À F ep ; + A LS | + À ÉTERA UE. Vs PE « . Es ee" ÿ : F = Le Es à VOYAGE AUTOUR DU MONDE LE” - PAR LES MERS DE L'INDE ET DE CHINE EXÉGUTÉ SGR LA CORVETTE DE L'ÉTAT LA FAVORITE. PENDANT LES ANNÉES 1830, 1831 ET 1832. G. le A PARIS, . CHEZ LEQUIEN FELS, LIBRAIRE, … QUAI DES AUGUSTINS, N° #7. . HISTOIRE NATURELLE. re AS. ee VOYAGE SUR LA CORVETTE LA FAVORITE PENDANT LES ANNÉES 1830, 1831 ET 1832. VOYAGE | AUTOUR DU MONDE PAR LES MERS DE L'INDE ET DE CHINE EXECUTÉ SUR LA CORVETTE DE L'ÉTAT LA FAVORITE PENDANT LES ANNÉES 1830, 1831 ET 1832 DE M. LAPLACE PUBLIÉ PAR ORDRE DE'M. LE VICE-AMIRAL COMTE DE RIGNY MINIST RE DE LA MARINE ÊT DES COLONIE. PARIS. ARTHUS BERTRAND, ÉDITEUR, LIBRAIRE DE LA SOCIÉTÉ DE SPORRAENIS DE PARIS FT DE LA SOCIÉTÉ ROYALE DES ANTIQUAIRES DU NO RUE H FEUILLE M DCCC XXXIX. Mo. Bot. Garden, + Cx°7 18€ AVERTISSEMENT. Le retard que cet ouvrage a éprouvé dans son apparition semble nous faire un devoir de donner à ce sujet quelques explications que nous creyons nécessaires. Embarqué en qualité de chirurgien-major , pen- dant les années 1830, 1831 et 1832, à bord de la corvette de l’état la Favorite, qui exécutait une campagne de circumnavigation , sous le comman- dement de M. le capitaine Laplace, j'ai fait de nom- breuses collections zoologiques, quoique l'his- toire naturelle ne füt point le but principal de ce long voyage: J'aurais voulu publier le résultat de toutes mes recherches immédiatement après mon retour, et en même temps que M. Laplace écrivait la relation intéressante qu’il a donnée de notre voyage; mais diverses circonstances m'en ont malheureusement empêché, et ce n’est qu’en 1835 qu'il m'a été permis de. réaliser ce désir. A ire Partie. 12 vi AVERTISSEMENT, ce sujet, je ne saurais témoigner trop vivement à M. le baron Tupinier, directeur-général des ports au Ministère de la Marine, combien je suis recon- naissant de l'appui bienveillant qu’il a daigné m'ac- corder eh cette occasion. Sans lui, sans la sollici- tude paternelle et éclairée qu'il met à favoriser les progrès des sciences dans l'administration qu'il dirige avec un mérite si distingué, il ne m’eût pas été possible de retirer le seul fruit que je pouvais attendre de mes peines. Puisse ce faible témoignage, que je me plais à lui donner aujourd’hui publique- ment, l'assurer de ma profonde gratitude ! Dès le commencement de mes travaux de déter- mination , je me suis adjoint mon collègue M. Lau- rent, ancien professeur d'anatomie et de physiologie dans les écoles de médecine de la marine, et j’es- pérais publier avec lui Fentier de mon travail. Mais une nouvelle campagne à bord de la frégatela Vicloire sur les côtes d'Afrique-m'ayant ténu éloi- gné de France pendant quatorze mois ; depuis, lé- pidémie de choléra qui à ravagé si wdellenient le Midi ayant fait réclamer mes services au port de Toulon ; enfin , le voyage de circumnavigation que je viens Aoécites! à bord de la corvette {a Bonite, pendant vingt-deux mois , m'ayant mis dans la né- cessité de négliger personnellement cette publica- tion, j'ai dû m’adjoindre de nouveaux collabora- icurs. MM. P. Gervaiset Guérin-Méneville , auxquels je mé suis adressé, ontrépondu avéc empressement AVERTISSEMENT. vi) à mon appel, et m'ont parfaitement secondé dans la plupart de mes recherches. Sans doute , l'ouvrage que nous livrons au public est loin d’avoir le luxe d'exécution et la haute portée de ceux que plusieurs de nos confrères, no- tamment MM. Quoy et Gaimard, Lesson et Garnot, ont publiés antérieurement dans des circonstances plus favorables. Mais, quoiqu'il ne nous ait pas été donné de mettre au jour un de ces beaux monuments Zoologiques qui font tant d'honneur aux médecins de la marine française, nous osons espérer que les matériaux que nous avons rassem- blés ne seront cependant pas considérés comme étant sans importance. En terminant ce court avertissement, qu’il me soit permis de témoigner à M. de Blainville l’ex- pression de ma sincère reconnaissance pour les savants conseils qu'il s’est plu à me donner et pour la bienveillante amitié dont il veut bien m’honorer. Je saisirai également cette occasion pour exprimer à M. le capitaine de vaisseau Laplace l'assurance de mon parfait attachement. Nos cœurs se sont connus el compris en face des dangers, et je me rappellerai toujours avec bonheur les preuves de bonne amitié qu'il m'a prodiguées pendant et après notre long voyage. Nous avons aussi, mes collaborateurs et moi, des remerciments à adresser à M. FL Prévost, chéf des travaux zoologiques du Muséum, et à viij AVERTISSEMENT. M. Kiener, conservateur des belles collections du duc de Rivoli. L'un et l’autre se sont empressés de nous communiquer généreusement tous les matériaux dont ils pouvaient disposer et que la détermination de nos espèces nous rendait néces- saires. F. EYDOUX. Paris, le 12 décembre 1838. RAPPORT FAIT À L’'ACADÉMIE DES SCIENCES le 4 février 1833, SUR LES COLLECTIONS D'HISTOIRE NATURELLE RECUEBILLIES PENDANT LE VOYAGE DE LA CORVETTE LA FAVORITE, COMMANDÉE PAB M. LE CAPITAINE DE FRÉGATE LAPLACE; PAR MM. GEOFFROY - SAINT - HILAIRE, CORDIER , MIRBEL, DUMÉRIL, er DE BLAIN VILLE, Rapporteur. Zool. 1e Partie. ä RAPPORT FAIT A L'ACADÉMIE DES SCIENCES. M. le mimistre de la Marine a demandé à l’Académie qu’elle voulût bien lui faire un rapport sur les objets d’his- toire naturelle recueillis par les officiers de santé employés à bord de la corvette La Favorite, commandée par M. le capitaine de frégate Laplace , et l'Académie en a chargé une commission composée de MM. Geoffroy-Saint-Hilaire, Du- méril; Cordier, Mirbel, et de Blainville: C’est au nom de cette commission que nous avons l'honneur de parler. Long-temps , il serait inutile de le cacher, ladministra- tion et les officiers de la marine royale auraient , pour ainsi dire, cru déroger, s’ils avaient contribué d’une manière même indirecte aux progrès des sciences qui ne sont pas immédia- tement utiles à leur art aussi périlleux que difficile. C’est au zèle de Joseph Banks pour les sciences naturelles , et surtout pour la botanique, que nous devons la première expédition dans laquelle des officiers de marine voulurent bien condes- cendre à embarquer avec eux des naturalistes de profession, chargés de faire des recherches pendant leur navigation. Cook fut le capitaine qui donna l’exemple, en emmenant avec lui d’abord Solanders et ensuite Forster ; mais encore, 4 RAPPORT. ce fut d’abord aux frais de Banks, qui avait frété le bâti= ment et qui l’accompagna dans son premier voyage. Bou- gainville ne tarda pas à imiter le célèbre navigateur anglais , en se faisant accompagnér dans ses expéditions aux îles Malouines par D. Pernetty, auquel nous devons l’histoire naturelle de ces îles. L'expédition de La Pérouse , si malheu- reuse , quoique si bien préparée , en fut un second exemple ; mais avec cette grande différence qu’elle eut lieu entièrement aux frais de l’État, et que des observateurs spéciaux furent embarqués avec, tout ce qui était nécessaire pour obtenir les résultats les plus avantageux. Depuis lors jusqu’aujourd’hui, l'administration de la marine française a toujours continué dans ces errements auxquels les sciences naturelles doivent la plus grande part des progrès immenses qu’elles ont faits en France depuis le commencement de ce siècle: c’est ainsi qu’on lui doit l'expédition de d’Entrecasteaux à la recherche de La Pérouse, puis celle du capitaine Baudin, si malheureuse sous certains rapports , mais si fructueuse pour notre science, et successivement sans interruption, depuis la Restauration , les voyages des capitaines de Freycinet, Duperrey, Dumont- d’Urville, de Bougainville, et Laplace, dont il va être question dans ce rapport. di gi Dans les deux premières expéditions que nous venons de citer, on avait embarqué des hommes spéciaux pour les recherches scientifiques ; mais le triste exemple offert par l'expédition commandée par le capitaine Baudin, à la suite du conflit élevé entre les officiers et les naturalistes embarqués, força de recourir à une innovation qui consiste à charger les officiers de santé de la marine eux-mêmes des recherches d'histoire naturelle. C’est à cette mesure excellente sous plus d’un rapport, sollicitée par notre confrère M. de Freycinet, et dont le but était d'éviter à la fois des frais et de graves embarras, que RAPPORT. 5 nous devons MM. Quoy et Gaimard, Lesson et Garnot, qui ont pris une place fort distinguée parmi nos naturalistes de profession. Toutefois ce grand perfectionnement entretenant des dé- penses assez considérables, le but de ces expéditions étant presque entièrement scientifique , l’administration de la ‘marine devait chercher à parer à cet autre inconvénient ; elle a donc fait encore un véritable progrès en décidant que les officiers de santé, sur tous les bâtiments de l'État em- ployés à quelque mission que ce fût, dans les mers éloignées, s’occuperaient de recherches et de collections d'histoire na- turelle. Une objection spécieuse contre cette nouvelle mission des officiers de la marine se présentait naturellement : on pou- vait craindre en effet qu’ils ne fussent détournés ainsi de la partie la plus importante de leurs devoirs , c’est-à-dire du soin de la santé des équipages ; mais l'exemple donné d’a- bord par MM. Quoy et Gaimard, puis par MM. Lesson et Garnot, et naguère par M. Reynaud, de Toulon, sous les auspices et avec la coopération même des officiers de la marine, a montré qu’il était parfaitement possible de ne pas négliger ce service , et cependant d'employer son temps de repos à des recherches scientifiques. Aussi cette impulsion donnée par la marine royale n’a pas tardé à être suivie par les officiers de santé de la marine commerciale. C’est ainsi que nous avons vu M. Marion de Procé , et depuis M. P.-E. Botta , embarqués l’un sur un bacon allant à Manille, l’autre sur /e Héros , faisant le tour du monde, nous rapporter des objets d'histoire naturelle nombreux , parfai- tement conservés, et souvent accompagnés d'observations intéressantes. ; Bien plus, cette nouvelle direction a passé des officiers de santé aux officiers de la marine eux-mêmes , en sorte 6 | RAPPORT. qu'aujourd'hui, grâce aux recherches et aux travaux de M. de Fréminville , de MM. de Bougainville et Barrey, sur les bâtiments de l’État, ainsi qu’à ceux de MM. Duhaut- Gilly et Dussumier , officiers de la marine commerciale, les collections zoologiques s’accroïssent avec une telle rapidité, qu'il est souvent très-diflicile aux naturalistes de se tenir au courant des acquisitions même les plus importantes. Ainsi donc aujourd’hui les expéditions les plus simples du commerce où de simple navigation , de reconnaissance ou de station protectrice, ont presque constamment pour résultat des avantages scientifiques. Les officiers de santé trouvent une instruction convenable dans les écoles de la marine , qui possèdent elles-mêmes des collections fort in- téressantes ; leurs chefs, inspecteurs et médecins, les encou- ragent ; les officiers qui commandent les bâtiments y joignent souvent leur coopération, convaincus qu’ils sont par leur expérience , qu’à la mer, après avoir préalablement rempli ses devoirs, on peut encore trouver un temps assez long pour s'occuper de sciences accessoires. Ces différents résultats avaient donc déjà parfaitement et ictorieu trép à l’objection dont il a été fait mention plus haut ; mais la nouvéll “dition d rendre. coïinnte. l'a 4e. L mpi GE omplètement. En effet, M. Ey- loux , A sauté à bord de la corvette /a Favorite, commandée par M. le capitaine Laplace, ayant eu maté 147 : L, 1 E "+ PS RO ee EE 1 g bord n’en a pas moins trouvé le temps de recueillir et de rappor— ter dix-sept caisses d'objets d'histoire naturelle , de presque toutes les classes, Ce sont sans doute les exemples donnés par ses confrères, les encouragements de ses chefs-et:de ses -Maîtres, qui ont pu porter M. Eydoux à s'imposer de grandes privations pour obtenir les résultats intéressants auxquels il est parvenu. Sans cela il serait difficile de concevoir 3 RAPPORT. ) que, dans ses différentes stations , il ait souvent préféré des objets d’histoire naturelle à tout autre moyén de satisfaire à ses honoraires de médecin, comme son capitaine nous l’a assuré. Sans cette éspèce de dévouement , il lui aurait été impossible de rapporter les objets nombreux sur lesquels nous demandons la permission de donner quelques détails. M. Eydoux n’a pour ainsi dire négligé aucune classé de la série animale. Nous devons faire remarquer néanmoins que les animaux terrestres sont beaucoup moins abondants que ceux d’eau douce et de mer, ce qui tient sans doute à la nature de l’expédition qu'il a suivie et qui a presque con— stamment tenu la mer, comme il sera aisé de le montrer par quelques mots sur sa marche. Armée à Toulon , la corvette La Favorite quitta la rade de ce port le 30 décembre 1829, et fit voile immédiatement pour la côte de Coromandel, un des points pour lesquels elle avait une mission à remplir. Après avoir séjourné à l'ile Gorée, sur la côte du Sénégal , elle arriva à l'ile Bourbon le it avril 1830 et fut ensuite obligée de relâcher à l’île de France pour se réparer d’avaries que luiavait fait éprouver un ouragan survenu dans l'intervalle; de là, elle se porta vers les Seychelles, puis à Pondichéry où elle arriva le 3 juin, à Madras le 20 , et enfin le 17 juillet à la côte de Coro- mandel, sa première station. De là, se dirigeant vers la Cochinchine , après avoir suc- cessivement visité Malacca, Manille, Macao, elle arriva à Tourane, capitale de ce royaume, où elle a séjourné pendant le premier mois de l’année 1831. La Favorite ayant ensuite exploré le golfe de Tonquin , les archipels Natunas et Anambas , se vit forcée de se rendre à Java pour y soigner les nombreux malades qu’elle avait à bord ; après quoi, elle commença son retour en visitant plusieurs points de l'Australie , puis la Nouvelle-Zélande. 8 RAPPORT. Arrivée sur les côtes du Chili au commencement de 1832, elle doubla le cap Horn , vint se ravitailler êt se réparèr à Rio de Janeiro , et enfin arriva à Toulon, lieu de son dé- part, le 22 avril 1832, et par conséquent après un voyage de deux ans et quelques mois. Lu Les lieux où l'expédition a séjourné pendant quelque temps sont : Tourane, en Cochinchine; Hobart-Town, à île Van-Diemen; Port-Jackson , à la Nouvelle-Hollande; Valparaiso , au Chili, et enfin Rio de Janeiro, au Brésil ; et ce n'est en effet que dans ce petit nombre de lieux que M. Eydoux a pu se livrer avec quelque suite aux recherches ‘histoire naturelle. Les variétés de l'espèce humaine paraissent avoir fixé particulièrement l'attention du jeune chirurgien-major de la Favorite. En effet, il a recueilli des crânes et même des têtes tout entières dans différents lieux habités par des races plus ou moins distinctes, Ainsi il a rapporté le crâne d’un Chinois supplicié à Macao, plusieurs crânes d’Indous de la côte de Coromandel, et plusieurs autres d'habitants de l’ile Van-Diemen. Parmi ceux-ci, nous avons surtou remarqué avec beaucoup d'intérêt une tête entière d’un chef de ces peuples parfaitement conservée dans l'esprit de vin, ce qui permettra d'en étudier les parties molles et entre autres le cerveau ;, étude qui n'avait pu avoir lieu, jusqu'alors, au grand regret des personnes qui s’occupent de la physiologie du cerveau et du système de Gall d’une manière un peu rationnelle. Parmi les mammifères, nous nous bornerons à citer des crânes du Semnopithèque Douc, du Tigre de Java, de la Pan- thère noire de la même île, deux espèces de Chauves-souris, dont une du genre Rhinolophe et l’autre que l’un de nous (M. Geoffroy ) regarde comme devant former une coupe générique nouvelle ; une Civette de Tourane, en Cochin- RAPPORT. ÿ chine, ayant, d’après notre confrère, l'aspect et la taille d’une Genette, avec les glandes odoriférantes de la Civette; un jeune Paradoxure qui manquait à nos collections ; un Hy- dromys à ventre jaune, dont on ne possédait qu’un assez mauvais échantillon ; et un jeune Chinchilla entier, conservé dans la liqueur. Mais c’est principalement dans la sous-classe des Didelphes que M. Eydoux aura le plus enrichi nos collections, non- seulement en peaux , mais en animaux tout entiers, et par— faitement conservés dans l'alcool : on conçoit qu’il n’a pu se les procurer qu’à grands frais. Nous citerons un bel exem- plaire du Dasyure-Maugé , dont la collection du Muséum ne possédait encore qu’un seul et unique individu en fort mauvais état de conservation; un Phalanger-reuard , un Voltigeur taguanoïde , une autre espèce du même genre que M. Geoffroy paraît porté à regarder comme une espèce nou- velle ; deux ou trois beaux individusde Kangourous , égale- ment dans la liqueur, mais surtout un Échidné et deux Saba d’une taille bien supérieure à ceux que la collection du Muséum ,. soit en peau, soit dans la hduene. Par malheur, le seul Ornithorhynque fe- melle rapporté par M. Eydoux est jeune, et il aété dépouillé e Sa peau , en sorte qu’il ne pourra guère servir à résoudre la question de l'existence et de la nature des mamelles de ce genre d’animaux intéressants. La classe des oiseaux nous a offert une curieuse espèce d’Aracari tout-à-fait remarquable par la singularité des plumes qui recouvrent sa tête. Elle provient du Brésil, et il est extraordinaire qu’elle n’existe dans aucune collection d'Europe, Parmi les autres espèces d’oiseaux qui entrent PRE" la collection de M. Eydoux, aucune n’est autant digne d’in- térêt que celle que nous venons de citer. Plusieurs ne seront L 10 RAPPORT. cependant pas inutiles pour la collection du Muséum , à cause de leur bel état de conservation. En effet, notre con- frère M. Geoffroy a encore signalé un Pétrel très singulier et un Mauchot de petite taille. Presque tous les genres de Reptiles recevront aussi de no- tables accroissements des objets rapportés par M. Eydoux. On y compte en effet une espèce d’Agame , trois Galéotes , des Dragons , des Geckos, des Pythons, Couleuvres, Déndro- phis, Trigonocéphales, Élaps, Pélamides et Chersydes , et parmi les Amphibiens, un assez grand nombre de Rainettes et de Grenouilles dont plusieurs sont sans douté nouvelles. La classe des Poissons trouvera aussi à s'enrichir dans cette collection de quelques espèces intéressantes , et entre autres d’un Échenéis à seize plaques au disque céphalique, d’une singulière espèce deSyngnathe, et d’un bel échantillon du Gastrobranche de Dombey. Si dans le type des animaux articulés , les espèces terres- tres ont été, à ce qu'il paraît, un peu négligées, quoiqu’on puisse citer comme curieux et manquant à nos collections la Phylla des Seychelles , avecsa nymphe et ses œufs desséchés | il n’en est pas de même des espèces marines, et entre autres des crustacés, dont 27 espèces au moins semblent tout-à- fait nouvelles , ou manquaient aux collections du Muséum. Nous devons cependant ajouter , pour rendre toute justice à M. Eydoux, que si dans son dernier envoi il n°y a presque pas d'insectes terrestres, il n’en est pas de même de celui qu'il fit au Muséum en 1831, et qui provient de la même expédition. En effet, il paraît qu’il en contenait de fort eu- rieux et de très-utiles pour nos collections , d’après le pro- fesseur et l’aide naturaliste de cette partie au Muséum. Dans la classe des Vers nous devrons noter une espèce nouvelle et fort singulière de Siponcle , une grande et belle espèce d’Amphinome des mers de Chine, une Sabelle de RAPPORT. fi celles du Chi, et enfin une très-grande espèce de Borlase, genre si riche dans les mers australes, d’après ce que M. Quoy nousen a rapporté. Mais c’est surtout pour les genres qui appartiennent au type des animaux mollusques , que la zoologie trouvera des matériaux intéressants dans les objets adressés en 1830 au Muséum ou rapportés dernièrement par le chirurgien-major ‘ de la Favorite. Toutefois, parmi les coquilles envoyées en 1831, nous avons dû remarquer le choix et la conservation des indivi- dus nombreux qui composent cet envoi; mais il y en avait peu qui constituassent des espèces nouvelles. Il n’en est pas de mème de celles que M. Eydoux a rapportées avec lui. Un grand nombre nous ont paru nouvelles, ou du moins manquer à nos collections du Muséum, et, ce qui ajoute beaucoup de prix aux objets de a Favorite, c’est que, assez souvent, les animaux revêtus de leur coquille ont été rappor- tés dans l’esprit-de-vin , ce qui permettra d'en recueillir Vo- percule quand l'espèce en est pourvue ; et de distinguer les sexes , quand ils sont séparés. EEE SR Dans l’embarras où nous sommes de pouvoir faire connai- tre les animaux de ce type et les coquilles rapportés par M. Evdoux, puisqu'ils se montent à plus de quinze cents, nous nous bornerons à noter quelques-unes des espèces les plus remarquables par leur nouveauté ou par l'intérêt dont elles sont pour nos Mens dont elles serviront à combler les lacunes. Dans la classe des animaux mollusques: SH he ; NOUS citerons, comme devant donner l’espoir que nous pourrons enfin posséder l'animal ; si désiré , de la Spirule , la grande quantité de coquilles de ce genre recueillies et conservées dans l’alcool par le chirurgien de La Favorite. West en effet difficile de croire que dans un si grand nomibre d'individus 12 RAPPORT. il n’y en aura pas quelques-uns qui contiennent encore l’ani- mal ; c’est sur une coquille rencontrée flottante à la surface de Éd n. Et lies :1m6 PA A | 1 vu un moment dans nos collections et qui depuis a été égaré, et sans doute enfin perdu , au grand préjudice de la science. Dans la classe des animaux mollusques céphalidiens , nous ferons remarquer deux individus d’une grande Pyrule épineuse , avec son animal et son opercule, un assez grand nombre d'individus d’une jolie espèce de Murex ailé de la Chine, dont la collection du Muséum ne possédait qu’un seul, dû à la générosité de M. Dussumier ; un autre rocher, si voisin de notre Murex de la Méditerranée , que l'on pourrait avoir des doutes sur son origine, si M. Eydoux n’était pas aussi certain de l'avoir recueilli en Chine; trois espèces nouvelles de pourpre, dont une cordelée des mers du même pays; plusieurs espèces de Turbo noueux de la Cochinchine, le Toit chinois avec son animal et son opercule. multispire , comme dans tous les véritables troques ; une grande et nouvelle espèce de Turritelle de Chine, plusieurs Cyclostomes du même pays, un assez grand nombre de Pa- ludines et d’Ampullaires des rivières et des lacs de Manille ; des Nérites, et entre autres une petite espèce des rivières de Cochinchine, très-voisine, simème elle en diffère, de la Nérite parée de la Seine et des grandes rivières d'Europe ; une espèce de Jantine remarquable par son volume. M. Eydoux ne paraît pas avoir négligé les coquilles ter- restres ; en effet, nous avons distingué plusieurs fort belles espèces d’Hélices et surtout de Bulimes, soit nouvelles, soit extrêmement rares. Les mollusques nus semblent s’être présentés plus râre- ment à ses recherches ; nous citerons cependant une grande et belle espèce du genre Pleurobranche établi par M. Cuvier, et une Aplysie de la côte de Coromandel. RAPPORT.,. 13 Le genre Bulle aura été enrichi dans la collection du Mu- séum de beaux échantillons d’espèces les plus rares et les plus difliciles à conserver à cause de leur grande fragilité. Dans la classe des Acéphaliens bivalves, nous avons surtout remarqué avec un intérêt tout particulier deux individus parfaitement conservés du genre Lingule, coquille si rare avec l'animal, que, pour en connaître l’organisation, l’un de nous se vit forcé, il y a quelques années , de faire un voyage à Londres, où il n’en existait qu’un “à exemplaire dans le Musée éutnnique ; dans les collections du Muséum, M. Cu- vier n'en avait trouvé également qu’un seul, employé à ses recherches anatomiques sur cet animal. Nous avons également noté trois espèces de térébratules complètes, ce qui est rare parce qu'il est fort difficile d’en- lever l'animal de sa coquille sans briser les supports carac- téristiques de l'espèce ; plusieurs grandes espèces d’Arches que M. Marion de Procé avait déjà rapportées de Manille pour les collections de Nantes, mais que le Muséum ne AIDES pas ; une nouvelle espèce de Nucule striée, voisine d’une coquille fossile de nos terrains tertiaires ; des Unio ou Mulettes nouvelles de la Chine, de la Cochinchine et de la côte de Coromandel ; de belles Cames, et entre autres, une qui nous semble particulière ; plusieurs individus d’une grande Donacite dont le Muséum n’a long-temps possédé qu'une seule valve, des Vénus, des Cythérées nombreuses : d’une élégance et d’une fraicheur remarquables ; un ou deux individus du genre Thracie de M. le D. Leach, et qui rap— pelle une coquille fossile des terrains quaternaires de Sicile ; deux espèces du genre Zoripes de Poli ; un second échantillon d’une grande espèce de coquille, dont une autre avait été envoyée par M. Garnot, formant un genre voisin des Psa- motées pour l'animal, mais ayant la charnière disposée comme dans les moules. “a 14 RAPPORT. Le type des animaux rayonnés, quoique beaucoup moins riche dans les collections rapportées par M. Eydoux, ne doit cependant pas être entièrement passé sous silence. Nous citerons, parmi les Cirrhodermaires, une Holothurie des mers de la Chine; une espèce de Spatangue remarqua- ble par son grand op freements un Échinomètre, voisin de V'Æ. lucunter, mais dont les épines sont très: longues et blanches ; 5 ou 6 espèces d’Astéries probablement nouvelles ; une Euryale épineuse très-singulière. Parmi les Médusaires, une Velelle des mers de la Chine, qui nous à paru nouvelle , amsi qu’une énorme Porpite. Enfin, parmi les Pennatulaires, une Renille beaucoup plus grande que celles que le Muséum possédait et peut-être spécifiquement distincte. Le règne vegétal a également attiré l'attention de M. Ey- doux , et surtout de son confrère M. J. Baume , le phone cien de la Favorite. L’un de nous, M. Mirbel, a remarqué avec beaucoup d'intérêt , à cause de la localité d’où elles proviennent, une nombreuse collection de graines de la Nouvelle-Zélande , en bon état de conservation , ainsi qu’un certain nombre d'é- chantillons d’une grosse graine de la famille des légumi- neuses 5. qui; cuite sous le eenûte, + sert de nourriture aux | ES MU ae Ur Se HE. 5 L'Académie dpprendra 5 sans doute avec plaisir que —. ques-unes de ces graines appartenant à une plante dont on a fait le genre Castanosspermum, ont été semées par M. Robert dans le Jardin botanique de l’école de la marine, à Toulon, où elles ont parfaitement germé ; en sorte que, si la plante qui en proviendra vient à maturité, nous devrons à l'expédition de la Favorite introduction en Europe d’un nouvel et fort bon aliment. D’après ces détails dans lesquels nous venons d’entrer et RAPPORT. 15 que nous avons dû abréger autant que possible pour ne pas abuser des moments et de l'attention de l’Académie , il lui sera facile de voir que l’expédition de la corvette Za Favorite, quoique faite dans un tout autre but que l’avancement direct des sciences naturelles , et après les voyages des capi- taines de Freycinet, Duperrey , Dumont-d’Urville , de Bou- gainville , et presque dans les mêmes parages , ne sera ce- pendant pas sans résultat avantageux pour la zoologie ; par le choix et la belle conservation en général des objets nou- veaux ou rares que M. Eydoux a mis à la disposition de la science dans les collections du Muséum d’histoire naturelle. En conséquence , nous proposons à l’Académie de répon— dre à M. le ministre de la Marine qu’elle a vu avec une grande satisfaction les nouveaux résultats obtenus par la di- rection éclairée que son administration continue à douner aux officiers de santé qu’elle emploie dans ses expéditions, et de le prier d’adresser à MM. les officiers de a Favorite , et entre autres à M.‘Laplace et à M. Eydoux, l’un com- mandant, l’autre officier de santé de l’expédition,, ses remer- ciments et ses encouragements : au premier, pour avoir aidé de tout son pouvoir les recherches d’histoire naturelle à bord du bâtiment qu’il commandait ; au second » pour les avoir faites avec autant de désintéressement que de persévérance et de succès, au milieu des circonstances souvent difficiles où il s’est trouvé par suite des inaladies nombreuses dont son équipage à été malheureusement atteint. Signé à la minute : GEOFFROY SAINT-HILAIRE , ‘ CORDIER, MIRBEL, DUMÉRIL, et DE BLAINVILLE, rapporteur. ZOOLOGIE M. FORTUNÉ EYDOUX, CHIRURGIEN DE PREMIÈRE CLASSE DE LA MARINE ROYALE, DOCTEUR-MÉDECIN DE LA FACULTÉ DE PARIS, CHEVALIER DE LA LÉGION-D'HONNEUR, MEMBRE DE DIVERSES SOCIÉTÉS SAVANTES, NATIONALES ET ÉTRANGÈRES , ETC., ETC. 1 PARTIE. RECHERCHES ANATOMIQUES ET ZOOLOGIQUES SUR LES MAMMIFÈRES MARSUPIAUX , PAR MM. FORTUNÉ EYDOUX ET LAURENT. PARIS. — IMPRIMERIE DE CASIMIR , rue de la Vieille-Monnaie , 12. RECHERCHES ANATOMIQUES ET ZOOLOGIQUES LES MAMMIFÈRES MARSUPIAUX. Ex réunissant ici sous le nom de Marsupiaux tous les Mammifères avec ou sans bourse abdominale qui portent tous au-devant du pubis une pièce osseuse nommée à tort os marsupial, nous avons l'intention de traiter quelques questions anatomiques propres à éclairer la physiologie de leurs fonctions génératrices, et de ras- sembler des documents scientifiques que nous avons puisés dans l'observation d’un grand nombre de ces animaux. Depuis que l'attention des zoologistes s’est dirigée vers ce grand groupe d'animaux mammifères, la science s’en- richit progressivement de faits positifs qui viennent chaque jour confirmer l'exactitude des déterminations scientifiques publiées en 1816 par M. de Blainville sur ce point important. Toutes les questions soulevées à ce sujet arriveront naturellément à leur solution ration- nelle basée sur l'observation directe des mœurs et sur Zool. 1e Partie. # 18 RECHERCHES l'anatomie de ces animaux. À ces questions d’un haut in- térêt, viennent se rattacher d’autres questions secondaires d’abord, qui nous paraissent devoir ensuite se placer à un rang plus élevé. Nous devons le dire ici franchement : c’est dans les lecons de philosophie zoologique faites depuis trois ans à la faculté des Sciences par M. de Blainville, que nous avons puisé les principes à l’aide desquels, met- tant à profit des matériaux importants, nous pouvons poser ces questions nouvelles et en tenter immédiatement la solution. ' Si, au moment où la circonscription naturelle des espè- ces élevées dans la série animale semble ne point exister aux yeux d’un certain nombre de naturalistes, on se donne la peine d'examiner l’organisation des appareils génitaux des mammifères pris ici pour exemple, on ne tarde pas à se convaincre des limites assignées par la nature au croisement ou au mélange des espèces même très- voisines et, à fortiori, de celles qui sont de plus en plus éloignées. Dès-lors le système reproducteur des animaux mérite de fixer sous ce rapport toute l'attention des zoolo- gistes, qui doivent venir y puiser des caractèresimportants, etil est en effet très-remarquable que ce soit parmi toutes les parties destinées à la reproduction, que ce soit, dis-je, | les appareils soit extérieurs, soit intérieurs , et les plus en rapport avec une organisation cérébrale plus riche, qui aient fourni la caractéristique de la classe des vivipares. De ce que le système reproducteur a fourni aux zoolo- gistes les moyens de caractériser nettement toute la classe des mammifères et les sous-classes proposées par M. de Blainville, il ne s’ensuit point qu'on doive s'en tenir aux données acquises. On sent au contraire de SUR LES MARSUPIAUX. 19 plus en plus le besoin d'approfondir tout ce qui à trait à l'organisation du grand groupe des espèces qui sem- blent établir la transition des vertébrés vivipares aux Oiseaux considérés comme la première classe des verté- brés ovipares. Et c’est pour contribuer à satisfaire ce besoin si vivement senti, que nous nous proposons d'exposer les principaux résultats de nos observations dans l’ordre suivant : 1° De l'appareil mammaire des Marsupiaux et de la bouche de leurs petits ; 2° De l'os marsupial ; 3° Du périnée des Marsupiaux ; 4 De leurs parties sexuelles ou génitales. à Nous essaierons ensuite d'appliquer les résultats ob- tenus dans nos recherches à la zoologie. 20 RECHERCHES DE L'APPAREIL MAMMAIRE DES MARSUPIAUX DE LA BOUCHE DE LEURS PETITS. On sait que c’est sur l'existence des organes mammaires qu'est basée la dénomination de mammalia où mammifé- res. On ne peut trop présumer actuellement les modifica- tions qu'exigerait la classification de ces animaux, si les ca- ractères extérieurs et l'anatomie comparée de l'appareil de la lactation avaient été étudiés beaucoup plus profondément qu'on n'a pu le faire jusqu’à ce jour. Mais lorsqu'avec les éléments scientifiques dont nous pouvons disposer en ce moment, on aborde la question du degré d'importance future des formules mammaires :, on reconnait de suite que parmi les organes indispensables pour la reproduction vivipare, ceux qui saillent le plus à l'extérieur et don : Par formules mamimaires nous entendons l'indication en signes abréviatifs du nombre, de la situation et de la nature des organes lactateurs , considérés dans leurs rapports avec le degré d'organisation d’un mammifère ou son rang dans la série mam- malogique disposée sur une, deux ou trois lignes. Tr SUR LES MARSUPIAUX. 21 l'action se prolonge le plus long-temps, semblent devoir fournir des caractères positifs basés sur toutes les modifi cations survenues. Or l'appareil de la lactation et les par- ties les plus extérieures de cet appareil révèlent très-bien . par toutes leurs différences les modifications des organes génitaux internes et sont encore nécessairement en rap- port avec le degré d'intelligence des familles instituées en philosophie mammalogique. Ce serait une bien grande erreur de ‘croire que l'ap- pareil mammaire caractéristique du type des animaux strictement vivipares doit subir, depuis l'espèce humaine jusqu'aux mammifères les plus rapprochés des oiseaüx , des modifications dans un ordre toujours décroissant. Lorsqu'on est bien pénétré du haut rang que le principe des finalités physiologiques occupe nécessairement dans la hiérarchie des caractères et des ensembles de caractè- res, on n'est nullement surpris de voir un appareil orga- nique devenir plus complexe dans un groupe naturel d'animaux voisins d'un autre groupe dans lequel cet ap- pareil même tend le plus à disparaitre et à s’effacer. Cette espèce de contraste dans l’ordre naturel des dégradations progressives de l’organisation mammalogique est pourtant un fait facile à constater en observant l'appareil mam- maire dans tous les marsupiaux. On y voit en effet, d’une part, que la peau abdominale s’y dispose plus ou moins en une bourse destinée à recueillir et à protéger un fœtus mammaire qui devient un nourrisson ; on conslate que d'autres particularités de Decgahitationt générale (queue prenante ) viennent suppléer à l’imperfection d’une bourse devenue vestigiaire; et l’on reconnait facilement, par la démonstration anatomico - - physiologique qui en à été 22 RECHERCHES faite ‘, que cette organisation mammaire, pus riche en ete: PRE É x RS EL LÉ RE. CREER | . 4 relative si l’incubation est dati bisiooÿe plus courte. Cette incubation est en quelque sorte continuée à l'extérieur sous un autre mode physiologique dans lequel les sucs fournis pour le déve- loppement fœtal ne sont plus du sang utérin. Les fluides destinés à ce développement après une sorte d’avortement naturel et normal étant des sucs lactés parfaitement adap- tés au degré de constitution organique des embryons, on sent la nécessité de toutes les modifications survenues dans l'appareil mammaire de ces animaux si curieux et si im- portants à observer de très-près. C’est surtout toute la partie des mœurs relatives aux fonctions génératrices des Didelphes, dans lesquels la bourse n’est plus représentée que par deux grands plis cutanés abdominaux , qu'il serait important de bien connaître, afin de pouvoir constater le rapport nécessaire entre le degré de précocité de l’avor- tement normal et le mode d’incubation maternelle qui pourrait tre artificiel, c’est-à-dire une incubation dans une sorte de nid, suppléant d’une bourse imparfaite, malgré la turgescence naturelle qui se manifeste à l’époque du fonctionnement dans les plis qui la représentent, Ces considérations anatomico-physiologiques sur l’or- ganisation mammaire du premier groupe des animaux marsupiaux ayant une bourse abdominale ou des plis eu- tanés abdominaux , indices vestigiaires de cette bourse, lé- gitiment complètement à nos yeux la distinction dés mammifères en Monodelphés (animaux à une seule ma- * Voyez Mémoires explicatifs et tableaux sÿhopliques d'ana- tomie physiologique, par Laurent, SUR ÉES MARSUPIAUX. 23 trice) et en Didelphes (animaux à deux matrices), intro- duite depuis long-temps dans la science par M. de Blain- ville. En étudiant comparativement les dispositions anatomico-physiologiques de l'appareil mammaire mono- delphique et didelphique , on voit déjà comment se fait le commencement de la transition naturelle du type des. vivi- pares à celui des ovipares, et on est forcé de convenir que l'organisation didelphique s'étend à tout le groupe des - mammifères à bourse plus ou moins développée. La marsupialité, c’est-à-dire la disposition en forme de bourse annexée à l'appareil mammaire , doit être rap- prochée en physiologie et en zoologie philosophiques de toutes les dispositions en forme de bourses adaptées à des usages très-variés, etil ya convenance de le faire, lors- qu'après l'observation de la plupart des faits de ce genre, on s’est convaincu de l'exactitude et de l’importance des résultats généraux obtenus par cette voie lente, mais sûre. Mais nous devons nous borner ici à l'exposé d’un certain nombre d'observations zoologiques desquelles les principaux résultats nécessaires en mammalogie doivent être déduits. Nous avons à faire remarquer d’abord le contraste, apparent du moins, entre l’organisation mam- maire des Didelphes ou Marsupiaux vrais et celle des Orni- thodelphes où Monotrèmes, qui par leur appareil repro- ducteur se rapprochent le plus des Oiseaux. Quoique les animaux didelphes et les Ornithodelphes aient pour caractère commun l'existence d’un os impro- prement appelé marsupial, puisqu'il ne fait point partie de la bourse , ainsi que l’impliquerait ce nom, quoiqu'ils soient avec raison rapprochés sous ce point de vue, nous n'avons pu qu'être frappés d’abord de la dégradation 24 RECHERCHES rapide de l'appareil mammaire des Ornithodelphes, dont la glande n'est représentée que par des cœcums et dont les organes tétinaires n’existent plus et ne sont plus repré- sentés que par les orifices des excréteurs des cœcums ou follicules sécréteurs du lait. Il nous suffit d'indiquer cette dégradation survenue pour ainsi dire tout-à-coup dans l’ap- pareil mammaire des Ornithodelphes ou Monotrèmes, qui doit être, et qui est en effet, en harmonie avec le mode de développement embryonnaire et le degré de constitution organique des petits au moment de leur naissance, Par dégradation de cette organisation mammaire, nous n’en- tendons point ici une existence vestigiaire de cet appareil comparable à celle qu'on observe chez les mâles des mam- mifères monodelphes et didelphes, mais nous voulons signifier la simplification de la texture glandulaire des mamelles et l'absence des tétines ou mamelons chez les femelles des Ornithodelphes où Monotrèmes. Après avoir fait pressentir l'importance des recherches sur les organes sexuels des mammifères, et principalement celle de l'appareil mammaire dont l'existence est caracté- ristique de la série mammalogique, on peut encore faire remarquer que les modifications que le système pileux de ces animaux subit sont telles dans les Pangolins et les Cé- tacés , quil semble en apparence ne plus exister, tandis que l'appareil lactateur y persiste le plus généralement avec tous les caractères anatomiques et physiologiques qui le font reconnaître ; et ce fait doit être pris en considération, puisque le degré d'organisation mammalogique ou cette persistance d’un appareil mammaire dans toute la série des vivipares révèle à l'extérieur le rapport entre les organes éducateurs et un plus haut degré d'intelligence pour l’é- SUR LES MARSUPIAUX. 25 ducation des petits, d’une manière plus rigoureusement exacte que ne le font le système tégumentaire et le système pileux, toujours forcés de se modifier pour s'adapter aux circonstances des milieux ambiants et de se constituer en moyen plus ou moins défensifs (Cétacés, Pangolin, Pore- Épic, Hérisson , Couendou, Échidné, TFatous). Il importe dés de signaler le rapport plus évident et plus intime entre l'existence des organes mammaires ou éducateurs et l’organisation cérébrale plus riche des mammifères, et, en procédant ainsi, nous croyons faire une application exacte des principes établis en philosophie zoologique (Lecons de Blainville ), puisque c’est le degré d'intelligence, s’exerçant pour l'éducation des petits, qui est ici mis en relief et révélé aux surfaces de l'animal par l'existence d'organes mammaires que quelques zooto- mistes ont appelés organes éducateurs. Ainsi la considération de l’angle crânifacial, toutes les modifications crâniologiques et prosopologiques de la tête des mammalia , tous les caractères que peuvent four- nir les téguments externes, les je les ongles, les dents, etc., etc., si bien étudiés jusqu’à ce-jour par les zoologis- tes, devront peut-être, tout en conservant leur rang d’or- dre assignable en philosophie zoologique, devront, dis-je, peut-être céder le pas à un caractère que doit fournir une étude plus exacte et plus approfondie des organes mam- maires envisagés toujours dans leur rapport intime avec l'organisation cérébrale. Mais , nous l'avons déjà dit, et nous devons le répéter encore , le principe des finalités physiolosiques dominant toujours dans les questions de cet ordre , il ne faudra pas être surpris que , pour le but de la propagation et la con- 26 RECHERCHES servation des espèces mammalogiques, l'appareil mam- maire n'offre point des différences suivant un ordre de décroissement progressif, et qu'il n’y ait même des sortes de saut ou de contrastes, ainsi que nous l'avons indiqué en compareué a une manière générale sous ce rapport les “ Es Al Les Ÿ Ces remarques générales sur les caractères différentiels des organes mammaires dans toute la série des animaux qui en sont pourvus devaient précéder nos observations zoologiques sur l'appareil mammaire des Didelphes. Cet appareil se montre chez ces animaux composé ainsi qu'il suit: 1° D'un amas de cryptes sécréteurs du lait, éléments anatomiques de ce qu'on nomme la glande mammaire, ou la mamelle ; 2° Des conduits galactophores ; 3° D'organes de sensation modifiés pour le toucher maternel, c'est-à-dire ‘servant à la copulation entre la nourrice et le nourrisson. Nous n’aurons point à nous occuper ici des organes profonds de cet appareil ; l'étude des eryptes lactaires et ores ou lactifères est du ressort de late et de la physiologie comparée. Mais nous étudierons plus spécialement sous le point de vue zoolo- gique le sens de la copulation lactatrice des Didelphes, en raison de son importance réelle si bien sentie par tous les zoologistes. Ce sens se compose : 1° d’un organe érectile, sorte de pénis mammaire destiné pour l’intromission dans la bouche du nourrisson : c’est le mamelon ou la tétine; 2° d’une sorte de fourreau cutané ou prépuce tétinaire SUR LES MARSUPIAUX. 27 qui enveloppe le mamelon et le cache plus ou moins; et 3° d’une très-grande portion de la peau abdominale. Celle-ci enveloppe d'abord immédiatement toute la partie de la glande qui saille au-dessous de la paroi abdominale et forme ainsi une sorte de scrotum ou bourse mam- maire comparable sous ce rapport au véritable scrotum ou bourse testiculaire. Il y a cette différence très-grande entre l'enveloppe cutanée de la glande mammaire et celle du testicule que la première n’est point pendante * comme la seconde, lorsque la mamelle adhère par une large base à la paroi abdominale , ce qui est l'inverse chez le testicule. Mais ce qui devient la caractéristique du premier groupe des Marsupiaux ou des Didelphes, c’est la por- tion de la peau abdominale qui , après avoir recouvert la surface externe de la glande, se replie sur chaque côté et en bas pour se disposer en une bourse propre à recueillir, à contenir et à dar re les avortons 7 10 CR plus Tout rs mammaire, € C'est-à-dire la glande, les conduits galactophores et le sens pour la copalation de la mère et du nourrisson, sont ici préalablement orga- * Cependant on observe chez les individus femelles de quel- ques races humaines ( Négresses, Hottentotes, etc.) et plusieurs espèces de mammifères monodelphes, des mamelles pendantes, à peu près comme le sont les bourses testiculaires. Mais il y a cette différence entre les deux appareils que les voies pour l’ex- crétion du lait, ou les conduits galactophores, sont très-courtes et sous-cutanées , comme la glande avec laquelle ils forment une seule masse, tandis que les voies très-longues et tortueuses du sperme sont intestinales, en partie renfermées dans l'abdomen. et en partie sous-cutanées. :6 RECHERCHES visés pour obvier aux suites ficheuses d’un avortement normal et pour remédier à l’imperfection relative des or- ganes gestateurs internes, On reconnait ainsi comment il advient que , chez des mammifères où la viviparité s’af- faiblit ,. tout l'appareil de la lactation a dû être beaucoup plus perfectionné que chez les mammifères monodelphes. IL nous fallait ici rappeler ce fait bien connu des z0olo- gistes qui nous donne la raison physiologique du déve- loppement considérable de l'appareil de sensation destiné pour la copulation lactatrice, ce qui le rend propre à contenir plus ou moins un fœtus mammaire qui devient par la suite un vrai nourrisson. Sous le nom de fœtus mammaires (Owen) ou de pué- rules (BLainvize), on doit désigner dans l’état actuel de la science les très-jeunes nourrissons des Marsupiaux pendant tout le temps où ils restent constamment fixés aux télines. À cette époque de la vie fœtale mammaire, la bou- che des petits offre des caractères extérieurs qui méritent d’être notés et rapprochés des différences qu’elle présente 1° dans le premier âge de la vie embryonnaire, et 2° après que le fœtus mammaire cesse d’être suspendu fixement De même que dans tout embryon de mammifères mo- nodelphes, la bouche de l’avorton marsupial doit être d'abord largement ouverte et propre à recevoir un ma- melon un peu turgescent sur lequel il doit être fixé. Le dé- veloppement progressif des deux mâchoires et des lèvres doit être rapide afin de constituer de bonne} heure la cavité orale et un orifice buccal étroit, qui répond au pédicule ou à la racine du mamelon. Au commencement de la vie embryonnaire, la bouche d’un Marsupial offre SUR LES MARSUPIAUX. 29 donc les conditions favorables pour s'adapter à la saillie du mamelon; et le développement des parois buccales s’effectuant de chaque côté vers le centre de l'ouverture buccale, il en résulte que le mamelon, qui plonge très- ayant dans sa bouche , est ainsi très-étroitement saisi. La bouche de l'avorton a alors acquis le caractère qui le constitue fœtus mammaire, c’est-à-dire un fœtus recevant pour nourriture, au lieu d’un sang utérin, un fluide lacté fourni par les mamelles. Nonobstant la précocité de l'avortement normal chez tous les animaux marsupiaux, la bouche et les narines des petits doivent être convenablement développées , pour fonctionner au moment de la parturition abortive. Ces ouvertures naturelles sont bien séparées, et déjà les cavités nasales et buccale, au lieu d’être dans le même état d’im- perfection organique qu'on observe chez le très-jeune embryon des mammifères monodelphes, sont bien dis- tinctes. Mais nous ne possédons que peu de faits sur ce point, et il est bien à désirer que, tout en s’atta- chant à constater le degré du developpement des petits avortons au moment de leur naissance, ainsi qu’on l’a déjà fait pour quelques espèces, on ne néglige point d’é- tudier l’état de la bouche des petits Marsupiaux soit didelphes , soit ornithodelphes où monotrèmes. On conçoit très-bien que cet état primordial d’une bouche largement ouverte, et cependant bien constituée, la rend très-propre à recevoir un mamelon turgescent ‘chez tous les Marsupiaux à bourse très-développée où simple- ment vestigiaire, Mais on se demande comment la bouche des petits de l'Ornithorhynque et de l'Échidné peut s'ap- pliquer sur la surface tétinaire, attendu que dans ces 39 RECHERCHES animaux la saillie mamelonnaire manque, à ce qu'il parait, complètement, même pendant toute la durée de l'allaitement. Après avoir présumé ce premier état de la bouche de l’avorton chez tous les Marsupiaux, nous devons ici constater ce qui advient lors du développement complet de cette cavité chez les Didelphes et les Orni- thodelphes ou Monotrèmes. Chez les premiers , le développement progressif de la bouche se fait rapidement, de manière à ce que le ma- melon, qui est très-long, se trouve saisi promptement , sans pouvoir sortir à cause de l’étroitesse très-grande de lorifice oral. C'est ce qu’on voit très-bien sur les petits de ces animaux suspendus fixement aux tétines , et l’on sait qu'il faut alors fendre la bouche des petits ou faire un effort pour les retirer, à cause du renflement de l’ex- trémité du mamelon. MM. G. Saint-Hilaire etR. Owen ont fait figurer cet état de la bouche des fœtus mam- maires de Sarigues et de Kangourous trouvés suspendus fixement aux mamelons. Il est à désirer que les mêmes recherches soient faites pour toutes les espèces de mar- supiaux à vraie bourse, et surtout pour ceux dont la bourse est remplacée par des plis cutanés. Ne doit-on pas | présumer qu’en raison de cette imperfection ow de l’état vestigiaire de la poche abdominale, les Didelphes dorsi- gériens : doivent mettre au jour des avortons moins imparfaits, c’est-à-dire dont la gestation utérine serait relativement plus longue, et dont par conséquent la bouche * Par dorsigériens nous entendons ici désigner les Didel- phes sans bourse qui portent leurs petits sur le dos. SUR LES MARSUPIAUX. 31 serait moins ouverte au moment de la naissance, et peut-être les petits didelphes dorsigériens ne sont point suspendus fixement aux télines aussi long-temps que les Didelphes bursigériens ». Enfin l'absence de bourse et de tétines, l’imperfection de, la texture glandulaire des mamelles de l'Ornitho- rhynque et de l'Échidné, et leur génération prétendue ovovivipare, et comparée à la génération ovovivipare de certaines espèces de reptiles, de poissons et d'animaux articulés, sont des faits anatomiques et zoologiques qui nous semblent justifier complètement le rang assigné depuis très-long-temps à ces animaux, qui doivent termi- ner la série mammalogique, et être considérés comme une transition naturelle des animaux vertébrés vivipares aux vertébrés ovipares. Mais, à la considération du ca- ractère zoologique de ces animaux étudiés dans l’âge adulte, doit se rattacher l'examen du développement : . mordial de leur bouche, qui, chez ces deux genres d’an maux, acquiert la kite d'un véritable bec. Nous ave à M. R. Owen ( Zransactions de la soc. zool. de Lon- dres) des recherches sur la bouche de l’'Ornithorhynque, desquelles il résulterait que : 1° Toutes les parties de la bouche des petits de l'Orni- thorhynque sont dans un état de mollesse et de flexibi- lité qui permet d'exercer la succion ; * Par bursigériens nous voulons désigner les Didelphes por- tant leurs petits dans une bourse et opposer ce caractère à celui signifié par lépithète de. dorsigériens ou portant les petits sur le dos. Il nous à semblé que ces particularités de mœurs devaient être ici mises en relief en raison de ce que l’organisation les in- dique nettement. 3? RECHERCHES 2° Que la langue, les deux mächoires, les téguments qui les recouvrent, et l’orifice oral qu'ils circonscrivent, offrent toutes les conditions favorables pour l’exercice de cette fonction ; 3° Qu'un tubereule ou caroncule , analogue au tu- bercule calcaire du bec du fœtus de certains oiseaux , existe sur la ligne médiane , un peu au-devant des na- rines chez le petit de l'Ornithorhynque ; 4° Que, nonobstant l'existence de ce tubercule, toutes les autres particularités de l’organisation sont favorables à l'opinion de la viviparité et de la mammalité de ces animaux, malgré les divers points de leur structure qui les rapprochent des oiseaux et des reptiles. Nous ne connaissons encore rien sur la bouche des petits de l’Échidné, Cette ouverture naturelle est fort petite dans le fœtus mammaire des Didelphes ; elle n’est béante qu'au milieu pour l'insertion du mamelon, et ses côtés sont alors fermés, non-seulement par une membrane épidermique , mais encore par la continuité des tissus des deux lèvres, Les bords de la partie béante circonserivent un petit espace qui a la forme d’un triangle dont le sommet est vers le nez. La couleur des bords de cet espace est d’un brun foncé dans les fœtus conservés dans l'alcool. Cette couleur, qui tranche sur celle blanc-jaune sale des lèvres et de tout le corps, fait distinguer très-facilement le méat médian. On dirait en voyant cette bouche, dont les lèvres sont bridées dans une grande étendue sur les côtés, qu'elle est inactive pendant la succion du premier lait, et l’on est porté à penser que celte succion n’est point nécessaire pendant la vie alumnulaire ou fœtale, SUR LES MARSUPIAUX. 33 attendu que les premiers fluides lactés peuvent à cette époque s’écouler naturellement et d’une manière continue dans la bouche d'aussi jeunes avortons. La turgescence naturelle des glandes mammaires doit suffire à l'entretien d'un écoulement continu dont la quantité est propor- tionnelle aux besoins du développement des fœtus. Cet écoulement continu des premiers sucs lactés est l'équiva- lent de l'absorption du sang utérin par un placenta. Du moment où les forces et l'instinct de l’avorton lui permet- tent peu à peu d'exercer la succion, cette vie fœtale mam- maire ou alumnulaire cesse, et la vie plus active d’un vrai nourrisson exerçant la succion par intervalles avec des lèvres libres et non bridées, ou la vie alumnaire, com- mence. Les époques de ces actes physiologiques sont donc caractérisées par des dispositions anatomiques exté- rieures ou un facies propre de la bouche à chaque phase de la vie des jeunes individus avant et pendant leur in- cubation dans la bourse mammaire. Il est bien nécessaire que les différences de forme d’un même mamelon observé dans plusieurs époques diffé- rentes soient notées pour que le zoologiste ou le physiolo- giste puisse constater les divers états d’un mamelon. Celui-ci doit être considéré : 1° depuis sa première appari- tion dans le fœtus jusqu’à l’époque de la puberté ; 2° pen- dant toute la période des premier, deuxième, ete. , allaitements chez les individus mères qui ont fait succes- sivement plusieurs fois des petits. Dans la période de l’un quelconque de ces allaitements, il convient d'établir trois époques bien distinctes, savoir : l'époque qui pré- cède immédiatement la gestation mammaire; ensuite, l'époque de cette gestation pendant laquelle le in est Zoo, 1"e Partie. 34 ._ RECHERCHES suspendu et adhérent au mamelon ; enfin , l’époque dans laquelle le petit n'étant plus fixé à la tétine, la prend, la quitte, et la reprend selon ses besoins d’ali- mentation et s'accroît de plus en plus, d’abord sans quitter la poche, ensuite en sort et y rentre alternativement et enfin la quitte pour toujours ; 3° enfin le mamelon doit être étudié dans les intervalles des portées et dans les individus femelles plus ou moins âgés qui, séjournant dans nos ménageries, ne font plus de petits sous l'in- fluence des nouveaux climats où ils vivent, où de la domestication , ou de l'isolement des mäles qu'on n’a pu se procurer. Il est tout aussi important de comparer ces formes des tétines avec celles de la bouche des nourrissons qui leur correspondent , pour reconnaitre et constater les diverses conditions des individus mères, et si le petit Didelphe est ou un fœtus utérin, où un fœtus mammaire, ou s’il est parvenu à l’âge d’un vrai nourrisson. Après avoir fait remarquer aussi exactement qu'il nous a été possible les rapports des caractères extérieurs entre les mamelons de la mère et la bouche des petits qui nous les font reconnaitre, abstraction faite de leur taille, soit comme des fœtus utérins, soit comme des fœtus mammaires suspendus aux tétines d’une manière permanente, ou comme de vrais nourrissons, prenant, quittant et reprenant le mamelon; nous devons nous borner à indiquer les formes des mamelons qui cor- respondent à ces trois phases de la gestation lactatrice. Ces formes, qu'il est facile de pressentir, sont celles ; 1° d’une saillie peu développée et non encore renflée à son extré- mité; 2° d'une saillie de plus en plus grande, et renflée SUR LES MARSUPIAUX. 35 à son extrémité et comparable au battant d’une cloche; 3° celle d’un prolongement ou appendice conique plus ou moins-allongé. Ces formes ont été figurées par MM. Geoffroy Saint-Hilaire, R. Owen et John Morgan. À Vaïde de ces notions exactes on trouve facilement la raison physiologique qui a déterminé les premiers zoolo- gues à considérer la bourse abdominale comme une sorte d'utérus transporté à l'extérieur, et on ne peut s'empêcher de constater en même temps ce genre de finalité physio- logique qui exprime si nettement les relations organiques entre un appareil utérin sous forme intestinale et les or- ganes mammaires placés aux surfaces de la peau sous forme d’un appareil de sensation pour un toucher spécia- lisé pour la copulation lactatrice , c’est-à-dire pour l'ac- couplement entre une mère et son nourrisson. Nous devions donc ici faire remarquer la relation phy- siologique d’un organe d’incubation intestinale, imparfait sous ce rapport, avec des organes d’incubation extérieure qui constituent un véritable appareil de sensation copula- trice offrant une partie essentielle (tétine on mamelon}, une partie tutaminale ( prépuce ou aréole tétinaire), et une autre partie colligiale , recouvrant la glande (téguments de la glande), et de plus formant la poche ou bourse où se fait la première incubation des avortons suspendus fixement aux tétines et servant ensuite au recueillement des nour- rissons qui peuvent en sortir et s’y réfugier au besoin. La liaison naturelle, l'harmonisation successive des L+ x 4 PE dis ; Milis + À r Lu es Le] L nous paraissent avoir été mises dans un grand jour : par * Voyez Mémoires sur l'Ornithorkynque, par M. de Blainv. 36 RECHERCHES le fait seul de l’étude comparative des fluides mis en œuvre (humeur vitelline, sang utérin et lait ), pour le dé- Mean des meet - et se pue Ce point d’ana- tdéterminé avec toute + rigueur distifiqu , et il nous semble im- possible de présenter sur ce sujet des objections tant soit peu valables, Nous voici maintenant arrivés à un point de vue capital en anatomie comparalive, qui nous parait jeter une vive lumière sur les questions les plus importantes de la phi- losophie zoologique. Il s’agit de constater les résultats positifs qui se déduisent naturellement de l'étude compa- rative des organes de la lactation et de ceux de la géné- ration vivipare. À l’aide d'un certain nombre de faits spéciaux bien observés, nous avions cru pouvoir proposer à ce sujet des vues théoriques que le raisonnement seul aurait pu deviner ou établir à priori. Mais, reconnaissant les dangers de l’abus que l’on peut faire de cette méthode dans les sciences naturelles , nous préférons exposer fidè- lement des faits en nombre suflisant pour fournir des dé- ductions et des inductions logiques , confirmatives de nos vues déjà publiées sur ce point scientifique . L’ a de stationner assez longtemps dans les Kieux mêmes des relâches de /a Favorite, n’a point permis à celui de nous qui a fait le voyage de circumnavigation sur cette corvette, d'observer les mœurs de quelques espèces de marsupiaux vivants, ni de pouvoir disséquer quelques-uns de ces animaux mäles et femelles, pour re- ‘ Ces vues ont été exposées dans un tableau d’une théorie des appareils de l'organisme des animaux supérieurs, professée à Vécole de médecine de Toulon par l’un de nous. SUR LES MARSUPIAUX. 37 cueillir des documents scientifiques propres à éclaircir les points encore obseurs de leurs fonctions génératrices. Nous avons pu nous procurer un certain nombre de ces animaux *, soit en peau, soit conservés en tout ou en partie dans l'alcool. Ce sont ces animaux qui, joints à ceux mis à notre disposition par MM. les Professeurs d’a- matomie comparée et de mammalogie du Muséum d’his- toire naturelle de Paris, nous ont fourni les observations et les faits exposés ci-dessous. L'examen d'une soixantaine d'individus conservés dans l'esprit de vin, appartenant à quinze espèces différentes, nous a été beaucoup plus utile pour nos recherches que celui de toutes les espèces dont les individus empaillés existent dans les galeries de mammalogie du Muséum. Didelphis V'irginiana. Vingt-sept individus de l'espèce Didelphis V irgt- niana , sur lesquels onze mâles et seize femelles, ont donné lieu aux observations suivantes : * Les Marsupiaux recueillis par M. Eydoux sont : 1° Un Ornithorhynque femelle, dépouillé de sa peau, sans tête, dans l’alcool; 2° Un Ornithorhynque en peau ; 3° Un Échidné mâle, conservé dans l'esprit ; 4° Un Dasyure Maugé en peau ; 5° Deux Phalangers renards, l’un mâle, l’autre femelle, 6° Deux Kanguorous, encore mâle et femelle, 38 RECHERCHES Observations faites sur les mâles. Manquant tout-à-fait de données exactes relativement à l’âge précis de ces individus et à ia durée ordinaire de la vie des animaux de cette espèce, vivant hors de la do- mesticité, nous avons dü nous borner aux indications des âges, qui suffisent pour des remarques physiologiques et z0ologiques. : Observations faites sur les fœtus mammaires mâles (Didelphis Virginiana). Trois mâles à l’âge de fœtus mammaire nous ont présenté les vestiges d’une bourse abdominale où d’un espace demi-ovalaire, circonscrit par deux saillies laté- rales ou replis cutanés de la peau du ventre, Dans cet espace on voit les vestiges de deux mamelons, et sur l’un des trois fœtus , d’autres saillies transversales qu’on aurait prises au premier abord pour d’autres tétines. (Voyez PLI, fig. x, 14, 0), Un quatrième fœtus mammaire mâle de D. Virginiana ne présentait aucun y estige de bourse ni de mamelon. Observations faites sur des mâles adolescents - (Didelphis Virginiana ). Trois autres mâles jeunes et adolescents de la même espèce nous ont offert des mamelons au nombre de six à neuf, plus ou moins marqués, disposés moins régulière- ment que dans les femelles, et aucun vestige de bourse. Observations sur des mûles adultes (Didelphis V'irginiana de Un seul mâle adulte est fort remarquable par l’exis- SUR LES MARSUPIAUX., 39 ience d’une bourse formée par un repli cutané presque circulaire. Cette bourse sans cul-de-sac est superficielle. On y voit quatre mamelons dans l’espace circonserit par la saillie de la peau qui forme les vestiges d’une bourse, et un cinquième mamelon sur le bord même de ce repli cutané. La peau est noire autour et sur le pédicule du scrotum dans ce mâle, et chez trois autres individus du même sexe, qui n'ont offert aucuns vestiges de bourse ni de mamelons. Sur plusieurs autres mâles adultes que nous avons observés depuis, outre les onze indiqués ci-dessus, non seulement on ne pouvait apercevoir le moindre ves- uge de la bourse, mais on ne pouvait encore trouver le plus léger indice des mamelons, même en y portant l'attention la plus minutieuse. Si l’on prend en considération l'existence bien dé- montrée d’une bourse abdominale chez les mâles à l’état de fœtus mammaires et même accidentellement à l’âge sue, on doit voir, ce nous semble, dans ce fait très- a rectification des opinions émises sur de réel dre ou vestiges d'organisation placentaire chez les Marsupiaux et sur l’analogie de la bourse scrotale des mäles avec la bourse abdominale des femelles. Car, - nous le répétons, dans les jeunes Didelphes mäles et dans l'adulte de cette même espèce que nous avons observés , la bourse coexiste avec le serotum en avant duquel elle est placée, et cette disposition anatomique nous semble être l'état normal des fœtus mammaires , tandis que la bourse n'est qu’accidentelle chez l'adulte, ee qui nous parait être tel, en raison de ce que lors même qu’on voit encore distinctement des mamelons sur le ventre de jeunes 40 RECHERCHES marsupiaux mâles adolescents, on ne trouve plus aucun vestige de la bourse abdominale. Il résulterait donc de nos observations sur l'appareil mammaire des mâles du Didelphis Virginiana de divers âges: 1° que tandis que les mamelons des mâles adoles- cents offrent déjà dans la diminution du nombre et de leur volume et dans l’irrégularité de leur disposition le caractère de leur tendance à une disparition complète , la bourse abdominale, dont les rudiments existent chez les fœtus mammaires mâles, a déjà complètement disparu ; 2° que dans les fœtus mammaires mâles, il y a aussi ten- dance de très-bonne heure à l’atrophie et à la disparition des mamelons rudimentaires, etc. ; 3° que dans tous les mâles de cette espèce, en mettant de côté les cas excep- tionnels qu’on peut observer chez toutes les espèces ani- males , tout l'appareil mammaire tend à s’effacer de bonne heure; 4° que quoique rapproché des organes sexuels externes, cet appareil mammaire est tout-à-fait distinct de ces organes sexuels, et 5° que cependant en raison du voisinage de la bourse et du scrotum , Qui sont l’un et l’autre des dépendances de la peau, un muscle crémaster peaussier peut être considéré comme commun à ces deux parties , si elles coexistent norma t el lement, ainsi que nous l’avons vu normalement dans l’äg fœtal mammaire, et exceptionnellement dans un mäle adulte, sans nécessiter rigoureusement l’analogie de la bourse abdominale avec la bourse scrotale, Nous verrons, au reste, qu'on ne trouve aucun rudiment du scrotum dans les fœtus mammaires femelles chez lesquels la bourse abdominale n’est encore que rudimentaire. . avnonts SUR LES MARSUPIAUX. 41 Observations faites sur les femelles (Didelphis V'irginiana ). Elles avaient pour but la recherche des rapports du développement des mamelons et de la bourse avec celui des organes sexuels externes, et c’est dans ce but qu’il importait de bien établir la distinction des âges , ainsi que nous l'avons déjà fait pour les mâles. Observations sur les fœtus mammaires femelles (Didelphis V'irginiana). Sur cinq fœtus mammaires femelles , toujours Di- delphis Virginiana , l'espace cutané abdominal qui devra être la bourse est circonscrit par deux replis cutanés très- marqués ; On y voit un nombre de mamelons dont le . nombre paraît devoir être de treize, savoir : six de chaque côté et un médian et impair. La disposition bien symé- trique de ces tétines placées sur chaque côté en série linéaire et convexe en dehors, permet de différencier les trois mamelons postérieurs qui sont un peu plus grands, un peu plus distants entre eux, et en nombre plus fixe que les trois antérieurs qui sont plus petits. Ce nombre de mamelons latéraux varie cependant de douze à quatorze. Nous n'avons jamais vu à cet âge le mamelon médian manquer ; les variations en plus où en moins nous ont paru toujours avoir lieu dans le groupe des six mame- lons antérieurs. ( Voyez PI. I, fig. 1°, 14.) Quelque soin que nous ayons mis à rechercher des ves- tüges d'un scrotum dans ces fœtus mammaires femelles’, nous n'avons pu en découvrir le plus léger indice; et nous préférons supposer qu'il se pourrait qu’un rudiment du 42 RECHERCHES scrotum existat primitivement chez le fœtus utérin et dis- parüût de très-bonne heure, que d’oser affirmer le contraire avant d’avoir observé directement. On doit reconnaître facilement combien doivent être sévères les recherches sur les rapports du développement des organes entre eux, surtout à l'égard des appareils qui ont des muscles ou d’autres organes communs, sans cesser pour cela d’être parfaitement distincts sous le point de vue physiologique. Cette remarque nous semble digne 53 l'attention de tous leszootomistes qui s’occupen t des s questions de RE en anatomie comparée, et de l'importance , des tissus, etc., considérée dans ses n épalestiths à alar philossphis zoologique. Quoi qu'ilen soit, nous avons dû recueillir ces faits de l'existence négative ou positive des organes de l'appareil mammaire considérés dans leur connexion de développe- ment avec les organes sexuels externes, comme devant servir aux interprétations rationnelles propres à confirmer ou infirmer nos propres déterminations ou celles des zootomistes, qui, sur la considération d’un musele crémas- ier et peaussier commun à la bourse des femelles et au “haine cher den ms: admettent l’'analogie de la bourse tale, et même l'identité de ces deux bourses, qui résuheraient des deux formes que serait susceptible E revêtir un seul et même organe. Les mamelons des fœtus mammaires, soit mâles, soit femelles , sont relativement très-saillants à cet âge et ne sont dis nullement recouverts d’un voile, prépuce ou fourreau cutané qui se développera plus tard et-dans lequel ils s’enfonceront plus ou moins complètement. Cette saillie des tubercules tétinaires coïncide à cet âge SUR LES MARSUPIAUX. 43 avec celle du pénis chez les mâles, et du clitoris chez les femelles, et nous avons beaucoup regretté de n’avoir point eu à notre disposition un nombre suffisant d'individus d’une succession d'âges, pour constater également toutes les séries des coïncidences de la rentrée du mamelon dans le prépuce ou aréole, avec celle du pénis et du clitoris, chacun dans son fourreau. Nos observations sur le petit nombre de ces fœtus mammaires du Didelphis Virginiana nous portent à penser que ce phénomène eié. nEpeer normalement de cette manière, Observations sur des femelles adolescentes ( Didelphis Virginiana ). Cinq jeunes femelles de la même espèce présentaient une bourse sans cul-de-sac, et dans son intérieur des mamelons plus ou moins marqués-et à demi recouverts par un voile cutané circulaire, qui remplit à leur égard le même office que le prépuce ou le fourreau par rapport au gland de la verge des mâles et que les nymphes ou petites lèvres à l'é, égard du clitoris des femelles. Observations sur des femelles adultes ( Didelphis Virginiana ). Sur cinq autres femelles adultes le nombre des ma- melons, qui s'élevait normalement à treize dans les jeunes sujets de ce sexe, est réduit en général à sept, e ’est-à- dire aux six postérieurs et à l’unique médian. Ce nom- bre est même moindre chez trois femelles, c’est-à-dire de six sur deux individus, et de quatre seulement sur le troisième. Si cette réduction et ces variétés dans le nom- bre des mamelons des femelles adultes étaient un: fait 44 RECHERCHES constant, il mériterait qu'on le prit en très-grande con- sidération pour apprécier d’une manière plus exacte le rapport entre le nombre des petits de chaque portée et celui des mamelons, et pour bien indiquer les raisons pour et contre la valeur des formules mammaires ou du nombre des mamelles, soit en anatomie et en physiologie comparée, soit en zoologie. Nous avons donné avec plus de détail les observations faites sur l'appareil mammaire des Didelphis Virginiana, parce que les individus de cette espèce étant plus nom- breux que ceux des autres espèces soumises à nos recher- ches, nous ont offert toutes les variétés de l'appareil mammaire envisagé dans la série des âges où il importe le plus de les constater. Ces variétés ou ces modifications dans le développe- ment des mamelons et de la bourse se réduisent : 1° à des diminutions dans le nombre des mamelons, nombre qui parait fixe et très-normal dans les fœtus mammaires fe- melles ; 2° à la turgescence plus ou moins grande des ma- _ melons et à la grande étendue de la bourse dont l’occlu- sion est plus ou moins complète pendant l’époque de l’al- laitement ; et 3° au moindre développement de la bourse et des mamelons, et même à leur atrophie plus ou moins grande, qui survient pendant la suspension ou plus ou moins longtemps après la cessation des fonctions géni- tales chez les adultes âgés. Parmi ces modifications, celles qui ont trait à la dimi- nution du nombre des mamelons portent le plus souvent sur les mamelons latéraux antérieurs que nous avons dû distinguer des mamelons latéraux postérieurs qui sont en général plus fixes et un peu plus grands. M »” SUR LES MARSUPIAUX. 45 Mais de toutes les modifications observées, celles qui sont relatives à la saillie des mamelons ont du le plus exciter notre attention depuis le moment où nous avions vu dans les cétacés non encore allaitant le mamelon en- tièrement recouvert par deux lèvres cutanées. Nous n'avons donc été nullement étonnés de voir le mamelon, d’abord saillant dans les fætus mammaires des Didelphis Virg. , chez lesquels le pénis et le clitoris sont aussi très- proéminents , se revêtir ensuite dans les individus femelles adolescents ou jeunes adultes, d’un voile cutané, véritable prépuce tétinaire, au fur et à mesure que le clitoris ou le pénis cessant de proéminer sont cachés par un fourreau cutané. Cette coïncidence de la saillie des mamelons et des pénis ou des clitoris et de leur tutamination par des en- veloppes cutanées, nous semble propre à confirmer les analogies sur lesquelles nous avons fondé la théorie gé- séale des appareils de copulation soit génératrice, soit , que nous avons dû considérer comme des ap- es pe sensation du toucher spécialisé pour favoriser le jeu des organes générateurs, de même que les appareils des sens, du goût et de l’odorat favorisent l’action des appareils assimilateurs digestifs et respiratoires. Aux observations plus spéciales faites sur l'appareil mammaire des Didelphis Virginiana qui nous ont fourni les résultats précédents, nous joignons la série d'obser- vations faites avec le même soin sur toutes les autres espèces dont nous avons pu disposer ; mais nous avons dû nous borner à indiquer rapidement ce qu'il y avait de plus important, pour éviter des détails fastidieux et inutiles. 46 RECHERCHES Didelphis Cancrivora ou Crabiers. Plusieurs individus mäles et femelles de cette espèce étaient en si mauvais état, que nous n'avons pu nous en servir pour nos recherches. Une femelle adulte dont la bourse est resserrée par des concrélions slercorales était placée dans un même bocal avec quatre petits nourrissons d’un âge assez avancé pour pouvoir sortir et rentrer dans leur poche. Les con- crétions provenaient de l’adhérence des excréments des petits aux poils qui garnissent l'ouverture de la bourse. L'existence de ces concrétions stercorales adhérentes aux poils de lorifice de la bourse abdominale est bien propre à prouver que les petits rapprochent leur orifice anal de orifice de cette bourse, lorsqu'ils rendent leurs excréments, ainsi que le font les petits oiseaux sur la circonférence de leur nid, Cette observation, qui n’a rien de remarquable en elle- même, doit suggérer l’idée de comparer les rapports de la quasi du méeoni sur les fœtus utérins et les fœtus M: avec les proportions du mé- s des mammifères monodelphes. Elle nous be: aussi propre à faire sentir le besoin de dé terminer si l’époque où les petits des marsupiaux à bourse commencent à rendre des excréments coïncide avec la fin de la vie fœtale mammaire, c’est-à-dire à l’époque où le petit cesse d’être suspendu 6 à la mamelle.…. Ces deux caractères physiologiques , savoir : la faculté de prendre et de laisser à volonté le mamelon et celle de rendre au besoin des excréments, établiraient la corres- mn ; A PRE ue EM A 0 VANNES RS MER TE SUR LES MARSUPIAUX. 47 pondance exacte entre les nourrissons des mammifères didelphes à bourse et les nourrissons des mammifères monodelphes. Sur lesquatre petits nourrissons Didelph. Cancrivora, trois sont des mâles et le quatrième une femelle, Nous _ avons’ pu constater que chez la mère allaitant ses quatre petits, le nombre des mamelons , bien saillants et non enfoncés dans un pli circulaire de la peau , était de onze , cinq de chaque côté et un impair médian, Sur le petit nourrisson femelle , même nombre de mamelons dont la saillie est apparente, mais recouverte par un repli cir- culaire de la peau et cachée par les poils. (Voyez PI. I, fig. 2°, 2b.) Nous avons inutilement cherché les vestiges des ma- melons et de la bourse chez les trois nourrissons mâles. Il reste donc à déterminer si dans les fœtus mammaires mâles du D. Canerivora, ces mamelons et la bourse existent primordialement, en enr et Der 00 ‘de très- bondle eg fs rue 2e Sur deux autres femiétles es le hotibe normal des mamelons est réduit à sept, dans l’une dont la bourse est très-grande, et à deux seulement dans l’autre individu dont la bourse est très-petite. Chez la première à sept mamelons, les quatre postérieurs latéraux ét le médian sont très-saillants, Les deux latéraux antérieurs sont en- foncés dans leur voile cireulaire eutané. Chez la seconde femelle , les deux seuls mamelons apparents saillent et sont latéraux , Pun à droite, l’autre à gauche ; ils appar- tiennent au groupe des mamelons postérieurs. Le médian ou impair et tous les autres sont complètement atro- phiés. 48 : RECHERCHES Une troisième femelle adulte , probablement vierge encore ou n'allaitant plus depuis assez longtemps , nous a offert onze mamelons bien marqués, surtout les six postérieurs et le médian, qui tous étaient en partie re- couverts de leur prépuce tétinaire. Sur les cinq femelles indiquées ci-dessus, la poche ab- dominale offre des différences d’étendue relative : 1° dans ses culs-de-sacs toujours plus marqués en arrière ou en bas et sur les côtés qu’en avant; 2° dans les divers degrés de resserrement de son ouverture. Deux plis cutanés indiquent chez le nourrisson femelle les rudiments de la bourse alors très-largement ouverte. Sur les trois nourrissons mâles, le scrotum, dans lequel les testicules semblent être déjà arrivés , se présente sous la forme d'un gland à rainure médiane très-prononcée et paraissant en partie recouvert de son prépuce. La région périnéale offre deux raphés médians très-marqués, l’un intermédiaire au scrotum et à l’ouverture génito-anale, l’autre située entre cette ouverture et la racine de la queue. Didelphis Opossu mou Sarigue quatre œils. “Une femelle de cette espèce allaitant ses petits porte une poche abdominale très-srande, dont le cul-de-sac inférieur ou postérieur est très-développé, tandis que les espaces latéraux le sont moins, et en outre deux culs- de-sacs antérieurs qui sont séparés par une sorte de eloi- son ou frein cutané médian. Les mamelons y sont au nombre de cinq, dont les quatre latéraux sont très-sail- lants ou tirés par la bouche des petits, tandis que l'impair ou médian est en partie caché dans son prépuce. RE TS SUR LES MARSUPIAUX. 49 Une autre jeune femelle encore nourrisson offre le même nombre et la même disposition symétrique des mamelons non saillants et en partie recouverts. La bourse parait superficielle ou largement ouverte, parce que les plis cutanés sont peu développés et encore dis- tants en avant, Deux petits mäles de la même espèce, que nous pré- sumons être des nourrissons assez avancés de la femelle adulte indiquée, ne nous ont présenté aucuns vestiges de bourse ni de mamelons. Le scrotum s’y présente , comme dans les jeunes mâles du 2. cancrivora , sous la forme d'un gland rentré à demi dans son prépuce. Didelphes sarigues sans bourse. 1° Didelph. cayopollin. Sur trois individus femelles de cette espèce de Didelphes, appartenant au groupe de ceux dépourvus de poche abdominale, deux qui avaient allaité nous ont offert sept mamelons, dont trois sur chaque côté et un médian impair. Les mamelons étaient les uns assez longs et à nu, les autres courts et recou- verts de leur prépuce ou repli circulaire cutané. Sur la troisième femelle, les tétines du côté droit, celle du milieu ; étaient tout à fait atrophiées ; celles du côté gau- che l’étaient moins. Sur un jeune Cayopollin mäle, nous avons vu sur le côté droit de l'abdomen un seul point noirâtre qui nous a paru être la trace d’un mamelon caché sous son prépuce et atrophié. 2° Parmi les autres ppitee de Didelphes à plis tenant lieu de bourses , nous n'avons pu observer que es Zool. 1e Partie. Mo. Bot. Garden, 1827. 50 RECHERCHES dont M. Desmarest a indiqué le nombre de mamelons ainsi qu'il suit : Didelphis murina ou marmose. . . . . . . 14 id. tricolor ou touan. : . . . . . . 14 id. DONCRAUTE. . .. . à: >. + hrs - 8 id. crassicaudata. . . . . . . . 2 Sel 2 Nous ferons à ce sujet les remarques suivantes : M. Geoffroy Saint-Hilaire a donné , dans ses études progressives , pl. 6, fig. 3, la formule du nombre des mamelons d’une femelle adulte du D. marmose ; on n’en voit que neuf, quatre sur chaque côté IRApee en ellipse, et un au milieu. En supposant le nombre de quatorze, ou plutôt quinze mamelons, réel dans la marmose, ce qui serait vérifiable dans les fœtus de cette espèce, on peut croire que les six mamelons antérieurs, trois sur chaque côté, se sont atro- phiés et ont disparu tout à fait. Nous sommes portés à croire qu'il y a aussi quinze au lieu de quatorze mamelons , si toutefois ce nombre est exact, dans le D. touan , et neuf au lieu de huit dans Je Didelphis brachiure, et en général un nombre impair, à cause de l'existence peut-être constante d’un mamelon central qui s’atrophie souvent ou persiste. Nous croyons aussi que dans le D. .crassicaudata , le nombre des mamelons s'élève à neuf au moins, dont quatre latéraux pairs et un médian impair. Il est pré- sumable, d’après la note de M. Desmarest (ouvr. cité, page 257), qu'en outre .des quatre mamelons d'un côté et de deux sur l’autre côté observés dans la femelle SUR LES MARSUPIAUX. 51 adulte décrite par d’Azara, il en existait autant d’un côté que de l’autre, plus le mamelon central, et qu'il existait peut-être encore d'autres mamelons pairs et laté- raux antérieurs. Remarques générales sur le nombre des mamelons des espèces des genres Didelphis, Dasyure, etc. G. Cuvier, Desmarest et Lesson n’ont pu avoir aucun renseignement sur le nombre des mamelons des autres espèces de didelphes à poche, D. Æzaræ , D. quica, D. myosurus , D. philander, Chironecte , ni des espèces sans poches, D. cinerea, D. dorsigera, D. cayopollin, D. lanigera, D. pusilla, puisqu'ils l'ont passé sous silence. De toutes ces espèces sans poche abdominale, le D. cayopollin est le seul que nous ayons pu étudier sur des individus conservés dans l'alcool, et il était impos- sible de rien reconnaître à ont ééd sur les ‘espèces en peau des galeries de 2 Les individus des espèces j: genres Dasyure, Phas- cogale et Thylacine, que nous n’avons pu observer qu’à l'état sec, ne nous ont offert aucun vestige d'indication relative à l’objet de nos recherches. Péramèles. Nous avons constaté sur un petit Péramèle femelle l'existence des vestiges de six mamelons, trois de chaque côté sur deux lignes presque parallèles à la ligne médio- ventrale, et renfermés dans une bourse ouverte en arrière sous la forme d’un V, dont la pointe était dirigée vers le 52 RECHERCHES sternum et l'ouverture du côté du pubis. En outre de ces deux lèvres disposées en V de la bourse mammaire ouverte en arrière, on voit deux grands replis cutanés inguinaux formant un V ouvert en avant. ( Voy. pl. IT, fig. 1-5.) Nous signalons cette direction de l'ouverture de la bourse mammaire des Péramèles comme un fait qui mérite de fixer l’attention des voyageurs. Nous présen- terons bientôt à ce sujet quelques. sénpEnnes physiolo- giques. Les mamelons rudimentaires de ce Péramèle encore nourrisson sont reconnaissables par un point noirûtre , indiquant pour chacun d'eux l'ouverture du repli circu- laire cutané dans lequel ils sont enfoncés et cachés en- tièrement. Phalangers. Sur un Phalanger mäle de l'ile Célèbes, nous n'avons pu découvrir aucune trace des mamelons, ni de la poche abdominale. Un individu femelle de É Nouvelle-Guinée, port Dorey (Quoy-et Gaimard), présente une bourse assez grande, quatre mamelons et deux saillies formées par les glandes , l’une à droite plus grande que celle du côté gauche. Les mamelons sont saillants, surtout l'inférieur du côté droit, qui est beaucoup plus grand que les trois autres. Nous avons retrouvé encore quatre mamelons sur deux femelles du Phalanger d'Amboine à front concave (Quoy et Gaimard). De ces deux individus femelles, l’un était adulte et allaitait ses petits, et l’autre était un jeune SUR LES MARSUPIAUX. 53 nourrisson. La première ( pl. III, fig. 3) portait une poche abdominale très - grande à culs -de-sac inférieur et latéraux très-marqués. Ses mamelons sont saillants, surtout les inférieurs, qui sont beaucoup plus longs et plus gros que les supérieurs. - La bourse abdominale du nourrisson femelle (pl. TE, fig. 3) est rudimentaire, largement ouverte, et laisse voir les quatre enfoncements cutanés, indices des ma- melons cachés sous leur prépuce tétinaire. Un nour- risson mâle de cette espèce offre en avant du serotum deux points qu'on pourrait prendre pour des vestiges de mamelons atrophiés. Nous n'avons pu y voir aucun rudiment de la bourse abdominale. Sur deux individus de l'espèce Phalanger renard à griffes, donnés au Muséum par M. de Bougainville, l'un est une femelle pourvue d’une bourse grande où l'on voit deux mamelons seulement, l’un à droite plus petit, l’autre à gauche fort grand et situé au milieu d'une saillie de la glande mammaire de ce côté; l'autre st un mäle sur lequel nous avons en vain cherché les vestiges des mame- lons et de la poche. Phalangers renards donnés au Muséum par M. Eypoux. | Un individu femelle de cette espèce n’a présenté qu'une seule paire de mamelons, ce qui nous parait être une anomalie individuelle, Nous n'avons pu découvrir aucun vestige de mamelons dans un adulte mâle de cette même -€s pèce. Une femelle du Phalanger volant à longue queue now 54 RECHERCHES a offert une bourse petite , longue, au fond de laquelle sont deux mamelons assez saillants. Un Phalanger volant mâle ne nous en a présenté aucun vestige. A ces remarques sur l’appareil mammaire des Phalan- ‘ gers il convient de joindre les observations faites sur les mamelles et la bourse d’une nouvelle espèce de Phalan - gistes, publiées par M: Thomas Bell (1), etaccompagnées d'excellentes figures. Un jeune nourrisson mâle assez avancé de l'espèce Kanguroo rat ou Potoroo , ne laisse voir aucun vestige de bourse ni de mamelons. * Sur deux Kanguroos apportés par l’un de nous, dont l'un mâle et l’autre femelle, celle-ci offre au fond d’une bourse très-peu développée quatre ouvertures qui sont les orifices de deux enfoncements cutanés au fond des- quels saillent les mamelons. Cette femelle était probable- ment encore vierge. Le mâle, qui est adulte, n'offre aucune trace de bourse ni de mamelons, La description . de l'appareil mammaire du Kanguroo macropus major à été faite avec beaucoup de soin par M. John Morgan (2). Ce zoologiste a donné un nombre suffisant de figures consacrées à l'exposition des caractères extérieurs et des détails anatomiques des mamelles, des mamelons et de la bourse, et de la bouche des fœtus mammaires. Il est à désirer que de semblables recherches soient faites non-seulement sur l'appareil mammaire de tous les marsupiaux didelpheset ornithodelphes, mais encore sur le même appareil de tous les mammifères monodel- (1) Transact. de la Société Linnéenne de Londres. Vol. XVI. (2) Transact. de la Société Linnéenne de Londres, p. 61 et 455. SUR LES MARSUPIAUX. 55 phes. Ces recherches rempliront les lacunes de ce point dé la science mammalogique, et nous fourniront des do- cuments précieux dont le besoin se fait sentir lorsqu'on envisage la classification des mammifères sous un point de vue philosophique. Nous n'avons pu nous procurer des fætus mammaires femelles de Kanguroos. L'individu femelle apporté par l'un de nous nous ayant offert une bourse très-petite et des mamelons peu marqués, nous le croyons vierge. Toutes les autres espèces de marsupiaux , Phasco- larctos, Phascolomes , Monotrèmes, Ornithorhynque et Échidné , que nous avons étudiées dans les galeries de zoologie, ne nous ont fourni aucun document. Malheureusement pour le sujet de nos observations , notre individu femelle adulte d’ Ornithorhynque étaitsans peau et notre Échidné histrix était un mâle, aussi adulte, Des observations faites sur la bourse d'un certain nombre de Didelphes, sur celle d’un petit Péramèle, de quelques Phalangers et Kanguroos, nous ont permis de constater des différences très-nombreuses qui nous parais- sent être en rapport avec le genre de locomotion de ces animaux. Ces différences portent sur l'ouverture, sur l'étendue et les culs-de-sac de la bourse mammaire. L'ouverture de la bourse, étudiée d’abord dans l’âge adulte , est moins grande proportionnellement pendant toute l’époque de la gestation mammaire qu'après et surtout qu'avant. cette époque. C’est surtout dans les jeunes individus que la bourse est largement ouverte, au point que, chez les fœtus mammaires, presque toute la peau abdominale qui porte les mamelons est à découvert ÆŒ. RE CHE RCH ES et simplement circonserite par deux plis cutanés. La forme de cette ouverture est alors losangique dans les Didelphes à poches, et elle devient de plus en plus circulaire et ri- dée sur sa circonférence chez les individus adolescents et adultes. La direction de cette ouverture est en avant et en haut, dans toutes les espèces qui grimpent sur les arbres ou qui marchent sur leurs deux pieds de derrière. Cette direction est celle qui se présente le plus fréquemment à l’observa- tion. Dans un jeune Péramèle, nous avons observé une direction inverse, c’est-à-dire que l’orifice de la poche était dirigé en arrière. Cette disposition , qui semble être exceptionnelle, nous semble être en rapport avec la hau- _ teur considérable du train de derrière de cet animal, qui s'appuyant sur le sol par ses quatre pieds, doit avoir la tête moins élevée que le sacrum ; et marcher en sautillant. Si réellement chez les Péramèles adultes l’ouverture de la bourse se trouve être du côté du pubis et non vers le sternum., les culs-de-sac de la poche abdominale pois les petits donent être vers la poitrine; mais nous n'avons pas été assez heureux pour observer des individus fe- mel adules de cette espèce , et nous sommes réduits à er une disposition en harmonie avec la locomo- “tion d'après l'inspection d’un seul Péramèle encore nour- risson. Nos remarques à ce sujet méritent donc une confr- mation. G. Cuvier (Règne anim. , T. I, p. 180) dit : « que leurs pieds de derrière sont assez air pour que Jeur course puisse être rapide, et que leurs grands ongles de devant annoncent qu’ils creusent la terre: » Sur un squelette d'un Péramèle de la collection du SUR LES MARSUPIAUX. 57 Muséum d'Histoire naturelle de Paris, nous avons trouvé que le rapport dela hauteur des membres de devant et de ceux de derrière (1) était :: 32 : 43. Dans la pose donnée à ce squelette, l'animal serait semi- plantigrade en arrière et plantigrade en avant, ce qui justifierait , si elle était l'expression de la pose naturelle, l'opinion que le train de derrière des Péramèles est plus élevé, pendant la marche quadrupède, que celui de devant. Mais il reste à constater si dans les femelles des Péramèles adultes l'ouverture de la bourse est dirigée vers le pubis, et si les culs-de-sac de cette bourse sont vers le sternum et sur les côtés de la base de la poitrine. L'étendue de la bourse, très-petite dans le très-jeune âge , augmente progressivement au fur et à mesure que chez l'adulte les replis cutanés s’accroissent et convergent de chaque côté vers le centre de l'abdomen. C'est à l’épo- que de la portée des petits qu’elle a acquis tout son-dé- os: ie ‘elle est constituée définitivement petits, elle présente une excavation gé- nérels dont 1 BSEt forme un grand cul-de-sac qui, en général, est plus marqué vers le pubis que sur les flancs et vers le sternum. Telle est la forme générale de ce grand (1) Mesure des membres du bon ere 2 du Péramèle du Muséum de Paris. Membres antérieurs. Membres postérieurs. Longueur du bras, 1po. 6 1. de la cuisse, 2 po. 5 1. — dePavant-bras, 1p. 6 1. de la jambe, 2 p. 10 1. — dupied de devant, 1p. 6 1. . du pied de derrière, 1 p. » 1. Haut: du train de devant, 2 p. 8 L de derrière, 3 p. 7 L. Longueur du corps depuis l’épaule jusqu’à la racine de la queue, Ve eo D'husemecuss fe + TRS RS 7 pouces. 58 RECHERCHES cul-de-sac de la bourse dans la majorité des espèces de marsupiaux. Elle a donc la figure d’une demie ou des trois quarts d’une ellipse plus ou moins allongée dont la grosse extrémité est vers le pubis. Le grand cul-de-sac offre du côté du sternum deux cornes ou petits culs-de-sac latéraux, séparés par une sorte de frein ou de cloison médiane plus ou moins pro- noncée. Telle est la forme que présente la poche des Didelphes, des Phalangers, des Kanguroos. Nous affirmons que dans les fœtus mâles des autres Didelphes, des Phalangers et des Kanguroos indiqués ci- dessus, nous n’avons pu constater l’existence de mame- lons ni de bourse, antérieurs au serotum. Mais le scrotum que nous supposions pouvoir représenter la bourse mammaire, ne nous a offert lui-même aucun vestige de mamelons. On conçoit l'embarras dans lequel on serait jeté si l’on trouvait, sur la peau des serotums ou bourses testiculaires, des tubercules indices ou ves- tiges de l'existence de mamelons. Nous faisons cette re- mArque à J'accasion des variétés anatomiques de situation [1 1 espèce | or ie M. R o- bert, médecin de Marseille, ‘aueor dé £a Mégalanthro- pogénésie , a publié l'observation d’une mamelle située à la cuisse d’une femme. On connaît des ‘exemples de mamelles inguinales chez d’autres individus du sexe fé- minin dans l'espèce humaine, et l’un de nous, pendant qu'il professait l'anatomie physiologique à l'École de mé- dec du port de Toulon, a vu deux hommes offrant quatre mamelons, dont deux normaux et deux autres plus petits situés au-dessous des précédents, à la partie supé- SUR LES MARSUPIAUX. 59 rieure du bas- ventre , dans es hypocondre. Nous étés ana es, parce qu'il se pour- rait peut-être jen dans SR cas d'anomalies, des ma- melles fussent observées dans les animaux sur le scrotum même, puisqu on voit dans le cheval ces organes situés à la racine et en avant de la bourse scrotale. La position des mamelons des fœtus mâles du Didelphis virginiana en avant de l’espace circonscrit postérieurement et sur les côtés par deux saïllies ou plis cutanés , parait très-normale; l'existence d’une bourse mammaire en avant d’une bourse scrotale ne se présente point dans ces fœtus comme une anomalie ; et sans oser l'affirmer pourtant , nous pensons qu’un examen attentif sur les fœtus mâles des marsupiaux à bourse beaucoup plus jeunes que ceux observés par nous, y fera découvrir les vestiges des mamelons et de la bourse mammaire, ou les plis cutanés qui en sont les rudiments en avant de la bourse testiculaire scrotale ou scrotum. L'existence et la fixité de situation normale de mamelles vestigiaires chez les fœtus et les adultes des mammifères monodelphes, est le motif sur lequel se fonde notre opinion. Or, du moment où l’on admet analogiquement la fixité normale de nom- bre et de situation des mamelles chez les mammifères di- delphes et ornithodelphes où monotrèmes, la fixité de tout ce qui se rattache à l'appareil lactateur, et par con- séquent de la bourse ou de ses replis cutanés circummam- maires, en découlerait naturellement. Des observations nouvelles sont nécessaires toutefois pour éclaircir ce point de zootomie M be , . Trésulted tions faites sur le nombre des ma- melles et des mamelons d’une certaine quantité d'espèces 60 RECHERCHES des marsupiaux , que pour en rechercher et en détermi- ner les différences et la fixité dans les diverses espèces, il faut choisir de préférence des fœtus très-jeunes, parce que , au fur et à mesure que les individus avancent vers âge adulte, ces mamelons sont 1° moins saillants à la surface de la peau, et 2° plus difficiles à voir à cause des poils qui les recouvrent, et de l’étroitesse de l'ouverture de la bourse qui les cache entièrement , tandis que dans ces fœtus cette bourse est largement ouverte , soit en avant (la plupart des marsupiaux à bourse), soit en arrière (Péramèle ). On sait généralement qu'il est facile de distinguer à la vue simple ou par le tact la saillie faite par la glande mammaire ; de celle du mamelon. Mais dans une première observation des saïllies faites par le mamelon, on ne peut pas toujours discerner si cette saillie appartient à un ma- melon nu et entièrement à découvert, ou bien à un ma- melon caché plus ou moins par une sorte de prépuce ou de voile cireulaire cutané, D'après les observations que nous avons faites sur plusieurs fœtus mammaires des deux sexes du Didelphis virginiana, les éminences quiexistent dans la bourse seraient des mamelons à nu, n'offrant point à leur sommet d'ouverture , et cette saillie des ma- melons sans recouvrements préputiaux coïncide avec la saillie du clitoris ou de la verge , qui sont complétement en dehors de leur gaine préputiale. Nous avons pu ob- server que Île clitoris et la verge, qui diffèrent très-peu l'un de l’autre à cette époque, sont alors dirigés en avant et tendent peu à peu à’se diriger en arrière et à rentrer dans leur fourreau ou enveloppe préputiale, et. nous aVons Soupconné qu'il en devrait être de même à SUR LES MARSUPIAUX. 61 l'égard des mamelons, c’est-à-dire que ces organes, d'a- bord saillants, tendent à rentrer dans une gaine ou pré- puce tétinaire. Mais cet organe étant brasepnp. plus petit, l’observation en devenait plus difficile. Après ces observations sur le nombre des mamelons , nombre évidemment plus constant dans le très-jeune âge que dans l’âge adulte d’un certain nombre d’espèces de marsupiaux , viennent naturellement celles faites sur l'existence , le nombre ou l'absence de ces tétines dans les fœtus mâles des mêmes espèces. Deux fœtus mâles du Didelphis virginiana ont été les seuls qui nous ont offert évidemment deux mamelons à | la partie antérieure d’un espace circonserit par deux plis de la peau du ventre, moins saillants que ceux qui dans les fœtus femelles sont les rudiments de la bourse. Sur l’un de ces fœtus mâles , on voit, en outre des deux ma- melons , en arrière de ceux-ci et sur chaque côté, deux plis transverses de la peau ; ces plis transverses < voient dans l’espace circonscrit par es les plis latéraux. Ces plis transverses semblent, au premier abord, être des vestiges d’autres mamelons : ils n'existent pas sur l’autre fœtus. Immédiatement en arrière de cette bourse mammaire, bien constatée dans ces deux fœtus mâles du 1. virginiana, on voit le scrotum ou bourse testiculaire ; tandis que dans les fœtus femelles dont les ovaires, de même que dans tous les animaux vertébrés, restent toujours dans le ventre, on ne voit aucuns vestiges de bourse destinés à représenter analogiquement le serotum des mâles. Il semble résulter | naturellement de ce fait unique pour le moment, mais bien constaté à l’aide d’un examen sévère et conscien- eieux, il semble résulter , disons-nous, que la bourse 62 RECHERCHES mammaire où le marsupium, et la bourse testiculaire ou le scrotum , sont deux organes bien distincts en ce que l’un fait partie de l’appareil lactateur, et l’autre de l'appareil fécondateur ou génital du mâle. Il y a bien une corres- pondance analogique éloignée entre ces deux sortes d’or- ganes examinés comparativement dans ces deux appareils ; mais d'après le fait que nous venons de rapporter, on ne pourrait admettre que, dans les mâles des marsupiaux à testicules extérieurs, le serotum, quoique antérieur à la ‘ verge, représente la bourse où sont les mamelles. Les connexions musculaires d’après lesquelles cette détermi- nation a pu être établie sont un caractère subordonné à ceux tirés de la disposition tégumentaire et de l'existence des mamelons au delà et en avant du scrotum chez les mâles, dans le même espace occupé par la bourse mam- maire chez les femelles. Le fait de l'existence, plus ou moins en avant du scrotum, de mamelles, il est vrai, sans bourse et sans plis bursifor- mes, chez les mammifères monodelphes, doit être indiqué ici pour être apprécié dans la signification anatomico- physiologique qui se présente näturellement à l'esprit, En disant que tous les mammifères monodelphes sont sans bourse et sans plis circu: maires , nous devons avoir soin d'indiquer qu’on ne saurait considérer comme des organes de ce genre les replis cutanés qui cachent plus ou moins les mamelons, et qui sont à leur égard de véritables prépuces, observables chez les cétacés, les chéiroptères , et . Peut-être sur un plus grand nombre de mammifères mo- nodelphes ; et d’après nos remarques faites sur les analo- gies évidentes des organes copulateurs de la génération avec ceux de la copulation éducatrice ou lactatrice, on SUR LES MARSUPIAUX. 63 ne saurait envisager le prépuce ou fourreau du mamelon comme un analogue vestigiaire de la bourse mammaire , puisque celle-ci est commune à l’ensemble des glandes (et des mamelons) mammaires. Ce serait encore abuser de l’analogie si l'on venait à considérer les petites poches latérales et paires des glandes sébacées abdominales des ruminants femelles ( cerfs, antilopes) comme des indices d’une bourse marsupiale. Nous ne saurions comparer cet entraînement qu’à celui qui a déterminé un zoologiste célèbre à considérer les vraies glandes mammaires des cétacés comme analogues ou identiques aux glandes des flancs des musaraignes , et par conséquent comme destituées de la signification mammaire qu'on leur a assignée d’après l'observation fréquente et constante de leur fonction lactatrice. Le critérium , le moyen infaillible dans les recherches de détermination, doit toujours être l’observation de la finalité pheinégieue qui nous est dévoilée par l’étude mœurs des animaux. Celui de nous qui, dans son enseignement anatomique , s'est attaché depuis longtemps à considérer le principe de l'harmonie et celui des finalités physiologiques comme le plus important dans la recherche des significations des organes en anatomie philosophique, a dû aussi apprécier la valeur des arguments des zoologistes qui, conduits par le principe des analogies, considèrent la bourse mam- maire des Didelphes comme représentant le scrotum ou la bourse testiculaire des mâles. Ces arguments, qui exigent un examen très-sérieux , parce que nous les pui- sons dans un Mémoire inédit de M. de Blainville, qui a bien voulu nous les communiquer, sont les suivants : 64 PJ AR __ = RECHERCHES 1° « Nous notons aussi que le muscle rétrotracteur de la poche ou bourse mammaire a une certaine analo- gie avec celui qui, dans les individus mâles, se porte à la poche scrotale , et nous avons été conduit à penser que cette bourse (la bourse mammaire) pourrait être considérée comme l’analogue de la Bourse scrotale placée dans les animaux avant la racine du pénis, sans que cependant celte analogie soit entièrement hors de doute. Cependant l'observation de Vicq d’Azyr, que cette poche est partagée en deux par une sorte de cloison qui s’avance fort loin dans la cavité, n’indique-t-elle pas un rapprochement de plus ? 2° « I me semble bien que la poche doit être consi- dérée comme le scrotum retourné ou rentré, on bien que le scrotum n’est que la poche détournée , absolu- ment comme les mamelons postérieurs des Kanguroos , qui sont rentrés comme des doigts de gant. 3° « La nature des poils qui la tapissent, celle même de la matière brune qui s’y développe et s’y accumule. 4° « L'objection que l’on pourrait tirer de ce que, dans les individus mâles des Sarigues D. wvirginiana , on voit une pee de. mamie dans un petit espace cir- DE mn ion es on D que ce n'est que la partie. sntérièhre de Le: ssh: et que la partie posté- rieure , la plus importante, correspond seulement au scrotum, que dans la femelle représente peut-être le mamelon impair. » Ces quatre arguments, appréciés d’abord dans” leur ensemble, tendent à établir une analogie de la poche mammaire des femelles avec le scrotum ou bourse testi- culaire des mâles. Mais ici le mot analogie est pris comme SUR LES MARSUPIAUX. 65 signifiant une sorte d'identité, et dans ce sens ce ‘qui est scrotum chez le mâle est transformé en poche des petits chez la femelle, etc. Mais dans lappréciation du résultat général de ces arguments, on oublie que l’on s'engage à faire cor- respondre anaïogiquement les parties de l'appareil génital mäle avec celles de l'appareil mammaire de la nourrice, ce qui, sous le point de vue spécial fonctionnel, n’est point dans le sens des analogies proposées par Aristote , ni de celles déduites de l'observation des hermaphro- dites. Or, d’après ces analogies considérées comme ration - nelles, le pénis mâle est identique au clitoris, le prépuce aux petites lèvres et le scrotum aux grandes lèvres. Dans cette appréciation des organes affectés à la copulation génératrice, il y a des analogies et des antithèses éviden- tes exigées par les finalités physiologiques ; d’ailleurs , puisque depuis Aristote on compare les organes généra- teurs mâles aux organes générateurs de la femelle, on ne doit comparer les organes éducateurs de celle-ci qu'aux mêmes organes chez le mâle. Le scrotum pourrait donc être considéré arbitraire- ment comme correspondant analogiquement 1° à des grandes lèvres qui renferment en effet dans leur épais- seur les testicules chez certains hermaphrodites, et »° à une poche ou bourse destinée à recueillir des fœtus mammaires, et cela parce qu’il occupe la même place que la partie postérieure de cette poche (IV° argument ), ou bien ce serait un mamelon (organe érectile ou pénis mammaire } médian qui, en raison de sa situation médio-postérieure, serait chez la femelle susceptible d’être considéré comme un analogue du scrotum ou bourse Zool. 1e Partie. à e 66 RECHERCHES cutanée testiculaire des mäles. Il y a donc incertitude évidente dans cette recherche de l’analogie entre le scro- tam et la tire circummammaire, ou bien avec un . mamelon, p analogue, soit dans la partie Fe de la 2 RSS soit ane un rosalets médian , soit dans les deux objets réunis. Mais un scrotum ou bourse cutanée testiculaire n’a d'analogue, dans l'appareil génital externe femelle, que les grandes lèvres, où se trouvent en effet descendus les testicules chez les prétendus hermaphrodites mascu- lins ; et lorsqu'on recherche l’analogue d’un serotum as l'appareil mammaire externe de la nourrice, on ne peut établir une analogie rationnelle que dans les cas où des glandes mammaires et pendantes sont contenues dans une bourse cutanée qui prend alors le caractère d’une sorte de serotum mammaire, parce qu'elle enveloppe un organe sécréteur sous-cutané, Les grandes lèvres d’une vulve imperforée chez un hermaphrodite masculin, en raison de ce qu’elles renferment constamment des testicu- les , sont absolument identiques aux grandes lèvres d’une vulve perforée chez un individu du sexe féminin bien constitué, avec cette différence que ces lèvres ou demi- scrotum vulvaire me renferment point un testicule fe- melle ou ovaire destiné à rester dans l'abdomen ; et cette analogie est rationnelle, c’est-à-dire prouvée par les faits. L'examen de chaque argument pris en particulier conduit à objecter : 1° Que de ce que le muscle rétrotracteur de la poche a une certaine analogie avec celui qui, dans les indi- vidus mâles, se porte à la poche scrotale , et de ce que la poche mammaire est, d'après Pl abréiééion de Vicq SUR LES MARSUPIAUX. 67 d'Azyr, partagée en deux par une cloison médiane, on ne doit point considérer ces deux faits anatomiques comme propres à établir l’analogie du scrotum ou bourse d’une glande testiculaire avec une bourse destinée à incuber des avortons. L'analogie ne serait peut-être admissible (ce nous semble) que dans le cas où les glandes mam- maires rassemblées en deux corps glanduleux, un sur chaque côté, pendraient sous le pubis comme deux testi- cules, et seraient contenues dans une bourse qui serait alors un vrai scrotum mammaire. Mais d'après l’analogie aristotélienne, il faudrait (ce qui n'a jamais été observé que pathologiquement, c’est- a-dire dans les cas de l’hernie de l'ovaire), il faudrait, di- sons-nous , que l'ovaire sortit par l'anneau inguinal, et, devenu sous-cutané, füt renfermé dans une sorte de bourse ou scrotum testiculaire femelle. La recherche des analogies du scrotum des mâles avec la bourse mammaire conduit donc à deux routes qui, sous le Ts digue ge à à 0 : point di | ; n passe, puisqu'on ne trouvé point la réalisation de glandes mam- maires et de glandes ovaires enveloppées par des scrotums spécialisés et appropriés à l'instar du scrotum testiculaire. En procédant toujours d’après un point de vue fonc- tionnel spécial, on ne peut done admettre l’analogie du scrotum lesticulaire qu'avec les grandes lèvres, qui recoi- vent dans leur épaisseur les fibres du crémaster et sont disjointes bien plus que par une cloison médiane, c’est-à- dire par un canal ou vagin intermédiaire. Ainsi le cloison- nement du marsupium ou de la poche d’incubation des petits, observable dans le haut seulement de cette poche, est en antithé le cloi d’un serotum qui n’a cs RECHERCHES lieu que dans les cas où les testicules sont immédiate- ment à côté l’un de l’autre et non séparés par un grand intervalle. Enfin un muscle crémaster peut être spécialisé diver- sement dans ses trois portions, savoir : 1° portion iliaque ou crémaster externe proprement dit; 2° portion pu- bienne ou crémaster interne; et 3° portion testiculaire ou ovarienne, qui s'offre comme gubernaculum testis ou comme ligament rond. On peut constater aussi que certains muscles de certaines régions sont diversement spéciali- sés selon les exigences physiolopiques. Or, de ce que le crémaster, au lieu de se répandre sur un cordon et une bourse testiculaire, se rendrait, en l'absence de cet organe, à deux replis de la peau abdominale disposés en poche colligiale des petits, on ne devrait point en inférer que les replis cutanés faisant partie d’un appareil organique spécialisé pour d’autres fonctions sont des organes analo- gues à d’autres organes dont la fonction n’a qu'un rap- port très-éloigné avec la leur. En effet, envelopper et protéger des testicules (scrotum), et incuber et protéger des petits (marsupium}), sont des fonctions dont l’ana- logie tend plutôt à la diversité qu’à la parité. 2° Les faits positifs fournis par l'embryologie des ver- tébrés n’autorisent qu'avec bien des restrictions l'emploi des points de vue spéculatifs du retournement d’une saillie d’une peau externe pour former des bourses vides rentrantes , ainsi que du détournement d’une poche cu- tanée pour se disposer en bourses sortantes et pleines. Ainsi les deux moitiés d’un scrotum et les deux grandes lèvres sont originairement des saillies cutanées et non des poches détournées, c’est-à-dire renversées de dedans en SUR LES MARSUPIAUX. 69 dehors; et au lieu d’un retournement, c'est-à-dire du renversement de dehors en dedans d’une poche sortante ou scrotum mammaire, ce sont réellement deux plis cu- tanés saillants qui, par leur convergence progressive, viennent à constituer le marsupium, ou la poche d’in- cubation circummammaire. Enfin la rentrée en doigt de gant retourné d'un mamelon, organe érectile dans une sorte de prépuce ou fourreau, n’est comparable qu’à celle d’un pénis ou d’un clitoris, organes érectiles dans leur organe tutaminal dit fourreau ou pré 3° ‘Toute peau d'un mammifère repliée normalement ou accidentellement, de manière à cesser d’être en contact avec l’air et les corps extérieurs, subit dans la nature de ses poils, et dans celle de ses humeurs transpirées et sé- crétées, des modifications exigées par la nature des fonc- tions dévolues à ces sortes de spécialisations normales ou accidentelles. (Voy. Hébréard , Mém. Soc. méd. d'Em. ) 4° Enfin, faudrait-il admettre que, là où chez les fe- melles un scrotum testiculaire n'existe réellement plus, cet organe est représenté , soit par la portion postérieure dite la plus importante de la poche d’incubation placée sur le pubis, soit par le mamelon médian des didelphes ? Mais là où la fonction scrotale testiculaire femelle man- que, puisque l'ovaire reste toujours dans l'abdomen, l'organe qui devrait la remplir a pu être effacé, et là où do- mine la fonction d’incuber des petits en les nourrissant de lait au lieu de sang, l'organe chargé d’exercer une fonction siimportante à pu s'étendre au loin sans perdre son carac- tère spécial ; de même qu’un os crânien, etc. , s'étend au loin en effaçant pour ainsi dire les autres, sans rien em- prunter de la signification des os déplacés ou effacés. 10 | RECHERCHES Le lait de la coexistence d'une bourse abdominale d’in- cubation et d’un scrotum, chez deux fœtus mammaires mâles du Didelphis virginiana , peut-il encore recevoir en sa faveur une argumentation qui puisse lui assurer un caractère positif? Nous allons l'essayer. 1° La très-grande majorité des mammifères monodel- phes mâles offre dans la vie embryonnaire des mamelons avec absence normale de bourse circummammaire , eten raison de ce que les glandes mammaires s’atrophient pro- gressivement chez les mâles, les mamelons tendent à dis- paraître et toujours chez les mâles en raison directe de l’âge. L'appareil mammaire, toujours sans annexe d’une poche circummammaire , existe donc d’une manière constante chez les mâles des espèces pourvues ou man- quant du scrotum dans cette première sous-classe de mam- mifères dont la viviparité et la mammalité , C'est-à-dire la fonction de l'allaitement , sont adaptées à tous leurs genres de locomotion dans les trois sortes de milieux am- biants (air, eau , sol ), Nous ne voyons donc pas pourquoi les indices d’un appareil mammaire complet , c’est-à-dire quelques mame- lons et les vestiges d'une bourse circammammaire nor- male chez les didelphes , ne pourraient point exister chez les mâles de ces marsupiaux didelphes et coexister avec un scrotum , puisque ce fait ne serait que la répétition du fait de l'existence de mamelles normalement sans bourse chez les mâles mammifères monodelphes, Qu'on réfléchisse que la viviparité, s'affaiblissant chez les didelphes, a exigé une poche extérieure d’incubation chez les femelles de cette sous-classe, et que, puisque Îles SUR LES MARSUPIAUX. 71 mäles didelphes offrent, de même que les mâles mono- delphes, des vestiges de mamelles , ils doivent aussi of- frir des vestiges de la bourse annexée à ces mamelles chez leurs femelles, et toujours sans préjudice d’un scro- tum plus ou moins développé autant chez les monodel- phes que chez les didelphes. Si l’on joint à ces faits spéciaux, présentés ici comme argument, la considération des modifications que la peau éprouve dans toutes les régions de lorganisme animal , suivant les exigences physiologiques de ces régions, on ne tardera pas à reconnaitre une sorte d'indépendance des appareils cutanés, spécialisés pour des fonctions dif- férentes, et dès lors on se tiendra en garde contre la ten- dance d'établir certaines analogies qui pourraient amener une confusion préjudiciable ou très-nuisible dans l’inter- prétation des faits. On pourrait donc a comme une règle pratique bien importante : Qu'il est dangereux de chercher des analogies entre les parties diverses des individus de sexes différents, avant d’avoir bien établi les identités et les différences physiologiques des ap- pareils sexuels, et avant d’avoir bien constaté la dé- pendance et l'indépendance fonctionnelle des appareils. Ainsi, la dépendance fonctionnelle réciproque des appareils générateurs internes et externes est démontrée par leur synergie pendant l’accouplement fécondateur, et l’on peut, en raison de cette dépendance , établir des analogies rationnelles, ainsi qu’on l’a fait depuis Aristote, entre le testicule et l'ovaire, le déférent et la trompe de Fallope , l'utérus et la vésicule séminale , le vagin et le canal éjaculateur du sperme, le pénis et le clitoris, le prépuce ou fourreau et les petites lèvres ou nymphes, 72 RECHERCHES et ,enfin , entre le scrotum et les grandes lèvres ; et ces analogies , qui coexistent avec des différences réelles , sont encore mises en évidence par l'observation des anomalies de ces organes, qui sont connues et réunies sous le nom commun d'hermaphrodisme chez l'homme. Mais, dans cette correspondance analogique et antithé- tique , pour atteindre le plus haut degré de signification rationnelle , il faut, ainsi que l’un de nous croit l’avoir dé- montré , constater d'abord que , dans les animaux les plus élevés dans la série, l'appareil sexuel, en faisant abstraction des mamelles , comprend , chez le mâle et chez la femelle, deux sortes d'appareils, savoir : l’un, sexuel interne, composé d’une glande, de voies intestinales destinées à l'ingestion , au séjour et à l’égestion du produit de la glande ; l'autre , sexuel externe , destiné au toucher gé- nital qui provoque cutte égestion, c’est-à-dire à Ja copu- lation génératrice, Or, cet appareil sexuel externe se com- pose, de même que tout appareil de sensation , de trois parties, l’une sensoriale et essentielle, l’autre tutaminale plus où moins nécessaire, et la troisième plus ou moins auxiliaire et colligiale de diverses-manières.. Ainsi, dans celte manière de procéder en signification , l'appareil sexuel interne (abstraction faite de sa spécialité) est rap- porté à la classe des appareils glandulaires les plus com- plexes, et l'appareil sexuel externe rentre naturellement dans celle des appareils complexes des sensations spécia- lisées. Il est alors facile de faire marcher de pair l’appré- ciation des différences et des analogies réelles , lorsqu'on à égard à la diversité des corps en relation normale avec les appareils , et au concours synergique, soit simultané- ment , soit successivement , de ces appareils. On trouve SUR LES MARSUPIAUX. 173 alors que les analogies établies ci-dessus entre les diverses: parties des appareils sexuels , tant internes qu’externes , ne sont point formulées dans un langage approprié, ce qui nous semble donner lieu au vague des interprétations scipnéiiiques proposées tour à tour, et ouvrir la voie à de véritables abus de l’analosie, si on se laisse imposer par des apparences. Après avoir signalé la dépendance fonctionnelle entre les deux appareils générateurs, l’un fécondateur où mâle, et l’autre concepteur et gestateur , ou femelle , il convient d'indiquer les corrélations fonctionnelles de ce dernier appareil avec l'appareil mammaire, dont l’action commence quand est finie celle des organes gestateurs. On peut encore saisir ces analogies des organes glan- dulaires et copulateurs de l'appareil de l'allaitement avec les organes glandulaires et copulateurs des appareils de la génération. Or, les organes glandulaires mammaires sont , 1° la glande, et 2° ses tubes excréteurs, les uns in- aboutissant à de petits réservoirs , et les autres égesteurs de lait accumulé dans ces réservoirs. Mais ce lait, étant un fluide qui doit être digéré par un nourris- son , est destiné à être versé dans la bouche de ce nour- risson , et c’est ce qui nécessite, chez la nourrice, la pré- sence d’un appareil de sensation d’un toucher spécial qui sollicite aussi à l'expulsion du lait, et se trouve spécialisé pour la bouche du nourrisson. Il y a donc une véritable copulation lactaire, c’est-à-dire entre lé mamelon de la nourrice et la bouche du nourrisson, dont le mécanisme offre à la fois des analogies et des différences appréciables avec celui des appareils de la copulation génératrice. Mais, de même qu'on a signalé les différences et les 74 RECHERCHES analogies des appareils générateurs qui agissent l'un sur l’autre , il faut encore signaler les différences ét les ana- logies entre l'appareil mammaire de la nourrice et l’ap- pareil buccal du nourrisson , qui agissent aussi l’un sur l’autre. Dans cette correspondance , la saillie linguale serait l’a- nalogue de la saillie mamelonnaire, et les parois maxillaires et labiales entourent cette saillie , de même que des voiles ou dépendances cutanées entourent le mamelon ; mais ici il y a plus de différences que d'analogies, Nous croyons avoir sufhsamment indiqué les caractères analogiques et différentiels de cet appareil mammaire dans les trois sous- classes de mammifères , et il serait fastidieux de les rappe- ler encore ici. Nous terminerons donc en concluant que Vapalogie entre le scrotum ou bourse testiculaire etla poche d’incubation circummammaire ne nous parait point, d’a- près nos objections aux quatre arguments présentés à son appui, ne nous parait point, dis-je, suffisamment étayée, et que les faits fournis par l’embryologie lui sont direc- tement contraires. Le fait de la coexistence des vestiges d’un appareil mammaire complet , c’est-à-dire de quelques mamelons, et des indices certains de poche circummammaire avec un véritable scrotum testiculaire chez deux fœtus mam- maires du Didelphis virginiana , nous semble, au con- traire, mériter le degré d'importance que nous avons proposé de lui attacher, et cette importance , réelle à nos yeux, doit pousser les observateurs à multiplier les re- cherches sur ce point, dans le but de la confirmer ou de l’infirmer. Nous ne voulons maintenant ni ne devons rien présu- SUR LES MARSUPIAUX. 75 mer ici sur le degré d'importance des formules mam- maires , négligées jusqu’à ce jour par la plupart des zoolo- gistes. Illiger nous parait être le seul qui les ait indiquées toutes les fois qu'il les a connues. Mais nous ne pouvons taire le rapport qui nous parait devoir exister entre le nombre des mamelles et celui des petits dans la classe des mammifères en général, sauf quelques exceptions déjà connues. Dans le but de faire sentir l'utilité des observations à faire pour la détermination des formules mammaires , nous avons cru qu'il était convenable de terminer nos re- cherches sur l'appareil mammaire des marsupiaux et la bouche de leurs petits par un tableau synoptique, indi- quant sommairement ce qui a été fait à ce sujet, et les lacunes nombreuses qu’il faudra remplir. Nous n'admettons que deux sortes de mamelles d’après leur position, savoir : les mamelles pectorales et les abdo- ‘à 1 A Rs En oui minales, parce que l’aine les côtés du ventre; or, la laxité dé tissu cellulaire sous- cutané de cette région, jointe à la brièveté des cuisses, permet, en tirant cette peau du ventre, de l’amener même jusqu'au genou. 176 RECHERCHES PROJET D'UN TABLEAU SYNOPTIQUE DU NOMBRE ET DE LA SITUATION DES MAMELLES ET DU NOMBRE TRES - PEU U DES PETIT NOMBRE TOTAL D signifie sas DES MAMELLES DISTING. EN | DU NOMBRE DES G gauc Ne “OR OURS M PR s..| pectorales. abdominales, | b + inconnu. DIm[e ln Le ps petits. L. Monodeïphes. Voyezle Tableau * É $ » $ Cuvier, Anat. comp, t. V, pag. 156-160 1° édit, IL. | Didelphes. rginiana. . Fe TUE PT 6 13 14-16 D. cancrivora. . . .|. . . .. 5 l ë 11 D. opossum. . . .. | ra PTT 4 RE salu à FRA » F 14 10-14 D. tricolor Hé n TT 7 14 9-12 OR . . 4 » 4 8 x D. crassicaudata. . .|. . . . . 4 » 4 8 x D. cayopolin . . . |... :. 4 1 4 9 x Cuis due ‘| si » 2 4 x Cuscus amboïnensis.!. . . . . 2 » 2 4 x Phalangista valp. . .l. . . . .| 9 » 2 4 x POP. 1. : à ; 3 6? x Kanguroos Hd ea à FE 2 » ? 4 x I, Ornühodelphes. ÉCHIQUE. : ht. the): 2 x || Ornithorynque. . . .|. . . .. 1 » Î 2 x SUR LES MARSUPIAUX. 77 dress. LE , Er | in he de ces déte Nhnne avnne Nous avons dé] minations apbartisstient à | MM. Désniaiiité et Geoffroy Saint-Hilaire; et nous ne pouvons nous empêcher de re- marquer ici que, dans les observations faites récemment par les zoologistes anglais, à l'exception de MM. John Morgan , R. Owen et Thomas Bell, nous n'avons trouvé aucune indication relative au nombre ou à la structure des mamelles des marsupiaux didelphes et ornithodelphes. On sait qu'on doit à M. Meckel et à M. R. Owen la des- cription des mamelles de l’ornithorynque et de l'échidné. L'anatomiste anglais a eu de plus l'avantage d'observer sur des spécimens de petits ornithorynques les particula- rités de leur bouche. URLS UC L EXPLICATION DES PLANCHES. Planche Première. Fig. 1. Fœtus mammaire de Didelphis virginiana ; mâle de gran- de ur naturelle, vu de face du du côté du ventre, pour mon- et du scrotum, c'est-à-dire de Ha bourse scrotale ou testi-. culaire. B. Bourse laratment mp7 formée par deux replis cu- tanés. On y voit en avant deux mamelons , et au milieu nyv deux plis dipl qui semblent être les vestiges d’autres mamelons tout à fait atrophiés S. Scrotum ou bourse testiculaire placé en avant de P, ou le pénis, à la base duquel on voit un sillon F., indice du rebord inférieur du fourreau cutané du pénis lorsque cet organe est dirigé en arrière chez l’adulte. . AnuS. Fig. 2. Tin de derrière du même fœtus, un peu grossi et vu dans même position pour mieux montrer les mêmes parties. Fig. 3. pe de derrière du même fœtus encore grossi, vu de côté et aux trois quarts. Fig. 4. Train de derrière d'un fœtus mammaire femelle de Didelphis ns pr qui était de même use 4 É r de la fig- 1. On voit dans la bourse B , dont trois 78 RECHERCHES antérieurs et trois sur chaque côté et un médian et impair. En sen de cette bourse, on ne voit aucun vestige de scr: CI. Le where pue ressemble alors au es du mâle. f Une Re indice de l'ouverture du vagin L’anu Fig. 5. Train de dti du même fœtus femelle vu de côté et aux trois 1s qu Fig. 6. Train de derrière d’un Didelphis virginiana femelle adulte , ont Ja _— a été réduite; vu de face et du côté du ventre On n ne voit dans la bourse B que sept eee me: savoir : trois postérieurs sur chaque côté et un médian. rant celte femelle adulte au fœtus femelle de la D, es- pèce (fig. 4 et5), on voit que les trois mamelons anté- Re de chaque côté qui existent dans ces ms mammaires s et ont complétement dis Fig. 1. Poe de derriére d’un Didelphis 55 si feme lle qui renfermait dans sa bourse quatre petits très-développés et à bouche très-fendue Ce train de derrière est vu de face et par son côté ab- ominal La bourse B, qui est très-grande, a été fendue en bas sur la ligne médiane, et chaque moitié latérale est renversée sur les côtés pour bien voir onze MT UES nr nee dont cinq latéraux et pairs et un médian J: Ouverture de la vulve dans taie “it rentré compléte- ment le clitoris. a. Ouverture anale Fig. 8. ta de derrière nourrisson femelle de Didel- phis cancrivora dont Fa bourse B présente onze el dont un seul médian et et impair, comme chez la femell de CI. Clitoris qui est sur le point de rentrer dans son four- reau ki au commencement et au bas de la vulve. a. An Fig. 9. Train de ‘derrière d’un nourrisson mâle de Didelphis can- crivora , Rs Yu par son côté abdominal. On n’y “voi aucun e de bourse ni de ma 8. Fig, 10. SA; a le bout du museau grossi des fœtus mam- SUR LES MARSUPIAUX. 79 maires de Didelphis virginiana, pendant que l'ouverture de la bouche est la plus étroite, ce qui a lieu lorsque le fœtus est le plus fixé au mamelon et ne peut encore Fig. 11. Bout du museau un peu grossi d’un autre fœtus, mais plus avancé, de Didelphis dre, dont la bouche offre C'est le commencement de l'agrandissement de l'ouverture des lèvres qui rend le petit de plus en plus apte à téter. Planche Deuxiéme. Fig. 1. Train de derrière d’un fœtus mammaire femelle du u Didelphis opossum ou quatre-æil , vu de face par le ventre pour mon-, trer la bourse B, dans laquelle on voit quatre mamelons. Fig. 2. ee pr derrière d’un Opossum femelle adulte _ la présente quatre mamelons saillants et poin Fig. 3. moitié are du corps d’un nourrisson mâle de Didel- phis opossum vu de face. Fig. 4. Le même vu de profil. Dans ces deux figures, on constate nn _ poche mn et de mamelons. On y voit seulemen “4 PL éne, u u à mokié rentré dns so ren a. L'ouverture de l’an M absence de poche le et de mamelons. ane lettres S, P et à nent le scrotum , le pénis et Fig. 6. Moitié de derrière du _. d’une femelle de Didelphis cayo- polin dont la bourse, B, présente sept mamelons dont les latéraux sont saillants et pointus. Planche Troisième. Elle représente le train de derrière, vu du côté abdominal , de deux espèces de Couscous, d’un Phalanger renard , d’un Péramèle et d’un Kanguroo Fig. 1. Très-jeune Couscous mâle d’Amboine. Aucun indice de bourses ni de mamelons. S. Scrotum. P. Pénis en partie rentré dans son fourreau. P’ Le même pénis un peu grossi dont le méat urinaire est + 80 RECHERCHES , -Voilé par un repli valvulaire de es > du gland, que is à tort pour un Fig. 2. > go Couscous femelle d'Amboine ê. Poche abdominale au Ses de laquelle on voit quatre points noirs, #7, qui sont les orifices des trous cutanés au fond desquels sont LR mamelons. Aucun indice de scrotum CI. Clitoris déjà rentré dan son fourreau , et dont l’extré- mité est dirigée vers l’anus Fig. 3. Couscous blanc (Cuscus albus, Less, Phalangistus cavifrons, emmr. ); femelle adulte qui avait allaité. B. Poche abdominale fendue dans sa moitié inférieure, dont les lambeaux sont renversés sur les côtés pour laisser voir Le re ind sort du fourreau. Fig. 5. Passe renard femelle adulte. Poche abdominale où lon voit quatre mamelles , 7, Les re noirs pe sé se sa voile ou pré- puce cutané qui recouvre les el Fig. 6. Fœtus pre de Féramôle (A B, B,B. Poche abdominale largement ouverte, ayant la forme d’un triangle dont le sommet est vers le sternum. On y voit six points noirs indices des trous cutanés des Yoiles qui recouvrent des mamelons très-petits. Fig. 1. Jeune une Kanguroo femelle vierge. he jure pour montrer quatre SUR LES MARSUPIAUX. 81 DE L'OS MARSUPIAL, DU BASSIN DES DIDELPHES ET ORNITHODELPHES, ET DE LA SIGNIFICATION DES PIÈCES DU SQUELETTE DES VERTÉBRÉS * EN GÉ Après avoir donné les caractères anatomico-physiolo- giques'de l'appareil mammaire de ces animaux , et pro- posé d’en tirer des caractères zoologiques distinctifs des espèces, nous devons porter notre attention sur une pièce osseuse placée dans l'épaisseur des parois abdomi- nales et connue sous le nom très-impropre d'os marsu- pial, puisqu'elle ne fait point partie de la bourse mam- maire Où alumnaire. Quoique l'exis l'existence de cette pièce osseuse ne soit point un caractère extérieur et saisissable au premier abord, les zoologistes ont du la signaler comme commune à tous les mammifères qui se rapprochent de plus en plus de la classe des oiseaux, et cependant les oiseaux ni les autres vertébrés ovipares n’ont point d'os marsupial (1), et n'ont aucun vestige d’une bourse cu- tanée abdominale pour l’incubation de leurs œufs. (1) Il ne faut pas confondre la pièce osseuse médiane en forme d’'Y qu’on observe en avant de la symphyse des pubis chez la sa- lamandre terrestre et les tritons, avec l’os marsupial des mammi- fères. IL faut également différencier la bourse destinée à contenir Zaal, ire Partie, F 82 RECHERCHES L'os marsupial n'entre donc point dans le plan du squelette des mammifères monodelphes , ni dans celui du squelette des oiseaux, des reptiles écailleux et des pois- sons. On ne voit quelque chose de semblable que dans le squelette de la salamandre terrestre et des tritons. Il peut ne pas paraitre utile au premier abord de recher- cher quelles sont les analogies de quelques parties dures avec l'os marsupial ; mais, en y réfléchissant mürement , celte recherche, faite d’après des principes préalablement discutés, doit nous permettre d’établir ici une appréciation sévère des opinions émises dans ces derniers temps sur ce sujet. Notre intention est au reste d'arriver par cette voie à mettre en relief le caractère anatomico-physiologique et zoologique que l’on peut assigner rationnellement à cette pièce osseuse du bassin des didelphes. Dans l’état actuel de la science, la signification de toule pièce plus ou moins importante du squelette des vertébrés nécessite qu’on pose préalablement les principes de la caractérisation scientifique de toutes les parties so- lides plus où moins dures de ces animaux. Or, ces princi- pes, que l'un de nous a formulés, se réduisent: 1° à distin- guer ces parties dures en celles qui sont des parties anhistes Ep à les nourrissons des vertébrés vivipares, des bourses et autres dispositions de la peau des vertébrés ovipares pour l’incubation des œufs. Les oiseaux én général, quelques reptiles ( pipas) et poissons (syngnathes), offrent sous ce rapport des particularités d'organisation qui n’ont nullement le caractère d’une bourse tétinaire, quoique ayant des rapports éloignés avec ce genred’in- CE des avortons des Marsupiaux. Nous passons à. dessein D er j envie et les animaux invertébrés pour Pipaulisins dan œufs. SUR LES MARSUPIAUX. 83 ou sans texture vivante, et en celles qui sont des tissus seléreux vivants plus ou moins denses, depuis l’état fibreux jusqu’à la dureté cartilagineuse et osseuse, et en celles qui ont un caractère mixte ou intermédiaire, et à considérer les pièces fibreuses, cartilagineuses et osseuses du sque- lette comme harmonisées entre elles pour produire tous les degrés de mobilité, d’immobilité et de solidité qu’exi- gent les fonctions du squelette. En prenant la finalité physiologique comme point de départ dans la signification des pièces scléreuses du sque- lette, on ne doit point craindre d’être entrainé dans des déterminations erronées, pourvu qu'on s'attache à la bien connaître et à l'appliquer rationnellement comme principe. Examinons maintenant les opinions émises d’après des théories dans lesquelles on a cru devoir ne faire aucun cas de la finalité. L'emploi de l’analogie, érigé en. une doctrine qui sem- blait devoir tout niveler, poussait les fauteurs de cette doctrine à trouver le même nombre de pièces osseuses dans tous les bassins des vertébrés ; et au lieu d'établir préalablement les divers degrés de dureté des tissus sclé- reux, qui, par leur affinité réciproque sont appelés à se combiner diversement et à se suppléer fréquemment ; au lieu de controverser préalablement la valeur scienti- fique du nombre des pièces, valeur qui ne peut guère être soutenue longtemps , les anatomistes unitaires et antifinalistes furent tellement dominés par leurs idées à priori, qu'ils émirent des opinions qui furent attaquées et complétement réfutées par des faits qu'il eût été facile de supposer et de rechercher, 84 RECHERCHES C'est sous l'influence de cette répétition du même nombre de pièces dans tous les bassins de vertébrés que M. Serres écrivait d’abord (1) : « Cette homologie a recu « un nouveau degré de certitude par la découverte que « j'ai faite de l’analogue de l'os marsupial dans la cavité « cotyloïde des mammifères et de l’homme. L'épaule et « le bassin se composent ainsi de quatre os. » Plus tard, le même anatomiste cessa de considérer l'os cotyléal comme un analogue du marsupial, et assigna ce caractère à une portion épiphysaire qu'il appela os inter-pubéal (2). M. Serres n’est pas plus heureux dans cette seconde détermination que dans la première, et cela par une raison qu'il aurait dû sentir ; c’est que dans les deux cas il a violé le principe des connexions : tout analogue de l'os marsupial, d'après nos déterminations , doit occuper la même position à l'égard du pubis et avoir les mêmes (1) Annales des Sciences naturelles, mai 1827. (2) Recherches d’Anat. transcend. , p. 200. _ « Avant mes recherches sur l’ostéogénie , on disait le bassin « uniquement composé par les trois pièces de l'os coxal : j’en ai * trouvé deux nouvelles placées chez l’homme dans le fond de la cavité cotyloïde et dans le cartilage inter-pubien. Ces pièces « sont si petites, qu’elles semblent logées là plutôt par souvenir “que par nécessité (j’ai nommé ces os, lun cotyléal, et l’autre « inter-pubéal). C’est ce dernier qui devient le marsupial. Sur an « nombre considérable de bassins de jeunes animaux, M. le n Cuvier a observé que le cotyléal existait avec l” « pial. En se dégageant, l’une d'elles (Pi « los marsupial, et, appuyée sur le os marsu- nter-pubéal) devient pubis , elle remplit des fonc- SUR LES MARSUPIAUX. 85 connexions avec les muscles , les vaisseaux et les-nerfs de l'anneau inguinal, que l'os marsupial lui-même (x). M. Laurillard (article additionnel à FAnatomie com- parée de Cuvier, t. I, p. 477 et 81) réfute d'autres déterminations erronées de l'os marsupial dans les termes suivants : « On a observé que dans quelques carnassiers la « cavité cotyloïde a dans le jeune âge un petit os qui se « forme au point de jonction des trois os du bassin. Les « naturalistes qui pensent que le nombre des os est tou- « jours le même ont cherché à établir que cet os était . « l’analogue du marsupial, quoique les connexions fus- « sent ici tout à fait en défaut. Poursuivant plus loin leur idée, ces mêmes naturalistes ont dit que les os « marsupiaux eux-mêmes n'étaient que les analogues de 2 -(1) M.Serres n’aurait eu qu’à soupçonner que de même qu’on est parvenu à trouver un 0S cotyléal transitoire chez les marsu- piaux, on peut également découvrir chez les mêmes animaux un os inter-pubeal également transitoire, qui, d’après le principe des connexions (valable jusqu’à un certain point), doit s’effacer et disparaître plutôt que de quitter sa place entre les pubis, c’est-à- dire ses premières connexions, pour aller remplir d’autres fonc- tions dans un autre lieu, et revêtir le caractère d’os marsupial. On reconnaît ainsi l'inconvénient d’attacher trop d’importance au nombre et à l’existence des pièces osseuses , formées au con- fluent de plusieurs os, qui ne sont autre chose que des pièces transitoires ou permanentes plus ou moins irrégulières dans leur forme, c’est-à-dire des cartilages on des os wormiens, soit mé- dians impairs, soit latéraux et pairs. La vraie Die: ne &æ” De. à ces “À em enr 2) tance très-seco pè particulier à la pr ne des ectébtés. 86 RECHERCHES « la verge de quelques carnassiers , parce qu'il n’y en a « point dans celle de l’animal chez lequel on avait « trouvé d’abord ce petit os cotyloïdien : ils annoncçaient « par conséquent que les animaux qui ont un os de la « verge n’ont point d'os marsupiaux , ni d'os cotyloi- « diens, et réciproquement. Malheureusement pour la « théorie, cet os (lecotyléal) s’est trouvé dans les carnas- « siers, qui en portent un à la verge, et dans les mar- « supiaux eux-mêmes. Ainsi tombent toutes les con- « séquences que l’on a voulu tirer de ce fait. On a voulu « dans ces derniers temps comparer les os pubis des oi- « seaux aux os marsupiaux de certains mammifères ; « mais leur position au-devant des ischions, et leur con- « cours pour former avec eux et les iléons les cavités « cotyloïdes , ne permettent point d'adopter cette propo- « sition. » M. Carus considère les os marsupiaux comme des rudiments des portions sternales des côtes ventrales des crocodiles ; d’autres, qui ont cru voir, dans ces côtes ster- nales du ventre des crocodiles , des sortes d'intersections tendineuses ossifiées du RE droit abdominal, ont rangé l'os ee ts ces pièces osseuses abdomi- nales. - Meckel me: comp., [. li, P- 144) considère l'os marsupial « comme un indice de l'os abdominal et « du développement considérable du sternum abdominal « de quelques reptiles. » En résumant toutes les Opinions émises jusqu'à ce jour sur l'os marsupial, on voit facilement qu'on l'a cru tantôt l'analogue d'un os cotyléal et d’un os inter-pubéal, tantôt un indice d’un os pénial où de la verge, tantôt SUR LES MARSUPIAUX. s7 enfin une-côte abdominale ou un sternum abdominal. A joutonsmaintenant à ces considérations que M. Geof- froy Saint-Hilaire a considéré le pubis des oiseaux et celui des erocodiles comme un véritable os marsupial. Indiquons enfin que l’analogue de l'os cotyléal à l'é- paule ou la pièce paraglénale ( Dugès (1) ) pourrait aussi être considérée comme un os marsupial scapulaire. Mais ce serait la clavicule qui roprésenierai cet os Tags M. Desvignes (2). | Après cette indication succincte des assertions émis sur le caractère ostéologique de l’os que nous étudions ici comme caractéristique du bassin des mammifères didelphes et ornithodelphes, faisons remarquer le silence et la réserve de MM. Cuvier et de Blainville, et de la plupart des anatomistes positifs, à l’égard de cette déter- mination. ‘Cette tendance prétendue philosophique à trouver des analogies quand même, contraste évidemment avec la prudente réserve des sétoreiie fui, ayant observé un plus grand nombre de faits, ont eru cependant ne pou- voir en tirer aucune déduction générale et rationnelle, Peut-être aussi Cuvier et de Blainville, trop préoccupés de travaux zoologiques, n’ont point eu le temps de fixer leur attention sur une question problématique encore, dont la solution ne nous semble point trop difücile. Cette question , de même que toutes celles qu'on peut poser actuellement en anatomie comparée , a paru de- (1) Recherches sur l'ostéologie et la myologie des Batraciens. (2) Mémoire sur Vos marsupial de Pépaule , adressé à l'Acadé- mie des Sciences de Paris en 1833. 88 RECHERCHES puis longtemps à l’un de nous (1) susceptible d’être résolue d’après le principe culminant de la finalité phy- siologique bien défini, et d’après les principes secondai- res qui en découlent , savoir : les affinités de tissu, les cor- rélations des parties, les modifications de structure nécessitées par les modifications des fonctions. Or, si l’on établit préalablement que la structure d’une même partie d’un animal pourra varier dans de certaines limites, en raison des variations survenues dans les fonctions qu’elle remplit, ce qui est en rapport avec les mœurs connues de l’animal entier ; si l’on établit comme un fait positif que la fonction qui varie dans de certaines limites dans une même partie ne perd réellement rien de son importance, en raison de ce qu'un animal est au contraire parfaitement harmonisé avec les circonstances extérieures par l'effet de ces modifications survenues dans des fonctions locales ; si tout cela apparaît comme un fait général et constant nécessité par la loi uni- verselle de l’harmonisation des êtres , on doit réelle- ment considérer comme erronée l'opinion qui, se préoc- cupant du laxum des fonctions d’une partie donnée, ne sait point attribuer ce laxum des fonctions des parties à la finalité physiologique et éthicologique de l'animal en- tier, Sans celte préoccupation , les antifinalistes auraient au contraire interprété cette latitude de fonctions d’une même partie comme le moyen par lequel la nature pou- vait déployer dans certaines limites tout son pouvoir d’at- teindre aux mêmes fins avec des organes divers, où à (1) Voyez Journal des Progrès et institutions médicales, t. XIV, XV SUR LES MARSUPIAUX. 89 des fins diverses avec les mêmes organes. Or, aux yeux de tout esprit sévère, le but ou la fin sagement inter - prété doit avoir une valeur toujours supérieure à celle des moyens dont le choix et la combinaison ne sont jamais la pensée première. Le but évident, aux yeux de tout naturaliste philosophe, ayant toujours été et devant tou- jours être l'harmonisation générale des êtres animés au seiu des circonstances dans lesquelles ils sont appelés à vivre, doit être nécessairement la pensée première et toujours dominante; ce but, étant un fait général, constant, implique la variété, la diversité des moyens disposés suivant un ordre qui nécessite également les transitions ou les analogies et les oppositions ou les contrastes. Toute exagération des idées d’analogie et de contraste qui porte aux rêves d'unité ou d’identité et de multiplicité ou de diversité absolues, devient par cela même une né- gation du fait général de l'harmonie des êtres qui com- prend et nécessite tous les degrés de la comparabilité de ces êtres, c’est-à-dire les différences , les ressemblances et les équivalences. Il ressort naturellement de cet exposé succinct de nos idées que le but de tout organisme animal envisagé dans son intégralité doit être considéré, 1° comme un fait de finalité physiologique, lorsqu'on analyse cette finalité dans chaque partie , et 2° comme un fait de finalité éthi- cologique , lorsqu'on voit les rapports des usages de ces parties avec les mœurs d’un animal. Or, cette double finalité , ayant toujours été considérée , par tous les philosophes positifs de toutes les époques ; comme la plus haute manifestation de l’activité de la puissance créatrice, ne peut perdre de son importance 90 RECHERCHES qu'aux yeux de l'esprit qui se préoccupe trop préalable- ment de l’ordre et du choix des moyens, sans réfléchir que si le but et les fins voulues cessent un moment d’être présents à la pensée et d’y dominer, les moyens perdent aussitôt toute leur valeur réelle, établie par la puissance intellectuelle en vue d’une fin ou d’une conception de but, toujours antérieure à celle des moyens de l’atteindre. ILest donc évident que toute finalité zoologique est une conception antérieure, permanente et dominante d’une intelligence qui n’a plus qu'à créer, choisir, varier et adapter les moyens aux circonstances dans lesquelles elle doit se manifester en déployant toutes les richesses et tout le luxe d'organisation que permettent les lois de l’écono- mie animale, Or, ce sont ces lois de l’économie animale, méconnues en quelque sorte par les antifinalistes, qui font reconnaitre qu'une même partie pourra servir à la fois à plusieurs fins physiologiques, non-seulement dans un animal donné, mais encore dans toute la série animale; et dans toutes ces’variations de fonctions locales, il ne faut, voir que la diversité des moyens adaptés à la diversité des circon- stances-pour atteindre le même but final, seul invariable, avoué par tous les penseurs , c’est-à-dire la formation, la conservation des individus et des espèces, Après avoir suffisamment discuté l’importance de la finalité physiologique envisagée comme principe culmi- nant, on doit rechercher également l'importance du principe de l'unité de plan , auquel, comme moyen , OR ne doit assigner que le second rang. En dégageant cette autre question de tons les acces- soires nuageux dont on l'a entourée, on peut dire, au " SUR LES MARSUPIAUX. 91 point de vue anatomique et age qu'il faut d’a- bord distinguer trois cas, savoir: 1° celui où un organisme animal est homogène et sans forme arrêtée, sans canal intestinal; 2° un second cas , dans lequel l’animal , étant homogène dans toutes ses parties, offre cependant une forme et une cavité intestinale; 3° enfin un troisième cas, dans lequel les organismes animaux , devenant de plus en plus composés de parties diverses cbbtetttsgiais; offrent tantôt absence et tantôt existence de canal intestinal; et des formes bien arrêtées. Dans le premier cas, il n’y a pas lieu de rechercher un plan de structure qui n'apparait point encore. Dans le second , malgré l'homopgénéité de substance , l'animal offre le rudiment d’une enveloppe externe et celui d’une enveloppe interne, sans rien d’in- termédiaire , sans pouvoir même les bien différencier au- trement que par leur position. Enfin , dans le troisième cas , 1° l’enveloppe externe se dessine, se distingue bien mais elle peut tenir lieu d’enveloppe interne qui n Rs point encore , et elle renferme les rudiments d’un système organique enveloppé ; 2° l'enveloppe externe et l’ enveloppe interne très-bien caractérisées renfermentun système orga- nique intermédiaire enveloppé, dont les rayons pénètrent leurs couches des deux enveloppes. À ces notions simples se réduit, dans l’état actuel de la science, tout ce qu'on a pu die de plus positif sur l'unité du plan le plus général de la constitution animale. L'un de nous a proposé, en recherchant les modifica- tions de ce plan, traduites à l'extérieur par les formes du système solide de la série animale, de mettre à profit d’autres notions positives déjà introduites dans la science, en admettant 1° un plan squelettébral pour tous les-ani- 92 RECHERCHES maux articulés internes ou externes; 2° un plan testébral pour tous les animaux testacés, soit à test à coquilles, soit à test ambulacré; 3°un plan glomérébral pour tous les animaux agglomérés sur des polypiers ou des corps spongieux produits par leur organisme. La diversité se manifeste encore plus dans cette étude ou recherche des plans effectifs , et l’on voit que le plan commun aux animaux articulés ne consiste que dans certaines correspondances du système solide, et qu'ilya réellement deux unités de plan bien évidentes, l’une pour tous les vertébrés, l’autre pour tous les articulés externes , ou les sternébrés. Nous croyons pouvoir établir aussi qu'il y a encore 1° deux unités de plan dans les ani- maux testacés ou testébrés, savoir : l’un pour les mol- lusques ou conchylibrés, l’autre pour les échinodermes : ou les échinibrés ; 2° deux autres unités de plan, l’une pour les animaux polypibrés ou à polypier, l’autre pour les spongilibrés. ni jus À is 2 ++ : à succincte des plans d'organisation qu'on peut rapporter au système solide des animaux, il nous importe seulement ici de donner un aperçu du plan vertébral, c'est-à-dire de l'unité réelle de plan admise et démontrable à l'égard des animaux verté- brés. Or, dans ce plan d'organisation , où l’on trouve une en- veloppe externe , une enveloppe interne et un système en- veloppé, le système solide cutané ou la peau, le système aponévrotique sous-cutané et le système solide du sque- lette circonscrivent nettement des espaces pour renfer- mer toutes les parties molles plus où moins importantes. Nous n'entrerons pas dans les développements relatifs à SUR LES MARSUPIAUX. 93 la description de ces espaces (1). Nous devons nous bor- ner à signaler ici celui connu sous le nom de cavité ab- dominale et de bassin ou pelvis, parce que c’est dans l'épaisseur des parties molles de l’abdomen et au-dessus du pubis que se trouve l'os dont la signification nous Paper Or, pour établir rationnell t ignification, l’un de nous a avancé et démontré qu’une partie palide de l'appareil locomoteur peut exister aux trois degrés de densité fibreuse, cartilagineuse ou osseuse , sans perdre son caractère anatomique, malgré leurs variations phy- siologiques ; et en se fondant sur cette vérité, il se croit suffisamment autorisé par un grand nombre de faits à proposer les distinctions suivantes, qui lui semblent Ft à dissiper un grand nombre d'erreurs commises jusqu’à ce jour dans l’anatomie philosophique du que lette des vertébrés. Les rtss Or, par caractère anatomique d'une partie quelcon- que de l'organisme des vertébrés, construit sur le plan mammalogique, il faut entendre l'existence, la nature tissulaire et la situation de cette partie, et ses connexions avec les parties voisines. Ce principe étant établi, nous pouvons passer à r exposé des distinctions qui nous semblent propres à éclairer la question de la signification des parties osseuses, cartilagi- neuses et fibreuses, en partant du point de vue le plus usuel. Dans notre manière de voir en squelettologie compa- : 4 (1) Voyez Essai sur la théorie du squelette des vertébrés, Journal des Progrès , t. XIV et XV. gi RECHERCHES rée, il convient de ne pas fixer rigoureusement ce qu'on doit entendre par une sorte d’individualité osseuse ou cartilagineuse, parce que les exigences physiologiques qui nécessitent plus où moins de solidité ou de mobilité dans les diverses régions où dans les mêmes régions étudiées dans toute la série des vertébrés, ne permettent point une composition uniforme dans ce qu’on nomme un os en général et un groupe naturel d'os, tel qu’un seg- ment vertébral ou crânien, etc. Cette première règle étant posée , il faut encore con- stater que ce qu'on nomme un os en général. pourra se développer soit par un seul, par deux, par trois, soit par quatre ou plus de quatre points d’ossification, Tout en admettant donc l'utilité d’attacher une importance scientifique aux idées générales de diaphyse, épiphy se et apophyse, auxquelles il convient de joindre la notion d'interphyse comme synonyme d'os wormien, il faut bien se garder de les exagérer, puisque la subordination des os aux puissances musculaires et aux diverses finalités physiologiques auxquelles ils sont employés nécessite de nombreuses variations, qui n’ont point encore été suffi- samment prés pär les ostéogénistes, qui se sont trop hâtés de des lois à ce sujet. + L'inconvénient d’ attacher trop d'importance 1° à l'in- dividualité osseuse, 2° au développement diconique, c’est- à-dire diaphysaire et doublement épiphysaire, est facile à reconnaitre lorsque l’on constate le laxum de texture scléreuse qu'on observe dans une même pièce osseuse , soit la clavicule, soit la voûte rt ce à etc. Or, le même nd t É fonctions des parois SR ax et érriel au mécanisme SUR LES MARSUPIAUX. 95 de l'accouchement plus ou moins précoce des marsupiaux, se manifeste dans le pourtour de l'anneau inguinal ou sus- pubien des mammifères en général, quiest traversé par le cordon testiculaire ou par le ligament rond de l'utérus ; et los marsupial se montre, aux yéux de tout esprit non préoccupé d'idées générales préconçues , comme occupant la même place que le pilier interne de cet anneau, qui n’est autre chose qu’une portion du tendon inférieur du mus- cle grand oblique de l'abdomen. Il ne s'agit donc plus que de démontrer si sen portions aponévyrotiques et tendineuses des muscles sont susceptibles de se présenter normalement à l’état osseux dans divers animaux. On sait déjà que les os de plusieurs vertébrés inférieurs persistent à l’état cartilagineux. On sait encore que les os des mammifères qui tendent à dis- paraitre se montrent en quelque sorte à l’état fibreux (c'est ce qu'on voit très-bien dans les clavieules rudimen- taires des quadrupèdes sub et non claviculés). On peut donc conclure que les pièces solides du squelette peuvent exister à divers degrés de-développement et de solidité, aux trois degrés de texture scléreuse, c’est-à-dire aux états fibreux, cartilagineux et osseux. On sait encore que les parties fibreuses des muscles, savoir les tendons ou cordes tendineuses, les sh et les raphés aponévrotiques, présentent points d’ossification ou de cartilaginification désignés sous les noms d’ostéides où de sésamoïdes, et c'est dans cette catégorie qu'on a cru devoir ranger 1° les tendons ossi- fiés des oiseaux et les ossicules des poissons , qui sont de vrais os longs tenant lieu de tendons ; 2° les points d’ossi- fication plus ou moins avancée ou les os irréguliers qu'on 96 RECHERCHES trouve dans les raphés aponévrotiques inter-musculaires. Mais on a négligé à tort d'y comprendre les parties os- seuses qui occupent la place de certaines aponévroses temporales. En désignant ici tous les os du squelette des vertébrés proprement dits sous le nom d'os squelettiens , nous les différencions avec raison de ceux qu’on trouve dans les muscles , et que nous proposons d'appeler os musculiens ; et ces derniers nous paraissent devoir étre subdivisés en 0$ tendiniens , os aponévrosiens et os raphéiens. Les os tendiniens sont ceux qu'on nomme générale- ment sésamoïides ou ostéides. Les os aponévrosiens et raphéiens ont été jusqu’à ce jour confondus avec ceux du squelette, avec lesquels ils tendent à se confondre ou s'unir plus ou moins. C’est surtout dans le cas de détermination de ces os qu'on voit l'abus d’attacher trop d'importance aux prétendues lois d'ostéogénie, qu'on trouve en défaut à chaque pas dans ‘étude spéciale des os. À ces os développés dans l'épaisseur des parties fibreuses des muscles , ou occupant la même place dans l'organisme que ces parties fibreuses, il faut joindre 1° toutes les pièces cartilagineuses et osseuses qui se dé- veloppent normalement dans les parties fibreuses des or- ganes sensoriaux , tutaminaux et colligiaux des appareils de sensation; 2° tous les cartilages ou les os existants normalement dans les organes viscéraux qui servent à l'ingestion, au séjour et à l'égestion des substances gazeu- ses , liquides ou solides, qui parcourent ces voies intesti- nales; et 3° enfin toutes les pièces cartilagineuses ou osseuses qui se développent dans les enveloppes des SUR LES MARSUPIAUX. 97 organes vivificateurs vasculaires ou nerveux, disposés sous forme de centres, de rayons arborescents, et de capillaires formant des réseaux ou une trame caverneuse disposée en organes érectiles. Si l’on joint enfin à ces os ou cartilages du squelette des muscles ; à ceux des sens, des viscères et des organes vi- vificateurs vasculaires et nerveux , tous les os et cartilages formés dans l'épaisseur de la peau externe, on parvient à constituer l’ensemble de toutes les parties solides dévelop- pées dans le tissu fibreux des animaux vertébrés , et lon forme ainsi des groupements naturels de tous les os ou cartilages caractérisés d’après leur situation, ce que l’un de nous a démontré scientifiquement , c’est-à-dire d’après des principes, dans ses recherches sur le systèmes cléreux des vertébrés et sur la théorie du squelette de ces ani- maux. Or, du moment où l’on peut constater que les parties solides appartenant au squelette, aux sens, à la peau, aux viscères et aux organes vasculaires ou nerveux, Ep exister aux trois degrés de texture et de dureté qu'on spécifie ordinairement par les noms de parties fibreuses , cartilagineuses et osseuses , et du moment où l’une de ces parties occupant la même place dans toute la série mam- malogique se présente, selon la diversité de ses usages, à l'état fibreux ou osseux, il devient évident qu’une pièce osseuse (soit ici l'os marsupial) pourra occuper la place de la totalité ou d’une portion du tendon du muscle grand oblique qui s'élève sur le pubis. Il nous paraît ici très-opportun de signaler la lame os- seuse qui dans l’échidné remplace l’aponévrose externe du muscle crotaphite ou temporal , et l'espèce de’ pont osseux Zool. 1'e Partie. g 98 RECHERCHES qui unit l’arcade Zygomalique à l'os squammeux chez l'ornithorhynque. Ce pont osseux qui recouvre une portion du muscle temporal nous semble étre une portion de l'aponévrose externe de ce muscle ; et cette portion existe normalement et primordialement à l’état osseux dans l’ornithorhynque. À ces exemples , que nous four- nissent les Marsupiaux , de portions osseuses diverses tenant la place de parties ordinairement fibreuses ; nous pourrions en joindre un plus grand nombre d’autres ob- servables dans toute la série des vertébrés; mais nous craindrions de nous trop éloigner de notre but, qui doit être d’assigner, d’après. des principes , la signification scientifique de los marsupial. En spécifiant chaque os ou chaque cartilage permanent par un nom tiré de sa situation dans les diverses parties du squelette et de la peau , et dans les divers organes des autres appareils, on reconnait facilement qu’on doit s’at- tacher à ne pas rapporter au squelette toutes les pièces osseuses ou. les cartilages permanents situés dans d’autres organes, el réciproquement à ne point considérer des car- tilages transitoires du squelette comme-des analogues des os ou des cartilages qui appartiennent aux muscles , AUX sens, aux viscères, aux organes vasculaires et nerveux , et à la peau. | Il faut aussi admettre les cas dans lesquels il y a 1° fu- sion primordiale ou consécutive de ces diverses sortes d'os, ainsi qu'on le voit dans l'union intime de la tente os- seuse du cervelet des carnassiers au pariétal ; de la voûte osseuse temporale au pariétal , etc. ; 2° distinction perma- nente des parties d’un os en base ou diaphyse,eten d’autres plus ou moins saillantes ; tantôt épiphyses et tantôt apo- Fe SUR LES MARSUPIAUX. "99 physes, selon les diverses espèces ; 3° enfin séparation plus ou moins permanente d’une portion osseuse dite os wor- mien normal (os unguis ou lacrymal), ou accidente. Or, les os cotyloïdiens et inter-pubiens ne sont rien autre chose que des cartilages wormiens temporaires situés entre deux outrois os, et diffèrent tellement sous ce rapport d’un os occupant la place d’un tendon, qu’on a de la peine à concevoir comment le principe des connexions ,; valable dans cette appréciation , a pu être violé, et commenton. y a substitué le principe de la fixité du nombre des os, qui ne peut être valable que dans des limites bien plus étroites. Il n'est pas inutile de faire remarquer qu'à la caracté- risation anatomique la plus générale des os ou des carti- lages, dés vertébrés d’après leur situation , il faut joindre l fie did DR FR e £ J LR | Läg ; Mes. Aa TPE servant de point d'appui ou d'insertion fixe aux muscles ; 2° comme levier ou point d'insertion mo- bile; et 3° comme formant des enveloppes ou des parois solides appropriées à diverses fonctions qui exigent plus où moins de mobilité ou d’immobilité. À la notion de cette signification physiologique des os et des cartilages permanents, joignons encore celle du remplacement de ces parties solides par des parties fibreu- ses qui fonctionnent à peu près de la même manière , et on sera porté naturellement à admettre la réciproque , c'est-à-dire l'existence de pièces osseuses ou cartilagi- neuses tenant lieu et occupant la place de tendons, d’a- ponévroses , de raphés, etc. , etc. Toutes les pièces solides de l'organisme des vertébrés Ayant reçu 1° une signification anatomique basée sur leur 100 RECHERCHES nature scléreuse et sur leur situation dans tel ou tel autre organe des divers autres appareils; 2° une signification physiologique générale, facile à démontrer dans chaque organe spécial dont elle fait partie, nous pouvons essayer d’assigner maintenant à l’os marsupial une caractérisation scientifique qui puisse être invariable, puisqu'elle doit comprendre l’ensemble de tous les points de vue sous les- quels on peut et on doit l'envisager d’après des principes préalablement discutés. Or, l'os marsupial, dans les animaux qui en sont pour- vus, tenant lieu du pilier interne qui résulte de la bifurca- tion du tendon inférieur du muscle oblique externe de l'abdomen, doit être considéré comme un os tendinien pair et prépubial , c’est-à-dire situé en avant du pubis des animaux marsupiaux, considérés dans leur station horizontale sur les quatre pieds. Cette qualification d’os tendinien indique qu'il ne peut avoir d’analogie avec aucun autre os ou cartilage tempo- rain plus ou moins transitoire du squelette, et les déno- minations d'os tendinien pair, ou latéral et prépubial , le distinguent suffisamment de Zos ou du cartilage raphéien impair médian et prépubial du bassin des salamandres et des tritons. se | Pour achever de prouver que l'os marsupial est vrai- ment l’analogue du pilier tendineux interne de l'anneau inguinal ; il nous suffit de faire remarquer que, dans tous les animaux didelphes et embryopares, dont les testicules sortent de l'abdomen et restent à l'extérieur de cette ca- vité dans une bourse scrotale , l'os marsupial forme le bord interne de l'anneau inguinal, occupé par le cordon testiculaire , et que les rapports des muscles abdominaux, ‘SUR LES MARSUPIAUX. 101 des vaisseaux et des nerfs du canal inguinal et de la paroi abdominale, avec l’osmarsupial, sont absolument les mémes qu'avec le pilier interne tendineux de l’anneau inguinal des mammifères monodelphes. Or, on doit distinguer les mammifères monodelphes en trois grands groupes sous ce rapport, savoir : 1° ceux dont les testicules sortent de l'abdomen et n’y rentrent plus ; 2° ceux dont les testicules sortent de l'abdomen et y rentrent pendant la saison des amours; 3°enfin, ceux dont les testicules restent toute la vie dans la cavité abdo- minale. Les mêmes distinctions sont peut-être applicables aux animaux marsupiaux ; cependant , dans l’état actuel de la science mammalogique, nous ne pouvons les différencier qu'en ceux dont les testicules sortent de l'abdomen et n’y rentrent pas ( toute la sous-classe des didelphes ), et ceux dont les testicules ne sortent jamais du bas-ventre; c’est le cas des ornithodelphes, ss Ces distinctions étant faites à l'égard des mâles, il faut y joindre la considération de l'existence des ligaments ronds de l'utérus, qui descendent par le canal inguinal chez les femelles et vont, au delà de l'anneau inguinal , se terminer dans les lèvres de la vulve. En ayant égard à toutes ces données anatomiques, on reconnaitra sans peine dans quels animaux il y a existence ou absence d’un canal et d’un anneau inguinal circonserit par deux piliers tendineux, et le cas d'absence de cet anneau ne détruit point l’analogie des portions du muscle grand oblique qui viennent s'insérer sur le pubis avec les piliers de l'añ- neau dans les espèces où il existe, ” D'ailleurs , si l'on argumentait contre notre manière 102 RECHERCHES de voir, en avançant que, du moment où l'anneau ingui- nal manque dans les ornithodelphes, les deux piliers doi- vent aussi ne pas exister dans ce cas, l'os marsupial ne pourrait être considéré comme l’analogue d’un pilier in- terne, nous répondrions à cette assertion que, nonobs- tant l'absence de l'anneau inguinal, la portion tendineuse du grand oblique, dirigée vers la symphyse du pubis, n'en existe pas moins; qu’elle est, au contraire , très-dé- veloppée, ainsi qu’on peut s’en convaincre par la descrip- tion qui en a été faite par Meckel : « Margo internus « (musculi obliqui externi) in tendinem abit satis latum, « margine inferiore ossis marsupialis margini superiori « insertum, margine interno , pectorali infero tecto , in « Linea mediana cognomini unitum annuli inguinalis « vestigium nullum. » La seule différence à constaterici consiste en ce que la portion inférieure de ce tendon, qui aurait dû se bifurquer et s'implanter par deux piliers sur le pubis , se trouve ici simple et représentée par la pièce osseuse appelée os marsupial. Il faut encore bien établir que telos, tenant lieu d’une portion de tendon, n’est point un tendon ossifié semblable à ceux des oiseaux, et qu’on ne peut le comparer qu'aux ossicules des poissons, tenant aussi lieu de tendons. Les ossicules et les os marsuplaux, comme os tendiniens , Sont primordialement osseux, et diffèrent, sous ce rapport , des tendons ossifiés, qui sont primordialement fibreux. Parmi les opinions des anatomistes qui dans ces der- niers temps ont recherché l’'analogue ou les vestiges de los marsupial dans le bassin des autres mammifères, et l'on pourrait ajouter des autres vertébrés, nous devons prendre en considération celle de Meckel, quiest fondée sur SUR LES MARSUPIAUX. 103 une observation et une détermination de Béclard, relative - ment à un noyau osseux qu'on rencontre quelquefois au- dessus et de chaque côté de la symphyse du pubis de l'homme. L'opinion de Meckel et la remarque de Béclard rela- tive à la considération de l'os marsupial comme une partie apophysaire de l'os pubis, se trouvent consignées dans le passage suivant : Os enim marsupiale nonnisi partem esse ossi pubis et quidem illam regionem quæ tuberculo respondet, jam insertio reliquorum abdominis musculorum præcipuè obliqui externi suadet. Accedit CI. Beclardi observatio nuclei ossei propriè in häc re- gtone in homine , præsertim in feminé , nonnunquan observandi interdüm per omnem vitam mobili nexu reliquo ossi juncti, quem ingeniosissimé pro ossis mar- supialis rudimento habet.( Anatomie de he — que, page 19.) “is Cette ser imporante de Béclard nous semble bien plus propre à faire considérer l'os marsupial comme un noyau osseux tendinien propre au tendon ou pilier interne de l'oblique externe de l'abdomen, qu’à faire assigner à ce noyau osseux le caractère d’une portion du pubis qui serait épiphysaire de l'angle de cet os. Au reste, dans ces observations de signification ostéologique, il faut avoir égard à l’entre-croisement des fibres des deux piliers internes du muscle grand oblique au-devant de la symphyse ,-et bien déterminer la situation de ce noyau , soit dans l'épaisseur des fibres du pilier interne, soit immédiatement au-dessus de l'angle du pubis , et distin- guer les cas dans lesquels ce noyau est mobile et ceux dans lesquels il est soudé au corps du pubis. 104 RECHERCHES C'est ici le cas de faire remarquer que, selon les usages d’une pièce osseuse, elle pourrait avoir tantôt le caractère apophysaire ou épiphysaire, tantôt être un noyau osseux tendinien ou un os sésamoïde, et tantôt enfin revêtir net- tement la signification d’un os vice-tendinien, c’est-à- dire tenant lieu d’un tendon;et c’est ce qui a lieu à l'égard de los marsupial. L'os marsupial n'appartient donc ni au squelette , ni à Ja peau , ni aux sens, niaux viscères, et ne peut être rat- taché à des organes vasculaires ou nerveux. On peut cons- _tater encore qu'il n’est ni un os aponévrosien, c’est-à- dire développé dans une aponévrose , ni un os raphéien, c'est-à-dire situé dans un raphé, et l’on arrive ainsi à conclure , par voie d'exclusion, qu'il ne peut être qu'un os tendinien , et qu'il est spécialisé dans sa forme et dans ses usages pour tenir lieu d’une portion du tendonsimple ou bifurqué du muscle grand oblique de l'abdomen. On observe en effet que, dans les marsupiaux didel- phes, c'est-à-dire à bourse mammaire, évidente ou ves- tigiaire , l'anneau inguinal qui laisse passer le cordon tes- ticulaire chez les mâles, et le vestige du ligament rond chez les femelles , offre évidemment deux piliers formant les côtés de cet anneau. De ces deux piliers, l’externe est fibreux comme chez les mammifères monodelphes, et l'interne est représenté par l’os marsupial. Il serait inexact de dire que le pilier interne existait primitivement à l’état tendineux, et que v’est.en s’ossifiant qu'il s’est constitué os marsupial. On pourrait interpréter le fait de cette ma- nière , si l'os marsupial était uni, par continuité de subs- lance osseuse où fibreuse , au bord supérieur du pubis ; mais attendu qu'il n'est que contigu à cet os au moyen de SUR LES MARSUPIAUX. 105 surfaces articulaires mobiles , et que, dès son apparition, il se montre à l’état osseux, on en doit conclure qu'il n’est et ne saurait être autre chose qu’un os tendinien, c’est-à-dire suppléant de la totalité et d’une portion du tendon du grand oblique. A ce sujet, il faut établir encore que, dans un mam- mifère didelphe dont les testicules sortent de l’abdomen , l'os marsupial , représentant du pilier interne tendineux du muscle grand oblique de l’abdomen des mammifères monodelphes, existe avec un pilier externe réellement tendineux, tandis que dans les mammifères monotrèmes ou ornithodelphes, chez lesquels les testicules sont tou- jours renfermés dans l'abdomen , ce pilier externe tendi- neux n'existe point, parce que l’anneau inguinal manque : et cependant l'os marsupial se continue avec le tendon unique et non bifurqué par lequel se termine en dedans le muscle grand oblique de l'abdomen; ce qui a déjà été in- diqué par Meckel dans son Anatomie de l’ornithorhynque. Nous n'avons besoin que d'indiquer ici les modifica- tions qu’éprouve la portion postérieure du muscle grand oblique de l'abdomen des mammifères en général ; ces modifications sont nécessairement subordonnées : 1° à la manière dont ce muscle est disposé pour permettre la sortie des testicules , ou s'opposer à cette sortie , et 2° au genre de locomotion terrestre, aérienne ou aquatique, surtout dans ceux qui, comme les cétacés et les lamen- tins, sont dépourvus de membres postérieurs , et n’of- frent que quelques vestiges de l’os coxal. Après avoir démontré que l’os marsupial est, dès son origine , un os pair, long, plat et vice-tendinien, nous de- vons décrire succinctement son genre de connexion ar- 106 RECHERCHES ticulaire avec le bassin. Nous devons toutefois faire re- marquer que la situation fixe et constante de cet os, en avant et de chaque côté de la symphyse du pubis , aurait dû servir de base aux déterminations, car ce sont les usages auxquels cet os est affecté qui ont nécessité sa connexion et sa mobilité sur le bassin. ? Cette articulation de l’os marsupial avec le pubis se fait au moyen d’une facette convexe et elliptique, située au côté interne de la base ou bord inférieur de l'os marsu- pial, et reçue dans une cavité articulaire, de forme cor- respondante, placée en dedans du bord supérieur de la portion horizontale du pubis. Ces deux facettes sont encroûtées d’un cartilage mince et revêtues d’une syno- viale simple. Des fibres ligamenteuses , Situées sur le pourtour de ces deux faces articulaires, forment une sorte de capsule ellipsoïde dont les bandes antérieure et posté- rieure sont minces et renforcées par les fibres tendineuses des muscles nombreux insérés sur l'os marsupial , tan- dis que les fibres ligamenteuses du côté interne , confon- dues avec les deux bandes précédentes, forment un fais- ceau ou liÿament interne, et que celles du côté externe , également unies aux fibres des deux bandes , sont dispo- sées en un faisceau large qui unit le reste du bord infé- rieur de l'os marsupial à la crête du bord supérieur du pubis, qui se prolonge jusqu’à l’épine de cet os. Cette ar- tieulation est encore fortifiée en dehors par une expansion aponévrotique des muscles de l'abdomen, qui vient se fixer au bord postérieur de l'os marsupial, près de la base de cet os. Cette sorte de ligament aponévrotique est sur- tout très-marquée dans les kanguroos. Tel est le mode d'articulation de l'os marsupial que nous avons pu ob- SUR LES MARSUPIAUX. 107 server et disséquer dans l’ornithorhynque seulement. Cette articulation permet des mouvements de l'os mar- supial sur le pubis , très-étendus en bas et en dehors, en haut et en dedans , ce qui permet l’ampliation ou le resser- rement de la cavité abdominale , tandis que les mouve- ments de cet os, qui le rapprocheraient de son semblable, sont rès-bornés. + se. Lit LE la signi- fication avétiique de l'os improprement nommé märsu- pial, et ses connexions avec un os du squelette, il nous reste à en désigner le rôle physiologique , et ce rôle peut et doit être interprété : 1° par rapport aux muscles et aux parois de l'abdomen ; 2° par rapport aux muscles de la cuisse. L'os marsupial nous semble devoir être considéré comme un puissant auxiliaire des muscles obliques , trans- verse, droit et pyramidal ou triangulaire de l'abdomen, en ce sens qu'il fournit aux uns un point d'appui solide , quirend plus énergique la constriction de la cavité abdo- minale pendant les efforts musculaires qu’exige la partu- rition normalement précoce des marsupiaux didelphes. Cette opinion est celle professée par M. de Blainville. Nous devons faire remarquer que la constriction ou le rétrécissement considérable de la cavité abdominale de tous les animaux marsupiaux didel phes et ornithodelphes, est une condition physiologique indispensable dans l’acte de laccouplement , de la parturition viviparique, ‘et dans celui de lexcrétion urinaire, pour porter en dehors le pénis et les orifices des organes génito-urinaires, en re- tournant plus ou moins, comme un doigt de gant, le canal urétro-sexuel, ou le vestibule commun aux ee reils génital et urinaire. _108 RECHERCHES Les seuls mouvements en bas et en haut que permet l’ar- ticulation de los marsupial avec le pubis favorisent donc l'expansion de la cavité abd le pendant le relâchement des muscles de ses parois, et le rétrécissement de cette cavité pendant la contraction de ces muscles. En outre de ces usages par rapport à l'abdomen, l'os marsupial , fournissant à sa base des points nombreux d'insertion au muscle droit interne de la cuisse, doit être considéré d’a- bord comme un point fixe, lorsque ce dernier muscle agit sur le fémur , et réciproquement le muscle droit interne doit être considéré comme abaisseur de l'os marsupial, et comme favorisant sous ce rapport la dilatation de l'ab- domen. Enfin , l'os marsupial peut aussi être considéré comme auxiliaire de l'appareil mammaire , soit en contribuant à former un plan solide auquel adhèrent fortement les mamelles , ainsi que l’a proposé M. Gervais, soit en formant, dans les marsupiaux à bourse, une poulie de renvoi aux fibres du muscle crémaster, qui vont se rendre à la bourse chez les femelles, etau scrotum chez les mâles. Il résulte donc de cet examen rapide des usages de l'os marsupial, qu’il est principalement destiné à augmenter les efforts des muscles de l'abdomen qui rétrécissent cette cavité pendant la parturition, l'accouplement et l’excrétion urinaire et fécale , et qu'il facilite en outre, comme poulie de renvoi, la contraction des fibres du muscle crémaster, qui se rend à la partie inférieure de la bourse chez les fe- melles, et au scrotum chez les mâles, En raison de ses con- nexions avec la peau de l’intérieur de la bourse, au moyen d'un tissu cellulaire plus ou moins lâche, il nous parait très-peu propre à fournir insertion à la base de celles des, SUR LES MARSUPIAUX. 109 glandes mammaires qui sont situées sur sa face infé- rieure. L'étude comparative de l'os marsupial dans la série des mammifères qui en sont pourvus , pourra peut-être four- nie un jour des caractères différentiels utiles , soiten zoo- logie, soit en squelettologie comparée ; mais, dans l’état actuel de la science, on ne pourrait faire avec fruit un travail sur ce sujet, attendu que les squelettes de mar- supiaux conservés dans nos musées ne sont ni assez nombreux , ni assez convenablement préparés et annotés pour fournir les éléments nécessaires. De plus, les ani- maux marsupiaux didelphes et ornithodelphes sont en- core assez rares pour qu'on puisse en faire le sacrifice dans ce seul but. Quoique nous soyons portés à croire qu’on pourra sai- sir des nuances différentielles dans la forme et les pro- portions de l'os marsupial , étudié comparativement dans toute la série des espèces de mammifères didelphes et or- nithodelphes, et dans les deux sexes, nous ne pouvons ici indiquer même les principales différences qui doivent exister dans les groupes de la sous-classe des didelphes qui correspondent aux quadrumanes (Sarigues, Phalan- gers), aux carnassiers (Dasyures, Thylacines) et aux ron- geurs (Phascolomes) de la sous-classe des monodelphes ; car l'os marsupial, d'après cet examen comparatif, sera trouvé ou presque fixe dans sa forme et ses proportions, ou plus ou moins modifié dans ces deux caractères, en raison des différences de mœurs et du genre de locomo- tion de ces animaux. Les deux principaux genres de mammifères qui for- ment la sous-classe des ornithodelphes peuvent égale- 110 RECHERCHES ment offrir des différences dans leur os marsupial, en raison de leur genre de vie, l’un (l'Échidné) étant terrestre et fouisseur, et l’autre (l'Ornithorhynque) aquatique et nageur. Ce qui nous porte à soupconner l'existence de ces caractères différentiels, c’est que l’un de nous a eu fré- quemment loccasion de trouver dans la ligne blanche de divers mammifères monodelphes des DOYaux OU Corps durs qu’on aurait pris pour de petits os, à en juger par le simple contact. Mais la dissection démontrait en- suite que ces noyaux , d'apparence osseuse, n'étaient rien autre chose que des nodosités et des entrelacements très- serrés de fibres tendineuses ; et, dans un autre cas, M. de Blainville, disséquant un tigre, vit sur cetanimal un noyau d'apparence osseuse dans le voisinage de l’anneau ingui- nal, Ce noyau était placé dans un point où les fibres ten- dineuses du pilier interne inguinal s’entre-croisaient avec celles du tendon du muscle droit interne crural. Au premier abord, on aurait pu croire à l'existence d’un os marsupial à l'état de vestiges chez le tigre ; mais en dissé- quant le noyau d'apparence osseuse , il fut facile de con- siater qu'il ne consistait qu’en un amas de fibres tendi- neuses très-serrées, : : En admettant que les corps durs tendineux existent normalement dans l'épaisseur des tendons de quelques muscles chez des mammifères monodelphes sauteurs très- véloces, et en étudiant comparativement les différences des entre-croisements tendineux dans le voisinage de l’an- neau inguinal de ces animaux, On trouvera nécessaire- ment qu'elles se rapportent plus ou moins au genre de la locomotion exécutée par le membre postérieur. À cet effet, nous croyons devoir signaler ici que l'os st SUR LES MARSUPIAUX. 111 marsupial, considéré l cle grand oblique de l'abdomen et non au squelette , doit être rapproché de ces nodosités tendineuses situées dans le voisinage de l'anneau inguinal , en admettant que ces | corps durs d'apparence osseuse ont une existence nor- male dans certaines espèces de mammifères monodelphes, Mais puisque nous manquons jusqu’à ce jour d’obser- valions directes sur ce point , qui est encore à déterminer, nous devons simplement indiquer son importance. Nous rattaché au mus- pensons que les différences de los marsupial des didel- phes et des ornithodelphes, considéré dans ses usages re- lativement aux muscles de la cuisse et à la locomotion par le membre postérieur, ne doivent être que très-secon- daires. © Il nous a semblé que los marsupial, dans toute la sous-classe des didelphes, est proportionnellement plus petit et moins large que dans la sous-classe des ornitho- delphes ; ce qui porte à penser que le mécanisme de l’ex- pulsion des petits de l'Échidné et de lOrnithorhynque consiste en une constriction plus grande des parois de l’ab- domen que celle qui concourt à l'avortement normal des mammifères didelphes (Voyez dans la PI. IV, lig. 2 et 3, les différences des proportions de l'os marsupial mm, dans le kanguroo et chez l'ornithorhynque. ) Cet os marsupial, plus grand dans un mammifère or- nithodelphe, indique-t-il que, dans ces animaux, l’avorte- ment normal étant moins précoce, l'expulsion d’un petit plus volumineux que celui d'un mammifère didel- phe exige une constriction plus considérable de la cavité abdominale, opérée par des muscles plus forts, et acerue par la pression d'une lame osseuse plus large? 112 RECHERCHES C’est là ce que l'observation directe des mœurs doit nous apprendre, en comparant les volumes respectifs des petits naissants des mammifères didelphes et des ornithodelphes; ce qui n’a point encore été fait. On peut seulement cons- tater , dans l’état actuel de la science , que le muscle trian- gulaire ou pyramidal de l'abdomen de l’'Échidné et de l'Ornithorhynqueest inséré sur un os marsupial pluslarge, etqu'il est plus fort et plus grand que le même muscle chez les mammifères didelphes , dont l'os marsupial est en général plus faible relativement. Le volume respectif du muscle droit interne de la cuisse, qui s'implante sur la base et le bord externe de l’os marsupial dans tous les didelphes et les ornithodelphes, nous a paru offrir une différence moins marquée. Ce muscle est cependant plus grand relativement dans les ornithodelphes que dans les mammifères didelphes. Nous n'avons plus qu’à ajouter ici qu'en outre de ce volume plus considérable de los marsupial et des muscles qui s’y implantent, les ornitho- delphes présentent encore un élargissement des cartilages de la base du thorax et un muscle pectoral très-grand, qui s'étend jusqu’auprès de l'os marsupial, ce qui nous pa- raît être en rapport avec la force plus grande de constric- tion pour l'expulsion des pit, et pour les autres actes de la génération. Nous bornons là ces considérations anatomiques et physiologiques sur l'os marsupial , envisagé dans toute la série des mammifères , qui, étant de moins en moins vi- vipares , forment la transition naturelle des mammifères monodelphes aux oiseaux. Il nous suffit d’avoir établi les principes de la signification de cet os, eue avoir essayé de ni lorsque les squelettes d ifères, qui 7. SUR LES MARSUPIAUX. 113 en sont pourvus seront préparés convenablement, en ayant égard à l’âge, au sexe et aux espèces, on pourra trouver des différences zoologiques en rapport avec la partie des mœurs qui à trait à la parturition , à l’accouplement et à la locomotion. Ne pouvant et ne devant point nous attacher à démon- trer ici qu'aucun os connu de l'épaule (omoplate, cora- coïde et clavicule) ne peutet ne doit point être consi- déré comme un analogue de l'os marsupial du bassin ou de la hanche , nous mettons seulement sous les yeux les figures 5, 4, 3, pl. 4, qui représentent : 1° une portion de l'épaule de l’homme ; 2° une épaule osseuse d’ornithorhyn- que ; et 3° une épaule osseuse d'oiseau. A l’aide de l’ex- plication de ces figures, on pourra facilement étudier les analogies rationnelles entre les os de la hanche et ceux de l'épaule. Ne pouvant de même entrer dans les développements très-étendus qu’exigerait la comparaison des bassins des mammifères monodelphes, didelphes et ornithodelphes entre eux et avec les bassins des vertébrés ovipares , nous nous bornons à signaler dans les figures 2, 1 de la pl. 4, les particularités des os coxaux des ornithodelphes comparés à ceux des didelphes. Dans l’énumération des parties osseuses qu’on a con- sidérées comme des analogues de l'os marsupial, nous avons négligé à dessein l’os cloacal , découvert par M.Coc- teau, qui l’a ainsi nommé, dans le bassin de quelques sau- riens, parce que cet os n’a point été et ne peut être con- sidéré comme un analogue de l'os marsupial. Nous nous sommes assuré de l'existence de l'os cloacal dans le bassin du lézard vert occellé , dans celui du ci Zool. 1e Partie. 114 RECHERCHES vulgaris; et nous soc cet os, qui est articulé par sa hoc ñvan L EE : , comme un 6s raphéien, c’est-à- dire comme formant un raphé osseux commun aux deux muscles placés dans l'épaisseur de la lèvre an- térieure du cloaque : l'os cloacal forme en effet un raphé intermusculaire, étendu depuis la symphyse ischiatique jusqu’au milieu de la lèvre antérieure du cloaque. Attendu que les os de l'épaule des marsupiaux orni- thodelphes offrent une certaine analogie avec ceux de l'é- paule des sauriens, on serait porté à en trouver entre les os du bassin de ces mammifères (mammalia reptantia , Illiger) et ceux du bassin des sauriens. Dans cette re- cherche , il faudrait admettre un os marsupial placé en avant et sur les côtés de la symphyse du pubis chez les reptiles écailleux (chéloniens , crocodiliens et sauriens). Or, le pubis même a été considéré par quelques zooto- mistes comme l’analogue de l'os marsupial. Or, nous croyons que l'os pubis de ces trois ordres de reptiles peut, en raison de son évasement et de ce qu'il est plus ou moins porté en avant vers le milieu de la région abdomi- | nale, peut ainsi, disons- nous, remplir l'office de l'os marsupial, en ce sens qu’il fournit des points d’appui plus nombreux aux muscles de l'abdomen, et qu’il accroit ainsi la pression exercée par ces muscles sur les viscères, et surtout sur ceux de la génération pendant l’accouple- ment, ou lors de la ponte des œufs ou de la mise bas des petits dans les espèces qui sont vivipares. Mais l'os pubis des reptiles, malgré son élargissement et son déjettement en avant, n'a point perdu son caractère ostéologique d'os pelvien , CR SE fait toujours partie de la cavité coty- loide, et cet os pubis ne revêt point le caractère d’un os SUR LES MARSUPIAUX. 115 marsupial, puisqu'il n'existe ni bourse abdominale, ni tendon simple où bifurqué du musele oblique externe abdominal chez les reptiles écailleux, et qué nous avons vu l'os dit marsupial coexister le plus souvent avec-la bourse cutanée dont il ne fait point partie; cependant il peut tenir lieu d’une portion du tendon simple ou bifur- qué du muscle grand oblique de l'abdomen. Nous croyons avoir suffisamment démontré que los marsupial n ‘existe point dans le bassin des reptiles écailleux. En se livrant à la tendance de trouver des pr il faudrait rechercher si, dans les mammifères marsu- piaux qui ont un véritable cloaque, il existe de même un os cloacal analogue à celui de quelques sauriens ; mais l'os cloacal, qui n’a jamais été observé sur le bassin des échidnés et de l’ornithorhynque , n’existe réellement pas dons ces animaux ; cet os manque d’ailleurs dans le bassin et des crocodiliens. Enfin l’os-cloacal de tas sauriens, d'après le caractère de à 02 osseuse raphéienne que nous lui avons assigné, quoiqu'en con- nexion avec la symphyse ischiatique, doit être considéré comme un annexe des muscles du cloaque, et n° tient pas plus au squelette que l’os ypsiloïde abdominal des salamandres et des tritons, qui est en connexion avec la symphyse pubienne du bassin de ces animaux. Los ypsi- loïide médio-pré-pubien des salamandres appartient aussi * au groupe des os raphéiens, c'est-à-dire faisant partie en quelque sorte des muscles unis par des raphés plus ou moins fibreux. C’est à cette catégorie des os raphéiens qu'on doit rapporter l’os nuqual ou de la nuque des taupes; mais cet os se distingue de l'os ypsiloïde abdo- minal des salamandres et tritons, et de l'os styloïde et 116 RECHERCHES cloacal des lézards et des geckos, en ce qu'il est flottant dans les chairset non continu à des os du squelette comme les os raphéiens continus au bassin de quelques reptiles et amphibiens. D'après tout ce qui précède, l'os marsupial des didel- phes et des ornithodelphes ne doit plus, dans l'état actuel de la science, être considéré comme ayant pour analo- gues, 1° les prétendus os cotyléal et inter-pubéal, qui n’en sont point ; 2° los pénial; 3° les intersections trans- verses, tendineuses ou osseuses, des museles de l'abdomen ; 4° le pubis des oiseaux, des chéloniens, des crocodiles et des sauriens; 5° l’os médian abdominal de quelques am- phibiens ; 6° enfin l'os cloacal de quelques sauriens. Explication de la Planche Quatrième. Les figures de cette planche ont pour but d’exposer toutes les déter- minations proposées jusqu’à ce jour au sujet de la signification de l’Os marsupial et de ses analogues, soit au bassin même, soit à l'épaule. Valeur des lettres employées dans ces figures. c pr. Anneau pitt * ou intervalle des deux piliers tendineux du muscle oblique ex- terne de l’abdomen. e Spin de l'ischium et de sa branche ) Voy. les fig. A, 1 et2. - é bniesie ilio-pectinée. M Os marsupial pair et latéral]. m. Os médian impair sus ou an des Salamandres et des Trito: 1. Os cotyléal. px Os inter-pubial. SUR LES MARSUPIAUX. 117 3. Os pénial. 4. Intersections fibreuses du M. droit de l'abdomen. Es Intersections osseuses des muscles de V des crocodiles y». Muscle oblique cas de l'abdomen. Vor. lesfig: À, 1 @12. 3 * Muscle droit de l’abdome 6 mt À pyramidal ou triangulaire del t Testicule et son cordon qui traverse A | canal inguinal. Ê late, - Clavicule, - Coracoïde, - Trou ou espace sous-claviculaire. Le M5O% » w pp » » en raison des insertions inférieures de le is. ; Absence à sue d'éninence soie a ref pe à l'épaule d’os maire A Eu à celui de la hanche. Un petit noyau n’ dév tible d’être considéré comme un analogue de! Fos marsupial. ——p", n', noyaux tendiniens supposés, », 0, D, n, noyaux épiphysaires de la clavicule | stern um. »’, n°, D, 0, n, n, petits ee a; Muscle sterno-masto Les lettres choïsies indiquent 1 correspondance des os et des mus- cles , etc., de la hanche et de l'épaule. Les petites lettres pet a signi- fient que les pièces appartiennent p à la ceinture postérieure et a à la ceinture antérieure. Fig. . ro représente un bassin de Mammifère marsupial où l’ t les pièces osseuses naturelles, savoir : 1° lHium BP, + 113 RECHERCHES Pubis GC», et l’Ischium D p; 20 l'Os marsupial M formant le bord ou le pilier interne du muscle oblique externe de l’ab- domen. On a joint idéalement à ces pièces osseuses naturelles, < eus qui ont été tour à tour considérées comme des analogues e l’Os marsupial, savoir : l'Osmédian (m) prépubien des Sala- mandres et des Tritons. L’Os cotyléal (1), qui a pour analogue à l’épaule l'Os sr que nous n'avons point cru devoir figurer; l’Os interpubial (2), qui n’est autre chose qu’une des pubis ; l’'Os périal (3) ou de la verge, appartient au bulbe de l’urètre ; les EE fibreuses n ouosseuses (5) des ee ‘de “l'abdom On a négligé à dessein Fi petits noyaux osseux ana 2-jd à à ceux de l'épaule, fis- 5, et développés accidentellement 0 es tendineuses qui forment l'anneau DR. et ceux qui sont des épiphyses de | l'angle ou de Tépine du pubis. e, ë, 6: Épiphyse de l’ischium fig. À et 1, ou de la clavicule, /ig. 4. igament obturateur ou lame osseuse qui le rempla Fig. 1. Bassin de Kanguroo (macropus major) auquel on à 2208 les muscles de la paroi antérieure de l'abdomen. Les mu mis à mp dans cette figure sont : 1° l'oblique person ment grêle. RE serre me ar (é) est Lee ps te. Fig. 2. Bassin d’ es (é) est es ce e qui coineide avec lexistence d’un os marsu- pial io ent très-développé. Nous ayons dit dans 6 térte com: Ga appartient au tendon unique du M. Gä oblique de Yébdoven qui n’offre point ici de canal On peut consulter à ce sujet les planches IV et V de l'anatomie de l’ornithorhynque par Meckel. Fig. 3. Épaule d’un oiseau AL vert, Picus wiridis, G. mel. } em- pruntée à l’Herm Fig. 4. re d'omithrhynque empruntée à Meckel. trouve dans ces épaules , ni dans celle de V'échidné, ni ds aucun autre Mammifère didelphe ou |: rt e, aucune pièce osseuse qui puisse être co ana de ds marsupial du bassin des Mere à à here et des monotrèmes. c, Épiphyse de en T formé par les dents elaviculaires. SUR LES MARSUPIAUX. 119 Fig. 5. Portion supérieure du thorax de l’homme sur laquelle on a laissé la moitié interne des clavicules qui sont les analogues des pubis. D et ce 3: F4 1. n sont considérées comme correspondant aux deux du M. G oblique de l'abdomen, et leur intervalle serait alors l’analogue de l'anneau inguinal, mais par lequel il ne sort jamais aucun or. Des six noyaux osseux trouvés accidentellement dans cette région, les deux supérieurs n’ n’ n’ n’ développés dans l’épais- eur du tendon interne du M. sterno-mastoïdien sont les seuls susceptibles ane considérés comme les analogues de l'Os marsupial du bas En indiquant ce existence accidentelle chez l’homme de ce noyau osseux, iment vestigiaire annexé au tendon in- terne du diosdie ee oies fixé par une double in- sertion sur la clavicule considérée comme analogue du pubis, nous pensons qu’il convient d'établir à la fois l’analogie et le contraste de ce noyau osseux avec l’existence normale d’un véritable os bien développé et annexé au tendon ou pilier interne d’un muscle ( oblique externe abdominal) fixé pe une double insertion sur le pubis analogue de la clavicule. 120 RECHERCHES MÉMOIRE SUR LA RÉGION STERNO-PÉRINÉALE DES MARSUPIAUX ET SUR CELLE . 8 pouces — de la queue en particulier, 2 Cette espèce a été étudiée d’après un individu ap- porté de Californie , il y a peu d'années ,. cm M, Paul- Émile Botta. L'Oryctomys Botæ appartient à la pee de la faculté des Sciences. Nota. La Planche 7 représente le Pæphagomys ater réduit aux trois quarts de sa grandeur naturelle, la figure a donne la tête de cet: animal et à ses molaires supérieures grossies. — figure 7 de la pl. 8 représente la tête d’une autre espèce d’Oryc- Homy s, la grande taupe du Cap , Mus maritimus , Gmel. HYDROMYS. 25 HYDROMYS A VENTRE JAUNE. HYDROMYS CHRYSOGASTER, Geof. Nous ne ferons qu'indiquer cette espèce, dont nous avons pu nous procurer une peau à la terre de Diémen. Les Hydromys ont été pendant long-temps considérés, avec le Pteropus poliocephalus(Temm.), comme les seuls mammifères monodelphes propres aux terres de la Nou- velle-Hollande; il parait néanmoins, d’après des observa- tions récentes, que d’autres animaux de la même sous- classe sont aussi indigènes du continent australien. Ainsi M. Gray (Proceed. Zool. Soc. Lond. ) a fait connaitre le Pseudomys australis découvert par M. Cunningham dans cette partie du globe, et M. Lichtenstein a décrit sôus le nom d’Æapalotis albipes un autre mammifère type d’un nouveau genre de l’ordre des Rongeurs, et qui a quelques rapports avec les Chinchillas. Quoique nous n’ayons pu nous procurer en nature l’Æapalotis ni le Pseudomys, nous avons cru cependant qu'il était bon de les indiquer , pour appeler principalement sur eux l’atten- tion des voyageurs. 26 CERF DES MOLUQUES. CERF DES: MOLUQUES. CERVUS MOLUCCE NSIS. Quoy et Gaimard, Voyage de /’Astrolabe, pl. 24 À | ? Ê É de l'Atlas zoologique. Nous rapportons à l'espèce du cerf des Moluques, que MM. Quoy et Gaimard ont décrit et fait représenter avec tant de soin, la race nombreuse des cerfs que l’on observe à Luçon, la principale des iles Philippines. Le jeune âge de cet animal, dont nous avons déposé au Mu- séum un individu conservé dans l'alcool, est remarquable par son pelage d’un brun fauve uniforme, comme celui des adultes, et sans aucune tache ni livrée. Une femelle du cerf des Moluques, prise depuis quelque temps à Manille, nous à offert la curieuse particularité de porter un bois presque aussi volumineux que celui des mäles. Nous n'avons pu nous procurer aucun renseignement sur l’état des fonctions génératrices de cette femelle, ce qu'il eût été cependant intéressant d'obtenir : pour Savoir si elle avait perdu, comme il arrive très-souvent dans le même cas, la faculté d’engendrer. DIDELPHES ET MONOTRÈMES. . 27 ss DIDELPHES &r MONOTRÈMES. Nous renvoyons, pour ce qui concerne les observations anatomiques et zoologiques sur les Didelphes et les Monc- trèmes où Ornithodelphes, recueillis pendant le voyage de La Favorite, à ce qui a été dit sur ces animaux dans la première partie de cet ouvrage. OISEAU X. ARACARI À CRÈTE. BOUCLÉE. æ RHAMPHASTOS (Pteroglossus) ULOCOMUS. (EL To Pt. ulocomus, Gould, Proceed. Zool. Soc. Lond., 1833, p.38, et Monography of Rhamphastidæ. Le genre linnéen des Rhamphastos, dont un ornitho- logiste anglais, M. Gould , a publié récemment une si belle Monographie , a été partagé par Illiger en deux groupes qu’on a considérés comme étant autant de genres distincts : ce sont les Rhamphastos proprement dits ou vrais Toucans, et les P£eroglossus, en français Æracari. À ces deux groupes, M. Gould (Proceed. Zool. Soc., 1834, p. 147) en ajoute un troisième qui parait leur être in- termédiaire, et comprend les Pteroglossus sulcosus , Swains., et Prasinus, Licht., ainsi qu’une nouvelle espèce, Pt. hœæmatopygus, Gould. L'espèce de Rhamphastos que nous avons fait figurer appartient au sous-genre Pteroglossus. 39 ARACARI A CRÊTE BOUCLÉE. Il est probable que le premier individu de cette johe espèce a été rapporté en France, et peut-être en Europe, par celui de nous qui a fait en qualité de chirurgten- major la circumnavigation de la corvette 4 Favorite, sous le commandement du capitaine Laplace. Ce bel oi- seau, qui est aujourd hui encore le seul que possède le Muséum de Paris, fut recueilli au Para par M. le Dr. Bonneau. Les circonstances n'ayant point permis de pu- blier aussitôt que nous l’aurions désiré les principales observations zoologiques faites pendant la longue cam- pagne de la Favorite , Voiseau qui va nous occuper a été nommé et décrit par un naturaliste étranger , M. Gould, auquel l'ornithologie doit de si précieuses monographies. Nous avons pensé néanmoins qu'il ne serait pas sans intérêt de décrire dans cet ouvrage = P. ulocomus et d'en donner une figure exacte. L'individu que nous avons représenté diffère sous quelques points de ceux qu'a figurés M. Gould dans sa Monography of Rhamphastidæ ; mais il présente néanmoins les principaux caractères de ces derniers, et les plumes de sa tête ont la même disposition , c’est-à-dire qu’elles sont sans barbes , élargies en forme de lamel- les fort minces et roulées en copeau. Ces plumes sont d'un noir profond d’ébène et très luisantes ; en arrière de l'occiput elles perdent leur caractère bouclé et devien- nent graduellement droites, grises et en forme de spatule. Les plumes des joues offrent aussi ce dernier caractère , mais d’une manière plus prononcée ; elles sont d’un jaune pâle qui se change en noir vers leur extrémité. Nous n'insisterons pas davantage sur, la description ; faisons seulement remarquer que notre individu diffère surtout ARACARI A CRÈTE BOUCLÉE. 31 de ceux de M. Gould, 1° en ce qu'il offre sous le ventre une bande transversale d’un rouge écarlate, plus Jarge sur les côtés qu’au milieu , où elle est un peu mélangée de jaune ; 2° par un piqueté noirâtre en avant de la gorge, et écarlate sous cette même partie (les figures de l’auteur anglais présentent des lignes transverses rouges peu nom- breuses ); 3° par les couleurs du bec, qui sont plus foncées. Ces:différences sont, comme on le voit, peu importantes , et elles tiennent certainement à l’âge de l'oiseau observé. qui nous parait être un jeune mâle ; quant aux autres caractères’, ils sont absolument les mêmes. ! Les plumes en palette qui garnissent b tête de cette espèce sont certainement ce qu'il présente de plus remar- quable. Rien d’analogue ne saurait être indiqué dans les autres espèces du même genre , et quoique, dans la série ornithologique, on trouve plusieurs espèces chez lesquelle: se remarque une disposition plus ou moins semblable, ces espèces ne sont pas très nombreuses. Nous voyons ce caractère bien développé chez le Bec-ouvert (Ænastomus lamelligerus), ainsi que chez le Coq Sonnerat ( Gallus Sonnerati), et chez une espèce d'Ibis de la Nouvelle- Hollande ( New Holland Ibis de Latham) , sur laquelle M. de La Fresnaye vient de publier une intéres- sante notice dans le Magasin de Zovlogie, Diverses autres espèces présentent aussi des SARA analo- gues, mais moins remarquables ; les petites plaques qui se développent à certaines époques à l'extrémité des pennes des Jaseurs ( Bombycilla ) en sont un exemple. On peut également citer la petite dilatation que présentent les ba- guettes des pennes de quelques Pics, les plumes en copeau des jeunes Autruches, elc., ete. 32 TYRAN GUTTURAL. TYRAN GUTTURAL. TYRANNUS GUTTURALIS, Nob. (PRET) On peut donner le nom de Tyran guttural, 7°. guttu- ralis, à cette nouvelle espèce de Tyran, parce qu'en effet son caractère le plus saillant est d’avoir la gorge et tout le haut du cou d’un blanc sale, strié longitudi- nalement de lignes noirâtres dont la principale est placée sur la ligne médiane et plus éloignée des autres que celles-ci ne le sont entre elles. La tête et tout le dessus du corps sont d’un gris-brun, avec quelques taches un peu plus foncées sur les plumes de la tête, qui sont assez rudes et à barbes comme usées ; le dessous du corps est d’un brun légèrement roussâtre sur la poitrine, et passe sur le ventre et sur le dessous des ailes à une teinte rousse plus prononcée ; les couvertures inférieures de la queue et le fouet de l'aile sont aussi de cette couleur; les pennes alaires sont d’un brun léger et plus foncé que le dos, et bordées de grisâtre à leur côté externe leur première rémige est plus petite que les trois suivantes (qui sont à peu près égales), et comme régulièrement découpée à son extrémité interne ; la queue est carrée , TYRAN GUTTURAL. 33 à pennes brunes comme celle des ailes, l’interne étant d’un gris nuancé de roussâtre à son côté externe. Bec droit, fort, et subitement terminé en crochet à son extrémité : mandibule supérieure brune; l'inférieure jaunâtre, mais lavée de brun sur les côtés. Pieds robustes, noirs ainsi que les ongles. Longueur totale. . .‘.. . . 10 pouces (0",27). — de la queue. . . 4 id. (0,108). — du bec depuis sa commissure. 18 lignes. Le Tyrannus gutturalis vit au Chili. Ce n'est qu'avec hésitation que nous décrivons comme différant spécifiquement du 7”. gutturalis un autre oi- seau du Chilitué à Coquimbo par l’un de nous, et qui nous a offert quelques traits caractéristiques assez tran- chés. Cet oiseau , que nous nous bornerons à indiquer, est d’un bon pouce moins long que le précédent; son bec est plus faible, et tous les parties de son corps, pat- tes, ongles, queue, ailes, etc., offrent aussi la même disposition, mais ont également de moindres dimensions. De plus, les lignes noirâtres de la gorge sont très-peu marquées, le roux du ventre est moins vif, la première penne de l'aile est entière au lieu d’être découpée , et les rectrices sont toutes , à l’exception des deux médianes , teintes de blanc sale dans leur tiers postérieur et sur toute l'étendue de leurs barbes externes, ce qui n’a pas lieu chez le Gutturalis, et les pennes secondaires de l'aile sont, ainsi que deux des primaires , bordées de blane à leur extrémité; les tarses sont noirs comme ceux du Guttu- ralis , mais ils sont moins forts et le bec est également plus Zool. 2° Partie. 3 2 34 TYRAN GUTTURAL. réduit et presque entièrement noirâtre, On ne voit pas du tout de lignes brunes sur la tête, et la couleur brune des parties supérieures est elle-même moins foncée ; les ailes et la partie brunâtre de la queue le sont aussi beau- coup moins. M. Eydoux s'est assuré par la dissection que l'oi- seau que nous décrivons présentement est un mâle ; il a noté aussi que son iris était d’un jaune-clair. Cet oiseau est-il le jeune âge ou quelque variété du précédent, ou bien doit-il constituer une espèce à part ? c'est ce qu'il n’est pas permis de décider d’une manière complète. Néanmoins l'observation de l’un de nous, que l'individu étudié avait ses organes mâles développés, pourrait faire croire qu'il avait atteint l'âge adulte , ou qu'il en approchait beaucoup , et dès-lors la différence de taille ne devient explicable qu’en admettant que l’espèce ou au moins la variété est autre. Beaucoup d'oiseaux que l’on considère comme de même espèce nous présentent des variations analogues : c'est ainsi que l’on sait que parmi beaucoup de Cuculus étrangers, il y a toujours des individus plus grands et d’autres plus petits d’un tiers. L'étude des mœurs pourra seule nous apprendre si ces oiseaux constituent réelle- ment des espèces différentes, ou bien s’ils ne sont que de simples variétés produites par les circonstances. Nora. Depuis la composition de cette feuille, l’espèce que nous avons nommée Tyrannus gutturalis a été décrite par M. Kitt- litz (Mém. présentés à l'Ac. de Saint-Pétersbourg par divers savants, T.u, p. 465, pl. 1) sous le nom de Thamnophilus lividus. MERLE À MIROIR BLANC. 35 MERLE A MIROIR BLANC. TURDUS ALBO-SPECULARIS, Nob. (PL. r2 et 13.) Cette belle espèce de la famille des Merles, dont, grâce à l'extrême obligeance de M. F1. Prévost, nous pourrons décrire le mâle et la femelle, appartient à l'ile de Madagascar, qui a déjà fourni aux naturalistes tant d'objets intéressants et qui semble loin d'être entièrement connue. Le Merle à miroir blanc parait devoir étre classé près de la section des petits-merles de M. Lesson; ses caractères , dans l’un et l’autre sexe, sont les suivants : La queue est étagée , médiocre ; les tarses sont faibles, à scutelles élevées comme chez les stournes , Lamprotornis Temm. ; les ailes courtes et à quatrième rémige la plus longue ; les narines latérales et percées sur le rebord du front. Le mäle adulte ( pl. 12) a tout le corps d'un beau noir brillant, nuancé d’une légère teinte bleuâtre avec deux taches d'un blanc très-pur sur les couvertures alaires ; les pennes rémiges et les rectrices sont noires comme le corps , et jouissent à leur face su- périeure d'un éclat aussi vif; la face inférieure est au contraire d’une teinte plus mate, et l’on voit sur les 36 MERLE À MIROIR BLANC. couvertures inférieures de la queue, ainsi qu'aux plu- mes des cuisses et à celles qui garnissent la face in- férieure des ailes, nn traces de blanc re ou moins prononcées. | Longueur de la aides en particulier, 2 p° : environ. — du bec depuis la commissure. 9 lignes. — destarses. ... . . . . . . 10 lignes. Femelle adulte (pl. 13) : elle présente les mêmes _ dimensions que le mâle, mais son plumage est générale- ment brun varié de roux plus ou moins vif, suivant les diverses parties. La poitrine passe au gris plombé ainsi que le devant du cou. Le dos est brun, légèrement nuancé ‘de roux cannelle sur les lombes ; la queue est noirâtre ainsi que les ailes, qui ont aussi une double tache blanche, mais moins séparée sur leurs couvertures supérieures ; le ventre est roussâtre et les cuisses sont variées de brun et de blanc au lieu de l'être de noir et de blanc, comme chez le mâle. Cette espèce dont nous n’avons vu que deux individus, habite Madagascar ; ses mœurs nous sont entièrement inconnues. TURDOIDE OCCIPITAL. TURDUS OCCIPITALIS, Coll. Mus. CPE 4. ) M. Lesson a cité dans son 7raité d’ornithologie, p- 410, comme ayant été décrite sous ce nom par M. Tem- TURDOIDE OCCIPITAL. 37 minck , une espèce de Merle voisine des Turdoïdes, dont nous n’avons pu retrouver la figure ni la caractéristi- que dans les ouvrages de ce savant ornithologiste , et M. Temminck lui-même auquel nous l'avons montrée nous a dit qu'il n'avait point publié d'oiseau semblable. M. Lesson est le seul ornithologiste qui, à notre connais- sance au moins, ait parlé du Zurdus occipitalis; mais il s'est borné à le mentionner comme existant dans la col- lection du Muséum, où nous avons en effet retrouvé, avec l'étiquette de Turdus occipitalis Temm., un oiseau rapporté de Manille par M. Sonnerat. Cet oiseau, qui n’a point encore été décrit, est de même espèce qu'un autre individu rapporté de la même localité par M. Eydoux ; c'est ce qui nous a engagés à représenter ce dernier, et à en faire la courte description qui va suivre. Couleur du dos et des ailes brune, lavée de jaune verdâtre ; dessous du corps blanchâtre , varié de jaunä- tre ; gorge blanche, bas du cou cendré, une tache bronzée sur chaque joue ; tête présentant une calotte noire bordée par une auréole blanche ; queue de la cou- leur du dos en dessus, brunâtre en dessous; bec et pieds noirs. Longueur totale, 7 pouces à lignes (0,20). 38 PIPIT VARIOLE. PIPIT VARIOLE. ANTHUS FARIEGATUS. … Vieillot. Nouv. Dict., T. xx, P- 499. ————— Cette espèce, que Buffon a fait le premier connaître sous le nom d’Ælouette à dos roux (pl. enl. 738), et que Gmelin , Latham, et tous les ornithologistes plus modernes ont laissée confondue avec les Alouettes. sous le nom d'ÆZauda rufa, est un véritable Pipit, ainsi que l'a reconnu Vieillot. Ce dernier naturaliste lui a donné dans le Nouveau Dictionnaire d'histoire naturelle (Dict. de Déterville ) le nom d'Ænthus variegatlus, qui devra maintenant lui être conservé. Peut-être eüt-il été plus convenable de l'appeler Anthus rufus, afin de faire mieux sentir que cette espèce était la même que l’Alauda rufa ; mais l’épithète de rufus avait été appliquée à un autre Pipit, le Pipit rousselin, 4nthus rufus Vieill., dont M. Temminek remplace le nom par celui d’Æuthus rufescens (1). (1) Manuel d’ornithologie. PIPIT VARIOLE. 39 L'Anthus variegatus a été représenté dans son sexe mâle seulement par Buflon (/oco citato). Depuis ce célè- bre naturaliste, aucun auteur , si ce n’est d’Azara ( Ois. du Paraguay) , ne s’en est occupé d’une manière origi- nale , et la figure de Buffon est la seule que l’on possède. C’est ce qui nous a engagés à faire représenter le sexe femelle , qui offre d’ailleurs beaucoup de différences dans son système de coloration. La disposition des ongles et des pieds de l'oiseau qui fait le sujet de cette notice, et surtout la forme de son bec, qui est très-nettement échancré , ne permettent point de douter qu’il appartienne au genre Pipit. Ses mœurs sont très-probablement les mêmes que celles des espèces de ce groupe , mais elles sont encore peu connues; n'ayant point eu l’occasion de les étudier suffisamment, nous rapporterons ce qu’en dit d’Azara : « Cette Alouette arrive, dit-il, au Paraguay en hiver; son vol est léger, sa course rapide et ses mouvemens très-vifs. Elle saisit les mouches à terre et au vol ; quelquefois elle se pose sur les plantes hautes , mais elle se tient presque toujours à terre , et principalement dans les chemins, les enclos, les grandes cours et le bord des étangs. » (or. d'Azara, édit. fr., par Walckenaër, t, 11, p. 321.) Le mâle de cette espèce (enl. 738) mesure 4 pou- ces 6 lignes de longueur (0,121), depuis l’extré- mité du bec jusqu’à la fin de la queue; tout le dessous de son corps, les ailes, la tête et le cou, ainsi que la queue, sont d’un brun foncé presque noir. Le dos et quelques plumes des épaules sont au contraire d’un roux cannelle uniforme. Le bec est noir et long de 7 lignes, depuis la commissure du bec jusqu’à la pointe de la 40 PIPIT VARIOLE. mandibule supérieure; les pieds offrent la méme teinte. Voyez la tête de cet oiseau à la planche 15, figure a de cet ouvrage. La femelle et le jeune mâle ne diffèrent point pour la taille; leurs pattes et leur bec ont aussi la méme dis- position et sont colorés de méme; mais le jeune a le roux du manteau beaucoup moins vif et sa gorge est grivelée de petits traits gris ou blanchâtres. La femelle (planche 15) est généralement d’un gris cendré, avec une très-légère nuance rousse sur le dos et un peu de brun sur les ailes et la queue ; les couvertures infé- rieures des rectrices sont blanchâtres et les barbes externes de ces dernières à peu près de même nuance. D’Azara observa cet oiseau au Paraguay; les individus que nous avons représentés et tous ceux que nous avons pu nous procurer sont du Chili. MANAKIN DE LAPLACE. 41 MANAKIN DE LAPLACE. PIPRA LAPLACEI, Nob. CPE 6: ) Les genres Manakin, Pipra L., et Pardalote, Parda- lotus Vieill., que Cuvier et quelques autres ornithologis- tes ont placés très-loin l’un de l’autre, paraissent cependant se lier assez intimement , et le caractère principal qui les distingue, celui des doigts internes et externes réunis ou non réunis à leur base, n’est pas toujours facile à bien constater. Aussi M. Lesson, dans son Manuel d'ornitho- logie ; les avait-il considérés comme deux genres d’une même famille, celle des Pipradées (Man. I, p. 261); mais dans l'ouvrage qu'il a publié depuis sous le titre de Traité d'ornith. , il abandonne cette manière de voir, et place les Pardalotes parmi les Mésanges ( Ægithales Vieill.), tandis qu'il laisse les Manakins dans la famille des Pipradées à laquelle ils servent de type. Mais néan- moins il ne parait point entièrement arrêté à sa nouvelle opinion , car dans sa Centurie zoologique, il avoue que le genre Pardalote n’est pas très-nettement circonscrit, et il dit, en décrivant son Pardalotus Pipra, que les caractè- res mixtes de cet oiseau porteraient à en faire un petit genre intermédiaire à ceux des Pardalotus et des Pipra. 42 MANAKIN DE LAPLACE. si le genre Pardalote n’était pas lui-même peu caracté- risé. L'espèce que nous allons faire connaitre est une nouvelle preuve à l'appui de cette opinion ; très-semblable par plusieurs de ses caractères aux Pardalotes, et particu- lièrement au Pardalotus Pipra, elle appartient néanmoins au véritable genre Manakin par sa patrie et le commen- cement de syndactylie qui s’observe à ses pieds. Au premier aspect on la prendrait pour le Pardalote Manakin lui-même : la fraise violette qu’elle présente de même sur les côtés du ventre ne contribue pas peu à oc- casioner cette méprise; mais ses autres couleurs ont une teinte différente , et leur distribution n’est pas précisément la même; la taille est aussi plus considérable, D'ailleurs l’une vient d'Amérique comme tous les Manakins, et l’au- tre est de l’Archipel asiatique, ainsi que tous les Par- dalotus ; mais cependant, pour que la comparaison soit plus facile, nous ferons suivre notre description de celle qu'a publiée M. Lesson du Pardalotus pipra. Le Manakin de Laplace est d’un brun foncé , très- légèrement nuancé de roux sur toutes les parties supé- rieures, à l'exception du croupion, qui est blanc. Ses ailes et sa queue sont d’un brun noir et le dessous de son corps est aussi en grande partie brun, mais plus clair et mé- langé de blanc sur le milieu du ventre ; les couvertures inférieures de la queue sont blanchâtres , Salies de roux, et on distingue de chaque côté des flancs , à peu près vers le milieu de l'aile une petite touffe de plumes violettes , très-caractéristiques , et qui produisent un effet assez agréable. Le bec et les pieds sont noirâtres, et la longueur totale est de 4 pouces deux lignes (0”,113); les ailes atieignent jusqu'à l'extrémité de la queue qui est carrée, MANAKIN DE LAPLACE. 43 Ce joli oiseau provient de la Guyane; nous l'avons dédié à M. Laplace, commandant de la Favorite et capi- taine de vaisseau de la marine royale. Nous joindrons à cette notice la description du Par- dalotus Pipra, telle que M. Lesson l’a donnée dans la Centurie zoologique , page 81. « Cet oiseau (figuré à la planche 26 du même recueil) a les tarses noirs, ainsi que le bec, qui est seulement blan- châtre en dessous de la mandibule inférieure. La tête, le dessus du cou, et le dos jusqu’au croupion, sont d’un gris brunâtre cendré. Les ailes et la queue sont brunes avec une teinte roussatre ; la gorge et le devant du cou sont de couleur de rouille, et les plumes du thorax, des flancs et de l'abdomen sont brunes, rayées de blanchâtre. Les plumes de la région anale et les couvertures infé- rieures de la queue sont rousses. Ce qui distingue au premier abord cet oiseau, ce sont deux touffes de plumes latérales , formant de chaque côté , vers le tiers supérieur de l'aile, un faisceau d’un violet pur et brillant. « M. le docteur Reynaud a découvert cet oiseau à Trinquemalé , sur la côte de Ceylan. » Ajoutons que le Pardalotus Pipra, dont nous avons vu un individu dans le Musée Masséna , est d’un tiers plus petit que le Pipra Laplacei. 44 MOINEAU DIUCA. MOINEAU DIUCA. FRINGILLA DIUCA. (PL 15.) Fr. Diuca Molina, Hist. du Chili; Kittlitz, Mém. pré- sentés par div. savants à l'Ac. de Saint-Pétersbourg , LS Nous ne dirons que peu de mots sur cette jolie espèce de Fringille que Molina, dans son Æistoire naturelle du Chili, appelle de son nom de pays Diuca. Le Fr. Diuca n'a été représenté dans aucun ouvrage français ; la seule figure que nous puissions indiquer de cet oiseau , celle qu'en a donnée le baron de Kittlitz, est consignée dans un recueil étranger et fort rare. Le Fringilla Diuca mesure 7 pouces (0,186) depuis l'extrémité du bec jusqu’à la fin de la queue; ce carac- tère, joint à celui de sa coloration, en fait une: espèce très-remarquable ; tout le dessus de sa tête, le tour de ses yeux et son dos sont, ainsi que le dessus et les côtés du cou, le haut de la poitrine et les flancs, d’une teinte plombée uniforme, qui n’a véritablement rien de bleu et ne saurait mériter à l'espèce le nom (Oiseau bleu du Chili) que Vieillot lui a imposé dans son article Frincizrr du Nouveau Dictionnaire, T. xu, p. 245. Les ailes et la MOINEAU DIUCA. . 45 queue sont également plombées, mais d’une teinte plus fon- cée; et la queue, qui est carrée , présente, à l'extrémité in- terne de ses rectrices, des taches blanches plus grandes sur les pennes les plus externes et qui ont disparu sur les qua- tre médianes. Le milieu du ventre est d’un blanc lavé de roussâtre , ainsi que les couvertures inférieures de la queue et une partie de l'espace appelé crissum par quel- ques ornithologistes ; la gorge et la région antérieure et supérieure du cou sont de couleur blanche, séparée du blanc roussâtre du ventre par une large bande trans- versale de gris plombé, qui se confond avec le gris du dos et des côtés. Le bec, brun à sa mandibule supérieure, est plus clair à l’inférieure; il n’a point le tubercule caractéristique des vrais Bruants, et se rapproche assez, pour la forme, de celui du Fringilla domestica, dont le Diuca diffère un peu par la taille, mais avec lequel il a de commun plusieurs particularités de ses habitudes. Les tarses de cet oiseau sont bruns et longs de 6 lignes, et le pouce est pourvu d’un ongle assez long et courbé comme cela se voit d’ailleurs chez presque toutes les espèces du même groupe. Le F, Diuca habite le Chili; on le trouve aussi en Patagonie. L'individu représenté à notre planche 17 est de Valparaiso. 46 MOINEAU DE GAY. MOINEAU DE GAY. FRINGILLA GAFYI. F, Gayi Eyd. et Gerv. , Magas. de z0ol. , CI. x, pl. 23, 1834. Nous rappelons seulement ici les caractères de cet oi- seau, sans en donner une autre figure. De même que la précédente espèce, celle-ci est du Chili, et les indivi- dus étudiés proviennent de Valparaiso. La tête, le cou, les ailes et la queue sont d’un gris brun plombé, le dos est jaune verdâtre, la poitrine d’un jaune plus pur, et le ventre blanchätre. SERIN DE MOZAMBIQUE. #7 SERIN DE MOZAMBIQUE. FRINGILLA ICTERA, Vieill. Fr. Canaria var. B. Gmel. Lath., etc. Fr. Ictera, Vieill., Nouv. Dict. , xur, p. 170. Buffon, Enl. 364. C'est avec raison que Vieillot a distingué du Serin des Canaries ce joli oiseau de la côte de Mozambique et du cap de Bonne - Espérance que plusieurs auteurs avaient Jaissé confondu et confondent encore avec lui. Le Fringilla Ictera se reconnait parfaitement à la belle couleur jaune qui règne sur tout son ventre , sur sa poi- trine et sur sa gorge, ainsi que sur la értie enintiédisé de sa tête et sur le dessus de l'œil où elle forme un petit sourcil. Le croupion est aussi de la même couleur, mais sur les lombes et le dos, la couleur jaune est variée de brun auquel elle donne une teinte légèrement verdûtre ; les ailes sont à peu près de la couleur du dos, si «e n'est que leur teinte est légèrement plus foncée et les rémiges sont finement bordées de jaune dans une partie de leurs barbes externes ; la queue est brune, plus foncée en dessus qu'en dessous et assez régulièrement carrée ; la tête et les joues sont cendrées et on remarque des ta- ches brunes allongées sur le milieu des plumes de la pre- mière, Quelques taches de mème couleur existent sur les plumes du milieu du cou. Longueur totale. . . 3 pouces 11 lignes (0,105). 48 PASSERINE DE MEYEN. PASSERINE DE MEYEN. .PASSERINA GUTTAT A. (PITI ÆEmberiza guttata Meyen; Pass. guttata d'Orb. et Lafresn., synopsis. C’est à l’obligeance de M. FI. Prévost que nous sommes redevables d’avoir pu étudier cette espèce , que M. Meyen (Nova Acta curios., xvir, suppl. pl. 12, f. 1) a nommée Æmberiza guttata. La patrie de cet oiseau est la Bolivie, et il a l'habitude de rechercher les régions élevées. Le genre, ou plutôt le sous-genre Passerina, fut établi par Vieillot dans sa Galerie ornithologique ; il comprend des oiseaux du:grand genre Fringilla qui se rappro- chent des Bruants (Æmberiza) par les mœurs, mais n'ont point leur tubercule rostral. L'espèce nouvelle que nous décrivons se rapproche assez de celle que nous ferons connaitre après elle sous le nom d'£mberiza luc- tuosa ; mais c’est surtout avec l'£mb. hiemalis Gm. des États-Unis qu’elle offre le plus grand nombre de rap- ports. La tête de cet oiseau est d'un gris plombé assez foncé , avec quelques légères teintes roussâtres et des stries noires, Moins apparentes que chez l'Emb. luctuosa ; le PASSERINE DE MEYEN. 49 cou est plus nettement plombé que chez celui-ci , le dos est plus roux, et le croupion ainsi que les couvertures supérieures de la queue reprennent la couleur du cou ; la gorge et la poitrine sont également d’un gris plombé, et rappellent les mêmes parties chez l'Emb. hiemalis, mais leur teinte est plus claire et moins nettement séparée du blanchâtre sale qui colore le ventre et les couvertures inférieures de la queue. Celle-ci est carrée ; elle a toutes ses plumes, excepté les deux moyennes qui sont entière- ment brunes, noirâtres avec une large tache blanche placée vers la partie moyenne, sur les barbes internes seulement ; les ailes sont brunes, bordées extérieurement de grisâtre , et leurs couvertures ainsi que les pennes se- condaires sont variées de roussâtre. Longueur totale. . . . . . . .. 0,14 ou 5 pos à Ines, — de la queue en particulier 0,05 ou 22 id. Nous renvoyons, pour les mœurs de cet oiseau, à la partie ornithologique du Voyage de M. d'Orbigny et au travail de M. Meyen. Nota. Cest par erreur que la planche 18 porte le nom de Passerina montana; lisez P. guttata. Le Zool. 2: Partie. 4 50 BRUANT EN DEUIL. BRUANT EN DEUIL. EMBERIZA LUCTUOSA , Nob. Ce Bruant, propre au Chik, n’a point été décrit par Molina: non ‘plus que par d’Azara, et il parait avoir jusqu'ici échappé aux recherches des naturalistes. Il.est assez remarquable et très-facile à distinguer par la dis- . position de sés éouleurs, qui imprime à l’ensemble de son plumage un caractère de tristesse et de deuil que nous avons cherché à rendre par le nom de Zuctuosa. Les principales couleurs, on peut même dire les seules couleurs de cet oiseau , sont le blanc, le noir , etle gris plombé qui prédomine. La gorge est noire , et le haut de la poitrine, Le est pus ; présente quelques taches de noir q le passage au noir de la gorge, et se * confond lui-même inférieurement avec le gris- plombé uniforme qui colore le ventre et les flancs : cette couleur est remplacée vers l’anus et aux couvertures infé- rieures de la queue par une teinte d’un blanchâtre sale. La tête est variée de stries noires sur un fond plombé qui règne avec les mêmes accidents de coloration sur la région dorsale, et passe vers le croupion à du plombé uniforme, Les petites couvertures alaires sont noires avec une sé- BRUANT EN DEUIL, 51 rie oblique de taches blanches plus ou moins distinctes, et les rémiges sont brunes, bordées de blanc sale à leur côté externe; la queue est à peu près carrée, plutôt échancrée qu’arrondie , et les rectrices qui là composent sont noires, bordées de brun clair et terminées par un liséré de même couleur plus étroit en dessus qu'en des- sous. Le bec est jaunâtre, tuberculé à sa mandibule supérieure comme chez les vrais Bruants, et les pieds pa- raissent en différer peu pour la coloration. Longueur totale. . . . . . . 6 pouces 9 lignes. — dela PRE. : 2 15 ME —— des (5 :- CSP NOR" » 10 4, Ce Bruant habite le Chili. 52 CORBEAU A MANTEAU BLEU. CORBEAU A MANTEAU BLEU. CORP US (PICA) BEECHEII. (PL 20.) | Pica Beechei. Vicors, Zool. Journ., T. IV. a —————« L'espèce de Pie que nous avons fait représenter ne l'avait point encore été; mais elle a été décrite il y a deux ou trois ans et dénommée par un savant ornitho- logiste, M. Vigors. Ses caractères ne sont pas difficiles à saisir, bien qu'ils aient quelque chose de ceux de la Pie ‘bleue. Le Corvus Beecheii a 14 ou 15 pouces de longueur, depuis l'extrémité du bec jusqu’à la fin de la queue. Cette dernière , large et plutôt arrondie qu'étagée, semble intermédiaire à celle des Pies et des véritables Corbeaux ; elle est en dessus d’un beau bleu de ciel, lequel règne aussi sur le dos et le dessus des ailes. Mais la tête, qui n’a point de huppe, le cou en dessus et en dessous, ainsi que la poitrine et le ventre, sont d’un noir profond ; les couvertures inférieures de la queue sont également noires, mais avec quelques teintes bleues. Le dessous des rectrices est semblable à celui des rémiges. Quant au bec et aux pattes , leur couleur est jaunà- CORBEAU A MANTEAU BLEU. 53 tre , légèrement lavée de rougeâtre. Chez quelques indi- vidus , ces parties sont brunâtres. Cette espèce parait vivre dans une partie assez étendue de l'Amérique du Nord. L'individu qu'a observé M. Vigors provenait de l’île de Montréal ; ceux que nous avons étudiés ont été rapportés en France par M. P. E. Botta , qui nous les a communiqués, et proviennent de la Californie. Les Corvus Beecheii qu'a rapportés M. Botta sont aujourd'hui dans plusieurs musées. Ce naturaliste fort instruit et plein de zèle les a observés vivants, et il a noté qu'ils se tiennent fréquemment sur les arbres, où ils sont dans une agitation presque continuelle, et font en- tendre , lorsqu'ils aperçoivent quelqu'un, un cri assez semblable à celui d’un canard, mais plus clair. Leur iris est d’un brun foncé. 54 CORBEAU MORIO. CORBEAU MORIO. CORPUS MORTO. Corv. morio Licht., Mus. de Berlin; Pica morio Wagler, Isis, T. xxr11 ( 1829), p. 751; Pica fuligi- nosa Less. Traité d’ornith., p. 333. a C’est aussi à M. Botta que l’on doit les premiers in- dividus de cette espèce qui aient été rapportés en France ; il se les est procurés , ainsi .que les précédents , en Cali- fornie. Nous ne nous arrêterons point à décrire cet oiseau , que Wagler et M. Lesson ont fait suffisamment connaitre ; nous dirons seulement que M. Botta nous a communiqué que les Corvus morio qu'il a tués lui- même à San-Francisco ont l'iris d'un brun foncé. Ces oiseaux, ainsi qu il l’a remarqué, vivent et volent en gran- des troupes , et ils se nourrissent en partie des débris des animaux que l’on tue, et font entendre une voix très- peu différente de celle des corbeaux les plus communs chez nous, c’est-à-dire de la corneille, du choucas , etc. MOUCHEROLLE A HUPPE TRANSVERSE. 55 MOUCHEROLLE A HUPPE TRANSVERSE. MUSCICAPA REGIA. (FE, 28) Mouch. à huppe transverse où Roi des Gobe-Mouckes, Buff. , enl. 289; Z'odus regius, Gmel.; Tyran roi, Geoff. Ann. Mus. III, p. 275 ; Meg pie regius , Vigors, Ornithol. drawings. Le nom que Buffon a donné à cette espèce lui convient parfaitement : aussi avons-nous pensé qu'il devrait être préféré. Cet oiseau offre en effet dans la belle huppe transverse ( pl. 21, fig. 2) dont sa tête est ornée un caractère extrémement remarquable, Gmelin a rap- proché la Moucherolle à huppe transverse des Todiers (Todus ); mais il est évident qu'elle a les caractères gé- nériques des Moucherolles, ainsi que l'avait bien re- connu le célèbre naturaliste francais. M. Vigors fait un genre particulier de cet oiseau; nous avons pré- féré le laisser avec les Muscicapa, le nombre des genres étant certainement assez considérable aujourd'hui pour qu'on évite autant que possible de l’augmenter , si toute- fois on peut y parvenir sans nuire à la méthode. Nous nous bornerons à représenter ce bel oiseau dont Buffon , Gmelin, et depuis eux MM. Geoffroy, Vigors , etc. , ont donné de bonnes descriptions. La patrie du Muscicapa regia est le Pérou et la Guyane. 56 MARTIN-PÉCHEUR VINTSIOIDE. MARTIN-PÊCHEUR VINTSIOIDE. ALCEDO VINTSIOIDES, Nob. (Pie) Cette espèce du groupe des Martins-Pécheurs ordinai- res se rapproche beaucoup du Martin-Pécheur huppé ou Vintsi, Alcedo cristata, Gmel. , avec lequel elle sem- ble avoir été confondue par quelques ornithologistes; mais une taille différente , et quelques autres caractères con- stants, joints à une patrie particulière, sont autant de con- sidérations qui autorisent à la regarder comme en étant istincte : toutefois le nom de ’intsioïde, que nous pro- posons de lui donner, rappellera les rapports intimes qui tendent à la faire rapprocher du Vintsi devra la placer dans le système. Le Martin-Pécheur Vintsioide a, comme l’_Æ/cedo cri- stata , le dos et la queue d’un bleu d'azur, varié de bleu foncé ; ses ailes sont brunes, légèrement nuancées de vio- » à côté duquel on let, et tout le dessous du Corps roux, à l’exception de la gorge qui est blanchâtre; les joues sont rousses, et on voit sur les côtés du cou une tache de couleur blanche ; la huppe, plus longue que chez l’4/cedo cristata , est variée de bleu verdâtre et de noir, le noir formant une bande longitudinale sur le milieu de chaque plume, et, de plus, MARTIN-PÉCHEUR VINTSIOIDE. 57 la colorant à son extrémité dans l’espace d’une ligne en- viron. Les pieds sont d’un jaune roussâtre, et le bec, plus long que dans l’Æ/cedo cristata, est entièrement et con- stamment noir, ce qui constitue un des principaux carac- tères de celte espèce. On sait qu’il est toujours rouge dans le cristata. Longueur totale. .. . . . 0",16 ou 5 pouces r1 lignes. — du bec seul , me- suré depuis la commissure. . . 0",042. L'Alcedo vintsioïdes que nous avons représenté à notre planche 22 provient de Madagascar ; tandis que le Vintsi est du Sénégal ou du Cap de Bonne-Espérance ; les différences qui le caractérisent à l'égard de ce der- nier et de tous les autres Æ/cedo décrits, sont con- stantes, surtout celles de la coloration et de la lon- gueur de la huppe et du bec. Tous les individus que nous avons pu nous procurer dans les collections de Paris, et particulièrement dans celles du duc de Rivoli et de M. F. Prévost, nous les ont présentées ; la taille seule parait varier , mais jamais elle n’est aussi petite que celle du véritable Vintsi. Nous n'avons vu aucun Vintsioide étranger à Mada- gascar. 58 SYNALLAXE MÉSANGE. SYNALLAXE MÉSANGE. SYNALLAXIS ÆGITHALOIDES, Kitti. Nous appellerons Synallaxe Mésange , pour rappeler son nom latin, et en même temps ses rapports avec les Ægi- thales de Vieillot ou Mésanges, la petite espèce de Synal- laxe que M. Kitilitz a représentée et décrite sous la déno- mination de Synallaxis ægithaloïdes. (Mém. présentés à l’Ac. de St.-Pétersb. par divers savants, T. I, pl. vrr.) Les principaux caractères de cet oiseau sont les sui- vants : couleur générale d’un brun lavé de roussâtre, plus foncé en dessus, plus päle en dessous ; gorge blanchä- tre, ainsi que le devant du cou: côtés de la téte variés de blanc et de brun; le blanc remplacé par du roux vif sur la calotte, et le brun plus foncé à cette partie et plus abondant; quelques petites taches blanches en demi-collier sur le dessus du cou; teinte rousse des ailes assez vive ; queue brunâtre , étagée, à rectrices usées insensiblement, les externes qui sont les plus petites étant en partie d’un blanc roussâtre. Bec et pattes d’un brun noirâtre. Longueur totale. . . ... 5 pouces G lignes. + deohriqueme: {23 dd: Raid Le Synallaxe Mésange vit au Chili comme les Synal- laxis Tupinieri, Less. (Zool. Coquille ) et Æunicola ; Kitil. ; mais il diffère de l’un et de l’autre par plusieurs caractères. Nous n'avons pu nous procurer le dernier , et nous ne le connaissons que par la figure qu'en donne M. Kitilitz à sa plañche vr. COLOMBE BOLIVIENNE. 59 COLOMBE BOLIVIENNE. COLUMBA BOLIVITANA. (PL 53.) C. boliviana, d'Orb. et de Lafresnaye, Synopsis ornitho- logicus. C. corpore toto, scapulisque isabellino-vinaceis ; ab- domine pectoreque parüm dilutioribus ; alarum flexura gulaque exalbidis ; rectricibus remigibusque Juscis ; uropygio brunneo. Longit. 0,21. Habit. Bolivie montes. Nous adoptons pour cette espèce la dénomination que lui ont donnée MM. d'Orbigny et de Lafresnaye dans leur Synopsis. La Colombe bolivienne, dont le nom in- dique da patrie , habite les hautes montagnes; elle se distingue par sa couleur générale d'un isabelle vineux , moins foncé en dessous qu’en dessus et sur la tête; sa queue et ses ailes passent au brun noir; les couvertures inférieures de sa queue sont brunes, le fouet de l'aile et la partie externe des plumes du carpe ainsi que le men- ton sont de couleur blanche. Le bec et les pieds sont bruns. Longueur totale. . ; . 0,20, ou 7 pouces Signes. Les naturalistes précités doivent publier sur les 60 COLOMBE À GORGE POURPRÉE. mœurs de cette espèce des détails auxquels nous ren- voyons, La Colümba boliviana appartient au même sous- genre que le Columba viridis Linn., pl. 24. COLOMBE A GORGE POURPRÉE. COLUMBA V'IRIDIS , Linn. É PL. 24.) Colombe à gorge pourprée , Buff. , Enl. , pl. 609. C. viridis , Lin. Lath. /ndex oruith.; Temm., Hist. des Gallinacés; Wagler, SYstema avium. C. capite gulaque‘ cinerascentibus ; corpore colore viridi aureo splendenti ; collo infimo anticè pur- pureo; rectricibus et remigibus sulphureo limbatis. Quoique cette belle espèce de colombe, particulière aux îles Moluques, soit depuis long-temps connue , et que Buffon l'ait représentée dans ses Enluminures , nous avons pensé qu'il ne serait pas inutile d'en donner une nouvelle figure et une description. En effet, la planche citée de Buffon est médiocre, pour ne pas dire méconnaissable, et l'espèce du C. viridis est encore assez rare dans les collections. Le nom spécifique de F'iridis , que les auteurs donnent à cet oiseau, parait véritablement peu heureux si l’on remarque que beaucoup d'espèces du même groupe offrent la coloration verte et que celle COLOMBE A GORGE POURPRÉE. 61 qui nous occupe présente dans la large tache pourprée de son cou un caractère bien remarquable que le nom français imposé par Buffon indique assez bien. La Colombe à gorge pourprée vit aux Moluques, à Amboine, à Bourou, et quelques autres iles du même archipel. Sa longueur totale est de 7 pouces et demi (0,22), depuis la pointe du bec jusqu’à l'extrémité de la queue ; les tarses sont rouges , longs de 10 lignes, et le bec, qui est de la même couleur, mesure environ 6 lignes. La tête et les joues sont d’un beau gris cendré, lequel se voit aussi à l'épaule et colore également la base de toutes les plumes , mais reste alors inapercu, recouvert qu'il est par leur extrémité verte. La teinte verte du dos, du ventre et des ailes est, comme nous l’avons dit, _nuancée de jaune doré, et complètement remplacée par cette dernière couleur à l'extrémité des pennes cauda- les et sur les barbes externes des grandes pennes alaires. La queue est brunâtre , dans une partie de sa face infé- rieure, mais elle blanchit vers son troisième tiers et devient jaunâtre à son extrémité. Les couvertures infé- rieures sont variées de blanc, de jaune et de vert, et enfin, ce qui caractérise principalement cette espèce , une large plaque d’un violet pourpré s'étend depuis le milieu de la face antérieure du cou jusque sur le com- mencement de la poitrine, et se présente avec une intensité et des dimensions plus ou moins considérables, suivant l'âge et le sexe des individus qu’on étudie. 62 . GOSCOROBA. COSCOROBA. ANAS COSCOROB A. A. cosc. Moïina, Hist. nat. du Chili, trad. franc, de Gruvel, p. 312; Lath., Index ornithol., p. 335, sp.7; Ganso blanco, Oie blanche, d'Az., Voyage, trad. fr. par Walckenaër, etc., t. 1v, p. 325 ; 4nser coscoroba, Vieill., Nouv. Dict., t. xxmi, p. 332; Cygnus anatoï- des ;, King , Proceed. Zool. Soc. Lond., 1830, p. 15. ———_—— Nous terminerons ce que nous avons à dire sur les oiseaux, par quelques lignes sur cette espèce intéressante du grand genre Ænas, qui a été décrite d’une manière originale par trois auteurs, et placée par eux, sous trois dénominations particulières, dans trois sous-genres diffé- rens. Le Coscoroba est en effet remarquable par ses caractères , qui ont en même temps quelque chose de ceux que l'on connait aux trois sous-genres Anse, Crgnus et Anas, groupes dans lesquels les auteurs ont réparti les espèces que Linnæus comprenait sous la dénomination commune d'AÆnas : mais c’est avec les Cygnes et les Canards que le Coscoroba offre le plus de ressemblance ; il les lie véritablement entre eux et nous semble établir d’une manière positive que ces oiseaux ne sauraient être distingués en deux genres particuliers, et encore moins séparés entre eux par les Oies ( Ænser }, COSCOROBA. 63 ainsi que l'ont voulu quelques zoologistes. Le Coscoroba offre à peu près le port des Cygnes, mais il a aussi quel- que chose de celui des Canards. Son bec manque du tubercule basilaire que présente celui des Cygnes , et il est encore plus grand proportionnellement et plus élargi que celui de ces derniers ; de plus, le lorum ne présente point la particularité commune à tous les vrais Cygnes , d'être complètement dénudé; l’espace qui sépare les yeux de la base du bec est au contraire emplumé ; toute- fois on peut, en écartant les plumes de cette partie, re- trouver au-dessus d'elles une ligne très-rétrécie , traver- sant le lorum et qui est dénudée; mais lorsque les plumes voisines conservent leur disposition naturelle, cette ligne n’est point apparente. Le plumage de l’Ænas coscoroba estentièrement blanc, si ce n’est à l'extrémité des pennes alaires , où il présente ordinairement un peu de brun. Le bec et les pieds sont rougeätres. Longueur totale. . . . . . 3 pieds. — Ou UE: es unes — du bec. . . . . 2 pouces //:. —— du türse.. ... 3 td. Cet oiseau, signalé et décrit avec exactitude par Molina et d’Azara, et plus récemment par M. King , habite diverses parties de l'Amérique méridionale. se À 230 PHYTOTOMA. 64 bus. Sur quelques particularités anatomiques du Phytotoma rara de Molina. Par MM. EYDOUX et GERVAIS. Cet oiseau, décrit par Molina et par d’Azara, fut ensuite pendant quelques années fort incomplétement connu des naturalistes , tant à cause du vague de la description de ces auteurs que de son extrême rareté. Les voyages ré- cents en ont cependant procuré un certain nombre d’in- dividus, et il a été facile aux zoologistes d'observer les Phytotomes avec plus de soin. M. William Jardine s'en est occupé l’un des premiers, puis M. de la Fresnaye en a fait le sujet d’une petite notice très-intéressante, insérée dans le Magasin de zoolsgie pour 1832. MM. de Kittlitz dans les Mémoires de l’Académie impé- riale de Berlin, Lesson , Alc. d’Orbigny, aidé de M. de La Fresnaye pour la publication de l'Ornithologie de son voyage , ont également traité ce sujet de nouveau, mais sous le rapport zoologique seulement. Nous avons pensé qu'il ne serait pas moins intéressant de rechercher quelles particularités anatomiques ces oi- seaux pourraient offrir, et nous allons en parler dans cette note. Il a déjà été dit un mot de ces observations dans le rapport très-savant que M. de Blainville a fait à l'Académie des Sciences sur les résultats zoologiques du nouveau voyage autour du monde, que l'un de nous vient de terminer à bord de la Bonite. Si l’on compare le crâne du Phytotome que nous fai- sons figurer, avec celui d’un Moineau ( Fringilla domes- tica), oiseau de la même famille que lui, on remarque Zool. ?° Partie. 4 bis 64 ter. PHYTOTOMA. qu'il en diffère par la plus forte courbure du bec, par . l'espace inter-oculaire proportionnellement plus étroit, par le trou des narines plus petit et par la présence en arrière de celui-ci d’une perforation plus grande , allon- gée dans le sens vertical, et représentant probablement le trou sous-orbitaire. Les maxillaires sont plus forts et la matière cornée y est plus abondante et plus large. Elle présente supérieu- rement, près des bords du bec et dans son pourtour, une rainure bordée de chaque côté par une série de dentelu- res très-bien figurées et décrites par M. de la Fresnaye dans son mémoire de 1832. Les dénticules de la m4- choire inférieure, qui ne présentent qu’une seule série, viennent se loger dans cette rainure. Le sternum, comme celui des F ringilles , n'a qu’une échancrure bilatérale au bord inférieur. L’intestin est remarquable par sa largeur ainsi que par son peu de longueur. Mesuré chez un mâle adulte , il n'avait que cinq pouces depuis le pylore jusqu'au cloaque. Il est tout d’un même diamètre etsans distinc- tion de gros intestin avec l'intestin grêle. Il forme dans l n deux replis très-peu étendus, et dans la partie droite qui se dirige vers le cloaque, et non loin de celui- ci, sont deux petits cæcum symétriques. Le gésier est musculeux et garni à sa face interne d’une membrane analogue à celle qu'on connait chez les Gallinacés. Le ventricule succenturié nous a paru à peine distinet de l'œsophage, et il n'ya pas de véritable jabot. La longueur de l'æsophage est de 2 pouces 1/2. La langue est assez dure et peu charnue. Le gésier, ainsi que l'intestin, était rempli de matières PHYTOTOMA. 64 quater. végétales qui nous ont paru être de la paille de jeunes Graminées, macérée par la digestion .et réduite en fibrilles. La brièveté de l'intestin, si l’on fait attention au régime de l'oiseau, sera donc un fait à noter, car elle dé- passe notablement celle des pin du même groupe que l’on a signalées. Parmi les oiseaux qui paraissent se rapprocher du Phytotome par la brièveté de leurs intestins, nous cite- rons , d'après ce qu’en dit G. Cuvier dans son Anatomie, et d’après ce que nous en a communiqué M.'Temminck , le genre des Jaseurs, Bombycilla, Brisson. — Le foie du Phytotome est assez volumineux. EXPLICATION DE LA PLANCHE 25, Figure 1. Crâne du Phytotome. 2. Les viscères en place. 3. Son intestin déplis 4. Son sternum pour es voir l'échancrure. = < M Se: E ; : ; es us | Fe F” . Û à : e À . s . , = ATEN sh pie Set. 0 NNR: Beige tes Re ETES LT SEE REPTILES. DRAGON SPILOPTÈRE. DRACO SPILOPTERUS. (PL 27.) Draco ( Dracunculus) spilopterus , Wiegman, Mov. Act. Nat. curios. xvx, Suppl. I, p. 218, pl. 15 ; Dr. pardalis, Tab. nostræ. —————— Notre planche était gravée long-temps avant que le mémoire de M. Wiegman ne füt venu à notre connais- sance, et probablement avant qu'il ne füt publié; toute- fois nous devons remplacer le nom que nous avions proposé par celui qu'a employé ce savant erpétologiste, Le Dragon spiloptère appartient à l'ile de Lucon , et se distingue surtout par sa couleur d’un bleu verditre, marquée en dessus et principalement sur les aïles de points brun-noir. Les ailes sont soutenues par six rayons cos- taux , le goître est de forme triangulaire quand on le dé- ploie, et la longueur totale du corps et de la queue de ce reptile mesure 6 pouces (0,162) ; la queue en particulier a 4 pouces (0,108 ). Les individus de cette espèce que nous possédons ont été recueillis auprès de Manille. Zool. 2° Partie. 5 66 UROPELTIS PHILIPPINIEN. UROPELTIS PHILIPPINIEN. UROPELTIS PHILIPPINUS. (PI. 26.) U. Phülipp., Cuv. Règne animal (+ édit.) IT, 76, note 3; Muller, Zeitschrift fur physiologie von Tre- viranus, 1831, page 248. —— Le petit groupe des Uropeltis a été fondé par G. Cuvier (loco citato), mais très-brièvement caractérisé par cet auteur : les deux espèces qu’il y place ne sont point dé- crites dans son ouvrage ; l’une d’elles, U. Ceylanicus , est de Ceylan, ainsi que son nom l'indique; la seconde est des Philippines et a été indiquée d’après un individu rap- porté de Manille. Nous nous occuperons principalement de cette dernière, l’autre ayant été parfaitement décrite, par M, Th. Cocteau , dans un Mémoire inséré dans le Magasin de Zoologie , classe IL, pl. 2, année 1833. Le genre Uropeltis a été placé par G. Cuvier, et par M. de Blainville, qui l’a depuis indiqué, dans sôn Sys- tème d'Erpétologie et d’ Amphibiologie (Nouvelles An- nales du Muséum, t. IV, p. 263), parmi les Tortrix ou Rouleaux. « Les Uropeltis, dit le premier de ces célèbres naturalistes, sont un genre nouveau, voisin des Z'ortrix, dont la queue encore plus courte est obliquement tron- UROPELTIS PHILIPPINIEN. 67 quée en dessus, et”a sa troncature plate et hérissée de petits grains. Leur tête est très-petite; leur museau pointu; sous le ventre est une rangée d’écailles un peu plus grandes que les autres, et il y en a sous le tronçon de la queue une double rangée. » Les plaques céphaliques de l'Uropeltis Philippinus sont comme celles du Ceylanicus décrit par M. Cocteau, et avec lequel, grâce à l’obligeance de M. Bibron, nous avons pu le comparer; sa rostrale est avancée, ses oculai- res passent au-dessus de l'œil, ses frontales sont de même au nombre de deux. Il y a une interoculaire et deux occipitales (PL. 26, fig. 2,3). Les squames ou écailles du corps sont lisses, hexagonales, rangées en vingt séries ; les plaques ventrales sont au nombre de cent quarante-cinq, plus larges que celles qui les avoisinent, et il y a six ran- gées de plaques sous-caudales ; celles-ci sont un peu plus évidentes que chez l'U. Ceylanicus et l'opercule anal est, de même que chez celui-ci, composé de deux plaques. Le disque ou bouclier caudal (pl: 26, fig. 4, 5) est très-différent de celui de l’autre espèce; il est plus abrupte, d’une seule pièce ovalaire, et hérissée d’aspérités assez régulièrement disposées et au milieu de chacune des- quelles apparait une petite pointe cornée pyramidale. Le corps de ce reptile, dont nous ne connaissons qu'un individu , est plus gros que celui de l'U, Ceylanicus : il est également varié de brun-bai en dessus avec quelques taches jaunâtres ; inférieurement il est d’un blanc jau- nâtre avec des marbrures qui rappellent la teinte générale du dos. La longueur totale du corps est de 8 pouces, sur les- quels la queue n’entre que pour une très-faible portion. 68 UROPELTIS DE CEYLAN. UROPELTIS DE CEYLAN. UROPELTIS CEYLANICUS. U. Ceyl., G. Cuv. (Loco cit.); Th. Cocteau, Magas. de Zoo. cl. IT, pl: a. meme L'Uropeltis dont il est ici question est surtout facile à distinguer de celui des Philippines, par sa queue plus longue, tronquée moins brusquement, et dont le petit bouclier terminal, situé plus obliquement, et plusallongé, est composé de plusieurs squames bicarénées ; les écailles du corps, également lisses chez ce reptile, ne forment que dix-sept séries , et sa longueur totale est seulement de six pouces ; le diamètre de son corps étant proportionnelle- ment plus petit que chez l'U. Philippinus. COULEUVRE SPILOGASTRE. 69 COULEUVRE SPILOGASTRE. COLUBER. ( Tropidonotus ) SPILOGASTER. (PI. 28.) Tropidonotus spilogaster, Boïe, Zsis, t. XXI, p. 559. ee - La Couleuvre que nous avons fait représenter dans notre planche 28, d’après un individu rapporté de Manille, a déjà été indiquée comme se trouvant à Java, mais elle n'avait point encore été figurée : elle a quatre (2-2) plaques frontales ; 2-3 oculaires (un côté présente anomalement 2-4 par suite de la subdivision de la post- oculaire inférieure en deux); et 1 lorum : son museau est obtus, les écailles de son corps sont carénées, plus étroites sur le dos que sur les flancs ; les ventrales de l'individu observé sont au nombre de cent cinquante-trois, et les caudales de quatre-vingt-quatre ; la longueur totale du corps est de 23 pouces (0,62 ) , sur lesquels la queue seule compte 7 pouces (0,19). La couleur de ce reptile est d’un plombé bleuätre en dessus avec des taches peu marquées, brunes, et deux taches blanches sur le cou; le dessous du corps est jau- nâtre et présente une double rangée de points noirs (d'où le nom de spilogaster ), sur le bord des écailles ventrales ; la queue et la dernière plaque de l'abdomen ne présentent de chaque côté qu’une seule ligne de points au lieu de deux 70 COULEUVRE PREVOSTIENNE. COULEUVRE PREVOSTIENNE. COLUBER ( Homalopsis) PREVOSTIANUS. : Nob. | PL. 29. sous le nom d'A, plumbea. C. corpore plumbeo supra saturatiore ; pholidosis homalopsidum , squamis lævibus ; scutis frontalibus 3 (1-2), ocularibus 1-2, pro loro 2. Habitat Manille. ———— L'espèce de Couleuvre que nous avons dédiée à notre ami, M. F1. Prevost, chef des travaux zoologiques du Muséum, et auquel on doit d’intéressantes observations sur la parturition des Couleuvres, appartient au genre ou plutôt au sous-genre que les Erpétologistes modernes ont appelé Jomalopsis avec Kubhl. Nous l’avions d’abord prise pour l'Æomalopsis plumbea, Boïe, (qu'il ne faut pas confondre avec le Coluber plumbeus, Maximilien, qui est du Brésil), et c’est sous ce nom qu'elle a été représentée dans notre atlas; elle a en effet la couleur de l'Æomalopsis plumbea, c'est-à-dire qu’elle est d’un brun plombé, ainsi que la dénomination de celle-ci l'indique. Cette couleur règne de même sur tout le dessus du tronc, de la tête et de la queue; mais les parties inférieures sont moins foncées et entremélées de jaunätre, nuance qui existe seule sur les côtés et sous la gorge, COULEUVRE PREVOSTIENNE. 71 Le Coluber Prevostianus a les écailles lisses , ce qui le ferait ranger, ainsi que l’Æom. plumbea et le Coluber aer d'Oppel, parmiles Zypsirhina de Wagler (syst. p. 169), et ses plaques céphaliques que nous avons représentées avec soin (pl. 30, fig. 4, 5 et G) présentent deux occipitales, deux sourcilières et un inter-orbitaire, comme chez toutes les couleuvres ; trois frontales (1-2, c’est-à-dire un ant, et deux en arrière comme chez la plupart des Homalopsis); deux nasales (une de chaque côté) ovalaires, percées par les narines et séparées par la frontale antérieure; deux ocu- laires postérieures, une oculaire antérieure et deux lo- rum; l’Æomalopsis plumbea et le Coluber aer n’ont qu'un seul lorum, | C'est des deux espèces que nous venons de citer que le €. Prevostianus se rapproche le plus; mais il s’en distingue par ses proportions plus élancées et par des caractères importants, ceux de la disposition des plaques céphaliques. Merrem et M. de Blainville ont depuis long-temps indiqué que les squames des reptiles, c’est-à- dire leurs écailles, fournissaient pour la distinction des espèces, des genres et des autres groupes, d'excellents ca- ractères, et ce dernier en a donné la preuve dans la class: fication qu'il a établie en 1816 de ces animaux et qu'il vient tout récemment de perfectionner dans un mémoire inséré dans les Vouvelles Annales du Muséum , 1. IV, page 233. | Dans le mémoire précité , page 267 , M. de Blainville fait une subdivision particulière du genre Coluber pour les espèces qui n’ont que trois scutelles frontales, uneen avant et deux en arrière, et il les distingue suivant qu'elles sont avec ou sans lorum. Les auteurs ont proposé plu- 72 COULEUVRE PREVOSTIENNE. sieurs genres pour les quelques espèces qui rentrent dans cette catégorie, à laquelle on pourrait réserver le nom sous-générique d'Æomalopsis. L'étude de plusieurs de ces espèces nous permet d’en donner la distribution que voici : A—Plaques occipitales petites ou décomposées. a )— oculaires en periopsie. Coluber cerberus. b)— oculaires régulières (1-2, c’est-à-dire une anté- oculaire, deux post-ocul.) €. molurus. B—Occipitales régulières 3 (1-2 ou une ant. et deux post.) c— oculaires 1-2. | 1) lorum ». C. Prevostianus. 2) lorum 1. * Écailles lisses. ‘ C. aer. H. plumbea. ** Écailles carénées. (genre Æelicops , Wagl). C. monilis. C. carinicaudus. 3) lorum o. C. porphyricus (genre Pseudechis). d'— oculaires 1-3. C. inornatus (genre Xenodon). Nous ferons remarquer que si l’on veut dans cette dis- position suivre les principes de la méthode naturelle, c'est-à-dire rapprocher davantage les espèces qui se ressemblent le plus , on devra placer les Homalopsis après les Periops, qui sont , de toutes les couleuvres , celles qui leur ressemblent le mieux par la disposition de leurs écailles oculaires , rangées à peu près en cercle autour dés yeux. Les C. cerberus et molurus, qui commencent la série des COLUBER PLUMBEUS. 73 Homalopsis , sont en effet deux serpents qui sous ce point de vue paraissent offrir le plus de men avec mn Painpe Le mot de Periopsie,q t,in- dique la disposition particulière de lent x octlaires, Les Periops ( Coluber hippocrepis ) ont quatre pla- ques frontales (2-2) : les €. cerberus n’en ont ordinaire- ment que trois ; mais nous avons observé un individu de cette espèce qui en avait quatre, la plaque unique anté- rieure des autres Cerberus étant chez lui partagée en deux. Maintenant que nous avons assigné la place que l'espèce de couleuvre que nous décrivons doit occuper parmi ses congénères , il nous reste à indiquer quelques autres ca- ractères moins importants que ceux qui précèdent , obser- vés sur l’animal recueilli par l’un de nous. Cette couleuvre, qui est déposée présentement au Muséum de Paris , a 20 pouces de longueur totale (0,54); sa queue en particu- lier mesure 2 ! pouces ( 0,07 ); ses plaques ventrales sont au nombre de cent soixante-cinq , la dernière, celle qui forme l’opercule anal, étant subdivisée en deux ; les plaques caudales du même individu sont au nombre detrente-cinq. Cet animal a été pris à Manille. COLUBER ( Homalopsis) PLUMBEUS. Un individu de cette espèce, originaire de Java, que nous avons examiné , diffère surtout de l’Æomalopsis précédent par ses proportions plus lourdes, sa tête plus épaisse, et par la disposition de ses plaques céphaliques, dont voici la formule empruntée à Boie : 74 COLUBER AER. C. scuto frontali anteriori uno triquetro , verticali quinquagono, loro rotundato; orbitalibus posterioribus duobus, labiali simplici; mentalium quatuor colubrinis. (Isis, t, XX, p. 560; 1827. — Voyez pl. 30, fig. 1.) COLUBER( Homalopsis) AER. Oppel. De même que la précédente , cette espèce a été décrite dans l'Zsis (t. XX, page 560) ; nous en avons fait re- présenter une tête dans notre planche 30, fig. 2 et 3 : ses plaques céphaliques sont assez sensiblement les mêmes que dans notre Æomalopsis ; mais les nasales sont con- üguës au lieu d’être séparées par la frontale antérieure, et il n’y a qu’un seul lorum; les plaques oculaires sont de même r-2, et les écailles du corps lisses ; la couleur est d'un gris d’acier foncé, passant en dessous à une teinte plus claire : on remarque de chaque côté, au bord des plaques ventrales, l'indice d’une raie plus foncée. Ventrales de l'individu observé, cent cinquante- neuf ; caudales , quarante-neuf ; Longueur totale. . . 21 pouces (0,49). Queue seule. . . . . 3 pouces 9 lignes (0,10). Écailles du corps lisses, Cette espèce est de Java. CALAMAIRE PONCTUÉE. 75 Nota. Nous joignons à notre planche 30 la représen- tation de la tête d’une jolie petite espèce de Calamaire : CALAMARIA PUNCTATA. Boie, Zsis, t. XX, page 540. pu, Le genre qui comprend cette espèce et plusieurs autres également peu connues parait devoir prendre place après les Æomalopsis , dont il se rapproche; ses scutelles fron- . tales sont au nombre de deux seulement. La figure 8 représente la tête du C. virgulata vue de profil, 7 vue en dessus , 9 vue en dessous ; la fig. 10 est la queue du même individu , montrant la double rangée de plaques qui la garnissent en dessous et les dernières plaques ven- trales qui sont simples. M. de Blainville ( Nouvelles An- nales du Muséum) a distingué en un groupe particulier les Ophidiens de la famille des Couleuvres qui n’ont qu'une seule paire de plaques frontales , comme les Cala- maria et les Xenopeltis; Wagler les place assez loin les uns des autres puisqu'il les sépare par les £ryx, Gon- gylophis, Aspidoclonion, Elaps, Ilysia, Uropeltis , Catostoma, Elapoïdis ; nos deux groupes doivent sans doute être placés , comme nous venons de le dire, après les Homalopsis qui ont trois plaques frontales , et qui les lient, par conséquent , aux espèces chez lesquelles il existe quatre des mêmes plaques disposées sur deux paires. 7 ne ST 16 PP TT re pi arbre Sa POISSONS. ÉCHÉNÉIS À 16 LAMES. ECHENEIS SEX-DECIM LAMELLAT À, Nob. (EE, is) E. cute coriaceä, disco cephalico sex-decim lamellato; pinnis dorsali radis 28, pectoralibus 21, ventrali- bus 5 , anali 25, caudali 18. Habitat Indicum mare ? Nous ne signalerons parmi les poissons recueillis pen- dant le voyage de Za Favorite , que cette espèce et celle du genre Syngnathe dont nous parlerons ensuite. Quel- ques autres nous ont également paru inédites, mais celles- ci sont sans contredit les plus intéressantes. Le genre linnéen des Æcheneis ne renferme encore qu'un nombre fort restreint d'espèces ; la plus connue est l Echeneis remora, Linn., qui a huit lames au disque. 78 ÉCHÉNÉIS A SEIZE LAMES. Les autres sont l’£. naucrates L., qui en a vingt-deux ; VE. lineata Schn., qui n’en a que dix, et l’Æ. osteochir Cuv., Règ. anim. II, 348 : nous ne connaissons pas les lames céphaliques de cette dernière ; les rayons de ses pec- torales, comme le fait remarquer G. Cuvier, sont osseux, comprimés, et terminés par une palette légèrement cré- nelée. Ajoutons que M. Bancroft a décrit et figuré dans le Zoological Journal, t. V, p. 413, pl. 18, un autre Échénéis qu’il considère comme nouveau, quoiqu'il se rap- proche beaucoup de l’Æcheneis naucrates, et qu’il appelle ÆEch. lunata. L'espèce que nous avons nommée ÆEcz. sex-decim lamellata se distingue surtout par son disque céphalique composé de seize lames (c’est par une erreur du graveur que notre planche lui en donne dix-sept ); la couleur de l'individu , conservé dans la liqueur , que nous avons étudié, était d’un brun lavé de roussâtre ; sa mâchoire inférieure s’avançait un peu au delà de la supérieure, et sa longueur totale était de 7 pouces et demi ; sa nageoire dorsale nous a présenté vingt-huit rayons ; les pectorales vingt-un chacune; les abdominales cinq ; l’anale vingt-cinq et la caudale dix-huit. Nous supposons que ce poisson provient de la mer des Indes. SYNGNATHE BLAINVILLÉEN. 79 SYNGNATHE BLAINVILLÉEN. SYNGNATHUS BLAINVILLEANUS, Nob. (PI. 32.) S. appendiculis nullis; pinna dorsal ano apposita; thoraco-abdomine elevato, punctis asperso; squamis radiatis. Habitat mare Indicum. Nous proposons de dédier à M. de Blainville la curieuse espèce représentée avec soin dans la planche de cet ouvrage , que nous devons à l’amitié de M. Joannis, qui a fait récemment sur les poissons du Nil d’intéressan- tes recherches consignées dans le Magasin de Zoologie. Le Syngnathe Blainvilléen lie d’une manière plus intime les poissons de ce genre à ceux qu'on en a séparés sous le nom d'Hippocampe, et il fournirait, s’il en était besoin , une nouvelle preuve à l'appui de l'opinion sou- tenue par le célèbre naturaliste dont il rappellera le nom, que le nombre des genres a été trop légèrement multiplié, etqu'ilest peu de groupes qui ne soient liés d’une manière plus ou moins intime les uns aux autres; aussi , la série zoologique que quelques auteurs justement célèbres ont néanmoins refusé d'admettre devient-elle chaque jour plus évidente. C'est surtout par l'élévation de sa partie thoraco-abdo- 80 SYNGNATHE BLAINVILLÉEN. minale que ce Syngnathe se rapproche des Hippocampes : mais sa tête et sa queue ne prennent pas les mêmes formes que chez ces derniers; la nageoire dorsale est opposée à l’anus, les membres pectoraux sont petits et très- rapprochés des opercules ; la région thoraco-abdominale proprement dite est privée de nageoire et présente six lignes qui la font paraître hexagonale; la ligne médio- supère résulte de deux autres lignes naissant en arrière des opercules, et se divisant de nouveau non loin de la nageoire dorsale ; l’arête qu’elle forme est mousse; une autre ligne nait de chaque côté des pectorales et se pro- longe shogue flanc pour aller à = queue former une celle-ci qui lrilatère; mais, avant de s’ Ÿ rendre, elle forme une nr dont la convexité est en haut; les arêtes latéro-infères résultent de chaque côté d'une ligne assez semblable aux précéden- tes, et qui, naissant au-dessous de la dorsale, se continue de chaque côté avec l'angle inférieur du carré de la queue; enfin, l’arête médio-infère commence sur la ligne mé- diane à la hauteur des pectorales et se termine à l'anus. Les lignes que nous venons d'indiquer sont le point de cohresgence ‘écailles radiées ; la région thoraco-ab- est brunätre, plus fintle à la crête dorsale et aux deux angles de la crête inférieure ; elle est pointillée de petites taches blanches rondes, mais de deux diamè- tres, les unes étant plus petites que les autres; ces taches sont entourées d’une auréole plus foncée. INSECTES . COLLYRE DE CHEVROLAT. COLLYRIS CHEVROLATII. Nob. (PVO RE 1) Cette espèce est longue. de 17 millimètres et large aux épaules de 3, etau bout de 4 millimètres. Sa couleur géné- rale est un beau bleu tournant un peu au verdätre, surtout sur les élytres. Sa tête (1. a) est globuleuse , très-lisse et lui- sante , très-bombée en arrière vue de profil, avec un col très-étranglé et plus étroit que le bord antérieur du corselet, Les yeux sont très-gros et très-saillants, d’un brun foncé, Le front, entre les yeux, est profondément creusé : il offre deux sillons longitudinaux très-marqués et une petite fos- sette Lee PSE Le nes est grand, très-bombé en des- sus P fortes, arrondies, dont * Nous devons la description des insectes du Voyage de /a Favorite au zèle de M. Guérin-Ménevisze, qui a bien voulu nous aider dans ce travail. Foyez notre Préface. Zool. ?° Partie. ë 82 COLLYRE DE CHEVROLAT., les deux latérales sont reculées en arrière et les deux sui- vantes plus saillantes que les trois intermédiaires. Les man - dibules et les palpes sont d’un bleu noir. Les antennes ont leurs quatre premiers articles d’un bleu luisant, les suivants sont noirs et ternes; on voit à l'extrémité des second et troisième articles , en avant et en dessus , une tache rougeätre très-limitée. Le corselet ( 1. a ) est deux fois plus long que large, cylindrique, très-rétréci en avant, mais un peu évasé pour recevoir le col, brusque- ment élargi aux deux tiers de sa longueur, parallèle en- suite, extrémement globuleux en dessus, très-lisse et luisant, un peu comprimé latéralement en arrière , avec une faible trace de rebord; son-extrémité postérieure est rétrécie, etle bord, qui est sinué, offre une double bor- dure en bourrelet : il a, sur les côtés et en dessus, ainsi que la tête, des poils blanchätres raides et assez longs, mais peu nombreux. L'écusson est noir, ovalaire , saillant au milieu d’un espace enfoncé laissé par les élytres. Celles-ci ( 1. b) ont trois fois leur largeur moyenne dans leur longueur ; leur base est de moitié plus large que le corselet , arrondie ; elles restent presque parallèles jusqu’à la hé _de leur le mais elles s’élargissent en- suite un peu, se rétrécissant en arrière en s ’arrondissant, et se terminent en formant au milieu et par leur rappro- chement une faible échancrure postérieure. Leurs bords latéraux sont un peu sinueux , surtout en arrière : leur surface est couverte de gros points enfoncés ronds et assez espacés sur le tiers antérieur, plus gros, transverses et réunis entre eux , au milieu , et plus petits, allongés lon- gitudinalement et plus serrés en arrière, oùils vont en diminuant de grosseur, Tout le PR à est bleu lisse, COLLYRE DE CHEVROLAT. 83 luisant , garni de quelques poils blanchâtres. Le dernier segment abdominal est rougeâtre et rugueux. Les deux armures copulatrices, dans le mâle que nous décrivons, sont armées chacune de trois fortes épines relevées et en forme de räteau. Les hanches et les trochanters sont noirs. Les cuisses sont allongées ,4isses, d’un rouge fer- rugineux , à l'exception des postérieures, qui n’ont que la base de cette couleur ; l'extrémité de celles-ci , les jambes et les tarses ( r. c) de toutes les pattes sont d’un noir bleu luisant ; les jambes et les tarses sont garnis de poils blancs assez serrés sur les tarses, et surtout à leur surface infé- Fais Collyre diffère de ie, à laquelle M. Dejean a hisséle nom de Longicoll , parce que celle-ci est un peu plus petite, d’un beau bleu pur, et parce que les points enfoncés de l'extrémité de ses élytres ne sont allongés comme dans la nôtre. On ne peut la con- fondre avec la C. Horsfieldit de Mac Leay, parce que celle-ci a les élytres moins élargies en arrière , plus paral- lèles, que leurs points enfoncés sont plus réguliers, et parce que la moitié postérieure des jambes de derrière est blanche, ainsi que les tarses, qui n’ont que le bout du dernier article noir; caractère qui distingue aussi de notre espèce le Coflyris lugubris de Vander Linden et Audouini de Laporte, qui pourraient bien n'être que la même espèce. Enfin la C. purpurata décrite par M. Klug ( Jahrbücher der Insect., etc., p. 46), quoique paraissant avoir de l’affinité avec la nôtre, s’en éloigne certainement par une taille bien plus petite. Notre Collyris Chevrolatii vient de Java. o 84 FÉRONIE D’EYDOUX. FÉRONIE ( Créobie ) D'EYDOUX. FERONIA ( Créobius) EYDOUXII. Guer. (PL. 33, fig. 2.) —— Cette belle espèce se rapproche beaucoup par ses élytres de celles qui forment le groupe auquel on a donné le nom de Percus, et que M. Brullé * sépare par le caractère pris de l’absence de carène à la base des élytres ; mais on pourrait en faire un petit groupe à côté de celui-ci, à cause de la forme plus allongée du corps, et surtout parce qu'il est élargi en arrière, tandis que dans tous les grou- pes des Féroniens la plus grande largeur est au milieu. Quoique nous n’attachions aucune importance à cette pe- tite division , nous lui avons cependant donné le nom de Créobius ; peut-être d’autres espèces viendront-elles s'y joindre et lui donner une certaine consistance. Tout le corps de notre insecte est d’un noir à reflets verdâtres ; mais les reflets sont plus vifs sur la tête et sur le corselet. La tête (2 a.) est un peu plus étroite que le thorax, plus longue que large , assez inégale en dessus, et surtout en avant, où elle semble comme ridée et plis- sée. Le labre est transversal, très -saillant, faiblement * Hisipire naturelle des Insectes, t. IV bis , page 370. LJ FÉRONIE D’ÉYDOUX. ë échancré au milieu, avec quatre ou cinq points enfoncés au bord antérieur. Les mandibules sont noires, peu sail- lantes , peu arquées, sans dents en dedans, lisses, avec la base seulement marquée de quelques rides longitudinales. Les palpes sont d’un noir brunâtre, terminés par un ar- ticle allongé et un peu ovalaire. Les antennes sont un peu plus longues que la têté et le corselet, noires, à articles obconiques assez fortement renflés à leur sommet. Le pre- mier article est assez allongé, plus épais; le second, quoique plus court, a la moitié au moins de la longueur du premier et du second, lequel est lui-même un peu plus long que les autres. La lèvre inférieure est très-profondément échancrée au milieu , avec une forte dent médiane arron- die au bout et creusée au milieu. Le corselet est plus long que large , en cœur fortement rétréci en arrière, assez convexe en dessus, rebordé sur les côtés, avec quelques petits points enfoncés en avant et en arrière , dans le re- bord : il a au milieu une impression longitudinale qui commence très-près du bord antérieur et va se terminer au bord postérieur; sa surface est lisse et luisante; son bord antérieur présente un assez large bourrelet aplati , garni de quelques stries longitudinales ; il n'offre pas de fossettes bien marquées en arrière, où ilest coupé presque droit ; toute sa surface est d’un noir à reflets vert-cui- vreux , avec les bords et la partie postérieure d’un beau vert luisant. L’écusson est tout à fait caché. Les élytres , d'un beau rouge métallique à reflets vert-cuivreux , paraissent soudées; elles ont presque deux fois leur plus grande largeur dans leur longueur. Leur forme est ovalaire , allongée , et leur plus grande largeur est vers le tiers postérieur. Elles sont à peu près de la largeur du 86 FÉRONIE D'EYDOUX. corselet à leur base, sans repli transversal; elles s’élar- gissent insensiblement sans former d’angles huméraux saillants, ce qui indique qu’elles ne recouvrent pas d'ailes : leurs bords latéraux forment une courbe régulière jusqu'à leur extrémité , qui n’est ni tronquée ni échancrée ; ce bord offre une petite bordure au-dessous de laquelle les élytres se dilatent un peu pour embrasser les côtés de l’abdomen : au-dessus de la bordure latérale , on observe une côte peu saillante , très-lisse | qui part de l'endroit où devrait être l'angle huméral, et va se terminer près de l'extrémité, en faisant là un petit crochet, Cette côte latérale donne aux élytres un aspect particulier , car elles semblent former trois pans distincts , l’un supérieur peu bombé, et deux latéraux presque perpendiculaires au supérieur, Il ya, sur ces côtés penchés , entre la côte latérale et le rebord, une série de huit gros points enfon- cés et verts, plus rapprochés entre eux en arrière, La surface supérieure des élytres est couverte de stries irré- gulières peu profondes, à intervalles subgranuleux , dont quelques-unes se réunissent, vers le milieu et près de la suture, pour former deux lignes de trois gros points lisses et noirâtres. Le dessous est lisse, d’un noir luisant à reflets verts ; l'abdomen ne parait formé que de quatre segments, dont les deux intermédiaires plus courts et le dernier grand , en demi-cercle. Les pattes sont de la cou- leur du dessous , fortes , luisantes , avec les jambes et les tarses garnis en dessous de poils roux assez courts. Les tarses antérieurs du seul mâle que nous possédions (2. b. c. ) ont leurs quatre premiers articles dilatés et de forme subtriangulaire. Cette espèce curieuse, que nous dédions au voyageur FÉRONIE D’EYDOUX. 87 zélé qui a exécuté le voyage de /a Favorite et celui de /a Bonite, a beaucoup d'afhnités avec le Carabus suturalis de Fabricius, si mal figuré dans Olivier, n. 35, pl. VI, fig. 71. Mais, suivant M. Chevrolat, qui a vu le Cara- bus suturalis de la collection de Banks citée par Fabri- cius, notre insecte en est fort différent. La Feronia Ey- douxii a été prise au Pérou , près de Lima; elle est unique dans notre collection. 88 CNÉMACANTHE. Genre CNÉMACANTHE. CNEMACANTHUS. G.R. Gray. —_— Ce genre a été établi par M. G. R. Gray dans l'édition anglaise du Règne Animal, sur une seule espèce provenant de l’Afrique et très-bien figurée , avec des détails caracté- ristiques, par M. Westwood , aux planches 15 et 34 de cet ouvrage. M. Brullé a adopté ce genre dans l'Histoire Naturelle des Insectes (édition de Pillot, t. IV Bis, p. 375, et pl. 15, f. 4), et il y a rapporté des espèces propres au Chili, qu'ila bien fait d'y réunir, mais qui n’offrent pas complétement les mêmes caractères. En effet, dans le ta- bleau qu'il donne ( page 343 ) des genres de la famille des Féroniens ; il distingue les Cnémacanthes des genres sui- vantis par ce caractère : jambes antérieures avancées en dehors et plus longues qu’en dedans. (Voy. notre pl. 34, fig. r et2 b.) Mais ce caractère essentiel ne se trouve pré- cisément pas dans l'espèce figurée par Gray, comme on peut le voir à la planche 34, fig. 5 du Règne Animal an- glais, où M. Westwood a représenté une jambe anté- rieure de l'espèce unique servant à établir le genre, jambe qui n’est pas plus avancée en dehors que celle de tous les autres Féroniens connus, comme on le verra aux fig. 2, pl. 35, figures que nous avons copiées de la planche a ISe. ‘ CNÉMACANTHE DE DESMAREST. 39 Nous avons sous les yeux le Cremacanthus obscurus de M. Brullé et une grande et belle espèce nouvelle que nous allons décrire : ces deux insectes offrent bien le pro- longement extérieur des jambes antérieures , lequel sert de caractère à M. Brullé; mais une troisième espèce, plus petite et provenant du Pérou, s'éloigne des précédentes par ses jambes antérieures, qui n’ont pas ce prolongement ou lobe externe, et vient par conséquent se ranger exacte- ment à côté du type de M. Gray. Nous ne pensons pas que cette légère différence soit suffisante pour motiver l'établis- sement d’un nouveau genre ; nous nous en servirons pour diviser les Cnémacanthes en deux sections, ainsi qu'il suit : I. Jambes antérieures prolongées ou lobées à l’extré- mité et extérieurement. (Cnemalobus.) CNÉMACANTHE DE DESMAREST. CNEMACANTHUS DESMARESTII. Nob. (PI. 34.) “mt Le mâle est long de 56 et large de près de ro millimè- tres , et la femelle est longue de 30 et large de plus de 12 millimètres. Les deux séxes sont d’un noir luisant ; mais, chez le mâle , il ya quelques reflets verts sur les bords du …_corselet et des élytres. La tête (1. a) est lisse ; aussi large que longue , moins large que le corselet, avec quelques petites impressions au milieu du front et une ligne trans- 90 CNÉMACANTHE DE DESMAREST. verse enfoncée entre les antennes ( 2. c-d ), qui sont moins longues que la tête et le corselet : les mandibules sont fortes , avancées, peu courbées , avec une très-faible dent à la base de la droite ; elles ont en dessus des sillons lon- gitudinaux assez forts. Le labre est saillant , assez échan- créau milieu. Les antennes sont d’un noirbrunâtre, un peu plus longues que la tête en y comprenant les mandibules ouverts, Le corselet (1. a.) est un peu plus large que long, arrondi et rebordé sur les côtés, plus étroit en ar- rière , beaucoup plus large que la tête, coupé droit en. avant, un peu échancré au milieu en arrière, très-lisse et luisant avec une faible trace de sillon longitudinal au mi- lieu. Celui de la femelle ( 1. b.) est un peu plus large et plus arrondi : sur les côtés, chez les deux sexes, il ya quelques petits points enfoncés dans la bordure latérale , vers le haut. L’écusson est grand, beaucoup plus large que long, et placé sur le col ou étranglement qui sépare le cor- selet des élytres. Celles-ci sont un peu plus larges que le corselet, un peu plus longues que larges, à épaules assez Saillantes , de forme ovalaire, mais ayant les côtés un peu parallèles vers le milieu. Elles sont assez bombées , lisses, luisantes , garnies d’un rebord assez fort , avec une ligne de points enfoncés et assez serrés près de ce rebord, une autre ligne à points plus distants , un peu plus haut sur le-côlé, et quelques plis et rides à l'extrémité : on voit en dessus deux faibles traces de côtes très-effacées et qui ne s'aperçoivent qu'en faisant glisser le jour obliquemenit. Tout le dessous est d’un noir brun presque rougeätre chez la femelle ; les deux avant-derniers segments de l'ab- | domen ont une rangée de points enfoncés et placés trans- versalement vers leur milieu ; le dernier a des rides ar- CNÉMACANTHE DE DESMAREST. 91 borisées vers la base et quelques plis à l'extrémité. Les pattes sont d’un brun noirätre chez le mâle, rougeâtre chez la femelle ; elles sont fortes , à cuisses renflées, avec les jambes garnies de poils fauves peu serrés. Les jambes an- térieures ( 1 b. et 2 b. ) ont leur prolongement extérieur au moins aussi long que le premier article des tarses ; ceux-ci ont les trois premiers articles plus dilatés que le quatrième dans le mâle, L’échancrure interne de ces jam- bes est très-profonde et armée de deux forts éperons, l’un en haut, l’autre près du bout de la jambe. Nous avons consacré cette grande et rare espèce à la mémoire de Desmarest , dont les naturalistes déplorent la perte récente. Il l'avait reçue de Cordova. À cette première division se rapportent les Cnemacan- thus obscurus et cyaneus de M. Brullé. | pe CNÉMACANTHE PARALLÈLE. IE. Jambes antérieures n'étant point avancées ou lobées à leur extrémité externe. ( Cnemacanthus propre de Gray. ) CNÉMACANTHE PARALLÈLE. CNEMACANTHUS PARALLELUS. Nob. (PL 35, fig. 1.) Il est long de 12 et large de 5 millimètres, noir, un: peu terne, assez cylindrique et allongé. Sa tête (1. a) est un peu plus longue que large, plus étroite que le cor- selet, lisse, terne, avec un sillon transverse entre les antennes ( 1. b) et des plis assez forts entre ce sillon et le bord antérieur. Les mandibules sont peu arquées , sans dents; le labre est un peu échancré , transversal ; les antennes sont noires, grenues ; les palpes sont noirs, avec la base brune. Le corselet est un peu plus large que long, rétréci en arrière , faiblement arrondi et rebordé sur les côtés , avec quelques points dans la bordure, donnant in- sertion à de longs poils raides et blanchâtres. Il a en ar- rière et de chaque côté une très-faible fossette et au milieu une ligne longitudinale peu enfoncée. Ses bords antérieur et postérieur sont coupés droit, L’écusson est large , court, arrondi en arrière, lisse. Les élytres sont soudées , ovalaires, parallèles au milieu, arrondies en CNÉMACANTHE PARALLÈLE. . 93 arrière, à angles huméraux assez saillants, mais arrondis, avec une bordure latérale ; elles ont trois ou quatre petits points enfoncés en arrière près de la bordure, et leur surface présente de faibles côtes presque effacées et que l’on n’apercoit bien que lorsqu'on fait glisser la lumière obliquement sur elles. Le dessous est noir, un peu luisant, lisse ; les pattes sont assez fortes, noires, à cuisses ren- flées et comprimées , avec les jambes et les tarses garnis en dessous de quelques poils fauves. Les jambes antérieu- res ( 1. c) sont droites, fortement échancrées en dedans avec deux forts éperons aux deux côtés de l'échancrure. . Leur extrémité est troniquée un peu obliquement, mais sans saillie notable en dehors. Le seul individu que nous connaissions est une femelle un peu mutilée ; il a été pris au Pérou, près de Lima, et il fait partie de notre collection. Pa | dis Tin FE FE A4 sL LL La de éspë gibbosus. Gray, The Anim. King. Ins., LA, p. 270, pl. 15, fig. 1, et pl. 34, fig. 5. Il se trouve en Afrique. Nousavons reproduit (pl. 35, f. 2 ) les figures de son an- tenne (2), de son labre (2. a) et de sa patte antérieure (2. b), pour mieux faire sentir ses affinités. 94 FÉRONIE DE CHAUDOIR. FÉRONIE ( Trirammatus) DE CHAUDOIR. FERONIA ( Trirammatus) CHAUDOIRIT. Nob. (PI. 35, fig. 3.) Le genre Trirammatus a été fondé par Eschscholtz dans sa collection, mais caractérisé pour la première fois par M. le baron Max. de Chaudoir, dans son tableau d’une nouvelle subdivision du genre #eronia, (Bulletin de Moscou, 1837.) Déjà , en 1835, dans les Annales de la Société Ento- mologique de France (t. 4, p. 446), M. de Chaudoir _avait décrit uneespèce de Trirammatus, son 7°’. fulgidus, et il avait annoncé que ce genre comprenaït les Pæcilus. Peruvianus , Déj., et P. unistriatus d'Eschscholtz. À la suite de son tableau des Féronies, il donne la répartition des espèces dans chacun de ses genres; mais nous ne trouvons dans les 7rirammatus que les P. unistriatus et fulgidus.' Quant au P. Peruvianus, Y'auteur le place à la fin de son travail, avec un certain nombre d’autres es- pèces auxquelles il n’a pu assigner exactement de place dans sa méthode , ce qui nous fait penser que cette mé- thode n'a pas encore acquis le degré de perfection con- venable. FÉRONIE DE CHAUDOIR. 95 Notre Feronia Chaudoirit appartient à ce genre et en constitue la troisième espèce ; elle est très -voisine du Pæ- cilus unistriatus , maïs elle est notablement plus grande, ce qui la distingué aussi du Zrirammatus fulgidus , qui est plus petit que le P. unistriatus. Notre espèce a plus de dix. millimètres de long et quatre millimètres de large (4 li- gnes 1/2 et 1 ligne 3/4). Tout son corps est noir luisant, mais le corselet offre quelques reflets bleus, et les élytres sont entièrement d’un beau bleu indigo. La tête est petite, aussi large que longue , avec une forte impression trans- verse en avant entre l'insertion des antennes. Celles-ci et les palpes sont fauves. Le corselet est presque aussi large que les élytres, beaucoup plus large que long , lisse et luisant, offrant de très-faibles traces de rides transver- sales, ayant au milieu une faible strie longitudinale , et deux fossettes en arrière près des angles postérieurs. L'é- cusson est noir, triangulaire , lisse ; les élytres sont allon- gées, parallèles, arrondies en ‘arrière, de moitié plus longues que larges, très-lisses et luisantes, rebordées ; elles ont chacane huit stries peu ‘enfoncées, finement ponctuées , dont les trois ou quatre externes et celle qui borde la suture sont un peu plus enfoncées ; la huitième strie, celle qui longe le bord externe , offre huit ou neuf gros points enfoncés plus rapprochés et même confondus ensemble en arrière. Le dessous ést très-lisse et luisant. Les pattes sont noires avec les jambes et les tarses d'un brun un peu fauve ; les cuisses sont fortes et renflées. Cette jolie espèce a été prise à Lima , au Pérou; nous l'avons dédiéeà M. le baron Maximilien de Chaudoïr, à qui la science doit de bons travaux , surtout sur la famille des earabiques. 96 FÉRONIE ERRANTE. FÉRONIE ( Platysme) ERRANTE. FERONIA (Platysma) ERRATICA. Nob. (PL 33, fig. 3.) C’est près de la Feronia cordicollis de M. Dejean qu'il faut placer cette espèce ; elle est longue de 11 et large de 4 millimètres , d’un noir luisant, un peu aplatie. Sa tête est plus étroite que le corselet, aussi longue que large , avec les yeux saillants et bruns. Elle a, au milieu et en avant, une petite fossette peu marquée, un sillon assez allongé et longitudinal de chaque côté depuis les yeux jusqu’au bord antérieur, et un sillon transverse en avant. Les antennes sont noires , au moins aussi longues que la tête et le corselet réunis ; les palpes sont bruns. Le corselet est cordiforme, plus étroit et un peu échancré en arrière de chaque côté, rebordé , très-lisse, avec un sillon longitudinal et deux fossettes profondes , allongées, placées en arrière ; son bord antérieur est tronqué, droit ; le postérieur est légèrement sinueux. L’écusson est lisse , triangulaire. Les élytres sont plus larges que le corselet à leur base , en ovale allongé , arrondies en arrière , lisses et luisantes : elles ont chacune neuf stries bien marquées, lisses au fond , s’anastomosant vers le bout; la troisième strie offre ; au milieu et en arrière , deux gros points en- FÉRONIE ERRANTE. 97 foncés ; il y a une rangée de douze ou quatorze très-gros points enfoncés près du bord externe , entre les huitième et neuvième stries ; ces points se réunissent entre eux vers le milieu et en arrière; en observant les élytres avec une forte loupe, on aperçoit quelques petits points enfoncés et épars sur le sommet des côtes , mais seulement vers le mi- lieu et du côté de la base des élytres. Le dessous et les ; pattes sont noirs , lisses et luisants , il y a quelques poils bruns sous les jambes et les tarses (3. a. ) Cette espèce a été prise au Chili. Zool. 2° Partie. 7 98 STIGMODERE ALIÉ. STIGMODÈRE ALIÉ. STIGMODERA CONJUNCT A. CnEvRoOLAT. (PL. 36, fig. 1.) Ce joli bupreste, que nous possédons seul à Paris, vient d’être décrit par M. Chevrolat , à qui nous l'avons communiqué, dans un mémoire intitulé : Centurie de Buprestides. (Revue Ent., vol. V, pag. 41.) Il est long de 16 et large de 5 millimètres 1/2, al- longé, parallèle, velu , d’une couleur métallique cuivrée avec les élytres vertes, le sternum du prothorax et les bords latéraux , les bords des élytres et une bande longi- tudinale sur chacune , d’un jaune un peu orangé. La tête est plus large que longue , ponctuée , tronquée et garnie en avant de poils jaunâtres très-serrés et assez longs. Les antennes ( 1. a.) sont en scie, plus courtes que le cor- selet. Le corselet est plus Dre que long , plus étroit en avant , arrondi sur les côtés et un peu sinué en arrière, avec Lu angles postérieurs assez aigus. Il est couvert de gros points enfoncés et de poils gris-jaunâtres assez longs et assez serrés , avec un large et profond sillon longitu- dinal au milieu et une fossette profonde de chaque côté, près des angles postérieurs. Son bord antérieur est un peu avancé au milieu, le postérieur est un peu sinueux, avancé STIGMODÈRE ALIÉ. 99 en arrière et un peu rebordé. Ses côtés, en dessus et en dessous, sont d'un beau jaune ; l’écusson est de forme triangulaire , à côtés un peu arrondis ; il est cuivreux et très-lisse. Les élytres sont au moins deux fois plus lon- gues que larges, arrondies au bout, sans dentelures , d’un beau vert brillant à reflets bleus, leur bord est sinué un peu avant le milieu : elles sont bordées de jaune depuis l'angle huméral jusqu’au bout et elles ont près de la su- ture une bande longitudinale de la même couleur , élar- gie vers la base, et venant se réunir en arrière avec la bordure marginale. Cette bande médiane est située sur une forte côte élevée , presque droite, à sommet lisse ; il y a une autre côte près du bord externe, mais dans la partie verte ; celle-ci est également lisse à son sommet , mais elle est fortement courbée en dedans près du milieu ; partant de l’angle huméral, elle va se terminer assez près de l'extrémité, Entre ces côtes il y a des points enfoncés très-gros et rangés en séries ; Ceux qui avoisinent la su- ture et la forte côte jaune sont plus petits , les autres sont séparés par des côtes moins élevées. Le dessous et les paltes sont couverts de petits points enfoncés et serrés , et garnis de poils blanchâtres assez longs et couchés. Le sternum du prothorax est d’un beau jaune, cette couleur s'élargit en avant et se termine près de la tête en forme de cœur. Ce bupreste vient du Chili et nous a été donné par M. Gay. 100 TAUPIN A ÉLYTRES JAUNES. TAUPIN (Semiotus) À ÉLYTRES JAUNES. ELATER (Semiotus) LUTEIPENNIS. Nob. (PI. 36, fig. 2.) Cette belle espèce est longue de 6 et large de 8 mil- limètres. Tout son corps est noir, lisse et luisant, à l’excep- tion des bords du corselet, dessus et dessous, et des élytres, qui sont d’un beau jaune d’ocre. Sa tête est plus large que longue, ponctuée, avec une large impression occupant tout le front. Les antennes (2. b.)sont plus longues que la tête et le corselet, un peu en scie, d’un noir terne. Les pal- pes sont noirs, courts, avec le dernier article sécuriforme. Le corselet est plus large que la tête, un peu plus long que large, à côtés parallèles , ayant les angles antérieurs arrondis, les postérieurs prolongés en une pointe aiguë ; son bord antérieur estun peu avancé et un peu échancré au milieu , sa surface est lisse, luisante et parsemée de petits points enfoncés assez distants entre eux ; lécusson est noir et arrondi. Les élytres sont lisses, allongées , de la largeur du corselet à leur base, un peu élargies vers le milieu , terminées en pointe et ayant au bout une pe- tite échancrure qui les fait paraitre bidentées ; elles sont lisses et luisantes, et offrent chacune neuf stries ponctuées et assez profondes. Les pattes (2. a.) sont assez grèles ; TAUPIN ABDOMINAL. 101 noires , sans poils. Le dernier segment de l'abdomen est terne et garni d’un fin duvet noir. Ce beau Taupin, unique dans notre collection , nous a été cédé par M. Fontaine comme venant du Chili ; nous pensons plutôt qu'il est du Pérou. TAUPIN (Alaus) ABDOMINAL. ELATER (Alaus) ABDOMINALIS. Nob. (PI. 36, fig. 3.) rs H est long de 26 et large de 7 millimètres, allongé, parallèle , noir terne et tomenteux, avec le milieu du mé- tathorax et l'abdomen rouges. La tête est plus étroite que le corselet, plus large que longue, couverte de gros points enfoncés , avec une impression large et peu pro- fondesur le front. Les antennes sont plus longues que la tête et le corselet, un peu en scie, à articles aplatis ; les second et troisié ticl tpl ts (3. c.), et le septième, dans LL UIJAT U P l'antenne droite, la seule qui soit entière dans l'individu unique que nous possédons , est un peu plus large et offre au milieu du bord interne une forte échancrure (3. d.). Le corselet est de forme carrée, à peine plus large que long, un peu rebordé et presque droit sur les côtés, avec les angles postérieurs aigus , prolongés en arrière et fortement ca- rénés en dessus : toute sa surface est rugueuse et couverte 102 TAUPIN ABDOMINAL. de forts points enfoncés et très-rapprochés , à l'excepuon de deux espaces élevés et placés un de chaque côté, un peu en avant du milieu , lesquels sont lisses et luisants. Ces deux espaces lisses sont situés sur deux élévations lon- gitudinales qui produisent trois larges sillons peu pro- fonds. L’écusson est arrondi , finement ponctué , avec une petite côte longitudinale lisse en arrière. Les élytres sont allongées, plus de deux fois plus longues que larges , pa- rallèles , fortement rebordées sur les côtés, arrondies au bout , ponctuées, couvertes d’un duvet noir très-court et très-serré ; elles ont, près du bord externe, une côte élevée et arrondie partant de l'angle huméral, se dirigeant d’abord en dedans et parcourant ensuite la longueur de ’élytre, parallèlement à son bord externe. Chaque élytre a en outre neuf stries ponctuées. Le dessous du corselet est noir, ponctué, sans sillons pour les antennes. Le dessous du mésothorax et du métathorax , également noir et ponctué, est presque entièrement occupé par une grande tache rouge. L’abdomen est lisse, luisant, fine- ment ponctué et entièrement d’un rouge vif (3. a.). L’anus est terminé par une pointe assez aiguë. Les pattes (3. b.) sont toutes noires. Ce bel insecte est indiqué par M. Fontaine, qui nous l'a cédé avec une grande collection, comme venant du Chili , mais nous pensons qu'il l'a pris plutôt au Pérou. Nous Pavons rapporté au genre Ælaus de Eschscholtz, parce que le plus grand nombre de ses caractères l'en rap- prochent , mais il n'a pas tout à fait le même faciès. : TAUPIN VENTRAL, 103 TAUPIN ( Dicrépidie) VENTRAL. ELATER ( Dicremdius) VENTRALIS. Nob. (PE 37, fig. 1.) Il est long de 10 et large d’un peu plus de 4 millimètres, d’un brun noirâtre dessus et dessous, à l'exception du ven- tre, qui est rougetre. Sa tête est de la largeur du corse- let, fortement ponctuée, avec une faible fossette en avant du front. Les antennes (1. a.) sont d’un brun tirant sur le fauve, un peu en scie, plus longues que la tête et le corselet , avec les second et troisième articles, mais sur- tout le second, beaucoup plus petits. Le corselet est à peu près aussi long que large, arrondi sur les côtés, un peu bombé , ayant les angles postérieurs aigus et prolongés en arrière ; il est fortement ponctué et couvert de poils jaunâtres assez serrés, ainsi que la tête et les élytres, ce qui donne à sa couleur noirâtre un ton verdâtre , produit par le mélange du jaune des poils. L'écusson est un peu oblong, un peu rétréci à sa base, terminé en forme de cœur, mais à pointe arrondie; il est couvert de petits points en- foncés. Les élytres sont deux fois plus longues que larges, parallèles , de la largeur du corselet , efilées et au bout; elles sont couvertes de points assez serrés et très-marqués , et offrent chacune neuf stries de points en- 104 TAUPIN A JOLIES ZONES. foncés plus forts et très-rapprochés entre eux. Le dessous de tout le thorax est de la couleur du dessus, à l’exception du bord postérieur du métathorax , qui est fauve , ainsi que les hanches et les tarses ; les rebords des élytres et l’abdo- men sont également fauves ; les cuisses et les jambes sont noirâtres. Tout le dessous et même les pattes sont ponctués et garnis d’un duvet jaunâtre. Les second et troisième ar- ticles des tarses antérieurs et intermédiaires (r. b.) ont une palette assez allongée. Il n’y en a qu'une située au ‘troisième article aux tarses postérieurs (1. c.), ce qui pourrait autoriser à former avec cet insecte une coupe générique liant les Monocrepidius aux Dicrepidius, coupe que nous proposerions de désigner sous le. nom d’ÆHeterocrepidius. Cet insecte curieux vient du Pérou. TAUPIN (Æole) A JOLIES ZONES. ELATER (Æolus) CALLIZONUS. Nob. (PL 37, fig. 2.) Ce joli Taupin est long de 6 à 8 et large de 1 1/2 à 2 millimètres ; il est de forme allongée , assez aplati. Sa tête est noire , finement rugueuse , couverte de poils jaunâtres assez longs , avec les yeux bruns, Les antennes et les pal- pes sont jaunes ; les antennes (2. a.) sont beaucoup plus TAUPIN À JOLIES ZONES. 105 longues que la tête et le corselet , filiformes, un peu ve- lues , avec les second et troisième articles courts, égaux , moins longs, réunis, que le premier ou le troisième. Le corselet est plus long que large, un peu plus étroit en avant, arrondi sur les côtés, avec les angles postérieurs très-aigus et très-prolongés en arrière. Toute sa surface est couverte de points enfoncés , de forme un peu oblon- gue ; il a des poils jaunâtres assez clairsemés et offre au milieu une large tache longitudinale noire , dilatée au mi- lieu et qui touche aux deux extrémités. L'écusson est noir, allongé , à côtés presque parallèles , arrondi en arrière. Les élytres sont au moins deux fois plus longues que lar- ges , arrondies en arrière , d’un beau jaune vif, luisantes, avec neuf stries assez profondes et finement ponctuées au fond : ces élytres sont marquées de trois bandes trans- verses noires, ondées ; la première, au tiers antérieur, re- monte jusqu’à la base et entoure l’écusson ; la seconde est située au tiers postérieur, et la dernière termine les élytres ; elles sont en outre couvertes de poils jaunâtres , assez peu serrés. Le dessous est brun, plus ou moins noirâtre , avec tous les bords jaunes. Les pattes sont entièrement jaunes et peu velues. Pris à Callao , au Pérou. L 106 TAUPIN DU PÉROU. TAUPIN (Cardiophore) DU PÉROU. ELATER(Cardiophorus) PE RUVIANUS.Nob. (PL. 37, fig. 9.) Ce Taupin est long de 8 1 2 et large de près de 3 mil- limètres, assez allongé , d’un jaune un peu fauve dessus et dessous. Sa tête est de la largeur du corselet en avant, arrondie au bord antérieur, aussi longue que large, très- finement ponctuée, un peu velue, avec les yeux grands et de couleur grise. Les antennes sont plus longues que la tte et le corselet, un peu en scie, avec le second article seul plus court que les autres. Le corselet est presque aussi long que large, rétrécien avant, arrondi sur les côtés, un peu bombé au milieu, avec les angles postérieurs assez prolongés en arrière, mais un peu arrondis au bout. Toute sa surface est lisse et luisante; mais il est cou vert d’un fin duvet jaune assez serré. L’écusson est assez cor- diforme , avec une fossette au milieu. Les élytres sont à peu près deux fois plus longues que larges, rétrécies en pointe en arrière , lisses, tomenteuses, avec neuf fortes stries fortement ponctuées au fond. Le dessous est lisse, d’un fauve un peu brunâtre , tomenteux , avec les deux derniers segments abdominaux plus rougeâtres. Les pattes sont d’un jaune päle avec les tarses de la couleur du des- sous du thorax. Des environs de Lima au Pérou. TAUPIN DE CLÉRY. 107 TAUPIN (Cardiophore) DE CLÉRY. Nob. ELATER (Cardiophorus) CLERFYI. Nob. (PI. 37, fig. 4.) Cette petite espèce ne peut être comparée qu à VE. equiseti de Herbst, mais elle s’en distingue d’une manière suffisante. Elle est longue de 5 et large de 2 millimè- tres, d’un brun marron plus ou moins noirâtre. Sa tête (4. a.) est petite, arrondie en avant, finement rugosule, avec des poils gris peu serrés. Les antennes et les palpes sont d’un jaune testacé un peu fauve ; les antennes (4. b.) sont à peine de la longueur de la tête et du corselet, velues, composées d'articles obconiques , faiblement dentées en scie au côté interne. Le corselet est un peu globuleux , aussi large que les élytres , rétréci en avant et en arrière, et ayant les angles postérieurs assez saillants, mais non aigus : vue à une forte loupe, sa surface supérieure parait très-finement chagrinée ; il est couvert de petits poils gris, très-serrés et couchés. L'écusson (4. c. )est en forme de cœur, velu. Les élytres sont allongées, terminées en pointe ; elles ont chacune neuf stries formées par des points enfoncés et oblongs, et elles sont couvertes de poils gris très-serrés et couchés , formant des stries grises au sommet des côtes. Le dessous est d’un brun plus foncé, peu velu sous la poitrine et sous le corselet , mais ayant 108 AUPIN A QUATRE TACHES. les segments de l’abdomen couverts de duvet gris très- court et très-serré. Ses pattes sont de longueur ordinaire, avec les cuisses un peu comprimées , elles sont entière- ment d'un jaune fauve, très-peu velues , avec les tarses (4. d.) simples terminés par deux crochets (4. e. ) grêles à peine dentés à la base. Cet insecte ne parait pas rare au Pérou , nous en avons des individus pris à Lima, à Guayaquil et dans la petite ile de San-Lorenzo ; nous les devons au zèle de M. Cléry, à qui nous dédions l'espèce. TAUPIN (Cardiophore) À QUATRE TACHES. ELATER (Cardiophorus) TETRASPILOTUS. Nob. CE 38: 1 1.) Il ressemble beaucoup pour la forme et pour la taille à VE. Cleryi; comme lui, il est long de 5 et large de près de > millimètres, peu allongé, un peu ovalaire, noir luisant ; sa tête est petite, rétrécie en avant , lisse et noire, avec des poils courts et gris; les yeux sont d’un brun fauve ainsi que les antennes, qui ont à peine la longueur de la tête et du corselet, et dont les articles sont assez courts, un peu dentés en scie en dedans et velus. Les palpes sont de couleur fauve ; le corselet est TAUPIN A QUATRE TACHES. 109 noir, lisse et luisant, à peu près aussi long que large, velu , assez bombé au milieu, arrondi sur les côtés, rétréci en avant et en arrière, avec les angles postérieurs peu saillants et peu pointus, un peu fauves. L’écusson est en forme de cœur, aussi long que large, brun noi- râtre terne. Les élytres sont de la largeur du corselet à leur base, elles s’élargissent un peu ensuite et vont en s’arrondissant en arrière, elles sont noires, très-fine- ment ponctuées, avec neuf stries profondes dont les quatre premières prennent naissance. assez loin du bord antérieur. Elles sont couvertes d’un duvet cendré assez serré et offrent chacune une grande tache oblongue rouge, partant de l'angle huméral et se terminant au milieu, en se dirigeant un peu vers la suture, et une autre tache de la même couleur, située au tiers postérieur, ar- rondie en dedans, mais n’atteignant pas la suture. Le dessous est noir luisant , tomenteux: les pattes sont entiè- rement fauves. Nous avons sous les yeux une variété de cette espèce chez laquelle le corselet est d’un brun fauve et dont les taches jaunes des élytres occupent un plus grand espace, de manière à ne laisser qu’une croix noire formée par la suture et une bande transverse au delà du milieu. Cet insecte a été trouvé aux environs de Callao, au Pérou. 110 TAUPIN DE SAULCY. TAUPIN (Oophore) DE SAULCY. ELATER (Oophorus) SAULCFI. Nob. (PL 38, fig. 2.) Il est long de 10 et large de près de 3 millimètres, allongé , rétréci en arrière, peu convexe et noir. La tête est arrondie en avant, de la largeur du corselet , forte- ment ponctuée, velue, avec les yeux bruns ; les antennes (2. a.) sont plus longues que la tête et le corselet, filiformes, fauves avec le second article plus court que le troisième qui est presque égal aux suivants ; les palpes sont de la même couleur ; le corselet est noir , plus long que large, élargi en arrière, un peu arrondi sur les côtés, fortement ponc- tué, couvert de poils courts et jaunâtres peu serrés, avec les angles postérieurs très-aigus et très-prolongés en arrière, d’un rouge fauve dessus et dessous, couleur qui s'étend assez haut de chaque côté du corselet, L’écusson est ponctué, de forme un peu ovalaire subcarrée. Les élytres sont un peu moins larges que le corselet, plus de deux fois plus longues que larges, rétrécies et effilées en arrière, d'un noir vif et un peu luisant , fortement ponc- tuées , couvertes de poils Jaunâtres assez clairsemés et courts, avec neuf fortes stries ponctuées et très-mar- quées ; elles ont à la base une tache fauve qui ne touche TAUPIN DE LAURENT. tii pas tout à fait l'écusson et se prolonge un peu oblique- ment sur les côtés, une autre grande tache triangulaire de la méme couleur, occupant le bord externe, un peu au delà du milieu , et enfin une petite bordure rougeûtre au bout. Le dessous est noir, fortement ponctué. Les pattes sont fauves et un peu velues. | De Payta, San-Lorenzo et Callao, au Pérou. TAUPIN (Oophore) DE LAURENT. ELATER ( Oophorus) LAURENTII. Nob. (PL 38, fig. 3.) Il est long de 8 ou 9 et large de 3 à 3 millimètres 1/4, d’un brun marron terne et velouté dessus et dessous, avec les antennes et les pattes d’un jaune un peu fauve. Sa tête est plus large que longue, arrondie en avant, à front plat, finement chagrinée et tomenteuse. Les palpes et les antennes sont d’un jaune fauve ; celles-ci ont leurs ar- ticles obconiques, peu en scie, avec le premier très- long , arqué , le second beaucoup plus court, le troisième un peu plus grand que le second, et lés suivants encore un peu plus longs et presque égaux entre eux. Le corselet est de forme carrée, un peu plus large que les élytres, assez épais, un peu aplati au milieu, arrondi sur les côtés , avec les angles postérieurs assez prolongés, aigus 112 TAUPIN DE GAUDICHAUD. et surmontés d’une carène assez forte; il est finement chagriné , avec quelques reflets soyeux produits par le fin duvet brun-jaunâtre dont il est couvert. L'écusson est arrondi, soyeux. Les élytres sont à peine deux fois plus longues que larges, d’un brun marron avec le bout un peu fauve dans l’un de nos individus ; elles sont très- finement chagrinées et couvertes de duvet comme le corselet, avec neuf stries fortement ponctuées. Le des- sous est finement chagriné et tomenteux , les pattes sont d’un jaune un peu fauve. Nous avons reçu cette espèce de Lima, au Pérou ; nous la dédions au savant anatomiste qui a concouru avec nous à la rédaction de l’histoire naturelle du voyage de la Favorite. TAUPIN (Oophore) DE GAUDICHAUD. ELATER (Oophorus) GAUDICHAUDIL. Nob. (PI. 38, fig. 4.) Il est long de 5 à 6 et large de 2 à 2 millimètres 1/4, jaunâtre, avec le milieu du corselet et la suture occupés par une bande longitudinale noirâtre, et plus ou moins large suivant les variétés. La tête est un peu plus large que longue , finement ponctuée, velue. Les antennes sont jaunes, de la longueur de la tête et du corselet, un TAUPIN DE GAUDICHAUD. 113 peu en scie et composées d'articles courts et égaux, à l'ex- ception du second , qui est plus court ‘que les autres. Le corselet, un peu plus long que large, est finement ponc- tué et tomenteux , arrondi sur les côtés, plus étroit en avant, ayant aux angles postérieurs une forte pointe dirigée en arrière et carénée au côté externe ; son milieu est teinté de brun pâle ou de noir qui occupe presque toute sa surface , suivant les variétés ; mais les bords et les pointes postérieures sont toujours jaunes. L’écusson est petit, ovalaire, brun. Les élytres sont de la largeur du corselet, un peu arrondies sur les côtés, finement ponctuées, velues, avec neuf stries enfoncées et ponc- tuées ; elles sont d’un jaune testacé, sans tache, dans quelques individus; chez d’autres, la suture offre une bande brune un peu dilatée vers le tiers postérieur, et chez quelques autres, cette bande suturale est encore plus dilatée et occupe presque toute leur surface. Le dessous et les pattes sont jaune fauve ; cependant , chez les individus où le noir domine, il est d’un jaune brun plus ou moins noirâtre. Toute la surface inférieure du thorax et de l'abdomen est couverte de petits points enfoncés. Cette espèce, que nous dédions à M. Gaudichaud, voya- geur et botaniste , a été prise aux environs de Lima au Pérou. Zool. ?° Partie. 8 #L 114 ; TAUPIN PALE. TAUPIN (Adraste) PALE. ELATER ( Adrastus) PALLIDUS. Nob. (PI. 38, fig. 5.) Il est long de 4 ou 5 et large de 1 à 1 millimètres 1/2, étroit et effilé, peu convexe, jaune et finement velu. La tête est de la largeur du corselet , très-finement rugosule, jaune avec les côtés bruns, ou entièrement brune, suivant les variétés. Les antennes sont un peu plus lon- gues que la tête et le corselet, jaunes, filiformes , un peu velues, avec les deuxième et troisième articles égaux, un peu plus courts chacun que le troisième, mais plus longs, réunis, plus étroits et moins velus. Les palpes sont jaunes. Le corselet est un peu plus long que large, de forme carrée , assez parallèle et peu arrondi sur les côtés, pro- longé en, une pointe assez aiguë aux angles postérieurs, finement ponctué et garni de poils Jaunes assez courts ; sa couleur est jaune sans taches dans quelques variétés, mais le plus souvent il a deux taches oblongues brunes , n’at- teignant pas ses extrémités, séparées au milieu par un espace étroit, droit, et un peu convexe aux côtés exté- rieurs. L’écnsson est oblong , à côtés parallèles, arrondi en arrière , jaune et un peu velu, Les élytres sont plus de deux fois plus longues que larges, parallèles, très-fine- TAUPIN PALE. ‘ 115 ment ponctuées , velues, garnies de neufstries assez pro- fondes et ponctuées. Dans quelques variétés, ces élytres sont sans taches; dans d’autres, elles ont la suture assez largement bordée de brun jusqu'aux deux tiers de leur longueur; et enfin il y a des individus qui ont cette bande suturale plus large et terminée, avant le bout de l’élytre, par une dilatation brune qui touche les bords. Le dessous et les pattes sont jaunes et finement velus. Cette espèce a été trouvée près de Cällao, au Pérou ; elle est voisine de | Ædrastus limbatus de Fabrictus. 116 © TYLOCÈRE À ANTENNES NOIRES. TYLOCÈRE A ANTENNES NOIRES. TYLOCERUS ATRICORNIS. Laporte. Uet insecte est remarquable par ses grandes antennes épaissies vers le bout, Il a été découvert par Eschscholtz dans l’île de Manille , et il avait recu de lui le nom de Cantharis atricornis. Il forme, avec quelques autres espèces analogues, le genre TyLockre de Dalman, et c'est nous qui avons le premier signalé ce genre aux en- tomologistes de Paris , dans notre texte du Voyage autour du monde de la corvette /a Coquille (Zool. t. IE. part. II. [°° div. pag. 77). Voici le passage en question : « Lorsque nous avons fait graver notre planche , nous n’avions pas encore pu nous procurer l'ouvrage de Dalman ({nalecta Entomologica ); et ignorant qu'il avait fait un genre T'ylocerus avec un insecte de la Jamaique analogue au nôtre, nous en avions formé notre genre Cordy- locère. Nous adoptons actuellement le nom donné par Dalman ; l'espèce qu'il a décrite diffère de la nôtre d’une manière notable, tant par la couleur que pour le lieu d’ha- bitation. Nous avons vu , dans la collection de M. Gory, deux espèces indiennes appartenant à ce genre , et qui lui ont été envoyées de Londres ; l’une d’elles porte une éti- quettesur laquelle est inscrit le nom d’Ælocorynus Hoppe. TYLOCÈRE À ANTENNES NOIRES. 117 Il est probable que ce naturaliste a aussi établi un genre avec ces insectes sans connaître l’ouvrage de M. Dalman.» On voit clairement par ce passage que nous avons le premier reconnu le genre Tylocère dans Dalman. Est-ce par inadvertance, ou pour s’attribuer cette dé- couverte, que M. Delaporte, dans le Buffon de Du- mesnil (Insectes, I. p. 275), place notre nom de Cordy- locerus en synonymie du genre Tylocère , sans dire que nous avions déjà fait nous-mêmes cette rectification ; ce qui pourrait fäire croire qu’il nous a corrigé et que nous ne connaissions pas le genre de Dalman. Cependant, en citant notre 7’ylocerus antennatus du voyage de la Co- quille , il cite bien notre texte, pag. 77; Ce qui prouve qu’il a fait usage des bonnes feuilles que nous lui avions communiquées. Ce genre, outre l'espèce type décrite par Dalman, celle dont nous nous occupons , et celle que nous avons fait connaitre dans le voyage de Duperrey, en contient actuellement deux autres provenant des Indes Orientales, ce qui fait un total de cinq espèces. M. le comte Dejcan mentionne quatre de ces espèces dans son catalogue ; mais il donne au genre un quatrième nom, celui de Xan- . thestia. Voici la description abrégée de notre insecte. Tylocerus atricornis. — Long de :: et large de 4 millimètres, jaune dessus et dessous , sa téte est aplatie en avant, un peu prolongée en museau. Les yeux sont très-saillants, noirs. Les antennes sont plus longues que le corps, noires, avec la base du premier article jaune. Le corselet est de forme carrée avec les angles arrondis et les bords un peu relevés et transparents. Les élytres sont allongées, rebordées, avec deux faibles traces de côtes 118 TYLOCÈRE À ANTENNES NOIRES. et les angles huméraux très-relevés ; leur extrémité est tachée de noir. Les pattes sont d’un jaune un peu fauve avec les genoux noirs. L’extrémité des quatre jambes an- térieures, tous les tarses et les jambes postérieures sont noirâtres. Cette espèce habite Manille; M. Dejean lui a donné le nom de Xanthestia terminata, montrant ainsi qu'up nom de collection (car le nom de Cantharis atricor- nis, Esch., n’a pas été publié par cet auteur) ne doit point faire loi. DASYTE BLEUE. 129 DASYTE BLEU. DASYTE CYANEUS. Nob. Il est long de 10 et large de 4 millimètres, allongé, d’un beau bleu luisant , avec la base des antennes et les pattes fauves. Sa tête est aplatie en avant, finement ponc- tuée, avec une petite bosse au milieu du front ; le labre est fauve. Les antennes sont un peu plus longues que la tête et le corselet un peu en scie, noirâtre, avec les quatre premiers articles fauves. Le corselet est un peu plus large que long, luisant , très-finement ponctué , rebordé, garni de longs poils noirs et raides, et ayant de chaque côté une large bordure grise produite par un duvet court et serré. L'écusson est arrondi en arrière, noir, velu. Les élytres sont d’un beau bleu , allongées , fortement rebordées , couvertes de gros points enfoncés très-serrés , ce qui les fait paraître rugueuses , garnies à l'entour de longs poils noirs et raides. Le dessous est d’un noir bleu, garni d’un duvet jaunûtre assez serré ; les pattes sont de grandeur * moyenne, fauves et couvertes de poils jaunâtres. Cette jolie espèce a été prise au Chili. 120 ÉPICLINE. ” Genre ÉPICLINE. ÆEPICLINES. Chevrolat. (PE::30 ;: fig. #2) . Ce genre, dont nous avons publié les caractères dans notre Iconographie du règne animal (texte, Insect., p.49), est ainsi caractérisé par M. Chevrolat : labre transver- sal, un peu échancré en avant ; mandibules arquées , ter- minées en pointe ; mâchoires terminées par un lobe très- allongé, cilié, arrondi au bout ; palpes maxillaires filifor- mes ; avec le dernier article le plus long, cylindrique ; lèvre inférieure assez élargie, ciliée ; palpes labiaux ter- minés par un grand article fortement sécuriforme ; an- tennes de onze articles , le premier un peu plus épais , le second le plus court de tous , les suivants plus longs , cy- lindriques et un peu obconiques, égaux en longueur jus- qu'au neuvième , qui est beaucoup plus épais, un peu « plus long , ainsi que les dixième et onzième; ce dernier est encore un peu plus long, arrondi au bout ; tarses allon- 8és, ayant quatre lamelles en dessous ; corps allongé ; étroit. ÉPICLINE DE GAY. 121 ÉPICLINE DE GAY. EPICLINES GAFI. Chevr. | (CPI: 39, Hp Tr) Cet insecte est long de 7 et large de 2 millimètres 1/2 ; il est noir, couvert de forts points très-rapprochés et de poils noirs assez longs. La base du corselet et l'extrémité de la suture des élytres ont des poils plus courts et plus serrés, de couleur grise. Les élytres ont quatre petites lignes non réunies, transverses, obliques , d’un blanc jaunâtre, disposées en X ; les deux antérieures sont si- tuées près de la base, et les inférieures placées vers le milieu. Les antennes sont ferrugineuses, avec les trois. derniers articles plus pâles. Cet insecte a été trouvé au Chili ; il est unique dans la collection de M. Chevrolat. 122 CRYF LE Genre CRYPTORHOPALE. CRFPTORHOPALUM. Nob. (PL 39, fig. ». 3.) Nous avons fondé ce genre, voisin des Anthrènes, dans notre Iconographie du règne animal (texte, In- sectes , page 67). Voici les caractères que nous lui assi- gnons : corps arrondi, épais; tête enfoncée dans le corselet ; antennes terminées par une grosse massue ova- laire , aplatie en avant, de deux articles égaux , se logeant dans des cavités courtes , pratiquées sous les angles anté- rieurs du corselet; premier et second articles gros , glo- buleux, égaux ; les six suivants beaucoup plus étroits , ‘très-courts , transverses , peu distincts entre eux ; le neu- Ji. un peu plus Mn et les deux derniers formant s la massue ; ; pattes contractiles , aplaties. Ce genre se distingue assez par ses antennes pour qu'il soit inutile de faire ressortir ses différences ; il diffère ce- pendant encore des Anthrènes par un autre caractère : c'est qu'au lieu d’avoir le corps couvert de petites écail- les , ce qui caractérise toutes les Anthrènes proprement des il n'a que des poils courts et couchés. CRYPTORHOPALE. 123 CRYPTORHOPALE A QUATRE POINTS. & . CRYPTORHOPALUM QUADRIPUNCT A- TUM. Nob. (ER 59, a) Long de 3 à 4 et large de 2 à 2 millimètres 1/2, noir, finement ponctué , couvert d’un duvet très-serré noir, à l'exception des côtés du corselet, de l’écusson et de quatre gros points ronds, placés, deux au delà du milieu et deux à l'extrémité des élytres, qui sont formés de poils ferru- gineux ; côtés du thorax et abdomen , en dessous, garnis de poils ferrugineux peu serrés ; antennes et pattes bru- nes. — De Callao. 124 CRYPTORHOPALE. CRYPTORHOPALE DE CLÉRY. CRYPTORHOPALUM CLERFYI. Nob. (PL. :30..fe9. 3.) Long de près de trois et large de deux millimètres ; noir, très-finement ponctué , couvert de poils courts ser- rés et couchés; ceux de la tête et du corselet jaunâtres ; élytres à poils noirs, ayant trois bandes transverses for- mées de poils jaunâtres ; dessous garni de poils jaunâtres peu serrés ; antennes et pattes ferrugineuses.— De Callao. Nous le dédions à M. Cléry, officier de la marine royale, au zèle éclairé duquel la science doit un grand nombre de découvertes intéressantes. Il ya, dans la collection de M. Chevrolat, deux au- tres espèces du même ee qui viennent du Brésil ; elles sont encore inédites. PSAMMOTRUPE. 125 Genre PSAMMOTRUPE. PSAMMOTRUPES. Nob. Nous avons indiqué ce genre dans notre Iconogra- phie du Règne Animal (texte, Insectes , page 74). Il est très-voisin des Pachysomes, mais il s'en distingue surtout par la massue de ses antennes et par ses tarses, qui n'ont point de crochets au dernier article ; voici les caractères que nous lui assignons : Corps court et large , avec les élytres à peine plus lon- gues que le corselet, ovales, transverses ; antennes de neuf articles , le premier allongé, formant la moitié de leur longueur ; le second très-petit, les deux suivants cha- cun plus de deux fois plus longs que le second, presque égaux ; les cinquième et sixième, courts, transverses , égalant à eux deux le précédent ; les trois derniers formant une massue allongée, et à feuillets égaux en épaisseur, au moins aussi longs que les cinq articles précédents ; mé- diosternum allongé longitudinalement , avec les hanches des pattes intermédiaires portées fort en arrière , de ma- nière à ce que ces pattes s’insèrent très-près des posté- rieures, qui sont elles-mêmes très-reculées ; pattes anté- rieures sans tarses, les intermédiaires et postérieures ayant des tarses assez allongés, fortement ciliés des deux 126 PSAMMOTRUPE À FRONT DENTÉ. côtés , et dont le dernier article n’a pas de crochets ter- minaux. Des cils très-allongés et dirigés en avant, de chaque côté du corselet. PSAMMOTRUPE A FRONT DENTÉ. PSAMMOTRUPES DENTIFRONS. Nob. Il est long de 18 à 23 et large au corselet de 14 à 17 millimètres; noir assez luisant ; tête finement ponctuée, deux fois plus large que longue , terminée en avant par deux cornes placées au milieu du chaperon , dirigées en avant , un peu divergentes et relevées vers leur extrémité, d’une longueur égale aux deux tiers de celle de la tête ; côté du chaperon, en avant , offrant trois petites dents ; curselet transversal , plus de deux fois plus large que long, arrondi et cilié sur les côtés, tronqué droit en avant, avec une petite échancrure au milieu pour l'insertion de la tête, anguleusement échancré en arrière, finement ponctué, avec une impression longitudinale au milieu , partant de l'angle intermédiaire postérieur et n’atteignant pas le bord antérieur ; élytres en ovale transverse, plus larges que longues , à angles huméraux arrondis, situés en arrière de la base, à bord externe un peu rebordé , embrassant l'abdomen sur les côtés, avec de fines stries ponetuées , un peu effacées en arrière; pattes grandes ; PSAMMOTRUPE A FRONT DENTÉ. 127 les jambes antérieures armées du, côté externe de quatre dents arrondies, ciliées au bord interne ; les quatre sui- vantes minces, point élargies vers l'extrémité, ciliées , quadrangulaires, avec la saillie anguleuse externe fine- ment dentée en scie ; tarses aplatis de cinq articles allant en diminuant de longueur, fortement garnis de poils fau- ves de chaque côté , sans crochets au bout. Nous possédons un individu qui nous semble être une femelle, chez lequel les deux cornes antérieures du cha- peron sont plus courtes, qui a le corselet un peu moins large et les pattes moins longues, avec de fines stries de points sur les élytres , séparées par de très-faibles éléva- tions qui ont l'apparence de côtes effacées. C’est peut- être une variété ou même une autre espèce. Cet insecte se trouve dans les déserts sablonneux de l'extrémité de l'Amérique méridionale, dans le Tucuman, d’où il a été rapporté par M. Lacordaire, et en Patagonie, où M. d'Orbigny l’a observé. On nous à assuré que nos deux insectes ne sont autre chose quel’£ucranium arach- noëdes du catalogue de M. le comte Dejean. Voulant vérifier ce fait, nous nous sommes présenté plusieurs fois chez ce général sans le rencontrer, et ayant appris enfin qu'il était en voyage pour plusieurs mois , nous n'avons pu retarder l'impression du présent ouvrage pour l'at- tendre, et nous avons passé outre, ne pouvant acqué- rie la preuve de l'identité de notre genre avec le sien. Du reste , si nous n’habitions pas Paris , il nous serait impos- sible de connaître ces genres, et nous ne pourrions pas plus les adopter, malgré l'envie que nous en aurions. Il est probable que cet insecte se rapporte aussi à la deuxième division des Pachysoma, établie dans le Buffon 128 GÉOTRUPE À DENTS LATÉRALES. de Dumesnil , Insectes, IT, p. 68; mais la description donnée par M. de Castelnau est si vague que nous n’en sommes pas sûr, d'autant plus qu'il donne le Chili pour habitation à son espèce. Ne pouvant voir l’insecte dont s’est servi M. de Castelnau, nous avons été obligé de consi- dérer le nôtre comme différent. GÉOTRUPE A DENTS LATÉRALES. GEOTRUPES LATERIDENS. Nob. Cette espèce a beaucoup de rapports avec le Geotrupes typhœus de notre pays, mais elle s’en distingue parce que les cornes de son corselet sont situées au bord anté- rieur, très-bas et tout à fait sur les côtés de la tête. Cet insecte est long de 17 et large de 10 millimètres, noir luisant ; la tête a un petit tubercule au milieu du front, avec ls bords du chaperon un peu relevés en carène, se nt de chaque côté et au-dessus des yeux ; le cor- selet est large , rugueux : ila, au milieu du bord anté- rieur, un petit tubercule assez ailleur: et de chaque côté une corne avancée, courbée du côté de la tête, dont l’ex- trémité atteint au-dessus des yeux , à la hauteur du tu- bercule de la tête ; ces deux cornes ont , au côté externe, une petite carène assez tranchante : elles semblent em- brasser la tête; l'écusson est arrondi, lisse ; les élytres sont lisses , avec d’assez profonds sillons; les jambes an- ATHYRÉE RECTICORNE. 129 térieures sont armées au côté externe de six ou sept dents arrondies, plus fortes à l'extrémité. Ce Géotrupe a été trouvé au Chili. ATHYRÉE RECTICORNE. ATHYREUS RECTICORNIS. Nob. CRE AE ©) Il est long de 19 et large de 10 millimètres, d’un brun rougeître , avec les élytres plus foncées ; la tête est avancée et allongée, avec le chaperon terminé en avant par une corne dressée, un peu dirigée en avant, moins longue que la tête; il y a un petit tubercule de chaque côté en avant des yeux; le corselet est lisse et luisant, un peu ponctué , coupé brusquement et verticalement en avant, avec une petite fosseile au milieu et vers le haut de la coupure, en avant de laquelle on voit une forte corne droite, dirigée en haut , et dont l'extrémité dépasse à peine le Sommet du corselet ; les élytres sont lisses et luisantes, avec des stries assez enfoncées et ponctuées ; le dessous, les antennes et les pattes sont jaunâtres , velues (mâle) ; a k a cinq dents aux pattes antérieures. De la rivière des Cygnes à la SR” Zool. 2° Partie. 130 BOLBOCÈRE DE REICHE. BOLBOCÈRE DE REICHE. BOLBOCERAS REICHII. Nob. Cette grande espèce est longue de 22 et large de 14 mil- limètres , d’un jaune fauve très-luisant ; sa tête est fine- - ment rugueuse; le chaperon est court, un peu échancré en avant avec une grande corne sur le front, à la base extérieure de laquelle il y a une petite carène transverse ; celte corne est dirigée en haut, presque droite, un peu renflée au milieu et un peu courbée en arrière , dépas- sant assez notablement la hauteur du corselet ; le corselet est lisse, un peu plus large que les élytres, rebordé, rugueux de chaque côté , avec une impression placée près des angles postérieurs’; il y a, en avant et au milieu, une forte excavation longitudinale , et de chaque côté, au milieu de sa hauteur, et aux limites de cette excavation, une forte dent un peu courbée en haut au bout; les élyires sont très-lisses, avec des stries fines et ponctuées ; la su- ture et les contours sont bordés d’un très-fin liseré noi- râtre ; le dessous du corps, les antennes et les pattes sont d’un jaune plus pâle; les pattes ont les genoux et l’extré- mité des dents noirâtres ; les antérieures sont armées de cinq dents petites à la base, et devenant très fortes à l'extrémité (mâle). De la rivière des Cygnes, à la Nou- velle-Hollande. Nous dédions cette belle espèce à M. Rei- + ". : BOLBOCÈRE FRONTAL. 131 che, qui la possède seul à Paris, et nous profitons de cette occasion pour le remercier de l’obligeance avec la- quelle il nous a communiqué sa riche collection pour nos divers travaux. BOLBOCÈRE FRONTAL. BOLBOCERAS FRONT ALIS. Nob. Il est long de 22 et large de 13 millimètres, d'un brun rougeâtre foncé. La tête est rugueuse, avec le chaperon transversal, très-faiblement sinué en avant; le front à une carène transversale un peu élevée , quadridentée : les dents latérales un peu plus fortes que les intermédiaires , qui sont plus arrondies , et une impression arrondie der- rière cette carène ; le corseletest arrondi , rugueux sur les côtés et en avant, lisse au sommet, ayant au milieu une petite dépression transversale, en avant de laquelle on voit une petite élévation transverse et un peu échancrée au milieu ; les élytres sont assez fortement striées , à stries ponctuées avec les intervalles lisses ; le dessous , les pattes et les antennes sont d’une couleur rougeitre plus pale, à poils jaunes assez serrés (femelle). — De la rivière des Cygnes, unique dans la collection de M. Reiche. Cette espèce est assez voisine du Bolboccras Australasiæ de Kirby (Deser. of Ins. New-Holl., Trans. Lin. Soc., tom, 12, p. 462, pl. 23, fig. 5) ; mais elle est bien plus grande, et la crête de sa tête l'en sépare suffisamment. 132 | : ORYCTOMORPHE. Genre ORYCTOMORPHE. ORFCTOMORPHUS. Nob. Nous avons établi ce genre dans le Voyage autour du . monde du capitaine Duperrey, pour un insecte voisin des Oryctés ( Zool., t. 5, part. 2, I" div., p. 70, pl: 5, fig. 3). En voici deux autres espèces. ORYCTOMORPHE VARIÉ. ORYCTOMORPAUS .VARIEGATUS. Nob. __Îl est long de 18 et large de 10 millimètres, d'un noir luisant ; es antennes ont la massue très-grande, noirâtre ; la tête a son chaperon rétréci en avant , bilobé et un peu relevé, avec une très-petite corne ou tés sur le ver- tex ; le corselet est transversal, finement ponctué, un peu excavé au milieu, avec une grande tache rouge de chaque côté; les élytres sont lisses , très-faiblement ponctuées , avec une grande tache près de l’écusson, une ligne obli- que vers le milieu, envoyant un rameau en arrière, d’un jaune d’ocre ; les pattes et le dessous sont noirs ; le ORYCTOMORPHE A CORSELET TACHÉ. 133 bord postérieur de l’avant-dernier segment abdominal est d’un beau jaune. — Du Pérou. ORYCTOMORPHE A CORSELET TACHÉ. ORYCTOMORPHUS MACULICOLLIS. Nob. pe af LI Il est long de 15 et large de 8 millimètres. La tête est noire, rugueuse; la massue des antennes est grande, plus longue que la tige; le chaperon est rétréci en avant, un peu relevé, arrondi avec un petit tubercule sur le vertex ; le corselet est couvert de gros points enfoncés, d’un jaune d’ocre, avec les bords, quatre grandes taches en avant et un peu au delà du milieu, et deux grandes taches confondues avec le bord postérieur, noires; l'é- cusson est triangulaire arrondi , noir avec le milieu jaune ; les élytres sont jaunes , ayant des côtes un peu élevées et de très-gros points enfoncés entre ces côtes ; elles ont chacune une tache noirâtre et longitudinale , placée au milieu et n’atteignant pas les extrémités ; le dessous et les pattes sont noirs ; les cuisses sont aplaties ; elles ont toutes une grande tache allongée jaune au côté antérieur. — Il habite le Pérou, près de Lima. 134 CALLICNEMIS REMARQUABLE. CALLICNEMIS REMARQUABLE. CALLICNEMIS EXIMIUS. Nob. (PI. 40, fig. 2.) Cet insecte curieux pourrait bien appartenir au sous- genre T'emnorhynchus, de M. Hope. Mais il nous semble devoir prendre place dans le genre Callienemis fondé par M. Delaporte, dans notre magasin de Zoologie, 1832, el. 1x, pl. 73. fins ion Ilest long de 20 et large de ro millimètres ; d’un jaune roussâtre; sa tête est de forme carrée, brusquement tronquée en avant, avec cette troncature prolongée ver- ticalement en une petite corne de la longueur de la tête, et ayant de chaque côté une dent assez aiguë; au bas de cette partie antérieure aplatie, on voit le chaperon qui est étroit et un peu bilobé ; la partie antérieure du front offre en outre deux petites fossettes latérales : le corselet est un peu plus large que long , presque carré, rugueux, avec une grande excavation transversale en avant, sur- montée au milieu d’une protubérance dirigée en avant et brusquement tronquée au bout ; derrière cette saillie on voit une carène élevée , qui part des bords de la cavité antérieure et va former au milieu un angle dirigé en arrière; les élytres sont lisses, luisantes, avec un fort sillon de chaque côté de la suture , de gros points enfoncés RUTELE TRICOLORE. 135 et presque rangés en lignes, et quelques faibles traces de côtes effacées ; les jambes antérieures ont trois fortes dents au côté externe , les intermédiaires sont fortement dila- tées à l'extrémité, brusquement tronquées, avec deux forts éperons aplatis et des rangées d'épines sur le côté extérieur et au bord de la partie tronquée; les tarses an- térieurs sont grèles , les autres aplatis, avec le premier article très-dilaté au côté externe; le dessous est pâle et velu, Il y a une forte épine droite, placée à la base du sternum du prothorax, comme dans le Callicnemis La- treillii (mäle). La femelle diffère parce que la troncature antérieure de la tête n’est pas prolongée supérieurement en corne; elle est seulement un peu avancée et légèrement échan- crée ; le corselet est simplement arrondi et rugueux;-du reste, tous les autres caractères sont les mêmes que chez le mâle. 2 Ce curieux insecte vient de la côte de Coromandel. RUTÈLE TRICOLORE. RUTELA TRICOLOR. Nob. Nous donnons ce nom à cette belle espèce, parce qu’elle est noire, avec des taches jaunes sur la tête, sur les côtés du corselet, à l’écusson, aux pattes et au-des- sous du corps , tandis qu’il y a du rouge ferrugineux sur LI 136 RUTÈLE TRICOLORE. le milieu du corselet et des élytres. Elle est longue de 20 et large de 11 millimètres ; sa tête est avancée, rétrécie et échancrée en avant, rebordée, finement ponctuée, noire , avec une petite bande longitudinale jaune pla- cée au milieu et interrompue sur le vertex. Les mandi- bules, les palpes et les antennes sont noirs. Le corselet est bombé, d’un noir très-luisant, lisse, très-finement ponc- tué, vu à la loupe. Ses côtés sont arrondis, largement bordés de jaune avec un gros point noir au milieu de chaque bordure. Le dos offre trois taches d'un fauve fer- rugineux, deux à la base et une au milieu , vers lé bord antérieur. L’écusson est grand , triangulaire , lisse, d’un beau jaune bordé de noir sur les côtés. Les élytres sont noires , luisantes , très-finement ponctuées, vues à la loupe, avec une très-grande tache d’un jaune fauve ferru- gineux occupant toute leur surface supérieure, mais ne touchant ni à la suture ni aux bords; cette tache est un peu dilatée au côté externe. Les élytres ne recouvrent pas entièrement l'abdomen, qui est noir en dessus et offre deux taches jaunes obliques. Le dessous est noir luisant ; la base des cuisses antérieures, le sternum du prothorax, celui du mésothorax , le bord supérieur des cuisses inter- médiaires, le bord supérieur et inférieur des postérieu- res, et les côtés des segments dé l’abdomen, sont tachés de jaune. Cet insecte a été pris à Guayaquil, sur la côte du Pérou. AULACOPALPE.. 137 Genre AULACOPALPE. AULACOPALPUS. Nob. Ce nouveau genre vient se placer près des Æmblyte- rus de Mac-Leay. Il offre des palpes maxillaires analo- gues, ayant aussi le dernier article plus grand que les précédents; mais cet article est refendu au côté externe, ce qui fournit le nom du genre que nous établissons. Corps ovalaire , peu bombé ; chaperon arrondi, cou- vrant entièrement le labre; antennes de dix articles, le premier allongé, plus épais du bout , fortement cilié; le second court, globuleux et aussi épais que l'extrémité du premier ; les suivants plus étroits, cylindriques , assez al- longés, diminuant de longueur jusqu'aux sixième et sep- tième, qui sont les plus courts, transverses : les trois der- niers forment une massue allongée , ovalaire , aussi lon- gue que les six articles qui précèdent ; palpes maxillaires aussi longs que les antennes , ayant le dernier article plus long que les précédents réunis, plus épais, ovoide allongé, pointu au bout , et offrant au côté externe une fente lon- gitudinale très-profonde ; palpes labiaux très-petits , ster- num sans pointe ; crochets des tarses simples , inégaux. 138 AULACOPALPE VERT. AULACOPALPE VERT. AULACOPALPUS VIRIDIS. Nob. Long de 14 et large de 8 millimètres. Il est d’un vert glauque et luisant ; sa tête est rugueuse , fauve en avant, avec le chaperon rebordé. Les antennes et les palpes sont d’un fauve plus foncé ; le corselet est ponctué, garni an- térieurement de longs poils fauves dirigés en arrière ; les élytres sont ponctuées, avec des sillons longitudinaux bien marqués et ponctués ; le dessous du corps et les pattes sont d'un jaune à reflets verdâtres, couvert de duvet jaune assez long et très-serré; les jambes antérieures sont ar- mées de trois dents noires au bout. De Lima , au Pérou. ANOPLOSTERNE. 189 Genre ANOPLOSTERNE. ANOPLOSTERNUS. Nob. Ce nouveau genre vient se placer près des Ænoplo- gnathes dont il diffère surtout par le sternum du mé- sothorax, qui n’a aucune pointe entre les pattes intermé- diaires , et par sa lèvre inférieure , qui est garnie en des- sous d’une brosse serrée, formée de soies courtes et égales en longueur, comme dans les Géniates. Le chaperon est arrondi, fortement rebordé. Le labre est dirigé en ar- - rière et vient toucher à l'extrémité de la lèvre , comme dans les Anoplognathes. Les palpes maxillaires sont aussi longs que la mâchoire , à premier article petit, en cône renversé ; second, deux fois plus long, cylindrique ; troi- sième, de la grandeur du premier, obconique, et le der- nier presque aussi long que les précédents réunis, plus épais, ovoïde, un peu aplati et un peu concave en dehors. Les mâchoires sont terminées par un lobe corné, courbé en dedans , un peu creusé en dessous, avec deux ou trois petites dents au sommet ; elles ont , au côté externe , une profonde excavation longitudinale. Les mandibules sont élargies , épaisses , fortes, avec le bout crochu. Les an- tennes ont dix articles : le premier est assez allongé, for- tement dilaté à l'extrémité ; les quatre suivants sont pres- que égaux, plus longs que larges , cylindriques et un peu 140 ANOPLOSTERNE OPALIN. plus épais au sommet ; le sixième est encore aussi long , mais très-dilaté à son sommet ; le septième est beaucoup plus court, transverse, de la largeur du précédent, et les trois derniers forment une massue aplatie , ovoïde, assez allongée, mais moins longue que les six articles qui la précèdent. La lèvre inférieure est élargie, comme celle des Anoplognathes , avec de très-petits palpes placés aux angles latéraux ; elle a, en dessous et à sa base , une large brosse arrondie , formée de poils raides, très-serrés, tous coupés à la même hauteur. Le sternum est inerme. ANOPLOSTERNE OPALIN. ANOPLOSTERNUS OPALINUS. Nob. Long de 27 et large de 14 millimètres. Le dessus est d'un vert pâle à reflets bleuâtres , rougeûtres et blanchä- tres , comme s'il était recouvert d’une couche transpa- rente de lait. La tête est ponctuée, avec le chaperon large, arrondi, nettement séparé par une suture transverse, for- tement rebordé en avant. Le corselet est en carré trans- verse, rétréci en avant à partir du milieu, finement ponctué comme la tête , avec un sillon longitudinal au mi- lieu. L'écusson est triangulaire, ponctué sur les côtes. Les élytres sont allongées , lisses, luisantes , couvertes de points enfoncés plus forts que ceux du corselet, dont quel- ques-uns soni rangés en séries , et présentent ainsi quel- BRACHYSTERNE FULVIPÈDE. 141 ques lignes longitudineles peu marquées. Le dessous et les pattes sont d’un vert plus vif, moins lacté, garni de duvet gris, avec le bord postérieur de f'avant-dernier seg- ment abdominal d’un noir luisant. Les tarses sont grands, ‘ayant le dernier article fort, presque aussi long que les précédents , armé de deux forts crochets un peu inégaux ; les articles de la base sont garnis en dessous de cils fauves assez longs et assez serrés. Les jambes antérieures sont ter- minées par une dent assez forte, courbée en dehors et précédée de deux faibles traces de dents externes. Ce bel insecte est unique dans la collection de M. Reï- che ; il a été trouvé près de la rivière des Cygnes, à la Nouvelle - Hollande ; il est surtout fort remarquable par la brosse de son menton. M. Gory en possède aussi un individu. BRACHYSTERNE FULVIPÈDE. BRACHYSTERNUS FULVIPES. Nob. Nous avons établi ce genre dans l'Entomologie du Voyage de la Coquille, p- 8r. Le type est notre Brachysternus prasinus, auquel M. le comte Dejean a donné le nom générique de Æpichloris dans son catalogue. Notre Brachysternus fulvipes est long de :9 et large de 10 millimètres: D'un beau vert luisant et vif, sa tête est assez large , rugueuse, avec le chaperon arrondi et re- 142 SCHYZOGNATHE VERT. bordé en avant, ayant le bord antérieur rougeûtre ; les palpes et les antennes sont rougeûtres , la massue de celles- ei est presque noire; le corselet est un peu plus large que long, couvert de points très-serrés sur les côtés et en avant , moins serrés sur le milieu; l’écusson est triangu- laire, couvert de poils jaunes ; les élytres sont ovalaires , un peu élargies en arrière, très-lisses et luisantes , avec des lignes longitudinales de points peu enfoncés et peu serrés, entre lesquelles on voit quelques autres points assez distants ; le dessous du corps et les pattes sont rou- geûtres , à reflets verts et garnis de duvet jaunûtre. Du Pérou. de SCHYZOGNATHE VERT. . SCHYZOGNATHUS PRASINUS. Nob. Le genre Schyzognathus de Kirby est très-voisin de celui qui précède, et surtout des Ænoplognathus ; mais il a les mâchoires terminées par un fort lobe corné et re- fendu en plusieurs dents arrondies et profondes; son sternum est avancé en pointe comme dans ce dernier re. Notre Sehyzognathus prasinus est long de 22 et large de 11 millimètres, d’un beau vert clair; ses antennes sont fauves; les bords du chaperon , du corselet et des élytres, la suture et les tarses sont d’un fauve clair; la tête et le corselet sont lisses , luisants, finement ponctués ; HANNETON DE LA CHINE. 143 les élytres sont des stries longitudinales ponctuées; les pattes sont vertes; le dessous est fauve et vert , garni de duvet. | ,; De la Nouvelle-Hollande.. Le Schyzognathus Mac-Leayi et une autre espèce que nous avons disséqués, nous ont offert des mâchoires terminées par un lobe beaucoup moins épais, point re- fendu, mais avec quelques petites dents. HANNETON (Oplosterne) DE LA CHINE. MELOLONTHA (Oplosiernus) CHINENSIS. . Nob. (PI. 40, fig. 3.) - Cette espèce curieuse vient se placer près du Hanneton valgaire ; elle nous a été rapportée de Macao par M. Planel. Cet insecte, avec les antennes, la bouche , la forme du corps, et tous les caractères du Melolontha vulgaris, s'en distingue par une forte pointe sternale partant du milieu antérieur du-mésothorax, et s'avançant jusqu’à l’in- sertion des pattes antérieures. On pourrait en faire un genre particulier, que nous proposons de nommer OrLo- - srEnNE, Oplosternus. Le Melolontha ( Oplosternus) Chinensis est long de 34 et large de 16 millimètres ; d’un brun noir, plus foncé . 144 HANNETON DE LA CHINE. en dessous ; ses élytres sont d’un jaune foncé, entièrement couvertes d’un fin duvet blanchâtre et très-serré. Si l’on se bornait à donner cette description sommaire , il serait difficile de distinguer cette espèce de quelques variétés du M. vulgaris ; aussi allons-nous en donner une description comparalive quoique abrégée. Le corps de notre M. chinensis est plus aplati que celui du A7. vulgaris , et moins cylindrique ; sa tête est un peu plus large, avec le chaperon très-faiblement échan- cré en avant. Les antennes sont noirâtres ; celles du mâle sont parfaitement semblables à celles du même sexe du M. vulgaris; il en est de même pour la femelle. Les par- ties de la bouche que nous avons disséquées sont égale- ment semblables pour la forme. Le corselet est bien plus large que long, simplement arrondi sur les côtés. Les élytres ont les côtes longitudinales moins bien marquées; le dernier segment de l’abdomen du mâle, quoique pen- ché, comme dans le A. vulgaris, et terminé en pointe saillante n'a pas cette pointe si allongée; elle est beau- coup plus courte chez la femelle. Le dessous et les pattes sont noirs , garnis de poils blanchätres plus serrés et plus longs sur le sternum ; la pointe sternale est droite, diri- gée en avant, arrondie au bout ; les tarses sont allongés, terminés par deux crochets simples. De la Chine. EUPHOLE DE TUPINIER,. 145 EUPHOLE DE TUPINIER. EUPHOLUS TUPINIERII. Nob. (FLAT ET} Nous avons établi ce genre dans l'Entomolosie du Voyage de Za Coquille pour quatre magnifiques Cha- rançons de la Nouvelle-Guinée et des Moluques. En voici une cinquième espèce, non moins belle , provenant de la Nouvelle-Guinée , et qui diffère des autres d’une manière si notable qu'il est inutile d'établir une compa- raison entre elles. Nous dirons seulement que notre Euphole de Tupinier est voisin de l'£, Schænherrit. est long de 22 à 24 millim., et large de 8 à 9. Tout son corps est d’un beau vert très-brillant et comme piqueté de points métalliques ; les élytres sont garnies de points . enfoncés, rangés en séries longitudinales ; elles ont la base et trois larges bandes transversales d’un noir vif; la der- nière bande est interrompue au milieu. Les yeux, le sillon médian de la tête et la massue des antennes sont noirs. Les genoux sont d’un beau bleu tournant au violet : le dessous des tarses est garni de duvet jaunâtre ; les segments de l'abdomen sont bordés de noir à leur base. Nous avons déjà dédié trois des plus belles espèces de ce magnifique genre de Curculionites à Cuvier, Geoffroy-Saint-Hilaire et Schænherr, savants qui ont tant reculé les limites de la science. Il est juste que nous con- sacrions celle-ci à M. le baron Tupinier, qui lui a rendu Zool. 2° Partie. 10 Li * 146 STÉNOPTÈRE MOLORCHOIDE. des services non moins signalés en encourageant les voya- ges d’explorations, et en employant le pouvoir que sa haute position lui donne pour faire faire au départe- ment de la Marine ces belles publications, si utiles à la science et si honorables pour les marins instruits qui en procurèrent les matériaux. | STÉNOPTÈRE MOLORCHOIDE. STENOPTERUS MOLORCHOIDES. Nob. CPE 41, fig. 2.) Cette espèce est très-intéressante par la brièveté de ses élytres, beaucoup plus courtes et plus rétrécies au bout que chez les vrais Sténoptères; elle semble établir le passage entre ces insectes et les Molorchus, et c’est cette considé- ration qui a motivé le nom que nous lui assignons. Son corps est long de 20 millimètres et large de 5, d’un noir à reflets un peu bleuâtres; sa tête et son cor- _selet sont finement chagrinés , velus. Ce corselet a quel- ques petits tubercules saillants. Les antennes sont à peu près de la longueur du corps, à peine un peu plus épaisses vers le bout ; leur premier article seul est jaune. Les élytres sont de moitié moins longues que l’abdomen, larges et gibbeuses aux épaules , brusquement atténuées au premier tiers de leur longueur, linéaires ; diver- gentes et un peu dilatées en cuillère au bout. Leur base, où presque toute la partie large, est d’un beau jaune HISPE GENTILLE. 147 d’ocre. Les ailes sont couchées sur l'abdomen , d’un brun roussâtre à reflets bleus et violets. Les pattes sont de grandeur moyenne ; les cuisses sont jaunes, à l'exception de la base, Les jambes sont comprimées , noires, avec la moitié antérieure jaune. Les tarses sont noirs avec le dessous garni de duvet grisâtre. — Du Chili. HISPE GENTILLE. HISPA PULCHELLA. Guérin. (PL 41, fig. 3.) Cette espèce a été décrite dans le Voyage autour du Monde de la corvette Za Coquille ( Zool., t. IT, part. 2, 1 div., p. 141), mais elle n'avait jamais été figurée. Elle est longue de 10 millimètres et large de 4 1/2, d’un rouge carmin vif, avec les élytres jaunes, bordées de rouge , et ayant au milieu, sur la suture, trois taches carrées de cette même couleur, dont les deux antérieures se touchent, tandis que la postérieure est assez reculée en arrière. — Ce joli insecte a été trouvé à Rio-Janeiro. 148 GALLÉRUQUE SMARAGDIPENNE. GALLÉRUQUE SMARAGDIPENNE. GALLERUCA SMARAGDIPE NNIS. Chevrolat. (PL. 4r, fig. 4.) Cette belle Galléruque a été décrite par M. Chevrolat, dans la Revue zoologique, 1838, p. 288; mais ellen'a jamais été figurée. Elle est très-voisine de la Galleruca albicornis et de quelques autres espèces, et M. Che- vrolat l’a réunie à celles-ci pour en faire un genre propre qu'il propose de nommer Æplosonyx. Get insecte est long de 17 millimètres et large de 12; tout son corps est d'un jaune fauve luisant; ses yeux et l'extrémité des mandi- bules sont noirs, et les élytres sont d’un beau vert éme- raude brillant, — Cette Galléruque a été trouvée aux iles Philippines. CHOERADODE LOBÉE. 149 CHOERADODE LOBÉE. CHOERADODIS LOBATA. Nob. (PI. 42.) Cette grande espèce ne ressemble à aucune des trois Chæradodes décrites par M. Serville ; car toutes celles-ci ont les cuisses simples, et la dilatation de leur corselet a d’autres formes. Il en est de même de la Mantis strumaria de Linné. Notre insecte est long de 68 millimètres, et la dilatation de son corselet est large de 25 millimètres. Tout son corps à dû être vert ou d’un brun verdâtre ; mais, desséché, il est d’un brun couleur de feuilles mortes, surtout sur les élytres. La tête est transversale, triangu- _. sr Re en les rame ce il ne reste que tété fili etmi Le protho- rax est presque aussi long que les élytres , renflé en avant, caréné au milieu ; il offre de chaque côté une large dile- tation trapézoïdale , dont la plus grande largeur est au tiers postérieur du corselet , ayant les bords antérieurs sinués , et le pe assez profondément échancré. Les élytres sont allongées, à marge antérieure presque aussi large que la postérieure, sinuée, brusquement penchée sur les côtés. Chaque élytre a, sur le côté, un peu au delà du milieu et antérieurement , une petite tache blanche” en forme de rein. Les ailes sont un peu plus longues que les élytres ; leur bord antérieur est large , noir, avec une bande trans- verse blanchâtre vers le bout, et l’extrémité brune 150 PYGIDICRANE PEINTE. comme les élytres ; la partie plissée est également noire, mais traversée par un grand nombre de petites stries blanches. L’abdomen est très-élargi au milieu, brun, à segments bordés de noirâtre , pointu en arrière. Les pattes antérieures sont brunes en dessus, jaunâtres dessous , avec une grande tache noire au milieu des cuisses. Les hanches, les cuisses et la jambe sont fortement dentées. Les quatre autres pattes sont brunes , carénées , avec les cuisses gar- nies au bout et en dedans d’une large membrane plate et dentée sur les bords (femelle). — Nous ne connaissons pas la patrie de cette espèce curieuse. ue PYGIDICRANE PEINTE. PYGIDICRANA PICT A. Nob. (PL. 44, fig. 1.) Cette espèceest voisine des Pygidicrana V. nigrum et marmoricrura , seules espèces encore connues, publiées par M. Serville ; mais elle diffère de la première par sa tête bordée de noir et ayant une ligne de cette couleur au milieu, et de la seconde par ses élytres autrement peintes. Notre nouvelle espèce est longue de 24, et large, aux éMtres, de près de 5 millimètres; elle est d'un jaune pâle et terne avec l'abdomen brun. La tête est plate, tronquée et un peu échancrée en arrière, bordée de noir sur les côtés et au bord postérieur ; * PYGIDICRANE PEINTE. 151 elle a au milieu une bande noire qui commence au milieu du chaperon, s’interrompt un peu au milieu du crâne, et se continue ensuite jusqu'au bord postérieur. Les yeux sont bruns. Les antennes sont presque de la lon- gueur du corps, filiformes ; leur premier article est grand, jaune ; les suivants , très-courts , très-nombreux et effilés vers le bout, sont d’un brun jaunâtre. Le prothorax est un peu plus long que large, arrondi à ses quatre angles, . à côtés presque parallèles, d'un jaune pâle, marqué de deux bandes noires partant du bord antérieur, arquées et dentées du côté extérieur, se rapprochant ensuite en ar- rière. L’écusson est jaune , un peu taché de brun sur les côtés. Les élytres sont d’un brun soyeux , finement bordées de jaune ; elles ont une bande étroite au bord interne, une autre bande plus large, oblique, partant de l’angle huméral, et arrivant aux deux tiers de leur longueur, et une autre bande jaune longeant le bord externe, plus large en arrière et ne touchant pas le bord postérieur. Le dessous de la tête et du thorax est jaune, sans taches. L'abdomen est d’un brun terne et soyeux , avec les pinces grandes , droites , brusquement courbées au bout, finement dentées à la base interne, et d’un brun ferrugineux. Le dernier segment abdominal est assez bombé et fortement rugueux en dessus. Les pattes sont jaunes , avec les cuisses aplalies et rayées de brun (femelle ). Elle habite Madras. 152 | PHASME OBSCURE. PHASME OBSCURE. PHASMA OBSCURUM. Nob. (PI. 43.) Cette grande espèce a beaucoup d’afhnités avec la Phasma necydaloïdes | mais elle est plus grande, la lon- gueur de la femelle que nous décrivons étant de 98 mil- limètres (3 pouces 7 lignes). Tout le corps est d’un brun foncé , couleur de sépia, avec le milieu du métathorax et de l'abdomen noirs en dessus. La tête est plus longue que large, saillante en arrière, couverte de tubercules grenus et plus foncés, presque rangés en lignes longitu- dinales. Le prothorax est de la longueur de la tête, tu- berculé comme elle, un peu aplati en dessus, un peu plus large que le mésothorax, qui est comprimé sur les - côtés , de la longueur de la tête et du prothorax réunis, également couvert de tubercules très-saillants et luisants au bout. Les élytres sont ovalaires, un peu plus longues ue le mésothorax, d’un brun d’ocre, à nervures noi- râtres ; elles ont près de leur base et du bord antérieur une élévation arrondie , d’où part une assez large bande blanchâtre, dirigée obliquement vers le bord posté- rieur. Les ailes sont de la longueur de l'abdomen ; leur bord antérieur est large, de la couleur des élytres, taché de noir près de la base ; et ayant quelques petites taches noirâtres dans sa longueur: la partie plissée est très- large , d’an brun enfumé , à nervures noirâtres, et ayant ACANTHODE CHOUETTE. 153 ün grand nombre de petites taches transversales blan- _châtres et transparentes. Les pattes sont grêles, caré- nées, brunes et un peu tachetées de noirâtre; les an- tennes sont brunes. Cette grande Phasme vient de Bahia, sur la’côte du Brésil. ACANTHODE CHOUETTE. ACANTHODIS ULULINA. Nob. CPR NE: DE: 2) Cette espèce ne peut être comparée qu’à l'Acanthodis rugosa de Linné, mais elle en difière d’une manière sensible; elle est longue de 48 millimètres, y compris l'oviscapte, qui en a 11, mesuré en dessus (5 lignes). Le corps , les antennes, les pattes et les élytres sont d’un grisâtre pâle et presque blanchâtre. La tête est de la même couleur, avec les yeux très-saillants. Il y a une bande longitudinale noirâtre de chaque côté, derrière les yeux. Le vertex est faiblement taché de brun ; en des- sous le front est large, aplati, jaunâtre, brun au milieu , avec une faible bande de la même couleur de chaque côté. Le bord antérieur du front est avancé en une ; pointe creusée en dessus, et terminée par une petite bifurcation. Les antennes sont très-longues, annelées de brun et de jaunâtre. Le prothorax est de moitié plus long que la tête, aplati et inégal en avant, brusque- 154 | _. ACANTHODE CHOUETTE. ment relevé en arrière en une crête médiane un peu den- telée, comprimée latéralement. On voit en avant du pro- thorax des tubercules assez saillants, qui forment presque trois petites carènes au bord antérieur ; les côtés ont une rangée de tubercules blancs , au-dessous desquels il y a une large bande noire qui se continue avec celle de la tête. Les élytres sont allongées , ovales , élargies au bord antérieur; elles sont ornées d’une large bande longitu- dinale, d’un brun noir , à bords irréguliers, rétrécie vers le bout et n’attéignant pas l'extrémité ; outre cette bande , il y a des taches linéaires transverses, dont plu- sieurs touchent à la bande intermédiaire, et des petits points bruns. Quand les élytres sont fermées, cette grande bande fait suite avec les bandes latérales du cor- selet et de la tête. Les ailes sont grandes, à nervures jaunâtres , avec de petites ondes transverses d’un brun pâle et enfumé. L’abdomen est noirâtre , avec la base des segments jaune. L'oviducte est droit, très-aplati, un peu ferrugineux à la base, noir au bout, avec le bord supérieur, | jusqu’à l'extrémité, finement denticulé. Les . pattes sont assez courtes, grises. Les cuisses sont apla- ties, bordées inférieurement d’une petite membrane fran- gée et ciliée. Les jambes sont quadrangulaires , tachées de noirâtre ainsi que les tarses. Tout le dessous , jusqu’à la base de l’oviducte, est d’un jaunâtre ocreux, Nous ne connaissons pas la localité de cette espèce , mais il est pro- bable qu’elle vient des Indes orientales. CIGALES. : 155 Sur quelques espèces de Cigales que l’on peut consi- dérer comme une division particulière dans ce genre. (PI. 45.) Dans un travail assez récent de M. Germar, ayant pour titre : Observations sur plusieurs espèces du genre Cicada Latr., et publié dans la Revue Entomologique , t. II, p. 49 (1834), ce savant entomologiste a établi plusieurs divisions dans ce genre, en prenant pour carac- tères la consistance des élytres et leur coloration. On trouve dans sa seconde division, celle des Cigales d’assez petite aille , à étuis colorés, coriacés et opaques, quelques espèces indiennes qui ont l'abdomen rouge et qu'il dit, dans une note, devoir constituer une division particulière dans cette famille. C'est sur la synonymie de ces Cigales que nous avons fait quelques observations en étudiant une espèce de ce groupe, espèce que nous eroyons inédite, et dont nous donnerons plus bas la description. Nous allons passer en revue les Cigales que l'on peut rapprocher par le caractère commun des ailes opaques et de l'abdomen rouge, em commençant par celle qui a été décrite la première. 1. Crcana saseurnea. De Géer. (PI. 45, fig. 1.) Nigra, fronte sanguinea immaculata; mesothoracis maculis duabus abdomineque sanguineis. Elytris ob- scure fuscis , nigro-venosis ; alis diaphanis , margine et lobo postico infumatis. Hab. China. Cicada sanguinea. DeGéer, Mém. Ins., t- ILE, p. 221, pl. 33, fig. 17- de | CIGALES. C. philæmata. Fabr., Syst. Rhyng., p. 42, n° 47. — —— Germar, Arch. de Thon., vol. IT, fasc. 2, p. 3, n° 26. | — — Idem. Revue Ent. de Silbermann, LE, p.55, n°5 La Cigale chinoise à taches rouge de sang. Stoll. Cig., pl. 13, fig. On voit par cette synonymie que nous ne partageons pas l'opinion de M. Germar, qui a adopté l’espèce que Fabricius nommait C. philæmata, et qui n’a pas re- connu que c'est exactement la même nu _ De Géer avait décrite depuis longtemps. Il n’y a qu’ à jeter un coup d'œil sur la description et la figure données par De Géer, sur la figure de Stoll et sur la description de la C. philæmata de Fabricius, pour être convaincu de céque nous avançons; nous n insisterons donc pas sur ce fait. 2. CicADA sANGuINOLENTA. Fabr. C. nigra, fronte sanguinea , antice nigra ; mesothoracis maculis duabus abdomineque sanguines ; elytris ob- scure-fuscis , nigro-venosis. Alis obscure- fuscis , im- maculatis. — Hab. in China. Cicada nn à © Fab., Syst., Entom. p. 681, n° 15, et ses autres ouvrages (noirs la Synonyme). A en Oliv., Enc. Méth., t. 5, p. 756, n° 45 (moins la Syn. de De Géer ). — — Germar, Arch. de Thon , vol. IT, fasc. >, p. 3, n°25 (moins la Syn. de De Géer). CIGALES. 157 Cicada sanguinolenta. Germer, Revue Ent., t. II, p. 75, n° 5o (moins la Syn. de De Géer). Nous n'avons pas vu cette espèce, qui pourrait bien n'être qu'une variété de la précédente ; mais la description de Fabricius est si précise, corroborée par celles qu’en ont données ensuite Olivier et Germar, que nous n’hési- tons pas à la distinguer de la précédente. En effet , si les descriptions sont exactes, comme il y a tout lieu de le croire, cette espèce en diffère par son rostre tachié de noir, et ses ailes obscures et de la couleur des élytres. Ce dernier caractère est si facile à saisir, que nous ne concevons pas comment les auteurs ont pu confondre cette espèce avec la précédente, si bien décrite par De Géer, qui a dit de ses ailes en la décrivant : « Mais les infé- rieures sont transparentes , avec une teinte de brun et des nervures noires. » 3. Cicana iNcARNATA. Germar. C. nigra, fronte sanguinea , antice nigra ; mesotho- racis maculis duabus abdomineque rufis ; alis omnibus albis, nigro-venosis. Germ. — Hab. in India orien- tal. De Haan. Cicada incarnata. Germ., Revue Ent., t. Il, p. 75, n°91. Cigale sanguinolente. Brullé, Hist. nat. des ins., t. x., pl. 5, fig. 2. ; _ Simillima præcedente (Sésiduinaleita): et forsan ejus varietas ; differt tamen elytris albis , nigro-venosis, venis apicalibus anguste fasce-tromatintas et alis albis venis 158 CIGALES. . nigris, latius fusco-marginatis. Prius varietatem €. phi- _Zæmatis existimavi. (Conf. Thon. arch, IL, 2, n° °6. Animadvers.) Germ. 4. Cicana German. Guér. (PL. 45, fig. 2. ” C. nigra , fronte sa rs antice nigra; mesothoracis maculis duabus al que rufis. Elytris albis nigro- venosis ; venis apicalibus anguste fusco-circumdatis ; alis nigro- fuscis , lobo postico sub-hyalino. — Hab. intins. Java. Cette jolie espèce est bien distincte de la précédente par ses ailes entièrement d’un brun noir, et il nous semble inutile d’en donner une description plus étendue ; car la diagnose et la figure ci-jointe suffisent pour la faire recon- naître facilement. 5. Cicapa PHoENICURA. Germar. C. nigra, fronte tota , mesothorace abdomineque san- guineis , alis omnibus nigris , posticis marginis inflexi disco hyalino. Gem., Rev. Ent. > t IL, p. 76, n° 53. — Hab. in India ice, 6. Cicana resracea. Fab. C: nigra , abdomine sanguineo , elytris alisque testaceis, _ venis nigris. — Hab. Tranquebaria. Cicada testacea. Fab., Ent. Syst., 4, 24, 29. — Syst. Rhyng., p. 42, n° 45. — Oliv., Enc. méth., t. V, p. 756, n° 43. La ci cigale ensanglantée. Stoll., pl. VIIL, f. 41, C.… Cicada testacea. Thon., Arch., IL. ss. 2, D. 3, DT 7. Cicana TRABEATA. Germar. C. ferruginea, collaris thoracisqeen maculis duabus pur- + CIGALES. 159 purascentibus,alis omnibus fuscis, ferrugineo-venosis. — Hab. in Java. Germar, Arch. de Thon., vol. IT, fase. 2, p. 3, n° 28. 8. Cicana crocea. Guér. (PI. 45, fig. 3.) C. flava, capite brunneo-obscuro, maculis rubris, thorace flavo, prothorace , mesothorace duabus maculis latis rubro-brunneis , abdomine croceo , colore obsoletiore infra, pedibus flavis , tibis tarsisque nigris. Elrtris et alis hyalinis , nervulis flavis , anticis cum membrana ad nervulas proximata flavo-pallido colorata. Guér., Voy. de la Coquille, Zool. t. II, part. 2, 1° div., p. 182. Hab. Beat 9. Cicana seLENDIDULA. Fabr. G: ds fusco-aureis, tibiis anticis incrassato-dentatis rufis. — Hab. in China, Fab., Ent. Syst. t. IV, p. 25, n° 33, et Syst. Rhyng., p. 4, n° 49. Oliv., Encycl. méth., t. V, p. 756, : n° 47. Germ., Arch. de Thon, vol. IT, fasc. 2, p. 45, n° 102. Telles sont les espèces que nous rangeons dans cette petite division , qui nous semble très-naturelle, mais qui n’est pas tellement tranchée qu ‘elle n'ait pas de contact avec d’autres groupes. En effet, notre C. crocea passe aux espèces à élytres transparentes; car ce qu’elles ont d’opaque est produit par le jaune qui s'étend de chaque côté des nervures , et ne laisse qu'un espace transparent très-étroit. 160 CIGALE A SAC. CIGALE A SAC. CICADA SACCAT À. Fab. (PI. 46.) Nigra, thorace testaceo , lobo postico nigro maculato , abdominis basi utrinque sacco testaceo. Tettigonia saccata. Fab., Syst. Rhyng., p. 34, n° 9. Cicada saccata. Germ., Arch. de Thon, vol. IT, fasc. », pe 3: #707 Cette magnifique espèce , que Fabricius indique à tort comme venant de la Chine, est parfaitement décrite par cet auteur ; mais comme elle n’avait jamais été vue depuis, nous avons cru devoir figurer l'individu que nous avons sous les yeux, et qui vient authentiquement de la Nou- velle-Hollande , comme nous en avons eu la certitude par l'examen de plusieurs individus que M. Reiche a recus d'Angleterre. ACANTHODON. | 16 ARACHNIDES *. Genre ACANTHODON. ACANTHODON. Nob. (PI. 47.) a Nous avons donné sommairement les caractères de ce nouveau genre dans la Revue zoologique par la Société Cuviérienne (1838, p. 10), nous réservant de le pu- blier ici avec figures. Notre genre Acanthodon appar- tient à l’ordre des Pulmonaires , et vient se placer entre les Mygales fouisseuses et les cale de Latreille, ou Missulènes de M. Walckenaër.. Voici les caractères que nous lui assignons. Céphalothorax allongé, ovalaire, rétréci et élevé en avant (fig. 2), aplati sur les côtés et en arrière. Feux au nombre de huit (fig. 3 et 5), disposés dans deux groupes séparés ; le premier de ces groupes placé au bord antérieur du céphalothorax, composé de deux gros yeux très-rapprochés, dirigés en avant et un peu Ê Nous devons la description des Arachnides du Voyage de la Favorite au zèle de M. Guérin-Ménevitze, qui a bien voulu nous aider dans ce travail. Voyez notre Préface., Zool. 2° Partie. 1i 162 ACANTHODON. de côté, et portés sur un tubercule assez élevé ; le second placé beaucoup en arrière, porté sur une éminence assez forte, formant un ovale transverse et très-étroit, com- posé de six yeux plus petits que les deux antérieurs, presque égaux , les deux postérieurs étant un peu plus petits. Lèvre petite , un peu plus longue que large , de forme carrée, un peu plus étroite au bout (fig. 4), dis- tinguée du sternum par un sillon étroit. Mâächoires peu larges, semblables aux hanches des pattes , à peine plus larges que le palpe qu’elles suppor- tent, garnies de forts poils à leur côté interne (fig. 4). Palpes allongés, pédiformes, insérés à l'extrémité des mâchoires, presque aussi grands et aussi épais que les pattes , ayant les deux derniers articles un peu aplatis, et armés en dessous d’épines fortes et courtes formant un râteau (fig. 6,6 a). Mandibules ou chélicères avancées, armées en avant d’un râteau composé de fortes épines , et ayant chacune un crochet courbe et assez allongé (fig. 3 gt 4 ). Pattes fortes, assez allongées ; les quâtre premières nt le dessous de leurs deux derniers articles armé d’épines courtes et fortes comme on le voit aux palpes , terminées par deux crochets très-courbés, ayant une forte dent au côté interne vers la base, et au-devant des- quels on voit un crochet plus petit, unique et médian (fig. 7 et 8). Pattes de la troisième paire les plus courtés , beaucoup plus épaisses. Abdomen ovalaire, terminé par quatre filières iné- gales ; et ayant de chaque côté deux ouvertures pulmo- naires de forme allongée. ACANTHODON DE PETIT. 163 Cette aranéide a, comme nous l'avons dit, beaucoup d’affinités avec les Mygales et les Eriodons ; elle offre aussi des ressemblances avec les types et les Pachi- loscelis de M. Lucas, ou Æctinopus de Perty ; mais la disposition de ses yeux et plusieurs autres caractères l’en distinguent d’une manière nette et bien tranchée. Nous ne savons rien de ses mœurs ; mais, d’après son organi- sation , elle doit être fouisseuse comme certaines Mygales et comme les Atypes. ACANTHODON DE PETIT. ACANTHODON PETITIT. Nob. (PL 47, fig. 1à8.) ee Il est long de 36 millimètres , et son céphalothorax est large de 9 millimètres. Celui-ci , les pattes et les mandi- bules sont d’un brun marron vif, luisant et comme vernissé, L'’abdomen est d’un brun pâle, terne et velu. Les palpes et les pattes sont lisses, garnies de poils noirs assez longs; elles ont quelques lignes longitudinales plus foncées. Les côtés de l’abdomen ont , au-dessus des ou- vertures pulmonaires, des taches jaunâtres assez grandes. Le milieu du céphalothorax, en avant, est assez élevé ; les côtés et la moitié postérieure sont aplatis ; toute sa surface est lisse et luisante. Il y a quelques sillons rayon- nants sur les côtés et une assez forte impression de chaque 164 ACANTHODON DE PETIT. côté au milieu. Les pattes postérieures sont les plus lon- gues ; les premières viennent ensuite, puis les troisièmes, et enfin les secondes qui sont les plus courtes. Les palpes, de la même épaisseur que les premières pattes et au moins aussi longs que les secondes, donnent à cette espèce l'aspect d’une araignée à dix pattes. Nous avons dédié cette Aranéide remarquable à M. Petit de la Saussaie, qui a bien voulu nous en donner un indi- vida unique dans sa collection et provenant du Brésil. Nous ne saurions trop engager Messieurs les officiers de la marine à lui remettre les animaux mollusques , arti- culés et zoophytes qu'ils peuvent recueillir à leurs mo- ments perdus , car il en fait un noble usage en les com- muniquant , dans l'intérêt de la science , aux naturalistes vraiment travailleurs qui s'occupent plus spécialement” des diverses branches de la zoologie. M. Petit fait tou- jours connaitre les noms des officiers qui ont découvert les objets qu’il communique ainsi, pour que ces noms soient cités honorablement par les personnes qui pu- blient ces matériaux. MYGALE ROSE. 165 MYGALE ROSE. MYGALE ROSEA. Walck. (PI. 48, fig. 1.) —— Cette espèce remarquable était réservée dans notre col- lection pour être dédiée à M. Année, jeune voyageur at- taché au consulat français au Chili, qui nous avait donné généreusement l'individu unique qu'il a trouvé. Désirant contribuer autant qu'il était en nous à la perfection de l’histoire naturelle des insectes aptères que M. Walcke- naër rédigeail pour les nouvelles Suites à Buffon, nous nous fimes un plaisir de lui communiquer cette belle arai- gnée , ainsi que plusieurs autres arachnides provenant du voyage de M. Webb à Madère, et de la collection de M. de la Sagra, espèces que nous nous disposions à pu- blier dans notre Magasin de Zoologie ou dans le grand ouvrage de M. de la Sagra sur l'ile de Cuba. Nous avions seulement mis pour condition de notre communication que M. Walckenaër voudrait bien adopter les noms que nous avions assignés à nos espèces, surtout à celles de Cuba appartenant à M. de la Sagra, afin que ce savant ne fût pas en droit de nous adresser le reproche d’avoir laissé déflorer les collections qui servent de base à son ouvrage. M. Walckenaër a sans doute oublié la prière que nous lui avons faite alors ; car nous voyons, dans le pre- mier volume de son ouvrage, qu’à la page 213, notre seule Mygale nouvelle de Cuba , que nous avions dédiée à M. de la Sagra , se trouve décrite sous un autre nom, ainsi que 166 MYGALE ROSE. notre Mygale Annei, qui devient sa M. rosea ; à la page 291, nous trouvons notre Lycosa Webbü décrite sous le nom de Z. Maderiana ; à la page 575 , notre Olios .Capensis est devenu l’Olios provocator, etc. Comme notre Mygale du Chili n'a pas été figurée, et que M. Eydoux en a trouvé un individu semblable , nous la représentons ici en reproduisant la courte description de M. Walcke- naér. « Très-velue (long. : 1 pouce 9 lignes). Abdomen et corselet couverts de poils d’un rouge tendre tirant sur le rose luisant. Fémoral garni de deux crochets. — Nouveau- Monde.— Amérique méridionale, — Chili. — Collection de M. Guérin. Envoyée par M. Année. « Cette espèce est voisine de la versicolore ; mais elle en diffère surtout par la couleur du corselet , semblable à celle de l'abdomen. » Quoique cette description soit peut-être un peu trop courte, puisqu'elle ne fait nullement mention des poils fauves qui garnissent les pattes et les palpes, nous n’y ajouterons rien et nous nous contenterons de notre figure. pour donner une idée plus complète de cette Mygale. SALTIQUE A QUATRE TACHES. 167 SALTIQUE A QUATRE TACHES. SALTICUS QUADRIMACULATUS. Walck. (PI. 48, fig. ».) Cette jolie espèce a été décrite par M. Walckenaër sous le nom d'Ættus quadrimaculatus, dans les suites à Buffon , éditées par M. Roret (Insectes aptères, LE À p. 432, n° 5r); mais comme elle n’a jamais été figurée , nous avons cru bien faire en la plaçant dans nos planches. Voici la description faite par M. Walckenaër : « Long de 5 lignes; abdomen ovale , plus renflé vers sa partie postérieure, d’un noir velouté en dessus , avec quatre grandes taches d'un rouge orangé, disposées en carré; corselet et pattes noirs; mandibules d'un brun marron rougeâtre. — Du Brésil ; collection de M. Buquet. « Les taches antérieures sont rondes, les postérieures plus grandes et ovales. Le corselet et les pattes sont noirs, revétus de poils jaunes, qui ne sont pas assez épais pour couvrir la couleur du fond. Les yeux de la secongle ligne sont plus rapprochés des yeux antérieurs que des posté- rieurs. Les pattes sont dans l’ordre suivant : 4, 3, 1, 2.» L'individu que nous avons figuré est celui qui a servi à la description précédente. M. Buquet a bien voulu nous le remettre avec quelques autres espèces non moins intéressantes, 26e E” de MACROPHTHALME A PIEDS PECTINÉS. 169 CRUSTACÉS *. MACROPHTHALME A PIEDS PECTINÉS. MACROPHTHALMUS PECTINIPES. Nob. (PL 49.) Ceite belle espèce se distingue, au premier coup d'œil, de toutes celles qui ont été décrites jusqu’à ce jour, par ses pattes de la quatrième paire qui ont, au bord interne du métacarpe, une rangée de 8 ou 10 fortes épines co- niques et perpendiculaires, Sa carapace est peu bombée, beaucoup plus large que longue, en carré transversal, ayant l’angle antérieur des bords latéraux armé de trois dents aiguës , dont les deux supérieures très-fortes , et l’in- férieure fort petite. Les bords supérieur et inférieur de l'orbite sont très-fortement dentelés en peigne. Les pédoncules oculaires sont fort longs. Les régions sont bien marquées et nettement limitées par des sillons assez pro- fonds. Tout le dessus de la carapace est lisse, mais couvert de gros tubercules ronds , lisses , clair-semés en avant, plus * Nous devons la description des Crustacés du Voyage de /a Favorite au zèle de M. Guénn-Mévevise, qui a bien voulu nous aider dans ce travail. ’oyez notre Préface. 170 MACROPHTHALME A PIEDS PECTINÉS. rapprochés, plus saillants et comme spiniformes , presque rangés en deux lignes longitudinales, sur le bord externe des régions branchiales. Les pattes antérieures des mâles sont grandes, à bras et carpe trigones , armés d'épines sur la carène interne, La main est grande, lisse, aplatie, for- tement velue en dedans ; les doigts ou pinces sont presque aussi longs que la main, brusquement infléchis en dedans vers leur extrémité, armés de petites dents jusqu’ à l’en- droit où ils se oo: Le doigt mobile a de plus à sa base un gros tubercule denticuké. Chez la femelle, les pattes antérieures sont très-courtes, et les doigts plus longs que la main , sans dentelures ni tubercule. Les secondes pattes ont quelques petites dents au bord infé- rieur, de légères granulations au bord supérieur , et une forte épine près du sommet de ce bord. La jambe a une carène supérieure denticulée, et les deux autres articles sont simples. Les deux pattes suivantes , les plus grandes, ont la cuisse plus aplatie, garnie en haut et en dessous , sur deux rangs , de fortes épines. La jambe a trois carènes dentelées ou épineuses. Le métacarpe est épineux au bord externe, et n'offre que de petits tubercules au côté inté- : rieur. Le métacarpe des pattes de la quatrième paire a en outre , au bord interne , une rangée de fortes épines. Les dernières pattes sont beaucoup plus petiles , inermes et garnies de longs cils. Nous avons vu un assez grand nombre des deux sexes de ce crustacé curieux. Il a été trouvé à Bombay et sur d’autres points des Indes orientales. MACROPHTHALME A PATTES SIMPLES. #7 MACROPATHALME A PATTES SIMPLES. MACROPATHALMUS SIMPLICIPES. Nob. (Pl... 50.08 1.) ee Cette espèce est voisine des Ocypode (macrophthalmus) japonica et dilatata décrits dans la Fauna Japonica de M. de Siebold , et , si les descriptions de ces deux crustacés sont exactes , elle en diffère suflisamment. On ne peut non plus la confondre avec celle que M. Ruppel a nommée M. depressus , ni avec les M. transversus, carinimanus et parvimanus de Latreille. Sa carapace est beaucoup plus large que longue , assez aplatie , à régions très-marquées, lisse, avec quelques gros tubercules ronds et très-saillants sur les côtés , et rangés en lignes longitudinales aux bords externes des régions branchiales. Les angles antérieurs de :ses bords latéraux sont armés de trois dents aiguës, dont les supérieures sont beaucoup plus fortes , à pointe dirigée un peu en haut. Le bord antérieur est armé d’épines aiguës assez grandes et très-serrées. Les pédoncules oculaires sont très-longs et atteignent les angles latéraux. Les pattes antérieures des trois individus mâles que nous avons vus sont grandes et fortes , lisses, sans épines, avec la main grande et les doigts un peu plus de moitié plus longs, dentelés en dedans jusqu’à l'extrémité , n’ayant pas le bout brusquement infléchi en dedans ; le doigt mobile a, vers sa base, un fort tubercule tronqué carrément et den- telé ; le côté interne de la cuisse, de la jambe et de la main 172 MACROPHTHALME A PATTES SIMPLES. est garni de longs poils très-serrés. Toutes les pattes sont simples, lisses et velues au bord supérieur, un peu granu- leuses aux bords inférieurs ; les cuisses ont toutes une forte épine près de l'extrémité supérieure, à l’exception des dernières. La forme de l'abdomen du mâle est très- différente de celle qu'on observe dans notre AMa- _crophthalmus pectinipes. Ce crustacé a été trouvé dans les mêmes lieux que le précédent. Notre Macrophthalmus affinis (pl. 50, f. 2) a beau- coup de rapports avec le précédent , et pourrait être pris pour le jeune âge ; mais sa carapace finement granuleuse et sans tubercules , ayant deux fortes dents tronquées et denticulées aux angjies antérieurs , l'en distingue suffisam- ment. Il n’est pas aussi facile de le distinguer dés Ocy- pode ( macr.) japonica et dilatata de M. Siebold ; car il y a un peu de confusion dans la nomenclature des planches et du texte de cet ouvrage. En ne s’en tenant qu'au texte, c'est près de l'O. japonica que notre espèce va, si elle n'en est même pas un jeune àge. Cependant, comme aucune partie de sa carapace n'est lisse, ce qui a lieu dans l'espèce à laquelle nous la comparons ; comme elle n’a ni le côté interne des bras granuleux, ni le milieu du doigt immobile lobé, nous l'en distinguons jusqu’à ce que de nouvelles observations soient venues nous démontrer que ces deux crustacés ne font qu’une seule et même espèce. Notre petit Macrophthalme a été trouvé à Bombay et à Pondichéry. PORCELLANES DU CHILI. 173 PORCELLANES DU CHILI. ee Ce genre , composé actuellement de plus de quarante espèces , est répandu dans toutes les mers du globe ; mais les côtes du Chili sont, jusqu'ici, celles qui en produisent le plus d’espèces. Notre collection en contient neuf, pour la plupart de grande taille, et qui ont été prises à Valpa- raiso, Payta, Talcahuano, Coquimbo, etc. Ces neuf espèces ont été publiées par nous dans un petit tableau synoptique imprimé dans le Bulletin de la Société des Sciences naturelles de France, séance du 23 décembre 1835, page 115, tableau que nous allons reproduire ici. Comme nous donnons les figures dés espèces qui n’ont pas encore été représentées, nous ne ferons pas de des- cription plus détaillée de nos Porcellanes ; nous n’ajoute- rons que quelques notes pour rapporter à nos espèces quelques-unes de celles que M. Milnes Edwards a publiées dans les nouvelles Suites à Buffon, crustacés, t. IT, p- 250 et suivantes , ouvrage qui a paru en 1837, deux ans après le tableau que nous avions inséré dans le Bul- letin de la Société des Sciences naturelles de France. I. Pinces aplaties. À. Carpe presque droit au bord antérieur, sans angles ni dents. a. Front sailant et arrondi, n’offrant point d’échancrure ‘ pour recevoir les yeux. Corps et pieds lisses. 1. Violacen. G. b. Front saillant et arrondi, offrant de chaque côté une échancrure bien marquée pour recevoir les yeux. {. Carapace, pinces et pattes lisses. 2. Lavigata. G. 174 PORCELLANES DU CHILI. 2. Carapace, pinces et pattes granulées. 3. Granulosa.G. (Striata. Edw.) B. Carpe ayant des angles saillants au bord antérieur. Front saillant et tridenté. a. Front n’offrant point d’échancrures pour recevoir les yeux: Jambes carénées. Carapace et pinces offrant des inégalités. 4. Angulosa. G. b. Front offrant de chaque côté une échancrure bien mar- quée pour recevoir les yeux. Jambes simples. Cara- pace et pinces lisses, sans inégalités. 5. Punctata. G. Cristat a. M. Edw.) ‘C. Carpe multidenté au bord antérieur. a. Front saillant et arrondi; une petite épine en avant des fossettes oculaires. Er finement De sans tubercules. 6. Desmarestiü. Eyd, € x b. Front Saillant êt_tridenté ; point d’épine en hp des fossettes oculaires. Carapace res ere ai de forts tubercules aplatis à . Les trois dents du front presque EE RE leuses. Bord antérieur du carpe armé de huit ou dix dents. 7. Tuberculata. G. 2. Les trois dents du front très-inégales, creusées en gouttière dans leur milieu. Bord antérieur du carpe armé de trois épines. 8. Affinis. G. (Tuberculosa. Edw.) II. Pinces épaisses et globuleuses. . Des fossettes oculaires très-profondes. Front ee saillant, trans- versal ; pinces tuberculeuses. . Grossimana. G. 1. Porcellana violacea Nob. Cette espèce a été décrite et figurée par nous dans le Voyage autour du monde de la corvette la Coquille , Crustacés, pl. 3, fig. 2. Elle a été prise au Chili, sur la presqu'ile de Talca- guana. Nous représentons son front pl. 51, fig. 2. 2. Porcellana lævigata. Nob. Comme cette Porcellane PORCELLANES DU CHILI, 175 a tout à fait la forme de notre P. granulosa, et qu’elle n'en diffère que par l'absence de rugosités, nous ne la représentons pas. . Porcellana granulosa. Nob. Cette espèce se trouve décrite dans les Suites à Buffon (édition Roret, 183), sous le nom de P. striata. Edw. Ce nom ne peut être mis qu'en synonymie, étant de deux ans postérieur à la publication du nôtre. La Porcellana granulosa a été trouvée à Payta; nous la figurons pl. 51, fig. 1. 4. Porcellana angulosa. Nob. Nous avons recu cette espèce de Coquimbo et de plusieurs autres points de la côte du Chili. Nous avons de jeunes individus dont la carapace n'a que 10 millimètres de long , tandis que ceux que nous considérons commeadultes, et dont un . est représenté pl. 51, fig. 3, ont la carapace longue de 14 ou 15 millimètres. 5. Porcellana punctata. Nob. Cette espèce a été représen- tée dans notreÏconographie du règne animal, crustacés, pl. 8, fig. 1. C'estcelle qui porte le nom de P. cristata dans les Suites à Buffon. L'auteur de cet ouvrage dit, à la suite de sa description : « La Porcellane ponctuée de M. Guérin parait très-voisine de l'espèce précédente , mais ne pas avoir de crêtes sur les pattes. » Notre figure indique cependant bien ces erêtes, qui, du reste, ne sont pas un caractère distinctif, car presque toutes les espèces voisines en ont de semblables. — Cette Porcellane a été prise à Valparaiso. 6. Porcellana Desmarestü. Eyd. et Gerv. PI. 52, fig. 1. De Valparaiso. 7. Porcellana tuberculata. Nob. Cette espèce varie un peu suivant l’âge ; les individus les plus grands , ayant CD 176 PORCELLANES DU CHILI. (ee) les pattes antérieures plus développées , constituent l'es- pèce que M. Edwards nomme P. lobifrons (Nouv. Suites à Buffon , t. II, p. 256, n° 17). D ans cetteva- riété , les tubercules de la moitié antérieure de la cara- pace sont un peu moiñs saillants que dans les autres individus. Elle a été prise à Valparaiso. Sa carapace est longue de 20 millimètres. Les autres n’ont pas les pinces tout à fait si grandes ; leur carapace n'a que 14 ou 15 mil- limètres de long ; les dents du bord antérieur du carpe sont elles-mêmes très-denticulées , et les tubercules de la carapace sont plus forts. Nous,avons représenté un de ces individus pl. 52, fig. 2. On les a trouvés aussi à Valparaiso. . Porcellana tuberculosa. Edw. Nous avions donné, à tort, le nom d’affinis à cette espèce; mais comme ce nom a été employé pour une autre Porcellane dans le Zoological Miscellany de M. Gray, publié en 1831, nous avons dû adopter celui de M. Edwards , tout en _regrettant qu'il ait trop d’afñinité avec le nom de tuber- culata de l'espèce précédente. Nos individus viennent du Chili. 9- Porcellana grossimana: Nob. Espèce bien distincte de toutes les autres et trouvée à Valparaiso. Nous en donnons une figure au trait pl. 52, fig, 3. MYRIAPODES, Par MM. EYDOUX &er GERVAIS. Genre POLYDÈME. ———— Dans une note sur les espèces connues du genre Poly- dème (1), l’un de nous a décrit brièvement deux de ces animaux, en annonçant que celles des espèces recueillies pendant le voyage de la Favorite seraient figurées ici. POLYDÈME MARGARITIFÈRE. POLYDESMUS MARGARITIFERUS. Nob. HER 54, fig r.) Ce Polydème, recueilli à Manille par lun de nous, a 3 pouces de longueur totale; ses antennes sont petites, (1) Note sur le genre Polydesmus de la classe des Myriapodes , par M. P, Gervais, Ann. Soc. Fntomol. de France, V, p. 373, 1836. Zool. 2° Partie. 12 178 POLYDÈME MARGARITIFÈRE. et son front est sillonné sur le milieu. Il a le corps brun en dessus, avec les carènes latérales des anneaux de cou- leur fauve , ainsi que les pattes; les antennes sont de la même teinte que les carènes et les pattes; ces dernières sont un peu velues, surtout à leur face postérieure. Chaque anneau du corps présente en arrière une petite rangée transverse de tubercules fauves , comparables , si l’on veut, à de petites perles, ce qui justifie le nom de Mar- garitifère que nous avons proposé pour désigner ce Myria- pode. D’autres tubercules plus petits sont en avant de ceux qui viennent d’être signalés ; mais les premiers, for-. mant une rangée unique, existent seuls aux anneaux antérieurs. Le premier segment du corps, ou la cuirasse, est régulièrement bordé, dans tout son pourtour, d’une série de ces petites aspérités ; le dernier a son avance terminale très-élargie , spatuliforme et demi- circulaire. L'individu qui a servi à cette description est une fe- melle, ainsi qu'on peut facilement le reconnaitre par Vin mpection de ses pattes , au nombre de trente et une . On sait, en effet, que les mâles n'en ont que trente, une d’elles étant transformée en forcipules copu- Une partie de son corps était remplie de cor- puseules brunâtres de la grosseur d’un grain de millet, et qui étaient certainement des œufs Lafigure 1 représente le P. margaritiferus de grandeur elle : 1. a. sa tête; 1. b. l’un de ses segments ; 1. c. derniers ms cm 1. d. une patte. POLYDÈME DE BLAIN VILLE. 19 POLYDÈME DE BLAINVILLE. | POLFYDESMUS BLAINVILLII. Nob. (PE SG ÉE à.) On n'avait encore indiqué comme africain que le seul: Polydesmus granulosus (Pal, Beauv.), que l’auteur donne comme de Guinée, Celui-ci est aussi un Polydème d'Afrique; l’un de nous se l'est procuré sur la côte de Barbarie, et il a été depuis lors retrouvé en Égypte, ainsi que nous nousen sommes assurés par l'examen d’un individu recueilli par M. Al. Lefebvre. Voici un sont ses caractères. sé Ecobhiatiée La couleur générale est sine roux fc i “épun. règne aussi sur les pattes ; le. dos est marqué de points rougeâtres ; les anneaux, dont les carènes sont assez sail- Jantes, sont peu pe: légèrement bombés en dessus , et lisses si-on les voit à l'œil nu , ou très-légèrement gra nuleux quand on les examine avec une loupe. Les an- tennes sont grêles , plus longues que la tête, à articles étroits et non poilus; leur couleur est celle du corps, mais elles sont un peu plus päles près de leur articulation, Leur dernier article est fort petit et comme emboité. le sixième ou pénultième, qui est en massue oncle: Ce Polydème a 1 pouce 5 lignes de longueur dans le mâle , qui est un peu plus gros que la femelle. La figure 2 a. représentesa tête grossie ; 2. b. segments vus de profil; 2 c. id. vus de face; 2 d. anus de profil; 2 e. id. en dessous ; 2 g. id. en dessus; 2 £. or- ganes générateurs mâles. 180 SCOLOPENDRE D'EYDOUX. SCOLOPENDRE D’'EYDOUX. SCOLOPEDRA EYDOUXIANA. Gerv. (PI. 53.) Gerv., Ann. Sc. Nat., Janvier 1837; sp. 7. Cette jolie espèce, qui vient du Sénégal, a été dé- . nommée , mais non encore décrite. Elle se distingue très- aisément de celles qu’on a déjà signalées. Voici, d’ailleurs , ses caractères : Teinte générale verdâtre, remet nuancée de bleu sur les pattes; une double série de lignes droites sur le dos et sous le ventre, depuis le troisième anneau jusqu’à l’avant-dernier inelusivement. Les mandibules de couleur ferrugineuse à leur base, ainsi que les appendices du der- nier segment (fig. b.), sans doute ceux de la copulation ; les anneaux quadrilatères allongés. Les épines du premier segment de la patte postérieure nombreuses : sept écar- ee au es interne , et trois au bord inférieur externe. ae He corps , 3 den 3 mn Antennes , Pattes postérieures , — I — MOLLUSQUES, Par M. EYDOUX. HÉLICE DE TUPINIER. HELIX TUPINIERII. Eyd. (PI, 55.) Coquille très-rare et fort remarquable par sa grandeur et par l'ampleur de son ombilie. C’est avec lÆelix seput- chralis qu'elle parait avoir le plus de rapports; elle est aplatie, formée de cinq tours de spire subdéprimés , dont le dernier est proportionnellement plus grand que tous les autres ; il est légèrement convexe. Ces tours sont lisses, séparés par une suture linéaire et un peu profonde. En dessous , cette coquille est ouverte au cen- tre par un large ombilic infundibuliforme dans lequel on voit facilement s’enrouler tous les tours de spire et sur le bord duquel l'extrémité du bord gauche vient s’insérer. L'ouverture est très-oblique , semi-lunaire , assez grande, plus haute que large, d’un blanc bleuâtre en dedans, garnie d’un péristome à peine réfléchi en dehors, lé- gèrement sinueux à sa base. Toute la surface de cette espèce est marquée par des stries d’accroissement très- fines ; la couléur extérieure est d’un violet obscur avec des zones brunes plus ou moins larges et tachetées de roussâtre sur le haut de sa convexité ; une large cein- 182 HÉLICE DE LASALLE. ture blanche occupe la base et se prolonge jusqu'au fond de l’ombilic. . Cette espèce existe aux Philippines, où nous ne l'avons cependant point trouvée nous-même : elle nous a été donnée, à Manille, par un pharmacien espagnol dont nous regrettons d’avoir oublié le nom. Le plus grand individu que nous avons rapporté à 2 pouces 3 lignes de diamètre. HÉLICE DE LASALLE. HELIX LASA LLII. Eyd. (PI. 56, fig. 1,1a.) Il serait possible que cette espèce, que nous considérons comme nouvelle, ne fût cependant qu’une variété de l’Æe- lix auriculata de Swainson ; elle est aussi très-voisine de l'Helix marginata de Lamark ; mais la différence la plus importante qu'elle présente avec cette dernière, est la réunion des deux bords de l’ouverture vers l’ombilic. Elle est discoïde, à spire surbaissée à peine conique , ob- tuse au sommet , formée de cinq tours légèrement aplatis, réunis par une suture simple et linéaire ; le dernier tour est médiocrement convexe en dessous ; le centre est ouvert par un ombilic médiocre, en partie bé par le rer gement et la réunion des deux bords qui viennent S'ÿ _ insérer ; ouverture est fort oblique , tout à fait auriculi- forme ; ‘lle est plus large que haute ; son péristome épais, Héaiar , dans sa longueur de l'extrémité gauche, est bordé et fortement réfléchi au dehors. La couleur est partout d’un blanc opaque ; sur le dernier tour se dessi- HÉLICE DE VALENCIENNES. 183 nent nettement trois zones d’un brun très-foncé, dont la supérieure est la seule qui remonte sur la spire jusqu’au- près du sommet. | Nous avons trouvé cette coquille aux Philippines , dans la province de Laguna , où elle existe assez abondamment dans les belles cafeiries qu’a fait planter notre compa- triote M. Paul de la Gironnière, homme vraiment re- marquable, autant par ses talents que par ses qualités du cœur. Diamètre, 15 lignes. HÉLICE DE VALENCIENNES. HELIX VALENCIENNIL. Eyd. (PI. 56, fig. 2.) ; ee €ette belle espèce est très-voisine de l’Æelix picta. Elle est globuleuse, mince et diaphane; la spire est proémi- nente , mais obtuse au sommet , composée de cinq tours, dont les premiers sont peu convexes et réunis par une __ suture linéaire et superficielle de couleur roussâtre ; le dernier tour, plus globuleux que les précédents, est aussi proportionnellement plus grand ; il est très-convexe en dessous ; l'ouverture est semi- -lunaire, assez le péristome est mince , à peine relevé en un filet taille, brun dans toute son étendue ; la columelle est aplatie par devant; elle est élargie, os, un peu tranchante à son bord interne, sur lequel on remarque une légère dé- pression vers son point d'insertion ; la surface extérieure de cette. coquille est céfuplélesaht” lisse et d’une teinte uniforme d’un blanc lacté. 184 HÉLICE COULEUR DE CANNELLE. Nous nous sommes procuré cette coquille aux Philip- pines ; sans pouvoir préciser la localité où on la rencontre, toutefois nous pouvons affirmer qu’elle provient des iles de la mer de Chine. Diamètre, 15 lignes. HÉLICE COULEUR DE CANNELLE. HELIX CINNAMOMEA. Val. GPls59% fg.1, 1.a. vb.) hoanennn d'a 1 ds on DEcE D re _ à : Cette coquille a t l'Aelix nitida, mais elle en diffère par sa NES Elle est mince, luisante, diaphane, discoïde, à spire dé- primée surtout au sommet, concave en dessous , arrondie sur la cireonférence , formée de sept tours peu convexes., réunis par une suture simple et légèrement profonde ; la base est percée par un petit ombilic arrondi, un peu couvert par l'extrémité du bord gauche, qui serenverse au dehors à son Dion: avec le dernier tour ; l'ouverture est un peu obli _ grande, à pé-. ristome simple, mince , tranchant , n'ayant pas de bour- relet intérieur. Cette espèce est te PS striée dans sa longueur, surtout sur les premiers tours, mais d’une manière irrégulière. La couleur est d’un corné clair-ou brunâtre en dehors comme en dedans. Elle vit dans les endroits ombragés. Nous Le En. vée dans les bois de l'archipel des Natunas , mer de Chine. Diamètre, 10 lignes. BULIME DE COSTER.. 185 BULIME DE COSTER. BULIMUS COSTERII. Eyd. (PI. 57, fig. 25 sa.) - ee Coquille très-lisse , assez légère , d’une forme ovoide, presque cylindrique, renflée et obtuse à son extrémité , . ayant quelques rapports avec le Bulimus ovideus. Elle est composée de six tours arrondis, bombés, qui sont réunis par une suture x o8 et os leur Éd parait unie ; elle est cef par des stries d’une si grande fées qu "bn ne les distingue à la vue simple qu'avec beaucoup de difficulté, Son ou- verture est un peu moins longue que la coquille ; elle est oblongue, plus haute que large; le bord droit est évasé” et bordé par un bourrelet peu épais , recourbé à l’exté- rieur ; la columelle est arquée profondément et terminée à sa partie supérieure d’une manière oblique ; sa base est arrondie. La coloration de cette espèce est très-agréable ; elle est d’un blanc mat, orné, à la base des tours supé- rieurs, d’une zone circulaire étroite, d’un brun noir ; cette zone se continue sur le milieu de la convexité du . dernier tour. Ce Bulime, que nous nous sommes procuré à Surabaya (ile Java), provient, nous a-t-on dit, des iles Moluques Longueur, 16 lignes. 186 CYCLOSTOME BOSSU. CYCLOSTOME BOSSU. CYCLOSTOMA GIBBUM. Féruss. + (PI. 58, fig. 1.) Cette petite espèce se distingue parfaitement de ses congénères par sa forme trochiforme, et principalement par son dernier tour, qui semble difforme. Elle est élargie à sa base, pointue au sommet, formée de six tours arron- dis , surbaïssés et turriculés, couverts de stries longitu- dinales très-fines ; ces tours sont séparés par une suture linéaire et enfoncée. Le dernier est beaucoup plus grand que tous les autres, plus large que haut; il est percé à la base d’un petit ombilic étroit et peu profond ; l'ouver- -ture est circulaire , presque détachée de l’avant-dernier tour ; elle est entourée d’un péristome mince , tranchant, étalé et légèrement renversé en dehors. La coloration extérieure est uniformément d’un grisâtre clair. L’oper- en soon + membranenx , non multispiré “Nour avons Ne mpéee que dans les grottes formées dans l’intérieur des montagnes de marbre qui s'élèvent au milieu de la plaine où est bâtie la ville de Touranne , en Cochinchine. Diamètre , 5 lignes. CYCLOSTOME CAILLE. É 187 : CYCLOSTOME CAILLE. CFCLOSTOMA ORTIX. Val. (PI, 58, fig. 2.) Cette espèce, qui est sans contredit l’une des plus élé- gantes du genre, est bien nettement distincte de celles qui l’avoisnent, et entre autres du Cyclostoma frater- culum, par des caractères qui nous paraissent constants. Elle est conique, trochiforme, formée de cinq tours convexes , arrondis ; garnis , principalement le dernier , de petites carènes ou côtes transverses , régulières ; entre lesquelles on en aperçoit d’autres beaucoup plus fines et très-rapprochées. Examinée à la loupe ; cette coquille présente aussi un très-grand nombre de stries longitudi- nales très-fines et très-serrées. Sous le dernier tour, on voit un ombilie médiocre et profond ; la suture est simple et linéaire ; l'ouverture, assez ample, est arrondie, oblique à l’axe , à bords minces , le plus souvent margi- nés en dehors. La coloration extérieure est un fond d'un jaune paille terne , parsemé de larges maculations longi- tudinales brunes et ondulées, souvent interrompues dans leur trajet, ce qui donne à sa surface l'aspect de nattes très-fines. Nous avons trouvé cette espèce dans les iles series. Diamètre , 7 lignes. 188 | = MULETTE DE KERAUDREN. MULETTE DE KERAUDREN. UNIO KERAUDRENI. Eyd. (PI. 59, fig. :1. 1 a.) ee Cette espèce, voisine de l’'Unio complanata , est ovale, oblongue , subdéprimée , très-inéquilatérale , lisse. Son côté antérieur est obtus et court ; le postérieur est légère- nn he © obtus à son extrémité ; ses crochets, fort , sont profondément rongés et socle le reste Fe la Pr Bce extérieure est recouvert d’ un épiderme d’un brun foncé. En dedans, elle est nacrée et nuancée d'un blanc jaunâtre. La charnière est étroite, un peu sinueuse dans le milieu ; la dent cardinale est lamelliforme, cariée , un peu oblique ; elle est recue dans la valve oppo- sée , entre deux petites dents inégales , réunies à leur base et denticulées à leur sommet. La dent postérieure est la- melliforme , tranchante ; elle s’insère entre deux lames non moins nt Le clles e la valve gauche. Les impres- eh ne à 1. ; l’antérieure est assez profonde, la postérieure est Febhperhcielle. Longueur, 18 lignes ; largeur, 10 lignes. Cette coquille habite les petites rivières et les mares du Bengale. On la trouve en très-grande quantité aux envi- rons de na MULETTE DE GERBIDON. 189 MULETTE DE GERBIDON. UNIO GERBIDONI. Eyd. (PL' 59, fig. à. à a. ab.) Espèce bien voisine de l'Unio Calliaudii, mais quis” ’en distingue par divers caractères. Elle est oblongue , allon- gée, étroite , transverse, inéquilatérale , légèrement dé- primée ; le côté antérieur est arrondi , plus étroit que le postérieur, qui est terminé par un angle obtus. Les cro- chets sont peu saillants, rapprochés, subgranuleux et MENT Ongés ; la surface gi est finement marquée , et recouverte d’un é épi- déthe lisse, mince, d’un beau noir. A l'intérieur, cette coquille est d’un Hge nacré fort brillant ; la charnière est très-étroite , et présente sur l’une et l'autre valve une dent antérieure ou cardinale, lamelliforme , relevée vers le bord lunulaire. La dent postérieure n’est pas moins étroite que l’antérieure ; elle se prolonge dans presque toute la longueur du bord supérieur , saillante , lamelli- forme , et tranchante à son sommet ; elle est reçue entre deux lames non moins minces et très-rapprochées à la valve gauche ; les impressions musculaires sont peu pro- fondes ; les deux postérieures sont confluentes. Longueur, 19 lignes; largeur, 9 lignes. Cette coquille vit en très-grand nombre dans les petites rivières et les eaux douces stagnantes de la côte de Coro- mandel. 190 MULETTE DE GAUDICHAUPD. MULETTE DE GAUDICHAUD. UNIO GAUDICHAUDII. Eyd. (PL 59; fig. 3.) ya ils rapports de forme entre cette espèce et V'Unio Niloticus; mais ces rapports se bornent à la surface, car la charnière des deux espèces est différente. L'espèce qui nous occupe est ovale , transverse, inéquilatérale ; les crochets sont peu sensibles, légèrement rugueux , recou- verts de leur épiderme. Le côté antérieur est court et ar- _rondi; le postérieur est plus large et obscurément angu- leux ; toute la coquille est subrenflée ; elle est mince , à EE | .É RE EX finement _— par des aceroissements Free et ee nuance. La charnière, très-étroite et presque droite , pré- sente sur la valve droite une seule dent cardinale millante et rugueuse , tandis que la valve gauche en offre deux qui sont obliques et inégales ; la dent lamellaire est très-mince, lisse, obliquement tronquée à son extrémité postérieure ; les lames de la valve opposée , entre lesquelles elle est reçue , sont presque égales. S 17 lignes ; largeur, 10 lignes. Cette he se trouve dans les petites rivières du L2 MULETTE DE BONNEAUD. UNIO BONNEAUDII. Eyd. (PL. '60, fig. 1. r a.) Coquille ovale , transverse , renflée, inéquilatérale, à - CYRÈNE RECOURBÉE. 191 test assez mince; elle est légèrement sinueuse dans son milieu ; son côté secenr est obtus et court le côté porté |: & il POP D : à rieur est & et pé crochets sont à peine saillants et non rongéts la ES 1 extérieure est irrégulièrement sillonnée par des accroisse- ments multiplié ; elle est revêtue d’un épiderme mince, d’un vert jaunître. À l’intérieur, la coquille est d’un blanc nacré très-brillant, La charnière est étroite. On remarque sur le long du bord antérieur de la valve droite deux dents lamelliformes de la même grandeur ; sur la valve gauche on voit une dent assez large, élevée en forme de crête, également placée le long du bord , et à la base de laquelle on en distingue une seconde beaucoup plus petite. La dent columellaire postérieure est lésèrement courbée, étroite et tranchante ; elle s’engage entre deux lames de la valye gauche à peu près égales. L’impression antérieure est mé- diocre et peu profonde ; la postérieure est superficielle, Longueur, 19 lignes ; largeur, 12 lignes. Cott D PS CN 2 9 GES à. ù 5 | | + ’ile de l'Tode: CYRÈNE RECOURBÉE. = CYRENA RECURV AT A. Val. 4 (PI. 60, fig. 2.) M. Gray, naturaliste anglais, a établi dans un de ses ouvrages, avec une coquille semblable à celle que nous décrivons, le genre Fillarita, et M. Griffith l’a fait re- présenter dans le The Ænimal Kingdom, pl. 31, fig. 5, sous le nom de Väillarita cyprinoides. Je n'ai pas cru devoir conserver à cette espèce la détermination de genre ; 192 CYRÈNE RECOURBÉE. je l’airéunie aux Cyrènes, dont elle a tous les caractères. Elle est épaisse, équivalve, subtrigone, renflée, cor- diforme, presque aussi longue que large et un peu “oblique, recouverte d’un épiderme verdâtre, marquée de bandes transverses jaunâtres, avec des stries d’ac- croissement assez régulières et très-rapprochées. Les crochets sont saillants, le plus souvent excoriés et en forme de cœur; la charnière présente seulement sur chaque valve deux dents cardinales écartées ; les laté- rales , presque égales, sont assez longues, lisses, compri- mées et aiguës ; l’antérieure n’est éloignée de la dent car- times br MHronre du même côté, que par une petite si sensible ; toutes deux sont lisses et re- cues dans 3e rainures correspondantes, dont les bords peu épaissis deviennent saillants dans l'intérieur des valves. Cette coquille est toute blanche au dedans. Les impressions musculaires sont subarrondies et fort légères. Ce qui caractérise essentiellement cette coquille , c'est sa forme , ses stries et sa charnière. Largeur, 1 pouce; hauteur, 13 lignes. Cette coquille (nommée C. Gaudichaudii, par une erreur de gravure, sur notre pl. 60) se trouve en abon- dance dans le lac et la rivière de Manille ( Philippints). Nous l’avons rencontrée aussi dans le Tigre , fleuve sur les bords duquel est bâtie la ville de Canton. Là , elle est vendue journellement au marché , et sert à alimenter principalement les tables des classes pauvres. On la mange cuite; son goût est assez agréable, quoique fade. FIN DE LA ZOOLOGIE. PABIS. — IMPRIMERIE DE CASIMIR, RUE DE LA VIRILLE-MONNAIE , 42. TABLE. ire PARTIE. Rapport à l’Académie des Sciences, par M. de Blainville. . . . Recherches anatomiques et zoologiques sur les manières Ë ECS (PL 146.) - te ff Gus Ai De l'appareil mammaire des Marsupiaux et de " bouche de leurs petits + "safe moreonee ee us vies — De l'Os So Fi Bassin des Didelphes et Ornitho- delphes , et de la signification des pièces du squelette des vertébrés en général. . . . + +. + ++ + + + ++ + » : 81 Mémoire sur la Région Sternopérinéale des MR urEe et: is sur celle des vertébrés en généra Notice sur l’Encéphale de l'Échidné, paré à ne j de r 60 COBCDEGDA, =: 176 ee ee 0e à 00e 0 à 62 Sur quelques particularités anatomiques du Phytotoma rara de RP OU de ns EUR 64 bis. REPTILES. TR mm sa se muee is s. 65 Uropeltis philippinien. (Pt. 26). NS + due ITU sie de . 66 Dhpdlis dé Cetlan. 5 25 7 Fi Sr 68 Donitsre allonesire. (Pi:22 2. 2 Sd 69 Gouleuvre Prevostienne, etc. ( PL. 29 et 30). . . . - . . . .... 10 POISSONS. Échénéis à seire lames. { PI. 31). . . . : ............. 17 Syngnathe Blainvilléen. (PI. 32}. . . .............. 79 INSECTES. Collyre de Chevrolat. (PI. 33, fig. 1). . . . . ......... “à Féronie d’Eydoux. (PI. 33, fig. + $ RS Ed A Ca A. 84 Cnémacanthe de Desmarest. { PI. 34), . . . ........... 89. TABLE DES MATIÈRES. Cnémacanthe parallèle. (PI. 35, fig. 1). . «........... Féronie de Chaudoir. (PI. 35, fig. 3). . . . . .. D 0 0 OS ER QE à ass ae Épicline de Gay. (PI. 39 fig. 1). + «+ pus - Cryptorhorpale à A points. ( PI. 39, fig. 2 . et —————— de Cléry. (PI. 39, fig. 3). . . . . . . Psammotrupe à be dé Re RS ds ee Géotrupe à dents latérales. . . . . . . . .: . . . + Athyrée recticorne. (PI. 40, Gg. 1) SR ER SR RC DO RIRE. Ve ri Late ———— frontal. . . ............... Oryctomorphe varié. . . . . .. . . 5..." —————— à corselet taché. . .:. Callicnemis remarquable. (PI. 40, fig. 2). soi a ME dE see ne ee se AOC EE. : 0 1. 4 3 sie e ss + + ever CO 2 EE ve ni 6-1 4e à 4 SAS ETS Pen. MR 7, COS RCE ME 7 + en six s RE RE Mets re ié à M co: dy A Ch UTP 207 pi s'en .S AE LR OT HS inc 0e DR Eu ef AR “E du de din Ve, ss, 4,8 Dé jee 7 ‘ef x DE Hanneton de la Chine. ( PI. 40, fig. 3).. . . . . .. Eupholo és Tapinier. (PL 41,084). ..........,.:,.2 Sténoptère molorchoïde. ( PI. 41, fig. 2). . . . . . Hispe gentille. ( PI. 41, fig. 3). . . . . . . . . . . S SN ss RUES 200 TABLE DES MATIÈRES. ages Chœradode lobée. { Pl. 2)... . . . . .. . . . . . . . . . . -. 149 Pygidicrane peinte. (PL. 44, fig. 1). . . . .- . - + + + « + + + + . 150 Phasme obscure. (PI. 43). . . . . . . . - . . . . Pt ne 2e 152 Acanthode chouette. (PI. 44, fig. 2). . : . . . . . . . + + . . . . 153 Sur quelques espèces de Cigales , etc. (PI. 45). . - . . . . . . . . 155 Cigale à sac. (PI. ‘} SR SE RTS à + 160 ARACHNIDES. Acanthodon de Petit. (PL. 47). . . :. +... 1#%1..4.. 163 Mygale rose. (PI. 48, fig. 1)... ..... . + 3 à. 4 « «mie s he 165 . Saltique à quatre taches. (PI. 48, DA 6 radar satepre ee 167 CRUSTACÉS. Macrophtiime à pics ra IREM or: etes tease 169 — — à patte D. il... ...* 171 Porcellanes du ut D ER + . . . . : . . . . 173 | MYRIAPODES. Polydème margaritifére. (PI. 54, fig. “a RC ie Arte NU [EÉ ———— de Blainville. ( PI. 54, fig. 2). Sr res 179 Scolopendre d’Eydoux. (PI. 53). . . . + : + - - - . . + + + + + + 150 MOLLUSQUES: Hélice de Tupinier. (PI. 55). . + . . . . . . « « + + . + + + + + . 181 M nl), ee - - + 182 —— de Valenciennes. (PI. 56, fig. 2) RS LU eds ee + + 183 —— couleur de cannelle ( PI. 57, fig. 1). + . - . + . + .- - . . - 184 Bulime de Coster. ( PI. 57, fig. 2). . . - - . - . . - «+ . : “ivre 188 “Rene ere, (PL 58, fige d hu ms vue emmener + + 186 caille. (PI. 58, fig. 2)... + + + « . + + + + - + + . . + 138 Maictie & Reraoren, a .. . . ... 187 ——— de Gerbidon. (PI. 59, fig. 2). . . . . . . . . . . . . . . . 18) ——— de Gaudichaud. (PI. 59, fig. 3), . . . . . . . . . . . . . . 199 de Bonneaud. (PI. 60, fig. 1). . . . . . . . . . . . . . . . 150 Cyrène recourbée. (PI. 60, fig 2). - . . . . . Se HN ee 191 PARIS. — IMPRIMERIE ns COPIES ue de la Viellle-Monna SUPPLÉMENT A LA ZOOLOGIE DU VOYAGE AUTOUR DU MONDE BE LA FAVORITE, LE DE D. LAPLACE : —— — LÉPIDOPTÈRES NOUVEAUX, BECUEILLIS PENDANT CE VOYAGE, y ILLUSTRÉS ET PÉCRITS PAR M. LE BARON FEISTHAMEL, cena AE 0 ss re Ru 5 * AVERTISSEMENT. Il est à regretter que les importants travaux dont M. Laplace s’était chargé pendant son voyage lui aient laissé si peu de temps pour s'occuper des collections d’entomologie. Les pays intéressants qu'il a visités auraient fourni de nombreux maté- | riaux qui auraient comblé les lacunes de cette science, en ce qui concerne surtout Océanie. Un des ouvrages les plus complets sur les Lépidop- tères de cette partie du globe (Faune Entomolo- gique de locéan Pacifique, par le docteur Boisduval, 1832) ne fait connaître que deux cent soixante-dix espèces environ de Lépidoptères. On peut juger, par ce chiffre, de ce qui reste encore à découvrir dans des contrées telles que la Nouvelle- Irlande ou la Nouvelle-Guinée, où la végétation est si riche. Quoiqu’en assez petit nombre, il nous a paru cependant nécessaire de faire connaître les espèces récoltées pendant le voyage de /a Favorite, d’au- tant plus que la plupart sont fort remarquables ou entièrement nouvelles. Pour les premières, nous avons seulement cité la synonymie et donné une phrase diagnostique en latin et en français ; quant à iv” | © AVERTISSEMENT. celles qui sont tout à fait nouvelles pour la science, nous les avons décrites avec le détail nécessaire. Nous avons été heureux, en nous occupant de ce petit travail, de trouver l’occasion d’acquitter ‘une dette de reconnaissance envers M. Laplace, qui a bien voulu nous gratifier des doubles de la collection qu’il a rapportée de son voyage, et c’est uniquement dans ce but que nous l’avonsentrepris. Plusieurs espèces présentent probablement -des caractères assez prononcés pour former de nouveaux genres; Mais: NOUS avons eru quil n'était pas nécessaire de les établir dans un ou- vrage de cette nature, et nous avons laissé ce soin à ceux qui s'occupent de grands travaux sur l’entomologie , et qui sont plus à même d’indiquer : les coupes génériques. Nous avons, en consé- quence, placé les espèces nouvelles dans les genres déjà établis et le plus ordinairement adoptés jus- qu'à présent. : Nous ne terminerons pas sans réclamer l'indul- gence des savants pour un travail fait sans la moindre prétention, et sans offrir nos remerci ments à MM. Duponchel et Boisduval, qui ont bien voulu nous aider de leurs conseils. Baron FEISTHAMEL. LÉPIDOPTÈRES. PAPILIO SEVERUS. Cram., 277, À, B, <: 278, À, B.— Seba, Mus., tab. 45 et tab. 46.— od., Encycel., IX, p.68, n° 118. — Guérin, Foy. de la Coq., ins. il. 14, fig. 1. — hd Faune de l'Océanie, p. 43. — Boisd., Spec. gén. de Lépid., p. 212. Alis nignis; posticis caudatis, fascia seu macula albida ; his subtus lunulis cæruleis flavisque ordinatim digestis. Ailes noires; les inférieures en queue, avec une bande ou une tache blanchâtre; le dessous de celle-ci avec un rang de lunules bleues et un rang de lunules jaunes. PAPILI0O ERECHTHEUS. A F 5. — Donov., Zns. of New. Holl., em nues Hubn., Esot. saml., la femelle. EE Ægès God., Encyc., IX, p. 32. = Donvr. ., Ans. of New Holl., pl. 14. ain Nesionidsé ægeus, Hubn., Exot. saml. — Boisd., Faune de l'Océanie, p. 38.— Boisd., $pec. gén. Lépid., p. 215. Alis dentatis, nigris ; anticis striga apicali, posticis fascia media griseo-albidis ; his subtus Junulis cyaneis sanguineis- que ordinatim digestis. Ailes dentées, noires; les supérieures avec une raie transverse près du sommet; les inférieures avec une bande sur le milieu, d’un blanc grisâtre; le dessous de celle-ci avec un rang de lunules bleues et un rang de lunules d’un rouge sanguin. Le papillon ÆÆEgeus des auteurs a été reconnu, dans ces derniers temps, pour la femelle de l’Erechtheus ; il est en- core regardé comme une espèce propre dans la Faune de l'Océanie (1832); mais l’auteur de cet ouvrage les décrit 6 VOYAGE AUTOUR DU MONDE. comme une seule et même espèce dans son Species général des Lépidoptères (1836). Il est à remarquer que les individus des deux sexes rap- portés par M. de Laplace diffèrent de ceux connus jusqu’à présent en ce que les lunules rouges sont beaucoup plus petites et à peine précédées de quelques atomes bleus. Nouvelle-Hollande. Se trouve aussi à la Nouvelle-Guinée et aux îles Arrow. PAPILIO SARPEDON. Linn., Syst. nat , IL p.747, n. 15. —Fab., E.S., II, 1, p. 14, n. 41. > God, ere IX, p- 45, n. 62. — Boisd., Faune Océan., p.44. — Boisd:, p. gén. Lépid., p.235. Alis nigris, fascia communi viridi ; LAN dentatis ; his subtus linea arcubusque mediïs chermesinis Ailes noires avec une bande verte commune; les infé- rieures dentées ; le dessous de celles-ci offrant à la base une ligne, et sur le milieu des croissants d’un rouge carmin. Il se trouve en Chine, à Java. PAPILIO EPIUS. Fab. E. S., 111,1, p. 35, n. 102.— God., Encyc., IX, p. 43, n. 53. — Papilio Eriühonius, Cram., pl. 232, A,B.—Hubn., £xot. saml. — P. Demoleus, Esp. ausl. schm., tab. 50, fig. 1-4. — Boisd., Spec. gén. Lépid., p. 238. Alis dentatis fuscis flavo maculatis : posticis macula an- guli ani rufa ge Aïles noires sablées de jaunâtre; les supérieures ayant sur le milieu un assez grand nombre de taches jaunes, éparses et inégales , et sur le limbe postérieur deux rangées de points de la même couleur. Les inférieures . traversées entre le milieu et la base par une large bande jaune, droite, et offrant sur son côté externe deux taches oculaires dont l’antérieure est ronde et entourée d’un iris LÉPIDOPTERES. 7 bleu placé près du bord costal, la postérieure entière- ment d’un fauve roux , surmonté seulement d’une lunule bleue. En dessous les ailes supérieures offrent au sommet une raie sinueuse d’atomes fauves ; les taches rousses des ailes inférieures sont beaucoup plus grandes, plus vives, et quelques unes d’entre elles sont quelquefois bordées de bleu en arrière, Commun en Chine. PAPILIO ANTIPHATES. Cram., 72. A, B. — Fab.,E, S, 111,1, p.25, n. 72. — God. » Encyc., IX, p. 49, n. 71. étés Pékpihüs, God., Encyc.,n.70.—Fab op. cit., n, 74.— Horsfield, Lepid. of Ind. comp. , pl. 111 (la +4 mille). ne Polalirins Pompilius, Swains., Zool., I, se série, pl. 105. — Papilio Alcibiades, Fab. , 0p. cit., n. 73.— Boisd., $pec. gén. Lépid., p. 248. As caudatis albis, margine fusco albo-fasciato ; posticis subtus basi flayéseentibus nigro fasciatis. Ce papillon est de la taille du Podalirius, souvent plus petit. Dessus des ailes blanc ; les supérieures ayant sept bandes noires transverses , la septième formant une bor- dure marginale et se réunissant, vers l’angle interne , à la sixième. Les ailes inférieures ayant le bord postérieur en- trecoupé par des lunules noires. Une lunule noire au dessus de l’échancrure anale. Le bord extérieur terminé par une longue queue noire , liserée de jaunâtre. Dessous des pre- mières ailes semblable au dessus. Dessous des secondes ailes ayant la moitié antérieure verdâtre, avec trois lignes noires transverses, l’autre moitié des ailes blanchâtre, avec une bande maculaire d'un jaune d’ocre roussâtre “art en avant par des taches noires. Quatre petites raies noires sont disposées sur le bord marginal, dont celles situées en de- dans de la queue sont parfois surmontées d’un peu de gri- sâtre. Le corps est blanchâtre, avec une raie dorsale noire. Se trouve à Java. 8 ; VOYAGE AUTOUR DU MONDE. PAPILIO POLYDORUS. Linn., PIS nat., I, p.746, n. 10.— Fab., < 2 111,1, p.9, n. 26. lerk, Zcon., tab. 33, fig. 2. — Cram. , 128, À, TB. — Hubn., pe saml., femelle. — Variété femelle : ne D Hubn:y op. cit: = God., Encyc., IX, p. 72, n. 130. — : P. Adamas, Zincken, /Vov. act. ge. CRT: AN; b- «14. md FT es PME; Fe ausl. schm., tab. 49, ie 2. — Boisd., $pec. gén. Lépid., p.267. : Alis se concoloribus nigris : posticis macula alba suturis sexfida lunulisque Sepiern rubris. | Ailes noires, dont les supérieures sont marquées, sur leur tone pos stépieures de lignes grisâtres longitudinales. Les une queue noire spatulée, leur milieu offrant né tach d’un blanc jaunâtre , divisée en cinq parties par des nervures noires. Une rangée margi- nale de sept lunules d’un rose obscur. Dessous deS’setondes ailes semblable au dessus , avec toutes les couleurs plus vives. Le corps est noir en dessus. Le dessous, les palpes et les côtés de la poitrine sont d’un rouge carmin. Se trouve à Java. + PAPILIO HECTOR. Linn., Syst. nat., 2, p. 7445, n. 2. — Fab., E,S, 111,1, p.3,n. 7. — :, 143, À. — Clerk., Zcon., ab 33, fig. 1 ét 2. — Sulz., Gesch., pl. 12; Gge 1. — God., Encye., IX, p.70, n. 124. — Boisd., . Sp. gén. Lépid., p. 269. Alis caudatis concoloribus nigris : anticis fascia alba ; posticis macularum sanguinearum serie npher. Ailes d’un beau noir; le bord des supérieures légère- ment sinué et liseré de blanc ; le milieu traversé par une bande blanche, et une autre sit petite placée au sommet. Ailes inférieures dentées et pourvues d’une queue noire _ liserée de blanc. Deux rangées de taches rouges ; situées ; . LÉPIDOPTÈRES, 9 entre le milieu et l'extrémité , celles de dessus arrondies et les autres marginales en forme de croissant. Dessous des quatre ailes semblable au dessus. Corps rouge, avec le thorax , la poitrine et la base de l’abdomen noirs. . Se trouve sur la côte de Coromandel. \ PAPILIO arcHipamas, PL. ah: 0t MS À, SE “UE es Boisduval, $pec. gén. des Lépid., p. 321—163. Alis dentatis nigricantibus , fascia sub-maculari , incisu- risque pallide luteis ; posticis subtus pallide ochraceis ma- culis sub-marginalibus rubris, adjectis maculis argenteis. Il est un peu plus petit que le Poly damas , dont il est assez voisin. Les quatre ailes sont d’un brun-noir chatoyant, à reflets violâtres, traversées, vers l’extrémité, par er imaculaire d’un jaune pâle, un peu plus ve p ee Re Les premières s incisions fsovdes “dE jaune: es” secon Ré avec’ une tache jaune lunulée dans chaque écha crure. Le dessous des supérieures est plus clair vri le * 50 et offre à peu près le même dessin que le dessus ; celui de; inférieures est d’un jaune pâle , avec une rangée marginale de sept taches d’un rouge fauve. linéaires , transversales , un peu flexueuses, accolées chacune, en arrièré, à une tache argentée. Les échancrures des ailes sont jaunes, comme en dessus. Le corps est noir, avec le prothorax, les côtés de la poitrine et de l'abdomen ponetués de fauve. Chili. PIERIS AGANIPPE. God., Eneye., IX, p. 153, 121: — Papilio, id., ram Ans. of he -Holl,— Boisd., Faune océan. , p. 54. — re gén. des Lépid., p. 457. Alis suboblongis supra albis, limbo late nigro slboque 10 VOYAGE AUTOUR DU MONDE. maculato ; posticis subtus fascia, media alba , flavo notata maculisque marginalibus coccineis intus albocinctis. Ailes oblongues , blanches , avec le limbe largement noir, divisé par des taches blanches ; dessous des inférieures traversé au milieu par une bande blanche , marquée de jaune, ayant en outre des taches marginales rouges, bor- dées de blanc intérieurement. Habite la Nouvelle-Hollande. PIERIS NIGRINA. God., Enceye., IX, “ 149-108. — Swains., Zool., 111, 2° série, pl. 69. — une de l'Océanie, p. 52. — Boisd., $p. gén. des Lép., p. de chlas nigrina, Hubn., Æxot. saml,— Papilio id. Fab., E: ., 111, 1, p. 200, 625. — Donov., /ns. of New-Holil. à Alis suboblongis, integerriumis , supra albis apice atro ; subtus. omnibus nigris albido-pulverulentis ; anticis fascia apicali lutea , posticis striga flexuosa sanguinea Ailes très entières, un peu oblongues, blanches en des- sus , avec le sommet noir ; leur dessous noir, un peu sau- -poudré de blanchâtre; les supérieures ayant au sommet une bande jaune , et les inférieures une raie flexueuse d’un rouge sanguin. Habite la Nouvelle-Hollande. PIERIS ISSE. God., Encyc., IX, p. 151, 114. — Boisd., $p. gén. des ad p- 462.— Papilio id., Cram., 55, E. F. , et 339, C. D Alis suboblongis, Rs supra albis, apice nigro : posticis subtus dimidiatim nebuloso. flavis nigrisque, macu- lis sex marginalibus calthaceis, tribus internis cordatis, cæ- teris subrotundis. us des quatre ailes blanc dans le mâle, avec une LEPIDOPTÈRES. 11 bordure noirâtre, quelquefois fort étroite et quelquefois très étendue et fondue en partie avec le blanc. Dessus des quatre ailes de la femelle noirâtre, avec la base plus ou moins saupoudrée de blanchâtre , et le sommet des supé- rieures divisé par une raie arquée de quatre ou cinq taches blanches. Dessous des quatre aïles noir dans la femelle, avec le tiers antérieur jaune, et un peu piqué de noirâtre ; à le bord postérieur des premières divisé par une rangée ar- quée de taches jaunes un peu oblongues; le bord postérieur des secondes marqué d’une série de six taches d’un rouge foncé , dont les trois internes un peu en forme de cœur, ei les trois autres presque rondes. Dessous des ailes du mâle différant seulement en ce que le disque des supérieures est blane, avec la base jaune. Corps partcpens de la couleur des ailes. L'espèce rapportée par M. Lelets est une jolie: variété dont les ailes supérieures du mâle sont Ron noirâtres à l'extrémité, avec la partie jaune du dessous des inférieures passant au jaune orangé près de l'extrémité du bord ah- omin Elle se trouve à Amboine. PIERIS NYSA. Boisd., Sas de l'Océanie, p. à — Boisd., #p. gén. des Lép., — God., Encyc., IX, p. 152, 119. — Papilio id., Fab., Eï # #11, 1,p. 195, 606. — Fersellé Pieris eudora, PE op. cil., 0. 118. — P. id., Donov., 1ns: of New-Holl. Alis suboblongis, integerrimis , albis ; anticis supra ma- culis apiceque nigris; posticis subtus fuscis, puncto medio albo lunulisque marginalibus flavis. Ailes un peu oblongues , très entières, blanches ; les su- périeures ayant en dessus des taches et le sommet noirs ; les inférieures brunes en dessous, avec un point central blanc et des lunules marginales jaunes Se trouve à la Nouvelle-Hollande. 12 VOYAGE AUTOUR DE MONDE. _PIERIS ENARETE. PL 2, fig. 1. Boisd., $p. gén. des Lép., p. 489. 6 … Alis subrotundatis, integerrimis, albis, she exte- riori utrinque nigro : macula apicis alba, subtus lutea : posticis luteis margine latissimo nervoque bifido nigro. Dessus des ailes blanc, avec une bordure noirâtre, dentée régulièrement en dedans sur les quatre ailes ; dessous des premières ailes blanc, avec une tache ovale jaune au som- met; dessous des inférieures d’un jaune d’ocre vif, avec - une large bordure brune, un peu dentée en dedans; une raie dm ne fourchue, pere naissant de la base t > trajet de la second e; la première ner- vure noire; la partie du fond np De les bifurea- tions de la raie longitudinale, d’un jaune un peu blan- châtre; corps d’un gris blanchâtre en dessus et blanchâtre PIERIS EGA. PL. 2, fig. 2 Boisd. , Spec. gén. des Lépid., p.536. . Alis SES integerrinis, albis ; anticis apice macu- ess gris ‘ne pie pee totis ochra- ne de ailes ge 4 ef avec la côte d’un ceudré bleuâtre; ces dernières ailes ayant le sommet noir et un peu pointu , précédé de deux taches de la même cou- leur, placées l'une au dessus de l’autre; ailes inférieures d’un blanel tjaunâtre ; dessous des premières ailes banc: avec | le sommet d’un jaune d’ocre , précédé destenx taches. noires; dessous des secondes entièrement d’un jaune d’ocre , avec l’origine de la côte d’un jaune vius vif. Habite la Nouvelle-Hollande. RTC LÉPIDOPTÈRES. 15 CALLYDRIAS AMPHITRITE. Feisth. PI. 2, fig. 3. _Alis integerrimis, rotundatis, flavis; posticis subtus puncto, anticis punctis duobus ferrugineis., Le docteur Boisduval, dans son excellent ouvrage , Species général des Lépid | ptères, p. 617, mentionne cette espèce comme une variété locale de la Callrdrias drya ; mais un examen attentif nous a confirmé dans l'opinion qu’elle était entièrement distincte. Dessus des ailes d’un beau jaune citron, sans tache, avec une petite bordure d’un jaune un peu plus mat, peu dis- tincte du fond, un peu plus large, et dentée sur les pre- mières ailes ; dessous des ailes d’un jaune pur et sans tache, un peu plus clair que le dessus ; les premières offrant sur la cellule discoïdale un petit trait ferrugineux. Celui des secondes ailes avec deux petits points discoïdaux ferrupi- neux ; l’un placé à l'extrémité de la cellule discoïdale , et l’autre plus petit et situé au dehors. Corps jaunâtre , avec des poils verdâtres sur le thorax, palpes jaunes. : LL. THECLA EVAGORAS. Boisd., faune de l'Océanie, p. 74. TP: id., Donov., Epit. of the ins. of Vew-Holl., pl. 3, fig. 1 et 2 — Myrina evagoras, God; Ene., 1. IX, p. 598, n.3. Alis supra virescenti-argenteis , margine extériori nigro ; subtusflavescenti-cinereis, lineolis strigaque undulata atris ; posticis utrinque maculis duabus anguli ani rubris. Ailes d’ane couleur argentée verdâtre, avec le pourtour extérieur noir; dessous d’un cendré jaunâtre, avec des traits et une raie ondulée transverses , d'un noir brun; angle anal des ailes inférieures offrant de part et d’autre deux taches rouges. Se trouve à la Nouvelle-Hollande. 14 VOYAGE AUTOUR DU MONDE. DANAIS JUVENTA. Cram., 188, B. — God., Enec., t. IX, p. 193. — Boisd., Sp. gén. des Lépid., p.105. Alis subrepandis concoloribus nigro-fuscis maculis basi- laribus elongatis , alterisque sparsis in disco punctisque marginalibus virescenti-albis ; omnium maculis subcoadu- natis ; posticis venula nigra bifida in cellula discoidali. es un peu sinuées, d’un noir brunâtre de part et d'autre, avec des taches basilaires allongées, d’autres éparses sur le disque, et des points marginaux d’un blanc verdâtre; les taches sur les quatre réunies et occupant les trois quarts de la surface ; les inférieures ayant dans la cel- lule une veinule noire bifide. Se trouve à Java. HYADES JAIRUS. Boisd., Faune de l'Océanie, p. 157. — p. id., Fabr., Ent. syst., t. IT ,n. 168. —Cram., 6, A, B. —God., Morpho , id. , Enc., t. IX, p. 445. Alis integris obscuris; posticis disco baseos albo, supra oculo maximo, subtus duobus dissitis Ailes entières obscures ; les DES OR le disque de la base blanc, et, en outre, un œil anal t ès grand; au dessous, deux grands yeux éloignés. Il ÿ a des variétés qui ont le bord interne des premières ailes très largement blanc de part et d’autre ; le disque des inférieures est'aussi presque entièrement blanc. Se trouve à la Nouvelle-Hollande. LÉPIDOPTERES. 15 SATYRUS ABEONA. Boisd., Faune de l'Océanie, p. 144. — God., Enc. 97. nn: _—— of ins. of New-Holl., pl. 22.— ps ar e. Exot. San Alis es fusco-nigris ; anticis utrinque fascia sesqui- altera aurantiaca ocellisque duobus; posticis subtus strigis duabus flavis ocellos totidem dissitos includentibus. Ailes dentées , d’un noir brun ; supérieures, ayant de part et d’autre deux bandes orangées, dont une plus courte, avec deux yeux ; dessous des inférieures, avec deux lignes jaunes renfermant deux yeux écartés. “Habite la Nouvelle-Hollande. SATYRUS SINGA. PL. 3, fig. 1. Boisd., Faune de l'Océanie, p. 145. Alis anticis basi late fulvo, apice ocello nigro, albo pu- pillato maculis sex vel septem fulvis ; posticis fulvis ocello anali, fascia media nigricante; posticis subtus griseis, fascia media nigricante. Ailes supérieures noirâtres, avec la largement fauve ; un œil noir pupillé de blanc, et six ou sept taches Pare vers l’extrémité ; les inférieures fauves, avec un œil anal, une bande transverse noirâtre , dessous des inférieures gris, avec une bande noirûtre. Il est de la taille d’Æ geria et ressemble un peu, par le facies, à Megæra, et surtout en petit au mâle de Mérope. Outre la bande du milieu , les inférieures ont l'extrémité noire , avec une rangée de lunules de la couleur du fond. Se trouve à la Nouvelle-Hollande. 16 VOYAGE AUTOUR DU MONDE, SATYRUS PHILEROPE. PI. 3, fig. 2. Boisd., Faune de l'Océanie, p. 147. — Sat. Klugü, Guérin, Foy. de la Coq., pl.17,f. 2. — Planch., Satyrus Philerope, texte. Alis omnibus supra anticisque subtus fulvis, nigro variis ocello unico; posticis utrinque. (fæminæ) ocellis duobus ; subtus cinereo-lutescentibus (fœminæ cinereo-violaceis) , strigis tribus undulatis nigris. Les ailes supérieures sont noirâtres, avec une tache noire foncée discoïdale, et six où sept taches jaunes disposées transversalement , offrant, sur celle qui est à l’extrémité de l'aile, un œil noir pupillé de blanc. ez la femelle, les ailes inférieures sont fauves, avec une bande transverse et une autre marginale noires ; elles ont également au bas de l'aile un petit œil noïr pupillé de blanc, et un autre au bord supérieur plus petit encore. Le dessous des premières ailes ne diffère du dessus que par les taches jaunes de l'extrémité de l'aile, qui disparaissent et font place à une couleur brune. Le cercle noir de l'œil est entouré d’un autre petit cercle jaune. Les ailes inférieures sont d’un gris lilas pâle, coupées transversalement par trois lignes ondulées, noires ; les deux petits yeux reparaissént comme dessus. Le mâle de cette espèce a déjà été figuré par M. Guérin , dans le Voyage de la Coquille, et porte sur les planches le nom de Xlugü. Pendant que ces planches étaient sous presse, le docteur Boisduval faisait paraître la Faune de l'Océanie, et décrivait le même sexe de cette espèce sous le nom de Philérope , qui fut ensuite adopté par M. Guérin dans son texte. Nous avons pensé faire une chose utile pour. la science en donnant la figure et la description d'une variété femelle rapportée par M. Laplace, qui diffère beaucoup du mâle connu. LÉPIDOPTÈRES. 17 SATYRUS MEROPE. Boisd., Faune de l'Océanie , p. 146. — P. id., Fabr., Ent. syse., t. I, n. 506.— Donov., pit. of ins. of New-Holl. , pl. 28. — God., Enc.,t. IX, p. 500.— P. ænomais, Hubn. , Exot. saml. -- Le mâle, $. archemor, God. , Eñncrce., p. : Alis dentatis, supra fulvis, ocellounico ; anticis utrinque dimidio apicali nigro maculis flavis : posticis subtus fusco- cinereis, ocellis duobus alteroque minuto. Aïles dentées, fauves en dessus, avec. un seul œil; les deux surfaces des premières avec la moitié postérieure noire et tachetée de jaune ; dessous des inférieures cendré et lavé de brun, avec deux yeux et un troisième petit. Habite la Nouvelle-Hollande. SATYRUS Monrrozn. Feist. PI. 4. Satyrus Lefebvrii, Guérin, Voyage de la Coquille, texte, p. ?81. Ce Satyre se place dans le groupe de nos espèces eu- ropéennes , près d’Hermione , Anthe ; Semele, etc. Les quatre ailes sont, en dessus, d’un roux ferrugineux, presque brunes au bord ; le disque desantérieures est d’unroux assez vif, avec une large bordure marginale crénelée, élargie en haut, d’un jaune fauve vers le bas, d’un jaune plus pâle au sommet, avec une grande tache ocellée noirâtre dans cette partie, et une tache ronde plus petite vers le bas. Les infé- rieures ont une large bande fauve non loin du bord , den- tée des deux côtés, n’atteignant pas l’angle anal, et offrant, près de son extrémité postérieure, un petit point noir peu 3 18 VOYAGE AUTOUR DU MONDE. marqué. Le dessous des antérieures est presque semblable au dessus ; la grande tache ocellée placée vers le sommet offre deux pupilles blanches ; les bords antérieurs et ex- ternes sont plus grisâtres , marqués de petites stries blan— châtres et noirâtres. Les inférieures sont variées de gris, de brun jaunâtre et de noir ; elles ont une large bande blan- châtre au dela du milieu, bordée de noir plus vif des deux côtés, avec de petites stries noires et brunes. Le corps est gris, ainsi que les antennes ‘Ce Satyre se trouve au Chili. M. Guérin Méneville, dans le texte du #oyage de la Coquille, a publié la phrase diagnostique de ce Satyre sous le nom de Lefebvrir ; il nous a prié de le dédier à M. Mont- rol, attendu qu’il existe déjà un Satyre européen portant le nom de M. Lefebvre. ACHERONTIA TRIANGULARIS. Boisd., Faune de nt — $ph. id. , Donov., Epit. of ins. of INew-Holl., Alis anticis fusco testaceis macula triangulari subfusca ; posticis ad apicem dilutioribus basique fulvis. Ailes supérieures d’un brun testacé , avec une tache trian- gulaire brunâtre ; les inférieures + brunâtes, un peu plus claires à l'extrémité, et fauves à Se trouve à la Nouvelle-Hollande. DEILEPHILA OLDENLANDIÆ. Boisd., Faune de de l'Océanie, P: 184. — Sph. id., Fabr., Ent. sysL., +. I, n. 44. — Lewin, ?rodrom. entom.., pl 3 Alis griseis; anticis fascia obliqua argentea punctoque medio fusco; abdomine lineis duabus argenteis approxima- tis ; thorace utrinque linea argentea. LÉPIDOPTÈRES. 19 Larva fusca capite nigro ; dorso punctis incisurisque fla- vis; lateribus serie ocellorum. Ailes d'un gris cendré ; les supérieures avec un point discoïdal brun et une bandelette oblique argentée ; abdo- men avec deux lignes dorsales argentées, très rapprochées ; corselet ayant, de chaque côté, sur le bord des épaulettes, une ligne argentée. Chenille d’un noir brun, avec la tête noire; dos avec des points et les incisions jaunâtres; côtés marqués d’une rangée de sept taches oculaires. Se trouve à la Nouvelle-Hollande. DEILEPHILA ERAS. PI 5, fig. 2. Boisd., faune de l'Océanie , p. 185. . Alis anticis ad basin fusco-olivaceis, dein rubricantibus fusco-reticulatis sphacelatisque, strigaque obliqua fusca ; posticis aurantiacis margine fusco-ferrugineo, omnibus subtus rufo-ferrugineis. Ailes supérieures d’un brun olivâtre à la base, ensuite rougeâtres, avec des ondes, quelques plaques et une raie oblique, brunâtres ; les inférieures d’un jaune orangé, avec une bordure d’un brun ferrugineux ; dessous des quatre d’un roux ferrugineux. Se trouve à la Nouvelle-Hollande. | HECATESIA THYRIDION. feist., Pl. 5, fig. 4. Alis anticis nigris maculis albis triseriatis, maculaque diaphana ad costam ; posticis luteis, margine lato, puncto- que discoidali, nigris ; abdomine luteo punctis nigris trise- riatis. Les ailes supérieures sont d’un brun noir, avec trois lignes transverses de points blancs légèrement jaunâtres, et ‘20 VOYAGE AUTOUR DU MONDE. une large tache transparente arquée vers le milieu de la côte. Les lignes de points blancs dont j'ai parlé partent, les deux premières , des deux extrémités de la tache trans- parente , et s’étendent jusqu’au bord interne; la troisième ligne est située près de la base de l’aile, et est parallèle aux deux premières. Les secondes ailes sont d’un jaune fauve, avec une bor- dure noire, large et sinuée intérieurement; elles ont, en outre , une tache noire discoïdale , qui se lie par un côté à la bordure interne. Le dessous des quatre ailes est semblable au dessus, seu- lement on aperçoit à la base des premières une touffe de poils d’un jaune fauve. La frange des ailes est brune, avec une rangée marginale de petits points blancs. Le corselet est de la même couleur que les ailes, avec une raie blanche sur les épaulettes. L’abdomen est fauve, avec une série dorsale de points noirs qui diminuent de grosseur, à partir de la base, et qui disparaissent près de l'anus, qui est terminé par un bouquet de poils bruns. Les antennes sont blanches en dessus et brunes en des- sous. Les pattes sont entrecoupées de noir et de blanc. Se trouve à la Nouvelle-Hollande. HAZIS MILITARIS. Boisd., Faune de l'Océanie. — Bomb. id., Linn., Syst. nat., ca P. 811, 0.12. — Fabr., Ent. _. L'HE, p. 416, n. 30. — Don Æpit. of ins. Aide Cru 9, B. Alis concoloribus, NE maculis lineisque viola- ceis ; anticis apice late violaceo, albo maculato. Ailes semblables d de part et d’autre, d’un beau jaune, avec des taches et des lignes violettes : is supérieures ayant la moitié postérieure violette , avec des taches blanches. Se trouve à la Chine et à Java LEPIDOPTERES. 21 AGARISTA PICTA. Boisd., Faune de l'Océanie, p. 172.— God., Enc., t. IX, p. 803. — Leach, Zool. miscell., vol. I,tab. 15. — P, agricola, Donov., Epit. of ins. of New-AHoll. Alis subconcoloribus nigris; anticis flavescente, cæsio aurantio albi e maculatis ; posticis fasciis duabus trans versis, altera cæsia, altera coccinea. Aïles presque semblables des deux côtés, noires ; les su- périeures tachetées de jaune pâle , de jaune orangé, de bleu cendré et quelquefois de blanc; les inférieures avec deux bandes transverses, dont l’antérieure d’un bleu pâle, la postérieure écarlate. Se trouve dans la Nouvelle-Galles du Sud et dans la Tasmanie. AGARISTA LATINUS. Boisd., Faune de l'Océanie, p.174. —P.id., Donov*, Epit. of ins. * of New- Holl. Alis fuscis; anticis apice , fascia latiori, sinuata, trans- versa uncinata atomisque flavis; posticis fimbria margine- que tenui flava lunulis duabus tribusve nigris. Aïles d’un brun noirâtre; les supérieures ayant le som- met, une bande transverse assez large, sinuée, courbée en crochet inférieurement et des atomes jaunes, les inférieures avec la frange, et une légère bordure, jaunes ; celle-ci di- visée par deux ou trois taches de la couleur du fond. Se trouve à la Nouvelle-Hollande. AGARISTA GLYCINEÆ. Boisd., Faune de l'Océanie , p. 175. Alis nigro-fuscis ; anticis apice, strigis tribus fasciaque 22 VOYAGE AUTOUR DU MONDE. transversis, flavescentibus ; posticis maris puncto discoidali flavescenti; fœminæ immaculatis: thorace flavescenti lineato ; ano ferrugineo. Larva cinerea subpilosa strigis transversis interruptis nigris; ultimento segmento ferrugineo; capite segmento- que primo ferrugineis, nigro punctatis. i ‘un brun noirâtre; les supérieures ayant l’extré- mité du sommet, trois ou quatre raies et une bandelette : transverses, d’un jaune pâle ; les inférieures de la femelle sans taches ; celles du mâle avec un point jaune; corselet rayé de jaunâtre; anus ferrugineux. Chenille un peu velue, grisâtre, avec des lignes noires transverses interrompues ; dernier segment ferrugineux ; tète et premier segment ferrugineux , ponctués de noir. Elle vit sur le Glycine bimaculata de la Nouvelle-Hol- lande. AGARISTA DONOVANI, «Boisd., Faune de l'Océanie, p. 176. Alis nigro-fuscis concoloribus ; anticis punctis sex albis ; posticis fascia transversa flava ; omnibus subtus basi flaves- centi radiatis ; ano ferrugineo. Ailes d’un brun noirâtre ; les supérieures ayant six points blanchâtres ; les inférieures traversées par une bande jaune ; dessous des quatre rayonné de jaunâtre vers la base: anus ferrugineux. Se trouve à la Nouvelle-Hollande. AGARISTA LECTRIX. Bombyx lectrix; Lin., S. N., 2, 834, 89, — Cram., 192, fig. CG. — Fab., Ent. syst., LL, 1, p. 475, 212. — Don., ns. of China. Alis nigris, anticis basi cæruleo medio flavo, ad margi- nem albo maculatis; posticis ad basin luteo maculatis LÉPIDOPTÈRES. 23 punctis submarginalibus albis; humeris flavis ; ae luteum nigro annulatum. Les ailes supérieures sont noires, avec quatre points couleur soufre placés sur le milieu , et qui, dans certains individus, se réunissent et ne une tache maculaire assez large et placée alors t t ; une ligne de six ou sept petites taches blanches ovales est placée le long du . bord externe. Près du corps quelques petites taches d’azur, parmi lesquelles on en aperçoit souvent une jaune. Les ailes inférieures sont noires, avec plusieurs taches inégales fauves placées en forme de demi-cercle, dont le diamètre s'appuie sur le bord intérieur près du corps. Quelques points blancs de grandeur inégale placés paral- lèlement au bord inférieur semblent faire suite à ceux des ailes supérieures. Le dessous des quatre ailes est semblable au dessus. La tête, les antennes et le corselet sont noirs, avec les épaulettes jaune soufre. Les anneaux de l’abdomèn sont entrecoupés de fauve et de noir. Se trouve à la Chine. BOMBYX CINNAMOMEA. Feist., Pl. 6, fig. 2. Alis fusco-rufis ; anticis strigis duabus obscurioribus , in medio macula alba ; posticis striga sinuata nigro fusca, in medio punctoque lineari albo. Le dessus des quatre ailes est d’un brun roux, avec des poils à la base ; les supérieures sont traversées par deux lignes noirâtres liserées de blanc, dont la première, en par- tant du corselet, est arquée et la seconde presque droite. Entre ces deux lignes on voit un point ou plutôt une petite tache blanche placée obliquement et ayant ordinairement la forine d’un carré long. Les ailes inférieures sont traver- sées, un peu au delà du milieu, par une seule ligne noi- râtre , précédée d’un point linéaire blane. Le dessous des 24 ‘ VOYAGE AUTOUR DU MONDE. quatre ailes est d’un roux clair, avec quelques vestiges des caractères du dessus ; mais les quatre points blancs y sont à peine indiqués. La tête et Le corselet participent de la couleur des pre- mières ailes ; l'abdomen est noir en dessus, avec sa base et les côtés roux. Le dessous du corps est entièrement de cette dernière couleur, ainsi que les pattes et les antennes. Cette description est faite d’après une femelle. Ce Bombyx a été trouvé au Chili. Sa chenille est inconnue, BOMBYX SOCIALIS. Feist,, Pl, 6, fig. 4. Alis cinereis, anticis strigis date maculaque obliqua albidis ; posticis immaculatis ; omnibus subtus striga com- muni alba. Les ailes sont d’un gris cendré, ayant à leur base des touffes de poils longs et roussâtres; les supérieures pré- sentent, sur le milieu de l'aile, une tache blanche ayant la forme d’un 7 dont la queue est tournée vers la base, la pointe supérieure de ce chiffre tombant plus ou moins à une raie blanche , sinuée et transverse. Les inférieures sont sans taches ; le dessous des ailes est semblable au dessus, à l'exception d’une bande blanche sinuée, qui traverse horizontalement les ailes inférieures. Le corps est gris-roussâtre ; le corselet est couvert de longs poils bruns; les antennes sont d’un blanc sale; la tête et les ares sont brunes. Nous n’avons vu que la femelle. Il se trouve au Chili. BOMBYX AFFINIS. Peist., PI 7, fig. 4. Alis anticis cinereis, strigis duabus RE punctoque discoïdali nigro ; posticis cinnamomei LÉPIDOPTERES. 25 Le dessus des premières ailes d’un gris blanc, traversé dans son milieu par une bande plus obscure que renferment deux lignes noires, dont l’antérieure est courbe et sinuée, et la postérieure anguleuse. Sur le milieu de cette bande ferrugineuse figure un point noir. Il y a, en outre, vers l'extrémité, une ligne blanche transverse et flexueuse, der- rière laquelle on aperçoit la frange, qui est CARRÉ par des points bruns. Le dessus des secondes ailes est de couleur rouille. La frange est blanchâtre et entrecoupée également, mais d’une manière moins distincte qu’aux ailes supérieures. Le dessous des quatre ailes est d’un gris plus ou moins clair, teinté de rouille, notamment sur les supérieures, avec une ligne ferrugineuse transverse et Ércneps: cour- bée sur les inférieures. Le corselet est du même ton que les aies supérieures ; l'abdomen du même ton que les inférieures. Les antennes ont la tige rousse et les barbes blanchâtres. Se trouve au Chili. BOMBYX DEDECORA. feist., PI. 7, fig. 2. Alis anticis brunneis, strigis uibus undulatis fuscis punctoque discoïidali nigro ; peste cinereo-fuscis, striga postica obscurioni. Les ailes antérieures sont brunes et coupées transversa- lement par trois lignes noirâtres ; celle près ‘du bord ex- terne, dentée, s'appuie en quelque sorte sur la frange ; les deux autres sont sinuées et doublées d’une ligne blanche ; sur le milieu de l'aile est un point noir discoïdal. Le bord supérieur de laile.est couvert, dans sa longueur, d'u une teinte plus foncée que le reste de l'aile, et qui s’arrête en forme de tache brune près du sommet. Les ailes inférieures sont d’un gris cendré, avec une 78 4 26 VOYAGE AUTOUR DU MONDE. gère teinte plus foncée, longeant parallèlement le bord in- férieur. Le dessous des quatre ailes ressemble au dessus ; mais les dessins sont moins prononcés et le point noir disparaît. Le corselet, couvert de poils, est de la même couleur que le fond des ailes supérieures, Le corps et les antennes participent de la couleur des ailes inférieures. La tête est brune. Se trouve au Chili. SATURNIA LAPLACEI. Feist., PI. 8 et 9. Mas. Alis anticis fusco-rufis, lineis tribus nigris quarum ultima serrata fusco-cincta, medio puncto rufo , duabus maculis fenestratis ad apicem positis. Posticis valde fuscis , in medio striga rosea, ad marginem linea undata fulva. Fœmina. Alis omnibus pa cum lineis punc- toque maris, haud fulvis, sed albi Mäle. Sux un fond brun saupoudré de roussâtre, cha- cune des ailes supérieures est traversée en dèssus par trois lignes noires placées obliquement , et dont la plus rappro- chée du bord terminal est fortement dentée et liserée de jaune roux intérieurement. Entre cette ligne et ce bord , on voit une raie largement ondée, de couleur blanchâtre, qui, avant d'aboutir à l’angle apical, est n cnpue par deux petites taches vitrées, de forme ovale et séparées seulement par une nervure. On voit, en outre , sur le disque de Faile, un point roux placé entre les deux premières lignes noires précitées ; enfin on aperçoit, à peu de distance de la base, une raie sinuée d’un jaune roux bordé de brun. Le dessus des ailes inférieures est d’un brun foncé uni : elles sont traversées au milieu par une ligne presque droite d'un rosé , se terminant par une large bordure d’un noir brun, sur laquelle serpente une ligne ondulée d’un jaune LÉPIDOPTÈRES % fauve, surmontée d’une rangée de points de la même cou- leur, placés sur les nervures. Celles-ci sont rousses et for- : ment, en se dilatant dans leur partie inférieure, une seconde rangée de points à l'extrémité de l'aile. Le dessous des quatre ailes est d’un gris blanchâtre, avec la moitié antérieure des premières d’un noir brun : cette moitié est bordée de blanc extérieurement et marquée, vers son extrémité supérieure, d’un point deltoïde également blanc, qui correspond au point fauve du dessus. Les se- condes ailes sont traversées, au milieu, par deux lignes noires ondulées. La tête est roussâtre, les palpes et les antennes sont d’un brun foncé; celles-ci sont deux fois aussi longues que le corselet, plutôt plumeuses que pectinées, et dont les bar- bules très serrées se courbent pour se joindre par leur ex- trémité. Le corselet est roux, avec les épaulettes ou ptéry- godes bordées de noir brun. La poitrine est d’un blanc roussâtre, avec les pattes entièrement brunes, à l'exception des antérieures, dont les tibias sont garnis de poils fauves. Femelle. Le dessus des quatre ailes est entièrement d’un gris de souris, avec le même dessin que dans le mâle ; mais les lignes et le point discoïdal des premières ailes, qui sont fauves dans celui-ci, sont blanchâtres chez celle-là. Du reste, elle a également deux petites taches vitrées au som- met des ailes supérieures ; mais ces taches sont plus petites et moins transparentes. La tête et les palpes sont de la même couleur que dans le mâle , ainsi que les antennes ; mais celles-ci sont beaucoup moins pectinées, comme cela a liea dans toutes les espèces de la famille des Bombycites. Le corselet et l’abdomen sont de la couleur rs ailes. La poi- trine et les pattes sont comme celles du La chenille, que nous n ‘avons vue ue desséchée, est gar-. À ce ciisemhe st Le CURHREIC de net roides, cet et d'inégale grandeur ; mais ces 28 VOYAGE AUTOUR DU MONDE. poils sont plus épais, et il ne parait pas que les plus longs . soient terminés, comme chez celle-ci, par une petite botle. Quant à la couleur de cette chenille, il me serait impossible d’en rien dire d’exact, vu l’altération qu’elle a éprouvée. Celle que j'ai sous les yeux a le fond du corps d’un brun tannié , avec les poils roux, parmi lesquels il s’en trouve quelques uns de blancs sur les côtés, et'le clapet de anus rouge. : Le cocon a une forme elliptique et ressemble assez à celui de Lasiocampa quercifolia. I'est comme feutré, d’un gris blanchâtre et hérissé d’une multitude de petits poils courts très roides et très acérés, et qui, au moindre tou- cher, entrent sous la peau, causent une douleur assez aiguë et sont très difhciles à extirper. La chrysalide est cylindrique, brune, avec létui des * antennes un peu plus foncé; elle est terminée postérieure- ment par un petit bouquet de poils très courts, roïdes et inégaux. Cette espèce, en raison . la forme de ses antennes, qui diffèrent absolument de celles des Saturnia, à cause de l’ab- sence des taches ocellées sur les ailes, doit former un genre nouveau ; mais nous laissons le soin de l’établir à celui qui s’occupera d’un travail général sur les Bombyx. Nous l'avons dédiée à M. le capitaine Laplace, à qui la science et l’histoire sont redevables d’une si grande quan- tité d’observations nouvelles et intéressantes. LITHOSIA LIBORIA. PI. 10, fig. 4. IVoctua liboria, Gram., 345, D. Alis nigris ; anticarum disco sanguineo, posticarum lu- teo ; corpore thoraceque nigro collari sanguineo. Les ailes supérieures sont rouges et ‘entourées d'une ban&e noire plus large dans le mâle, sur le côté interne. LÉPIDOPTÈRES. 29 Les ailes inférieures sont jaunes, avec une large bande noire sinuée intérieurement. 4 Le dessous des ailes est semblable au dessus, seulement le rouge des ailes supérieures ne paraît que près du som- met , et fait place à une couleur jaune semblable à celle des ailes inférieures. Cette espèce a déjà été figurée par Cramer; mais la figure laissant à désirer, nous avons pensé bien faire en la donnant de nouveau, afin d’y joindre la description du mâle. Se trouve à la Nouvelle-Hollande. La fig. 1 a représente ses ailes vues en dessous ; 1 offre sa tête grossie et vue de profil. URANIA ORONTES. Boisd., Faune de l'Océanie, p. 253. — Pap. idem, Linn., Syst. nat., 2, p. 750,n. 27. —Fabr., Ent. syst., t. TL, 0.214. —Cram., 83, À, B. — Clerk, Zcon., tab. 26. — God., Enc.,t. IX, p. 710. Alis atro-viridibus; supra fascis duabus, subtus basi fasciisque totidem inaurato-virescentibus. iles d’un vert noir ; leur dessus avec deux bandes, leur dessous avec un pareil nombre de bandes, et la base d’un vert doré. CRAMBUS CONGINNALIS. Feist., PI. 10, fig. 2. Alis nigris, anticis luteo-bimaculatis, apice utrinque rubro ; posticis fascia lata transversa aurantiaca. Ailes d’un beau noir. Les supérieures ayant à l'extrémité une tache apicale rouge orangé, et sur le disque deux. taches blanches, dont l’une arrondie, placée sur le milieu de l'aile, et l’autre, linéaire, près de la base. Les inférieures sont coupées transversalement par une large bande d’un rouge orangé qui occupe un grand tiers de la largeur de l’aile. , 30 VOYAGE AUTOUR DU MONDE. Le dessous des ailes est noir. Les quatre ailes sont coupées transversalement par ane large bande d’un rouge orangé. L’extrémité des supérieures est marquée comme en dessus, par une tache apicale marginale rouge orangé. Le corps, le corselet et les antennes sont noirs. Se trouve à Amboine. La figure 2 a représente ses ailes vues en dessous; 2 4 offre la tête grossie et vue de pro FIN. TABLE MÉTHODIQUE DES ESPÈCES. Papilio severus ere chtheus ,..... Te — sarpedon ..... AUS — antiphates — polydorus........ — ÉCIOT ..suscsese — archidamas (pl. 1) Pieris aganippe nisa — enarete qe 2; ns 1) — ega SE Ress Callydrias amie (hi. 2, fig. 3) Thecla evag Danais jarsts. vs singa ( pl. 3, fig. 1) — no SH 2) nos. — mero Ée rolii (pl. 4). Acherontia pi angulari is 8- Hecatesia di ridion ( ou 5, fig. 1) Hazis militaris Agarista picta......... #—, Hbn0s...-:1. = Nissan nanas uv RO) DORONBNEs au dose tn snsssss RAT " + ; Ke Tr Manu 25 26 28 29 29 mers resserre ssrer Dan cms 10: fig, 2). es Luce serrns #099%98 OU ROAQ ar PAR TE tr “8110 nt l L Hu dé qitre pus aies obrloc rl e.8 “+ En RU Es, at rts ere vec LENS fe: atividees ste 'ÉROPPEET aire au atécséf sun ar nr test anassttise rt HD € «ae + En Sadlone lors CDN DT qe 2 L à À #à de. dubat eliuormiré mine slidquiisti d'la nan eau 6 ON AE ee tie te) A TEEN Parties sexuelles et bouche des Marsupiau . Lébin sc Protré dut , Flemond imp. mme Le Êe Parties sexuelles dès Marsupiaux . Pretre del . N. Remond imp. débin ve. Os Marsupial Bassin, Epaude Lrétre del . : N.Remond imp . Jdébin se. Région Sterne Périneale des Vertébrés a sont empruntées & A à Crus : à 2, signifie doute: sur la positéon de ce meat ER > 6. 6. Viverra #4deC@, Geoffroy S Hilaire Wémer pinæ. Y. lemond imp ; Lebrun re agrn ) à 7 Pæphagomys ler, l'r. Cuvtet Oryctomys Lebrun re. N.Remond imp. T6. Prètre p! deb se. Tête et Encephale de l'Echidne: NAemond imp. ) » | teroolossus ulocomus . Gould LL E Travis pinx V Remond inp Lebrun r "ANNUS gadurals, Eyd, et Cerv Lrètre pinr NZemond mp Zebrun roulp. lurdus 440-specularis. 8 Eud. Ce E Tranies pinx Turdus 4/4o- specudaris . Ÿ Eyd. # Gero 7 V. Aemond tmp 23. gr. nat Turdus occputalis, lemm : y Prévost pinz VAemondé np GT. rat \ntbus wwrregatus % révesrt puna V.{emondt unr Pipra Lap lacet Eyd. et Ger fé V. Aémond imy {nine Fri notlla diuca » Molina LA £ Travies Pure. N. Æemond ump An nedotuche SA p Passerima MOIUARX , d'Orb. et de Z D. + N P à f JTEATE Piria LV. LEONE UTP AIPUUALOUL 7 Emberiza 4ctosa, Eyd. et Gore D 7 ” retre pari Wfiamond im Annede tx PL. 26 z/3.qr. nat Corvus Zeechet , Vigors Pretre pina NW. Lemon imp Muscicapa 7egia, Buff Pretre pins . N femond imp Lebrun se Alcedo Vinésiotdes, y d. ee Eervats frétre: Pine W. Rermond unp ere PUTt À 2,3. Columba Zofoiana . d'Orb. à D V Z Verne sut IP G Zafr : Lebrun 24 24 Columba »srédis, Lath | Remond LUZAT 4 Annedous£he SOUiD E Travtes PIRE Anatonue du lhytotoma rara G.Pretre pinx. N. Remond imp. Hiben se. » ue, € philpp nus. 15 Uropelt N. Rémond unp. Gad ÿe tre pinx . d'éi 2 AT: rad. 2 x , arda ls ; F, ydour et Gerv = Draco Giraud. se 2POTUÉ UTP 97: rnd£ iii set a Tropidonotus sp#gaster, Bois , r D: lretrepinæ NRémond imp Cavard 4 ve a SU SCC OR COX? AS et Homalops1s Plumbet, Boi. Mns Lrêtre pinz N. Aemond ump Pierre s 3 D _ÊA AY A - A) ee KE CA = FX OA OA LPO OV RAT (2 ag? A Ÿ ù RU eh" EN VTT 7 7 ASS ve Se ce RSS Listes UNS A À e ae LÉ De DRE (Ÿ TX DANS ZT COS RSS Li PL Reptiles N Remond ump. 1: 3 Echeneis C-lamellata. } À y doux Cl Cervas De. Joannis VD gr. nat SyN gnathus Blainvilleanus, Eydoux et Gervais. 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Stenopterus #olorchoides. 1 lispa pudchella 4. Galleruca sn lipennis . 44 Dumenil re V.Aemend ury PL, 42 Chœradodis /obatz. Pumenil re. NRemond omp. PT: 43. Phasma o4scurum Du end re " NRemond imp Annedouche se PL. f4. Sn PA ae CETTE TS f 1. Pygidicrana prcta : . Acanthodis wine . Le N.Rémond ii ut -SARGune«’, De Ceer J'ébin se Cicada 2.C.Cermartü, Nob. PL. 45 A Le 3.C. crocea, Noëb NRemond imp 1.46 Cicada saccata , Fab 2 Z VAÆémond np Dumerul se PL. 47. Acanthodon et. NW. Remond imp + Dumeni se PL. 48 : Myvale rosea , 2 \ : > si TÎLIS >. Salucus quadru lat ni “Remond amp Dumenil se. Macrophthalmus pectnipes. Dumend re . N.Aemond imp. FL. 60. Macrophthalmus 1.M. sunplapes, Nob. 2.M. affinis, Nob. Sébin: se. Nkemond imp. TE ..%E: Porcellana 1.P. granulosa 2.P.orotacea . 3.P.angulosa Annedouche so NRémond imp PL. 52. Porcella na 1.P, Dermaresti . 2.P. {ubercudata 3.P. grossimana Annedouche se. N.Lemond ins PL. 53 Scolopendra £ydouxina N.emond imp Vaillant del ze LUE É ( RSA no Q- k # ) ; \ LR (\ à 1.4 1.0 (2 > | É j PE Les a ‘4 , 5.0 2.d | { LR 2.4 F | x SN, pee | D 7 \ 4 \ / ee NT) br à à d 1 ENTER We K 2.6 2.0 ÆR VYÉ , : (_) À pT x? FX d ; À NS TA Û ùù r AE FAI r p 4 af Ab 3.e SA { + {| V Qh 1 \) N 2 __ me 2.9 A _ / A7 ne : 1. lolvdesmus mnargaruferus Q 2 Vol. Hlainvilli, 8 Laéllant del N Lemeond mp Seban FES: Ichx Tupin certd. : ER Li Lretre pin: VAemond mp Annedeuthe PL.56. Helix 1H. Zasallt 2 MN. lxlencienntw. lrétre pus. N' Remond imp. NRemond ip. PL. 57. 1. H. crnamomex. Zrétre pire. Helix 2.H./Budimus) losteru.. MRémond imp. Annedouche re. PL. 58. Cyelostoma 1.C. gtébupn . 2.C.ortr. Annedouehe SE. lhétre pine N hémond np Frétre pinr 1.U. Aeraudreri Umo 2 .U.Gerbidoni N.Bemond np 3.U. Gaudichaudi Lrnedotsere + Fa 6o 1 Umo Zonneaudii 2.Cyrena Gaudichaudit lrétre pin Annedeuvhe se ? trehidamas. Boird. Papiho Voy. Favorite lupp. PL, 2. . » 4 + 1. Picvis Ænarete 2. 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