S 4 Lu [æ| Z LL] H L S JOHN BROOK LIBRIS EX INSTITUT DE FRANCE. MÉMOIRES SUR LE SYSTÈME NERVEUX DES MOLLUSQUES ACÉPHALES LAMELLIBRANCHES OU BIVALVES, Par M. DUVERNOY. Communiqués dans les séances des 8 novembre 1841, 25 uovembre 1844, 24 février 1845, 3 mai et 26 juillet 1852. (EXTRAIT DU TOME XXIV DES MÉMOIRES DE L’ACADÉMIE DES SCIENCES.) PARIS, TYPOGRAPHIE DE FIRMIN DIDOT FRÈRES, IMPRIMEURS DE L'INSTITUT, Rue Jacob, n° 56. 1853. ANA | aitu Jo saUgEUL TVA 230 pue 29 a au ge te Ni | FREE TOM ANVIE MR 010 SR tabs supra de / rnb anliaie At dt dretlh soi hs votre 2 Li MANAUTE FAURE sde} ONE En \ ls, Si dr DUR Len dt HrhA Se saone en ner gum PET ' PTT MR qu | TTL. vec re 26 TONI ES LAS LSAAGE LES ARE LDIQORIRELILLULELRLARELV EN RER LR SLR RLSRILLULELRRULRILAR SAR LERIARLAS QAR LUN DR MÉMOIRES SUR LE SYSTÈME NERVEUX DES MOLLUSQUES ACÉPHALES LAMELLIBRANCHES OU BIVALVES, Par M. DUVERNOY#Y. Communiqués dans les séances des 8 novembre 1841, 25 novembre 1844, 24 février 1845, 3 mai et 26 juillet 1852. INTRODUCTION (1). Lorsqu'on entreprend de traiter une question relative à une classe entière du règne animal, on est sans doute en- couragé par l’espoir de découvrir quelques parcelles de ce trésor inépuisable de vérités que récèle la nature organisée, et dont elle récompense par intervalles ses persévérants, ses plus zélés scrutateurs. (1) Communiquée à l'Académie dans sa séance du 3 mai 1852. 1° n DU SYSTÈME NERVEUX Mais on éprouve aussi des instants de découragement, lorsqu'on s'aperçoit que toute question semblable s'agrandit et s'étend, à mesure que l'on cherche à l’approfondir, et que l’on prévoit la nécessité où l’on sera, par suite de la brièveté du temps et de la rapidité de la vie, de se résigner à la laisser incomplète, sans pouvoir parvenir à l’épuiser. Ces réflexions me sont venues tout naturellement à l'occa- sion du Mémoire que j'ai l'honneur de présenter à l'Acadé- mie pour la troisième fois. Je ne compte pas un travail préliminaire sur l'animal de l’'Onguline couleur de laque, animal qui était resté in- connu jusqu'à ma Communication à l’Académie, du 8 no- vembre 1841. Ce Mémoire fut immédiatement l’occasion de celui d'au- jourd’hui, dont la première lecture (à l’Académie) est du 25 novembre 1844. Je l'avais divisé en trois parties. La première était relative à l’histoire de la science. La seconde comprenait vingt Monographies, dont les des- criptions étaient éclairées par quarante et une figures, dis- tribuées dans neuf planches, et représentant les divers sys- tèmes nerveux décrits dans ces Monographies. La troisième partie se composait à la fois d’une descrip- tion générale des divers arrangements du système nerveux dans cette classe, et de sa structure intime; l’une et l’autre résumées dans vingt-six paragraphes, qui ont été imprimés dans le compte rendu de cette séance (1). (1) T. XIX , p. 1132-1137. DES MOLLUSQUES ACÉPHALES. 5 Ce Mémoire, qui avait été renvoyé, à ma demande (1), à Ta Section de zoologie et d'anatomie comparée, n'ayant pu être examiné en temps utile par cette section, me fut remis, par son honorable président, immédiatement après la séance du 9 décembre suivant. Le 24 février 1845, j'eus l'honneur de l’adresser de nou- veau à l’Académie, cette fois par: l'organe de M. le secrétaire perpétuel, avec une NOTE ADDITIONNELLE, qui fut imprimée dans le compte rendu de la même séance (2). J'ajoutai la prière à M. le président de vouloir bien nommer des com- missaires pour l'examiner et en rendre compte à l’Aca- démie (3). Le temps ne leur ayant pas permis de faire immédiate- ment cet examen, ayant d’ailleurs moi-même l'intention de compléter, autant que possible, ce premier travail resté longtemps chez M. de Blainville, je priai M. le secrétaire per- pétuel, l’un des commissaires, auquel M. de Blainville l'avait fait passer, de vouloir bien me le rendre. Souvent détourné, par d’autres devoirs, de cette tâche que je m'étais imposée, ce n’est qu'après un intervalle de sept années, écoulées depuis ma dernière communication, que je viens, enfin, offrir à l’Académie le résultat de mes anciennes et récentes recherches sur ce sujet d'anatomie comparée des plus difficiles à étudier. ——— (x) Je n'étais alors que correspondant. (2) T. XX , p. 482 à 484. (3) Les commissaires désignés furent MM. de Blainville, Flourens, Milne-Edwards. On à omis d'imprimer leurs noms dans le compte rendu de la séance. 6 DU SYSTEME NERVEUX Je ne pouvais me dispenser de rappeler ces souvenirs per- sonnels, pour constater, à plusieurs égards, mes droits de priorité sur des travaux postérieurs; ou du moins pour me justifier de revenir sur ce sujet, malgré plusieurs publica- tions, dont l’une toute récente, que je ne connais que depuis quelques jours, a été faite en Allemagne par M. le docteur Keber. J'aurai soin d’ailleurs de parler en détail de ces der- nières publications, dans la troisième partie historique de mon Mémoire. La première ne comprendra encore que l’histoire de la science jusqu'à l'époque de ma communication du 25 no- vembre 1844. La seconde sera un exposé succinet des résultats que ren- ferment les Monographies que j'aurai l'honneur de remettre sur le bureau de l’Académie, en distinguant toutefois ceux obtenus déjà en 1841, puis en 1844, 1845 et 1846, de ceux auxquels je suis parvenu plus récemment. DES MOLLUSQUES ACÉPHALES. 7 x HISTOIRE DE LA SCIENCE RELATIVE AU SUJET TRAITÉ DANS CE MÉMOIRE. PREMIÈRE PARTIE. Jusqu'au 25 novembre 1844. Je chercherai, dans cette première partie, à donner une idée exacte des travaux qui ont précédé le mien, en les expo- sant dans leurs généralités; me réservant de revenir sur les détails, dans celles de mes Monographies dont les sujets au- raient déjà été traités par d’autres anatomistes. Pour comprendre combien la science est restée, jusqu’à ces derniers temps, très-pauvre ou très-incomplète, relativement au système nerveux des Bivalves lamellibranches, il faut s'être occupé soi-même de semblables recherches. L’extrème finesse des filets nerveux qui se détachent des principaux nerfs, et qui est telle qu'on ne peut les aperce- voir souvent qu'à la loupe ou au microscope à dissection ; leur transparence, la blancheur des tissus; la difficulté de distinguer les vaisseaux des filets nerveux ; la facilité avec la- quelle on brise ceux-ci, à cause de leur extrême ténuité et de 8 DU SYSTÈME NERVEUX leur nature molle et peu résistante, ont retardé longtemps leur connaissance. Elle est devenue un peu moins difficile depuis l'emploi de quelques procédés chimiques, au moyen desquels on rend les nerfs opaques, en coagulant leur contenu, et en rendant plus ferme leur névrilème. C’est le chlorure de zinc, employé de- puis quelque temps dans le laboratoire d'anatomie comparée du Jardin des Plantes, qui a le mieux réussi, et que nous pré- férons à présent à l'emploi des acides minéraux, de l'acide nitrique entre autres, très-étendu, ou de la solution de subli- mé, dite liqueur d'Owen, dont nous avons également fait usage. C'est à Por1 que l’on doit les premières indications concer- nant plusieurs parties du système nerveux de ces mollusques mais avec la détermination erronée de vaisseaux lympha- tiques. Il figure, dans quatre espèces de Mollusques bivalves, les ganglions postérieurs, qu'il appelle citerne du chyle, et les nerfs qui en partent ou qui s’y rendent, qu'il prend pour les principaux vaisseaux du chyle. Nous avons très-bien reconnu, parmi ces prétendus vais- seaux, notre nerf palléal postérieur, le nerf branchial et le nerf du grand collier. Dans le Solen siliqua, Poli à fait représenter, parmi ces prétendus vaisseaux lymphatiques, les ganglions antérieurs ou buccaux, de forme quadrilatère, et le cordon du petit collier qui en part et se dirige dans le pied ; mais 1l n'a pas découvert ce cordon jusqu'au ganglion pédieux (1). © — ———_—_——_—_—_—————@—æ— (1) 7. Poli, Testacca utriusque Siciliæ, etc. — Parmæ, 1791 et 1705; DES MOLLUSQUES ACÉPHALES. 9 La première rectification de l'erreur de Poli, et conséquem- ment la juste détermination du système nerveux des Acé- phales bivalves, est due à G. Cuvier (1). Du moins, cette pré- tendue citerne du chyle est désignée comme le cerveau de ces Mollusques dans son Z'ableau élémentaire des animaux, imprimé en 1798 (2). Deux années plus tard, en 1800, MM. Cuvier et Duméril ont décrit, dans le t. IT des Zecons d'anatomie comparée, le système nerveux des Æcéphales bivalves, comme formé cons- tamment d’un grand collier, embrassant tous les viscères dans son circuit, et comprenant deux ganglions, un sur la bouche, représentant le cerveau, et l’autre vers la partie op- posée. On voit, par les détails qui suivent cette description géné- rale, que la dénomination commune de cerveau, comprend à la fois le cordon de commissure qui réunit les deux gan- glions labiaux et ces deux ganglions. On distingue très-bien, dans ces détails, le nerf qui sort en avant de ces ganglions et qui fournit des filets au muscle adducteur antérieur et au manteau; c’est notre palléal antérieur. On y reconnaît de même les cordons du grand collier, les nerfs branchiaux et notre palléal postérieur, de chaque côté, fournis par le gan- 2 vol. in-fol. : tabula XI, f. 1, pour le Solen siliqua; t. VIII, f. x, pour le Pholas dactylus ; t. X, pour la Moule des peintres, Mya picto- rum, L.; t. XXV,f. r et 3, pour l’A4rca Noë. (1) Auquel on doit encore la découverte du système nerveux des A4sci- dies, pour nos Tuniciers thoraciques, et des Anatifes, pour les Cirrhopodes. (2) Le cerveau est placé entre les branchies et le canal intestinal, du moins dans les Solens et les Pholades, p. 415. 16 DU SYSTÈME NERVEUX glion de ce côté, qui est d'une forme bilobée. « Ces derniers. € y est-il dit, passent sur le muscle postérieur, absolument « comme ceux du cerveau sous l’antérieur, et après lui avoir « donné quelques filets, ils se rendent dans le manteau, dont «ils suivent le bord, jusqu'à ce qu'ils se joignent à ceux du « cerveau, ce qui en fait un cercle complet (x). » + Mangili, en 1804, déerivit plus complétement le système nerveux central chez les Unio etles Anodontes. M fit, à cette époque, la découverte du ganglion pédieux, qu’il appelle ganglion central. W commit l'erreur de déterminer, comme des nerfs viscéraux, la plupart des nerfs qui en partent. Il distingue de plus, dans sa description, les ganglions labiaux, qu'il nomme cérébraux, du filet de commissure qui les réunit (2). Eu 1824, M. de Blainville déterminait avec exactitude les trois paires de ganglions du système nerveux central de la Moule commune (3), Mytilus edulrs : 1° La paire antérieure ou les ganglions buccaux avec leur filet de commissure, et le cordon du grand collier qui les unit à la paire postérieure ; 2° La paire moyenne, dont il n’a pas vu le cordon qui la réunit à la première paire pour former le petit collier, mais dont il a présumé l'existence dans un petit filet très-fin qui en sort en avant et va peut-être, dit-il, se joindre au gan- glion antérieur ; (1) Pag. 310 et 311. | (2) Nuove richerche zootomiche sopra alcune specie di Conchilie bi- valvi. Del cittadino G. Mangili; Milano, 1804. (3) Dictionnaire des sciences naturelles, t. XXXIL, p. 121. DES MOLLUSQUES ACÉPHALES. 1] 3° Enfin, la troisième paire, située tout à fait en arrière, contre la partie antérieure du muscle adducteur de ce côté. Les ganglions de cette paire sont distants et réunis par un filet de commissure très-fin. Parmi les nerfs que ces ganglions produisent, l’auteur n'a vu que ceux du grand collier, un nerf pour le muscle adduc- teur, et le palléal postérieur. Il n'a pas connu le nerf bran- chial, représenté déjà par Poli dans les quatre figures des es- pèces que nous avons citées, et par Mangili dans lÆnodonte. Jusqu'en 1833, année de la publication de la Zoologie médicale, par MM. Branpr et RATZBURG, on n'avait pas publié de description du système nerveux appartenant à un PBivalve monomyatre. M. Branpr remplit cette lacune d'une manière remarquable dans cetimportant ouvrage. Le système nerveux de l’Auitre comestible s'y trouve décrit par ce savant, avec beaucoup plus de détails qu'on n’en trouve chez les anato- mistes précédents. Seulement, il est à regretter que l'au- teur n'ait pas fait de recherches comparatives; elles l’au- raient conduit à de meilleures déterminations. Les ganglions de son système branchial sont en partie nos ganglions la- biaux. Les quatre prétendus filets qui s’avancent régulière- ment de ces ganglions, pour se porter vers le sommet des deux branchies de chaque côté et se distribuer à leurs deux lames, ne sont que des brides ligamenteuses. Il y a aussi un peu de confusion dans l’énumération des nerfs que produisent les ganglions postérieurs. Ces observations ne doivent pas diminuer le mérite qu à (x) Medicinische Zoologie 2° Band., pl. XXXVI; Berlin, 1833. DS 12 DU SYSTÈME NERVEUX eu M. Brandt de parvenir, il y a déjà vingt années, ou à peu près, à découvrir dans le système nerveux de l'Huître comes- tible les détails qu'il a rendus dans trois figures propres à en faire comprendre la description. Malgré ce progrès dans la connaissance du système nerveux des Bivalves, la science restait, à cet égard, singulièrement incomplète dans les ouvrages élémentaires, qui doivent en comprendre les principaux faits et les notions les plus es- sentielles. Dans la première édition du Règne animal, qui est de 1815. et dans la seconde qui a paru en 1830, M. Cuvier, ayant con- servé dans la classe des Zcéphales ceux qui manquent de co- quille ou les Zuniciers, se borne à une courte généralité sur leur système nerveux qui convienne à l’un età l’autre : « Le cer- «veau est sur la bouche, et il y a un ou deux ganglions (1). » Ce n'était pas là, à la vérité, mais dans les Lecons d’anato- mie comparée, qu'un historien impartial devait chercher ce que M. Cuvier savait sur le système nerveux des Bivalves lamellibranches. En 1834, M. Milne-Edwards ne mentionne pas les ganglions pédieux. La figure de la page 704 des Éléments de zoologie publiés cette même année par notre savant collègue, ne repré- sente que les deux ganglions œsophagiens comme très-éloi- gnés l’un de l’autre, et réunis par une bride transversale. Il y a de plus une partie dite ventrale de ganglions postérieurs réunis en une seule masse, placée sous l'intestin, et liée aux ganglions antérieurs par deux cordons nerveux très longs. (1) Le Regne animal, etc., t. IL, p.116; Paris, 1830. DES MOLLUSQUES ACÉPHALES. no Ce que je viens d'écrire est copié de la note explicative de cette figure ; voici ce qui est imprimé dans le texte (p. 764 et 765) : « Chez un grand nombre de Mollusques les moins parfaits, « tels que le Manche de couteau et la plupart des Æcéphales, « qui habitent une coquille à deux valves, le système ner- « veux ne se compose guère que de deux paires de ganglions « réunis en deux longs cordons interganglionnaires, et don- « nant naissance à diverses branches. Les ganglions de la « partie antérieure sont tantôt assez éloignés entre eux et « réunis seulement par un cordon intermédiaire, tantôt ac- « colés l’un à l’autre, ou même confondus en une seule « masse; ils sont situés au-dessus de l'œsophage, et fort éloi- « gnés des ganglions postérieurs, placés au-dessous de l'in- « testin, vers la partie postérieure du corps. » On trouve, dans les Éléments d'anatomie comparée, de M. R. Wagner, qui parurent dans les années 1834 et 1835, une description du système nerveux de l’Ænodonte, comme exemple de celui de tous les Bivalves. Cette description ne va pas plus loin que celle que Man- g1li avait donnée trente ans auparavant. Les ganglions antérieurs ou labiaux, avec leur filet de commissure, constituent le cerveau. Il y a un ganglion considérable dans le tranchant du pied, qui communique par deux filets nerveux avec les ganglions cérébraux. Ce même ganglion fournit les nerfs des viscères avec ceux des muscles du pied. Enfin un ganglion postérieur reçoit deux cordons des gan- glions antérieurs, dont on ne voit se détacher aucun filet nerveux. 14 DU SYSTÈME NERVEUX Après les premières esquisses de ManGiri et de M. Branpr, où l’on trouve les principales dispositions du système ner- veux des Bivalves, auxquelles d’ailleurs nous pourrions ajou- ter celles de Pozr, en corrigeant sa fautive interprétation du système nerveux comme système lymphatique; il faut ar- river jusqu'en 1837, époque de la publication du Mémoire de M. GARNER (1), pour citer un travail général sur le système nerveux de tout l'embranchement des Mollusques et de la classe des Acéphales bivalves en particulier. La planche XXIV de ce Mémoire représente le système nerveux dans cinq espèces d'Æcéphales lamellibranches (>). Un texte fort court donne à connaître les principaux ca- ractères de ce système et les déterminations de l’auteur. Les ganglions antérieurs sont pour lui les ganglions céré- braux, attendu qu’ils communiquent à la fois avec les gan- olions postérieurs et le moyen, et que ce dernier et Îles ganglions postérieurs ne communiquent pas directement entreeux: Le ganglion pédieux, que M. Garner regarde, à tort, comme constamment simple, est le plus souvent double. Ce ganglion , suivant cet auteur, devrait être envisagé comme le ganglion de la locomotion. Nous verrons en effet que les nerfs qui en partent, se dis- tribuent aux faisceaux musculaires du pied et des parois abdominales, dont le pied n’est qu'une extension. Mais il faut observer que les muscles adducteurs ou les (1) Dans les Transactions de la Societe linneenne de Londres. (2) Ce sont : les Ostrea edulis, Pecten maximus, Modiola vulgaris, Mactra stultorum et Pholas dactylus. DES MOLLUSQUES ACÉPHALES. 15 muscles rétracteurs, qui jouent un rôle plus ou moins im- portant dans la locomotion de ces animaux , reçoivent leurs nerfs, soit des ganglions postérieurs, soit des ganglions an- térieurs. Les ganglions postérieurs sont désignés dans ce travail sous le nom de ganglions respirateurs, parce qu'ils donnent des nerfs aux branchies et aux siphons, suivant M. Garner, quand ceux-ci existent. Nous n’avons pas adopté cette dénomination trop exclu- sive, qui donne une idée très-inexacte des fonctions de ces sanglions, puisque les principaux nerfs qui vont au manteau, et dont ceux des siphons ne sont que des branches ou des rameaux, proviennent également des ganglions postérieurs, et que ce sont des nerfs sensitifs ou musculaires, plus consi- dérables d’ailleurs que les nerfs branchiaux. M. Deshayes, dans les premières livraisons de son 7raité élémentaire de conchyliologie, qui ont paru en 1839, a cher- ché à décrire les différences qui existent entre les Zcéphales dimyaires et monomyaires, relativement à leur système ner- veux; mais il est loin d'y avoir réussi. On est étonné, en lisant sa description du système ner- veux des Mollusques dimyaires (1), qu'il n’ait pas profité de l'ouvrage de Mangili pour décrire les ganglions pédieux , dont il ne parle pas, et qu'il ne paraît pas avoir con- nus au moment où il écrivait ces généralités. Il indique cependant le cordon du petit collier sous le nom de filet viscéral, qu'il suppose, à tort, donner des filets à l'estomac, au foie, au cœur et à l'ovaire. (1) Pag. 255 et 296. 16 DU SYSTÈME NERVEUX L'assertion que le système nerveux des Monomyaires est, en général, moins développé que dans les Dimyaires (1), et que les ganglions postérieurs ne sont guère plus grands que les antérieurs, est le contraire de ce qui existe. J'aurais à placer ici, par ordre de date, comme travaux renfermant d’intéressantes découvertes sur quelques parties du système nerveux des Bivalves, en premier lieu, un mé- moire de M. de Siebold, sur un organe problématique qui existe dans quelques Bivalves, organe que l’on considère à présent comme le sens de l’audition de ces animaux. Il est remarquable que MM. Gaudichaud, Eydoux et Sou- leyet le découvraient dans plusieurs Ptéropodes et Gastéro- podes hétéropodes en 1856 et 1837, durant leur voyage au- tour du monde. Nous aurons l’occasion d'y revenir dans plusieurs de nos monographies. Nous citerons en second lieu, parmi ces découvertes parti- culières, celle d’un cordon palléal, que MM. Grube et Krohne ont décrit en 1840, dans les Peignes et les Spondyles. Nous en parlons en détail dans notre monographie du Pecten MAXIMUS. (1) Page 297. ——— He Q dha——— - DES MOLLUSQUES ACÉPHALES. 17 SUITE DE L’HISTOIRE DE LA SCIENCE. — > 9—— DEUXIÈME PARTIE. Mes propres travaux de 4841 à 1844, février 1845 et 1846, et accessoirement ceux de 4852. Je viens d’esquisser et de montrer l’état de la science au moment où J'ai entrepris de lui faire faire quelques progrès. J'avais compris que, pour parvenir à avoir une idée Juste du système nerveux, il fallait l’étudier comparativement dans les principales familles de cette classe, et que l’on ne devait pas se borner à quelques observations particulières sénéralisées prématurément. Les recherches sur le système nerveux, sur sa disposition générale, sur sa distribution; sur les renflements ganglion- naires qui en composent les parties centrales, et sur leurs proportions, sur le nombre, les proportions et le mode de distribution des filets qui en constituent les parties périphéri- ques; ces recherches, dis-je, sont de la plus haute importance sous le rapport physiologique, pour juger de la prédomi- nance de certaines fonctions, ou du moins pour mesurer, pour ainsi dire à l'œil, la quantité relative d'influence ner- 3 18 DU SYSTÈME NERVEUX veuse qu'exige l'exercice de ces fonctions, par la quantité de nerfs que ces parties recoivent et par leurs proportions. Relativement à la Zoologie, l'arrangement du système ner- veux dans tel ou tel animal détermine le type, au moins, et souvent la classe à laquelle il appartient. On peut même descendre dans les premières divisions des classes et trouver, dans certaines dispositions de ce système, de bons caractères des sous-classes, des ordres ou même des familles. Nous le montrerons tout à l'heure pour les Mollusques acéphales lamellibranches. Cette influence dominatrice du système nerveux sur tou- tes les parties de l'organisme auxquelles il donne la vie qui leur est propre, fera comprendre facilement combien son étude détaillée, approfondie, peut être utile sous le double rapport de la physiologie et de la zoologie. C'est cette idée qui m'a encouragé dans les pénibles recherches dans les- quelles j'ai persévéré, malgré la faiblesse de ma vue; mais, grâce au secours que J'ai trouvé dans les yeux et les mains ba- biles, sans parler de la science de MM. Maissiat et Robin, mes préparateurs au Collége de France jusqu’en 1845; puis de M. Focillon, qui a succédé à M, Maissiat dans les mêmes fonctions; et, en dernier lieu, de M. Gratiolet, l’un de mes préparateurs au Muséum d'histoire naturelle. Les dessins nombreux, si utiles pour l'intelligence des des- criptions, que j'ai eu soin d'ajouter à mon texte, sont dus à l’habile pinceau de MM. Lackerbauer et Focillon. Plusieurs autres sont de M. Gratiolet, qui joint, comme M. Focillon, à l'habileté de l’anatomiste, le talent bien précieux pour la science de dessinateur exact et éclairé. J'avais ainsi étudié, sous le point de vue du système DES MOLLUSQUES ACEPHALES. 19 nerveux, vingt et quelques espèces différentes, lors de ma première communication de 1844, appartenant à autant de genres ou de familles, de tous les ordres de la classe des ÆAcéphales lamellibranches. I] en est résulté vingt Monogra- plhies dont j'ai extrait un certain nombre de propositions distribuées dans les vingt-cinq paragraphes, qui ont été im- primés dans le compte rendu de la séance de l’Académie du 25 novembre 1844. Dans la séance du 24 février 1845 j'en ajoutai un vingt- sixième. Parmi les propositions comprises dans ces vingt-six para- graphes, il en est surtout deux (les $$ XIT et X1ID) qui devaient être complétées ou rectifiées, ainsi que je l’expliquerai en dé- tail, par le texte même de ces Monographies ou par les figures que j'y avais jointes. Après ces préliminaires, je vais donner successivement les deux résumés du 25 novembre 1844, et des 3 mai et 26 juil- let 1852, dans lesquels j'ai cherché à exposer brièvement l’état de la science au moment où je m’en suis occupé, et qui renferment plus particulièrement l'énoncé des résultats de mes recherches successives et de mes études. 20 DU SYSTÈME NERVEUX PREMIER RÉSUMÉ (1). SL‘. Le système nerveux des Mollusques acéphales lamelli- branches peut se diviser, comme celui de tout autre animal, en parties centrales et en parties périphériques. $ IT. Les parties centrales se composent généralement de trois paires de ganglions et de cordons nerveux qui les réu- nissent pour constituer deux colliers ou deux anneaux, un grand et un petit. $ IT. Les trois paires de ganglions de ce système central ont toujours la même position relative entre eux, et le plus souvent avec les autres parties de l'organisme. $ IV. L'une est antérieure et située le plus souvent de chaque côté de la bouche, près des palpes labiaux, ou même à leur base ou un peu plus en arrière. Les ganglions qui la forment sont toujours séparés, plutôt distancés que rap- prochés. Un cordon de commissure les réunit au-devant de l’orifice buccal (2). $ V. La seconde paire de ganglions est située dans les parois abdominales ; elle n'existe que lorsque ces parois se séparent des viscères pour former un pied distinct. Cette paire (1) Du 25 novembre 1844 et du 24 février 1845. (2) J'avais ajouté, à tort, « plus rarement en arrière de ces orifices, » DES MOLLUSQUES ACÉPHALES. 2I est toujours située dans un plan inférieur aux deux autres. Elle peut être remplacée par un seul ganglion (lOnguline), ou du moins paraître fondue en un ganglion unique. Quand il y en a deux, et c'est le cas le plus fréquent, ils sont toujours rapprochés, se touchent au moins, et se sou- dent souvent en partie. $S VI. La troisième paire est la postérieure. Elle est en même temps supérieure, puisqu elle est constamment placée contre la face inférieure et un peu antérieure du muscle ad- ducteur de ce côté, quand il y a deux adducteurs; ou du seul muscle adducteur qui existe dans les Monomyaires. Les ganglions de cette troisième paire sont plus générale- ment rapprochés et plus ou moins soudés ensemble ; rare- ment les deux ganglions sont-ils distants, comme dans la Moule comestible et le Lithodome caudigère. Ainsi que les ganglions moyens, ils peuvent être confon- dus en un seul. $ VII. Les ganglions antérieurs et leur cordon de com- missure forment avec les ganglions postérieurs, au moyen du cordon nerveux qui réunit le ganglion antérieur et le ganglion postérieur du même côté, un grand anneau entou- rant, comme une ceinture, le haut de la masse viscérale ab- dominale, dans laquelle il est plus ou moins enfoncé. $ VIII. Les mêmes ganglions antérieurs forment avec les ganglions pédieux un petit anneau ou un petit collier, au moyen de deux cordons qui réunissent les ganglions du même côté. Ce collier a d'autant plus d’ampleur que le pied est lui- mème plus volumineux. Il existe, ainsi que les ganglions pédieux, chez tous les 22 DU SYSTEME NERVEUX Bivalves qui ont un pied, qu'ils soient monomyaires, les Pei- gnes, ou dimyaires, ou trimyaires , l’Ænomuie. S IX. Les Bivalves qui n'ont pas de pied n’ont que le grand collier (1). $S X. Lorsqu'il n'y a qu'un grand collier, les ganglions postérieurs forment la partie centrale du système nerveux, la plus importante par son volume et par le nombre de nerfs qui en sortent, comme chez les Auitres. $ XI. Les parties périphériques du système nerveux des Bivalves proviennent généralement des trois paires de gan- glions centraux, lorsque ce système a son plus haut degré de composition (2). S XIT. Les cordons qui forment le grand et le petit collier ne produisent aucun filet nerveux apparent. (Il aurait fallu ajouter, à l'œil non armé et sans préparation chimique qui rende visibles les filets les plus déliés. Mais par l’action, en- tre autres, d’une solution de chlorure de zine, nous sommes parvenu à découvrir plusieurs de ces filets fins partant du cordon du grand collier. Voir en particulier la Monogra- pluie de l'Huitre.) $ XII. Le premier nerf que donne le cordon postérieur, en dehors du cordon du grand collier, est le nerf branchial qui gagne le bord supérieur et adhérent des branchies, soit directement, soit en faisant un coude plus ou moins pro- longé en avant, pour prendre ensuite sa direction du côté oppose. (1) Ce paragraphe avait besoin d'être expliqué par ce que je dis $ II du second résumé; ou corrigé, relativement aux nerfs viscéraux, par ce qui est dit $ XX de ce second résumé. (2) Voir encore le $ XX du second résumé. DES MOLLUSQUES ACÉPHALES. 29 Ce nerf est constant ; il a pour caractère de ne pas se divi- ser en branches jusqu’à sa terminaison, vers laquelle il est cependant plus délié qu’à son origine. Ce nerf est d'autant plus long que le muscle adducteur auquel il s’applique est plus en avant, comme dans les Ho- nomyaires, et qu'il y a une plus grande portion de branchies, en arrière de son origine. (On peut le distinguer en deux parties : l’une antérieure formant un coude en avant, ainsi qu'il vient d’être dit, du- quel nous verrons, dans le résumé suivant, que partent un grand nombre de filets très-fins qui se rendent dans la par- tie de la branchie qui est en avant du muscle adducteur pos- térieur ; l’autre qui suit le bord dorsal des branchies jusqu'a leur extrémité postérieure. Il en sort de courts et fins filets qui vont aux cloisons musculaires interbranchiales.) $ XIV. Après le nerf branchial, et sur le côté, ces mêmes ganglions produisent un nerf palléal latéral, et plus en ar- rière un nerf palléal postérieur; troncs nerveux plus ou moins considérables, plus ou moins divisés, dont les bran- ches et les rameaux se distribuent exclusivement au manteau pour le premier, à ce même manteau, aux tubes quand ils existent, et au muscle adducteur de ce côté, pour le dernier. Souvent ces troncs nerveux sont réunis en un seul. Dans le Peigne, le nerf palléal latéral sort du ganglion sur les côtés, et se divise dichotomiquement de manière à for- mer douze rameaux principaux qui envoient leurs ramus- cules aux trois quarts de la circonférence de chaque hé- micycle du manteau. Dans l’Huitre, on peut compter jusqu’à huit nerfs qui sor- tent de toute la circonférence extérieure du ganglion, et se 24 DU SYSTÈME NERVEUX portent en rayonnant, soit en se divisant, soit directement dans toute la circonférence du manteau. $ XV. En avant, les ganglions labiaux produisent un nerf palléal antérieur qui se distribue au manteau, à l’adducteur antérieur et aux palpes. Plusieurs de ces nerfs, au lieu de sortir d’un seul tronc, peuvent avoir leur origine immé- diate dans les ganglions : tels sont les nerfs qui vont aux palpes. Quelquefois (dans l’Auitre) un petit filet se rend à la partie antérieure des branchies et un autre à l'estomac. $ XVI. Lorsque les ganglions pédieux existent, les nerfs qui en sortent, en nombre variable (pour chaque espèce, genre ou famille), de deux au moins, quelquefois de six (les Unio), se distribuent particulièrement aux parois muscu- leuses de l’abdomen et au pied. Il est toujours rare et diffi- cile de pouvoir distinguer ceux qui appartiennent aux vis- cères, à l'ovaire, au foie, au canal intestinal. (Ils ont plutôt leur origine dans le cordon du grand collier ou dans le ganglion buccal.) $S XVIL Nous avons vu que les nerfs qui se distribuent aux organes moteurs ou sensitifs, ou aux viscères abdomi- naux, remplissant l’une ou l’autre fonction de nutrition ou de génération, ont tous leur origine dans l’un ou l’autre des ganglions centraux (1). Ces nerfs vont directement de leurs diverses origines centrales aux parties auxquelles ils sont destinés. $S XVIII, Le système nerveux du Peigne fait exception à (1) Ges derniers proviennent du cordon du grand collier, $ XX du se- cond résumé. DES MOLLUSQUES ACÉPHALES. 29 la règle précédente. Tous les nerfs sensitifs ou moteurs qui appartiennent aux ganglions antérieurs et aux ganglions postérieurs aboutissent par leurs dernières divisions dans un ample cordon, complétement circulaire, qui suit le bord du manteau dans tous ses replis. Ce cordon produit ensuite, parson côté externe, une quan- tité de filets qui vont animer les tentacules ou les pédicules oculaires qui garnissent ce même bord du manteau. Ce cordon périphérique est comme un ganglion de ren- forcement et de concentration, qui était sans doule néces- saire, pour donner à cette partie toute la puissance ner- veuse dont elle avait besoin, et peut-être l'unité nécessaire d'action ou de sensation. J'ai tout lieu de croire que ce cordon circulaire existe chez tous les Mollusques qui ont le manteau largement ou- vert, comme le Peigne, et son bord libre garni d'organes tactiles. J'ai découvert un segment de ce nerf en avant du man- teau chez le Zithodome caudigere. (Voy. la planche 5, fig. 1.) (Ce cordon ganglionnaire czreumpadlléal existe, comme nous l’avions présumé, dans les //uîtres, dans l’Ænomia ephippium, dans la Lima glacialis, ete.) (1). $S XIX. Un des caractères du système nerveux des Bival- ves est le peu de développement des nerfs viscéraux et l’ex- trême difficulté que l’on éprouve pour en reconnaître quel- ques traces. Chez tous les Bivalves à double collier, ils ne semblent (1) Voir le compte rendu de la séance du 24 février 1845. 4 26 DU SYSTÈME NERVEUX guère provenir que (du cordon du grand collier) des gan- glions pédieux (et buccaux). Il y en a encore qui se déta- chent des ganglions postérieurs ( pour l'ovaire, pour le rec- tum et pour le cœur. Les deux nerfs branchiaux, toujours considérables, sem - blent faire exception à cette petite proportion des nerfs de la vie de nutrition; mais ils sont encore ici, en grande par- tie du moins, des nerfs moteurs, et ils donnent aux bran- chies et à leur mécanisme musculaire la faculté de se con- tracter.) La très-grande partie des nerfs du système nerveux des Bivalves sont des nerfs moteurs ou sensitifs. Cette grande proportion de la partie du système nerveux qui appartient aux fonctions du mouvement etaux sensations, relativement aux nerfs qui président à la vie de nutrition ou de propagation, est sans doute générale dans tout le règne animal ; mais elle est surtout très-sensible chez les Bivalves. Dans cette classe, comme dans toutes les autres, se mou- voir et sentir exige une puissance nerveuse beaucoup plus grande que la nutrition etles sécrétions. $ XX. Comme on devait s'y attendre, le système nerveux des Bivalves montre des différences dans sa composition, qui sont en rapport avec l'existence ou la présence de certains organes, ou avec leur degré de développement, leur forme et leur composition, ainsi qu'avec la forme générale du corps. $S XXI. La présence ou l'absence d’un pied a entrainé la présence ou l’absence des ganglions ou du ganglion pé- dieux , et le développement de ces ganglions est en raison directe du développement du pied. Cette circonstance démontre encore que les nerfs qui sor- DES MOLLUSQUES ACÉPHALES. 27 tent des ganglions pédieux sont, pour les principaux, des nerfs moteurs. $ XXII. Les ganglions postérieurs sont en général les plus importants. C’est ce que prouvent : 1° Leur existence constante, tandis que les autres parties du système nerveux central sont réduites à l’état rudimen- taire (les ganglions labiaux), où manquent absolument (les ganglions pédieux) ; 20 Leur concentration en un seul dans beaucoup de cas; 3° Leur rapprochement sur la ligne médiane; 4° Leur plus grand développement chez les Mollusques qui n’ont qu'un muscle adducteur postérieur, contre lequel ils sont toujours placés ; 5° L'importance et le nombre des nerfs qui en partent, soit moteurs, soit sensitifs, soit respirateurs; 6° La constance de ces derniers. S XXIIT. Le développement des ganglions antérieurs est inverse de celui des ganglions postérieurs. Ils deviennent ex- trèmement petits chez les Monomyaires (les Auitres, les Pei- gnes). Leur développement est en raison de celui de la partie antérieure du manteau, des palpes et du muscle adduc- teur antérieur qu'ils doivent animer. Nous avons évité de les appeler cérébraux, afin de ne pas leur donner une impor- tance qui ne nous est pas démontrée. Dans le Peigne et l’Huitre, le grand développement des ganglions postérieurs, et la grande proportion des nerfs mo- teurs et sensitifs qui en partent, forment de ces ganglions un véritable cerveau , plutôt que des ganglions buccaux ou pédieux , qui sont rudimentaires. 4. 28 DU SYSTÈME NERVEUX $S XXIV. Le système nerveux des Acéphales bivalves est presque toujours symétrique, pour la forme de ses parties centrales. Il l’est encore très-généraiement pour la forme et la distribution de ses parties périphériques. Mais il peut ètre asymétrique pour le volume ou le développement de ces mêmes parties centrales ou périphériques, lorsque les or- ganes auxquels ces dernières se distribuent sont asymé- triques. Cette asymétrie exceptionnelle est bien remarquable dans le système nerveux de l’Æromia ephippium (1). S XXV. J'ai retrouvé dans le système nerveux des Bi- valves, étudié dans sa structure intime, les cellules que M. Hannover à signalées dans celui des Gastéropodes. Les nerfs montrent des stries parallèles, longitudinales, inter- rompues irrégulièrement. Le plus généralement les ganglions sont colorés en jaune de différentes nuances. Cette couleur est due à la partie médul- laire (2); elle s'étend quelquefois dans une petite portion des troncs nerveux. Le plus ordinairement ces troncs ou Îles filets dans lesquels ils se séparent sont blancs. Dans un exemplaire d’Unio pictorum , j'ai vu les nerfs qui partent de chaque ganglion pédieux commencer dans ces ganglions par une dilatation vésiculeuse qui se distinguait, comme le nerf, par sa couleur blanche ; tandis que le gan- (x) Voir notre PI. 1, fig. 3 et 4, et PI. 2, fig. 2. (2) Nous comprenons ici par partie medullairele contenu du névrilemme; mais ce contenu se compose de globules médullaires proprement dits et de globules graisseux. Ce sont plus particulièrement ces derniers qui sont colorés. (Voir notre second résumé, $ XXII.) DES MOLLUSQUES ACÉPHALES. 20 glion était jaune. C'était comme une portion du cylindre conducteur d'une machine électrique avec une de ses extré- mités dilatée en demi-sphère. En général, chez les Mollusques bivalves comme chez les animaux inférieurs , les nerfs et les ganglions se composent d’un névrilemme peu résistant et d’une partie médullaire presque liquide. C’est ce qui a fait prendre par Pol le système nerveux des Bivalves pour leur système lymphatique. C’est cette même circonstance, sans doute, qui a fait hésiter, chez quelques animaux inférieurs, sur la détermination de leurs cordons nerveux; ils semblent être tout aussi bien des troncs vasculaires. $ XXVI. Relativement à la classification des Acéphales lamellibranches, selon la méthode naturelle, nous avons dit, dans notre communication du 24 février 1845, que ceux de ces Mollusques qui ont le manteau largement ouvert et garni de nombreux appendices tactiles et de tubercules qui pa- raissent propres à la vision, sont les plus avancés ou les plus élevés dans le degré d’animalité ; tandis que ceux qui ont le manteau complétement fermé, sauf l'ouverture antérieure unique pour l'entrée de l’eau et des aliments, et les deux ou- vertures postérieüres des tubes respirateur et excréteur des fèces, sont les plus inférieurs (1). (1) Quelques additions que nous avons faites à ce premier résumé pour le mettre en harmonie avec le suivant , qui est du 3 mai et du 26 juillet 1852, ont été placées entre deux parenthèses, afin de les distinguer de l’ancien texte et de conserver ainsi la vérité historique. 350 DU SYSTÈME NERVEUX DEUXIÈME RÉSUMÉ. Afin de donner plus de clarté et plus de précision à ce court exposé, je le diviserai encore en paragraphes, comme mon premier résumé. $ [L. Je dois rappeler tout d'abord que l’on connaissait, depuis Mangil, les trois paires de ganglions centraux, for- mant, avec leurs cordons de commissure, un grand et un pe- tit collier, et le plus haut degré de composition du système nerveux central de ces animaux. Je ne connais jusqu'ici qu'un seul exemple d'une composi- tion un peu plus compliquée : c’est celui que j'ai découvert, en 1841, dans l'Onguline, d’un petit ganglion surajouté à chaque ganglion postérieur, à l'endroit où le nerf bran- chial sort de ce dernier ganglion. Une dissection récente me Ja montré exactement comme je lavais vu en pre- mier lieu. S Il. Je pense avoir déterminé le premier ce que l’on deit appeler le cordon du petit collier dans les Æ/uitres, malgré l'absence bien réelle des ganglions pédieux chez ces Mollus- ques, que l’on sait manquer de pied. Ce cordon est un petit filet de commissure, allant d’un gan- glion labial à l’autre, que l’on trouve en arrière de l’orifice buccal. Il coexiste avec le cordon de commissure ordinaire, qui se voit en avant de la bouche. $ ITT. Le développement des ganglions pédieux, et celui DES MOLLUSQUES ACÉPHALES. 31 du petit collier dont ils font partie, est en raison du volume du pied. On peut en conclure que les nerfs qui en partent se distri- buent essentiellement au pied et aux parois abdominales, dont le pied n’est qu'une extension; que ce sont, en un mot, des nerfs moteurs ou sensitifs. À cet égard, la science était incertaine : je l’étais moi- même à l’époque de mes premières recherches, en détermi- nant avec doute, et je pense en ce moment, sans motifs suffi- sants, quelques filets viscéraux parmi ceux que fournissent les ganglions pédieux. $ IV. Les principaux nerfs allant des ganglions labiaux aux palpes, au muscle adducteur antérieur, au manteau, ou se dirigeant des ganglions postérieurs aux branchies, au man- teau, au muscle adducteur postérieur, avaient été indiqués d’une manière très-générale, et sans la détermination de dif- férences très-importantes dans leur distribution. $ V. On n'avait d’ailleurs pas assez précisé leur nomencla- ture, ce qui était cependant nécessaire pour donner à leur description la clarté indispensable, et pour indiquer facile- ment les différences qu'ils présentent, selon les ordres et les familles, les genres et même les espèces. C’est ce que j'ai cherché à faire en désignant les nerfs pal- léal antérieur, palléal postérieur, palléal latéral, branchial antérieur et postérieur, gastrique, cireumpalléal, etc., etc. $ VL J'avais observé, dans mon premier travail, que le cor- don nerveux, découvert en 1840 dans les Peignes et dans les Spondyles par MM. Grube et Krohne, n'avait pas d’origine centrale, ni aux ganglions antérieurs ni aux ganglions posté- rieurs; mais quil faisait, sans interruption et d’une manière 32 DU SYSTÈME NERVEUX parfaitement continue, le tour du manteau, très-près de son bord et à travers ses commissures antérieure et postérieure. S VIE. J'avais fait représenter, en même temps, dans le Peigne (Pecten maximus, L.), la manière dont les principaux nerfs palléaux postérieurs et le petit palléal antérieur vien- nent en rayonnant, et en se divisant dichotomiquement, se rendre dans ce cordon, que leurs derniers ramuscules pénè- trent par son côté interne. $ VII. J'avais décrit les filets, beaucoup plus nombreux que ces ramuscules, qui sortent du côté opposé de ce cordon nerveux (tenant lieu de ganglion d'une forme insolite), et qui vont animer les pédicules tactiles ou les pédicules ocu- laires qui garnissent dans les Peignes et les Spondyles pres- que toute l’étendue du bord du manteau. $ IX. Dans ma communication du 24 février 1845, j'ai an- noncé à l’Académie que ce même cordon ganglionnaire cir- cumpalléal existe, comme je l’avais présumé, au mois de no- vembre précédent, chez les Autres, les Anomues et les Limes. Dans mes dernières recherches, je l'ai encore vu dans les Jambonneaux ; mais il manque dans les Ærches et les Trigo- nies, qui sont aussi classées parmi les Bivalves de l’ordre des Ouverts, c’est-à-dire qui ont les deux lobes du manteau com- plétement libres. S X. Cette considération importante m'a conduit à distin- ouer, dans la classe des Mollusques bivalves lamellibranches, deux arrangements principaux ou deux types du système nerveux, très-distincts l’un de l’autre, et dont j'ai déjà esquissé un premier aperçu dans ma communication du 24 février 1845. S XE. Dans l’un, qui est celui des BivaLvEs MONOMYAIRES, DES MOLLUSQUES ACEPHALES. 33 comme les Auitres, les Anomies, les Limes, les Peignes; et des Jambonneaux, parmi les Dimyaires, dont le manteau est com- plétement ouvert, le système nerveux palléal est monocircu- laire. Tous les nerfs qui vont des ganglions postérieurs en bien plus grand nombre, et des ganglions antérieurs en petit nombre, rayonnent dichotomiquement vers le nerf ganglion- naire circumpalléal et s'ÿ terminent. $ XII. Dans l’autre arrangement, il y a un palléal antérieur et un palléal postérieur, qui diffèrent moins par leur pro- portion relative ; ils entournent le manteau presque immédia- tement dans sa partie musculeuse, et parallèlement à son bord, en allant à la rencontre l’un de l’autre par leurs bran- ches principales, dont une au moins peut être continue. Dans cette disposition, les derniers ramuscules de ces branches peuvent s’anostomoser et former des plexus très- compliqués, entrecoupés par de nombreux petits ganglions. C’est de ces plexus que sortent les filets déliés qui vont aux tentacules des bords du manteau, dans les diverses parties où ils existent. S XIIT. Cette distinction de deux types, dans le système nerveux des Bivalves, me paraît importante sous le double ra p- port de l'anatomie zoologique et physiologique. IT montre que la division des Mollusques vraiment #on0- myaires n’est pas essentiellement séparée des trimyaires, où des Anomies; ni de quelques dimyaires qui ont le manteau complétement ouvert, tels que les Jambonneaux. D’autres Bivalves de l’ordre des Ouverts (les Ærches, les Trigonies) ont le second type du système nerveux, celui qui est le plus commun, le plus général: je l’appellerai palléal L) 354 DU SYSTÈME NERVEUX bicirculaire, en opposition au premier type, qui est monocir- culaire. Outre la famille des Ærches, y eomprisles rigonies, dans l'ordre des Ouverts, on trouve le second type dans tous les autres ordres de cette classe, c'est-à-dire dans les Ziforés ou les Hytilaces, dans les Triforés ou les Chamacés (du moins dans les Zridacnes), où nous l'avons observé, dans les Car- diacés et dans l’ordre des £nfermés. Mais il y a, dans ces divers ordres, et plus particulière- ment dans les familles qui les composent, des caractères su- bordonnés au caractère général, qui sont liés avec diverses formes du manteau. $ XIV. Pour en apprécier toute la valeur, il faut avoir présentes à l'esprit la structure et la puissance fonctionnelle de cet organe. Je démontre, dans mes monographies, les nerfs nombreux qui viennent l’animer, et qui sont d'autant plus multipliés et forts, qu'il est plus libre et que ses lobes sont plus déta- chés. Dans ce cas, ses bords peuvent être garnis de nombreux appendices tactiles, parmi lesquels on a distingué depuis longtemps, dans quelques espèces privilégiées, des organes qui paraissent propres à la vision: Des muscles qui se divisent et s’étalent dans l'épaisseur de ses deux replis tégumentaires, et s'étendent jusqu’à son bord bre, peuvent, par leur grande étendue de contraction, le res- serrer dans un très-petit espace, et le réduire à un volume très-minime. Enfin, une partie du manteau est un organe de sécrétion de la coquille; des divers pigments qui la colorent régulière- ment, selon les espèces; de la matière nacrée qui la double, DES MOLLUSQUES ACÉPHALES. 90 et de l'épiderme velu, appelé vulgairement drap marin, qui en recouvre quelques-unes d'une manière permanente et très- remarquable. Les formes du manteau et les arrangements des organes de circulation, de sécrétion, de mouvement et de sensibilité qui le composent, leur développement plus où moins grand, jouent un rôle important dans la vie des Acéphales lamelli- branches. Ceux qui ont les lobes du manteau complétement libres, et dont les bords sont garnis de nombreux tentacules sensi- tifs, et même, dans quelques cas rares, de pédicules visuels, comme cela a lieu chez les Peignes et les Spondyles, sont bien autrement doués que ceux dont le manteau est fermé et re- couvert, comme chez la Panopée, d'un épais épiderme qui doit le rendre à peu près insensible. $S XV. Le manteau, dans le second type du système ner- veux que nous avons signalé ($S XF), peut montrer des plexus nerveux plus ou moins compliqués, le long de son bord, et conséquemment dans sa partie périsphérique, lorsque ce bord est garni de tentacules; ou bien dans le voisinage de ses tubes, quand ceux-ci existent. Parfois aussi, on découvre, dans les entre-croisements des filets qui composent ces plexus, de très-petits ganglions, dont le nombre est très-considérable dans quelques cas, entre autres chez | Unio, où nous les avons découverts dès 1845, et chez les Ænodontes, où nous les avons reconnus et fait fi- gurer plus récemment. Déjà, en 1844, j'en avais signalé plusieurs dans le nerf pal- léal antérieur du Zithodome caudigere, et dans le plexus bran- chial du /ambonneau, qui sont décrits dans mes monogra- De 36 DU SYSTÈME NERVEUX phies, et figurés dans les planches que j'ai eu l'honneur de présenter à cette époque à l’Académie. Ces ganglions de troisième ou de quatrième grandeur, qui appartiennent au système nerveux palléal et périphérique, ne me paraissent pas avoir une grande importance zoolo- gique, ni même physiologique; leur existence est trop va- riable. S XVI Dans les branches principales du palléal posté- rieur, qui fournissent les nerfs qui vont aux tubes, on ren- contre aussi, dans quelques espèces, un ou plusieurs ganglions secondaires ou tertiaires, desquels partent les filets qui vont animer ces tubes. Ces ganglions appartiennent encore au système nerveux périphérique; leur existence et leur nombre peuvent beau- coup varier dans des espèces très-rapprochées, dont les unes les possèdent, tandis que les autres en manquent. Ces circonstances diminuent de beaucoup leur importance, comparée à celle des ganglions centraux, avec lesquels on ne pourrait les confondre dans le même degré d'importance physiologique ou zoologique, sans commettre une grande erreur. $ XVII. Ces petits ganglions secondaires ou tertiaires, que l’on rencontre chez quelques espèces qui ont des tubes au manteau, à l’origine de ces tubes, n’y forment jamais de double série régulière, dont chaque paire aurait un filet de commissure qui la réunirait. Du moins, nos observations et nos recherches assidues ne nous ont rien montré de sem- blable. Cette remarque est importante pour l'idée générale que l'on doit se faire de la disposition circulaire du système ner- DES MOLLUSQUES ACEPHALES. 37 veux des animaux de cette classe; disposition qui ne devient jamais longitudinale dans aucune de ses parties, et serappro- cherait par là des deux types supérieurs des Znimaux ver- tébrés et des Animaux articulés. $ XVIIT. Si le manteau joue un rôle important dans la vie de relation des Acéphales bivalves, et même dans leur vie de propagation, lorsqu'il devient un organe d'incubation , les branchies en ont à remplir un non moins essentiel dans la vie de nutrition de ces animaux, etmême, pourun grand nombre d'espèces, dans leur vie de propagation; lorsque les œufs fécondés pénètrent entre leurs lames et y séjournent pour une incubation à la fois nutritive et protectrice. Nous reviendrons, dans une autre communication, sur les différences importantes qu'elles présentent dans leur structure, et qui expliquent pourquoi le manteau les rem- place, dans quelques cas, comme organe d’incubation. I nous suffira de dire, en ce moment, que, parmi les diffé- rences de structure que présentent les branchies, nous en avons reconnu trois principales et plusieurs subordonnées : 1° Les branchies à surface unie des “/nodontes ; 2° Les branchies plissées en travers, dont les unes sont à larges plis uniformes (les 7ridacnes), dont les autres sont réunis par paires, sont courts et forment de fortes cannelures (les J’énus) ; 3° Enfinlatroisièmestructure est celle des branchiesfilamen- teuses, ou en franges, des Peignes, de la Moule comestible, etc. On comprend pourquoi, dans ce cas, le manteau les rem- place comme organe d’incubation, leur forme et leur com- position les rendant impropres à remplir cette fonction. L'étendue des branchies doit faire juger de leur impor- 38 DU SYSTEME NERVEUX tance, et leur contractilité, dans les deux formes les plus générales, est une propriété vitale que je devais signaler. Il faut ajouter que leur surface, au moins dans les deux premiers cas, est couverte de cils vibratiles, dont la vitalité a résisté, d’après nos propres expériences, à l'action des poi- sons qui tuaient immédiatement les spermatozoïdes. Les branchiessontannexéesà un organe vasculaire considé- rable, que Méry en premier lieu, et Bojanus bien plus tard, ont regardé comme le seul organe de respiration de ces animaux. J'aurai l'occasion de revenir incessamment sur les usages de cet organe problématique, dont j'ai étudié et fait figurer la structure, déjà en 1845, après des injections heureuses qui nous en ont démontré l'extrême vascularité. Si j'en parle en ce moment, c’est pour faire connaître qu'il recoit de nombreux filets nerveux d’un plexus très-compli- qué qui en donne aussi aux branchies. S XIX.. Les branchieset lepoumon de Bojanus (c’est ainsique nous le désignerons provisoirement) reçoivent la plus grande partie de leurs filets nerveux du nerf branchial postérieur, dont l'existence et la disposition sont constantes, ainsi que le diamètre proportionnel, généralement assez considérable. Ce nerf sort en avant de chaque ganglion postérieur, s’a- vance obliquement en dehors, à la rencontre de la partie dorsale des lames branchiales de son côté, se coude en se fléchissant en arrière pour longer cette partie des branchies jusqu’à leur extrémité. Le nerf branchial, nous l'avons dit dans notre partie histo- rique, était connu de Poli, mais comme vaisseau lymphatique. Il avait été ensuite bien déterminé par M. Garner, qui avait proposé de désigner, sous le nom de ganglions de la res- DES MOLLUSQUES ACÉPHALES. 39 piration, les ganglions postérieurs, à cause du nerf bran- chial qui y prend naissance. Mais on ne connaissait que ses rapports de contiguité avec les branchies, et l’on n'avait pas décrit les filets extrèmement déliés, et pour ainsi dire microscopiques, qui s’en séparent successivement pour pénétrer dans les branchies. Je les ai découverts en 1845 et fait figurer dans lAuitre de cheval; du moins ceux qui se détachent de la partie de ce nerf en arrière de son coude; et j'ai montré, en même temps, que les cloisons qui divisent les intervalles des deux lames de chaque branchie se contractent par l'action galvani- que (1). J'avais vu et fait figurer, dès 1844, dans la Pinna nobilis, une partie des filets qui sortent de ce coude et du ganglion postérieur, et qui se portent vers la portion des brauchies qui est en avant de ce coude. Ces filets, qui n’avaient pas encore été décrits, je viens de les étudier plus en détail dans cette même espèce, dans ies Huitres, dans les Anodontes, etc., etc. Ils existent générale- ment en très-grand nombre dans tous les Bivalves lamelli- branches, à en juger du moins par les espèces de diverses familles où nous les avons vus. Ilsy forment, soitune sorte de frange qui garnit tout le coude du nerf branchial (les Jam- bonneaux, les Huitres), soit un plexus très-compliqué (les Ænodontes). Nous les avons fait figurer dans les Bivalves que nous venons de citer. (1) Revue zoologique de M. Guérin-Méneville pour 1846, p. 120; numéro d'avril. Ao DU SYSTÈME NERVEUX $ XX. Le nerf branchial postérieur est complété parun petit nerf branchial antérieur qui vient du ganglion labial, et même quelquefois (dans l’Æuitre) du cordon de commissure qui est en arrière de la bouche; il se rend au sommet des branchies. Ce nerf a très-peu d'importance relativement au nerf bran- chial postérieur ; mais son origine montre surabondamment combien on aurait tort de nommer, avec M. Garnier, les gan- glions postérieurs ganglions de la respiration, comparati- vement aux nerfs qui vont aux ovaires, au foie, au canal ali- mentaire. L’abondance des nerfs branchiaux démontre, il me semble, d'une manière indubitable, l'importance du rôle que jouent, dans la vie de ces animaux, les branchies et leur organe accessoire. Les nerfs branchiaux sont d’ailleurs des nerfs ganglion- naires, c'est-à-dire composés, comme le nerf circeumpalléal, de nombreux globules médullaires, entremélés avec les filets nerveux élémentaires. Les nerfs viscéraux, c'est-à-dire les filets très-fins qui vont au foie, à l'estomac, à l'intestin, aux glandes spermagène ou ovigène, sont très-difficiles à découvrir à cause de leur ténuité. Dans l’ancienne figure du système nerveux d'une espèce dont j'avais reçu l’animal sans la coquille, sous un faux nom, mais que mes études subséquentes sur le système nerveux m'ont démontrée être une espèce d’Æuitre (de la mer Rouge), on trouvera deux filets qui se détachent du cordon du grand collier et qui vont à l'estomac. Je l'indique positivement dans le texte de la monogra- phie du systèine nerveux de cette espèce. Cette observation particulière aurait dù être généralisée, DES MOLLUSQUES ACÉPHALES. 41 au lieu de dire, à la vérité avec réserve, que ces cordons ne fournissent aucun filet apparent (1). C'est, en effet, de ce cordon que nous avons vu se détacher successivement, dans l’Auitre comestible, des filets qui vont au foie, à l'estomac et à l'ovaire. Leur extrême ténuité rend ces filets très-difficiles à dé- couvrir. Nos figures les représentent dans cette espèce, et le nerf gastrique dans l’/nodonte. SUITE DU DEUXIÈME RÉSUMÉ. Communiquée à l’Académie le 26 juillet 1852. En terminant la dernière lecture de ce travail, que l’Aca- démie a bien voulu entendre le 3 mai de cette année, je lui annonçai que ma prochaine communication comprendrait la suite et la fin des considérations générales, à la fois his- toriques et dogmatiques, qui ont fait le sujet de cette lecture, et qu’elle présenterait, entre autres, les résultats de mes étu- des anciennes et nouvelles sur la structure des nerfs et des ganglions dans les animaux de cette classe , et la signification de leur système nerveux, comparé à celui des autres classes de Mollusques. (1) $ XII de notre résumé de 1844. 42 DU SYSTÈME NERVEUX Je déposerai en même temps, disais-je encore, le reste de mes monographies, celles concernant les ordres des Cardia- cés et des Enfermés. C’est cette tâche que je viens remplir aujourd’hui. Les monographies que je remets sur le bureau de l’Acadé- mie sont au nombre de seize. Ce nombre porte à trente la totalité de celles qui composent la partie principale ou fon- damentale de mon travail (r). Il est vrai que l’une d’elles, la 30°, est celle du système nerveux de la Terebratula australis, qui me servira à dé- montrer la grande différence qui existe entre ce système ner- veux et celui des Bivalves; à confirmer et à justifier la sépa- ration des Brachiopodes comme classe, faite par son illustre fondateur G. Cuvier, aussi bien qu'à démontrer l'erreur des zoologistes qui ont voulu les réunir aux autres Acéphales. Le système nerveux de dix-neuf de ces Monographies était inconnu, même pour le genre (2). Cinq concernent des espèces dont le système nerveux d’es- pèces congénères avait déjà été étudié (5). Enfin, le système nerveux des six autres avait été dé- (1) Voici les monographies qui ne sont pas comprises dans ma première liste imprimée, au nombre de vingt, dans le Compte rendu de la séance du 24 février 1845, t. XX, p. 483 et 484. Elles concernent les Trigonia australis, Tridacna squamata, Cytherea complanata, Cytherea Chione, Mya arenaria, Terebratula australis, Lutraria solenoïdes, Solen siliqua, Pholas callosa, Ungulina rubra, d'après de nouvelles observations. (2) Ce sont les numéros 3, 5, 6, 7, 9, 1r, 12, 13, 14, 15, 16, 17, 18, 22, 29,124; 29) 20, 20- (3) Ce sont les numéros 2, 11, 19, 27, 30. DES MOLLUSQUES ACÉPHALES. 43 crit, et figuré partiellement ou plus ou moins compléte- ment dans son ensemble (1). Il me reste donc, pour accomplir ma tâche, à donner la suite des vingt paragraphes qui doivent résumer les pro- positions que j'ai pu tirer de mes observations anciennes et nouvelles. Ce sera la fin de la partie historique qui concerne mon travail. La troisième partie se composera des monographies qui en sont la base. Je le terminerai par une analyse des travaux, se rapportant au même sujet, qui ont paru depuis mes communications de 1844 et de 1845. $ XXI. Relativement à sa structure intime, le système ner- veux des Mollusques bivalves nous a présenté plusieurs par- ticularités importantes, soit dans ses parties centrales ou ses ganglions principaux, soit dans ses parties périphériques ou dans les nerfs qui partent de ces ganglions ou qui s’y ren- dent. $ XXII. Les ganglions centraux sont souvent colorés en jaune clair ou en jaune orange, tendant plus ou moins au rouge. Dans l’Ænodonte des cygnes, nous avons vu cette colora- (r) Ce sont les systèmes nerveux : de l'Ostrea edulis, par MM. Garner, Brandt et Ratzebourg ; — du Pecten maximus, publié dans son ensemble par M. Garner, et partiellement par MM. Grube et Krohne ; — celui de l’Anodontes cycneus, décrit par M. Mangili; — celui de la Moule co- mestible, par M. de Blainville; — et celui de la Mya arenaria et de la Pholade ( Pholas dactylus), décrits et figurés par M. Garner. (2) Voir la p. 665 du T. XXXIV des Comptes rendus. 44 DU SYSTÈME NERVEUX tion en jaune orange s'étendre à l’origine ou au commen- cement du nerf branchial. Cette partie colorée se compose de cellules rondes ou de vésicules qui renferment des amas de corpuscules de diverses dimensions et formes. Ces corpuscules colorés de substances semi-fluides, dont quelques-uns sont libres, se dissolvent dans l'éther. On peut en conclure qu'ils sont de nature grais- seuse. De petites cellules incolores ou globules médullaires sont mêlés à la substance colorée. Ils sont accollés aux filets nerveux qui entrent dans la composition du ganglion. Une partie de ces filets s'entre-croisent évidemment d'un côté à l’autre. | Lorsque les deux ganglions sont rapprochés de manière à paraître deux moitiés d’un seul tout, comme dans l'Æn0- donte, pour les ganglions postérieurs, on ne voit pas de cloi- son qui les séparerait. S XXII. Relativement à leur structure intime, les nerfs des Bivalves peuvent se distinguer en nerfs proprement dits et en nerfs ganglionnaires. Les premiers ne sont jamais colorés, et se composent pres- que exclusivement de filets nerveux, indiqués par des séries longitudinales parallèles (1). De rares vésicules médullaires peuvent s'y montrer entre les faisceaux de filets qui consti- tuent ces nerfs. $ XXIIT. Les nerfs ganglionnaires (2) sont ceux qui se (1) Compte rendu de 1844, t. XIX, p. 1136,S xxv. (2) M. Van Beneden appelle nerf ganglionnaire, dans l'Argonaute, le nerf de chaque bras qui montre une série de ganglions de distance en distance, DES MOLLUSQUES ACÉPHALES. 45 composent de filets nerveux et d’un grand nombre de vési- cules ou de globules médullaires qui entrent essentiellement dans la composition des ganglions. Le nerf circulaire circumpalléal des Pectens, des Huitres, des Ænomies, des Limes, ete., est un nerf ganglionnaire qui transmet au bord du manteau plus de filets nerveux déliés qu'il n’en reçoit en apparence des nerfs palléal postérieur et pal- léal antérieur. Le nerf branchial est aussi un nerf ganglionnaire, et cette structure ganglionnaire est surtout prononcée dans le nerf branchial des Pectens. Il peut même être mélangé, dans son origine, de la subs- tance colorante qui caractérise les ganglions de certaines espèces. $ XXIV. Le nerf palléal postérieur, dans quelques Car- diacés, où dans l’ordre des Enfermés, nous a montré, dans la partie qui fournit les nerfs des tubes du manteau, des renfle- ments colorés qui ne sembleraient qu'une augmentation de diamètre de ces nerfs, s'ils n'étaient pas colorés en jaune comme les ganglions secondaires. Il est évident que ces nerfs deviennent des nerfs ganglionnaires pour la forme dans ce trajet, et de véritables ganglions pour la composition intime. Un coup d’œil jeté sur les figures de notre planche en con- vaincra. depuis son origine jusqu'à sa terminaison. L’acception dans laquelle je me sers de cette épithète est différente. Il n y a pas ici de ganglions distincts; mais tout le nerf est un ganglion. (Voir la PI. 4 du Mémoire sur l’A4rgo- raule, qui fait partie des Exercices zootomiques de cet auteur ; Bruxelles, 1839.) 46 DU SYSTÈME NERVEUX $ XXV. Les cordons du grand et du petit collier n’ont que la structure des nerfs proprement dits. Nous avons aussi rencontré quelques rares globules médullaires dans la com- position de celui du grand collier. $ XXVI. Relativement à l'application qu'il est possible de faire de mes recherches à la classification des Mollusques bivalves lamellibranches, je crois pouvoir conclure des deux types principaux que m'a montrés leur système nerveux, types dont j'ai donné la description dans le $ XIII de ce résumé : 1° Que les Mollusques bivalves qui présentent le premier type, qu'ils soient monomyaires, dimyaires ou trimyaires, appartiennent à une division principale de la classe dont les deux lobes du manteau sont largement séparés, et qui est principalement caractérisée par cette disposition du système nerveux périphérique que j'appelle palléal monocirculaire ; 2° Que tous les autres Bivalves appartiennent à un second groupe, caractérisé par l’arrangement du système nerveux périphérique que j'ai appelé palléal bicirculaire. $ XXVIT. Les Mollusques à système nerveux palléal bi- circulaire peuvent avoir les lobes du manteau complétement séparés (les Ærches, les Trigonies); ils peuvent avoir ces lobes réunis dans un court espace pour former l'ouverture anale (les Mitylacés), ou réunis encore une seconde fois pour sé- parer l'ouverture respiratrice de celle du pied (les 7riforés ou les Camacés). Enfin, le manteau, au lieu de simples ouvertures pour l’ex- crétion fécale et la respiration, peutavoir deux tubes plus ou moins prolongés, soudés, ou séparés dans une partie de leur longueur, on dans toute leur étendue. Dans ce cas encore, les lobes du manteau peuvent être DES MOLLUSQUES ACÉPHALÉS. Â7 libres en avant et laisser passer largement le pied, comme dans certains Solens; ou se souder et ne laisser qu’une étroite ouverture pour aspirer, avec l’eau, les molécules nutritives, comme dans les Panopées. Une partiede cesdifférences neme paraissent plus quesecon- daires. Jeregarde, comme très-importante, celle de la présence ou de l’absence des tubes au manteau; puisque, dans ce dernier cas, l'animal peut s’enfoncer plus ou moins dans le sable et continuer de communiquer avec l’eau qui baigne la surface du sable, au moyen des orifices qui terminent ses tubes. Mais la séparation plus ou moins grandede ces tubes, ou leur soudure complète; celle du manteau en avant qui ferme au pied uneissue, ou qui la lui donne plus ou moins large, ne me pa- raissent pas suffire pour caractériser et séparer les deux ordres des Cardiacés et des Enfermés, la disposition générale et dé- taillée du système nerveux étant la même dans l’un et l’au- tre de ces ordres. Ils me paraissent devoir être réunis en un seul (1), caractérisé par l’existence des tubes an manteau. $S XXVIIT. Il me reste à appliquer les connaissances acqui- ses sur le système nerveux des Bivalves à celui des autres clas- ses de ce même embranchement des Mollusques, afin d’en déduire le caractère général que présente ce système domi- nateur de l’organisation dans ce même embranchement, et la véritable signification de ses parties dans la classe qui nous a occupé si longuement. Je rappellerai dans ce but la dispo- (1) Je viens de voir que Latreille avait proposé cette réunion dans ses Familles naturelles, mais sans avoir le motif fondamental que je viens d’énoncer. 18 DU SYSTÈME NERVEUX silion générale du système nerveux dans les six classes que je reconnais dans le type des Mollusques. S. XXIX. Les Céphalopodes ont leur système nerveux central, composé de deux ganglions principaux, l’un dorsal et l’autre ventral, formant au moyen de deux commissures un collier serré autour de l’æsophage. C’est de ces deux renfle- ments médullaires cérébraux que rayonnent tous les nerfs du corps, soit directement, soit par l'intermédiaire de ganglions subordonnés périphériques. Les nerfs optiques viennent du ganglion supérieur ; tandis que des ganglions inférieurs naissent les nerfs acoustiques et ceux qui vont aux huit bras. Je ne cite ces détails que pour faire comprendre que l’un et l’autre ganglion sont des par- ties d'un même tout, analogues à l’encéphale des animaux supérieurs. I y a de plus un stomato-gastrique, que l’on a comparé au sympathiquedes Vertébrés, et une paire de nerfs branchiau x correspondant au pneumo-gastrique de ces derniers (1). Mais on n’y trouve rien qui réponde à la moelle épinière ou vertébrale; c’est-à-dire aucune trace dela centralisation médiane longitudinale du système nerveux ; il n’est centra- lisé dans cette classe que circulairement. Il en est de même de toutes les autres classes du type des Mollusques. $S XXX. Ainsi dans les Gastéropodes, que nous plaçons im- mediatement après les Céphalopodes, tous les nerfs irradient (1) F. le Mémoire sur l’anatomie des Céphalopodes, par G. Cuvier, et celui de M. Van Beneden sur le système nerveux de l’Argonaute. DES MOLLUSQUES ACÉPHALES. 49 des ganglions, formant autour de l’'œsophage un collier ou chapelet plus ou moins serré, qui peut d’ailleurs être simple ou double. Il est simple dans le Colimacon, et se compose de deux ganglions principaux ou de deux renflements médullaires cérébraux, l’un sus-æsophagien, l’autre sous-œsophagien, C'est du cerveau supérieur que naissent les nerfs optiques ; les nerfs buccaux ; du côté droit, ceux qui vont à la verge; un nerf stomato-gastrique, pourvu d'un petit ganglion secon- daire. Le ganglion, ou le cerveau inférieur, produit les nerfs qui vont au pied, aux glandes de la génération et à l’orifice du sac pulmonaire. Dans l’Æplysie, on peut compter jusqu’à cinq ganglions principaux, dont l’un est viscéral ; ils forment proprement trois colliers avec les cordons qui en dépendent(r). Le collier principal se compose, suivant M. Cuvier, d’un ganglion su- périeur ou sus-æsophagien et de deux ganglions latéraux. Le premier fournit les nerfs qui vont aux muscles de la tête, aux grands tentacules et à l’œil, ainsi qu’à la verge pour celui du côté droit. Le pied reçoit les nerfs nombreux des ganglions latéraux, qui fournissent en sus chacun un cordon formant une espèce de grand collier allant aboutir à un ganglion viscéral, placé près du cœur et des glandes de la génération, etc., auxquels il envoie ses nerfs. (1) Voir le beau Mémoire de M. G. Cuvier sur plusieurs espèces de ce genre. I Qt oO DU SYSTÈME NERVEUX Un troisième collier, beaucoup plus court, est formé par deux nerfs qui vont du ganglion sus-æsophagien vers la masse buccale, où ils aboutissent à un ganglion carré collé à cette masse, qui lui fournit trois nerfs et qui en donne à l'œsophage et aux glandes salivaires. Enfin, dans les Zimnées, le collier œsophagien est com- posé de neuf ganglions formant un double chapelet (1). Comme toujours les ganglions sus-œæsophagiens fournis- sent les nerfs qui se rendent à la bouche et aux yeux. De plus, celui du côté droit, qui est plus grand que le gauche, envoie des nerfs à la verge, placée de ce côté. S XXXI. Les Ptéropodes ont, comme certains Gastéropo- des, un double collier en chapelet, le Clio borealis, d’après M. Cuvier ; les Pneumodermes, d'après M. Cuvier et M. Van Beneden. S XXXII. Les renflements médullaires cérébroïdes dispa- raissent dans les Z'érébratules, à en juger par ee que nous en avons vu dans la Zérébratule australe ; mais le collier entou- rant de près l’orifice buccal subsiste. Il est même de forme carrée, et tous les nerfs du corps naissent du côté plus épais qui répond à la valve percée, de quatre troncs principaux qui se ramifient dans les deux lobes du manteau, revêtant chaque valve. Les nerfs viscéraux ont leur origine dans le côté oppose de ce collier quadrilatère. Ce côté est beaucoup moins épais. (1) Voir le Mémoire de M. Cuvier sur la Limnee des étangs, et celui de M. Van Beneden sur le Limnæus glutinosus. DES MOLLUSQUES ACÉPHALES. 51 Cette disposition et cette composition du système nerveux des Brachiopodes ou Palliobranches, si différentes de celle des Lameilibranches (1), démontrent combien on aurait tort de réunir ces deux classes; sans parler des autres différences importantes qu'elles présentent dans le reste de leur organi- sation, dans les branchies entre autres, dans le cœur, etc. Elles confirment la justesse de leur séparation, établie par M. Cuvier. Déjà M. Richard Owen avait indiqué, en peu de lignes, cette disposition générale du système nerveux dans la Tere- bratula flavescens. | Le pharynx, y est-il dit, est entouré d’un collier nerveux simple, et les principaux nerfs naissent de petits renflements situés aux angles du côté de ce collier qui avoisine la base transversale des bras frangés. Or, si le tube alimentaire était redressé par le tiraillement de la bouche et du pharynx en avant, cette base transversale des bras et les points d’origine des nerfs qui naissent ordinairement des ganglions sous- œsophagiens chez les Mollusques plus élevés en organisation, seraient situés du côté de la grande valve perforée (2). $ XXXIIL C’est encore une centralisation en collier œso- phagien, avec un seul ganglion, que l’illustre auteur des Mé- moires sur les Mollusques a reconnue dans les Æscidies, qui font partie dela classe des T'uniciers de Lamarck et de ma sous- classe des T'uniciers thoraciques. Tandis que dans les Salpa, dont j'ai fait ma sous-classe des T'uniciers trachéens, on ne (1) Annales des sciences naturelles, 3° série, t. HE, p. 315. (2) Jbid., p. 317. > 52 DU SYSTÈME NERVEUX trouve plus qu’un seul ganglion cérébroiïde, duquel rayonnent les nerfs du corps. C’est du moins ce que nous avons vu et démontré sur la nature, il y a déjà plus de six années, dans nos lecons du Collége de France, en suivant les exactes indica- tions publiées par notre confrère M. Milne Edwards. $S XXXIV. Si nous comparons à présent le système ner- veux des Bivalves avec celui des autres classes de l’embran- chement des Mollusques, nous trouverons que le double col- lier que nous avons signalé et qui existe généralement dans cette classe, avec trois paires de ganglions ou deux paires au moins, est comparable à celui que l'on rencontre chez plusieurs Gastéropodes. Il y a ici la plus grande analogie, sans complète ressémblance. L'analogie se tire des nerfs que fournissent ces ganglions ou les cordons qui les réunissent. On a vu les nerfs du manteau, qui se composent de filets sensibles et moteurs, naître principalement des ganglions: postérieurs dans le plan que j'ai distingué sous le nom de circumpalléal monocirculaire. Ces ganglions, appelés improprement ganglions bran- chiaux, deviennent les ganglions cérébraux les plus impor- tants dans le système nerveux que nous venons de nom- mer ; tandis que les ganglions buccaux, désignés encore sous le nom de cérébroides, ont singulièrement perdu de leur voiume relatif et de leur importance, et que les ganglions pédieux peuvent manquer au petit collier, comme cela à lieu dans le système nerveux de l’'Auitre. Chez les Bivalves lamellibranches, la disposition essentielle du système nerveux est la mème que dans les autres classes ; c'est toujours une centralisation circulaire avec cette diffé- DES MOLLUSQUES ACÉPHALES. 59 rence que le cercle, au lieu d’être étroit et serré autour de l'œsophage ou de l’orifice buccal, a pris une extension qui lui permet de circonscrire les viscères. Mais tout démontre que les ganglions postérieurs qui suivent le musele adduc- teur postérieur des valves, sont comparables au cerveau, au- tant que les ganglions buccaux. C'est une manière de voir que nous avions déjà en 1844 et 1845, lors de nos premières communications de ce tra- vail à l'Académie; eette doctrine, nous l’exposons ici plus explicitement, parce que nos études subséquentes n’ont fait que la confirmer à nos yeux. XXXV. Nous serons très-concis au sujet des rapports du système nerveux de l'Embranchement des Mollusques avec celui des trois autres Embranchements du Règne animal. Ces quatre grandes divisions, reconnues par M. Cuvier dès 1512, ont été généralement adoptées, avec des modifications dans leur circonscription ou dans leurs limites ; suite néces- saire des progrès que la science de l’organisation a faits dans la connaissance de celle des animaux inférieurs. Je regarde en particulier les types des Y’ertébrés et des Animaux articulés, comme formant un groupe dont le plan d'organisation a plus d’analogie qu'avec celui des Mollus- ques et des Zoophytes, qui composent un autre groupe. Ces rapports et ces différences peuvent s'exprimer briè- vement par la disposition générale de leur systèine nerveux. Dans les deux premiers types, le système nerveux est cen- tralisé à la fois circulairement et longitudinalement; cette dernière centralisation se fait dans la ligne du corps mé- diane dorsale, pour les J’ertébrés, et médiane abdominale pour les Ænimaux articulés. 54 DU SYSTÈME NERVEUX $ AXXVI. La centralisation longitudinale manque dans les deux autres types des Mollusques et des Zoophytes, et la centralisation circulaire est la seule qui subsiste. Elle peut y former plusieurs cercles, concentriques ou non, ou bien être réduite à un simple segment de cercle, comme cela se voit chez certains //elminthes (1). (x) Cette doctrine, que nous avons professée depuis longtemps au Collége de France, se trouve dans l'extrait de nos lecons imprimé en 1846. Nous l'avons développée, en 1851, dans notre premier cours au Muséum d'his- toire naturelle. 2 me DES MOLLUSQUES ACÉPHALES. 55 TROISIÈME PARTIE, Comprenant les Monographies ou les descriptions particulières du système nerveux des Acéphales bivalves. Ces Monographies, d’où nous avons déduit les proposi- tions générales de la partie précédente, serviront à la justi- fier. Elles appartiennent à tous les ordres et aux différentes fa- milles de cette classe. La trentième et dernière, celle du système nerveux de la Terebratula australis, étaitnécessaire pour la comparaison du système nerveux des Brachiopodes à celui des Æcéphales lamellibranches, qui fait le sujet de ces mémoires. PREMIÈRE MONOGRAPHIE. Système nerveux de l’Huttre comestible, Ostrea edulis, L. (PI. 14, fig. 4 et 2, et pl. 7, fig. 1.) Le système nerveux de l’Auitre se distingue, au premier coup d'œil, par l'importance et la grande proportion de ses deux ganglions postérieurs, et par les troncs nerveux qui 56 DU SYSTÈME NERVEUX rayonnent de ces ganglions, pour se distribuer principalement au manteau. Ces deux ganglions se montrent sous le muscle adducteur des valves. Leur connexion avec ce muscle, qui est unique dans les Huitres, connexion qui a tou'ours lieu dans les Bivalves di- myaires avec l'adducteur postérieur, démontre qu'ici le seul adducteur répond à ce dernier muscle, quoiqu'il soit déplacé et situé plus en avant. | Ces deux ganglions sont rapprochés l’un de l’autre et ap- pliqués à la circonférence de l'adducteur du côté du ventre et un peu en arrière. [ls sont comme soudés entre eux, dans la ligne médiane, par leur névrilemme. Nous avons souvent trouvé le ganglion droit un peu plus grand que le gauche. Cette petite différence de volume et une légère dépression dans la ligne médiane, se terminant par une petite échancrure en avant et en arrière, dans leur ligne d'union, indiquent leur séparation. Voici les nerfs qui sortent de chacun de ces ganglions, en procédant de dedans en dehors et le contournant d'avant en arrière. Le premier, qui sort du bord antérieur et externe, est le cordon du grand collier (fig. 1, cc). Ce cordon se rend en avant dans le ganglion labial, très- petit renflement qui se voit en arrière de la bouche (2, ho et). | Le second nerf important que produit chaque ganglion principal, etqui en sort tout près du cordon du collier, ap- partient aux branchies(f. 1, nbr., et f. 2, 8 et 8°). DES MOLLUSQUES ACÉPHALES. Ep Ce nerf, que nous verrons exister constamment chez tous les Bivalves que nous avons pu étudier, y montre toujours et très-exactement la même disposition. Aprèss’être porté en avant et en dehors, il forme un coude en avant, pour se replier en arrière et suivre le bord dorsal des deux branchies de son côté, jusqu’à leur extrémité pos- térieure. En dehors du même nerf branchial sort, de chaque gan- ghon principal, un filet qui doit se perdre dans le man- teau. Un autre filet naît du même ganglion, entre le nerf bran- chial et le cordon du cellier, mais dans un plan supérieur ; ce filet contourne le muscle adducteur, pour venir se perdre dans le manteau en passant sur la face postérieure du cœur. Un troisième filet naît encore plus en dedans du ganglion principal, au-dessus du cordon du collier, auquel il reste quelque temps accollé; il s’en détache ensuite, passe au- devant du cœur et se perd dans le manteau. Un tronc nerveux considérable à son origine, qui semble un prolongement anguleux, en avant eten dehors de chaque ganglion postérieur, produit, en se divisant dichotomique- ment, des filets qui se dirigent en dehors et en avant dans le manteau. Les branches et les rameaux les plus avancés se portent aux parties antérieures du manteau. Les branches et les ra- meaux qui sen détachent un peu moins en avant, vont aux parties moyennes et latérales de ce même organe. Enfin, la partie latérale et postérieure reçoit des rameaux de la bran- che la plus reculée du même tronc. 8 58 DU SYSTÈME NERVEUX Deux autres troncs ramifiés, qui appartiennent au gan- glion droit, se rendent à la partie postérieure du manteau, après s'être détachés du bord postérieur de ce ganglion. En- tre eux naît un filet simple, ayant la même destination. Du côté gauche nous n'avons trouvé qu’un seul tronc, remplacant ce filet et les deux troncs voisins. Plus en dedans se voit un nerf considérable qui se distri- bue au muscle adducteur et au manteau. Le cordon du grand collier semble se continuer au delà du petit ganglion labial pour former le tronc commun du palléal antérieur et du cordon de commissure. Celui-ci se porte au-devant de la bouche et la contourne en arcade. Le palléal antérieur est assez considérable, il se bifurque avant de se distribuer au manteau. Nerf branchial antérieur. — Xe petit ganglion labial pro- duit en dehors un filet qui se porte entre le manteau et la branchie interne et semble se rendre dans cette branchie (fig. 1, bra). Nerf gastrique. — En dedans, ce même ganglion produit un petit nerf qui s'enfonce dans le foie et va à l'estomac. Cordon du petit collier sans ganglions pédieux. — KW y a ensuite un filet de commissure qui va d’un ganglion à l’autre, et que je regarde comme le représentant du cordon du petit collier. Le système nerveux de l’Auitre comestible a été décrit avec détail par M. Brandt, déjà en 1833 (1), et par M. Garner en 1837. (1) Medizinische zoologie, 2° Band., pl. XXX VI ; Berlin, 1833. DES MOLLUSQUES ACÉPHALES. 5g La description du premier de ces savants est, sans contre- dit, la plus complète des deux que nous venons de citer. Les anatomistes qui se donneront la peine de comparer celle de ce Mémoire avec les précédentes, trouveront peut- ètre que Je suis parvenu, dans ces très-difficiles recher- ches, à découvrir des faits importants ou à rectifier des er- reurs. Dans ma première communication du 25 novembre 1844, je signalai la grande proportion des ganglions postérieurs, la petite différence de volume de l’un à l’autre, et consé- quemment leur asymétrie; enfin, les nombreux nerfs qui en naissent pour rayonner vers le bord du manteau. En février 1845, j’annonçai que ces nerfs aboutissaient, comme dans le Peigne, à un cordon ganglionnaire, faisant le tour complet du manteau, vers son extrême bord, et four- nissant de nombreux filets aux tentacules qui garnissent cet organe. Ce cordon avait échappé aux recherches de MM. Brandt et Garner (1). En 1845, j annonçai, dans mon cours du Collége de France que j'avais découvert dans l’Æuitre pied-de-cheval les filets dé- liés, presque microscopiques, qui se détachent successive- ment de la partie supérieure du nerf branchial, en arrière de son coude, pour se distribuer dans les cloisons muscu- leuses qui séparent les deux feuillets de chaque branchie. Je constatai en même temps, par l’action galvanique, la (x) The Trans. of the Linnean Society'of London, vol. XVII; London, 1837. 8. 60 DU SYSTÈME NERVEUX contractilité de ces cloisons et l'importance qu'elles doivent avoir dans le mécanisme de la respiration de ces animaux (1). Je distinguai, dans ma première communication, les gan- olions buccaux, malgré leur extrème petitesse, en me servant à cet effet de leur connexion avec les deux filets de commis- sures en avant et en arrière de l’orifice buccal. Je déterminai d’ailleursle cordon de commissure qui passe en arrière de la bouche, comme représentant le cordon du petit collier; en même temps que je signalai l'absence des ganglions pédieux, coïincidant avec l'absence de pied chez ces animaux. On pourra voir (dans le n° 7 de la fig. 2, pl. 1,la mème où je démontre l'existence du cordon circulaire) trois filets qui se détachent successivement du cordon du grand collier, avant sa terminaison dans le ganglion buccal. De sorte que je n'ai pas tardé à me convaincre que ce cordon pouvait aussi fournir dans son long trajet quelques filets nerveux , et que l’une de mes propositions, publiée en novembre 1844, de- vait être rectifiée à ce sujet, dès le mois de février 1845, époque de ma seconde communication à l’Académie (2). Enfin, dans mes dernières recherches, je me suis convaincu que les quatre prétendus filets récurrents indiqués dans la Zoologie médicale comme se rendant à la partie la plus avan- cée des quatre feuillets branchiaux de chaque côté, depuis les ganglions buccaux, ne sont que des brides membraneuses. Mais il existe un seul nerf, lequel n'avait pas encore été (1) Voir la Revue zoologique d'avril 1846, p. 120. (2) C.R.T. XIX, p. 1133, $ XII. Les cordons qui forment le grand et le petit collier ne produisent aucun filet apparent. DES MOLLUSQUES ACÉPHALES. GI décrit, qui part de ce ganglion, ou du cordon decommissure qui tient lieu de petit collier, et se porte sur le bord dorsal du feuillet interne de la branchie interne; tandis que son feuillet externe et la branchie externe recoivent des filets nombreux qui leur sônt fournis par le nerf branchial posté- rieur à l'endroit de son coude. J'avais aussi indiqué, dans ma première communication, ce filet branchial récurrent comme se portant vers la branchie. Jim MONOGRAPHIE. Autre espèce d'Huïtre ou d'Ostracé de la mer Rouge. (PL. 9, fig. 4.) J'avais reçu, en 1842, l’exemplaire unique, sans la coquille, qui a fait le sujet de cette étude, avec l'étiquette de Chama gigas. Mais après l’examen détaillé de son système nerveux et de sa disposition générale, il est devenuévident pour moi que J'avais eu à examiner un Mollusque bivalve lamellibranche de l’ordre des Ouverts et de la section des Monomyaires apodes, ou un Ostracé proprement dit. J'ai été conduit à cette conviction, 1° Par l'absence des ganglions pédieux et l'existence d'un petit filet de commissure en arrière de la bouche, tenant lieu de petit collier ; 2° Par les petites proportions des ganglions buccaux et des cordons du petit collier; 62 DU SYSTÈME NERVEUX 3° Par la grande proportion des ganglions postérieurs et de leur commissure ; 4° Par les nombreux nerfs qui partent en rayonnant de ces ganglions pour se distribuer au manteau. Cet arrangement indique un nerf crcumpalléal régnant dans le bord du manteau, et dans lequel aboutissent les der- niers ramuscules des nerfs palléaux postérieurs ; 5° Enfin, les grandes proportions des nerfs branchiaux, leur longueur après leur coude, démontrent le grand déve- loppement des branchies et leur étendue en arrière du muscle adducteur, qui est évidemment avancé vers l’axe des valves. Je conserve donc à cette monographie la place que je lui avais donnée, et je ne change rien à la description qu'elle comprend et qui reste telle que je l'ai présentée à l’Académie le 25 novembre 1844. Le principal centre nerveux est un ganglion postérieur uni- que, comme dans le Peigne et l’Anomie, beaucoup plus large que long, disposé en travers sous le muscle adducteur, immédiatement derrière le foie, qui le recouvre un peu. Sa forme est rectangulaire, et sa face inférieure estun peu bombée. Il donne de ses angles les différents nerfs qui rayonnent dans toutes les parties du corps. Un nerf branchial (g) considérable et le cordon du col- lier (f) ont en apparence un pédicule comme cylindrique qui se voit au-devant de chaque extrémité de ce ganglion. Le nerf branchial est très-gros, et le cordon du collier très-grèle à proportion. Ils se portent l’un et l’autre en avant, le nerf branchial en dehors, et le cordon du collier en DES MOLLUSQUES ACÉPHALES. 63 dedans, cachés par le foie et sous la face inférieure du mus- cle adducteur. Le nerf branchial traverse ensuite de dedans en dehors l'épaisseur du foie, etgagne le bord du cœur et des branchies, en se coudant pour se porter en arrière. Îl suit, comme à l'ordinaire, dans cette direction, le bord dorsal de ces orga- nes, jusqu'à leur extrémité postérieure. Le cordon du grand collier (f) s’'avance sous le foie dans un sillon de la face inférieure de ce viscère. Un peu en avant du coude du nerf branchial, celui de droite fournit de son côté interne, et celui du côté gauche de son côté externe, un petit nerf (c) qui, après un court trajet dans le foie, se perd sur le canal intestinal. Le cordon du grand collier continue de s’avancer sous le foie, et finit par atteindre le bord postérieur du palpe in- terne. Il y aboutit, de chaque côté, dans un petit ganglion triangulaire (a). Un filet de commissure se porte transversalement d'un ganglion à l’autre et les réunit. En dedans et en avant, il se détache de chaque ganglion un petit filet qui se perd, en se divisant, dans le palpe in- terne. En avant et en dehors chaque ganglion buccal fournit un gros nerf (#) qui se porte un peu en dehors, longe le bord adhérent du palpe interne, passe à 0",003 des commissures de la bouche et s'étend dans l'épaisseur du manteau; il s’avance ainsi en se divisant en deux branches, dont l’interne suit la direction du trone, en se rapprochant un peu de la ligne mé- diane, et dont l’externe se porte en bas. Leurs rameaux et 64 DU SYSTÈME NERVEUX ramuscules se perdent sur le bord musculaire de cette partie du manteau. Le ganglion principal a ses extrémités qui se prolongent en deux autres pédicules coniques, celui du côté droit plus transversal, celui du côté gauche plus dirigé en arrière; des- quels se détachent quatre nerfs (m, nr, 0, p). Ces nerfs se portent en dehors sous le muscle adducteur et le manteau, sous le bord musculaire duquel leurs rameaux se distribuent. | Le premier (m) se dirige en avant, en dehors et en bas, et ne tarde pas à se diviser en deux branches. Le suivant (x) se bifurque du côté droit; tandis qu’à gau- che il se sépare en cinq branches déliées. Les autres (m1 et p) ont une direction oblique en dehors et en arrière. L'angle postérieur du ganglion fournit directement en ar- rière un nerf considérable, le palléal postérieur, qui traverse la face inférieure du muscle adducteur, et se perd en se con- tournant autour de ce muscle, après s'être divisé en plu- sieurs branches ou rameaux. | Du côté gauche, la branche (g) se rend dans le man- teau. ' La branche (r), avec ses rameaux, a la même destination, aussi bien que la branche suivante (s). Le tronc principal continue sa marche en arrière pour se perdre dans le musele adducteur. DES MOLLUSQUES ACÉPHALES. 65 Ime MONOGRAPHIE. Système nerveux de lAnomia ephippium, X.. (PI. 1, fig. 3 et 4, et pl. 2, fig. 2.) Le système nerveux de cette espèce montre, dans sa com- position, les plus grands rapports avec le type général qu'il présente dans cette classe de Mollusques lamellibranches ; mais il est modifié dans son arrangement par la disposition asymétrique de la bouche : elle est telle, qu'on ne peut s'em- pêcher de la comparer, en la voyant, à celle des Pleuro- nectes. L’asymétrie du système nerveux, dans sa partie antérieure, montre que cet arrangement, ou plutôt ce dérangement, est en rapport avec celui des organes qu'il doit animer où qu'il entoure. Le ganglion central postérieur, les ganglions buccaux, le ganglion pédieux existent dans ce singulier système nerveux, ainsi que le grand et le petit collier, dans lacomposition des- quels ils entrent. Des deux ganglions labiaux, placés, comme à l’ordinaire, à la base des palpes labiaux, l’un, c’est le droit, est très-sen- siblement moins en avant; l’autre, le gauche, plus avancé, est en partie masqué par le ganglion pédieux (PI. 2, fig. 2, A), déplacé, hors de la ligne médiane, du côté gauche. ÎT en résulte que la branche du petit collier ( f) qui réunit le ganglion labial gauche au ganglion pédieux, est extrêmement courte; tandis que celle (f°) qui va à ce même ganglion pé- dieux, depuis le ganglion labial droit, est très-longue. Cette grande asymétrie dans la longueur de ces deux 9 66 DU SYSTÈME NERVEUX nerfs et dans la forme du petit collier est très-remarquable. Les ganglions labiaux (a,a) sont petits. Leur cordon de com- missure (b) contourne en avant la grande ouverture buccale. Les cordons du grand collier se dégagent de leur angle postérieur. Celui du côté gauche contourne le musele adduc- teur moyen, qui est très-considérable. Du côté droit, il suit en dehors la masse viscérale; l’un et l'autre viennent joindre le ganglion postérieur à l'angle an- térieur de ses extrémités. Le ganglion pédieux (h) est assez gros, de forme quadri- latère. Il recoit les cordons du petit collier par ses angles anté- rieurs, et donne de ses angles postérieurs un nerf de chaque côté, qui se dirige en arrière autour du muscle adducteur moyen, dans lequel il se perd (k'et X”). Le ganglion postérieur est étroit, allongé dans le sens transversal et disposé symétriquement, dans ce sens, contre la face inférieure de l’adducteur postérieur. Les nerfs qui en partent ne sont pas symétriques. Celui qui s'en détacheen avant du côté gauche pénètre dans l’adducteur moyen (PI. 2, fig. 2, x). Les nerfs branchiaux forment, avec le nerf palléal princi- pal, un tronc commun (fig. 2, /, {) qui semble la continua- tion du ganglion, tant ce tronc est gros à son origine. Mais il s’affaiblit promptement en fournissant successive- ment un nerf palléal dorsal, le nerf branchial de son côte, et un nerf palléal ventral. Cette circonstance explique pourquoi ce nerf branchial, une fois séparé de ce tronc commun, est bien diminué en approchant de la branchie DES MOLIUSQUES ACEPHALES. 67 IL faut le considérer dans les figures 3 et 4 de la PI. 1 pour comprendre ses rapports d’origine avec les nerfs palléaux. Les nerfs qui vont au manteau appartiennent essentielle- ment, comme dans l’ÆAuitre, au ganglion central postérieur. Ils se composent de trois branches principales qui se sépa - rent successivement du tronc commun que nous venons d’in- : diquer , et se portent soit vers le côté dorsal du manteau, soit vers son bord postérieur, soit vers son bord abdominal. Les uns et les autres rayonnent et se divisent à peu près di- chotomiquement, et gagnent ainsi tout le pourtour du man- teau, dont le bord est garni de nombreux tentacules, C’est dans ce pourtour qu'ils rencontrent le nerf cércumpalléal, faisant les fonctions de ganglion, comme dans l’Auitre, le Peigne, etc. Ce nerf n’a pas, en effet, son origine directe dans les gan- glions antérieurs ou postérieurs; mais il forme un cercle complet sur l’extrème bord du manteau ; il reçoit de son côté interne les derniers ramuscules des nerfs palléaux, et fournit, par son côté opposé, de nombreux filets très-déliés qui pé- nètrent dans les tentacules qui garnissent le bord du man- teau, et doivent les rendre irritables ou sensibles. Cette disposition singulière est parfaitement rendue dans les figures 3 et 4 de la planche 1. Comme dans l’Auitre et le Peaigne, ces filets nerveux ten- taculaires ne correspondent pas aux terminaisons du nerf palléal dans le cordon circulaire, et n’en sont pas une con- tinuation directe. Ce que je viens de dire du nerf czreumpalléal est une ad- dition à ma monographie, d’après la découverte de ce nerf que j'avais faite peu de semaines après ma première commu- 9- 68 DU SYSTÈME NERVEUX nication, et que j'annonçai à l’Académie dès le mois de fé- vrier 1845. D'ailleurs, personne n’avait encore décrit, avant moi, le système nerveux de l'Ænomue ; seulement M. Garner avait dit (1) que les ganglions antérieurs étaient déplacés, et que le ganglion pédieux était porté de côté par suite du change- ment de position du pied. Dès 1844 je décrivais un filet nerveux allant au cœur, au rectum et à l'anus. J'indique, dans la figure 4 de la pl. 1, un nerf qui se rend à l'ovaire. Ceux du foie et de l'estomac sortent des ganglions buc- caux. Le ganglion buccal gauche envoie un petit nerf au muscle adducteur antérieur. Le pied reçoit un petit nerf que lui envoie le ganglion pédieux. É Le même ganglion donne deux nerfs considérables au moyen adducteur, qui en reçoit un troisième du ganglion postérieur. Enfin le muscle adducteur postérieur recoit un nerf du ganglion central postérieur. L'asymétrie du système nerveux de l'Ænomie se montre surtout, ainsi que nous l'avons dit, dans la position excen- trique du ganglion pédieux, et par suite dans l'extrême brièveté du cordon gauche du petit collier ; tandis que le cordon droit est, à proportion, d’une grande longueur. (1) Mémoire cité. DES MOLLUSQUES ACÉPHALES. 6g IVre MONOGRAPHIE. Système nerveux du Pecten maximus, L. (PI. 2, fig. 3 et 4, et pl. 3 et 4, fig. 2 et 3.) Les Peignes se distinguent, entre autres, par la dissem- blance de leurs deux valves et par l'existence du seul muscle adducteur postérieur, qui est d’une très-grande proportion et un peu avancé vers l'axe des valves. Ces Mollusques ont un petit pied, en avant de la masse viscérale, qui doit leur servir d’organe de préhension ou d'adhésion, plutôt que d’organe de locomotion. Le manteau, qui borde et garnit de ses deux lobes toute la circonférence de la coquille, est largement ouvert dans toute cette étendue et ne gène nullement l’écartement des valves, autant du moins que le permet le muscle adducteur. Il est garni, dans son bord interne, d’un grand nombre de papilles ou pédicules tactiles, et de quelques pédicules ocu- laires, déjà remarqués et décrits par Poli en 1791, sur les- quels MM. Krohne et Grube ont de nouveau fixé l'attention des savants (f). À en juger par les arrangements du système nerveux qui sont en rapport avec les circonstances d'organisation que je viens d’énoncer, les Peignes devraient être considérés comme étant à la tête des Mollusques bivalves, par la perfection (x) Archives de J. Müller pour 1840. 70 DU SYSTÈME NERVEUX de leurs organes sensitifs et par la puissance de leur organe principal de mouvement, leur unique muscle adducteur. Nous aurons l’occasion de revenir sur ce sujet important, que nous ne faisons qu'indiquer ici. Le ganglion central principal (1) est le postérieur, dont la paire est confondue en un seul ganglion (2). Les ganglions buccaux (a, a) ou labiaux sont très-petits ; il en est de même des ganglions pédieux (e, c). Le ganglion postérieur forme un carré long, disposé en travers contre la face antérieure de l’adducteur, précisément dans sa partie moyenne. La position centrale de cette partie, rapproche de l'axe de la coquille et du manteau le principal centre nerveux. Aussi est-ce de ce ganglion qu'irradient vers la circonfé- rence presque tous les nerfs du manteau. Ce ganglion est un peu coloré en jaune. Le premier nerf qui en sort, en avant et en partant de la ligne médiane , est le cordon du grand collier ( f, f). I se porte presque directement en avant, en contournant la masse viscérale. Chaque cordon aboutit au ganglion labial de son côté, qui semble n'être qu'une légère dilatation de ce cordon. Le nerf branchial (g, g) sort du ganglion tout près du nerf du grand collier, et passe sous la partie postérieure du cœur en se portant en avant et en dehors. I1s’en détache des filets qui vont à l'oreillette du cœur. Ce nerf continue de se porter en avant et en dehors, puis se (1) M. Garner en représente deux de forme ronde, réunis par une large commissure. Mémoire cité, pl. 24, fig. 8. 2) Pl2, fig: 3,0. DES MOLLUSQUES ACÉPHALES. FA fléchit en arrière pour suivre le bord postérieur et supérieur des branchies de son côté. Ce tronc nerveux très-fort est remarquable par sa struc- ture ganglionnaire; il ne montre que des globules. Son dia- mètre est très-inégal et renflé assez régulièrement de dis- tance en distance. C’est de ces renflements que sortent les filets nerveux. ( Voir la fig. 5 de la pl. 5, qui représente cette structure singulière.) Un troisième nerf (m) considérable sort de l'extrémité du même ganglion du côté droit, et répond à trois ou quatre autres troncs nerveux distincts, qui sortent du côté gauche de l’autre extrémité de ce ganglion (m, m', m" et m"). Le premier (m) se compose d’un faisceau de nerfs qui se séparent bientôt en trois, et dichotomiquement en six, puis en un plus grand nombre de filets successivement plus petits, qui vont en rayonnant jusqu'au bord du manteau. Ils y aboutissent dans un cordon circulaire qui règne tout le long de ce bord. Les quatre cinquièmes de la circonférence du manteau, dans sa partie latérale et moyenne, sont animés par les divi- sions rayonnantes de ce tronc nerveux, que j appellerai nerf palléal latéral. Le nerf palléal postérieur (q. q) est le dernier des nerfs que fournit ce ganglion. Il s’en détache en arrière, et se porte presque directement dans ce sens, Jusqu'au bord postérieur du manteau, où les filets qui le composent se séparent et s écartent les uns des autres, pour aboutir dans le cordon circulaire. Les deux troncs nerveux quicomposent chaque nerf pal- 72 DU SYSTÈME NERVEUX léal latéral, de l'un et l’autre côté, ne sont pas exactement symétriques. Les nerfs branchiaux (g et g°) sont encore plus asymétri- ques. Celui du côté gauche (g°) forme un arc bien moins ouvert que celui du côté droit. Les ganglions labiaux (a, a) sont très-petits ; ils semblent n'être qu'un léger renflement en massue, ainsi que nous l’a- vons déjà dit, du cordon du grand collier. On les voit en arrière de la bouche au-devant de la base du pied. De leur angle interne sort le cordon de commissure (d) qui se porte en avant et contourne en arcade l’orifice buccal. Plus en dehors on voit se détacher du même ganglion labial, de chaque côté, un nerf palléal antérieur (k) dont les filets aboutissent à la section la plus avancée du cordon circum- palléal. Un petit filet labial provient du même tronc nerveux. Un autre nerf (x,x) sort de chaque ganglion labial, plus en dessus et un peu en arrière. Îl pénètre dans le foie : c'est le nerf gastrique. De l'angle interne du même ganglion sort un court cor- don (e, e), celui du petit collier, qui se porte en dedans et en arrière, et rencontre, après un trajet de quelques millimètres, le ganglion pédieux (c) de son côté, situé sous la base du pied avec son symétrique, auquel il adhère. Ce double ganglion est très-petit et proportionné à la faible dimension du pied auquel il envoie les nerfs. Il est de forme quadrilatère; de chacun de ses angles pos- térieurs sort un tronc nerveux qui se distribue au pied. La particularité la plasremarquable du système nerveux du Peigne, particularité que j'ai déjà fait connaître dans l'Auitre DES MOLLUSQUES ACÉPHALES. 73 * et l {nomie, est sans contredit l’existence d’un cordon ner- veux ganglionnaire que j'appelle czrcumpalléal, parce qu'il forme un cercle complet en dedans de l'extrême bord du manteau. Je lui donne l’épithète de ganglionnaire, pour distinguer à la fois sa composition et la manière dont les nerfs du manteau aboutissent à ce nerf par son côté interne ; tandis qu'il en sort de son côté externe un plus grand nombre de très-petits flets qui se rendent aux pédicules tactiles et vi- suels qui garnissent le bord du manteau. Ces filets, qui forment comme les franges du cordon gan- glionnaire, ne répondent que pour un très-petit nombre aux derniers ramuscules de chaque nerf palléal, Is se divi- sent encore, après s'être détachés du cordon, en se portant dans les appendices tactiles ou visuels que nous venons de mentionner. Un pédicule tactile reçoit un, deux, jusqu'à trois de ces filets. Un pédicule oculaire en recoit un central, c’est son nerf optique, et un pour les enveloppes et la substance du pédi- cule. Cette substance est fibreuse et contractile. Une petite sphère aplatie est enchâssée dans chaque pé- dicule oculaire jusqu’à la moitié de sa hauteur. Le reste du globe oculaire n’est recouvert, comme tout le pédicule, que par la peau. La partie centrale du globe oculaire qui est libre, est une sorte de cornée transparente, autour de laquelle il y à une zone colorée en brun foncé. Cette couleur brune est produite par un pigment de cette 10 74 DU SYSTÈME NERVEUX nuance qui colore la sclérotique jusqu'à la cornée transpa- rente. Celle-ci a un reflet, dans l’état de vie, d’un beau vert d'émeraude, déjà remarqué par Poli. Ce reflet vient d’une sorte de tapis qui est au fond du globe oculaire, et se compose de deux couches de pigment. L’exté- rieure est rouge , l’intérieure est d’un bleu céleste avec un reflet argenté (1). Le globe oculaire renferme deux corps transparents. L'un, plus dense que l’autre, a la formelenticulaire, et touche par sa convexité supérieure à la cornée transparente. Îl est enchâssé, par la convexité opposée, dans le second corps transparent, sorte de corps vitré, ayant moins de consistance que le pre- mier. Il remplit le reste du globe oculaire. C’est autour de ce corps vitré que s'élèvent jusqu’au cristallin les deux couches de pigment. Un nerf optique, ainsi que je l'ai déjà dit, se detache du cordon et pénètre dans l’axe du pédicule jusqu’à la capsule oculaire ou jusqu’à la sclérotique du globe de l'œil, Là il se sépare en deux branches : l’une se divise en filets très-fins et se perd dans la base du globe oculaire; l’autre s'élève jusqu'à la hauteur d’une sorte de diaphragme qui sépare le corps vitré du cristallin (2). (1) M. Krohne, qui a décrit cet organe avec beaucoup de détails et d'exactitude, mais dans d’autres espèces que le Pecten maximus, n'y a pas vu le pigment bleu; il ne parle que du reflet argenté. Suivant cet observa- teur, la cornée transparente est un peu plus convexe que la partie du globe qui l'entoure. Archives de JT. Müller pour 1840. PI. 1x, f. 16. (2) Voir le mémoire de M. Krohne, déjà cité, et la note que j'ai insérée dans le Bulletin de la Societe philomathique, pour la séance du 9 février 184. DES MOLLUSQUES ACÉPHALES. 70 Les figures que nous publions du système nerveux du Pecten mazxinus, et de la structure de ses yeux, donneront une idée exacte de ce que nous avons observé de cette si remarquable organisation. Vare MONOGRAPHIE. Système nerveux du Jambonneau ou de la Pinna nobilis, . (PL. 3 et 4, fig. À, 1-a, 1-b, 4-c.) La disposition générale du système nerveux de cette es- pèce a les plus grands rapports avec celle que nous venons de décrire dans les Auitres, V'Anomie et le Peigne. Quoique le Jambonneau ait un petit muscle adducteur antérieur de plus que ces mollusques, qui sont Monomyaires, il a un cor- don nerveux circumpalléal monocirculaire, dans lequel se rendent, en rayonnant, les nerfs qui prennent leur origine en plus grand nombre dans les ganglions postérieurs et dans les ganglions labiaux, en petit nombre. Lorsque nous avons étudié cette espèce en 1844, nous ne nous étions aperçu de l'existence du cordon palléal mono- circulaire que dans la partie élargie du manteau. Mais nous n'avons pas tardé à voir que, la disposition rayon- nante des nerfs du manteau faisant partie du plan qui com- prend ce nerf, ce cordon devait nécessairement exister dans ce genre, aussi complétement que dans les précédents. Il y a d’ailleurs, dans les proportions des parties centrales et périphériques de ce système nerveux, des caractères orga- niques qui sont évidemment en rapport avec la forme singu- JO. 76 DU SYSTÈME NERVEUX lière de l'animal, indiquée par celle de sa coquille. C’est dans la partie étroite de cette coquille que sont concentrés les or- ganes d'alimentation et de propagation. Au sommet se voit un très-petit muscle adducteur antérieur. A l'endroit où elle a commencé à s’élargir beaucoup, se trouve le muscle adducteur postérieur, qui est très-consi- dérable. Au delà de ce muscle, qui rappelle par ses propor- tions celui des Peignes, le manteau, toujours libre, se déploie largement avec les valves qui s’élargissent. Les organes de respiration, ou les branchies, se prolongent en arrière, et au delà de l'adducteur, aussi loin que le manteau qui les protége. Le pied est très-petit. Ce n’est qu'une filière pour le bys- sus (1), qui est tellement abondant et fin, qu'on en a tiré parti, dans le royaume des Deux-Siciles, pour faire des tri- cots qui imitent la soie. Il résulte, de cette forme générale, que l'organe protecteur de ces animaux après la coquille, leur manteau , a de très- grandes proportions ; Que les organes de respiration sont de même très-consi- dérables, relativement aux organes d'alimentation. Voyons à présent les arrangements du système nerveux qui sont en rapport avec ceux des autres systèmes que nous ve- nons d'indiquer très-succinetement. Les ganglions antérieurs, pédieux et postérieurs sont pro- portionnes, jusqu’à un certain point, au nombre et à la gros- seur des nerfs qu'ils fournissent; je dis, jusqu'à un certain (1) Ou du moins un organe servant, sinon à filer ce byssus, du moins à en diriger et en placer les fils sur les objets fixés, auxquels l'animal peut s'attacher. Voir le t. VIII des Lecons d'anatomie comparée, p. 667-671. DES MOLLUSQUES ACÉPHALES. 7e point, la forme grêle de la paire postérieure dans sa partie moyenne, qui y semble fondue en un seul ganglion, parais- sant une exception à cette règle. Ce ganglion se présente en effet comme un gros tronc nerveux, posé en travers contre la partie moyenne la plus avancée de la face inférieure de l'ad- ducteur. 1l grossit à ses extrémités pour fournir les diffé- rents nerfs qui en sortent. ; A la vérité, l’on pourrait déterminer, comme les deux ganglions postérieurs bien distincts, les deux renflements ar- rondis d’où partent les divers nerfs principaux que fournis- sent ordinairement les ganglions postérieurs, et l’on regar- derait la partie étroite et transversale qui est entre eux, et qui les réunit, comme une commissure. Le premier nerf qui se détache en avant de chaque gan- glion, et le plus rapproché de la ligne médiane, est, comme à l'ordinaire, le cordon du grand collier (4), qui est épais et se porte assez directement en avant pour aboutir au gan- glion antérieur ou buccal de son côté (a). Immédiatement après, en procédant de dedans en dehors, on découvre un nerf très-grêle(4), qui s avance sous la peau, adhérant à la face inférieure de l'ovaire, et vase perdre pres d'un petit orifice béant (5) qui est lissue de cet organe. Du côté gauche, il se sépare de ce nerf, près de son origine, un filet très-grèle (6), qui se rend à un petit renflement gan- glionnaire (4) que je decrirai bientôt. Plus loin, il s'en sépare un autre filet (5) qui se bifurque, et dont les deux branches se réunissent à un autre petit renflement ganglionnaire (4”) qui ne se voit que du côté gauche. Le troisième nerf(8) qui se détache du ganglion est aussi 70 DU SYSTÈME NERVEUX très-grèle, un peu flexueux, dirigé encore en avant: il abou- tit au ganglion (4) mentionné en premier lieu. Ce renflement du côté droit est situé près du bord interne de la partie des branchies adhérente à l'ovaire; il est étroit et allongé, et se montre immédiatement sous la peau. Il ne paraît formé que par la fusion ou la réunion des nerfs qui s'y rendent. Il en sort en avant deux filets, dont l’un (9), situé plus en dehors, longe le bord adhérent des branchies, puis s'en éloigne pour se rapprocher un peu de la ligne médiane, et passer de la face inférieure de l'ovaire à celle du foie, et va se perdre dans les palpes labiaux. Le filet interne qui naît de ce ganglion (4) se rend du côte gauche au ganglion (4) après un court trajet. Ce dernier renflement (4) est très-petit; il ne fournit en avant qu'une seule branche de communication, qui se réunit au nerf qu'envoie dans cette même direction le ganglion pré- cédent (4). Du côté droit, le seul ganglion (#') qui existe, réunit les deux branches de communication du filet (7) et l'unique du filet (8). Ce ganglion fournit en avant deux nerfs (9 et 9), qui se voient dans la partie des branchies qui adhère à l'ovaire. Ils passent aussi de l'ovaire sous le foie, et se perdent dans les palpes. Ces nerfs sont sous-cutanés dans tout leur trajet. Le nerf branchial (7!) sort de l'extrémité interne et anté- rieure du ganglion: c'est un gros cordon qui se porte un peu en avant et en dehors, pour se couder bientôt en se di- rigeant en arrière, le long du bord supérieur des deux bran- chies de son côté, depuis une courte portion qui est au-de- DES MOLLUSQUES ACÉPHALES. 79 vant du muscle adducteur, jusqu'à la partie la plus reculée de la coquille et du manteau, où les branchies se terminent. Ici l'étendue des branchies au delà de l’adducteur étant considérable, celle de ce nerf l’est aussi; on peut le suivre jusqu’à leur extrémité. Dans l'individu que nous avons sous les yeux, le nerf est fortement plissé par suite de la contraction de la branchie au moment de la mort. En arrière de l’origine du nerf branchial, l'extrémité du ganglion semble se prolonger dans un tronc plus épais que la partie moyenne de ce ganglion : c'est notre nerf palléal latéral. Ce tronc se sépare bientôt’ en deux branches, l’une anté- rieure grêle (10), qui se porte directement en dehors sous l’adducteur, puis en avant, où elle longe le bord postérieur de l'ovaire. Vers l'extrémité de l’adducteur, ce nerf se divise de nouveau en deux branches, l’une qui continue de se por- ter en dehors, et l’autre qui se dirige en avant. La première (12) donne des rameaux et des ramuscules à la partie membraneuse du manteau, et se perd dans la partie correspondante du cordon circumpalléal. La dernière (11) s’avance le long de l'ovaire également dans le manteau, et se distribue plus en avant dans cet or- gane, et plus particulièrement dans son bord musculeux. Cette mème branche du tronc palléal latéral donne, du côté droit seulement, après un court trajet, un rameau (10°) qui se porte directement en dehors, pour se distribuer immédia- tement dans le bord musculaire du manteau. L'autre branche (p) du tronc palléal latéral est, par son 80 DU SYSTÈME NERVEUX volume, la continuation de ce tronc, et la première n’en st rait qu'un rameau. Ce nerf, le plus considérable, par son diamètre, de ceux que nous avons décrits jusqu'ici, et de tous ceux de l'animal, a plus d’un millimètre de large à son origine; il se porte obli- quement en arrière et en dehors, sous le grand muscle ad- ducteur, Îl est aussi sous-cutané, et s'aperçoit à travers la peau dans une grande partie de son étendue. Il pénètre au delà du muscle adducteur dans le manteau | appliqué contre le faisceau musculaire du bord interne de eet organe. Là il se sépare bientôt en trois branches, puis celles-ei en plusieurs autres, qui suivent les divisions des faisceaux musculeux de cette partie du manteau, et se terminent dans le cordon cr culaire de son bord. Du côté droit, la première des trois branches, ou la plus interne, se sépare plus tôt de son tronc que du côté gauche. Le nerf palléal postérieur (m) sort du ganglion un peu plus en dedans que le précédent. I traverse, sans fournir de branche, la face inférieure du musele adducteur postérieur, remonte le long du côté postérieur de ce musele, qu'il con- tourne jusqu'au manteau, dans la partie moyénne et posté- rieure duquel il se distribue, en suivant les faisceaux mus- culeux longitudinaux de cette partie. Le dernier nerf (n) que produit le ganglion postérieur, le plus interne des nerfs qui sortent en arrière de ce ganglion, appartient au rectum, à l'extrémité duquel il se distribue. Pour cela, il se porte directement en arrière, sous la face in- férieure de l’adducteur, qu’il traverse à peu près parallèle- ment à son symétrique, et finit par trois filets qui se perdent autour de l'anus. DES MOLLUSQUES ACÉPHALES. 81 Les ganglions antérieurs sont ici assez reculés relative- ment à la bouche, puisqu'ils sont de deux centimètres plus en arrière. Chaque ganglion (a) se voit sur le côté, à l'extrémité anté- rieure du foie, au niveau du bord antérieur du pied et du point de séparation de ses deux tendons antérieurs. Le pli de la peau qui se prolonge des lames branchiales aux palpes le recouvre. Ces ganglions sont petits, irréguliers, oblongs; ils ne sem- blent formés que par la continuation du cordon du grand collier et par les nerfs qui en partent. Le nerf palléal antérieur (d), qui s’en détache en avant, en semble de même une prolongation. Ce nerf contourne le tendon antérieur du pied, de son côté, et continue de se porter en avant jusqu'au muscle ad- ducteur antérieur, dans lequel il se termine. A droite, il est plus considérable, et mérite mieux, par sa distribution, la dénomination que nous lui donnons. * Le filet (2) qu il donne au muscle adducteur n’en est qu'un rameau. [1 se coude ensuite pour suivre le bord du man- teau et se perdre dans son bord musculaire en continuant de se porter en arrière (1). A l'instant où il se coude, il four- nit encore un rameau en avant (3), toujours pour le bord mus- culaire du manteau et le cordon circumpalléal ? Le nerf palléal antérieur gauche, que nous avons dit se distribuer exclusivement au muscle adducteur antérieur, est pour ainsi dire décomposé de ce côté en deux. Un gros nerf (d'), qui sort du ganglion par son côté ex- terne, est proprement ici le nerf palléal antérieur. Ce nerfse bifurque en deux branches principales, l’une antérieure (d), et 11 52 DU SYSTÈME NERVEUX l'autre postérieure (1"), qui longent le bord du manteau en avant et en arrière, et s’y perdent. Enfin on voit encore sortir du ganglion antérieur, entre les deux nerfs (d) et (d') du côté gauche, un petit nerf (d”) qui se distribue dans la partie membraneuse du manteau, Du côté droit,ce dernier nerf est une branche du nerf palléal ; il:s'en détache à un centimètre plus avant que le ganglion antérieur. | Les ganglions antérieurs donnent de leur extrémité pos- terieure du.côté interne le cordon du petit collier (e, co). C'est un assez gros nerf qui se porte en dedans et en bas, à la rencontre du ganglion pédieux de son.côté. Dans son court trajet, il est en rapport avec, le tendon, antérieur, du pied et avec le foie. Les ganglions pédieux (b b) qu'il nous reste à décrire, sont très-petits et proportionnés au pied en languette auquel ils se distribuent. On dirait un léger renflement terminal du cordon du petit collier. Ils sont oblongs, adhérents l’un à l’autre, et restent cepen- dant très-distincts l’un de l’autre, Il en sort trois nerfs distincts : le plus petit (4) est anté- rieur, le moyen (2")se porte directement en bas dans l'épais- seur du pied en se divisant en quatre petits rameaux. Le plus important de ces nerfs, par son étendue etsa gros- seur, sort de l'extrémité postérieure du ganglion (4). Il se porte directement en arrière entre le pied et le foie : il se divise en deux branches après un court trajet. Ces deux branches continuent de se porter entre le foie et la partie postérieure du pied, dans laquelle elles se distribuent. DES MOLLUSQUES ACÉPHALES. 83 Ce’système nerveux;on vient de le voir,semble presque ex- elusivement destiné aux organes du mouvement, de la sensi- bilité et de la respiration. ls Les différentes proportions de ses parties centrales et pé- riphériques sont exactement en rapport avec celles des or- ganes auxquels ces nerfs se distribuent. Le ganglion postérieur seul n'est pas volumineux à pro- portion des nerfs qu'il produit de ses extrémités. Il ne semble qu’un cordon de commissure, réunissant par ses deux extrémités deux petits ganglions, ainsi que nous avons déjà exprimé. Nous n'avons vu, du filet de commissure en avant de la bouche, que les deux portions (b, b), qui en faisaient proba- blement partie ; ce filet, dans.ce cas, devait être très-grêèle. Observations sur la Monograplue précédente. Dans des recherches nouvelles, faites sur un individu bien conservé, j'ai pu constater queles deux filets que je présumais appartenir à la commissure des ganglions buccaux lui appar- tenaient en effet. De l'angle rentrantque forment à la fois le cordon du grand collier et le nerf branchial, sort du ganglion principal et de l’origine du nerf branchial un faisceau de très-fins nerfs qui s’avancent sous la peau sur l’organe de Bojanus et vers la partie antérieure des branchies. Du coude que fait le nerf branchial, et après ce coude, un orand nombre de filets très-déliés vont aux branchies, comme dans lÆnodonte. Quant aux petits ganglionsaccessoires que j'avais vus, dans ae S4 DU SYSTEME NERVEUX mes observations de 1844, réunir quelques petites branches nerveuses, et que j'ai désignés par (4) dansla figure r, je ne les ai pas fetrouvés dans mes dernières observations. Cet exemple, et d’autres que j'aurai l’occasion de citer, me persuadent que, dans un certain nombre de cas, les très-pe- tits ganglions que l’on aperçoit aux angles d'union des filets nerveux, sont loin d’être constants, et qu'ils peuvent exister ou disparaître chez les divers individus d’une même espèce. La figure 1 de la planche 2 et 4 montre évidemment le cordon circumpalléal, les nerfs qui s'y rendent, et les courts filets déliés qui en partent. VIme MONOGRAPHIE. Système nerveux de l'Arca inæquivalvis. (PL 8 et 9, fig. 3.) Ce système nerveux a beaucoup de rapports avec eelui des Mytilacés. Il y a un grand et un petit collier. Les ganglions postérieurs sont écartés comme dans la Moule comestible et le Lithodome caudigère. Le cordon de commissure qui les réunit est large. Le nerf branchial est petit et dirigé en dehors avant de se porter en arrière. Les ganglions labiaux sont très-écartés, de forme quadran- gulaire; leur filet de commissure est en avant de la bouche. Ils produisent un nerf palléal antérieur qui se distribue au manteau, après s'être bifurqué. Le cordon du petit collier est court. DES MOLLUSQUES ACÉPHALES. 85 Les ganglions pédieux sont aplatis et tellement rappro- chés, qu’on dirait ne former qu’un seul ganglion. Deux filets sortent sur le côté de chacun de ces ganglions et se rendent à la base du pied. Un filet plus considérable sort de chacune de leurs extré- « mités postérieures. Après le nerf branchial, le ganglion postérieur donne: un tronc commun qui se sépare bientôt en palléal latéral et en palléal postérieur. Deux autres filets sortent, plus en dedans, du bord BONE rieur. de chaque ganglion. l’un se rend au muscle adducteur postérieur :-c’est l’ex- terne ; l’autre se distribue au cœur et au rectum : c’est l’interne. VIfme MONOGRAPHIE. Système nerveux de la Trigonia australis, Quoy et Gaimaro. (PL. 7, fig. 3.) Dans la coupe de l’animal représentée dans la figure que je publie, on voit que le manteau est largement ouvert, comme dans les Auitres, et qu'il n'ya aucune bride, aucun pontallant d'un lobe à l’autre. Cependant il existe dans le bord du manteau un espace (tr) garni de papilles, qui indiquerait la fonction de tube res- pirateur dans cette partie du manteau; et, au-dessus de ce bord papilleux, un autre espace (£a) à bord lisse, qui répond à l'anus etindiquerait le tube anal. D'ailleurs la distribution du système nerveux n'est pas du 86 DU SYSTÈME. NERVEUX tout celle des Ostracés à cordon nerveux palléal monoerrcu- laire, mais bien celle des Mytilacés. Les ganglions postérieurs (c') sont rapprochés sous l'ad- ducteur postérieur. Ils fournissent sur le côté et en arrière le nerf palléal pos- térieur, puis un gros nerf qui va à l’adducteur postérieur et, à l'anus. En avant ils donnent le nerf du grand collier et le nerf branchial. Les ganglions labiaux sont petits ; ils donnent un palléal antérieur et un nerf labial. Ilen sort en arrière le cordon du petit collier, qui est long pour descendre à travers la masse des viscères jusqu’au gan- glion pédieux (gp). Ce ganglion est unique; situé au milieu de la longueur du pied, il lui envoie des filets en avant et en arrière. Ce pied a quelque chose de particulier; il s'avance comme une carène détachée de la masse abdominale, au delà du ni- veau de la bouche, et il se termine en pointe. Son bord infé- rieur , tranchant, est hérissé de dentelures ou de papilles pointues, dont il y a uné seconde rangée sur le côté de sa partie la plus reculée. Où peut conclure, de cette distribution du système ner- veux, que la circonstance d’avoir le manteau complétement ouvert n'est pas caractéristique de tout l'organisme, ou autre- ment, que ce n'est pas un caractère dominateur. Les Ærches etles Trigonies se rapprochent singulièrement des Mytilacés par leur système nerveux; et ceux-ci des Zrifores ou au moins des 7ridacnes, qui font partie de cette division. Cette Monographie est nouvelle ; elle a été faite d'après un DES MOLLUSQUES: ACÉPHALES. 87 individu rapporté des mers-australes par MM. Quoy et Gai- mard, auxquels la science doit un grand nombre de faits nouveaux, non-seulement.pour la classe dont nous nous occu- pons dans ces Mémoires, et pour tout l'Embranchement. des Mollusques, mais encore pour toutes les autres parties de la Zoologie. VIffme MONOGRAPHIE: Système nerveux de l’Anodonte des cygnes (Anodontes ‘cycheus, L.). (P1..6, fig. 4; pl..7, fig. 2, et pl. 8et 9; fig. 4 et 2.) Le système nerveux central de l’Ænodonte. a été décrit, en 1804, par Mangili, ainsi que nous l’avons dit dans.la partie historique de. ces Mémoires. Nous aurons. peu de chose à ajouter à cette, description, dont nous avons vérifié l’exactitude. IL n’en sera pas.de même du système nerveux périphérique. Les ganglions postérieurs semblent soudés et même con- fondus en un seul de forme: rectangulaire, Il-est carré: dans la figure de Mangili. Ce ganglion, unique en apparence, est situé, comme à l’or- dinaire, sous le muscle adducteur. En avant et vers chacune de ses extrémités, s'élève: une petite proéminence angulaire qui produit le cordon du grand collier, L'un et l’autre tronc nerveux qui forment ce collier, d’abord assez rapprochés, s’écartent peu à peu en s'avançant, con- tournent la masse des viscères, se glissent entre eux et la base S8 DU SYSTEME NERVEUX de la branchie de leur côté, et gagnent le ganglion buccal, sur les côtés de l’orifice de ce nom. En avant, mais plus en dehors que le nerf précédent, sort le nerf branchial, qui est court et petit, se porte d’abord obliquement en dehors et en avant, sous le muscle adducteur, ne dépasse pas ce muscle, se coude de ce dernier côté pour se porter en arrière le long de la petite étendue du bord adhé- rent de la branchie, qui est au niveau de l’adducteur et le dépasse en arrière. Un troisième tronc nerveux (k, fig. 1, pl. 6) considérable sort de l’angle postérieur de ce même ganglion, et semble l’absorber, à lui seul, par le gros diamètre qu’il montre à son origine. Ce tronc nerveux se dirige obliquement en arrière et en dehors, et produit successivement, de chaque côté, six ou sept filets courts et fins qui vont au muscle adducteur et au man- teau. Une partie de ces filets se bifurquent avant de se ter- miner. Le tronc lui-même diminue rapidement de diamètre, à mesure que ces petits nerfs s’en détachent, et semble un peu noueux aux endroits où il les produit, Le premier de ces filets en sort très-près de la base, du côté droit, et semble encore appartenir au ganglion principal, du côté gauche. Ce filet (5) rudimentaire dans cette espèce, celui des nerfs postérieurs le plus près de la ligne médiane ayant la direction la plus droite en arrière, est le même que nous avons signalé dans l’Auitre comestible (pl. 1, fig. 1), où il contourne le muscle adducteur pour arriver jusqu'au rectum, auquel il se distribue. Dans l’Auitre de la mer Rouge (pl. 2, fig. 1), il a une ori- gine commune avec le palléal postérieur. DES MOLLUSQUES ACÉPHALES. 89 Notretronc(k)n'est qu'indiqué à son origine dans la figure de Mangili. Cette figure montre aussi l’origine du filet (5), mais avec une direction trop oblique. Le nerf branchial s’y trouve bien tracé. On n'y voit pas le nerf palléal latéral (4), indiqué dans notre fig. 1, pl. 6, dont l’origine est aussi à chaque extrémité du ganglion principal, entre le nerf branchial ét le nerf pal: léal postérieur. Ge nerf se distribue ‘au manteau. D’autres petits filets très-courts et très-fins, au nombre de quatre ou cinq de chaque côté, sortent du même ganglion, entre le nerf précédent et lé branchial , où entre celui-cr'et le cordon du collier, et se perdent dans le muscle adduc- teur. Aucun de ces filets n’a été vu par Mangili. Nous-avons déjà dit que le cordon du grand collier abou- tissaitcvis-à-vis chaque commissure- labiale, en dedans des palpes, c’est-à-dire plus rapproché de la ligne médiane, à un petitganglion buccal (c) irrégulièrement quadrangulaire. 1 en forme, avec le cordon du petit collier (d), l'angle posté- rieur, Le-filet de commissure (/), qui dessine une arcade au- devant de la bouche , sort de l'angle antérieur et interne du même ganglion. L’angle antérieur etexterne produit un nerf assez fort (a), qui se-bifurque:bientôt, en se portant en avant, et dont les branches et les rameaux se distribuent à la partie antérieure du manteau. C'est le nerf palléal antérieur. Ve filet interne provenant de cette bifurcation va directement au bord mus- culaire: du manteau, dans lequel il se contourne. Avant d'atteindre ce bord, il s’en détache un filet qui ne tarde pas de,se perdre dans la partie mince où membraneuse de ce même manteau. 12 90 DU SYSTÈME NERVEUX La branche externe de la bifurcation du nerf palléal an- térieur forme une arcade qui se contourne d'avant en ar- rière , et se distribue dans la partie la plus mince du man- teau. Du même angle externe sort, plus eu dehors que le pré- cédent , un second palléal antérieur (1). Le cordon(d) du petit collier, après s'être détaché de l’angle postérieur interne du ganglion buccal , ainsi que nous l'avons déjà dit, se porte directement en bas et en dedans, dans le bord intérieur du pied, où chaque cordon aboutit à l'extrémité antérieure du ganglion pédieux (e) de son côté. Ce cordon.est assez gros pour sa longueur. Les deux ganglions pédieux sont de forme oblongue; ils se touchent et sont adhérents par leur névrilemme dans la partie moyenne de leur long côté interne, et donnent leurs nerfs de leur côté externe et de leur extrémité postérieure et inférieure. Ces ganglions, de mème que le postérieur et les ganglions buccaux, sont colorés en jaune de rouille, et cette couleur s'étend un peu dans les nerfs qui en sortent. Du ganglion pédieux sort un petit filet(7) de son bord externe, un peu en arrière de son extrémité antérieure, qui se porte directement en dehors et en bas, dans les fibres mus- culaires du pied. (1) On pourra voir dans les pl. 8 et9, fig. 1, qu'il ya même un troisième et un quatrième palléal antérieur, et que ces nerfs sont beaucoup plus compliqués qu'on ne l’aurait supposé d’après notre première description. Consulter l'explication de la figure que nous venons de citer, après avoir suivi, pour la description qu'on vient de lire, la fig. 1 -de la pl. 6. DES MOLLUSQUES ACÉPHALES. 91 Deux autres filets (2 et 3) sortent plus en arrière du même bord externe, et se perdent dans le pied sans se diviser. Un quatrième nerf (7), plus long, se porte en arrière et plus directement dans le bas du pied, vers son bord tran- chant, où il se perd après s'être bifurqué. Dans la figure publiée par Mangili, il est beaucoup trop gros, trop large et pas assez oblong. Le ganglion unique répond aux ganglions pédieux que nous venons de deé- crire. On remarquera dans cette description et dans nos figures : 1° le grand écartement, l’un de l’autre, des ganglions buccaux, et leur peu de volume, malgré les nerfs qui en sortent; 2° [La coloration en jaune de rouille de tous les ganglions ; 3° Le développement des ganglions pédieux et leur du- plicité ou distinction ; 4° La fusion des ganglions postérieurs en un seul ; 5° La brièveté des nerfs branchiaux principaux, brièvete qui a sa raison dans le peu d'étendue des branchies en ar- rière de l’adducteur postérieur. Supplément à la description précédente. Nous avons signalé, dans notre partie historique, la décou- verte faite par Mangili, déjà en 1804, du ganglion central de l’nodonte, qui répond à nos ganglions pédieux , ainsi que du petit collier, qui met ces ganglions en communication avec les ganglions buccaux. Nous disions, en commencant la présente Monographie, qui est du 25 novembre 1844, que nous aurions peu à ajou- ter ou à changer à la description de cet anatomiste, dont 12) (2 DU SYSTÈME NERVEUX nous avions vérifié l'exactitude, pour le nombre et la posi- tion des ganglions centraux; mais déjà nous donnions plus de détails relatifs aux nerfs qui en partent et à leur distribu- tion. Poursuivant ces recherches en avril 1846, afin de mieux connaître le système nerveux périphérique, nous sommes par- venus, dès cette époque, à découvrir, dans l'Ænodonte des cy- gnes, un plexus nerveux très-fin, qui règne sur tout le bord du manteau, et dont la complication est au plus haut degré dans la partie postérieure de ce manteau, dont le bord est garni de papilles ou d'organes sensitifs (1). Plus récemment nous avons découvert beaucoup de filets nerveux qui naissent du coude que fait le nerf branchial ; et qui vont se répandre sur l'organe que Bojanus regardait comme le seul organe de respiration de ces animaux, en limi- tant les branchies aux fonctions d'organes d'incubation (2). Ces mêmes filets, qui forment même un plexus très-compli- qué, se prolongent jusque sur les branchies, dans toute l’é- tendue de ces organes qui est en avant du muscle adduc- teur (3). Cette découverte complète le système nerveux branchial ou respirateur, dont nous avions depuis longtemps avance la connaissance par celle des nombreux petits filets que nous avons vus en premier lieu, dans l’Auitre de cheval, partir du nerf branchial après son coude, et se distribuer aux cloisons (x) Voir notre pl. double 8 et 9, fig. 1. (2) Nous ferons incessamment une communication particulière à l'Aca- demie, sur ce poumon de Bojanus, en démontrant par sa structure que c'est en effet une branchie accessoire. (3; PL 7, fig 2: DES MOLLUSQUES ACÉPHALES. 95 musculeuses ‘et contractiles qui divisent en canaux respira- teurs l'intervalle des deux lames ou des deux feuillets qui composent chaque branchie. Enfin nous sommes parvenus à reconnaître un nerf viscé- ral ou gastrique (1), qui se détache du cordon du grand col- lier avant sa terminaison dans le ganglion buccal, pénètre dans le foie, gagne les parois de l'estomac, et s’unit dans la partie médiane dorsale de ce viscère à son symétrique. Ce nerf a été récemment décrit, par M. Keber, dans les Archives de M. J. Müller (2). Enfin, recherchant, dès le mois d’avril 1846, la structure intime des ganglions colorés de ces animaux, nous avons trouvé que les ganglions labiaux se composaient d’une ma- tière colorante, de globules et de filets nerveux entre-croisés. IXme MONOGRAPHIE. Systeme nerveux de la Moule des peintres (Unio pictorum, .). (PL 6, fig. 3, 3a, 3b, 3c.) Ce système nerveux a les plus grands rapports avec celui de l’Ænodonte, que nous venons de décrire. Les ganglions sont de même colorés en jaune. Les postérieurs sont aussi confondus en un seul (b), de forme presque carrée ou un peu rectangulaire. Les ganglions (1) PL. 8 et 0, fig. 2. (2) Année 1852, n° 1,p. 76-80. 94 DU SYSTÈME NERVEUX pédieux (c), encore plus séparés, ont chacun la forme d’ume olive. - 6 Les buccaux (a) ne semblent formés que par la réumion ou la confluence des nerfs qui s’y rendent ou qui en sortent. Le ganglion principal (0) recoit en avant le cordon du grand collier (f), et semble s’allonger en fuseau, pour rece- voir ce nerf par son angle externe et antérieur. Il donue de son bord externe le nerf branchial (g), qui est de même court et reculé; puis de son angle postérieur le tronc (k) qui appartient au manteau, ét répond à la fois au palléal latéral et au palléal postérieur. le filet le plus pres de la ligne médiane est celui qui s'en détache le premier; 1l est en même temps le plus direct en arrière, répond au filet (5) de l’Ænodonte ; il se perd dans l'extrémité du rectum. Le tronc (2) et ses rameaux animent la partie postérieure du manteau, qui est garnie de papilles. Les ganglions pédieux, qui correspondent à ceux que nous avons décrits dans l’Ænodonte, envoient de même au pied et aux muscles abdominaux, par leur bord externe, quatre filets nerveux (72, 2, 3, n), dont les deux derniers se bifurquent avant de s’y perdre. Mangili en indique trois autres qui sortent, dans l'/no- donte, du côté supérieur et interne de ce ganglion; nous les avons trouvés et fait représenter dans la fig. 36, 4, 5, 6. Voici d'ailleurs une description détaillée des ganglions pédieux des nerfs que ces ganglions produisent, d'après nos observations du mois d'octobre 1844. Ces ganglions sont fortement colorés en jaune orangé ; le liquide colorant s'est épanché dans les nerfs qui en naissent. surtout dans ceux de la paire (eete', fig. 3 c), quisemblent par DES MOLILUSQUES ACÉPHALES. 9 l'irrégularité de leur calibre en être engorgés et jusqu'à un certain point dilatés. L'animal avait été plongé, toute une nuit, dans une eau assez fortement mélangée d'acide nitrique ; il vivait cependant en- core lorsqu'il en fut retire. Les nerfs pédieux semblent distribués en paires régulières. (Voir la figure 3 c.) Il y en a dix, outre le cordon du petit collier. La paire postérieure (eé), la plus volumineuse de toutes, se détache en arrière de l'extrémité du ganglion. Le filet (e) se dirige obliquement en s’éloignant de la ligne médiane; puis, après quelques lignesdetrajet, se porte paral- lèlement à cette même ligne jusqu'à la jonction des deux tiers antérieurs du pied avec le tiers postérieur. Là, dans le mème plan à peu près que le ganglion btémrel il se perd dans les faisceaux musculaires. Si nous en donnons une description aussi minutieuse, c’est que nous l’avions vu, une autre fois, se rendre à l'organe présumé auditif, ainsi que le montre la figure 3 a. Le second filet (e) se dirige plus obliquement que le précé- dent, et va se perdre de même dans les faisceaux musculeux du pied, après un plus court trajet. La paire précedente (dd')s'irradiant encore plus oblique- ment de dedans en dehors, pénètre entre les faisceaux mus- culeux du pied, et se perd dans le plan charnu le plus rap- proché des viscères. Les deux paires (cc', bb) se détachent perpendiculaire: ment du ganglion, etse distribuent de même dans les fais- ceaux musculeux du pied. Enfin la paire (aa') se rend à ceux les plus rapprochés du bord libre du pied. 96 DU SYSTEME : NERVEUX Cette disposition des filetsnerveux du pied, qui deviennent plus superficiels à mesure qu’on les observe d’arrière en avant, est constante. Organe présumé auditif. Cet organe, que nous avons vu dans une observation (du 5 octobre 1844),consistait en une vessie sphérique, membra- neuse, transparente, renfermant un liquide transparent et un petit corps dur amylacé d’un bien plus petit diamètre. Nous venons d'indiquer le filet nerveux très-délié qui nous a para tendre à l'extrémité postérieure du ganglion pédieux et se rendre à cette vessie. | Les ganglions buccaux (a), outre les cordons ;du, grand collier (f'}et du petit collier (d) qui s’y rendent en arrière,.et le filet de commissure (/) qui s'en détache en avant ét en/de- dans pour former une arcade au-devant de la bouche, pro- duisent un tronc fort court, en avant et au dehors, qui ne tarde pas à se séparer, dans les deux nerfs (#).et (1) que: nous avons décrits dans l’Ænodonte, et qui se distribuent parti- culièrement à la partie antérieure du manteau. Ce trone est conséquemment le palléal antérieur: La grande ressemblance du système nerveux, soit dans Ja forme et la disposition des parties centrales de. ce système, c'est-à-dire des ganglions buccaux, pédieux et postérieurs, soit dans l’existenceet les proportions d'un graud et d'un petit collier, soit dans la grande conformité des filets nerveux qui sortent deces ganglions, démontre que les Unio et les Ano- dontes ne forment réellement qu'un seul genre, et,que.les caractères qu'on à crus suffisants pour les séparer dans deux genres différents, ne peuvent pasavoir cette importance. DES MOLLUSQUES ACÉPHALES. 97 Xme MONOGRAPHIE. Système nerveux de la Moule comestible (Mytilus eduls, L.). (PL. 6, fig. 4 et 5.) Le système nerveux central nous a offert des différences sensibles aveccelui que nous venons de décrire, soit dans!” 4- nodonte, soit dans l’'Unio. Il forme de même, à la vérité, deux colliers, un grand et un petit ; il se compose aussi de deux ganglions buccaux (a), petits, réunis par un filet de commissure (/) courbé en are au-devant de la bouche, et de deux ganglions pédieux (oc bien distincts et assez considérables. Mais les deux cordons du grand ( f) et du petit collier (4) n'en font d’abord qu’un, et ce n’est qu'après avoir marché réunis pendant les deux cinquièmes du chemin que doit faire le cordon du petit collier, que celui-ci se sépare du grand. la principale différence est dans les ganglions postérieurs (b,b), qui sont petits et très-séparés, comme les ganglions buc- caux, et qui ont entre eux un cordon de commissure épais et assez étendu. On voit ces cordons et ces ganglions contrele bord anté- rieur du musele adducteur. | Le nerf palléal antérieur (A qui sort de l'angle externe et antérieur du ganglion buccal, se bifurque avant de se distri- buer au bord antérieur du manteau. Il y a un filet (s) qui se sépare du ganglion plus en arrière pour se distribuer aux palpes. Le nerf branchial (2) sort de l’angle antérieur et externe 13 90 DU SYSTÈME: NERVEUX du ganglion postérieur, et se porte directement en arrière le long de la partie la plus reculée des branchies, entre Île bord supérieur de cette branchie et le muscle adducteur. Plus en arrière et en dedans, le ganglion postérieur pro- duit le nerf palléal postérieur, qui va directement en arrière à travers le muscle adducteur, puis se coude en dehors, suit le bord du manteau; se coude de nouveau pour suivre d'ar- rière en avant ce mème bord. Ce nerf produit avant,ce second coude un filetquise distribue aussi au manteau, mais plus éloigné du bord; et, en arrière du premier coude, il donne le filet ordinaire pour l’adducteur postérieur et le rec- tum. Chaque ganglion buccal est appliqué sous le tendon du muscle rétracteur antérieur de son côté. Il est oblong et plus large en avant, où il a deux angles, d’où sort en dedans le filet de commissure et en dehors le nerf palléal antérieur ; ce mème ganglion est plus étroit en arrière, où il produit de son angle postérieur le double nerf des deux colliers. Les ganglions pédieux (c) produisent en arrière et sur le côté un nerf large et plat (m#) qui se distribue dans le pied , en se divisant successivement-en filets qui se perdent dansles faisceaux musculeux de cet organe. Un petit filet nerveux (x) sort de chaque ganglion plus en arrière, et se rend dans l’organe du byssus. Les trois paires de ganglions du système nerveux central de cette espèce avaient été reconnues depuis longtemps par M. de Blainville (1). ee {1) Dictionnaire des sciences naturelles, article Moule commune; Paris, 1824; t, XXXII, p. 121 et 122. DES MOLLUSQUES ACÉPHALES. 99 Mais celui qui lira l’article que nous citons trouvera que la connaissance du système nerveux des Bivalves était encore bien limitée à cette époque si rapprochée de nous. Le sa- vant auteur n’était pas certain d’avoir vu le cordon du petit collier, dans un filet très-fin qui, dit-il, va peut-être se joindre au ganglion antérieur. Le nerf branchial, si constant dans son origine et sa dis- position, lui était inconnu. En général, sa courte description des ganglions centraux et de quelques nerfs qui en partent semble faite avec peu d'assurance. Supplément de 1852 à cette ancienne Monographie. Dans ma seconde communication du mois de février 1845, j'annonçai que j'avais trouvé une continuité, dans la Moule commune, entre une branche du palléal antérieur et une autre branche du palléal postérieur ; de sorte que le plan du sys- tème nerveux estbicireulaire, le cercle de chaque côté étant complété par le cordon du grand collier. J’opposai cette disposition, qui est la plus ordinaire, à celle où il existe, comme dans les /luîtres, les Peignes, etc., un cordon ganglionnaire circumpalléal, qui se continue dans tout le pourtour des deux lobes du manteau. La figure 5 de la pl. 6. a seulement pour but de montrer cette disposition. M. Lackerbauer nous en avait peint, avec une grande perfection, une autre figure où ces nerfs étaient en rapport avec les organes. Nous n'avons pas pu la faire graver. 100 DU SYSTÈME NERVEUX XI MONOGRAPHIE. Système nerveux de la Modiola albicosta. (PI.:6, fig. 7.) Les ganglions postérieurs (b) sont de forme polygonale, col- lés l’un à l'autre, sans cordon de commissure intermédiaire. Is donnent en avant chacun un filet quise rend à la partie postérieure de la masse viscérale, où se trouve l'ovaire. Le cordon du grand collier (f) en sortun peu plus én de- hors. Vient ensuite le nerf branchial (1) ; puis le palléal pos- térieur, qui se rend en totalité dansle manteau. Enfin, un filet délié (r) va directement au rectum. Les ganglions labiaux (aa) sont oblongs. Le cordon de commissure (c) qui les réunit est épais. Le palléal antérieur à un tronc qui suit les palpes et se bifurque. La branche interne suit la base des palpes ; l’autre va au manteau. Le ganglion pédieux (m) est unique, très-petit, de forme ronde. Les cordons qui s’y rendent des ganglions labiaux sont assez longs. Ce ganglion produit en arrière une paire de petits filets qui vont au renflement de la filière. Deux filets latéraux de chaque côté se rendent aux faisceaux musculeux du pied. DES MOLLUSQUÉS ACÉPHALES. 1OI XIme MONOGRAPHIE. Système nerveux de la Lithodome caudigère, Cuv.; Modiola caudigera , Lin. (P1.:6, fig. G.) C’est avec celui de la Moulecommune que ce système ner- veux a le plus de rapports; mais il présente des particula- rités remarquables, qui justifient l'établissement de ce genre par M. Cuvier, Sa partie. centrale se compose de deux ganglions buc- eaux (4) dont ile filet de commissure (/) passe derrière la bou- che, au heu de former une arcade au-devant de cet orifice. Il y a deux ganglions moyens ou pédieux (c) rapprochés, quoique séparés et de forme allongée. Les ganglions postérieurs(e, e), situés, comme à l'ordinaire, contre le bord antérieur du muscle adducteur, sont de même que dans la Moule commune petits et très-écartés, et commu- niquent, comme les antérieurs, par un filet de commissure. Les cordons du grand et du petit collier sont aussi réunis à leur origine commune, en sortant du ganglion antérieur et un peu en arrière ; on pourrait à la vérité considérer cette origine comme appartenant encore au ganglion. Il n’y a qu'un tronc nerveux, comme dans la Moule. com- mune, qui sort, en avant, du ganglion buccal. C'est le nerf pailéal antérieur (#). Ge nerf se porte en avant sous la partie antérieure du manteau, se replie en arrière, et suit le bord du manteau dans cette direction en se bifurquant d’abord, puis ense divisant encore une fois dans une de ces bifurcations. Le coude que le nerf palléal antérieur forme en avant 102 DU SYSTÈME NERVEUX produit successivement trois courtes branches (3,7 et 5) dont la seconde est bifurquée ; ces branches se perdent dans le nerf suivant (2), qui n’a point d'autre origine, pour lequel ces branches sont comme autant de filets de commissure entre lai et le tronc palléal antérieur. Ce nerf, complémentaire du précédent, a son origine dans sa partie moyenne par les trois filets que nous venons d'in- diquer, et sa terminaison double, puisqu'elle a lieu à cha- cune de ses deux extrémités, qui sont libres. Il forme au bord du manteau une arcade à peu près parallèle au précédent , un peu plus ouverte cependant. Sa jonction avec le troisième filet de commissure forme un ganglion (6), en arrière duquel sortent de petits nerfs qui se perdent dans le manteau. C’estsa terminaison externe et in- férieure. En dedans et en avant de la bouche, le même nerf se bi- furque pour se perdre dans le muscle adducteur antérieur : c'est sa terminaison interne et supérieure. De leur côté externe, les mêmes ganglions buccaux don- nent un petit filet (1) qui va aux palpes postérieures. Les ganglions pédieux (c) donnent, deleur côté externe, un nerf () qui descend perpendiculairement dans la masse mu- sculaire de la languette qui constitue le pied. Ce nerf se bifur- que avant de s’y terminer. Son tronc et ses branches sont plissés lorsque le pied est contracté. Un autre nerf (nr) sort del’extrémité postérieure des mêmes ganglions, se bifurque et se perd dans les ovaires. Les ganglions postérieurs (ee), écartés Pun de l’autre et petits, comme dans la Moule commune, ne produisent de même que deux troncs nerveux. L'antérieur (q) ou l'externe DES MOLLUSQUES ACÉPHALES. 103 est aussi.petit et court, et, comme toujours, sans division apparente à l'œil nu ; il se distribue à la partie la plus reculée des branchies. Celui qui sort du ganglion tout à côté du premier, mais un peu plus en dedans, estle tronc palléal postérieur, qui appar- tient essentiellement au manteau, mais dont quelques, filets vont au muscle adducteur postérieur. Son tronc (4) traverse ce muscle d'avant en arrière, puis se coude.et se porte en avant en suivant assez loin le bord du manteau. À peine a-t-il commencé à se couder en arrière, qu'il. pro- duit un nerf qui appartient au tube que forme le manteau. Il serenfle ensuite, et forme comme un ganglion allongé(S), pour produire à la fois trois petits filets, en avant, qui vont au muscle, adducteur et au manteau, et deux en arrière, qui se distribuent encore aux tubes incomplets de ce Mytilacé. Un troisième. filet sort en arrière de ce nerf, après qu'il a reprisses dimensions de tronc nerveux, etse distribue demèême au manteau. Plusieurs ramuscules s’en détachent successivement à me- sure qu'il s'avance dans le bord du manteau,.en perdant peu à peu de son diamètre. Voici d’ailleurs les particularités remarquables que nous signalons dans ce système nerveux du Lithodome : 1° Le nerf singulier en arcade que nous avons nommé com- plémentaire du nerf palléal antérieur, n’a proprement point d’origine. 11 semble que ce soit un fragment du nerf palléal circulaire que nous avons décrit dans le Peigne. Il a trois filets de commissure pour sa partie centrale, par 10/ DU SYSTÈME NERVEUX lesquels il communiqueavec le nerf palléal antérieur, et il est libre parses deux extrémités. Le ganglion qui existe à l'endroit oùil est joint par le troi- sième filet de commissure est encore une particularité de ce singulier arrangement. Ilenest de méme du renflement pour ainsi dire ganglionnaire de la partie coudée du nerf palléal postérieur, à l'endroit précis où il s’en détache, en avant et en arrière, cinq filets nerveux. L'écartement et le peu de volume des ganglions postérieurs, reunis seulement par un filet de commissure; les deux seuls troncs nerveux que fournit chacun de ces ganglions ; le peu d'importance du nerf branchial; l'importance au contraire du nerf palléal postérieur ; les deux ganglions pédieux non moins bien distincts ; les deux nerfs qui en sortent; la réunion à leur origine commune des cordons du grand et du petit collier, sont autant de rapports que l’on peut saisir entre le système nerveux de la Houle commune et celui du Lithodome. Si l’on compare le système nerveux de cette espèce de Zr- thodome, avec celui de plusieurs des Cardiacés ou des Enfer- més, on y trouvera de grands rapports, une sorte de passage entre les Biforés etles Mollusques à siphons, indiqué d’ailleurs par la présence des tubes très-courts au manteau. Ces tubes et les modifications du système nerveux qui en sont la conséquence, telles que l'épaississement ganglionnaire du palléal postérieur, avant de fournir les nerfs des tubes, ou pour les produire, justifient complétement, quoi qu'on en ait dit (1), l'établissement de ce genre par M. Cuvier et sa sépa- (x) Voir l’article Lithodome, Dictionnaire universel d'histoire naturelle de M. C. d'Orbigny, t. VII, p. 407. DES MOLLUSQUES ACÉPHALES. 105 ration du genre Mytilus de Linné et Modiola de Lamarck. C’est une nouvelle preuve de la nécessité d'étudier l’ani- mal, pour saisir les véritables rapports des Mollusques tes- tacés. XIIIe MONOGRAPHIE. Système nerveux de l’'Onguline couleur de laque, Ungulina rubra. (PL. 5, fig. 2, et pl.8 et 9, fig. 4. Nouveaux dessins par M. Focillon.) J'ai présenté à l’Académie des sciences, dans la séance du. 8 novembre 1841; toute l'anatomie de cet animal, que la science apprenait à connaître pour la première fois. Je devais à mon vieil ami M. le docteur Kéraudren, alors inspecteur général du service de santé de la marine, l’exemplaire précieux sur lequel j'ai pu faire ces recherches. En 1849, M. Souleyet, qui continuait alors ses beaux tra- vaux sur l’anatomie des Mollusques, qui ont paru dans la pu- blication du J’oyage de la Bonite, travaux qui, par les gran- des espérances qu'ils donnaient à la science, ont rendu sa perte récente on ne peut plus regrettable; M. Souelyet, dis-je, eut la générosité de m'en remettre deux exemplaires bien conservés. Ces exemplaires m'ont servi à de nouvelles recherches, qui n'ont fait que confirmer, en tous points, les premières. J'avais annoncé que le manteau de l’animal avait la plus grande ressemblance avec celuides Mytilacés, qu'il manquait entre autres de tubes, et qu'il n’y avait qu’une bride ou un 14 106 DU SYSTÈME NERVEUX pont pour séparer l’orifice anal de la grande ouverture par laquelle sort le pied. J'enavais conclu que l'Onguline devait être placée dans l’or- dre des Mytilacés, et non parmi les Cardiacés, par les natu- ralistes du moins qui suivent les principes de la méthode du Règne animal de M. Cuvier. À peine la monographie où j'avais tiréces conclusions avait- elle paru dans les Ænnales des sciences naturelles du mois d'août 1842, que M. Deshayes s’éleva contre ma proposition en supposant gratuitement que les tubes existaient etque je les avais méconnus (1). Les nouveaux exemplaires que j'ai eus à ma disposition m'ont permis de faire dessiner une seconde fois cette circons- tance organique, caractère de l’ordre des Mytilacés ou des Biforés. Quant au système nerveux, j'ai pu non-seulement vérifier l'exactitude de ce que j'avais dit dans mon premier travail, mais encore étendre mes observations,et montrerses rapports avec celui des Mytilacés (2). Les ganglions labiaux (b) sont oblongs. Les ganglions pédieux (c) sont fondus en un seul. Les ganglions postérieurs restent distincts, quoique se tou- chant. Leur forme est très-allongée et leur développement considérable. (1) La pièce anatomique était restée à sa disposition dans la collection du Collége de France, pour lui permettre d'y venir vérifier l'exactitude des faits que j'avais avancés. (2) Nous le montrons, dans la figure 2 de la pl. 5, en rapport avec les organes ; et dans la figure 4 de la pl. 8 et 9, isolé des organes et vu dans son ensemble. DES MOLLUSQUES ACÉPHALES. 107 Les nerfs branchiaux (br) qui en sortent, commencent par un renflement ganglionnaire sphérique et très-distinct du nerf ou du ganglion postérieur de son côté. Le cordon du grand collier ( f ), celui du petit collier (d), le filet de commissure(/), sont, à proportion de l'animal, d’un grand diamètre, ainsi que je l’avais déjà remarqué dans ma première description. Le palléal antérieur (pa) sort du ganglion labial après le filet de commissure et le nerf qui va à l’adducteur antérieur. Il contourne le bord du manteau jusqu’à ce que ses ramus- cules y rencontrent ceux du palléal postérieur (ps ). Après le palléal antérieur, chaque ganglion labial produit un nerf qui va aux palpes (np). De même, chaque ganglion postérieur produit le nerf qui va à l’adducteur avant le palléal postérieur, et celui-ci un ra- meau pour la bride anale et le rectum. Les lettres que nous venons d'indiquer sont celles de la figure 4 de la planche 8 et 9. On pourra voir d’ailleurs, dans la figure 2 de la planche 5, que dans les quelques ramifications du nerf palléal antérieur droit qui sont indiquées, il y a comme des renflements gan- glionnaires, qui pourraient ètre considérés comme de petits ganglions. Les muscles adducteurs antérieur et postérieur étaient très-forts. Le pied se distingue par sa forme en fuseau et par sa pro- portion. Il est tellement détaché de l’abdomen, et le ganglion pédieux tellement séparé de cette région, que les nerfs qui en partent appartiennent iciévidemment et exclusivement au pied. 14. 108 DU SYSTEME NERVEUX Les parois abdominales sont tellement amincies, que les œufs dont l'abdomen est plein se dessinent à travers ces parois. Les palpes sont petits et les branchies très-grandes. XIVme MONOGRAPHIE. Système nerveux de la Tridacne faitière, Tridacna squamosa, La- MARCK, ét de la Tridacna gigas, Lamarck ( Chama gigas, L.) (Nouvelle de 1852.) (PL. 8 et 9, fig. 3.) Le système nerveux de ces deux espèces ne nous a pas offert de différences essentielles. C'est d’après un individu de la première espèce que nous le décrivons. Mais auparavant nous croyons devoir faire connaître, ou rappeler, plusieurs des caractères organiques de ces singuliers Mollusques. Remarquons d’abord que l'animal était libre dans sa co- quille, et qu'il semble pouvoir se détacher facilement de ses valves; ce qu'ilavait fait probablement à l'instant où l’on avait détaché son byssus des corps sous-marins et où l’on a placé cet animal dans l’alcool. Ajoutons, à cette observation préliminaire, que les muscles adducteurs ne laissent pas d’empreinte bien marquée dans l’intérieur des valves. Lorsque l'animal est fixé par son byssus, qui est très-abon- dant, la charnière doit être en avant et remonter oblique- ment des sommets des valves vers l’angle antérieur de la co- DES MOLLUSQUES ACÉPHALES. 10g quille. Cette charnière occupe le côté antérieur et le plus court d’un triangle très-ouvert que forme la coquille. Le ligament se voit antérieurement dans presque toute l'étendue de ce côté. L'autre côté, où se trouve l’écartement des valves qui lais- sent passer le byssus et le pied, et qui répond à la bouche, aboutit comme le précédent, aux sommets des valves, qui sont situés au sommet de l’angle très-ouvert que forment les deux côtés de ce triangle. Sa base répond au bord libre des valves ; elle est très-longue relativement aux côtés, et tournée vers le haut, l'animal étant toujours supposé fixé par son byssus. Le manteau est fermé dans une grande partie du bord libre des valves, à partir de l’extrémité supérieure de la charnière, qui est en même temps extérieure, ou de l’angle de la coquille qui est de ce dernier côté. L'ouverture anale est percée à 0”,050 de cet angle; elle à 0”,005 de long. Après un intervalle de 0”,020 en arrière de l'anus , dans lequel le manteau est fermé, il s'ouvre de nouveau pour la respiration. Cette ouverture se continue jusqu’à l'angle pos- térieur de la coquille; elle a cinq à six centimètres de lon- gueur, en suivant le contour des valves et de l’angle posté- rieur de la coquille. Le manteau se ferme encore une fois dans un court es- pace d'un centimètre, précisément au-dessous de cet angle. En avant de cette dernière bride ou de ce pont, se voit la troisième ouverture qui répond d’abord à la gerbe du bys- sus, au rudiment de pied, enfin à la bouche, située comme à l'ordinaire en arrière des sommets des valves. Cette description, que nous aurions pu commencer par 110 DU SYSTEME NERVEUX la dernière ouverture, que nous appelons buccale, montre que le manteau en a trois bien distinctes, situées relativement l’une à l’autre comme à l'ordinaire , puisque celle de la bou- che est en avant de celle de la respiration, et celle-ci entre l'ouverture buccale et ouverture anale. Mais, relativement aux valves, ces ouvertures ne sont plus dans ces rapports ordinaires, ce qui vient en partie du rap- prochement des deux muscles adducteurs. Dans les ouver- tures branchiale et anale, le manteau n’a aucune disposition à se prolonger en tubes. L'ouverture anale n’a qu'un simple bourrelet à surface lisse, lequel est produit pas un fort sphincter musculeux. Cette ouverture est entourée d’un pli qui la fait paraître plus grande. L'ouverture branchiale est bordée en dedans par le rebord mince de la partie profonde du manteau, qui est continue et sans solution de continuité depuis la charnière , sauf la petite ouverture anale. Ce rebord forme, en avant de l'ouverture branchiale, un arc saillant sans papilles; sur les côtés de cette ouverture jusqu’à la bride qui la sépare de l’ouverture du pied, cet ex- trême bord est garni d’un rang de petites papilles à peu près de même grandeur et de même forme; la plupart sont tricuspides. Le bourrelet extérieur, qui est épais et saillant et se con- tinue dans toute l’étendue du bord des valves, est garni dans sa face interne d’amas irréguliers de verrues arrondies de grandeurs très-différentes. Ce bourrelet se voit jusqu'à la commissure antérieure du manteau au-devant de la charnière. DES MOLLUSQUES ACÉPHALES. 111 Il répond au bord libre du manteau chez les Ouverts et chez les Mytilacés, et au bord libre des valves chez ces Mol- lusques. Il a une lèvre extérieure qui est l'organe sécréteur des valves. L'ouverture buccale qui vient après la charnière, en des- sous, répond à la bouche en premier lieu , puis au pied et à sa gaîne musculeuse, de laquelle sort une gerbe de byssus. Le pont qui la sépare en arrière et au-dessus de l’ouver- ture. branchiale, n’a qu'un centimètre de large. L'ouverture buccale, devenue ainsi postérieure par Ja position de la charnière, a cinq centimètres de longueur. Elle est bordée d’une bande de nombreux tubercules, d’abord fort étroite, qui s’élargit beaucoup dans le milieu de sa longueur et se rétrécit de nouveau en avant. En dedans de cette partie tuberculeuse, le bourrelet principal qui borde cette ouverture est accompagné d’un second bourrelet cylindrique, à surface lisse, qui grossit d’arrière en avant. Il est creux et semble de nature glandu- leuse dans ses parois. Il y a deux muscles adducteurs bien distincts, quoique se touchant dans une partie de leur circonférence. La double impression qu'ils laissent dans la coquille se voit près du bord libre de chaque valve : l’antérieure répond en grande partie dans l'intervalle de la seconde et de la troisième dent, et commence avant cet intervalle. La seconde impression, celle de l’'adducteur postérieur , répond à la troisième dent. Observons qu'il n’y en a que quatre dans cette espèce, tandis qu'il y en a six dans la Tridacne faitière. 112 DU SYSTEME NERVEUX La position de l’adducteur postérieur, sous lequel se voient les ganglions postérieurs au milieu de l'extrémité reculée des branchies de chaque côté, rend indubitable l'orientation de la coquille et du manteau, telle que Je viens de la déter- miner. Les palpes sont étroits et longs, triangulaires, cannelés en travers sur l'une de leurs faces, comme à l'ordinaire. Les lèvres, dont ils sont la continuation, se voient im- médiatement en arrière de la charnière et des sommets des valves. La bouche, qu'elles recouvrent, est une petite ouverture. Le pied est petit, rudimentaire, se prolongeant en arrière pour former une gaîne charnue à la gerbe de byssus, à la- quelle cette gaîne donne passage. Les branchies sont étroites et longues. L'interne est moins étroite que l’externe. Elle est d’ailleurs double, c'est- à-dire qu’elle se compose de lames ou de replis épais, qui vont parallèlement l’un à l’autre du bord dorsal de la bran- chie au bord ventral. Il y a une lame centrale qui se termine au bord ventral de la branchie, dans la Tridacne géante; sur chaque côté de cette lame se voient les replis cutanés qui forment les lames branchiales. La branchie externe n’est proprement qu'une demi-bran- chie. Elle n’a qu'une rangée de plis, qui sont larges, libres et détachés à commencer du bord ventral en remontant vers le bord dorsal, dans une partie de leur étendue. Les branchies de la 7ridacne faitières, Lau. (Tridacna squamosa)sont un peu différentes. L'interne n’a pas de diaphragme central jusqu’à son bord DES MOLLUSQUES ACÉPHALES. 113 abdominal, de sorte que les lames des deux côtés ne sont pas séparées dans ce bord. Le système nerveux des Z'ridacnes ne diffère pas, dans sa disposition générale, de celui des Bivalves biforés ou des Mytilacés, qui n'ont de même pas de tubes. Les ganglions postérieurs sont adossés à la face inférieure du second musele adducteur, le côté antérieur de ce muscle touchant à l’adducteur antérieur. Ces ganglions sont réu- nis en un seul de forme carrée, duquel partent en avant les deux cordons du grand collier, puis les nerfs bran- chiaux plus en dehors. En arrière et de chaque angle sort un grand nerf palléal postérieur, et plus en dedans deux filets pour l’adducteur postérieur. Les ganglions labiaux sont petits. Il y à un filet de commissure et un nerf palléal qui en sor- tent en avant, tandis que le cordon du petit collier s’en déta- che en arrière. Celui-ci aboutit à chacun des ganglions pédieux, qui sont petits, rapprochés, oblongs, et donnent leurs filets au pied et à la gaîne du byssus. Cette étude du système nerveux des 7ridacnes montre, de nouveau, que la circonstance d’avoir les lobes du manteau fermés dans une assez grande étendue, et seulement ouverts pour la sortie du pied et du byssus, en avant, pour la res- piration en arrière, et pour l’orifice anal en dessus, n’a pas modifié essentiellement la disposition générale du système nerveux, ni sa distribution. Il y a deux colliers et trois paires de ganglions, comme cela a lieu toutes les fois qu'il existe un pied. Le rapprochement de l’adducteur antérieur, qui vient 19 114 DU SYSTÈME NERVEUX s’accoler à l’adducteur postérieur, a fait descendre sous ce- lui-ci les ganglions postérieurs. Mais les nerfs qui en sor- tent ne sont pas comme dans les Monomyaires, ils restent dans le plan des Dimyaires mytilacés et dans celui d’une partie des Dimyaires ouverts, ou des Arches et des Trigonies. Les nerfs du manteau sont plutôt eirculaires que rayonnants ; c’est-à-dire que le palléal postérieur et l’antérieur contour- nent immédiatement le manteau près de son bord, à la rencontre l’un de l’autre, et distribuent à mesure leurs ra- muscules à cet organe. XVme MONOGRAPHIE. Système nerveux de la Lucina tigerina, et de la Lucina Lemanni. ( Ancienne de 1844.) CPL 5,807 Et pl 410,08 4) Ce système est extrêmement peu développé dans cette espèce, et conséquemment difficile à découvrir (1). Aussi n’en décrirons-nous qu'une partie; mais c’est la prin- cipale. Le ganglion postérieur est unique, c'est-à-dire que les deux ganglions ordinaires sont fondus en un seul. Il est situé, comme à l'ordinaire, sous le muscle adducteur posté- rieur. (1) C'est le contraire de ce que nous avons trouvé dans l'Onguline, dont le système nerveux est relativement très-développé et très-apparent. DES MOLLUSQUES ACÉPHALES. 115 Sa forme est étoilée; il se prolonge par trois angles de chaque côté, pour produire, en avant, le cordon du grand collier ; sur le côté, le nerf branchial, et en arrière, le nerf palléal postérieur. Le nerf branchial est très-épais à son origine; il va en di- minuant rapidement et devient très-fin ou très-délié. Nous remarquerons, en passant, qu'il n'ÿ a dans cette espèce, non plus que dans là Zucina Lemannü, qu’une seule lame branchiale de chaque côté; mais cette lame a une plus grande épaisseur que lorsqu'il y en à deux. Les palpes labiaux manquent également. Je décrirai plus tard ce fait extrêmement intéressant de l’existence d’une seule branchie de chaque côté, dans cette espèce et dans la Zucina Lemannü, et l'absence simultanée des palpes labiaux. Ces derniers semblent remplacés par des plis réguliers de la partie antérieure du manteau. Ces plis, au nombre de sept ou huit de chaque côté, sont de forme triangulaire, plus larges en avant, et se portent en arrière parallèlement les uns aux autres. Ce sont autant de lames de forme permanente, qui rem- placent peut-être à la fois les palpes et la paire de branchies. Toutes ces circonstances organiques concernant les plis du manteau et les branchies ont été fidèlement représentées dans la figure citée au commencement de cette monogra- phie. Il n’y a pas plus de traces de tubes dans la Zucina tigerina que dans l’Ongulina rubra. Une simple bande qui va d’un tube du manteau à l’autre, sépare l'ouverture anale, comme dans les Mytilacés. 15. 116 DU SYSTÈME NERVEUX Quant au système nerveux, l'exemplaire unique que nous avions de la Zucina tigerina ne nous ayant pas permis ces recherches de détails, nous l’avons fait figurer d’après la Lucina Lemannu (1). On verra dans cette figure (pl. 1, fig. 1) que sa distribu- tion est celle qu'il affecte dans les Mytilacés. La Monographie qui concerne ces deux espèces renfer- mant la découverte d’une branchie unique, de l'absence de palpes et de l’existence des plis au manteau, a été présentée à l'Académie, en novembre 1844 et en février 1845. Elle à été paraphée par M. le secrétaire perpétuel, afin de prendre date sur ces faits nouveaux, dont la découverte ne pouvait m'être contestée. XVIme MONOGRAPHIE. Système nerveux du Cardium edule. (PL 49et 43; fig: AMC) Ce système nerveux ressemble beaucoup à celui que nous décrirons dans la Cytherea Chione, dans la Pullastra decus- sata, dans la l’enus rugosa et dans le Mesodesma Quoyi. Cela tient aux ressemblances des organismes de tous ces Car- diacés. Leur pied développé exigeait des ganglions pédieux proportionnés, produisant des nerfs propres à animer les faisceaux musculaires de ce pied. Le palléal antérieur et le palléal postérieur sont considé- rables. ——————— | ) on DEL tu Mi ton hé in k | L ñ | CRT D NL PART \ M a LOT A ns 6 4 ae. Dar | L LM vi het | TANT ls s LOT LAS or Faut ut nu Age | k . Lee er \ à à Jouet mn CPAS DE Fo RUES Mes, Ut Le" fo à al RE rar eh Hs BECALA pur ER ITR "UE L ina LS rat [a ip ft x ail , DU SYSTÈME NERVEUX DES MOLLUSQUES ACÉPHALES. 17D EXPLICATION DES FIGURES COMPRISES DANS LES TREIZE PLANCHES DE CE MÉMOIRE. a——— Ce titre indique l’ordre que nous suivrons dans cette explication; ce sera celui des Monographies et des figures qui s’y rapportent, indépendamment des numéros d’ordre des planches. [° ET II MONOGRAPHIE. (PI. 1, fig. 1 et 2; pl. 2, fig. 1, et pl. 7, fig. 1.) PI. 1, fig. 1. Vue d'ensemble du système nerveux de l’Huitre comestible. Cette figure est de février 1852, par M. Lackerbauer. Elle remplace, entre autres, une figure partielle dans laquelle j'avais fait représenter dès 1845, dans l’Huitre de cheval, les filets extrêmement déliés qui se détachent successivement du nerf branchial, pour .se rendre dans les cloisons des branchies. Je les ai décrits dans les Lecons, t. VIIL, p. 627 et 628. Voir encore la Revue zoologique, avril 1846. (1) Ganglions principaux ou postérieurs. (2) Ganglion labial gauche ; le droit est caché sous les palpes de son côté; il n'est marqué que par des points. (3) Tronc du nerf palleal latéral, qui donne des branches, des rameaux et des ramuscules à presque toute la circonfé- rence du manteau de son côté. 176 DU SYSTÈME NERVEUX (4) Nerf palléal postérieur. (nbr) Nerf branchial droit; celui du côté gauche a été coupé avec la branchie de son côté, qui a été enlevée pour mettre le manteau et les nerfs complétement à découvert. (ce, c) Cordon du grand collier. (5) Nerf palléal antérieur et gauche. (cm) Cordon de commissure. : (6) Nerf labial du côté droit caché par le palpe interne; le gauche est à découvert. (7) Filets qui vont, au nombre de trois, du cordon du grand collier aux parois du ventre. (bra) Nerf branchial antérieur, qui naït du cordon de commis- sure (cm), ou du ganglion labial de son côté, suivant les individus, et se porte à la branchie interne correspon- dante, en suivant le bord dorsal de cette branchie. On voit dans le coude du nerf branchial principal beaucoup de filets nerveux qui se portent successivement en avant de ce coude, dans la lame externe de la branchie interne et dans la branchie externe. (ccp) Cordon cireumpalléal duquel partent les filets déliés qui vont aux tentacules du bord du manteau. PI. 1, fig. 2. Vue par le côté droit du système nerveux de l’Huïtre co- mestible. Cette figure est de février 1846, par M. Focillon. (a) Anus. (ë) Bouche. (pe) Palpe labial externe. (pi) Palpe labial interne. (e) Estomac. ét) Intestins. (f) Foie. (o) Ovaire. DES MOLLUSQUES ACEPHA LES. 177 (c) Cœur. (br) Branchies droites, leurs extrémités antérieures : leur partie moyenne a été coupée pour laisser voir les nerfs. (br') Branchies droites, leurs extrémités postérieures. (m) Muscle adducteur des valves divisé en deux moitiés, l’une antérieure charnue, l’autre postérieure fibreuse. (1) Ganglion postérieur ou inférieur. (2) Ganglion buccal ou antérieur et latéral droit. (3, 3) Deux petits ganglions du côté droit, situés en avant de la bouche. Il y en a deux semblables du côté gauche. (4) Autre ganglion latéral qui fournit au rebord du manteau, sous lequel la bouche est cachée. (5) Ganglion supplémentaire sur le trajet du grand collier, et dont un filet (5”) va à l'estomac, et l’autre à la peau qui recouvre les viscères. (6) Autre ganglion supplémentaire qui fournit un filet à l’o- vaire. (7) Autre petit ganglion duquel sort un filet allant à la peau de l'abdomen. (8) Nerf branchial droit coupé. (8') Nerf branchial gauche conservé entier. (9) Nerf circulaire ou circumpalléal. PI. 7, fig. 1. (Voir à ce sujet les Comptes rendus des séances de l’Aca- demie, de 1845, t. XX, p. 462.) Cette figure est destinée à montrer le nerf ganglionnaire monocirculaire circumpalléal, les nerfs qu'il recoit des ganglions centraux, et les filets déliés qu'il envoie aux tentacules du manteau dans l’Auître comestible. (a, a) Nerf ganglionnaire circumpalléal. (m) Faisceaux musculaires du manteau. (let /) Tentacules du bord du manteau. 23 170 DU SYSTÈME NERVEUX (bb) Branches nerveuses aboutissant au nerf circumpalléal gan- glionnaire. (o) Idem. (e,c,e,c) Filets qui vont du nerf ganglionnaire cireumpalleal aux ten- tacules qui bordent le manteau. . PI. 2, fig. r. Ostrea. Vue d'ensemble du système nerveux d'un Ostrace de la mer Rouge, dont l'espèce n’a pu étre déterminee, faute de la coquille. La grandeur des ganglions postérieurs, l'état presque rudi- mentaire des ganglions labiaux, le manque de ganglions pédieux, la position avancée des ganglions postérieurs, la longueur des nerfs branchiaux après leur coude,montrant que la partie correspondante des branchies en arrière du coude est très-longue : toutes ces circonstances caractéri- sent une espèce d'Ostrace. (aa) Ganglions labiaux. ({) Cordon de commissure postérieur à la bouche, qui tient lieu de petit collier. (f) Cordon du grand collier. (c) Nerf gastrique. (d) Nerf qui va aux palpes. (4) Palléal antérieur. (g) Nerf branchial postérieur. (m,n,0,p) Branches du tronc commun du palléal latéral. (g) Palléal postérieur. (g',r,s,t) Ses rameaux principaux. II" MONOGRAPHIE. Anomia ephippium, L. PI. r, fig. 3 et 4. Ces figures sont la suite de nouvelles études faites en DES MOLLUSQUES ACÉPHALES. 179 1845 sur cette espèce, après avoir découvert le nerf circumpalléal dans l’Huitre. Elles ont pour but prin- | | cipal de le démontrer dans l'Ænomie. ! | (b) La bouche. (a) L’anus. (oo) L'ovaire. (f) Le foie. (br) Les branchies. (p) Le pied. (m') Muscle adducteur moyen. (m”') Muscle adducteur de la troisième valve. (m) Adducteur principal : les deux précédents peuvent en être considérés comme des parties séparées. (1, 1) Ganglion central postérieur. (2) Ganglion pédieux. (3,3) Ganglions buccaux. (4, 4) Nerf circumpalléal. (5,5) Nerf branchial. (6) Nerf qui va à l'ovaire. (7) Nerf qui va à l'anus. Ces figures sont de M. Focillon. PI. 2, fig. 2. Système nerveux de l’Aromia ephippium isolé. C'est d’après une première étude que nous avions faite en 1844 que ce dessin a été exécuté par M. Lackerbauer. (aæet a) Ganglions buccaux. (b) Nerf de commissure formant une arcade au dedans de la bouche. (c) Nerf qui va du ganglion buccal gauche au muscle adducteur antérieur. (c') Nerf qui va du ganglion buccal droit au foie et à l'estomac. (Lettre omise.) (f) Cordon du petit collier réunissant le ganglion buccal gauche 23. 180 DU SYSTÈME NERVEUX au ganglion pédieux. Ce cordon est remarquablement court relativement au cordon du côté droit, ce qui rend ce collier très-asymétrique. (k) Ganglion pédieux. (Lettre omise.) (k'et") Nerfs du muscle adducteur moyen. (x) Nerf du pied. (ë) Cordons du grand collier. (40) Nerfs branchiaux. (4) Ganglion central postérieur. (m) Nerf qui va au cœur. (p) Nerf qui va au muscle adducteur postérieur et au man- teau. (p) Nerf palléal postérieur. (x) Nerf qui va du ganglion postérieur au muscle adducteur moyen. IV MONOGRAPHIE. Système nerveux du Pecten maximus, L. La fig. 3 de la planche 2 est ancienne (de novembre 1844); elle a été faite par M. Lackerbauer. Cette figure représente l'ensemble du système nerveux central et périphérique du Pecten maximus. (a, a) Ganglions labiaux. (b) Ganglions postérieurs confondus en un seul. (ce, c) Ganglions pédieux rapprochés. (d) Cordon de commissure qui réunit les ganglions labiaux. (e, e) Cordons du petit collier qui vont du ganglion buccal de chaque côté aux ganglions pédieux. (f,f) Cordons du grand collier qui vont de chaque ganglion la- bial au ganglion postérieur. DES MOLLUSQUES ACÉPHALES. 181 (g,8”) Nerfs branchiaux. (k, k, h, h) Cordon ganglionnaire circumpalléal. (m) Tronc du nerf palléal latéral du côté droit. (1212 (m',m"',m",n"") Branches du nerf palléal latéral du côté gauche. (4, #) Nerf palléal antérieur qui fournit un nerf labial. (g, q') Nerf palléal postérieur. (u,u) Troncs du nerf pédieux. (x, æ) Nerfs gastriques. PI. 3 et 4, fig. 2. Cette figure (faite déjà en 1844, comme la précédente, par M. Lackerbauer) représente un fragment du manteau du Peigne, vu par la face interne. (1,1) Sont les pédicules tactiles qui garnissent la face interne du bord du manteau. (po) Est un pédicule oculaire. (k, h) Est le cordon ganglionnaire circumpalléal. On a mis à découvert ce cordon et les filets nombreux qui en partent pour pénétrer dans les pédicules tactiles et dans le pédicule oculaire. On voit encore quelques filets du nerf palléal (»7,m#,m) qui viennent s y rendre. Au-dessous sont les nombreux faisceaux musculaires de cette partie du manteau. PI. id, fig. 3. Cette figure est une coupe du globe oculaire et du pédi- cule dans lequel ce globe est enchässé. (Elle a été faite au mois de février 1845, par M. Focillon.) (g) Est la coupe du pédicule. Sa substance est fibreuse, blanche, presque demi-transparente. (f) Corps vitré. (b) Cristallin. (a) Gornée transparente recouverte par une sorte de conjonc- tive. 182 Pl.2; fig-4: (po) (X, h) (m, m) (no) DU SYSTÈME NERVEUX Limite du cadre tégumentaire qui enchâsse le globe de l’œil. Coupes des téguments enveloppant ce globe. Limite entre le corps vitré et le cristallin. Cette figure est du mois de mars 1852, par M. Gratiolet. Elle est destinée à faire voir les pigments de l'œil, ses nerfs et ceux des tentacules. Un pédicule oculaire. On a fendu ce pédicule et les te- guments qui recouvraient le globe oculaire en les reje- tant de côté. Les deux pigments rouge et bleu argenté se montrent dans la partie inférieure du globe oculaire. Des traits indiquent les tentacules (/, /)qui les entourent et les filets nerveux qui les pénètrent. Est le cordon nerveux d'où partent ces nerfs. Les nerfs du palléal latéral qui s'y terminent. Est le nerf optique. V' MONOGRAPHIE. Concernant le système nerveux de la Pinna nobilis, L. (PI. 3 et 4, fig. 1, fa, 1b et fc.) Les ganglions postérieurs sont placés, comme à l'ordinaire, sous le muscle adducteur postérieur, tout à fait en avant. Îls sont réunis par une épaisse et longue com- missure, de manière à ne former ensemble qu'un cen- tre nerveux qui est ici, comme toujours, le principal; c’est de ce centre quesortent ou dans lequel aboutissent la plupart des nerfs et les plus gros du système. DES MOLLUSQUES ACÉPHALES. 183 (à, 1) Cordons du grand collier. Ce sont les premiers qui sortent de chaque ganglion, en commencant en avant par les plus rapprochés de la ligne > o médiane. (a, a) Ganglions buccaux auxquels ces cordons aboutissent en avant. | (6) Les ganglions pédieux. Le trait qui doit les indiquer ne s avance pas jusqu'à ces ganglions. (c) Cordon gauche du petit collier. Nous reprenons ici l'indication des nerfs qui partent de ces différents centres nerveux. (4) Le premier qui se détache de chaque ganglion postérieur, après le cordon du grand collier, est un nerf très-grêle, qui va se perdre du côté droit dans l’ovaire, pres de l’orifice béant de l’oviducte (5). (#") Petit renflement ganglionnaire dans lequel le même nerf vient aboutir. (7) Autre filet qui se sépare du côté gauche du filet (4), se di- vise en deux branches qui se réunissent à un autre petit ganglion (#”) qui n'existe que du côté gauche. (8) Troisième nerf qui se détache du ganglion principal et aboutit au petit ganglion accessoire (4'). (9, 9° et 9”) Filets qui sortent du ganglion (4'), pour s’avancerle long du bord dorsal des branchies, sous l'ovaire et sous le foie, jusqu'aux palpes, où ils paraissent se terminer. (4, £) Sont les nerfs branchiaux. (10) Tronc du nerf palleal lateral. (10') La première branche qui s’en sépare et donne un ra- meau (11) à l'ovaire et l’autre (12) au manteau. (p) Branche principale du nerf palléal latéral. (o,g,r,s) Branches et rameaux du palléal latéral qui vont se dis- 1 84 DU SYSTÈME NERVEUX tribuer au manteau, partie musculeuse, et finissent par aboutir au cordon circumpalléal, que nous n'avions pas encore découvert dans cette espèce et dans ce genre en 1844. (m) Nerf palléal postérieur. (2) Nerf qui se distribue au rectum. (d) Nerf palleal anterieur. I appartient aussi au muscle ad- ducteur antérieur. Le trait indicateur de ce nerf devait être porté jusqu'au premier nerf plus rapproché de la ligne médiane. (2) Filet de ce nerf qui s’en détache du côté droit pour se rendre dans le muscle adducteur antérieur. (1 et x”) Divisions de ce même nerf qui appartiennent au manteau. (d') Nerf qui sort du ganglion buccal gauche et mériterait plus que le nerf (d) du même côte la dénomination de nerf palleal antérieur ; ses branches appartiennent ex- clusivement au manteau. (d”) Petit nerf qui se distribue à la partie membraneuse du manteau. Il vient du côté gauche immédiatement du ganglion labial, et du côté droit, du tronc du nerf pal- léal antérieur, dont il est la première branche. Il résulte, de la distribution et des divisions du nerf pal- leal anterieur, que ce nerf est très-asymétrique, si l'on compare celui du côté droit à celui du côté gauche, soit dans son origine simple à droite et triple à gauche, soit dans la manière dont il se divise. Quant aux or- ganes ou aux parties qui en recoivent les ramifications, ce sont de part et d'autre les mêmes. (k',h",h") Sont les nerfs que les ganglions pédieux fournissent aux parois musculeuses de l'abdomen et au pied. (e,e) Sont deux portions du filet de commissure qui se portent en avant de la bouche. (Ces lettres ont été omises par le graveur.) DES MOLLUSQUES ACÉPHALES. 185 Fig. ra. Détails du système nerveux antérieur, représenté isolé des organes. (a) Ganglions buccaux. (b) Ganglions pédieux. (2) Filets latéraux qui vont aux parois abdominales et aux pieds. (x) Nerf plus considérable qui part en arrière des mêmes gan- glions, et se porte en se divisant dans cette direction pour se distribuer aux mêmes organes. (k°) Tronc qui naït en avant des mêmes ganglions; il a la même destination que les précédents. (c) Cordon du petit collier qui réunit chaque ganglion labial au ganglion pédieux du même côté. (cm) Cordon de commissure qui passe au-devant de l’orifice buccal et réunit les deux ganglions labiaux. (d, d',d”) Palléal antérieur. (1, 2,3, 3") Rameaux de ce nerf. (é) Cordon du grand collier. Fig. 1 à. Un des ganglions pédieux avec les nerfs qui en partent. Les trois figures précédentes sont de 1844; elles sont de M. Lackerbauer. La figure 1 a est une partie d'une figure d'ensemble de tout le système nerveux isolé des organes. Hipetre: Cette figure est nouvelle ; elle est de M. Focillon ; elle re- présente les nombreux filets qui naissent du nerf bran- chial à l'endroit de son coude et se dirigent en avant pour se rendre dans la branchie du même côté. Les mêmes lettres que celles de la figure 1 indiquent les mêmes nerfs. 186 DU SYSTÈME NERVEUX VI" MONOGRAPHIE. Système nerveux de l’Arca inæquivalvis. (PI. 8 et 9, fig. 3.) (a, a) Ganglions labiaux. (7) Leur filet de commissure. (2) Ganglions postérieurs avec leur cordon médian de com- missure. (c) Ganglions pédieux. (d) Cordon du petit collier. (f) Cordon du grand collier. (4) Palléal antérieur. (br) Nerf branchial postérieur. () Tronc commun du palléal latéral et du palléal postérieur. (m,n) Filets qui vont des ganglions pédieux au pied. VII" MONOGRAPHIE. Systeme nerveux de la Trigonia australis, Quox Er Garmarn. PI. 7, fig. 3. Nouvelle de 1852 (Dessin de M. Focillon). (bc) Bouche. (a) Anus. (br) Branchie droite externe. (ca) Ouverture anale, non séparée, à la vérité, de l'ouverture générale du manteau, mais indiquée par une saillie longitudinale. (tr) Ouverture principale, dite respiratoire, commune avec la » , . » . . “ , précédente; mais dont sa séparation semble indiquée DES MOLLUSQUES ACÉPHALES. 187 par la saillie déjà mentionnée et par une série de pa- pilles assez fortes. (ma) Muscle adducteur antérieur. (mp) Muscle adducteur postérieur. (p) Le pied. (gp) Le ganglion pédieux. (&) Ganglion labial droit. (c) Ganglion postérieur. (f) Cordon du grand collier. (cm) Partie du nerf de commissure entre les deux ganglions labiaux. () Cordon du petit collier. VIII MONOGRAPHIE. Système nerveux de l’Anodonte des cygnes, par M. Lackerbauer. PI. 6, fig. r. Vue d’ensemble. (b) Ganglions postérieurs. (e) Ganglions antérieurs. (c) Ganglions pédieux. (!) Filet de commissure des ganglions labiaux. (d) Cordon du petit collier. (f) Cordon du grand collier. (aeta') Branches du palléal antérieur. (9) Nerf branchial. (4) Palléal latéral. () Palléal postérieur. (5) Nerf qui va au rectum et au cœur. (m} Filet du ganglion pédieux qui va aux parois de l’ab- domen. (2 et 3) Filets qui se distribuent dans le pied. (n) Nerf qui va à la vessie présumée auditive. 24. 188 DU SYSTÈME NERVEUX PI. 7, fig. 2. Système nerveux branchial de l’ Anodonte des cy- gnes, par M. Lackerbauer. (p) Le pied abdominal vu de son côté gauche. (Le trait de cette lettre a été omis par le graveur.) (AP) Le muscle adducteur postérieur. (Bi) La branchie interne gauche. Elle a été déplacée de manière que son bord libre et inférieur est de- venu supérieur. On a de plus écarté le bord su- périeur de la lame interne de cette branchie, afin de montrer les cloisons musculeuses quiséparent les deux lames, ainsi que les filets nerveux qui se portent dans leur tissu. (Be) Branchie interne gauche. (ggp) Sont les deux ganglions postérieurs réunis. (cc) Le cordon du grand collier qui sort de son angle antérieur avec le nerf branchial (nbr). (2) Nerf grêle qui part du bord antérieur de chaque ganglion postérieur, plus en dedans que le cordon du grand collier et se porte en avant avec son symétrique, sous les téguments, le long de l'or- gane de Bojanus, jusqu’à la partie postérieure du pied auquel il se distribue. (3) On voit, encore plus rapproché de la ligne médiane, un petit filet (3) qui se distribue à l’organe de Bojanus, dans sa partie moyenne. (nbr) Le nerf branchial, qui a été coupé du côté droit près de son origine, se voit du côté gauche dans une grande partie de son trajet. Du coude qu'il forme en se portant obliquement en avant et en dehors, puis en arrière le long du bord dorsal des deux branchies, partent un grand nombre de filets très-déliés qui se dirigent tous en avant sous lor- gane de Bojanus, où ils forment un réseau tres- compliqué. DES MOLLUSQUES ACÉPHALES. 18y Un bon nombre de ces filets vont même jusqu aux branchies de leur côté et pénètrent entre deux lames, où on les voit sur la face interne de ces lames. (b) Sont des nerfs qui appartiennent au muscle adduc- teur. (p,p) Nerf palléal postérieur qui a été coupé. (4, 4) Est le nerf qui va au rectum. (Cette figure est grossie trois fois.) PI. 8 et 9, fig. «. Plexus ganglionnaire du bord du manteau dans l’Anodonte des cygnes, par M. Lackerbauer. Dans cette figure on voit en (ggp) le double gan- glion postérieur appliqué sous le muscle adduc- teur postérieur (AP). (gb) Ganglion buceal droit. (cc) Cordon du grand collier du même côté. (cp) Portion du cordon du petit collier, aussi du côté droit. (br) Nerf branchial du même côté. (pm) Nerf palléal moyen ou latéral. (pp) Nerf palléal postérieur. Ce nerf, qui est le plus considérable de ceux que fournit le ganglion postérieur, et conséquemment de tous les nerfs du corps, naît, encore un peu coloré, de l’angle postérieur et interne de ce gan- glion. Il se porte en dehors et en arrière, et ne tarde pas à fournir une branche ( pp’) quise dirige plus en dehors et s'infléchit en avant, pour suivre à distance le bord du manteau _ Elle produit dans sa marche un plexus délié dont les ramuscules i90 DU SYSTÈME NERVEUX en se joignant montrent grand nombre de petites dilatations ganglionnaires, colorées pour la plu- part comme les ganglions centraux. Ce même tronc continue de s'approcher du bord postérieur du manteau (pp), garni dans cette partie de papilles tentaculaires ; il s’y divise en rameaux et en ramuscules, qui forment un plexus très-compliqué tout le long de ce bord, avec de petits renflements ganglionnaires. Des ramuscules de ce plexus les plus rapprochés des papilles du bord du manteau, il se détache de très-petits nerfs qui pénètrent dans les papilles. Le plexus que produit en arrière la partie princi- pale du nerf palleal postérieur va joindre celui moins compliqué qui longe le bord du manteau dans sa partie moyenne. Ce plexus latéral est formé par la branche (pp') de ce nerf, que nous avons décrite en premier lieu. Le nerf palleal antérieur est divisé ici en trois troncs qui tous viennent du ganglion labial de leur côté, et dont les branches et les rameaux se portent plus ou moins directement vers le bord du man- teau, pour y former par leurs ramuscules un plexus avec de nombreux ganglions, à la manière du palleal postérieur. Le tronc (pa) est le plus interne. Il semble se con- tinuer plus directement avec la première bran- che (pp') du palléal postérieur. On voit cepen- dant un court réseau ou plexus entre ces deux nerfs. Le tronc qui se détache du ganglion plus en avant se divise presque immédiatement en deux bran- ches (pa' et pa”) qui vont plus directement à la partie antérieure et marginale du manteau, pour Pet 0 bo: DES MOLLUSQUES ACÉPHALES. 19 (Aa) (AP) (ps) (pi) former le plexus ganglionnaire du bord de cette région. Enfin, le troisième tronc (pa’”) traverse d'avant en arrière l’adducteur antérieur, et fournit à mesure des rameaux qui joignent la branche ( pa”). Aux angles de réunion des nombreux filets de ce plexus marginal se voient en grand nombre de très-petits ganglions, dont la plupart sont co- lorés, dont plusieurs sont blancs comme les nerfs. Une branche remarquable se détache du ganglion labial, entre le cordon du grand collier et la pre- mière branche du palléal antérieur. Elle con- tribue à réunir l’action du palléal antérieur et du palléal postérieur. Muscle adducteur antérieur. Muscle adducteur postérieur. Nerfs gastriques de chaque côté, vus par la face dor- sale de l’estomac. Bord dorsal et antérieur du manteau. Muscle adducteur antérieur. Palléal antérieur. Cordon du petit collier. Cordon du grand collier. Nerf gastrique gauche. Branche interne du palléal antérieur. Branche déjà indiquée dans la figure précédente avec ces lettres. (Cette figure est de M. Focillon.) 192 DU SYSTÈME NERVEUX IX" MONOGRAPHIE. La Moule des peintres, Unio pictorum. P1°6, 68° (a) Ganglions labiaux. (c) Ganglions pédieux. (b) Ganglions postérieurs. (f) Cordon du grand collier. (d) Cordon du petit collier. (m,2,3,n) Filets qui se distribuent aux parois abdominales et au pied. (g) Nerf branchial. (k) Tronc commun du palléal latéral et du palléal pos- térieur. f (à, n) Ses deux branches principales. (r) La plus interne qui se rend au rectum. (c) Cordon de commissure des ganglions labiaux. k) Nerf palléal antérieur. 1) Son rameau interne qui va à l'adducteur des valves. ( ( Fe. 910: Ganglions pédieux avec le nerf qui va à la vésicule auditive. Fig. 3 b. Le même ganglion, pour montrer les filets dé- liés (4, 5, 6) qu'il fournit de sa partie supérieure, outre ceux qui sortent de son bord interne pour se rendre dans le pied. Ces filets sont décrits dans le texte. Fig. 3 c. Un ganglion pédieux séparé, avec les nerfs qui en sortent pour se distribuer à l'abdomen et au pied. Voir le texte. DES MOLLUSQUES ACÉPHALES. 193 X"° MONOGRAPHIE. La Moule comestible, Mytilus edulis, L. PI. 6, fig. 4. (a) Ganglions labiaux. (c) Ganglions pédieux. (b) Ganglions postérieurs. (t) Cordon de commissure. (Æ) Palléal antérieur. (ieto) Ses principales branches. (s) Nerf qui va aux palpes. (d) Cordon du petit collier. (f) Cordon du grand collier. (p) Trajet où les deux cordons restent réunis. (m, n) Les deux nerfs principaux du pied. (g) Nerf branchial. (2) Nerf palléal postérieur et latéral réunis. La fig. 5 a pour but de montrer comment les deu x nerfs palléaux antérieur et postérieur s'unissent par une de leurs branches, et forment ainsi, avec le cordon du grand collier un cercle complet. (a) Ganglions labiaux. (c) Ganglions pédieux. () Ganglions postérieurs. (f) Gordon du grand collier. (d) Nerfs gastriques qui en sortent. (p, p) Branche du palléal postérieur qui va s'unir avec une branche du palléal antérieur. Elle suit de très- près le bord du manteau. (r) Branche plus interne du palléal postérieur. (s) Rameau qui va au rectum. (e) Filet qui se distribue au manteau. 25 194 DU SYSTÈME NERVEUX XI" MONOGRAPHIE. La Modiola albicosta. PL. 6, fig. 7. (a) Ganglions antérieurs ou labiaux. (m) Ganglion moyen ou pédieux. (b) Ganglion postérieur. (e) Cordon de commissure. (f) Cordon du grand collier. (1,7) Nerf branchial. (2) Palléal postérieur. (r) Nerf qui va au rectum. (n) Nerfs qui vont au pied. XII" MONOGRAPHIE. Le Lithodome caudigere, Lithodomus caudigerus. Pl Se "ee Le système nerveux en rapport avec les organes (par M. Lackerbauer, 1844). (a) Ganglions labiaux ou antérieurs. (b) Ganglions postérieurs. (e) Ganglions pédieux. (f) Cordon du grand collier. (3, 7, 5) Comme dans la figure 6 de la planche 6. (4) De mème. (g) Nerf branchial. (8) Portion renflée du palléal postérieur. (k) Le tronc de ce nerf. (m) Nerf du pied. DES MOLLUSQUES ‘ACÉPHALES. 195 (n) Nerf qui va au muscle rétracteur postérieur du pied. (4) Nerf palléal antérieur. (6) Nerf palléal antérieur accessoire. (1) Nerf des palpes. ({). Gordon du petit collier. PI#6; fe 0: (Par M. Lackerbauer, en 1844.) (a) Ganglions antérieurs. (c) Ganglions pédieux. (e) Ganglions postérieurs. (f) Gordon du grand collier. (d) Cordon du petit collier. ({) Filet de commissure pour les ganglions labiaux. (4) Tronc du palléal antérieur. (3, 7, 5) Ramuscules qu'il envoie à un nerf qui lui est pa- rallèle et qui n’a pas d'autre origine. (4) Terminaison de ce nerf du côté interne. (6) Ganglion qui existe à l’endroit de la réunion de ce nerf et de l’une de ses racines (3). (m,n) Nerfs du pied. (g) Nerf branchial. (4) Palléal postérieur. XIII MONOGRAPHIE. Systeme nerveux de l'Onguline couleur de laque, Ungulina rubra. CPL 5, fig. 2; pl. 7, fig. 4, et pl. 8 et 9, fig. 4.) PIA5 fe: (bc) Masse du foie. (Ces lettres devaient indiquer la bouche, le trait du graveur a été conduit sur le foie.) 25. 196 DU SYSTÈME NERVEUX (an) Ouverture anale du manteau. (Le trait du graveur est arrêté à la bride qui est au- devant de cette ouverture.) (ma) Muscle adducteur antérieur. (ma!) Muscle adducteur postérieur. (a) Ganglions postérieurs. (b) Ganglions labiaux. (f) Cordon du grand collier du côté gauche. (4) Cordon du petit collier. (7) Cordon de commissure des ganglions labiaux. (Le trait du graveur ne va pas jusqu'à ce cordon.) (pa) Palléal antérieur gauche. (pa') Palléal antérieur droit. (pp') Palléal postérieur droit. (pp) Palléal postérieur gauche. (bp) Branchies droites, partie postérieure, avec le nerf branchial séparé de son tronc. PI. 8 et 9, fig. 4. (Cette figure et la précédente sont de M. Focillon.) Les mêmes lettres indiquent les mêmes nerfs ou ganglions que dans la figure précédente, sauf les indications suivantes : (br) Nerf branchial. (x) Nerf de la bride anale. (na) Nerf de l’adducteur antérieur. (ap) Nerf de l’adducteur postérieur. (np) Nerf des palpes. Pl. 4: (p) Pied. (oa) Ouverture anale. (ap) Adducteur postérieur. (mg) Partie gauche du manteau. (md) Partie droite de cet organe. (b) Bride anale. DES MOLLUSQUES ACÉPHALES. 197 Cette figure sert à démontrer qu'il n’y a aucune trace de tube au manteau et qu'il n'existe qu'une grande ouverture pour le pied et les branchies, comme dans les Mytilaces. XIV MONOGRAPHIE. Système nerveux de la Tridacna squamosa (1), Lam., ou de la Tridacne faitiere. PI. 8eto, fig. 5. (a, a) Ganglions postérieurs. (b,b) Ganglions buccaux. (c, c) Ganglions pédieux. (f,f) Gordon du grand collier. (d, d) Cordon du petit collier. (2) Filet de commissure. (pa) Palléal antérieur. (pp) Palléal postérieur. (br) Nerf branchial. (n) Nerf du rectum. XV® MONOGRAPHIE. Systeme nerveux de la Lucina tigerina et de la Lucina Lemanni. PI. 6, fig. 3. (Pour la première espèce.) (bc) Bouche. (bd) Branchie droite. (bg) Branchie gauche. (aa) Muscle adducteur antérieur. (x) 1 faut lire, dans la planche citée, le nom spécifique indiqué ici, au lieu de celui de /amellosa. 198 DU SYSTÈME: NERVEUX (abd) Abdomen. (p). Le pied. (ap) Partie antérieure du pied, terminée par un appen- dice unique, mince et long. (m, m) Extrême bord du manteau en avant. (pe, pe) Plis permanents de la partie antérieure du manteau, que je suppose remplacer les palpes. (oag) Séries des cloisons qui séparent les lames des bran- chies gauches. (oag) Id., des branchies droites. (ab) Adducteur postérieur. (ov) Ovaire. (Le trait devrait descendre jusqu à la partie supérieure de l'abdomen.) Cette figure ne montre rien du système nerveux. On le voit dans l’espèce suivante et la figure qui Ja concerne. On remarquera qu'ici le manteau est complétement ouvert en arrière, qu'il n'ya pas même une bride anale. Ce genre Lucina doit passer aux Mytila- cés avec l'Onguline. Lucina Lemannii. PI. 10, fig. 1. * (a) Ganglions labiaux. (£) Ganglions pédieux. (e) Ganglions postérieurs. (f) Cordon du petit collier. (ë) Cordon du grand collier. (k) Nerf pédieux. (0) Nerf branchial. ‘ (p) Palléal postérieur. (m) Nerf qui va au rectum. (à) Cordon de commissure. DES MOLLUSQUES ACÉPHALES. 199 (e) Division du nerf palléal antérieur qui va à l'adduc- teur. (d) Autre branche du palléal antérieur qui va au man- teau. Le manteau manque de tube, comme dans l'espèce précédente. XVI® MONOGRAPHIE. Système nerveux du Cardium edule. PI. 11 et 12, fig. 1. (a) Ganglion labial gauche. (f) Cordon du petit-collier. Ce cordon donne plusieurs filets abdominaux, avant d'aboutir au ganglion ; ils sont marqués (gete). (k,h,h",hk") Filets qui vont du ganglion pédieux gauche au pied et à l'abdomen. (Æ) Ganglions postérieurs. (i,i) Cordon du grand collier. (Z) Nerf branchial. (p) Palléal postérieur. (oeto’) Divisions de ce nerf. (n, n) Nerfs qui vont au rectum. (m1) Bride du manteau au-dessous du rectum. (d) Branche considérable du palléal antérieur qui se continue avec le palléal latéral. (d') Arcade de cenerf. Du côté gauche il a été coupé avec une partie du manteau. 200 DU SYSTÈME NERVEUX XVII" MONOGRAPHIE. Systeme nerveux de la Cytherea complanata. PI. 5, fig. 4. (a) Ganglion buccal gauche. (4) Ganglion pédieux. (Æ) Ganglion postérieur. (f) Cordon du petit collier. (Le trait du graveur ne va pas jusqu'à ce nerf.) (é) Cordon du grand collier. (ë) Commissure des ganglions buccaux. (g) Filet qui va à l'adducteur antérieur. (c) Tronc du palléal antérieur. (d) Branche externe du nerf précédent. (e) Branche interne. (2) Nerf branchial. (p) Tronc commun du palléal postérieur et du palléal latéral. (o) Palléal latéral. (g,r, s) Rameaux du palléal postérieur qui vont au manteau et aux tubes. (m) Nerf qui va au rectum. (2) Bride du manteau sous le rectum. DES MOLLUSQUES ACÉPHALES. 201 XVII MONOGRAPHIE. Système nerveux de la Cytherea Chione. (PI. 11 et 12, fig. 3.) (bo) Bouche. (a) Anus et rectum. (ma) Muscle adducteur antérieur. (mp) Muscle adducteur postérieur. (tr) Tube respirateur. (ta) Tube anal. (br) Branchie. (p) Pied. (pa) Palpe interne. (p'a') Palpe externe. (gb) Ganglion buccal droit. (gpd) Ganglions pédieux. (gpz) Ganglion postérieur. (g',g”) Ganglions intermédiaires à la base des tubes. (g) Nerf branchial, (x pour 11) Cordon du petit colïer. (10) Cordon du grand collier. (7) Filet qui va à l’adducteur antérieur. (6) Palléal antérieur. | (8) Rameaux externes de ce nerf qui se perdent dans le bord antérieur du manteau, tandis que le ra- meau interne forme une arcade continue avec le palléal latéral. (13) Nerfs des palpes. (15) Nerfs gastro-hépatiques. (12) Filet principal qui du ganglion pédieux se distri- bue dans le pied. (14) Vésicules présumées auditives. 26 202 DU SYSTÈME NERVEUX (1) Palléal latéral provenant d'un tronc commun avec le palléal postérieur. (2) Palléal postérieur, rameau interne qui se rend au ganglion supplémentaire des tubes. (4) Rameau interne du même nerf qui se rend au petit ganglion du tube anal. (3) Nerfs des tubes. XX" MONOGRAPHIE. Système nerveux de la Mya arenaria ou la Mye des sables. Pl.r1et12, fig. 5. (#a) Muscle adducteur antérieur. (mp) Muscle adducteur postérieur. (ëd) Branchie droite. (bg) Branchie gauche. (a) Anus. (tr) Tube respirateur. (ta) Tube anal. (p) Pied. (gb) Ganglions buccaux. (gpd) Ganglion pédieux. { gpz) Ganglions postérieurs. (g')} Ganglion supplémentaire des tubes. (ag) Nerf gastrique. DES MOLLUSQUES ACÉPHALES. 203 XXI MONOGRAPHIE. Systeme nerveux du Mesodesme de Quor. Pro; fe 2. (a) Ganglions buccaux. (k) Ganglions pédieux. (Æ) Ganglions postérieurs. (&) Commissure des ganglions buccaux. (e pour c') Filet qui va à l’adducteur antérieur. Ce même filet est indiqué par la lettre (c') dans la pl. 11 et 12, fig. 2, et dans le texte. (c) Palléal antérieur. (d'et d”') Filets qui vont au bord antérieur du manteau. (d) Nerf des palpes. (é) Cordon du petit collier. (f) Lettre oise. Cordon du grand collier, bien indi- que fig. 2, pl. 1F et 12. (k' et h") Filets qui vont au pied. (4) Nerf branchial. (p) Palléal latéral. (m#) Palléal postérieur. (z, 3) Arcade qui unit le palléal postérieur au palléal latéral. (net n') Filets qui vont au rectum. (7, z' et 2”) Nerfs des tubes. (oetæ) Filèts du palléal latéral. Fig. 2, a. Les lettres ont là même signification que dans la figure précédente. Pur CE r2;H0-uxe Système nerveux en rapport avec les organes. 26. 20/4 DU SYSTÈME NERVEUX Les lettres ont la même signification que celles de la fig. 2, pl. 10. (:) A été omis pour désigner le petit collier. XXII” MONOGRAPHIE, Système nerveux de la Psammobia vespertinalis. (PI. 10, fig. 3, et pl. 11 et 12, fig. 4.) Les mêmes lettres indiquent les mêmes nerfs dans les deux figures. (a) Ganglions buccaux. (k) Ganglions pédieux. (4) Ganglions postérieurs. (f) Cordon du petit collier. (2) Cordon du grand collier. Cette lettre a été omise dans la pl. 10, fig. 3. (2) Nerf branchial. (e, c) Palléal antérieur. Lettres omises dans les pl. 11 CL: 6 (d, d', d", d"") Filets qui vont au manteau. (b) Commissure des ganglions buccaux. (k'etk") Filets qui vont au pied. (p) Palléal postérieur qui naït par un tronc commun avec le palléal latéral. (0,0) Filets du palléal latéral. (met n) Palléal postérieur se réunissant en arcade avec le palléal latéral. (m') Nerf du rectum. (n, n', gy'z) Filets qui vont aux tubes et au manteau. DES MOLLUSQUES ACÉPHALES. 205 XXII" MONOGRAPHIE. Système nerveux de la Lutraire solenoïde. Pl. rret 12, fig. 6. (Dessin de M. Focillon.) (p) Le pied. (bg) Branchies gauches. (bd) Branchies droites. (tr) Tube respirateur. (ta) Tube anal. (ma) Muscle adducteur antérieur. (2p) Muscle adducteur postérieur. (a) Anus et rectum. (pi) Palpes. (gb) Ganglions buccaux. (gpd) Ganglions pédieux. (gp) Ganglions postérieurs. (g') Ganglion supplémentaire. (f) Cordon du grand collier. (zm) Repli interne plissé et frangé du bord postérieur et du bord antérieur du manteau. ({pp') Nerf qui se rend au premier de ces replis. (ng) Nerfs gastriques. (na) Filets nerveux du tube anal. (nr) Filets du tube respirateur. (pa, pa',pa”) Filets qui vont au bord antérieur du manteau. (pp) Nerf palléal latéral. 206 DU SYSTEME NERVEUX XXIV®*= MONOGRAPHIE. Système nerveux du Solen siliqua. Pl. xretr fig. (Dessin de M. Focillon.) (ma) Adducteur antérieur. (mp) Adducteur postérieur. (a) Anus et rectum. (p) Pied. (bg) Branchies gauches. (bd) Branchies droites. (tr) Tube respirateur. (ta) Tube anal. (tn) Tentacules en avant de la commissure postérieure du manteau. (gb) Ganglions buccaux. (gpd) Ganglions pédieux. (gp) Ganglions postérieurs. (pt) Papilles tactiles du bord du tube respirateur ; cha- cune de ces papilles recoit un filet nerveux. (pp) Palléal postérieur. (pe, pd) Arcade nerveuse qui joint le palléal postérieur et le palléal latéral. (pb) Palléal latéral. (pa) Palléal antérieur. XXVI® MONOGRAPHIE. Systeme nerveux de la Pholade dail, Pholas dactylus, L. PI. 10, fig. 4. (b) Filet de commissure qui réunit les deux ganglions buccaux, dont les lettres ont été omises. DES MOLLUSQUES ACÉPHALES. 207 (f) Cordon du petit collier. (e,e) Nerfs séparés du palléal antérieur qui sortent de chaque ganglion buccal, plus en avant que ce dernier. Le palléal antérieur naît de l'extrémité antérieure de chaque ganglion buccal. (Les lettres qui devaient l'indiquer ont été omises par le graveur.) (4) Ganglions pédieux. (k', k”) Nerfs pédieux. () Cordon du grand collier. (2) Nerf branchial. De nombreux filets partent de son coude pour rayonner dans les branchies. (p) Ganglion postérieur. (7, 2,0) Rameaux du palléal postérieur. XX VIE MONOGRAPHIE. Système. nerveux de la Pandora rostrata. (PI. 10, fig. 5, ancien dessin.) (b) Filet de commissure réunissant les deux ganglions buccaux. (c) Nerf qui va à l’adducteur antérieur. (d) Palléal antérieur. (f) Cordons du petit collier. (&) Cordons du grand collier. (z) Ganglions pédieux. (2) Nerf branchial. (p:) Palléat postérieur. (o) Une de ses branches tenant lieu de palléal latéral. 208 PI. 10, fig. 6. PI. 13. Hier DU SYSTÈME NERVEUX XXIX”" MONOGRAPHIE. Système nerveux de la Panopea australis. (PI. 10, fig. 6, et pl. 13.) (a) Ganglions buccaux. () Leur filet de commissure. (2) Ganglions pédieux. (4) Ganglions postérieurs. (f ) Cordon du petit collier. (g) Cordon du grand collier. (pa) Palléal antérieur. (e, d, d') Ses ramifications. (pa) Sorte de palléal latéral antérieur. (1) Nerf branchial. (pp) Palléal postérieur. (Ancien dessin de M. Lackerbauer.) Cette planche est destinée à montrer avec quel- ques détails la forme et une bonne partie de l’organisation de la Panopee australe, d'après des dessins que nous avons fait faire en 18/4, par M. Lackerbauer, sauf celui de la figure 1, qui est de M. Focillon. L’animal entier extrait de sa coquille, demi-gran- deur naturelle. (bd) Bord dorsal. (bv) Bord ventral. (br) Branchies droites vues par transparence. (pa) Palpes labiaux vus de même. (om) Orifice du manteau. (msp) Sphincter de cet orifice. DES MOLLUSQUES ACÉPHALES. 209 (ma) Muscle adducteur antérieur. (mp) Adducteur postérieur. (mc, mc, mc) Muscle du manteau. (mc', mc’) Son insertion au pourtour de la coquille. ({mrt) Muscle rétracteur des tubes. (&) Tubes. (ta) Tube anal. (cr) Tube respirateur. Rige 2. Croquis de la face ventrale de l'animal. Les mêmes lettres que dans la fig. r. Fig. 3. Système nerveux de la Panopée en rapport avec les organes. (A) Anus. (B) Bouche. (T) Tubes. (BG) Branchie gauche. (BD) Branchie droite. (MV) Masse viscérale. (PA) Palpes labiales du côté gauche. (P) Pied. Les autres lettres se rapportent à celles de la fig. 6, pl. 10. XXX® MONOGRAPHIE. Systeme nerveux de la Terebratula australis, Quoy Er Garmarn. PI.8eto, fig. 6. (get b) Côtés gauche et droit du collier de forme carrée que forme autour de l'orifice buccal la partie centrale du système nerveux de cet animal. Les deux autres côtés, qui répondent aux deux valves, sont très-inégaux en épaisseur. 27 110 DU SYSTÈME NERVEUX, ETC. Le plus épais, qui répond à la valve percée, fournit, de ses deux extrémités, les deux troncs nerveux principaux qui vont aux deux lobes du man- teau. Celui de la valve non percée est indiqué du côté gauche par (p). (m) Nerfs qui partent de ce même côté, près du collier, pour se perdre dans les muscles des valves. (f) Filets qui partent des extrémités du côté opposé et pénètrent dans le foie. | PARIS. — TYPUGRAPHIE DE FIRMIN DIDOI FRÈRES, IMPRIMEURS DE L'INSTITUT, RUE JACOB, 56. Mém. de l'Acad. des Seiences. Tome XXII. PL 1 ANR [ll Al vi QU Locillon eLLackerbauer del. Znp. Tourfaul Tr des Carmes 6 Lerromee- dr. Fg.Let 2, Ostrea edulis . F3 et 4. Anomia ephippium. F16.1. Ostrea ? F2. Anomia ephippium. F.3. Pecten maximus. F6.4. fragment de son manteau. 2 Seience nr Léna | udesma Quovi Pammobin vespert i : p rostralta DO Panopea aus: alis Ne L* on 14 14 : { 1 1 1 à ü 28 ne ét ser Se hs L: :SULIXPUL Œ}994 5 Ç Jo & ‘] SIF[QOU VUUTT OT QE VIT 1 D 2D DALOALOIS ! 9 LOGO] JDD PADIINOZ UT PP UOYP OZ 70 dONDG/IYI0T PC [d d “ITINXX JUOT, "S99HTOK Sop ‘Pey 2P ‘of Mém. de l'Acad. des Sciences. Tome XIII PL 5et à. ml, 50 à Oo y mme TT, Zur Layrinut. r de larmne &' dLanrrer « Avoir de. Hig1. Lab 1e. Pinna nobilis F2 et 3. Pecten maximus. F . : : ‘ " x L2 + ; : , _ : | se f. L Pa ñ + 7 t La . \ + MONT v \ " k ie * / LOT n d d 1e] mt $ et L 1 (a m A 1 CPP : : L) L2 " “ 1. 9e (f Lu Qu w en, FU 3 EN ? ns : d A 1 À 5 D'ABTEN { x ; h \ LAN _ f ; VE È À 1 — l n : Mém. de l'Acad. des Nciences. Tome XXIIIE PI. 5. ZLackerbauer del. et Focéllon Dnp. lourfaut rdesr (armes 6. Porroemée dr. . Fi6.l. Ilithodomus caudigerus. F2. Unéulina rubra. F. 5. Lucima tigerina FE. 4. Cvtherea complanata. KE 5. Pecten maximus y éranchül/ “+ En ea € Me Ed È HA ni is Fr FA ae Fr 4 45 FRERE ONU ol LAS En: A LA ae 2 ce 4 ; % 1 % 5 6 % ê “ à, ARS | E x j ê ri : £ TR F 4 ÿ . o £ F +24 = ni de M Er n° Li La L # sh. < » = — E rh. RER” Léna Mem. de l'Aead.des Seiences. Tome XXII PI.6. ne » 1 [': » + F 3 M “ I 1: re / Fe 1 110... F6. 4. / nd — w oO | | | | | | | | JN | | € [22 ere ze | | Î | | 7 d Î | | \ / | 7 À 17 D È La\ | | 2 | 4 = 7 | | mi k | 1 | Il F6 De sé | | À à | | L | É A | | { 3 | . € Mem. de l'Acad. des Sciences . Tome XXE. BI = t 6 f 72 4 on Eee #I| y nn ASS | TT Mn DE nn TE. ? Ait 2. HE (4 22 V2 7m O1) API Le : ; PAR Ex : 5 nee - 8 où 272 Or Lacherbauer et Pocillon del. Fiç.1. Ostrea edulis. F.2. Anodontes cvoneus Ju Unçulina rubra . ES Trigoma australis | 2 Porronee dr ‘æ ms "SIJRIISNE PENJVAQAOT O9", [our PAQRI PUIMEU) ‘Ÿ ‘] SiAJvAIn but VOA ‘€ SNHUO AO SOJUOPOUL G RIT DOUUOLIOZ APT DAPAI L'on D dd PUY 229 JY OLD JE UONIOY ANG 40Y0 ] dbb “THIXX 9UOT BLDOLO)ON S9P ‘Puy JP UE : Des HER Pa Ÿ f #, / do * d Ê 4 / , Le TR \ Î | | 1 | V j 4 1! Vo: 3 | 7 L D ; # 15 0 ri % | sa AL "IP Fa gate ir © \ Lt: LP CT L à 4 | ge AJ PS 4 Mem. de l'Acad: des Sciences. Tome AXIIIL } == s na li = JE Lacan. Lackerbauer dot. Mg.1 l'et L! Cardium edule. E.2. Mesodesma Quoyi: LE. Cytherea chione. KA. Psammobin vespertinalis. E5e Mya arenarins MO GMütrarit Rolenoïdes "Tr Solen vagin. e ; | ré ' : "1 , | n) *, + LA L2 Fs : Pi 15 XXI. Sciences. Tome fem. de l'Acad. des \ de ne ns no rave par Porromeée F (e une à EN pal \Q AN lis . [Pa US d Panopea 7.1 Pocillon. lig2 ec 3. Lackerbauer del . IL LEUR in ë D a