k,u, fig. 3. Dans la fig. 7, il paroît un peu obliquement du côté opposé, et tel qu’on l’apercçoit fig. 13 et la fig. 8 le représente par le côté, comme il se montre- roit fig. 2, s’il n’y étoit pas couvert par les écailles X et Z. Les branches z,r, fig. 1, sont celles qui partent chacune de l’écaille W, qui est de son côté, et en se réunissant au-dessus de l’inférieure dans le corselet, forment l'assemblage dont il vient d'être parlé. uw, fig. 1, 3,6, 7 et 8, sont deux têtes, chacune d’une épiphyse écailleuse qui tient aux branches zi. L, fig. 3 et 7, est une autre épiphyse en forme de lame, qui sort de la région inférieure de cet assemblage. C’est sur le bord de cette lame que les extrémités inférieures des deux écailles Y, fig. 3, se rencontrent, et y sont coarticu- lées. Du reste, l’on voit, fig. 6 et 7, que l'épanouissement écailleux Æ,y forme, du côté de la première de ces figu- SUR LES INSECTES: 151 res, un angle rentrant, et un angle saillant de l’autre côté. L’écaille pectorale Y, fig. 2 et 3, se réunit avec sa pa- reille au-dessus de la ligne inférieure, et y produit le pro- longement Z dont il a été parlé. Son sommet, coarticulé d’une part avec l’écaille R, fig. 3, produit de l’autre, avec W, l’apophyse commune g, fig. 2. Tout son côté antérieur min, depuis R jusqu’au-dessus de la ligne inférieure, tient par une membrane assez large aux écailles M et N, fig. 12 de la partie antérieure du corselet, de mème qu’à la mem- brane que M embrasse en partie par son bord supérieur, et permet ainsi à la partie postérieure du corselet, du côté du ventre, de se fléchir, indépendamment de l’antérieure, en avant et en arrière, pour concourir aux mouvemens de la troisième paire de pates. Le côté postérieur de Y est latéra- lement coarticulé avec W, et il tient vers l’inférieure à X par une membrane qui remplit l’espace oblong sans écaille, où l'on voit la lettre Z, fig. 3; et du reste, son bord x, fig. 3, glisse sur X, circonstances qui permettent à X un balance- ment particulier en avant et en arrière, qui donne encore plus de liberté au mouvement de ces mêmes parties. On voit près de O, fig. 3, deux traits foncés qui se réunissent du côté de l’inférieure : ce sont les indices de deux crètés, dont l’écaille Y est pourvue en dedans. Celle qui est du côté de la lettre 72 est basse, et n’a rien de remarquable; mais l’autre l’est, en ce qu'à mesure qu’elle approche du point de réunion de W avec Y, elle s’élargit, se penche vers Y, et forme une crête latérale contre la*crète fig. 5, le long de son origine, s’avançant ainsi jusqu’au renflement qui sert de sou- tien à l’apophyse g. 152 ESSAIS ANATOMIQUES La paire d’écailles pectorales, dont chacune est marquée à deux endroits d’un X, fig. 2 et 3, a, vers son côté anté- rieur, fig. 3, un renflement auqüel est articulée l’écaille G, dans laquelle la cuisse de la pate postérieure est emboitée. Ce renflement a, du côté de l’inférieure, une échancrure occupée par une membrane qui tient à G, et en laisse libre le mouvement de la latérale vers l’inférieure. On aperçoit cette échancrure fig. 3. La même pièce X est coarticulée par le côté avec Z. Par son bout supérieur, elle est articulée avec W, et une partie de son bord antérieur a la faculté de glisser sous Y. La paire de pectorales Z, fig. 1, 2 et 3, est grande et mince. Elle termine la région postérieure et inférieure du corselet, Son côté supérieur est plissé, et finit par une mem- brane qui occupe le vide que l’on voit entre elle et la bran- che £,k,r, fig. 1, tenant par l’un de ses bords à cette branche, et par l’autre à Z. On voit, fig. 2, que Z est latéralement co- articulée avec X, avec laquelle elle forme au dedans du cor- selet une crète saillante, coarticulée avec une autre qui l'est encore plus; savoir, g, fig. 1, qui se trouve à la réunion de W avec Y, fig. 2. L'endroit de cette coarticulation a été re- présenté séparément fig. 5, où YŸ est un morceau de la crête de X et Z. Cette écaille Z, au reste, est articulée conjointe ment avec l’écaille X, à l'extrémité postérieure de W, mais seulement pour un très-petit endroit, afin de laisser plus d’ai- sance aux mouvemens des parties de la dernière paire. Tout près de leurs attaches, Z & une apophyse p, fig. ret2, qui s’alonge en pointe vers l'inférieure, et a sur le côté une échancrure’ occupée par une membrane souple, qui laisse SUR LES INSECTES. 153 au bout G, où s’emboïte la pate, la liberté de pouvoir flé- chir sur le côté, jusqu'à s’y enfoncer un peu, lorsqu'il plaît à la phalène d’appliquer ses pates contre le corselet, attitude qui lui est très-familière. Quant à l’attache postérieure de Z, elle est avec sa pareille par membrane, au bas de l’assemblage écailleux, fig. 6, 7 et 8, à son extrémité marquée y. Les deux G, pl. 49, fig. 1,2 et 3, sont bien articulées avec le corselet , mais n'entrant point dans sa charpente, elles ne peuvent convenablement être rangées parmi les écail- les pectorales; et vu qu’elles paroissent plutôt apartenir aux pates, qu’elles attachent au corselet, qu’au corselet même, il en sera dans parlé la description plus détaillée que l’on va faire de ces pates. Les pates suivies plus en détail. Comme on n’a donné ci-dessus qu’une idée très-vague des pates de cet insecte ailé, il est dans l’ordre, qu'après être réfenu sur l'assemblage écailleux qui les soutient, afin de le faire mieux connoître , on en fasse de même à leur égard ; d'autant plus, qu'au premier coup d’œil elles paroissent à peu près faites de même, et que ce n’est que par un examen détaillé que l’on découvre des différences notables entre la structure de leurs trois paires , dont la première tient à l’as- semblage écailleux du cou , la seconde à celui de la partie antérieure du corselet , et la troisième à celui de la posté- rieure. Quant à la Mém. du Muséum. t. 20. 20 154 ESSAIS ANATOMIQUES Première paire , Dont, pl. 5o, fig. 1 et2, on n’a représenté que la pate droite, mais vue en dessus et en dessous, ainsi qu'on l’a aussi fait, fig. 11 et 12, de la seconde paire, et fig. 18 et 17, de la troisième, cette première paire est très-notablement différente des deux autres, en ce qu’elle est la seule qui ait deux cuisses, À et B; du reste elle est aussi composée, com me les suivantes, d’une jambe, C, et d’un pied, D, Toutes les figures en sont grossies, dans la même proportion, ou peu s'en faut, que celles qui ont servi à faire connoître l’assem- blage écailleux du corselet. La fig. r fait voir la pate anté- rieure par le côté qui se montre quand la phalène est couchée sur le dos, et la fig. 2 par celui qui fait face au corselet. Sa première cuisse, À, communique par une grande ou- verture @, 0, fig. 2,avec les parties intérieures du cou. Cette ouverture est oblique, ce qui fait qu’on ne la voitque fig. 2, et non fig. 1, où l’on n’en aperçoit, vers ab, que le berd antérieur. Elle estbordée d’une forte membrane blanche, par oùelle tient à la charpente écailleuse du cou. Unecrète, foible du côté de B, mais forte du côté dea, environne son ouver- ture , et de cette crête au point &, part une petite lame écail- leuse, fortement attachée au point f, pl. 48, fig, 3, 4 et 5, de la mème charpente, mais de façon pourtant à ne pas empé- cher la liberté du mouvement de la cuisse. La figure de cette dernière tient de la triangulaire, et l’on y distingue trois faces, dont celle qui paroit fig. 1 est convexe, et la plus large ; les deux autres se voient fig. 2. Celle qui s’y montre SUR LES INSECTES. 155 de plus en plus en dehors est aplatie, et la troisième est concave, et propre à recevoir la partie renflée de la seconde cuisse, que la phalène, dans son état de repos, y applique naturellement. l'extrémité postérieure de la première cuisse se termine par deux apophyses épaisses, pointues et recour- bées en dedans en crochet , dont l’une se voit en d, fig. 7, l'autre en e, fig. 2; et cette dernière descend plus bas que la première, et la cuisse est par les deux côtés, entre ces apophyses, un peu échancrée. Une membrane lâche, qui tient au bord antérieur de la pièce G, en garnit l’'échancrure, et permet à cette pièce, qui est articulée avec À, au moyen des deux apophyses mentionnées, d'et e, et coarticulée avec la seconde cuisse, B, un balancement en avant, jusqu’à appliquer cette seconde cuisse contre la première dans sa partie concave, et en arrière, jusqu’à former avec elle un angle droit; mais on ne sauroit la faire passer au-delà sans la violenter. Quant à la pièce fort courte G, fig. 1 et 2, elle paroît d’abord faire partie de la seconde cuisse B, à laquelle elle n’est pourtant qu'étroitement coarticulée, comme on s'en aperçoit, lorsqu'on veut l’en séparer. Sa figure est si irrégu- lière, qu’on ne peut la bien décrire. On lui voit deux ouver- tures, dont l’antérieure g, fig. 3 et 4, répond à celle qui ter- mine la première cuisse A; elle y est latéralement munie d’une apophyse 7, fig. 4, dont il y en a une autre à l’op- posite , au moyen desquelles elle est articulée avec les apo- physes dete, fig. x et 2 de la première cuisse À, et le reste de cette ouverture est occupé par une forte membrane qui réunit ensemble ces deux parties. 156 ESSAIS ANATOMIQUES Quand on détache des deux cuisses la pièce écailleuse G, fig. 3 et 4, on découvre qu’elle tient aux muscles qui remplis- sent la cavité de A par trois lames très-fortes, blanchâtres, et semblables à des arêtes, dont l’une, 2, qui est la plus considérable , part du bord antérieur de l'ouverture, qui est sur le dessus de G, et les deux suivantes zZ et Æ tien- nent à côté l’une de l’autre au bord postérieur de cette même ouverture. Les muscles attachés à la lame Æ, qui sont plus considérables que ceux qui tiennent aux deux lames z et #, en attirant la lame 2 par leur contraction, écartent les deux cuisses l’une de l’autre, et ceux qui partent des lames z et Æ les raprochent vraisemblablement, par un mouvement tantôt plus, tantôt moins écarté du corselet, suivant que les mus- cles attachés à z, ou bien £, agissent davantage; pendant que les apophyses z, et celle qui est à l’autre côte de G, sont les deux points d'appui sur lesquels ces différens mouvemens s'exécutent. £'est un nerf, 72 est une bronche assez large, mais à tu- nique très-mince, qui accompagnent, comme c’est l’ordi- naire dans tous les muscles, ceux de la cuisse A. L'autre ouverture, celle par où la pièce G est coarticulée avec la seconde cuisse B, n’est pas placée à l’opposite de la première : elle fait presque avec cette première ouverture un angle droit, mais dans un plan qui lui est incliné: voilà pour- quoi cette ouverture se montre si à plein, fig. 3 eng, tandis qu’on n’en voit rien fig. 4. La seconde cuisse B, environ d’un tiers plus longue, et beaucoup moins grosse que la première A, est d'une forme assez élégante , et qui aproche un peu de celle de la jambe SUR LES INSECTES. 157 d’un homme. On la voit en deux sens opposés, fig. 1 et 2. L'ouverture par où elle est coarticulée avec la courte pièce G, est oblique, et fait face à la ligne inférieure. L'autre ou- verture, par où elle tient à la jambe CG, l’est aussi, mais en sens contraire , afin de permettre plus aisément à la jambe d’être ramenée contre la seconde cuisse. On voit à droite et à gauche de cette ouverture, que B et C se touchent, et c’est là le point d’appui sur lequel la jambe C se meut en s'a- prochant ou en s'écartant de B, auquel C ne tient, du reste, que par une membrane souple. La jambe C est au-delà d’un tiers plus courte que la se- conde euisse B; cette jambe est foiblement courbée en de- hors. En dedans, elle est échancrée par les deux bouts, et sur- tout par le postérieur. Son milieu, qui est un peu renflé par derrière, y est pourvu d’un ergot, g, conique, souple et mo- bile dont j'ignore l'usage, et dont le dedans ne m'a offert rien de distinct. L’échancrure postérieure de la jambe sert à y recevoir cet ergot, et à le garantir de trop de pression lors- que l’animal fléchit ja jambe contre la cuisse: aussi la jambe est-elle tant soit peu creusée en coulisse à cet endroit, comme on peut s’en apercevoir plus ou moins fig. 1. L'’échancrure antérieure et moins creuse de cette jambe y a été ménagée pour lui permettre de pouvoir se coucher plus à plat contre la seconde cuisse. Les deux côtés de l'ouverture antérieure de la jambe C sont munis chacun d’une petite apophyse, dont l’une paroit en 7, fig. 5, qui représente cette jambe séparément, et l’autre se remarque en j, fig. 1. Ces deux apophyses appuient sur les deux côtés de l'ouverture postérieure du fût écailleux de 158 ESSAIS ANATOMIQUES la cuisse B, et y sont fortement adhérentes; êt c’est sur elles que la jambe, qui ne tient du reste à la cuisse B que par une membrane souple, exécute ses mouvemens. Elle est pour cet effet munie à son extrémité antérieure de trois façons d’a- rêtes, 7, 0 et p, fig. 5, placées, la première à l’opposite des deux autres. Ces trois arêtes, qui entrent dans la cuisse B, reçoivent l’attache de ses muscles, dont ceux qui tiennent à A sont les abducteurs de la jambe, et ceux quitiennent à o et à p en sont les adducteurs, lesquels, à proportion qu'ils agissent avec plus de force sur o ou sur p, font en mème temps pencher la jambe plus à droite ou à gauche. Z est la continuation du même nerf, et », celle de la même bronche, qui portent, comme on a vu, ces lettres fig. 4. Ce qu’on a nommé le pied de la phalène, quoique sa figure n’en rappelle guère l'idée, se voit en D, fig. r et 2. Plus mince et beaucoup plus long que la jambe, il est composé de cinq phalanges ou pièces, placées bout à bout les unes des autres, dont la dernière est terminée par un double crochet. Ces pièces sont foiblement aplaties par les côtés. Chacune est un peu plus mince que celle qui précède. Les ouvertures par où leurs tuyaux écailleux correspondent sont taillées oblique- ment, de la façon quele représénte la fig. 6, c’est-à-dire que l'ouverture antérieure en est échancrée, et a par derrière une éminence qui s'articule avec la pièce qui précède, et que l'ouverture postérieure a un arrondissement qui s'engage dans l'échancrure de la pièce qui suit. Ces pièces sont du reste réunies par membrane; mais l'ouverture antérieure de la pre- mière pièce est autrement taillée que celle des suivantes, et de façon à rendre le mouvement latéral du pied sur la jambe SUR LES INSECTES. | 159 malaisé, pendant que le mouvement en dedans en reste libre. De la manière dont les autres pièces du pied sont taillées, on conçoit qu'elles ne peuvent guère se fléchir à la renverse au-delà de la foible courbure qu’on leur a donnée dans les fig. 1 et 2, tandis qu’elles peuvent le faire très-librement dans le sens opposé. La première de ces pièces est la plus longue des cinq. La seconde est une fois plus courte que la première. La troi- sième est environ d’un quart plus courte que la seconde, et la quatrième que la troisième. La dernière, qui a environ la longueur des deux qui la précèdent immédiatement, a l’extré- mité ou le talon 7 tant soit peu renflé, Il se termine par une ouverture oblique, en sens contraire des ouvertures posté- rieures des autres pièces du pied. L'ouverture de ce talon est bordée obliquement par un bord membraneux qui se fourche et embrasse la racine de deux crochets ou ongles recourbés et mobiles, au moyen desquels la phalène s'accroche aux troncs des arbres, ce à quoi les pointes, dont tout le côté in- térieur du pied D est hérissé, contribuent aussi, en ce que, quand les crochets se cramponnent, ils attirent le pied, et en- gagent par là ces pointes dans l'écorce. Lorsqu’après avoir ouvert la jambe, on en sépare la pre- mière pièce du pied, on trouve qu’à cette première pièce tient une arête étroite qui traverse toute la longueur de la jambe, et qui paroïît même encore être une continuation de celle qui est marquée 7, fig. 5. Cette arête reçoit l’action des muscles renfermés dans la jambe; et traversant les diffé- rentes articulations du pied, dont elle reçoit aussi l'insertion des muscles, elle se termine par un élargissement chagriné 6, 160 ESSAIS ANATOMIQUES représenté en entier fig. 7, et dont on ne voit que l’extré- mité en #, fig. 8, 9 et 10; élargissement, qui, sortant hors de la dernière pièce du pied, s'étend jusqu’au bord antérieur de la racine de ses deux crochets, qui en sont fléchis en dedans lorsque l’insecte retire cette pièce, et c’est par cemoyen qu’il cramponne ses crochets, comme il leur fait lâcher prise par des muscles attachés à leur bord postérieur d’une part, et de l'autre à la même arête. à Quant à la manière dont ces deux crochets tiennent au pied, on l’a représentée en trois sens différens, et fort en grand, fig. 8, 9 et 10, pour la faire mieux concevoir. b, comme on a vu, est ce bout de l'élargissement chagriné, fig. 7, de l’arète qui traverse la jambe et le pied, wu, sont deux apo- physes écailleuses qui font partie des crochets, et yy sont ces crochets mèmes. . Seconde paire. Au premier coup d'œil, on s'aperçoit que la jambe et le pied de cette seconde paire de pates ont beaucoup plus de Jongueur que n’ont ces parties dans la première paire. La fig. 11 l'offre ici par le côté qui se montre quand la phalène est couchée sur le dos, et la fig. 12 la fait voir par l’opposite. Les pates de cette paire, comme de celle qui suit, n’ont chacune qu’une seule cuisse, et non pas deux, comme celles de la précédente paire. La courte pièce écailleuse G, au moyen de laquelle les deux cuisses de la pate antérieure sont articulées ensemble, forme ici l'articulation par où la cuisse B est attachée au corselet. Cette pièce est d’un côté coarticu- SUR LES INSECTES. 161 lée pour cet effet avec l’ouverture antérieure de la cuisse B, et de l’autre elle est articulée aux lames écailleuses N et O du corselet, pl. 48, fig. 10, et 49, fig. 9. Comme les pièces G de la seconde et de la troisième paire de pates m'ont paru fort semblables, tant pour la forme que pour les usages, je me suis contenté de n’en suivre ici que celles de la dernière paire. Les fig. 13 et 14, pl. 50, représentent encore un peu plus en grand que celles des pates de cette phalène, et en deux sens différens, une de ces pièces G, qui, n'étant qu'articulée au corselet, n’en fait proprement point partie. Les deux lames, ou arêtes & et à qui y tiennent, entrent dans le corselet, et y recoivent l’attache des muscles moteurs de la cuisse B. L’arète a, épaisse à son origine, est mince, large, et un peu courbée par les côtés vers son autre extré- mité. Elle est articulée en c, au bout inférieur de l’ouver- ture antérieure de G; et là, G a une échancrure qui sert à laisser plus de jeu à cette lame, laquelle reçoit dans le cor- selet les muscles qui fléchissent G vers l'inférieure, tandis que l’arète à, moins considérable et plus étroite que &, vis- à-vis de laquelle elle est articulée, reçoit les muscles antago- nistes des premiers, et fléchissent G en sens contraire. Pour faciliter ces deux mouvemens opposés, G est muni entre & et D, à un de ses côtés, d’une apophyse très-saillante &, fig. 14, qui est articulée par membrane au côté antérieur de l’apo- physe p de l’écaille Z, pl. 40, fig. 1, et à l’opposite entre & et 0; G est de plus pourvu d’une entaille e, fig. 13, qui re- çoit un petit crochet rentrant, placé à la pointe de l'extrémité inférieure de X, pl. 49, fig. 2, et sur laquelle cette entaille Mein. du Muséum. t. 20. 21 162 ESSAIS ANATOMIQUES fait un mouvement de rotation, dont l'axe est entre elle et lapophyse d. Le filet f, placé entre les deux arêtes, paroït être un nerf. La forme de la cuisse de cette seconde paire de pates est différente de la seconde cuisse B de la première paire qui y répond. Elle n’est point renflée par le milieu; elle est plus large qu'épaisse, et un peu convexe ou arquée en dehors, fig. 11. A l’opposite, fig. 12, ou du côté qui fait face au cor- selet, elle se trouve un peu concave et aplatie, pour pouvoir mieux s'appliquer contre le côté supérieur de l’écaille O, fig. 10, pl. 47, de la charpente du corselet, sur laquelle il lui est naturel, dans son état de repos, de la tenir couchée. L'ouveriure antérieure, par où elle communique avec la pièce G, fig. 13 et 14, est oblique, et tournée vers l’infé- rieure. Celle par où elle fait face à la jambe C est encore plus oblique, mais tournée dans le sens opposé, ce qui laisse à cette jambe la faculté de pouvoir s'appliquer contre la cuisse B, attitude qui lui est fort naturelle. Quand on ouvre la cuisse, on en trouve le dedans occupé par quantité de fibres musculaires, qui tiennent d’un côté au dedans de son enve- loppe écailleuse, et de l’autre aux arêtes qui partent du bord de l’orifice de la jambe, et s’introduisent dans la cuisse. La jambe C de la seconde paire de pates est à proportion beaucoup plus longue que celle de la première paire. Elle est plus large qu'épaisse, et sa largeur augmente tant soit peu en approchant du pied. Son côté intérieur est foible- ment aplati et creusé en gouttière du côté de son origine. Son milieu n’est point pourvu d’ergot, comme celui de la jambe antérieure, mais, par contre, elle a, vers son extré- SUR LES INSECTES. 163 mité postérieure, deux ardillons écailleux et pointus, &, creux en dedans, qui y tiennent par membrane. Le côté extérieur de cette jambe est un peu arrondi. Son ouverture antérieure du côté de à, fig. 15, qui représente la même jambe séparément, est très-oblique, et tournée vers l'ouverture postérieure de la cuisse avec laquelle est articu- lée. Le bord de cette ouverture est muni de trois arêtes, qui entrent dans la cuisse, et en recoivent les muscles. L’arète supérieure 7, fig. 15, en est la seconde en grosseur; elle se recourbe vers son origine; elle y est brune, et tient à l’ex- trémité supérieure du côté extérieur de la jambe, au-dessus d'une apophyse à, sur laquelle elle appuie quand elle agit, ce qui en augmente l'effet en l’écartant du point d'appui. Par l'action desfibres musculeuses attachées à cette arête, lajambe est tendue: ou écartée de la cuisse. Ces fibres y sont attachées de partet d'autre, en quelque sorte, comme les barbes à une une plume; mais il y en a plus d’une rangée à chaque côté. Cette arète, avec ses fibres, a été représentée séparément fig. 16. Les deux autres arêtes o et p, fig. 15, reçoivent les mus- cles antagonistes de ceux de l’arète précédente. Elles tien- nent à côté l’une de l’autre, à l’opposite de la mème ouver- ture. La plus grosse des deux , marquée 0, et qui est aussi la moins voisine du corselet, est noirâtre vers sa racine. Elle est toute garnie de pinceaux de fibres musculeuses qui ne m'ont offert rien de distinct. Le pied de cette jambe ne diffère sensiblement du pied de l'antérieure, qu’en ce qu'ilest plus long et plus gros. Il est pareillement parcouru dans toute sa longueur par une arête 16/4 ESSAIS ANATOMIQUES longue et mince, qui aboutit à la pièce 0, fig. 7; 8, 9et ro, et finit par l'élargissement à trois pans, fig. 7, sur lequel les deux ongles posent par leur racine, 5'eS' Ï D 2 .. . Troisième paire. La pate postérieure m'a paru pour le moins aussi grande, et en général plus massive que l'intermédiaire. La jambe en est encore plus longue, mais le pied plus court. La fig. 17 en représente le côté tourné en dehors, et la fig. 18 celui qui fait face au corselet. La forme de cette paire de pates est différente de celle des deux autres, à la réserve des cuisses de la seconde paire , qui ont assez de rapport avec celles de la troisième, vu qu’elles sont toutes deux un peu convexes en dehors, et du côté du corselet, concaves et aplaties; mais celles de la dernière paire m'ont paru foiblement circonflexes, et tant soit peu plus grosses. Elles sont pareillement coarticulées avec une courte pièce écailleuse, semblable à la pièce G de la pate précédente, au moyen de laquelle elles tiennent aussi au corselet. Quand on ouvre la cuisse dont il s’agit, on trouve qu’elle renferme une grande bronche qui coule le long de l’arête , de fig. 19, où l'on voit la partie antérieure de cette cuisse; mais la bronche n’y a pas été représentée, et elle se sera ap- paremment aussi trouvée à la cuisse précédente, quoiqu’on l'ait passé dans la figure, Le long de cette arête 7, on trouve encore appliqué un filet Z, que je crois être un nerf. Les arêtes o et p sont analogues à celles qui ont les mêmes let- tres; fig. 15. SUR LES INSECTES. 165 Les fibres musculeuses d, fig. 19, se rassemblent vers le haut de la jambe GC, et y tiennent à la peau qui occupe l’é- chancrure taillée dans le côté intérieur de son extrémité an- térieure. Je crois avoir aussi trouvé un paquet de fibres pa- reilles au même endroit de la jambe de la seconde paire, bien que je ne les y aie pas représentées. Outre que la jambe de cette troisième paire est plus longue et plus grosse que celle des deux paires précédentes, elle en diffère aussi beaucoup pour la forme. Sa partie postérieure , depuis C, est renflée, et l’écaille en est raboteuse, tandis que celle de sa partie antérieure est unie. Au lieu de l’ergot membraneux g qu'a la jambe de la première paire, et du couple d’ardillons dont l'extrémité intérieure de la seconde paire est pourvue, le côté intérieur de celle-ci est muni non-seulement d’une couple d’ardillons à la même extrémité, mais encore d’une autre paire pareille un peu au-dessous de l’endroit où l’é- caille de la jambe devient raboteuse, comme on le voit en en æet en g de la jambe C, fig. 17 et 38. Ces ardill ons sont aussi du reste creux, écailleux et articulés par membrane, deux à deux l’un à côté de l’autre. L'ouverture antérieure de cette jambe est taillée à peu près comme celle de lintermédiaire, en ce qu’elle est pareil- lement munie d’une apophyse , fig. 19, sur laquelle l’a- rète 7 appuie, ainsi qu'on l'a vu à la fig. 15; mais la fig. 19 montre de plus que le bord supérieur y est muni d’une grande apophyse C, qui n’est que fort petite à autre jambe; apophyse à laquelle tient un gros faisceau de fibres muscu- leuses d, qui entrent dans la cuisse. Quant au pied marqué D, fig. 17 et 18, la première des 166 ESSAIS ANATOMIQUES cinq pièces, ou phalanges, qui le composent , est d’une forme toute différente de celle qu’elle a dans les pates précédentes, où elle est mince et tout d’une venue; au lieu qu’elle est ici fort renflée, et de formetelle qu’on l’a représentée séparément fig. 20, mais un peu plus grossie qu’elle ne l’est fig. 17 et 18. Elle est attachée par membrane à la jambe, et munie par devant d’une apophyse f, qui entre dans la jambe, et avec elle une longue arèête cylindrique 2, qui y monte fort avant, et s’y termine par un faisceau de fibres musculeuses g. Je ne saurois dire si c’est cette même arête, ou bien une autre, que j'ai vu traverser toutes les phalanges du pied, et en s’é- largissant en palette, telle que #, fig. 7, se terminer par un élargissement de trois avances arrondies, sur lesquelles le bas de la dernière phalange et ses deux ongles s'appuient par leurs racines dans cette dernière paire de pates, comme dans les deux paires précédentes. Essai sur les parties intérieures que renferme le corselet. PIB Comme les essais qu'on va donner là-dessus sont tracés d’après une phalène morte de vieillesse, terme auquel cet in= secte, devenu ailé, parvient peu de jours après l’accouplement et la ponte, vu qu’en quittant son état de chenille, il cesse pour toujours, avec la plupart des papillons nocturnes, de prendre nourriture, je ne serois pas surpris si celui qui ré- péteroit sur une phalène tuée dans sa pleine vigueur les essais qu’on va donner, n’y trouvât par-ci par-là quelque différence, quant aux parties les moins solides; mais les occasions ou le SUR LES INSECTES. 167 2 , CL] » °) A , temps m'ayant manqué pour en faire d’autres, j'espère qu’on voudra bien se contenter de ceux-ci, qui auront toujours leur utilité , ne füt-ce que pour servir en tous cas de points de com- paraison, par rapport aux essais qu'on pourra faire sur des phalènes tuées encore en pleine vigueur. Fig. re. PI. 5r. . La fig. 1 offre fort en grand le dessus ouvert du corselet de cette phalène, où l’on a laissé la tête. On y à retranché les ailes et les antennes, jusqu’à peu de distance de leur ori- gine. On y a enlevé l'assemblage écailleux qui forme le dessus de son dos, et ensuite on l’a représenté la tête en bas, pour faire mieux paroître les vides ,fje,f,h qui se trouvent entre cet assemblage et les masses qu’il couvre naturellement. Ces masses ne sont; ou peu s’en faut, que des inuscles, mais d’une forme si différente de ceux que l’on a vu en très- grand nombre dans la chenille, et qui ressembloient pour la figure et le peu d'épaisseur à des rubans, que dans le corselet de la phalène on a bien de la peine à les reconnoître pour tels, vu qu'ils s’y trouvent dans un arrangement tout nouveau, et sous la forme d’épaisses masses qui ne ressemblent à rien moins qu’à des rubans, et dont les fibres même qui les com- posent, bien que torses comme celles des muscles de la chenille, ont pourtant sensiblement plus d'épaisseur. Les masses aa, bb, cc et dd sont de ces nouveaux mus- cles. Les deux &a, placés vers le cou, ont été couverts par le bord antérieur des lames écailleuses dorsales LI, contre lesquelles ils appuyoient. Le vaisseau dont chacun de ces 168 ESSAIS ANATOMIQUES muscles est bordé par derrière, placé entre eux et 4,6, est une bronche. ce sont deux lobes musculeux, élevés et oblongs, qui euvironnent en grande partie une masse musculeuse très- épaisse, dontils font une considérable partie, laquelle s'avancé vers le cou, en se partageant en deux masses coniques, db, db, qui laissent entre elles trois cavités symétriques /,e,f. Ces deux lobes m'ont semblé placés sous la lame dorsale K*, Le côté antérieur de cette masse est presque perpendiculaire à la ligne inférieure, ce qui fait qu'il y a un assez grand vide vers le devant du corselet, entre ces masses et les écailles dorsales LI, ce qui est bien singulier. gg n'a paru être le bord d'une taie assez épaisse, com- posée d’une double membrane renfermant une substance charnue. Cette taie s’élevant jusqu'à la lame dorsale K*, m'en a semblé garnir le bord postérieur, et former ainsi de _ce côté une séparation entre les parties antérieures et pos- térieures du corselet. A sont deux muscles latéraux pareils, un peu plats, placés l’un à droite , l’autre à gauche, vers les ailes supérieures, aux- quelles ils tiennent par l’une de leurs extrémités, et en sont des moteurs, l’autre extrémité disparoit sous les masses mus- culeuses cd, cd. Lik,i,l est vers la région postérieure du corselet un tégument musculeux qui couvre naturellement l’écaille in- terne E, pl. 48, fig. 9, 10, 11 et 12, mais dont on a renversé un peu le bord z,k,i, pour qu’on püt voir qu’en # il s’insinue entre les deux lames convexes dans lesquelles E se partage; et à l’autre côté de ces deux lames, il communique en-dessous SUR LES INSECTES. 169 avec la masse musculeuse cd, cd. Ce tégument est mince vers son milieu, et ne s’y montre que comme une tunique mollasse qui sépare la partie antérieure de la postérieure du corselet; mais par les côtés , eile est bordée de deux muscles épais z,2,2,4, qui ont en / leur attache, et concourent vraisemblablement à faire mouvoir les ailes inférieures, puisqu'elles s'agitens quand on presse ces muscles. Leur autre attache est près der, à l'endroit où ils se montrent comme tronqués, et c’est par cetendroit qu’ils m’ont paru tenir aux grandes lames écailleuses dorsales LI. m;,mn marquent, vers les côtés de la mème région; de part et d'autre, un enfoncement, dans chacun desquels j'ai cru distinguer trois muscles 72,/, qui en se rapprochant en 7», y avoient l’une de leurs attaches à l'aile inférieure, et en paroissoient être des moteurs, et Fautre sous le muscle z,4 dans cette cavité. La figure 2 représente l’écaille dorsale interne à deux bat- tans E en plein, et avec plus de netteté qu’on ne l’a pu faire voir pl. 48, lig. O6, 10 et 12 en E, où elle ne paroit qu’obli- quement. On y aperçoit ici en Æ que les deux battans en sont coarticulés par harmonie; qu'entre z et £ une languette écail- leuse s’avance par dessus, et que chacune de ces écailles paroit être marquée en P d’une petite convexité ovalaire un peu transparente. La figure 3 est la partie supérieure et postérieure du corselet tournée en sens contraire à celui de fig. 1, où l'animal est représenté la tête en bas ou en deçà. On a enlevé à cette fi- guré 3 le tégument musculeux Z4,k,1,4, l’écaille interne E, et toute la taie gg de la fig. 1, et par là on a mis à découvert Mém. du Muséum. 1. 20. 22 170 ESSAIS ANATOMIQUES en cgcpk la face opposée de l’assemblage musculeux ccdd, fig. 1. Ici, son contour rappelle grossièrement celui d’un triangle renversé et à angles émoussés ou arrondis, ou bien celui d’un cœur placé sur sa pointe. On voit qu'il est bo- rizontalement partagé en six divisions arquées, posées l’une au-dessus de l’autre, et dont la supérieure ce, qui est la plus renflée, en embrasse en grande partie l’assemblage, La dis- position de ses fibres est parallèle à la longueur de l’animal. JF sont deux petits muscles tronqués, qu, vers la ligne su- périeure sortent de la seconde division, et dont je n’ai point suivi les attaches. d k est une crète, qui s'élève sur le milieu de ce côté de l'assemblage musculeux dont il s’agit, et qui après avoir passé le long de la coarticulation des deux lames convexes écailleuses E, fig. 1 , s'attache en dessous aux tégumens mus- culeux Z,z,k,c,l, de cette fig. 1. g est un reste de gg, fig. 1. mm sont les mêmes deux cavités, avec les trois muscles contenus dans chacune, qui sont marquées aussi de ces let- tres, fig. 1. Il sont de part et d’autre le dessous coupé d’un grand mus- cle, dont z/, #/, fig. 1 , font le dessus. nn marquent deux fragmens antérieurs de vaisseaux jau- nâtres, flétris, que je soupçonne avoir été les vaisseaux soyeux de la chenille. Ils parcourent une façon de tunique presque toute composée d’un amas de débris de bronches hors d'œuvre dans la phalène, mais qui ont servi dans sa che- ville, et qui se trouvent répandus vers l’entrée du corps. L'autre bout de ces deux vaisseaux est resté dans le corps SUR LES INSECTES. 171 de l’animal, lorsqu'on a séparé son corps du corselet. Les endroits marqués de part et d’autre d’une croix sont ceux où les ailes inférieures ont tenu. r indique un bout antérieur du conduit de la moelle épi- nière, dont la continuation est aussi restée dans le corps retranché. On voit de part et d’autre entre p et 77 un court muscle pr. Il a une de ses attaches en p à l'assemblage musculeux ; par l’autre, il m’a paru tenir à la racine de l'aile inférieure, et servir à en diriger les mouvemens. La fig. 4 est dans la même position que fig. 3. On y a ôté les deux muscles /,/, les deux vaisseaux obliterés 2,7, et la tunique composée principalement d’un amas de débris de bronches, sur laquelle ils passoient pour entrer dans le corps. On a aussi enlevé de l’assemblage musculeux les trois divisions supérieures, que l’on a trouvé être en quelque sorte, comme tout le reste de l'assemblage, partagées per- pendiculairement en deux parties égales; et cette dernière opération m'a fait voir que les fibres de ses lobes et des suivans étoient parallèles à la ligne supérieure; et que les couches musculeuses se séparoïient naturellement de la masse, le long de la courbure de leurs cinq divisions. Ces préparations m'ont de plus fait voir que les muscles 2,1, fig. 3, avoient caché un autre rang de muscles 7,q, fig. 4, qui s’élargissent par en bas, et dont la face tournée vers l'aile n'étoit composée que de fibres détachées, que je soupçonne avoir tenu la racine de l'aile inférieure, et avoir concouru à la mouvoir, et que la tunique, sur delle les vaisseaux obliterés 77 avoient passé, avoit beaucoup cou- 172 ESSAIS ANATOMIQUES vert le conduit de la moelle épinière 7, qui paroissoit très-changé de forme, et tenoit latéralement par nombre de fibrilles aux parties voisines, et se rétrécissoit vers l’assem- blage musculeux. L'endroit marqué AA est un morceau de la peau par où le corps tient au corselet. Ce qu’on voit de brun, qui borde par devant cette peau, sont des pièces écailleuses qui y tiennent et ne font point partie du corselet. Les trois museles 72, moteurs de l'aile inférieure, sont les mêmes que fig. précédente. £, fig. 4, est au haut de l’assemblage musculeux une partie mince, longue et très-blanche, qui m'est inconnue. Elle s'introduit eng, fig. 3. Près de là elle pousse une branche FF, fig: 4, quisort en f, fig. 3, de cet assemblage, ensuite s’y enfonce, y fait un zig-zag, et parvenue au fond de cette | partie, elle s’avance vers la tête, où elle m'est échappée, On l'a tracé fort en grand, avec ses diverses inflexions, fig. 6, autant que je l’ai suivie. Quand on enlève les couches de l’assemblage, on voit distinctement ramper sur le dessus et le dessous de leurs divisions, diverses bronches qui y sont appliquées, et qui, venant des côtés, se portent vers le milieu, en suivant la courbure de ses couches, et se croisent mutuellement à la ligne supérieure, pour aller se répandre sur les couches du côté opposé. Ge sont ces branches que l'on a tracé en brun, sur le dessus de l'assemblage, fig. 4. Elles tirent leur grigine d’une bronche beaucoup plus grosse, qui de la partie posté- rieure du corselet entre dans l’antérieure, et se répand d’a- bord sur le grand muscle 4, fig. 5, ensuite sur l'assemblage SUR LES INSECTES. 173 musculeux, comme il a été dit, puis elle va se plonger plus avant dans le même muscle 4 Curieux de savoir si les bronches qui continuent leurs fonctions dans la phalène se dépouillent pareillement des deux tuniques supérieures dont elles sont revêtues dans la chenille, comme le font celles qui dans la phalène ne ser- vent plus, j'ai dépecé la grosse bronche qui distribuoit ses rameaux aux nouveaux muscles actifs dont il vient d’être parlé; mais je ne lui ai trouvé qu’une seule tunique, savoir lintérieure, celle qu’un fil écailleux et roide, tourné en res- sort à boudin, tient toujours ouvert, d’où il y a tout lieu de conclure qu’il en sera de même de toutes les autres bron- ches du papillon, et qu’elles auront pareïllement perdu deux de leurs tuniques à leur dernière transformation. Mais, pour reprendre notre sujet, à mesure que l’assem- blage musculeux se rétrécit latéralement en approchant de l'inférieure, il s'étend longitudinalement, et par conséquent aussi ses fibres, qui suivent la même direction, et finit du côté du cou, comme on l’a déjà remarqué, par deux pointes qui s’élargissent ensuite un peu en bb, fig. 1, et de l’autre côté, elle descend jusqu’à la hauteur de lécaille D, pl. 48, fig. 9, à laquelle elle atteint sans entrer dans la partie pos- térieure du corselet. Quand on enlève l'assemblage musculeux qui vient d’être décrit, on voit qu'il pose sur un tegument mollasse, dans lequel rampent nombre de bronches, et au travers duquel, vers cette masse, passent d’un côté la partie très-bianche £#, fig 4, que j'ai dit m'être inconnue, et dont j'ai suivi en partie 174 ESSAIS ANATOMIQUES les branches # et g, et de l’autre les deux vaisseaux flétris nn, lig. 3; et après qu'on a enlevé ce tegument, qui a peu de consistance, on met à découvert le conduit de la moelle épinière, qui paroit, comme il a été dit, avoir en cet endroit beaucoup changé de forme; car il semble s'être élargi et tenir du prisme triangulaire, et.qu'il est de part et d’autre attaché par quantité de petits filets ss, fig. {, aux parties voi- sines. On a de plus enlevé les muscles gg, fig. 4, qui sont d’une épaisseur très-considérable, et dont une partie s’en- fonce jusqu'à la cavité des pates intermédiaires, sans doute pour concourir à leurs mouvemens, On a encore enlevé la peau AA, avec les deux pièces écailleuses et brunes dont il a été parlé, les trois muscles 2, le court muscle placé entre m etp, et un bout du conduit de la moelle épinière, dont on a trouvé que les petites fibres latérales couvroient de part et d’autre un muscle assez gros et court, dont l’attache antérieure étoit à la pièce écailleuse K, fig. 5, et la postérieure m'a paru être à l'écaille Z de la mème figure. Toutes ces différentes parties ayant été enlevées, on a mis par là à découvert celles qu'offre la fig. 5, et qui représente un corselet dans toute sa longueur. w est un double ganglion qui m'a paru devoir être celui qui se trouve dans le cou de la chenille, mais qui a subi de l'altération, etest descendu dans Le corselet de la phalène, par uu effet des changemens merveilleux que les parties de la chenille subissent, pour s'adapter à l’organisation du papillon. Tous les filets blancs tronqués et autres, qui sortent de ces ganglions, sont peut-être des conduits de la moelle épinière, SUR LES INSECTES. {75 comme le double vaisseau qui réunit le ganglion où est placé x, avec celui qui est vers le cou, et le vaisseau tronqué enr;ou bien ce sont des nerfs. nn et£ sont les trois parties marquées des mêmes lettres nn, fig. 3 et 4, et £ fig, 4, mais jetées ici sur le côté de la figure, pour en débarrasser le double ganglion et ses nerfs, que l’on n’auroit pu voir que fort confusément sans cela. Les deux grandes masses dd, dd qui se découvrent dans cette figure sont de nouvelles parties musculeuses, et les traits dont elles sont hachées marquent la direction de leurs fibres. Leur face, tournée vers la latérale, n’est composée que de l'extrémité de ces fibres, ce qui donne lieu de soup- çonner qu'elles ont tenu par ce côté, lorsque la phalène étoit encore en sa vigueur, aux écailles les plus voisines Let M, pl.48,fig. 10, et que le desséchement de ces masses, causé par la caducité de l'animal, les en aura peut-être séparées. Quoi qu'il en soit, leur face inférieure m’a paru tenir à droite et à gauche de inférieure , depuis l’origine de la première paire de jambes jusqu’à celle de la seconde, et y occuper toute la largeur de à, pl. 48, fig. 6, tenant à toute la partie claire et écailleuse 2HHS. Ce qui le long des deux côtés de pl. 51, fig. 5, est mar- qué 2hh, sont deux grands muscles à trois divisions , les- quels se réunissent par le côté inférieur, et se portent de part et d'autre vers la paire de pates intermédiaires dont je les crois des moteurs. Ayant écarté ces muscles, j'ai trouvé qu'ils en cachoiïent deux autres très-forts, placés à côté l’un de l’autre, dont l’attache antérieure flottoit. Ils n’ont point été représentés. L’antérieur m’a paru tenir par son autre ex- 176 ESSAIS ANATOMIQUES trémité à la partie foncée de l’écaille H, pl. 48, fig. 6, et le postérieur à l’écaille O, fig. 10 de la même planche. Comme on ne sauroit, par l'inspection de la pl. 51, se faire d'idée juste des changemens arrivés au système nerveux de la chenille, dans sa transformation , quant au corselet dont il s’agit ici, on a tracé séparément, fig. 7, les quatre premiers ganglions de ce système , avec les tronçons des nerfs qui en dérivent, afin qu’on en püt mieux faire la comparaison. Les changemens arrivés au premier ganglion placé dans la tête, ont déjà été observés ci-dessus, ainsi on s'y réfé- rera. Quant au doubie ganglion A, qui se trouve dans le cou, tout près de l’occiput de la chenille, on est surpris de le voir descendu dans le milieu du corselet de la phalène , par un prolongement des conduits de la moelle épinière ; et on l’est encore plus de trouver entre ce double ganglion et le pre- mier G , un ganglion tout nouveau D, dont on n’avoit aperçu aucune trace dans la chenille, et qui, quoique plus petit que les autres, ne laisse pas d’ètre très-distinct , et de produire trois ou quatre paires de nerfs. Tout ceci auroit bien mérité d’être suivi dans un plus grand détail , vu que des changemens si étonnans , opérés quant à la forme , et les usages de parties aussi essentielles et délicates que celles des nerfs, supposent un mécanisme d’autant plus merveilleux, qu’on n’aperçoit aucan des res- sorts qui les effectuent; mais le lecteur sait l'impossibilité'où je suis de donner autre chose ici que de simples essais. Je passe donc à ceux que j'ai aussi faits sur le corps de la phalène, dont, pour la stucture intérieure , la différence ëntre le mâle SUR LES INSECTES. 177 et la femelle est si grande , qu'il convient de les examiner séparément. Je commence par le premier. Essais sur le corps du mâle. PI. 52. Après avoir gardé en vie, environ pendant vingt jours, une phalène male de lespèce dont il s’agit, elle mourut, et je commencçai à l’anatomiser le sur-lendemain. Ayant mis à l’é- cart la tète et le corselet, dont j’avois parcouru la structure dans d’autres sujets, j'ouvris le corps de celui-ci parles côtés le long des trachées-artères, en commencant de son premier anneau, qui répond au quatrième de la chenille, etj’emportai ainsi tout le dessus du corps, anneau après anneau ; ensuite de quoi je dessinai dans leur situation naturelle les parties que j'avois ainsi mises en vue, excepté que, pouréviter la cou- fusion de trop de pièces entassées, je renversai obliquement en arrière la partie À, fig. 1, avec les deux vaisseaux F qui en dérivent. Quant à sa partie supérieure emportée pour en mettre en vue l'inférieure, fig. 1, je n’y trouvai, aux quatre premiers anneaux, rien que le bout postérieur de ce qu’on a nommé le cœur de la chenille. I tenoit, le loug de la ligne supérieure, à une tunique mollasse , transparente, dont tout le dedans du corps étoit tapissé, et sur laquelle étoient confusément collées nombre de bronches hors d'œuvre qui avoient servi dans la chenille, et auxquelles je n’ai pas cru deyoir m'arrèter. Ayant détaché cette tunique de la peau du dos, et des pièces écailleuses qui le revètissoient, je l’étendis sur du verre, éclairé par dessous, y laissant la partie qu’on nomme le cœur, Mém. du Muséum. t 20. 23 178 ESSAIS ANATOMIQUES et je la trouvai encore latéralement pourvue de nombre de fibres musculeuses, qui contribuèrent à n''assurer que c’é- toit bien ce même viscère dont les fibres avoient formé les ailes dans la chenille ; et quant à la tunique , je la trouvai munie sous lui, à chaque anneau, d’un nouveau muscle droit, assez large, qui n’avoit qu’une seule fibre musculeuse d’é- paisseur, laquelle plus grosse qu’elles ne le sont dans la che: nille, paroissoit torse d’un fil plus fin. Ces fibres étoient collées parallèlement les unes contre les autres, et n’étoient point rassemblées en faisceaux , ni enveloppées de membranes et pourvues de graïsse comme dans la chenille. Entre la supérieure et son intermédiaire , je trouvai de part et d'autre encore un muscle large , pareil à chacun des anneaux que j'ai examinés, mais sa direction étoit oblique. En enlevant le dessus du cinquième annneau du corps, qui correspond au huitième de la chenille , jy trouvai la partie À, fig. r, attachée à ce qu'on nomme le cœur, et ainsi au même endroit où le corps réñiforme y avoit tenu avant la transformation de l’insecte, ce qui fait présumer, avec raison, que c’est ici la même partie Elle étoit d’un jaune pâle, et paroissoit composée de deux lobes réunis par les côtés. De leur extrémité postérieure sortoient deux vaisseaux blancs, FF, lesquels, à quelque distance de leur origine , avoient cha- cun un renflement oblong, et qui, après s'être rétrécis, s’in- troduisoient sous un large sac, marqué O,0,0,0, où au septième anneau du corps de la phalène, Se dirigeant vers l'inférieure, ils paroissoient entre les deux branches intérieures du nerf de la deuxième paire de ganglion, par où le conduit de la moelle épinière se termine, et croisant ensuite l’infé- SUR LES INSECTES, 179 rieure , ils s'étendoient encore assez avant au-delà; mais s’y étant trouvés rompus, je ne puis aflirmer, que probablement, qu'ilssoient la continuation de deuxlongues queues par où se termine le conduit spermatique:ce que posé, etayant mesuré toutes les pièces de lacontinuation de ces vaisseaux, que je n’ai pu détacher sans les rompre, parce qu'ils s’étoient figés par le vin de grain où ils avoient trempé, ou que peut-être le temps les avoit rendu cassaus, j'ai trouvé que chacun de ces deux vaisseaux étoit long de trois pouces et quatre lignes; et qu'après s'être vraisemblablement grossis, ils se réunissoient en un seul canal plus large , qui avoit encore la longueur d’un pouce et demi, après quoi il disparoissoit sous la racine du crochet G, par où le corps du mâle se termine. Ce corps À, supposé sa communication avec les vaisseaux dont il.vient d’être parlé, paroit d’abord avoir tenu lieu de testicules à l'animal, et peut-être voudra-t-on alors que les renflemens F aient fait les fonctions de prostates; mais pour cet effet, ces derniers me semblent trop éloignés du pénis. Ayant d’ail- leurs examiné cette partie À,je l'ai trouvée pourvue de nom- bre de bronches; le dedans en étoit fort indistinct, et je n’y ai aperçu qu’une substance pâteuse, enveloppée de mem- branes, qui n’indiquoit rien de pareil; mais ayarit examiné la structure des reuflemens F, dont lun a été représenté plus en grand, fig. 2, ils m'ont paru en avoir plus d'indices, quoi- que leur dehors ne l'annonce pas. + Ils sont médiocrement longs et renflés par leurs deux'ex- trémités, dont la postérieure est la plus alongée: nombre de fibrilles tenoient à ce vaisseau, dont les plus grosses étoient des bronches; mais on ne pouvoit démèler ce qu'étoient les 180 ESSAIS ANATOMIQUES autres. Ayant dépouillé un de ces deux vaisseaux de sa tu- nique, je l'ai trouvé chagriné d’un grain égal, et si fin, qu’au moyen de mon verre d’une demi-ligne de foyer, ils ne pa- roissoient que comme ils se montrent fig. 3. Ces grains ne formoient point la tunique même, qui étoit très-mince et transparente; mais placés au niveau les uns des autres, ils la tapissoient intérieurement, et peut-être étoient- ils autant de glandes où se préparoient des sucs particuliers. Quoi qu'il en soit, après le retranchement de cette tunique, la partie F qu’elle couvroit, ne laissa pas que de rester tout entière, et ce n’est qu’en l’eflilant que je vis qu’elle étoit un composé de matière pâteuse qui fourmilloit de fils cylin- driques, roides, très-unis, transparens et faciles à rompre, qui ne différoient pas sensiblement d'épaisseur. Le même verre dont je viens de parler ne les montrait pas plus gros qu’on ne les voit fig. 4. Quant aux deux longs conduits par où À et FF communiquent ensemble, ils sont composés d’une double tunique dont l’intérieure est couverte en dehors de molécules inégaux et irréguliers, et je n’y ai point trouvé de ces fils roides et cylindriques dont quantité se trouvent dans l'intérieur des deux F, et qui me les font prendre pour les testicules. : Aucune molécule de graisse ne s’est offerte à ma vue dans le corps de cette phalène : aussi probablement n’y étoit-elle plus nécessaire. Au cinquième anneau du corps, un grand sac, irrégulières ment plissé, commence à se montrer. Il est d’un blanc tirant sur le feuille-morte, ets’étend jusqu’à la racine du crochet GC, par où le corps se termine : c’est ce qui à été nomme, dans SUR LES INSECTES. 181 l'anatomie de la chenille, son sac fécal. La région moyenne en est ici semée de points bruns. Par lui-même assez trans- parent, il ne doit sa couleur qu'à la matière nébuleuse de cette teinte dont il est rempli. Les conduits ggg, fig. 1, dont on voit ramper une partie sur son côté antérieur et moyen, se montrent d’un blanc un peu plombé. Ce sont les vaisseaux spermatiques. On n’en voit point ici les aboutissans. Le filet long et mince, qui serpente sur la région posté- rieure du même sac, est blanchâtre. Les foibles renflemens dont il est chargé, mais qui n’ont pu être exprimés dans une figure si petite que celle-ci, et la place qu’il occupe, me font croire que c’est le vaisseau placé au même endroit dans la chenille. Toutes ces parties sont naturellement embarrassées dans l'insecte d’un très-grand nombre de fines bronches répandues sans ordre. On les a ici enlevées pour faire paroïitre avec moins de confusion les viscères qu’elles offusquoient. Vers le haut de la fig. 1, PP et VVV sont des parties de l'extrémité postérieure du corselet, auxquelles on a donné les mêmes lettres, quand on en a traité ci-dessus; mais on les y voit sous un point de vue différent. B est un double bord que forme l’écaille B, pl. 45, fig. 2. L'espace circulaire BDD), fig. 52 , est couvert d’une tunique qui ferme l'entrée du corselet. Comme cette tunique y rentre un peu, les bords écailleux qui l’environnent ÿ forment un cercle relevé BDD), tout à l’entour, et un nombre fort consi- dérable de très-fines bronches rampent sansordre sur le disque que ce cercle renferme. 182 ESSAIS ANATOMIQUES Le vaisseau droit, large et long, entouré de bronches, qui parcourt la ligne inférieure, et s’introduit sous ce disque pour entrer dans le corselet , est l'estomac. Sa couleur est verdâtre; il couvre le conduit de la moelle épinière de façon qu'on n’en voit rien dans la figure. Sur cet estomac et le long de ses côtés, depuis le commen cement du troisième anneau du corps, rampoiïent sans ordre des vaisseaux jaunâtres qui disparoissoient sous le sac fécal, et par intervalles étoient d’un vert foncé qui les déroboit presque à la vue. Ce sont les intestins grèles de la chenille devenus hors d'œuvre dans le papillon. Du conduit de la moelle épinière, ainsi qu’on l’a déjà ob- servé au corselet, se dirigeoient un peu obliquement nombre de filets très-délicats vers la latérale; mais à mesure qu’ils en approchoient, ils devencient plus rares, et tous disparois- soient avant d'y atteindre. Comme ces filets n’avoient point de communication avec les trachées-artères, jene pouvois les prendre pour des bronches: je ne pouvois aussi les envisager comme des nerfs, parce que tous ceux que l’on a suivis dans la chenille dérivoient des ganglions et des brides épinières, et ainsi j'aurois été fort embarrassé qu’en faire, si enfin je ne me fusse apercu que le conduit de la moelle épinière, par un mécanisme inconcevable, s’étoit enveloppé d’une gaine membraneuse, et que c’étoit de cette gaine que partoient ces filets, destinés à la fixer de façon qu’elle püt empêcher la moelle épinière de flotter dans la cavité du corps. L’on ne voyoit pas non plus dériver de bronches des tra- chées-artères. Cés dernières se trouvoient d’un brun sombre, etaux endroitsquiavoient fourni dans la chenille des bronches SUR LES INSECTES. 183 viscérales tout étoit fermé dans la phalène, et n’y offroit plus qu’une tache blanchâtre. Il m'a paru qu'il en étoit de même des endroits qui avoient fourni des bronches dorsales et gas- triques à la chenille, excepté peut-être vers l'extrémité du corps. Lorsque je voulus toucher aux trachées-artères, et surtout quand je voulus enlever l'estomac, je trouvai que toutes ces parties, de même que la cavité intérieure du corps, étoient généralement couvertes d’une nouvelle membrane très-trans- parente, dans laquelle je ne remarquai pointde vaisseaux, et au travers de laquelle toutes ces parties s’apercevoient aussi distinctement que si on les voyoit à nu. Après avoir détaché, vers la racine du crochet C, le sac fécal, je trouvai qu'il se replioit sur les gros intestins, et que, quand on le déplioit et qu'on détachoïit les gros intestins du ventre, contre lequel ils étoient comme collés, ces intestins s’étendoient naturellement au-delà de l’extrémité du crochet, de sorte que le bout coupé du sac descendoit alors de plus d’un demi-pouce au-delà de l'extrémité du corps de la pha- lène, et paroissoit plus long qu’il ne se montre même dans la chenille. Je n’y ai point trouvé de muscles, mais quantité de bronches qui se ramifioient sur sa surface extérieure. Il étoit composé d’une double tunique dont lintérieure étoit très-mince, transparente, et sans vaisseaux apparens, mais au microscope on y découvroit, à l’extérieure, un tissu de vaisseaux ou fibrilles qui s’y ramifioient à perte de vue. La fig. 6 représente au microscope un morceau de cetté tunique extérieure, et sur les bords quelques extrémités dé là tunique intérieure y adhérente qui en débordent. Ce mor- 184 ESSAIS ANATOMIQUES ceau est pris de l'endroit du sac fécal, où il se trouve picotté de points bruns. Ces points vus plus en grand, comme fig. 6, approchent de la forme sphérique. Ils reçoivent tous quelque bronche: le plus grand nombre en paroïssoit plein et opaque, d’autres en sembloient vides et un peu transparens. Tous n’étoient pas d’égale grandeur. Peut-être sont-ce des glandes qui, au travers d'ouvertures imperceptibles de la tunique intérieure, ont, dans la chenille, fourni du mucus pour ga- rantir ce sac contre les âcretés de la matière fécalé. .J’ai trouvé le troisième gros intestin tout flétri et resserré par nombre de plis longitudinaux. On n’y remarquoit plus aucune trace des museles dont il avoit été si abondamment pourvu dans la chenille. Plusieurs bronches rampoient encore sur son dessus. Les deux autres gros intestins n’avoient plus aussi de muscles: leur tunique paroissoit toute composée de fibres longitudinales. Ils renfermoient des grameaux d’une matière pâteuse, jauvätre, et s’élargissoient du côté de l’es- tomac. | | Fr La fig. 5 représente plus en grand que fig. 1, quoique pourtant pas autant qu'on le diroit, le sac fécal E,F, vide, et accompagné du troisième, du second, et d’une partie du premier gros intestin. Il a été coupé à la division qui sépare le second du troisième anneau du corps de la phalène. Si ces viscères, à envisager leur étendue, paroissent beaucoup plus grossis que dans la fig. 1, cela provient, d’un côté, de ce que le sac fécal, dans la fig. 1, couvre une grande partie des gros intestins, et de l’autre, de ce que ces intestins étant collés le long de l’inférieure contre le corps, dont chaque anneau est courbé en arcade, les intestins, dans la fig. 1, SUR LES INSECTES. 185 ont suivi ces courbures, et par là y paroissent en raccourci, au lieu que, fig. 5, on les voit danstoute leur étendue, ou peu s’en faut. Quant aux intestins grèles, c’est près de l'extrémité anté- rieure du quatrième anneau du corps de la phalène que j'ai trouvé qu'ils s’'abouchoient avec le second gros intestin par leurs troncs AA, fig. 5, qui fournissent de part et d'autre en B,C,D les commencemens des six intestins gréles. Ils étoient moins pleins que je ne les ai trouvés dans la chenille, comme cela étoit très-naturel, et ainsi leurs renflemens étoient aussi moins gonflés, On les trouvoit par intervalles d’un vert foncé, désagréable, et par intervalles plus courts, de couleur cendrée. La fig. 7 offre fort en grand, et de côté, l'extrémité du corps du mâle, séparée du dernier anneau, qui naturellement en couvre une partie. Cette extrémité est garnie par en bas d’un poil si fin, qu'il ne peut guère être aperçu que par le secours d’une forte loupe. C en est le crochet, vu de côté. Il s’y montre étroit, mais il est large par devant, et par consé- quent aussi par derrière. & est l'extrémité d’une languette mobile dont ii est pourvu en dedans. Elle se montre à plein en a, fig. 8, qui représente le même crochet C, en ce sens, vu par dedans. On y peut remarquer qu’elle a assez naturel- lement la figure d’une langue élargie vers la"racine. En des- sus elle est membraneuse, dans son intérieur elle est pourvue de deux muscles, et en dessous elle est écailleuse, et bridée comme une langue naturelle. Sa longueur ne passe pas ce qu’on en voit dans la figure, et vraisemblablement elle sert à diriger les mouvemens du pénis. à est un filet écailleux, re= Mém. du Muséum. 1. 20. 24 PA 186 ESSAIS ANATOMIQUES courbé, qui ne se montre distinctement que fig. 8. Il est composé de deux pièces réunies par une membrane vers leur extrémité antérieure. Leur extrémité avance tant soit peu sous L dans la fig. 7. On voit mieux la figure et la disposition de ces deux filets 4, et de la membrane qui en remplit l'in- tervalle dans la fig. 8. Ils sont coarticulés le long du bord du crochet. Ce crochet est par dedans revêtu d’une membrane jusqu’à son endroit plus foncé en couleur, d&c, fig. 8, qui est noirâtre et tout écailleux. ee sont ses extrémités latérales ‘et antérieures par où il est articulé en à, fig. 7, avec le bord antérieur de l’écaille L, de façon qu'il ne peut être écarté et rapproché à volonté. L’écaille L est double. L’une des deux se montre tout entière fig. 7, et y cache sa pareille qui’est à l’autre côté, de mème qu'elle cache le pénis, placé entre les deux. Cette écaille, irrégulièrement convexe; a le bord foiblement denté: son extrémité postérieure est membraneuse, et garnie, comme il a été dit, de poils très-fins. Les deux écailles se touchent vers leur racine à l’inférieure, et n’y tiennent ensemble que par membrane, d'où il résulte qu’elles peuvent s’écarter l’une de l'autre, au gré de l'animal. L’écaille M, fig. 7, quoiïqu'elle soit de deux couleurs, n’a paru unique. Sa partie convexe, et la plus claire, représentéé du côté de l'inférieure, où est placé M, est d’ane couleur do- rée; lereste en est d’un brun d’écaille. Elle commence de part et d'autre en à, vers la latérale, où elle est étroite ; ét son bord postérieurse portant par une courbure un peu circonflexe vérs linférieure, laisse entre elle etle bord supérieur de l'écaille L uu intervalle étroit et membraneux,-de mêiné direction, jus= >):1: SUR LES INSECTES. 187 qu'à l’inférieure, où ces deux écailles se touchent: et par ses deux extrémités latérales, l’écaille M rencontre celles de l’é- caille C, et y forme en d une articulation très-mobile. N, fig. 7, est le conduit spermatique. Il est naturellement tortueux à cet endroit, etreçoitdeux nerfs du dernier ganglion G. Il s'ouvre dans la racine du pénis, qui commence à l’extré- mitésupérieure de R, et Restune masse charnue, épaisse et fer- me,dontl’extrémitéantérieure tient à la racine du pénis. Je n’ai point vu que son autre extrémité füt attachée quelque part. Quant à ce ganglion G, qui termine les conduits de la moelle épinière, son nerf de la dernière paire se partage en trois branches, dont l'inférieure, marquée 1, donne les ra- meaux e et j, fig. 18, aux queues des parties F, fig. 1, qui m'ont paru être les testicules, à l’endroit où, à quelque dis- tance de F, ces queues passent sous le sac fécal, entre les branches x et 2 de ce nerf. Ensuite, cette branche marquée r se partage encore entre deux autres rameaux qui s’intro- duisent dans un muscle placé entre l’écaille L, fig. 14, et son crochet f dont il sera bientôt parlé. g, fig. 7, sont deux ra- meaux de la branche 3, qui fournissent à un muscle attaché au côté intérieur du bord antérieur du grand crochet C. Cette branche pousse ensuite un troisième rameau, é, fig, 10, qui dans la languette donne à son muscle représenté fig. rx, après quoi elle va se distribuer au muscle fig. 10, près de son attache postérieure. L'espace qu'il y a entre R et M, fig. 7, est rempli par une masse de fibres musculeuses. La fig. 8 fait voir à plein la. face intérieure du grand cro- 188 ESSAIS ANATOMIQUES chet C, comme la fig. 9 en représente à plein l’opposite. Les mèmes lettres y servent à designer les mêmes objets. La fig. 10 montre, dans le muscle qui y est représenté, la direction de ses fibres. Comme il ne tenoit presque à rien par son extrémité antérieure, il aura peut-être été coupé en emportant le crochet C. A l’opposite, ses fibres se terminoient par un tendon très-fort, attaché au bord 4 de ce même cro- chet. Toutes me parurent semblables à celles des autres mus- cles de la phalène: elles étoient pareillement torses d’un fil si serré et si fin, qu'on avoit bien de la peine à l’apercevoir au microscope, quoique ces fibres mêmes füssent si grosses, qu'une bonne vue, sans le secours d’aucun verre, sufisoit pour les apercevoir. i La fig. 11 est celle d’un des deux petits muscles intérieurs de la languette. Il est plat, et tient par l’une de ses attaches au côté de cette partie, d’où il remonte vers son milieu et s’y termine. La fig. 12 représente du côté de l’inférieure les parties qui terminent le corps du mâle. LL et M sont les écailles mar- quées des mèmes lettres fig. 7. On a écarté, fig. 12, les deux L l’une de l’autre, pour mettre plus en vue les parties qu’elles renferment. P est le pénis. Ce qu’on en voit au bout, de blanc et de renflé, est membraneux; le reste en est écailleux et brun. ff sont les extrémités des deux petits crochets écail- leux, dont l’un est représenté en entier dans sa place fig. 14, et marqué de la même lettre. La fig. 13 est celle des parties, fig. 12, vues dans le sens op- posé. On y a ajouté les deux masses charnues RR et le con- SUR LES INSECTES. 189 duit N, qui se montrent fig. 7 par le côté; et pour mieux faire paroiître les pièces que renferment naturellement les deux écailles LL, on en a enlevé tout le crochet C, qui tenoit par la membrane ege, fig. 8, au bord écailleux, LAL, fig. 13, des écailles LE, et atteignoit jusqu’à d, endroit où ce crochet est articulé par ses extrémités e,e, fig. 8 et o, avec l’écaille M, fig. 7. Après ces préparations, on découvre que l’espace qu’il y a entre les deux @, fig. 13, est membraneux, et qu’il permet d’entrevoir, depuis Z jusqu’à l'extrémité antérieure de R,R, le pénis qui s’y ouvre dans le conduit N, et qui par sa partie postérieure est renfermé dans un fourreau membraneux assez large dont on découvre le bout en #, fig. 12. On voit, fig. 13, en plein, et plus en détail qu’on ne l’a pu faire de côté dans la fig. 7, de quelle facon l’écaille L est pourvue d’un rebord denté et sinueux. La fig. 14 est celle de l’écaille L vue en dedans. Elle montre de plat la forme du petit crochet f, très-large vers sa base; il n’est attaché à l’écaille L que par une membrane qui lui permet de se porter en avant et vers en bas. Le bord inférieur de sa base tient, comme par une espèce de pédi- cule, à l’écaille [;, en Æ; et comme le cou de ce pédicule est élastique, après que le crochet s’est fléchi, le ressort de son pédicule suffit pour le faire retourner en place. La pièce écailleuse 72 tient par un filet écailleux àfla partie large du crochet, et contribue apparemment, par quelques muscles qui m'ont échappé, à diriger les mouvemens de ce crochet. Entre fet L, l’écaille L est couverte d’une tunique mem- braneuse qui se faitreconnoître par sa blancheur dans la fig. 14. 190 ESSAIS ANATOMIQUES Elle est revètue en dessous d’une couche de fibres museu- leuses, et de quelque graisse. La fig. 15 est celle du pénis vu à découvert du côté de l'inférieure, et dans le même sens qu’il ne se montre qu’en partie; savoir, depuis P jusqu’à z, fig. 12. On a déjà remar- qué que le bourrelet qui le termine est membraneux, blane et ouvert par le bout. Tout le reste, jusqu’au conduit N, en est écailleux. Près de ce conduit, il s’est engagé, comme on l'a aussi observé, dans un cercle large pareil, y adhérent,7#, fig. 15, qui est assez épais, et lui donne à cet endroit plus de fermeté. Ce cercle sert de point d'appui à trois muscles assez gros; savoir, R,R, qui n’ont été représentés noirâtres que parce qu’ils l’étoient devenus lorsque je les dessinai, ce qui m’empecha de les reconnoître alors pour tels, et d’un troi- sième encore plus épais, placé entre ces deux. Il n’a point été représenté dans cette figure, mais il est indiqué par Q,fig. 7. Comme je n’ai point suivi l’autre attache de ces trois mus- cles, elle m'est inconnue. La fig. 16 est encore celle du pénis entièrement séparé des parties qui l’environnent naturellement, mais vu par le côté. Cette figure montre qu’il n’est pas tout-à-fait cylindri- que. Depuis z jusqu’à pp, il est écailleux et d’un brun jau- nâtre. Depuis pp jusqu'à son extrémité P, il est membraneux et plissé du côté de la latérale; sa partie écailleuse est garnie de crètes vers son bout postérieur, et sa longueur en tout est d'environ deux lignes et demie. Après avoir enlevé au conduit N, fig. 7 et 13, sa tunique extérieure, et ouvert ensuite le pénis, j'ai vu que ce conduit, absolument creux et vide, parcouroïit en dedans le pénis ci ati SUR LES INSECTES. IOT d’un bout à l’autre, et formoit, en se repliant en double à son extrémité, l'espèce de bourrelet P par où cette partie se termineet que ce conduit finissoit en se réunissant en pp, fig. 16, à la partie écailleuse du pénis. Pendant toute la lon- gueur de cette partie écailleuse, le conduit N qu’il renfermoit étoit revêtu d’une couche de fibres longitudinales, muscu- leuses et torses, qui étoient bien fuit ou dix fois plus déliées que le commun des fibres musculeuses de la phalène; et ce conduit, sous un bon microscope, paroissoit semé d’un nom- bre prodigieux de très-petites molécules, assez régulièrement rangées à distances égales l’une de l’autre, et terminées en pointes dirigées toutes obliquement et de mème façon vers l'extrémité du pénis, ce qui faisoit un effet assez agréable, La fig. 17 sert à en donner une idée. Elle représente un morceau de ce conduit renfermé dans le pénis. D'un côté, on lui alaissé six ou sept des fibres qui parcourent sa lon- gueur, et de l’autre, on les a enlevées pour faire voir les mo- lécules pointues dont ce conduit y est hérissé. Cette figure est grossie environ trois millions trois cent septante-cinq mille fois. Quant à la peau du bourrelet même, un fort mi- croscope y fait apercevoir un nombre considérable de vais- seaux, la plupart de même calibre, qui y forment une facon de rézeau irrégulier qu’il seroit bien diflicile de représenter comme il faut. Quant au système nerveux renfermé dans le corps du mäle, à commencer par où son corselet se termine (sa par- tie antérieure renfermée dans la tête et le corselet en ayant déjà été indiquée ci-dessus), je Pai trouvé bien différent de ce qu'il est dans la chenille. Au lieu de sept ou huit gan- 192 ESSAIS ANATOMIQUES glions qu'il renfermoit dans cet espace, il n’y en est resté que le dernier de visible dans la phalène : les autres ont entière- ment disparu. Le conduit de la moelle épinière. m’a semblé être devenu sensiblement plus épais. Je l'ai trouvé d’un bout à l’autre latéralement garni de quantité de filets peu longs, dont je ne lui en ai remarqué aucun dans la chenille. Les nerfs que ses ganglions avoient fournis partoient ici des conduits même; mais ayant tous, ou peu s’en faut , perdu leur usage, ils étoient devenus vides, excepté ceux du dernier ganglion, qui lui-même paroissoit être devenu simple, au lieu de dou- ble qu'il avoit été auparavant. son Tous ces divers changemens se reconnoissent dans la fig. 18, qui représente le système nerveux du corps de la phalène depuis le bas du corselet. G en est le seul et dernier ganglion, qui n'offre plus aucunestrace de sa figure double. Il est placé à l'entrée du septième anneau du corps, et recoit près de son extrémité postérieure deux bronches aussi grosses que le plus épais de ses nerfs; mais quoique ce gan- glion n’ait rien à l'extérieur qui le fasse paroïître double, il y a pourtant des circonstances qui indiquent qu'il est com- posé des deux derniers ganglions coagulés de la chenille, ne fût-ce que celle du nombre de ses nerfs, dont il en a cinq paires, nombre égal à ceux qu'y avoient eus ses deux der- niers ganglions ensemble, en prenant le nerf de la première paire du dernier ganglion, nerf qui se fourche vers son ori- gine pour deux nerfs : d’ailleurs, on trouve attaché sur le milieu de ce ganglion le nerf qui, dans la chenille, avoit fourni la bride épinière. Or, ce nerf y tenoit à l'extrémité postérieure du pénultième ganglion, extrémité qui, répon- SUR LES INSECTES. 193 dant au milieu du ganglion dans la phalène, indique assez clairement que ce ganglion n’est qu’un composé des deux derniers de la chenille. Je n’ai pas vu jour cette fois à trouver tous les aboutissans des cinq paires de nerfs de ce ganglion, et peut-être aussi la chose est-elle impossible; car il se pourroit fort bien que le plus grand nombre en füt devenu oisif par la destruction des muscles auxquels ils avoient servi dans la chenille, Quoi qu’il en soit, voici ce que j'en ai découvert : Le nerf de la bride épinière se terminoit en @, sans tenir à rien. Celui de la première paire, B, donnoit sa première bran- che, c, à un muscle gastrique du septième anneau du corps. Sa seconde d, et sa troisième z, passoient l’une à droite et l’autre à gauche du stigmate voisin, et se perdoient aux en- virons, entre des bronches et des filamens qui ne m’offrirerit rien de distinct. Le reste, Æ, de ce nerf se perdoit de même un peu au-delà de l'intermédiaire supérieure. Le nerfde la seconde paire D se trouva fort chétif et court. Il se fourchoit à peu de distance de sen origine, et se termi- noit un peu plus loin, sans que je l’aie vu tenir à quoi que ce fût. Il tire son origine de dessous le ganglion, assez près de la ligne inférieure. Celui de la troisième paire, E, quoique moins petit que le précédent, me parut avoir pareillement perdu tout son usage. Il en étoit de même de celui de la quatrième paire, F, Mais celui de la cinquième paire, H , beaucoup plus grand qu'aucun de ceux des quatre paires précédentes, avoit reçu la fonction d’animer les différentes parties destinées à con- Méim. du Muséum. 1. 20. 25 194 ESSAIS ANATOMIQUES courir à la génération, ainsi qu'on l'a détaillé un peu plus haut. Pour ce qui est du conduit même de la moelle épinière, l'ayant examiné avecplus d'attention, je m’assurai pleinement que le nombre de nouveaux filamens qui bordoïent ses côtés n’étoient point des nerfs, mais des fibres qui paroissoient musculeuses, et par où ce conduit tenoit latéralement à la tunique sur laquelleil s’étendoit; qu’elles étoient entremélées de bronches, et ne tiroient pas proprement leur origine du conduit mème, mais d'une tunique toute nouvelle dont il s’étoit revêtu, et qui contribuoit à le faire paroitre plus épais qu’on ne le trouve dans la chenille , et d’un contour plus on- doyant et rabotteux, vu qu'aussitôt que j'eus enlevé cette tunique, je trouvai que5es filamens latéraux partoient d’une seule, et n’avoient point eu de communication, du moins visible, avec le conduit même, qui, dès qu’il en fut dépouillé, parut sous sa forme naturelle, et garni, comme dans la che- nille, de ses ganglions, quoique devenus moins épais, et que ce conduit se trouvoit encore fendu aux endroits où il Favoit précédemment été. Ce qui confirme entièrement ce qui a été dit, et mérite d’être répété, savoir que la tunique extérieure, avec ses filamens latéraux, étoient de nouvelle production, adaptés à l’entour du conduit de la moelle épinière apparem- ment pour la fixer mieux par leur moyen, vu qu’autrement ce viscère essentiel, ayant perdu tous les muscles qui l'avoient assujetti dans la chenille, auroit flotté dans la phalène, et ainsi été rendu moins en état de faire agir les nerfs qui lui avoient été.conservés, pour faire leurs fonctions dans l'insecte devenu ailé. - SUR LES INSECTES. 195 ÆEssai sur le corps de la femelle. Le corps de la femelle, pour l'extérieur, ressemble presque autant à celui du mâle, que leurs corselets se ressemblent. Toute la différence qu’on y aperçoit se réduit à deux points : l’uu que la femelle a le corps ordinairement un peu plus grand et plus gros; l’autre, que son dernier anneau se termine, et non celui dû mâle, par un étui plus large qu’épais, et qui finit en pointe émoussée et fendue , laquelle paroissant au dehors feroit aisément prendre pour un mäle linsecte qui en est pourvu, quoique cet étui soit un indice certain du contraire, puisque c’est au travers de cet instrument, auquel dans la suite on donnera toujours le nom d’étui, que la femelle pond ses-œufs, et qu'il lui sert en même Lemps, pour sa grande agilité, d'outil soit pour les placer, soit pour les ranger aux endroits convenables. M'étant assuré par ces indices, d’une femelle, je l'ouvris, après l'avoir tuée, et la première chose qui s’offrit à ma vue, en séparant le corps du corselet, fut un objet bulbeux, pl. 53, fig. o, qui parut à cette ouverture. Sa forme tenoit de celle d’un gland bien arrondi. Sa couleur étoit blanche. Il avoit quelque transparence, et sa grandeur étoit remarquable. Une double peau large, C, tenoit autour de sa moitié antérieure, d'où sortoit un pédicule épais, court, et partagé en deux branches dd, par lesquelles il avoit apparemment communiqué avec quelque partie du corselet dont i] se trouva détaché : sa moitié postérieure étoit découverte ct unie,et ne paroissoit avoir tenu à rien, Ge corps ne semble point avoir appartenu 106 ESSAIS ANATOMIQUES à la chenille, et je ne puis rien conjecturer sur l’usage dont il peut avoir été au papillon : il convient donc de ne rien décider sur son sujet, avant de s’être assuré s’ilse trouve constamment dans les femelles : car si cela n’est point, ce pourroit bien être, comme je le soupconne, un jeu de nature. C’est pour- quoi je n’ai désigné sa figure dans la planche que par un zéro. Passant ensuite à l’examen des parties intérieures du corps, je les trouvai si ramassées, si entassées, et si entremélées de bronches, qu'il n’y avoit absolument pas moyen de s’en faire aucune idée, en les considérant dans le corps de l’animal. Je pris donc le parti de les en tirer, et pour cet effet, je com- mençai d'abord par détacher cet amas confus de viscères de la surface intérieure de la peau du papillon, à laquelle ils tenoient par nombre d’endroits, ce qu'ayant fait jusqu’à l’étui, auquel je les trouvai aboutir, soit directement, soit par le tronc de l'ovaire, j’enlevai tout cet amas de viscères du corps avec l’étui, et mis le tout dans un baquet, formé d’un morceau de verre plat, bordé par dessus d’un cercle de cire verte; je les y submergeai d’un peu d’eau, pour en pouvoir dégager plus aisément les différentes parties sans les rompre, et je commencçai ainsi à en enlever les bronches au moyen de mes outils accoutumés, qui sont une très-fine aiguille, piquée dans üne cheville de buis, une pince, et des ciseaux très-délicats; et cette besogne achevée, il me fut aisé de tirer Je tas des vis- cères de l’insecte, de la confusion où ils étoient, et de les arranger de façon qu'on püt aisément les distinguer et les suivre. C’est ainsi qu’on les trouve représentés guère plus grands que nature, pl. 53, fig. t. SUR LES INSECTES. 197 Idée générale du corps de la femelle. Le bout AB, fig. 1, en est l’étui, entouré en B d’une peau double, que je nommerai sa manchette, et engagé dans un fourreau, d, au haut duquel on voit en B un bord en demi- cercle, qui est l'extrémité du dernier anneau du corps, auquel les parties intérieures dont il s’agit ont tenu et en ont été enlevées. Le petit disque blanc, placé tout près et sous le milieu de ce bord, est l'entrée du vagin. Les deux marques noires qui en flanquent les côtés sont deux pièces écailleuses, irrégulièrement, mais profondément sillonnées, auxquelles probablement le mâle, pour s’accoupler, s'accroche par l’ex-- trémité recourbée qui termine son corps. CL est la partie de l'estomac tenant aux gros intestins, qui est restée dans le corps après sa séparation du corselet. On voit près de Let de H les moignons de deux conduits par où lesintestins grèles ont tenu au second gros intestin. On ne les a pas représentés ici, parce qu'ils auroïent trop embarrassé la figure. Comme toutes les parties connues sous les noms d’œso- phage, d'estomac (1) ou ventricule, et d’intestins, ont perdu leur usage dans celles des phalènes qui, comme la phalène dont il s’agit, ne mangent point, ces parties se sont trouvées ici flétries, et entièrement dépouillées des nerfs et du grand nombre de muscles dont elles avoient été pourvues dans la chenille, et dont il ne restoit plus aucune trace. D est le (:) Il est ridicule qu’un usage capricieux ait substitué depuis un temps au mot de ventricule celui d'estomac, qui n’en signifie proprement que l’orifice supérieur, ce qui peut causer de l’équivoque. 198 ESSAIS ANATOMIQUES conduit de la moelle épinière, et E le viscère qu’on a nommé cœur, qui ont perdu dans la phalène, le premier une grande partie de son usage, et le second l’a perdu probablement tout entier. En séparant le corps du corselet ; ils ont été tronqués, et séparés tous trois du bout antérieur qui en est resté dans cette dernière partie, de sorte qu'on n’en voitici que ce qui s’en est trouvé dans l’étendue du corps, et l’on a abaissé les deux derniers de ces trois viscères dans la figure, et mis dans une position contraire à celle qu'ils ont naturellement, que pour les faire mieux remarquer, et ne pas en offusquer les parties que l’on s’est principalement proposé de faire connoître ici en gros, entre lesquelles la première des intérieures qui s'offrent dans la figure, est l'utérus, L Il a été un peu fléchi de côté, pour faire apercevoir qu’il a deux conduits, dont l'inférieuar est le vagin, et l’autre, qui n’a point de nom, s'ouvre dans le tronc de l'ovaire K, peut- être pour y vivifier à leur passage les œufs, par le suc qui a été fourni à l'utérus par l’autre conduit; ou bien, ce qui est plus apparent, afin de donner entrée aux œufs dans l'utérus, pour qu’ils y soient fertilisés par ee suc, et leur permettre ensuite le retour dans le tronc de l'ovaire après leur fécon- dätion. Cette disposition de parties donne encore occasion de voir distinctement que le tronc de l'ovaire , qui est court et épais, se partagéen deux grosses, mais courtes branches; qui chacune se subdivisent én quatre rameaux fort longs, IX,IX , qui sont foiblement-coniques; se rétrécissant insensiblement jusque tout près | de leurs extrémités, où ils se terminent chacun par un petit réservoir en sphéroïde oblong. La file de grains SUR LES INSECTES. 109 placés bout à bout, l’un au-dessus de l’autre, dont les supé- rieurs sont les plus petits et les moins formés, donnent à ces rameaux leur figure mentionnée. Les grains que lon y dis- tingue sont les œufs de la phalène, qui se forment et deviennent insensiblement plus gros, à mesure qu’ils s’avancent vers le tronc de l’ovaire pour être pordus. Les deux G sont deux réservoirs oblongs, sinueux et brun, que je nommerai sacs variqueux : ils se réunissent derrière le tronc de l'ovaire, et s’y ouvrent un peu plus bas par un con- duit commun. Ils préparent et fournissent une substance brune et visqueuse, qui se répand sur les œufs, et de blancs qu'ils étoïent leur communique cette teinte brune qu'ils reçoivent À leur passage par le conduit de l'ovaire, pour être pondus, et qui en même tempssert à lescoller si fortement aux endroits choïsispour les y déposer, qu’ils ne sauroïent en être emportés par la pluie. Après cette idée générale des principales parties de la fe- melle, je passe à les examiner plus en détail. Idée de chacune de ces parties. En commençant par létui, qui est la partie à laquelle la femelle, même avant de l'ouvrir, se reconnoît le plus aisé- ent, et dont elle se sert pour pondre, et fixer ses œufs aux endroits qui lui paroïssent convenables, pour que la chenille qui en doit naître se trouve dès sa naissance À portée des alimens qu'il lui faut; on l’a déjà indiqué par E, fig. 5, pl. 40, de grandeur naturelle, et de la facon qu’il se montre au de- hors, dans une phalène vivante, couchée sur le dos. On l'a 200 ESSAIS ANATOMIQUES encore vu grossi à la loupe, dans une phalène dépouillée de ses écailles, et mise dans la même position, pl. 46, fig. 2, en H : mais on le voit représenté séparément, et fort grossi au microscope ici, dans la pl. 53, où la fig. 2 le montre au mème sens, et fig. 3 par le côté opposé. AB, fig.2, est le bord qui termine le dernier anneau du corps de l’animal. C et D montrent une partie de deux écailles sinueuses et noirâtres, qui bordent à droite et à gauche, comme il a été dit, l'entrée du vagin, et dont une a été représentée tout entière, et à découvert, fig. 4. EH, fig. 2 et 3, est un fourreau membraneux , où l’étui, dans son état naturel, est ordinairement plus ou moins ren- fermé. IM est cet étui. La peau dont le fourreau est revêtu est très-épaisse, plissée en dessous, comme on le voit en EH, fig. 2, et tendue en dessus, comme le montre la fig. 3. De ce côté son épaisseur est parcourue en tous sens de nombre de vaisseaux blancs, qui sont apparemment des bronches. 11 est garni de poils clair-semés, dont les plus longs en bordent l'extrémité postérieure. La fig. 5, pl. 53, fait voir sept fois pluslongue que nature la branche écailleuse PEG, qui sert avec sa pareille, PFH, à faire sortir du corps de la phalène, et à l'y faire rentrer, le fourreau, où est renfermé l’étui, dont l'insecte fait usage pour pondre. Cette branche, représentée seule, et fort en grand, pl. 54, fig. 3, est depuis A jusqu'à G, adhérente à l'intérieur du fourreau, de façon qu’elle en fait partie, et qu’on a bien dela peine à l’en détacher. Depuis A jusqu’à P, enfer- mée dans une gaine large, épaisse, et composée de fibres longues et parallèles, semblables à celles de fig. 4, cette gaine SUR LES INSECTES. 201 glisse très-aisément, et sans résistance, d'A vers P, et de P vers À. En P, elle se rétrécit, et est très-fortement attachée au gros bout P de la branche écailleuse qu’elle renferme. Un cordon nerveux PB, qui part de ce bout, a son insertion en B, à la partie écailleuse qui couvre le dessus du dernier anneau. C’est vraisemblablement par la construction de ce cordon, de mème que par celle de la gaine PA,, qui en A se trouvera alors aussi attachée à quelque endroit fixe, que j'ai négligé de chercher, que la bronche écailleuse PG est tirée de P vers G, et fait ainsi sortir de ce côté, de même que sa pareille le fait de l’autre, du corps de la phalène, le fourreau auquel cette branche tient. La fig. 5, pl. 54, représente dans son ensemble l’arrange- ment des fibres du côté inférieur de l'enveloppe de l’étui, dont la fig. 7 de la pl. 53 a fait voir un morceau beaucoup plus grossi. | De l'endroit où l’étui sort du fourreau, on en voit sortir en même temps une peau double, qui entoure largement cet étui, et semble lui servir comme de manchette: c’est pour- quoi je lui donnerai ce nom. Au microscope, elle se trouve chagrinée d’un grain extrémement menu, et quantité de filets blancs, qui sont apparemment des bronches, s’y décou- vrent, Elle paroït plate, et rappelle l’idée de son nom dans une phalène morte, et telle que je l'ai représentée; mais dans une phälène vivante, elle se montre gonflée et rebondie. Le nom d'étui que j'ai donné à la partie GM, pl. 53, fig. 2 et 3, annonce assez qu’elle est creuse. Elle est, de plus, fendue à son extrémité postérieure LM; et quoique rétrécie à cet endroit, elle ne l’est pas tellement qu’un œuf, moyen- Mém. du Muséum. 1 20. 5.5 Rs 202 ESSAIS ANATOMIQUES nant quelque effort, n’y puisse passer. L’épaisseur des lèvres qui bordent cette fente, fait que l’étui dans les figures paroît comme terminé par deux mamelons, L et M. L’étui est flanqué des deux côtés par une facon de tubes L,N et K,O, fig. 2, cannelés extérieurement en corde torse, et pourvus dans toute leur longueur d’une lame étroite, noire et écailleuse, laquelle se montre dans la fig. 3 par un trait noir, qui descend depuis I jusqu’à N, et depuis K jusqu'à O. Cet étui est lui-même revêtu en dessous, ou du côté de l'inférieure , d’une peau coriace , et qui tient un peu de la corne. À l’opposite, la même peau est membraneuseet flexi- ble. Quantité de fibres très-fines, irrégulièrement courbes, parcourent la largeur de la première; et ce côté ne m’a pas paru chagriné comme l’autre, qui l’étoit d’un grain très- fin : aussi se trouvoit-elle affaissée et ridée de la façon que le montre la fig. 3, depuis I jusqu’à M. Entre les deux écailles sinueuses et noirâtres VE et VF, fig. 2, que l’on a fait con- noître plus haut, se trouve un peu au-dessous de V, l'entrée du vagin, qui ordinairement est cachée plus ou moïns sous le bord de l'extrémité postérieure du dernier anneau. Les deux branches noires marquées P, fig. 2 et 3, sont écailleuses. Elles ont été tronquées en P,et se montrent dans toute leur étendue, mais beaucoup moins grossies, fig. 5. Leur extrémité antérieure se termine par un bouton, l’autre aboutit en Get en H, fig. 2, 3 et 5. Elles servent non-seule- ment à faire sortir du corps le fourreau et à l’y faire rentrer, mais aussi à le mouvoir à droite et à gauche ; car on concoit que lorsque l'animal pousse également en avant ces deux branches écailleuses, le fourreau doit s’avancer directement SUR LES INSECTES. 203 hors du dernier anneau , qu’en les poussant ou en lesretirant lune plus que l’autre , ou en poussant l’une sans mouvoir sa pareïlle, ou en lui imprimant un mouvement contraire, le fourreau doit se mouvoir différemment, suivant les modifi- cations ainsi reçues. Les deux autres branches écailleuses marquées Q, fig. 2 et 3, y ont été pareillement raccourcies vers ces lettres; mais elles se montrent aussi dans leur longueur naturelle, fig. 5, relativement à la petitesse de la figure: Ces derniers ne se ternynent pas au fourreau, comme les précédentes, mais elles entrent dans l’étui même, où elles aboutissent en N et en O, à peu de distance de son extrémité, et servent à donner à l'étui tous les différens mouvemens que les deux branches P peuvent donner au fourreau, ce qui, joint ensemble, rend l’étui d’une mobilité extrême. On ne devine pas d’abord de quel usage peut être l’espèce de manchette GK, que l'on voit, fig. 2et3, sortir de dessous le bord inférieur du fourreau et environner l’étui, manchette qui, à coup sûr, n'a pasété placée là par simple ornement; mais quand on a séparé ces parties du corps de l'animal, on n’est pas long-temps à le découvrir, puisque, quand on tire à soiles branches écailleuses QQ, on fait, non-seulement en- trer l’étui dans son fourrreau, mais on s’aperçoit qu'après y avoir fait ainsi rentrer une partie de l’étui, la manchette en- suite elle-même se raccourcit, y entre avec lui, mais pluslen- tement, et disparoît enfinjce quimontre qu’elle est composée d’une membrane pliée en double, dont l’une des extrémités tient à l'étui, et l’autre au fourreau, car si cette membrane ne tenoit qu'à l'étui seul, et n’étoit pas pliée en double, elle 204 ESSAIS ANATOMIQUES rentreroit tout autant, et aussitôt que l’étui commence à ren- trer, ce qu’elle ne fait pas; et si elle ne tenoit qu'au fourreau, elle n’y entreroit point du tout avec l’étui. Mais ce qui, s’il restoit encore là-dessus quelque doute, décideroit pleinement l'affaire, c’est que quand on tire en- üèrement l’étui hors de son fourreau, on voit que dès que le bordIK , fig. 5, de l’étui commence à s’écarter du bord du fourreau GH, ce bord IK est suivi d’une membrane transparente qui y tient tout à l’entour, et qu'après qu'elle s’est montrée jusqu’à un certain point, la manchette sg dé- double , et se dépliant enfin entièrement, montre qu’elle fait partie de cette membrane, qui réunit par ses extrémités l'étui à son fourreau, et ne forme ainsi de ces trois pièces qu'un canal continu, tel qu’il est représenté fig. 5, où EH est le fourreau, 10 l’étui, et GK la membrane étendue, qui pliée en double, a formé la manchette; et cela étant, on con- çoit d’un côté, que cette membrane devoit avoir de l'étendue, puisqu'elle auroit autrement empèché l’étui de pouvoir au besoin se retirer dans son fourreau , et de l’autre, que le fourreau et l’étui devoient tenir ensemble par une mem- brane commune, parce qu’autrement, comme le fourreau est bien plus large vers son extrémité que ne l’est l’étui, il s’ensuivroit que lorsque le bout de l’étui seroit rentré dans le fourreau jusqu’à GH, il y auroit un espace vide entre le fourreau et l'étui par où l'air entreroit librement dans le corps de l’animal , et en dessécheroit d'autant plus tôt les parties intérieures, que cette phalène est du nombre de celles qui ne prennent aucun aliment liquide ou autre, pour y suppléer. Dans la fig. 6, on a tracé, par le secours d’un microscope SUR LES INSECTES. 205 de ? ligne de foyer, comment la peau de létui, à son côté supérieur G,O, fig. 3, se trouve chagrinée. On peut y aper- cevoir que les grains.en sont environnés de fibres claires, ou peut-être de tuyaux, et que ces grains, quoique dissem blables, sont pourtant beaucoup formés dans le même goût. On voit, fig. 7, une parcelle de la peau GO, prise de l'opposite, qui est le côté inférieur de l'étui. Ce petit mor- ceau est grossi par un verre d’un foyer de - de ligne. On y distingue mieux en RSTV, que dans la fig. 2, larrangement courbé des fibres interrompues qui traversent cette peau: elles m'ont paru creuses; la peau même est double; l’exté- rieure dont on vient de parler est d’une dureté qui approche de la corne; l'autre a moins de consistance. C’est celle qui, dans la fig. 7, dépasse RSTV. On peut y observer que ses fibres sont plus minces et plus interrompues, qu’elles ont -une direction opposée à celle de la peau extérieure, et qu’elles se font remarquer au travers, vu la transparence de l’une et de l'autre. La raison pour laquelle la peau de Pétui a plus de consis- tance du côté de l’inférieure qu'à l’opposite , est vraisembla- blement que ce côté est le seul exposé au frottement contre le plan de position, quand la phalène court ou rase terre en volant, On a tracé fort en grand, dans la fig. 8, un morceau pris d’un des deux tubes, peu larges, IN ou KO, fig. 2 et 3, qui bordent latéralement l’étui même. Ce morceau a été ouvert par le côté pour en montrer l'intérieur. Il étoit creux, et se recoquilloit naturellement par son ressort, de la facon que le fait voir la figure. ON est une pièce de la branche écail- leuse, marquée fig: 2, 3 et 5, des mêmes lettres, et qu’on 206 ESSAIS ANATOMIQUES à dit servir, avec les trois autres branches, à exécuter tous les mouvemens de l’étui. Elle est adhérente au-dedans du tube, qui, lui-même, à petites et égales distances, est garni par dehors de côtes écailleuses brunes, dont on en compte neuf depuis e jusqu'à f, fig. 8, et qui, par leur propre res- sort, après le déroulement du tube, se recoquillent oblique- ment comme les cordons d'une corde, ainsi que le montre la fig. 8, et ne se déroulent pas sans résistance et sans se re- mettre dans leur premier état dès qu’on a làché prise. Ces côtes ne se montrent que comme un filet au dedans du tube, et paroissent partir, à distances égales les unes des autres, de la branche écailleuse QN, ainsi qu’on le voit entre e et f dans la figure. La branche écailleuse QN est garnie de l’autre côté de nombre de filets nerveux QZ, qui en partent obli- quement et s’insèrent le long du bord de e, f. dm n’est qu’un morceau de peau du dessus de l’étui, et les filets flottans 24 ont fait partie du dessous du tube. Cette mécanique paroït indiquer que quand la peau de V'étui est étendue par la grosseur d’un œuf qui y est entré, les deux tubes qui bordent l’étui doivent naturellement céder er s'élargir, ce qui ne peut guère arriver sans que les fibres nerveuses gk, fig.-8, et les côtes écailleases tournées en cordes torses ne s’abaissent, les premières de g en =, et les dernières de e en j; lesquelles, tendant par leur ressort natu- rel à se remettre dans leur premier état, semblent devoir, par eetre tendance, contribuer à pousser l’œuf vers le bout de l'étui. On voit passablement en grand, fig. 9, la face extérieure des deux pièces écailleuses et noirätres qui flanquent l'entrée SUR LES INSECTES. 207 V du vagin, et contribuent à lui donner une figure triangu- laire; mais lorsque la phalène est dans son repos, il n’en pa- roit que peu en dehors, comme dans la fig. 2, parce que son derñier anneau en couvre alors tout le reste. Une de ces deux pièces écailleuses, savoir, la gauche, a été représentée séparément fig. 4. On voit qu’elle est sillonnée de rugosités irrégulières ét profondes qu’on n’apercoit pas si bien fig. 9, parce que ces pièces s’y trouvent placées dans un enfonce- ment qui leur porte ombre, et qui est formé par l’arcade AXB que fait le bord inférieur du dernier anneau. J’ai trouvé, au reste, que leurs rugosités n’ont point de figure constante, mais qu'elles varient beaucoup dans les phalènes de cette espèce. 1 VY, fig. 9, estune pièce écailleuse assez élégamment taillée, qui s'étend depuis l’origine du vagin jusqu’à l’extrémité du fourreau E,H, fig. >, au milieu duquel on en entrevoit per- pendicalairement, sous V, quelques traces, quoique peu distinctes, parce que cette pièce, de niveau avec le fourreau, en fait partie. Vers son bout antérieur elle s’élargit en triangle renversé, dont la base, rencontrant par ses extrémités celles des deux écailles sus-mentionnées, forment le contour exté- rieur de la vulve, et lui donne une figure qui tient de la triangulaire. Le sommet du triangle renversé, dont la base termine l’écaille VY, ne finit pas en pointe, mais s’alonge en listeau, dont l’autre bout s’élargit en plaque arrondie, et pousse des deux côtés un filet écailleux circonflexe, et fa- çonné comme on le voit en Ÿ. Quant à l'usage de ce listeau, il me paroït devoir servir à tenir le fourreau toujours étendu, 208 ESSAIS ANATOMIQUES et empècher qu'il ne se replie et fronce lorsque l’animal fait eflort pour y retirer son étui, Parties intérieures. Après l'examen des parties extérieures qui font connoître Ja femelle, je passe à celui deses principales parties intérieures, savoir, les viscères. On en peut distinguer de deux sortes: de vieux, qui ont eu leur grand usage dans la chenille, et de nouveaux, dont l'usage ne semble avoir commencé que dans la phalène. Les derniers ne se montrent qu'imparfaitement, ou point du tout, dans l’insecte encore rampant, et les pre- miers paroissent comme flétris, en tout ou en partie, dans l'insecte devenu ailé. Ceux de ce dernier ordre sont au nombre de trois. Le premier, le plus grand, et qui ne paroït être d'aucun usage dans la phalène, est le grand viscère continu, qui com- prend l’œsophage, l'estomac, et les trois gros intestins, avec les six intestins grèles qui en dérivent. Comme ce papillon est de la classe de ceux qui ne prennent aucune nourriture, et sont mème privés de bouche et de trompe pour pouvoir en prendre, on conçoit que ce viscère ne sert absolument plus à la nutrition de l'animal, et que mème il ne le sauroit, puisque tous ses muscles, au nombre de deux mille cent quatre-vingt-six, ont disparu, et qu'il ne reste de toutes ces parties que les tuniques de celles qui en ont été pourvues. La fig. 10, pl. 53, fait paroïtre environ quatre fois plus long que nature ce viscère, déja indiqué CLH, fig. 1. Ce SUR LES INSECTES. 209 qui d’abord le déguisa fort à mes yeux fut son bout antérieur, qui se terminoit en forme de pommeau, en apparence pointu, qui me fit douter qu'il put avoir été tronqué par ce bout, ainsi que l’avoient été le cœur et le conduit de la moelle épi- nière, lorsque je séparai du corselet le corps, pour examiner ce dernier avec moins d’embarras. Cette figure de pommeau renfermoit une substance brune pâteuse. Le reste du vais- seau jusqu’en D étoit lâche et ridé. En D, il se trouvoit un peu étranglé; et de là partoit, à droite et à gauche, un ca- al à peu près cylindrique, qui, pour ‘éviter la confasion, a été coupé à hauteur de H et de L, dans la fig. 1 ; maïs qui pa- roit davantage, et avec ses branches, quoique raccourcies, dans la fig. 10. Ces deux canaux se fourchoïent chacun en F, et l’une de leurs branches se partageoit en deux rameaux, assez près de là, en G. Tous ces intestins H,H,H étoient, comme je viens de le dire, plus longs à proportion qu'ils n’ont été représentés. Ils avoient une forme à peu près cy- lindrique jusqu'au point H; mais là, tous devenoient vari- queux, et de forme telle, qu’on en a tracé un morceau séparé- ment et fort grossi, pl. 54, fig. +, c’est-à-dire qu’ils se mon- troient garnis au dehors de renflemens ou de câpsules dans le goût de celies de notre colon, mais plus nombreuses à proportion. En D, le viscère même commencoit à s’élargir, et formoit une facon de sac, D,I, qui, se rétrécissant, restoit mince jusqu’à E, où il se terminoit dans l’étui, sous la peau chagrinée duquel il tenoit en R, fig. 6, p.54 ,au tronc de l’o- vaire. L'extrémité en pommeau pointu par où ce viscère se trouva commencer dans le corps, ainsi qu'on le voit en G, Mém. du Muséum. 1. 20. 2 210 ESSAIS ANATOMIQUES pl. 55, fig. 10, au-dessous du corselet, me jeta d’abord, comme j'ai dit, dans l'incertitude, sur ce que celte partie pouvoit être, ou avoir été; elle me parut tropñflétrie et séparée des parties intégrantes de la phalène, pour pouvoir soupconner qu'elle lui füt d'aucun usage; et si c’étoit le reste d’un viscère qui avoit servi à la chenille, que pouvoit-il avoir été? puis- que tous ses viscères communiquoient avec la tête, et que ce- lui-ci paroissoit aussi fermé par son bout antérieur, qui at- teignoit à peine au corselet, que s’il n’avoit jamais été plus long; mais ce qui, malgré les apparences du contraire, me parut devoir décider pleinement que le viscère dont il s’agit, étoit véritablement celui, qui, dans la chenille, avoit composé le canal continu de l’œsophage, de l’estomac et des gros intestins, c’est, d'un côté, qu’on ne trouve dans le papillon nul viscère flétri qu’on puisse y substituer, et de Fautre, que tout comme ce viscère pousse dans la chenille deux branches latérales, dont l’une se subdivise en deux ra- meaux, qui, à certaine distance; deviennent varñqueux, la même chose se trouve précisément aussi dans le viscère flétri en question, rapport d'autant plus concluant, que la chenille ni sa phalène n’en fournissent aucun autre pareil. Aussi, suis- je assuré-que si l’on ouvroit une phalène de l’espèce tout du long, sans en séparer le-corps du corselet, l’on trouveroit l'extrémité de ce viscère, quelque pointue qu’elle se soit montrée dans ce sujet, en continuité avec la partie antérieure de l’estomae, renfermé dans le corselet. Le second viscère flétri, qui ne paroit avoir été d’usage que dans la chenille, est marqué E, pl. 53, fig: 1. Je ne doute pas qu'il ne-soit-celui que, bien ou mal, on à nommé le cœur, ou *« SUR LES INSECTES. 21I la file des cœurs; ce qu’en offre ici la figure n’est que ce qui en est resté dans le corps après sa séparation du corselet, où sa partie antérieure est demeurée. Il a été abaïissé et mis hors de sa situation naturelle, fig. 1, pour le faire paroître plus distinctement couvert et embarrassé de petits grains qui y tenoient de toutes parts, et qui peut-être n’étoient que des restes figés de la liqueur agitée dans ce viscère, lorsque l’insecte étoit encore chenille, que n’y ayant presque rien pu démèler de plus distinet, je me suis dispensé de le représen- ter séparément et plus en grand. Le troisième grand viseère flétri, mais qui ne l’a pas été to- talement comme les précédens me l'ont paru être, est le con- duit de la moelle épinière. Il a été abaissé'en D, pl. 53, fige 1, pour la même raison que l’a été le précédent, et on l'y voit seulement un peu plus grand que nature. Il ressemble ici plutôt à un bout de racine sèche qu’à ce qu’il fut aupa- ravant. Pour faire mieux connoître dans cet état défiguré le bout quis’entrouvedansle corps, je l'ai représenté séparément, pl. 54, fig. 2, au moins trois fois plus long quenature; mais quoi- qu’ainsi il ait été grossi au-delà de vingt-sept fois, on n’y dé- couvre d'autre ganglion, dans toute l'étendue du corps de la phalène, que foiblement le dernier. Ceux de la tête, du cou, et du corselet, ayant été suivis plus haut, et tracés pl. 5x, fig. 7, quoique bien changés de ce qu’ils furent dans la che- nille, et comme l’on a vu que la tête, le cou et le corselet ne contiennent que quatre ganglions, dont le second est entiè- rement nouveau, et qué dans le corps on n’en voit plus que le dernier, il résulte de ce qu’on en a détaillég que neuf des ganglions de la cheuille ont disparu dans le papillon, ou du 212 ESSAIS ANATOMIQUES moins ont perdu leur usage, et que les quatre qui sont restés ont entièrement changé de forme et de fonctions, et qu'uu nouveau y a été ajouté: ce qui ne peut encore avoir été opéré que par un mécanisme digne de toüte notre admiration. Quoi qu'il en soit, cette fig. 2 de la pl. 54, montre nombre de nerfs arides qui paroïssent lui sortir par les côtés, et qui se ramifient sans s’insérer nulle part. On y voit que le conduit de la moelle épinière sembie devenu un peu plus gros et sans ganglions intermédiaires apparens, et avoir pris une forme cylindrique, qu’outre les nerfs flétris dont il vient d’être parlé, il semble pousser par les côtés nombre de filets ser-. rés: et vu qu’à ces différens égards ce conduit ressemble à celui que l’on a suivi dans le mâle, l’on ne sauroit douter qu'il n’en soit de l’un comme de l’autre; c’est-à-dire que le conduit de la moelle épinière de la femelle, de nu et décou- vert qu’il étoit dans la chenille, n’ait été pareillement enve- loppé dans le papillon d’un fourreau neuf, ainsi que la figure paroit l'indiquer, et que, si on l’eût ouvert, comme je P’ai fait au mâle, l'on y eût aussi vu renfermé le conduit même, portant des indices marqués de ses ganglions presque effa- cés, et tout ce qu’on a observé de plus à ce mäle, Après avoir fait connoître les trois viscères de la chenille, qui se trouvent flétris et plus ou moins dénaturés dans la phalène des deux sexes, je passe à ceux qui sont uniquement propres au papillon femelle, et dont on n’apercoit rien, ou presque rien dans sa cheniile, où aussi ils n’auroient été d’au- cun usage. Les premiew qui se présentent sont les deux sacs vari- queux où se prépare et qui fournissent un suc brun et gluant, SUR LES INSECTES. 213 dont l’insecte enduit ses œufs, et de blancs qu’ils étoient, les teint de cette couleur sombre, au moment de leur passage par le tronc de l'ovaire pour être pondus, moyennant quoi ces œufs se collent aux objets où la phalène a trouvé bon de les fixer, pour que le petit, au sortir de l'œuf, se trouvât à portée de sa nourriture. Ces sacs se voient en GG, pl. 53, fig. r, et 54, fig. G. Dans lun et l’autre s'ouvre un canal mince et terminé en pointe, FG, fig. 1, auquel j'ai trouvé six pouces et trois quarts de longueur, et qui diminuoit insensiblement de couleur et de volume jusqu’à son extrémité. Ces deux sacs d’abord se ré- trécissent en N,N, pl. 53, fig. 6, où on les voit dans le sens opposé à fig. 1, pl. "53, et ayant leurs canaux tronqués en FF, ensuite, après s'être élargis, ils se réunissent en un sac com- mun moins grand sur le tronc de l'ovaire QA, fig. 6, et du bas de ce sac descend, en se rétrécissant, un conduit PO, qui, intimement appliqué contre le tronc de l'ovaire, s’y ouvre en O par une manière d’entonnoir, au travers duquel ce sac brun répand son suc sur les œufs à leur passage, pour les rendre gluans. Quant aux deux canaux minces et très-longs qui s'ouvrent dans ces sacs variqueux, et où probablement le suc dont il vient d’être parlé se filtre et-se prépare, je les ai ouverts, et j'ai trouvé qu’ils renfermoient chacun un long vaisseau blan- châtre beaucoup plus étroit, et couvert de grains qui ne con- tenoient, aussi peu que ces vaisseaux, aucune liqueur brune, comme celle dans laquelle ils trempoient; mais ces grains étoient apparemment des glandes où cette liqueur se pré- paroit. 214 ESSAIS ANATOMIQUES La fig. 7, pl. 54, représente fort en grand le fragment d’un des deux canaux. Ce fragment y est séparé en deux; A,A en sont les deux morceaux extérieurs, et B est le vaisseau délié et blanchâtre, dont les grains qui les couvrent sont probablement ces glandes. J'ai suivi ce vaisseau jusque dans les sacs variqueux GN, fig. 6. S’élargissant à mesure qu'il s’en approchoit, il y entra; mais je n’ai pas trouvé qu'il le traversàt d'un bout à l’autre. La façon d’entonnoir PO, par où les sacs variqueux s'ouvrent dans le trone de l'ovaire, est alongée et entourée à sa grande ouverture P d’un anneau charnu , suflisamment pour le tenir ouvert. On a représenté séparément et plus en grand cet entonnoir dans la fig. 8, afin de le faire mieux connoitre. On voit en P le cercle charnu qui borde son entrée. L’entonnoir se renfle d’abord un peu, et diminuant après en cône renversé, il se termine vers O, oùil a de l’autre côté une ouverture par laquelle il s’abouche , comme il a été dit, avec un trou rond du tronc de l'ovaire, qui communique avec son intérieur. Ce tronc QZ, fig. 6,représenté plas en grand et à nu, fig.0,se termine un peu plus bas que G, en se réunissant avec la partie intérieure et charnue de létui ZA, et forme avec lui un canal continu par où les œufs passent pour êtrepondus. Cette partie charnue, ainsi que le tronc de l'ovaire, sont renfermés dans l'étui qui, fig. 6, se voit ouvert et un peu déployé. Le tronc, fig. 9, est blanc comme tout l'ovaire. La peau de l’étui le couvre entièrement, fig. 6, et il y est de plus encore couvert en des- sus par les débris desgrosintestins RL, qui sont la continuation du viscère hors-d'œuvre CLA , fig. 1, de la pl. 53, dont, dans la fig. 6, on a tronqué en Lle bout antérieur, et abaissé le SUR LES INSECTES. * 215 reste, pour mettre le tronc plus à découvert. Représenté beau- coup plus grand fig. o,il s’y montre du même côté que fig. 6, mais entièrement dégagé de toutes les parties qui l’environ- nent naturellement. QZ, zj est ce tronc; HH sont les com- mencemens des deux branches dans lesquelles il se partage, et qui se subdivisent peu après chacune en quatre rameaux qu’on voit étendus deT jasqu'à X, pl. 53, fig. 1, et où sont renfermés les œufs de la phalène, rangés bout à bout comme des grains de chapelet. O, pl. 54, fig. 9, est le trou par où lentonnoir des sacs variqueux s’ouvre dans le tronc de l’o- vaire, pour y répandre, comme il a déjà été dit, le suc brun de ces sacs sur les œufs à leur passage pour être pondus. RPO est une empreinte concave laissée par l’entonnoir dans le tronc après qu’il en a été enlevé. S,S sont deux branches charnues, qui partent des côtés du tronc de l'ovaire, à la hauteur de l'embouchure de l’entonnoir. T,T en sont deux autres plus courts. Tous quatre m'ont paru avoir servi à attacher le tronc de l'ovaire au dernier anneau, de façon qu'il ne püt le dépasser. Un sillon transversal un peu courbe entre les deux T paroît indiquer que c’est là que le tronc de l'ovaire finit, en s'ouvrant, dans la partie intérieure et charnue de l’étui, qui, pour le contour, tient,comme on voit, un peu d’un bout alongé de lance à pointe émoussée, si l’on fait abstraction à quantité de filamens dontil est latéralement bordé, marqués V,V,V... dans la figure, et par où il a tenu à la peau de l’étui dans toute sa longueur. Quand on dépèce la partié charnue de l’étui, ôn trouve qu’elle est composée d’un amas de longues fibres parallèles, collées ensemble par les côtés, comme le montre la fig. 4, où nombre tiennent 216 ESSAIS ANATOMIQUES encore ,en partie ensemble; mais je n’ai pu m'apercevoir qu'elles fussent torses comme le sont ordinairement celles qui composent les muscles des insectes. Quant au tronc de l'ovaire Q,T,T, ses deux branches se par- tagent, comme il a été dit, chacune en quatre rameaux. Ce sont autant de conduits à doubles enveloppes, qui, près des deux courtes branches dans lesquelles ils s'ouvrent, ont assez de calibre pour y permettre l’entrée aux œufs parvenus à terme d’être pondus. J’ai trouvé à chacun de ces rameaux environ quatre pouces de longueur, après quoi chacun d’eux se termine par un petit réservoir en sphéroïde oblong. Les œufs que la nature dispose à être bientôt pondus y sont, comme il a été dit, placés à la file les uns des autres. J’ajoute que, près des réservoirs qui en paroissent être la source, ils ne se montrent que comme de très-petites molécules irrégu- lières, et que ce n’est qu’à la distance environ d’une ligne de là qu'ils commencent à prendre la forme d'œufs, quoique très-chétifs, mais qui grossissent insensiblement de volume, à mesure qu'ils approchent du tronc de l'ovaire, et n’ont ac- quis leur grandeur naturelle qu’à quelque distance du bout de leurs rameaux. C'est cette différence progressive dans la grosseur des œufs qui donne sans doute à ces rameaux la figure foiblement conique qu’on leur remarque. Lorsqu'on examine ces rameaux, on les trouve moins simples qu'ils ne se montrent d’abord. Ils commencent cha- cun par un réservoir ovalaire X, planche 53, fig. 1, qui peut avec raison être pris pour un ovaire effectif, puisqu'on ne sauroit douter que ce ne soit là queles œufs s’ébauchent. Bien qu'ouvert et examiné, il n'offre qu’un amas de corpuscules SUR LES INSECTES. 217 bruns et irréguliers, où l'œil ne distingue rien d’organisé, vu qu'à une petite distance de là on voit que la continuité de ces corpuscules répandus du réservoir dans l'entrée de son rameau, prend insensiblement de plus en plus la forme d'œufs, et se montre déjà telle, mais en petit, à la distance d’une bonne ligne du réservoir; ce qui indique assez clairement que ces réservoirs sont en effet des ovaires, et la grosseur de ces œufs, qui va en augmentant à mesure qu'ils descen- dent plus bas dans leurs rameaux, montre que c’est dans ces rameaux même qu'ils prennent leur croissance. Aussi le microscope fait-il remarquer sur ces rameaux quantité de corpuscules qui s'y touchent par des pédicules, et qui four- nissent aux œufs le sac,par où ils parviennent à leur grandeur naturelle. Pour éclaircir mieux tout ceci, on a représenté, pl. 54, fig. 10, le bout d’un de ces rameaux, de la longueur de deux lignes, au microscope. X est l'ovaire par où il se termine. On voit que la substance qu'il contient, et qui compose le principe des œufs, est renfermée dans une seconde enveloppe, qui, à l'entrée du rameau, est beaucoup plus étroite que l'enveloppe du rameau mème, et qu'avec la substance qu’elle contient, elle y descend en serpentant pendant l’espace de plus d’une ligne, où l’on peut encore remarquer qu’un peu au-dessous de z , cette substance commence à prendre suc- cessivement de plus en plus la forme d'œufs, et que de petits corps, &,b,c,d, commencent à s’y montrer clair-semés, et attachés antérieurement au rameau, chacun par un pédi- cule, et qu'au bout d’une distance, cette tunique intérieure se rapproche de plus en plus de l’autre, à laquelle elle se Mém. du Muséum. t. 20. 28 218 ESSAIS ANATOMIQUES joint enfin, et ne paroît plus dans la suite former qu’une seule tunique avec l’extérieure , comme on peut l’observer, si l’on suit ces rameaux plus avant. La fig. 11 trace au microscope un tronçon de ramean de la longueur d’une ligne, contenant deux œufs. Il est pris en- viron à trois pouces de distance de l'ovaire. On s'est proposé d'y faire voir comment les petits corps, dont on vient de par- ler, y sont moins petits, et à proportion en beaucoup plus grande abondance à l’entour du rameau, que près de l'ovaire. La plupart y sont attachés par un pédicule, le reste y est seulement collé. Il y en a aussi qui tiennent aux bronches répandues sur les rameaux de l'ovaire, mais que, pour éviter la confusion, on s’est dispensé d'y représenter avec ces bronches. Ces petits corps sont au microscope d’une figure très-ir- régulière et variée. Ils paroïssent composés en dehors de quantité de vésicules pleines d’une substance huileuse fort limpide qui surnage dans l’eau, et qui ne se sèche point avec elle, mais conserve long-temps sa liquidité. Quand on brise ces petits corps, on en trouve tout le dedans rempli de la même liqueur. Il est très-probable que les œufs tirent de là, au moins en partie, la substance qui les fait croître si sen- siblement durant leur passage par les rameaux de l'ovaire. La fig. 12 montre un de ces petits corps huileux, et nourri- ciers, encore beaucoup plus grossi. Comme il n’est pas douteux que les œufs de cet insecte ne ürent leur origine des réservoirs ou ovaires qui terminent les rameaux , ils ont bien du chemin à faire pour traverser toute la longueur, chacun de son rameau, afin d’être pondus, et ce chemin paroïit d’autant plus difficile, que les rameaux ne SUR LES INSECTES. 219 s'élèvent pas perpendiculairement, ce qui auroit pu servir à faire descendre les œufs par leur poids, mais qu’étant entassés pêle-méle dans le corps de l’animal, le poids de l'œuf n'y contribue en rien. Comment donc ce procédé s’exécute-t-il ? c’est ce qui n’est pas aisé de déterminer au juste; mais la chose me paroïît se faire par l’une des deux voies suivantes, ou par toutes les deux à la fois: l’une, que ces rameaux aug- mentant aussi de volume dans la mème proportion, il est tout simple que chacun d’eux soit poussé vers le côté où ils trouvent le moins de résistance, c’est-à-dire vers cetronc; et pour peu que les œuf aient été rendus glissans par quel- que mucosité, qu'il est assez dans l’ordre des choses de leur supposer, il sera naturel que ces œufs, pressés par leur pro- pre accroissement et par celui des œufs qui les précèdent, glissent vers le tronc de l'ovaire; l’autre voie est qu’il se pourroit bien aussi que ces rameaux fussent pourvus d’un mouvement péristaltique, comme le sont les intestins des grands animaux, et alors la chose s'exécuteroit avec encore plus de facilité. Il n’y a guère moyen de déterminer jusqu'où la fertilité de ces insectes peut s'étendre. Vraisemblablement la saison plus ou moins avancée, le climat, la différente température de l'air, et le plus ou le moins de vigueur de la phalène eon- tribuent à convertir dans leurs réservoirs les principes des œufs en œufs effectifs, et à leur donner le degré d’accroisse- sement qu'il leur faut pour être pondus. Ainsi la chose paroït dépendre beaucoup des circonstances. Tout ce que je puis donc dire en gros là-dessus, pour en donner quelque idée, quoique assez imparfaite, c’est que la 220 ESSAIS ANATOMIQUES phalène sur laquelle j'ai travaillé avoit déjà pondu 432 œufs, de compte fait, avant que je l’ouvrisse; que je n’en trouvai pas moins ses huit rameaux aussi pleins que je les ai repré- sentés pl. 53, fig. 1; qu'ayant compté les œufs d’un de ces rameaux, j y en trouvai encore 168, ce qui fait, supposé que chaque rameau en contint un nombre égal, 1344 pour les huit, nombre qui, ajouté aux 432 déjà pondus, font 1776 œufs, ou environ, que cette phalène a effectivement eus dans le corps, outre les principes d'œufs dont les huit réservoirs ou ovaires, et les bouts des rameaux jusqu’à la distance d’une ligne au-dessous de ces réservoirs, étoient encore chacun remplis, et qui probablement auroit aussi produit encore bien des œufs, si la mort anticipée de l’animal n’y eût mis obstacle. Quant à l'utérus, l’une des principales parties qui servent à la fécondation, on en a déjà donné une idée générale, comme aussi de son emplacement, par la représentation un peu plus grande que nature, qui en a été faite pl. 53, fig. 1, en I. On peut se rappeler qu’on y a vu deux conduits, dont l’un s'ouvre dans le tronc de l’ovaire et l’autre s'ouvre à l'air, au haut du fourreau de l’étui, pour y recevoir la compagnie du mäle. Le côté extérieur de ce dernier conduit et des parties qui y ont rapport, a déjà été tracé fig. 9, et expliqué ci-dessus. Il ne reste donc qu'à en faire connoître l’autre côté et ensuite son dedans. Pour cet effet, on l’a représenté plus en grand pl. 54, fig. 13, et de façon qu’on voit la partie ACBV, pl. 53, fig. 9, à son opposite, c’est-à-dire par le côté qui est naturellement renfermé dans le corps de l'animal. V ÿ marque où est à SUR LES INSECTES. 221 l'opposite l’orifice du vagin, et VZ est le vagin mème. Il est blanc, charnu jusqu'à quelque distance de l'utérus, où il y paroît devenir simplement membraneux. En Cil est pourvu d’un cerele écailleux qui se distingue par un trait brun. Ce canal est flanqué de deux coussinets rebondis assez fermes, CA,CB, qui après avoir cédé quand on les presse, reprennent par leur ressort naturel leur premier état, dès qu’on làche prise. Il est assez apparent que ces coussinets, en comprimant plus ou moins le vagin, charnu à cet endroit, contribuent dans l’accouplement à la volupté, par où les animaux sont invités à travailler à la reproduction de leur espèce, de même qu'ils sont forcés par le malaise à satisfaire aux besoins de la nature, et par la douleur à s'éloigner de ce qui leur nuit. YZ est le conduit par où l'utérus communique avec le tronc de l'ovaire. Y est l’orifice par où ce conduit s’y abouche. L'utérus même, comme on voit par ZI, est un sac spacieux, de figure peu régulière. Il est très-épais vers ses deux con- duits. Je l'ai ouvert, et dans ce sujet je l'ai trouvé vide; mais dans un'autre il contenoit plusieurs œufs, bien que la pha- lène mourüt après avoir presque fini sa ponte; d’où je crois pouvoir inférer comme probable, nonobstant le cas opposé, que c’est dans l'utérus que les œufs viennent recevoir leur fertilité, et qu’ensuite ils retournent par le même conduit dans le tronc de l'ovaire, où ils vont recevoir, à leur entrée dans l'étui pour être pondus, le suc brun et gluant dont il a été parlé, qui y est versé précisément à cette hauteur; et je concois que l'épaisseur musculeuse que l'utérus a vers ces issues sert à donner à l’une la force de faire retourner les 222 ESSAIS ANATOMIQUES œufs par le canal par où ils sont entrés, et à l’autre d’empè- cher qu’ils ne sortent par le vagin. Quoi qu'il en soit, j'ai trouvé l'utérus en dedans plein de rugosités et muni, à l’entour de ses deux couvertures, d’une espèce de sphincter, formé par grand nombre de plis et replis, charnus et tortueux tels qu’on les voit représentés au na- turel, mais fort en grand, pl. 54, fig. 14, où Z est un bout tronqué du vagin, et Ÿ un autre du canal par où le tronc de l'ovaire et l'utérus communiquent ensemble. On conçoit que ces sphincters étoient nécessaires, l’un pour tenir fermé Îe vagin après l’accouplement; l’autre, tant pour ne rien laisser perdre par le second canal du suc vivifiant, que pour avoir la faculté de pouvoir fermer ce canal, d'abord après l’en- trée ou la sortie d'un œuf. CONCLUSION. Voilà où étoient parvenus mes éssais sur la phalène de la chenille dont j'ai publié un traité anatomique suivi, lorsque l'accident mentionné ci-dessus m’empècha de poursuivre. Quelque défectueux et peu suivis qu’ils puissent être, j’es- père qu’au défaut de plus achevés, le lecteur voudra bien s’en contenter, et qu’en attendant qu’une main plus heureuse remplisse ce qu’il me restoit encore à faire, ils sufliront pour donner une légère idée des changemens admirables et pres- que universels que toute l’organisation intérieure de la che nille subit pour devenir papillon, et qui supposent un méca- nisme sicomposé, qnoique invisible, quoiqu'il n’y a qu'une Puissance et une Intelligence infinies qui puissent avoir conçu SUR LES INSECTES. 223 et effectué dans un si petit objet des changemens et des reproductions si étonnantes, parmi lesquelles, entre nombre d’autres que j'omets, je me contenterai, pour finir cet ou- vrage, de rappeler au souvenir ‘du lecteur, les six suivantes, qui doivent frapper tout homme qui réfléchit. La première est le changement total de forme extérieure de la chenille, qui, d’un animal rampant sur seize courtes pates, à corps nu, membraneux, long et d’une venue, de- vient un insecte volant, pourvu de six longues jambes, cui- rassé de toutes parts, beaucoup plusgros et raccourci qu’au- paravant; dont la tête, le corselet et le corps se distinguent par des étranglemens très-profonds, et qui se trouve vêtu d'une épaisse fourrure écailleuse d’un goût tout singulier et nouveau. La seconde est la dissolution de plus quatre mille muscles, qui, sans putréfaction ni corruption quelconque, après avoir conservé leur consistance, et avoir agi pendant au moins trois ans, se sont, en peu de jours, réellement fondus et mé- lés.dans la masse dissoute de nombre d’autres parties consti- tulives de la chenille, pour concourir à former non-seule- ment des muscles à tous égards différens, nouveaux, et des- tinés à d’autres usages, mais aussi à produire quantité de nouvelles parties dont il n’avoit paru-hucune trace dans la chenille. La troisième est la dissolution des deux tuniques exté- riéures, dont avoient été revêtues toutes les bronches qui, ennombre prodigieux, s’étoient ramifiées dans presque toutes les parties de la chenille, et dont il n’est resté que la seule tunique intérieure, dépourvue de son fil roide, tourné en 224 ESSAIS ANATOMIQUES SUR LES INSECTES. ressort à boudin, dans toutes les bronches devenues inutiles, mais encore pourvues de ce fil dans celles qui avoient con- servé leurs fonctions, ou en avoient acquis de nouvelles dans la phalène. La quatrième, les changemens très-notables survenus au système nerveux, 1° quant à ses nerfs, dont la plupart n'ayant plus d'usage, se sont flétris, et ceux qui sont restés en vigueur ont reçu d’autres fonctions; 20 quant aux conduits de la moelle épinière, qui, dans tout le corps, de nus qu’ils étoient, ont été enveloppés jusque vers le dernier ganglion d’une tunique dont on n’avoit vu aucune trace auparavant; et 30 quant aux treize ganglions qui tiennent lieu de cerveau à l'animal, le premier, celui de la tête, ayant, avec ses nerfs, totalement acquis une autre forme, les deux du cou étant descendus dans le corselet par le prolongement des conduits de la moelle épinière, sur lesquels, entre ces deux ganglions et celui dela tête, ils’est formé un ganglion tout nouveau avec ses nerfs; les dix autres ganglions s'étant flétris, et ayant été cachés sous la tunique dont on vient de parler, et les deux derniers s'étant réunis en un seul pour se répandre sur les parties de la génération. La cinquième est la production par intussusception d’une quantité innombrable d’écailles cannelées à triple lame et à forme élégante , mais extrêmement diversifiées quant à la grandeur et la figure , quoique portant un caractère distinc- üf de l’espèce, et dont la chenille n’avoit offert aucun indice quelconque. Et la sixième, encore plus notable que les précédentes, est la production de près de vingt-un mille télescopes, à trois SUR LES INSECTES. 225 lentilles pour le moins, accordés au papillon pour le faire voir de loin, en la place de douze yeux tout autrement faits, donnés à la chenille, suivant ses besoins, pour voir de près et discerner les alimens qu’elle trouve à sa portée dès sa nais- sance. Mém. du Muséum. t. 20. 29 EXPLICATION DES PLANCHES, PAR W. DE HAAN. PLancne XXXV. . 1—5. Métamorphoses du Bombyx (Plaptyterix, Ochs. ; Sicula, Hubn.) . 1,2. La chenille. . 3. La chrysalide. Fic. . 6—10. Métamorphoses du Bombyzx ( Plaptypterix, Ochs. ; Falcula, Hubn., 4.5. Le bombyx parfait. Falcataria , Lin.) . 6,7. La chenille. . 8 La chrysalide. . 9, 10. Le bombyx parfait. . 11—17. Métamorphoses du Bombyx(Platypterix, Ochs.; Lacertula, Hubn.) . 11,12. La chenille, . 13. Coque de la chrysalide. . 14. La chrysalide. . 15, 16, 17. La phalene parfaite. . 18—23. Métamorphoses de la Tortrix testudimana (Limacodes testudo, Boisd.) . 18, 19. La chenille. . 20. Coque de la chrysalide. . 21, 22. La chrysalide. . 23. La tortrix parfaite. PLaxcue XXX VI. . 1—8. Métamorphoses de la T'ortrix viridana, Fabr. . 1,2. La chenille. . 3,4. La chrysalide. . 5,6. Coque de la chrysalide. Tome 20. PL7 Tome 20. £ 26. 4) NO Q ï 2@ dE À Re Je JT 7 23 KARD IN 20 — fig:0. . NL: 3. eft7:20. nf eg J®. Tome 20. PL 4 Eic:. Fic. Fic. Fics Frc. Fic: Erc. Fi. . 24,25. La chenille. ANATOMIE DE DIFFÉRENTES ESPÈCES D'INSECTES. 227 . 7,8. La tortrix parfaite. + 9—13. Métamorphoses de la Phalœna. : . . ,? . 9, 10. La chenille. . 11. La chrysalide. . 12, 13. Latinea. + 14—17. Métamorphoses de lÆrychia, Ochs, (Procris, Lat., Boisd. ) . 14,15. La chenille. . 16. La chrysalide. . 17. L’atychia parfaite. . 18—23. Métamorphoses de l’Atychia, Ochs.(Procris, Lat., Boisd.) Statices, Ochs. . 18, 19. La chenille. . 20, 21. La chrysalide de nature et grossie. + 22% 23. L’atychia parfaite. 24—30. Métamorphoses du Polyommatus quercus , Lat. et Godart. . 26, 27, 28. La chrysakide. . 29, 30. Le polyommate parfait. Prancne XX XVII. + 1—9. Métamorphoses de la Zygæna filipendule, Boisd. 1, 2. La chenille. ..3, 4,8. La chrysalide. 5,6. Coque de la chrysalide. + 7, 9. La zygène parfaite. . 10—14. Métamorphoses du Bombyx (Notodanta, dromedarius. 10, 11. La chenille. « 12. La chrysalide. 13,14. Le bombyx. 15. Ascoris, qui vit dans la chenille. 16—20. Métamorphoses du Bombyx (Notodonta, Ochs.); Dictæa, Lin. 16, 17. La chenille. 18. La chrysalide. 19, 20. Le bombyx. Praxcte XXX VIII. Le Syngnathus hippocampus, Lin. (Brevirostris Hippocampus, Cuvier.) À, la nageoire dorsale, — BB, les nageoires branchiales. —C, la na- 228 ANATOMIE DE DIFFÉRENTES ESPÈCES D INSECTES. geoire ventrale.— D, les deux ouvertures des branchies: la membrane branchenstègne est fermée latéralement, et.les branchies reçoivent l’eau par les deux ouvertures indiquées, qui se trouvent sur la partie supé- rieure de la tête, fermées par une valvule. F ESSAIS ANATOMIQUES Sur la chrysalide et la phalène de la chenille qui ronge le bois de saule. PLaxcne XXXIX. Fic. 1. La chrysalide de grandeur naturelle. Fic. 2, 3,4. La même, grossie seize fois, vue en trois sens divers. r1oul, latête. — 2—/4 ou H K L, articles du thorax.— 5—12 ou AV, P,Q,R;S,T,V,1V,Y,Z, articles du ventre. — I, pointe de la tête. — O0, étuis des ailes supérieures.— NN, étuis des ailes inférieures. —GG, les yeux. — 4,1, étuis des antennes. — 1,1,1*, étuis de la cuisse de la première paire des pieds. — 1*,1**, les étuis de la jambe de la première paire des pieds. — 2,2*, les étuis de la seconde paire des pieds. — 3,3, les étuis de la troisieme paire. Fic. 5. Le côté antérieur vu aplomb. Pour l’explication des parties, voyez la figure précédente. Fic. 6. Parties de la tête d’une chenille à laquelle on a pris l’écaille supérieure peu de temps avant sa métamorphose en chrysalide. A , deux corps oblongs qui se touchent, sans tenir ensemble : dans la chenille ils avaient occupé la longueur de la filière avec sa base sous la lèvre supérieure. — BB, les étuis des palpes maxillaires de la chrysalide. — CC, deux pièces adhérentes à BB. — GG , les yeux. — 77H, les an- tennes de la chrysalide, trouvées pliées sur elles-mêmes dans la tête de la chenille. — D,E, pièces écailleuses qui restent attachées à la peau de la chenille, et ne font pas partie de la chrysalide. Fic. 7. Les étuis de la première et seconde paire des pieds de la chrysalide. Voyez l'explication des figures 2,3, 4. Tome 20. PLS Tome 2 20 PL.6 te) Tome 20. l \ FE: ESSAIS ANATOMIQUES SUR LES INSECTES. 229 Fic. 8. L’étui de la cuisse de la premitre. Fic. 9. La coque de la chrysalide ouverte après que la métamorphose a eu lieu. Fic. 10. La pointe I, fig. 2,3, 4, avec les fourreaux des antennes. Fic. 11. Les dents qui bordent le septième, huitieme et neuvième anneau en dessus. Fic. 12. Les dents de la rangée postérieure dorsale. Fic. 13. Dents supérieures du onzième anneau. Fic. 14. Dents supérieures du dernier anneau. Prancne XL. Fic. 1. Les muscles qui se trouvent sous le thorax de la chrysalide. L*LX*, l’écaille dorsale du thorax. — A,B, les bouts postérieurs des muscles droits dorsaux, qu’on a renversés pour découvrir les parties qu'ils offusquaient.— T, tronçon de la trachée. — z,Q, branches de la tige @ etz, pl. XI, fig. 5 du Traité anatomique de la chenille.— C, l’ébauche d’un muscle nouveau. — a,D,E, les muscles a,C,EË, pl. VI, fig. 2 du Traité anatomique. — F, muscle pas observé dars la chenille. — I, deux tendons attachés aux corps KK.— G, muscle couvert de l’autre côté, attaché au bord antérieur par deux points à et d; renflé dans son milieu , il s’y partage en deux branches N et M, qui s’attachent au bord postérieur. Fic. 2. L’estomac de la chrysalide. Fic. 3. L’étui de la troisième paire des pieds grandi. Fic. 4,5. Le cossus liquiperda. Fic. 6. Pièce du bord inférieur d’une aile supérieure: a,e,b,f, Frange extérieure. — a,d,c,b, portion de l’aile avec les écailles dont elle est couverte. A,A,A, écailles séparées de la frange. B,B,B,B,B, écailles du bord de l’aile. Praxcue XLI. B, marque des écailles de l'aile supérieure à une ou deux lignes du bord. C, Ecailles du milieu de l'aile supérieure. D, écailles de la base de l’aile supérieure, FA] 230 | ESSAIS ANATOMIQUES E, écailles de la face inférieure de l'aile , près du sommet. F, écailles du milieu de la même face. G, écailles du milieu extérieur de la même face. H, écailles du dessus des ailes inférieures de l’extrémité du sommet, près de la frange. I, écailles de la face inférieure des mêmes. K, écailles de la base , du côté supérieur des mêmes. K 1, 2,3, écailles qui se trouvent parmi les précédentes. L, écailles de la face inférieure des mêmes, pres de leur base. M, écailles de la frange interne des supérieures. Praxcue XLII. N, Ecailles des palpes maxiilaires. O, écailles du front. P, écailles du dessus de la tête. Q, écailles du dessus du corselet, derrière la tête. O1,02, écailles qui se trouvent parmi les précédentes. R, écailles du milieu du thorax. S, écailles des côtés du thorax. T, écailles de la raie moyenne du thorax. Praxcue XLIII. V fi—16. Ecailles du dos des articulations du corps. Fic. 17—24. Ecailles du dernier anneau. W 1—3, écailles qui terminent le dernier anneau. X 1—6, écailles du dessous du ventre, PLanone XLIV. Y 1—57, Ecailles placées au-dessous du corselet, entre les jambes. 47 P ? ] ; X 7—12, écailles du dessous du ventre. Z 1—12, écailles du dessus d’une coxe antérieure. Praxcne XLV. a 1—15, Ecailles du dessous d'une coxe antérieure. bi—6, du dessus des cuisses antérieures. « Tome: : €2 20. Tome 20: PLX9. l F ar ‘M ES 2 EG ; BY à Tome 20. = NS ETS = S Ÿ au AIS {| 4 HP) N fl p ue EU VI 1 7, SUR LES INSECTES. 231 ci—1/, de la même partie. di—10, du dessous des mêmes, A—O, Ecailles de la Noctua (Acronecta, Ochsenh.) tridens. À 1—5, Ecailles du cou. B 1— 7 du dessus des ailes supérieures. C1i—10, du dessus des ailes inférieures. D 1—13, du dessus du corselet, E 1—16, de la frange des ailes supérieures. F 1—5, du côté supérieur de la cuisse. G1—/ du côté inférieur de Ja cuisse. 9 H 1: —5, de la jambe. I1—10, du dessous du corps. K 1—4 des palpes maxillaires. Li—2, des cuisses. M 1—/, du dessous du corps. N 1—6, du dessous du corselet. O 1—6, de l’extrémité postérieure. Prancae XLVI. Fic. 1,2,3,4. Le corps du Cossus avec les aïles tronquées en trois sens divers.— Fig. 4. Le thorax séparé du corps. D,D, les antennes. — E, les palpes maxillaires. — AA, les yeux.— E*, le prothorax. — II, le mésothorax. — 7J,L, l’episternum. — O,N et M, l’épimère. — #, le paraplere du mésothorax.—Y,X,W semblent former ensemble l'épimère du mésothorax, — 4,b, articulations des deux ailes. K,P,P,V,V, les cinq pieces dorsales du mésothorax. — G,G,G, les arti- culations des trois pieds. — €,C,C, etc., les plaques dorsales du dos. — D,D,D, etc., les plaques ventrales du dos. £ Fic. 6. La tête vue aplomb. A,4.Jes yeux.— B,5,B, le front. —B,B, l'articulation des antennes. Fic. 7. Le bord intérieur et postérieur du corselet vu aplomb. 2. Er TT, fig. 4. — P,P,=P,P, fig. 2. =F,V;fig.2 — G,G— G,6, fig. 5.— 4,4, deux cartilages -auxquels s’insèrent deux ligamens qui s’attachent de l’autre part en ÆÂB,AB, fig. 2. — F, deux cartilages qui servent de points d’attache aux muscles qui viennent de K, fig. 2. Fic. 8,9,10. L’anus du mäle, vu en trois sens. L,L, deux lames qui le couvrent.—P, le bout du pénis. — C, crochet 232 ESSAIS ANATOMIQUES avec lequel le mâle adhère vraisemblablement au corps de la femelle pendant la copulation. Prancue XLVII. Fic. 1. Antenne d’un mäle. Æ Fic. 2. Première articulation de fig. 1. Fic. 3,4,5,6,7. La seconde, la vingt-cinquieme, la quarante-cinquieme, la soixantième , la soixante-quatorzieme articulation des antennes, munies c en arrière d’une épine. Elles sont dessinées aplomb. Fic. 8,9. Portions de l'antenne fig. 1. a,a, deux muscles qui les traversent. Fic. 10. L'extrémité d'une antenne de femelle, terminée par un bouton clair et membraneux a. FiG. 11. Le bout d’une antenne de mâle, qui offre , en place du bouton précédent, une écaille sans forme constante au bout. Fic. 12. Un palpe maxillaire. Fic. 13,14,15. La tête vue en trois sens. b,b, les places où les palpes maxillaires adhèrent à la tête. — 44, les yeux. — a,a, places où les antennes sont insérées. — Z, la bouche. — B,e,e, le front. Fic. 16, Partie d’un œil composée d'environ deux cent quarante facettes. Fic. 17. Portion d’un des yeux composée de soixante et une facettes, plus grossies. Fic. 18,19. Face intérieure de sept facettes, dégagées de leur contenu et avec leur contenu. - Fic. 20. Globules du vin de grain dans lequel les yeux ont été macérés. Fic. 21. Trois facettes séparées, vues du côté extérieur, après en avoir pris la lame supérieure. Fic. 22. Coupe longitudinale intérieure des yeux. a,a, la surface supérieure, apres avoir enlevé la cornée. — a,b,b,a, tuyaux cylindriques, à sommets convexes, qui se trouvent sous les facettes. — b,c,c,b, nerfs qui aboutissent aux tuyaux précédens. Fic. 23. Une facette dont la cornée et dont la matière brune qui couvre la cornée en dedans sont prises. Fic. 24. Ua des yeux représenté en face. Fic. 25. Membrane criblée de petits trous, par laquelle passent les nerfs d,d, fig. 22, à la base des yeux. Fic. 26. Face basale et intérieure d'un œil. La lame, fig. 25, est fixée dans son milieu en A. VAE) ‘ 8 ais FA 4 RTE (Ne LE l Tome 20 PL,14. "TR SUR LES INSECTES. 233 Fic. 27. Coupe transversale des yeux avec les nerfs qui y parviennent du premier ganglion. g,le premier ganglion.— gg, la paire des antennes. — dd, prolonge- ment du premier ganglion au second.— cc;cc, la paire oculaire.— en À, deux uerfs dont la fonction est inconnue: — bab,bab, la coupe transver- sale des yeux.— a,a, la cornée extérieure : le demi-cercle qui lui est con- tigu est composé des tubes ab, fig. 2; le suivant est formé par les nerfs bd, fig. 22, qui se rapprochent de plus en plus vers leur base, formant le demi-cercle ce. Fic. 28—20. La tête vue du côté intérieur. AA, les yeux.— D, l'occiput.— B, la bouche , dont la lèvre inférieure se prolonge entre les yeux par deux bras qui sont articulés en d. Fic. 29. Un des yeux vu un peu de côté. Fic. 30. Voyez fig. 28. Fic. 31,32. La bouche vue par devant et de côté. a,b,c, lèvre supérieure; elle est articulée aux bras g et jf, qu’on voit à leur place naturelle fig. 30. Ces bras forment l'Entocéphale de M. Audouin. Praxcue XLVIII. Fic. 1, 2. La tête et la partie antérieure du thorax vue en dessous et devant, GG, tronçons des pieds antérieurs.— FF, les paraptères.— HH, par- ties de l’épisternum. — 4, le prosternum. — D, membrane. — g, la levre inférieure. — 11, le méso-thorax. Fic. 3, 4, 5. L’entocéphale et l’entothorax antérieur, ou celui du prothorax de trois faces. gg, l'entocéphale ou les deux lames gf,gf, fig. 32, pl. XLVIT; elles sont attachées en C, fig.28.— a,e, le sternum du prothorax.— bcfa,bcfa, l’entothorax du prothorax composé de deux paires de côtes transversales qui sont combinées extérieurement par une lame longitudinale, — ff, articulation des pieds antérieurs. Fic. 6. Le prothorax, avec une partie du mésothorax,, vu obliquement, HL,HL, l’épisternum.—FF, les paraptères. — N,0, l’épimere, Fic. 7, 8. Le paraptere F, fig. 1: —6, séparé , vu en dessous et en dedans, Jf, bord qui embrasse l'aile, — be, bord supérieur. — ed, bord in- férieur. Fi. 9, 10, 12. Le mésothorax et le méthathorax vus en dessus de.côté, et du côté postérieur aplomb. Mém. du Mus. 1. 20. 30 234 ESSAIS ANATOMIQUES LI, le mésothorax.— K, le métathorax, — e,f, deux pointes auxquelles s’articulent les ailes supérieures. — g, pointe à laquelle adhère l’aile in- férieure.— E, fig. o, 10, ou H, fig. 12, le posticutellum.—a,b, mem- branes par lesquelles les ailes sont attachées aux pointes e,f,g. — D, le paraptère. — h,i, fig. 10, bord antérieur du mésothorax ; d, place où le paraptère s’y attache. — An,Ap, l’enthothorax du milieu. Voyez les mèmes lettres fig. 11. —L et H, l’épisternum. — O,N,M, l’épimère. — g; l'articulation de la seconde paire des pieds. — D, le paraptère du mé- tathorax. — EE, fig. 12, l'entothorax, fig. 11, vu des côtés du thorax. An, Ap, partie de l’entothorax du milieu. — Z,,H, l’épisternum. — gh, rainure qui se trouve entre L et H. c,b,f.côte intérieure sur H.—M, partie de l’épimère.—e,f,g,=e.f;g, fig. 9.—E, partie de l’entothorax EE, fig. 12. Fic. 12. Voyez l'explication de la fig. 9 et 10. Fic. 13. Le côté du thorax. A=A, fig. 11. — H,L, l’épisternum. — M, partie de l’épimère. PLancuE XTIX: Fic. 1,2,3. Le métathorax vu en trois sens, par derrière, de côté et par devant. T, lame dorsale. — P,P, lames latérales. — B, écaille qui tient, par un ligament, à PP. — X,Y,7, l'épimère. — G, l'articulation des pieds postérieurs. — Æ,R, le paraptère. — a,a, la base de l'aile inférieure. — pk, ft l’entothorax. Fic. 4. La face intérieure de fig. 9, pl. XLVIII. cfg=efg.—TI,=IL.— E,=E, de fig. 9 de la pl. citée.— ÆZb,aa, voyez E,aa, fig. 12, de la même planche. —K, le métathorax. Fic. 5. La face latérale et intérieure de la lame Y, fig. 2. Fic. 6, 7,8. L’entothorax du mésothorax vu de trois faces différentes. Les lettres sont les mêmes. y, la base du sternum , qui s'articule latéralement avec ZZ. Fic. 9. Offre les mêmes parties que fig. 11, Pc. XLVIIT, mais plus relevées sur le côté. An,Ap,L.M, les mêmes que dans la fig. citée O,N,d. Voyez fig. 10 de la même planche. Fic. 10, 11. L’entothorax du mésothorax vu en deux sens. An,Ap, ses deux branches. Voyez fig. 10, 11, PL. XLVIII. ; SF n Tome 20. PINTEY | M ne "i 1% SUR LES INSECTES. 235 Fiç. 12. La partie inférieure de la fig. 12, PL. XLVIIT, plus relevée pour montrer la portion de l’entothorax , par rapport aux pieces MM,NN. E, partie de l’entothorax. — N,M, parties de l’épimere. —G:, articula- tion des pieds moyens. PLancne L. Fic. 1,2. Le pied antérieur droit en dessus et en dessous. À, la hanche.— B, la cuisse. — C, lajambe.— 9, ergot de la jambe.— D, le tarse à cinq articulations. — ab, sommet de ia coxe, qui s'articule avec f,f, fig. 3,4,5, PL. XLVIH. — eG, lame intermédiaire entre la coxe et la cuisse, — r, crochet des tarses. Fio. 3, 4. La lameeG, fig. 1,2, avecles cartilages, ou apodèmes qui y adherent pour l'insertion des muscles. h,l,k, apodèmes qui se portent dans la coxe. — 7, nerf. — m; trachées qui accompagnent les précédens.— n», apophyse quise trouve sur les deux bords, par laquelle la pièce g s’articule avec dete. Fic. 5. L’extrémité de la jambe C, fig. 1,2, avec les cartilages de la cuisse. 7n,0,p, apodèmes qui se rendent dans la cuisse. — 71,1, trachée et nerf qui les accompagnent. ® Fic. 6. Une articulation tarsienne, pour faire voir l’ouverture oblique de son sommet. Fic. 7. Apodème qui se porte de la premiere articulation des tarses vers les crochets. Fic. 8. 9, 10. La dernière articulation tarsienne avec les crochets vus en trois sens divers. b,u, lame qui se trouve sous les crochets y,y. Fic. 11, 12. Le pied droit de la seconde paire, vu en dessous et en dessus La hanche adhère au thorax. B, la cuisse. — C, la jambe avec un double ergot à sa base. — D, le tarse composé de cinq articulations. Fic. 13, 14. La hanche g9 du pied précédent. c;b, deux apodèmes qui entrent dans le métathorax, — f, trachée qui les accompagne. Fic. 15. La jambe à laquelle sont attachés trois apodêmes, ,0,p , qui se rendent dans la cuisse. Fic. 16. L’apodème n, avec les fibres musculaires qui y sont attachées. Fic. 17, 18. Le pied droit de la troisieme paire vu en dessus et en dessous. 536 ESSAIS ANATOMIQUES B, la cuissé. — C, la jambe vec deux rangées d’ergots e et a. — D, le tarse. Fic. 19. La jambe avec les quatre apodèmes de la cuisse, Ln,0,p. d, faisceau de fibres musculeux. Fic. 20. Le premier article du tarse avec un cartilage qui se porte dans la cuisse, PLancne LI. . Fic. 1. La face supérieure du thorax , avec la tête tournée en bas. La lame dorsale a été prise. F,F, le paraptère. — aa,bb,cc; muscles placés dans le thoraz.—- fe, f, trois cavités entre les muscles. — Z,i,k,r,1, tégument musculeux du mé- tathorax. — Zn, 1m. trois muscles latéraux. Fic. 2. Le postscutellum , E, fig. 9, 10, 12, Pc. XL VIII. Fic. 3. La partie supérieure et postérieure du thorax, après en avoir enlevé la plaque. —/,i,k,i,l, le postscutellum et la partie gr, fig. 1. gcpkpe, muscle divisé en six parties arquéês ; concentriques. — g, reste de lame gg, fig. 1. — gr, le vaisseau dorsal. — nn, deux vaisseaux dont l'usage est inconnu. — /,7, une paire de muscles transversaux. Fic. 4. La même partie que la précédente, après en avoir enlevé les muscles gcpkpe, IL, et les vaisseaux nn. 99, muscles qui se trouvent sans //.— AA, partie de la peau par laquelle le corps tient au corselèt. — #7,m, trois muscles moteurs de l’aile infé— rieure.— 1, trachée qui se rend à la tête.—r, vaisseau dorsal fixé par des fils musculeux ss sur les côtés. Fic. 5. Le thorax tout entier, apres avoir enlevé des parties de la figure précédente les muscles gg, la peau AA, les muscles mm, et lé vaisseau dorsal, mn, ganglion de la moelle épinière. Ce ganglion ést placé dans le cou de la chenille. — n,n, deux vaisseaux, et £, une trachée-artère retirés de leur pläce naturelle. — 4,4, deux grands muscles placés à côté et au- dessous de la moelle épinière. — },h,h, trois muscles, dont l’antérieur a été altaché à l'écaille H, fig. 6, PL. XLVHI, et le postérieur à l’écaille O, fig: ro de la même planche. — W,N, l'articulation des pieds postérieurs. — À, la tête. ; Fi. 6. Représenie fa f8me de la trachée r, fig. 4. Fic. 7. Les quatre premiers ganglions du système nerveux, avec les nerfs qui en dérivent. "#06, premier gânglion. Voyez fig. 27, PL. XLVII. — D, Ganglion qui ARE 20. Tome û 71 Ant ul rÈpER AT ns K ste : F nr di « En. Tome 20 PL, 18 SUR LES INSECTES. 237 n'existait pas dans la chenille.—A, double ganglion qui se trouvait encore dans le cou de la chenille. PLancne LII. Fic. 1. Le corps d’un Bombyx mâle, ouvert sur lespcôtés, le long des stigmates , et dont le dessus des anneaux est enlevé avec le vaisseau dorsal, P,P,V,P,F, parties du métathorax. — 1—7, articulations du ventre, — 0,0,0,0, le sac fécal, dans lequel aboutit l'intestin. — À, la vésicule spermatique. — F,F, les testicules, qui adhèrent d’un côté à A et de l’autre se prolongent au-dessous du sac fécal. — Z,DD, espace circulaire couverte d’une tunique , dans lequel l'intestin s’introduit dans le thorax, Sur l'intestin rompu, une quantité d’intestins grêles. — C, l'anus; Fr. 2. Un des testicules F,F, fig. 1 : ils sont couverts de trachées. F1G. 3. La tunique granuleuse des testicules, après avoir pris l’extérieure qu’on ; voit fig. 2. Fic. 4. Corps filiformes qui se trouvent dans les testicules F,F, fig. 1. Fic. 5. Les intestins étendus, séparés de leurs parties environnantes, un peu grandis, Ils ont été coupés à la division qui sépare le second du troisième anneau. é AB, vaisseaux nommés par M. Lyonet intestins grêles, et qui sont probablement les conducteurs de quelque suc glanduleux dans l’intes- tin. —E,F, Le sac fécal. Fic. 6. Portion de la tuniqne du sac fécal EF, fig. 8. Fie. 7. L’extrémité du corps d’un mâle , vu de côté. €, le crochet large sur les faces. — a, l'extrémité d’une languette mo- bile qui entre dans le crochet. — b, rebord écailleux. — Z, une écaille qui cache sa pareille, et qui comprend le pénis : elles peuvent s’écarter l’une de l’autre. — M, corps convexe qui commence en d par une partie mince.—N, conduit spermatique.— G;, dernier ganglion ; il donne deux nerfs au conduit spermatique N': son nerf moyen postérieur se partage en trois branches, dont l’inférieure donne les rameaux e et faux testicules ; plus loin, cette branche se bifurque, et donne deux rameaux qui s’intro- duisent dans un muscle placé entre l'écaille Z et son crochet f. La branche moyenne 2 et la supérieure 3 se rendent dans le crochet C. — g, sont deux rameaux qui sortent de la branche 3 et communiquent au muscle du crochet C. Fio. 8. la face intérieure et extérieure du crochet C, fig. 7. 238 ESSAIS ANATOMIQUES a; l'extrémité de la languette mobile a, fig: 7.— b, rebord écailleux vu de côté D, fig. 7.—d,d,c, membrane qui couvre le crochet en dedans. c,g,c, ses extrémités latérales et antérieures, par où le crochet est articulé avec L, fig, 7. Fic. 20. Le nerf 2 et 3, fig, 7, Fics-rx; Fic. 12. Fic, 13. Fic. 14. #ETn Fire. 15, gg —i, 5h diet du nerf 3 qui donne dans le muscle de la languette, comme on le voit dans la c=i, fig. 10. Les deux lames ZZL avec le cartilage M-de la fig. 7. Les premières sont séparées l’une de l’autre pour faire entrevoir le dard P et les deux cro— chets ff. Les mêmes parties vues en sens opposé. RR, deux muscles. — N, le conduit spermatique.— LAL, bord articulé avec e,g,e, fig. 8. — dd, endroits où les deux extrémités ee, fig. 89, sont articulées : dans l’espace membraneux qui se trouve entre deux ; on peut distinguer le dard. — f,f, Rebord denté et sinueux de l’écaille Z.— P, le dard. Une des lames LL, fig. 12, vue en dedans. J; un des crochets ff, fig. 12, tres-large vers sa base: il est attaché à l'écaille L, par le moyen d’une membrane qui lui permetde se porter en haut et en bas. Le bord inférieur tient par un pédicule élastique en # à l'écaille L.— m, pièce écailleuse. 16. Le dard vu en dessus avec ses muscles RR et de côté. Son tube est © écailleux, mais l'extrémité citée P est membraneuse. nn, cercle écailleux dans lequel le dard est engagée. — AR, deux muscles attachés au cercle nn. Un troisième muscle est placé entre RR : on le voiten 7, fig. 7. Fi&. 17. Partie de la tunique intérieure du conduit spermalique N, fig. 7 et 13, Fic. 18. grossie trois millions trois cent soixante-quinze mille fois. D'un côté, on y a laissé les fibres longitudinales qui la parcourent ; de l'autre, on les a enlevées, pour faire voir les petites pointes placées en rangées transversales, dont sa surface est hérissée. Le système nerveux du ventre d'un mâle. Les ganglions sont à peine perceptibles. G, le dernier ganglion, qui donne cinq paires denerfs. —a, terne de la moelle épiniere. — BB,DD,EE,FF,HH, les cinq paires qui sor- tent du dernier ganglion. — BB, donne sa premiere branche c à un muscle gastrique du septième anneau du corps; sa seconde branche d et Le SUR LES INSECTES. 239 sa troisième ise portent l’unesà gauche, l’autre à droite du stigmate voisin. — La paire HH donne les branches 1,2,3 aux organes de la géné ration, PLancue LIIT. Fic. o. Corps qui se trouve dans l'intérieur du ventre, et communique par ses deux branches dd avec le corselet. Lyonet soupçonne que c’est un jeu de la nature, ce qui ne paroïît pas probable. Fic. 1. L’extrémité du ventre d’une femelle avec les organes qui y adhèrent. AB, l’étui entouré en Z d’une peau double, et engagé dans un four- reau d.— B, l'extrémité du dernier anneau : le petit disque bianc, placé sous ce bord , est la vagine. Les deux traits latéraux sont deux sillons aux- quels s’accrochentles deux petits crochets du mäle ff, fig. 12, 14, PL. LIT, CL, Partie de l'intestin. — L et H moignons des intestins grêles.— D,R, la moelle épinière et le vaisseau dorsal, tous les deux presque desséchés dans le Cossus parfait : ils sont repliés sur le côté. — 7, l'utérus placé un peu à côté, pour faire remarquer les deux vaisseaux qui en sortent, dont le supérieur se rend dans le tronc de l'ovaire, et l’inférieur dans la vagine, — X, le tronc de l'ovaire, qui se divise en deux troncs au som- met. Ces deux branches se divisent en quatre rameaux qui se rétrécissent insensiblement jusqu’au sommet, où ils se terminent par une vésicule ; les grains que l’on y distingue sont des œufs qui deviennent plus gros, à mesure qu'ils approchent de l'utérus. — gg, deux glandes qui se termi- nent par les queues FF : elles sécrètent une substance brune et visqueuse indissoluble dans l’eau, par laquelle les œufs tiennent aux objets sur les quels ils sont posés. Fic. 2, 3. L’extrémité postérieure d’une femelle vue en dessus et en dessous. AB, bord qui termine le dernier anneau.—C, deux écailles sinueuses qui bordent la vagine de chaque côté. — EFHG, fourreau de l’étui. — HK1IG, membrane repliée au sommet de l’étui. — XZML, l'étui. — PFH,PEG, deux cartilages qui adhèrent à l’étui, trouqués en P. — LM, Extrémité de l’étui fendue au milieu. — ZN£L KOM, deux tubes placés sur les côtés de l’étui, cannelés à travers, et pourvus dans leur longueur d’une lame écailleuse , laquelle se montre par un trait noir, fig. 3: — 77, la vagine. — QQ, deux lames tronquées qui entrent dans l’étui, et se terminent en O et N. Fic. 4: Une des écailles sinueuses DC, fig. à. 240 ESSAIS ANATOMIQUES Fic, 5. L'étui avec son fourreau, grossi sept fois. PFH,PEG, les deux lames PFH,PEG, fig. 2, et représentées dans toute leur longueur.—Q0,QN, deux lames qui parcourent l’étui jusqu’à son extrémité. — ZFHG,HKIG,KONT, mêmes parties que dans fig. 2 et 3. Fic. 6, 7. Une partie de la peau supérieure et inférieure de l’étui. Celle-là est chagrinée sur sa surface, celle-ci est composée de deux membranes, dont RSTPF représentent l’extérieure pliée à travers; l’autre a des plis longi- tudinaux. Fic. 8. Partie des tubes KM,IL, fig. 2 et 3, ouverte de côté. QN, partie d’une des lames QO ou QN, fig. 2. — ef, face extérieure du tube KM avec des côles transversales Zn. — ghk, partie de la mem- brane qui couvre l’étui de la face inférieure, Fig. 9. La vagine avec ses deux lames latérales écailleuses. V, la vagine.—VY, pièce écailleuse qui s'étend de la vulve au sommet du fourreau , où il se termine par deux lames courbées. Fic. 10. L’intestin du Bombix presque desséché, offrant des plis longitudinaux: Comme l’insecte ne prend plus de nourriture après sa dernière métamor- phose, ces organes sont devenus inutiles. — C, l’estomac rempli d’une matière brune. — D, rétrécissement de l’estomac, où deux canaux vien— nent se rendre dans l’inteslin qui donne les branches F'et G. Ces deux branches, ainsi que le tronc même, s’amincissent insensiblement jusqu’au bout, étant composées de glandes concatenées. PLanxcue LIV. Fic. 1. Partie des branches HH, fig. 10, PL. LIT, composée des glandes conglo- mérées. Fi. 2. La moelle épinière d’un Bombix femelle, presque tout flétri. Fic. 3. Une des lames P£EG,PFH qui s'insérent dans le fourreau de l’étui. Elle adhère à l’intérieur du fourreau de 4en G. De 4 en G, elle est enfermée dans une gaine large, épaisse, composée de fibres longitudinaux. PB, Un muscle qui part du bout de la lame, et s’insère en B sur le dessus du dernier anneau. Fic. 4. fibres de la gaine qui renferme la lame précédente. Pic 6-47 Z Fic. 6. l'opposé de la fig. 1, pe. LIL. GG,FF,HH, sont les mêmes parties que dans la figure citée. —RL, Tome: : 20 SUR LES INSECTES. 241 Extrémité des gros intestins. — MM, l’étui. — Les glandes GG se réunis- sent dans un sac commun sur le tronc de l'ovaire, et du côté inférieur de ce sac descend un conduit PO qui s'ouvre en O par une manière d’entonnoir, — MMA=—BA, de la figure citée. Fic. 7. Un fragment d’une des glandes fig. 1, GF,GF, PL. LIT. Elles contiennent un long vaisseau blanchâtre B. Fic. 8: L’entonnoir PO, fig. 6, par lequel les glandes s'ouvrent dans l'ovaire. P, muscle qui le borde en haut. Fic. 9. Le tronc QZ de l'ovaire avec la base de la vagine ZA. HH, bases des deux branches de l'ovaire. — RPO, impression de l’enton- noir. PO, fig. 6.—SS, deux muscles. — TT, deux autres muscles plus courts. — ZA, l’étui bordé d’une frange V VV. Fic. 10. L’extrémité des ovaires K, fig. 1, Pu. LIII, se montre par une vésicule qui contient le principe des œufs. Cette substance intérieure prend de plus en plus la forme d’œuf, à moyen qu’elle est plus distante de la vésiculé. a,b,c,d, glandes. Fic. 11. Partie de l'ovaire, renfermant deux œufs, couvert de glandes. Fic. 12, Une des glandes abcd plus grossie. Fic. 13. L’utérus I, fig. 1, PL. LUI, vu du côté oppose. ACBF, côté qui regarde la face intérieure du bombyx.— Z, la vulve. CA,CB, deux muscles arrondis placés à l'ouverture de la vagine. — YZ, conduit de l'utérus qui donne dans l'ovaire. — ZI, l'utérus. Fic. 14. Les replis tortueux de l’intérieur de l’utérus. Mém. du Muséum. 4 20. 3r AN sugar Li nb nue ai a si “ete 0 mm, OA —— sxiee/t 96 2 AR ENTRE copie AE = nb sfr Poe Na A in : « UV gum vert La UD AT ee brio En sénat naq dntanes et JE 4€ 5 pi A Rire tb atiuthihmh 67.4 # eut 0h Saon vont sanétados sir . dar soso sl insboeoiu Slamiror aan sait ste ta nllalig ee qion à | Ven manacit af Kslig in sibmaly 3,8 nbacty 56 Prés due run: Memrstons save À mr ina . TRE | ñ | ang mat oo rsbanty eb-outf ce aff | cheque pt sb we MAT, tAù, Lacvatel 44 2204 hr ù cd ares of ,R = aredanmnl of présétiitni su cl sheager np to 'AAE | oniper 6 ob meutinvo'i d'ébtely dmornn snow ana MONA nel IN crronatf tri ap al Liber NT k : PEAR de ot 1Ë .0€ 4 ne sù FC TABLE GÉNÉRALE, RAISONNÉE ET ALPHABÉTIQUE, DES MATIÈRES CONTENUES DANS LES VINGT VOLUMES DES MÉMOIRES DU MUSEUM D'HISTOIRE NATURELLE. ° Nota. Les chiffres romains indiquent le tome et les chiffres arabes la page. A. Abajoues de quelques rongeurs. Voyez Saccomys. Abeilles. Examen des organes par les- quels elles forment et transsudent la cire, VIII, 133 et suiv. — Compa- raison des abeilles avec d’autres in- sectes, sous le même point de vue, ibid. — De leurs mœurs et de leur industrie. Voyez Insectes. Acacia stérile en boule. Origine de cet arbre, XVI, 185. Acanthion. Voyez Porc-épic. Acéphales. Noyez Monstres acéphales. Acétates de cuivre (Expérience sur les), X, 295 et suiv. Acicarpha tribuloides et 4. spathulata. Description de ces deux plantes, qui appartiennent à la famille des Caly- cérées, VI, 45 et suiv. Voyez Caly- cérées. Acide acétique retiré du bois. Observa- tions sur la préparation de cet acide, et sur les moyens de l'obtenir aussi pur et aussi fort qu'il est possible, IT, 217 et suiv. Acide delphinique, Recherches sur cette substance, IV, 298 et suiv. Voyez Corps gras. — du bois connu sous le nom de Glau- ber , IT, 217. Voyez Acide acé- tique. — empyreumatigne. De sa saturation , IT, 219. Voyez Acide acétique. — hydrocyanique. Examen chimique de cet acide, V, 1 et suiv.— Moyens d'obtenir cet acide, 27 et suiv, Voyez Cyanogène. — margarique. Examen de cette sub- stance, III, 150 et suiv. VoyezCorps gras. — purpurique. Histoire de la décou- verte de cet acide, VIT, 253 et uirv. 244 — Manière de l'obtenir par l’action du chlore sur l'acide urique, 258 et suiv, — Propriétés de la substance obtenue par cettecombinaison ; 291. — Action de l'acide nitrique sur le même acide, et formation du pur- purate de chaux, 262 et suiv. — Ex- périences sur cette substance, 265 et suiv. — Propriétés de cette matière saline, 268.— Extraction et purifica- tion de l’acide purpurique, 271. — Ses propriétés, 272. — Propriétés et proportions des purpurates et sous- purpurates de chaux, 272 et suiv. — Purpurate d'ammoniaque, 274. — Purpurate d'argent, 281 et suiv. — Purpurate de plomb , 284.—Examen de la matiére colorante de l’acide purpurique , 286 et suiv. — Tableau des analyses des acides purpuriques blanc et rouge, 295 et suiv. Acide purpurique. Nouvelles recher- ches sur cet acide, qui doit sa cou- leur à une matiere distincte de lui, IX, 155. — sorbique. Expériences sur cet acide, sur la manière de le préparer, et sur ses pro] riétés, IV, 139 et suiv. — urique.' Action du chlore et de l'acide nitrique sur cet acide, VII, 268 et suiv. Voyez Acide purpurique. Acipensere plein de taches. Description de ce poisson, V, 156. Acmadenia. Genre de plantes du Cap, de Ja famille des Diosmées. Son ca- ractère, XII, 473. Voyez Dios- mées. Attinies. Voyez Lucernaires. TABLE GÉNÉRALE Adansonia. Voyez Baobab. Adenandra: Genre de plantes du Cap, de la famille des Diosmées. Sa des- cription, XII. 430. Voyez Dios- mees. Adina. Caractère de ce genre de Ru- biacées, VI, 403. Adipocire. Examen chimique des trois substances auxquelles on a donné ce nom , et du savon qu’on en forme, IT, 328 et suiv. — Comment et dans quelles circon- stances se forme cette substance , et quelle est sa nature, X, 443. Voy. Calculs biliaires, Gras des cadavres, perma celi. Aérolithes, contiennent du chrôme , du nickel et du soufre, et leur analyse comparée à celle du fer de Sibérie fait présumer que ce fer a la même origine, II, 341 et suiv. Voyez Pierres et fers météoriques. Agaricia purpurea. Description de cet animal, qui appartient aux polypiers lamelliferes . VI, 76. Agathosma. Genre nombreux de plan- tes du Cap, de la famille des Dios- mées. Son caractère, XII, 475. Voyez Diosmées. Agave Americana. Weurit dans le dé- partement du Finistère, XV, 474. Aglaia, XIX , 245. Voyez Méliacées, Agriculture. Sur le système d'agricul- ture adopté par les Brasiliens , et sur ses résultats dans Ja province de Mi- nas Geraes , XIV, 85 et suiv. Aigle, poisson. Voyez Maïgre. Aiguille aimantée. Par quels procédés DES MATIÈRES. on peut la rendre propre à indiquer la moindre molécule ferrugineuse dans les minéraux, II, 170 et suiv. — Idée de la manière dont s’exercent les forces magnétiques, ibid. Aïlanthus. Observations sur ce genre, XII, Sri. Aïles operculaires ou auriculaïres des poissons. Mémoire sur cet organe, XI , 420 et suiv. — Détermination des pièces qui le composent, 433 et suiv. — Observations sur cet appareil, et réponse aux objections relatives à la manière dont il a été considéré par M. Geoffroy Saint-Hilaire, XII, 13 et suiy. Ailes des insectes, Voyez Fol, Anato- mie comparée. Aimant, Voyez Aiguille aimantée. Aïtonia. Voyez Méliacées. Albula gonorynchus, Bloch. Voyez Ar- gentina glossodonta. Album græcum, ou excrémens fossiles. Voyez Cavernes à ossemens. Albumine de l'œuf. Action qu’exercent sur cette substance l’eau , la chaleur, l'alcool , l’éther, etc. Voyez Sub- stances azotées solides. Alcali contenu dans la farine de pom- me de terre. — Action des alcalis sur les. corps gras. Voyez Corps gras, Pommes de terre. Alcalis. Recherches chimiques sur leur combinaison avec plusieurs corps gras, IL, 127 et suiv.; 195 et suiv.; 308 et suiv. — L'action qu’ils exercent sur les sub- 245 stances organiques est toute différente lorsqu'ils sont unis au gaz oxigène, et lorsqu'ils ne le sont pas, XII, © 367 et suiv. Voyez Analyse organi- que. Graisse. Alcyon. Alcyonium. Observations sur ce genre de polypiers empâtés, et description de quarante-six espèces , I, 92 et suiv.; 162 et suiv.; 331 et suiv. Alectrion. Voyez Sapindacées. Algues Voyez Hydrophytes loculées. Algues marines. Voyez Plantes ma- rines, Alismacées. Caractère de cette famille de plantes, I, 365. Ællium vineale. Observations sur le dé- veloppement de ses bulbes, X, 5o etsuiv. Voyez Gemmes bulbiftres. ÆAluvions (les) de la Bretagne. Noyér Constitution géologique. Almeidea. Nouveau genre de la famille des Rutacées; sa description et celle de trois espèces, X , 356 et suiv. — Genre de Diosmées de la section des Cuspariées. Son caractère, XIT, 92. Voyez Diosmées et Rutacées. Ainus castaneæfolia et Alnus acumi- nata, Description et figure de ces deux espèces, XIV, 463. Ælunite, Noyez Pierre d'alun crystal- lisée. Amaiova. Etablissement de ce genre mentionné par Aublet, et réuni de- puis aux /Âamellia. Ses caractères distinctifs, et description de quatre espèces, VI, 11 et suiv, — Caractère générique abrégé, 391. 246 Ame. Ame susceptible d'extension et de division, XIX , 121. Voyez Ana- tomie de différentes espèces d’In- sectes. Amentacées. Description de quelques nouvelles espèces de cette famille, XIV, 462 et suiv. Amidon. À quelle température il se dissout dans l’eau, III, 236. — En quelle proportion il se trouve dans les diverses variétés de pommes de terre, 242, 256. Voyez Pommes de terre. Amphibole. Description de ce minéral et des caractères que l’action de la loi de Symétrie imprime à ses variétés, 1, 286 et suiv. — Réunion de ce minéral à la Trémolite, 215 et suiv. Voyez Symétrie. Amphiuma. Mémoire sur ce genre de batraciens, et description anatomique de deuxespèces, dontune estnouvelle, XIV, retsuiv.—Cereptilen’est niune sirène, ni un proteus, il se rapproche de la salamandre aquatique, 13. Anacamptis. Caractère de ce genre d’orchidées, IV, 47. — Notes criti- ques, 55. Analyse organique. Considérations gé- nérales sur cette partie de la chi- mie, XII, 367. — Expériences qui prouvent que l’action de l’oxigene gazeux, et celle des alcalis, est, lors qu'ils agissent simultanément, tres- différente de celle qu’ils exercent quand ils ne sont pas réunis, 370 et suiy. — végétale. Mémoire sur le moyen TABLE GÉNÉRALE d'analyser les substances végétales, et description d’un appareil propre à y réussir, 1, 375. Analyse végétale. Réflexions sur l'état de cette partie de la chimie, XIT, 198. Anas melanoleuca, Lath. Voyez Ca- nard-Pie. Anatifes. Mémoire sur les anatifes et les bananes, et sur leur anatomie, IT, 85 et suiv. Anatomie comparée. Mémoire sur la composition de la mächoire supé- rieure des poissons , Ï, 102 ét suiv. — Description de la vessie natatoire du maiïgre, 18. — Observations sur les lombrics ou vers de terre, 242.—Sur les musaraignes , 299. — Examen du vaisseau dorsal dans les insectes, et comparaison des animaux articulés qui ont un cœur avec ceux qui n’en ont pas, II, 149 et suis. — Observations générales sur l’orga- nisation des animaux articulés, 2br1d. — Description de leurs organes respi- ratoires et de leurs divers modes de respiration , soit dans l’air, soit dans l’eau , 313 et suiv. — Anatomie du tronc alifere du han- neton, VII, 302 et suiv. — Des li- bellules, 343 et suiv. — Examen des diverses altérations de l'encéphale, et recherches sur la composition de l’oc- cipital humain , 85 et suiv. — Voies lacrimales, et enveloppes des yeux dans les serpens, 62 et suiv. — Elé- mens qui constituent l'os carré des oiseaux, 163 et suiv.— Anatomie du DES MATIÈRES. cypris fusca, 42 et sniv. — Sur les appendices du thorax des divers in- sectes, 1 et suiv. Anatomie comparée. Recherches sur deux canaux qui mettent la cavité du péritoine en communication avec les corpscayerneux chezlatortue femelle, etsurleursanalogues chezle crocodile, XVI, 247 et suiv. — Sur le système nerveux des crustacés, 1 et suiv. i Voyez Abeilles, Aile operculaire des poissons , Amphiuma , Anencéphales, Animaux àbourses, Animaux articulés Autruche, Baudroiïe,Bourdon,Carpes, Casoar, Cheval, Cheval marin, Chry- salide, Cigales, Condylopes, Crâne, Criquet, Crustacés, Cypris, Daph- niä, Glavials, Hiella, Insectes, Mon- struosités, Octostoma , Organe dela vue, Organes sexuels, Os carré, Os- téologie comparée , Oviductus, Per- roquets microglosses, Phalene, Philo- sophie anatomique, Phoque, Plumes, Poissons, Perc-épic, Protèele, Respi- ration, Serpens, Silure, Strongle, Truxales, Vaisseau dorsal, Vertebres, Vol des insectes. Anatomie pathologique. De l'impor- tance des cas pathologiques pour la physiologie et l'anatomie philosophi- que, VII, 4 et suiv. Anatomie végétale. Mémoire sur l’ori- gine; le développement et l’organisa- tion du Jiber et du bois, XVI, 9 et suiv.—On y prouve que les couches du liber des arbres décotylédons con- servent pendant plusieurs années la faculte de végéter, et que le liber se 247 porte en avant et acquiert plus d’am- pleur par l'effet de sa propre croissan- ce; que les prétendus canaux séveux ne sont que des fentes produites par le dessechement des parois du tissu cel- lulaire, et qu’il existe dans les couches ligneuses des cellules criblées, rbid. — Explication des planches qui re- présentent, sur une coupe d’orme , tous les organes du liber et du bois dans tous les degrés de leur dévelop- pement, 12 et suiv. — Comparaison et usage de tous ces organes, et ré- ponse aux objections qu'on à faites contre les conclusions de l’auteur, ibid. — Comparaison de la structure du bois et du liber dans divers arbres. Cette structure présente des modifica- tions selon les espèces. Dans les unes les mailles s’élargissent, dans les au- tres elles se multiplient, 26 et suiv. — Observations sur l’origine et la for- mation du tissu cellulaire, et des corps propagateurs des végétaux. Joy. Car- pologie , Cucurbitacées, Globuline, Inflorescence , Organographie vége- tale, Physiologie végétale, Placenta central, Spongiole. Anchitea, genre de la famille des vio- lacées; sa description, XI, 464 et suiv. Anchoïs (clupea). Observations sur les caractères qui distinguent ce sous genre de poissons, et description de quelques espèces, 1; 457 et suiv. Ancylanthos ; nouveau genre de la fa- mille des rubiacées. Sa description , Wir 248 TABLE GÉNÉRALE Ancylanthus. Caractère de ce genre de rubiacées, VI, 305. Anélides. Caractères de cette classe d’a- nimaux articulés, V, 76. Anencéphale. Examen de toutes les pièces dont se compose le crâne d'un anencéphale, VIL, 101 et suiv. — humains. Sur la formation et l’orga- nisation de ces monstres, XII, 233 et suiy. — Histoire et description de deux ancéphales, et cause de leur monstruosité, 234 et suiv. — Nou- veaux développemens des caractères génériques des anencéphales, 244 et suiv.— De ce qui engage la tête des anencéphales dans les épaules, 254 et suiv. — Détermination et caractères de huit anencéphales , 257. — Cause dela métamorphose desanencéphales, 277-— Caractère générique et spéci- fique des anencéphales dont il est question dans ce Mémoire, 284 et suis. — Liste des monstruosités dé- crites par divers auteurs, et qu’on peut rapporter au genre anencéphale, 286 et suiv. Anévrismes du cœur. Voyez Cœur. Animalcules (produetionsmarines con sidérées comme des). Voyez Produc- tions marines. animaux et végétaux. Considérés com- me étant les composés d’urie foule considérable de centres vitaux ou d’existences végétales, complètement indépendantes entre elles, et jouis- sant chacune d’un centre vital d'ab- sorption, d’assimilation et d'acerois- sement ,t. XIX, 46 et suiv. Voyez Solanum tuberosum et Helianthus tuberosus. Animaux à bourse. Observations sur les organes sexnels de ces animaux, sur leur gestation, sur la nutrition et le développement de leur fœtus, II, 402 et suiv. — anté-diluviens et perdus. Sont-ils tes ancêtres des animaux actuellement vivans? XVII, 209 et suiv.— Mo- tifs d'adopter cette opinion, 212 et suiv., — Modifications que le sol, le climat , la nourriture peuvent appor- ter dans la structure des animaux, “ibid —Les animaux perdus paroissent appartenir à divers âges, et présenter uue série, selon qu’ils s’éloignent plus ou moins des espèces vivantes, 216 et suiv. — articulés. Sur les usages du vaisseau dorsal dans ces animaux, sur l'in fluence que le cœur exerce dans leur organisation , et sur les changemens qu’elle éprouve par la présence ou l'absence de cet organe, IV, 49 et suiv.—Comparaison des divers genres d'animaux articulés, et considération sur laclassification des êtres qui com- posent celte grande classe, ibid. — Des organes respiratoires de ces ani- maux, de l'influence qu'ils exercent sur le vaisseau dorsal , et des différens modes de respiration des insectes, soit dans l’air,soitdans l'eau, 313 ets. — Considération sur la classification de ces animaux et sur l’importance des caracteres tirés de leur orgauisation , t. V, 72 et suiv. — Division de ces DES MATIÈRES. animaux en quatre classes : les ané- Jides, les crustacés, les arachnides et les insectes, 70 et suiv. — Carac- tères intérieurs et extérieurs de cha- cun des ordres qui composent ces quatre classes, 80 et suiv. Voyez F'ais- . seau dorsal. Animaux domestiques. Les changemens qu'ils éprouvent lorsqu'ils sont trans- portés de l’ancien monde dans le nou- veau continent, et qu’ils y sontrendus à l'état sauvage, XVII, 207 et suiv. — fossiles. Voyez Animaux ante-dilu- viens, crocodile, gavial, hyènes fos- siles. — invertébrés articulés Mémoire sur les rapports généraux de leur orga- nisation, VI, 116etsuiv .— Tableau de leur distribution en huit classes, d’après leurs organes extérieurs, et caractère de chacune de ces classes, dont cinq appartiennent aux pédife- res, et trois aux apodes, 142 et suiv. — perdus. Voyez Animaux ante-dilu- viens. — qui semblent réunir les caractères de plusieurs familles. Voyez Amphiuma. Anneaux. Plusieurs sortes d’anomales paroissent avoir vers la partie poslé- rieure un anneau de plus que le commun des chenilles; ainsi, la règle générale que les chenilles n’ont que douze anneaux pourroit souffrir ici une exception. — Une autre sorte d'anomale paroît n'avoir pas d’an- neaux du tout ; elle n’a, non plus, que les six jambes antérieures. Voyez Anomales, Insectes. Mém. du Muséum. 1. 20 249 AÆAnnelides. Recherches sur l’histoire, les caracteres, l’organisation, la di- vision en ordres et en genres, et la distribution systématique de cette classe d'animaux invertébrés, VI, 93 et suiy. — Travaux faits jusqu’à présent sur ces animaux, #id. — Leur division en cinq ordres : les néréidées , les serpulées, les lombri- cinées, les hirudinées, et un cin- quième non encore examiné, 10 et suiv. — Comparaison des annelides avec les myriapodes , 136 et suiv. Anomocéphales, c’est-à-dire êtres à tête contre la règle; se divisent en acé- phales, macrocéphales et pol ycépha- les, VII, 146 et suiv. — Les irré- gularités de leur tête sont renfer- mées dans certaines limites, 2bid. — Toutes s'expliquent par la loi des connexions et par celle du balance- ment des organes, tbid., 161. Voyez ‘Cräne. Anomales. XIX , deux anomales, — XX, quatre autres anomales. Voyez. Insectes. Antennarius, Comm. Voyez Chironectes. Anthéas. Réformes à faire dans ce genre de poissons, 1, 357. Antholyrthes, VII, 210, 231 et 319. Voyez F’égétaux fossiles. Anthospermum. Caractère de ce genre de rubiacées, VI, 370. Antimoine sulfuré. Application de la loi de Symétrie à la détermination de ce minéral, 1, 347. Voyez Sy- métrie. Antipate. ANtiPATHES. Observations sur 32 250 ce genre de polypiers corticifères , et description de dix-sept espèces, I, 469. Anïhirea. Caractère de ce genre de ru- biacées , VI, 377. Anychia. Caractère de ce genre, Il, 389. Voyez Paronichiées. Apatelia. Voyez Saurauja. Æphania. Voyez Sapindacées. Apanamiris, XIX, 223. — A. Perro- tetfana , 250. — A. timotensis, 250. Voyez Méliacées. Apis sylvarum. Observations sur les mœurs de cet insecte. Voyez Bour- dons. Aplophyllum. Genre de plantes de la famille des rues. Sa description, XI, 464. Voyez Ruteæ. Apogon rouge. Mullus imberbis. Re- cherches critiques sur l’histoire de ce poisson, 1, 236. — Sa description. 240. Aptères-Fnsectes. Sur les caractères gé- néraux de leur organisation, et sur les rapports qu'ils ont avec d’autre animaux articulés, V, 100 et suiv. Aquilicia. Voyez Méliacées. Arachis hypogæa, XI, 21. Voyez Solanum tuberosum et Helianthustu- berosus. Arachnides. Introduction à la géogra- phie de ces animaux, III, 37 et suiv. — Caractères extérieurs et organisation intérieure de cette classe d'animaux articulés et de chacun des ordres qui la composent, V, 77 et suiv. Voyez , ‘Condylopes, Entomologie, Insectes. TABLES GÉNÉRALES Araïgnée aviculaire, où Migale avicu- laire. Notice sur les habitudes de cette espèce et sur celles de quelques au- tres aranéides, VIII, 456 et suiv. Voyez Insectes. Aranéides. Observations sur les carac- tères extérieurs et sur l’organisation intérieure de ce troisième ordre de la classe des arachnides, V, 92 et suiv. Voyez Animaux articulés, Araignée avicularre. Aras. Notice sur des aras et des perru- ches qui se sont multipliés en France, X, 314. — indien, où Aras à trompe de Levail- lant. Voyez Perroquets microglosses.- Arbres agathisés. Recherches sur le gi- sement de ces fossiles aux envirëns de Paris. Voyez Fossiles. — nains. Voyez Poÿrers nains. Architæa. Caractères de ce genre, XVI, 380 et 410. Arctomis. Voyez Marmottes. Arctocéphale. Genre de phoques auquel appartient celui qu’on nomme ours- marin. Description de sa tête, XI,- 205 et suiv. Argentine. Argentina sphyræna. Ob- servations critiques sur l’histoiredece poisson , [, 228. Sa description, 234. — Argentina glossodonta. Observa- tions sur ce poisson , et indication des noms différens sous lesquels il a été désigné, et des descriptions qui en ont été faites, V, 391 et suiv. — Ce poisson est lÆlbula gonorhynchus de Bloch, et le Poisson banane des Antilles, 374 et suiv. DES MATIÈRES. Argile de Combal. Minéral rouge que les peintres génevois emploient dans la peinture à l'huile. Son analyse XIII, 283 et suiv. — Résultat différent de ces deux analy- ses, qui prouve combien il faut ap- porter de précautions dans l’examen chimique des substances, 287.— C’est à tort qu’on ayoit soupçonné dans chimique, . ce minéral la présence du titane, 288. Arisarum. Genre distinct formé de l'Arum arisarum L. — Description du genre et de l'espèce, IV, 435. — Caractère essentiel du genre, ilid., 438. Aroïdées. Observations sur la coordina- tion des genres de cette famille de plantes, II, 32. — Observations sur cette famille de plantes, et description de trois espè- ces qui forment autant de genres distincts, II, 427 et suiv. Arragonite. Note sur la présence de la strontiane dans ce minéral, et moyens de la séparer du carbonate de chaux qui en forme environ 0,97, 1, 66. — Comparaison des formes cristallines de ce minéral avec celles de la stron- tiane, INT, 287 et suiv. — Histoire des recherches faites sur ce minéral, ibid. — Résultat de l'analyse de plu- sieurs arragonites, 305 et suiv. Arrudea.Caracteres decegenre, XVI, 391 et 421. Arsenic (Oxide d’). De l'influence que les alcalis, et particulièrement la po- tasse, exercent sur cette substance, IT, 457 et suiv. 254. Artère ( Trachée). CGonformation de la trachée-artere d’une chenille renfer- mée dans sa chrysalide , et prête à se changeren papillon , XX, 71. Voyez Chrysalide. Ascidies. Mémoire sur ce genre de mol- lusques, et sur l'anatomie des espèces qui le composent, Il, 10 et suiv. — Observation sur les variations que la nomenclature de ces animaux a éprou- vées, ibid.—Description anatomique des ascidies en général, 14 et suiv.— Description et anatomie de plusieurs espèces, 24 et suiv. — Quelle place les ascidies occupent dans l’ordre des mollusques, 34. Asclepias mellodora. Plante véné- neuse du Brésil. Sa description, XIT, 325. Asperula. Caractère de ce genre, t. VI, 369. Aspiearpa. Description de ce nouveau genreet son caractere distinctif, II, 396. — Description de l’Æspicarpa hirtella , 399. Asteranthos. Nouveau genre de plantes. Sa description, VI, 9 et suiv. Asteroma. Observations sur ce genre de champignons parasites, III, 329.— Caractère des six espèces connues, 336. , Astérophyllites, NUE, 210 et suiv. Voy. Végétaux fossiles. Astrée. Description de deux animaux de ce genre de polypier, VI, 285. Æstroïtes. Observations sur un de ces polypiers fossiles, VI, 293. Atmomètre (Usage et description de 252 TABLE GÉNÉRALE 1) Voyez Instrumens météorolo- Aurin ou Fierasfer. Description de ce giques. Audoïnelle. Description de ce nouveau genre, XV1,146. Voyez liydrophrytes. Auguste de Saint-Hilaire. Relation du voyage de ce naturaliste dans l’inté- rieur du Brésil et dans les missions du Paraguay, II, 307 et suiv. Aurantiacées. Circonscription de cette famille, avec l'indication des genres qui la composent et des observations sur les caracteres que fournissent les graines pour la réunion de ces gen- res, t. II, 436. Aurantiées. Voyez Méliacées. Baboun. Voyez Cercopithèque. Bacon. Cité au sujet du but qu’on se propose dans les recherches d'histoire naturelle, XIII , 295. Baconia. Caractère de ce genre de rubia- cées, VI, 374. Bacopa. Raisons de réunir ce genre aux scrophularinées, II, 201. Badiera, XIX, 328. Voyez Polyga- lées. Baïkalite. Description de ce minéral, et détermination de sa forme cristalline, de laquelle il résulte qu’il doit être réuni au pyroxene, III, 129 et suiv. Balanciers. Observationssur ces organes qui sont placés à l’une des extrémités du thorax dans les dipteres, VII, 11 et suiv. Voyez /nsectes. poisson comparé à la donzelle, 1, 310. Aütruche. Composition des appareils gé- nitaux, urinaires et intestinaux de cet oiseau, et leur comparaison avec ceux du casoar, II, 438 et suiv. Avicenta. Observations sur les fruits de celte plante et sur leur développe- ment, depuis la fécondation jusqu’à la maturité, IV, 387 et suiv. Avortemens de la plupart des ovules dans les végétaux, XIV, 39. Azadirachta, XIX, 220. Voyez Mé, liacées. B. Balanes. Mémoire sur ces animaux, sur leur anatomie, et sur leur rapport avec les anatifes, II, 97 et suiv. Balanophora. Description de ce genre ; type de la famille des balanophorées, VIII, 424 et 431. Voyez Balano- phorées. Balanophorées. Etablissement de cette nouvelle famille de plantes, qui se compose des genres helosis, Langs- dorffia, balanophora et cynomorium, VIII, {of et suiv. — Histoire des travaux faits sur ces genres , rbid. — Description des genres, {12.— Des- cripion générale des balanopho- rées , 425. — Caraclère naturel des ordres, des genres, des espèces, 429. De la place que cette famille doit oc- cuper dans l’ordre naturel, 433 ets. DES MATIÈRES. Baléares. Enumération des plantes qui croissent dans ces îles, avec la descrip- tion et la figure de celles qui sont nouvelles ou peu connues; précédée d’une introduction sur la géographie physique et la végétation de ces iles, XIV ,1et 2. Baleines. Description de deux nouvelles espèces de ce genre, IV ; 469. — Ca- ractères du genre, 472. Voyez Céta- cées. Baleinoptères. Description de quatre espèces de ce genre de cétacées, IV, 470: — Caractère du genre, 473. Voyez Cétacées. Balsamine. Cette plante doit être le type d’uné nouvelle famille, UT, 468. — Elle forme à elle seule la nouvelle famille des balsaminées, V, 232. Banane. Poisson-banane des Antilles. Voyez Argentina glossodonta. Banks (Eloge historique de M.). XII, 297- Baobab (Ændansonia). Analyse chi- -mique du fruit du baobab et de la substance qui en entoure les graines, VIII, r et suiv. — Description suc- cincte de l'arbre et du fruit, 1bid. — Notes sur les usages des feuilles et du fruit du baobab, 10. Barosma, Genre de diosmées du Cap. Sa description, XII, 474. Voyez Diosmées. Batrachoïide verneulle. Description de ce poisson, V, 157. Batraciens. Voyez Amphiuma. Baudroie. Observations sur celte tribu 253 de poissons et sur les caracteres qui la distinguent, IT, 418 et suiv. — Observations sur les parties de son organisation que celte tribu de pois- sons emploie comme instrumens de pêche, et recherches sur ce que les naturalistes en ont dit jusqu'ici, XI, 117 et suiv.— Examen d’un Mémoire de M. Bailly, ayant pour titre : Des- cription des filets pécheurs de la bau- droie, ibid. — Etymologie du mot baudroiïe, 119. — Réïlexions sur l'instinct el les habitudes singulières de ce poisson, et sur les moyens qu'il emploie pour se procurer sa nourriture, 126.— Analogie des filets pécheurs de la baudroie, avec une partie des apophyses montantes des vertèbres, et spécialement avec les premiers rayons de la nageoire dor- sale des silures , 132 et suiv. Bdella (Mémoire sur le) et le Zrochy- lus. Voyez T'rochylus. Beauharnoïisia. Voyez T'ovomita. Bédéguar. Ce que c’est, XVI, 85. Voyez Organographie végétale. Bcllonia. Caractère de ce genre de Ru- biacées, VI, 405. Berbéridées. Observations sur cette fa- mille et sur les réformes qui y ont été faites, V, 240. — Comment doivent être placés les genres qui avoient éte mis à la suite de cette famille, 241. Berberis tinctoria. Notice sur cet ar- buste, IX , 306. Bergmann. Extrait d’un voyage de ce savant chez les Kalmucks, XVII, 231 et suiv. 254 Bergia. Genre de plantes de la famille des élatinées, XVII, 229. Voyez Elatinées. Bertholletia excelsa. Description de cet arbre, XI, 148 et suiv. Voyez Lécythidées. Bertiera. Caractere de ce genre de ru- biacées, VI, 392. Bibia marci, Meigen. Voyez Mouche de S.-Marc. Bichatia. Production végétale qui n’est qu'une aggrégation de cellules. — Sa description , XVE, 16r. Voyez Orga- nographie végétale. — Genre de végétaux microscopiques élémentaires, XVIII, 175. Voyez Organographie microscopique. Biebersteinia. Genre de plantes de la famille des zygophyllées. Sa des- cription, XII, 458. Voyez AÆuta- cées. Bleu de Prusse. Action du feu sur cette substance, V, 16et suiv. Voyez Cya- nogène. Boïs et Liber. De leur organisation et de leur développement. Voyez Anato- mie végétale. Bœuf. Nouvelle espèce des Indes. Voyez Gaour. Bonnet chinois, Cercopithecus faunus. Observations sur les mœurs de ce singe, et sur les ravages qu’il cause à Salem, VI, 34t. Bonnetia. Caractères de ce genre, XVI; 379 et 409. Bonplandia. Voyez Cusparia. Boopidées. Voyez Calycérées. Boopis anthemoïdes. Description de TABLE GÉNÉRALE cette plante, VI, 41 el suiw. Voyez Calrcérées. Boronia. Observations sur ce genre de diosmées de la Nouvelle-Hollande, XII, 482. Voyez Diosmées. Boryne. Description de ce genre d'Hy- drophytes et de six espèces, XVI, 100 et suiv. Bosc. Eloge historique de ce savant, XVIII, 69 et suiv. — Liste de tous les articles qu'il a insérés dans les Annales de l'Agriculture française, Boschismans. Ce qu'il faut penser de cette peuplade africaine, HI, 260 et suiv.—Caractères physiqueset mœurs de ces sauvages, ibid. "Voyez Vénus hottentote. Boscia, Thunb. Caractères de ce genre de plantes, XIE, 521. Botocudos. Observations sur cette tribu deBrasiliensindigènes, dontles mœurs et le caractère sont extrêmement sin guliers, IX , 319. Botrille. Observations sur ce genre de polypiers empätés , et description de deux espèces, I, 335. Botryilides. Observations sur cette fa- mille de polypiers empâtes, 1, 334. Bourdon. Observations sur les mœurs d’une espèce de ce genre, nommée apis sylvarum , 1, 55.— On trouve dans le nid de ces insectes de vieïlles femelles et des ouvrières, auxquelles les ailes ant été attachées pour les empêcher de s'envoler, 57. — Anatomie du tronc alifère de cet in- secte, VIIT, 47 et suiv. DES MATIÈRES. Bourdonnement des Insectes. Comment il se produit, VI, 454 et suiv. Voyez Pol. Bouvardia. Caractère de ce genre de - rubiacées, VI, 383. Boynia. Description de ce nouveau genre de plantes, XII, 5o7. Voyez Zanthoxyiées. Branchiopodes. Observations sur cet ordre de crustacés et sur les divisions qu’on doit y établir, V, 380 et suiv. Voyez Daphnia. Brasiliens. Leur systeme d’agriculture. Voyez Agriculture. Brassica balearica, Pers. Description et figure de cette plante, XIV, 211. Bréches osseuses. Voyez Ossemens fos- + siles. Bredemeyera. Caractère de ce genre de la famille des polygalées, 1, 389. Brésil. Notice sur le voyage de M. Au- guste de Saint-Hilaire, IX, 807 et suiv, Voyez J’oyage. Bretagne (Constitution géologique de la). Voyez Constitution géologique. Brindonia. Voyez Stalagmritis. Briques flottantes. Voyez Marne: Brosme jaune. Description de ce pois- son, V, 158. Broussin. Ce que c’est; XVI. Voyez Organographie végétale. Brucea. Observations sur ce genre de la famille des zanthoxylées, XIT, 5ot. + Voyez Zanthoxylées. Clabralea, XIX ,229.— C. polytricha, 268.— C. affinis, 260.— C. oligotri- 255 Brunellia. Observations sur ce genre de zanthoxylées, XII, 5or. Voyez Zan- thoxylées. Brysnia dioïica. Analyse de l’ovaire et du fruit de cette plante, V, 306 et suiv. Voyez Cucurbitacées. Buccin de Vénus. Sa figure, II, 197. Bulbes. Noyez Gemmes bubliferes. Butomées. Mémoire sur l'établissement de cette nouvelle famille, avec la description des genres et des espèces qui la composent , I, 364 et suiv. — Caracteres essentiels de la famille et des genres , 372. Butomus umbellatus. Description de cette plante, I, 367. Bütineria. Description de ce genre et de deux espèces, V, 200 et suiv. Bütineriacées. Observations sur cette famille de plantes, VIT, 431 et suiv. — Famille de plantes intermédiaires entre les malvacées et les tiliacées : observations sur cette famille et sur les cinq tribus dont elle se compose, avec la description de quatre genres nouveaux appartenant à la cinquième tribu, X, 97 et suiv. — Fragment d’une monographie des vraies büttne- riacées, comprenant la description .des genres buttneria, commersonia et celle des espèces qui leur appartien- nent, 199 et suiv. Voyez Lastopéta- lées, 1 cha, ibid. — C. glaberrima, 270. Voyez Méliacées. 256 Caciées. Revue de cette famille, XVII, 1 et suiv.— Introduction, contenant l'histoire de la décoaverte des plantes de cette famille, des divisions qu’on y asuccessivement établies, des noms qu’on a donnés soit à la famille , soit aux genres qui la composent, et des observations sur les rapports des cac- tées avec d’autres végétaux, 1bid. — Chap. 1. Caractères généraux de la famille et des genres : $ 1. Organes de la végétation, 5 et suiv. 6 2. Or- ganes de la fructification, 13 et suiv. — Chap. 2. De la division des caclées en genres et en sections, 22 et suiv. Tribu des opuntiacées et des rhipsa- lidées, 25. — Chap. 3. Du genre mammillaria, et description de six especes, dont cinq sont figurées, 26 et suiv.— Chap. 4. Du genre echino- cactus, avec sa description, et la figure de quatre espèces, 35 et suiv. Du genre cereus, cierge, et des divi- sions qu’on y a établies, avec la des- cription et la figure de cinq espèces, 39 et suiv. Du genre opuntia ou no- pal, et des divisions, avec la descrip- tion et la figure de deux espèces, 61 et suiv. Observations sur le genre pereskia, avec la description et Ja figure de quatre espèces, 73 et suiv. — Du geure rhipsalia, avec la des- cription et Ja figure d’une espece ou variété inédite, 77 et suiv. — De la distribution des genres dans les cac- tées, et des rapports de cette famille avec les familles voisines, 82 et suiv. — De la distribution géographique TABLE GÉNÉRALE , des cactées, 85 et suiv. — Observa- tions sur ia végétalion et la culture des cactées et des autres plantes gras- ses, g2 et suiv.— Les plantes grasses sont celles qui ont le moins de stoma- tes, 96 et suiv. — Sécrétion d’une poussière glauque par les feuilles de la plupart des plantes grasses, et foi- blesse de leur transpiration et de leur absoption, 98 et suiv. — Caractères botaniques de quarante-sept espèces nouvelles de cactées, envoyées du Mexique à M, de Candolle, par M. le docteur Coutter, 107 etsuiv. Voyez Stomates. Cæsarca. Nouveau genre de la famille des géraniacees. Ses caractères, avec la description de trois espèces, le tout précédé de quelques observations sur la famille des géraniacées, XVIII. 369 et suiv. Cafrerie. Notice sur le voyage de M. De- lalande au Cap et dans la Cafrerie, et sur les objets d'histoire naturelle qu'’ilen a rapportés au Muséum, VIT, 149 et suiv. Cailloux roul“s. Voyez Crau. Caïmans. Réflexions sur les crocodiles et les caïimans, et comparaison de ces reptiles avec les gavials, XIT, 124 et suiv. Voyez Gavial. ! Calamites, VIII, 209 et 216. Voyez Végétaux fossiles. Calcaire magnésien, formant le sol de la moutagne de Sainte-Victoire, XV, Voyez Terrain secondaire. — marin. Description des bancs de calcaire marin qui composent une DES MATIÈRES. partie du sol des environs de Paris, 1,139 et suir. Voyez Orygionosie. Calcaire pysolithique des environs de Montpellier. Sa description, XVI, 42. Voyez Géologie. Calculs. Analyse des calculs trouvés dans les glandes maxillaires de l’élé- phant mort au Muséum, III, 284. — auriculaires. Ne se trouvent que chez les poissons, et pourquoi, XI, 2{9et suiv. — biliaires. Leur origine. Voyez Cho- Lesternie. — biliaires humains. Examen chimique de la substance cristallisée qu'ils con- tiennent, If, 309. Californie ( golfe de }. Observalions sur les eaux de ce golfe, sur la mala- die qu’elles produisent, et sur Jeur analogie avec les eaux du lac de So- dome et d'Urmia en Perse, VII, 475 et suiv. Calla palustris. Description de cette aroïdée, 431. — Caractère du genre calla, 436. Callocéphale. Genre de la famille des phoques, auquel appartient le phoque commun. Sa description et celle de trois espèces, XI, 182 et suiv. Calodendron.Genre de plantes du Cap, de la famille des diosmées. Son ca- ractère, XIT, 469. Voyez Diosmcées. Calodryum, XIX , 217. Voyez Mélia- cées. ‘ Calpandria, XIX, 244. Voyez Mélia- cées. Calophyllum. Caracteres de ce genre, XVI, 393 et 425. Méin. du Muséum. t. 20. 25% Calorique. Rôle qu'il joue dans l’éconos mie animale, VIT, 87. — Le système respiratoire convertit le carbone en calorique, et celui-ci, devenu libre, se répand dans la substance des nerfs, 88. Calycera Cavanillesir, et C. balsami- tæ folia. Description de ces deux plantes, VI, 34 et suiv. Voyez Ca/y= cérées, Calycérées. Mémoire sur cetle famille de plantes, la même qu’on avait nom- mée Boopidées, et description des genres quila composent , VI, 26ets. — Caractère abrégé et distinctif des genres , des espèces connues dans cette famille, 56 ef suiv. Calypso. Caractère de ce genre d’or- chidées, Il, 52. — Notes critiques, 6o. Camarea. Etablissement de ce genre de la famille des malpighiées, et des. cription de six espèces, X, 369 et s. Cambogia. Noyez Garcinia. Came suborbiculaire, Description de cette coquille fossile, VIIT, 100, Camellia. Caractères de ce genre, XV, 379 et 408. Canal urétro-sexue! des monotrémes, Voyez Ornithorhynque. Canard pie, à pieds demi-palmes, de la Nouvelle-Hollande. Description et figure de cet oiseau , XIV, 3/5. Canaux péritonéaux. Noyez Ænuto mie comparée. Cancellaire à angle aigu, et C. caves- tan. Figure de ces deux coquilles. JUL. 195. . 258 Canne à sucre. Voyez Sucre. Canella. Genre qui doit être exclus de la famille des Guttifères, III, 385. Voyez Meliacées. Cannellier. Notice sur la culture et les produits du canuellier de Ceylan, sur la manière d’en recueillir l’é- corce, et sur les procédés employés pour en Lirer l'huile essentielle, VIII, 436 et suiv. Cantlère. Indication des espèces qui composent ce genre de poissons de la famille des spares ,1, 455. Voyez Spare. Canthium. Caractères de ce genre de rubiacées, III, 380. Caperonia. Nouveau genre de plantes du Brésil. Ses caractères, ses rapports, et description de deux espèces véné- neuses , XII, 342 et suiv. Caprine. Description de trois espèces fossiles de ce genre de coquilles, VIIT. Capucine ( tropæolum ). Observations sur cette plante, qui doit former, avec le magellana de Cavanilles , la nou- velle famille des tropéolées, V, 230. Voyez Tropæolum. Caguepiria. Voyez Piringa. Caracières zoologiques. Considérations sur ceux qui se tirent de la tête et des dents, IX, 293 et suiv., 417 et suiv. Carapa, XIX, 242. Voyez Méliacées. Caraïpa. Caracteres de ce genre, XVI, 381 et 413. — C. Richardiana, 14. — C. racemosa, 415. — C. varia- bilis, 416. — C. fasciculata, 417. Carbonate de chaux magnésifère de la TABLE GÉNÉRALE Spezzia , dans les Apennins (Analyse d’un ), XIX, 142. Cardiospermum. Voyez Sapindacées. Carotte. Observations chimiques sur le suc des carottes, IV, 102 et suiv. — Il se forme dans ce suc d: la mannite qui n’y existait pas auparavant, 106. Carpe. Nouvelle détermination de quel- ques pièces mobiles qui, chez ce pois- son, ont été considerées comme ana- logues aux osselets de l'oreille dans les trois classes supérieures; ces pièces sont de véritables opercules, XI, 143 et suiv. — Détermination des os var- tébraux de la carpe, et de leurs de- pendances, 148 et suiv., 258 et suiv. Carphalea. Caractère de ce genre de rubiacées, VI, 383. Carpolithes, NII, 210, 238, 320 et suiv. Voyez J’égétaux fossiles. Carpologie. Examen des ovaires et des fruits dans les mysinées, les santala- cées et l’avicenia, IV, 381 et suiv. — Mémoire sur les caracteres des fa- milles tirés des graines, dans les fa- milles des méliacées, des vinifères, des géraniacées, des malvacées, des dilleniacées, des mognoliacées, des anonées, des menispermées, des ber- béridées, des hermanniactes et des tiliacées, V, 226 et suiv. —Mémoire sur les ovaires et les fruits des cucur- bitacées , 304 el suiv. — Examen de la graine de l’amandier, du pois, du châtaignier, du caille- lait, de l'épinar, de la belle-de-nuit, du fusain, du nymphæa jaune, du seigle, VIII, 244 et suiv. DES MATIÈRES. Carpologie. Réfutation de l'opinion de Grew, qui a, le premier, décrituneou- verturesnrie test desgraines, XIV,131 ets. — Preuves que la prétendue per- foration des membranes, admise par plusieurs physiologistes, est une illu- sion produite par des cellules ou des globules transparens, et que, lorsqu'il y a une cavité, le test se montre au fond de cette cavité, comme sur toute sa surface, sans aucune solution de continuité, 133 et suive — Examen anatomique de plusieurs graines, de- puis que les ovules se montrent avant la fécondation jusqu’à la maturité, 134 et suiv. —Observalions sur l’ori- gine et l’usage des cavités et des em- preintes qr'on aperçoit à la surface des ovules fécondées; sur le sac péri- spermatique qui s’y insère, et que les botanistes ont désigné sous différens noms; enfin sur la nature du péri- sperme dans les graines des plantes des diverses familles, 141 et suiv. — Conclusion , 155. — Examen du fruit des plantes aux- quelles on attribue un placenta cen- tral libre. Voyez Cotylédons, Cruci- fères, Graines, Physiologie végétale, Placenta central, Valves. Carpodontos. Rapports de ce genre avec les ternstræmiacées, XVI, 397. Caryophyllées. Description du fruit des caryophyllées examiné avant et après la fécondation ; et particulièrement de V’axe ou placenta central de ce fruit, IT, 102 et suiv. — Revue des genres qui composent cette famille, avec 259 l'indication de ceux qui doivent en être éloignés, 119 et suiv. Caryophyllées: Dissertation sur l’em- bryon des caryophyllées, et sa situa- tion dans quelques espèces, XII, 78 et suiv. Voyez Placenta central. Caryophyllia. Description de deux-es- pèces d'animaux qui appartiennent à ce genre de polypiers, VI, 273 et suiv. Caryophyllites fossiles. Description de plusieurs espèces, VI, 235. Casoar. Système sexuel du casoar, dé- crit et comparé à celui de l’autruche, IX, 450 et suiv. Voyez Autruche. Cassipa. Caractère de ce genre de ru- biacées, VI, 389. Castagnau (petit) sparus chromis, pois- son de la famille des labres , qui doit être le type d’an nouveau genre sous le nom de chromis, I, 353 ct suiy. Castors. Sur les habitudes de ces ani- maux. Exemple d’un castor du Mu- séum, provenant de ceux du Rhône, qui se construit un abri dans sa loge, XII, 232. Catesbæa. Caractère de ce génre de rubiacées, VE, 398. Cavernes à ossemens fossiles de Lune!- Vieil, XVII, 382 et suiv. —Histoire de la découverte de ces cavernes, tbid. — Leur situation, 385. = Des- cription géologique des terreins et des formations de différentes épo- ques où elles sont placées, 387et suiv. —… Les limons à ossemensdes cavernes sont des terreins d’alluvion, 392. — 260 Description de la grande caverne, des terreins au-dessus d'elle et des eaux qui y ont pénétré, 393 et suiv. — Description de la caverne la plus an-