5-^QV- ? 1- MÉMOIRES 5 U QUESTIONS Propofées par TAcademie Im^ riale & Roïale des Sciences & Belles Lettres DE BRUXELLES ^uî ont remportés les Prix en M. D. ce LXXIir. ^^-^ A BRUXELLES, Chez ANTOINE D'OURS Imprimeur près l'Eglife de St Je.; ean M. D. C C. L X X I V. Cgi'^^ •.H-tl ) MÉMOIRE S U R L A QUESTION: Quel et oh rHahîlIement ^ le Langage^ l'état de r Agriculture , du Commerce , des Lettres 6? des Arts chez les peuples de la Belgique avant le feptiéme fiécle ? QUI A REMPORTÉ LE PRIX DE U ACADÉMIE IMPÉRIALE ET ROIALE DES SCIENCES ET BELLES LETTRES DE BRUXELLES EN M.D.CC.LXXni. Par M^. DU RONDEAU, Médecin de la Cour de S. A. R. le Duc Charles DE Lorraine &c. Nihil enim aprius ad deleftationem Leftoris , qiiam tempomm va- rietates fortun?eque viciffitudines. Cic, Ep. Lîb. 5. Epifi. 12. A BRUXELLES, Chez A. D'OURS , Imprinieur près l'Églife de St. Jean. M. D. ce. L X X 1 V. MÉMOIRE SUR L A QUESTION: Q^el étoit THahillement , le Langage , l'état de r Agriculture , du Commerce , des Lettres 6? des Arts chez les Peuples de la Belgî- que avant le fcptiéme Siècle? Es Mœurs étoient fi différentes chez les Bel- ges , qu'il n'eft pas poffible de repondre à cette queftlon , fans diftinguer ces Peuples en Méridionaux , & en Septentrionaux ; car ceux - ci étoient des Nomades , qui fc ti-anf- portoient annuellement avec leurs Familles 6c leurs ettets d'un Canton h un auti*e ( i ) ; les Méridio- vaux au contraire avoient non feulement des habitations fixes niais des Villes mêmes , puifque Jules Céfar fit le fiége d'une Ville des Atuaticiens y qui en avoient encore plufieurs autres ( 2 ) , & qu'il rendit aux N^rviens les Villes & les terres, qu'il Jeur ayoit enlevées ( Sr)^: d'ailleurs ne fut-il pas obligé, A ; ( I ) NiiUas Germanornm pcpulis urbes habitari fatis notum eft, ne pati quidem inter fe jundas fcdes. Tac. de mor. gerin. cap. i6. Verfùs leptentrionem gentes Schytai vel Nomades appdlautur. Strah» Hb. I. cap. 33. , , ( 2 ) fui. CxC de bell. gall. lib, a. cap. 29. Cl) Plutar. 'lib. I Caf. lib. a cap. 38. pour des circonflances qui ne font pas de mon fujet , aé pafler un hiver à Nemeîocenna ville des Atrahates ? ( i ) d'où je crois pouvoir eonclure, que les Belges, qui confinoient aux Celtes , avoient non feulement des habitations fixes , mais des Villes ti-ès opulentes ( 2 ) ; tandis que les feptentrionaux , félon Ammien MarceUîn , fuioient les Villes comme des tombeaux environnés de filets. ^.'. Les fentimehs des meilleurs auteurs étant fi partagés fur l'étendue delà Belgique, on efi: fort embarrafll'é, lorfqu'il eft queftion de favoir , auquel on doit adhérer. Jules Céfar , qui a conquis pour X Empire Ramain la plus grande partie des Gau- les , en a fait la première divifion en trois Provinces ou Gau- les., dont la première étoit V Aquitaine, la deuxième la Celti- que y & la troifieme \2l Belgique. La Celtique étoit feparée de V Aquitaine par la Garonne, & de la Belgique par la Marne & par la Seine ; & comme félon cette divifion , les Séquaniens & ks Helvétiem étoient compris parmi les Celtes, il s'enfuit que la Celtique s'étendoit jufqu'au Rhin : la Belgique avoit pour li- mites la Gaule Celtique , le Rbin & VOcéan C 3 )• Mais après la mort de Cé/ar , Augu/le fon fucccflîeur divifa les Gaules en quatre parties , il rangea les Séquaniens , les Hehétiens , &c. parmi les Belges. Puifque cette divifion me laifie le champ plus libre, je la préfère à celle de Céfar , d'autant plus , que Pline & Ptolomée l'ont adoptée ( 4 ) diaprés Strabon , qui en parle le premier (5), cii\o\(\\xc Pomponius Mela,h\m pofirérieur à Augujîe, n'en dife rien. Tacite efi: le premier, qui, parlant de l'Empereur Ùthon , fliit mention de deux Germâmes (6) : il y a des Auteurs, qui croient, que ces deux Provinces furent détachées de la Belgique peu de tems après la mond'Au- gufie, tandis que d'autres foutiennent , que cette divifion fe fit fous l'Empii-e de Néron , ou même plus tard. Il s'efl: fait depuis encore plufieurs changemens & divifions, qui feroient trop lon- gues à rapporter & qui n'appartiennent plus à mon fujet. ( I ) Hirtius Pauf. de bell. gall. lib. 8 cap. 47. C a ) /é/, cap. 22 Caf lih. 7 cap. 59 & 65. Clariffimi belgarum Treviri : urbefque opulentiffima; in Treviris Augufta. Pomp. Mêla. lib. 3 cap. 2. ( 3 ),f«^. Caf. di bell. gall. lib. i cap. i. C 4 ) Piin- hifl- fat. lib. 4 cap. 17 Ptolom. lib, 2 cap, 7. ( 5 ) Strab. lib. ^ fol. 177. C <î 3 ''^«^- ftift' lil>' I. C 5 ) ARTICLEPREMIER Période Gauloife. pes hahïllemens des Belges avant la conquête de Jules Céfar. L'Antiquité n'offre guère de recherches plus curieufes que celle des Habillemens. Les Auteurs contemporains ne nous apprennent rien ou du moins txès peu de chofe fur ce fujet ; & les modernes font fi paitagés fiu: les noms & fur la forme des hiibits , qu'il n'eft pas poliible de les concilier : d'où nait l'incertitude dans laquelle nous flottons ; car, mnlgré le grand nombre de monimiens qu'où a découverts , 6c qu'on dé- couvre chaque jour, on n'eft: pas encore parvenu à temiiner les dilputes furvenuës entre les Savans fur les habits des anciens. Des Druides. Les Druides étoient les Prêtres des Gaulois \ ils étoient par- tagés en ti-ois clafix^s ; lavoir , en Druides proprement dits , en Euhnges & en Bardes. Les Druides en gc%iéral portoient des cheveux courts & la ^j^^^'*® ^^' barbe longue ( i ) • On voit fur un bas relief à'Jutun une répréfentation de deux Druides -, ils ont une barbe mais bien courte , 6c la moufl:ache , qui eft: partagée en deux , forme une efpece de fourche ( s ). Prefque tous les monumens nous répréfentcnt les Druides nu-tête : Il y en a cependant quel- " ques uns, dont la tête eft: couverte d'un pan de manteau, d'une couronne de chêne, ou d'une efpéce de Diadème. Les Chefs- Druides portoient un bonnet blanc tout fimplé. ^^eUT fouverain Prêtre étoit difl:ingue par une ho\ippe de laiiie avec deux ban- des d'étoffe , qui pendoient derrière comme aux Mitres des Évêques. ( 3 ) Les Druides portoient des liabits^magnifiques de différcri- Habits, tes couleurs , ils en awient même flùts d'étoffes d'or & d'ar- gent ( 4 ) . Dans toutes les cérémonies réligieufes les Drui- A 2 ( 1 ) yul. CaC de bell. gall. M. 6 cap. ai. ( a ) Réiig. (fes gaulois to»i. i pag. ai a. ( 3 ^ Dicl. Encyclop. art. Driiiile, ^ ( 4 3 Sirabo lié, 4. pag. 197. C 4 ) des portoient des longues robes blanches , rayées de pourpre; les rayes alloient fuccefîîvement en diminuant de part & d'au- tre ( i ) .• Le Druide ou Chef des Druides , qui devoit cou- per le gui de chêne , étoit , pour cette cérémonie , vétû d'une Robe blanche & d'un manteau fort long de la même couleur ( 2 ). Ils portoient ordinairement au col une efpéce d'ornement enchafTé dans de l'or : on l'appelloit l'œuf des Drui- des ; leur col étoit décoré de chaînes d'or , leurs bras entou- rés de bracelets, & leurs doigts chargés d'anneaux de même métal ( 3 ). On voit fur un marbre, qui efl à la porte de l'Eglife de Beaujeu^ la répréfentation d'un Sacrifice : le Prêtre efl nu-pieds 6c nu-tête, & fa tunique retroulTée jufqu'aux ge- noux ( 4 ). Généralement les Druides portoient des habits fort amples avec un manteau à grands plis & traînant : ce manteau fe nolïoit fur l'épaule, où s'y attachoit par le moien d'une agrafFe ou d'un bouton. Les Chefs-Druides portoient une robe blanche ceinte d'une bande de cuir doré , & un rochet. Les Bardes fe couvroient d'un habit brun , & d'un manteau de même étoffe attaché à une agrafïe de bois avec un capuchon femblable ii celui des Cordéliers. ( 5 ) Habit des Tm- ^^'^ Druidejjes portoient toujours dans les cérémonies réli- mes-Druides. gieufes de longues Robes blanches rayées de pourpre ; ces rayes paroiffent très fenfiblement fur l'habit d'une Femme-Drui- de du portail de Monmorillon. ( 6 ) Gants. " ^^^"^ les Gants" dit X Auteur de la Religion des Gaulois, parmi tous les monumens gaulois qui reftent , nous n'en re- marquons que fur ceux qui répréfentent des Druides & des Druidejfes : ce qui fiit croire , qu'il n'y avoir que les per- fonnes de leur profelîîon , qui en portoient dans les Gaules, foit par diftinftion foit par cérémonie " ( 7 )• C I ) In modum organi utrimque decrefcentibus virgulis purpureis. Scbol. jiivena. C 2 _) Plin. lih. 31 cap. rr. C 3 ) Strabo lib. 4. /. 197. antiques de la cathédrale de Parit. C 4 ) Rélig. des gaul. tom. i pag. 103. C 5 ) Didt. Emyclop. art. Druide. ( 6 ) Rélig. des gaul. tom. i pag. 91. ( 7 ) Rélig. des gatd. tom. 1 pag. 218. 55 C s ) Coeffure des Belges Septentrionaux, LEs femmes fe couvroient fimplement la tête d'un voile coëffure des de toile , différenciée par des enjolivemens peints en roii- Femmes. ge ( I )• Grégoire de Tours dit, que la longue chevelure étoit chez Chevelure, bar- les anciens Gaulois & Germains une marque de liberté ; ils ^^/^^^ ^feplutrh* faifbient tant de cas des cheveux roux , que ceux , qui les «aux. avoient de quelqu'autre couleur, les frottoient avec du (avon, ou les lavoient avec de l'eau de chaux , pour les flùre roufîir ( 2 ) , au point d'être d'un roux doré ( 3 ) . Les hommes tiroient plus de vanité de la ronfleur de leurs cheveux , que les femmes ( 4 ) : Il y en avoit , qui fe coupoient la barbe, d'autres qui la laiflbient croître ( 5 ) ; Quelques uns fe laif- foient croître la barbe & les cheveux , jufqu'à ce qu'ils euflent vaincu un ennemi ( 6 ) . On en voioit même qui fe laiflbient croître la moufliache au point de leur couvrir la bouche. ( 7 ) Ils rafl^embloient leurs cheveux par un nœud h la nuque , ou au fommet de la tête ( 8 ) , & les recouvroient quelquefois d'un petit bonnet ou chapeau ( 9 ) , dont on peut voir la forme dans le Cabinet d' jinîiquités Romaines de Chevalier, Il y en avoient, qui portoient des bonnets femblables au Pi' leus des Romains : le Pileus des Romains refll^mbloit aux gros bonnets de nuit, dont le peuple fait encore aftuellement ufàge: On accordoit cette Coëffure aux Efclaves après les avoir ren- dus libres ( 10 ). Le Cucullus ou Bardocucullus étoit une coëffure particulière aux Gaulois. C'étoit félon Martial un ( I ) Feminac fepius lineis amidibus velantur, eofque purpura variant. Tac. de mor. gerin. cap. 17. ( a ) Prodeft & fapo: Gallorum hoc inventum rutilandis capillis. P//«. iil/. 28 cap. 12 Dio. Sic. lib. 5 cap. 20 Rutila: comaî Tac. Ue mor. germ. cap. 4. yimm. Marcel, lib. 15 cap. 12. C 3 ) Mart. epigr. lib. 14 epig. 175. C 4 ) /*//«• Ai/?, naî. lib. 20 cap. la. C 5 ) Smet. ant. Neom. f, 70. ( 5 ) Tac. de mor. germ. cap. 31. (^ 7 ) Dio. pcul. lib. s f. 305. C 8 3 crinibus in nodum tôrtis venere Sicambri. Mart. /pe&. epig. 3. Rufus crinis 81 coadlus in nodum apud Germanos. Siueca. yan Lson aioud. bail, hifl.f. 10. f 9 ) Smet. ant. Neom. f. 70. C ïo ) Monf. ont. txp. tom. 3 part. i. C ^ ) cnpuchon fait comme un cornet d'épicier ( i ) , lequel tenoit vraifemblablement à la faie ou à la tunique , comme le coque- luchon de quelques Religieux eft attaché à la robe : mais cet- te coëfFure étoit plus commune chez les Belges Méridionaux que chez les Septentrionaux. Coeffure des Belges Méridionaux, C'étoit le Ciicullus ou Baràecucullus , comme il efl dit d- defTus. Le bonnet , dont la pointe eft recourbée en devant comme celui des Parthes , & des Daces , étoit également d'u- fage parmi eux. C'eft la CoëfFure des figures déterrées à Pa- ris en 171 1. ( 2 ). Coëffiire des La Colonne de Trajan confirme les paroles de Dioâore de Guerriers Belges gj^^^ ^ ^^ Tacite C 3 ) , qui difcnt , que les Gaulois & les tant Septentrto- . • n ^ a' ti mux quQtKéridio- Germams combattoient fouvent nu-tete : Il y en avoit cepen- txtux. dant quelques uns , qui avoient des calques de cuivre furmon- tées d'un ou de pluficurs panaches ; ou ornées d'une tête d'oi- feau , des cornes, ou de la tête de qudque quadrupède (4); d'autres avoient des cafques , fur lefquels étoit répréfenté un poilfon , ce qui les fît nommer murmilloms C 5 ) • Il y a dans Bouteroue la répréfentation de deux pièces de ■ monnoie , qu'on croit communément avoir été faites avant la conquête des Gaules par 'Jules Céfar ; on voit fur l'une la tê- ; te d'un Prince Liégeois , coëfFée d'un calque ailé , & fur le revers un Cavalier couvert d'un cafque fans ornement ; fur l'autre eft répréfenté la tête de Vercingetorix entourée d'un cor- don de perles ( 6 ). ( I ^ Mart. lib. 3 epig. 2. ( 2 5 Monf. ant. exp. tom. i pari. ,1. ( 3 ) Vix uni alterive caflis vel galéa. Tac. de mor. germ. cap. 6. Mr. Schœfflin pré'tcnd que CaJJJs étoit un cafque de cuivre & Galea UQ cafque de cuir. lilf. illujf. tom. 1. C 4 ) Dio fie. f. 165. ( 5 ) Mnrmillonicum genus armatura gallicum eft, quorum galeis pifcis effigies inerat. Sex. Pom. fejî. col. 179. Legio gallica , galeas alaudœ avis effigie ornatas habuit, unde ipfi legio- îii datum nomen alaudœ. Sueton. i» jul. Caf. cap. 24. ( (î ) Van Loon aloud. bail, hijl f. 25. (S? 28. ( 7 •) HABILLEMENS. Rahiis des Belges Septentrionaux, LEs enfans alloient nuds jufqu'à l'âge de puberté ( i ); pour loi-s ils fe couvraient félon leur Sexe. Mais hommes & femmes reftoient abfolument nuds, lorfqu'ils étoient chez eux, ils ne fe couvraient que pour fortir. ( 2 ) Tacite dit, que les femmes n'étoiem pas autrement habillées que les hommes , que cependant elles fe couvroient quelque fois d'une robe de toile de lin rouge & fins manches, de façon qu'elles avoient les bras découverts & la partie fupé- rieure de la poitrine. ( 3 ) D'abord que les garçons étoient parvenus à l'âge de puber- té , ils fe couvroient , comme les adultes , de la peau de quel- que animal , qu'Us barbouilloient de diverfes couleurs , que des marchands éu'angers leur fourniffoient ( 4 ) ; la teinture , dont ils fe fervoient pour colorer leurs habits , étoit vraifcm- blablcment le jus de giiede ou pafiel , qui étoit fort commun en Angleterre. Ils fe faifoient, raporte Tacite, des habits avec des peaux de diverfes bêtes féroces ou de monftres marins , qui échouoient fur leurs côtes ; leur habit étoit un Sagum ou man- teau , qu'ils attachoient au col par le moien d'une agraffe ou d'tme boucle : ce manteau fe mettoit de façon , que la bou- cle ou l'agrafTe étoit placée fur l'épaule droite, & laiffoit au bras la liberté d'agir par l'ouverture. Les plus remarquables portoient des habits fi juftes au corps , qu'on pouvoir aifément diftinguer tous les membres ( 5 ). On voit dans Monfaucon la figure d'un homme couvert d'une ou de plufieurs peaux de béte -h poils longs & difpofés avec quelque fimétrie : cet ha- billement eft fait fi proprement , qu'il n'y paroit pas de cou- ture ; il cft tellement collé fur le corps , qu'on en voit toute la forme; il s'étend jufqu'aux poignets ^ jufqu'au coude-pied. ( I ) Pomp. mêla lib. a cap. 3. In omni domo midi ac fordidi , in ho* artus, in hxc corpora quac miramur, excrefcunt. Tac. de nior. germ. cap. 20, ( a ) Cetera inte(5ti totos dies juxta focum atque ignem agun:. Tac. do mor. germ. cap. 17. ( 3 ) Tac. de mor. germ. cap. 17. ( 4 ) Caf. de bdl. gall. lib. 6 cap. 21. ( 5 3 Tac, de mor. germ. cap. 17. Enfans. Femmes. Hommes. ( 8 ) ( î ). Cette figure paroit répréfenter quelque chef ou riche particulier de la Nation , félon les paroles de Tacite raportées ci-defllis ; ou quelque Gaulois mafqué en bête , félon V Auteur de la Religion des Gaulois ( 2 ) : cet habit fe nommoit Maftruca ; il étoit propre aux Germains , & ceux qui en étoient revêtus fembloient transformés en bêtes ( 3 ). l'Empereur Caracalla portoit fouvent des habits Germaniques très riches , pour fe faire aimer de cette Nation. ( 4 ) Habits militai- Des Germains répréfentés fur la colonne Trajane , les Tes des Be/gesfe/>' yj^g qj^j. Jjj tuniquc qui defcend jufqu'au dellbus du ge- nou, & les autres portent une Chlamyde frangée ^ qui eft ou- verte & attachée fur l'épaule droite , de façon que ce coté eft tout découvert ( 5 ). Qt^intius Ingenuus foldat de la Ger- manie inférieure eft répréfenté dans Monfaucon avec une tu- nique à manches , qui eft attaché avec une ceinture , & lailfe le jarret découvert. Ce même auteur prétend , que le Paluda- mentum eft le même habillement que la Cblamyde ( 6 ) . Clu- vier nous a confervé la forme d'un cotte d'armes Germaine : c'étoit une efpéce de manteau court , qui s'attachoit fur la poi- ti'ine par le moien d'une agraffe ou d'une boucle, & qui ne def- cendoit que jufqu'aux hanches comme les manteaux des Récol- Icts ou des Capucins. Diodore de Sicile dit, qu'ils avoient prefque tous des cuirafles de fer (7) , tandis que Tacite dit le contraire. (8) Habits des Belges Méridionaux. Les Beiges ^ qui habitoient la rive occidentale du haut Rhin, ne fe couvroient pas ainfi que les Septentrionaux avec des peaux de poiifon ou de quadrupèdes ( 9 ) , foit parcequ'ils s'en procuroient d'autres par le commerce , ou parcequ'ils tif- foient eux mêmes des étoffes ou du drap ; car Strabon dit po- {itivement , que les Belges ( c'eft h. dire les méridionaux ) por- ( I ) li^nf. ant. exp. tom. 3 part, i pi. 50. (a 5 J^d. tom. I page 47 a. C 3 ) Maftruca veftis germana ex pcliculis ferarum; qui eâ induuntur quafi in ferarum liabitum transformantur, Orig. lib. ip c. 23. ( 4 ) Epit. Sex. aurel. viSor. cap. 21. ( 5 ) Monf. ant. exp. tom. 3. part, i & 2. ( 6 ) Jd. tom. 4 part. i. ( 7 ) Dio. fie. lib. 5/307- ( 8 ) Paucis lorica;. Tac. de mot. germ. cap. 6. C 9 ) Tac. de tmr. germ. cap. 17. 'X 9 ^ torent des fiuesy?^'fti"{^-' Liégeois; En- fin il y en a où la Tunique eft très ample & l^ir matibhès ( 6 ). Feflui Poffipeius 4lt y' que les y?^/g^i"i <^) fervoient de poches, de, cuir , qu'ils nommojent Z'/z/^'-û '( 7 )^; .^'c^ti wKa foniié le moi de beugeUafde.'çn^FUnrùnà, 6^,^p/^ufçl.^n'yM^ mand ,' qui lignifie la poche. Les èi^/f/o/y. tvuilj q^^ 'pm porto^cnt ranneai,i,d'or au dQÎgt.du'n^ï^|4,jC8 .)1^^^^^^^^ C 3 ) Dso. fie. Itb. 5 f. S07. ' ( 4 ) Straùo ut fufir^i.- Dimidiafiiue nptes gallica paUa tegit. ' i ) Mart. lib. I epig. 93; ^.,.,; „ ..; -:. ( s. ) C 5 ) l^onf- fm. 3. part. i. , .(\\ .«^^j^^, .îonoi^nsv ,<;•? ^-^vlgas fapculos fcorteos apppUant. I^pifi. fifi. Po/ifjf.coL aÇf. ( 8 ) FJiti. hlji. nat. lib. 33. cap. i. . .^j^ i .«vrt .w^. .Vid ^\ Habit Militaire. On ne trouve pas , que l'Habit Militaire des Belges MérU âîonaux différât de celui des Septentrionaux ^ finon par la cotte- d'armes ; car le Moine de Si Gai dit , que h cotte-d'armes des Gaulois étoit un manteau , qui defcendoit devant & derrière ■jufqu'îi terre, mais fi échancré de coté, qu'il touchoit à peine ^les genoux. Ne pourroit on pas attribuer k ce manteau l'ori- gine de cette efpece de cotte-d'armes , dont fe couvrent à Bruxelles les Porte-enfeignes des Métiers , lorfqu'ils vont aux ProceliionsS l-'y: v. -A' :'--:> -j '^■,:- :; ^v^-- ■■.■: fûzh.m.^ Vraies ou Culottes. Braies ou Cu- TT 'Es^Iiftoriens font' fi partagés au fujet des Braies ou Cu- tané ^Ëpuutfio- J-^ lottes des Anciens,,, que je crois ne pouvoir mieux faire, naux que Méri- .quQ de rapporter, les fentiraens des uns & des autres; il y ^maux. -^^ jj même , qui prétendent , qu'il n'y avoit que les habitans de la Province Narhommfe , qui portafîent des Braies. Stra- bon dit , que les Belges portoient de culottes fort étroites ( i ) , ,tandis .que X«f )n'Mymi\ChauJfure des Belges en général ON" lie Trouve pas, qu'il y ait eu une différence bien re- marquable entre la Chaufllire des Belges Méridionaux & celle des Septentrionaux : généralement cependant les Ger- mains portoient des Souliers faits d'un cuir très fort & très épais ; cette Chaufllire leur couvroit non feulement le pied , mais encore les chevilles du pied : les Gens diftingués les ( I ) Belgac braccis utuntur extentis. Strah lib. 4. ( a ) Et qui te Iaxis imitantur farmataj braccis Vangiones. Lucan. lib. i verf. 430. ( 3 ) Monf. ant. expU tom. 3 part. 2. ( 4 ) Sunt qui nudl ac Tubligaculis tantum recinéti pugntc difcrime» adeunt. Dio. fie. tom. i lib. 5. portoient de la même façon, mais ils étoient fuits de peaux: ils avoient aulîî ruftge des fouliers fiiits de jonc & d'éc'orcè d'ar- bre ( i.)t.. On voitv ftir< la Colonne Trajatre des Germains , dont les fouliers étoiçiit à peu r près femblables aux nôtres ( 2 ) ; 6c dans le Receuil de Monfaucon un Soldat de la Cenimnie Inférieure , qui a pour Chaufllirc des Bottines ou- vertes le long de la partie antérieure de la jambe jufqu'aux doigts des. pieds ( 3 ) : Cette Chauffure eft la môme que celle de l'Infanterie Hongroife , avec cette dilfc^rence , que cel- le des Hongrois n'cft ouverte que du coude -pied en haut. Ce même Auteur nous donne encore la Défcription d'une Figure , qu'il croit être celle d'un Druide , qui a des bas très amples & par-lù un peu froncés , avec des fouliers entre-ou- verts fur le coude-pied , & fims talons ( 4 )• On remarque dans les anciens Monumens , que la Chauffure des Gaulois eft régulièrement de la même forme ; c'eft à dire tout à fiiit fermée, Hms qu'on puiffe diftinguer le foulier du bas ( 5 ). Cette Chauffure eft parfliitement femblable aux bottes molles. . Malgi'è toutes les recherches que j'ay pu fliire, je n'ay pas remarqué de différence entre la Chauffure des Femmes & celle des Hommes. Ornemens. LEs Belges Septentrionaux n'employoient autour d'eux au- cune efpéCe d'Ornement ( 6 ) : il n'y avoit que les Druides qui s'en décoroient , comme nous avons dit. Mais les Belges Méridionaux fe fervoient de beaucoup d'or en car- cans , bracelets , anneaux & même en' cuiraffes C 7 ) i car tous les Soldats du premier Rang , avoient des carcans d'or ('8 ) : il y en avoit même, qui portaient des baudriers cou- verts'd'or & d'argent ( 9 ). vw'< -Vm» .i. ..^.^^ ,;.tt. « i> .^i^\^o (^ £ J C 12 ) PE'RIODE ROMAINE. Habilkmens des Belges fous les Romains, JE Tie penfe pas, que le changement d'habillemens fut gé- néral dans tous les États , fous îa domination Romaine; je crois au contraire, qu'il n'a eu lieu que parmi les Per- fbnnés de Diffincflioil , & que les Artifkns & les Gens dé la Campagne ont continué fous les Romains à fo couvrir com- me avant ; j'en excepte cependant ceux , qui ne fo couvroient que dé peaux de bêtes , faute de commerce & de liaifori avec leurs Voifms. '^"'* ^^' : Tii^w O Ce far aiant foumis les Belges aux Romains , qui , par poli- tique, introduifoient leur Religion & leur Langue dans tou- tes leurs Conquêtes , & qui de plus méprifoient & traitoient de barbares ceux qu'ils foumettoient à leur Eijipire , enga- goient par-lh ces nouveaux Sujets à adopter non feulement la Religion & la Langue de leurs Vainqueurs , mais encore leur Habillement , tant pour être à l'abri du mépris de leurs Maî- tres , que pour avoir l'air vainqueur & non Vaincu. Les Ro- mains regardoient les Belges comme des hommes grolîîers & de beaucoup inférieurs à eux , ce qui , piquant ceux-ci d'hon- neur , faifoit , qu'ils tAchoient de fhifir toutes les occafions fa- vorables , pour s'infinuer dans les bonnes grâces des Chefs, afin d'en obtenir des grâces & des faveurs : Céfar aiant ré- marqué , qu'ils étoient fenfibles aux honneurs , crut pouvoir" tirer parti d'eux , en fe les attachant par quelque diftinftion; il commença d'abord ,, par accorder à quelques - uns de ces demi - barbares la Bourgeoise Romaine , avec le droit de por- ter le Latus Claviis ( i ). Quand à la difpute des Savans, au fujet du Latus & de XAngufîus Clavus , je la crois termi- née par le favant Père Dont Moufaucon ( 2 ). Nous appre- nons par Dion, Q^Augujîe, marchant fur les traces de Céfar, priva plufieurs Gaulois de la Bourgeoijie Romaine , & qu'il en gratifia d'autres : & fous l'Empire de Claude les Princi- paux de la Gaule Chevelue , qui depuis longtems avoient ob- ( I ) Quofdam è femibarbaris in curiam recepit & Ciritate Romani donavit. Suet. in fui. Caf. cap. qô. Ci) Supple. à Pant, ex^l, tie monf. tom. 3 part. 4. C 13 ) tenu la Bourgeoijie Romaîne, furent admis h toutes les Char- ges & Dignités de l'Empire ( i )• La Bourgeoifie Romaine fut enfuite accordée à tous les Habitons des Villes clofes. . Coeffureï^ PUirque îes Gaulois adoptèrent les Ulliges & l'Habillement Coëffure des Romain , il eft fort probable , que les Dames Gauloifes Dames, ne relièrent pas en arriére pour faire valoir leurs charmes , & qu'elles imitèrent, & enchérirent peut-être fur les Romaines en foit de parure & d'ajuftemcns ( 2 ) . Il n'eft donc paS étonnant , de voir dans toutes les figures , que le tems a épar- gné , que les Dames Gauloifes font coëfTées aulîi artiflement que les Romaines : celles-ci fe fervoient de cheveux pofliches, pour fuppléer au défaut des naturels ( 3 ) ; & il y a toute îipparence que celles-h\ ufercnt du même artifice ; car on en "voit , dont les cheveux font crêpés , nattés & bouclés avec au- tant d'art, de goût & de variété, qu'on en emploie h fe coëf- fcr aujourd'huy ( 4 ) • Les femmes du peuple ne changèrent probablement rien d leur ancienne façon de fe coëffer. Les Gaulois - Romains étoient rafés & portoient les cheveux Coeffure des courts ( 5 ). Tous les monumens découverts dans les Gau- Sommes. les prouvent , que les Gaulois ainfi que les Romains alloient aflez ordinairement nu-tête, & qu'ils fe la couvroient du haut de la toge , pour fe garantir des injures du tems : quand ils rcncontroient quelqu'un, h qui ils vouloient faire honneur, ils otoîent , dit Plutarque , leur vêtement de defîlis la tête : ce qui fait voir , qu'ils fe fervoient de la toge même , pour la cou- vrir. Les Dyptiques de Bourges & de Liège nous ont tranfmis la forme de la coeffure confulaire. Ce font des efpéces de ro- fettes rangées en demi cercle , qui pafl!ent d'une oreille h l'au- tre pardeffus le front , de façon que vue pardevant , cela ne répréfente pas mal les yeux de la roue d'un paon ( 6 ). Les ' .. . ^ ( I ) Tac. ann. lib. ii cap. 33. ( 3 ) Ut propter viros , vitio natursc ingenita & placendi voluntas* TertuJl. de cuit, femin. ( 3 ) ylrmb. lib. 6. ( 4 ) Monf. ant. exp. ubiq^ue. ( 5 ) Greg. turon. hifl. ( 0 3 Monf. ant. exp. tom. 3 part. l. -^,'. ■ 1 .) Eccléfiafliques fe coëfFoient comme quelques Religieux le font encore nujourd'huy , c'eft--:i-dire , qu'ils avoient la tête rafée à un cercle près , qui leur en ornoit le fommet. ( i ) Habiîïemens, Ifabillemens des TT Es Dames Gauloifes s'entretenoient la peau du viflige avec de Dames. j^ la levure ou écume de bierre ( 2 ) ; la robe des femmes reffembloit à la laie des hommes , avec cette différence , qu'el- le defcendoit jufqu'à terre ( 3 ) . Comme le corfet étoit aux Dames Romaines le plus brillant de leur ajuitement , il n'y a pas de doute , que nos Gauloifes n'en aient également fait ufa- ge, puifque nos Payfannes Brabançonnes continuent de s'en fervir, de la même manière, qu'en ufoient les Dames Romai- nes , dont l'antiquité nous a tranfmis les figures. Avant le corr fet , ces Dames fe fervoient de ceintures ou de bandes d'étof- fe , dont elles fe ferroient le fein , ce qui donna naifîance au Corfet , qu'elles décorèrent enlliite de tout , ce que la parure & le luxe peuvent inventer. Le Pbedria de l'eunuque de Te- rerice dit à fon Valet , en lui parlant d'une jeune beauté dont il avoit été frappé fubitement ; „ Cette fille n'a rien de com- „mun avec les nôtres, à qui leurs mères s'efforcent de baif- „ fer la taille , & qu'elles obligent de fe ferrer le fein avec des „ bandes , pour paroitre plus menues " ( 4 ) . Il efl fort ap- parent , que le Corfet des Dames Romaines donna naifl^ance aux Corps baleinés fi fort en uflige dans tout le Nord de l'Eu- rope. Tous les monumens anciens nous convainquent , que les Dames Gauloifes s'habilloient exaélement de même que les Romaines. ( 5 ) : t*?-,->i^? Habillemensdes Les Gaulois ^ qui étoient admis à la Bourgeoifte Romaine y Hommes. n'eurent furement rien de plus preffé , que de fe couvrir de l'habit particulier aux Citoyens Romains , Toga. Ils ne confer- verent de l'habillement de leurs ancêtres , que quelques pic- ces , que le climat rendoit néceffaires , telles que les Braies C I ) In circuitu vero medicoriim pilorum ordo apparuit , ut putares ab eifdem coronam clericis fuifle fignatum. Gr(^. tur. de vit. pat. f. 1233. ( 3 ) Cerevifiai fpuma cutem fa^minarum in wcie nutrit. Plin. hifi. nat. lib. 22 cap. 25. ( 3 ) Monf. ant. exp. tom. part. i. ( 4 ) Mem. de fAcad. des infcrip, tom. 4. ( 5 ) Motif, ut fupra ubi^ue. j C 15 ) -(' I ). Il y a difFérens fentimens fur la forme de la Toge Romaine : les uns prétendent , qu'elle étoit ouverte comme un manteau , & que , comme c'étoit un vêtement fort long & fort ample , on le plioit & on le troufToit de plufieurs maniè- res , & enfin qu'on en fjiifoit pafler des grands pans fur le bras , comme les Jefuitcs portent leur manteau. Les autres prétendent, que c'étoit un habit fenné de tous cotés comme un fie , mais qui avoit un trou au haut , par oii on fiiifoit pafler la tête », ' * maifons , d'une Robe de Chambre plus ou moins légère fé- lon la faifon. ( i ) Monfaitcon nous a donné la défcription d'une figure , trouvée \Autun, couverte de l'habit Confulaire des bas-lîécles de l'em- pire , tel que le portoient dans les Gaules le Préfet & les Hommes Confulaires. Cela fe prouve par la refTemblance avec le Dyptique de Liège ; c'eft une longue robe olîi.ië de fleu- rages avec des manches longues & larges. Il y a une bande afiez large, qui defcendde l'épaule droite vers le coté gauche ; c'eft ce qu'on nommoit Orarium ( 2). Les Auteurs difent peu de chofe au fujet de la couleur des habillemens; nous favons cependant, que les Belges emploioient beaucoup d'or & d'ar- gent dans leurs étoffes ( 3 ); que les habillemens des Atr(>- hâtes , appelles Birri & Saga , étoient roux ( 4 ) ; que les vôtemens des efclaves étoient pourpres ou plutôt rouges (5); qu'ils teignoient les étoffes en couleur de mâron avec le jûs d'hyacintes ( 6 ) ; enfin qu'ils en failbient de plufieurs cou- leurs,( 7 ). Habits des mi- ^i L'habillement de guciTC du Pr^/^^ ^« Pr^Vo/r^ étoit de fer de pied litaires. ^n cap , avec un manteau attaché au. col , qui defçendoit jul?- qu'-^i terre ( 8 ). L'Habillement Militaire des Belges _XiQ îwt •pas changé fous les Romains , car on retrouve leur ancien Habillement dans tous les Monumens Romaim.'luQ Chlamys .on Paludamentiim étoit le nom générique , & le Mandyds , XEpheftris & le^ Birrus en étoient les cfpéces diftinétives ( 9 ).. iCet habillement fe mettoit au" delfus de la Cuiraffe , & c'eft ce qu'on nomma dans la fuite Cotte-d'armes : les gardes du corps de S. M. font couverts d'ime efpéce d'habillement., qui paroit tirer fou ..origine du Chlamys ou Paludamentum des anciens i?^/g^i-,b iuîo'j o-i3{) DHc: i ■ Qi?) Mm. de ï'Àcàd,:tisz-inÇcri'pt.^:iQm. i^,\ 'jupHu': iV C 3 5 Monf. ant. exp. tonu 3 part.' i. C 3 ) Veftem germanicam atqiie in eorum fagulis argento variegatis. Herodot. hifl. lib, 4 /. 547'::; > ■ ' '■'■ „■' , ■,., C 4 ) Roma magis fufcis , Gallj^ rufis. Man, epig 129. Strao, M. 4, çap. 31. Flor. Vop'tf. cap. 20/. 36,; / •., C 5 ) Plin. hifl. nat. lib. i6. cap.-l^. ; ( 5 ) Id. lib 2 1 cap. 26. ( 7 3 Verficolore fago. Tac. hijl. lib. 2. cap. 20. ( 8 3 Brower. ann. trev. f. 224. .; • • ; . ;•' ( j 3 -drtbmid. lib. 2 cap. 3. .,.>,, t 'I? ) Braies ou Culottes» PLiifieurs Auteurs ont douté , fi les Belges rétinrent les Braies ou Culottes en adoptiiiit l'habillement romain ( i ); d'autres ont crû, que les Braccce n'étoient pas, ce que nous ^ . ^^ . liommons aujourd'hui Culottes , & que c'étoit au contraire , "* "", . , : Ce que nous appelions des Gilets ; mais Diodore de Sicile dit pofitivement , que les Bracca étoient des Haut-de-chaufles ( 2 ). On fait, que les Romains fe fcrvoient de bandes d'e- tofFe , pour fe couvrir les cuifles & les jambes ( 3 ) , mais trouvant le climat de la Belgique trop froid , il eft apparent , qu'ils firent ufage des Culottes , & môme qu'ils en portèrent la mode à Rome, car Tacite rapporte, que Licinus Cacinnay après avoir commandé une Armée dans les Gaules , paroif- foit en Italie avec des ces Haut-de-chaufles à la Gauhife (4)* Voila donc un exemple , de Femoralia ou Haut-de-chaufles - adoptés par les Romains. ChauJJîire. LÈs Dames s'enveloppoient lés çuifles & les jambes avec Cnauflure des des bandes d'étoffe de laine C'^'). rouge ( <5 )• ^ efl: Dames, -vraifemblable , qu'elles en laiflbient voir une partie par l'ou- Veiture du Soulier: elles fe fervoient , au lieu de Jarretières, de quelque mban orné & enrichi , pour afllijètir ces bandes, afin qu'elles ne flotafllM-it pas (7 ). Il y avoit peu de diffé- rence entre la Chaufliire des femmes & celle des hommes ( 8 ). Celle, qu'il y avoit, quant à la fonne , étoit, que la rpointe des fouliers des Dames étoit recourbée ( 9 ) : mais ^il y en avoit une plus grande quant à la couleur, car ancien- ur:.- ::i^.:. ' "- 'Q ■ ■-■ ., ,(-!.. 5' Galli braccas depôfuerunt , latum clavuoi" fumpfcrunt. Suet. m JuLCxf. caji. 80. . ■ . ' ( 2 ) Femoralia qua; iUi (^ Galli ) braccas appellant. 'Dio.JIc. tom.f. 307, ^ C 3 ) Du Bps hift. crjj. Je Ja mon. franc. toiu^ 6 chap. 17. - , " . - C 4 ) Quod verficolore fagulo braccas tegmen barbarum indutus , LegS" tos adloqucretur. Tac bift. lib. 2. cap. 20. ji' .i-i i ; .Ji.^J r C 5 ) Fafcia; quibus crura veftiuntur. Qmntilian. ' ^ .. C ? 3 Pwrpurçis fafciplis. Cicsr. de nat. Deor, ( 7 ) Crus perifceUo la;tatum. Tertul.. de cultu fem. •'• C 8 ) jElian. Vanro. hi^. 7. cap. 11. , . < C 9 3 Calceoli repandi. Ciar. de nat. Daor, . ^'^ C ^ ^ C I8 ^) nement les foulîers des Dames étoient blancs ( i ) , & U n'y avoit que les femmes publiques qui en portalTent de cou- leur, mais le luxe fit enfuite tant de progrès, que les hom- mes mêmes en portèrent, ce qui engagea l'Empereur JÎûre- lien ^ leur en défendre l'ufage ( 2 ) . Chauflure des La Chaufllire ordinaire des Romains étoit noire .: celle des Hommes. Magijîrats Curules étoit rouge. ( 3 ) Le Calceus Lunatus, n'étoit gueres d'ufage que pour les perfonnes les plus diftingnées; Les perfonnes de qualité fe fervoient communément du Cat- ceus unciatus , cette Chaufllire alloit jufqu'à mi-jambe ; Elle étoit ouverte depuis le coude-pied en haut , 6c fe fermoit avec un lacet. Il y en avoit , qui couvroient entièrement le pied , comme le Calceus , le MuUus , le Pero & le Phcecafium. La .Chaufllire ordinaire des Gaulois-Romains répréfenfés dans il/o/?- faucon cfl: le Ph<£caftum ( 4 ). D'autres laiflbient ime partie de defllis le pied découverte , comme le Caliga, le Soka^ le Sandalium & le Crepida , qui étoit paiticulierement en ufage parmi le petit Peuple Romain ; on ferroit les crepida, & on les nommoit pour lors crepida arata C 5 )• Je ne veux pas inférer, de ce que j'ay dit des habillemens des Belges fous la Domination Romaine , qu'ils s'habillaffent tous à la Romaine ; je fuis même perfuadé , que l'habillement Romain n'étoit d'ufige que parmi les perfonnes le plus difliin- guées des Villes , & nullement parmi les artifans ni parmi les gens de la campagne, car la fonne de l'adminifliration des Gau- les y étoit la même que celle de Rome, & les habitans y étoient, comme dans les autres Provinces , partagés en trois clafl^es. Dans la première étoient compris , ceux qui gouvemoient, immédiatement fous les ordres de TEmpéreur, les Provinces & les Villes avec tout ce qui en dépendoit : La deuxième clafle étoit, ce qu'on nomme aéluellement le Magifl:rat ou corps de Ville. Tous les honnêtes bourgeois & propriétaire^ 'Ci) Pes malus in nivea celetur aluta. Ovid. ds amor. Am. exp. hàd. kx. (23 Calceos muleos & cereos, & albos & hederaceos viris omnibus fuf- tulit, mulieribus reliquit. Fapi/c. in jiurelian. cap. 49. C 3 ) ylntiq. exp.heder. lex. Proprium geftamen eorum, qui magiflratum curulem cepiflent , punicei erat coloris, quum reliquis aluta nigra fuiïice- ret. Vopif. in AuriUan. cap. 49. C 4 ) Monf. ant. exp. tom. 3 part. i. C 5 ) Dis. Enctjclop, art. Crepides. C 19 ) fles fonds y étoierit compris : La troifiéme enfin renfermoît tous les artifans, les laboureurs, les valets &c. Cette clafle étoit compofée en grande paitie d'EfcIavcs , qui conféqucm-: ment ne pouvoient pas le vêtir à la Rjomaim Ci)* i ifîj , _ ^ Co'éffure. LA longue chevelui-e étoit chez les anciens Gaulois une Coêflure Roya- marque d'honneur & de liberté ; Grégoire de Tours dit , ^*^' que , dans la deuxième irruption que les Francs firent dans les Gaules , ils s'y choifirent à^^ Rois à longue chevelure , de la race la plus noble d'entre-eux. Après que Clovis eût reçu de l'Empereur Anafîafe le titre & les omemens de Patrice, ^ '- de Conful 6c môme àAugufle , on lui ceignit la tête d'un Dia- dème ( 2 ) . On peut voir par les antiques & par les médailles des Rois Mêrovingiem , que leur diadème étoit compofé d'un rang ou deux de diamans ( 3 ), & que, malgré le diadème, ils portoient une couronne, mais ouverte; il y en a auffi avec une couronne de laurier ( 4 ). Monfaucon nous a donné la répréfentation de la couronne du Roy Dûgobert : C'eil une efpéce de cafque feimé par le haut ( 5 ) . Du Cange fait men- tion de quatre efpéces de couronnes , qu'il attribue aux Rois Mérovingiens ( 6 ). Les longues Chevelures furent particulièrement defendïies Coëffure des à ceux , qui cmbmlToient l'État cccléfiaftique , mais la domi- ^^^"^^ nation des Francs dans les Gaules , aiant introduit le relâche- ment des mœurs , plufieurs Eccléiiaftiques portoient les che- veux longs malgi-é les loix de l'Eglife ( 7 ) . Un Concile de C 2 ( I ) DuBos bip. crit. de la mon. franc, tom. 1 chap. 2. ( a ) Greg. tur. de vitis Pat. cap. 10. - C 3 ) Scbeepfiiti. Alf. illuft. tom. i. /. 798. Scire oportet illud quod nunc ftemraa dicitur, olira diûiim diadema. Id autem erat lata vitta ex unionibus & margaritis pofita quidem in Impera- toris fronte, fed circa cerebriim rétro ligata, unde & diadematis quafi di- cas ligamenti, nomen obtinuit, quod paulatim mutatum evafit taie, quale hodie vifitur & ftemma nominatur. Porro quod nunc rocatur diadema olim Zona militaris dicebatur infigne honoris. Codin. Curopalatescap- 6 §. 33(Sf34^ ( 4 ) Cabinet de S. Germain à Paris & de S. Mxsdard à Soijfans. C 5 ) Monf. monutn. de la mon. franc, tom. i table la. ( 6 ) />« Cangi diff. 24 fur Joinville f. 250. (I 7 ) CoNcil. tom. 4. Dames. C 20 ) pïufieilrs Provinces tenu h Jgde.en 506 ordonne, que, fi des Clercs portent de grands Cheveux , l'Archidiacre les leur cou- pe ( I ) . Ils étoient obligés , de fe laifTer rafer la barbe & les Cheveux, & de porter la Couronne Cléricale; Sidoine ApoUi-. naire eft d'accord avec Grégoire de Tours au fujet des Che- veux , mais il ne l'éfl pas au fujet de la barbe, car il dit au contraire , que les Clercs la portoient longue ( ^ ) • Comme les Eccléfiaftiquês conferverent par diftindlion ïhsihit Komaiti fous la domination des Francs ^ on en peut, je crois, inférer, qu'ils fe couvroient la tête de la Toge (3). La Mitre Épif- copale étoit anciennement de la même forme qu'aujourd'huy, mais moins élevée ( 4 )• Coêfflirc des . Il eft vraifemblable , que les Dames du Pays retinrent la CoëlFure Romaine fous la domination des Francs , & qu'elles ' ne fe raprocherent qu'infenfiblement de la mode des Dames Franques ; en 1 705 on découvrit près de Maçon plufieurs tom- beaux de Francs , entre-autres un qui contenoit le fquelette d'une femme, dont le crâne étoit coëffé d'un ornement de fer, qui avoit une efpéce de bourrelet & une anfe qui l'embrafToit: Cette anfe étoit à peu près de forme ovale, en forte qu'on peut dire , que cet ornement étoit en tout femblable aux bourrelets, dont fe fervoient les femmes, il y a peu d'années; pour fe coëfFer. Il y a encore trois ornements de tête à peu près pareils dans le Cabinet de St. Germain des Prez. ( 5 ) On voit à Langres un bas-relief, qui reprefente une fille, dont la coëffure approche extrêmement de celles des payfannes Liégeoifes. ( 6 ) L'auteur du Receuil des hijJoriens de France croit , que la coëffure des femmes Franques , dont il eft fait mention dans la loi falique, étoit une coëffè de foie ou de fil, ( I ) Du Bos hifl. crit. de la mon, franc, lib. 6 chap. 17. ( 2 5 Greg. tur. ut ante cap. 17. Franci barbam alebant. Maximus Pa- latimis ad Clericatum promotus coma brevis fuifle dicitur & barbâ prolixâ. Sidutt. apolî. lib. 4 ep. 24. i %') Jd. lib. s cap. 14. ( 4 ) Mitram habet in capite non adeo ut hodie fit acuminatam , (èd humilem , quales olim déferre folebant. Don. Ruinart dijf. de Abbat. Sti. Germant Parifiis. ( 5 ) Relig. des gaul. tom. 2 /! 550. ( 6 3 Monf. atif. exji. tom. 3 pi. 50. faîte comme celle dés pèruques, dont elles Te ïfervoieht pour contenir les cheveux. ( i ) • C/ûdiofj ordonna h fes fujets de fe laifTer croître- la barbe & CoëfTure des ks cheveux, t^out les di{}Angaet des Romains i^ô^'iés Romains Hommes. fe laiflerent croître la barbe &'lesChèieux, afin depifler poiif ' Francs ( 2 ) . Les Francs fe peignoicnt les Cheveux de der- rière en devant , de fliçon qu'ils avoient la nuque découverte ( 3 ); Ils nommoient Miftache la partie de la barbe, qui cou- vre la lôvre fupéricure ( 4 ) & la relevoient comme les mi- litaires d'aujourd'huy ( 5 ) . Procope dit cependant , que les . " ^ Romains demeurés dans la Gaule s'unirent vers l'an 497 aux j/irmoriches , & qu'ils conferverent l'habillement Romain & là CoëfTure ( 6 ) . On voit dans Brower la figure d'un allumeur de fourneau , dont le bonnet efl en forme de diadème , mais il en fort du milieu une efpèce de Hic femblable à celiii des bonnets des Hufllirds ( 7 ). Il efl fort apparent, que le bon- net ordinaire des Francs étoit le même que celui- des Germains leurs ancêtres. HabiîJemens. ' '" ^ ^'^ LEs Francs connoiffoient bien peu le luxe, puifque Egi-, Habits Royaux, «<^r<^ rapporte , que C/6^/'/^w^i:'/7i2 nefortoit janijùs qu'en Chariot , trainé par des bœufs , & conduit par un Bouvier comme un Chariot de Payfan ; que fon habit ordinaii'e étoit l'habit franc , qui difFéroit peu de celui du peuple , enfin que fbn Manteau étoit fait de peau de Loutres ( 8 ); il n'y avoit que pour des Cérémonies particulières qu'il fe couvroit plus magnifiquement. On peut juger par cet échantillon , combien les Francs du cinquième & fibiiéme fiécle étoient fimples dans leurs habiUemens. Après que Clovis eût reçu de l'Erapereuç O'^J 1 ) Si quis mulierem excapillaverit ut ei Obbonis ad terra cadati Lex faltlt. 16. ; -JfiU'h yri'JVl, HOÎ ( 2 j Greg. tur. htft. uimon. mon. for. cap. g. ( 3 ) Ad frontem coma tradta jacet nudataque cervii.; os!.';drJ iS }il r, ■ Setarura per damna n.itet:^.^- - - SiJon. ajipoUijiat'pmtegiHàif, -iKÇ4 ) Dh.ficul. tm. I f. 305. - : : ;...": a j Q 5 ) Pro barba tenues perarantur piedline criftac. Sidm. apoll. ex panent. major ian. verf. 339. ( 6 _) Procop. 46 bell. goth. Jib. 1 f. %j^\. K ^ ^ f 7 ) Brow. afin. trev. f. 95. . '. ^ t 8 ) Quocumc^ue eundem erat , carpento ibat , quod bobus juno C 22 > 4m!icfe\t% digoités dont j'ai parlé plus haut, il fut revêtu, dans la Bûfilique de St. Martin de Tours. , de la Tunique ôc j : - du Manteau rouge C i ). ÏTabits des Prê- Les ]^rafJ€S éxmx. maîtres des Gaules^ les Gallo-Romains ad- tres. optèrent inrenfiblement l'habillement de leurs vainqueurs , & il ne relia que les Eccléfiaftiques , qu'on put reconnoître pour être de la Nation Romaine ( 2 ) ; car la Soutane de nos Prêtres, ( j'entends l'habit ) & le manteau long, eft exa(a:e- ment l'ancien habit romain , quant à la forme. . ; / Habits desFem- ^ Puifque les anciens habitans rédnrent encore quelque tems cies. fous la domination des Francs l'habillement Romain , il eft très. probable , que les Dames firent de même , & que ce ne fût qu'infenfiblement qu'elles adoptèrent l'habillement Franc. Je crois , que les deux figures répréientés dans une planche de Monfmcm à.ovfQm être rappoitées au tems de la domination des Francs , car les habillemens de ces figures n'ont rien de commun avec celui des femmes i^o/«tf/«fx: l'une eft tirée d'un Bas-relief qu'on voit à Langres , & répréfente une fille , dont la Tunique , qui ne defcend que jufqu'à mi-jambe , eft dé- coupée par le bas en manière de frange ; & ce qu'il y a de plus fingulier, c'eft qu'elle porte un tablier, comme on les porte aujourd'huy : cet habillement approche tellement de celui de nos jours , que fi on n'étoit bien aflliré , que le mo- nument eft antique, on, croiroit, a juger par l'habillement ^ qu'il eft niodeme ( '3 ).. L'autre figure répréfente une fem- me affife , ' dont la Tunique va jufqu'aux pieds ; cette Tuni- que eft rabattue vers le Col, & forme une efpéce de Collet: les manches vont jufqu'au poignet ; elles font ornées d'un agrément circulaire , qui prend vers la partie moienne du bras & deftend en pointe' jufqu'au deffous du coude ( 4 ). On yoit: dansj \^%vAnmks de. Trêves de Brower la figure d'une femme couverte d'une robe ronde, dont les manches defcen- tis & bubulco ruftico more agente trahebatur .Veftiîu patrio, id eft francico utebaiur. .< . . . . . habitus ejns parum a commiini ac plebeo difcrepabat ex pellibus lutrinis thorace con- feûo humeros pedùfque-tegebat. Eginard. in vita Car, mag. ( I ) Gng. tur. de vim Patr. cap. 20. ( 3 3 Du Bos hijî. crit. de la mon. fran. liv, 6 cbap. 17. ( 3 ) Motif, mt. ex^. tom, 3 //. 50. ■.tf3VroH.t:ii>^i CÇ ^83 )) dent jufqu*dux poignets ( i •') Gfègfuîri âd 1%un paflàrtt 'd'un enterrement , dit, qiie les femmes y alfiftejÊnt en -habit de deuil, comme fi elles enflent perdu leurs mariâî;( a-). Ce qui prouve, qu'elles fe fervoient d'un habillement^ diftinéUf .pour le deuil. jV\î^ lia sdniBi. éI ûiiitr^jt Procope dit, que les Romains-, -c'efl: ainfi qu'on nommoît les rrabit des anciens Habitans , confcrvérent l'Habit h la Romaine fous-les 'Francs. C 3 ) L'habit ordinaire de ceux-ci étoit fi jufte ail Jçoips , qu'on pouvoit aifément en diftînguer toutes les par- tiels. C 4 ) C^'^^ n'empCche pas , qu'il n'eufTent des habillc- mens de plufieurs efpéces , qui différoiententrç.eiîx ou par les couleurs ou par les Étoffes. ( 5 ) Ceux qu'on baptifoit anciennement étoî'ent vétfis de blanc ; ils^portoient vraifcmbla- blemcnt cet habillement pendant un certain tems, piiirqu'on trouve , que Clovis & fes Compagtions , qui avoient été bap- tîfés le jour de Noël, allèrent en habit bîartc le jour -de la "^ '^ v,vj Paflion , entendre prêcher St. Remy. ( 6 ) Et quVngomer fils de Clovis mourut en habit blanc , pafcequ'il avôit été nouvel- lement baptifé. ( 7 ) - -juLes guciTiers le couvroient la tête d'un Cafque oit Héau- JTabillement des Mhe qu'ils nommoient Ile/mus. (8 ) Ce mot efi: encore d'u- fage dans la langue flamande , pour défigner un Calque. La Côte de-maille ou Corlelct étoit ime armure défenfive en forme de Tunique , qui defcendoit dépuis le col jufqu'au milieu dû corps, elle étoit faite de petits anneaux ou mailles dé iil de fer , entortillées & entrelacées les unes dans les autres ; cette armure fe nommoit haubert, hauber g ^ hauber. Mrs DuCange & Skinner tirent l'étymologie de ce mot du Belgique ou du Teu- ton , ( 9 ) & ils n'ont pas tort , car ce mot compofé dfe bocb en allemand ou hoog Qn flamand , -ojkxi fignifie haut, & dfe ( I ) Bnv. afin. trev. f. 224. C 3 ) Greg. tur. de vitis Patr. cap. 6. ( 3 ) Procop. de bell. goth. lib. lo cap. la. •. ; ( 4 ) Striftius afluta; veftes procera coercent Membra virorum Sidon. apoll. ex patieg. majarian. veif.^j^^^ C 5 ) ^^P- ^ 7 ieneid. ex Suet. ■ ) \ i ( 6 ) Hift. frati. Ep. cap. 7i. i > > ( 7 ) Baptizatus autem puer, quetn Ingomerero vocitaverunt , iaipfis^ 4icut regeneratus fuerat albis. Greg. tur. hifi. lib. a cap. 29. '[ " ^ C 8 } Leg. ri p. di divtrf. interf. ') C P ) Di^. mctjclop. art. cotte. Guerriers. '::::yau T ibergen qui fîgnîJfîe cacher, veut dire couverture du haut. Les 'Bainberg<^i (,i ) dont ils faifoient ufage, étoient vraifemblable- mei;t des ^grèves, faites de fil de fer comme le Hauherg\ Ce mot eft également y?//(g;w//^ o\x flamand ^ car bein & been lignifie la jambe en allemand & en flamand, ôc bergen cacher. ■''^'''^.: Culottes, Ous les monumens nous font voir, que les' Culottes des Francs étoient de la même forme que celles des Hongrois, avec cette différence, qu'elles étoient plus largps,^:"(',2 ) jî s'en trouve cependant, où la vefl:e , les Culottes & iés' Bas ne font qu'une feule pièce, ( 3 ) comme les Pantalons du l'habillement avec lequel les Ramoneurs entrent dans les Che- - c';^^i): ChauJJure, . ,, ., \ ,, ^ ^^;.^ " Ro^ de^"'^^ T ' A ftatue de Clovîs, qui fe voit au Portail de St. Germain A-^ des Prez à Paris, a chaque foulier recouvert d'un fécond ibulier ou galoche coupé en forme de croiflant un peu au deflbus du Coude -pied , comme pour laiflx^r voir la peau ou l'Étoffe du premier foulier, qui étoit d'une couleur différen- te : cette Chauffure étoit une marque de diflrinélion, car le Soulier Lunaire n'appartenoit qu'aux Patriciens. ( 4 ) Vers l'an 500 les anciens habitans des Gaules fe chauffoient jçncore à la Romaine ,Q 5 ); mais la Chauffure ordinaire des y^fancs étoit la même que celle des. anciens Germains , dont nous avons parlé fous la Période Gauloife, c'eft h dire;, qu'- ils poitoient ou des Bottines comme l'Infanterie Hongroife, ou des Bottes molles •(•■6 ). Les pauvres fe cohtentoient d'une .Chauffure de bois comme nos fabots ( 7 )• Je n'ay rien pu ^d^ççuyrir dg^jpartiçuUci; au fujet de.la ChaùiEire des. Dames Franques. ■ :s: > .^y^^^ ^,,^ .,«.,'^ ; ( I ) Leg. rip. ut ante. " • • . . • ( 2 ) Ann. Trtv. f. 9.^.' .', ( 3 ) Monîf. ant. expl. .. . - ( 4 ) i&. B. Ambiant. Calceus ant. f. gï. ' C 5 ) Procop. de bell. goth. lib. lo cap. f2. • . ■ ^ ) ^C(rJ^:^.Brow. anh. trev. f; gg. Motif, ubique. -• > Q 7 ) Eugeudiis nuditati pedum pra;ter ligneas gallicanarque Caligas ad- didit numquara. inter a£la S. S. ord. Sti. Bened. in app.fac. 1 f. 520. ( 25 ) ARTICLE SECOND. Langage des Belges, JE me propofe de" démontrer , premièrement , que la lan- gue Celtique étoit commune à tous les Gaulois. i. Que cette langue ell encore aduellement d'ulage , chez les peu- ples qui en Ibnt ifîlis. Elle a fouflcrt à la vérité de fi grands changemens , que les hommes ordinaires ne la retrouvent ni ne la reconnoiflent pas de l'un Royaume à l'autre : mais on ne doit pas en être plus furpris , que de remarquer les différentes nuances d'un même langage d'un Village à un autre. \J Au- teur du Di&ionnaire Gallois & Bas-Bréton accorde aux préten- dus Mots Celtes , • qu'il y raporte , une terminaifon ii forcée , qu'on les prendroit volontiers pour des mots latins : où il les contourne tellement vers la prononciation Françoife , qu'à moins d'avoir lii d'autres Auteurs , on ne pourroit jamais s'ima- giner , que la langue Allemande ou Flamande tirât fon origine de la Celtique. S'il eut , comme Scbrikius , tiré l'Étymologie des mots Celtes de la langue Japbetaue ou Hébraïque, lui, qui con- vient, que le Nord fut peuplé par les Defcendans de Japbet., il ne les auroit pas défigurés (Se rendus méconnoifllibles , comme il a fait ; il eft vrai , qu'il eft dans la bonne foi , que le Langa- ge des Bas-Bréton, Gallois &c. eft le feul relie de la langue Cel- tique , 6c que , afin qu'on le croie , il renvoyé à fon DiTtionnai- re ( I ) : il dit aufli , que les langues Allemande & Flamande font filles de cclie-h\ , comme s'il étoit probable , que ces lan- gues anciennes qui font fi étendues , 6c qu'on parloit déjà probablement avant que le Pays des Galles fut peuplé , fiiffent filles d'un langage borné h de W petits Cantons : il eft bien plus apparent, que la langue Teutone eft la mère de celle de là BaQe D C I ) On va faire voit dans la première partie de ces Mémoires , qu'il falloit puifer la langue Celtique dans les anciens Auteurs Grecs & Latins, qui nous ont confcrvé quclciucs mots Gaulois. 2. Dans le Gallois. 3. Dans la langue de la Province de CornouailU; 4. Dans VEcojfuis des Montagnes'; 5. Dans VlrlanJois; 6. Dans le Bas-Bréson; 7 Dans le Ba'^qae; 8 Dans les /Ow des Saints. &c, Di^. Gallois de Mr C 2(5 p Bretagne &. du Pûys des Galles, \mnquQ nous démontrerons plus bas, que les Iles Britanniques ont été peuplées par les Belges. La divifion que je viens de fiiire cy-deflus n'eft relative qu';\ la langue Celtique ; maïs comme il s'eft fait dans la Belgique des révolutions très remarquables, à l'égard du langage, je n'ai pu me difpenfer de diviler l'état en trois Périodes, dont la pre- mière comprendra la Domination Gauloife , la deuxième la Ro' maine & la troifiéme la Franque. PÉRIODE GAULOISE. Langage des Belges avant la Conquête de la Belgique par Jules Céfar. L A Langue Celtique étoit commune à tous les peuples con- nus fous le nom de Celtes ou de Celtofchytes. Hérodote dit , que la fource du Danube cft dans le pays des Celtes ( i ) ; Hipparche les loge jufqu'au Pok-Jr&ique ( 2 ) ; ce qui cft confirmé par Paufanias , qui dit , qu'il y a dans le pays des Celtes des animaux nommés Elans ; or tout le monde flxit , que ces animaux ne fe trouvent que dans la partie la plus. Septentrionale de l'Europe C 3 } • enfin félon Ptolomée, toute l'Europe étoit habitée par des Celtes ( 4 ). Je crois, que des témoignages femblables paroitront fuffifàns , pour m'authori- fer h conclure , que tous les habitans du Nord , refpeftive- ment aux Hébreux y aux Perfans , aux Egy tiens, & aux Grecs ^ ont été défignés par ces anciens Peuples fous le nom com- mun de Celte ; & que le mot Celte ou Septentrional étoit fi- nonyme pour eux. Je viens de démontrer , que les peuples anciens , particulièrement les Gi-ecs, ont tenu pour Celtes tous les habitans du Nord, ce qui me fait efpérer, que je parviendrai également à prouver , que tous ceux qui ont été connus pour Celtes y ont eu l'uflige de la même langue. Tous les anciens ( I ) Iftriim Teu Danubium in Celtis oriri. Herodot. Ub. 2. cap. 45. & II!;. 4. cap. 106. C 2 ) Ad Boryfthenem ufque Celtica totis noôibus scftivis fol lucet. Strab. lib. 2. ( 3 ) Eft fera qnam Alcem vocant, média inter Cervum & Camelum fpecie, gignitur in Gallorum regione. Paufan. lib. g. f. 57 2. ( 4 ) Ptolom. 2. quadrip. Auteurs , entre autres jofepb fils de Qorion , la Chronique de Pafcaly Ificiorey S. Jérôme^ Eujl(itbe cfAntiochç & Flave Jo- feph ( I ) > ^^^ ^"^ P^^'^^' ^^^ Galates ou des Celtes , convien- nent , qu'ils tirent leur origine de Gomer , fils aine de Japbet; \\ ell apparent , que ces Hiftoriens avoient puifé cette opi- nion dans quelques Monumens anciens ; or puifqu'on leur donne à tous la même origine , pourquoi n'auroient-ils pas parlé la même luigue. Il efi: indubitable, que tous les habi- tans du Nord étoient autrefois Nomades ou Errans , c'eft ce que les Grecs nommoient Schytes , mais dmis la fi.iite on les appella Celtes ( 2 ). Les Auteurs contemporains ont jugé, fiar les mœurs des Germains & des Gaulois , qu'ils étoient les uns & les autres Celtes d'origine C 3 )• Les Germains qui habi" toient les bords du Khin , étoient cenfés Celtes chez les Ro-^ mains ( 4 ) ; le nom de Nomade ou de ScJjyte , étojt relatif à leur manière de vivre , 6c celui de Galate ou de Gaulois » fe rapportoit ît leur couleur; car yixa en Grec lignifie lait (5), c'elt h dire blanc. Toutes les Langues du Nord tirent leur origine de la Ja* phetane ou Hébraïque , l'Auteur du Di&iommire Gallois 6cc. le croit & Schrikius le prouve. Moïfe dit , qu'il n'y avoit ancien^ nement qu'une feule Langue, qui étoit commune à tous les hommes ( 6 ) : mais cette mcre Langue fut par la fuite di^ vifée en plufieurs langues paiticulieres , qui- d?ns le fond nç jlifïëroient peut-être entre elles que par la prcMionciation. Le? rejettons de cette merc langue font en Âfie , .la Syriaque y Ig Chalâeëne ^V Arabe \ celles 6^ Afrique font, la Cophte^ & VEthio* pienne ; enfin celles de X Europe- Ibnt , \x Tetitom ou Celtique & la Sckvonne. On pourroit me demander, qu'elle étoit cettç D 2 ( I ) Gomar gomaritas condidit, quos nunc gracci galatas vocitant. Ub. 'de ant. judai. cap. 7 /. 373. Enjlatb. comment, in hexam. Hieronimi quaft. bxb, in gen gotner. ex quo gagata ; îd eft Galli. lib. 9 cap. a jof. gorion apud Bockars, ( a ) Strab. lib. i. f. 12. ''C'3 ') P<»"p- mêla ta. i cap. r $f 2. V^al. max. lH. 3 éàp. 6. ( 4 5 Nam Celtac quidem , quos Germanos vocamus , cum omnem cel-: ticam regionem , qua; ad Rhenum eft, occupaflent, eflèccrunt, ut ea ger- mania vocaretur. Dio. hifl. lib. 53. ( 5 ) Galli a candore corporis nuncupati funt. p«!\« enim gjsiçè.I^ac dicitur. Ijidor. lib. 9 cap. a. \\ > ") .C6) £ratadhucterralabiiunius,8cferfflonum«oittmdein. (? •■ S • '■■"'r.':'\\-"i ::v:::r' ;- ^". ■•>!'.., . . d^j^T C 28 ) mère langue , d'où font foities toutes celles , que je viens de nommer ? Je fais , que plufieurs Nations ont voulu s'attribuer l'honneur de la polTéder , mais comme je ne me fens pas en 'état d'en juger, & que cela ne fiiit rien àlaQueftion propofée, ■je me tais. J'ay rapporté ci-defllis le paffage de Flave Jofeph , qui dit que les Gomarites ou Galates defcendoient de Gomar fils de Japhet ( i ) • Ces Gomarites ou Japhétans ne favoient probablement qu'une feule langue, lorfqu'ils paflerent à'Jfîe en Europe , niais s'étant difperfés , ils changèrent infenfible- ment & de mœurs & de langues ; fi on remonte h la fource de diverfes langues , qui proviennent de la Celtique , on trouvera qu'elles fortent toutes de la Japhetane ( 2 ). Les Grecs ont fort bien remarqué , que la langue Celtique étoit brève , obfcu- re & ambiguë ( 3 ) : or il eft certain que ces caraéléres con- viennent à la langue 'Hébraique puifque cette langue eft fi pau- vre , qu'on peut interpréter le même mot de diverfes façons , & y attacher des idées abfolument différentes ; d'où eft pro- venu ce grand nombre de traduélions des pfeaumes fi difièm- blables : Schrikius trouve non feulement l'origine & les racines de la langue celtique dans V hébraïque , mais il en tire fans effort & fans contrainte fétymologie des mots ( 4 ) . Il y a beau* coup d'apparence, que la Germanie fut peuplée avant V Italie & la Gaule ; car lorfque Gomar & i^is Compagnons fortirent de VJfïe pour peupler V Europe , ils ne prirent furement pas leur route par Mer ; il eft au contraire probable , qu'ils pafferent entre la Mer Noire & la 'Mer Cafpienne , & qu'ils remontèrent le Danube pour peupler la Germanie , enfuite V Italie, le Nord ôc'Và Gaule. Il eft d'autant plus croyable, que c'eft par la Germanie que V Italie fut peuplée , que Zénodore de Trertne dit pofitivemcnt, que les Umbriens font Galates d'origine. C 5 ) Ce fentiment eft confirmé par Pline , par Florus & par Ser- vitis ( 6 ) . Les auteurs Grecs font d'accord avec les Romains ( I ) Gomar Gomaritas condidit ,- quos nunc grjcci galatas vocitant. iih. ant. jud. cap. 7. (^ 2 ) Schrik. introJ. ad orig. rer. celt' C 4 5 'Schrik. ut fup. C 5 ) / avec une Loi de Hludiiic & de Hlothaire qui lui efl: polle- rieure de plufieurs fiécles ( i ) , & fi l'on fait attention à la reflemblance du Uuigage de ces deux pièces , on ne peut voie fans étonnement , que le long intervalle de tems , qu'il y a eii entre elles , n'ait pas caufé une altération plus fenfible dans la langue teutone. Ceci feul devroit fuffire pour nous convaincre de notre origine , commune avec les Hétrufqms ; Klaas Kolyn Auteur du 1 2. fiécle dit , qu'il a vu lui môme à Egmont des Hymnes ou Chanfons compofées par les Bardes : ( 2 ) mais comme il ne dit pas en quelle langue étoient ces Hymnes, il eft probable qu'ils étoient en Teuton , car s'ils euflent été en toute autre langue , l'auteur en auroit fait mention , d'autant plu3 qu'il ne dit pas , qu'il les a appris par tmdition , mais qu'il les a vus & lus. Si ces Hymnes étoient écrits en Teuton, com* me il eft prefque évident, il eft très probable, que la langue teutone étoit l'ancienne langue commune de tous les Gaulois ^ puifqu'ils formoient un feul corps de république ; qu'ils s'af- fembloient de tems en tems dans des lieux défignés, pour y traiter des affiiires du coips ( 3 ); que les Druides de tou- tes les Gaules s'affembloient une fois l'année auprès de Char- très , pour rendre juftice aux particuliers de la nation , ■ qui venoient de toutes parts , pous les confulter : ( 4 } d'ailleurs tous ces peuples avoient la même origine, & enfin qu'on ne ( I ) f^oici le titre d'une Loi du 4. livre des Loix des Francs, avec la tra-' ^Son latine. j'jrj .j....i That ein jouveliche man frier genvalt bave. ; ,.[ \iç.*i. ; , De homine libirOj ut poteflatem habeat. JIOJ-» l- So vuar fofe er vuilit lachen frnn Cegevene. ■oh '?{;: Ubique voluerit , res fuas dure. Cette loi fut promulgée fous le règne de Hluduic Aug, & de Hlothaire Caf. Brow. aim. trev. f. 27 P^red. gall. franc, lié. 3. ' ( 2 ) Wan ti runners je ontbraken verf. 50. Te weizen Skriban irrer faken Vêle haben twifelt zere Of tie Tietsken emmermere Ti Bardfangen te skriban ploenen ; Mes dat folcks beftonden doenen - Hat ic ir voor ovcrwaren. "^ En ti Barden woizen lezen verf. 151 Ti nog overig haben wezen Minen daghen binnen Hegmonde • Zolckes hab ic zo bevondea. £l. Kolun» f 3 ) Crf/: de bell. gall. lib. 5. ( 4 ) / . amrvvymo ^ lier tout mitour ^^ omw3^raen en fl. amrydedd , cruâité , omryp en fl. an , fans , ohn en ail. an , dedans , in en fl. & en ail. an , là , aan en fl. , ail ou am en ail. an , particule itérative , en en fl. , luid en ail, an , particule dimunitive , d'ufage en fl. anaghaidh , averfion , nydh)':^ en fl. nu-àmgyWYe\id,încompre/jekfble, ongryppend en fl, ambhrith, large , hYiicdt enfl., breit e/î ail. ane , angle , ock en fl. Ç $3 ) ane, etrotii eng en fl. & en ail. anc , oîitil de fer , ani bofT en ail. , haen balk en fl. aiiz , oye , gaiis en ail. & en fl. ancerulus , petit oye , ganflein en ail. anchova , anchois , anchove en fl. ancor , ancre , ankcr en fl. , ancker en ail. ancoii , affii&ion , iingft en fl, engft en ail, ancqucn, le même. ancus , eflropié , mank en fl. and , tête-chef, cynde en fl. , end en ail. anderu , le foir , aan de ruhc en ail. , aan de ruft en fl. andi , ce qui eft l'extrémité , eyndig en fl. , eyndlich en ail, andwfu , profond , dic(F ^« ail. , diep ^/; //. anefgud , fainéant , ongoed en fi. anfurf , Wc^^ , afgeverft en fl'. anfarffio , défigurer , onverven en fl. ang , étroit , eng en fl. & en ail. angan , main , kmd é-zz ^//. tSP ^/; //. angel , ange , engel en fl. angen , prejfer , cngen ^« ^//. angheniis , pauvreté , engenis en fl. angenoedid, anghenoctid,/'^?/wfr^, eng en noDidig £« //. anghenog , pauvre , eng en nood en fl. anghryfT , pas ferme , ongryfflyk en ail. anghryfarchur , voleur , angi'yfFer en ail. anghy weirdeb, anghj^ertjdd, ineJlimabk^onwcQTdighyd enf, angir, cruel, ongQY-.en ail. anglacr , obfcur , onklaar en fl. angor , ancre , anker en fl. & ancker en ail. angwaneg , augmentation , aangewonne en fl. anhael , avare , aanhaal en fl. anhackler , avarice , aanhaalder en fl. anharddweh , indécence , oneerlyk en fl. - ou onaerdig. anher , fans , ohne en ail. . . antre, orifice, intré en fl. '-,\\i antren, entrer, intreden en fl. intretten en ail, antzaiTa , oye , gann en ail. & en fl. anvan , enclume , aanbel en fl. anve , anvez , le même. anurddo , deshonorer , on ecr doen en fl. anwir, pas vrai, onwaar en fl. anwych , anwychcr , foihle , wycker en fl. anze, la, aan en fl. , an en ail. C 56 ) ap , pnge^ haap en fl. - .apa , k. même. apel , apell , pomme , appel en fl. affel en ail. apron , épreuve , proef en fl. aprouff, le même. ar , terre , aarde en fl. ar , /^^^^^ , her en ail. , heer en fl. arbia , ;?r/w? , rube en ail. , raape en fl. arc , cochon , vercke g». //. ar , pierre , r<9f , arclu}'n en fl. ard , naturel , art ^« ail. , ard m //. ard , ferme, harc ^» //. & en ail. ardd-dcg, beau , aardig en fl. areithio , difcourir ^ ruthen en ail, aif , trait , //c/^^ , fcharfF en ail. argrafF, infcription , aard-grafF-fchrift en fl. - argii , débat , argiiering en fl. arguer , àifputeur , argiierder en fl. ark , habitation , arcke ^7? //. arm , pauvre , arm en ail. & en fl. armellum, habit, qui ne couvre que les épaules ^ iivmel en ail. araierhcin , épargner , arm zyn en fl. armillum , bracelet , arm-riiik en fl. armm , épaule , arm en ail. & en fl. armor , côte de la mer , an mer en ail. aiTi , oreille , ohr en ail. , oor en fl. arranva , aigle , arend en fl. , arii.^i ail. arfa , ancien, ait en ail. v- , ■v:^>' art , pierre , arduyn en fl. arteithuir , bourreau , dooder en fl. afal , âne , efel en fl. & en ail. afcall , aixelle , achfel en ail. , oxfel en fl. ad , broche , ^t en fl. , . afcer , acier , yzer en ail. â? en fl afciare , cow/'^r , hacken en fl. afcen, prefent , fchenk e« //. afleddaf, être.affis^ zitte ou zQtte en fl. afenfiva , abfwthe , alfeii ou alzem ^;/ //. afgelhvynt , vent de coté , oxel-wint en fl. ask , cran. , hak ^« //. flflamble , enfemble , gelamelt en fl, affé, r#?/?^, efle en ail. flflmre , <7/^o/> , fitten en fl. ( 57 ) afTiHie , aJ^JIer , acfys en fl. alla , broche , aft en fl. altea , chef, tête , eerfte en fl. aflcdiim , métairie , hofftcd en fl. aflell , copeau , haekfel en fl. aftigo , châtier , caflyde en fl. aftraim , emporter, auftragen en al. at , foiivent , et ou ctlyk en fl. ataii , toujours , altyd en fl. atceiniad , qui chante fouvent , erzinger en fl. atera , ckrrier , achter en fl. ateribinio , farder --une deuxième fois , ercrabbe en fl. atgribo , repeigner id. afgryf hau , reprendre des forces , afgryffen en al. atgymmifcu, remeler , ergemilchet en al. athaig , géant , hohe en al. athair , père , vatter en al. athair , ferpent , adder en fl. atdyblu , redoubler , erdobbele en fl. athrytith , naturel , ardijk en fl. atia , aatia , haine , haet en al. & en fl. ato , toujours , altoos en fl. atrevire , ofer , derven en fl. diirven en al. atzeda , refpirer , azeme en fl. atfeden id. attagena., crepti feule , aandaage. attiilgar , avare , hou algaar en fl. attaluid , avarice , houdalighyd. attaliaeth id. ' attaŒire , entajfer , intaflchen en fl. attifîii , exciter , aanhitfcn en fl. attominare , tamifer , temfen en fl. atude , chapeau , hoed en fl. atza , gale , kratz en ail. atzen , mangeant , efTend en ail. atzerouz , derrière , achter ons en fl. au , haut y hoog en fl. au , port , hâve en fl. au , Foin , hoy , en fl. hew en al. avaguien , naviger , afvaaren en fl. aval coiiien , coing , que - apel en fl. avallare , defcendre , afvallen en fl. n C 5B ) aval floup , pomme d'étouppe , llop-appel en fl. avall gort , verger , apel gaeit en fl, aue , habitation , hauz en ail, aud , gris , graud en fl. augued , herje , egge en fl, aviel , anguille , ael en fl. auzza , enfant , oir en fl. aufa , cendre , afle e« //. aufeina & aufein ?V. autrou , maître , ouder en fl. auteritois , antiquité , ouderdom en fl. avu , Foie , lever ^;? //. leber en al. au , haut , hoog ^« fl. au , ?(?/i2 , haufF en al. awdur , maître , ouder en fl. awent , rapide , gefchwind en al. awr , i&^^r^ , uer en fl. awft , moiffon , ooft ^» //. haw , herbe , hoy en fl. hew g« al. azenn , pécore , ezel ^;»; //. Je ne vois, pas , fur quoy effc appuie le fentiment de l'au- teur du Didionnaire Gallois , qui prétend , que la langue Cel- tique étoit différente de la Germaine , mais peut-être comme je l'ai déjà remarqué , ne fcait il pas la langue Germaine ou Allemande, & fi cela eft, comment peut-il juger, fi les mots qu'il donne pour bas-breton , gallois &c. n'ont pas la même fignification en Allemand ou en Flamand ? d'ailleurs ( i ) il dit lui même „ Les familles iflliës de Japhet aiant peuplé les „ parties les plus occidentales de VAfîe , entrèrent en Europe. „ Les unes fe jetterent du coté du Nord , d'autres fuivirent „ le Danube : leur poftérité continuant de remonter vers la „ fource de ce Fleuve, arrive enfi.iite au bord du Rhin, le „ paflii & de là fe repandit jufqu'aux Alpes & aux Pyrénées. " „ Les defcendans de Japhet établis en Europe , ne furent „ d'abord régardés que comme un feul peuple ; leur langiie „ étoit à peu près la même , leurs ulages , leurs mœurs afl^és „ femblables ,• il n'y a voit guéres entr'eux de variété , que „ celle que la différence des climats introduit toujours : c'efl „ pourquoi , ils furent connus dans les premiers tems fous ( I ) DeEt. Gall. tom. i Ut. A. » ^ ( 59 ) „ le nom commun de Celto-fcbytes : dans la fuite devenus plus „ nombreux , ils formèrent des nations diverfes , qui porté- „ rcnt des noms particuliers. Ceux qui habitoient le vafte „ Pays que ÏOcéan , la Méditeranée ^ le Rb'm^ les Alpes 6c les „ Pyrénées bornent , furent nommés Gallois & Celtes. Ce peu- „ pie prit des fi prodigieux accroiffemens dans un petit nom- „ bre de fiécles , que les fertiles contrées qu'ils occupoient „ ne purent plus les contenir : les uns paflent dans cette gran- „ de Ile, fi voifine de leur continent; ils l'appellent Bretag- „ ne : d'autres franchiflcnt les . Pyrénées , & forment en Ef' „ pûgne des établiflemens. ( i ) „ On pourroit demander , en quel lieu on peut retrouver „ des refiles de l'ancienne langue Celtique '1 on prétend qu'elle „ s'efi: confervée dans la Bretagne Province de France , au „ pays de Galles en Angleterre , & dans la Bifcaye en Efpag- ne. " ( 2 ) Je porrois demander -h cet auteur, où les Bretons, les Gal- lois & les Bifcayens ont puifé les relies de cette ancienne lan- gue Celtique ? ces peuples ne font pas tombés des nues ils ont tous eu une même origine , & l'auteur en convient lui- même à quelques pages delà , lorfqu'il dit , " qu'ils font tous i(p/e de Japuet , que leur Langue étoit à peu de chofe près la même , & quil n'y avoit guéres entre eux de variété , que celle que la différence & que le climat introduit toujours. " N'eft il pas bien plus apparent , que les Gaulois Septentrio- naux , qui ne furent jamais bien foumis au Romains , comme nous l'avons fait voir , conferverent l'ancienne langue ? ils n'eurent jamais grande liaifon avec les Romains; ils reçurent fort tard la lumière de la religion chrétienne : ceux qu'on ti- roit de la Belgique Septentrionale , pour le fervice de l'Empire, furent continuellement remplacés par des Germains ifilis de jfaphet comme eux , & parlant confequemment la même lan- gue. Le même auteur dit encore " qu'une partie des Bretons „ d'Angleterre fe cantonna dans la Province de Cornouaille .... „ mais quoiqu'ils aient été foumis plutôt que les Gallois , ils H 2 (^ X ^ IJ. tom. 2. chap. l- f. ( 6I ) bons pâturages pour leur bétail &c. ( i ) Cèfar le prouveroit aflez en delcendant dans le détail des raifons , qu'ils allegoi- ent , pour autorifcr leur vie eiTante ; on craignoit chez eux félon lui , " qu'ils ne s'amolliiïent par le repos , & qu'ils ne „ priflent plus de goût pour l'agriculture que pour la guer- „ re; qu'ils ne cherchanent h fîiire des conquêtes fur leurs voifins ; que les grands n'opprimaffent les petits ; qu'ils n'ac- quiflent des biens fonds ; que l'avarice ne s'infinuat chez la nation & à fa fuite la difcorde & les inimitiés , enfin ils craignoient que l'inégalité des fortunes ne derangcilt l'har- „ monie de leur union. " ( 2 ) Quant h la régie de leur agii- culture Céfar nous apprend , que les Chefs ou Princes des nations étoient chargés de veiller î\ ce qu'un chacun cultix'dt la portion de tcn-e qui lui étoit alTignée , & qu'ils abandon- noient ce canton après- l'hyvcr pour cultiver des terres nou- velles qu'on leur diflribuoit. ( 3 ) Il eft ;\ remarquer , qu'ils ne delogoient qu'après l'hyver , ce qui efl: important , pour développer l'Etat de leur Agriculture ( 4 ) : Profefiîon , ( I ) Colunt difcreti ac diverfi ui fons, ut campus, ut nemus plaçait. Tac de mor. Germ. cap. 16. Privati ac fcparati agri apud eos nihil eft. Caf. di bdl. gaîl. lib. 4 cap. r. ( a _) Ejus rei multas afterunt caufas ; ne aflTidua confuetudine capti, ftudium belligerandi agriculturâ commutent, nelatos fines parare ftudeant, potcntiorefque humiliores poflbfllonibus expellant; ne accuratiùs ad frigora atque scftus vitandos a;dificent ; neque oriatur pecunia: cupiditas qua in re fadtiones d incnfioncfque nafcuntur : ut animi a?quitate plebem contineant, cum fiias quifque opes cum potentiflimis xquari videat. Caf. de bell. galt. lib. 6 cap. 22. . ( 3 ) Neque quifquam agri modum certum aut fines proprios habet; fed Magiftratus ac Principes in annos fingulos gentibus cognationiburque ho- minum qui unà coierunt , quantum eis & quo loco vifum cft , attribuunt agri. Id. cap. 22 & 23. Agri pro numéro cultorum ab univerfis per vices occupantur, quos mox inter fe , fccundum dignationem patiuntur. Facilitatem partiendi campo- rum fpatia pra:ftant. Tac. de mor. germ. cap. 26. ( 4 ) Nec longius anno remanere uno in loco incolendi caufa licet. Cxfl de bell. gdll. lib. 4 cap. 1. Atque anno poft alio tranfire cogunt. Caf. de bell. gall. lib. 6 caj>. [33. Arva pcr annos mutant. Tac. de mor. germ. cap. 26. Campeftres melius Schyta: Quorum plauftra vagas rite trahunt domos Vivunt & rigidi Getœ. Immctata quibus jugera libéras Fruges & cerercm ferunt. Nec cultura placet longior annua Defunctumque laboribus iEquali rccrcat forte vicarius. Horat. lib. 3 od. 18. C ^2 ) qu'ils méprifoient abfoluraent , puîfqu'ils l'abandonnoîent aux femmes , aux viellards & aux plus infirmes de chaque famille ; ( i ) auffi n'y faifoient ils pas grande façon , la terre feule faifoit tous le fraix. ( 2 ) Le pays couvert de bois & de marais étoit fort humide & venteux ; malgré cela, le fol étoit alTez fertile , mais les arbres fruitiers n'y reulîif- foient pas ; ils avoient du bétail en abondance ; mais il n'étoit rien moins que beau ; le nombre feul fliifoit leur richellè. ( 3 ) Alimens. Les Alimens des Belges Septentrionaux étoient aulîi fimples que leur agriculture. Leur nourriture ordinaire conliftoit en laitage , en viande , en pommes fauvages , 6c en gibier frais , le tout préparé Amplement & fans aflàiflbnnement (4). Ils faifoient des bouillies avec la farine d'orge ou d'avoine. (5) Boiflbn. Leur boiflbn ordinaire étoit une décoc-lion vineufe , faite avec de l'orge ou du froment, c'e(l-à-dire la bierre, ou fef- prit de bled , qu'on nomme genevre. ( 6 ) Ils faifoient enco- re d'autres boifibns avec du miel ou avec des pommes fau- vages ; celle-ci fe nommoit Zytus , d'où nous avons tiré le mot Cidre ( 7 )• Ceux qui étoient à portée des grandes Rivières achetoient du vin. C 8 ) Ils compofoient une boiffon avec du vin , du miel & de l'abfmdie. ( 9 ) I^ogement. Leur Logement étoit conforme h leur vie errante ; il con- ( I ) Fortiflîmus quifique ac belicofilTimus nihil agens, delegata domus & penatium & agrorum cura feminis fenibufque & infirn:iffimo cuique ex familia, ipfi habent. Tac. de mor. germ. cap. 15. ( 2 3 Nec enim cum ubertate & amplitudine foli labore comendunt, ut pomaria conférant , & prata feparent , & hortos rigent. Sola terrsc fe- ges imperatur. Id. cap. 16. (■ 8 ) Terra etfi aliquanto fpeeie differt, in nniverfum tamen aut filvis horrida, aut paludibus fœda : humidior qua gallias, ventofior qua noricum ac panoniam afpicit : fatis ferax, frugiferarum arborum impatiens, peco- rum fecunda , fed plerumque improcera. Ne armentis quidem fuus honor, aut gloria frontis. Numéro gaudent. Exque folx & gratiffima; opes funt. Jd. cap. 5. ( 4 ) Cibi fimplices agreftia poma, recens fera, aut lac concretum fine apparatu , fine blandimentis expelkmt famem. Tac. de mor germ. cap. 33. Caf de bell. gall. lib. 4 cap. I3. C 5 ) J^^i"- ^'fl- "'^^- ^'^- i8- '^'^P- 17- ( 6 3 Potui humor ex ordeo aut iVnmento, in quamdam fimilitudinem vini corruptus. Tac. de mor. germ. cap. 23. C 7 ) Plin. hifl. fiat. lib 18. cap. 22. Deo. ficul tom. i. f. ^04. ^ 8 ) Proximi ripx' vinum mercantur. Tac. de mor. germ. cap. 2g. (■ 9 ) Bibunt abfinthum cura vino & melie , ut mus eft barbarorum. Greg. un. hij}. lib. a. cap. 31. C ^3 ) fiftoît en Cabanes de bois , enduites de glaife & couvertes de cliaume ( i ) : ces précieux matériaux fc trouvoient partout fous leurs mains , les forêts très communes & très vaftes , leur foumiflbient abondamment le bois : les marais leur don- noient des rofcaux ; & enfin la terre h plus ou moins de pro- fondeur leur procuroit la glaife. La forme de ces cabanes étoic celle d'une ruche ou d'un pain de fucre , elles étoient toujours fituées à une certaine diftance les unes des autres , pour em- pêcher la communication du feu ; ils les placoient fur quel- que tertre ou élévation , afin qu'elles ne luflent pas endom- magées par le débordement des rivières ou par les pluies. L'in- térieur étoit enduit d'une ten-e gi-affe 6c luillinte , qui leur donnoit un air d'ameublement & de propreté ( 2 ). Klûas Kolyn dépeint très bien l'ordre du voiage & l'arrivée des Cat- tes dans l'île de Batavk , ce qui peut nous donner une idée de leurs migrations ( 3 ) . Indépendamment de leurs Cabanes ils creufoicnt des cavernes fouterraincs , qu'ils couvroient de fumier , & dans Icfquelles ils refugioicnt leurs provifions , pour les garantir du froid & du pillage des ennemis. ( 4 ) J'ai obfervé ci-defllis , que les Belges Septentrionaux délo- goient après l'hyver , ce qui prouve évidemment , qu'ils ne cultivoicnt pas ce qu'on nomme grain d'hyver. Et fi Tacite , parlant de leur boiflTon , fait mention du froment , on ne doit pas croire que c'étoit du froment d'hyver, mais de celui d'été; qui ^ la vérité , fe cultive ti'ès peu aéluellemcnt dans la Bel- ( I ) Caf. de bell. gall. lih. g cap. 43. Ne cacmentorum quidem apud illos aut tegularum ufiis ; materia ad omnia utuntur informi & citra fpeciem aut dcledationem. Tac. tJe mor. germ, cap. 16. ( 2 ) Nullas Germanorum populis urbes habitari, fatis notum eft, nec pati quidem inter fe junâas fedes vicos locant , nec in noftrum morem , connexis & cobsrentibus xdificiis : fuam quifque domum fpatio circumdac , five adverfus cafus ignis remedium, (ive infcitia a;dificandi — qua:dam loca diligentius illinunt terra ita pura ac fpkndente , ut piéluram ac lineamenta colorum imitetur. /. 6. »> » Chevaux. Bœufs & Va- ches. C 66 ) poîent des herbes avec une faux, mais qu'ils 'ne coupoient de cette manière, que les plus longues, & qu'ils laiffoient celles , qui étoient courtes ( i ); ijs. coudX)ient. le bled noir ou bled de liirrazin & le milet avec une faucille , on en voit la figure fur la Co/ofme Trajane ( 2 ). Je n'ay pu parvenir à favoir, de quelle façon ils fiiifoient fortir le bled des épis : ce favant Naturalifle dit bien „ Qu'on fiiit fortir le hled des épis, dans „ quelques pays, en paflant defllis un cilindre extrêmement „ lourd ; dans d'aun-es en le fliifant fouler par des chevaux ; „ ou enfin en le battant avec un fléau " ( 3 ) . Je crois que cette dernière méthode dtoit d'ufage chez les anciens Belges préférablement à toute autre, parce qu'elle efl: encore ufitée ^ans toute la Belgique, Pline attribue aux Gaulois l'invention du crible. ( 4 ) Bétail des Belges tant Septentrionaux que Méridionaux. LEs Belges étoient grands amateurs de chevaux ; auflî n'é- pargnoient-ils rien pour s'en procurer de bons (5). Les Chevaux Gaulois étoient très efi:imés à Rome du tems d'^h- gujîe C 6 ) . On en demandoit tant aux Belges fous l'Empire de Diocletien , qu'ils fc plaignoient de ne pas pouvoir les four- nir ( 7 ) , car ç'étoit avec leurs chevaux qu'on remontoit en grande partie la Cavalerie Romaine. ( 8 ) Il devoit avoir beaucoup de gros Bétail chez les Belges ^ puifqu'on a vu cy-deflTus , que leur nourriture confifl:oit par- Infpergitur marga rara : falem eam mifceri putant, verumque hoc genus lèmel injeétum in 50 annos valet, & fruguip & pabuli ubertate. Id. cap. 7. Margam columbinam Galliâ fuo noraine Eglecopolam appellat : glebis excitatur lapidum modo, foie & gelatione ita folviturj ut tenuifllmas brac- teas faciat. Harenauâ utmitur , fi alla non fit : in uliginofis vero, etfi alia fit. Ubios gentium folos novimus, qui fertilifilmum agrum colentes quâ- cumque ferra infra très pedes effbfsâ & pedali craflltudine injeflâ lœtificent: fed ea non diutius annis 10 perdurât. Id. cap. 8. ( I ) Galliarum latifundia majoris compendii, falce quippe médias ce- dunt herbas breviorefque pra;tereunt. Id. lib. 18 cap, 28. C 2 ) /i. cap. 30. Monf. ant. exp. toin. 2. part, a, ( 3 ) Plin. ut fiipra. Ç ^ ") Id. cap. II. C 5 3 Dio. jîcul. tom. I /. 232. CO Gallia nec lupatis Temerat ora frxnis. Horat. flacc. lib. i od. 8 "UirC, 6, ( 7 ) Tac. ann. lib. 2 cap. g. ( 8 ) Flor. vop. in prob. cap. 15 f. 66^. C <57 ) ticulierement en Jàiwge ; ce bétail n'étoît pas fort beau , mafs il étoit nombreiLX ( i ). Selon Ailien on y nourriflbit les bœufs & les chevaux avec du poiflbn ( 2 ). Je ne fais pas fi cela eft vrai , mais j'ay vu noui-rir des porcs , fur nos côtes de Flandres, avec du poiflbn. Les Moutons dtoient en fi grande, abondance , dans la Bel- gique , qu'elle fourniflbit Rome & toute V Italie de toifons ôc de laine ( 3 )• ^^^^'^^ témoigne de la furprifc, de ce que les Bergers Belges fe fervoient de chiens , pour la conduite de leurs troupeaux ( 4 ). Strahon vante beaucoup la laine des moutons de h. Belgique (^ 5 ). On verra à l'Article fuivaiit, combien d'étoffes de laine elle faifoit pafler en Italie. Leur Porcs paflbient les nuits dans les champs ; le nombre en étoit fi grand , qu'ils en firent une branche de commerce très confidcrable , & qu'ils approvilionnoient Rome de porc falé. ( 6 ) Ils avoient des Chèvres , puifqu'il en efl: fait mention dans les Loix Saliques. D'ailleurs ils fe fervoient du fuif de bouc ou de chèvre pour fiiire le favon. (?) On tranfportoit beaucoup d'Oyes du pays des Morins h Rû- me ; mais ies Oyes Germaniques y étoient plus eftimées, elles étoient grafles & blan-'hcs , on les nommoit Ganza ( 8 ) , nom qui leur cfi: rcfl:é jufqu'Ji ce jour, finon qu'on y a re- tranché l'A , que les Romains avoient ajouté , probablement pour lui donner une tcnninaifon Romaine. La Loi Salique condamne h certaine amende celui qui vo- Icroit im coq & une poule , c'en efl: aflez pour prouver que les Belges en avoient. ( 9 ) J'ay oblervé , qu'ils faifuicnt uHige de quelques Loiflbns pré- I b ( I ) Tae. de mor. germ. cap. 5. (a 5 Celtas audio boves & equos pifcibus alere. iitf. 15: cap. 25. ' (3) '-^^'^ pinguia Gallicis Crefcunt vellcra pafcuis. Hurat. lib. 3 od. r 4 ) Plin. btfl. tiat. lib. 8 cap. 40. ( 5 ) Strabo lib 4. ( 6 ) Suis etiam in agris pernôiftant ( 7 5 l'^x l'ai, di furtis caprar. Ut. 5. ( 8 ) Plin. lib. 10 cap. 33. ( p ) J« furtis avium tit. 7. JEtian. de animal, naî. II. Strab lib. f- Zt. Plin. lib. 31 w/. la. Moutons. Porcs. Chèvres. Oyes. Poules. Abeilles. C 68 ) parées avec du miel; on avoit à Rome û bonne opinion des- abeilles de la Belgique , que Pline aflure , qu'il y avoit des rayons de huit pieds de longeur. ( i ) Mais on ne fcait pas fur combien de hauteur , notez , que Pline ne fe vante pas de les avoir vus. Arbres fruitiers & autres. J'Ai dit que les Belges fe nourrifïbient de pommes fauvages ;. vraifemblablement elles fe trou voient en abondance dans leurs forêts. Indépendamment des pommiers fauvages, ils en avoient de Francs. ( 2 ) Pline dit qu'il y avoit chez eux une efpéce de pomme qu'ils nommoient Spadonia , ( 3 ) pro- bablement parcequ'elle muriffoit fort tard ; car Spath en alle- mand ou Spaad en flamand , fignifie tard. Ils avoient de Né- fliers, puifque le même auteur dit, qu'il y avoit en Italie une efpéce de Nèfle nommée Gauloife , ( 4 ) originaire apparem- ment des Gaules : & des Cerifes que les Belges nommoient Lujitanica^ Portugaifes , C 5 ) C'efl: une grofle Cerife rouge à courte queiie , qui a confervé le même nom chez les habi- tans de Bruxelles : il paroit indubitable , qu'ils avoient des poi- riers fauvages , puifqu'ils en avoient des Francs. ( 6 ) Tout le monde fait , quel cas les Druides & les Gaulois fai- foient du Chêne & du Gui ; il feroit donc fort inutile d'allé- guer des authorités , pour prouver que l'un & l'autre fe trou- voient en abondance dans la belgique ; il y avoit aulîi des Ifs , puifqu'au raport de Pline, les Vaifll^aux, qu'on en faifoit, pour garder le vin, donnoient la moit, ( 7 ) & que Catavaleus Roy des Ehurons s'empoifonna avec de l'If: ( 8 ) Les Gau- lois avoient une efpéce d'Érable qui étoit de toute beauté, (9) des Ormeaux (10), des Hêtres, dont les cendres leur fer- C I ) Pl'in lib. II. cap. 14. f a ) Si quis vero pomarium domefticum furaverit. Lex fal th. 8. C 3 ) A conditione caftrati feminis, mala,qux fpadonica appellant Bel- ga;. P//«. M. 15. caj>. 14. C 4 ) /(/ cap. 20. ( 5 :) /- 14- C 8 3 yut. Caf. de beiï. gall. lib. 6. cap. 30. (93 P^i"- lib. 16 cap. 16. i 10 ) M cap. 17. ( <59 ) voient à faire du favon pour roulïïr les cheveux, des Bou- leaux admirables pnr la délicatefle & par la blancheur de leurs branches ( i ) ; des Saules de la plus fine efpéce ( 2 ) : les Volges produifoient beaucoup de Sapins ( 3 ) comme au- jourd'huy; c'étoit probablement avec ces arbres que les Py- ratcs Germains faifoient des chaloupes d'un leul tronc, qui futfilbit Ibuvent pour contenir trente hommes ( 4 ) : le pays, des Morifjs abondoit en Platanes ( 5 ) : le Mahaleb ou bois de Ste Lucie étoit bien commun dans la Belgique , puiiqu'oii s'en fervoit pour teindre en rouge les habits des efclaves. ( $■) Herbes , Racines & Légumes, LEs Romains ne connoiflbint pas de Lin plus blanc que celui des Gaules ; Pline dit , qu'on le lemoit au Printems dans des terres labloneufes , & qu'on l'arrachoit en Été „ mais „ cette plante eft très nuifible " dit il „ h la terre , à caulè qu'- „ elle en. épuife toute la graifFe " ( 7 ) . Les ten-es des Ger- mains produifoient des Navets fi monftrueux , qu'ils s'en trou- voit quelque fois d'auffî gros qu'un enfimt ( 8 ) : des Ca- rottes , que les Romains nommoient Gauloife & les Grecs Dau- con (^ ^ ^\ c'eft la carotte rouge , qui eft fon commune dans le Nord de la Belgique. Tibère avoit accrédité i\ Rome le Chei' vis de la Germanie^ à caufe qu'il en fiufoit apporter tous les ans à Ro7ne de Gelduba , Fortereffe fur le Rhin ( 10 ) ; cet endroit en produifoit d'un volume extraordinaire ( 1 1 ) : les champs des Rhemois étoient fertiles en racines bulbeufes(i2): les Belges cultivoient la Tortelle ( 13 ) , la Perce-pien-e des ( I ) Sapo fit ex Cinere maxime fagino. Plin. cap. 18. lib. a8 cap. la. ( 2 ^ Diofcorid. lib. i. cap. 93. Plin. cap. 37. ( 3 ) Plin. cap. 39. ( /[ ") IJ. cap. 40. ( 5 ) /^. liù. 12. cap. I. ( 6 3 7rf. lilf. 16. cap. 18. C 7 ) Plin- lib- 19. cap. i. C 8 ) /. 24. ( r<5 ) foîent. L'entrée de leur pays étoit défendue aux Marchands , qu'ils n'y admettoient que pour leur vendre , ce qu'ils avoient enlevé à la guerre. ( i ) L'importation du vin étoit abfolument interdite chez les Germains & chez les Nerviem. ( 2 ) De crainte que cette boifTon n'amollit leur courage & ne les rendit efféminés. ( 3 ) Cela n'empêchoit pas , que ceux qui habi- toient les bords des grandes Rivières ne s'en procuraffent. (4) Quand il paffoit quelque Marchand on le regaloit bien , & on l'inteiTOgeoit adroitement fur le fujet de fon voiagc. (5) Lors- que Céfar voulut conquérir V Angleterre, il confulta les Mar- chands, qui étoient les feuls, qui euffent fentrée dans l'Ifle; c'étpit probablement eux , qui procuroient aux Belges les cou- leurs , dont ils fe fervoient pour fe peindre le vifiige & pour barioler leurs habits. ( 6 ) Je trouve cependant , que les Belges feptentrionaux avoient toutes les qualités requifes pour le Commerce, car ils avoi- ent l'efprit fort pénétrant & le jugement fain. ( 7 ) Ils étoient fincéres , ( 8 ) honnêtes , ( 9 ) hofpitaliers , ( i o ) & fi chaftes qu'ils ignoroient jufqu'au mot de libertinage. ( 1 1 ) La jeu- neffe étoit fort fage. (12) Ceux qui étoient mariés gardoi- ent fcrupuleufement la foi conjugale. ( 1 3 ) Ils n'avoient qu'une époufe, leurs Chefs feuls en avoient plufieurs. (14) Toutes ces bonnes difpofitions naturelles pour le Commerce leur dé- C I ) Jul Caf. de belL g ail. lib. 4 cap. i. ( a ^lii. cap. 2. (S? lib. 2 cap. g. l ^ ^ Id. lib. I. cap. I. ( 4 ) Proximi ripai & vinum mercantur. Tac. de mor. germ. cap. ag. C 5 ) 7"^- ^"^^^ '^^ ^^^^- S^^^- '^^P- S- -^"'- 1'"*^- *°'^'- ^ /• S°^- ( 6 ) Caf. lib. 4. cap. i. Neque temere ex galliis prxter Mercatores ad Britannos adit. Turpis Romano Belgicvis ore color. Propert. lib. 2 ef. 14. ( 7 ) Inter Cattos, miiltum ut inter germanos rationis ac folertia:. Tac. de mor. germ. cap. 30. Diod. fie. tom. 1 f. 306. ( 8 ) Tac. ut fupra cap 32. Hifi. pauf cap. 1%. ( 9 ) Tac. ut fupra cap. 21. ( 10 ) Notum ignotumque , quantum ad jus hofpitii, nemo difcernit, Id. ut ante. Caf lib. 6 cap. 21 S' 23. (II ) Nemo enim illic vitia rldet, plufque ibi boni mores va- lent, quam alibi bonac leges. Tac. ut fup. cap. 19. ( 12 ) Sera jiivenum venus nec virgines feftinantur. Id. cap. 20. (133 Pauciffima in tam numerofa gente adulteria. Jd. cap. 19. ( 14 ) Soli barbarorum fingulis uxoribus contenti funt, exceptis admo- dum paucis , qui non libidine , fed ob nobilitatem plurimis nuptiis ambi- untur. Jd. cap. 18. ( 77 ) vienrent utiles fous la domination Rnmaine , car aiant adopté les mœurs de leurs Maîtres , ils connurent les befoins d'opi- nions , & ce ne fut qu'en échangeant le fuperflu de leur be- foins réels , ( 1 ) qu'ils purent fe procurer les autres , en attendant que l'induftrie , fille de la nécclîité , leur fit trouver des nouvelles redbiirces , pour fe procurer l'utile & l'agréable. L'agriculture ne fuflifant plus, pour fe donner tout ce que le luxe & la moleffe des Romains leur fît connoitre, ils furent obligés de fouiller dans les entrailles de la teiTe, pour en tirer des métaux & d'autres prodUftlons foutcrraines , & de cultiver de? arts & des fciences , qui leurs avoient été jufqu'alors in- connues, & enfin d'embrafferle commerce; on doit rapporter à fépoque Romaine ce pafîlige de Tacite : " que ceux, qui „ habitoient les frontières , fe fer voient dans le Commerce de „ monnoies d'or ou d'argent ; mais que ceux , qui habitoient „ l'intérieur du pays, commerçoient par échange, ( 2 ) félon „ l'ancien ufige , c'eft-à-dire celui qui fe pratiquoit avant la „ conquête des Romains. Commerce des Belges Méridionaux. NOus avons déj;\ obfervé plufieurs fois , que les Belges Méridionaux n'étoient pas errans comme les Septentrio- naux , que Jules Céfar , à fon arrivée dans la Belgique , les trouva vivants en focieté , & même qu'ils avoient des Villes ; ( 3 ) Qi^'c leur agriculture étoit floriflànte , puifqu'ils noun'i- rent l'année Romaine , qu'il avoit repartie chez eux en quartier d'hy ver , & qu'ils fournirent les vivres à la flotte avec laquelle il palîà en Angleterre. Nous ignorons quelles étoient les marchandifes , qu'ils en- voioient au dehors & celles qu'ils réçevoient des étrangers ; mais nous favons , que Céfar interrogea les marchands de la Bretagne^ pour en tirer des éclairciffemens relatifs h fon pro- jet fur cette Ifle, il y avoit donc un commerce entre cette Ifle & la Belgique. L'étmn de la Grande Bretagne & des I/Jes Cajjî- - ( I ) Interiores fimplicius & antiquius permutatione mercium utuntur. Jd. cap. 5. C a ) Jd. ibidem. ( 3 ) Urbes diruit , Cxfar , fxpius ob prsdam quam ob deliftum. Suet. in JuU Caf. Cauluis C 78 ) tendes fe tranfportoient par terre jufqu'à Narhonnè & jnfqu'à Marfeilk ; ( i ) mais le debarquoit-on à Boulogne ou au Par- tus Iccius ? il eft apparent qu'on le debarquoit dans un de ces deux ports. Vin. Comme les Belges aîmoient le Vin , les marchands italiens leur en portoient par terre & par eau ; & y faifoient un profit immenfe ; ils ramenoient des enfans qu'ils prenoient en échan- ge de de leurs marchandifes. ( 2 ) Période Romaine. Mercure Dieu T Es Gaulois comme tous les autres peuples avoient un 1^ Dieu , pour lequel ils avoient plus de dévotion que pour tout autre. C'eft Mercure. Au rapport de Céfar , c'étoit là leur grand Dieu , leur Dieu principal , leur Dieu favori ; ( 3 ) c'eft-à-dire le Dieu qui étoit chez eux du plus grand commer- ce, & avec lequel ils fe fiimiliarifoient le plus. Le culte de Mercure étoit répandu dans toutes les Gaules , pendant que celui des autres Dieux étoit plus referré. L'idée que les Gau- lois en avoient, confifloit à le regarder comme l'inventeur des arts , comme préfidant aux chemins , comme étant le guide des Voyageurs & le Dieu du Négoce : aujQi tenoient-ils , que les gains qu'on faifoit , étoient le fruit des honneurs qu'on lui rendoit. Ils reconnoifToient trois fortes de Mercure fous trois noms différens : le premier des Mercures Gaulois ^ étoit Mer- ture Marchand. On le réprefentoit nud ou prefque nud & lîms fexe ; au lieu de quoi on mettoit un ou deux anneaux encla- vés fun dans l'autre , la ftatue tenoit une bourfe de la main droite , & de fa gauche un caducée groffierement fait. Elle avoit fur la tête une efpéce de Calotte ou Bonnet bizarre , qui tenoit lieu de Pétafe , d'où fortoient deux oreilles droites à la place d'Ailerons. On joigno't quelque fois à tout cela un Coq. C'eft fous cette figure finguliere que nos ancêtres honoroient Ci) Bio. ficul. Ub. 5 /. 314. ( 3 ) Propterea multi ex Italia negotiatores pro familiari fibi avaritia temulentiam gallornm in qua;fl:um fuiim vertunt; hi enim per fiuvios na- vigationi aptos navigiis & per loca campeftria plauftris vinum ad eos deve- hunt , & ineftimabile inde pretium recipiunt. Pro cado enim vini pueruiu reportant , potum miniftro permutantes. Dio. ftcul. tom. i f. 305. C 3 ) Ctef. de bail. gall. lit. 6 cap. 4. Hune ad quacftus pecunia; Merca- turafque habere vim maximam arbitrantur. C 79 > le Dieu de Négoce, aflez marqué par la bourfe & le Cadu- cée ; le Coq marque la vigilance & la difpofition où doivent être les marchands de fe lever matin. Mercure en vieux Tbeu- ton fignifie Marchand. Merckt , veut dire Marché en flamand. Le fécond Mercure étoit regardé comme le Dieu de l'élo- quence , l'inventeur des arts , le guide 6c le Dieu qui préfi- doit aux grands Chemins. Le troifiéme Mercure des Gaules , étoit Mercure infernal. ( i ) Mais le principal étoit le Mercure Marchand & c'eft à lui particulièrement , que s'adreflent pref- que toutes les infcriptions qu'on a découvertes jufqu'ici dans les Gaules. ( 2 ) Les Gaulois addreffoient leurs vœux par la même raifon à Nehellenia comme protectrice des Marchands. ( 3 ) Ce culte NehcUenia. univerfel & fi diftingué envers les Dieux protefteurs des Ban- quiers & Marchands , prouve combien la Nation fe portoit vers le Commerce. Ciceron dit qu'aucun Gaulois ne pouvoit négocier Hms être aflbcié avec un Citoyen Romain. Mais je crois que cela doit s'entendre feulement de la Province Narbonnoife. C 4 ) Qui n'étoit pus feulement conquête mais Colonie Romaine. Ci) 'Rélig. des gaul. Ih. a ehap. 15. (a) DEO MERCURIO N U N D [ N A T 0 R I. Spun mifcell. Erud. ant. f. 0 2. MERCURIO NEGOTIATORI SACRUM NUMISIUS ALBINUS EX VOTO. Meurif. praf.ad hifl.epifc.metenj: ( 3 ) Infcription trouvée dans l'Ifle de Walcheren l'an 1547. DE^ N E H E L L E N I iE OB MERCES RECTE CONSERVATAS SECUNDUS SYLVANUS NEGOTIATOR CRETARIUS VOTUM SOLVIT. Kevfler de Du Nehill. J. 11 f. 235. D EiE NEHELLENIA DACINUS LIFFIONIS F [ L I U S. V. S. L. M. Cette inrcription fe voit fur nn bas-relief, répréfentant Nehellenia^ décou- vert près de Domburg en Zeelande & dont Mrs. IVria 8t Ket/jkr ont donné la Défcription. C 4 ) Nemo Gallorum fine cive romane quidquam negotii gerit mimmus in Gallia nullus fine civium romanorum tabulis commovetur. Cic ex orat. pro M. Fonteio. Etahîiffèment des Romains pour favorîfer le Commerce, LEs Romains bien perfuadés , que le Commerce eft un moien infliillible de faire fleurir un pays , & de pouvoir en tirer des tréfors inépuifables , emploiérent tous les foins poffibles pour faciliter & fixer le Commerce chez les Vielgei. On verra à l'article des Arts, combien de depenfe ils firent, pour creufer des Canaux , pour pratiquer des grandes routes , pour bâtir des Ponts , des Pliares & des fortrefTes mêmes , tant pour favorifer que pour protéger le Négoce ; ils établirent fur les grands routes des Gaules , comme en Italie , des Maifons de Pofle de diftance en diftance. Ils y placèrent en premier lieu des jeunes gens , c'eft-à-dirc des Coureurs ; ( i ) Mais voiant , que ce moien ne fuffifoit pas , ils y mirent des che- vaux & des voitures pour être promptement fervis & obéis. Il y a plufieurs Loix Impériales qui concernent les Poftes : mais les Hiftoriens ne difent pas que cet établiflement fut à l'ufage du public ; il eft cependant apparent , que les Con- dufteurs des voitures ou les Portillons emportoient les lettres d'un endroit à l'autre. Ceux , qui vouloicnt fe fcrvir de la Pofte pour voyager , dévoient fe munir d'un ordre Et^Bio qui ne s'accordoit communément qu'il ceux , qui voyagoisnt pour le fervice de l'Etat , & pour lors on leur fournoiffoit pour eux pour leur fuite toutes les voitures & les chevaux, dont ils avoient befoin. (^.2 ) Il y a une loi , qui concerne les, mai: fons de Pofte Manfiones , donnée à Reims par Vakntinien & Valens : elle eft addrelTée à 'Jovi1^ Commandant de la Cava- lerie. C 3 ) Les mêmes Empereurs addi-eiïerent une féconde à Menander Préfet des Gaules réfidant à Trêves ^ pour empê- cher les Chartiers de trop charger leurs voitures , ( 4 ) de crainte qu'ils n'cndommageafl^ent les grandes routes. ( 5 ) :V Itinéraire de V>ordeaux fait une diftinclion entre Mutatio & Manfio ; Mr. Schcefîin. prétend , que Manfio étoit une auber- ge publique, & Mutatio une maifon de Pofte. ( 6 ) ( I ) Brouwer dans fes amales de Trêves mus a communiqué deux Epitapbes àes coureurs impériaux, f- 5%- ( a ) Suet. hifl. lib 2 cap 49. Cad. theod. lib. 12. tit. 5. ( 3 ) Cod. theod. tom. 2/. 281. ( 4 ) /J. tom. 2 /. 530. ( 5 ) Id. tom. 2 /. 540- ^ 6 ) Schaflin. uilfat. hijl. tom. f. 257. C 8i ) La Belgique étoit percée de toute part par de grandes routes •munies de toutes les commodités nécefliiires ; ( i ) & afin que les Voyageurs ne fuflent pas arrêtés par les Rivières , ou par leurs debordcmens , les Romains firent conftruire des Ponts & des levées partout , où il les crurent néceflaires. ( 2 ) Les Canaux, qu'ils y firent creufer, dévoient nécefl^airement ren- dre le Commerce aifé & lucratif. (3) Ils pourvurent aufll, à ce que les habitans ne fufl^ent pas expofés aux infultes des ennemis , en fiiilhnt biltlr fi.ir la frontière des Fortrcfies de diftance en diflance. ( 4 ) Enfin Cajus Caligula fit bâtir fur la côte de la mer une Tour avec un fimal , pour fervir aux Pilotes à diriger leur Navigation & par là éviter la perte des VaifTeaux. (5) Regîemens relatifs au Commerce, LEs militaires étoient exemts de paier les droits ordinai- res des marchandifes defl:inées à leur propre confomption : mais fi c'étoit pour en fiiire commerce , ils paioient comme les autres. ( 6 ) Il fut décidé fous l'Empire de Néron ^ que les Vaificaux n'entrcroient point dans le dénombrement des biens des Marchands , 6c qu'ils ne paieroient aucun tribut à raifon de ces Vaificaux. ( 7 ) Les droits de Douane, pour les Marchandifes dont l'entrée étoit pennife, étoient le hui- tième denier du prix de leur efliimation. On paioit ce droit extraordinaire à l'entrée du Ten'itoire Romain , & perfonne n'en étoit excmt; la Loi fiiatuë même exprefi'ément , que les effets , appartenans à ceux qui fcrvoient dans les troupes , ne jouiroiert d'aucune diminution ni exemtion de ce droit. ( 8 ) Les Marchandifes , que des nations amies emportoient du ter- L ( I ) It'tmr. anton. aug. Bcrgkr bift. des grands chemins de Pempire. Ça) ylnn. Flor. lib. 4. cap. 12. Eumen. paneg. Coupant. Brow. ann. trev. f. 41 S" 96 Tac. ann. lib. 13 cap. 53. f 3 ) Pomp. mêla lib. 3. cap. a Clatid. cap. i. Pedon. albrinov de morte Dru- fù verf. 17. Tac. afin. 11 cap. 20. /d. lib. 13 cap. 53. ( 4 ) yinna. Flor. lib. 4 cap. la. Trebell. poil, in follianum. ( 5 ) Stteton tranq. in Calig. cap 46. ( 6 ) Militibus immunitas fervaretur, nifi in iis qu£c veno exercèrent. Tac. ann. lib. 13 cap. 51. ( 7 ) Ne cenfibus negotiatorum naves adfcriberentur , tributumque pro illis penderent. Id. cap. 5a. ( 8 ) Odavas more Iblito conllitutas dependat. Cod.Jufl.lib. ^tit. 61 leg.i. C 82 ) ritoire de l'Empire dans leur patrie, ne paioient aucun droit, pourvîi que la fortie fut permife. ( i ) Il y a une Loi de Vahnùmen, Valens & Gratienki Dagalif QQrcaxi)smà.2iX\t de la mi- lice , par laquelle on permet non feulement aux Vétérans mais à leur famille , d'acquérir des Marchandifes pour leur confom- mation , fans paier aucun droit. ( 2 ) Valentinien , Gratten & Théodore addrefferent une loi à Hefperius , par laquelle les Clercs , qui comnierçoient dans les Gaules , étoient déclarés exemts de paier des droits , lorfque leurs marchandifes n'excédoient pas quinze SoUài ; quant à ce qui excédoit cette valeur , ils dé- voient paier comme les autres. ( 3 ) L'Empereur Majorien s'étant apperçû , qu'il s'étoit gliffé dans le commerce des fols d'or d'une valeur inférieure au fol d'or ordinaire , & craignant que cela ne fit tort au commerce des Gaules , fit défendre à ceux qui percévoient les deniers impériaux de recevoir le fol d'or Gaulois , dont l'or étoit d'un titre plus bas que le Ro- main. ( 4 ) Il y avoit fous les Romains des charges de mefu- reur de bled : car on trouve dans Heutichius l'Infcription fui- vante , faite à l'honneur d'un méfureur de bled de Metz. D. M. PRIMICIERAE COMITIL. LAE. QUAE. VIXIT. A N N I S. XX. CIVES. MEDIOMATRICA. MATERNIUS. NE M. AUSUS. STRATOR. COS. ET LUCIUS LUCINUS. MENSOR. FRUMENTI MUNER. (5) L'Empereur Gratien confirma aux Nautce de Trêves Tordre êquef- tre, dont ils avoient déjà été gratifiés par les Empereurs Confîan- tin ôt Julien ; il y ajouta même des privilèges , pour favorifer le commerce. (6) Nautx ne fignifioit pas Bateliers, mais Né- C i ') Jd. lib. 4 tit. kg. 8. ( 2 3 Cod. theod. tom. a- /! 431. ( 3 ) Etfi omnes mercatores TpeiSat lauftralis anri depenfio .... Cle- rici .... intra gallias , in quinis dénis folidis imraunem uTum converfa- tionis exerceant ; quidquid autem fupra hune modiim negotiationis verfa- bitur, id oportet ad funftionem aurariam devocari. Cod. tbeod. tom.^f. 16. ( 4 ) Cod. thcod. mv. mag. tit. i, ( 5 ) Heuttfch coll. ant. urb. & ag. mogunt, tab. XJf^. ( 6 } Cod. thiod. lib. 13 cap. 5. C S3 ) gocians; on ne donna jamais aux Bateliers le tître de Spkndu âijjtmi , qu'on trouve dans une Infcription dreflee i\ Liott par trois Provinces des Gaules^ h l'Iionneur de Jules Severtn, la voici : JULIO SEVERINO, PATRONO SPLENDIDISSIMI CORPORIS N. NAUTARUM, RIIODANICORUM ET ARARICORUM. (i) Etat des Villes, Mj^ Utrope dit , que les Gaules rendoient annudlement aux JIj Romains 400,000,000 Sefterces , ce qui revient à dix millions de livres de franco. ( 2 ) Il eft h llippofer , que tout pays riche efl: commerçant; or \qs Romains , qui n'étoient pas pauvres lorfqu'ils conquirent la Belgique , font mention d'un fi grand nombre de Villes opulentes , qu'il n'eft pas pennis de douter, qu'il ne s'y fit un commerce confidérable , furtout à Trêves , Ville d'une richefle immenfe. ( 3 ) Il feroit inutile, de répéter ici tous les beaux titres, que les Romains prodiguèrent aux Villes de la Belgique , je les rappor- te dans la note , afin de ne pas diftraire l'attention du Lecteur. Suétone dit, que Céfar ruina plufieurs Villes pour les piller L 2 ( I ) Grutier. Jib. ^ f. 314. ( 2 ; GalliEc tributi nomine annuurn imperavit feftertium quadringen- tis. Eutrop. lib. 6. Recueil des bifl. de Franc, tom. i / 571 ( 3 ) Belgarum clariflimi Treviri urbs in ils opulentiffima augufta. Strab. lib. 4. Treviri Tranfalpinorum urbs maxima. Zofim. lib. 3 f. 707. Treviri domicilium Principum. uimm Marcell. lib. ig cap. 11. Trevirorum vel clariffimac civitati. Cod. Theod. toin 5. f. 39. Treviri Galliarum metropolas. Athanaf. in apol. de fuga fua. Inter iftas gentes Rémi nobiliffimi funt, eorum urbs primaria duricotaria maxime incolitur êz; Romanorum Praifeiftis hofpitium pra;bct. Strab. lib. 4. Remorum urbs prxpotens. Ep. Hieron. 91 ad agerucb f. 748. Belgica fecunda, qua ambiani funt, urbs inter alias eminens. Amm. Marcell. lib. 15 cap. 11. Moguntiacium nobilis quondam civitas. Ep Hierott. ut fupra. Colonia Agrippina ampli nominis urbs. Jîmm. Marcell. lib. 15 cap. 8. Secunda Germania Agripinna Se Tungris munita civitatibus ampli» & copiofis. Idem lib. n C 84 ) fous prétexte de crime. ( i ) L'Empereur Cajtis Calîgula fit vendre aux environs du Rhin tous les effets appartenans à fes Sœurs & aux gens de leur fuite, qui avoient été exilés avec elles. Il y fit aulîi apporter de Rome & vendre tous les effets précieux de fes ancêtres ; ( 2 ) ce qui fait croire , que le pays étoit très riche & fort commerçant , puifqu'il s'y trouvoit des perfonnes affez opulentes , pour acquérir des effets de fi gran- de valeur. Ganafcus Caninefate , après avoir fervi longtems les Rommns avec diltindtion , fe mit à pirater & a ravager le* côtes , fur- tout celles des Gaules , qu'il fivoit être riches & mal gardées ( 3 ) ; & Civilis mécontent des Romains tacha de foulever con- tre eux la Germanie & la Gaule , n'efpèrant pas moins , que de parvenir à fEmpire de ces Provinces les plus puiffantes & les plus riches de l'Europe. (4) L'Empereur Adrien , faifant la viflte de la Belgique vers l'an 1 20 , trouva que le commer- ce y étoit très florifïant : (5) Il y en a , qui croient , qu'il ac- corda une Foire aux habitans de Voorhurg en Hollande ; On trouve en effet dans les Cartes anciennes & dans les Itinérai- res jC^x^xxwq. place de ces environs portoit fon nom forum y^dria- fii : (^ 6 ") mais d'autres prétendent , que c'étoit une Cour de Jliftice. Prohiis , aïant repris fur les ennemis foixante-dix Villes de la Belgique , envola à Rome les foixante - dix Cou- ronnes d'or , qu'elles lui avoient offertes ( 7 ) . Aufone dit que le Commerce de Trêves s'étendoit partout par le moien de la Mofelle. ( 8 ) Ci) Caifar nrbes dirait fjcpius ob prœdara quam ob deliftum. Sui- ton. in JuL def. ( a ) Sueton. in Calig. cap. 44. Dio. Cajf. lib. 40 / 6c^6. ( 3 ) Ganafcus Caninefas auxiliaris & diu meritiis pofl transfuga, le- vibus navigiis pra:dabundus , Gallorum maxime oram vaftabat non igna- rus dites & imbelles efle. Tac. ann. lib. 21. cap. 18. C 4 ) Sic in Gallias Germaniafque intentus ( Civilis ) fi deftinata pro- T'enilTent , validifilmarum ditiffiœarumque nationum Regno imminebat. Tac. hifl. lib. 4. caf. 18. ( 5 ) Ailii [part. Adrian. Caf. cap. 10. C 6 3 Foro Adriani XII Tabula Peutitig. Forum Adriani A. M. A. F. A.. C, M. P. Xn. Grutter. On croit que cela figiùfie A Mare Vel Molje ( Oftio ) Ad Forum Adriani Conftituta Millia PafTuum Xlf. C 7 ) f^opifc. in prob. cap. 15 /. 656. (g)------- -A-mi^'e Mofellaî. Longinqua omnimodè vedans commercia tcrrac. Auf. de clar. urh. C 85 ) Commerce que les Romains s^étoient refervé. LEs loix fc riiiltoire Romaine nous aprennent , que chez SeL les Romains les Salines furent pendant un certain tems, pointées par des particuliers , & que le commerce en étoit libre : ( i ) tel étoit l'état des chofes fous les Confuls P. Vak- rius 6c Titius Lucreîius ; ( 2 ) mais dépuis , pour fub venir aux befoins de l'Etat , les Salines furent remifes au domaine public & chacun fut contraint, de fe pourvoir de fel de ceux , qui les tenoient à ferme. ( 3 ) Cette police fut introduite par l'entremife des Cenfeurs Marcus Livius & C. Claudius^ lefquels au raport de Tite Live furent apellés de là Salinatores. Or cette loi ôtoit aux particuliers la pofTelIion des flilines , & aux Belges^ la liberté de ùire du fel , comme ils faifoient , avant la conquê- te des Gaules par les Romains. Car Pline & Tacite rapportent qu'on faifoit du fel dans la Belgique y^w^nt la conquête de Jules Céfar. ( 4 ) Quant aux infcriptions de Salinatores , qu'on a découvertes dans cette province , ( 5 ) on auroit tort , de les attribuer ^ d'autres , qu'à ceux , qui tenoient la ferme impé- riale du fel , puifque félon les loix de l'Empire, les particu- liers ne pouvoicnt pas en faire, ni en débiter. Le Négoce d'EtofFes de Soie étoit également interdit h tous Etoffes de Soie. les particuliers , il n'y avoit , que X Intendant Général du Com- merce , qui put en débiter h l'exclufion de tout autre. ( 6 ) Commerce des Belges. JE divife le Commerce des Belges en deux branches, fà- voir en Marchandifes d'importation & en Marchandifes d'exportation. ( 1 ) Lex II f^. de pubUcanh. ( a ) Tit. liv. lib. i cap. 9. ( 3 ) Si quis fine perfora mancîpum , id eft falinorum conduftorum, fales emerit vendereve tentarit, five propriâ audaciâ, five noflro munitus oraculo, fales ipfi unà cum eorum pretio mancipibus addicantur. Cod.juji. iib. 4 //■/. 61 leg. II. C 4 ) Plin. bip. nat. lib. 31 cap. 7. Tac. ann. lib. 13 cap. 57. C5) SALINATORES U R B I S MENAPIORUM. Grumr. No. \f. 38<. SALINATORES TJ R B I S M 0 R I N O R U M. Id.No.^. f. 1095. . ( 5 ) Comparandi ferici facultatem omnibus prœter Comicem conimer- ciorum jub(;mus auferri. Cod, y«y?. lib. 6 tit. 40 lege a. V C 8<5 > Commerce d* Exportation, Es Marchandifes d'Exportation confiftoient en produftî- ons du pays , telles étoient les Efclaves , les produdions de la terre , les Beftiaux , les Minéraux & les produétions de leur induftrie. Efclaves. Nous avons vu ci-defTus , que les Belges étoient fi paflion- nés pour le jeu , qu'ils jouoient jufqu'à leur liberté. Les Fri- fons , poulTés à bout par les exactions d'Olennius Primipile , furent obligés de vendre leurs femmes & leurs enfans. Les Germains aimoient tellement le vin , qu'ils troquoient leurs en- fens contre une certaine quantité de cette liqueur. ( i ) ' ■ L'état de fervitude fubfifta fous les Romains , car l'Empe- reur Aurélien fit vendre à l'Encan ( dans la Belgique ) 300 prifonniers , qu'il avoit faits fur les Francs ( 2 ) ; & fous le règne de Protoi" , on prit une fi prodigieufe quantité dQ Francs ^ qui avoient percés dans les Gaules par le Nord de la Belgi- que , qu'on les vendit à la fin de la campagne à un foi d'or par tète. ( 3 ) Bled. Le Commei-ce des Gaulois étoit déjà fi étendu peu de tems après la naiffimce de Jefus Chrijl , que Flave Jofeph dit qu'ils repandoient leurs Marchandifes par tout. ( 4 ) Nous avons ôbfervé à l'article de l'agriculture , que la Belgique fournit Rome de Bled pendant la difette occafionnée par Stilicon ( 5 ) , & pendant la Rébellion de Gildon ( 6 ) : que les Gaules produi- foient un froment très beau & préférable à tout autre , à caufe qu'il donnoit quatre livres de pain de plus que celui ^Italie ( 7 ) : qu'il y avoit une efpéce de froment qui étoit propre Ç I ) Pro cado enim vini puerum reportant. Dio. ftcul. tom. i f. 305. ^ 2 ) Vopijc. in ylurel. if. 432. C 3 ) f^opilù. in prob. f. 351. ( 4 ) Gaili bonis totum pêne orbem irrigant. Flav. jof. de bell. judaic. îib. a cap. 28. C5)--------- Quis gallica rura ? .Aut quibus exemplis fecunda Tybris ab arâo Vjxit lingonico fudatus vomere mefles ? Auxilium non illa feges modo praîbuit urbi , Sedfuit indicio, quantum tibi Roma liceret. Claud. in fleticon. Iib. 3. ( (î ) Sub Gildonis rebellione cum anuona Roma! deficeret , Teutonicus vomer Pyrena;ique juvenes fudavere mihi ÇKovasi). Eutrop. Iib, i. C 7 ) Piifi- ft'fi- »»*• Iib. Il cap. 7. C 87 ^ nu pays qu*on nommoit Jrinca h. Rome ( i). Mais le feîgle des Gaules y étoit moins eftimô que celui (X Italie à caufe qu'il ne rendoit que 22. livres de pain , tandis que celui d'Italie rcndoit deux ou trois livres de pain au boulanger de plus ( 2 ) au muid. Grutter nous a donné des infcriptions des Marchands de bled Belgiques , frumentarii. Aufone f;\it entendre que Trêves ne fournillbit pas feulement des habits & des armes à Rome^ mais des vivres mûmes. ( 3 ) Les Romains éftimoient beaucoup le chervi de la Germanie Racines, à caufe de fon volume extraordinaire. l'Empereur Tibère en faifoit apoiter tous les ans v\ Rome de Gelduha forti-eile fur le Rhin, & les Grands i\ l'exemple de l'Empereur en faifoient autant. ( 4 ) Les Bataves ne foumiflbient que des hommes & des chevaux Chevaux. aux Romains, (5) qui craignoient moins de perdre des batail- les & de recevoir des bleffures , que la perte de leur cavalerie, • parceque les Gaules & fur tout la Belgique fe Ivilloient d'en four- nir ; ( 6 ) car c'étoit avec les chevaux des Gaulois , qu'Us re- montoient leur cavalerie. Les Frifons fe révoltèrent fous l'empire de Tibère , à caufe Peaux de Bœufs, qu'ils ne pouvoient pas fournir des peaux de bœufs , telles que les éxigeoit Olennius Primipile ; ils alleguoient pour raifon, qu'ils avoient des bœufs en abondance, mais que leurs prai- ries étoient fi mauvaifes , que les bœufs n'y acquéroient pas une taille fuffifante , pour fournir des peaux , telles qu'exi- geoit le Primipile. (?) La Belgique foumifibit non feulement Rome , mais prèfque toute V Italie de porc & de bœuf filé. ( 8 ) „ Les Oyes Germaniques font les plus eftimées à Rome " Oyes. ( I ) Plitt. cap. 8. ( a ) /<^t^^i- foumifToit à l'Empire des Armes jrl^ & des Ilabillemens ( i ). Les Infcriptions de Grutter prouvent , qu'il y avoit dans la Belgique , des marchands de Sayes Sagm-'n & d'Habits Fefîiarii; ce commerce devoit être confidérable , car Strahon nous apprend qu'il y avoit tant de moutons dans les Gaules ^ qu'ils fuflifoient pour fournir d'É- tofles non feulement Rome, mais toute V Italie Q 2 ). Ârras faifoit un commerce immenfe en Saies , car l'Empereur Ga- lien dit en parlant de Pofîhtimius , fl\ut-il donc des Toges ^Ar- ras pour la fureté de la République ( 3 ) • Les Birri ^Ar- ras étoient particulièrement à l'ufage des Comédiens ( 4 )• Cet habillement étoit. roux félon Martial ( 5 ) ; & félon ^«- "jeual il étoit d'une couleur moienne entre l'écarlate & le pour- pre C 6 ). Horace fe moquant de ceux qui portoient des ha- bits Gaulois , leur dit en plailantant „ Je n'iii point de ces toi- „ fons , qui croiffent dans les pâturages Gaulois " ( 7 ) • ^ y a dans le Supplément de Monfaucon une Infcription d'un marchand d'Épées. ( 8 ) Les Belges flufoient du Savon , avec de la leffive & de la savon. graille ; dont ils fe fervoient pour roullir les cheveux ( 9 ). Cette couleur aiant plû aux Romains, ils voulurent imiter les Gaulois qui leurs envolèrent du favon de deux efpéces qu'on faifoit dans la Batavie. ( 10 ) M ( I ) Imperii vires quod veftit & armât, ^ufon. in clar. urb. ( 2 ) Strab. lib. 4 /. 31. ( 3 ) Trebell. poil, in gai. cap. 6 f. 200. ( 4 ) Donati funt Birri Atrebatenfes. Flor. vopifc. carin. cap. ao / 85l. (5)------ Veftitur g^Uia rufis Et placet hic pueris militibufque color. Mart. epi. ( 5 ) Inter coccineum 8i muncem. yuvetialis. C?)""""""" Nec pingua gallicis Crefcunt vellera pafcuis Horat. lib. 11. od. ir. f 8 ) Supplem. à Pant. exp. de Monf. mm. 3 pi. 13. Q j) ) Sapo rutilandis capillis ex fevo & cinere apud germanos majore in ufu viris, quam nnilieribus. Plin. lib. 28 cap. 10. ( 10 ) Mutac latias fpuma batava comas. Mart. epig. lib. 8 rpig. 33. T ' JLx C 90 ) Commerce d'Importation* Es Germains , qui habitoient les frontières & qui commer- ' coient -, fc fervoient de monnoie Romaine d'or & d'argent, mais ceux qui liabitoient l'intérieur du pays, commercoient par échange ( i ). Ceux , qui étoient privés du vin , à caufe des hix nationales qui interdifoient aux Marchands l'entrée de leur pays , profitèrent indubitablement de l'abolition de ces loix par la préfence des Romains^ pour laifTer entrer les marchands de vin chez eux , car Jules Céfar raporte que la Ville des Uhiens étoit fort fréquentée des marchands à caufe de fa fituation fa- vorable fur le Rhin ( 2 ). Le pays étoit ouvert à tous les Gau- lois qui vouloient entrer dans la Belgique ou paflèr en Afighter- r^ ( 3 ). La Mer , la Meufe & le Rhin étoient couverts des vaifleaux. ( 4 ) Papyrus d'E- Les Belges n'avoient probablement pas d'autre papier à écrire gyp'^' que le papyus à^ Egypte , qu'ils ne pouvoient avoir que des marchands étrangers , c'eft-à-dire , de ceux , qui fréquentoient le port àQ.Marfeille ou quclqu'autre de la Méditerranée ^ Dont Mabillon dit, que c'étoient des marchands Egyptiens , qui four- niffoient les Gaulois de feuilles de papyrus à Egypte ( 5 ) . On fe fervoit de ce Papier dans la France , dans \ Italie & dans les autres pays de V Europe pour des lettres & pour des aétes ou inftrumens publics. Il en refte encore un affez grand nombre dans les Abbayes & dans les archives des Eglifes ; on en voit à St. Denis à Corbie &c. ( 6 ) Ce Commerce fubfiftoit encore en France du tems de Grégoire de Tours , car parlant de Félix Évêque de Nantes , fi vous aviez dit-il été Évèque de Mar- ( I ) Quamquam proximi ob ufum commerciorum aurum & argentura in pretio habent , formafque quafdam noftra; pecunisc agnofcunt atque eli- gunt. Interiores fimplicius permutatione mercium utuntur. Pecuniam pro- bant veterem & diu notam ferratos, bigatofque, argentura quoque magis quara aurum fequuntur, nullâ animi affedione, fed quia numerus argen- torum facilius ufui eft promifcua ac vilia mercantibus. Tac.de mor. germ.cap.g. ( 2 ) Ubii quorum fuit civitas ampla atque florens quod Rhenum at- tingunt , multique ad eos mercatores ventilant, fui. Caf. de iell. gall. lib. 4 ^"P- 3- ( 3 ) Ipfis Gallis in Belgicam adeoque in Britanniam tranfitus patet. Dio. Caff". lib. 44 /. 262. ( 4 ) Navigatur Mofa, Rhenus, ipfique adeo Oceanus. Id. ut fupra. ( 5 3 Mabtll. d^ re diplom. lib. 1 cap. 8. C O Mem, di racad. dss infcrip, toin. 6 f. ^04. ( 91 ) feille , les Navires qui y abordent ne vous auroicnt jamais ap- porté d'huile m d'autres marchandifes , mais feulement du pa- pier Papyrus , afin d'avoir plus de moien d'écrire , pour dé- grader & dilïiimer les gens de bien. ( i ) Comme les Gamiibns , les Flottes & les Armées occafion- noient une dépenfe confidérable dans la Belgique : cela y attira bon nombre de Marchands & de Courtiers Romains, qui fu- rent pillés & mafllicrés inhumainement par \qs Caninefates & par les Frifons tentés de l'cfpoir du butin. Les Marchands étrangers dévoient fournir aux Belges le poil Poil de Chèvre, de Chèvre dont je vais parler , car on fait que cette marchan- dife nous vient (S!Jfte : l'Infcription cy-jointe trouvée à Metz prouve , que cette marchandife y étoit d'ufage. Aux Dieux Maries de VAverne Catiola a fait faire ce monument pour fon mari Refpe&ius Gratianus ouvrier en étoffe de poil de Chèvre. ( 2 ) Le Commerce devoit être bien confidérable dans la Belgi- que vers l'an 442 , puifque Salvien , qui refiioit pour lors à Trêves , dit , que les marchands & les courtiers occupoient la plus grande partie de toutes les Villes ( 3 ) , & qu'il n'y avoit que le Commerce , qui pût les mettre en état , de pour- voir ;\ toutes les impots ( 4 ) , dont ils étoient chargés. Je parlerai des Manufactures Impériales d'Armes 6cc. & des Cyn- cées i\ l'Art, des Arts. Période Franque. LEs Francs profitèrent de l'établiffemcnt des Portes & con- tinuèrent d'en fiiire uliige , car Childehert Roi des Francs, tit venir .S";. Paul de Laon à la Cour par la Pofte Royale. ( 5 ) Elle fubfiftoit encore du tems de Grégoire de Tours ( <5 ) , M 2 f I ) Greg. tur. hijl. lib. 4 cap. 15. ( a ) Mûiif. fuppl. à rant. exp. fo}». 5. f. ç6. ( 3 ) Nara ut de alio hominum gcncre non loquar , confidercmus folos Nfgotiatores & ferifiorum omnium turbas, quac majorera ferme civitatum univerlariim partcm occupaverunt. Saltiian. iib. 3 / 80. ( 4 ) Vendunt nobis holles lucis uluram , tota admodum falus nodra Coœmercium eft. Jd. lih. 6. C 5 ) f^tta Sti. Paul. Lfidium fublime reis. Quique fuas rexêre urbes purumque tribunal .Ç^n^uine , & innoçuas illuftraverç fecuras. ./iufin. in MofslL C 105 ) d'un monument de Mayeme , à l'honneur aun Jùn/confults L. SEXTIO PERVVINCO DEC. CIVITATIS. ANDERIENSIUM. CAUSIDICO. ACEPTIA AEREPTA CONJUGI S ANCTlSSIiMO. F. - - - - C. ( I ) Les Romains n'introdui firent pas Iculcment dans leurs con- quôtcs leur Religion , leur langue &: leurs mœurs , ils y fi- rent encore obferver leurs loix ; deforte que les Loix Romai" . nés étoient les feules , qui fuflent d'ufiige dans la Belgique. Le Gouvernement des Gaules étoit entre les mains d'un Préfet ^ dont Trêves fut le Siège jufqu'au règne de l'Empereur Hono' rius , qui le fit tranfporter à Arles. L'état politique des Gau- les étoit le même que celui des autres Provinces Romaines:, il étoit divifé en trois états , dont le premier étoit celui des Sénateurs , le fécond celui des Citoiens Romains , & le troi- Céme celui des artifans , des affranchis & des ferfs. Chaque ville avoit ainfi que Rome fon Sénat ou Confeil , dont les Sénateurs étoient les Adminiftrateurs fous l'inlpcc- tion d'un Intendant Impérial ; le fécond état étoit compofé des Citoiens Romains & des Propriétaires des fonds ; c'étoit de cette claflè qu'on formoit les Curies , ce qu'on nomme aftuélemcnt l'hôtel ou le Magiftrat de Ville. Le troifiéme état étoit compofé d' Artifans &c. Les Gaulois avoient donc les mêmes loix que les Romains i les Empereurs étant à Trêves y donnèrent des loix pour toUt l'Empire , & celles qui fe publioient à Rome dévoient être également obfervées dans les Gaules. Médecine, NOus avons vu ci-defTus que les Empereurs avoient pour- vu :\ ce que chaque Ville eut un certain nombre de Mé- decins praticiens. Un nommé Eudoxius Médecin éclairé tacha d'engager les Armoriches , dont ime partie habitoit la côte Bel- gique , a fe foumettre aux Romains (2) leurs anciens miiitres. O Sedes juftitiac in tantara altitudinem fùfcitata , ut fe fideribus & cxlo digna &. vicina promittat. Eumin. in pamg. Cotiflatit. C I ) Infcript. ylppian. f. 467. ( a ) Eudoxius arte medicus pravi fed exercitati ingenii in Bagauda id C io5 ) ^ Voici des Infcriptions faites à l'iionneur de deux Méde- cins de la Belgique. VICTOR M E D I C O M E D I O M U X S O R P O S U I T. ( I ) PEREGRINO HELIODORO CONSUMMATAE PERICIAE MEDICO ET M I R A E PIETATIS JUVENI COMINIA FAUSTINA MATER I N F E L I C I S S I M A. F: C: ( 2 ) Eloquence, PIghius croit Q^Eumenius l'Orateur fut envoie de Rome à Cleves la patrie, pour y inltruire la jeuneffe avec 600. Se- ■jierces de gage annuel, & qu'à ce fujet cette Ville lui drefla une ftatue , que cet Auteur dit être celle , qui étoit placée autrefois au frondfpice du Palais de Cléves, d'où il croit qu'on l'a tranfportée fur la fiçade de la porte moiènne de cette Vil- le avec l'Infcription fuivante : TEMPORIBUS C. TUL. C/ES. DICT. ARCIS CLIVIENSIS FUNDATORIS. OCTAV. AUGUST. r SUCCESS. QUI PR^SIDIO MUNIVIT. VLP. TRAJANI. QUI IN COLON. REDEGIT. iELII ADRIANI QUI IN FORMAM URBIS AMPLIAVIT. HIC EUMENIUS RHETOR. QUI IN AUGUST. CLIVIENSIUM OPPIDO AD PRiESIDEM GALIARUM. POST EORUM IN BATAVIAM INGRESSUM. ORATIONE PANEGYRICA HABITA. temporis mota delà tus, ad Chunnos confugit. Profp. chron. fub f^alentiniano. ------ Quis noftrum Belgica rura, Littus Armoriacum , geticas quis moverit iras , Non latet - - - - SiJoti. paneg. avit. verf. 545. C î ) Infcript. de Metz Grutter No. 6 /. 1 1 15. ' ( 2 ) Jnjcript. de Ma^mce Jpfwu infcript. f. 445. C lor ) SCMOLIS PRiïlFECT. ANNUO SEXCENT. SESTERT. STIPENDIO GALLICAM JUVENTUTEM INSTITUIT. II/EC STATUA ICONICA TRIPEDANA ID EST VESTITU SUI TEMFORIS TUNICA TALARI COMA DECURT. VITTA CONSTRICT. BALTHEO BULLATO CALCEIS FENESTRAT. MASSA AUREA ADLIBERALITATEMPR/ESENTAT ET FERULA MAGISTERII INSIGNI AD ANTIQUITATIS MONUMEiNTUM URBIS ET HV}l!S PORTvE RENOVATIO POSTERITATI POSUIT. F. ( i ) Je (lus que tout cela eft furceptible de réfutation , mais la trop grande prolixité de ce mémoire ne me permettent pas de l'entreprendre. St. Jérôme convient que les Gaulois pofTédoient Vart orûtoire. ( 2 ) Il y avoit à Trêves vers l'an 376. un Panégyrijîe fort re- nommé dont Aitfone Hiit mention dans fon chapitre des Profef- feurs : (3) & vers l'an 286. florifToit à Trêves X Orateur Ma- mertiri , Belge de naifîlmce ; on a de lui quelques Panégyriques. (4) QUiudian vante beaucoup la fcience descitoiens Gaulois. (£) . "Langue Latine. LA Ville de Trêves pollédoit vers l'an 376. , deux Gram- inairiem fort renommés , lîwoir Urfule & TIarmomus ; Aufone en parle avec beaucoup d'éloge , ( 6 ) ainfi que d'une fille des environs du Rhin qui parloit pai-faitement bien le la- tin. ( 7 ) Il loue llirtout les Enfans de Naiflànce qui pofle- eoient la langue latine comme les Romains mêmes , & félicite G 2 ( I ) Pighius hercul. proJric. f.i& fqq. . ( 2 3 Et qiiod ( Gallia; ) nunc oratoruni fertiles (lint , non tam ad re- gionis diligentiam, quam ad Rhmoricorum clamorem pgrtinet.. Hkron. in epij}. ail galat. cap. 3. Sola: Gallix monltra non habuerunt fed viris femper fortilTimis & elo- . quentilTimis abundaverunt. JJ. ( 3 ^ ^nnul. Tnv. fu/n. i / 355. ( 4 ) / & retouchée enfuite par ordre de Childebert & de Clothaire fes enflins : il efl: apparent qu'elle fut faite après que Clovis eut incoiporé dans Hi Tribu tous les Francs falkns ^ qui le reconnurent pour Roy en 510. Il efl dit dans le préambule de cette rédaélion , ** avant que , la nation des Francs , dont l'alTemblage eft im effet de la pro» , vidence, & qui eft ftable aujourd'liuy dans fes établifTemens, , en vertu de la convention qu'elle vient de faire avec l'Empé- , reur , eut fait ce quelle a fait dépuis peu , c'eft-à-dire , em- , brafîé la rélijçion Catholique , elle avoit déjà pour l'amour de , la juilice fait rédiger la Loi Salique , qui fut compilée par les , principaux de fes citoyens , qui tinrent ?i ce fiijet trois affera- , blées du peuple ; mais étant arrivé heureufement que fon Roy , Clovis reçu le baptême , ce Prince & puis Childebert & C/o- , thaire ont changé plufieurs chofes dans cette loi qu'ils ont , rendue plus parflùte, & qu'ils ont mife dans l'état où elle eft , maintenant. „ Les Redafteurs étoient Wifogart^ Bodogart , Salogart , & Vindogart. ( i ) Les afïiiires d'état fe traitoient toujours chez les Francs dans les affemblées générales de la nation. Ces affemblées fe nommoient /'/^c/V^ ou malla pubUca\ on les tenoit régulièrement deux fois par an. ( 2 ) Le Roy y préfîdoit : le Peuple y étoit répréfenté par les Grands de la Nation ( 3 ) & plus tard , c'eft à dire après le Baptême de Clovis y on y admit les Députés du Clergé. ( 4 ) Il n'y a au- cim doute que nos Etats ne datent leur origine de ces Mal- la Publica ou Affemblées publiques des Francs ; quoique les Ripuaires fufîcnt fournis à Ckvis , après la mort de Sigebert & de fon Fils ils conferverent la Loi Ripuaire. ( 5 ) Ecard croit que ce fut Thierri Roy d'Âujlrafie , lils de Clovis , qui P 2 f I ) Prolegom. kg. fait. auth. EcarJ. C 2 ) Confuetudo autcm erat ut bis anno placita duo tene- Tentur. Hincm. Je urJ. Palat. cap. 39. . C 3 ) Générale indixit placicum ad quod properè convenientibus cunc- tis Francia; primoribus. ^imoin. tib. 4 cap. 30. ( 4 ) In placito generalitas univerforum majorum , tam Clericorum quam Laïcorum conveniebat. Hincm. ut ante. i S ) Proieg. leg. Bajuvar. C "(5 > fit rédiger la Loi des Rtpuaîres , & il appuie fon fentiment fur un paflage de la Préface ancienne , qui fe trouve à la tête de la Loi Salique dans quelques Manufcripts , où il eft dit que le Roy Thierri étant à Chahns , avoit de fon coté fiiit travail- ler des Perfonages doctes , à mettre la Loi des Francs dans une plus grande perfection. Il feroit abfurde de croire que Thierri qui étoit R.o^ des Ripuûires auroit fait travailler à la Loi des SalienSy tandis que celle de fes fiijets n'étoit pas encore ré- digée ( I ) : mais cette rédaction de Thierri ne devoit pas contenir fimplement les Loix des Ripuaires , puifqu'il eft dit dans la nouvelle Rédadion de cette Loi faite par ordre du Roy Dagobert Premier „ Que le Roy Thierri étant à Chahns, , fit choix des Hommes fages & inftruits dans les anciennes , Loix de fon Royaume : & que ce Prince leur enjoignit en- , fuite de rédiger la Loi des Francs , ainfi que la Loi des Al- , kmands , & la Loi des Bavarois , enfin de donner à chacu- , ne de fes Nations , qui toutes étoient fous fon obéïfîlmce , , un Code conforme à leurs anciens Us & Coutumes , aux- , quelles il ne fit que les additions & changemens nécelfai- , res , pour régler , fur les principes de la Religion Chrétien- , ne plufieurs points , qui , n'avoient encore été réglés que , fuivant les principes de la Religion Payenne " ( 2 ). Ces deux Loix furent également appellées la Loi des Francs. La Loi des Ripuaires fut par la fuite perfectionnée par Childebert; & Clothaire a ajouté encore quelque chofe à l'ouvrage de Chil- debert. Je ne puis croire que les Loix Saliques & Ripuaires fulfent écrites avant que les Francs fe fuffent emparés de la Gaule Belgique ; je crois au contraire qu'elles fe tranfmettoient de père en fils par une tradition orale, ainfi que les Bardes tranfmettoient à leurs fuccelTeurs les faits de leurs Héros , leurs Coutumes , leurs Loix & leur Religion ; car fi ces Loix euf- fent été écrites avant leur invafion dans les Gaules , quelle né- ( I ) Habebat fub fe fpeciatim ripuaria Theodoriciis. Unde ftatuo le- gem francorum hic de ripuaria intelligendam elTe, eamque Theodoricum condidifle , cum fratres ejus in falicas leges curas fuas converterent. Eccard. de kg. franc, f. 8. ( 2 3 Theodoricus Rex Francorum cum eflet Catalaunis elegit viros fa- pientes, qui in regno fuo legibus eruditi erant; ipfo autem distante jutTit confcribere legem Francorum , AUemannorum & Bajuvariorum : addidit qujc addenda erant & improvifa refecavit. Baluz. Caf. tom. i /. 25. C 117 ) cefîîté y auroît-il eu de les mettre par écrit en Latw , langue qu'ils n'entendoient pas. II efl donc très apparent qu'elles n'ont été écrites que bien du tems après leur établiflTcment dans les Gaules, puifque fi elles eufTent été écrites au commencement, elles l'auroicnt furement été en Teuton : à plus forte raifon l'auroient- elles été en cette langue, fi elles eufTent été écri- tes audelà du Rhin. Il eft donc indubitable qu'elles ont été drefTées dans les Gaules & écrites originairement en Latin, c'eft à dire en Latin farci de Germanifmes , telles qu'on les voit aujourd'huy , car aucun Auteur ne dit qu'elles ont été traduites du Teuton. Clovis ordonna que les anciens habitans feroient gouvernés félon la Loi Romaine , celle-ci étoit aufîi la Loi du Clergé ( i ). Dans le cinquième & fixiéme fiécle 6c dans les fuivans môme , les Gaules étoient habitées par des nations différentes , qui étoient mêlées enfcmble fans être pour cel:\ confondues. Ces Nations bien qu'elles habitaffent cnfem- ble dans le même pays , font demeurées pendant plufieurs gé- nérations des Nations diftinétes & différentes les unes des au- tres , par les mœurs , par les habits , par la langue & ce qui eft plus effenticl par les Loix ( 2 ). Dans le cinquième fié- cle & dans les fuivans , c'ètoit la filiation & non pas le lieu de la naiffince qui dècidoit de quelle nation on devoit être. En quelque Province des Gaules, par exemple, que fut né un Bourguignon , il étoit toujours réputé Bourguignon : les del^ cendans de fes fils étoient encore de même nation que lui, en quelque lieu du Royaume que ce fut que le père eût été domicilié ( 3 ). Il eft dit dans la Loi des Ripuaires „ Que tous les habitans de la contrée des Ripuaires foit qu'ils foient Francs , Bourguignons , Allemands ou d'une autre na- tion , feront cités & jugés conformément à la loi pardcu- » „ liere de leur nation ; & ceux qui feront trouvés coupables , „ feront condamnés i\ la peine infligée à leur délit par leur „ Loi nationale , & non point i\ la peine prononcée dans la Loi Ripuaire contre les délits dont ils feront trouvés cou- C I ) Inter Romanos negotia caufarum romanis legibus pnccipimus ter- minari. Tom. i Cenc. gall.f. 318. Conc. aurel. ^nni 511 toin. 4 Orne. f. 1403. ( a ) /)« Bas hijî. crit. de la mon. fran. Itv. 6 cha}. 1. ( 3 ) / n î> C Î27 ) • Ils fe logoient comme les feptentrionaux , c'eft-îi-dire dans Logement. des huttes de bois , en forme de ruche , enduites de glaife & couvertes de chaume. Les murs de leurs villes étoient com- pofées de deux rangs de poutres hautes de 80 pieds fîch(3es en terre à dciLX pieds de diltance les unes des auffes : entre les deux rangs il reftoit un intervalle de quelques pieds de lar- geur revéms intérieurement avec des gros madriers placés eu travers , pour empêcher l'éboulcment de la teiTe & des pier- res , qui occupoicnt l'efpace qu'il y avoit entre les deux rangs de poutres , on fortifioit ce mur en plaçant de nouveaux rangs derrière les premiers , de façon que ccli\ formoit un mur allez folide & durable. ( i ) Mon Mémoire cft déjà fi volumineux, que je n'ofe y placer Art militaire. la défcription de tous les exploits miliDûres des Gaulois. Je me contente d'obferver, qu'ils envahirent les terres des Albankns^ qu'ils paflerent en Jfie au nombre de 300. mille hommes ; qu'ils fe louèrent aux Souverains Âfmtiques en qualité de fol- dats mercenaires ; que le Roy de Bitbynie partiigca fon Roj'au- me avec eux , ( 2 ) enfin Paufamas fait un crime à nos ancê- tres , de ce qui les comble de gloire. " Ils n'ont d'autre réli- „ gion , dit-il , que celle de combattre celles des autres peuples, „ & de faire la guerre perfonellement à tous les Dieux immor- „ tels ; on a vu les Gaulois , pourfuit-il , quitter autrefois leurs „ terres , & travei*fer des pays immenfes , pour aller attaquer „ Apollon Pythius jufqu'à Delphes même , & pour ravager l'ora- cle de toute la terre. C'eft cette nation fi lainte, qui oHint mettre î» ( I ) Muribus autem omnibus gallicis hxc forma eft. Trabes direftaa perpétua; in longitudinem paribus intervallis, diftantes inter fe binos pe- des, in folo collocantur : ha;c revinciuntur introrfus, & multo aggere veP- tiuntur. Ea autem, qua: diximus, intervaila grandibus in fronte faxis effar- ciantiir. lis coUocatis & coagmentatis, alius infuper ordo adjicitur, ut idem illud intervallum fervetur , neque inter fe contingant trabes , fed paribus intermiffa: fpatiis, fingulx fingulis faxis interjeftis, arte continuantur. Sic deinceps omne opus contexitur, dum jufta mûri altitude expleatur. Hoc cum in fpeciem varietatemque opus difforme non eft , alternis trabibus aut faxis , qux reétis lineis fuos ordines fervant ; tum ad utilitatem & ad de^ fenfionem urbium fummam habet opportunitatem , quod & ab incendio la- pis & ab ariete materia défendit, qua; perpetuis trabibus pedes quadrage- ros plerumque introrfus revindlœ , neque perrumpi neque diftrahi poteft. Caf. di bell. gall. lib. 7 cap. 23. ( a ) Suidas tom. \ f. 100 Jupin. lib. i^. id. lib. 16 cap. 5. Id. lib. 35. JJidor. lib. ^ cap. a. • C 128 ) 9, lé fiége devant le Capîtole , entreprit d'aflîéger Jt/pîter en „perfonne. ( i ) Cavalerie. La Cavalerie des Trêviroîs étoit fort eftimée de Céfar. (2) Les Gaulois aimoient les chevaux & faifoient beaucoup de dé- penfe pour s'en procurer des pays étrangers , car ceux de leur pays étoient lourds & mal bâtis. ( 3 ) Malgré cela, ils fournilToient beaucoup de Cavalerie & beaucoup de chevaux aux Romains , ( 4 ) qui en firent bon ufage ; mais avant la conquête des Gaules par Jtiles Céfar les Gaulois faifoient peu de cas de la Cavalerie ; ils avoient toute leur confiance en l'Infanterie, comme on l'a vu ci-defllis. (5 ) Il eft fort aparent que les cavaliers Gaulois n'étoient pas auti'ement armés que les Germains, ce qui efi; caufe que je ne dis rien de leurs armes, de crainte de fiiire des répétitious qui font toujours fort ennuieufes. Infanterie. Les foldats Gaulois avoient des cafques d'airain, & leurs bou- cliers étoient garnis de figures du même métal , travaillés en bofle & répréfentant des animaux & autres omemens exécutés avec beaucoup d'art : ( 6 ) Ils avoient même des Cuirafles d'or. C 7 ) Mais ces Gaulois armés fi folidement avoient pro- bablement été précédés par d'autres , qui s'armèrent plus Am- plement ; V Hercule Gaulois avec fa mafllië en eft une preuve parlante ; ceci eft confirmé par des haches de pierre trouvées dans un tombeau auprès de l'Abbaye de Corbie. Dans deux autres tombeaux découverts auprès à^Évreux, on trouva auflî des haches de pierre , des os poinais & tranchants comme la lame d'une hallebarde ; un entre autres étoit l'os de la jambe d'un cheval : il s'y rencontra auffî des pointes d'Ivoire & de pierre, qui avoient fervi de pointes à des flèches : un mor- ceau de bois de Cerf, qui fut trouvé au même endroit, avoit fervi ( I ) Cicer. orat. pro M. Fonteio. ( a ) Equités Treviri longè plurimum Galliae valent, ^ul. Caf.lib. 2 cap. 24. ( 3 ) Sed quai funtapud eos nata, jumenta, prava atque difformia funt. J4. lib. 4 cap. 2. ( 4 ) Vénérant eo fagittarii ex Ruthenis, équités ex Gallia, cum multis carris, magnifque impedimentis , ut fert gallica confuetudo. Id. ut fup. Dio. Exczpt. lib. 69 f. 792. ( 5 ) Tac. de mor. gerin. cap. 30. C 6 ^Dio ftcul. lib. 5 / 307. C 129 ) fervî de manche de hache ; il paroit par là que ces gens n V voient pas l'ufage d'annes plus commodes. ( i ) Cela ne doit pas nous furprendre, puifqu'il y a encore plufieurs peuples de V Amérique y qui n'en ont pas de meilleures. ■ " On trouva il y a quelques années , dit Dom Motî' „ faucon , dans les environs de Paris , deux épées , la la- „ me d'une lance & un morceau d'une efpèce de crochet; „ le tout de cuivre, mais d'une trempe fi dure, qu'il eft com- , „ parable à l'acier. „ ( 2 ) Et comme Strabon dit , que les Belges portoient de longues épées pendues au coté droit, (3) & que celles-ci font fort longues à proportion de celles des Romains , qui étoient fort courtes , il efl: très apparent qu'elles ont apartenues à quelques Belges. Le crochet qui y eft joint, & qui femble avoir fervi :\ accrocher l'épée , authorife à le croire. On voit dans XAlface illuJîréeàQMï. Schœpfîin, la figure d'un foldat gaulois tenant une lance de la main droite & la main gauche appuiée fur fon bouclier, qui eft rond: il a la tête couverte d'un cafque orné d'une efpèce de ferpent, mais fon épée qui eft très large & arrondie par le bout, lui pend au coté gauche , ( 4 ) ce qui eft abfolument contraire à ce que difent Strabon & Diodore de Sicile , qui foutiennent , que leur fphata ou épée leur pendoit fur la cuiffe droite par un chaîne de fer ou d'airain. ( 5 ) Il n'y a pas longtems que l'ufage de cette arme eft aboli ; on s'en fcrvoit de deux mains ; le Maître en-fait-d'armcs de cette Ville la porte ordinairement nue fur le , bras gauche aux proccflions , mais celles de nos ancêtres étoi- ent beaucoup plus lourdes. Ils fe fervoient rarement dans les combats du poignard ou de l'épée , mais communément de la pique, qu'ils manioient avec beaucoup d'adrefle. Cette arme fe nommoit fparus ; elle étoit particulière aux Gaulois. (6) Il y avoit une efpèce de dard ou javelot nommé gefus ou gefuin , dont les Gaulois mercenaires faifoient ufige, c'eft de là que leur R Ç I ) Motif, ant. exp. tom. S f- 195. C 2 ) /^. tom. 4. C g ) Strab. geograph. lib. 4. ( 4 ) Schapflin. ^If. illulî. nionum. Alf. rom. C 5 ) Dio. Skul. lib. 5"/. 307. ( 6 ) Sparum vel Sparus eft telum galliciim inftar lanceœ /^///j. Galli, Sparis ac lanccis eminus peterent hoftes. Sifnn. apudNonnium iib. ^cap. 18. C 130 ) vînt le nom de gefûîds, (i) Les Gaulois ainfi que les Bretons Te fliifoient accompagner de leurs chiens à la guerre. ( 2 ) Qhars, Chars armés. TT £§ Gaulois & les Bretons fe fervoient communément dans jLJ les combats de chars araiés. Le Covinus en étoit un , dont les elfieux & les jantes des roues étoient hérifTés de faulx. (3) * VEJJedum ou VEjJeda étoit également en ufage chez les Bel- ges ^ comme chez les Bretons \ on croit, qu'il étoit garni de faulx aux eflieux & aux roues , comme le Covinus autre char de guerre ; ces chars armés étoient remplis de monde , pour empêcher qu'on ne les arrêtât. ( 4 ) Chars non armés. Le Pelant um étoit un char Gaulois : Varron a réfuté ceux , qui prétendoient, que ce nom fut grec. Vredius dit, que Rheâa eft un mot Teuton : ce Char étoit félon Qinntilien une voiture à quatrerouës. ^^;?;?. 3. Canneg de herb. iritanti. C 134 7 félon P/w^, dans le canton des TongrkNS, une fource d'eau miné- rale , qu'on difoit avoir la propriété de purger le corps , de fixer les fièvres intermittentes & de diflbudre la pierre, (i) Il y en a qui croient, que cette fource eft Spa, d'autres que c'efl: Chaufontaîne près de Liège ou Aix la Chapelle. Chirurgie, Comme les femmes fe trouvoient toujours i\ portée du champ de bataille ; d'abord qu'un Gaulois étoit blelfé , on le portoit à fa Femme ou à la Mère , qui fe chargoit du penfe- ment de la bleffure , dont elle fuçoit le fang & les ordures , avant d'y appliquer l'appareil. ( 2 ) Art Vétérinaire. LEs Druides foutenoient , qu'une herbe nommée Samohs^ ceuillie avec beaucoup de Cérémonies , étoit bonne con- tre les maladies des porcs & des bœufs ; ( 3 ) que le gui de chêne avoit une vertu particulière pour rendre les animaux féconds ( 4 ) . Quand les bœufs avoient mal à la gorge , les Gaulois leur fliifoient avaler un breuvage préparé avec une herbe nommée Lamiiim (5), qui eft une elpéce d'ortie. Halotechnie. LEs Gaulois & les Germains faifoient du fel d'une façon particulière, en jettnnt de l'eau de mer fur le feu; (6) Il eft apparent , qu'ils fe fervoient de ces Cendres imprégnées de fel , pour affaifonner leurs mets & pour laler la viande, qu'ils vouloient préferver de pouniture : finon qu'ils en au- roient retiré le fel par Criftallifation. Métallurgie. Or. ^^ Uoique nous n'aions aucune certitude , qu'on ait décou- V^ vert des mines d'or dans la Belgique , on n'eft pas en droit ^ d'en conclure , que les anciens Belges n'en aient pas trou- vé , foit dans quelque rivière , foit dans la terre. Diodore nous ( I ) PHn. lib. 31. cap. a. ( a ) Ad matres, ad conjuges vulnera ferunt : nec illac numerareyaut exfugere plagas pavent. Tacit. de mor. germ. cap. 7. ( 3 ) PUn. ht[l. tiat. lib. 24. cap. 11. ( 4 ) /. ;». 2 15. ( 3 ) Druida: veftes tinélas atque auro variegatas. Strabo geograpb. lib. 4. /. 197. C 3 ) Plin. lib. 8 cap. 48. Virgatis lucent fagulis. Firg. aneid. lib. 8. Saga enim virgata, par hiemem denfa, per aîftatem tenuiora, crebrifque teflelis florum inftar diftinâa febulis fubneétunt. Dio. ficul. lib. ^ f. 307. ( 4 ) Ultimique hominum exiftimati Morini , imo vero Galliac univer- fx vêla texunt. Plin. bip. nat. lib. 19 cap. i. ( 5 ) Nifi quod feminœ facpius lina;is amiiSlibus velantur eofque purpu- ra variant. Tac. de tnor. gsnn. cap. 17. ( 6 ) Candidâ vefte veftitus - fertur in mappa nova. Plin. lib. 24 cap. II. ( 7 ) Monf. tom. 3 /. 318. L ( 139 ) Feutre , Matelats & Tapis, Es Gaulois inventèrent les habits feutrés. Cette efi^éce d'habillement étoit fi folide , furtout quand on le prépa- roit avec le vinaigre , qu'il étoit en état de réfifter au fer. Ils ftiifoient des matelats avec la bourre de leur laine. Ils fabri- quoient aiifli des tapis , qu'ils avoient le talent de broder : mais d'une autre façon que les tapis des Parthes. ( i ) Teinture, Les Artipens polTédoient fi fupérieurcment l'art de teindre la Liine , les Saies & les Birriy que la teinture ^Arras paffoit pour merveilleufe à Rome ôc dans toute X Italie. ( 2 ) Ils teig- noient les habits des efclaves en rouge avec le jus de vaciet (3). Le jus d'hiacintes leur fervoit pour teindre en couleur de mâron. ( 4 ) Ils emploioient encore d'autres herbes pour teindre en violet , en pourpre & en plufieurs autres couleurs. (5} Poterie, ■• Ks faifoicnt des pots de terre pour conferver la boiflbn , des ^hts & des alîiettes pour mettre leurs alimens. ( 6 ) On a trouvé, dans un tombeau, découvert près l'Abbaye de Corbie, & dont j'ay fait mention en parlant des armes , une urne cafl'ée de terre cuite. ( 7 ) Gravure & Art Monétaire. ON croit communément, que les Belges avoient l'ufage de la monnoie battue chez eux , avant l'arrivée de Jules Céfar dans la Belgique , mais cette conjc(5ture efl: fi peu fondée, que . , . g ^ fo^r^i •) Lana per fe coafta veftera faciunt : & fi addauir acetuni,^iani ferro refiftunt. Quippe alienis polentium extrada in tomenti ufum veniunt. Aliter ha»: Gain pingunt ftapetaj aliter Parthorum gentes- Plin. hijl n. lib. 8 cap. 48. Ut 81 culcitrum hoc & tomenta pariter Ç Gallorum ) inventum. Id. iib. 19. cap. I. ( a ) Strab. lib. 4/31 Flor. vopi/è. carin. cap. ao /. 361. ( 3 ) Item.vaccinia Gallia; vero etiara purpurea tingendi cauû ad ftrvitiorura veftes. PHn. hijî. tiat. lib. ^6 cap. 18. -il^ 4 ) Hyacinthus in Galliâ eximiè provenlt. Hoc ibi pro cocco hyfgi- num tingitur. IJ. Iib. 33 ca/>. a6. ( 5 ) /(/. lib. aa cap. a. ( 6 3 Qui funt a poculis, potum ferunt in vafis olla: fimilibus, aut fidi- libus, aut argenteis. Ex eâdem materiâ funt & patina quibus advehuntur cibaria. ^thena lib. 4 cap. 13. Q T ) Monf. ont. txpl. tom, 5. f. ifS- ( I40 ) je crois pouvoir prouver le contraire. Je vais d'abord raporter les raifons , fur lefquelles on établit cette opinion. Cèfar dit , „ plufieurs Belges fe vendent aux Nobles pour quelque argent, „ & ceux-ci ont les mêmes droits fur eux , que le maitre à „ fur un ferf. ( i ) Les maris tiennent compte de l'argent „ comptant , qu'ils reçoivent pour dot de leurs époufes. " ( 2 ) Il dit auffi qu'à Ton approche les Ner-viens cachèrent leurs en- fans & leur argent dans leurs bois touffus & fourrés. ( 3 ) Mais Tacite, qui détaille fi bien & fi nettement la méthode, dont les Germains exercoient leur commerce , ne dit pas , qu'ils avoi- ent de la monnoie qui eut été battue chez eux. Car voici fes paroles. " Quoique ceux qui font à portée d'exercer le com- „ merce éftirrtaflent l'or & l'argent , & connuflcnt l'argent j, monnoié qu'ils aiment - - - - Ils eftiment la vielle monnoie „ & connue dépuis longtems , telle que les Bigati & les Ser- „ rati. Ils préfèrent cependant l'argent à l'or , parcequ'il eft „ plus commode pour leur commerce, qui ne confifte qu'en „ détail. " ( 4 ) On croiroit d'abord , que , puifqu'ils con- noilfoient les Bigati & les Serrati, qui étoient des pièces de monnoie romaine , ils duffent conféquemment connoitre les caraftéres d'écriture romaine ; cette conféqucnce feroit même convainquante, fi on ne fa voit pas d'ailleurs, que le Bigati fe nommoient ainfi , à caufe de la forme d'une voiture attelée de deux chevaux qui y étoit répréfentée , & que les Serrati por- toient l'empreinte d'une fcie. Gr^evius croit que les Serrati fe nommoient ainfi, îi caufe que ces pièces étoient cordonnées; mais cela n'efl: pas vraifemblable. ( 5 ) Relie à rapporter , ce ( I ) Plerique scre alieno Me in fervitutem addiciint nobilibus : in eos eadem funt omnia jura quac dominis in fervos. fui. Caf.de bell.gall. l'tb. 6 cap. 3 r. C a ) Viri quantas pecunias ab uxoribus dotis nomine acceperunt, ten- tas ex fuis bonis exiftimatione faftâ cum dotis communicant, hujus omnes pecunisc conjundlim ratio habetur. fd. cap. 18. C 3 ) Nervii denfas incolunt filvas ac liberis & pecunia abditis. Plutarch. in C«f. tom. i. ( 4 ) Quamquam proximi ob ufum commerciorum aurum & argentum 4n pretio habent, formafque quafdam noftrac pecunia; agnofcunt atque eli- gunt pccuniam probant veterem & diu notam, ferra tos, bigatofque. Argentum quoque magis quam aurum fequuntur quia numerus ar- genteorum facilior ufui eit promifcua ac vilia mercantibus. Tac. de mor. gerin. cap. g. C 5 ) P/ifj. bjjî. nat. lib. 33 cap. i. Urjtn. defatnil. rom, in tnanl/a.ur/àt, de mt. roman, tbef. auti^. rom, Grav. tom. f. P57. . , C Hi ) que les modernes ont avancé, pour nous engager à croire, quQ l'art monétaire étoit connu chez les Belges. Boi/teroue dans les recherches des monnoies de france , nous fiiit connoitre des pré- tendues pièces de monnoie des Liégeois nommées Ebttroms , fiibriquées, à ce qu'il dit dans Âtuatica leur Capitale fous le règne ^Ambiorix , qui étoit un de leurs Roys lorfque Céfar conquit la Belgique. ( i ) On voit ordinairement " dit-il , luç „ ks monnoies des Souverains de l'ancienne Gaule helgique, „ que le nom du monétaire, qui dirigeoit la monnoie, &qui „ rcpondoit de la bonté des pièces , y étoit écrit en abrégé ou ^, tout au long ; on en voit un exemple fur une pièce de mon- „ noie de Vercingetorix Roy d'une partie du pays des Eburo- i, nés , fur laquelle on lit le mot VERGA. On peut croire >, que Vergafillanus fit fabriquer cette monnoie pour la com- „ modité de l'armée , & qu'en aiant pris le foin , il y auroit „ fiut graver fon nom & la tête de Vercingetorix, avec les mar-, „ ques de la qualité, qui lui avoit été donnée par toute la „ Gaule.'' ( 2 ) „ Ils mettoient fur leurs monnoyes , dit Mezerai , leur nom, „ celui- du lieu où elles étoient fabriquées , & ceux du Comte „ , & du monétaire ou maître de cette monnoye , afin qu'il fut „ refponfable de la valeur des pièces & de la bonté de leur „ ouvrage. ( 3 ) Le Blanc dans fon traité des monnoyes de Fran- ce , dit la même chofe au fujct du nom du monétaire. ( 4 ) En parlant des lettres nous avons fait voir par des authorités irrécufables , que les Belges & les autres Gaulois, fe fervoient de mômes caraftéres d'écriture , dorit les Grecs faifoient ufage : les Belges ii^avoient à portée de leur pays pour tous lettrés que les {euh Mar/eillûis , qui étoient Grecs d'origine, qui parloient Grec & l'écrivoient en caraftéres ordinaires de cette langue. Mais quoique Marfeille fut Colonie Grecque , les Belges ig- noroient cette langue, en fe.fervant des mêmes caraéléres litté- raires que les Marfeillois. C^r le fivoit bien , puifqu'il écri- vit à Ciceron en langue Grecque, afin que les Belges ne tirafi!ent ^ 1 ) Bouternue f. 43. . ( a ) Z'^- /■ 65. ^ ■, C 3 ) Mezerai hifl. de france tom. i /. 193. C>4 ).'i^» BJanc traité das nxjnaot/is Ji france. f 50. C Ï42 ) flucun avantage de cette lettre , au cas quelle fut mterceptdeb^ Or puifqu'ils ne favoient pas le Grec^ unique langue étrangè- re, que parloient les feuls voifins, avec qui ils fîflent quel- que affaire , comment auroient-ils fû le Latin ou connu les ca- raftéres dont les Romains fe fervoient pour écrire ? Cepen- dant ces prétendues pièces Liégeoifes portent des infcriptions en caractères Romains & qui plus eft écrites en langue Latine ; or les Belges étoient fans doute fort éloignés de favoir que le mot Ebt/ro , eût au plurier Ehurones. Si elles enflent été frappées dans la Belgique , n'auroient-elles pas porté des infcriptions en carac- tères Grecs , les feuls qui y fuflx^nt d'uf ige. Y a-t'il la moindre apparence, qu'on gravât fur la raonnoie des infcriptions dont le public , & même peut-être perfonne ne connoiflbit la langue ni les caraftéres : voit-on des caraftéres Grecs fur la monnoye Chinai fe , ou des caraéléres Romains fur la monnoye Turque ; il eft donc très évident , que ces prétendues pièces Liégeoifes font faufiles, & que , fi l'art monétaire étoit connu dans la Bel- gique avant la conquête de Jules Céfar , leur monnoye portè- roit des infcriptions en caraftéres grecs & non romains. Verrerie. Pline dit, que les Gaulois poffédoient également, comme les Efpagnols , le fecrêt de convertir le fable en verre pur «Se blanc. ( I ) ChaJJe , "Pèche & Âiniifemens. Es femmes des Germains aimoient autant la Chaffe , que les hommes. Les armes de la chafTe étoient l'arc & la flèche. ( 2 ) Ils trempoient les flèches , qu'ils deftinoient à la chafl[e,dans le jus ai ellébore^ & après avoir tué quelque gibier, ils découpoient la chair à la circonférence de la plaie, ils pré-; tendoient par ce moien rendre la viande plus délicate. ( 3 ) Ils empoifonnoient auflî leurs flèches avec le fuc d'un fruit refl^emblant à une corniche Corinthienne , que portoit un arbre qui refl^embloit au figuier; ou avec le jus d'une plante nommée lemium ils nommoient ce jus poifm des Cerfs , à caufe appa- C I ) Et fit vitrum purum , ac mafia vitri candidi. Jam vero & per Gal- lias Hirpaniarquefimili modo arena; temperantur. Pli», hifl. nat. lib. i6 f. 26. ( 2 ) Sola in fagittis fpes, quas inopia ferri oiïibus afperant. Idemque venatus vires ac feminas alit. Paffim enim comitantur, partemque praidaî petunt. Tac. de mor. germ. cap. ^6. . > C 3 ) ^ti»' hifi- nat- H^- 25 cap. 5. uiu/. gell. koet. altic. lié. 11 cap^ 14.] T 1 JL/i C 143 ) remment , qu'ils ne s'en fervoient , que pour tuer ces animaux. ( I ) Paufanias dit, que les Gaulois, pour ne point manquer leur chafTe , entouroient un efpace de mille ilades , & qu'ils s'avançoient ainfi tous enfemble en s'aprochant inrenfiblement & en diminuant refpace dans lequel ils vouloicnt envelopper le gibier , pour le tuer à coup de flèche. Ce qui prouve que la méthode de tracquer n'eft pas nouvelle. Céfar dit, que la jeunefle Gauloife s'occupoit fort à la ehalTe de l'ure; qu'elle n'a- queroit de gloire , qir«\ proportion du nombre de ces animaux, qu'elle perçoit ou qu'elle forçoit. ( 2 ) Les Belges ne connoiiroient qu'une feule efpéce de fpefta- Speûacle. de , qui étoit celui-ci au raport de Tacite. " Quelques jeunes „ gens pour amufer le public , fe précipitent en danfant & en „ autant entre un grand nombre d'épées & de lances plantées „ de Hiçon que les pointes fortent de terre; ils font cela avec „ beaucoup d'art & d'adrelTe, V/^^^;car il eft confiant, que plufiem's Gau- lois , Germains & Francs fe donnèrent aux Romains pour les fervir en tems de paix , dans les travaux publics. ( 2 ) Ils n'ap- prirent donc pas feulement de nouvelles fciences phyfiques fous les Romains, mais celles qu'ils pofTédoient avant, fe per- fectionnèrent & prirent des accroiflcmens confidérables. Batimens Publics, IL cd démontré que les Gaulois n'avoient point de bArimens Temples, publics dcftinés au culte divin, & que leurs cérémonies réligieufes fe pratiquoient en plein air : mais l'entrée des Ro- T Ci) Multum f ut inter Germanos J rationis ac folertiac. Tac. de mor. germ. cap. 30. Gallorum eft fumma genus folertiac atque ad omnia imitao- da & enicienda., qjiaj à quoque tradantur, aptiffimum. CIà.f. 541- ( 6 ) Floridorum ftrigilem & ampullam, cxteraque baînei utenfilia nu- midinis mercari. ylpul. lib. xi. ( 7 ) Exercitionem optime fequitur , modo unâio, modo balneum. Cor- ml. Ceéf. lib. I cap. xi. ( 8 ) Appmd. ad Ciaccotiium de triclinio , de variis unguentorum generibus in balneis & Choul tra&. de balneis. C 9 ) Monf. ant. expl. tom. g /. an. C 10 ) Brov. ami. trev. f. 46. C II 3 Ct){juorumrapacimii&furumlocusfupplicii.Gro«oî>./o/». 7/. 313 A. C 153 ) H eft indubitable que Cajus Caligula a fait bâtir une tour fur phare, la côte Belgique j en mémoire d'une prétendue viétoire; & que fur cette tour on cntrétenoit un feu continuel pendant la nuit, pour fervir à diriger la navigation des vaifleaux , qui cotoyoient la Belgique : ( i ) mais les auteurs ne font pas d'accord fur la fituation de cette tour. Le Père Bûcher prétend , qu'elle fut bâtie près de Boulogne & que les ruines , qu'on y voit encore aujourd'hui , font connues fous le nom de tour ôiordre ou tour ^ or dans : C ^ ) ii dit de plus, que Charlemagne la fit réparer, & y fit entretenir du feu pendant la nuit. ( 3 ) Ces dernières circonftances ne difent rien en faveur du fentiment du Père Bûcher , car il exiftoit peut-être près de Boulogne une tour avant Charlemagne , comme il y en avoit vraifemblablement un plus grand nombre fur la côte , deftinées aux gardes , qu'on y pla- coit , pour veiller à la fureté de la côte & pour empêcher les defcentes des Pyrates du nord : il y a encore aéluellement plu- fleurs tours femblables , non feulement fur nos côtes , mais fur celles des autres Royaumes , dont on pourroit fiiire des pha- res fi on vouloit : mais il ne me paroit pas que la confequence du Père Bûcher foit jufte ; comment , parceque Charlemagne a fait réparer une tour 6c en a fait fiiire un Phare , cela prou- veroit-il que cette tour ait été la même que celle de Caligulal les HoUandois croient au contraire , que cette tour fut bdtie au bord de la Mer à quelques pas du Prétoire CCJgripinne fem- me de Germanicus ; il elt vrai , que les Matelots HoUandois nomment Kaillart ou Kalla , la place où l'on croit que la tour fut b:\tie ; place , qui efl: fubmergée dépuis plulicurs iiécles. (4) il eft affés probable , que cette tour ou phare a retenu le nom de Turris Caja ou de Turris Caliguhe , dont par corruption les matelots auront formé le mot de Kalla ou de Kaillart. Où au- Toient-ils été prendre ce mot de Caja ou Caligula pour défig- V Ci) Caligula, in indicium viftoriac altliïimam turrem excitavittex qiiâ, ut ex pharo, ncwhibus ad rcgendos navium curfu» ignés emicarent. Suet. traiiq. in Caf. Ca/ig. cap. 46. ( 2 ) Bûcher, bilg. rom. C 3 ) EginarJ tu vitam Car. tnag. ( 4 ) Zoo is myn achtens , en onwankelbaar bewys dat nog tegenwoor- dig by de VifTers en Zeeluyden , dien hier leven, noytden naem van Cali- gula voor de ooren gewayt is , deze plaats in de Zee de toren van Kala of om koislieids wil op Kalla genocrat wort. Oudaan rooms. mogeti. .«5 hlad. l&ins< C 154 ) ner un endroit dans la Mer , eux , qui n'ont jamais ouï par- ler d'un Empereur Romain nommé Cajus Caligula^ ni du phare qu'il fit conftruire, foit dans cet endroit, foit dans un autre de l^ Belgique '^ ■ ..._ lii i;;, .:. ., .: Ponts. Il eft à fuppofer qu'il n'y avoit point de ponts fur les gran- des rivières de la Belgique , avant la conquête de cette provin- ce par les Romains , & qu'on paflbit les rivières fur des ra- deaux, dans des bacs ou dans des chalouppes. Céfar commen- ça d'abord par fiiire conftruire im pont fur le Rhin , pour pou- voir entrer en Germanie chaque fois qu'il l'auroit jugé nécef- faire ; mais comme ce pont étoit fur pilloti , je le réferve pour un article particulier. Drufus fit bâtir des ponts pour faciliter la communication entre Nuis & Bonn. ( i ) Vefpafien fit con- ftruire un pont folide à Trêves fur la Mofelh ; Brower croit , que c'eft le même qui exifte encore aujourd'huy : il a deux cent pieds de longueur , ôc il eft bâti fins ciment , ni chaux. Le Continuateur de Browerus penfe qu'il exiftoit avant la con- quête des Gaules pcir les Romains , ce qui n'eft pas vrai- femblable. ( 2 ) Les niches & les piedeftaux font juger qu'il étoit anciennement orné de figures. ( 3 ) Conftantin fit faire un pont fur le Rhin h. Cologne ; Eumenius dit , que ce pont fut fait , plus pour la gloire de l'empire & pour l'ornement de la frontière , que pour la comodité d'aller aux ennemis. ( 4 ) Grands Che- L'entretien des grands chemins de la Belgique étoit originai- rement fous les Romains du reflTort du Préfet des Gaules : mais dans la fuite , on commit dans chaque province quelques Ma- giftrats particuliers , deftinés a en fiiire conftruire , ou à les ré- parer, lorfqu'il étoit nécefl^iire. On accufa Marcus Fontejus après fa Préfecture des Gaules , d'avoir détourné ou employé à d'aUr très ufiges l'argent , qu'il avoit touché tant pour les répara- tions , que pour l'entretien des grands chemins. ( 5 ) Quoi- que le premier Officier de la province , c'eft-i\-dire le Préfet ( I ) Bonnam & Novefiam pontibus junxit claflibufque fîrmavit. Ann*. Flor. lib. A, cap. 12. ^ 2 ) Brow. ann. trev. f. ^6. ( 3 ) /^. /. 41. ^ „ ^ ([ 4 ) Eumen. in paneg. Confiant' f. 197. ( 5 ) Objeétum eft eciam , qua;ftura Marcurn Fontejum ex variarum munitione fecifle , ut auc ne cogeret munire, aut id quod munitum effet, ne improbaret. Ciar. orat. pro Marc. Foutsio cap. 4. des Gauks fut charge de ce foin , il cii remcttoit ordinairement le détail i\ fes Licutenans , ( i ) qui ne fc contentèrent pas de les rendre durables ; ils tachèrent de les rendre commodes, trn plaçant de diftancc en diftance des marches, pour aider à monter en voiture , ou aux Cavaliers à monter à cheval ^ car les Romains n'ufoient pas d'étriers. ( 2 ) De dix ftades en dix ftades il y avoit des Colonnes Militaires , pour mar- quer les diftances. O ) Il y avoit aulîi des auberges & des maifons de polie, pour fe rafraîchir, pour loger, pour pren- dre des chevaux frais ou des voitures : ces maifbns de pofte & ces auberges étoient munies de tout ce qui cft néceflàire à un Voyageur. ( 4 ) Tacite nous dépeint la voie c^x'Atigujîe fit faire en Allemagne , il nomme autlî Ceins , qui fut chaîné de la conftruétion. ( 5 ) Agrippa fécondant Augujle dans cette parrie de fadminirtration , fit conftruire une route depuis L/o», le long du Rhin , jufqu'à XOcéan feptetiîrional , & une autre qui traverfoit la Charirpcigne , la Picardie jufqu'ù XOcéan occi- dental. C 6 ) Cette dernière traverfoit la Bourgogne , paflï)it par Chaalons , Reims , Soifons , Noyon , Amiens & fe terminoit à Boulogne. ( 7 ) De Trêves comme d'un centre , il partoit plufjeurs chemins latéraux vers les provinces, favoir : un ver» Reims, un vers Cologne, un vers Chaalons, un vqx$ Strasbourg & enfin un vers Sirmich. ( 8 ) Plufieurs autres partoient de, Reims., favoir: de Reims ^ Troyes. De Reims à Metz. De Reims à Dijon. De Reims à Bavay. De Reims à Teroiiane. De Reims à Boulogne & plufieurs autres ; comme de Boulogne à Bavay. De Cajj'd i\ Tournay. 'D'Amiens à Soijfons , de Langres «V TouL. De Cajil'l h Cologne , de Langres h Kaemps llir le Rhin. De Lei-, , V2 ( I ) Legatis fuis. Cictr. ut ante. (a 5 Equeis in véhicula vel equos fieret commodior. Ciprian. Eichov. ItaJ. délit, pitif. lexic. tom. i /. 90. ( 3 ) Curant etiam vias; per dena ftadia lapidem locant , diverticucula diftantiafque indicantem. Plutar. itb. 15 georg.. ( 4 ) Suet. hifl. lib. a cap. 49 cod. tbeQd. Itb. la //;. 5. ( 5 ) Auguftus is trames valVas inter paludes quondam a L. Domitio' aggeratus. Cetera limofa, tenacia gravi cxno, aut rivis incerta erant. Tac. antt. lib. i. ( 5 ) Strabo. geograph. lib. 3. yfntim. itineran ( 7 ) Bergier ùifi. des grands chemins de Vempire tom. ï f. iil. (83 Itimrar. ait ton. /. 53 82 84 S" 87. -'-r ( I5<5 ) âe à Strasbourg. De Kyferswerd à Cologne. ( i ) De Tongres à Paris &c. ( 2 ) . Plufieurs de ces routes latérales furent fai- tes ou réparées , fous l'empire à' Adrien & de fes Succefleurs, Marc Aurek & Lucius Verus , comme nous l'avons appris par une infcription gravée fur une Colonne milliaire ou borne , trou- vée dans des boiies au village de Fliegene près de Naald-wyh ( 3 ). On peut voir la figure de la Colonne & l'Infcription dans VHiftoire Hollandoife de Van Loon. (4) Les Romains n'é- pargnoient ni foins ni dépenfes pour procurer toute la folidité poiîible à ces grands chemins, on peut en juger par les par- ties, qui s'en font confervées jufqu'à ce jour. Boucheries. I^ ^^ indubitable que les Romains établirent des boucheries dans les Gaules , & qu'ils y firent obferver la même police & le même ordre , que dans celles de Rome. Les boucheries, qu'ils firent bâtir, furent nommées par eux macella, nom , par lequel on les defigne encore aujourd'hui dans les provinces méridio- nales de la France. Je crois être d'autant plus authorifé à fixer l'époque de l'établiffement des bouchers de la Belgique , à celle de la conquête de cette province par les Romains, que les bouchers belges font encore aftuellement fur le même pied, qu'étoient anciennement ceux de Rome. Car on trouve dans plufieurs villes de la Belgique de tems immémorial , ainfi que dans Rome, un corps com.pofé d'un certain nombre de flimilles en poffeflion de fournir la ville de viande de boucherie. L'étran- ger ri'efl: point admis dans ce corps ; il n'y a que les enfans de boucher, qui peuvent vendre la viande. Ils étoient autrefois à Paris fur le même pied ; on leur a fouvent demandé leur titre, mais il ne paroit pas, qu'ils l'aient jamais fourni; cepen- dant leur prétendu privilège fut confirmé par Henry fécond en 1550. ; ils continuèrent d'en jouir jufqu'en 1672» » qu'ils le perdirent, par l'édit général de la réunion des jufijces à celle du Chatelôt. Qs ) Les bouchers Romains vendoient anciennement la viande k Ifi main, comme cela le pratique encore dans quelques endroits; C I ^ fd.f. Si ad f. 88. ( 2 3 Bergier ut fup. / 23.5. ( 3 ) P.- Schriv. ûftt. batav. -tabttl. f \%l W. Heda. hifl. ultraje&. f 13. C 4 ^ f^an Loon alouii. holl. hifi..f. Î78. mais ceux, qui étoient propofés dans Rome, pour veiller à la police, y mirent ordre; car il éxifte encore aéluellement au Vatican une table de marbre, fur laquelle efl gravée une or- donnance publiée en 360 , par laquelle il efl: défendu de ven- dre la viande autrement qu'au poids : on peut en voir la copie h la note. ( 1 ) L'épicaphe ci-jointe prouve que la profelfion de boucher étoit dans la Belgique im état authorifé ( 2 ) 6c titré fous les Roma'ms. Céfar enfeigna l'art de piloter aux Belges , & il ne paroit pas Pilotage. qu'ils aient rien changé , ;\ la méthode qu'il employa pour la conftniftion du pont piloté , qu'il fit faire llir le Rhin- ; il joignit i\ deux pieds l'un de l'autre une couple de pieux de la grofleur d'un pied & demi chacun , & d'une longueur pro- portionnée à la hauteur de l'eau & ces pieux étoient aiguifés par le bout inférieur , lefquels on defcendit dans l'eau par le moyen de quelque machine, on les enfonça enfuite en terre à coup de hié, non pas de droit fil, mais un peu courbés fé- lon le fil de l'eau , à 40. pieds au deflxjus des premières , on en planta une couple d'autres mais un peu courbés contre le fil de l'eau, chaque couple fut enfuite attachée enfemblepar des bouts de poutre en forme d'agrafl'e de deux pieds de lon- geur qui couvroient & embraflbient la tôte de chaque pieu planté dans la Rivière. On continua de même jufqu'au bout oppofé de la rivière , on couvrit les agraffes avec des poutres traverfalcs qu'on y attacha , & qu'on recouvrit a leur tour avec des madriers ; on garnit les bords de perches & de claies : & afin que l'ouvrage fut plus folide , on planta obliquement une ( I ) EX AUTORITATE TURCI APR.ONIANI V. C. PR^FECTI URBIS. Ratio docet,utilitate fuadente, confuetudine micandi fumraotâ, fub ex- agio potius pecora vendere, quàmdigitis concludentibus tradere; & adpen- fo pécore , capite pedibus & fevo laélante, madlandi, & fubjugulari , fub- jugulanti , lanis cedentibus , reliqua caro cura pelle & iteraneis proficiac Venditori , fub confpeélu publico fide ponderis comprobatà, ut qUando ca- ro occifi pecorisadpendat & emptor novit & venditor, commodis omnibus" & praidâ damnatû,quam tribunusofîicium Cancellarius & Scriba de pccua- riis capere confueverant, quac forma interdidli & difpofitidnis , fub gladii periculo, cuftodicnda mandacur. Dict. Eucyclop. art. Boucher. (a) MEMORI^. J^TERNJE. MATTONI. RESTITUTI. CIVIS. TRIBOCI. NEGOTIATORIS. AJLTISMACELLARI^. Grutter. f. 64,1. Na.^. poutre contre chaque piloti , pour rélifter daventage aux efforts de l'eau. ( i ) Les Gernm'ws furent fort furpris de la promp- titude avec laquelle ce pont fut achevé, & le regardèrent com- me un joug que les Romains leur impofoienc. ( 2 ) Digues. Dru fus fit faire une Digue pour empêcher que le Rhin^ ne fubmergeât les terres fimées entre les deux bras de cette Ri- vière. Paulin Pompée , aiant remarqué que l'ouvrage fait par Drufus dépuis 63. ans , ne fufHfoit pas pour empêcher les inondations , fît continuer la digue jufqu'à X Océan. ( 3 ) Les Belges profitèrent fi bien des leçons des Romains , qu'ils en firent dans la fuite très bon ufage au défiwantage de leurs mi\î- tres ; car Civilis voiant que les Romains les fcrroient de près , fît déborder le Rhin par une digue qu'il jetta en travers d:ms le lit de cette rivière. Cette inondation leur fut très pemicieu- (è , car ils relièrent prefque tous fubmergés avec leurs armes & leurs chevaux. ( 4 ) Canaux. -'-Drufus fit faire un Canal enti'e le Rhin & Xljfel, pour trans-r: porter les légions dans le lac de Zuyderzce & de là dans i'océan.l ( I ) Rationem igitur pontis hanc inftituit. Ligna bina fefquipedalia paulùm ab imo peracuta, dimenfa ad altitudinem fluminis, intervalle pe- dum duorum inter fe jiingebat. Ha;c cum machinationibus demifla in flu- men defixerat, feftucilque adegerat, non fublicsc modo direétâ ad perpen- diculum , fed prona ac laftigiata , ut fecundum naturam fluminis procura- berent. His item contraria duo ad eumdem Iociuti junéta , inter-- vallo pedum quadragenum ab infcriore parte contra vim atque impetum' converfa ftatuebat ; ha;c utraque bipedalibus trabibus immiJïis , quantum eorum lignorum junétura diftabat, binis utrimque fibulis ab extremâ parte diftinabantur; quibus difclufis atque in contrariam partem revinétis, tanta erat operis firmitudo , atque ea rerum natura , ut quo magis vis aquaj fe. incitaviflet , hoc anïtius illigata tenerentur. IIa:c direda materia injeéta contexebantur, ac longariis cratibusque confternebantur : ac nihilô feciliùs ad inferiorem partem fluminis obliquai adigebantur ; qux pro pariete fub- îaStsi, & cum omni opère conjun(iljE, vim fluminis exciperent. Caf. dibell. gall. lib. 4 cap. i-j. C 2 y Sed major trepidatio cum Rhenum fuum fie ponte quafi jugo cap- tura vidèrent. F/or. lié. 3 cap. 10. ( 3 ) Ne tamen fegnem militera attinerent , ille inchoatum ante très & lexaginta annos , à Drufo aggerem coërcendo Rheno abfolvit. Tac. ann. lib. 13 cap. 53. id. ann. 2 c. 7. Alting. fiot. germ. tnfcrior. part, i f. 54. Quin & diruit molem à Drufo Germanico faélam, Rhenoque prono al- veo in Galliam ruentem , dtsjeftis qua: morabantur effudit. Sic velut ab adto amne, tçnuis alveus , infulam inter, germanofque, continentium terrarum Jpo'ciem fecerat. Jd. kiet. lib. 5 cap. 19. » ( 4 ) Addiderat civilis obliquam in Rhenum molem , cujus objecta re- Tti^utus amnis, adjaccntibus fuperfunderetur. M, ut ante- cap. 14. C ^59 > ( 1 ) Il y en a qui prétendent , que Dru fus fît creufer deiKi autres canaux , iàvoir , le Does aiidefRis de Ldde & le Vliel audeflbus de cette Ville jufqu'à Vlaardinge, (2) Corbiilonïi% ' creufer, entre le Rhin & la Meufe^ un canal de vingt-trois miU le de longueur , pour recevoir les inondations de ÏOcéau , . a cap. 6. C 2 ') IJ lib. II cap. 18. .( 3 ) Civilem cupido inceiïit navalem aciem oftentandi. Complet quod biremium, quccque fimplici ordine agebantur. Adjeéla ingens vis. Trece- nos quadragenofque ferre arraatos Uburnica; folito; & fimul capta: lintres. Tac. bijl. lib. 5 ca^. 23. ( 1^3 ) Vaijfeaiix, LEs Romains firent conllruire dans la Belgique plufieurs efpéces de vaifTeaux, comme on a pu le remarquer ci- deillis , mais l'efpéce la plus commune panni les Romains , «ftoit la Liburne : c'étoit un vaifleau léger, auquel on don- noit le nom de Liburne^ à caufe que les Liburniens ^ peuple dilllirie , s'en fcrvoient pour pirater fur la Mer Ionique & pour piller les Ifles des environs. ( i ) Fégéce comprend fous le nom d. C 1^5 ) ^ boucliers & une de frondes ; & enfin Ji Jmiens une d'épées & une de boucliers. Il y avoit de plus une compagnie d'armu- riers & de damafquineurs Ji Trêves, & une autre -h Reims, (^i ) Ces compagnies fe nommoient Coîlegia : il ne fufTifoit pas pour y être reçu , d'être bon ouvrier & bien expert , il falloir faire preuve de liberté ; ( 2 ) & afin que ceux , qui étoient admis , ne puflent pas quitter leur état , ils étoient marqués au bras de la marque publique ftigma. ( 3 ) Les Gynicées étoient des Manufaélures Impériales ; on y fai- foit les habillemens , les voiles des vaifl^eaux , les couvertures, le linge & généralement toutes les étoflTes & autres chofes de cette nature ( 4 ) néceflaires aux militaires. Il y avoit une de ces manufaftures h Trêves , une à Reims , une à Jtitun , qui fut cnfuite tranfportée ;\ Metz , & une à Toiirnay. ( 5 ) Ceux qui dirigeoient ces Manufiiftures Impériales étoient appelles gyneceorum p'ocuratores. C ^ ) Art Militaire, LEs Rùniains avoient fi bonne opinion des qualités martia- les des Gaulois , qu'ils levoient des troupes , & ordon- noient des prières & des fiicrifices publics , d'abord qu'ils ap- prenoient que les Gaulois fliifoient quelques préparatifs de guerre. ( 7 ) Il y avoit de plus une loi Romaine , qui ordon- (i) FABRICiEINGALLIIS. Argentoratenfis, armorum omnium. Triberorum, Scutaria. Suelllonenfisfcutaria,baliftaria&clibunaria Triberorum, baliftaria. Remenfis, Spataria. Ambinenfis, Spataria & Scutaria. PRiEPOSITI BRAMBARICARIORUM SIVE ARGENTARIORUM. Prxpofitus Brambaricariorum Remenfium. Prxpofitus Brambaricariorum Treberorum. Not. dig. imp. occ'td. ( a ) Sefe non avo, non patri curiali progenitum, nihil ordini civitatis debere, nulle fe ci vico muneri obnoxium efle. Com. in tiot. dig. imp. lib. 1 1 lit. 9. (_ ^ ") Jd. lib. 3. cap. eod. ( 4 3 Militum veftes, fiavium vêla, ftragula, lintea & alia ad inftruen- das manfiones neceflaria. /d. lib. a. cap. 38. (5) PROCURATORES GYNiECEORUM. Procurator Gynxcei Remenfis Belgica; fecundx. Procurator Gynxcei Tornacenfis Belgicai a.îc Procurator Gynxcei Triberiorum Belgica; primoc. Procurator Gynxcei Auguflodunenfis Métis tranflati. Not. dig. ut fup. ( 6 ) Erant enim Gynxceiorum Procuratores ii qui texendis &c. Com. in not. imp. lib. 1. cap. 38. ( 7 ) At non mediocrem pavorem tamen fufcepturis bellum romanis pro- pinquum & flnitimum , viciniâ Si antiqua gloria conjecic Galloruin , quoa ( î66 ) noit expreflement & particuliei'ement,que perfonne pas même les Prêtres ni les Viellards , ne fufTent exemts de prendre les armes , au cas que l'empire fut attaqué par les Gaulois. ( i ) Polybe dépeint très fidèlement leur courage & la témérité des Gaulois. *' Ils étoient fi animés , dit-il , qu'ils n'abandonnoient „ pas le champ de bataille , quoiqu'ils fiifiTent couverts de „ blefTures , & les Romains ne durent la vi6loire qu'à la fiapé- „ riorité de leurs armes. (2),, Ceux qui habitoient les côtes de VOcéan & les provinces leptentrionales , étoient les plus belliqueux ( 3 ) de tous les Gaulois , généralement on ne trou- va perfonne dans toutes les Gaules, qui fe fut coupé le pouce, comme cela fe faifoit en Italie , pour s'éxemter d'aller à la guerre. ( 4 ) Quand ils étoient i\ portée de l'ennemi , ils pro- voquoient les plus remarquables à un combat particulier. ( 5 ) Si quelque Roy étoit en danger ou opprimé par un voifin puif- fant , il demandoit du fecours aux Gaulois ; ils étoient peur ainfi dire , les arbitres des intérêts & des querelles , de tous les Souverains : ( 6 ) car aucun Roy, même ceux de VOrient, n'entreprennoient aucune guerre, fins être munis d'un certain nombre de foldats Gaulois. ( 7 ) Leur force confiftoit proba- blement dans leur courage ; car la difcipline ne pouvoit pas timuifle pro cscteris videatur romani , quod urbem iprorum aliquando ce- piflent, quodque jam tum lege cautum fuiflet, venaticmem Pontificibus pra;- terquam tumuku gallico efle trepidationis argumentum , qua belli appara- tus quà facrificià extraordinaria fecêre. Plutarcb. in Marcel!, tom. i.f. 299. ( I ) Tantus vero erat eorum terror , nt Icge eflet cautum vacationem belli facerdotibus prxterquam gallico tumultu efle. JJ. in Camil. totn. i. Immunitas militiœconceditur facerdotibus & natu grandibus, excepta fmt bella gallica. Appian. AUxand. di bell. civ. lib. a./. 52.^. ( 2 ) Et cum vulnera multa acciperent, fortibus nihilomimis animis fta- tionem fuam qiiifque fervabat hoc uno & univerfi & finguli inferiores, quod génère armorum vincerentur. Polgb. lib. 2 / 1 18. ( 3 ) Quô magis ad feptentrionem 8t Oceanum vergunt , e6 funt belli- cofiores. Strab. lib. 4/. 196. ( 4 ^ Nec eorum aliquando quifpiam, ut in Ttalia, munus martiumper- timefcens, poUicem ftbi prscidit Amm. marcdl. lib. 18. cap. 12. ( 5 ) Inllrudâ acie procurrere folent, & optimum quemque ex adverfa- riis ad iîngulare certamen provocare,armaad terrorem hoftium conquaflan- tes. Dio. ficul. tom. i. /. 306. ( 5 ) Orientis Reges, neque pulfi regno ad alios quàm ad Gallos confu- gerunt. yuftin. bifl. lib. 25 cap. 2. C 7 ) Denique neque Reges Orientis fine mercnario gallorum exerciru uUa bella gellerunt tantus terror gallici nominis, & armorum in- vifta félicitas erat , ut aliter neque Majeftatem fuam tutam , neque amllfara recuperare fe pofle fme gallica virtute aibitrareatur. itaque in auxilium à C 1^7 ) être bien obfen'ée parmi clix,& leurs armes étoient très mau- Viiiil'S : mais les Généraux Romains dirigèrent li utilement les qualités martiales des Belges , qu'ils en firent les meilleures trouiws , & la rellburce , pour ainfi dire , de leur Empire. A l'aiTivée de Céfar dans la Belgique les Trévirois lui fournirent une ti'ès bonne cavalerie dont il le fervit très avantageufemenc contre Amhiorix & t^ercingetrix , chefs des Belges ligués cen- tre les Romains, ( i ) Les cavaliers Bataves n'étoient pas moins eftimables , ils rendirent des grands fervices aux Romains ( 2 ) dans les guerres d' Allemagne , & mirent le comble à leur gloire dans les expéditions Ci Angleterre ^ où leurs Cohortes & celles des Tongriens, pafTerent au fervice des Romains : mais ils fu- rent toujours commandés , félon leur coumme , par les plus qualifiés de leur nation. ( 3 ) Les cavaliers Gaulois étoient iî efi:imés , que les Empereurs Romains ks choifirent pour garde du coips , & leur permirent de porter des bâtons de bois de vigne , comme les centurions. ( 4 ) Céfar voiant , que la cava- lerie Germaine étoît mal montée , prit les chevaux aux cavaliers Romains , pour les donner aux Germains. ( 5 ) On peut voir par la notice des Gaules , combien il y avait de coips 5 »» C 1^8 ) plufieurs occafions les Empereurs Romains , car les foldats Gaulois les faifoient ou les dépofoient félon leur caprice. ( i ) La harangue de Cerealis à ceux de Trêves & de Langres , nous prouve clairement que les Romains faifoient grand cas des Bel- ges & qu'ils les menageoient infiniment. " Tous les avantages „ de la vie, dit-il, vous font communs avec nous : vous mêmes „ commandez fouvent nos légions ; vous mêmes gouvernez „ ces provinces & d'autres, qui font foumifes à notre Empire, avec la même authorité que les Romains naturels. Vous par- tagez avec nous tous les emplois & toutes les dignités , lans que nous nous foions rien réfervé. „ ( 2 ) Les Romains n'ont pas pu refufer de rendre juftice au mérite & aux quali- tés martiales des Belges^ dont plufieurs fe font diftingués, au point, de figurer très avantageufement , dans l'hiftoire de ce tems : entre autres Arminius & fon frère Clauâius Lahes; Ca- riovalda^ Julitis Civilis , Julius Paulus , Brimo & GanafcuSy tous Hollandois : piii'mi les Tréviriens Alpinus Montanus & D. Mont anus , Clafficus , Julius Tutor , Julius Flortis & Julius Indus, Campanus & juvenalis , Tongriens ; Julius Anfpex , Remois ; Caraufîus , Flamand; ( 3 ) mais Claudius Civilis chef des Bâta- ves révoltés fe difl:ingua particulièrement : car après avoir fervi les Romains pendant vingt cinq ans avec difi:inâ:ion, il fe mit à la tête des bataves révoltés , & foutint pendant fix ans une guerre fuivie , contre fes anciens maîtres , qu'il termina enfin par une paix très honorable. (4) Je ne puis mieux faire, pour prouvtr la bonne opinion que les Romains avoient des qualités martiales des Belges, que de raporter les paroles de Cêfar , qui dit , que les Belges étoient les plus forts parmi les Gaulois, ( 5 ) Peinture. Nous avons vu fous la Période Gauloife , que l'art de pein- dre étoit très borné chez les peuples de la Belgique ; mais quoi- ( I ") Saturninus oriundus fuit Galliis ex gente hominum inquietiffimâ, & avidâ femper vel faciendi principes vel imperii. Flor. Fbpifc. in Saturni. Anceps rei timebatur eventus cohortibus Gallicanis, qux non femper di- catx legitimorum principum fidei , velut imperiorum arbitra;, ^mm. mar- cell. lib. 30 cap. 10. ( a ) Tac. hifl. lib. 4 cap. 74. C 3 ) Tac. ann. & hifl. ubique. C 4 ) Tac. hifl. ubtque C 5 ) Horum omnium fortiffimi funt Belgx. Jul. Caf de kll. gali lib. l cap. I. C 1^9 ) quoique je n'aie pas de preuves démonltratives , pour prouver les progrès que les Belges firent dans cet art fous les Romains, •il.eft cependant probable, qu'ils le cultivèrent, puifque Au- fofie rappoite , qu'il y avoit de fort bons Peintres dans cette Province fous l'Empereur ÂcJrien : ( i ) ce qui eft vraifem- blable , puifque l'Empereur Vakntinien accorda de très grands privilèges aux Profefleurs de Peinture de Trêves. ( 2 ) Nous avons vu ci-defllis, qu'il s'ètoit confervé dans la Belgique , quelques beaux morceaux de Mofaïque, jufqu'au tcms de Gré- goire de Tours. ( 3 ) Bergier rapporte qu'il y avoit de fontems dans l'Eglife du Couvent de St. Rémi, un pavé en mofaïque de la plus grande beauté. ( 4 ) Lorfque l'ufiige des ftatuës fe fut introduit dans les Gaules , sculpture. avec la domination romaine , les yeux des Gaulois fe tournèrent de ce côté-h\ , & ils en érigèrent dans tous les endroits , qu'ils vouloient confiicrer; ils commencèrent d'abord, par placer la ftatuë du Dieu , qu'ils vouloient honorer , fur un pied-d'eftal, qui fervoit d'autel. C'efl: ainfi qu'on trouve qu'ils honoroient le Dieu Pennin , quelquefois Mercure , Diane & autres Dieux ; on en vint enfuitc à ériger des temples , ou pour complaire aux Romains , ou pour leur obèïr ( 5 ) . Nous avons d'autant plus de preuves à rapporter de cet art, que les objets qui en dépendent font plus durables que ceux de la peinture , dont , à quelque mofliïque près , il ne nous eft rien refté. L'art de fculpter avoit déjà fait quelques progrès dans la Belgique , fous les règne de l'Empereur Adrien. ( 6 ) Ce qui engagea dans la fuite l'Empereur Vakntinien , fi accorder de grandes privilèges à ceux qui enfeignoient cet art à Trêves. ( 7 ) Comme les Gaulois honoroient & réconnoif- foient trois fortes de Mercure , on en voioit partout des repré- fentations. Le premier des Mercures gaulois , étoit Mercure marchand : on le rcpréfentoit nud & fans fexe. "L'auteur de la religion des Gaulois , en donne trois figures trouvées en Lorrai' . ( 1 ) yïu/bn. epij}. 6 aJ greg. Y ( 3 ) Cod. Theod. lib. 13 tit. 4. C 3 ) G'^'^S- ^'"■- '^' glor. martyr, lib. i cap. 6. ( 4 ) Bergier hifl. des grands chemins tom. \ f. aoi. ( 5 ) Rélig. des gaul. tom. 1 f. i^^. C 6 ) ^u/on. epifl. 6 ad greg. C 7 ) Cod. Tbeod. lib. 13 Ut. 4. ( 170 ) fie. (^i *) Le fécond Mercure des gaules, étoit Ogtnîus, à qui on donnoit quelquefois la majjuë d'Hercule & la peau de lion. On en a découvert un à Beauvais en 1695. C 2 ) Le troifie- me Mercure des Gaulois , étoit Mercure infernal ou Tentâtes. Les Gaulois confondoient la Lune avec Diane., qui étoit con- .nuë chez eux fous le nom de Nehalennia, (3) dont le nom étoit à peine connu avant le milieu du dix feptieme fiecle , qu'on découvrit des mafures d'un de fes temples vers un an- gle de la Zeelande : il y avoit parmi ces mafures des Autels , des Vafes , des Urnes , des Médailles , des Agraphes & autres chofes , toutes prefque d'un goût Romain : on y trouva auffi des ftatuës de 'Jupiter , de Neptune , & furtouî quantité de re- liefs repréfentants la Déefle Nehalennia avec des infcriptions ( 4 ) . Le culte de cette Déefle n'étoit pas renfermé dans cette Ifle , puifqu'on en a trouvé une image à Nimes. ( 5 ) Il fe- roit trop long de raporter les diverfes pièces de fculpture an- tiques , qu'on a trouvées dans la Belgique , furtout à Strasbourg, à Metz & à Trêves , où il refte encore des morceaux admira- bles ; C 6 ) ainfi qu'à Reims , où on voit un beau marbre fur lequel eft répréfenté une chaffe aux lions. ( 7 ) On a trouvé dans les ruines de Brittenburg une tuile de terre cuite rouge , fur laquelle étoit répréfentée Velleda , devi- nerefle Germaine , ( 8 ) garottée comme une prifonniere : Can- negieter prétend que la fculpture en efl: très belle. ( 9 ) En démoliflant dans la Belgique feptentrionale un château antique , qu'on fuppofe avoir été bâti par Dru fus, on trouva plufieurs antiquités Romaines , entre autres des figures & d'autres pièces fculptées. ( 10 ) Ci) Rélig. des gaul. tom. 1 /• 338. (.^^Id.f. 343. C S ) Id- font. 2 /. 84. ( 4 ) Ketfper de Dea Nehel. §. 11 / 5 3 5. ( 5 3 Motif, antiq. expl, tom. a. C 0 3 Brow. ann. trev. Scbaf. Alf. illuft. Meur'tjf, de epifc. Met. ( 7 ) Motif, ut fitp. totn. 3/331. ( 8 5 Ea ( Velleda ) virgo nationis Bniilera; latè imperitabat : vetere apud Germanos more, quod plerafque feminarum fatidicas, & augefcente fuperftitione arbitrentur deas. Tac. bifl. lib. 4 cap. 61. ( 9 ) Canmgiet. dïf. de Brittetib. f. 143. V'an Loon aloud. holl. hifl.f. J^4. C 10 ) Scbn/v. batav. mtiq. f. 180. Pars Catwt/kf oud. f. 55. C 171 ) Statuaire en Métal. ON voit dans le iraiié de la religion des Gaulois, la répré- lentation d'un Mercure, trouvé auprès de Maubeuge : cet- te figure qui eft de bronze , paroit mieux exécutée , ( i ) que cel- le d'un Hercule, de môme métal, trouvée près de Strasbourg, & dont le Père Dom Monfaucon a donné le deflein & la de- fcription. ( 2 ) Ceci fuffit, pour prouver, que les Romains ne nous ont pas plus caché cet art , que les autres , dont nous avons parlé. Art Monétaire. LEs Romains avoient établi une Cour de Monnoye à Trê' ves. ( 3 ) L'Empereur Majorien fut obligé , de faire pren- dre des précautions contre la flmlFe monnoye , qui s'étoit glif- fée dans le commerce des Gaules. ( 4 ) Ce qui prouve qu'il y avoit des particuliers , qui avoient aflèz de talent pour con- trefaire la monnoye , car celle des faux Monnoyeurs droit très rcflemblante , 6c ne différoit de la bonne que par l'alloy. Métallurgie. ynr Urtius Rufus obtint à Rome l'honneur du triumphe, pour Argent. \^ avoir découvert dans le pays des Maîtiens , une mine d'ar- gent ; mais elle fut bientôt épuifée : on en trouva également dans les Provinces voifines. ( 5 ) Mais on ceffa d'y travailler par ordre de l'Empereur. Pline raporte , que de fon tems , on avoit découvert une Cuivre, mine de cuivre dans la Germanie. ( 6 ) Orféverie. IL feroit inutile , de faire une énumeration de toutes les pièces de vaiflèlle , de toutes les Bijouteries & auu'es ob- jets de luxe en or & en argent , dont les Romains faifoiem Y 2 ( I ) Rélig. des gaul. loin, i f. gffo. ( a ) Monf. fuppl. à Pantiq. expl. tom. 2. ( 3 ) Procurator Monetœ Trebirorum. Not. dig. imp. ult. arcad. hon. temp. ( 4 ) Cod. Thiod. tiov. mag. tit. i. ( 5 ) Curtius Rufus, qui in Agro Mattiaco recluferat fpecas quafondis venis argenti; unde tenuis frudlus. & quia plures per Provincias fimita to- lerabantur. Tac. ann. lib. xi cap. ao. ( 6 ) Plin. lib. 34 cap. i. ( ira ) ufage. Un détaîl femblable nous- meneroît trop loin. Je me contenterai pour le préfent d'obferver, que Prohus reçut, foixan- te dix Couronnes d'or d'autant de Villes qu'il avoit prifes fur les ennemis , lefquelles Couronnes il envoya à Rome , pour être offertes au Sénat : ( i ) Le Char du Prêfçt des Gaules étoit d'or , il avoit la forme d'une Gondole : le fiége d'Ivoire étoit placé vers la partie poftérieure du Char , comme celui de nos Cabriolets ^ avec cette différence, que le Char du Pré- fet étoit une Voiture à quatre roues comme les Bïrouches ; on y atteloit ordinairement quatre chevaux blancs. ( 2 ) Moulin à mouàre le 'Bled. IL efl très probable , que les Belges ne connurent point l'u- fage des Moulins à moudre le bled avant la Conquête des Romains , & qu'ils fe contentèrent , ainfi que les fauvages de X Amérique , de le piler dans un mortier , comme firent les Ro' mains mêmes avant l'invention de la Meule. Les Romains faifoient tourner la meule par des ânes , d'où efl venu le nom de mola afmaria. Ils condamnoient quelque- fois les criminels à tourner la meule , comme on condamne aujourd'hui aux galères. Chars» PRefque tous les chars Romains deflinés au tranfport des marchandifes n'étoient qu'à deux roues; ils étoient pour la forme affez femblables à nos tombreaux , mais ils n'étoient pas propres au tranfport de grands fardeaux. On a vu à l'aiti- cle du commerce , qu'il étoit défendu de les trop charger , crainte de gâter les grands chemins : la loi fixoit le poids de la charge d'une voiture à mille livres , & ceux qui étoient convaincus d'avoir chargé plus , étoient punis. Les roues de ces voitures étoient communément folides ( 3 ) c'efl-à-dire , fans raies, ni jantes; cette efpéce de voiture étoit traînée par des bœufs : mais les voitures de cérémonies & même celles de combat, avoient des roues faites comme les nôtres, avec Ci) Fîor. Vopifc. in prob. C 2 3 Brow. ann. trev. f. 224. ( 3 ) Plauftra funt véhicula quorum rotsc non funt radiatJC, fed tympa- na coherentia axi & junita untho ferreo. C 173 ) des raies ( i ) & des jantes enchafTées les unes dans les au- tres ( 2 ) & contenues par un cercle de fer. ( 3 ) Il y en a une dont la forme m'a parue très finguliere ; elle eft tirée d'un monument de la ville de Metz : cette voiture efl: parflutement femblable à la cariolle de nos couriers ou poftillons-poites-let- tres ; mais ce qui m'a frappé le plus c'eft que les roues font exaétement faites , comme on les fait aétuellement. ( 4 ) Jugement. IL eft fort apparent, que les huttes des anciens Belges n'é- Cheminées, toient pas percées en haut, pour y laiflcr paffer la fumée, qui vraifemblablement s'échappoit parla porte, qui étoit fort haute. Les Belges prirent fans doute des Romains l'ufage des cheminées , quoiqu'il y en ait plufieurs , qui doutent , fi les Romains avoient des cheminées dans leurs chambres. Mais Appien , racontant de quelle manière fe cachoient ceux qui étoicnt profcrits par les Triumvirs , dit , que les uns defcen- doicnt dans des puits ou dans des cloaques , que les autres fe cachoient fur les toits ou dans les cheminées. ( 5 ) Horace confirme ce-ci , en difimt , " le feu pétille diins ma cuifine „ & fait rouler en l'air des gros tourbillons de fumée „ (6); Ainfi que Ciceron , qui confeilla à fon ami Trehatius , de faire ufage d'une cheminée : ( 7 ) car les Romains fe fervoient aflez communément des poêles , pour échauffer leurs appartemens (8). Il eft donc très probable, que nous tenons des Romains l'ufage des cheminées & celui des poêles. Claudien loue les . ( I ) Intrat turba rotas , quaterque terni Arftantur radii repleta donec Intervalla crêpent. SiJon. apoll. carm. 13 verf. 410. ( 2 ) Hi tabuli ex una parte funt lingulati ut alius in alium inire con- venireque poflTit. Vitruv. Ub. 8 cap. 7. ( 3 ) Ferratos fuftinet orbes. Firg. m. JEneid. C 4 ) Motif, atitiq. expl. tom. ^ pi. 122. ( 5 3 yîppian. Akxand. de bill. civil. Ub. 4. ( 6 3 Vides ut alta ftet nive candidura Soradle , nec jam fuftineant onus Sylvaj laborantes , geluque Flumina conftitennt acuto ? Diflblve frigus , ligna fuper foco Large reponens. Horat. Ub. 4 odi 8. ( 7 ) Luculcnto camino utendum cenfeo. Cicer. adTnbat. 7. 10. ( 8 ) Imprellbs parietibus tubos per quos circumfunderetur calor, qui ima fimul 8c fumma foveret xqualiter. Sinec, epifi. po. Belges , de ce qu'ils avoient quitté Tancienne manière de fè loger , pour fe conftruire des maifons à la Romaine. ( i ) Matériaux ^our la conjîruéilion des Bâtimens» Marbre. "jT A Belgique abondoit en iS^/^w^j", efpéce de marbre, dont X-/ on tiroit des blocs conlidérables , dont on ne dédaignoit pas l'employ à Rome même. ( 2 ) Les Belges en faifoient com- munément des gobelets. Les Roimins firent conftruire plu- sieurs palais de marbre , à Bavay ( 3 ) ce qui n'eft pas éton- nant, puifqu'on en tire beaucoup dans les environs. Il y avoit encore à Trêves , du tems de Brower , un Hippogée revêtu & pavé d'un marbre blanc & verd , ( 4 ) tiré indubitablement des Carrières de la Belgique , puifqu'il y en avoit , d'où on tiroit du Jafpe. ( 5 ) Pierre tendre. Les Belges couvroient leurs bâtimens avec une Pierre blan- che & alTés tendre , pour être fciée avec une fcie à bois : Ils s'en fervoient en guife de tuile , foit platte , foit à moitié arrondie. C 6 ) Brig[ues. Où la pierre manquoit , ils y fupléoient par des Briques , comme on a pu le remarquer , i\ l'Article des Thermes de la rue de la harpe à PûHs : d'ailleurs on trouve dans les Cabi- nets des Curieux , plufieurs Briques rondes //. à l'antiq. expi. tom. 5 /. $6. u C i?<5 ) rue ; c'efl ce que nous apprennons par cette Epitaphe trou- vée à Mefz : AFRANUS HELIODORUS MAGISTER VICI SANDALIARIL ( i ) Miroitiers. Es premiers Miroirs des belges furent indubitablement le Cryflal des eaux : ceux des Romains étoient ancienne- ment de métal. ( 2 ) On en fit enfuite d'étain , de fer bruni, & plus tard d'airain & d'étain mêlés enfemble. Ceux, qu'on faifoit à Brindes , paflerent longtems pour les meilleurs de cette dernière efpéce. ( 3 ) O" Y prodigua enfuite l'or , l'argent , les pierreries ôcc. ( 4 ) On ornoit les murs des appartemens avec des Miroirs. ( 5 ) En 1647 on découvrit à Nimègue un Tombeau , où fe trou- va entre autres meubles , un miroir d'acier ou de fer pur, de 'forme orbiculaire , dont le diamètre étoit de cinq pouces Romains. Le revers en étoit concave & couvert de feuilles d'argent avec quelques omemens. ( 6 ) Horlogers. 'Ous n'avons aucun indice, qui puifTe nous faire croire, que les anciens Belges connuflent des Machines, pro- pres à marquer le tems ou les heures ; il eft même très ap- parent, qu'ainfi que les anciens Romains, il n'y avoit que l'om- bre du foleil & les étoiles qui les guidaffent dans la determi- Cadran Solaire, nation du tems : car Pline rapporte , fur la foi d'un ancien Auteur , que ce fut Papyrius Curfor , qui établit la première Horloge h Rome l'an 461 de cette Ville; ( 7 ) qui par confé- quent exifta 450 ans & plus (Ims cette commodité : ( 8 ) mais comme cette Horloge n'étoit qu'un Cadran folaire, ce mê- ( I ) Meuriff. hifl. epifî. tmttettf. ( 2 ) Cicer. de tiatur. deorum. lib. 3. cap. 57. ( 3 ) Plïn. bip. nat. lib. 34. cap. g. ( 4 ) FaUr. Max. lib. 4. cap. 4. ( 5 ) Pli», lib. 35. cap. 26. ( 6 ) Foftunat. Licet. de lucern. ant. lib. 6. cap. 93. ( 7 ) Princeps romanis folarium Horlogium ftatuifle ad xdem quirini L. Papyrius Curfor , cum eam dedicaret & à Pâtre fuo votam. Plin. lib. 7. cap. 60. C 8 ) Tamdiu populo Romane indifcreta lux fuit. //j',pmrqu'on trouve, que les premiers chrétiens des Gaulesles avoient non feulement adoptées, mais qu'ils les appliquèrent à la fête des Agapes ou Feftins de Cha- rité ^ inftitués dans la primitive Églife; il eft même apparent, que VÉglife les toléra parmi les Gaulois pendant un certain- tems , puifque , malgré le Concile de Gangres tenu en 325 , où on tâcha de réformer ces fêtes qui fc reffentoient du Paganif- rne, (2) & celui de Carthage, où on fit des Canons tendans au même but, & où elles furent même abiblument défendues, on trouve qu'elles fubfiftoient encore dans les Gaules en 1682-, lorfque le Père Ménétrier écrivoit fon traité des ballets , car il dit dans fa préface " j'ai vu encore, les Chanoines de quel- „ ques Eglifes des Gaules , qui le jour de Pâques prenoient „ par la main les enfans de chœur, & danfoient dans le chœur 3? en chantant des hymnes de rejouiffance. „ (3 ) Scaliger prétend , qiie les Evoques ne furent nommés Pr a fuies , dans la langue latine à PrafiUendo , que parcequ'ils commencoient la dance. Danfes. Les danfes que les Romains enfeignerent aux Gaulois ^ n'é- toient pas des danfes làns ordre ni régularité , telle que celle dont parle Grégoire de Tours ^ lorfqù'il dit qu'ils poitoient par les rues la ftatuë de Berecynthie dans un char trainé par des bœufs ; ou autour des champs , quand la récolte étoit menacée, ou qu'acné promettoit peu : & que le peuple précédoit le char en chantant & en danfîint. ( 4 ) Us leur en enfeignerent au contraire de plufieurs efpéces , à peu près telles qu'elles font ( I ) ^pul. Met. XI. 3 45". ( 2 3 Tom. 2. Concil. p. 414. C 3 ) Traité des ballets. Préfac. ( 4 ) Gantantes atque faltantes ante hoc Simwlacrum. Greg. de Tur, dd glo. confs^. cap. 77. C 18:1 ) auJoiirdTiiiy» Savoir : h grava ^ qui repond h nôtre terre h terrt^ par exemple à nôtre Menuet ; les gaies , telles que les yiHe" mandes , Pajfe-pieds , Gavottes &e. ; la grave & la gaie , telle que nôtre double menuet , nos chaones ôc nos autres airs de deux ou trois caraftères. La Gymnopédêcie , VHormus , VArcbimime , la Mempbilique & plufieurs autres , étoient autant de danfes régulières ; qu'on exécutoit ou feul , ou à plufieurs , en cadance , avec des pa3 réguliers & compalTés au Ion des inftrumens. ( i ) Pbiloftraîe attribue à Cornus , l'invention de la danf e ; mais Diodote pré- tend que nous la devons à Terppcore, Les Romains nommoient les danfeurs de cordes Funamhult\ Terence en fait mentiçm dans Ibn Héçjre. . Injîrumens dont on fe fervoit pour écrire. IL n'cft pas facile , de déterminer les inftnimens , dont les Romains nos maitres fe fervoient pour écrire. Après avoir prépai'é , dit Cicéron ;\ Qjiintius , la canne & Vencre ; tandis que Jiivenal ne parle que de la canne , & non de la plume. ( 2 ) Ifîdore parlant des ufages anciens, dit, que les inftrumens des écrivains étoient la canne & la plume ; que la canne étoit une- production végétale, & h. plume celle d'un oifeau. ( 3 ) Saint Clément d'Alexandrie^ décide la queflion définitivement par ces paroles " l'Ecrivain s'avança aiant des plumes dans les che- „ veux , & dans les mains le livre , l'écritoire & \q Jonc y. „ dont on fe fert communément pour écrire : C 4 ) « ce- qui prouve abfôlument qu'ils fe fervoient & de la plume &. du Jonc : je crois même , qu'il ne feroit pas impofïïble, de déterminer Tufage dé l'un & de l'autre : car ne fe fervoient- ils- pas du. Jonc pour les lettres majufcules , & de la plume pour les lettres ordinaires ? je ne crois pas qu'il fbit polfible d'écrire aufli menu avec un jonc qu^avec une plume , car cet écrivaiii de profeffîon, dont parle St. Clément ^ Alexandrie y devoit être.- C I ) Traité hifl. de la danfe. tom. i liv. a cbaf. 6 & 1. C * ) Anxia praccipiti venilTet epiftola pennà fuven. fat. 6. ( 3 3 Inftrnmenta fcribentium calamus & penna : fed calamus, arborit. eft; penna, avis, cujus acumen dividitur in duo. Ifidor. lib. 6. cap. 14. ( 4 ) Deinde autem facrorum Scriba procedit habens pennas fiiper ca- pite , librum in manibus, vafculum in quo atramentum fcrigtorium Stiûn- cum folent. Ciem. Alexand. iiù. 6. Danfèurj «te Cuide. Jonc & Plume». Grattoir, canif, compas ," cifeaux, écritoire & étui. Layettes. C 182 ) mujii, par état, de tout ce qui étoit nécefTaire relativement à fa profeffion ; d'ailleurs , il n'eft pas impoflible , que l'un & l'autre fut d'ufage au même tems , comme il y a encore aâ:u- ellement des perfonnes, qui fe fervent de plumes d'or, d'ar- gent , de cuivre &c. ,. par préférence ou par coutume , quoi- que la plume d'oye foit la plume ordinaire : mais ce qu'il y a de certain, c'eft qu'on envoioit de la Germanie à Rome beau- coup des plumes d'oyes, dont une partie fervoit vraifembla- blement à écrire. Les "anciens avoient encore une autre façon d'écrire : c'étoit un ftyle avec lequel ils gravoient fur des tablettes : ces flyles étoient de fer , de cuivre , d'os , d'yvoire &c. ( i ) Les autres inftrumens dont on fe. fervoit anciennement étoient, le grattoir, le canif, un compas, des cifeaux, un vaif- feau rond , fait de plomb , nommé écritoire & enfin un étui pour conferver les joncs. ( 2 ) Les jeunes gens, qui apprenoient à écrire, avoient des pe- tites layettes rondes , où ils ferroient leurs inftrumens à écri- re avec leurs tablettes. On apelloit ces layettes fcrinium. ( 3 ) Les tablettes , fur lefquelles ils écrivoient , étoient de diffé- rentes matières , il y en avoit de cuivre , de plomb , d'Ivoire &c. Elles étoient enduites de cire , fur laquelle on gravoit ce que Ton vouloit écrire. ( 4 ) L'ufage d'écrire fur la cire con- tinua longtems après l'invafion des Francs , & même ne fut jamais interrompu jufqu'à nos jours. ( 5 ) Pline raporte plufieurs méthodes, pour faire de l'encre, & dit, que toute encre fe perfeftionne au Soleil, & qu'on doit ajouter de la Gomme, à celle qu'on deftine à fécriture. (6) Lettres rouges. On trouve aflez communément , que les titres & les lettres initiales majufcules des monumens manufcrits de la Belgique avant le feptiéme fiécle font en lettres rouges : cette méthode nous eft apparemment venu des Romains , car il eft raporté Ci) Moiif. am'tq. expl. tom. 3. //. 2. ( 2 ) Sculpellus, cultellus, circinus pro metiendis linearum fpatiis, for- fices fcindenda; aptandscque charta; , vafculiim plumbenm rotundum five atramentarium & canon calamorum cuftos. ^tithol. .ep. f. 939. C 3 ) Motif, tom. 3. /. 357. .. C 4 ) J^ »> C 183 !) dans une lettre àiSmoïn h Carpianus^ que les notes étoient écri- tes avec CMCinnabre^ couleur dont l'ufiige doit être fort ancien, puifqu'Ow'^^ dit, qu'on écrivoit les titres avec du Mimum^ & que félon Dion , on imprimoit les noms des Empereurs , fur les cnfeigncs & fur les étendarts , en lettres rouges. ( i ) 11 fe trouve encore des anciens manulcrits , dont les titres & les lettres majufcules font en or. Le Pfeaiitkr de St. Germain qu'on conferve en V Abbaye de St. Germain des Prez à Paris , eit de parchemin violet , & les lettres font d'or & d'argent. ( 2 ) Il eft dit dans le Di&ionnaire Encyclopédique , " il y avoit „ anciennement dans les Gaules des Chryfographes ou écrivains en lettres d'or , cet ufiige étoit très commun vers le quatriè- me & cinquième fiécle ; il a diminué d6:)uis ce tems ; il s' eft même perdu; car on ne fait plus aujourd'hui attacher l'or au papier , ( 3 ) c'eft-à-dire de façon que les lettres femblent être d'or battu & même d'or bruni. Les plus anciens manufcrits de la Belgique (ont probable- ment ceux, qui font écrit fur le Papyrus dC Egypte, j'en ai parlé à farticle de Commerce. Il y en a un plus grand nombre, d'écrits fur velin que fur le Papyrus di Egypte, car le nombre de ces derniers eft très petit : l'ufage du velin doit être cependant très an- cien puifque Hérodote qu parle fous le nom de Dyptires% quoi- que les Dyptères fe peuvent entendre non feulement du par- chemin , mais encore des peaux paflées plus épaifles. Il y en a , qui prétendent , que les anciennes Abbayes n'ont, obtenu des Souverains le droit de la chalfe au cerf que fous, prétexte d'employer les peaux à en fliire du velin , pour co- pier les livres & les autres monumens écrits. On rémarquera que les modernes n'ont rien changé aux inftru- mens , dont les anciens fe fervoient pour écrire, à l'exception de la canne & du papyrus di Egypte, celui-ci a été remplacé par le papier de chiffons : on peut voir la forme de toUs ces inftru- mens anciens dans V antiquité expliquée de Dom Monfaucon. (4) On a rémarqué que les connoilHinces des Belges étoicnt très ( I ) Me titulus miniomecedro charta notQtur. OviJ. Dio. Cajf. bijl.l.40. (a 3 Nouv. collet, dss hifl. de France, tom. a. f. 268. ( 3 3 DiSionn. Hncyckp. art. Chryfographe. ( 4 ) Monf. antij. expl. tom. 3. fart. a. Lettres en or. Chryfographe». Papyrus. Velin. < m ) bornées tivant la conquête de leur paj^s par Jules Cé/ar, &que les Romains leur enfeigiierent un grand nombre d'arts & de fciences , qu'ils ignoroient : c'eft dépuis que l'on vit chez eux <;omme en Italie, des bâtimens réguliers & folides, bâtis de marbre , de pierre ou de briques , & couverts de tuiles ou de plomb. On voit encore dans plufleurs endroits des relies & des traces de l'architeéture & de la magnificence Romaine^ nous avons obfervé , qu'ils bâtirent dans la Belgique des Tem- ples , de Tombes , Prétoires , des Obélifques , des Colonnes , des Fortrejjes , des Arfenaux , des Magafms publics , des Arcs Triomphaux , des Portes & des Murs de Villes , des Cirques , des Théâtres, des Aqueducs^ des Naumachies , des Bains , des Tlxrmes , des Hypogées , des Phares , des grands Chemins , des Boucheries , des Fabriques dC Armes , des Manufactures de tout ce qui efl: néceflaire pour la guerre ; les Romains enfeignerent également aux Belges Vnn de piloter ,, de creufer des Canaux, de conftruire des Digues, & probablement des Eclufes pour contenir les eaux; ï ArchiteÙure navale , V Art Militaire, fondé fur des principes de Phyfîque ; la Peinture , la Sculpture , la Statuaire en métal,, la. Métallurgie, VAri monétaire , YOrféve- rié, le Moulin à moudre le bled , le Châronage , l'art de tirer les pierres des carrières, de les tailler, de les appareiller; l'art de convertir la terre en pierres propres à bâtir ou en uften- ciks de ménage; celui de cultiver la vigne & de faire le vin; de tiffer les productions étrangères ; le talent du Miroitier , de V Horloger, du Retier, fans oublier celui d'augmenter les char- mes des Dames , par l'adrefle & par l'indultrie du coëfFeur : enfin la choropedie ou l'art de la danfe & vraifemblablement l'ufage de plufieurs inftrumens à écrire , qui étoient inconnus à ces peuples avant qu'ils fuflent conquis par Jules Céfar. C 185 ) PÉRIODE FRANQUE. TEMPLES. PLufieurs Temples , antérieurement confàcrés aux Dieux du Paganifme étoient déjà convertis en Églifcs Chrétien- nes , lorfque les Francs s'empai'érent de la Belgique , puifque St. Remy fit prier Clovis de faire rendre un vafe d'argent d'une beauté remarquable & d'un poids confidérable , qu'un foldat franc avoit volé dans une Églife Chrétienne de Reims. ( i ) Mais ce changement à l'égard des Égliles n'avoit encore eu lieu que dans la Belgique méridionale , car on rémarque , que , pen- dant le cinquième & fixiéme fiécle , le Chrijlianifme avoit fait très peu de progrès dans la Septentrionale. ( 2 ) Mais comme Clovis étoit Souverain de la Méridionale , la Religion Chrétien- ne s'y étendit confidérablcment après fon Baptême, qu'il re- çût des mains de St. Remy , ( 3 ) & les Eglifes Chrétiennes reçurent des accroiflèmens remarquables fous fon règne & fous celui de fes dcfcendans ; Fortunat raporte , que St. Nicet Evo- que à^Tréves, fit réparer plufieurs Églifes de fon Diocefe, qui ménaçoient ruine. ( 4 ) Preuve manifefte qu'elles exiftoient dépuis longtems. Bains. L'Ufage des bains domeftiques paflh des Romains aux Francs , car Grégoire de Tours dit , que les bains étoient fi communs de fon tems dans la Belgique , qu'il y en avoit même dans les Couvens. ( 5 ) Spe&acles. LE goût des fpeftacles introduit par les Romains étoit de- venu Il général dans les Gaules , que Cbarlemagne , qui en cniignoit l'abus , fit une loi en 789, pai" laquelle il mit les Aa ( I ) Hlnem in vit. S. Retnig. cap. 16. ( 2 3 Hnnthôim hijî. dipt. Trev. tom. i . part. 9. ( 3 ) (^/"^i- Tur. hift. lib. 1. cap. "^i. ( 4 ) Tcmpla vetuftifllma Dei renoyafti in culmine prifco & floret fe- nior te reparante Domus. Fortunat. lib. 3. po'ém. 9. ( 5 ) ^''ig- Tur. bijl. lib. 10. cap. 16. ( i86 ) hiftrîons Jiu nombre des infiimes , à qui il n'étoit pas per- mis de former aucune accufiition en juftice. Les Conciles de Mayence , de Reims & de Tours , tenus par ordre exprès de cet Empereur , défendirent aux Evêques , aux Prêtres & à tout Eccléflaftique d'affifter h aucun fpeftacle , fous peine de fuf- penfion & d'être mis en pénitence. ( i ) Château. Ç(T. Nicet Evêque de Trêves fit bâtir un château magnifique x3 nommé Birkoffjîein , dans les environs de Trêves : Fortunat en parle comme d'une chofe merveilleufe. ( 2 ) Art Monétaire. LA conformité des pièces de monnoye battues fous les Rois Francs y de la première race, avec celles des Empereurs Romains y fait fupofer, que les Francs imitèrent les Romains dans la fabrication de leurs monnoyes : ils purent môme fe fer- vir de leurs ouvriers & de leurs machines , après qu'ils fe fu- rent emparés de la Ville de Trêves. ( 3 ) On croit que Théodore Roy diAuflrafie fît battre monnoye à Metz. ( 4 ) Orfèvrerie. DAns le tombeau de Childeric, mort en 481. qu'on décou- vrit près des murs de Tournay en 1 655 , on trouva entre autres chofes , des abeilles d'or maffif ( 5 ) J'ay parlé de ce vafe d'argent d'un grands poids & d'une grande beauté, que Clovis fit rendre ^i la prière de St. Remy. ( 6 ) On fit voir à V Abbaye de Chelle , le Calice de St. Eloy , dont la coupe eft d'or émaillé , il eft d'autant plus probable que ce Calice efl de ce Saint , qu'on fait , qu'il fut un des direfteurs de Ste. Bathilde, qui avoit pris le voile dans ce Monaftére. ( 7 ) ( I ) Maymu tom. 7. conc. p. 39. Reims tom. 8. conc p. 11151- Tours 10m. 7. conc. p. iigç. C 2 } Ardua marmoreis fufpenditur aula Columnis. Fortunat. lié. 3. verf. la. C 3 ) Traité des Monn. de France par Le Blanc, f. a. ( 4 ) Fredeg. Ep. cap. 30. Le Blanc, f. 50. - ( 5 ) Receuil des btjî. de France Préface du a. tom. ( (î ) Greg. Tur. hift. lib 2. cap. 27. C 7 ) ^ii de S. Eloy. Fvt/ag. Utt. de deux Rélig. Bened. tom. 2. / 4. ( 187 ) Grégoire de Tours nous aprend que les Francs, à Tîmîtatîon Moulin à brai des Romains , avoient conicrvé les Gynécées ou Mamifa&ures ^ ^ '^^^' Romaines, car il dit, que Septimia, Dame Gai/ki/è, convain- cue de confpiration contre l'état , fut condamnée i\ moudre le bled deftiné à la nourriture des ouvriers d'un Gynécée. Il femble que les Romains ne connurent pas d'autre moyen pour • moudre le bled , que le moulin h bras : ( i ) mais les Loix Sa- liqtm prouvent inconteftablement que le moulin à eau étoit connu aux Francs , puifqu'il y a une peine ftatuée , contre celui qui romperoit l'éclufe , qui retient l'eau , deftiné à faire tourner un moulin à l'eau pour moudre le bled. ( 2 ) Toiles peintes. CLovis fit vœu à la bataille de Tolbiac d'embrafler la Reli- gion Chrétienne , s'il remportoit la viftoire fur les enne- mis ( 3 ) & il tint pai'ole, car immédiatement après (a conquê- te , il fe fit inftruire par Sl Faaft , & reçût le Baptême à Reims, des mains de St. Remy , qui pour donner plus de relief h la folemnité de cette fête , fit tendre des toiles peintes dans les nefs de l'Eglife , & couvrir les murs avec des courtines blanches. ( 4 ) ChaJJe. ' LA chafle étoit la paflion favorite des Francs , & leur uni- que occupation , lorfqu'ils n'étoient point en guerre : aufli n'omirent-ils rien dans leurs loix, de ce qui pouvoit contribuer à favorifer leur goût; ils tûchoient furtout, de fe procurer tou- tes les fiicilités & toutes les commodités poffibles , pour réuffir dans les différentes chafles. Ils avoient des chiens d'arrêt, que les Loix Saliques nomment Chiens d*arrêt fegufii, feugii, fugii &Lfuegii âeftichen : chercher en allemand, ou foehn en flamand. ( 5 ) Ci) Septimia vero in marilegium villam deducitur, ut fcili- cet trahens molam his quœ in Gyneceo pofita: erant, per dies fingulos fari- nas ad viétum necefTarias pra^pararet. Greg. Tur. hift. lib. 9. cap. 38. ( 2 ) Siquis fclufam de farinario alieno raperit. Lex Sai de Furtis in molino commijjts tit. 25. art. 2. C 3 ) Greg. Tur. biji. lib. 2. cap. 31. C 4 ) Jud'it lavacrum prœparari. Velis depiétis adumbrantur platex Ec- clcfia;. Greg. Tur. ut ante. ( 5 ) Si quis canem fegufium magiftro fuo furavcric Lex Sai. tit. 6, de Furt. can. art. i. ( m -) Les Loix Bourgtiîgnoms prononcent une peine finguliere, contre celui qui voleroit un chien d'arrêt : on peut la voir à la note ( i )• Chiens decon- Ils avoient des chiens dreffés ou chiens de confiance , qu'ils fiance. nommoient canis fegutius magijier\ ( 2 ) & une autre efpèce défignée dans les loix fous le nom ^Agutaritus. Mr. Saumaife croit qu'il faut lire acuîarius ; je penfe que leur actiîar'ms étoit un Lévrier. ( 3 ) Cerfs de Chaffe. Non contens des Chiens , ils dreffoient encore des Cerfs pour la chafle , dont ils n'étoient pas moins jaloux que de leurs Chiens. Ces Cerfs domeftiques étoient marqués , afin que les maîtres puflent les reconnoitre. ( 4 ) Il étoit défendu d'aiTÔter ou de retenir un -Cerf , que les chiens d'autrui auroient lancés , pourfuivis , ou lalTcs^. ( 5 ) Les loix avoient également pourvu , à ce qu'on ne tuât ou ne voWt pas un Sanglier , que les chiens d'un autre auroient hui- cé, laffé ou tué. ( 6 ) Oifeaux de Hs ne fe bornèrent pas à chafler avec des chiens & de cerfs , proie. ils y employoient également divers oifeaux de proie , ( 7 ) avec lefquels ils chaflbient aux oifeaux, ( 8 ) & peut-être au lièvre & à d'autre gibier. La Loi Bourguigmm fbitue une peine auiïï fmguliere , pour le vol d'un Epervier , que pour celui d'un chien d'arrêt : j'ay crû que la fmgularité de ces loix m'authori- ( I ) Si quis canem veltraim aut regutium aut petrunculum pracfump- ferit involare, jubemus ut conviétus coram omni populo pofteriora ipfius ofculetur. Lsx Burgund. tit. X. de canibus veltrais aut fegutiis, aut petruticulis. ( a ) Si quis legutium magillrum canem furaverit. Id. Lex Sal. tit. 6. vt fup. art. 2. C 3 ) Si vero (agutarito) furaverit. Id. art. 4. ( 4 3 Si quis cervum domefticum fignum habentem furaverit aut occi- derit qui ad venationem faciendum manfuetus faftus eft. Lex Ripuar. lit. 4a. ds Fenat. art. 2. Lex Sal. tit. gô. art. 3. Si quis verô alium cervum domefticum qui in venatione adhuc non fuiflet occiderit aut furaverit. Lex Sal. ut fup. art. 4. ( 5 ) Si quis cervum laflum , quem alterius canes moverunt & adlafla- verunt involaverit aut celaverit. Id. art. 5. ( 6 ) Si quis aprum quem alicui canes moverunt & adlaffaverunt occi- derit vel furaverit. fd. art. 6. (^ 7 ) Si quis accipitrem furaverit. Tit. 7. de furt. avium. art. i. <[ 8 ) Si quis fparvarium furaverit. Lex Sal. tit. 7. art. 4. Riderus croit ^ue fparvariùs [i^iifa accipiter merularius. ( i89 ) foit à les placer en note , & que ceux , qui les ignorent , ne feront pas fâchés de les lire. ( i ) Quant aux armes il efl apparent qu'ils fe fervoient des mê- Armes, mes que les Germains leurs ancûtres , c'eft-à-dire des flèches empoifonées ; & puifqu'ils eonnoilToicnt les battues qui font Battues, encore aftuellement d'ufige , il eft très probable que nous te- nons cette méthode des Francs , comme ceux-ci l'ont prife in- dubitablement des Germains : enfin Grégoire de Tours & Fortu- naî témoignent que la chalTe faifoit les délices des Francs , car ce dernier , écrivant à Gonon lui demande agréablement , s'il s'occupe à chafler des Cerfs .^ des Chevreuils ^ des Elans ^ des Bu- fies , des Ours, des Anes fauvages & des Sangliers, dont abon- doient les Ardennes & les forêts de Fange. ( 2 ) Ils étoient éga- Pêche. lement attachés h la pêche, car leurs loix, qui font fi défeftueu- fes fur tant d'articles eflentiels , ftatuent des peines contre ceux qui voleroient des filets à pêcher aux anguilles , ( 3 ) des tre- mails , des verreuils & tout autre filet ou rets h. pêcher. ( 4 ) Enfin, craignant, d'avoir omis quelque chofe dans le détail de diverfes chofes qu'on auroit pu dérober ou déranger, relative- ment à la chafl^e, ou à la pêche, ils firent des loix dans lefquel- les , ils ftatuérent des peines contre ceux qui voleroient telle chofe, que ce pût êa'e,qui concerne la pêche ou la chafl:e. (5) Bb C I ) Si quis acceptorem alienum involare prscrumprerit , aut Tex un- cias carnis accepter ipfe fuper teftones comedat &c. Lex Burgund. tit. XL de ^cceptor'tbus. ( a ) Ardennaî an voragi cervi, caprx , helius, urQ Cacde fagitiflera filva fragore tonat? Seu valide bufali ferit inter cornua tempus; Nec mortem differt urfus , onager , aper. Fortunat. ( 3 ) Si quis rete ad anguillas de flumine involaverit. Tit. 27. de Furt. diverf. art. 13. ( 4 ) Si quis ftatuam aut tremagolum , vel vertebolum de flumine fu- raverit. Jd. ut fup. ( 5 ) Si quis de diverfis venationibus furaverit aliquid & celaverit feu de pifcationibus. Lex Ripuar. tit. 42. de Penationib. art. i. Si quis aliqua de venatione , de avibus aut de pifcibus furaverit. Lex Sai. tit. 37. de Fenat. ^^ Ce Mémoire atant été in^rimé pendant Vabfetics Je P jouteur ^ il x'y efl gïtJJÏ un fi and nombre de fautes , qii'on s^ejî du borner à n'indiquer que Ut plu: faillames p grand Page a lig. 34 paus lif pans 3 4 recherches curieufes /if. recherche curieufe g 31 avoient /if. avoit 6 7 bardecucuUus lif. bar- docuculliis 16 tées /if tés, ornées A/? ornés 17 des//7I de la a8 quand ///■ quant 14 3a medicorum /if. modi- corum 17 14 des /jf de a I 35 peau /if peaux s^g aa Breton /if Bretons 37 33 gagata /if galata; 99 9 eurent //.eurent toutes 35 viros /if vifos 30 18 ou la Celtique lif. ou Celtique 31 35 circa affedionem lif citra affeétationem 35 ambitiores lif. ambi- tiofi 3 a 34 des lif. de 40 33 tems reftoit lif. tems il reftoit. 41 33 Etez lif Etes. 4a 18 appellent lif appel- aient. 43 30 des lif ces 45 39 quique /if quifque. ftudent lif ftudeat. 45 a 8 or lif or fi 3 a SURUNT lif SU- RURONT. 35 langue //jC langage 47 13 Les a /;/. l'a a 3 enfin lif afin 4S 34 après flamande lif & 50 14 geeckt lif ack 36 eych ///: Eyfch. 33 Bloed - gewant lif. bloed ou aangewant 51 îo adlineen lif adliccen 5a 34 weder /if zy-n-weder 39 Aimhfleid ///." Aimh- neid 53 3a allioynin /jtyTallwynin 54 9 omdraag lif omdraay 55 37 gann ///. ganz 56 40 cran lif croc 59 6 des ///' de 17 porrois lif pourrois 33 iflue lif ifiTus 60 04 démontrera lif. de- dcmontreroit 61 62 66 67 6S 69 là 71 73 75 76 77 78 19 80 81 85 87 88 89 90 93 P3 94 96 97 98 100 103 109 Il I lia 3 a des lif de a allegoi lif. alleguoî 13 qu'un lif que 34 patiuntur lif parti- untur 35 habent tif hebent 4 les lif des I des lif les 33 devoit lif. devoit y 39 harenava/z/Tharenacea 31 ferra lif terra 40 temerat /if tempérât I Ce lif Le 13 leur ///. leurs 37 fuis /if Aies 3 longeur /if longueur 36 Catavalcus lif. Cati- vulcus i6 des lif de I Jardins /if Jardin 3 teindre /if teindre en couleur de mâroa 38 canum /// fœnum 40 porcoribus /if peco- ribus 9 n'a /if a 13 de crainte //y? crainte 6 fa /if 1» ao leurs /if leur 34 hift. pauf./;y:hirtpans 6 des iif de la c'eft /if c'étoit 1 de /if du 33 eux //7? eux & 16 confomption /if con- fommafion 34 Sollianum/;.Lollianuin 9 les /tf le 4 au /tf de 18 ne troifieme trouvée /if n troifieme trouvé 33 leurs /if leur ^ 39 ipfique /if ipfeque ai negofier /if négocier 33 desefclaves//7?efclaves 3 1 lera lif loca 39 expertim/i/Texpertem 3 des /if de 30 faliginem/i. felaginem 34 vafcier /if vannier 39 Gaules /if Gaulois 35 fournirai /if £nirai 18 de /if fur 33 fophiftos lif. fophiftas 3 a pace /if pu» 34 dignoe /if dignes 3 a raforlbus //. roforibu» 115 16 Clovis reçu /i.Clovis * a reçu . ip wifogart, bodogart //. wifogaft, bodogaft 20 Salogart & Vindogart //.Salogaft&Vindogaft Ii5 3 manufcripts ///.' ma- nufcrits ifi enfin lif. afin 53 ripuaria //y ripuarios 119 lôobfervent/i.s'obfervent 120 31 fententiaî //. fcientia; 121 16 nedzir /;/" nedfir 122 40 fuffuigiiim//.fufrngium 123 18 montoient//.mettoient 124 7 d'azur lif. d'ofier 125 24 long lif. longueur 30 armure lif. arme 138 18 bout dont la chaîne eft une étoffe /;. bout à u- Tieétoffedontla chaîne 139 27 alienis polentium lif ahenis polientîum 38 patina lif. patinas 142 12 qu'on gravât ///qu'on eut gravé 18 leur lif. la 25 les armes de la lif ' leurs armes de 33 jus poifon lif jus le poifon '"■ 39 hoetaltic//.noâ:.attic. 145 20 monjou lif. monjoie 148 13 lefquels lif lefquelles 14 des lif. de 31 bafilicus Uf bafilicas 150 34 notatis lif. natalis ibid. manibus lif. ma^nibus 151 i^nomachie/Ànaumachie 152 34 midinis lif ndinis 35 exercitionem7;y?exer- citationem I5'4 II pilloti lif pilotis 155 13 <^^lus lif celui 32 diverticucula lif. di- verticula 157 14 deleat & 15 lefquels on defcendit lif on le defcendit 18 premières //. premiers J58 28 diftinabantur ///Cdifli- nebantiir 3 î feciliùs lif. feciùs 159 S le lif les 13 Cetius lif jElius 25 Chaufes lif Chauces 30 drufiance lif drufiana $do 3 Chaufes lif Chauces - -€0^ lif Sa 18 les lif fes 19 les lif ces 26 déplu lif. déplue 38 aftuto lif aflato 40 Eos lif Ca;f. JiSt (î de lif des 19 des lif de 1^3 19 des lif. de 34 quam /// quum 164 18 ainfi /;. ainfi que i 31 quinus //. quinos i'^5 9 gynicées lif gynécées 24 clibunaria/;.clibanaria 42 conjicit /;. injicit 166 4 leur lif le 22 pro /;. praî - - - videa- tur //. videntur 23 venationem //. vaca- tionem 1^7 9 des lif de 31 decas /;. duas i(î8 15 labes /;y71abeo 16 brimo //. brinno 169 28 grandes //. grands 170 4 tentâtes //. teutates 172 37 untho //'. cantho 173 S portes li. porte 23 des //. de 174 16 platte /;. plate 29 gratus //. g rates latus /;'. tutus 175 16 fa li. la 177 g une //. un 6 une //. un 14 s'il /;. qu'il 17 des li. de 27 noftas //. noflre 30 Ca:cilianai/;.Ca;ciliane 8 platte /;. plate 23 des //. de 25 dance //. danfe 4 Chaones //. Chacones 39 cum folent /; cum que fcribere folent 34 fculpellus //. fcalpellus 18 écrit li. écrits 19 de li. du 9 de tombes, prétoires//, des tombes , des prétoi res 9 Birkoffftein lif Bis- koffftein 24 fit li. fait j I l'eau //. eau 27 les //'. leur 34 raperît //. ruperit 188 14 auroient lancés, pour- fuivis , ou laflés //. avoient lancé, pourfuivi ou laffé ' 189 3 des //. de 13 vange li. vofge 25 helius //. helicis 179 180 181 ,182 183 184 186 187 COMMENTARII s E U RESPONSA AD QUtESITA Quîs popuknm Belgicœ ante feculum cer(B Chrïjlimw feptimum Vejiiîus fiierlt ; quid Idioma; quis Agricultiirae ^ Commerça^ Lit- terarum , Artïumque jîatus ? QUIBUS PALMAM ALTERAM DETULIT CiESAREA AC REGIA SCIENTI ARUM ET LITTE- R A R U M ACADEMIA BRUXELLIS ANNO M.D.CCLXXIII. A u C T O R E D,^o DONJTIANO DU JARDIN PRESBYTERO. Nec dubitamus , multa efle , quse & nos prceterierint : homines enini fumus & oc- cupati ofliciis. Plinius Hift. Natur. lib. i. BRUXELLIS, Apud ANTONIUM D'OURS Bibliopolnm. M. D. C C. L X X I V. C 3 0 ÎK*X*X-l-X*X-1^X-i.-Xii-X-^X*X$X-i-X-t-X-fX-^X-i-X*X4^X*X*a! F K^ F AT 10.. PRiufquhm latiflîmum hune dicendi campum ingrediar, ac de fingulis ejiifdem partibiis ccrti qiiidpiam atque explo- rati ediflèram , haud abs rc fore judico, de antiqim Belgica^ Be/gioque , tum veteri , tum hodiemo , non miUa pra^fari , qu6 quae fuis infrâ locis diiputanda funt , & percipiantur clariùs ôc expediantur fuccinétiùs. Belgica feu Gallia Belgica îetate Julii Caefaris (i) pars illa Galliarum fuit , quîe à Matrona 6c Sequana ad Rhenum ufque diffundebatur , ac pncter Morims , Atrehates , Nervios , Menapios , Âduaticos , Ehurones , Treviros , Bûtavof(\UQ , ho- dierni etiain Belgii finibus conclufos , varies quoque longé latèque extenfos compleétebatur populos; nimirùm ad Euro- notum Rauracos , Nemetes f Fangiotm, Mediomatricos ; ad Me- ridieni Leucos Rbewofque ; ad Libonotum Suejjiones , Bellova- cos , Fer Oman duosquQ ; ad Occidentem Caktos , Felocajfes , & Amhianos. Hujus Julio-Civjarîance Belgica pars erat cxigua antiquum illud Belgium , quod Ca:fir Lib. 5. de Bello Gallico cap. 24. commemoravit ( 2 ) , utpote quod ultra Bellovacorum , Atre- baîium , & Amhianorum fines non excurrebat. Ex adverfo autem hoâiernum Belgium , quo de hîc femio eft , ad Occidentem Meridiemque ultra Morims , Atrehates , NerviofquQ non excurrit ; quà Euronotum & Orientem fpec- tat , Ehuronum Trez'irorumquc limites non excedit. Verùm quà parte feptcntriones Boreamque refpicit, hkc fe multô latiiis, quàra ^///o - Cafariana Belgica , diffundit , compIe(5liturque A C 1 ) Caf. Je B. G. l. \ e. i. „ Gallos ... à Bclgis Matrona, & Sequa- ^ na dividit. Belgac ab extremis Gallia; finibus oriuutur : pertinent ad in- „ feriorem partem flutninis Rheni : fpeélant in fepteutriones , & orientem „ folem. „ CO Caf. l. 5 c. 34. „ Très ( Cacfar legiones ) iû Belgio collocavit. „ t 4 :), Geldrise Tmnfrhenanam partem , HoUandiam integram , Fit!- fiam, non tamen, qimm nunc vocant, Orient alem\ adhîec Zut- phaniam, Tranfifalaniam , Groninganam, & Ultrajedenfem Dy- naftias , non exiguas fané minimèque ignobiles regiones , quce diu poft Ca^iàris tempora ad nomen Belgkum acceflere , Belgii- que hodierni Provinciis accenfitce funt. Qui feptemdecim hodierni Belgii Provincias , iifque conclu- fàs regiones antiquitùs incoluêre , alii , quantum quidem ex ve- tuftis fcriptoribus eruitur , origine & fedibus Galli ; alii origine Germani (i), fedibus verô Galli ; alii & origine & fedibus Germani exfliterunt. Origine fedibufque Galli fuêre Atrehates MorimqUQ , quos nempe inter Belgide nationes , qua; è Germania aliifve regio- nibus in Gallias commigraverint j Scriptorum veterum nuUus recenfet. Germani origine, fedibus verô Galli exfliterunt Trevirî, bis- que comprehenfi hodierni Ducatûs Luxemburgcnfis priici in- colae ; Nervii quoque , Treviris , Remis , Veromanduis , Atre- batibus, Menapiifque fînitimi; & utrique quidem circa affefta- tionem Germanicîe originis (2) ultrô ambitiofi fuerunt. Germanis origine populis addendi Menapii , qui J. Ccefaris sevo utramque Rheni ripam inleoerunt (3), tantamque hodier- na^ Brabantiîe Flandriœque tenuêre partem , ut Morinis ef- fent finitimi (4). His pariter jungendi Aâuatki, ex Cimbris Teutonifque (5^ prognati ; Condrufi lûàQm ^ Ehurones ^ Ccereft, Pcemani , qui, licèt Belgicas nafti fedes , œtate Caefàris uno nomine Ger- mani (6) appellabantur. CO Capir i. 2 c. 4. „ Reperiebat ( Cscfar) plerofque Belgas effe ortos à «, Germanis Rhennmque antiquitùs tranfdudtos propter loci fertilitatem ibi ^ confedifle : Gallofque, qui ea loca incolerent, expulifle. „ (2) Tacitiis lib. de Germ. c. 28. „ Treviri & Nervii circa afFeétationem „ Germanic3c originis ultr6 ambitiofi funt. „ (3) Caf.lib. 4 c. 3. „ Menapii ... ad utramque ripam fluminit( Rhepi) „ agros , sdificia , vicofque habebant. „ (4) Strabo lib. 4. pag. 194. Menapiis contermini funt ad mare Morini. Item Dio Cajf. lib. 39. pag. m. „ Ipfe pofteà in Morinos iifque finiti- », mos Menapios arma convertit. „ Cs) C<£far. lib. 2. cap. 29. „ Ipfi ( Aduatici ) erant ex Cimbris Teuto „ nifque prognati. ,, (6) Jbiil. cap. 4. „ Condrufos, Eburones , Cacrefos, Pa;manos, qui uno „ nomine Germani appellantur , arbitrari -ad xx. millia. „ C 5 ) Agmen claudant Batavi , qui , donec trans Rhenum age- bant, pars Cattorum (i) fuêre, 6c fedirione domeftica è Gcr- mania pulfi, extrcma Gallicce one, vacua cultoribus, fimul- quc iniulam, inter vada fitam, occupavôrc, hocce titulo exi- gua GaUiarum , icu '^uUo - C<£fariûn mes des Belges Sic. „ C 8 ) Belgicac populo ufltatas vertes monumenta probant, eas paii- ter , nifi fpecialis obftet ratio , vicinis populis non immerit6 adjudicandas exiftimo. Neque hâc certior via eft , quâ in tan- tis antiquitatis tenebris ad veritatis qualemcùmque cognitionem tandem perveniatur. Gallorum igitur fub Celtica periodo , eo- rumque prasfertira , qui finitimi Belgis fuerunt , veftitum vi- deamus. " Galli fenones , qui anno V. C. 363 , capta urbe Roma , Ca- pitolium obfederunt , prseter omatas auro veftes , torquefque aureos , in ipfii forte expeditione italica comparatas , virgata fagula , & femoralia feu hraccas geftabant. Et horum quidem luculenti telles milii funt ingeniofllfimi poëtîe, Virgilius&Ju- S^t'^d^'&f^'^ venalis, quorum prior ita de illis cecinit: (i) " Galli per dumos aderant arcemque tenebant^ „ Defenli tenebris 6c donc nodlis opacae. „ Aurea Ca^laries oUis atque aurea vefîis : „ Virgatis lucent fagulis : tum laétea colla „ Auro inneétuntur : Juvenalis verô eofdem Gallos commemorans , fenones difertè vocat, eofque, quod & femoralibus uterentur, hraccatos^ Ca- tilinam autem atque Cethegum, quod Gallos imitari videren- tur , hraccatorum pueras fenonumc^Q pofteros compellat , lie (2) SatyraS.t- eos carpens : (2) *^^' " Ut Braccatormn pueri fenonumque minores , „ Aufi quod liceat tunicâ punire moleflâ &c. Jam ergo quadringentis ferme ante seram chriflianam annis Gal- li , Belgis vicini , & virgata fagula (a) & femoralia geflârant : ut adeô haud (atis intelligam , cur illuftriffimus Hontheimius , (^%) Tn originibus (^^3^ & ei eruditione non impar Schoepflinus (4) hraccarum 'pTodmni.^'^' ^' ufum extra Narbonenfem Giilliam , feu apud Gallos omnes (4) Tom. i.Al- Belgafque non admiferint. fatiai iUuftratœp. ^^>j q^^^^ 9 q^^^j Lucanus , cclebris fub Nerone Scriptor , (5) Lucan. l. i. Pharfal. t- 439- C") De Belgarum fagulis etiam meminit Caifar lib. 5. de Bello Gallico, Et qui te Iaxis ubi cap. 42. de Nerviis Ciceronis hiberna folTâ cingentibus ita loquitur : imitantur , far- Gladiis cefpitem circumcidere , manibus Sagulis^ws terram exhaurire cogebatitur. mata , braccis Hue fpeftat & decantatum ^jllud Roma: apud Suetonium lib. i. cap. 80 : Vaiigiones, Ba- Gallos Cafar (C JuliusJ in triumphum ducit , idem in curiam: Galli Braccas tavique truces. depofuerunt, latum ciavum futnpferunt. Certè ni priùs Galli Bracca: geftâffent, eas necRomaîdeponere, nec cum Romanis veftibus conunutare quivilieut. C 9 ) Batavos, fub Julio Cccdire in piigna Pharfalica dîmîcantes, de-. fcribcns, eos Iaxis mdutos femoraîibus exhibcat; qiicm profcc- tô morcm ciim i\ Romanis certo certiiis mutuati non fint , oportet onininô , ut llib periodo Ccltica & ^ majoribus fuis eum acccpcrint. Nec vcrô ô Belgis Batnvi tanrtim, fed & Ehurones quoque, priufquàm fubafti à Romanis cfTcnt , femoralia , imô & mam- catas vefles geflerunt, uti gcmini in Franconim régis cimelio nunc fervati numnii teftantur , quos vir clariflimus de Boute- roue (i) fub Ambiorige, eorum rege, percufTos ftatuit. Unius (0 Rechercher adc6 eonmi fchema fubjicio , ut quilibet Ehuronum femora- ^g^g^ZÎ" j,i' lia genu tenus expanfa, manicatas vefîes ^ infcmè autem non ultra nates dcmifîas , capitis tegmen , cafîîdis inflar , & 6"^^/ levions aut pepli , fortafsè & fubtilioris BardocuctilH genus , fuis oculis perfpiciat ( 2 ). (a") Vide pag. Et quamquàm fubafti Belgae in Romanum morem aliquando ^3- No. i. conceflerlnt ; id tamen non nifi pedetentim fliétum fuit , nec univerfim , ut verifimile efl: , ante Chrifliani feculi primi exi- tum. Hoc (anè abundè conficitur ex variis mclioris not£e fcrip- toribus , quorum aliquos vel idcircô etiam adduco , quôd fi- mul ex iis amplior Belgicarum veftium notitia hauriri queat» Et Diodorus quidem Siculus, qui fub Auguflo Imperatore floniit, difertè tcftatur, fui etiam temporis Gallos, atque adeô & fub his comprehenfos Belgas , îttnicas , femoralia & faga gef- tâffe. " Veftitus , inquit (3) , illis mirificus : timicas enim variis (3) Lib. 5-. pag. „ coloribus imbutas , ac ceu floribus confperfas , & femoralia , 3°7- „ quîe ipfi braccas appellant , geftant. Saga etiam virgata , per „ hiemem denfa » per ceftatera tenuiora , crebrifque teflellis , „ florum inftiir, diftinfta, fibulis fubneélunt. „ Diodoro confentit Strabo , incljtus fub Auguflo & Tiberio geographus, verbifque ejus lucem unh addit, cùm nempey^g-^?, quje Diodorus Gallis in commune tribuit, ipfe difertilîimè ac fpeciatim Belgis adfcribit; cùm denfa Belgamm per hiemem fûga ex rudiore lana confefta fuifle , fubdit ; ac denique cùm 'npûxm femoralium feu hraccarum formam depingit, fie loquens: (4) " Belgcey^^^ ferunt, comam alunt, hraccis utuntur cir- C4) Lib. 4. pag. „ cùm extentis . , . lana eorum alpera eft . . . ex ea denfa ^^^' l> C 10 ) „ faga feruîît. „ De tunicis vcrô, qnas Siculus Gallmmm in- quilinis dat , ita lîmul Geographus loquitur , ut facile coUigas , non tunicde dumtaxat , fed & fiiîîlis ac manicatîe veffcis geftandae morem apud Belgas fuo etiam tempore viguifTe. Verba acci- pe : Loco tunicanim ( Belgas ) utuntitr Veste fissili mani- CATA ufque ad pudenêa & nates demîjfd, eâque partim haud (OLib.i.Epi- abfîmili pallie Gallican, de qiia Martialis (i) : S^- 93. Dimidiûfque nates Gallica palla tegit. (2) Pag. 1095. Piutarchiis qiioque in Othone.(2), tam communem Gallis omnibus hraccarum manicarumqué ufum fuilTe , teftatur , ut GalUcum morem proptereà vocet. Ccecinna , inquit , hraccis & manicis Gallico more indutus , Signi feras & Prafe&os Roma- ms alloquehatur. Denique Cornélius Tacitus , ut Csecinam non ufitato Romanis more , fed barbaro , uti Romani vocabant , (3)Lib. a.hift. Gallicoque veftitum fuiffe, oftendat , eum (3) verficolore fa- cap. 20. „ Orna- ^ hraccifque indutum exhibet Ca'). Da;)municipia& Nec defuêre prifcis Gallis Belgilque feu pedum feu capitis Coloniaiinfuper- tegumina. Imô verô fingulare aliquod calceamenti genus apu!gr. 2. Cuculli formam exponit ita cauens ; f^el Thuris , Piperifqui fis cucullus. (c) Lingones antiquis Belgis finitimi erant. C n ) alîove ejiifmodî tegmine, quo adverfus aëris intemperiem pliïi viafque Galli Belgîeque uri folebant. Unde non plebeis dum- taxat , fcd & altioris fortis hominibiis adhibitum tune fuiflc arbitrer , fie tamcn , ut hi miniis ci'afTo , at eontrâ multô ele- gantiore uterentiir Bardo-ciicuUo , quo & eapitis tempora, at- que adeô & barbas partem velarent. Martialem audi : O ) C'^ ^^^' M- Gallia Santonico vefîit te Bardo-cucullo ; ^P'^""' ^*^' Et Juvcnalem : (2) (2) Satyra 8. Tempora Santonico vêlas aâoperta Cucullo; " ''■ ^^^' Et rurfus Martialem : ( 3 ) C3) Lib. i. E- Sic interpofîtus villa contaminât un&o P'S^' 53- Urbica Lingonicus Tyrianthina Bardo-cucullus. De Tunieanim , Sagorum , eeterarumque veftium forma plura non profero , quôti non vulgi hominibus aut fciolis , fcd eruditis feribo , qiiibus adeô Pitifci Lexicon Antiquitatum , Jo- annis Smetii Antiquitatcs Neomagenfes , Henrici Kippingii , Nobiliiîimi D. Comitis de Caylus , Bernardi de Montfaucon , Schoepflini , illuftriifimi Hontheimii , aliorumque opéra fatis nota funt , ut , quje figillarim nunc recenfére pnefixas tempo- ris anguftice non finunt , pro infertis hic expreflifque habeantur. Ad Belgas Adfcriptitios , feu ad Frifios ceterofque Trans- rhcnanos populos , hodierni Belgii , quamquàm non veteris Bel- gic<£ , prifcos ineolas , progi-cdior ; quceque & de eorum vef- tltu ex antiquis erui feriptoribus pofllmt , in médium profero. Hi , ciim & origine & fitu fedibufve Germani fuerint , fal- lor, nifi prifcis Germanis, quàm Gallis Belgifque fub Celtica perîodo limiliores habitu fuerint. Ea tamen mihi fedet fenten- tia , ne ipfos quidem è vulgo Frifios confinef^xo. populos tam indecorè nudos in publicum prodiifle, quales Cluverius (4), -, ^4) Lib. t. ,. „ 1 •! A ^ • 1 trerra. Ant. tab. vir ceteroqui eruditus , veteres Germanos exhibet. Atque id 1,3,4,6,8,9. mihi quidem perfuafum habeo , timi quôd Cxf ir Geraianorum mores defcribens , eos non maxinuU fcd mngnâCK) folùm cor- ^5) CacH L. 6. » o vo^- ^ c. 21. „Gerniam poris parte nudos aliquando egifle, fcripferit \ tum quôd ven „ ...pellibusaut fimile non fit , Tulium Cïufircm , qui levioris momenti rcs de ->•> parais Rheno- ^ . , V 1^ ■ n „numtegumentis Germanis commémorât, rem adeô Romanis mufitatam , ac pu- „utuntur, «-/f»» dori advcrfintem, filentio pra:tcrmifilirum fuifle, fi, uti Clu- „ corporis pane vcrius vult , ea corporis mcmbra , quo: ipfa natura tcgi inipe- " " ' " B ( 12 ) rat, & aëris inclementia amiciri cogit, inteéla Germaiii liquif- • fent , folos verô humeros peftufque umbilico tenus, tammu- lieres , quàm viri velaflent. ( ^ ) Sanè cùm veteres Germani pellibus ferarum , puta : Urfonim , Boum filveflrium , (F) Cervorum , Rhenonum aliorumque hu- jufcemodi animalium exiiviis , & integris quidem , pro corpo- ris tegumento ufi fmt , vix ambigendum videtur , quin , quod Cîefar de magna corporis eorum nuditate refeit, non ultra fu- periorem dorfi peélorifque partem , brachia item & lacertos , ac demùm ex infema parte non admodùm fupra tibias 6c ge- nua extendi debeat. ■,.;. Hanc enimverô opiniohem non modicè firmat Paulus Dia- CO Lib. I. de conus , de Rhenonibus Rangiferifve (c) afferens, (i) con- GeftisLongobar- fpexifle fe ex unius corio pilis hifpido veftem in modum tu- dorum cap. 5. . , ^ „. -^ ^ . nicce genu tenus apîatam , quo veftis génère luo etiam tempo- re fcritofinni paffim utebantur. Quidni igitur & Rhenonum tegumenta, quibus fub Celtica période Germani ufi funt, fiit ampla fuerint, ut magnam admodùm corporis partem conte- gerent , utque tunica; inftar corporibus aptarenair ? (4) Si, quod ITottomannus non immérité contenait, gennina Caifaris diâio lib. 6. cap. 21. in fine hace fit : & pellibus aut parvis Renum legtimen- tis utufitur ; confedtarium erit, ut prifci Germani, prêter ferarum pelles, perizomata etiam geftârint. Ut enim Lucretius de prifco mortalium Vi- vendi more fcribit , folebant homines uti pellibus & fpoliis corpus Vestire ferarum-, propterea nempe quôd luxurianti juventuti U pronis etiam adul- tiorura in Yenerem motibus injiciendum fra;num cfTet, quo cafla,, uti Ta- citus de Germanis fcribit, fervari poflent matriinonia. Quôd fi quis non To Refjum, fed Rhenonum au't Rhemrum tegumentis legendum efle omnino velit, non refragabor quidem; attaraen non vi.rieo, cur pelhbiis aut parvis eti- am Rhenonum tegumentis fimul confiitis ita corpora veftire nequierint , ut corporis pudenda oculis hominum fabtraherent, fie tamen hrcc tegmina (*") CacHlib. 5. corporibus aptata eflent, ut occultari diu non poflet, fi qua puella (*) in- G. B. c. 31. tr(J vicefmum atatis annum fennn „ indecorè pro „ velis juvaban- M tur. >» C H ) fuis fagis tegere omniiio potuerint, magnàque tantiim corporis parte jam fuperiùs indicata , inceflerint midi. Sed de infimce r N T -u A ^o^^^s Germanorum veftitu hase latis. Ad mêlions conditionis r I j Lior. de , Germ. cap. 17. hommes pergo. Germanorum locupletiffimi , telle eodem Tacito (1), vef- te àijîinguehantur non fluitante , peut Sarmatce ac Partbi , fed fîri&d & ftngulos artus exprimente , in eo i\ prifcis Batavis , qui femoralibus feu braccis utebantur Iaxis ferèque fluitantibus , omnino difcrepantcs. Gerebant quoque ferarum pelles ; qui proximi ripas fluminis Rheni , ut Frifii , Brufterique &c. , paulô negligentiùs , quôd nempe commerciorum facilitate al- terius quoque generis veftimenta aliofque cultus fibi compa- rare poffent; qui verô remotiùs à Rheno degebant, hi pellibus, quod unum ipfis veftimenti genus erat, exquifitiùs majorique ftudio utebantur. Non tamcn promifcuè ferarum pelles quafli- bet fuo corpori aptahant, fed quas molliores nin'^iorcfque ex- perti effent ; quôd fi vellera qua^dam à nnturâ maculofa non (3) Ibid. eflent, ea maculis fpargebant, vel pellium diveifi coloris lacî- nias adfuebant, colorum varietate mirificè affeéli. Ita ferè Ta- citus (2); ex quo, quis feminarum quoque veftitus fuerit, Cs; Ibid. aperire vifum eft. Nec alius, inquit (3) > feminis , quàm vîrîs hahîtus ^ nift ^ qiibd femince ficphis line'is amî&ihis velantur , eofqiie purpura variant, partemque vefliti/s fuperîoris in manicas non extendunt, nudce hrachia ac lacertos : fed & proxima pars pe&oris patet. Frifiorum itaque ceterorumque Belgarum Adfcriptitiomm fe- mince , non indccorè , non turpiffimè nudte , fed brachia tm^ tus fuifle, quirquam contendat fimulque fide dignis documentis évinçât, is necefle habebit fateri, Germanorum corpora maximâ ex parte fagis tegi potuiiTe, uti ex Trebellio Pollione, Trigint. Tyrann. cap. 22. in fine perfpi- cuum eft. Enquibus verbis auétor libri, cui titulus : Explication de divers Monumens fîtiguliers , pag. 297. & 298. Trebellii PoUionis locum illuftret : „ La longueur du Sagtim en général eft conftatée par Trebellius Pollio , qui „ parlant des attentions que le tyran Saturnin avoit pour fes foldats, ordonna ; „ qu'ils ne fe mettroient jamais à table fans avoir un Sagtm , épais fi c'étoit „ en hyver, léger quand c'étoit en été ; afin qu'il ne parût aucune nudité, „ tandis qu'ils feroient couchés .... ainfi comme leurs habits ordinaires „ n'alloient jamais que jufqu'aux genoux, pour produire l'effet, que Satur- „ nin s'étoit propofé , il falloit néceflàirement que leur Sagum defcendît „ bien plus bas. „ C 15 ) ttim proximamqiie humeris pertorique paitem inteftîe erant, veftitu adeô non parlim ab iis divcrfa» , quorum aliquas toto ferè peétorc genibufque nudas exhibet Gcrardus van Loon, (i) CO Tom i.Ve- omninô autem ab iis habitu difcrepantes , quas Cluvcrius va- Hiftodx^pIg"io! riis locis œre excudendas ciiravit. Hxc tamen Taciti verba : nec alius feminis , quhm viris ha- hittis , non cô trahenda llint , quafi muliercs quoque vcftc iifae fuiflcnt ftriétd & fingulos artus cxprimente , (2) nedum brac- C^) Vide Qu- , j ■ T .^j -1 • /• j 1 verium Lib. i, cis, quas laudatus van Loon eiidem tribuit; Icd hoc exponen- Germ. Antiq. c. da fcnfu funt, ut feminaî, praeter lineas veftes, purpura va- i^- pag- ^^'^' datas, ferarum pelles prasfertim molliorcs , & Iparfa maculis ^ velamina , ac faga geftdrint , ut qu£e eo eflent conf cc5la dilpofi- taque modo , qui fexum condeceret femineum. Ita hodieque hiemali tempore viri feminacque ditiores pellitas veftes gerunt, quarum tamen eadem non efb forma , at pro vario lexu ita diverlii, ut utraque utnmique deceat. Coronidis loco fit Parilienfis gemmîe feu Achatîs Tiberiani, à P. P. Rubeno, piétore celebratiflimo, delineati, fegmentum, feu pars infima, qux Toannis Triftani, (3) Alberti RubcniC4) . X-^ ^9°"""^"' o T • TT 1 • • /- N • •>• • • > /- • -^ taires hiftonques ôc Joannis Hardumi (5) judicio , captivos , e Germania Ko- tom. i. pag. 105. mam olim in triumphum traduftos, longo ordinc exhibet, (a) ^^4) t)inèrt. de quos inter vifiiiitur binas mulieres ex avito more brachia nudte, na. pag. 15. lineifque indutœ veftibus , caput vélo peploque redimitse ; viri C5) i" 'jper. Te- item très, quibus & corporis indumenta & thoraces clypeof- feqq.^'*^ ^"' que adverfus hoftilcs iftus non defuifle , perlpicias. Germa- norum pueros domi atque inter matrum bmchia nudos agere foluiffe, Achates ille cum Tacito (6) fidem facit, hoc uno „ Jn^ -^^..-t'^* '^^ tamen difcrimine , quod author hic de pucrorum pileolis non meminerit, hos tamen caefarea illa gemma exhibeat. (Z') Ceteriim priufquam ad Belgarum circa patrium cultum fub Romana période mutationem tranfeam , Icélorem monitum ve- {a) Captivos illos Germanos eOe , negat folus Baro Jacobus le Roy in fuo Achate Tiberiano pag 22. perfuarum fibi hiabcns , Germanos arcu & fagittis ufos non fuiflè, cùm tamen oppofitum omnino certum fit, uti pa- tet ex Tacito lib. 4. Hitt. cap. 61. ubi dicit : „ Ferebatur (Civilis) par- „ vulo filio quofdam captivorum fagittis jaculifque puerilibus figendos ob- „ tuliire. " & lib. de Germ. cap. 46. Vide etiam Alberti Rubeni diflert. de Gemma Tiberiana , loco citato. (y) Gemma xre exprefla exfcat apud citatos Scriptores , quos curiofus k(àor adeat. C i^ > lîm, ut, quotiefcumque apud antiques fcrîptores de vetenim Gallorum Germanorumque nuditate Ça") mentio occurrit, hanc non de univerfa natione , fed de paucilîîmis tantùm viris inter- pretetur, quorum nempe alii fcutis nudi, vel fubligaculis folùm recinéti, difcrimen pugn^ adibant, de quibus confulendi Dio- Ci)Lib.5.pag. dorus Siculus, (i ) Livius (2) Dio Caffius , (3) aliique, 3°^- ^^ g ad rem jam nunc propofitam feftino. hift cap. 21' * Pofteaquam prifci Belgce Romanis rerum dominis fubefle ac .(3) Lib. 38. parère didiciflent , pedetentim , uti aliàs fieri apud fubditas gentes aflblet, ad populi dominatoris habitum acceffêre , feque ad illius arbitrium morefque accomodârunt. Sanè, cùm Tenc* terorum legatus in Confilio Agrippinenfium auditores fuos ad- . (4) Apud Ta- hortatus fit , ut inftiîuta adtumque patrium refumerent , ( 4 ) eu. 1 .4. 1 .cap. jjj^j.ypj.jg voluptatibus , quibus Romani plus adverfus fubjeftos, quîim armis valerent ; fat manifeftè hinc patet , elegantiorem corporis cultum unàque voluptatum aliquot illecebras fiab Ro- manorum dominatione in Belgicam irrepfifle , id nempe ope- ram dantibus Romanis , ut liomines , bello faciles , quieti & /$^ y^'^^'^^" otio , corporumque cultui elegantiori adfuefcerent. (5) côùc^cap. ai.^"' Mirandum adeô non efl, pacaciori illo tempore , quo uf- que ad Francorum decretoriam expeditionem Romanorum man- datis paruerunt , Romano prorfus , aut fnltem fimili admodum veftitu Belgas pafîlm ufos fuifTe. Imo verô , fi , quod erudi- C5)Tom. i.Al- tiffimus Schoepflinus (6) tradit, ipfemet Triboci ex Romano l^l. 1x6^^^'^ ' lïiore comas & barbas primùm depofi.ierint , fecundo Chrifli feculo receperint , tertioque labente lairfijs abjecerint ; vix du- bitandum erit, quin & noflrates Belgae, pari facilitate fludio- que cultiorem commodioremve Romanomm habitum afTump- ferint , prse reliquis quidem Belgarum Optimates , quô fie re- rum Dominis certiùs placèrent ; dein verô plebei , magnâtes fuos , quantum fors finit , imitari aut fequi foliti. Romanorum itaque exemplo , Belgarum pueris concefîà à parcntibus hase fuerint : aliuncula , pnetexta , amuletum , feu bulla , pro conditionis diverfitate , aurea , argcntea , reneave , (a) Ne quis ^o rojuvè» , feu latine nudum nimis criidè ac de omnimoda corporis nuditate interpretetur , eruditè cavet Henricus Kippingius in An- tiquitatibus romanis pag. ^44, & 545, adduftis variis exemplis, quibus addi poflunt numifmata pnmorum Iniptjratorum, qua; e/etSa ex Gerraano- rum deviftorum armis veilibufque variis tropa;a exhibent. înaures quoque non femellis t-intiim, fed ôc mnfculîs ; (i) Jû- ^,^ Montfau- venes autem, prceter communia omnibus indiimenta, geftûrint con tom. s.anti- tunicam , puram , quandoque fortaflîs ctiam pellucidam feu un- J^^^^^ ^ ^^^^^ \' dulatam ; fi nobilcs , togam quoque prcetextam ; (2) (2; ibid. t'ab! Viri togam virilem, paludamentum , palliolum, lacemam , S- H- »• trabcam ; ( 3 ) (3) ibid. tab. g Muliercs quoque gcflcrint aptatam Romano more tunicam, (^- a & 3, tab. 10. pallium itidem & pallam, pcplum quoque, &gauflipe, inau- lib. prodr. a.'pag. res denique & torques ; ( 4 ) "'• fig- 23- Senatores togam, latum clavum, ac colobium ; (5) fi viri contb.tab°48fig" confiilares, fafciam duplicem feu omophorion, & fub hoc to- 4; tab. 49 fig.5; gam piélam, tunicam palmatam,& llibarmalem profundum. (6) vred/usfbïï'^poft Sed hîcc de Romano-Belgicis veflibus curfim perftrinxifle , pag. l. fig. 8. ob jam ante diélas nitiones, fufficiat. (^) Quapropter nec de on^tab^^""^^*"" variis calceamentorum capitifquc tegminum gencribus, nec de (6)\Vi'ithemi- annulis quidquam in médium profero , Leftorem intérim ad ^ '". i^y^ycho Montfauconium , ad Comitem de Caylus , aliofque antiquita- * ' tuni peritos fcriptores rcmififlb- contentus. ^ Ut pon'6 niliil in humanis rébus eft mutationibus magis ob- noxium , quàrri corponim vefiitus ac cultus ; ita , Francis fiam- ma rcrum in iiodicmi Bclgii regionibus potitis , alii nirfus lap- fu temporis introdufti fi.int mores , alice aflumptïe veflies. Etfi enim Franci fubaétis à fe populis nova jura , novofqiie mores pro imperio pr?efcribere non folercnt ; quin tamen illi potiùs ad gentis viftricis, quàm hjcc ad deviftte arbitrium morefque fe finxerint , vix dubium efl:. Fi"ancorum ergo habitum videamus. ApoUinaris Sidonius in Panegj'rico, quem Julio Valerio Ma- joriano Augufto fcripfit , Francos illos , quos Aëtius fcc. v. ad (a) Q\ix hiftoriac Metenfis auflores tom. 1. pag. 28. de ufu fagorum à Mediomatricis ex romano more geftorum, iiniverfim tradunt, hœc ceteris Romano-Belgicis veftibus eruditus quilibet facile aptabit. Sic illi : „ Pour „ les flatter fans doute ( Romanos hic intellige ) les principaux Medioma- „ triciens adoptèrent les premiers leurs ufages: cette innovation entraîna „ bientôt après le peuple toujours imitateur des grands. Infenfiblement les „ Satfes-à-ttiatiche furent abolis , & on préféra ceux qui n'en avoient point. „ Ces derniers étoient de deux fortes: les uns fermés de tous côtés, femet- „ toicnt en paflant la tête dans l'ouverture fuperieure ; lorfqu'ils étoient „ mis, on les rclevoit à grands plis fur les bras: les autres entièrement ou- „ verts comme nos manteaux, fe mettoient fur les épaules. „ Haétenus illi. Subdo ex eorum opère Romano-Belgicarum veftium aliquot fchemata , ex quibus, qua: Bdgaruih quoque noftratium véftimenta fub Romana periodo fuerint, dijudicare ledlor poffit. Vide N. i. a. & 3. C 18 ) vicum Helenam apiid Atrebates inhibiierat , tam graphicè de- pingit , ut eos prônas in frontem tonfo occipite comas , tenues rafo vultu barbas , veftes ftriftas & fingulos artus exprimen- tes, nudos poplites, haud tamen nates, latos baltheos; pro armis verô fecures , brèves haftas , clypeofque geftdfle , per- fpicias. Praeclari audoris verfus , vix non Virgilio dignos , au- dîfle juverit : (0 t. 238. (i) „Rutili quibus arce cerebri „ Ad frontem coma traéla jacet , nudataque cervix „Setarum per damna nitet, tum lumine glauco „Albet aquofa acies, ac vultibus undique raûs, „Pro barba tenues perarantur peftine criftîe. „ Striftiùs affûta; veftes procera coercent ■ „ Membra virûm , patet his altato tegmine poples , „Latus & anguftam fufpendit baltheus alvum. „ Excuffiffe citas vaftum per inane bipennes , „Et plagae praefcîffe locum, clypeofque rotare „ Ludus , & intortas pra^cedere faltibus haftas. &c. " Ha^c cum magna ex parte oculis exhibeat Franci icon, à P. Daniel Tom. i . Hift. Militiae Francicai* ad pag. 6. édita , il- lam hic reprasfento. N. 4. At verô etiam fplcndidior multô , elegantiorque veftitus apud Francos in Gallia degentes , eodem feculo quinto in ufu fuit, fi quidem Sigifmeris, regius juvenis, de quo ApoUinaris Si- C2) Epift. lib. donius agit, (2) aut'Francus , aut faltem origine Germanus 4. Ep. 20. fuerit , qualis omnino fuiffe videtur. Hune enim laudatus auc- tor fie ritu atque cultu gentiUtio omatum exhibet : „ lUum ■ „ equus quidem phaleris comptus , immè equi , radiantibus, „ gemmis onufti , antecedebant vel etiam fubfequebantur : cùm „ tamen hoc magis ibi décorum confpiciebatur , quod praecur- ,, foribus fuis lîve pediffequis pedes & îpfe médius încejjît , flam- , meus cooco , rutilus auro , la&eus ferico ; . . . Regulorum ,,autem fociorumque comitantum forma & in pace terribilis: „ quorum pedes ^m\\\ perone fetcfo talos ufque vinciebantur; ^y gemia , crura , furaque fine tegmine. Praeter hoc vejlis alta , ,,jîri&a , verjicohr , vix appropinquans poplitihus exertis , ma- „ nîc<3e fola hracbiorum principia vêlantes , viridantia faga limhis 9i a D. MEMORIAE. M. 1 CINIANI IVLlilNl nEF. 1 MAONIA. MAXIMTOlA CCwl ^T SIBl VIVA. PONEND.cJ ni & Mm ^ m 1 f 1 PT^*" |p i ,--.,-/•- îTtr::: VP ■■■'tï Â? M I ^ ,n f|i i 1 I li ! .> |i U C 19 ) i^ margmata pnmcets ^ pemluli ex humer o glaclii halteis fuperciir- „ renîibus flrinxerant claufa bidlaîis latera rhemnibtts. Èo qiio „comebantur oriiatu, muniebantur ; lanccis uncatis, iecuri- rtbufque milîibilibus dextra:^ referta?, clypeis lasvam paitcm „ adiimbjantibiis , quorum lux in orbibus nivea, fulva in um- „ bonibus ita cenllim prodcbat, ut ftudium. Cunda prorfus „ huJLifmodi , ut in actione thalamorum non apparcret minor „ Martis pompa , quam Veneris. Sed quid ha^c pluribus ? „ Hactenus ille. Vides hic fplendida auro , fericoque & cocco indumcnta ; vides qui ? Quôd fi Galliarum vn'i primarii fermonis Grirci ignari COCxClib.5. fuerint, an plebeios Gra^cè peritos fuifl^e, quis credat? Quid plura ? Confcriptae abs Cîelare fermone Gra:co litter?e , (2) Cg) /W(/.c. 47. ea mente, ne, fi intercepta; ab hofi:ibus efient, fiia ab iis Valerium Procil- confilia cognofcerentur , fads fiiperque evincunt, ignotuniBel- lum . . . propter gig ix!ca\ fuifle fermoncm Grcecum. ftl"nt"iam / qua -^^ïi contrà , fiimiliarem eo tempore Gallis omnibus linguam .niulta jam Ario- eamdem prorfiis cum Germanica feu Theotifca fuifle , volunt. ^onfuètudfne'^u- ^"^ prifcam Belgaiiim ceterorumque Gallorum linguam à ve- ti^batur .... ad teri Germanica difcrepâfie , infinuat Cœfiir , (3) dum Ariovif- cum niittere. ^^^^ Germanum longinqua confiietuâine multâ linguje Gallica; (4) Tacitus lib. fciendâ ufum fuilFe , tradit ; & Tacitus , (4) ex eo capite Go- dsGa-iH. cap. 4s. ^j^Jj^qs Origine Germanos non efle, probat , quôd linguâ Gal- „ Gothinos Gai- ^ ,.,. , , ^ , lica , Ofos Pan- licâ uterentur. Qua:î abunde mdicant , non eodem modo Gal- nonica lingua co- ^Qg Germanofque andquitus fuifle locutos. aiguit, non efle . ^ .. , . ... . _.„ „ , (}eimanos." Vi- Sunt etiam , iique admodum eruditi, qui vetuftimmam Gal- à:ii^nibeim.Pro- lorum , atque adeô & Belgarum , linguam eamdem cum ho- dr.pag. 10. (jierna Brito - Cambrica (a) uti & cum Aremorica Qi) fuille, Ça) Gallicè la langue du pays de Galles, Flandricè JFallifche taal. ly) Gallicè le Bas-Breton. C 25 ) affirmant. Quîd ego de hac fcntiam opinione , falvA viromm u) Tadtut de illuitrum pacc , jam apcrio. Familiarc Britannorum , qui mariti- „(Britatm0^xox' mas Relgica^que objeftas rcgiones incolucrunt , idioma haiid imiGalUs&fimi- mulcùni iïîtate Taciti ?i vicino Gallico diverfum fuiflc , ex ejul- haud muItum™U dem Tacid (i) teftimonio extra contre vcrfiam eft. Adhoec verfus." Cantii incolîe , quos Ca:far (2) Britttinnorum omnium longé .-. q^^ ,.^ humaniflimos vocat, quofque non multùm ;\ Gallica dlfferre cap. 14. „ Longé confuetudinc , fcribit, ipfo quoqiic tcftc, origine Belgîe erant, f"'lth"nian'n''mi» ... • ^ N , 1 u- ■ r ,- r A 'l'-" Cantium in- utpote ex ns orti , qui (3^ prcedce ac belli uiferench caufsâ ex colunt : qux re- Beliïis tranfîerant . , . . & hello illato ihi remanferunt atqiie S'° ^^ maritima , . tLT- • • •z' r> • • 1 omnis , neque agros colère caperimt. His vicinifque Bntannis , ad quos per- multum à Gallica difcendoî Druidum difciplina^ causa , (4) trajicere Galli qui- difleruntConfue- dam folcbant, communem cum Gallis fermonem fuiflc, aut certe non adeô diiïimilcm , ipfii ftna ratio diétat. Ex quibus C.0 Caf. ub. g. indubitatum fit, prifcam Britannorum Belgarumquc linguam, né^^^'^aTithnâ. fin minus plané eamdem, laltem non multùm alteram ab al- pars, abiis(iii- tera exdnflTe divcrfiim. '!,f''l'lT'^T oœ ac belh infe- Aft qua?nam ex hodicrnis hnguis ad prifcam Britannicam ei- rendi caufa ex que affinem Gallicam propiùs acccdunt ? Brito - Cambricam Belgiotranfierant ^ . , . ' •!-,,• , , quiomnesfereus Aremoricamque multi volunt ; ego Flandricam non excludcn- nominibus civi- dam eflc , contendo , tum ob jam nunc de maririmce Bri- ^^^^^ appellan- ,. vn. ^ • ^1, T, • tur > quibus orti tanniic mcolis dicta , tum quia vetcrum Gallorum ac Britan- ex civitatibus e6 norum voces , quœ apud andquos fcriptores exftant, faltem pervenerunt , & îcquè ad Flandricam, atque ad Cambro-Britannicam aremori- m^nfèrunt 'atq'uê camque in eadcm fignificadone accédant. Quin imô pcrfuafum agros colère cai- mihi habeo , eruditum qucmlibct , qui a^quâ lance hodiernas P'^'"""^' Arcmoricas Flandricafque , voces cum antiquis Gallicis Britan- (4) fJ- iil>. 6. nicifque expenderit, Flandricas magis , quàm Aremoricas , aut ptfna'(br'uSim) Brito-Cambricas , antiquis Gallicis affines effe , flicillimè mihi in Britannia re- conceflurum. f ".^ ' pf. ? '"" IT . . . . r • T. 1 • • ^ 11- • 1- • r- ^^ ^" Galham Ciim igitur aviti fermonis Belgici Gallicive reliquia? , fi non tranflata effe exif- puriores apud Flandros, a:què faltem genuinae, ac apud Bri- timatur.Etnunc, to-Cambros Aremoricofque fint , ut fubjeftum fchema doce- ?iam renTcog^oï bit Ca')', Eccur Fhndricam linguam ad prifcum fermonem cere volunt, pie- ^ ^ rumque illOjdiP. (a') Omiffis Brito-Cambricis vocibus, quœ Aremoricis adeô fimiles funt, ccndi causa, pro- ut Brito-Cambri & Aremorici , fine interpretis ope, Termonis commercia ficifcuniur. " inter fe habere qucant, en modo prifcarum aliquot vocuni cum hodiernis Flandricis 8c Aremoricis coraparationem , ex qua de ceteris judiciura feras. (.26 ) Belgicum propè accedere, ejufque faltem dialeâum efle, non ultrô credamus? Voces antiqiije Gal- licîe Belgicceque cum termina- tione Latina. AmhaBus feu Am- hachtiis Cxf.Ub.d.deB.G.c. 15. Beccum Sueton. in Vitell. c. 18. Bar do - cucullus Martial, lib. i.epigr.53. & lib. 14. epigr. 126. Braccce Sueton. in Jul. Cacf. c. 80. Burgum Orofius lib. 7. cap. 32. Carrus Cxf.lib. i.deB.G.c.51. Liv. lib 10. c. 28. Dunum Clitophon. apudPlutarc. lib. de Fluviis c. ult. Qonfa Plin. lib. 10. cap. 22. Ifarnodorum In Vita S. Eugendi tom. I. Jan. pag. 50. col. i. Liedus Fortunat, lib. 7. Poëm. Linna Ifidor.l. ip.Origin c.23. Rheda Aufon. in Epift. 7.The- oni , pag. 454. Sapo Plin. lib. 28. cap. 13. Marga Plin. lib. i7.cap. 6. 7.8. Voces hodiernaî Flandrien cum prif- ca etiam termi- natione. Amhacht Bec, Beck Baard-Keuvel Broecken , Broek Borgt Carre Dune Gans Tfer - deure Lied, Lkdje Linnen, Lynwnaî Rhede y Ry-tuig Seepô Marg , Mer gel. Mer- geljictn Pont en, Pontfchtiyten Voces hodiemas Ar- moricae cum prif- ca etiam termi- natione. (d) Goaz Begou, Gupp Baropichourell Braguez moan Qpjlell Qarrad, quaradou Tunenn Goazyen Pors hoiiarn Canaoûen Lyen , ' Lyan Carroçz Savann Man-gïienn marg Pontônnou. Pontones Cjcf.deB.G.lib. 3.C. 29. (_a) Yide Lexicon Gallo-Cçlticum Gregorii de Roftrenen hoc titulo Di&iOfinain Franpis-Ceiti^ue ou Frati^ois-B'nton &c. à Rennes 1732. in 4, C 27 ) Ad veterem linguam Francicam jam me converto. Hanc ante feculum feptimum ab hodiema Francica plané diverfara fuifTe, nemo ignorare poteft, qui vel ad folos Francorum in Lege Salica vel Ripuaria idiotifmos animum advertit , quique linguam illam Francicam Sicambris , Batavis , Frifiis , Chama- vis , Bruéleris , Anfibariifque nativam fuifTe , legit. Ut autem, qualis antiqua Francica fuerit, paucis edicam, fie ftatuo : eam feculo fdtem quinto & fexto hodiemae Flan- dricse affinem fuifle , alteramque ab altéra folâ difcrepaflè dia- lefto. Evincimt id innumerae ferè voces ac loquendi formu- laî , antiquis Francis hodiemifque Flandris Communes , ex quarum , brevi licet , elencho certius quilibet judicium feret , quàm ex variis, quae adduci poflent, argumentis. ELENCHUS voeu M. FRANCICARUM. AUode Bannus Barca & Barga Bivangium forefti Bracco Brachile Bnmus Buccus pro hirco Bunnarium Burgarii Buticularîus Caméra pro cubiculo Campus pro duello vel pugna Capulare pro abfcindere Carrucarius Catal pro re mobilî Cativus Cauculator Clocca Cogilus pro Globo Cupla FLANDRICARUM. Aenlot Ban Barke & Barge Bevang van 't foreefl Bracke, genus canis Bracelet Bruyn Bue , Boc Bunner & Bunder Borgers Bottelier Camer Camp, ftryd-camp- Kappen, afkappen Karre - man Kateel , Kateil Katyf Kokelaer, idem quod Guycbe- laer Clocke Coghel Koppel D FRANCICARUM. Cuftumia DurpilLim Faidam portare Fano pro vexillo Flafco Foderum pro pabulo Foderatura pro fuifulturapanni Forefta Foreftarii Francus Gafmdus pro domeflico Gaftaldus Gildonîa pro confraternitate Grafio Harpa Helmus Heriberga Heribergaré Houva pro praedio Leudi id eft : homines Nortleudi Mallobergium Mannus Mannire Marifcus Medo potio ex Melle Molinum Molinarius Morgangeba Mufful oUtpecus i mbil in ea otiofum elî , nifi quh paîudes aut ftîvdè oh' CO Caf.nb. s. ftam : ( n'"slib. agricolis in Flandria 6c Brabantia fubindè faftum , compcrio. * * ^^'^' *°" Longior fim , fi fingula frumenti linique gênera , (2) qua^ in (i) Vide PU- Belgicis agris crcvcmnt, hic enumerem. Ad arbores tranfeo. "*"?*!.'^"'^^'^fj^' Tametfi Vitium in Galliis colendarum libertatcm Lcx Domi- i^. cap? i. tiani (a) coercuiflet , tamen poftquam Probus Imperator Gai- lis , Hifpanis , Britannifque indulfiflct , ut Vitcs haberent (3) , C3) f^opifm: in frequentllfima, praîfertim ad Mofellam Mofamque , Vinearum Js'^omii'bus^ï cultura fuit minimèque neglefta in illis Belgii noftri regionibus, Hifpanis ac Bri- quie Meridiem Eurumque- relpiciunt , uti ex Aufonio in Mo- ^^p^buOuTvl- fella (4) ac vetuftis ad Belgium fpeftantibus Diplomatis, in tes haberent vi- quibus Vinearum mentio fit , abundè colligitur. Arbores quo- numque confice- • T> 1 1 -^ 11 I T« rent." Vide Cli- que varii gencris Belgœ plantarunt , puta Betulas , Platanos , am Aurelium vi- Quercus, Sali ces , Ulmos , Taxos , Malos , Cerafos , &c., ftoremdeCafari- ut fidem fiicit Plinius locis variis ( 5 ) . Ad Tranfirhenanos tropium , Hiftor. modo nos tcmpus & rerum ordo vocat. Rom.lib.p.c. ir. Tranfi-henanos populos ante Gsfiiris in Belgica expeditio- fiofq!"' i574-a- nés , agriculturic non fiiuduifle , nec certum agri modura pro- priofque fines habuiflc , ipfemet, ut fi.ipn\ vidimus , affirmât C4) 1. 151- & Imperator. Verùm , pofl:eaquam Romani fiium ad Rheni ri- ^'^^' pam firmâflent imperium, agrofque non fine opimo fruftu co- (5) Lib. 15, 1ère cœpifllmt, aliam apud Tranfi-henanos fiiciem induit Agri- ^<5» ^1- cultura , ac Frifii nominatim vcl Romanorum agros colentium exemplo moti , vel agriculturie commoda , rerum ufii , me- liùs edoéti , eos ipfos agros , qui Romanorum militum ufiii fe- pofiti erant , non expcftatâ , ac ne petitâ quidem à Romanis facult:ite, occupare geft:ierunt, (6) nioxque & domos figere (5") Tacit. lib. 13. ^maî. cap. 54. „ Frifii Juventutem faltibus aut pa- „ ludibus imbellem a:tatem per lacus admovere ripœ ( Rheni ) agrofque ,, vacuos & militum (Romanorum) ufui fepofitos infedére .... jamque „ fixerant domos, femina arvis intulerant , utque patrium folr.m exerce- „ bant , cùm Vibius Avitus, .... Minitando vim Romanam , nifi ab- „ fcederent Frifii veteres in locos . . . perpuht Verritum & Malorigem „ preces fufcipere . . . Nero . . . Frifios decedere agris juffit. Atque illis „ afpernantibus auxiliaris eques repente immiflus , neceflltatejn attulit , „ caftis ca;fifve qui pervicaciùs reftiterant. „ fa) Telle Suetonio in Domitiano cap. 7. Exin:imaverat Domitianus , Vinearum ftudio negligi arva. Philoftratus in Vita Apollonii lib. 7. Tatas le- gis caufam afieit feditiobcs , ex tumulentia ortas. O) Tacit. lib. 13. ytmal. c-SS- „ Eol'dem agros Anfibarii occu- pavêre, validior gens, non mod6 fuâ copia , fed adjacentium po- pulorum mifera- tione : quia pul- fi à Chaucis & fedis inopes, tu- tu m exfilium 0- rabant. „ (2) Ibid. cap. C3) fJ. de Mor. Germ.cap.22 „Vo- tuibumorexhor- deoautfrumeato in qnamdara fi- ni ilitudinemvini corruptus. „ C^^Tacit.lib.de Genn. c. 35.„Ar- va perannos mu- tant &ruperefta- ger : nec enim eu m ubertate & amplitudine foli labore conten- dunt,utpomaria conférant, & pra- tafepiant,&hor- tos rigent. Sola terra; feges impe- ratur., Autumni perindè nomen ac bona ignoran- tur. „ (5') Vopifcus in Probe cap. 15. (6) Cap. 31. C 34 ) & femina arvis inferre, iitque patrium folum exercere cœperunt, jam prorlus majoribusTuiseainremeliores, tanto loci& agricul- turce iludio capti funt, utinfelîis arvis arceri per vim debuerint. Haiid dubium , qiiin Anfibarii , qui eolciem agros dein cc- cupârunt (i), pari diligentia eos exercuerint , feminaque in- tiUerint arvis , fpe tamen fua fruftrati , ut Tacitus (2) narrât. Ad- hsec ciim copiofi Frifiis vicinifque eflent pecudum & boum grèges , pofTentque exiguo tempore terras quaflibet pingui fimo (îiturare , quidni re ipfa id fecifle , ac terras fuas ita exercuifle, credamus , ut lice Cifi-henanis pinguedine frugumque varietate atque abundantiâ nequaquam jam cédèrent ? Sanè hordei fru- mentique copiam fat magnam in his quoque partibus creviffe, non obfcurè Tacitus (3) indicat; ex quibus de ceteris frugibus non inancm facias conjeduram. Imô verô cùm verifimile om« nino fit , Tranirlienanos îequè ac Cifrhenanos fub periodo Romana ingenio & agricultur^e ftudio profeciflè, haudabs re, quîe lliprà de Cifrhenanis afferui , Tranfrhenanis quoque ho- dierni Bclgii incolis aptari pofle , ccnfeo. Qua; enim Tacitus lib. de Germ. cap. 26. tradit (4) , ha?c de Gcnnanis quidcm in commune , feu de plerifque Germanise gentibus , non verô de omnibus fingulifque ac nominatim de Frifiis intelligenda efle, idcirco exifl:imo, quèd eos ipfe Tacitus fub Romana periodo agriculturas admodùm fl:udiofos exhibuerit. Ceterùm ne quis exifi:imet, negleélum in Belgio fub Roma- nis fuiffe agromm cultum , fubdo pauca pro multis teft:imonia , ac primo quidem illud Imperatoris Probi ad Senatum : (5) „ Arantur Gallicana rura barbaris bobus , & juga Gennanica „ captiva prsebent nofiris colla cultoribus : pafcuntur ad no- „ fi:ram alimoniam gentium pecora diverfarum : equinum pe- „ eus nofliro jam fœcundatur equitatui : frumento barbarico „ plena funt horrea. „ Tfec ad annum œr^e Chrifi:ianaî 276. Imperator Probus ; & Eumenius in Panegyrico Conftantii (<5) Nerviorum & Trevirorum arva jacentia , barbarorum nempè in- curfionibus priùs vafliata , h Icetis pofiiliminiô refi:itutis , & à rcceptis in Romanas leges Francis fub feculi tertii finem excul- ta fuifle , itidcm fidem flicit. Praetercà h Chamavis Frifiifque neglefta non fuiffe arva, at contrâ fruduosè exculta, idem C 35 ) quoquc Eumeriîus oftendit, dumitaloquitur (i)" Arat ergo CO/« P^f^»- „ nunc mihi Chamavus & Frifius, & . . . . exercitio fqiiali- gnr-Corpantiicap. „ dus opcratur , & fréquentât nundinas mcas pécore vaiali , „ & cultor BarbarUs laxat annonam. „ Denique Claudianus, Stiliconis (2) per Rhenum iter anno ca) Lib. i.de chr. 399. cnarrans , Belgas , Francofque Siilios agricultunc ope- Lau^ibus Snh- j ^ \ r r ■ COniS f. 821. &C ram dantes pecoraque tutô pafcentes reprrcfentat , ita canens: feqq. Ut Salius jam rura colat, flexofque Sicambri In falccm curvent gLulios Ut jam trans fluvium non indignante Cayco Pafcat Belga pecus mediumque ingreflli per alveum . . Gallica Francorum montes armenta pererrent. Nunc agriculturae fub Francis ftatum profequamur. Docent nos conditce à Francis Saliis Ripuariifque leges , noftroque in Bclgio olîm fedulô obfcrvatce , vix quidquam adeô iis cordi fuiflc , quiim ut agrorum cultura nihil unquam detrimenti ca- peret. Ilinc, ne damnum meffîbus inferretur, Icge Salicâtit. 10. , & Ripuarià tit. 82., fedulô cautum, cernimus. Hinc fi- gillatim , ne quis in alienam meflem aut in vineam , pratum , temirn aratro verfîim, pccora immitteret, ne villîe aliénée no- cerct , ne fcpem rumperet alienam , ne in hortum fundumve alicnum , rapis , fabis , pifis lentibufve confitum ingrederetur, ne fpicario , feu horreo claufo , neve machalo , feu horreo non Xodio , quis noceret , ne arboribus corticem detraheret , ne in agro alieno arbores infertas excideret, ne pomariis arboribuf- gue domefticis damnum infeiTet, ne quis alteri equos, oves, agnos , boves , vaccas , vitulos , porcos , capçis , anferes , ana- tes, gallinas, aliaque ejufmodi furriperet, feverilîimè totidem ^fertis Icgibus interdictum , videmus. Quid ita, obfecro, nifi quia Fmnci vetcres omni ftudio Agriculturam promovcre , ei- Que prodefTe, modis omnibus vellcnt, quo quidem conatu ho- dicniis fuis nepotibus cedere nequaquàm debug*unt. Quid, qu6d , telle Procopio (3), Franci quoque terras jacôre in- Cs) "L*^- 4-* cultas , plenimque paffî non fmt , ut contrâ , cùm ipfi unc\ S^^l^^'S '""'** cum prifcis indigenis eas colère per fe naquirent, Britannis, feu Britonibus , aliifque advcnis paffim conceflerint , ea ferè lege , ut bas ipfî excolerent , fedefque illic coUocarent. E 20. pag, 630. C 36 ) C i ) Caf.Jib. 2. ' • ■ ' • ' ■ - . - n.m(^fc?r) PARS QUARTA de natura mori- bufqueCEcrarcùm DE COMMERCII STATU qnscreret, fie re- periebat : nullum jipud Belgica Populos ante feculum (sr(e Chrijliants feptinmm. aditumefleadeos mercatoribus:ni- TT^Tfi Nervii, vernaculis frugibus mercibufque contenti, ni- liqiSrumque re- J-^ ^^^ ^"^ ' ceterarumqiie rerum , ad luxuriam pertinen- Tum ad luxuriam tium , ad fe infem(i), patiebantLir; magna nihilominùs reli- ^g^/j.y"^"^^"™'^°' qiiis Belgis Tranfmarinarum rerum notifia (2) fuit, hïecque (2)'ldem!ib.6. milita ad copiam ufufque vitîe neccflarios commodofque, lar- cap. 24. „ Galhs ç^^.^ jp^jg abundè fuit. Quas fané abfque mutuo cum exteris autem propin- ^ ^ . „ . . .)„ -r^ r, r, -.^ ^uitas, &Trans- commcrcio fiQYi nequiville , manifcfrum etc. Pi-jeterea mcrca- marinarum rerû ^q^q^ extcros ad Gallorum Rcigarumque oppida non rarô di- copiam atque u- vertiffe, fidem quoque facit C^fdr (3)((5). Vicilîim autem du- fus largitur. „ bitandum non eft , quin Bdgîe non rare merces fuas ad Trans- <^^f^S- r/p-ft au- rhenanos aliofque vicinos miferint , feque ipfi , lucrum indè tem hoc Gallica: perceptur-i , in viam dederint. Etenim , nifi id faftitaflent Bel- !^!'."."mercatores S'^ ' "'^^ quîcilui pecunia:? mercatura:;quc diligentiùs ftuduif- in oppidis vulgus fent , Gur INIercurio , ut viarum itinerumque duci (4) , ut ad '^^(A)Jl^m'%"ï7 q^is^ft'-'S pccunia^ mercaturafque vim maximam habenti, pros- es) Jjem lib 6. cipuos dctuliflcnt honorcs (Z») , cur flatuas ei erexiflent , ut cap. 2 1.„ Germa-, ^j^j Deum hunc propitium redderent , cur plénum pecuniâ numéro eos folos marfupium manu tenentem reprxfentaOent ? Nihil tamen fi- ducunt,quoscer- j^jj^ ^bs Transrhenanis tune temporis ftftum legitur , imô, runt, & quorum ^^^ ^x,.^, , ..t. or cpibus apertèju- tefte Cîemre (5), hi Solem dumtaxat , Vulcaniim oc Lunam vantur ,_^ Solem, Deorum numéro, babebant; Mercurium vcrè , ut viarum du- Vulcanu,&Lu- ^ .. /^ ^ -m r ïiam : reliquos ne cem , Commerciique patronum , non fecus ac Deos reliquos, f^imâ quidem ac- ne flimâ quidem fub Celtica periodo , feu Csefiris aetate , ac- ceperunt „ {6) Idem lib. 4,, ceperant. cap. 2. „ Merca- Cùm autem idem Cîefar (6)fcribit, mercatoribus ad Trans- (Germanos^^^adï rhenanos aditum fuiffe mugis eb, ut, quse Germani bello ce- tus,e6magis, ut ... , - , r> /• • /• oua; bello cèpe- C*^) Atque hinc emendandus D. Melot , qui nercio quibus Cadrans ter- rint ,-quibus ven- t™on''s ( nec enim vel unum dirertè laudat ) omnem commercii ufum , daiu' habeant J"'" Ca;raris tempore , Gallia; Belgica: abjudicat. Yerba habes Tom. i<î. quèm'quo ullaiiî ^^'"otrei de Littérature pag. 164. in fine. rem ad fe impor- C^) « H ne faut pas de plus fûre preuve de leur application au Com- tari defiderent.,, « nierce , que le culte, qu'ils rendoient à Mercure. „ Huet, Hiftoire du Commerce & de la Navigacion des Anciens chap. 35). * ( 37 ) pîfTent , ab ils emerent , quàm ut Germani à mercatoribus pe- regrinas merces fibi compararent, hîec non eo fenfu exponenda funt, ac fi Germani omnes nuUas plané merces à vicinis po- pulis, feu rerum commutatione , feu paratâ pecuniâ coëme- rent , fed fie , ut Transrhenani frequentiùs res bello captas mercatoribus advenis venderent , quàm ipfi peregrinas merces ab hifce in patria fua emerent , aut aliô emptum irent. Quse adeô minime obftant , quominiis Bdgaî aliquando cum vici- nis Transriienanis negotiati fuerint , ac modo ferarum pelii- bus frumentum vel linum , mod6 fuillis falitifque camibus la- . nam , texta è lino faga , aut ex canabe vêla , aliafque id gc- nus merces cum aliis mercibus commutârint , imô & fixo fub- indè argenti pretio vendiderint coëmerintve , non fine rautuo lucro, prout mercatores finguli induftiriâ valebant. Ceterùm quàm bonâ fide tune inter CeCc mercatores Belgîe Gallique egerint, teflis nobis luculentus efl: Pomponius Mê- la, (i) dum eos quandoque non numeratâ pecuniâ, fed fo- Mdaiib.''z-cap"L lâ emptoris obftriftâ fide , merces fuas vendidifle , tamque in- >» Cum mortuos dlilgenter cum dcbitoribus cgifle , narrât , ut negotiorum ratio- fodiunt àpta vi- nem & exadtiomm creàiti differrent ad inferos , ubi fcilicet pe- ventibusolimne- cuniam fibi debitam fe recepturos, credebant, in bac quidem etiam TexSô re fiUfi ac fl:ulti, at, quantum ad bonam fidem pertinet me- crediti defereba- ritô commendandi , imitnndiquc xtatis noftrje mercatoribus. t'^radmteros." Sed , Dammfa quid non imminuit aies ! at de his fatis. (2) Dio Cafftus Frequentiora multè qujeflruofioraque fub Romana periodo ^^^•44- /"»(?• 262. _ , .0 ^ . , „Tam vero tuta Belgarum commercia fuerunt , fiquidem habere fidem liceat omnia conftituic laudatae fuprii M. Antonii funebri Cîefliris orarioni. Hic quippe C^5{^-?. "^ ^^^'^C Tt/r n < /'iPTjT x-N^ ^ , r. fis Gallis m Bel- non Mojam tantum , led & Khenum (2) Oceanumque fub fi- gicam , adeoque nem vitte Julii CieHiris navigatum jam tum fuifl!e , perhibet. »" Britanniara Unde Colligi datur, ab eo tempore non modo genuinos Bel- Ht"'.^Nav?gatur gas feu Cisrhenanos, fed & adfcriptios feu Tranfrhenanos mer- "o" Rhodanu» ces fuas ad vicinos longèque diiïitos populos navigiis depor- qu"e ^d' sf Mofâ tare , ac vice verfa exoticas merces , commercio comparatas , & Ligeris & ipie navigiis revehere folitos fuifle. SoceaS"'' Ut de Tranfrhenanis id credamus (de Cisrhenanis enim du- bium cfl!e nullum potcft) non partmi rurfus fuadet introduc- Mor^Germ^cap! tus tune ad Germanos eximius quidam Mercurii cultus , (3) 9. £ 2 CO TacttusUb. de Germ. cap. g. „ Proximi ob u- fum commercio- rumaurum &ar- genturn in pretio habent , formaf- quequafdamnof- trac pecuniaî ag- nofcunt atque eli- gunt : interiores fimplicius&anti- quius permuta- tionemerciumu- tuntur.Pecuniam probant veterem &diunotam,Ser- retos,Bigatorque. Argentû quoque magis quam aurû fequuntur , nullâ àffeélione animi fed quianumerus argenteorum fa- ciliori ufui eft promifcua ac vi- lla mercantibus." (2) Ibid. cap. 26. Cs) Idem. cap. 37. ,, Gérant & ferarum pelles proximi ripa; ne- gligenter , ulte- rioresexquifitiùs, lit quibus nullus per Commercia cultus." C4) Idem cap. 33- C5)Diodor. Si- cul. Lib. 5. pag. 304- ( 38 ) împellente hîiud dubiè eâdem , quce Cisrhenanos olim move- rat, venerationis causa, quod nempe viarum atque itinerum ducem & ad qujeftus pecuniae mercaturafque eum vim maxi- mam habere , Germani quoque jam crederent. Hanc paritcr fententiam fufFulciunt inventa Damburgi in Zelandia , imô , ôc Transrhenum , Neptuni & Nehaleniae Dece fimulacra , Çû') eif- que ob receptas féliciter navigiis merces foluta vota , de qui- bus confulat Leclor additiones ad Vredii Lib. Prod. 2. pag. XLVii. & feqq. Germani , qui proximi ripae Rheni degebant , atque adeô Frifii vicinique Belgas adfcriptitii , ut auftor cfl Tacitus, (i) jam non plerùmque folâ mercium permutatione , fed paratâ pecuniâ mercabantur , hincque ob u/um commerciorum auriim & argentum in pretio hahehant ; imô verô Romanae pecuniae formas quafdam prte aliis eligebant , veterem nempe ac diù notara pecuniam , feu ferratos bigatofque nummos , (Z») qu6d hi imperatorum denariis meliores ponderofiorefque eflent. (2) Ex iis tamen faenus agitare & in ufuras extendere , ignotum iis tune erat. Undè & eorum in exercenda mercatura faciendo- que quaeflu folertiam prudentiamque firaul & aequitatem vi- dere licet. Modo ad fingularia quafdam defcendo : uti Germanis , qui procul i\ Rheno degebant , nullus erat per commercia cultus , (3) ita ex adverfo qui proximi ripx erant , per commercia eas fibi res comparabant , quas ad corporis cultum vita^que com- moda conferrent. (4) Vinum quoque mercabantur tune & Transrhenani & genuini Belgae. Nec dubitem , quin & ad Cisrhenanos (5) jam multô frequentiùs, quàm fub Celtica pe- riodo , mercatores exteri commeàrint , caque intulerint , quce priiis Belg^e feveriores paffim refpuerant. («) Simulacra illa etiam ad indigenas mari vicinos Romanifque fubdi- tos, non vero ad Francos dumtaxat referenda efTe , ipfa; Latinœ infcrip- tiones ac fimulacrorum forma & inventa cum eis Romanorum Imperato- rum numifmata fatis apertè demonftrant. (/5') Serrati nummi , de quibus Tacitus cit. cap. 5. ii funt, quorum mar- gines Serra; inftar incifi funt primoque afpedtu agnofci poterant finceri; Bigatî ver6 vocantur , qui Bigas exhibebant , erantque argento optimo : quales vidi in coUeétione nummorum confularium , quœ apud Bollandia- nos focios Antverpia; exftat. Porrô Germani argentées liofce nummos ma- gis quàm aurum fequebantur , quod numerus argenteorum facilior ufui effet promifcua ac vilia mercantibus. Ita Tacitus ibid. C S9 ) Tune Belgje quoque Gallique , non fe patrine finibus conti- nentes , aliô vicillim proficifcebantiir , & Anferum plumas iplbique Anfcres ( i ), coaétas ex lana vcftes ( C 4<5 î O^Lih.s.eap. nomîae , Geographiîe , Geometrise , Pbyficae , Metaphyficïe" imè" Mercurium Mytliologiceque utcùmque fliltem periti fuerunt , ut qui de colunt. Hujus fideribus atque eorum motu , de mundi ac terrarum magni- mukcra'^-'"'hunc ^^'^i"^ > ^^ rerum natura , de animae immortalitate (^), de omnium inven- DeoiTim immoitalium vi ac poteflrate, multa fibi abs Druidi- torem artiiim fe- j^^^g tranfdita tenerent ; quod & prîeter Ca^farem Pomponius Tunt, hune via- ,^ , , r ^ • • j-- rura atque itine- Mêla, loco fuprà citato, memorias prodiit. ad^uST'^T Adhaec, teftante Cîeflire (i), Galli omnes, atque adeô &Bel- niai mercaturas- g^e > Deûm maxime Mercurium coluerunt ejufque fimulacra, que habere yim qo5d hunc omnium inveiitorem artium ferebant, habuêre plu- maximam arbit- . au- i j h T\/r- rantur.Pofthunc, rima. ApoUmem morbos depellere, Minervam opemm atque ApoUinem , & artificiorum initia tranfdere, Martem bella regere, credebant, & Minervaml'De proptereàque & cultum Diis illis deferebant. Eccur, obfecro, hiseamdera ferè, nill quôd fcientiarum artiumque, quse ad humante vitas com-- ntes^h^abâirom- "^°"^^ ufufque conducunt , fufRcientem naéti eflent notitiam , nionem : Apoili- eamque Diis illis fecundùm Dniides acceptam haberent. peUere'^^Miner- ^^ ^^^^ poiTô confideret, nonnumquam inter eos oitas fui fie vam operura atq. de haereditate , de finibus , aliifque ejufmodi rcbus privatas artificiorum ini- gany^ ^q publicas controverfias (2) , quas Druides ad fuum de- tia tranfdere, To- ^.^, . ,.^-^^ , ,.^v vem imperium latas tribunal ex jequitate juris naturas, gentiumve regulis (3), cœleftiumtenere, q^ fpecialibus quoque nationis legibus definiebant , profeétô gère. „ ' Belgas , cun'ente Celtica période , nec Nomades , nec vagos ,- nec feris , quàm hominibus , magis fimiles, nec litterarum, „Ferè de'^omni- ^^^ bonarum artium , nec fcientiarum omnium expertes fuif- buscontroyerfiis, fe , fateri cogetur. que ^ conïituunt Longior eflem , fi fingulas nomina'tîm referrem. Monuifle ( Druides ) & fi paucis fufficiat , prseter jam ante memoratas fcientias , Jurifpni- fumfadnus'ficœ- ^^"^iam quoque , artem Medicam , Muficam , Statuariam Q?) desfa(fta,fideha;- Scalpturam , aliafque ejufmodi libérales artes non cognitas tan- leditate, de fini- bus controverfia C*) " Les Gaulois tenoient l'immortalité de l'ame. Ce fentiment feul, eft,iidem decer- „ qui les diftinguoit des autres gentils, peut fuffire, pour prouver non feu- nunt, pra;miapa;- „ lement l'ancienneté de leur Théologie, mais encore celle des autres fcien- nafque conftitu- „ ces, qu'ils ont cultivées .... Pourquoi n'auront-ils pas confervé égale- unt. „ „ ment les notions des autres fciences, de l'Aftronomie, de la Géométrie, r5^ VidelTon »» ^^ ^^ Géographie, de laPhyfique ? .... Et n'étoit-il pas plus facile de tliHrn in Prodr " ^^^ conferver ces fciences , qui font du reflbrt des fens , comme de la- Ilift Trev naJ" " 1"^''°"' ^"6 ^^ doétrine de l'immortalité de l'ame , qui n'eft qu'une fcien- 11 t. irty. pag. ^^ ^^ fpeculative. „ Hifloire Litter. de la France tom. i. part. i. pag. 9. ♦' (Z-) Lucanus lib. 3. f. 411. Aflerens , Deorum fimulacra arte caruijjè , vel intelligendus eft de nonnullis dumtaxat fimulacris , vel de aliis , quàm' Belgarum fimulacris; aut, fi Ca;fari coutradicere voluerit, deferendus eft. f 47 y tùm, fed & qualicumque modo ( licet miniis perFcélè, quîim fub Romanis ) excultas atque aliquo in numéro fuilTe habitas. Ut Ammiani Marcellini (i) vcrbis rem hanc concludam , ^^r (i) l. 15 c. 9. ha;c loca , hominibiis paulatim excultis , viguêre ftudia laudahilium àoctrhuirum inchoata per Bar dos & Euhages & Drttidas. Bardos autem etiiuii fub Celtica periodo freqiientiorcs fiiifle apud Bel- cJp!l^. „ c'allo- gas, qui\m apud ccteros Galles, non immérité cenfuit clarif- rum ... ut eft limus Huetius Qi) , ut proin laudahilium do&rinarum ftudiis jerTS^ atque ad Belgse reliquis Gallis minime inferiores fuifre,exifl:imandi fint. omnia jmitanda Cùm ver6 Belgas , haud fccùs ac reliqui Galli , & mirificè qî^^^b*" q^oque fblertes , atque ad omnia imitanda & efficienda (2), quïe ab traduntur,aptif- quoque tnidebantur , aptifîimi eflent, ac prcetereà dociles adeô ^"^"'P-ç»' ^ . aures oculofque Qi) commodarent , ut, fi quis utiliora trade- pag. i96.„iidéin ret oftenderetve (3)» fiicilè fibi , ut hîec amplefterentur , ^P^^^l^^f^^"^' perfuaderi finerent ; haud mirum videri débet , fi , quemad- unt , ut utiUorâ modum h Maflilienfibus vicini primùm , mox remoti Galliarum ampleftantur : i- populi âr* «y«^/« vita culîioris ^ & agrorum cultus ^ & urbes mœ- etiam&litufrisfe nibus cingere didicerunt (4); ita & Belgje etiam à Romanis, dederunt. „ rerum Dominis , fcientiis bonifque artibus ingénia magis ma- 4, 1;^ " r"/Ab gifque excolere didicerint , eommque exemplo ad litterarios his ( Maniuenfi- ludos juventutem miferint, fcientiis omnibus, quibus Romani fum'vSc^cuUioI tum proDccUebant , plenifÏÏmè itidem imbuendam. ris , depofita & manfuefacfta bar- (a) „ On ne doit pas douter, que le nombre des Bardes ne fût fort baria,&agroruin „ confidérable cliez les anciens Gaulois ; puifque leur principal emploi con- cultus , & urbes „ fiftoit à chanter les grands exploits des Héros de leur Nation , & que mœnibus cingere „ cette Nation étoit une des plus belliqueufes de l'univers. C'eft fur ce fon- didicerunt. Tune „ dément que M. Huet prétend, que les Belges avoient plus de Bardes &legibus,nonar- „ qu'aucun autre Peuple des Gaules , parce qu'étant les plus vaillans de mis vivere , tune „ tous les Celtes, ils avoient plus à chanter que les autres. „ /fi/?. L'tUer. & vitem putare, di la France Tom. i. Part. i. pag. 28. tuncolivam fere- ( è ) Ne quis forte , qui Martialem legit , Dociks aures oculofque Batavis re confueverunt ; tribuere metuat , deterritus hoc illius Epigrammate ad Rufiim Lib. 6. adeôque magnus epigr. 8a : & hominibus & „ Quidam me mod6 , Rufe , diligenter regibus impofitus „ Infpedtum , velut emptor, aut lanifta, eft nitor, ut non „ Cùm vultu digitoque fubnotâflet , Gra:cia in Galli- „ Tune es, tune, ait, ille Martialis, amemigralTe,fcd „ Cujus nequitias jocofque novit , Gallia in Grxci- „ AUREM QUI MODO NON HABET Batavam? am trandata vi- „ Subrifi modicè : &c. deretur. „ Hic paucis obfervatum velim, omnin6 certum indubitatumque non efle, an , qux jam recenfita eft , genuina fit Epigrammatis illius leétio : prima enim omnium editio, ad fidem manufcriptorum codicum exacSta , utraque Aldina 6t plerxque antiqux non aurem Batavam, fed Sisveram memorant. C 48 ) Sanè jam tnm fub C. Caefare Caligiila Batavis eredos fuifle ludos litterarios , ex Suetonio (i) difcimus, è quorum nempe uno obfides quofdam clàm abduélos pr^mifTofque , dein , ve- luti profugos ac reprehenfos , in catenis Imperator reduxit. Undè & admodùm verofimilia redduntur , quas Cornélius Aurelius in fua Batavia ( 2 ) afleruit , nimiiiim , antiquiores Romanos in nullo fibi utiliùs confultum iri exiftiniâfTe , quàm fi Batavorum pueros , utpote acri ingenio & linguâ , ad om- nia idiomata habili , prseditos , bonas artes omnemque civili- tatem edocerent ; ut utriufque lingual fuffragio faciliùs ad fubjugandas ignotœ fibi linguse nationes perrumperent , & Ba- tavos, eorumdem juvenum parentes, ea fpecie in officio arftiùs retinerent , quorum filiis tantam impendere curam videbantur. Neque ceteri Belgae , utpote pro quibus eaedem rationes militant , Batavis ea in re inferiores exfiiterunt : nam , uti Cato (3) perhibet , pleraque Gallia, è quâ Belgica univerfa excludi nequit, duas res induftrioliffimè confequebatur , rem miUtarem & ARGUTÈ LOQui. Et meritô quidem Galli Belgasque eloquen- eodem nempe fenfu, quo hacc eadem vox lib. i. Epigr. 35., lib. 8. Epi- gram. 3. f. 17. , & lib. xi, Epigr. 2. à Martiale adhibita eft. Admifla tamen leéiione jam recitata, quam Petrus Scriverius in fuis melioris notas codicibus exftare afferit, juverit cum eodem viro clarilTimo Auâoris men- tem adnotâfle. Gratulatur fibi Poëta, legi fi Roma ab omnibus , praterquàm à Batavis , qui in armis & duriore vita educati , Flaviis tum militabant , & corporis ^ugufli cuflodes atque fatellites non admodùm curabant Martialis Car- tnina , feu , ut ipfis utar Poëta; verbis , fpurcas ejus Nequitias fœdof- que jocos. Atque hinc eruditi in primis viri Aunm Batavam interpretan- tur Severam , Caftam , Cenforiam ; ac prifcos Batavos , ceu rigidos difcipli- na; & pudoris cuftodes , nec avita; , de qua Tacitus lib. de Germ. cap. 18. , Germanorum virtutis dégénères , bene meritis Laudibus extollunt. Quo fenfu fi Poëta:, nimiùm certè lafcivi, verba exponantur, uti certè ex- ponere omnino fas eft , tantum aberit , ut Batavis probro vertantur , aut eos infcitiœ ac rufticitatis arguant , ut potiùs feverioribus eorum ftudiis perqnàm honorifica fint. Atque utinam hocee politioris litteratura; feculo complures reperirentur ejufcemodi aures Batavœ , qua) peftiferas Martia- lis fimiliumve fcriptorum nequitias au-t non admitterent , aut certè his ' non caperentur. Plura vide apud Scriverium in hune locum , & apud Erafmum in proverbium AuRis Batava. CO Suetonius in Caiig. e. 45. „ Obfides quofdam abdudlos è literario ludo, „ clàmquepra;miflbs,deferto repente convivio , cum equitatu infccutus(Ca- „ ligula ) veluti profugos ac reprehenfos in catenis reduxit. „ (2) Pag. 46. editionis Plantin. ann. 1586. (3) Apud Charifium inflitut. Gram. lib. 2. • C 49 ) tiœ , honeftifque omnibus diiciplinis egregîam navabant ope- ram , cùm ad capefccndos magiftratus expeditillimum eflë itcr, (i) quod litteris promovebatur , nec quidqiiam citiùs, ciiru- (0 Symmachus lis fellae infigtiia ceterafque reipublicae dignitates parère , quàm ^^^' *• ^P^^- '5« morum gravitatem & difciplinaruni peritiam quotidiano difce- (a) Caflidorus rent exemplo. Solebac enim Roma fréquenter fafces légère de ^^^- ^- '-'P''^ 3- maenibus Gallicanis, (2) indigenafque ad fuce patrice Magiftra- (3) Tacitusiib. tus evehere, fi quos bonis ardbus Icienriifque imbutos noviflet, 3- yinnai.cap. 43. ^ ... , . f. i- Augultodunum.. artes icilicet honore nutrn*e ac fovere latagcns. Sacrovir occupa- Hinc nobiliflimam Galliai-um, ac proîn & Belgicœ fobolem verat & nobilim- (3) liheralihus jludiis operaîam , hinc Gallos moribus , arubus f^boîem liberaii'î etiam poliorceticis , (4) Romanis vix non pares , eifque junélos bus ftudiis ibi oc- affinitatibus cemimus ; hinc /(9r^/?//^w^ etiam S.Hieronymi (5) pÇ?? parentes aetate Galliarum jiudia confpicimus ; hinc Gallias tune quoque propinquofquee- non viris tantùm fortibus , led etiam eloquentiffimis ahundajfe^ fimulam^ocoal- (6) vidimus. Hinc totics doftos Galliarum cives , fiicundos , te fabricata ju- caufidicos , Rhctorcs , Philofophiae Pra^ceptores , Medicos , ventuu dnpenit. omnifque generis artium peritos viros ab antiquis laudari audi- (4) ij. m. i r. mus ; (7) ut fub Romana periodo Gnecia in Galliam immigrâf- ^f^^- ^ap 24. r j n^ ij '• T» 1 • • • j T- • 5» Jani moribus, fe , doctaque Roma m Belgicam , ac nommaum ad Treviros aTtibus , aiTmita- tranflata fuiffe , videatur. tibusnoftrismix- Atque hcTC eruditis notiora exiftimo, quàm ut figillatim pro- & ope^s fuas"inf^ bari pluribus debeant. Faccre tamen non pofTum , quin viri rantpotiusquara unius , in hodiemâ Flandrià vei Brabantiâ feculo tertio nati , l'eparanhabeam'» minimèque rudis , mentionem ingeram. Eft is Caraufius , tefte Ç5) s. Hieron. Sexto Aurelio Viftore, (8) Menapia civis , qui, cùm egre- JÊum^^'*'^^"^' giam fibi famam variis in bellis peperiflet , anno Chr. 287. Belgicae atque Aremoricae Prîefeélus ab Imperatoribus fuit. iib^*^ad^'-v!'^Ua"* Ciim itaque eo tempore nemo ad tam vaftae, qualis Belgica & tium,Claudianus Aremorica erat , Provincice regimen afllimeretur , nifi qui li- ^ Juvenalis. beralibus ftudiis egregiè excultus , altioribus fcientiis imbutus (7) juftin. lib. & eloquentiâ ac difciplinanim peritiâ clams effet , oportet 43- "p. 3. profeftô, ut & Caraufius ftudiis hifce, iifque omnibus fcien- (%■) s. Aurelio tiis, quas vaftiiïimje Provinciae regimen exigit , non pariim via. cap. 39. pag. excellucrit. Unde fufpicaii fas eft , vcl in hodiemaiî Flandrià? ^ ^ ^'*^' Brabantiai^que traétu jam tum ereétas inquilinis fuifle Acade- demias Qi) , vel , fi quis id in dubium vocet , fateatur neceflie (a) Academias antiquitùs eretftas etiam extra oppida fuiile, indicat fà- C 50 ) eft , faltem tiinc temporis non inufitatum in hifce traftibus fuifTe , ut juvenes ad vicina mitterentur Lycea , omnium ar- tiuni fcientiammque difciplinis excolendi. Singula modo periodi Romande fecula curfim perflringamus. à Julii Csefaris temporibus ad ufque chriftianre îerce feculi ■ primi exitum gradatim crevit apud Belgas difcendce politioris litteratura^ , fcientiarum , bonarumqlie artium ardor , ud ex CO Juvenalis laudatis Tuprk Taciti verbis non obfurè intelligitur. (i) Imô Satyr. 7. f. 147. -^^^ Juvenalis in Galliis magis , quàm Romas eloquentire ftu- dium fuo tempore floruifle , indicavit , dum ita locutus eft : . „ accipiat te „ Gallia vel potiiis nutricula caufidicorum „ Africa , fi placuit mercedem ponere linguae (a) Ç2) Ilift. Lit. Seculo chriftianae aéras fecundo (2) ereélis in Galliis athenceis I. part. I. pag". acceffiffe videtur Trevircnfis Schola; neque ullo ex capite con- 844' ftat , imminuta aut debilitata apud Belgas fuifie littcrarum ar- tiumque ac fcientiarum ftudia. Currente feculo Chrifti tertio haud parùm deferbuit cujuf- cumque eruditionis ftudium,five id Impcratori Caracalla; , era- ditis viris admodùm infenlb , five barbarorum incurfionibus ty- rannorumve frequentiîe adfcnbendum fit , aut potiùs utrifque. At ver6' non diù hoc malum tenuit. Poftquam enim Treviris fi^ib feculi tertii finem Romani Imperatores fedcm fixerant , eô fimul convolàrunt fcientiarum Magiftri , atque inter eloquen- tias Profeflx)res Claudii Mamertini , . Eumeniique ; mox unde* Cçi) Auronius cùmque accurrerunt alumni , fie ut revivifcere viderentiir arif- ^^^g^'^^^^^'S^^ tides Athenienfium , Catones & Oratores antiqune Romae, dig- Ib. t. 384. nique tantis Pra^ceptoribus (3) difcipuli. Nec dubium , quin tis laudatus fupra Suetonius , & Horatius lib. 2. epift. 2. f. 44. & 45. ita canens : „ Scilicet ut poflem curvo dignofcere redtum , „ Atque INTER SILVAS ACADEMI qujcrere verum ; Tum denique & Pomponius Mêla, quo tefte lib. 3. cap. 2. Druid;c Ta- pientiaî Magiftri nobiliffimos gentls etiam ;« ahJitis faltibus docuerunt. ■ '' '' His haud dubiè teftimoniis nixi Audtores Hiftoriœ Literarix Francia; Tom. I. part. I. pag. 40. ita fere loquuntur : Les Ecoles des Druides ne s'ou- vroient que dans le fond des bois & des antres écartés. Nemora alta remo- tis incolitis lucis , dit d'eux le Poëtc Lucain. Vide etiam Buleum Tom. i. Hiftoria: Univerfitatis Parifienfis, cap. i., 2., & 18. (a) Senfus diéti hnjus eft : fi vis eloquentiâ tuâ & agendis caufis quidpi- 8m lucrari , pete Gallias vel Africam , ubi éloquentes caufidici , etiamû pauperes eflent, in pretio haberi folent. C 51 ) & Jurifconfulti , Medici, Geometras, Archîtc6li, Sculptores, omnium Artium Liberalium magiftri in Belgica, atque apud Treviros nominatim floruerint, uti pra^clara, qucc apud Ba- tavos aliofque Belgas exilant, antiquitatis monumenta, ac per- culîi apud Treviros nummi ûtis teftantur. Chriftiano feculo quarto in illis noftratis Belgii partibus , quibus evangelica lux affulferat, fundari abs viris apoftolicis cîepta funt ftcra illa Lycca , ubi converfi ad Chriftianam fi- dem indigence divina ecclefiafticaque dogmata , imù & pro- fanas litteras (anamque Philofophiam , quantiim hx ad liuma- nitatem fideique propagationem conferunt Ça) , vel ab ipfis Apoftolicis viris , vel à defignatis , uti pofteà vocati ilint , Presbyterîs fcholafticis fummâ diligentiâ edocebantur. Ad Profanas quod attinet fcientias bonafque artes , eas flo- rentiflimai in Galliis , & apud Treviros prccfertim , erant , tum ob promilTh litterarum ProfelToribus virifque omnibus eruditis , ac fpeciatim medicis , amplilîima prcemia , tum ob virorum . ^ „,„ , . doftrinâ illuftrium (i) multitudinem , quos inter elucebant Pa- Franc. Tom. i! negyrifta anonymus, Urfulus, Harmonius, Aufoniufque, tum ^^^- ^- P*S- ^• denique ob omnigena ad litteraturam , bonas artes & difcipli- nas fubfidia , quîe apud Treviros Belgicae juventuti numquain, non fuppetebant. Uti autem minime dubium eft, quin hodi- emi ducatfis Luxemburgenfis juvenes ad Trevirenfem urbera , iitpote Sacram politicamque metropolim fuam , ftudiorum cau- fâ 60 feculo confluxerint, ita credibile etiam eft, remotiorcs Belgas e6 convenifle , prasfertim cùm illos , qui Treviris in G (a) Exemplo nimirùm primorum Galliac Apoftolorum , de quibus fc- Çiùs laudati Scriptores Hift. Litt. Francise ex Gregorio Turonenfi aliifque om. I. Part. i. pag. 305. in hune modum redtiffimè loquuntur : „ Ces „ grands Hommes après avoir baptifé leurs difciples, les inftruifoient dans „ les chofes de la Religion , & môme dans les lettres , lorfque les peuples », les ignoroient. Ainfi en détruifant Tidolâtrie & les fuperftitions Païen- „ nés, ils n'interdifoient point les lettres humaines & la Philofophie. Ils n ne faifoient que les perîeétionner , en y ajoutant la connoiiïance des „ fciences qui regardent le Chriftianifme. Il y eut donc alors dans les „ Gaules autant d'écoles Chrétiennes, qu'on y vit d'Eglifes établies & for- K mées. Et jufqu'à quel point ne s'y multiplierent-elles pas en peu de „ tems , malgré les efforts de Satan pour en empêcher les progrès ? " De Scholis antiquis per quinque priora Ecclefiac fecula ac dein fub Clodoveo Rege vide ThomalTinum de Veteri & Nova Ecckfi» DifcipUna Part. a. lib. I. cap. 93. U 93. C 52 > Schola Palatina ftrenuè exerciti fuerant , ad publica patrise mu- nera fupremafque dignitates ab imperatoribus evehi vidèrent. An è Belgis noftratibus multi Romam profefti fint , Philofo- phias placita jurifque principia ac régulas excepturi , non fa- cile definierim. CO Hift- Litt. Quinto aercE Chriftiancr? feculo , etfi quidam viri eruditi Bel- Franc. Tom. 2. gicam illuftrârint , ùt puta (i) Gallus, S. Martini Turonenfis 138* ^^17' 54^'' P''^^^^^^^ difcipulus , Protadius, Minervius, Floreminus , Sal- vianus , Arbogaftus ; tamen , cùm jam tum paud efTent prce- doî'^\b'^i°l'p. fo' Patentes homines , qui fludia homrarent (2) , cùmque & Fran- „Pauci'studia ci, rerum fummam in Belgio noftrate adepti , venationi & nunc honorant." j^^j^q majorem , quàm doftis lucubrationibus eruditifque trac- tatibus operam navarent , fieri haud aliter poterat , quin altio- ris litteraturae cupido tepefceret , Athenaea defererentur , fen- fimque conciderent florentiffima quondara litterarum fludia ; ut jam Belgae omnes , à Francis fubafti , victoribus , politio- ris litteraturae incuriofis , quàm fuis olim majoribus , littera- rum ftudio deditis , magis magifque indies redderentur fimiles. Quin ob eafdem rationes multùm quoque coUapfîe fmt libé- rales artes , dubitandi locus non eft ; idque etiam evincunt per- (3) y^^^i" *^^ cuffi fub primis (3) Francorum Regibus nummi exftruftaque al oude Hollands Monumenta , in quibus rudiorem , quàm fub Romanis , Mi- Hiftor. Tom. i. nervam, plura quoque graphidis vitia, magnamque bonamm a6o , &c. ' ' artium inclinationem nemo non perfpicere queat. A fexto aéras chriftianae feculo ufque ad feptimum , ac de- nique ad ufquè Caroli Magni feliciora tempora eô ufque paf- fim fuccrevit fcientiamm arriumque liberalium negleétus , ut, fi viros excipiamus ecclefiafticos Monachofque, qui Canoni- cas Clauftralefve Scholas frequentabant , iifve praeerant, pau- ciffimi effent, qui eruditionis nobiliorumque artium dmlo com- mendari utcùmque mererentur. Et horum quidem luculenti & omni exceptione majores mihi t^Çi^^ funt Gregorius Turonen- fis , in fua ad hiftoriam Francorum Pr^efatione ah urUhus Gai- Ikanis liheralium cuUuram litterarum deceffijje , conquerens , (4) Apud Ba- & ipfe Imperator Carolus Magnus , in celebri fuâ conftitutio- CapkuTa?ium "^ ^^^ loquens (4) : oUiteratam pêne Majorum mjlrorum deft- pag. 203. dîd, reparare vigilante Jiudio litterarum fatagimus officinamy & ( 53 ) ad permfcenâa Jîudîa liber alium artium nojîro etiant , quos pof* fumus , invitamus exemplo. Audi & Engolifmenfem Mona- chum, vitae Caroli Magni Scriptorem (i): Et Domnus Rex ( i ) Tom. g, Carolus iîerum ( quemadmodum paul6 aiite , at non fatis ex )!^car,' pag\ 185." voto fecerat ) à Ronia artis grammatica & computatorice Ma- giflros (a) fecum adduxit in Franciam , & ubique ftudium liie- rarum expandere jujjtt. Ante ipfum enim Domnum Regem Ca- rolum in Gallia nullum ( nempe à Francorura regni fundatio- ne ) ftudium fuerat liberalium artium , publicum fcilicet & gé- nérale , uti Bulaîus in Hiftoria Univei-fitatis Parifienfis pag. 93. reftè obfervat. Nunc ad aites non libérales & Mecha- nicas tranfeo. PARS SEXTA DE ARTIUM NON LIBERALIUM ET MECHANICARUM STATU jiptid Belgica populos ante feculum ara Chriftiana fepîimum. CUm prifci Belgîe , uti fuprà ex Cîefare didicimus , non modo ad imitanda & efficienda , quas ab quoque trade- bantur , aptiffimi , fed & ingenio quoque folcrtlllimi eflent ; facilem invenire fidem dcbent , qu£e de inventis aut exerci- tis per eos opificiis artibufve mechanicis apud veteres me- moriîe prodita exftant. Galli , à quorum numéro exdudendi non funt BelgcC , fin minus fub Celtica période , fub Romana certè , Innam colo- ribus , imô & purpura tingendi , eamque in tapetis non fine (a) Grammatica Magipri dicebantur, qui & linguarum Elementa & Poë- Ëm quoque ac Rhetoricam docebant ; Computatoria artis Magiflri , qui Arithraeticam , Aftronomiam, curfumque Lunsc , Kalendarium, feu fcien- tiam cenificandi tempus fecundùm curfum Solis & Luna; progreiïum, diC- cipulis publiée tradebant. Vide & Epift. 33 Alcuini Abbatis ad Dayi- dem , feu Carolum, eodem Tomo 5. rer. Gallic. Script, pag. 617, ( 54 ) venullate ndhibendi îirtem nôrant. Ex lana item coaélas veftes faciebant ; eam qiioque ahenis polientium ( i ) extrac- tam in tomenti ufiim (^a') vertebant. Num hacc Gallorum in- venta fint , dubitat ipfe Plinius. Id certiùs , eos cribrorura gênera (2) ex fetis equorum invenifle, qualia, arbitrer, ho- dieque ad varies vitas ullis , eoiqiie quàm maxime necefTa- rios , paffim adhibentur. Salis qiioque conficiendi modimi îipprimè Belgîe nôrant. Hinc célèbres Salinatores civitatis Menapioriim , civitatis Morinorum in vetuftis infcriptionibus apud Gnitenim. Naviiim conftruendamm aptandarumqiie artem Belgas cal- luifTe , ultramarinae in Britanniam aliafque longinquas terms expeditiones , & clafles Sambricae manifeftè evinciint. Arun- dinis comam , feu paniculam , undè femen dependet , cùm lignofiore callo induruiflet , eam Belgae contundebant , navi- umque interjiciebant commiflliris , fie, ut textus ferrumina- ret , efletque glutino tenacior , rimis explendis fîdelior pice (3). Vêla navium , lineaque omnis generis indumenta texuifle Belgas , ipfofque etiam Tranfrhenanos , notiùs eft , quhm ut Taciti , Plinii , aliorumque teftimonio comprobari necefle fit. Nota in primis frequenfque Belgis fuit Zythi , Cerevifiaeve ex hordeo aut frumento (4) conficiendîe ars. Frumenti, in CO Plinius Uh. 8. c. 48. „ Eft & hirtac pilo craflb in Tapetis antiquiiïima „ gratia. . . . aliter hacc Galli pingunt, aliter Panhorum gentes. Lanx & „ per fe coada; veftem faciunt : & fi addatur acetum, etiam ferro refiftunt: „ imô vero etiam ignibus novilTimo fui purgamento : quippe ahenis polien- „ tium extrada, in tomenti ulum veniunt, Galliarum, ut arbitrer, in- „ vento : cette Gallicis hodie norainibus difcernitur : nec facile dixerim, „ qua id sctate cœperit. „ (2) Jdem.l. 18.C. II. „Cribrorum gênera Galli è fetis equorum invenêre.'* Cg) Idem lib. 16. cap. 35. „ Ubi lignofiore callo induruit ( arundinis co- .,, ma ) ficut in Belgis, contufa & interjeta navium commiflliris ferruminat ,, textus, glutino tenacior , rimifque explendis fîdelior pice. „ (4) „ Galli , qui eas regiones incolunt, ubi ob frigoris excefTum, cor- „ rupta aëris temperie, nec vinum nec oleum producitur , ex hordeo fibi „ potum conficiunt, qui Zythus appellatur. Favos etiam aquâ diluunt , „ dilutumque hoc potum illis pracftat. „ Ita Diod. Sicul. Tom. i. p. !?o4, latine redditus. Et Tacitus lib. de Germ. cap. 13. „ Potui humor ex hor- .,, deo aut. frumento in quamdara fimilitudinem vini corruptus. „ ■ (a) De Tomento & Coadis ex lana Veftibus vide qux fuprà adnotavi pag- 29: potiim refoluti , fpumam ita , ut nunc fît , concretnift , pro fermcnto uti fciebant (i). Saponem ex fcbo 6c cinere confi- ciebant (2). BitLimen ex betulis concoquebant (3). Vaccinia purpuras tingendce caufil ad fervitiorum veftes adhibebant (4). Arenas ita temperare nitro , ac coquere nôrant , ut vitrum puruni,ac mafliivitri candidiindl' proveniret (5) . Metalla quor que admodùm perità manu tniétabant. Stannum album inco- quebant îereis opcribus , ita ut vix difcenii poiîet ab argento. Dubium, an Belgarum, an ccterorum Gallomm id iiivcntum lit. Argcntum quoque limili modo concoquebant, eoque equorum omamenta conficiebant. Hinc itum eft ad clTcda (rt;), véhicula & petorita (^), quaî diligcntiùs fumptuoliiilque argento ac denique auro exornârunt ( 6 ) , ut vix dubitare liceat , quin priica Belgarum ceterorumque Gallorum aurificum (r) ope- Ci) PHnius Ub. i8.c. 7. „ Galliac & HifpanicC frumento in potum refolu- „ to, quibus diximus generibus, fpumâ ita concretâ pro fcrmento utuntur. „ (2) Id. lib. 28. cap. 12. „ Prodeft & Sapo : Galliarura hoc inventum „ rutilandis capillis, fit ex febo Se cinere. „ (3) IJ. lib. ï6. cap. 18. „ Gaiidet frigidis forbus & magis etiam Betula. ^"Gallica hxc arbor . . . Bitumen ex ea Gallia; excoquunt. „ (4) TJ. Ibid. „ Vaccinia Italiai Mancupiis fata : Gallla; verô etiani „ purpura; tingendaî caufa ad fervitiorum veftes. „ , (5) Jd. lib. 36. cap 26. ,, In Vulturno mari Italia; arena alba nafcens "„ . . . quac moUiffima eft pila molaque teritur. Dein mifcetur tribus par- .,, tibus nitri pondère vel menfura , ac liquata in alias fornaces transfun- „ ditur. Ibi fit mafia , qux vocatur Ammonitrura ; atque hxc recoquitur „ & fit vitrum purum , ac mafia vitri candidi. Jam ver6 per Gallias Hif- ■„ paniafque fimili modo arena: temperantur. „ (6) Id. lib. 34. cap. 17. „ Stannum . . . album incoquitur xreis ope- „ ribus, Galliarum invento, ita ut vix difcerni pofllt ab argento, eaque in- ";, coiStilia vocant . . . Dein & argentum incoquere fimili modo cœpere equo- „ rum maxime ornamentis , jumentorum jugis in Alefia oppido . . . Cœ- „ père deindè & efiTeda & véhicula & petorita exornare : fimilique modo „ ad aurea quoque , non modo argentea , ftaticula inanis luxuria perve- „ nit. „ • ( coriarios , alutarios , textorcs , tinclores , flirtores , & id ge- nus alios apud prifcos hodiemi Belgii incolas exflitifle , reélif- fimè Cluverius (5) ex verbis Taciti oftendit. Ex quibus de ceteris opificiis artibufque mechanicis judicium feiTe licet. Profedô fi Aufonius , uti & fuprà indicavi , de augufi:a Trevirorum verè dixerit , eam imperii vires alere , vefîire & artnare , fi Tornaci & Treviris etiam fub Valentiniano III. Q ut laudata Notitia affirmât ) exftiterit Gynteceum , feu fa- (i) Polt^b. îih. 2. pag. 120. „ Obfervarunt Tribuni è fuperioribus bellis „ , , . Gladios illorum ( Gallorum omnium ) ita fabricatos, ut primo tan- „ tùm iétu cœdant, à quo ftatim & in longitudine & in latitudine ad inftar „ ftrigulum incurvantur , ufque adeô , ut nifi tempus militi concedatur , y, quo, mucrone ad terram applicato,GIadium pede in redtum revocet, fe- „ cundus illorum iftus fit prorfus inefficax. „ (2) Plinius l'tb. 35. cap. 22. „ In Belgica Provincia candidum lapidem „ ferra, quâ lignum, faciliùfque etiam fecant ad tegularum & imbricum ^ vicem : vel fi libeat , ad qtiœ vocant pavonacea tegendi gênera : & bi „ quidem feftiles funt. „ (3) In Prodrom. Hift. Trev. pag. 191. ^4) Apud Bouquet Tom. i. Script, rer. Gallicar. pag. ia5. X^^ Lit) I. Germ. Antiq. cap. li^. pag. mihi v6\. rei veitianae , brica, armariumque rei veiliariae , quge ad Prîncîpis, aulîca- rum éjus , ac militum feu pace feu bello ufum fabricari fer- variquc debebat ; oportet omnino , ut , qua:? fuprâ de ufitatis in Belgio opificiis artibufque mcchanicis protuli , in dubiura vocari nequcant. . Quod ad artes Mechanicas fub Françiea periodo attinet, hje multo minus , quàm altiores fcicntize aitefque libérales , de- ti'imenti fenfeiiint. Cujus quidem rei fi cairflim qujeras, ge- minam banc fuifle refpondeo, nempe tum quôd Mechanicae artes à viris pr^epotentibus ipfoque vulgo aeftimari non défie- runt, contra ac abfi:mfioribus fliétum eft fcientiis; tum etiara quôd Franci, haud fectis ac Romani, eas foyemnt ac tutati funt artes , quae ad corporis neceffitates omatumve , ad quo- tidianos vit«e ufus , ad bella quoque atque ad venationes , ac denique ad pecuniîe qucefiium plurimùm conferre nata? erant. Sanè ftbros ferrarios , aurifices , carpentarios , omnifque ge- neris , opifices fub Francis exfi:itifl^e , lex Salica tit. 1 1 . & 25 , ac Gregorius Turonenfis in fua Francorum Hifl:oria , aliique Scriptores aut exprefsè docent, aut utciimque faltem infinu- ant ; ut adeô Belgica , uti antea Romani Imperii , ita & Fran- cici vires aluijfe , veftîvife & armâjfe non immeritô credi poflit. Enimverô cùm Franci , (a) tefl:e Agathia lib. i. pag. 13., Politiâ uî plurimùm uurentiir Romand , nibi/oque k Grascis ali- ifque excultis nationibus ^i ferrent, nifi folummodb Barharico, feu Gnecis inufitato , vefîîtu linguaque proprietate ; quid du- bitabimus , quin fub iis , ut qui Gallias non vafi:are , fed oc- cupare , ejufque fe opibus locupletare cupiebant , asquè , ac fub Romanis , eaedem artes eademque opificia floruerint , prif- tinamque adeô noftri Belgii incola?, diligentiam folertiamque fub Francis etiam confervârint. (tf) „ Franci .... politia ut plurimùm utuntur Romana & legibus „ iifdem .... valde mihi videntur civiles & urbani niliiloque à nobis „ differre nifi folummodo barbarico veftitu & lingux proprietate. " F C 58 ) Ecît rerum traïïandarum ubertas dignîtaf- que ^ ut ^ cùm inîtîo hrevïor ejfe Statuî[fem , in îpfo Dî(fertaîîonîs meœ decurfu paulb fu- fior ejfe coa&us fim ; quod mïhî , œq^uh atque. dUîs^ quorum Refponfa ad propofitas jam antè Quéejîïones in paginas 60. aut etiam 70. ex- currerunt , ab Illujîn Societate Litteraria pro fua humanitate condonatum iri^ Conjîdo. ERRATA. Pagina 15 liftea 12 16 17 31 22 23 34 35 28 S7 41 44 49 50 ut legs at 33 aliuncula ' alicula 21 in margim Diftycho Diptycho 36 Treviorum Trevirorum 3 1 Praîparafceve Proparafceve 4 in margim imperatorem imperatorum 17 in margins ibid. Lib. i. 3 illuftrum illuftriiun 45 in margine etiam eam 34 penus genus 3 in margine mortuos mortuis 18 in margine Serretos Serrâtes 13 fuerint fuerant 37 fifcum fifcum 25 quidem quidam 25 S* 33 Caraufius Caraufms 5 obriirè obfcurè THEODORJCI PETRI ÇAELS ^^ MEDICIN^ LICENTIÂTI ^ BELGII PL ANTIS QUALITATE Q U A D A M HOMINIBUS CiETERISVE ANIMALIBUS NOCIVA SEU VENENATA PR^EDITIS , SYMPTOMATIBUS AB EARUM USU PRODUCTIS, NEC NON ANTIDOTIS ADHIBENDIS DISSERT ATIO, CUI CiESAREA AC REGIA SCIENTIARUM ET LITTER-ARUM A C A D E M I A , QUiE FLORET BRUXELLIS, PALMAM DETULIT A NNO M. D. ce L X X I I I. Difcite mort aies ^ faciant qu^e toxica mortem. Non , quo ferre necem , fed qtio fanare qiieath. BRUXELLIS, Apud ANTONIUM D'OURS Bibliopolam. "^ \\. D. C. C. L X X I V. ( 3 ) DISSERTATIO D E BELGH PLANTIS Qualkate quadam Hominibus , Cée- terifve Anmaltbm nociva feu ' venenata prœditis ; Symptomatî- bus ab earum ufu ProduSlis , nec non Antidotis adbïbendis. INTRODUCTIO. UiESTio intcr Aiitores nata eft, an quidpiain in fc & abfoliitè vcneniim fit ; neganint non- nulli ; Paracclfus è divcrfo omnia venena efle, nec fine veneno quidpiam exiftere , ac in fol-A dofi fiilubriratis aut lethalitatis punc^ tiim verHiri aflercre non diihitavit Mirum efl ( ait cel. Tralles a ) multos claros viros fufiiis egifl^e de venenis , quin intègres Libros de iis confcripfiflîe , A (A) De ufû opii &c. %. i. p. 37. f "^ ^ neque tamen , quod praecipuum erat , expofuifle , quid no- mine veneni intelleétum velint , notionemque adcequatam hu-. jus vocis haud fuppeditaflè : laudari eapropter débet ///. Hoff"- niannus , qui clarius expofuit per venenum intelligendam elle materiam qtice fummâ partium fuarum tenuitate & ûBivitate uni- verfim genus nervofum afficiendo vel magnam perniciem vel certam mortem inférât verum enim verô inter me- dicamenta , id eft inter corpora vel naturâ produfta , vel ex his arte pneparata , quae ingefta vel applicata corpori , ejus fluida & folida omnefque funftiones ita mutant , ut exinde fanitas & vitae duratio emergat , dantur non minus quae mi* nimâ mole , fummâque aétivitate atque aétione in Syntaxim nervofam hoc pneftant. Igitur omne illud , quod , licet etiam exigiiâ mole in nervos agendo , talem mutationem in corpore parit , quae in confervationcm ejus tendit , & funftiones an- tea «i fueto ordine naturali deflcdentes in naturalem ftatum feu fanitatem reducit quomodocunque , erit medicamentum , atque è contra omne illud , quod eam functionum mutationem producit , quam corpus faiiitate & vitâ prœcipue falvis ma- nentibus non diu fert , venenum appellari debebit. Ex his er- go clariffimè conficitur & venenum & remedium , in rela- tione cum corpore illo , cui interne vel externe applicatur , faltem effe vel venenum vel remedium funt qui paulo largiorem dofm opii bene ferunt , funt qui dofi grahum integrum non habente valde offenduntur adeo fané intereft dofes légitimas Pharmacis pro corporum quibus def- tinantur indole ftabilivi0e , ne ex Pharmaco incomparabili ve- nenum emergat , fi dofis nimis extendatur ; adeo verô etiam çertum habetur ipfa venena teterrima refraftis & refraétiffimis dofibus adhibita in fumma quandoque remédia abire. Quotuf- quifque non horret famofum Arfenicum ? quis vero nefcit minutulas dofes non rare febribus fuifle oppofitas , etiam fi- ne damno. Venenum igitur in génère vocatur omne îd , quod intus afllimtum , vel extrinfecus admotum qualitate quadam vel agendi ratione corpori animali vehementer nocere aptum eft: C -5 ■) non enim cft de veneni elFentiil ut animalia conftanter occi- dat , fed (atis eft ii illud qualitate quadam corpori aiiimali multiim infenOl praeditiim fit. Ut tanta venenomm vegetabilium in agcndo diverfitas fim- plicior reddatur, illa in fcx clalFes redegi. Addi'di unam alteramve'Plantam olini pro éxoticd habîtam, nunc vero ( poft longam frequentcmque in hortis agrifve nof- tris cLilturam) quafi indigenam fii(itam. Cum ad vegetabilia indigena quoque fpeâient olea varia , falia alcalina &c. , liîec Plantis fubneftere haud incongruum fore vifum fuit. Ex veneni indole benè perfpeftâ & trutinatA patcbit , quld feleftu.opus fit inter varia antidota advcrliis quamvis veneni vegetabilis fpecicra ufurpari folita. C 6 ) CLASSIS PRIMA. FENENO RUM ACRIUM. xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx COLCHICUM Folîis planis , lanceolatis , eredis. Linn. Sp. Plant. In varîîs Belgîi hortîs colitur. H Gminibus , canibus , lupis , gallinis &c. admodiim acre & deleterium venenum eft. A Colchico comefto fequentia oriuntur fymptomata ; nem- pè faucium conftriélio, tenfio magna circa fcrobiculum cor- dis , ardor in ventriculo , fias , fingultus , capitis dolor , pru- ritus totius corporis , dolores colici , continua irritatio circa vias urinarias cum iirinâ flammeâ , flranguriofâ , artuiim tre- mores , abdominis & praecordiomm dirae convulfiones , hor- rendus vomitus , horrendus alvi fluxus , nonnunquam fangiii- neus , convulfiones , ventriculi inteftinorumque inflainmatio , gangraena lethalis. C 7 ) HELLEBORUS albus flore fubviridi C. B.fin. ) Mer^agtii L. cit. art. i^ & 16. c 9 y RANUNCULUS pratenfis , radice verticilli modo rotunda C. B. pin. In pratis ficcioribus & circa fenûtas pajftm provenit, «^^ tiS^ «,«5^ RANUNCULUS paluftris , apii folio , Ise- vis C. B. pin. In locis bumUis , uUginofts nafcitur. Horiim omniiimque ferè aliorum numerofiffimonim (qiios cuno tos hîc dcfcribere necefllirium non eft) Raniuiculoriim tum radix, tum univerfii herbahomiuibus cîetcrifq; animalibus pemiciofli eft. Has alia^que nonnullce Ranunculorum fpecies contuflt & cor- pori extrinfecus applicata? excitant dolorcm , nibedinem , inflam- mationem (à) veficas, febrem, plîrenitidcm (Se rabiei fpeciem (Z») fyncopem, ulcéra fœtidiflima,convulfioncs (c) gangixcnam. (Jy Si herba ( ait Boerhaavius e ) in nares intrudatiir indoma- bilcm ftemimitionem caufiit. Ranunculus vero comeftus inducit anxietatem , ftomachî ardorem intolerabilcm , fyncopem (/) linguîe, palati, fau» cium , ventriculi , inteftinorum inflammation em , gangrxnam, oris diftorfionem, convulfiones lethales. (^) («) Dantur plures plantac acres, qux in pultem contritac & applicatsc partibus paralyticis dolorem excitant & inflammationem faciunt , om- nes ferè ranunculorum fpecies, raphani rufticani radix in fcobem ra- fa , bulbi ceparum , allia , finapi femina contufa &c. talem etTeétuni praiftant. Vanfî». com. t g. pag. 388. His quoqiie adde fedum minus, acre, anemonem maxime pulfatillam botanicis diétam, perflcariam urentem, clematitides urentes, qua> planta; omnes non coftaî , fed cruda; & récentes extrinfecus corporis parti admotac acrimoniâ fuâ inflammationem , veficas & ( fi diutius applicatx maneant ) gangra:nam inducere nataî funt : hinc patet ufum earum crudarum ac non correftarum internum haud femper efle tutum. Sic portulacam viridem & crudam ( coitione vis ejus vanefcit ) vim caufticam ponidere, &, fi diutius comedatur, digeftionem k-dere, nec non cardialgicos dolores inducere ejtperimentis probat CEL. LECAMUS immoin f. div. fujets de medec. pag. ig. fuiv Lun:>- bricos quoque necare & certifllmum tinea: remedium efle dicitur. C C/!5^ SAMBUCUS humilis five EBULUS C.B. fin. PaJJim in Belgio copiosè proveniunt. Ob vim emeticam & catharticam vehementiffimam in ve- nenorum vegetabilium clafle meritô coUocantur. (^) Folia , cortex medianus , fuccus intiis fumta poft faeviffi- mos dolores abdominis , fingultum , lipothymiam , evacuatio- nes copiofiffimas tandem inflammatione ventriculi aut intefti- norum , vel etiam convulfionibus immanibus incautos non ra- rô occidunt. BRIONIA afpera , five alba baccis rubris C. B. pin. Pafjîm in fepihus & jtixta femitas nafcitur. Radiées vehementiffîmè purgant ; hinc non fine fummd cîr- cumfpeétione daii debent : eadeni producunt fymptomata ac ebulus. Ca) Fabrogov. & LhidefloJpe de venen. p. 378. ib) Conf. E. N. C. dec. a. ann. 7. obi'. 170. (ENANTHE aquatica C B. pbu ^ In paluflribus locis ac rivulis potijjtmùm nafcitur. . Hominibiis , porcis , talpis aliifqiie multis animalibus funef- ta eft. Symptomata Œnanthes giiflatae aut comefae funt , mutitas , vertigo , ardoris l'enfus in faucibus , ventriculo , vomitus aiit etiam vomcndi conatiis fine efleftû , diairhcea , conftriftio fpafinodica œfophagi & maxillse, fingiiltus, mentis alienatio, fliixLis fànguinis ex auribus, è naribiis, convulliones totiiis ^orporis inmianes ac tandem letliales. (<«) AS ARUM C. B. pin. Colitur in hortis. Sulpeâiis ac inftar veneni agentibus Plantis , fi incautiùs ingeratur, quoqiie annumcrari poteft Afarum vomitù aut al- vi fluxû vehiementiilimo robulliorcs aliquando interimens : teftis oculatus Wedelius (^) fuit jiivcnis , qui, fi.imto coch- leare pulveris foliorum afliri indomabili hypercatharfi milcrô periit. DORONICUM foliis cordatis obtufis , radi- calibus petiolatis , caulinis amplexicauiibiis Linn. Mat. Med, In nonnulUs Belgii bortis reperltur. Hujus Plantîe radiées liominibus & quadmpedibus , pne- fertim canibus, lupis &c. mortifei-ce funt; ab illis enim co- meltis in lethalem epilcpfiam incidunt. Credunt quid;im au tores Gefmrum liilc planta .intùs fumtâ B 2 .<;«) M. Vaughan tranfaft. Philof. no. 238. Item Boerh. hiftor. plant, pag. 79 .... Si hxc planta guftetur, raor- tcm lUicô homines convdlendo infert , ut Haga; Comitis accidit, ubi duo homines iverunt hcrbatum , qui hanc herbam invenientes guftarunt, hinc primus ftatim convulfus moruius eft, alter paulopoft. (i) Amœnit. mat. med. L. a. §. 2. c. 4. pag. 240. & de medicam. facult. L. 3. %. I. c. 8. pag. 15». C 14 ) k medio fublatum fuifle ; fed hanc famam h veritate maxime alienam effe fatis demonflravit ///. Halkrus. Qa) ARUM foliis fagittatis , cucullo redo Haïï, în fîlvîs alii/que locis humidis, frigidis & umbrojts crefcit. (b) Radix ari recens nec non ejus folia acrimoniâ iirente , pun- gente , vellicante vehemendffimâ poUent ôç venenorum virïi obtinent. Ab infufo foliorum ari vomitum craentum fuifle excitatum teftatur Stahelinus. A radice recenti comeflâ juvenem cardialgiâ raptum fcri- bit Cl. Storck. LAUREOLA femper virens, flore viridi; quibufdam Laureola mas C. B. pin. '■/f^ tlS>^ t,!^i LAUREOLA folio deciduo , flore purpureo; oflBcinis Laureola femïna C. B. pin. Hce plantée in hortis coluntur ; verùm Laureola mas ( inquit Dodoneus c ") in ditione Leodienfî & circa Namurcum fponû progerminat. Cortex , folia & fructus harum , nec non plurimarum alia- rum Thymeleas Ipeciemm ob vim caufticam , emeticam vio- lentifïîmam , & hjpercatharticam à fanioribus medicis pro ve- neno habentur. ( ijr: ■ ; : En propria autoris verba. ....;. Occafionem adhiben- dœ hujus antidoti mihi dcdit obfervatio , quam inter alias, no- tatu digiiiores, mecum oliin communicavit , quem fuprà jam laudavi, CL Diezius , cuius fumma hîec efl : fuperiori bello, quum S. R. I. exercitus in ftativis apud Zwickaviàm in.Saxo- niâ magnà pabuli inopiâ laborarct, equos tenerioribus arborum refiniferarum frondibus , quas filva^ vicina? fuppeditabant , ale- re cogebatur. Accidcbat auteni ut brevi plurimi cqui vel îEgi-otarent , vel plané interirent. Cl. Diezius Medici Caftren- fis munere tum fungens , de caufà iftius calamitatis curiofiùs anquircndo , eam non aliundè , quam i\ deglutitâ rcfinâ , ven- triculi atque inteflinorum membranae villofîE tenaciiis adha?- refcente , dcrivand;im , optinuimque eapropter prcefidiûm in liquoribus fpirituofis , coagula , refinofa diflblventibus , quaer rendum elle judicabat Jubebat igitur equis cum potu fpiritum frumenti prasbcri : cujus etiam ufus tam falutarisrcperiebatur, ut non tantum fini à morbo defenderenair, verum etiam eegror tantes ex eo convalefcerent. ,f ?.:';.;.;, ;j Admodum mihi placebat hxc obfervatio , flatimque de illâ àd niajores ufus n-ansfercndâ cogitabam. Pnulù poft , ad dete- gendam genuinam'catharticorùm vegetabiiium , pro pemiciolis vulgô habitorum , indolera , complura , de quibus alio tempore referamj^ inftituebam expérimenta. Difcebam ex lis ,f vim illo- rumdrafticam ex folîl refinofa ipforum fubftantiâ, à menflruis. gaflricis & entericis non fuis diffolutâ , pendere : fine f liUacià D > (a) Nova variolis med. meth. c. fpecim. obf. &c. pag. 123. fqq. Item V. la lettre de -M. Houljlon àinsle journai de- med. t. 3^ p. 3^5. iihi igiair concludere pofle mihi videbar, lîquores fpirîtuofos ad- verfus çatharticorum iftonim noxas , gaflritide vel enteritide nondum prîefentibiis , remédia fore longé utiliffima. Brevi hanc Hlorum virtutem expcriundi CeCe offerebat occafio. Vir quidam robiiftus, h Tonfore cognato catharticum ali- quod validius petens , acceperat pulverem ex refînas jalappae & fcammonii , utriufque granis diiodecim ; fumebat eum horâ fextâ matutinâ , fed non niiiltô poft rofiones acutiores in abdo^ mine perfentifcebat , ad qiias mitigendas , virefque pharmaci promovendas, copiofum infufum folioriim the^ bibebat. Fruf- trà. Neque enim modo non movebatur alvus , fed iflae etiam rofiones in diriffimos cruciatus increfcebant , quibus varia qui- dcm ex feplafiâ fiul opponebat tonfor , fed fine uUo eorum le- vamento. A prandio in auxilium vocor. Alvus adhuc claufii, tantaque dolorum erat vehementia , ut îegrotus vix fuœ men- tis efl!et compos , uxorque & liberi ejulantes pr^efenriffimam mortem ad fores cflTe crederent. Intelledo , quale fumfiffet pharmacum , liquorem aliquem fpirituofum adferri jubebam. Adferebant fpiritum vini vulgarem. Hujus duo pocilla fiiatim ab aegroto hauriri imperabam , idque quâvis oâ:avâ hora? parte repeti , dum -dolores fatis efl!ent confopiti. Prima duo pocilla parura adferebant levaminis , fed altéra duo vix in ventriculum & intefliina defcenderant , quum cruciatus manifefliô remitte- rent, Tertiis forbillatis , paulatim in totum ferè evanefcebant, tuncque novem copiofas dejeétiones ferof^ fuccedebant. Qui- bus exantlatis , tum ad roborandum ventriculum , tum ad pla- candas fpafmorum reliquias , segroto jufi:a theriacje veneta? do- fis ex vino generofiori porrigebatur : undè per totam noélem placidiffimè domiiebat , pofliero die perbellè fe habens , neque aliud maghoperè , nifi fitim , & aliquem VentricuH Langue- rem, conquerens. • Summd efficacid fuâ hic fe quoque commendat Spirims Vinî acidis mineralibus diutumâ digcfi:ione junftus. Norunt Che- mine periti (.a") Ipiritum Vitrioli dulcem corpora refinofh, im6 Ç^y Ihter alios vid. Carthen/èr. pharm. pag. 158. ( 29 ) ipfiim giimmi copnl, quod aliàs difficilHmè/olvitiir, ut & olea îetherca tenerrimè ac prompte cUflblvere ; undè liquor ille l hoc in cafu , duplici titulo anodynus vocari meretur , quod jam olim confinnaverat ///. Hoffmannus Qa^ numerosâ ex- perientiit clarus , qui in choiera à fumto veneno vel motâ hy- percatharfi aut hyperemefi fpiritum vitrioli dulcera , nitri dul- cem &c. kudat. DEMULCENTIA & INCRASSANTIAi Ex vario Demulcentium , Incraflàntium effeflu fàtîs erui valet non minimam efle illorum utilitatem. Cunfta venena acria invifcant, ac, quafi in vaginis , fie recondunt , ut agere am- plius nequeant; pnetereà ventriculum 6c inteftina muco pri- vata , excoriata , erodi obliniunt , atque ita h ftimulo defen- dunt; hinc ab ///. Hoffmanm (^) jure funt celebrata : vix fané ( fcribit ) melior his datiir antidotus ad pemicialem toxici , ex animalium , vegetabilium & mineralium cenfu vim cicurandam & infringendam lafte pnEfcrtim 6c pinguedinibus copiosè in* geftis , qua2 non modo acerrima vcnenorum fpicula obtun- dunt atque involvunt, fed 6c conftridas per virus à validiffi- mo fpafmo membranas hLxant , 6c hàc ratione veneni evacu- îitionem , five per vomitum , five per ieceflum adjuvant. Igitur hoc in cafu fiepè pra^fentancam opem conferre valent olea blanda ex feminibus farinaceis maturis recenter exprefla , ut ex amygdalis dulcibus cortice denudatis ; gUmmi vifcoHi , infi- pida 6c inodora , 6c inprimis gummi tragacanthum , arabicum , ceraforum , pomonim , prunorum in aquâ foluta ; radiées fa- lab , altha:aî , Malva; 6:c. , cydoniorum femîm diluenri aqua^ addita ; adeps , butyrum infulfum aliaque ladicinia. Horuni ufus adhuc magis necefllirius evadet, fi fingularis acrimoniœ indoles, ac proindô fingularia ejus antidota iii profundis tene^ bris adhuc lateant. D 2 Ca) Med. fyft. tom. 4. part 3. pag. 374. ^ ^ C^) Med. Syft. tom. a. part. 2. pag. laj. v'^i » • C 30 ) Mî6ï:us cruentus , vomitus fanguineus &c. ab acri venénd, produfti his involventibus giimmofis , laéte , aliifve id genus impugnandi quoque veniunt. Dum venena acria guftantur , fôpè magnus orimr ardoi* oris, lingLije, faucium cum nietu fulfocationis , inflammationis , gan- graenae ; hoc in cafu illa , quce acrimoniam corrigunt , deter- gunt , obvolvunt , eluunt &c. conducent. lUud nos proprio exemple docuit Illufîr. Vanfwietten. (^) Mezera^i baccas , (-sî/'O quîe faporis lenitate fallebant , incautiùs guftans , ,tantum ar- dorem in faiicibiis fenfi, ut rùfFocationera metiierem : fruf- trh tentabam abluere aquâ illud acre , quod oleo inhserebat. SoM pofcâ cum Melle potui toUere moleftiffimam hanc acri- moniam. Decoétum avcnae cum oxymelle fimplici , rob lan> bvici,, ribefiomm , fyrupo è fiicco citri &c. gratiffima fmiul & optima remédia dabunt ; in illis enim diluens aqua adefl, unà cum faponacéâ détergente vi , & grato acido , fimul molle avenue gluten prodell obvolvendo omnem acrimoniam. Si acria naribus adtrafta nimis diuturnam & vehementiorcm flernutationem concitent, lafte tepido aut decoélo emolliente ex feminibus mucilaginofis , radiée althaere &c. funt eluend^e nares , nec non involvenda acria ; verimi his incaffùm adhibi- tis ad opium nonnunquam confugere licet. Quando à Tithymalo aliove fimili vegetabili veneno pars cor- poris externa irritata ac exulcerata eft ; venenum illico aufe- rendum & pars laefa laéle aut aquâ , vegeto-minerali diftà , abluenda , dein emplaftris vcl unguentis fatuminis , aliifve pr^e- fidiis chirurgicis perûnanda eft. OPIUM. Dum, poft affumtum venenum, adfunt dolores intolerabi- les , (pafmodicse contraâ:iones , evacuationes profufiores , nuUo remedii génère tutiùs ac citiùs mors avertitur ab illis fympto- matibus timenda, quam opio, in convenienti dofi dato ; undè à Magno Boerhaamo (Z») inter generalia venenorum antidota (a) Comment, tom. 2 pag. 132. • C^) Inftic. %. iiap. C 3ï ) numeramr : circumfpeélè tamcn dmjdum efl , nec nîfi neceC- fitate urgente ; fcepô cnim graviflîma fequuntur mala , fi illud detur , maxime in initio , non fatis corrcélo & climinato fomi- tc : qiiamvis dolorem obtundat, evaciiationes fupprimat, non equidcm venenum corrigit , undè malè intérim qiiietum red- dit cum cegro Mcdicum. Abfit tamen ut opium femper fuf- peélum habeamus , ubi materialis caufii doloris , vel cvacua- tionis nimice nondum coiTefta aut eliminata efl : negligi pau- lifper illa poteft , dum aeerbiffimi dolores ( ^ ) aut exorbitan- tes evacuationcs mortis periculum inferunt, his verô diminu- tis , mox caufe ratio habcatur : prtcterea notandum , fub con- flanti fpafticâ alFeétione, occkifis viis, fiepè fruftrà urgeri & propelli materialem dolorum caulàm : tum opiata (Z») dolorem fbpiendo , fimùl fpafiiiQ conftriélas partes refolvunt , ficque faciliorem exitum parant. Opium. purum in folidâ fomiâ da- tum , aut etiam in convenienti liquide folutum cunétis illis pompofis formulis prîeferri débet : adjeda enim oj^io numero- fa acrium & aromaticorum farrago ventriculo & inteftinis , jam acri veneno nimis irritatis , infeftiflima eft. HYOSCIAMI EXTRACTUM. Inter anodyna prceflantiora jure recenfetur ; alvum prœterea folvit ; ideo quando acres dolores fedare & fimùl evacuationes acrimonitc educendœ fimimè necefltirias promovere volumus , ad Hyofciami Extraftum , tanquam ad Hicram anchonim , tutô confugere lieet. Neminem latet opium quoque foivere alvum , quando fpafino confl;riélaï partes evacuationes fiipprimunt , ve- riim haec efficacia aliis in cafibus ipfi plané deneganda efl:. (c) Ça") Quaccunque doloris gratiâ, ea omnia fine periculo femper exhibentur, fi juxta prxfcriptum exhibueris Hippocrat. de affeU. art. 33. (^) Evacuationes fuppreflsc, ubi id evenit à nervofarum membranarum ir- ritatione , par ea , quaî dolorem levant , curantur rigore foluto , nam lacryma; papaveris modo alvum, modo urinam &c. movent. Lambfma f^entr. flux, imltip. pag. 004. (c) Ego certè in artis exercitiis &pè fxpiùs, non fine ta;dio, nimis ve- ram efie opii vim occludendi alvura expertus fum, tumque, quando meis a:grorumque votis pulchrè id refpondebat, ex hoc capite turbas varias natas memini , atque incommoda relifta vidi , non facili adeo negotio iterum amovenda. Tralles uf opii..§..i.f. 1/^$. ( 32 ) Nunc Hyofciami Extracfto feu heroico pnefidio miiniti facile quoque carere pcfTiimus acribus purgantibus , qiKe ///. Hof- mannus (^a) cum opio mifcere folebat, quando alvus laxanda & fimul dolores ieniendi erant. Ego lirailibus in cafibiis Ex- trafto Hyofciami me fa^piffimè mortem avertiffe imminentem non fine gaudio recordor : illud à granis duobus ad quatuor & ul- tra , fub forma pilularum pra^fcribere foleo , vel grana fex in unciis quatuor aquas fambuci cum unciâ unâ fyrupi papaveris albi diluo , & cochleatim , donec defideratus obtineatur ef- feélus , exiiibeo. BALNEA, FOMENTA, CATAPLAS- MATA EMOLLIENTIA. Multùm quoque boni pi-^ellant ( caeteris remediis non ne- gleétis h ) relaxantia externa prcefidia in ftricluris ôc fpaf- mis , quibus ftomachi & inteftinorum fibrse laborant , relaxan- dis , in furiis dolorum pacandis , & metuendâ indè inflamma- tionc avertendâ. In hune fcopum adhibentur balnea tepida, calore humano paulô temperatiora , ex lafte , aquâ fimplicî aut emoUientium radicum , herbarum , fcminum virtute im- pregnata , quibus infedendum ab horae quadrante ad horam in- tegram & ultrà , fi vires ferant ; fuum etiam fymbolum con« ferre valent fomenta & cataplafmata (^) ex mica panis , flo- ribus fambuci , camomeli , foliis hyofciami , papaveris hor- tenfis &c. laéli aut aqute incoftis , addito dein oleo blando : calida admoveantur toti abdomini , à fcrobiculo cordis ad pu- bim , donec dolor & tenfio remiferint ; renoventur tertiâ quà- que hord. («) Diflert. de opiator. opérât, feâ:. xi. (^) Omnia enim , qujc prodefle poiTunt, fîmnl U femel adhibenda funt, u: levamen doloris fieri poffit, & periculofa; inflammationis fequelaa caveantur. VanSwkn. comment, tom. 3 pag. 175. C«) Si venter indlirefcit, dolorque cjus eft, commodilTimum eft, inter in- itia , calida cataplafmata toti ventri imponere , & ea , quaî dolorem & rigores leniunt, afTumere , dein ventrem ipf\im liquare date laéte & levi purgatione,niri isjam ante.uti fa;pè fît, contenta ipontè red- didit. Ex Bohnio Lambfma Vititr, flux. ^ag. 204. C 3î > Mantinx înflar addere liibet vim drafticam venenatam më- moratarum plantarum corrigi , fi cum faccharo , cremore tar- tari , amygdalis vel ovorum vitellis priùs teraiîtur ac nlifce- antur. Nec défunt etiam qui refinas acres drafticas în fpiritu vinî diflblvunt : tum verô , folutione ftftâ , addi débet Sympus aliquis : û enim abfque fyrupo admifto exhibeantur , tune refinofie particulae , è fpiritu vini pnecipitatîe , in piceara tenacitatem denuô concrefcunt , ac atrociora pariunt fymp- tomata. C 34 ) CLASSIS SECUNDA. FENENORUM STUPEFACIENTIUM. PAPAYER fomnifemm; PAPAYER calicibus capfulifque glabris , foliis amplexi- caulibus , incifis. Linn. fpec. Plant. H<£C fpecïes habet fennna alha vel nîgra , & feritur in hortis , him à nonnullis Papaver hortenfe appellatur. SEmina nullam vim narcoticani habent , fcd ex hujus Papa- veris capitibus corifici pofle vemm Opium , exotico viitu- te narcoticâ par, aut laltem ( pro diversâ praeparandi metho- do ) non multiim inferius, m variis Europae regionibiis , experimentis probarunt celeberrimi viri. (^) Igitur Opium Europ^eum intùs fumtum eofdem efFeftus habet , ac opium exoticum : aptum , inquam , eft producere alacritatem, fummamque Itctitiam (in imtio)cum pulsû pleno, céleri ; dein anxietatem , naufeam , vomitum , fingultum , pru- ritum cutis intenfum , vertigines , vifCis obtenebrationem , cce- citatem , temulentiam , fenfuum torporem , paralyfin , fatui- tatem , heemorrhagias , delirium cum furore , convulfiones , («) Dillenius ephem. nat. cur. cent. 9 & 10 obf. 43. Lindefiolpiiis de venenis pag. 588. Diifertatio Sproegelii expérimenta circa varia venena in vivis anima- libns inftituta continens , fub Halkriam prœfidio habita §. ai. Arnot eflT. & obf. de medec. d'Edinbourg tom. 5 pag. 135. C §5 ) epîlcpriam (^ ) fudores frigidos , fyncopes , foporcm pro- fundiliîmum ( /» ) » t^indem univcrfœ corporis Machinas geli- dam mortem. Cecinit olim Ovidius. (c;) Sunt qmque qua faciant altos Medicamina fomnos Fi&aque lethceâ. lumina fw&e premanî. Etiara externe adhibitum fimilia (ymptomata concitafîe ob- (èrvatum eft. Nec omni prorsùs culpâ vacat Papaver rhoeas ; peffima eniin fymptomata, ab cjus usû produéta vidit Riverius. Qdy '. Tinfturam caftorci inter opiL antidota collocarunt nonnulli, fed , num ejus efFectus in re fa^piùs urgentiffimâ tardiore^ haud fmt, ulteriûs inquirendum efle cenfeo. HYOSCLVMUS vulgaris vel niger C.B.fm, Paffîm in Belgio fpontè crefcit. Haec planta tota virulenta eft , ac homines , aves , pifces , frifeéta flores corrodentia &c. necat. Symptomata , quac ex radicum , caulium , folionim , femi- niim esû oriiintur, funt vomitus, fitis, gutturis conftridio , aphonia , alvi fluxiis , vifûs obfufcatio , vertigo , pruritus uni- verflilis , ardoi: vchcmcns per totum corpus , trcmor, dcmen- tla , rifiis ineptiis , imaginado qiid a?gcr in aëre fufpenlus fibi. videtur , epilepfia , hydrophobia , ftupor , fopor Icthalis. Hyoiliami fuccus, tcfte La Serre, ( STRAMONIUM frudxi fpinofo, rotundo, flore albo , fimplici. Tourn. Planta apud nos hinc indè in Hortis colitur , ac tota venenata eft. Hujus plantas radicum, foliorum, flomm, feminum intiis fumtorum indicia funt vertigo , oris ficcitas , balbuties , dyf- phagia ftrangulans cum periculo fufFocatlonis , aphonia , vo- mitus, ftupor, anaphrodifia , pai-aphrofyne & eftafis, mania, carus , convulfiones , fudor frigidus , mors. BELLADONA majoribus foliis & flo- ribus Tourn. In Belgîi hortis colitur. Tota venenata eft : multi pueri ( ait Doâoneus a ) Mech- finias & in aliis Belgii urbibiis interierunt , qui baccarum pul- chritudine alleéti eas devorarunt. Symptomata , quae obfervantur à comeftâ per errorem Bel- ladona funt fequentia : oris ficcitas & ardor , anhela fitis , vo- mitus , alvi fluxus , ha^moptifis , hypochondriorum tenfio , borborygmi , refpirandi difficultas , dyfphagia , cardialgia , fan- guinis diflblutio purulenta , fi.idor , capitis dolor , mbedo uni- verfalis , febris , delirium , tinnitus aurium , caligo , ftupor , fopor gravis, gangrîena , flenda mors, (^b') Pupillae paralytica relaxatio aut caecitas aliquando orta eft à foliis recentibus oculo admotis. (<ï) Cruydt-boeck bl. 748. C^) Schulurus aca. Phyf. Med. acad. N. C. vol. 5. Jtm Gazette falutaire de l'ann. 1166. SOLANUM caulc inermi , herbaceo , foliis ovatis, angulatis. Linn. bon. cliff In bonis inter olera crefcit & circa /epimenta etiam fuâ [ponte provenit. Solani hujus baccae & folia multos homines , gallinas &c. vitâ fpoliarunt. (^?) Hcec planta , fi paulo majori copia fumatiir , eadem fymp- ibmaca producit ac Belladona. POMA AMORIS OJJicîn. Solanum caule inermi , herbaceo , foliis pin^ natis , incifis. Colitur apudnos infi&ilibiis va fis , aut penpUhus feuejîrarum hort'is» Liberalius ingiirgitatum inducit amentiam , imaginationes terribiles , aphoniam, ftuporem, membrorum immobilitatem , apoplexiaiii. MANDRAGORAS mas ^. B. C^^ Ç«S^ t<î^ MANDRAGORAS femina J. B, JÎpud nos in bonis eàucantur. Has plantas comcdens , earumve fuccum bibens afficitiir ftu- pore , amenda , naiiicâ , iiniverfie corporis fuperfîciei intole- rabili ardore , oris ficcitate , fomno aluffîmo , violento vo- mi tu , alvi fluxu cum lubfequcntibus nonnunquam convul- fioiiibus & morte. E 2 («■) Commerc. Litter. nor. 173t. p. 371. ( S8 ) CICUTA major C. B. pin. In pînguïonbus arvis & cultis fponû provenîL t^^ tts^ t^^i c rC U T A miiior petrofelino fimilis C B.jHn, Luxuriat in hortis oleraceis. t^ tOTi i/^ CICUTA aquatica GefnerL Locîs gaudet humiâis & paluftribus. Has Cicutse fpecies viitute narcoticâ fimùl & acri ho» minibus aliifque animalibiis mortem attulifle nos docent ob- fervationes fide digniffima?. Impmdenter fumptîe inducimt veitîgines ,& caligines ocu- ïoriim , vomendi conatus , totius corporis ftuporem , fpirandi difficultatem , mentis alienationem , fomnum profundum , fm- gultum , ftrangiilationem , effluxum fanguinis ex auribus , oris conftriftionem fpafmodicam , ventriculi torfionem , ulcéra , convulfiones totius corporis, ac tandem, nifi quam citiffimè fuccurratur , mifereri nefciam mortem. ' Obfervavit Linndeus tornoje pecudum luem à comeftâ Ci- cutâ aquatica gefneri ortam, Phellandrium verô , feu Cicutaria palujîris tenuifolia B. quâ boves avide atque impunè vefcuntur , Linnao telle , equis paraphlegiam adfert & mortem. Varia; Citutas fpecies gratum atque innocuum pabulum ftur- jiis praebent. CROCUS fativus C. B. pin. In multis Belgii hortis nunc colitur, ac Croco orientali fubftituipoteft. ■ Florum hujus plantas ftamina immoderatè afTumpta indu- cunt nimiam fanguinis dilTolutionem & expanfionem, capitis dolorem , vomitum , amentiam , cachinnos immodicos , ha;- morrhagias immoderatas, ftuporem, apoplexiam, ac tandem ipfura lethum. (^0 ( « ) De deleterio Croci efFedû plura vid. apud Zacut. Luftt. prax. 1. 3 . obf. 144. Stenzel. de anodin, virt. ven. §. 34 ... . Borellum cent. 4. obf. 35. Zomum in Botanolog. p. 236. rqcj. C 39 ) NICOTIANA major latifolia C: B. fin. tt^ ta^ ta^ NICOTIANA major angiiftifolia C. B, pin. t^^ U^ (^^ NICOTIANA minor C. B. pïn. Olim Nicoîmm folummodà in infiilâ Tahaco , aliïfque Âmeric<& rçgionibus fporitè nafcehatur ; verum anno 1560. F. De Tol- ledo ejus femina , quaft venenum Europteis àeficeret , in Hif- paniam ac Lufitaniam mifit : hodie Nicoîiana in Belgio etiam pajjîm in hortis okraceis , agrifque fata provenit. Ejus folia ftimuliindi ac etiam ftupefaciendi vim habere ex- perientiâ fatis comprobawm eft. Manducata cnim ( inquit Car- theuferus a ) (alivam ex glandulis oris eliciunt , ac fimul , fi liquor nempè lalivalis acribus eorum particulis imprcegnatus , ad ventriculum & intcftina defluit , vehementcm emefin ac catharfin cum multâ naufeA excitant , ac magnam praîtereà ver- tiginem , temulentiam , ftuporem , imo foporcm producunt. Ego ( ait Ramazzini b ) non paucos novi ad marafmum de- duétos ob hujufmodi mafticationem. ( Dein aliquibus inteijec- tis addit ) Tabacum mafticatum feu illius fumum per tubu- lum tabacarium exfuélum appetentiam obruere, ita ut longum iter illius ufu poflit confici fine famis molcftiis & ftomachi latratu , tradunt multi inter quos Guil. Fifo qui pcregrinatione per loca deferta tali mafticatione ufus , nec lafiitudinem , nec famem fenfiifle affirmât : Helmontius idem adftruit , aitque id fieri , non quia Nicotiana famem fedet , quafi fansfiiciat de- fedui , fed in quantum fenfus ^affeélum tollat , fimulque funftionum exercitia : Helmontio non multum diflcntit Etmul- lents qui ait Tabacum , veluti omnia Narcotica , ftuporem in Ipiritus induccre &c. Ca) Mat. Med. tora. 2. p. 5x1. (^} De Morb. Artific. p. 117. C 40 ) In ephemeridibiis Germanicis (^) legitur cafus quomn- dam, qui à pulvere Nicotiana^ intiis fumto laborarunt aiixie-: tatibiis , lipothymiis , vomitibus tam enormibus , ut capite pe- riclitati fint omnes. Nocivus quoque efl Nicotianas pulvis naribus adtraftus; in- duxit enim nonnunquam vertiginem , anxietatem , paroxifmum hyftericum , polypum & ulcéra narium , auormiam , memo- riae debilitatem , caecitatem , ftemutationes violentas , tuflim , dyfpnœam , tremorem temulentum , coma fomnolentum , apo- plexiam, vaforura cerebri nipturam. (Z') Tabaci pulvis eft quoque funeftus lacertis , fanguifugis , limacibus, aliifque multis. Haud minus noxius cenferi débet ejus funius , cujus ufus fequentia non raro peperit rj'mptomnta , nempè ventriculi la- bem , capiplenium , cephalalgiam , vertigines , aurium tinnitus , lacrymas , oculomm rubedines , lippitudines , anxietatem , nau- feam , alvi perturbationem , arthritidem , auriginem , totius cor- poris marafmum , pulmonum exulcerationem , convulliones , lethargum , apoplexiam. ( c ) Vividiflimas etiam viperas brevi enecat nicotianae fumus. In diario medico (^) legitur exemplum vomitus cruenti, pofl: horrendas convulfiones , aliaque iymptomata , ab extemâ nicotianas in variis corporis partibus applicatione ad fcabiem curandam , produfti. Accedo tandem ad oleum nicotiana? , quod qualitate viru- lentâ longé fuperat alio quocunque modo adhibita tabaci folia : (a") Ann., 8 dec 2 obf. 2o5. (_è) Couf. Simon. Pauli traft. de abus. herb. tabaci. Ephem. german. ann. 4 dec. 2. (c) Plures C ait Cel. Tijfot de apoplex. pag. 93. ) ïiovi, de pluribus legî & audivi, qui apoplexiâ tadi, quo tempore fiimum nicotianjc fu- gebant . . . fumiphilum,'qCii fenuerit, non memini ; luget DebeiJe eruditum medicum, quem in flore xtatis necavit nimius ufiis tabaci; omnefque benè intelliguntur morbi, quos poft fumi fuftionem & ex fumi fuétione graves narrant autores; apoplexiam Hehnontius, Tulpius, Vratifîavienfes , plurerque alii; epilepfiam Ephemerides C.N.; vitia gra- vîflîma pecStoris Deheide^L Tulp'ms\ icterum Peir. Bordlt; graves in gé- nère morbos hepatis /^« Swiettm-^ arthntidem Werlhofiu:\ tabem Hallerus; alios alii. (ripiunt acida ex minerali aut ve- getabili rcgno deprompta ; hoc ipfum probe cognoverunt pr^- tici celeberrimi Sennerîus (c) Hofmannus (et) Boerhaavïus (e) aliique : ira quidcm fiimmorum virorum expericntiâ ufiis Wc nititur. ■(a) Dum, liquidis per alvum ruentibus, abdominalium vifcerum vâfa de- plentur, ficque fanguini mipulfo minus refiftunt, potens revulfio à fuperioribus partibus fit. F'anSwiett. commmt. tom. 3 pag. 285. 5) Compend. med. pag. 443. c) Med. pr. L. 6 pag. 299. ag. 423. (c) Geoffroy Mat. Med. tom. 2. pag. 70a. Thotn/ôtt Diir. de Opio pag. 12p. C 51 > Notarc tnmen expedit cautitis applicanda efle Medicamenta epifpaftica illis, qui temperamento plethorico, mobili, irrita- bili praediti funt ; cum autem ( ait ///. Fan Swieîîen ( ^ ) omnia haec infigiiem acriraoniam liabeant , & iiTitando par- tem , ciii applicantur , ftcpè motum fangiiinis iii toto corpo- re augcant ( quod tamen répugnât indicationi in hoc cafû ) idée in illorum ufCi majori cautclâ femper opus erit. [■MA c,r ■' \ Stuporem chrohicum , pofl: afïlimta venena ftiipefaciéntia manentem , intégré fanât fetaceum nuchce impofitum. NB. Si venena ftupefacientia fimùl valdè acria fint, par- tefque internas muco fuo intégré fpoliarint aut exulcera- rint, remédia demulcentia & incraflantia , in prima clafle (^) defcrîpta, in ufum quoque vocanda erunt. Ca) Comment, tom. i. pag. 577. (*; Pag- 29 ..ni € s's y CLASSIS TERTIA FENENORUM GLUTINOSORUM, TENJCIUM. Vin celeberrimi vegetabilibiis veneiiis quoque annumera- runt Semina Pfyllî, Lîni (a) , Gluten aiiciiparium ex agri- folio , vifco quercino confeftiim , aliaque fimilia tenaciffimo ac indomabili glutine praedita. EfFeéliis illonim immodicô fumtoriim ftmt qui feqiiuntur , appetitus proftratus , repletionis fenfus , naufea , vomitus , bilis inertia, faliva lenta, urina pallida, al vus tarda, abdomen tumi- dum , leucophlegmatia , paralyfis , dy fpnoea , marafmus , lethargus. Conveniunt hic vomitoria, purgantia & enemata diluentia fa- lina , refolventia faponaeea,biliofa, amara ^ friétiones abdominis. CYNOSBATI SPONGIA ofHc, Cynosbati fpongia tuberculum efl molle, hirfutum, villofum, infeétommque hibemaculum , quod aquâ madefadum fpongite inftar intumefcit , ac in rofae filveftris ramis nafcitur. Hâc fpongiolit cibo adjeélâ clanculùm canibus vitam eri- piunt malefici. Protinùs allaborandum , ut vomitus concitetur ; in quem fi- nem nonnunquam haud fmftrà gramen , caninum diétum , pr^ebetur canibus devorandum. ( rum familid petenda cfle liquet : olea enim rancida , fi cura ant-acidis mifceantur, mitillima fieri oleariis nimis notuni cft; Haud immérité depncdicantur ovorum putamina, coralla, la- G 2 ( y. .l^iï/v v.v.:a (m-.vi C ^2 y VINI, CEREVISIJE, ALTERIUSVE LIQUIDI FERMENTANTIS HALITUS. Ex Plantis earumve fuccis funefliffima confîciuntur vene- na , inter qure primum fibi lociim vindicat vini , cerevifiae , pomati, pyrati, alteriufve liqiiidi fermentantis halitus. ( Si pulvifcufi htîtantes infpirati tulîîm moléflinimam excitent; auxilium fpondcnt ( inquit ceL Tralles a ) evitatis , quantum poffibile eft , caufis zegritudincm inducentibiis , vapores ex iiqiiA & lafte ore liaufli , vel infiindibuli minifterio lucli , ut- potè immédiate laryngis rimam fiibeuntes & membranae inte- rioris nerveos villos blando rore inun^gentcs , eorumque excuf- lionem à locis , quibus infixa funt , lubriçando facilitantes ; his aélis , ut decet , fi aliquis ad motus coercendos opium neceflkrium judicaverit , non (ânè à reftâ medendi via aber- rabit. De cura fl:ernutationis nimiïe ab irritantibus produftae pa- gina 30. egi. C«) Ufus Opii fklut. &c. %. 3. pag. la^". M Félix quem fac'mnt aliéna pericula cautum. INDEX. TNtroductio. Pa?. 3 XClassisPruaa Fet>efiorumu4cnûnt 6 Colchicum 6 Hellcborus albus 7 Niger 7 Ranunculus pratenfia 9 Paluftris 9 Tithymalorura varia; fpecies lO Impcratoria II Iris II PalmaChrifti, five R icinus \rul- garis II Pinguicula vulgaris 13 Plantago palullris 13 Sambucus caule arboreo &c. 13 Humilis, five Ebulus 13 Bfionia alba 13 Œnanthe aquatica 13 Afarum 13 Doronicum - ï3 Arum 14 Laureola mas 14 Feraina 14 Oleaftellura iS Cyclamen 15 Cucumis filveftris 15 Arnica 15 Gratiola 16 Delphinium, feu Staphifagria 16 Atriplex filveftris latifolia &c. 16 maritima laciniata 16 an guftifolia 16 Caryophyllus indicus major 17 minor 17 Caltha paluftris 17 Ros folis 17 Evonymus vulgaris 17 Juniperus - 18 Nerium Oleander 18 Abies marina 18 Pinus filveftris 18 Corona Imperialis 19 Rubia tindtorum 19 Ilyacinthus 19 Chama:dris 19 Satureia hortenfis 19 Petrofelinum 30 Vifcum ao Rapiftrum 30 Sabina ao Rlqrcurialis, Cynocrambe didla ai Beta ' at Digitalis ai Urticœ,coriandri&nigellaEfemina aa Antidota Fistietiorum CiaJJis Prima 33 Fndicationes Vena;feétio Yomitum moventia Purgantia Clyfmata Acida Spiritus vini Demulcentia, & Tncraflantia Opium Hyofciami cxtradum Balnca , Fomenta , Cataplafmata emollientia Classis Seclnda Fenenorum flupe- fackntium Papavcr hortenfe Hyofciamus niger Stramonium Belladona Solanum caule inermi , herbaceo, foliis ovatis &c. Poma amoris Mandragoras mas fcmica Cicuta major minor aquatica gefneri Crocus fativus Nicotiana major latifolia anguftifolia minor Aconitum, five Napellus Fungi Laurocerafus Cannabis fativa Taxus Verbafcum Lolium Cerealia femina vitiata _,„ Antidota Fenenorum Clajps Sseunda 46 Venxfeétio &c Artcriotomia 4*? Vomitoria 47 Purgantia 4S Clyftnata 49 23 23 24 25 a5 27 29 30 31 3a 34 34 3 I* 37 37 37 fî 38 38 38 39 39 39 4» 4a 43 44 44 45 45 45 15. f INDEX. Acida 49 Stimulantia externa 50 Classis Tertia f^enenorum g/uti- mforum, tenacium 52 Semina Pfylli 52 Lini 52 Gluten aucn pari uni 5a Cynosbati fpongia 52 Antidota Fétietwrum Clajfis Tertia 5a Classis Quarta Femnorum Oleo- forum 53 Olea vegetabilia recens exprefla 53 Rancida 53 Empyreumatica 54 Stillatitia, feu EfTentialia 54 Antidota Fenemrum ClaJfis Quar- ^^^ - , 53-' 54- 55 Classis Quinta Fenetiorutn Alca- linorum g6 Salia alcalina fixa gS volatilia 56 Aktidota Pemnorum Clajps Quin- ^^^ 51-^ 5^- 59 Classis Sexta Fenemrum fpecie ha- litùs &c. Perimsntium 60 Vapor carbonum accenforum 60 "Vini fermentantis halitus 62 Plantarum , Seminum &c. hali- tys Qocivl 6i Cannabis corruptsc fœtor 62 Lini in aquâ macerati effluvia 62 Ranunculorum hortenfium odor 63 Naporum fîorercentium effluvia 63 Dracontii fœtor 63 Foliorum Juglandis arboris exha- lationes 6j Hyofciami effluvia 63 Fœni recens congefti effluvia 63 Florum Sambuci effluvia 63 Cicutac effluvia 63 Croci exhalationes 63 Cynogloffi caninus odor 63 Nerii floris effluvia 64 Fœtor urinœ eorum , qui afpara- go vefcuntur 6^ Fungorum venenatorum exhala- tiones 64 Rofarura exhalationes 64 I Papaveris haJitus 64 Taxi vapor 64 Fabarum florentium odor 6^ Pulveres vegetabiles infpirati 6g Lycoperdonis pulvis 6g. Agarici, feu Fungi igniarii pul- vis 6g Antidota Fenemrum Clafft: Sex- ta 60. 61. 62. 64. 6g. 66 ùtÊ^f