l*-'^^- ^^ ■''"S^W^: -i-. m l§^2- m 4&|P^^ - MÉMOIRES POUR SERVIR A L'HISTOIRE NATURELLE ttw m» DES ANTILLES ET DES ÉTATS-UNIS Henri de SAUSSURE De b Surî^lé de l'iiysiqiie el irHistuiie imiuirlle «.le Geni'Ve. eU:. I>o LIVRAISON CRUSTACÉS GENÈVE PARIS J. KESSMANN VICTOR MASSON Rue du Rliône Ecolf de MéJetii 1858 — s£)j r.ENÉVK. — I.MI-IUMERIE JULES FrCK. X^s MÉMOIRES poiK stiivm I L'HISTOIRE NATURELLE DU MEXIQUE DES ANTILLES ET DES ÉTATS-UNIS PHËMIËIl MEMOIRE MÉMOIRE SUR DIVERS CRUSTACÉS NOUVEAUX MEXIQUE ET DES ANTILLES Henri de SAUSSURE De la Société de Physique ei irHistuiie naturelle de Genève, etc. GENÈVE IMPRIMERIE JULES-G""^ FICK 1858 ,1"'' 1031' MÉMOIRE SUR DIVERS CRUSTACÉS NOUVEAUX DES ANTILLES ET DU MEXIQUE. Les crustacés que ce mémoire doit servir à faire connaître, ont été recueillis dans le cours de mon voyage en Amérique, soit aux Antilles, soit sur la côte orientale du Mexique. Un assez grand nombre des espèces que j'ai rapportées de ces contrées étaient déjà connues et je n'en fais mention que lors- que les notions incomplètes qu'on possédait à leur égard nécessitaient un complément. Quant aux types nouveaux, je les ai étudiés avec soin, et j'ai cherché à obvier autant que possible par de nombreuses figures à ce que l'insuffisance du langage laisse souvent d'in- certain dans les descriptions. 3Ialheureusement le zoologiste qui n'habite pas un grand centre scientifique et qui n'a pas à sa portée les vastes col- lections que ces centres renferment, rencontre les plus graves 1 2 CRUSTACÉS NOUVEAUX difficultés dans la détermination précise des espèces. Cette circonstance m'a forcé de laisser de côté un certain nombre de types indéterminés qui sont peut-être nouveaux, mais que je n'ai pas osé décrire comme tels, faute de pouvoir les comparer avec ceux dont ils se rapprochent le plus. Le manque de livres est aussi une fréquente cause d'er- reur. D'ailleurs la plupart des ouvrages qui traitent des crustacés caractérisent ces animaux par des diagnoses trop brèves et souvent incomplètes, de telle sorte que, lorsque la tradition manque, par suite de l'absence de collections , il devient souvent impossible de dire si une espèce est connue ou non. Il est donc probable que, dans le nombre, j'ai décrit conmie nouveaux certains types qui ne le sont pas, mais j'ose espérer qu'on aura quelque indulgence pour de semblables erreurs, et qu'on les attribuera aux causes ci- dessus mentionnées plutôt qu'à une négligence à laquelle je n'ai pas cédé. Le nombre des espèces qui paraissent nouvelles est con- sidérable pour le peu de temps quil m'a été possible de consacrer à leur recherche. En effet les crustacés forment parmi les animaux un des groupes qui échappent le plus facilement aux recherches des voyageurs, parce que, habi- tant la profondeur des mers, ils sont difficiles à capturer et parce que la proportion de leurs espèces dont la chair peut servir d'aliment est trop restreinte pour qu'elles figurent en grand nombre sur les marchés. Cette même raison fait que les pêcheurs ne cherchent pas à s'en emparer et qu'ils n'ont pas l'habitude de les prendre^ aussi le voyageur en est l'é- DES ANTILLES ET DU MEXIQUE. 3 duit à ses propres forces^ il n'acquiert que ce qu'il capture de lui-même, ou en se faisant assister par les pêcheurs. Or rien n'est plus difficile sous les tropiques que de déterminer les indigènes à se prêter à une occupation sortant du cercle de leurs habitudes routinières de chaque jour. Une paresse in- vincible mêlée à beaucoup d insouciance leur fait fuir tout travail s'il n'est pas indispensable. Du reste leur esprit est insensible à l'aiguillon de la curiosité ; leur intelligence est difficile à exciter et les instruments de toute espèce leur font défaut. C'est dire que la pêche des crustacés marins est a peu près impossible, à moins qu'on ne se voue soi-même presque exclusivement a ce métier et qu'on n'y consacre un temps considérable. Les décapodes terrestres que leurs mœurs aériennes met- tent plus à notre portée, sont doués de mouvements si agiles qu'ils s'échappent avec une merveilleuse rapidité, et gagnent des trous profonds dans lesquels ils s'enfoncent, ou bien dispa- raissent en courant sur les branches des arbustes ou en se plongeant sous l'eau, a tel point que je ne réussissais a me rendre maître des plus agiles, qu'en les tuant de loin à coups de fusil. Ces difficultés feront comprendre pourquoi je n'ai pas réussi à rassembler un plus grand nombre d'animaux de cette classe, et pourquoi la connais- sance des crustacés en général est encore relativement peu avancée. La proportion très-grande d'espèces nouvelles que m'a fourni une collection relativement petite, montre que nous ne connaissons qu'une partie bien minime de la faune car- 4 CRUSTACÉS NOUVEAUX cinologique de l'Amérique tropicale, et que dans ces régions lointaines un investigateur habile, exclusivement voué à cette étude, poui'rait être assuré d'avance de voir ses efforts cou- ronnés d'un très-grand succès. Une conclusion générale de la plus haute importance, que l'examen de la faune marine du golfe du Mexique vient con- firmer, est l'espèce d'anomalie qui règne dans la répartition des crustacés à la surface du globe. M"" Dana fut le premier à signaler que les animaux de cette classe forment une excep- tion remarquable, en ce sens que ce n'est pas dans le voi- sinage de l'équateur, mais au contraire sous la zone tempé- rée, qu'elle atteint son maximum de développement. Les autres classes d'animaux, et tout particulièrement les articulés, offrent des faunes d'autant plus brillantes qu'on chemine des pôles vers l'équateur. Sous le tropique les espèces existent en plus grande abondance et elles atteignent une taille considérable qu'on chercherait en vain dans les faunes des régions tempérées. Ces deux circonstances de plus grand développement se montrent au contraire chez les crus= tacés dans des faunes éloignées de l'équateur, propres à l'Eu- rope et à l'Amérique septentrionale, et situées sous la zone tempérée. 11 est probable que, lorsqu'on connaîtra avec plus de détail les productions zoologiques des mers d'Asie et de l'Océan pacifique, cette loi se trouvera confirmée sur toute la surface du globe. La série de crustacés que j'ai réussi à recueillir et qui pro- vient exclusivement de la zone torride, ne présente pas de grande espèce^ le nombre de celles qui atteignent une taille DES ANTILLES ET DU MEXIQUE. 5 moyenne est médiocre, et les petites espèces sont de beaucoup les plus nombreuses. Je dirai plus. J'ai cru entrevoir que les espèces communes aux côtes des Etats-Unis et à celles du Golfe du Mexique ou des Antilles, n'acquièrent pas dans ces régions chaudes un accroissement de taille aussi considérable que sous la zone tempérée. Ainsi, les langoustes, prises à Cuba, sont plus petites que celles qui habitent la latitude de Philadelphie et de New-York. Le Peneus setiferus de la Floride est plus grand que la même espèce prise à l'embou- chure des rivières du Mexique. Ce fait a toutefois besoin d'être confirmé par de nouvelles observations, car un voya- geur ne séjourne pas assez longtemps en chaque lieu pour être assuré d'avoir toujoursvu des types suffisamment adultes. La faune carcinologique des eaux douces offre cette même variété et cette même abondance dans les productions, qui sont le trait caractéristique des eaux douces de l'Amérique sep- tentrionale. Ainsi, les lacs et les nombreux cours d'eau des Etats-Unis sont peuplés de plus de douze espèces d'écrevisses tandis que ceux de l'Europe occidentale n'en offrent qu'une seule. Cette multiplicité dans les productions, bien connue pour les mollusques des eaux douces de l'Amérique boréale, s'étend donc aussi aux crustacés, ce qui montre qu'elle est bien un caractère propre à l'Amérique et non un fait accidentel de la distribution de ces animaux. Au Mexique j'ai trouvé deux es- pèces nouvelles d'écrevisses, lesquelles, en s'ajoutant à deux autres, déjà décrites par Erichson, nous en montrent quatre, nombre qui permet de conclure à un chiffre plus élevé. C'est beaucoup pour un pays éminemment sec, dans lequel les ri- '%; /î' & 6 CRUSTACÉS NOUVEAUX vières sont rares et petites. On connaît déjà deux Cainbarus propres à Cuba ^ cette loi de multiplicité se confirme donc même dans les îles^ néanmoins, le nombre des espèces qui vivent sous le tropique paraît être moindre que celui dont la faune de l'Amérique tempérée offre le frappant exemple. Quant aux crustacés terrestres de ces régions chaudes et va- riées, j'en ai rapporté un nombre trop restreint pour qu'il soit possible de rien formuler de bien précis à leur égard. Un genre nouveau, il est vrai, est venu s'ajouter aux anciens, mais l'im- mense majorité de ces articulés appartient aux mêmes groupes que ceux dont l'Europe est peuplée, et elle offre avec ces der- niers une ressemblance si frappante qu'on serait tenté de les prendre pour des espèces identiques. Toute cette partie de la carcinologie, ainsi que celle qui traite des autres crustacés in- férieurs de l'Amérique équinoxiale, est presque entièrement vierge et exigerait, pour être bien connue, de longues recher- ches, exécutées dans le pays même. En parlant des crustacés terrestres, j'en exclus ici les my- riapodes qui feront l'objet d'un autre Mémoire, et dont la série est très-remarquable, tant au point de vue de la variété des espèces qu'à celui de leur grandeur. Nota. — Les diagnoses de la plupart des crustacés qui sont décrits dans les pages qui suivent, ont paru en 1857 dans la Revue zoologique. Il m'a semblé inu- tile de les citer ici. ORDRE DES DÉCAPODES. SECTIOIV DES DECAPODES BRACHilRES. FAMILLE DES OXYRHIÎVQUES. TRIBU DES llitlEMS. Genre MITHRAX, Leach. Sous-Genre des Milhrax transversaux. MiTHRAx HispiDus, Hcrbst. Je considère comme élanl le jeune de celte espèce un petit individu a" qui olfre les particularités suivantes : La carapace est aussi longue que large, tandis que chez l'adulte elle est beaucoup plus large que longue ; ses bosselures exis- tent à l'état de tubercule; on voit à la base du rostre deux tubercules, plus en arrière deux autres, une ligne transversale de cinq tubercules sur la portion antérieure de la région stom:icale et trois sur sa portion postérieure. Les régions branchiales sont tuberculeuses, etc. Les tubercules des pattes sont à peine mar- qués et les mains sont grêles, même chez le a". — Long, 0,014. Ce petit cruslacé a été pris à la Guadeloupe. MiTHRAX CORNUTUS. Testa tuberculosa, marginibus spinosis; rostro perlongo et cornlbus duabus acuminatis composito ; pedes spinosi. Ce crustacé appartient, par l'ensemble de ses caractères, aux Mithrax trans- versaux de M. Edwards, tandis que par ses formes, en général, il se rapproche beaucoup plus des M. triangulaires. A ce propos, il est inutile de remarquer que 8 CRUSTACÉS NOUVEAUX le caractère tiré de la présence ou de l'absence d'épines aux pattes ambulatoires n'est pas suffisamment général pour servir à distinguer ces deux groupes. 9 . Carapace ovoïde, beaucoup plus longue que large, même sans compter le rostre. Fossettes antennaires dépassant insensiblement le basilaire des antennes externes. Rostre borizonlal, formé de deux cornes aiguës et aplaties, peu diver- gentes; la longueur de ces cornes égale à la distance qui sépare les antennes externes. Orbites plus longues que hautes, entourées de six dents, dont une très-longue appartenant au basilaire de l'antenne, deux moyennes au bord orbi- taire inférieur, une à l'angle externe, et deux ou trois très petites au bord supé- rieur; enfin, il existe encore une longue épine à l'angle interne, placée au-dessus de l'épine antennaire et sensiblement moins longue qu'elle. Bords latéraux de la caparace, armés en outre de o ou 6 longues épines, dont les deux premières doubles et dont la 6"", plus petite, est placée en dessus. Toute la caparace est couverte de tubercules dont les plus latéraux sont presque épineux. L'espace placé entre les tubercules et même les plus gros d'entre eux sont ponctués. Ré- gion intestinale portant une rangée presque marginale de sept tubercules spi- Diformes, dont le médian un peu plus élevé, et les deux latéraux plus longs, regardant en haut. Dessous des régions branchiales armés de petites épines éparses. Pattes grêles, toutes très-épineuses, portant à la face du troisième et du quatrième article deux rangées de longues épines ; on voit aussi souvent quelques épines qui sont plus irrégulièrement distribuées. Pattes antérieures grêles et peu allongées, comme chez les Milhrax triangulaires; le bras n'atteignant pas la base du rostre ( 9 ). Carpes épineux; mains lisses, offrant seulementquelques tubercules à leur bord supérieur, très-grêles et comprimées, ayant leurs doigts presque égaux. Cinquième et sixième articles des autres pattes très-grêles, lisses et glabres. Couleur jaunâtre ou rosée; les pattes souvent roses. — Longueur avec le rostre, 0,054 (3 pouces ) ; largeur sans les épines, 0,032 (1 pouce 4V3 l'g-): cornes du rostre, 0,007.5 ; distance entre les angles postérieurs de sorbites, 0,020; longueur des mains, 0,025 ; du doigt mobile, 0,01 1 ; largeur uniforme de la main, 0,006. Habite .- Les mers des Antilles. Cette belle espèce ressemble beaucoup au M. rostratus, Bell., mais elle en ditîère parles épines de sa carapace, qui sont différentes, et surtout par l'absence d'une seconde zone de longues épines au-dessus de celles du bord de la cara- pace ; par une tout autre disposition des tubercules de sa carapace, qui est moins épineuse ; par ses pattes bien plus grêles et plus épineuses, etc.; mais comme la figure qui accompagne le Mémoire de Bell est faite avec une grande négligence, il ne serait pas impossible que notre espèce fût identique à celle de DES ANTILLES ET DU MEXIQUE. 9 railleur anglais. Voici, du reste, d'autres différences que je trouve dans la description assez incomplète qu'il en donne : chez notre espèce les orbites ne sont pas circulaires, les cornes ne sont pas plus petites que la base des pédon- cules oculaires; les derniers articles des pattes sont bien plus grêles et ne sont pas garnis de poils. La carapace est bien plus étroite antérieurement que chez le M. spinosissimus et, par ses formes générales, ce crustacé indique une espèce de passage aux Pises, passage déjà signalé par Bell à propos de l'espèce citée. Sous-Genre des Hlilhia\ déprimés. MiTHRAX MINUTUS. (Fig. 1). Minimus, M. sculpto affinissimus, sed teslœ pars anlerior leevis, polita- Ce petit crustacé est peulèlre le jeune du M. sculptus. mais il offre avec lui quelques différences qui me le font croire distinct. Rostre occupant presque la moitié du front et formant deux lobes à peine partagés par une faible échancrure. Orbites offrant à leurs angles internes deux petits tubercules superposés, séparés par une fissure horizontale, et à leurs angles externes deux autres tubercules semblables, moins bien marqués. Bord supérieur de l'orbite lisse, coupé par une fissure. Région stomacale lisse. luisante, à peine bombée, sauf dans sa partie postérieure; sur l'antérieure, on dirait que les bosselures sont effacées et que la carapace a été polie; souvent on y voit une bosselure obtuse en forme de trèfle ou de croix. Les régions bran- chiales sont au contraire profondément sculptées; de chaque côté de la région stomacale on voit deux bourrelets obliques et parallèles, et, plus en arrière, se trouvent de chaque C(Mé trois tubercules arrondis qui forment avec la région cordiale une ligne transversale, etc. Les dentelures des bords de la carapace sont bien marquées. Les pattes sont très-velues et n'offrent que quelques petits tubercules. Le reste, comme chez le M. sculptus. — Long. 0,012; larg. 0,013. Habite: Les mers des Antilles. J'en possède plusieurs individus des deux sexes. La raison qui me porte à penser que ce Milhrax est bien une espèce nouvelle et non le jeune d'une autre, c'est que la sculpture de sa carapace est moins bien marquée que chez le M. sculptus. Or chez les Mithrax on remarque que les bosselures et tubercules s'effacent avec l'àgc plutôt qu'ils ne grandissent. 10 CRUSTACÉS NOUVEAUX en sorte que, si nos individus étaient jeunes, ils devraient avoir une carapace plus fortement sculptée que le M. sculptus adulte. L'abdomen des mâles présente du reste ses sept segments distincts et parfaitement développés. Genre PERÏCERA, Latr. Les Péricères offrent des caractères assez variables pour qu'une classification de leurs espèces en plusieurs groupes soit une nécessité. En effet: 1" Chez les unes l'élargissement du premier article des antennes externes est considérable, mais il occupe un plan inférieur; il tapisse la face inférieure du front, sans entrer dans la composition de ses bords; son angle externe concourt parfois à la formation du bord orbitaire inférieur, elles tigelles des antennes sont placées sous les cornes du rostre; les fossettes des antennes internes s'avancent bien au delà du premier article des antennes externes. {P. cornuta, Edw. — P. spinosissima , Sauss.) 2° Chez d'autres le rostre et le front sont plus lamellaires, plus élargis, en sorte que les orbites, plus écartées, permettent à la dent du premier article des antennes externes de s'interposer entre les cornes du rostre et l'orbite, de façon à concourir à la formation du bord du front; le second article de ces antennes s'insère au niveau des angles antérieurs des fossettes antennaires et la tigelle est plus latéralement placée. (P. trispinosa, Latr. — P. villosa. Bell.) 3° Les antennes externes sont placées latéralement à côté des cornes du ros- tre; leur premier article, très-dilaté, s'étend au-dessous de l'orbite, et constitue une portion de son bord inférieur; sa dent terminale vient former l'angle orbi- taire interne. (P. heptacantaP Bell. — P. bicornis, Sauss.) Pebicera spinosissima. {Fig. 2). p. rostro brevi, spinis orbiiallbus elongatis, testa valde spinosâ. Cette nouvelle espèce appartient à la division de celles dont l'épine du bord orbitaire supérieur dépasse de beaucoup l'article basilaire des antennes ex- ternes. DES ANTILLES ET DU MEXIQUE. H 9 Cornes du rostre médiocres, trés-divcrgenles, droites cl styiiformes; (com- parées à celles de la P. cornuta, elles sont aplaties, droites et triangulaires ; leur longueur équivaut à la largeur du front, ou à peu près à la moitié de la distance qui sépare un œil de l'aulre). Orbites armées de trois épines longues et aiguës, dont la supérieure moins longue à proportion, mais plus aiguë que chez l'espèce citée. Carapace couverte d'épines longues et aiguës, disposées comme suit: Deux grandes, unies par leurs bases, de chaque côté, en arrière et en dessous de l'or- bite sur la région branchiale antérieure; au-dessus de la postérieure de ces deux épines, une autre plus petite, souvent double. De cette dernière il part deux rangées de piquants, dont l'une, composée de trois petites épines, se dirige en ligne droite en arrière, et l'autre composée de deux grandes et d'une troi- sième plus petite, se dirige obliquement vers le bas en suivant la courbure des régions branchiales; au-dessus de la seconde grande épine on en voit encore une petite, et au-dessous deux autres, formant une ligne oblique, di- rigée en avant. En arrière du rostre est une grande fossette dont les angles postérieurs sont marqués par deux petiles épines, en avant desquelles sont deux petits tubercules. La ligne médiane est occupée par dix longues épines, dont quatre sur la région stomacale , trois sur les régions génitale et cor- diale et trois sur la région intestinale. De chaque côté du premier de ces piquants on en voit encore deux grands sur les côtés de la région stomacale; de chaque côté du cinquième, un sur les régions branchiales; un de chaque côté du septième et, en outre, sur chaque région branchiale deux plus la- térales formant une ligne qui descend vers la troisième hanche. On voit aussi une ligne transversale de petites épines non loin du bord postérieur de la carapace. Enfin il est encore des tubercules spiniformes autour du cadre buc- cal et les deux premiers segments de l'abdomen en portent un sur leur mi- lieu. Les pattes antérieures sont relativement courtes, car les bras n'attei- gnent que jusqu'au milieu du rostre; ceux-ci portent en dessus une ligne de cinq épines et ollrent en outre sur les côtés quelques tubercules, ainsi que les carpes. Les mains sont grêles, longues et lisses: les doigts, grêles et régu- liers, joignent assez bien. Les pattes de la seconde paire sont bien plus lon- gues que celles de la première et leurs cuisses sont ornées en dessus d'une ligne de tubercules. La couleur de ce crustacé, lorsqu'on a enlevé les poils du test,est rose de chair avec les doigts violets ou bruns. — Long. 0,061 ; larg. 0,048; sans compter les épines 0,041. Longueur des cornes du rostre 0,010; distance d'une cornée à l'autre 0,022. Habite: Les mers des Antilles; la Guadeloupe. 12 CRUSTACÉS NOUVEAUX Pericera bicornis. (Fis- 3). Minuta, tuberculosa, subtrûingularis ; rostri cornibus elongatis acumina- tisque ; tcsUl in angulis laleralibus unispinosâ. Carapace bombée, tuberculeuse, ayant son bord postéiieur arqué et ses bords latéro-antérieurs obliques, mais point bombés en dehors. Front et rostre minces, iamelieux; dents du rostre formant deux cornes aiguës, faiblement divergentes et séparées à leur base par une gouttière qui partage le front. Ce dernier, assez aplati, formant avec le rostre un plan plus incliné que le reste de la carapace. Antennes très-velues, très-latérales, placées en dehors du rostre. Les deuxième et troisième articles entièrement découverts, très- longs, atteignant au milieu de la longueur des cornes du rostre. Orbites peu saillantes, offrant un faible tubercule à leur angle postérieur et un autre à leur bord supérieur. Le hasilaire des antennes venant former une longue épine à son angle interne et une petite dent à son bord inférieur. Le reste de la cara- pace bombé, à régions fortement dessinées et à faces laléro-antérieures comme tronquées verticalement. Les bosselures des régions, couvertes de gros tuber- cules qui lui donnent un aspect raboteux. En procédant d'avant en arrière les principaux tubercules sont disposés comme suit: La région stomacale en porte 5 en ligne arquée transversale; la région génitale en porte 4, dans l'ordre de 2 , 1 , 1 ; la région cordiale 4 , dans l'ordre 1 . 1 , 2. Les régions branchiales sont bosselées et offrent en dessus de gros , latéra- lement de petits tubercules; enfin, à leur partie la plus saillante laté- ralement, elles sont armées de chaque côté d'une épine unique, dirigée de côté; sur la région intestinale, on voit quatre tubercules qui se continuent en une série arquée avec ceux du bord postérieur des régions branchiales, lesquels se fondent souvent en une ligne saillante. (Tous les tubercules ne sont pas tou- jours également bien marqués. ) Pattes des quatre dernières paires sans épines notables, cylindriques. Bras courts, n'atteignant pas le bout du rostre, armés à leur face supérieure et chez les plus grands sujets, de quatre ou cinq tubercules spinifornies. Mains lisses et glabres. Couleur rouge ou rose; dessous de la cara- pace, bras et mains blanchâtres , marbrés ou mouchetés de taches rouges. Tout l'animal très-velu; les pattes surtout l'étant exlraordinairement. — Long. 0.0.31; larg. 0,023; cornes du rostre 0,006 à 0,007; bord fronlo-orbitaire 0,0113. Habite: Les côtes des Antilles. DES ANTILLES ET DU MEXIQUE. 13 TRIBU DES PARTHËMOPIEMS. Genre LAMBUUS, Leach. L'espèce que nous ajoutons à ce genre rentre dans la catégorie de celles qui ont une carapace plus large que longue, et dont les mains, inermes à leur face supérieure, ont leurs bords externe et supérieur armés de nombreuses den- telures. Quoique appartenant incontestablement aux lambres par la structure de ses antennes externes et de l'abdomen des mâles, ce crustacé rappelle un peu le genre Parthenope par la forme triangulaire de sa carapace el par les prolonge- ments de ses angles latéro-postérieurs. Lambrus Crendlatus. (Fig. 4.) Rostrum maynum, triait giilare, integrum; testa rugosa, utrinque longe spi- nosa ; brachia dilatata et depressa. Carapace triangulaire, n'étant pas bombée, mais à régions bien dessinées. Rostre formant un triangle régulier, creusé ainsi que le front en gouttière lisse ; sa pointe et ses bords entiers; de chaque côté, en avant de l'orbite, le bord of- frant seulement un élargissement tubcrculiforme rudimentaire. Orbites presque supères, échancrant beaucoup la carapace; leur bord supérieur mince et entier; l'inférieur portant trois petits tubercules; leur angle externe recevant la crête tranchante du bord de la carapace. Cette dernière ayant sa région stomacale en toit obtus qui se dilate en une bosselure sur la région cordiale. Bords latéro-an- térieurs formant une crête dentée en scie; garnis de chaque côté 6 ou 7 dents triangulaires, mais se terminant extérieurement par une crête entière qui joint l'orbite et postérieurement par une longue épine qui forme l'angle latéro-posté- rieur. Face supérieure de la carapace densément ponctuée et portant en assez grand nombre de gros tubercules rugueux, entre lesquels on en voit de plus petits. Sur la région stomacale il n'existe qu'un seul gros tubercule. Sur la por- tion antérieure de la région cordiale, on en voit trois autres très-espaces, for- mant une ligne transversale; sur sa portion postérieure est une autre ligne de trois tubercules exactement semblable ; cl un tubercule occupe son centre. Les 14 CRUSTACÉS NOUVEAUX régions branchiales portent aussi de gros tubercules et leurs bords laléro-pos- térieurs offrent en-dessus, de chaque côté, une ligne de trois tubercules spini- formes; une septième dent du même genre occupe le milieu du bord postérieur de la carapace. Pattes antérieures très-déprimées, lamellaires et très-élargies, joignant parfaitement contre la carapace ; leur face inférieure lisse ; leur bord supérieur et interne armé de dents spiniformes rapprochées et le bord externe armé de longues épines lamellaires, tant aux bras qu'aux carpes et aux mains. Milieu du bras occupé par une ligne de tubercules; main lisse ou portant quelques petits tubercules épars; doigts lisses, aigus et fortement dentés à leur bord in- terne. Pattes des quatre dernières paires grêles et lisses; leurs quatre articles terminés par une épine. Couleur d'un jaune rosé ou blanchâtre. — Long. 0,018; larg., sans les épines, 0,019; avec les épines, 0,024". Habite: Les mers des Antilles. — Plusieurs individus. FAMILLE DES CYCLOMETOPES. TRieU nWM CitMCÉRlEMS. Genre CHLORODIUS Leach. Chlorodius americanus. (Fig. 5.) Testa valde gibbosa, haud tuberculosa ; frons sulco parlita; inanus magnée, rugosœ. d" Carapace n'étant pas tuberculeuse, mais fortement bosselée, sauf sur la région intestinale et sur l'espace qui s'étend de chaque côté de cette région, où elle est lisse. Front ayant son bord inférieur comme festonné; sa partie médiane plus avancée que les lobes latéraux et partagée par un petit sillon. Bords de la carapace armés de chaque côté de quatre dents mousses (sans compter l'angle orbitaire interne ) ; la première de ces dents, étant double, composée de deux tu- bercules superposés. Bosselures de la carapace ainsi disposées: sur la région stomacale, deux siphons à convexité tournée en arrière et dont la branche ex- terne est la plus courte; de chaque côté des siphons, sur les régions branchiales, DES ANTILLES ET DU MEXIQUE. IS deux bosselures séparées par une gouttière, et en arrière de celle-ci, une troi- sième bosselure correspondant à la troisième dent du bord de la carapace. Région génitale unie. De chaque côté de celle-ci sont encore deux bosselures larges et unies formant, avec la troisième bosselure et la troisième dent du bord de la ca- rapace, une série en ligne droite. Toutes les bosselures portent de grosses ponc- tuations éparses qui deviennent denses vers les bords latéro-poslérieurs de la carapace. Pattes antérieures et mains très-grosses, sans dentelures ni tubercules; carpes rugueux et ponctués, oITrant un enfoncement angulaire; mains rugueuses en dessus, offrant des rides ou des enfoncements réticuleux. Les autres pattes dépourvues d'épines, ponctuées à leur portion dorsale, ayant les deux pénultièmes articles creusés d'un sillon de chaque côté. Couleur rouge de brique ou jaunâtre avec les doigts noirs, bordés de blanc. — Long. 0,014; larg. 0,022.; largeur du front 0,006. J'ai pris cette espèce sur les côtes de Haïti. A en juger d'après la figure, elle ressemble beaucoup au Chl. angulatus Edw., mais ses bras et ses mains sont dépourvus de tubercules. Genre PANOPEUS, Miln. Edw. Les trois espèces qui suivent appartiennent à la section de celles dont les bords latéraux de la carapace se prolongent jusqu'au niveau de la région cordiale. Panopeus occidentalis. (Fig. 6.] Testa convexa, marginibus latero-anticis 5-dentatis; manus leeves. Carapace passablement voûtée dans les deux sens, mais surtout dans la direction antéro-postérieure, faiblement bosselée, de façon à offrir ses régions distinctes mais lisses, sans plissures sensibles. Front à peine bilobé, point granuleux. Bords latéro-antérieurs de la carapace atteignant au niveau du bord postérieur de la région stomacale, armés de chaque côté de cinq dents, dont les trois posté- rieures aiguës et les deux antérieures obtuses, formant ensemble une crête tran- chante bilobée. Echancrurcs du bord antérieur du cadre buccal bien marquées. Pattes des quatre dernières paires grêles ; celles delà première paire fortes ; bras armés d'une denl vers l'extrémité antérieure de leur bord supérieur; carpe lisse armé d'une dent aiguë à son angle interne, ayant son sillon marginal large et 16 CRUSTACÉS NOUVEAUX profond ; mains comprimées, lisses, leurs doigts assez grêles chez la femelle chez qui même le doigl fixe est dirigé en bas. Couleur d'un jaune rougeàtre avec les doigts bruns. — Long, de la carapace 0,016; iarg. 0,017. Front 0,006.3. Habile: Les Antilles, la Guadeloupe. Nous possédons un assez grand nombre d'individus des deux sexes appartenant à cette espèce. s Panopeus serratus. (Fig. 7.) Testa minus convexa, coiTugata, iO-dentata; carpis rugosis. Carapace aplatie, fort peu voîilée. Front très-peu avancé, à peine biiobé. .\ngles internes des orbites assez saillants. Régions de la carapace n'étant pas bosselées, si ce n'est en arrière du front, mais offrant dans sa moitié antérieure des plis transversaux; ses bords latéro-antérieurs s'avançant jusqu'au niveau du bord postérieur de la région stomacale et armés de cinq dénis aiguës. Carpes rugueux, armés d'une dent à leur angle interne. Mains grosses, finement rugueuses vers le haut; leur bord supérieur portant deux crêtes mousses très-faibles. Cette espèce est très-voisine de la précédente, mais elle parait cependant s'en distinguer par sa carapace moins bombée, par ses carpes rugueux et par ses mains rugueuses à leur bord supérieur. Les jeunes, quoique ayant la carapace fortement plissée, l'ont assez bombée et se rapprochent ainsi du P. occidentalis. Les femelles aussi l'ont assez bombée. Couleur jaunâtre ou rougeàtre. — Long. 0,016; Iarg. 0,022; front 0,007. Habite: Les iVntilles, la Guadeloupe. Panopeus americanus. (Fig. 8.) Minulus ; testa plana, prmcedentihiis quadratiore. marginibus lobulalis. Carapace plate en dessus, à peine un peu bos.selée dans sa portion anté- rieure, ayant ses bords latéro-antérieurs très-tranchants, prolongés un peu plus loin que chez les espèces précédentes et partagés en quatre ou cinq lobes continus par des fissures qui ne sont pas assez profondes pour dessiner des dentelures en scie. Front légèrement plus avancé au milieu. Orbites ayant leurs bords presque entiers, à peine bosselés; leurs fissures du bord supérieur Irès- faibles; le bord inférieur n'étant pas denté, mais seulement peu sinueux et DES ANTILLES ET DU MEXIQUE. 17 l'hiatus de son extrémité interne ne formant qu'une faible échancrure placée très-haut, sous l'angle orbitaire externe. Bras et mains à peu près lisses, carpe sans sillon ni dépression notables; son angle interne peu aigu. Les autres pattes très-grêles. Couleur jaunâtre ou rougeàlre. — Long, de la carapace 0,011 ; larg- 0,0145; id. du front O.OOSS"". Habite: Les Antilles, la Guadeloupe. Ce petit Panopée est facile à reconnaître à sa carapace plate en dessus et à ses bords à |)eine divisés. Mais surtout la forme de la carapace est bien plus carrée et moins large à proportion que chez les espèces ci-dessus. Cette espèce forme une transition au genre Xanthe, soit par ses formes, soit par la petitesse de l'hiatus de l'angle orbitaire externe et inférieur. TRIBU DES PORTUIVIEHii. Genre PORTONUS, Fabr. Espèce ayant le front armé de trois dents et la carapace presque unie et dé- pourvue de poils. PORTUNUS GUADDLPENSIS. (Fig. 10.) Testa Iftivis, lO-spinosa, marginibus latero-posticls concavis ,- nianm carinu- latm. Carapace peu bosselée ; la région génitale seule dessinée par deux sillons la- téraux profonds. Front orné de 3 dents également avancées ; la médiane aiguë, les deux latérales plus arrondies et s'avançanl bien au-delà des angles orbitaires internes. Espace compris entre les deux angles externes des orbites égal à la moitié de la largeur de la carapace ou un peu plus large. Bords latéro- antérieurs de la carapace armés chacun de cinq épines très-aiguës; bords latéro- postérieurs concaves. Pattes assez fortement carénées ; carpes caiènés antérieu- rement, et armés à leur angle interne d'une très-longue épine. Mains fortement carénées, portant sur leur face supérieure et antérieure trois lignes saillantes, sans compter celle du doigt fixe et celle du bord supérieur qui est tranchante et 3 18 CRUSTACÉS NOUVEAUX qui se termine par une petite cicnl. Les mains étant du reste finement etréticu- leusement sculptées chez les individus adultes. Doigts fortement carénés chez les femelles. — Long. 0.0195"' ; larg. 0,023°; espace compris entre les deux épines externes des orbites 0,0125". Habite: Les mers des .Vntilles, la Guadeloupe. Genre LUPEA, Leacli. 1° Lupées nageuses. LCPEA PICANTHA, Latr. Cette espèce est très-répandue et Irès-commune dans les mers de l'Amérique. Je l'ai prise à Haïti, à Cuba, sur la côte du Mexique et jusqu'à New-Nork. Elle n'est pas moins variable que répandue. Les dents du front sont souvent obtuses et presque nulles ; les quatre mitoyennes n'en forment que deux, dont la forme et la grandeur v arie. Une femelle prise à Cuba olTrait une carapace très-bombée, des dents frontales toutes égales et les mains petites. Mais la sin- gularité la plus frappante de ces variations réside dans la diversité des formes que peut affecter l'abdomen du mà'e. Normalement cet organe a la figure d'un T renversé, mais dans un grand nombre d'individus que j'ai rapportés, il est parfaitement triangulaire. Chez les jeunes celte forme paraît être constante, mais elle semble persister dans certains individus même à l'âge adulte. Cette circonstance m'aurait fait croire à l'existence d'une espèce nouvelle si je n'a- vais rencontré entre les deux formes des transitions de tous les degrés. 2° Lupées marcheuses. Espèce ayant la dernière dent de la carapace très-grande, les dents médianes du front plus petites que les latérales et les mains moins longues que la cara- pace n'est large. LUPEA ANCEPS. {Fig. 11.) Minuta, lateribus dentibus armatis, quorum uliimus long issimus;manus graci- les, spinosee, testa longiores. DES ANTILLES ET DU MEXIQUE. 19 Carapace hexagonale, couverte de faibles sillons tortueux qui produisent des dessins sinueux ; bords laléro-postérieurs armés de dix dents, toutes très-pe- tites et aiguës, sauf celle qui constitue l'anj^le orbitaire externe, laquelle est plus grande, et la dernière qui forme une grande épine dirigée transversalement, aussi longue que le front est large, mais (même mesurée à son bord postérieur) bien moins longue que le bord latcro-anlcrieur de la carapace. Front armé de quatre dents, dont les moyennes plus petites. Pattes antérieures médiocrement longues ; bras armés à leur bord interne de trois ou quatre épines et en portant une à l'extrémité de leur bord postérieur. Carpes portant des lignes saillantes et armés de deux épines aiguës. Mains plus longues à proportion que chez la L. dicanlha, plus longues que la carapace, mais bien moins longues que son diamètre transversal, même sans compter les cornes latérales, assez grêles, fortement carénées, armées à leur base d'une épine qui figure comme une troi- sième dent du carpe, et de deux autres à l'extrémité du bord supérieur de la main. Doigts grêles, fortement carénés, crochus au bout et joignant bien; moins longs que la portion palmaire de la main. (Sg. 11, b) — Long, de la cara- pace 0,012"; larg. O.OâGo" ; id. sans les épines latérales, au niveau de la pénul- tième dent des bords laléro-antérieurs 0,019"". Habile: Les Antilles. Prise à Cuba. Celte gracieuse petite Lupée repré.sente peut-être le jeune âge de la I. for- ceps. Cependant ses mains sont tellement plus courtes que chez cette espèce qu'à moins d'admettre une transformation totale dans les formes, il faut bien la considérer comme distincte . FAMILLE DES CATOMETOPES. TRIBU DES THELPHUI^IEMS. Genre POTAMIA, Latr. L'espèce que je place ici dans ce genre, m'avait d'abord paru devoir servir de type à un genre nouveau , intermédiaire entre les Potamia et les Thelphuses et que j'ai publié sous le nom de Pseudothelpimsa. Mais ensuite j'ai craint d'avoir contribué à multiplier les genres oulre mesure et j'ai cru pouvoir faire figurer ce cruslacé parmi les Potamia en établissant pour lui une petite division qui serait caractérisée ainsi que suit : 20 CRISTACÉS NOUVEAUX Troisième article despaltes-màchoires à peu près triangulaire (fig. 12, a), don- nant insertion à l'article suivant par une échancrure de son angle interne qui forme le sommet du triangle. Carapace comme chez les Potamia; très-large, plate ; très-élargie aux régions branchiales, fortement rélrécie en arrière, mais dépourvue de crête postfrontale. Tarses armés, non pas de quatre rangées d'é- pines comme chez les autres Potamies, mais de cinq rangées ; la face supérieure du tarse portant la cinquième rangée sur son milieu. Régions jugales glabres et lisses, sans granulations ni sillons; mais le cadre buccal entouré d'un duvet tomenteux. A ces caractères on peut ajouter que les régions de la carapace sont à peine marquées ; que le front est peu incliné, et que les pattes-màchoires sont larges et lisses, sans sillons ni saillies. Leur deuxième article est relativement court, sa largeur étant égale à celle de son bord interne ; son articulation avec le troi- sième article se fait par une ligne droite, et le palpe est assez court pour ne pas atteindre à beaucoup près le troisième article. Les bords et la carapace sont très-tranchants et dépourvus d'épines. Enfin les pattes sont plus grêles que chez les Thelphuses ; la première paire est lisse, et porte des mains assez allongées, à doigts arrondis, lisses, sans sillons ni crêtes, un peu arqués en cuillère et garnis d'une rangée de petites dents. Ces crustacés ont le même genre de vie que les Thelphuses ; ils habitent les bords des rivières et des marais. Potamia americana. (Fig. 12.) Testa marginibus aculis, haud dentatis. Pseudothelphusa americana, Sauss. Revue et Mag. deZool. 1857, p. 305. Pattes-màchoires lisses, sans crêtes ni sillons; dent triangulaire de l'épistome peu marquée. Carapace très-large, dépourvue de dents, plate, lisse, à peine bos- selée. Front incliné, nullement rugueux; son bord seulement regardant en bas et partagé par une gouttière rudimentaire. Orbites petites et régulières, ovales, sans dentelures, sans épines à leurs angles externes. Bords latérauxdelacarapace très-tranchants, finement granulés. En arrière du front un petit sillon transver- sal et sinueux. Bras ayant leur bord interne finement denliculé. Carpe lisse et luisant, otTrant seulement au milieu de son bord interne une forte dent. Mains lisses ; doigts arrondis, finement ponctués, mais sans lignes de gros points. Les DES ANTILLES ET i)L MEXIQUE. 21 autres pattes grêles. A la face inférieure de toutes les pattes, on voit à l'origine du troisième article un petit cercle enfoncé, figurant comme une espèce de granule. Première épine de la cinquième rangée des tarses, double. Couleur d'un bruncafé-au-lait ou lilanchâtre. Long, de la carapace 0,022'^; larg. 0,034°, front 0,009""; espace d'un angle orbitaire externe à l'autre O.OIOS"". On voit par ces mesures que la larg. du front équivaut à un peu moins de l'espace compris entre le milieu du front et l'angle orbitaire externe, et que le double de cet espace n'équivaut pas aux deux tiers de la larg. de la carapace. Habite :Vl\c de Haïti. TRIBU DES OÉCAReiMIEMS. Genre CARDISOMA, Latr. Cardisoma Guanhumi, Marg. Le signalement de celte espèce doit être complété comme suit: Carapace à peine bordée, très-convexe, très-renflée de chaque côté, et forte- ment rétrécie en arrière. Front plus large que les orbites. Portion libre des pé- doncules oculaires aussi longue que la cornée. Bras en général cylindriques. Grande main énorme. Ce crustacé est très-commun aux Antilles, le long des lagunes salurées du bord de la mer, ou il creuse de gros trous qui se remplissent à moitié d'eau. Je l'ai pris à Cuba, à Haïti, à la Jamaïque. On le trouve aussi sur la côte du Mexique, le long des rivières, souvent jusqu'à une grande distance de leur embouchure, et le long des marécages. Il aifectionne un sol sec à la su- perficie, mais bien imbibé d'eau une certaine profondeur. C'est toujours dans les lieux ombragés d'arbres et de buissons qu'il habite, aussi, jamais on ne le trouve sur la plage de la mer. Aux environs de Vera-Cruz, ce^crabel habite en grand nombre les taillis qui couvrent le sable sec et brïilé des dunes, mais il reste toujours dans les bas-fonds où l'humidité se rencontre à une certaîne profondeur sous là surface du sol. Les vieux individus sont blancs; mais en général ce crabe a une couleur orangée. Il est moins timide que les gécarcins; lorsqu'on le surprend en pro- menade, éloigné de son trou ou de tout autre refuge, il fait face au danger, se 22 CRUSTACÉS NOUVEAUX dresse sur ses patles postérieures et combat liardiment avec ses pinces redouta- bles. On s'empare facilement de lui en lui tendant un bâton, qu'il saisit avec rage et par lequel on peut alors l'enlever de terre. Il périt rapidement lorsqu'on le tient ca[)tif, faute de pouvoir retremper ses branchies dans l'humidité de sa demeure. Cardisoma quadrata. (Fig. 13). Testa valde maryinata, utrinc/ue bidentata ; hrachia prlsmalica, marginibus inferis denticulalis . Carapace anguleuse, assez carrée, bombée d'avant en arrière, ne l'étant guère transversalement; son bord antérieur presque aussi large que la carapace (égal aux % de sa largeur), plus large que la carapace n'est longue, et terminé de chaque côté par une épine (l'orbitaire externe), en arrière de laquelle est une petite dent. Front entre les pédoncules oculaires presque égal à la largeur des orbites, un peu creusé. Carapace lisse, à peine bombée, finement granuleuse le long des orbites et sur le front. Régions branchiales finement plissées latérale- ment et portant une crête tranchante qui borde la carapace dans ses deux tiers antérieurs. Celle-ci point bombée latéralement, mais au contraire tronquée obli- quement, en sorte que ses faces supérieure et latérales se rencontrent pour former un tranchant. Pattes garnies de pinceaux, de poils noirs; leur troisième article ayant sa face inférieure un peu convexe et ses bords tranchants. Tarses très-épineux. Pattes antérieures inégales, bras prismatiques, offrant trois faces, séparées par des arêtes, dont les inférieures, garnies de tubercules spiniformes obtus, et la su- périeure ridée. Face externe du bras anguleuse. Carpe granuleux ou ponctué, armé à stm bord interne d'un angle épineux. Mains inégales, grossièrement et irrégulièrement piquetées; leur bord inférieur granuleux. Doigts variables, un peu courbés; ceux de la petite main cannelés. Couleur d'un roux orangé, avec de grandes taches noirâtres. Les petits individus, jaunâtres, ou finement piquetés de rouge et de jaune, avec des teintes verdàtres à l'endroit des lâ- ches.—Long. 0,038"'; larg. 0,045°". J'ai pris ce crustacé en assez grande abondance à Haïti, le long des mares sa- lurées des bords de la mer. Quelque différente que soit celte espèce du C. Guanlmmi, il ne serait pas im- possible qu'elle n'en fût le jeune. En efl'el, elle vit dans les mêmes lieux, DES ANTILLES ET DU MEXIQUE. :23 de la même manière, et je n'ai jamais trouvé de petits individus ayant les formes du C. Guanhumi. Puis, les sujets les plus grands du C. quadrala ont les faces latérales des régions branchiales un peu plus bomliées que les petits. Il serait possible (ju'avec l'âge les épines et crêtes latérales disparussent et que la carapace se bombât et s'élargît beaucoup. Ainsi chez les plus petits indivi- dus la cornée est deux fois aussi longue que la portion libre du pédoncule ocu- laire, tandis que chez les individus plus grands elle diminue au point d'avoir la môme longueur que celte portion, comme cela se voit chez le C. Guanhumi. Genre GECARCINUS, Latr. L'espèce nouvelle qui suit appartient à la section de celles dont les tarses n'ont que quatre rangées d'épines. La configuration remarquable de ses maxil- lipèdes me parait indiquer dans le genre Gecarcinus un groupe spécial. Gecarcinus uepresstjs. (Fig. 14). Minutus, valde dcpressus, testa subsquamosà, ovatâ, anticc valde marginatâ; maxillipedum articulus tertius ovatus, antice haud coarctatus. Carapace subcirculaire peu ou pas tronquée sur ses faces latéro-postérieures, très-plate et déprimée, n'étant bombée que sur la région stomacale; ses bords portant une crêlc tranchante, mais qui n'en occupe que la moitié antérieure et qui devient très-avancée vers l'œil, à côté duquel elle forme une petite dent. Derrière l'angle externe de l'orbite, une petite fossette. Front vertical. Bord an- térieur de la carapace, entre les deux angles externes des orbites, sensiblement plus large que la moitié de la carapace. Celle-ci n'étant pas lisse, mais finement striolée, subécailleuse; ses faces latérales finement et densément plissées, et ayant ses régions jugales couvertes de plis écailleux. Lobes sous-orbitai- res internes très-étroits, presque prismatiques, portant une forte crête obli- que très-saillante qui part de l'angle inférieur du front. Troisième article des pattes-màchoires ovalaire (fig. 14 a, 14 h, 14 cj, bien moins large que le deuxième, mais n'étant pas rétréci en avant et l'étant à peine en arrière; son bord antérieur subéchancré; l'interne non angulaire, mais faiblement arqué. Troisième article des pattes sans épine à son bord su- 24 CRUSTACÉS NOUVEAUX périeur. Pattes antérieures égales. Carpe armé d'une dent à son angle in- terne et ofl'rant en dessous de celle-ci une autre dent plus petite. Tar- ses garnis de quatre rangées d'épines. Couleur jaunâtre, avec le devant de la carapace et les pattes antérieures rougeàtres.— Long. 0,015"'; larg. O.OISS"". Habite : L'Ile de Haïti. Cette jolie petite espèce est bien nettement caractérisée par la forme tout exceptionnelle de ses patles-màchoires et de ses lobes sous-orbitaires internes. Sa carapace déprimée et couverte de strioles qui, à la loupe, lui donnent un as- pect écailleux, sont aussi très-caractéristiques. Enfin la carapace est beau- coup plus circulaire que chez les autres espèces et ses crêtes latérales, sans être dentelées, sont plus saillantes. Quoique très-petit, ce Gécarcin me paraît être adulte, car sa carapace est très-dure et surtout les régions branchia- les sont très-renflées latéralement ; or j'ai toujours remarqué que les jeunes l'ont au contraire plutôt carrée, et M. Gerstàcker a dernièrement publié une obser- vation du même genre. Pour la comparaison, je donne ici les principaux caractères du G. lateralis. G. LATERALIS, Frcm. Carapace bombée depuis la région cordiale; son bord antérieur égal à la moitié de sa largeur, ou la dépassant à peine. Carapace luisante, portant des points enfoncés épars. Lobes sous-orbitaires internes larges; leur crête naissant en dedans de l'angle du front Troisième article des pattes-màchoires fortement rétréci à sa base et au bout; son bord interne angulaire, son bord antérieur oblique et échancré, subbilobé. Crête latéro -antérieure de !a carapace denticu- lée ou granuleuse. TRIBU nE:H OCTPODIEIVS. J'ai rapporté des Antilles quelques ocypodes dont l'espèce me paraît douteuse quoique se rapprochant de l'O. rhomhea, Fabr. J'ai aussi recueilli en grande abondance une ou plusieurs espèces de Gélasimes sur les côtes de Haïti, de la Jamaïque, de Cuba et du Mexique, mais il m'a été impossible d'en fixer la dé- termination avec quelque certitude. La plupart des Gélasimes se ressemblent du reste si intimémentqueleursespéces sont loin d'être établies avecprécision; il est probable qu'on les a trop multipliées en se basant sur des variétés d'âge ou de DES ANTILLES ET DU MEXIQUE. 25 sexe. Ceux que j'ai récoltés et qui paraissent se rapprociier le plus du G. vocans, ont la carapace forlement rélrécie en arrière ; sa tranche oblique laléro-poslé- rieure est inférieurement bordée par une ligne saillante qui part du point où commence la troncature de la carapace et va gagner la base de la cinquième patte en décrivant une courbe un peu sinuée en S. La branche inférieure de la grande pince offre à peu près au milieu de sa longueur un petit tubercule cons- tant, et la face palmaire de la main porte des lignes de tubercules. Le bord sour- ciller inférieur est plus ou moins arqué selon l'âge. Les plus jeunes individus paraissent l'avoir le plus ar(|uc. Les jeunes femelles n'ont que de petites pinces, mais les jeunes mâles en portent déjà une grosse et courte. Ces crustacés vivent en immense abondance le long des lagunes des côtes et à l'embouchure des rivières, partout où le sol est sablonneux. Les rives de ces eaux sont litléralement criblées de leurs trous el, le matin, on voit les gélasimes courir par milliers sur les sables humides qui leur servent de demeure. TRIBU DES QRAPSOIDIEMS. Genre SESARME, Miln. Edw. Les deux espèces que nous ajoutons à ce genre n'offrent pas d'épine sur leur bord épibranchial autre que l'orbitaire externe. Le troisième article de leurs pattes-mâchoires est allongé. Sesarma americana. Frons verticalis, margine infero reflexo. lobis supra frontalibus valde parlilis. corrugatis; tarsorum arliculus quintus lalus ; manus graciles. $ Carapace striolée. Front très-large, plus grand que la moitié de la largeur de la carapace, vertical, mais ayant son bord inférieur fortement réfléchi en avant et disposé en lame horizontale. Lobes frontaux formant une crête trans- versale et profondément partagés par une gouttière lisse, centrale et large, et par deux fissures latérales. Régions branchiales plissées; portion antérieure de la carapace et surtout les lobes surfrontaux ridés transversalement, presque écailleux. Régions moyennes et postérieures de la carapace distinctes, entou- rées de plissures ou rugosités fines. Portion réfléchie du front ruguleuse aussi. 26 CRUSTACÉS NOUVEAUX Pattes ayant leurs articles très-comprimés, fortement bordés; leur cinquième article relativement large et le sixième relativement court. Carpes trèsgranu- leux, portant une faible dépression et ayant leurs bords garnis de granules épineux. Mains allongées, couvertes de ponctuations granuleuses et ayant leurs doigts plus longs que la portion palmaire. Troisième article des paltes-mâchoires très-allongé, triangulaire, avecses bords fortement relevés, surtoull'mterne.dont le bord réfléchi est assez étroit. Couleur brunâtre ou jaunâtre. Long. 0,017"; larg. poster. COIOS""; larg. anlér. 0,018"; front 0,010". Habite: Les Antilles. Prise à Saint-Thomas. Cette Sésarme ressemble fort à la S. cinerea, Bosc, mais elle a les lobes sur- frontaux bien plus saillants, le front plus large, plus réfléchi à son bord infé- rieur, la carapace plus fortement striée. Sesarma minuta. Testa praecedetile convexior, punctis piHjjerisoperta; frontis lobac suprafron- tales parhim proéminentes; maxillipedum articulus tertius piriformis. Carapace à peine bombée, unie et légèrement convexe, offrant seulement un sillon qui dessine la région génitale en arrière. Lobes surfrontaux peu élevés peu fortement séparés, n'offrant pas une tranche verticale comme chez la S. americana; les latéraux surtout fort peu marqués; les centraux séparés par un sillon plutôt que par une gouttière. Front moins vertical, mais plus long de haut en bas, offrant quelques petites éminences, surtout sous les lobes médians. Vers le bas il s'élargit faiblement parce que ses angles latéraux s'avancent un peu latéralement, en sorte que le bord inférieur est plus large que la portion supé- rieure. Les orbites échancrent un peu la crèle surfrontale '. Régions branchiales plissées, mais la portion antérieure de la carapace ne l'étant pas comme chez la S. americana, n'offrant aucune trace de rides. Toute la carapace couverte de petites ponctuations qui émettentchacuneun poil noir, etoffranten outredeplus gros points épars qui portent deux ou trois poils de cette couleur [ceci, surtout visible à la loupe). Pattes couvertes de grosses ponctuations ou écailles piligè- res, surtout au troisième article. Cinquième article des quatrième et cinquième ' Ces caractères sont très-distinctifs et écartent toute confusion avec la S. americana. DES ANTILLES ET DU MEXIQUE. 27 paires, grêles; l'étant plus à proportion que ceux de la deuxième paire et bien plus grêles que chez la S. americana. Pattes antérieures courtes et grosses; carpe gros, granuleux et garni de poils. Mains courtes et renflées, lisses et ponctuées, ayant les doigts plus courts que la portion palmaire. Troisième article des pattes-màclioires ponctué, sauf sur la portion marginale interne, qui est large; cet article moins long que chez la S. cinerea. n'étant pas triangulaire, mais pyriforme, arrondi au bout. Couleur d'un jaune orangé ou rougeàlre, finement moucheté par les poils noirs de la cara- pace; pattes souvent marbrées. — Long. 0,015", larg. en avant 0,016"; en ar- rière 0,017°"; front entre les orbites 0,008o'°. Habite: Les Antilles; Saint Thomas. J'ai rapporté plusieurs individus a* et 9 de cette espèce; elle est commune sur la côte de l'île. Nota. — La largeur du front entre les orbites est égale ou plus petite que celle de la moitié de la carapace mesurée à sa portion postérieure. Chez la S. ameri- cana, c'est l'inverse ; le front est plus large que la moitié de la carapace. Genre METOPOGRAPSUS, Edw. Espèces appartenant au groupe de celles qui ont la carapace armée de cha- que côté de deux dents et dont le front n'est pas rabattu verticalement, mais seulement incliné obliquement. Metopograpsus gracilis. (Fig. 15). Frons testée dimidio latior; lesten margines lateralen rectie, nullo modo ar- cuates; manuum margo superior rugosa. 9 Carapace régulièrement voiitée; sa partie antérieure assez inclinée et se continuant par le front, qui est oblique, et qui forme une bande transversale, légèrement concave, ayant son bord inférieur à peine relevé, mais tranchant. Lobes surfrontaux très-peu marqués; les latéraux nuls; les médians indiqués par deux petites crêtes obliques, finement granuleuses, n'occupant pas la moitié de la largeur du front et séparées par une très-faible gouttière. Toute la cara- pace, lisse et luisante, ayant sa portion antérieure ridée et garnie de grands plis transversaux réguliers, lefrontseul en étant dépourvu. Régions branchiales 28 CRUSTACÉS NOUVEAUX couvertes de plus grands plis obliques. Régions génitale, cordiale el intesti- nale, bien dessinées, mais sans plis. Bords latéraux de la carapace droits, por- tant dans toute leur longueur une crête trancliante; leurs dents aiguës et forte- ment séparées; la carapace étant également large au niveau de ces deux épines et se rétrécissant à partir de la seconde. Pattes très-comprimées; leur cinquième article large. Le troisième article plissé, garni de petites épines le long de son bord supérieur et armé de trois ou quatre grandes épines aiguës à l'extrémité de son bord inférieur. Bras fortement ridés; leur crête interne bordée antérieu- rement par trois ou quatre épines aiguës, et leur angle inférieur s'avançant en forme de dent. Carpe ridé, armé à son angle interne d'une grande épine courbe, souvent double. Mains comprimées, lisses, mais ridées à leur bord su- périeur (fig. \o b]; portant vers le bas de leur face interne une crête qui s'étend sur le doigt fixe. Doigimobile luberculeux à son bord supérieur. Troisième ar- ticle des pattes- mâchoires bien plus large que long. Toute la carapace est fi- nement mouchetée de jaunâtre et de brun en dessus; les pattes sont brunes, marbrées de blanchâtre. Lesparties inférieures sont blanchâtres. — Long. 0,016"'; larg. maximum, mesurée entre les dents latérales de la carapace 0,021""; larg. du front 0,014". Habite: Les Antilles. Je l'ai pris sur les côtes de l'île de Saint-Thomas. METOPOGRAPSrS MINIATUS. (Fiy. 17.) Frons testa; dimidio arctior; testée margines latérales arcuatm-, manus Imves; lobœ suprafrontales distinctes. a" Espèce ressemblant beaucoup au M. gracilis, mais s'en distinguant bien nettement par les caractères suivants: Carapace plus bombée, moins régu- lièrement voûtée. Sa portion antérieure plus creusée au milieu, plus bosselée. Lobes surfrontaux distincts, séparés par dessillons; les latéraux aussi larges que les médians et s'avançant bien plus en avant. Front bien plus court et sinueux, étant égal en largeur à la moitié de la carapace. Angle interne et postérieur des orbites formant presque un angle droit. Bords latéraux de la ca- rapace plus arqués, en sorte que sa portion la plus large se trouve placée en arrière des épines; la carapace se rétrécit ensuite un peu vers les orbites en sorte que la dent postérieure est placée plus en dehors que l'antérieure. Pattes moins épineuses; leurs dents étant moins aiguës; celles du carpe ob- tuses. Mains et le doigt mobile, lisses et bien plus renflés que chez le M. DES ANTILLES ET DU MEXIQEE. 29 gracilis, (fig. 17 b] Couleur jaunâtre ou brunàlre. — Long. O.Oia""; larg. 0,016°"; id. du front 0,0082°'. Habite: Les Antilles; Saint-Thomas. Metopograpsus dubius. (Fig. 16.) Frons lata , lobis suprafronlalibus distinctis ; manus glabrm ; testes margi- nes latérales vix arcuatm. Ç Ce type est presque intermédiaire entre les deux précédents. En efTet, il a le front large comme celui du M. gracilis, mais court et sinueux comme chez le M. minialus. La portion antérieure de la carapace est bombée, partagée par trois gouttières de façon à dessiner les lobes surfronfaux comme chez celte der- nière espèce. Mais les bords latéraux de la carapace sont bien moins arqués; la plus grande largeur de celle dernière est à l'épine postérieure; les dents épi- branchiales sont aiguës el bien séparées, presque comme chez le M. gracilis, tandis que ses carpes et ses mains sont conformés comme chez l'autre espèce. La couleur est brunâtre ou marbrée — Long. 0,013""; larg. 0,0215""; id. du front 0,009"". Même patrie que les précédents. Je ne connais pas suffisamment bien les rapports de différence qui sépa- rent les crustacés assez rares de ce genre pour oser rien formuler de précis quant à cette espèce , que je serais enclin à considérer comme la femelle du M. miniatus, sans l'extrême largeur de son front et la forme bien différente de sa carapace. Genre GONIOPSIS, de Haan. Les crustacés qui font partie de ce genre, vivent le long des lagunes saturées des bords de la mer et sur les bords des rivières, non loin de leur embouchure. Ils aiment à sortir de l'eau pour se promener sur les branches des arbustes qui la surplombent et dont les rameaux sont en partie immergés, de façon à leur offrir un pont naturel pour regagner leur retraite aquatique. Ces animaux 50 CRUSTACÉS NOUVEAUX sont en même temps agiles et ombrageux et on ne parvient pas facilement à s'en emparer, quoique leur couleur d'un rouge vif trahisse leur présence et les fasse remarquer plus que les autres crustacés amphibies ou terrestres. Les individus que j'ai rapportés paraissent bien appartenir au G. runcola, Deg. Ils olTrent toutefois certaines particularités dignes de remarque, qui in- diquent peut-être une différence entre cette espèce et celle du Brésil, et qui m'engagent à en donner ici une description abrégée. GONIOPSIS RURICOLA^, Deg. (Fig. 18, 18 a.) Epistoma lobts suprafrontalibus arctius ; frontis latera utrinque cum lineis granulosis proeminentibus. Carapace bien plus large que longue. Front aussi large que la moitié de la ca- rapace, presque vertical, trois fois et demie plus large que haut; son bord in- férieur très-avancé, n'étant pas aussi large que la moitié de la carapace, sinueux et granulé, surtout sur les côtés, ou les granulations deviennent subspiniformes. Lobes sous-orbitaires internes plutôt triangulaires que demi-circulaires. Bord labial offrant une épine médiane et garni de plusieurs autres petites épines. Lobes sur-frontaux formant une crête granuleuse transversale; les latéraux un peu moins larges que les médians. Front tout garni de petits tubercules, mais ses lobes médians souvent assez lisses, et les latéraux portant vers le bord orbi- taire interne deux ou trois crêtes granuleuses transverses et superposées, surtout dans les gros individus. Carapace ridée transversalement, mais ayant les régions cordiale et génitale lisses et bosselées. Pattes antérieures très-épineuses ; leur bord inférieur externe garni d'une rangée de grosses épines lamelleuses, et le bord interne et inférieur armé d'une grande crête mince, dont le bord est dentelé de longues épines. Carpes très-tuberculeux, très-épineux vers leur b:>rd interne, couverts de ligues courbes de petits tubercules. Mains très-comprimées, en gé- néral inégales, avec leurs bords supérieur el inférieur garnis de tubercules ôoi- neux, qui se prolongent sur les doigts, lesquels sont courbés en cuillère. Surface supérieure de la main lisse, avec une crête très-faible vers le bas, et souvent des tubercules près de sa base; sa face inférieure au contraire garnie de tubercules épars, etc. ' G. rriienlatus, Latr. DES ANTILLES ET DU MEXIQUE. 31 Carapace mouchetée de petites taches ; pattes marbrées de taches assez grandes, rouges et jaunes. Pattes antérieures rouges avecles mains blanchâtres, sauf à leur bord supérieur. Poils des pattes noirs. Habite: Les côtes de Cuba. Je possède en outre deux individus originaires de la côte orientale du Mexique, et qui difl'èrenl des précédents par les caractères suivants. Front presque quatre fois aussi large que haut, plus creusé, vertical au sommet, son bord plus avancé, à peine granuleux au milieu, plus densément semé de tubercules, sans crêtes granuleuses distinctes sous les lobes surfrontaux externes. Deuxième ar- ticle des pattes-mâchoires un peu plus élargi au sommet. Pédoncules oculaires plus courts; leur partie basilaire inférieure qui n'est pas recouverte par la cornée n'ayant guère que la moitié de la longueur de cette dernière. Carpes un peu plus épineux, mains plus granuleuses en dehors; épines des tarses plus longues. Carapace plus fortement plissée. Couleur entièrement rouge; la cara- pace étant souvent couverte d'une teinte violette uniforme. Surtout le bord sous- orbitaire externe offre chez les individus pris à Cuba une lame carrée, placée entre deux profondes gouttières (fig. 18, 6); cette lame est ici bien moins saillante; la gouttière qui la sépare de l'épine orbitaire externe n'est pas carrée, mais triangulaire, et la lame n'est pas séparée du bord orbitaire inférieur mé- dian par une gouttière, mais seulement par une fissure oblique si étroite que ses deux bords se recouvrent et ne laissent entre eux aucun vide- Enfin le bord an- térieur de la carapace n'est pas égal au double de la largeur du front, et les poils des pattes sont noirs avec la pointe rousse. Genre GRAPSUS, Lam. Les espèces de ce genre paraissent être assez nombreuses, mais, comme elles se ressemblent beaucoup entre elles, il est difficile de les reconnaître avec cer- titude sur de brèves descriptions, et on en confond plusieurs sous le nom de Grapms maculalus, Catesb. [pictus Latr.) Les Grapses suivants appartiennent à la section de ceux dont l'épistome est très-grand, à peu près aussi long que large à sa base. J'ignore s'ils doi- vent être considérés comme de simples variétés de l'espèce citée ou s'ils en sont distincts. Je me borne donc à les décrire sans leur donner un nom précis. 52 CRUSTACÉS NOUVEAUX Grapsus maculatus? Castesby. Frons magis quam bis arctior quam latior-, lobm suprafrontales fissuris dis- junctae, cristam transversam efficientes; testa multo latior quam longior. Grande espèce. Carapace bien plus large que longue. Front bien plus large que la moitié du bord antérieur de la carapace, mais bien moins large que la moitié de cette dernière, tout à fait vertical, concave, terminé par un bord finement granulé, arqué ; sa surface concave, très-finement granulée et offrant vers son tiers inférieur deux très-petits tubercules écartés. Lobules protogas- triques larges et peu élevés, faiblement tubercules, séparés par des sillons étroits, ayant la forme de fissures; les tubercules à peine surplombants. De chaque côté, juxtaposé à l'orbite, un tubercule placé sous le bord supérieur du front. Région stomacale ccailleuse, mais ses écailles n'étant pas assez élevées pour porterie nom de tubercules. Région cordiale lisse, pointillée ; région intestinale placée entre des sillons à peine creusés. Plis des régions branchiales tout à fait plats; nullement saillants. Dents de leur bord latéral médiocres. Bord orbitaire inférieur tranchant; le supérieur offrant entre les deux crêtes sourcilières un espace arqué en bas. Pattes antérieures petites. Face externe des bras plissée ; leurs bords interne et inférieur armés chacun d'une forte épine, précédée d'une autre épine plus petite et offrant deux autres épines vers son extrémité antérieure. Lesecond article de ces pattes, armé d'une ou deux épines grêles. Carpe portant de petits tubercules; son bord interne armé d'une épine, recourbée en haut, placée en arrière de son apophyse en forme de feuille. Mains portant des tubercules épars et deux crêtes granulées dont l'une atteint le bout du doigt fixe ; leur bord in- férieur orné d'une multitude de petitescrètesobliques. Doigts creusés en cuillère au bout, leur bord interne armé de plusieurs petits tubercules. Les autres pattes ayant le bord postérieur des cuisses armé près du bout de deux ou trois dents, à peuie marquées à la cinquième paire. — Couleur rouge, marbrée de jaune; por- tion antérieure de la carapace ayant des taches jaunes, ovales. Habile: Les Antilles, Cuba. J'ai pris à Cuba d'autres grap.ses de plus petite taille, qui sont ou des jeunes de cette espèce, ou des types différents et qui se distinguent comme suit: Le front est plus incliné, moins vertical, plus de deux fois plus large que haut, mais sa largeur est un peu moindre que la moitié du bord antérieur de la carapace d'une dent orbitaire externe à l'autre, et son bord inférieur est moins arqué. Les lobes surfrontaux sont aussi plus largement séparés; ils ne forment DES ANTILLES ET DU MEXIQUE. 55 pas une crêle transversale, mais la crête de chacun des lobes moyens forme un arc de cercle garni de trois ou quatre lobules; les latéraux onl leur crête di- rigée obliquement d'avant en arrière et de debors en dedans. Celte crête ollre deux lobules et on voit, entre autres, une espèce de saillie longitudinale qui longe le bord inlerne de l'orbite, formée par trois ou quatre lobules, placés les uns de- vant les autres. La cornée occupe plus des deux tiers de la longueur du pédon- cule. La couleur est un jaune blanchâtre, marbré de dessins rouges fins et déliés comme des dendritcs; les pattes sont plus largement marbrées et réticulées de rouge. Chez les jeunes, la portion antérieure de la carapace est piquetée de brun ou de violet. —Long. 0,026"; larg. 0,031"'. Genre PLAGUSIA, Latr. Espèce appartenant au groupe de celles chez qui le deuxième article des maxillipèdes est aussi large que le premier, dont la carapace est armée de quatre dents de chaque côté et chez lesquelles le troisième article des pattes n'offre qu'une seule épine, près de l'extrémité de son bord supérieur. Plagusu gracilis. Manus leeves. hisulcatm ; testa rosea, verrucosa, ciliis ohlita. L'épistome se prolonge horizontalement en avant en une lame, dont le bord forme quatre lobes insensibles. Les fossettes antennaires ne se prolongent pas jusqu'à la ligne qui joindrait le bord postérieur des deux orbites, et le bord de ces fossettes est un peu élevé; l'interne est faiblement granulé par de petites élé- vations distantes. Le lobe situé entre les fossettes est échancré, partagé par une gouttière et porte de chaque côté un tubercule. Le bord orbilaire supérieur in- terne porte une élévation obtuse placée au niveau de l'épine orbitaire externe. En outre, la carapace est armée de chaque côté de trois petites dents. Elle est toute couverte de petites plaques squammiformes, surmontées d'un tubercule, ce qui lui donne un aspect verruqueux. Ces espèces d'écaillés sont ciliées anté- rieurement. Sur la région cordiale, les verrues sont rangées selon trois lignes transversales; les deux premières de ces lignes offrent deux verrues, et la dernière quatre. Les pattes antérieures sontarmées d'une dent vers l'extrémité supérieure du bras. Le carpe offre en-dessus un profond sillon en forme de fer à cheval tordu, dans lequel sont deux ou trois verrues. Ce sillon étant complet en arrière, res- semble souvent à un ovale tordu. Le bord interne du carpe porte une petite crête 5 > ^=4L_' 34 CRUSTACÉS NOUVEAUX forlemenl ciliée. La main est lisse, mais offre vers son sommet deux forts sillons longitudinaux et, plus en dedans, une ligne fortement ciliée. En dessous le deuxième article et la base du bras a une élévation oblique. Le bord interne du bras est longuement cilié. Les autres pattes portent une ligne de granules placée sur la partie antérieure du troisième article; leur épine est longue. Couleur d'un jaune pâle avec des teintes couleur de chair. — Long. ûjOlbS"". Sur beaucoup d'individus, les villosités de la carapace ont disparu et celle-ci a un aspect glabre. Habile .- Les Antilles, Cuba. La P. Saiji { depressa, Say. ) a, selon cet auteur, les mains granuleuses, garnies en-dessus de petits tubercules; ses carpes sont armés d'une dent échancrée; les doigts sont armés de tubercules obtus, tandis que dans notre espèce ils ne por- tent le long de leur bord interne que d'invisibles granulations distantes. Les ossettes antennaires paraissent se prolonger plus en arrière, etc. FAMILLE DES OXYSTOMES. TRIBU DES CALi^PPIEMS. Genre HEPATUS, Latr. Hepatus tuberculatus. (Fig. 9). Parmilus, manibus tuberculaiis ; testa supra gihbis quinque transversalibus verrucosis. Petit, Ressemblant pour la dentelure des bords de sa carapace à l'if, cliilensis. Chacun des bords laléro-antérieurs offre une série de douze dents obtuses; les lobes des prolongements latéraux des régions branchiales sont eux-mêmes bilobés ou trilobés et sur le bord latéro-postérieur on voit encore une dent, située en arrière de l'angle latéral. La carapace est très-bombée dans tous les sens, faiblement granuleuse, et offre plusieurs éminenccs transversales et tuber- culeuses, qui ont un aspect framboise ; on en voit deux sur la région stomacale, DES ANTILLES ET DU MEXIQUE. 35 une sur la région génitale, une sur la région cordiale el deux sur chaque région branchiale. Mains courtes, à crête supérieure dentelée ; ayant leur face externe très-verruqueuse, garnie de trois ou quatre séries transversales de grosses ver- rues qui se touchent. — l^ong. 0,015"'; larg. 0,020"°. Habite : La Guadeloupe. SECTIOIV DES DECAPODES A^OMOIRES. FAMILLE DES PTERYGURES. TRIBU DES IIIPPIEIIS. Genre REMIPES, Latr. Ce genre a été établi sur une seule espèce, et la description qu'en donne M. Edwards, a besoin de quelque modification pour ne pas être trop spéciale. Le bord antérieur de la carapace est variable et plus ou moins échancré pour former les orbites. Les pédoncules oculaires ont leurs deux articles de grosseur variable. Les antennes internes se terminent par un gros filet multiarticulé et par un autre variable. Les antennes internes ont un très-gros pédoncule et un filet très-court. Le R. testudinarius a été figuré de manières très-diverses par les auteurs. Desmarest pi. 29, fig. 1, représente le bord antérieur de la carapace comme bi- denté, et M. Edwards (Règne animal), comme tridenté. Le premier lui donne des antennes internes grosses, comme les offre notre espèce, et le second des an- tennes grêles, à filets très-inégaux, tandis (|ue dans son histoire des crustacés, ces filets sont représentés comme étant presque égaux. Un individu que nous pos- sédons a le bord antérieur de la carapace entier, seulement partagé par une gouttière. Peut-être faut-il voir dans ces divergences le résultat de l'examen de plusieurs espèces. 56 CRUSTACÉS xavaAdOM Remipes cubensis. (Fig. 19.) H. fronie angulato. haud emargmalo. Espèce voisine du R. testudinarius, mais ayant la carapace plus ovale, moins réirécie en avant. Front aussi saillant que les angles externes des orbites, for- mant un angle obtus, sans trace d'échancrure. Echancrures des orbites très-peu profondes, simplement arquées; leurs angles externes obtus. La carapace oITre une sculpture moins prononcée que chez l'espèce citée et l'ornemenlalion de ses {bords latéraux (fig. 19 a) consiste en une simple zone de petits sillons obliques parallèles, disposés comme les barbes d'une plume d'un seul côlé de sa côte mi-pennée), tandis que chez le R. testudinarius le bord est canalicuié et les sil- lons sont très-courts, logés dans la gouttière, laquelle n'est que submarginale. Les orifices de la région génitale ont à peine la forme de C La couleur est fauve ou rougeàtre, souvent marbrée. Pour compléter la description de ce crustacé par celui du système appendi- culaire. j'ajouterai les détails suivants : Pédoncules oculaires courts; leur premier article très-court, à peine plus gros que le deuxième, entièrement caché par la carapace, .\ntennes internes grosses, égales en longueur à la moitié de la carapace ; articles de leurs pédoncules ir- réguliers; le deuxième faisant très-peu saillie au devant de la carapace; le troi- sième le plus long et donnant naissance à deux filets, dont le supérieur gros, long, mulliarticulé, et l'inférieur composé de trois ou quatre articles longuement ciliés. Antennes externes ayant leur deuxième article basilaire armé en dehors d'une longue apophyse terminale; le troisième assez petit, donnant naissance à une ligelle courte dont le premier article est assez gros. Les pattes-mâchoires et les pattes antérieures sont un peu plus grêles que chez le R. testudinarius. Les deux derniers articles de celles-ci, offrent des sillons qui sont remplis par des lignes de poils noirs. Ces sillons sont tout à fait obliques et longitudinaux, non trans- versaux comme ceux qui se voient à la face inférieure du pénultième article chez le R. testudinarius. Le dernier article n'est pas élargi dans sa première moitié. — Long, de la carapace 0,024"". Habite en grande abondance les côtes de Cuba. Grands et petits, les sujets de tous les âges se ressemblent parfaitement. DES ANTILLES ET DU MEXIQUE. 37 FAMILLE DES PTÉRYGURES. TRIBU DES PACiiURlEMS. Genre PAGURUS, Fabr. Sous-Geore des Pagures ordinaires, Edw. Groupe des Séneslres^ Edw. La pince gauche plus grosse que la droite. Front dépourvu de dent rostrak; anneau ophthalmique distinct. Pagdrus insignis. (Fig.20.1 Manus tubercuiis spinosis per séries opertae ; secundum et tertium pedum par squamosa; pedunculi oculares antennariis bremores; appendices pedunculorum antennariorum eadem longitudine ac oculares. Anneau ophlhalniique tout à fait à découvert. Pédoncules oculaires gros et courts, cylindriques, bien moins longs que les pédoncules des antennes externes; le fond del'échancrure des yeux portant un pinceau de poils dirigés en avant; écaille basilaire des pédoncules, grande, dirigée en dedans et armée le long de son bord antérieur de quatre ou cinq épines aiguës. Pédoncules des antennes externes ayant leur premier article gros, armé de deux dents, l'une grande, ex- terne, l'autre petite interne ; leur deuxième article portant un appendice spini- forme plus long que lui, (lui s'avance aussi loin que les yeux, et qui est garni d'une rangée de dents spinifornics. Portion antérieure de la carapace large et qua- dilatère, fortement sillonnée postérieurement, offrant en particulier un sillon bi- furqué en avant, en forme d'Y. Cette portion de la carapace, lisse au milieu, gar- nie de grosses ponctuations éparses, plus rugueuses en avant, ou elle est forte- ment ponctuée ; ses bords latéraux garnis de pinceaux de poils. Bord antérieur de la carapace à peine avancé au milieu, mais offrant entre les pédoncules oculaires 58 CRUSTACÉS NOUVEAUX et antennaires, de chaque côté une dent arrondie, assez avancée. Portion posté- rieure de la carapace ayant ses parties latérales sillonnées obliquement et la portion médiane offrant des sillons concentriques. Pattes antérieures plaquant l'une contre l'autre, n'étant pas très-différentes de taille, très-rugueuses. Bras gros et courts, comprimés et triquèlres. à bords tranchants, subdentelés, garnis de gros points piligères; l'inférieur interne armé d'une rangée de grosses épines, la face interne lisse, l'externe ridée Carpes et mains très-rugueux de toutes manières, entièrement couverts de grosses rides raboteuses, qui portent des rangées de tubercules spiniformes rugueux et aigus, surtout sur la partie su- périeure, où ils passent à l'étal de grosses épines et sur les doigts, où les rangées de tubercules épineux deviennent très-régulières. Entre ces rangées de tuber- cules ou d'épines, on voit, au moyen de la loupe, des bandes de poils couchés, qui les rendent finement velus. Face inférieure des mains garnie de pinceaux d'é- normes poils roides. Doigts terminés par des (jngles noirs ; ceux des doigts fixes aigus et dépassant ceux des doigts mobiles. Deuxième et troisième pattes , du côté gauche (fig. 20 a) ayant leur quatrième article écaiileux en-dessus avec leur bord supérieur garni d'épines; cinquième article de la deuxième cou- vert à sa surface supérieure de grandes écailles imbriquées, et à ses faces la- térales de grandes rides; les bords de ces écailles et rides étant garnis de petites épines et de poils spiniformes, et émettant en-dessous des zones de petits poils couchés en brosse, qui dessinent les écailles. Cinquième article de la troisième patte couvert de gros plis qui portent chacun une rangée de petits tubercules spiniformes et qui sont aussi bordés d'une zone de poils; ces plis étant pen- nés et se rencontrant sur la ligne médiane de la face externe, laquelle n'offre aucune crête [fig. 20 a]. Sixième article des pattes, 2""" et S""" tout garnis en- dessus de lignes longitudinales de tubercules spinigères; leurs côtés offrant ces mêmes tubercules en lignes obliques, figurant comme de grandes écailles, bor- dées par des zones de poils; leur face interne portant aussi des enfoncements piligères, etc., et l'extrémité de leur bord supérieur, parcouru par un large sillon piligère, qui se termine en dehors de la griffe. Troisième article de la troisième patte lisse, semé de quelques gros points enfoncés épars. Quatrième patte pe- tite, poilue, chéliforme, munie en-dessous d'un gros coussinet allongé et ré- ticulé. (Les pattes a™" et 3""= du côté droit manquent.) Couleur rougeàtre et jaunâtre; pédoncules oculaires annelés de rouge et de jaune. — Long, de la carapace 0,045; larg. de son bord antérieur 0,0)8; pédon- cules oculaires, sans les écailles, 0,010"°. Celte belle espèce a été prise à la Guadeloupe. DES ANTILLES ET DU MEXIQUE. 39 Groupe des Aequimanes^ Edw. Mains à peu pirs égales. Espèce dont les doigts sont ongulés et les mains épineuses. Pagurus cubensis. Itufus, pedibus fusco-fasciatis ; manus aequales, spinoso-tuberculatm ; pedes omnes hirsutissimi ; primi et secundi paris tarsi punctati, supra carinati. Ce crustacé appartient au genre Pagure proprement dit de M. Dana et rentre dans la section des espèces dont le front n'est pas tronqué au milieu. Les pédoncules oculaires sont un peu plus longs que la carapace n'est large à sa région stomacale. Le bord antérieur de celle-ci est tronqué obliquement de chaque côté et porte au milieu trois dentelures, dont la médiane, un peu plus •orte. La portion de la carapace placée en avant du sillon transversal ne s'élargit nullement en arrière; cette portion est bien moins longue et bombée. La portion antérieure est bien plus longue que large, et porte une espèce de sillon poilu en fer à cheval, qui longe ses bords latéraux et antérieur. La portion postérieure porte au milieu deux sillons longitudinaux et, sur chaque région branchiale, deux autres dont l'externe est arqué et rejoint le bord latéral de la carapace. Celle-ci est garnie de petits tubercules piligères épars, surtout sur sa partie antérieure et offre de longs poils blonds. Les pattes antérieures sont très-courtes, leur troi- sième article est très-comprimé ; les trois bords sont garnis de tubercules pili- gères, et l'externe est armé d'une opine placée près du carpe. La face externe porte des points piligères. Le carpe est petit, il est armé à son extrémité supé- rieure d'une forte épine et offre des tubercules piligères disposés en lignes lon- gitudinales. Les mains sont petites et égales, aussi hautes que larges, presque quadrilatères dans tous les sens; couvertes de rangées de tubercules épineux, ainsi que les doigts, qui liOnt au moins aussi longs que la portion palmaire de la main, et sont armés au bout d'un ongle tranchant- Le doigt mobile porte au mi- lieu de son bord supérieur une forte dent, et le doigt fixe en offre une semblable, insérée à côté de l'ongle, garnissant son extrémité. Toutes les pattes sont très- poilues. La première paire atteint un peu au delà du milieu du troisième article de la deuxième paire. Celle-ci est très-longue, ainsi que la troisième paire ; 40 CRUSTACÉS NOUVEAUX elles sont garnies toutes deux de grosses ponctuations piligères, et leurs tarses sont armés de poils spiniformes et portent en-dessus une crête mousse, placée entre deux lignes de points enfoncés. L'appendice caudal gauche est le plus grand. La couleur est rouge de brique, avec des bandes longitudinales de brun- violet, qui s'étendent sur toute la longueur des pattes. Les pédoncules ocu- laires sont verdàtres, et les mains sont plutôt mouchetées de brun.— Longueur de la carapace 0,010; id. avec les pattes antérieures 0,018-3; id. avec les pattes de la deuxième paire 0,061 . Habite : Les côtes de Cuba. Cette espèce ressemble au P. tuherculosus Edw.; elle n'en est peut-être pas dis- tincte, mais il est impossible d'en juger d'après la description abrégée qu'en donne l'auteur i. Elle diffère toutefois assez notablement de la figure qui ac- compagne sa description, soit par son rostre plus aigu, soit par la forme moins allongée de ses pinces. SECTION DES DÉCAPODES MiCROlRES. FAMILLE DES ASTACIDES. Genre ASTACUS Fabr. Les crustacés qui font partie de ce genre sont répandus sur toute la surface du globe et se ressemblent beaucoup par la forme de leur corps et de leurs ap- pendices. Néanmoins les auteurs l'ont fractionné en plusieurs sous-genres, dont on a fait ensuite des coupes génériques qui ne nous paraissent que fort peu néces- saires. Les différences sur lesquelles se basent ces divisions semblent tou- tefois correspondre à certaines tendances dans les moeurs de ces animaux , ainsi les espèces du sous-genre Astacus habitent les ruisseaux et les eaux claires, tandis que celles dont on a formé le groupe des Cambarus, affection- nent plutôt les marais et les eaux vaseuses et vivent dans des trous qu'elles se creusent au fond des rivières et des lacs. Les eaux de l'Amérique du Nord nour- ' Annales Sciences Naturelles, 2« série. VI, 278. DES ANTILLES ET DU MEXIQUE. 41 rissent un très-grand nombre d'aslaciens, dont la distinction est fort embarras- sante. En effet, ces écrevisses sont si voisines les unes des autres, que leur étude est une des plus difficiles dans les crustacés. Souvent les espèces ne diffèrent que par des caractères très-minimes. De plus les différences individuelles abon- dent et doivent donner lieu à erreur, comme je l'ai remarqué sur un grand nombre de sujets pris dans un même lieu et spécifiquement identiques. La lon- gueur du rostre varie indubitablement danscertaineslimiles cbez la même espèce, comme il est facile de l'observer chez les Palémons. Or, la distinction des Cam- barus repose principalement sur ce caractère de longueur absolue, que les au- teurs ont accepté comme plus infaillible qu'il ne l'est en réalité, d'eu il est résulté que le nombre des espèces a été multiplié outre mesure. Dernièrement M. Girard a donné les diagnoses de 20 espèces de Cambarus des Etats-Unis, dans un travail qui n'exclut pas la nécessité d'une monographie plus détaillée [Proceed. of the Acad. of Philad. 1853, p. 87), et d'après lequel il n'est guère possible de reconnaître les espèces. Nous pensons que l'auteur en a trop augmenté le nombre et qu'il en a basé plusieurs sur des caractères purement individuels ; cependant il serait impossible de rien dire de positif à ce sujet, tant que l'auteur n'en aura donné des descriptions plus complètes, accompagnées de dessins exacts. La ressemblance intime et le grand nombre des écrevisses de l'Amérique du Nord ont aussi conduit à des confusions et à des erreurs synonymiques (ju'il ne m'appartient pas de relever ici et qui nécessitent un nouvel examen scrupuleux de ces crustacés, examen auquel ne pourront se consacrer avec succès que les naturalistes fixés sur les lieux mêmes, Ces raisons m'ont mis dans l'impossibilité de déterminer avec soin plusieurs Cambarus que j'ai pris aux Etats-Unis et au Canada, et dont je ne donne pas la description, quoique deux de leurs espèces me paraissent nouvelles. Sous-Genre Cambarns, Erichs. 1° Espèce dont le rostre est armé de trois dents. Cambarus consobrinus. (Fig. 21.) Punclatus ; pedes antki com-prcssi, granulosi, diijiUs carimUatis : roslrum elon- gatum. aculissime acuminatum ; caiulm arliculus primus uCrinquemultitipinosus. 6 42 CRUSTACÉS NOUVEAUX Ç . rimée, bien plus longue que la ca- rapace, fortement épineuse le long de son bord interne; ayant son bord externe garni d'une infinité de petites épines, et le milieu de ses faces supérieure et inférieure lisse, occupé par un duvet tomenteux de longs poils laineux. Doigts grêles, arqués, inégaux, de la longueur de la portion palmaire ou un peu moins longs, très-épineux; ayant leur bord préhensile longuement cilié et garni d'une rangée de tubercules arrondis. Petite main finement épineuse, à doigts égaux, peu arqués, de même longueur que la portion palmaire ou plus longs, et garnis le long de leur bord préhensile d'une épaisse brosse de longs poils. Les autres pattes lrè.s-grêles. Nageoire caudale médiane terminée par une dent; ses épines latérales assez rapprochées, dépassent de beaucoup la dent médiane. — Lon- gueur du corps 0,075". — Couleur fauve ou rosée, avec le bord interné des doigts et leur extrémité, verdàtres. Var. Dans certains sujets la grosse pince est mal développée, presque cylin- drique, avec des doigts qui joignent bien et qui sont presque dépourvus d'épines; la petite pince est alors dépourvue de brosse. Habite : Les côtes des Antilles. J'ai pris ce Palémon à l'embouchure des riviè- res de Haïti, près Jaemel. Ce crustacé ressemble pour le faciès au P. spinimamus, Edw., il se distingue suffisamment par ses mains dont le bord n'est pas crénelé. Lesjeunes ont la grosse patte moins épineuse et les doigts moins arqués. TRIBU nWim PËWËEMS. Genre PENAEUS, Fabr. L'embouchure des rivières du Mexique est peuplée d'une grande abondance deSalicoques, parmi lesquelles on trouve de nombreux individus du genre Pénée. DES ANTILLES ET DU MEXIQUE. 55 Ceux que j'ai rapportés ont été pris principalement dans le Rio de Tampico et dans les lagunes salurées de la côte ; ils paraissent se rapporter tous au P. setiferus. Lin. Mes individus offrent toutefois quelque diflërence avec ceux qu'a décrits M. M. Edwards : leur longueur ne dépasse pas 4 pouces. Le rostre est plus étroit et il n'atteint pas l'extrémité des appendices foliacés des antennes inférieures. La carapace nie paraît être plus subitement arquée à ses bords latéro-postérieurs. La lame médiane de la nageoire caudale se termine par une épine aiguë. Un certain nombre de ces Pénées ont été pris sur les côtes de Cuba. Genre SICYOÏSlA,Edw. SlCYONIA CRISTATA. (Fig.25.) Rostrum b-dentatum; teslae carma i-dentata. Cette espèce est voisine de la S. carinata, mais elle en diffère essentiellement par la forme du rostre et de la crête de la carapace. Le rostre est assez court, il dépasse seulement l'extrémité des yeux et se termine par deux très-pelites dents, placées l'une en dessus de l'autre ; il porte en outre sur son bord supérieur trois plus fortes dents dirigées en avant. La crêle de la carapace est très-élevée et armée en dessus de quatre fortes dents, dont l'antérieure est la moins grande et appartient déjà presque au rostre. On voit de plus une épine dirigée obliquement en haut à l'angle externe de l'échancrure orbilaire et une autre bien en arrière de celle-ci, de chaque côté de la carapace, à l'extrémité d'une saillie longitudinale. Au dessous de celte saillie est une grande goullière qui occupe presque toute la longueur de lacara- pace. Celle-ci est rendue très-raboteuse par divers enfoncements et proéminen- ces, mais elle n'est point tuberculeuse. Les antennes inférieuresontleur filetcom- primé et cilié; leur pédoncule n'atteint pas le bout de l'appendice foliacé; celui-ci se termine par une pointe longue et acérée, séparée de la partie lamelleuse par une très-profonde fissure dont le fond est dépassé par l'extré- mité des pédoncules. Les pédoncules des antennes supérieures sont plus avan- cés que ceux des inférieures, mais n'atteignentpas au boutdes appendices folia- cés. L'abdomen est extrêmement raboteux; sa crête est élevée, ses segments sont 56 CRUSTACÉS NOUVEAUX creusés de sillons profonds et de plus tout couverts de petits tubercules qui les rendent très-rugueux. La partie médiane de la nageoire caudale est creusée de trois sillons et offre près du bout, de chaque côté, une très-petite dent. La cara- pace est garnie d'un épais duvet rugueux de poils courts, qui se voit aussi dans les sillons de l'abdomen. — Longueur du corps 0,07. Habite : Les côtes de Cuba. Celte Sicyonie a le rostre et la crête dorsale armés de plusieurs dents, comme chez la S. lancifer, Oliv., mais ces dents paraissent moins nombreuses et autrement disposées. L'espèce d'Olivier est du reste originaire de l'Océan Indien. Genre OPLOPHORUS, Edw. Cette petite division générique est encore peu connue et ne doit peut-être pas être séparée de celle des Ephyra, Roux. Aussi n'est-ce pas sans un cer- tain doute que j'y fais rentrer l'espèce qui suit et qui offre certainement dans ses caractères généraux de grandes différences avec celle qui sert de type à ce genre. Néanmoins c'est bien évidemment de ce type que notre crustacé se rapproche le plus et il peut former dans le genre Oplophorus une section carac- térisée comme suit : Corps comprimé, dépourvu d'épines ; abdomen très-long ; pattes de la deuxième paire grêles et allongées. Oplophorus americanus. (Fig. .31.) lïostrum testa lone/ius; antennœ externm corporis longitudine mquales ,- abdominis segmenta sexto perlongo. Carapace médiocrement comprimée, inerme, lisse, et fortement échancrée à l'endroit des orbites. Front armé d'un rostre comprimé et filiforme, légèrement arqué et bien plus long que la carapace ; ce rostre (fig. 31 b) se termine par une pointe aiguë, en dessus de laquelle on voit deux ou trois autres petites épines subterminales ; son bord supérieur est garni dans son tiers basilaire de neuf à douze dents; l'inférieur est garni d'une multitude de petites dents spiniformes, dirigées en avant, qui cependant ne s'étendent pas jusqu'à l'extrémité du rostre et qui commencent au point ou les dentelures du DES ANTILLES ET UU MEXIQUE. 57 bord supérieur s'arvèlent. Yeux Irès-gros (fig. 31 il portés sur des pédon- cules assez longs et rétrécis à leur base. Antennes inférieures (fig. 31 ri aussi longues que le corps; leurs appendices foliacés deuv fois plus long> que les pé- doncules, atteignant un peu au-delà du milieu du rostre. Antennes supérieures (fïg. 31 d] aussi longues que la carapace avec le rostre; leur pédoncule atteignant le milieu du rostre, composé de deux articles longs et d'un troisièmecourt; le pre- mier porte un appendice styliforme aussi long que lui'- Abdomen comprimé, Irès- long, composé de six segments, dont le dernier est très-comprimé et très-long, (aussi long ou plus long que les deux précédents pris ensemble). Le lest de ce segment ne forme pas seulement un arceau dorsal, mais il est complet en dessous et ressemble par conséquent à une espèce de tube comprimé ; il offre de chaque côté à son bord postérieur deux petites dents entre lesqui-lles vient s'articuler la nageoire caudale latérale. Nageoire caudale, au repos, aussi longue que le sixième segment; mais la lame médiane bien plus courte que les latérales, terminée par un angle très-obtus- Maxillipèdes longs et cylindriques. Pat- tes garnies de longs appendices flabelliformes (fig. 31). Celles de la première paire assez courtes (fig. 31 /", 32a) terminées par une pince assez grosse, précédée d'un carpe aussi large que long. Celles de la deuxième longues et grêles (fig. 31 y, 32 b] terminées par une petite pince. Les autres grêles. Fausses-pattes abdominales n'offrant rien de particulier, terminées par deux appendices foliacés. — Longueur du corps 0,023", id. du rostre 0,006°. Ce curieux crustacé habite les eaux des Antilles. Je l'ai pris à l'embouchure des rivières de l'Ile de Haïti. ' Cet appendice a l'air de tenir à une pièce basilaire qui formerait le (juatrième article . ' Par la dessication cette nageoire devient cannelée. 58 CRUSTACÉS NOllVEAtX ORDRE DES AMPHIPODES. FAMILLE DES CREVETTINES. TRIBU nKS CnK^ETTlWES» (i.tUTEUSES. Geî^re AMPHITOE, Leach '. L'espèce que nous venons ajouter à ce genre se dislingue par les caractères généraux suivants: Antennes supérieures plus courtes que les inféiieures. Yeux presque circu- laires. Pattes de la deuxième paire beaucoup plus grosses que celles de la première. Dos arrondi, point caréné, mais les deux premiers anneaux de l'ab- domen se terminant par une épine médiane. Front dépourvu de rostre. Amphitoe aztecus. (Fig. 33.,; Minulu-s ; antennm superiores infe.norihus breviores ; pedes secimdi paris maxiini. Antennes assez courtes. Les supérieures moins longues que les inférieures celles-ci ayant un pédoncule très-long, composé de trois articles dont le premier très-court, le deuxième long et le troisième plus long encore (fig. 33 a). La tigellc à peu près de la longueur du pédoncule et composée de dix ou douze ' Les petites crevettines sont si difficiles à bien étaler, à dessiner et à étudier, qu'il a dû se glisser bien des fautes dans leurs descriptions. La figure que je donne de cette espèce n'est pas parfaite, mais elle représente avec exactitude chacune des parties, quoique leurs rapports de grandeur laisse quelque chose à désirer. DES ANTILLES ET Dl! MEXIQUE. 59 ai'licles eylindriques, dont le premior est presque aussi long que le deuxième. Antennes supérieures bien moins longues que les inférieures (fig.33o!'); leur pé- doncule composé de trois articles, dont le premier gros, le deuxième presque aussi long mais moins gros, le troisième plus court et plus mince; tigelle com- posée de 9 ou 10 articles presque égaux : un peu plus longue que le pédoncule ; celui-ci n'atteignant pas au milieu du pédoncule l'île de Cuba. PoRCELLIO CTJBENSIS. (Fig. .83). Fronlis loba média, minima, arcuata ; abdominis segmentum ultimum me- diocriter produclum. Lobes latéraux du front grands, dépassant de beaucoup les angles antérieurs du premier anneau thoracique, arrondis et dirigés en avant. Lobe médian rudimentaire, simplement arqué. Test à peine granulé. Dernier segment abdo- minal plus large que long, terminé par un prolongement styliforme un peu triangulaire et creusé, qui dépasse de son dernier tiers le premier article des 62 CRUSTACÉS NOUVEAUX dernières fausses pâlies. Deuxième article de celles-ci court, slyliforme', mais plus long que chez le P. Poeyi, et de même longueur que le dernier segment de l'abdomen. Couleur d'un brun verdàtre. — Longueur 0,011 ; largeur 0,0095'". Pris dans l'ile de Cuba. PoRCELLIO SUMICHaASTI. .'Fig. 36.) Frontis loha intermcdia vix distincta : pedium analium arliculus secnn- dus hrevis, suhhastiformù. Lobes latéraux du front grands, dirigés un peu en dehors, arrondis h leur bord interne, ayant leur bord externe droit, n'étant que peu relevés horizonta- lement; concaves en dessus. Lobe médian à peu prés nul, n'apparaissant que sous la forme d'un cordon arqué. Dernier segment abdominal un peu plus large que long, terminé par un prolongement obtus, presque styliforme, creusé en dessus et dépassant de très-peu le premier article des fausses-iialtes, qui est très-court. Deuxième article de ces dernières, subslyliforme. un peu rétréci à sa base ; appendice interne des fausses-pattes dépassant de beaucoup le dernier segment abdominal, atteignant au moins jusqu'au milieu du deuxième article des fausses-pattes anales, lequel est sensiblement plus court que ce segment. Test presque lisse, d'un gris cendré uniforme. Articles intermédiaires des an- tennes un peu carénés en dessous. — Longueur 0,011 ; largeur 0,0063"". Ce Porcellion ressemble beaucoup au P. cubensis, mais il a le deuxième ar- ticle des fausses-pattes anales plus court, plus ovale, et les appendices in- ternes de ces dernières sont plus longs. Je le dédie à mon ancien aide et compagnon de voyage M. Sumichrast, qui l'a pris dans l'Ile de Cuba. PORCELLIO CoTILLAE. (Fig. 37. ) Fusco-cinereus ,- pedum analium arliculus secundus longissimus ; frontis loba inlermedia vix distincta . ' Ces détails ne peuvent être décrits avec assez de précision pour être parfaitement saisis sans le secours des figures. DES ANTILLES ET DU MEXIQUE. (}7} Espèce très-voisine du P. Sumichrasti. ayant la lèle conslituée de la même manière; sa couleur semblable, etc. mais le deuxième article des fausses-patles anales long et styliforme, ayant la longueur des deux derniers segments de l'abdomen pris ensemble. Appendices internes des fausses-patles très-longs, at- teignant le milieu de leur dernier article. Dernier segment abdominal constitué comme chez l'espèce citée, mais oflrant à la base de son prolongement deux éminences longitudinales formé par de très-petits tubercules. Pris à l'entrée de la (irolte de (lolilla à huit lieues de la Havane. PORCELLXO AZTECUS. (Fig. .38.; Articulm secundus pedum analiwn- primo du/do longior. Tète transversale (ig. 38 a, ; lobes latéraux du front grands, dépassant de beau- coup les angles antérieurs du premier anneau Ihoraciquc, arrondis et réfléchis en avant. Portion moyenne du front oITrant une petite saillie triangulaire. Dernier segment dépassant de beaucoup l'article basilaire des dernières fausses-pattes et un peu creusé en gouttière. Appendices internes de ces fausses-pattes dépas- sant de beaucoup l'exlrûmité du dernier anneau abdominal. Deuxième article des dernières fausses-pattes styliforme, court, n'ayant que deux fois la longueur du premier article. Test couvert de Irès-faibles granulations obtuses, d'un gris verdàtre ou brunâtre, avec des marbrures pâles qui couvrent la tête, puis se partagent de façon à dessiner sur le corps deux larges bandes de granulations ou marbrures paies, tandis que la ligne médiane du corps reste en général brune. Cependant le milieu du lest est souvent aussi marbré. — Longueur 0,0135; largeur O.OOS"". Pris à Cordova; terres chaudes du Mexique. PORCELLIO MEXICANUS. ' (Fig. 39. i Secundus arliculus pedum analium primo 1er longior. Un peu plus grand que le P. atzecus ; son corps plus carré, ce qui lient à la forme plus large du premier anneau thoracique. Tête constituée 64 CRUSTACÉS NOUVEAUX comme dans l'espèce citée, mais ses lobes latéraux dirigés plus en dehors, moins arrondis à leur bord interne. Corps couvert des mêmes granulations irrégulières et faibles et offrant à peu près les mêmes marbrures. Dernier segment abdominal ayant sa portion postérieure creusée en gouttière, moins styliforme que chez l'espèce citée et ne dépassant que de très-peu l'article basilaire des der- nières fausses-pattes abdominales. Deuxième article de celles-ci aigu et très-long, ayant trois fois la longueur du premier article lequel esl aussi plus long que chez le P. aztecus. — Longueur 0,015; largeur O.OOO". Pris à Cordnva et dans les régions chaudes du Mexique. Nota- Un individu de la même localité a les dernières fausses-pattes abdo- minales moins longues que les autres sans qu'il soit possible de bien définir la différence ilig. 40). On est constamment embarrassé dans l'étude des Isopodes par ces différences insensibles qui .semblent établir le passage d'une espèce à l'autre. B. Espèces chez lescjuelles les angles postérieurs de tous les segments ilioraciques sont prolongés en arrière. POBCELLIO MoNTEZUMiE. ;Fig. 41). Frontis loba intermedia lateralibus eequalis ,- appendices anales hrevissimi, se undo arliculo lanceolato; testa valdc granulata. Lobes latéraux du front très-allongés, régulièrement excavés, dirigés obli- quement en dehors et plus ou moins arrondis [fig. 41 a) '. Lobe médian du front en triangle arrondi, prolongé horizontalement en avant, grand, aussi saillant que les lobes latéraux. Dernier segment de l'abdomen triangulaire, aussi large que long, portant une gouttière longitudinale ; sa pointe atteignant au milieu du deuxième article des dernières fausses-pattes abdominales; celui-ci ayant une forme lancéolée [c'est-à-dire rétréci à sa base), très-court, égal en longueur aux deuxtiersdu derniersegment. Premier article des fausses-pattes, grosetcourt. An- ' Ils ne sout pas taillés de même chez tous les individus, on en voit de plus ou moins carrés et plus ou moins étroits. Un individu offre même le lobe droit rétréci au bout et prolongé. DES AVTIMKS KT PT MEXIOl!!:. hi) tenues grosses, ayaiU leurs trois articles interinédiairesiin peu cannelés et carénés on dessous. Test loul couvert de grosses graïuilalions rugueuses, denséinent tu- berculeux ; les tubercules lorriianl des séries transversales; plus nombreux el plus forts vers la partie antérieure du corps, surtout sur lu tèle. Sur le bord postérieur des derniers segments du thorax el sur celui des segments abdominaux, on voit une rangée de tubercules dirigés en arrière; el près de la base du dernier segment il existe deux granules du même genre. L'angle postérieur du bord de tous les segments thoracitiues est pi-olongéen arrière et se termine d'une manière aiguë, même celui du premier. Ce Porcellio est le seul chez lequel on remarque ce caractère; chez toutes les autres espèces le prolongement de l'angle postérieur des segments ne se voit guèn; ((u'à partir du cinquième anneau. (>ouleur d'un gris-brun verdàlre. souvent varié de brun et de jaunàtie. — Long. O.OIO ; larg. O.OOSo". Pris à Tusillan, a neul li(îues de Perole, dans les terres froides du .Mexique. Un individu pris dans les terres chaudes, à (".ordova. ne dilTère que par la cou- leur plus brune du corps. Nous possédons encore quelques autres Porcellions du Mexique que nous renonçons à décrire parce que leur état de conservation n'est pas parfait. Genre AHMADILLO, Latr. Armadillo cubensis. 'Fig. i-±\ Abdominis scgmcaïuiii tUluiinm l.onyiu\ t/aam inargo postica lalior , m medio stibcoarchiUiin ; pedcs anales iml.dc l.onyiores qaaiii latiorcs. Espèce d'assez petite laille, dont les formes occupent le milieu entre celles propres aux genres Armadillo clCubarls de Brandi '. Tête transversale, plus large au milieu que sur les bords. Bord intérieur de la tête avancé en forme de lame transversale. Bord inférieur du premier anneau ihoracique retroussé, continuant la lame marginale de la tête. Angle laléro- postérieurdes deux premiers segments Ihoraciques prolongé en arrière en forme d'apophyse large el obtuse ; celui du deuxième tronqué carrément. Les deux ' Il est tiien difljiiili' (l'admetlie la séparalioii ilt' cds gpai'es. 00 r.KlLSTACÉS NOI'VF.AIX anneaux suivants n'oiïranl ce prolongement ((iie très -faiblement et les autres n'étant presque [)as dirigés en arrière. Bord postérieur de tous les segments portant un large sillon transversal qui se rétléchit le long du bord latéro-infé- rieur; ce sillon, très-marqué sur la tête et sur les premiersanneaux Iboraciques, mais l'étant moins sur les derniers. Dernier segment abdominal plus long que son bord postérieur n'est large, étranglé au milieu, puis s'élargissant un peu en ar- rière; sa base plusIargequelesegmentn'estlong.Kausses-patlesabdominales l)ien plus longuesquelarges. terminéespar un bord droit. Bordpostérieurdu deuxième anneau tlioracique fendu, chevauchant sur le suivant, mais sa lame interne bien moins grande que l'externe. Les autres anneaux n'offrant pas cette parti- cularité, si ce n'est le premier, qui en porte des vestiges incomplets. Couleur d'un gris cendré. — Longueur 0,()09o , largeur O.OOo"". Pris dans l'Ile de (kiba, à l'entrée de la Grotte de (ofilla, non loin delà Havane. (iENRF PSEUDàRMADILLO, ]Nov. gen. L'individu sur lc(|uel je base l'établissement de ce genre n'est pas dans un parfait état de conservation, ce (|ui mempèc^he d'en donner une description complète. La confoiniatioii de la tète tient le milieu entre celle des Annaditlo el celle des Armadillidium. Son bord antérieur otl're trois saillies, savoir une mé- diane et deux latérales comme chez ces derniers, niais celles-ci sont sur la même ligne que la médiane et ne servent pasde support aux antennes. Il n'existe au-dessus d'elles aucune gouttière dans laquelle ces organes puissent se loger, mais elles se continuent par un seul et même bord avec la .saillie mé- diane, comme chez lespremiers.Lesfausses-pattes abdominales sont con.stituées d'une manière tout exceptionnelle; leurpremier article est très-court, nullement visible en dessus ; le deuxième est grand, irrégulier, remplissant toute l'échan- crure entre les deux derniers segments, mais comme le segment anal est large, il est plus juste de dire qu'ils débordent les bords latéro-poslérienrs de ce dernier et font saillie en arrière de ce segment. De plus il existe un troisième arti- cle rudimenlaire qui s articule à l'angle interne, ou plutôtpostérieur, du deuxième. Les segments thoraciques ont tous leurs portions latérales dirigées en arrière en forme d'apophyses, et le bord inférieur de chacun des deux premiers est fendu et chevauche sur l'anneau suivant. Le corps est plus ou moins difforme, anguleux et rugueux ; l'abdomen est taillé en forme de toit, presque prisma- tique. Les yeux paraissent faire totalement défaut. Le corps est très-comprimé. DES ANTILLES ET lU' MEXIQUE. 67 PsEUD4RMADlLL0 CARINBLATUS. l'ig. 43.1 Ruijosus, tuherculatus : ihoracis sajmeMtum ultlmum raidi: hiinhcrculatuni; abdomen serk mediana luberculorum ornatum. Bord inférieur de la tète Ibrinant trois lobes arrondis, saillants en avant, dont le médian est le plus large et un peu plus avancé que les latéraux, lesquels sont dirigésobliquement fij;. 43 a). Dernières fausses-pattes abdominales assez ditror- ines. Leur deuxième article vu en dessous, oHVe, près de sa base, une espèce de crête transversale ; il s'élargit vers le bout et se termine par un large bord dont les deux extrémités s'arrondissent au lieu de former des angles. Le bord in- terne de cet article est épais, de façon à offrir une petite face un peu creusée, séparée de la face inférieure par une crête tordue et Irancliante. A la base de cette face on volt une petite lame accolléc contre elle, (|ui est probablement l'appendice interne des fausses-pattes. En dessus, le deuxième article apparaît sous la forme d'une bande qui longe le bord latéral du segment Jig. 43, b); cette bande est un peu tordue et n'Ievée en haut, surtout à son extré- mité antérieure, ou elle est aussi un peu plus large : à son extrémité posté- rieure elle forme un angle qui est l'angle interne du bord des fausses-pattes, sur lequel est articule le troisième article, qui est irès-petll fc' Dernier segment abdominal en forme de triangle tronqué, ne dépassant pas le bout des fausses- pattes lequel s'en écarte un peu; ses bords latéraux n'étant pas droits mais un peu sinués. (lorps très-raboteux, tout couvert de petits tubercules rugueux. La tête étant bordée supérieurement par une émlnence transversale garnie d'une ligne de tubercules. Premier segment thoraclque tout couvert de rugosités, sauf sur les côtés, qui sont prolongés en arrière en forme de large apophyse arrondie, et dont les bords inférieurs sont relevés, de façon à former une surface concave. Les autres segments, entièrement rugueux, sauf dans leur moitié antérieure, qui est lisse, pour l'articulation ; leurs extrémités inférieures .sont prolongées en arrière en forme d'apophyses étroites, un peu relevées, moins ru- gueuses et portant en dessus une ligne saillante longitudinale, qui se voit encore sur le troisième segment abdominal. Dernier anneau Ihoracique armé en dessus des deux gros tubercules trlquètres, dirigés en arriére flg.43;. Abdomen rugueux, taillé en forme de toit; ses deux |)remiers segments Incomplètement visibles ; les suivants tous armés au milieu d'un fort tubercule, dont le dernier. (iS CRlSÏACftS NOUVEAIX placé ï.ur!a base du segment anal, est le plus i,'ran(l. Couleur d'un gris-brun unifornic. — Longueur 0,010°'. J'ai malheureusement perdu l'indication précise de la patrie de celte inté- ressante espèce- Elle se trouve au Mexique ou dans l'Ile de Cuba. FAMILLE DES CYMOTHOIDES. Cenrk ANILOCKA, Leach. Anilocra mexicana. Epimeri spiiii formes .- scumcntum ultimain rotuiodalum. Tête triangulaire. Veux ovales, luisants comme le reste de la tète, fine- ment granulés; les granulations très-indistinctes, comme enduites de vernis. Antennes internes comprimées, atteignant ou presque l'extrémité postérieure des yeux; leurs deuxième et troisième articles beaucoup plus grands que les suivants. Antennes externes très-comprimées, composées de dix articles, attei- gnant le deuxième segment thoracique. Premier segment thoracique offrant de chaque côté un tubercule obtus (|ui emboîte la base de la tête et ayant son angle latéro-postéricur faiblement échancré en arrière. Epimères des segments 2, 3, ovales ; du (|uatrième obtus, et des suivants aigus, spiniformes. Dernier segment abdominal aussi long que large ou l'étant un peu moins, et presque circulaire, ou en carré arrondi ; point rétréci en arrière de fa^'on à prendre une forme triangulaire. Pattes postérieures très longues, très-grèles; la cuisse n'étant point renflée. : Les fausses-pattes abdominales .sont malheureusement brisées, mais l'espèce est bien reconnaissable à ses epimères terminées en apopliyses spiniformes et à ses yeux lisses). — Long. 0.034; id. ilu dernier seg- ment 0,008™. Habite . Le golfe du .Mexique. Ce crustacé se rapproche peut-être de \'A. laticauda. Edw., mais il s'en dis- lingue nettement par la longueur de ses antennes internes, etc. DES ANTILLES KT 1)11 MEXIQIK. 69 Genrk CYMOTHOA, Fabr. L'espèce qui suit appartient à la section de celles dont les antennes sont écartées à leur insertion. (jYMOthoa parasita. il'ig. H. Capui margme anlico reclo el mier lul/erculos duos prinu curpons seginmli commissa. Corps comprimé en avant seulement. Tèle presque polygonale, offrant de chaque côté en dessus une espèce de fossette qui se continue avec un sillon oblique, lequel descend vers le milieu du bord antérieur; celui-ci large et presque droit, abritant la base des antennes, mais trop large pour se replier entre leurs insertions. Premier segment du thorax grand, ott'rant des traces obtuses de sillons transversaux el, de chaque côté, un tubercule dirigé en avant, qui emboîte la base de la tète, mais sans atteindre le milieu de sa longueur. Les trois ou quatre derniers anneaux thoraciques ayant leur bord inférieur' partagé par un sillon ou une fissure qui correspond à la partie pos- térieure de la hanche- Abdomen ayant ses premiers segments de moitié moins larges que les derniers du thorax, s'élargissant jusqu'au pénultième qui est presque aussi large que le \\ii grandes. EXPLICATION DES PLANCHES. 77 do l;i (weniière piiire, [tlus foiiemeiil grossie, leprésenlanl la main ou- verte el la singulière articulation du carpe. — 24 g, paire de la troisième paire. — 26 h, id., de la quatrième paire. — 26 i, id., de la cinquième paire. — 26 k, fausse-patte abdominale. FtG. 27. Rostre du Palaemon mexicanux, faiblement grossi; (exemple d'un rostre du premier genre, terminé par deux dents superposées.) — 27 a, patte de la deuxième paire du même, faiblement grossie. FiG. 28. Rostre du Palnemon Muntezumae, grossi (rostre du même genre que le précédent). — 28 a, sa grandeur naturelle. — 28 b, patte de la deuxième paire. — 28 c, la même, de grandeur natiu'elle FiG. 29. Rostre du Palaemon asleoi.s, Sauss., grossi; (exemple d'un rostre du se- cond genre, ou terminé par une seule dent aiguë.) — 29 a, le même, de grandeur naturelle. — 29 b, patte de la deuxième paire, grossie. — 29 c, la même, de grandeur naturelle. FiG. 30. Palaemon Faust inus, Sauss., de grandeur naturelle. FiG. 'i\ . Uptophorim aniericanus, Sauss., grossi.— 31 a, sa grandeur natuielle. — :i1 b, rostre du même, lortemenl grossi . — 31 c, antenne inférieure. — 31 d, antenne supérieure. — 31 f, patte de la première paire. — 31 g, id., de la deuxiènui paire. (Voyez encore sur la planclie suivante les fi- gures 32. Plajvchf \' . FiG. 32. a. Patte de la première paire de VOplophorus americanus, fortement grossie. — 32 b, id., de la seconde paire. FiG. 33. Amphiloë aztecm, Sauss., fortement grossi . (Voyez sa grandeur natu- relle placée en avant de la figure.) — 33 a, antenne inférieure. — 33 a' , antenne supérieure. — 36 b, patte de la première paire. — 33 c, id . , de la deuxième paire. — 33 d. id. de la cinquième paire. FiG. 34. .\bdûmen du PavcellUi Poeyi , Sauss. , grossi. FiG 35 J'J. du Parce Uio cubensis, Sa\]»s. , grosfi'y. du Porcellio Sumichrasti, Sauss., grossi, du Pot cellio Cotillae, Sauss., Id. du PorcelUo aztecus, Sauss., Id . du Porcellio mexicnnun, Sauss., Id. du même, variété. FlG. 36. id. FlG. 37. Id. FiG. 38. Id. FiG. 39. Id. FlG. 40. Id. 78 EXPLICATION DES PLANCHES. FiG. 41. Porceltio Monte zumae , Sauss., grossi. — 41 a, tête et premier segment thoracique, vus par devant. — 41 b, grandeur naturelle de l'animal. FiG. 42. Tète et premiers anneaux llioraciques de VAnnndillo rubensis, Sauss-, grossi. — 42 a, abdomen du même. FiG. 43. Abdomen du PseudarmadiUo carimdalus, Sauss., grossi. — 4a, tète et premier anneau thoracique du même. FiG. 44. Cymothoa parasita, Sauss., de grandeur naturelle. — 44 a, portion de l'animal vu en dessous, représentant une partie du pigidium, une fausse- patte abdominale et les quatre dernières pattes avec leurs appendices qui vont grandissant du premier au dernier. Pl.\xche VI. Cypvis 'Chlamydoihecaj azteca, Sauss. FiG. 43. Test de la C. azteca, Sauss., fortement grossi. — a sa pièce appendi- culaire antérieure. — a' sa pièce appendiculaire postérieure. — o œil. — m impression musculaire. (Sa division en parties et surtout sa position sont d'une haute importance pour la détermination de l'espèce.) FiG. 46. Test vu par le dos. (Grossissement de 14 diamètres.) FiG. 47. Antenne de la première paire (grossissement de 6.5 diamètres). Les sept articles, dont se compose cet organe, sont numérotés de la base à l'extré- mité. FiG. 48. .\ntenne de la seconde paire, grossie comme la précédente. Les articles sont numérotés de la même manière. FiG. 49. Mâchoire de la première paire, (grossissement de o6 diamètres.) FiG. 50. Mâchoire de la deuxième paire (grossissement de 2a diamètres,. — 30 A. Extrémité de cette mâchoire , fortement grossie, pour montrer l'arrange- ment des poils et appendices. FiG. 51. Mâchoire de la troisième paire (grossissement de 34 diamètres). FiG. 52. Patte de la première paire (même grossissement). — 32 k. .\rlicles 4™"^ et o""* de la même extrémité fortement grossis, de manière à montrer com- ment le cinquième article est enchâssé dans le précédent. (L'article 4"'° présente sur son côté inférieur une échancrure dont l'un des bords est dentelé en peigne.) FiG. S3. Patte de la seconde paire (même grossissement). — 33 \. K\trémité de cette palte, fortement grossie pour montrer l'invagination du 3'"* article. FiG. 34. .\ppendice caudal (grussissement de 30 diamètres.) Table des genres et des espèces dont il est fait mention dans ce mémoire. Ai-PHEUs Page 45; lularius 43 A.MI'HITOE ii8 azlecus 38 Anilocra 68 mexicana 68 Armadillo 6o cubensis 65 ASTACUS 40 Cambakus 41 aztecus 44 oonsobritius 41 Montezumae 43 Cauijisoma 21 guanlimni 21 quadrata 22 Caridina 47 mexicana 47 Chlamvdotheca (Cyprisj 70 Chlorodus 14 ainericaïuis 14 CVMOTHOA 69 parasita. 69 CvPRis. 70 azleea 71 Gecarcinus 23 (iepressus 23 lateraiis 24 Go.MOPSis 29 ruricola 30 Grai'sls. 31 maculatus? 32 IIalopsïche (Aipheus) 43 lularia (Aipheus) 43 IIei'atus 34 tuberculatus •.. Page 34 Lambrus 13 crei)ulalu.s 13 LiGiA 60 Baudiniana 60 Llpea 18 anceps 18 dicanlha 18 Metopograpsus 27 diibius 29 graciiis.. 27 miniatus 28 Mithra.x 7 coniutus 7 hispidus 7 ininulus 9 Oplophorus 56 americanus 36 Paguris 37 cubensis 39 insignis. . 37 Palaemon 48 azlecus 30 consobrinus. 33 Fauslinus. 53 forceps 31 jamaicensis 49 mexicanus 32 Montezumae 31 Panopeus 13 americanus 16 occidentaiis 15 serratus 16 Penaeus ... 54 setiferus 55 80 TABLE ET Pericera Page 1 0 bicornis 12 spinosissima 10 Plagusia 33 gracilis 33 PORCELLIO 60 aztecus 63 Colillae 62 cubensis 61 mexicanus 63 Montezumae 64 Poeyi 61 Sumichrasti 62 PORTUNUS 17 ERRATA. guadulpeiisis Page 17 POTAMIA 19 americaiia 20 PSEUDARMADILLO 66 carinulalus 67 PSEUDOTBELPHUSA 20 americana (Polamia) 20 Remipes 35 cubensis 36 Sesarma ■ 2o americana 2'6 niiniala 26 Sicyonia 55 cristata 55 ERRATA'. Page 8, ligne 19°""; au lieu de : à la face du troiftième , elc. , lisez : à la face postérieure du troisième, etc. » 9, 1o°" ligne à partir du bas; au lieu de ; bombée, lisez : bosselée. » 14, 4"" ligne à partir du bas; au lieu de : interne, lisez : externe. i> 16, ligne 3°"'; au lieu de : /on//, de In rarapace 0,016, lisez : 0,014 ". » 18, ligne lO"""; lisez : Netc-York. » 21 , ligue 15"""; lisez : Carapace inerme, à peine bosselée, etc. » 22, 11""" ligne à partir du bas; au lieu de : anç/uleuse , lisez : granuleuse. » 25, lisez : Genre Sesarma. » 28, 11°" ligne à partir du bas; au lien de : bombée, lisez : bosselée. » 29, ligne lO"^; lisez : bosselée. » 34 , ligne H™"; au lieu de : ossettes, lisez : fossettes. ' Le lecteur est priô d'introduiie ces cnn-ections essentielles dans li- texte. Crustacés d'Amérique. PII Fié.l. MiTniiAX iiiim.li.s._ Kié.2. I'i-kickha S|.iiinsissn.i,i ._ Fiu, H. 1'. l.iconns— Kig 4. Lambui-s citiiuIhIus Fiû.5. (m.oiu.i.irs ;uiuTi('muis._ Fiû.fi. l'A^-oi-Kii-s occidcHliilis -Fié. 7. I'. sennlns ._Fié..S. P. americiuins. Crustacés d'Amériouk PI. II. Fig 9. Hei'Atiis tubeiT-nl;iiu,s._F4 10. Portunus guadulpcnsis._Fiè H. I-upea anceps ._Fié 1^ Potamia americaiia._Fièl3. Cakdksoma qiiadrala.-Fié W. Gecahcinus depressiis.-Fiè 15. Metopogra?si:s grac.ilis Fi^lfi. M. (liiliiiis._Fié17.]V1. Miniiaiiis _ Fig 18 Tfomopsis crueiKatus.-Fiè 19._He.mihks ciilnMisis _ tjtlSTACÉS D AMÉRfQL'E PI. m Fig.20. Pagurus insignis _Fiê 21. Cambarus consobrinii.s.-Fiê,22.C,MontezuTiiac._Fig.23.C. aztecus. Fig 24.Alpheus lutarius._Fié 25.SicY0ivrA cristata. Crustacés d'Amérique. PI IV. Fié.26.CARiDiNA mexicaTia._ Fié.27.pAi.AEMON inexioanus — Fi| . 28 . P. Monlczumae. Fi|. 29. F . aztecus ._ Fiê.30 . P. Faustinus . Tié.31. Opi.opiiorus americanus. (ri s T.\( KS 1) AmIHHUE Pl.V. Fig.32. Opi.oi'Horus americànus. _ Fi^. 33 Amphitoe azteous ._Fig 34. Porcellio Poeyr.. Fig. 35. P. fubeiLsis ._Fié 36. ?. Sumichrasli . _ Fié 37. P. Colillae ._Fii 38. P. aztecus _ Fié, 39,40. P. mexicanus .-Fié 41. P- Montczumai" _Fié, 42 . Armauillo cubcTisis _ Fi|. 43. PsEUDARMADiLLO carinulalus . _ Fig 44 . Cymo THo.x parasita. (' lU'STACES d'AjIKHIOUE PlAl. Cypris ( (' hl iimvîo t liera ) aztpca. IÔ31I J^-'xi '^^ »^.U ^#>..^^r^^^^^ m •.-'#. ^^V^aC*^^ • ?':W ]!i v^"^ •.- ,■_:;•? -;^#' -^v. •^v.- ^ ■ -i ^:^«*.. •■•^•^ ^r^ H^. vm