Mémoire extrait des NouveLLEes ARCHIVES pu MusEuM d'Histoire Naturelle de Paris

publiées par MM. les Professeurs- Administrateurs de cet Établissement.

PARIS

LIBRAIRIE DES SCIENCES NATURELLES MAISON A. BOUVIER

55, Quai des Grands-Augustins, 55.

A LA MÊME LIBRAIRIE Maison A. BOUVIER. 55, Quai des Grands-Augustins, PARIS.

2

Ornithologie Française par J.-P. Virizcor, ou Histoire naturelle des oiseaux de France, dessinés d’après nature par P. Ouparr. Exemplaire de 100 planches coloriées grand in-4°. . 100 »

Exemplaires de SO MERE SERRE RE ER Ne RE 60 » L'ouvrage devait former deux volumes de 60 feuilles et 372 planches ; mais il n’a paru que HUIT LIVRAISONS DE 6 PLANCHES, La première en 1823, la huitième en 1826. (BRUNET. Manuel du libraire, 1864).

La mort à empêché l’auteur de terminer l'ouvrage, qui n’a eu environ que le quart de ses planches de dessinées. Le tirage borné à quelques exemplaires (en partie détruit accidentellement) n'a jamais paru dans le commerce.

Recherches sur les ossements fossiles par G.Cuvier; ou l’on rétablit les caractères de plusieurs animaux dont les révolutions du globe ont détruit les espèces. Quatrième édition, Paris 1836, 10 vol. in-8& et 2 atlas in-4° de 280 pl. (au lieu de 150 fr.) 85 »

Cette édition revue et complètée au moyen de nofes additionnelles, et d'un supplément laissé par l’auteur, renferme aussi: les discours sur les révolutions de la surface du globe et les changements qu’elles ont produits dans le règne animal, ainsi que l'Éloge de Cuvier, par M. LAuRILLARD, et une fort utile Explication des planches, formant à elle seule presqu'un volume in-4°.

Nouvelles archives du Muséum d'Histoire Naturelle de Paris. Publié par MM. les professeurs-administrateurs de cet établissement. Cette collection est formée de 10 volumes grand in-4° comprenant dix années (de 1865 à 1874.) Chaque

volume se compose par année de 40 à 50 feuilles de texte et de 22 à 30 planches gravées ou lithographiées, noires ou coloriées selon que les sujets le comportent.

Chaque volume est divisé en deux parties, dunt l'une est consacrée aux mémoires dans lesquels les professeurs ou les naturalistes attachés au muséum, exposent les résultats de leurs recherches, et dont l’autre sous le titre de Bulletin comprend les rapports sur les collections, des extraits de ia correspondance des voyageurs du muséum, des descriptions sommaires d'espèces nouvelles ou peu connues, et quelques autres articles du même ordre ; le tout accompagné des planches que la nature des Qt purs ALEnN

Chaque volume séparément. . . . . . . . . . Piero aie pue ete Die P ie Te Te RS Ne D AU ER Voyage sur la corvette l'Astrolabe, exécuté de 1826 à 1829 sous le commande- ment de M.-J. Dumont D’urvize : 10 voL. gr. in-8° en 20 tomes, accompagnés de vignettes et de planches et 5 ArLas gr. in-folio, renfermant 533 planches lithographiées et gravées ayec soin. . . . . . . . + . . « . . + + «+ + + +. . - . ses de de RTE 240 »

On peut acquérir séparément : Histoire du Voyage par M.-J. Dumont D'unviLce, 5 vol. en 10 tomes, avec 100 vignettes dans le texte et 2 atlas

renfermant 8 carles, et 235 planches lithographiées. . . . . . . Statette Qi Ë SÉRIE Mes 6 70 » Mammifères et Oiseaux, par MM. Quoy Er GAïMARD, 1 vol. avec atlas et 59 arte gravées... "UT. 40 » Entomologie par le Dr BoispuvaL, 1 lrès-fort volume, en 2 tomes, avec’atlas et 12 planches gravées . . . . . 2% » Mollusques et Poissons, par MM. Quoy ET GAlMARD, 2 vol en 4 tomes avec atlas de 113 pl. gravées . . . 80 » Zoophytes par MM. Quoy ET GAyManD, { vol. avec atlas de 26 planches gravées. . . . . . . . : . : . sce ee CERIUR Botanique, par M.-A. RicHar», { vol. en 2 tomes avec atlas de 80 planches gravées. . . . . . . . . . . . . 54 » On peut aussi acquérir séparément: Mammifères, 4 broch. avec atlas de 28 pl. grav. 24 » | Mollusques, 2 vol. en 4 tomes, et 93 pl. . . 72.» Oiseaux, 1 broch. avec atlas de 51 planches. . 27 » | Poissons, 1 brochure (extraite du tome des Lépidoptères, À vol. avec atlas de 5 planches. . 12 » MoLLusques) et 20 planches. . . ....... 16 » Coléoptères et autres ordres, 1 fort volume, avec atlas | Essai d’une flore de la Nosnelle Zélande, de 7 planches ME EC MO Cd . HO UCES 20 » 4 vol. avec atlas de 41 planches , (2 PERS Les planches des Coléoptéres e etc. us les de 6 à ches bis)... . .. A RP AE, 35 * Fab por planches étaient consacrées aux Iépi- | Sertum Astrolabium, 1 vol avec PTE de 39 nl 30 » [Op je

A LA MÊME LIBRAIRIE : Les Ouvrages de Sciences naturelles en LANGUES ÉTRANGÈRES.

MÉMOIRE

SUR

LES FORMES CÉRÉBRALES

PROPRES AUX CARNIVORES VIVANTS ET dde

SUIVI DE REMARQUES SUR LA CLASSIFICATION DE CES ANIMAUX

PAR

M. PAUL GERVAIS 4 1!

Il a déjà été publié des remarques importantes au sujet du cer- veau des mammifères carnivores‘, et ces remarques ont conduit à reconnaître qu'il se distingue de celui de tous les autres animaux de la même classe par des caractères faciles à saisir. Cependant, si lon peut dire avec Leuret que l'encéphale des carnivores représente « un type particulier *, » il s’en faut de beaucoup qu'il ait toujours une

4. R. Owen, Anatomy of the Cheetah (Felis jubala), Trans. zool. Soc. London, L. T,

p. 429, pl. xx; 1833. Leuret, Anal. du syst. nerv., L. I, p. 373-383, pl. 1v-vr1; 4839. G.-F. Cuvier et Laurillard, Lecons d'anat. comp. de G. Cuvier, édil., t. IE, p. 93; 4845.

Dareste, Circonvolutions du cerveau chez les Mammifères; Ann. sc. nal., série, t. I,

p. 73, pl. 11 et 11, 4855. 2. Loc. cil., p. 461.

ENT HSON/47ÿ

JAN 07 1981 LIBRARIES _

106 NOUVELLES ARGUIVES DU MUSÉUM.

lière. Cette circonvolution est placée latéralement sur la partie anté- rieure et proéminente des hémisphères; elle recouvre en partie le tractus olfactif.

Il peut exister aussi des sillons de séparation et par suite des cir- convolutions secondaires sur la face postérieure des hémisphères. face par laquelle ces derniers reposent sur le cervelet et tendent à recouvrir sa portion antérieure; mais ces circonvolutions ont une moindre importance que celles de la portion convexe.

Nous avons déjà dit que ces dernières existaient chez tous les carnivores. Dans aucun de ces animaux il n'y en a moins de trois pour chaque côté; dans certains cas elles sont au nombre de quatre ; ailleurs elles semblent offrir une complication plus grande encore, ainsi que nous le verrons à propos des Mangoustes. Les détails de leur surface peuvent aussi présenter des degrés différents de dispo- sition.

Il arrive, par exemple, que, dans le cas il y a plus de trois étages de ces circonvolutions externes, l’une d'elles est moins déve- loppée que l’autre sur une partie de sa longueur et tend à se réduire de moitié; qu'elle se confond d'une manière plus ou moins complète avec la branche correspondante de la circonvolution voisine; qu'elle com- munique avec celle-ci par une sorte d'isthme plus ou moins élargi”; qu'elle se bifurque, ou bien encore qu'elle présente une tendance au dédoublement par l'apparition sur le milieu de sa longueur de sillons interrompus qui en commencent la division en deux.

Bien qu'il nous soit le plus souvent impossible de reconnaitre la valeur physiologique de ces différentes dispositions des circonvolutions cérébrales, nous ne devons pas négliger de les étudier parce que, malgré quelques irrégularités accidentelles, elles sont caractéristiques

des espèces ou des groupes d'espèces chez lesquels on les observe.

1. Ce que l'on appelle une circonvolution de passage.

FORMES CÉRÉBRALES DES CARNIVORES, 107 On doit en outre supposer qu'elles sont en rapport avec les aptitudes intellectuelles propres aux animaux qui les présentent.

Les tubercules quadrijumeaux des carnivores ne sont visibles que si l'on écarte artificiellement la partie postérieure des hémisphères de la face antérieure du cervelet sur laquelle cette partie se trouve appli- quée, tout en en étant cependant séparée par une voûte osseuse qui répond à la tente des autres mammifères ici ossifice.

Quant au cervelet, il est plus à découvert chez certains genres et moins au contraire chez d'autres, mais il ne l’est jamais compléte- ment. La proportion de son vermis et de ses masses latérales n'est pas non plus constante. Il peut arriver que le premier soit plus large que d'habitude, ce qui paraît coïincider avec un moindre prolongement de la partie postérieure des hémisphères au-dessus du cervelet, ou qu'il reste au contraire de grandeur ordinaire. L'hyénodon ', genre fossile qui tient à la fois des Félis et des Hyènes, est dans le pre- mier cas.

Du cerveau des Canidés.

Les carnivores appartenant à la même division que le chien, c'est-à-dire les Canidés, ont toujours quatre circonvolutions antéro- postérieures, placées en étages sur la face convexe des hémisphères cérébraux *.

La première, qui fournit la scissure de Sylvius par la séparation de ses deux moitiés antérieure et postérieure, est celle que nous avons

appelée circonvolution sylvienne ou première circonvolution ; c’est la

ABIEvT, 0e. 5 2. PI. var, vuit et 1x.

108 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSEUM.

plus extérieure des quatre. Elle forme un arc en ogive plus ou moins penché en arrière etson étendue est assez considérable, quoique néces- sairement inférieure à celle des trois autres, puisque son sillon interne de séparation est bien distinct de ces dernières et qu'il a ses origines antérieure et postérieure bien accusées vers les points cette cir- convolution se joint d'une manière plus ou moins complète, en avant avec la seconde et la troisième, et en arrière avec la seconde.

La deuxième circonvolution ou lintermédiaire inférieure suit le contour interne de la précédente et est également séparée de celle qui la surmonte, c'est-à-dire de la troisième, par un sillon nettement tracé.

La troisième circonvolution ou l'intermédiaire interne présente un caractère particulier dans le dédoublement de sa partie postérieure, dédoublement qui est constant chez les carnivores de la division des Canidés. Leuret l'a déjà signalé dans le Renard (Vulpes vulgaris), pris par lui pour type cérébral de ce groupe, ainsi que dans le Loup (Canis lupus) et dans le Chien (Canis familiaris), trois espèces dont il figure le cer- veau dans son atlas *. M. Dareste l’a également représentée dans l'Isatis (Canis lagopus)*. J'en constate de mon côté l'existence chez le Canis campestris, C. jubatus, type du genre Chrysocyon d'Hamilton Smith ; chez le Canis simensis (genre Simenia, Gray) ‘; chez le Cuon primœvus ; chez les Chacals (genre Lupulus, Blainv.), ainsi que chez la prétendue Hyène peinte de Temminck (Canis pictus, Desm.), espèce tétradactyle qui a servi à l'établissement du genre Cynhyæna, F. Cuv., ou Lycaon, Brooks. Le système dentaire de la Cynhyène ainsi que tous les autres caractères de cette espèce doivent en effet la faire rapporter à la fa- mille dont nous parlons en ce moment.

Je me suis assuré qu'il existe aussi une scissure postérieure à la

A. Loc. cil., pl. iv.

2. Loc. cit., pl. 11, fig. 4. 3. Catal., 1869, p. 492.

FORMES CÉRÉBRALES DES CARNIVORES. 109

troisième circonvolution dans le Fennec (Fennecus cerdo), dans le Cor- sac (Vulpes corsac) et dans l'Otocyon ou Wegalotis Lalandii.

I m'a été jusqu'ici impossible d'en vérifier la présence sur aucun Canidé fossile, mais les pièces qui existent dans plusieurs collections rendront cette constatation facile. IT serait particulièrement curieux de la faire sur les Amphicyons, dont les affinités avec les carnivores de cette famille ne me paraissent pas douteuses, malgré la perforation du condyle interne de leur humérus. La diversité de la taille des différentes espèces de ce genre et l'ancienneté de l'époque pendant laquelle elles ont vécu ajouteront à l'intérêt de cette vérification. L'examen du Pseudocyon, genre éteint, également propre au miocène européen, n'est pas moins désirable, et il en est de même pour F'Icti- cyon, canidé actuellement vivant dans l'Amérique méridionale, dont on retrouve des débris fossiles dans les cavernes de la même région.

Dans les espèces de faible taille, comme le Mégalotis, le Corsac, le Fennec ou l’Isatis, les circonvolutions de la face conÿexe du cer- veau ou circonvolutions en étages ne sont point ondulées sur leur trajet et elles restent simples par absence de tout sillonnement par- tiel de leur surface. Dans les Renards, qui sont des animaux un peu plus forts, on voit déjà quelques courtes impressions linéaires sur la partie antérieure de la circonvolution qui longe la faux, et les sillons de séparation commencent à onduler un peu, mais leur aire frontale reste habituellement lisse.

Au contraire, chez les espèces de forte taille, il n’en est plus ainsi, et, à partir des Chacals, on constate une certaine diversité sous ce rapport.

Les Loups des différents sous-genres, le Cuon, la Cynhyène et les Chiens domestiques de toutes races ont les circonvolutions en étages sensiblement ondulées ; leurs aires frontale et sus-orbitaire présentent des sillons partiels comme burinés à leur surface par de courts sillons, et il existe de semblables sillons partiels sur le trajet

110 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSEUM.

des circonvolutions principales, ce qui complique d'autant le système de leurs plis cérébraux.

Les fœtus de ces carnivores ont d’ailleurs le cerveau plus simple que les adultes, et, sous ce rapport, il y a chez les plus grands Cani- dés une gradation des âges qui répète à certains égards la série même des espèces de cette famille. Les fœtus des espèces plus grandes ne présentent que d'une manière transitoire et passagère la simplicité des circonvolutions, qui est, au contraire, permanente pour les petites espèces dont nous avons parlé en premier lieu. Ici encore la série des tailles propres à ces différentes espèces coïncide done, dans cer- taines limites, avec l'ordre de leur classement, et, si l'on veut passer des moins parfaites à celles qui occupent un rang plus élevé, il faut partir des plus petites, qui sont aussi celles dont le cerveau est le moins compliqué, pour arriver aux plus grandes, dont les circonvo- lutions offrent une complication plus réelle. Les Félidés nous fourni- ront des faits analogues, et l'on peut dire qu'il en est ainsi de la plupart des autres familles de mammifères, quel que soit l'ordre auquel elles appartiennent. Pour un même groupe d'animaux, la perfection de l'organisme croît habituellement avec la taille, et la supériorité des caractères cérébraux suit,dans certaines limites, cette gradation.

Dans le choix des espèces de grands Canidés dont j'ai examiné les cerveaux en nature, ou fait mouler la cavité crânienne, j'ai eu en vue non-seulement la confirmation du type cérébral caractéristi- que de ces animaux, mais aussi leurs particularités différentielles. La recherche des origines du Chien domestique qui offre tant d'intérêt, mais est encore si peu avancée, m'a aussi préoccupé dans cette cir- constance.

En traitant de ce précieux animal dans son istoire naturelle, But-

fon * fait remarquer combien il est difficile de saisir «le caractère de

4. T. V, p. 485.

FORMES CÉRÉBRALES DES GARNIVORES. 111 la race primitive, de la race originaire, de la race mère de toutes les autres races », et, après avoir reconnu dans certains chiens redevenus sauvages une grande ressemblance avec le Chien de berger, il en con- clut que «le Chien de berger est la souche de l'arbre ». Mais d'où ‘vient de son côté le Chien de berger? Voilà ce que le grand natura- liste ne recherche pas, et pour lui lapparition de ce premier type de tous les Chiens domestiques répandus sur tous les points du globe reste aussi obscure que célle des animaux sauvages eux-mêmes ; c’est done une espèce au même titre que toutes les autres. Linné, G. Cu- vier, F. Cuvier! et de Blainville ? sont aussi de l'avis que tous les Chiens domestiques ne constituent qu'une seule espèce, et c’est à cette espèce que le premier de ces grands naturalistes a donné le nom de Canis familiaris.

Tous les auteurs ne sont pas restés dans cette prudente réserve, et, il faut bien le reconnaitre, si la discussion du grand problème de l’origine de nos animaux domestiques exige une comparaison plus approfondie de leurs races pures avec les types sauvages dont on peut les supposer issus, l’appréciation des rapports que leurs espèces mêmes ont entre elles et celle des affinités respectives des groupes naturels auxquels ces espèces appartiennent nous sont commandées par le crédit qu'ont trouvé auprès de beaucoup de naturalistes ac- tuels les idées transformistes que Buflon n'avait pas craint de lancer le premier dans la science.

Guldenstaedt et après lui Pallas ont admis que le Chien des- cend du Chacal (Canis aureus, Linné), et cette manière de voir, particu- lièrement combattue par F. Cuvier', a été successivement accueillie par Isidore Geoffroy Saint-Hilaire, ainsi que par mon savant collègue M. de Quatrefages.

Une autre opinion, dont Erxleben et Blumenbach paraissent avoir

1. Ann. du Muséum, L. XVI, p. 333: 1812. 2. Ostéographie, genre Canis.

112 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSEUM. eu les premiers l'idée, établit la multiplicité des origines spécifi- ques du Chien. Elle se fonde sur la diversité de ses races principales, ainsi que sur l'importance des caractères qui distinguent ces races les unes des autres. Dans cette manière de voir. les races domestiques, au lieu d'être dues à l’action de l'homme ou à celle des climats sur une espèce unique, soit anéantie, soit encore aujourd'hui existante, qui les aurait fournies en se modifiant elle-même dans des direc- tions très-diverses, auraient au contraire leur souche respective non plus exclusivement dans le Chacal, comme le pensaient Guldenstaedt et Pallas, non plus dans le Loup, comme d’autres l’ont dit, mais dans des espèces elles-mêmes multiples. Alors la fécondité des croise ments obtenus aurait, dans certains cas, accompli la fusion des races domestiques, tandis que, restées isolées les unes des autres, ces races se seraient modifiées séparément, leurs individus domestiques subis- sant, comme tous les autres animaux que nous avons assujettis, l'action des nouvelles conditions d'existence au sein desquelles nousles plaçons. De ces altérations héréditaires de leur taille, de leur pelage, de leur couleur ou de certains autres de leurs attributs, altérations que nous voyons se répéter d’une manière à peu près identique dans nos races et espèces domestiques des différents genres de mammifères. Dans cer- tains cas, ces altérations sont devenues si profondes qu'elles ont pris un caractère tératologique. C’est alors que certains organes disparaissent en partie, comme la queue et les oreilles, tandis que d’autres se mul- tiplient, comme les dents ou les doigts, ou bien encore se modifient dans leur forme, ce qui arrive pour le nez de certains chiens, dont les deux narines restent séparées, ou pour leurs oreilles qui s’allongent et deviennent tombantes, pour leur front qui se renfle en même temps que le crâne se raccourcit et que la mâchoire inférieure fait une saillie plus considérable par rapport à la supérieure.

Cette manière de voir, à l'appui de laquelle j'ai apporté de mon

côté quelques arguments, compte parmi ses défenseurs les plus auto-

FORMES CÉRÉBRALES DES CARNIVORES, 115 risés M. Ehrenberg, qui l'a appuyé des observations faites par lui sur les Canidés sauvages et domestiques de la vallée du Nil, animaux qu'il a étudiés avec soin pendant son voyage dans cette région avec Hem- prich. Suivant M. Ehrenberg, il faut attribuer pour ascendant au Chien de la basse Égypte, l'espèce ou variété de Loup propre au même pays, qu'il appelle Canis lupaster, et le Chien de Nubie, qui a des formes plus élancées, provient du Canis sabbar. Voici comment, dans son mé- moire relatif au Canis nilotieus, il formule la doctrine à laquelle il se rattache :

« Probabilius est suam quamque terram Canis domestici stirpem feram propinquam habere, et paucas esse terras in quibus peregrinæ forme, sicut nunc in Europa, in infinitum multiplicatæ, mirlæ el civicatæ sint!. »

Je persiste à croire, comme je l'ai fait jusqu'à ce jour, que cette interprétation mérite d'être examinée sérieusement, et qu'elle conduit à des résultats dignes d'attention. Son utilité se confirme si l'on exa- mine d'autres groupes que celui des Chiens, par exemple les Bœufs, les Chèvres, les Moutons, les Porcs ou les Coqs.

Si Buffon avait connu le Chien marron de l'Australie, dont Blu- menbach a fait une espèce à part sous le nom de Canis dingo, il n'aurait sans doute pas songé à faire descendre du Chien de berger toutes les races domestiques de ce genre, dont quelques-unes ressemblent plus encore que le Dingo au Chacal, et dont certaines autres ont tout autant d'analogie avec le Loup ou avec des espèces encore différentes de grands canidés; cependant on ne saurait admettre que le Dingo, même s'il doit être considéré comme espèce distincte, appartienne à la faune australienne, puisque cette faune ne possède aucun carni- vore véritable, et que par les genres de marsupiaux et de monotrèmes qui la composent en grande partie, elle s'écarte d'une manière si évi- dente de la faune des autres continents. En tenant compte des lois de

1. Symbolæ physicæ !Decas secunda).

- “1, 15

11h NOUVELLES ARGUIVES DU MUSEUM.

la géographie zoologique. il est également impossible de ne pas attri- buer à une migration géologiquement peu ancienne la présence en Australie des Mélanésiens et de leur seul animal domestique, le Dingo.

Certains Chiens dont se servent les indigènes de l'Amérique sep- tentrionale ont beaucoup d'analogie avec le Loup des mêmes régions (Canis occidentalis, Dekay); ceux que possédaient les Américains du Sud avant la conquête paraissent avoir été encore différents, et l'on peut aussi opposer d'autres arguments à la théorie monogéniste que plu- sieurs auteurs modernes ont reprise en faisant du Cuon primærus de M. Hogdson, espèce particulière à l'Inde, l'unique souche sauvage des animaux domestiques du genre dont il s’agit. Ilest vrai que la manière de voir de ces savants n'a pas prévalu, et d’ailleurs les Cuons diffè- rent des Chiens par leur formule dentaire, dont les molaires sont au nombre de © au lieu de *.

Je trouve une grande ressemblance pour les proportions du corps, l'apparence du crâne et la disposition des dents entre le Canis simensis d'Abyssinie, qui est un animal à formes élancées, et les lévriers. et je ne serais pas éloigné de croire que cette espèce dût être également ajou- tée à la liste de celles qui ont contribué à fournir les chiens domes- tiques en lui attribuant la race de ces animaux qui s’en rapproche aussi par ses proportions élancées.

Pour constater dans quelles limites l'étude comparée du cerveau des Chiens domestiques et des espèces sauvages de la même famille peut aider à la solution de ces questions, j'ai fait faire les moules intra-crâniens d’un certain nombre de ces animaux et, toutes les fois que je l'ai pu, j'ai étudié leur cerveau en nature.

Le moule cérébral du Loup reproduit les principales particula- rités du cerveau lui-même pris dans cette espèce et dépouillé de ses

9

membranes*. On y reconnait très-bien l'étranglement de la partie

4. PI vi, fig. 5 et 5°.

2. PI. vr, fig. & et 4,

FORMES CERÉBRALES DES CARNIVORES,. 115

sus-orbitaire, l'aire frontale entourant le sillon crucial, les sillons se- condaires de la circonvolution de la faux et la trace des quatre circon- volutions en étage avec l'indication du dédoublement de la troi- sième.

Les mêmes traits généraux s'observent aussi sur le moule intra- crânien d'un métis de Chien et de Loup, moule dont je donne égale- ment la figure‘. Les hémisphères sont cependant un peu plus larges dans leur partie médiane et auprès de leur bord postérieur.

Un moule intra-crânien de Chien mâtin * obtenu du crâne figuré par Fr. Cuvier dans son mémoire est aussi très-peu différent de celui du Loup. Mais je trouve plus d'allongement de l'ensemble des hémi- sphères, une étroitesse plus évidente de la région sus-orbitaire et en même temps plus de gracilité des lobes olfactifs dans le moule* tiré d'un crâne que m'a remis M. Philippeaux, comme étant celui d'un dogue de sexe mâle. Ce dogue l'emporte sous ces divers rapports sur le lévrier. Au contraire, ce lévrier ‘, qui est de provenance espagnole et de taille moyenne, me paraît se rapprocher sensiblement par son moule intra-crânien du Canis simensis*, espèce que j'ai signalée plus haut comme pouvant avoir été la souche des Chiens de cette race. Les ondulations des plis cérébraux y sont moins marquées que dans les cerveaux du Loup et du mâtin. C'est aussi un caractère du dogue que d'avoir les circonvolutions faiblement ondulées.

Le crâne d'un Chien, que j'ai retiré des dépôts remontant à l'âge de la pierre polie fouillés par moi dans la caverne du Pontil, près Saint- Pons (Hérault®), m'a fourni un moule cérébral qui n'est pas sans ana- logie pour le volume, les proportions ou le détail des circonvolutions,

4, PI. vi, fig. 6. 2 PEN De 7e 32. PI, Hp 6. &. PI, Nr, fig. 3. 5. PI. nr, fig. 3. 6. PI. 1v, fig. 4.

416 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSEUM.

avec celui d'un Chacal d'Algérie’, et un autre moule, à surface un peu plus compliquée ?, fait au moyen d'un crâne extrait des tourbières de France, qui nous est venu avec la collection de Drée, a de son côté une incontestable ressemblance avec la même préparation tirée du Chacal du Bengale”. La localité a été recueilli ce crâne ne m'est pas connue. Ses caractères principaux et ceux de son moule encéphalique concor- dent avec ceux de deux crânes des tourbières de Robenhausen (épo- que de la pierre polie) qui appartiennent au musée de Saint-Germain. M. Rutimayer à parlé de ces Chiens des tourbières dans son ouvrage sur la Faune des Habitations lacustres *.

Le Dingo d'Australie a le crâne assez peu différent de celui des Chiens des tourbières, dont il vient d’être question, mais de grandeur un peu supérieure. Son moule encéphalique® se rapproche assez de celui du Chien des habitations lacustres, mais les circonvolutions y sont moins accusées ; la largeur est un peu moindre; la région sus- orbitaire est plus étroite et sensiblement plus longue. 11 n’y à pas non plus une similitude absolue entre ce moule et ceux des Chacals que nous donnons sur notre planche II; ils S'en rapprochent cependant plus que du Loup d'Europe et des Canidés de même taille.

On trouverait d'ailleurs de nouvelles différences si l'on passait en revue les autres races domestiques et les espèces sauvages de la même famille des Canidés. Un fait remarquable est la diversité des modifications du crâne de ces animaux, particulièrement en ce qui con- cerne la région frontale. Les formes lancéolée, Iyrée, triangulaire, etc, S'y remarquent comme dans les espèces sauvages, que l’on prenne

parmi ces dernières celles qui sont plus semblables au Chacal et au

. Plon fe . PIS av fe. "Plone 6228 du catalogue de ce Musée.

. Die Fauna der Pfalbauten der Schweiz, p. 16. PI IV, Go:

= Ai NN

D CO © On

FORMES CERÉBRALES DES CARNIVORES. 117

Loup, ou celles qui se rapprochent davantage du Renard, comme les Vulpes cinereo-argenteus, Azaræ, etc. Mais il est d'autres particularités propres à certaines races domestiques; elles n'ont pas leur corres- pondante dans les animaux sauvages de cette famille : je veux parler de la saillie du front, du raccourcissement de la face et de la proémi- nence de la mâchoire inférieure. La dernière de ces particularités constitue une disposition comparable à celle des races niatos des genres Bœuf et Cochon.

De Blainville a signalé et figuré sous le nom de Canis familiaris sumatrensis ? un crâne envoyé par Duvaucel, en 4821, comme celui d’un Chien sauvage des montagnes de l'ile de Sumatra ?. qui à déjà une analogie incontestable avec les bouledogues par sa largeur et par sa brièveté; c'est un animal de forte race. Son moule encéphalique * in- dique un cerveau plus large et plus court que celui des Loups ou des Mâtins, et dont la partie sus-orbitaire, ainsi que les lobes olfactifs, sont aussi plus ramassés sur eux-mêmes. Ces circonvolutions ont d’ailleurs l'apparence générale de celles du Chien mâtin et du Loup.

Les principaux caractères encéphaliques de ce Chien sauvage de Sumatra se retrouvent dans les Chiens de la section des bouledogues, et l'on peut remarquer une véritable analogie entre le moule intra-

crânien dont je viens de parler et celui du bouledogue à face courte représenté sur la même planche“. Chez ce dernier, la région sus- orbitaire est plus courte encore et plus arrondie; les lobes olfactifs sont aussi moins proéminents.

Le Chien roquet* a les lobes olfactifs également très-raccourcis, mais les circonvolutions ont conservé leur caractère ordinaire : elles

. Ostéographie, genre Canis, pl. vu.

+ M. Gray (Catal., p.184; 4869) dit qu'il est plutôt de Java. . PI. 1v, fig. 8.

PL 193 18e 2

API fes. 4:

© à © D

118 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSEUM.

sont ondulées comme d'habitude, et leurs contours sont sensiblement flexueux, ce qui n’a pas lieu pour celles des Canidés sauvages de même taille.

Chez le King's Charles l'altération du cerveau semble atteindre son maximum; la partie médiane de cet organe est renflée, et il est plus large en avant qu’en arrière. Sa région sus-orbitaire est comme sessile, et les lobes olfactifs sont courts et rabattus en dessous. En outre, la surface.convexe des hémisphères tend à devenir lisse, du moins dans sa partie moyenne, et l’on ne peut expliquer que par un commencement d'hydrocéphalie la persistance de la fontanelle pariéto- frontale, la forme bulleuse du crâne et l'absence de crête sagittale, Les parois du crâne s’'amincissent, le tracé des sillons séparatifs ne s’y retrouve plus qu'impartfaitement, et, au lieu des replis ondulés propres aux animaux de ce groupe, on ne voit plus que des indications incom- plètes de leur tracé, sauf en avant et en arrière. C'est ce que repro- duisent les figures 2 et de notre planche V.

L'examen de la forme cérébrale de nos principales races de Chiens domestiques fournit, comme on le- voit, des indications cu- rieuses qui peuvent faire juger non-seulement des altérations subies par ces animaux sous l'influence de la domestication, mais aussi de leurs affinités respectives avec certaines espèces sauvages du même groupe.

Je ne doute pas qu’en poursuivantces comparaisons entre nos prin- cipales races d'animaux domestiques, quel qu'en soitle genre, et leurs analogues restés libres, on n'arrive à des vues plus précises et plus exactes sur l'origine des premières.

L'influence modificatrice sous laquelle nous tenons les ani- maux a certainement agi sur leurs caractères organiques et sur leurs aptitudes physiologiques, mais ses effets n’ont pas été assez considé- rables pour effacer les traits fondamentaux qui les rattachent à leurs

points de départ. et, comme les caractères dépendant de la domestica-

FORMES CÉRÉBRALES DES CARNIVORES. 119 tion se répètent souvent d'une manière presque identique, quel que soit l'organe sur lequel ils se montrent l'espèce que l'on observe, on doit reconnaître qu'ils n'ont pas complétement détruit les liens de filiation qui ont autrefois existé entre les animaux restés dans leurs conditions naturelles et ceux provenant de même souche que nous

modifions dans le sens de nos besoins.

[1 Du cerveau des Félidés el des Hyénidés.

Leuret, qui a décrit les Canidés envisagés au point de vue de leur conformation cérébrale. comme constituant une catégorie à part de mammifères, la troisième de sa classification, à considéré que les espèces des genres Félis et Hyène en forment une quatrième, recon- naissable à des caractères également tirés du cerveau. I leur attribue quatre circonvolutions principales ou externes, placées en étages sur la face convexe des hémisphères, comme cela se voit aussi chez les Chiens, mais avec cette différence que dans les carnivores qui vont nous occuper il existe trois circonvolutions supplémentaires servant de moyen d'union entre les circonvolutions auxquelles il vient d'être fait allusion ; il est vrai que ces circonvolutions accessoires sont plutôt des bandes d'union ou des plis de passage que des circonvolutions à part.

Ily en a une qui relie la première des circonvolutions propre- ment dites avec la seconde, une autre entre la troisième et la quatrième et une dernière entre la quatrième qui longe la faux et l'interne ou cir- convolution avoisinantle corps calleux. De ces trois plis d'union le pre- mier est le plus fréquent. Je le trouve non-seulement dans tous les Félis et dans les Hyènes, mais encore dans quelques autres genres tels que le Protèle, le Cryptoprocte, etc. Leuret fait en outre remarquer

120 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSEUM.

que la circonvolution intermédiaire de ces animaux ne se dédouble pas en arrière, comme cela se voit chez tous les Canidés, mais il ajoute qu'ici, comme dans les Chiens et, pourrait-on dire aussi, dans la plu- part des autres groupes : « Le cerveau le plus petit est en même temps celui qui a le moins de dépressions et d’ondalations ". »

Ces dépressions ou petits sillons de la surface des cireon volutions principales ainsi que les ondulations auxquelles il vient d'être fait allusion existent en effet chez le Tigre, le Lion, la Panthère, le Jaguar, le Cougouar et le Guépard ; elles sont, au contraire, moins indiquées ou tendent à disparaître dans le Lynx, le Caracal, le Chat botté ?, l'Ocelot *, le Viverrin “, le Planiceps * et le Chat domestique. Les plis de passage autres que celui qui réunit la première et la deuxième cir- convolutions tendent aussi à disparaitre ou manquent entièrement.

Le cerveau du Tigre a ses plis plus ondulés que celui du Lion”, et il est plus compliqué dans sa région frontale.

Des Panthères et Léopards de provenances diverses, peut-être d'espèces différentes, m'ont présenté quelques particularités de détail dans la conformation de leur quatrième circonvolution ou circonvo- lution de la faux, qui tend dans certains cas à se dédoubler en arrière ou sur son milieu et tantôt à rester simple. C'est ce dernier cas que Leuret a représenté”; il est aussi celui des Panthères algériennes que nous possédons.

Un cerveau de Panthère du Bengale et celui d’une Panthère

1. Loc. cit.

2. Gratiolet (Revue et Magasin de zoologie, série, t. IV, p. 96, pl. vit) donne la figure du cerveau de l'Ocelot,

3. Felis caligata, Temm.

4. Felis viverrina, Bennett.

5. Felis planiceps, Vigors et Horsf. Espèce propre à la presqu'ile de Malacca ainsi qu’à Bornéo et à Sumatra dont j'ai fait le sous-genre Ailurina (Mammif., t. I, p. 87). J'en donne le moule cérébral, pl. vr, fig. 8 de ce mémoire.

6. Tiedemann, /cones cerebrum, pl. 11, fig. 4 et 5. Leuret, loc. cit., pl. v.

TeULOC-CiL. DIE

FORMES CEREURALES DES CARNIVORES, 191

noire de Java montrent, au contraire, un commencement de dédouble- ment de la partie postérieure de la circonvolution dont il s'agit.

Les Jaguars (Felis unça) paraissent aussi offrir quelques légères différences sous ce rapport.

Il en est de même du Cougouar ou Puma (Felis concolor), chez lequel le dédoublement de la circonvolution dite de la faux parait être plus fréquent et plus accentué.

Le Guépard (Cynailurus jubatus) ‘, tout en conservant le caractère général des Félis, se fait remarquer par la longueur plus considérable de son sillon crucial et par l'étroitesse plus évidente de ses lobes olfactifs. Le cul-de-sac antérieur du pli de séparation de ses deuxième et troisième circonvolutions aboutit à une saillie plus forte que d'ha- bitude. Le moule de la cavité crânienne de cette espèce reproduit la plupart de ces particularités de manière à en donner une idée suffi- samment exacte. :

Malgré cette uniformité des caractères cérébraux des Félis, on trouve chez plusieurs de ces animaux des dispositions individuelles qui s'écartent à certains égards du type particulier propre à chaque espèce. C'est ce que l’on peut constater par l'examen comparatif d’un certain nombre de Chats domestiques. II sera facile de s’en faire une idée en consultant les dessins inédits que MM. Flourens et Philip- peaux ont fait faire des cerveaux de plusieurs individus de cette espèce pour la collection du Muséum *.

I serait utile d'étudier aussi, au point de vue de leurs circonvo- lutions cérébrales, certains Félis fossiles assez différents des espèces actuelles pour qu'on en ait fait des genres distincts; mais je n'ai encore que peu de renseignements à cet égard, et il m'est particuliè-

1. PI. v, fig. 8 (le moule intra-crânien) et pl: 1x, fig. 7 (le cerveau). Voir aussi : Owen, Loc. cit., et Gratiolet, Revue et Magasin de zoologie, série, L. IV, p. 97, pl. vur. * 2. Vélins de la Bibliothèque, 1860, 5. YI. 16

122 NAOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM.

rement impossible d'en fournir au sujet des Wachaïrodus que le grand développement de leurs canines supérieures, la forme de leur menton et quelques autres particularités de leur crâne rendent si facile à carac- tériser en même temps qu'ils nous annoncent une plus grande férocité dans les mœurs de ces animaux.

L'état dans léquel se trouvent les beaux crânes des Wachairodus cultridens d'Auvergne et des Wachairodus neogœus du Brésil! que possède notre collection ne se prête pas à une semblable recherche, mais j'ai pu avoir un moule naturel à peu près complet du Pseudælurus quadri- dentatus ? de Sansan. Cet encéphale * est bien celui d'un Félis, et il à même quelque ressemblance avec celui du Guépard par l'élargisse- ment de sa partie antérieure. La quatrième circonvolution y est moins large et elle reste séparée sur une plus grande longueur; ses sillons de séparation sont curvilignes et sans plissements. Le sillon crucial est plus court, si même il existe, ce dont le moule ne porte pas la trace, et l'espace dans lequel il s'étend chez le Guépard est ici beaucoup moindre; en outre, la branche antérieure de la circonvolution syl- vienne est rudimentaire, et c’est la branche postérieure de cette cir- convolution qui fournit la bande de jonction avec la deuxième circon- volution. Les lobes olfactifs étaient d’ailleurs plus volumineux que dans le Guépard. Le cerveau du Pseudélure, espèce propre à la Faune miocène, est, en somme, inférieur par la disposition de ses plis cérébraux à celui des Félis de même taille que lui ou même de taille sensiblement moindre, tels, par exemple, que l'Ocelot, le Lynx ou le Caracal.

Il existe d'autre part une ressemblance incontestable entre le Pseudélure et le Cryptoprocte féroce, le seul des animaux jusqu'ici

FI

connus à Madagascar que l’on puisse attribuer à la division des

1. Felis smilodon, Blainv., Ostegr., genre l’elis, pl. xx. 2. P. Gerv., Zool. et Paléont. frane., p. 232. 3. PI. vi, fig. 6.

FORMES CÉRÉBRALES DES CARNIVORES, 123 Félis. C'est ce dont on pourra juger par le moule intra-crânien de ce second genre! comparé à celui du premier. Le Pseudélure et le Cryptoprocte tendent vers les Viverriens, et le moule cérébral de la Civetté à certainement de l’analogie avec le leur.

Le Cryptoprocte * a l'aire frontale assez étendue et le sillon crucial s'y voit nettement. La convexité de sa troisième circonvolution est très-prononcée et sa deuxième circonvolution communique avec la première par la partie postéro-supérieure de celle-ci, ce qui est un caractère des Félis. Il est à remarquer que le moule n'indique cette communication avec quelque netteté que pour le côté droit, tandis qu'elle paraît faible ou douteuse si l'on considère le côté opposé. Le cervelet est en grande partie à découvert et les lobes olfactifs sont proéminents comme ceux de la Civette.

Les affinités remarquables que le Cryptoprocte présente avec les Félis ont été signalées par les premiers naturalistes qui ont eu l'oc- casion de l’examiner, mais ils l'ont classé parmi les Viverriens au lieu de le placer dans la famille des Félidés. C'est ce que Bennett, qui l’a décrit le premier *, de Blainville‘ et nous-même * avons fait sur l'examen d'un crâne encore jeune provenant de l’exemplaire unique d’après lequel le Cryptoprocte a longtemps été connu. Toutefois MM. Alphonse Edwards et Grandidier, qui ont pu décrire le Crypto- procte adulte”, ont été conduits à rapprocher encore plus des Félis ce singulier carnivore la Faune madécasse, et ils en ont fait une tribu particulière dans la famille de ces animaux.

MM. Gray et Flower” vont plus loin. Ils regardent le Crypto-

4. PI. vs, fig. 2.

2. Trans. zoo. Soc. Lond., t. 1, p. 137, pl. x1v; 1833.

3. Ostéographie, genre Viverra, p. 56, pl. xtr.

#. Dict. univ. d'hist. nat, t. IX, p. 435. Hist. nat. des Mamm., LU, p. #1 5. Ann. sc. nal., série, t. VII, p, 314, pl. vi à x, 1867.

6. Catalogue, 1869, p. 40.

7. Proceed. zool. Soc. London, 1869, p. 22.

124 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSEUM.

procte comme devant former une petite famille distincte, et ils placent cette famille entre les Félidés et les Viverridés. Il est vrai que M. Gray fait aussi des Guépards une famille à part. Quant à M. Flower, il fait valoir que, si le Cryptoprocte offre dans la partie basilaire de son crâne les caractères communs aux Félidés et aux Viverridés, il a le canal alisphénoïdal distinct, que son trou carotidien est égale- ment séparé et que sa caisse auditive relève plutôt de la forme viver- rienne que de celle qui caractérise les Félis. La forme même du crâne n'est pas dépourvue d’'analogie avec celle des Civettes, et, comme le fait remarquer M. Flower, l'os pénial allongé du Cryptoprocte l’éloigne aussi des Félis; on peut même ajouter que l'apparence de cet os se rapproche plutôt de celle qui caractérise les Mustélidés et les Su- bursus que de celle propre aux Viverridés ou aux Félidés.

Reste donc le système dentaire. Quoique les canines du Crypto- procte n'aient pas les sillons particuliers à celles des Félis et que la formule de leurs molaires soit un peu différente de la leur (+ au lieu de + ou ©), c'est évidemment à ces animaux qu'il res- semble par la forme même de ces dents, ayant comme eux la tubercu- leuse supérieure petite et transversale et les carnassières supérieure et inférieure bi-ailées et tranchantes, sans talon tuberculeux à l’inférieure ni pointe à sa partie interne comme chez les Viverridés, animaux dont les tuberculeuses supérieures sont d’ailleurs au nombre de deux pour chaque côté et ont une autre forme. Les affinités du Cryptoprocte avec les Félis sont donc plus grandes qu'on n'aurait été conduit à le penser par l'inspection de sa dentition de lait, et si elles ne sont pas com- plétement évidentes dans tous ceux de ses autres caractères anato- miques que l’on connaît dès à présent, elles ne sont pas contredites par la forme cérébrale. C'est ce qui résulte des détails que nous avons donnés plus haut à cet égard. Toutefois, sous ce rapport aussi, on remarque certaines affinités du Cryptoprocte avec les Civettes ou différents ani-

maux du même groupe qu'elles, ce qui méritait également d'être signalé.

FORMES CEREBRALES DES CARNIVORES, 125

Les analogies de conformation qui rapprochent extérieurement le cerveau des Hyènes de celui des Félis ont déjà été constatées par Leuret. Dans ces deux groupes d'animaux, la première circonvolution ou l'externe est également unie avec la seconde par son sommet, et, comme cela arrive aussi chez les Félis, la branche antérieure de la première circonvolution manque chez les Hyènes ou reste rudimen- taire. En outre, les Hyènes n'ont pas la troisième circonvolution bilurquée en arrière, ce qui les distingue des Canis avec lesquels Linné les associait génériquement et les relie au contraire aux Félidés. Les Hyènes ont un sillon crucial bien marqué et leur aire frontale a plus de ressemblance avec celle des Félis qu'avec celle des Chiens, qui se rétrécit el s'allonge dans sa partie orbitaire. Les principaux plis de sé- paration de leurs quatre grandes circonvolutions sont sensiblement ondulés et il existe quelques plis accessoires sur certains points de ces circonvolutions, particulièrement chez l'Hyène tachetée (Hyæna crocula); cette complication n'égale pourtant pas celle des grands Félis, tels que le Lion et surtout le Tigre.

L'Hyæna spelæa ressemble beaucoup à l'Hyène rayée par l'appa- rence extérieure de son moule intra-crânien. Des deux sortes d'indivi- dus, actuels ou diluviens, ce sont les fossiles qui ont l’encéphale le plus gros.

Le Protèle (Proteles hyænoïdes) a des caractères dentaires fort diffé- rents de ceux des Hyènes et des autres carnivores, et s’il a l'apparence extérieure des Hyènes, il présente cinq doigts aux pieds de devant comme les Canis, tandis que les Hyènes n’en ont que quatre. Son hu- mérus est en outre percé d'un trou médian comme celui des Hyènes, et il manque de la perforation suscondylienne des Félis et du Crypto- procte. Cuvier l'appelait Genette hyénoïde ‘, mais Isidore Geoffroy Saint-Hilaire n'a pas tardé à en faire un genre à part, genre? qui a

1. Oss. foss., t. IV, p. 389. 2. Mém. du Muséum, 1. X, p. 370, pl. xx.

126 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSEUM.

été classé tantôt auprès des Hyènes ‘. tantôt auprès des Chiens *.

Si j'ai recours à la forme du cerveau * pour sortir de cette in- certitude, je constate que le Protèle rentre à cet égard par ses carac- tères principaux dans la même série que les Félis et les Hyènes, mais en présentant plus de simplicité dans la disposition de ses bandes de séparation que ces dernières et en restant également au-dessous des espèces du groupe des Félis dont la taille approche de la sienne sans toutefois l’égaler, comme l’Ocelot, le Chat botté ou le Serval. Ses con- tours rappellent d’ailleurs davantage ceux des Hyènes.

La circonvolution sylvienne ou circonvolution externe de la face convexe des hémisphères se joint supérieurement à la seconde et sa branche antérieure est étroite. Les deuxième, troisième et quatrième circonvolutions ne se joignent pas entre elles sur leur trajet et les deux dernières s'écartent en avant pour élargir l'aire frontale, qui est marquée d’un fort sillon crucial *.

Il eût été intéressant de pouvoir également comparer d’une manière complète aux moules encéphaliques des Félis et des Hyènes les formes cérébrales de deux des plus singuliers genres éteints de mammifères carnassiers dont les terrains tertiaires ont fourni les débris : je veux parler des Hyénodons et des Ptérodons, dont la dentition rappelle celle des Félis, mais avec un nombre de molaires encore plus consi- dérable que chez les Cryptoproctes, et, chose plus curieuse encore, cela par la présence de trois dents de forme carnassière au lieu d’une

à chaque mâchoire. On a fait de ces animaux tantôt des carnivores à

41. P. Gerv., Hist., des Mamm., t. WE, p. 98. Gray, Catal., 1869, p. 213.

2. Blainv., Ostéographie, genre Canis.

3. PI. vi, Gg. 4.

&. Depuis que cette figure a été lithographiée, M. Flower (Proceed. zool. Soc. London, 1869, p. 480) a fait connaître le cerveau du Protèle, d’après un exemplaire de cette espèce de carnassiers mort au Jardin zoologique de Londres, et il est arrivé au même résultat que moi relativement aux affinités du Protèle. Je reproduis (pl. var, fig. 4) une des figures publiées par M. Flover.

FORMES CERÉBRALES DES CARNIVORES. 197

forme de Didelphes, tantôt des Didelphes tendant vers les Mono- delphes du mème ordre. Cuvier et Laurillard *? ont soutenu la pre- mière de ces opinions; de Blainville * et moi avons au contraire apporté quelques arguments à l'appui de la seconde.

Je n'ai aucun fait nouveau à ajouter à ceux que j'ai publiés autrefois au sujet de l’ostéologie de ces animaux, dont la dentition de lait reste toujours inconnue; mais j'ai pu observer une partie d'un moule cérébral naturel * de l'Ayænodon leptorhynchus et y constater la présence de circonvolutions bien plus semblables à celles des carni- vores des deux groupes des Félis et des Hyènes qu'à celles du Thy- lacyne*. C'est le moule de la moitié postérieure d’un hémisphère cérébral de ce carnivore extrait de la partie correspondante de la boîte crânienne sur une pièce recueillie dans la Limagne d'Auvergne par l'abbé Croizet. s

On y voit la moitié postérieure de la circonvolution de la faux ou quatrième circonvolution de la face convexe qui s’élargit en avant pour recevoir le sillon crucial, mais sans que ce sillon ait été con- servé, et la troisième circonvolution ou circonvolution intermédiaire interne bien nettement séparée de la précédente ainsi que de ce qui reste en arrière de la seconde circonvolution ou circonvolution inter- médiaire externe. Celle-ci paraît se fondre, comme chez les Félis et les Hyènes, avec la branche montante postérieure de la circonvolu- tion sylvienne dont la branche antérieure n’est pas visible. La scis- sure semble plus élargie que d'habitude et les plis offrent moins d'on- dulations que sur les cerveaux de même taille appartenant aux espèces

1. Le Plerodon dasyuroïides est le Thylacyne des plätrières'‘ de Cuvier (Discours sur les révol. du globe, édit., p. 335; 1830). 2. Dict. univ. d'Hist. nal., t. VI, p. 767. 3. Ostéographie, genre Subursus. . Zool, et Pal. franc., p. 232 et 236. . PI. vi, fig. 5. . Nouv. Arch. du Mus., t. V, p. 2%4, pl. xiv, fig. 7.

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128 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSEUM.

actuelles; mais le caractère fondamental des cerveaux du quatrième groupe de Leuret subsiste, et c’est près des Félis et des Hyènes que l'on doit placer le genre Hyénodon.

III

Du cerveau des Civettes, des Mangoustes el des animaux qui s’en rapprochent

le plus.

Le cerveau de la Civette (Viverra civetta)‘ et celui du Zibeth (Viverra zibetha) nous montrent les quatre circonvolutions en étages des Félis et des Hyènes, et il peut même arriver que la première de ces circonvo- lutions se joigne à la seconde, comme cela a lieu dans le groupe pré- cédent; aussi la branche antérieure de la circonvolution sylvienne fait-elle habituellement défaut. Les sillons de séparation montrent des ondulations assez marquées. La Civette a un court sillon crucial; le Zibeth en manque.

La Genette de France (Genetta vulgaris) * n’a que trois circonvolutions, sans doute par fusion de la première et de la seconde dont l'ensemble forme une circonvolution unique bien plus épaisse et bien plus forte proportionnellement que la sylvienne des deux espèces précédentes. Le sillon crucial paraît faible ; une dépression linéaire se remarque sur le moule encéphalique, au milieu de l'aire frontale. Ce cerveau est moins élargi en avant que celui de la Civette.

Le Cynogale de Bennett (Cynogale Bennetti) *, espèce de Viverrien aquatique propre à l'île de Bornéo, qui est si remarquable par la forme

tranchante de ses fausses molaires et de sa carnassière inférieure

1. PI. vu, Gg. 7 (le moule encéphalique), et pl. vin, fig. 5 (le cerveau). 2. PI. vu, fig. 5 /le moule intra-cränien).

3. PI. vir, fig. 8 (le moule intra-cranien).

FORMES CEREBRALES DES CARNIVORES, 129

ainsi que par le caractère au contraire tuberculeux de sa carnassière supérieure et de ses arrière-molaires, a l’encéphale d'une forme assez particulière. Il n'a de chaque côté que trois circonvolutions principales : la première ou sylvienne, qui est grande, complète, à scissure longue et oblique en arrière, et deux autres placées au delà répondant à la troisième et à la quatrième des Civettes. Un caractère spécial réside dans le dédoublement que présente la seconde de ces circonvolutions, répondant à l'intermédiaire interne, au-dessus de la branche antérieure de la circonvolution sylvienne. Le cerveau du Cynogale est moins rectangulaire dans son ensemble que celui de la Civette, plus bombé au-dessus et dépourvu de sillon crucial.

C'est une tendance vers les Paradoæures dont les sillons de sépa- ration sont d’ailleurs moins marqués, du moins sur le moule encé- phalique ', car le cerveau, dépouillé de ses membranes, les montre dans toute leur intégrité. Ici nous retrouvons les traces des quatre cir- convolutions en étages ; mais la première se confond avec la seconde, dont elle n’est séparée que par un pli vertical incomplet. L'aire frontale présente une dépression creusée dans sa partie élargie, et il n'y a plus de pli crucial, le sillon qui sépare la circonvolution de la faux de celle du corps calleux ne remontant pas jusque sur la face supérieure du cerveau. La face concave ou postérieure des hémisphères ne présente qu'un seul sillon, tandis qu'il y en a plusieurs chez les grandes espèces de Canis, de Félis, d'Ours, etc. Quelques courtes dé- pressions se remarquent cependant le long de la circonvolution de la faux. Ces détails sont tirés du Paradozure bondar.

Le Binturong (Arctictis penicillatus)*, que ses caractères extérieurs autant que ses habitudes distinguent très-nettement des Civettes, nous offre une forme cérébrale également particulière ; quoique son moule

4. PI. vx, fig. 4 (le moule intra-cränien) et pl. 1x, fig. 2, 2, 2b et (le cerveau dépouillé de ses membranes). 2. PI. vas, fig. 43 (le moule intra-cränien). LE 47

130 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM.

encéphalique ne montre que des plis peu profonds, il laisse entrevoir quatre circonvolutions en étages bien distinctes les unes des autres sur toute leur longueur, mais sans indice de sillon crucial. Sa forme générale est également assez différente et sa circonvolution de la faux est rétrécie dans sa partie supérieure. [Il est à peu près quadrilatère, et, sous ce rapport, il n’est pas sans analogie avec celui des Civettes, malgré la différence des détails. Je ne crois pas qu'on puisse éloigner le Binturong du groupe qui nous occupe, et c’est auprès du Para- doxure que je propose de le placer. C'est aussi l'opinion soutenue par M. Gray’.

L'Euplère de Goudot (Eupleres Goudotii) est bien un carnivore, comme de Blainville ? et moi * l'avons fait remarquer, et non un in- sectivore ainsi que l'avait supposé Doyère *, qui a le premier donné la description de ce genre. Les caractères extérieurs, le système den- taire et les parties connues de l’ostéologie ne laissaient point de doute à cet égard; l'examen de l’encéphale vient à son tour confirmer cette manière de voir.

Le moule intra-crânien” de l'Euplère rattache par sa forme géné- rale ce mammifère aux carnivores.

On y distingue trois étages de circonvolutions extérieures, bien distinctes les unes des autres dans toute leur étendue, assez larges, surtout la première et la troisième, un peu ondulées sur leurs bords, et dont la première ou la sylvienne se dédouble en arrière par la présence d’un pli vertical descendant obliquement à peu près paral- lèlement à la scissure, ce qui doit faire admettre qu’elle répond à

deux circonvolutions réunies. Cette disposition rappelle celle que

1. Catal. 1869, p. 57.

2. Ostéographie, genre Viverra, p. 98.

3. Hist. des Mamun., t. HE, p. 40.

4. Ann. se. nal., série, t. IV, p. 281, pl. vi; 1835. D HPL'OYIT BR.

FORMES CÉRÉBRALES DES CARNIVORES. 131

nous avons décrite plus haut chez le Paradoxure bondar, mais le cer- veau de l'Euplère est plus renflé à sa partie supérieure, ce qui est en ‘apport avec la forme arquée de sa tête, et il est proportionnellement un peu plus court. De même que le Paradoxure bondar, l'Euplère pa- rait manquer de sillon crucial.

L'Euplère est un animal de Madagascar. Deux autres genres ap- partenant à la faune de ce pays méritent d'être également signalés, quoique moins différents des autres Viverridés par leurs principaux caractères : ce sont les Galidies et les Galictis d'Isidore Geoffroy, qui établissent une sorte de transition des Viverrins vers les Mangoustes, et, à quelques égards, vers les Mustélidés.

Le Galidia olivacea * possède, comme l'Euplère, trois circonvolu- tions superposées, et il a de même la partie postérieure de la pre- mière partagée en deux par un pli à peu près parallèle à sa scissure, mais son cerveau est moins renflé, et l’on voit dans la région frontale la trace d'un sillon crucial très-prononcé.

Le moule intra-crânien du Galictis striata donne une forme un peu différente de celle des Galidies et qui laisse aisément deviner la pré- sence de trois circonvolutions en étages sur la surface externe des hémisphères avec un sillon crucial séparant complétement l'aire fron- tale d'avec la partie antérieure de la circonvolution de la faux. On n'y aperçoit pas la trace du sillon oblique qui, dans le genre pré- cédent, divise la partie postérieure de la circonvolution externe en deux, et il y a ici fusion complète de deux circonvolutions (la première et la seconde). Cette simplification de la surface des hémi- sphères dans les petites espèces de Viverridés dont il s'agit mérite d'être remarquée; elle indique une transition vers les Mustélidés de petite dimension ou tout au moins une simplification du cerveau de

ces carnivores en rapport avec la dimension de leur taille.

4. PI, vu, fig. 3 (moule intra-crânien).

132 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSEUM.

Mais le cerveau des Mangoustes asiatiques et africaines ne pré- sente pas toujours le même degré d'infériorité, attendu que la cir- convolution interne ou de la faux tend, chez certaines d'entre elles, à se dédoubler dans toute sa longueur par la présence d’une série de plis secondaires tracés sur le milieu de sa surface et que, dans le cas il n'y a que trois circonvolutions apparentes, il existe, en arrière de la circonvolution intermédiaire, entre elle et la partie postéro- supérieure de la circonvolution sylvienne, un élargissement particu- lier qui pourrait être pris pour un reste de la deuxième cireonvo- lution des grandes espèces de carnivores ‘; c’est ce qui a fait dire à Leuret, au sujet des plis cérébraux des Mangoustes : « Je ne saurais dire s'il faut en compter à l'extérieur trois plutôt que cinq, en raison de la netteté et de la longueur des circonvolutions qui les sé- parent. ? »

Je constate cette disposition chez la Mangouste des marais (Her- pestes paludosus)* qui est une des plus fortes espèces de la tribu de Man- gustins.

La Mangouste grise (Herpestes griseus) * justifie encore mieux la remarque du même auteur. Sa première circonvolution ou cir- convolution sylvienne est petite, mais parfaitement nette ; la seconde ou intermédiaire externe est élargie et renforcée en arrière par une surface assez considérable présentant un sillon supplémentaire ; la troisième ou intermédiaire interne est à peu près rectiligne et se distingue, au contraire, par un élargissement antérieur, de forme triangulaire, dans lequel est marqué un sillon étoilé ; enfin la qua- trième, ou circonvolution de Ja faux, est dédoublée dans ses deux tiers

postérieurs par suite de la présence d’un long sillon continu sur le

1. Loco cit.

2. PI. vi, fig. 10 (le moule cérébral) et pl. vin, fig. 4 (le cerveau dépouillé de ses mem- branes),.

3. PI. vin, 6g. 7 (le cerveau dépouillé de ses membranes).

FORMES GÉRÉBRALES DES CARNIVORES. 133 milieu de sa longueur, ce qui pourrait faire regarder cette circonvo- lution comme étant double, et porte en apparence le nombre des plis cérébraux de la surface externe à cinq, tandis que certaines espèces de carnivores appartenant aux Mustélidés n'en ont que trois.

Ce dernier nombre se retrouverait dans la Mangouste à bandes (Herpestes fasciatus) * si cette espèce n'avait l'aire latérale du lobe de l'hippocampe sillonnée par un pli oblique indiquant que chez elle la circonvolution de la scissure et la circonvolution intermédiaire externe ne sont qu'incomplétement réunies.

Dans le cerveau du Suricate (Suricala tetradactyla) *, cette fusion est moins complète encore, et la circonvolution interne ou de la faux, celle que nous désignons par le numéro 4, est en partie dédoublée dans sa région postérieure.

La petite Mangouste de Touranne, que j'ai décrite sous le nom de Mangusta exilisi et qui tient des Nems, a le cerveau‘ un peu plus long, mais sa circonvolution de la faux est également dédoublée en arrière et son aire latérale de l'hippocampe montre aussi une fusion incomplète des arcs postérieurs des première et deuxième circonvo- lutions. De sorte que, dans cette espèce comme dans le Suricate, la deuxième circonvolution tend, comme la quatrième, à se dédoubler, caractère qui se retrouve d'ailleurs dans plusieurs animaux de la même tribu.

Ainsi, sans présenter de différences bien grandes dans la taille, les divers genres de Mangustins s’écartent sensiblement les uns des autres par le nombre de leurs sillons longitudinaux ainsi que par les plis que ces sillons interceptent, et ils peuvent offrir, soit trois circonvolutions seulement par suite de la fusion de la première avec la seconde, soit

PI, vin, fig. 6 (le cerveau).

PI. vin, Gg. 5 et 5* (le cerveau).

Voyage de la Bonite, Zoologie, p. 32, pl. ur, Gg. 7-9. . PI, vu, fig. # (le moule intra-cränien).

WF © 1

134 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSEUM.

quatre. et, dans ce cas, une apparence de cinq même de six de ces circonvolutions, suivant que la circonvolution de la faux se dédouble seule ou qu'il en est en même temps ainsi de la seconde.

Tous les animaux du même groupe que nous avons observés

présentent un sillon crucial très-marqué.

NV: Du cerveau des Ours et de quelques genres qui s'en rapprochent.

Le cerveau des Ours” est assez facile à distinguer de celui des autres carnivores par la forme générale de ses hémisphères. Les cir- convolutions y sont au nombre de trois seulement, avec tendance de la circonvolution supérieure au dédoublement et une plus grande complication des ondulations de cette circonvolution; l'aire frontale y est moins prolongée que chez les Canis, mais plus que chez les Félis et les Hyènes; elle est en même temps plus compliquée dans le détail de ses sillons secondaires. Le sillon crucial, qui est double pour chaque côté et a ses branches disposées angulairement, limite en arrière de l'aire frontale une surface losangique remontant de la face interne des hémisphères ; enfin la face postérieure ou cérébelleuse est excavée et son bord supérieur est anguleux.

La scissure de Sylvius est profonde et monte très-haut dans la masse de l'hémisphère. La circonvolution qui l'entoure a ses deux branches bien marquées, mais avec un plus grand développement de la posté- rieure que de l’antérieure; elle s'élève dans la voûte formée par la circonvolution intermédiaire ou deuxième circonvolution, mais sans se

confondre avec elle ni s'y joindre par un pli de passage. et la plus

4. Leuret, loc. cil., pl. vi (cerveau de l’'Ursus arctos). Gratiolet, loc. eil., pl. 1v et v (Ursus maritimus) et pl. vi (Ursus malayanus).

FORMES CÉRÉBRALES DES CARNIVORES. 135 grande partie de la face convexe des hémisphères est formée par la circonvolution de la faux, qui est la troisième par ordre de superpo- sition, mais répond sans doute aux troisième et quatrième des autres genres réunies en une seule. Cette circonvolution tend d'ailleurs à se dédoubler, soit le long du bord cérébelleux, soit en arrière du losange crucial et au-dessus de l'arc supérieur de la deuxième circonvolution ; toutefois elle ne se réunit pas à cette dernière.

Cette description s'applique à l'Ours brun (Ursus arctos), à l'Ours noir (Ursus americanus), à lOurs blanc (Ursus maritimus) et à l'Ours malais (Ursus malayanus euryspilus) qui ne différent entre eux que par quelques particularités tout à fait secondaires. Le moule intra- crânien de l'Ursus spelœus indique aussi une conformation semblable, mais associée à un volume plus considérable du cerveau. L'Ours orné (Ursus ornatus) revient à la taille de l'Ours malais ; il a aussi les ca- ractères cérébraux des autres espèces de cette division.

Parmi les animaux qui se rapprochent le plus des Ours, on peut citer les Æyénarcelos, qui constituent un genre éteint propre aux époques tertiaires moyenne et supérieure. Ces carnivores, dont la taille était considérable, se distinguaient des Ours par une disposition plus simple de la couronne de leurs dents tuberculeuses dont la seconde ‘supérieure était plus courte que chez les véritables Ours, quel que soit le genre de ces derniers ; ils avaient aussi la carnassière supé- rieure plus forte et à trois lobes externes bien distincts avec un talon interne très-marqué.

Les pièces que je possède de l'Hyénarctos de Montpellier ne m'ont pas permis de me faire une idée exacte de la forme cérébrale de ce genre de carnassiers; elles semblent cependant indiquer cer- taines analogies de l'animal dont elles proviennent avec l’Ursus me- lanoleucus *, récemment découvert par l'abbé David dans les mon-

1. Hyænodon insignis, P. Gerv., Zool. et Pal. frane., p. 209, pl. vin, fig. 3-7. 2. Ursus melanoleucus, David, Nouv. Arch. du Mus., t. V, p. 13 du Bulletin.

136 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSEUM.

tagnes du Thibet oriental, et dont M. Alphonse Edwards” à fait avec raison un genre à part qu'il a nommé Ailuropoda. L'Ours mélanoleuque, qui se rattache aux Ours par une grande partie de ses caractères, a le crâne de forme presque hyénoïde et ses dents sont plus compli- quées que celles des Ours.

La carnassière supérieure esten particulier pourvue d'un second tubercule interne, ce qui n'existe pas dans | Hyénaretos, quoique celui-ci ait cette dent moins simple qu'elle ne l’est chez les Ours,etses fausses molaires, sauf la première, sont aussi plus fortes que dans ce genre, mais d’une autre forme. La force et l'écartement des arcades zygomati- ques de l’Ailuropode se retrouvent dans l'Hyénarctos. Il y a aussi beau- coup d'affinités par certaines particularités du système dentaire entre ce genre et le Panda (Ailurus fulgens), qui vit dans les mêmes régions que lui. L’Ailuropode tient donc, d'une part, aux Hyénarctos et aux Ours, d'autre part il se rattache au Panda, qu'il relie plus inti- mement aux Ursidés qu'on n'aurait pu le croire.

Le moule intra-crânien de l’Ailuropode indique un cerveau plutôt comparable à celui des Ours qu'à celui d'aucun groupe de carnivores, etilest, en particulier, facile à distinguer de ceux des Félis et des Hyènes. Cependant ce n’est pas tout à fait le cerveau des Ours. La scissure de Sylvius y est plus oblique en arrière, mais elle est égale- ment grande; la branche antérieure de la circonvolution qui l'entoure est aussi plus étroite. La partie antérieure des hémisphères se rétrécit beaucoup plus et elle est plus déprimée ; les lobes olfactifs sont à leur tour plus longs et ils sont plus grêles. Il y a un pli de passage allant de la seconde circonvolution à la troisième, ce qui n’a pas lieu chez les Ours, et cette troisième circonvolution tend davantage à se dédoubler en deux. On trouve d’ailleurs une surface losangique bien dessinée en arrière de l'aire frontale. Les circonvolutions semblent, il

1. Comptes rendus hebd., t. LXX, p. 342; 1870.

FORMES CÉRÉBRALES DES CARNIVORES. 137 est vrai, plus épaisses que chez les Ours, mais je crois que ce carac- tère se retrouvera chez l'Hyénarctos. Enfin le cervelet est plus à dé- couvert que chez les différents genres d’Ours que j'ai pu observer.

: Du cerveau des carnivores compris par de Blainville sous le nom de Subursus.

Plusieurs genres, composés chacun d’un petit nombre d'espèces ou même d’une seule, qui ont avec les Ours certaines affinités, tout en présentant à d’autres égards des différences assez sensibles, ont été réunis par de Blainville en un groupe unique auquel il a donné le nom de Subursus *. Ces animaux, qui ne constituent pas un groupe aussi naturel que ceux des Félis ou des Canis, et que divers auteurs séparent les uns des autres pour en former autant de petites familles distinctes, sont presque tous plantigrades, et leur régime est omni- vore; ils sont, pour ainsi dire, satellites du groupe des Ursidés, et c’est ce que l'auteur de l'Ostéographie a voulu exprimer par le nom sous lequel il les a réunis.

I dit en parlant d’eux : « On voit comment cette division des car- nassiers, commençant par les Mydaus, qui ont la queue très-courte, doit se continuer par les Blaireaux comprenant les Arctonyx, par les Pandas ou Ailurus, les Ratons ou Procyon, les Coatis ou Masua, et finir par les Kinkajous ou Caudivolvulus et les Arctictis, qui ont la queue très-longue et prenante. »

Dans son fascicule relatif aux genres dont il vient d’être question, de Blainville décrit aussi, comme devant être réunis aux Subursus, six genres éteints qui, pour la plupart, ne sont pas moins différents

1. Ostéographie, Généralités sur les Carnassiers et fascicule relatif au genre Subursus. 2. Loc. cil.: Généralités, p. 62,

VI. 18

138 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSEUM.

les uns des autres que ceux actuellement vivants avec lesquels il leur suppose des affinités.

Ces genres sont les suivants :

Pterodon, Blainv., établi sur l'animal fossile des plâtrières des environs de Paris, que Cuvier avait précédemment signalé comme ‘étant un Thylacyne ! ;

Taxotherium, Blainv. Pour l'animal également extrait des plà- trières parisiennes, que Cuvier avait rapproché des Coatis?; c’est maintenant l’Ayænodon parisiensis;

Arclocyon, Blainv. Carnassier plus singulier encore, dont les dé- bris ont été trouvés dans les grès tertiaires les plus inférieurs des environs de La Fère (Aïsne) ;

Amphicyon, Lartet ;

Amphiarctos, Blainv., comprenant l'Hyœnarctos sivalensis de Cau- tley et Falconer;

Hyænodon, de Laizer et de Parieu.

Nous avons déjà dit quelques mots des Ptérodons, qui nous pa- raissent être des animaux trop voisins des Hyénodons pour qu'on puisse les en éloigner, du moins dans l’état de nos connaissances à leur égard. Le genre Taxothérium fait lui-même double emploi avec celui des Hyénodons.

Les Amphicyons en sont bien différents. Ils ont le système den- taire des Canidés et la présence d’une perforation au-dessus du con- dyle interne de leur humérus ne suffirait pas pour les faire séparer de ces carnivores.

Quant aux Hyénarctos Amphiarctos, nous venons d'en rap- peler les affinités à propos de l’Ailuropode. Ce sont plutôt des Ours que des Subursus.

Resterait donc l'Arctocyon, mais nous verrons plus loin que ce

1. Disc. sur les révolutions du globe, édit., p. 335; 4830. 2. Oss. foss., t: UII, p. 269:

FORMES CÉRÉBRALES DES CARNIVORES, 139 genre, malgré certains rapports de sa dentition avec celle des Ratons, ne paraît pas devoir être rapproché de ces derniers; c’est au groupe des Marsupiaux plutôt qu'à la sous-classe des mammifères monodel- phes qu'il semble appartenir.

Les animaux de genres actuels, que de Blainville’a décrits comme étant des Subursus, ne doivent pas non plus rester tous dans ce groupe. Le Blaireau, l'Arctonyx et le Midaus me paraissent devoir être reportés parmi les Mustélidés et particulièrement associés aux Mouf- fettes, tandis que les Arctictis sont plutôt des Viverridés voisins des Paradoxures et des Pagumas que des animaux comparables aux Ours.

Ces distinctions ne laissent plus, dans la division des Subursus, que le Panda, le Raton, le Coati et le Kinkajou, animaux plantigrades pourvus d’une longue queue, ayant les dents appropriées à un régime omnivore et qui manquent de cœcum, caractères qui se retrouvent en partie chez les Blaireaux et chez quelques autres Mustélidés de la même tribu que ce dernier, mais avec un système différent de colora- tion. C’est en effet une particularité distinctive des Mélins que d’avoir les parties supérieures du corps plus claires que les inférieures, et cela n’a pas lieu chez les Subursus des genres que nous venons de signaler. La dentition des Mélins est en outre différente de celle des Subursus. :

Dans son mémoire sur la classification des carnivores ‘, M. Flower a reporté parmi les Subursus un animal dont les affinités m'avaient paru jusqu'à ce jour fort obscures : je veux parler du Bassaris.

En interprétant quelques détails donnés par moi au sujet de plu- sieurs particularités anatomiques propres à ce genre *, tels que l’ab- sence de cæcum, la présence d’un os pénial allongé et la forme de la carnassière supérieure, M. Flower a été conduit à rapprocher le Bas-

4. Loc. cil., p. 30. 2. Voyage de la Bonite, Zoologie, t. X, p.18.

410 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSEUM.

saris des Subursus, tandis que je l'avais considéré comme intermé- diaire aux Viverridés et aux Mustélidés. Cette manière de voir me pa- raît préférable à celle que j'avais proposée, car, en associant le Bassaris aux Ratons et aux Coatis, elle tient compte non-seulement des caractères que je viens de rappeler, mais aussi du mode de colo- ration de cet animal dont la queue est annelée comme celle des Coatis et des Ratons. En outre, elle n’est pas contredite par la station géo- graphique du Bassaris, puisque cet animal est américain comme le sont aussi ces deux genres, tandis que tous les Viverridés sont des carnivores de l’ancien continent.

Je n'ai pas eu l’occasion d'examiner le cerveau du Bassaris en na- ture, mais on trouvera, sur une des planches de ce mémoire ‘, la figure de son moule encéphalique, et il n'échappera à personne que la forme générale en est peu différente de celle du Coati, malgré le caractère moins apparent de ses circonvolutions. On peut même en- trevoir au moyen de ce moule une certaine ressemblance des circon- volutions cérébrales du Bassaris avec celles des Coatis, et, en particu- lier, une circonvolution sylvienne proportionnellement grande et bien isolée, ce qui est un caractère des Ursidés. II y a aussi une circonvo- lution intermédiaire forte et large et une circonvolution de la faux tendant à se dédoubler. De plus il existe un pli crucial.

Ces caractères sont très-apparents sur le Coati* (genre Nasua, Storr), surtout quand on a dépouillé le cerveau de ses enveloppes ”, et l'on constate aisément chez cette espèce l'absence de l'intervalle losangique, remontant de la face interne des hémisphères, que nous avons signalé, comme caractérisant les Ours ainsi que l’Ailuropode.

La circonvolution de la faux a sa branche antérieure plus étroite

que la postérieure, et la circonvolution intermédiaire tend à se joindre

1. PI. vu, fig. 6 (le moule intra-cränien). 2, PI. vu, fig. 41 (le moule intra-cranien). 3. PI. 1x, fig. 10 (le cerveau dépouillé de ses enveloppes).

FORMES CÉRÉBRALES DES CARNIVORES. 11

à cette circonvolution marginale supérieure par deux plis de passage, l'un antérieur, l'autre postérieur.

Le Raton (genre Procyon, Storr ‘) diffère peu du Coati sous ces dif- férents rapports, mais son cerveau est plus régulièrement ovalaire.

Le Kinkajou (genre Cercoleptes, Iliger)* a le cerveau plus court et plus élargi au-devant du sillon crucial; sa circonvolution de la faux est plus large encore, à courbure plus régulière, mais en même temps la surface de cette circonvolution tend plus évidemment à se dé- doubler, ce qui est attesté par la présence d’une série de dépressions très-apparentes placées sur sa ligne médiane. Le sillon crucial est oblique en avant; les contours généraux sont plus arrondis. Ce genre diffère cependant des précédents en ce qu'il n'offre aucun pli de pas- sage réunissant entre eux les trois étages des circonvolutions de la surface convexe. Quelques plis secondaires se remarquent sur la base postérieure de la circonvolution sylvienne dans sa jonction avec l'aire sphénoïdale de l'hippocampe.

Le moule encéphalique du Panda (genre Ailurus, EF. Cuv.) * a de l'analogie avec celui des animaux qui nous occupent, mais il est, comme le cerveau du Kinkajou, plus différent de ceux des Ratons et des Coatis que ces derniers ne le sont entre eux. Je n’y vois pas non plus d'aire losangique distincte, mais il y a de même un sillon crucial bien prononcé ; la circonvolution de la faux y est tortueuse et dédoublée en arrière de ce sillon ; la circonvolution intermédiaire présente une courbure très-prononcée, et celle de la scissure, qui en est distincte dans tout son pourtour, a sa branche antérieure plus grêle que la postérieure; en outre, la scissure paraît large et profonde. La forme générale du moule encéphalique du Panda est toutefois moins

4. PI. vu, Gg. 12 (le moule intra-cränien). PI. vin, fig. 3 (le cerveau dépouillé de ses membranes). 2. PI. vu, fig. 10 (le moule intra-crânien) et pl. 1x, fig. 3 (le cerveau dépouillé de ses

membranes). 3. PI. vur, Gg. 8 (le moule intra-cränien).

112 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM.

semblable à celle de lAiluropode qu'on n'aurait pu le supposer, en tenant compte des affinités qui rapprochent ces deux genres. Le cer- veau du Panda est plus oblong et plus régulièrement ovalaire.

Sa partie antérieure est moins rétrécie, et il a les lobes olfactifs plus gros et plus sessiles; ses circonvolutions sont aussi moins plis- sées, et le cervelet est un peu moins à découvert. Ces particularités l'éloignent pourtant moins de l'encéphale des autres Subursus que de celui du reste des carnivores, et, jointes à celles que le Panda pos- sède en propret, principalement dans son système dentaire, elles justifient Ja séparation de ce genre en un petit groupe équivalant à ceux que nous avons dit être satellites des Ursidés et dont l’un repose sur le seul genre Kinkajou, tandis que l'on peut réunir dans l'autre

les Coatis, les Ratons et les Bassaris.

VIe

Du cerveau des Mustélides.

Le Blaireau, le Télagon (genre Wydaus, F. Cuvier) et les autres genres de la tribu des Mélins, que de Blainville a réunis aux Subur- sus, n'ont, comme les Mouffettes, les Gloutons, les Martes, les Putois, les Zorilles et les Loutres dont le même auteur fait son groupe des

Mustela *, qu'une seule paire d'arrière-molaires tuberculeuses à lune

1. Le squelette de Panda que notre collection vient de recevoir du Thibet, par les soins de l'abbé David, présente 7 vertèbres cervicales, 44 dorsales et autant de paires de côtes, 5 lom- baires, 3 sacrées dont 2 sont en rapport avec les os iliaques, et 48 caudales. Son humérus est percé d’un trou au-dessus du condyle interne. Ses phalanges onguéales sont raccourcies, re- levées dans leur gaine et de même forme que celles des carnivores à ongles rétractiles. Leur ressemblance avec celles des Félis mérite d’être signalée.

Les phalanges onguéales de l’Ailuropode présentent une disposition analogue. Cet animal a aussi une perforation au-dessus du condyle interne de l’humérus; ses membres sont très-ro- bustes, plusieurs autres caractères les rapprochent en même temps des Ours.

2. Ostéographie, genre Mustela.

FORMES CÉRÉBRALES DES CARNIVORES. 143

et à l'autre mâchoires !, et il ne paraît pas possible, en tenant compte de leurs autres caractères, de les éloigner de ces animaux, comme il le voulait; aussi les ai-je placés avec eux dans la famille des Musté- lidés ?.

Cette famille réunit ainsi des espèces de taille assez différente les unes des autres. Les Blaireaux et les animaux qui s’en rapprochent le plus, comme le Taxidé, le Carcajou et l'Arctonyx, le Glouton, le Taïra et plusieurs espèces de Loutres, sont des carnivores de taille moyenne, tandis que d'autres Mustélidés comptent parmi les plus petites espèces du même ordre ou sont même très-inférieures à toutes les autres. On devait donc s'attendre à trouver chez les Mustélidés des différentes tribus des particularités notables sous le rapport du cerveau; c'est en effet ce qui a lieu.

Comme nous l'avons fait remarquer en commençant ce mémoire, la Belette (Mustela vulgaris) a des circonvolutions cérébrales, tout en étant un animal de petite dimension, mais son cerveau est plus simple sous ce rapport que celui d'aucun carnivore des genres précédents. On en trouvera la figure dans l'ouvrage de Vimont ?, et j'en ai fait re- présenter le moule intra-crânien ‘, sur lequel il est facile de recon- naître la présence de trois circonvolutions en étages, arquées et sans plis de passage, ainsi que l'existence d’un sillon crucial et une sépa- ration très-marquée entre les aires frontale et nasale. Une dépression se remarque à la surface de l'aire nasale.

Le cerveau du Furet* et celui du Putois (Putorius fœtidus) présentent la même conformation ; cependant la scissure y est un peu plus longue et plus remontée en arrière.

1. La tuberculeuse inférieure manque dans un seul des genres de cette catégorie, le genre Lyncodon, P. Gerv., Hist. des Mammifères, 1. H, p. 15.

2. Hist. nat. des Mammifères, t. I, p. 100.

3. Phrénologie comparée, Allas, pl. zxxiv, fig. 5-6.

4. PI. vr, fig. 3 (le moule intra-crânien).

5. PI. vin, Gg. 2 (le cerveau dépouillé de ses membranes).

AA NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM.

. Le Zorille du Cap (Zorilla striata) * n’a aussi que trois circonvolu- tions dont les surfaces ne sont pas non plus accidentées.

Une petite dépression se voit cependant sur la première en avant du sillon crucial, qui est d’ailleurs très-marqué; mais le sillon de sé- paration, placé entre la deuxième circonvolution et la troisième ou supéro-marginale, ne se prolonge pas beaucoup sur la surface de l'hippocampe. C'est encore un cerveau d’une forme très-simple, eu égard à l’ordre auquel appartient le Zorille.

Dans la Marte et la Fouine (Martes vulgaris et foina) *, on retrouve la même disposition, mais la branche antérieure de la circonvolution sylvienne s’amincit; une autre différence se remarque dans le sillon de l'aire frontale, qui est ici plus prononcée et forme un are à-conca- vité extérieure. L’aire frontale reste moins complétement lisse.

Le Pécan (Martes canadensis) *, que l'on rapporte au même genre que les Martes et les Fouines, dépasse ces espèces en grandeur, et une complication déjà évidente s’observe dans ses circonvolutions cérébrales. Si la première ou la sylvienne conserve une certaine graci- lité de sa branche antérieure, la seconde ou intermédiaire est plus contournée sur son trajet, et la troisième ou marginale, c'est-à-dire celle qui avoisine la faux, tend à se dédoubler dans sa moitié posté- rieure, en même temps qu'elle se dévie et s'écarte en avant pour re- cevoir le sillon crucial et donner plus de surface à l'aire frontale. Le sillon arqué, placé au centre de cette aire, paraît plus prononcé. Le cervelet est aussi plus recouvert, et la face postérieure des hémisphères plus excavée.

Nous arrivons ainsi au Taïra (Galictis barbara), espèce encore plus grande de Mustélidé terrestre qui, avec une semblable complication

de la partie antérieure des hémisphères, présente un dédoublement

4. PI. 1x, fig. 4 (le cerveau dépouillé de ses membranes). 2. PI. vin, fig. 3 (le cerveau dépouillé de ses membranes). 3. PI. vu, fig. 9 (le moule intra-crânien).

FORMES CÉRÉBRALES DES CARNIVORES, 145 évident de la moitié postérieure des deuxième et troisième circonvo- lutions. Cependant le nombre des circonvolutions superposées reste encore fixé à trois.

Le’Glouton (Gulo luseus) est plus grand encore; mais il ne parait pas continuer cette gradation. Ses hémisphères ‘ont, il est vrai, leur face postérieure excavée et le bord postéro-supérieur anguleux ; ils recouvrent une grande partie du cervelet, s'élargissent latéralement en arrière et ont les replis de leur moitié antérieure contournés ; mais je n'y retrouve pas, du moins sur le moule intra-crânien, le dé- doublement des deux circonvolutions supérieures caractéristiques du Taira.

Le Blaireau commun * a le cerveau d’une forme peu différente. Ses circonvolutions principales, encore au nombre de trois, sont sensible- ment flexueuses sur leur trajet, quoique dépourvues de plis de pas- sage. La branche antérieure de la première ou sylvienne est amincie; la seconde ne se dédouble ni en avant ni en arrière ; mais la troisième, la plus compliquée de toutes, s’élargit notablement pour recevoir le sillon crucial, et elle présente en arrière de ce sillon, dans son expan- sion latérale, une excavation linéaire supplémentaire. Le cerveau du Blaireau est en outre remarquable par l'étendue de ses parties fron- tale et sourcilière, ce qui augmente sensiblement le volume de sa moi- tié antérieure et fait paraître la scissure de Sylvius comme rejetée en arrière.

Il y à une faible indication de l'aire losangique dont nous avons parlé en décrivant le cerveau des Ours, et de nouveaux plissements semblent commencer à se former sur la région orbitaire.

A en juger par son moule intra-crânien, le Aalel (Mellivora ca- pensis) a une forme cérébrale fort analogue à celle du Blaireau et du Glouton.

4. PI. vi, fig. 7 (le moule intra-cränien).

2. PL. 1x, fig. 6 (le cerveau dépouillé de ses membranes). VI. 19

4116 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM.

Les Loutres plutôt la tribu des Loutrins, car ce groupe com- prend plusieurs genres assez distincts, relèvent pour leur cerveau de la même forme générale que les Blaireaux, mais ils ont cet organe plus rétréci en avant, tandis que les trois circonvolutions externes ou circonvolutions principales y présentent une complication plus évidente.

Dans la Loutre de nos pays (Lutra vulgaris) ", la seissure de Sylvius est penchée en arrière et la branche antérieure de la circonvolution qui l'entoure reste faible ; la deuxième circonvolution est élargie dans son milieu, l'on voit une forte dépression linéaire ainsi qu'un commencement très-marqué de dédoublement ; la troisième circonvo- lution est à son tour également élargie en avant et dédoublée auprès du sillon crucial ainsi que dans sa portion postérieure, au-dessus de la grande anse de la circonvolution intermédiaire. ;

Les Loutres ont le cervelet à peu près recouvert; leur sillon cru- cial a ses branches très-obliques en avant, et leur aire frontale se ré- trécit antérieurement, cette partie du cerveau étant moins étendue chez elles que chez les Blaireaux.

Les particularités principales du cerveau de la Loutre d'Europe se retrouvent chez les autres animaux de la même tribu. J'ai parti- culièrement constaté leur présence dans la Loutre du Chili (Lutra chi- lensis) du genre Lataxie ; dans la Loutre sans ongles (Lutra aonyx) du genre Aonyr; dans la Saricovienne du Brésil (Lutra brasiliensis) et dans l'Enhydre marine (Enhydris marina), au moyen des moules intra-crâniens de ces différents animaux. La Loutre du Chili à les circonvolutions plus épaisses et, par suite, un peu plus simples ; lAonyx et la Sari- covienne, relativement à leur volume, ont le cerveau plus arrondi, plus court dans sa surface; celui de l'Enhydre * semble tendre encore

davantage vers les Phoques.

4. PL. 1x, fig. 8 (le cerveau dépouillé de ses membranes). 2. PI. vi, fig. 9 (le moule intra-crânien).

FORMES CÉRÉBRALES DES CARNIVORES. 147

MIX:

De la forme cérébrale de l'Arclocyon et de quelques autres caractères propres

au méme animal.

Le plus ancien des genres de la période tertiaire, à régime car- nassier, que l’on ait rapporté à l'ordre des carnivores est celui des Aretocyons dont nous avons déjà rappelé le nom à propos des Subur- sus. Il provient des grès glauconieux de La Fère (Aisne), qui rentrent dans les assises les plus inférieures de la série des terrains d'abord confondus sous le nom d’Éocènes et font partie de la division de cette série à laquelle j'ai donné le nom d'Orthrocène. De Blainville y voit une forme, probablement aquatique, ayant de l’analogie avec les Blaireaux par la brièveté et la solidité de ses membres, avec les Kinkajous par l'apparence de sa tête et par sa queue, ainsi que par l'apparence com- plétement tuberculeuse de ses arrière-molaires, enfin avec les Oto- cyons ou Mégalotis par sa formule dentaire.

La multiplicité des affinités attribuées par de Blainville à l'Arcto- cyon montre bien quelle hésitation restait dans l'esprit du savant auteur de l'Ostéographie au sujet de la véritable place qu'il faut attri- buer au genre dont il nous reste à décrire la forme cérébrale. IT le rapporte en définitive à ses Subursus, et l’on doit reconnaitre en effet une certaine ressemblance dans la forme des dents de l’Arcto- cyon avec celles des Ratons et des Coatis. Les tuberculeuses supé- rieures, bien visibles sur le seul crâne que l’on possède, sont subear- rées à leur couronne, à angles émoussés, et garnies de quatre tubercules bien apparents. Mais ici déjà se présente une première différence,

ces dents étant au nombre de trois paires au lieu de deux, ce dont de

1. Arclocyon primævus, Blainv., Ostéographie, genre Subursus, p.73, pl. xnr.

1148 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSEUM.

Blainville a évidemment voulu tenir compte lorsqu'il compare l'Areto- cyon aux Otocyons.

En avant de ces trois dents existait une carnassière ici brisée, et cette carnassière était elle-même précédée de trois paires de fausses molaires dont les deuxième et troisième à doubles racines; la pre- mière au contraire uniradiculée. Il y avait une paire de canines sem- blables à celles des carnivores ; quant au nombre des incisives supé- rieures, il ne peut être indiqué, la partie osseuse qui les supportait ayant complétement disparu.

On sait peu de chose au sujet des dents inférieures de l'Arctocyon, et de Blainville les donne même comme lui étant tout à fait inconnues. Cependant la planche qu'il a consacrée à ce genre éteint donne la figure d’une portion symphysaire de l'os de la mandibule sur laquelle on voit le reste d’une canine comparable par sa forme et par l'emplace - ment qu'elle occupe à celle des carnivores ; auprès de cette canine sont deux alvéoles indiquant la présence d'autant d'incisives placées de chaque côté entre elle et la symphyse mandibulaire. La planche pu- bliée par de Blainville exprime très-bien cette disposition, mais il a omis d'en parler dans son texte. En revoyant la pièce dont il s’agit, je crois difficile d'admettre que l'Arctocyon ait eu plus de deux paires d'incisives inférieures, du moins dans l'âge adulte.

Il y a aussi quelques changements à faire à la description donnée par l’auteur cité du crâne de lArctocyon. Ce qui est surtout remar- quable dans cette pièce, c'est l'étroitesse de la partie moyenne répon- dant au milieu des arcades zygomatiques. Ces arcades sont fortes et écartées; la boîte cérébrale est petites et, au lieu que sa crête sagittale soit relevée en une sorte de muraille allant rejoindre la saillie consi- dérable et en forme de soc que fait la crête occipitale, elle est surbais- sée et comme excayvée. À mon avis, de Blainville restaure inexacte- ment le crâne de lArctocyon quand il lui attribue la crête sagittale

surélevée par laquelle il rejoint, dans la figure publiée dans son ou-

FORMES CÉRÉBRALES DES CARNIVORES. 149 vrage, la fin du chanfrein à la saillie tout à fait exceptionnelle de loc- ciput, J'ai enlevé cette crête surajoutée, qui avait été faite en plâtre et dont le dessin publié dans l'Ostéographie donne la représentation au trait, et j'ai ainsi rendu à la tête sa forme primitive et réelle.

Le front de l'Arctocyon est élargi et il occupe un espace comme l'ancéolé ; les cornets olfactifs sont fort développés ; les os du nez se prolongeaient exceptionnellement en avant de l'aplomb des ca- nines.

Il ne m'est pas possible de dire si le canal lacrymal s'ouvrait en dedans de l'orbite, comme chez les carnivores monodelphes, ou en dehors et en avant de la cavité orbitaire, comme chez les Marsupiaux ; mais je constate qu'il existait à la partie postérieure de la surface. pa- latine une paire de foramina soutenant sans doute une membrane fibreuse et interrompant sur ce point la partie ossifiée des os palatins, ce qui est une disposition particulière aux Marsupiaux. Ce caractère, joint à la petitesse de la boîte crânienne, m'autorisait à penser, comme Laurillard ! avait déjà été conduit à le faire en constatant le peu de capacité du crâne, qu'il s'agit plutôt ici d'un animal didelphe que d’un monodelphe. Aussi ai-je été désireux de voir si le cerveau lui-même viendrait appuyer cette interprétation.

Notre pièce se prêtait à un pareil examen, mais il fallait une main habile pour arriver au résultat proposé. M. Stahl s'en est parfaitement acquitté. I a retiré de l'intérieur du crâne, sans l’endommager, la moitié gauche du moule naturel du cerveau que le dépôt gréseux y avait formé, et, comme il a été facile de modeler l’autre moitié du cerveau, nous avons ainsi obtenu la forme, aussi exacte que possible, de ce der- nier *. Le crâne de l’Arctocyon a été ensuite réparé et moulé pour être envoyé avec le modèle restauré de son cerveau aux musées avec lesquels notre établissement est en relation d'échanges.

4. Dict. univ. d’hist. nat., t. IX, p. 400. 2. PI. vi, fig. &.

150 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSEUM.

Le moule cérébral de l'Arctocyon n’est comparable à celui d’au- cun €carnivore. Le cervelet et probablement aussi les tubercules qua- drijumeaux y étaient complétement à découvert; les hémisphères cérébraux en étaient fort petits proportionnellement à la taille de l'animal et n'offraient que des circonvolutions tout à fait rudimen- taires indiquées par un sillon longitudinal placé sur leur moitié anté- rieure, tout le reste paraissant lisse; enfin les lobes olfactifs étaient gros, cylindriques, aussi épais que la partie antérieure des hémi- sphères, et plus longs que chez aucun des animaux de l’ordre dont nous traitons.

Ce n’est qu'à celui.des Marsupiaux que lPon peut comparer le moule cérébral de l’Arctocyon. Sa forme générale rappelle de préfé- rence celui des Sarigues, et s’il présente des indices de circonvolu- tions plus marquées que chez la plus grosse des espèces de ce dernier genre, la Sarigue de Virginie, cela est en rapport avec cette autre particularité que la taille de l’Arctocyon était notablement supérieure à celle de toutes les Sarigues actuelles. En effet, l'Arctocyon appro- chait du Thylacyne par ses dimensions ; mais si, ce que je suis porté à admettre, il rentre comme ce dernier et comme la Sarigue dans Ja sous-classe des Marsupiaux, il n'appartient cependant à aucun des groupes de cette sous-classe qui existent aujourd'hui, et je propose d'en faire une famille à part sous le nom d’Arclocyonidés.

Les Arctocyonidés étaient des Marsupiaux omnivores dont le ré- gime, en tenant compte des différences apportées par l'époque à laquelle ils ont vécu, peut être considéré comme ayant eu de l’analo- gie avec celui des Ratons, des Coatis, des Kinkajous et des Pandas. Mais, s’il avait quelques rapports avec ces animaux par le genre de son alimentation, il en était fort différent par la forme de son crâne, par

sa formule dentaire, par la conformation de son cerveau et par d’autres

A. Nouv. Arch. du Mus., t. V, p. 246, pl. x1v, fig. 43.

FORMES CÉRÉBRALES DES CARNIVORES. 451

caractères au nombre desquels on peut citer la forme de plusieurs de ses 0.

Les particularités connues de son ostéologie l’éloignaient en effet des Subursus ainsi que des autres monodelphes, lArctocyon ayant les os longs plus robustes que cela n’a lieu chez ces animaux et d’une forme plus comparable à ce que l’on voit chez les Phascolomes. C’est ce que l’on reconnaîtra en mettant en regard les figures données par de Blainville de son humérus, de son radius, de son cubitus et de son fémur avec les mêmes os pris chez le genre de Marsupiaux que nous venons de citer.

Il n'eût pas été moins intéressant de pouvoir observer la forme cérébrale du Palæonictis®, ce carnassier au moins égal au Sarcophile oursin par ses dimensions et à dents également robustes et en appa- rence peu différentes des siennes, qui a été découvert dans les li- gnites du Soissonnais avec le Coryphodon.

De Blainville a décrit des fragments de la mâchoire inférieure du Paléonictis, et il rapporte cet animal à sa grande division des Viverra *.

Malheureusement je n’ai pu recueillir jusqu'ici aucun détail nou- veau capable de décider des affinités de ce genre et ne puis rien ajou- ter autre chose à ce qui en a été dit, si ce n’est que la mâchoire in- férieure ne présentait pas dans sa région angulaire l'élargissement et la double saillie qui se voient au bord inférieur de cette partie chez les Marsupiaux.

Cest un caractère important qui ne permet pas, dans l’état actuel de nos connaissances sur le Paléonictis, de classer ce genre ailleurs que parmi les Monodelphes.

A. Viverra gigantea, Blainv., Ostéographie, genre Viverra, p. 76, pl. xur.

152 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM.

VEUT,

Remarques générales sur le cerveau des carnivores et observations relatives

à la classification de ces animaux .

Après avoir acquis une certaine expérience que le maniement de pièces nombreuses ne tarde pas à donner, on peut reconnaître assez aisément les formes primordiales propres au cerveau des diffé- rents groupes de mammifères carnivores et, dans bien des cas, ar- river à définir les dérivés secondaires de ces formes, comme on le fait aussi au moyen du système dentaire des mêmes animaux, de leur crâne ou de quelques autres de leurs organes les plus importants.

Chacune de ces formes cérébrales se laisse facilement rapporter à la famille, au genre, parfois même à l'espèce dont elle est caracté- ristique.

Comme les mammifères des autres ordres, les carnivores sont en effet des animaux d'autant plus semblables entre eux par la conforma- tion de leur cerveau ou, au contraire, d'autant plus différents les uns des autres sous ce rapport, qu'ils présentent aussi plus d’analogie dans le reste de leur organisation ou qu'ils en ont moins. Si l’on ajoute à la notion exacte de ces similitudes et à celle de ces différences, toutes également tirées de l'organe qui sert de siége principal aux fonctions de relation, la connaissance des données comparatives que fournit l'ob- servation des mœurs propres aux mêmes animaux, on sera naturelle- ment conduit à chercher dans chaque disposition particulière du cer- veau un rapport avec la manière de vivre des espèces qui la présentent.

Sans être encore en état de juger des conditions de ce rapport, on entrevoit dans l'observation comparative des formes cérébrales con-

cordant avec des mœurs particulières les bases d’une phrénologie

FORMES CÉRÉBRALES DES CARNIVORES. 153

réellement scientifique, et cette phrénologie, au lieu de rester hypo- thétique ou hasardée comme létait celle de Gall et de son école, de- viendra plus exacte et plus rationnelle à mesure que l'anatomie aidée de la physiologie permettra de la dégager des nuages qui l'obscur- cissent encore. Les naturalistes hâteront ses progrès en étendant ces études aux différents ordres de la classe des mammifères.

Ainsi que nous l'avons dit en commençant ce mémoire, et comme l'ont d’ailleurs démontré les développements dans lesquels nous ve- nons d'entrer, le cerveau des carnivores a toujours ses hémisphères sillonnés par des plis longitudinaux interceptant des circonvolutions plus ou moins compliquées sur leur trajet. Le nombre minimum de ces circonvolutions principales est de trois, savoir : la circonvolution externe qui entoure la scissure de Sylvius, la circonvolution interne ou de la faux et une circonvolution intermédiaire alors unique. Cette disposition est très-évidente chez les petites espèces de Mustélidés.

Dans les Canidés, quel qu’en soit le genre, il y a une circonvolu- tion de plus, ce qui conduit à distinguer une circonvolution intermé- diaire inférieure et une circonvolution intermédiaire supérieure ; en outre, chez ces animaux, la circonvolution intermédiaire supérieure se dédouble dans sa partie postérieure. Quant à la complication plus ou moins grande des hémisphères cérébraux, elle tient, dans ce grand groupe de carnivores comme dans les autres, à la flexuosité des circonvolutions elles-mêmes ou à leur simplicité ainsi qu'à la surface tantôt plus grande, tantôt moindre de l'aire dont la circonvolution interne entoure le sillon crucial. Cette complication-croît avec la taille etse montre par conséquent d’une manière d'autant plus évidente que les espèces observées ont des dimensions plus grandes.

Les Félidés ont la circonvolution sylvienne incomplète, mais avec une tendance fréquente de la circonvolution interne au dé- doublement. Un autre caractère de ce groupe consiste dans l’exis- tence d’un pli de passage reliant la circonvolution sylvienne, dont les

VI, ; 20

154 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSEUM.

deux branches ont le plus souvent un développement inégal, à la cir- convolution intermédiaire. L'Hyène, le Protèle et, parmi les fossiles, l'Hyénodon rentrent dans cette catégorie. Le Cryptoprocte la relie à certains égards aux Viverriens.

La présence de trois circonvolutions est fréquente chez les Viver- ridés, famille dont les deux principales tribus sont celles des Viver- riens et des Mangustiens. Plusieurs genres de Viverriens ont quatre circonvolutions très-distinctes.

Certaines Mangoustes semblent avoir cinq circonvolutions, mais cela par suite du dédoublement de deux des trois cireonvolutions supé- rieures des Félidés. 1

Quant aux Ursidés, on leur reconnaît aussi quelques dispositions propres et on leur rattache certains Subursus, plus particulièrement le Panda et l’Ailuropode. Cest des Mustélidés qu'il faut au con- traire rapprocher le Blaireau, mais en associant ces deux catégories d'animaux, c’est-à-dire les Ours ainsi que les vrais Subursus d’une part, et, d'autre part, les Mustélidés ainsi que les Loutres de divers genres, dans un même groupe naturel comparable à ceux qui com- prennent soit les Canidés, soit les Félidés et les Viverridés réunis.

Lorsque je me suis occupé de la classification des carnivores dans un précédent ouvrage ‘, j'ai admis sept familles de ces animaux : les Ursidés, les Subursus, les Viverridés, les Félidés, les Hyénidés, les Ca- nidés et les Mustélidés, répondant, sauf quelques modifications de détail, aux grands genres Ursus, Subursus, Viverra, Felis, Hyæna, Canis et Mustela, tels que les avait définis l’auteur de l'Ostéographie.

MM. Flower et Gray se sont plus récemment occupés de la classi- fication des mêmes animaux.

Le premier ? s’est en partie guidé sur la considération des perfo-

4. Hist. nat. des Mammifères, t. A, p.A. 2. On the value of the characters of the basis of the cranium in the classification of

ho)

the order Carnivora (Proceer. sool. Soc. London, 1869, p. #.)

FORMES CÉRÉBRALES DES CARNIVORES. 1595

rations de la base du crâne. Cet ordre de carac tères; déjà indiqué par Turner comme digne d'attention, l’a conduit à des rapprochements qui méritent d'être signalés et que justifient à la fois la considération du système dentaire et celle de plusieurs autres parties importantes de l'organisme auxquelles je puis ajouter « aujourd'hui le cerveau lui-même.

Pour M. Flower, un premier grand groupe de carnivores, celui auquel il donne le nom d Éluroïdes (Æluroïdea), comprend les Félidés dont se rapprochent les Cryptoproctidés, les Hyénidés, ayant pour sa- tellites les Protélidés et la nombreuse famille des Viverridés.

Un second groupe, de même importance, prend le nom de Cy- noïdés (Cynoïdea) et répond à nos Canidés.

Le troisième, appelé Arctoïdes (Arctoidea), réunit les Ursidés, les Procyonidés, les Ailuridés et les Mustélidés.

M. Gray ° s'écarte un peu de ces résultats et, dans certains cas, il établit des rapprochements ou des distinctions qui nous paraissent dis- cutables. Telleesten particulier l'élévation des Guépards, des Cynogales, des Blaireaux, des Rhynogales et de quelques autres genres au Tang de familles. IL distingue en outre deux sous-ordres de carnivores : les carnivores proprement dits et les omnivores. Aux premiers se ratta- chent deux catégories principales, savoir : les Éluropodes (Æluro- poda) comprenant les Félidés, les Guépardidés, les Cryptoproctidés, les Viverridés, les Cynogalidés et les Mustélidés; les Cynopodes (Cynopoda) ou les Mélinidés ”, les Herpestidés, les Rhinogalidés, les Canidés, les Mégalotidés, les Hyénidés et les Proté lidés.

Aux omnivores répondent les six familles des Ursidés, Nasuidés, Procyonidés, Cercoleptidés, Bassaridés et Ailuridés.

Je trouve de mon côté trois types principaux dans les cerveaux

des carnivores :

1. Proceed. zool. Soc. London, 1848, p. 63. 9, Catal. of Carnivorous, etc. 1869. 3. Comprenant les Blaireaux, les Ratels, les Mouffettes et les Zorilles.

156 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM.

celui des Canidés [les Cynoïdes de divers auteurs), animaux que je crois supérieurs à ces deux autres types;

> Celui des Félidés auxquels se rattachent d'une façon plus ou moins directe le Cryptoprocte, les Hyènes, le Protèle et les nombreux genres constituant la tribu des Viverriens et même celle des Mangus- tiens ;

3% Les Urso-Mustélidés ou les Ours, les Subursus, circonserits comme il a été dit plus haut, les Mustéliens et Loutrins.

Le second de ces trois types cérébraux répond donc assez exacte- ment à celui des Éluroides de M. Flower; mais, comme je l'ai déjà dit, je serais porté à placer les carnivores qui le composent après les Canidés plutôt qu'avant ces animaux, et je terminerais, comme j'ai depuis longtemps proposé de le faire, la hiérarchie des carnivores par la grande division des Mustélidés en rapprochant toutefois les Ours de ces derniers et en commençant par eux la troisième série des carnivores. Ceux-ci finiraient par les Loutres, qui tendent évidem- ment vers les Phoques par plusieurs points importants de leur struc- ture, mais en étant pourtant supérieurs aux petites espèces de Musté- liens terrestres par la conformation de leur encéphale. Quant à l'Arc- tocyon, je crois avoir démontré que ce n’est pas un monodelphe et qu'il doit par conséquent être retiré de l’orde des Mammifères dont

il a été question dans ce mémoire.

EXPLICATION DES PLANCHES :.

PLANCHE IIL FORMES CÉRÉBRALES DES CARNIVORES.

Fig. 1. CHacaL, du Bengale (Canis |Lupuülus] aureus). Moule de la cavité cérébrale; vu en dessus. Fig. 2. CHacaL d'Algérie (Canis [Lupulus] barbarus, Shaw.) Moule de la cavité cérébrale; vu en dessus. Fig. 3. SIMÉNIE (Canis [Simenia] simensis, Rupp.) Moule de la cavité cérébrale d’un exemplaire envoyé d'Abyssinie par M. Schimper, vu dessus. Lour d'Europe (Canis lupus). Fig. 4. Cerveau dépouillé de ses membranes; vu de profil. Fig. 4, Le mème; vu par sa face supérieure. Fig. 5. Moule de la cavité cérébrale; vu de profil. Fig. 5%, Le même; vu par sa face supérieure, Fig. 6. Métis de Cmiex et de Loue (sujet femelle). Moule de la cavité cérébrale; vu en dessus.

PLANCHE IV. FORMES CÉREBRALES DES CARNIVORES.

Fig. 1. DixGo ou Chien marron de la Nouvelle-Hollande (Canis Dingo, Blumenbach). Moule de la cavité cérébrale de l’exemplaire décrit par F. Cuvier (HWém. du Mus. d’hist. nat.) ; vu en dessus.

1. Toutes les figures sont de grandeur naturelle, elles sont faites sur des moules cérébraux tirés de crânes appartenant aux galeries d'anatomie comparée du Muséum ou de cerveaux éga-

lement déposés dans cette collection. Ces cerveaux proviennent pour la plupart d'animaux morts à la ménagerie.

158 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM.

. CHIEN BouLepoGue de forte race (Canis familiaris mastivus ). Moule de la cavité cérébrale ; vu en dessus.

= ue 12

Fig. 3. CHiEN LÉVRIER (Canis familiaris grajus;. Moule de la cavité cérébrale; vu en dessus. Fig. 4. CHIEN DOMESTIQUE, de la grotte du Pontil (Canis familiaris). Moule de la cavilé cérébrale; vu en dessus. D'après un cräne retiré de la grotte du Pontil, près Saint-Pons (Hérault). Age de la pierre polie. Fig. 5. CHIEN DOMESTIQUE, des lourbières (Canis familiaris). Moule de la cavité cérébrale; vu en dessus. D'après un exemplaire provenant de la collection de M. de Drée, que possède au- jourd’hui le Muséum. Fig. 6. CHIEN DpoGuE (Canis familiaris molossus). Moule de la cavité cérébrale; vu en dessus. D’après un exemplaire de sexe mâle, qui m'a été remis par M. le D' Philippeaux. Fig. 7. CHIEN MATIN (Canis familiaris laniarius). Moule de la cavité cérébrale; vu en dessus. D’après l'exemplaire décrit par F. Cuvier. (Ann. Muséum, t. XVII, pl. xvn, fig. 2.) Fig. 8. CHIEN SAUVAGE de Sumatra (Canis familiaris Sumatrensis). Moule de la cavité cérébrale; vu en dessus. Tiré du crâne rapporté des montagnes de Sumatra par Duvaucel et figuré par de Blainville. (Ostéographie, genre Canis, pl. vi.) FENNEC (Fennecus Zaarensis). Fig. 5. Le cerveau : vu de profil. Fig. 54. Vu en dessus. Tiré d’un exemplaire du Sahara algérien.

PLANCHE V.

FORMES CÉRÉBRALES DES CARNIVORES.

Fig. 4. CHIEN ROQUET (Canis familiaris hybridus). Moule de la cavité cérébrale; vu en dessus.

Fig. 2. CHien KinG’s CrarLes (Canis familiaris). Moule de la cavité cérébrale; vu en dessus,

Fig. 22. Vu de profil.

Fig. 3. Orocyon MEGALoTIS (Olocyon megalolis). Moule de la cavité cérébrale; vu en dessus. Tiré de l'exemplaire rapporté de Cafrerie par Delalande et décrit par de Blainville.

(Ostéographie, genre Canis, p. 57, pl. 1.

Fig 4. RENARD de France (Vulpes vulgaris).

Moule de la cavité cérébrale; vu en dessus.

ŒEXPLICATION DES PLANCHES. 159

Fig. 5. CYNHYÈNE PEINTE (Cynhyæn«a picla).

Moule de la cavité cérébrale; vu en dessus.

Tiré d’un crâne rapporté d'Abyssinie par M. Schimper. Fig. 6. Cuon (Cuon primævus , Hodgson).

Moule de la cavité cérébrale: vu en dessus.

Tiré d’un crâne envoyé du Népaul, donné par M. Hodgson. Fig. 7. Curysocyon (Canis [Chrysocyon] campestris).

Moule de la cavité cérébrale; vu en dessus. Tiré du crâne. Fig. 8. GuéparD, de Sumatra (Cynailurus jubatus).

Moule de la cavité cérébrale; vu en dessus.

Exemplaire envoyé de Sumatra par Duvaucel.

(Voir pl. vin, fig. 7, le cerveau de cette espèce dépouillé de ses membranes.)

PLANCHE VI. FORMES CÉRÉBRALES DES CARNIVORES.

Fig. 4. PROTÈLE HYÉNOIDE (Proleles hyœnoides). Moule de la cavité cérébrale; vu en dessus. Tiré d’un exemplaire rapporté de l'Afrique australe par Delalande. Fig. 2. CRYPTOPROGTE FÉROCE (Cryploprocta ferox). Moule de la cavité cérébrale; vu en dessus. De l’exemplaire rapporté de Madagascar par M. Grandidier, et décrit par lui dans son mémoire rédigé en commun avec M. Alph. Edwards. Fig. 3. BELETTE de France (Mustela vulgaris). Moule de la cavité cérébrale; vu en dessus. Fig. 4. ARCTOCYON PRIMÆVUS , Blainv. Moule naturel de la cavité cérébrale; vu en dessus. De l’exemplaire décrit par de Blainville (Ostéogr., genre Subursus), qui provient des marnes orthrocènes de La Fère (Aisne). Fig. 5. HyozNopon LEPToRuyYNonus, de Laizer et de Parieu. Partie du moule naturel de la cavité cérébrale d’un exemplaire des marnes lacustres miocènes de la Limagne (Puy-de-Dôme). Tiré d’un fragment de crâne acquis avec la collection Croizet; vu en dessus. Fig. 6. PSEUDOELURE HYÉNOIDE (Pseudælurus hyænoides, P. Gervais) {, Moule naturel de la cavité cränienne d’un exemplaire de Sanzac (Gers); recueilli par M. E. Lartet; vu en dessus. Fig. 7. GLouTon BorÉAL (Gulo borealis). Moule de la cavité cérébrale: vu en dessus. Fig. 8. AiLuriN pLanicers (Felis [Ailurinus] planiceps), Nig. et Horsf). Moule de la cavité cérébrale; vu en dessus. Fig. 9. ENHYDRE MARINE (Enhydris marina).

1. P. Gerv., Zool. et Pal. générales, 1e série, p. 45.

160 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM.

Moule de la cavité cérébrale; vu en dessus. Tiré d’un exemplaire donné par M. de Nordmann. Fig. 10. MANGOUSTE DES MARAIS (Herpestes paludosus). Moule de la cavité cérébrale ; vu en dessus. (Voir pl. 1x, fig. 1, le cerveau de cette espèce dépouillé de ses membranes.) Fig. 11. HYÈNE RAYÉE (Hyœæna crocutu). Moule de la cavité cérébrale ; vu en dessus. (Voir pl. 1x, fig. 11, le cerveau de cette espèce dépouillé de ses membranes.)

PLANCHE VII.

Fig. 4. PARADOXURE BoNDAR (Paradoxurus bondar). Moule de la cavité cérébrale; vu en dessus. Exemplaire femelle mort à la ménagerie. {Voir pl. 1x, fig. 2, 22, 2b et 2°, le cer- veau de celte espèce dépouillé de ses membranes.) Fig. 2. EuPLÈRE pe Goupor (Eupleres Goudotii, Doyère). Moule de la cavité cérébrale; vu en dessus. De l'exemplaire rapporté de Madagascar par Goudot et décrit par Doyère. Fig. 3. GALIDIE OLIVATRE (Galidia olivacea, 1s. Geoffr.). Moule de la cavité cérébrale; vu en dessus. De l’exemplaire rapporté par Goudot et décrit par Is. Geoffroy. Fig. 4. MANGOUSTE GRÈLE (Mangusta exilis, P. Gerv.). Moule cérébral ; vu en dessus. De l’exemplaire rapporté de Touranne (Cochinchine) par Eydoux et Souleyet, et décrit par moi dans le Voyage de la Bonite, Zoologie, t. I, p. 32, pl. in, fig. 7-9. Fig. 5. GENETTE DE France (Genella vulgaris). Moule de la cavité cérébrale; vu en dessus. Fig. 6. BassaRis RUSÉ (Bassaris astuta, Licht.). Moule de la cavité cérébrale; vu en dessus. Fig. 7. CIVETTE D'AFRIQUE (Viverra civella). Moule de la cavité cérébrale: vu en dessus. (Voir pl. 1x, fig. 5, le cerveau de cette espèce dépouillé de ses membranes.) Fig. 8. CynoGare De BENNETT (Cynogale Bennellii, Gray). Moule de la cavité cérébrale; vu en dessus. Tiré de l’exemplaire de Bornéo, rapporté par Evdoux et Souleyet, et décrit par moi dans le Voyage de la Bonile, Zoologie, t. I, p. 25, pl. vr. Fig. 9. MARTE PECAN (Marta canadensis). Moule de la cavité cérébrale; vu en dessus. Fig. 40, Kinkayou (Cercoleptes caudivolvulus). Moule de la cavilé cérébrale; vu en dessus. (Voir pl. 1x, fig. 3, le cerveau de cette espèce dépouiilé de ses membranes.) Fig. 44. Coari (Nasna). Moule de la cavité cérébrale ; vu en dessus. (Voir pl. 1x, fig. 10, le cerveau du Coati dépouillé de ses membranes.)

EXPLICATION DES PLANCHES. 161

Fig. 12. RATON LAvEUR {Procyon lotor). Moule de la cavité cérébrale; vu en dessus. (Voir pl. var, Gg. 1, le cerveau du Raton dépouillé de ses membranes.) Fig. 13. BiNTuroN (Areticts binturong, Temm.) Moule de la cavité cérébrale; vu en dessus. Tiré de l’exemplaire décrit par de Blain- ville. (Ostéogr., genre Subursus, pl. 1v.)

PLANCHE VIII.

CERVEAU ET FORMES CÉRÉBRALES DES GARNIVORES.

Fig. 1. RATON LAVEUR (Procyon lotor). Cerveau; vu en dessus. Fig. 2. PROTÈLE HYÉNOIDE (Proteles hyœnoides). Cerveau; vu en dessus. Copie de la figure récemment publiée par M. Flower. Fig. 3. Furet (Pulorius fœtidus furo). Cerveau; vu en dessus. Fig. 32, Vu de profil. Fig. 4. Fouine (Wartes foina). Cerveau; vu en dessus. Fig. 5. SuRICATE (Swricala leiradactyla). Cerveau; vu en dessus. Fig. 6. MANGOUSTE À BANDES (Herpesles fasciatus, Desm.). Cerveau; vu en dessus. Fig. 7. MANGOUSTE DE L'INDE (Herpestes griseus, Desm.). Cerveau; vu en dessus. Lig. 8. PanDA (Ailurus fulgens). Moule de la cavité cérébrale; vu en dessus. Fig. 9. AiLuUROPODE (Ailuropoda melanoleuca! ). Moule de la cavité cérébrale; vu en dessus. Fig. 10. Ours onxé (Ursus ornalus®?). Moule de la cavité cérébrale; vu en dessus.

PLANCHE IX.

CERVEAU DES CARNIVORES.

Fig. 1. MANGOUSTE DES MARAIS {Herpesles paludosus). Cerveau; vu en dessus. Tiré d’un exemplaire du cap de Bonne-Espérance.

1. Si l'emploi qui a déjà été fait du nom d’Ailuropodes devait le faire retirer à ce genre, on pourrait le remplacer ici par celui de Pandarctos, rappelant que l’Ursus melanoleucus de l'abbé David tient à la fois des Ours et des Pandas.

2. Genre Tremarctlos, P. Gerv.

VI. 21

162 NOUVELLES ARCHIVES DU MUSÉUM.

Fig. 2. PARADOXURE BoNDAR (Paradoæurus Bondar). Le cerveau; vu en dessus.

Fig. 2». Vu en dessous. Fig. 2. Partie postérieure des hémisphères après la section des pédoncules cérébraux.

Fig. 2°, Face postérieure et face interne des hémisphères après la section des pédoncules, du corps calleux et du noyau cérébral. Fig. 3. Kinkayou (Cercoleples caudivolvulus). Cerveau ; vu en dessus. Fig. 4. ZoniLce pu Cap (Zorilla striala). Cerveau; vu en dessus. Fig. 5. CIVETTE D'AFRIQUE (Viverra civella). Cerveau; vu en dessus. Fig. G. BLAIREAU de France (Meles caxus). Cerveau; vu en dessus. ig. 7. GuÉéPArD (Cynailurus jubalus). Cerveau; vu en dessus. Fig. 8. LouTRE DE FRANCE (Lutra vulgaris). Cerveau; vu en dessus. Fig. 9. Ours d'Europe (Ursus arclos). Cerveau; vu en dessus. Tiré d’un ours mâle à la ménagerie, de femelle envoyée de Russie et d’un mâle lui-même à la ménagerie. Fig. 40. CoarTi (Nasua). Cerveau; vu en dessus. Fig. A1. HYÈNE TACHETÉE (Hyœna crocuta). Cerveau; vu en dessus.

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BMOIRES MLICIMIENOENETE

Nouvelles Archives du Museum.

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Delahaye Hth Formes cérébrales des Carnivores .

CHACATL DU BENGALE .__ 2. CHACAL D ALGÉRIE. 5. SIMENIE.

il 6. MÉTIS DE CHIEN ET DE LOUP.

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Nouvelles Archives du Muséum Ménones Tone MOI P D

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Imp Becquet a Paris. 1

Formes cerebrales des Carnivores .

L. DINGO._2. BOULE-DOGUE._ 3. LEVRIER._4. CHIEN DE LA GROTTE DU PONTIL._5. CHIEN DES TOURBIÈRES._6. DOGUE. 7. MÂTIN.__ 8. CHIEN SAUVAGE DE SUMATRA. SAFENNEC"

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Memoires . Tome 6. PL.5.

Nouvelles Archives du Museum.

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Formes cérébrales des Carnivores.

j, CHIEN ROQUET._ 2. CHIEN KING S CHARLES._ 3. OTOCYON.-_ 4. RENARD._3. CYNHYÈNE . 6. CUON._ Z CHRYSOCYON.- 8. GUÉPARD.

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Nouvelles Archives du Museum.

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1. PROTÈLE.- 2. CRYPTOPROCTE._ 8. BELETTE._4 ARCTOCYON._ 5. HYENODON._ 6. PSEUDI

Formes cerebrales des Carmivores.

7. GLOUTON.- 8. AILURIN._9. ENHYDRE._10. MANGOUSTE DES MARAIS. 11. HV

Memoires . Tome 6. PL.6.

Ip. Becquet à Paris.

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Memoires .

Imp.Becquet à Paris. Formes cérébrales des Carnivores.

1. PARADOXURE._ 2. EUPLÈRE.-_ 3. GALIDIE._4. MANGOUSTE GRÊLE._5. GENETTE._ 6. BASSARIS. 7. CIVETTE.

8. CYNOGALE.-9. MARTE PÉCAN._10. KINKAJOU._11. COATI._12.RATON._13. BINTURONG.

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Nouvelles Archives du Museum.

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Cerveau et formes

Mémoires. Tome 6.PL.8.

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cérébrales des Carnivores .

TERRANO NS RIRE FOUINE ._ 4. PROTÈLE._ 5. SURICATE._ 6. MANGOUSTE À BANDES.

7. MANGOUSTE GRISE.- 8. PAN]

DA._ 9. AILUROPODE._ 10. OURS ORNE.

Nouvelles Archives du Museum. Mémoires . Tome 6.PL 9.

D elahaÿye Hth.

Inp Becquet à Paris.

Cerveau des Carnivores .

1.MANGOUSTE DES MARAIS._ 2. PARADOXURE BONDAR.__S5. KINKAJOU._ 4, ZORILLE._5. CIVETTE. 6 BLATREAU.

7. GUÉPARD._ 8. LOUTRE.. 9. OURS. 10. COATT.= 1. HYÈNE TACHETFE.

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A LA MÊME LIBRAIRIE

Mémoires gr. in-4° extraits des nouvelles archives du Muséum

Bocourt (F.). Note sur les Reptiles, Batraciens et Poissons, recueillis pendant son voyage dans le royaume de Siam, accompagné du rapport de M. Milne Edwards sur son voyage, 1866, avec 1 pl. . . . . .. . . 3 50

Description d’un Anolis nouveau (A. stigmosus), provenant de la Colombie, 1869. . . . . . . .. » 15

Description de quelques Reptiles et Poissons nou- veaux appartenant à Ja faune tropicale de l'Amérique, 1869 . 4 50

Description de quelques Sauriens nouveaux origi-.

naires de l'Amérique méridionale (genre Anôlis), et d'un Emidactyle (Emydactylus Bouvleri) provenant de V’Archipel du Cap-Vert, 1870. . . . .. 1 50 Description de quelques Gerrhonotes nouveaux, prov. du Mexique et de l'Amérique centrale, 1871. 2 » Becquerel. Mémoire sur les phénomènes électro-ca- pillaires, comprenant les réductions métalliques dans les espaces capillaires, l’Endosmose, l'Exosmose et la

Dialyse, 1869. . MR ES Ce St AR METEES MAS) Mémoire sur les phénomènes électro-capillaires, DAMES EE RON COS Cite RS NAS

Brongniart (A.)et Arthur Gris. Description de quel- ques plantes remarquables de la Nouvelle-Calédonie, 1868, avec 15 pl. . . . . .. He EN OO rEd 42 » Description de quelques plantes remarquables de la Nouvelle-Calédonie, 1871, avec 6 pl. . . . .. 7 » Daubrée. Complément d'observations sur la chute de Météorites qui a eu lieu le 14 mai 1864 aux environs d'Orgueil (Tarn-et-Garonne), 1867, avec 1 pl. et 1 carte géographique. . . . . . . .. . : 3 50 avid {R. P. Armand). eo d’un voyage en Mon- golie fait en 1866 sous les auspices de S. E. M. Duruy, ministre de l'instruction publique, par l’auteur, mission naire de la congrégation des Lazaristes, correspondant du Muséum. Are et 2e part, 1867-1868, av. 6 cartes doub. color. 16 » 3e part. Voyage en Chine, 1869 2 » Ce travail, d’un naturaliste éminent, est particulièrement conçu au point de vue de l’histoire naturelle du pays qu'il

a tiaversé,

Catalogue des Oiseaux de Chine (470 esp.) observés par l’auteur dans la partie septentrionale de l’empire, au nord du fleuve bleu (avec indication des provinces ils ont été observés), de 1862 à 1870. Paris, 1871. 5 »

Rapport adressé à MM. les professeurs-administra- teurs du Muséum d'Histoire naturelle, sur l’histoire na- turelle de la Chine. comprenant le catalogue des [110 espèces de mammifères qu'il a observé (40 espèces nouvelles.) 41811 .-Nerch Vel een

Journal d’un voyage dans le centre de la Chine et dans le Thibet oriental, 1872-74. . . . . . Pr MR LAS

Decaisne. Mémoire sur la famille de Pomacées, 1874, avec 8 pl. . . . 10 »

Deshayes (G.-P.). Diagnoses d'espèces nouvelles de Mollusques terrestres et fluviatiles de la principauté du Mou-pin (Thibet oriental), envoyé au Muséum par M. l'abbé A. David, 1870. . . . . . . . 1 50

Rapport sur une Encrine vivante donnée au Muséum par M. Schramm, inspecteur des douanes à la Guade- loupe, 1870... » 75

Rapport présenté à l'assemblée de MM. les profes- seurs-administrateurs du Muséum, sur l’état actuel des collections dépendantes de la chaire des Mollusques, Annélides, Vers et Zoophytes, 1871. . . . . .. » 75

Description de quelques espèces de Mollusques nou-

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veaux et peu connus envoyés de la Chine par M. l'abbé Armand David. 2 parties: 1873-14 avec 1 pl. double et 3 pl. n.et col. . . . . . EN D MORE 42 » Derhayes et Jullien. Mémoire sur les Mollusques nou veaux du Cambodge envoyés au Muséum par M..le doc- teur Jullien, 1874, avec 4 pl. col. . . . . . . . 14 » Duméril (A.). Note sur la collection des Reptiles et des Batraciens du Mus. d'histoire naturelle, 1865. » 50 Observations sur la monstruosité dite Polymélie, ou augmentation du nombre des membres chez les Batra- ciens anoures, 1865, avec 1 pl.. . . . . . .. MALE nn Observations sur la reproduction des Axolotls dans la ménagerie des Reptiles du Muséum d'histoire naturelle, TCB AVEC INDIA CDI PNR EAP RUE 5 » Prodrome d’une monographie des Esturgeons, et description des espèces de l'Amérique du Nord qui ap- partiennent au s-genre Antaceus, 1867, avec6pl. 11 » Expériences démontrant que la vie aqualique des Axolotls à branchies extérieures se continue après l'ablation des houppes branchiales, 1867. . . . » 75 = Description de diverses monstruosités observées à la ménagerie du Musénm d'histoire naturelle sur des Reptiles Urodéles à branchies extérieures, dits Aæolotls, ASC AVEC LED PEN ARE COURENT ILE 3 » Note sur trois poissons de la collection du Muséum (Aclpenser Dabryanus, A. Dum. Polyodon gladius, V. Mart. Peristethidion prionocephalum, A. Dum.), accompagnée de quelques considérations générales sur les groupes auxquels ces espèces appartiennent, 1868, avec 2 pl.. . . . . .. 4 50

Troisième notice sur la ménagerie des Reptiles du Muséum d'histoire naturelle, 1865. . . . . . . . 1 » Quatrième notice sur la ménagerie des Reptiles dn Muséum d'histoire naturelle, 1869. . . . . . .. 4 50 Fischer (P.). Etude sur les Bryoxoaires perforants de la famille des Térébriporides, 1866, avec 1 pl. . 3 50 Mémoire sur les cétacés du genre Ziphius, 1867 EI ÉCRMOIENE NT 5 50 Recherches sur les Eponges perforantes fossiles, 1868, avec 2 pl. . De AP EE LM) Mémoire sur le Plosaurus grandis, reptile gigan- tesque du Kimmeridge-Clay du Havre, 1869, avec 1 pl.

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lithogr. . . . . . MM Rene ele CRETE EEE PA) Recherches sur les Reptiles fossiles de l'Afrique australe, 1870, avec 2 pl. . . . . . . . . s fetes EN ON OU Révision du genre Vaginula, 1871, avec 1 pl. COIN ee en PEN CR EAU NEC TA OM ae LL Recherches sur les Actinies des côtes océaniques AE RraCE NASA APE RENE Set 5 00

Florent-Prevost. De l'existence de Cornes rudimen- taires sur la tête des femelles de Cerfs, 1869, avec 1 pl.

lithogr. . . . . AE OEnen DO IENO OI CLONE 2 » Gaudry (Albert). Re sur les Paloplotherium, avec 1 pl.1865. . . . . . . . Sn RE LE 2760

Mémoire sur le Reptile découvert par M. Froissard, à Muse (Saône-et-Loire), 1867, avec À pl. doub. 3 50 Germain (Rodolphe). Catalogue raisonné des Oiseaux observés dans la subdivision de Milianah (Algérie), 1865 (162 espèces). . . . . . . . . ARRET Gervais (P.). Mémoire sur les formes cérébrales pro- pres aux Marsupiaux, 1869, avec 2 pl. . « . + . 4 50 Mémoire sur les formes cérébrales propres aux Édentés vivants et fossiles, précédé de remarques sur quelques points de la structure anatomique de ces ani- maux et sur leur classification, 1869, avec 5 pl. 10 »

ns.

Gervais (P.) Mémoiresur les formes cérébrales'propres aux carnivores vivants et fossiles, suivi de remarques sur Ja classification de ces animaux, 1870, avec 7 pl. 12 50 Remarques sur l'anatomie des Cétacés et la division

des Balénidès, tirées de l'examen des pièces relatives à ces animaux, qui sont conservées au Muséum, 1871, avec 6 pl., plus 2 pl. doub. n. et col. . .. . . 16 s Discours prononcé sur la tombe de M. le professeur Aug. Duméril, suivi de la liste de ses travaux scienti- flques, 4874.. . <a dent 2 Ostéologie du Sphargis luth (Sphargis coriacea), 1872, avec 5 pl. . . 7 50 Discours prononcé aux funérailles de M. Louis Rousseau, aide-naturaliste au Muséum, 1874. . » 50 Gratiolet (P.) et Alix. Recherches sur l'anatomie du Troglodytes Aubryi, Chimpanzé d'une espêce nouvelle,

1866,'avbc On EE EEE Te S'en te US CIRE MAN Gris. Mémoire sur la moelle des plantes ligneuses, 4870, avec 9 pl..." 4 . RON LAN :)

Guichenot Notice sur quelques Poissons inédits de Madagascar et de la Chine, 1869, avec 1 pl... 3 » Hamy (E.-T.). Documents pour servir à l'anthropologie de l’île de Timor, 1874, avec 1 pl. . . . 4 » Milne-Edwards. Rapport sur quelques acquisitions nouvelles faites par la galerie ornithologique du Muséum. Description de cinq espèces nouvelles par MM. D.-G. Elliot et J. Verreaux, 1865, avec 3 pl. col. . . . 6 50 Rapport sur les diverses collections envoyées au

© Muséum par le R. P. Armand David, missionnaire à Pékin, 1865, avec 2 pl. col. . . 6 50

Ce mémoire qui s'étend particulièrement sur les collections

ornithologiques, décrit quelques espèces nouvelles.

Note sur un Métis d'Hémione et de Jument, sur l'Hémippe, ou Hémione de Syrie et sur l'Onagre d’Abys- sinie, 4869, avec 4 pl. col. . . . . .. 9 » Milne-Edwards (Alph.). Études zoologiques sur les crustacés récents de la famille des Cancériens, 1865, avec pl. n. et col . . 17 »

Note sur le Mi-lou ou Elaphurus Davidianus, espèce nouvelle de la familie des Cerfs, 1866, avec 3 de n. el COOL: PU TER EP ETAT STE TRE MR RAT LE 0 1 Mémoire sur le type d’une nouvelle famille de l'ordre des Rongeurs (Lophiomys imhausti) 1867, avec 5 pl. n. et col. . . . 12»

Note sur une nouvelle espèce du genre Nyclicebus (N. cinereus), provenant de Siam et de Cochinchine, 1867, avec 1 pl. col. . . .. tie EL 12

Observations sur la Faune carcinologique des îles du Cap-Vert, 1868, avec 3 pl . . . 5 »

Études zoologiques sur quelques Crustacés des îles Célèbes, 1868, avec 2 pl.. . . . 4 50

Description de quelques Crustacés nouveaux prove- naut des voyages de M. Alfred Grandidier, à Zanzibar et à Madagascar, 1868, avec 3 pl. . . . 5 » Révision du genre Telphuse, et description de quelques espèces nouvelles faisant partie de la collec- tion du Muséum, 1869, avec 4 pl. . . . . . 8 50

Description de quelques Crustacés nouveaux de la famille des Portuniens, 1869, avec 2 pl. . . . . . 4

Note sur quelques nouvelles espèces du genre Se- GSM ASDANNLIE EME ER tT ere re de relie 1%

Sur une nouvelle espèce de Semnopithéque, prove- nant de la Cochinchine, 1870, avec 2pl. n.et col. 3 50

Révision du genre Callianassa, et description de plusieurs espèces de ce groupe faisant partie de la collec- tion du Muséum, 1870, avec 2 pl. . .. . ... 5 50

Note sur une nouvelle espèce de Tatou à cuirasse

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Paris. (mp. n. Lucen, rue Safh!-Jacaues, 221

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incomplète (Scleropleura Brunetl) formant un nouveau È gronpe, 4871, /ayec 4 PLEMTE EEE CERN: Recherches sur la Faune carcinologique à la \ Nouvelle-Calédonie, 1872-74, 3 part., avec 22 pl. n. et Es color, . . . 5, Rp Note sur le Potto de Bosman ou Perodiclicus poto, 1874, avec 2 pl. col. 5 50 Milne-Edwards, Blanchard et Deshayes. Rapport sur les dégâts occasionnés dans le département zoolo- gique du Muséum, par le bombardement de cet éta blissement scientifique par les Prussiens, 1871. » 50 Naudin (Ch). Nouvelles recherches sur l’Hybridit dans les végétaux, 1865, avec 8pl. col.etIpl.n. 2 Mémoire couronné par l'Académie des sciences. } Oustalet (E.).— Remarques sur l'Jbis sinensis de M. l' abbé + David, 4872, avec 4 pl. col. . . .. .. .... 850 Description d'une nouvelle espèce de Brève (Pitta Elliotii), 1874, avec 1 pl: col. . « PEN Perrier (E.). Observations sur les relations qui existent entre les dispositions des pores ambulacraires à l’exté- rieur et à l'intérieur du test des Echinides réguliers, ABOD IE 2 50 Recherches sur l’organisation d'un hématoïle nou- veau du genre Hedruris, 1871, avec 2 pl. gray. 6 » Recherches pour servir à l'histoire des Lombriciens terrestres, 1872, avec 4 pl. grav. . . :. . . . . 24 » Poissen (J). Recherches sur les Casuarina et en par- ticulier sur ceux de la Nouvelle-Calédonie, 1874, avec A plabra een tele ef le a rete ls 6 50 Quatrefages (A. de). Mémoire sur la distribution géo- graphique des Annélides, 1865. . . -,4 50 Sauvage (H.-E.). Notice sur quelques Poissons d'espèces nouvelles ou peu connues provenant des mers de l'nde et de la Chine, 1873, avec 2 pl. col. . . .... * 50 Révision des espèces du groupe des Æpinoches, 4875, avec À pl. grav. . . . . 4 50 Serres. Note sur une assertion erronée contenue dan; le mémoire de M. le professeur Bischoff, intitulé : Zludes=—— comparalives des cränes de Gorilles, 1867. » 90 Vaillant (Léon). Recherches sur la synonymie des espèces placées par Lamark dans les genres Vermet, Serpule, Vermilie, et appartenant à la famille des Tubispirata, 1871. . . - . .. 2 56 Recherches sur les Poissons des eaux douces de l'Amérique septentrionale, désignés par Agassiz sous le uom d'£theostomalidæ, 1873, avec 3 pl. gray. 48 » Verreaux (J.). Description de quelques oiseaux nou- veaux appartenant à la collection zoologique du Muséum, 1866, avec 2 pl. col. . . . . . PNR OL : Description de quelq'ies Oiseaux nouveaux de la collection du Muséum, 1867, avec 2 pl. col. . . 5 » Lescription de quelques nouvelles espèces d'Oiseaux {Crossoptilon Drouynii, Megalatma ay ste tee terpe Rodulphi), 1868, avec 2 pl. col. 50 Note sur quelques DiSeAU const dété és comme nou- veaux, provenant du voyage de M. l'abbé Armand David dans le Thibet oriental, 4869, avec 1 pl. col. : : 3 Description de deux Oiseaux de la collection du Muséum, (Callirhynchus frontalis et Megalurulus Mari),

dont l'un formant un nouveau genre, 1869, avec 1 pl. col. .. LUE INDE Note sur les espèces nouvelles d'Oiseaux recueillis

par M. l'abbé Armand David dans les montagnes du Thibet chinois, 4870, avec 1 pl. col. . . - - . . 3 50 Description des Oiseaux nouveaux ou incomplè- tement eonnus. collectés par M. l'abbé Armand David pendant son voyage dans le Thibet oriental et la partie adjacente de la Chine, 1871-73, avec 9 col. #25 »

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