VOYAGE AUTOUR DU MONDE LA FAVORITE PENDANT LES ANNÉES 1850, 1851 ET 1852. VOYAGE AUTOUR DU MONDE PAR LES MERS DE L'INDE ET DE CHINE EXÉCGUTÉ SUR LA CORVETTE DE L'ÉTAT LA FAVORITE PENDANT LES ANNÉES 1850, 1851 SOUS LE COMMANDEMENT ET:1852 DE M. LAPLACE CAPITAINE DE FRÉGATE ; PAR ORDRE DE M. LE VIGE-AMIRAL COMTE DE RIGNY M1 \] $TRE DE LA MARINE ET DES COLONI ES. TOME IV. PARIS. IMPRIMERIE ROYALE M DCCC XXXW. VOYAGE AUTOUR DU MONDE PAR LES MERS DE L'INDE ET DE CHINE SUR LA CORVETTE LA FAVORITE PENDANT LES ANNÉES 1830, 1831 ET 1832. CHAPITRE XVI. TRAVERSÉE DE PORT-JACKSON À LA BAIE DES ILES.——DESCRIPTION DE LA NOUVELLE - ZÉLANDE. —— MOEURS ET COUTUMES DE SES HABITANTS. — DÉPART POUR LE CHILI. — ARRIVÉE A VALPARAISO. L'immense Océan du Sud s'ouvrait encore une fois devant nous : la Favorite devait franchir plus de deux mille lieues avant d'arriver au Chili, où je comp faire notre dernière relâche dans l'hémisphère a Comme une aussi longue navigation au milieu de mers orageuses pouvait ne pas être sans inconvénients pour la santé de beaucoup de nos hommes, à peine rétablis de la dyssenterie, je me décidai à toucher à la Nou- velle-Zélande , afin d'y renouveler nos rafraichissements et de procurer à l'équipage quelques de repos 1 Ev:- 2 VOYAGE que je jugeais absolument nécessaires pour le mettre en. état d'entreprendre le restant de la traversée. La saison des vents pluvieux de S. et de S. E. finis- sait, et cédait la place à celle des brises d’O. et de N. O. qui soufflent parfois avec une extrême violence, et en- tretiennent le ciel de l'Australie dans une constante sérénité. Je pouvais donc espérer de traverser prompte- ment le canal, large de quatre cents lieues, qui nous sé- parait de notre destination. En effet les premiers jours du voyage justifièrent mon attente; mais bientôt les brises devinrent faibles et contraires, et nous n’avancä- mes plus que lentement. - Cette mer qu'en louvoyant nous sillonnions de nos grands bords était alors calme et tranquille : aucun banc, aucun rocher, ne nous donnait d’inquiétudes pendant la nuit; mais la grosse houle et un vent assez froid ve- nant du S. nous annonçaient assez que les ouragans qui règnent dans les régions glacées du pôle se font sou- vent sentir où nous étions, tandis que les bouffées d'un air doux et chaud que nous recevions du N., et la va- peur se us mr SE l'horizon dans cette partie, la proximité du tropique, etde cette mer de on où lé marins ont bien moins à craindre les mauvais temps que les innombrables récifs -dont elle est parsemée. Îl n'est pas dans ces parages une seule ile, un. seul rocher, ue-les coraux ne ceignent d'une mu- raille constamment des lames en fureur. Telle est la redoutable: ‘avoir con- damné la petite ile Norfolk. à. Îlement dé- serte, malgré la fertilité de son terroir, ‘sa à lors d'arbres au ge DE LA FAVORITE. 5 précieux et ses riantes campagnes arrosées de mille ruisseaux; mais ni ses brisants que recouvre sans cesse une effrayante nappe d’écume, ni le naufrage du premier bâtiment qui, envoyé de Sidney, tenta de l'appro- cher, ne purent empêcher les Européens d'en pren- dre possession. Les Anglais s'y fixèrent presque en même temps qu'à la Nouvelle-Galles du Sud, dont les colons, dans lès temps de disette, eurent plus d’une fois recours à ses récoltes. Norfolk prit ainsi de l'importance sous le double rapport des cultures et de la population; mais cette prospérité diminua peu à peu à mesure que s’accrut celle de l'Australie; ses habitants, dégoûtés de leurs pro- priétés dont les produits ne se vendaient plus, et fatigués de l'isolement où les tenait la difficulté des communi- cations par mer, se retirèrent sur le continent, et elle demeura entièrement abandonnée. Ce fut précisément cette difficulté qui décida l'admi- nistration de Sidney à déporter dans l'ile de Norfolk plusieurs centaines de convicts, l'horreur et l'effroi de leurs compagnons mêmes, et dont le caractère in- domptable avait résisté à tous les genres de châtiment employés dans les établissements de correction. Tout ce que l'imagination pourrait se figurer de plus repoussant et de plus hideux serait encore au-dessous de l'épouvantable tableau que présente cette atroce réunion de scélérats : mal é une très-forte garnison, malgré une sus ain et des supplices rigoureux, chaque Jour amène de nouveaux crimes et de nouvelles révoltes, La dissolution des mœurs est poussée si loin parmi ces misérables , que des soldats et même des sous-officiers discipline d'air F 4 VOYAGE surpris par eux ont été victimes de leur brutalité. Et croirait-on, après cela, qu'une des plus jolies person- nes de Sidney, la femme du gouverneur de cette prison, dont les règlements bannissent tout à fait son sexe, ose y résider auprès de son mari, et braver ainsi des dangers qu'il est plus facile de comprendre que d'exprimer ? Les verrous, de hautes murailles, une surveillance très-sévère, et les terribles brisants qui bloquent l'ile de toutes parts, ne sont pas toujours capables d'arrêter la désertion des détenus : tantôt ces coquins dérobent les bateaux de l'état; tantôt ils parviennent, à force de patience et d'adresse, à construire dans quelque lieu écarté une chétive et informe embarcation sur laquelle ils ne craignent pas de s’exposer, le plus souvent sans vivres et sans boussole, à la merci des vagues et des vents. Quelquelois, poussés par les brises d'E., ils atteignent sains et saufs les côtes de la Nouvelle-Hollande, et attaquent alors les caboteurs qu'ils peuvent aborder, avec une audace incroyable, dont au reste les bush-ran- gers leur donnent de fréquents exemples (1). Malheur au petit bâtiment qui, mouillé dans une des baies de Y'Aus- tralie, ne se garde pas nuit et jour avec soin! car son équipage est surpris et égorgé au moment où, sans dé- fiance, il se livre au repos; et les capteurs, mettant en- suite à la voile, vont brigander dans les archipels de la Polynésie, jusqu'à ce que, à la suite d’un naufrage ou d’un combat, ils soient mangés par les anthropophages, ou que rencontrés par un bâtiment armé et conduits au Port-Jackson, ils périssent sur l’échafaud. Nous aurions bien voulu toucher à lile de Norfolk, DE LA FAVORITE. D mais ce n'était pas à gagner au N. ou au S. que ten- daient nos efforts; nous voulions nous élever dans lE., et malheureusement la brise ne variait pas du S. E.: aussi faisions-nous si peu de chemin, que le 24 septem- bre, à midi, nous n’étions encore que par 36° 41° de la- titude et 1 32° 42’ de longitude orientale, lorsque, à notre grande satisfaction , les vents tournèrent successivement au N. E., au N. et à l'O., le temps se mit à grains, la mer grossit subitement, et une multitude d’'albatros gris et de damiers au plumage alterné de blanc et de noir volèrent autour de la corvette, ce qui semblait nous annoncer la continuation de ces chances favorables. Mais il n’en fut rien : le ciel s’éclaircit, les oiseaux disparurent, la brise revint peu à peu au S. E., et les courants qui jus- que-là avaient porté au S. se dirigèrent vers le N.; nous recommençâmes donc à louvoyer afin de prendre con- naissance de la Nouvelle-Zélande, que nous aperçûmes enfin le 29 à la chute du jour. Avec quêlle impatience nous attendimes le lendemain pour voir une terre dont les anthropophages habitants ont taché de sang les relations de la plupart des eélèbres navigateurs qui abordèrent, pendant les deux derniers siècles, à ses rivages inhospitaliers ! Tasman qui le pre- mier leur fit connaître les Européens, fut aussi le premier qui éprouvaleur perfidie : il perdit à la Nouvelle-Zélande quatre de ses matelots, que les naturels dévorèrent après les avoir traîtreusement massacrés. Plus malheureux encore que l'explorateur hollandais, dont ül suivait cent . ans plus tard les traces. presque oubliées, Cook perdit de la même manière l'équipage entier d’un canot de sa 6 | * VOYAGE conserve, commandée par le capitaine Furneaux; et deux ans après ce nouveau désastre, le Français Marion et dix-sept de ses gens, victimes de la plus exécrable trahison, subirent le même sort. Cette terre si fatale aux marins, et où bien d’autres voyageurs ont également perdu la vie d'une facon non moins tragique, se compose de deux îles séparées par le détroit de Cook, à peine large de, quelques milles dans plusieurs endroits. L'une, nommée Tavai- Pounamou, a soixante et dix lieues de long du N.E. auS.O., est fort étroite vers le milieu et s'arrondit comme une poire à son extrémité méridionale. Ses côtes us pince lement hautes, coupées à pic, batt ; $ des lames terribles, et n'offrent aucun bon ancrage aux na- vires qui visitent cette partie S. de la Nouvelle-Zélande. : L'autre, au contraire, qui git sous une latitude moins élevée, et que sa forme triangulaire et allongée vers le N. O. rend d’un facile abord, possède une foule de ports magnifiques , où se jettent des rivières navigables pour les plus gros bâtiments. Son nom est ka-na- Mawi (2). Tant d'avantages devaient naturellement faire préférer par les Européens cette dernière à sa voisine : aussi les Anglais, qu'attirent dans ces pays le com- merce ou le besoin de provisions, fréquentent-ils prin- cipalement ses rivages, et en particulier la baie des Îles, située à TE. et à peu de distance de sa pointe la plus septentrionale. Ce fut vers cette eicellénte relâche que je dirigeai la Favorite ; mais nous étions destinés à éprouver d’une manière désolante, avant d'y parvenir, la constance des DE LA FAVORITE. 7 brises molles et variables de S. E., et à ne les voir refou- lées par l'impétueux vent d'O., qu'au moment où celui-ci deviendrait à son tour un obstacle à notre navigation: Au point du jour, la terre que nous avions approchée durant la nuit attira toute notre attention ; mes com- pagnons, et moi-même peut-être, dont l'imagination, échauffée par les pompeuses descriptions des voya- geurs, se représentait d'avance chaque objet comme enveloppé, pour ainsi dire, d'une ‘teinte de: mer- veilleux, nous restâmes bien désappointés, en n'a- percevant qu'une côte déserte, blanchâtre, dépouillée de verdure, et que la houle du S. O. prolongeait avec un bruit sourd et monotone: Au large, trois ilots d'iné- gale grandeur, frappés de stérilité par les vents et la mer, complétaient la triste perspective que nous eûmes pendant deux jours devant nous. Enfin, une petite brise favorable ayant permis à la corvette de doubler l'extrémité N. de la Nouvelle-Zélande, elle commença, dans l'après-midi du 2, à côtoyer le bord d’Ika-na-Mawi exposé au N. E. Quoique ce bord, qu'une chaîne de mornes garantit des vents de S. O. et de N. O., n'ait pas la même appa- rence que le côté opposé auprès duquel nous avions passé précédemment, pe. n'en porte pas moins l'em- preinte rude et sauvage naturelle tré Le soir nous n'étions qu'à deux milles du rivage : pas australes un nuage n'obscurcissait le ciel ; le soleil venait de se coucher derrière les montagnes, et déjà les vapeurs de la nuit, après avoir voilé leurs épaisses forêts, descen- daient lentement au fond des gorges et sur les noirs 8 VOYAGE rochers qui bordent la côte. Une nuance plus sombre marquait les divers enfoncements, que des feux d’un aspect lugubre, répandus çà et là sur les hauteurs, nous aidaient à reconnaître au milieu de l'obscurité. Sur notre droite le mont Ohoura signalait la vaste baie de Nanga-Ounou; plus près de nous , une large ouverture, que garnit, de chaque côté, un groupe de petites îles, nous indiquait le havre Oudou - Oudou, dans lequel les premiers explorateurs de la Nouvelle-Zélande trou- vèrent un abri; enfin, sur la gauche, nous distinguions l'étroite entrée de la baie de Wangaroa, qui est si spa- cieuse que toutes les flottes du monde pourraient y mouiller en sûreté. Chacun de ces noms nous rappe- lait des massacres suivis d’horribles festins, dont les relations lamentables présentes à notre mémoire, prè- taient encore quelque chose de plus imposant et de plus curieux aux divers points de vue qui se succédèrent sous nos yeux durant toute la nuit; car poussés par une jolie brise de terre, nous rangeâmes de très-près la côte jusqu’au lendemain matin. Étonné de la solitude où nous laissaient les insulai- res, qui d'après les récits des voyageurs s’empressent d'accourir, sur leurs pirogues, à bord des navires eu- ropéens, j'espérais être plus heureux l'après-midi ; mais mon attente fut de nouveau décue, et quoique le calme nous retint vingt-quatre heures à l’ouvert de la baie des Îles, pas une pirogue ne se montra. Ne sachant pas encore que ces rivages, autrefois si peuplés, manquent aujourd’hui d'habitants, et combien les Nouveaux-Zélandais sont hardis à la mer, j'attribuai DE LA FAVORITE. 9 le peu d'’empressement de ces sauvages à la crainte d'être surpris au large par le mauvais temps. Tout sem- blait, en effet, confirmer cette opinion, car l'horizon se chargeait au N. E., et les vents de cette partie font le- ver parfois dans la mer des lames tellement fortes, qu'ils la rendraient impraticable, même pour les bâtiments européens, si les îles dontelle est parsemée ne formaient avec les inégalités de la côte d'excellents mouillages, entre autres celui qu'abrite la longue et étroite presqu'île Tapeka sur laquelle est bâti Korora-Reka, l'un des plus importants villages des environs. Ce fut là qu'après un ‘ pénible louvoyage à travers des roches et des bancs, nous laissèmes tomber l'ancre le 4 octobre à trois heu- res du soir. La foule assemblée sur la plage de Korora-Reka pen- dant que nous manœuvrions pour atteindre la rade, me fit d'abord appréhender que je n’eusse bientôt à souf- frir de sa curiosité, et que mon bord ne fût conti- nuellement assiégé par des visiteurs, que leur esprit remuant et leur penchant au vol rendent fort incom- modes aux navigateurs. Mais intimidés sans doute par les canons et le nombreux équipage de la corvette, ou inquiétés, comme je l'appris plus tard, par de perfi- des suggestions, les naturels ne nous fréquentèrent que fort peu pendant la relâche, et laissèrent à leurs chefs le soin de nous faire les honneurs du pays. À chaque moment j'étais obsédé par de prétendus grands personnages qui, pour appuyer leurs droits à mes libéralités, se paraient de titres et de noms plus baroques les uns que les autres. [ls affluaient à bord, avec leurs 10 | VOYAGE | femmes, de tous les cantons d’alentour, s'installaient sans façon sur Île gaillard d’arrière, et y demeuraient jusqu’à ce qu'ils eussent obtenu, par leur importunité, de la poudre , des balles, ou quelques galettes de biscuit; puis ils s’en allaient après m'avoir toutefois prévenu officiel- lement de leur prochain retour. C'est en vain que je cherchai à reconnaître dans ces mendiants suspects, couverts de haiïllons infects et remplis de vermine, ces princes, ces nobles guerriers ou rangatiras, dont les voyageurs nous racontent les visites avec tant de complaisance: Cependant la plu- part des rois ou des héros qui figurent si brillamment dans les plus récentes relations se trouvaient parmi mes hôtes, et un Anglais établi à Korora-Reka m'en fit la bio- graphie détaillée. Les uns avaient pris une part très-ac- tive aux épouvantables massacres commis pendant les dernières guerres; les autres plus jeunes, mais non moins féroces, se disposaient à venger leurs pères ou leurs oncles rôtis et mangés par l'ennemi. Tous, vé- térans ou conscrits, me donnaient une bien triste idée de ceux qui n’existaient plus. Combien de fois n'ai-je pas reçu, à mon grand chagrin, la visite de Bomaré , neveu d’un fameux chef que les habitants de la rivière Tamise , canton naguère très-florissant et situé au S. de la baie des les, avaient dévoré avec ses deux fils l'année précédente! Ce sauvage, déjà redouté pour son courage et ses inclina- tions sanguinaires, pouvait être considéré comme le véritable type du rangatira. En effet, sa taille élevée, sa large poitrine, ses mem- bres pleins, musculeux et terminés par de larges pieds DE LA FAVORITE. 11 et de grosses mains, dénotaient une vigueur peu com- mune : un front haut et découvert; des yeux jaunâtres, enfoncés, à demi ouverts, et qui lançaient des regards inquiets et sinistres ; un nez aquilin dont les aïles ser- vaient pour ainsi dire de point d'appui à deux spirales tatouées en noir, qui après avoir fait le tour des joues et des yeux , se réunissaient au milieu du front, tandis qu'un ornement semblable entourant la bouche en guise de moustaches, et cachant le menton ainsi qu'une partie du cou, faisait ressortir un dentier d’une blancheur éclatante: enfin une chevelure longue et malpropre, et quelque chose de mobile et de traître dans l'ensemble des traits , achevait de rendre effrayante la physionomie de ce Bo- maré. Son habillement, de même que celui de ses com- patriotes, se composait de deux grossiers pagnes de phormium dont la couleur, jadis blanchâtre, avait dis- paru sous la saleté. L'un de ces pagnes, fixé par ‘une ceinture au milieu du corps, ne dépassait pas les genoux ; l'autre, plus épais et bariolé de couleurs rouges et noires symétriquement disposées, était attaché autour du cou et pendait 2e: derrière jusqu'aux Ca Si à ce magnifique habill ajoute des p d'oreilles et un collier de dents d'animaux, une petite figure plate de jade vert, suspendue sur la poitrine au moyen d'un cordon, et pres- que aussi bien modelée que les bons-hommes de pain d'épice dont chez nous se régalent les enfants, plus un casse-tête de pierre très-dure, couleur émeraude, espèce de hachoir long de dix-huit pouces, et tranchant des deux côtés ; on aura une idée de la mine, de la tournure et du costume d’un grand seigneur nouveau - zélandais. 12 VOYAGE La détestable réputation de celui-ci parmi les Euro- péens, et que son air ne justifiait que trop, m'engagea dès le premier abord à le traiter , ainsi que son Pilade Rewi-Rewi, vieux chef aussi méchant et plus rusé que lui, avec une défiance qui, au grand désappointement des deux princes et de leurs adhérents, restreignit beau- coup ma générosité à leur égard. Heureusement que l’eppah (village fortifié) où com- mandaient ces deux hommes dangereux était éloigné de la presqu'île Tapeka; car autrement j'aurais eu à crain- dre pour les hommes de l'équipage qui allaient à terre ‘se promener, les effets non-seulement de leur ressen- timent contre moi, mais encore de la jalousie qu'ils portaient à Rewa, chef de Korora-Reka, un des plus belliqueux rangatiras de la baie des Iles, dont nous ] 1 procédés envers nous par de nom- breux présents. J'avais rencontré précédemment ce chef à Hobart-Town lorsque, après un court séjour dans cette ville, il se disposait à retourner chez lui. Nous renouve- lâmes donc connaissance; et après les visites ‘étiquette, auxquelles ces insulaires tiennent singulièrement, et qui furent accompagnées, suivant l'usage , de dons mutuels , nous devinmes d'autant plus inséparables que chacun de nous y trouvait son intérêt : je tirais de Rewa des notions curieuses sur sa patrie, et lui de son côté obtenait de moi ce qui-est plus précieux que tout aux yeux d'un Nou- veau-Zélandais, des fusils et de la poudre pour faire la guerre à ses ennemis. Ces munitions ne pouvaient lui arriver plus à propos; car il préparait alors une formidable expédition contre les tribus de la rivière DE LA FAVORITE. 15 Tamise, qui ne s'étaient pas contentées de manger, quel- ques mois auparavant, une centaine de pillards partis de Korora-Reka, mais avaient promis d’en faire autant aux amis et aux parents des victimes s'ils osaient venir de- mander satisfaction. Quelle expression de haine et de vengeance se pei- gnait sur la figure de Rewa et de ses compagnons, quand je les questionnais touchant leurs combats passés ou leurs projets futurs! Dans un instant ce flegme, cet air impas- sible ordinaire aux Nouveaux-Zélandais s'évanouissait : leurs membres, leurs traits semblaient agités d’un mou- vement convulsif, leurs yeux brillaient d’une ardeur féroce, leur main droite saisissait le redoutable casse- tête. Je pouvais alors comprendre ce que sont de pa- reils hommes, lorsque entièrement nus, barbouillés de la tête aux pieds d'huile et d'ocre rouge, la figure renversée par les plus hideuses contorsions, ivres de rage et hurlant leur chanson de guerre, ils se précipitent sur l'ennemi. Nos batailles ne ressemblent nullement à ces furieuses mêlées. La lance garnie d’arêtes de poisson, le javelot plus court mais non moins meurtrier, la terri- ble hache d'armes dont le large tranchant et le long manche sont faits de la même pièce de bois, jonchent bientôt le champ de bataille de morts ou de blessés, que les femmes des vainqueurs achèvent à coups de poignard , traînent ensuite en un lieu écarté et prépa- rent pour l’horrible festin qui suivra le combat. Mais comment se représenter sans frémir l’épouvan- table spectacle que doit offrir, pendant la nuit, la réu- nion de ces cannibales groupés autour d'immenses bra- 14 VOYAGE siers, où cuisent les cadavres des vaincus tués durant l'action, et ceux des captives choïsies pour augmenter la pâture de ces abominables monstres? Le reste de ces infortunées créatures, ainsi que les enfants destinés _ comme elles à un éternel esclavage ou bien à satisfaire plus tard l'appétit de leurs nouveaux maîtres , sont en- tassés pêle-mêle à peu de distance, et entendent avec ef- froi les chants de triomphe de leurs bourreaux. Quelques moralistes misanthropes, ou mécontents de la société, ne se bornant pas à vanter le sauvage aux dépens de l'homme policé, ont prétendu que notre espèce est sortie bonne et inoffensive des mains de la nature, et que la civilisation seule l'a corrompue : pour mieux soutenir cette opinion, ils récusent le té- moignage des navigateurs qui éprouvèrent tant de fois la pérfdie des insulaires de la Polynésie, et dont les désastres constatèrent trop bien la coutume qu'ont ces sauvages de manger de la chair humaine, non pas seule- ment à la suite d'une lutte sanglante, et par vengeance ou par besoin, mais au sein de la paix, du repos et de l'abondance. Que ces misanthropes parcourent les archipels de la mer du Sud, qu'ils viennent à la Nou- velle-Zélande, et ils verront siles natifs y avaient attendu l'exemple des Européens pour se livrer à la superstition et à tous les genres d'iniquités! Ils trouveront les plus exécrables usages établis parmi eux de temps immé- morial : une multitude de malheureux sacrifiés au génie du mal, puis dévorés en cérémonie; les mères obligées souvent de détruire elles-mêmes leurs filles nouveau- nées ou leurs fils contrefaits, comme des êtres égale- DE LA FAVORITE. | ment à charge à la famille ; le meurtre presque toujours impuni; le droit du plus fort tout à fait consacré; enfin les indigènes partagés en deux classes bien dis- tinctes, dont l’une exclusivement adonnée à la guerre et au pillage, maitresse du sol et des priviléges, tient l'autre dans une dure servitude, lui fait cultiver les terres, l’assujettit aux plus pénibles travaux, et la traite, en un mot, comme dans l'Europe du moyen âge les barbares du Nord traitaient les vaincus. Cette différence entre les habitants de la Nouvelle- Zélande est-elle le résultat des institutions ou d'une ancienne conquête qui aurait soumis les premiers pos- sesseurs de l'île à un joug étranger? Les savants qui soutiennent ce dernier système se fondent sur ce que les waris ou esclaves n'ont ni la haute taille, ni les formes athlétiques; ni le caractère belliqueux des ranga- tiras. Maïs dans quelle nation divisée par castes, les in- dividus des dernières classes peuvent-ils être comparés sous ces différents rapports à ceux des rangs supérieurs ? quelle ressemblance y a-til entre le paria et le brame ? où pour établir un rapprochement plus analogue aux mœurs et aux habitudes des Nouveaux-Zélandais , quelle similitude existait-il, chez nos ancêtres les Gaulois, entre les fiers leudes exercés dès l'enfance au métier des armes et le misérable reste de la population ? Cependant, il faut l'avouer, l'air humble du wari, ses membres grêles ainsi que sa laide figure privés de l'honneur du tatouage et noircis par le soleïl, ses incli- nations basses et abjectes, tout , jusqu'à son habillement, composé de deux paillassons dont l’un couvre ses épaules, nn. . VOYAGE tandis que l'autre cache à peine le reste de son corps, dénote qu'il est d’une autre race que le rangatira. Celui-ci, en effet, paraît né pour lui commander : son attitude martiale, les dessins bizarres mais élégants qui décorent sa figure et sa poitrine, des traits prononcés, un regard assuré et une haute opinion de lui-même, annoncent l’homme libre qui ne connaît d'autre joug que celui de la nécessité. Aussi est-il orgueilleux, vio- lent, susceptible, inconstant, jaloux de toute espèce de supériorité, et capable de se porter par vengeance aux atrocités les plus révoltantes. Quelques voyageurs, entraînés par leur imagination, ou désireux de faire valoir leurs amis de la Nouvelle- Zélande, prétendent que les rangatiras rachètent ces défauts, conséquences naturelles, disent-ils, de l'état sauvage , par du désintéressement, de la loyauté, de la délicatesse, et cent autres belles qualités que les marins qui les fréquentent ne leur accordent certainement pas. Quant à moi, je demanderai si c’est par désintéresse- ment que ces insulaires, non contents de dérober tout ce qui leur tombe sous la main à bord des navires où ils sont bien accueillis, en égorgent et dévorent les équi- pages, quand ils le peuvent, puis s'emparent de la car- gaison ? si c'est par loyauté qu'ils calomnient lâchement leurs rivaux auprès des capitaines des bâtiments armés, afin de satisfaire leur animosité sans aucun risque? enfin, si c'est par délicatesse que la plupart d’entre eux vendent sans hésiter aux Européens les faveurs de leurs filles pour de la poudre et des fusils? Ne pouvant disconvenir de ces faits, les prôneurs des Nouveaux-Zélandais cherchent ‘DE LA FAVORITE. 17 à nous persuader que chez eux du moins les femmes mariées sont d'une fidélité à toute épreuve et ne se livrent Jamais aux étrangers; sur ce point encore je ne suis pas davantage de leur avis, et je crois que la fidélité des Nouvelles-Zélandaises provient non d’un excès de re- tenue, mais tout bonnement de la difficulté de trouver des chalands. Tout observateur impartial qui verrait ces prétendus dragons de vertu avec leurs figures ta- touées, leur énorme bouche ornée d'une pipe et leurs regards sans expression; qui examinerait de près leur gorge flétrie, pendante et sillonnée, de même que les autres parties du corps, de profondes cicatrices ; et qui, de plus, sentirait l'odeur insupportable d'huile de poisson qu'exhalent leurs pagnes; cet observateur, dis-je, con- viendrait sans peine de ce que j'avance; et l'aristocratie femelle de la baie des Hes lui paraîtrait, j'en suis cer- tain, comme elle a paru à mes plus intrépides jeunes gens, tout à fait à l'abri de la séduction. Ces vilaines créatures, cependant, pouvaient passer dans leur jeunesse pour d'assez jolies filles ; leur taille, il est vrai, était courte et ramassée, mais elle n’était pas sans grâces, et elle avait même un air de volupté que rendaient plus attrayant encore des seins bien placés et moelleusement arrondis, ainsi que de petites mains et des pieds bien tournés ; leurs traits réguliers, leurs yeux doux et caressants, une bouche bien meublée , leur don- naient une physionomie fort avenante : alors elles étaient sûres de plaire, surtout lorsqu'au temps des chaleurs les bains avaient restitué à leur peau sa fraîcheur et son ve- louté, et que, nouvelles Sirènes, débarrassées de tout IV. : - 2 18 VOYAGE vêtement superflu, elles allaient par troupes, à la nage, visiter les navires depuis le soir jusqu'au matin. Mais comment ces charmes auraient-ils résisté, je ne dirai pas aux travaux pénibles, partage du sexe le plus faible chez les peuples barbares, mais seulement aux cruelles privations qui, d'après les coutumes des Nouveaux-Zélandais, précèdent et suivent l'enfante- : ment ? Reléguée, durant sa grossesse, loin de ses amies et de ses parents, sous une huite temporaire que le vent et la pluie percent de toutes parts, la pauvre femme attend ainsi plusieurs semaines le moment de sa déli- vrance , et ne recouvre la liberté que lorsque son nou- veau-né, réchaufté sur son sein, a bravé pendant quelques jours les intempéries de la saison. Que d'enfants doivent succomber à ces épreuves! Quelles souffrances, quels tourments pour celles qui leur donnent le jour ! Et doit- on s'étonner que plusieurs d’entre elles renoncent au bonheur d'être mères, et se dérobent, par des moyens violents, aux suites de leur fécondité ! Cette coutume, ainsi que beaucoup d'autres qui tiennent aux croyances religieuses, telles que le tabou, dont je parlerai plus bas, existe également dans la plu- part des archipels de la Polynésie, et semblerait prou- ver d'anciennes relations entre leurs habitants. Mais de quelle manière eurent lieu ces relations? Ne serait-il pas possible que cette multitude innombrable d'iles et de rochers qui remplissent la mer du Sud, et qui sont visiblement des crêtes de montagnes, eussent fait partie autrefois d'un immense continent que la mer aurait en- glouti au moment qu'elle découvrait l'Amérique et la DE LA FAVORITE. 19 Nouvelle - Hollande ? hypothèse d'où il sensuivrait que lés aborigènes du continent envahi par les eaux, retirés sur lés plus hautes terres pour échapper à l'inondation, auraient transmis à leurs descendants quelques-unes de leurs traditions, qui se seraient ainsi perpétuées de gé- nération en génération à travers la succession des siècles. Ou bien faut-il adopter l'opinion de savants dis- . tingués, qui admettant les émigrations par mer comme solution de la question, prétendent que des colonies de Malais, parties de l'extrémité occidentale du grand archi- pel d'Asie, se seraient emparées successivement des îles de la Polynésie habitées par la race cuivrée ? Ce dernier système est plausible , tant qu'on se borne à l'appliquer aux populations des terres situées dans les parages tran- quilles de GE à 1e paie que Je distances qui les sé- parent nesontp bles, que ces popu- lations n'aient pu aisément les franchir sur leurs frêles em- barcations. Mais la Nouvelle-Zélande, où l'on retrouve également la race cuivrée; cette île si reculée vers le pôle antarctique, et dont la position au milieu d'un Océan orageux, rend l'abord si difficile même à nos plus gros navires , n'a pu certainement être peuplée par la même voie que lés groupes des Amis ou de la Société; à moins re ; 6 L ns à: ne | 11 L5 assez communs, du reste, dansles annales des nations ma- ritimes. Ainsi, par exemple, une grande pirogue appar- tenant à quelqu'une des îles que je viens de citer, en- traînée fort loin dans le S. par des vents du N. de longue durée, aura été jetée sur les côtes septentrionales de la Nouvelle-Zélande, et son équipage s'y sera. établi. 20 _ VOYAGE Mais, en considérant cet événement comme possible, une autre difficulté reste à résoudre : Ika-na-Mawi avait- elle des habitants lorsque les étrangers y débarquèrent, et ces habitants étaient-ils noirs comme ceux de Van- Diémen? Quelques voyageurs prétendent que oui, et que les waris sont des vaincus qui, par leur mélange avec les conquérants, ont subi de fortes odiGstéges dans leurs traits et leur couleur. Cette supposition n’est guère admissible; car on aura peine à croire qu’une poi- gnée de malheureux échappés au naufrage aient asservi des tribus assez nombreuses; et dans le cas même où avec le temps ils y seraient parvenus, on devrait dé- couvrir quelques restes des aborigènes, sinon dans l'in- térieuür d'Ika-na-Mawi, du moins à Tavaï-Pounamou, sur laquelle ils se seraient naturellement réfugiés, et dont la population actuelle est clair-semée et semblable en tout à celle de sa voisine. ; Si, abandonnant le vaste champ des véfotetee; ou l'on ne marche pas longtemps sans s’égarer, nous cher- chons à vérifier seulement ce qu'était la Nouvelle-Zé- lande lorsque les navigateurs européens la visitèrent pour la première fois, nous reconnaîtrons que les na- turels, attirés vraisemblablement par un climat tem- péré, par des terres fertiles qui produisent en quantité des racines de fougère et des ignames, et par les avan- tages que leur offraient pour la navigation plusieurs rivières dont les bords sont garnis d'arbres magnifiques - très-propres à la construction dés pirogues; nous recon- naîtrons, dis-je, que les naturels avaient préféré l'île d'Ika-na-Mawi à celle de Tavaï-Pounamou, beaucoup DE LA FAVORITE. 21 moins favorisée de la nature. Ils étaient partagés en tri- bus et occupaient principalement les rivages de la mer, d’où ils tiraient facilement, au moyen de la pêche, une subsistance abondante et d'autant plus précieuse pour eux, que les forêts d'Ika-na-Mawi ne renferment d’autres quadrupèdes que le rat et une sorte de chien. Peut- être faut-il attribuer à cette rareté des animaux qui, dans les autres contrées, servent à la nourriture de notre espèce, l'horrible passion que ces insulaires mon- trent pour la chair humaine. Cette passion est si violente, qu'ils ne guerroient continuellement les uns contre les autres, ne sacrifient aussi souvent des victimes au mau- vais génie et ne commettent les plus atroces vengeances que dans le seul but de l'assouvir. Avec de pareilles dis- positions, les Nouveaux-Zélandais devaient être néces- sairement de mœurs belliqueuses. Aussi les rangatiras faisaient-ils des combats leur unique occupation; ils renonçaient volontiers au repos et même à l’indépen- dance pour se ranger sous les ordres d’un chef renommé par son courage, et entreprendre quelque expédition : le rapt d'une jeune fille que ses ravisseurs avaient rôtie et mangée, la possession d’une baleine échouée sur la côte, ou une rivalité de puissance entre les tribus, était ordi- nairement le prétexte de leur agression. Alors commen- çait une série de dévastations et de massacres : les flottes, chargées quelquefois de plusieurs milliers de combat- tants, se rencontraient, s'attaquaient à l'abordage; et les _ vaincus se retiraient en toute hâte dans leurs eppabs, que ne tardait pas à bloquer le parti victorieux. Du haut de ces espèces de citadelles, construites 22 VOYAGE au sommet de mornes couronnés de retranchements qui servaient de refuge aux non-combattants, les assiégés assistaient à l'incendie de leurs cases , de leurs pirogues de pêche et de leurs moissons. Lorsque le siége traînait | en longueur, les conquérants , fatigués, décimés par des luttes meurtrières qui avaient coûté la vie à leurs plus braves guerriers, abandonnaient l'entreprise jus- qu'à l'année suivante, et retournaient veiller à leurs se- mailles. Mais si, par surprise ou à la suite d'un assaut heureux, ils parvenaient, maloré les pierres, les lances et une résistance opiniâtre, à forcer les retranchements ? ni les femmes, ni les enfants ne trouvaient grâce de- vant eux; après sêtre gorgés de leurs chairs pendant plusieurs jours, et avoir préservé de la corruption les têtes des chefs tués dans l'action, en les vidant et les exposant ensuite à la fumée, ils remontaient sur leurs pirogues où étaient jetés pêle-mêle les restes à demi brûlés des derniers festins, et les prisonniers destinés à l'esclavage ou à leur servir de nourriture pendant la traversée. Quoique ces épouvantables guerres fussent conti- nuelles, la population de la Nouvelle-Zélande, et parti- culièrement celle d'Ika-na-Mawi, était pourtant assez considérable à l'époque de la fondation de Sidney : mais, depuis lors, l'affluence des bâtiments européens à la baïe des Iles, et l'introduction des armes à feu parmi les indigènes, ont eu des résultats effrayants. Les tribus du N., pourvues de bonne heure de ces redoutables moyens de destruction , ne mirent plus de bornes à leurs vengeances, et n’accordèrent aucune trêve aux habitants DE LA FAVORITE. 23 des cantons du S., qui, ne pouvant plus leur résister, virent leurs eppahs les plus inaccessibles jusque-là , enle- vés presque sans coup férir, et tombèrent eux-mêmes aux mains d’un ennemi altéré de leur sang. C’est ainsi que les parties autrefois les plus florissantes d'Ika-na-Mawi sont transformées aujourd'hui en solitudes ; que les beaux villages qui couvraient les bords de la baie Shouraki et de la rivière Tamise, ainsi que la plupart des autres points de la côte orientale dont les relations de Cook vantent la riante apparence, ont presque totalement disparu. Les dévastateurs eux-mêmes, épuisés par des expéditions sans cesse renouvelées et par des divisions intestines, quittent leurs anciennes habitations, et laissent leurs terres en friche. Partout dans ces cam- pagnes désolées, et principalement aux environs de la baie des Iles, on remarque les traces des dégâts qu'ont occasionnés leurs sanglants démêlés avec leurs voisins et surtout avec les naturels de la pittoresque et fertile baie de Wangaroa. La lutte entre deux peuplades égale- ment puissantes, également approvisionnées de fusils et de poudre par les blancs, ne pouvait manquer d'être longue et acharnée; aussi dura-t-elle plusieurs années, et ne finit que par l'entière destruction de l'une d'elles. Ce fut le chef de Kidi-Kidi, rangatira redouté de ses en- nemis et admiré de ses compatriotes pour ses talents militaires, qui accomplit, après bien des chances di- verses, cette œuvre d’'extermination. Shongui voyait tous les guerriers de la baie des Îles se ranger à l'envi sous ses ordres, et chaque année, au retour du printemps, ses flottilles, conduites par lui- 24 VOYAGE même ou par seslieutenants, portaient la désolation chez ses ennemis. La seule tribu de Wangaroa lui tenait tête et lui avait même fait éprouver des revers. La victoire de- vait rester au parti qui posséderait le plus de fusils et de munitions. Poussé par le besoin de s'en procurer une quantité suffisante, Shongui prend le parti d'aller en Europe, et, cachant son projet sous le spécieux pré- texte de s'instruire dans la civilisation afm de policer à son tour ses sujets, il obtient facilement l'appui des mis- sionnaires anglais, qui tout fiers d’une aussi importante conversion, donnent dans le panneau, et s'empressent d'envoyer à Londres leur prétendu néophyte. Le fa- rouche Zélandais ne témoigne aucune émotion en pa- raissant devant le souverain de la Grande-Bretagne : ni les prodiges des arts, ni les chefs-d’œuvre de l'industrie, ne semblent l'intéresser; les troupes et les évolutions mi- litaires attirent seules son attention, comme les armes et : l'argent monnayé excitent uniquement ses désirs; et quand il croit avoir épuisé la générosité de tous ses puis- sants protecteurs de cour, il se hâte de repartir pour la Nouvelle-Galles du Sud avec leurs magnifiques présents qu'il échange à Sidney contre des fusils, et rapporte enfin à ses compagnons, après une année d'absence, les moyens de venger leurs défaites passées. Son retour est le signal des massacres. Trois mille guerriers sembarquent avec lui, vont ravager les en- virons de la baïe Shouraki, de la rivière Tamise, du dé- troit de Cook, et dévorent ou réduisent en esclavage presque tous les habitants de ces cantons populeux. Après avoir ainsi essayé leurs forces contre des tribus DE LA FAVORITE. ._"# peu redoutables, ils déclarent la guerre à celle de Wan- garoa et la défont dans plusieurs rencontres: la lutte se termine enfin par la mort de Shongui qu'une balle ar- rête au milieu de ses triomphes, et par l'extinction to- tale de la peuplade vaincue. Ce traitement, tout épou- vantable qu’il était, ne parut aux Européens qu’une juste représaille de lhorrible perfidie que les sauvages de Wangaroa avaient montrée en 1820 à l'égard de l'équi- page du navire anglais le Boyd. Ce navire allait partir de Sidney pour se rendre direc- tement en Europe, lorsque sur les pressantes sollicita- tions d'un nommé George, fils d'un chef de la baie de Wangaroa, et qui, après avoir servi plusieurs années sur les baleiniers du Port-Jackson, désirait retourner dans sa patrie, le capitaine se décida à faire échelle à la Nouvelle-Zélande afin d'y prendre des bois de construc- tion que son passager lui assura être très-communs et fort beaux dans les possessions de sa famille. Malheu- honnes di 111 Au N 7 Mandaïc j: d se changèrent pendant le trajet en une soif immodérée de vengeance, par suite du honteux châtiment qui lui fut imprudemment infligé pour un vol dont on l’aceusa, dit-on, injustement. Le rangatira dissimula son xes- sentiment le réste de la traversée sous un air si gai, si ouvert, que tout le monde, à bord, croyant qu'il avait oublié entièrement le passé, arriva sans défiance au lieu de la relâche. Mais à peine George est-il au milieu de ses compa- triotes, que ceux-ci, excités par ses plaintes et par l’es- poir du pillage, forment le complot, durant la nuit 2 VOYAGE même qui suivit l'arrivée des Européens, de les égorger tous sans exception, et l’exécutent avec une astuce dia- bolique. Au point du jour le capitaine du bâtiment, accompagné de vingt-cinq de ses gens pourvus de haches, descendit à terre, et, laissant ses embarca- tions sur le rivage, il entra dans le bois pour y choisir les arbres que, moyennant un prix convenu, les natu- rels devaient abattre et transporter au bord de la mer. Ceux-ci accourent en foule, trompent leurs hôtes par les démonstrations les plus bienveillantes, et les attirent peu à peu, sous différents motifs, assez avant dans la forêt. Là, saisissant le moment favorable, George at- taque le capitaine par derrière, et lui fend la tête d’un coup de massue. À ce signal, les Zélandais se jettent sur les blancs , qui séparés les uns des autres et ne se doutant de rien, sont assommés tous à la fois. Après les avoir dépouillés pour se travestir avec leurs habits, les assassins abandonnent aux femmes le soin de porter les cadavres au village, et de les disposer pour le fes- tin, retournent à la plage, s'emparent des embarca- tions et se dirigent vers le Boyd, dont les matelots, croyant revoir leurs camarades, les laissent monter sans opposition. Cette erreur des Anglais leur devient fatale : en un clin d'œil, officiers, matelots, passagers, tout est massacré. Deux femmes et un petit mousse que George prit sous sa protection échappèrent seuls comme par miracle à cet effroyable désastre, qui n'était pour- tant que le prélude d'une scène plus effroyable encore. La nuit avait à peine étendu ses voiles, que la grève se couvrit de grands feux autour desquels les naturels DE LA FAVORITE. . 27 des cantons voisins vinrent attendre l'instant où les corps des soixante-huit victimes seraient cuits et prêts à être mangés. Les danses, les hurlements des hommes et les chants des femmes se prolongèrent jusqu'au lever du soleil : alors commença le pillage du Boyd. Mais le ciel ne voulut pas sans doute que de pareilles atrocités restassent impunies; car au moment où la plupart des meurtriers se trouvaient réunis à bord du navire pour le partage des dépouilles, et que la poudre, principal objet de leur convoitise, tirée sans ménagement des barils, était éparpillée sur les ponts inférieurs, un chef, essayant le fusil qui lui était échu pour sa part du butin, fit sortir de la batterie des étin- celles dont le contact alluma les particules de poudre répandues dans l'air, qui communiqua le feu aux barils. L'explosion fut terrible, et les sauvages rassemblés sur la plage reçurent au milieu d’eux la mâture, les agrès et les morceaux du Boyd, confondus avec les membres déchirés de leurs compagnons. Ces abominables cannibales ont cependant une reli- gion; mais elle est aussi barbare, aussi sanguinaire qu'eux, et a quelque analogie avec celle des anciens Scandinaves. De même que le sectateur d'Odin, le Nouveau-Zélandais adore un dieu cruel, vindicatif, n'aimant que le carnage, inexorable pour les lâches et les vaincus, et réservant aux mânes des vainqueurs un lieu de délices où ils livrent des combats toujours heureux , boivent le sang et se rassasient des chairs de leurs ennemis dans un banquet éternel où les patates douces ne manquent jamais. Mais si ce dieu, que les 28 . VOYAGE Nouveaux-Zélandais nomment Atoua, traite aussi géné- reusement les morts, il sen dédommage sur les vi- vants ; car, tantôt déguisé sous l'apparence de la fièvre, il leur dévore les entrailles, et menace du même sort tout profane qui oserait tenter de guérir le malade; tantôt il exige, par la voix de ses prêtres ou artkis, que les âmes des chefs décédés ne se présentent devant lui qu'es- cortées de celles d’un certain nombre d'esclaves sacrifiés en cérémonie, et dont les parents et amis du défunt se partagent les cadavres. Une croyance accréditée parmi les nobles zélandais, c'est qu'ils héritent des bonnes qualités d'un ennemi, lorsqu'ils mangent certaines parties de son corps après l'avoir tué. Heureux cent fois le rangatira qui peut se régaler de la cervelle et des yeux de son rival : à s'approprie sa force et son courage, et acquiert en outre la certitude qu'un esprit de l'autre monde ne vien- . dra pas le tourmenter dans celui-ci. D'autres supersti- tions règnent également parmi les waris. Les songes, les pressentiments, les sorcelleries, la peur du diable, règlent jusqu'aux moindres actions de ces ignorants sauvages; et comme chez eux la passion de la ven- geance et celle des combats fermentent sans cesse, il s'ensuit que les mauvais sorts ne sauraient être con- jurés que par des massacres ou des dévastations. Cette malheureuse population, ainsi soumise à une foule de coutumes plus atroces les unes que les autres, aurait déjà disparu depuis longtemps si une institution reli- gieuse et politique, le tabou, ne la garantissait un peu de ses propres fureurs. Le tabou, en effet, constitue, DE LA FAVORITE. . 29 entre les mains des arikis, un moyen fort respecté de suspendre les horreurs de la guerre et de mettre des bornes au droit du plus fort. Cette institution ressemble assez à l'usage qui s'était introduit aux neuvième et dixième siècles, en France comme en Angleterre, parmi les seigneurs trop faibles pour défendre leurs biens contre des voisins puissants, de les mettre sous la pro- tection de Dieu en se reconnaissant vassaux de l'Église. Sans doute qu'à la Nouvelle-Zélande le tabou n'a pas autant d'efficacité et ne défend pas d'aussi importants intérêts; mais il n'en rend pas moins de très-grands services sous plusieurs rapports. Il garantit les champs de toute espèce de déprédations durant la saison des se- mailles et des récoltes ; il protége les femmes enceintes jusqu'au moment de leur délivrance; il assure la con- servation des animaux et des plantes nécessaires à la subsistance de l'homme , et dont une consommation dé- sordonnée détruirait l'espèce; enfin 1 préserve des ai- mosités particulières ou de la rapacité, les restes du malheureux mort de maladie et les ustensiles qui lui ont appartenu. Ainsi placés sous la sauvegarde de la di- vinité, tous les objets quelconques deviennent sacrés, et, suivant la croyance des Nouveaux-Zélandais, l Atoua ferait immanquablement expirer dans les plus cruelles souffrances celui d’entre eux qui oserait y toucher. Cette sauvegarde pourtant ne s'étend pas jusqu'à la famille et aux propriétés d'un chef décédé, car à peine a-t-il fermé les yeux, que les peuplades des environs accourent pour dévaliser ses cases, ses provisions de patates, et même pour tuer ou réduire en esclavage les membres 50 | VOYAGE de sa famille; aussi la mort d’un guerrier redouté en- traîne-t-elle souvent la dispersion de sa tribu. On pense bien que les prêtres, armés d'une telle influence, en profitent pour étendre leur pouvoir et leurs priviléges. Ce sont eux, en effet, qui décident de la paix ou de la guerre, sacrifient les prisonniers après la victoire, ou les victimes dans les solennités religieuses, et jugent, en mangeant à part les meilleurs morceaux, si l'Atoua est satisfait. Cette influence des prêtres, toutefois, ne suffirait peut - être pas pour con- tenir des êtres aussi féroces et habitués à n'obéir qu'à leurs caprices, si la plupart des chefs importants ne la partageaient avec eux et n'étaient investis du titre sacré d’ariki. Ayant ainsi le tabou à leur disposition, ces derniers se font craindre des rangatiras, soit en frappant les plus turbulents d'une sorte d'excommu- nication, soit en suspendant pour un temps indéterminé la, pêche ou l'usage des denrées les plus nécessaires à la vie, soit en interdisant les échanges entre les na- turels et les Européens. Telles sont les institutions que les Nouveaux-Zélandais ont conservées jusqu'ici sans y apporter aucun change- ment qui dénote le moindre progrès dans la civilisation, quoique depuis plus de vingt années les missionnaires anglicans se soient établis dans les cantons les plus popu- leux et les plus fertiles d'Ika-na-Mawi. Ce n'est pas que ces missionnaires aient manqué de zèle dans les travaux qui avaient pour objet d'y fnsene ee mais ils n'ont pas fait u ged Y yèrent avant eux les missionnaires catholiques pél tree les tribus DE LA FAVORITE. L sauvages du N. et du S. de l'Amérique, non moins belli- queuses, non moins sanguinaires que celles de la Nou- velle-Zélande. Ces derniers s’enfoncèrent au cœur des fo- rêts, et renonçant pour toujours aux douceurs de la vie policée, ils allèrent prêcher à ces hommes farouches la paix, l'oubli des injures, et leur offrir des exemples de la plus touchante philanthropie. Ils partageaient les mi- sères des malheureux, les consolaient dans leurs peines, opposaient un front serein aux menaces des puissants, et déployaient au milieu des supplices une constance, une résignation qui achevaient de convertir leurs bour- reaux. S'ils obtenaient la couronne du martyre, ils étaient bientôt remplacés par d'autres ecclésiastiques non moins dévoués à leur saint ministère , et qui le plus souvent terminaient à force de patience la tâche si noblement commencée par leurs prédécesseurs. Üne route aussi épineuse ne pouvait convenir aux ministres protestants, qui généralement ne sont doués mi de ce désintéressement, ni de cette charité dont les prêtres catholiques ont donné tant de preuves dans le nouveau monde. Celle qu’ils suivent présente bien moins de dangers, et n'est pas vraisemblablement la meilleure , puisque le véritable but de leur mission, 'a- mélioration des indigènes, a été totalement manqué. Maïs aussi je le demande, quelle vénération peuvent inspirer aux naturels des gens presque tous spéculateurs dont le premier soin est d'acheter les plus belles terres au meilleur marché possible, et de les faire défricher par les misérables esclaves qu'ils ont convertis? Les chefs, d'ailleurs, voyani les prêtres anglicans s’adonner 52 VOYAGE au commerce de même que tous les autres Européens, exigent également d'eux de la poudre et des fusils en échange de leurs denrées et en payement de leurs borrs offices; et comme ceux-ci, auxquels ce genre de trafic est expressément défendu par les règlements, refusent de satisfaire à leurs demandes, les rangatiras ne cessent de les tracasser et de mettre obstacle à leurs prédica- tions. Ce n'est pas, j'en conviens, une mesure dépour- vue de sagesse et de prévoyance, que d'envoyer aux sauvages, pour leur prêcher le travail et leur ensei- gner les arts mécaniques, des gens capables de joindre l'exemple au précepte; mais dans la bouche de ces prê- tres-artisans la parole de Dieu devait nécessairement rester sans effet sur les fiers rangatiras, qui considèrent toute espèce de travail manuel comme déshonorant et dévolu exclusivement aux esclaves. Aussi les mission- naires, malgré tous leurs efforts pour se donner de l'im- portance, sont-ils dédaignés par la classe des guerriers, et ne font que très-peu de prosélytes parmi les waris, qui règlent leur conduite d'après celle de leurs maîtres, ou craignent d'encourir leur mécontentement en chan- : geant de religion. Enfin un événement dont il était fa- cile de prévoir les suites fâcheuses, et que pourtant par | une vanité mal entendue ils se lèrent avec ardeur, est venu détruire presque entièrement le peu d'in- fluence qu'ils avaient acquis dans le pays. Nous avons déjà vu comment Shongui voulant se procurer des armes pour abattre ses ennemis, parvint à tromper les missionnaires, qui, de leur côté, en l'envoyant à Londres, se promettaient bien de profiter . DE LA FAVORITE. 35 pour leurs propres intérêts de la haute idée que, sui- vant eux, il prendrait indubitablement dans son voyage des Anglais en général et de leur congrégation en par- ticulier; mais la première partie seulement de ce calcul de leur amour-propre se réalisa. Le chef zélandais, pré- senté à la cour, démêla au premier coup d'œil les attri- butions de l'aristocratie et reconnut parfaitement qu'elle possédait tous les emplois, tous les honneurs militaires, qu'elle était vouée au métier des armes et laissait au peuple les travaux de la terre ou de l’industrie. On con- cevra sans peine les rapprochements que l'orgueilleux sauvage établit sur-le-champ, et les conclusions que par analogie il tira de ses remarques : aussi s'empressa- til, en remettant le pied à la baie des Iles, d'apprendre à ses compatriotes qu'en Angleterre, de même ‘qu’à la Nouvelle- Zélande, les rangatiras faisaient la guerre, ne travaillaient pas, et que les missionnaires étaient des waris. Une semblable découverte eut, comme on le pense bien, les plus funestes conséquences pour ces derniers; ils tombèrent dans le mépris des chefs qui les avaient respectés jusqu alors, et dont les exigences s’accrurent chaque jour. Shongui lui-même ne leur témoigna plus la même bienveillance; et pendant les guerres sanglantes qui signalèrent son retour , ils furent expulsés de plu- sieurs cantons et obligés d'abandonner, à leur grand désespoir, les habitations commodes, les bonnes ré- coltes et la vie confortable que, dans ses bénédictions, : le Seigreur leur avait accordées. Si on les en croit, ce sont les marins européens, et IV. 34 VOYAGE principalement les baleiniers, qui empêchent les indi- gènes de faire des progrès dans la civilisation et les ex- citent contre eux, soit en leur donnant de mauvais exemples et des conseils pires encore, soit en les exaspérant par des injustices, des meurtres ou des tra- hisons, soit en leur fournissant de la poudre et des fusils pour s'entre-détruire plus facilement. J'avoue que ces griefs sont fondés en partie; que les baleiniers n’ont pas , en fait de mœurs et de religion, des principes bien arrêtés; que leur caractère grossier, leur penchant à la débauche et à l'ivrognerie sont peu propres à édifier leurs hôtes, et à leur inspirer de louables sentiments. Mais les matelots, à leur tour, se plaignent de ces hommes de Dieu: ils leur reprochent d'être égoistes, durs et fanatiques envers eux; ils les accusent de pren- dre plus de soin de leurs propres intérêts que de la con- version des indigènes, et de n'apporter aucun dévoue- ment à l'exercice de leurs saintes fonctions (3). Quelque impartialité que je mette à garder la neutralité entre les deux partis, je suis forcé de convenir que ces récrimina- tions, toutes fortes qu'elles sont, ne manquent pas de fondement; car j'ai eu lieu d'observer par moi-même, après tant d’autres navigateurs (4), que les missionnaires de la baie des Fes sont défiants, personnels, parcimo- nieux au sein de l'abondance, et qu'ils ne montrent ni la charité évangélique dont s’honorent les prêtres de toutes les religions, ni cette obligeance noble et géné reuse ordinaire à leurs compatriotes. Mes offres, mes sollicitations à l'effet d'obtenir d'eux quelques rafraichis- sements pour nos malades, furent complétement infruc- DE LA FAVORITE. 35 tueuses, et ] ‘eus bientôt acquis la conviction que ces apô- tres de 1 Évangile, supposant à notre séjour dans ces pa- rages un but politique, cherchaïent à troubler la bonne harmonie qui régnait entre nous et les naturels, en leur insinuant que j'étais venu pour m'emparer de la baie des Iles et pour venger sur eux la mort de Marion, assassiné par leurs pères vers la fin du siècle dernier. Les missions anglaises, malgré les désastres qu’elles avaient éprouvés durant les années précédentes, n’en possédaient pas moins, en 1831, deux établissements assez considérables : un à Kidi-Kidi, gros bourg cons- truit sur les rives d'un canal qui communique à la mer dans la partie occidentale de la baie des Iles ; l'autre à Paheha, village bâti sur les bords de la rivière de Kawa- Kawa, à deux milles et vis-à-vis de Korora-Reka. Les terrains situés autour de ces deux ‘repas VS et défrichés sous la direction des missionnaires par les nouveaux chrétiens, sont assez fertiles; ils rapportent des grains et des légumes , et pourraient nourrir de nom- breux troupeaux si le respect superstitieux des insu- laires pour les champs taboués n’opposait un obstacle in- surmontable à la multiplication des bestiaux et même de da volaille. On peut donc, sans crainte d’errer, considérer ces missionnaires comme les éclaireurs des légions de co- lons australiens qui tôt ou tard envahiront la Nouvelle- Zélande, dont la malheureuse population, affaiblie par ses propres fureurs, serait dès à présent incapable de leur résister. Ces colons trouveront dans Ika-na-Mawi un territoire favorable à toutes sortes de cultures, des 36 VOYAGE ports admirablement placés pour le commerce et la na- vigation, soil au fond de baïes magnifiques , soit auprès de rivières bordées d’arbres excellents pour les construc- tions navales, et des collines qui renferment, à ce qu'on prétend, des mines de fer, de houille et de soufre; ils y trouveront encore le phormium, espèce de chanvre in- digène à la Nouvelle-Zélande, et dont l'usage commence à se répandre en Europe. Cette espèce de chanvre se tire d’une plante assez semblable au cardon de nos jardins, et portant des feuilles aiguës, longues et étroites, dont le tissu, dépouillé de sa pulpe épaisse et couleur d'émeraude, et exposé à la rosée, donne des fils blancs qui servent également bien à fabriquer des toiles très -fines et des cordages ex- trêmement forts. Pour mettre le phormium en état d'être employé, les femmes, que ce genre de travail regarde exclusive- ment, coupent les feuilles en lanières très-minces, et les font ensuite passer plusieurs fois entre le tranchant d'une coquille de moule qu'elles tiennent fortement dans la paume de leur main droite et le pouce de cette même main. Ainsi préparée, cette denrée est vendue aux caboteurs de Sidney et d'Hobart-Town pour des couvertures de laine, des ustensiles de fer, de la quincaillerie, du ta- bac, et surtout pour de la poudre et des fusils, sorte de marchandise sans laquelle il est presque impossible de conclure aucun marché avec les Nouveaux-Zélandais. Ce commerce a lieu principalement dans le détroit de Cook, et procure aux naturels de cette partie d'Tka-na- DE LA FAVORITE. 57 Mawi une aisance dont ceux de la partie N: sont d'autant plus envieux que non-seulement ils ne récoltent pas chez eux le phormium, mais qu'ils voient les espars qui forment leur principale branche d'échange avec les Européens, diminuer rapidement par suite de la destruc- tion des bois sur les bords des rivières et aux environs de la mer, où ilsne peuvent plus les transporter qu'avec des peines infinies. Cette pénurie de bois paraissait V i V taffect mon ami Rewa, un jour que nous examinions sous un vaste hangar deux superbes pirogues qu'il préparait pour une expédition contre les naturels de la baie d'Abondance, qui avaient attrapé, rôti et mangé sa nièce, pendant qu'elle courait les champs avec un Lovelace de sa tribu. H m'énumérait d’un air chagrin les dépenses énor- mes où l'avait entraîné la confection de ces pirogues; puis passant tout à coup, avec la mobilité naturelle aux Nouveaux-Zélandais, à un autre sujet de conversation, il me parlait tantôt en riant, tantôt en fronçant d'une manière sinistre son front tatoué, de combats, de festins et de filles ravies à leurs mères. De là je conclus que le désir de piller et de tâter un peu de la chair humaine avait beaucoup plus de part à ses dispositions belli- queuses, que celui de venger son sang. Ces détails ne flattaient pas beaucoup ma curiosité, mais je lui prêtai une oreïlle attentive quand il m'expliqua comment la plus belle de ses embarcations, qui portait cinquante guerriers , s'était brisé l'éperon en abordant, l'année précédente, une de celles de l'ennemi. Cette pirogue avait quatre-vingt-six pieds de long 58 VOYAGE sur quatre au plus de large vers le milieu : elle était rele- vée aux deux extrémités : des bas-reliefs assez bien sculptés décoraient celle de l'arrière; à l'autre figurait une statue de bois de trois pieds environ de hauteur, qui représentait un homme hideusement laid, avec des yeux de nacre, une bouche fendue jusqu'aux oreiïlles et . donnant passage à une langue monstrueuse. Tous ces ornements peints en rouge produisaieñt un bizarre eflet. Mais ce qui méritait réellement de fixer l'attention d'un navigateur, c’étaient la carène de l'embarcation, les pro- digieuses dimensions de l'arbre qui l'avait fournie, et l'installation ingénieuse du léger tillac destiné à couvrir les munitions de guerre ou de bouche, et à supporter les pieds des rameurs que deux larges planches, cousues verticalement de bout en bout aux plats-bords, garantis- saient parfaitement du clapolis de la mer. Que de temps, que de patience il fallait autrefois aux sauvages pour achever une pareille œuvre avec leurs grossiers outils de talc! Aujourd'hui qu'ils en ont de fer, ils travaillent plus facitement et plus vite, mais ils ne font pas mieux pour cela; il paraît au contraire que leur industrie dégénère au lieu de se perfectionner. Je n’ai rien vu, du moins, à la Nouvelle-Zélande que l'on püt comparer aux superbes cases, ou aux monuments funèbres dont parlent les na- vigateurs qui attérirent à cette île dans le cours du siècle dernier. Le palais du chef de Korora-Reka était tout bon- nement construit en argile mêlée de paille et avait la forme d'une moitié de cylindre, longue de dix pieds et. baute de six ; la porte d'entrée, pratiquée à l'une des extrémités, et où je ne parvins à passer qu’en me trai- DE LA FAVORITE. 39 nant sur les mains et sur les genoux, se fermait au moyen d'un épais châssis. Au-dessus de cette façade que sur- monte une statue de bois absolument semblable à celle de la pirogue, et servant, comme cette dernière, d'in- signe de commanñdement, se projette un toit à l'abri du- quel Rewa, mollement étendu pendant le jour sur une couche de sable fin, donnait audience, recevait des vi- sites et prenait ses repas : une litière de fougère sèche, quelques vases de bois rouge assez bien façonnés, des sabres et des fusils, composaient tout l’'ameublement de l'intérieur. Les femmes mêmes ne parviennent que très-difhcile- ment au fond de ce sanctuaire où le chef tient ses trésors et couche toujours seul : elles logent au centre d'un en- clos, dans plusieurs cases disséminées autour de la de- meure de leur maître, sur un sol inégal, rocailleux, et couvert d'immondices. Lorsque je visitais cet enclos, j'étais comme asphyxié par la puanteur infecte qu’ex- halaïent de gros poissons suspendus à des pieux, ou aveuglé par la fumée épaisse des brasiers sur lesquels de jeunes filles faisaient cuire des coquillages ou des racines de fougère qu'elles battaient ensuite avec un morceau de bois, afin d'en détacher l'écorce et de les apprêter pour le repas. Mes regards rencontraient partout l'image de la plus horrible misère. Souvent, lorsque l'atmosphère était froide et pluvieuse, je voyais ces malheureux sauvages grelottants sous leurs mau- vaises cahuttes, que le vent et la pluie pénétraient de toutes parts, ou accroupis auprès du feu pour réchauf- fer leurs membres engourdis. Combien de fois M. Ey- 40 . VOYAGE doux n'a-t-il pas essayé de consoler ou de soulager de pauvres femmes consumées par une fièvre ardente, et qui, à peine recouvertes d'une mauvaise natte, gisaient étendues en plein air sur les cailloux! A son approche elles ouvraient des yeux éteints, changeaient pénible- ment de position et retombaient dans l’affaissement. Ce n'était pas assez des malheurs de la guerre, des ravages de la famine sa compagne ordinaire, et des maladies endémiques de poitrine causées par les ri- gueurs de l'hiver : il fallait que la discorde entre voi- sins et surtout l'habitude du vol vinssent encore agoraver le sort de ces insulaires. Chaque propriétaire est obligé de veiller attentivement, pendant la nuit, à la garde de son bien, sans quoi on le lui ravirait fréquemment. Ces attentats à la propriété amènent nécessairement des collisions, et les catastrophes qui s’ensuivent ne sont pas rares, autant que j'ai pu en juger à l'air indifférent dont un rangatira me faisant voir un Jour un petit tas de pierres qui recouvrait les restes d’une femme et d’une fille de Rewa, me racontait comment elles furent tuées par le vieux Rewi-Rewi, au moment que profitant de l'obscurité, elles se disposaient à lui voler sa poudre et ses fusils. Ce fut à la suite de ce meurtre que Rewi-Rewi, son digne acolyte Bomaré, et tous leurs adhérents avec eux, bannis du village par les arikis, transportèrent leurs pénates sur les bords de la rivière Kawa-Kawa, dans un eppah abandonné. Les exilés ne laissèrent pas sans de vifs regrets leurs cases et leurs champs à des rivaux que l'intervention divine favorisait. Aussi essayèrent-ils plusieurs fois d’as- DE LA FAVORITE. A1 sassiner Rewa et de s'emparer, par surprise, de Korora- Reka, en l'attaquant pendant la nuit de concert avec une tribu des environs; maïs les confédérés échouèrent toujours dans leurs tentatives. Dans la dernière attaque qui eut lieu peu de mois avant notre passage à la baie des Iles, les assaïllants dirigèrent tous leurs efforts sur l'enclos de Rewa, qui, malgré leur acharnement, les battit à plate couture. L'affaire fut très-chaude, et les vaincus ne cédèrent le champ de bataille qu'après avoir perdu une quaran- taine des leurs et soutenu une vive fusillade, dont les palissades qui ceignent les groupes de cases voisins de la plage et en font autant de petites citadelles, portent encore de nombreuses traces. Avant l'introduction des armes à feu parmi ces insu- laires, Korora-Reka n'aurait opposé aucune résistance, parce qu'au lieu d'être situé sur un des points les plus hauts du pays, il l’est dans sa partie la plus basse, autour d’une crique dominée de tous côtés par des col- lines. Les pentes de ces collines sont bien cultivées et couvertes de choux, d'oignons, de pommes de terre et de plusieurs autres légumes de nos climats, que les naturels ne consomment point, mais qu’ils vendent fort cher aux bâtiments. Vu de la rade, ce village présente une perspective assez pittoresque : sur la droite, s'élève une montagne aride et pelée, qui sert d'asile aux femmes, aux enfants et aux esclaves, quand à l'approche de l'ennemi, les guer- riers se préparent au combat. À gauche et auprès du rivage, se groupent les monticules qui, partant de là, 42 VOYAGE et ondulant vers lO., vont former l'extrémité inégale et rocailleuse de la presqu'île Tapeka. C'était principalement de ce côté que nous dirigions nos promenades. Un joli ravin ombragé d'arbres, et au fond duquel roule avec bruit, sur des blocs de granit, un ruisseau dont l’eau excellente attire les embarcations des navires en relâche, nous servait de chemin pour ga- gner le sommet d'une hauteur d’où nous jouissions chaque fois avec un nouveau plaisir d’un panorama ma- gnifique. Au N. E., se déployait la vaste baie des Îles, avec ses deux caps avancés, ses petits archipels et ses chaines de roches qu’assiégent incessamment des lames furieuses. Dans le N., nous apercevions Tapouna et plusieurs autres villages dont les nombreuses pirogues, débouchant dans la baie par le canal de Kidi-Kidi, semblaient, à la distance où nous en étions, autant de compagnies d'oiseaux aquatiques sillonnant la sur- face tranquille de la mer. Enfin, après avoir contemplé la grande houle du large couvrant d’écume à nos pieds la côte déchirée de la presqu'île Tapeka, nos yeux se tournaient vers le point où le soleil se lève au milieu des bruyères du cap Brett, et s’arrêtaient sur la baie Rawitti. C'est dans cette baie que, tout près de l'eppah de Koro-Kawa, l'infortuné Marion auquel on doit la décou- verte de ces parages, périt avec dix-sept de ses com- pagnons, sous les coups des Nouveaux-Zélandais. Depuis un mois, ces navigateurs étaient en relâche dans la baie Rawitti, et par les soins aussi prudents que philanthropiques du commandant de l'expédition et de ses officiers, la bonne harmonie semblait chaque jour DE LA FAVORITE. A5 se fortifier davantage entre les sauvages et les Français. Ceux-ci vivaient sans défiance au milieu de leurs nou- veaux amis, et les comblaient de présents; maïs tant de témoignages de bienveillance ne purent contre-balancer chez ces perfides insulaires le désir de dépouiller et de dévorer une proie qui se livrait ainsi à eux sans précau- ton. Un matin, peu d’instants après le lever du soleil, Marion, accompagné des équipages de deux canots, débarque sur la plage devant Koro-Kawa, dans l'inten- tion de jeter la seine. Les naturels accourent, suivant leur coutume , pour tirer sur les cordes et partager le poisson pris dans les filets, ils se mêlent parmi les blancs, et sans aucune raison de plainte, sans la moindre provocation, les assomment à coups de massue. À peine cette affreuse nouvelle est-elle parvenue à bord des bâtiments, que les Français, furieux de la perte de leur chef et de leurs camarades, prennent les armes, descendent à terre sous la conduite de leurs offi- ciers, et marchent au village où s'étaient retranchés les assassins. Ni les rochers escarpés qu'il fallut gravir, ni un large fossé garni de plusieurs rangs de gros pieux, ni la difficulté de franchir une entrée tortueuse que do- minait une plate-forme défendue par une foule de guer- riers, n’arrêtèrent l'élan de nos compatriotes. Ils forcè- rent tous les passages, et malgré la résistance opiniâtre des assiégés, entrèrent dans les retranchements. Alors commença la vengeance : les Français passèrent les vaincus au fil de l'épée, incendièrent leur village, et ra- sèrent leurs fortifications. Les naturels ne les ont pas re- A4 VOYAGE bâties, et l’'eppah de Koro-Kawa n’est plus aujourd'hui qu'une solitude, objet de terreur pour les habitants des environs (5). Après la victoire, les vainqueurs cherchèrent les restes de Marion et des autres victimes, pour leur ren- dre les honneurs de la sépulture; mais dès la veille du combat les naturels avaient transporté les cadavres de l’autre côté de la presqu'ile, dans la rivière de Kawa- Kawa, pour les y manger avec sécurité. J'ai visité la pe- tite anse où eut lieu le festin; sa position écartée, l'om- brage ténébreux des arbres qui l'entourent, ajoutaient encore à l'horreur du souvenir qu'elle me retraçait. J'étais sous l'influence de ces tristes émotions lorsque je parcourus la rivière de Kawa-Kawa, et ma tristesse se reflétant sur les objets extérieurs, donnait à tous les sites qui passaient devant nous une teinte uniforme et presque lugubre. Aussi, quoique l'air füt parfaitement calme autour de nous, et que les vallons et les collines qui s'étendent jusqu'au bord de l'eau offrissent la plus belle végétation , je ne pensais pas même à les admirer. L'isolement de ces lieux, dont le bruit monotone de nos avirons troublait seul le silence ; l'aspect de ces pointes coupées à pic, et surmontées de fortifications en ruine, # | te , seuls restes dep} t pour le nombre et le courage de leurs défenseurs , me faisaient éprouver un sentiment pénible qui s'accrut encore durant ma Vi- site à la résidence de Bomaré et de Rewi-Rewi. : I est impossible , en effet, de voir un lieu habité dun aspect plus repoussant qu'Ootouijou. Ce repaire de co- quins couronne le sommet d’une petite presqu'île aride, DE LA FAVORITE. 45 et qui ne tient à la terre ferme que par une étroite langue de sable. De fortes palissades en défendent tous les endroits accessibles, à l'exception d'un sentier tor- tueux qui me conduisit à travers les rochers depuis la grève jusqu'au village, où je remarquai, bien plus en- core qu'à Korora-Reka, l'image de la misère et de la malpropreté réunies. Sur un terrain blanchâtre, pier- reux et souillé d'ordures, étaient semées, sans aucune symétrie, de mauvaises cahuttes, auprès desquelles dormaient des hommes couverts de haïllons dégoûtants, tandis que des femmes au teint hâve et au corps étique, assises à côté d'eux, tâchaient à les débarrasser, en la croquant, de la vermine qui les tourmentait. Les Nouvelles-Zélandaises partagent ce goût singulier avec les Cochinchinoises; et non moins attentives que ces dernières pour leurs époux, elles se chargent, avec empressement, du soin de purger leurs vêtements d’in- sectes incommodes. Elles étendent, pour cela, ces vê- tements faits de tissu de phormium, au-dessus d'un feu de bois vert, et les tiennent exposés à la fumée, jus- qu'à ce que le gibier, contraint de fuir jusqu'à l'extré- mité des fils, tombe au pouvoir de ses avides enne- mies. res à Æ Un pareil tableau. n'avait rien d'assez gracieux pour me retenir longtemps; aussi, quand j'eus gratifié de quel- ques livres de poudre et de verroteries Bomaré et Rewi- Rewi qui étaient venus, en grand costume, me recevoir à mon débarquement, et que j'eus fait mes libéralités aux misérables dont la tourbe se pressait sur mes pas, je me hâtai de retourner à la corvette , et après le diner 46 VOYAGE nous descendimes à terre , suivant notre coutume, mes officiers et moi, pour nous promener aux environs de Korora-Reka, tandis qu'une partie de l'équipage s'y ren- dait aussi pour pêcher. Ce moment de la journée était toujours attendu avec une égale impatience à bord de la Favorite et sur le ri- vage : d'un côté, arrivaient nos matelots beaucoup plus empressés de rejoindre leurs connaissances qu'à jeter la seine; de l'autre, toutes les jeunes filles de l'endroit, dans un négligé galant, la chevelure ornée de morceaux de papier colorié ou de chiffons, et le cou garni de cor- dons de rassades obtenues la veille, accouraient au-de- vant de nous. ( PI. 65.) Bientôt, sur la plage qui sépare les cases de la mer, se succédaient les scènes les plus singulières : ici, nos jeunes gens, séduits très-facilement par les Sirènes, abandonnaient furtivement le filet, disparaissaient avec elles derrière les buissons, puis revenaient d'un air penaud recevoir les sévères remon- trances de mon brave lieutenant, qui, chargé de sur- veiller la pêche ainsi que la morale publique , et assailli lui-même de propositions très-équivoques, désespérait d'attraper du poisson et de sauver les mœurs. Plus loin, les princesses qui, par leur naissance et surtout par leurs charmes, avaient droit de prétendre à des choix moins obscurs , s'acheminaient doucement vers un ruis- seau dont les rives ombragées de bosquets solitaires, convenaient parfaitement à d'amoureux rendez-vous. Enfin, les papas et les mamans, accroupis sur le sable, paraissaient enchantés de ce qui se passait, et attendaient tranquillement le partage du produit de la pêche , en fu- DE LA FAVORITE. A7 mant les cigares que, par leurs obsessions, ils nous avaient arrachés. Cependant mes compagnons rencontraient quelque- lois des cruelles qui empochaient très-bien leurs ca- deaux, mais ne leur accordaient rien : ce qui les cha- grinait d'autant plus qu'elles étaient les plus jolies et les moins sales de la troupe. À leur chemise blanche, à leurs cheveux proprement arrangés, à la richesse de leurs colliers, à leur petit air doux et réservé, on re- connaissait en elles les favorites des capitaines ou des officiers baleiïniers , que l'hiver suivant devait ramener à la baie des Iles. Ceux-ci, à leur départ, avaient fait prononcer, par l'ariki, le redoutable tabou sur leurs belles, dont la fidélité, grâce à cette précaution, deve- nait l'affaire de l'Atoua, et, si j'en juge par’ ce que j'ai vu, était scrupuleusement gardée. Malheureusement pour nous pauvres marins , condamnés à courir le monde, cette belle institution protectrice des absents, non-seulement n'est pas connue dans notre patrie, mais ne pourrait, je crois, y prendre racine que bien diffi- cilement. I est à présumer qu'à la Nouvelle-Zélande les pré- tres, de peur de compromettre leur autorité , ne lancent pas souvent le tabou contre les amours, car je trouvais toutes les femmes à qui je faisais des cadeaux prêtes à m'offrir en échange une monnaie qu'elles supposaient devoir être de mon goût. Mais je n'avais garde de mettre leur bonne volonté à profit; et cette prudente conti- nence qu'elles ne comprenaient sans doute pas, semblait détruire à leurs yeux tout-le mérite de ma générosité, 48 VOYAGE Parmi ces créatures si complaisantes, quelques-unes pourtant n'étaient pas à dédaigner : une voix douce, des regards expressifs, une bouche bien meublée, des formes fraiches et arrondies , de la gaieté, de l'entrainement au plaisir, et même un grain de coquetterie, auraient dû me séduire. Mais j'étais rebuté par leurs agaceries mêmes, autant que par limmodestie dont elles me donnaient assez de preuves dans les scènes mimiques qui, chaque soir, après leurs fréquentations avec nos hommes d'équipage, marquaient l'instant de la sépara- tion. Dès que le jour baïssait, toutes ces filles se pla- çaient sur une ligne les unes derrière les autres, et commençaient en chantant et en battant des mains une espèce de danse lubrique qui, s’échauffant par degrés, finissait par des contorsions et des mouvements dont lobscénité, quoique révoltante, excitait tellement, je dois l'avouer, la sympathie de l'assemblée, qu'à peine les bayadères, haletantes, avaient-elles pris sur le sa- ble quelques moments de repos, que pour céder aux instances des amateurs, elles formaient de nouvelles danses tout aussi lascives que les premières, et non moins applaudies. (PL. 66.) Ces distractions, fort peu : édifiantes, s'étaient prolongées plus tard encore que de coutume le jour de mon excursion dans la rivière de Kawa - Kawa, et j'avais tout lieu de penser que nos hommes ralliés enfin à bord y resteraient, du moins jus- sin: ihe: Re De 1. dochilies ds: r : de Korora-Reka : mais celles-ci me préparaient un nou- veau tour dont, en historien consciencieux, je rendrai compte, dût mon indulgence pour mes jeunes gens en- * "T0 : DE LA FAVORITE. 49e courir le blâme des lecteurs. Depuis deux heures les fac-_ tionnaires, chargés d'annoncer à l'officier de garde l'ap- proche des embarcations, avaient pris leur service, et les lointains accents des Sirènes troublaient seuls le pro- fond silence qui régnait sur la Favorite, lorsque plusieurs pirogues , trop petites pour donner de l'inquiétude, et que les voix claires a Ronan de leurs nombreux pas- sagers firent proi ître pour amies, abor- dèrent la corxettes par tous les côtés à la fois. Cette sur- prise était d'autant plus difficile à éviter, que l'ennemi, déployant une agilité qui mettait aisément en défaut la surveillance suspecte des matelots de quart, escalada les porte-haubans, et, guidé par des complices, eut en un clin d'œil envahi les parties basses du bâtiment. Dans uné conjoncture aussi critique, M. rd activité et une sévérité de principes hé d'un meilleur succès; mais la trahison avait corrompu tous les cœurs. Moi-mème, dont on invoqua l'autorité, je me rendormis pour ne pas voir un pareil scandale; et lorsque le len- demain matin je voulus, peut-être un peu tard , garan- tir la vertu de mon équipage, la cohorte féminine avait déguerpi. J'ordonnai cependant des mesures.de précaution afin de prévenir le retour de pareils désordres , mesures qui, du reste, demeurèrent inutiles ; grâce à l'horreur que les événements dont nous fümes témoins le lendemain, inspirèrent à tout moSmonde pour les belles Étlandäisge et leur pays. Le soleil touchait nn à l'horizon quand nous aperçûmes au large de la pointe Tapeka cinq grandes A 1V, Là Mo. Bot. Garden. 1807. 50 VOYAGE pirogues quise dirigeaient avec lenteur , et en pagayant, vers Korora-Reka. Je pensai d'abord que les guerriers de la rivière Tamise venaient surprendre ceux de la baie des Îles alors occupés des préparatifs d'une formidable expédition contre eux : en effet, nos amis paraissaient en proie à la plus vive inquiétude ; les femmes, les enfants, réfugiés au sommet de la montagne, observaient dans un morne silence les manœuvres de la flotte inconnue, tan- dis que les hommes , munis de leurs armes, se rassem- blaient auprès du rivage. Déjà nous nous disposions à être spectateurs d'un combat, lorsqu'au signal que fait la pirogue de tête avec un pavillon bleu, fixé à l’extré- mité d’un long bâton, la scène change tout à coup, l'air retentit de mille acclamations auxquelles les nouveaux arrivants répondent en forçant de rames et par de nombreuses décharges d'armes à feu. Les femmes , les enfants, si effrayés un inétant auparavant, accourent au bord dela mer pour recevoir leurs parents etleurs amis, qui, après avoir passé en ligne de bataille à petite dis- tance de la corvette, sans proférer un seul cri, débar- quent devant le village et laissent à la foule le soin de haler leurs embarcations sur le sable. Nous eûmes bientôt par notre interprète l'explication de tout cela. Cette flotte rapportait plusieurs centaines de guerriers partis depuis quatre mois de la baie des Iles pour aller guerroyer dans le S. Ils revenaient victorieux, après avoir tué soixante de leurs rivaux, dont les cada- vres, déjà en partie dévorés, devaient servir au banquet du retour. Dès le même soir , en effet, la plage se couvrit de feux destinés à éclairer la fête. Les sauvages se mi- DE LA FAVORITE. 1 rent ensuite à chanter et à danser, s'arrêtant et s’as- seyant quelquefois pour se gorger de chair humaine; et à la lueur des flammes nous distinguâmes parfaite- ment nos visiteuses de la veille, qui, dans les intervalles des chants et des danses, prenaient part à cet horrible festin. Les réjouissances durèrent jusqu'au jour : alors la plupart des vainqueurs se rembarquèrent pour retour- ner chacun chez eux; mais avant de quitter la rade, ils nous régalèrent, probablement par déférence , d'une pa- rade de leur facon. Aucune description ne saurait dépeindre l'affreuse mine de ces abominables coquins. Leurs corps abso- lument nus, et Luigés de rouge, de blanc-et de noir; leurs cheveu + FU FR : d'ocre jaune, leurs attitudes baroques et leurs grimaces effrayantes, leur donnaient l'apparence de démons. Debout sur l'avant de leurs pirogues, les uns étalaient devant nous, au bout de perches teintes de sang, les têtes des chefs en- _ nemis tués dans le combat; les autres, brandissant leurs armes, exécutaient des danses que de vieilles mé- gères, accroupies au fond des pirogues, accompagnaient de leurs battements de mains. Tous hurlaient des chan- sons de guerre et cherchaient à se surpasser en extrava- gance dans leurs contorsions. Je voudrais bien savoir ce qu'eût dit, s’il avait assisté à ce spectacle, un de ces phi- losophes qui considèrent le sauvage comme un modèle d'innocence et de bonté. Pour nous, qui avions pu, de- puis près de deux ans, tantôt au milieu de tribus féroces, tantôt chez des peuples policés, envisager la question l 52 VOYAGE sous tousles points de vue, une pareiïlle scène ne eontri- bua pas faiblement à nous dégoûter de cette contrée bar- bare, et à nous inspirer le désir de la quitter le plus tôt possible. Mais malheureusement le temps ne seconda pas notre vœu : car après les vents d'E., qui avaient soufflé violemment pendant la première partie de notre relâche, ceux du N. O., entiérement opposés à notre appareil- lage, s'étaient déclarés avec non moins de force et te- naient le ciel toujours nébuleux. Chaque jour je remettais le départau lendemain, espé- rant que les vents changeraient ou molliraient, et chaque matin les vents trompaient mon attente. Ces retards m'impatientaient d'autant plus que tous nos préparatifs étaient terminés, et que M. Paris avait achevé, avec son zèle ordinaire, le plan de la rivière de Kawa-Kawa (6). Enfin , le 11 novembre au lever du soleil, le temps pa- raissant moins mauvais que la veille, je me décidai à en profiter; et lorsque j'eus reçu les adieux de Rewa, qui m'apporta comme un dernier souvenir de son amitié quelques paniers de pommes de terre et deux cochons, nous levâmes l'ancre pour doubler la pointe Tapeka et sortir de la baie. La première de ces deux opérations était la plus dif. ficile à exécuter dans ce moment : il fallait louvoyer au milieu d'un passage à peine large d’un mille, bordé d'un côté par les rochers de la presqu'île, et de l’autre par un banc de sable extrêmement dangereux. A peine étions-nous sous voiles que la brise de N. O. fraichit considérablement; le ciel prit un aspect sinistre, les nuages s'abaissèrent sur les monticules de la côte et les DE LA FAVORITE. 03 voilèrent complétement. Plus la corvette avançait, plus elle rencontrait des lames dures et courtes, qui après l'avoir inondée allaient se dérouler en écumant sur les écueils dont elle était entourée. Les obstacles se multipliaient devant nous, et notre position pouvait devenir beaucoup plus fâcheuse encore si je persistais à sortir. Mais j'avais trop souvent éprouvé, dans des circonstances bien autrement périlleuses, les excellentes qualités de la Favorite et le dévouement de son équipage, pour ne pas tenter l'entreprise avec l'espoir de réussir. Tout le monde, sans exception, se rangea sur les manœuvres afin d'accélérer les virements de bord : M. Paris, qui avait sondé ces parages, monta au som- met du mât de misaine; je fis tenir une ancre prête à mouiller en cas de malheur, et nous donnâmes har- diment dans le canal. (PI. 67.) À mesure que nous dé- passions les dangers, nous ressentions de plus en plus la mer du large que le vent poussait vers le fond de la baie : une seule fausse manœuvre eût suff pour jeter la corvette sur les brisants, et nous livrer sans défense aux mains des sauvages qui, rassemblés aux extré- mités des caps, nous regardaient sortir. Cet état d’anxiété, que les marins seuls comprendront, dura longtemps : onze fois la Favorite effleura tour à tour la lisière du banc de sable et les écueils de la pointe Tapeka; enfin, ayant doublé celle-ci et courant des bords plus longs, elle laissa en peu d'instants derrière elle les îles orientales de la baie, puis le cap Brett; et à midi, malgré les vents contraires, le mauvais temps et la grosse mer, nous étions au large des terres et gouvernions pour le Chili. 54 VOYAGE | Cette relâche que nous abandonnions sans regret est pourtant très-bonne pour les navires, surtout s'ils mouil- lent devant Korora-Reka; car dans presque toutes les autres parties de la baie, la côte manque d'habitants : aussi est-ce là que de novembre en mai se rendent les navires baleiniers qui ont besoin d’eau, de bois ou de rafraichis- sements. À cette époque les insulaires ayant achevé la ré- colte, et la belle saison commençant à faire sentir sa douce influence, les capitaines qui leur apporteront du tabac à fumer, quelques outils de charpenterie ou d'agriculture, des couvertures de laine et surtout de la poudre et des fusils, obtiendront aisément en échange des cochons excellents, des pommes de terre renom- mées même à Sidney, plusieurs espèces de légumes d'Europe, beaucoup de poissons de mer, enfin des bois de mâture et de construction propres à la SE ann he des avaries les plus considérables. Ils y jouiront également d'une plus sé sécurité que partout ailleurs, à cause du voisinage de la mission anglaise de Paheha, qui en impose toujours un peu aux naturels. Îls ne sauraient trop se défier néanmoins du caractère susceptible et avide de ces derniers, qui, par vengeance ou dans l'espoir de se procurer des munitions de guerre, sont capables des plus atroces perfidies. Ils devront aussi redouter les suites des bonnes grâces des belles Zélandaises : nos matelots, il est vrai, n’en conser- vèrent que peu de cuisants souvenirs, mais ce fut un heureux hasard; car les maladies honteuses que Cook et Marion s'accusent mutuellement d'avoir introduites à Ika-na-Mawi, y sont, dit-on, très-communes et très- DE LA FAVORITE. 55 difficiles à guérir. Ainsi ces deux explorateurs, qui dote- rent la Nouvelle-Zélande, l'un d'une race de cochons tirée de la Polynésie, l'autre de plusieurs plantes pota- gères de nos climats, ont vendu bien cher ces bienfaits à sa population en lui communiquant le plus cruel des fléaux qui désolent l'espèce humaine. Les vents, contre lesquels nous avions-lutté le matin pour sortir de la baie des Îles, protégèrent notre naviga- tion quand nous fûmes en dehors; et nous n'étions pas encore hors de vue des terres qu'oubliant suivant notre habitude le passé pour ne penser qu'à l'avenir, nous franchissions déjà en idée les trois mille lieues qui sé- parent la Nouvelle-Zélande de Valparaiso. L'expérience de nos précédentes navigations nous avait pourtant assez appris que l'orageux et inconstant Océan du Sud se plaît à déranger les calculs des marins et à leur faire ache- ter les courtes traversées par des gros temps presque continuels. Mais quelle crainte pouvaient inspirer les coups de vent d'O. et les fortes mers à des hommes ‘qui, impatients de revoir leur patrie, n'avaient d'autre désir que de gagner à l'E.? Aussi gouvernàämes-nous d'abord pour atteindre, puis ensuite de manière à suivre la bande de mer comprise entre le 33° et le 4o% degré de latitude, quoique je m'attendisse à y rencontrer des bourrasques violentes d'O. et de S. O. Peut-être moins loin du pôle les chances auraient été encore plus favo- rables ; mais je redoutais le froid et la grande humidité pour nos malades et nos convalescents. Mon attente ne fut pas tout à fait remplie; car pen- dant la majeure partie du trajet, nous reçümes alterna- 08 = VOYAGE tivement des tourmentes d'O. et des coups de vent du côté opposé. Les premiers jours, nous avançämes ra- pidement, à la faveur de la brise de N. O. qui régna sans interruption en augmentant progressivement d'inten- sité, mais le 1 4 elle soufila avec une telle fureur durant quelques heures avant de tourner au S. E., puis à l'E., que nous éprouvâmes plusieurs avaries. Les lames étaient si grosses que, nonobstant la précaution que j'eus de con- server une forte voilure , afin qu’en faisant le plus grand sillage possible, le navire pût leur échapper , une de ces lames enleva le canot major et lengloutit à nos yeux. (PL. 68.) Nous regrettâmes cette embarcation, que nous avions déjà deux fois perdue et recouvrée : l'une à la pointe d'Yvi, où les pêcheurs indiens nous la rappor- tèrent à moitié démolie; l’autre à Hobart-Town, où, après avoir causé, en chavirant, la mort des matelots qui l'amarraient à l'arrière du bâtiment, elle fut retrou- vée sur les rochers; mais cette fois, elle disparut pour Lo Nous eù ] ] ès, une seconde preuve de Hnrenisnes: du nie Oélin que nous traversions, et nous acquimes en même temps la Hits certitude que toutes les b q tpas en bonne route. En effet, le 17 au snxthiss après une brise de S. E. molle et variable qui nous avait arrêtés pendant plu- sieurs jours, les nuages s’'amoncelèrent à l'horizon, la mer grossit, les baromètres oscillèrent brusquement ; les albatros, les pétrels bruns ou ferrugineux , ainsi que les damiers, volèrent en foule autour de nous ; et dans l'après-midi, il se déclara un coup de vent d'E, N. E., DE LA FAVORITE. 57 qui nous força de capayer jusqu'au lendemain que la brise ayant passé en faiblissant, d'abord au N., puis au N. O., nous permit de gouverner de nouveau à l'E. C'est ainsi que, tantôt fuyant devant des tourmentes d'O., tantôt battus par de terribles rafales d'E. et bal- lottés par une mer houleuse qui déferlait à chaque ins- tant sur nos ponts, nous avions vu s'écouler le mois d'octobre. Au 1° novembre, nous étions par 36° de latitude et par 120° de longitude occidentale, égale- ment éloignés de la Nouvelle-Zélande et de l'Amérique. Au S. de nous se déployait l'immense mer australe, avec ses terres douteuses enceintes de glaces éter- nelles qui en ont défendu jusqu'ici labord aux plus intrépides explorateurs. Ces parages sombres et orageux, Où les vagues, sans cesse irritées, ne laissent jamais aux marins un moment de repos, sont pourtant fréquentés par les pêcheurs, qui durant l'été y pour- suivent les baleines, et qui, lorsque l'hiver a rendu ces affreuses régions impraticables, descendent vers le N. pour y chercher une autre proie au milieu des archi- pels voisins de l'équateur, contrées favorisées de la nature, vers lesquelles se portait ardemment notre ima- gination. Ce n'était pas la Nouvelle-Calédonie ni les îles Viti et de Salomon, avec leurs peuples anthropo- phages (7), qui excitaient notre curiosité déjà rassa- siée de scènes d’horreurs; mais nous désirions visiter ces riants archipels de la Société et des Amis, où les navigateurs du dernier siècle reçurent un accueil si hospitalier. Nous n'y aurions plus trouvé, il est vrai, ces naturels de T'aïti aux formes si belles, au caractère 28 VOYAGE si doux, aux mœurs à la fois si libres et si innocentes, dont les compagnons du grave Cook et le spirituel Bou- gainville nous ont tracé des portraits trop séduisants pour n'être pas un peu flattés. Ces fleurs d’une civi- lisation pour ainsi dire primitive ont été fanées par le contact de la race blanche, et le voyageur qui abor- derait aujourd'hui ces lieux, autrefois enchantés, serait navré de leur triste état. En vain il chercherait ces jolies cases, abritées du soleil par des bouquets d'ar- bres fruitiers; ces champs cultivés avec soin et séparés par de légères clôtures; ces hommes si confiants, si affectueux, ces femmes si gracieuses, si attrayantes, et habillées avec autant de goût que de propreté : il ne ver- rait que des campagnes presque désertes, déboisées et en friche; des misérables adonnés au vol, à la débauche, et à tous les excès de l'ivrognerie ; des filles souillées de toutes sortes de maladies impures, suites de leurs liaisons avec les matelots européens : enfin des missionnaires an- glais ou américains, régissant en maîtres les restes de cette population infortunée dont les travaux assurent leur fortune et les font vivre dans une sainte oisiveté. Tel est le tableau que présentent la plupart des archi- pels de la Polynésie : les îles Sandwich sont aujourd'hui une véritable colonie britannique; et celles des Amis, envahies également par les ministres anglicans, ne tar- deront pas à devenir une succursale de la Nouvelle- Galles du Sud. Un ilot à peine couvert de ia arbres et que les lames assiégent de toutes parts, semblait, par sa po- sition isolée de toute terre, devoir cacher à Jamais l'exis- DE LA FAVORITE. 59 tence de ses habitants ; mais quel rocher, quel récif peut échapper aux recherches dés hardis baleiniers de Sid- ney, ou de cette foule de caboteurs employés au com- merce de la nacre ou du bois de sandal! Un de ces derniers ayant attéri à l'île Pitcairn, son équipage fut bien étonné de recevoir la visite d'une pirogue montée par des insulaires qui parlaient anglais fort distinctement, et qui pour les traits de la figure, la prestance, la couleur de la peau et des cheveux, ressemblaient tout à fait aux hommes du Nord. Un spectacle non moins imprévu attendait le capitaine sur le rivage, où le reçut un vieïl- lard qu'entouraient avec respect une trentaine de jeunes gens, de filles et d'enfants, tous blancs, frais, robustes et costumés à la mode des Taïtiens. La case dans laquelle on le conduisit était bâtie à peu près comme nos mai- sons d'Europe : elle occupait le centre d’un groupe de petites habitations très-propres, et environnées de plan- tations de légumes et de maïs. Aux questions empres- sées de son hôte, le vieillard répondit d'abord d'un air embarrassé; puis ayant fait éloigner tous les assis- tants, il lui avoua en versant des larmes qu'il était Anglais, et qu'il avait appartenu à l'équipage du navire le Bounty. 4 Je raconterai ici en peu de mots l’histoire de ce na- vire, dont le second nommé Christian et la plupart des matelots, exaspérés par la conduite dure et arbitraire de leur chef (ce même capitaine Blight, qui, nommé de- puis gouverneur de Sidney, fut arrêté et renvoyé en Europe par ses administrés), le mirent dans la chaloupe avec dix-neuf hommes restés fidèles, et les ayant aban- 60 | VOYAGE donnés en pleine mer, retournèrent aux îles de la Société qu'ils avaient quittées depüis peu de jours seulement. Maïs les indigènes, bientôt fatigués 'de l'inconduite et de la turbulence des révoltés, les forcèrent à se rem- barquer. Alors les Anglais prirent différentes directions : les uns brigandèrent dans l'archipel jusqu'à ce que, ramassés par une corvette de leur nation et menés à Londres, ils y furent tous pendus; les autres montés sur le Bounty, et ayant Christian à leur tête, se réfu- gièrent dans la petite île Pitcairn, découverte quelques années auparavant par le capitaine Carteret; arrivés dans ce lieu désert, ils détruisirent le bâtiment afin que rien n'y püt trahir leur présence. La bonne harmo- nie ne dura pas longtemps entre les exilés : les sauvages qu'ils avaient amenés avec eux, et qu'ils traitaient im- prudemment en esclaves, les assassinèrent presque tous, et subirent à leur tour le même sort par les mains des veuves de leurs victimes; de sorte que de tous les hommes qui composaient primitivement la colonie, il ne resta plus qu'un Européen avec les femmes et les en- fants (8). Cet homme, qui n’avait, dit-on, figuré que d'une manière passive dans la révolte de l'équipage du Bounty, déploya, quand il se trouva ainsi livré à lui-même, au- tant de prudence que de sagesse ; il s’efforça d'inspirer aux enfants des principes religieux, leur apprit à lire et à écrire; et lorsque sa retraite fut découverte, comme:on vient de le voir plus haut, par un caboteur de Sidney, il gouvernait une peuplade dont les mœurs, vraiment patriarcales, firent l'admiration des nouveaux arrivants. DE LA FAVORITE. 61 Mais bientôt les relations des navigateurs avec cette innocente population, eurent de malheureuses con- séquences : à la concorde succédèrent les dissensions ; les mœurs si pures jusque-là se relâchèrent peu à peu. Enfin, en 1830, quelques habitants se plaignirent que l’eau douce manquait dans l'île; et l'administration de Sidney, prenant ces plaintes particulières pour les vœux de la majorité, envoya deux bâtiments qui transpor- tèrent tous les colons à O-Taïti. Le commandant de la corvette quiremplit cette mission, m'a souvent raconté les pleurs et le désespoir de ces malheureux, quand ils quittèrent leurs foyers. Ils ont obtenu, depuis, la per- mission d'y retourner; mais déjà le séjour d'O-Taiti leur était it devenu funeste , car la majeure partie d'entre té les affreuses maladies qui déciment les naturels de l'archipel de la Société. Toutes ces terres étaient beaucoup trop loin de notre route pour qu'il nous fut permis d’aller les visiter. Tout au plus aurions-nous pu , en nous écartant de trois cents lieues au N., relâcher à l’île de Pâques. J'avouerai même ‘eux Avalon + + que ce fut un instant mon dessein ; car j'aurais vivement désiré d'y toucher pour voir ses monuments cyclopéens, derniers vestiges, sans doute, des travaux d'un peuple anciennement englouti par la mer, et pour observer ses habitants, qui, dit-on, ne boivent que de l’eau salée, et forment une race qui n’a rien de commun avec celle des insulaires répandus dans les autres terres de l'Océan austral. Mais la déplorable santé de nos malades, dont plusieurs succombèrent aux attaques de la dys- senterie, engendrée à bord derechef par l'humidité 62 : VOYAGE excessive, conséquence nécessaire des tempêtes qui nous assaillaient depuis un mois, me forca de renoncer à ce projet, et je ne pensai plus qu'à gagner Valparaiso le plus promptement possible afin d'éviter de nouveaux malheurs. Le 8 novembre, nous nous trouvions par 37° 21° de latitude et 91° 13' de longitude occidentale; c’est- à-dire, à quelques centaines de lieues seulement de l'Amérique, dont le voisinage influait déjà sur les vents, qui au lieu de se déchainer, comme les jours précédents, avec impétuosité , lorsqu'ayant tourné successivement au N. et au N. E., ils tombaient à l'E. continuaient doucement leur mouvement vers le S., puis revenaient se fixer pour plusieurs jours à l'O. et au N. O. Ces anomalies des vents qui nous étaient re. geuses, me décidèrent à remonter dans le N., où d’ail- leurs les courants nous portaient depuis une semaine ; et le 13, après une lutte de quarante-huit heures contre des brises de S. E. aussi faibles que variables, nous aperçûmes l'ile Masafuero, située à cent cinquante lieues du continent, et le lendemain sa voisine Juan- Fernandez apparut devant nous. La première de ces deux îles est fort élevée, etn ‘offre à la vue aucune verdure; cependant elle nourrit beau- coup de cabris, auxquels les équipages des baleiniers vont quelquefois faire la chasse , malgré la difficulté de débarquer sur une côte escarpée et qui ne possède aucun bon ancrage. L'autre, piqué un peu plus étendue et extrémement fertile, n’a été longtemps occupée que par des troupeaux de chèvres provenant DE LA FAVORITE. 63 de celles qu'y ont déposées jadis, en passant, des capi- taines espagnols. Le premier habitant de Juan-Fernandez, fut un mate- lot écossais que son capitaine y laissa, soit par accident, soit peut-être dans l'intention de s’en débarrasser. Ce mal- heureux, dont les aventures ont fourni, à ce qu'on pré- tend , le sujet de l'ingénieux roman de Robinson Crusoé, qui a inspiré le goût de notre métier à tant de jeunes gens, y vécut pendant plusieurs années dans une pro- fonde solitude; enfin un bâtiment que le hasard con- duisit au lieu de son exil, le reçut à bord et le ramena dans sa patrie. Au commencement du dernier siècle, des bergers s'y établirent pour élever des bestiaux que venaient annuellement acheter des caboteurs du con- tinent. Plus tard, lorsque les Espagnols commencèrent à craindre pour leur puissance dans l'Amérique du Sud, les gouverneurs du Chili exilèrent dans l'ile de Juan -Fernandez les hommes dont les opinions libérales leur donnaient des inquiétudes. Aujourd'hui que ces contrées ont conquis leur “liberté et sont agitées par des révolutions continuelles, chaque parti, lorsqu'il parvient au pouvoir, y confine les principaux membres du parti vaincu. Les fréquents séjours que les navires de guerre des diverses stations européennes dans la mer du Sud font à Juan-Fernandez, où ils trouvent une rade parfaite- ment abritée des vents et de la mer, un climat aussi sain que tempéré et des rafraîchissements pour leurs malades, ont contribué à lui donner une certaine im- portance, qui probablement augmentera à mesure que _ 64 VOYAGE le commerce et la population du Chili prendront de l'accroissement. Après les brises molles et inégales d'E., qui depuis le 12 retardaient la marche de la corvette, soufllèrent enfin les vents du S., qui règnent sur les côtes O. de l'Amérique méridionale depuis septembre jusqu'en mars, et cèdent la place, à cette époque, aux brises de N. Favorisés par un temps aussi propice, nous avançâmes rapidement vers notre destination. Dès le 13, nos yeux cherchaïent à l'horizon les cimes neigeuses des Andes, que les marins peuvent distinguer de qua- rante lieues, lorsque le ciel est clair. Mais la brume qui les voilait, quand nous attérimes, était si épaisse , qu'à 11 heures du soir, quoique nous ne fussions qu’à six lieues de terre, les vigies n'avaient encore rien aperçu. Nous jugeâmes done à propos de courir au large pour attendre le lever du soleil. La brise, toujours très-forte dans cette and. dant le jour, avait beaucoup faibli le soir; mais la mer ne tombait pas, et un banc de brume enveloppait lho- rizon du côté de l'O. , présage certain , à ce qu’on assure, d’une bourrasque de S. E., mais qui cette fois, heureu- sement pour nous, ne se réalisa pas; au point du jour la brise se releva aussi fraîche que la veille, et nous primes de très-bonne heure connaissance du cap Co- roumilla, qui forme l'extrémité méridionale de la baie de Valparaiso. Cette partie de la côte est aride, mon- tueuse, rougeâtre et: bordée d'écueils que les lames blanchissent constamment de leur écume; la corvette rangea successivement toutes les pointes, doubla le DE LA FAVORITE. 65 cap d'Entrée, et vint enfin jeter l'ancre auprès de deux bricks de guerre français, dont les commandants et les états-majors nous accueïllirent avec la bienveillance et l'empressement que nous devions attendre de com- _ patriotes et d'amis. &S Fa = HOMME DU PEUPLE À VALPARAISO. 66 VOYAGE CHAPITRE XXIL CONSIDÉRATIONS SUR LE COMMERCE DES EUROPÉENS AVEC LES ÉTATS. DE LA COTE OCCIDENTALE D'AMÉRIQUE, PRINCIPALEMENT AVEC LE PÉROU ET LE CHILI. — DESCRIPTION DE VALPARAISO. — DÉPART POUR LE BRÉSIL. — TRAVERSÉE. — ARRIVÉE A RIO-JANEIRO. Notre voyage d'exploration se terminait à Valparaïiso : nous étions là dans une contrée que son commerce et ses révolutions ont fait parfaitement connaître à l’ancien monde, et nous voyions ayec un plaisir difficile à ex- primer notre pavillon national flotter sur des bâtiments de guerre et sur des navires marchands; cette espèce d'isolement moral où nous vivions depuis le départ de Bourbon avait enfin cessé. Notre patrie était encore bien éloignée, mais nous parlions d’elle avec des concitoyens et des amis. Combien est douce à l'oreille d’un exilé la langue de son pays! elle a pour lui une harmonie, une expression de sentiments que ne lui offre aucun autre idiome. Avec quelle satisfaction j'écoutais le récit des événements qui s'étaient passés en France durant notre campagne! Tout m'intéressait dans la conversation de mes compatriotes, je recherchai t t leur com- pagnie, et heureux de pouvoir déposer pour quelques DE LA FAVORITE. 67 semaines la responsabilité qui pesait sans relâche sur ma tête depuis tant de mois, je goûtais chaque jour un nou- veau plaisir dans l'aimable société de M. Villeneuve, ca- pitaine de vaisseau, chef de notre station, et dans celle de mon ancien compagnon d'armes, le capitaine de fré- gate du Petit-Thouars, commandant le brick le Griffon, dont un an plus tard les canons protégèrent d'une ma- nière aussi efficace que brillante les intérêts de nos ar- mateurs contre l'avidité des autorités du Pérou. Guidé par les renseignements que m'ont fournis ces deux excellents officiers, et par ceux que je dois aux plus recommandables négociants européens établis à Valparaiso, j'essayerai de donner une idée générale du commerce européen avec le Chili et les autres parties occidentales de l'Amérique du Sud; je n’entrerai dans quelques détails sur la topographie de ces divers états, je ne parlerai de leur situation politique actuelle qu'au- tant que je le croirai nécessaire pour me faire com- prendre des lecteurs. Tracer une histoire complète de la république chilienne, serait une tâche non-seulement au-dessus de mes forces, mais hors de proportion avec le cadre étroit de cet ouvrage, qui ne doit renfermer que les résultats de mes propres observations. Longtemps encore après que les contrées qui entou- rent le golfe du Mexique ou bordent la Plata, eurent secoué le joug espagnol, le Chili obéissait à ses anciens maîtres; ses ports, dont l'approche était sévèrement in- terdite aux navires étrangers, ne s'ouvraient que pour des navires gardes-côtes chargés d'exécuter les mesures oppressives d'un gouvernement ombrageux, ou pour 68 VOYAGE des galions qui venus les uns de Cadix par le cap de Horn, les autres de la Chine et des Philippines par la mer du Sud, échangeaient leurs cargaisons, avec des bénéfices énormes, contre du cuivre, de l'or et de l'ar- gent. La population chilienne recevait aussi de Buenos- Ayres ou de Monte-Video, villes bâties à l'embouchure de la Plata, une petite quantité d handises d'Europe ap- portées par des caravanes qui traversaient les Cordilières. Mais la cour de Madrid, redoutant sans doute l'influence des provinces orientales de l'Amérique du Sud sur celles de l'O., qu'elle tenait pour ainsi dire en chartre privée, s'opposa toujours à ce que cette voie fût beaucoup fré- quentée ; et il faut convenir que ses craintes n'étaient pas sans fondement, car c'est par là que les troupes de la république argentine accoururent, sous les ordres de San-Martin, pour aider les Chiliens à conquérir leur.li- berté. Les Espagnols, ne pouvant leur résister, allèrent se joindre aux défenseurs du Pérou, qui attaqués eux- mêmes par les libérateurs du Chili, succombèrent après plusieurs années d’une guerre acharnée, à la sanglante bataille d'Ayacucho, où expira la puissance espagnole dans le nouveau monde. Les marchands européens n'avaient pas attendu la fin de ces événements pour venir exploiter une mine aussi riche : leurs bâtiments, protégés par de fortes sta- tions, affluèrent sur les rades de Callao et de Valparaiso. H serait difficile d'évaluer les gains que firent les ar- mateurs dans une contrée où à cette époque les us- tensiles de ménage, même les plus communs, étaient d'argent, et dont les indigènes, riches sans s’en douter, DE LA FAVORITE. 69 et ignorant les moindres douceurs de la vie, ouvraient pour la première fois les yeux à l'éclat séduisant d'un luxe qu'ils avaient regardé, jusque-là, comme l'apanage exclusif des plus hauts rangs de la société. Les négo- ciants de Londres et de Paris reçurent une quantité prodigieuse de lingots en payement des belles étofles, de la bijouterie, des modes, des meubles et de là quin- caillerie qu'ils expédiaient annuellement pour le Pérou et le Chili. Dans la concurrence que les circonstances amenèrent entre l'Angleterre et la France, celle-ci eut d'abord un avantage marqué : la plupart des produits de nos fabriques étant plus gracieux, plus brillants et moins chers que ceux de nos rivaux, obtinrent parteut la pré- férence; mais ces derniers, plus prévoyants que nous, s'attachèrent tout de suite à connaître les besoins des classes inférieures, auxquelles leurs manufactures four- nirent bientôt les objets d'habillement et les instruments de travail. Qu'est-il arrivé? l'or et l'argent sont épuisés; les habitants, en proie à des révolutions continuelles, ont abandonné les mines et ne peuvent acheter aujour- d'hui que les objets de première nécessité; de sorte que notre commerce est réduit à rien, tandis que celui des Anglais se soutient encore et doit même espérer des chances plus heureuses pour un avenir peu éloigné. En effet, un pays aussi beau, aussi fertile que le Chili, situé sous un climat tempéré qui permet d'y cultiver toutes les productions de l'Europe, ne peut rester long- temps dans l'état de langueur où l'ont jeté les commo- tions violentes dont la guerre de l'indépendance a été accompagnée et suivie. Déjà la population s'est consi- 70 VOYAGE dérablement accrue ; les cultures prennent un essor vi- goureux; les vignes et les oliviers, que les autorités es- pagnoles faisaient arracher, dans l'intention de favoriser la vente des vins et des huiles de l'Andalousie, couvrent maintenant le penchant des collines, tandis que les plaines nouvellement re produisent 7 d’excellent blé. En même temps que ce pays voit augmenter à l'in- térieur sa prospérité agricole, il établit peu à peu avec ses voisins des relations pacifiques qu il ne connaissait guère autrefois. Depuis la conquête des Espagnols, les Araucaniens, _tribus sauvages dont les montagneuses possessions con- finent au Chili vers le S., depuis la mer jusqu'aux Cor- dilières, avaient fait aux Chiliens une guerre acharnée, et porté plusieurs fois leurs déprédations jusqu'aux en- virons mêmes de Valparaiso. Ces Araucaniens, quoique montés sur des chevaux à peine domptés, dont ‘tout le harnachement consiste en une lanière de cuir au lieu de bride et un morceau d’é- toffe grossière en guise de selle, ont toujours conservé l'avantage sur la cavalerie chilienne, renommée cepen- dant pour son courage et son agilité. Aux sabres et aux armes à feu ils n'opposent que des flèches et une longue lance, mais ils s’en servent avec une redoutable dexté- rité; leur sobriété, une constance inébranlable dans les fatigues, une bravoure à toute épreuve, en font des hommes incomparables dans le métier de partisans. H n'y a point de troupes au monde qui s'entendent mieux qu'eux à préparer une surprise où à dresser une émbus- DE LA FAVORITE. 71 cade; tantôt ils franchissent comme un éclair des dis- tances prodigieuses, et tombant tout à coup sur leurs antagonistes pris au dépourvu, ils les égorgent sans pitié; tantôt, suspendus sous le ventre de leurs coursiers, qu’ils conduisent parmi les chevaux sauvages errant en liberté dans les forêts, ils échappent ainsi aux re- cherches des troupes envoyées contre eux, et dont bientôt après ils ee” les bagages et massacrent les trainards. L’Araucanien ternit ces précieuses qualités par un naturel féroce, par l'amour du pillage, et surtout par une passion de vengeance que rien ne peut assouvir : à la moindre offense que les Espagnols commettaient en vers leur nation ou seulement envers un de leurs ca- ciques, les guerriers des diverses tribus se rassemblaient, élisaient un chef temporaire investi d'une autorité ab- solue, et attaquaient sous sa direction le territoire chi- lien; ils saccageaient les villes et les villages sans dé- fense, massacraient même les enfants, puis entraïînaient chez eux les jeunes femmes et les filles blanches ou mé- tisses, pour qui ils montraient un goût si prononcé que jamais ces pauvres victimes ne pouvaient être recou- vrées par leurs parents. Mais ces ravages ne se renouvellent plus que F0 rÉsanat hui, grâce au terrible châtiment que l'armée de la républiqué chilienne, commandée par un colonel français, infligea il y a quelques années aux Arau- caniens. Ceux-ci ayant profité des troubles civils de leurs voisins pour recommencer leurs dévastations, s'attirè- rent enfin l'ennemi sur les bras, et virent à leur tour 72 VOYAGE leurs foyers livrés au fer et aux flammes. Depuis cette époque, soit que leurs principaux combattants aient suc- combé sous les coups de l'infanterie disciplinée à l'eu- ropéenne, qu'on leur a opposée avec succès; soit que cette dernière manière de combattre, nouvelle pour eux, ait refroidi leur ardeur belliqueuse, ils paraissent assez disposés à la paix et au commerce. Ils fréquentent Valdivia, gros bourg fondé par les Espagnols à l'embou- chure d’une rivière qui se décharge dans une vaste baie parfaitement abritée de tous les vents, et y troquent des bestiaux, du blé, des chevaux très-estimés, des peaux de bœufs séchées ou salées, et des bois de construction magnifiques, contre des étoffes de laine, du fer et de la quincaillerie. Ils viennent aussi à la Conception, ville construite auprès de la mer, sous le 37° degré de lati- tude, à égale distance de Kalie et de Valparaiso; cette ville, qui n’était autref portance, et qu'une dis , défendue par des forts, pouvait à peine protéger contre les incursions fréquentes de ces montagnards, a pris, depuis peu d'années, un accroissement considé- rable-sous le double rapport des cultures et de la po- pulation. Les navires arrivant d'Europe y touchent sou- vent pour embarquer des provisions de toute espèce, et surtout des farines dont ils se défont fort avantageu- sement au Pérou; ils y prennent aussi des espars et du bois à brüler destinés pour Valparaiso, qui en manque totalement. Ces divers objets se payent ordinairement avec des instruments aratoires, des outils, de gros draps, des pièces de toiles imprimées et des marchan- dises de luxe, le tout en fort petite quantité, attendu :-DE LA FAVORITE. 75 qu'à la Conception il n’y a que très-peu d'habitants aisés. IL'entre aussi dans le port de cette ville une multitude de caboteurs qui viennent charger les vins que mal- heureusement pour notre commerce son terroir com- mence à fournir abondamment, surtout depuis que le gouvernement chilien, voulant favoriser ce genre d'in- dustrie, a im posé des droits énormes sur les vins étran- gers. Celui de la Conception est léger, de mauvais goût, mal préparé, et ne se conserve pas ; mais comme tous ces défauts ne tiennent qu'à l’'inexpérience des proprié- taires de vignobles, et aux procédés défectueux em- ployés par eux dans la vendange, ils disparaitront à me- sure que l'agriculture fera des progrès au Chili : ce qui arrivera immanquablement dès que ce pays sera régi par une administration plus stable, moins ignorante, et offrant quelque garantie de sécurité aux étrangers, qui n'atiendent que ce moment pour aller s'y fixer. Alors aussi les autres provinces méridionales, restées en friche jusqu'ici faute de bras, changeront tout à fait de face, et chacun de ces ports, aujourd'hui solitaires, dont la ligne se prolonge depuis la Conception jusqu’au delà de l'île Chiloé, deviendra le chef-lieu d’un canton riche et po- puleux. Alors encore les Araucaniens, fortement con- tenus par la présence des garnisons répandues sur les frontières, subiront peu à peu le joug de la civilisation, et leurs possessions actuelles serviront à former de nou- : veaux états. Le Chili ne peut espérer une prospérité aussi pro- chaine pour ses. provinces de l'E., lesquelles tarderont plus longtemps* que les autres à se policer, à cause de 74 VOYAGE leur éloignement de la mer et du voisinage des Pampas, plaines immenses qui s'étendent depuis le pied des Cor- dilières jusqu'aux bords de l'Atlantique, et que traver- sent, de l'O. à l'E., plusieurs grands fleuves, entre autres la Plata dont les eaux baignent les murailles de Buenos- Ayres et de Monte-Video. Au fond de ces vastes soli- tudes vivent des hordes d’Indiens qui sont ennemis irréconciliables des blancs et n’ont jamais voulu se sou- mettre à aucune espèce de frein ; quand ils ne ravagent pas les cantons habités par les Européens, leur unique occupation est de poursuivre les bœufs et les chevaux sauvages qui ont multiplié d'une manière inconcevable dans les pâturages que renfermentles Pampas: les peaux de ces animaux sont employées par les Indiens à faire les toits, les cloisons et les portes de leurs mauvaises cahuttes, ainsi que des ustensiles de ménage ; et les chairs, découpées en longs filaments, puis séchées au soleil, composent toute leur nourriture. — À la chasse, au combat, Findigène des Pampas n’a pour frapper sa proie ou son ennemi que sa lance et le large coutelas toujours pendu à sa ceinture; mais pour les terrasser il emploie un moyen qu'on pourrait dire irrésistible. Identifié en quelque sorte avec son coursier, il tient dans sa main droite, réunies par le bout en un seul nœud, trois lanières de cuir longues de plusieurs . pieds et terminées par une boule de plomb. Lorsqu'il veut en faire usage, il leur imprime, en élevant le hras au-dessus de sa tête, un mouvement horizontal de ro- tation très-rapide; et arrivé à cent pas« de l'animal sau- vage ou de son adversaire, il leur envie sans s'arrêter DE LA FAVORITE. | 75 les terribles bolas, qui en les enveloppant comme d'un réseau, les livrent, l’un ou l’autre, à une mort certaine. En vain les autorités de Buenos-Ayres ont cherché à leur inspirer des dispositions plus pacifiques, en encou- rageant chez eux le commerce des peaux de bœuf, ou bien en réprimant avec sévérité leurs brigandages : le premier moyen n'a pas réussi, et le second n'est guère plus efficace; car à peine les troupes, fatiguées de les poursuivre inutilement à travers les forêts ou des plaines marécageuses, sont-elles rentrées dans leurs cantonne- ments ,.que les incursions recommencent sur plusieurs points à la fois. Ces maraudeurs ne respectent pas da- vantage les frontières du Chili, aussi les deux répu- bliques avaient-elles formé d'uri commun accord le pro- jet de les attaquer à la fois par l'E. et par l'O., et de les exterminer : mais les troubles politiques et la pé- nurie de fonds ont contraint les deux états d’ajourner une aussi juste vengeance. Il est vrai que leurs relations par mer étant à présent plus suivies et beaucoup moins dispendieuses que celles qui ont lieu par la voie de terre, cette dernière ne sert plus qu'à un petit nombre de voyageurs et aux courriers des deux gouvernements. Ces courriers, choisis ordinairement parmi les quacços, cava- liers renommés pour leur infatigable activité, exécutent ESS D SO : TR CE À v CL LL i \ LL ni le mauvais état des chemins, ni la crainte des brigands, ni les énormes distances qui séparent les points habités, ne peuvent les arrêter : arrivé à une station, le quaço quitte sa monture expirant de fatigue, et se rend à l'enclos où paissent des chevaux indomptés. Là, faisant ww 76 VOYAGE tourner rapidement autour de sa tête un long cordon de cuir terminé par un nœud coulant, il le jette contre le coursier qu'il a choisi, l'atteint, le saisit, lui couvre les yeux de son manteau, le force à recevoir le mors et la selle, monte dessus et triom phant de sa résistance déses- pérée, il continue sa route Jusqu'à ce qu'il lui fasse subir le même sort qu'au précédent. Ce mode de communication entre les deux rivages opposés de l'Amérique du Sud prendra vraisemblable- ment plus d'importance à mesure que la tranquillité renaîtra dans ces contrées : alors le Chili verra sa po- pulation envahir peu à peu les Pampas, et ses frontières se reculer vers l'E. Mais il ne trouvera pas les mêmes avantages du côté N. où des montagnes inaccessibles le séparent de la Bolivie, avec laquelle 1 ne peut avoir de rapports que par mer; il est vrai que ces rapports sont très-animés, surtout depuis que la Bolivie est par- venue à attirer le commerce étranger à Cobija, ‘bourg situé sous le 22° degré de latitude, et le seul point abordable qu'elle possède sur la mer du Sud. Aupa- ravant les marchandises se débarquaient encore plus au N., dans le petit port d’Arica, appartenant au Pérou, et qui offre un des moins mauvais mouillages de cette partie de la côte, qu'une mer toujours très-houleuse rend extrêmement incommode pour les bâtiments. Mais quoique cette route, pour parvenir dans l'intérieur du continent, fût moins longue et moins pénible que celle que l'on prend à présent, la république bolivienne, fa- tiguée des exigences et des exactions du gouvernement péruvien, l'abandonna et déclara Cobija port franc. DE LA FAVORITE. 77 Ce bourg, qui renferme aujourd’hui huit cents habi- tants, n’était à cette époque qu’un assemblage de cahuttes; cependant il avait brillé antérieurement d'un certain éclat. À l'avénement de Philippe V au trône d'Espagne, des armateurs de Saint-Malo osèrent débarquer leurs cargaisons et même s'établir sur plusieurs endroits de ces rivages; ils se fixèrent de préférence à Cobija : mais bientôt ce commerce interlope éveilla l'attention de la cour de Madrid, qui donna l'ordre d’expulser les mar- chands malouins. Ce que des Français tentèrent alors, d'autres Français l'ont accompli de nos jours : l'affreuse aridité du sol, que recouvre une épaisse couche de cendres volcaniques, et le manque absolu d'eau po- table sous un climat brûlant , ne les ont pas empêchés de. se confiner dans ce triste lieu. Leurs bénéfices sont bien moins considérables que ceux qui attirèrent jadis leurs devanciers : ils vendent pourtant chaque année aux tra- fiquants indigènes une assez forte quantité d'objets de luxe, tels que modes, étoffes fines imprimées, soieries ouvrées, horlogerie, glaces, instruments de musique , et quelques caisses de vins de Champagne ou de Bor- deaux, Ces marchandises, et plusieurs autres moins pré- cieuses, que les Anglais apportent aussi à Cobija, sont transportées sur des mulets à travers des chaînes de mornes _escarpés et des forêts immenses, jusqu'aux villes de l'intérieur, dont les habitants les payent avec de l'or et de l'argent monnayés ou en lingots, avec du matté (herbe du Paraguay ) et du quinquina. C'est principalement au Pérou que les affaires de nos marchands ont eu le plus d'activité; mais là, comme dans 78 VOYAGE les autres états de l'Amérique méridionale, elles sont considérablement tombées. On pourrait en donner plu- sieurs raisons : les nombreuses fautes de notre com- merce, dont j'aurai occasion de parler plus bas; la con- currence des Anglais; et les débats des différents partis qui, dans ces contrées, se disputent le pouvoir, c'est- à-dire la faculté de s'enrichir au moyen des plus criantes concussions. Les présidents de ces prétendues répu- bliques, hommes presque tous dépourvus d'énergie et de talents, apparaissent un moment au timon des af- faires, sont renversés par leurs compétiteurs, et vont at- tendre dans l'exil, avec leurs adhérents, l'occasion favo- rable de ressaisir l'autorité, Pendantces révolutions, les troupes, mal soldées, pillent les provinces et se mutinent contre leurs chefs, qui eux-mêmes trahissent le gouver- nement; les mines, principales richesses du pays, se rem- plissent d'eau et finissent par être délaissées; les terres cultivées restent en friche; les classes inférieures, livrées à la plus affreuse misère, peuplent les grandes routes et les cités de voleurs et d’assassins; tandis que les no- tabilités de la société ne rougissent pas de se procurer les moyens de satisfaire leur amour du luxe, par d’in- signes friponneries et la plus effrontée dissolution. Tel est le tableau que Lima présente aujourd’hui au voyageur qui cherche des traces de son ancienne magnificence : | cette capitale au sein de laquelle coula, pendant plus de trois siècles, la majeure partie des trésors du nouveau monde, possède maintenant moins de métaux précieux que les plus petits états de l'Europe ; et comme ‘a po- pulation n'ayant aucune industrie, ne peut payer qu'a- DE LA FAVORITE. 79 vec de l'or ou de l'argent les marchandises que lui ap- portent les Européens, il arrive que ceux-ci ne trouvant plus d'acheteurs solvables , se retirent et l'abandonnent à son malheureux sort. Ce qui reste de.ce commerce naguère si important est en grande partie aux mains de nos rivaux, qui ap- provisionnent le Pérou, ainsi que le Chili, de toutes les marchandises de première nécessité, Ils ne s’en tiennent pas là, et s'efforcent de nous enlever la fourniture des objets de luxe , et surtout des soieries que les femmes de Lima emploient beaucoup pour leur habillement. Mais ils n’y parviendront pas aisément; car il n’est point de Limanienne, même parmi le petit peuple, qui, pour faire ressortir la, petitesse de son pied ou la finesse de sa taille, ne préfère nos bas de soie ou les étoffes de Lyon. Nous devons pourtant redouter cette concur- rence; Car si les soieries anglaises ont moins de brillant et coûtent plus cher que les nôtres, elles durent aussi plus longtemps, qualité que les consommateurs com- mencent à apprécier. | Outre les bâtiments européens qui apportent des chargements à Lima et à Valparaiso, il y a un grand nombre de petits navires employés au cabotage entre les ports du Chili et ceux du Pérou, où ils troquent des farines, du bétail, des chevaux et des bois de cons- truction , contre des peaux de bœufs et du quinquina. Toutes ces branches de commerce pourraient pren- dre de l'extension; mais elles diminueront au lieu d'augmenter, tant que les droits de douanes seront aussi changeants, dans les états d'Amérique, que les 80 Le. VOYAGE gouvernements qui les imposent. La contrebande y sera très-forte, nuira beaucoup aux marchands, ou compro- mettra le crédit de ceux qui s'y adonneront. Cette plaie des nations mal gouvernées, et chez qui le bien-être des masses est sacrifié à des exigences particu- lières, affaiblit également les revenus de la petite ré- publique de la Colombie et de celle du Centre ou de l'Équateur. Des guerres civiles sanglantes, où les partis ont déployé une rage et une détérmination dignes des descendants de Pizarre et d'Almagro, continuent à dé- chirer ces malheureux pays; de sorte que les armateurs européens naviguant dans la mer du Sud ne peuvent guère se promettre de placer leurs cargaisons avec béné- fice, soit à Guayaquil, soit à Panama, soit dans les ports occidentaux du Mexique. Les navires marchands, du - reste, fréquentent fort peu ces derniers, parce que les révolutions ont tellement ruiné cette partie de né l'Amérique septentrionale, que l'or et l'argent sont de- venus rares même à Acapulco, d'où partaient autrefois les galions. : Si l'on remonte davantage vers le N., on trouve à l'entrée du golfe de Californie , que l'on peut considé- rer comme la limite ordinaire du commerce euro- | péen sur les côtes O. du nouveau monde, la ville de sn... “+. SanBlas , ville que des chaleurs excessives, des nuées # de moustiques et des torrents de pluie condamnent à Rens devenir une solitude profonde pendant six mois de l'an- _ née. Dès le commencement de Yhivernage, les habitants Die <= e désertent leurs maisons, se retirent dans les terres , et «. + ‘ne retournent au logis qu'après la mauvaise saison. * ts ken tie” S » cd 2$ * ae sh © 3" k+ : . DE LA FAVORITE. 81 Malgré ces inconvénients, San-Blas est le centré.d’un trafic assez actif, auquel participent surtout les An- glais, qui pourvoient sa population, ainsi que celle des provinces environnantes, d'étoffes communes et de quincaillerie. La quantité d'objets de luxe que les Fran- çais y vendent est très - bornée, et elle diminue an- nuellement par suite de la concurrence des marchandises chinoises qu’on y apporte de Canton sur nos propres bä- timents. Les armateurs anglais ou français y prennent en retour des peaux de bœufs séchées ou salées, du cui- vre, et principalement des matières d’or et d'argent, fort abondantes encore dans ce petit pays, qui était à peu près inconnu avant le jour où les Espagnols l'évai Il n’y a point, au N. du golfe de Califo nie échelles dignes d'être citées; car si on en excepte quelques anciens comptoirs espagnols, maintenant en ruine, tels que San-Diego, Monterey et San-Francisco, placé sous le 38° degré de latitude septentrionale, on ne rencontre plus jusqu'aux établissements fondés par les Russes sur la côte N. O. de l'Amérique, que des huttes de sauvages qui, pour des couvertures de laine, de la quincaillerie commune, des liqueurs fortes et du tabac, cèdent des fourrures de loutre, de castor et de plusieurs autres animaux vivant ans: SA lacs dire à les forêts. Autrefois on portait ces pe jo à la Chine, où elles trouvaient de nombreux acquéreurs ; mais depuis : environ quinze ans ce trafic est tout à fait anéanti, et les caboteurs expédiés des comptoirs moscovites de IV. Fe à de : péage o 4% 82 VOYAGE Noutka et de Sitka, sont aujourd'hui les seuls bâtiments qui parcourent ces parages isolés. C'est ainsi que la puissance des Czars s'étend sans bruit sur trois parties du monde, cherche à les en- lacer de ses longs bras, et s'apprête à remplir sur terre le même rôle que l'Angleterre prétend jouer sur mer. En effet, pendant que celle-ci fait trembler la Chine, convoite les îles de la Sonde, s'approprie toute la Nou- velle-Hollande, colonise la Nouvelle-Zélande ainsi que les principaux archipels de la Polynésie, et conduit à son gré toutes les républiques de Y Amérique du Sud, les Russes marchent à la domination de l'hémisphère opposé; ils règlent les destinées du nord de l'Europe et s'avancent sans interruption vers le midi, soumettant à leurs vues les cours de Téhéran et de Constantinople et menaçant les provinces britanniques dans l'Inde; enfin ils sont venus prendre une position formidable sur les côtes N. O. du nouveau monde, au moment où l'indépendance des colonies espagnoles, l'affluence des Européens aux Terres Australes, et l'ouverture pro- bable d'un canal à travers l'isthme de Panama, annon- cent que ces mers, à peine explorées il y a un siècle, deviendront avant peu d'années le théâtre de grands événements. $ De leurs nouvelles possessions, qui sont déjà très- peuplées, et où se construisent dans de superbes arse- naux des navires de guerre et de commerce, ils planent, pour ainsi dire, nonobstant les vives réclamations des États-Unis, sur le N. O. de l'Amérique septentrionale, DE LA FAVORITE. 83 et commandent l'étroit canal qui sépare ce continent de la Chine et du Japon. Quelle facilité une semblable position ne leur don- nera-t-elle pas pour lier des relations commerciales avec ces deux dernières contrées, lorsqu'elles seront forcées d'étendre leurs rapports avec les Européens! ce qui ne saurait tarder, car la cour de Saint-Pétersbourg, devan- çant les autres puissances maritimes, a déjà obtenu, bon gré, mal gré, de l'empereur du Japon, la propriété d'une île très-voisine des états de ce défiant souverain. Dans ce partage de richesses et de puissance, où se feront admettre bien certainement les États - Unis, et auquel l'Espagne même voudra participer, lorsqu'ayant renoncé tout à fait à l'espérance de reconquérir ses colonies, elle se contentera d'exercer sur elles l'in- fluence du langage, des mœurs et d'une ancienne do- mination, quelle part s’est réservée la France, qui en Europe sert de contre-poids à la Russie, et peut rivali- ser sur mer avec l'Angleterre? Elle ne paraît même pas y avoir songé : ses hommes d'état trouvent ces régions trop lointaines pour s'en occuper; ils les dédaignent parce qu'ils ne les connaissent pas : comme si la Nou- velle-Galles du Sud et Van-Diémen, dont les progrès rapides les étonnent, étaient moins ignorées à Paris au commencement du siècle, que ne le sont aujourd'hui les archipels de la Polynésie où le N. ©. de YAmé- rique. Au lieu de s emparer , dans les mers de la Chine ou dans l'Océan austral, d'un point qui puisse offrir par la suite un débouché à ses manufactures et un abri à 6. 84 VOYAGE ses escadres, elle se borne à faire doubler le cap Horn ou celui de Bonne-Espérance par quelques bâti- ments armés, trop peu nombreux pour paraître dans tous les lieux où l'intérêt de son commerce exigerait leur présence, et trop faibles pour inspirer du respect à des peuples en proie aux révolutions et à peine sortis de la barbarie. Dans quel coin du globe sont nos éta- blissements militaires ou commerciaux? Sur quelle terre, ou seulement sur quel rocher, flotte le pavillon tricolore , au milieu de cette immense mer du Sud, par- semée d'îles presque toutes occupées actuellement par les nations maritimes nos rivales, qui, plus prévoyantes que nous, se préparent à une lutte commerciale et politique beaucoüp moins éloignée que l'on ne croit généralement ? Quand cette lutte commencera, la France se trou- vera sans moyens de défense, comme sans aucun moyen d'agression, dans l'Océan Pacifique. Au premier bruit d'une guerre maritime, ses stations , privées d’un lieu de relâche ou de ravitaillement, seront obligées, pour échapper aux croisières ennemies, de fuir préci- pitamment vers l'Europe, en laissant nos négociants à la merci des autorités locales. Depuis la paix de 1814, le mal a augmenté continuel- lement, et vingt années de tranquillité semblent n’a- voir diminué-en rien l'inexpérience de nos gouvernants en fait de commerce; les intérêts de nos armateurs sont sacrifiés à la politique intérieure du moment, ainsi qu'à la crainte de mécontenter les propriétaires fonciers et les manufacturiers ;: des discours prononcés légèrement DE LA FAVORITE. 85 à la tribune, et dont probablement les suites n’ont pas été calculées, jettent l'inquiétude parmi nos concitoyens trafiquant en pays étranger, ébranlent leur crédit, et parfois le ruinent complétement. D'un autre côté le gou- vernement, toujours restreint dans ses dépenses même les plus nécessaires, et ne pouvant assurer aucun avenir financier à ses projets, est obligé de réduire chaque année les armements de la marine militaire, et de re- noncer à la formation d'aucun établissement d'outre- mer. Cette pénurie d'armements est cause que les côtes de la presqu'île de l'Inde, celles de la Chine, le grand ar- chipel d'Asie, Van-Diémen et la Nouvelle-Galles du Sud, toutes contrées que fréquentent nos marchands ou qu'ils fréquenteraient si des traités leur en ouvraient l'accès, ne sont visitées qu'à de longs intervalles parles bâtiments de l'état. Il y a même des points sur ces côtes, tels que San-Blas et les autres ports d'Amérique au N. de Pa- nama, où bien rarement notre station du Pérou et du Chili a pu étendre sa surveillance. Un tel état de choses est extrêmement fâcheux, et s'il se prolonge plus longtemps, nos relations maritimes et notre influence sur les peuples d'Asie et d'Amérique tomberont tout à fait. Mais il faut espérer que les chambres adopteront enfin, à l'égard de notre com- merce, les mesures d'amélioration dont presque toutes les puissances leur donnent l'exemple, et qu’elles aban- donneront ce principe exagéré d’égoisme national qui en empêchant d'établir un bon système d'échange avec les autres pays, nuit considérablement à la prospérité 86 VOYAGE de nos provinces frontières. Alors si elles comprennent bien leur mission , elles n’hésiteront pas d'accorder les fonds nécessaires au développement de ce système, et le gouvernement sera ainsi à même de remplir di- gnement ses obligations envers les armateurs, non-seu- lement en leur procurant les moyens de débiter leurs cargaisons, mais encore en entretenant sur toutes les mers des forces imposantes qui, présentes partout au moment du danger, repousseront l'ennemi, ou qui succombant avec honneur, répandront sur le nom fran- çais un éclat bien préférable au prix de quelques fré- gates qu'une excessive prudence aura conservées. Que l'on ne s'attende pas cependant à voir notre commerce maritime se relever aussitôt que ces change- ments seront accomplis; il lui faudra du temps pour en recueillir le fruit, et ses futurs succès dépendront sur- tout de lui-même. En effet les escadres, les comptoirs, les traités et de meilleures lois de douanes pourront bien ouvrir un champ plus vaste à ses opérations, mais non lui inspirer cet esprit d'ordre et d'économie, cette probité dont il manque entièrement et sans lesquels il ne fleurira jamais. Tel je lai vu dans l'Inde et à la Chine, tel je l'ai retrouvé à Valparaiso et à Lima, où pourtant les produits de notre sol et de nos manufactures se vendent en plus grande quantité que partout ailleurs : aussi la plupart des Français qui trafiquent sur les côtes occidentales du nouveau monde, n'inspirent que fort peu de confiance aux habitants et aux étrangers. Ce sont généralement des pacotilleurs que de mauvaises affaires, ou l'inconduite, forcent à quitter l'Europe, et | DE LA FAVORITE. 87 qui, pourvus de quelques ballots de marchandises ache- tées le plus souvent à crédit et par conséquent à des prix exorbitants, comptent, dans leur inexpérience, les vendre en Amérique avec des bénéfices assez élevés pour remplir sans peine leurs onéreux engagements. Mais à peine sont-ils arrivés à leur destination que leurs beaux projets subissent peu à peu des modifica- tions notables: d'abord ils éprouvent mille difficultés à placer leur pacotille, ensuite ils la livrent beaucoup au-dessous du prix d'achat; pour se consoler de tant de désappointements, nos brocanteurs courtisent les belles Limaniennes, Sirènes bien dangereuses pour la bourse des jeunes Européens, et oublient auprès d'elles leurs créanciers : puis quand ils sont complétement ruinés, de dupes qu'ils étaient peut-être, ils deviennent de déterminés fripons. D'autres, plus sages ou plus heu- reux, courent de port en port, de ville en ville, pour débiter leurs marchandises, et font assaut de ruse et de mauvaise foi avec les marchands indigènes ; lors- qu'enfin à force de peine ils ont réalisé leurs capitaux, is retournent en France, et un second voyage les coule à fond ou en fait des personnages importants. Heureusement que tout notre commerce avecle Pé- rou , et principalement avec le Chili, n'est pas en de pareilles mains, et qu’à Lima comme à Valparaiso il existe plusieurs maisons françaises très-estimées; mais elles ne peuvent, sous aucun rapport, soutenir la con- currence de celles que gèrent les Anglais. En effet, le débit des objets de luxe ayant diminué à mesure que les métaux précieux sont devenus plus rares 88 VOYAGE dans les deux états, et nos rivaux possédant exclusive- ment toutes] tres branches de commerce, les affaires de nos marchands sont tombées dans la plus triste déca- dence, et (chose déplorable) les manufacturiers ne veulent rien faire pour les ranimer. En vain les armateurs engagent ces derniers à tra- vailler pour le goût des peuples qu'ils veulent approvi- sionner : trop gênés pour faire de fortes avances, ou trop timides pour oser innover dans leurs fabrications, les ma- nufacturiers refusent d'étendre les limites de leur ind Us- trie. C’est ainsi que les draps anglais, quoique moins bons que les nôtres, obtiennent la préférence parce qu'ils ont plus d'apprèt; c'est ainsi encore que nos toiles im- primées, si prisées ailleurs, trouvent peu de chalands au Chili et au Pérou, parce que nous ne savons pas nous y prendre aussi bien que nos voisins, qui mettent les plus jolis dessins sur les tissus inférieurs, de façon à leur donner le double avantage de l'éclat et du bon marché ; c’est ainsi enfin que, malgré des essais heureux, les ma- nufactures de Rouen ne confectionnent plus de cestoiles de coton écrues, appelées tocouillos en Amérique, où elles servent à l'habillement des basses classes, et dont les Anglais et les négociants des États-Unis se partagent le monopole à peu près également. D'un autre côté, les armateurs français, n'ayant au- cune suite dans leurs opérations, ne peuvent compter que sur des gains très-modiques. Combien néanmoins faudrait-il que ces gains fussent considérables, pour les mettre en état de lutter contre les Anglais, puisqu'on a calculé que, par suite des frais énormes de commission , DE LA FAVORITE. 89 de fret, d'assurance, etc., les marchandises francaises ex- pédiées au Pérou et au Chili, reviennent, au moment tre vendues, à 25 p.0/o plus cher que si elles eussent été fabriquées en Angleterre et apportées sur bâtiments an- glais! Et comment pourrait-il en être autrement? Nos navires marchands sont taillés pour la course et non pour le transport ; leurs hautes mâtures exigent de forts - équipages; la nourriture du capitaine et de ses nom- breux officiers est très-dispendieuse ; les matelots recoi- vent en ration du vin qui coûte extrêmement cher, et dont l'approvisionnement , à bord, occupe un emplace- ment précieux; enfin, ces navires visitant de plus sou- vent à l'aventure les divers ports de cette côte, y restent longtemps avant que leurs cargaisons soient vendues et payées. Les bâtiments anglais, au contraire, sont par- faitement construits pour leur destination ; ils marchent lentement, ilest vrai, mais ils arrivent toujours à temps, et apportent chaque année de forts chargements à des consignataires attitrés. Le capitaine et son petit équi- page vivent très-sobrement, ne boivent que du rhum, et ne font qu'un très-court séjour dans le port d'arrivée. Cette observation s'applique également aux marins de l'Union, qui surpassent même ceux de la Grande-Bre- tagne en activité et en parcimonie. Répéterai-j -je encore ce que j'ai dit si souvent à à pro- pos de nos rapports avec l'Inde, la Chine et Manille, que les cargaisons des bâtiments français sont générale- ment composées du rebut des magasins de nos grandes villes ; que la plus odieuse mauvaise foi ou la plus cou- pable négligence président souvent au choix et à l’em- 90 VOYAGE ballage des marchandises; et que les pacotilleurs, par leurs tromperies, achèvent de décréditer notre com- merce sur tous les marchés de l'Asie et de l'Amérique? J'ai exposé avec une franchise sévère les torts de nos marchands : j'ai profité, pour leur dire d'utiles vé- rités , de la dernière occasion qui se présentera de par- ler d'eux dans cet ouvrage; mais sans espoir, je l'avoue- ai, d'être plus heureux que les chefs de nos stations, dont les réclamations sans cesse renouvelées n'ont pu faire ouvrir les yeux aux négociants de nos ports sur les dangereuses conséquences de leur système. Jen’en con- ’1 sh Rs tinuerai] J la fin l le d'ob teur ir parties je sengiie avec la même franchise les abus qui, leur causant un notable préjudice, les forcent en quelque sorte dé courir, pour le réparer, après des bé- néfices illicites ou exagérés. J'ai entendu, par exemple, les subrécargues se plaindre des dépenses onéreuses où les entraînent les frais de chancellerie des consulats et la redevance, souvent assez forte, que les consuls exigent d'eux ‘pour chaque signature. Ces taxes sont licites, jen conviens, puisqu'elles ont été approuvées par le mi- nistre des affaires étrangères, et que leur produit sert à défrayer les agents français, ainsi que leurs employés : mais est-il digne d'une grande nation d'entretenir ses mandataires aux dépens d'un commerce languissant, et de les exposer à de malveïllantes insinuations qui tendent à détruire le respect dont ils doivent être entourés ? car, chez notre nation, les seules apparences - de l'intérêt personnel suffisent pour déconsidérer un fonctionnaire. Ces frais de chancellerie sont d'autant plus pesants DE LA FAVORITE. 91 pour les armateurs qui fréquentent la mer du Sud, que leurs navires éprouvent souvent des avaries majeures en traversant les parages orageux du cap Horn, et qu'ils stationnent ensuite des années entières sur les rades du Pérou et du Chili, en attendant un chargement, lequel ne se compose Îa plupart du temps que de peaux de bœufs, de cuivre, de quinquina, de salpêtre, ou même de nacre qu'ils vont pêcher, au risque de se perdre mille fois, dans les archipels de la Polynésie (9). Les Anglais évitent les inconvénients du retard en repartant le plus ordinairement sur leur lest : quant aux Américains, qui fournissent Valparaiso et Lima de meubles, de rhum, de tabac, de toiles de coton écrues, de boïs de mâture, et d'approvisionnements pour la marine, ils ÿ prennent en échange des piastres et une grande quantité de cuivre qu'ils portent à la Chine. D'après tout ce que je viens de dire, on aura une bien triste idée de ce qu'était le commerce français au Chili, à l'époque de notre relâche à Valparaiso; il ne faisait alors que de sortir d'une terrible épreuve, et tel était l'état de langueur où l'avait jeté la secousse pro- duite par les événements de 1830, que les arrivages d'Europe avaient été suspendus pendant dix-huit mois : cependant les affaires reprenaient un peu, et l'on pou- vait d'autant mieux espérer qu'elles se ranimeraient, que le Chili commençait à jouir enfin de la tranquillité sous le gouvernement du général Prieto, qui, en 1829, à la sanglante bataille de Cail, avait arraché le pouvoir des mains du général Freyre. Le nouveau président de la république, ou pour mieux dire le vice-président 92 VOYAGE Portalès, homme de talents et d'un caractère entrepre- nant et absolu, a rétabli l'ordre en se débarrassant de ses ennemis par toutes sortes de moyens, et en gou- vernant le pays militairement. Il a disséminé sur les frontières des Araucaniens les troupes dont il se dé- fait, envoyé en exil les officiers étrangers, qui ne l'atmaient pas, et organisé une garde nationale impo- sante, composée de ses partisans, pour veiller dans la capitale sur le parti vaincu. Tout n'est pas encore, il est vrai, régulièrement ordonné : les finances délabrées, les intérêts de la dette publique mis à l’arriéré, les em- ployés de l'état non soldés, l'impôt territorial mal éta- bli, et par là même improductif, accusent encore Îles vices du régime d'où lon est sorti. Mais les routes, naguère infestées de brigands, offrent à présent plus de sûreté ; les terres, après avoir resté longtemps en friche, se couvrent de moissons ; le commerce renaît et répand un commencement de bien-être parmi les classes infé- rieures, qui jusqu'ici n'avaient connu de la liberté que ses orages. Des mines s'ouvrent de toutes parts, et pro- curent des bénéfices d'autant plus grands, qu'on les exploite, non en dépensant des sommes immenses, comme l'ont fait les compagnies anglaises du Mexique et du Pérou, mais avec la plus stricte économie de bras et de capitaux : ainsi au lieu de ces somptueuses usines où vivent grassement de nombreux administrateurs, de ces vastes excavations que l’eau menace toujours, et de ces BE à sr si EE rois au territoire et le du nouveau monde, le propriétiiie chilien ne “donstiis que des abris tem- DE LA FAVORITE. 93 poraires et se contente de pratiquer, aux endroits que son expérience lui indique comme les meilleurs, des trous étroits À obliques, et garnis de marches à peine tra- cées, qui servent aux mineurs pour remonter chaque soir, dans des hottes , le minerai détaché pendant la jour- née. Ses ouvriers, habitués au travail et aux privations, ne vivent que de légumes secs; mais ils puisent dans l'infusion de matté un excitant favorable à leur santé. Cependant, malgré des procédés si économiques, les mines d'or et d'argént ne rapportent .presque rien et causent même la ruine de presque tous les entrepre- neurs, soit indigènes, soit étrangers, qui tentent de les exploiter. On attribue ces mauvais résultats à Ja rareté des filons, qui ne se rencontrent qu’à de grandes profon- deurs, et à la difficulté de purifier le métal des matières étrangères dont il est mêlé. En récompense les mines de cuivre sont très-abon- dantes, et leurs produits forment, pour les provinces septentrionales du Chili, une branche d'exportation très- lucrative, dont la capitale, San -Yago, recueille princi- palement les fruits. Cette ville, peu importante du temps de ses anciens maîtres, a pris, depuis leur expulsion, et malgré les ré- volutions qui l'ont agitée, un accroissement extraordi- naire. Elle est d'un abord difficile, à cause de sa position sur le penchant des Cordilières, au sommet d’un plateau élevé ; et le voyageur qui pour s'y rendre part de Valpa- raiso, est obligé de suivre, pendant trente lieues, une route percée à travers des montagnes arides et escar- pées; mais le spectacle dont il jouit en arrivant lui fait 94 VOYAGE oublier les fatigues du trajet. Au milieu d’une superbe plaine couverte de champs et de plantations, qu'une multitude de ruisseaux entretiennent toujours verts, il découvre une cité charmante entrecoupée de rues bor- dées de jardins et de jolies maisons qui forment un con- traste singulièrement agréable avec les enceintes mornes et désertes des couvents, uniques vestiges apparents de la domination espagnole. Les hôtes de ces saintes retraites vivent aujourd’hui dispersés et méprisés; la population a secoué leur joug, mais elle est demeurée ignorante et superstitieuse comme auparavant. Elle ne connaît pas encore ces principes d'honneur et de délica- tesse.qui, en Europe, chez les hautes classes, remplacent l'influence de la religion; il lui est arrivé ce qui arrivera toujours aux nations appelées trop tôt à l'indépendance : elle s’est affranchie du pouvoir salutaire des antiques institutions religieuses avant d’avoir acquis assez de lu- mières pour s'en passer : aussi le Chili souffre-t-il déjà beaucoup de cette émancipation prématurée; les lois y manquent de force, et les tribunaux d'équité; la bonne foi, la loyauté , y sont à peu près inconnues ; si un pou- voir arbitraire n'y gouvernait avec une verge de fer, les riches habitants aussi bien que les étrangers s'y trouve: raient sans protection, et la capitale verrait à tout mo- ment se renouveler les scènes de meurtre et de pillage qui l'ont épouvantée il y a peu d'années. Cependant le contact des Européens que le commerce ou l'espérance d'employer leur industrie ont attirés à San -Yago a déjà opéré des améliorations sensibles dans les mœurs et les habitudes des sommités de la société, et surtout parmi DE LA FAVORITE. 95 les femmes, que leur douceur et la finesse de leur tact mettent plus à même que les hommes de sentir le prix de l’urbanité. Les jeunes gens que leurs parents ont envoyés en Europe pour y recevoir une bonne édu- cation, ne sont pas plutôt de retour au sein de leurs familles qu'ils se laissent entraîner par le mauvais exemple, et deviennent, pour la plupart, joueurs, dé- bauchés et paresseux, comme leurs compatriotes des villes. Les filles, au contraire, profitent avec une éton- nante facilité des leçons qu'elles reçoivent dans plusieurs pensionnats fondés par des institutrices françaises; éta- blissements d’où sont déjà sorties une foule de femmes charmantes, qui soutiennent avec avantage la réputation de grâce et de beauté dont les dames de San - Yago jouissent dans toute l'Amérique du Sud. Jamais réputation ne fut mieux méritée, car ces dames unissent à une partie des appas de nos femmes du Nord les piquants attraits des Andalouses, c'est-à- dire un teint de lis et de roses, une taille lancée et des formes arrondies, de grands yeux d’un noir velouté, de longs cheveux couleur de jais, une petite bouche ornée de dents blanches comme la neige, enfin une tournure voluptueuse et des pieds mignons. Les dames de San-Yago doivent sans doute ces attraits sédui- sants au délicieux climat de leur patrie: là jamais de froids piquants, jamais de chaleurs excessives : une vé- gétation toujours nouvelle, un air léger et sain entre- tiennent la gaieté et la santé. Mais si, laissant derrière soi les hautes Cordilières qui se développent à l'E. comme un rideau argenté, le voyageur reprend la route 96 VOYAGE de Valparaiso, la scène change rapidement: les bois, les champs et les habitations font place à des montagnes dé- boisées d'où les regards attristés errent en s'abaissant tage en étage jusqu'au bord de la mer, et vont se perdre dans l'immense horizon toujours embrumé qui termine le tableau. Cette solitude se prolonge sans interruption Jusqu'auprès du port; parfois seulement on aperçoit, au fond des gorges que traverse le chemin, un misérable hameau dont les hôtes mesurent ordinairement leur bonne volonté sur le nombre et les moyens de défense des visiteurs , lesquels, d’ailleurs, peu séduits par un semblable oîte, pressent leurs montures et parviennent enfin, après une course pénible, sur les collines pelées et rougeâtres qu'entoure Valparaiso. Combien de fois dans mes promenades, après le cou- cher du soleil, n’ai-je pas été m’asseoir au sommet de ces collines, dernier gradin d’un immense amphi- théâtre de montagnes qui semblent descendre du ciel! Devant moi se déployait la baie de Valparaiso avec ses bords monotones et désolés où le marin, ennuyé d'une traversée longue et pénible, cherche en vain À reposer sa vue sur des traces de verdure, mais où du moins il n'a plus rien à craindre de la fureur des éléments. Je me représentais l’arrivée dans cette baïe des premiers na- vigateurs espagnols; je me figurais quelle joie ce dut être pour eux de trouver, après des dangers et des fa- tigues inouis, un abri pour leurs frêles navires contre les terribles vents de S. et des mers plus terriblesæn- core. H faut qu'ils en aient ressenti une bien vive, puis- qu'ils dobabrent le nom de Vallée da Paradis à ce triste DE LA FAVORITE. 97 lieu qui, même aujourd'hui, ne mérite sous aucun rap- port un titre aussi pompeux. (PI. 60.) A mes pieds s’étendait la ville, vers laquelle condui- saient plusieurs ravins larges et creux dont les bords en Pente-et taillés de main d'homme forment de petites esplanades sur lesquelles s'élèvent des cases de terre et de brique. Ces ravins, appelés quebradas dans le pays, aboutissent tous à la baie, que ceignent deux rangs de belles maisons, séparées du bord de l’eau par plusieurs établissements de marine groupés auprès d’un assez commode débarcadère construit en bois. Un mauvais fort, voisin du cap d'Entrée; derrière lequel les bâti- ments vont chercher un abri pendant la saison des vents de N., termine à l'O. cette ceinture ; qui s'arrête vers l'E. au pied d’un rocher noir et sombre que les mon- tagnes projettent sur la plage, où il ne laisse qu'un étroit passage pour communiquer de la ville au faubourg de l'Almendrai. Ce faubourg, que l'on peut considérer comme le plus beau quartier de Valparaiso, est formé de plusieurs larges rues, parallèles au rivage, et bordées de riantes habitations appartenant pour la plupart aux négociants étrangers. = ; | F Fès Lorsque le crépuscule couvrant déjà d'une légère teintede clair-obscur lespointes avancées aularge, laissait à peine distinguer les blanches voiles des navires, qui après avoir louvoyé pendant la Journée contre le vent de S. E., profitaient du calme du soir pour gagner la rade; lorsque les nombreux canots des bâtiments de guerre mouillés sous l'Almendral amenaient à terre les AV 7 98 VOYAGE officiers des diverses stations, alors je descendais lente-" ment par les sentiers capricieux frayés à travers les que- bradas et prenais plaisir à observer tous les objets qui s'offraient à mes regards; ils n'avaient rien de bien sail- lant, ni même de curieux, mais ils me donnaient une idée des mœurs et du genre de vie des pauvres gens qui habitent ces lieux. Quelquefois le désir de regarder de plus près une jeune fille assise à la porte de sa case, me portait à franchir le petit pont branlant suspendu au- dessus du ravin qui me séparait d'elle; et presque tou- jours la vue d'une jolie créature aux yeux noirs , aux belles dents et à la physionomie avenante me récom- pensait de ma témérité : seulement j'aurais désiré que sa taille légère fût serrée par l'étroite et courte saya an- dalouse, au lieu d'être empêtrée dans une robe à fal- bala, faite probablement en France, car, malgré son dé- labrement , cette robe rappelait les anciennes modes de Paris. Ce mélange singulier de luxe et de pauvreté que lon remarque à chaque pas au Chili, me suggérait des réflexions pénibles sur le genre de notre commerce avec ce pays; réflexions auxquelles je m'abandonnais d'ordi- naire en continuant mon chemin, car soit coquetterie , soit timidité, mon aimable objet, dès que je l'appro- chais, se voïilait la tête de sa mantille et rentrait chez elle. L'habillement des hommes que je rencontrais achevait encore de me prouver combien le commerce anglais s'est montré mieux avisé que le nôtre en s'em- parant, dans ce pays, du monopole des marchandises nécessaires au peuple : en eflet, leur chapeau de feutre noir en forme de cône tronqué; leur puncho, espèce de | DE LA FAVORITE. 99 vareuse sans manches, faite d’un tissu grossier de laine brune; leur pantalon, confectionné de la même étofle, et qui forme un bourrelet autour de la jambe depuis le pied jusqu'au genou; enfin leur chemise blanche que presse négligemment autour du cou un mouchoir de différentes couleurs, tout était de manufacture britan- nique. Du reste, ce costume n'a rien d'attrayant, sur- tout pour le passant isolé qui trouve en son chemin un de ces honnêtes gens monté, suivant l'usage, sur un fort cheval, avec l'escopette pendue derrière le dos et un énorme sabre au côté. ( PI. 70.) Une pareille rencontre est d'autant moins rassurante que ces hommes sont généralement emportés, vindica- tifs, pillards, et se livrent sans scrupule au métier de vo- leurs de grands chemins; une chevelure en désordre, des traits prononcés, un teint fort brun, des yeux d’où jaillit un feu sombre, leur donnent une physionomie peu propre à inspirer la confiance. On les dit braves, sobres, infatigables et très-vigoureux : ils paraissent pourtant plus agiles que forts ; et si l'habitude d'être constamment à cheval, même dans les villes, en fait d'excellents ca- valiers, elle leur donne, quand ils marchent, la tour- nure lourde et embarrassée. Les maisonnettes au milieu desquelles je circulais avaient presque toutes quelque chose de gai ; les meubles en étaient grossiers, mais fort propres, surtout le lit, que décorait toujours un couvre-pied bien blanc. Le grand nombre de ces maisonnettes perchées sur des rochers dont les crêtes ont été nivelées à force de travail, présente un coup d'œil singulièrement pitto- 7: 100 VOYAGE resque : les sentiers rocailleux qui les lient entre elles, montent en serpentant le long des flancs déchirés des collines, et conduisent aux délicieuses habitations que plusieurs consuls et de riches négociants ont fait cons- truire sur ces lieux élevés pour y jouir du magnifique point de vue de la mer, et se soustraire à la chaleur étouf- fante que l'abri des montagnes cause dans les bas quar- tiers. Ces quartiers forment cependant la plus belle par- tie de la ville, ou pour mieux dire presque toute la ville moderne ; car les édifices publics dont celle-ci est embellie, et même les élégantes maisons entourées de galeries et surmontées de toits en terrasse, que les par- ticuliers ont fait bâtir, ne datent que de peu de temps. À la place de ces cafés, de ces hôtelleries, de ces bazars où le nouveau débarqué trouve non sans éton- nement les mêmes ressources qu'en France et en An- gleterre; à la place de ces magasins remplis des pro- duits de l'Inde, de la Chine et de l'Europe , on ne voyait, il y a vingt ans, que de chétives boutiques plus que suffisantes pour les besoins de quatre mille habitants, pauvres et misérables. Le couvent de moines et ‘église , bâtis sur les côtés d'une petite place contiguëé au fort dont j'ai déjà parlé, ainsi que l'hôtel de la douane, situé auprès du débarcadère, existaient du temps des Espa- gnols, et ont subi des fortunes bien différentes; car les deux premiers de ces édifices sont beaucoup déchus de leur ancienne importance , tandis que le troisième, au- trefois si solitaire, est aujourd’hui constamment assiégé par une foule de marchands de toute nation, empressés DE LA FAVORITE. 101 de payer les droits des cargaisons qu'ils vont débarquer sur les quais d'alentour, et dont une bonne partie sert à la consommation des trente mille âmes que renferme à présent Valparaiso. . Mais c'est principalement à l'Almendral que l'on peut Juger de l'accroissement extraordinaire qu'a pris la ville depuis l’expulsion des Espagnols. Ce côté de la baie qui ne communique , comme je l'ai déjà expliqué, avec l'ancien Valparaiso, que par un passage auquel son as- pect ténébreux, et les événements tragiques dont les ca- vernes voisines recelèrent souvent les auteurs, ont fait donner par les marins le nom redouté de Cap Horn, était presque désert avant l'époque où les étrangers ob- tinrent la permission de résider au Chili : une épaisse couche de sable qui recouvre le sol, et l'aspect désolé des monticules d’alentour, en avaient jusque-là éloigné ceux qui auraient voulu y bâtir. Aujourd'hui, malgré ces deux inconvénients, il est garni de maisons cons- truites à l'européenne, somptueusement ornées à l'in- térieur, et communiquant avec la rade au moyen de petites jetées que peuvent approcher d'assez fortes em- barcations. Les rues que forment ces maisons mènent à des villages et à des jardins publics où, dans la saison des fruits, les habitants aisés vont faire des parties de plaisir. Si l'aridité des campagnes et les chaleurs excessives rendent pendant l'été le séjour de Valparaiso fort triste pour les étrangers, en récompense dès que l'hiver est commencé, on y forme chaque soir des réunions où les dames étalent à l'envi leurs grâces et leur coquetterie. 102 VOYAGE Pour nous qu'un heureux hasard avait amenés dans cette ville au moment que l'hiver allait faire place au printemps , ! nous jouissions des agréments des deux saisons. Les plaisirs bruyants des fêtes et des bals, les at- traits paisibles de la campagne, embellie déjà de fraises et de cerises, les douceurs de l'intimité que nous goû- tions auprès de nos camarades de la station, tout con- courait à nous charmer; mais nous désirions trop vive- ment de revoir la France pour prolonger notre relâche, et la nouvelle de la rupture entre la Belgique et les Pays-Bas, que nous apporta un bâtiment hollandais , m'engagea encore à presser le départ. Les discours pro- noncés inconsidérément à la tribune par quelques dépu- tés annonçaient une guerre générale; et telle était l'in- quiétude où ces discours jetaient le commerce, que le capitaine d’un trois-mâts de Bordeaux, en partance pour l'Europe, me pria de le convoyer jusqu'au Brésil. Le retard occasionné par cette dernière circonstance me procura le singulier plaisir d'être témoin d’un tremble- ment de terre, dont les effets, quoique bien faibles, me donnèrent une effrayante idée de ces convulsions souterraines qui anéantissent fréquemment des villes entières en Amérique. Depuis quelques jours les Cordilières étaient voilées d'une brume épaisse : au large, l'horizon se distinguait à peine; la mer déferlait à grand bruit sur les grèves; la température, variable et humide: nent des maladies de poitrine, q qui atta q tles indi- gènes et les étrangers ; enfin tous les habitants s'atten- DE LA FAVORITE. 103 .daient à un tremblement de terre. En effet, le 30 no- vembre, à cinq heures de l'après-midi, le sol oscilla violemment, et l’on entenditun roulement sourd comme le tonnerre lointain; nous sentimes à bord, pendant plusieurs secondes, une suite d'assez brusques ébran- lements accompagnés d'un bruit semblable à celui que produirait une chaine filée rapidement. Sur le rivage, les hommes, les femmes et les enfants fuyaient hors de leurs maisons en jetant des cris confus et en in- voquant tous les saints du calendrier; mais le danger s'étant dissipé en peu d'instants, avec lui s'évanouit leur frayeur et probablement leur dévotion: la terre rede- vint muette et immobile ; et à l'exception de quelques cases tombées au fond des quebradas avec les rochers qu'elles couronnaient, tout resta dans le même état qu'auparavant. Ces tremblements de terre qui ont ruiné, depuis quelques années, les plus opulentes cités du Mexique et du Pérou, ne se renouvellent que trop souvent sur les côtes occidentales du nouveau monde. Parfois le sol s'entr'ouvre et vomit des flammes ; des collines disparais- sent et font place à des lacs d'une eau bitumineuse, ou à des plaines couvertes de cendres et de scories. Dans ce dernier cas, les mouvements ne sont pas horizontaux, mais ils sui espèce d’ondulation tellement forte, que les hommes comme les animaux, frappés de stu- peur, chancellent et souffrent les angoisses d'un affreux mal de mer. Ces catastrophes qui prouvent au marin quels ter- ribles dangers on peut courir sur terre, atténuent à ses 104 VOYAGE yeux l'inconstance de l'élément sur lequel il passe sa vie, . et le disposent à aimer encore davantage son aventureux métier. Aussi, malgré la perspective peu-rassurante des tempêtes que la Favorite essuierait probablement en doublant: le cap Horn, attendions-nous avec impa- tience que notre conserve füt prête à partir. Enfin, le 10 décembre au matin, tous ses préparatifs étant achevés, je lui signalai de mettre sous voiles; la cor- vette appareilla également, et, après avoir échangé avec nos amis du Visus et du Griffon des adieux mélés de regrets, nous fimes route pour sortir de la baie. La brise de S. qui s'éleva dans l'après-midi força les deux bâtiments de gouverner à 'O., et le lendemain matin la côte d'Amérique ne paraissait plus. La corvette était parfaitement disposée pour tenir la mer : les avaries éprouvées dans la traversée précé- dente avaient été réparées, malgré le peu de ressources qu'offre Valparaiso en bois de mâture et de construc- tion; une jolie baleinière achetée à un capitaine an- glais, remplaçait le canot major; nous avions embarqué des vivres pour quatre mois, et d'abondantes provisions assuraient au moins pour plusieurs semaines des ra- fraîchissements aux malades que cette relâche n'avait point rétablis. Le nombre malheureusement n'en était que trop grand; car, soit que le printemps ne fût point assez avancé, soit que l'hiver se prolongeät plus que de coutume, nous n'avions eu que fort peu de beaux jours pendant notre séjour À Valparaiso, et les brusques va- riations de. l'atmosphère avaient beaucoup nui à nos convalescents. Lorsque les vents de S. E. soufiläient DE LA FAVORITE. 105 sur la ville, on respirait un air embrasé depuis neuf heures du matin jusqu'au soir, et durant la nuit la tem- pérature était froide et humide ; quand au contraire, ce qui arrivait assez souvent, la brise prenait au N. ou à VO. les montagnes se chargeaient de nuages, l'horizon s'embrumait, et le temps se mettait à la pluie. Aussi les nationaux, et même les Européens, ressentaient-ls de violents maux de gorge qui en emportèrent beaucoup. Toutefois, ces changements continuels dans les brises et la température ne sont pas ordinaires sur la côte du Chili, où l'année est partagée en deux saisons bien dis- tinctes. L'une, celle des vents de N. et de N. O., commence en mai et finit en octobre. Alors les chaleurs sont étouf- fantes, le ciel constamment sombre, les Cordilières se cachent derrière un épais rideau de vapeurs, et des bourrasques furieuses soulèvent sur les rivages de la baie de Valparaiso des vagues si terribles, surtout de- vant l'Almendral, que les bâtiments quittent la rade précipitamment, et vont chercher plus au N. de moins mauvais abris. à Pendant les six autres mois, les brises de S. et de S. E. entretiennent le ciel toujours clair et brillant ; les montagnes de l'intérieur se laissent voir dans toute leur majestueuse grandeur; parfois seulement l'horizon est chargé au large, phénomène qui annonce une forte brise, laquelle prend ordinairement vers midi et meurt au coucher du soleil : alors commence à tomber une rosée abondante, et Fair devient frais et léger, de très- chaud qu'il était auparavant. 106 VOYAGE À mesure que lon s'éloigne du continent, ces dif- férences s’effacent peu à peu; et à soixante lieues au large, les vents variables , et particulièrement ceux de la partie de l'O., règnent sans interruption. C’est pour- quoi nous faisions tous nos efforts pour atteindre à cette distance de la côte; mais les brises molles ou con- traires, et la grosse mer, ne nous permirent de re- connaître Juan-Fernandez que le 1 7 dans l'après-midi. Le temps était magnifique; de longues couleuvres d’eau, aux couleurs brillantes, étonnées du sillage de la cor- vette, montraient leur tête à fleur d'eau, puis s'en- fuyaient rapidement; une multitude de baleines se jouaient par couples autour de la corvette : tantôt elles nous présentaient leurs têtes arrondies et percées au sommet de deux orifices d’où s'échappaient deux jets d'éau; tantôt elles plongeaient lentement, en déroulant à nos yeux leur dos arqué, noir, tacheté de coquillages, et que termine une queue garnie de deux larges na- geoires échancrées. Ces énormes cétacés, qui pouvaient avoir de trente à quarante pieds de long, me semblèrent de l'espèce des baleines appelées par les Anglais Jin-back, baleines dont les mouvements sont tellement brusques, que les pêcheurs n'osent les harponner qu'avec les plus grandes précautions; car si elles ne sont que légèrement bles- sées, elles reviennent avec fureur sur les embarcations, etles brisent à coups de queue. Les albatros et les damiers attiraient aussi notre at tention; mais c'était l'Ernestine que cherchaïent toujours nos regards, tantôt avec plaisir, tantôt avec anxiété, DE LA FAVORITE. 107 suivant qu'elle se tenait auprès de la corvette, ou que s ‘éloignant de nous, elle disparaissait die la brume. fussions séparés td + * un | conserve par des espaces sodirstiles et par une mer agitée, nous ne laissions pas de communiquer avec elle. Pendant le jour, des signaux nous servaient d'in- terprètes pour échanger les résultats de nos observa- tions; et la nuit, des fusées, des amorces brillantes ou des fanaux hissés au sommet des mâts guidaient l’Er- nestine, dont bientôt après nos vigies distinguaient à travers l'obscurité le feu rouge et incertain ; parfois encore, quand le temps était calme, le capitaine et quelques-uns des passagers de ce trois-mâts, que nous avions connus à Valparaiso, venaient fêter le dimanche en dinant chez moi, puis à l'approche de la nuit re- tournaient à leur bord; alors les canots étaient rem- barqués, les navires se couvraient de voiles, et tout ren- trait dans le repos accoutumé. Ces distractions paraîtront sans doute bien insigni- fiantes à l'habitant des villes, que les amusements les plus variés sauvent à peine de l'ennui; mais elles suffi- sent au marin, dans les courts intervalles de repos que lui laissent les caprices d’un élément terrible. Le temps qui s'écoule si lentement au gré du citadin, s'enfuit pour le marin avec une inconcevable rapidité, et le pré- sent est presque nul à ses yeux. Combien de fois l'offi- cier de quart et moi, au milieu des plus violentes tem- pêtes, lorsque des lames furicuses assaillaient la corvette de toutes parts, avons-nous abrégé les longues heures de nuit, en causant de la France, de nos souvenirs et de 108 . VOYAGE nos projets pour le retour! Les matelots de service, groupés entre les canons à l'abri du plat-bord, imitaient notre exemple : comme nous, ils veillaient à la ma- nœuvre, au salut du bâtiment; et comme nous aussi, - ils songeaient à leurs familles et à leur patrie. Grâce à d'heureuses circonstances, j'avais avec moi deux passagers dont l'agréable compagnie faisait divér- sion aux soucis que devait nécessairement me causer une difficile navigation. L'un était M. Dent, négociant recommandable par son expérience dans les affaires ainsi que par sa réputation de loyauté, et chef d’une des premières maisons de commerce anglaises établies à la Chine : il voyageait pour s'instruire, et je m’estimai heureux de pouvoir reconnaître, en lui offrant ma table et la moitié de mon appartement depuis Valparaiso jus- qu'à Toulon, les procédés généreux que lui et son frère avaient eus à Canton pour des armateurs français mal- heureux. L'autre, jeune Anglais d’une famille distinguée L d'Hobart-Town, m'accompagnait depuis notre départ de Van-Diémen : prévenu par le rare assemblage de qua- lités physiques et morales que possédait ce charmant enfant, j'avais moi-même proposé à ses parents de le transporter en Europe, pour qu'il pât y achever son éducation; et George était devenu mon compagnon de voyage : sa gaieté animait ma solitude, et il payait mes soins paternels de la plus tendre affection. Cette société, quelque agréable qu'elle fût, ne m'em- pêchait pas de souhaiter ardemment, ainsi que tout mon équipage, de doubler ce cap Horn qui dérobait, pour ainsi dire, l'Europe à nos yeux ‘mais plus nous DE LA FAVORITE. 109 gagnions vers le S., plus nous ressentions les effets de l'inconstance du temps, si ordinaire dans l'hémisphère austral : le ciel était pluvieux, les grains et le calme se succédaient tour à tour en peu d'heures; de façon que souvent, au coucher du soleil, nous restions exposés sans appui à une houle fatigante, soulevée par la bour- rasque du matin. Le 26 décembre, noùs nous trouvions par 49° 39'de latitude et 84° 22! de longitude occiden:- tale : poussée par un gros vent de N. O., la corvette avançait rapidement au S. E., lorsque les vigies aperçu- rent un brick dans nos eaux; et comme nous fûmes obligés de diminuer de voiles pour attendre l'Ernestine, qui marchait d’une manière inférieure vent arrière, ül nous eut bientôt approchés; la vue de son pavillon tricolore nous surprit agréablement : ce petit bâtiment venait de Lima et allait à Bordeaux; je lui donnai la longitude des montres, et il s'éloigna. Appuyés sur le bastingage de la corvette, nous le regardions monter doucement au sommêt des lames monstrueuses qui venaient du S., puis se cacher der- rière ces montagnes liquides, pour reparaitre, quel- ques minutes après, plus élevé qu'auparavant. Ses huit hommes d'équipage étaient aussi tranquilles que nous, qui les plaignions, et semblaient s'inquiéter fort peu des vagues écumantes qui, à chaque instant, inondaient leur pont étroit et à peine exhaussé de quelques pieds au-dessus de l’eau. En les voyant serrer paisiblement leurs voiles à me- sure que la brise augmentait , et interroger sans crainte l'horizon , qui présentait tous les indices d’un coup de 110 : VOYAGE vent de N. O. prochain, le voyageur peu familiarisé avec le spectacle de la mer aurait pu concevoir l'audace dont les campagnons de Magellan étaient animés lors- ‘ils vinrent les p iers explorer ces parages. Le brick, pour lequel nous redoutions la nuit suivante, était bien petit sans doute; mais une construction solide et des formes. élancées lui assuraient, contre la mer et le vent, des ressources dont les premiers navigateurs espagnols n'avaient pas même l'idée. Ces hommes, au corps et à l'âme de fer, montés sur de chétives embarcations, mal construites , à moitié démolies par les ouragans, et dé- pourvues de toute espèce d'approvisionnements, par- couraient depuis deux années des côtes hérissées d'é- cueils et ignorées jusque-là, quand ils entrèrent dans le détroit qui porte le nom de leur illustre chef. De quelle admiration n'étions-nous pas frappés nous-mêmes, qui affrontions mille périls au milieu des tempêtes du pôle S., sur un navire, véritable chef-d'œuvre de génie et d’in- dustrie , en Rfléchissant que quatre siècles plus tôt, dans l'enfance de la navigation, d'autres marins; sans cartes, sans instruments, guidés seulement par des boussoles très-imparfaites, osèrent traverser, du S. E. au N. O0. l'immense Océan austral, dont ils ignoraient les limites et l'étendue. Cent années plus tard, les flibustiers, plus instruits et non moins intrépides que Magellan et ses compa- gnons, doublèrent le cap Horn sur des chaloupes pon- tées, se précipitèrent comme un torrent sur les côtes occidentales de l'Amérique, et exercèrent tant de cruau- tés sur les maîtres du Mexique et du Pérou, qu'ils leur DE LA FAVORITE. ni semblèrent des démons sortis de l'enfer pour les punir de leur barbarie envers les malheureux Indiens. Gette poignée de conquérants réduisit en cendres, presque sans combattre, les principales villes maritimes de ces contrées; puis, gorgés de sang et de butin, les vain- quéurs reprirent, pour retourner à Saint-Domingue, la même route qu'ils avaient suivie pour aller surprendre leurs ennemis, et achevèrent ainsi la plus extraordi- naire entreprise qu’aient jamais fait tenter la soif de l'or et k passion de la vengeance. Aujourd'hui que l'extrémité S. du nouveau monde est parfaitement connue, une foule de navires la contournent en toute saison; quelques-uns seulement aiment mieux passer par le détroit de Magellan, parce qu'ils y sont moins exposés aux tourmentes de S. O.; mais les calmes et les brises contraires qui règnent dans les longs ca- naux formés par le continent et la Terre de Feu, re- tardent quelquefois beaucoup leur traversée. Longtemps on crut que le cap Horn faisait partie d’une grande île; mais on sait à présent, grâce aux travaux hydrographi- ques du capitaine anglais King , que la Terre de Feu est un amas d'îles, contenant des ports et des baies où les bâtiments en détresse peuvent se réfugier. Cook trouva sur cette terre de désolation une race d'hommes assez semblable à celle des Eskimaux, mais rabougrie, connaissant à peine l'usage de la parole, et descendue au niveau des plus imparfaits ouvrages de la création. Le brick aperçu le matin était encore en vue que déjà le mauvais temps avait commencé ; pendant la nuit 112 «VOYAGE il redoubla de violence. Nous fimes bonne route jusqu'au 29 au matin que, le vent ayant tourné au S. sans mollir, nous mimes à la cape. L'atmosphère était froide et hu- mide, la mer se soulevait en lames énormes qui tenaient nos ponts constamment mouillés et nous ballottaient en tous sens; cependant au milieu de ces pénibles contra- riétés , nous nous amusâmes à observer la manière aussi adroite que singulière dont s'y prenaient nos mousses pour attraper les monstrueux albatros blancs qui, na- geant sur la surface de l'eau, se disputaient les immgn- dices jetées du bâtiment. Nos pêcheurs filaient du bord une ligne très-fine , garnie de liége, et armée d'un hame- çon que recouvrait un morceau de biscuit ou de viande salée, autour duquel se hâtaient d'accourir les pauvres oiseaux affamés. Malheur à celui qui avalait la perfide amorce! accroché par le gosier, . avait beau battre des ailes pour se dég geT; 4 ist e jiemibitaus mains de ses ennemis. Qui rés en quelques beuness: on conserva leurs dipéntiss comme curiosités , et leur chair huileuse servit au sou- per de nos mangeurs les moins délicats. Je rendis ce- pendant la liberté à l'un des captifs, mais après qu'on lui eut mis au cou un collier de cuivre portant le nom de la Favorite, notre latitude et le quantième du mois : il s’envola sans peine, quoique un peu emhésisoné: de son + [, rs nouvel ornement. Ces amusements finirent avec la bourrasque;q qui, sui- vant l'ordinaire, fut de courte durée ; la brise faiblit en variant vers l'E., le ciel s'éclaircit peu à peu, la tempé- rature devint plus douce , la mer s’apaisa, et nous com- DE LA FAVORITE. 115 mençâmes à louvoyer en attendant les chances favora- bles pour doubler le cap Horn, dont nous n'étions plus éloignés. Telles étaient les circonstances où nous trouva le 1° janvier 1832. L'année qui venait de s'écouler n'avait pas été si heureuse que la précédente ; nous avions à dé- plorer la mort d’un grand nombre de nos compagnons. Le tribut de regrets que nous payâmes à leur souvenir, attrista le dîner que, pour la troisième fois depuis le dé- part d'Europe, je donnai à mon état-major à l'occasion du jour de lan. Je n'osai cependant accuser la destinée, quand je vis autour de moi mes officiers au complet, tous en bonne santé et aussi attachés les uns aux autres et à leur commandant, après deux années de navigation, qu'ils l'étaient au moment de quitter la France. Le 3 janvier, nous rencontrâmes encore notre petit brick , il n'avait besoin d'aucun secours : je lui confai des lettres pour l'Europe, et nous nous séparâmes d'au- tant plus vite que peu d’instants après le retour de notre canot à bord, il se déclara une nouvelle tempête de N. O. Heureusement que nous n’étions pas loin du cap Horn; nous le doublâmes le 6, à vingt lieues au S., et la Favorite entra dans l'Océan Atlantique. L'horizon se chargeait de brume, la neige tombait à gros flocons, un froid piquant nous glaçait le visage : cependant nous étions au cœur de l'été de ces régions, le soleil demeurait presque toujours visible, et à peine avions-nous deux heures d'obscurité. Ces frimas décon- certaient singulièrement nos matelots, à qui les longs jours et les chaleurs avaient semblé jusque-là deux phé- 8 IV. 114 VOYAGE nomènes inséparables. Mais leur étonnement se dissipa peu à peu; car, poussés par le vent et par des lames d'une grosseur prodigieuse, nous remontions rapide- ment vers l'équateur où nous attendaient une tempéra- ture plus douce et des jours plus égaux. Nous laissâmes sur la droite, à grande distance, plusieurs groupes de petites îles revêtues de glaces éternelles, que les oiseaux et les phoques peuvent seuls aborder ; enfin, le Q jan- vier, l'archipel des Malouines nous restait à vingt lieues seulement dans l'O. | Cesîles, quoique placées sous le 52° degré de latitude S., ont eu plus d’une fois des habitants, à qui d’excel- lents ports, une pèche abondante, des terres cultivables et propres à nourrir des bestiaux, assuraient une exis- tence, sinon agréable, du moins facile. A la fin du siècle dernier, un Français dont le nom figure honorablement parmi nos plus illustres explorateurs, le capitaine Bou- gainville, y conduisit des marins et des cultivateurs normands ou bretons, hommes actifs, industrieux , et habitués aux privations. Déjà la colonie florissait, lors- que les vives réclamations de la cour de Madrid, qui comptait les Malouines au nombre de ses possessions, forcèrent celle de Versaïlles d'ordonner l'évacuation de l'archipel, où il ne resta plus que des bœufs et des che- vaux, qui, devenus sauvages, s'y multiplièrent par mil- liers. Les Malouines cependant étaient trop avantageu- sement situées pour que les Anglais ne cherchassent pas à leur tour à s'en emparer : en effet , ils y ont formé, en 1832, un établissement, malgré les représentations du gouvernement de Buenos-Ayres : cet essai n'a pas DE LA FAVORITE. 115 réussi, il est vrai, par suite de l'inconduite des colons, qui se sont enfuis après avoir égorgé le gouverneur et la garnison; mais cet échec ne rebutera certainement pas nos rivaux, et l'on peut compter qu'avant peu les Mälouines offriront une très-bonne relâche aux bâti- ments que les tempêtes du cap Horn auront maltraités, et aux navires baleiniers qui fréquentent les côtes de la Patagonie. Ce dernier pays, dont l'intérieur est à : peu près inconnu aux Européens, s étend depuis la Terre de Feu jusqu’auprès de l'embouchure de la Plata. Jadis les sauvages qui l'habitent, passaient pour des géants anthropophages; mais aujourd'hui on ne croit plus à toutes les fables absurdes débitées par les anciens explo- rateurs espagnols, fables qu'ils propagèrent à l'envilesuns des autres, soit qu'ils fussent étonnés de trouver dans l'Amérique méridionale des hommes plus belliqueux et plus grands que les faibles aborigènes du Mexique et du Pérou, soit que par ce moyen ils espérassent écarter les navigateurs des autres nations d’un continent dont ils considéraient la propriété comme dévolue exclusive- ment à leur patrie: Les anciens maîtres de Dents di avaient établi sur les côtes septentrionales de la Patagonie quelques postes militaires, bien plus dans l'intention de les mettre à couvert contre les prétentions des puissances mari- times d'Europe, que pour y protéger le commerce espa- gnol; car ces côtes, quoique fertiles, couvertes de belles forêts, et pourvues de plusieurs bons ports, sont pres- er Un jour viendra sans doute que le superflu des popu- 8. \ VOYAGE lations européennes, profitant des moyens de transport plus rapides et moins dispendieux qu'à cette époque l'industrie aura probablement inventés, s'écoulera vers les immenses solitudes baignées par les eaux de la Plata. Alors la race blanche s’étendra peu à peu vers le S., comme elle l'a fait dans l'Amérique septentrionale, et formera de nouveaux états dans la Patagonie. Sera-ce l'Angleterre qui en donnera l'exemple ? Tout porte à le croire : car déjà, feignant d'oublier les droits qu'une ancienne prise de possession donne à la France sur les Malouines , elle s'empare de cet archipel; et bientôt, telle qu'un polype qui, fixé à un rocher, étend au loin ses longs bras, elle plantera son pavillon sur les meil- leurs points maritimes de la Patagonie, où dès à pré- sent ses baleiniers abordent en grand nombre pour se procurer des bœufs et des moutons, qu'ils payent avec de grossières étofles de laine, de la quincaillerie, du rhum et du tabac; souvent même ils y élèvent des es- pèces d'usines temporaires pour extraire l'huile et la mettre en barils, quand ils font la pêche à peu de dis- tance des terres; car autrement ils accomplissent cette opération à bord de leurs bâtiments, ainsi que nous en eûmes la preuve le 1 4 janvier au soir. Le ciel était cou- vert, la mer forte etla nuit très-sombre, lorsque les vigies avertirent qu'elles apercevaient un feu sous le vent à nous. Présumant que ce ne pouvait être qu'un navire courant vers le S., je n'y donnais pas grande attention, lorsque ce feu répandit une clarté de plus en plus in- tense et prit l'apparence d’un ‘incendie. Alors je laissai arriver afin de porter du secours aux malheureux que je DE LA FAVORITE. 117 supposais être aux prises avec un élément plus dangereux encore pour les marins que le vent et la mer; mais en peu d'instants mon inquiétude se dissipa, quand nous passâmes tout près d’un baleinier paisiblement occupé à faire de l'huile dans un énorme fourneau construit sur le pont. Le spectacle dont nous fümes témoins avait quelque chose de vraiment extraordinaire : les flammes, en s’éle- vant par tourbillons, répandaient au loin une teinte rougeâtre qui rendait encore plus profonde l'obscurité dont nous étions environnés, et donnait l'air de spectres aux hommes qui entouraient la chaudière. Leurs ombres agissantes se répétaient de mille manières, plus bizarres les unes que les autres, sur les voiles blanches du balei- nier auquel les vagues imprimaient de violents roulis. Les acteurs de cette étrange scène, éblouis vraisembla- blement par la clarté brillante que faisaient jaillir du foyer les morceaux de graisse jetés dans le feu pour alimenter, ne s'aperçurent seulement pas de notre pré- sence, et continuèrent tranquillement leur travail : aussi remimes-nous en bonne route sur-le-champ; et tandis que mes officiers et moi nous regardions ce brasier dont ‘éclat lugubre s’affaiblissait insensiblement à l'horizon à mesure que la corvette s’éloignait, nous éprouvions de la commisération pour les pauvres gens condamnés à pratiquer un si pénible et si dégoûtant métier. Ainsi que toutes les autres branches de la navigation, la pêche de la baleine a subi bien des changements avant d'atteindre le degré de perfection où elle est aujourd'hui parvenue. Le Nord fut son berceau; et les Norwégiens, 118 VOYAGE les Danois et les Hollandais l'exploitèrent seuls jusqu'à ce que la découverte de l'Amérique septentrionale eût initié les Anglais et les Français à ce genre de navigation. Les colonies fondées sur cette terre nouvelle étaient encore dans l'enfance, que déjà nos villes maritimes et celles de la Grande-Bretagne y expédiaient annuelle- ment de nombreux baleiniers; expéditions dont le nombre s'accrut encore quand New-York, Boston et surtout Long-Island commencèrent à rivaliser d'impor- tance commerciale avec leur métropole, et que la France eut envoyé dans le Canada une population aussi brave qu'industrieuse : ce fut alors que de Terre- Neuve, du golfe Saint-Laurent et de la No elle-An- gleterre il sortit des nuées d'audacieux pêcheurs qui, après avoir exterminé, dans l'Atlantique du N., la ma- jeure partie- des baleines et contraint le reste à fuir au milieu des glaces du pôle boréal , allèrent en cher- cher d’autres, d’abord dans les mers du Brésil, ensuite auprès de l'embouchure de la Plata, puis enfin sur les côtes de la Patagonie, les poursuivant de rivage en ri- vage, à mesure qu'elles se retiraient vers le S. Leurs bâtiments étaient généralement de moyen tonnage, ne s'écartaient que peu au large, et venaient déposer leur capture sur les côtes, à des sortes de comptoirs appelés armaçaos par les Portugais. Ce genre de pêche, que nos compatriotes n'avaient pas faiblement contribué à perfectionner avant la | malheureuse qui nous coûta le Canada, était encore le seul en usage à la fin du siècle dernier. A cette époque, l'indépendance des États-Unis, la coloni- DE LA FAVORITE. ; 119 sation de la Nouvelle-Hollande, et plus tard la faculté qu'eurent les marins de toutes les nations de relâcher dans les ports occidentaux de l'Amérique espagnole, lui imprimèrent un mouvement extraordinaire : de gros navires montés de forts équipages, pourvus de vivres et d'approvisionnements pour plusieurs années, dou- blèrent les extrémités méridionales de l'Afrique et de l'Amérique, et s'élancèrent dans les mers de l'Inde et dans l'Océan Pacifique. Ce fut à peu près vers ce même temps que les pêcheurs anglais, à qui le cap de Bonne- Espérance , ainsi qu'une multitude de comptoirs sur les rivages de 'Indostan, de l'Afrique, de la Nouvelle- Galles du Sud et de Van-Diémen, assuraient dans l'O- céan Indien et dans les mers australes d'excellentes relâches p our faire de l’eau, du bois et des rafraïchisse- ments, céssèrent de fréquenter la partie de l'hémisphère boréal comprise entre le nouveau monde et les groupes d'iles qui forment le grand archipel d'Asie, et en laissè- rent, on peut le dire, l'exploitation à leurs rivaux les Américains des États-Unis. Ce partage s'est maintenu Jjusqu'aujourd'hui. Ainsi tandis que les Anglais fouillent les parages du pôle antarctique, d’où ils ne sortent que lorsque les ouragans et les glaces les forcent d'aller cher- cher vers l'équateur un climat moins dur et des havres pour relâcher, les Américains pêchent sur les côtes du Kamtschatka et dans le voisinage du détroit de Behring, qu'ils abandonnent également, à l'approche de la mau- vaise saison, pour aller hiverner dans les ports de la Californie ou dans les iles situées près de la ligne. Quelle force de caractère, quelle vigueur de consti- 120 VOYAGE tution , quelle habitude de la fatigue et des privations doivent avoir les hommes qui exercent un aussi rude métier ! Souvent ils passent neuf mois, une année même sans toucher terre, au milieu des mers les plus orageuses du globe, et sous une température d'airain. Quand ils ont pris une baleine, ils remorquent leur capture le long du bâtiment, la dépècent, et en précipitent les mor- ceaux dans une énorme chaudière posée au- dessus d’un fourneau maçonné sur le pont; le résidu des chairs remplace presque entièrement le combustible; et les barriqués destinées à contenir l'huile ayant été remplies d'eau douce au départ, procurent la facilité d'attendre longtemps, loin de toute relâche, les occasions de com- pléter le chargement; ce qui arrive quelquefois au bout de deux mois, mais ce qui exige souvent l’inter- valle entier des deux ans, durée ordinaire du voyage. Les chances ne dépendent guère que du hasard: car, suivant une coutume aussi sage que prudente, tous les individus de l'équipage n'ayant, outre les six mois de. solde qu'ils reçoivent à leur départ, d’autres bénéfices à espérer que ceux auxquels les résultats plus ou moins heureux de l'entreprise leur donnent des droits réglés d'avance, l'armateur peut être certain que ni peines ni soins ne seront épargnés pour faire réussir l'expédition. Du reste, tout considérables que sont ces bénéfices, les matelots les dissipent en un clin d'œil: puis ils re- tournent s'exposer à de nouveaux périls. Voués dès leur enfance à l’état de baleiniers, leurs mœurs, leur ca- ractère doivent naturellement se ressentir d'un pareil genre de vie. Aussi forment-ils une classe particulière DE LA FAVORITE. 121 parmi les marins anglais ou américains : un corps de fer, une audace sans bornes, une confraternité À toute épreuve, leur donnent une grande supériorité sur ces derniers; mais toutes ces qualités sont ternies par une grossièreté révoltante , par la passion des liqueurs fortes, et par un naturel dur et féroce qui les rend la terreur des pays où ils relâchent. Ils ne reconnaissent d'autre préé- minence entre eux que celle du courage et de l'expé- rience dans leur difficile profession. Le capitaine, avant de parvenir au pouvoir, a passé par tous les rangs infé- rieurs; et pour prouver qu'il est digne du commande- ment, il doit harponner la première baleine capturée pendant le voyage : heureux encore quand à ce prix il obtient le respect de ses indociles compagnons! Tels sont les hommes à qui l'Angleterre et les États- Unis sont redevables d'une branche de commerce flo- rissante que la France a perdue depuis bien longtemps, et que sans doute elle ne recouvrera jamais. Nous pouvons armer. de superbes navires, les pourvoir à grands frais de tout le matériel nécessaire à la pèche de la baleine, aller même emprunter de l’autre côté de la Manche des capitaines pour les commander ; mais ce qui nous manquera toujours , ce sont des matelots pour les conduire à travers les glaces du pôle S., ou sur l'Océan orageux qui baigne les côtes N. O. de l'Amé- rique. On vient de voir comment, chez nos voisins, cette pépinière d'hommes précieux s'est formée peu à peu durant deux siècles : d'abord le long des terres, puis un peu plus au large, puis enfin dans toutes les mers du globe. Les débuts seraient maintenant trop pé- 122 VOYAGE nibles pour des commençants : nos baleiniers iront bien glaner sur les rivages du Brésil et de la Patagonie, s'aventureront même jusqu'au N. du golfe de Californie; mais jamais leurs équipages, quelque bien composés qu'ils soient, ne supporteront les fatigues de la pêche dans les parages où les baleines se sont réfugiées. Et comment les supporteraient-ils, puisque aujourd'hui qu'ils n’entreprennent encore que de courtes croisières, ils n'en ont pas fait la moitié, qu'ils tombent dans le découragement et se mutinent contre leurs chefs, qui sont ainsi forcés de circonscrire leurs opérätions, et même de rentrer sur les rades pour demander pro- tection contre eux aux bâtiments armés. Plusieurs expéditions ont réussi, jen conviens; mais dirai-je qu'elles n’ont rapporté que de l'huile de baleine franche, bien inférieure à celle du cachalot, la seule dont les Anglais et les Américains fassent cas? Dirai-je encore que nos baleiniers se contentent quelquefois de parcou- rir, les îles et les eôtes désertes du nouveau monde, afih d'y prendre des phoques et des éléphants de mer, desquels ils tirent la quantité d'huile se Rte Les PE | Ne LR nécessaire pour EP g accordée par l'état ? Je répéterai ici de nouveau ce que j'ai observé bien souvent dans le cours de cette longue relation : autant une grande liberté est favorable à notre commerce ex- térieur, autant ”_ RE EERS et les primes d’encoura- gement lui Opposant à ce qu’il retourne aux principes de Le ru dont il a malheureusement dé- vié. Ï faut que les droits soient calculés uniquement DE LA FAVORITE. 123 dans l'intérêt de la masse des consommateurs, et que les négociants perdent tout espoir d’arracher à l'état des fa- veurs dont ils abusent presque toujours ; autrement nos frontières seront continuellement assiégées par les con- trebandiers, et nos ports marchands livrés aux spécu- lations hasardeuses, à la cupidité, et par conséquent à la mauvaise foi. Le 19 janvier, nous avions dépassé l'embouchure de la Plata; et quoique nous ne fussions que par 26° de latitude, les vents alisés de S. E. commençaient à se faire sentir, mais d'une manière incertaine et variant parfois jusqu'au N. E. A peine échappés aux tour- mentes du cap Horn, nous Jouissions avec délices d’une température douce et du repos que nous laissait goûter une mer rarement agitée. Les oiseaux aquatiques qui vivent dans les régions polaires avaient déjà cessé de se faire voir, à l'exception des albatros qui se montraient encore en assez grand nombre, mais qui nous semblè- rent moins gros que ceux de la Terre de feu : comme si la nature avait jugé que les forces prodigieuses néces- saires à cet oiseau pour lutter contre les tempêtes, lui étaient inutiles pour vivre sous un climat moins. rigou- reux. Les albatros eux-mêmes nous quittèrent, à mesure que nous avançâmes vers de plus chaudes latitudes; et quand nous atteignimes le tropique, les seuls pétrels bruns volaient autour de la corvette pour attraper les poissons volants que son sillage forçait à sortir de l'eau. La santé de l'équipage se soutenait parfaitement, et pas un convalescent ne manquait aux exercices du ca- non et de la mousqueterie, que nous avions repris dès 124 VOYAGE le retour des beaux temps. La Favorite, après deux années de navigation, et quoiqu’elle n'eût reçu aucune espèce de réparations pendant ce long voyage, était aussi solide, aussi bien armée que jamais. Aussi tout le monde à bord désirait-il ardemment rencontrer un de ces pirates qui infestent, dit-on, les parages que nous traversions, et dont nous avions si souvent entendu parler, à Sidney, par les capitaines des bâtiments mar- chands; malheureusement nous n’aperçûmes que des navires bien lourds et bien inoffensifs, chargés vrai- semblablement pour les ports du Brésil : car les uns se dirigeaient vers Sainte-Catherine, établissement por- tugais très-fréquenté autrefois par les baleiniers, comme l'indiquent les armagçaos en partie abandonnés que l'on y voit encore; et les autres paraissaient gouverner, comme nous, pour Rio-Janeiro, dont nos vigies décou- vrirent les hautes terres le 21 janvier au coucher du soleil. Durant trente-six heures la Favorite et sa con- serve louvoyèrent à l'ouvert de la baie, perdant, pen- dant la nuit, par l'effet du calme et des courants de S. O., ce qu'elles avaient gagné pendant le jour, à l'aide de la brise. Tantôt nous allions virer de bord au pied de la Gabia, montagne très-haute, dont la crête tailladée d'une manière singulière, représente, à ce qu'on pré- tend, un homme couché sur le dos; tantôt, pour nous distraire un peu et afin de perdre de vue un moment cet éternel Pain de Sucre à la robe blanchâtre et au som- met pointu, qui annonce de loin la râdé.a aux marins, , IV jof 2 villages dont L rivage est bordé à côté oposécà à la Gabia, DE LA FAVORITE. 125 Enfin, le 23, à onze heures du matin, la brise de S. E. vint à notre secours, et nous donnâmes au milieu des îles qui précèdent au large l'entrée de Rio, sur l'une desquelles s'élève le superbe phare qui nous avait gui- dés les deux nuits précédentes. Ce phare n'était ni aussi solide ni aussi brillant, lorsque, il y a quelques années, un corsaire de la république de Buenos-Ayres, alors en guerre avec le Brésil, ruina la tour et emporta le fanal. L'empereur don Pedro fit reconstruire l’une d'après un plan plus vaste, et remplacer l'autre par un feu tournant; l'ennemi, de son côté, installa sa prise sur une ile située à l'embouchure de la Plata, dont l'aitérage est beau coup moins difficile depuis cette époque : de façon que, pour la première fois peut-être, la guerre aura profité aux deux partis. Poussés rapidement par la brise, contre Lune lou- voyaient un grand nombre de navires qui sortaient du port, nous passâmes bientôt entre ces batteries que Du- guay-Trouin écrasa du feu de sa flotte. En lisant la rela- tion de cette expédition, l’on est porté à croire que l'amiral français n’eut pas grand'peine à forcer l'entrée de Rio; mais quand on a vu les trois rangs de canons de la batterie Santa Cruz, que surmonte une citadelle construite à la cime d'un morne, et les nombreuses embrasures du fort Villegagnon, bâti sur un îlot situé au milieu de la passe, l'on ne sait ce qu'on doit le plus admirer, du courage et de la présence d'esprit de l'amiral français, ou de la confiance qu'il sut inspirer aux commandants de ses vaisseaux, dans cette affaire mémorable. 126 VOYAGE Mais déjà nous distinguions les pavillons tricolores qui flottaient sur plusieurs bâtiments mouillés devant la “ville ; je donnai donc la liberté à / Ernestine, après quoi la Favorite alla jeter l'ancre auprès de la frégate de 60 canons l'Herminie, commandée par M. Villeneuve de Bargemont, capitaine de vaisseau , et chef de la station française au Brésil. K C7 Ses = DE LA FAVORITE. 127 CHAPITRE XXIIL RELACHE A RIO-JANEIRO. — TRAVERSÉE DU BRÉSIL JUSQU'EN FRANCE. — ARRIVÉE A TOULON. Plus la Favorite approche du terme de sa campagne, plus ma tâche devient difficile, et moins je conserve l'espérance d’intéresser la curiosité des lecteurs. Jus- qu'ici, j'ai mis sous leurs yeux des régions à peine connues en France, etembellies, pour ainsi dire, de tout l'attrait _ de la nouveauté; à présent, il faut que je parle de pays dont les gazettes et une foule de voyageurs donnent jour- nellement la description. Qui ne connaît, chez nous , l'histoire de ces petites républiques formées des 1am- beaux de la puissance espagnole ou portugaise en Amé: rique ? Comment mes récits véridiques, mais sans Pompe ni ornements, pourraïent-ils plaire et attacher, après les morceaux de prose poétique si fraîche, si bril- lante , dans lesquels plusieurs de nos hommes de lettres distingués ont dépeint la magnifique position de Rio: Janeiro et la beauté sauvage de ses environs ? { PI. 73.) Aussi mon intention est-elle de ne donner qu'un aperçu 128 | VOYAGE de l'état politique et commercial du Brésil, et dal palement de sa capitale. Sous le règne de l'empereur don Pedro, cette colonie jouissait, à ce qu'il paraît, de la tranquillité intérieure et d'une grande prospérité; Rio-Janeiro surtout était flo- rissante : elle exerçait sans opposition, comme siège du gouvernement, son influence sur les autres parties de l'empire, et voyait chaque année les beaux-arts et l'in- dustrie concourir de plus en plus à sa puissance et à son éclat. Mais depuis la révolution qui renversa du trône le père de dona Maria, cette capitale est bien déchue: les factions la déchirent, etles principales villes du Brésil, agitées elles-mêmes de dissensions intestines , Ne recon- naissent presque pas sa suprématie, Le souverain actuel est un enfant, véritable mannequin dirigé par des hom- mes ambitieux, qui déjà probablement l’auraient fait dis- paraître, s’il ne leur était nécessaire pour imposer aux partis, dont heureusement les rivalités ont qupèthé jusqu'ici une nouvelle révolution. . Parmi ces partis, les trois ocipéux:« se Ed it entre eux sous les noms de républicains, de fédéralistes et de Portugais européens. Les premiers, qui ont à leur tête les plus opulentes familles du pays, veulent s'em- parer du pouvoir afin de l’exploiter à leur profit, et de conserver l'unité de l'empire; les seconds, au contraire, ont la prétention de partager le Brgai en phaaics denis séparés, dont Rio, Bahia etF cipaux chefsieux ; enfin les troisièmes , qui sont les plis faibles, craignant pour leurs vies et leurs fortunes, si le gouvernement actuel subissait quelque commotion, s’ef- DE LA FAVORITE. 129 forcent de maintenir la balance igale entre les de tres; . mais beaucoup parmi eux se réfugient en Europe et désertent une cause qu'ils considèrent comme désespé- rée; manière de voir fondée en raison, et justifiée par l'état des choses. Depuis le moment, en effet, que don Pedro, intimidé par les factieux, eut la faiblesse de con- sentir au licenciement des régiments étrangers, seul ap- pui de sa couronne, le pouvoir est resté sans forces mi- litaires et n'a pour soutien que les gardes nationales qui se sont organisées dans la capitale et les grandes villes de l'empire. Mais quelle garantie peuvent offrir, pour la tranquillité publique, des milices sans discipline , pres- que sans courage, et divisées elles-mêmes par des dissen- timents politiques? Elles s'étaient pourtant relevées un peu dans l'opinion publique en comprimant, peu de mois avant notre arrivée, une émeute redoutable que les fé- déralistes, secondés par le bas peuple, avaient tentée à Rio-Janeiro : quoique, au dire de bien des gens, cet heureux succès dût bien moins être attribué à leur bonne contenance qu'à des circonstances fortuites et au peu d'accord des conspirateurs. Fernambouc et Bahia auraient déjà probablemen secoué le joug d'un gouvernement aussi dépourvu des moyens de se faire obéir, et dont les finances sont dans le dernier désordre, si elles n'avaient elles-mêmes tout à craindre d'un bouleversement. Elles courent, en effet, un danger bien plus imminent que la capitale, où les blancs et les mulâtres n’ont à contenir qu'une petite quantité de nègres, méchants, il est vrai, enclins au meurtre et au pillage, mais tirés de différentes contrées IV. 9 150 _: VOYAGE d'Afrique, et par conséquent incapables d'aucun accord: tandis qu’elles renferment une race noire nombreuse, homogène, déterminée, intelligente, et redoutable sur- tout par la parfaite union detous ses membres, qui, librés ou esclaves, obéissent aveuglément aux plus opulents de leur caste. Cette union, cimentée par les rapports naturels qu'établissent entre les nègres une même ori- gine (10), un même langage et une même religion, est d'autant plus dangereuse pour les habitants, que ces nègres ne s'allient qu'entre eux, et que leurs femmes ne se livrant qu'avec peine aux Européens, les métis, auxiliaires naturels de ces derniers, sont en très-petit nombre. On concevra facilement, d'après cela, que la moindre secousse politique pouvant faire tomber le pouvoir aux mains de cette population noire, qui n'est que trop disposée à s'en saisir, produirait immanquable- ment, à Bahia et à Fernambouc, la plus épouvantable anarchie. Plusieurs soulèvements partiels qui ont déjà eu lieu, et que l'on n’a étouflés qu'avec peine, devraient éclairer les colons sur les dangers de leur position, et les engager à suspendre leurs rivalités; mais comie la prudence et les passions politiques s’allient rarement ensemble, il faut s'attendre qu'au Brésil la lutte entre les blancs et les noirs ne tardera pas à commencer. Au milieu de ces débats entre les diverses provinces de empire, celle de {as Minas, située à quatre-vingts lieues environ au N. O. de Rio, et qui tire son nom des mines d'or et de pierres précieuses qu'elle renferme, est restée Jusqu'ici parfaitement tranquille, quoique la plu- part de ses habitants tiennent pour la fédération. H faut DE LA FAVORITE. 151 que la crainte les ait retenus; car encouragés, pour ainsi dire, à la rébellion par l'extrême difficulté des communi- cations entre leur chefdlieu Ouro-Preto et la capitale, ils n'ont fait aucune tentative pendant et depuis la dernière révolution pour se rendre indépendants. Ceux des pro- vinces du S. ne se montrent pas moins sages; du reste, pauvres, clair-semés, occupés uniquement du soin de gar- der leurs troupeaux et de les défendre contre les dépré- dations des tribus sauvages qui les environnent, quel intérêt peuvent-ils prendre aux changements politiques? Rio-Janeiro devait perdre, et a perdu réellement, à l'expulsion de don Pedro, plus qué toutes les autres villes du Brésil; aussi n’est-elle aujourd'hui que l'ombre de ce qu'elle était autrefois. La présence de ce souve- rain y attirait une foule de riches Portugais; une cour nombreuse et brillante donnait de l'activité au com- merce et de la valeur aux propriétés. L'empereur avait mis l'armée et la marine militaire sur un pied respecta- ble: il encourageait principalement la culture des terres; ce fut sous ses auspices que des Suisses et des Allemands fondèrent plusieurs colonies sur les bords des rivières qui se jettent dans la baie. Depuis 1830, tout a changé de face: le commerce a disparu avec la cour, l'armée n'existe plus, et les nouveaux établissements, pressurés par d'avides autorités, redeviennent des solitüdes. Il y avait dans l'arsenal, à l'époque de mon passage, un vais- seau , une frégate, plusieurs corvettes et trois bateaux à vapeur complétement abandonnés : de beaux hangars, d'élégantes cales couvertes, de vastes magasins, tom- baient en ruine et ne servaient plus qu'aux travaux de 9- 132 VOYAGE réparations des bâtiments de guerre étrangers mouillés sur la rade. Les revenus de l'état sont considérablement diminués, et le peu qu'il en reste devient en grande partie la proie des premiers fonctionnaires publics : enfin, les possesseurs des propriétés, craignant une catastrophe prochaine, se hätent de les vendre pour émigrer. La suppression de toute espèce de force armée, et la faiblesse des tribunaux, enhardissent les mauvais sujets; de sorte que les meurtres et les vols se multi- plient avec une effrayante rapidité. À une heure un peu avancée de la nuit, les rues et les quais se remplissent de malfaiteurs qui attaquent le passant isolé où marchant sans précaution. Plus exposé encore est celui qui, pressé de passer de l’autre côté de la baie, s'embarque seul, le soir, sur un bateau de passage : si son extérieur ou d’autres indices dénotent une capture de quelque valeur, les matelots noirs l'assassinent, et son cadavre disparaît pour toujours dans les flots. Moins malheureux, mais tout aussi à plaindre peut-être , est le nouvel arrivant qui laisse imprudemment, pendant la nuit, les fenêtres de son appartement ouvertes pour y laisser pénétrer la fraîchéur : des voleurs nègres, que la couleur de leur peau cache dans l'obscurité, et qui d'avance ont eu la précaution de se frotter d'huile, afin d'échapper plus aisément aux mains qui voudraient les saisir, s'introdui- sent chez lui avec une inconcevable hardiesse, et le len- demain il se réveille complétement dévalisé. Rio-Janeiro, du reste, est comparable à nos plus belles cités du second ordre, pour la grandeur des monuments publics et l'apparence des maisons. On est d’abord DE LA FAVORITE. 135 étonné, en débarquant sur les quais du port, du coup d'œil que présentent la cathédrale, le palais de l'em- pereur et d'autres édifices remarquables. (PI. 32.) On ne l'est pas moins si l'on entre dans l'intérieur de la ville, à la vue de plusieurs places très-spacieuses bordées d'habitations élégamment construites, et où aboutissent les principales rues, entre autres celle d'Ovidor habitée presque exclusivement par les marchands français. C'est là que chaque soir se rassemblent les étrangers, soit pour se rafraïichir dans les cafés, soit pour lorgner, en se promenant, les minois éveillés qui ornent les bou- tiques et les magasins, dont l'aspect rappelle un peu notre rue Vivienne et les environs du Palais-Royal. Ce quartier, sous le règne de don Pedro, était très-riche et très-vivant : les modes nouvelles de Paris, les objets de luxe pour la table et les appartements, les marchan- dises précieuses en tout genre, y brillaient alors de toutes parts, et faisaient passer aux mains de nos arma- teurs une bonne partie de l'or et des diamants du Brésil : mais aujourd'hui ces branches de commerce sont à peu près anéanties, et la rue d'Ovidor se ressent, comme le reste de Rio, dela misère dans laquelle tombent de plus en plus toutes les classes de la population brésilienne. Ces rues que parcouraient naguère une multitude de riches équipages ct de trafiquants affairés sont À présent presque désertes, surtout loin des bords de la mer. On y retrouve pourtant encore une teinte euro- péenne : ces postes remplis de bruyants gardes nationaux en uniforme, avec la casquette sur l'oreille, et noncha- lamment assis à l'ombre; ces blancs qui, malgré la 154 _ VOYAGE. chaleur excessive du soleil, circulent à pied dans les rues, vous retracent fidèlement l'image de votre pays, et vous font douter si vous êtes réellement sur les ri- vages du nouveau monde. La vue des opulentes de- meures des négociants anglais vient encore aider À l'illusion, et témoigner en même temps de la richesse du commerce britannique au Brésil. Ces négociants n'y vendent pas, comme les nôtres, ce que le luxe des capitales a fait inventer de plus somptueux; mais, suivant ici la même méthode qu'ils pratiquent au Pérou et au Chili, ils fournissent la population de toutes les marchandises de première nécessité, et lui inspirent une considération dont les Français fixés à Rio semblent fort peu jaloux. Aussi les secousses politiques qui ont ruiné la plupart de nos compatriotes, ont à peine ébranlé leur crédit; et ils peuvent attendre d'autant plus aisément des temps meilleurs, qu'ils font beau- coup d'aflaires dans les autres provinces, parmi les- quelles je citerai Bahia et Fernambouc, où ils débitent assez avantageusement , et toujours au détriment de nos manufactures, leur quincaillerie, leurs approvisionne- ments de marine et principalement leurs étoffes, non pas fabriquées, comme chez nous ,; dans l'intention de tromper l'acheteur, mais avec le désir de flatter ses goûts et de capter sa confiance. Moins peuplées et moins cultivées que les provinces de Bahia et de Fernambouc, celles de Rio et de las Minas exportent beaucoup moins de produits; il ne sort de lune que des cuirs verts, quelques balles de café, du sucre peu estimé des raffineurs; l’autre ne DE LA FAVORITE. 155 fournit que de l'or et des pierres précieuses : aussi le nombre des navires marchands mouillés dans la baie est-il ordinairement très - borné , €t donnerait une bien pauvre idée de l'importance du Brésil, si la rade n'était constamment garnie de frégates et de corvettes appartenant aux stations des puissances maritimes. Ces bâtiments de guerre animent la baie et offrent À chaque instant du jour un spectacle on ne peut plus agréable : tantôt remorqués par les canots réunis des escadres française et anglaise, ils sortent lentement des passes avec la marée et le calme du matin pour aller protéger le commerce de leur nation sur les côtes de l'Améri- que: tantôt ils arrivent de la mer avec la brise du large qui souflle dans l'après-midi. Aperçus de loin, ou an- noncés par les signaux établis sur les montagnes, leur apparition donne lieu à bien des conjectures différentes, Jusqu'au moment où ils arborent leur pavillon et se font reconnaître; puis ils jettent l'ancre, et de leurs sabords entr'ouverts s'échappent en tourbillonnant la flamme et la fumée des salves d'artillerie, auxquelles répondent les batteries de terre et les vaisseaux amiraux. . Cependant la nuit approche; le soleil vient de se coucher derrière les sombres nuages amoncelés sur les sommets du Pain de Sucre et du sourcilleux ovado que la foudre aime tant à sillonner; une douce tempé- rature succède à la chaleur étouffante de la journée : alors de chaque-bâtiment de guerre s'élancent des em- barcations chargées de promeneurs ; les uns descendent devant la ville, et se dirigent vers le jardin public, où ils espèrent trouver quelques distractions, mais où le 156 VOYAGE plus souvent ils ne rencontrent personne, car les dames brésiliennes sortent peu, n’aiment pas les étrangers, et les fuient même, à ce qu'on assure ; les autres mettent pied à terre de l’autre côté de la rade, à Santo-Domingo, joli bourg construit sur la lisière d’une plaine assez bien cultivée. C'était de ce côté que les officiers de la Favorite et moi, nous allions souvent prendre l'air après diner : nous parcourions au hasard la campagne, cherchant si derrière les jalousies des habitations éparses çà et là au milieu des champs et des plantations, nous ne décou- vririons pas des figures féminines un peu avenantes. Quelquefois, par bonne fortune, nous en apercevions qui pouvaient paraître assez jolies, quoique plus que brunes, à des: hommes absents d'Europe et surtout de France depuis deux années : j'avouerai pourtant qu’en dépit de mes excellentes dispositions à trouver chez les dames de Rio la grâce réunie à la beauté, elles m'ont semblé généralement ne posséder ni lun ni l'autre de ces avantages; mais lorsque, par prudence ou éco- nomie, on a renoncé aux Sirènes de la rue d'Ovidor, je conçois très-bien que de belles dents, de grands - yeux noirs au regard de feu et une taille assez bien prise soient capables de faire transiger sur ce qu'ont de peu attrayant un nez épaté, des traits rarement agréables, un teint sans fraicheur, un air tant soit peu sauvage, et une toilette à laquelle le bon goût ne préside pas toujours. Î est probable que ces maisons aux murs éle- vés, aux petites fenêtres et aux portes plus étroites en- core, dont il n'est pas permis à un étranger, du moins publiquement, de franchir le seuil: il est probable, DE LA FAVORITE. 1357 dis-je, que ces maisons renferment des beautés bien supérieures au portrait que je viens de tracer: mais comme pour vérifier le fait il eût fallu s’exposer à la brutale jalousie de maris soupconneux, et qu’on pré- tend peu scrupuleux sur le choix des moyens de ven- geance, j'ai laissé à des observateurs plus ardents que moi le soin de s’en assurer. Au reste, les hommes n'ont oi mieux profité que les femmes du contact habituel des Européens; car non- seulement ils refusent de les imiter, mais dans leur ignorance et leur grossièreté, ils se montrent, à leur égard, ombrageux et méchants. Les Portugais mêmes sont l'objet de leur animosité, et doivent s'attendre, en cas d'un changement politique, soit dans le sens républicain , soit en faveur du fédéralisme , à une expul- sion générale. Nous avions donc le soin d'éviter, dans nos excursions, tout ce qui pouvait déplaire à des hôtes aussi susceptibles, et de ne pas trop nous éloigner du rivage, Où nous revenions ordinairement pour remonter sur nos canots et retourner à bord, peu d’instants avant le commencement de l'orage, qui éclate presque chaque soir à Rio-Janeiro, depuis janvier jusqu’en avril, et répand dans l'atmosphère une fraîcheur qui dure toute la nuit. Ces délassements, les seuls à peu près qu'offre aux marins la capitale du Brésil, n'eussent pas suffi pour nous yÿ faire attendre patiemment notre prochain dé- part, si nous n'en avions trouvé de plus réels dans la société des ofhciers de nos navires de guerre, et si, Pour ma part, je n'avais passé de fort agréables mo- ments auprès de M. Villeneuve de Bargemont, qui 158 VOYAGE me témoignait la plus aimable bienveillance. Un autre genre de satisfaction me portait encore à séjourner vo- lontiers quelques jours de plus à Rio-Janeiro : c'est que notre escadre y luttait avantageusement, sous le double rapport du nombre et de la tenue des bâtiments, avec celle des Anglais, qui, malgré cette rivalité, n’en ren- daient pas moins une éclatante justice à la conduite aussi sage que noble du commandant de l'Herminie envers eux, et vivaient dans la plus parfaite harmonie avec les états-majors et les équipages français : nous éprouvâmes nous-mêmes les heureux effets de ces relations ami- cales, et aucune relâche, sous cé rapport, ne nous a laissé d'aussi bons souvenirs. Le 9 février au matin, tous les préparatifs étant ache- vés, la Favorite mit sous voiles pour l'Europe, après avoir salué de neuf coups de canon le guidon de com- mandement de l'Herminie, et elle fut remorquée leste- ment en dehors des passes par les canots des escadres étrangères mouillées sur la rade. Pendant ce trajet, que le calme et les courants contraires rendent toujours assez pénible, la musique du vaisseau amiral anglais le Warspile joua nos airs nationaux; et la corvette était parvenue à l'ouvert de la baie, les canots l'avaient même quittée, que nous entendions encore les sons des ins- truments; mais la brise s'étant élevée, ils ne parvinrent bientôt plus jusqu'à nous, et à midi la tour blanche du phare s’enfonçait à nos yeux sous l'horizon. | Si les vents généraux de S. E. qui soufflent au large des côtes orientales de l'Amérique du Sud, régnaient également sur les côtes du Brésil, les navires qui sortent DE LA FAVORITE. 159 de Assis pour aller en Europe pourraient, quand ils ont doublé à bonne distance le cap Frio, gouverner facilement au N. : mais malheureusement le voisinage des terres rend le temps si orageux, que les marins, afin d'échapper à ces contrariétés et au courant rapide qui porte sur les rivages dangereux bornés au S. par le cap Frio et au N. par les bancs de Fernambouc, sont obligés de courir plusieurs centaines de lieues dans le S. E. Nous ne tardâmes pas à ressentir les effets de cette influence des terres sur l'atmosphère; car à peine com- mencions-nous à jouir, en dehors des iles, d’une tempé- rature supportable relativement à celle de Rio, que le temps, si beau le matin, se gâta tout à fait; la brise faiblit et varia du S. à l'O., le ciel se couvrit, et la pluie tomba par torrents jusqu'au lendemain matin; après quoi le vent se fixa à l'E., et vers le soir fit place au calme. Telles furent à peu près les circonstances qui signalèrent notre navigation jusqu'au 23 février : nous n’étions en- core, ce jour-là, que par 29° de latitude méridionale et 29° 21 de longitude O.; la corvette naviguait au milieu d'une solitude profonde; pas un navire ne se montrait à l'horizon; pas un oiseau, pas un poisson ne venait faire diversion à limpatience qui nous dévorait. Chacun de nous interrogeait le ciel, la course desnuages, et croyait y découvrir les indices d'un changement pro- chain dans les vents; mais*les jours, les semaines s'é- coulaient sans que le pronostic se réalisât : nous finimes néanmoins par nous résigner et attendre tranquillement qu'il plüt au ciel de nous favoriser. Je me sentais d'autant mieux disposé à cette résigna- 140 VOYAGE | tion philosophique, que je n'avais plus d’inquiétudes sur la santé de nos convalescents : le chirurgien-major ne redoutait plus pour eux cette nostalgie fatale qui nous avait enlevé peut-être plus d'hommes que la cruelle dys- senterie. Les lettres de France reçues à Rio, et la cer- titude de revoir bientôt leur patrie, étaient pour nos jeunes gens encore malades un sûr remède contre les rechutes. Les chants et les jeux égayaient de nouveau les soirées, comme dans la première année du voyage; et lorsque l'heure du sommeil avait ramené le calme sur la corvette, les hommes de quart, groupés çà et là sur le pont, ou se promenant d'un air animé, causaient de leurs parents qu’ils devaient bientôt embrasser, et for- maient des projets pour l'instant du retour. Les vents qui tournèrent peu à peu à l'E. et au S. E., nous permirent enfin de mettre le cap au N. Le 24, la Favorite franchit le tropique avec une bonne brise, et coupa pour la première fois la route qu'elle avait suivié en allant dans l'Inde , Vingt-trois mois aupara- vant. Notre tour du monde ainsi achevé heureusement nous porta bonheur, car, malgré les calmes qui règnent dans ces mers, nous atteignîmes assez vite la latitude de l'île Sainte-Hélène , dont le nom à peine connu lorsque jy touchai en 1810, vaut aujourd'hui une histoire tout entière, et peu de jours après l'ile de l’Ascension resta également derrière nous. Cttte île, que j'avais visitée dans ma jeunesse, et dont la surface montagneuse, dé- nuée d’eau douce et; couverte de cendres volcaniques, ne nourrissait pas d'autres habitants que des chèvres sau- vages, des tortues et des oiseaux de mer, est maintenant DE LA FAVORITE. 141 occupée par des Anglais, qui sont venus à bout de sup- pléer à tout ce qui lui manque, en conservant l'eau des pluies dans de vastes citernes , en tenant les tortues Cap- tives dans des parcs, et en y cultivant avec succès les vé- gétaux des tropiques; de façon que les navires trouvent aujourd'hui à l'Ascension les secours et les rafraichisse- ments nécessaires après une longue traversée. Combien de peines et de dépenses n’a-t-il pas fallu pour accom- plir de semblables prodiges sur un rocher isolé au mi- lieu de l'Océan! Mais la Grande-Bretagne avait décidé que ce point pouvait être utile à son commerce et à ses escadres, ou dangereux pour elle s'il tombait aux mains de ses rivaux; dès lors tous les obstacles ont cédé. C'est ainsi que cette puissance plante son pavillon au delà des mers, partout où elle le croit avantageux à ses intérêts, sans tenir compte des distances ni des sacri- fices; tandis que la France paraît embarrassée de 1a possession d'une contrée riche et fertile, qu'un étroit canal sépare à peine de ses bords. La brise continuant à nous être favorable , le 4 mars la Favorite coupa l'équateur pour la quatrième fois et entra dans l'hémisphère boréal; nous fûmes bientôt délivrés des calmes et des orages qui rendent ces parages si désagréables aux marins, car la corvette ne cessa pas un seul jour d'avancer vers sa destination. Les vents généraux de N. E. qui nous prirent par 6° de latitude, chassèrent les fortes chaleurs ainsi que l'hu- midité, et je retrouvai ces belles et paisibles nuits des tropiques dont j'avais joui avec tant de plaisir durant le premier mois de notre campagne, quoique 142 .. VOYAGE je fusse alors sous la pénible influence des regrets du départ et que l'avenir m'inspirât de bien sérieuses ré- flexions. Mais aujourd'hui cet avenir était devenu le passé, un passé honorable pour mes compagnons et pour moi; j'avais rempli une mission difficile, je rame- nais sains et saufs la Favorite et son équipage, je touchais enfin au terme de mes fatigues et de mes soucis : éom- bien je me sentais heureux ! Dans quelles douces rêve- ries, le soir, quand presque tout le monde dormait à bord, me jetaient le calme profond qui m’éntourait et le bruit monotone du navire sillonnant mollement la mer, qui au moindre choc se couvrait d'une brillante nappe d'argent! Mes yeux cherchaient à reconnaître, parmi les millires d'étoiles dont la voûte du ciel étin- celait, cette grande Ourse, reine des planètes de l'hé- misphère N., et qui signale au navigateur européen l'ap- proche de sa patrie. Elle ne se montrait encore qu'à demi au-dessus de l'horizon, et montait chaque j jour trop lentement au gré de mon impatience, Cette navigation paisible ne pouvait pas durer long- temps : à mesure que nous approchions des îles du cap Vert, nous trouvions des brises inégales et une brume épaisse, que remplacèrent, quand nous éûmes pérdu l'abri de ces îles, un temps clair, une mer hou- leuse, et le vent de N. E. dans toute sa force. Maïs déjä nous remarquions les divers phénomènes qui an- noncent les vents variables ; le ciel se chargeait dans le S. O., et la houle venait de ce côté; les nuages chas- saient vers JE., et les baromètres descendaient peu à peu au-dessous de 28 pouces. Ce ne fut pourtant qu'a- DE LA FAVORITE. 145 près avoir doublé les Canaries que nous pûmes gouver- ner sur le détroit de Gibraltar, à ouvert duquel la Fa- vorite arriva le 11 avril au soir. Dès la veille elle était environnée de navires qui attendaient aussi la brise d'O. pour entrer dans la Méditerranée. Comme nous, ils se tenaient pendant la nuit près des côtes d'Espagne, que font reconnaître facilement le phare de Cadix ou le cap Trafalgar, nom malheureusement trop célèbre dans nos fastes maritimes, ét pendant le jour ils longeaient les rivages sablonneux de l'Afrique, sur lesquels le marin naufragé ne rencontre que l'esclavage ou la mort. Autre- fois ces bords fourmillaient de pirates qui, montés sur _ ge se ds ue à la rame, allaient sur- PR. à 1 résister, puis les ssaite sheet à Tétaan: ou à nine Mäiïs la puis- sance de ces régences barbaresques a bien décliné avec le temps : aujourd'hui les Maures se contentent d'appeler de tous leurs vœux, et de hâter par toutes sortes de moyens, la perte des bâtiments qui viennent attendre, à l'abri du cap Spartel, la fin des vents d'E. Ils sem- blent même avoir oublié leur ancien goût pour la na- vigation, car on n’apercoit pas une seule embarcation devant leurs villages : il en résulte qu "a ont nn lement le chagrin de voir des bateaux espag tugais relever impunément, à leurs yeux, des Gilets rem- plis de poissons excellents. Ces filets attirèrent d'abord mes regards; et j'avais d'autant plus d'envie d'acheter aux Maures leur poisson, que dans la pénurie où nous étions de provisions fraîches, le regarder sans y toucher, c'était souffrir le supplice de Tantale; mais comme je 14 VOYAGE craignais de faire quarantaine en arrivant à Toulon, j'étais obligé de refuser à chaque instant les offres sé- duisantes des pêcheurs qui accostaient à l'envi la cor- vette pour nous offrir leur marchandise. Une aussi rigoureuse continence était bien difficile pour des hommes condamnés depuis plusieurs semaines à un régime plus que sévère, et nous aurions peut-être succombé à la tentation, si la brise d'O. qui se déclara le lendemain dans l'après-midi, ne nous avait poussés de l’autre côté du détroit. Le temps était magnifique , quand nous franchimes la partie la plus étroite du canal : le soleil se couchant sans nuages, nous éclairait de ses derniers rayons; sur la gauche , les montagnes verdoyantes de la Péninsule des- cendaient par gradins jusqu'au rivage, que rangeaient üne foule de caboteurs: sur la côte d'Afrique, au con- traire, tout nous offrait l'image de la tristesse et de l'iso- lement : on y voyait des pointes sombres et arides, que nous dépassions rapidement à l'aide du courant bien plus que de la brise; et au fond des anses de sable qui les séparent, on ne distinguait aucun bateau, aucun vestige d'habitations : le mont aux Singes, déjà.couvert des om- bres de la nuit, projetait son ombre au loin sur la mer: et dès que ses flancs garnis de bois épais furent entiè- rement enveloppés de ténèbres , on aurait dit qu'il bou- chaït le détroit. Au point du jour, le morne de Gibraltar ne parais- sait plus : nous longions doucement, à petite distance, les terres d'Espagne; nos yeux ne pouvaient se rassasier de l'aspect de cette végétation si riche, si brillante du DE LA FAVORITE. 145 midi de l'Europe. A chaque moment nous découvrions des sites plus gracieux les uns que les autres. La côte était bordée de jolis villages adossés contre des col- lines, au sommet desquelles s'élevait quelquefois un monastère dont les blanches murailles tranchaient sur la verdure des vignes et des bois d'orangers qui se dé- roulaient comme un tapis jusqu'au bord de la plage. Avec quel délice notre imagination, fatiguée des sou- venirs de pays lointains et sauvages, se reposait sur ces tableaux enchanteurs! Ce n'était pas encore la France; mais les villes et les ports auprès desquels passait la corvette, les caps et les îles qu’elle doublait, s’of- fraient à nous comme d'anciennes connaissances, et après un si long voyage, nous semblaient des amis. Ni les rochers, ni les écueils du rivage ne nous tausaient d'inquiétudes; et chaque soir nous venions attendre, presqu à les toucher, la brise de terre qui s'élevait ordi- nairement avant minuit : nous profitions alors de cette brise pour gouverner en bonne route jusqu’au matin, que la brise du large prenant à son tour, nous ramenaïit sur la côte, mais toujours plus près de notre destination. C’est ainsi que nous parvinmes à dépasser, avec des brises variables autant que faibles, les îles Baléares et tous ces caps que l'Espagne projette vers le S. : enfin le 21 avril au point du jour, les vigies apercevaient en- core les cimes neigeuses des Pyrénées, et nous entrions dans le golfe de Lyon, lorsque le mistral, ce tyran de la Provence, se déclara subitement. Poussée par un vent aussi violent et aussi favorable, la Favorite volait sur la mer :à deux heures nous distinguions déjà par- IV. 10 146 VOYAGE faitement les côtes de France. Ces côtes sont blanchà- tres, arides et pelées; mais elles parurent à mes com- pagnons plus belles que la terre promise : beaucoup d'entre eux avaient entrevu les clochers de leurs villages; quels mots, quels accents pourraient exprimer leurs transports de joie, en reconnaissant des lieux si chers à leurs cœurs, et dont ils étaient éloignés depuis si long- temps! Ces émotions redoublèrent à mesure que nous ‘approchâmes de l'entrée de Toulon, mais elles devaient prendre bientôt un autre cours, car une dernière con- trariété nous attendaït au terme de notre voyage. La brise mollit dans l'après-midi, et nous restâmes en calme sous le cap Sicié, au commencement de la nuit. On n'imagine pas combien ce contre-temps nous désola; heureusement qu'une petite brise s’éleva et nous per- mit de reprendre enfin, à 9 heures du soir, le même mouillage d’où la Favorite avait levé l'ancre le 30 dé- cembre 1829. Le lendemain les ponts de la corvette étaient presque déserts. Officiers et matelots rendus à la liberté et au repos, entourés de leurs parents ou de leurs amis, ra- contaient les événements de notre aventureuse expédi- tion : ils avaient déjà obtenu presque tous du gouverne- ment le prix de leurs bons services : quant à moi, je trouvai celui de mes soins pour leur conservation et leur bien-être, dans l'attachement affectueux qu'ils me témoïignèrent au moment de notre sépatation, lorsque, après le désarmement de la Favorite, je les quittai pour aller à Paris rendre compte de ma mission. Là finissait la tâche de l'officier de marine, ici se DE LA FAVORITE. 147 termine celle de l'historien. Je les ai remplies l'une et l'autre avec le même zèle et le même dévouement. Pendant vingt-huit mois de navigation, j'ai fait tout ce qui a dépendu de moi pour protéger nos marchands et honorer le nom français dans toutes les parties du monde; pendant le même espace de temps je me suis livré sans relâche à un travail opiniâtre et étranger à mes habitudes, pour rédiger par écrit mes observa- tions. J'en présente sans crainte au public le résultat, ; persuadé que la franchise de l'homme de mer fera ex- cuser l'inexpérience et le peu de talent de l'écrivain : mon seul but a été d'ouvrir les yeux à mes’ conci- toyens sur labaissement du commerce maritime de la France, en même temps que de leur démontrer la nécessité d'encourager et d'augmenter notre marine militaire : je me croirai, si je l'atteins, assez récom- pensé de mes fatigues et de mes veilles, et je n'aurai plus rien à désirer. NOTES. Note 1, p. 4. Je citerai à l'appui de ce que j'avance , touchant le caractère atroce et déterminé des convicts, le fait suivant, arrivé en Australie deux mois après notre départ de Port-Jackson. (Extrait d’un journal anglais.) « Le 1°° décembre 1831, le Calédonien, brick du commerce ap- partenant à des armateurs de Sidney, était mouillé devant l’éta- blissement pénitentiaire de Moreton-Bay, lorsqu'il fut abordé par onze bush-rangers, qui, s'étant emparés de l'équipage, le dé- barquèrent sur la côte, à l'exception du capitaine, M. Browning, estimable et intelligent jeune homme. Alors ils hissèrentles voiles, prirent le large, et ordonnèrent au capitaine de les conduire à quelque île de la mer du Sud fréquentée par les navires anglais, en témoignant leur intention formelle de retourner en Angleterre. M. Browning refusa d'abord de se charger d’une pareille tâche, prétextant son incapacité; mais les pirates lui ayant dit qu'ils avaient pris d'avance des renseignements sur son caractère et sa capacité, et qu'ils étaient décidés à le tuer s’il ne se rendait pas à leurs désirs, il prit le commandement du brick et gouverna vers le S. Peu de temps après le départ, les six plus méchants convicts complotèrent d’égorger les cinq autres, et mirent bien- tôt leur projet à exécution. Quatre de ces derniers furent dépêchés en un tour de main, mais le cinugième essaya d'échapper à la mort par toutes sortes de moyens ; d'abord il se fit poursuivre au- tour du navire, puis il monta dans les haubans ; enfin, serré de près , il se réfugia sur le beaupré et demanda grâce, mais en vain. Plusieurs de ces monstres l'y poursuivirent en brandissant leurs coutelas : alors ce malheureux se laissa glisser après une corde ; NOTES. 149 et pendant qu'il s'y tenait suspendu par les deux mains , il implo- rait d’une manière lamentable la pitié de ses compagnons ; ceux-ci coupèrent la corde en se moquant de lui, et il disparut au fond delamer. Après un pareil exemple, M. Browning comprenant qu'il était absolument nécessaire pour son salut de gagner la confiance du reste de ces misérables, s'empressa de conduire le bâtiment à une des petites îles qui se trouvaient sur sa route, et dont les habitants reçurent avec bienveillance les nouveaux arrivants. Ce fut alors qu'ayant découvert le complot formé par les convicts de l'assassiner, afin d'assurer par ce moyen leurs propres vies s'ils étaient repris, il se mit sous la protection du chef de l'ile. Les coquins se trouvant ainsi hors d'état de conduire le brick, sup- plièrent M. Browning de revenir; mais celui-ci refusa positive- ment de s’embarquer avec eux. Sur ces entrefaites , arriva sur la côte de l’île un baleinier anglais, dont le capitaine, prévenu de ce qui se passait, envoya une partie de ses gens pour saisir Îles meurtriers ; mais Ceux-ci S rte 2 ire T ont ra des terres. Redoutant leur vengeance, et mal es sauvages qui désiraient le conserver parmi eux, M. Browning s'embarqua sur le baleinier , qu'il quitta ensuite pour passer sur un bâtiment américain se rendant à Sidney, où enfin il mit pied à terre le 14 mai, au grand étonnement de ses amis et des armateurs du Calédonien , qui le regardaient comme perdu. » Note 2, p. 6. Fidèle à mon système de ne parler que de ce que j'ai vu ou de ce que j'ai étudié sur les lieux mêmes , et de ne jamais m appro- prier des descriptions faites par d’autres voyageurs, je n’ai pu don- ner que des renseignements très-imparfaits sur la topographie de la Nouvelle-Zélande et sur les mœurs de ses habitants. Mais si le peu que j'en ai dit a excité la curiosité des lecteurs, je les engage à prendre connaissance des détails intéressants que ren- ferme sur ces contrées le voyage de la corvette l’Astrolabe, com- mandée par le capitaine Dumont d'Urville, qui, dans cette expédi 150 NOTES. tion , où il a déployé un courage et une persévérance incontesta- bles, a surpassé tous nos explorateurs modernes , et s'est placé, comme marin hydrographe , à côté des Lapérouse et des d'Entre- casteaux. Note 3, p. 34. En cé exprimant avec autant de sévérité sur le compte des missionnaires anglicans établis à la Nouvelle-Zélande et dans plu- sieurs autres îles de l'Océan Pacifique, je n'ai voulu que blâmer le me et la conduite = quelques individus isolés, sans pré- + LE renferme beaucoup d'hommes SRE Re par are talents et par leurs vertus évangéliques. Loin de moi l'intention de déprécier les travaux apostoliques des missionnaires protestants ; je me serais, au contraire, estimé heu- reux, si l'occasion s’en fût présentée , de vanter le dévouement , la charité , la douceur que plusieurs d'entre eux ont déployés dans la conversion des barbares habitants de ces pays lointains. J'aurais cité principalement le révérend M. Marsden, chef des missions anglaises de la Nouvelle-Hollande qui, par son zèle admirable à civiliser les aborigènes de la Nouvelle-Galles du Sud ainsi que de la Nouvelle-Zélande , et à plaider leur cause auprès des gou- verneurs de Sidney, a mérité d’être surnommé le las Casas de la Polynésie. Je n’ai jamais confondu la classe moyenne du clergé anglican, si instruite, de mœurs si douces et si pures , avec cette troupe de gens de toute profession, qui, en sollicitant la mission difhcile d’aller prècher la parole de Dieu aux insulaires des archipels de la mer du Sud, n’ont d'autre but que de se procurer une subsis- tance facile pour eux et leurs familles; mon intention n'a été, je le répète, que de montrer combien de pareils choix entraînent de fâächeuses conséquences. Note 4, p. 34. Voici comment le capitaine anglais Dillon s'exprime sur le NOTES. 151 comple des missionnaires ses compatriotes établis à Paheha (baie des [les }, dans la relation de son Voyage à la recherche de Lapérouse, tom. Il, pag. 253. «H y avait dans le voisinage de la baie plusieurs de nos compa- triotes employés comme missionnaires pour convertir et instruire les naturels ; mais bien qu'ils possédassent de nombreux trou- peaux de bétail , ils étaient trop occupés de leurs travaux spirituels pour songer quils avaient ainsi le moyen de nous procurer d'utiles secours. Absorbés tout entiers dans les théories sublimes du christianisme, ils oubliaient la pratique de ses préceptes les plus essentiels, comme de secourir les nécessiteux et de visiter les malades. Je leur aurais , de grand cœur, payé, à quelque prix que ce fût, une provision journalière de viande fraîche pour nos malades , mais je ne pus l'obtenir. Le capitaine Duke (armateur d'un baleinier anglais }, par un sentiment d'humanité quilui fait honneur, nous envoya à bord deux moutons gras, six poules, et de plus une douzaine de bouteilles de vin. A ce présent, dont l'opportunité centuplait le prix, il joignit une assez bonne épi- gramme contre les saints prédicateurs d'une doctrine qu'ils refu- saient de mettre en pratique. « Ceci est peu, m'écrivait le capitaine « Duke, mais des pêcheurs comme nous n'ont qu'une bien faible « part aux biens de ce monde, qui sont réservés pour les élus. » On peut juger du service que nous rendit ce charitable fils de Nep- tune : tous mes officiers, à l'exception d'un seul , étaient alités, et la liste du docteur contenait vingt-deux pérsonnes. » Note 5, p. 45. Le massacre de Marion et de ses compagnons formant un des plus effroyables épisodes de l’histoire des trahisonis tramées par les Nouveaux-Zélandais contre les Européens , je ne puis résister au désir d'en transcrire ici la relation, que j'ai prise dans le voyage du capitaine Crozet , rédigé par l'abbé Rochon. «Lorsque nous fûmes à deux lieues dudit cap (le cap Brett), nous eûmes connaissance de trois pirogues qui venaient à 152 NOTES. nous. ll ventait peu etla mer était belle. Une des pirogues s'appro- cha de notre vaisseau ; elle contenai tneuf hommes. Onles engagea par signes à venir à bord ; on leur envoya diverses bagatelles pour les y déterminer. Ils ÿ vinrent avec un peu de difficulté et parurent, en montant dans le vaisseau, n'être pas sans crainte. M. Marion les fitentrer dans la chambre du conseil, et leur offrit du pain. Il en mangea le premier, et ils en mangerent aussi. On leur pré- senta de la liqueur ; ils en burent avec répugnance. On les en- gagea à se dépouiller de leur pagne, et on leur fit présent de chemises et de calecons, dont ils parurent se laisser habiller avec plaisir. On leur fit voir différents outils, tels que haches, ciseaux et erminettes. [ls se montrèrent extrêmement empressés de les avoir ; ils s’en servirent dans le moment, pour nous faire voir qu'ils en connaissaient l'usage. On leur en fit présent. Ils s’en allèrent peu de temps après, très-satisfaits de notre réception. Dès qu'ils furent un peu éloignés du vaisseau , nous les vimes quitter leurs chemises et leurs caleçons pour prendre leurs premiers vé- tements et cacher ceux qu'ils avaient reçus de nous. Is abordèrent ensuite les deux autres pirogues, dont les sauvages n'avaient pas osé s'approcher du vaisseau: ils parurent les rassurer et les en- gager à venir aussi nous voir. Ils vinrent effectivement et mon- tèrent sur le vaisseau, sans témoigner ni crainte ni défiance. H y avait parmi eux des femmes ; on leur donna du biscuit et quelques autres bagatelles. « Le soir, le vent étant augmenté, les pirogues se retirèrent à terre. Cinq ou six de ces ‘sauvages restèrent de leur bonne volonté à bord du vaisseau. On leur fit donner à boire et à manger; ils soupèrent même avec nous, et mangèrent de tous nos mets avec beaucoup d'appétit; ils ne voulurent boire ni vin ni liqueur. Ils couchèrent dans le vaisseau. On leur arrangea des lits dans la grande chambre; ils dormirent bien, sans marquer la moindre défiance. Cependant on les veilla toute la nuit, Parmi ces sauvages était le nommé Takouri, un de leurs chefs, dont on aura occasion de parler dans la suite, lequel témoignait beaucoup d'inquiétude toutes les fois que le vaisseau s’éloignait un peu de la côte pour NOTES. 155 courir des bordées, en attendant le bateau que nous avions envoyé le matin à terre. «Ce bateau revint vers les onze heures du soir. L’officier nous rapporta avoir trouvé une baie dans laquelle il y avait un village considérable et un enfoncement très-étendu, où il paraissait y avoir un beau port, des terres cultivées, des ruisseaux et des 15. « Le 4 mai, nous mouillâmes entre des îles et nous y restâmes à l'ancre jusqu’au 11 dudit mois, que nous mîimes de nouveau sous voiles pour entrer dans un port beaucoup plus assuré. C’est celui que M. Cook avait nommé Port des Nes. « Le 12 mai, le temps étant fort beau et les vaisseaux en streté, M. Marion envoya établir des tentes sur une île qui était dans l'enceinte du port, où il y avait de l’eau et du bois, et qui présen- tait une anse très-abordable vis-à-vis des vaisseaux : il y fit trans- porter les malades, et y établit un corps de garde. Les naturels nomment cette île Motou-Aro. « À peine fûmes-nous mouillés, qu'il nous vint à bord une quan- tité de pirogues, qui nous apportèrent du poisson ; ils nous té- moignérent l'avoir pêché exprès pour nous. Nous ne savions quel langage parler à ces sauvages. J'imaginai par hasard de prendre le Vocabulaire de l'ile de Taïti, que nous avait remis l'intendant de l'Ile-de-France. Je lus quelques mots de ce vocabulaire, et je vis avec la plus grande surprise que les sauvages m'entendaient parfaitement. Je reconnus bientôt que la langue du pays où nous étions était absolument la même que celle de l'ile de Taiti, éloignée de plus de six cents lieues de la Nouvelle-Zélande. A l'ap- proche de la nuit, les pirogues se retirèrent et nous laissèrent à bord huit ou dix sauvages qui passèrent la nuit avec nous, comme si nous étions leurs camarades et que nous fussions connus d'eux de tout temps. « Le lendemain, le temps étant très-beau, il nous vint beau- coup de pirogues remplies de sauvages, qui nous amenaient leurs enfants et leurs filles. Ts vinrent sans armes et avec la plus grande confiance. En arrivant dans le vaisseau, ils commencaient par £ 154 NOTES. crier Taro: c'est le nom qu'ils donnent au biscuit de mer. On leur en donnait à tous de petits morceaux et avec une certaine . économie , car ils étaient grands mangeurs, eten si grand nombre que, si on leur en eût donné suivant leur appétit, ils eussent bientôt achevé nos provisions : ils nous apportaient du poisson en très-grande quantité, et nous le donnaient en troc de quelques verroteries et de morceaux de fer. Dans ces premiers jours, ils se contentaient de vieux clous de deux à trois pouces ; par la suite, ils devinrent plus difficiles, et demandaient, en échange de leurs poissons , des clous de quatre ou cinq pouces. Leur objet, en de- mandant ces clous, était d’en faire de petits ciseaux pour travailler le bois. Dès qu'ils avaient obtenu un petit morceau de fer, ils allaient aussitôt le porter à quelque matelot, et l'engageaient par signes à le leur aiguiser sur la meule; ils avaient toujours soin de ménager quelques poissons pour payer à ce matelot le service qu'il leur rendait. Les deux vaisseaux étaient pleins de ces sau- vages ; ils avaient un air fort doux et même caressant. Peu à peu ils connurent tous les officiers des vaisseaux et les appelaient par leur nom. Nous faisions entrer dans la chambre du conseil les chefs seulement, les femmes et les filles. Les chefs étaient distingués par des plumes d’aigrettes ou d’autres oiseaux aquatiques, plan- tées dans leurs cheveux au sommet de la tête. « Les femmes mariées se reconnaissaient à une espèce de tresse dej jonc 3 _. les cheveux au sommet de la tête. Les filles istinctive ; leurs cheveux tombaient RSR ERA sur le : sans aucune tresse pour les attacher. C’étaient les sauvages eux-mêmes qui nous avaient fait connaître ces distinctions, en nous faisant entendre par signes qu'il ne fal- lait pas toucher aux femmes mariées, mais que nous pouvions en ioute liberté nous adresser aux filles. Il n’était pas possible en effet d'en trouver de plus faciles. « Dès que nous eûmes connaissance de ces distinctions, on en fit passer l'avis dans les deux vaisseaux, afin que chacun fût cir- conspect à l'égard des femmes mariées, pour conserver la bonne intelligence avec des sauvages qui nous paraissaient si aimables, i H 6 : È : NOTES. 155 elne pas les indiaposer contre nous. La facilité d’avoir des filles litque nous n'eñmes jamais le moindre reproche de la part des sauvages au sujet de leurs femmes, pendant tout le temps que nous vécümes avec ces peuples, « Lorsque nous eùmes bien fait connaissance avec eux, ils nous invitèrent à descendre à terre et à venir les visiter dans leur village ; nous nous rendimes à leur invitation. Je m ’embarquai avec M. Ma- rion dans notre chaloupe, bien armée, avec un détachement de soldats. Nous parcourûmes d’abord une partie de la baïe, où nous comptâmes vingt villages composés d’un nombre suffisant de mai- sons pour loger quatre cents personnes ; les plus petits pouvaient en contenir deux cents. «Nous abordämes à plusieurs de ces villages. Dès que nous mettons pied à terre, les sauvages venaient au-devant de nous sans armes, avec leurs femmes et leurs enfants. Nous nous fimes des amitiés réciproques ; nous leur offrimes de petits présents aux- quels ils parurent très-sensibles. Des chefs de quelques-uns de ces villages nous faisaient des instances très-pressantes pour nous en- gager à monter avec eux. Nous les suivimes. « Peu de jours après notre arrivée dans le port des Îles, M. Ma- rion fit diverses courses le long des côtes et même dans l'intérieur du pays, pour chercher des arbres propres à faire des mâts pour le vaisseau le Castries. Les sauvages l'accompagnaient partout. Le 23 de mai, M. Marion trouva une forêt de pis magnifiques, à deux lieues dans l'intérieur des terres et à à portée d'une baie éloignée d'environ une lieue et demie de nos vaisseaux. « Nous fimes aussitôt un établissement en cet endroit: nous y envoyämes les deux tiers de nos équipages, avec les haches, les outils et tous les appareils nécessaires, non-seulement pour abattre les arbres et faire les mâts, mais encore pour aplanir les chemins sur trois petites montagnes et un marais qu'il fallait tra- verser pour amener les mâts au bord de la mer. « Nous établimes des baraques de correspondance et de com- munication sur le rivage le plus voisin de léndroit où était notre atelier: c'était à ce poste que nos vaisseaux envoyaient tous les 156 NOTES. jours leurs chaloupes, avec les provisions pour les travailleurs, qui étaient cabanés à deux lieues dans l'intérieur du pays. « Par ce moyen, nous avions trois postes à terre, l’un sur l'île Motou-Aro, au milieu du port, où étaient nos malades sous des tentes, notre forge où l'on forgeait les cercles de fer destinés à la nouvelle mâture du vaisseau le Castries, enfin toutes nos futailles vides avec nos tonneliers ; car c'était sur cette île que nous faisions notre eau. Ce poste était gardé par un officier avec dix hommes armés et les chirurgiens destinés au service des malades. Un se- cond poste était sur la grande terre, au bord de la mer, à une lieue et demie des vaisseaux, pour servir d’entrepôt et de point de com- munication avec notre atelier de charpentiers, établi à deux lieues plus loin dans le milieu des bois. Ces deux derniers postes étaient également commandés par des officiers, ayant sous eux des hommes armés pour la garde de nos effets. « Les nues étsient _— parmi nous dans ces différents postes et fournissaient, en échange de clous, du poisson, des tailles, des pigeons ramiers et des ca- nards sauvages ; ils mangeaient avec nos matelots, ils les aidaient dans leurs travaux : et toutes les fois qu’ils mettaient la main à l'œuvre, on s’en apercevait bien, car ils sont généralement forts, et leur aide soulageait beaucoup nos équipages. « Nos jeunes gens , attirés par les caresses des sauvages et par la facilité de leurs filles, parcouraient tous les jours les villages, fai- saient même des courses dans les terres pour aller à la chasse des canards, et en menant avec eux des sauvages qui les portaient, dans les marais et au passage des rivières, avec la même facilité qu'un homme fort porterait un enfant. Il leur est arrivé quelque- fois de s’écarter fort loin, de parvenir chez des sauvages d'un autre canton, d'y trouver des villages beaucoup plus considérables que ceux qui étaient dans notre port. Ils ÿ ont trouvé des hommes plus blancs qui les ont bien reçus, et sont revenus pendant la nuit au - travers des forêts, accompagnés d’une troupe de sauvages qui les portaient lorsqu'ils étaient fatigués. « Malgré ces preuves d'amitié de la part des sauvages, nous NOTES. 157 étions toujours un peu sur nos gardes, et nos bateaux n'’allaient jamais à terre que bien armés ; nous ne laissions pas aborder nos vaisseaux par les sauvages avec leurs armes. Mais enfin la con- fiance s'établit au point que M. Marion ordonna de désarmer les chaloupes et les canots, lorsqu'ils iraient à terre. Je fis tout ce qui dépendit de moi pour faire rétracter cet ordre ; et, malgré les ca- resses des sauvages, je n'oubliai jamais que notre devancier, Abel Tasman, avait nommé baie des Meurtriers celle où il avait attéré dans laNouvelle-Zélande. Nous ignorions que M. Cook l'eût visitée depuis, et reconnue tout entière; nous ignorions qu'il y avait trouvé des anthropophages, et qu'il avait failli être tué dans le même port où nous étions mouillés. «Il est bien étonnant que ces sauv ages qui, l'année précédente, avaient vu un vaisseau français et un vaisseau anglais, qui avaient traité avec eux, et devaient nécessairement avoir eu de ces vais- seaux du fer, des toiles et autres eflets d'Europe, ne nous aient jamais rien laissé apercevoir de tout cela, et ne nous aient pas : 1 donné à les nôtres; il est vrai que les effets même que nous leur donnions tous les jours ne reparaissaient plus, et que nous n’en trouvions qu'ils avaient déjà vu d’autres vaisseaux que jamais aucunes traces en parcourant leurs villages et en visitant leurs maisons. ; « M. Marion, parvenu à la plus grande sécurité, faisait son bon- heur de vivre au milieu de ces sauvages. Quand il était dans le vaisseau, la chambre du conseil en était toujours pleine; il les caressait, et, à l’aide du Vocabulaire de Taïti, il tâchait de se faire entendre d'eux; il les comblait de présents. De leur côté, ils connaissaient pren M. Marion poux le chef des _— vaisseaux : 1ls savaie en apportaient de‘fort vale, Dès qu'il densignait déstrer quelque chose, il les trouvait toujours à ses ordres. Lorsqu'il allait à terre, tous les sauvages l’accompagnaient avec un air de fête et des dé- monstrations de joie ; les femmes, les filles, les enfants même, venaient lui faire des caresses : tous l'appelaient par son nom. « Le nommé Takouri, chef du plus grand des villages du pays, 158 NOTES. lui avait amené sur le vaisseau son fils, âgé d'environ quatorze ns, qu'il paraissait aimer beaucoup, et l'avait laissé passer la nuit dans le vaisseau. « Trois esclaves de M. Marion avaient déserté dans une pirogue qui submergea en arrivant à terre: Takouri fit arrêter ceux qui ne s'étaient pas noyés, et les ramena à M. Marion. « Un sauvage était entré un jour par le sabord de la sainte- barbe , et avait volé un sabre: on s'en aperçut; on le fit monter à bord , on le dénonça au chef, qui le réprimanda beaucoup, et pria de le mettre aux fers comme un matelot qui y était. On le renvoya sans correction. « Nous étions si familiers avec ces hommes, que presque tous les officiers avaient parmi eux des amis particuliers qui les sui- vaient et les accompagnaient partout. Si nous étions partis dans ce temps-là, nous eussions rapporté en Europe l'idée la plus avan- tageuse de ces sauvages ; nous les eussions peints dans nos rela- tions comme le peuple le plus affable, le plus humain, le plus hospitalier qui existe sur la terre. « Le 8 juin, M. Marion était descendu à terre, toujours accom- pagné d’une troupe de sauvages. 1 y fut accueilli avec des dé- monstrations d'amitié plus grandes encore que de coutume : les chefs des sauvages s ‘assemblèrent, et, d'un commun accord, le reconnurent pour le grand chef du pays ; ils lui placèrent au som- met de la tête, dans les cheveux, les quatre plumes blanches qui distinguaient les chefs. Il revint sur son vaisseau plus content que jamais de ces bons sauvages. « Dans le même temps, le jeune sauvage que j'avais pris en affection, qui venait me voir tous les ; Jours et me témoignait beau- coup d'attachement, vint me visiter: c'était un jeune homme beau, bigpsfait, d'une physionomie douce et toujours riante ; il avait ce pe un air de tristesse que je ne lui avais pas encore vu. Il m'apporta en présent des armes, des outils et des ornements d'un très-beau jade que je lui avais témoigné désirer. Je voulus les lui payer par des outils de fer et des mouchoirs rouges que je savais devoir lui faire plaisir : il les refusa. Je voulns lui faire reprendre NOTES. . 159 ses jades , il ne le voulut pas. Je lui offris à manger : il refusa en- core, et s’en alla fort triste. Je ne l'ai plus revu. « Quelques autres sauvages, amis de nos ofliciers, accoutumés à venir les visiter tous les jours, disparurent de même. Nous ne fimes pas d'attention à cette singularité. Il y avait trente-trois jours que nous étions dans le port des Îles, et que nous vivions dans la meilleure intelligence avec les sauvages, qui nous parais- saient le meilleur peuple qu'on püût voir; nous nous répandions tous les jours dans les campagnes pour reconnaître le pays, étu- dier les productions, et chercher si nous ne découvririons pas quelques métaux ou autres objets de commerce. M. Marion avait fait des courses très-éloignées dans son canot, et avait visité diffé- rentes baies, habitées par d’autres sauvages qui tous l'avaient bien accueilli. : « Enfin, le 12 juin, à deux heures après midi, M. Marion des- cendit à terre dans son canot, armé de douze hommes, emmenant avec lui deux jeunes officiers, MM. de Vaudricourt et le Houx, un volontaire et le capitaine d'armes du vaisseau, en tout dix-sept personnes. Le nommé Takouri, chef du plus grand village, un autre chef et cinq ou six sauvages qui étaient sur le vaisseau, ac- compagnèrent M. Marion, dont le projet était d'aller manger des huîtres, et donner un coup de filet au pied du village de Takouri. « Le soir, M. Marion ne vint point, à son ordinaire, coucher à bord du vaisseau. On ne vit revenir personne du canot : on n’en fut pas inquiet; la confiance dans l'hospitalité des sauvages était si bien établie parmi nous qu'on ne se défait point d'eux. On crut seulement que M. Marion et sa suite avaient couché à terre dans nos cabanes, pour être à portée de voir le lendemain les travaux de l'atelier qui était à deux lieues dans l'intéri u pays, occupé à la mâture du vaisseau le Castries. Cette mâture tt fort avancée, et une partie des matériaux était déjà transportée assez près du rivage. Les sauvages nous aidaient tous les jours à ces transports très-fatigants. « Le lendemain, 13 juin, à cinq heures du matin, le vaisseau le Castries envoya sa chaloupe faire de l'eau et du bois pour la C2 160 "4% NOTES. $ . consommation journalière, suivant l'usage établi entre les deux As° ® Lo] nt L.- .. ls É 1: Fe # 1 1 J J à provision commune. À neuf heures, on aperçut à la mer un homme qui nageait vers les vaisseaux; on lui envoya aussitôt un bateau pour le secourir et l'amener à bord : cet homme était un des cha- - loupiers, qui s'était sauvé seul du massacre de tous ses camarades assommés par les sauvages. Il avait deux coups de lance dans le côté, et était fort maltraité. Il raconta que, lorsque la chaloupe avait abordé la terre, sur les sept heures du matin, les sauvages s'étaient présentés au rivage sans armes, avec leurs démonstra- tions ordinaires d'amitié ; qu’ils avaient même. suivant leur cou- tume, porté sur les épaules, de la chaloupe au rivage, les mate- lots qui avaient craint de se mouiller: qu'ils s'étaient montrés à l'ordinaire bons camarades: mais que les matelots s'étant tous séparés les uns des autres pour ramasser chacun leur paquet de bois, alors les sauvages, armés de casse-têtes, de massues et de lances, s'étaient jetés avec fureur, par troupe de huit ou dix, sur chaque matelot, et les avaient massacrés; que lui, n'ayant affaire qu'à deux ou trois sauvages, s'était d’ abord étsdu st avait reçu bord de ke: mer, il s'était enfui e d L Lt vu tuer ses cama- rès les avoir tués, les avaient dé- pouillés, leur avaient ouvert le ventre, et commençaient à les ha- cher en morceaux, lorsqu'il avait pris le parti de tenter de gagner un des vaisseaux à la nage. « Après un rapport aussi affreux, on ne douta uns que M. Ma- rion et les seize hommes du canot, dont on n’avait aucune nou- velle, n'eussent éprouvé la même fin que les onze hommes de la chaloupe « En officiers qui restaient à bord des deux vaisseaux s'assem- blèrent pour aviser aux moyens de sauver les trois Ps que nous avions à terre. « On expédia aussitôt la chaloupe du Mie bien armée, avec un officier et un détachement de soldats commandés par un ser- “ NOTES. 161 gent. L'officier avait ordre d'examiner le long de es côte s'il ne dé- couvrirait pas le canot de M. Marion et sa chaloupe ; mais il lui était surtout commandé d’avertir tous les postes, et d'aller d'abord au débarquement le plus voisin de l'atelier des mâts, pour porter promptement à ce poste le plus nombreux et le plus important secours, avec l'avis de ce qui venait de se passer. L'officier dé- couvrit en chemin la chaloupe du Castries et le canot de M. Ma- rion échoués ensemble sous le village de Takouri, et entourés de sauvages armés de haches, sabres et fusils, qu'ils avaient pris dans les deux bateaux, après avoir égorgé nos gens. « L'officier, pour ne rien compromettre, ne s'arrêta pas à cet endroit, où il aurait pu facilement dissiper les sauvages et re- prendre les bateaux; il craignait de ne pas arriver à temps au poste de la mâture. Il se conforma à l'ordre qu'il avait reçu d'y porter promptement du secours, avec l'avis des événements tra- giques de la veille et du matin «Je me heureusement au poste ; j Ty avais passé la nuit; je n'avais pas s dormi; et . sans $avoir rien du massacre de M. Ma- rion, j'avais fait RS HO 5 bonne garde. J'étais sur une petite mon- tagne, occupé à diriger le transport de nos mâts, lorsque, vers les deux heures après midi, je vis paraître un détachement marchant en bon ordre avec des fusils armés de baïonnettes , que je re- connus de loin, à leur éclat, pour n'être pas les armes ordinaires des vaisseaux. «Je compris aussitôt que ce haent venait nous annoncer _ quelque événement fâcheux. Pour ne point effrayer nos gens, dès que le sergent qui marchait à la tête fut à la portée de la voix, je lui criai d'arrêter et je m’approchai ur apprendre seul ce dont il pouvait être question. Lorsque j'eus entendu ce rapport, je dé- fendis au détachement de parler, et je me rendis avec lui au poste. ne «Je fis aussitôt cesser les travaux, rassembler les outils, les armes ; je fis charger les fusils, et partager entre les matelots tout ce qu'ils pouvaient emporter. Je fis faire un trou dans une de nos baraques | pour enterrer le reste; je fis abattre ensuite la baraque, PS 11 4x 162 NOTES. et donnai ordre d'y mettre le feu, pour cacher sous les cendres le peu d'outils et ustensiles que j'avais fait enterrer, faute de pouvoir les emporter. « Nos gens ne savaient rien des malheurs arrivés à M. Marion et à leurs camarades ; j'avais besoin, pour nous tirer d’embarras, qu'ils conservassent leur tête. J'étais entouré de sauvages armés, et je ne m'en étais aperçu qu'au moment où le détachement m'avait joint, et après que le sergent m'eut fait son rapport. Les sauvages, rassemblés par troupes , occupaient toutes les hauteurs. « Je partageai mon détachement, que je renforçai de matelots armés de fusils, partie à la tête précédés du sergent, et partie à la queue ; les matelots, chargés d'outils et d'effets, étaient au centre; je faisais l'arrière-garde. Nous partimes au nombre d'environ soixante hommes; nous passämes au travers de plusieurs troupes de sauvages, dont les différents chefs me répétaient souvent ces tristes paroles : Takouri mate Marion, c’est-à-dire, le chef Takouri a tué Marion. L'intention de ces chefs était de nous effrayer, parce que nous ge reconnu que, chez eux, lorsque le chef est tué dans une affaire ; tout est perdu pour ceux qui le suivent. « Nous nas: près de deux lieues jusqu'au bord de la mer où les chaloupes nous attendaient, sans être inquiétés par les sau- vages, qui se contentaient de nous suivre sur les côtés, et de nous répéter souvent que Marion était mort et mangé. J'avais dans le détachement de bons tireurs qui, entendant dire que M. Marion était tué, brülaient d'envie de venger sa mort, et me demandaient souvent la permission de casser la tête à ces chefs qui semblaient nous menacer. Mais il n’était pas temps de s'occuper de vengeance ; dans l'état où nous étions, la perte d’un seul homme était irrépa- rable; et si nous en avions perdu plusieurs, les deux vaisseaux ne fussent jamais sortis de la Nouvelle-Zélande. Nous avions d’ailleurs un troisième poste, celui de nos malades, qu'il fallait encore mettre en sûreté. J'arrêtai donc l’ardeur de nos gens, et je leur défendis de tirer, leur promettant de donner carrière à à leur vengeance dans un moment plus favorable. « Lorsque nous fûmes arrivés à notre chaloupe, les sauvages NOTES. 163 semblaient nous presser de plus près. Je donnai ordre aux mate- lots chargés de s'embarquer les premiers; puis, m’adressant à un chef des sauvages, je plantai un piquet en térre à dix pas de lui, et je lui fis entendre que si un seul sauvage passait la ligne de ce piquet, je le tuerais avec ma carabine, dont je fis la démonstration de vouloir me servir. Je leur dis F un ton menaçant pi ‘ils eussent ER | tous à s'asseoir. Ï siens, et aussitôt les certe; au nombre d'environ mille hommes, s'assirent tous. «Je fis successivement embarquer tout le monde, ce qui fat assez long, parce qu'il y avait beaucoup de bagage à mettre dans la chaloupe; que ce bateau chargé tirant beaucoup d'eau ne pou- vait accoster la terre, et qu'il fallait entrer dans la mer pour s'em- barquer. Je m'embarquai enfin le dernier, et aussitôt que je fus entré dans l'eau, les sauvages se levèrent tous ensemble, forcèrent la consigne, jetèrent le cri de guerre, nous lancèrent des javelots de bois et des pierres qui ne firent mal à personne. Hs brülèrent nos cabanes qui étaient sur le rivage, et nous menaçaient avec leurs armes qu'ils frappèrent les unes contre les autres en Leaupe des cris affreux. «Aussitôt que je fus embarqué, je fis lever le grappin de la chaloupe. Je fis ranger tous nos gens de manière à ne pas em- barrasser les rameurs. La chaloupe était si chargée et si pleine, que je fus obligé de me tenir debout à la poupe, la barre du gou- vernail entre mes osé Mon us était de ne pas faire tirer un coup de fusil, mais de rej t le vaisseau, pour envoyer ensuite la chaloupe sur l ile Motou -Aro che ns de nos malades, notre ne et notre tonnellerie. _« À mesure à à nous éloigner du rivage, les cris, les menaces des sauvages augmentaient, de sorte que * notre retraite avait l'air d'une fuite. Les sauvages entraient dans l'eau, comme pour venir attaquer la chaloupe. Je jugeai alors, avec le plus grand regret, qu'il était important et nécessaire à notre propre sürelé de faire connaître à ces malheureux la supé- riorité de nos armes. Je fis lever les rames ; je commandai à quatre ES 164 NOTES. fusiliers de tirer sur les chefs, qui paraïssaient plus agités et ani- maient tous les autres ; chaque coup fit tomber un de ces mal- heureux. La fusillade continua ainsi pendant quelques minutes. Les sauvages voyaient tomber leurs chefs et leurs camarades avec une stupidité incroyable; ils ne comprenaient pas comment ils pouvaient être tués par des armes qui ne les touchaient pas, comme leurs casse-têtes et leurs massues. À chaque coup de fusil, ils redoublaient leurs cris et leurs menaces; ils s’agitaient hor- riblement sans changer de place ; ils restaient sur le rivage comme un troupeau de bêtes. Nous les eussions détruits jusqu'au dernier, si j'avais voulu faire continuer la fusillade. Après en avoir fait tuer, malgré moi, beaucoup trop, je fis ramer vers le vaisseau, et les sauvages ne cessèrent de crier. « Dès que je fus arrivé à bord du nue j'expédiai aussitôt la chaloupe pour aller relever le poste de nos malades. Je fis em- barquer un détachement commandé par un officier, avec ordre de renvoyer à bord tous les malades, les officiers de santé et tous les ustensiles de notre hôpital, d'abattre les tentes, de faire autour de notre forge un retranchement pour la nuit, avec les pièces à l'eau; de poser une sentinelle avancée du côté du village qui était sur la même île; de veiller exactement et de prendre garde surtout aux surprises ; car je me défiais de quelque sd de la part des sauvages sur l'établissement de notre forge, où nous avions des fers très-propres à les tenter. Je donnai en même temps à l'officier des signaux de nuit, avec promesse «de lui envoyer promptement du secours au cas qu'il fût attaqué. « Les malades furent heureusement ramenés sur les vaisseaux vers les onze heures de la nuit, sans aucun accident. Les sauvages rôdèrent toute cette nuit aux environs du poste; mais voyant que nos gens faisaient bonne garde , ils n'osèrent rien entreprendre, ayant essayé à les surprendre. « Le lendemain, 14 juin, jenvoyai sur l'ile un second déta- chement avec deux officiers. Nous n'avions point encore notre provision d’eau ni de bois pour continuer notre voyage. Après ce que nous venions d'éprouver de la part des sauvages, il y aurait NOTES. 165 eu beaucoup de difficulté à faire cet approvisionnement sur la grande terre. L'ile Motou-Aro, placée au milieu du port, à portée de nos vaisseaux, nous offrait du bois à discrétion , et un ruisseau d’eau douce assez commode pour remplir nos pièces; mais il y avait sur cette île un village de trois cents sauvages qui pouvaient nous inquiéter. Je donnai ordre à l'officier qui commandait ce poste de réunir tout son monde et d'attaquer le village de vive force, en cas que les naturels parussent disposés à nous inquiéter, de le brûler et de nettoyer entièrement l'île pour assurer notre aiguade. « Après midi, les sauvages se présentérent en armes assez près du poste et firent des démonstrations de menaces, comme défiant nos gens au combat. On se mit aussitôt en disposition de les re- cevoir ; on marcha à eux sans tirer, la baïonnette”au bout du fusil ; ils s'enfuirent dans leur village; arrivés à la porte, ils.y tünrent | ferme et jetérent des cris aflreux. « Le chefMalou, maître du village, qui était un de ceux avec lesquels nous avions vécu plus familièrement, était accompagné de cinq autres chefs de différents villages, ou guerriers princi- paux ; ils s’agitaient prodigieusement, excitaient de la voix, et par le mouvement de leurs armes, les jeunes guerriers à avancer sur nous, mais ils n'osèrent. « Nos gens, en ordre de combat, s’arrêtèrent à la portée du pisto- let de la porte du village ; là ils commencèrent la fusillade, tuèrent les six chefs ; aussitôt tous les guerriers prirent la fuiteau travers du village pour gagner leurs pirogues. Le détachement les poursuivit la baïonnette dans les reins en tua cinquante, culbuta une par- tie du reste dans la mer et mit le feu au village. Par ce moyen, nous restâmes maîtres de l'île: nous n'eûmes qu'un seul homme de blessé par un javelot, assez gravement, à la partie supérieure du nez, au coin de l'œil. « Après cette expédition, nous rembarquâmes notre forge, nos fers , nos pièces à eau, et je fis retirer entièrement le poste. Je ren- voyai ensuite couper les fougères qui étaient sur l'île, dans les- quelles les sauvages auraient pu se cacher pour nous surprendre ; 166 .. NOTES: car ces fougères étaient hautes de six pieds et fort épaisses. Je donnai ordre d’enterrer les sauvages tués dans le combat, avec l'attention de leur laisser à tous une main hors de terre, pour faire voir aux sauvages que nous n'étions pas gens à manger comme eux nos ennemis. J'avais recommandé à nos officiers de faire leurs efforts pour nous amener quelques sauvages vivants, de tâcher de prendre des jeunes gens des deux sexes ou des enfants ; j'avais même promis aux soldats et aux matelots cinquante piastres pour chaque sauvage qu'ils pourraient amener vivant. Mais ces insu- laires avaient eu soin de mettre en süreté, avant le combat, leurs femmes et leurs enfants, qu'ils avaient fait passer sur la grande terre. Nos soldats tentèrent d'arrêter et de lier des blessés qui ne pouvaient fuir; mais ces malheureux étaient enragés et mordaient comme des bêtes féroces ; d'autres rompaient comme des fils les cordes avec lesquelles on les avait liés ; il n’y eut pas moyen d'en avoir un seul. « Cependant, le vaisseau le Castries n'avait encore ni mât de beaupré, ni mât de misaine. I n’était plus question d'alley cher- cher notre belle mâture de bois de cèdre que nous avions trouvée sur la grande terre, et qui nous avait coûté des travaux infinis pour la tirer de la forêt où nous l’avions abattue. Nous fimes des mâts par un assemblage de plusieurs petites pièces de bois que nous trouvâmes dans nos vaisseaux, et nous remâtâmes enfin le Castries. «H nous fallait sept cents barriques d’eau et soixante-dix cordes de bois à feu pour les deux bâtiments; il ne nous restait qu’une seule chaloupe pour ces travaux : nous les achevâmes peu à peu dans l’espace d’un mois. « J'envoyais tous les jours la chaloupe sur l'ile pour faire alter- nativement un voyage à l'eau, et l'autre au bois. Je faisais escor- ter les travailleurs par un détachement qui revenait tous les soirs coucher à bord du vaisseau. « Un jour que la chaloupe était restée à terre plus tard que de coutume, les sauvages y passèrent en nombre de la grande terre sur l'île, par un côté où ils ne pouvaient être aperçus. La senti- NOTES. 167 nelle, qui était placée sur une hauteur, vit venir à elle un homme portant un chapeau et habillé en matelot, mais qui marchait comme un homme qui se glisse et ne veut pas être aperçu. La sentinelle lui cria d'arrêter : c'était un sauvage qui, ne compre- nant rien à ses cris, continua de s’avancer. La sentinelle reconnut le déguisement, lui tira un coup de fusil et le tua. Aussitôt on vit paraitre une multitude de sauvages ; le détachement s’avança, leur donna la chasse, et en tua plusieurs , qu’on trouva vêtus des habillements des officiers et des matelots qu'ils avaient tués pré- cédemment; les autres se rembarquèrent dans leurs pirogues, et depuis cette tentative inutile les sauvages ne parurent plus. « Depuis le jour où M. Marion avait disparu, nous voyions des vaisseaux les mouvements continuels des Es st s'étaient retirés sur les montagnes ; nous distingui sen tinelles placées sur les parties les plus élevées de ces montagnes, d’où elles avertissaient toute la troupe du moindre de nos mouve- ments. Ils avaient toujours les yeux tournés sur nous, et nous entendions parfaitement les cris de ces sentinelles qui se répon- daient les unes aux autres avec des voix d’une force surprenante. Pendant la nuit, ils faisaient des signaux avec des feux. « Lorsque les sauvages passaient en troupes à la portée de l'ar- tillerie demos vaisseaux, nous leur envoyions de temps en temps quelques coups de canon, surtout pendant la nuit, pour leur faire connaître que nous étions sur nos gardes; mais comme ils étaient hors de la portée de nos canons, ils n’en éprouvaient jamais l’eflet, et il était à craindre qu'ils ne s'enhardissent à mépriser notre artillerie. « Une de leurs pirogues, dans laquelle il y avait huit ou dix hommes, passa un jour à portée du vaisseau le Castries, qui d'un coup de canon coupa la pirogue en deux, et tua quelques sau- vages ; les autres gagnèrent la terre à la nage. « Cependant nous n'avions pas de certitude sur le sort de M. Ma- rion, des deux ofliciers qui l'avaient accompagné le 12 de juin à terre, et de quatorze matelots qu'il avait emmenés avec lui dans son canot, tant pour conduire ce bateau que pour donner un coup 168 NOTES. de filet. Nous savions seulement, par le rapport du matelot échappé le jour suivant du massacre des chaloupiers , que les onze hommes tués dans cette horrible trahison avaient eu le ventre ou- vert après leur mort, et que leurs corps avaient été partagés par quartiers et distribués entre tous les sauvages complices du mas- sacre. Le matelot qui avait eu le bonheur d'échapper avait vu au travers des broussaïlles où 1l s'était caché cette scène d'horreur. « Pour nous éclaircir sur le sort de M. Marion et sur celui des compagnons de son malheur, j'expédiai la chaloupe avec des offi- ciers de confiance et un fort détachement, au village de Takouri, que les sauvages nous avaient dit avoir tué M. Marion, où nous savions qu'il avait été à la pêche, accompagné de ce même Takouri, el où nous avions vu son canot, ainsi que la chaloupe, échoués, portés à terre, etentourés de sauvages armés. Je donnai ordre aux officiers de faire les perquisitions les plus exactes, d’abord à l'en- droit où l’on avait vu les jours précédents nos bateaux échoués ; puis de monter dans le village, de le forcer s’il était défendu , d'en exterminer les habitants, de fouiller scrupuleusement toutes leurs maisons publiques et particulières; d'y ramasser tout ce qu'ils pourraient trouver avoir appartenu à M. Marion ou à ses compa- gnons d'infortune, afin de pouvoir constater leur mort par un procès-verbal; de finir leur expédition par mettre le ft auvillage, d'enlever les grandes pirogues de guerre qui étaient échouées au pied du village, de les amener à la remorque au vaisseau, ou de les brûler au cas qu'ils ne pussent les amener. « La chaloupe partit bien armée de pierriers et d’espingoles. L'officier qui commandait aborda d'abord l'endroit où nous avions vu nos bateaux échoués. Is n'y étaient plus; les sauvages les avaient brûlés pour en tirer le fer. Le détachement monta en bon ordre au village de Takouri. Les traîtres sont lâches à la Nouvelle- Zélande comme ailleurs : Takouri s'était enfui ; on le vit de loin, et hors de la portée du fusil, portant sur ses épaules le manteau de M. Marion, qui était d'un drap d'Angleterre de deux couleurs, écarlate et bleu. Son village était abandonné ; on n'y trouva que quelques vieillards qui n'avaient pu suivre leurs camarades fugi- NOTES. 169 tifs, el qui étaient assis tranquillement à la porte de leurs maisons. On voulut les prendre captifs. Un d’eux, sans paraître beaucoup s'émouvoir, frappa un soldat avec un javelot qu'il avait à côté de lui. On le tua, et l'on ne fit aucun mal aux autres, qu'on laissa dans le village. On fouilla soigneusement toutes les maisons. On trouva dans la maison de Takouri le crâne d’un homme qui avait été cuit depuis peu de jours, où il restait encore quelques parties char- nues, dans lesquelles on voyait les impressions des dents des an- thropophages. On y trouva un morceau de cuisse humaine qui tenait à une broche de bois, et qui était aux trois quarts mangée. « Dans une autre maison, on trouva le corps d'une chemise qu'on reconnut avoir été celle de M. Marion. Le col de cette che- mise était tout ensanglanté , et on voyait trois ou quatre trous éga- lement tachés de sang sur le côté. Dans différentes autres maisons, On trouva une partie des vêtements et les pistolets du jeune M. de Vaudricourt, qui avait accompagné M. Marion à la fatale partie de pêche. Enfin, on trouva des armes du canot et un tas de lam- beaux des hardes de nos malheureux matelots. : « Après avoir fait une visite exacte dans ce village, et avoir ras- semblé toutes les preuves de l'assassinat de M. Marion et de ses camarades, ainsi que les armes et effets abandonnés par les sau- vages, on mit le feu à leurs maisons, et le village entier fut réduit en cendres. « Dans le même temps , le détachement s'aperçut que les insu- laires évacuaient un autre village voisin, beaucoup mieux fortifié que les autres. Le nommé Piki-Ore en était le chef. Nous avions de forts soupçons que ce Piki-Ore était complice de Takouri. Le dé- tachement se transporta aussitôt à ce village, qu’on trouva entiè- rement abandonné. On en visita toutes les maisons. L'on y trouva, Comme au premier, beaucoup d'effets provenant de nos bateaux, et des lambeaux des hardes de nos gens massacrés. On trouva entre autres, dans la maison de Piki-Ore, des entrailles humaines, bien reconnues telles par un de nos chirurgiens, lesdites entrailles nettoyées et cuites. On réduisit en cendres ce village. « En descendant, pour se rembarquer, nos gens poussèrent à 170 NOTES. l'eau deux pirogues de guerre, les mirent à la traine derrière la chaloupe, et les emmenèrent à bord du vaisseau. Nous en tirâmes les planches et les bois qui pouvaient nous être utiles. Le corps de ces pirogues étant d'environ soixante pieds de longueur, né put être embarqué : on les brüla. - «Le 14 juillet 1772, les vaisseaux le Castries et le Mascarin, commandés par MM. Duclesmeur et Crozet, quittèrent la Nouvelle- Zélande pour continuer leur voyage dans la mer du Sud. » Note 6, p. 52. DESCRIPTION HYDROGRAPHIQUE DE LA RIVIÈRE KAWA-KAWA , PAR PARIS. La baie des Iles, située sur la côte septentrionale de la Nouvelle- Zélande, renferme de nombreux mouillages qui sont plus ou moins fréquentés par les Européens. Le vaste port de Manawa, où relächèrent les premiers navigateurs qui visitèrent cette baie , est devenu une solitude, surtout depuis que les missionnaires anglais se sont établis dans la rivière de Kawa-Kawa, et ont contribué, par leur présence dans cette partie de la baïe, à y réunir les débris des tribus nombreuses qe Cook et l'infortuné Marion avaient trouvées répandues sur toutes les côtes voisines. La rivière de Kawa-Kawa, où mouïilla la Favorite, étant située dans la partie occidentale de la baie des Iles, il sera peut - être utile de dire un mot sur l'attérage de cette baie et sur les divers points de reconnaissance qu'elle présente. Parmi ces derniers la Sentinelle est incontestablement le meilleur. Cet ilot se voit à grande distance du large et ne peut être confondu avec les terres du fond. Son isolement , sa forme, à peu près semblable à celle d'une bouée, et sa couleur noirâtre , le rendent très-reconnais- sable. Aussi je crois que c'est le point qu’il faut venir reconnaître pour donner dans la baie des Iles. L'aridité, l'aspect sauvage de la côte, auprès du cap Brett et de la pointe Pocock, servent d'autant mieux, ainsi que la grande ou- NOTES. 171 verture comprise entre ces deux dernières terres avancées au large, à faire distinguer l'entrée de la baie des Iles, que plus au N. les rivages sont boisés et, n'offrent aucune coupure un peu profonde ; tandis qu’au S., le sommet dénudé et les flancs blan- châtres du cap Brett s’aperçoivent de plusieurs lieues. Tout le vaste bassin de la baie des Hes est sain ; le fond, quoi- que assez grand, y est bon; et un navire pourrait au besoin y attendre un bon vent pour prendre la mer, pourvu toutefois qu'il se mit à l'abri entre les îles auxquelles la baie doit son nom. La rivière de Kawa-Kawa est un long canal irrégulier, qui con- tient plusieurs bons mouillages : ce n'est même, à vrai dire, qu'un bras de mer qui s’avance dans l'intérieur des terres. Motou-Roa et les Jlots Noirs la garantissent des vents de N. On pourrait mouiller dans le S. de ces îles et y être en bonne position pour appareïller avec les vents de la partie du N., mais les endroits où l'on fait l'eau seraient à trop grande distance. Les deux pointes qui forment l'entrée de la rivière de Kawæ Kawa sont sur une ligne N. et S. , et distantes l'une de l’autre de mille toises environ , à partir de l'extrémité du banc de roches de la pointe Wayhihi. . La partie occidentale de la rivière est exposée aux vents de. N. O., et les caboteurs seuls peuvent aller mouiller à F'abri de l’île Motou-Maire , située devant Paheha où est l'établissement des missionnaires anglais. Aussi les gros navires jettent-ils l'ancre sur la côte orientale, que la pointe Mangui-Manguinoui défend contre les vents du large. Ce mouillage est excellent; le fond y varie de 20 à 30 pieds , vase ; et l’on fait aisément de l’eau à une aiguade voisine , et des provisions au village de Korora-Reka. On Pourrait en£ore mouiller plus au S. E au milieu de l'anse Kidi- Kidi, mais on serait plus loin de l'aiguade et hors de portée des embareations envoyées au rivage. Au S. de Motou-Maire la rivirèe est resserrée entre l’ilot Motou- Rangui et la petite presqu'île Toké-Toké, qui ne sont qu’à une encâblure l’une de l'autre : plus haut, la rivière forme un bassin où l'on trouve au milieu 5 à 6 brasses vase , et près des bords 172 NOTES. de petits fonds. Cependant entre Toké-Toké et la pointe Oopaa- Noui la côte est beaucoup plus accore que du côté de TO Pour donner dans la rivière de Kawa-Kawa, on doit laisser la Sentinelle derrière soi, en la conservant au N. N. O.; et une fois qu'on a dépassé du côté de l'O. l'embouchure de la rivière Kidi- Kidi, et de celui de l'E. le port de Manawa, on est sur le point d'arriver aux lots Noirs, ainsi nommés probablement à cause de leur couleur. Au S. E. s'avance la pointe Wayhihi, promontoire élevé, ro- cailleux, hérissé de rochers hors de l’eau, sur lesquels les lames se déroulent sans cesse avec fureur. On peut, on doit même l'approcher jusque par 5 ou 6 brasses, c’est-à-dire à uneencäblure, quand on entre dans la rivière ou qu'on en sort; 1l serait même possible de ranger au besoin la pointe Mangui-Manguinoui, à moins de 50 toises; mais la côte occidentale n'offre pas la même sécurité, et son air morne semble prévenir les marins que non bin de là il y a un écueil redoutable. En eflet la pointe Manawo- woroa est entièrement formée de marécages et de roches plates, dont une partie découvre à marée basse , et l’autre, qui s’avance par une pente insensible sous l’eau , se termine par le banc de sable dur auquel nous avons donné le nom de la Favorite. Rien n'annonce l'approche de ce banc : la sonde ne commence à diminuer qu’à deux encâblures de l’accore , et tout à coup elle tombe de 4o pieds à 14 pieds fond de vase ; aussi a-t-il été déjà funeste à plusieurs bâtiments européens. Ce n'est guère pourtant que dans un louvoyage que le banc de la Favorite est dangereux pour les navires, parce qu'alors il con- traint à courir des bordées très-courtes. Aussi lorsqu’à la fin d'un violent coup de vent du N., nous appareïllâmes pour*sortir de la rivière, alhions-nous hardiment virer de bord au milieu des lames qui brisaient sur les écueils de la pointe Mangui-Manguinoui, tan- dis que nous n’approchions qu'avec crainte du banc, sur “lequel la mer déferlait comme sur une barre. Les meilleurs amers pour éviter le banc de la Favorite, sont l'ilot Kaïraro pris dans l'alignement de la pointe Mangui-Mangui- NOTES. 173 noui , et la pointe Pocock par l'extrémité orientale des Hots Noirs. On ne doit employer ces deux alignements que l’un après l'autre. Ainsi, par exemple, si on louvoie pour entrer dans la rivière Kawa-Kawa, on ne doit pas sortir vers l'O. du premier de ces deux alignements, qui du reste est facile à conserver, car l'ilot Kaïraro s'aperçoit aisément, et se détache très-bien du fond de l'anse Kidi-Kidi. Dès que l'on relèvera le milieu de Motou-Arohia par la pointe Wayhihi, il ne faudra pas tenir compte du premier amer , qui rendrait les bordées trop courtes, et onse guide ra alors sur l'alignement de la pointe Pocock par le plus oriental des Hots Noirs. On pourra ainsi prolonger ses bords jusqu'à petite distance de la rive occidentale de la rivière Kawa-Kawa , où il n'existe au- cun danger. Si on courait assez à l'O. pour relever la Sentinelle par l'extré- mité E. des Tots Noirs, on serait beaucoup trop près du ani dont on pourrait même franchir l’accore. Les plus gros vaisseaux peuvent entrer dans la rivière de Kawa-Kawa. Devant Korora-Reka le fond est de 20, 30, 32 pieds, fond de vase près de la côte, et de gravier plus au large. Le séjour de la Favorite à la baïe des Iles a été assez long pour permettre de lever avec exactitude 1e plan de cette rivière. La base a été mesurée avec un micromètre, depuis la pointe Man- gui-Manguinoui jusqu'à Motou-Maire , et une seconde fois de ce dernier point jusqu'à la corvette, pour servir de rectification. Les parties de la rivière qui n'ont pu être aperçues des premières Stations , ainsi que les sondes, ont été déterminées d’une manière certaine par une suite d'angles pris sur des taches blanches qui sont très-communes sur la côte. M. Serval établit son observatoire sur l’ilot Kaïraro, dont il a fixé la position ainsi : Latitude S..... GS 35" 15° 2" Loñgitude fs... 171° 48° 59" La variation de l'aiguille sisnsée a été trouvée de 11° 30’ N. E. Une échelle pee sur le même ilot a donné pour l’établis- sement de la marée, 0" 20". 174 NOTES. La plus forte différence de niveau qui ait été observée dans les marées , a été de 6 pieds 6 lignes. "Note 7, p. 57. L'aventure arrivée au capitaine Dillon pendant un de ses voyages aux iles Viti, et qu'il raconte dans la relation de son expédition à la recherche de Lapérouse, mérite de trouver place ici, non-seulement parce qu'elle intéressera les lecteurs, mais encore parce qu'elle peut contribuer à leur faire mieux connaître les mœurs des peuplades féroces de la Polynésie. «Vers la fin de 1812, je m'embarquai, en qualité d'officier, sur le navire le — eos Robson, qui partit de Calcutta pour un du Sud, aux îles Viti, communément spyislée îles Fidji, et finalement à Conti: J'avais antérieurement visité les îles Fidji, et j'y avais séjourné pendant quatre mois. Du- rant ce séjour, j'avais beaucoup fréquenté les naturels et j'avais fait de grands progrès dans l'étude de leur langue. Le capitaine - Robson s'était lui-même arrêté deux fois dans ces iles et avait ac- quis une grande influence sur l'esprit des habitants d’une partie de la côte de l'île du Sandal, en prenant part à leurs guerres et en les aidant à détruire leurs ennemis , qui avaient été rôtis et mangés en sa présence. Le chef avec lequel il était le plus intime était Bonassar, chef du village de Vilear et de ses dépendances, dans l'intérieur de l'ile. « Dans l'après-midi du 19 février 1813, le Hunter jeta l'ancre dans la baie de Vilear, à la distance d'environ un quart de mille de l'embouchure d'une petite rivière qu'il faut remonter pour arri- ver au village. Vilear est situé à environ un mille ou un mille et i du mouillage, et les bords de la petite rivière ou ruisseau qui le baigne sont couverts d’une magnifique verdure. Des deux côtés , sur un terrain bas , d'épaisses forêts de mangliers s'étendent jusqu'à une petite distance du village, où le sol a un peu plus d'é- lévation et est entièrement déboisé. « Nous n'avions pas encore jeté l'ancre , que le frère du chef de NOTES. 175 Vilear arriva à bord pour féliciter le capitaine sur son retour. Bien- tôt après parut Bonassar lui-même avec plusieurs autres chefs se- condaires, des prêtres et un lascar qui avait déserté le Hunter environ vingt mois auparavant. Le chef informa notre capitaine que, peu de temps après le départ du Hunter pour Canton, les habitants des villages qu'il avait conquis avec son assistance s'é- taient révoltés, et, ayant été joints par les puissantes tribus qui habitaient les bords d’une grande rivière appelée Nanpacab, lui avaient fait une guerre cruelle. « Bonassar chercha ensuite à nous persuader qu'il serait impos- sible de se procurer du bois de sandal, à moins que cette ligue formidable ne fût vaincue par la force de notre mousqueterie. En conséquence il pria notre commandant de se joindre à lui pour entreprendre une nouvelle campagne. Le capitaine Robson n'y acquiesça pas d'abord. Le chef de Vilear lui représenta le danger auquel ses sujets se trouveraient exposés pendant qu'ils seraient éparpillés dans les forêts et occupés à couper du bois de sandal pour nous. Leurs ennemis pourraient alors les épier et les enlever au moment où ils s'y attendraient le moins. Les choses en restè- rent là pour le moment. Je descendis à terre avec le capitaine. Bonassar nous accompagna , et nous nous rendimes au village, où nous fûmes parfaitement bien reçus. On nous apporta en présent un porc, des ignames et des cocos. Lelendemain, nous reçümes à bord la visite de deux matelots anglais, nommés Terence Dun et John Riley. Le premier avait été congédié du Hunter au dernier voyage, et l’autre, à la même époque, d’un brick américain. « Ces hommes nous apprirent qu'ils avaient résidé dans diver- ses parties des îles Fidji, et que partout ils avaient été extrême- ment bien traités par les habitants; mais que d'autres Anglais, qui résidaient sur l'ile voisine, nommée Bow, étaient devenus très- turbulents et fort importuns pour les insulaires. Leur conduite violente avait fini par les rendre si insupportables, que les natu- rels s'étaient un jour jetés sur eux et en avaient tué trois avant . que le roi de Bow eût eu le temps d'interposer son autorité et d'arrêter le courroux de son peuple, qui voulait massacrer tout ce 176 NOTES. qu'il y avait d'Européens dans l’île. En conséquence, Dun était d'avis qu'on empêchât les survivants de venir à bord de notre navire. « Il est nécessaire d'expliquer comment il se faisait qu'un assez grand nombre de matelots de diverses contrées du globe résidas- sent dans ces îles. Dans l'année 1808, un brick américain, ve= nant de la rivière de la Plata, fit naufrage près d’une des Fidji ; il avait à bord quarante mille piastres d'Espagne. L’é équipage par- vint à se sauver dans les embarcations du bâtiment, et une partie gagna un navire américain qui était alors à l'ancre dans la baie de Mÿanboor, sur la côte de l'ile du Sandal ; le reste se réfugia dans une île voisine, celle de Bow, avec une aussi grande quantité de piastres qu’il avait été possible d'en loger dans l'embarcation., Peu de temps après ce naufrage, plusieurs bâtiments anglais, indiens, américains et nouveaux-gallois, vinrent aux Fidji pour y charger du bois de sandal. Les bruits de l'existence d’une auési grande quantité d'argent dans une de ces îles causèrent une vive tentation aux marins de ces bâtiments. Dans le dessein de s'enrichir, quel- ques-uns désertèrent , d’autres se firent congédier par leur capi- taine, et tous se rendirent au lieu qui recélait le trésor objet de leur pes nds ce d’entre eux, avec les piastres qu'ils armes à feu et de la poudre. Maîtres de ces objets, de furent à même de rendre di importants services au roi de Bow et à ses sujets, dans leurs guerres. Is sv des femmes parmi eux, et menèrent une vie agréable jusqu’à 1 poque où leur insolence et leur cruauté poussèrent les #5 à en massacrer une partie. On verra bientôt quel sort cruel éprou- vèrent les autres, .en PRE de la conduite du #08 obson. « Depuis notre arrivée jusqu’à la fin de mars, le bois & er nous fut fourni avec une extrème lenteur. A diverses reprises , les naturels du voisinage prièrent notre capitaine de les assister dans leurs guerres, promettant en récompense de compléter notre car- gaison dans l'espace de deux mois, après qu leurs ennemis au- raient été vaincus. Le capitaine Robson Gnity par céder à leurs NOTES. 177 instances. En conséquence, nous entreprimes , le 1° avril, une expédition contre la petite île de Nanpacab, située à environ six milles au-dessus de l'embouchure de la rivière du même nom, et à quarante ou cinquante en de notre ML où b boss re tion consistait en trois armées »P -_et une autre sur laquelle était monté un pierrier ou petit canon d deux livres. Nous étions accompagnés par quarante-six grandes pirogues, portant, à ce que je puis supposer, près d’un millier de sauvages armés. Trois mille = se diriger) pe: a vers’le point sur lequel on devait arrêter jusque dans la ne du 4, à un ilot situé près de l'em- bouchure du Nanpacab. Nous entrâmes alors dans la rivière. L’en- nemi, embusqué sur les deux rives, nous salua d’une grêle de flèches et de pierres lancées avec dextérité à l'aide de frondes. En approchant de la petite île de Nanpacab, nous la trouvâmes for- tifiée. Après quelques décharges de notre pierrier, les défenseurs du fort l'abandonnèrent et se sauvèrent sur la grande terre, d’où ils furent bientôt chassés par notre mousqueterie. 1 y eut, dans cette occasion , dix guerriers de Nanpacab qui furent tués. On mit leurs corps dans les pirogues de nos auxiliaires, à l'exception d’un qui fut expédié sur-le-champ, par une de ces pirogues, fine voi- lière, à Vilear pour y être dévoré. Après cette escarmouche, nous remontâmes la rivière jusqu'à quinze milles, et nous détruisimes les villages et les plantations sur les deux rives. Dans la soirée, nous redescendimes et nous arrêtâmes à un lieu où les insulaires se mirent à préparer un festin horrible de la manière per je vais décrire. « Les cadavres de leurs ennemis tssootffanidn:à sur l'herbe et dépecés par un de leurs prêtres. Voici comment on procède à cette opération. L'on commenté par séparer les pieds des jambes et les Jambes des cuisses, puis on enlève les parties naturelles ; ensuite on détache les cuisses des hanches , les mains des avant-bras , les avant-bras des bras, et les bras des épaules ; finalement la tête et le cou sont séparés du tronc. Chacun de ces fragments du corps humain forme une pièce de viande, que l'on enveloppe soigneuse- IV. ; 12 4 178 : NOTES. ment dans des feuilles de bananier vertes, et que l’on met au four pour la faire rôtir avec la racine de tara. « Dans la matinée du 5, nous longeâmes la côte vers l'E. ; mais nous trouvâmes les villages , les forts et les plantations abandonnés. Le 8 au soir, nous rejoignimes notre navire. « Dans le commencement de mai, nous fûmes ralliés par notre allége , le cutter l'Élisabeth, commandé par M. Ballard, qui avait fait voile du Port-Jackson avant nous, pour se rendre aux îles Sand- wich. Quelques jours après , nous reçümes la visite des Européens qui résidaient à Bow. Le capitaine les engagea pour ramer dans nos embarcations , promettant de les payer à quatre livres sterling par mois , en coutellerie , verroterie , dineliqrie, etc., évaluées à un taux fixé; ils devaient retourner à Bow quand notre navire serait prêt à partir. « Mai , juin, juillet et août s “esitiie ae et nous n'avions encore pu nous procurer que cent cinquante tonneaux de bois de sandal , formant tout au plus le tiers de notre cargaison. Les insulaires nous déclarèrent alors qu'il leur était impossible de nous en four- nir davantage, parce que les forêts avaient été épuisées par le grand nombre de bâtiments qui avaient fréquenté ces parages depuis quelques années. « Les chefs et autres individus de quelque importance ne ve- naïent plus à bord du navire, de peur qu'on ne les retint comme otages , jusqu'à ce qu'ils eussent rempli leur engagement de com- pléter notre cargaison. Le capitaine Robson était vexé de se voir joué de la sorte par un peuple barbare et rusé , et se promettait de tirer vengeance de ses anciens et fidèles alliés, qu'il avait si souvent aidés à se régaler de la chair de leurs ennemis. « Au commencement de septembre , deux grandes pirogues de Bow, portant environ deux cent vingt ou deux cent trente hommes, vinrent auprès du navire pour réclamer et ramener chez eux les Européens qui nous avaient joints en mai avec leurs femmes. Vers ce même temps, le capitaine Robson, étant à soixante milles du navire, sur le cutter, attèqua une flottille de pirogues de Vilear et en prit quatorze. Dans cette occasion un naturel fut tué par un bis- NOTES. 179 caïien. Le cutter ayant ensuite rallié le navire , le capitaine voulut abattre le premier en carène, pour réparer quelques dommages qu'il avait éprouvés dans ses fonds. Cependant il jugea prudent, avant d'entreprendre cette opération, de tâcher de s'emparer du reste des pirogues de Vilear, pour empêcher les sauvages d'attaquer nos gens pendant qu'ils seraient occupés à réparer le cutter, qu'il était nécessaire de haler à terre à marée haute. « Dans la matinée du 6 septembre, tous les Européens apparte- . nant au navire furent armés de fusils ainsi que tous les Européens de Bow, et expédiés sous les ordres de M. Norman, notre premier officier. Nous débarquâmes à un endroit nommé la Roche noire, à une petite distance à l'E. de la rivière ; les deux pirogues de Bow, dont j'ai parlé plus haut, y abordérent un peu après nous. Nous fûmes bientôt ralliés par les chefs de Bow à la tête d’une cen- taine de leurs guerriers. Les deux pirogues et nos embarcations se retirèrent ensuite au large de la côte, précaution qu'il con- venait de prendre pour les empêcher d'échouer à la marée des- cendante.. « Après que nous éûmes débarqué , les Européens commencè- rent à se disperser en petites troupes de deux, trois et quatre hommes. Je représentai à M. Norman qu'il convenait mieux de les tenir tous réunis dans la crainte d’une attaque subite de la part des insulaires, mais notre commandant n'eut pas d'égard à cette re- présentation. Nous nous avançämes sans obstacles par un étroit sentier sur une plaine assez unie, et nous arrivâmes près d'une colline dont nous gagnâmes le sommet, qui formait une espèce de plateau. Là quelques naturels se montrèrent et nous menacèrent par des cris et des gestes. « M. Norman tourna sur la droite et s'engagea dans un sentier qui menait à travers un fourré vers quelques huttes. Je le suivis avec sept autres Européens , ainsi que les deux chefs de Bow avec un de leurs hommes. Bientôt quelques naturels voulurent nous disputer le passage. Nous tirâmes sur eux, nous en tuâmes up , et _ les autres s’enfuirent. M. Norman ordonna alors de mettre le feu à la cabane du chef et à quelques autres. Cet ordre fut exécuté sur- 12. -180 NOTES. le-champ, et, au bout . quelques secondes , les flammes s’élevè- rent de tous côtés. Bientôt entendîimes des hurlements affreux qui venaient du chemin par lequel nous avions gagné le plateau. Les chefs de Bow comprirent à ces cris que quelques-uns des leurs ainsi que des Européens venaient d'être tués par les vaturels de Vilear. Ces derniers, en effet, s'étaient tenus en embuscade jusqu'à ce que nous eussions atteint le plateau , et avaient ensuite attaqué nos hommes épars : ceux-ci, après avoir fait feu, avaient été enve- loppés et massacrés avant d'avoir eu le temps de recharger leurs ar- mes. D’autres, ainsi que je l'ai su après , se voyant sur le point d'être cernés par les sauvages , avaient jeté leurs fusils et s'étaient enfuis à toutes jambes vers nos embarcations. Dans le nombre, deux seu- lement parvinrent à s'échapper. La petite troupe de M. Norman ne se composait que de dix des nôtres, armés de fusils, et des deux chefs de Bow avec un de leurs hommes. Nous résolûmes de nous tenir pelotonnés, et de nous diriger ainsi vers nos embarcations , en nous ouvrant le chemin à l’aide de nos armes à feu. « Nous nous häâtâmes de gagner le fourré sur le plateau. I n'y avait là que trois insulaires qui, au milieu d'acclamations de joie, nous crièrent que plusieurs de nos gens avaient été tués, ainsi qu’un certain nombre de naturels de Bow, et que nous ne tarde- rions pas à éprouver le même sort. En arrivant au haut du sentier qui conduit dans la plaine , nous trouvâmes Terence Dun étendu par terre, le crâne fracassé d’un coup de massue. « Nous vimes alors toute la plaine qui nous séparait de nos em- barcations, couverte de plusieurs milliers de sauvages armés et en furie. Au moment où nous allions descendre de ce côté, un jeune homme de notre troupe, nommé Graham, nous quitta et s'enfuit dans un fourré sur la gauche de la route. Les trois sauva- ges que nous venions de rencontrer l'y poursuivirent et le mas- sacrèrent dans un instant. Ce jeune homme était le fils d'un au- ne . Port-Jackson, et avait déjà beaucoup navigué. I s'était auparavant sur un brick américain, en qualité d'i inter pidie auprès dé habitants des îles Fidji, et, après avoir procuré une cargaison à ce bâtiment , il avait demandé son congé NOTES. 181 et était resté dans ces îles. Après ce triste événement, nous con- tinuâmes à descendre la colline, Quand nous fûmes arrivés au bas, les sauvages se disposèrent à nous recevoir ; ils se tenaient réunis par milliers de côté et d'autre du sentier, brandissant leurs armes. Nous remarquâmes avec horreur qu'ils s'étaient frotté le visage et le corps avec le sang de nos malheureux compagnons. «Dans ce moment, un sauvage, qui était descendu derrière nous sans être aperçu, lança à M. Norman un javelot qui pénétra par le dos et sortit par la poitrine. Cet officier fit encore quelques pas et ensuite tomba mort. Je tirai sur le sauvage qui venait de tuer notre chef, et je rechargeai mon arme aussi vite que possible. En me retournant, je m'aperçus que tous mes compagnons s'é- taient enfuis de divers côtés. Profitant de l'absence des sauvages qui s'étaient mis à leur poursuite, je me mis à courir de toutes mes forces en suivant le sentier; à quelques pas en avant, je trouvai le corps de William Parker étendu en travers du chemin, son fusil à côté de lui ; je m'emparai de cette arme et continuai ma retraite en courant avec une yitesse surnaturelle. «Les sauvages m'aperçurent alors et se mirent à me poursuivre. L'un d’entre eux m'approchait tellement que je fus obligé de me débarrasser du fusil de Parker, ainsi que d’un pistolet fort lourd que j'avais à ma ceinture. Un moment après j'atteignis le pied d'un rocher escarpé qui se trouvait isolé dans la plaine. Voyant qu'il m'était impossible de percer la foule des sauvages, pour gagner nos embarcations ; je criai à mes compagnons, dont quel- ques-uns se trouvaient sur ma droite : Au rocher! au rocher! Je parvins à en atteindre le sommet, où je ralliai cinq des nôtres : Charles Savage, Louis (Chinois), Martin Bushart, Thomas Dafny et William Wilson. .Les trois premiers résidaient à Bow, et les deux derniers appartenaient à notre équipage. Les deux autres Européens de la troupe de M. Norman, Mick Maccab et Joseph Atkinson, avaient été tués ainsi que les deux chefs de Bow. Dafny, après avoir tiré son fusil, en avait brisé la crosse en se défendant contre les massues des sauvages. Il était blessé en plusieurs en- droits et avait quatre flèches fichées dans le dos. La pointe d’une "182 NOTES. lance lui avait percé RES SE et était sortie par devant sous la clavicule. « I se trouva, heureusement pour nous, que la hauteur que nous occupions était si escarpée qu'elle ne pouvait être gravie à la fois que par un petit nombre d'hommes; elle était en même temps trop élevée pour que les sauvages pussent nous incommoder béaucoup avec leurs javelots et leurs frondes. Par un hasard non moins heureux, un vent très-fort détournait la grêle de flèches qu'ils nous lançaient. Notre chef ayant succombé, le commande- ment m'appartepait ; j'en profitai pour disposer mes compagnons de manière à défendre notre poste le plus avantageusement pos- sible. Je ne permis pas qu'on tirât plus d'un coup de fusil à la fois, et j'employai notre blessé à charger nos armes. Plusieurs sauvages gravirent la hauteur jusqu’à quelques verges de nous. Nous les tuâmes à mesure qu'ils approchaient : le salut de notre vie en dé- pendait. Après avoir vu quelques-uns des leurs tués de la sorte, les sauvages renoncèrent à nous approcher. Comme il ne nous restait guère de munitions , nous les ménagions le plus que nous uvions. D'un autre côté, pour ne pas np la furie déjà assez violente des naturels, nous ne tirions qu’ en cas de nécessité absolue. De la position élevée que nous occupions, nous aperce- vions nos embarcations à l'ancre, attendant notre retour, les deux pirogues de Bow et notre bâtiment. Quant à ce dernier, nous ne comptions guère le rejoindre jamais, bien que j'eusse une lueur d'espérance que le pins Robson ferait un eflort pour nous dé- livrer en armant six soldats indiens qui étaient à bord, deux ou trois mu, “Si et les hommes des pirogues de Bow, et se met- tant à leur tête. Cette espérance s'évanouit complétement, quand je vis les pirogues de Bow mettre à la voile et se diriger vers leur île sans passer auprès du navire. « La plaine, autour de notre position , était couverte de sauva- ges au nombre de plusieurs milliers, qui s'étaient rassemblés de toutes les parties de la côte et s'étaient tenus embusqués attendant notre débarquement. Cette masse d'hommes nous offrait alors un spectacle révoltant. On allumait des feux et l’on chauffait des fours NOTES. 185 pour faire rôtir les membres de nos infortunés compagnons. Leurs cadavres, ainsi que ceux des deux chefs de Bow et des hommes de leur île qui avaient été massacrés, furent apportés devant les feux de la manière suivante. Deux des naturels de Vilear formèrent avec des branches d'arbres une espèce de civière qu'ils placèrent sur leurs épaules. Les cadavres de leurs victimes furent étendus en travers sur cette civière, de façon que la tête pendait d’un côté et les jambes de l’autre. On les porta ainsi en triomphe jusqu'au- près des fours destinés à en rôtir des lambeaux. Là, on les plaça sur l'herbe dans la position d’un homme assis. Les sauvages se mirent à chanter et à danser autour d'eux avec les démonstrations de la joie la plus féroce. Ils traversèrent ensuite de plusieurs balles chacun de ces corps inanimés, se servant pour cela des fusils qui venaient de tomber entre leurs mains. Quand cette cérémonie fut terminée, les prêtres commencèrent à dépecer les cadavres sous nos yeux. Les morceaux furent mis au four pour être rôtis et préparés comme je l'ai dit plus haut, et servir de festin aux vain- queurs. Pendant ce temps, nous étions serrés de près de toutes parts, excepté du côté d’un fourré de mangliers qui bordait la ri- vière. Savage proposa à Martin Bushart de s'enfuir de ce côté et de tâcher d'atteindre le bord de l'eau pour gagner ensuite le navire à Ja nage. Je m'y opposai, en menaçant de tuer le premier qui abandonnerait le rocher. Cette menace produisit pour le moment son effet. Cependant la furie des sauvages paraissait un peu apaisée, et ils commençaient à écouter assez attentivement nos discours et nos offres de réconciliation. Je leur rappelai que le jour de la cap- ture des quatorze pirogues , huit des leurs avaient été faits prison- niers et étaient détenus : à bord du navire. L'un d'eux était frère tre de Vilear. Je fis entendre à Ja multi- . tude que, si l'on Re : rait, ces huit prisonniers seraient mis à mort ; mais que, si l'on nous épargnait, mes cinq compagnons et moi, nous ferions relâcher les prisonniers sur-le-champ. Le grand prêtre, que ces sauvages regardent comme une divinité, me de manda aussitôt si je disais la vérité et si son frère et les sept autres insulaires étaient vivants. Je lui en donnai l'assurance et proposai 184 NOTES. d'envoyer un de mes hommes à bord inviter le capitaine à les re- lâcher, si lui, le grand prêtre, voulait conduire cet homme sain et sauf jusqu'à nos embarcations. Le prêtre accepta ma propo- sition. « Thomas Dafny étant blessé et n'ayant pas d'armes pour se dé- fendre, je le décidai à se hasarder à descendre pour aller joindre le prêtre et se rendre avec lui à notre embarcation. [1 devait in- former le capitaine Robson de notre horrible situation. Je lui or- donnai aussi de dire au capitaine que je désirais surtout qu’il ne relächât que la moitié des prisonniers, et qu'il leur montrât une grande caisse de quincaillerie et d’autres objets qu'il promettrait de donner aux quatre derniers prisonniers avec leur liberté, au moment même de notre retour à bord du navire. « Mon homme se conduisit comme je le lui avais ordonné, et je ne le perdis pas de vue depuis l'instant où il nous quitta jusqu'à celui où il arriva sur le pont du navire. Pendant ce temps, il y eut une suspension d'armes, qui se fût maintenue sans l'imprudence de Charles Savage. Divers chefs sauvages avaient monté et s’é- taient approchés jusqu’à quelques pas de nous avec des prosterna- tions en signe d'amitié, nous promettant toute sûreté pour nos personnes, si nous consentions à descendre parmi eux. Je ne voulus pas me fier à ces promesses, ni laisser aller aucun de mes hommes. Cependant je finis par céder aux importunités de Charles Savage. Il avait résidé dans ces îles pendant plus de cinq ans et en parlait couramment la langue. Persuadé qu il nous tirerait d'embarras, il me pria instamment de lui permettre d’aller au milieu des naturels avec les chefs à qui nous parlions, parce qu’il ne doutait pas qu'ils ne tinssent leurs promesses, et que, si je le laissais aller, il rétablirait certainement la paix, et nous pourrions retourner tous sains et saufs à bord de notre navire. Je lui donnai donc mon consentement ; mais je lui rappelai que cette démarche était contraire à mon opinion, et j'exigeai qu'il me laissât son fusil et ses munitions. Ï1 partit et s’avança jusqu'à environ deux cents verges de notre poste. Là, il trouva Bonassar assis et en- touré de ses chefs qui témoignèrent de la joie de le voir parmi NOTES. 185 eux, mais qui étaient secrètement résolus à le tuer et le manger. Cependant ils s’entretinrent avec lui pendant quelque temps d’un air amical , puis ils me crièrent dans leur langage : « Descends, « Peter, nous ne te ferons pas de mal; tu vois que nous n'en fai- «sons point à Charley! » Je répondis que je ne descendrais pas que les prisonniers ne fussent débarqués. Pendant ce colloque, le Chi- nois Luis, à mon insu, descendit du côté opposé avec ses armes, pour se mettre sous la protection d'un chef qu'il connaissait par- ticulièrement et à qui il avait rendu des services importants dans quelques guerres. Les insulaires, voyant qu'ils ne pouvaient me décider à me remettre entre leurs mains, poussèrent un cri ef- frayant, Au même moment, Charles Savage fut saisi par les jam- bes , et six hommes le tinrent la tête en bas et plongée dans un trou plein d’eau jusqu’à ce qu'il fût sufloqué. De l’autre côté, un sau- vage gigantesque s'approcha du Chinoïs par derrière et lui fit sauter le crâne d’un coup de son énorme massue. Ces deux infor- tunés étaient à peine morts qu'on les dépeça et qu'on les fit rôtir dans des fours préparés pour nous. « Nous n'étions plus que trois pour défendre la hauteur, ce qui encouragea nos ennemis. Nous fûmes attaqués de tous côtés et avec une grande furie par ces cannibales, qui néanmoins mon- traient une extrême frayeur de nos fusils, bien que les chefs les stimulassent à nous saisir et nous amener à eux, promet- tant de conférer les plus grands honneurs à celui qui me tue- rait, et demandant à ces barbares s'ils avaient peur de trois hotn- mes blancs, eux qui en avaient tué plusieurs dans cette journée. Encouragés de la sorte, les sauvages nous serraient de près. Ayant quatre fusils entre nous trois, deux étaient toujours chargés, at- tendu que Wilson étant un très-mauvais tireur, nous lui avions laissé l'emploi de charger nos armes , tandis que Martin Bushart et moi faisions feu. Bushart était natif de Prusse ; il avait été tirail- leur dans son pays et était fort adroit. Il tua vingt-sept sauvages dans vingt-huit coups, n'en ayant manqué qu'un seul. J'en tuai et blessai aussi quelques-uns quand la nécessité m'y obligea. Nos ennemis, voyant qu'ils ne pouvaient venir à bout de nous sans 186 NOTES. perdre un grand nombre des leurs, s'éloignèrent en nous mena- çant de leur vengeance. « La chair de nos malheureux compagnons étant cuite, on la retira des fours et elle fut partagée entre les différentes tribus, qui la dévorèrent avec avidité. De temps en temps les sauvages m'in- vitaient à descendre et à me laisser tuer avant la fin du jour, afin de leur épargner la peine de me dépecer et de me faire rôtir pen- dant la nuit. J'étais dévolu pièce par pièce aux différents chefs, dont chacun désignait celle qu’il voulait avoir, et qui tous bran- dissaient leurs armes en se glorifiant du nombre d'hommes blancs qu'ils avaient tués dans cette journée. « En réponse à leurs affreux discours, je déclarai que si j'étais tué, leurs compatriotes détenus à bord le seraient aussi; mais que, si j'avais la vie sauve, ils l'auraient également, Ces barbares ré- pliquèrent : « Le capitaine Robson peut tuer et manger les nôtres , «s’il lui plaît. Nous vous tuerons et nous vous mangerons tous «trois. Quand ü fera sombre , vous ne verrez plus clair pour nous «ajuster, et vous n'aurez bientôt plus de poudre. » « Voyant qu’il ne nous restait plus d'espoir sur la termes: 2 mes compagnons et moi tournâmes nos regards vers Le 1e mimes à supplier le Tout-Puissant d’avoir compass de o âmes pécheresses. Nous ne comptions pas sur la moindre chance ; d'échapper à nos ennemis , et nous nous attendions à être dévorés comme nos camarades venaient de l'être. La seule chose qui nous erñpéchait encore de nous rendre, était la crainte d’être os vivants et mis à la torture. «On voit en eflet quelquefois, mais fa souvent, ces peuples ._torturer leurs prisonniers. Voici comment ils sy prennent : ils en- lèvent à leurs victimes la peau de la plante des pieds ; puis ils leur présentent des torches de tous côtés, ce qui les oblige à sauter pour fuir le feu et leur cause des douleurs atroces. Une autre manière consiste à couper les paupières à leurs prisonniers et à les exposer ainsi la face tournée vers le soleil. On dit que c'est un épouvan- table supplice. Ils leur arrachent aussi parfois les ongles. Au reste , il paraît que ces tortures sont très-rares , et qu'ils ne les in- NOTES. 187 fligent qu'à ceux qui les ont irrités au dernier point. Nous étions dans ce cas, ayant tué un si RE nombre des leurs pour notre défense. «Il ne nous restait plus que quinze ou dix-sept cartouches. Nous décidämes alors qu’aussitôt qu’il ferait sombre nous appuie- rions la crosse de nos fusils à terre et le bout du canon contre notre poitrine, et que, dans cette position, nous lâcherions la détente, pour nous tuer nous-mêmes plutôt cd de tomber vi- vants entre les mains de ces monstres. «À peine avions-nous pris cette résolution désespérée, que nous vimes notre embarcation partir du navire et s ‘approcher de terre. Nous comptâmes les huit prisonniers. J'en fus confondu. Je ne pouvais imaginer que le capitaine eût agi d'une manière aussi maladroite que de les relâcher tous, puisque le seul espoir ré nous pussions conserver était de voir ceux des prisonniers qu’on eût relâchés intercéder pour nous, afin qu'à notre tour nous in- tervinssions pour faire rendre la liberté à leurs frères quand nous retournerions à bord du navire. Cette sage précaution ayant été négligée malgré ma recommandation expresse, toute espérance me parul évanouie, et je ne vis plus d'autre ressource que de mettre à exécution le dessein que nous avions formé de nous tuer nous-mêmes. « Peu de temps après que les huit prisonniers eurent été débar- qués, on les amena sans armes auprès de moi, précédés par le prêtre, qui me dit que le capitaine Robson les avait relâchés tous et avait fait débarquer une caisse de coutellerie et de quincaillerie pour être offerte, comme notre rançon, aux chefs, à qui il nous ordonnait de remettre nos armes. M un ajouta que, dans ce cas, il nous conduirait sains et saufs à notre embarcation. Je répondis que tant que j'aurais un souffle de vie je ne livrerais pas mon fusil qui était ma propriété, parce que j ‘étais certain qu’ on nous traite- rait, mes compagnons et moi, comme Charles Savage et Luis. « Le prêtre se tourna alors vers Martin Bushart pour tâcher de le convaincre et de le faire acquiescer à ses propositions. En ce moment, je conçus l'idée de faire prisonnier le prêtre et de le 188 NOTES. tuer ou d'obtenir ma liberté en échange de la sienne. J'attachai le fusil de Charles Savage à ma ceinture avec ma cravate, et cela fait, je présentai le bout du mien devant le visage du prêtre, lui déclarant que je le tuerais, s’il cherchait à s'enfuir ou si quelqu'un des siens faisait le moindre mouvement pour nous attaquer, mes compagnons et moi, ou nous arrêter dans notre retraite. Je lui ordonnai alors de marcher en droite ligne vers nos embarcations, le menaçant d'une mort immédiate s’il n'obéissait pas. Il obéit, et, en traversant la foule des sauvages , il les exhorta à s'asseoir et à ne faire aucun mal à Peter ni à ses compagnons, parce que, s'ils nous assaillaient, nous le tuerions , et qu'alors ils attireraient sur eux la colère des dieux assis dans les nuages, qui, irrités de leur désobéissance , Soulèveraient la mer pour engloutir l'ile et tous ses habitants. « Ces barbares témoignèrent le plus profond respect pour ies exhortations de leur prêtre, et s’assirent sur l'herbe. Le nambeaty. (nom qu'ils donnent à leurs prêtres) se dirigea, comme je le lui avais ordonné , du côté de nos embarcations. Bushart et Wilson avaient le bout de leur fusil placé de chaque côté à la hauteur de ses tem- pes , et j'appuyais le mien entre ses deux épaules pour presser sa marche. L'approche de la nuit, et le désir si naturel de prolonger ma vie, m’avaient fait recourir à cet expédient, connaissant le pou- voir que les prêtres exercent sur l'esprit de toutes les nations bar- bares. « En arrivant auprès des embarcations, le nambeaty s'arrêta tout court. Je lui ordonnai d'avancer, il s’y refusa de la manière la plus positive, me déclarant qu'il n'irait pas plus loin, et que je pouvais le tuer si je voulais. Je l'en menaçai et lui demandai pourquoi il refusait d'aller jusqu'au bord de l’eau. I répondit : « Vous voulez « m emmener vivant à bord du navire pour me mettre à la torture. » Comme il n'y avait pas de temps à perdre, je lui ordonnai de ne pas bouger, et, nos fusils toujours dirigés sur lui, nous marchà- mes à reculons et gagnâmes de la sorte un de nos canots. Nous n'y fûmes pas plutôt embarqués que les sauvages accoururent en foule et nous saluèrent d'une grêle de flèches et de pierres ; mais NOTES. . 189 bientôt nous nous trouvâmes hors de la portée de leurs arcs et de leurs frondes. « Dès que nous nous vimes hors de danger, nous remerciâmes la divine Providence, et nous fimes force de rames vers le navire, que nous atteignimes au moment où le soleil se couchaït. » Note 8, p. 60. Le cadre étroit que je me suis tracé ne me permettant pas d'en- trer dans de plus grands détails, sur l'histoire des révoltés du Bounty, je crois faire quelque chose d'agréable aux lecteurs, en donnant ici ceux que M. le commissaire de marine Bajot a con- signés dans les Annales maritimes, ouvrage rédigé par lui avec autant de talent que de succès. « Le gouvernement anglais conçut en 1787 le projet de procu- rer aux colonies des Indes occidentales l'arbre à pain et quelques autres fruits et productions utiles de la mer du Sud. Au mois d’août de la même année, M. William Bligh, lieutenant de vais- seau, fut nommé au commandement du navire le Bounty, de 45 tonneaux, portant quatre canons de6, quatre pierriers et quarante- six hommes d'équipage, compris le capitaine. Il part d'Angleterre au mois de décembre suivant, et arrive à Otaïti, le 26 octobre 1788. « Après avoir séjourné près de six mois dans cette île délicieuse, y avoir rassemblé et embarqué dans le meilleur état tous les plants d'arbre à pain et autres qu'il pouvait désirer, Bligh appareiïlle le 4 avril dans legplus grand ordre, son équipage en parfaite santé, bien pourvu et remplissant son service avec cette exacte ans nation connue sur les vaisseaux de guerre anglais. « Vingt-quatre jours après le départ d'Otaïti, la moitié del équi- page se révolte contre son capitaine, soutenu, mais sans succès, par l’autre moitié. Ce complot, tramé et müri dans le secret le plus absolu, par des hommes qui mangeaient, dormaient et faisaient le service avec ceux dont ils méditaient de se défaire, est mis à exécution le 28 avril 1789. Dix-huit hommes et.le capitaine sont embarqués de force dans une chaloupe de vingt-deux pieds de 190 ; NOTES. longueur qu’on lance à l'abandon et en dérive dans cette vastemer, avec cent cinquante livres de biscuit pour toute nourriture. Alors s'opère en navigation un prodige de soumission de la part de l'é- quipage, de courage et de capacité de la part du chef, et de bon- heur pour tous. Ils arrivent à Timor, sans perdre un seul homme, après avoir, en quarante-huit jours, parcouru douze cent six lieues marines. . « Pendant que la partie fidèle de l'équipage du Bounty terminait sa miraculeuse traversée et rentrait sur la terre civilisée, que devenaient les révoltés et quelles devaient être les suites d’une si étrange et si criminelle résolution ? Écoutons de la bouche même de l’un d'eux, qui leur a tous survécu, le récit du fait et de tous ses résultats, quarante ans après son accomplissement : Extrait de la relation du voyage du capitaine Beechey, commandant le bâtiment de S. M. B. Le BLossom, pendant les années 1825, 1826, 1827 et 1828. ; ; « L'intérêt qu'excita l'annonce que l'on apercevait du haut des mâts l'ile de Pitcairn amena tout le monde sur le pont, et donna lieu à une suite de réflexions qui accrurent l'envie que nous avions de communiquer le plus tôt possible avec ses habitants, de voir et de partager les plaisirs de leur petite société, et de connaître d'eux toutes les particularités relatives au sort du Bounty ; mais l'approche de la nuit nous força de remettre au lendemain l'ac- complissement de nos désirs. Nous longeâmes alors le côté de l'ile reconnu et sondé par le capitaine Carteret, aygc l'espoir d'y mouiller ; dans cette position nous eûmes la satisfaction d'aperce- voir un bateau à la voile se dirigeant sur nous. Au premier abord, l'équipement complet de cette embarcation nous fit douter qu’elle fût la propriété des insulaires , et nous en conclûmes qu'elle devait appartenir à l'un des bâtiments baleiniers de 1 pposée ; mais bientôt nous fûmes agréablement surpris par la singulière compo- sition de son équipage. C'était le vieil Adams et tous les jeunes hommes de l'ile. « Les insulaires , avant de nous aborder, s’informèrent s'ils pou- NOTES. 191 vaient être admis. Cette permission accordée, ils s’élancèrent à bord et serrèrent la main de chaque officier avec des sentiments non déguisés de bonheur et de plaisir. « Le vieil Adams, moins leste que ses compagnons, ne parvint à bord que le dernier.' C'était un homme de soixante-cinq ans, d'une force et d’une activité rares à cet âge, malgré l'inconvénient d'une corpulence énorme. Il portait une chemise de matelot, une culotte, un chapeau bas de forme, qu’il tenait continuellement à sa main jusqu à ce qu'on désirât qu'il se couvrit. I conservait malgré tout les manières d'un marin, inclinant la tête légèrement toutes les fois qu’un officier lui adressait la parole. « C'était la première fois, depuis l’é époque de la révolte, qu d se trouvait à bord d'un bâtiment de guerre, et c’est ce qui produi- sait chez lui une espèce d'embarras, qui était encore augmenté par le souvenir des scènes relatives à l'enlèvement du Bounty, et par la familiarité avec laquelle l'entretenaient des personnes aux- quelles il avait été accoutumé d’obéir. I n’était d’ailleurs troublé par aucune appréhension pour sa sûreté personnelle : il avait reçu rop d'assurances des bons sentiments, tant du gouvernement britannique que de beaucoup d’autres personnes , pour entretenir la moindre crainte à ce sujet; et comme chacun tâchait de le cal- mer et de le mettre à son aise, il revint bientôt à son état naturel. «Les jeunes insulaires, au nombre de dix, étaient de haute taille, robustes et de bonne santé, et l'apparence d’un bon natu- rel répandu sur toute leur personne leur aurait procuré partout une réception amicale ; la simplicité de leurs manières et la crainte de faire quelque chose qui ne füt pas convenable auraient éloigné toute idée d'offense de leur part. Sans connaissance du monde, ils adressèrent diverses questions qui n'auraient dû être faites qu'à des personnes qui auraient été dans leur intimité, et qui ne les auraient quittés que depuis peu de temps, plutôt qu'à des étran- gers. Ils nous demandèrent des nouvelles de bâtiments et de gens dont nous n'avions jamais entendu parler. Leurs costumes, qui Provenaient de présents faits par des capitaines et des équipages de bâtiments marchands, formaient une caricature complète. 192 NOTES. Quelques-uns d'eux n'avaient pour tout vêtement qu'un long ha- bit noir et une culotte, d'autres des chemises sans habit, d’autres enfin , des gilets seulement ; aucun d'eux n'avait ni souliers ni bas, et deux seulement possédaient des chapeaux, qui d'après leur état ne devaient pas leur durer longtemps. « Is étaient aussi curieux de connaître de nous les détails du navire, que nous l'étions d'apprendre d'eux l'état de la colonie et les particularités relatives au sort des révoltés qui s'étaient établis sur l'île, ce qui avait été raconté de diverses manières par les dif- férents visiteurs. Mais ce que nous souhaitions avant tout, c'était d'obtenir la relation de ces circonstances d'Adams lui-même; et rien ne nous semblait plus intéressant que de tenir ce récit d'un des acteurs, qui se considérait maintenant comme exempt des peines encourues précédemment par son crime. «J'espère que si je rappelle les détails de cette affaire, on n'en induira pas que mon intention est de blesser ou d’afliger les pa- rents ou les amis des personnes qui y étaient impliquées ; mais il est toujours satisfaisant pour l'humanité de montrer que ceux qui ont souffert par suite de la sentence de condamnation rendue par la cour martiale avaient été justement punis, et ce fait est corro- boré par la déclaration d'un de leurs complices qui n'avait aucun motif de cacher la vérité. La relation suivante est presque toute de la bouche d’Adams lui-même, et signée par lui. «Mais, pour rendre cette narration Laurg complète, j'ai cru de- voir y ajouter des faits qui sont venus à ma connaissance par l'in- édiaire d'habitants qui les tenaient de leurs parents. «Le bâtiment de S. M. {le Bounty fut acheté pour le service et placé sous le consmandenes du lieutenant Bligh en Eu 7 quitta l'Anglet dans le mois de décembre de cette mê Me:oedse de's0 rendre à Otaiti, de transporter l'arbre à pain de cette contrée dans tous les établissements anglais des Indes occi- dentales, et d'en rapporter quelques-uns en Angleterre. L'équi- page de ce srhpane, reg a en ee personnes. Lil hors. à n-ranité oute P 1 cap Horn: mais, après avoir “été vhs assailli par de fortes brises contraires et NOTES. , 195 par un temps excessivement froid, ce bâtiment fut obligé de re- lâcher au cap de Bonne-Espérance, d'où, après avoir été réparé, il arriva à sa destination en octobre 1788. Six mois furent employés à Otaiti, d'abord pour rassembler et ensuite arranger à bord le fruit pain; durant ce temps les officiers et marins eurent un libre accès dans l’île, et y firent beaucoup d'amis; un seul matelot s'y maria. « En avril 1780, ils prirent congé de leurs amis d'Otaïiti, et se dirigèrent sur Anamooka, où le lieutenant Bligh remplaça son eau , et prit à bord des cochons , des fruits, des végétaux, etc. ete., et mit ensuite à la mer le 26 du même mois. Pendant la durée du voyage, M. Bligh eut des mésintelligences répétées avec ses offi- ciers , et l'équipage, en général, eut de justes raisons de se plaindre ui lui. Capaodhnt: quels qu'aient été les sentiments des officiers à son égard, il n'existait pourtant pas un réel mécontentement parmi l équipage, et bien moins l’idée de se porter à aucune vio- lence contre leur commandant. On doit pourtant ajouter que les officiers avaient plus de causes de plaintes que les matelots, spé- cialement le maître et M. Christian. Ce dernier était un protégé du lieutenant Bligh, et malheureusement lui avait quelques obliga- tions pécuniaires ; toutes les fois que des différends avaient lieu entre eux, Bligh lui rappelait ces obligations. Christian, excessi- vement irrité du blâme continuel dont il était l'objet, ainsi que les autres officiers, ne pouvait endurer qu'avec beaucoup de pris ce surcroît de reproches; et, dans un moment d'irritation, il a à son commandant que tôt ou tard le jour de rendre ses comptes arriverait. « Le jour qui précéda la révolte, une querelle sérieuse eut lieu entre one et ses s officiers, au en de quelques noix de coco ées : Christian éprouva encore la mauvaise Lpsone de son commandant, qui le même soir l'invita à souper; mais il n'accepta pas, Ent pu sitôt oublier ses injures. « Les choses étaient dans cet état le 28 avril 1789, lorsque le Bounty naviguant pour retourner en Angleterre se trouvait dans qui lui 11 IV. 13 194 NOTES. le S. de Tofoo, l’une des îles des Amis. C'était par une de ces belles nuits qui ne se rencontrent que sous les régions tropicales, et qui par leur douceur et leur silence appellent l'esprit à la médi- tation, qué Christian, pesant dans son esprit tous les griefs qu'il avait contre son commandant, les jugea tellement intolérables que toute chose au monde lui paraissait préférable plutôt que de les endurer encore; et comme il n'entrevoyait aucune chance de les réprimer, la fuite lui parut le seul moyen d'y mettre un terme. Son éloignement d'Angleterre, puis une longue résidence à Otaiti, où il avait formé de nouvelles liaisons, ces causes réunies aflai- blissaient chez lui l'idée du bonheur de revoir sa patrie , et prépa- raient son esprit à l'exécution d'un plan que la situation du bâti- ment et la sérénité de la nuit favorisaient singulièrement. Ce plan, tout extraordinaire qu'il doit paraître, surtout de la part d'un jeune officier déja avancé dans son honorable profession, était d'essayer d'atteindre l’île en vue, au moyen d’un radeau. Aussi prompt à exécuter qu'à concevoir, le radeau fut bientôt construit; plusieurs objets nécessaires furent mis dessus, et il était sur le point de le lancer à la mer, lorsqu'un jeune oflicier, qui depuis a péri sur la Pandore, et auquel Christian avait communiqué son intention , le conjura de n’en rien faire. Plutôt que risquer sa vie dans une entreprise aussi hasardeuse, disait-il, il valait mieux tâcher de se rendre maître du navire, chose qu’il ne croyait pas être sé en SSRNÉ des gens de l'équipage étant mal dis- posés envers et beaucoup d'eux désirant retourner à Otaïti et résider dans cette Île avec leurs amis. Cette proposition bardie et plus extraordinaire que le plan prémédité de son com- pagnon, si elle est vraie, absout certainement Christian de tout l'odieux qui a pesé sur lui, comme seul instigateur de la révolte’. « Cette manière d’agir s'accordait trop bien avec l'esprit hasar- deux de Christian pour qu’il ne se délerminât pas sur-le-champ ? Ce récit diffère matériellement d'une note qui se trouve dans la Biographie navale de vol. II, part. 11, pag. 778. Malheureusement ce volume n’était pas publié quand rs "labo quitta l'Angleterre; on eût eu sans doute des preuves plus évidentes de ce fait, ainsi que sur d’autres points, x NOTES. 195 à coopérer avec son ami à l'exécution du projet, résolu, s'il échouait, à se précipiter à la mer; et pour n'avoir aucune chance de salut, il s’attacha au cou un plomb de sonde, qu'il cacha dans ses vêtements. «Christian se trouvait avoir le quart du matin, et aussitôt qu'il eut relevé l'officier de service, 1 entra en conversation avec Quin- tal, le seul matelot qui, d'après le rapport d'Adams, eût formé un attachement sérieux à Otaïti. Après s'être longuement appesanti sur les instants de bonheur qu'ils avaient goûtés dans cet endroit, il lui dévoïla ses intentions. Quintal, après quelques moments de réflexion, dit qu'il croyait l'entreprise dangereuse et refusa sa par- ticipation. Froudroyé d'être répoussé là où il avait Le plus d'espoir de réussir, et particulièrement d'avoir révélé des sentimenits qui, s'ils étaient connus, pouvaient le conduire à une mort ignomi- nieuse, Christian devint désespéré; il montra pour preuve de sa résolution le plomb suspendu à son cou, accusant Quintal de lâcheté et déclarant que la peur seule l'empêchait d'agir « Quintal repoussa cette accusation, et, pour détruire les argu- ments de Christian, fondés sur le succès qui devait les rendre tous à cette île tant désirée par eux et où tant de liens les attachaient, il l'engagea à sonder d’autres personnes de l'équipage afin de s2- voir à quoi s'en tenir sur la réussite du projet; Isaac Martin, par exemple, qui dans ce moment était près de lui; Martin, plus dé- cidé, répondit avec emphase «qu'il était prêt, et que c'était la «meilleure chose à faire. » Ayant réussi une fois , Christian fit part de son projet à tous les hommes de quart; beaucoup d’entre eux se montrèrent disposés à se jones à lui, et avant le jour la n grande partie de l’équipage était à sa disposition. «Adams dormait dans son hamac lorsque Sumner, un des matelots, vint vers lui et lui dit tout bas que Christian allait s’em- parer du commandement du navire et mettre le capitaine et le maître à terre, En entendant ceci, Adams se rendit sur le pont, où 1l trouva tout en confusion; ne voulant pas participer à cette affaire, il retourna à son hamac et resta couché; mais apercevant Christian au coffre d'armes en distribuer à tous ceux qui en de- 13. 196 NOTES. mandaient, et appréhendant de se trouver du parti le plus faible, il changea d'opinion et demanda un coutelas. « Tous ceux qui s étaient rangés du côté de Christian étant ar- més, Adams et d’autres furent chargés de se rendre maitres des officiers, pendant que Christian et le capitaine d'armes 1iraient s'emparer du lieutenant Bligh. Ils le saisirent, lui attachèrent les mains derrière le dos et l’amenèrent sur le pont. Bligh leur fit des remontrances sur leur conduite, et il en reçut en retour des paroles insultantes et un coup de plat de sabre du capitaine d'armes. fut placé près de l'habitacle, avec les bras liés, par Christian qui le tenait d’une main et une baïonnette de l’autre. Aussitôt qu'on se fut assuré du commandant, les sentinelles qui avaient été pla- cées aux portes des officiers furent relevées ; le maître s’élança alors sur le gaillard d’arrière, et tâcha de former un parti pour re- prendre le navire ; mais on s'empara vivement _ lui et on le fit descendre comme prisonnier. « La conduite du maître, qui, dans cette occasion, fut le seul officier qui essaya de ramener les révoltés à leur devoir, lui fait beaucoup d'honneur, d'autant plus qu’il avait eu de. grandes cau- ses de mécontentement contre le lieutenant Bligh, qui était encore plus sévère pour lui que pour aucun des officiers ses camarades. « Une dispute s’éleva parmi les révoltés ; il s'agissait de savoir si l'on donnerait au lieutenant et à son parti la chaloupe ou le cutter, eur intention étant de les abandonner à la merci des flots. La chaloupe ayant eu la priorité, Christian ordonna sa mise à la mer. Martin, qui, on doit se le rappeler, avait été un des premiers à entrer dans le complot, craignant qu'avec l'aide d’un aussi grand bateau les prisonniers ne trouvassent le moyen de regagner J'An- gleterre, et par conséquent ne missent l'autorité sur leurs traces , s’écria: « Si vous leur donnez la chaloupe, j'irai avec eux; il vaut «autant leur donner le navire.» Il paraissait être réellement de bonne foi en faisant cette déclaration, car on lui retira la garde du lieutenant, avec lequel il avait échangé un coup d'œil signifi- catif, pour l'envoyer sur les passavanis. Adams fut à son tour chargé de la garde de son ancien commandant, qui, le voyant NOTES. 197 près de lui, dit: « Et vous, Smith, êtes-vous aussi contre moi ?» La réponse d'Adams fut qu'il avait agi comme les autres. Le lieu- tenant Bligh, ainsi garrotté, reprocha à Christian son ingratitude, lui rappela des services rendus antérieurement, et le pria de se souvenir qu'il avait une femme et des enfants; à cela, Christian répondit qu'il aurait dû y penser plus tôt. « Pendant cet intervalle, la chaloupe fut mise à l’eau; les ofh- ciers et matelots du parti du lieutenant Bligh, ayant pris ce qui leur était nécessaire pour le voyage”, reçurent l'ordre de s'y em- barquer. Parmi eux se trouvait Martin. Quintal l'apercevant, l'ajusta avec un mousquet, et déclara que s'il ne rentrait à bord à l'instant, c'était fait de lui, ce que Martin exécuta. L'armurier et l'aide-charpentier n'obtinrent pas la permission de partir, vu le besoin qu'on pouvait avoir d'eux. Le lieutenant Bligh fut ensuite conduit sur les passavants ; on lui ordonna de descendre dans la chaloupe, où ses liens furent ôtés. On laissa alors filer la chaloupe sur l'arrière, et elle y resta tout le temps que le navire se trouva par le travers de l'ile. Dans cette position, le lieutenant Bligh demanda quelques mousquets pour le protéger lui et ses hommes contre les naturels ; mais ils lui furent refusés, et on lui jeta seule- ment quatre coutelas pour remplacer les mousquets. Lorsque le Bounty fut à dix lieues de Tofoo, à la requête du lieutenant Bligh, l'amarre de la chaloupe fut coupée, et, immédiatement après, le cri huzza pour Otaiti! fut répété par tout le navire. « Il restait alors à bord Christian, qui était le commandant, les aspirants de marine Haywod, Young et Stewart, le capitaine d'armes, seize matelots, trois artificiers et le jardinier, en tout vingt-cinq. «Dans la chaloupe se trouvait le lieutenant Bligh, le maître, le chirurgien, le second maître, le botaniste, trois officiers bre- vetés , l'agent comptable et huit matelots, en tout dix-neuf. Et si À Adams était connu à bord du Bounty sous le nom d’Alexander Smith. ; ? Le tout consistait en une petite pièce à eau, cent cinquante livres de biscuit, une petite quantité de rhum et de vin, un octant, un compas, quelques lignes de pêche, des cordes, du fil à voile, de la toile, ete. : “ 198 NOTES. les trois personnes mentionnées ci-dessus, obligées de rester par force à bord, avaient pu s'embarquer, le capitaine Bligh se trou- vait à la tête de presque la moitié de l'équipage. Il pourra paraître étrange qu'avec une force telle, le lieutenant Bligh n'ait pas tâché de reprendre le navire; mais le complot avait été si habilement conduit, qu'il lui fut de toute impossibilité de parer le coup. D'ailleurs l'élite des hommes était du côté de Christian. Le récit des malheurs et des souffrances éprouvés par le lieutenant Bligh el par son équipage, avant qu'ils eussent pu atteindre l'île de Timor, est assez connu du public pour nous dispenser de le ré- péter ici. « Le navire, atrès avoir gouverné pendant duiique temps à l'O. N.O., afin de tromper l'équipage de la chaloupe sur la route qu'il voulait prendre, gouverna sur Otaïti aussitôt que le vent le permit. Après avoir pendant quelques jours éprouvé des difficultés pour s'y rendre, les révoltés se dirigèrent sur Tobouai, petite île éloi- gnée d'à peu près trois cents milles dans leS. de l'endroit où ils se trouvaient. Ils convinrent de S'y établir, si les naturels, fort nom- breux; ne s'y opposaient pas. [is eurent bientôt la preuve de leurs mauvaises dispositions, car ces sauvages attaquèrent immédiate- ment un bateau envoyé pour sonder la rade. Les révoltés pour- suivirent cependant l'exécution de leur projet, et le matin suivant le Bounty mouilla dans un port formé par des récifs et tout près du rivage. On essaya de débarquer, mais le terrain-fut tellement défendu pied à pied par les naturels armés de lances, de pierres et de bâtons, qu'ils ne purent être dispersés qu'au moyen d'une dé- charge d'artillerie et de mousqueterie. Us s’enfuirent alors dans l'intérieur et refnsèrent toute espèce de communication avec leurs visiteurs. «Le dessein qu'avaient formé les révoltés de s'établir à Tobouai fut reconnu impraticable, vu l'état d'hostilité permanente de la part des naturels ; et, après avoir employé deux jours pour amener une réconciliation , ils quittérent l'ile pour gagner Otaiti. Tobouai leur paraissant cependant un point excellent pour y fonder un établissement, ils conservèrent l'espoir d'y retourner, de faire NOTES. 199 comprendre aux naturels que leurs intentions étaient toutes paci- fiques, et d'obtenir ainsi que ces derniers ne s'opposassent plus à leur débarquement. « Le seul moyen d'accomplir ce projet était d'avoir des inter- prètes qu'on pouvait se procurer à Otaïti; et pour ne pas dépendre des naturels, si l'on voulait se procurer des femmes, ils prirent la résolution d'engager quelques femmes de cette île à les accom- pagner. Ils arrivèrent après huit jours de traversée à Otaïti; ils furent reçus avec une grande bonté par leurs anciens amis, qui, immédiatement, s’'informèrent du capitaine Bligh et des autres officiers. Christian et ses compagnons, qui avaient prévu que de pareilles questions leur seraient adressées, inventèrent une histoire motivant leur absence. Christian leur dit que le lieutenant Bligh ayant rencontré une île convenable pour former un établissement, y était débarqué avec les autres personnes de l'équipage, et les avait envoyés avec le navire pour se procurer des animaux vivants, ainsi que tout ce qui pourrait être utile à la nouvelle colonie, et pour amener aussi avec eux les insulaires d' Otaiti qui voudraient les y accompagi « Les chefs d’ free , satisfaits de ces renseignements, les appro- visionnèrent de tout ce qu ‘ils purent désirer, leur donnèrent en même temps une vache et un taureau qui avaient été confiés à leurs soins, et les seuls qui se trouvaient dans l'ile. Hs furent éga- “lement heureux auprès de plusieurs insulaires, hommes et fem- mes, qu'ils décidèrent à les accompagner. Ainsi approvisionnés, ils firent de nouveau voile pour Tobouai, où, par le moyen de leurs interprètes , ils espéraient être à même d’ pre des commu- nications avec les natifs. «L'expérience leur avait appris du nécessité “ pourvoir à leur propre es et la première chose qu'ils firent en débarquant ns PDT 4. + F : P, TI =" PEACE LÉ 1: Re 1 il est dit que les ae se (RPETE dE cette — d'une Gcév créée par le ca- pPitaine Bligh lui-même, à l'égard du capitaine Cook : il pré rétendait lavoir rencontré et avoir été envoyé par Me à Otaiti, pour pren dre tous _ animaux vivants dont les naturels pour- raient se er, afin de former un établissement er un endroit appelé ht — Bligh ‘avait déconvért dns ses courses aux îles des Amis. 200 NOTES. fut de construire un fort de quatre-vingts pieds carrés, entouré d'un fossé. Il était à peine terminé que les naturels, s’imaginant que le fossé avait été creusé dans l'intention de les y enterrer, com- plotèrent une attaque générale, lorsque les révoltés viendraient le matin pour y travailler. Heureusement pour eux, un des in- sulaires qu'ils avaient amenés , en ayant eu connaissance, vint les prévenir, en gagnant le navire à la nage, du danger qu'ils cour- raient. Le matin suivant, les révoltés, au lieu d'aller reprendre leurs travaux, attaquèrent les naturels, en tuèrent et blessèrent plusieurs , et obligèrent les autres à se retirer dans l’intérieur de l'île. «De grands dissentiments s ‘élevèrent alors parmi l'équipage du Bounty. Les uns voulaient abandonner le fort et retourner à Otaïiti, d'autres se rendre aux îles Marquises ; mais la majorité fut pour le moment d'avis d'accomplir ce qu’ils avaient com- mencé, et par conséquent de rester à Tobouai. A la fin, continuel- lement harcelés par les naturels, et contre les intentions de Chris- tian, qui leur démontrait toute la folie de cette résolution et les malheurs qui pourraient s’ensuivre, ils se décidèrent à retourner à Otaiti «Ayant opéré l'embarquement des objets qu'ils avaient débar- qués, ils firent voile une seconde fois pour Otaiti. Is y furent reçus amicalement par les insulaires , qui leur remplacèrent en- core les provisions qu'ils avaient consommées. Pendant le passage: de Tobouai à Otaïti, Christian forma le projet de se diriger, avec le bâtiment, sur quelque île inhabitée, pour y former un établis- sement permanent, et aussi, sans doute, pour échapper à la pu- nition qu'il méritait, dans le cas où il viendrait à être découvert. Il communiqua ce plan à ses amis : peu furent d'avis de l'exécuter, mais il ne rencontra aucune objection à ce qu'il gardât le navire, pourvu que tout fût partagé également, ustensiles et provisions, etc. etc. etc. Young, Brown, Mills, Williams, Quintal, Mac-Coy, Martin, Adams et six naturels {quatre d'Otaiti et deux de Tobouai), se dé- terminèrent à partager le sort de Christian. Is restèrent seulement vingt-quatre heures à Otaïti, prirent congé de leurs compagnons , NOTES. 201 et ayant invité à bord plusieurs femmes, pour soi-disant prendre congé d'elles, ils coupèrent les câbles et les emmenèrent avec eux !. « Les révoltés, Es es Rs firent leurs adieux au monde, puisqu'ils all ] d ru) ex sd quel li à RE & ilsepa Pia On parla d'abord des îles ue mais en FR le récit que fait le capitaine Carteret, au sujet de l’île de Pitcairn, Christian la crut plus propre que toute autre position à l'accomplissement de ses projets. En conséquence, il fit gouverner dessus, et ils y arri- vèrent peu de jours après. Christian et l’un des matelots débar- quérent dans un petit enfoncement qu'ils trouvèrent fort com- mode; ils reconnurent l'ile et la trouvèrent propice à leur projet. I y avait de l'eau, du bois, un bon sol et quelques fruits. L’an- crage au large était très-mauvais, et le débarquement extrêmement périlleux pour les embarcations. Les montagnes étaient d'un diffi- cile accès , et par des défilés si étroits qu'un petit nombre de per- sonnes auraient pu les défendre avec avantage contre une armée. Ï se trouvait aussi beaucoup de cavernes qui, en cas de nécessité, pouvaient servir de retraite, et d’où l’on pourrait défier l'ennemi aussi longtemps que dureraient les abhisgees Avec cette con- naissance des lieux, ils retournèrent à bord, amenèrent le bâti- ment et le mouillèrent au N. de l'ile, dans une petite baïe qui fut nommée Bounty - - Bay. Is débarquèrent tout ce qui pouvait leur être utile ; l’on convint ensuite de détruire le bâtiment, soit en le mettant à la côte, soit en le brülant : Christian, Adams et la ma- jorité furent d'avis du premier expédient; mais pendant qu'ils se mettaient en devoir de l’exécuter, Mathew Qui mit le feu au magasin du charpentier. Le navire brin À A ses lignes d’eau, etdériva sur les récifs ; là, les révoltés b tiè ment, de crainte qu'on ne la découvrit. Ceci se passait le 23 jan- vier 1790. « se trouvait sur l’île quelques restes d'habitations, et en face ! La plus grande partie des révoltés qui restèrent à Otaiti furent enlevés par le bâti- ment de S. M. B. la Flore, qui fut envoye pour cet objet aussitôt Er le retour du lieutenant Bligh en Angleterre, pété par une cour martiale et exécutés 202 NOTES. du lieu où l'on avait détruit le navire, trois ou quatre images grossièrement sculptées; preuves évidentes que l'ile avait été ha- bitée autrefois. Cela leur inspira des craintes pour leur sûreté; ils appréhendèrent un instant que les naturels ne se fussent cachés dans l'intérieur, et ne profitassent d’un moment où ils ne seraient pas sur leurs gardes pour les attaquer, etc. etc.; mais peu à peu leurs terreurs s'évanouirent, et ils continuèrent à réaliser leur projet sans interruption. «On sr me un endroit bien disposé pour la construction d’un village, et, à l'exception de ce lieu, l'ile fut divisée en portions égales , partagées entre les révoltés, à l'exclusion des pauvres noirs, qui, bien qu'honorés du titre d'amis des blancs, ne furent pas considérés comme devant avoir les mêmes priviléges qu'eux. Obligés de prêter assistance à leurs soi-disant amis, qui peu de temps après en firent leurs esclaves, ces malheureux ne montrè- rent cépendant aucun mécontentement et assistèrent volontaire- ment les révoltés dans tous leurs travaux. En préparant l’espace destiné pour le village, on eut le soin de laisser une masse de bois entre lui et la mer, afin de cacher à des navires qui pourraient naviguer le long de ces côtes, la vue des maisons. Il ne fut permis d'élever quoi que ce füt qui pût attirer l'attention. Les voiles du Bounty furent destinées à la confection de tentes, en attendant la construction des maisons, ét ce qui ne fut pas employé de cette manière servit pour la çonfection des vêtements. « Possédant toutes les choses nécessaires à la vie, et même quelques-unes de luxe, les révoltés trouvèrent leur condition con- fortable et même au-dessus de ce qu'ils auraient pu espérer. Pen- dant deux années tout marcha paisiblement, et ils jouissaient d'une prospérité toujours croissante; mais à cette époque Williams, qui avait eu le malheur de perdre sa femme deux mois après leur arrivée, par suite d'une chute faite dans un précipice pendant qu'elle cherchait des œufs d'oiseaux, témoigna beaucoup de mé- contentement, et menaça, si on ne lui donnait une autre femme, de quitter l'ile dans une des embarcations du Bounty, demande. d'autant plus déraisonnable qu’elle ne pouvait être exécutée qu'au NOTES. 203 détriment du bonheur de l’un deses compagnons ; mais Williams, animé par des considérations intéressées , et persistant dans l’ac- complissement de la menace qu'il avait faite, et d’un autre côté les Européens ne voulant pas se séparer d’un homme qui, comme armurier, leur était extrêmement nécessaire, contraignirent un des noirs à lui céder sa femme. Les noirs, outragés de ce second acte de flagrante injustice, firent cause commune avéc leur compagnon, et concertèrent contre leurs oppresseurs un plan de vengeance qui, S'il avait réussi, eût été fatal à tous les Européens. Heureuse- ment les conjurés avaieñt fait part de leur projet aux femmes, et celles-ci le communiquèrent ingénieusement aux blancs, par une chanson dont les paroles étaient : Pourquoi homme noir aiquiser sa hache? pour tuer homme blanc. A l'instant Christian, soupçonnant le complot, saisit son fusil et fut à la recherche des noirs, avec l'intention de leur faire entendre que leur dessein était connu, et, parun prompt châtiment, d'en empêcher l'exécution. H rencontra l'un d'eux (Ohoo) à une petite distance du village, lui dit qu'il avait conspiré contre eux, et, dans l'intention de l'intimider, il déchargea sur lui son fusil qu’il n’avait humainement chargé qu'à poudre. Mais Ohoo, croyant au contraire que la balle n'avait pas été bien dirigée par Christian, se moqua de son peu d’habületé et s’enfuit dans les bois, suivi par l'un des complices, Talaloo, celui- là même dont on avait enlevé la femme. Les autres noirs voyant le complot découvert, achetèrent leur pardon en promettant de tuer leurs complices, ce qu'ils accomplirent par la suite par un acte de la plus odieuse trahison. Ohoo fut livré et assassiné par son propre neveu; Talaloo, après avoir essayé vainement de se détruire par le poison, fut assassiné à son tour par l'un de ses AN SE 1 RE amis et par sa femme, la m q P ces malheurs, et pour laquelle Talaloo s'était dévoué pour venger leur commune injure, «Après ces scènes de destruction, la tranquillité la plus pro- fonde se rétablit et continua à régner pendant deux années, à la suite desquelles un commencement de mécontentement se mani- fesla parmi les noirs, par suite des mauvais traitements et de és ue ELOUSs 204 NOTES. l'oppression dont ils étaient l’objet, surtout de la part de Quintal et de Mac-Coy. Ne trouvant dans leurs maîtres ni compassion , ni justice, ils dressèrent un nouveau plan qui ne tendait à rien moins qu'à l’anéantissement de leurs oppresseurs ; ils le mirent à exécution et ne réussirent malheureusement que trop. « 1 fut convenu que deux des noirs , Timoa et Nehow, se pour- voiraient d'armes à feu, abandonneraïent leurs maîtres, se cache- raient ensuite dans les bois et maintiendraient de fréquentes com- munications avec leurs camarades Tataheite et Menalee, et qu'à jour donné ils attaqueraient et mettraient à mort tous les An- glais, pendant que ceux-ci pés dans leurs plantations. Tataheite, pour fortifier son E pksté diphunte ce jour-là à son maître un fusil et des munitions, sous prétexte de tuer des co- chons qui, à cette époque, étaient devenus sauvages et très-nom- breux; mais, au lieu de cela, il courut rejoindre ses complices , et tous. etes sur en qu'ils tuèrent. Martin, i ne se ,entendant l'explosion d’une arme à feu, s gi: Sin fait, nous aurons aujourd'hui un glorieux ban- quet! A supposait qu’on venait de tuer un cochon sauvage. Après avoir accompli cette œuvre de destruction, les noirs se dirigèrent sur la plantation de Christian , où Menalee, l’autre noir, travaillait avec Mills et Mac-Coÿ ; et pour prévenir les soupçons que pour- raient avoir les blancs du coup de fusil tiré, ils prièrent Mills de à Menalee de venir les aider à rapporter à la maison le cochon qu'ils prétendaient avoir tué. Mills y consentit, et les quatre noirs étant réunis se portèrent au lieu où se trouvait Christian , qui dans ce moment travaillait dans son champ di igns- mes, et le tuèrent. « Ainsi finit un homme qui, comme chef de révoltés, avait ob- tenu une triste célébrité, et dont le crime peut être en quelque sorte pallié, si l'on considère qu'il ne fut porté à cet acte répré- hensible que par suite des injustices sans nombre commises à son 1 OR ES Din à pu à qu'il a dit précédemment pour atténuer le at pr | sa crime de Christian se trouve en opposition directe avec la décleration du lieutenant Bligh : NOTES. 205 « Mac-Coy, entendant les gémissements de Christian, dit à Mills : «1 y a sûrement une personne mourante aux environs ; » mais Mülls répliqua : « C'est probablement Manimast (la femme « deChristian) qui appelle ses enfants pour diner. » Les noirs ne se croyant pas de force à attaquer les blancs, se concertèrent pour tâcher de les séparer. En conséquence deux d’entre eux se ca- chèrent dans la maison de Mac-Coy, et Tetaheite courut lui an- noncer que les deux noirs qui avaient déserté étaient actuellement à le voler dans son habitation. Mac-Coy courut sur-le-champ pour les arrêter ; à l'instant où il entrait, on tira sur lui, mais il ne fut pas atteint par la balle. Mac-Coy communiqua ce fait à Mills, et l'engagea à se sauver dans les bois; mais Mills, se confiant trop dans la fidélité de l'un des noirs dont il avait fait son ami, se dé- termina à rester. Mac-Coy, moins confiant, courut à la recherche de Christian, et, le trouvant assassiné, rejoignit Quintal, qui, ayant connaissance de ces tragiques événements, avait envoyé sa femme donner l'alarme à ses compagnons, Ils gagnèrent alors les bois ensemble. « Mills resté seul fut bientôt victime de sa confiance dans la fidélité de son ami; les deux noirs l'attaquèrent et le tuèrent. Mar- tin et Brown furent ensuite assassinés séparément par Menalee et Tenina; Menalee achevant avec une massue ce que le mousquet n'avait pas terminé. Tenina, dit-on, voulait sauver Brown, et tira sur lui à poudre, désirant qu'il fit le simulacre de tomber comme s'il avait été tué; mais malheureusement il se releva trop tôt, et l'autre noir, Menalee, le tua à bout portant. « Adams fut informé du danger par la femme de Quintal, qui, arrivant précipitamment dans sa plantation, lui demanda « pour- «quoi il travaillait maintenant ?» Ïl ne comprit pas le sens de ces paroles, mais, voyant cette femme très-alarmée, il la suivit et fut «Si; j'avais, dit-il dans sa relation, donné lieu à cette mutinerie par quelques sujets de plaintes réelles ou imaginaires, des apparences de mécontentement auraient m'e r à me tenir sur mes gardes; mais il n’y avait rien de pareil. res contraire, Christian surtout était avec moi du ton le plus amical; je Vavais engagé à diner ce même jour, et la nuit précédente il s'était excusé de souper avec moi; sous prétexte d’une indisposition. J'en avais été chagriné parce que je ne doutais nullement de son intégrité et de son honneur.» 206 NOTES. + à l'instant rejoint par les noirs, dont l'aspect excita sa défiance et le détermina à se sauver dans les bois. Après y être resté trois ou quatre heures, croyant tout tranquille, il se rendit à son champ d'ignames pour prendre un supplément de provisions. Ses mou-_ vements n'échappèrent pas à la vigilance des noirs, qui l'attaquè- rent et tirèrent sur lui ; la balle passa par l'épaule droite, et lui traversa la gorge ; il tomba sur le côté et fut à l'instant assailli par T'un d'eux, qui le frappa avec la crosse de son fusil. Il para les coups aux dépens de l'un de ses doigts qui fut cassé. Tetaheite alors lui tira un coup de mousquet dans le côté; heureusement pour Adams le coup ne partit pas. Alors Adams, un peu revenu du choc que lui avait fait éprouver sa biessure, se releva vivement, s'échappa une seconde fois avec toute la vitesse dont il était capable, et eut le bonheur de réussir à dépasser ses ennemis, qui, voyant qu'il allait L1 leur échapper, lui offrirent protection, s'il s’arrêtait. Adams, épuisé par ses blessures, accepta leur offre et fut conduit dans la maison de Christian, où il fut traité avec bonté. Là se termina cette journée sanglante, où cinq Anglais sur neuf perdirent la vie. Ce fut aussi le jour de l'émancipation des noirs, qui devinrent . maîtres de l'ile, et un jour d’humiliation pour les blancs qui s’é- taient laissé vaincre. « Les femmes, qui aimaient beaucoup Young, l'avaient caché. Il fut aussi amené à la maison de Christian. Les deux autres, Mac- Coy et Quintal, qui avaient toujours été de grands oppresseurs des noirs, se sauvèrent dans les montagnes, où ils vécurent des produits de la terre. « Les noirs restèrent en assez Lt intelligence pendant en- .viron une semaine, à la suite de laquelle ils commencèrent à se quereller relativement au choix qu'ils voulaient faire parmi les femmes dont les maris avaient été tués. Cette discussion se ter- mina par la mort de Timoa, qui fut tué d'un coup de feu par Me- nalee, étant assis à côté de la femme de Young, dont il accom- pagnait le chant avec sa flûte. Timoa n'ayant pas été tué roïde, Menalee rechargea son arme et l'acheva. Il attaqua ensuite Teta- heite, qui dans cet instant consolait la femme de Young de la NOTES. 207 perte sn son fils favori, et l'aurait aussi assassiné sans l'interven- tion des femmes. Effrayé maintenant de rester au village, Menalee se sauva par les montagnes , et rejoignit Quintal et Mac-Coy, qui, quoique contents de son arrivée, le reçurent cependant avec dé- fiance. « Cette augmentation de forces les engagea à défier le parti qui leur était opposé; et, pour montrer qu'ils étaient sans crainte, ils couronnèrent les montagnes qui commandaient le village, et en- voyèrent une volée de balles qui alarma beaucoup ses habitants ; ceux-ci leur dépêchèrent aussitôt Adams pour leur dire que, s'ils voulaient tuer le noir Menalee et retourner ensuite au village, ils seraient reçus comme amis. La convention fut exécutée, le noir fut tué; mais Mac-Coy-et Quintal, doutant encore de la sincérité des autres noirs, refusèrent d'y retourner tant que ceux-ci seraient en vie. «Adams rapporte que les veuves des blancs ne furent pas long- temps sans regretter profondément la perte de leurs maris; elles se concertérent pour venger leur mort, et complotèrent la perte des deux hommes de couleur restants. Une autre version, com- muniquée par lés insulaires, dit que ce complot existait avant la mort de Menalee, qui devait aussi être sacrifié, mais que certaines circonstances en empêchèrent la mise à exécution. Quoi qu'il en soit, il fut également fatal aux pauvres noirs. L'arrangement fut que Susan assassinerait Tetaheite, l'un d'eux, pendant qu'il dor- mirait auprès de sa favorite; et que Young, à un signal donné, üirerait un coup de fusil sur Nehow. Le noir Tetaheite, sans au- cune défiance, tomba sous le coup d'une hache; et Nehow, voyant Young charger son mousquet, et os us © ea pour tuer un cochon sauvage, l'engagea à y ne ge, qu'il re- cut lui-même à bout portant. À « De cette manière fut Le l'existence des derniers noirs, qui, quoique ayant été traîtres et vindicatifs , n’en furent pas moins : des victimes amenées là par la conduite de leurs opf L'ac- complissement de ce plan de destruction fut immédiatement com- Mmuniqué aux deux blancs absents, et on sollicita en même temps 208 . NOTES. leur retour. Après tant de trahisons, ils ne voulurent pas croire à ce fait, quoique annoncé par Adams lui-même, et ils ne retour- nèrent au village qu'à la vue des mains et des têtes des malheu- reuses victimes. Cet événement eut lieu le 3 octobre 1793. « D restait donc maintenant sur l'ile Adams, Young, Mac-Coy et Quintal, dix femmes et quelques enfants. Deux mois après celté époque, Young commença un journal manuscrit, qui donne une idée précise de l’état de l’île et des occupations de ses habi- tants : on les voit vivre paisiblement ensemble, bâtissant leurs maisons, entourant de haies et cultivant leurs terres, allant à la pêche et attrapant des oiseaux; construisant des trappes pour la destruction des cochons sauvages , qui à ce moment étaient nom- breux et détruisaient les champs d'ignames. Le seul mécontente- ment qui se montra fut parmi les femmes, qui vivaient pêle-mêle avec les hommes, et changeaient fréquemment de demeure. + « Young raconte, à la date du 12 mars 1794 ? « Allant un jour «emprunter un râteau pour ratisser mon terrain, je vis Jenny «ayant un crâne entre ses mains; je lui demandai d’où il prove- «nait. Elle me répondit que c'était le crâne de Jean Williams; je «la priai de l'enterrer; les femmes qui se trouvaient avec Jenny «me répondirent qu'il ne le serait pas. Je dis qu’il le serait, et je « lui demandai le crâne. Elles voulurent savoir pour quelle raison «j'insistais sur ce fait, lorsque les autres blancs ne l'exigeaient « pas ; je leur répondis que si les autres blancs le permettaient, « moi je ne le permettais pas. Je fus voir immédiatement Mac-Coy, « Smith et Mathew Quintal ; je leur racontai le fait, et je leur dis : «que je croyais que si les femmes ne voulaient pas rendre de « bonne volonté les têtes de cinq hommes blancs, pour être ensuite centerrées, elles devraient y être contraintes par la force. » À cette époque les femmes parurent très-mécontentes; et on lit dans le journal de Young: : «Que, depuis le massacre, l'objet de tous leurs ps ss ss Loarei cecdé Gétie résolution continua, et elles ce point, que, le 14avril 1794, les hommes tiedéliqnt à leur construire un bateau. Comme on nat de planches et de clous, Jenny, qui maintenant *h sis . NOTES. 209 réside à Otaiti, dans son ardeur, arracha les planches de sa mai- son, et encouragea, mais sans succès, ses compagnes à suivre son exemple. « Le 13 août suivant, la construction du bateau fut terminée, et le 15 il fut lancé; mais, comme le dit Young : « Suivant ce «qu'on espérait, il chavira. » Et cela fort‘heureusement pour les femmes ; car s’il avait été lancé sur l'Océan, où seraient-elles allées ? et qu'auraient pu devenir, abandonnées à la merci des vents et des flots, quelques femmes ignorantes, si ce n'est d’être sacrifiées à leur propre folie ? Cependant le sort du bateau leur causa un grand désappointement, et elles continuèrent plus que jamais à se plaindre de leur condition, et probablement non sans raison; Mac-Coy et Quintal les obligeaient à une grande subor- dination , et les battaient fréquemment. Ces deux hommes avaient . toujours eu de mauvaises dispositions à leur égard, et Quintal en particulier : ce fut lui qui proposa de ne jouer ni de rire avec les filles, et de ne leur rien donner. « Le 16 août on creusa une tombe, où l’on enterra les osse- ments des morts ; et le 3 octobre 1794 on célébra, dans la mai- son de Quintal, le jour anniversaire de la destruction des hommes noirs. Le 11 novembre on découvrit une conspiration de la part des femmes, ayant pour but le massacre des hommes pendant leur sommeil. On s’empara d'elles; elles convinrent du fait; mais il paraît que leur crime resta impuni, d'après leurs promesses de mieux se conduire à l'avenir, et même de ne donner aucune _raison de les suspecter. Cependant, malgré le pardon qui leur avait été accordé, Young écrit : « Nous n'oubliâmes pas aisément «leur manière d'agir, et nous conyinmes a.qué la première femme «qui ne se conduirait pas bien serait à mort, et successive- € as chine: d elles, ain nouvelle offense, jusqu’! à ce qu'on éelles. » Young paraît avoir été pro- he aisé et avoir beaucoup souffert moralement de . ces troubles, et il dit qu'après les deux jours qui suivirent la dé- couverte de cette conspiration, il tomba dans l'affaissement et la mélancolie IV. 14 210 | NOTES. « Les soupçons qu'avaient les hommes les engagèrent à cacher en certain endroit deux mousquets, à l'usage de ceux qui se- raient assez heureux pour échapper, dans le cas d’une attaque de la part des femmes. Le 30 novembre, elles se réunirent contre eux et les attaquèrent; mais il n'y eut pas encore de sang répandu, et on leur pardonna une seconde fois, en les avertissant que la récidive leur coûterait la vie. Des menaces si souvent répétées et jamais mises à exécution perdirent leur eflet; et quelques-unes d'elles prirent la résolution, entraînées peut-être par l'excès de leurs malheurs, à se cacher dans les parties de l'île les moins fréquentées, bien pourvues d'armes à feu. De cette manière la population mâle fut continuellement tenue sur la défensive, la force numérique des femmes excédant la leur. «Le 4 mai 1795, on commença la construction de deux ca- nots , deux jours après ils furent terminés. On s’en servit pour la pêche, qui se faisait avec beaucoup de succès, particulièrement celle du maquereau. Le 27 décembre, la population de l'île fut grandement alarmée par la vue d'un bâtiment qui s'y dirigeait. Heureusement pour eux la mer brisait avec fureur sur les récifs, et l'aspect peu rassurant de l'horizon obligea le navire à faire porter au S.E., et dans l'après-midi on le perdit de vue. Young paraît avoir considéré cette circonstance comme un bienfait de la Providence ; car, dit-il, la mer, après l'éloignement du navire, fut pendant une semaine aussi unie qu'un miroir, chose qui ne s'était pas vue depuis notre arrivée dans l'ile. « I y eut dans l'année 1796 si peu de chose digne d'être rap- pelé, qu’une seule page du manuscrit suffit pour en rendre compte. Dans l’année suivante, trois faits seulement se passèrent, qui semblent mériter de fixer l'attention. Le premier, les tentatives qu'ils firent pour se procurer une quantité assez grande de viande fraîche afin de la saler ensuite ; secondement, ils essayèrent du si- rop de la plante à thé (dracæna terminalis) et de la canne à sucre ; troisièmement, un accident sérieux arriva à Mac-Coy, qui tomba du haut d'un cocotier : dans cette chute il s'endommagea griève- ment la cuisse, se foula les chevilles des pieds et se blessa au côte. NOTES. ., 211 « Les occupations que nous venons de décrire, animées par des visites du côté opposé de l'ile (les femmes étant devenues plus so- ciables), et des invitations fréquentes à dîner dans les habitations les uns des autres, ces circonstances réunies , et l'intérêt que les hommes semblaient prendre aux femmes en leur rendant tous les services en leur pouvoir, amenèrent une réconciliation et l'oubli des faits antérieurs. Il y eut entre eux un mutuel partage des provisions, dont on tenait note. Si l’un avait été heureux à la chasse, il prêtait aux autres autant de viande qu'ils en désiraient, sauf à la lui remplacer dans une autre occasion; on agissait de même pour les fruits, les légumes, etc. Ils vécurent ainsi dans un état heureux et tranquille. « Mac-Coy ayant été malheureusement employé dans une dis- tillerie en Écosse, et étant très-passionné pour les liqueurs spiri- tueuses, essaya de distiller la racine de thé, et le 20 avril 1 798 il . réussit à produire une bouteïlle d’eau-de-vie de thé. Ce succès donna l’idée à son compagnon Mathew Quintal de transformer sa chaudière en un alambic ; ce changement ne réussit que trop, et de fréquentes ivresses en furent la suite, Mac-Coy, en particulier, qui, dans cet état, était presque délirant , se précipita d’un rocher escarpé et se tua. Le triste sort éprouvé par cet homme fit une grande impression sur l'esprit du reste des habitants; ils réso- lurent de ne plus toucher aux boissons fermentées; et Adams a, je crois, jusqu'à ce jour été fidèle à ce vœu. « Le journal se termine à l’époque de la mort de Mac-Coy, qui n'y est même pas relatée; mais nous tenons d'Adams qu'en 1799 Quintal perdit sa femme , par suite d’une chute faite d’un rocher en cherchant des œufs d'oiseaux. 11 devint de plus en plus mé- content , ét quoiqu'il ait eu à choisir parmi plusieurs femmes, rien ne pouvait le satisfaire que la possession de celle de l’un de ses Compagnons, ne se rappelant plus les malheurs arrivés par suite d'une demande semblable. Malgré tout, ni Young ni Adams n'é- taient disposés à accéder à son exigence, et Quintal, dès lors, guetta un moment opportun pour les assassiner tous les deux. J1 fat heureusement déçu dans sa première tentative; mais il jura 14. 212 NOTES. d'essayer une seconde fois. Adams et Young, étant convaincus qu'il mettrait à exécution sa menace , et craignant qu'il ne füt plus heureux dans une seconde tentative, conclurent que leur existence serait toujours menacée tant que Quintal existerait, et que, par cette raison, ils étaient justifiés d'avance de sa mort: ils le tuèrent à coups de hache. « Ainsi se termina le funeste destin de sept des instigateurs de la révolte, qui échappèrent à la justice pour ajouter encore le meurtre à leur premier crime; car quoique quelques-uns d’entre eux n'aient pas trempé leurs mains dans le sang de leurs sem- blables, ils furent tous complices. « Comme Christian et Young descendaient de respectables pa- rents, et avaient reçu une éducation en rapport avec leur position, il est vraisemblable de supposer qu'ils ressentirent plus vivement que leurs compagnons leur situation et la vie dégradée qu'ils me- naient. Adams rapporte que tous les deux cachèrent soigneuse- ment leurs regrets, et que jamais un murmure ne leur échappa. } Christian , au contraire , paraissait toujours content de sa position , et son exemple rendit un grand service à ses compagnons , en les excitant à travailler. Il était d’une disposition d'esprit agréable, et il savait se faire respecter de ceux qui étaient sous ses ordres, par la bonne opinion qu'il inspirait de lui. Ce qui le prouve, c'est d’avoir su se maintenir dans les circonstances extraordinaires où il se trouva, et d’avoir pu, jusqu à sa mort, conserver l'amour et le respect de ceux qui s'étaient associés à son sort. Jusqu'au mo- ment présent, Adams, lorsqu'il parle de lui, ne l'appelle jamais que M. Christian. « Adams et Young étaient maintenant les seuls survivants de quinze hommes, noirs ou blancs, débarqués sur l'île. Hs avaient tous deux, et particulièrement Young, l'esprit tourné vers des idées sérieuses. En effet, il eût été extrêmement étonnant qu'après les scènes épouvantables auxquelles ils avaient participé, la sobi- tude et la tranquillité ne les eût pas disposés au repentir. Pendant la vie de Christian, une seule lecture religieuse eut lieu; mais après son décès , elle se faisait exactement tous les dimanches. Ils % NOTES. 213 arrêtèrent ensuite que les familles assisteraient aux prières du ma- tin et du soir, et qu'il y aurait un service dans l'après-midi du dimanche. De cette manière, ils amenèrent, sans secousse, leurs enfants et ceux de leurs infortunés compagnons dans la voie de la piété et de la vertu. « Dans l'exécution de ces mesures, l'éducation qu'avait reçue Young fut d’une grande utilité; mais la Providence ne le laissa pas longtemps survivre à son repentir. Un asthme, qui le tourmentait depuis longtemps , termina son existence une année environ après la mort de Quintal. Il ne resta donc plus qu'Adams de tous les révoltés du Bounty. La perte de son seul ami et de son unique compagnon lui causa une profonde aflliction : elle dura long- temps, Cette catastrophe le porta, plus que jamais, au repentir, et le détermina à se dévouer au salut de tous, dans l'espoir d’ex- pier par là toutes ses fautes. «Son projet réformateur ne pouvait avoir lieu dans un mo- ment plus opportun, Dix-neuf enfants existaient maintenant sur l'île ; ils étaient âgés de sept à neuf années. Si on les avait laissés suivre leurs propres inclinations, ils auraient pris des habitudes qu'il eût été fort difficile de déraciner. Au contraire, dans un âge aussi tendre, les desseins d’Adams furent couronnés d'un plein succès, qui surpassa même ses plus grandes espérances. Toute, fois, il eut une tâche bien difficile à remplir. Indépendamment de l'éducation des enfants, il fallut convertir les femmes otaitiennes. Ce précédent devait exercer une prodigieuse influence sur tout le reste. Il réussit également dans cette partie de ses desseins. Les Otaitiens étant généralement d’un caractère doux et facile, il eut beaucoup moins de peine qu'il ne le supposait à en tirer le parti qu'il désirait. Tous les enfants éprouvèrent un tel désir de con- naître l'Écriture sainte, qu'Adams pouvait à peine suflire pour répondre à toutes leurs demandes et les maintenir dans la bonne voie. En prenant des années, ces enfants acquirent des habitudes de moralité et de piété; la colonie s’améliora grandement; les mariages entre eux se succédèrent ; ils forment maintenant une société heureuse et établie sur des bases régulières. Le mérite 214 NOTES. de cette situation appartient presque en totalité à Adams, et tend à atténuer les erreurs dé sa vie.» « Ici se termine cette relation si touchante, qui forme le troi- sième chapitre du voyage du capitaine Beechey. Le quatrième renferme la description de l’île, ses productions, les mœurs, les costumes, les occupations et les amusements de ses habitants; il est aussi question du mariage d'Adams. Lorsque le Blossom ap- pareïlla {décembre 1825), le total de la population était de soixante-six individus, dont trente-six mâles. En 1831, ainsi qu’on l’a vu au commencement du voyage de M. Donsther, cette population était augmentée, les maisons étaient bien tenues, et il y avait une belle école. « Depuis cette époque, divers autres navigateurs Ont aussi vi- sité l’île Pitcairn, et l’on sait, par leurs rapports, quelles ont été jusqu’aujourd’hui les vicissitudes de cette colonie, si petite, mais si extraordinaire et si intéressante. Voici ce qu'on en lit dans le Journal asiatique et les Mémoires de la Société géographique de Londres, années 1832 et 1833: «John Adams, le patriarche de l'île Pitcairn, craignant qu'à une époque future l'eau qui s’y trouvait ne pût suffire aux besoins de la population, dont l'accroissément était très-rapide, remit à -un capitaine de navire une lettre adressée au gouvernement bri- tannique; il demandait au nom de tout son monde à être trans- porté ailleurs. ; « Un des missionnaires des îles de la Société se trouvait en Angleterre lorsque cette requête parvint. On le consulta, pour qu'il indiquât le lieu le plus convenable pour y déposer les gens . de l'île Pitcairn ; il recommanda Taïti, dont il représenta les ha- bitants comme le peuple le plus vertueux du monde. « En conséquence, des ordres furent expédiés aux autorités de New-South-Wales d'envoyer à Pitcairn des vaisseaux pour } prendre les colons. La Comète et le navire de transport Lucy- Ann partirent de Sidney le 13 octobre 1830, touchèrent à la Nou- velleZélande, puis continuèrent leur voyage. A l’arrivée de ces vaisseaux, les colons semblaient avoir changé d'avis; ils mon- NOTES. 215 trèrent naturellement une grande répugnance pour quitter l'ile, où presque tous étaient nés et avaient été élevés. Ils avaient été dépeints comme étant des hommes très-supérieurs , et leur édu- cation morale et religieuse avait été très-soignée; ce qui frappa d'autant plus l'équipage de la Comète qu'à la Nouvelle-Zélande il avait observé absolument le contraire; car le plus grand relà- chement de mœurs y régnait, et toutes les tentatives des mis- sionnaires pour y répandre de bonnes semences avaient été inu iles. «Après un court séjour, les Fons navires at pi ais toute la population de l'ile, qui Tout ce monde fut Lropogstmat:i Hi à Tati: Lx reine avait préparé de grandes concessions de terrains pour ces nouveaux venus. On doit se rappeler que les hommes de l'équipage du Bounty, en partant pour Pitcairn, avaient emmené des femmes de Taiti. Deux d'entre elles revinrent au lieu de leur naissance ; leur entrevue avec leurs parents présenta une scène comique. « Un contrat fut passé avec des habitants de Taïti pour fournir à ceux de Pitcairn des vivres pendant les premiers six mois ; mais ces derniers furent tellement dégoütés par le spectacle de la dé- pravation des premiers, qu'ils refusèrent de s'en laisser ap- procher. « Tout ce que voyaient ces hommes paisibles leur faisait hor- reur. Dans leur aflliction extrême d’avoir été déçus par les faus- setés qu'on leur avait débitées sur le caractère moral des Taïtiens, plusieurs tombèrent malades; douze moururent de chagrin, et douze s'embarquèrent sur une petite goëlette pour retourner dans leur île. H en décéda deux dans la traversée. Le reste a été ra- mené à Pitcairn par un brick américain, après avoir été obligés , pour payer leur passage, de se défaire des couvertures de laine que le gouvernement britannique leur avait données. «Le 11 janvier 1833, M. Freemantle, capitaine d'un navire anglais, ayant abordé à l'ile Pitcairn, en trouva les habitants en- chantés de le voir revenir, mais il crut s'apercevoir que la sim- Plicité et la franchise primitives de leur caractère avaient souffert 216 NOTES. une grande altération depuis leur séjour à Taiti. La présence parmi eux de trois déserteurs anglais, d’un caractère pervers, contribuait beaucoup à ce mal, ces hommes ayant enseigné à distiller une liqueur spiritueuse avec la racine d’une plante, et ayant ainsi grandement encouragé l'ivrognerie. « Cependant un M. Josué Ecuss RAR ” SAR les lé lant, s’occupait fonctions de ministre sérieusement de surmonter ces Échesée conséquences. «Ses lettres confirment les faits que l’on vient dénoncer, et insistent fortement sur la nécessité d’éloigner les gens dont on se plaint. Il exprime l'espoir que des vêtements, des médicaments “et des livres seront envoyés aux insulaires par le gouyernement du roi. « La lecture du journal du capitaine Waldegrave nous apprend qu'en mars 1830, lorsqu'il visita l'ile Pitcairn, avant le départ de la population pour Taïti, elle consistait en dix-neuf hommes, vingt et une femmes et trente-six enfants; en tout soixante-seize individus, indépendamment des trois Anglais Buffart, Evans et oobs: ils s'étaient mariés dans l’île ; ce n'étaient pas des vauriens décidés, quoique leur conduite”ne fût pas aussi régulière qu'on eût pu le désirer. Noobs aspirait à la dignité de chef des insu- laires comme successeur du vieil Adams défunt ; le capitaine Wal- degrave ne pensait pas qu'il eût des chances de succès; les ha- bitants répugnaient à l'idée d'avoir un supérieur, et en supposant qu'ils y eussent consenti, ils l’auraient pris plutôt parmi eux. Si la famille Christian eût été douée de talent, elle eût probable- ment fourni le chef. « Ces insulaires ont une vive affection pour l'Angleterre, et sou- haitent ardemment d'être regardés comme sujets britanniques. Is sont épiscopaux décidés. « Ïl paraît, d’après le mémoire du capitaine Sandiland, que l'île Pitcairn est si petite qu’il est impossible qu’elle nourrisse plus de quelques centaines d'habitants. D'ailleurs, elle est mal pour- vue d'eau, elle manque de port et même d’un bon mouillage; on ne pourra jamais y établir un commerce avec les étrangers. Ces NOTES. 217 motifs font penser qu'il serait à propos de transporter ailleurs la population pendant qu'elle n’est pas nombreuse; et on doit re- gretter qu'un amour passionné pour son pays l'y ait ramenée. « Les papiers communiqués à la Société ne montrent pas clai- rement la cause de la répugnance conçue par ces insulaires pour les Taïtiens ; peut-être la conduite dissolue de ceux-ci leur causa- t-elle du dégoût ; peut-être les dissensions dont ils furent témoins leur causèrent-elles des alarmes, et leur amour de l'indépendance leur fit-il supporter avec impatience la subordination envers les chefs taitiens. L'événement voulut qu'ils payassent très-cher leur retour, ayant été obligés de fréter un navire exprès pour eux et de donner les clous et les morceaux de cuivre qu'ils avaient sauvés du naufrage du Bounty, et qui composaient presque entièrement les objets susceptibles d’être offerts en échange qui leur appar- tinssent. » Note 9, p. 91. La relation ci-jointe , écrite avec une simplicité et un naturel qui en garantissent, pour ainsi dire, la vérité, donnera au lecteur une idée de ce genre de commerce et des dangers que courent les bâtiments qui le font. (Extrait des Annales maritimes, 19° année, décembre 1834.) “Je partis sur un trois-mâts, très-fin voilier, le 5 novembre 1831, de-Valparaiso, nous dirigeant vers les îles de la Société, dans le but d’aller faire la pêche au milieu des îles environnantes. Nous passâmes en vue de l'ile de Pâques, et le vingt-cinquième jour nous nous trouvämes en vue de celle de Pitcairn, qui est fort haute et n’a guère plus de huit milles de circonférence. Un canot vint tout de suite à bord, avec quelques-uns des habitants; peu de temps après, nous nous rendimes à terre, afin d'engager quelques hommes à nous accompagner dans l'exploration de plu- sieurs Îles voisines. Cinq d’entre eux y consentirent, et nous nous dirigeâmes, le lendemain, vers les îles de Gambier qui forment un petit archipel par les 135° longitude O. et 23° 12” latitude S. 218 NOTES. « Les habitants de Pitcairn sont les descendants des rebelles du navire anglais le Bounty, capitaine Bligh, expédié par le gouver- nement anglais pour se procurer l’arbre à pain à Otaïti, et le trans- porter trs: les spores des Indes ccbnlenteles- Aucun de ceux qui it tn’ t. Le dernier, Adams, était mort . deux ans. Christian Fletcher, le chef de la révolte, n'existait plus depuis longtemps. Lenombre des habitants était de soixante-douze ; nous fûmes surpris d'y trouver des maisons bien propres et une belle école : parmi les hommes qui nous accom- pagnaient, se trouvait un des fils de Christian. En deux jours nous nous rendimes parmi les îles de Gambier, où nous jetâmes l'ancre au pied de la plus grande, qui se reconnaît de loin par deux pics assez élevés. Nous explorâmes ces diverses îles; mais n'ayant pas trouvé les huîtres perlières assez abondantes, nous repartimes après un séjour de huit jours. Les naturels de ces îles sont bien faits ; moins grands et moins robustes que ceux des îles de la So- ciété, leur teint est beaucoup plus blanc; les femmes sont très- jolies, et se couvrent avec une ceinture de natte. Les hommes vont entièrement nus; ils ne connaissent encore ni l’eau-de-vie, ni le tabac. Je ne pus parvenir à leur en faire goûter. La manière de se saluer consiste à se frotter nez contre nez, en aspirant fortement lhaleine. Ils n’ont pas de pirogues, ni d'armes, excepté une espèce de pique ; le fruit SSSR # seed et le platane y sont abondants; ils n’ont aucun pèdes, à l'exception des rats, qui paraissent EE pu y vimes quelques poules. La corvette anglaise le Blossom, qui visita ces îles il y a peu d’an- nées , eu une querelle avec les naturels, dont il y eut bon nombre + de tués et de blessés. «Je vis un de ces derniers qui avait eu le bras emporté par un boulet de canon. Ces Indiens sont très-voleurs ; ce qu'ils désirent par-dessus tout, c’est le fer. Nous reconduisimes les hommes de Pitcairn à leur île et fimes route immédiatement pour Otaiti, où nous arrivames le 2 janvier 1832. Je m'occupai de suite (m'étant décidé à aller à la pêche des nacres dans les îles basses à l'E.) de me procurer autant de vivres qu'il me fut possible, en fruits à ‘ “NOTES. 219 pain, ignames, pommes de terre, noix de coco, cochons, etc. etc. J'engageai vingt-quatre plongeurs, et nous repartimes le 16 du même mois ; pendant notre séjour, nous eûmes une difhculté à cause du nom du navire, qui s'appelait la Pomarée, nom de la reine d'Otaiti, et nous fûmes forcés de l'effacer de la poupe. Nous visitâmes plusieurs îles, les unes désertes, les autres habitées, et nous en découvrimes une; nous restâmes pendant huit jours à l'ancre dans les roches de la Matilde , qu'un bâtiment de ce nom découvrit en se perdant en 1792; nous y trouvâmes encore exis- tants sur le récif, les ancres et quelques pièces de fer qui avaient appartenu à ce navire. Je dois faire observer que ces prétendus rochers sont, comme toutes les îles basses, un récif en circuit, formant une espèce d'île, avec un lac à l'intérieur. On y voyait quelques bouquets d'arbres, mais pas un cocotier : nous fûmes bien près d'y abandonner une ancre qui se trouvait engagée ; mais, après beaucoup d'efforts et de pêines, on parvint à la dé- gager. Nous vimes une douzaine d'habitants , et une seule pirogue très-petite. Nos plongeurs, en allant à terre, et malgré les chefs des embarcations qui s’y opposaient , poursuivirent les habitants, entrèrent dans leurs maisons, et pillèrent tout ce qui s'y trouvait _ en nattes, morceaux de fer, ceintures de plumes, hamecons, etc. Avant de mettre à la voile, nous leur fimes tout reporter à terre, et nous y laissâmes une douzaine de noïx de coco, que les natu- rels auront sans doute trouvées et plantées. « N'ayant pas trouvé dans ces diverses îles la nacre assez abon- dante pour nous faire espérer ‘un voyage avantageux, nous nous dirigeâmes vers l'ile de la Harpe, dans Archipel dangereux , où nous arrivames le 24 février 1832. Nous y trouvâmes les huîtres en assez grande quantité : nous avions quatre embarcations , et chacune d'elles péchait chaque jour son chargement complet , de sorte que tout me faisait espérer un bon résultat; et j'étais alors ‘d'autant plus tranquille sur le succès du voyage, que les naturels e l'ile paraissaient très-bien disposés et commençaient à tra- vailler avec nos plongeurs. Le roi del’ île était à bord depuis notre arrivée ; il mangeait avec nous et couchait dans la chambre du bâ- 220 NOTES. . timent ; nous lui donnions tout ce qu'il paraissait désirer, et fai- sions ce qui était possible pour le rendre satisfait. Nous étions dans la plus parfaite sécurité, lorsque le plus horrible malbeur vint fondre sur nous. Le 28 février, le navire étant à l'ancre, et n'ayant pas pu la lever pour changer de mouillage , le capitaine s’embarqua dans un canot pour aller porter des vivres aux plon- geurs, qui étaient à environ huit milles de là, pour leur épargner ce trajet, et gagner ainsi un jour de travail; il prit avec lui quelques provisions pour le cas où il aurait été obligé de coucher à terre, et recommanda d’avoir le soin de mettre une lanterne, la nuit, à la grande vergue, afin de le guider à son retour, s’il re- venait de suite comme cela était probable. La nuit vint; on suivit les ordres du capitaine, mais il n’arrivait pas, ce qui me fit pré- sumer qu’il élait resté à terre; à dix heures et demie, j'allai me coucher bien tranquille et bien loin de m'attendre à ce qui devait m'arriver à mon réveil. « Vers minuit, un de nos canots vint à bord, n’apportant que très-peu de nacre; les plongeurs racontèrent au second que le cames avait chaviré et qu'ils avaient porin beaucoup d’écailles ; ils s t si le capitaine était à bord, et dirent qu'ils ne l'avaient point vu. Notre second était un homme incapable de rien prévoir; tout autre à sa place, sur l'indice de voir revenir un canot de nuit, ce qui n’était jamais arrivé, aurait conçu des soup- çons et m'aurait fait prévenir de ce qui se passait, ce qui sans doute aurait évité notre malheur. Lorsque je me retirai dans ma chambre, nous n'avions à bord que le roi de l’île et deux de ses hommes ; mais, à la pointe du jour, il vint de terre quelques pi- rogues, chacune avec trois ou quatre hommes ; de sorte qu'avec l'équipage ducanot arrivé pendant la nuit, les sauvages se trou- vaient deux ou trois fois plus nombreux que nous. Ils prirent alors leurs mesures, et mirent deux ou trois des leurs pese de chacun des hommes de notre équipage, afin d'être prêts à s’en saisir au premier signal. J'étais encore couché, la porte de ma chambre ouverte à cause de la chaleur, lorsqu'à six heures et demie du matin, un cri inusité se fit entendre, et au même moment j'aper- NOTES. 221 çus deux ou trois individus qui descendaient dans la chambre. Je ne me trompai pas sur leur intention, et, persuadé que le navire était attaqué, je résolus de vendre chèrement ma vie ou de re- pousser les ennemis si cela était possible. Je sautai à bas du lit où les Indiens croyaient me trouver et me lier, et, saisissant un pisto- let, je jetai sur le plancher le premier qui s'offrit à ma vue; le roi de l'île, au lieu d’être effrayé du coup, ne me laissa pas le temps de prendre un autre pistolet, et, s'élançant sur moi comme un tigre, il me força de lutter corps à corps avec lui; je n'étais pas assez fort pour soutenir l'attaque d'un homme aussi vigoureux, et de toute manière ” cest succomber. D'ailleurs, l'Indien que je ! croyais t , ranima ses forces , et pendant que je me débattais avec 5 roi, me ss les pieds, ce qui me fit tom- ber et m'ôta toute possibilité de résister davantage. On m'attacha alors les mains derrière le dos, et l'on se disposait à me transporter ainsi sur le pont, en chemise et tout couvert du sang-de l’Indien que j'avais blessé, lorsqu'un de nos plongeurs, qui était un des chefs de l'ile de la Chaîne, descendit dans la chambre et me fit donner une paire de pantalons, un gilet, une veste et une casquette ; on me fit ensuite monter sur le pont, où je trouvai l'équipage qui s'était laissé amarrer sans opposer beaucoup de résistance. Dans cet accoutrement, on me mena à terre ainsi que tous les autres ; on nous attacha chacun à un arbre, et nous pûmes à loisir faire nos réflexions sur ce triste événement. Peu de temps après, les plon- geurs m'apportèrent du biscuit, une bouteille de rhum, de l’eau et quelques cigares ; cela nous donna quelque espoir que l’on ne nous tuerait pas immédiatement; mais nous étions dans une po- sition si désespérée que, pour ma part, je ne tenais nullement à la vie, et j'étais bien disposé à en faire le sacrifice avee courage. En m'approchant, les plongeurs me firent entendre que l’on ne nous tuerait pas, malgré le us qu'en avaient les habitants de l'ile; que le navire mettrait à la voile le lendemain pour l'ile de la Chaîne ; qu'ils me prendraïent à bord, ainsi que quelques hommes de l'équipage, ét que là, ils nous rendraient le navire aussitôt qu'ils seraient débarqués. Je m'informai de ce qui 222 NOTES. était arrivé au capitaine; ils me dirent qu'il était en vie et ne tarderait pas à arriver à l'endroit où nous étions; qu'il avait été pris la veille, et que son canot, entièrement chargé d'écailles, avait coulé bas pendant qu'il se défendait. Vers dix heures, on amena à terre l’homme que j'avais blessé; le coup avait porté sur le téton gauche, et le pistolet étant chargé de quatre petites bal- les, on voyait quatre blessures à la distance d'environ un pouce l'une de l'autre. On le débarqua à une trentaine de pas du lieu où j'étais attaché : aussitôt que la nouvelle s'en répandit, toutes les femmes se réunirent autour de lui et firent retentir l'air de cris, de sanglots et de gémissements lamentables; rien de plus affreux que ces accents sauvages ne frappa jamais l'oreille de personne. « Malgré ce que m'avaient dit les plongeurs, je crus mon dernier instant arrivé, et je m'attendais à ce que l'on vint me chercher pour me lapider ou me brüler, afin de venger sur moi le traite- ment qu'avait essuyé cet Indien. « Dans cet instant critique, je m'assurai si je n'avais pas dans les poches de mon gilet un canif que je portais toujours sur moi, dans le dessein de m'en servir, si je le pouvais , pour me frapper et me tuer moi-même si je voyais les sauvages me préparer des tourments ; j'acquis bien vite la certitude que mon canif m'avait été pris, et qu'ainsi je me voyais privé d'un moyen de disposer moi-même de ma vie: ce moment fut pour moi le plus pénible de tous, et si j avais été assez faible pour me livrer au désespoir, c'est certainement alors que je l’eusse fait. Cependant les cris cessèrent, et mes craintes se dissipèrent peu à peu. J'avais toujours bien traité mes plongeurs , et l'un d'eux m'en marqua sa reconnais- sance en me rapportant ma montre, que je cachaï soigneusement dans mon gousset, et que j'ai conservée, ainsi qu’une boîte à ci- gares. Vers onze heures, arriva le capitaine avec les hommes de l'embarcation ; je pus voir qu'il s'était défendu vigoureusement. Un de ses yeux était dans un état affreux; mais les hommes qu'il avait avec lui ne se défendirent pas plus que ceux qui étaient à bord du navire et ne montrèrent pas plus de courage. Nous res- NOTES. 223 tâmes ainsi jusqu'au coucher du soleil : nos liens n'étaient pas assez serrés pour nous faire souffrir beaucoup; mais alors un In- dien de l'ile s’approcha de moi et me serra les pieds et les mains de toute sa force, avec une corde grosse comme le doigt; il m'’at- tacha ensuite les pieds et les mains ensemble avec une corde longue d'environ un pied, de manière qu'il m'était impossible de remuer et de changer de position. Quelques sauvages me deman- dèrent ironiquement, de temps en temps, si je me trouvais bien et si j'étais à mon aise. Je ne disais mot et ne me plaignais pas, sachant combien cela était inutile avec des gens aussi féroces ; cependant je souffrais cruellement. Après être resté longtemps dans cet état, je demandai enfin qu'on me tournât sur l’autre côté, mais on me répondit que non; un besoin naturel et pres- sant se fit sentir, on refusa également de me laisser y satisfaire : Ü fallait bien se résigner. Un peu avant le milieu de la nuit, deux de ces sauvages sentant le besoin de dormir et voulant en même temps faire bonne garde auprès de moi, se couchèrent sur mon corps ; je ne pus résister longtemps à ce nouveau supplice, je me sentis défaillir, et une fièvre brûlante commençait à me dévorer. Alors la douleur m'arracha quelques cris, et je demandai à ces barbares qu'ils me tuassent promptement. L'un d'eux me tâta les tempes, et commença à défaire mes liens, ce qu'il ne put achever en moins d'une demi-heure de temps ; il me lia ensuite légère- ment les mains sur le devant, ce qui me permit de m'étendre sur le dos, et je pus respirer tranquillement jusqu'au jour. «Nous avions deux hommes qui se faisaient assez bien enten- dre des sauvages et qui comprenaient tout ce que ceux-ci disaient : nos plongeurs, pour justifier la prise du navire, disaient que le bâtiment portait le nom de la reine d'Otaiti; on leur avait recom- mandé, avant notre départ de cette île, de faire tous leurs efforts Pour s'en emparer, car c'était une insulte insupportable qu'un navire osât porter ce nom, et que quand bien même King Georges eût été à bord, ils auraient tenté de le prendre. Ils prétendaient que mon capitaine avait déterré la tête d'un de leurs chefs; qu’il avait tué plusieurs habitants de l'ile de la Chaîne et d’autres faus- 224 NOTES. setés semblables; ils ajoutaient qu'on voulait les faire trop tra- vailler, ne pas leur donner assez à manger, et que le capitaine était un méchant homme. Sous ce dernier rapport, ils avaient quelque raison, car c'était un homme d’une violence extraordinaire. « Les naturels disaient, pour leurs raisons, qu'ils n'avaient pas été bien payés par un capitaine nommé Start, et que c'était pour se payer eux-mêmes qu ils s'étaient concertés avec nos plongeurs pour attaquer le navire; on les entendait quelquefois raison- ner à ce sujet, et voici ce qu'ils disaient : « Si nous n'avions « pas réussi dans notre attaque sur le bâtiment, les blancs nous «auraient tués; nous avons par conséquent le droit de les tuer « maintenant , puisqu'ils sont en notre pouvoir. » Cette logique ne nous paraissait guère rassurante, et elle nous engageait à ne pas les irriter hors de propos. «J'avais un autre canot avec des plongeurs dans une autre partie du lac, sous la conduite d’un nommé Middleton , qui était un interprète que j'avais embarqué à Otaïti ; il arriva vers onze heures, le 1° mars; cet homme avait été souvent à l’île de la Chaîne, où il était assez aimé, à ce qu'il paraît, car les plongeurs le laissèrent libre et lui dirent qu'ils voulaient lui donner le com- mandement du navire, pour les conduire à leur île. [1 vint nous trouver et nous demander ce qu’il devait faire, s’offrant à partager notre sort si nous le j jugions Re: Nous fimes faire la pro- position laisser deux canots, afin de tâcher, par ce moyen, de nous rendre à Otaiti; ils ne voulurent pas en entendre parler ; nous demandämes aussi qu'ils nous rendissent le bâtiment et qu'ils prissent tout ce qu'ils voulaient à bord, et cela sans plus de succès ; enfin pour dernier moyen , nous les priâmes de nous laisser à bord liés et garrottés , afin de n'être pas aban- donnés dans l'ile; mais tout fut inutile, ils nous répondirent que nous sortirions de l'ile comme nous pourrions et qu'ils ne s'en in- quiétaient guère. Jusquelà j'avais conservé l' espoir qu'ils me per- mettraient de me rembarquer; mais leur ayant fait demander cette permission, en leur reg que je n'étais que passager à bord , ils le refusèrent également. NOTES, 295 « Les Indiens employèrent le reste du jour à débarquer tout ce qu'ils voulaient dans l'île, pour la part de ceux des naturels du pays qui avaient aidé nos plongeurs dans la prise du navire. Ce- pendant les plongeurs ne leur donnèrent que peu de chose, et gardèrent tout ce qu'il y avait de meilleur ; rien de ce qui appar- tenait au capitaine ou à moi ne fut débarqué. « Enfin , le > mars, on nous Ôta nos liens; on nous Dies envi- ron quarante livres de biscuit, trente livres de viande, trois bou- teilles de vin, vingt-six noix de coco, deux livres de thé, vingt livres de tabac, une poêle à frire et deux tasses : nous fûmes en- suite abandonnés au nombre de quatorze hommes dans cette ile atale, Middleton fut embarqué avec deux hommes de l'équipage pour diriger le navire, qui mit à la voile, vers dix heures du ma- tin, après avoir laissé filer la chaîne qui était mouillée. I nous fit la promesse de faire ce qu'il pourrait pour sauver le navire des mains des plongeurs de l’île de la Chaîne, et, de quelque manière que tournät la navigation, de faire en sorte que la nouvelle de-notre désastre parvint à Otaïti promptement, afin que lon pût venir à notre secours. Nous sentimes un soulagement à notre situation en nous voyant sans liens ; mais lorsque nous réfléchissions sur le peu de probabilité que l'on sût promptement notre malheur à Otaiti ; nous pensions qu ‘il devait se passer des années avant que nous fussions délivrés. Quelle perspective ! Troïs ou quatre d’entre nous étaient fort maltraités ; le capitaine était presque borgne ; moi, j'étais couvert de plaies ; les liens avaient enlevé la peau de mes pieds et de mes poignets, et j'avais piussess meurtrissures et contusions occasionnées par ma résistance à bord; un des ma- telots avait reçu des coups violents. Étant beaucoup plus délicat que les autres, j'eus beaucoup plus de peine à me guérir, et trois mois Après ce n'était pas encore fini. La manière de me traiter con- sistait à bien laver les plaies, et à appliquer dessus des feuilles d'ar- bres. Tous les Indiens de l'ile, avec leurs femmes et leurs enfants, s'étaient réunis au nombre d'environ trois cents à l endroit où nous étions ; mais dès le moment que le navire fut parti, ils commen- cèrent à se séparer pour aller chacun chez soi; ce que nous vimes IV. 15 226 NOTES. avec plaisir, Nous nous occupâmes immédiatement de faire deux espèces de huttes avec des feuilles de cocotier, l’une pour les ma- telots, et l'autre pour moi, le capitaine, le second , le charpentier et le maître-d'hôtel. Dès le premier jour, nous partageàmes équi- tablement nos provisions entre tout l'équipage; mais les matelots, mangeant avec la même insouciance que s'ils eussent été à bord, eurent consommé leur part en six jours. Quant à nous, ramassant des coquillages, et économisant autant que possible, nos provi- sions en biscuit et en viande nous durèrent environ douze jours. « L'endroit où nous étions se trouvait être à environ douze milles de l'entrée de la lagune, et le poisson y est très-peu abondant ; cependant quelquefois les Indiens nous en apportaient, lorsque leur pêche avait été favorable et qu'ils en avaient trop. Le second jour après le départ du navire, on nous en apporta une assez grande quantité, suffisante pour deux repas ; nous partageämes encore avec les matelots; mais ceux-ci firent cuire le tout sans que nous nous en aperçussions , et le mangèrent sans dire un mot. Cet acte de gourmandise et de manque d'attention me fit une douloureuse impression ; je jugeai qu'il était impossible de compter sur des hommes qui en étaient capables et qui ne considéraient plus le capitaine et moi que comme leurs égaux ou peut-être moins. Rien n'est sans doute plus propre à faire connaître le caractère des ma- telots en général qu'un pareil acte, qui donne la mesure, à la fois, de leur ingratitude, de leur insubordination et de leur per- versité. Depuis lors, nous changeâmes de conduite à leur égard et nous primes un peu plus soin de nous-mêmes. « Notre maison avait six pieds de large et douze de long; elle était couverte de feuilles de cocotier, ce qui nous mettait bien à l'abri du soleil, mais ne nous servait nullement contre la pluie ; et comme il pleuvait fort sonvent, nous étions presque toujours illés. Nous avions ramassé quelques feuilles d'arbres et un peu d'herbe dont nous avions fait notre lit ; j'avais une natte que j'étendais dessus ; et sur laquelle je me couchais. Pendant le jour nous étions très-incommodés par les mouches, qui étaient telle- ment nombreuses qu'il m'était presque impossible de reposer un NOTES. 2927 instant. La nuit, des centaines de rats se promenaient près de nous, et souvent nous passaient sur la figure; et une multitude de cra- bes de terre, de crabes ermites, de lézards, de fourmis et d’autres insectes ne nous laissaient pas un moment tranquilles. H était bien rare que je pusse dormir pendant un quart d'heure; et chaque lois que cela m'arrivait, je me réveillais au milieu d'un rêve où, me croyant attaqué à bord, je faisais, à moi seul, un grand car- nage des [Indiens et je sauvais le navire. «Le septième jour après le départ de notre bâtiment , les ma- telots n'ayant plus rien à manger, se décidèrent à se rendre à l’en- trée de la lagune où il y avait beaucoup plus d'habitants, et où ordinairement le poisson était assez abondant. Nous restâmes en- core six jours dans le même endroit, n'ayant auprès de nous que le chef de l'ile et deux où trois Indiens, qui se montraient aussi confiants au milieu de nous que si jamais ils ne nous eussent fait de mal. Nous partimes alors également pour l'entrée de l'ile, avec le chef seul pour guide : nous suivimes le récif intérieurement pendant six à sept milles ; alors tournant à l'O. nous allämes sur le récif extérieur, et nous marchâmes environ six milles, ayant de l'eau jusqu'aux genoux. loi nous fimes une nouvelle maison ; mais comme on ne nous permit pas de prendre des feuilles de cocotier pour la couvrir, nous y étions encore moins bien à l'abri de la pluie que dans l'autre; cependant nous y étions beaucoup moins incommodés des mouches , et il n'y avait pas de rats, ce qu'il faut sans doute attribuer à la présence de quelques chiens qui se trou- vaient en cet endroit; il ÿ avait aussi un assez bon nombre de Gran: : ‘à LA L ] Lis CE ". PER 1 F queiq 8 ombrage pendant la chaleur du jour. Les matelots s'étaient établis tout à fait à l'entrée de la lagune d'où l'on découvrait parfaitement la mer, et nous choisimes un emplacement plus à l'intérieur, à environ cent cinquante pas de là. « Nous étions alors vers la fin de la saison des pluies, qui dure ordinairement depuis le mois d'octobre jusqu'en mars, et l'on Pouvait supposer que nous n’en souffririons plus que très-peu de temps ; nous nous trompions beaucoup : le temps changea , et une sr 228 NOTES. pluie continuelle qui tomba par torrents nous tint pendant sept jours entiers mouillés jusqu'aux os, sans que nous pussions nous sécher un instant. Cette situation était déplorable ; il était impos- sible de se reposer sur l'herbe, et je préférai me coucher sur des débris de coraux, où l'eau, du moins, ne séjournait pas; mais je laisse à penser comme j'avais les membres moulus après avoir ainsi passé la nuit. Le jour ne nous apportait guère de soulagement ; car, comme toutes nos provisions étaient consommées , à l'excep- tion de cinq noix de coco, nous nous trouvions maintenant, pour le manger, à la discrétion des Indiens, qui nous laissaient quel- quefois plusieurs jours sarisnous donner de poisson. Nous tâchions de remédier à ce mal en faisant bouillir dans de l’eau salée une espèce de petite plante grasse qui contenait quelque substance, et partageant une noïx de coco entre six, nous passions ainsi la journée. Nous ne pouvions pêcher nous-mêmes; les Indiens se refusèrent constamment à nous prêter une pirogue et des hame- çons, et lorsqu'ils nous apportaient quelque peu de poisson, ils nous obligeaient à le leur payer en tabac; en outre, ils tâchaient de nous voler le peu de choses que nous avions : ils nous dérobèrent les deux tasses et un rasoir qui nous servait à nettoyer le poisson ; depuis lors, nous nous servimes d’écailles tranchantes ; ils nous auraient pris tout absolument si nous n’avions pas été vigilants et sur nos gardes. Ce n'est pas qu'ils eussent besoin de couteaux ou autres instruments de fer; ils en avaient beaucoup, et presque toutes les femmes avaient, pour ornement, unrasoir pendu au cou: « Le temps devint enfin plus favorable, et je pus laver moi-même et faire sécher toute ma garde-robe. Aucun des matelots ne s’offrit pour me ne ce mo service. - nt mu savoir, cepen- dant, qu les délivrer, ce serait à cause à moi, et qu tale il dépoñiiais de moi de dis- poser de leur sort. Pendant les pluies continuelles dont j'ai parlé, nous avions fait tous nos efforts pour allumer et entretenir un grand feu, comme unique moyen de diminuer notre malaise ; le second, le charpentier et le maître étaient tou; assis autour de J ce feu , et souvent me laissaient derrière eux, debout, et l’eau dé- NOTES. 229 goullant de toutes parts de mes habits; le capitaine fut plus sen- sible que moi-même à ce manque d'égards, et les apostropha d'une manière qui les fit rentrer en eux-mêmes. « Après ces huit jours de mauvais temps, je me trouvai beau- coup affaibli, et j'étais déjà devenu très-maigre. Mon esprit était loujours le même, mais mon corps soullrait. Une insomnie cruelle m'empéchait quelquefois de reposer pendant quatre ou cinq nuits de suite, et de bien amères réflexions étaient les compagnes de ces longues et douloureuses nuits. Je pensais à ma mère, à mes frères, à mes amis, mais surtgut à mon frère avec lequel je me figurais être en Europe, mangtant. des huîtres, de bon pain et de bon beurre. Cette idée singulière me poursuivait quelquefois des jours entiers, surtout lorsque nous n'avions rien à manger. Je pensais aussi quelquefois que je ne reverrais jamais aucune des personnes qui m'étaient chères, et je regrettais un peu alors de terminer mon existence d'une manière aussi misérable. « Les Indiens eux-mêmes manquaient quelquefois de nour- riture, lorsqu'il faisait mauvais temps et qu'ils n'allaient pas à la pêche. «Toutes les iles basses de l'archipel dans lequel nous nous trouvions sont formées d'un récif de corail, d'une hauteur qui ex- cède rarement dix pieds au-dessus du niveau de la mer dans les endroits les plus élevés, et d’une largeur moyenne de cent cinquante à deux cents pas. Ce récif contient un lac à l'intérieur, quelquefois sans issue, mais plus souvent avec des communica- tions avec la mer. Les habitants de ces îles n'ont de nourriture que le poisson, le fruit d'un arbre qui ne contient que bièn peu de suc nutritif, et les cocotiers, dont beaucoup d'iles même sont dépourvues. A l'ile de la Harpe, il s'en trouve quelques bouquets ; mais nous ne pûmes jamais obtenir qu'une seule fois des Indiens qu'ils nous donnassent une demi-douzaine de noix; ordinairement ils ne donnent pas le temps à ces fruits de parvenir à maturité, et les abattent de bonne heure pour en boire Lean dont ils sont remplis. [1 existe dans toutes les îles basses une espèce d'arbres dont la feuille sert à faire des nattes et à couvrir les maisons ; le 250 | NOTES. fruit, de forme ovale et de huit pouces de long sur cinq de large, estcomposé d'un grand nombre de morceaux d’une forme conique, qui se détachent lorsque le fruit est parvenu à maturité. La partie adhérente est d'un beau jaune, d'une saveur très-douce , et le tout composé de filaments extrêmement déliés ; à l'intérieur se trouve une ou deux petites amandes d'un bon goût. Les naturels mangent beaucoup de ces fruits, et les femmes sont occupées la majeure partie du temps à les briser avec de grosses pierres, pour en re- tirer les amandes après que l’on en a sucé la partie la moins dure. Nous tâchions de faire de même ; mais lorgque nous en mangions pendant une demi-journée, nos dents s’én ressentaient pendant plusieurs jours, tant la substance est dure et filandreuse. « H arrivait parfois que nous étions dans l'abondance lorsque la pêche avait été très-favorable ; mais alors la crainte que le poisson ne se gâtât, car dans un climat aussi chaud et aussi humide il ne se conserve pas plus de douze heures , faisait que nous le dévorions avec une extrême avidité. Le seul moyen de conserver le poisson qu'emploient les naturels et que nous avons aussi trouvé: le meilleur, est de le fumer pendant douze à quinze heures, de l'ou- vrir ensuite pour en tirer les arêtes, et de le faire bien sécher au soleil. Par ce moyen, on peut le conserver sain pendant plusieurs jours, mais cela n'est pas Ten _ il faut qu'il fasse beau temps pour le sécher. « Le sen ge ee sé à la ee des provi- sions , et ilse rapporter quelques morceaux de ere se lesquels il: s'en trouvait qui n'étaient pas ent is blessé, et qui, trente- cinq jours apiès, n'était pas enbor guéri, était le plus ce Un ; jour le capitaine s'approcha des naturels qui étaient occupés à une grande tortue, et sans qu'il leur demandât ou leur dit la moindre des choses, ils mirent leurs chiens après lui, qui de mordirent à la jambe: une autre fois, je faillis être mordu moi- même. Les tortues sont assez abondantes ; il n° y avait pas de se- maine que les Indiens n’en prissent deux ou trois. I paraît que c'est pour eux une espèce de poisson sacré: ils n’en donnent ; jamais NOTES. 231 aux femmes que lorsqu'elles n ont rien autre chose à manger. Une seule fois, ils nous en donnent un PRE morceau de la partie étisibure; qu ‘il était det nger Les naturels de ces iles sont très-vigoureux et Sec ils vont nus, et n'ont qu' une ceinture de natte qui leur sert à cacher les parties natu- relles. Les femmes portent une natte qui leur pend depuis les hanches jusqu'au milieu des cuisses. Cependant ils commencent à aimer les étofles; car c'est au désir de s’en procurer que l'on doit attribuer la prise du navire. Entre eux ils m'ont paru très-doux, vivant d’une manière patriarcale, se donnant réciproquement et partageant leur nourriture. Jamais je n'ai vu la moindre querelle. ls paraissent aimer beaucoup leurs enfants. Leurs maisons ont l'aspect le plus misérable : elles sont toujours d'environ douze pieds de long, larges de cinq et hautes de quatre ; elles sont cou- vertes de nattes grossières qui les mettent assez bien à l'abri de la pluie. Leur lit consiste en une natte, et leur oreiller en une espèce de petit banc de bois. Chaque ménage a une pirogue d'une petite dimension , avec un balancier et une voile de natte ; cette pirogue est composée de plusieurs pièces ajoutées et amarrées ensemble avec des cordes ou tresses faites avec l'enveloppe de la noix de coco, qui forme un excellent cordage. Chaque homme a une lance longue de dix ou douze pieds avec laquelle il poursuit le poisson et le transperce; ä a aussi un filet et des hamecons de bois, de nacre ou de fer. Le roi a plusieurs femmes et est un peu plus à son aise que les autres : il a une grande pirogue double, longue de trente-six pieds. Deux autres Indiens avaient aussi chacun une pirogue double, mais un peu moins grande. Tous les naturels sont remplis de poux, qu'ils se cherchent mutuellement et qu'ils mangent. Aucun de nous, malgré le soin que nous prenions cons- tamment, n'a échappéentièrement à cette vermine. Les naturels sont gais et chantent assez souvent pendant des heures entières. Ils ont quelques né de pige: et nous avons remarqué quel- quefois l'un d’ a te la nuit une ronde continuelle en frappant des siens ou des morceaux de fer l'un contre l'autre, et proférant quelques paroles. Un seul endroit m'a paru sacré, 232 NOTES. c'est celui ou les Indiens déposent les écailles des tortues qu'ils prennent ; ils les suspendent à des arbres, ainsi que les os. Je n'ai vu rien autre chose qui ressemblât à un lieu religieux ou à des cé- rémonies religieuses ; ils paraissaient faire beaucoup de cas de deux livres de navigation qu'ils nous avaient pris, et le roi passait quelquefois des journées entières à les régarder attentivement, ainsi qu'un morceau de petit miroir dans lequel il contemplait sa figure avec beaucoup de complaisance. Souvent des idées de ven- geance fermentaient dans nos têtes, et si, dans le principe de notre captivité, nous eussions été délivrés et qu'il nous eût été possible de satisfaire notre désir, je crois que nous aurions tout exterminé; mais, après un mois, nous étions revenus à des sen- timents moins cruels, et nous convenions que le meilleur moyen de nous venger serait de détruire toutes les pirogues des Indiens, leurs maisons , leurs nattes , etc. C'était une bien triste consolation que ces idées, mais enfin elles servaient à nous conserver quelque espoir. Nous avions toujours pensé, que si on savait promptement à Otaïti notre accident, nous ne pouvions être délivrés au plus tôt qu'un mois après, et, au plus tard, deux mois. H fallait donc laisser écouler ce temps, et nous concilier autant que possible l'a- mitié des Indiens, et surtout souffrir tout sans se plaindre. Nous étions bien décidés, passé ce temps, à tâcher de nous emparer, par surprise, de quelques pirogues, et de nous abandonner à la Providence. C'était cependant une chose bien difficile et dange- reuse, attendu que nous n'avions jamais de provisions en vivres , ni rien pour contenir de l'eau ; mais tout était préférable à la situa- tion dans laquelle nous nous trouvions. Le capitaine et moi au- rions seuls tenté cette entreprise, car nous ne pouvions compter sur personne de l'équipage : nous étions convaincus que si nous avions confié ce projet à nos gens, ils nous auraient trahis, eten auraient informé les naturels del’ile, pour se les rendre favorables, ce qui aurait rendu notre situation pire qu'auparavant. La latitude de l'île de la Harpe étant par 17° S., les vents réguliers d'E. y règnent presque constamment ; cependant, vers la fin de mars, le 30 ou le 31, le-vent tourna à l'O, et souffla pendant cinq où six NOTES. 233 jours d'une jolie brise ; c'était le plus beau temps du monde pour venir d'Otaïti : aussi étions-nous en alerte et en vigie dans l'espoir d'apercevoir quelques voiles secourables qui vinssent tenter de nous délivrer. Vaine espérance! Le vent changea de nouveau et reprit son cours accoutumé: nous nous figurions que les Indiens, en voyant paraitre quelque bâtiment, ne nous relâcheraient qu'en exigeant une bonne rançon; aussi nous pensions que tous nos dangers n'étaient pas finis, et qu'il nous faudrait encore passer par bien des épreuves. Afin d'obvier à ce péril qui était bien réel, nous avions recommandé à nos matelots, s'ils apercevaient quel- ques voiles, de ne pas le faire connaître aux naturels, mais, au contraire, de rester parfaitement tranquilles, afin qu'ils ne s’en aperçussent que le plus tard possible. Les matelots devaient cepen- dant venir nous en donner avis, afin que nous phemions agir selon les circonstances. Nous étions bien certains qu'à la vue d'un bâti- ment tous nos gens nous obéiraient et concourraient de toutes leurs forces à nous sauver tous de cette île funeste. Les vivres manquant totalement, les Indiens s'embarquèrent en assez grand nombre, le 7 avril, dans deux de leurs doubles pirogues, pour en chercher dans une île voisine au N., que nous pouvions aper- cevoir lorsque le temps était bien clair, et dont nous n'étions pas éloignés de plus de douze milles; les Indiens restants n'étaient guére plus nombreux que nous, si a on ne a pas les femmes et les enfants. . « Nous passâmes la sise sans rien manger qu un peu d'herbe bouillie, et le lendemain ne se présentait pas sous un plus favorable aspect. J'allai avec mon capitaine, vers dix heures, faire un petit tour de promenade, et j'essayai de marcher sans souliers, les miens ayant été abimés par la pluie, et ne servant presque plus ; mais il m'aurait fallu bien longtemps avant de pouvoir m'y accoutumer, car toute l'ile n'étant composée que de coraux en- tiers ou brisés, la surface du sol est on ne peut plus raboteuse et han : « J'étais très-faible, et après avoir marché environ un demi- mille, je me trouvai fatigué, et nous nous arrêtâmes pour nous 254 NOTES. reposer un instant à l'ombre de quelques arbres. Nous parlämes naturellement de notre affreuse position, et comme c'était un di- manche, le capitaine me dit Le 1 croÿit ” ce serait le dernier 4 À répondis "+ à amies ui $ anotre habitation. [n'y avait pas plus d’ une Sie que nous étions rentrés, lorsque je vis venir à nous un des matelots, marchant, à ce qu'il me paraissait, un peu plus vite qué de coutume, et je crus voir sur sa figure qu'il nous appor- tait des nouvelles; je n'osai pas cependant faire partager mon espoir à ceux qui se trouvaient près de moi, de crainte de le voir encore déçu, comme cela avait déjà eu lieu, et j'attendis que le matelot approchât : aussitôt qu'il fut près de nous, il nous dit que lui, ainsi que les autres matelots, voyaient une embarcation ba- leinière ramant dans l'entrée de l'ile ; que depuis longtemps ils la distinguaient, mais qu'ils n'avaient rien voulu nous dire avant d'être certains de ce que c'était. Qu'on juge de notre joie! Nous luidimes de s’en retourner, etque nous le suivrions dans quelques minutes afin de ne pas donner l'éveil aux Indiens, ce que nous fimes en effet. Mais au lieu d’apercevoir la baleiniere bien dom comme nous nous y attendions, nous la vimes au milieu de l'eu- trée, et déjà près de nous. Les naturels l'aperçurent aussi en ce moment et se mirent à crier pour réunir tous ceux qui étaient écartés dans des pirogues où autrement, pour empêcher l'em- barcation d'approcher. Le roi fit même tirer dessus deux eoups de fusil; mais comme nous étions pcs aussi forts que lui, nous ' pè La Fe à € à trémblér-de tous ses membres, comme s’il s'attendait à recevoir le prix dé tout ce qu'il nous avait fait souffrir; mais il fut forcé de laisser arriver l'embarcation, qui, en moins de cinq minutes , se trouva près de nous : il en descendit . .— T. nas _ a se 0 F Élise, de 5o t qu ji j'en eusse connaissance. ve biere capitainé sidi que titre pa vire était arrivé à Otaiti, le 9 mars, avec Middleton et les deux hommes de notre équipage, auxquels les plongeurs avaient donné la permission de s'embarquer, mais pillé-de tout ce qu'il y avait à NOTES. 255 bord et hors d'état de reprendre la mer. 1 y avait dix-huit jours que le capitaine était parti d'Otaïti pour venir nous délivrer; que, son bâtiment à dix-huit milles sous le vent, hors de vue, et le vent étant extrêmement faible, il s'était décidé, à la pointe du jour, à venir dans son canot, avec six hommes bien armés, tenter de prendre les Indiens à l'improviste et de nous délivrer. «H réussit parfaitement, comme on le voit, dans son but , et il se mit, ainsi que son bâtiment, à ma disposition; nous nous revimes donc libres après trente-neuf jours de captivité sur ce récif aflreux : il faut avoir souflert beaucoup pour se faire une idée de nos sensations dans ce moment fortuné. Quelle transition de notre état présent à celui dans lequel nous nous trouvions une demi- heure auparavant! Personne de nous n’était mort , mais un des ma- telots était très-malade et n'aurait pas vraisemblablement survécu trois jours. Pour moi, mes forces dimiuaient tellement chaque jour, que je prévoyais bien ne pas pouvoir résister plus de deux mois à des maux aussi inouis. Le capitaine Ebrils avait eu la pré- Yoyance de nous apporter du biscuit, dé la viande, et une bou- teille de vin, ce qui arrivait dans un temps bien opportun , car il ÿ avait plus de trente-six heures que nous n'avions pris un mor- ceau de nourriture. «Vers une heure nous nous embarquämes tous , à een d'un matelot qui était allé le matin dans un autre endroit de li nous étions vingt et un dans l'embarcation, qui était tellement remplie et chargée, que le moindre mouvement menaçait de la faire chavirer : cependant nous n’eûmes pas d'accident et nous &rivämes à bord à quatre, heures: à peine étais-je arrivé, que l'é- motion sé j 'éprouvai m'occasionna modern. récent — qui n'eut né route 1m- pentes vers l'entrée de l'île, afin de délivter m ét ot qui s’y trouvait encore, et le lendemain, de très-bonñe heure, nous en étions à une si petite distance que nous pouvions apercevoir notre marin à terre. Après le déjeuner nous miîmes nos deux em- barcations à la mer, l'une aux ordres de mon capitaine, et l’autre sous le commandement du capitaine Ebrils ; pour aller prendre 236 NOTES. notre matelot et pour tächer, en même temps, de ürer quelque vengeance de ce que les cruels et sauvages habitants de cette île nous avaient fait souffrir. « Tous nos gens étaient armés de fusils et de baïonnettes; mais j'avais bien recommandé et nous étions bien convenus qu'on ne ferait feu sur les naturels qu'à la dernière extrémité. Aussitôt que notre marin s'aperçut qu'on venait à son secours , 11 sauta dans la mer et fut bientôt à bord des canots, qui continuèrent leur course et abordèrent promptement dans l'ile. « Pendant la nuit, le roi avait réuni près de lui une soixantaine d'Indiens, et une douzaine de pirogues étaient en ligne sur Île rivage, devant sa demeure, pour faire parade sans doute de sa puissance, Aussitôt abordé, le capitaine Ebrils, qui parle parfaite- ment le langage des Indiens , lui ordonna de venir dans son canot, ce qu'il fit sans difficulté , et on lui lia immédiatement les pieds et les mains sans qu'il cherchât à opposer la moindre résistance : on fit venir à bord, de la même manière, le second, qui n'avait ja- mais voulu nous donner la moindre chose à manger ; le proprié- taire des chiens qui avaient failli me mordre et qui avaient mordu mon capitaine , et un jeune Indien qui, lorsque nous ne possédions presque rien au monde, nous avait volé une aiguille qui nous était du plus grand secours pour réparer nos effets. Dès que ceux-ci furent en notre pouvoir, tous les autres Indiens se débandèrent et prirent la fuite. On commença aussitôt à brûler toutes les maisons qui se trouvaient en cet endroit ; les nattes , les cocos qui leur ser- vent à garder de l'eau ; les filets, les pirogues, paniers , voiles, etc. furent également brülés. Nos canots, pour se rendre au côté op- posé, traversérent ensuite l'entrée de la lagune; on y débarqua également, on y fit la même exécution, et ils revinrent ensuite à bord, rapportant tout ce que l'on avait trouvé nous appartenant, et je retrouvai ainsi le pistolet avec lequel je m'étais défendu lors de la prise du navire. On fit monter les quatre prisonniers; le ca- pitaine Ebrils leur fit un sermon, et leur fit avouer le crime qu'ils avaient commis sur nous, et leur fit promettre de ne jamais réci- diver. On les attacha ensuite l'un après l'autre au grand mât, ct NOTES. 237 on leur administra, à chacun , quatre douzaines de coups de corde bien spriiquén “ai . nous ps ; îmes sauter par-dessus le bord, et ils gag Ebrils m'avait appris qu'on avait connaissance à Otaiti du naufrage du brick srbisedié la Sultane, de Boston, allant à la côte N. O., sur l'ile Furneaux a 1° 30° O.N. O. de l'ile de la Harpe. Nous nous dirigeâmes donc vers ce côté, dans l'espoir de sauver l'équipage et ce qu'il serait pos- sible de la cargaison. Le lendemain, 11 avril, nous fûmes en vue de l'île, et nous ne tardâmes pas à distinguer à terre deux tentes, ainsi que la carcasse d'un navire. Avant la nuit, nous communi- quâmes avec l'équipage, qui était de huit hommes ; et l’on convint que puisqu'il n’y avait pas d'entrée dans la lagune pour notre bà- timent, on transporterait au moyen de radeaux sur le récif sous le vent, afin de pouvoir l'embarquer avec plus de facilité, tout ce qu'on avait pu sauver de la cargaison et du gréement. La distance à parcourir était d'environ vingt-quatre milles. Pendant le temps qu'on faisait cette opération, nous restions à croiser dans les en- virons, mais toujours fort Rs de és afin de ne pas retarder d'un moment 1 dises ou autres objets. Pour activer ce dénsgté ; nous avions ÈS nos deux embar- cations avec le capitaine Clark, et nous n'avions gardé à bord que le moins de monde pe: nous n’y étions que six. La même insomnie que j'avais eue à l’île mi la continua à me ee “1 casser, et je ne pus fermer l nuits que je passai à bord ; mais raté j'eus le banane: de m'en- dormir, et je jouissais du sommeil le plus profond, lorsqu'une forte secousse du bâtiment et un roulis : hA3° 7 23" de latitude N. et par... 3° 35° 26 de longitude E. TRAVERSÉE DE TOULON A GORÉE. Le 30 décembre, à une heure après midi, nous mimes sous voiles avec une jolie brise d'O. S. O. qui dans la nuit varia au N., grand frais, et nous permit dé faire route Pour passer au vent de l'ile Majorque. Les vents n'ayant pas cessé de nous favorisér, le 3 jan- vier, à onze heures du matin, nous relevions la pointe | La dernière de ces montres (le n° nie n'était point montée sur un te À et on 16. ne s'en est servi que pour transporler lheu 244 OPÉRATIONS de l'entrée de Malaga au N: du monde. Trois séries d'angles horaires, calculées avec la marche diurne observée à Tou- lon, donnèrent, pour la longitude de cette pointe, les ns suivants : SR nn 30°" RS as ee NON OR 6° 47 30° 180 NNA A, RASE QUAR 17 Longitude moyenne égale. ...... 6° A6 15” La longitude insérée dans la Connais- sance des temps est de....... 6° 45 17: Dans la soirée du même jour, nous franchîimes le dé- troit de Gibraltar avec une faible brise de S. : lé lende- main on n'apercevait plus le cap Spartel, et nous dirigeàmes notre route vers les Canaries. Le 10, à la pointe du jour, nous eûmes connaissance de cet archipel, que nous traversämes dans la 1hatinée sui- vante, en rangeant de très-près l'ile Canarie. Les relève- ments pris sur le pic de Ténériffe et sur plusieurs autres points remarquables de l'archipel donnèrent des longitudes qui ne différaient que d’une ou deux mais ME celles de nos montres. Le 19 dans la matinée, nous reconnûmes L cap Vert, et à une heure nous jetämes l'ancre devant l'établissement de Gorée !. ES | RELACHE À GORÉE. Le lendemain de notre arrivée dans cette colonie, on ur l'observatoire sur le fort, et les montres y furent par une série d'observations que je fis depuis Me 20 jusqu” au 2/4 janvier. : le fort 1 De ce mouillage on relève { la batteri les sé hi cap Vert au... N. 47° O. GÉOGRAPHIQUES. 245 La marche diurne du n° 126, déduite de ces observations, fut trouvée de— 5",730, au lieu de—1",650 qu'elle était au départ de Toulon; celle du n° 36, de+0”,450, au lieu de + 1,350 ; celle du n° 136, de—1”,850 , au lieu de— 2,890. LONGITUDE. En employant la moyenne de ces marches diurnes, nous avons obtenu pour la longitude du fort de Gorée : | RM eine à Pr ea 14.498" Garenne cuis «ce +0. 47° 379 . | ÉBiéaée EEr i0°::99 12 Longitude moyenne égale. ...... 19° 4>° 19 O. La longitude assignée au même point par M. le baron Roussin est de...... 19° 46° 40° LATITUDE. La moyenne de plusieurs hauteurs méridiennes du soleil croisées au cercle ayant donné une latitude qui ne différait que de peu de secondes de la latitude insérée dans la Connaissance des temps, nous avons adopté cette dernière, qui est de 14° 4o° 10" N. La déclinaison de l'aiguille, également observée au es a été trouvée de 17° N. O. COURANTS. La résultante générale des courants, dans la traversée de Toulon à Gorée, a donné 70% au S. et 57* à lE., dans le rapport suivant : © De Toulon au détroit........ 8S. 44"E. Du détroit aux îles Canaries. .. 26"S. 7"E. Des îles Canaries au cap Vert.. 56"S. 6"E. 246 OPÉRATIONS TRAVERSÉE DE GORÉE À L'ILE BOURBON. Le 26 janvier, nous appareillâmes de Gorée pour nous rendre à Bourbon. Les vents de N. et N. N. E. nous conduisirent rapide- ment jusqu'à l'équateur, que nous coupàmes dans la jour- née du 3 février, entre le 20° et le 21° degré de longitude O. Le 4, nous commençämes à ressentir de petits vents de S. S. E. qui ne tardèrent pas à varier au S. E., et nous permirent ainsi de continuer notre route au plus près, bäbord amures : nous eûmes le bonheur d'échapper ainsi aux calmes auxquels les marins sont si fréquemment exposés dans ces parages. Depuis notre départ de Gorée, les courants avaient cons- tamment porté au S. S. O., avec une vitesse moyenne de 10 à 12 milles en 24 heures; mais le 3 nous trouvâmes une différence de 41 milles à l'E. , que nous ne pûmes at- tribuer qu'à la forte houle de l'O. que nous avions res- sentie pendant toute cetie journée et la précédente. Le 16, entre les 28° et 29° degrés de latitude S., les vents généraux nous abandonnèrent pour faire place à de faibles brises du N. N. E. et N. N.O., qui plus tard tour- nèrent à l'O. et O. S. O. el nous permirent de faire route, à grandes journées, vers le cap de Bonne-Espérance. Le 5 mars, à midi, nos vigies signalèrent ce cap, dont les relèvements n’indiquèrent qu’une erreur de 3/ en moins dans la longitude moyenne de nos chronomètres. L'intention du capitaine Laplace était de relàcher à Table-Bay; mais la violence des vents de N. O., que nous trouvämes à l'attérage, ne nous ayant pas permis de gagner ce mouillage , nous continuâmes notre route pour Bourbon. Le 27, après avoir eu à lutter sans-cesse contre des vents GÉOGRAPHIQUES. 247 violents et une très-grosse mer, nous étions parvenus à peu près à la hauteur de cette île, lorsque nous fümes assaillis par un de ces terribles ouragans qui désolent si souvent les mers de l'Inde, depuis décembre jusqu’en mai. Grâce à l'ex- cellence de sa construction , la Favorite supporta heureuse- ment cette bourrasque, et vint, le 1° avril, jeter l'ancre | devant la ville de Saiñt-Denis , au milieu d'un grand nombre de navires du commerce , presque tous abandonnés par leurs équipages, et dans l'état le plus déplorable. Le 3 avril à la pointe du jour, un autre ouragan, non moins violent que celui du 27, nous força d'appareiller en toute hâte de cette côte dangereuse. La Favorite, après _avoir échappé à cette seconde bourrasque tout aussi heu- reusement qu'à la première, atteignit enfin le mouil- lage du Port-Louis de l'Ile- de-Fapnee, dans la matinée du 7 avril!. Ces longues contrariétés, jointes à de fréquentes et brusques variations dans 2 température, furent sans doute la cause des altérati a la marche de nos montres, dont les longitudes , à À à l'attérage , se trouvèrent fort diffé- rentes de celles que me donnèrent les relèvements. RELACHE AU PORT-LOUIS DE L'ILE-DE-FRANCE. Nous établimes notre observatoire sur la terrasse de la maison de M. Feel, négociant danois { tout près de la grande caserne), et les montres y furent réglées par plusieurs sé- ries d'observations. La marche diurne du n° 126, déduite de ces observa- tions, fut trouvée de—6”,740; celle du n° 36, de —0",518 ; celle du n° 136 ,de— 10”,100. edit M rec: S. a2° E. La pointe N. E. du port au... N. 34° E. La pointe O. au.,,.......... S. 64° O. ! Relèvements de notre mouillage Je Port Louis: .:...+., 248 … OPÉRATIONS LONGITUDE,. En combinant ces nouvelles marches diurnes avec celles que j'ai observées à Gorée, j'ai obtenu les résultats suivants : PR ES LE 65° 1-00 E: nt. 36,.:.: ER 6°. :0.25 136 rejeté. .:.,..°. Mi» :5 To git A] Y JA PE sit 3 54° 00’ 37",5 E. Nous négligerons ce résultat, pour les raisons que nous avons signalées plus haut, et nous adopterons de préfé- rence la longitude assignée au Port-Louis par le capitaine Duperrey, dans le voyage de la Coquille ; cette longitude étant la moyenne d’un grand nombre d'observations faites par cet officier, et combinées avec les résultats obtenus à différentes époques par MM. d’Après de Mannevillette , de la Caille, Stenders, Horsburgh, et autres savants ou naviga- teurs célèbres. LATITUDE. La latitude MA TAE PRES LES AE Ÿ par plusieurs hauteurs méridiennes du soleil, dont ln moyenne donne 20° 9’ 35” S. La déclinaison de l'aiguille a été trouvée au même point de 14° N. O. ACTION DES COURANTS SUR LA CORVETTE DEPUIS GORÉE JUSQU'A BOURBON. L'action des courants, dans cette traversée, a donné une résultante de 59" au S. et 341% à VO. ; savoir : De Gorée au Cap....... 21" S. et 148% O Du Cap à Bourbon... ... 38"S, et 193" O. SÉJOUR À BOURBON. Le 20 avril à huit heures du soir, nous quittèmes le GÉOGRAPHIQUES. 249 Port-Louis de l'Ile-de-France, pour retourner à Saint-Denis de Bourbon, que nous atteignimes dans la matinée du 22 1. Pendant les douze jours que nous restämes sur cette rade, nous trouvämes peu de circonstances favorables pour obser- ver. La houle étant toujours très-forte et les accidents fré- quents sur la barre, c'eût été compromettre les instruments que d'essayer de les transporter à terre. Quelques observa- tions furent pourtant faites à bord; mais l’état constamment brumeux de l'horizon en rendit les résultats trop incertains, Pour nous permettre de les adopter : nous avons donc con- servé à nos montres la marche que nous leur aviôns assignée au Port-Louis, et qui avait été déduite d’un grand nombre d'observations faites à terre, dans les circonstances les plus favorables. Par conséquent, c'est au méridien de ce dernier port, pour lequel nous adoptons 55° 9° 30° de longi- tude E., que nous avons rapporté les longitudes des points déterminés dans la traversée suivante. TRAVERSÉE DE BOURBON AUX SEYCHELLES. En quittant le mouillage de Saint-Denis, nous dirigeämes notre route vers le N., afin de reconnaitre l'ile de Sable et de fixer la position de cet écueil dangereux sur lequel ont déja péri plusieurs navires du commerce. ILE DE SABLE. Le 5, mai à midi, étant par 15° 51° de latitude S., et à environ 30 milles à l'E. de la position assignée à ce danger sur la carte du capitaine Horsburgh, nous courümes tout le reste du jour à l'O. du monde, sans avoir connaissance { La pointe Sainte-Suzanne au..... S. 62° E. Le pavillon du Barachoix au... S& 6°E. | Relèvements de notre 2° mouil- 3 | Le cap Bernard au,............ 072 250 OPÉRATIONS de la terre. Nous nous tinmes donc pendant la nuit sous peu de voiles, faisant de petits bords de deux heures; et le 6, à la pointe du jour, nous continuâmes nos recherches en x gouvernant toujours à l'O. À huit heures, les vigies signa- lèrent ; droit de l'avant, une ile basse et de peu d'étendue. A onze heures, nous n’en étions plus qu’à deux milles, relevant son milieu à l'O. du monde. Nous nous maintinmes jusqu'à midi dans cette position, de manière à avoir une latitude exacte. LATITUDE. La moyenne de plusieurs névieus méridiennes, obser- vées avec le plus grand soin , par MM. de Boissieu , de Sholten et moi, place le milieu de l'ile de Sable par 15° 53° 52” de latitude S. Sur la carte du capitaine Howen, dressée en 1822, on trouve, pour la latitude du même point, 15° 54°. LONGITUDE. Trois séries d'angles horaires, prises à quatre heures du soir, lorsque nous n'étions qu’à trois milles dans le N. de l'é- cueil , l'ont placé à l'O. du méridien du Port-Louis de lIle- de-France : : Par le n° 126, dont la marche diurne n’a pas varié dans cette traversée, de. .....,..... 255 36 Par le n° 36, corrigé à ere r à CR De 2 Quantité moyenne dont li ile de Sable < est à l'O. du Port-Louis . ...,... 2° 58° 20",50 Nous avons placé le Port-Louis par... 0.30". .E. La longitude de l'ile de Sable sera DR PRET. Sat tt 9,50 E. Long dela carte du capitaine Howen. 59° 9 45" E. GÉOGRAPHIQUES. 251 La longitude donnée par Horsburgh est de 20 minutes plus E. que la nôtre. La moyenne de deux azimuts observés le matin et le soir a donné pour la déclinaison de l'aiguille 11° N. O. : Nous avons remarqué que dans le voisinage et au large de l’île de Sable les courants portaient à FO. avec force, car dans les journées du 3 et du 6, la corvette fut drossée de 4o milles dans cette direction. I sera donc toujours prudent d'en passer à 5o ou 60 milles au large, surtout la nuit, et quand on ne sera pas bien certain de sa position; car un navire qui serait entrainé sur le rocher par la houle ou les courants s’y perdrait immanquablement. : La plus grande étendue de l'ile de Sable est d'environ quatre ou cinq cents toises du N. au S.; mais dans ces deux directions les hauts-fonds s'étendent encore à un grand mille au large, et la mer y déferle à une hauteur prodigieuse. Nous la vimes également briser sur les deux plages de l'E. et de lO., qui ne parurent offrir aucun point abordable pour nos canots : aussi le capitaine Laplace renonça-t-il au projet qu'il avait d'abord conçu d'envoyer un officier à terre; cependant pour ne pas‘quitter ce dangereux écueil sans avoir acquis la conviction qu'il ne recélait pas quelques malheureux nau- fragés, nous tiràmes plusieurs coups. de canon, en le con- lournant de ‘très-près : mais aucune créature humaine ne se montra à la surface de l'écueil. Des myriades de frégates et autres oiseaux aquatiques, auxquels cette triste solitude sert d'asile, y répondirent seuls en jetant de grands cris au moment où ils prirent leur vol vers la pleine mer. Nous distinguämes sur un petit monticule qui est le seul point un peu élevé de cette terre basse et sablonneuse , une croix de bois plantée derrière une case en ruine. Sur la plage, et à peu de distance de ce monticule, on distinguait 4 252 = OPÉRATIONS aussi les restes d’une carcasse de navire que nous suppo- sâmes être celle du bâtiment français l’Utile, qui se perdit sur cet écueil en allant de Madagascar à l'He-de-France, avec un chargement d'esclaves. Le capitaine Tromelin, quelques années plus tard, sauva au péril de ses jours, et recueillit à son bord, le petit nombre de malheureux qui avaient échappé aux suites de ce naufrage. C’est sans doute pour consacrer le souvenir de celte action généreuse que le capi- taine Howen a donné à l'ile de Sable, sur sa carte de l'Océan Indien , le nom d'ile Tromelin. JEAN DE NUEVA. En nous éloignant de cet écueil, nous gouvernâmes au N., de manière à nous mettre en latitude avec le milieu de Jean de Nueva, dontle capitaine Laplace désirait aussi reconnaître la position. Le 9 mai à deux heures du matin, ayant atteint la lati- tude de cette île, nous nous trouvions à environ 4o milles à l'E. de la longitude qui lui est assignée sur les cartes d'Horsburgh et de d’Après. La route fut alors donnée à l'O., et nous chassämes tout le jour dans cette direction. Les résultats de trois séries d'angles horaires combinés avec l'estime, plaçaient la corvette, à six heures du soir, par 49° 26° de longitude E., c'est-à-dire 20 milles au delà de la position de l'ile sur l'une et l'autre carte. L'horizon était magnifique et aurait permis de distinguer facilement une terre de moyenne élévation à une distance de 30 milles au moins; mais nos vigies n'aperçurent rien du -tout. Nous sûmes plus tard, quand nous eûmes connaissance de la carte du capitaine Howen , que la partie la plus E. de Jean de Nueva n'est que par 48° 49 de longitude E.: nous étions donc GÉOGRAPHIQUES. 255 encore, d'après nos montres, à 37 milles de la côte orien- tale de cette île, quand nous cessämes nos recherches. Nous dûmes naviguer, pendant toute la nuit, avec la plus grande circonspection, pour éviter le dangereux écueil de la Pro- vidence et les autres récifs dont cette mer est semée. Le 13 à quatre heures du matin, nous eûmes connais- sance des îles Mahé ou Seychelles, et dans la soirée du même jour nous laissimes tomber l'ancre devant‘la petite île Sainte-Anne , qui forme avec les autres îles voisines et la côte septentrionale de Mahé le port principal de cet ar- chipel !. RELACHE À MAHÉ. Notre observatoire, que nous plaçämes sur la terrasse de M. Savy, seul habitant de Sainte-Anne, fut déterminé en latitude par plusieurs hauteurs méridiennes du soleil, dont la moyenne a donné 4° 36"S. Cette latitude est exactement la même que celle qu'as- signe.au même point le capitaine Howen. LONGITUDE. Les deux montres n° 126 et 36 ont été employées, mais d'une manière différente, à la détermination de la longi- tude. La première de ces montres n'ayant éprouvé que variation à peine appréciable dans la traversée, on na rien changé à ses résultats ; tandis que ceux du n° 56 sont cor- rigés de la variation diurne qu'on Jui a plus tard trouvée à Pondichéry. Le n° 136 a été rejeté, et lon verra que cette montre a rarement pu contribuer à la détermination de nos longitudes. Le n° 126, ainsi employé, avec sa marche L'ile Sainte-Anne (le milieu) au.. S. 62° E. 8. 54 * Relèvements de notre mouillage La maison du gouverneur au. 5 ni assé La pointe O. de la baie du. ...... N. 34e O. 254 . OPÉRATIONS diurne observée à l'Ile-de-France, a placé notre observatoire de Sainte-Anne à l'O. du Port-Louis de. 2° 00 30” Len° 36,corrigéà Pondichéry, donne. 2° 00° 05” Quantité moyenne dont lobserva- toire est à l'O. du Port-Louis ... 2° 00° 17,50 Longitude du Port-Louis ......... 55 g 30” E. Longitude de l'observatoire de la Fa- RS 53 9° 12”,60 E. La longitude du mê me Pt d'après ROSE. DRE re ris. mé. AR. 2 On voit que la faible différence qui existe entre ces deux résultats est, à quelques secondes près, la même que celle que nous avons trouvée dans la détermination de l'ile de Sable. Ainsi d'après nos observations la position de cet écueil, par rapport au méridien de Sainte-Anne, sera celle que donne le capitaine anglais. L'intervalle de temps compris entre les premières et les dernières observations que nous avons pu faire à Sainte- Anne n'était pas assez grand pour nous permettre d'en con- clure une nouvelle marche diurne pour nos montres; et d'ailleurs , comme cette nouvelle marche eût à peine différé de celle que nous leur avions trouvée au départ de l'He-de- France , nous avons cru devoir continuer à nous en servir. Le peu de jours que nous‘avons passés au Port-Mahé ont été employés par M. Paris à dresser un plan détaillé de ce port, de ses sondes et de ses différentes passes. TRAVERSÉE DE MAHÉ A PONDICHÉRY. Le 20 N la pointe du jour, nous primes congé de M. Savy, dont nous avions reçu l'accueil le plus amical, Nous consa- cràmes cette journée et celle du lendemain à compléter GÉOGRAPHIQUES. 255 l'hydrographie des Seychelles ; et le 21 au soir, ce tra- vail étant terminé, nous continuâmes notre route pour Pondichéry. : Le 30, nous coupämes la ligne entre le 67° et le 68° degré de longitude E., avec de petits vents de N. O. variables à l'O. N. O., et un temps magnifique. Les courants qui, depuis notre départ de Mahé, nous avaient journellement porté de 20 à 25 milles dans l'E. semblèrent augmenter de vitesse à mesure que nous appro- chàmes de l'équateur. Dans les journées des 29 et 30, leur action alla jusqu'à 4o milles. La déclinaison, qui est de 7° N.O. aux Seychelles, à diminué jusque vers la ligne, où on l'a trouvée nulle. Le 1° juin, nous traversàmes l'attole d'Adunati des îles Maldives, sans découvrir aucune terre. Les courants conti- nuaient à porter à l'E. avec beaucoup de rapidité. Le 4 dans la soirée,‘ on crut reconnaître quelques points élevés de l'île de Ceylan. Nous naviguâmes toute la nuit, sous peu de voïles, avec grand frais de S. O. et grosse mer, de manière à prolonger la côte méridionale de cette île, dont il est important de ne pas trop s'éloigner, à cause des courants qui portent au S. E. ; et comme la route que nous suivions nous faisait passer à peu de distance des Deux- Basses, récifs fort dangereux et célèbres par plus d’un nau- frage, le capitaine Laplace ordonna de sonder d'heure en heure. Mais quoiqu'on filàt chaque fois jusqu'à cent brasses de ligne, nous n’eûmes jamais le fond. Le 5 au matin, contre notre attente, les vigies.ne signalè- rent point la terre, dont notre estime nous plaçaït cependant à peu de distance. Présumant que les courants à l'E. nous en avaient éloignés, le commandant fit gouverner au N. O., et à dix heures on découvrit enfin les montagnes de la 256 OPÉRATIONS partie S. E. de Ceylan. Les angles horaires, observés dans la matinée du même jour, nous donnèrent la conviction que, depuis la veille, la corvette avait ess été portée de 34 milles à PE. À Yabri de la côte orientale de Ceylan, que nous pro- Jongeâmes dans les journées du 6 et du 7, avec un joli vent d’O. variable au N. O., nous trouvâmes la mer calme et un temps superbe. Jusqu'à Trinquemale, le rivage que dominent de hautes montagnes couvertes d’une forêt d'arbres odoriférants , offre l'aspect le plus agréable; mais au-delà de ce port, on ne distingue plus qu'une plage de sable basse et aride, dont la monotonie est à peine interrompue par quelques pics isolés qu'on aperçoit de loin en loin, à de grandes distances dans l'intérieur. Le 7 au matin, la côte de l'Inde fut signalée par nos vigies : nous la suivimes toute la Journée, à très-petite distance, de manière à faire voir notre pavillon aux divers établissements européens situés sur cette partie de la pres- qu'ile; et à huit heures, nous laissämes tomber l'ancre sur un fond de 8 brasses, devant la ville de Pondichéry, au moment où nous relevions le mât de pavillon à 2 milles environ dans l'O. 13° N. RELACHE À PONDICHÉRY. M. de Saint-Hilaire, commissaire ordonnateur de cette colonie, voulut bien nous permettre d'établir notre obser- vatoire sur la terrasse de sa maison, placée à une centaine de toises seulement au N. du mât de pavillon. ) La marche diurne du n° 126, déduite d’une série d'ob- servations faites depuis le 10 jusqu’au 17 juin, a été trouvée de—6",752, au lieu de—6”,740 qu’elle était au Port-Louis. Une aussi faible variation, après une traversée de cinquante- GÉOGR APHIQUES. 257 cinq jours, ne donnant point de correction appréciable, on n’a rien changé aux résultats de cette montre. Le n° 36 a varié de — 0”,518 à + 1”,741, et le n° 136 de — 10",100 à — 8",414.. LONGITUDE. En employant les deux premières montres conformément à ces derniers résultats, nous plaçons le méridien de Pondi- chéry à l'E. de celui du Port-Louis : Par le n° 126, de.. NUE... 22° $0 51; RER D, . 7... 22% 43,384 Quantité moyenne. ............. ‘2929 22° 12°,5 Longitude du Port-Louis. ........ 55°°g': 30" E: Longitude conclue de Pondichéry.. 77° 31° 42°,5E. LATITUDE. Nous avons trouvé pour la latitude de l'observatoire, déduite de plusieurs hauteurs méridiennes du soleil : 11° 55° 40” N Et on en a conclu pour le mât dé pviHQn.. , :-..... 129-5530 . La déclinaison de laiguille, observée à bord, a été trouvée de 2° N. E. GOURANTS,. ue générale des courants, dans sas rome a présenté le résultat suivant : De Bourbon aux Seychelles. . 24" au N., et 170 à YO. Des Seychelles à Pondichéry. 6" au S., et 396 à l'E. Ces résultats indiquent suffisamment que les eaux de l'Océan Indien suivent généralement d'une manière inva- riable le cours des vents régnants, puisque, dans la pre- IV. E7 258 OPÉRATIONS mière de ces traversées, nous n'avons pas cessé de ressen- tir des brises dépendant de Y'E., tandis que dans la seconde, elles ont constamment soufflé de l'O. Cette règle peut être, je crois, considérée comme à peu près générale dans toutes les mers où le voisinage des grands archipels ou des con- tinents ne peut influer sur le cours des eaux en les détour- nant de leur direction. Ne pourrait-on pas, en combinant un grand nombre d'observations de ce genre, faïtes à di- verses époques et recueillies avec soin, arriver à des résultats moyens, dont une table pourrait, dans bien des circons-. tances, être d'un grand secours pour la navigation ? Le 18 juin à huit heures du soir, nous quittämes la rade de Pondichéry, et mouillàmes le lendemain devant la ville de Madras. LONGITUDE DE MADRAS Î. 4 Trois séries d'angles horaires, observées à bord dans la matinée du 23, ont placé la corvette à VE. du méridien de Pondichéry : UN Si 0° 26 53" RAS NO Te ess 0°.26 35° FX RSR .. 0° 26.24" Quantité moyenne égale... .,.... 0° 26 37" Longitude adoptée de Pondichéry. 77° 31° 42° E. Longitude de la corvette....... 17° 58 9 E- Mais la corvette est à l'E. du mât de pavillon du fort Saint-George de...... o° 1° 00” La longitude de ce mât de pavillon est donc, d'après nous, égale à. ....... 0110 L Relëy e . Le pavillon du fort au,,.:4.,.. O. 75. à ne a Les deux pagodes au.,....... N. Hs O0. vomrssenssssssss La partie N. de la ville au... N. 12° O. GÉOGRAPHIQUES. 259 Le peu de temps écoulé depuis notre départ de Pondi- chéry, et l'accord parfait qui existe dans les résultats des trois montres, ne permettent pas d'appliquer à ces résultats la correction relative à la variation de marche qu'on a trouvée trois mois plus tard à Manille. LATITUDE. Plusieurs observations méridiennes du soleil, également faites à bord, ont placé le mouillage par 13° 4’ 10” de latitude N. | Mais le mouillage est plus N. que le mât de pavillon de 6” On aura donc pour la latitude du màt ÉCHOUAGE SUR LA FAUSSE POINTE DIVY. ï En appareiïllant de Madras, le 27 juin, nous fimes route Pour aller visiter le petit établissement français de Yanaon, situé dans la baie de Coringui; mais dans la nuit du 29, au moment où l’on venait de sonder, et tandis que la sonde, par la maladresse du sondeur sans doute, n'avait pas indi- qué le fond à 30 brasses , la corvette échoua subitement sur un grand banc de vase que les eaux fangeuses du fleuve Chrisna amoncellent autour de la fausse pointe Divy. Après de pénibles efforts et drap angoisses , nous parvinmes enfin à remettre la corvette à flot, dans la soirée du 7 juillet. Les quatre montres étaient reslées dans un hamac suspendu, confié à la surveillance d'un timonier, et les comparaisons que l’on continua de faire 17: 260 OPÉRATIONS régulièrement n'annoncèrent aucune variation dans leur marche réciproque. Malheureusement, comme la côte bor- nait l'horizon dans les deux directions convenables pour observer le matin ou le soir, il ne fut pas possible de faire servir les montres à la détermination exacte du lieu de notre échouage; aussi la position que nous avons donnée à cette partie du banc Divy, dans la table qui accompagne ce Mé- moire, a été déduite de la première observation faite un peu plus tard au mouillage de Mazulipatnam, au moyen de "estime corrigée de l'effet des courants. Le 10 juillet, l'ordre étant entièrement rétabli à bord et le gouvernail remonté, nous continuâmes notre route, et dans la matinée du lendemain nous mouillâmes devant l'établissement anglais de Mazulipatnam , de manière à re- lever le mät de pavillon à 5 milles environ dans l'O. 30° N. RELACHE À MAZULIPATNAM. Pendant notre courte relâche dans ce port, nous ne pûmes faire qu’un petit nombre d'observations. Cependant la moyenne de deux hauteurs méridiennes du soleil, prises à des jours différents par M. de Boissieu et moi, a donné pour la latitude du mouillage de la corvette 16° 3° 44” N. Mais le mât de pavillon est au N. de la COPVEULS lb. ad à 4 sd On aura donc pour sa latitude. . . :.. 16° 6 26° Horsburgh pee le même ne” par: à MP 2" - | LONGITUDE. D trois montres, employées a avec la moyenne des mar- ches diurnes observées à Pondichéry et à Manille, ont Eng notre mouillage à à l'E. du mât de pavillon de Madras GÉOGRAPHIQUES. ._ 261 dis cactus ir des SOMBRE Par. ......,................ 77° 57 347 EE d'pprupan fa situais 78°:56 55" E. Mais la corvette est à l'E. du mât de pavillon de Mazulipatnam de. ..... 4 25" H restera pour la longitude du mât de pavillon de Mazulipatnam. . : 98» ba 780" ÆE, La longitude donnée par Hé rheà est Mere r ae us de SR HE 78° 52° 43" E. RELACHE DANS LA BAIE DE CORINGUI. Le 15, nous partimes de Mazulipatnam , et dans la soirée du 16 nous entrâmes dans la baïe de Coringui *. Les bancs nombreux qui obstruent les environs de cette baie rendant son abord assez difficile, il ne sera peut-être pas inutile d'entrer dans quelques détails sur la route qu'il convient de suivre pour "y rendre, en venant de Mazu- lipatnam. On devra, en quittant ce mouillage, gouverner à l'E. du monde pour doubler la pointe de Narsapour à une dis- tance convenable. Toute la côte comprise entre cette pointe et celle de Divy est très-basse et inondée par le fleuve Goda- very, dont les eaux charrient des monceaux de vase qui en- combrent le fond de la baie de Gori igui. Après avoir fait environ ho milles à l'E., on pourra s sans crainte venir sur bäbord et gouverner successivement au N. E. 1/4 E., puis au N.E., en se maintenant par 12 ou 13 brasses pour longer ? Relivements de gère dans à baie de Coringaï. . es pagodes de Jagnapora au... N. 660. 262 OPÉRATIONS le rivage depuis la pointe de Narsapour jusqu'à celle de Godeware, à une distance de À ou 5 milles environ. Cette partie de la côte indienne est basse, très-boisée, et la mer y brise constamment avec force. La pointe de Godeware est remarquable par un bouquet de trois palmiers qui la couronne et se trouve tout à fait isolé de quelques autres massifs d'arbres qu'on aperçoit plus à l'O. On peut également doubler cette pointe à une distance de 5 à 6 milles. Quand on la relèvera à FO., et que le fanal de Hope-lsland restera au N.N. O., on gouver- nera au N. 1/2 E., de manière à prolonger le grand banc du N. qu'il ne faut pas approcher à moins de 12 brasses; car le fond décroit très-rapidement auprès de ce banc, sur lequel la mer déferle à une grande hauteur. Dès qu'on n’a- percevra plus de brisants au N.0O., on pourra gouverner à l'O. et ©. 1/4 S. O., pour donner dans la baie. Depuis la tête du grand banc du N. jusqu'au mouillage, le fond dé- croit graduellement jusqu'à 4 et 5 brasses. La baie de Coringui, dont on trouve un plan détaillé dans l'ouvrage d'Horsburgh, a environ 12 milles de large du N. au S., depuis-les pagodes de Jagnapora jusqu’au grand banc du N., et 6 milles de profondeur de l'E, à l'O. Au N des pagodes de Jagnapora commence la haute chaîne des Circars septentrionaux qui donnent leur nom à cette pro- vince. La côte occidentale de la baie, depuis le pied de ces montagnes jusqu'à l'embouchure de la rivière de Coringui, est garnie de cocotiers d’un aspect agréable. La partie mé- ridionale est obstruée par des bancs de vase et des îlès de sable? très-basses, où vont se perdre les eaux du Godavery- Une des branches de ce fleuve forme la petite rivière de } C'est sur une de ces îles qu'est Fe le fanal de Hope-Island , dont | Je feu peut être aperçu à une distance de 10 milles au large GÉOGRAPHIQUES. 263 Coringui. Pendant la mousson du N. E., les bâtiments qui . ne calent que 11 à 12 pieds d’eau trouvent un excellent abri dans cette rivière et peuvent.s'y réparer commodément. À environ 7 ou 8 milles de son embouchure, la pe- tite rivière de Coringui confond ses eaux avec une autre branche du Godavery, appelée rivière d'Ingheram; et c'est près du confluent de ces deux rivières, sur une langue de terre adhérente au continent, qu'est situé le petit territoire de Yanaon. La grande distance qui séparait notre mouillage du vil- lage de Coringui, et la violence des marées, nous empê- chèrent de déterminer la position géographique de cet éta- blissement. Il ne nous fut guère possible non plus de faire à bord des observations astronomiques, car l'horizon était borné de tous les côtés par des plages bordées de brisants que nos embarcations ne pouvaient approcher. TRAVERSÉE DE CORINGUI À MANILLE. Le 30 juillet, après avoir réparé quelques légères avaries causées par notre échouage sur la fausse pointe Divy , nous mimes sous voiles et gouvernämes vers le détroit de Malaca. Le 5 avril, nous primes connaissance des îles Nicobar, et nous déterminämes la position du cap S. de la plus grande de ces îles, que nos observations ont placé CR TR EE LE Ti 2. Ge 45° 50” N. M ne rpirviri ss 91° 31° 58" E. Le 9, nous donnions dans le détroit de Malaca avec une brise favorable et un temps magnifique, dont nous jouimes pendant toute notre traversée jusqu'à Malaca, où nous ar- rivâmes le 14 au matin’. 1R1 ace d Le pavillon au............-.. N. 65° E. UN tu sex PDidionié dise N. 66° 0. corvette à Malaca, . SE La grande île à l'Eau au... S. 54° E. 264 OPÉRATIONS Notre route, dans cette première partie du détroit, fut trop rapide pour nous permettre d'y faire quelques obser- vations géographiques. Du reste, la carte et l'instruction du capitaine Horsburgh sont, pour cette navigation, les documents les plus sûrs auxquels on puisse recourir, puisque l'une et l'autre sont le résultat d’une immense quantité d'observations puisées par ce navigateur à des sources authentiques. RELACHE A MALACA. N'ayant séjourné que vingt-quatre heures dans ce port, 11 ne nous a pas été possible d’en fixer la latitude, et nous avons dû adopter celle de la Connaissance des temps. LONGITUDE. Nous fûmes plus heureux pour la longitude. Plusieurs séries d'angles horaires , observées dans la soirée du 14 et dans la matinée du 15, nous ont permis de la déterminer d'une manière exacte. En nous servant de la marche diurne de nos montres, corrigée à Manille, la corvette se trouvait alors à l'E. du méridien de Pondichéry, suivant RU ns cà - 23°.260 27" ROC SO | a". 10.55. 90e: ce ir 29 10 34 Quantité moyenne égale. ....... nat 20" 17 Pondichéry est par....,....... 77° 31° 42" E. . La corvette était donc par. .....,"09° 53° 54" E. Quantité dont la corvette se trou- # vait à FO. dufort.....,..:;:. 54" La longitude du fort égale. . ... 09° 54 48" E GÉOGRAPHIQUES. 265 Celle que donne Horsburgh, comme le résultat d’une foule de distances lunaires et d'observations chronomé- triques | cest: de. .5:6527 2 CO VE 99° 54° 45" La Connaissance des temps donne.... 99° 45° 00" Dans ce port, et en général dans tout le détroit, la déclinaison a été trouvée à peu près nulle. COURANTS. s' 2e La résultante des courants, depuis la baie de Coringui Jusqu'à Malaca, a donné. ............ 78" au N Mais la direction des marées dans le détroit paraît très-incertaine, et exigerait elle-même, pour être bien connue , une plus longue suite d'expériences que celles que peut faire un navire qui traverse à la hâte, et dont le principal but est de profiter de toutes les chances favo- rables pour abréger sa navigation dans ce passage difficile. Néanmoins nous avons toujours apporté le plus grand soin, _ soit à l'ancre, soit à la voile, à apprécier la vitesse et la direction des eaux; et lon trouvera, dans le résumé nautique qui fait suite à ce Mémoire, le résultat circons- tancié de ces observations. En nous rendant de Malaca à Sincapour, nous fûmes à même de déterminer plusieurs positions , entre autres celle de Poulo-Pisang et de l'ile aux Arbres, deux points remarquables du détroit. “. dits SES RELÂCHE À SINCAPOUR. Nous atteignimes ce port le 18 dans la soirée, et notre séjour s'y prolongea jusqu’au 25 ?. re Ka ( La maison du gouverneur au..... N, 39° O. Relevements de notre mouillage D Ni has het EE Parent He John (ln pointe S.) au....... S. 30° O. 266 OPÉRATIONS Nous en profitimes pour fixer, par un nombre suff- sant d'observations, sa position par rapport au méridien de Malaca; nous avons obtenu le résultat suivant : Différence des méridiens ee 5 39 we AS 6 1° 37 A5 FT 6. rent 1° 89; 88" Quantité moyenne dont Sincapour est à l'E. du méridien de Malaca. . ... 1° 030 bi Nous avons placé Malaca par. ....... 99° 54 48"E. Donc la longitude de Sincapour égale.. 101° 33° 39°E. LATITUDE. La latitude, observée à bord et ramenée au même point, a été trouvée de............. 1° 16° 30° N. Suivant Horsburgh, elle serait de.... 1° 17’ La déclinaison de l'aiguille est de..... 2° N. E. TRAVERSÉE DE SINCAPOUR A MANILLE. Le 25, en quittant Sincapour, nous éprouvàmes des brises faibles et variables, qui nous obligèrent à mouiller près de la pointe Romania. Pendant la nuit que nous pas- sâmes à ce mouillage, la marée fut observée attentivement. Depuis huit heures jusqu’à onze heures, elle porta à l'E. avec une vitesse d’un mille à 1",8: puis entre onze heures et deux heures du matin, elle suivit une direction toute contraire, sans dépasser 0,6. Nous louvoyämes pendant toute la matinée du 26; mais un violent orage qui éclata vers les deux heures nous força de mouiller de nouveau, à 2 ou 3 milles de Poulo-Bin- tang; une légère brise de S. E. qui s'éleva à la suite de l'orage, nous permit bientôt de continuer notre route, en rangeant GÉOGRAPHIQUES. 267 de très-près la côte septentrionale de cette ile, de manière à laisser sur bäbord la roche de Pedra-Branca, située tout à fait à l'entrée du détroit. Le 27, nous eûmes connaissance de Poulo-Aor. La mous- son de S. O., alors dans toute sa force, nous conduisit rapidement en vue de l’île de Luçon , que nous reconnûmes dans la matinée du 3 septembre. ILE AUX CHÈVRES. Trois séries d'angles horaires, prises auprès de l'ile aux Chèvres, nous ont permis de fixer la position de cette ile, que la moyenne de nos trois montres, réglées sur le méridien de Manille, a placée à l'O. de ce méridien |, RESORT PT o° 55°. 34” Manille, on le verra plus tard, est PAT... se se LE NME TRE: 118° 4o° 15° E. Donc, longitude du milieu de l'ile aux Chèvres, égale. . ... ns 117° A M°E. Dans la soirée du même jour, nous atteignimes l'entrée de la baie de Manille, et le 4, à une heure du matin, nous laissämes tomber l'ancre dans le fond de cette baie, à peu de distance de la ville!. COURANTS. L'action du courant sur la corvette, depuis Sincapour, avait été de 59 milles au N. et 38 milles à l'E. SÉJOUR A MANILLE. Notre observatoire fut installé sur la terrasse de la mai- son de MM. Vidi frères, négociants français, de qui nous Le fanal au..........ssssne. N.37°E. La pointe de re dMcstaese S. 32° O. Le cap Marivelle à de notre mouil dans la baie de Manille. ... S. 84° 0. 268 OPÉRATIONS reçûmes la plus obligeante’ hospitalité. Cette maison est située sur la rive droite de la rivière, en face du pont qui joint le quartier de Bidondo à la ville espagnole. Les observations que nous y fimes se divisent en deux sé- ries. La première , comprise entre le 1 4 et le 19 septembre, a donné la nouvelle marche diurne de nos montres, et par conséquent les corrections à appliquer à la longitude de ce port et à celle des divers points que nous avions déterminés sur notre route, - Le mouvement diurne du n° 126, déduit de ces observa- tions , a été trouvé de —8",425, au lieu de — 6",752 qu'il était à Pondichéry; celui du n° 36, de 1",997, au lieu de+1",741; celui du n° 136, de—10",709, au lieu de — 8",814. LONGITUDE. En employant la moyenne de ces marches diurnes, nous avons obtenu, pour différence entre les méridiens de Ma- nille et de Pondichéry, les résultats suivants : | SLR NS Ne SEA 41° 19° 37 FR NC DEEP IR MME an 41° o1° 02” | ru A Rest CES 41° 12° 00” Quantité moyenne dont l'observatoire est à TE. de Pondichéry. ....... h1° 8° 33” Longitude de Pondichéry......... 17% 8349" Longitude conclue de l'observatoire... 118° 40° 15” E. M. Daussy, sous-directeur du dépôt des plans et cartes de la marine, dans son Mémoire sur la longitude de Ma- nille, publié en 1830, a placé la cathédrale de cette ville _ par 118° 38° 39”. Cette longitude est le résultat de deux occultations obser- GÉOGRAPHIQUES. 269 vées pendant l'expédition de Malaspina, et que M. Daussy a recalculées avec la plus rigoureuse exactitude. Les officiers de la Thétis et de l'Espérance, par un grand nombre de distances de la lune au soleil, ont trouvé pour lismême;point. :55.2:i 22004 3 118° 38° 24" E. Horsburgh, dans son instruction de ia donne, 444 fan rute 118° 42° : 7 Ces divers résultats approchent beaucoup du nôtre et prouvent que nous pouvons admettre, sans erreur sensible, les longitudes que nous avons fait dépendre du méridien de Pondichéry. Du reste, notre but n'étant pas de combiner nos observations avec celles de nos prédécesseurs, pour parvenir à des déterminations plus exactes, mais seulement de donner quelques matériaux qui puissent un jour, entre des mains plus exercées, devenir utiles pour arriver à de nouveaux et plus rigoureux résultats, nous nous abstien- drons de toute espèce de discussion à cet égard. La deuxième série de nos observations, comprise entre le 15 et le 26 octobre, a servi à constater l’altération que pouvaient avoir éprouvée nos montres dans leur mouve- ment diurne, pendant notre long séjour à Manille. LATITUDE. Nous avons adopté celle de Malaspina, qui a été déter- minée par les hauteurs méridiennes de six étoiles, et qui, rapportée à notre observatoire, l'a placé par 14° 16 30" N. La déclinaison de l'aiguille, observée à bord, a été trouvée de 1° N. E. TRAVERSÉE DE MANILLE À MACAO. Le 3 novembre, nous quittâmes la baie de Manille, et dirigeèmes notre route vers les côtes de Chine. 270 OPÉRATIONS Jusqu'au 7, nous éprouvämes , le long de l'ile de Luçon, des brises faibles, et une grande houle de N., qui sem- blait annoncer que déjà la mousson était établie à peu de distance de l'endroit où nous étions : nous ne. tardâmes pas effectivement à la ressentir, dès que la corvette eut dépassé le parallèle du cap Bolinao, Du 7 au 10, nous louvoyämes à petits bords, sans nous éloigner de la côte de l'ile, le long de laquelle nous avions remarqué que les courants portaient violemment au N. _ Du 10 au 15, le vent soufla par tourmente du N. N.E., avec une très-grosse mer, et nous força de mettre à la cape sous le grand hunier : cependant nous ne cessâämes pas de ressentir l'influence favorable des courants, dont l'action sur la corvette fut telle qu’elle compensa presque entière- ment l'effet de la dérive. Nous fümes aussi à même, pendant ce coup de vent, de faire sur le baromètre une remarque assez singulière : la colonne de mercure, constamment très-haute quand nous étions au large, baïssait graduellement à mesure que nous approchions de la terre ; et nous l'avons vue ainsi, en moins ‘une heure, tomber de 5 à 6 lignes, et remonter aussi rapidement, non qu'il se fût opéré le moindre changement dans l'atmosphère, mais parce que nous nous étions rappro- chés, puis éloignés de la côte. Le 17 au soir, le vent étant tout à fait tombé, nous primes notre point de départ sur le cap Boyador. En con- tinuant à courir au large, nous trouvâmes la mer moins forte; et le vent, qui jusqu'alors avait sans cesse soufflé au N. N.E., varia au N. E. et à 'E. N. E. Nous en profitâmes pour doubler le banc de Pratas ; mais nous ferons remarquer ici que les courants qui se dirigent au N. avec force le long de la côte occidentale de Luçon, GÉOGRAPHIQUES. 271 prennent une direction toute contraire à mesure qu'on s'en écarte, et portent alorsauS.avec une vitesse à peu près égale. Cette remarque peut avoir une grande importance pour les navires qui, durant la mousson du N. E., passent, comme nous l'avons fait, au N. du banc de Pratas, et qui, ignorant ce mouvement des eaux, ne donneraient pas assez de tour à ce dangereux écueil. Le 19, nous fûmes avertis du voisinage de la côte de Chine par l'immense quantité de bateaux pêcheurs qui nous entouraient, et le 20, à quatre heures du soir, nous mouil- lämes près d’un groupe de petits îlots appelés les Neuf-Iles, situé à 5 ou 6 milles environ dans le N. E. de Macao; mais le lendemain la corvette alla mouiller beaucoup plus près de cette ville, sur un fond de 4 brasses à marée haute et 3 1/2 à marée basse!. , , COURANTS. ‘La résultante des courants, dans la traversée, a été trou- vée de 62% au N. et 47" à l'O. La traduction (par M. le Prédour, lieutenant de vaisseau) de la partie de l'ouvrage d'Horsburgh qui traite de l'attérage de Macao et des Bouches du Tigre, ne laissant rien à dé- sirer pour la clarté et l'exactitude, nous croyons inutile d'en- trer dans aucun détail sur ces parages. | RELACHE À MACAO. + Les observations propres à régler la marche des montres furent faites à bord, et eurent lieu entre le 29 novembre et le 16 décembre. La nouvelle marche diurne du n° 126, déduite de ces LZ Le fort San-F Mrées N. 62° O. 1. Relèvements de notre 2° mouil- PÉREES RER & 16° E. LE ; La plus N. de Neuflles, au... N. 36° EF. 272 OPÉRATIONS observations, a été trouvée de — 3",751, au lieu de — 7,091 qu’elle était au départ de Manille. On a trouvé, pour le n° 36,—0",753, au lieu de—0",853. Cette faible variation du n° 36, en quarante - quatre jours, ne donne point de correction apparente; et même en jetant un coup d'œil sur le registre des comparaisons, on voit que, jusqu'au 29, cette montre et le n° 126 n’ont pas cessé de marcher avec le plus parfait accord, et que ce n'est que le 30 au matin que la comparaison a indiqué une différence de 2 ou 3 secondes dans leur marche diurne. Or, cette variation ne peut être attribuée qu'au n° 126, puisque les observations du 29 au 16 indiquent une diffé- rence à peu près semblable dans la marche diurne de cette dernière montre, tandis qu'elles n’en indiquent aucune dans celle du n° 36. Aussi les trois séries d’angles horaires d’après lesquelles on a conclu la longitude n'ayant été observées que dans la journée du 29, il ne serait pas raisonnable d'ap- pliquer à cette longitude une correction résultante d’une altération de marche qui, suivant toute apparence, ne s'est manifestée que le lendemain, et dont on peut trouver la cause dans les fortes et brusques variations de température que nous éprouvâämes pendant notre séjour à Macao. D'après cela, employées simplement avec leur marche diurne observée à Manille, les deux montres ont donné le résultat suivant : La corvette, à lO.( 126, de... dé À dr de Manille, par le n°} 36,de... 7° 21° 42” Moyenne ‘égale. :4 4 5210. 7° 23 07 La longitude de Manille est de... 118 40! 15” E. Il reste pour celle de la corvette.. 111° 17° 08 GÉOGRAPHIQUES. 275 . Longitude de la corvette. . . Es vrac ro Mais la corvette est à l'E. du fort . San-Francesco de.......... 1 43" RÉ pes drame 1#1° 15,25" ‘est celle que nous avons adoptée et dont nous avons déduit la longitude de Tourane, qui a servi plus tard de point de départ à nos opérations hydrographiques dans le golfe de Tunquin et dans les Natunas et Anambas. LATITUDE. Un grand nombre d'observations méridiennes faites avec soin ont donné pour la latitude ramenée au même PR ea 5 os vus D dé 22:28 D La déclinaison de l'aiguille est de... 1° N. E. TRAVERSÉE DE MACAO A TOURANE. Dans cette traversée, qui s'effectua du 18 au 21 dé- cembre, nous pümes rectifier une erreur assez considérable qui existe sur la carte de la côte orientale de l'ile d'Haynan, publiée en 1819 par le capitaine Kergariou. ILES TINOSA ET FALSE-TINOSA. Sur cette carte, la petite île de False-Tinosa est placée par 19° 3° de latitude N. Mais le 19 à midi, la moyenne de plusieurs observations croisées au cercle ayant placé la corvette par 19° 15° 48"N., nous n'atteignimes le parallèle de cette île qu'après avoir couru 26 milles au S.; ce qui donna pour sa titan aus 0 18° 49° 48" 1Y. 18 274 OPÉRATIONS La même erreur n'existe pas dans la position de Tinosa, que le capitaine Kergariou place par 18° 46°, et que nous plaçons par 18° 44°; mais il en résulte que , sur la carte de cet officier, la distance de l’une à l'autre île se trouve de 17 milles, tandis qu'elle n’est réellement que de 6. LONGITUDES. Les longitudes que nous avons assignées à Tinosa et à False-Tinosa, ne diffèrent que très-peu de celles que leur donne le capitaine Kergariou. COURANTS. L'effet des courants sur la corvette dans ces trois jours, pendant lesquels nous avons été sans cesse favorisés par une grande brise de N. E., a été de...... bo" à l'O. GS CE NS ET 34" au S. RELACHE À TOURANE. Notre observatoire, placé sur le petit îlot pres duquel mouillent habituellement les grands navires!, fut déter- miné en latitude par des hauteurs méridiennes et circum- méridiennes, dont la moyenne a donné 16° 7° 21° N. C'est, à peu de chose près, le résultat qu'ont obtenu les officiers de la Thétis et de l'Espérance, en 1824. LONGITUDE. Nous faisons dépendre la latitude de Tourane de celle que nous avons assignée à Macao, en employant encore n0$ : le mât de Tourane au.,..,......,, S. 11° E. 1 De ce mouillage on relève { la pointe N. de l'ilot au...,......, N. 46° O. { Ja pointe N. O. de la presqu'ile au... N, 51° O. GÉOGRAPHIQUES. 275 montres 126 et 36, avec la moyenne de leurs marches diurnes observées dans ces deux ports : La première place notre observatoire à l'O. du fort San- dranéesco de. 2: .:. 11 14 Gb vo dis: 5° 20':50" ka déuxième:de. sé suomi 5° 20° Ce qui donne pour différence moyenne. 5° 20° 25” Mais nous avons placé le fort San-Fran- PRO Er... . suce ste esse OI 1 D Nous aurons donc pour l'observatoire. 105° 55° 00" E. L'expédition de la T'hétis place le même DORE DEL. : . Me ME. 0e. 105° 5# Sur le plan de Tourane dressé dans l'expédition du lord Macartney, on trouve 105° 54° Cette dernière longitude, dont la nôtre ne diffère que d'une minute, est aussi celle qu'a adoptée M. Dayot, ingé- nieur français au service du précédent empereur de la Co- chinchine, et à qui nous devons de très-belles cartes de cette partie de l'Asie. EXPLORATION DU GOLFE DE TUNQUIN. Nous quittâmes la baie de Tourane dans la journée du 24 janvier, après avoir déterminé la marche diurne de nos trois chronomètres et leur état sur le temps moyen, par de nombreuses séries d'observations faites dans les circons- tances les plus favorables. Ra ILE DU TIGRE. _ Le 27 dans la soirée, nous eûmes connaissance de l'ile du Tigre, qui devait servir de point de départ à nos travaux hydrographiques dans le golfe de Tunquin. Nous nous maintinmes toute Ja nuit à peu de distance de cette île, 18. 276 OPÉRATIONS sondant d'heure en heure, sur un fond de 25 à 30 brasses. Un bateau caboteur, que nous questionnämes dans la matinée du 28, nous donna les renseignements suivants : Le passage entre l'ile du Tigre et la côte est sain et le fond y est très-régulier. Les marées, dans le golfe, por- tent au S. avec force pendant le jour, et en sens contraire, mais avec moins de rapidité, pendant la nuit. Cette re- marque était parfaitement d'accord avec nos observations sur les courants, qui, depuis le départ de Tourane, avaient journellement donné une résultante de 12 ou 15 milles au S. .. Dès que la brise se fit sentir, nous fimes route pour pas- ser à l'O. de l'ile, et à onze heures du soir, quand nous relevèmes son milieu, à 6 milles à VE. environ, nous laissimes tomber l'ancre à jet par 25 brasses. De ce mouil- lage , on ne distinguait la côte que comme une ligne blanche à l'horizon. LONGITUDE ET LATITUDE. Trois séries d’angles horaires, prises dans la matinée du 29, ont placé le sommet de l'ile du Tigre par 105° 1° 25 de longitude E.; et la moyenne des hauteurs méridiennes observées le même jour par MM. de Sholten , de Boïssieu et moi, a donné pour la latitude du même point 17° 10° 18" N. Sur la carte de M. Dayot, qui convient, du reste, que les pgsi#ons au delà d'Hué-Fou sont trèsincertaines, l'ile du Tigre est placée en latitude par 16° 58. C'est par conséquent 12° trop au S. Horsburgh, dont la carte, en cet endroit, semble avoir été calquée sur celle de l'ingénieur français, reproduit à peu près la même erreur. La description que cet hydrographe __ GÉOGRAPHIQUES. 277 donne de l'ile du Tigre n’est guère plus exacte; car ce n’est point, comme l'indique son instruction, une terre très- haute qu’on puisse apercevoir de huit ou dix lieues au large. Le petit piton, situé au milieu de l'île, n’a pas plus de 50 à 55 toises d’élévation : il est à peine visible, par un temps clair, de 15 ou 18 milles. Son étendue est de près d'un mille de TE. à l'O. et du N. au S. Dans cette dernière di- rection , le haut-fond qui borde la plage s'étend.à quelques encäblures au large. Il y a même, vis-à-vis la pointe S., un petit plateau de rochers qui paraissent hors de l'eau. Cette pointe est coupée à pic, tandis que celle du N. se termine par une langue de terre longue et étroite, sur la- quelle les lames déferlent avec fureur. Le fond, dans les environs de cette île, et à une assez grande distance au large, varie de 20 à 30 brasses, et généralement il est vasard. COTE DU CONTINENT (CAP LAY). Après avoir observé la hauteur méridienne, nous fimes voiles, dirigeant notre route vers l'O., pour nous rappro- cher de la côte du continent, qui, vis-à-vis l'ile du Tigre, et aussi loin que la vue peut s'étendre dans le N., n'offre que des dunes de sable très-blanc, avec quelques rares broussailles sur leurs sommités. Un cap, entouré de roches, et dont le sommet est couronné de plusieurs touffes d'arbres, termine au S. cette plage monotone. Ce cap, que nous désignons sur notre carte sous le nom de cap Lay, est assez élevé et se projette beaucoup au large. I gît à l'O. 19° S., à 12 ou 13 milles environ de l'île du Tigre, et nos observations , combinées avec les relèvements, l'ont placé RTC pal ir re 17° 6 de latitude N. OR NE ESS 104° 49° de longitude E. 278 OPÉRATIONS CÔTE ENTRE LE CAP LAY ET LE FORT QUIA-HOY. La partie de la côte que nous avons prolongée dans les journées du 30 et du 31, est aride, sablonneuse, et n'offre aucun autre relèvement que des touffes de broussailles, dont la teinte sombre tranche d’une manière triste avec la blancheur éclatante des dunes. Nous n’y avons remarqué ni villages, ni cabanes isolées; mais des groupes d'hommes que nous aperçümes sur la grève, et le grand nombre de bateaux occupés à pêcher dans le voisinage, me firent sup- poser que ces collines de sable nous cachaient de nom- breuses habitations. Le fond, à deux milles au large de la côte, est un plateau de vase trèsuni, sur lequel on trouve régulièrement de 18 à 20 brasses d'eau. Une seule fois la sonde rapporta 10 brasses ; il est vrai que nous étions en ce moment fort près de terre. Le calme et la nécessité de ne pas confondre le petit nombre de points qui pouvaient nous servir de relèvements, nous obligeaient de passer chaque nuit à l'ancre, Une brume très-épaisse que chassait une forte brise de S. E., nous y retint pendant toute la journée du 1° février. Nous profi- tâmes de cette circonstance pour apprécier la vitesse et l'action des marées. Depuis neuf heures du soir jusqu'à quatre heures du matin, elles portèrent au N. O., avec une vitesse d'un demi - mille à l'heure environ; après quatre heures, et pendant le reste du jour, le courant suivit une direction opposée , et fila plus d'un mille. Ces obser- vatons confirment encore l'exactitude des Sr pe 4 que nous avaient donnés les pêcheurs. FORT DE QUIA-HOY. La plage que nous explorämes le 2 février n'était ni GÉOGRAPHIQUES. 279 moins basse ni moins sablonneuse que celle dont nous avions complété l'hydrographie les jours précédents; mais de hautes chaînes de montagnes la dominaient. Ces mon- tagnes, dont la chaîne suit la côte, c'est-à-dire se dirige au S. S. E., présentent plusieurs plans parallèles, avec des pics d’une forme bizarre, dont quelques-uns nous rap pelaient les mornes de l'Ile-de-France. Au pied d'une de ces montagnes, et à peu de distance du rivage, nous aperçûmes un petit fort situé près de l'embou- chure d’une riviere peu considérable, et que les pêcheurs nous dirent s'appeler Quia-Hoy, et être peu distant d'une ville considérable nommée Dong-Hay, qui donne son nom à cette partie de la province de Tunquin. Un peu au delà de Quia-Hoy que nous plaçons mire. nd 17° 26° 18 de latitude N. dis «a ST 104° 16° 4o” de longitude E. les dunés prennent une teinte rougeàtre et les brous- sailles recouvrent entièrement leurs sommets. Cette partie de la côte est élevée et présente deux enfoncements assez profonds, après lesquels elle nous sembla se terminer brus- quement par un gros cap entouré de quelques ilots. Dans chacun de ces enfoncements, nous avons aperçu l'embouchure d'une petite rivière. Plusieurs gros bateaux se dirigeaient vers celle du S., qui nous parut la plus con- sidérable, Des collines revêtues d’une belle verdure, et d'un aspect trèsriant, s'élèvent en amphithéätre autour de l'enfoncement du N., et sont elles-mêmes dominées par une haute montagne qu'on aperçoit dans l'intérieur, et de laquelle nous avons vu élever à diverses reprises des co- lonnes de fumée. Une pointe peu saillante, d’une teinte rougeâtre, et bordée de petites roches, forme au S. la limite de cette espèce de baie. : 280 OPÉRATIONS CAP BOONG - QUIOUA. Le gros cap dont nous avons parlé plus haut, et auprès duquel nous vinmes mouiller le 3 février au matin, git à 30 milles dans le N. 1/4 N. O. du fort Quia-Hoy, et il figure sur notre carte sous le nom de cap Boong-Quioua. Outre de larges taches rouges qui le font reconnaître de loin, il est encore remarquable par sa forme et son élévation, qui frappent d'autant plus qu'à l'exception du cap Hay, toute la côte jusqu’à Tourane n'offre qu’une longue bande de sables. Les îlots qui entourent le cap Boong-Quioua sont au nombre de trois, et forment avec la grande terre un petit bassin, que M. de Boissieu a sondé, et dont il a tracé un plan qui figure dans notre atlas. On peut passer à terre de celui de ces deux îlots situé le plus au large, et que nos observations ont placé par.. 17° 56° 30" de latitude N. | SÉRRR eE 104° 13° 20” de longitude E. Mais à terre des deux autres, le passage n’est praticable que pour les bateaux. Des traces de feux récemment éteints ont fait supposer à M. de Boissieu que cette espèce de port était fréquenté par les caboteurs et les pêcheurs de la côte; un petit village a été aperçu sur la terre ferme à côté du cap. M. de Boissieu a jugé qu'un grand navire, mouillé derrière ‘ilot du N., par 30 à 35 brasses, serait parfaitement abrité de tous les vents de la partie du N., mais qu'il y serait en- üérement exposé à ceux du S. SOUTH-WATCHER. À 7 ou 8 milles environ au large de ces petites îles, on remarque un rocher aride et escarpé, auquel sa forme et sa position isolée ont sans doute fait donner par les An- glais le nom de South-Watcher ou Sentinelle du Sud. Les GÉOGRAPHIQUES. 281 observations que nous avons faites, lorsque nous étions mouillés E. et O. de son sommet, l'ont placé Dhs ss 17° 55° 10” de latitude N. hier et 104° 20° 20" de longitude E. Pendant qu'on s’occupait de ces observations, et que M. de Boissieu sondait l’espace compris entre le lieu de notre mouillage et les îlots du cap Boong-Quioua , M. Paris se diri- geait dans 1: même but vers South-Watcher. À moins d'une encäblure au large de ce rocher la sonde indiquait encore 20 et 25 brasses de fond. ILE SOVEL. En quittant le mouillage du cap Boong-Quioua, nous ne tardämes pas à décourir la petite île de Sovel, qui, sur notre carte, gît à 14 milles au N. 23° O. de ce cap, et à 18 milles au N. 4o° O. de South-Watcher. Son sommet, qui est assez élevé, présente, quand on vient du S., la forme d'un plateau légèrement incliné vers TO. À un mille environ dé sa pointe du large, on remarque un petit ilot d’une forme très- bizarre, et lié à cette pointe par une suite non interrompue de petites roches hors de l'eau. Le canal qui sépare l'autre pointe de l'île de la côte du continent est très-étroit, et nos vigies y ont vu la mer briser, Les pêcheurs nous ont aussi assuré que ce passage était impraticable. Les contrariétés que nous avons éprou- vées ne nous ont pas permis d'éclaireir ce fait, qui du reste est peu important. ASPECT DE LA COTE DEPUIS BOONG-QUIOUA JUSQU'A SOVEL. Après le cap Boong- Quioua, et jusque par le travers de Sovel, la côte du Tunquin décrit une courbe bordée de hautes falaises qui commencent au cap Boong-Quioua et 282 OPÉRATIONS finissent vers le N. à une espèce de presqu'ile, auprès de laquelle nous avons aperçu plusieurs gros bateaux mouillés. Dans la soirée du 4, après que nous eûmes achevé l'explo- ration de cet endroit, une brume très-épaisse enveloppa tout l'horizon : alors nous laissèmes tomber l'ancre sur un fond de 13 brasses et à peu de distance de terre. Pendant la nuit, la brise souffla fortement de l'E. et fit lever une grosse houle qui nous incommoda d'autant plus, que le courant de la marée porta presque sans interrup- tion au S. S. E. et nous tint souvent en travers au vent. Le 5, une légère brise de N. E. s'élèva, et nous voulûmes continuer nos travaux; mais la brume enveloppa de nou- veau la côte, et nous fümes obligés de reprendre notre mouillage un peu plus près de terre et sur un fond de 11 à 12 brasses. De cette position, on relevait au S. O., à à milles environ, un morne dont les deux sommets, en forme de mamelles, peuvent être considérés comme un des relè- vements les plus remarquables de cette côte. En venant du large, ces deux sommets, vus par celui de Sovel , parais- sent se confondre et n’en faire qu’un seul. Une vaste plaine s'étend depuis ce morne jusqu’au pied de la chaîne de mon- tagnes que l'on aperçoit dans l'intérieur. Tout ce pays res- semble assez aux environs de la baie de Tourane : il nous a paru bien cultivé et couvert de hameaux. La côte, jusque par le travers de Sovel, offre une plage basse, sablonneuse et plantée de cocotiers, sur laquelle nous avons aperçu de nombreuses bandes de pêcheurs occupés à tendre leurs filets. Un ilot, que nous supposons être le Frakaki d'Hors- burgh, nous restait au N. O., à 18 milles environ. Dans la même direction , la côte du continent présente de hautes montagnes. Es À dater de cette époque, nous n'éprouvâmes plus que GÉOGRAPHIQUES. 285 des dangers et des contrariétés : des vents de N. E. violents, une mer courte et fatigante, des torrents deæpluie , ou des brumes froides et épaisses, mirent forcément un terme à nos travaux, et nous empéchèrent de pénétrer plus avant dans le golfe. L'intention de notre commandant était de pousser ses explorations jusqu’à l'embouchure de la rivière de Tunquin , après avoir toutefois visité les îles Ouké-Sima, situées à peu de distance de notre mouillage. Nous devions rectifier ensuite la position douteuse de l'ile Nightingall, et enfin faire l'hydrographie de toute la partie occidentale d'Haynan, dont la côte, en cet endroit, est hérissée de bancs à peine connus, qui rendent son abord redoutable aux na- -vigateurs, C'était une belle entreprise, et dont le succès aurait complété entièrement la géographie de cette partie importante du continent d'Asie; aussi n’y renonçàmes-nous qu'après avoir attendu longtemps des chances favorables pour l’exécuter. Nous avions passé dix-sept jours dans une des situations les plus critiques et les plus pénibles que puisse présenter la navigation, lorsque M. Laplace, ne voyant aucune appa- rence de changement dans le temps, et jugeant que le court espace de temps qui nous restait encore à passer dans ces parages pourrait être plus utilement employé ailleurs, prit à son grand regret le parti de quitter ce triste mouil- lage, et l'ordre du départ fut donné dans la matinée du 22. Les montres n° 126 et 36, qui avaient servi à la déter- mination de nos longitudes précédentes, et qui, jusqu'à cette époque, avaient marché avec une admirable précision , se ressentirent des brusques variations qu'avait éprouvées la température pendant les derniers mauvais temps. Nous at- tribuâmes aussi, et peut-être avec raison, aux chocs 110- lents que ne cessait d'éprouver la corvette, en tanguant 284 OPÉRATIONS sur la chaine, l'énorme différence qui se manifesta dans la marche récipfoque de ces deux montres, et dont nous fûmes avertis par les comparaisons du 13 au matin. Mais les observations faites ultérieurement à Tourane nous ont convaincus que cette altération devait être en grande partie attribuée au n° 36, dont le mouvement diurne avait varié de — 0°,412 à — 13°,355, tandis que le n° 126 n'avait éprouvé qu'une variation infiniment moins considérable. Nous avons donc adopté, pour la construction de notre carte, les longitudes de cette dernière montre, cor- rigées proportionnellement à cette dernière variation. Mais l'accord qui a régné dans les premiers résultats, aïnsi que dans les comparaisons, depuis le départ de Tourane jus-- qu'au 13 février, ne permettant pas de douter que ce ne soit à dater de ce jour que les variations ont commenté, nous avons cru ne pas devoir affecter de la correction les longitudes obtenues antérieurement : on verra plus tard qu en agissant ainsi, nous avons obtenu des résultats très- satisfaisants. À mesure que nous nous FRS du mouillage où nous étions demeurés si longtemps, le temps prit un autre aspect; et tandis que les côtes que nous laissions derrière nous restaient ensevelies sous une brume épaisse, une longue ligne d'azur, qui se dessinait à l'horizon dans le S., nous annonçÇait-que de ce côté du golfe nous trouverions un ciel moins sombre et un climat plus doux. Nous eûmes alors la conviction que la mousson du N. E. et la mauvaise saison se font encore sentir dans le N. de Sovel quand déjà les beaux temps et les brises variables de S.E. règnent à Tourane et sur la côte voi: Cette circonstance décida le sta! à entreprendre l'exploration de la partie de côte comprise entre le cap Lay et GÉOGRAPHIQUES. 285 la baie de Tourane. Toute cette partie étant portée dans la carte de M. Dayot, ce travail avait paru d'abord une répé- tition inutile; mais l'erreur considérable que nous avions découverte dans la position de l'ile du Tigre, en démon- trant l'impossibilité de lier nos opérations à celles de cet ingénieur, fit peut-être aussi sentir à M. Laplace l'impor- tance de vérifier les autres points du golfe gisant au S. de cette ile. - Le 23, nous eùmes de nouveau connaissance de l'ile du Tigre et du cap Lay. Un bon relèvement N. et S. de ce der- . nier, et plusieurs séries d’angles horaires observées au même instant, ont donné un résultat qui diffère d’une minute de la longitude que nous lui avions assignée antérieurement. Nous sommes donc en droit d'en conclure que les longi- tudes du n° 126, corrigées comme nous l'avons dit plus haut, à dater du 13 février seulement, sont d’une exac- titude suffisante. COTE AU S. DU GAP LAY | RIVIÈRE AUX PALMIERS ). Au S. du cap Lay, la côte forme un enfoncement consi- dérable, que borne du côté de Tourane une petite rivière, près de laquelle nous vinmes mouiller, dans la soirée, sur un fond de 12 brasses, la prenant-d'abord pour celle de Hué - Fou. Son embouchure que nous plaçons à deux palmiers plantés sur sa rive gauche. Une barre, sur laquelle la mer brise avec force, semble en défendre l'entrée, qui du reste paraît fort étroite et n’est accessible qu'aux bateaux. Le pays qu’elle arrose, et les petites îles semées sur son cours offrent une verdure fraîche et épaisse. MCE de F 286 OPÉRATIONS Elle gît au S. S. E., à 11 milles du cap Lay, et au S. 30° O., à 16 milles de l'ile du Tigre. Le fond, à un mille et demi au large, est de 10 à 12 brasses. Le marnage de la marée, pendant la nuit que nous avons passée au mouil- lage, a été observé de 5 ou 6 pieds. Le flot a porté au N. O., et le jusant au S. E., avec une vitesse progressive de 0",2 à 1® par heure. Dans les journées des 24 et 25, nous avons exploré la côte comprise entre cette petite rivière’et celle de Hué-Fou. Cette côte offre une plage déserte, aride et sablonneuse: seulement, à mesure qu’on approche de Hué-Fou, on com- mence à décou\rir quelques misérables villages avec un grand nombre de bateaux de pêche échoués sur la plage; celle-ci peut être prolongée sans crainte. À moins de 2 milles de distance on trouve encore un fond de 10 brasses, qui augmente graduellement en allant au large. Sa qualité est généralement de sable et roche, tandis qu'au N. du cap Lay nous l'avons presque toujours eu de vase, particularité assez remarquable le long d’une plage de sable. _ RIVIÈRE DE HUÉ-FOU. La rivière de Hué-Fou, près de laquelle nous vinmes jeter l'ancre le 26 au soir !, est reconnaissable au fort, au mât de pavillon, à la pagode et ‘aux autres édifices situés sur la rive gauche de son embouchure. Ces points de re- connaissance empêcheront de la confondre avec l'autre rivière dont nous venons de parler, et qui du reste est beaucoup moins considérable. La rive droite est moins élevée que celle de gauche, mais elle avance plus au large et projette une langue de sable extrêmement basse. L'a- ! De ce mouillage ôn relevait le mât de Pavillon de l'entrée de la rivière au S. S. E., à 6 milles; le fond était de 16 brasses, sable. GÉOGRAPHIQUES. 287 bord de la rivière de Hué-Fou n’est nullement dangereux , et sa barre, que d'assez forts navires peuvent franchir à marée haute, s'étend peu au large. À un’ mille et demi de terre, on trouve 16 et 17 brasses d'eau. POSITION GÉOGRAPHIQUE. Le 26 au jour, nous appareïllàämes avec une faible brise d'E., variable à l'E. N. E., pour nous rapprocher de la côte et venir nous mettre dans un relèvement N. et S. du mât de pavillon. Trois séries d’angles horaires, obseriées dans cette po- sition , et une hauteur méridienne, prise E. et O. du même point , ont donné le résultat suivant : Liitude. N...::. ous se Longitude E.. :::5:27.0 400 105°:26/25"4 La moyenne de deux azimuts, observés le matin et le soir, a donné pour la déclinaison de aiguille. . 2° 30° E. Au S. de la rivière de Hué-Fou , les dunes de sable conti- nuent: mais leurs sommets sont couronnés d'un grand nombre de villages entourés de bois et de champs. C’est une particularité qui empêchera de confondre cette partie de la côte avec celle qui est située au N. de Hué-Fou, où les villages occupent le penchant et non le sommet des dunes. La grande quantité d'hommes qu'on aperçoit sur les grèves, la multitude de bateaux occupés à pêcher au large, en un mot, tout le mouvement qui règne le long de cette côte, ne permettent pas de douter que le pays qu'elle borde ne soit fort peuplé. Un canal intérieur, qui débouque près du cap Choumay d’un côté, et à Hué-Fou de l'autre, rend très-faciles pour les caboteurs les relations de cette capitale 1 On trouve pour la position du même point, sur la carte de M. Dayot, 16° 38° 30" N. el 105 8° E & k& 1 288 » OPÉRATIONS de la Cochinchine avec la baie de Tourane. Le premier point élevé qu'on rencontre sur le rivage , en venant du N., est un mondrain entouré de terres basses et qui vu de loin a toute l'apparence d’une île. Ce mondrain est séparé du cap Choumay par une baie, qu'en 1824 la frégate la Thétis prit pour celle de Tourane, confondant sans doute ce point avec l'ile de Collao-Han, et le cap Chqumay avec la partie N. de la presqu'ile. La plage de sable qui borde cette baie, dans laquelle se jettent les eaux du canal inté- rieur, se prolonge jusqu’au cap Choumay. Toute cette partie de la côte est dominée par de hautes montagnes, parmi lesquelles celles de Tourane s'élèvent en dernier plan. CAP CHOUMAY. La portion de ce cap qui regarde le large est ronde, abrupte et accore. Nous l'avons prolongée à moins d’un mille sur un fon: de 10 à 12 brasses. Elle est liée au reste de la côte par un isthme de sable assez large, qui, à l'E. et à l'O., présente deux petites criques où les bateaux trouvent de bons abris. Entre le eP —_— et Collao - a la côte forme encore un € ent assez idé À mie borne au S. la baie de Tourane. COLLAO-HAN. Cette ile est haute, boisée et accore; elle est séparée du continent par un canal étroit, où l'on ne trouve pas moins de 16 brasses d’eau. Sur la partie S., il existe une petite pagode, et tout à côté un ruisseau qui descend du sommet de l'île jusqu’à l'aiguade, près de laquelle M. Paris et moi avons fait une station qui a donné pour résultat 16° 11° 48" de latitude N. et 105° 54° 30" de longitude E. ‘GÉOGRAPHIQUES. 9289 Ce point et ilot de l'Observatoire étant sur le même méridien, on $sest servi de leur différence en latitude pour reclifier la base adoptée dans la construction du plan de la baie qu figure dans notre atlas. SECONDE RELACHE A TOURANE. Le 27 dans l'après-midi, nous vinmes reprendre notre : ancien mouillage près de l'ilot de Observatoire. Pendant cette seconde relâche, qui dura jusqu'au 5 mars, le plan de la baie, commencé par MM. de Boïssieu et Paris, fut entièrement achevé, et nous déterminämes, au moyen de nouvelles observations, la marche de nos montres sur le temps moyen du lieu, ainsi que la variation survenue dans leur mouvement diurne depuis notre départ de ce port. Le n° 126, celle de nos montres qui a paru marcher avec le plus de précision, avait éprouvé dans son relard diurne, pendant cet intervalle de temps, une accélération de 2‘*602; et la nouvelle longitude de l'observatoire, cor- rigée à dater du 13 février, proportionnellement à cette variation , a été trouvée de 105° 57° 30”; c'est-à-dire 2° 30" plus E. que la longitude assignée au même lieu par nos précédentes observations, et dont nous nous étions servis comme point de départ. Cette légère différence a été l'objet d'une deuxième cor- rection proportionnelle, dont on a affecté les stations com- prises entre le cap Lay et le méridien de Tourane. TRAVERSÉE DE LA BAIE DE TOURANE AUX ILES NATUNAS. Le lendemain de notre départ, les vents étant au S. E., nous louvoyâmes toute la journée pour doubler l'ile Sham- Callao, située à 12 milles environ au large de la presqu'ile A 19 290 OPÉRATIONS de Tourane, vis-à-vis l'embouchure d'une rivière qui con- duit à Faï-Fou, ville considérable de l'empire cochinchi- nois. Cetté ile est assez élevée, et les îlots qui l'entourent empêchent de la confondre avec le cap Nord de la presqu'île de Tourane. Sa partie du S. O. offre, dit-on, un excellent mouillage, où les jonques chinoises, qui sont trop grosses pour descendre de Fai-Fou avec tout leur chargement, sar- rêtent afin de le compléter. Le canal qui la sépare du conti- nent est sain, mais peu profond. POULAO-CANTON. Le 7, nous eùmes aussi connaissance de Poulao-Canton, île plus basse et moins étendue que Sham-Callao , dont elle est distante de 43 milles dans le S. E. Ce gisement est celui qu'indique la carte de M. Dayot, et nous le croyons très- exact, d'après nos propres observations et les relèvements que nous avons pu prendre sur ces deux points. Les vents: continaèrent à souffler au S. É. et S. S. E. Bs fraichissaient la nuit, et rendaient la mer très-dure. Le 9, sur le parallèle de 14°, la brise tourna peu à peu à J'E., et nous permit de continuer notre bordée dans le S., en laissant sur bäbord le dangereux archipel des Paracels. Cette route nous fit prolonger la côte de Cochinchine à une distance de 4o à 5o-milles, et nous permit de prendre quelques relèvements sur le cap Varella ainsi que sur quel- ques autres points élevés de cette côte. Par le travers de Poulao-Sapata, que nous doublâämes dans la journée du 10, le vent souffla au N. E.et N.N. E,, grand frais ; la mer était très-grosse. Quand nous eûmes dépassé le parallèle de cette île, nous gouvernämes au S. 1/4 S. O., pour aller reconnaître l'archipel des Natunas, dont nous devions entreprendre l'exploration. GÉOGRAPHIQUES. 291 ARCHIPEL DES NATUNAS {PARTIE N. ). Le 12, à la pointe du jour, la partie de cet archipel généralement désignée sous le nom de Vatunas du Nord, fut signalée par nos vigies. La principale île du groupe est appelée Poulao-Laot par les naturels, et n’a pas plus de 8 milles d'étendue du N. N. E. au S.S. O. Le sol en est inégal et coupé par de hautes montagnes qui, séparées par des val- lées profondes, ressemblent, vues du large, à de petites îles. Un rocher très-élevé, appelé Poulao - Hokong, git à peu de distance de l'extrémité de Poulao - Laot, à laquelle il est lié par une ligne de brisants non interrompue. À partir de ce rocher, toute la côte occidentale de l'ile est bordée par un récif qui s'étend vers le S. O., et forme un large plateau circulaire que les lames couvrent d'écume à plus de 5 milles au large. Sur ce côté du récif, et tout près de la pointe du S. O. de Poulao-Laot, on voit un autre rocher appelé Batou-Imon, beaucoup plus petit que Poulao-Hokong. La partie S. O. de Poulao -Laot est moins élevée, mais plus boisée et d’un aspect plus agréable que celle du N. Les plages y sont garnies de cocotiers qui ombragent plusieurs hameaux entourés de champs cultivés. Après avoir prolongé Poulao -Laot d'un bout à l'autre, le commandant, n’espérant pas d'atteindre avant la fin du jour la partie méridionale de l'archipel, jugea qu'il serait im- prudent de s'engager pendant la nuit au milieu de ces îles inexplorées, et fit mouiller par 33 brasses, fond de sable vasard, à un mille environ sous le vent de l’accore du récif dont j'ai parlé plus haut. à T POULAO - SEMIONE, OU L'ILE DE LA SELLE D HORSBURGH. De ce mouillage, dont la position fut très -exactement 19. _ 292 OPÉRATIONS déterminée par les observations du 12 et du 13, M. Paris put prendre des relèvements sur tous les points remar- quables du groupe, et particulièrement sur une île appelée Poulao-Semione par les naturels, mais qui, sur la carte d'Horsburgh , à cause sans doute de la ressemblance de son sommet avec une selle , est désignée sous le nom de Saddle- Island. . Elle est située, d'après nos observations, pars FEU ES 4° 30° 4o° de latitude N. étin: sihé 105° 22° 20 de longitude E. Pendant la journée du 13, il venta du N. E., grand frais; la mer fut très- grosse : nous restàmes à l'ancre. Mais le lendemain, dès la pointe du jour, quoique le temps parût encore incertain, nous remimes à la voile, et dirigeàämes notre route vers le S. E., pour prendre connaissance de la plus considérable des îles de l'archipel, que nous dé- signerons indistinctement sous le nom du grand Natuna ou Boong-Ooran. RÉCIF DU SUGCÈS. À 9 heures, la vigie signala un ‘récif, que nous jugeàmes, à sa position, être l’écueil aperçu en novembre 1815 par le navire anglais le Succès, mais dont l'existence était regardée comme douteuse, ou du moins était signalée comme telle sur les cartes d'Horsburgh et du capitaine Ross. Ce danger, auquel nous conservons le nom du navire qui le découvrit, est composé de deux plateaux parallèles, que la mer assiégeait de toutes parts avec fureur. Sa plus grande étendue est d'environ 2 milles 1/2 du S. E. au N. O. Comme tous les bancs formés par le corail, il est extrémement accore, et nous l'avons rangé à 3 ou 4 encà- blures, sans trouver moins de 24 brasses. De son milieu, GÉOGRAPHIQUES. 295 que nos observations, combinées avec les relèvements de PARE es à + Dh ETS 4° 22° 30” de latitude N. et. . Ni Ve 105° 35° de longitude E. on relève la pointe S. de Poulao- Semione , au N. 58° O. à 15 milles. L'ilot Batou-Imon , au N. à 20 milles. La pointe N. de l'ile N.O.,au S. 25° O. à 20 milles. À dix heures, nous commençämes à distinguer la côte du grand Natuna, ou Poulao-Boong-Ooran, dont tout le côté septentrional est bas et sablonneux. L'intention du capitaine était de prolonger d'abord cette île à V'E., de la contourner par le S., et de venir ensuite explorer sa côte orientale, qui, entourée de brisants et d'ilots, n'avait jamais été visitée par les navigateurs ; mais le vent ne nous permet- tant pas de doubler à la bordée le cap Nord, on se décida, Pour ne pas perdre des heures précieuses en luttant contre une grosse mer et une brise très-forte, à hydrographier d'a- bord cette partie importante de l'archipel. POULAO - PANDJANG. Cette île, la plus septentrionale des Natunas du centre, est longue, étroite et boisée. Elle peut avoir environ 2 milles 1/2 d'étendue du N. au S., et touche le grand banc de corail qui ceint Boong-Ooran à peu près de tous côtés. En venant du large , elle semble se confondre avec le cap Nord de cette dernière, dont elle n’est séparée que par un canal étroit, dans lequel on remarque un petit ilot très-plat, appelé Poulao- Poanda. La pointe septentrionale de Poulao -Pandjang gît à 25 ou 26 milles dans le S. S. E. de Poulao-Laot, et nous avons trouvé , en parcourant cet espace, d'abord 30 et 35 brasses; 294 OPÉRATIONS puis le fond a diminué graduellement, à mesure que nous avons approché de Boong-Ooran ; etenfin, par le travers du cap Nord, il n'était plus que de 17 ou 20 brasses. POULAO-SELOUANN, OU ILE NORD-OUEST. Après avoir dépassé le parallèle de Poulao-Pandjang, nous continuâmes à faire route vers le S., sous petites voiles et la sonde à la main, pour nous rapprocher de Poulao- Selouann , île haute couverte d'arbres , et séparée de la côte O. de Boong-Ooran par un canal large de 11 à 12 milles. L'existence d'un passage dans cet endroit, et la possibilité de pénétrer par là au centre de l'archipel , étaient des ques- tions aussi périlleuses que difficiles à résoudre. En effet, lorsque nous donnämes entre les deux îles, les vigies ne tar- dèrent pas à annoncer qu'elles découvraient un récif très- étendu qui semblait occuper tout le milieu du canal, et à terre duquel il était fort douteux que nous pussions trouver un chenal. Nous n'en continuämes pas moins notre route; seulement nous vinmes sur tribord, de manière à contour- ner de très-près sous le vent ce dangereux récif, qu'assail- laient des lames d’une hauteur prodigieuse. Nous ne tardimes pas à reconnaître, avec une inexpri- mable satisfaction, que ce banc, quoique trèsétendu, n'é- tait point lié à celui de la côte de Boong-Ooran , et qu'il res- tait entre eux un canal de 2 ou 3 milles environ, où la mer ne brisait point. Après avoir heureusement franchi ce pas- sage critique, nous nous trouvàmes tout à fait à l'abri du ré- cif, et au milieu d’un bassin parsemé d’ilots que paraïent des massifs de verdure d’un aspect enchanteur. RÉCIF SEMAPI. — PASSE DE LA FAVORITE. Le récif découvert par la Favorite , et appelé Semapi par les naturels , a de À à 5 milles du N. au S., sur 2 ou 3 de VE. GÉOGRAPHIQUES. 295 à l'O. Il occupe à peu près le milieu de l'espace qui sépare . l'île Nord-Ouest, ou Poulao-Selouann, de la côte occidentale du grand Natuna , et forme ainsi deux passes qui sont égale- ment praticables. Celle de l'E., à laquelle nous avons donné le nom de la Favorite , est resserrée , comme nous l'avons dit, entre le côté méridional du récif et l’accore du banc qui borde le grand Natuna. Sa plus grande largeur est d’une lieue. La sonde , à 3/4 de mille du récif, ne rapporte que 9 brasses ; mais un peu plus en dedans, on en trouve 13,14,15et10. Nous n'avons pas exploré la passe de l'O., compriseentre le récif et l'ile Nord-Ouest ; mais s'il existait quelque écueil dans celte passe, la mer était trop forte quand nous visitämes ces parages pour que nous ne l'eussions pas aperçu. D'ailleurs, les Malais nous ont assuré que ce passage était praticable, et en général nous n'avons eu qu'à nous Jouer de l'exactitude de leurs renseignements. A quatre heures, nous laissämes tomber Jancre à peu de distance au large d'un joli petit ilot situé près du grand Natuna, et appelé Poulao- Boutonn. GOUNONG-BEDONG, OU LE COIN DE MIRE. Comme nous l'avons dit plus haut, toute la partie sep- tentrionale du grand Natuna est basse et d'un aspect mono- tone. La première montagne qu'on découvre dans lin- térieur , en venant du S., git à 14 ou 15 milles de Tand- jong-Datto, ou cap Nord. Les naturels la désignent sous le nom de Gounong-Bedong. Son sommet présente tout à fait la forme d’un coin de mire, et c'est un des points de relèvement les plus remarquables de l'archipel. Nos observations l'ont placé 4 2° ho de latitude N. sbiss dei 105° 52° de longitude E. 296 OPERATIONS ILES SEDOUA. — TANDJONG-PAYOU, OU CAP DE L'OUEST. Le 15, dès la pointe du jour, nous remimes à la voile, avec une jolie brise de N. E. et un temps superbe. Nous rangeàmes d’abord deux petites îles, assises l'une et l'autre sur un large pâté de corail. Ce petit groupe, qui figure sur notre carte sous le nom de Poulao - Sedoua, gît à 5 milles au S. E. de l'île Nord-Ouest, et à la même distance du grand Natuna, vis-à-vis un cap rond et très-élevé qui forme l'extrémité O. de cette île. Deux flots, appelés. Poulao-Sabay et Poulao-Selimos, gisent aussi à peu de distance au large de ce cap, que nous désignerons sous le nom de Tandjong-Payou, et que nous avons placé HR Pb ER 4° 1° 50" de latitude N. Cu PET re 105° 37 15” de longitude E. POULAO - SALAOR , OU ILE DU PIC. À 8 ou 9 milles environ de Tandjong-Payou gît une île appelée Poulao -Salaor, dont le pic est également un des points les plus élevés et les plus remarquables de l'archi- pel. Au S. de cette île s'étend un large plateau de corail d'où s'élèvent plusieurs toufles de cocotiers. Le côté du N. O. est sain et offre une jolie anse de sable qu'on peut approcher de très-près, jusque par 16 ou 18 brasses. La montagne est revêtue, jusqu au sommet, d'une végé- tation sombre et épaisse. Une autre île appelée Batou- Bilis, assez facile à recon- naître aussi par la forme de son sommet, et située en dedans du récif du Natuna, forme avec Poulao-Salaor ‘un passage dont le milieu est occupé par un petit pâté de corail, qu'on peut ranger de très-près, car à 5 ou 6 toises de dis- tance, notre canot avait à peine le fond à 16 brasses. GÉOGRAPHIQUES. 297 Nous voulûmes , malgré cet obstacle, franchir le passage dont il s'agit; mais les vigies ayant signalé de nouveaux dangers dans le prolongement de cette route, nous virâmes de bord, et nous vinmes contourner toute la partie exté- rieure de Poulao-Salaor, en la rangeant à moins d'un demi- mille, par 20 et 25 brasses. ILE BELLE, OU POULAO - SEDANAONG. À deux heures, nous jetâmes l'ancre par 30 brasses, à 3 ou 4 milles de la pointe N. O. d'une autre île assez con- sidérable, que nous appelàmes ile Belle, à cause de l'aspect enchanteur de ses rivages. À peine fûmes-nous mouillés , que deux petites pirogues quittèrent la plage et se dirigèrent vers la corvette ; mais les naturels qui les montaient, inti- midés vraisemblablement par ses grandes dimensions , n’osè- rent sé hasarder à nous rendre visite, malgré tous les signes d'amitié qu'on leur fit. Le 16, nous appareïllâmes pour nous rapprocher de l'ile Belle, et à neuf heures nous primes notre mouillage, à 1 mille 1/2 environ de son extrémité méridionale. La côte O. de cette île présente deux enfoncements telle- ment obstrués par le corail, que nos canots pouvaient à peine y pénétrer à marée haute : aussi ne devra-t-on ranger cette partie qu'avec précaution et sans jamais venir en dedans d’une ligne qui passerait par la pointe N. de file Belle et le sommet de Batou-Bilis. L'anse du S., vis-à-vis laquelle nous étions mouillés, renferme une bonne aiguade , située sur la grève près d’un bois de cocotiers. A TE. de l'ile Belle, la côte du grand Natuna-forme un bassin profond qui offrirait un port excellent pendant les deux moussons, si le corail qui s'accroît rapidement dans ces mers, n’en obstruait à peu près toute l'étendue. Trois 298 , OPÉRATIONS petites îles hautes et boisées occupent la partie méridionale de ce vaste enfoncement; celle de Poulao-Combang , remar- quable par son sommet en forme de mamelles, est située vis-à-vis la pointe S. de l'ile Belle, sur Taccore du récif qui s'étend depuis cette pointe jusqu’au cap Sud-Ouest du grand Natuna, et rend inaccessible même aux embarcations l'abord de cette baie et de la côte septentrionale de l'ile Belle. Nous passâmes deux jours à ce mouillage, sans que le moindre incident fàcheux vint altérer la bonne harmonie qui régnait entre nos hommes et les naturels. Ce petit laps de temps fut employé par MM. de Boissieu et Paris à l'exploration des parties orientale et septentrionale de l'ile, qu'ils prolongèrent dans tout son contour. Plusieurs obser- vations astronomiques furent aussi faites à bord et rappor- tées à la pointe du S. E., qu'elles ont placée mas 3° 45° o0" de latitude N. étinreg ess 495 105° 42’ 15” de longitude E. Le 18 au matin, nous primes congé du raja et du peuple de l’ile Belle, et dirigeàmes notre route vers un autre groupe d'iles situé vis-à-vis le cap Sud-Ouest du grand Natuna , qui, dans cette partie , au lieu d’une côte aride et basse, présente de hautes montagnes, recouvertes jusqu'à leur sommet d'une épaisse forêt. Cette route dangereuse, que deux canots sondaient en avant de la corvette, nous faisait prolonger à l'O, l'accore du grand banc de corail dont il a été parlé, et qui lie la pointe 5: E. de l'ile Belle à la côte S. O. du Natuna. Nous ne tar- es pèuè orties 5 sur la droits plusieurs dangers, né 4 arlta cotis LL LIURIL LOS le nom de récif Sert: et sur le res duquel nos canots n'ont trouvé que 2 ou 3 pieds d’eau. Le passage, dans cet GÉOGRAPHIQUES. 299 endroit, a moins de 1" 1/2 de largeur, et le fond y est de 8 à 13 brasses. ILES SUD-OUEST, OÙ DUPERREÉ. — CANAL LAPLACE. Ces îles, ainsi nommées par nous en l'honneur de l'amiral Duperré, sont au nombre de sept, et forment avec la côte voisine du grand Natuna un canal ou bassin qui a reçu le nom du chef de l'expédition. Les deux principales sont Tandjong - Lagong et Tandjong-Batang. Cette dernière est la plus septentrionale de l'archipel, et projette vers le N. O. un récif qui s'étend à environ 2 milles au large, c'est-à- dire jusqu’au petit îlot de Poulao-Bourong, placé vis-à-vis et à peu de distance du récif Serval. Le passage, en cet endroit, est extrêmement resserré, mais très-profond , et il le devient de plus en plus à mesure qu'on pénètre en de- dans. Cependant la diminution graduelle qu'éprouve la sonde à mesure que l’on ouvre l'extrémité S. E. de Tand- jang-Batang, annonce le voisinage du petit banc situé à peu près au milieu du canal : c’est le seul danger qu'on y rencontre, et on l'évitera aisément en serrant un peu la côte du grand Natuna, que, dans cette seule partie peut- être, on peut hanter sans crainte, Une île basse et très-boisée, appelée DosdeinSésaniéé (qui fait partie du groupe Duperré), forme avecle cap Sud de Boong - Ooran, l'issue du canal Laplace. Cette passe est étroite, mais profonde et facile, car l'île et le cap sont également accores. CAP SUD DE BOONG-OORAN. Le cap Sud de Boong-Ooran (ou grand Natuna) est une haute montagne taillée à pic, presque dépouillée de ver- dure, et reconnaissable à ses sommets arrondis en forme de mamelons. 300 - OPÉRATIONS Nos observations ont placé Par SES 3° 38° 20° de latitude N. ét ar 105° 48° 15” de longitude E. Cette partie est, sans contredit, un des endroits les plus intéressants de l'archipel. Un navire y trouverait dans les deux moussons, mais principalement dans celle du N.E. un abri sûr et commode. Plusieurs ruisseaux , qui descen- dent des montagnes, forment autant d'aiguades. Nous avons bien aperçu quelques cases sur la partie méridionale de Tandjong-Batang, mais eñ général ce joli havre paraît peu habité. COTE MÉRIDIONALE DE BOONG - OORAN. Après le cap Sud, la côte de cette île court à l'E. quelques degrés N., et décrit un enfoncement où nous avons distingué, sous des massifs d'arbres, quelques cases bâties à l'embou- chure d’une petite rivière. Plusieurs mornes dominent cette partie de File, entre autres Gounoung-Tetchaton, dont nous avons estimé l'élévation à 228 toises. Gounoung-Sin- tou, situé à quelques milles dans le N. O., est encore plus élevé , et nous l'avons désigné par le nom de pic du Sud. Pendant la mousson de N.E., un navire serait parfaitement mouillé à l'abri de cette côte : le récif s'éloigne à peine de la plage, dont on peut approcher sans crainte; le fond, à 2 milles au large, varie de 13 à 20 brasses, sable très-fin. La pointe de l'E. est bordée d’un petit banc de roches hors de l’eau, qui s’avance peu au large; mais un peu plus au N: recommence le grand banc madréporique qui enveloppe toute la côte orientale de Boong-Ooran. COTE ORIENTALE. À 12 milles environ dans le N. E. de cette pointe, on GÉOGRAPHIQUES. 301 remarque les deux petites îles de Kamody et Djantaji, dé- signées sous le nom des Deux-Frères par le capitaine Ross, qui a contourné à grande distance cette partie extérieure de l'archipel, dont il a dressé une carte assez exacte, mais incomplète. Au S., et à peu de distance de ces deux îles, on découvre aussi quelques roches hors de l’eau, que ce capi- taine a appelées Dry-Rock ou Roche sèche. Vis-à- vis Poulao-Kamody, il existe une rivière assez con- sidérable, qui figure sur notre carte sous le nom de Sougnay- Eotou, mais dont la position est peu certaine; celle de Soug- nay-Ranay, que-nous plaçons à quelques milles plus N., et dont l'embouchure est beaucoup plus large, a été parfai- tement reconnue, et sa position résulte de plusieurs relè- vements combinés avec les observations astronomiques. Toute cette côte offre une plage basse et sablonneuse, où nous n'avons aperçu aucun vestige d'habitations. Le banc se prolonge à environ 2 milles au large, et laisse voir de loin en loin quelques blocs de rochers, dont le ressac a, par son frottement, usé et poli la face extérieure. -TANDJONG - SENOUBING, OU CAP DE L'EST. Un cap élevé et saïllant termine à l'E. le grand Natuna. Sa latitude est de......... 3° 59° 20° N Et sa longitude de........ -.106° 2 40" E. GOUNONG-+RANAY, OU LE PLATEAU. La montagne qu'on aperçoit derrière ce cap est peut- être le point le plus élevé de Tarchipel. Son sommet a environ 600 toises d'élévation et forme un plateau très- régulier, Il gît à 7 milles dans l'E. de Gounong-Bedong, ou le Coin de Mire, dont nous avons déjà parlé. Ce sont les deux seules montagnes qu’on remarque dans cette partie 302 OPÉRATIONS de l'ile, et tout l'espace compris entre elles et le pic du Sud offre une immense plaine, que les naturels nous ont as- suré être fertile et peuplée. À 2 milles 1/2 dans le N. N. E. de Tandjong-Senoubing, ou cap de l'Est, git une petite île entourée de récifs qui, au rapport des naturels, ne laisse point de passage entre elle et la côte, bien qu'autour du cap le grand récif nous ait paru interrompu. RÉCIF DE MIEULLE. Dans la matinée du 20, nous rangions cette île à en- viron 2 milles de distance, sondant sur un fond de 4o brasses, lorsque M. Mieulle, élève de première classe, en vigie sur les barres, signala un danger par le travers et à très-peu de distance au large de la corvette. Le canot envoyé de suite dans cette direction trouva un banc assez étendu, sur le milieu duquel la sonde rapportait à peine 5 pieds d'eau; ce danger, auquel nous avons donné le nom de M. Mieulle, n'est point indiqué sur la carte du capitaine Ross, qui en a passé beaucoup trop loin pour en avoir connaissance; et peu s’en est fallu que son exis- tence nous échappât à nous - mêmes, bien que nous le rangeassions à moins de deux encäblures; car la mer étant fort calme en cet instant, M. de Mieulle ne le reconnut qu'au changement de couleur de l'eau. TANDIONG-DATTO, OU CAP NORD. Au dela de Tandjong-Senoubing , ou cap de Est, et jus- qu'à Tandjong - Datto, ou cap du Nord, la côte est encore basse et sablonneuse. Le grand banc de corail qui la borde continue sans interruption jusqu'a Poulao - Pandjong; où l'île du Nord qui, comme nous l'avons dit en commençant , est assise à peu près sur sa limite septentrionale. GÉOGRAPHIQUES. 305 Tandjong-Datto est une langue de terre assez longue et parsemée de monticules rougeätres. Son extrémité, d’après nos observations et les relèvements de M. Paris, est située Da. : 15. à ... 4° 16° 15" de latitude N. Mt Siam un 105° 51° 20" de longitude E. Après avoir aussi terminé le plan de Boong-Ooran, nous jetâmes l'ancre sur un fond de 37 brasses, à 5 ou 6 milles dans le N. N. E. de Tandjong-Datto; le 21, nous remîmes à la voile, de grand matin, et contournämes de très - près le récif du Succès, afin de fixer par de nouveaux relève- ments la forme et l'étendue de cet écueil. Cette] ée fut égal t employée à l'exploration dela partie extérieure de l'île Nord-Ouest, ainsi qu'à la recherche des récifs que la carte du capitaine Ross indique dans le voi- sinage de cette île. Quoique la sonde ne nous ait indiqué que deux de ces récifs, nous avons cru devoir placer les deux autres sur notre carte, en leur conservant la posi- tion qu’ils occupent par rapport à l'ile Nord-Ouest , sur celle du navigateur anglais. Nous passâmes la nuit du 21 à l'ancre sur un fond de A4o brasses, et dans les relèvements suivants : | Le Die, ad. cocon ess rss S. 80° E. Le sommet LÉ l'ile Nord-Ouest, au. N. 34° E. Dans la journée du 22, nous complétèmes nos observa- tions géographiques et nos recherches dans cet archipel, en achevant l'hydrographie du groupe des îles Sud-Ouest, ou Duperré. OBSERVATIONS GÉNÉRALES SUR LES NATUNAS. L'étendue de cet archipel en latitude, en prenant pour limites d’un côté l'ilot de Poulao-Stokong, qui est le point le ue OPÉRATIONS plus N., et de l'autre Poulao - Sededap, la plus S. des iles Duperrré, est de 1° 16° 40°. Sa largeur, entre Poulao-Senoang à l'E., et Poulao-Se- mione ou l'ile de la Selle, à l'O., est de o° 41° 30”. La partie de l'O. est celle où le corail paraît s'étendre avec le plus de promptitude, et l'on ne devra par consé- quent y aborder qu'avec la plus grande circonspection, sous petites voiles, avec des hommes très-exercés, soit en vigie, soit à la sonde. La côte de l'E. est plus saine, et à l'exception du récif de Mieulle, la route extérieure ne pré- sente aucun danger de ce côté. Le fond, autour de ces îles et de ces récifs, excepté dans les canaux resserrés, paraît être un large plateau de vase, sur lequel on trouve généralement de 30 à 40 brasses d'eau. L'action des marées y est très-faible, et celle des cou- rants semble soumise à l'influence de la mousson régnante. Leur résultat lenrnalier ne dépassait pas 6 à 7 milles dans le S. O. La déclinaison de pes a été généralement observée de 1 à 2 degrés vers l'E. Pendant la durée de nos travaux hydrographiques, c'est- à-dire depuis notre avec: dans le canal de la Favorite Jusqu'au 21, nous n'avons pas cessé de jouir d'un temps magnifique : l'atmosphère était rafraichie par la brise du N. E. Un ciel serein et un horizon ordinairement très- pur ont contribué à donner à nos observations astrono- miques toute la précision désirable : nos montres, sous influence d'une température égale et d'une pression atmos- phérique presque invariable !, ont conservé jusqu'à Java 1 Le ; depuis notre AT de Tourane jusqu’à notre arrivée à Java, n'a pes varié de plus de à lignes, et s st presque constamment maintenu entre 27 pouces 11 lignes et 28 pouces. ! GÉOGRAPHIQUES. 305 un accord parfait, et nous avons pu les faire concourir toutes les trois à la détermination de nos longitudes. TRAVERSÉE DES NATUNAS AUX ANAMBAS. Le 22 dans la soirée, nous prîmes notre point de départ sur les iles Duperré, et la route fut donnée à l'O. 1 Ja N.O., pour aller reconnaître l'archipel des Anambas, que le ca- pitaine Laplace voulait explorer. Bien que les naturels de l'île Belle nous eussent assuré qu’il n'existait aucun danger dans le canal qui sépare les Natunas de cet archipel, nous n'en naviguâmes pas moins pendant toute la nuit avec une grande circonspection et en sondant plusieurs fois par heure. Le fond, d'abord de 4o et 45 brasses, augmenta graduellement ; et le 23 à nids quand les vigies signalèrent la terre dans l'O. S. O., à 25 ou 30 milles, il était de 55 brasses. $ ANAMBAS: EÉ DU HER Nous primes les premiers relèvements sur un groupe de trois îlots que nous appelämes , à cause de leur position, {les du Nord-Est. La plus au N. est située, d’après nos observa- tions, RER PE GR RAT nr ae 3° 26° 39° N. LRU ÉRR Pa rue Ver 104° 4 20" E. Elle gît à 4o milles à TO. 19° Le de la plus S. des îles Duperré. POULAO - TABIGN. — POULAO - MATA. — POULAO - MOBOUR. À 5 ou 6 milles à TO. de ce groupe, gisent trois îles tellement rapprochées les unes des autres qu’elles semblent ne faire qu’une seule terre, et que les canaux sinueux qui les séparent, ne peuvent être distingués pe très-difficile- ment. 1Y. 20 306 OPÉRATIONS Poulao-Tabign est la plus orientale. Son extrémité N,, appelée Tandjong-Capinis, git à 6 milles dans TO. 1/4 N. O. de la plus occidentale des îles du Nord-Est. Poulao-Mata , la plus grande des trois, occupe le milieu. Et enfin Poulao-Mobour, la plus petite, mais la seule dont nous ayons pu complétement tracer le contour, est à YO. des deux autres. Les pointes septentrionales de ces trois îles se relèvent mutuellement sur une même ligne E. et O., et leur en- semble forme une masse d'environ 6 à 7 milles détendue. Le canal de lE., compris entre Tandjong - Capinis et la pointe N. de Poulao-Mata, est obstrué par une ligne de brisants non interrompue qui va de l'un à l'autre cap. Il n'en est pas de même du canal de lO., qui sépare Poulao-Mata de Poulao-Mobour, et dont il sera parlé plus tard sous le nom de canal Selamata. BATOU - BLAYAR, OU LA GUERITE. À 2 milles 1/2 au N. de ces côtes, et à peu près à louvert du canal Selamata, on remarque un rocher aride et d'une forme très-bizarre, qui figure sur nos cartes sous le nom de Batou-Blayar ou la Guérite. est accore, et on peut le ranger sans crainte. C’est le point le plus septentrional de cet archipel, et nos observations l'ont placé PEUR .. 3° 29 4o° de latitude N. |. PRE Un RE 103° 52° 18” de longitude E. À six heures, quand l'obscurité ne permit plus de distinguer les objets, nous diminuàmes de voiles et res- tämes ainsi toute la nuit près de terre, et sondant sur un fond de 50 à 55 brasses. Le 24, dès la pointe du jour, on laissa arriver sigout donner dans l'archipel, de manière à ranger à l'O. Poulao- GÉOGRAPHIQUES. 507 Mobour, qu'entourent du côté du large plusieurs ilots, parmi lesquels Poulao-Padjantay est le plus près de terre, Poulao-Pät le plus N., et Poulao-Douray le plus S. et le plus au large. À mesure que nous pénétrions au milieu de ces ilots, une infinité d'autres se découvraient à nos regards dans la direction du S. et du S. O., et semblaient assez nous indiquer que c'était de ce côté que nous devions tourner principalement nos recherches. A dix heures, deux petites pirogues partirent de Poulao-Mobour, et se dirigèrent vers la corvette. Les trois naturels qui les montaient, nous abor- dèrent sans défiance et consentirent volontiers à nous piloter vers un enfoncement qu'on distinguait dans le S.E:, et qu'ils désignèrent comme la résidence d'un raja. Il fallut louvoyer quelque temps avant d'atteindre l’endroit indiqué ; enfin, à une heure, nous laissàmes tomber l'ancre par 23 brasses, devant le petit village de Terempa, situé à la partie méri- dionale de cette espèce de baie, au pied d’une haute mon- tagne et dans une position délicieuse!. BAIE TUPINIER. Nous avons ainsi nommé , en l'honneur de M. le baron Tu- pinier, directeur de la deuxième division du ministère de la marine,tout ce vaste enfoncement formé au S. par Poulao- Mobour, à l'E. par la côte occidentale de Poulao-Mata, et enfin par la partie septentrionale de Poulao-Siantann. POULAO-SIANTANN. Cette dernière île a 8 milles dans sa plus grande étendue (du N. O. au S. E. environ). Son sol est inégal et boisé, Le village de Terempa au S.18° E. r | Tandjong-Pedasse (init N. O. de mn au $, 65° O, Un îlot, tout couvert d'arbres de se - . saules, appelé Poulao-Rigni, au....,..,... “+ 49° O. 20. 1 BR}; PRES 7 508 OPÉRATIONS surtout dans la partie S. où s'élève une haute montagne, appelée Gounong-Samang. Le joli village de Terempa est sur le bord septentrional au fond d’une petite crique abritée de tous les vents excepté de ceux de N., qui, au rapport des naturels, y soufflent quelquefois avec violence durant la mauvaise saison. Une ligne de bancs et de récifs ferme ce bassin à l'E., et empêche de pénétrer par ce côté dans l'in- térieur de l'archipel. ’ CANAL SELAMATA. T + ini PA PC RTS ee tra Poul Les g Poula Mata ou l'ile du Milieu et Poulao -Mobour ou celle de l'Ouest , dont nous aperçûmes l'entrée lorsque nous prolon- geimes la côte septentrionale de ces îles. Il a 8 ou 9 milles de long du N, au S., sur une largeur d'un mille environ. Les côtes en sont hautes et couvertes de forêts comme toutes celles qui avoisinent la baie Tupinier, où ce canal vient aboutir, à peu près vis-à-vis le village de Terempa. La ligne de brisants qui borde les plages ne s'étend pas à plus d'une demi-encäblure au large. L'eau y est profonde presque partout, et M. Paris n’a jamais trouvé moins de 25 à 30 brasses. La partie N. n’a pas été visitée par cet officier, mais les Malais nous ont assuré que le fond y était encore plus grand. On y voit quelques îlots qui sont liés à la côte de Poulao-Mobour par une traînée de récifs, et qu'il faudrait par conséquent laisser sur tribord, si lon voulait pénétrer dans ce canal en venant du N. Cette route intérieure abrégerait la distance pour un nävire qui voudrait gagner la baie Tupinier, puisqu'elle dispense de contourner Poulao- Mobour; mais on ne devra la tenter qu'avec vent sous vergue et une brise faite. M. Paris a également visité et sondé un havre assez spa- - GÉOGRAPHIQUES. 509 cieux situé dans le N. ©. de la baie Tupinier, et formé par la pointe S. de Poulao-Mobour et la petite île de Poulao-Man- gar. Son étendue est d'environ une lieue; l'entrée en est très-étroite, et un navire n'y pourrait pénétrer quen se touant; mais une fois en dedans, il y serait comme dans une darse, et il pourrait faire toutes sortes de réparations. POSITION GÉOGRAPHIQUE. Pendant qu’on s’occupait à explorer tous les environs du mouillage et à dresser la carte de ce point important de l'archipel, les observations astronomiques n'étaient pas négligées. Plusieurs séries d'angles horaires observées dans la matinée et la soirée du 25, en les rapportant au village, ont donné pour sa longitude, rs 2 Sal De 103° 49 5° E. La latitude, déduite de deux hauteurs méridiennes croisées au cercle dans les journées des 24 et 25, ramenée au même point, a été trouvée de............ 3° 14° o° N. La déclinaison de l'aiguille est de. 1° vers l'E. L'action des marées est un peu dé: sensible qu'aux Na- tunas; elle suffit quelquefois pour neutraliser l'effet du faible courant qui porte au S. O., et se fait aussi Lune dans cet archipel. Les brises régnantes dépendaï t du N. E.; elles étaient fiibles, inépulièehe et entremélées de calmes qui annonçaient la fin prochaine de la mousson de N.E. et l'approche de la belle saison. Celle-ci, d'après le rapport des naturels, commence en avril et dure jusqu'en juillet, époque où la mousson de S. O. commence à prendre de la force et ramène les pluies et les mauvais temps. _Le 26, nous quittämes la baie Tupinier, emmenant.avec nous trois hommes du village de Terempa, qui, avec l'auto- 510 OPÉRATIONS risation du raja, consentirent sans difficulté à nous accom- pagner dans la tournée que nous allions faire au milieu de ces îles. POULAO-TELAGA-BESSAR, OU L'ILE DU PIC. Dès que l'on s'éloigne de Tandjong-Pedasse ou pointe N. O. de Siantann, on rencontre un groupe de cinq ou six îlots, à l'E. desquels les Malais nous ont assuré qu'il n'existait point de passage, et effectivement la mer brise dans l'espace qui les sépare de la côte O. de Siantann. Nous laissâmes donc sur bäbord Poulao-Lignay, le plus au large de ces îlots, pour nous rapprocher d'un autre groupe re- connaïssable à un morne semblable au pic des Natunas, et recouvert, comme ce dernier, d’une végétation sombre et épaisse. Son sommet, d'après nos observations combinées avec une multitude de relèvements pris par M. Paris, est situé Par 3° 4 00” de latitude N. etpar.... 103° 35° 00" de longitude E. Poulao-Telaga-Bessar, ou l'ile du Pic, a une étendue de 3 milles du S. au N. Dans cette dernière direction , on voit une autre île, appelée par les Malais Poulao-Telaga-Kitchill ou la petite Telaga. Plusieurs rochers, plus ou moins grands, gisent au couchant de l'ile du Pic, et occupent avec cette île et la petite Telaga une surface d'environ 5 milles du 5. $. E. au N. N. O. À cinq heures du soir, nous jetâmes l'ancre sur un fond de 31 brasses, à 2 ou 3 milles dans le S. de ces iles, où, de même que nous, cinq pros destinés pour Sincapour et Rhio passèrent la nuit. Nos pratiques profitèrent de cet instant de repos pour jeter leurs lignes, et ils eurent bien- tôt attrapé plusieurs beaux poissons. GÉOGRAPHIQUES. 511 Les journées des 27 et 28 furent employées à contourner Poulao-Djimadja, île considérable qui, avec quelques au- tres plus petites qui l'avoisinent, compose la partie 5. O. de l'archipel. POULAO-DJIMADIJA. Poulao-Djimadja a une étendue de plus de 16 milles en latitude sur 10 ou 11 en longitude. Sur la côte septentrio- nale on remarque une baie, au fond de laquelle il existe un mouillage excellent, mais seulement pendant la mousson du S. O. La pointe N. O. de cette baie forme avec un groupe de trois ou quatre petites îles, dont la plus voisine de Poulao- Djimadja se nomme Poulao-Mobour-Bessar, un canal étroit où nous n'avons pas trouvé moins de 10 brasses. Les terres d'alentour sont hautes, revêtues d’une riche végétation, et offrent un aspect qui charme l'œil. De l'autre côté de la pointe N. O., il y a une autre petite baie au fond de la- quelle on aperçoit un village, dont le chef, au dire de nos Malais, était un haut personnage. Cette baie est abritée des vents du large par plusieurs ilots:; et si, comme on nous l'a assuré, il est possible d'y pénétrer en laissant sur tribord Poulao-Toulij, le plus N. des îlots, on doit y irouver un très-bon mouillage pendant l'une et l'autre mousson. Les côtes de cette île sont en général hautes et très-ac- cores. On peut les ranger de près sans trouver moins de 25 à 30 brasses d'eau. La partie du S. O. est celle qui doit être approchée avec le plus de précaution, à cause du corail qui la borde, et qui, dans plusieurs endroits, s'étend à quelque distance au large. POULAO-DOMAR. \ Une ile de moyenne élévation, appelée Poulao-Domar, 512 . OPÉRATIONS gîit à 19 ou 20 milles dans l'O. S, O. de Djimadija. Sa forme est circulaire et sa position remarquable en ce qu'elle forme la limite de l'archipel dans cette direction ; nous la plaçons D. 2° 43° 45° de latitude N. et par...... 102° 59° 40” de longitude E. Les observations astronomiques faites en vue de Djimadja et combinées avec les relèvements ont donné les positions suivantes : Extrémité N.::. 3° «3’:30" Net 103 18" 15*2E. Extrémité E.... 2° 58° 4o"N.et103° 27 15” E. Extrémité S.... 2° 50° 15° N.et103° 24° 5°E ILES DE RIGNY. À environ 17 ou 18 milles dans l'E. de Djimadja, est un groupe d'îles que nous avons appelées iles de bois en l'hon- neur de l'amiral de ce nom. La plus considérable et en même temps la plus au S. des îles de Rigny est Poulao-Riabou. Elle a 7 milles du N. N. ©. au 5.5. E., et l'étendue totale du groupe est de 18 milles. Les divers canaux qui séparent toutes ces îles, sont pour la plupart obstrués par des hauts-fonds et des bancs, qu'on ne doit approcher qu'avec circonspection. Du reste, la na- vigation est bien moins dangereuse dans cet archipel que dans les Natunas. Le corail madréporique sy montre en bien moins grande quantité; ses envahissements ne s'éten- dent guère au delà des côtes, et on ne le voit pas former, comme aux environs de BoongOoran, d'immenses plateaux, sur lesquels il est si facile de se perdre. POULAO-SRA. Cette petite île occupe le milieu à peu près de l'espace qui sépare le groupe de Rigny de la grande Djimadja. Elle GÉOGRAPHIQUES. 515 est remarquable par sa position isolée, et nous la plaçons pars tre 2° Ag 20” de latitude N. . et-par 27}: : 103° 37 5” de longitude E. Le corail la borde sans interruption dans tout son con- tour, mais il se projette peu au large. Le 29, après avoir fixé par de nombreux relèvements ” l'étendue et le gisement de toutes ces îles, nous louvoyàmes Pour revenir sur nos pas et nous élevée: vers la partie N. de l'archipel, que l'intention du commandant était de par- courir de nouveau, pour ensuite aller explorer le côté de l'E. qu'avait visité, en 1824, l'expédition commandée par le capi- taine de vaisseau Bougainville. PARTIE ORIENTALE DE L'ARCHIPEL. Le 1*% avril, nous eûmes connaissance des îles du Nord- Ouest, que nous rangeâmes de très-près, et dont nous ache- vàmes de fixer la position et les gisements. Continuant en- suite notre route vers le S., nous traversàämes les deux archi- pels désignés sur la carte de la Thétis sous les noms de Beautemps-Beaupré et Chabrol de Crousol. Les principales de ces îles, auxquelles nous avons conservé les noms in- digènes, sont : Poulao-Selaë, Poulao - Telann, Poulao-Man- kiann-Pandjang, Poulao-Sagoudampar, Laë-Pandjang, où il existe deux aiguades; Poulao-Penguending, reconnaissable à ses deux sommets d'égale hauteur; et enfin Mentala ou l'ile aux Cocos, à l'E. et près de laquelle nous vinmes jeter l'ancre dans la soirée du 1° avril. Pour atteindre ce mouil- lage, nous passämes par un canal trèsétroit compris entre la pointe E. de Poulao-Penguending et la petite île de Pem- pang, puis nous prolongeàmes la côte méridionale de Pou- lao-Penguending. Ce joli mouillage est parfaitement abrité des vents de N. E.; et sans doute qu’à l'O. de l'ile aux Cocos 514 OPERATIONS on trouverait aussi un abri contre la mousson du S. O., en se rapprochant de Poulao-Mankiann-Pandjang. Nous n'avons point exploré cette partie, non plus que lespace compris entre les îles dont il a été parlé plus haut et la côte orientale de Poulao-Tabign et Poulao-Mata. Nous avons pré- féré hydrographier le contour extérieur de ces îles, dont la Thétis avait visité l'autre côté. ILE AUX COCOS, OU POULAO-MENTALA. L'ile aux Cocos peut avoir 15 milles d'étendue du N. au S.; elle est peu élevée et couverte de cocotiers. A 3 ou 4 milles au S. S. O. de Poulao-Mentala git le petit groupe des îles Baba, Akar et Nonseu, qui, sur la carte de la Thétis, sont désignées sous le nom d'iles Ducamper. Le milieu du passage qui sépare ce groupe du reste de l'archi pel est occupé par une roche que les officiers de la Thélis ont appelée Roche-Maingan; elle est entourée d'un large banc de brisants qui ne laisse à droite et à gauche qu'un chenal très- étroit. Nous primes celui de l'O., en rangeant de très-près ile Rossel (ainsi nommée par le capitaine Bougainville), dont la pointe S. ne nous à pas paru s'avancer au large tout à fait autant qu’on l'a indiqué sur la carte dressée par M. La- pierre. Le commandant r ne comptant pas prolonger ses recher- ches plus longtemps dans cette partie de l'archipel, les trois hommes du village de Terempa qui avaient consenti à nOuS suivre furent congédiés , puis nous gouvernâmes sur Poulao- Riabou , et le reste de la journée fut employé à contourner cette île et à prendre de nouveaux relèvements sur le groupé de Rigny, dont nous n'avions encore vu que la partie occi- tale. GÉOGRAPHIQUES. 515 POULAO-RITTANN. Le 3, nous vimes et déterminâmes les petites îles Rittann, situées à 6 ou 7 milles au S. 1/4 S. E. de la pointe S. E. de Poulao-Riabou. POULAO-BAOUA. Les îles Baoua forment un groupe qui gît à 1 4 ou 15 milles dans FO. 23° $. de Poulao-Rittann. Elles sont très-petites et occupent à à peine un espace de 2 milles. POULAO-REPON (la Selle D'HORSBURGH ). À midi, une île située à 10 ou 11 milles au S. O. de Poulao- Baoua , et qui figure sur la carte d'Horsburgh sous le nom de Saddle-Island nous restait à peu de distance par le travers. Après avoir fixé sa position, nous mîmes le cap au S. E. pour aller reconnaître la partie de l'archipel désignée par Thy- drographe anglais sous le nom d'Anambas du Sud. Avant la nuit, nous eùmes atteint la position assignée à ces iles, et quoique le temps fût très-clair, les vigies ne signalèrent aucune nouvelle terre. Nous eûmes alors la conviction que, par ces Anambas du Sud, Horshargh a Fopin dan Poulao- Riabou et les îles voisines, dont effet très défectueuses sur sa carte de la mer de Chine. LA PIERRE BLANCHE. Un rocher très-remarquable, et qui gît à 13°,5 dans l'O. 15° $. de la Selle ou Poulao-Repon, forme au midi la limite de l'archipel des Anambas. Il est rond, d'une cou- leur blanche, et dépouillé de verdure jusqu'à son sommet. Son élévation est de 70 à 80 toises, et sa position, d'après 516 OPÉRATIONS les relè ts combinés avec les ob tions, a été trouvée HSE 20 19 30° N. EST NP 103°.295.35" E Là se terminèrent, dans cet archipel, nos travaux hydro- graphiques, pendant lesquels nous n'avions pas cessé de jouir d'un temps magnifique. Si la circonstance du soleil, qui se trouvait alors à notre zénith, a jeté quelque doute sur une ou deux de nos latitudes, ces faibles erreurs ont été facile- ment rectifiées par les relèvements que nous avons toujours eus sur plusieurs points dont la position avait été fixée d'une manière certaine. Nos montres ont continué à marcher avec la même précision; et comme leurs résultats différaient à peine, nous avons encore pu les faire concourir toutes les trois à la détermination de nos longitudes. Nous n’avons rien à ajouter à ce qui a été dit relativement aux courants; du reste, on trouvera dans les tableaux qui font suite à ce Mémoire le résultat détaillé de ces sortes ‘observations. La déclinaison de l'aiguille est la même qu'aux Natunas, c'est-à-dire de 1 à 2 degrés vers l'E. ÉTENDUE DE. L ARCHIPEL. Depuis la Guérite, qui est le point le plus N., jusqu’à la Pierre Blanche, les Anambas occupent en latitude un espace de 1 degré 11 minutes. Leur étendue en longitude, depuis Poulao-Pandjang à YE. jusqu'a Poulao-Domar à l'O., est de 1 degré 8 minutes. ROUTE DES ANAMBAS A JAVA. Le 4 au soir, nous nous éloignämes de l'archipel des Anambas, et gouvernämes au S. E., pour pénétrer dans Ja mer de la Sonde par le détroit de Carimata. GEOGRAPHIQUES. 517 Nous eûmes successivement connaissance des îles Saint- Julien, Saint-Esprit et Sainte-Barbe ; mais nous en passämes malheureusement trop loin pour pouvoir rectifier leur po- sition ; toutefois leur latitude nous a paru exacte sur la carte d'Horsburgh. . Dans la nuit du 5 au 6, nous coupämes la ligne pour la troisième fois, entre le 104° et le 105° degré de longitude E. La brise, qui avait jusque-là soufflé au N. O. et N. N. E. Joli frais, ne tarda pas à haler le N. O. Le temps était magnifique et la mer d'un calme parfait. DÉTROIT DE CARIMATA. j Le 6, nos vigies signalèrent une terre très-éloignée, que nous reconnümes pour le pic de File Carimata. Nous en étions, d'après nos observations, à près de 75 milles. Le lendemain , nous donnâmes dans le détroit de Carimata, rangeant de près la partie occidentale de Souroutou. Les relèvements que nous primes sur cette dernière, portés sur la carte d'Horsburgh, nous ont donné un résultat semblable à celui fourni par nos montres pour la position de cette île. Le 8, nous distinguâmes dans l'E. le pic de Bornéo, et une terre basse que nous pensämes être la petite île du Rendez-vous, ainsi nommée parce qu’en 1811 elle servit de point de ralliement à la flotte anglaise qui s’empara de Java. RÉCIF ONTARIO. Notre route nous a fait passer à 6 milles à l'E. environ du récif Ontario, ainsi appelé du nom d'un bàtiment américain qui sy perdit dans la nuit du 4 janvier 1798. Il est situé, d'après Horsburgh, per: 50 2° 1° 4o” delatitude S. étis er 106° 19° 00” de longitude E. 518 OPÉRATIONS et gîit à 20 ou 21 milles dans le S. 1/4 S. O. de l'extré- mité O. de Souroutou. Le récif Ontario est composé de plusieurs roches très-aiguës taillées en forme de spirales, et dont quelques-unes seulement découvrent à marée basse. Le fond n'indique pas son approche, et la mer ne brisant pas toujours dessus, il faut en être extrêmement près pour l'apercevoir; aussi plusieurs navires s'y sont-ils perdus de- puis l'Ontario. COTE DE JAVA. : Le 12 dans la soirée, après avoir éprouvé des brises va- riables et quelques orages de peu de durée, nous eûmes connaissance de l'île Lubeck et de quelques points élevés de Java. Dans la matinée du 14, nous rangions de très-près et avec un temps magnifique le rivage de cette île compris entre Tanjong-Troëre et la pointe Panca, située à l'entrée du canal de Maduré. La meilleure reconnaissance de cette côte est un morne dont le sommet ressemble aux murailles d’une forteresse du moyen àge. POINTE PANCA. Lu 4 La pointe Panca qui termine la côte de Java est une lan- gue de sable longue et basse, à l'extrémité de laquelle flotte le pavillon hollandais. Avant d'y arriver, on laisse sur tri- bord cinq monticules qui dominent la plage, et à chacun desquels les Anglais ont donné un nom qui désigne une ressemblance plus idéale que réelle. CANAL DE MADURÉ. À une heure, après avoir rangé de près la pointe Panca, GÉOGRAPHIQUES. 519 nous ne tardâmes pas à être accostés par un pilote qui nous fit de suite donner dans le canal compris entre Java et Ma- duré. Les bancs qui obstruent ce canal ne laissent entre eux qu'un chenal étroit qui a été balisé d’un bout à l'autre, mais qu'on ne peut cependant franchir que sous la conduite d'un pratique du pays, connaissant parfaitement l'action des marées. La route à suivre jusqu'au fort d'Orange est à peu près le S. S. E. L'emplacement de ce fort, bâti sur l'accore d’un banc et dans la partie la plus resserrée du détroit, est bien choisi, car aujourd'hui l'attaque de Sourabaya serait très-difficile de ce côté. Depuis le fort d'Orange jusqu'au joli village de Gressy, où mouillent ordinairement un grand nombre de navires, il faut mettre le cap au S.; et de ce village jusqu'à la rivière de Sourabaya, la meilleure route à faire est le S. E. Les marées suivent invariablement la direction du canal. Leur vitesse, lors de la nouvelle lune, ne dépasse pas 3 milles; habituellement elle est de 1,5. Les côtes de Ma- duré sont basses et noyées. Celles de Java ne paraissent guère plus hautes, mais on voit des montagnes dans l'inté- rieur. Le courant de jusant ne nousayant pas permis de dépasser le fort d'Orange, nous fames obligés de rester cette nuit à ancre, sur un fond de 9 brasses; mais le 15, dès la pointe du jour, on appareilla, et à la faveur du flot qui commen- çait à se faire sentir, la corvette fut bientôt rendue au mouillage de Sourabaya. POSITION DE NOTRE OBSERVATOIRE. Nous avons réglé nos montres sur la petite batterie qui termine la jetée du port; et leur nouvelle marche diurne, 320 OPÉRATIONS déduite des ol tions faites depuis le 21 jusqu'au 25 avril, a été trouvée : 126, de—6°,728, au lieu de—6",840 (a Tourane). -_ Parle n° { 36, de—12°,586, au lieu de—13",355 (idem). 136, de—12°,256, au lieu de—11",372 (idem). En se servant de la moyenne de ces marches, on a ob- tenu les longitudes suivantes : 126... 40m 5 2. 110° 21 24'E. 1 0 ED NRA 1109 24° 44” .: 110° 23° 14” Dont la moyenne égale. ....... 110°-23 07. La longitude de Sourabaya , déterminée, pendant l'expé- dition d'Entrecasteaux , par l'immersion de l'étoile du Lion, observée le 11 avril 1794, etpar ms calculs de M. le contre- amiral Rossel , est de 110° 23° 12”. La concordance de cette longitude avec la moyenne dé nos chronomètres, et la précision avec laquelle ceux-ci ont marché depuis notre départ de Tourane, garantissent l'exactitude de la position que nous avons assignée au | méridien de ce dernier port; et comme c'est à ce méridien | que sont assujetties nos deux cartes des Natunas et des Anambas, nous sommes en droit d'espérer que les nom- breuses stations astronomiques fes dans ces îles offriront toute l'exactitude désirable. LATITUDE. Plusieurs séries de hauteurs du soleil ont donné pour la latitude de l'observatoire 7° 14° 20” S. La déclinaison, observée du bord, a été trouvée de | 0° 4o' N. E | | : | æ F À La Fa 1 Si +. # 7 GÉOGRAPHIQUES. 521 COURANTS. Le tableau des courants observés depuis notre départ de la baie de Tourane offre le résultat suivant : De cette baïe aux Natunas. ... 72" O. et 155$. Dans les Natunas et Anambas.. 83% O. et 965$. Des Anambas à Carimata.. ... 19" O. et 528. De Carimata à la pointe Panca. 71" E. et 64% S . DÉPART DE SOURABAYA. Le 10 mai, nous quittâines Sourabaya, adoptant pour la longitude de ce port celle que donnaient nos trois mon- tres. Après avoir louvoyé plusieurs jours entre les bancs qui obstruent l'extrémité septentrionale du détroit de Maduré et franchi tous les obstacles qu'oppose à la navigation ce pas- sage difficile, où à chaque jusant la corvette restait échouée pendant plusieurs heures, nous atteignimes enfin, dans l'après-midi du 15, le port de Bézuki, chef-lieu d'une rési- dence. KELACHE A BEZURI. Trois séries d'angles horaires ont placé le mât de pa} illon de cet établissement à l'E. de Sotrabaya 0e... 4. ee 0° DA 14 Maïs nous avons placé Sourabaya par. 110° 23° 07” Nous aurons donc pour la longitude D DO dde SC ARRET 1. La latitude du même point a été trou- vée ‘de: 6, rest ire tb 7:44 19°S IV. 21 [#2] [Le ND OPERATIONS &.:_; RELACHE À SOUMANAP [ILE DE MADURÉ ). De Bézuki nous nous rendimes à Soumanap, autre éta- blissement considérable situé à l'extrémité E. de Maduré, et où réside un des trois sultans qui se partagent la propriété de cette île. D'après nos observations, le mât de pavillon de cette place serait à l'E. du méridien de Bézuki ns ss near 0° 12° 4 Ce qui donne pour sa longitude, .. 111° 30° 02'E. Sa latitude est de............... 7° 00 07 5. CAP SANDANA. Le 27 à midi, nous rangions de près le cap Sandana, qui forme l'extrémité E. de la partie septentrionale de Java, et que notre observation méridienne a placé par 7° 43° 00"S. Un morne élevé, dont les divers sommets laissent voir entre eux une gorge très-profonde , domine ce cap et le fait reconnaître de loin. Au pied de la montagne est une plage de sable dont l'extrémité orientale est bordée par un haut- fond , sur lequel la mer brise à quelque distance au large. DÉTROIT DE BALY. En continuant de courir au S., nous ne tardimes pas à voir la partie septentrionale de l'ile de Baly , dont les terres sont très-hautes, couvertes de forêts et d’un aspect sombre. Le banc désigné sous le nom de banc de Deux-Brasses, et que les cartes placent à 2 milles au large de la côte, ne s'étend pas, à beaucoup près, autant au large. ILE AUX PIGEONS. Cette petite île. située à ouvert du détroit de Baly, git GÉOGRAPHIQUES. 525 à 12 ou 13 milles au S. 1/2 O. du cap Sandana. Elle est peu élevée et il faut éviter de l'approcher de trop près, tant à cause du récif dont elle est entourée que des courants qui portent dessus avec force. L'action des marées est en général très-violente dans le canal; et comme celui-ci est trop pro- fond pour qu'on puisse y mouiller, on doit profiter sans relâche de la marée favorable, et ne rien négliger pour gagner au plus tôt les petits fonds, qui ne commencent guère que vis-à-vis Banjoewangy , établissement situé sur la côte de Java , dans l'intérieur du détroit. Nous eûmes le bonheur de l'atteindre avant le reversement de la marée ; et après un louvoyage long et pénible, nous mouillâämes à environ un demi-mille à l'E. du fort, par 7 brasses. POSITION DE BANJOEWANGY. Les observations du 30 mai placent le méridien de ce fort , à l'E. de celui de Soumanap, de... DE Es On en a conclu pour sa longitude... 111° 57° 57"E. La hauteur méridienne, observée le même jour au fort, l'a placé par... 8° 11° 4o°'S. Ici, et dans tous ces parages, la décli- naison de l'aiguille ne dépasse pas. 1° vers l'E. TRAVERSÉE DU DÉTROIT DE BALY A VAN-DIÉMEN. Le 1% juin, nous appareillâmes de Banjoewangy, et le 2, nous étions hors du détroit, faisant notre route au plus près du vent, bâäbord amures, la brise au S. E. variable vers l'E. S. E. Les vents ne changèrent pas et fraîchirent même à mesure que nous gagnâmes dans le S. Cependant, entre les 21 et 21. 524 OPÉRATIONS 23°, ils cédèrent la place, pendant vingt-quatre heures, à une forte brise de N., qui ne tarda pas à tomber à l'O: puis au S.E., en passant par le S. Après avoir lutté ainsi long- temps contre des brises contraires et une mer toujours houleuse, nous trouvâmes enfin, entre les 40 et 41 degrés de latitude, les grands vents d'O. et de S. O., qui règnent habituellement dans ces hautes latitudes. Dans la nuit du 5 au 6 juillet, étant par les 43° de latitude et 136° de longitude, nous jouîmes du magnifique spectacle d'une aurore australe, qui resta visible depuis six heures du soir jusqu'à trois heures du matin. Le phéno- mène se manifesta par une vive clarté qui commença dans lO., et qui, s'étendant rapidement vers le S., eut bientôt dessiné dans le ciel une ligne courbe, embrassant plus de 160 degrés. Des jets de lumière tantôt parallèles, tantôt diver- gents, séchappaient de différents points de cette courbe comme d'autant de foyers, qui s'éteignaient et se ranimaient alternativement. La clarté montait vers le zénith jusqu’à une hauteur de plus de 70°, et se reflétait sur la surface de la mer, par autant de lignes brisées, semblables à celles que produisent les rayons de la lune , durant une belle nuit. ATTÉRAGE A VAN - DIÉMEN. Le 8, dès la pointe du jour, nous eùmes connaissance du cap Sud-Ouest de Van-Diémen , sur lequel l'intention du commandant était d'attérir; mais les courants nous ayant drossés de 12 milles au S. dans les dernières vingt-quatre heures, au lieu de nous faire passer entre le cap Sud-Ouest et le rocher de Mew-Stone, la route nous força de ranger ce dernier à plus de 3 milles au S. La longitude déduite des relèvements offrait une différence de 29 milles environ avec la moyenne de nos trois montres, circonstance peu étonnante GÉOGRAPHIQUES. 395 eu égard à la durée de la traversée et au changement con- sidérable qui s'était opéré dans la température depuis notre départ de Java: La journée et la nuit du 8 furent employées à louvoyer contre une forte brise de N., variable au N. N. O., qui ne nous permit d'atteindre l'entrée du canal d'Entrecasteaux que vers le milieu de la journée du lendemain. Nous eùmes encore à exécuter un louvoyage long et pénible, avant de pouvoir doubler l'ile aux Perdrix, près de laquelle nous laissâmes enfin tomber l'ancre, au commencement de la nuit. Le temps étant resté sombre et pluvieux pendant la jour- née du 10, nous ne miîmes sous voiles que le 11 au matin. Favorisés alors par une jolie brise d'O., nous franchimes ra- pidement le canal; et à la pointe Riche, qui forme l'ex- trémité septentrionale de file Bruni, nous fümes accostés par un pilote anglais, qui nous conduisit en peu d'heures au mouillage d'Hobart-Town. La description géographique de la partie méridionale de Van-Diémen, que l'on trouve dans la relation du voyage de l'amiral d'Entrecasteaux, ne laisse rien à dire sur ce pays; et la carte dressée pendant cette expédition par les soins de M. Beautemps-Beaupré, est d'une rare exactitude et digne en tout point de l'ingénieur habile qui a réduit la science de l'hydrographie à des principes aussi simples que faciles, dont l'application , aujourd’hui univ ersellement adoptée, est si féconde en heureux résultats. RELACHE À HOBART-TOWN. Nous établimes notre observatoire au fort Mulgrave, et les monires y furent de nouveau réglées par plusieurs séries 326 . OPÉRATIONS d'observations faites depuis le 16 juillet jusqu'au 6 août, et dont les résultats sont : 126..— 0°,890, au lieu de.; — 7°,100 Pour le n°#{ 36..—10,465, au lieu de. . —12°,446 + pee 9,338, au lieu de. .—11°,731 Il est à remarquer que cette variation a eu lieu de la même manière pour les trois montres, ce qui semblerait dénoter qu'elle ne provient que du refroidissement considé- rable de la température. En nous servant de la moyenne de ces marches diurnes, nous placerions le méridien de notre observatoire à l'E. de la jetée de Sourabaya , dire. : pes 34° 23° 19 Par le n°.f -36,:de; id 34° 14 53° 2 PE dE: ils ri 34° 11° 28” Dont la moyenne donne.......... 34° 15° 537,5 Mais la longitude de la jetée de Soura- RARE ee PRES 110° 23° 07 E. Nous aurions donc pour celle d'Ho- Pb EC. . 1449 39° 00”,5E. Ce résultat diffère de 24° en moins de celui qu'a trouvé le général d'Entrecasteaux : nous avons donc cru devoir le rejeter, et nous avons, plus tard, déterminé la longitude d'Hobart-Town d’après celle du Port-Jackson. LATITUDE DU FORT MULGRAVE. Plusieurs observations faites au fort, l'ont placé par 42 54° 32° 58 Et cette latitude est parfaitement conforme à celle que nous y avons trouvée enregistrée, comme quantité moyenne d'une foule d'observations faites, à diverses époques , par des capilaines anglais. GÉOGRAPHIQUES. 327 COURANTS. Leur action sur la corvette, depuis le détroit de Baly | Jusqu'à l'attérage, a été trouvée de. ...... 15° S. BOSS DE SCAN EX SAS EE 13 O. Ce résultat confirme encore la remarque que nous avons faite plus haut, qu'en pleine mer, loin de l'influence des continents ou des grands archipels, la direction des eaux de l'Océan est presque invariablement soumise à celle du vent régnant; car en jetant les yeux sur le résumé nautique annexé à ce Mémoire, on s'assurera que, pendant cette traversée , la somme des vents d'E. l'a de beaucoup emporté sur celle des vents d'O.; tandis que ceux du N. et du S. se sont à peu près compensés. Cette circonstance, du reste, est tout à fait particulière à notre navigation , car en général les vents dépendent beau- coup plus de l'O. que de FE. dans les parages que nous venions de parcourir; et tous les marins qui font les voyages de l'Inde aux Terres Australes, prétendent que les courants portent presque constamment à la côte occidentale d’Amé- rique. ‘TRAVERSÉE D'HOBART-TOWN AU PORT- JACKSON. Après un séjour de près d'un mois à Van-Diémen, nous miîmes à la voile, le 7 août au matin, pour nous rendre au Port-Jackson. Nous eûmes successivement connaissance des îles Shou- ten, du cap Howe et de la pointe Dromadaire, mais à trop grande distance pour que nous pussions en déterminer la position. : Le 14, la corvette était à peu près sur le parallèle du Port- 328 OPÉRATIONS Jackson, quand elle fut assaillie par un coup de vent d'O. violent, qui la rejeta à 25 lieues au large. Le 15 au coucher du soleil, le vent se calma, mais sans changer de direction. Une chute très-brusque dans la colonne de mercure du baromètre nous avait annoncé cette bourrasque. Le 13 au soir, elle était tombée à 27r 4! Pendant la journée du 1 4, elle descendit encore jusqu’à 25P 5! ; et ce ne fut que lorsqu'elle eut remonté à 5P 9}, que le temps commença à s'embellir. Le 17, à onze heures du matin, nous eûmes connaissance du phare bâti sur la pointe S. de l'entrée du port; et dans la soirée, nous mouillämes devant la ville de Sidney, par 11 brasses }, à peu de distance de la corvette anglaise la Co. mèle, que nous avions déjà rencontrée à Madras. RELACHE AU PORT - JACKSON. Nos observations, dans ce port, ont été faites sur Pilot Pinchgutt, situé à peu de distance de notre mouillage. LATITUDE. Plusieurs séries de hauteurs du soleil ont donné pour la latitude de cet flot 31° 51°. LONGITUDE. Les montres, employées avec la moyenne de leurs marches diurnes observées à Hobart- Town et à l'ilot Pinchgutt, placent cet îlot à l'E. de ces deux premières stations, NET Pope 3e 57 4° Le n° ' 7 RE 3 ho #7 Dont la moyenne est.......,... 3° 54 147,5 Le p N. 80° E 1 Relévements du mouillage. . © L'ilot Pinchgutt au N. 70° E. l La tour du fort Macquarie au... ..,.. S.-89° O. GÉOGRAPHIQUES. 529 Au lieu d'employer ce résultat à la détermination de lîlot Pinchgutt, nous nous en servirons pour fixer la longitude du fort Mulgrave à Hobart-Town, que nous n’a- vons pas pu, comme on Ja vu plus haut, déduire du méridien de Sourabaya. On trouve dans le mémoire publié par M. le capi- taine Duperrey le résumé d’une grande quantité d'observa- tions faites à différentes époques, au Port-Jackson, par Broughton, Bernier, Flinders, etc., qui, combinées avec les observations plus récentes de MM. Brisbane, Rumker, Simonoff, des officiers de la Thétis, de l'Espérance et de la Coquille, ont donné pour longitude moyenne de ce 148°. 50" 9" E. En adoptant ce résultat, et en tenant compte de o’ 34", dont notre obser- vatoire était plus à l'E. que le fort Macquarie, auquel se rapportent ces di ] ti ,nous avons obtenu pour la longitude de Tilot dieser vante 148° 50° 43” Nos montres plaçaient cet îlot à l'E. d'Hobart-Town, de............ 9.54 2# Donc, la longitude d'Hobart - Town 144 56° 29° E. C'est celle que nous avons adoptée. COURANTS. La résultante des courants, dans cette dernière tra- 120" à l'E. VO de LE 2 13% au S. 350 OPÉRATIONS TRAVERSÉE DU PORT-JACKSON A LA BAIE DES ILES DE LA NOUVELLE-ZÉLANDE. Nous quittèmes le Port-Jackson le 21 septembre dans l'a- près-midi ; et le 30 au soir, après avoir éprouvé alterna- tivement de fortes brises de N. N. O.et de S.S.E., nous aperçûmes les Trois-Rois, groupe d’ilots qui avoisine le cap Nord de la Nouvelle-Zélande. Les calmes et les petites brises contraires nous empéchèrent quelque temps d'avancer, et ce ne fut que dans la matinée du 3 octobre que nous par- vinmes à la hauteur du cap Brett, qui forme l'extrémité orientale de la vaste baie des Hes. Nous louvoyâmes encore toute cette journée et une partie de celle du lendemain, avant de gagner l'excellent mouillage situé au fond de cette baie, derrière la pointe Wayhihi, et devant le petit village de Korora-Rekaï1. RELACHE À KORORA-REKA, DANS LA BAIE DES ILES. L'observatoire fut établi sur l'ilot de Kaïraro, et les montres y furent réglées par plusieurs séries d'observations qui eurent lieu depuis le 4 jusqu'au 9 novembre. POSITION DE L'OBSERVATOIRE. La latitude, déduite de plusieurs hauteurs du soleil croi- sées au cercle, est de 35° 15° 02° S. Les montres, employées avec la moyenne des marches diurnes trouvées au Port-Jackson , ont placé Kaïraro à TE. de l'ilot Pinchgutt, RE : 22° 59 25° Le n° À “t DD D ner re vs 13° 97 où Rielèvements du mouillage : le ÈS anses ” a 4 fond est de 4 brasses 1/2, vase. .,. ; x re + T po " si + N. ho° 0. GÉOGRAPHIQUES. 551 Dont la moyenne donne. ...... 22° 58 16,5 Nous plaçons l'ilot Pinchgutt par... 148° 50° 43" E. Nous aurons donc pour la longitude dé FEU Rare 750 07: 191 48" 90',5E. La variation a été observée de. . ... 11° NE COURANTS. La résultante des courants a donné...... 90% E. NT EU nd TOUR ÉANUAT VV D re de y à pt + depuis le départ du Port-Jackson. Pendant qu’on s’occupait des observations astronomiques, M. Paris levait le plan de la rivière Kawa-Kawa , et fixait, par de nombreux relèvements, la position d’un banc qui n'est qu'imparfaitement indiqué sur le plan dressé en 1824 par le capitaine Duperrey, et ne figure sur aucune autre carte, bien qu'un navire anglais s’y soit perdu il y a quelques années. BANC DE LA FAVORITE. Ce banc auquel nous avons donné le nom de la Favorite, s'étend au large de la pointe Manawororoa, et occupe à peu près la moitié de l’espace compris entre cette pointe et celle de Wayhihi, situées l’une et l'autre à l'entrée de la rivière Kawa-Kawa. Sa position et son étendue au large rendent le louvoyage long et difficile, tant pour arriver au mouillage que pour en sortir. Voici quelques renseignements sur les diverses routes à suivre pour franchir ce passage en louvoyant. Les îlots qui ento tau large la pointe Wayhihi sontaccores et peuvent être rangés de près; mais comme en continuant la bordée vers le S. O. pour entrer, on aura le cap sur la tête du banc, quand il sera temps de virer de bord, on relèvera la Senti- 352 OPÉRATIONS nelle par la pointe E. du plus oriental des {lots Noirs. L'autre bordée vers la côte de Wayhihi peut être prolongée jusqu'à terre. On sera averti que la tête du banc est doublée lors- qu'on aura fermé par cette même pointe E. du plus oriental des Ilots Noirs, dont il a été question plus haut, le cap Nord de l'ile Tippahi. Alors on pourra sans crainte prolonger les bordées sur l'une et l'autre côte, jusqu'au mouillage de la Favorite, qui nous a été indiqué comme le meilleur de la baie, et où nous nous sommes trouvés, en effet, abrités de tous les vents et de la houle du large. Cette dernière se fait sentir avec beaucoup de force sur la rive gauche de la rivière Kawa-Kawa, où est situé, vis-à-vis Korora-Reka, ‘établissement des missionnaires anglais. TRAVERSÉE DE LA NOUVELLE-ZÉLANDE A VALPARAISO. Le 11 octobre au matin, nous appareillâmes de Korora- Reka. Le temps était sombre et menaçant, les vents souf- flaient grand frais du N. O. Aussi ne parvinmes-nous à sortir d'abord de la rivière Kawa-Kawa, puis de la baie des Iles, qu'après un long et périlleux louvoyage; mais une fois en dehors, nous ne tardimes pas à perdre les terres de vue. Pendant les premiers jours de notre traversée, nous ne cessämes pas d’être favorisés par de fortes brises de N. 0. variables au S. O.; mais le 18, les vents halèrent le S. E., et nous retinrent vingt-quatre heures à la cape, avec une très-grosse mer. Une seconde série de vents favorables re- prit bientôt après et dura jusqu'au 28, que nous reçümes une nouvelle bourrasque de S.E., à laquelle succédèrent encore de bons vents, qui nous conduisirent jusqu'au Chili. GEOGRAPHIQUES. ILE MASAFUERO. Le 13 novembre à midi, nous eûmes connaissance de Masafuero. Les observations faites en vue de cette île, et corrigées de la variation diurne qu'ont éprouvée nos montres dans la traver- sée, placent son milieu à l'O. du méridien de Valparaiso, 226: dessin SE 9°:9 27 3 “#1 Différence moyenne des méridiens égale. 9° 9° 8”,5 RELACHE A VALPARAISO. Le 16, à la pointe du jour, nos vigies aperçurent le cap Coroumilla, qui ferme du côté du S. la baïe de Valparaiso, et à onze heures nous étions mouillés dans cette baie !, au- près des bricks de guerre français le Nisus et le Griffon, sous les ordres du capitaine de vaisseau Henri Villeneuve, commandant la station du Chili. Nos observations dans ce port furent faites à l'endroit de la plage qu'on désigne généralement sous le nom de cap Horn, elles eurent lieu entre le 17 novembre et le 7 dé- cembre. La nouvelle marche diurne des montres, déduite des observations du 17 au 26, a été: 126, de—1*,030, au lieu de—0°,610 { à la baie Por los des Iles). 36, de—6°,838, au lieu de—7*,771 (idem). 136, de—7",307, au lieu de—8",149 (idem). ’écueil d: du l'Entrée.:.sasrrcessi N. 48° 0 ! Relèvements du mouillage; Sen ses Ge here S. 32° 0 le fond est de 34 brasses. ..... "E pie du N N.16E ES OPÉRATIONS En adoptant la moyenne de ces marches diurnes, nous avons obtenu pour la longitude de l'observatoire : Par le n° RES EN SE 364 '46"0; Ras ETES 73° 51° 28" Dont la moyenne est de........ 73 52° o7 ©. Anticipant sur nos observations ultérieures, si, au lieu de faire dépendre la longitude de Valparaiso de celle de Ko- rora-Reka (à la baie des Iles), nous voulons la déduire de celle de Rio-Janeiro , nous trouverons que les mêmes mon- tres, employées avec la moyenne de leurs marches diurnes observées dans ce dernier port et au Chili, donnent pour différence entre les méridiens : M er, PSN ET ts 28° 17,59 an a ARR En RSA TU 28° 22° 52 es < NNOOPP SOIR PT 2 28 19° 55° dont Valparaiso est à l'O. de Rio-Janeiro. Mais la longitude de Rio-Janeiro, sui- vant les observations du vice-amiral HOUR ES doc. 45° 35° 14" 0. Nous aurons pour celle de Valparaiso. 73° 55° 09” A L [74 D'un autre côté, nous avons obtenu.. 73° 52° 07 Longitude moyenne égale donc. . . 73° 53° 48" O. C'est celle que nous avons adoptée. LATITUDE, La latitude a été observée de... 33°. 25.558 La déclinaison de l'aiguille égale.,.. 14° 50 vers l'E. GÉOGRAPHIQUES. 335 COURANTS. Les courants, depuis la baie des Îles jusqu'à l'attérage, ont porté la corvette de........,.,..... 279% au N. pe PDA 2e LH ER Pl 104" à TE. En arrivant à Valparaiso, le commandant a ordonné de reprendre la date d'Europe, sur laquelle nous étions en avance d'un jour, ayant parcouru environ 286° de longitude vers lE TRAVERSÉE DE VALPARAISO A RIO-JANEIRO. Le 10 décembre, nous mimes à la voile pour Rio-Ja- neiro. 7 Le 18, nous eûmes de nouveaux relèvements sur l'ile Masafuero, que nos montres, corrigées à Rio, placèrent à l'O. de Valparaiso, 1 f126,de. ............. 9° 8 4o” As; | 6 TETE PRET D-r17 29 dont la moyenne égale........ 9° 10° 10° Mais les observations du 13 octobre ont placé le même point à l'O. de Valparauso, dés ss sn. og 5. 8,5 La moyenne de ces deux résultats égale. . /::.,..:34P CN Ir 9° 9 3925 Nous avons placé Valparaiso par.... 73° 53° 41° O. Nous en conclurons que la longitude du milieu de l’île Masafuero est de. 83° 03° 27250. LATITUDE. Jusque par la latitude de 44°, nous eûmes assez géné- ralement de petits vents de N. N. E., variables au N.N.O., 356 OPÉRATIONS accompagnés d'une brume épaisse. Alors les vents tour- nèrent au S. et à lO., puis sous les 52° et 53° degrés, nous fûmes contrariés par une série de faibles brises de S. E. et S. S. E., qui durèrent plusieurs jours. Le temps était beau, mais froid , et parfois il tombait de la neige ou de la grêle. Le 3 janvier, les vents se déclarèrent enfin au S. O. et à YO., bon frais, et nous conduisirent rapidement au cap Horn, que nous doublämes dans la nuit du 5 au 6, avec toutes les voiles dehors. Nous étions à l'époque des plus longs jours de l'année dans ces parages, et à onze heures et demie on lisait aisément sur le pont. Le crépuscule du soir n'était pas encore fini que déjà on voyait poindre le jour. Ces mêmes vents nous accompagnèrent jusque sur la lisière des vents alisés de S.E., que nous commençimes à sentir vers les 30°. Le 21, nos vigies signalèrent les côtes du Brésil; et le 25 à quatre heures du soir, nous vinmes jeter l'ancre sur la rade de Rio-Janeiro, par le travers de la frégate l'Her- minie, commandée par le capitaine de vaisseau Villeneuve de Bargemont, chef de la station française dans ces mers!. SÉJOUR A PER. Notre observatoire fat établi sur l'ile aux Rats, et les montres y furent réglées par plusieurs séries d’ observations faites entre le 31 janvier et le 8 février. LONGITUDE, + … Nous avons adopté celle que donne l'amiral Roussin, et nous nous sommes servis, comme on l'a vu plus baut, de 1 Relèvements du ds RS re ds à Re Ÿ fond de 21 brasses. ..,.,.... ai ré ; Rasa La montagne du Pain de S SavE. GÉOGRAPHIQUES. 557 la différence corrigée de nos deux montres 126 et 36, pour déduire du méridien de ce port la longitude de Valparaiso, dont la détermination laisse encore beaucoup d'incertitude, tant les observations des navigateurs sur ce point diffèrent entre elles. LATITUDE. Nous avons adopté la moyenne de plusieurs hauteurs mé- ridiennes croisées qui met notre observatoire NT NII Tee 22.04 475: M. Roussin a placé Villegagnon par.. 22° 54° 02” Mais l'ile aux Rats est plus N. que Vil- legigion de”... "ever 00° O1 00" Sa latitude sera donc de.......... 22° 53° 02" de: SC TEST re 15” COURANTS. Leur résultante, dans cette traversée, a été trouvée da MCE NS RS RST dus 126 au N. LS PR Mdr. 129 à 10. La déclinaison de aiguille! d'après nos observations, est de 2° vers TE. TRAVERSÉE DE RIO- JANEIRO A TOULON Le 9 tédciée: nous quittâmes la baie de Rio-Janeiro pour effectuer notre retour en Europe. Dans cette dernière traversée, nous eûmes à lutter contre de longues séries de calmes ou de vents contraires; et ce ne fut que le 11 avril, après soixante-deux jours de mer, que nous eûmes connaissance du cap Spartel. Plusieurs obser- IV. 23 #, 538 OPÉRATIONS vations faites dans la matinée et la soirée du même jour, nous ont permis de comparer le résultat des deux montres 36 et 136, avec celui que nous donnèrent les relève- ments que nous primes sur le cap Spartel et sur la ville de Tanger. + Ces relèvements, portés sur le grand plan de Tofino, pla- çaient la corvette à l'O. de Paris, de...... eg Les montres, corrigées à Toulon, don- naient : PR eme 3 8° 4” 55 É o RS OR CRE 8 3° 29 dont la moyenne égale............ AR TT Nous trouvämes encore des calmes et de faibles brises le long de la côte d'Espagne, que nous rangeâmes à très- petite distance jusqu’au cap Palamos; mais à la hauteur de ce cap, où nous parvinmes dans la soirée du 20 avril, nous trouvâmes des vents de N.et N. N. O., qui nous con- duisirent rapidement en vue des côtes de Provence. Le 21 à neuf heures du soir, nous mouillâmes sur la petite rade de Toulon, après un voyage de circumnaviga- tion qui avait duré vingt-huit mois, et pendant lequel la Favorite avait parcouru 16,301 lieues marines, qui équi- valent à 20,376 lieues terrestres. Les montres marines furent immédiatement déposées à l'observatoire de la marine, où par une suite de comparai- sons faites journellement à la pendule, depuis le 25 avril Jusqu'au 7 mai, on a trouvé pour leur nouvelle marche . diurne les résultats suivants : 126,—0",200, au lieu dés", 259} marche Pour le n° | 36,—5/",920, au lieu de— ,793 } observée 136,—8",330,au lieu de—11",116) à Rio. GÉOGRAPHIQUES. 359 COURANTS. L'action des courants sur la corvette a été trouvée : Depuis Rio-Janeiro jusqu'au détroit de Gi- | 284® à TO. ed TT NT PTE CR ss] 39.auN. 2 16.10. Depui étroit } à TOO. 7, epuis le détroit jusqu'à Toulon 6. 340 DE L'ÉTAT OPÉRATIONS TABLEAU DES MONTRES SUR LE TEMPS US OBSERVATIONS. MOYEN DU LIEU DES Nora. Le signe + indique une avance et le signe — un retard. NOMS ÉPOQUES N° 126 N° 56 N° 156 de de de a. Te BERTHOUD BERTHOUD BERTHOUD Tocrox Le 1! L e g,à 9m... 07 1° 45",76 + 0! 0" 39",12 — 0? o' 1786 Gondx (Sénégal). eee. | Le 20 janvier 1830, à 84 34°..,..|-1 30 00,04|+1 34 42,991 30 214,49 ; Le 24 janvier, à 8 47...,.,..|H 21 29 37,07|+ 1 34 44,821 30 17,07 SES 5 Ponr-Louts (Ile-de-France). | Le 10 avril, à 8b 26’... …..1+F3928 4,863 24 16,11|+4 12 7,01 Le 19 avril, à 8b22,,,...,....[+3 22 4,308 24 11,45| +4 9 36, 70) Poxpicnénx (Inde)... Le 10 juin, à 7" 3°. ..........|+1 46 50,931 55 12,18|+ 2 33 30,18 Ler7juin,à 87... 46 03,71|+a 55 24,41] a 32 31,09 ( Le 14 septembre, à 3: 58's.,.,..|—1 10 7:81|—0 45 50,81 —0 26 17,51 Maxizze (Philippines)... Le 19 septembre, à 3° 43'..,,..|— 1 10 49,86 — 0 45 40,84] —0 27 10,76 Le 15 octobre, à 8 1°,.,..,,,..l—2 14 122,50 —0 46 5,go|— 0 31 57,16 | Le 26 octobre, à 7} 56....,...,|— 2 15 30,48|— 0 46 15,28 — 0 34 9» 18 Macao (Chine)... À 1° 29 novembre, à 843"... 0 fg 53,46/—0 17 17,470 12 512 Le 16 décembre, à 8h EE VE RU — o 50 $7,27|— 0 17 30,27— 0 14 36,27 Touaxe (Cochinchine). À 1° 5 ienvier 1831, à 8° 34... Ho 30 37,72l+o 3 45,260 4 bar2° Le 22 janvier, à 8 43,,.....,.l4o 31 58,270 3 37,45+o à 1101 [ Le 27 février, à 4h 15°s.....,..|—0 35 0,960 à 26,24—o 5 7:26 Jen... Le 1°* mars, à 4b 15..........[—0 35 14,650 o 58,51—0 5 31,49 | Le 5 mars, k 4" 10'::.........1= 0 35 da Lo o 6,11—0 6 15,49 f Le a1 avril, à 88 17 m.........|— 0 58 43,87|— 0 27 57,87 — 0 33 2,99 Sourasara (ile Java)... .{ Le 25 avril, à 8h13°...........|— 0 5g 10,69[— 0 28 48,19—0 33 51,95 | Le 10 mai, à 8P19...........l—2 © 58,83l— 0 31 54,34— 0 36 45,84 Bousne Lave ( txie 2 Le 31 juillet, à gb 15/.........l 5 38 4a,62/— 6 36 16,6[— 4 31 56,44 Van-Diém nee Le 6 août, à 9 23'..........,.|—5 38 47,96|— 6 37 19,41 —4 32 52,41 He - Jacxaon w ( Nouvelle Le 24 août, à 8h 31"..,......,.l 5 54 50,87l— 6 55 4a,71[— 4 51 15,58 Galles du Sud)... | Le 16 septembre, à 8? 35... [5 54 51,42l— 6 59 042l— 4 53 39r49 _— -Iuxs (Nouvelle-Ÿ Le 4 octobre, à 3* 45°s....,,..,|— 7 216 52,761— 8 33 19,64L— 6 28 3,53 Mlelerresresssee | Le g octobre, à 34 39"... | 7 36 55,81|— 8 33 58,47l— 6 28 433 GÉOGRAPHIQUES. 541 NOMS ÉPOQUES N° 126 N° 56 N° 156 de de de PAS SIRUX DES OBSERVATIONS. BERTHOUD. BERTHOUD. BERTHOUD. t Le 17 novembre, à 7 hi'm....l— 3h 4'43",67|— PAST 8",67— 2%13° 36",95 Vazparaiso (Chili).....4 Le 26 novembre, à 7° 41°.......—3 4 5a,94|— 4 17 10,21|— a 14 fa, Le 7 décembre, à 7° 45"........ —3 5 o0,93|— 4 18 23,79— a 15 49,19 Le 31 janvier 1832, à 7° 831... —5 3 1,87|—6 18 29,87|— 4 17 54,86 Rio-Janemo ( Brésil)... . Le 8 février, à 8*13"..........|—5 1 44,09/— 6 19 32,43] — 4 19 24,09 Déraorr p8 Gigrazran..| Le 11 avril, à 4s 7 35 46,03|—8 57 3,53—7 o 15,03 Mi | RER, Les5 avril, à 12%... +3 22 54 a o 30,70!+ 3 55 53,80 } Léa kist.. 5... .s.|+ 3 21 50,50! 1 58 13,80l+ 3 53 8 1 FM | da 2h An. dont L " 2 le temps ! L'état des montres à Toulon est donné sur la p moyen était de + 5”, 49. 342 DE OPÉRATIONS TABLEAU N° 2. LA MARCHE DIURNE DES MONTRES. NOMS ÉPOQUES N° 126 N° 56 N° 156 de de DES LIEUX. pas OBSERVATIONS. sdinies A SAME sérii TouLonx. Du 10 au 20 décembre 1829 — 1,650 + 2,350 — 2",8g0 Gone (Sénégal).......] Du 10 au 24 janvier 1830..... 1 — 5,730 + 0,450 — 1,850 Porr-Lovis (Ie-de-France).| Du 10 au PRIE D PET SR else — 6,740 — 0,918 —10 100 Poxpicnery (Inde). ....| Du 10 au 17 juin — 6,752 + 1,741 En te Du 14 au 19 septembre. .......,| — 8,425 + 1,997 —10,709 Maxizre (iles Philippines). Du 15 au 26 octobre — 7,091 — 0,853 —192,006 Macao (Chine)..,...,..| Du 29 novembre au 16 décembre. — 3,751 — 0,753 —12,411 Touraxe (Cochinchine)..| Du 3 au 22 janvier 1831,.,.....| — 4,238 — 0,412 — 8,485 ( Du 27 février au 1°* mars.......| — 6,845 —13,865 —12,115 Idem {| Du 27 février au 5 mars, ......, — 6,840 —13,355 —11,972 Du 91 au 25 avril. ........ “8 — 6,708 —12,586 —12,256 Souragaya (ile Java)... Du 21 avril au 10 mai. ,,...... — 7108 —12,446 —11,731 Hogarr - Towx (terre de] Du 31 juillet au 6 août. ,.,.,.,. — 0,890 —10,465 a 9,328 Van-Diémen). Der or sf trie Du 24 août au 16 septembre... .. — 0,024 — 8,596 — 6,255 me us Du 4 an g octobre. .,...........1 — 0,610 _— 7:771 — 8,149 Du 17 au 26 novembre. .,,.,,..,| — 1,030 — 6,838 — 71307 VALPARAISO (Chäi}.,... Du 17 novembre au 7 décembre. .| — 0,862 — 6,754 — 6,613 Rio-Jaxémo (Brésil). ...| Du 3 janvi 8 février 1832...| — 5,259 — 7,793 _—11,116 Dérmorr ne Gmnarran... | Rectifiée le 11 avril. .....,..... — 4,047 — 7366 28:00 NRC accuse Du 25 avril au 5 mai.,....,..,..l 0,200 — 5,920 — 8,330 GÉOGRAPHIQUES. TABLEAU N° DES POSITIONS GÉOGRAPHIQUES DÉTERMINÉES PENDANT LE VOYAGE DE LA FAVORITE. Nota. Les positions imprimées en caractères plus gros désignent nos principales stations. NOMS DES LIEUX. LATITUDE. | LONGITUDE TOULON | Observatoire de la marine 43 7° g"N.| 3°35'26"E. ESPAGNE. Mazaca. ....... rosvas ... | Pointe de l'entrée. 36 43 30 6 46 50. SÉNÉGAL. GORÉE { Le fort (observatoire de la Favorite)..........{|14 40 10 19 45 19 ILE-DE-FRANCE. PORT-LOUIS. ne: yale (ob toire de la Favorite)... | 10 9 25S. | 55 9 30E.! MER DE L'INDE. le px Sabre | Le milieu. 15 53 52 52 11 9,5 ILES SEYCHELLES. 4 = a ILE SAINTE-ANNE. ....... PEUR Pr st D de la Favorite 4 36 o 53 9 13 LL N 833 o 153-523 le Mané La ville 4 372 53 6 5 | Pointe S. 4 48 25 53 13 0 ILE Srinouerre. ........... | Le milieu. & 29 15 52 52 8 COTE DE L'INDE. PONDICHÉRY......... ché | Le pavillon 11 55 30 N.] 77 31 42 Marras. Le pavillon du fort Saint-George. :.......... [13 4 77 57 19 Fausse pornre Divr......... | Partie du banc sur lequel nous Éou: ss 19-38 40 78 37 38 ASULIPATNAM e pavillon 16 62 78 52 ILES NICOBAR. Graxpe-Nicopan. ....... ...| Pointe S 6 45 50 g1 31 58 DÉTROIT DE MALACA. Mazaca Le fort. a 0 0? | 99 54 48 Povzao-Pisanc. ....:....... Le sommet 1 28 0 100 57 36 ILE ou Sècu-aux-ARbREs. , .… . Partie N |" 5 0 ohne SINCAPOUR Le Gouvernement 1 1 16 30 101 33 39 À Longitude prise dans le sn de la Coquille. ? Connaissance des Temps, ET OPÉRATIONS NOMS DES LIEUX. LATITUDE, | LONGITUDE MER DE CHINE, Ice aux Cnèvas., .........| Le milieu. ..... 18°5a° o"N.| 119 44'ATE MAMAN Ein. créssl Le vive drôîte de la rivière au pont de Bidondo., |14 36 30 118 ko 15 MAC Nevis Lo Le fort San-Francesco 5128 19.0 111 19 COTE D'HAYNAN. Ie ra Re Pomte E....., LS Tixos As essenssseessses | Pointe E. 18 44 o 106 18 0 COCHINCHINE. Re el Gap N..... res. |16 9 o |105 5g 0 ( L'ilot de FRERE «116 7 21 105 55 © BAIE DE TOURANE.......{ Le village de Tourane, .., 116 3 51 105 55 24 Collao-Han, partie S....,..., PT LS [16 11 48 |105 54 30 Cap Cnoumar 1, ,,...,.,..,| Partie du OR . .,: Steria 16 21 20 |205 4h 0, Rivière D'Hué-Fou.........,| Le mât de PAM ere Ge un ee cn 16 34 50 |105 25 25 2° RIVIÈRE AU N. 0. pe ceuce-cr. | Les palmiers., .,,,. cie iv sépbud s... [16 56 o 104 53 45 Eine Tous Le sommet de T'ile...,.,..,...... Pere 17 10 18 105 3 29 DONNE T TS NS NE Si 17 935 |105 x 30 & COTE DE TUNQUIN. # RTS CET PP extrémité. .:.,......0. ee 17 6 © [104 49 9 Gérer. Dies Hem nur SRE SES 0 17 26 18 104 16 do Car DA esse “ilot du large... étre ssssse. [17 56 30 104 18 do sp ee pu. — DUR 0 HN NS esse... [17 55 10 |104 20 20 Ice Sovez. La pointe E....... ANS RS ERP 18 go |1o4 8 10 Monracne ee EEE à Le sommet le plus dx. SCT, 2 .. 118 10 15 103 55 20 se Cia LETTRE RE PRE 18 25 o |103 42 20 ARCHIPEL DES ILES NATUNAS. | PouLAo-Sroxonc.….. . Bad ++] Le sommet. .,,.... Pointe N....... ie Br ee RENE 49 o |105 41 30 PoucaoLaor. ...,,,,..... TT CNET ee ER CUVE LH hi 4o D nes Batou-Imon ou flot du S, .. 43 o 105 35, 80 PorzA0-Seu1oxE où 14 SeLx DH FO MRMehnn ee ses ess ssrenses | 4 So do [105 25 20 Partie N, Orrre MEET Er 200 Récr pu Succès, ..,,.,,,.. Le Beer ne ee NS 22 30 105 35 0 futile SE, .,: Tandjong-Datto ou cp Mere à 1655 105 51 20 Ent « ou . er mA CU LU INT OU 1 50 105 37 15 Me en Le CCS TESTS Te T0 5 70 0 38 20 105 48 15 DORE ER EE & » LS) [e] m1 Le] LE Gs = [Le] ac PA és où cap E. À Position douteuss. * Position douteuse GÉOGRAPHIQUES a à NOMS DES LIEUX. LATITUDE. | LONGITUD PouLao-Paxsane.. . . . ... 4 vi 4 “3 bn 5: ae Pointe S 4 16 20 105 4g 30 Pouzao-Samaraco. ...,..... | Le milieu de l'ilot 4 9 45 105 45 15 Messi Extrémité N 415 o 105 41 15 Extrémité S, À 11 10 105 38 30 PotLao-SELouanx ou 11€ N. O. | Tous 5 ss ose ds Pointe S. 4 8 4o 105 29 o OULAO-SEDOUA à Le plus O. des deux flots, 4 345 105 33 o Barov- Le Le sommet de l'ile 3 56 40 105 35 50 Pou ere ou 1LE pu Pic. | Le sommet 8.53: 0 105 33 45 HN us Code, 2 52 tee e milieu 3 5a o 105 35 15 Bbiaous où 1e ne is Pointe N. O 3 48 215 105 39 15 Pointe S. E 3 45 o 105 42 15 Récir Servar e miliet 3 43 25 105 41 o andjo mg mat 3 39 o 105 44 o lues SunOursr ou Durenné. . 4 _ o-Sidenap ; le so 3 34 o [105 4a 50 ao-Serantas ; pointe E 3 37 45 105 47 30 Pouzao-Kamopz milieu de l'ile 3 49 [e] 106 3 15 La Rocue-Sècne Le milieu 346 o [106 4 15 PouLao-Senoang.. . ...,..... | Le sommet de l'ile... see sescsccesccvee | 4 9 30 [106 3 5o Réce pe Mieux. .........| Le milieu 4 4 o |106 6 o MONTAGNES REMARQUABLES DE L'ARCHIPEL DES NATUNAS Govxouxc-Benoxce où ze Corn-nr-Mime & 240 105 52 o UNOUNG-RAxAY ou LE PLATEAU k o 20 105 58 4o Pics bo Svp { Gounoung-Tchaton......,.,.,..,..........+.| 3 39 4o 105 4g 20 | Gounoung Sintou 3 42.0 105 46 o ARCHIPEL DES ILES ANAMBAS. La Guénrre ou Barov-BLayan, | Le sommet 3 29 o 103 52 18 Povzao-T are Ssvrrcescere| 14 ee ou Tandjong-Capinis. ....,.......| 3 27 30 |105 57 30 PovLao-Mara ssssessssses. | La pointe 3 27 15 105 52 50 Pozao-Moroun. ss... | La pointe N. ou Tandjong-Battou..,..........! 3 26 4o 105 49 38 PouzA0-Paar EST Le milieu 3 24 20 103 43 30 PouLao-Ricxx Le milieu 3 19 30 |103 46 15 re a EEE ou pointe N.O..............] 3 24 50 103 47 45 : 5 RS ee A SE EE » D se Ébrécet 3 D 45 103 52 40 ( PRES LE icie du N 3 12 15 103 50 0 3.85 Tries Point 3 5 50 10 a-BEssan ou ILe-pu-Pic. . ME 3 2 50 103 35 10 ( trémi CARE SE 103 18 15 Povrao-Drrmanya. RE ca | coma 22e on, | Tandjong-Rapann ou pointe S. O.............] 2 51 50 103 19 15 | Tandjong-Djibang ou pointe S........... Lost: 00 15 103 24 5 Poura0-Touzar. ....,......| Le milieu de l'ilot, 1 59 30 103 18 30 546 OPERATIONS 1 Position douteuse. NOMS DES LIEUX. LATITUDE. | LONGITUDE Pouzao-Doman, .,.,.,...... | Le sommet 2° 43 45"N. | 102°59'40'E Pouzao-Sra | Le milieu 2 4g 20 103 37 5 is di és ) La parte N. 2 32 30 [108 4o 30 La partie S. . 2 30 50 {103 40 0 Pourao-Rerox ou LA SELLE D'Honspuren, — Le sommet a 24 35 103 31 39 La PI&RRE-BLANCHE. .,.,.... ] Le sommet 2 19 30 103 13 35 ILES DE RIGNY. Pouzao-Baovaxx....,..:....] Le milieu FPE. 103 4g 20 ULAO-TELIE Pointe N 3 o 5o 103 43 30 Porn esse... | Le milieu a 54 45 |103 4a 35 ULAO-G sesésesse | Le milieu 2 53 o |103 44 15 Pointe N a 51 o 103 49 Lo Pouzao-Rrarou............,{ Pointe S a 45 50 103 52 29 ‘ilot de la pointe S. E a 46 o 103 54 30 Pouzao-PrLinc Le milieu a 47 50 103 48 0 ILES RITTANN. L'or pu N.E 1 Le milieu a 40 25 103 55 30 L'iLor pu S. O | Le milieu a 38 35 103 54 19 ILES DU NORD-EST. La P1zts N 3 26 45 104 A 20 La P1üs E. ou Pourao-LanTrnx $ 25.30 104 5 15 La rivs S 3 a4 30 |a1o4 4 30 ILES BEAUTEMPS-BEAUPRÉ (DE LA Taéris). Pouao-Martana. ....,.....,] Le milieu 3 22 50 104 1-2 OULAO-TELANN..........s La pointe S. .., 3 28 45 104 2 30 MankraANx-PANDIANG ou L'ILE DE LA Téris, — Pointe S... 3179 o 104 1 45 PouzAo-Sacoupampar. ..,....{| L'extrémité S. E. E 3 15 50 104 5 30 LÉLÉT SN N Dee | Le milieu de Y'lot. 3 12615 lio4 610 Es PAnDyAnc.. ...,....:.; ointe E... 315 o 104 7 50 L Pointe E... . 3 11 45 104 4 50 L’us aux Cocos !.,.,,,...., FRE # 7 4 Pointe S. ... 3 9 35 104 1 90 Ie Rossez DE La Tnéris.....| Pointe S..... 3. 6 20 103 959 20 Rocne Marncax. ..........,] Le milieu......... 3 6 35 104 0 20 ul 30 Izes Ducamper De LA Tréris. . Fe AU (Ie ee Là: A ion me 0 ulao-Nonseu (le milieu}. .....,....... 3 150 |roh 3 Pouzao-Braza.............| (Hot près la pointe S. de Siantann) 86 0 pe MER DE LA SONDE (1LE Java). SOURABAYA..., tessssssr. | À la batterie près de l'entrée de la rivière, ,,,... 7 14 20 5.110 18 7 GÉOGRAPHIQUES. 347 NOMS DES LIEUX. LATITUDE. | LONGITUDE Bézurr | Le mât de pavillon. 7° 4412" S. | 111927" a1"E BANIOEWANGUT, ee... | Dans le détroit de Baly 8 11 4o 111 57 57 ILE MADURÉ. Somaxap | Le pavillon. 1:97 112 30 2 TERRE DE VAN-DIÉMEN. HOBART-TOWN...........] Fort Mulgrave. .....sssssessessossssssecce 42 52 32 |144 56 29 NOUVELLE-GALLES DU SUD (core pe La N** HOLLANDE). PORT-JACKSON | Hot Pinchgutt 33 51 o 48 50 431 NOUVELLE-ZÉLANDE (Bare Des ÎLEs). L'ilot de l'observatoire Sas à 171 48 59 Le milieu du nn Sr Éd esse 00 14 08 171 49 7 “ La maison des “ ” RIVIÈRE KIDIKIDI......../ Pointe Tapéka 35 13 53 171 48 35 Pointe Wayhihi 35 13 13 171 48 59 Extrémité du banc de la Favorite. ....,.....,.. “ ” Le plus E. des Ilots Noirs.. ,.........+.s.e. 35 11 36 171 48 38 GRAND OCÉAN PACIFIQUE AUSTRAL. læ Masarueno, ...........| Le sommet 33 45 30 83 3 270. CHILI. VALPARAISO | Le point de la côte dit Cap-Horn 33 1 55 73 53 li? BRÉSIL. RIO-JANEIRO | L'ile aux Rats 22 52 47 45 35 145 TouLox | Observatoire de la marine 83 7 9N 3 35 26E. ongitude prise dans le Voyage de la Coquille. ? Cette longitude a été déduite des méridiens rs la Baie-des-Iles et de Rio-Janeiro. 5 Longitude déterminée par M. le baro Fe a Doha, ec RESUMÉ DES OBSERVATIONS ASTRONOMIQUES, MÉTÉOROLOGIQUES ET AUTRES, PAR M. SERVAL. p- Er LA AN ES NOTE. Les tableaux suivants offrent le résumé nautique du voyage de la corvette la Favorite. Les observations du baromètre et du thermomètre avaient été confiées à M. ne Fouceroux, élève de première classe , qui était chargé de les noter six fois par jour sur un registre destiné à cet usage. Les latitudes ou longitudes qui sont précédées du signe * proviennent de l'estime; celles qui sont précédées du signe A ont été déduites des relèvements; celles qui ne sont précédées d'aucun signe sont, pour les latitudes, le résultat des observa- tions méridiennes, et pour les longitudes, celui des montres marines. d Les courants sont exprimés en milles nautiques. On les a éva- lués en comparant la différence entre deux observations consécu- tives de latitude ou de longitude avec la différence obtenue par l'estime de la route. Cette méthode, peu exacte il est vrai, est la seule que nous possédions , et pour lui donner le plus de vrai- semblance possible, on a apporté le plus grand soin à la mesure de la route. Le loch a toujours été jeté au moins deux fois et sou- vent quatre fois par heure. Les lignes étaient mesurées deux fois par semaine, et les horloges comparées chaque jour à la montre marine. La déclinaison de l'aiguille, donnée pour chaque jour à midi, est ordinairement la moyenne de deux observations d'azimut et d'amplitude faites le matin et le soir. 352 TRAVERSÉE DE TOULON A GORE MÉJOUR DANS CE PORT. (année 1830.) THERMOMÈTRE DE RÉAUMUR.: BAROMÈTRE, Re us RE PS ÉPOQUES. étais À Heures de Live ERTRTE 3 heures dm Midi. M sûr 6 heures. 4 9 heures. Pl 6 heures. Minuit. EE Janvier. ; 1. 30 5 4° 0. 4° 0. 5° 0. ÿ. 28? 28? 9! 0. 28° 2! 5, 2. 0. 9. 0. 9. 0. 8. 0. 0. 28. 28. 2. 0. 28. 2. O. 3. “+ 10. 0 10. 0. 8. 0. € 0. 28. 28. 1. 5. 28. 1. 5. 4. 8. O. 10. 5. 10, b. 10. : 0: 5. 28. 28: 1: 0. 28. 1. 0. 5. 11. 0. 12. 0. 12. 0. 11. 8. 5. 28. 28. .0. 5. 28. O. 5. 6. 13. 0. 19:.0, 90 12:60: #: 28. 28. 3. O0. + AE PA À + 14. ©. 13.8: 14. O0. 13. 2 7. 28. 28. 2. 5. 28. 1. 6. 8. 14. 0. 15. 0. 15. s. 15. 0. 0. 28. 28. 2. 3. 28. 2. 5. 9. 15. 3. 16. 3: 16.3; 16. 0. () 5. 28. 28. 1. 0. 25, 118 10. 16. 4. 17. 0. 17. 2. 16. 7% 0. 28. 28. 1. 7. 28. 1. 2. 5 es 7 17. 0. 17. 2. 17. 0. 0. 28. 28. 2, 2 se 2.77% 12. 16. 0. {71 à. 17. 0 16. 6. 8. 28. 28. 2. 5. 28. 1. 5. 13. 165 1. 16; 0: HR 18. 0: 8: 28. 28. 1. 0. 28. 1. 0. 14. 17. 0. 18. 0. 18, 0. 17. 5 3. 28. 28. 1. O. 28. 0. 5. 15. 17% 7. 18. 3. 19,,B. LÉ 8. 28. 28. 0. 5 28. 1. O. 16. 18. 1. 18. 2 18. 2. 18. 0. 5. 28. 28. 1. 3. 28. 1. 0. 17. 17:58. 18. 7. 18. 3, 18. 0 } 0. 28. 28. 0. 6. 28: 1. 0. 18. 18. 0 19, 0. 19. 0. 18. 7 2. 28. 28: 1. 0. 28. 0. 7. 19. 18. 5. 19. 0. 19. 2. 18. 6. 4. 28. 28. 1. 0. 28. 0. 5. 20. 18. 0. 18,:7 19. 0. 18. 5. : 2. 28. 28. 0. 7. 28. 0. 5. 21. 18. 5. 18. 0. 19. 0. 19. 0 0. 28, 28. 2. O. 28. 1. 0. 22. 17. 5. 18. 0. 18. 6. 18. 4. 0. 28 28. 1. 0. sgs-à din 23. 15. 7. 17. 0 17. 0 16. 5 2. 28. 28. 1: 0. 28. 1. 0. 24. 16. 0. 18. 0. 18. 0 17. 4. 8 5. 28 28. 1. 2. 28. 1. 0. 25. 15. 5. 17, 0. 17. 2 17. 0. o 28. 28. 1. 2. 28. 1. 0. 26. LUE : 17. 0. 17. 0. 16. 4 6. 28. 28. 1. 5. 28. 1. 2. 27. 16. 5. 4. 18. 0. 18. 0, 17, 5 5. 28. 28. 1. 4. 28. 1. © 28. 17.6. 0. 16%, 18. O0. 17. 4 0. 28. 28. 2. 0. 28. 1. 5. 29. 17. 9. 18. 0. 19. 5. 19. 3. 19, 0 5. 28. 28. 1. 5. 28. 1. 7. 30. 18. 5, . #1, 0. 22. 0. 21. 5. 8. 28. 28. 2. 0. 28. 1. 6. 31. 21. 0 LE 22. 0. 29. 3. 29, 0. € 5. 28. 28, 1 6- 28. 1. 4. — 53 354 TRAVERSÉE DE TOULON A GORBMEJOUR DANS CE PORT. (année 1830.) 355 à da GÉOGRAPHIQU péc COURANTS ETAT DU CIEL ET DE LA MER, MIDI. * EN MILLES NAUTIQUES. ÉPOQUES, DIRECTION DU VENT test Longitude mA ’ l . REMARQUES. dans les vingt - quatre heures, M: La ouest. | k É 9 Janvier. cs Re RE dl bg. La corvette a À de Toulon le 30 décembre 1829, mais 1 tions 1. | Ciel couvert, Grosse mer, N. E, Grand frais....,..,...,....:... 39°45 26 |x 1°27 0 [2 ll " ” générales n’ont é que Île 1°" janvier 1830, 2. Temps à grains. Grosse mer. N. N. E. Grand frais.......,......, 937. 0. 0.41% 4.13 0 34 | 1 10" 5 ll »n En vue du cap Palos. . | Temps couvert. Mer houleuse. E, N. E. variable au S, O......... 36.25. O0, 6.51. 0. LOM ? 6, 0.143" 7.) y Traversé le détroit de Gibraltar. 4. Temps pluvieux. Mer houleuse. $. S. E, variable au S.S. 0.......| +x35.18,57. | * 9.57. 0. CL 1 1 # 5. | Temps couvert. Houle de N. E, Brises très-variables 34.34. 3.1 12.45, 0.9 ! # 1 20" 5 6. | Temps couvert. Mer houleuse. Brise variable du N.N.E.au N.E..| 33.43.23. |x14. 0. 0.20 » u ” 7. | Même temps. Belle mer. Même vent 32.43.46. | 14.20. 0. 20 * |13. 0.123. 0! 8. | Beau temps. Faible brise variable de l'E. N. E. à l'E. S.E xs1,3210.1+15.4830 br | » u u 9. |! Même temps. Brise de N. O. et de N.E 30.23.40. | 17.17.16: ur 10. 5) » 9. 0. 10. Même temps. Belle mer. Même vent 29, 6.30. x17:22,16 TO y 6.6; 1 Vu les îles Canaries. 11. | Ciel nuageux, Cds, Faible brise de l'E. S.É......., .... ....1#28.14. 6, 1*18.14 0: 209! |10. 7.) 8. 8 nl Traversé ces îles entre Canarie et T'énériffe, 12. | Beau temps. Bonne brise dE. S.E 26.19. 1, 19. 4 0 WP | 6 ol2. 7] A midi on voit le pie à dist de 90 milles. 13. | Temps couvert. Belle mer. Faible brise de S. O. Calme. ...... | 23.11.13. 20.50: 0: OL » | 7. 0 Coupé le tropique du Cancer. 14. | Mème temps. Mer houleuse, Brise de S. O 21.44.30. | 21. 2 0: Hp |3 5 fs 6. 0. 15. | Même temps. Mer houleuse, Brise de N, O. variable à l’0......... 19.56.16, | 20-15: 0 19%" | 6. 0.122, 5] y 16. | Beau temps. Mer houleuse. Brise de N.N,E 18.47.14, | 20-12 0 207" 117 0) 1. 0) 17. | Mème temps, Belle mer. Même vent 17.13, 3. | 20.28. 0: 199" 6. 0.4 ” |10. 5.| Des éclairs dans le N. E. 18. | Mème temps. Mer un peu houleuse. Même vent 15.48.49. | 20.12: 0: ui E 5 0.1 4. 0] x Aperçu la terre dans VE. S. E. B p de requins 20: . RE — — — rhmmminit sé 6 heures EST 3 heures de la lu! Gheures PE Ac | * tin, 9 heures. Midi, Re 6 heures, Minuit, Due. 9 heures. Midi. LG: 6 heures. Minuit. Février. É 21° 0. 21° 7: 21° 7. 21° 5. 22° 0. 21° 7. 28? 1° 2. 28 1! 0 28? 1! 3. 28? 1° 3. 28° 1! 0. 28° 1° 0 2. 21. O. 21. O. 21. 0 21.4. 21. O. 21. 0. 28. 0. 5. 28. O0. 5. 28. 1. O 28. 0. 7. 2850 7: 28. O. 7. S> 22 0. 22. 0. 22. 0. 22. 5. 29, 5. 22, 0. 18. 1. 0. 8: 46 28. 154 28: ‘17% 28: 1: 0 28. 1. 4. 4; 22. O0 22. O0. di... 22. 0. 29. 0 22. 3: 28, 0. 3. 8: 0: $: 28. 0. 5. 28. 0. 5. “6: 0: É 28. 1. O. 5. 22. 0 22. 2, 22, 0. 29. 4. 22. 4. 22, 2. 28. 1. 0 dar 0: 295.1, à 8: +, 8 LOUE 0 à 28. 1. O. 6. 21. 5, 21. 8. 22. 2. 22, 4. 22. 4. 22. 4. 28. 2, 0. 26: 2: 0: 28. 1. 7. 28. 1. 7 28: 1. 7. 28. 1.5 de 22. O. 22. 6. 22, 0. 22. 0. 22, 2, 21, 5: @ À 28. 1. 7 Sid: SRE T7, 28. ‘1: 45 SS: 4. "à 28: 1. À. 8. 29. 0. 22. 0. 22, 9 22, 2 22. 0 22. 0. 28: 1. 7 28. 2. 0. 28. 2, 0. 28. 2. 0 28. 2, 0. 28. 2. 0. 9. 21. 5. 21. 5. 21. 6. 29. 0. 22, 0. 21. 5. 28. 2. 0; 28. 9. © 28. 2. 2. 28. 2. 0. 28. 2, 0. 28. 2, 9, 10. 91. O. 21. 0. 21. 0. 91. 3. ét. $, 21. 0. 28, 2. 0. 28. 2, O0 28. 2, 0. 28. 2. 0. 28. 2, 3. 28. 2. 3. EL: 21. O. 21 22. 0. 22. 0. 29, O0. 21. 5 28, 2. 3. 24:9: 5 28.25: 28. 2. 0. 26 EE, 0: |: ù PR : 12. 20. 5. Sir Te St: he M4: 7: 21. 7. 21. 0. 28. 1. 5 28 1:-$: 28: 2,10: #8. 2-0" 28. ©. 5. 28: ©. 25: 20. 5. 21. O. 1.6 21. 8 S1-:50 21. 0 28, 2, 5, 28: 2: 7: 28.47: 28. 2. 5. 28. 2. 5. 28. 2. 0. 14. 20. 7. 21. 0. 21. 6. 21. 6. 21, 2. 21. 2 28. 2, o. 28. 2. 5. 28. 3. 0. 28. 3. 0. 28. 2. 5. 28. 2. 5. 45: 21. O0. 21. 3. Ai. #1. -k. 21. 0. 21. 0. F 8. 3. 0, 28.3: 0: 28. 3. 0: 28. 5.: 0. 28. 2. 7. 28. 2. 7. 16, 20. 0. 20. 5. 21. 5. d1; 6, 21. 0 20. 5. 1, 25 7, az 95 7: 28. 2: 7 28:17: 28. 2. 5. 29: 2. 5 17. #9::0. 20. 5. 21. | 24. 6. 21. 0. 20. 4. 26, 21h; 28: 25: b: 28.:3...0. 28. 2. 5 28. 2. 5. 28. 2. 0. 18. 19. 5. 20. 0. 20. 2. 20. 3. 20. 0. 19. 0. 8 1,55 28. 2. 0. 28. à: 7. 28. 1. 5. 28. 1. 5. 28. 1. 0. 19. 1855, 19. 0. 19.: 0: 49:.5. 19. 7s 19. 0. ?8. 15.0, 21:00; 38. 1.10% 28. O0. 6. 28. 0. 6. 28..0. 6. 20. 13. 5. 18. 7. 19. 5. 30. 0. 19. 7. 19. 0. 8, 0. 5. 28. 1. 0. 28. 1. Ë. 28. 1. 0. 28. 1. 0. 28. 1. 0. 21. UT 19. 0, 20. 0. 19: 7, 19. 7. 19. 3. 8: 1, 0. PTE 28. 1. 3 28 ET be 28. 156. 28. 1. 5. 22. 19. 0. 19. 5. 20. 0. 20, 3. 20. 0. 19. 4. # dés 28:44 5: 25. à à 26: #5 4 28. 1. 7. ir 23. 19. 0. 19. O0. 19. 2. 19. 0. 18. 7. 18. 7 @ ls. 28. 2. O0. 28. 9. 5 28. 2. 5. 28. 2. 2. 28. 2. 2. 24... so. L. 18. 4. 18. 0. 18. 0. 18. 0. 17. 7e ‘#2, 0. 28, 2. 5. 28. 3. O. 28. 3. 0. 28. 2. 5. 28. 2. 2. 25. 18, 0. 18. 0. 19. 0. 19. 0. se. 18. 6. "1, 5 26. 2.3. 28. 2. 5. 28. 2. 5. 28. 2. ©, se at | 26. 18. 6: 18. 7. 19. 5. 19. 5. 19. 7. 19. 2. 2. 0 28. 2. 0. 28: 2. 0. 28.2. 6. 28. 2. 5 28. 2. 0. 27. 19. 0. 19. 5. 19. 9. 20. 0. ie, 7: 19. 0 1, 5. É0e.4: 7 28. 9. 2. 28.2. 2. 28. 2. 2. 28. 2. 2. 28. 18. 7. 18. 7. 19. 0. 19. 0. 18. 5. 18. 5. 2,10 28: 2. 0. 28. 2. 3. 26. %. 3. 28. 2. O. 28; 2. 0: EL ne 1830.) 359 358 TRAVERSÉE DE GORËE |! BOURBON. ( année : + POSITION GÉOGRAPHIQUE) ul) Ds, ÉTAT DU CIEL ET DE LA MER, À mini. 84 | Pat ° ÉPOQUES. DIRECTION DU VENT thai dns #: + # ü dans Îles vingt-quatre heures. nord. ouest, 0. = 5 e Février H k: Temps couvert. Mer houleuse. Faible brise de N.E............. 3°34 32" 20°41 0170 S SCOR Fr 5. ©. &. Temps à grains. Houle du N, Venÿ variable du N.à10...........|%x 1.29.32. x20.32, 0. 1 à l li il 3. | Temps couvert. Grosse mer. Jolie brise variable du S, àlO... LL “ 29, | 20.46. 0.16. PE, MAG) 5 4. | Beau temps. Grosse mer. Jolie brise variable de l'O. au S 0.44.13. | 22:14, 0 1641} ? 4 4 6” 0. 5. | Beau temps. Belle mer. Bonne brise de S.E.. 2.42.45 23.38.20.| 11! " 6. 9.1 ” |28. o. 6. | Même temps, Grosse mer. Même vent 443.19. | 24.22: 0: 13.3 : 3 D “ |20. o. 7: | Même temps. Mer houleuse, Même vent 71.13.58. | 25. 8. 0. 1 4 (0 D ME ER 8. | Même temps. Belle mer. Même vent. ..….. 90.34.41. | 25.58. 0. 123 4 MER # ? 1E0.. © 9. Ciel nuageux. Belle mer. Même vent 12.17. 3: 26.42, 0. 11449" 0 [) nl 12. O. 10. | Petite pluie. Calme. Faible brise d'E. variable à VE. S.E. ..... | 14.34.45, |*26.41:4. 10. sd 1 u 11. | Temps à grains. Belle mer. Bonne brise d'E, S. E 5: 166 | 25 0e # 8, 8.1 #" ler. o. EE. Même temps. Mer houleuse. Même vent 19.53. 0: 26.44. 0. 9. 4 Li #2: D 13. | Beau temps. Vent frais, variable de l'E. S.E à l'E 29,14. 7. |*25.45« 0: 8. | S “ “ 14. | Temps couvert. Mer houleuse. Même vent k 24.42.16. 25.54. 0. 11. 3. 0) 39. 0 15. | Beau temps. Brise variable de V'E.an S. E TT LL à à 5] ” |10. 0. 16. Temps nuageux. Belle mer. Brise variable de VE. au N. E 28. 9.48. 25.56.18* 82 . 0 H_|10. 0. 1 dnoë gris: à Le béise varisble du Nan N, Ô 29. 0.51: x24.18:18 90 è 1 OL # 0] 18. | Même temps. Brise variable du N. N. E. au N. N. O............ | 30: 3.53. | 2140 0 Ê je ide US 19. | Beau temps. Houle. Bri riable du N. N. O. à lO.S.0 30.26.54. 19.20. 0. ” ” S ' 2 Ou "is 20. | Même temps. Brise variable de l'O. S, O. à l'O. N. O 30.42.54. | 17-27 0. ji "t EMI OS 7 91. | Méme temps. Jolie brise de N. O., variable au S.0...........,.. 31, 845. | 1448 0: # "+ ES Mahé + 2 Même temps. Mer houleuse, Mème vent 31. 7.25. |* 13.23: 0 . ke ' sé > 23. | Même temps. Brise variable de PO, N, O. au S. O 31.22.57 10.47:20: : be 1. O.| » 94. _| Ciel couvert. Jolie brise de S. S. 0. variable au S. S. E. .:....... 31.35: 0: |. 71° : ni. RS ee 25. | Beau temps. Houle. Calme. Brise de N 31.36. 0. 6.34. 0 # * Se ge 0 ad 26. Même temps. Mer houleuse. Bon frais de N................. Het: 315895 0 se " TL d | 2 ss 27. | Temps couvert. Belle mer. Bon frais de N.O,,..,.............. 32.25.38. 0.37 À uk * si. x À 2 28. | Même temps. Belle mer. Brise de N. O 39.54.40. 2.58:46- |? née © { : à 4 : REMARQUES. Des éclairs dans l'E, Couné Ia + D passé dans l’hémisphère austral, Des éclairs dans Le N. Un fou. Poissons volants, Un fou. Coupé le tropique du capricorne. A JL 2 + A 4 \ Pétrels bruns ( de l’espè Un pétrel brun, na de Paris, Pétrel brun à gorge blanche. 360 TRAVERSÉE DE GORÉE {BOURBON. (année 1830.) THERMOMÈTRE DE RÉAUMUR. “TE ln - eee TT roauss. 6 heures #4 3 heures È a de Ia lune, | | 6heures F s US PERERENE 9 heures. Midi. PARTS 6 heures. nuit, Eu D'houres. Midi. ge à Se 5) ÉRRR Mars. k: 18° 0. 18° 0. 18° 3. 19° 0. 18° 0. 18° 0. € | #5. 28? oi 5. ss but ac 2. LT SE 18. O. 18. 9. i8" 8: 18; 3. 18. 0. 18. 0, 5. 28. O0. 5. 28. O0. 7. 28. 0. 7. Si 25: 5; 17: 7: 12.0 14. 19: Ÿ: 18. 0. 28, 0. 7. Se, 0.5; 27.11. 5. 27.11. 5. 4. 17:30, 17. 0. 17, à LR 13,8: 18. 2 28, 0, 4. 28. 0. 5. 28. O0. 5. 28. 0. 6. ä; 16. 7. 16. 7. 16. 9. 17. 0: 17. 0. 18. 0. 28, 0, 5. 28. 0. 5. 28. 0. 6. RÉ 2-d- 6. 17.0. 17:43: 17: 3: 1 8530: +8; 0; 17. 3. j'ais 5 2741 0: 27.11. 5. fé: de à. % 16. 7. 16. 7, 23: à 17. 0. 17. 0. 16. 3. 8. 3, 0, 28. 3. 4. M dé: 0. 8. 19. O0. 20. 0. 20. 7. 20. 7. 20. 0. 17. 9 18. 1, 7, AS Le 28. 0. 7 AR 9. 19. 0. 18. 0. 18. 0. 17. 17. O. 16. 5. © | 0.0. dé nd aile TAG à 10. 15. 0. 16. 0. 16. 4. 13,: @ 17. © 16. 4. hs 3. 0, 28.3. 0. a or ice 11. 17. 0. 18. 0. 18. 0. 18. 0. 18: 0. 16. 8. 18, 2, 5. “0 st st à 12. 19: 7. 20. 0. 19. 5. 19. 0. 18. 0. 18. 5. 8 3, 0. de 0. PR A is à 13. 13.0, 17. 0. 17. 0. 17.9. 17. Ô 18. 0. 8 4, 0: TE RE Lie 14. 16. 0. 16.0. 17. 0. 17. 3. 17, 0 17. 4. M4, 7. 28. 4. 5, 28. 5. 7. 28. 5. 1, 15: + 16. 5. 17. 0. 17. 0. 17. 0 16. 5. 16. 5. 45, 5 le à Mi RE 16. 16. 5. 17. 0. 18. 0. 17. 0 16. 5. 16. 5. Ne 7 RER) or Li 17. 17. 5. 17: 0. 17. 0. 18. 0. 17. 5. 16. 5. D |ftar 28. 3. 3. 28, 2. 7. 28. 2,7. 18. 16. 5. 17. 0. 18. 6. 17. 0. 16. 6. 17. 2. ps 5. 28. 0. 0. 27.11. 5. 28.0. 5. 19. 16. 0. 16. 0. it 16. 5. 16: 5. 17. 2. : 0. 0. 28. 1. 0. TN 28. 0. 2, 20. 16. 0. 16. 5. 17. 0. 17, 0. 16. 5. 16. 0. V1, 0. 28. 1. 0. RE PR 21. 16. 0. 16. 0. 17. 0. 17, 0. 17. 0. 16. 0. 4 0.5. 28. 0. 5, 28. 0. 0. 27.11. 5. 22. 16. 0. 16. 5. 17. 9. Lybie 17; D. 19. 0: & de 8. 28. 0. 5. 28. 1. O. 28; 1. 02 23. 19. 5. 17. 0. 18. 0. 18. 0. 17. 0. 17 7 à à de 28. 2. 0. 28/1. 5. 6e LR 24, 18. 0. 18. 0. 19. 0. 15 & 17. 5. 18. 0: ê à Lo. ML. 0. 28. 1. 0. 28. 1. 0. 25. 18. 0. 18. 7. 18. 9. 19, 4. 19. 4. “8. 5. à k °. 28. 1. 0. 28. 1. 0. 28. 1. 5. 26. 18. 0. 19. 7. 20. 5. 20. 5. 20. 4. 19. 0. È L 5. 28. 2, 3. 28. 2. 0. 8. e; 0 27. 16, 7. 19. 7. 21. 0. 21. 5. 20. 9. 20. 0. à LS, *e. 1: 0. 28. 1. 0. 28. 0. 0. 38. 19. 0. 19. 0. | 19. 0. 21. 0. 22, 0. 22. 5- k Le #3, 7.0 27. 9. 0. 27. 9. 5. 29. 20. 0. 20. 0. 22. 0. 22. 0. 19. 0. 20. 6. ë 0 0. 28. 0. 0. 28. 0. 0. 28. 0. 5. 30. ee 2. 20. ©. 22. 0. 22. o. 22. 5. 20. 5: tre 28, 1. 5. 28. 1. 5. 28. 0. 1. H € Fr 0 31. 22. 0. 22, 0. 22: 0. 22. 5. 22. 5. 21. 9: : 28. 1. 0. 28. 1. O. 28. 1. 0. D — Se 562 TRAVERSÉE DE GOR IBOURBON. (année 1830.) POSITION GÉOGRAPHIQUE À MIDI. e pics COURANTS ÉTAT DU CIEL ET DE LA MER, x] EN MILLES NAUTIQUES. ÉPOQUES. DIRECTION DU VENT Lai PK Longitude or — REMAR QUES. : dans les vingt-quatre heures, PE à et $. E. Oo. Mars. 1. | Beau temps. Légère brume. Faible brise de N. O 33° 644 5410 ro) y #4" 0 :r Alcyons. Pétrels bruns. 2. | Temps humide. Belle mer. Brise variable 33:25. 0: 7.28.40. ss 0] ” 7 OX :# 3. Temps couvert. Belle mer, Brise de N, O., variable au S. O.......| x33.50.54, | x 9.54.40, ” : 1 » : Ci t bre d’alcy t pétrels autour de Ja corvette 4. | Beau temps. Mer houleuse. Bonne brise de N 33.51.50. | 11.52.80. 24, 0! y ul U ï 5. | Temps couvert. Grosse mer. Brise de N., variable à lO.......... 34.17. 7. | 15.33.40. 3h 4, 0! » 8. ol En vue du cap de B Esp Albatros et pétrel 6. Temps à grains, Grand frais de S, O. variable à VO. ..... RTS 36.12.20. 18.12. 0. «0! y T0 # Poissons volants. Albatros et pétrels, 7. | Beau temps. Grosse mer. Très-faible brise 36.58.32. | 19.24. 0. 10" 0.1 » |48" 0. : 8. | Temps nuageux. Grosse mer. Brise du N,. variable au N.E....... 37.27.15. | 21.33. 0: 0) ** 2166. 0,5 B d'albat t de pétrels. Passé dans un grand banc d'asudiens. 9. Ciel couvert, Forte houle. Bonne brise d’O, S. O *x 37.15.30. | *24.31+ 0» ! ( ul 1! \ 10. Ciel beau. Mer houleuse. Faible brise du S. O 36.33.25. 27. 7.20 à 0! y 1! [21. 0.! Sondé par 90 brasses sans trouver le fond. if Beau temps. Mer houleuse, Brise de N. E 3735.50: 29.44. 0 [' 32. 0.119, o. n Quelques albatros. 12. | Ciel nuageux. Mer grosse. Brise inégale... .....,..............| 37.48. 5.| 31.50. 0. (20 + 0. " |13. 0. 13. | Mème temps. Grande brise de S.S.E *x37. 5. 0. |*x33.48. 0. cl Ü) # 1 Ibat pétrel è b lent très-près d pendant le 14. | Même temps. Grosse mer. Jolie brise... Enr nt ee Se Fe | 38.20.40. | 34.26: 0 * [1401 5. ol » a ina 15. | Même temps. Mer houleuse. Brise d'E. N. E. ..… ist aËt.s 39.14.17. | 36. 3 PRO 9 1 .|33. 0.! Pétrels et all grande quantité quand Ie temps est beau 16. Mème temps. Grosse mer. Même brise.........,,.... ....... Le 39.36.47. x38.58. 0. : 8. 0. y # Grande phosphorescence de la mer. Troupes d 17. | Beau temps. Houle, Brise de N. variable au N. E................ 39.41.27. | x41.18- œ FMC à nl On peut observer que Ia déclinaison de aiguille commence à diminuer vers le 18. api invieis. MeDé isèr. Brisevariibié 38.48.24. 43.41. 0. shioise ol :» 36° degré de longitude orientale, sur le parallèle de 39 degrés. 19. Même temps. Belle mer. Même vent *x37.46. 0. |* 44.33.30: | |! 1 ul # 20. | Même temps. Mer houleuse, Presque calme 37. 8.69. | 45-12 , a LE 6. O0. Pêché un requin ayant 2 m. 65 c. de longueur. 21. | Méme temps. Houle, B Évise: de D 36. 6.29. x 46.54. 0 ! 16 ol» 1 | Albatros et pétrels bruns. 22. | Ciel nuageux. Mer belle. Brise très-inégale. . 32.58.29. | 49.13: © lues 1! | On n’aperçoit plus d’albatros, 23. | Pluie, Mer houleuse. Presque calme. 31.52.39. 49.23. L À 0.| # |24: 0.! Quelques pétrels. 24. Beau temps. Très-forte houle. Faible brise de S, O., var. au S.E..] 32.17.19. 50.320 s ‘à age © 25. | Même temps. Mer très-houleuse. Petite brise 31. 5.28. | 51 5.45 |? h 5 5: Q) 2.: 0. 26. | Temps couvert, Grand frais de S. 8. E 27.55, O0. | 5227 ré 1 15, 0.) » |94. 0. 27. | Méme temps. Pluie. Mer très-forte, Même vent %24,13. 0. | *5335 : L é k 4 ] 28. | Temps couvert et à la pluie. Mer énorme. Ouragan N.E...…. :..[%es. ». 0. [+531 ° £ “e ! 1 Beaucoup d’éclairs. à 99. Temps couvert et à grains. Brise de N.E, 23.49.11. 53.37. 0: # la 0./ # 116. 0.) Troupe de dorades. Pris un pétrel. 30. | Beau temps. Forte houle. Jolie brise du S. E. 23. 6.10. | *53.5? 2 5: 0.1 » U] er © et païll RE Nous avons les parages fréquentés par les 0. |! miers sans en voir nn se . 31. | Pluie par intervalles. Quelques grains. Forte houle,........,,. 1: 2119 53-25 4 1 120. 0. SÉJOUR A BOURBONET 564 ILE-DE-FRANCE. (année 1830.) 565. THERMOMÈTRE DE RÉAUMUR. Ts BAROMÈTRE, : a — ie: SEE ce. ÉPOQUES, FRS Sivires deb. 6heurese 3 heures FR 6 heures. Midi. PART 6 heures. Minuit. LS 9 heures. Midi. an-séte. 6 heures. Minuit, Avril. | 1. 20° 0. 21° 0. 29° 0. 29° 5. 29° 0. 21° 5. 8? 1° 0. 28? 1 0. 28? 1° 0, 28? 1! 5. 28? 1! 0. 28? 1! 0. S: 24: 0: 21. 4. 23". #3..:0. 22. 5. 22.0. 18, 1, 5 8. À à +61. 0; 28..-1.-0, 28.0: 5: #8: 0,20. 3. 19. 0. 19. 0. 20. 0. 20. 5. 19. 0. 19. 0. 18. 0. 0 2714, 0 27. 9. ©. 27,0% Ds 27: 8-0: ŸT 4:10. 4. 18. 6. 19. 0. 20. 8. 21. 5. af. "0. 19. 5. (97, 7, 5, #75 Ji'be 27: Tashs Su TEE Te MT 7:95 27.10. 0. 5. 19. O0. 19, 5. 2 PT 1 29, 0. 217 0; 20. 0. 2710. 5. 27.:10::65 27.11. O0. S'7,415.0; 27.14: 0: 27:11:76: 6. 19. 0. 20. 0. 20. 7. 22. 0. 29, 0. 21. 0. ED 0. 0. 28. 0. 0. 28. 0. 0. 28. 0. 0. 28. 0. 5. 28. 1. 3. À 21. 0. 29. 8. 23. 0. 23. 0. 29. 5. 29, 0. 28. 1, 5. 28. 1. 5. 28. 1. 5. 28. 1. 7 28. 1. 7. ES. 1: 5. 8. 22. 0: 22: b 23. 0. 23. 4. 23, 4. 23. 0. ê 138,1, 5 28:14, & #4; À: 7 RÉ. T 28.4 0 "e. 1.19: 9. 22. 0. 23. 0. 23. 5 23. 5. 292. 7. 22, 0. 4.2, 5 28::2. 5. 28. $: 28. 3. 0. 28;-3;: 0, 28. 2. 5. 10. 29, 0. 29. 0. 23. 0. 23. 0. 29. 5. 929. 5. 28, 9, 5, 28. 2, 5, dE, 2:56 28. 2, 0. 28. 2. 0. 22. 2. 0. 11. 22, 0. 23. © 29. 8. 22.8. 22, 6. 22. 0, 38,2, 5 28.3, &, 28. 2. 0: 28, 2. 0. 28. 2. 0. 28. 2. 0, 12. 22. 0. 22, 5. 29, 7. 23. 0. 23. 0. 29. 5. 28, 1. 5. 28:14: kr LI EE 1 SG: 38: 4; 1: 29 1.25. 13. 24: 5; St EE 22. 0 22, O0. 21. 5. 21. 5. 28, 2, 0. 28. 9. 0. 28. s: + 28. 2. 5. 28. 2. 7. 28. 2. 7. 14. D ai. +. 21.5 1. 5, 22, 0. 21. 7: #3, 0. 24,5 0, 28. 3. O0. 28.: 350; 28.-2:. 7. 28. 2.17: 15. 2T:: 0: Hi; 22:55; 22, 5. 22, 0. 22. 0. #4 2, 5. 28. 2, 5. 28, % 15% 28. 2. 5. 28: 94 7. 26:27 16. 22. 5. 22. 5. 23. 0. 23. 4. 23. 0. 23. 0. D |. 7 25. 2. 7. + 0 28. 3. O 28.-2. 8. 20. 2. +, 17. 22. 0. 22. 5. 23. 0. 23. 7. 93. 0. 29, 5. 3,2, 5. 28. 2, 5. 28. 2. 5. 28. 2. 5. 28. 2. 7. 28. 2. 7. 18. 2%. 0. 22, 5. 23.0, 23. 5, 23. 0. 22. 5. 14,2, _ 28.5; € 28. 2. 0. 28. 2. O. 28. 2. 2, 28.2, 19, 22. 0. 22, 0. 23. 0. 23. 5. 23. ©. 22, 0. #8, 2, 9 28. 3, 0. 28. 2. 0. 28. 2. 4. 28. 2. 4. 28. 2. 0. 20. 25:08, 22 $ 23. 0, 23::0: 22, 0. 22, 0. he, 5. 28. 2, 5, 292: D 28. 2. 5. 28. 2. 3. 28. 2. 3. 21. St À Es 7: 23. 5, 28:-0: as; 5. 22, 0. Ê 2. 0. 28. 1. 7. #5. 1: :0: 28. 1::0, 28: 1:00: 28:11. 5 22. 22. 0. 22. 0. 29, 5. 22. 7. 22, 0. 292. 0. @ 122.1, 5. 29: 1: b 28. 1. 5. 28. 1. 5. 28. 1. 7. 28. 1.6: 33. 2. 7: 22. 0. 25, 0: 22. 5. 22, 0. 21. 0. #1, 0. #8. 4: 0. 28. 1. O. 28:45:00: 28.0: 7. 28.: 0: 7%; 24, 21. 5. 21. 5. 22. 8. 23. 0. Æ, 8. 22, 8. 1, 0, 28. 1: 5. 28. .1. 5. 28. 1. 5. 28. 1. 5. 28. 1. 5. 25. 22. 5. 29. 5. : ee à 22. 7. 22. 0. 22. 0. #8, 1, 0. 28, 1, 0. 28. 1. 0. 28. 1. 4. 28. 1. ©. 28. 1. 0, 26. 21. 7 21. 7. 22. 5. 22, 5. 29, 0. 22, 3. en, 28. O0, 0. 28. 2, 0. 28. 0. 0. 28. 0. 0. 28. 0. 5. + À 4: 0: 21. 0. 21. 5. VA 91. O. 21, 0. #0. 5, 25, :0: 5, 28. 0. 5. 28. 0. 5: 28. 0. 5. 28.: 1. 0, 28. 21. 3. 21. 0. à ET St à. 21: 0. À Lo. 28, 1. 0. a 1: 6 28, 1; 5: 28. 1. 5. 28. 1. 5. 29. 21. 0. 21. 5. 22. ©. 29 5. 29%. 0. 21. 7: | G F fes, 28. 1. 5. 28. 1. 5. ad HT. sh :1..7, 28. 1. 5. 30. 21. 5. si à st. + 21. 7. 21, 0. 21. 0. k. k 5, 28. 1. 5. 28. 1. 5. 28.1. 5 28. 1. 5. 28. 1. 7. f 366 SÉJOUR A BOURBONET ILE-DE-FRANCE. (année 1830. ) COURANTS EN MILLES NAUTIQUES., D. REMARQUES. E. 0. L/l # U l y/4 L/A [LA /4 il # # Il I il 1 |147"5. un |193.7. un |341.2. er : # # ’ ” u ni [14 L/1 # H [LA # es | L/4 Mouillé en rade de Saint-Denis, sans pouvoir communiquer avec la terre, Rafales des plus Se 20 er énorme. Éclairs fréquents, La terre nous a signalé d’appareiïller au plus La mer un peu m gross En vue des côtes S. de l’He-de-France. Au mouillage du Port-Louis, (Ile-de-France. ) + Port-Louis, le temps a été LE 2270 assez beau, ; Les “she nuageux pe: Le Lee née ,; mais très-pur avec Îe cal e qui régnait fond du port niet parfois des peu de durée. Pendant ces grains, la tempéra- th ié du NE, à VE. S.E. de du grains de plui shoudist is d tait Lt. ture Sous voiles pour Bourbon. Au mouillage de Saint-Denis (île Bourbon ). Raz de marée. à Cofnt_Frr Pendant notre séjour i fort variant alternativement de l'E. N. E. à ro. cp vents ont été sieiqué toujours du S. E. à l'E. S.E,; très-faibles ékdaut la n fins 2 : y: ï temps génér.' beau. La tempér. chaude, geer ] POSITION GÉOGRAPHIQUE ÉTAT DU CIEL ET DE LA MER, À mini. 1 ÉPOQUES. DIRECTION DU VENT Latitude Lost A < k dans les vingt-quatre heures, sud est. [THE Avril. | 1. | Temp hgrsins) Bonifriis SELS. B}.. one. ” # Milo, 2, Pluie par intervalles, Houle, Même vent # # a L (] 3. | Temps à grains E.S, E. Ouragan. Forte pluie p) 2 0 4. | Temps couvert. Forte brise de N. O, variable au N. ............. x20°36'48" | x53°4600 0 | , 5. | Beau temps. Jolie brise de N, variable au N. O 20.35.13. | *55.13.00. wo 0! » 6. | Très-beau temps. Belle mer. Faïble brise de S. E 20.40.45. | X55.24.02- 104 0) » 7. | Très-beau temps. Légère brise de S.E. Calme ” ÿ wi 8. Mêmes circonstances. | 9. | Même temps. Même vent. Caïme. | 10. | Même temps. Même vent, Calme plat. 11. | Zdem. 12. | Idem. La ne des nn de x 13. | Temps en partie couvert. Petite pluie. Calme plat. Gorée mn Cp f L 14. | Même temps. Brise d'E, et dE. S.E. Du Cap à Bourbon..." 15. Petite pluie par grains. Bonne brise d'E. variable au S.E. Tori d Gorée à Bourbot” 16. | Beau temps. Petite brise du N. E. Calme. 17. | Idem. 18. | Même temps. Petite brise de S, E. 19. | Méme temps. Même vent. Calme. 20. | Méme temps. Mer houleuse. Petite brise d'E. S. E nl ; | d * 21. | Très-beau temps. Mer houleuse. Jolie brise de S. E.............)x20.55. O0. x54. 4. 0 ai ti 27 22. | Beau temps, Bonne brise d’E, variable mn Ré... Er, # Ë "pu 23. | Mème temps. Petite brise de N, variable au N. LE A ET PR u j 24. | Même temps. Petite brise de N. ee calme ”u g 925. |7T« ei dl Merh RUE u , 26. | Beau temps. Houle. Petite brise de N. u ; 27. | Même temps. Bonne brise dE. S.E u ; 28. Beau temps. Mer un peu houleuse, Faible bris 1 a 29. | Beau temps. Mer belle, Presque calme .,,.... # k 30. | Beau temps. Mer belle, Petite brise d'0 u , 567 “ 368 TRAVERSÉE DE BOURBONPONDICHEÉRY. (année 1830.) 369 THERMOMÈTRE DE RÉAUMUR. . BAROMÈTRE. nénidis 6 heures 3 heures de h he. 6 heures 3 heures FE 9 heures, Midi. ds. 6 heures. Minuit. het. 9 heures, # Midi FAR FE CE Minuit. Mai. k — 21° oO. 21° 3. 21° 7: 22° 0. 22° 0. 22° 0. 28? 2’ 0. 28? 9! 0. 28? 2! 0. 28? 2! 3. 28? 2! 3. 28? 2° 0. 9. à. à: 21. 5. ti: sert, sé à. et. 7. 28. 2, 0. 28. 2, 7 28. 2, 7 28. 2. 5. 28. 2. 5. 28. 2. 5. 2. 21. 0. 21: À. 21. 9. 21. 9. 22, 0. 21. 7. 28. 2, 0. 28 2.0. 20, 89,9, s. #8. 2. ©, #68: 2. 0. d; di: 91. 7. 91. 3. 29. 7. 21. 7. 21. 7. LIÉE PE À En 1. -7, 28 drag 284 1. 9. 26 1. RE 1: 7. 5. 22, 0. 29. 5. 23. 0. 23, 0. 23. 2. 22, 5. 28, 1, 7. 28. 1. 7. 18.17 28:12:53. 26.4: Æ 28. 1. 5. 6. 22, 0. 29. 3. 22. 8. 29, 8. 29, 0. 21. 7. 28, 1, 5. 28 1. 6. 28. 1. 5 LR 5 28. 1. 2. 28. 1. 2. = 22. 0. 292. 0. 29. 7. 23. 0. 29. 3. 22, 0. ford. T. art: 28:20. 26: 2: 2. 28: % 9, 28. 2. O0. 8. 29. 3. 99. 3. at. 0: + 23: à: se. 10107 28. 1. 7. 28. 1. 2, 28. 1. 2. 28. 1. 2. 28. 1. 2. 9. 22, 0. 29. 7. °#:. 23. 0. 23. 0. 29. 7. 28, 0. 7, 28. 0. 7. 28.0. 7: 26. OÙ 7. 28.0. 7. 28: 0: 7. 10. 22, 0. 29. 5. 23. 2. 23. 2. 29, 7. 22. 7. 28. 0. 5.. 28. 0. 5. fe... 1. 6. *8..t,.0 28. 1. 2. 28. 1. 2. k EM 23. 0. 23. 0. 23. 5. 23. 7. 22, 9. 22, 0. ke 1. 3. 28. 1. 3. #8. 1. 8. CUP # 28. 1. 5. 28. 1. 6. è 12. 23, 0. 23. 5. 23. 7. 23. 3. TT 22, 0. %8 1. 0. URSS AM MIT 28. 1. 0. 28. 0. 7 28. 0. 0. 13. 29, 7. 23. 5, 24, 0. 24. 0. 23. o: 29. 5. | 8: 0. 0. 28. 0. 5. 28. 0. 5. 28. 0. 5. 28. 0. 5 28. 0. 7. 14. 23, 0. 23. 3. 24. 0. 24, 0. 23. 0. 29. 2. 8, 1. 0. 28. 1. 0. 28. 1. 5. 28. 1. 5. 28. 1. 5 28. 1. 2. 15. 25. 2, 23. 5. 24. 0. 24, 0. 23. 7. 22, 7. D1%8 10. 28. 1. 0. 28. ii, 06. 26; 1. 0: 28. 1. 2. fh, 1:12. 16. 23. 2. 23. 4. 24. 0. ds té Se: à. 23. 3. ?8. 1, 0. 28. 1. 0. 28. 1. 0. 28. 1. 0. 28. 1. 0. 28. 1. 0. 17. 23. 0. 23. 3. 24. 0. 24, 2. 23. 7. 23. 0. ‘4.3, 28. 1. 3. 28. 1. 0. 28. 1. O. 28. 1. 0. 28. 1. 2. 18. 23. 3. 23. 5. 24. 3. 4. 0: 4e % 24. 0. 8 1, 0. 28. 1. 0. 28. 1. 2. 28. 1. 2, 28. 1. 0. 28. 1. 0. 19. 23. 0. 23. 0. 24. 0. dé :6. 3. ». 23. 0. 18, 1, 7, 28. 1. 7. 28.1. 7. So + à. 28. 2, 0. 28. 2. 0. 20. 23. 5. 23. 5. 24. 9. 24. 5. Qui: 24. 0. 11, 5. 28. 1. 5. 28. 1. 5. 28. 12 5. 28. 1. 7. 28, 1. 5. 21. 23. 5. 23. 5. 24. 0. 24, 2. 24. 2. 23: 2. Mis. NS: 146. 28. 1. ©. IS 28. 1. 0. 28. O0. 7. 22. 25, = 83.:6. 24.0: 24,-0. 24. 3. 23. 0. bu 1. 5, 20. 1h 28. 1. 5. 28. 1. O. 28. O. 5. 28. O0. 5. 23. 23. 2. 23. 7. 21"2: 24. 0. 24. 2. 24. 0. ê % 1,0 28: 1.70, 28.10: 28 1: 0. SE. 0: 26. 1. 0, 24. 24. 0. 24. 0. 24. 8. 25. 0. LS 7. 24, 0. #8, 0. 5 28. O0. 6. 28. 0. 6 28. 0. 5. 28.50. 5 #5: 0: 5: 25. 24. 0. s4. 8. | sa, 3, 24. 0, 94. 2. 23. 5. %. 1. 0, suit 28. 1. 0. 284 1. 2. 28. 1. 2. 28. 1. 0. 26, 2.0 24. 0. 25. O. 25. 0. dé. à 24. 0. l 1. 0. 28. 1, 0. 28..0.:8. 28. 0. 8. 28. 0: 8i 28) 4: 0: #7: 24. 2. 24. 2, 25. 0. 25. 2. 24. 5. 25 5 0 |” _ Pr rn sr —. Li NS _—— he 28. 24. 0. 24. 0. 25. 0. 25. 0. PS. à ex 5. FA 0. 28. 1. 6. 28. 1. O. 28. 1. 6. et 4 RUE 29. 24. 3, 24. 2. 24, 3. 25. 2. 24, 7. 24. 0. € F 1° 0. 28, 1. ©. 28. 1. 0. 28. 1. 3. 28. 1. O. 28. 1. ©. 30. 24. 0. 24. 3. 24. 5. 24.5, pui. 21. 7. F ++ 28. 1. O. 28. 1. 7. 28: 1. 7. 28.11. 5. 28. 1. 5. 31. 24, ©. 24. 0. + té nid Sad Lù 1% 2. 0. 28. 2, O. 28. 2. 0 28.2. 0. 28. 2. 0. 28, 2. 3: ù Rs _ 24 370 TRAVERSÉE DE BOURB) PONDICHÉRY. {année 1830.) 571 POSITION GÉOGRAPHIQUE) ÉTAT DU CIEL ET DE LA MER, À mpr, 4 ÉPOQUES. DIRECTION DU VENT td Longitels dans les vingt-quatre heures, sud. 6 Mai, | TL. Temps couvert. Mer houleuse. Jolie brise de N......,.......... # à 9. Beau temps. Ciel couvert. Jolie brise de S. E. variable à VE...... ll 1 7". 3. | Beau temps. Légère pluie. Belle mer. Faible brise. ............ .| 18°54'53" | 52°18 50 4, Calme et pluie par intervalles, Temps à grains. Bellemer.…. . . 17.33.50. | 52.19.10. 5, Beau temps. Belle mer. Presque calme,,..,.........,...... Bee 15.55.28. | 52.58.25. 6. Ciel très-beau. Belle mer. Petite brise d'E. S. E 15.53.52, 52. 8,57. 7. | Beau temps. Belle mer. Jolie brise d'E. S. E................ | 14.12.27. | 51.38.28. 8. | Temps nuageux et à grains. Jolie brise de $. S.E 11.21.23. | 51.22.42. 9. | Beau temps. Mer houleuse, Jolie brise de S 10. 9.12. | 49.55.10: 10. Mme temps. Belle mer. Bonne brise de S, E 9.24.42. | 50. 5.27: 11. | Même temps. Même vent 7.52. 2.1 51.38.25. 12 Mème temps. Mer un peu houleuse, Même vent 6.19.21.| 53.14.20. 13, | Même temps. Belle mer, Petite brise 4.46.50. | 53.10.16: 14. | Très-b Bonne brise de S. E u ë 15. | Méme temps. Bon frais de S. E. 16. | Même temps. Même vent. TER Résultante des courants de PL 18. | Même temps. Même vent. Mahé: fées tre 19. | Même temps. Presque calme. 20 Beau temps. Belle mer. Jolie brise de S. S. E. 21. | Même temps. Même vent ” 22. Même temps. Mer un peu houleuse 3.28.27. 55. % 0 23. | Même temps. Mer houleuse. Brise de S. O. variable à l'O. ........ 2,53. 2 57.35:50: 24. | Mëme temps. Mer houleuse. Brisé de N. O..................... 2,20.45. | 59-42: Le 25. Même temps. Brise de N. N. E. variable au N. Quelques grains... .. 1.55.42. 61.49.25: 26. | Mëme temps. M houl Faible brise d'E 1.55. 0. 62.57.45 27. | Mëme temps. Mer houleuse. Calme......,....,....,.,..,: ... 1.10,10. | 63-49 0, 28. | Me | 1410.39. | 6429415 29. | Beau temps. Belle mer. Faible brise d’O............... ........ 049.52. | 65-54: 0: 30. Mêmes circonstances,......, . ... FA 0.18.18. 67.30.30: Nord. 69.16.55 31. | Mêmes circonstances... ...........,. 1. 43. 13. re COURANT: EX MILLES @AUTIQUES. 7 170.0. REMARQUES, Re US Quitté le mouillage de Saint-Denis à 8 heures du matin. Païlle-en-queue. Sondé par 100 brasses, sans trouver le fond. den. FR 50 Aperçu des frégates. N, 15 do Sabi + Gus _ Grande quantité de frégates, mouettes, fous et goëlands. Sondé sans trouver de fond. Frégates, poissons volants. Grand nombre de frégates, un fou. Sondé par 100 brasses, sans trouver le fond. A quatre np du mg ES & me 8 perse Feng _ née et gravier. À trois heures du } par 11 brasses, Dr de blé, Appareïllé le 14 au matin, pour prendre le moulage de Sainte- A neuf heures du matin, jeté l'ancre par 12 brasses, fond de sable. de 57 à cinq heures du matin. Gouverné toute 8) e” de manière à Ionger e près la côte O. de l’île pour en faire la géograph Un fou, + Une frégate planant au-dessus du bâtiment. Coupé Ia ligne, SÉJOUR A PONDICHERYE MADRAS. (ANNÉE 1830.) 573 372 THERMOMÈTRE DE RÉAUMUR. Po FR 5 RE ne nr RE LEE. 6heures ÉPOQUES. 6 heures “PERS TS 3 pes éd Me k de la lune LR du matin. du soir. Juin. 28 1! 5. +. 24° 0. 24° O. 24° 5. 24 °7. 24° 5. 24° 0. SAR 2. 23. 5. 24. O. 24. 0. 24. 3. 24. 0 23. 5. + 3. 23. 5. 28. 7. 24. 0. 24. 2, 24. 0. 24. 0. De. 4. 23. 2. 24. 0. 24. 0. 24. 3. 24. 0. 23. 5. Fes 5. 23. O0. 24. 2. 24. 2. 24. 5. 24. 0. 24. 0. Lars, = 6. 23, 0. 24. O0. 34; 4. 24. 4. 24. 0. 23. 7. aie k : 24. 0. 24. 0. 24. 2. 24. 5. 24. 2. 23.9. | © 43 : 8. 24. 0. 25. 0. 25. 2. 25. 0. 25, 0. |24. 3. à $ à 9. 24. 0. 25. 0. 25. 5. 25, 5. 25. 2. 24. 2. 1 R 10. 24. 0. 24. 7. 25. O. 25. 2, 25. 0. 24. O. h hi. 14. 24. O. Pa, 25. O. 25. 0. 25. 0. 24. 0. de 12. 24. 0. 24. 0. 25. 9. s6. $, ‘| où. 24. 0 tue 13. 23. 7. 24. 0. 25. 3. 25. 3. 24. O. 24. 2 A 14. 24. 2. 24. 5. 25. O. 25. 0. 24. 0. 24. 0: j 1e 15. 24, 0. 24. O0. 25. 0. 25. 0. 24. 7. 25. 0. mis, s 16. 24. 0. 24. 0. 24: 3. 23. 8. 23. 0. 24, 0. ‘ES 17: 24. ©. 24. Ô. 24. 3. 23. 7. 24. 5. 24. 0. Fr 18. 23. 7. 24, 0. 24. 2. 24. 5. | 24.0. 24. 2. +42 19. 24, O0. 24. 2. 24. 2. 24. 0. 24. O. 24. 0. M.11, 5 20. 24. 2. 24. 3. 24. 3. 24. 5. 24, 2. 24, 0. é Lu. 1: 24. 4. 24. 7. 24. 7. 24. 9. 24. 0. 23. 7: #0. o. 22. 25. 0. 25. 0. 25. 2. 25. 6. 25. 0. 4. "11. 0 23. 24. 0. 25. 2. 26. 5. 27. 0. 27. 5. 27 0: se 24. 24. 2. 25. 0. 26. 3. 27 28. 0 27. 5° M,11, 5, 25. 24. O0. 25. 2: 26. 7. a+ 27, 9. 27. 5. 11, ÿ, 26. 28. 3. 24. 0. 25. 0. 26. 5. 25. 7. ae % 0. 5, 27. 24. 0. 24. 0. 25. 5. 2, 2. 26. 0. 25. 5: € M, 12. 9. 28. 24. 0. 24. 5. 25. 0. 25. 5. 26. 0. 25. 7: qu à: 29. 23. 0. 23. 5. 24. 2. 25. 0. 25. 5. 25. 0. ; 30. L/ # LA # [22 4 BAROMÈTRE. RSR RSR no UE 3 heures 9 heures. Midi, ; 6 heures. Minuit. du soir. 28? 1} 5. sé" rs ss? 1° 58. 28? 1! 4. so 4° 38: 1:°0: 28...t. 2 IS TE à 26. K-2; 28. 1..2. 38: f:.0 25, À. 0. 28. 1. 0. 28.1. 2. 28. 1..2, 28.1. 0 26, 1, 2. 281: Si 23- :1: #;, 28 1.0, 28. 0. 0. 28: 0 5. 28. 0.:0. 28. ‘0. 0, 28: 0.:0. 27. 11. O0. 27.10, 5. 27. 10.-5, 27: 11° 0, 27. 11..-0. 27:11, 0. 27. 11: 2. FL ts 27: ARTE, 27+ 11.0. 27 115.9; 27,18. 8 27. 11; à: Pis tt: À: 27: 11. 27,11, 27 11: 0, 27. 11. O0. PE RE : à 27. 11. :0. 211: 0 Ft Lhs-0: 27.10. 5. 27, 1065. 27. 10. 5. 27.10, 2. 27. 10. 56. 27. 10. 6. 27.10, 4 27:10... 27:11. 0, 27, 11. 0. S7« 11, 0 275 106 7. 275 10.7, 27, 11::-5:; 27.11. 5. 27: 11,5% 27 14.5. 27. 11. 5. 28. 0. 0. 28. O0. oO. 28. O0, 0 28. 0. 0. 27611. bi 27.11; 0. 27-11, 0: 27. 11. O. 27: 445:0. 27+ 11. 0: 27-11; 5: 6 41:.:b. 27:41 6 27:11: 5 27. 11, 0 FTLLEE 7; 28. 0. 0. 28. O0. 0. 28. O0. ©. 28. 0. .0. Ps11;:-h, 28. 0. 0 28. -0,. 0; 26 :10,:0 27, 11. 5. 7-11; 0 27" Thc:0: 27 11: 0: 27. 11: 0; 27. 11. ©. ÉTAT E 28. O. oO. 28. 0;-0. 25. 0: 0: 27. 11. 5 27-11, 5. à PE © ee 271173 LS SP A 27.11. 5. 28. O0. 0. 28. O0, 0. 28. O0, oO. 27. 11. 5. 27.11. 0. 27. 11. O. 27.11, 0. 27.11, O. 27: 51$-0, 27:11, 0: 28. O o. 28. O0. 0. 28. O0. O0. LS 4 Par 27. 11. O 27, 1e! 5, LT,.11. 5. 27; 110 27. 11. 2. 27.11. 5. 27.11. 5. 27. 11, 5: 27. ti: B. 28. 0. 0. 28. O0. 0: 28: 0: k 8. 0:86 28. 0: 5 27.11, 5 27.11, 7. PS0 À Eole PE 27.11. 5. 27.11. 5 768, 5. 27.41. 5: 27-88; 7; 28. 0. © 29.- 0: 0. 28.:50.-5. 28: 0. 5 # # " # " SÉJOUR A PONDICHERY E 375 374 MADRAS. (année 1830.) - POSITION GÉOGRAPHIQUE! COURANTS ÉTAT DU CIEL ET DE LA MER, s À MIDI, | 2 EN MILLES NAUTIQUES. PR , ÉPOQUES. DIRECTION DU VENT : é de REMARQUES. , Latitude Longitude bin s dans les vingt-quatre heures, nord. est. NE # Se E. 0. Juin. 1. | Ciel nuageux. Belle mer. Petite brise d'O. N. O. 1°25'40"| 710600 W#o) » [17" 0) » Traversé l’attole d’Adunati des tles Maldives. . | Temps couvert. Belle mer. Joli frais d'O.N. 0.........,...,,... 2.03.42. | 72.58.00. 10. fr | 3° 0.138. 0.1 3. Temps à grains. Mer houleuse. Brise d’0..................,. . 3.42,45. 75.09.30, 10. 0] # |10. o.i1 8. 0. fl É. Temps couvert et à grains. Houle. Brise de S. O 5,17.45, 77.47.00, |0. 56 # 5. 0.120. O0. 0 Péché une bonite, pris un poisson volant. 5. | Même temps. Mer houleuse, Bon frais d’O. S. O 6.48.04. | 79.34.00. |1. 0} » W |[34. O0. 1 Aperçu les terres de Ceylan. Banc de marsouins. Beaucoup d'oiseaux, Dans la 6. Beau temps. Belle mer. Bonne brise de S, Q 8.48.24. 18.56.30. {1 64 01 ” |11. dti journée du 5 au 6, doublé les Basses, 7. | Beau temps. Belle mer. Petite brise de S. O 11.15.48.1 77.81.00.(% 00 0! » 11. 0 » A 3 heur. du matin, sondé par 100 brasses, sans rat 8 heur., trouvé 45 brasses F è ES 1 le (sable fin). De midi à quatre heures, sondé cons amment par 7 et 12 brasses. À 8. Séjour à Pondichéry. # ë , sé ; 8 heures, mouillé par 7 brasses , fo “A de vase, à environ 1" 5 de terre 9, Temps couvert. Belle mer. Petite brise de S 1 ll A À W 0] # Pendant notre séjour à Pondichéry, le temps a été se. cependant, presque : toux les joe: red a ‘es quelques orages . O. et du N. O. quiont 10. | Beau temps. Belle mer, Bonne brise de S. E, e du large s are diront vers 3 heures 11. ra l'aprismilt, et ratra jusqu’à 10 ou 11 heure 12, | Beau temps. Petite brise de S. : ; MERE des er de _ ‘ 1 6 13. | Beau temps. Mer belle, Même brise. dichéry......... : 0.1 396. jé = RENE 14. | Même temps, Vers le soir, temps orageux. 15. | Beau temps. Belle mer. Vers six heures du soir, orage. 16. | Beau temps. Belle mer, Orage pendant Ja nuit.............,.... Ü , ji à , u u 17. | Temps couvert. Petite brise de S. 0 à Û d à Ù n n ! 18, | Beau temps. Petite brise de S. O.....…. VA # ; fl 9” ! 19. Temps couvert, Petite pluie, Brise de S. O “ È : LS 1 # Mis sous voiles le 18 au soir, Sondé constamment par 11 et 12 brasses, Mouillé le 19, ; 1 lu une heure de l’après-midi, devant Madra 20. Séjour à Madras, # : : # « ! 21. | Beau temps. Mer houleuse. Bonne brise " : $ “ll F 1 {ur 22. | Petite pluie. Grosse mer. Bonne brise de S, O 1 , . “ 4 lu 23 Houle du S. Brise de S. O. très-chaude ll F7 | s F “ fr 24. Houle du S. Bon frais de S.O . & nl U # 4 (4 Chaleur excessive, Brise de terre, ‘ à 25. Petite pluie pendant la nuit. Vent de S, O ll É $ F 4 ; th ; 26 Beau temps. Belle mer, Vent de S. O .: r fl # # 4 Pendant notre séjour à Madras, la mer a été toujours houleuse, la chaleur ex- , ‘ln cessive , le temps.très-sec. Appareïllé de Madras, à 8 heures du soir, le 27. 97, Beau temps. Pluie et grain. Brise de S, E ° 1 # 4 # #l 1 \a 28. Petite pluie. Houle, Jolie brise de S.. £ # | 1 #l 1! Orage. Des éclairs et de la pluie. EL 29. Beau temps. Mer grosse. Brise de S, E La corvette est échouét: # # # À 4 heures du matin, sondé p bra fond. A 4 heures 10 mi- . LE L nutes nous n d me: A “banc à de ble “ de ve x hs de 30. Mer moins grosse, Bon frais de S, O. et S. S. O 1 4 | # # fi la pointe Divy, à l’embouch de Ia rivière Krisna ( côte de Golconde | 376 SÉJOUR A MAZULIPATNAM ET DANS LA BAIEUE CORINGUI [COTE DE L'INDE]. (année 1830.) THERMOMÈTRE DE RÉAUMUR. . BAROMÈTRE. rt Se ee : pie ue 6 heures 3 heures de lalume, | 6 heures 3 heures PRE 9 heures. Midi. he 6 heures, Minuit. a 9 heures. Midi. RS diode Juillet. 1. 0] u " [) u # f u # 1 $ > 1h 1 1 l) D 0] # #l nl nl n 4: # # # [) (1 0) f “ “ # “ ” # fl # Hl # ( 1 1 “ # fl 5. «“ # # # # ul ne à 1 ” 1 1 6. # 1 u 1 # ( (@) D U # n ni 7. u «|, 1 ul # “ u 1" ” nl 1 # 8. # 7 ul 1 “ # 1 1 # # p] 9. #l # # # fl # # 0] 4 n nl 10. 23° 0. 23° 0. 23° 7. 24° 0. 23° 5. 23° 2. “ir 5, 27711) 5. 27711! 5. 2711! 5. 27? 11° 5. st: 23, 0. 23. 2. 24. 0. 24. 0. 23. 7. 23. 2. 17,11, 5, + 00 à POLE 27.11. 5. 27. 11. 5. 27.11. 3. 19. 23. 4 23. 2. 24. 3. 24, 3. 24. 0. 23. 7. 7,11, 0. STEt. o, 27. 11-06, 244: 8. 27 #5 13. 22; 0. 29.5, | 958,5. 23, 5. 24, 0. 23. 7. D tit. o. 2140. 27.-11:0. 27:11. 0; 27. 11, O0. 14. #2. 0. 29. 4. 28..0: 23..2. 23. 7. 29. 7° 7,10. 5, 27:10. 5. 27.10. 5: 275406 7 27#10. 7. 15. 22. 0. 23. 6: 23. 0. 43. 2. 23. 0. 22. 9. 11, 0. titi A7. 11: 6: Si 0 a7, 11.0: 16. 21. 0. 22. 0. 22.7. 23. 4. 23. 2. 29. 5. #11, 0, 211,0 27. 11. 0. 27. Ts be 27. li 5: LT 22, 0. 23. d 24. 5: 25. 0. 24. 7. 23. 5. #, 0, 0. 28. O0. 0. 28. O. O. ser: 0: 0: 28. O0. O. 18. sa rs, 23. 2. 25, 7. 25. 9. 25. O0. 24. 0. # 0. 0. #7: 11:58, 27:-11::0. 7:41: D5 27. 4h 0: 19. 29. 0. 23, 4. 25. 0. 26. 3. 25. 7. 24. 3. 7,10, 5, 27. 10. 5. 27.10. 7. 27.14. 0. 27.11. 5. 20. 23. 0. 24. 9, 25. 0. 26. 2. 25. 7. 24. 5. 11, 0 #7. 11. 0. 27. 10. 4. 27.10. 4. 27. 10. 0. 21. 22, 0. ST: 25: 2. 26: 7: 26. 0. 24., 2° @ |10. 4. #3; 10: 4. 27. 10. O. 27.10. 0. 27. 10. O0. 22. $2. 0, 23. 0. #4.-3. 25. 0. 44. 2. 23, 7- 7.10, 0. 27. 10:10... À: 27.10. 27.10, 0. 27. 10. 0. 23. 23. 0. 23. 2. 24. 0. a 7. -23 2. 23. 0. . {10.0 27.10. 0. 27, 10, O. 27. 10. O. 27,10. 4. 24. 22, 0. 23; 0. és, ah 7. 23. O. 23. 0. 7,10, 0. 27, 10. 0. 27. 10. 0. 27 10. 0. 27.10. O. 25, #3. ©. 23. +, sa. 5. 25. 0. 24. O. 22. 7. 10. 0, HOME 27.:-0: 7 2% T 27. 10. 0. 26. 23. 0. 23::k: s5..0. 25. 9. sé 7. 23. 3. 7.10, 0, 27. 10. 0. 27. 9, 5. 27: 9, &. 27. 10. ©. 27. 23. 0. 24. 0. 25. 0. 26. 0. 25. 2. 24, 2: 7:10. 0. 27. 9. 5. 27.9; 5. 27. 9. 5 27. 9. 7. 28. 33:-0. 23.5 24. 5. 25. 0. 94. 7. 24. 0. € “10, 5, | st. © 27.54. 6. 27: 1 0. SL. 0: 29, 29.7: 25.1, - r PE 24. 9, 24. 0. 23. 5. 12, 5, 27. 11.5 27. t4. O0. a7: Et 0, 27:11. S 30. 22. 5. 22. 0 28.7. 24. 2, 24, 0. 23. 0. it. 9, M. Et: 9: 27. Et 7: ss. ET 28. 00. O. 31. 22. 9. 23. 24. .0 24, 2. 23. 2. 22, 7e 0. 5, #8. 0.6 nS:. 0, 7: 28. O0. 7. 28. O0. 5. 378 SÉJOUR À MAZULIPATNAM ET DANS LA BAIE CORINGUI [COTE DE L'INDE]. (année 1830.) POSITION GÉOGRAPHIQUE}; COURANTS ÉTAT DU CIEL ET DE LA MER, À spi. jo À" MLLES naUTIQUES, por hiéené PRE TR — froauss. DIRECTION DU VENT Laüitadé Longitude en M 4 L dans les vingt-quatre heures. nord. est. NE Juïllet. 1. | Mer très-houleuse, Bon frais de S. O. et S. S. O........ srehes La corvette est échouée, D E 1 0] 2. | Mème temps jusqu’à 1 h. du soir, Légère brise S. O. Presque calme. 1 1 M |: # 0) 3. | Belle mer. Bon frais d'O. S. O, A midi, presque calme 1 1 Æ : 4 0 4. Belle mer. Petite brise de S. O. Lisa: de grains fl # + u “ 5. | Beau temps. Belle mer. Légère brise de S. O U [) ML. 1 ul 6. | Beau temps. Faible brise de S, À 4h. du matin, jolie brise d’0.S. O. ñ u 1 | 7 n 7. | Très-beau temps. Brise de S, S. O. Pend. la nuit, jolie br. de S. O. " ” Œ 0 u 8. Mer houleuse. Le matin, bonne brise de S, O, Le soir, faible brise. fl 1 JE ll 4 ° 9. | Pendant la nuit, temps couv. Petite br, de S. O. Bon frais de S. O. nl 1 Æ | { u 10. Temps couvert. Pluie et grains. Belle mer, Petite brise. ...,..... “ vl JE L: 1! H it, Temps couvert. Belle mer. Bonne brise d’'O. S. O Mouillé à Mazulipatnam. UE ] u 12. | Temps à la pluie. Petite brise d’O., variable au N. N.0.,....... . ! Le : , . 13. Temps assez begu. Belle mer. Petite brise de S. O. ............. 1 4 à. ll U 14. | Pluie continuelle, Bôn frais de S, O. et S. S, O. Grains très-forts.. . 1 # s : 4 l 15. Temps nuageux. Petite brise d'O.S. O., variable au S............ 1! ! à Là 0) 16. emp t et à grains. Éclairs dans VO #16°25 0” x 79°52 o 2}: ll nl 17. | Légère pluie. Brise de S. E. Calme pendant Ja nuit... ............ Mouillé dans la baie de Coringuil ! ! | » : 18. Beau temps, quoique couvert. Petite brise 11 4 L 4 19. | Beau temps. Belle mer. Vent de S, Bon frais " ” a ’ 20. | Beau temps. Belle mer. Petite brise de S. O 1 , a. ‘ 0 21. | Beau temps. Ciel couvert. Vent à PO. Petit frais. ............... 1 x ; : 4 # : 22. | Même temps. Forte brise d'O... n ( : 0] u 23. | Même temps, Forte brise d’O. S. O. et d'O # # ne : L. u 24. | Pluie par intervalles. Forte brise d’O, S. O: ” Û FE: ñ + 28. Temps couvert, Bonne brise de S, O " # d : Il [] 26. | Beau temps. Bon frais de S. O. et S. S, O 1! ; 27. | Bon frais de $. etS. S. O. pendant Ia nuit, Bonne brise de S. O.… [ER k 28. | Temps couvert, Petite brise d’O, S. O0... VAE £ 29. | Pluie dans Ia soirée. Petite brise de S,O... J ” u 30. | Temps couvert. Pluie, Brise de $, S. Q. , variable au N. 0... n : 34. | Pluie continuelle, Mer houleuse. Brise de S, O................. *15.12,30, [+81-50: 0° REMARQUES. Pendant eo , aucun acc les instruments ont été démontés, pour qu’il ne leur arrivât On travaille à mettre la corvette à flot. Mèmes travaux, Mèêmes travaux. Le 6 au matin, la corvette est à flot, À neuf heures du matin, mis sous voiles. Resté toujours en vue de la côte, Mouillé devant Mazulipatnam , à 5 milles environ ded’entrée de la rivière, Mis sous voiles à quatre heures du soir. Mouillé dans la sal de Coringui à sept heures du soir, à 5 ou 6 milles de l'entrée | e la rivié Le temps - du brises de avous eu souvent d £ vées À me régulières au mouillage. a été LT sages mais » ee nuageux. Nous avons éprouvé de u m À Mis sous voiles à 11 heures 30 minutes du matin, 579 580 TRAVERSÉE DE CORINGUI{ YANILLE. { ainiée 1886) THERMOMÈTRE DE RÉAUMUR. ra siéinièass: > a Fe _ 6 heures . 3 sa 3 heures és si de la lue. À 6 heures *; Sté du matin, TRUE as du soir. M ec : TS er Midi. FR 6 heures. Août. 4 22" 5: 25° 0. 23°. 23°-0. 23° o. 22° 7 28? 0! 0. 28? 0! 0. 28? 0! 5. #8? 0! 5. 28? 0! 6. re si mie Li. à a AN 2 Me 8. 1. 0. 28. 1. O. 28. 1. 0. ft. 0. 28. O0. 7. 3. on dl ssrrle 24.-0. 24. 2. fa 5 # Mio. 28. 0. 5. 28. 0. 0. 28. 0. 0. 28. 0. O. 4, 23. 3. 23. 5. 24. 0. 24. O. 23. 7. 23. 3. #8. 1. 0. ni à dé: 6 re se. à. à 5 23. 5. 23. 5. 24. 0. 24. 5. 24. 0. 23. 3. © 18: lé LS PR ds SE ES - à 6. 23. 0. 23. 5. 24.3. 24.. 7. 24. 2. 28. 1, 0 28. 1. O. 28. 1. O. 28. O. 7. 28. 0. 7. 7 23. 0. 25. 2. 23. 2. 24. 0 24. 0. 23. 6. Mis. ds à a: à PET Sa. 2: 0: 8. 22. 73 23. 0. 23, 2. 23. 2. 23. 5. 23. 3. 28. 1, 0. 28. 1. O. 28. 1. O. 28. 0. 7. 28. 0. 7. 9. 22. 5, 23. O0. 23. 5. 23. 5. 23. 3. 23. 2. CPS Lis PORT se hi 20. 057: 10. 22. 3: 232 5. 24. 0, 24% 0. 1#.. 2. 23. 0. Ci + CT 28. 0. 7. 28. 0. 0. 28. 0. 0. 11. th. 3 22. 5 24. 0. 24. 2 23. 6. 23. 0. Nr FA ben FPE nu à 12. 22. 0. 22. 7. 23. 3. ds. 7 24. 0. 23. 7. E) % 1. 0. PEER APE décide PRE NS 13. SG 23. 0. 23. 0. 23. 5 35. 7. 23. 0. [0 1. * RP 28. 1. 0. 28. 1. 0. 28. 1. 0. 14. 22. 0. 23, 0: 23. 0 23.4 3, 23. 0. 22, 58. | ue. 0. 5, 28, 0. 5. 28.0. 5. 28. 1. O. 28. 1. O. 15. 21: Di gr 3 22.0. 22; 3. 23. 0. 22. 5. tt: 0. TETE “a: 6: 5: 28. 0. 5. 28. 0. 5. 16. 23. 0. 923: À: 24, 0. 24. 0. 24. 5. as 7. L'ATPR RER, Mu à PRE Mon cb É7a 23; 0. 23. 0: 23. ©, 38 5: 23:-3. 23. 0. 8, 0. 5. PET RE és: éd à 18. #3-"0: 23; © 25. 5, 24. O0. 24. ©. 24. 5. 8, 0, 7. vip PR suce: sé bu à: 19: 2 23..5: 24. 0. 24.2, 24.:9. 24. 0. @ .. sn FE dc ei sé:sù “is 20. 2.0, 83, 0: 23.: 0; 23. 3 #3 7: 23. 5. 18, 0, 5. és. 35. PROCRE. 28. 0. 5. 28. 0. 5. 21. #1. 0. 25. 0: 23. 0. #3: à: 28. 7. 23:17: 18, 0, 5. sé * ée d:6: 28. 0. 7. 28. O0. 7. ee © À 21. 5. #2. 0 #8. 0. 23. 4. 25. 5. 23. 0. 0, >. y 2 sé ne à 28.0. 7: 23. 23. 0. 25.7; 23. On 28, 4; 24. O. 29. 5. , Fren TRE er de it. 0 db Lu 0e 24. 23. o. #5. 5: 25.: 24. 0. 24. 0. 23. 7. Che FR de à Lo EE à PORT 25. 22; 5: CE ES 23. 0. 23: 7. 24. O. 23. 0. 8.1, 0, ie Pre PORT 28. 0. 9 26. 25: 0, 23.0. | 23.8. 24. 7. 25. 0. 23. 5. M. 4, o. Ré ve A5/t éo.:5 70 bis 0: 27. *#.:0; 22, bd 23. ©, 23. 0. 23; ©. 23. 0. € 28, 0. 5. FER NÉ: 6:60: 28. 0. 0 28. 0. 0. 28. EE 22. 0. 24. 3. 25. 0. 24. 3. 23. 2. 18, 0, &. CS FE “did PRE 29. | 25.0. 23. 0. 24, 0. 24: 0. #4. 5. -| 25,7 M4, 9. Fee uns RE ns CO à rase, ru _— or Ds at 5, 27.11. 5. 27.11. 5. 27.11. 1. 27,11. 5. HER Pen 0. | 25. 0. gel _. HÉTE 26 an [1 5. 27.11. 0. 27.11. 0. 27.11. 0. 27.11. 0. de 582 TRAVERSÉE DE CORINGUIMANILLE (année 1830.) 385 ÉTAT DU CIEL ET DE LA MER, Ce ss ju D re. a pr EN pa" ÉPOQUES. Se TS DU VENT Ltd Lhngitéli 1 ; s k REMARQUES. es vingt-quatre heures, nord. + Fe NE Août. 1. Témps couvert, Forte pluie. Mer grosse, Brise inégale. .......... k12°57 24 |xg3°21 10 | 2 0! # 1 # 2. | Temps couvert. Pluie. Mer houleuse. Bonne brise de S. O........ 10.58.26. 84.53.28. | O4. Fo) 4" 0. 8. Ciel nuageux. Mér très-dure. Bon frais dé À SA : PPS PR PR D CINE 9.49.94. 86.46. 0.1 2.0. . 0, # 7. 0.) # 4. Temps à grains. Mer houleuse. Même vent 8 0. 0. 89.15. 0.1 3, 00! ” |27. oi » 5. | Beau tehps. Ciel nuägeux, Mer un peu houleuse, Même vent... 6.40.10. | 91.38.18.1 330) ” 1 3" 0.| Gouvernant sur la grande Nicobar, Doublé Ia pointe S. de cette île à midi, 6. | Beau temps. Le ciel nuageux. Belle mer, Jolie brise............. 6.33.12. | 94. 8. 0.400) » # |14. O0.[ Entré dans le détroit de Malaca. On a pêché une dorade. À Beau temps. Belle mér, Calme. . 6.59. 0. 94.52. 0.| 4 pol. | 21.0) r Beaucoup de trones d’arbres flottants couverts d’oiseaux. 8. | Temps nuageux. Belle mer. Calme. Faible brise 6.34. 7.1 96. 5 0.1 #3! [11° 0.131. 0] A 6 heures du soir, relevé Pulo-Bouton à V'E. 10° N. 9. Même temps. Belle mer, Brise variable 5.59. 9. 197.26. 0.| 3 ho) ” 1! 1 A 4 heures du soir, relevé Pulo-Laddas au N. 2 E 10. | Beau temps. Éci. dans la soirée, avec forte pluie. Belle mer, B. folle. 4.38.39. | 97.50.56. | 220 | 10, 0 # |15. 0.| A midi, Pulo-Pinang N.13° E. Pulo-DindingS. 56° E. À 6 h. du s. Pulo-Garra S.24°0, 14. Temps couvert. Belle mer. Jolie bise: Quétuel grains..... ns: 3.13.44. | 98.30.25.| 2 Ml 4aol:1. 0.) r Mouillé pour Ia nuit par 19 brasses, 12. | Beau temps. Le soir, des éclairs. Belle mer. Faible brise... F x 251.34. | 98.50.31.| 1 [) ul ” En vue du mont Parcelar. Plusieurs bateaux malais en vue. 13. | Légère pluie. Des éclairs. Belle mer. Faible brise... .…...... .... | A midi, cap Rachado N. 13° 0. 4m M 1 1 Mouillé pour étaler le courant à 12 milles de Malaca. 14. Ciel orageux. Belle mer. Petite brise... Mouillé à Malaca. 4 1 # #l Appareillé à 7 heures du matin, mouillé à 9 heures devant Malaca. | 15. | Beau temps. Petite fraîcheur # | n CE à 1 4 7 À 3 heures du soir, appareïllé de Malaca pour Sincapour, 16. | Beau temps. Faible brise. Quelques g A midi, mont Formose Si 81° E. LUE ” : Da toe des ls {Had et dn mont Mbor 17: Temps couvert, Pluie et grains, Brise très-variablé. ....,,.,..... midi, Pulo-Pisang S. 71° E. Mo LES PO # En vue de 1a grande et de 1a petite Carimon. 18. | Beau temps. Jolie brise, Le Mir tal 8. LC Tige hp y ea à 0 (1 # À 10 heures du soir, mouillé par 7 brasses devant Sincapour. 19. Même temps. Faible brise de S. E. La nuit, calme plat. Le temps, pendant boire séjene.s sur cette runs a été très-variable. Nous ayons 20. | Mème temps. Ciel couvert. Calme plat. pe en ps tempérainte shéete Fe le jour, maïs fraîche et légèrement 21. | Beau temps. Petite brise de S. et de S. O. pendant la nuit, Résultante _ courants MR | Liid pendant la n 22. | Beau temps. Brise fraîche de S. O: mont Pare L Fr QE :s 23. | Beau temps. Brise de S ; 1 Te — 24. | Beau temps. Brise variable. Calme. 25. | Bean temps, Belle mer, Faible brise... D: es ’ u |'{f 4 | v | [A5 du m, mis sous voiles, À 7. du s., mouillé par 14 brasses, Marées viol 26. | Mème temps. Le soir, orage, Faible brise d'E..,,,,,,.,....:... : ! # “ s A 5h. du m., missous v. À 1 h. du s., mouillé d y t appar. de suite après 27. :| Temps couvert, Pluie continuelle, Brise deS. .............. * 3: 3, 0, | +102-37.48: tes: ; u n En vue du mont Barbucet. Aperçu Pulo-Aor. 28, | Mème temps. Ciel nuageux, Jolie brise. ...,,.,....... SU | B:49:4 2: 103.22. 0. 25/0) 4 1 118. 0.| Sondé par 34 brasses, fond de sable, 29. | Beau temps. Jolie brise de S. O. Ma... US qu % 7.20. 4: | 104.11. 18: 2.55" u # nl Sondé par 37 brasses, fond de sable. 30. | Temps nuageux. Pluie continuelle, Go. ts 92.40.56. | 107. 9. 0 3." 1. 125. 0! Des éclairs dans le S. O 31.. | Temps ert et à grains, Des éclairs, Belle mer... Re | 1110.48. | 108.56 0: 2.18. ; 1 # Sondé par 90 brasses sans trouver fond. Les 384 SÉJOUR DANS LA BAIE DE MANILLE [ILEUÇON, MER DE CHINE]. (année 1830.) THERMOMÈTRE DE RÉAUMUR. BAROMÈTRE. nes 6 heures 3 heures 3 heures dl 9 heures, Midi. LÉÉ 6 heures. 9 heures, CEE 6 heures, Septembre. pe 22° 7. 23° 0. 23° 0. + ME À 23° 2. 27211: 0 2711" 0. 27711 0 $; 33: 0. 3: 53. 23:35: 240 24. 0. 28. 0. 0. 28: 0% 6 28€ -0:"0: …. 23:60; 23.5: 24. 0. RE. 0: 24. 2. 2701545, 27-44; Rs Lt::7 4, 22. ©. 23. 0. 24. 0. 24: :5. 24. 0. 28. 0. ‘h: 28:70: 5: 28. O0. 5 5. 23: 0: 23. 6. 24. 0. 24. 3. 24. O. 28. 0. 0 28. O0. O0. DTA BE 6. 23: 0. 24. O0. SE. 24, 2. 23. 5. 27.10. 5 27:11: 0: TSH Où Te 22. 7. 23. 5. 24. 0. Sa 6: 23. 7. #7, 11.-8 2444. 5. 31: 5 8. 23: 0: 24. 0. 24. O. 24; 5, 24. 0. 2F1t:0 2744: -0 27.11. 0. [À 32. O0: 25; 0: 23:74 23:58; 23. 0. 21:10: 4: 27.10:-5. 27, 40..:8% 10. 22. 5: 3; 0 24. ©. 24. 0. 23. 6. | 27,11. 0. 27.11. 5 27:41:55. st. 22. 5. 23, 0, 35, 4; 23:14 24, 0. E) 21155 27.11. 3. 27.11. © 19: 23. 0. 23. 0. 297 24. 0. 38. 7. 27:41: 0, 27.11. O. 27.11. O. 13. 53;0; 23, 0. 23. 5. 24. 0. 24. 7. 272.10, 5. 27,10. O. 27.10. 0. 14. #2: 0: 23. 0. 23.7 24::0; 24. O. 27:10: 0: 27.10. O0. 27.10. O. 15. 25. 0 24. 0 24. 3. 25. 0. 25. 0. 27,10. 5. 27.10. 5 27.10. O. 16. #5. 0: 24. 0. 24. 7. 24. 5. dés 8; 27. 10. 0. 27.40: 0: 27.10. 0 27: #3, 0. 24. O0. Fa,:5, 24. 5. 24. 0. 87: 10: 5. 27.10. © 27.10. 0 18. 22. 0. #5: 5. 23: 5 24, 0, #3, 2 #7:10;-5: 27. 10. 5. 27.10. 3 19: 23. 0. #3. 3: 23. 5. 24. 0. 24. 0. sit: À. 27. 11. O. 27.11. 7, 20. 22: 5 23. 0. 24. 0: 24. 2. 24. 0. STSUIS 0. 27.11. 3. 27.11. 0. st; 22, O. 25. », 24. 0. 24. 5. 24. O0. RTS LOST, 27. 10. 7. 27.10. 5. 1 2%, ©. 22. 7. 24. O0. 24. 5. 24, 0. F7, 415 27.11. 5. 27. 11. O. 23. 22, ©. 22. 5. 23. 0. #5; 2; 24. 0. 27.10. 5 27.11. O0. 27.10. O. 24. z3. 0; 23. 0. 23. 3. 24. O0. 24. 0. 21:40 0. 27.10. O 27.10. ©. 25: st: 7. 22. 0: 235: 3: 23, 6: 23. 2. 27.10. 0. 27. 10. O. 27.10: 5. 26. 22, O0. 22. O0. 22. 7. 23. 0 23. 6. 27, 9. 3 27.95 0 97. 9. O. 27. 22. 0. 29. 3. 22. 7. 23. 3. 23. 4. 27. 9. 3. 27. 8. 0. Sh 8. 5 28. 22, 0. 22, 5. 23. 0. 23. 3. 23. 5. 27. 9. 3. AT: PET 27. 10. O. 29. 25: 0 23: 3, 23. 4. 23. 7. 24, 0. 27.10. 5. 27.10. 5. 27.10. O. 30. 23, 0. 23. 5. FS: % 24. 0. 25: 3. 27. 11. 5. 27.40 7, 27:10:47: 586 . SÉJOUR DANS LA BAIE DE MANILLE [IL UÇON, MER DE CHINE]. (ANNÉE 1830.) 387 ÉTAT DU CIEL ET DE LA MER, POSITION GÉOGRAPHIQUE! : À Mipi. ÉPOQUES. DIRECTION DU VENT RE Longitude F REMARQUES. dans les vingt-quatre heures, nord, est. NE S. E. 0. « ri D. Septemb. Temps couvert. Pluie. Quelques grains. Faible brise... . .. FE Le DT *x12°48° 0° | 111° 2° 0 0] # nl 2. Même temps. Pluie par intervalles. Mer houleuse. Brise fraîche. . 13.41.45. | 114.48. 0.1 # 30° 0 1 3. | Beau temps. Ciel nuageux. Belle mer, 14:13. 0. | 117.43.40. 080) y UE: © DT En vue des côtes de L îles voisines. 4 Beau temps. Mer houleuse. Jolie brise d’0, S. O Mouillé à Manille (tle Luçon). # ] ll Mouiïllé à Manille à une heure du matin, le 4. 5. Temps couvert. Temps à grai lant1 it. Petite br. d’O.S. O. 1! nl la ” # “ Pendant ce premier mois de notre séjour # Manille, le temps fut très-variable. £ : | Les brises, js se, soufflaient de l'O. et du S. O. Hi y eut quelques grains de forte 6. Pendant Ta nuit temps à gr. Pluie continuelle, Jolie brise de S, O. | pluie. Le 27 e le 2,un un coup" de es deS. 0. re accompagné de torrents de pluie . O. Pendant les premiers jours LÀ TT. + à à Pl: » +1 rs s sn P j E Es F Brise de dehÉStE .. ee de Par — EU du mois ‘d'octobre, nous + pe encore gs : grains de cette direction, o” s bri e N. prévaluren ” 8. | Temps couvert. Pluie sans vent pendant la nuit, Petite brise de S.| Branca à Manille.........: | 1 [88,2 se .s de t'et le temps fut plus eau. 9 Temps couvert. Mé pendant 1 it. Petite brise d’O EL un 0] . 10 Ciel couvert, Beau temps. Calme il ci L (] 1 ll 1 1 11. | Pendant Ia nuit des grains. Jolie brise d'O. variable au N, O0... I! , à ! ! ul : 12. | Beau temps presque calme. Vent du S.E as St rs l 3 a L 0 l 1 i | ; 13. Pluie pendant Ia nuit. Mer houleuse. Bonne brise d'O............ # : ki 1 pl 1 D #4. :E Ben temps. Faible brise d’O. variable au S. O # 1 ! 7 n ul : J 15. | Beau temps. Petite brise de N Il : ? 1 ul ul , # 16. | Petite brise de N. O.. l : . () ü u : À : IÈ Variable à l'O. Même brise. ll Il S è LI ll pr 1} 18. | Mer houleuse. Bon frais de S, O, et O Ü ; 0) u 1 0 19. Forte pluie. Mer houleuse, Jolie brise de S. O. et S ( 4 : # ll # 1{ 20. Petite brise de S. O. variable au S, 1 ! k # # ! < s |, St. Beau temps. Pendant Ia nuit forte pluie, Brise de N. O...... RTE Il . | - ! 1 1h, 22. | Pluie et grains, Vent de S. Bon frais de S. O ul 1 | () ” " 1 | fl 23. | Pluie pendant 1a nuit, Grosse mer. Bon frais de S.O.,.,.....,.. # s ; | * 4 0 24. | Pendant la nuit pluie et vent. Grand frais d'O # : : £ # H " | ] 35. {Mer houleuse, Grand frais dé SO: : 42.155... 1 nu.2. 1 : | u “ u 26. | Meme vent. Grosse mer, # : # ü l 4 ë 27. | Temps à grains. Les vents santant du S. Grand frais au S. S. O. La u : ‘ u u 28 r très-grosse. Coup de v r "A * ; Pendantia nuit pluie Rs frais de 8. O. variable au 8, S. E. ! A 8 ' osse. Coup 1 A . 29. | Grandirais de 8.0, Pandestisanit, petite brise de SE... :... u LE mou &. la 30. Ciel couvert. Bean temps. Pendant la nuit, pluie fl : Î ll nl 1 she 88 SÉJOUR DANS LA BAIE DE MANILLE [ILE LUÇON, MER DE CHINE] (année 1830.) 389 THERMOMÈTRE DE RÉAUMUR. vd BAROMÈTRE. a nn MSP REEE EE ch om — ÉPOQUES. PT D heures -# Le | 6 heures S'hgires FRE 9 heures. Midi. ES 6 heures. Minuit. | du matin. 9 heures. Midi. a a. 6 heures. Minuit, = - ——__—————_—_— | ———— ment Ÿoég m L Octobre. ss 7. 23° 0. 24° 0. #4" 2. 23° 5. 23° 3. 2711 5. 27°11° 5. 2711 5. 27°11° 0. 27711 0. 27711 », 2. dt: 5 a22..7: 23. 4. 24. 0 24. O 23. 7. @ 27,11. 0. 37.11. 0. 27; 41740 FTNES 0 AT, JU EE 87. 1125: 3. 29. 0. 23. 3. 24. 0. ah: €: 24. O 23. 5. 27,11. 0. 7-11 27. 11.58 27:14, 0. 29:10, 0: 27. 10. 3. 4. 23. 0. 23. 4. 24. 5. 24. 5. 24. 0. 23. 5. 27,11, 0. XPRITE ITA #7, it. 6 #7. 44: 0: 27, 1:50. # 22: 5. 23.%0. 24. 7. 24.43% 3. 0. 23. 0. 17.11. 0. 711: € 27.40. 5 27.10, à: 27.10. 5, 27. 1050. 6. 23. 0 dE. 3: 4: 34.0. S4. 3. a: 7 27,11, 0. 27. 117.0, ET: is: 27.415 8 27-14. 0, 17,11; 0, 1: 22. 0. 29. 5. 23. 3. 24. 0 23, 7, 23. 0. 27,11, 5, PE à “À 27. LES 27. 11. 3. AT: 14: 0: 37. lis © 8. Li HR? Se Der À 29. bd: 24. 0. 25: 1: 22. 7 27,11. 0. 2:14: 0: 27. 10. 5. 27.410. 5. 27 10: É; 27, 41570: 9. 22, 0. 23. 3. 23. 5. 23. 7. 23. 7. 22. 5. D 12711. 0. 21:11: 6; ATSTE TE A724: 0: 27: 14: 0% 27.11. ©. 22. 0. 23. 3 24. 3. 24. 3. “À: 6: 23. 3. 27,11, 3. (TETE 7 27: 141, 5, CURE E 7 A 27712: 6: 7.110. 21. 3. 22, 0. FRA 24. 0. 23. 7. 23. 0. 9.11, 3. 27.11; 5. 27.11. 5. 27.11. 0. #9, 11. 0: 27.11. 0. 21. 4. 22, 0. 23. 5 ss 7. 24. 0. 23. 5. 1,11. 5. 28. .0, 6. 28. 0. O0. SEAL: 7. 27.11. 5. #7. 11:75. 29, 3. 22, 5. 23. 0. 23: 3. 23. 5. 23. 0. 1,11, 0. 2h: 27. 11. 0. 27:11:60. A9S its 5 29. 1125, 29. 0. 29. 7. 23. B. 23. 7. 24, 0. 23. 5. 1,11, 5, S7:11, 5. 27. 11,50: 27.45, 0 27. 11. 0: 27. 11. 0. ste ai 7. 52. 0. 23. 0. 23. 5. 23. 0. 7,11, 0, 27. 1, ©. 27.10. 5. 27.10. 5 27,10. O 27. 10. 0. 22, 0. 22, 0. 22, 7. FOR À 23. 4. 23. 0. %,11, 0, 27-1155. 27.11. O 27.11: O £% 11. 0. 27:11:56, 22, 0. 23. O. 24. 0 24. 5. 25. 0. 23. 5. ® ri 5. RTS ANS. #7. $4. 3 fr ARS SA AIUR 27. 11: ©. 28: 0. $3: 5. 24; 0. 25. 0. 25, 24. 0. [e 0. 0. 28. 0. 0. 28: ‘9. 0. 27:11, 5, EE À PR A 27:11:46 23. 0. #3: 7: 24. 5 24. 5. 24. 3. 23. 3. EL 7) 27; 115 6: 27.11. 5 27. it: 3 LS PRE © PE À 27. 11:75, 23. O 24, O. 24, 5. 26. 0. 26. 0. 25. 2. M,11. 5, 2741155. 27: AUS 27.11. ©. ET: rer 0 Ts 1170 25.0. 24. O. 25, à #9: .0. 5: b 24. 0. 11, 0. 27. 14: 0, 27. 11:50: HS à 26e à 27.11. O. 27,11. 0 25.0; s4 0: 24. 5 26. 0 24. O0. 23. 5. M1, 0. #7: 11.5, 27, 14:55 2741: 0. #7 411. 0 2711: "0. 23, 0. 24. 0. 25, 0. 25. 0. 25. 3. 24. 0. 11, 0. Not Tr 27: 11,3 $#7st1. 0. ST; 14. 0: 27. 10 7. 22, 5. 24. 0. 24, 7. 25. 0. 25. 3. 24, 0. RTE 0. #7: 11.6. 27.11. O. 27.11. O 37.10; 7: 27. 1087. 23. 0. 28.7. 24, 0 25. 5. 25. 7. 24. 0. € [11, 0, HET TA À 27.1. 5. 27. 14. O0. 47.11. O0. #7. 1450: 23. 5. 24. 0. ok 7, 28. 0, 25. 0 23. 7. [a 3. 21:11: 5, 27. 1.5 27.11. O #7. 1110: 27.16" 0 24. 0. 24. 0, 24. 7. 25,3. 25. 7. 24. 3. [t. 5. 27. 11. 7. a7 hs: 7, 27.11. 5. tir. 6. 27.11. 0. 24. 0. 24. 5. 25. 7. 26. 0. 25. 7. 23. 0. lt, ” 27.11. 5. 27.11. 5 27.11. 0. 27.11. O. 27. 1h 5 24. 0. 24. 7. 25. 4. 26. 0. 26. 0. 24. 7. RE 27,11: 4, #7. 11,17: 27:11 7% 27.11. 5. stats. 23. 7. 24. 0, 25. 5. 26. 3. 26. 0. 25. 0. “u, 0 HI À 27.11. O 27.11. 0 27.10. 7. 37:10: 7: 24, 0. 24. 3. 25. 3. 25. 3. 25, 7, 24. 3. [ts 27.11: 5. 27:11: 3 27.11. 3. 27.11. O 27.11. 0. PR 590 SÉJOUR DANS LA BAIE DE MANILLE [IEÏUÇON, MER DE CHINE]. (année 1830.) Fe : POSITION GÉOGRAPHIQUE] ion. COURANTS ‘ ETAT DU CIEL ET DE LA MER, À MIX : . [user Fe MILLES NAUTIQUES, ÉPOQUES, DIRECTION DU VENT te Fi k à REMARQUES. dans les vingt-quatre heures, PPS pee NO. : # 0. Octobre. js Beau temps. Ciel couvert, Pluie, Petite brise de N. O......,..... Mouillé dans la baie de Manille | 1 7 # ! Pendant ce mois, le temps a été généralement beau, mais lourd, et 1 eur 2. | ménage cnntausouoso) |" h,),), mn fa midi made cine < Femps couvert, Bonfrais de S.Q..... ce 0, 25 0 cu o vo ee k 4 L 2 L d fl # den es accompagnés de tonnerre. Les courants de jusant, don itesse F était parfois considérable tent vers Île 5 t as sentir. 4. | Beau temps. Calme plat 1] ) ' fl ll 1 Pend s dix iers jours, des brises de N. et bles con: A se, s. dr ni Ca de 5 ce F PF 1 Às . à s semblent annoncer que la mousson de cette partie est tout à fait établie au Targe G. | Brise de N. Des grains accompagnés de pluie....... ........... # ; hi À à 1 1 7. | Beau temps. Jolie brise de N. E........ 1 # à 4 # H. 8. | Mème temps. Brise de N. O. # Q A L " ” 1 9, | Beau temps a Q À LT u l 10. Même temps. Petite brise de N. pendant {a nuit.........,....... ml É A à 3 11 11 Beau temps. Brise de S 1 El dù # Q Il . +, Beau temps. Le s.,temps couv., br. deS,, pluie abond., écl. dans fe N. 1! . AP d (4 Q 4 13. | Très-beau temps. Pendant Ia nuit, calme > l di il ” ” e 14 Beau temps. Petite brise d’O nl x Æ S # 1 ; 15, | Beau temps. La nuit, pluie. Jolie brise de N. O à u d u u 16, | Beau temps. Presque calme pendant 1 ” Il A. ? # ( AT: Mèmes circonstances à fl d ll n mn 18. Beau temps. Faible brise d’O. u fl à | 1 # # k 19 : Beau temps. Calme. Le soir, jolie brise de N. E. La nuit, calme... nl 4 4: s # # PE 20 Petite brise de N. O. Pendant la nuit calme, petite pluie........ 1 Il Ë k d “ # , 21 Temps couvert. Brise de N y W j l ! 1 1 29. Beau temps 1 W 4 l 1 # # 23. | Beau temps. Brise de N, E.. 1 1! a: # 1 # 24. Beau temps. Brise de N. E. Pluie pendant la nuit..,....,....... nl > FR . Il 1 25. | Petite pluie. Calme plat... ....... NES " " 4: fl ” u 26. | Beau temps. Petite brise deN,E.,......,. eee... n fl à: . 1 ” 27. | Temps à grains. Brise de N................ ni # l j 1 ” 28. | Beau temps. Calme SR See 1 . à : 4 # # 29, Beau temps. Petite brise de N.N.E..... mn ll d : # 1 # 30, Temps pluvieux et à grains. Pluie pendant a nuit... ............ n] j | 4 Le " 31. | Temps couvert. Petite brise de N. E..... r M l 7 | # ni PRE 5 392 TRAVERSÉE DE MANILLE A MACAO. SÉJOUR {MACAO [COTE DE CHINE | (ANNÉE 1830.) THERMOMÈTRE DE RÉAUMUR. BAROMÈTRE. 7 ÉPOQUES. 6 heures 3 heures 6 heures ‘ 3 heures PL. vous du matin. Where —— du soir, slam ir: à matin, 9 heures. Midi. A Minuit, Novembre. | k. 20° 0. 20° 5 24° 0 24° 0 24° 0. | 2740° 5. 27710 5. 27°10 O. 27710" O. 2710 5. 2. 21. 5 23. 0, 24. 0. 24. 0. 24. 3 (rar 0, 27.11. O. 27.10. 5. 27.10. 5. 27.10. O0. 3. dt: 5. 23. 5 24. 0. 24. 5. 24. 0 | 97.10, 0 27.10. 5 27.10. 5. 27. 9. O. 27. 9. 0. 4. 22, 0 23. 3. 23.-7. 24, 9 24. 0 2710. 0. 27.10. 0 27.10. 0. 27. 9, 5 27. 9. 5. D. 1.5. 22. 0 23. 3: 25.-&. 24. O. 17, 9, 0. 279.0: 275:9; 0: Là Fu 27.:9.::0; 6. 24e 0: 22. 0. 3 4. 23: -0: 29. 7: bac 8. 5. RE A 27 8.:-46. IS TE: EF 05% +. 20. 0. és; à. NT à 21. 5 | 27, 8, 7. 27. 8. 7. 27. 9. ©. 27.11. 0. _, TS À 8. SE: 0. 29%, 0. 22, 5 29, ÿ 21. 0 E) 27,10. 5. 37.10, 0: 27:11:0; 28; #5 0: 28, 0:-b: 9. 20. 0. 21. 0 22, 0. 22. 0. 20. 5. 28, 0. 5. 28. 0. 5. 28.0. 5. 28.0; 5, 28. 0. O0 10. 20. 0. 21. 3. 21. 5 21. 7. 20. 7. 28, 1, 5, SFA 6 26. 1-5 28. 1. 5 28, 1. 0. Lr, 20. 3 2% de 23. 0 21. 7 21. 0 23, 2, 0. 28. 2, O 28. 0. 0. 28, 2. 5 28. 2. 5 12. 19. 7 207 5 CFE 21. 3 21. 0. | *8. 3. 5. 28. 4, ©. 28. 4. 0 28. 2, 0 28. 0. 0. un. 20. 0. 20. 0. 21. 0. 1. 0: 20. 3. | 28, 0. 5. 28. 0. O 28, 0. 0. 58. 0. 0 27.11. 0 14. 20. 4 20. 5 21. O di..8 20. :7 7411, 5 28. 0. 0. 28: 0,°0: At "TS 27.10. :0, 15. 21. 0. 21. 7. 22, 0. 22, 0. 21. 5. 7.11, 0. 27.11. O. 27.11. 5 27.11. 5. 27.11. 0. 16. 20. 3 20. 3. 21. 0. DE EL 91, 0. ® L'r41. 0 2741; 0 CE ES À MORE ST ti: $ 27.11.57 à 19. 5 21. 0. 21. 0. ai. à. 20. 2. 11, 5. 27.11. 7 27,10. 0 27,10. 0. 27.10, 0. 18. 20. 0 20. 0. 20. 7. 20. 7. 20. 0. 18. 0. o. 28, 0. 0 28. 0. 0, 28. 0. 0. 27.11.-6. 19, 20. O0. +0. & 20: 3; 20, 5. 20. 0. 8, 1, 0. 26 1: 0, 27.11. 0 27:11: 0, E7-ti::3. 20. 19. 5. 19. 7 19. 7. 19. 0. 19. 0 (4, 0 28. 1. 0. 28. 0. 5. 28. 0. 5. 27.11. 3. 21. 16. 7. 17. 0. 18. 0. 18. 0 17. 7. ['h 4, 5. 28. 1. 5. 28. 1. 0, 28. 1. 0. 28. 1. 0. 2, 15. 0. 15.6: 16. 0 16.0 16: 7 Es 1. 5. 48:15; Ci mere À 28#1. O0. 8. 1.8 93. 15. 0. 15. 0. 15. 3. 15. 0 15. 0. ES 0. 28. 1. 0 28. 1. 0 28. 1. 0. 28. 1. O. 24. 15: O0. #B:0 16. 2 15. 3. 15. O. V1, 5, 28: +... 5: 28. 1. 5 28. 1. 7. 28. 1. 7 - 25. 15. 0. 15. 2. 15. 3. 15, 0 15. 0 [15 1. 5, Se LE: 28. 1. 0. CE-DRE PTE 28, 0. 0. 26. #5: 1, #5. 1: 16. 0. 16. 0 15. 3. ls, 5. 28. 1: à. 28. 1. 3. 6-1. 5. 28. O0. 5. 27... #4; 0 17: à. 18. 0 18. 0. 17. 5 és. 28. 1. 5 28. 1. 5. 28. 1. 5 28: 1.5 28. 18. 0. 18. 5 20. 0, 19. 5. 19. 0. 8, 1, 0, di 1: €. 28. 0. 5 28. 0. 0. 0, 28. 0. 0. 29. 16. 5. 17, 0. 17. 0. 17. 5 17. O M0. 0. 28. 0. 0. 28. 0, 0 28. 0. 5. 28. 0: 3 30. 16. 7. 16: 7 in, 17: $, 17. ©. Ma, 0, [FRE a: D 28.1; 3. 5.43 28, 1. O 394 TRAVERSÉE DE MANILLE A MACAO. SÉJOU MACAO [COTE DE CHINE} (année 1830.) 395 POSITION GÉOGRAPHIQUE); COURANTS ETAT DU CIEL ET DE LA MER, À mini, xasox | ©* MILLES NAUTIQUES, | ae} a ÉPOQUES. DIRECTION DU VENT : Latitidé Longitude 1 " REMARQUES, dans les vingt } +. \ s. E. 0. gt-quatre heures. nord. est. NE. ES :: Novemb. ; + Beau temps, Ciel nuageux. Faible brise. Mouillé à Manille, Î # ul nl . | Même temps. Belle mer. Presque calme gt À Ur 1 0] 7 . 0 1 0 or 1 4 3. | Beau temps. Calme et brises inégales. A14°46 54 |A117°3525| 1%, | 6m + 3" O.| La corvette appareïlle de Manille. 4. Temps nuageux. Houle. Brise de N. variable au N. E 15. 9.18./*117.23. 04 10, 1 ] n En vue du cap Marivelle, ; 20. À b= Ciel nuageux, Forte houle de N, Petite brise 15.47.49, 116.39.414 10, 10, 0, # 12. O. Eclairs dans le N. En vue de Ia pointe Capone. : #. | Beau temps. Mer houleuse. Brise très-variable 15.58.29.| 117. 3. 0) 210 1 8" 0! ‘y 7. | Beau temps. Forte houle de N. Brise de N. N. E 16.43.11.| 116.54. 0240), Lol , = | 2 04 &; Ciel couvert. Houle, Brise très-variable. 16.38.38. |*117.32. 04 21; # # l Le cap Bolinao en vue dans le S.E, EU 9. Ciel couvert. Grosse mer. Jolie brise de N. N. E 17.17.45.| 117.26.30. 2 °%, 0, (] (] 5. 0.| En vue des mêmes terres. 9, DA 10, Grosse mer. Grand frais de N. E. Fortes rafales 18. 0.12.1*117.57.30. ? | 0! y # nl La terre devant nous. 11 Même temps. Même vent. Petite pluie. ........,.,...,..,..,.. 18.18.30. |*118.13.304 % 73 0, u # " La terre dans le S. E. à toute vue. 123. | Même vent. La mer très-grosse, . 18.21. 0.|x118. 7.30. {) 1 t4: Mé ï nces. 17.59, 8.|*117.59.30. {l # La côte en vue, mais trop embrumée pour Îa reconnaître, 14 Ciel nuageux. Houle, Petite brise de N. variable au N. E......... 17.18.15. 117.20. 0: # 21. 0,1 En vue de la côte. 15. | Beau temps. Forte houle, Petite brise de N, NE .............. 17.34.37. |*x117.45. 0: ll | Idem. 16. | Ciel couvert et à grains. Mer houleuse. Brise de N. N. E......... *x17.44.36.|*x117.51. 04 : é Idem. 17. | Ciel couvert. Belle mer. Jolie brise de N. N. E *x18.36. 0.[*x117. 3: 0 ; ; En vue du cap Bojador. 9. 18. Ciel couvert. Mer houleuse, Bon frais de N,E 20.21.38.| 116. 1. 04% 0! y u 3. 19 Ciel nuageux. Jolie brise dE. N. E.. 21.45.28 113.17. 0. 1.30: 18. 0 2 sé Une grande quantité de bateaux pêcheurs chinois. 20. Ciel couvert. Belle mer. Jolie brise d'E. ........,..,.......... 22.13.40.| 111.54. 0. 1.304, Col, Fe Sondé par 30 brasses, fond de vase, La terre à tribord dans la b 91 Belle mer, Jolie brise de NE. et E. NE Mouillé à Macao. 1h * ” : Mouïllé devant Macao à 3 heures 50 minutes du soir. 22. Temps en partie couvert, Même brise. : 48 de Manille | —— #4: Ciel couvert. Brise de N. E. . Résultante des courants 74 0 Maëad, ii: rte té 1 ll #6. 7: 24. Beau temps. Jolie brise de N. variable. Hoae SES 25 Ados then. House lobe dE, à Les courants d’E. très-forts, % f ! 26. | Beau temps. Belle mer... ............ 1 L # ul nl é s | 27 Ne IC... ins unes ei oc e “ $ | , 0 u 1 hr 28 Beau temps, Jolie brise de S. et S, E 1 # | 1 u ml f ‘y 29. | Beau temps. Jolie brise de N.E. et N. N. E........ ............ ” ’ | u u n 1 30. Petite pluie. Grand frais de N..,......,.....,...... FRE PA 1 e | # il 1 : | | 596 SEJOUR À MACAO ET À TOURANÂTIE DE COCHINCHINE. (ANNéE 1830.) 597 ' THERMOMÈTRE DE RÉAUMUR. BAROMÈTRE. —— PSS RE ro ——— ét es 6 heures 3 heures de la lune, Ô heures 3 heures s de Qu 9 heures. Midi. Par 6 heures, Minuit. ET 9 heures, Midi. vod, 6 heures. Minuit. Décembre. *: 12° 0. 12° 3. 13° 0. 13° 5. 12° 5. 12° 0. 18? 0° 5. 28? 0 5. 28 0! 5. 26? 0° 0. 28° 0° oO. 28° 0! 0. : 13. 0. 13. O. 13.-8: Ï3. 5: 14. O0. 12. 7. 18. 1, 0 28 1:06 25.0.-%. 28. 1. 0, 28. 1;.0. 28; 1. O: 3. f4.: 0: 14 8 #5. 0, 15. O0. 14. 5. 14. 3. 18. 0. 0. 28. 0: 0. 28. O0. o. 28. O. O0. 28.0. 0, 28. O. 0. 4. 14. 0. 14. 5 15. 0. 15. ©. 14. 7. 14. 2. 8 0. 5. 28. 0. 5. 28. 0. 7. 28. 0. 7. 28. O0. 7. 28: O. 7. 5. 13. 0. 13. 5. 14. 6. 15. 0. 14. 3. 14. 0. M. 0. 7. 28. 1. O0. 28. 1. O 28. 1, 0. 28. 1. 0. 28. O0. 5, 6. 11. 0. ft: 0: #45; 12. ©. 12. 3. 1155 8, 2, 0. 28. 2, ©. 28. 2..5: 38. 2: #, 28: 2.5, 28: 2. 0, 5 PA 11. 0. 11. 0. 11. 2 12. 0. 11.8. 112 5. 18,2, 0, 28. 2. 0. 28. 2. 0. 28. 2. 0. 28. 2. O. 28. 2, 0. 8. ie +à ‘6: - rs is. ‘s. ia. É D #0, 5. 28. 2. 5. 28, 2. 5, 28. 2, 5, 28. 2. O. 28, 2. 0. 9. fa ÿ: 13. 7. 14, 5. 16. 0. 15. 7. 15. 0. 18.0. 5 28. 0. 5. #9:.0; ‘3: 28.04: 7; 28. 0. 5. 28. 0. 5. 10. 12. 0 13. 5. 16. 0. 16.17. 16. 0. 15. 0. 18, 2. 0. 28. 2, 5. 28. 3. 0 28. 3. 0: 28. 3. 0. 28. 2. ©. iE: tË 11.3 12. 0. 12. 0. 12. 0. 11. 0. 2, 0. 28. 1. 7. LE 28. 1. 5. ab: 1.5: 28. 1. O. T2 13. 0. t4: à 14. 0. 14. O0. #3. 7. 13, 5 Us, 5. 28. 9, 5. 28. 2, 5, 28. 2, 3. 28, 2, 3. 28. 2. 5. 15; fT: à: à PA 12. 0. 13:16, i8: à: 12, 7 #2, 0. 28. 2. 0. 28. 45-56; 28, 1.54 28:,4,:.5< 28. 1. 7. 14. 12: 0. 13. 0. 13. 5. 14. 0. 14. 0. 12. 5. #0. 0 28. O0. 0. 28, 0. 0. 28. 0. O0. 28. 0. O0. 28. 0. 5. 15. 11. 5. 12. 0 13. 0. tk: &. 12. 7. 12. 5. Ma. 7 28. 2, 0. 28. 2. 0. 28. 2. 0. 28. 2, 0. 28, 1. 7. 16. Ce DS 1% 0. is: 3; 13. 5. 13. 0. 12. 7 9 4. 0. 28. 2. 0. 28. 2. 0. 28. 1. 7: 28. 1. 8. 28. 1. 5. À 13. 3. 13: 5. 14. 0. 14. 0 14. 2. 12. 5. fn 2 0. 28, 2. 0. 28. 2, 0. 28. 2, 0. 28. 1. 7. 1 4. 7 18. 14. 0. 14. 3. 14. 6. 15. 0. té 5; 13. 0. À 2, 0. SC: Sd: 0 28. 2, 0. 28, 2. 0. 28. 2. 0. 28. 2. 0. 19. 14. 0. 15. 0. 16. 0. 16. 0. 45.7: 14. 5. FT, 28. 3. 0. 28. 3. 0. 28. 8.0; 28. 3. 0. 28. 3. 0. 20. 1É $. 17. 0. 1 € os PET 17. 0 Lo, 0. les à 28. 2. 0. 28. 2, 5. 28. 2. 5. 26: 2. 5% #1. #7. b. 18 6, 19, 2. 19. 0. RE © 18. 5. *2, 0 28. 2, 0. 28. 2. 0. 28. 2. 0. 28. 1. 5. 28: 1, 5: 22. ÉrR 18. 0 19. 0. 19. O0. 18. 0. 17. 5. 2, 0. 28, 2, 0. #6. À: 0: 28. 1. 0. 28. 1. O. 28. 1. 5. 23. 16. 7. ir © it. fi 17. 7 18. 0. 15. 5: € fr è. 0. 28. 2, 0. 28. 2, 0. 28. 2. 0. 28. 1. 7. 294 1. 7 24. 16. 0. 16. 5. 17. 0. 17. 5. 17. 0, 15. 3 À. 2,5. 28, 2, 3. 28. 2, 3. 28. 2, 3. 28. 2. 0. 28. 2, 0. 25. tre LI À 17. 7. 17. 3. 16. 5. 16. 0. ‘es. 28. 2. 5: 28. 2. 28. 2, 5. 28: 2, 5. 28. 2. 5. 26. 16, 0. 16. 5. 16. 5. 16. 3. 15. 7. 15. 3: #20. 28. 2, 0. 28. 2. 0. 28. 2. 0. Doubs 47.2 #7. Te à FE 17. 8. 17. 0. 16. 5. 15. 7. 4 0. 28. 1, O. sie 28. 1. 0. 28. 0. 7. 28. 0. 7: 28. in 18. 0. 19. 3. 18. 0. 17. 7. 16. 0, 42, 0, 28, 2, 0. LE CE A 28. 1. 5. 28. 1. 5. 28. 1. 0. 29. Éd 17, 0 17. 7. 18. 0 17. 8. 15. T k 0. 28, 1. Q. #8. À, 0: 28. 1. O. 28:01 7. 28% 0. 7 30. IF | LOS À 18. 0. 18. 0 LP” 17. 0 © ë 1 0. A4. 1. 0. 28. O. 7. 28. 0. 0. 28. 0. 0. 28. 0. 0. 31: 18. 0. 18. 0. 18. 5 18. 5 18. 0. 18. 0. & 0. 0. 28, O0. 6. 28. O. 5. 28. 0. 0. 28. 0. 0. 28. 0. 0. SÉJOUR A MACAO ET A TOURANE E DE COCHINCHINE]. (année 1830.) POSITION GÉOGRAPHIQUE) vécue OURANTS ÉT4T DU CIEL ET DE LA MER, À MIDI. FA EN MILLES NAUTIQUES, ÉPOQUES. DIRECTION DU VENT GES Longitude | & j L L REMARQUES. dans les vingt-quatre heures. Dord. est: Paigull de: Décemb. NE. dti oo PÈE de mer. Boù fu L'N Mouillé à Macao. AT AL 1! 1 ll Pe ndant notre séjour à Macao, Ia brise souffla assez régulièrement du N. E., > mais rarement, au S. E. Lorsque le vent du N. était frais, le ciel 9. MA i t H ll À. d 4 { était grisâtre et la température froide, surtout dar ns la mäêtinée, Ce + nt est 3: Pendant la nuit, ciel clair. Joli frais de N. et N. Pr mio. # ll 11 [l ! # nc Mc di 1 ce RE: à sd SA es Ag de ‘2j ru, e 4. Bon frais du N. Le soir, presque calme... ...... S: ST TUE. # # JE. 1 # (1 Nous n’avons guère observé que 4 ou 5 pieds de marnage. 5. Ciel en partie couvert. Bon frais de N,E...... tre ta ltre fl Il 11 ll Il nl 6, Même temps. Même vent il CL. Q] nl 1 Fr, Même temps. Même vent nm 1 BL, u ll # 8. Beau temps. Belle mer. Petite brise de N.E.................,. " ! [) 4. # 0) 1 9. | Petite brise de N.E, variable à VE. Le soir, calme... .....,.. Re 7 [l 4. d Il ( 10. | Beau temps. Ciel nuageux. Petite brise..........., ..... ..,.. 1 ! À : 4 1l 1 tf, Mêmes cir t nl nl EL. # # nl 12. Beau temps. Vent d’E., variable au N.E ” 1 4. ( 1! # 13. | Joli frais de N. et N. E. La nuit, petite brise... ................. 1 u If 1 H " 14. | Beau temps. Joli frais de N.E.etE.N.E r ” gù fl ” " 15, | Même temps. Même vent ” [ 1 e| + # n 16. - | Beau temps. Petite brise de N. Æ......:.................. ” n | ll u # ! 17: Ciel clair. Calme, Petite fraîcheur d'E....... A LE fl Il à. # 0) # 18. Beau temps. Graine. fnèr, Bhise dE, N, E 21°34 36 |110° 56 0[0% 1 # u La corvette appareïlle de Macao à 6 heures du matin. 19. Beau temps. Mer très-houleuse, Bon frais de N, E......., .…....| 19.15. 48.1108. 29. 40: 10 13m 1 [21° 0.] Le 19, en vue des côtes d'Haynan. Reconnu les îles Tinosa et False-Tinosa, 20. | Beau temps. Forte houle. Brise de N. et N. N.E 17, 51.10.1106. 33. 0! Pr oh»: ls0. 06] Le 20, les côtes S. d’Haynan en vue. 21. Temps couvert. Bon frais de N. et N. N. E 16.18. 13.1105.54. 0 LOU Lao. ! # Le 21, à 2 heures après midi, mouillé à Tourane {côte de Cochinchine). 22. Ciel en partie couvert. Forte mer. Jolie brise... ..,........... Mouillé à Tourane: 4 1 1 # 23. Ciel couvert. Petite pluie. Brise de N. O. ex . Re désastres ob Résultante des nr Qu de Te 5 ÎMe 25 Ciel couvert. Joli frais de N, N. O. Tourane. +..." # + n__ |50. 5. 26 Beau temps. Joli frais de N, E. ; 27, Ciel couvert. Petite brise de N. 0. :.,5,.,), 4.3... n x { 4 # #l 28. Temps couvert. Pluie. Petite brise d'O...... ...... MSN, nl # f # 4! 1 29. Beau temps. Ciel nuageux. Joli frais de N. O .! Il | ll ll 1 30. | Ciel couvert, Joli frais de N. O. et O, N, O à ” l À u u ! 31. | Même temps.. Re SEE A PE u # | : 1 " Edo 399 400 SÉJOUR A TOURANE. EXPLORATION GOLFE DE TUNQUIN. (axée 1831.) 401 THERMOMÈTRE DE RÉAUMUR. BAROMÈTRE. j EEE ee FM a — " —Û " " © Mises G heures 3 heures de la lue 6 heures 3 héures à né 9 heures. Midi. dé 6 heures. Minuit, SP 9 heures. Midi. ne 6 heures. Minuit, Janvier. à: 18° 0. 18° 3. 19° 0 18° 5. 18° 0. 18° 0. 2711! 9 27/11! 7. ELLE N'n : 2711) 9. 27?11°.9, 27711! 5. 2. 18. 0. 18. 5. 19. 7 19. 5. th. 7: 18. 3. 127.11. 5 27.115 8 27.41 5: ni. 7 s714.:7 27.11. 5. NE: À 18. 0. 19. 0. 19. 0. +8. 3. 18: 0; 27,10. 7 27.10. 7 27.11.55: 211: 7: Si 7: 27:11. 5, 4. i6: 0: 18: 3: 20. 0. 20. 0. 19. 0. 19. 0. 17.10. 5. 27.11. 7 28. O0. 0. 28. 0. 0 28. 0. O0 28. 0. 0. ÿ. 18. 5. éÿ: à 20. 0 20. 0. 19. 8: 19, 0. 1711, 5. 27.11. 5 97.11. 5. 27.11. 5 27.11. © 27,11. O0. 6. 19. 0. 19. 0. 20. 0. 20. 3. 20, 0. 20. 0. 7 711. 0. 27.11. 5 CERTES 27.11. 7 27:11, 7 #74: 7% À 18. O0. 18. 5, 19. 5. 20. 0. 20. 0. 19. 5. 27.11. 7, 2741. 7 28. 0. 0. 28. 0. © 28. 0. 0 28. 0. 0. 8. 19. 0. 19. 0. 20. 0 20. 3. 20. 0. 20. 0. 28. 1. 0. 28. 1. O. 28. 1, 0. 28. 1. 0 28. 0. 7 28. 0. 7. 9. 19, O0. 19. 0. 20, 0. 19. 3. 19. 0. 19. 0. 28, 2, 0, 28. 2, 0 28. 2, 0. 28. 2, O0. 28. 2. 0. ER PR: 10. 18. O. 48. 7: 20. 0. 20. 0. 19. 5. 20. 0. [11. 5. fa is, 28. 1, 5. 28. 1. 3. 28. 1. 3 28. 1. 5. 11 16 18. 0. 19. 0. 19. 0. is 18. 3. #8. 2, o. 28. 2, 0. 28, 2. 0. 28. 2. © 28. 2, 0. 28. 2. 0. 12. i7 0: 18. 0. 18. 0. 18. 0. 18. 0 17. 7; 8,11, 7, 28. 1. 7 28. 1, 0. 28. 1. 0. 28. 1.0. 28. 1. 5. 13. Én.6 17. 0. 18. O. 18. 0. 18. 3 19. 0. 18, 2, 0. 28. 2, 0. 28. ©, 0. 28. 2. 0. 28. 1. 5. 28. 2. 0. 14. 17. 0. 47. 5. 18. 0. 18. 0. 17. 7. 18. 0. ja s. 28. 2. 5 28. 4,0. 28.2. .0 2h 2.0. 28: 2. 0. 15. dv. à à à Sd oe "7 18. 0. @ #15. | TS PE D 28. 1, 5. 28.1. 5 28. 1. 5. 28. 1. 5. 16. UE 18. 0, 19. 0. 19. 0. 17.7 18. 0. "1, 5. 8. 1-8. 28.1,-5: 28. 1. 7 28. 1. 7. 28. 1. 7. "47, 17. 0. #h 8. 18. 0. 18. 0. TP 18. 5. Mit. SR 1 à. 28. 1. 5. 28. 1, 5. 28: 4: 6 SA 2, E 18. 18. 0. 18.6. 19. 0. 19: 5. +e: 6 18. 0. 28, 1, 5. 28. 1. 6. 28. 14480 28. 1, 3. 28. 1. 7. 28. 1. 5. 19. 18. 0. 18. 5. 19. 5. 19. 7. ds 0: 18. 7. Mes. ft 1.6, 28. 1. 0. 28. 1. 0 28. 1, 0. 28. 1. 5. 20. #95: 6; 17. 0. 18. 0. 19. 0. 19. 0. 19. 0. Mis, AG trs. 28, 1. O. 28. 1. © 28. 1. 3. 28. 1. 3. 21. 17::@ 17. 0. 19. 0. 20. 0. 19. 5. 18. 3. 114, 0. 28. 1. 0. #6::1.:0 28. 1, 0. 28. 1. O. 28. 1. O. 22. 17: 5. 17. 5. 19. 0. 20. 0. 19. 0. 18. 0. € 0. 5. 28. 0. 5. 28. 0. 6. 28.0. 5. 28. 0. 5. 28: 0. 7. "93. 17. 0. 17. 5. 19. 0 20. 0. 20. 0. 19. 5: 3 1, 0. 28. 1. 0 28. 1. 0. 28.1: 0. 28.54.10 cit ad: 924. à dE ge Ée ee à ES 8. 1, 0, 28. 1. 0 28. 1. 0. 28.:1, 0. 28. 1. 0. 28: 1. à 25: #70: LT 18. 0 id 0: TE 17. 0. è 1. 0. 28: : 13603 28. 0. 5. AS: O6 be 28. 0. 0 28. 0. 0. 26. 47: 0 i7. 0: 18. 5. 18. 3. is. à. 17. 0. 2 2. 0. 28. 2. 0. 28. :1..304 28. 0. 5. 28. 0. 5 F: 0. 5. 27. 17. O. ÉT, 7h 102 0, 18. 3. is à 0. 28, 0. 0 28. 0: 5. 28. 0. O. 28. 0. 0. 27.b1.. 6: 28. 17: 0 TN 18. 0. 18. 5. 18. 3. 18. 3. ; EUR 927.11. 5 27.11. 0. 2741..0. 27,11. 5. 27.10. 5. 29. 17. 3. 18. 0. 19. 0. 19. 5. te. +: 19: 0. © NE 5. 27.10. 5. 26.0. 28. 0. 0. 28. 0. O0. 28. 0. ©. 30. 18. 0. 19. 0. 20. 0. 20. 0. 19. 5. 19. 5. d 9. 0. 28. 0. 0. 28. 0. 0. 27.11. 5. 27.11. 5. 2m 41. 8: 31. 18. 0. 19. 0. 19. 7. 26: “0. à6. 0. ie: | Lt 5. 27.11. 0. 27.11, O0. 27.11. 5. 27.11. 5. 27.11. 5. - Fe ‘4 | IV. 26 SÉJOUR A TOURANE. EXPLORATION U GOLFE DE TUNQUIN. {année 1831.) F POSITION GÉOGRAPHIQUE); OURAN ÉTAT DU CIEL ET DE LA MER, À mir. EN MILLES NAUTIQUES. ; | MAISON a ÉPOQUES, DIRECTION DU VENT LED Léngiteds:>}i | REMARQUES. dans les vingt-quatre heures, nord. est. J'aiguill & S. E. 0. Janvier. 0 £: Très-beau temps. Ciel pur. Brise de N. et N.N.E Mouillé à Tourane. 10) x ll 1! 4 Pendant le séjour de la corvette à Tourane, le t a été extrêmement 8. nie temps ane 0 CN PR Là Mime temps. Petite fraîch d'O: et SO. 1 il (il fi 1 7 1 F2 AE tt modérée et comparable à celle du printemps des A éridionaux e la France. La mer est toujours calme dans cette rade, et marées s’y 4. Même temps. Brise de N. E # I CE DE nl 1 mt UN a ste MM. Paris et de Boissieu ont levé un plan QE détaillé de #. Ciel couvert. La nuit, petite pluie. Presque calme 1 1 ui ln nl 1 6. Même temps. Brise de N. E 1 ll CES ME 1 ll 7. | Ciel couvert. Petite pluie. Petite fraîcheur de N. 0......., En # 1 #11 # u ë 8. Ciel couvert. Pluie. Brise de N. E. par rafales # 1 Da fl ! 2 [2e Ciel couvert. Joli frais d'E. et dE. N. E 1 ll EYE ll un 10 Ciel en partie couvert, Jolie brise de N. E fl Il 1 l 1 11. | Ciel couvert. Pluie presque continuelle. Faible brise de N........ 1 1 n° ü il 12, Ciel couvert. Pluie. Bonne brise d'E. N. E U 1! 1” ( 1 13 Ciel couvert. Brume, Pluie continuelle. Bon frais de N,E........ ll 4 ‘L”° il ] 14. | Ciel couvert. Pluie par intervalles. Bonne brise de N. E u l s ñ u 15. Ciel couvert. Presque caime 1 1 AL nl #l 16. | Ciel en partie couvert. Grand frais de N. O ” 1 À 4 ” 17. Beau temps. Petite brise de N. Pendant Ia nuit, calme. .......... 1 # d () p ll 18. Même temps. Petite fraîcheur de N. O........ ............... 1] 0) sd () nl 19 Très-beau temps. Calme. .…. # 0) . | : # # pi 20 Même temps. 1 1 11 ” ” ” 21. | Mème temps. Calme plat nl 0] 1j # PE nl 23. Mèëme temps. Pendant la nuit, petite pluie... fl 1 En ll mn 1 23. Le ciel en partie couvert, Joli frais de N.N. O 4 # É U » nl 24. Beau temps. La brise un peu faible. ... ...,..... DÉRNNIT ES à nl 1 11% # U ” A 9h. du matin, mis sous voiles, Louvoyant pour sortir de Ja baie de T'ourane. 25. | Ciel couvert. Houle de N. E. Brise très-faïble x16°28'45" |* 105°56'30) : 1 . ñ r u 26. Giel couvert. Légère pluie. Brise inégale et très-variable. .. ,,.... k16.52.42. |% 105.36.30. # € CE # # H Mer un peu houleuse, 27. au temps, Presque calme, Petite brise d'E 16.59, 3.| 105. 9.30. » 4 " [25 0 5.0] » Aperçu la terre à 4 heures 1/2 (l'ile aux Tigres). 28. Très-beau temps. Belle mer. Faible brise, 16.86.36.1 105. 3. 01 ? | PTT. 0: 1 1 À 10 heures du soir, calme. Mouïllé une ancre à jet. Les courants portent à terre. 29. | Beau temps. Très-belle mer, Très-faible brise. 17, 9.40.| +04.55-40: "sols. 0. Appareïllé à 1 heure du soir. Travaillé à Ia géographie de la côte. À 6 h., mouillé. 30. Beau temps. Presque calme 17: 9.45. 104.47.15 - ‘5, 6. 0.! 4. 0. Appareïllé à 10 h. Continué la géographie. Mouillé à 5 heures du soir. 31. | Beau temps. Belle mer. Faible brise de N, E.. les F1 %18Èf. 104.39.10: dé 5: 0.1 2, 0.1 A 7 heures, levé l’ancre. Suivant la côte à petite distance, À 6 heures, mouillé, 26. | aO4 EXPLORATION DU GOLFE DE TUNQUIN [MER DE CHINE]. (année 1831.) THERMOMÈTRE DE RÉAUMUR. tissu: PHASES pouss: 6 heures 3 heures 3 de la lune, 6 heures S És és Ride 9 heures. Midi. és 6 heures. Minuit. 5 9 heures. Midi. FR Ghousse. PR p Février. “11 1. 18° 0. 18° 5. 19° 0. 19° 0. "7. 17° 3. 27710! 5. 27710! 5. 2711! 0. 2711! 0. PAPE : 19. O0. 19. 0 20. 0. 20. 0. 19. 5. 18. 0. 27. 10.. 8. 27. 10. 5 27.10, 5 27. 11: 0 27.11. 0 À 19. 0. 19. 0 20. 0. 20. 0. 18: 7. 18. 0. | 17.10, &. 27:10: 5. 27: 10.:0 27.10. 0 27. 10. 5. 4 18. 0. 18. 5 19. 0, 19: 0 #8: 19: 0. 18. 5. E) | 27. 10. 5. 27. 10. 5. 27.10. 0. 27.10. 0. AR Te 5: * 18. 0. 18. 0. +8:-6. 19. O0. 19. O0. 18 5: | 27.10, 7. #7 10: 7: LL à FUÉE ST. ES. 97. 11. O. 6. 18. 0. 18. 0. 20. 0. 20. 0 19. 0. 19: 04 27.11. 5. 27.11. 5 Ééie TT Rd 7. 18. 0. 18. 0. 19. 0. 19. 0. 19. 0. i7é 7. | 27.11. 5. 27.11. 5 ALI 27. 10. 5 27. 10. 5. 8. 18. O. 19. O0. 19. 5. 19. 5. 19: 0 18. O0. nl, 7 27. 11: 7 27. 10: 5 27.10. 5 27.10. 5 9 17. 0. 18. 0. 28: 5: 19: &: 18. O0. 1760: 27.11. 7. #7. 11i 7 27. 14:46; 27.11, 0. 27. 10. 7. 10. 17. 0. 17. 0. 18. 9. 18. 0. 17. 5. 17. 0. 27.11, © NI. 11; 6 27.10. 5 27. 10. 5. 27.11. O 11. 16. 0 16. 0 16. 5 16. 0. 16. 0. 15. 5. *1.10. 5. 27.10. 5 ETES, 27. 9. 6 27. 9. 3 12 15. 0 15. 0. 15. 5. 16. 0 15. 5. 15. 0. 27,10, 5. 7. 10 $ 17514:;0 27.11. 5 927.11. 3 42. 15. 0. 15. 5. #5. b: 15. 0. 15. O 15. 0. © 8. 0.5. 28. 0. 5 38; 0: 0: 282076. 28. O0. 0 14. a 16. 0. 16. 0 15. 5. 15. 5. 15. 0. ?8. 0, o. 28. 0. 0 28, 0. 5. #8. -0:.5: 27. 11. 5. 15 15. 0. 16. 5. 16. 0. 16. 0. 15. Ÿ. 15. 3 8 0. o. 28. 0. 0 28. 0. 0 27.41: 6: PPT 16. 15. O. 16. 0. #6. 0: 15. 5. 15. 5 15. 0 7.10. o 27.10. O 28. 0. 0. 28. 0.0 27. 9: 7 17 15.5. 15. 5. 16. 0. 16. 5. 16. O. 15. 5. *8. 0. 0 28. O0. o. 28, 0. O0 28. 0. 0 28: 0. 5: 18. 16. 0. 16, 5. 26: Où 16; 5: 16. 0. 15. 0 18,1. 5, 28. 15 5; 28. : À; 6: 28. O0. 5 28. 0 #5 19. 14. 7. 15. 0 14. O. 14. 5 14. 5. 15. 0. € |?8 1. 8. 28. 1. 3. 28. 1. O. 28. 1. 0. 28. 0. 0. 20. 14, O. 14 0 TE ik + 14. 5. 15. 0. 18. 0. 5 28. 0. 5. 28: 4. d 28. 1. 0. sé 10 st. 45: 0: 15. 0. À A 16. 0 18: 15. 0 ME © 28. 1-0. 28. 0. 0 28. 0. 0. 28. O0. 0. 22, 16. 0. 47. 0: +720: ie» 18. O. 17. 5. 14. 7 71457 27:45:00 27.10. 5. 27. 10. 5, 933. 18. O. 20. 0. 22, :0, 22, 0 “ÉS 7: 18, 0: #10. 0 27. 10. 0. 27. 10. O 2T:10: 5. 27, 10, © 24. 18: -0 21. 0. 21. 0. 23%: "0: 23. 0 22. 0. 7:10. 0. 27:10, 0. 27.10. 5 210 TS 27.10. O0 25. 19. O. 19: 5 20; - 20. © 20. 0. 20. 0. 7:10, 0. 27:10: 0. 27:10 0: SFA ©: 27. 10. O 26 19. 0 19. 0. 20. © 20. 0. 20. 0. 19. 0 © |#1.10. 0 27:10; E 27.10. 5 27. 10. O. 27.10. 0 37: 19. 0. 19. 0. 19. 5. 19: b: 20. 0 18. 5. “14, Q 27-11. 0 ETAL S DIS ÉTSSA 27. 11. O 28. 19. 0. 20. 0. 24, 0: 23. 0. 22, 0. 21. 0. %.11, o 27.11, O 27.11. 5. 28. O0. 0 28. O0. 0 — : EXPLORATION DU GOLFE DE TUNQUIN ER DE CHINE] (ANNÉE 1831.) POSITION GÉOGRAPHIQUE] + 1 COURANTS ÉTAT DU CIEL ET DE LA MER, À MIDI. * EN MILLES NAUTIQUES. j d ÉPOQUES. DIRECTION DU VENT Latitude Longitude ” s * L £ REMARQUES. dans les vingt-quatre heures. nord. est. NE, | D Février. : Brume très-forte. Belle mer. Calme. Le soir, brise d'E...,...... 17°26' 3° | 104°30' 8°} 3°0)=" # ” 1 ns le S. E., et la nuit dans le N. O., avec une-vitesse à un demi-mille e n par % 2 2 Le temps assez beau. Petite houle de N, E, Faible brise.......... 17.36.55. | 104.20.40.| 3.0: 1 !t ll Mis dhryhage voiles pour mate ir la Sédstéile, Mouiïllé à 7 heures du soir, On a ob- erve êmes np 3. Beau temps. Légère brume. Petite brise de S. S.E 17:56.15-4.104.17 44 SN 1 ll ! Appareillé à à 7 heures du matin. Mouillé à 11 h., E. et O. avec 1e cap B Qui 3 , près duquel sont plusieurs îlots. : 4 Temps très-humide. Belle mer. Faïble brise de S. O 18. 9,50. | 104.13.50, | 3. 0 7 ll Appareiïllé à 6 h. du matin, Mouillé à 7 h., par 13 brasses, Courants très-irréguliers, 5. Temps très-humide. Ciel couvert. Houle. Bonne brise de S, E.... Mouillé près de Ia côte de Tunquin. || ? sé 1 ( Le temps extré tE Late t cachée entitrement., Î 6. Ciel couvert, Brume. Petite pluie, Brise de N. N.E | 1 nl # 4 1 1 # Mer houleuse, Courants dans le S. E., avec une vitesse de 03 115 par heure. cr | Ciel très-couvert. Pluie continuelle, Mer houleuse.. ...... some 0) nl ll 11}! # J # Brume très-épaisse, On ne peut distinguer la côte, Mé LS Vos 8 Bssez beau temps. Légère brume. Petite brise de N. O 1 # 11" R 1 0) Lat dé peu. Appar. à 3 h.45 m.f Loi Mouillé à 4h.30m à | * 9. Kiel couvert. Brume. Petite pluie. Brume, Mer houleuse. . ..…, so nl ll 4 3 1 ll Les courants portent au SE, avec une vitesse moyenne d’un mille par heure. | 1 10. Ciel couvert, Pluie. Grosse mer. Brise fraîche de N. O.....,..... | fl !l ! , ll # Courants dans le S. E., avec une vit y de 1 mille à 2 milles, 0 . 11 Ciel couvert. Pluie. Grosse mer, Vent de N | Il ll ! r Il # Courants dans le S. E. et S.S.E., avec une vitesse de 0" 5 à 16, 1 x. Ciel couvert, Pluie. Grosse mer. Brise de N.N.E à ll Il ; à ÿ: { Idem idem. | h © 13. | Temps assez beau. Houle moins forte. Brise de N.N.O..,........ | ] 1 d ! 4 # Idem idem. PE: Même temps Mé i t 4 | [1] # ! d * : Idem idem. l 15. Temps couvert et à grains. La mer grosse ul 1 LE à 1 # # Idem idem. | l 16. | Temps brumeux. Petite pluie. Brise de N. | l fl ; k # # den... 0, 2à 1,8 I 17. | Ciel couv. Pluie continuelle. La mer grosse. Grand frais de N,. N. O. 1 1 l # fl # Idem idem. | ë 18 Même temps. Mèmes circonstances. . | ul fl ; à 4 # Don. ro OIL a MN due Du 0,4à1, 4, 1 f1 s 19. | Forte pluie. Temps à grains. Mer très-houleuse. ...... WE gr à : ” # É # ; Idem 0,2à1,5 # ! : 20. Ciel en partie couvert. Petite pluie. Houle. n ll d 0 Jl Idem 0,8 à 1,2. 0 21. Ciel nuageux, La mer un peu houleuse. Brise de N,O...,....... 1 ll ! à s L. Mis sous voiles. Communiqué avec pl bat pêcheurs faisant route pour o4}r # Ia baie de Tourane. : Le temps très-beau. La mer belle, Brise d'E 17.40. 0. | 104.28. 0. # fl Courants de 14 milles en 24 heures au S., et 12 milles à VE. ALL ! 217 ok HE : à R a QE Lx Même ‘temps. Très-faible brise... . 17.11.30. | 105. 3. 0. Le F 1 A Idem... 6 S., et 8 milles à VE P 0.12 24. Beau temps. Faible brise. Mer un peu houleuse 16.55.53. | 105.10: 0.| ? j 1 0) A midi, E. et O. avec l’embouchure d’une rivière. Courants, 1 m.S. et 6 m. E. 0. 95. Beau temps. Faible brise de N. O., variable 16.43.13. | 105.2 1.43. fe 4 (2 # Reconnu notre point de départ À 2e la ge de la côte, Mouillé le soir et 9, 04 4 _ “PP pareïllé a u jour. ( Courants, . ge Det PER Do À 26. Beau temps. Belle mer. Brise de S.E............., RENE ARE” 16.34.15, 105.50.25- Le # 1; O. avec 9, 04 e Hué, Courants Pan t8 m LE 27. | Légère brume. Belle mer. Jolie brise... ,..... + RTS vies 16. 7.15, | 105.55. 0: ÿ 1 1 ‘l Doublé le cap Choumay. Courants, 24 m. en 24 h. dans PO. 7 m. 28 Très-beau temps. Belle mer. Jolie brise, ... dés vase + den st 1 U | # ! Doublé Collao-Han, et mouillé dans la baie de Tourane, RELÈVEMENT DU MOUILLAGE, . La pointe N. de l’île de l'observatoire, N. 41° O. Le mât de pavillon sur la rive car de la rivière D 2° 0. 2; . LL. #4 —_— A 407 A08 EXPLORATION DES ILES NATUNAS ET ANAM4S, DANS LA MER DE CHINE. (ANNÉE 1831.) 409 THERMOMÈTRE DE RÉAUMUR. BAROMÈTRE, ; ———— PE FRASSS CR a ———— Re 6 heures 3 heures de Ja June, | $ heures 3 heures ES 9 heures, Midi, rar 6 heures. Minuit, ne. 9 heures. Midi. Fer à bros: Minuit, Mars, É: 20° 0. 20° 0. 22°: 0; 22° 5. 22° 0 21° 0. 18,0 0 28? 0° 0 28? 0! 0. 28? © 0. 28? 0! o. 28? 0! 0. 5 20. 0. pr DO: À 29,5. 22: 25: 0: 2%:0 28, 0. 5. 28: -:5: 28..-0,-k 28. 0. 5 28. O0. O. 28; 0. 0 $: 20. 0. d4: 7. 22, 0. 29, O0. 22, 5. 21. 0. %, 0. © ST 18 7: 2. #4. 29:115 5 HR PAS. N 47: 11. 5. 4. 20. 0. CE po 29% 0: 22: (5 23: 0: 2K:.06 Ps 7. 28; “0 0: 28: : 0, -0: 28. O. oO. 28. 0. O0. 28; 0.56. 5. 20. 3. 21. 5. CT AUS à 29, 3. 23. 0. 22, 0. M,11, 7 27. 11. 7. dr LA 73 27.11. 5. 27.11. 5 27. 11. 6. 6. 21.0 29. 0. 22, 0. d::7 22. 0. 21. 0. 7 7:11 0. Sat. 6 27.10. 5. 274 10: -0 27:42 4505 27 É. 0. 75 21. O0. 39, 0: 23: 0. 29, 0. 2%. 3. 21. 0. 37,11, 0. 27:41? 0: 27:#1 0: 82. 144 :0. 27: 11.10: 24 11: 5 8. 91. 0. 22. 0 22, 0. 29. 5. 22, 0. 21. 3 pes 5. aTi1$: 6. 27.11. 5. 27.11. O. 27.11. 5. 27.11. 5. FE 5 EAP 22: 0. 2:50: $2. 5 22. 5 20. 5. Mit, 5. 2TÉ11 6: 28. O0. 0. 28, O. 0. 28. O0. 0. 28. O0. ©. 10. 22: 0: 22:85. 285 55 22. 5. sS. 0. 20. 7 M.11,. 7 sat 7: 28. 0. O0. 28. 0. 0 28:::0: 6, 26: 0,,0ù 11. 22, 0. 292. 5. 23. 0. 23. 0. 23. 0. 21. 5. \ 0. 0. 28. 0. 0. 27: 4£s 0: 27: 11. ©. 27: 11. 0. 27511. 6 13: 32; "0: 22. 8. 23::0 23. O0 28. ,6. 22, 0 7,11, 0, 71150: 27: #8: D: 2H ht: ES 2%; 4150, 27. 11. 0 13. 295 0: 22. 5. 290 23. 6: 23. 5. 22. 0 Ï.10. 0, 27° 9; 0. 2748: :0: 27, 9. O. 297; 95 0; 27. 9. 5. 14. 22, 0. 5: 6, 23. 5. 23.-5 23. 4. 22, 0. M. 9, o. 27: 10. 0. 27. 10: 5. 27.10. 5. 27.10. 5. 27.10. O0. 15. 22, 0 23. 0. 23. 0. 93. 3, | 23. 2. 29, 1. @ {".10. 5. 27.10. 0. 27. 10. 0. 27,10. 0. 27.10. 0. 27. 10. O 16. 23. 0. 23. 0. 23. 3. 23. 5. 23. 5. 22. 0. 7,11, 0. 27. 11. 5. 28. O0. 0. 28. 0. 0. 28. 0. 0. 28. O0. O0 17: 23. 0. 23. 3. 23. 5. 23. 5. 23. 0. 21. 0 1.11, 0. CUS E Ps: D 27. 11:-0: 941: 0: S7:41::0 27. 10. 0, 18. 23. 0. 23: 5. 23. 5: 93. 0. | 23. 0. 21. 5. 210, 7 27.11. 7. 27.10. 0. 27,10. 0. 28. 0. 0. 28. 0. 0 19. 23. 0: 23, 5 23. 5. 24, 0. 24. 0. 22, 7. Meta. 5, 27 11.7: 27. 11: 0. 27.11. 0. 27.11. 5. 27.11. 5. 20. 2-5 23: 5. 23: 28.7. 23. 5. 22. 0. 11, 0. 2711. 0. 27-44::0s 27. 10. 6. 27.11. O. 27.11. 0, at. 23% 3, 23. 5 25: À 23. 5. 23. 0. 29, 5. € 10.5. 27.10.85. 27. 11. O. 27. 11. O0. CLS TE 2H 10:56: 22. 23. 0. 23. 7 23. 7. 23: 7. | 923. 5. 23. 0. 3 0. 0. 28. 0. 0. 28. 0: 0. 28. 0. b. 27.11. O. 27.11. 0 35: 23. 0. 23, 7 23, 7. 23. 4 23. 4 23. 0 . 0. o. 38: 6. 6. 28.0. 0: 28. O. 2. 28. O0. 5. 28. O0. 5 24. 23i 0: 23. 5 23. 9. 23. 7. 23. 23. 0. 11, 5, RAS, Se 14.5: 27.11. 0. 27.11. O. 27.11. 0 25: 23:38 23. 3 23:56, 23. 7 23 7; 29, 5 Mais, 3 27. 11. 5 SAS. 28. 0. 0. 28. O. O. 27.11. 7 26. 22, 0 23. 0. 232 0. 23. 5 23, 0. 23. 0 DRE DT if 7 LES 27. 10. 5 27.10. 5. 27. 10.. 5% 7. 23. 0. 23. 0. 23. 7. 23::7; 24, 0. 23. 3: & UM, 5. 27.14, 5. 27, 11. 7. 2714 7 $7:11: 5 27: 11.8 28. 22. 0 | 23. 0. 23, 0. 24. 0. 24. 0. 29. 0. % 0. 0 28. 0. 0 27. 11. 5. 27. 11. 5. étti, à 27:11:08 29. 22: T: 23. 5: 23. 7. 24. 0. 2$: 5 23. 1. (CARUITREE 28. ©. 0. 28. 0. 0. 28. 0. 0. 27441, 5. 27.11. 5 30, 183. 0: 23. 5. 25. 7. Si 22, 0. 21. 5 710. 5, 27. 10. 5 s5.14. 71450 27. 11: 0. 27.11. 0. fr. 23, 3. 33: à 23. 0. 23. 7 23. 5 23. 0. A LT 27:10. 5 27.11. 0. 23:14, 0% 27.11. O0. 27.11. © 410 EXPLORATION DES ILES NATUNAS ET AM, | DANS LA MER DE CHINE. (année 1831.) POSITION GÉOGRAPHIQUE COURANTS ÉTAT DU CIEL ET DE LA MER, À mmpr. ur EN MILLES NAUTIQUES. < nn, mn ÉPOQUES. DIRECTION DU VENT Pre Longitude 4 REMARQUES. dans les vingt-quatre heures. nord. est. NE, | ‘à " ® Mars. a: Beau temps, Petite fraîch de S. E Mouillé à Tourane. 1 (1 ul 1 Pendant ce second séjour à Mine le temps a été très-beau', les brises faibles et très-variables. L Les nuits calmes et magnifiques. La température de 3 ou 4° plus £. Hran tops Préqué palme: : 5. sue cu e see ects Géo on “ 1 LE. nl 7 1! dérée ku’au:mob de jénviéei 3. Très-beau temps. Petite fraîcheur de S. O.et d’O Il ll Ù ll nl mn 4. Même temps. Petite brise de S.S.E et S. E. Il Il 1 ] nl nl 5. | Même temps. Mer belle, Bonne brise de S.E...,......,......., | Q # 3 u n #l La Favorite appareïlle de Tourane à 3 heures du soir. 6. Mé i t 16° 600 106°19" 0°} 2! #0, [) Bo.) 7 En vue de Cham-Callao. 1: Mé Ï t 15.47.20.| 106.55. 0, 239! ; #l 9° 0.| Aperçu Pulo-Canton. 8. | Très-beau temps. Faible brise dE. S, E. variable au S.,......... 15.25.40. 107.52. 0) 0) y |:5. 0. 7 9. | Même temps. Brise trè éguliè 13.45.00. | 107.40.30,| 418 | 5m | , 8. 0.| Aperçuie cap Varella à grande dist 10. Beau temps. Mer un peu grosse. Forte brise de N.N.E.......,.. 10.19.20. 107.30. 0,| 14à 15, 0. 1 22, O0.] Dépassé Pulo-Sapata sans voir cette tle. 13: Ciel nuageux, Grosse mer. Grande brise de N. E 7.26.00.] 106.13. 0. 1340, W nn {20. o. 12 Beau temps, Mer houleuse. B brise de N. E 4.47.20.] 105.34.24, 14 16. 0! » |26. 0.1 Aperçu les îles du N. des Natunas. 13. | Temps pluvieux. Mer houleuse. Grains fréq 4.38.35.| 105.31. 0. 134 # 0: 2, O.| A une h. après-midi, mouillé (33 br. S. c. vase } sous le récif de Ia Natunas du N. 14::GER tetà gr Mer assez belle 4.16.43.| 105.46.20. 14 | 1, 0, ll 1. O.| Appareïllé. Découvert le passage de la Favorite, ( Grande Natunas. Mouillé 17 br. ) 15. | Beau temps. Quelques grains et pluie. Brise de N.E...... Si 4.00.43.| 105.33. 0.) 1# nl ” " Appareillé. (A 2h. 30 m., mouillé par 29 br.) 16. | Même temps. Belle mer. Faible brise de N. N.E 3.44.40. 105.40.30) #® 15, 0! , 5. 0.| Appareillé. (A 9h., mouillé par 16 br.) C iqué Is de Pile Bell 17. | Très-beau temps. Belle-mer, Petite brise de N. O............... | Mouillé près lle Belle | "|| y u ñ 18., | Mème temps. Jolie brise de N. O, variable à l'O *x3.38.38. [x 105.46.56. M ” 7] # Aaguneils ! à 6 me du matin. Exploré le passage du S. O. ou canal de la Favorite, 19. | Mëme temps. Calme 3.45. 3.1 106.17. 0. 110 Fr: H3.-0.! 7 gra te 2 ie ôte E. de la grande Natunas. ) 20. Même énbent'oibte brise de N. E 4. 4.13.) 106. 6. 0: " () nl 5. 0.| Appareiïllé. Découvert un récif, À 4 b. mouiïllé par 35 br. près du cap Nord. 21. | Me Belle mer. ss 417.58. | 105.32-17: ’ u 6. 0.| Appareillé à 6 h. du mat. Exploré l'ile N. O. (A 6 h. du soir, mouillé par 39 br. ) 22. | Même temps. Presque calm ’ 3.39.34. | 105.32. 0.) ? | 8. O0.) y» 3. 0.| Exploré les îles du Sud-Ouast. 23. | Même temps. Bele mer. Jolie brise de N 3.40. 6. 104.23. 0- | 4 0) ” 8. O.| Aperçu les Anambas, 24. | Ciel couvert. Quelques grains. Brise de N. E 3.17.18.| 103.48. 0. t. ( Ok » 8. 0.| Mouillé à Terampa par 23 br. v. 25. | Très-beau temps. Presque calme ...,........ Mouillé à Terempa 4 u n n C iqué les nat 26. Même temps. Brise très-faible de N. E #l ll | 1 Il nl Appareiïllé à 6 h. du mat, (A 5 h, mouillé par 31 br.) Exploré Pulo-Djimaio. 97. Même temps. Même vent. 3. 2.57.| 103.24 0. ! l 5. 0.|° » 4. 0.1 A 5 heures du matin, appareïllé. A 5 heures du soir, illé p brasses, 28. | Beau temps. Légère pluie. Même vent 2.44.25.| 103.22-50- ÿ 3 0) y 4. 0,1 A 5 heures, appareïllé. Continue l'exploration de ces îles. 29. | Même temps, Belle mer. Jolie brise de N 2.59.47.| 103.39 0. # 11. 0) » 4. 0,| Louvoyé pour p N. de l'archipel, afin d’expl te p t Ia côte de l'E, 30. | Très-beau temps. Mer houleuse, Brise de N. et N. Ë . 3.25.36. | 103.35-20: à ol, Fe 31 Même temps. Mer belle. Même vent.. 3.32.84: 103.48: à 4 #0. 1 8. 0.| A 8h. dm, A qui Dr RE RS tait au N, . “À es ge Sn | AYA [ILE DE JAVA]. {axnée 1831.) 412 MÊME EXPLORATION. SÉJOUR 4 $0 15 THERMOMÈTRE DE RÉAUMUR. BAROMÈTRE. ÉPOQUES. PE PERS ones LE dt hngèeures 3 heures FR 9 heures. Midi. rh 6 heures, Minuit, + 4 9 heures. Midi. ki 6 heures. Mont Avril. . ts 23° 0. 23° 0. 24° 0. 24° 3. 34° $: 24 °0. #10! 0. 27? 10 ©. 27? 10! 5 AT. 5. 2711! 0. 27/11; 0: s. 23. 0. 23. 3. 24. 0. 24. 0. 23. 7 23. 7. 110. 0. 27. 10. 0. 27. 11. O 27 0. 27,11. O 27. 11. O. 3: 23. 0. 23. 7. 24. 0. 24. 0 24. 2 24. 0 1.10. 5, 27.40, De 7:10: 7, 27 5. 27. 10. 5. 27. 11. O. 4. 23. 6. 23. 5. 24. 0. 24, 3 24. 3. 23. 7. 1.10. 5. 27. 10.5. 27.10. 5 27. 10. 5. 27.10. 5. 27. 10. 0. S: 23. 0. 24, O. 24, 0. 24. 5. 24. 0 24. 0. 1.10. 0. 2. 6h 0 #1, 11, 0: 27 0. 27. 11. 0 27.10. 7. 6. 23. 0. 23, O0. 23. 5 24. 0 24. 0. 23. 5. 9h10. 5. 27.10. à. 27. 10. 9. 27. 0. 27.11. 0. 27.11. 0. : 29. 7. 24. O. 25. 0 25. 0. 25. 0 24. 7. L.10. o. 27. 10. 0. 27. 10. 0. 27. 0. 27. 10. 5. 27:10. 5. 8. 23. 5. 24. 7. 25. 0 25. 0 24. 7. 24, 5. 110. 5, 27.11. 0. 27,11. 0. 27. 0. 27.11. 0. 27.10. 5. 9. 23. 5. 24, O0. 25. 0. 25. 0 24. 5. 24. 5. 110. 7. 27.10 7. 27.10. 5. 7, 0. 27. 10. 0. 27.10. O. 10. 23. 7. 25. O0. 25. 0 25. 0. 25. 3. 25. 0. L11. 0. 27. 10. 5. 27. 10. 5. 27. 5. 27..40.;0 27. 10. O. 4. 24. 0. 24. O0 25: ©. 25. O. 24, 5 24, 7. 1.10. 0. 27.10. O. 27, 10.5: 27. 5. 27.1: 0 27:10. bi 12. 23. 7. 24. 0. 25. 0. 25. 3. 25. 0. 24. 0 110. 5. 27.10. 5. 27. 10. 5. 27. 5. 27. 10. 0. 27. 10. O., 13. 23. 7. 24. 0. 25. 0 25. 0. 24. 3 24. 0 & Wii. o, 27.10. 0. 27.11. 0. 27 0. 27. 11. 0. 27.11. 0. 14. 24. 0. 24, 0. 24. 7. 24. 7 24. 5. 24. 3. bio. 5. 27.10. 5. 27. 10. 5. 27 5. 27. 10. 5. 27. 10. 5. 15; #3. 0: 24. 0. 24. 5. 94. 5, 24, 0. 24. 0 Kio. 5. 27. 10:56. 27. 11: 0. 27. 0. 37 bis. 0 sidi. 16. 23. 0. 24. 0. 25. 0. 25. 0. 24. 3. 24. 0. hs. 27. 11. 0. 27.11, O0. 27 5. Ltd 2711. à 17. 24. 0. 24. O.i ES 7 SA: 7, 23. 5. 23. 0 1, 0. 27,:10.: 7, n7: 10: 7- 27. 7. 27.10. 7. 27.10. 7. 18. 23. 0. 24. 5. 24. 5. 24. 7 25. 0. 24. 0. 10. 5. 27.10. 5. 27. 10. 5. 27. 5. 27,10. 5. 27:11. QG 19. 24. 0. 24: 7. 25. 0. 25. 0. 23. 5. 23, 0 10. 5. 27. 10, 5: 27. 10. 5. 27. 5. 27.-10:..5. 27.10. 5. 20. 24. O0. 25. 0. 25. 5. 25. 5. 25, 0. 24, 0. € lo. 0, P?, #0 D: 27.10. 0 27, 0. 27-406 0: 27.10. 0. 21 : 24. 0. ST 24. 0. 24, 0 24, 0. 23. 5 10, 0. 27. 10. 5. 27.10. 5. 27. 5. 27.10. 3. 27.10. O0. 22. 23. 5. 24. 0. 25. 0. 25. 0. 25. 0. 24. 0. 10, 5. 27. 10. 5. 27.10. 5 27 5. 27.10. 5. 2219 5 23. 24. 0. 23. 3. 24. 0. 24. 4, 24. 0. 23. 0. 0, 7, 27, 10. 5. 27. 11. 0. 27. 0.° 27.11. 0. 27.11. 0. 24. 23. 7. 23. 0 24. 0. 24. 0. 24, 0. 23. 5 M1, 0. 25.11. 0: at; th 6 27. °. 27.415 d. 71. 0: 95. és: 5; ae: ane sus gd" cu 10, 5. Hé. 0: 27. 10. 0. 27. 0. 27. 10. 0. 27.10. 5. 26. 24. 0. 25. 0. 25. 5. 26. 0. 25. 5. 24. 0. ‘1, 0, 27.11. O. 27.11. 0, 27. 0. 27.11. 0. 27.11. 0. 27. 24. 0. 25. 0. 25. 5; 25. 5. 24. 0. 24. 0 ‘11 0, 27. 11. 0, 27.10. 3. 27.10. 3. 27: 40e ba 19, 28. 23. 0. 24. 0. 25. 0. 25. 0 94. 3. 24. 2 © ‘u. 5. 27.10. 6. 27. 10. 5. 27 5. 27. 10, 5. 27.10. 5. 29. 23. 0. 24. 5. 25. O0 25. 3 24. 3 23. 0. (10. 5, 27. 10. 5. 27.10. 5 27. 10. O. 27.10. 0 27.10. O. 30. 23. 0. 24, 2 25. 0. 25, 0 24, 5 23. 3 110. 5, 27. 10. 7. 2%. 11: 0: 27: 11.:0. 27415,0. 27/15. O0: is 414 MÊME EXPLORATION. SÉJOUR A $0 AYA [ILE DE JAVA]. (année 1831.) ÉTAT DU CIEL ET DE LA MER, POSITION GÉOGRAPHIQUE À MIDI. : sus ÉPOQUES,. DIRECTION DU VENT Letiruld Lobgituli } de | dans les vingt-quatre heures, nord, est. É " Avril. , 1. | Très-beau temps. Belle mer. Faible brise de N.E 3°25"48"| 1040828114 |6" 5. 3, | Même temps. Même vent 3.07.40.| 103.54.17114 | 1. 9, mp js 2.29.80. | 103.37.33/1# | 6. », 4. | Mêmes circonstances. Quelques grains 2,99.50.| 103.14.08. 48 | 3. 0. 5. -| Me irconst : 0.44.10.| 104.02.24 #} |18. 0. 6. Beau temps. Belle mer. Jolie brise de N, E é pe 77 105.18.45 11 |34. 0 7. | Même temps. Faible brise. Grains 1.41.26. | 106.10.44/ £È |25, 0, 8. | Même temps. Jolie brise variable du N. O. à l'O. 201186. | 107. 8.25] |17, 0. 9. | Même temps. Légère pluie, Faible brise de N. N, O 4:10.00. | 107.32.40] 1? |21, 0 10. | Même temps. Ciel nuageux, Même vent 4.43.50. | 108.14,36: M as. ii Temps couvert et à grains, Brise ifrégulière ...,,,....,..,,:,... 5.11.10.| 108.55.45. Mol , 12. | Mme temps. Même vent 5.43,20. | 109.17.45. id y 13. Beau temps. Faible brise de N. E. variable à VE. N. E 6.18.14.| 109.40.00. di 5 4. 14. Ciel couvert. Grains. Le soir, orage k6.53.26. |*x110.08.30. nl 15. | Beau temps. Le soir, orage. Faible brise $& I 3 16. Très-beau temps. Presque calme, Pendant la nuit, brise de N..... Séjour à Java. ! 17. | Mëmes circonstances ..:........... 1) ë 4 18. Très-beau temps. Pendant Ia nuit, orage et pluie, 19 Assez beau temps. Le soir, orage très-violent, Pluie. Résultante dés couran 20. Temps humide, Pluie presque continuelle. La RE HE 21. | Temps couvert, pluie. Le soir, assez beau temps. De ie Haflo-à ours" 22. | Assez b ps. Le soir, pluie et orage. #9. + Fes droonitanèds ;5 2.2.4 h 35% LE EE: “ ’ | ! 24. | Temps couvert. Petite brise d'E n 3 ls 25. Beau temps. Petite brise. ....,,...,:...:.. mn LE à | ë 26. | Beau temps. Petite brise de N.E...:...:...., ... VE 2. : ‘ : LP 27. - T'Mäsies circonitanées ,: 1... 02.1 MATE # 28. | Beau temps. Le soir, des grains. ..... ” | d 29. | Beau temps. Dans Ja soirée, orage... H. ; | : 30. | Beau temps. Calme plat... : , : COURANTS EN MILLES NAUTIQUES. — REMARQUES. E. 0. 1 5” 34 1 tt ile à 7 heures du soir près de lil Cocos. ul 5. 5.} La corvette pes et franchit le passage entre la pointeS, E, de l’ile Rossel et Ia roche Mai fl 10. 0.| À midi, N. et s. À u Pic; les Anambas du N., D'jimaïo, Pulo-Riabou, en vue; île de la elle à grande di staice. 150|1i 44 À “a: ; N.etS. avec la roche Blanche. En vue de Sadle; Pulo-Riabou, du Pic et ANT EVE PE Per . 1 [16. 4.} Coupé la ligne et * dans l’hémisphère S. Aperçu, le soir, les îles Saint-Esprit et Sainte-Barbe. 4 3. 0.1 Entré dans le détroit de Carimata. Sol. 7 À trois heures, N. et S. avec la pointe O, de Souroutou. Plusieurs tlots en vue à grande dista ance . 15. O. / TE 1 Éclairs fréquents dans le S. RE 27 Idem. Un bateau malais près de nous. 12.4. 1 À. A 1 À ; TL ., T + IOILT E L 11. 0. #“ Une g le q su + Si TE: 7 Ag LT prè J A une heure, par le travers de Îa pointe Panca. À 6 “0 4 la marée de jusant très-forte nous force de mouiller dans le canal de Mad: T s devant td établissement hollandais de de tué Lu e. MENTS DE L'ARCHIPEL DE LA SONDE. (année 1831.) 416 SÉJOUR A SOURABAYA, BÉZUKI ET AUTRES ÉTABLI jé THERMOMÈTRE DE RÉAUMUR. BAROMÈTRE. sr 6 heures 3 heures Sr de ie PSS Es: E: dd” 9 heures. Midi. de: he 6 heures. Minuit, EM 15 9 heures. Midi SE: 6 heures. Minuit. nu Mai. EE: 24° 0. 24° 0. 25° 0. 25°:0. 24° 0. 24° 0. 2711! 0 27° 11! 0. 2711! 0. 2711! 0: 27110 97? 11.0. 2. 24. O0. 25. 0. 25. 0. 25. 5. 24. 0. 23. 0. (27,11. 0: 27. 11. O. 27: 11. ©: 27.11. 0 27.11. 0 27.11. 0. 3. 24. 0. 24. 0. 25. 0. 25. 0 24. 0 234 :3 127.11. 0: 27.10. 5. 27.10. 5. 27.10. 7 27.11. 0. 27. 11..0. 4. 23. 0. 24. 0. 25. 0. 25. 0. 24. 3. 24, 0 21.11. O. 27. 11. 0. 27.11. 0. 27.11. O 87.11. 0. 27. 11. O0. 5. 23. 6. 24. 0. 25. 3. 25. 5. 25. 0. 25. 0. 27.10. 5. 27: 10: 5. Re © ER. 27:40. 27. 10. 5. 6. 23. 0. 23. 0. 24. 0. 24. 0. 23. 7. 23, 0. D (7.10. 5. 27.10. 5 27.10. 5. 27.10. O 27.10. 0. 27: 10. 5. ss Bed A0 24. 5. 25.:6: 25. .5, 25 0. 24. 0. 27.10. 0 27. 10. 0. 27.10. 5. 27.10. à 27.10. &. 27. 10. 5. 8. 24. 0. 25. 0 25. 5. 24. 0. 24, 0. 23. 5. 27,10. 5. 7: 10 5: STATE 27. 10. 5 27.10. 5 27-10. .E. 9. 24. 0. 24. 0 25. 5. 28%: P1258: 0. 24. 0. 27,10. 7 #7: 11 0: 97.11. O. 27. 11. 0, 27.11. 0 27.11. 0. 10. 23. 5. 25. 0. 25. 0 24. 0. 24. 0. 23. 0. 17.11. 0. 27.11. O. 27.10. 0. 27.10. 0. 27. 10. O 27. 10. 5. 41. 24. 0. 26. 0. 25. 0. 25. O0 #3. 5: 23.0. FE 10. 5. 27.10. 5. 27.105 27.10. 5. 27.10. 5 27. 10. 5. 14. 23.0: 23. B« 24, 0. 24. 0 23. 0. 23.50% 1. 11. 0. 27. ii. O. 27.11. O. SAPEÉ D. 27. 11. O: 2044. 13. 220% 28.10: 28:10: 23. 0. 23, 0. 22. 5. (JE #1, 0: 27. 11. O. 27.11. O. 27. 11. O. 27. 11. 5 STEP: 14. 23.0, 23h 24. 7. 28. 0 23. 0. 22, 5. LT 27. 11. 5. 9711", 27,11. 5. 7; 1175 27. 11 15, 23:01 33, 0. 24. 0. 24. 0. 23. 5. 23% 0 LA SEA ê7 PE S7it1:"S. 23116 27. 11. 5 27. 11. 5. 16. 23. 0. 24. 0. 25. 0. 25. 0. 24. 0. 24, 0. TL {1. 5. 27.11. 3. 27.11. 3. 27.11. $ 27.11. 3 27:11. 8 27. 23:50. sn. 24. O0. 24; 0. 23. b. 23. 0 7.10, 7 27. 10: 6. 27. 10. 5. 37. 10.5. 27. 10. 5 327.10. 5: 18. 22. 0. 23. 0. 24. 0. 23. se 23. 0 23.*0. 7,11. 0. ST 115 0: ER à CE 27: F4"0; 27. t1. O. #7. 11: 0: 19. 23: 0. 22. 5. 24. O0. 23. 7. 23. 5: 23. 0. € Mr. 12. 0. 27. 11. O. 27. 11: -0: 27: 11. 0: 271150; S7%11: :6: 20. 22, 0. 23, 0. 24. 5. 25. 0. 24, 0. 23. 3. F7. 11. 0. 27.11. 5. 27. 11: 6. 27.11. O. 27. 11. 0. 27. 11. O0. ai. 22:-0; 25.: 0: 3:27; 24. 0. 24, 0. 23. 0. M7, 11, 0. 87-1120, a? Vi 0; 2H 27.11, 5. 27.11. 5. 22. 23, 0. 24.0: 25, 0. 24. 0 à. à, 23. 0. MT. 11. 5: 27.11. 3 17.11. 3. STATE 6. FTÉ FES #7 11. 6. 53. 22, 0, 23. 0. 23. 5. 23. 5. 23. 0. 22, 7 1,10: 7. 87-10 & 27. 10.5. 27: 10. 5. 27.10: 5 27.10. 5. 24. 29, 9, 23. 0. 24. 0. 25. 0. 24. 3. 24, 0 1.11. 0. 27. 11. 0. 27.11. O. 27.11. 3. 27.11. 0 27.11. 0. 25. 23. 0, 24, 0. 24, 0. 24. 5 24. 0 23. 0. [dass bé. oc sé: 0-0. 27.11: 5 27.11. 5 27. 11. 6. 26. 23. 0. 24. 0. 24, 0. 24. 5 2fà 0. 23. 0. 4 TN s: 27.11: 5. 27.11: 3. 97.11. 5 27:11: 7 27. 11. 1: 7: #3. 0. 23. 5, 24. 0. 23. 5. 25. 3 22, 0. & M. 0, 0. 28. 0.0. 28. 0. 0. 27. 11. 5 2 11:56: 27541.536: 28. 23. 0, 24. 0. 25. 0 24, 3. 23. © 23: 0. NET y, 27£iats 2 TT "S. 7. 128 ae à LE ar 41 5: 29. 93, 0. 24. 0. 24. 3. 24. 3. 23. 0 22, 0 fhit s. 27.11. 7 28. 0. 0. 28. 0. 0 28. 0. 0. 27.11. 5. 30. 22, 5. 25; 3. 24. 0. 24. 0 23. 3. 23 0] ALES; 27.11: 5 “fa, 27.11: 5 27: 11-10: 27.11. 0. 31. 23. 0. 24. 0 24, 0. 24. 0. 23. 0. 22. 5. 11.0; 27. 11: 5 27.11. 5. 27.11. O 97.11. O0. 27.11. O. 4 . ——. IV. #7 LA A18 SÉJOUR A SOURABAYA, BÉZUKI ET AUTRES ÉTABLN MENTS DE L'ARCHIPEL DE LA SONDE. (ANNÉE 1831.) 419 POSITION GÉOGRAPHIQUE); COURANTS ÉTAT DU CIEL.ET DE LA MER, À Mini. à EN MILLES NAUTIQUES. de EE a+, ÉPOQUES. DIRECTION DU VENT Latitude Longitude Paiaill REMARQUE S. EN, dans les vingt-quatre heures. sd: est: E. S E. O0. Mai. à £ Beau temps. Faible brise. Le soir, pluie ÿ [1] 010!» # nl 1 } 2. Temps à la pluie. Faible brise 1 ul U [] 1 1 0) &: Beau temps. Dans la soirée, orage. ....,..........,.......... ) # : [) (1 # ru: pluvieux et à grains dès les premiers jours de notre arrivée à Sou- e 1 |, + he » nt tout à fait beau sur la fin. Les brises variables ne commencèrent 4. Très-beau temps ] # 4 Il à se Eng watt e VE. que vers l’époque de notre départ. ; sl, Les marées sont très-fortes et assez régulières : celle du nt porte à l'E. et CA Beau temps. Jolie brise oi] Il 1 1 celle du jusant à l’O., avec une vitesse ordinaire de 1" à 3 : 1, Les brises N. O. soufflèrent avec assez de force avant Fr is place à la 6. 6 Trie-boni t ! | 4 4 ( mousson de S. E., pendant les premiers jours qui suivirent notre arrivée. Les i s |» 4 nuits et les matinées en Lilitusllement calmes et très-chaudes 7 $ Même temps [1 ll 8 Même temps # ! DL | I H H Er 9. Même temps. ) s F 4 #l n ” ly à ” . t de à Por Legs louvoyons pour nous élever dans V'E., entre les 10. Même temps-Petile bribee 55... 4.7 sraivies rie . L) 1 bancs qui bo Pa les côtes de et de Maduré, dans un chenal ee vues | ” (ar " à et si a pro que Lu corvette laboure a vase. Le soir, mouillé. Le 11 a 11. | Beau temps. Faible brise dE. variable 1 | # matin, sr eilfé; mouillé quelques heures après, à cause du jusant, Le 12 au F 11} , à mis sous voiles 5 Bac à et Le soir à 9 heures, mouillé près de Ia côte de 12. Même temps. Brise d'E, variable à l'E, S. E Il | [1 Jura, Fine l'E. de Pass ang. 13. | Mème temps. Brise d’E., variable au N. E......... ÉTÉ à n " “fr # # n Le de ‘2 “à ee LE louvoyé tout le jour, et à 5 heures du soir, mouüllé près ‘ # en RS 14. | Beau temps. Ciel nuageux. Houle. Brise variable l L ; Q il 7 Le la côte de Java, Mouillé le soir di 4 # 15 Mb on Momie 7°42' 40 |11 1°15" ot # # ” La corvette appareïlle au jour, et mouille à Bézuki dans ?” P di. - j + # 16. Très-beau temps. Faïble brise ë £ d fi ll n } n 1 de ndant amd relâche devant … er A la température a été 14 Même temps. Calme plat. L 4 d riable , d’une chaleur excessive dant les heures de calme, et iéeaiche Ne nl lu mn ” sense * la enb des brises Re pr 7 du es transitions brusques et 18. | Très-beau temps. Jolie brise de . : , répétées ont produit de nombreuses indispositions dans l’équipa ge “43 ont amené $ # 1h 1” mn ; les premiers symptômes de Ja it 2 cruelle qui ne tarda pas manifester 19. | Mé t : : , à bord après notre départ de Jav 20. Même temps Presque calme I! “ ; 4 0 [4 21 Ms Grcohstannss nl 1e Q ‘4 ” Appareïllé de na 51 4 posa Ja age À a Java pour nous élever de manière / ë à gagner Soumanap en traversant Île 22. | Beau temps. Bonne brise d’E.S. E. Belle mer & ” a Pi" be :4 # Mouïllé à à Sos (le Maduré ). ; ï 111.29. | : ” es SET Pendant notre séjour à Soumanap, les brises ont soufflé + Sr re 3 de 23. Très-beau temps. Petite brise de N,E 774,10 Me Le | # PREMIER ER: mes te génirélemm Déau, anis 24. | Mème temps. Pendant la nuit, petite pluie.................,... CÆ: #5 ” Q) 1 25. | Beau temps. Petit frais de S,E............ ORS NAT LI EPS TIR 0] L #1 4 1 # S : F À F fl # # 1 bserveé une D 0 dans le petit canal entre l'ile du S, E. et la côte, Appa- 26. | Ciel nuageux. Petite pluie. Brise de N. E., variable. ........ SR # : fl pu FU dé ovins ‘ 1 + ° ; LU | # 1 A une heure doublé Je cap Sandana et l'ile aux Pigeons, pour entrer dans le 27. | Très-beau temps. Belle brise de N.N.E......... RTS TE mA ## n " déroi à s de Bab. AD béioes ds edit, Ch Mais er: M D côte E. 28 Mèmes circonstances 8.11.40. | 1 11.54 © ; 1 1 # de Ja 1 29 Mèmes circonstances nl # | 0 1 n à 1h 30. | Très-beau temps. Forte brise de N, N. E. rafales... ....... és ” : d 1 ” à ! 31. À Même temps. Même vent h . ! ! u - L] {E DE VAN-DIÉMEN. (année 183 420 TRAVERSÉE DE JAVA À LA TER (ANN 1.) « , BAROMÈTRE, « THERMOMETRE DE REAUMUR. és RE ES RE ne ÉPOQUES. 3 heures G heures 3 heures TE fr Midi. e 9 heures. Midi. F 6 heures, Minuit, 101 du 6 heures, Minuit, du matin du soir, SES PT Juin. VF : ; ; ’ , : . : 11! 0. 27? 11! 0. DEL E Dr 27.11:5, 27° 1110. LÉ 23° 0. 24° O. 24° 7 25° 0. 2s"17 23° 0. : 0 7: die 27: 11.50! 27: $1::.0: 27: 442 27 11:"0; 2. 23. O0. 94. 5 25. 0 25. 0. 25. 0 24. 3. e 0 0 27:11::0. 27. 11. O. 27. \1: 8, 27 ÈS, d:- 1. 0: &: 23. 5. 24, 0 24. O 4. 5. 24. 3. 29, 7 0 295 20; 0: D 4 s PRE. 27; 10: 5: 27,40::0. 27:40. 0. 4. 23: 0: 23: 0. 23.3 23.64 29. 5 22. 0 SI510: "0: 7:10 5; 27.10. 5 27.10. 0 27:10: 0. + 29. 5. 23. 0. 23. 3 23.0: +9. 0: 21. 5 ds 0: 6 STE: 2145-0308 27..59:50 27: 9. 0. 6. 29: -0: 22, 5. 23) 6: 23. O0. 29, 5 Si. 5 e 272006 27 M 27. 8. 7. 27. 827; 22 div y 21. O0. 21. 5 21. 5. 21. 0. 20. 7 20. 5 d7S TE 27: 7: 27. D Be 27 7: 2% 7:16 8. 0 ‘0: 20. 0 #1: 5. 21, 0. 20. ÿ 20. 0, 27::6::8 27600: AT: Bet CT 27: 15.0, 9 20. O0 20. 0 20. 5 20. 5 20. 5 20, 0 ATAET +0: cat PE PE | 27 DT Tr @ 29 Te 0% 10: 18. 0. 19, 5 20. O. 20. 0 19. 0. 19. O0. @ 259, 0: 275 7 29.8 27: 80: 27.850 Bi 8, 0: 11 16. 5 16. 5 22... 0 172.50 7. 3 17, -0: | 28. 0. 0. 36: 0.70 8 D..:0 471150: 29.4, 0: 27:11, À 12 47: 0: É 25-10: here à 17.9: 17. O0 17. 0 VA41:.0 a7S41.: 0: 27.11. 0 27:10:25: 27. 10. 5. 27:10. 6. 19 É7: 0 17: 0. 17. 5. 175% 17. 3. 17. 0 427.10. 5 27. 11. 0. 27.11. O 27. 11. 0. 27. 10. 3. 27. 10. 0. 14 16. 5. F7 D. 192 AE 2 17. 0. #7; 0; Me 9,5. LEE Ce 27. 9. 0. 27. 9. 0. 27.08, 29%: 9, 0: 15 21: 0 17 $ 18. 0. 18: 5: 18. O0. 17. 5 7,11, 0. 27. 11. 0. 27.10. 0. 27. 10. O0. 27.10. 0. 27.10. 0. 16 17, O. L7: 0 LT 7 18. 0. 7. à: 17. 0. à | 7 9, 0. 27. 9. Q 27.10. 0. 27.10. O. 27.10. O0. 27.10. 0. 17 16. 5. Led: 7 D +7. 0; Tr à 16: bi à € 7.10. 0 27.10. 0. RL 1: 0 27. 11. O0. 2781: 0 27 11. 0. 18 16. 0. 16. 5. LE À 176, 16. 7. if pb: k | 111. 0 27.10, 0. 27.10. 0. | 27.10. 0. 27.11. O. te #1: 0: 19 15. 5. 16. 0. 15. 0 15. 0. ES 15. 0. li | 7.10. 0. 27.10. O 27.11. © 27.11. 0. 27.11. 0. 27.11. 0. 20 5 A 15: b: 14, 0. 14. 0 14. 13. 5. 127 120$: 0, 21640; S: 27. AL: 0 27. 11:00, Lt. 0: 27. 11. 0. 21 13. O SE: 14. 0. 14. 0. 14. 0. 13. 3: 37 +40. - 0, CHERS CAT 27.11. 8 27.414550: 27.10. 5 S%ett. 0. ”, 13. 0. ie. 14, 0. 135" 15; D: 13. 0. n 0. 0 dB: D: 38..: 0 5. 28. O0. 5. SE. 28. 0. 5 23. + 12, 7 13. 0. 13. O0. 12, 5 12. 0. : 1% 1.0 28, 1. 0. 28. 0. 0 27.10. 5 27.10. O. 27.10. 0 24. 12. 5 13. 0 13. 0 14. O0. 13. D. 19 7 ‘11.0 27.10. 0. 27.10. O. 27.11. O 27.11. O 37. +1, 0 25. 12. 7 13. 0. 14. 0 14. 0. 13. 0 13. 0. à 7 Q AE - 0 2854, 0, 26:00 29. 11, 0 27:44:00 275 1. 0 26. 11. 5 11. 5 12. 0 12. 0 118 5. 11: 5 $ : 4 11.0, 27, 11, 0. O7. 11:80 DRE SR 87:41, 0. 27: fi: 06 27. ne à 12. 0. 12. 5 19. 7 12. 3 12. 0. F ë +10, 0, S7040.:0. 27: #0." 0 27; : 8: 0 21:; 6, 0. Si. 16 0 à 38° 12. 0. 13. 0. 13. 0. 13. 0. 12, 5. 12: 5, » à [ER 0, 27. 8. 0 27. $. 0 27. 8. 6 #8..0 27:76: 0 29. 13. 0. 13. 5. 14. 0. 14. 0 12. 7. 12. 5. 29 RE 27:20 29... 7. .0ÿ 27.30 da 45: 0 #7: 7. b 30. 11, 0. 11. 0. 11. 5 12. 0 12. 0. 447 | : Fe creriiinirétrtinn ; | | 422 TRAVERSÉE DE JAVA A LA TER JE DE VAN-DIÉMEN. (année 1831) ; POSITION GÉOGRAPHIQUE) EUR COURAN ETAT DU CIEL ET DE LA MER, À Mini, EX MILLES NAUTIQUES. ; —_m— | SAISON ÉPOQUES. DIRECTION DU VENT Se Lénsid L | : a È REMARQUES. dans Îles vingt-quatre heures. ST est. Vaiguill. ; : ; Juin. NE L: Très-beau temps, Belle mer. Faible brise, très-variable ll # 1 |4 1 ( ( . Re nn 6 heures, la pointe S.E. de Java nous reste - | Beau temps. Ciel nuageux. Belle mer. Petite brise... . l [l 1 |! 1 # 1 Louvoyé pour sortir du détroit de Baly. La côte de Java par le travers à tribord, Re RE Les terres de Baly à V'E., à grande distance 3. | Même temps. Même vent. 9°28" 0'| 111°50 0|30}7 u 0) u 4. | Beau temps. Mer houleuse, B brise de S. E 10.55.30. [*110.13.27. 3. 01! 29. # “ Pétrels bruns et païlle-en-queue. 5. Même temps. Houle du S. E. Même vent. 12.43.,34.| 107.40. 8, 5. 0.11 ll 1 [32" 0.| Mèmes oiseaux et une frégate. 6, Même temps. Houle. Mème vent. Grains 14.46.20.| 106.20.45.| 140, 4 SO # 13. 8.| Paille-en-queue. 2. Mème temps. Ciel couvert. Petite pluie, Houle, Même vent...... 16.33.40. |*105.24.45.| 0 , J 3. O.| 7 1 Mèmes oiseaux, 8. Même temps. Belle mer. Joli frais d'E, S,E 18.36. O. 104.23. 0. 3%. "6. ll 1 16, 0.! Mêmes oiseaux. 9. Ciel nuageux. Petite pluie, Jolie brise de N. Quelques grains... ... 20.49.30.1*103.41. 0 5.0.4 4. O0. pi] 7 Mômes oiseaux. 10. Beau temps. Mer houleuse, Bon frais d’O. et S, O 23:12:26: 102.43. 0. 5.0.f. 8. # # 15. O.| Pétrels et alcyons. 11 Ciel couvert, Grosse mer. Même vent, variable du S. E. au S.S.E, 23.55. 0.1*101.37. 0.1 9 tf. 0. 1 # nl Pétrels bruns. 13. Mëme temps. Grosse mer. Même yent, Grains. 24.27, 0.1 100. 5.20. 9 a.10, 0. “ Il |[34, 0.| Païlle-en-queue, damiers, pétrels. 13. Beau temps. La mer plus belle, Houle, Petite brise 25.21.29.|*x 99. 0.40.110. UE 4-0.) 1 Damiers et pétrels. à ” 14. Temps couvert. Mer un peu houleuse, Calme 26:193::0: 98. 0.15./10. à 0. 1 1 33. 0.1 Méêmes oiseaux. 15. | Beau temps. Mer assez belle. Brise très-faible. 26.26.40. [* 98.171510 M0.) 7 ” 1! | Moïusques à fa surface de Ia mer. 16. | Mème temps. Grande houle de S. O, Faïble brise du S.,var.au S.E.| 26.48.25. 98. 8.33.110. 3! y ! [26. 0.| Une baleine, oi faniq 17. | Mème temps. Houle de S, O. Mème vent 07, 7.40./* 97.45.3319: 0 | 2. 0! » n Damiers. 18. Le soir , des grains 28.27.10. 97. 5.304110: 0:! |11. 0.) |36. 0.| Mèmes oiseaux. +5. Mème temps. Ciel nuageux. Forte brise de N. variable au N.N.E..| 31, 0.40. |* 99.50.30./10 | Dj 4 * Idem, plusi baleïr 20. Ciel couvert et pluie. Houle. Bon frais de S, variable au S, E.. . *x32.17.48. |*X1 02.14.30-110 d ; PER ” On commence à voir des albatros. 24. Temps brumeux. Pluie. Rafales, Bonne brise de S. E. var. au S.0.. | x33.43.30. |X101-1 4.30.110 * 0] mn 1 Albatros, damiers, pétrels. 22. | Beau temps. Forte houle de S, O. Bonne brise de S. O. ......... 34,33. 0.1 102.18. @H0 0 | 0. 41 » |55. 3.| rdem. 23. | Même temps. Ciel nuageux et grains. Grosse mer. ........, .... 35.13.10, [*104.18. O0 T 0.| » P HS 24. Même temps. Mer houleuse, Presque calme 36.21.50. 103.27: 1 4 6. 5.| Idem. 28.1 M tances . 36.46.50. |x103-32. 7: ñ a À Aa: 26. Très-beau temps, La mer belle, Jolie brise dE. N. E 38. 1.30. |*105. 2. 7 ! ll Albatros en plus grand nombre. 27. | Beau temps. Ciel couvert, Bon frais de N. E, par rafales... .:.... x 39.29.18. [*108.20. HTE “ mn Hlèm. 28. Mèëme temps. Ciel couvert. Brise variable du N. O. au N. N, E. ... 10.34.30. 1 10.35.30: 1 62. O0.| Idem. 29. Temps à grains. Pluie, Houle de S. O, Bonne brise de S. O....... 40.42.40. 114. 5.15: 5 # 10. 0 Gi. von À pen 2 2 5 et 30, Ia mer charrie d'immenses zoophytes semblables à 30. Ciel nuageux. Mer trés-houleuse, Fort fales du S 40.45.40. 1 17.50.25: 1 15. 4 Le 123 | 224 TRAVERSÉE DE JAVA A VAN-DIÉMEN.ÆLACHE A HOBART-TOWN. (ANNÉE 1831.) 495 THERMOMÈTRE DE RÉAUMUR. BAROMÈTRE. RARES PHASES = ÉPOQUES. PR 3 heures de Ta lune, | 6 heures 3 heutés du matin. parie core du soir. eu ire mé - du matin, 9 heures. Midi. da Soi 6 heures, Minuit. Juillet. 1. 8° 0. 8° 0. oh EN 8° 0. n°6 27 8° 0 27° 8! 0 27 9! 0. 27 9° 0. 27r gs. 277 9! 3. 2. 9. 0. 9. 5. 9. 7. 10. 0. $: 9. 0 D 127.8 0 SRIAIS 97, 8. 3 27. 8: 3. 27/6;:0. 27. 8. 0. 3. 9. 0. 9. 0 9. 7 8. à. sh 8. 0. 27. 7. 5 LR CÉ D. 0, WT: “#0 27.0 0. 27. 8. 0 4. 8. 0. 8. 5. 9. 0. 9. 0. 8. 5. 8. 0. 27, 7. 0 ER A À 27. 8, 0: #7. 80: CT D #1, 8. 6 5. 8, 7 és 8. 5 9. 0. 8. 0. 508 37. 8: 0. 278 0 #2. 6: 2758: 0: 27. 8. 0. 27% 8.0 6. 8. 5 8 :T: 8. 9 8. 9 $s Te 8. 0. 27. 8. 0 27. 8. © 2%: h: ST: 8.0: 27. -8: 0, 27: 8.0: 7. s. 7 #0: 9. à, 10. O 10. O 9. 7 27, 8. 0 273 454 0 278: 0. 271-865 27. #40 27. 8. 0 8. 8. 7. 9. 0. 10, ©. 10. 5 10. 5. 10. 0. 27. 8. 0 27. 86 60 AT 0. 27. 9. 0. 27. 9. O 27. 9.0. 9. d: à 8. 7. 9. 0. 9. 5 7: 9. 0 Los 9. 0. 27% 9: 27..9. O0. 27: 8.0: 27: 8; 0 27. 8. "0 10. 8. 0 8.0: 8... 8.6 9. 0. 7.57 © |27. 7. o. 27. 7: O 27.7. 06 227) -0: a 72x86; 27. 8. © 11 7. 5. CPC À 8. 5. 9. 0 9. 0. 8. 5. 21. 8. 0 CPE N 23:08; 0: #7: 71/0: 27: 7. 0. 27. 7. 0. 12. 6. 0 6. 7 LR | 8. 0. 8. 7: 8. 0. 7. 8. 0 27: 2: 0 27:90: 27:70. 27 "7 0; #1:-7. ©. 14: Si 50 5. 8. ds 2 7. 0. 7. 0. 7. 0. 27. 7, 27... 0 27.276 0: TT 0; 27. 7. O. 27. 7. 0. 14. 5. 5 k. 7: 6. 5. 7. 0. 7. 0. 7. 0. 211, 8 #7. 3 27. 7, 0. #7. 7,9: 27. 0. 27. 7. 0. 45. 4. 0. à à Ed: 5. 7. & b, 5. 0 #7. 7. 0 3% 0 #7: 1: 0. ST & 27.750 27. 7. O. 16. 3. 3 sf PE 5. 5 5. 0. ds & 0,7, 27. 7. O0 : + PL > 27. 7. 0. 728 "0: 6 5: 17. 0. 0. & à MS |, à 7. 6. 0. 5. 0 € |77.s 27. 7. 3 27. 7. O. Mets di A lus Pres 18. PR = SE . sd 27.0 27. 7. 0 27. 7. 6. 27.5 0 21h: 0. “7 1. 19. & op: 5: 0 6. 7 8.5 7. 3. 5.4. 27, 7. 0 27. 75 O0. 87:17; -O. 27.7: 0. 27: 9520; da 7.0. 20. 8. 7 6. v. x. & 2 à 4 3. 5. 7 es 76 27. 7: 0 27. 1. O. Le PE Ÿ RE: SF 1.5: 21. 6. 0. PE 7. 6. 2.7, 1. 3. 6. 4. 187 7, © 27. 7. 0. 27. 7. O. 87. 1:0: 27::2;0. 27: 9. 0. * 92 6. à. 7. 7 8. 0. é: 5. 7. 7. 5. 0. #1, 7, 0, 37. 7. 0 27. 7. 0. 27. 7. 0. 2H 770 jo Er #3: SP 3 are 8. 4. 8. 5. 8. O0. 7. 3. (#7 7, 0, © 27. 7. 0. 87.710 27. 7 27. 7. 0. 27. 7. 0 24. 8. 0. 8. 0. 9. 7. 10. 0. 9. 7. 9. 0. Vit s. 27. 7. 3. 27. 7. 5. ÈS AE À 27. 7: 5 27. 7. 3. 95. 8. 4 a: à ds si 9. 0. 8. 4. © {21 7. 0. 27. 7. 0. #1: 2. TT 8: 27. 7. 5. a. 7. 5 26. 9. 0 9. 0. 10. 0. 10. 5. 9. 5, 9. 0. 137. 8. o. $7. 8: 0. RAT: 0 27. 8. O. 27. 8. O. 27. 8. O0. 9. 8. CE 10. 5, 12.0. 10. 5. 10. 0: #7. 8. o. “7.28% 0 27.80.00. 27. 8. O. 27. 8. 0. 27. 8. 0 à À SE à ui voi à 10: 0: 127, 8. 0. 27. 8. 0. 27. 8. O. 27. 8. 0. 27. 8. 0. 27. 7. 7. + "à Le di er 9. 0. [re 8. 0. 27. 8. 0. 27. 8. O. 27. 8. 5. 27. 8. 5 27. 8. 0. 7 8. 9. 5 10. 0. 10. 0 9. 7 9. 7 "7. 8. 0. 27. 8. 0. 27. 8. O. 27. 8. 0. 27, 8. © 27. 8. 0. 6. 0. 6. 5, 10. 0. 11. 5. 12. 0. ii. 7 M, 8. 5, 27. 8. 7. 27. 8. 5. 27. 8: 6. 27. 8. 5 27, 8. 5 ere" tan À 426 TRAVERSÉE DE JAVA A VAN-DIÉMEN: | LACHE A HOBART-TOWN. (année 1831.) | POSITION GÉOGRAPHIQUE! ETAT DU CIEL ET DE LA MER, À mit, _ une DIRECTION DU VENT LH Longitude L % j dans les vingt - quatre heures, sud. est. e d— Juïliet. 1. | Ciel nuageux, Mer grosse. Jolie brise de S. variable au S. S. O.. 40°53'50" | 121° 8'15°| #0ho, 2. Beau temps. Grosse houle. Jolie brise variable du N. E. au S. O.. 41.34.15. | 123.27.45. | 8 04 3. 3. Même temps. Jolie brise de N. Quelques grains...,.............. 42,51.10. | 126.11.12. | 5404 3, 4. Temps nuageux et à grains. Pluie. Très-grosse mer 43.32.40. | 130.15.45.| 3. D 5. Beau temps. Forte houle de S. O. Jolie brise d’O 43.29.30. | 133.56.45. "| {; 6. Temps assez beau. Petite pluie. Jolie brise de N, variable au N. E 43.25.31. | 136.53.54.| 3. 0 ;, 7. | Beau temps. Belle mer. Jolie brise de N. O. 43.43.47. | 139.53.27.| 510h 8. | Me *43.41.47. | 143.42.15. | 6 0h 9. | Beau temps. La mer assez belle. Jolie brise de N. N. E A43.33. 0. | 144.50.45.| 6.0» 10. | Ciel couvert. Petite pluie. Faible brise de N. E ” l l'A #$. Ciel couvert, Brises dE. très-variables, Rafales. Le soir, pet. pluie.. Mouillé à Hobart-Town. 1h 12. | Ciel couvert. Dans Ia matinée, petite pluie. Le soir, beau temps. . 1 Li AL ta: Beau temps. Jolie brise de N, O. Pendant la nuit, forte br. de S, O. | 14. Ciel couvert, Pluie. La nuit belle ; L Résultante des courants de Java 15. Trèés-beau temps. Brise de N. O. bart-Towhs.....:- veste 16. Même temps. Même vent. 17 . | Même temps. Petite brise de N,. # # j 18. Assez beau temps. Légère pluie. Le soir, beau temps. Brise fraîche, ll # 4. 19. | Très-beau temps. Ciel nuageux. Fortes rafales de N, O. et N. N.O 4 ve a, 20. Mêmes circonstances... .. PR EE LS fl 0 "u 21 Ciel couvert, Petite pluie. Le soir, temps assez beau. Rafales.. .. ll ; 4. 92 s Ciel nuageux, Vent de N. O. var. au N. N, E. Pend. la nuit, grains.. 1 ; d. 23. Beau temps. Brise de N. et N, N. O. Rafales de N. pendant Ia nuit. 1 # a. 24. | Ciel couvert et à grains, Fortes rafales de N. N. O............... 1 ; "} 25. | Ciel nuageux, Petite brise de N, O. et N. N. O 7 à 26. Ciel couvert. Grande brise de N. et N. N. O N , | 27. Très-beau temps. Fortes rafales du N. variables au N, O.......... : 4 28 Ciel couvert, Petite brise de N. Le soir, fortes rafales... .,....... H : 4: 29. | Temps à grains. Ciel couvert. Légère pluie, Vent d’'O. et O. S. O # ; 1 F 30. | Grand frais de N.0. et d’O. Fortes rafales... ............... 0 . À #4, Beau temps. Fortes rafales de N. et NÆE,,.........:..., ...... 7 # j Ü COURANTS EN MILLES NAUTIQUES. a REMARQUES. 413.0.! Grand nombre d’oiseaux océaniques. La mer phosphorescente. Grande quantité d’oiseaux océaniq. La mer continue à rouler des masses lumineuses. Mêmes oiseaux. Mëèmes oiseaux. Aurore australe, embr. envir, 160° de Phorizon, visib. dep.6h. dus. jusqu’à2 h. du m. Oiseaux océaniques. Mêmes oiseaux. Mêmes oiseaux. Le 8 au matin, aperçu les côtes de Van-Diémen et le rocher de Mew-Stone,. Leg tré d 1 I d’Ent (Mouillé par 28 b ès de l’i P. drix) , LA: Appareillé le 11 de l'ile aux Perdrix, et , le soir, mouillé à Hobart-Town, p. 15 br. Pendant notre séjour à Hobart-Town , les vents ont généralement soufflé du N. etN. O.; quelquefois s$ fortes nifaleu, Qua a! les vents de S. O. régnaient au large , nous avions des grains et a pluie. On s'accorde à dire que ces vents re- montent rarement ue: le pr Lu qu à be Town. Dans les belles journées, avec du came, P Iquefois é ; léger vent de Pa et après Îes fortes brises de N., ils ont porté au S. avec une vitesse de 1%5 à 2", Cependant, l’action d + CARCE TR D S e d'environ 4 pieds. La température d’'Hobart-Town , à l’époque où nous y étions, peut être ne La telle den vent pen Ferre du _ de Ia France. Le pe me d d 7 4 J ss 1 L£stt ; ( 1,1 e LA 427 12 __ TRAVERSÉE D'HOBART-TOWN AU PORT-4, N. SÉJOUR DANS CE PORT. (année 1831.) Fe... 49 Dé _— THERMOMÈTRE DE RÉAUMUR. HÉÉS, ; A ir EEE ÉPOQUES. 6 heures és sine 3 heures PRES Minuit, de C4 Ts $ TEE La du matin. = du soir, É 9 heures. Midi. + 6 heures. Minuit. PS matin, du soir. ART RESRRINSNS Août, 1 5° ©. 6":0: 10° 0: 10° 0. 9°? 5: Le À #0 se €. 98? o! &. 98P 9! 5. 28? 2! 5. 28? 9! 0. 2: 6:05 6. 6. LEA à 10. 0. 10. 0 673 5 ST 928. 3. 0. 28. 3, 0 28. 3. O0 #6.:3..0 a: 5. O. de 0: 1.7 10. 0. 8. 3 7. 0. 8, 3. 0 28. 3. 0 28. 3. 0. 23..8:17 28:25:57: 28. 2..7 4. 3. 0 _.. nus + + mn 8, 3. 0 28. 3: 0. 28. 3. O. 28. 3. 0. 26:72: 7 23870. $: ps sde _——. _——. ans _. 8. 3. 0 28. 3. 5. 28. 3. 5. 28. 3. 0 Re a 6. 1. 5. 3. 0. 7. 7. 9. 0 7. 5. Fe 2111. 0 27.11. O. 27.11. 0. 27.11. 0. 27. 9. 0 279.70 ee 5. 5. 6. 0. 10. 5 12. 0 11. 0 dits (A A711, 0. 27.11. 0 27.10. 5 27.10. 5. 27.10. 5 27. 9. 0 8. ET 8. 5. 11: 8. 11. 5 10. 7. 9. 5. SE à7: 6. 0: 27. 9. $ 27. 9. 5. 27. 9. O. 27, :9.-0 9. 9.,7 10. 0. 12.5: 192 7 13. 0 12. 0. 27. 9.7. S6. 6: 6: 6. à 28. O0. ©. 28. 0. O. 28. 0. 0 10. Fr 180; 13. 5. 15:56: 195 $ 11. 5. #1: 9. o 27. 9. 0. 27. 9. 7 27.10. O 27.10. O. 27.11. O. 11. 1070: #1: 0; 135:0: 18. 0; "7 11. 0. 27. 7. 0 27. 7. 0. 97. 7. 0. 27. 7. O. HT 7e 78: 27, 7..3. 12 11. 0. ii. 6. 12. 6. 13. 0. 13. O. 11. 5. M. 8.0 in EE ab 4; #7::6: 0: 27. 8. O0. 27. 8. 0. 13 12. 0. is. 5; 12. 5 12. 0. 11: 5 11. 0- 17: 6. 0. 27. 6. 0. 27. 5. 0. 27. 4. 5. 27: 5: "0. 27. 5.0. 14. 12. O 12, 0. 12. 3. 12. 5, Lt: b: 11. 3- Mi 4:0. 97. 8. 0. 27. 9. 0. 27.8; D: 27. 8. O. 27. 8. 0. 15 18, 0. 13. 0, 13. 0. #5. 5. 13. 5. 11. 7 ( 7. 8. 0 27. 8. 0. 27. 8. 5. 27. 6: 5: 27. 8. O. 27. 8. 5. 16. 13. 0. 15. 14, 0. 14. 0. 18. 5. 12. 3. 27.10. 0. 27. 9. O. 27. 8. 0. 97. 8. O0. sÉ:6:<0: 27. 8. 0. 17 14. 0. 15. 0. 15. 6. 15. 0. 14. 3. 13. 0. 17, 8. 0. SR: :0: 27. 8. 0 27. 8. O 27. 8. 0. 27. 8..0. 18. 14. 0. 15. 0 16. 0. 16. 5 14. 0. 13: 5. 17. 8. 0 ÉES 0: 27: 6.0 28. 8. O 27. 8. 0. AR 19. 13. 5 14. 0. 15. b. 15. 5 14. 0. 13. 7. DS 0. 27. 9. O 927. 8. 9 #7::8; 0: 27. 8. 0 pr 20. 14. 0. 15. 5. 16. 0 16. 5 16. 0. 15. 0. PES. SE à di à À 27. 8. 0. 27. 8. O 27 6.0: 21 13. 5 14. 0 10: %. 15. 7 15. 0. 14. 0. De 0 27. 8. 0. 27. 8. 0. 27. 8. 0. 27. 8. 0. re 22. 14. O. 14. & © | 16.5 Le HP 16. © 13. 7. 27, 8, 0. 27. 8. 0. 27.10. 0. 27,10. O. 27.10. O. Pr 23 CE ag à 15. O. 15. 5 15. 0 14. 0 13. 5. © 7.8. o. 27. 7.0 27. 7. 0 27. 7. 0. 27. 7. 5 27. 7. 5. 24. 14. 0 14. 5. 16. 0 16. 0 15. O 15: 0. 21. 7, 0. 27.10. 0. 27.10. 0 27.10. 0 27.10. © 27.11. 0. 25. 14. 5. 15. 0. 16. 0 16. 0. 15. 5. 14: 7. #7. 0. 27. 7.0 27. 7. © 27.15: 27. 7. 0. ad LE LEE 26. 14. O. 14. 5. 14. 0 14. 0 13. 3 13. 0. 2710, o. 27.10. O. 28.-1, O 28. 1. O 28. 1. O. 27.11. 7. 27. 10. 0. 10. 5 11. 0. 13. 0 12. 0. 11, 7. #8. 1, 0. PROS à 28. 1. 0. 28. 1. 0 27.11. 5. 27.11. 8 28. 7: ©. 10, 5 11. 0 14. 0. 11. 7 11. 5. At. o. 27.11. 0 27.11. © 27.11. O 27.11. 0 27:11. 0: 29. 7 0 9. 0. 15. 0 15. 5. 13. 0. 12. 5. 18. 9, ÿ 28. 3. 0 28. 3. 0 28. 3. 0 29: 50 : 5 des 30. 6. 0 9. 0. 13. 0. 13. 7 13. 0 11: 0° ? 8. 3 0 28. 3. 0 28: 3. 0 28. 2. 7 as 2: 7 28. 3. 0. 51: 9, O0. 10, 0. 12, 0. 13. 0. EUR 10. 0. (288 0. 28. 3. 0. 28. 3. 0. 28, 3. 0. 28. 2. 5. 28. 2. 5. Er 430 TRAVERSÉE D'HOBART-TOWN AU PORI- ON. SÉJOUR DANS CE PORT. (année 1831.) : POSITION GÉOGRAPHIQUE! COURANTS ETAT DU CIEL ET DE LA MER, À Mint, 7 Fsg sommet ÉPOQUES. DIRECTION DU VENT | ns Longitude 5 à REMARQUES. dans les vingt-quatre heures, PT est, é S. E. = Août, &. Assez beau temps. Brise de N. O. et S. O. Pendant fa nuit, calme. . # à 1 0 1 il # Au mouillage d’Hobart-Town. 2. | Beau temps, Petite brise de N. O., variable à l’O. N.O........... " 7 11" Q 1 0 3. | Même temps. Petite brise d’O, et S. O ” D 11 1 1 # 4. Mème temps. Faible brise de N. E., très-variable 7 ni RL # 1! ll b. Très-beau temps. Jolie brise de N. N. O. Belle nuit # ‘ ll 11 (] 1 1 6. | Mème temps. Petite brise de N........ mn ” "RTE n n 1 Brume épaisse. Froid rigoureux. 7. | Même temps. Belle mer. Petite brise très-variable.. . .…......... A43°23' 0'|A145°36" 0] 6 d n ” n | Appareïllé d'Hobart-Town. 8. Beau temps. Forte houle. Jolie brise d’O., très-variabl 42.44.28. |%x146.31. 0! 6 do. # 1 ] Aperçu l’île Maria. Plus tard, les tles Shouten. 9. | Mème temps. La mer un peu houleuse. Même vent 10.48. 4. 147.37. 0l6 00] » [450 » Albatros. 10. Même temps, Houle, Presque calme. Faible brise d’0......... Ne 39.41.40. |x147.30. 0.| 6. 00.| y # 1 11 Même temps. Mer houleuse. Jclie brise de N., variable... ....... 39.13. 0.| 147.48. 0 80 | 3" 0.111. 4.1 En vue du cap Howen. ? ; Ë | Les courants ont porté au N. jusqu’à la latitud " 12. | Très-beau temps. Jolie brise, variable du N, E. au N.O 37.30. 0.| 148.18.40/905| y» 1 2" 0.| E.et O. du cap Dro-} Jackson; mais /sur ce parallèle et au N., ils ont porté 13. | Ciel couvert. Grosse mer, Bonne brise de N. O., variable àVE....| 36.17.35. |%x148.10.40. 9.01 u 1 mn Émis Las d'O. tra 8 Ceux à l'E. sont constants 14, Ciel couvert, Grosse mer, Grand frais d'O.et S. O.............. 34,20,19. |x149.26.40.) 9.0.1 y # nl 15. | Beau temps. Mer houleuse. Rafales d’0. et 8. O. .............. .| 33.35. 0.| 150.46: 0.19 e: [20.0 7 16. | Très-beau temps. Belle mer. Jolie brise d'O., variable au N. O....| 34,35. 0. 150, 2. 0.0 © 131. 34 5. 0. 17. | Beau temps. Belle mer, Joli frais d'O.. ........................ 34:15:57: 149. 0.50. ” 13. 8. 8. 0.) Mouillé , à 6 heures du soir, près du fort Macquarie. 18. | Très-beau temps. Brise d’O., variable à PO. N. O. Le soir, calme. Mouillé au Port-Jackson. | [) ü u 13%: Même temps. Presque calme. Le soir, faible brise de S, O. 20. Beau temps. Ciel en partie couvert. Presque calme, Résultante des courants d’'Hobart-T 4 1 SE. Mème temps. Faible brise de N. E. ot l'an — vont 25: Très-beau temps. Faible brise d’O., variable au N, O. | 0 ee moto LE ren 1 il À . à , 24. | Même temps, Pendant la nuit, ciel couv, Vent de N.E., var. au N.N.E. ” # 1? 1 ! 1 25. Même temps. Brise d'O., variable au N. O. Le soir, forte rafale... ll 4 4: ’ y , 26. Ciel couvert, Petite pluie. La nuit belle. Rafales d'O.,.,..,.... * # 4 4 ! cd * 27. Très-beau temps. Jolie brise, trèsvariable du N. N. E. au S,S,E.. 1 ll Æ . u (1 ( 28. | Ciel couvert. Petite pluie. Fortes rafales, Vent de S, S. O......... # d 4 j Fr” : < 29. | Ciel couvert. Pluie par intervalles, Brise de LR SE. + # ï 1? » n " 30. | Même vent. Brise fraîche du S................. e Fe u , "RE ! ë 31. | Mème temps. Pendant la nuit pluie. Brise dE. S.E., variable à 'E Fe # ; ' # 1 ul ' : | 132 SÉJOUR AU PORT-JACKSON. TRAVERSÉE DE CÉORT A LA NOUVELLE-ZÉLANDE. (année 1831.) 4155 THERMOMÈTRE DE RÉAUMUR. BAROMÈTRE. ë ÉPOQUES. RSR 231 + 6 heures pes 3 heures a re be. Midi. E d s. d Ldes Minuit. de la RES 9 heures. Midi Los 6 heures. Minuit. Septembre. D. L à 508 à co a à : à Hi sw: 48" 0: ss à «sd : 3! 0. 287 3! 0. 28° 3! 0. 28° 3° 0 28° 3! 0. Fe ee ne sésles rs PP PL: 28. 3. 0. 28. 3. O. 28, 3. 0. 28. 3. 0. 28. 2. 0 28. O0. 0. 3. ere ES us es + Se 27, 7. O. 27. 7. 0. 27. 7. O. 27. 7. 0. 27. 7. 0. 27. 7. 0: à ni cr PRE HS + cal .%8. 0. 0. 28. 0. 0. 28. 0. 0 28, O0. 0. 28. 0. 0. 28. 0. O0. 8. RÉ à sé: 6. PR Te 14. 0 1É 6 148, 4. 0. 295 1::5: 28: 42 5. DES LES; 281.5 18: 0: 0; ä PE FE Re Fr É © dl 28. 0. 0. 28. 0. 0. 28. 1, O 28. 1. 0. 28. 1. 0. 28. 1. 0. +. it: 6. 12. 0. 13. 5 14. 0. 1$. 5 12. 0. @ 1?8- 0. o. 28: 0. 0. Page ce Th noi HT 8. 12. 0. 13. 0. 14. 0 14. 5 14. 0 13: 0. ?8, 0. 0. 28. 0. 0. hdd due Fe oi Sn pt Sa Mr 9. 13. 0. 13. 0. 15. 0 14. 5 14. 5. 13. 7. #11. 5. 2741. °5 be nico éétes à ta be 10. Pb É: 56 ie se. à (6: D 14, 0! 27,11. 0. 27.11. 0. 37 4É220; STAE-0. 27.11. O. 27.11. ©. 11. 13. 0. 14. 3. 16. 0 16. 0 15. 5 15. 0. 411. 0. ou ph ue ser es dis doi Lo 12. 13. 0. 14, 0. 16. 0 16. 0. 15. 0 14. 0. #10, 0. 27.10. 0 27.10. ‘0. ht décor née À 13. 13.8. 14. O. 16. 5 16. 7, 16. 0 13; 7 710. 5. 27. 8. 0. AE shétnit ls ER a 14. 14. 0 15. 0 16. 5. 16. 5 15: $ 14. 0 711, 0, 27.11. 5 nt gi cdi D és Éd 15. 14. 0. 14. 7. 16. 0. 16. 5 15. 7. 13. 0 € |711. 5. 27.11. 5. ane che side lie Fr 16. 14. 0 14: 5. 16. 7 16. 0. 15. 5 14. 0. #11, 0, 27.11. 0 oh ie dl cg bic de 1% 14. 0 16. 0 18. 0. 18. 0 16. 0 15. 5. Fe D. 0. 28. 0. 0 28. 0. 0 nr dis ne 18. 15. 0, 15. 7 16. 0 17. 0 17. $ 16. 0 *710. 0. 27.10. 0. hrs 2 pas a ssh af à te da So: fra SA de nn 4) “ae Fo. 5. 27.10. 6. 27.10. 0. | 27:10. 0. 27.10. 5. 27.10. 5. 7 es rs he à Rs re LATE dc 0 27.11. 0. 27.10. 5. 27.10? 5. 27.10. 5. _ A ve ns NE F4 7 3. Le: 2-0. 28. 0. 0 28. O0. 0. 28. 0. 0. 28. 0. O0. 22. "à 15, 0: ir 0: 18. 6. 16. 7 14. 0. @ de 0. 27.11. 0 27.11. 5. 28. O0. 0. se : - be 1 à S. di rs = AS me re s 1. 0. 28. 9, 0. cs 2. 0. ss: "5: L : “ : : : 24. 13. 0 7. "M À 14. 0 14: & 13. 0 13. 0 & 2. O0. 29:25:70 28; 1: "0: 261, AG ù dr x <5 ds ire ab Es TS sd 4 à 0: 5: 28. 0. 0. 28. 0. 0 27 11. 0. # à 7 é s Fr à je us RE a ns 0. 27.11. 0. 27. 9. 0. 27. 9. à. 9.5 à î s 27. 13. 0. 14. 5 t4 6: FR 14. 0: 13. 5 # 9. 0. 27. 9, 5. EP: 9. 0. 27:19 0) 27.9. © a 2 28. 5 S PE PET + FER 15: 06 h “An. o. 27. 9. 0 27. 9. 0. 27. 9. 0. 27. 9. 5. : S 7 M. 9. 5. 27. 9. 5. 27.10. 0. 27.10. 0. 27.10. 0. se vla 29. Ce FE 13. 0 14. 0. 13.6 13. 5 19 | É. PRE es RS Ne re 15/0001 RATES ASE. 27.40. 0. 27.10. 0. 27.10. 0. 27.10. 0. | à ‘ 24 . 28 4354 SÉJOUR AU PORT-JACKSON. TRAVERSÉE DEGE?ORT A LA NOUVELLE-ZÉLANDE. (année 1831.) POSITION GÉOGRAPHIQUE) COURANTS : ÉTAT DU CIEL ET DE LA MER, À mir, gt 2* MÉLES NAUTIQUES, EE , ET à ÉPOQUES. DIRECTION DU VENT pull Léusitals L & ‘ | | à Bu: MARQUES. dans les vingt-quatre heures. sud. est. FRE É $ É ; Septemb. F La Pluie contin. Vent de N.N. E. variab. au N, E. Pend. Ia nuit, beau... ll Ë Ar d a #l 0) Pendant Je séj jour de Ia corvette au Port-Jackson, le t ét: j ? t 4 : beau et Ia température agréable , surtout avec les petits y du pp 0. VOIS au 2 Beau temps. Brise d’O.S$. O. très-var. Petite pluie pendant la nuit. il # ! 1 ll He . E, Les vents d’ de $, sont pluvieux. _ du N. O0 \ ; “ force; amènent r suffocante , et il arrive quelqu efois que ces vents, ve 3. Très-beau temps. Vents d’O. variables au $. O. Nuit belle... .:... ? : ’ : ; nant à changer LU . ré — pie à (des brise es m4 mer, que es ir ë s ; : : 1 ture est remplacée par un 4. Ciel couvert. Pluie par intervalles, Belle mer. Brise de $. O. .,.:. p] 1! 1! fl 0) LS ce mx ss Du pri août cé pu Sn : ur Ba Ciel nuageux, Belle mer. Bonne br. de S.S. O. var. au S. S.E. Raf. #l # % ll H (] àalE., ” | _. luie forte et “ren que rome avec une tem= à pérature froi t L le septembre , le t s’est mis au 6. Idem ! fl ‘à # . c. beau fixe s files éËvre riables , la température est devenue plus chaude ; ea puits étaient calmes t ines ; tout, en un mot, semblait annoncer Ti Idem. Pluie toute la nuit, Brise de S. S. O.etS. O. Rafales ll Il * # £ La de l'hiver 1 du Fntehpe: 8. Ciel couvert. Pluie. Jolie brise d’O, très-variable, Rafales.... ,... r 1! # # # " 9, Beau temps. Brume. Brise d’O, variable au N. Rafales l n a à #l li 10. Idem. Grains et pluie. Brise de N. N. O. variable à l'O. Rafales. :.. fl (1 1 ) ll Ts Idem. Brise d’O. pendant Ia nuit. Rafales.. . # Il 4 1 # 12, Très-beau temps. Pluie.-Jolie brise d'E, N.E. variable au N. N, E.. nl 1 : 1 # 1 13, Beau temps. Grains de pluie, Brise d’O. et O. N. O ll l d 1 il 1 14. Très-beau temps. Belle nuit, Forte brise de S 4 ll . 1 ! # 15. Idem. Belle nuit. Presque calmé F mn ! ” # n fl . 16, Tdem. Brise Iégère de S.S. O, variable au S. 0. Grain............ ”l LAN # 1! # * ’ 17; Beau temps. Belle mer. Jolie brise d’E.S,. E. variable au N4......… 1 1 F # # # 18 Très-beau temps. Belle mer. Brise d'O. variable au S......,,.... (] d ï à : # # 19. | Beau temps. Belle mer. Vent d’O, variable au S. O ” # F L # £ . a : n 1 UE 20. Idem. Beau temps. Belle mer. Bonne brise de N. E. var. au N. NE. il # y Lé ei A je à ; # dé , Doi: 21. | Beau temps. Houle. Brise var. N. O., O, N.0., $.S. O.S. Calme. . ” LIT : à l | La ppareill AR PE) : Re du à Pa ” ÿ U 1i # nd il A+ N. Ho Hollande One directions 22. | Idem. Mer houleuse. Brise d'E. N. E. assez forte _33°54' 40" |*150"12 U 6 O0. y ! E d de 1 Quelq d 0: (2 * , Fr EX | Lu 3 ff ! 26. Étis A. els que petrels. 3 F 23. Idem. Mer houleuse. Bon frais d’E. N. E. variable à VE. ..1...... 35.42.20. 151.15.40: 6. O.|11. 0. 0 Grande q steis queT ; z [104 V4 0 17; m - bre. 24. Ciel couv. Petite pluie, Mer houleuse, Jolie br. de N. N. E. var. au N. 36.41.50. 1152.34. 0 : F2 0.18: 1 5° 0.| Mëmes oiseaux en grand nombre MORE: F4: : 25: Idem. Mer assez belle, Jolie brise de N, vari ble au N. N. O 36.52. 0.|*155. 3, 0: 4 0. y # Idem. ë ; Hi 0.197712 L14: o. 26. | Idem. Petite pluie. Houle. Bon frais de N, variable au N. N.0.,....| 36.38. 0. 159: 9% d M ee De 6 ES ner sd : à 0. 10: . 6. 0. li 27: Idem Bonne brise var. N, N.O., N. 0.,8.S.E. 36.11.34. +x162.21 | À : pi] hi Idem. 0 28, Idem Mer houleuse, Jolie brise de S.E *34.51,30. x165.27» 0. À x 1 m1 1 flèm 3 ñ . 0. p te. Mè oiseaux. 29, | Beau temps. Mer houleuse. Jolie brise variable du $. E, au S. 33.37.49.| 169. 6.40 V. IB0.r0:f : r La mer est fi DS e. Mèmes oisea ÿ 14 0: 0 ; » 1° 0 mn “ + "y. p ER De PQ MU à ts 7 Ténde 30. Idem. Mer houl. Pet, bre très-var, S, S.E.,S, E., O. 8.048 Rs; : 33.43.60, |: 170.14: É LE due Es ci Ee Si 4 Le À ” Æ à x + : E.. a 3 a nr _— sa : 28. ch hs “ É 455 436 TRAVERSÉE DU PORT-JACKSON A VALPARAISO. SÉJOUR A LA AIE DES ILES, SUR LA COTE DE LA NOUVELLE-ZÉLANDE. 437 THERMOMÈTRE DE RÉAUMUR. BAROMÈTRE, k PHASES ne route. 6 heures 3 heures de la lune À 6 heures 3 heures | Les 9 heures. Midi, "s it: 6 heures. Minuit, + 9 heures. Midi. | sh “ét: G heures, Minuit. Octobre, | | +: 13° 5. 14° 0. 15° 0 15° O. 14° O0. 14° 0. 28? 0° 0 28? 0! 0 28 0! 0. | #87 0! 0. | 28° 0! 5. 28? 0' 5 2. 13. 0. 14. 0 15. 0. 15. 3. 14. 9. 14. 0 28. 0. 0 27.11: 0: 27.10. O. 27.10. O0. | 27.10. 0. 27.10. 5. 3. 2 0: 15 0 15. 0 15.5 14. 9: 13. 5 27.10. © 7.107 10; 27.40 3055 4 # 87-0550 | 2220:70! 27:10. 0: 4. 155 14. O 157-5 16. 0. 15. 0. 14. O 27.10. O 27:46 O0. 17:40:60 27.10. 56 27:40 5! 7510. 0: 5. 14. O. “14, 5 16. 0. 16. O. 15. O. 13. 7 27.10. 5 27. 10. 0: DA Avr 0! 27,11. 0: 27:44:70: 27,11. 0, 6. 14. 0. tr 0: 16. 0 16. 0. 15 5. 14. 3, FA 27.10. 5. 27. 10.15 27.40.56: 2710: 6: 27.10. © 27.10. © 7. TPE 14. 0. 16.0 15:75: 15. #, 14. 0. 27.10. 5 27. 105 5 27: 1025. 21:10: 0: 27-1063 27.10. 5 8. FÆ "0 15.0 GS: 16. 0. 15. 0. 14. 0 AL it. 0, ST.A1, 0 SK 1,50: ST AL 0: 28. O0. 0 28. 0. 0 9. 14. O 15. O 16. 0. LEE. 15. 0: 14. 3. ; 28. 1. 0 8.1: 0 28. 17: à8:. "1:70. 28. 0. 0. 28.: 0. O0. 10. 13. 0 14. O. 15. 0 16. O. 15: 3. 13: 5: 27.10. O 27. 10. O. 27:10:56: 27, 10.-0; 27.10. ©. 27.10. © tt: 87 0 14. O. 15. 5 15, 5: 14. 5. 14. 0 27.10. © 275 9; Be 27.8: 5. PIE 0: 27. 7. 0. 27. 7. 5. 12. 13. 0 14. O. 15. 5 16. 0. 15. 0. 14. 0 27. 9. 0. PA 27: 850: 276 6. 27: 8.5. 27. 8. © 13. 13. 0. 14. 0 14. 0 14. 5. 14. 0. 13. 0. 27. 8. 0 27. 8. 0. 27. 7. 0. 27. 7. 0. 27.7 7.0: ADR 14. 13. 5. 14. 0 14. 0. 14. 3 25. à. 13. 0. 27. 5. 0, 97. 6. 0. 27. 6. 0. 27. 6. 0. 3755 6-0 D 0 15. 13. 0. 13. 5. 14. 5. 15. 5. 15. 3. 13. 7. € À:7 8. 0 27. 8. 0. 27. 7.15. 27.°7. 5 RTE TIR nn dois 16. 12. 0 12. 5. 14. 0 14. 0. 13. 5. 12. 0. 27. 9. 0 97. 9. 0. 27. 9. O. 27.10. 0. 27.11. O. RES EQR 17. 11. 0. 12. 0. 13. 0. 13. 0. 12. 7. 12. 0 27.10. 5 97.10: 5. 27.10. 0. 27.10. 0. 27.10. 0. Labbe 18. 10. 0. 12. O. 13. 0 #3: :6: 18. ©: 11. 0. ?8. 0. 0. 28. 0. 0. 28. O0. 5 27.11. 0 UNS E PL 27. 11. © 2: 11: où 12. O. 12:53, 12, O0. 11. 5. 11. 0. 28. 0. 0 97.10. 0. 27, 9: 5 27. 9:75 27. 9.:5,. 27. 9. 5. 20. 12, 0. 12. 5. 14. 0. 14. 0. 14. 3. 12. 0. 27. 7. 0 97. 8. 0. 27. 8. 0. 27. 7. 0. 27. 6. 7 27: 7. 0 21. 12. 0. 13. 0. 14. 0 14. 3. 13. 7. 13. 0. 27. 8. 0 97. 8. 0. | 27. 8. 0 27. 8. 0. 27. 8. 5. 27. 8. 5. 22. 12, 0. ss. 14. 5. 15. 0. 15: 5. 15. 0 © 128. 0. o. 28. 0. 0. 28. 0. 0: 28. 0. 0 ue pa ass 93. 11. 0. 12. 0. 1,50 13. 0. 12. 5. 12. 0. 27. 9, 0, 27.10. 0. 27.10. 0. 27.10. 0. caler be Ne Eee 24. tt. Ÿ 12, 0. 12. 0. 12. 25. 12. 0. 12. 0. "Fiere 27. 7. 0. 27e 78 | 27.7. 8. poisse rs des 25. 10. 0. 11. 0. 12. 0. 12, 3. FREE 11. 0. 27. 7: 0. 27. 7. 0. 27. 7. 0. 27. 7. 0. Re rl Ve 26. 10. 0. 11, 0. 12. 0 12, 5. 12. 0. 11. 0. 7, 6. 0. 27. 6. 0. 27. 7. 0. lié moe me ; 97. ne à ER "FS Le ci ir: 4 DE 0: 27. 9. 0. 27. 9. 0. 27.10. O. 27. 10. O0. 27. 10. ©. 28. 11. 0. tir 12. 5 15. 0 13. 0. 11: 0: ; 27.10. 0. ST: + 20! TA. 0: 27.9: 0: 27. 10. O. 27.10. ©. 29. 11. 0. tie 5: 12. 0. 12. 0. 11: 5. 11. 0. D [27:10 0. 27::9,20; bar gs se ee 7. 30. 10. 5: 1.7. 12. 0. 13. 0. Lab. 12. 0. ris AE CR na Te er hs 31. FPE 12. 0 12, 0. 13. 0. 12. 0. 12. 0. Pare. 27. 8. 0. : Fm — ne. se + 2 . F. | 158 TRAVERSÉE DU PORT-JACKSON A VALPARAISO. SÉJOUR AILA PAIE DES ILES, SUR LA COTE DE LA NOUVELLE-ZÉLANDE. 459 x dé POSITION GÉOGRAPHIQUE! son. cour ÉTAT DU CIEL ET DE LA MER, À MIDL EN MILLES NAUTIQUES, TS re" a ÉPOQUES. DIRECTION DU VENT til Léneitals de REMARQUES. 8 IPaiBx, | Ss. | € | o. dans les vingt-quatre heures. EE R ét. NE Octobre. ; 0 m m 7 ; À É: Beau temps. Petite brise, variable de l'E. S. E. au S. E. Calme. 34°10 19 170°14 30 |13*0 À #0: (] En vue du cap Nord de la Nouvelle-Zélande. 2. | Très-beau temps. Belle mer. Jolie br.,var. du S.auS.S.E.etauS.E.| 34.17.15.| 170.40. 0.113.0) ? 4, O0 4 5.| Mèmes terres. Oiseaux en grande quantité. Paille-en-queue. à, Beau temps. Belle mer. Brise très iable du $. O. au S.S. O0 34.57.49. 179. 7.15.111.0 2" 5. 1 8” oO fl En vue de Ia baie des Hes, He 93P ; a <3 À 4. Beau temps. Belle mer. Faible brise, très-variable Mouillé à Korora-Reka. 3 ll 4 # Mouillé par 23° (fond de vase }, à Korora-Reka, dans la baie des Hes, &: Très-beau temps. Belle mer. Jolie brise de N. variable au N. N. O. } G.- | Beau temps. Petite pluie pend. la nuit. Belle mer. Jolie brise de N.E. M 3 &- Ciel nuageux. Belle mer. Jolie brise de N. E, Pend. a nuit, rafales. | Résultante des courants du Port-Jad- 1 76. 6.190. 5 F son à la baie des Lies. ...---° À + 6.190. 5. 8 Idem. Pendant Ia nuit, petite pluie. Belle mer. Jolie brise de S. E. $ 9. Beau temps. Ciel nuageux. Belle mer. Fortes rafales de N. E. 10. Ciel couvert. Pluie. Belle mer. Grand frais de N. E. et N. N. E. Raf. op ! 11 1 Appareiïllé. Louvoyé entre le cap Tapeka et Ie banc de roches déterminé par EX À Idem. Mer houleuse, Bonne brise de N. N. O A35. 7: 0.|A172. 9. OI : à Fauvri E: Rs k : f 106 9. I trels b F 12. Beau temps. Mer houleuse. Jolie brise de N. N. O. variable au N.. 3#.20:45.| 174.52.45.112 û 0. 9 il ll Alcyons, pétrels bruns 13 Ciel couvert. Forte houle, Bonne brise de N. *x35.56:45. |*178.23.45. 12.30) / U ll n Alcyons et pétrels. Coupé le premier méridien. Vu une baleine. - . . r .56.45. Le | uest. J à CRE s: 14. Beau temps. Forte houle, Bon frais d’O et 0.S. O0...........,... 36.32.56. 177.27. 0.112 0 27. 0.115. O.| 1 Alcyons, pétrels, albatros. EÉclairs dans PO. où. 7 pl SE Al strels, albatros. 13. . | Beau temps. Ciel couvert. Forte houle. Bon frais de N.O. et S.0..| 36.27:45.| 173.46. 9.14 4. 0. 1 TORRES pcs 16. Idem. Houle. Jolie brise de S. O s et S.S.0 36:17:45. 170. 3.217.112 0. 0. ! 2. O0. 1 Albatros et pétrels, 0. 5. Idem. 14: Ciel couvert. Houle. Jolie brise de S., S. S.E. et S, O 36.26.45. |%X1 66.39.27.|11: LA # 1! em 18 Idem, Grosse mer. Rafales, Bon frais d'E. et d'E. S. E 34.48.42. |+k164.41.27. 10. 0.P. 6 ll H 1 Pétrels, albatros. On a pris un de ces oiseaux ayant 13 pieds d'envergure. . # À ales, Bon frais € nee artiste -49.42 Fr 7 19. Fr PERDRE" ee à Fortes rafales, Grand frais d'E......,........ 433.30. 0. |*164.26.2 7.110. 0.1 0 # #l Mèmes oiseaux. Coup de vent d’E. 20. Ie. :.:75 4% + Rafales. Grand frais de N. var. à 0.......... 33. 0.19. /%* 163.32.27. 10: 0. 0. li 1 fl Mèmes oiseaux. Banc de marsouins. 21 Idem O. et S:-0 34.97.41 158.27. 0. 10: 0. 6. 4.139. O. Il Mêmes oiseaux, - ss du. , € k we 3 a a . of. 8 (e) it beaucoup moins d'oiseaux. 22. | Idem. Beau temps, Jolie brise , var. de l'O.à10.8.0.etO.N.0..| 35.21.45.| 154.33. 010 ES Gao À 0 al P 23 Idem Houle. Bon frais de S. O 56. |+x151.19.45 10. 0.P. 5 # 0 4 Les albatros et pétrels reviennent. . AR I OR Er otle. Bon frais de 36. 6.56. .12.45. 9. 0-8. 0.| ” 3. 0.| Môèmes oiseaux, RE: ie... ::. = Grosse mer. Joli frais de S. O., Oet 0.S.0..| 35, 8.40.| 146.55.30- 0. 0 # W 1 Idem 5 .30-| Ÿ 25. | Idem 0.,5.S.0.,8.0....| 37.25.42. |*142.22 1 # . Cf 5. , ; em. ss frs Grand frais d'O 37.35.12,| 138. 1. 0) ° 3 1 a . g OR. GS) 1. 0.) Idem 27. | Très-beau temps: Grosse mer. Jolie brise d'O., variable... ..:.. 37.50.40. | 134.10. 0: ë : 8.401 8. # 10 fl Mèmes oiseaux, damiers et alcyons. 28. | Ciel couv. Mer assez grosse. Brise trèsivar, de S.E.,S.S.E.,E.S.E.| 37.48.11. 131 .51.54. | 9. 0 à ? get # ll 1 Coup de vent de S. E. 29: Idem, Grosse mer. Grand frais de $. E. et S, par rafales... .... ... | k36.:40:50. [xt 29.47.54. P 30. Le LA dd : he co. 35:52:30. 1x 28.48.50. g, 0. à 0. ü 1 ll Albatros et damiers. s:0P 0 ! } (] Mer très-phosphorescente. 2: Idem Si 35:33 4: k124. 8.54. * Li FA 440 Suite pe LA TRAVERSEE DU PORT-JACKSON A YARAISO. RELACHE A VALPARAISO. (ANNÉE 1831.) TA THERMOMÈTRE DE RÉAUMUR. BAROMÈTRE, PHASES ÉPOQUES. cesse ES FPE ——— ver MEMERRE SARA eue 6 heures 3 heures de la lune, À 6 heures 3 heures ho 9 heures. Midi, de 6 heures, Minuit. de der Midi. ae dr: 6 heures. Minuit. Novembre. 12° 0. 13°:0, 14°:0: 14° 5. 14° 0. 13° 0: ur 8!.0. 27? 85 29258) 0. 27? 8! 0. 27-80, 27 8.0. #: 12.0: +3: 5 LA. 0. 15. 0 1% À: 13. 3, 27.8: 5. 279 eb: a 9:10: 272 .9."0: H7:n 95 70: 273 :6..56. 3. 150 14. 0 15. O. 15. 0 14, 5. 13. 0. 27. 10. 0. 27510. O. 21:10: .0! 27.10. O. 27. 10. 0. 27. 10. O. 4. 15: 14:85 15. 0. 15. 0. 14. 0. 12. 5. 0. 27.10. O. 27. 10. O0. 27. 10: 0: 27:10. 0. 27. 10. O. Ha 13-27: 14. 5 15. à. 18.5, 15. 5. 15: 0: 0. 27.10. O. 27. 10. O0. 27.10. 0. 27.10: 5: DT 10. 6. 6. 18.6: +4:-0: 15. 5. 16. 0. 15. 5 14. 0. À 2710; 5: 27. 10. 5. 27. 10. 5. 27: 4010; 27. 10. O. La +5. 0: 13:58: 14. 0. 14. 0 13. 0 12. 5. T° 27:10: 5. 27. 10. 5. 27. 10. 5. 27. 10. 0. 27. 10. 0. 8. 12, 0. 12. 5. 13. 0. 13. O 12. 5 12. O0. Mr 27. 11. O. 27: 11; 6 28. O0. 0. 28. 0. 0. 8; 0..6. de 1150. 18 12. 0 12. 5. 12. 0 14: bi 0. TER AT 2h 514 0 28,11450. ds: “1004 207 1. 6: 10. ft 11: E, 12, 0. ET. 12. O. 11, 6 + 0. JEn. A0: 28:92 0, 28. 2, 0. ÿ6.:-25"0;: 28. ©. 0. il. 12, 0. 19:.5, 14. 14. 0 14. 0 13: 0. 5. 28. 0. 0. 28. 0: O0. 28:00: 28. 0. 0: #8 0: 0: 12. 14: :0, A1: 1 12. 0 12. 0 11. 5 dis 0 PS 8. 28. 1. 5. #5, #75. 28:15: 5. 28. 1.5. 8 1.6. 13. 12. 0. 13. 0. 14. 0. 14. 0. 13. 5. 13. 0, € 4 2. 0. 28. 9, 5. 28. 2. 0. 28. 2; 5 28, 2. 0. 28. 2. 0. 14. 12. 0 13. 0. 14, 3 14. 0 12. 5. 12. 0. 8, 2, o. d8ér #50: 28: 407 28, 1. O0. 28. 1. O. 28. 1. 0. 15; *8.::0: 13.5, 14, 0, 135-h: 13. O. 13. 0. 5%. 0. o. 28: 050: HAE D: 27.11::5 27 Eh B: SIL EE 16. 13. 0. 14. 0. 15. 0. 16. 0 15. 5. 15. 0. & 0. o. 28. 0. 0. 28. 0. 0. 28. O. ©. 28. 0. 0. 28. 0. 0. PL: 14. 0. 15. 0. 15. 0 1750 17. O. 15. 5. 8& 0.0. 27.11. 5. 27, 11.5: 27:11. 0: 27: 11510: STALL 18. 14. 0. 15. O. 16. 0. 16. 0. 462 5, 14. 0. 11: 5, 28; 0, © 28. O0. 0. 28; 0: 0. 28, 0. 0. 26.0, à F9 14. O 14:00. #5.,0. 19. O 175: O. 14:56: 8. 0. o. 28. 0:-0: #7: 115 0, 7 ti 28. :0; 0. 26: 0. 6 20. FR LÉ dé à da -- à ge is à © Mis. 5. 27.11. 5. 27.11. 5. 27.11. 5. 28. 0. 0. 28. 0. 0. 21. 14. 0. 15. 0. 17. 0. 17. 0. 15. 0. 13. 0. #0. o. 28. O0. 0 28. 0. 0. 28. 0. 0. 28. 0. 0. épée volts 22. 15, 0. 16. 0. 16. 5. 17. 0 16: 5. 15. 0. SX 5. #211, 8 UPS D PE 28: O0. 0. 92" 0."0: 28. 0. ©. 23. 15. O. 15. 0. 16. 0 16. 5 14. 5. 13. 0. 711, 5. 27.11. 5. 27.11. 5. 28. 0. 0. re a va 24. 15. O. 16. 0. 17. 0. 27.:0 16. 0. 15. 0. 114, 5. LE 27, 41,:8. 27,11. 5 27.11. 0. aéré ais 6. 15. O0. 15.5 16. 5, 17..0 17, 0. 14. 5. 7.11, 0. 7. 1125 27.125. 27. 11. 5 27.11. 5. 27.11. 5 26. 15. 3. 15. 5. 16. 0. 16. 7 #7; à 14. 0. 111. 5. 27.11. 5. ST: TES 5. 27.11. 5. 27.11. 5. MIS 11. 2 27. 14. 5. 15. 0. 17. O 17. 0 17. 3. 14. 0. F) T.14, 8. AP dti b #7: it; 27.11.75. 27.11. 5. 27.11. 5. 28. 15. 0. 15. 0. 16. 0 16. 0. 15. 0. 13. 0. es. 27.11. 5 27.11. 5. 27.11. 5 27.11: 5. VAE 29. 15. 0 16. 0 16. 5. 16. 0 16, 5. 14. 0. ra, 5. #14: 0 #7.11..0. 7-15: 27.11. 5. Ps 30. 14. 0. 15. 0 16. 5. 17.0. 16. 0. 19: 0; LD Z 27. 11. 5 27.11. 5. Res x Rrasase ___— 442 Sorre pe za TRAVERSÉE DU PORT-JACKSONANAAISO. RELACHE 4 VALPARAISO:"(annés 1831.) t | 443 ÉPOQUES. ÉTAT DU CIEL ET DE LA MER, DIRECTION DU VENT POSITION GÉOGRAPHIQUE! À Mipr, 0, Te" COURANTS EN MILLES NAUTIQUES, nn Valparaiso shndcet fortes secousses de tremblement de ter NAISO! Latitude Longitude Ê à REMARQUES. dans les vingt-quatre heures. CE ta ous fra S. E. 0. Novemb. 1. | Ciel couvert. Grains. Grosse mer. Bon frais de $. O.,S.S.0.etS..| 36° 6° 0° | 120°13'30| @0, ï ” |25"0o Chindé quantité d’oi iq 2. Ciel couv. Beau temps. Houle. Faible br.S.S,E.,var.au N.O.Calme.| 36.34, 0. | 117. 5.451006] , setl 17 8: Ciel couv. Petite pluie, Belle mer. Joli frais de N,N.E., var. au N..| *x37, 5, O0. | X115. 5.40.) 640, m1 7] ul Point d’albatros avec les vents de N 4. | Beau temps. Belle mer. Jolie brise d’0.,0.8.0.,N. O,N.N.O.etN.| 38.28. 0. | 110.49.40. 32" 0.l25. 0.1 5. Ciel couvert, Belle mer, Grains et pluie. Joli frais de N.et N.N:0.| 39, 3, 0. | 106.51.15. :À 1176.65. 10 ul EE 6. Ciel couv. Belle mer. Gr. et pluie, Jolie br.N.,N.N.O.,N.0,0.N:0.| 39. 8, 0. | 102.44. 0.9 00, nl 9 .:0. 1 Dainiers et pétrels. er Beau temps. Ciel couv. Gr. et pl. Houle, Jolie br. d’0.,0.8.0.etS.| 38.32 0. 99,10. 0. { : LES moto y Hitäme. 8. Ciel couv. Forte houle; Brise très-variable de S.,S.E. et S. S.E..| 37.46. 0. | x 94.48, 0. 15 6.| n ” Albatros en grande quantité. #: Ciel couverg. Forte houle. Brise très-var, et inégale de S.et S.E..| 37. 2. 0. 91.29. 0.1# 0 0. Ul Hi; F 10. Légère pluie, Houle. Jolie brise de N.; variable au N.N.O:et N.O.| 36,52. 0. | x 89.51. 0. 0, 1 ! 0] j 1h. Ciel couv. Belle mer. Brise irrég. d'O.N.0.,0.,S.0.,S.etE.N.E.| 36.36. 0. | x 86. 9. 0. 60.5 ni 12. | Très-beau temps. Belle mer. Bri gale dE. N.E., variable à VE 35.59, 0. 84,27.30. 16.0 ®i # 8.:0.\ :r 18. Très-beau temps. Houle. Petite brise variable de VE. S, E, au S. E 34.42, 0. 83.16.30. 16.0 CS nl mn Aperçu l'ile Masafuero, et fixé sa position. 14. Beau temps. Houle, Jolie brise de S, S. E., variable à S,8.0,:..1 84:20: 0 80. 7. 0.116.0 5 u CES, À à Aperçu l'ile Juan-Fernandez à grande distance, 15: Temps couvert. Belle mer, Jolie brise de S., S.S, O.etS.S.E 33.39. O0. 16.23.26.115- à 5 ! A-SOT TS Beaucoup de damiers depuis plusieurs jours, 16. Beau temps. Belle mer. Jolie brise variable du S, au S, S. O...... 83% 250 713.51. 0.15: Lo ” LOT LT 1%. Très-beau temps. Faible brise de N. Grand frais d Mouillé à Valparaiso- ll k Il 18. Même temps. Calme presque toute la journée. À 11 h., vent du S. ; 19. Même temps. Petite brise de S, La nuit, calme, / 4 20. Même temps. Br. de S., var. au S.S, E.; avec rafales. La nuit, calme. Résultante des RÉ rt 4 UE gt. Même temps. Brise fraîche de S, et S:E. Calme tonte Ja nuit. eee rs 7: a a . ; 29. T' E I Brise de N. 0. au S. E. Faible br. la nuit É 923. Même temps. Brise de N, N. O., variable au S, S. O. | 24. | Beau temps. Brise de N. N. O. Joli frais de S.S.E...,., ,.,.:.. D : F ! # ” # 25. | Même temps. Brume. Faible brise de N, N. E. Calme fa nuit # d “| 4 ll # 26 Très-beau temps. Faible brise de N.N.E. var. au N. N. O: Calme... l ; | d 1 U 27. | Temps brumeux et couv. Vent de N, var, an N. O. Calme la nuit.. l ? { ? 1 0) 28 Même temps, Petite brise de N. O, La nuit belle # < | Ld 4 # 29. Même temps. Brise d’O, N. O. variable au S&, S. O h ’ | 3 14 # Li 30 Même temps, Petlie brise de S. verisblé an6. S.0 F fl a U mn 1 e 30 novembre, dans Ia soirée, le temps étant calme et sb on a ressenti à + | CU Surre pu SÉJOUR À VALPARAISO. TRAVERSÉÉ CE PORT À RIO-JANEIRO. {année 1831.) THERMOMÈTRE DE RÉAUMUR. BAROMÈTRE. PHASES ÉPOQUES, ns etes lies de Rlmes heures. Le 3 heures. PERTE 9 heures. Midi. Le 6 heures. Minuit, TER 9 heures. Midi, dérédié 6 heures. Minuit. NC Décembre. : 14° 0. 16° O 16° 0. 17° ©. 16° 0. 15° 0. ii 5: 27"11! 5. ‘omis 5 27711} 5. 27°11).5 5. à 14: 0: F5": 15. 7 16. 0 16. 0 14. 0. 17,11. 5. STE. 15 27,11. 5 S7ikt, 06: 27.11. 0. 0. d: 14. 0. 15. 0. 16. 0. 16. 0. 15: b 14. O. Mihs, 5. 27.11. 5. 27.11, 5 27.11. 5. 27.411. 5. 5. 4. 140. 15. 5 16. 0. +6: 5 16. 0 #6: 50 A1. 5. 27.11. :8. 27.11. à S7t1. 5: 25115. 0. 5. 15. O. 16. O0 “à 17. 0 16. 0. 14: 5; (:} Mit. ©. STEt 27.11. 5. SL Bi: 2 TLÉ. 5: 0. 6. 14. 5. 16.0: 17. 0. 17, © 16i $. 16: 0; Mii. 0. 27.11: 0 27.11. O 27.11:5: 27. 5. 3: 15. O. 16. 5. Où 18. 0. 17. O. 15. 0. Hdi. 9, 97.11.28 27:41:78 27:t1it 8: CURE M 8. 8. 15. 3. 16. "0. 17. 0. ie. 6: se à 14, 0 Rat. 8. 87.15. 8: 27.11. 8 27.11. 5, 27.11. 5. k a. 15. 0. 10: 0: 78: 27:55 16. 0 15. O. Pit, 5. 27.11. 5 27.11. 5 27:11: d 27.414556: 5. 10. "16. 0. 17: 18. 0. 18. 5 17. 0 16. 0 27.11, 5. tie11s:$ 27.11. 5 STALCTI 27,41: 7 5 41. 15. 0. 15: 16. O. 16. 0 155%: 14. 7 27.11: 0. 21413 :0$ 27.# 4-0 St. 0: CLSE CAT 0. 12. 15:70: 13. 16. O. LE 15. 5 14. 0. Œ 11. 5. 27.10: O. 27:10.-6: 27.10: O. 27,10. O 0. 13. 1Ë, 0: 15. 6. 15. 5. 15. 0 aa; +: 13. 5. 7.11. 0. 27.15 104 2714550: 27,11: -0 27.11. O. 0. 14. 14. 0 t5:0: 15. 4. 15.0. 14. 0 13.5: Mt. 0. 28. 0. 0. 28. 0. 0. 28. O0. Oo. 28. .05: 0. 0. 15. 14. 0 15. 0. 15. 4. 16. 0. 14. 3 + 0. 03. 1: o. 28. 1. 0. 28. 1. 0. *8."0f +. past 7i 0. 16. 15. 0 16. 0. 16. 5. 15. 5 17. 0. 14. 0. 8 0: 5, 28. 0. 5. 28. O0. 5. 28. 0. 5 28. O0. 5. 5. EE 15. 0. 16. 5. 5 à 18. O. 17. 0. 15. 0. 8. 1, 5. 284 1: 5 28. 1. 0. 28. 1. O. 28, 0. O. 0. 18. 16. 0 17. 7. 18. $. 19. O 17: 5. 15. O. 8. 0, 5. 28. 0. 5. 28. 0. 5. 28. 0. 5. 28.0; 5 0. 19. 16. 0. 17. 5. 18. 0. 19. 0 19. 0. 14. 0. 8. 0. 0. 28: 0: 0. 28. 0. 0. 28. 0. 0. 28. 0. 0. 0. 20. 16. O. 18. 0. 18. 5. 17, 0 17. 0. 15. 0. ® 18 0. 0. 28. 0: 0. 28. 0. O. 28.0. 8. 28. 0. 5 0. 21. 14. 0. 15. 5. 15. 5. 16. 0 16. 0 15. 0. 18: 1: 0. 28: 1. 0. 28. 1. 0. 28. 1. 0. 28. 1. 0. 0. de 14. 0. 15. 5. 11. 5. 15. 0. 15. 0. 14. 0 }8. 0. 5. 28. 0. 5. 28. 0. 5. 28. 0. 5. 28. 0. 5. 5. 23. 13. 5. 15. 0. 14. 5. 14.. 0 13. 0. 13. 0. 8 0. 0. 28. 0. 0. 28. 0. 0. 28. 0. O. 28. 0. 0. 0. 24. 13. 0. 15. 0. 15. O. 15. 5. 13. 3 13. 0 A1, 7. 27.11: 7 28. 0. 0. 27.11. 7. CENSURE 7. 25. 15: 0. 13. 0. 14. O. 13. 0 13. 0. 13. 0 LS Où 27.11: 0. 27.11. 0. 27.11. O. 27.11. O. 7 : 26. 12. 0. 13. 0. 12, 0. “1.0 | 10.0, | 10-05 19 740, 0. 27.10: 0. 27.10. 0. 27.10. 0. 27.10. 0 0. UE _. 8. 0. 9, 0. 9. 0. 8. 0. 7, 0. 711: 0. 27:10: 0. 27.11. 0 27.11, 0. 27.11, O 0. 28. 6. 0. 8. 0. Sd: #: 6. à &. 0. T7. 8, 0. 27: 8: 0. 27. 8. 0 27. 8. 0 27.10. 0. 0. _39. 5. 0: 6. 0. 6. O. 1. ©. 6. 3. 5. 6. TA1, 0. 27.41. 0. 27.11. O. aT.11/0 2741. 0. 0. 30. 6. 0. 8. O0. 8. 0. 7. 0. ë: & 5. 0. 40 0. 27.10. 0. 27.10. 0. 27.10. O. 27.10. 0. 0. ) ‘#5 4. 0. 5. 0. 6. 0. ES à à. 0. #s 0. 2740. 0. 27. 9. 5. 27. 9. 5. 27. 9. 5. 9. 5. PR ' 446 Surre vu SÉJOUR A VALPARAISO. TRAVERSÉ) | CE PORT À RIO-JANEIRO. {année 1831.) 447 | POSITION GÉOGRAPHIQUE)... cour ÉTAT DU CIEL ET DE LA MER, À Mipr, susoi EX MILLES NAUTIQUES, F Ts À mn stihsnsiie: ÉPOQUES, DIRECTION DU VENT Éatitisdi Longitude lé 4 REMARQUES. dans les vingt-quatre heures. sud. ouest, K| d &. E 0. Décemb. L1 1. Brume. Belle mer. Joli vent de S. variable au S. S, E....:....... Mouillé à Valparaiso. "} nm ” n ; : Pe j cd iso, le t mps a été habituellement beau : di ar 2. Beau temps. Belle mer. Br. d'O.S; O, var, au S. S. O. Calme la nuit. nl nl t} nl nl n du N. au N,N. E. Ie matin, variant après-midi au S. SE, et S. 8, 0. L so rées et les nuits bbemeé calmes, mais fraîches et humides, Nous avons re- 3. Forte brume. Belle mer, Faible brise de N. N. E., N.N.O.eiS. E ll 0 17 # ll Il marqué sp ; lorsque les sommets des montagnes étant PSE LR A , Le brume à : DR A st 4 4 existait au large, c’était un indice à peu près € in de fraîche brise S. O. pour 4. Forte brume. Belle mer, Faible brise de N.et N.N.O,..,.:.:.,.. 1! ; s d “ 4 CHEN midi, _— ” 1e Fe matinées à ge - ARNO iv cage, Cite td qui 5. Très-beau temps. Belle mer. Faible br, de N, var, au S.S. O: Jolifr. 1 nl FLE : 1 U nl » durait ; \ He dura jusqu’à minuit. Los au contraire n$ brume s se montrait 6. Très-beau temps. Belle mer. Faible br, de N. var. S. E. Calme la nuit. 1 ll 4 ll 1! n 1è i a ra 1 a rmraite est ordinairement re à Sea ser À de God, à ser 7. Très-beau temps. Br. de N. 1e mat, Raf. du S.ap. midi. Calme la nuit. 1 1 "] # ! 1 miers et autres ois mer, On y voit 8. Thil temps. Belle mer. Mèmes vents ù $ Log L , à fleurs, sa marins, &c, côtes abond ent aussi en autres espèces de poissons. 0 che, en be: Éentooés de coquillages et de fucus ou algues marines 9, Mé ci t 1 W } nl 1 4 19. Beau temps. Houle de S, O. Faible brise d’O, S. O A32°52' 0" A73°59! os h à æ Dépirde Valp pour Rio-Janeiro ; avec le trois-mâts /’Ernestine sous notre {1 Beau temps. Brume. Houle. Brise de N. O, Calme 32:51: 0: 714.23. 0: 15, Fo. l # il Grand nombre de baleines près de nous. 12 Brume, Forte houle, Très-faible brise de N. O, et calme. ......... 33e 8:01 74.38. 0. LR 617.144" 0. u Deux baleines, damiers, banc de poissons, 13 Ciel nuageux, Houle. Très-faible br. d’O. S. O, var. au N. O. Calme. 33:25. 0. 1x75.05. 0. [15h 3. b.1.. # ul Marsouins, baleines , damiers, fucus. 14. | Brume, Belle mer, Joli frais. Brise de S, E; variable auN. E....... 33:314 0: | 75.199 0: 15.4 &} 4 |16. 0.1. » 15. Beau temps. Bellemer. Faible brise de S, O: variable au S “ 33:15: 0! 77,40: 0.383 fl mn 3° 5.| Très-peu d'oiseaux. 16. | Brume. Belle mer. Joli frais. Brises variables du S, S. O. au S. E... 32:37: 0 79.36. 0.12: l7 1 #. Gi: 71 17. | Temps couvert. Houle, Joli frais de $. et S. S.E 32.59, 0: 1x82. 2+ 0: 13. lg 1 ul mn : 18. Très-beau temps. Belle mer, Faible brise du S, variable au S. O 32.56: 0: 83.53 0:13 ls. il 1 4. 0.} Aperçu et déterminé de nouveau l'île Masafuero. 19. Temps pluvieux. Houle; Brises variables du S. E. au ME .s..85.- 33:19. 0. 1x 84.26: 0:/15. 12 # Pl 4 290 Temps pluvieux. Belle mer. Brise fraiche de N. O. variable au S. E.| 34,26: 0: 1x 84.482 0: 15. | 6. ni il # Baleines et marsouins. 24; Beau temps. Belle mer, Joli frais d'E, S. E.variable à L E, N. E... 36:39. 0: 85.54: 0. 15. | 5, il 16. 0° 22. | Très-bedu temps. Belle mer, Joli frais d'E:N. E. variable au N.,... 38.24: 0 86.46: 0: 16: | 9, fl ll 14.0. 23 Très-beau temps, Belle mer, Joli frais.de N:N. O. variable au N.0. 40:37. 0: 87.36: 0: FE: lo. 0. | 2 à 24. | Brume. Houle; Joli frais d’O.N. O, variable à l'O, S. 0... as 0: PES sa). 4 n Marsouins. 25; Brume. Houle, Joli frais d’O. N. O... *k44:3b. 0. | +87. 8: o.|17: | f # #l 26. | Brume, Très-grosse mer. Bonne brise d'O: variable au Mise *x47:162 0: 1% 86.14: 0. 17 } # 1 # Depuis trois jours, brume très-épaisse. 27, Beau temps. Pluie, Grosse mer. Bon frais de S. $. à SOU Re ee 49:53: 0. 84.23: 0. 17: | 2346). f: 2 nl Grand nombre d’albatros et pétrels de neige, lat. À - 28. Très-grosse mer. S. O; variable au S. S. E. Grand fraiset à grains. | 59.18. 0. 81.58: 0. af: ? 1.: 4.1.6. 8. 1 Mèmes oiseaux. o1. 1 29: | Neige. Très-grosse mer; Mème temps... 3... 52:42. 01} 82. 62 0 “ | | u 5. 8.| Idem. 30. | Pluie. Houle. Joli frais de 5.8, O. variable à l'E. SE... à... sesi0tt. 0 OP 1 Bo 4 ls. ol :n À Idem.- 31: Grosse houle, Bon frais de S. E. et S, S: O0, Grains g 53.342 0. Per L 1.125. 3. Idem. * TRAVERSÉE DE VALPARAISO À RIO-JAN | | SÉJOUR DANS CE PORT. (année 1832.) 448 449 THERMOMÈTRE DE RÉAUMUR. 5 . BAROMÈTRE. a | PHASES x pers 6 heures = 3 heures vue de la lné 6 heures 3 heures ; LR FR cr 9 heures. Midi. FEU A 6 heures. Minuit. | TS 9 heures. Midi. és: G heures. Minuit. Janvier. 1: 4° 0 5° 0. #”% 5° 5. 5° 0 6° °01 17 8! 0: 27 8! 0. 27? 8! 0. 7829, 27 86. e7 8!5 S: 5. O0. 5. 0. 7570: 6: 0. 5. 0. 4. 0. RS. 6. 27. 8. 5. 27. 9, O 27. 9, 0. 27. 9. 0. 27. 9,0 3, 5. 0. 6. 0, LD: 7. 0. 6. 0 5. 0 @ 27. 8. 0 27. 8. O. LOS 27. 8. 0 AT T5. ME 7,5 4. 5. 5. SE 6, 1: N.-B: 5. 5. BE 7 #7 à. 0 27: 5: $: 27: m"k: 27. b. 0. 27. 55 0: RTS 5: 6, 5. 6. 6. 8. 8. 8. 0. 5. 5. Ds Ve 5. 0 M 4. 0, SA 0: 275 A ES: 27. 4, 6. 27. 4. 5: 274,0. 6. 5. 0. 6. 0, {DORE P 5. 5. 4. 5. 4. 5, DS. 0 27. 3. 0. #7: 4-0: "#0 27, ‘9. 0. 2-8 € Le 5. 5. 5. 5, 0 8. 0. 6. 0. 6; 0. RU, 5 ST. &: $, CL PER à - 27. 5. O PE No: LR À | Al 8. 5. 5. 6. 0. 6. 5. 7. 7. 7. 0 6; 6. 2 6. 0 27. 5. 0. 27. 5. 0. 27. 5. O. 27. 5. O. 27. 5. 0. | 9. 6. 0. fi “0 5: 5 #0. 7. 7% For. 5. O 276: 0: r SPP EE MIS SRE. STATE >} FRS PET. 10. 8. 0. 9. 0. 9. 0. 9. 5. 9. 0 8. 5. 27. 9. 0. 47: M 6 #7 556, 27. 9. 0. 29% 9 6. #7. 9.6 11. 9. 0. 10. 0. 11, 0 13. 0 14. 0 11. 0. € °27. 10. o. 27. 10. 0. 27.11. O. 27,10. © 27:10 €. 27.10. O #3. 1-0. 15 0 13 d 13.6: 12. 5 12, 0 17,10. 0. 27.10. O. NP 0: 27. 7. O 27. 7. 0. 27. 7. 0. 13, 12. O. re HA Le 1$.0: 13. 0 12. 0. 11, 0. 17,8, 0, 37, 65 0: 21:76; 0. 27. 6. O. 27. 6. 0. 27. 6. ©. 14. 11. 0. 13. 0 12. 0. 12. 0. 11.4 41.50, 27. 7, 0 27. #0. 27. 7. 5 RIT 27. 8. O0. 27. 8. O. #6. 11. 0. ii E tä.: 0: 13. 0. 13. ©. 12. 0 17.10, 0. 27. 10. O0. 27.10. O. 27.10. 0. 27.10. O. 27.10. 5. 16. 12. O. 13. 0. IS: 5 is. à; 13. © 12. O. 7,10. 5, 27.10, 5. 27: ft: 0: 28. O0. 5 28. O0. 5. 28. O0. 5. 27. * 15; 0. + 15.0 15. O0. 14. 0 12. 5 (&) 78. 1. 0. 28: "1: ©. : à. EE 28. 1. 3. 28. 1. 5. 28. 1. 0. 18. 14. 0. 15. 0. 15. 0 15: 3. 14. 0 14. 0 ?8. 1. 5, ss: 1.5. se 1: 6 29: 1. 5 28. 1. 5. 28. 1. 3. 19. 15. 0. 16. 0. 17. 0. 18. 0. 19. 0 16. 0 18. 2, 0, 28. 3, 5. 28. 9. 5. 28. 2, 5 28. 2. 5. 28. 2. 5 20. ES: {7: 0: € doi bi de $: ter M8. 2: 0. 28. 9. 0. sé, 6: 28. 2, 0. 28. 2. 0. 28, 2. 0. 21. F7. 6 HE À 20. 0. 20." 0. 18. O 15. 5 RC. Bi 25, 1.-0. 1 PE PU 28. 1. O. 28. 1. O. 28. 1. 0. 22, #7: 0. 18. 0. 20. 0. 20, 0. 19, 0. 17. 0 8. 0. 0. 28, 0. 0. 28, 0. 0. 28. O0. 0 és 6:06: 28. 0. 0 23. 17. 0 18. 0. 20. 0. 20. 0 19. 7 19. 0. 8. 0, 0. 28 0. 0. 28. 0. 0 28. 0. 0 28. O0. 0. 28. O0. 0 24. 18. 0. 18. 0. 23. 0. 23. 0 22. 0. 17. 0 D 17.11. 0. 27. 11. O. 27.11. 0. 27.11. 0 27.11. 0. ble des 35. 17. 0. 18. 0. °1. 0 22, 0. 21. 0 17. 0. “11. 0, 27.10. 0. 27.10. 0 27.10. 0 27.10. O. 27. 10. 0. 26. 18. O, 20. 0. 20. 0. 2%. 0. de d 6: É: *7: 10. 0. 27, 10; 0: 27.10. © 27, 10, 0. 27:10: 0. 27:10, 0 27. 18. 0. 20. 0. 29, 0. 22. 0. “id ‘e. ‘0. 27,10. 0. 27,10. 0. 27.10. 0. 27.10, O0 27.10, 0. 27. 10. 0. 2... F6: 20. 0. | 22.0 23.0. | 90.5 20. 0. "7:10. 0 27.10. 0. | 27.10. 5 27.10. 5 27.10. 5. | 29:10. 0. 29. É. 0: ‘6: di PA bui-S: dt 27,11, 0. 27. 11. 0. 27.11. O 27. 11. O. #T: tte 0: 27.11. O0. 30. 20. 0. S0: 0. és he à éo.- 0! M,10. 0 27: 105 27.100 27.10. 5 27 10: 5: 27:10. 8: 31. 20.90. 20. 0. 23. 0. sé »: da à 21. 0. mr 10 0 27.11. 0. 27.11. 0 27. 11. 0. 27,11. 0. 7:11. & mi À ; IV. 29 450 TRAVERSÉE DE VALPARAISO À RIO JANE) SÉJOUR DANS CE PORT. (année 1832.) 451 ù POSITION GÉOGRAPHIQUE) jo ETAT DU CIEL ET DE LA MER, À MIDI xasoM FN MILLES NAUTIQUES, ÉPOQUES. DIRECTION DU VENT Latitude Longitude L3 | REMARQUES, dans les vingt-quatre heures. Sud ouest, NE. x. S. E. 0. Janvier. 42 Beau temps. Houle. Faible brise de S. S.E. var. au S. S:O.etauS. ,| x54° 19' 0 | x82° 20' 0'|23 6! n mn ” 1 Grande quantité d’albatros et pétrels de neige. . | Beau temps. Belle mer, Faible brise de S, varieb. au S.S.E.etS.E..| 54.43. 0.| 82.20. 0.123474" g n 91" 3 y Fr 2: Beau temps. Nuages. Belle mer. Faible br. deS. E. var. auS.etS. O..| «55,23. 0.| X80. 46. , Ldeni: 4. Ciel couvert. Légère pluie. Belle mer. Br. d’O.$. O. var. àl'O.N. O.| 56.19. 0.1 x77. 6. Idem. 5. | Ciel couvert. Pluie, Houle. Brise inégale du N. O. var. à VO. nr: 56: 58. 0.1 73. 4 Dans Ja nuit du 5 au 6, double le cap Horn, à 8 lieues dans le S. de FETES 6. | Beau temps. Grains. Houle. Bon frais d’O. S. O. et O.......... | 56.53. 0. 68.47 NT NE PEER 7.. Beau temps. Grosse mer, Jolie brise de S. S. O.et S. Rafales..... kX55. 33. 0.1 *X62. 57. 8. Beau temps. Grosse mer. Grand frais de S. S, O. et S. O *x53. 13. 0.159. 7. 9. Ciel couv. et à gr. Pluie. Grêle. Grosse mer. Br. de S. O. et S.S. O.] 449, 47. 0.] 57.21. 30" 5.! Albatros, marsouins, une baleine, fucus à Ia surface de l’eau. 10. Beau temps. Belle mer. Jolie brise de S. et S.S.E, var. au S.E...| 47.927. 0.| 56. 5. 150: 11. | Beau temps. Ciel nuag. Belle mer. Brise de S. E.etS.S.E. Calme.| 46.36. 0.1 55.14. Mer très-phosphorescente. Troupe de marsouins, . 192. Beau temps. Ciel nuag. Grosse houle. Brise de N. O.,N.etN.N.O.| 46.25. 0.1 55. 7. Pétrels, Albatros. 13 Temps couv. Brume. Grosse mer, Brise de N. N. O. var. à l'O.S. O. 45. 25. 0.| 52.20. Idem. 14. Beau temps. Forte houle de N. Brise de S. O. variable au S.S.0...| 43, 5. 0.1 50.20. 0.| Pétrels, albatros. Aperçu un navire baleinier. Aa LT E Grains. Gr. houle, Br. de S.S.E. et S.E.var.auS.| 40. O0. 0.| 48.29. 0.] Albatros et pétrels. 16. Beau temps. Ciel nuag, Gr. houle, Jolie br, S, O. var. S.S. O. et S.. 38. 2. 0.1 46.24. Éi: 17 Beau temps. Belle mer. Jolie brise de S, variable RS He... 35.10. 0.| xX45. 37. Idem. 18. | Ciel nuageux, Houle, Jolie brise de S, SE. variable AVE. N.E...| 52.99. 0] 46.16. 5.) Jin, 19 Beau temps. Petite pluie. Belle mer. Br. d’E. variable au N,N.E.... 29, 43.:0; 45. b. 8.1 Perdu les albatros. Une baleine. 20. Beau temps. Mer assez grosse. Bon frais d’E. N. E. variable à l'E... 26. 48. 0.1 44.51. 0. 5% Beau temps. Nuages. Belle mer. Jolie brise dE. N. E. variable àl’E.. | 924.12. 0.1 45.11. 5.] Aperçu Ia côte de Rio-Janeiro. 92. Ciel nuag. Grains. Belle mer. Petite brise d’E. variable au N.N.E.. 23. 41. 0.[*45. 0: En vue des mêmes terres. 23. Beau temps. Belle mer. Faible brise de N. E, variable à VE....,.. *x23,10. 0.1 *x44. 16. 0.| ? ( #5 "5,1" 49. O.! La corvette mouille à Rio-Janeiro à 5 heures du soir. 24. Beau temps. Belle mer. Jolie brise dE. variable à VE, S. E Mouillé à Rio-Janeiro 35: Beau temps. Belle mer. Le matin, calme, Brise de S. O. var. à l'O. 96. | Ciel ENS | Petite brise d'E. S.E. Le matin, brise d'E 27. Beau temps. Pluie. Presque calme. Le soir, brise de S, S. O. ” 28. | Beau temps. Presque calme. Le soir, brise du Jarge. Résultante ss courants _. ESS < ; 29. | Ciel couvert. Pluie pendant la nuit. Jolie brise de S, $S. O, AE dE 0, +. A =: 1e à > 30. Ciel couvert. Pluie pendant la nuit, Jolie brise d'E, s: E. - 31. | Beau temps. Ciel couvert. Belle mer. Calme. . " F < $ À TOULON. (année 1832.) 452 TRAVERSEÉE DE RIO-JANE 4535 À { , S THERMOMÈTRE DE RÉAUMUR. BAROMETRE. PHASES ÉPOQUES. 6 heures 3h 6 heures ; 3 heures de La lune, i re ee bé À 9 heures. Midi. * inui So 9 heures. Midi. da die G heures. Minuit, du matin, À eus du soir. sRentes ner Février. ‘ É P11! Pl P4sl 1 1 “ 1 <: 19° 0. 20° 0. 21° 0. 29° 0 23° 0. 21° 0. @ D A1 5. 2711 56. 27-41: 5 IAE "5: 27042" 5: 27-11" 5 #11. 5. ” 2. 20. 0. 21. O. 22. 0. 23. O. 2%, 0. 21. 0 si ho dl A SEE 27.11. 8. 27.11. 5. 27.11. 5. 27. 3. à EE is à S és à PR: 10, 0. 27. 10. O. 27.10. O0. 27. 10. O. 27.10. 0. 27. 10. 0. - 27, 9. "Se x RE à «55 PR sk. 0. si ‘oi 9. 5. 27. 9. 5 27. 9, 5. LÉGER 0 27: 9, 6. 27: 10. 0. 27. 10. O0. x 2 j 5. à du v di à NT #1: © PR 0. 0 27.10. O 27.10. O 27. 10, O. 27. 10. 0. 27.10. 0 97. 10. O. HO TE à 6. 21. 0. 23. 0. 23. 0. 24. 0. 21. 0. 19. 0 _ Frs Re hébbe 271960; 27.10. © 27. 10. O. , #0. 0: %. à A # dE dé PE à à 0. 0 27. 10. 0 27.10. 0 27.10. O0. d76 10: 0: 27.10. O 27. 10. : 100: À ; 8. ae Sd 6 #s: 0: dc $. sd 0, 0. 27.10. O 27.10. 0 27.10. 0. A7 T0 S. 2710: À 0427, 10. F0. 58 fe 9. ii E VE & +3; "6: sé +: és à dd: (4 D # 27:10: ;8 27.10. 3 d7A10ES: 27.10. 0. 27. 10. O. 27, 9, ne 10. h + TT: PPS so. %: PR 9. 5 7-96 LL PURE Na SO 8: 21: 0:86: 97. 9. 5. #7 10: 0: 40:05 mit 2 : . 11. 20. ©. 21. 0. 23. 0. 23. 0. 99, 0. 20. 0. 0 FR 2740.09 27.10. 0. 27.10. 0. 27.10. 0. LT. tt: 741525, 11. . 12. dE NH € PET si à an à 5 2 5 27.11: 5 SIENS TEE SP hE. b, 27/11. À IR Hs: 71h56. An 27. 11. F 14. 13. 20. 0. 21. O0. 21. 0. 29. 0. 21. 0. 19. 0, $ “8 NANTES EE ERRER de rer) 228. O0, 0. 28:: 0:-0. 28. -0,:.0- 28 % #8: "0; 1, 28. 14. 21. 0. 21. 3. 23. 0. 23. 0. 22, 0. 20. 0. 9 Gx: 020 9,0 0. 0. 0.7 2 28.2; 0. 28: 20 28. 2. 28. : 28:20 28. 15. 20. 0. 21. 0. 29, 0. 22. 0. 21. 5. 20. 0. 9 % 0 ” 9 8. 2. 0 ° 2. 0 28. ». 28. 9. 0. 36. EE 0 2 : 38:51; 0. 28. 1. O. 16. 20. 0. 21. 0. 22, 5. 29, 0. 21, O0. 20. 0. | ” Cul ÿ j 28: 1: 0. Se: 1:50: 26. +0 : 38...:1:"0) “ei 1. © 17. 20. 0. 31: 5 29. 5. 29. 5. 21. 0: 19. 0. | 0 8 js , , pe , ie 128. 1. 0. 28. O0. 5. 28. 0. 5. ke A 860 D: 28. O0. 5. 18. 20. 0. 21. 0. 21. 0. 21. 5 21. 0. 20. 0. | ” 8 # ps 6-0 fé 128. 1, 0 28. 1. O0. 98... 15:0: 28. 28. O. 5. 28 0: 5 19. 20. 0. 20. 0. 21. 0 22, 0 21. 5. 19. 5. 8. 1. 0. 28. 0. 5 28. O0. 5. 28. O0. 5. 28. 0. 28:05: 36: 0. à 20. 20. 0. 20. 0. 21. 0 29, 0. 20. 0. 19. 5. | È ” 128, 0. 7. ses GK 24: 068 28 0: 6. 28. O0. 5. 28. O. 5 21. 20. 0. 21. 0, 22, 0. 22, 0. 21. O. 20. 0. | 128. 0. 5. 28. 0. 5. 28. 0. 5. 28. 0. 7. S6: 0. 7: 28. 0. 5 22. 20. 0. 20. 5. 21. 0. 22, 0. 20. 0. 19. 7. | S 23 9 8 1.0. ss b » 28. 2. 0. 28. 2. 0. 28. 2, 0. 28. 9. 0. : 20. 0. 21. 0. 22, 0. 29, 0, 19. 0. 19: 0: FR +; pe du: LE: 38: :i; 0: dd, --15: 0: À Ce PU À so 1.0 24. 20. 0. 31. 0. 21. 5. 29. O. 20. 0. 19. 0 | 2 128. 1, 5. 28. 0. 5. 28. O0. 5. 28. O0. 6. 28. O0, 5. 28. ©. 5 5. 20. 0. 21, 0. 21, 0, 21, 0. 21. 5. 19. 0 | 26 128. 0. 5. 28, 0. 5, #8: 0: 5. 20: &:6, 28. O0. 5. 28. O0. 0. . +6 0: 24 21: 5. 21. 0. 20. 5. 19. 5. si 128. 0, 5. d8 0:71 28. 0..0. 28, 0. 0. 28: 0.0. 28.0. & 47; 20. 0. 21. 0. 21. 5. 29, 0, 20, ©. 17. D ! 28 [28.0 8, 28e 0::5. #5.:0.0 28. O0. 0. 28 :0. O. 28. 0. 0. : 20. 0. 21. 0, 22, 0. 21. 5. 20. 5. 18. 0. | 29 128.0. 0: 28. 0. 0. 28. 0. 0. 28:03. 28. 0. 0. 28. 0. 0. : 20. 0, 21. 0. 22, 0, 22, 0. 21. 5. 20. 0. | 454 | TRAVERSÉE DE RIO-JANEP A TOULON. (année 1832.) 455 : , POSITION GÉOGRAPHIQUE! 0. ETAT DU CIEL ET DE LA MER, À mir, EN MILLES NAUTIQUES. NAISON nn st ÉPOQUES. DIRECTION DU VENT Lustesdé Lhegiteli F4 REMARQUES. atitu 5 dans les vingt-quatre heures. EE à nes Paisuill À 8. E. 0. i Février. NE, É. Très-beau temps. Le soir, bonne brise de $S, E. La nuit, calme... Mouillé à Rio-Janeiro. 1 ll l 1 Il M , Fai ï NS ‘4 i Ne v 1” ll 1! nl F RC Re ee EEE Fandent-la St, cie 5e : . 7 Pendant notre séjour à Rio-Janeiro, la température a été chaude, mais hu- 3. Mème temps. Belle mer. Brise du large toute Ia journée.......... 1 il l 1 # # il mide ; de fréquents orages, sen + gnés de torrents de pluie, éclataient fre- quem molaut le We r surtout lors e Ja brise avait été variable et faible pendant #: Beau temps. Belle mer. Jolie brise d'E. variable à l'E, S.E,..,... Il 1 ll Û Il 1 “ le jour. Lorsqu’au contraire a u large avait été fraîche, nous étions Ciel , n , ie ” a : exempts de ces orages et les nuits etaient fort belles, bien que Det 0 un 5. iel nuageux, Le s., pluie. Belle mer. Jolie br. d’O. N. O. var. à l'O... Il nl # 1 D peu humides. On a remerqué que lorsque les mon eat SR Torlosido et dé 6. Ciel nuageux, La pluie cesse. Belle nuit. Belle mer ” û gs du #l n n Pain de Sucre se couvraient de nuages, c'était un indice à peu près certain : de pluie et d’orage. %. Ciel nuageux, Belle mer. Jolie brise de S.S, O. La nuit, calme... Il Il # Il 1 # fl 8. Beau temps. Belle mer. Brise de N. N. O., variable au N, O....... 1 1 5 4 ! 1! 9. Très-beau temps. Belle mer. Joli frais de S.et S.S.O. Le m.,br.d’'0.| 23°14' 0" 45°20' 0° ! # 1! rl Départ de Rio-Janeiro. 10. Pluie, Houle, Brise irrégulière de S. S. O., O.S. O. et O 23.96. 0. 43.53. 0. 2 oO. (] 1! ( Aperçu le cap Frio. tt, Beau temps. Houle. Petite brise d’O., var. au $.S$.0.,S,,E.S.E. 23.49. 0. 43.27. 0. d 13" 7.) 1 12, Beau temps. Quelques grains. Grosse mer. Brise de S.S.E.etS.E.|x92498. 0 42.30. 0. LA 1 ( ( 13. Beau temps. Quelques grains. Grosse mer. Bon fr. de N.E.etN.N.E.| 925,53. O0. 40.33. 0 , 20. 5.119. O. fl 14: Beau temps. Belle mer. Jolie brise de N.E.......,..,... REPAS 27:11% 0; 38.19. 0. ÿ 8. 9. 4. 2. # 15; Beau temps. Belle mer. Petite brise de N, E. variable à V’'E........ 28.32. 0. 37.16: 0 # +65 25 8 # 16. Beau temps. Belle mer, Petite brise de N. E. variable à l'E. NE, 29.86: 0. 36.12. 0 d 9. 1.1 3. 1.1 / Un pétrel. 17 Beau temps. Bell P dE. N. E. variable au N 29,29, 0. |*x34.30. 0. + # il # LL 18. Beau temps. Belle mer. Jolie brise de N. var, au N.N. O. et N. N.E.. 29, 5: D. 32.36. 0. 1 |10. 6.111. 4. Li 19. | Beau temps. Belle mer, Jolie brise de N. variable au N. NE. ..... 28,32. 0. | 30.37. 0: 4 1. 3.1 1. 3.0 7 20. Beau temps. Belle mer, Faible brise de N. E. variable au N.N.E..| 98.26. 0. 99.34. 0: | 7: 04 4. 0. # 1 ) - n ,. nl “ Qt. Beau temps. Belle mer, Brise variable du N, E. au N.N.E.,....... 28.50: 0. 27.54. 0. | 6 ot" &.a 3.9.) r Un oiseau d’une espèce inconnue, sx. Beau temps. Grains. Belle mer. Faible brise de N. N. E. et N 28.59 0. 26. 9. 0. 6: a La 8. 3.112. 2 4 +1 ] 4 . 24, Beau temps. Gr. Houle, Faible brise de N. et N. N. E. var. E. N. E.. 29. 9. 0: 25.21. 0+| 7° ä 2: 8.119. 6. / Un pétrel brun 454 1 _ Coupé notre route de 1830. 24. | Beau temps. Nuages. Houle. Bonne brise d'E. N.E. variable à VE. .| 96.33. 0: | 25.24 0: 9.1 3. 2.1 5 0 ii al ne fenetre = .304 LS 5 25. | Beau temps. Nuages. Houle d'E. Bonne brise d'E. et E.S.E....….. 23.51, 0. | 25.22% 0:|t! 45: 9.1, 9124. 5 4 1 26. Beau temps. Nuages. Houle d'E. Bonne brise d'E. $, E. var. à VE. . 20.43. 0 25.7 0 10.30 Ho A 23. 0. 04 LS er 27. :| Bean temps. Grains. Houle, Grand frais d'Es verisble à VE. S.E...| 17.36: ol 25. 2 0/4 3. 8.1 1 |30 : du | 8.6. — 28. Beau temps. Grains, Houle d'E. Joli frais d'E. AU pin ss 14.36: 0: 24.57. 0. 13% 8. G I 28. 8 C1 h 29. Beau temps, Ciel couv. Houle d’E, Joli frais d'E.S. E, var, au S,E. . 11.45; 0 4.48. 0: 13.20 4: 5. & 18. 5 ° rs mit" psg 4156 TRAVERSÉE DE RIO-JANEÏ A TOULON. (année 1832.) 457 THERMOMÈTRE DE RÉAUMUR. BAROMÈTRE. ; nn PHASES ÉPOQUES. dis de = BE 1 ses MT EN PSS 9 heures. Midi. Pre 6 heures. Minuit, VS 9 heures, Midi. Le 6 heures. Minuit. Mars. S 21° ©, 21° O. 22° 5 29° 5. 21° 5. 20° 0. 2e! 0! 3. 28? 0! 3. 28? O0! 3. 28? 0! 0. 28? 0! 0. 28? 0! 0. 2. 21. 0. a%:0: 23. 0. 23.3 22. 0. 20. 0. @ 127.11. o. 27.11. 0. 27:.11.:06 27.11. O. 27, 11. 0. 27. 11. 0. ce 20. 0 21. 0. 29, 0 22. 0. 22, 0. 20. 3. Mills & 27.425 52 27. 10. 5. 27. 10, 5. 7:10, 0. 27. 10. O0. 4. 21. © 29. ©. 23. O0. 23. 5. 23. b. 21. 0: 21: 11: 0: 27. 11. O. 27.11. 0 27: 11.:0: a A1: 0: 27. 10. O0. LS 23, 0: 29. 0. 23. 0. 23. 5. 22, O0. 20. 0. 27. 10. O. 27.10. O. 27. 10. O. 27. 10. ©. 27.10, 0. 27. 10. 0. 6. 29, 0. 29. 5. CT PES 23. 4. 22, O0. 21, 0. 22:10: 0: 27.10. 5. 27. 11, 0. 27.11; 0: 27. 11. O. LISE À LE 21. O0. 29. 0 23. 0 23. 0. 23. 0 20. 0. Mit: 0. 97/4145 0€ D LE. 0 27:43:50: AR. 20, 27. 11. 0. 8. 21. O0. 23. 0 23. 0 23. 0. 22, 0 21. 0. 27. 10. 5, 37418: 27, 10. 5. 27.10. 5 27.10. 5. 27,10. 5. 9. â1. 0. 22, O0. 23. 0. 22,-5 21. 0 20. 0. €: 127. 10. 5. 27. 10. 5. 27. 10. 5. 27. 10. 5. 27. 19:5. 27. 10. 0, 10. 20. 0. 29. 0 22, © 21. 5 21. 0 19. 5. 27: 10. 5, 27. 10. 5, 27:10. 5. 27. 10. O. 27.10. 5. 27, 10. 0. 11. 20. O. 21. 0 21, 0: 20. O0. 20. 0. 19, O0. 27, 10,0. 27:10: :0 37.:10.-0. 27. 10. O. 27. 10. O0. 27:10: 0: 12. 19, 0. 20:90 20: 0; 20::0: 20. 0. 19. 0. 27:10. O, 327:10;-0: 1:40: 0; 27:10: 0. 27. 10. O. 27.10. 0. 15. 19. O. 20. 0. 20. 3 20. O0. 20. 0. 19. O0. 27. 10, 0. S7,. 4145 Où 27% 11::0, SA Et. 0: Sr tt-0. 27:11, 0, 14. 18.5 19. 0 20. 0, 19. 0: 19. O0. 18. 0. Et lts b; 27. herbe QT AUS 29.4 kb: 27.11. 5. 27. 11. O0. Fa, 19. O 19. O 20: à 19. 7 19. $. 18: 0: 18. 0. o. 28. 0: 0: CPR E PE 2 AT HE. 0. 27.11. O. 27.11. O. 16. 140: 19. 0. 1950: 19. O LS #5 18. 0. &) F8. o. o. 28. O0. 0. 28. 0. 0. 28. O0. O0. 28. O0. O0. 28. O. 0. £r 1750, 18. 0. 18. 0. 18:85; {8 -b: 17: :0: 28 0. o. $8: 0::0: 28. 0. 0 28. 0. O. 28. 0. ©. 28. 0. 0. 18. 170; 16::-0 18. 0. 18. 2, 17. 7. 17:50 27.11. 5, 27,41: 27. 11: 0. 87: lls:0: 27.11. O. 27.11. 0. ES 18. 0 #93 0: 19. O0 19. 0 18. 0 +1: 27, 11. O. 27. 11. 5. 28, 0. 0. 28, O0. 0. 28.0: 0. 29;: 0. 0 20. ET: 0: 1% à 18. 0. 18. 0. 17. 7 17. 0. LS: 0. 5: 28. 0. 5. 28. 0. 5. 28. O0. 5. 28. 0. 5. 28. 0. 5. 21. 17: 0 17.0 18. 0 18. 0 17. 5. 17. 0. Rio: E: a: 0c:6 28. 0. 0. 28. O0. 5. 28. 0. 0. 25: 0. 0: 22. 16. 5: 17, 0. 18. 0. 18. 0. ti 7, 17.20: 28: O0. 5. 28. 0: 28. :@ 5. 28. O0. 5. 28. O0. 5. 28. O. 5. 23. 47.0 19, © 18: 0. 18: 5. #78. 16. 5. A Os: dB. Dhs 28. 0. 5. 28. 0. 0. 28. 0. 0. 28. O0. 0. 24. 16. 0. 17. 0 17. 5. 18. 0. dr de 0. 0 D Ps. o. o. 28. 0. 0. 28. 0. 0. 28. ©. 5. 28. 0. 5. 28. O0. 5. 27: 16. 5. VAT À 470. 18. 0. 17, 5 16. 0. 28, O0. o. 28. O0. 5. 28. 0. 5. 28. 1.0. 28. 1. ©. 28. 1. 5. 26. 16. 5. 17. 0. 15:00 17:86. 21: 0 16. 3. 28. 9: b: 28. 2: ÿ: 26: 8:35; 28. 2. 5. 28... 2<:5, 2: 2 à 27. 16. 5, 17. 0 18. 0. FACE di: à se 28. 2. o. 28. 2% 0. 28. 2. 0. 28. 2. 0. 28. 2. O. 28. 2. 0. 28. 16. 0. 17. 0 18. 0. 18. 0 ‘sb de. À … RES 0. ot 28. 0. 0. 27.11. 0 27. 11. 0. 27. 11. 0. 29. #7. 0; 170 18. O. 18. 0. 17. 0 16. 0. 27, 11. O. 97. 10. 5. 27. 10. 5. 27, 10, 6. 27.10. 5. 27. 10. 5. 30. 16. 0 6. 17. O 17. 0. 16. 5 ik. 27:11. 0. 27. 11::0: 27.11. O. 27. 11:50, 27. 11. O. 27.11. O0. 31. 15. 5 16. 0 175 0ù #7: 0: 16. O. 15. 0. » Hhi:. o. 28. 0. 0. 28: 0:06: 28:20 28. 0. 0 48: 0. ©. 458 TRAVERSÉE DE RIO-JANB A TOULON. (année 1832.) : POSITION GÉOGRAPHIQUE! COURANTS ETAT DU CIEL ET DE LA MER, À MIDI, sasoÿ 2* MILLES NAUTIQUES. ÉPOQUES. DIRECTION DU VENT “énéléé 5x: de D — REMARQUES. | dans les vingt-quatre heures. rise ere 4 \ S. E. 0. or Sud. Ouest. 1. | Beau temps. Belle mer. Houle, Jolie brise de S. E. var. àVE.S.E..| 8°49' 0° | 24°32° 0° 26 y 8” 9. ®: Quelques grains, Belle mer. Houle. Jolie brise dE. S. E. et S. E. . 6511::0, 24.27. 0. EE 8. 1 + &- dei 3.39. 0. | xX24. 6. 0. 10: 0: nl ni # Quelq. gr. Belle mer.Houle. Jolie br. d'E.S. E.et S.E.v.aus,. S.E.| 5 --6Y 10. 24.35. 0. [14 œ 0. 1! n 49. 9.1 Un banc de marsouins. 5. Quelq. gr. Belle mer. Petites brises variables de l'E. au S.S.E..... Fan mp 0. 24.39 0: 16 0. 1 nl 12. 0.| Coupe l'équateur, Grande quantité de mollusques. 6. Beau temps. Belle mer. Brise de S. E. et S.S. E. Presque calme .. 15255 :0. 24.36. 0. AÙ 4, mn n 3. 2.1 Grande quantité de mollusques. #. Beau temps. Gr. Pluie. Houle. Brises très-variables.. ............. 3 070 24.45. 0. [1640 0! u |14. o.| Idem. 8. Beau temps. Gr. pend. Ia nuit. Br. d’E. S.E. var. au S.E.et E.N.E.|x 4.91. 0. | x24.43. 0. ! 1 1 Idem. 9. Ciel couvert. Grains. Pluie, Vent d’E. N. E. très-variable. Calme. . .| 5.49. 0. Fx25.27. 0: 14e 0, ni Il mn Un goëland. Un brick espagnol à contre-bord, 10. Beau temps. Houle d’E. Faible brise de N°E. et N.N.E.......... 1e 3:10, 27.49. O0. # mn 59. 7.| Pris une hirondelle, Banc de poissons volants. 1f, Beau temps. Brume. Houle. Jolie brise de N.E. variable au N. N.E, 8.30. 0. |*x29.29. O. 251.1 8% 0: mn Banc de poissons volants, 12 Beau temps. Houle de N. E. Jolie brise de N.E, var. à V'E.N.E...| 10.14. 0. | 31.18. 0. 10. 0] ” |22. 7.| Idem. 13. | Beau temps. Brume. Belle mer. Jolie brise d’E. N. E. var. au N.E..| 12. 0. 0. | 32.25. 0. ü 2 0: : # 14. Beau temps. Belle mer. Jolie brise de N.E. variable à VE: N.E. ..| 13.58: 0. 33.37. 0. Le BK 4 8: % 15. | Idem 16.14. 0. | 34.45. 0. ELLE te 4. 0.| Éclairs dans le N. et V'E. N. E. 16; Beau temps. Ciel couv. Belle mer. E. N. E. v. à VE. S. E. Jolie brise.| x 18.51. 0. |x34.26. O0. 1 1 # FF: Beau temps. Pluie. Belle mer. Br. de S.S. E. var. au S.S. O. Calme.|x 19.58, 0. |x33,45. 0. ( # 1 18. Beau temps. Petite pl. Belle mer. Brise de S. E. et S.S. E. Calme..|x20.18. 0. |*x33.36. 0. h 1 ” Mollusques à la surface de la mer. 19. | Beau temps. Ciel couv. Petite pl. Faible br. de S.et S.S. 0. Caïme.| 929. 0. 0. | 33.51. 0. [1% 1 < ? u 22. 2.| Idem. 20. Beau temps. Ciel nuag. Brises faibles, Calme. Grains 28: 75 0: 33.40. 0. 1130 21 " H h Un aleyon noir. 21. Ciel couv. Pluie. Faible brise du N, O. variable à VO. S. O 923.372 O0. 33.16. 0. 15. d 0. 5.1: 6: 4. ” Plusieurs alcyons. Beaucoup de mollusques. Coupé le tropique du Cancer. 22.. | Beau temps. Belle mer. Faible brise de N. var. au N. N. E. Calme. .| 23.41. 0. | 32.26. 0: mhtal:sls 01, 23. | Beau temps. Ciel nuag. Gr. Belle sier:Brisé de NON; Eivars au N.E.| 24.12. 0. | 32.58. 0- ” 4 CS À ET 1. O0.| Mollusques. 24. Beau temps, Ciel nuageux. Belle mer. Faible brise de N.E. variable..| 25.11. 0. 34.27. 0 16: Ô 2, O0! 10. 2. 5 25. Très-beau temps. Belle mer. Faible brise de N. variable au N.E...| 926.26. 0. 35.40. 0: 18 Ÿ 3; 9! + 8. 6. 26. | Ciel nuageux. Houle de N. E. Bon frais d'E. variable au S. E...... 29. 9. 0. | 35.54. 0: 1834 0 “ 5. 9. 27. | Beau temps. Grains. Houle, Petite brise d’E. variable au S.E......| 30.53; 0. | 35.20. 0 19° { SH, x 7 S.à: 28. | Beau temps. Houle, Brises trè iables et cal 31.29. 0. | 34.43. 0 1844 8, x 4. 04 29. | Beau temps. Ciel Belle mer. Faible br, de N. O.var.auN.N.O. 39. 5. 0. |+33.25. 0: 19: à CRE " £ 30. Beau temps. Ciel couv. Houle, Faible br, d’O. N, O. var. àl’0.S.O0.| 32.43. 0. 31.50. 0: Là | 4 Q) 4: 7 1 Mer très-phospl es 31. | Beau temps. Ciel nuageux. Houle. Joli frais de S. et S:S.0. sx & ot 28. FOR î Dre 60 | TRAVERSÉE DE RIO-JANE À TOULON. (année 183a.) 461 THERMOMÈTRE DE RÉAUMUR. sdddirEs. È RE PHASES | oo vhs D iprets 3 heures de la LE. 3 heures du matin, 9 heures. Midi, du soir. 6 heures. Minuit. FRS 9 heures. Midi, Été 6 heures. Minuit. Avril, 1. 15° 5. 16° 0. 17° 0. 17° 0. 16° 5. 16° 0 ® :5 00 28° 0 0. 2711! 7. 2711! 7 2711! 7 27°11 7 s; 15, 5, ré. POS +16: 7 17. O. 17:20 16. 0. 28. 0. 0 28. D: 0. 28. 0. 0. 28. 0. © 28. 0. 0. 28. 0. 0 3. 15. 0. 15. 5, 16. 0. 16. 0. 16. 0. 15. 0. 28. 1. 0 an. d à és. ic 0. ae: 16 CE. ds; t. 6 4. AT 15. ©. 15. 0. 15. O. 14. :6: 14. O. 28. 2. 0 cb. à: à. 28. 2. 0. 46 28. 1. 0. #6. 1. 0 5. 14: 5: 15. O. 15, 5. 16. 0. 15. O. 14. 5. 28. à 0 sÙ.: 1: 0. NAS RTS TT 28. 1. O. 28. 1. 0. 6. 14. 5. 14, 5. 15. 0. 15: 8. 15, 0. 14, 0. leg. 0. o sb. 05 6: 271: 5. 27:44: 97.11. 5. 27.11. 5 7. 14. 0. 15. 0. 15. 5. 15. 0. 15. 0. 14. 5. la7.10. &: 27.10. 0. 27.10. 0. 27.10. O 27.10. 0. 27.11. 0 8 14: 5, 4 BE: 15: ©. 15; 0: 15. O0. 14. 0. ( le. 8. O 27.8: 0: 27: 8: 0. 27. 8. O 27. 8. O. 27. 8. O 9. 14. 0. 14. 5. 15. 0 15. 0. 14. 5 14. 0 [a7. 8. o, 27. 8. O. 27.810. 27. 8. O0. 27. 8. ©. 27. 8. 0. 10 14. 0. 14. 0. 15. 0. 15. 0. 14. 0 14. 0. 27. 9. 0. 27. 9. 0. 27. 9. 8. 27. 9. 8. 27. 9. 5; 27: 9.8 11. 13. 5. 14. 0. 15. 5. 16. 0. 16. 0. +4: 27. 9. 5. 27. 9. 5. 27. 9. 5. 97. 9. 7 #7. 5: 7 27: 9. 6. +2. = ou 13. 7. 14. 5. 15. 0. 15. 5 15. 0. 27. 9. 5 27.10. 0. 27.10. 0. 27.10. O. 27.10. 0. 27.11. 0 19: 13. 0. fs. 5. 14. 5 15. 0. 15. O0. iS 7 28. 0. 0. 28. 0. 0. 28. O0. O0. 28. 0. 0 28. 0. 0. 28. 0. © 14. 13. 0. 13. 5. 14. 5. 14. 0. 13. 5. 12. 5. 6. 4. 0. 28. 1. © 28. 1. 3. 28. 1. 0. 28. 1. 0. a8i 1.6 15. 15. 0. #3: 6. 14. 0. té: 0: 13. 5. 13. 0. @ LE 1. 0, 28. 1. O 28. 1. O 28. 1. O. 28. 1. O. 28. 1. 0 16. 12. 5, 13. O0. 14, 0. 14. 5. 14. 0 13. 0. 28. 1. O 28. 1. O 28. 1. 3 “6: 1. 28. 1. 0. 28. 1. 0. ts 13. 0. 13. 5. 14. 5. 14, O0. ab: 12. 5. 28. 2. 0. Se: é: à 28. 2. 0 28. 2. 0 28. 2. O0. 26. 458. 18. 12. 0. 12. O0. 13. 5 13. 0. 13. O. 18.55 128. 1. 0. 28. 1. O. 28. 1. 0 28. 1. 0. 28. 1. 0. 28: 1: 0 19. 10. 0. 11. 0. 12. 5 12. 0. 13. 0 12, 0. leg; 1. 5. 28. 0. 6. 38. 0. © 28. 0. O. 28. 0. 0. 28. 0. 0 20. 11. 0. ti; 6 13. 5 14. 0 13. 5. 12. 7. ns à. 28. 1. 5. 28. 1. 5. 28. 1. 5 28. 1. 0. 28. 1. © 21. 12. 0. 12. 0. 13. 0. 13. O. 12. 5. 12. 0. 28. 1. 0. 28. 1. O. 28. 1. O 28. 1. 0 CIDRE PAL 28. 0. © SE déaité 462 TRAVERSÉE DE RIO-JANE A TOULON. (année 1832.) , POSITION GÉOGRAPHIQUE + COURANTS ETAT DU CIEL ET DE LA MER, À MIDI. EN MILLES NAUTIQUES. nn EPOQUES. DIRECTION DU VENT d REMAR QUES. dans les vingt-quatre heures. Latitude Longitude, p à S. E. 0. Lt Avril ; Nord, est. L 1 1. Beau temps. Belle mer. Joli frais de S. S. O. variable au S....... 38°29' 0 | 24°30' o'li9 © 2. il n nl Troupe de marsouins. On aperçoit plusieurs navires, entre autres un vaisseau de è 4 la Compagnie des Indes, 2 Beau temps. Belle mer. Houle. Joli frais de S. S. E. variable au S. . 33. 57. 0.1 921.120 2030. 2 ll 5 8. Il ; 3: Idem 34. 38. 0. 19.91. 0. g14 8 6 il DL 2 1] Grand nombre de mollusques à Ia surface de la mer, 4. Beau. Ciel couv. Belle mer. Houle. Joli fr. S. E. var. S. S.E. Calme. . 3b. b5. 0. 18.56. 0. 20.10 0. Q ! ! 5. Beau temps, Ciel couv, Houle. Joli frais dE. S. E. var. à l'E. N. E.. 35. 57. O0.| 17. 55. 0, 194 4. 1 ! 6" 8. Plusieurs de lespèce des goëlands, 6. Beau temps. Ciel couv. Houle d’E. Joli fr. de N. E. var. au N.N.E.| 35.40. 0.1 15.92. 0. 21. 1 7 1 3. 2 7. | Beau. Ciel couv. Houle d'E. Brise inégale d'E. N. E. var.au N.E..| 35.36. 0.| 14.30. 0.[2f 0. 5.| r Ur 8. Beau temps. Gr. et pluie. Caine, Br.inég.S.,S.S.E.,S.E.,S.S.O.| 35.592. 0. 13.14. 0.124830: 7. !l 1 ul Éclairs dans le N. et le N. O. Beaucoup de voiles en vue. Œ: Ciel couv. Pluie, Jolie brise deS.,S.S.E.,S.0.,0.S.0.,S.S.0..| 36.12. 0.1 10.44. 0. M 5. 1! 2. $ ll Beaucoup de voiles. Marsouins, goëlands, 10. | Beau. Ciel couv. Grosse mer. Jolifr.S.S.0.,8.,S.S.E,S.E,E.S.E.| 36.23. 0.| 9.27. at. 0: 6.| » |4.0.| » LÉ: Beau temps. Belle mer, Faible br, de S. E. var. E. S. E.;,E.,E.N.E.| 35. 39. 0. 8.43. 0.121480. 8 !l 2. 0.1 # Apercu Ie cap Spartel. Franchi le détroit de Gibraltar. Bateaux pêcheurs en vue, La Beau temps, Belle mer. Jolie brise d’O, et O. N. O. var. au N.N.E.| 36.34. 0. À 6. 0. 0./210/ 2. 0.112. 04.7 En vue du cap Sacratif, Plusieurs voiles. Goëlands à tête noire. 13: Ciel nuag. Belle mer. Calme. Faible br. de S. E.,S. 0.,0.,0.N.0.| 36.39. 0.|A 4.18. 0.[21.20 ! 2.0.1 1. ŒE # En vue du cap de Gates. Plusieurs voiles et bat: 14. Beau temps. Belle mer. Jolie brise d'O.,S. O.,N., var. N.N.E...| x37. 32. 0.1x 2.44. 0.119. à ! # # ll En vue du cap Palos. Plusieurs voiles et bateaux. 15: Beau temps. Belle mer. Faible brise d’0. S. 0.,S.0.,E.S.E.,E.|] 38.21. 0.|A 2.22. 0.19 | 3. 0.1 #: |11. O0.| En vue du cap de Nao. Plusieurs voiles et bateaux. 18 “y Beau temps. Belle mer. Faible brise d'E, E.S.E.,S.E., E. N. E.| A38. 29. 0. 2. 6. 0.119 0. fl pl 7. 1.| En vue des mêmes côtes. Beaucoup de voiles Lee Ë Beau temps. Belle mer, Brise var, d'E., E. $. E. et S. O. Calme....| 39,15. 0.| 1.12. 0#® 0 0.) On | 7. 3)" En vue des côtes d'Iviç 18. | Beau temps, Belle mer. Faible br. S., var. E.S. E,S. E.,S. O.,N.O gi à 0.17. 0.119 o. 0. # Il 6. 1.| En vue de Majorque. Plusieurs voiles. Goëlands à tête noire. 5 ‘ 14; Très-beau temps. Belle mer. Faible brise d’O. S. O. var. au S.E 40. 53. © 0. 11. 0.19 d. 0. 0] 2 St:1 En vue et près de la côte de Barcelone. 20. Très-beau temps. Houle dE. Br. de S. S. O. var. à l'O. S. O. Calme. 41.24. 0 a 0.119: 0 0. 1 # 14. O.] En vue de Paiamos. Va Beau t s. Bell Ë 5 Ê 19, 07 ©. nl nl À midi, eos la côte de Provence, et à 9 heures du soir, mouillé sur la ss br gs éme MN 9, et N.N.O..... 42.34. O.|* 2-33: LL | rade de Toulon + 43 un voyage de 28 mois; pendant lesquels la corvette a : Mouillé à Toulon. pesers 16,00 marines pres 482 jours de m e qui donne pour dé route moy chaq r 33 lieues 2/3 environ. .janeirl Résultante des courants de Rio-Jane Be Toulon, savoir : i ; + 0. 284.0. De Rio-Janeiro à Gibraltar::""" " . +0 O0. 7 16.0. De Gibraltar à Toulon: --:- nn . , ? 1 ° | A À TOTAL..." 0: | 1 1 300.0. si | 465 TABLE. Pages. CHAPITRE xx1. Traversée de Port-Jackson à la baie des Iles. Des- cription de la Nouvelle-Zélande. Mœurs et cou- tumes de ses habitants, Départ pour le Chili, Arrivée à Valparaiso. SDL PR RTE CaaprTRE xxr1. Considérations sur le commerce des Eopéins avec les états de la côte occidentale d'Amérique, principalement avec le Pérou et le Chili. Des- cription de Valparaiso. Départ pour le Brésil. Traversée Arrivé ée à Rio-Janeiro... . 66 CuapiTRE xx. Relâche à Rio-Janciro. Traversée du Brésil : jus- qu'en France. Arrivée à Toulon.........,,,, 1 27 nd TARN EE RUES 4 ne à va mie nas ct Te RDA Mémoire sur les obérétiôlte géographiques «.:3.....,..,...4.: 942 RÉsuMÉ des observations astronomiques, etc... ..... sad s68 D ‘. . TABLE DES MATIÈRES CONTENUES DANS LE VOYAGE DE LA FAVORITE. Nora. Les chiffres romains indiquent le volume; les chiffres arabes indiquent les pages. Abaca, espèce de bananier de l'ile . de Luçon, I, 381. Abondance (baie d'}, IV, 37. Achem (royaume d'),1, dos Albatros, I, 47. Albreda, I, 11. Alceste (l }, frégate anglaise, force le passage de Bocca de Tigris, II, 94 ; son naufrage, 436. Alger (la Favorite reçoit la nou- velle de l'expédition d’}, HE, 1. Almendral , faubourg de Valparaiso, IV, 97, 101. - Amboine (île d'}, HI, 43. Américains, én concurrence ayec les Anglais pour le commerce de la Chine, IT, 69. Ambherst (lord), ambassadeur d'Angleterre en Chine, IT, 30. Amyot {le P.), chef des mission- naires de la Chine, IT, 266. Anambas {archipel des), IT, 407. Anda, chanoine de Manille, [, 374; À: attaque les Anglais, ibid. ; de- vient gouverneur de l'ile, 377 ; y rétablit la tranquillité , ibid. Andamans {archipel des), I, 305. Anglais dans l'Inde, leur puissance, I, 230; force militaire, 231; révolte des Cipayes, 232. Araucaniens, IV, 70. Arèque { noix d'}, I, 316. Argyle {comté d'), en Australie, IIT, 281. ÂArica, IV, 7 Lukas Le, d’}, I, Arthur (le général), gouverneur de la Tasmanie, III, 196. Aroas (îles), I, 321. Ascension (île de l}, IV, 140. Attoles des Maldives, leur forma- tion, [, 160; population, 161. Augustins, missionnaires, [, 362. Ava (royaume d'}, I, 312. Aventure d’un Anglais avec un man- darin chinois, IE, 216. 30. 468 TABLE BE Badican, village, IL], 95. Baléares (îles), IV, 145. Baleine ( pêche de la) en Tasma- mie, HIT, 219. — Extraction de l'huile, 220. — Idem à Sid- ney, 248.— Idem en Patagonie, IV, 117 Bal, (ile), dr, 117.— Les femmes des princes se brûlent après la mort de leurs maris, 119. Baly-Balou, bourg, IIT, 118. Banca ( détroit de), II, 435. Bancalang (sultan de}, III, 50.. — Visite à ce prince, ibid. — Son fils, ibid. ; son palais, 53; ré- ception qu'il fait, 57 et suiv.; sa personne et son costume, Go; sa partie de cartes, 64. — Sépulture des souverains, 65. — Soirée chez son fils, 76. Bandes immenses de poissons colo- rant la mer, 1, 23. Banjoewangy, bourg, III, 120; ses cafeiries, 124. Bantam (île de}, IT, 435. Bass { détroit de}, HIT, 244. Bateaux à canards en Chine, II, 219; idem à poisson, 220. Bateaux pêcheurs en Cochinchine, 15: 913 Bathurst, ville et comté en Austra- Be, IIT, 281. Bâtiments de l’état, indispensables # dans les parages lointains, I, 304, 452. Battam (île de), T, 330. Bayadères, 1, 00, 293; leurs danses comparées à celles de l'Opéra, 295, 296 Beal (M.); son beau jardin à Ma- cao, IT, 267. Beau sexe en Australie, III, 368 et suiv.; sa manière de vivre à bord . des vaisseaux pendant les voyages de long cours, 369. Beautemps- PR En IIT , 140. Bel-Air (cap), I Belge Sata ses effets dé- sastreux pour le commerce du pays, III, 32. Belle-Isle, IT, 391. Billiton (île }, IT, 436. Bétel,I, 316. Bézuki, ville, III, 87. Bidondo, faubourg de Manille, 1, 05. = | Des 2 2 soutient la guerre contre les An- Birmans (royaume des), ais, 312 Bleues (Montagnes), IT, 247. Bocca de Tigris, IT, 93. Boyd (massacre de l'équipage du) par les Nouveaux-Zélandais, IV, 25. Bolinao (cap}),1, Bomaré, chef A cn IV, : Bombay, [, 240.— Communication avec Kosseïr par des bateaux à vapeur, 241. Bonzes chinois, III, 204; leur manière de vivre et leur carac- tère, ibid. Boon-upas, n'existe pas, HT, 127. DES MATIÈRES. Bornéo (île), II, 438. Botanique (baie), ILE, 247. Boufllers (M. de), I, 10. . Bounty (le), vaisseau anglais dont l'équipage se révolte et se réfugie dans l’île Pitcairn, IV, 59. Bourbon (île); son état actuel, 1,101, 102.— Beau sexe, 111. Boyador {cap}, 1, 463. Brésil, IV, 128. Brett {cap}, IV, 42. Cadix, 1,4; _ se Camboge (le), I, 277. Camoëns or re IL, 256. Canal de la Favorite, IE, 3go. Canaries (îles), IV, 143. Cannelé (cap), II, 242 Canton, factoreries européennes, II, 128; incendiée, 130. 131. — Ville 56.123; — Nouvelle _ flottante, 1 Cap de “Br à vole , Ï, 4o. Cap-Vert (îles du), IV, 142. Carimata (ile et détroit de), IT, 437, 439. Carimons (îles), repaire & pirates malais, I, 328. Carpentarie | golfe de), IE, 247. Castle-Huntlay, navire de la com- pagnie anglaise, Il, 104. Cavite, I, 417 Cagayan (tremblement de terre à h , 404. Ceuta, I, 4. Ceylan (île de}, points remar- quables d'attérage au S. E., [, 469 Broken-Bay, III, 281. Bruni (île), IE, 14. . Bufles domestiques à Manille, 1, 428. — Indien surpris par un buflle, 441. Bush-rangers, nom donné en Aus- tralie aux convicts échappés, IX, 37 Bustamente (M. de), de Manille, égorgé avec toute sa famille, 1, 330 gouverneur 164. — Commerce et produc- tions, 166. Chasse au cerf dans l'ile de Luçon, » 1- Chauderies, auberges indiennes, I, 193. Chili, IV,66.—C c des E ropéens avec cette contrée, 67 et suiv,; climat, 105. Chine, son antiquité, IL, 3, 4. —In- vasion des Tartares mongols sous Gengis-Kan, 6, 7. — Invasion des Tartares mantchous, ses sou- verains actuels, 6. — Vices du Menacée d'une révolution pro- chaine, 15. — Sociétés secrètes, ibid, — Mauvaise composition de l'armée, 18.— Manièrede rendre la justice sous Gengis-Kan, 19.— Étendue de l'empire, 42. Confiscation des biens, 43. — Commerce avec l'Europe, ibid; avecles Anglais, 66.—Altercation 470 avec eux, 48 et suiv. — Femmes ; leur toilette, peuvent entrer en Chine, 118.— Processions, 252. Chinois (conspiration des) pour s'emparer de Manille, I, 365.— Ils sont maltraités par le gouver- nement, 400.— Pêcheurs, 465. — Pieds des femmes, II, 113. — Aptitude des ouvriers à imi- ter les ouvrages européens, 133 ; ils maltraitent les Européens qui se hasardent à descendre à terre, 105, ou à parcourir la ville de Canton hors du rayon nière d'obtenir une réponse du mandarin , ibid. — Nourriture dégoütante, 139.— Barbiers en plein vent, Se — Ophthalmie, 144 t moral, 147. — HR 1 150. — Mariages, 151.— Respect pour les mères, 155. — Exposition des enfants sur le fleuve, 162. — Douceur de la population, ibid. — Scènes de nuit sur le Tigre, 164.—Co- médjes, 166. — Diners, 175.— Manière de porter une santé, tbid. — Thé, 179.— Maison de campagne, 181. — Papier et encre, 185. — Costume, 188. — Âversion pour les Européens, 189.—Friponnerie, 256.— Éta- blis dans l'ile de Java, II, 36. — Révolte et massacre, ibid. TABLE Choléra-morbus à Manille, 1, 385. Cigares (manufacture royale gr. à Manille, I, 412. Circular-Head, IT, 195. Cobija, IV, 76. Cochinchine Il, 277. — Origine supposée des habitants, 278. — Postes et courriers, 284. — Milices, 285. — Punition des 288. — Fertilité, 291. — Animaux sauvages, 293. — Femmes, 304. — Fêtes de la nouvelle année, 308. — Ma- rine, 325. — Adresse des ou- vriers, 326. — Troupes et uni- formes, ibid.— Commerce, 328. — Consul français, 334; som naufrage et sa misérable si- tuation, 335. — Montagnes de marbre, 353. Collas, coups de vent, I, 420. Colleville (le général), gouverneur e l'He-de-France, I, 73. Colonies de déportation (observa- tions sur les), III, 162 et suiv. Colonisation (observations géné- rales sur la), III, 147 et suiv. Colons de Van-Diémen, Ligne de démarcation tranchée entre les classes, III, 216. — Leur posi- tion générale, 227. Combats de coqs à l'île de Luçon. crimes , Commerce (état du} à lIle-de- France, 1, 79. — Décadence de celui des Français dans l'Inde, Compagnie des Indes orientales an- glaise, IT, 64. DES MATIÈRES." Compagnie du commerce hollan- dais, III, 28.et suiv. Comprador, intendant chinois, I, 126; son costume, 127. Conception (la), IV, 72. Confucius, IT, 198. Consul français à Canton, Il, 115. Convicts, leur situation à Van-Dié- men, III, 205 et suiv. — Aven- ture effroyable de cinq convicts déserteurs, 210.— Les femmes plus incorrigibles que les hom- mes, 213. Cook (le capitaine), IT, 140. Dadran, évêque de Cochinchine, IT, 315. Daendels, donne de l'importance à Soura- baya, III, 10; assainit Batavia, 12; étend les possessions hollan- gouverneur de Java, daises et y affermit la tranquil- lité, 13; il est rappelé, 17; il meurt en Afrique, ibid. Dairymple ( port}, HE, 194. Dasmarinas, gouverneur de Ma- nille, I, 364; est assassiné, ibid. Daubachi, par indien à Pon- dichéry, I, Derwent, bras ee mer, III, 142. E Eau-de-vie de coco, ses qualités dé- létères, I, 435. Échouage de la Favorite, 1, 258. Édels (Terre d’), III, 253. 471 Corcovado, montagne , IV, 135. Coringui (île de), sa destruction instantanée, I, 285. Cornish {l'amiral } prend deux ga- lions, I, 372. Coroumilla (cap), IV, 64. Coseng, pirate chinois, prend For- mose, II, 12. Coupang, ILE, 44. Courses de chevaux à Sidney, IT, Crit, arme des Malais, III, 69. Cygnes (rivière des), HE, 301. D Détroit du Gouverneur, sa beauté , I, 329. Devil-dog, espèce derenard, III, 225. Diémen (cap Van-), IT, 139. Diémen (île de Van-), III, 181. — Naturels du pays, 197 ; leur adresse et leur férocité, 198. Dülly, HE, 44. Diners chez le sultan de Bancalang, HI, 60. Drapeau tricolore, arboré par la Favorite, HI, 3. Draper, général anglais, attaque Manille, I, 372. Duperré (îles), I, 399. Endracht (Terre d'), IE, 253. Éléphants de l'île de Ceylan, I, 166; de Cochinchine, IT, 294; leur docilité, 295. — Combat 472 ; d’un éléphant avec un tigre, 299. Enseignement mutuel connu en Chine, Il, 194. Entrecasteaux | d’), ILE, 140. Entrevue avec le gran n cochinchinoiïs ; II < 339. Épidémie à IT, 135 Équipage français massacré par Îles Farm-Cove, LIT, 315. Femmes de couleur à lIle-de- _ France, I, 83. Fête du feu à Pondichéry, 1, 202 ; Fo (religion de), Il, 199. Folie (ilot de la), II, 106. Gabia {mont}, IV, 124. Gambie (la rivière}, I, 12. Gaspar (détroit de), IE, 437. Gibraltar (détroit de), I, 4; IV, 143. Gillon (détroit de}, IT, 125. Gong, timbale chinoise, I, 114. Gonnegong, volcan de l’île ds Java, HIT, 101. Gorée (île de) 10. , 1, 7; commerce, Hala-Hala, pillage, 1, 436; cas- cade, Mawkcshar) (rivièee), II, 281. bord de la Favorite, TABLE Chinois, II, 21; un seul mate- lot échappe, 23. — Punition des coupables , 24 Espagnols (commerce des) avec la Chine, II, 74. Eydoux (M.), chirurgien major ; son zèle pendant l'épidémie, IT, 137. Français pris par les pirates malais; son histoire, Æ, 457. — Com- merce 4 Français à la Chine, H, PAP < A 1, 70, 72. Frégate, oiseau, de 7. Frio (cap), I Furneaux Pre ee I, ab. Grotte remarquable à Tourane, Guaços, courriers chiliens, IV, 79. Guayaquil , IV, 80. umpang, rivière, IT, 86. Guia (couvent de la}, If, 239. Gya-Long, roi de la Cochinchine, IT, 281; envoie une ambassade à Louis XVI, 316. Haynan (ile), 11, 272; produc- tions et commerce, 273. Hoay-Tsong, dernier empereur de DES MATIÈRES. la race de Gengis-Kan, I, 33. Hobart-Town, ILT, 143, 184, 188 et suiv. — Jardin botanique, 235. — Mœurs et amusements des habitants, 237 et suiv. Hollandais ( commerce ps avec la Chine, IT, 76. Hommes d'eau à la Chine ; ce que c'est, IT, 128. L Icono-Gorro , prince javanais , IT, 18; tue sa fille pour ne pas la donner en mariage au résident hollandais, ibid. — La guerre s'ensuit, 19; se défend pendant cinq ans, tbid. ; est priget con- duit à Amboine, 20. Ika-na-Mawi, IV, 6. Hes (baie des), dans la Nouvelle- Zélande, IV IHocos, province de Luçon, 1, 361. Inde; son état du temps de Cyrus et d'Alexandre, I, 195; pour- quoi? ibid. — Architecture des maisons , 197. Jackson ( Port-}, ILE, 249. Jardins chinois, II, 195. Java, I, 305 ; IF, 1 et suiv. — Cos- tumes et caractère des naturels du pays, 14; leurs femmes, 15; ceux de l'intérieur de l'ile, 16. — Toute l'ile soumise par les Hollandais, 21; son Organisa- tion , 22. — Commerce, agricul- 473 Hong, conseil de commerce chi- nois, Il, 44. Hoppo, titre du chef des douanes à Canton, II, 160. Hyde-Park, promenade à Sidney, M5. Indiens à l’île de Bourbon, I, 122, 123, 282; à Pondichéry, 186; leurs mœurs, coutumes et indus- trie, 187 et suiv.; à Yanaon, 291. brûlent sur le bûcher de leurs maris, 297; moins habituelle- — Femmes bramines se ment qu'on ne le croit en Eu- Invasion de la Chine par les An- glais ; est-elle possible? IT, 55. Irrigation curieuse des Chinois, IE, 215: ture et mdustrie des Hollandais, 26 et suiv. — Chinois, 36. Malais, 37. — Pirates, 39. État militaire, 4o et suiv. Chevaux, 96. — Combats de tau- reaux, 97. — Volcan, 101. Combats de coqs, 130. Jean de Nova (ile de), ibid, — —— E, 152; cherchée en vain, 474 Johore (sultan de), I, 333 ; dispute la possession de Sincepout aux Anglais, ibid. TABLE Jonques . IX, 96; leur tonnage, 97. Toi tntdi (ile se IV. 62. Jubi {cap}, I, 3. K Kawa-Kawa, rivière à Ja Nouvelle- Zélande, IV:235. Kent (îles de), IT, 244. Kidi-Kidi, bourg de la Nouvelle- Zélande, IV, 35. Ladronne ({ïile de la grande}, IT, 270: Lagune de Manille, rivière, I, 415, 429. Laos {montagnes de), II, 270. Lascars; leur caractère perfide, I, 276. Launceston , village, III, 194. Leuwin 2 <& ; we: 253. (ile }, IL, 270. King (île), I, 244. Kloyaran , rivière dans l'ile de Java, » 9- Love: village de la Nou- velle-Zélande, IV, 9. L Liane du voyageur, I, 448. Ligne équinoxiale { passage de la), L, 3 1. Limahon , pirate, attaque Luçon et est défait, 1, 363. Lintin (île de), IL, 90 ; ses habi- tants fraudeurs d'opium, ibid. Lombok (île de), HT, 109. Luçon (ile de), 1, 360 ; produits, 379; beauté, 400. M Macao ; pilote chinois, I, 469 ; prise par les Anglais, II, 58 ; sa fondation , 227. —- Prospérité, 229.—Décadence , 230.—Gar- nison actuelle, 231. — Révolte desChinois , 233.— Population, 237. — Perspective, 253. — Des- cription, 255 rh ( Lachlan ), gouverneur de Sidney, fonde la prospérité de la colonie, III, 279. Macquarie-Harbour, If, 208. Madras, 1,222, — Commerce, 224. — Magnificence, 243, 244. — Société comparée à celle de Pon- dichéry, 247. Maduré (île et détroit de), 443; HT, 9, 50. Magellan ——. les Philippines en 1520, Ï, Mahé, une des _ Seychelles, I, 134. — Son commerce, 142, 143. — Fête et bal donnés à Mahé, 146. — Climat, 149. Mahomet (la religion de), dans les iles Philippines et leur voisinage, U, DES MATIÈRES. _ être venue de la mer Rouge, 4. ie I, 321. — Histoire, 322. — Productions, 324.— Habita- tions, 326. Malais ; leur perversité, I, 315. — Physique et moral, 316.— Ha- billements et. coutumes, 318. — Établis à Java , IE, 37. — Leur musique, 55, 63. Malouines {îles}, IV, 114. Mandarins, IE, 189, 272, 287. Mandharais, marins indiens , II, 109. ET. Manille, fondée en 1571, par Sal- cedo, I, 361.— Commerce, 368. — État actuel, 369. — d'assaut et pillée par les Anglais, 373 ; rançonnée pour quatre mil- lions de piastres , ibid. ; rendue aux Espagnols, 375.— Autorités civiles et militaires, 382. — Mauvaise qualité ds moutons, ibid. — Choléra, 385. — Habi- tants, 387. — Clergé indigène, 388. — Fortifications et garni- à son , 4o1. — Manufacture royale de cigares, 412. — Rhum pro- ibé, 435. — Milice, 446 Installation de l'archevêque, 453 et suiv. Manning-River, I, 344. Maria (île), II, 243. 475 Marion (baie), IE, 243. Marion , capitaine français , massa- cré par les Nouveaux-Zélandais, IV, 42. — Vengeance qu'on tire de sa mort, 43. Martaban (golfe de), 1, 311. Masafuero (île }, IV, G2. Mazulipatnam, 1, 265, 270. — Mauvaise relâche, 271. Melville (île), III, 301. Mergui (port), 1, 314. Mew-Stone {ilot}, IT, 139. Migues-Man, roi de la Cochin- chine, II, 5x8 ; son courage, Minas, pro du Brésil, IV, 130. Mindanao (île), I, 456. Ministres anglicans, I, 344. Missionnaires ; catholiques, II, 206, 263 ; mahométans, dans l'archi- pel Asiatique, HIT, 62; anglais, en Polynésie ,1Vs 50 ; comparés avec les catholiques, 57. Moctar, chefdes nègresde Daccara, ;; Mégadon: I Moluques (iles: IE, 43. Monthasin (port), II, 243. Monterey, IV, 81. Moreton-Bay, IL. 344. Moussons , Ï, 165. Moyes, noirs lits de la Co- chinchine, IF, N Nanga-Ounou { baie), IV, 8. Nankin, ancienne capitale de la Chine, If, ‘1 356: Naufrage d’un canot de la Favorite, Natunas (iles — 476 Nava, ville de l'ile de Luçon, I, 875 ; pes par les Chinois ré- voltés, À Navigation es Java à Hobart-Town, III, 133 et suiv. Nègres de Gorée. — Pilotes et cons- _tructeurs, [, 13.— Superstitieux, 17. — Mama-Combo, 19, 20 — Nègres de Luçon, 356. — origine est inconnue, 358. Nepean, rivière, HE, 325. New-Town, village de Tasmanie, UT, 231 ; site agréable, 232. Nicobar (îles), 1, 305 ; malsaines, 307. Nids d'oiseaux bons à manger, I, 52. Nord (rivière du), est la même que la Derwent-River, HI, 183. TABLE Norfolk {île}, IE, 271; IV, 2. Nouvelle-Galles du Sud, HI, 254. — Premiers établissements an- glais, 267. — Législation, 272 et suiv, — Histoire, 287 et suiv. — Commerce, 305 etsuiv. Nouvelle - Hollande, III, 252 et Suiv. — Restesd'animaux fossiles, 255. — Naturels du pays, 256; leurs mœurs, 257; dents, 259. — Femmes, 260 et suiv. — Sa- crifices humains, 264. — Popu- lation anglaise, 267. Nouvelle-Zélande, IV, 5. — Mœurs des naturels, 13. — Anthropo- phagie , 1bid. — Guerre , 21. — Religion, 27. (0) rer surdes RE du Tigre, . ss Portenau fait un voyage à la Chine , au xrm° siècle, II, 34. Œufs de canards couvés par des hommes, I, k27. Oiseaux de mer; leurs œufs sont recherchés, I, 158. Ohoura {mont }, IV, 8. Ombres chinoises {représentation d'} à Maduré, IT, 80. Opium, 1, 227. — Commerce de cette drogue à la Chine, Il, 48 ; manière de la fumer, 238. Orange ( fort}, III, 10 Ootouijou, bourg, IV, 44. Ovas, nègres de Madagascar, I, 56. P Padang (sultan de), fait la guerre - aux Hollandais, 1, 306. Padre Miguel, curé tagal, I, 443. Pagode du Tien ou Etre suprême , 11, 199. — Autres, 250. Palanquins, 1, 176; Paheha , village de la Nouvelle-Zé- lande, IV, 35. Paille-en-queue, E, 1 56. traînés en partie par des bœufs, 1, 178. DES MATIÈRES. Palawan (île de), IT, 383. Palemban , HT, 92. Panka, er de Tile de Java, I, 443; XII és mr à la cour du sultan de Bancalang, I, 59. Pâques (île de), IV, 61. Paramatta (rivière de), III, 269. Paramatta {ville de), 328. — Prison de femmes con- 2: Passarouang, IIT, 86. Passig, village tagal de Luçon, I, k27. Paysages des rives du Tigre, IT, 98. Pékin, IT, 32. Pétrel des neiges, I, 45. Phillip (Arthur), premier verneur de Sidney, III, 268. gou- II, 274, 477 Phoque {pêche du) en Tasmanie, 6. Pic (îles du), IT, 39 ee. em de). » LL, 383. -Blanca, rocher, I, 467 À œ Pondichéry, I, 171.— Décadence, 179. — Histoire, 181. — Des- cription , 183 et suiv. Port-Hunter, II, 281, 343. Port-Stephens, III, 282. Port-Macquarie, IIT, 282. Pros de Sumatra , I, 307. Poulao-Bouton (ile), I, 311. Poulao-Condor (île), I, 349. — . Climat affreux , tbid. — Animaux malfaisants, 350. | Poulao-Mata (île de}, IX, 414. Poulao-Mobour (île de}, IE, 414. Poulao-Pinang {île}, 1, 313. Q Queda (le roi de) donne l'île de Poulao- Pinang en ds gyoe:sa Raja (trait d’un), 1, 292. — Raja de l’île Belle, II, 393. Rangoun, I, 311. Raoul { cap}, NII, 243. fille à un jeune Anglais, I, 313. + R Relations des convicts avec leurs maîtres, à Van - Diémen, HI, 205. Respondy { détroit de), TE, 115. Réduit (le), maison de plaisance Révolution de 1830; la Favorite en à l'Ile-de-France, I, 74. Regentville, maison de campagne en Australie, III, 332. reçoit la nouvelle par le lieute- nant d’une corvetite hollandaise , à Sourabaya, INT, 2. pi, . 478 Rewa, chef nouveau-zélandais, IV, Rev Rewi, chef de Nouveaux-Zé- landais, IV, 12. Rigny (îles de), IT, 430. Rio-Janeiro , IV, 1224. . Sable (île de).— Dangereux ttmst, I, 129. — Le navire l'Utile s perd, 130, — Sort de sas vingts nègres laissés sur l'écueil , 131. Succadana, dés hollandaise à Bornéo, IT, 438. PS Saïi-Gong, capitale de la Cochin- chine, IT, 281; fortifiée par des ingénieurs ice ibid. Saint-Denis , capitale de l'ile Bour- bon, 1,98,11 Saint-Esprit (archipel du), IT, 434. Saint-Julien (ile),I, 434. re ville de l'ile Bourbon, 13; sa rivalité avec Saint- ais , . 15. Sainte-Croix MS PS A a Samarang, I, 9. Sambas, résidence hollandaise à | < ru 2, ville de l'ile de Luçon, Sant-Hsobella couvent, *L ko. TABLE prete INT, 274. oute par Kosseir, l'Égypte et la ne I, 243. _ Roxa (évêque), gouverneur de Ma- nille, EF, 370. Santo-Domingo, bourg du Brésil, IV, 136 Sauvages de la Nouvelle-Hollande {description d’une famille de }, Shongui, chef nouveau-zélandais, IV, 23; fait un voyage en Eu- rope, 24. Shouraki (baie de} , IV, 23. Siantann (ile), 11, 413. Sidney, III, 269 et suiv.; son as- pect, 316. — Description, 320 et suiv.—ÆEnvirons, 327 et suiv. — Salines , 373. — Jardin bota- nique , 375. — Départ, 378. Signarres , Î, 11, 14; leur indus- trie, 1% , Silang, chef indigène de Luçon, I, 376 ; prend le titre de roi, ibid. Sincapour, 1, 330. — Commerce, 331. — Sol et productions, 334. — Description de la ville, 335. — Maison de plaisance, 339. Sicié (cap), IV, 146. Singes (mont aux), EV, 144. Singes verts; leurs déprédations, 1, 75. — Singes de l'ile de Lu- çon, Société à l'Ile-de-France, 1, 85; à Pondichéry, 234. DES MATIÈRES. Solo {sultan de), III, 8 .—Événement : tragique qui arrive à sa cour, 18. Sommeil, dangereux à l'air de la nuit sous la ligne, I, 28. Sonde {détroit de la), I, 305 Soumanap {sultan de), IIT, 52, 105; bal qu'il donne, 111. — Fort de Soumanap, 108. Sourabaya (baie de). He. 444; IT, 2, 10. L. % 479 . Sourabaya (ville de}, I, 34. — Mœurs des habitants, 35, 46. — Environs de la ville, 49.— Mou- ches à feu, ibid. Spartel (cap), IV, 143. Stuc indien de Pondichéry, EF, 210. Sumatra , I, 305. — Caractère ts habitants, 306.— Castes, ibid. Sumbawa, IIT, 133. 6 + Tabac, croît spontanément à l'ile Luçon, I, 3709. Tacoun, vice-roi de la Cochinchine, IL, 310. Tagal, peuple indigène de Luçon, , 390; ses mœurs, son caractère, 393, 395. Tagala, province de l'île de Luçon, ; 361. . Tamar {rivière de), IE, 194. Tamise, rivière de la Nouvelle-Zé- lande, IV, 1 Tapeka us ile de}, IV, 9. Tariffa, I, 5. Tasman , III, 140. Tasmanie, LIL, 186.— Commerce, 229. Tavaïi-Pounamou , IV, 6. Tempêtes { baie des), INT, 142. Sp re de}, I, 314. Ténérifle, Thé su. du), IT, 39. Tigre, fleuve de la Chine, [, 466. Tigres en Cochinchine, IE, 300; dans l'île de Java, HE, 95. — Manière de les chasser, 128. Timor, III, 44. Tinosa (iles), IT, 2712 Toiles bleues ou guinées de Pondi- chéry, I, 219. Tornados, I, 12. Torrès {détroit de), IT, 304. T Tremblement de Le au Chili, IV, Tépan espèce d'holothuries »-fpt- che du), 11, 432. Tombeaux dans la baie de Tou- rane, 11, 34 Æ Tour de Sotrlaiee de Nankin, I, 36. + Tsiampa {royaume de), Il, 280. Tunquin (golfe de}, IL, 276, 370 372. Tunquin (royaume mes IF, vi réuni à la Cochinchin Habitants, 375. Ty- -fongs, ouragans sur la côte de sur celle de la Luçon, !, 421; Chine, IF, 242 480 TABLE DES MATIÈRES. V Vaccine défendue en Cochinchine, Vin de palme, I, 23, 435. IT, 306; introduite dans l'ile de Vigne (culture de la) en Austra- Java, IT, 91. lie, IT, 348. Valdivia, IV, 72. Volcan de l'ile de Bourbon. Valparaiso, IV, 66. Voyage de Macao à Canton, IT, 88; Vers à soie à Java, IIT, 130. de Canton à Macao, 212. W Wampoa, deuxième barre du Tigre, Wangaroa (baie de}, IV, 8. IT , 101. Wellington (mont }, IL, 193. amsley, célèbre brigand -convict Wilson {promontoire), IL, 244. en Australie, [IL, 358. Wiu (Terre de }, If, 253. W Y Yanaon, 1, 272, 273.— Commerce, 281. — Industrie, 188. .Z Zébu (île de), une des Philippines, 1, 456. FIN DU TOME QUATRIÈME ET DERNIÉE.