D' Fr. bosch bes Plantes médicinales Atlas colorié des plantes médicinales; 202 pages, 86 planches en couleurs hors texte, 460 gravures Introduction par M. le Professeur PERROT de l'Ecole supérieure de Pharmacie de Paris PARIS Vigot Frères, Editeurs Place de l’Ecole de Médecine, 23 PRÉFACE 2 l'aliment est d’une nécessité absolue pour la vie des êtres organisés végétaux ou animaux, on peut dire sans exagération que le remède est une des caractéristiques de l'intelligence chez les animaux supérieurs et chez l’homme en particulier. La recherche des moyens de guérison à ses maux n’est d’ailleurs . pour ce dernier qu'une manifestation de l’une des principales lois générales de la nature qui, par la préservation de l'individu, doit assurer la conser- vation de l'espèce à travers les âges. : Dès les temps les plus reculés, l'homme s’adressa pour éviter ou … soigner les maladies comme pour guérir les blessures, aux choses qui. Pentouraient, et il puisa largement dans les trois règnes de la nature. : Minéraux, végétaux, animaux mêmes, fournirent dans tous les temps _et dans tous les pays de nombreux produits, auxquels on accordait des È ; ReOPrbseS parfois merveilleuses. | ; À travers les siècles, il est parvenu jusqu ’à nous des milliers de re- _cettes médicales, au milieu desquelles il s’est lentement fait une sélection qui devient de plus en plus sévère, au fur et à mesure que s’accroît la _masse des connaissances humaines. = L'art de guérir fut toujours des plus difficiles et si quelques belles Gonquêtes récentes permettent aux générations actuelles de s’enorgueillir, il est juste de dire que les résultats acquis d’une façon indubitable sont encore bien faibles en comparaison du but à atteindre. 4 Jusqu'à une époque qui n’est pas encore bien éloignée, ce fut surtout aux plantes que l’on s’adressa, et la médication par les «simples », corime on disait, était à peu près seule connue. =. Les propriétés alimentaires, médicinales ou toxiques des végétaux ont été déterminées par l'observation et souvent avec une précision vrai- ment stupéfiante, si l’on fait remarquer la pénurie des moyens d'investi- ation de l’homme à ces époques reculées, ve . Dans les régions tropicales, où la végétation subit à peine un temps * rrêt, l’on s'adresse surtout aux plantes fraîches, dont on extrait le suc, ou bien que l’on consomme sous la forme de macération ou d’infusion lans l’eau; dans les régions tempérées, où la période hivernale dépouille e plus souvent les plantes de leur manteau de verdure et où la floraison se Fe IV 3 FEoReS _ fait dans un court espace de temps, il fallut aviser à tre ouver le moyen de conserver les parties du végétal auxquelles on reconnaissait des vertus curatives. : De là, la cueillette et la dessication. | La connaissance des plantes médicinales appartint de tout temps à … des individus spécialisés, à qui l’on reconnaissait des pouvoirs redoutés. Chez les peuplades sauvages ce sont encore les sorciers, les seuls déten- teurs des secrets des remèdes ou poisons. Il en était de même jadis chez tous les peuples, même parmi ceux qui sont actuellement les plus civilisés, comme il est facile de s’en assurer en remontant dans l’histoire jusqu'à … leur origine; plus tard ce furent les prêtres, représentants des divinités sur la terre, qui étudièrent l’art de guérir, puis à leur suite des indivi- _ dualités qui approfondirent la connaissance du corps humain, et la diffé- _ renciation s'établit peu à peu entre herboristes, apothicaires, chirurgiens ou. _ médecins. En même temps, la méthode du guérisseur se compliquait, et - chercha par de savants mélanges de produits naturels à établir de nou- _ veaux remèdes, dont quelques-uns furent de véritables panacées universelles. . On fit aussi subir aux végétaux des préparations souvent complexes, ie es le but d'en augmenter l’activité et de rendre leur administration pe : aisée. # FRS Pal) “ei, AN TR Ve > cé En EME re 16027 | Les progrès de la chimie si rapides en ces derniers siècles ont enfin transformé complètement la thérapeutique; c’est en effet grâce à cette _ science que l’on a pu isoler des végétaux des principes définis, d'une action toujours identique, comme la quinine, la morphine, etc. Non contente d’avoi extrait des animaux et des végétaux des produits remarquables, d’avo transformé certains minéraux en substances médicamenteuses, la chimie a mème créé de toutes pièces une quantité considérable de corps nouvea dont quelques-uns possèdent des propriétés médicinales incontestées, m dont la plupart encombrent bien inutilement l’arsenal thérapeutique. _ Telles sont, esquissées à grands traits, les étapes principales de fé lution de l’art de soulager les maux, depuis l'époque ancienne. On serait tenté de croire qu’il ne reste plus rien des méthodes sim: plistes du passé et que, grâce aux découvertes récentes, la médecine par l'usage des plantes est entièrement disparue; il suffit pour se convaincre du contraire d’interroger les gens de la campagne. Le tisane ou infusion d'herbes cueillies dans le voisinage . habi tations, reste le premier remède qui sera appliqué d’après le conseil d’un vieille paysanne, détentrice fidèle des traditions séculaires. Mais S'il est _juste de dire que bien souvent ces «remèdes de bonne femme» sont bi _anodins, il faut ajouter que parfois aussi ils peuvent être dangereux P suite du manque de connaissances réelles de ces empiriques: Préface | Nos médecins, en revanche, se croient obligés par une sorte de dignité professionnelle bien mal comprise, de dédégrer ces remèdes si simples _ et ils se privent souvent, en faveur de produits d'action douteuse vantés _par une réclame savante, de moyens excellents d'intervention thérapeutique, «Parmi les causes, dit Cuzin, auxquelles on peut avec raison attri- = buer l'oubli dans lequel sont tombées les plantes qui croissent sur notre continent, il en est que je dois particulièrement signaler: c’est la négligence que l’on apporte généralement dans l'étude de la botanique médicale. Si l’histoire naturelle et les diverses méthodes de classification des végétaux sont parenté, par les travaux de nos savants, au plus haut degré de perfection, il n’en est pas ainsi de la science qui consiste à déterminer les propriétés thérapeutiques des plantes, # il nous importe le plus de con- naître. » us 5 Fontenelle dans son «Eloge de Pouciefons disait que «la botanique | ne serait qu’une simple curiosité, si elle ne se rapportait à la médecine: _ et que, quand on veut qu’elle soit utile, c’est la botanique de son pays : ‘qu il faut étudier. » Fe La science botanique est issue sans aucun doute de ce besoin de l'homme d'apprendre à connaître et à pénétrer les secrets des choses qui l'entourent, avec le désir instinctif d'en trouver une application aux mul- tiples exigences de la vie sociale. a _ En ce qui nous concerne ici, citons encore Cazin, qui en Bus fut le auréat distingué de la Société royale de médecine de Marseille, laquelle avait résenté comme sujet de prix: Etude des ressources que présente la Flor iédicale indigène aux médecins des campagnes. Fe «Cependant, dit-il dans la préface de son livre, chose à peine croyable plus grand nombre des médecins ne s ‘occupent de cette partie essen- le de l’art de guérir (Botanique médicale) que d’une manière très super ficielle, ou y sont même d’une ignorance absolue. On devrait exiger, dans ES examens, la présentation d’un herbier contenant les plantes usuelles indigènes recueillies dans les herborisations, et fait par lélève lui-même. Chaque plante de cette collection serait accompagnée d'une notice exposant uccinctement ses noms, sa classe, sa description, le lieu où on l’a récoltée, époque de sa floraison et ses vertus. La peine qu’ on s’est donnée pour cquérir une science se grave dans la mémoire et pee presque tonjonts, e désir de la mettre à profit. «C'est surtout au médecin de campagne qu'il appartient d'employer ; lantes indigènes. C’est pour lui une ressource dont il peut d’autant irer facilement parti que l’homme des re lui-même Rs de dilection pour les simples.» + Notre flore indigène est aujourd’hui, on peut le dire, entièrement | ue “et : l'on pourrait croire que les études médicales et chimiques sont Préface solidement établies en ce qui concerne la plus grande partie d’entre elles. Ï n’en est malheureusement rien et bon nombre de notions, évidemment du plus haut intérêt, sont encore à acquérir sur une quantité importante de végétaux réputés dans la médecine populaire. ES _ C’est l’ensemble de ces considérations qui nous a amené à présenter au public français cet ouvrage du D' Losch si bien accueilli en Suisse, | pays où l'étude de la botanique est toujours très en honneur. A La vulgarisation par le dessin ou l'image est évidemment la meilleure, et l’on trouvera dans ce volume 86 planches comprenant 460 dessins tous en couleur et reproduits avec un soin remarquable. Ces planches coloriées seront un guide des plus sûrs pour apprendre distinguer dans leur station naturelle les végétaux décrits; elles donneront aux jeunes gens le goût de la science botanique, dont l’aridité est toute | Superficielle, et ils auront bientôt la joie de désigner par leur nom ces fleurs des champs parfois si ravissantes, ce qui ne contribuera pas pour une faible part à développer chez eux l'esprit d'observation, l’une des qualités les plus utiles à l’homme. É Aux étudiants des nos Facultés de médecine et de pharmacie, cet ouvrage, un des plus nécessaires pour la préparation des examens spéciaux | qu'ils auront à subir au cours de leurs études, et enfin pour les aspirants au diplôme d'Herboriste, sera sinon indispensable, du moins d’un très nd secours. Le ee Eee | > Ajoutons, qu'un semblable volume doit se trouver dans toutes ibliothèques de vulgarisation scientifique, dans celles de nos lycées et col- s et même jusque dans nos écoles primaires. 6; De nos jours, et avec juste raison, l'habitant des villes cherche ir pendant les jours d'été l'atmosphère surchauffée des grandes cités « est obligé de vivre en air confiné; il aspire à pleins poumons fiant de la campagne, mais hélas! souvent ce séjour loin de ses o ions habituelles lui est pénible, l'ennui l’étreint ; qu'il nous permett T un conseil: celui d'apprendre à connaître chaque année u nombre de plantes par leur nom; l’année suivante il reverra ave Cours de ses promenades, les fleurs classées dans son esprit icances précédentes, il les saluera comme de vieilles connaissances à peu sa mémoire s’enrichira de nouveaux noms et ses prome nt ainsi chaque année plus agréables. En même temps, sans e ent, il pénétrera peu à peu dans l’aimable science botanique en s nt ce désir inné d'apprendre chaque jour davantage qui est le prop: me intelligent. À Em. PERR( Récolte des plantes médicinales — Conditions suivant lesquelles elle doit être effectuée FES | détermination des conditions les loupe pour la récolte de es médicinales est assez délicate, car on ne Saurait énoncer à à ce su ne règle générale. -e mode de croissance des végétaux est . Varabilles: Ex ns herbacés, sont annuels et dans ce cas on utilise généralemen leurs s et leurs fleurs ; les autres encore _herbacés, sont vivaces c'est-à- ent se. reproduire à l’aide d'organes souterrains, qui passent ivernale dans le sol. Pour ces derniers, on emploiera soi iterraine : ot re racine, inereules, oignons, bulbes VII Introduction la plupart des végétaux ne perdent pas leurs feuilles et il n’est pas rare de les voir fleurir et fructifier à toute époque de l’année et la plus grande partie des observations que nous venons de faire perdent de leur valeur, bien que toutefois il existe aussi des saisons où la fructification est beaur- coup plus abondante. Cette époque de récolte des plantes ou parties de plante intéressait au plus haut point les anciens herboristes. Mathias de Lobel qui en 1651, fit réimprimer à Lyon le Dispensaire de Valerius Cordius, établit dans cet ouvrage le premier répertoire destiné à indiquer le temps propice à la récolte des plantes. Schroeder dans sa Pharmacopée donna de même un calendrier, rédigé avec beaucoup de soin et qui fut suivi pendant quelque temps par le Collège de Pharmacie de Paris à la fin du XVII siècle. C’est ce tableau qui, avec quelques modifications, fut constamment reproduit depuis cette époque, et dont on s’est inspiré dans cet ouvrage même. Le lecteur y trouvera avec tous les renseignements utiles, groupés d’une ma- nière très claire, l’époque de floraison de chacune des plantes citées. Mais, dira-t-on, pourquoi donc ne s'’est-on pas adressé pour chaque espèce végétale au même organe? Existe-t:1l des observations générales desquelles on puisse déduire une indication sur la valeur thérapeutique de _ chacune des parties de la plante? Pas plus que pour le choix de la plante elle-même, il n'existe de règle. Toute la médecine végétale, comme d’ailleurs _ toutes les applications industrielles, sont basées exclusivement sur les obser- _ vations séculaires transmises par la tradition. C’est au hasard, secondé par cette faculté d'observation et de déduction qui caractérise la race hu- maine, qu’il faut attribuer le plus grand rôle dans la découverte des qua: … lités thérapeutiques des végétaux: c'est par des accidents imprévus qu'on apprit la toxicité des jeunes pousses printanières de pomme de terre, et. : c’est évidemment d’une manière identique que furent connues les PISPTISSSE _des plantes utilisables par l’industrie humaine. ._ Cependant de nos jours, une méthode scientifique semble se subst tuer à l’empirisme de nos ancêtres. L’homme cherche à faire l'inventair des richesses naturelles qui l'entourent; il a classé les animaux, les végé- taux, les minéraux par ordre d’affinités et il en est résulté que les groupes ainsi créés, possèdent souvent un ensemble de propriétés qui permet de _ faire: soupçonner chez leurs individus des qualités dont lin. a souvent permis de déterminer l'exactitude. ee +. Quot qu il en soit, l'étude d'une espèce végétale sSubouniee active au point de vue thérapeutique se fait aujourd’hui suivant une méthode déterminée, rigoureusement scientifique. Les méthodes d'investigation chimique et Suvaolosique en nous per mettant de déterminer avec précision le mode d’action du produit sur l’or- ganisme humain, nous amènent nécessairement à rechercher parmi les diff L Introduction IX. Fe rents organes du végétal, quel est celui dont l'activité médicamenteuse est | _le plus développée et nous permettent par conséquent, sans aucun empirisme, _de prendre une décision pour le choix de l'organe à préférer désormais. Un exemple seulement montrera l'importance de ces considérations d'ordre chimique. Le Colchique d'automne, plante dangereuse qui comme on le sait, est utilisée principalement contre la goutte, fournit à la phar: _ macie ses bulbes, ses fleurs et ses semences. : Ces trois organes renferment de la colchicine, qui est l’alcaloïde thé- ‘rapeutiquement actif, mais, il faut le noter, en des proportions très inégales ; _ de plus le bulbe présente à ce point de vue des variations importantes avec _ Pépoque de la récolte; quant aux fleurs, elles sont de conservation. très LE _ difficile. Ces deux raisons majeures suffisent pour que dans la médication _ internationale, on tende désormais pour les besoins pharmaceutiques à s’a-_ dresser uniquement aux semences; il est en effet facile de les recueillir toujours au même degré de maturité; elles sont d’une conservation aisée _et leur teneur en principe actif est sensiblement constante. I serait superflu de s'étendre plus longuement sur ce sujet, car des exemples semblables abondent en botanique médicale. | ne Ajoutons enfin que la récolte des plantes ou parties de plante des- tinées aux usages thérapeutiques doit toujours se faire par un temps sec _et serein, après le lever du soleil et quand la rosée du matin est dissipée. ; Le remarque est du plus haut intérêt pour leur conservation et nous y. reviendrons plus loin, quand nous aurons étudié les raisons déter- minant Fepoqte normale de récolte de chacun des organes des plantes. x° ue souches radicantes, rhizomes. — Les organes souterrains des végétaux, que l’on désigne vulgairement sous le nom de racines, peuvent avoir une origine différente. Chez une plante très jeune, par exemple dans une germination de Marron d’Inde, on voit d’abord s’enfoncer dans le sol An organe qui est la racine primitive ou racine principale, de laquelle nai- ont plus tard une série de racines secondaires. Puis s ‘échappe du marron une autre organe, la tige, qui croît en sens opposé vers la lumière, et dont le développement fournira la partie aérienne de l'arbre. Ces deux organes, racine et tige, nous paraissent ainsi nettement définis, mais il n'en est rien. En effet au cours de sa croissance et par suite de l'attraction duite par les jeunes racines dans le sol, la tige s'enfonce à son tour ne longueur parfois assez importante et de cette partie enfouie, s ’échap- t de. nouvelles racines dites adventives, dont le développement concourt avec le sue radiculaire Den à fixer plus solidement l'arbre ce, : Ée même A oi PEUE. se produire pour les ae ferbatées. : rtout chez celles qui vivent plusieurs années et qu'on appelle vivaces. Les - < Introdüetion ré racines, qu elles proviennent de la racine primitive ou qu ‘elles soient issues _ de la tige, ont comme caractère commun général de n’avoir pas de moelle. £. Souvent, la partie supérieure de la racine et la partie inférieure de _ Ja tige enfouie dans le sol, se renflent en un organe commun généralement | _ court et qu’on appelle souche: parmi les plantes herbacées vivaces, Ja _ Fougère mâle, la Belladone, nous en fournissent des exemples excellents. Dans la souche, la région profonde présente la structure de la tige, et à sa partie supérieure émergeant souvent quelque peu du sol, la structure est celle d’une tige; en effet sur la cassure ou sur une tranche faite à _ l’aide d’un couteau ou d’un rasoir, on voit que la partie centrale de lor- … gane est occupée par une moelle. 5 20 Quant aux rhizomes, ce sont simplement des tiges souterraines, ayant pour mission de propager la plante dans le sol. Le Muguet, le Chiendent, le Sceau de Salomon et la plupart des plantes vivaces sont pourvus de "+ nombreux rhizomes, dont chacune des ramifications donne naissance, à l’en- droit des nœuds, à des tiges aériennes, florifères le plus souvent. Ces or ganes, très distincts pour les botanistes des racines vraies, puisqu'ils don- à | nent naissance comme la tige à des racines adventives, sont généralement 5 confondus sous la dénomination générale vulgaire de racines, c'est Por) nous avons cru nécessaire de donner ces quelques explications. < Un certain nombre de ces organes souterrains sont utilisés en méde- cine, Les racines des plantes annuelles, presque toujours d’un volume très duit, par suite de la disparition totale du végétal dans. un court espace de temps, ne renferment guère de principes FecneeRes comme nées issi sont-elles pour ainsi dire inutilisées. Il n’en est pas de même pour les racines ou dues des plate herbacées vivaces, dont beaucoup sont médicinales et que l’on récolte ave la souche à laquelle ils sont encore attachées ( Asperge, Petit-Houx, Violette, etc. Chez les plantes bisannuelles, la récolte de ces organes doit se faire à : de Ja première année de végétation, en automne, car il serait trop cours de la deuxième hotes, les subs stances actives soie nées C XI Introduction ee Les arbustes et les arbres possèdent toujours des racines plus ou _ moins énormes, extrêmement ligneuses, dépourvues en général d’action thé- rapeutique. Il faut excepter cependant certaines écorces de racines par- _ticulièrement actives, telles que l'écorce de racine de Grenadier, V'écorce de Garou; on les prélève sur des individus parvenus à l’âge adulte et arrachés _ un peu avant la chute des feuilles. ‘ = 2° Souches tubéreuses, tubercules, bulbes, oignons, etc. — Nous avons défini précédemment la souche comme la partie du végétal où se confondent les struc- tures de la tige et de la racine; souvent il arrive que cette région se tuberculise et donne naissance à un organe de forme très différente avec les espèces. La _ souche tubéreuse en forme d’obus de la Rhubarbe est un exemple typique. Quant aux fubereules, il peuvent avoir deux origines: les uns naissent … _ sur lé parcours de racines secondaires, dont il ne sont que des renflements gorgés des substances nutritives mise en réserve pour l’évolution future de la plante, tel est le cas de la Filipendule; les autres, qui sont de beaucoup _ les plus nombreux, se forment sur des tiges souterraines ou rhizomes, et . ne sont par conséquent que des fragments de tiges tubérifiées et capable ë de reproduire le végétal. Ce sont des véritables organes de propagation _ souterrains, et c'est la Pomme de terre qui en est le type le plus répandu; citons encore le Topinambour, le Gouet, etc. + = Mais les tubercules radicaux peuvent présenter une origine différente | de celle que nous avons décrite, comme chez la Filipendule; en effet le plus souvent, ce sont des formations filles issues d’une autre formation identique antérieure et dont la durée de végétation n’est que d’une seule année. _ Tels sont les fubercules d’Orchis qui fournissent le Salep et aussi ceux du | Colchique et des Aconits. Chaque tubercule porte, pour ainsi dire, un ourgeon de tubercule qui, pendant le cours du développement des organes riens annuels, grossit et passe dans le sol l'hiver suivant, pour donner aissance ensuite à une ou plusieures tiges foliaires où florifères ee er éme temps à un tubercule-fille. . ee = Les bulbes où oignons ne sont autre rose que le enfénent &e la base de la tige; entouré de feuilles modifiées, réunies en tunique ou en écailles épaissies, charnues et gonflées de sucs, comme c'est le cas dans es Narcisses, les Lis, la Scille, etc. S __ Tous ces organes tubérifiés souterrains, ayant un rôle ue on dentique dans la vie du végétal, doivent être récoltés suivant les mêmes gles, c’est-à-dire au moment de leur évolution où AUS FEHIeERENE le maxi de substances de réserve. | : : | Cette époque correspond à celle qui suit la maturité des semences, ‘quand rganes aériens disparaissent et avant l'apparition des premières manifes- ons de la vie, qui donneront naissance aux organes de l’année suivante. Introduction XII Dans la plupart des cas, c’est à l'automne que ces organes souterrains remplissent les conditions ci-dessus et sont par conséquent le plus actifs. Une exception doit être faite cependant en faveur du Colchique, chez qui l’appareil floral évidemment formé aux dépens du bulbe apparaît en octobre: il en résulte que ce tubercule doit être recueilli vers la fin de juillet et en août, quand les feuilles vertes sont étiolées; plus tard sa re- cherche serait impossible, car ces organes seraient entièrement disparus. En septembre, l’activité qui se manifestera par l'apparition du bourgeon floral, doit déjà sé faire sentir sur la composition chimique du bulbe, et c'est ainsi qu’il faut s'expliquer les grandes différences d'activité thérapeutique cons- tatées dans l'emploi de cet organe et qui le fait rejeter des pharmacopées actuelles. 3° Tiges, bourgeons. — En dehors de la Douce-amère, il n'existe guère de remèdes dans lesquels il n'entre que des tiges de nos plantes indigènes ; toutefois un certain nombre d’écorces de tige sont couramment encore uti- lisées, telles sont: les écorces de Saule, de Frêne, de Chêne. Leur époque de récolte est, comme toujours, fonction de la physio- logie de l'organe qu’elle représentent. ee C’est dans l'écorce en effet et aussi dans la moelle, que viennent s’accumuler les matériaux élaborés par les feuilles dans la période d’acti- _ vité du végétal; on devra donc les séparer du tronc, à la période de repos, _ c’est-à-dire au commencement de l'hiver. SE =. : Quant aux tiges, dans lesquelles le bois est utilisé, on devra préférer toujours les branches ou les tiges encore assez jeunes pour ne pas être entièrement fibreuses et sèches. = Quelques bois exotiques sont recherchés pour les secrétions qu'ils renferment, tels: le Sassafras, les Bois de campéche, etc.; nous n'avons pas _à nous en occuper ici. | Ar = Les bourgeons, qui ne sont autre chose que de futures branches avec _leurs feuilles, recouvertes par des feuilles modifiées ou écailles, secréten souvent des produits destinés à servir de protection hivernale et dont quelques-uns sont utilisés en pharmacie. . Les bourgeons de pin, communément appelés bourgeons de sapin, les bourgeons de peuplier, sont à peu près les seuls qu’on puisse citer. On doi les détacher de l'arbre au commencement du printemps avant que la poussée de croissance foliaire ne les ait fait éclater. no . 4° Feuilles. — Malgré son existence temporaire, la feuille est l’organe le plus important du végétal; c'est à l’intérieur de son tissu que s’accom- plit le travail physico-chimique de lassimilation dont la résultante est la production synthétique de toutes les substances utiles à la construction di la plante. C’est au milieu de ces substances élaborées grâce à l’action d Introduction XIII pigment vert (chlorophylle) qui donne aux feuilles leur couleur, qu’il faut chercher les principes chimiques auxquels on doit l’action médicinale de la plupart d’entre elles. On conçoit aisément dès lors, que la cueillette des feuilles devra se faire au moment de la pleine végétation, un peu avant l’épanouissement des fleurs. Plus tôt, les principes actifs seraient formés en trop petite quantité, ou plus exactement existeraient en quantité moindre à cause de l'absorption _ nécessitée par la croissance intensive du printemps. Mais il est nécessaire aussi de ne pas attendre trop, car souvent dès Ja floraison, la teneur en principes actifs diminue sensiblement et cela est particulièrement sensible chez les plantes odorantes, comme les Labiées. _ L’essence sécrétée par le végétal s’accumule dans des réservoirs extérieurs, qui sont des glandes portées sur un pédicule court, véritables poils sécré- teurs qui éclatent souvent au moment de l'épanouissement des fleurs, faisant ainsi perdre aux feuilles une partie de leur parfum. | Parfois cette essence, de liquide qu’elle était, se concrète en une ré- _ sine d’odeur très différente; en un mot, la composition chimique et par conséquent l’activité médicinale sont considérablement modifiées dans les feuilles trop âgées. Il en serait de même, si l’on recueillait, soit des feuilles de végétaux malades ou rabougris, ou bien ces mêmes organes attaqués par des parasites comme ceux qui sont la cause des diverses maladies cryp- togamiques si fréquentes dans le règne végétal. = 5° Sommités fleuries. — Parfois, au lieu de se contenter uniquement des feuilles, on détache la partie terminale des rameaux florifères, empor- tant ainsi avec la tige les feuilles et les ramifications de l’inflorescence: © est ce qu'on désigne sous le nom de sommité fleurie. Ce sont surtout les plantes herbacées qui sont ainsi traitées: citons la Petite Centuurée, V Armoise, le Millepertuis, l’Origan, V Absinthe, la Verveine, le à Mélilot, etc. Il sera nécessaire de ne pas attendre non plus le complet épanouis- sement des fleurs pour couper ces herbes; le maximum d'activité sera, _ comme pour les feuilles, au début de la floraison. 6° Fleurs. — On sait qu’aussitôt l'épanouissement, c'est-à-dire le moment - de la fécondation florale, de grands changements surviennent dans les diverses pièces florales, et à ces changements correspondent de grandes variations dans leur composition intime; les pétales et les étamines se flétrissent et tombent, les pièces du calice tombent à leur tour, ou au contraire se dé- . veloppent parfois démesurément pour protéger le jeune ovaire qui s'accroît enr devenir le fruit. (Alkékenge.) HR Introduction Il s'ensuit qu’on devra cueillir les fleurs un peu avant leur complet épanouissement; seules, les Roses de Provins sont détachées alors qu'elles sont encore en bouton. 7° Fruits. — Le choix du moment propice de la récolte des fruits est particulièrement délicate: c’est qu’en effet les changements dans la com position au cours de la maturité sont encore plus considérables que dans les autres organes. Il faudra les cueillir quand ils sont mûrs et les trier avec le plus grand soin. Les fruits charnus, pulpeux et sucrés destinés à être utilisés de suite _pour la préparation de sirops, de sucs ou de confitures, devront être par- faitement mûrs, mais si l’on veut les conserver après dessiccation comme les Jigues, les raisins, les baies de genièvre, etc., on devra les cueillir très peu de temps avant leur maturité complète. Quand aux fruits secs, comme ceux des Ombellifères (Anis, Fenouil, _ Carvi, Cumin, etc.), il ne faudra pas attendre la dessiccation sur la plante, et comme pour les précédents le soin de la sélection dans la cueillette _ appartient au collecteur. 8 Semences. — La semence représente une plante extrêmement réduite mais complète, à l’état de vie ralentie, et pourvue de matériaux de réserve qui seront utilisés au moment de la germination. Ces organes restent ainsi vivants pendant un temps variable avec l’espèce et c’est pour cette raison que les semences âgées, dont le temps et la dessication ont anéanti les È _ propriétés vitales, sont souvent d’une activité bien moindre que les semences aiches. é | | On récoltera donc les semences à leur parfaite maturité, qui est in diquée le plus aa pa l'apparence du fruit. re à | Dessication F consetvation des drogues simples végétales | Fe pes aux usages nues stant pie si “ton ee a pas à sa disposition u une ‘installation in e rielle PURE . Introduction XV On sait que toutes les matières organisées, d’origine animale ou végé- tale, qui ont cessé de vivre, sont sujettes après un certain temps, à subir des décompositions spéciales désignées sous les noms de fermentation ou _putréfaction. S Les conditions indispensables pour qu’il puisse s'établir une fermen- tation sont actuellement bien connues, et il suffit de soustraire l'organe végétal récolté à toutes ou à l’une quelconque de ces influences pour pré- venir, retarder ou empêcher totalement sa putréfaction. : On arrivera à ce résultat d’une façon certaine: 1° si on enlève à la matière l’eau qu'elle contient et si on évite toute ap- parition MESaUre d'humidité ; 2° si on la ta à l’action du froid, car une certaine chaleur est né- cessaire à toute fermentation ou putréfaction; 3° si on la soustrait à l’action de l'air, car l'oxygène est absolument nécessaire à la vie des organismes inférieurs, bactéries ou cham- ; pignons, agents de la putréfaction; 4° si on les soumet à l'action des agents antiseptiques qui détruisent ces mêmes organismes ou en arrêtent le développement. | Le procédé de conservation par le froid, s applique surtout à certains is destinés à l’alimentation, et c’est ce procédé qui permettra aux mar- _chés européens de s approvisionner des fruits tropicaux frais, à l'époque de l’année où nos régions tempérées en sont privées. Il serait d’ailleurs possible de le combiner avec le suivant, en faisant dans les réservoirs ou vases contenant ces fruits, un vide tout ou moins partiel. Beaucoup de echerches sont actuellement faites dans cette voie; mais dans le cas qui nous occupe, à part quelques exceptions, on ne saurait utiliser ces moyens e conservation qui ne Sont guère à la portée de tout le monde. Les plantes médicinales, comme les plantes alimentaires ne sauraient non plus être additionnées de substances antiseptiques toutes nuisibles à économie humaine, aussi ce procédé, n'est-il employé que pour la conser- vation des herbiers ou d'échantillons destinés aux collections. = On se contente dans la pratique de l'herboristerie de dessécher es plantes ou parties de plantes, c’est-à-dire de leur enlever la plus grande partie de l’eau qu’elles contiennent. Cette opération est assez délicate, car a dessication doit être aussi prompte que possible et faite à l'abri d'une op vive lumière; aussi les conditions générales suivant lesquelles s effectue 6 te opération sont-elles variables avec fe nature de l'organe eu à ns erver. F ” ete - Elle peut s opérer de plusieurs manières: Ft à Fan res Las 2 dans des séchoirs ou hangars disposés. à cet effet; > dans des sue , XVI Introduction 4° au dessus des fours; 5° dans des tourailles, semblables à celles qui servent à la dessication du malt dans les brasseries, etc. On a aussi indiqué divers moyens qui s'appliquent seulement aux collections et qui permettent de conserver avec leur forme et leurs couleurs, les fleurs les plus délicates. Le procédé le plus connu est celui de Berjot et Réveil, jadis indiqué déjà par Camerarius. Il consiste à enfouir les plantes dans du sable chaud (40 à 50°) additionné d’acide stéarique ou de blanc de baleine, de les retirer très délicatement au bout de quelques heures, et de les placer dans des bocaux bouchés à l’émeri dont le cou- vercle est garni de chlorure de calcium anhydre, qui évite toute action ulté- rieure possible de l'humidité. Nous possédons au Musée de l'Ecole supérieure de Pharmacie de Paris des fleurs ainsi conservées depuis plus de trente années et qui sont encore d’un coloris merveilleux. Encore une fois ce procédé est imprati- cable pour les besoins journaliers ou industriels, mais il était bon de ne point le passer sous silence, car il pourrait être mis en. pratique par quel- que lecteur curieux. ; Les collecteurs modestes de plantes médicinales et les herboristes se contentent généralement de dessécher leurs matériaux à l'air libre, à l'abri du soleil. C’est ainsi que nous voyons souvent suspendus à la devanture de quelques magasins d’herboristerie, des paquets d'herbes ou de sommités fleuries en voie de dessication. L'intérieur de la boutique en est de même rempli. Si cette méthode constitue une réclame de bon aloi, on ne saurait _ trop s'élever contre elle, car elle expose ainsi des matières devant servir _ de remèdes à toutes les poussières des grandes villes et il est facile de _ penser quelles infusions souillées devront être ingurgitées par le malade. Dans les exploitations spéciales, comme à Houdan et à Milly, on . construit des hangars ou sortes de maisons, à larges ouvertures, exposées au midi et construits de telle sorte, que la pluie ne puisse y pénétrer et qu'on nomme séchoirs. Les plantes mondées et triées avec soin y sont dé- _ posées sur des claies, ou suspendues en guirlandes qu’on appelle couronnes. Il faut avoir soin de ne pas les placer en masse trop épaisse, car on n’évi- _ terait Fe un commencement de fermentation intérieure des tissus, en même temps qu ’apparaitratent les moississures. | | | A la campagne on peut faire des installations semblables dans Le greniers des maisons, en prenant des précautions analogues. He Par les temps pluvieux ou humides, ou pour certains organes végétaux _ gorgés d’eau, on emploie l’Æuve, pièce de dimensions variables chauffée généralement par des courants d’air sec, dont on élève la températur graduellement de 20 à 40°. Ce mode de préparation est le meilleur pa _ pour le Jusquiame, la Joubarbe, les Squames de scille, etc. Introduction ; XVII Le séchoir à air libre doit être préféré au contraire pour toutes les _plantes aromatiques et particulièrement pour celles chez qui la sécrétion d'essence se fait à l'extérieur: Labiées, Composées, etc. Comme les diverses parties de végétaux varient dans leur nature et leurs propriétés, que l’eau de végétation s’y trouve inégalement distribuée, il s'ensuit qu’il faut plus de temps pour dessécher tel organe que tel autre; d’où la nécessité par conséquent de dessécher séparément, les racines, les bulbes et bourgeons, les feuilles, les écorces, les fleurs, fruits ou graines, et de suivre pour opérer cette dessication un certain nombre de précau- tions que nous allons passer en revue. ORGANES SOUTERRAINS æ 1° Racines, souches et rhizomes. _ Le premier soin du collecteur est de se débarrasser de la terre et des matières étrangères qui souillent ces organes soit en les secouant d’abord énergiquement et finalement après dessication en les plaçant dans un sac où ils sont de nouveau très éner- giquement secoués. On préfère presque toujours à ce procédé imparfait celui du lavage, on les égoutte ensuite et fait sécher à Pair; c’est alors qu'on enlève à l’aide d’un couteau toutes les parties qui ne sont pas com- plètement saines, que, dans les souches principalement, on détache les débris _ de feuilles et des tiges adhérents à la partie supérieure et qu’au besoin on _ coupe celles-ci en tranches, si elles sont trop volumineuses pour être ensuite séchées rapidement. _ Ces organes ainsi mondés, lavés et séchés, sont soumis à une dessi- cation définitive au séchoir et au besoin terminée à l’étuve. | 2° Bulbes, oignons, tubercules, etc. — Les bulbes de Colchique ou d'Orchis _(Salep}, après avoir été nettoyés et lavés, sont desséchés à l’étuve, car à Pair, l’évaporation de l’eau de végétation serait beaucoup trop longue et pendant le temps nécessaire pour arriver à un résultat suffisant, on aurait grandes chances de voir les produits envahis par les moississures ou les _ des écailles foliacées externes, séches, minces, ligneuses, peu ou pas actives; de même on enlève soigneusement la partie centrale trop mucilagineuse. Les _ écailles charnues de la partie moyenne sont coupées en tranches et séchées aussi à l’étuve. ORGANES AÉRIENS _1° Tiges et écorces. — Les écorces de tige comme celle des racines, … e même que les bois comme celui de la Douce-amère peuvent être soumis À une dessication lente, mais ils ne s’altèrent pas non plus à l’étuve; leur essication ne présente aucune difficulté. Les organismes de la putréfaction. Les bulbes écailleux de la Scille, sont privés XVII Introduction 2° Feuilles. Les feuilles, séparées des tiges qui les portent, sont disposées en couches peu épaisses sur des claies et placées dans le séchoir. Les feuilles des plantes aromatiques ou de texture mince, doivent être _ desséchées à basse température, de 15 à 20°. Celles qui sont succulente ou épaisses, comme celles de Bourrache, de Bouillon blanc exigent une chaleu plus forte et pour quelques-unes nous avons déjà dit que l'emploi de l'é À était préférable (Jusquiame, Joubarbe). | 3° Sommités fleuries. — Elles peuvent être traitées comme les feuill - mais souvent on désire conserver aux inflorescences un aspect engagea on en fait alors de petits bouquets qu'on enveloppe dans des cor de papier et qu’on porte au séchoir. Ces petites bottes soustraites à tion décolorante de la lumière sont alors enveloppées en gros paque conservées ainsi. Les sommités fleuries obtenues par ce procédé des fleurs qui n'ont pour ainsi dire aucunement perdu de leur coloral primitive; on peut préparer ainsi: la Dane Centaurée, le MED, L iga Menthe poivrée, etc. re 4° Fleurs. — Les fleurs sont les organes des plantes les plus déli à sécher. Il faut leur conserver leur couleur et leur parfum, dans la m du possible. On y parvient en les séchant à basse température et pre … l’abri de la lumière, car sans ces deux BFÉNnEsS elles noircissen _décolorent. pe Pour les besoins de l’herboristerie, on trie les fleurs: avt sépare les parties utilisées des autres, aussi existe- til bonrt particuliers de préparation. C’est ainsi que pour le Coquel ce ; les Roses rouges, le Bouillon blanc, etc.; on ne recueille que les pétale fois comme pour lArnica, le Tussilage, la Camomille, c "est la eur tou Las on : récolie ou même l'inflorescence de puis porter le tout soit à ane soit dans un sécho mais ts à l'abri Fyaneneee solaire di + on) de. la babe. si l'on excepte tous: s airs # peu près. secs quand: on récol Introduction XIX _ d’autres fruits secs, ne demandent qu’à être placés à l’abri de l'humidité ‘après la récolte: Pavot, Coloquinte, Glands, etc. Les bais de Sureau, d’'Hièble, de Genièvre, de Myrtille, les drupes de Nerprun, etc., qui sont un peu charnus, doivent subir une dessication rapide, soit dans un séchoir échauffé par le soleil, ou mieux encore à l’étuve. 6° Semences. — Les graines des végétaux étant presque toutes pro- tégées par un tégument dur et sec, il suffit de les exposer quelques jours à l'air pour en assurer la conservation, en leur évitant tout contact ulté- rieur avec l'humidité. En résumé la dessication des plantes médicinales doit toujours être opérée à l'abri de la trop grande lumière, dans un courant d’air renouvelé, avec l’aide d’une chaleur modérée et en tenant compte de la nature de l'organe employé; il convient maintenant d'assurer leur conservation. | ; Les causes d’altération sont en effet assez nombreuses, citons : a) la lumière, qui décolore beaucoup de substances et particulièrement les feuilles et les fleurs; b) l'air, qui par son oxygène, en présence d’un peu d'humidité dis- pose ces matières à la putréfaction:; c) l'humidité, qui est le principal facteur de la fermentation ; d) la poussière, car c’est elle qui apporte les germes ou organismes inférieurs, qui sont les agents de la putréfaction. En évitant ces causes d’altération, on peut indéfiniment pour ainsi lire, conserver des plantes desséchées dans de bonnes conditions. On doit donc les enfermer dans des récipients bien secs, de quelque nature qu’ils soient, impénétrables à l’air et à la lumière et surtout de l'humidité et des * poussières. | : FN Les insectes sont aussi des ennemis dont il faut se bien défier, aussi souvent recouvre-t-on l’intérieur des boîtes ‘ou tonneaux de papier collé avec de la colle dans laquelle on a incorporé de l’aloës ou de l’alun. Les fleurs en particulier se conservent admirablement, si toutes les précautions sont bien prises pour une dessication parfaite, dans des récipients (estagnons) en fer blanc.. Pour certaines fleurs comme celles de Bouillon blanc, de la Guimauve, il est particulièrement difficile d'arriver à un bon résultat. Les :° ites en bois placées en lieu très sec constituent le meilleur récipient; on peut aussi les enfermer à leur sortie de l’étuve dans des bocaux bien bou- s, goudronnés, recouverts extérieurement de papier noir et qu’on débouche ccessivement au moment du besoin. a Fee = Quand on veut conserver des masses assez considérables d’une même nte, il est un procédé qui est recommandable bien que l'apparence ex- eure du produit soit moins flatteuse; il consiste à soumettre la plante _ sources les plus diverses. les fleurs. Cà et là dans toute la région sub-alpine, comme dans les Céx XX Introduction desséchée à une forte pression qui a pour avantage de réduire considé- rablement le volume en même temps qu’elle préserve la masse de toute altération. Il est difficile en effet que l’air et l'humidité puissent pénétrer dans l’intérieur des paquets ainsi obtenus, si l’on prend quelques précau- tions élémentaires. On enveloppe ensuite ces paquets dans des toiles, où des papiers protecteurs. Différents herboristes ont adopté ce procédé qui tend à se généraliser car il permet de préparer à l’avance pour le commerce de détail des paquets comprimés d’un a déterminé par l'usage. On supprime ainsi des manipulations au cours desquelles on ne saurait éviter l’action de l'air et des poussières. On l’emploie surtout pour les fleurs (Mauve, Guinée, Coque- licot, Pieds de chats, Camomille, etc). | Quelques drogues exotiques nous arrivent ainsi: tels sont la Loti, l'Hamamelis, le Chanvre indien, etc. ; 7 Le Houblon destiné aussi bien aux usages pharmaceutiques qu’à la fa- brication de la bière est également conservé sous la forme d'énormes ballots comprimés, enveloppés de toiles. II Production et culture des plantes médicinales en France Es Il est bien difficile d’avoir à ce sujet des documents précis, car de les statistiques officielles, les plantes médicinales ne font l’objet d’aucu rubrique spéciale et il est nécessaire de puiser ses Mens a Parmi les végétaux qui fournissent quelque organe à he pha ou à la médecine populaire: les uns croissent abondamment dans certaine régions de notre pays et y sont récoltés pour le commerce d’herbori les autres font l’objet de cultures importantes et nettement localisées com le Safran, le Pin des Landes, ou les cultures particulières de Milly, dE ou et de différentes autres localités de la région parisienne.- Les plantes à essence sont répandues dans le midi de la Fr: Provence et au sud des Cévennes. La Lavande abonde surtout sur les du Mont Ventoux où chaque année, le service de forêts fixe la dat laquelle doit être commencée la récolte. A cette date. qui est générale voisine du 14 juillet, on cueille les sommités fleuries seulement, qu mises à sécher puis foulées aux pieds par des animaux pour en di Introduction XAT on recueille la Lavande que l’on distille sur place dans un alambic qui se déplace de pays en pays à la façon des bouilleurs de cru dans les villages vignobles. On récolte aussi de petites quantités de Romarin, mais la plus grande partie de l'essence du commerce vient de certaines iles de la Dalmatie (Lissa, Lesina, Solta). La Sauge est récoltée aussi principalement dans les îles de Dalmatie et sur la côte où elle se trouve en abondance extraordinaire, cependant omme pour le Thym, une certaine quantité se récolte en France dans la Provence, les Alpes-maritimes, le Gard, etc. Les Roses fournissent leurs pétales avec lesquels on fabrique l’eau dis- Née destinée à la pharmacie; quant à l'essence, elle provient pour la presque totalité de la Bulgarie. Le principal centre de l'industrie des essences pour la parfumerie est à Grasse en France et à Miltitz, près Leipzig en Ilemagne. En Angleterre, aux environs de Mitcham, on cultive surtout la Menthe, dont l'essence est la plus estimée; une faible quantité est récoltée aussi dans les Alpes - maritimes; ajoutons à propos de cette plante que les Etats- Unis du Nord foétnissant aussi une essence de menthe un peu diffé- rente, et que le Japon en cultive une quantité considérable. Pour les usages le menthol, qui se trouve en proportion telle dans l’essence japonaise que est là sa source industrielle. : = Sur la côte méditerranéenne française, on cultive aussi en abondance Oranger, dont on tire pour la pharmacie les feuilles, les fleurs et l'eau distillée faite avec ces dernières. _ Beaucoup de plantes aromatiques sont cultivées pour É distillerie: tons en première ligne lAbsinthe, base de cette liqueur, funeste poison sque national, dont l’usage est avec raison interdit dans certains pays. … cultivateurs d’absinthe sont pour ainsi dire localisés autour de Pontarlier le Doubs, centre de la production de la liqueur, où l’on compte près 20 industriels distillateurs. Une partie de la production est expédiée aux distilleries de Paris, Lyon, Romans, Marseille, Ornans, Limoges, car la harmacie ne consomme qu’une infime partie de la production. L’étendue sol réservé à cette plante dans le département du Doubs atteindrait : iron 80 hectares. Peu d’autres espèces aromatiques méritent une mention spéciale si 3 st l’Angélique dans la région de Niort et de Nantes, dont les jeunes ses confites dans le sucre sont un article intéressant d'exportation. ans les montagnes de la Savoie et du Dauphiné, on récolte encore bre d’ espèces aromatiques, douées de véritables propriétés médi- mais qui sont encore utilisées, surtout et pour la phs eg partie, Ra : pharmaceutiques on retire de l’essence de menthe, un produit très utilisé XXII Introduction L'Anis, la Coriandre, le Fenugrec sont encore cultivés dans le Tarn aux environs d'Albi, et aussi dans les départements d’Indre-et-Loire et du Maine-et-Loire, mais la consommation s’approvisionne surtout en Eu septentrionale et centrale. La Réglisse est aussi l’objet d’une culture intéressante dans l’arron dissement de Chinon et plus spécialement dans les trois communes Bourgueil, Restigné et Benais, toutes trois du canton de Bourgueil. Vingt: cinq hectares sont réservés à cette plante dont la récolte de la racine se fait quatre ans après la plantation. La production était jadis beaucoup plus forte, mais le bas prix des Réglisses importées d’Espagne et surtout de Russie, ont obligé les cultivateurs à l’abandonner; le prix élevé des terrain d'une part et la cherté de la main d'œuvre ne permettent plus une rénu mération suffisante. Il en est malheureusement de même pour une dis d’autres produits naturels. Le Safran, il y a une trentaine d'années comptait din la producrio du sol français pour une somme annuelle APPEOCHANE un million de francs. Sa culture, de 1200 hectares vers 1860, n’occupe plus guère que 400 hec tares et le trafic est à peine de 100,000 francs. C’est dans le départeme du Loiret avec Pithiviers comme marché principal, que la culture de cet drogue est localisée et le produit obtenu dénommé safran du Gatinais, esl la meilleure variété commerciale que l’on rencontre sur les marchés. … La Chicorée à cause de ses usages alimentaires, se cultive dans nord de la France, centre de cette industrie, et principalement dans départements du Nord, de la Somme, du Pas-de-Calais, des Ardennes aussi en Seine-et-Marne, dans l'Aisne, la Drôme, les Bouches-du-Rhô et le Maine-et-Loire. La production annuelle de la France serai | 1,600,000 kg. | sue Parmi les drogues médicinales récoltées dans les régions, | : croissent à l’état spontané, on peut citer: la Digitale dans les Vosges, lon ne doit recueillir que les feuilles des pieds qui sont dans la dei année de leur évolution; la (rentiane, dont les racines sont arrach Je sables du littoral méditerranéen, etc. Les pédoncules de Cerises constituent un produit Lo e d de la liqueur dite Guignolet et les cerisiers qui les produisent so naires pour la majeur partie du Maine et Loire, où une seule vend au commerce pharmaceutique plus de 1200 kg: de que par année. | se Le Houblon, dont la presque totalité est ne par la fal de la bière, est produit en abondance dans la Meurthe-et-Mose marché le plus important est à LOe On estime la Introduction AR x nuelle de cette région à plus de 6500 quintaux valant environ 1,500, 000 fr. Dans chacun des départements de la Côte d’or et du Nord, on en récolte pour une somme dépassant deux millions de francs, et la production totale de la France est estimée à près de huit millions de francs. ; La culture du Lin, quoique bien réduite de nos jours, est encore assez _ importante dans le bas Maine et la Bretagne. re Dans la région parisienne, en dehors des quelques hectares de plantes _ médicinales cultivés dans la banlieue sud, à Choisy-le-roi, à l’'Hay, à Orly, etc., on doit signaler deux centres particulièrement importants. L'un se trouve à Milly, petite commune du département de Seine-et- Oise, où 50 hectares sont exclusivement réservés à cette culture spéciale; les habitants de ce village sont depuis plus d’un siècle des herboristes et la flore sauvage environnante est largement exploitée: ils récueillent le Millepertuis, la Ronce, le Mélilot, le Serpolet, la Jusquiame, la petite Centaurée, le Polypode, etc. Quant aux cultures: 8 à 10 hectares sont réservés à la Menthe, 6 à 8 hectares pour la Mélisse, 6 hectares environ pour le Datura. Viennent en- suite: la Guimauve, la Belladone, la Bourrache, quelques plantes aromatiques destinées à la distillerie comme le Basilic, la Marjolaine, la Sauge, la Sarriette, la Menthe-cog, etc. | Le deuxième centre de production est à Houdan, où il faut remonter seulement à 1890 pour trouver l'origine de cultures véritablement médici- _ nales; on cultivait antérieurement surtout l’absinthe. Actuellement, les terres _ réservés à cette culture recouvrent une superficie de plus 8o hectares et elle occupe plus de cent ouvriers. la préparation des plantes séches, mais une grande partie de la récolte est expédiée à l’état frais dans les grosses maisons d'herboristerie et de droguerie, après une compression méthodique dans des appareils spéciaux. Les principales cultures sont: l’Absinthe qui occupe 30 hectares; le Persil 15 hectares; la Mélisse, la Menthe, V Hysope, la Rue, chacune 10 hectares; le reste comprend, la Sauge, l Angélique, le Fenouil, le Thym, la Bourrache, le Bouillon blanc, le Mélilot, la Camomille, la Mauve, etc. De plus on réunit à Houdan bon nombre de plantes récoltées dans ue la région à l’état sauvage: le Muguet, le Genêt, la Morelle, le Fumeterre, le Chiendent, etc. larde noire. Des immenses séchoirs à air libre et à air chaud sont construits pour Une installation à vapeur permet de conserver les plantes desséchées Dans le nord de la France existent des cultures de Coniite romaine, e Moutarde noire, de Guimauve, de Pavot; dans l'Yonne et la Côte d’or,on récolte les Bourgeons de Pins, et dans l'est on trouve la Mauve et la Mou- ; XXNIV Introduction La Rhubarbe, dont les essais de production n’ont pas été heureux, fut cultivée en Bretagne, dans le département du Morbihan; le Fenowil doux provient des environs de Nimes, etc. Il est regrettable répéterons-nous, qu’on ne puisse trouver dans les statistiques officielles aucun renseignement précis sur l’importance de ces cultures ; aussi est-il impossible d'étendre cette étude comme nous l’aurions désiré. ; Ce travail serait cependant d’une utilité incontestable, car les culti- _ vateurs pourraient y puiser des encouragements vers les essais de culture de quelques-uns des produits pour lesquels nous sommes entièrement tri- butaires de l'étranger. IV Variations dans l’activité des plantes médicinales L'action médicamenteuse des plantes médicinales n’est pas toujours égale pour une même espèce et ce fait constaté depuis de longs siècles s’ajoutant aux découvertes nombreuses de la chimie, amena les médecins _de notre époque à substituer l'emploi des principes définis extraits des végétaux à celui de la drogue elle-même. Ces substances chimiques, dites principes actifs, comme l’atropine, l’aco- nitine, la quinine, la morphine, la digitaline, etc., sont de nature chimique fixe, et leur action sur l'organisme humain est FR absolument identique. On conçoit aisément que leur découverte ait entrainé une véritable révo- _ lution dans l’art de guérir. | Dès lors on délaissa complètement les simples et cependant il est im- possible de dire que les principes actifs définis dont nous parlons, puissent remplacer exactement la plante elle-même; aussi croyons-nous que bientôt on reviendra sinon à l'emploi direct des organes végétaux, tout au moins à des préparations judicieusement et scientifiquement préparées qui se rapprocheront de la composition du suc même de la plante fraiche. Toute- ns _ fois dans l’état actuel de la chimie thérapeutique, on admet que l'activité médicamenteuse des plantes est en raison directe de la teneur de la plante : en principe actif. : C'est en étudiant ces principes, alcaloïdes ou _ glucosides, que l'on. _ est arrivé à se rendre un compte suffisamment approximatif, des variations. d'activité des plantes. ; Les influences qui peuvent Be varier la valeur thérapeutique de plantes médicinales sont les plus diverses; nous passerons en revue les _ principales d’entre elles, qui pour la plupart se rapportent aux conditions _ biologiques de croissance. Introduction XXV 1° Terrain. — L'influence du terrain n’a rien qui doive surprendre, car chaque espèce végétale a généralement des préférences marquées pour -oître en abondance dans des sols de composition chimique et de nature physique déterminées. Les plantes aromatiques des terrains secs sont tou- ours sensiblement plus riches en essence que les mêmes espèces récoltées dans des endroits humides, et de plus il se fait des variations importantes dans la constitution intime de l'essence. De même les plantes de montagne sont préférables à leurs congénères de la plaine. _ Les Crucifères dont l’action sinapisante est due à la formation d'es- nces sulfurées (essence de Moutarde, de Raïfort, de Cresson), de même que les Solanées (Belladone, Datura, Jusquiame), qui renferment de l’atropine beaucoup d’autres encore, sont d’autant plus riches qu’elles ont été ré- Itées au voisinage des habitations. La Paritaire est une plante diurétique “une action indubitable et plus énergique si la teneur du sol en nitrate est plus élevée; il en est à peu près de même pour la Bourrache. | Certaines Ombellifères sont dangereuses pour l'homme et les animaux, 1 elles croissent dans un sol marécageux; les mêmes espèces des terrains ecs sont inactives. _ La Valériane, qui pousse dans les terrains bas et humides, au bord es eaux, est moins active que celle qui a été récoltée dans les bois secs. On sait aussi que la préférence pour les terrains acides, siliceux ou bien pour les sols alcalins, calcaires est si marquée chez quelques espèces végé- _ plantes sont dites silicicoles ou calcicoles. _ 2° Climat. — Le climat est d’une importance telle pour les végétaux, l existe une flore spéciale à chaque région. Aussi quand on transporte lupart des plantes sous un climat différant sensiblement de celui de patrie, elles s’étiolent, dégénèrent, et leurs propriétés sont entièrement . ngées s. Le Frêne à manne ne donne pas de manne dans l'Europe moyenne, e-ci n est sécrétée que chez les individus rencontrés dans la partie chaude région méditerranéenne. La Pêche est purgative en Perse, elle ne l’est en Europe. + _ Les Labiées à essence, comme la Menthe, le Romarin, la ne n | s les pays plus froids une essence plus suave, mais en quantité moindre 1 celles qui croissent dans le midi de l’Europe. : les, que celles-ci constituent une caractéristique de la flore de ces terrains. NX VE Introduction 4° Age de la plante. — Nous n'avons pas non plus à à revenir sous cette re suffisamment traitée dans le chapitre de la récolte. Les Jeunes pousses d’Aconit par exemple sont mangées en Finlande, mais peut-être doit-on voir dans cette disparition de la toxicité, un effet du climat? 5° Lumière. — Toute plante verte privée de lumière, s’étiole et meurt. Cette nécessité de la lumière se manifeste par l'apparition de la couleur verte, due à la formation d’un pigment, la chlorophylle, grâce auquel peuvent s'élaborer tous les sucs organiques nécessaires à la construction des organes du végétal et à sa vie propre. ; Chacun sait que si l’on fait végéter dans une cave de la Chicorée ou du Pissenlit, ceux-ci perdent la plus grande partie de leur saveur, et deviennent incolores. 6 Culture. — Les végétaux sauvages, croissant dans leur station na- turelle, sont les seuls qui devraient toujours être employés en thérapeur- tique, malheureusement les difficultés de récolte, les besoins de la con- sommation obligent à des cultures variées et cela ne va pas sans modifier considérablement les propriétés physiques et les qualités médicinales e celles qui nous intéressent. - Chez les uns, l’activité augmente, chez les autres on constate un : appauvrissement en principes actifs. Une étude scientifique spéciale est nécessaire pour chaque plante afin de bien connaître le sens de ces varia- tions, et toutes les conditions biologiques de milieu (nature du sol, expo- sition, engrais, Sélection de la semence, etc.) doivent être envisagées. = 7° Variations encore inexpliquées. — Chacun des facteurs que nous venons de passer en revue pouvant exercer une influence sur les proprié- tés des végétaux et leur constitution intime, il ne paraîtra pas étonnant de dire que les variations observées pour certains d’entre eux sont encore sans explication satisfaisante. ; 2e. , La Belladone cultivée en certains endroits est moins active que l'es _ pèce sauvage, mais le contraire peut aussi se trouver parfaitement exact: le facteur culture est ici d'ordre secondaire et probablement c’est dans le _ nature du terrain et dans son exposition qu’il faudra chercher à déterminer les raisons de cette contradiction évidemment apparente. ; La Digitale des Vosges est très active, celle de Bretagne le serait moins de même que celle des environs immédiats de Paris! dé L'opium obtenu en France de Pavots cultivés, renfermerait 18 of, de morphine, quand celui d'Asie en contient au plus 12 à 14%. Autant d questions intéressantes, que seules pourront résoudre des études minuti et des observations approfondies. Introduction XXVII V Modifications apportées à l’activité thérapeutique des plantes médicinales par la dessication Dans ces dernières années on s’est préoccupé de savoir sous quel état devaient être utilisées les drogues végétales. Bien que ce problème relève surtout de la pharmacie proprement dite et de la chimie, nous croyons cependant devoir en dire quelques mots. Il n’est pas douteux que nombre de ces drogues devraient toujours être employées à l’état frais, ou sous une forme pharmaceutique qui . renfermerait la totalité de leurs principes utiles, sous la forme et au même état de combinaison que dans le suc du végétal vivant. ; La dessication entraîne en effet des modifications profondes dans la constitution du suc végétal. Celui-ci ne saurait perdre impunément plus de la moitié de son eau de constitution sans que ses propriétés ne soient _ changées dans une notable proportion. __ Les molécules complexes dans lesquelles entrent pour une part, les principes actifs cristallisés qu’on en extrait, n’ont pas toujours la même action thérapeutique que ces derniers: cela est indéniable pour bon nombre de drogues, aussi conseillerons-nous de toujours employer, quand cela sera possible la plante fraîche, et quand on devra s'adresser aux drogues des. séchées, celles-ci devont être toujours récentes. Un herboriste conciencieux Fr ne S’approvisionnera que de la quantité nécessaire pour attendre une pro- chaine récolte. : “ XXVIIL Pr ee Introduction Conclusions bd de résumer ainsi: … Les drogues végétales qu'on deura éféro seront celles qui, és choisies au point de vue de la nature de l'organe (racine, feuille, fleur, semen Er auront ” récoltées sur des ce sauvages Lt ads dans ue stati ni jaunies, ni i ééoldes ni inquées de né parasites végétaux OÙ Animaux. | Qua on ne pourra les utiliser à l'état frais, leur dessication s’opèrera avec les pli grands soins, rapidement, en évitant l’action de la trop grande lumière et à bas: température. Pour assurer leur conservation, on les placera dans des condition _telles qu'elles soient à l'abri de la lumière, de l humidité et des poussières et on en : renouvellera la Ée ue année sans faute. Em. PERROT Professeur à l'Ecole supérieure de Phar. g acie de Par os ès Sienne FRE Aperçu des planches coloriées hors-texte PI 1 PI. VII . Agaric femelle. Polypore amadou- | Fig. 1 @. Chiendent. Tritieum repens L. rier. Polyporus fomentarius Fries. » » b. Epillets en floraison. . Le même, en coupe. » 24, Froment. Triticum vulgare Villars. Agaric purgatif. Agaric du mélèze. » » db. Epi mûr. Polyporus officinalis Fries. » 3 Orge. Hordeum vulgare. Vesse-de-loup. Lycoperdon bovista L. À ne ergoté. Claviceps purpurea PI. VIII ulasne. , Ergot de seigle. Sphacelia segetum. F Æ à a ÉCORREAREME calamus Lx PLU » >» €. Spadice. : » 2 a. Gouet. Arum maculatum L. Mousse d'Islande. Cetraria islandica » » à. Disposition des baies. _ Acharius. nr. Fougère mâle. Aspidium filir mas “+ PI, IX Siwartz. . Portion de rhizome. Polypode. Polypodium vulgare L. PI. Il > Fig. 1 a. Hellébore blanc (part. me Ve- ratrum album L. 8. Partie sup. en floraison. a, Colchique en fleur. Colchicum au tumnale L. D # Préle des champs. Eguisetum ar- » » b. Disposition des feuilles et des fruits. Les … ii < : » 3 a. Oignon (partie infér.). Alium ae ycopode. Lycopodium clavatum L. » > 0, Oignon en floraison. | Mélèze. Larix decidua Miller. | sn sylvestre (rameaux en floraison). : sad < 3 as Cat _ soscorina Lan. Ca ges sis Fe l _» 2 a. Scille maritime en floraison. Urgi- RMS Saone MES | nea martitima Baker. nus pesres en RASE Picea > » 6. Feuilles radicales. - exceisa Lan . Cône de lépicéa. » 3 Oignon de mer. Ornithogatum T Sapin blanc. Abies alba Miller, loïdes Jacquin. . Cône du sapin. Set PL XI. . PI. V : Fig. 1 a. Asperge. Aiparehhs ofeisats 1 L. a Genévrier. Juniperus communis L. » >» b. Feuilles et baies. Sabine. Juniperus sabina L. _» 2 a. Parisette. Paris quadrifolins an . : commun. Taæus baccata L. + + è. Paie de la parisette. | ruit (strobile), ouvert. À Thuya. Thuja occidentalis ne en Le PI. x Te ; ee Fig. 1 a. Agavé (icuilles) Agave americana | FR vl PE » » bd. Agavé en fleur. . Avoine. Avena sativa L. -. | » 2 Safran. Crocus sativus L. : 2 a. Ivraie. Lolium temulentum L. » 3 a. Flambe, Iris germanica L. Gar. in) _» à, Partie supérieure. » » b. —_——. en floraison. Ke VI Aperçu des planches coloriées PI. XIIf PI. XXII Fig. 1. Orchismilitaire. Orchis Rivini Gouan. | Fig. 1 a. Clématite dressée (rameau en flo- » 2. Orchis bouflon. Orchis mortio L. raison) Clematis recta L. >» 3 Orchis tacheté. Orchis maculata L. » » b, Rameau fructifère. » 2 Renoncule scélérate. Ranunculus PI. XIV sceleratus L. Fig. r a. A Helen et fruits) Juglans PL XXII » » b. Chaton mâle. Fig. 1 a. Epine-vinette en floraison. Berberis > »c. Fleur femelle. vulgaris L. é » 2 a, Peuplier noir. Populus nigra L. >» » b, Epine-vinette à maturité, à » » b. Rameau florifère (femelles). » 2 a. Laurierenfloraison. Laurusnobilis L. » 3 Osier rouge, Salix purpurea L. » » b. Fleur détachée. | » » ©. Rameau garni de fruits. PI. XV » » d. Coupe transversale d’une baie. . ’ < » 3 a. Chélidoine. Chelidonium majus L. Fig. 1 a. no De Quer- >» » b. Racine de chélidoine. » » b, Chêne (rameau fructifère). PI XXIV » 2 Chanvre (plante mâle). Cañnatis : sativa L. Fig. 1. Coquelicot, Papaver rhoeas L. » 2. Pavot somnifère, Papaver somni- PI. XVI ferum L. : Fig. 1. Houblon. Humulus lupulus L » 3 Fumeterre. Fumaria officinalis L. » 2. Figuier. Ficus carica L. PL XXV » 3. Ortie. Urtica dioica L. s D Fig. x a. Raïfort en floraison. Cochlearia ar- PI. XVII moracia L He + Co Von hu É » » à, Feuille radicale de raifort. ue ; : » » « Racine de raifort. 2. Cabaret Ararw suropou L. » 2 4. Cranson officinal. Cochlearia offici- Ca cs À Âristoloche. Aristolochia clematitis L. PI. XVII . 1 4. Rhubarbe (feuilles). Rheum rhapon- ticum L » b, Rhubarbe en floraison, >» c. Fleur détachée. 2. Bistorte. Polygonum bistorta L. PI. XIX Renouée. Polygonum aviculare L. 2 a, Saponaire. Saponaria officinalis L. » b, Saponaire en floraison, 3 a. Pivoine. Pæonia officinalis L. _» b, Pivoine en pleine floraison. PI, XX Hellébore noir. Helleborus niger L. 2. Hellébore vert. Helleborus viridis L. 3 Actée. Actœæa spicata L. Pl. XXI 1 a. Aconit en floraison. Aconitum na- pellus L. » b, Tubercules de l’aconit. 2 a. Pulsatille en floraison. vulgaris Mil. » b, Feuille de pulsatille, » ©. Fruit de pulsatille, 3. Pulsatille des champs. Pulsatilla pratensis Mail. Pulsatilla » b. Fleur, grossie. 3 a. Vélar. Sisymbrium officinale Scopoli. » b. Rameau fructifère. RER € 2. 3 a. Bourse-à-pasteur. Capsella bursa PE à » b: Fruit détaché. 4. I. ‘2 a. Cassis en floraison. Ribes MGR L » bd, Rameau fructifère. + 4 a. Pommier (inflorescence) Pirus ma- » bd. Fruit. » b. Rameau fructifère. 2. 3 a. Framboisier (rameau en RE » D, Rameau fructifère. . 14 Cognassier (rameau feuri) Piru 4 -Cresson de fontaine. Nasturtium of- nalis L. PI, XXVI , Moutarde noire. Brassica nigra Koch. ficinale R. Brown. storis Moench. Rosselis. Drosera rotundifolia L. PI. XXVII Joubarbe. Sempervivum tectorum L Groseillier rouge. Ribes Fab £; lus L. PI. XXVII c ydonia L. Ronce commune. Rubus fratioaihé ge Rubus idœus L. Fraisier. ie vesca Lo . Aperçu des planches coloriées VII ; PI. XXIX Potentille rampante. Potentilla rep- tans L. . Tormentille. Tormentilla erecta L. Coupe de la racine. Ansérine. Potentilla anserina L,. PI. XXX . Benoîte. Geum urbanum L. Capitule fructifère. Filipendule. Filipendula hexapetala Gilibert. Inflorescence. Reine des prés. Spirea ulmaria L. PI. XXXI Alchémille. Alchemilla vulgaris L. Inflorescence. . Aigremoine. Agrimonia eupatoria L. Racine PI. XXXII Sangusorbe. Sanguisorba officina- hs L. Inflorescence. Eglantier. Rosa canina 5 Rose. Rosa centifolia L. PI. XXXIII Griottier noir (ram. fleuri). Prunus cerasus L, var. Ehr. Rameau garni de fruits. Prunier domestique (ram. fleuri). Prunus domestica L. Rameau avec fruits. PI. XXXIV Prunellier en fleurs. Prinés Pre 84 L, Rameau garni de fruits. Amandier commun en floraison. Amygdalus communis. Rameau fructifère. Arrête-bœuf. Ononis spinosa L. PI. XXXV Mélilot. Melilotus officinalis Des- rousseaux, Fenugrec. Trigonella fenum græ- cum L. Vulnéraire. Anthyllis vulneraria L. © PI XXXVI Fig. 1 a. Reulisse. Glycyrrhiza joré É. > » b. Inflorescence. 2: » ©. Racine. Pain de coucou. Oxalis acetosella L. Fig. >» >» Y VV v Dr rm I. 6, » b. 3 a. v D I a. v SSœSa b. a. œ ÿ » b. al a, b. ÿ + a. b. c. ; Vie Vitis vinifera L. PI. XXXVII Lin purgatif. Linum catharticum L. Lin cultivé. Linum usitatissimum L. Racine. PI, XXXVIII Rue. Ruta graveolens L. Oranger en floraison, Citrus auran- tium L. Fruit. Coupe du fruit. Citronnier. Citrus limonium Risso. Coupe d’un fruit. PI. XXXIX Polygale amer. Polygala amara L. Polygale commun. Polygala vulga- ris L. Ricin en floraison. Ricinus commu nis L. ee Fruit. Graine. PI. XL Marronnier en floraison. Aesculus hippocastanum L. Fruit. Nerprun en floraison. Rhamnus cd : thartica L. s Disposition des fruits. Bourdaine. Frangula alnus mas Rameau fructifère. PI. XLI Grappe de raisins. Tilleul en floraison. Tilia plait los Scopoli, Rameau fructifère. Tillet en floraison. Tilia umifot Scopoli. Fruit. PI. XLII Mauve commune. Malva neglecta Waliroth. Fleur. 4 n Mauve sauvage. Malva Fri L. PI. XLII Guimauve. Althæa officinalis D. Etamines et pistils. Ovaire. Rose trémière. Atthæa rosea | Cara Coupe acodnie du fruit AR: du fruit. Aperçu des planches coloriées PI. XLIV Millepertuis. Hypericum … perfora- tum L. Violette odorante. Viola odorata L. a. Violette tricolore. Vrola tricolor L. b. Capsules. PI. XLV zereum L. . Rameau fructifère feuillé. . Coupe d’une fleur. Salicaire en floraison. Lythrum sa- licaria L. PE XLVI Sanicle (partie infér.). Sanicula eu- ropea L. » » b, Inflorescence. » 2 a. Ache des marais en floraison. Apium rie ”- graveolens :L:. ë » » bd. Fleur, ; >» » « Racine. Fig. ra. PI. XLVIL Fig. 14, Pers tee radicale). Fafoulinio __ satioum Hoffm. * w à. Inflorescence. nu ee FEU: 2 a, Ciguë. Conium maculatum É + b. Fleur. se. Fruit. » 3 Petite di uë. (Ombelle) Aethusa Cy- à _napium . Voir Pie pe: PL XLVI {a virosa 4 8. ne S » d. ns iongudinale € de la racine. D és Ovaire. arvi (partie Re Curum carvi 7 Inflorescence, FE Fig. : 14. Doisscntl en floraison. Daphne me- a. Ciguë aquatique e en floraison. Cieue. ÿ Fig. PI L 1 a. Grande pimprenelle. Pimpinella ma- gna L. : » b. Fleur. » c. Fruit. 2 a, Petit -boucage. Pimpinella saæi- fraga L. » b. Fleur. PI, LI 1 @& Fenouil. Fœniculum officinale Allioni. à » b. Racine. » ©. Fleur. » d. Fruits. 2 a. Fenouil d’eau. Oenanthe phellandréum Lamark. » D. Coupe de la partie inférieure... » ©. Fleur. » d. Pistil. PI, LII 1 a. Ciguë des jardins. Petite cigue. Aethusa cynapium L. ; » bd. Feuille caulinaire inférieure. » c. Portion de la tige. » d. Fleur. » e. Fruit. 2 à. nt ‘2. &, >: 8. F leur, Baudremoine, Meum athamanticum | Jacquin (partie infér.) ; » b. Fleurs et fruits. » ©. Fleur. » d. Fruit. PI, LUI 1 a. Angélique sauvage. Angeli cerise Li » à. Fleur. à Déhiscence du bu | Archangélique. Archengeie ôfficr nalis Hofmann Fruit t partagé. PL UV Livèche: Liguatioun Trié Fleur... Fruit partagé. acine. : : Impératoire. Epariires cthium L.. » CS Aperçu des planches coloriées nr. € Fig. 2 a. Coriandre. Corandrium sativum L. » » à, Fleur. » » €, Fleur périphérique, » » d. Maturité. » »e, Fruit. PI. LVI Fig 1. Lédon des marais. Ledum palustre L. » 24, Myrtille en floraison. Vaccinium myrtillus L. . Rameau fréctilère. 5.3 a. Airelle rouge en floraison. Vacci- nium vilis Idæa L. » » b, Rameau fructifère. » 4. Busserole. Arctostaphylos officinalis : Waimmer. Be PI. LVII Fig. 1. Primevère. Primula officinalis Jacquin. » 2 a, Frêne fleuri, en floraison. Fraxinus ornus L. b. Grappe de fruits. Fruits détachés. PI. LUI Fig. 1 a. Petite centaurée. Erythræa centau- < yium Persoon. > » b. Fleur. » 2 4. Gentiane en floraison. ; lutea L. - » db, Racine. Gentiana PI. LIX ig. L Ményanthe. Menyanthes trifoliata L. 2 a. Consoude en floraison. ee Lei : officinale L. » b. Souche. SC Consoude à fleurs blanches, 1 &. Bourrache. Borrago sénat Le + » b, Inflorescence. 2 a. Buglosse. Anchusa officinalis L. >» bd. Calice. » €. Corolle. LE © PL EXI ; a, Verveine. Verbena officinalis L. » c Corolle grossie. CPL TT b. sr et oe ee > Pulionaité: Pulmonaria officinalis L.. ME +: 14. Mérite poivrée en floraison. _» b. Inflorescence, grandeur naturelle. de : + Partie de la tige montrant les tal |: ces et les inst Le La te Le a. M: vbs Dr eubiaé eugare Le: ren Fig. 2 a. Lierre terrestre. Glechoma hedera- ceum L. HE » » b. Inflorescence. . Brunelle. Brunella vulgaris L. . Fleur détachée, L2 v wo CES PI. LXIII a. Lamier blanc. Lamium Tr L. b&. Calice et corolle. a. Bétoine. Betonica officinalis L. b. Calice et corolle. a. Sauge. Salvia officinalis L. b. Fleur détachée. VV v ÿ ‘ : VO OV N Y MH PI. LXIV Romarin. Partie sup en floraison. Rosmarinus officinalis L. » 2 a. Mélisse en floraison Melissa officie nalis L. È » bd. Partie inférieure. » €. Calice et corolle. A » 3 a. Hysope. Partie sup. en floraison. Hyssopus officinalis L. » » b. Calice et corolle. v ÿY PL LXV Fig. 1 a. Marjolaine. Origanum majorana L » b. Epillet de fleurs. » €. Corolle. 2 a. Marjolaine sauvage en floraisor Origanum vulgare L. ‘ » b. Inflorescence (demi-verticille). 3 a. Serpolet. Thymus serpyllum L » ro >» Cd HE b. Fleur femelle détachée. c. Fleur mâle détachée. vvv y PL LXVE 1 4. he, Lives eutgaris Li _» » b. Fleurs femelles. 3 2 4. me aquatique. Mentha. au ca L. : » » bd. Sommité fleurie. : » » c. Fleur hermaphrodite. » 3 a. Menthe frisée. Mentha crispa E $ -» 0, Fleur femelle. Fe Pl LxvIt _tha piperita Ds me b, Fleur mâle. “ 12 Lavande, “Lavandute vera De OR. + + Fleur, grossie. ee a à Jusquiame en es Hyoseyamus tr MN Ds sr: 7 » » db, Racine. é _» «& Calice et fruits: a ee :.» .» 4, ee et fruits, coupe. : ar “34 Ca Aperçu des planches coloriées I VV Y v ed E. p . al 2 » > Évv v Y v SHPRE S «a. b c. d.':G a b. a. b. (A PI. LXVIII Tabac. Sommité fleurie. Nicotiana tabacum L. . Fruit, : Coupe transversale du fruit. raine. . Belladone. Sommité fleurie. Atropa belladonna L. Baie. PI. LXIX Douce-amère en floraison. Solanum dulcamara L. Fleur. Coupe de la fleur. a. Morelle noire en floraison. Solanum b. nigrum L. Fleur en bouton et fleur épanouie. c. Coupe transversale du fruit. d. Graine. €. a. Pomme de terre. b. c. Coupe longitudinale de la graine. PI. LXX Solanum tube- rosum L. Fleur. Coupe de la de. d. Coupe transversale du fruit. A b. c. Stramoine. Datura stramonium L. Fruit. Coupe transversale du fruit. d. Graine grandeur naturelle et graine grossie. PI. LXXI Bouillon blanc. Sommité fleurie. Verbascum thapsus L, Faux bouillon blanc. Sommité fleu- rie. Verbascum thapsiforme Schr. Linaire commune en floraison. L1- naria vulgaris Miller, PI LXXI a. Gratiole. Gratiola officinalis FA b. a. b. Maturité. Véronique aquatique. Veronica bec- cabunga L. Fleur grossie. 3 a. Véronique mâle. Veronica officina- lis b. Fleur grossie. a PI. LXXNE . Digitale pourprée en floraison. Di- gitalis purpurea L, Feuilles inférieures. Calice et pistil. Coupe longitudinale d’un ovaire. Coupe transversale d’un ovaire. Fruit à maturité. Graine. Fig. 2 a. Euphraise. Euphrasia ofernaltes Le >2 Fig. VV v v Y » d, I a » à. 2 a. » D. F6: » b. + -C » d 2 da. » à, »> C » d. 1 da. » à. 2 » b. . Bryone LS ee Fleur détachée. PI. LXXIV Plantain lancéolé. lata L. Rameau florifère. Aspérule odorante. Asperula ‘odo- rata L. Fleur détachée grossie. Plantago lanceo- PI. LXXV Gaillet jaune. Galium verum | L. Corolle grossie. Gaillet grateron. Sommité fleurie Galium aparine L. Corolle. Gaillet grateron à maturité. Partie inférieure et racine. PI. LXXVI Sureau en floraison. Sambucus gra L. Fleur. Disposition des baies. Baie. Petit sureau (hièble). Sanbeus ebu lus L. Fleur détachée. Disposition des baies. Coupe transversale d’une baie. PI. LXXVII Valériane en floraison. officinalis L. Partie inférieure de la tige, so et stolons. Fleur détachée. Coupe rer de la : fi Fruit. Val Fruit, Coupe longitudinale du fruit. PI. LXXVINL Vigne blanche. Bryonia alba L. Disposition des fruits. Bryonia Jacquin. Racine. Pâquerette. Inflorescence. us benedictus Aperçu des planches coloriées XI PI. LXXX 1 4 Aunée. Sommité fleurie. Inula hele- nium L. » d. Coupe d’un capitule de fleurs. » €& Racine. 2 a. Millefeuille. Achillea millefolium Le, » b. Inflorescence grossie. PI. LXXXI 1 a. Petite camomille. Part. supér. Ma- tricaria chamomilla L. » b, Partie inférieure. » €. Coupe d’un capitule. 2. Tanaisie. Tanacetum vulgare L. PI. LXXXII . 1 @ Absinthe. Sommité fleurie. Artemi- _ sia absinthium L. » b, Partie inférieure. 2 a. Tussilage. Pas d'âne. Tussilago far- fara L. » b. Feuille. » €. Disposition des fruits. » d. Akène van PI. LXXXII 1 a. Pétasite offic. Petasites officinalis Meœnch. » bd. Coupe longitudinale de la souche. Fig. > . I a. Grand souci. Sommité fleurie. Ca- 2 a. Arnica. Arnica montana L, » bd. Pédoncule et involucre florifère. » c. Fleur détachée. -PI. LXXXIV lendula officinalis L. à Disposition des fruits. 2 a, Bardane à grosses têtes en florai- son. Lappa major Gærtner. » b. Racine. ÿ S PI. LXXXV 1 a. Chicorée sauvage. Sommité fleurie. Cichorium intybus L. b. Partie inférieure. Fleur en bouton. Aspect du calice. . Pissenlit. Taraxacum officinale Weber. » bd. Maturité. D v Y y 8 RS PI. LXXXVI 1 a. Laitue vénéneuse. Lactuca virosa L. » bd, Disposition des feuilles. > > S c. Coupe longitudinale d’un capitule. d. Fleur détachée. » e. Akène. _ Flouve odorante. Anthoæanthum odoratum L. Ail. Allium sativum L. Sceau de Salomon. Polygonatum officinale Allionr. Muguet, Convallaria majalis L. Taminier. Tamus communis L. Hellébore fétide. Helleborus fœtidus L, _Nigelle cultivée. Nigella sativa L. Ficaire. Ranunculus ficaria L. _ Sanguisorbe. Sanguisorba minor Scopoli. … Merisier. Cerisier des oiseaux. Prunus arium L. Merisier à grappes. Putier. Prunus padus L. Herbe à Robert. Geranium Robertianum L. Mauve alcée. Malva alcea L. Myricaire. Myricaria germanica Desvaux. Lauréole. Daphne laureola L. Panicaut. Eryngium campestre L. Podagraire. Aegopodium podagraria L. int: Ammi majus L. Cerfeuil. Anthriscus cerefolium L. Aneth puant. Ane‘hum graveolens L. Athamanthe de Crète. Athamanta cretensis L. Silaus des prés. Silaus pratensis Besser. Rue des eaux. Oenanthe fistulosa L. Peucédane oréosélin. Peucedanum oreoselinum Garance. Rubia tinctorum L. | Abel Artimil. vulgaris. + Carotte commune. Daucus carota L. Mouron. Anagallis arvensis L. Dompte-venin, Vincetorieum officinale Mœnc Grémil. Lithospermum officinale L. Ivette. Ajuga chamæpitys Schreber. Germandrée. Teucrium chameædrys L. Calament. Calamintha officinalis Ménch. Coqueret. Physalis alkekengi L. Tomate. Lycopersicum esculentum Miller. Morelle à œufs. Solanum ovigerum Dunal. Molène blattaire. Verbascum blattaria L. Herbe aux écrouelles. Serophularia nodosa Fausse germandrée. Veronica chamædr. s Grassette. Pinguicula vulgaris E. : Gaillet blanc. Galium mollugo L. Sureau à grappes. Sambucus racemosa Viorne mancienne. Viburmm, me Bluét, Centaurea cyan. Le SA _ Ne Acotylédones Ée | Acotylédones cellulaires thallophytes Champignons F amille des Polyporés PI. I. Fig. 1. Amadou. Agaric femelle. Bolet à amadou. Polypore amadourier. de tous les polypores, celui qui donne le meilleur amadou et le plus fin. Emploi. Of. Fungus} chirurgorum, usité pour arrêter les hémorragies. Ne pas le con- fondre avec une qualité inférieure se trou- | vant également dans le commerce, et qui Polyporus fomentarius. Boletus fomenta- rius L. Boletus ungulatus. Pyreium un- gulatum. | Champignon d’abord en coussinet, très irrégulier, assez dur au toucher, épiderme, à l’origine d’un jaune brun finement feutré, devient lisse, puis passe au gris fauve. Sa chair est d’un brun roux ferrugineux et sa partie inférieure, l’hyménium, est formée d’un ensemble de petits tubes très minces, terminés par des pores étroits, très stratifiés, d’abord d’un gris verdâtre, puis cou- leur rouille. L’amadou vit plusieurs années, cha- que année ajoutant une nouvelle couche de tubes aux anciens et un anneau circulaire marqué par un profond sillon. est fournie par le Polyporus ignarius Fr., le faux amadou. Celui-ci, vendu couramment sous le nom d’amadou, contient toujours une proportion assez notable de salpêtre, de sor- te qu’il est bon de ne lappliquer sur une plaie qu'après lavoir ramolli, lavé à l’eau, qui s'attache aux troncs d’arbres. Son et séché à nouveau. PI. I. Fig. 2. Agaric purgatif. Agaric des | | pharmaciens. Agaric blanc. Agaric du mé- On le rencontre sur les chênes de | l'Allemagne, de la Hongrie, de la il préfère de beaucoup les troncs des vieux hêtres. La cueillette s’en fait en août et septembre — principalement en Bohême et en Hongrie — et il n’est _ pas rare d'en rencontrer des exem- pus atteignant 50 cm. de diamètre. our s’en servir, on enlève l’épiderme et la partie inférieure, les pores. Le reste, coupé en morceaux, est lavé et ramolli dans une lessive de cendres, _ puis séché et battu au maillet. C’est, lèze. Polypore officinal. Polyporus offici- nalis. Boletus laricis. Bolet du mélèze. C'est un champignon en coussin dont la forme est excessivement va-. riable (sabot de cheval, cône, miche | de pain, etc.) La surface est bosselée, presque glabre, cerclée de sillons pro- fonds, et agrémentée de zônes jaunes, | blanchâtres et brunâtres. Son épider- me est dur et devient cassant avec l’âge. L’hyménium est formé de tubes courts, très fins, terminés par des po- Bohë de la Sui 3 «| res petits, empâtés, d’abord d’un blanc _ Bohême, de la Suisse, etc. etc.; mais | Samir puis bonté SE ar role et fibreuse dans le champignon frais, devient subéreuse par la dessication. L’agaric purgatif, assez rare chez | nous, est commun dans les Alpes, où il croît sur les mélèzes. Les spores provoquent l’éternûment. Il a une odeur particulière de farine moisie et une saveur d’abord douceâtre, mais bientôt très amère et nauséeuse. Emploi. L’agaric du mélèze, off. Agaricus albus, se prend en infusion (7,5—10 gr.) ou _ puantes. D’aucuns prétendent que les spores 2. Famille: Licoperdonés. Hypocréacées. en pilules (0,06 gr.). C’est un purgatif dras- tique en même temps qu’un emménagogue et un pectoral qui entre dans la composition de lélirir de longue vie des pharmaciens (Tinctura alôes composita: aloès 30, agaric blanc 5, myrrhe 6, racine de gentiane 5, rhu- barbe 5, safran 5, zédoaire 5, alcool dilué 1000 parties.) Les herboristes ne le recom- _mandent qu’additionné de vin, de gingembre, de clous de girofle ou d’eau de lavande: il agit alors d’une manière efficace dans les affections catarrhales en résolvant les mu- cosités et les glaires. | Famille des Lycoperdonés PI. L. Fig. 3. Vesse-loup géant. Vesse- de-loup. Lycoperdon bovista L. Bovista gigantea. Globaria bovista. Globuleux, sessile, souvent dela gros- seur d’une tête, résonnant sous la main comme un ballon. D'une glèbe blan- che et ferme dans la jeunesse, avec un aspect écailleux, il passe bientôt au jaune, puis au brun, pour crever à son sommet. Les spores mûres for- ment à l'intérieur une masse finement poussiéreuse d’un brun olivâtre qui s'envole en fumée sous le pied du passant. __ La vesse de loup croît sur les prai-: res, à la lisière des bois, dans les vi- gnobles, isolée ou en cercles, et a presque toute l’Europe comme habitat. On la récolte en août et septembre. _ Son odeur est particulière, désagréa- ble; sa saveur est fade, légèrement saline. _. Emploi. La vesse-loup remplace souvent lamadou dans les cas d’hémorragies. L’ho- . méopathie s’en sert pour combattre les dar- tres humides, les suppurations d’oreilles, les ulcères, les éruptions, la teigne, les sueurs de vesse-loup sont nuisibles pour les yeux et les poumons. En enflammant le nuage de poussière qui sort des vesse-loups, on pro- duit une fumée, employée, en Angleterre, pour engourdir les abeilles dont on veut prendre le miel. Famille des Hypocréacées PI. 1. Fig. 4. Seigle ergoté. Ergot de seigle. Claviceps purpurea. e champignon présente le phéno- mène des générations alternantes. Dans | les fleurs attaquées par les spores au moment de la floraison du seigle, on voit apparaître, au sommet de l'ovaire, un mycélium filamenteux de consistan- ce muqueuse, la sphacélie de Leveillé. Cette sphacélie donne naissance à des corps reproducteurs ovoïdes qui peu- vent reproduire le cryptogame. Quand ces corps se sont détachés, emportés par la pluie ou par le vent, la spha- célle continue à végéter et produit un nouveau mycélium qui est l’ergot pro- prement dit, le Sclérotium clavius De Candolle. Cet ergot mesure 1-3 em. de longueur et environ 3 mm. d'épaisseur; il est d’un noir violet à l'extérieur, grisaille à l’intérieur, plus ou moins arqué, creusé d’un sillon longitudinal, efilé à ses extrémités. Spongieux à l’état frais, il devient bientôt plus dur, puis cassant. L’ergot infeste tous les champs de seigle. Il se récolte en juik let, une semaine environ avant la moisson. Son odeur est nauséeuse et . Sa saveur douce-amère, désagréable et persistante. Emploi. L’ergot de seigle, offic. Secale cor- nutum, est un poison violent qui ne devrait se trouver qu'entre les mains du médecin. I a la propriété d’exciter la contraction des muscles. On s’en sert pour faciliter les ac- couchemerts (emménagogue) et pour arrêter : les hémorragies. On le prescrit également contre certaines maladies sexuelles, contre les fleurs blanches, la fièvre pétéchiale, les affections de la vessie, la phtisie pulmonaire. | Le grain de seigle qui renferme de ler- got est désigné sous le nom de seigle ergoté. i on lemploie à faire du pain, il détermine chez l’homme un empoisonnement qui com- mence par des étourdissements et se termi- ne par la gangrène sèche des extrémités des membres et la mort. Autrefois, dans l’ancien- ne Sologne, il n’était pas sans exemple de - voir une personne empoisonnée par l’ergot s’arracher la jambe en ôtant ses bottes, ou la main en enlevant ses gants. Au moyen- âge, l'ergotisme, connu alors sous le nom de mal des ardents à dépeuplé des contrées en. tières de l’Europe, surtout l'Allemagne. Com- me antidotes viennent en première ligne les vomitifs, puis le café noir, le quinquina, lopium, la Ténctura aromatica. L’homéopathie en fait usage dans la : tique obstétricale, contre les accès de dysen- terie, les maladies de la moëlle épinière, la gangrène sénile, le rachitisme et les hémor: ragies. Aer - la. b. Amadou. Polyporus fomentarius Fries. 2, Agaric purgatif. Polyporus officinalis Fries. 2 4 a, b. Seigle ergoté. Claviceps purpurea Tulasne. 3. Vesse-loup. Globaria bovista. Famille: Parméliacées. Lichénoïdes. Lichénées. Lichens. Famille des Parméliacées PI. IL. Fig. !. Lichen d'Islande. Mousse d'Islande. Cetraria islandica Acharius, Lichen islandicus Linné. La mousse d’Islande est un lichen fruticuleux qui croît sur la terre et dont les touffes atteignent 5-10 cm. de hauteur. Ses lobes ramifiés, recourbés vers l’intérieur sur leurs bords, lui donnent un aspect foliacé. On n’en rencontre guère chez nous que la mas- se, Le thalle (mycélium et stroma), les organes de fructification n’apparais- sant que dans le Nord et dans les régions montagneuses élevées. Ces derniers, d’un brun brillant, sont situés dans des sortes de coupes peu pro- important de l’alimentation. On la trou- ve toutefois dans les régions monta- gneuses de l’Europe septentrionale et centrale, où elle vit sur le sol des landes et des forêts de conifères. On récolte le lichen en été, princi- palement en Thuringe, en Silésie et dans le Harz, en ayant soin de reje- ter les touffes déjà brunies par l’âge. Il a une odeur faible et une saveur. très amère et mucilagineuse. Emploi. Off. Lichen islandicus. Soit sous | forme de gelée (Gelatina lichenis islandici), soit en décoction, soit encore mélangé avec du chocolat, en pâte ou en tablettes, le lichen constitue un excellent remède pectoral. La mousse fraîche est traitée de la manière sui- vante: on en bout 10 gr. dans un litre d’eau; | puis on rejette l’eau qui a servi à l’ébullition, | car elle renferme un principe amer, le cétra- | rin. On lave ensuite à l’eau froide et on fait … _ fondes appelées périthèces qui occupent | le sommet des lobes. La plante tire son nom de l'Islande où on la recontre en quantités im- menses, et où elle constitue un facteur | | | bouillir pendant une demi-heure. La tisane | ainsi obtenue est un tonique qui facilite les expectorations tout en calmant la toux. Con- | tre un enrouement et un catarrhe opiniâtres, bouillir 20-30 gr. dans 1 !{ litre d’eau, dé- canter et recuire pour réduire à 1 litre. Famille: Polypodiacées. Acotylédones vasculaires Fougères Famille des Polypodiacées PI. Il. Fig. 2. Fougère mâle. Aspidium Filix. Polypodium filix mas L. Polysti- chum Filix mas. La tige de la fougère est un rhi- zome vivace, traçant, gros comme le | pouce, et couvert d’écailles scarieuses. | Elle donne naissance à de nombreuses fibres qui font l'office de racines et à des ramifications feuillues qui ont reçu le nom de frondes. Ces dernières sont _ enroulées en crosse en préfoliation et leur rachis est garni d’écailles. Les graines, appelées spores, sont renfer- mées dans des espèces de petits sacs nommés sporanges. Ces sporanges sont réunis en groupes ou sores. Dans la fougère mâle, les sores sont recouverts d’une pellicule, l’indusie des botanistes, _ et ils sont situés sur deux rangs à la partie basiliaire des pinnules. De vieux pieds de fougère peuvent donner de _ superbes touffes en entonnoir de plus d’un mètre de hauteur. Les spores arrivent à maturité de juin en août. Bien qu’appartenant plutôt à la flore du Nord, la fougère mâle est très ré- pandue dans les forêts d'Europe. Sa racine (rhizome) est recueillie dans les derniers jours d'automne, dépouillée de ses écailles et des racines secon- _ daires, pour être conservée une année au plus dans un endroit sombre. Elle a une saveur douceâtre, quelque peu acerbe et légèrement âcre, et sa bon- | ne qualité se reconnaît | verdâtre. x à sa cassure Emploi. On la prescrit en poudre ou en. extrait d’éther (ÆExtractum Filicis.) Elle est très réputée comme vermifuge et jouit d’une renommée méritée comme remède efficace contre le ver solitaire. Prendre dans ce der- nier cas, matin et soir pendant 2 jours, 5-8 gr. de poudre de racine et faire suivre d’un purgatif (huile de ricin) dans la matinée du ge jour. Une simple décoction dans l’eau est sans effet. Paul Hariot dit à ce sujet: « Ce qui a été constaté, et qui est fort inté- ressant, c’est que son activité varie avec le pays où on la recueille et avec l’époque où la récolte a eu lieu. Ses propriétés sont très marquées dans les Vosges; elles le sont moins dans le Jura, les Alpes, les Cévennes, le Puy-de-Dôme, la’ Bretagne; elles sont à peu près nulles en Normandie. Il est indispensa- ble de la recueillir en été quand les bour- geons sont dans leur entier développement.» (Paris 1900, Atlas colorié des plantes mé-_ dicinales). Les femmes feront bien de s’en abstenir pendant leur grossese, car son em- ploi peut provoquer un accouchement pré- maturé. Les feuilles ont, dit-on, la propriété d’éloigner les insectes. Le suc du rhizome frais est excellent contre les brûlures. Con- tre de vieilles ulcérations, saupoudrer de rhizome pulvérisé, ou laver avec le liquide obtenu en faisant cuire des fragments de rhizome dans du vin blanc. PI. I. Fig. 3. Réglisse des bois. Poly- podium vulgare. Polypode. Polypode du Chêne *Réglisse bâtarde. : Rhizome horizontal affleurant, tra- çant, de la grosseur d’une plume d’oie, garni d’écailles d’un brun jaune. Fron: des pennatipartites, persistantes, à seg- ments assez rapprochés, portant des. groupes de sporanges assez gros dis posés sur deux rangs parallèles à la nervure moyenne du segment. Les spores mürissent de juin en août. PPT II Te. . a D La 7 Perou 3. Polypode. Polypodium vulgare L. 2 a,b. Fougère mâle. Aspidium filix mas Swartz. 1. Mousse d'Islande. Cetraria islandica Acharius. * Famille : Equisétacées. Le polypode est une plante plutôt septentrionale qui ne se trouve que _ clairsemée chez nous dans les forêts calcaires, dans le creux des vieux ar- _bres, dans les puits, sur les vieilles souches. Son rhizome est recueilli en _ septembre; 1l a une odeur rance et une saveur douce et sucrée qui de- _ vient bientôt amère, désagréable et nauséeuse. Emploi. Le rhizome du polypode est l’an- tique Radix Polypodii ou Filiculae dulcis de l'ancienne pharmacopée. Une infusion de rhi- zome frais, ou une décoction de 20-30 gr. de rhizome sec dans un litre d’eau, constituent tous deux de légers purgatifs et des remèdes efficaces contre la toux et l’enrouement. Les herboristes d’antan préconisaient le polypode dans le traitement de la goutte, de la mélancolie, de la fièvre quarte, des obstructions de la rate, de la jaunisse, et ils recommandaient fort d’en donner à manger aux porcs pour les préserver de la «maladie». Equisétacées LS PI. HI. Fig. 1. Prêle des champs. Asprêle. Queue de rat. Equisetum arvense L. C’est une plante vivace dont le rhi- zome, cylindrique et noir, s’allonge au loin dans le sol et émet de nom- _ breuses tiges aériennes, les unes fer- | tiles, les autres stériles. Les premières, | précoces, apparaissent au printemps; elles sont d’un brun-rougeûtre et por- tent 3-5 gaïnes très amples, lâches et _atténuées à la base, blanchâtres infé- _rieurement, brunes en dessus, profon- dément divisées au sommet en 8-12 dents; elles sont surmontées d’un épi _ fructifère oblong-cylindrique formé | d’écailles peltées disposées en verticil- les et portant chacune, à leur face inférieure, 4-7 sporanges disposées en cercle. Les tiges stériles apparaissent plus tard; elles sont vertes, plus gré- de que les précédentes, rameuses-ver- ticillées avec des gaînes 3-4 dentées plus petites que celles des tiges fertiles. _ La préle a toute l’Europe centrale pour habitat. Elle vit dans les terrains humides, sablonneux et marneux. Ino- dore, elle a une saveur astringente, légèrement amère et saline. Emploi. La préêle est l’ancienne Herba Equiseti arvensis recommandée par les her- boristes comme remède contre les affections des voies urinaires et les flux de sang. _me les douleurs de la Kneiïipp, et d’autres herboristes, en disent le plus grand bien. «Non seulement, disent- ils, elle épure la vaisselle, ce qui la fait re- chercher des ménagères, mais elle enlève et guérit également les souillures du corps, à l’intérieur et à l'extérieur. La préle des champs rend, à l'extérieur, des services ex- traordinaires dans les cas de plaies ancien- nes, d’ulcères fongueux, de lésions cancé- reuses et même de carie des os. Elle a une action détersive, résolutive, caustique, sur les parties atteintes. On l’emploie ou bien sous forme de décoction pour les lotions, les | emmaillotements et les compresses; ou bien sous forme de cataplasme, et tant qu’on l’en- veloppe dans des linges mouillés et qu'on lapplique ainsi sur les parties souffrantes, ou bien enfin sous forme de bains de vapeur. Les services internes de la préle sont plus multiples encore. Une infusion théiforme, ui ne peut jamais faire de mal, purifie estomac: on en prend une tasse de temps en temps (mais pas tous les jours). Elle cal- avelle et de la pier- re, et remédie principalement aux embarras des voies urinaires. Sous ce rapport, elle est unique, inappréciable. Je ne fais qu’indiquer ici les bains de vapeur de prêle, qui sont un médicament spécifique pour ces infirmités si fréquentes et si douloureuses. Dans les saignements et les vomissements sanguins la prêle compte parmi les meilleures tisanes. Celui qui crache le sang devra en prendre sans délai. Dans les grands saignements du nez on aspire, par le nez, la décoction de prêle, à plusieurs reprises : elle a une action _astringente et amène une prompte guérison.» La tige des prêles renferme beaucoup de silice : aussi l’emploie-t-on à polir les bois. 6 Famille: Lycopodiacées. Lycopodiacées Famille des Lycopodes PI. IL Fig. 2. Herbe aux massues. Lycopode en massue. Patte de loup. Sou- fre végétal. Lycopodium clavatum. Le lycopode est une plante vivace dont la tige rampante émet des ra- meaux ascendants, stériles ou florifères, entièrement garnis de feuilles linéaires- lancéolées, raides, terminées par une soie blanchâtre et étroitement imbri- quées en spirale. Les rameaux florifères sont plus allongés que les autres, gar- nis de feuilles plus espacées et ordinai- rement bifurquées au sommet en 2 pédi- _celles portant chacun un épi cylindrique. Ce dernier est composé de brac- tées dans lesquelles se forment les sporanges. La masse des spores donne une sorte de poudre farineuse jaune pâle, très mobile, douce au toucher, sans odeur ni saveur, facilement :in- flammable, et qu’on obtient aisément _ en battant les épis mûrs. Comme le commerce ne livre que trop souvent de la poudre de lycopode qui ne tient du lycopode que le nom, 1l est bon, es ne pas être dupé, de recueillir les épis soi-même à leur maturité (août et septembre). Le lycopode a l’Europe entière comme habitat. Il vit parmi les bruyè- res humides, à l’ombre des ceonifè- res, dans les terrains graveleux. La poudre allemande est, dit-on, préféra- ble aux poudres russes et polonaises. Emploi. Off. Lycopodium. Semen licopodu. Poudre de lycopode. On l’emploie pour rou- ler les pilules et saupoudrer les excoriations qui surviennent à la peau des jeunes enfants ou des personnes depuis longtemps alitées. Ramollie dans l’eau, Emulsio lycopodi, ou encore en décoction de 1-3 gr. la poudre de lycopode est prescrite contre la pierre, la gravelle, les catarrhes de vessie, les cram- pes, rhumatismes, diarrhées. La plante elle- même, bouillie dans du vin, produit les mé- mes effets. Mathiolus dit, en principe, qu’on fera bien d'employer la poudre de lycopode chaque fois qu’il s’agira de rafraîchir ou de sécher; on en saupoudrera donc les blessu- res légères ainsi que les régions endomma- gées par un émbompoint excessif, le frotte- ment ou une humidité irritante. L’Homéopa- thie s’en servirait pour combattre les érup- tions herpétiques, la plique, la rougeur des paupières, les croûtes du nez, les écorchu- res, les oreilles coulantes, les écrouelles, les maladies sexuelles, la carie des os et les nœuds articulaires. À cause de son extrême inflammabilité et de la vive lueur qu’elle projette en brüû- lant, on fait entrer la poudre de lycopode dans la composition d’un grand nombre de pièces d’artifice et on s’en sert, dans les théâtres, pour simuler les éclairs. 2. Lycopode en massue. Lycopodium clavatum L. ms OU 1. Prêle des champs. Equisetum arvense L. Famille: Conifères. 7 Famille des Conifères PI. IV. Fig. |. Mélèze. Pinus larix L. Larix europea. Larix decidua Miller. Arbre à écorce cendrée, crevassée ; à branches horizontales; à ramules grêles et pendantes; au tronc droit, pyramidal, pouvant atteindre de 20-40 m. de hauteur. Feuilles d’un vert gai, FT | balsamique, rappelant un peu celle du | citron. Emploi. La térébenthine de Venise est offic. sous le nom de Terebenthina veneta. C’est un baume épais, de la couleur du miel, lim- | pide ou seulement un peu trouble et qui ne devient pas grenu en se desséchant. Comme toutes les térébenthines, elle s'emploie à l’ex- térieur comme stimulante et révulsive, et à l'intérieur, à la dose de 1}, à 2 gr., comme anticatarrhale, diurétique, antihémorragique, | antinévralgique et antirhumatismale. obtuses, molles, étroites, se renouve- | lant chaque année, d’abord disposées par fascicules latéraux, puis, plus tard, s’espaçant plus ou moins par l’allon- Elle sert en outre: 1° à la préparation d’un sirop de térébenthine (Sirupus Tereben- thinæ: térébenthine 1 partie, sirop simple 10 | parties) que vous pouvez préparer vous mé- | me en plaçant les 11 parties dans un vase gement du rameau. Le mélèze est sœé 10ique: 1 : ë- | ” a végétal monoïque: il a, sur le mé | la déperdition avec de l’eau et en filtrant me pied, des fleurs mâles et des fleurs femelles, toutes deux disposées en cha- tons. Les fleurs femelles sont rouges, odorantes, et produisent des cônes ovoï- des dressés-étalés, presque sessiles, à écailles d’un rouge pourpre dans leur jeunesse, concaves, très obtuses. La floraison a lieu en avril-mai. Le mélèze se montre particulière- ment à l’aise dans les Basses-Alpes couvert, en faisant digérer pendant trois heures, en agitant souvent, en compensant après refroidissement; 2° à la préparation de l’essence ou huile de térébenthine (Oleum Terebenthinæ et Oleum Terebenthinee rectifica- | tum). Cette dernière est usitée en médecine qui s'étendent de la Suisse en Silé- | sie. La sylviculture s'occupe de sa propagation dans les autres contrées. Son tronc, à la suite d'incisions ou de trous qu'on y pratique en été, surtout dans le Tyrol et le Piémont, fournit la résine désignée dans le commerce sous le nom de férébenthine de Venise. Ses feuilles se couvrent en été d’une matière sucrée appelée manne de Brian- con. La résine a une saveur amère, balsamique, et une odeur également comme stimulant énergique et pour combat-. tre les névralgies, la sciatique, le tétanos, les fièvres intermittentes et typhoïdes, les catarrhes de la vessie, les hémorragies, les empoisonnements par le phosphore, la leu- corrhée, etc. On fera bien, toutefois, d'éviter les doses trop fortes qui provoquent facile- ment des effets tout contraires. Employée en frictions, l'essence de térébenthine agit d’une manière rubéfiante ; mais ne frottons pas trop souvent, ni trop rudement, si nous tenons à ne pas provoquer des ampoules et des intu- mescences douloureuses. La médication homéopathique prescrit la térébenthine dans les cas de fièvre scar- latine, d’hydropisie sous-cutanée, d’inflamma- tion des reins, d’urines sanguinolentes (hé- | maturie). Les anciens herboristes utilisaient l’écorce. les feuilles et les jeunes rameaux du mélèze, * La décoction d’écorce était préconisée com- me diurétique et antidiarrhéique et la pou- dre d’écorce se semait sur les plaies, les écor- 8 Famille : Conifères chures et les tumeurs. Les feuilles étaient dents. Les rameaux frais enfin, en Suisse surtout, étaient employés en bains fortifiants. PI. IV. Fig. 2. Pin sylvestre. Pin com- mun. Pin sauvage. Pinasse. Pin de Ge- nève. Pin du Nord. Pin de Riga. Pin de Il croît verticalement, dans sa jeu- nesse,-en produisant une ramure régu- lière; plus tard, le tronc et les bran- ches se courbent aisément de manière à former une couronne fort pittores- que. Le tronc et les branches sont recouverts d’une écorce grise ou rou- geâtre qui se détache par petites pla- ques. Les feuilles sont longues, raides, d’un vert glauque, toujours par deux sur leurs assises. C’est un végétal mo- noïque dont les chatons sont très agréa- bles à voir au printemps. Il porte es cônes ovoïdes-coniques, opaques, tout à fait recourbés vers la terre à la maturité et dont les écailles, ligneu- alors fortement vers le sommet. La floraison a lieu chaque année en mai, mais les graines n'arrivent à ma- turité que pendant le mois d'octobre _de l’année suivante. = Le pin est un de nos arbres les plus repandus. Il s’étend de l’'Ecosse et de l'Espagne au Kamtchatka, avec, toute- fois, des lacunes assez vastes dans l'Europe centrale et occidentale. PI. IV. Fig. 3. Epicéa. Picéa. Pesse. Pinus abies L. Picea excelsa. Abies ex- celsa. Sapin rouge. Arbre pyramidal, vertical, pouvant atteindre une hauteur de 50 mètres. Ecorce brune. Branches verticillées, étalées, à rameaux et ramules pen- dants. Feuilles rapprochées, vertes, beaucoup plus courtes que celles du pin, et terminées par une très petite pointe droite, aiguë et raide. Plante .monoïque à chatons femelles termi- naux, pourpres dans leur jeunesse. _ Cônes pendants, oblongs-cylindriques, _ à écailles plus petites vers le sommet, employées en compresses sur les plaies en- | flammées et, tenues chaudes dans la bouche | avec du vinaigre, pour calmer les maux de | Russie. Pin de mâture. Pinus silvestris L. ses dès la seconde année, s’écartent | | denticulées. Floraison en mai et juin: maturité en octobre. L’épicéa vit spé- cialement dans le Nord et les régions montagneuses de l’Europe. Comme le pin, il préfère les terrains sablonneux. PI. IV. Fig. 4. Sapin. Sapin blanc. Sa- pin argenté. Pinus picea. Abies alba. Abies pectinata. Abies excelsa. D'un aspect plus imposant encore que l’épicéa, le sapin peut atteindre une hauteur de 65 mètres. Il est py- ramidal, mais moins effilé à la cime _que le précédent. Son écorce est blan- châtre; ses branches sont étalées et presque pendantes. Ses feuilles sont disposées en peignes de chaque côté de l’axe, planes, linéaires, d'un vert luisant en dessus, marquées en dessous de deux lignes glauques. Plante mo- noïque, avec cônes dressés, oblongs- cylindriques, allongés, et bractées dé- passant les écailles obtuses, le sapin blanc fleurit en mai, mürit en septem- bre-octobre. Il forme de vastes forêts dans les régions montagneuses de l’Europe, maisil ne dépasse guère le 55° de latitude nord. Terrains sablonneux. Les bourgeons du pin, de l’épicéa et du sapin sont recueillis au prin- temps. (Gemmæw ou Turiones pini). Is ont une odeur fortement résineuse et une saveur amère, résineuse, irritante. Emploi. À l'instar d’autres conifères, le sapin, l’épicéa et le pin, exhudent, par des in- cisions, un suc liquide plus ou moins épais, vis- queux, transparent, odorant et plus où moins coloré. Ce suc est la térébenthine, dont nous avons vu l'emploi en parlant du mélèze. Les principaux de ces sucs sont: la térébenthine de Chio, fournie par le térébinthe; celle de Venise, qui provient du mélèze; la térében- thine commune, de Bordeaur ou de France, recueillie dans les Landes et en Sologne sur le pin maritime; la térébenthine de Séras- bourg ou des Vosges, qui a une odeur de citron et qui est fournie par le faux-sapin. Par la distillation, on sépare la térében thine en essence de térébenthine et en colophane. La première se présente sous la forme d’un liquide incolore, limpide, très coulant, d’une odeur forte et désagréable, soluble dans Pal cool; elle dissout les résines, le caoutchouc, les corps gras; elle s’ emploie en médecine (voir: mélèze), dans le dégraissage des étof- fes, la fabrication des vernis, le délayage de la céruse. Hager prétend que l'essence alle- 1. Mélèze. NW] Larix decidua Miller. (un - 3 a,b. Sapin rouge. Epicéa Picea excelsa Link. _#a, b. Sapin blanc. 22, b. Pin sylvestre. Abies alba Miller. Pinus silvestris. Famille: Conifères 9 mande ou essence de Strasbourg est plus efficace que l’essence française et qu’on de- vrait toujours lui donner la préférence dans il ajoute même que l’essence non rectifiée, étant plus riche en oxygène, est plus éner- gique que lautre. Quant à la colophane, c’est une résine solide, jaune, transparente, soluble dans Pal- cool, Péther sulfurique, la benzine, le chloro- forme, le sulfure de carbone, les huiles de pétrole, les essences et les huiles grasses. On s’en sert pour frotter les archets des violons et pour la préparation de certains onguents. On l’emploie aussi en poudre pour arrêter les hémorragies; dans ce cas on en recouvre de petits morceaux d’amadou qu’on applique fortement sur la blessure. La distillation des cônes et des jeunes branches des pins, des sapins, du Pinus mon- tana Miller, produit une huile fortement diu- rétique, stimulante, révulsive, antirhumatis- male, très employée en médecine vétérinai- re. Les bourgeons de sapin entrent dans la fabrication d’un vin et d’une bière antiscor- butiques et tout le monde connaît les bon- bons péctoraux aux bourgeons de sapin répandus maintenant partout. Le suc de laubier des jeunes pousses est diurétique, vermifuge, et peut être employé à combattre les éruptions, la phtisie et le scorbut. La résine fraîche, transparente et liquide, s’ap- _ plique avec avantage sur les blessures. Une infusion de bourgeons (20 gr. par litre d’eau) est dépurative, sudorifique et pectorale; elle combat également les catarrhes des bron- ches et les catarrhes de la vessie. Dans plu- sieurs contrées, on donne aux tuberculeux du lait de chèvres nourries avec de jeunes pousses et l’on prend, dans les cas d’inflam- mations, d’enflures, de rhumatisme ou de goutte, des bains entiers ou locaux de bour- eons ou ‘d’aiguilles de sapin. PI. V. Fig. |. Genévrier. Juniperus com- munis Es Très rameux dès la base, à rameaux ent une teinte noire ou violette et se recouvrent d’une poussière’ résineuse ; ils sont de la grosseur d’un pois, mar- qués de 3 sillons au sommet et im- roprement nommés baies de genièvre. les cas d’empoisonnement par le phosphore; Floraison: avril et mai; maturité des baies : automne. Le genévrier croît dans les lieux montueux, arides et ensoleillés, dans les landes calcaires ou sablonneuses. Son bois est très odorant et sert, ainsi que les baies, à faire des fumigations désinfectantes. Les baies possèdent une odeur agréable et aromatique, une sa- veur chaude, amère, analogue à celle de la térébenthine. Emploi. Les baies de genièvre sont utili- sées en pharmacie sous le nom de Fructus Juniperi. Prises en petites quantités, elles excitent l'appétit en activant la digestion; à plus fortes doses, elles deviennent sudori- fiques, diurétiques, expectorantes, et, comme telles, rendent des services dans les cas d’hy- dropisie, d’affections rénales, de calculs, de rhumatisme et de goutte. Des fumigations de baies détruisent les miasmes et les prin- cipes contagieux suspendus dans l'air. Kneipp prétend que les baies ont une action sem- blable dans lintérieur de l’organisme hu- main. Elles parfument la bouche et l’estomac, dit-il, préservent de la contagion, à telle en- seigne que les personnes qui sont au service de malades gravement atteints (fièvre scar- latine, variole, typhus, choléra, etc.), qui sont obligées de les soutenir, porter, servir, écou- ter, et qui, de cette manière, sont exposées nuit et jour au danger de la contagion, feront bien de manger sans cesse des baies de ge- nièvre (6-10 par jour). | Il recommande en outre une petite cure de baies de genièvre dans l’état de faiblesse de l'estomac: le 1° jour, manger 4 baies, le second 3, le troisième 6, et ainsi de suite jusqu’à 15 baies; puis redescendre l'échelle jusqu’à 5 baies, en diminuant chaque jour d'une baie. Les baies, d’ailleurs, sont d'un effet bienfaisant sur le foie et les reins; elles débarrassent le corps des gaz putrides, des substances corrompues, des humeurs glai- reuses. « Je ne comprendrais pas, dit Kneipp, une mère ou un père de famille qui mettraient tout le soin possible à confire au sel et aux baies de genièvre leur viande et leur chou- croute, qui parfumeraient leurs demeures avec ces mêmes baies, et qui, d’autre part, laisseraient croupir leur corps dans la pous- sière et l’ordure.» je É Les baies s’utilisent en outre en infusions théiformes, en robs, en salaisons qu'on tire toutes prêtes de certaines contrées, en huile et encore en esprit et en gin. Due L'infusion théiforme se prépare avec 30 gr. de baies pilées par litre d’eau ou de vin blanc. 2-3 tasses par jour constituent un bon remède Sstomacal; 4-6 tasses par jour devien- nent sudorifiques, diurétiques, expectorantes. Le rob de genièvre ( Succus Juniperi inspis- 10 Famille : Conifères satus) est un liquide brun, de la consistance du miel, d’une saveur douce, épicée, non empyreumatique, qui se prépare dans les pharmacies au moyen des baïes. L’huile vo- latile de genièvre (Oleum Juniperi) est un liquide incolore ou légèrement jaunâtre qui peut être pris intérieurement comme remède sudorifique, diurétique, calmant, à la dose de 3-6 gouttes par jour sur du sucre ou dans un liquide. On s’en sert pour combattre les affections hydropiques, hépatiques et rénales, la paralysie, les rhumatismes, la goutte. L’es- rit de genièvre (Spiritus Juniperi) est un iquide limpide, incolore, d’une odeur et d’une saveur fortes, bien connu dans la Forêt-Noire. Hager le prépare en mélangeant 1,5 gr. d'huile de genièvre, 395 gr. d’esprit-de-vin dilué, 5 gr. d’eau et s’en sert pour l’usage externe. Quant au gin de genièvre, appelé aussi gin des Ecossais, il est obtenu par la fermentation des baies. L'huile retirée du bois et qu’on trouve dans le commerce sous le nom d’Oleum La- gni Juniperi n’a pas la même odeur que huile volatile des baies et paraît être moins efficace. Kneipp recommande l’infusion théi- forme des jeunes pousses au début de l’hy- dropisie et comme dépuratif du sang. La décoction de 30 gr. de bois dans un litre d’eau est un remède sudorifique, les bains de bois sont antirhumatismaux, antigoutteux | distiques (sapin blanc), luisantes en | < £ et antidartreux. L’infusion de 150 gr. de cen- | dres dans un litre de vin blanc, prise à la dose de 3-4 petits verres par jour, constitue _ un excellent diurétique dans les cas d’hydro- _pisie. Des frictions faites avec des draps _ Imprégnés de vapeurs de genièvre font di- minuer les enflures tout en fortifiant les tissus. © PI V. Fig. 2. Sabine. Juniperus Sa- bina L. Juniperus fœtida Sp. _ Arbrisseau touffu, toujours vert, rameux dès la base, à ramules effilés et pendants au sommet des rameaux, et dont la forme extérieure se rappro- che davantage des cyprès et des _ thuyas que du genévrier. Feuilles très petites, étroitement imbriquées sur 4 rangs, les unes aiguës, d'autre plus allongées, brusquement terminées en pointe et plus ou moins étalées. La sabine est dioïque, avec, à maturité, des strobiles (fausses baies) d’un bleu violet occupant le sommet d’un petit ramule recourbé. Elle fleurit d'avril CDR | _ La sabine, indigène de l Europe méridionale, des Alpes, de la Sibérie, de l’Asie-mineure et du Caucase, se trouve chez nous ça et là dans les parcs, les jardins publics et les cimetières. L’arbrisseau entier répand une odeur pénétrante, désagréable, rappelant la térébenthine. Il a une saveur résineu- se, amère, âcre. Emploi et dangers. Le rameau, à trois ou quatre rangées de petites feuilles, est con- nu en pharmacie sous le nom de Herba Sa- binæ (dose max. pro die: 2 gr.) C’est un re- mède très énergique, emménagogue et dras- tique qui ne doit être employé que suivant les indications d’un médecin et dont l’huile est un poison. Des femmes de mauvaise vie, ou coupables, utilisant quelquefois au péril de leur vie dans un but facile à deviner, la sabine devrait disparaître des lieux publics. La médication homéopathique considère la sabine comme un remède prophylactique des accouchements avant terme. PI. V. Fig. 3. If. Taxus baccata L, If commun. L'if est un arbre dioïque à croissance lente, à tronc droit, souvent branchu dès la base, à rameaux très nombreux. Ses feuilles sont persistantes, presque dessus, d’un vert pâle en dessous. Le strobile femelle, solitaire, est une baie succulente à écaille cupuliforme d'un beau rouge à la maturité. L’if fleurit d'avril en mai et mürit d’août en sep- tembre. L’if commun était autrefois très ré- pandu dans les parties montagneuses de lP Europe, mais il est à présent beaucoup plus rare par suite de l’ex- ploitation déraisonnable qui en a été faite au moyen-âge et aussi de sa croissance extrêmement lente. Il est fréquemment cultivé dans les jardins et les cimetières parce qu'il se prête à toutes les formes bizarres qu’on veut bien lui donner par la taille. Ses feuilles, inodores, ont une sa- veur amère, désagréable, légèrement astringente. Elles peuvent donner la mort aux chevaux et autres animaux domestiques qui les broutent. Les feuil- les et l'écorce passent pour de dan- gereux narcotiques, mais le fruit, qui a une saveur sucrée, peut être, dit-on, mangé sans danger, bien qu’il ait des propriétés laxatives assez marquées. 2. Sabine. Juniperus sabina L. es 1. Genévrier. Juniperus communis L. 4 Thuya. Thuja occidentalis L. Taxus baccata E. Famille: Conifères , À 1x Emploi et dangers. Bien que l’on recom- | mande les baies de Pif pour leurs propriétés | laxatives, anticatarrhales et dissolvantes (cal- culs), il est préférable de les éviter et de les remplacer par des succédanés recon- nus inoffensifs. Jules César raconte dans ses Guerres des Gaules que Cativulcus, roi des Eburons (entre la Meuse et la Dyle), s’est suicidé avec du suc d’if. On rapporte en outre le fait que des feuilles dif, données comme vermifuge à des enfants de 1, 3 et 5 ans, ont eu des effets mortels et que les petits malheureux ont succombé tous trois, sans violentes douleurs, sans mouvements spasmodiques ni enflure, après 3, 6 et 8 heures passées dans une sorte d’insensibilité générale. PI. V. Fig. 4. Thuya. Thuya occidental. Thuya du Canada. Thuja occidentalis L. Arbre de vie. Originaire de l'Amérique du Nord où 1l porte le nom de cèdre blanc, le thuya du Canada est un arbre d’orne- | ment toujours vert, résineux, de forme pyramidale, à feuilles écailleuses très ramifiées, qui est très répandu dans nos jardins paysagers et fort estimé pour la confection de palissades. Ses cousins germains sont le Thuya arti- culé d'Algérie dont on extrait la san- daraque et le Thuya oriental (Chine, Japon) dont les rameaux relevés s’ap- prochent assez de la verticale. Emploi et dangers. Le thuya est un ar- bre suspect. La médication homéopathique | s’en sert contre les pustules malignes et. surtout contre les ulcères de nature syphili- tique; mais il est prudent de ne pas Pintro- duire dans la pharmacie domestique parce que ses effets toxiques ne sont plus à citer. 12 Famille: Graminées Famille des Graminées PI. VI. Fig. 1. Avoine cultivée. Avoine. Avena sativa L. Il est superflu de faire une descrip- tion d’une plante que tout le monde connaît, qui se trouve partout chez nous et qui, avec l'orge, est la céréale dont la culture s’avance le plus vers le nord. L’avoine donne plusieurs es- pèces dont les plus importantes sont l’avoine commune, à panicule pyrami- dale assez ample, à rameaux étalés | dans tous les sens; l’avoine nue ou de Tartarie, triflore; l’avoine de Hongrie ou d'Orient (Avena orientalis Sch.), à panicule étroite, formée d’épillets tous tournés du même côté. L’avoine fleu- rit en juillet et fructifie d'août en septembre. Son odeur est faible, nul- lement désagréable ; sa saveur est dou- ceâtre, farineuse. Emploi. La décoction de grains d’avoine, nourrissante, facile à digérer, rafraîchissante lors d’échauffements internes, constitue un excellent réconfort pour les convalescents épuisés par une longue maladie. Sa prépa- ration est simple: on lave 6-8 fois un litre d'avoine dans de l’eau fraîche; on la cuit en- suite dans 2 1. d’eau jusqu’à réduction à r litre; on décante, on ajoute 2 cuillerées de miel, puis on cuit encore quelques minutes. Kneïpp recommande beaucoup les pédiluves à paille d’avoine, et, dans les affections des reins et de la vessie, dans les cas de gra- velle, de calculs, de goutte, des bains entiers de paille d’avoine. Il ajoute même que lin- fusion théiforme de paille d’avoine est bien préférable au thé de grains d’avoine. Débarrassé de ses enveloppes ou balles, Angiospermes ; Monocotylédones le grain d’avoine constitue le gruau qui sert à la préparation d’une bouillie bien connue des mères de famille. Les balles du grain servent à la confection de coussins et de paillasses qui forment une excellente couche pour les enfants; la farine d’avoine est uti- lisée en cataplasmes. .: La graine de l’avoine contient des matières azotées et féculentes, des matières grasses et elle est surtout riche en sels minéraux. Elle renferme en outre une matière aroma- tique à odeur de vanille qui excite puissam- ment le système nerveux. PI. VI. Fig. 2. lvraie. lvraie enivrante. Herbe d’ivrogne. Lolium temulentum L. Plante annuelle qui infeste quelque- fois les moissons et qui croit aussi dans les terrains meubles et les terres en friche. Ses tiges, de go cm. de hauteur, sont garnies de feuilles pla- nes et glabres; les épillets sont ob- longs, assez épais; les fleurs sont ellip- tiques, écartées à la maturité, et la glume atteint la hauteur des épillets inférieurs, la dépasse quelquefois très longuement dans les épillets supérieurs. L'ivraie fleurit en juin et juillet, fruc- tifie en août. Les graînes renferment an principe vénéneux, narcotique, dangereux pour l’homme et pour tous les animaux. Emploi et dangers. L’agriculteur dont les champs sont infestés par cet hôte incommo- de et dangereux fera bien de suivre à la lettre les paroles de la parabole: «séparer Pivraie d'avec le bon grain,» car le pain qui contient une certaine quantité de semen- ces d’ivraie peut produire des effets déplo- rables dans l'organisme. Il provoque en effet, suivant la dose, des étourdissements, des maux de tête accompagnés de tous les 1. Avoine. 2 a, b. Ivraie. Avena sativa L. Lolium temulentum L. LL Famille: Graminées 13 symptômes de l'ivresse, des bourdonnements d'oreilles, des envies de vomir, des crampes, des tremblements, des spasmes et une fati- gue générale de tous les membres. Son ac- tion peut même aller jusqu’à l’ergotisme, ce terrible mal des ardents ( gangrène sèche des extrémités) qui, au moyen-âge surtout, a causé d’incalculables ravages dans certaines contrées. Antidote: du vinaigre. En dépit de ces propriétés nocives réelles, les vieux herboristes en disent toutefois un peu de bien: un emplâtre fait de farine de graines d’ivraie, d’un peu de sel, de raifort et de vinaigre, gué- rirait les ulcérations et la gangrène des membres, à condi- tion toutefois de pi- quer ceux-ci, ça et là, à coups de lan- cette. Cette même farine, additionnée de sel, de soufre et de vinaigre, com- battrait la teigne,les dartres et les érup- tions herpétiques. Flouve. Flouve odorante. Antho- xanthum odora- tum L. Plante vivace à souche gazon- nante, émettant une touffe de tiges dressées, lisses, de 30-50 cm. de hauteur. Feuilles planes, linéaires, plus ou moins rudes. E- pillets en panicu- le plus ou moins lâche, d’un vert- jaunâtre. 2 La flouve croît dans les prairies, sur les pâturages, dans les taillis et les clairières. Elle fleurit généralement en mai-juin, en juillet sur les côteaux montagneux, et se récolte au moment de la floraison. Sa saveur est vanil- lée, et elle répand une odeur aroma- tique rappelant celle de l’aspérule et probablement dûe à la présence de la coumarine. Emploi. Par macération la flouve donne un Maïtrank qui n’a rien à envier à celui d'Alsace ou d’Allemagne. Flouve. Anthoxanthum odoratum L. a et b. Plante entière avec panicules et épillets. c. Epillet en floraison. : d. Le même, sans les glumes inférieures. Pour la préparation : couper toute la plan- te, tige, feuilles, panicules, en fragments de 3-5 cm. qu'on recueillera dans un sac de toile; plonger la toile et son contenu dans du vin sucré à l’avance et laisser macérer 11,1, heure: le Maitrank est prêt. Tandis que l’aspérule ne peut servir qu’une seule fois et qu’on risque toujours, par une macé- ration trop prolongée, de communiquer un goût désagréable au vin, la flouve peut être : utilisée plusieurs fois sans crainte d’altéra- tion aucune. Veut-on faire du Maitrank avec la flouve séchée — qui se conserve d’ailleurs longtemps — on laissera macérer pendant une heure environ. C’est à un insti- tuteur de Nieder- nau, M. Allmendi- ger, que revient le mérite d’avoir fait de la flouve, si long- temps dédaignée, un concurrent ho- norable de l’aspéru- le odorante. Ajoutons pour terminer que la flou- ve se recommande d'elle-même ur parfumer le linge dans les armoires. PI. VII Fig. 1. Chiendent. Triti- cum repens L. Souche ram- pante, vivace, blanchâtre, très longue; glumes lancéolées ; feuil- les assez rudes; épi allongé, dis- tique; épillets multiflores alternes appliqués par le côté sur les excavations du rachis... tel, à peu de chose près, nous apparai- trait le cliché botanique du chiendent. Le chiendent fleurit en juin et juillet, fructifie en août. Il se propage avec une rapidité décevante qui a déjà fait le désespoir de maint agriculteur et la pioche et le eroc ne l’extirpent que très imparfaitement des lieux dont il a pris une fois possession. Il croît dans les champs, dans les 14 Famille: Graminées jardins, au bord des chemins et des haies, dans les lieux incultes, un peu partout. Son rhizome, qui se récolte au printemps et en automne, est inodo- re avec une saveur légèrement sucrée. Emploi. Le chiendent est offic. sous le nom de Rhizoma graminis et servait autre- fois à la préparation d’un extrait (Extractum graminis). Il constitue un excellent fourrage, est utilisé pour la confection de brosses et se prend en infusion dépurative et émolliente ou encore en lavement bénin. PI. VIL Fig. 2. Froment. Froment cultivé. Blé. Triticum vulgare. Triticum sativum. C’est une céréale bien connue qui a donné naissance au blé d’hiver, au blé d'été, au gros blé; au blé dur, au blé dur de Pologne. Le battage sépare la graine des balles ou glumes qui sont les enveloppes de la fleur. Le blé pee originaire de l’ Asie mineure; il fleurit en juin-juillet, mûrit en août. Ses graines sont inodores avec une saveur farineuse. Emploi. Nous ne nous arréterons pas sur _ la valeur alimentaire du blé, pas plus que sur limportant commerce qui s’en fait. Cha- cun sait que le blé constitue presque un aliment complet et que les hommes, aussi loin que lon remonte dans l’histoire de l’hu- manité, se sont nourris de pain, En écrasant les grains de blé par la mouture et en sépa- rant du produit la partie colorée en jaune qui constitue ce que l’on appelle le son, on obtient une poudre d’un blanc jaunâtre, douce au toucher, sèche, pesante: la farine. La farine est douée d’une odeur et d’une Saveur toutes spéciales et que ne présente aucune autre substance. Elle se réunit en pelote quand on la comprime avec la main. lle forme, pétrie avec Pons une pâte très élastique que lon peut étendre très facile- ment Sur une surface plane. Elle contient de _ l’eau, de l’albumine, du sucre, de la gomme, de la dextrine, de la graisse, des sels miné- raux, de lacide sulfurique, de l'acide phos- phorique, et surtout de l’'amidon et une sorte de viande végétale, le gluten, qui est la partie vraiment nutritive du pain. La farine de froment sert à la préparation du pain et du biscuit des marins, à la fabri- cation de lamidon, à celle des pâtes alimen- _ {aires connues sous les noms de vermicelle, = Semoule, macaroni, nouille, lasagne, pâtes à potage, etc. On l’emploie aussi comme épais- sissant dans la teinture, mais elle se falsifie _ très fréquemment avec des farines de seigle, d'orge, d’avoine, de maïs, de vesces, de féve- rolles, etc., avec de la fécule de pommes de L’amidon est employé comme empois par les blanchisseuses et dans les fabriques pour donner du lustre aux toiles de lin et de co- ton; les tisserands s’en servent pour faire les parements; les fabricants d'indienne y recourent pour épaissir les mordants et les couleurs. On en fait de la colle dite colle à pâte et on lutilise pour encoller le papier à écrire. On connaît son emploi dans les con- fiseries et les parfumeries, dans la prépara- tion d’une gomme artificielle nullement à dédaigner et dans la fabrication de l’eau-de- vie de grains. En médecine l’amidon de blé (Amylum tritici) s'utilise pour saupoudrer les dartres humidés, en lavements antidiar- rhéiques, en compresses adoucissantes, ainsi que dans la préparation du glycéré d’amidon (Unguentum Glycerini). Le son est la poudre roussâtre qui se sé- pare de la farine quand on blute le grain moulu. Il renferme les mêmes principes im- médiats que la farine, avec, en plus, de la cellulose et de la céréaline. C’est cette der- nière substance qui donne au pain contenant du son une couleur bise si caractéristique. Et cependant le pain bis est plus nourrissant que le pain blanc parce que le son renferme une notable quantité de phosphate de potas- se, de magnésie et de chaux. Le son additionné au pain donne à celui- ci la propriété de tenir le ventre libre, et chacun sait que l’on prescrit, pour arriver au même résultat, des lavements de son. Les bains de son adoucissent la peau et rendent des services appréciables dans les éruptions - prurigineuses. Les anciens thérapeutistes rapportent que Sextus Pompée, un général romain qui guer- royait en Espagne, s’est débarrassé de la goutte aux pieds en se tenant jusqu’au des- sus du genou dans des grains de blé: que les cataplasmes de farine de blé, d’eau et de miel, empêchent l’inflammation des tu- meurs ; que la farine cuite dans du lait, ou dans de l’eau et du beurre, calme la toux et guérit l’enrouement; que la colle de fari- ne, additionnée d’eau et prise par cuillerée, arrête les crachements de sang. Contre les coliques, douleurs du bas-ventre, tranchées, ils recommandent de chauffer du son dans une casserole, de lasperger légèrement de vinaigre et de l'appliquer ensuite en cata- plasme sur la région malade. Pour guérir rapidement plaies et bosses, ils préparent un onguent fait de son bouilli dans du vin blanc et de graisse de porc et pour calmer les douleurs provoquées par les hémorrhoïdes, ils font, sur la partie lésée, des fomentations de son et de fleurs de linaigrette, PI. VIL. Fig. 3. Orge. Hordeum vulgare L. Les orges ont leur inflorescence en forme d’épi. L’axe de rachis de cet terre, et même, avec de la craie, du plâtre | IOr _ ou de Pargile. épi porte sur deux côtés opposés des 2 a, b. Froment. Triticum vulgare Villars. 3. Orge. 1 a, b. Chiendent Hordeum vulgare L. Triticum repens L. Famille: Graminées 15 entaillures ou dents alternes sur les- quelles s’insèrent les épillets. Ceux-ci sont ordinairement groupés par trois sur chaque dent. Chacun de ces épil- lets ne contient qu’une seule fleur avec le rudiment d’une autre. La fleur de l'épillet du milieu est toujours herma- phrodite., Les fleurs des épillets laté- raux sont parfois hermaphrodites, par- fois mâles ou même neutres. À la base de chaque épillet sont deux glu- mes raides, herbacées, lancéolées-liné- aires, et qui semblent être les bractées de la fleur, Celle-ci se compose de deux glumelles dont l’inférieure, con- cave, se prolonge en une longue arê- te, de deux glumellules, de trois étami- nes, d'un ovaire atténué à la base, velu dans le haut et surmonté de deux stigmates plumeux qui débordent sur les côtés. __ Parmi les espèces d'orge, l’une est spontanée et les autres sont cultivées. _ L'espèce spontanée la plus commune _ est l’orge queue de souris (Hordeum - murinum) qui croit sur les bords des chemins, dans les villages, parmi les décombres, au pied des murs, dans les terrains incultes et les pâturages. Elle _se développe en touffes dont les tiges ont 1-5 dm. de hauteur. Ces tiges por- tent des feuilles glabres, assez larges et molles. Parmi les espèces cultivées, il en est trois principales. Dans celles-ci lépi porte toujours six rangées longi- tudinales d’épillets; mais un certain nombre de ces rangées proéminent plus que les autres, qui paraissent comme ensevelies entre les premières. Ces es- pèces cultivées sont: 1° L’orge à deux rangs (Hordeum dysticum), appelée vul- gairement paumelle, pamelle, paumou- le, orge de printemps, qui existe à l’état spontané dans toute la région comprise entre la mer Caspienne et le Caucase au N., et la mer Rouge au S. et qui paraît être la plus an- cienne orge cultivée. Cette orge doit son nom à ce qu'elle a seulement deux rangées d’épillets saillantes, les quatre autres étant comme renfoncées £ et serrées contre l’axe de l’épi. L’orge à deux rangs est généralement culti- vée dans les diverses parties de la France, ainsi qu'en Angleterre et en Allemagne; son grain sert surtout dans la fabrication de la bière. Les deux variétés principales de cette espèce sont l’orge à deux rangs nue et l’orge en éventail. 2° L’orge commune (Hwr- deum vulgare) ou orge carrée, à épi formé d’épillets tous hermaphrodites et dont quatre rangées sont proémi- nentes à la maturité. On la sème en automne ou au printemps. Elle exige un bon sol et produit beaucoup. Par- mi ses variétés on distingue l'orge noire, à épis et à grains noirs ou bleuà- tres et la tortille, à barbes tordues. 3° L’orge à six rangs (Hordeum he- æasticum) où escourgeon dont les six rangées d’épillets sont également sail- lantes. Comme elle se sème en autom- ne, on la désigne souvent sous le nom d'orge d'hiver. La culture en produit deux variétés: l'orge céleste et l’orge trifurquée. L’orge céleste ou orge nue se distingue par la facilité avec laquel- le ses graines se détachent des glu- melles (gruaux). L’orge trifurquée a sa glumelle inférieure partagée en trois pointes à son sommet et dépourvue | d’arête. L’orge est cultivée dans une région de très grande étendue; dans les pays du Nord, elle peut mürir ses grains au delà du cercle polaire, sous le 67° degré de latitude. Elle peut servir à la nourriture de l’homme; mais elle ne donne qu’un pain lourd et inférieur au pain de seigle. Néanmoins, elle est l'élément fondamental de la nourriture des peuples du Nord. Chez nous, on la cultive surtout pour la fabrication de la bière. Dans l’extrême sud de la France, en Espagne, en Algérie, elle remplace l’avoine dans la ration jour- nalière des chevaux: on la mêle alors à la paille de blé. Le résidu de l'orge qui a servi à la préparation de la bière et qui porte le nom de drèche peut … servir à nourrir les bestiaux ou peut être répandu sur le sol sous forme 16 Famille: Graminées d'engrais. L’orge en grains et gros- sièrement concassée est employée pour l’engraissement des veaux, des porcs et de la volaille. On prépare, pour les usages de la pharmacie, ce que l’on appelle l'orge mondé et l'orge perlé: le premier est le grain d’orge dépouillé de son enveloppe superficiel- le, le second est le même grain dé- barrassé de toutes ses enveloppes. Emploi. L’orge entre dans la composition de thés pectoraux, de la crême d’orge, du sucre d'orge. La tisane d'orge se prépare avec 20 gr. de grains pour un litre d’eau qu'on sucre avec 30 gr. de sirop de miel. La crême d’orge constitue un excellent ali- ment pour des malades affaiblis et enfiévrés par des affections du cou, de l'estomac et des intestins. Quant au sucre d’orge, c’est simplement du sucre que l’on a fait cuire avec une décoction d’orge et que l’on colore au moyen de quelques gouttes de teinture de safran. Kneipp recommande l’onguent fait de fa- rine d’orge et de lait pour calmer l’irritation des tumeurs. Le malt et la bière chaude sont tous deux émollients, digestifs, toniques, diurétiques, pectoraux, et les bains de malt sont à conseiller contre les maladies de la peau. . à Les anciens thérapeutistes nous disent qu’un cataplasme de farine d’orge et de fi- gues cuites dans du miel guérit les enflures et les tumeurs; que la farine d’orge, bouillie dans du vinaigre et appliquée chaude, com- bat les maladies de la peau et calme les douleurs rhumatismales, et que les grains d'orge calcinés donnent une cendre dont on pourra saupoudrer les ulcères. F 7710 = SN æ ZAC AN | 2 a, b. Gouet. Arum maculatum L. 1a,b,c. Acore. Acorus calamus L. Famille: Aroïdées. PI. VAL Fig. 1. Acore odorant. Roseau odorant. Roseau aromatique. Acorus calamus L. Rhizome vivace, cylindrique, de l’é- paisseur du pouce, charnu, noueux, rampant, muni de cicatrices annulaires. Feuilles de près d’un mètre de hau- Famille des Aroïdées. Juss. Acore. Acore vrai. Sous toutes ses formes, l’acore stimule la digestion, dissipe les flatulences et les déran- gements d’estomac. Il entre dans la prépa- | ration de plusieurs vins aromatiques. Des teur, ensiformes, marquées de chaque | côté d’une nervure plus saillante. Ham- | pe comprimée à 2 tranchants, prolon- | gée par une longue feuille (spathe) au- dessus de l'insertion du spadice qui | paraît latéral. Spadice légèrement ar- qué, d'environ 8 cm., conique. Baies rouges à maturité. Fleurs sessiles d’un vert Jaunâtre. Originaire de l’Asie-Mineure, l’aco- | re s’est acclimaté chez nous au bord des eaux et des étangs: Thielle, Mont- | mirail, Côtes du Doubs, Argovie, Nidau, Bâle, Porrentruy, Bonfol, Pon- tarlier, Nyon, etc. (Godet). Son rhizo- me se récolte vers la fin de l’autom- ne, ou au printemps avant l'apparition des feuilles ; 1l doit être soigneusement : dépouillé des racines secondaires ainsi que des restes de feuilles. [Il possède bains, additionnés de 20-30 gr. d’huile d’aco- re dissoute dans !} litre d’esprit-de-vin, sont toniques, antirhumatismaux et emménago- gues. Le suc du rhizome exprimé dans du blanc d'œuf constitue un collyre excellent. Une infusion de racine agit dans les mala- dies de poitrine. Contre la dysenterie, on fait bouillir 60 gr. d’acore avec 4 gr. de corian- dre et 2 gr. de poivre noir dans 600 gr. d’eau; on laisse réduire à 330 gr. environ et on absorbe trois doses du mélange par jour, chaque dose de 4-30 gr., suivant l’âge et les forces. On prétend que les feuilles d’acore éloignent les insectes. PI. VIIL Fig. 2. Pied-de-Veau. Quille de coq. Gouet. Gouet commun. Arum maculatum L. Arum vulgare. Plante vivace, bizarre, à souche tu- béreuse, charnue, blanchâtre. Feuilles longuement pétiolées, en forme de ter de lance, luisantes en dessus et sou- vent tachetées de noir. Spathe d’un vert pâle, quelquefois purpurine sur les bords et au sommet, ouverte en une odeur forte, aromatique, spéciale, | et une saveur poivrée et amère. Emploi. Off. Rhizoma calami. L’acore est un tonique et un stimulant énergique qui doit ses propriétés à l’huile essentielle qu’il renferme, et qui se prend soit édulcoré avec du sucre, soit sous forme d’extrait (Ertrac- tum Calami), soit encore sous forme d’huile (Oleum Calami) à la dose de 1-3 gouttes sur du sucre. La teinture d’acore (Tintura Calami) employée en pharmacie est formée de 20 pese d’acore vrai sur 8 parties d’alcool dilué. forme de cornet dans sa partie supé- rieure, plus longue que le spadice. Spadice à partie supérieure renflée en massue violacée, portant à sa partie | moyenne les étamines, à sa partie in- férieure les ovaires. Baies d’un rouge | vif, en épi allongé compact, qui, au même degré que le spadice et la dis- position inusitée des fleurs, ont excité de tout temps la curiosité. Le gouet croît dans les bois ombragés, dans les haies et les buissons où 1l fleurit en mai et fructifie en juillet. C’est une 18 Famille: Aroïdées, Liliacées plante suspecte dont les baies brûülent la langue, dont les feuilles et la sou- che sont vésicantes, et dont la saveur est fortement âcre et brûlante. Sa racine se récolte en automne ou au printemps, avant la floraison. Emploi. Le vin chaud dans lequel on a fait bouillir un tubercule desséché de pied- de-veau débarrasse l'estomac et la poitrine des mucosités et des glaires. La racine pul- vérisée entre dans la composition de certains savons et sa décoction dans l’eau est utilisée contre les impuretés de la peau. Les herbo- ristes anciens préconisent les feuilles vertes, ainsi que la poudre des feuilles ou des ra- cines, contre les ulcères chroniques, les fistu- les, les plaies purulentes et surtout contre la variole. En faisant bouillir la souche dans l’eau, on la débarrasse de ses propriétés irritantes et l’on peut alors en extraire une très bonne fécule comestible. Famille des Liliacées PI. IX. Fig. 1. Hellébore blanc. Ellébore blanc. Verâtre blanc. Varaire. Veratrum F. album L. Veratrum Lobelianum. Rhizome vivace, charnu, épais, noi- râtre en dehors, blanchâtre à l’inté- rieur, muni de racines secondaires jaunâtres. Tige dressée pouvant attein- dre un mètre de hauteur, tubuleuse, renflée à la base. Feuilles engainantes, alternes, pubescentes en dessous: les inférieures larges, elliptiques; les su- périeures ovales, lancéolées. Fleurs verdâtres en grappes denses, dispo- sées en une panicule pyramidale et _ terminale. Capsule à 3 carpelles. Grai- _nes ailées. L’hellébore blanc est une __ plante dangereuse des régions monta- _ gneuses (Alpes et Basses-Alpes) qui fleurit en juillet-août et qu’on serait _ aisément tenté de prendre pour la gen- tiane jaune. Son rhizome se creuse au commencement de la floraison ou alors en automne. On le dépouille sur place des restes de la tige et des par ties inférieures mortes. [1 possède une saveur âcre, amère, persistante, et pro- voque, lorsqu'on le pulvérise, des éter- nûments violents et même dangereux. Sa coupe transversale montre, au de- dans d’un cercle brûnatre, un tissu riche en amidon, blanchâtre, parcouru par des faisceaux vasculaires irrégu- lièrement recourbés. Emploi. L’hellébore blanc est offic. sous … les noms de Rhizoma Veratri ou de Radix Hellebori albi. Sa poudre entre dans la com- position de certains tabacs à priser (Schnee- berger) et est surtout employée pour com-. battre les ulcérations et préparer des onguents contre la gale et les poux. La médication homéopathique utilise l’hellébore blanc dans les cas de choléra, de fièvre intermittente, de coqueluche et de faiblesse sénile. PL. IX. Fig. 2. Colchique d’ automne. Tue- chien. Safran bâtard. Safran des prés. Colchique. Veilleuse. Veillote. Colchicum autumnale L. Les grandes fleurs violettes, sans feuilles, qui émaillent nos prairies en automne, de même que les larges feuil- les lancéolées qu’on trouve sans fleurs au printemps et en été, ont de tout temps frappé les esprits. Le bulbe du colchique est profondément enfoncé dans le sol et garni d’une tunique not râtre; son odeur est désagréable et _ sa saveur, d'abord douceitre, devient bientôt amère et âcre. Les fleurs sont grandes, montrant un tube cinq à six fois plus long que le limbe et des de visions oblongues-lancéolées dont les intérieures sont un peu plus courtes … que les autres. Les semences mûres sont brunes et sphériques. Le colchique fleurit en août-octobre dans toutes les prairies humides dont il déprécie la valeur. Ses graines sont recueillies dans la seconde moitié de juin; elles sont inodores, mais possè- dent une saveur âcre, très amère, pre- nant à la gorge. Emploi. La semence de colchique est offic. sous le nom de Semen Colchiei (dose max. journ.: 1 gr.) Elle entre dans la préparation 3 a, b. Oignon 2 a, b. Colchique. Allium cepa L. Colchicum autumnale L. Famille: Liliacées Ro de lextrait fluide de colchique (ÆExtractum Colchici fluidum, dose max. journ.: 0,1 gr.) ; de la teinture de colchique (Tintura Colchici, dose max. journ.: 3 gr.) et du vin de colchi- que (Vinum Colchici, dose max. journ.: 3 gr.) Toutes les parties de cette plante, mais surtout le bulbe et les graines, contiennent . un violent poison, la colchicine, dont l’effet est de provoquer les selles sanguinolentes, linflammation des parois de l'estomac et des crampes aiguës. Les enfants s’empoisonnent parfois en mâchant les pétales du colchique ou en mangeant ses graines. Dans les cas d’empoisonnement on fera prendre de suite un vomitif énergique qu’on fera suivre d’une boisson vinaigrée en attendant l’arrivée du médecin. C’est à la colchicine que le colchique d'automne doit ses propriétés antigoutteuses, antirhumatismales et antihydropiques, mais il est prudent, de peur d’accidents, de ne s’en servir que d’après les indications d’un homme de l’art. La médication homéopathi- que utilise le colchique contre la goutte, les rhumatismes et l’hydropisie sous-cutanée. Ajoutons pour terminer que le colchique tire son nom de la Colchide, patrie de l’em- poisonneuse Médée qui, suivant la mytholo- gie, employait cette plante dans sessortilèges. PI. IX. Fig. 3. Oignon. Allium cepa L. Plante du genre ail, commune dans tous les jardins, connue dans toutes les cuisines. La partie souterraine de l'oignon, seule comestible, est un bul- be ayant la forme d’une toupie dont la pointe serait en l’air. Cet organe a pour base un disque ou plateau peu épais qui, à lui seul, constitue toute la tige de la plante. De la face infé- rieure de ce plateau proviennent des racines qui s’enfoncent dans la terre. La face supérieure porte, pressées les unes contre les autres, d’épaisses écail- les charnues qui ne sont pas autre chose que les parties inférieures de feuilles dont le limbe a avorté. Ces écailles s’enveloppent complètement les unes les autres comme autant de tuniques. Les plus superficielles sont minces, les autres beaucoup plus épais- ses. Au milieu de ces écailles s'élève l'axe, la hampe, qui porte les fleurs, et que l’on nomme vulgairement tige. Celle-ci est creuse et renflée au des- sous de sa partie moyenne. Elle est garnie, vers sa base, de feuilles fistu- leuses et renflées. Au sommet de la tige, les fleurs sont disposées en une ombelle volumineuse et sphérique et contenues, avant leur épanouissement, dans une spathe formée de deux brac- tées et prolongée en une longue pointe. Dès que la spathe s’est ouverte, on voit apparaître les fleurs, qui sont d’un blanc verdâtre. L’oignon fleurit en juillet-août et se récolte en automne. Il paraît être ori- ginaire de l’Inde et avoir été cultivé dès la plus haute antiquité en Syrie, en Egypte, en Chine et au Japon. A l'heure qu'il est, on le rencontre en- core à l’état sauvage, notamment dans le Béloutschistan et l'Afghanistan. Le bulbe de l'oignon possède des propriétés stimulantes fort actives. Il est doué d’une âcreté très prononcée et d’une odeur piquante qui excite le larmoiement quand on le coupe ou qu'on écrase ses tuniques. Cette odeur est due à une huile volatile contenant de l’azote et du soufre. On trouve, en outre, dans les écailles, de la gomme, du sucre incristallisable, une matière | azotée analogue au gluten des céréa- les, des acides phosphoriques et acé-_ tiques libres, du phosphate et du cr trate de chaux. Le sucre est beaucoup plus abondant dans les oignons des pays méridionaux que dans ceux qui ont végété dans le nord. C’est ainsi que les oignons d'Egypte, dits aussi oignons d'Afrique, à bulbe très volu- mineux, renferment du sucre en quan- tité considérable et sont beaucoup plus doux et plus agréables que les nôtres. è Sous l'influence du sol et du climat, : la culture de l'oignon a donné une foule de variétés qu'on peut rapporter à deux races principales : l'oignon blanc, plus doux, de meilleure qualité, et l’oi- gnon rouge, dont les variétés les plus es- timées sont l'oignon rouge pâle ou de Niort, l'oignon rouge foncé, l'oignon poire, l'oignon rouge plat hâtif. 20 Famille: Liliacées Emploi. L’oignon est un stimulant. L’oi- gnon cru est diurétique et vermifuge. En faisant macérer deux oignons crus dans un litre de vin blanc, on a un liquide diurétique que l’on administre contre les rétentions d'urine, les hydropisies, les affections scor- butiques et les scrofules. L’oignon cru ne peut être digéré par tous les estomacs, mais l'oignon cuit est d’une digestion plus facile. Il est réputé adoucissant, émollient, pectoral. L’oignon cuit sous la cendre et mangé avec de l'huile ou du beurre est un remède po- ulaire contre l’enrouement. A lextérieur, ‘oignon cuit s’applique en cataplasme com- me maturatif sur les boutons, les phlegmons, les clous, les panaris. Un oignon coupé par morceaux et macéré dans le vin rouge est un bon vermifuge. Le jus de loignon devient rose à lair. Quand on le fait fermenter avec de l’eau et de la levure de bière, il fournit à la distil- lation une liqueur alcoolique qui peut être ensuite convertie en vinaigre. Dans l'oignon cuit, l’huile volatile s’est dissipée, et les ma- tières qui restent ne sont plus excitantes. L’homéopathie préconise l’oignon contre les refroidissements, les rhumes, la toux, les maux de ventre, les flatuosités, les maux d’yeux. Il est superflu d’indiquer ici tous les usa- ges culinaires de l’oignon. Nous dirons seu- lement que l’on en fait une purée excellente qui se sert avec les côtelettes à la Soubise et que les petits oignons se confisent comme les cornichons. Les anciens thérapeutistes prétendent que l'oignon allongé est plus eff- cace que l’oignon arrondi, que le rouge vaut mieux que le blanc et que l'oignon cru est préférable à loignon cuit. «Qui mange oi- gnon, disent-ils, prend apéritif excellent, léger purgatif et bon sommeil.» Ils recommandent Podeur des oignons crus pour arrêter les saignements de nez, et les oignons bien cuits pour combattre les rétentions d’urine. Contre les vers, ils font boire, à jeûn, de l’eau dans laquelle ils ont fait macérer pendant une nuit des tranches d’oignons crus. 3. Oignon de mer. 1 a, b. Aloës. 2. a, b. Scille maritime. Ornithogalum scilloides Jacquin. Aloë soccotrina Lam. Urginea maritima Baker. Famille: Liliacées 21 Ail. Allium sativum L. L’ail est une espèce d’oignon du climat méditerranéen dont le bulbe blanchâtre se subdivise en gousses ou caïeux. Ses feuilles, d'environ 1,5 cm. de largeur, sont planes, canaliculées, et sa hampe, cylindrique et non ven- true, se recourbe au moment de la floraison. Les fleurs sont d’un blanc sale; elles ont six étamines, un ovaire creusé au centre, et elles sont en- tourées, au dé- but, d’une spathe membraneuse longuement effi- lée. L’ail est cul- tivé depuis la plus haute anti- quité: les Juifs l'ont amèrement regretté, avec l’échalotte et l’oi- gnon, lors de leur séjour dans le désert. Il a une odeur particuliè- re, désagréable, et une saveur très forte qui ne semble pas être du goût de tout le monde puisque Victor Hahn pré- tend que tous les peuples de l’Uni- vers peuvent _ être partagés en deux groupes: les adorateurs de Pal et:.., les autres, Emploi. L’ail est une plante condimentai- | re dont les méridionaux, surtout, raffolent. | Il entre comme assaisonnement dans une sorte de saucisson fumé, dur et mince, le Knackwurst du Würtemberg, est regardé un _ peu partout comme vermifuge et faisait autrefois partie du vinaigre dit des quatre voleurs. Les anciens thérapeutistes en disent beau coup de bien: Galien en fait la Thériaque des paysans. L’ail réchauffe, disent-ils, déga- ge les selles et les vents, chasse les vers, Ail. Allium sativum L. a. Partie infér. de là tige. b. Partie supér. en floraison. c. Inflorescence. d. Etamines et pistil. | guérit les morsures des chiens et des ser- pents. Si on le mange cuit, il éclaircit la voix, calme les toux opiniâtres, porte au sommeil et rend service dans certaines affections des intestins. On se préservera d’une maladie contagieuse en prenant une décoction chaude d'ail dans du vinaigre double et, pour se défaire des calculs, on prendra de l’ail cuit dans de l’esprit-de-vin. L’ail, toutefois, n’est | pas à conseiller aux natures d’un tempéra- | ment ardent, pas plus d’ailleurs qu'aux per- sonnes travaillées de goutte ou de podagre. Ils donnent, contre les maux d'oreilles provoqués par le froid, le conseil de cuire de l’ail dans de lhuile d'olive, d'en exprimer le jus chaud dans le canal auditif et de fermer d’un tampon de ouate. PL-X. FE Aloës. Aloë socco- trina Lam. L’aloès'est une Liliacée à feuilles grasses, char- nues, sinuées- dentées, dont la hampe porte une grappe de fleurs pendantes, jaur- nes, cylindrico- campanulées. Il fleurit en juin dans les pays méridionaux et passe, chez nous, la mauvaise sai- son dans les serres. L’aloès des harmaciens est | le suc extrait des feuilles de la plante | et desséché au soleil. C’est une mas- se brillante, de couleur brun foncé, à reflets verdâtres, à cassure largement conchoïdale. Sa saveur est très amère et son odeur fait songer au safran ou à la myrrhe. Emploi. L’aloès est offic. sous le nom d’Aloë, Il sert à la préparation d’un extrait d’aloès [Extractum aloës) ; de la teinture d’a- loès (Tinctura Aloës: aloès 2, alcool 10) et de la teinture d’aloès composée ou élixir de 22 Famille : Lilacées longue vie (Ti ) 30, agaric blanc 5, myrrhe 5, racine de gen- tiane 5, rhubarbe 5, safran 5, zédoaire 5, alcool dilué 1000). Il entre dans la composi- tion des pilules d’aloès (Pilulæ aloëticæ), des pilules d’aloès et de fer (Pilulæ aloëticæ fer- ratæ), des pilules de rhubarbe composées (Pilulæ Rhei compositae), du baume de Fio- ravanti (Spiritus balsamicus). L’aloës est tonique, stomachique, légère- ment purgatif en petite quantité, laxatif à haute dose. A la dose de 0,1 gr., il est salu- taire aux personnes astreintes à un travail intellectuel, mais il est bon de n’en pas abu- ser. Il débarrasse de la constipation et des hémorroïdes, provoque les menstrues, em- pêche les flux de sang, et sa teinture est vulnéraire, On lutilise en lavements, en col- _lyres, en emplâtres; contre la jaunisse, on recommande de prendre trois fois par jour 0,1-0,2 gr. d’aloès dans de l’eau de fenouil ou d’anis. L’aloès pris en morceaux peut percer les intestins. Kneipp en dit beaucoup de bien: «Une ou deux pointes de couteau de poudre d’aloès bouillies avec une petite cuillerée de miel, fournissent une mixtion qui nettoie radicale- ment l’estomac, sans le moindre inconvénient. Avez-vous des yeux malades, sanguinolents, chassieux, dont découlent du pus ou autres superfluités, l'aloès vous fournira une excel- lente eau ophtalmique. Mettez pour cela une forte pointe de couteau d’aloès dans un fla- con, versez y de l’eau chaude, agitez, et voilà votre remède prêt. Lavez alors 3 ou 4 fois par jour avec cette eau l'intérieur et lPextérieur de vos yeux, et ne vous laissez pas arrêter par les démangeaisons ou par une petite douleur brûlante, qui peuvent sur- _ gir au début. Cette même eau est égalemnet un admirable détersif pour les anciens ulcè- _res, les chairs putrides, les cicatrices profon- _ des avec forte suppuration. Plongez, à cet _effet, un morceau de linge dans l’eau d’aloès et appliquez sur la partie malade. Si un ul- cère, ou plutôt le fluide âcre qui en découle, empêche à un endroit du corps la peau de se reformer, répandez dessus de la poudre d’aloès et en quantité assez grande pour que toute la partie souffrante en soit recouverte. Pan- sez, avec des linges secs, une fois par jour. La poudre, en absorbant les substances mor- bides, formera une croûte, sous laquelle la nouvelle peau ne tardera pas à se montrer.» PI. X. Fig. 2. Scille maritime. Grande scille. Oignon marin. Scilla maritima L. Urginea maritima Bak. _ Cette plante croît sur le littoral des _ mers qui baignent le midi de la Fran- ee, ap méridionale, la Syrie, la Sicile et l'Espagne. Son bulbe énorme, en forme de poire, donne naissance à une hampe haute de 6-9 dm. se termi- nant par une grappe de fleurs blan- châtres, rosées ou rouges. On n'utilise que son bulbe dont les tuniques, des- séchées, sont désignées dans les phar- macies sous le nom de squames de scille. Les écailles moyennes, de pré- férence celles de la variété à bulbe rouge (récolte en automne), sont cou- pées en lanières de quelques mm. d’é- paisseur et séchées ; elles ont la trans- parence de la corne et une saveur amère et désagréable. Le suc frais brûle la peau et provoque l’éternû- ment et les larmes. Les feuilles ne poussent qu’au moment où la tige se flétrit. Fleurit en août et septembre. Emploi. Les scilles des pharmaciens (Bul- bus scillæ) ne sont autre chose que les squa- mes de scille dont nous avons parlé plus haut, Ces squames donnent une poudre con- tenant de nombreux raphides d’oxalate de potasse et servent à la préparation d’une teinture, d’un vinaigre et d’un oxymel. La scille est un diurétique à recomman: der dans les aflections hydropiques, ainsi qu’un expectorant d’un effet sûr. Il est bon, toutefois, de ne pas la prendre à haute dose, car elle est un poison dangereux: dose max. 1 gr. pour les adultes, :/,-], de gr. pour les enfants. La teinture de scille se prend à la dose max. simple de 21/, gr. et se prépare au moyen de 2 parties de scille et 10 parties d'alcool dilué. Le vinaigre de scille (Acetum scillæ), un liquide limpide, jaune, d’une sa- veur amère et acide (scille 1, alcool 1, vi naigre pur 9, macérer pendant 8 jours et exprimer) est pris à l’intérieur avec du su- cre ou du miel (oxymel) pour provoquer les effets ci-dessus et, extérieurement, dilué dans la proportion de 1: 10, sous forme de cata- plasmes, de lavements ou de gargarismes. Quant à l'Extractum scille des pharmacies, c’est un extrait brun-rouge, d’une saveur âcre, légèrement amère, qu'on doit conser- ver avec prudence et dont la dose max. quo- tidienne est 1 gr. PI. X. Fig. 3. Oignon de mer. Ornitho- galum scilloïdes Jacg. C’est le faux-oignon marin des cam- pagnards, une espèce d’ornithogale à gros bulbe vert émergeant du sol, à longues feuilles plates et ensiformes dont la hampe devient très longue et porte une grappe pyramidale garnie de fleurettes d'un blanc verdâtre à odeur désagréable. 11 1 a,b. Asperge. 2 a, b. Parisette. Asparagus officinalis L. Paris quadrifolius L. Famille: Liliacées 23 L’oignon de mer est originaire du 24 de Bonne-Espérance. mploi. Les feuilles et les pelures sont très estimées pour les plaies, les brûlures et les excoriations de toutes sortes. PI. XI. Fig. l. Asperge. Asparagus of- ficinalis L. Rhizome horizontal, vivace, court, à longues fibres radicales épaisses, don- nant au printemps des pousses cylin- driques chargées d’écailles, charnues, et terminées par un bourgeon verdâtre. Les fleurs, d’un blanc-verdâtre, sont portées par deux sur un pédicelle articulé et penché. Elles donnent une baie sphérique d'un rouge vif. L’asperge fleurit en Juin-juillet et fructifie en août. On en coupe les jeunes pousses au printemps (avril et mai). Cette plan- te croît dans les lieux sablonneux de nos contrées, _çà et là à l'état sauvage, et fait l'objet d’une cul- ture très perfec- tionnée. Les as- perges du Valais, en Suisse, sont particulièrement renommées. Les asperges préparées ont une odeur et une saveur particuliè- res, agréables, légèrement douceîtres. _ Emploi. L’asperge constitue un aliment _ léger et très sain. C’est un dépuratif du sang _ fait spéciale et qu'on peut recommander comme diurétique à toutes les personnes at- _ teintes d’affections de la vessie ou des reins. _ Les racines se comptaient autrefois parmi les cinq racines apéritives majeures, Radices quinque aperientes majores. Si nous en croyons les anciens herboris- tes, une décoction de racine dans du vin dégorge le foie, chasse la jaunisse, dépure _ les reins et la vessie, calme les douleurs de la pe sciatique, et, tenue chaude dans la bouche, apaise les rages de dents. Nous qui communique à l’urine une odeur tout à | Sceau de Salomon. Polygonatum officinale. a. Partie supérieure d’une plante en floraison. b. Rhizome et partie inférieure de la tige. c. Coupe longitudinale de la fleur. ne parlerons pas de l’huile d’asperge vantée par nos pères contre les piqûres des guépes et des abeilles, et nous contenterons de dire qu’on prépare avec le suc de la plante le sirop de pointes d’asperges, diurétique em- ployé contre l’hydropisie. Sceau de Salomon. Herbe aux pana- ris. Convallaria polygonatum L. Polygo- natum vulgare Desf. Polygonatum offici- nale All. Rhizome rampant, blanc, de l’épais- seur du doigt, çà et là rétréci. Tige droi- te, anguleuse, striée. Feuilles ovoïdes- allongées, alternes, formant deux rangs sur la tige. Fleurs tombantes, toutes du même côté, de belle apparence, blanches avec bords d’un vert clair tubulées-cam- panulées. Baies d'un bleu noir. Le sceau de Sa- lomon fleurit en mai-juin. Il croît dans les buissons, sur les collines calcaires et dans les pierriers. Il est parfaitement ino- dore et son rhi- zome, assez riche en mucilage, est douceître. Emploi. Le rhizo- me contient une pro- portion notable d’ami- don; il n’est nullement dangereux, mais on fera bien de se méfier des baies, car elles provoquent les vomissements. Dioscoride nous apprend que les coquet- tes d’antan se frottaient le visage avec le rhizome pour se défaire des impuretés de la peau, et qu’elles en préparaient une sor- te d’eau de toilette pour s’éclaircir le teint, À en croire d’autres thérapeutistes, la pou- dre de rhizome résorberait rapidement le sang des contusions et des hémorragies sous- cutanées, tandis qu’un emplâtre de rhizome frais, de graisse de porc et de safran, serait un excellent maturatif des abcès, des pana- ris et des furoncles,. Il en résulterait donc que le sceau de Sa- lomon jouirait de propriétés émollientes, lé- gèrement caustiques et maturatives. Il faut remarquer, toutefois, que les anciens herbo- 24 Famille : Liliacées ristes ne font aucune différence entre le Polygonatum vulgare qui nous occupe et le Grand sceau de Salomon, Polygonatum mul- tiflorum Allioni. Muguet. Lis de la vallée. Amourette. Lis des vallées. Convallaria majalis L. Le muguet se passerait de descrip- tion. C’est la jolie petite plante, très | commune dans les bois et les taillis, que tout le mon- de salue avec plai- sir et que tout le monde aime pour son charme péné- trant, son suave parfum, sa grâce, la blancheur im- maculée de ses clochettes en grap- pes. Le muguet possède un rhizo- me mince, longue- ment traçant, don- nant naissance à deux feuilles radi- cales ovales, poin- tues au sommet et d’un beau vert. La hampe, demi- cylindrique, porte une grappe unila- térale de fleurs blanches en gre- lot, penchées et dentelées, et, plus tard, des baies sphériques d'un rouge écarlate. Le muguet fleu- rit d'avril en juin; les fleurs ont une | baie d’un bleu noir. Muguet. Convallaria majalis L. a. Plante en flGraison. b. Rhizome. «. Coupe longitudinale d’une fleur. d. Fruit. e. Coupe transversale d’un fruit. f. Semence (coupe). odeur particulièrement suave et péné- | trante, et une saveur amère, âcre et désagréable. Emploi et dangers. Sous son aspect à la fois poétique et gracieux,.le muguet cache un poison dont les effets ont assez d’analo- gie avec ceux de la digitale. On fera donc bien de recommander aux enfants de n’en point tenir dans la bouche, de n’en point mâcher les fleurs, et de ne jamais boire leau dans laquelle ces dernières auront sé- journé. Son extrait ralentit et régularise les battements du cœur et exerce une forte ac- tion diurétique: il est administré contre les palpitations, le rétrécissement mitral et tou- tes les affections du cœur suivies d’hydro- pisie (dose max. par jour o,2 gr.). Les an- ciens herboristes prétendent que le suc des fleurs est un excellent remède ophtalmique, et nous en voyons qui remplissent un verre de fleurs de muguet, le ferment (?), le pla- cent dans une fourmilière pendant quelques jours, et emploient ensuite le liquide qui s’est amassé dans le verre pour calmer les dou- leurs de la goutte. PI. XI. Fig. 2. Pa- risette. Raisin de Renard. Herbe à _ Paris. Parisette à quatre feuilles. True-Love des An- glais. Paris quadri- folius L. Rhizome hori- zontal, vivace, cy- lindrique, traçant. Tige verticale d'environ 30 cm., feuillée seulement au sommet où elle est garnie de 4 feuilles ovales et sessiles disposées en croix. Un peu au-dessus de ces feuilles, la tige se termine par une fleur unique assez grande, verdâtre, joliment étoilée, qui produira, en juillet-août, une La parisette croît partout dans nos | contrées, mais surtout dans les bois humides où elle fleurit en maï-juin. Emploi et dangers. Les feuilles broyées peuvent être appliquées sur les yeux et les plaies enflammés. À petite dose, la parisette passe pour avoir des propriétés antispasmo- diques, mais il est prudent de se méfier des baies qui contiennent un principe narcotique capable de provoquer le malaise, des vomis- sements et des crampes d’estomac. 12 #4 2, Safran. Crocus sativus L. l'a, b. Agavé. Agave americana L. 3 a, b. Flambe. Iris germanica L. Famille: Dioscorées . Amaryllidées. Iridées. 25 Famille des Dioscorées Couleuvrée-noire. Sceau de Notre-Dame. Raisin du diable. Tamus communis L. Plante terrestre, vivace, à souche épaisse, charnue, noire extérieurement, blanche à l’intérieur. Tige sarmenteu- se, volubile, à feuilles longuement pé- tiolées, ovales-acuminées, cordiformes, _ luisantes. Baies rouges. nous dans les roulant où il peut; il fleurit en mai-juin. La racine a une saveur amère et âcre, _ qui provoque les vomisse- ments. Emploi. La racine est pur- gative à la dose de 2-4 gr. On applique sur les foulures et les contusions, ce qui a sans doute valu au taminier le nom vulgaire et très suggestif «d'herbe aux femmes battues». _ ‘Les anciens herboristes prêtent des pro- bryone (navet du diable); et Dioscoride, le ameux médecin de Cilisie, rapporte que les dans certaines contrées à cause de ses Fe fets emménagogues, diurétiques, dépuratifs, toniques et antiépileptiques. Famille des Amarylilidées PI. XIL Fig. L. Agavé. Agave ameri- cana L. Plante rappelant l’aloès et garnie à 1 base d’une touffe en rosette de ndes feuilles charnues, épaisses, Taminier. Tamier. Sceau de la Vierge. Indigène des pays méridionaux et | d'Angleterre, le taminier croît chez | bois et les haies, s’en- | Taminier. Tamus communis L. a. Tige montrant l'inflorescence d’une plante femelle. b. Tige montrant l’inflorescence d’une plante mâle. lui ce. Fleur femelle. d. Fleur mâle. e. Fruit. priétés à peu près semblables à celles de la | jeunes pousses, bouillies et apprétées en : salade, constituent un mets très apprécié | | pointues, sinuées. Hampe très haute, dressée, rameuse, portant des fleurs vertes fasciculées. Originaire du Mexique, l’agave s’est acclimaté dans l’Europe méridionale où 1l se cultive en pots et en cuves. Chez nous, il ne fleurit guère que dans les serrés et à un âge assez avancé, et sa floraison est un signe de prompt dépérissement et de mort. Son suc, frais, a une saveur douceâtre, et est employé dans la fabrication de la boisson nationale du Mexique, le fa- meux vin de pulque. Emploi. Le curé Kneipp le loue beaucoup. La décoction d’une feuille se- rait un dépuratif de lestomac et des intestins, en même temps qu'un bon remè- de ophtalmique. Une pointe de couteau de feuil- les séchées et pulvérisées, pri- se deux fois à . la journée, pas- se pour combat- tre la jaunisse, La feuille écra- sée est un bon vulnéraire, et le suc épaissi des feuilles est con- sidéré commeun remède contre la consomption. Famille des Iridées PI. XIL Fig. 2. Safran. Crocus sativus L. Le safran diffère du colchique avec lequel on pourrait aisément le con- fondre, en ce sens que ses feuilles naissent avant les fleurs. C’est une lante acaule, à souche bulbeuse et à bulbes tuniqués. Ses feuilles, linéaires et disparaissant à la floraison, sortent, avec la hampe, d’écailles engainantes, scarieuses et tronquées obliquement. Ses grandes fleurs en entonnoir, d'un violet pourpre, sont striées de lignes te Famille : Iridées rouges, et portent 3 stigmates très longs, recourbés, atteignant le limbe du périgone. < Le safran est originaire d'Orient. De nos jours encore, c’est la Perse, l'Asie mineure et le Cachemire qui en fournissent le plus. En Europe, on le cultive en France, en Autriche, en Ita- lie, en Angleterre, en Allemagne, en Espagne, mais on semble donner la pré- férence aux safrans français et autri- chiens. . Les stigmates et les styles sont ré- coltés au moment de la floraison. Ils ont une odeur forte, narcotique, aro- matique, et une saveur amère et chau- de due à l’huile essentielle qu’ils ren- ferment. Desséchés, ils se présentent sous la forme de longs filaments d’un | brun-rouge, d’odeur pénétrante et de saveur épicée. Emploi. Off. Safran, Stigmata croci. Le safran est un calmant qui, quand il s’agit d'enfants, peut être considéré comme un | contre les maux d’oreilles; ils en font, avec un œuf complet, un topique à appliquer sur les enflures et les abcès, et ils préconisent les frictions de lait safrané, d’essence de roses et d’un peu d’opium, contre les mor- sures si douloureuses de la podagre. On sait généralement que le safran a un pouvoir colorant considérable, Ce que lon sait moins, peut-être, c’est que ses émana- tions, respirées en trop grande quantité, provoquent des maux de tête et un état apoplectique qui peut amener la mort. Iris de Florence. Iris florentina L. L'iris croît spontanément dans le Nord de l'Afrique et le sud de l’Eu- rope. On le cultive dans les environs de Florence et de Vérone, ainsi que dans certaines régions de la France, à cause du parfum de son rhizome. | Il se reconnaît aux grandes et belles fleurs blanches, légèrement bleutées, qui garnissent, au nombre de 1-3, une hampe plus longue que les feuilles. Ses feuilles sont plates, presque dans un seul plan, lancéolées, pointues. succédané de l’opium. C’est un emménago- gue populaire d’un usage courant, qui agit déjà à la dose de :}, gr., et qu’il faut se gar- der de prendre à plus forte dose si l’on tient à éviter des suites désagréables et sur- | nica L. par tasse à thé constitue un remède stimu- : tout dangereuses. L’infusion de 8-ro filaments lant en même temps que narcotique qu’on pourra employer dans les cas d’asthme, de coqueluche ou d’hystérie. Le safran s’utili- L'Iris pallida Lamark se distingue par ses fleurs d’un violet pâle et aussi par sa floraison plus tardive. PI. XIL Fig. 3. Flambe. Iris germa- Rhizome traçant, horizontal, charnu, dont l’extrémité antérieure s’allonge | se à l’extérieur contre les inflammations de | toute sorte, contre les hémorroïdes et les maladies des yeux, et il entre dans la com- position: de l’élixir de longue vie (aloès 30, agaric blanc 5, myrrhe 5, racine de gentiane 5, rhubarbe 5, safran 5, zédoaire 5, alcool dilué 1000); du Laudanum liquidum (opium 10, Safran 3, cannelle de Chine 1, girofle k, alcool 45, eau 50, liquide d’un jaune-rouge foncé, d’une saveur amère et dont une gout- te colore un litre d’eau nettement en jaune); de la feinture de safran (Tinctura Croci), sans compter qu'il n’est pas rare de le rencon- trer sous forme de condiment. La médication homéopathique emploie le safran dans lobstétrique et pour combattre les hémorragies et les accès hystériques. Les divers traités des simples nous disent que le safran, mélangé aux aliments, active la digestion et fortifie les organes à condi- tion d’en faire un usage modéré; qu’il dé- gage le foie, débarrasse de la jaunisse, jouit de propriétés antiseptiques marquées: et ils le donnent, dans du lait, aux enfants qui crient continuellement et ne veulent pas boi- re. Ils en préparent un collyre et un remède chaque année par suite de l'apparition de deux bourgeons latéraux, tandis ue l'extrémité postérieure se détruit. leurs grandes, sessiles, dont les sé- pales, d’un violet indigo, sont frangés d'une crête longitudinale de poils blancs ou jaunes, et dont les pétales, plus petits et d’un bleu pâle, sont brus- quement contractés en un étroit on- let. Anthères de la longueur du filet. tigmates oblongs, élargis au sommet. Les deux premières espèces fleuris- sent en juin, la troisième de fin avril en juin. Toutes trois sont cultivées. La flambe ou flamme se perpétue sou vent sans culture sur les vieux murs, sur les toits de chaume et les rochers. Les rhizomes italiens sont récoltés dans leur 2"° ou 3" année de crois- sance et livrés au commerce; les rhi- zomes allemands, en automne. Tous possèdent une odeur agréable de vio- 1. Orchis militaire. 2. Orchis bouffon. 3. Orchis tacheté. Orchis Rivini Gouan. Orchis morio L. Orchis maculata L. Famille: lridées. Orchidées. 27 lette et une saveur légèrement âcre qui s’atténue par la dessication. C’est le rhizome de Livourne qui exhale le parfum le plus délicat. Emploi. Of. Rhizoma Iridis. Ce sont des morceaux d’une épaisseur de 3-4 cm., de 8 cm. de long, grossièrement annelés, portant à la surface inférieure des cicatrices brunâ- tres laissées par les racines, et dont la cou- pe transversale montre une écorce très mince d’un jaune rouge entourant un tissu blanc. On les taille en bâtonnets cylindriques pour les donner à mâchonner aux enfants dont la dentition commence (Radices Iridis munda- tæ), et on en fabrique des sortes de globu- les de la grosseur d’un pois qu’on destine à entretenir la suppuration des cautères (pois à cautère, pois d’iris de Paris). La poudre de rhizome, prise plusieurs fois par jour à la dose de ‘/, gr. dans du miel, rend de bons services dans les affections catarrhales; on l'utilise également comme dentifrice, et les ménagères connaissent fort bien l’usage qu’on en fait dans la buanderie et les armoires à linge. Feuilletons quelques livres de simples: Famille des Orchidées Les plantes de cette famille se grou- _ pent en deux sections: les Enorchi- _ dées et les Cypripédiées. La première section se subdivise elle-même en trois tribus, les Ophrydées, les Néottiées, | les Malaxidées. Chaque tribu ayant ses genres à part, et chaque genre ses espèces propres, il est, croyons- nous, préférable que nous n’entrions pas dans des détails qui n’intéresse- raient en somme que les profession- nels de la botanique scientifique, et que nous nous contentions d’une mo- nographie sommaire des plantes de cette famille et d’un court aperçu de leurs propriétés médicinales et théra- peutiques. «20 gr. de poudre absorbés dans du vin doux évacuent la bile et les mucosités par les selles. Y ajoute-t-on 3 gr. de rhubarbe, on aura un remède fameux contre l’hydro- pisie. Une bonne lampée d’une décoction de tranches de rhizome dans du bon vin blanc, prise plusieurs jours de suite, chaude et le matin à jeûn, HSE re l'écoulement des menstrues, dégorge la calculs, combat les crampes et les frissons fiévreux, fait aller les selles, tue les vers, uérit la jaunisse et procure bon sommeil. | n’est pas rare de voir des mères de fa- mille ajouter de la poudre de rhizome aux bouillies de leurs petits dans l’espoir de calmer les maux de ventre. Un cataplasme chaud est topique pour les inflammations des glandes. La poudre est un détersif pour les. plaies et les ulcères purulents, surtout si elle est additionnée de miel. Des compresses de vinaigre, de rhizome pulvérisé et d'essence de roses, sont souveraines contre les névral- gies. La poudre et le suc provoquent l’éter- nûment, guérissent les hémorroïdes et dé- truisent les teignes.» On sait que c’est au mélange de sépales écrasés et de la chaux que l’on doit la cou- leur connue sous le nom de vert des peintres. PI. XIE Fig. 1. Orchis militaire. Or- chis singe. Orchis militaris L. Orchis si- mia. Orchis Rivini Gouan. Orchis tephro- santhos Vill. . Bulbe ovoïde présentant simultané- ment deux tubercules, dont l’un, déjà flétri et condamné à disparaître, a donné naissance à la tige feuillée et au tubercule frais. Tige de 30-40 cm. de hauteur, enveloppée de feuilles ob- longues. Fleurs en casque d’un blanc cendré, disposées en gros épis assez lâches, et dont le lobe moyen, bifide, est rosé et ponctué de pourpre ou de petites houppes purpurines. Eperon un peu courbé, dirigé en bas, obtus, plus court que l’ovaire. Lieux herbeux ; pelouses ombragées. vessie, dissout les 28 Famille: Orchidées. PI. XII. Fig. 2. Orchis bouffon. Orchis | morio L. Plus petit que le précédent, avec des fleurs d’un rose lilas et un casque veiné de vert. Labelle large, à 3 lobes obtus légèrement crénelés, dont le lobe moyen présente une tache blanche à sa base et des lignes violettes sur son | milieu ; éperon obtus, cylindrique, pres- que aussi long que l'ovaire. Prairies sèches. Orchis mâle. Orchis mascula L. Les fleurs ont leurs sépales latéraux étalés et sont d’une couleur purpurine. Les feuilles sont quelquefois tachées de brun. Il croît dans les buissons, dans les bois et sur les pâturages montueux. Genre Platanthère. Platenthera. Périgone à divisions extérieures la- térales plus ou moins étalées, la supé- rieure connivente en casque avec les 2 inférieures. Labelle dirigé en bas, linéaire-allongé, entier, et prolongé en un éperon très long. Bois, lieux her- beux, taillis. Fleurit en maï-juin. Les espèces précédentes font partie du groupe d’Orchidées à bulbes #l0- buleux, en opposition aux espèces sul- vantes qui rentrent dans le groupe des Orchidées à bulbes palmés. Disons encore que toutes les espèces de cette famille si originale attirent l’attention de chacun par la riche coloration et la forme particulièrement bizarre de leurs fleurs. Celles-ci figurent en effet les objets les plus disparates; un cas- que, une mouche, un sabot, une abeil- le, un petit singe, une araignée, un bourdon, etc., etc. PI. XIL Fig. 3. Orchis taché. Orchis tacheté. Orchis maculata L. Bulbe palmé. Tige non fistuleuse d'environ 75 cm. de hauteur, donnant naissance à environ 10 feuilles géné- ralement maculées de brun-noirâtre. Fleurs en épis courts et compacts, d’un rose pâle ou lilas ou blanches, veinées ou tachées de pourpre et de violet. Eperon cylindrique-conique, plus court que l'ovaire, dirigé en bas. Bois, pâ- turages montagneux et alpins. Orchis à larges feuilles. Orchis latifo- lia L. Orchis majalis Reich et Orchis à fleurs carnées, Orchis incarnata L. Ce sont deux espèces très voisines dont les feuilles sont généralement maculées de taches brunâtres. Leurs tiges sont creuses et leurs fleurs sont purpurines, vineuses dans la première espèce, plutôt carnées et moins viola- cées dans la seconde. Prés humides. Orchis Gymnadenia. Plante de 60 cm. environ de hau- teur, dont les épis sont allongés, mais plus petits et plus étroits; fleurs odo- rantes à éperon filiforme très long. Les tubercules (salep) de ces qua- tre espèces sont récoltés immédiate- ment après la floraison, plongés dans l'eau bouillante et desséchés ensuite. Ils sont arrondis ou ovoïdes allongés, de consistance cornée, épais de 1-2 cm. et d’une longueur atteignant Jus- qu'à 4 cm; leur surface est rude, jau- nâtre ou gris-brunâtre. La poudre de salep, bouillie dans 50 p. d’eau, doit donner après refroi- dissement une gelée mucilagineuse, consistante, sans saveur, peu colorée et passant au bleu par la solution d'iode. Emploi. Off. Tubera Salep, ainsi que Mu- cilago Salep, mucilage de salep (salep 1, Su cre de lait 1, eau bouillante en quantité suf- fisante pour obtenir 100). Les tubercules, plutôt féculents, gorgés d’amidon et de bas- sorine, servent à la préparation du fameux salep des Orientaux, considéré à tort comme très nourrissant, et administré en Europe, sous forme de potage, de bouillie ou de ge- lée, aux phtisiques et aux convalescents. Les anciens herboristes les utilisaient en cataplasmes sur les parties travaillées de goutte ou de podagre. 2 8SS Peuplier noir. 2 a, b. Populus nigra L. — 3. Osier rouge. Salix purpurea L. 1-4, D, C Noyer. LÉ ia oœ Le) Juglans re … Famille: Juglandées 29 NU Le M SE UE MENU NAN SA RCA À S Angiospermes; Dicotylédones } Dm TK D on ( Famille des {! Les feuilles sont cueillies en juin M et rapidement séchées au soleil; les Juglandées fruits verts (brou), en juillet. Le 8 brou et les feuilles, triturés frais, tré Fig. 1. Noyer. Noyer com- répandent une odeur balsamique mun. Noyer royal. Nouguié (Marseille). prononcée et ont une saveur amère, Nougué (Gascogne). Juglans regia L. Le noyer est un bel arbre qui atteint de grandes dimensions et dont le tronc se partage en gros- ses branches étalées formant un magnifique dôme de feuilles d'un de 10 gr. de feuilles par litre d’eau est vert sombre. Ses fleurs, monoïques, | employée avec avantage à Pintérieur dans araissent t les feuill l le traitement des affections scrofuleuses. P à L avant les Ieullles, 1ES Le brou de noix et la liqueur de brou de mâles en chatons pendants, les fe- noix sont toniques et stomachiques. Pour melles solitaires ou réunies par 2-4 préparer cette dernière : faire macérer à l'extrémité des ramules. Ses feuil- Le. è ter rs Paca be à : ETS : : oix vertes coupée qua e- les sont glabres, a 79 folioles OVa vées d’un peu de cannelle en poudre et les-aiguës et obscurément sinuées- de quelques clous de girofle; sucrer; dentées. Son fruit est une drupe exposer au soleil pendant 4 semaines et dont la partie charnue a reçu le CRE As per Haras 30 Sr per ; ES itre d’eau-de-vie, !/, gr. de cannelle, 2 nom de brou. A la maturité, le gr. de clous de girofle, et 350 gr. de sucre noyau, qui est la noix, S OUVre en dissous dans 125 gr. d’eau.) L'eau de brou deux valves pour laisser échapper une amande qui a un peu l'appa- astringente et âpre, qui s’atténue toutefois fortement par la dessication. Emploi. Off. Folia Juglandis: c’est la foliole, ovale, entière, nue, dont on a re- tranché le pétiole. Une infusion théiforme 28 er NES de noix, dans laquelle on a jeté des cen- dres, détruit les pucerons sans nuire aux Û EE ee plantes. : cr d re os Le at A fleu- Le curé Kneipp recommande les bains rit en mai et arrive à maturité en complets à la dose de 30 gr. de feuilles septembre. par litre d’eau aux enfants scrofuleux. Do ue MERE 22 Rs mie patents ringence, peut : avan- Perse et as sont sans doute les tage en lotions (cuir chevelu), en injec- Romains qui l’ont importé en Eu- tions, fomentations et bains de pieds. rope. On le cultive çà et là, bien Les anciens ont Pair de se méfier des DAS Nppone SAR Ro de pymietois dans leurs écrits: ie » . J n il n'est PE de le rencontrer « suc de brou et hydromel, bon pour cou isolé, par petits groupes, ou même et luettes» et plus loin: «beaucoup de en allées. noix avalées, ver solitaire chassé.» Famille : Salicinées Famille des Salicinées PI. XIV. Fig. 2. Peuplier noir. Peuplier franc. Peuplier suisse. Liard. Populus nigra L. Le peuplier suisse est un grand et bel arbre à écorce crevassée et noire, dont les branches étalées sont garnies de feuilles longuement pétiolées, trian- gulaires-acuminées, dentées, toujours _ glabres et ordinairement glutineuses. Dioïque, de même que toutes les Sa- licinées, le peuplier noir ne porte, sur le même pied, que des fleurs d’un seul sexe. Les fleurs mâles forment des chatons rouges, les fleurs femelles des chatons verts. Le peuplier noir est originaire des pays méditerranéens et des rives du Danube. Il affectionne les terrains humides, le bord des eaux, et se plante en avenue ou en quinconce. Emploi. Les différentes espèces de peu- liers — peuplier blanc ou peuplier de Hol- ande, peuplier blanchâtre ou grisard, peu- plier tremble, peuplier noir, peuplier pyra- midal ou peuplier d’Italie, peuplier à chapelets ou peuplier de Virginie, peuplier baumier ou peuplier de Sibérie — sont surtout utilisées comme bois de chauffage; ils sont le type des bois blancs. Ils servent aussi beaucoup à chauffer le four et on les convertit en un charbon léger très bon pour faire de la pou- dre à canon et dont une variété constitue le charbon médicinal ou charbon de Belloc. Ce dernier donne par ingestion de bons ré- sultats dans les afécHois de l'estomac. Les bourgeons frais du peuplier noir con- stituent un médicament balsamique, diuréti- | ue et sudorifique. Ils entrent dans la con- ection de longuent de peuplier, Unguentum Populi, employé comme calmant dans les cas d’hémorroïdes, de brûlures ou de plaies douleureuses. Cet onguent se prépare en mélangeant 20 parties de bourgeons de peu- plier récemment séchés, 3 parties de feuilles de belladone, 5 parties de feuilles de jus- _quiame; en arrosant le tout avec 5 parties _d’alcool; en ajoutant 100 parties d'axonge; en _digérant au bain-marie pendant 12 heures, et en passant avec expression à travers une étoffe de laine. | | PI. XIV. Fig. 3. Saule pourpre. Osier rouge. Salix purpurea L. Verdiau. Osier franc. L’osier rouge n’est qu’une des nom- breuses variétés du genre saule. C’est un arbuste qui croît au bord des eaux et des chemins humides, qui fleurit en mars-avril en donnant des chatons mâles paraissant avant les feuilles et des chatons femelles poussant en mêé- me temps que ces dernières. Il a des branches effilées et flexibles d’un rou- ge pourpre très vif, de longues feuilles étroites et finement dentées, et il est très recherché dans la vannerie fine et par les tonneliers. À côté de l’osier rouge, les botanis- tes distinguent encore: l’osier vert ou osier de rivière ou osier des îles (Salix viminalis); l’osier jaune ou osier des vignes (Salix vitellina), très esti- mé dans la vannerie fine, dans la tonnellerie et dans le jardinage; l’osier noir ou osier bleu ou osier brun ou saule à une étamine (Salix monan- dra); Vosier blanc (Salix alba) employé par les sculpteurs et recommandé comme succédané du quinquina; l’osier à trois étamines (Salir triandra), de qualité inférieure; le saule laurier ou saule odorant ou saule à cinq étamines (Salix pentandra), remarquable par ses grandes feuilles luisantes, dentées, d’un vert clair, bordées de glandes résineu- ses et odorantes et de même forme que celles du laurier; l’osier fragile (Salix fragilis), fréquemment exploité en tétard le long des rivières. Ce der- nier comprend deux variétés, l’une à écorce verte, l’autre à écorce rouge. Ses brins cassants ont une certaine disposition à devenir branchus et sont utilisés pour la vannerie commune. Ses feuilles sont denticulées lancéo- lées, glabres et luisantes en dessus. Ses chatons, mâles et femelles, parais- sent tous deux avec les feuilles, les chatons femelles très longs, pendants, lâchement imbriqués. Emploi. Ce que les pharmaciens enten- dent par Cortex Salicis n’est rien d’autre que écorce de saule recueillie au le er dr sur le Salix alba L.le Salir fragilis L. et d’au- 1 a, b. Chêne. Quercus pedunculata Ehr. D 2. Chanvre. Cannabis sativa L. Famille: Salicinées, Cupulifères, Ulmacées TrareSe tres saules indigènes. Ce sont des morceaux cintrés, flexibles, de 1-2 mm. d’épaisseur, à surface presque lisse, le plus souvent un peu luisante, inodores, avec une saveur amère et âpre. L’écorce de saule s'emploie à l’intérieur, en décoction simple ou en poudre, contre les fièvres intermittentes, la dysentherie, les em- barras d’estomac et d’intestin, les affections ulmonaires et les crachements de sang. A ’extérieur, elle peut être utilisée en bains fortifiants, en gargarismes, en lotions du cuir chevelu (pellicules) et aussi pour arrêter le ER INS HOM EPS rEa sang des plaies fraîches. Il est à remarquer | : | nâtre, acerbe, astringente, que l’on peut ex- ue le saule pourpre est plutôt riche en sa- licine, remède préconisé contre les fièvres | . de l’orme, du saule, du chataignier, ainsi que des feuilles de divers arbres, tels que le | sumac, des noix de galle, etc. Le tannin, | outre son emploi dans le tannage des peaux, | en teinturerie, dans la fabrication de l’encre intermittentes légères, et que lé saule fragile renferme davantage de tanin. Famille des Cupulifères L. (Amentacées) PI, XV. Fig. 1. Chêne. Chêne à fruits pédonculés. Chêne Rouvre. Quercus pe- dunculata Ehrh. Chêne commun. Chêne à grappes. Le chêne est un arbre vigoureux _qui forme de vastes forêts dans une grande partie de la France, et dont le tronc rugueux, les branches tortueuses et noueuses dénotent une force de ré- sistance peu commune, Ses feuilles, très brièvement pétiolées, sont profon- dément lobées et vont en se rétrécis- “sant vers le bas. Il est monoïque, fleu- rit en mai, mürit en octobre, époque à laquelle il porte des fruits (glands) _ longuement pédonculés contenus dans une sorte de petite coupe appelée cupule. _ On récolte l'écorce des jeunes troncs et des rameaux en mai ou au com- mencement de juin et les glands en octobre. L’écorce contient environ 10 !°/, de tanin et est franchement astringente. Emploi. Le Cortex Quercus des pharma- ciens se présente le plus souvent sous la _ forme de tubes de 1-3 cm. de diamètre: ce _ nest rien d’autre que l'écorce des jeunes rameaux et des pousses radicales, La décoction de 30 gr. de Cortex dans un litre d’eau se recommande à l'intérieur contre les crachements de sang, les catarrhes, les flux de sang, les maux de tête, la diarrhée et les affections de la vessie; à l’extérieur, rismes _ Ja bouche, en lotions contre les ulcères de piration trop abondante des pieds, en com- presses contre le goître et l’esquinancie, en bain de siège contre les descentes de rectum, et elle remplace, jusqu’à un certain point, le tanin dans la leucorrhée et la blennorragie. Le tan est l'écorce de chêne moulue. Il sert à transformer les peaux en cuirs. Il s'emploie quelquefois en médecine comme astringent pour arrêter les saignements de nez, et les débardeurs en saupoudrent leurs souliers pour éviter le ramollissement des pieds qu’ils appellent grenouille, Le principe actif du tan est le fannin, une substance lé- gère, brillante, incolore ou légèrement jau- traire de lécorce du chêne, du marronnier L » et le tannisage des vins blancs et des vins de Champagne, sert aussi en médecine. Ap- pliqué sur les blessures ou sur les plaies, il coagule le sang, le pus, etc. Il est d’autre part le contrepoison de l’émétique et de la plupart dés alcaloïdes, car il forme, avec ces derniers et avec l’antimoine de l’émétique (Tartarus stibiatus), des précipités insolubles dans les liquides de l’estomac. Les glands torréfiés et moulus donnent | une sorte de café agissant avec efficacité dans le cas de rachitisme ou de scrophule; et la poudre de gland et de cupule n’est pas _ sans efficacité contre la dysenterie et les on peut l’employer avec avantage en garga- | ur les gencives et la muqueuse de _ mauvaise nature, en bains contre la trans- | affections de la vessie. La poudre d’écorce (tan), les feuilles triturées, sont antiseptiques par suite de leur teneur en tanin et hâtent ainsi la cicatrisation des plaies. Les herboristes disent dans leurs ouvrages que les feuilles de chêne bouillies dans du vin font cesser les dévoiements intestinaux et les crachements de sang et que pour apaiser les ardeurs du gosier il suffit sou- vent de tenir une feuille de chêne dans la bouche et d’avaler la salive ainsi provoquée. Les glands de nos chênes indigènes sont trop amers l’homme; mais les climats méridionaux four- nissent certaines espèce de glands doux que l'on sert crus ou torréfiés sur les meilleures tables. C’est avec le gland doux que les Arabes font leur fameux racahout et qu’on prépare le café de gland dont l’usage est en- core répandu dans certaines contrées. Famille des Ulmacées PI. XV. Fig. 2. Chanvre, Chênevis. Cannabis sativa L. Le chanvre est une plante annuelle, dioïque, dont la tige atteint parfois la our servir à l’alimentation de - RNA EE LE 32 Famille : Ulmacées hauteur d’un homme. Les feuilles sont | palmatiséquées, à 5-7 segments lan- céolés et fortement dentés. Ses fleurs mâles forment des grappes axillaires | et terminales; tandis que les fleurs femelles sont en glomérules d’un petit nombre de fleurs. La graine ou chène- vis est surtout utilisée pour la fabri- cation d’une huile employée dans la peinture et dans la préparation de savons mous, noirs et verts. Le chanvre fleurit en juin-août, mürit fin septembre. Il passe pour originaire de 1 se trouve à l’état cultivé dans les régions inférieures. À l’état frais, il a des propriétés narcotiques très éner- giques: c’est avec les feuilles du chanvre indien (Bhang) que les Orien- taux préparent le Hachisch, drogue narcotique, enivrante, qui rend insen- sible et produit des hallucinations. Emploi. Le chènevis était autrefois offici- cinal et connu sous le nom de Semen Can- nabis, Ecrasé dans de l’eau, il forme un liquide laiteux dont on pourra prendre 1}, de litre par jour contre les affections des voies urinaires. Un cataplasme pulpeux (bouillie) de chènevis calme les douleurs rhumatismales et érysipèlateuses. Le suc du chanvre a des propriétés analogues à celles de lopium. Une alcoolature de fleurs de chanvre peut être utilisée, en compresses, contre les inflammations en général, celles des yeux en particulier. La médication ho- méopathique prescrit le chènevis contre le _rembrunissement des callosités, les saigne- ments de nez, les rétentions d’urine et les inflammations des voies urinaires, pulmonai- res et cardiaques. Les herboristes nous disent que le chè- nevis bouilli dans du lait calme la toux sè- che et que les fomentations de chanvre sont excellentes contre la podagre; ils appliquent la racine pilée sur les brûlures, introduisent le suc chaud de chanvre frais dans le canal auditif pour adoucir les maux d'oreilles et . se servent des vapeurs de chanvre pour calmer les ardeurs d'urine. Le chanvre est surtout cultivé en vue de la filasse que fournissent les fibres de son écorce. Dès la plus haute antiquité, la filas- se a été employée à la confection de toutes sortes de cordes et cordages, mais ce n’est guère qu'au XVI° siècle qu'on a réussi à en obtenir une toile de belle qualité, et l’his- toire a cité, comme une rareté, les deux chemises de toile de chanvre que possédait Catherine de Médicis. Asie, et. PI. XVI. Fig. 1. Houblon. Humulus lu- pulus L. Le houblon est une plante dioïque dont la longue racine vivace donne naissance à des tiges annuelles de plusieurs mètres de hauteur. Ces tiges sont grimpantes, sarmenteuses, volu- biles de droite à gauche, un peu anguleuses et couvertes de poils courts, crochus et robustes, qui leur donnent une certaine rugosité. Elles portent des feuilles opposées, pétiolées, rudes en dessus, munies en dessous de glan- des résineuses, en forme de cœur à la base, à 3-5 lobes ovales et dentés. Les fleurs mâles, petites et verdâtres comme les fleurs femelles, sontgroupées en grappes rameuses, opposées, axil- laires, tandis que les épis fructifères femelles, plus gros que les autres, lâches, légers, se présentent sous forme de cônes (strobiles) d’abord d’un vert pâle, puis jaunes. Le houblon fleurit en juillet-août et arrive à maturité au commence- ment de septembre. Il croît spontané- ment dans les lieux ombragés, au bord des eaux, des haies et des buissons de l’Europe septentrionale et occidentale, et il est l’objet d’une culture importante en Angleterre, en France, en Allemagne et en Belgique. Ses cônes ont une odeur aroma- tique très prononcée et une saveur balsamique, résineuse, amère, due à la présence du lupulin ou lupuline qui les recouvre de ses petites glandes Jaunâtres. Emploi. Le ZLupulinum des pharmacies n’est autre chose que les glandes microsco- piques du strobile du houblon. Ces glandes constituent une farine brunâtre, dorée, adhé- rant aux doigts, d’une odeur particulière et aromatique. Elles jouissent de propriétés stimulantes, toniques, antiscorbutiques, et, dit-on, antiaphrodisiaques. On les prescrit à la dose de 1}, gr. à 1 gr. contre la strangu- rie, les crampes abdominales, les insomnies, les agitations nérveuses, les migraines et les digestions laborieuses. La bière aromatisée au houblon, agit fortement sur les reins, et lalcoolature de strobiles fraîchement coupés, est recommandée à la dose de quelques gouttes prises trois fois par jour, contre la Jjaunisse et les douleurs causées par la goutte. 1. Houblon. Humulus lupulus L. 2. Figuier. Ficus carica L 3. Ortie. Urtica dioica L. Famille: Ulmacées, Urticées 33 Les herboristes disent dans leurs écrits: «Les gourmets mangent les jeunes pousses de houblon en une salade qu’ils considèrent comme précieuse dans les engorgements du foie. Le suc du houblon est un purgatif dras- tique, mais le houblon bouilli dans l’eau perd de ses qualités laxatives et devient un ex- cellent dépuratif du foie, du sang et des reins. Des bains de vapeurs de fleurs de Éoublon rendent service dans les cas de ré- trécissements de matrice, de rétentions d’uri- ne et de calculs de la vessie.» PI. XVI. Fig. 2. Figuier. Figuier com- mun. Ficus carica L. Originaire de la vaste région médi- terranéenne qui s'étend de la Syrie aux îles Canaries, le figuier est un arbre monoïque qu’on cultive de temps immémorial dans le midi de l’Europe; même sans couverture, 1l supporte assez bien l’hiver de notre climat dans les lieux chauds et abrités, mais il ne mürit pas toujours ses fruits. Ses rameaux sont tortueux, diffus, recou- verts d’une écorce laiteuse grisâtre ou verdâtre, et son bois est tendre et poreux. Ses feuilles sont très amples, d'un vert brillant, à 3-5 lobes obtus, sinués ou irrégulièrement lobés, et ses réceptacles fructifères sont assez os, en forme de poire et à pulpe jcrée. Dans le midi, les figuiers fournissent aque année deux récoltes: celle de in-juillet fournit les figues-fleurs desti- à être mangées fraiches; celle oût-septembre, les secondes figues, tinées au séchage. Jalsamique et une saveur douce et oréable. Emploi. La figue joue depuis longtemps certain rôle en thérapeutique puisque nous la voyons, avec les raisins secs, les ujubes et les dattes, faire partie des quatre Yuits pectoraux de l’ancienne pharmacopée, et que l’Ancien Testament la préconise déjà comme cataplasme à appliquer sur les tu- meurs et les abcès: elle possède en effet des propriétés émollientes et pectorales qui ne sont pas à dédaigner, et, utilisée en garga- risme, elle peut rendre des services appré- ciables dans les cas d’angine ou de fluxions douloureuses de la bouche. Si nous en croyons les livres des simples, s figues fraîches ne paressent nullement ans l'estomac; elles ont donc un caractère Les figues ont une odeur légèrement F Le plutôt légèrement laxatif, mais elles n’en constituent pas moins un aliment assez nu- tritif, agréable, se digérant facilement, et surtout un excellent dépuratif de la vessie. On fera bien toutefois de n’en point servir aux personnes souffrant de tumeurs irritan- tes du foie ou de la rate, et de les réserver, agrémentées de poivre ou de gingembre, pour les hydropiques et les asthmatiques. Les mêmes herboristes ajoutent plus loin: «un cataplasme de figues broyées dans de la colle fraîche, de l’'ammoniaque et du vin- aigre, est excellent pour les abcès, les plaies, les contusions et les enflûres. Le lait du figuier, vermifuge et purgatif drastique à l'intérieur, jouit de propriétés caustiques énergiques qui le font employer contre les cors et les verrues.» «Bouillies avec de l’hysope, les figues conviennent aux rhumes de poitrine tenaces. Contre les tranchées, on prendra une décoc- tion de figues et de rue en lavement. Les personnes qui respirent avec peine, dont les voies respiratoires sont embarrassées de glaires, qui soufirent d’anhélation, feront bien de prendre, à jeûn, 1-2 figues macérées pen- dant 10 heures dans de lesprit-de-vin. Une ou deux figues saupoudrées de poivre et prises à jeûn agissent sur les reins en éva- cuant les calculs par lPurine. La décoction simple de figues, absorbée chaude, provoque l'éruption des pustules de la vaccination.» Chacun sait que les meilleures figues du commerce nous arrivent de Smyrne. Famille des Urticées PI. XVI. Fig. 3. Ortie. Ortie dioïque. Ortie commune. Grande-Ortie. Urtica dioïca L. Il est presque superflu de dire que tout le monde, sans le vouloir, a fait depuis longtemps plus ou moins con- naissance avec l’ortie et surtout avec ses poils urticants. Camerer dit déja en 1600, et non sans quelque malice : «l'ortie se reconnaît aisément, même la nuit... au simple toucher». C’est une plante vivace, dioïque, dont la souche horizontale et longuement traçante, donne naissance à des tiges raides, dressées, peu rameuses, portant des feuilles ovales, cordiformes à la base et découpées en larges dents aiguës. La tige et les feuilles sont hérissées de poils raides et piquants qui se brisent par le contact et laissent échapper un liquide caustique très 3 34 Famille: Urticées, Loranthacées irritant, dans lequel on peut constater la présence d’une certaine quantité d'acide formique libre. Les fleurs, petites, sont groupées près du sommet en grappes grêles et rameuses, les grappes mâles dressées, les grappes femelles pendantes. L’ortie a une odeur particulière nullement désagréable. Elle fleurit en juillet-août et se trouve dans toutes les régions froides et tempérées du globe. Elle croît dans les villages, au pied des murs, sur les décombres, dans les lieux cultivés ou incultes, au milieu des pierres, le long des chemins, et elle semble suivre l’homme dans tous les lieux où il va s'établir. Emploi. Les orties séchées, ou les graines d’ortie, prises sous forme de tisane, 30-60 gr. par litre d’eau, constituent un dépuratif à recommander contre la dysenterie, l’hydro- _ pisie, les maladies de poitrine, les crache- ments de sang, la jaunisse, l’urticaire chro- nique et les hémorroïdes. Kneipp en fait un grand éloge: «la tisane d’ortie, dit-il, résoud les engorgements de la poitrine et du poumon et débarrasse l’esto- mac des matériaux qui y ont séjourné trop longtemps, en les évacuant principalement ar lurine. Avez-vous du sang corrompu ? aites cuire et mangez souvent, en été, des orties préparées à la facon des épinards : les boulettes d’ortie constituent un aliment non seulement nutritif, mais salutaire, Si vous avez des rhumatismes rebelles à tout remè- de, ayez recours aux fustigations: frottez ou frappez chaque jour, pendant quelques mi- nutes, toutes les parties souffrantes.» Et il ajoute que les racines d’ortie sont plus efficaces encore que les feuilles, (soit qu'on s’en serve en été quand elles sont vertes, soit en hiver quand elles sont des- séchées) et qu’une décoction de racine est à même de guérir un commencement d’hy- dropisie et, en nisme des sucs morbides, D’autres herboristes s'expriment à peu près dans le même sens, ce qui fait croire que l’ortie, à l’abord si peu attrayant, a réellement quelque chose de meil- leur que ses piquants. Disons pour terminer que la racine bouil- lie, alliée à l’alun et au sel marin, peut servir à colorer les étoffes en jaune: que la médi- cation homéopathique vante les effets de lortie grièche où ortie brûlante ou petite ortie (Urtica urens L.) contre la fièvre urticaire, les éruptions cutanées, Phydropisie, les brû- lures, et que cette même ortie passe pour augmenter la quantité de lait des accouchées. général, de délivrer lorga- Famille des Loranthacées PI. XVII. Fig. 1, Gui. Gui à fruits blancs. Verquet. Gui de Chêne. Viscum album L. Le gui est un arbrisseau dioïque qui vit en parasite sur l'écorce de certains arbres, surtout sur les poi- riers et les pommiers, mais plus rare- ment sur les pins, les sapins et les tilleuls. Ses racines s’enfoncent dans l'écorce qui les emprisonne de toute part, et il se présente sous la forme d'un buisson arrondi formé de nom- breux rameaux cylindriques d’un vert jaune qui se subdivisent par bifurca- tion. Ses feuilles sont opposées, épais- ses et charnues, d’un vert jaunâtre, sessiles, coriaces, oblongues, et parcou- rues par cinq nervures longitudinales bien marquées. Les plantes femelles portent des fleurs jaunâtres peu appa- rentes qui donnent naissance à des baies blanches de la grosseur d’un pois, globuleuses et gluantes. | Le gui fleurit de février en avril; ses baies arrivent à maturité en au- tomne et restent attachées à la plante jusqu’au printemps. Sa dissémination s'effectue le plus ordinairement par l'entremise des oiseaux, des grives, surtout, qui se nourrissent de-ses baies, et déposent sur les arbres, avec leur fiente, les graines non encore digérées. On récolte les jeunes rameaux en hiver. Emploi. Le gui avait autrefois des pro- : priétés aussi précieuses que multiples: les anciens Gaulois se le figuraient possédant des qualités merveilleuses capables de guérir toutes les maladies et de neutraliser les eftets des plus terribles poisons, et ses feuilles étaient renommées contre l’épilepsie. Après avoir tout guéri, le gui est presque aban- donné et on ne l'utilise plus guère aujourd’hui que pour la préparation de la glu et comme fourrage. à Kneipp prétend toutefois que le gui est une plante curative dont les effets thérapeu- tiques s’étendent en première ligne sur le Sang et qu’il exerce une influence salutaire dans les troubles de la circulation. A l’en croire, le thé, préparé à la dose de 30 gr. par litre d’eau, serait un remède très éner- gique et très efficace contre les hémorragies. 1. Gui. Viscum album L. l 3. Aristoloche. VAristolochia clematitis L. Es 2. Cabaret. Asarum europæum L. w x Famille: Aristolochiées 35 Famille des Aristolochiées PI. XVII. Fig. 2. Asaret. Asaret d’Eu- rope. Cabaret. Oreille d'homme. Asarum europæum L. Le cabaret est une plante vivace à rhizome traçant, à tiges courtes et couchées portant deux feuilles oppo- sées à longs pétioles poilus, coriaces, réniformes, vertes et luisantes en des- sus. Îl croît dans les forêts montagneu- ses, dans les lieux ombragés, humides et moussus. Ses fleurs, d’un brun ver- dâtre à l'extérieur, d’un pourpre noi- râtre intérieurement, ont assez l’appa- rence d’une petite noisette. Le cabaret se trouve disséminé dans tout le Jura où il fleurit de mars en mai. Son odeur est forte, très péné- trante, et fait involontairement songer au poivre ou au camphre; Sa saveur est âcre et poivrée. Emploi et dangers. Le cabaret est une plante vénéneuse qui ne doit être prise qu’a- vec prudence et dont la racine formait autre- fois un vomitif d’un usage courant. 2-4 gr. de racine et de feuilles pulvérisées, pris dans un verre de vin, désopilent le foie et la rate, dégagent la matrice, combattent l’hydropisie, la jaunisse et les fièvres intermittentes. Les personnes faibles, toutefois, de même que les femmes enceintes, feront bien de s’en abstenir totalement. On peut lire dans Lutze (homéopathie) que l’Asarum est prescrit contre les maux de tête, les yeux chassieux, les nausées, les vo- missements, les points de côté et surtout contre la cholérine et les selles sanguinolentes. Les herboristes s'étendent assez longue- ment sur les vertus curatives du cabaret. Les uns nous disent que le populaire ne peut se préparer un meilleur fébrifuge qu’une décoc- tion miellée de feuilles de cabaret dans du vin, surtout s’il a eu soin de relever la dite décoction par des fleurs de muscadier, de l’écorce de cannelle ou d’avtres épices. D’au- tres le prennent macéré dans du vin contre la jaunisse, la goutte sciatique, les rhumes et l’asthme. Ceux-ci en vantent le suc pour ms W/ 16 fl M y) HYMP,, éclaircir la vue et guérir la nubécule, cette maladie de l'œil dans laquelle on voit com- me à travers un nuage. Ceux là le laissent macérer pendant tout l’été dans de l’huile d'olives pour l’employer ensuite en frictions fébrifuges sur l’épine dorsale. Le cabaret est un sternutatoire violent. PI. XVII. Fig. 3. Aristoloche. Aristolo- che clématite. Ratelaire. Aristolochia cle- matitis L. L’aristoloche est une plante vivace à long rhizome traçant, à tige simple, dressée, anguleuse. Ses feuilles sont glabres, veinées, réticulées-cordiformes. Ses fleurs Jaunâtres, pendantes ou dressées, ont une forme particulière de verre à Champagne obliquement tronqué, et sont disposées en fascicu- les axillaires de 3-8 fleurs. L’aristoloche est originaire de l'Italie et du sud de la France. Elle croît chez nous dans les lieux incultes, dans les vignes, les haies et les jardins, où elle fleurit de mai en juin. Son rhizome a une odeur forte, nar- cotique et désagréable, et une saveur àcre et amère. Emploi. L’aristoloche est emménagogue à la dose de 10 gr. par litre d’eau, mais on fera bien de n’en pas abuser car elle ren- ferme un principe vénéneux. On utilise sa teinture en compresses sur les tumeurs, et sa décoction dans l’eau pour détruire les punaises. s ï Les anciens herboristes disent à son sujet: la décoction d’aristoloche dans du vin s’em- ploie en lotions pour guérir les plaies frai- ches et anciennes, les affections variqueuses, ainsi que toutes sortes de lésions. La poudre de rhizome, répandue sur les plaies, jouit de propriétés analogues. Contre les douleurs de la podagre, on se trouvera bien d’un cata- plasme d’aristoloche, de plantain et de miel. Veut-on un emplâtre pour les plaies et les lésions purulentes: torréfier et pulvériser les feuilles ou le rhizome; jeter la poudre, avec de la térébenthine et de l’huile de lin, dans une casserole chauffant à petit feu, et rédui- re jusqu’à une pommade mi-solide, mi-liquide, qu'on appliquera sur les parties lésées. pr ANNE) Ho LU } un } j }) set AU CPE TN EAN 544 time f W 14) 36 Famille: Polygonées Famille des Polygonées Cette famille comprend entre autres le genre rhubarbe dont les espèces les plus connues sont: la rhubarbe de Chine ou rhubarbe palmée, Rheum officinale Baillon; le Rheum undulatum L.; Rheum compactum; Rheum Emodi Wallroth; le Rheum rhaponticum L., | ou rhubarbe de France, PI. XVIII, (| Fig. |. Ce sont des plantes herbacées # \ dont le rhizome, épais et charnu, ) \ donne naissance à une tige droite cannelée; les feuilles sont grandes, larges et plus ou moins découpées; les fleurs, petites, jaunâtres ou verdâtres, forment de nom- breuses grappes paniculées. Les graines ont une certai- ne analogie avec celles de l'oseille, mais sont plus grosses. Le rhizome de la rhubarbe pal- mée est connu dans le commerce sous le nom de rhubarbe de la Chine, qui nous vient par mer, et sous celui de rhubarbe de Moscovie, qui nous vient par terre et par cara- vanes. Cette dernière est supé- rieure à toutes les autres espèces parce que le gouvernement russe en surveille le triage et la mani- pulation. Les rhizomes sont triés, mondés et grattés: puis on traver- se chaque fragment d’une ficelle pour les suspendre au vent et à l'ombre afin d’en hâter la dessica- tion. Ce sont alors des morceaux compacts, couverts d’une poudre Jaune, présentant, sur la cassure transversale, une structure radiale dans les couches périphéri- ques voisines du cambium, tandis que la partie interne est formée d’un mélange irrégulièrement disposé d’un tissu fondamental Fit VW Dr TE, ca } ÿ si EVA PES W 05e W/, 12 aquosa: rhubarbe 10, KZ SZ blanc et de rayons mé- dullaires d’une belle couleur rouge. ; V4 La rhubarbe possède une odeur particuhére; elle à une saveur amère, un peu acerbe; et elle crie sous la dent quand on a la mâche. Emploi. Le Radir Rhei des pharma- cies n’est rien d’autre que le rhizome entier ou pulvérisé de la rhubarbe. Il constitue un remède tonique, stomachi- que, digestif et purgatif, d’un usage tout à fait courant. Pris à petites doses, il agit avec douceur contre les troubles digestifs et gastralgiques, les diarrhées chroniques, les vers, les catarrhes d’es- tomac et les embarras du foie et de la rate; à la dose de 0,2-0,5 gr. il favorise la digestion, et à la dose de 1-2 gr. il purge le corps sans coliques ni irritations d’au- cune sorte. Indépendamment du rhizome de rhubarbe, les pharmaciens tiennent encore la teinture de rhubarbe aqueuse (Tinctura Rhet eau 75 eau de cannelle 20, alcool 5, carbonate de soude 3); lextrait de rhubarbe (ÆExtractum Rhet); l'extrait de rhubarbe composé (Extrac- tum Rhei compositum: poudre brune for- mée de résine de jalap 1, de savon mé- dicinal 1, d’extrait d’aloès 2, d’extrait de rhubarbe 6 et d’alcool dilué 4); un sirop de rhubarbe (Sirupus Rheiï); un vin de rhubarbe composé (Tinctura Rher vinosa, liquide limpide d’un jaune-brun formé de rhubarbe 10, écorce d'orange 2, cardamome 1, le tout macéré pendant 8 jours dans 100 de vin de Marsala); une poudre de rhubarbe composée ou poudre des enfants (Pulvis pro infantibus). La médication homéopathique utilise la rhubarbe contre les diarrhées infan- tiles, surtout à l’époque de la dentition. PI. XVII. Fig. 2. Bistorte. Poly- gonum bistorta L. La bistorte est une plante viva- ce de près d’un mètre de hauteur, dont le rhizome, contourné et noueux, est brun à l'extérieur et carné intérieurement, et dont les fleurs, légèrement rosées et odorantes, sont disposées en épis cylindri- ques. Ses feuilles supérieu- res sont linéaires-lan- nan nan entends 2. Bistorte. Polygonum bistorta L. 1 a, b, c. Rhubarbe. Rheum rhaponticum L. Famille: Polygonées 37 - allongées, ovales-oblongues, ondulées - et embrassantes. La bistorte croît dans les bois, sur les prairies et dans les taillis montueux où elle fleurit de mai en août. Sa racine, en forme de S, est d’une saveur âpre et très astringente. Emploi. Bien que l’art vétérinaire utilise encore la poudre de rhizome contre les diar- rhées des chevaux, et que la médication populaire la considère comme vulnéraire et Pemploie de nos jours en une décoction de 20 gr. par litre d’eau contre les flux de sang et la dysenterie, le rhizome de bistorte a “depuis longtemps disparu des officines des _ pharmaciens. Nos pères l’avaient en assez grande véné- ration et lui prêtaient des propriétés qui ne Seraient pas à dédaigner de nos jours. Ils le prenaient à la dose de 4 gr. dans du vin blanc chaud pour évacuer tous les principes nocifs par la sueur, le pilaient avec du sucre re-"t pour arrêter les crachements de sang ét es flux du bas ventre, et le recomman- daient fort aux femmes dont les menstrues étaient trop abondantes et de par trop longue durée. Allié au suc de coings, il formait un excellent cataplasme à appliquer sur les con- tusions, sur les blessures fraîches ou ancien- nes, sur les hémorragies sous-cutanées pro- voquées par les coups ou les chutes. Son al- coolature servait en lotions contre les affec- tions cancéreuses et les tumeurs malignes. Et si nous feuilletons plus loin, nous trouvons que 2 gr. de poudre, pris plusieurs jours de suite dans un œuf à la coque, défendent à lenfant de naître avant terme, tandis que 4 gr. de la même poudre, absorbés dans de céolées, et ses feuilles inférieures sont | Me On LE (a Neue FRA à l'eau après une purgation, constituent un re- mède efficace contre la gonorrhée et ses suites. PI. XIX. Fig. !. Renouée. Trainasse. Herbe à cochon. Herbe à cent nœuds. Polygonum aviculare L. La renouée présente des tiges très nombreuses traînant sur le sol et feuil- lues jusqu'aux extrémités, des feuilles simples, ovales, petites, sessiles, et de petites fleurs blanches ou rouges. Elle croît sur les chemins, dans les bassés- cours, dans les champs, sur les décom- bres, en un mot un peu partout. Elle possède une odeur faible et une saveur franchement astringente. Emploi. Les anciens herboristes en font grand cas. Ils la recommandent en décoction dans du vinaigre rouge, ou simplement en poudre, contre la diarrhée, les aigreurs d’es- tomac, les crachements de sang, les mens- trues par trop abondantes et quantité de lésions internes. Ils lutilisent comme vermi- fuge, pour adoucir les ardeurs d’urine, résou- dre les calculs de la vessie et du foie, com- battre l’érysipèle, arrêter les saignements de nez et les suppurations d’oreilles. C'était pour eux un collutoire et un vulnéraire, et lun de leurs bons remèdes antidysentériques con- sistait à faire bouillir deux poignées de re- nouée dans environ #/, de litre de vinaigre, et à faire ensuite des compresses chaudes sur l’estomac, le ventre et les reins. De tout cela, il ne reste pas grand chose, et la renouée, malgré le curé Kneïipp qui a essayé de la tirer de l'oubli, est, depuis long- temps, rayée des tables du Codex. N ni Line AAA LD DL E DA ER il Lo PAUD NAN <= - puis nt ‘ ue SRE Ep > M 38 Famille: Caryophyllées, Renonculacées Famille des Caryophyllées PI. XIX. Fig. 2. Saponaire. Herbe à foulon. Savonnière. Saponaria officinalis. La saponaire est une belle plante vivace à rhizome blanchâtre et ram- pant, à tiges dressées, à feuilles op- posées, ovales-oblongues, rétrécies à la base, à fleurs assez grandes, roses ou carnées, odorantes, disposées en fascicules corymbiformes. Elle croît le long des haies, au bord des chemins et des eaux, à la lisière des champs et fleurit de juin en août. On récolte les rhizomes de vieux plants en automne ou au commence- ment du printemps, et on les débar- rasse de leur partie ligneuse et des fibres qui s’y rattachent. Le rhizome a une saveur d’abord douceâtre et mu- cilagineuse, puis amère, âpre, piquante, qui prend à la gorge. En décoction, il donne une sorte d’écume analogue à celle du savon, ce qui explique la présence de la sapo- naire dans nombre de jardins de la campagne. Emploi. Les pharmaciens d’aujourd’hui ne connaissent plus le Radix Saponariæ d’autre- fois, et cependant la saponaire est restée l’objet d’une certaine faveur dans la classe populaire. Les gens de la campagne Putili- sent encore couramment en décoction de 60 gr. par litre d’eau comme dépuratif dans les engorgements des viscères et il n’est pas rare de lui entendre attribuer des propriétés anti- rhumatismales, vermifuges, et même une certaine action dans le traitement de la gout- te et de la syphilis. Autrefois, dit Paul Hariot dans son char- mant Atlas, la saponaire passait pour aider «à ceuz qui ont le foye mal disposé, à la toux et à ceux qui ne peuvent respirer, S'ilz ne tiennent la teste droicte, prinse avec miel à la mesure d’une cuillère. Elle faist bon ventre. Elle même prinse avec du Panay et de la racine de Cappres rompt les pierres et les iecte par l’urine.. elle provoque à éter- nuer, et broyée avec miel et distillée dans le nez, elle purge par la bouche». Famille des Renonculacées PI. XIX. Fig. 3. Pivoine. Pivoine offi- cinale. Pivoine femelle. Rose chaste. Pæo- nia officinalis L. : Plante vivace dont le rhizome épais possède une odeur désagréable et une saveur en même temps âcre et nau- séeuse. Feuilles deux fois ternées, glau- ques blanchâtres, à folioles 2-3 parti ‘tes. Fleurs grandes, blanches, roses, purpurines et souvent panachées. Car- pelles arqués, divergents, fauves, co: tonneux, contenant des graines d’abord rouges, puis noires. La pivoine fleurit de fin avril au commencement juin; elle est originaire des régions montagneuses d'Europe, du Tyrol et de la Carniole, et se trou- ve comme plante d'ornement, et pres: que toujours double, dans la plupart des jardins potagers ou paysagers. Le rhizome se récolte en automne. Emploi. La pivoine est une plante sus- pecte au même titre que toutes les autres renonculacées, et il est bon de recommander aux enfants de ne pas en manger les gral- nes. Elle a joué un rôle fameux dans Panti- que sorcellerie, et ses graines, autrefois van- tées contre l’épilepsie, servent encore à faire des colliers qui tantôt préservent les enfants des convulsions, tantôt favorisent la dentition- 1. Renouée. Polygonum aviculare L. | 3 a, b. Pivoine. 2 a, b. Saponaire. # Pæonia officinalis L. Saponaria officinalis L. Famille: Renonculacées 39 Aujourd’hui, bien que l’on accorde encore à sa décoction (30 gr. par litre d’eau) des vertus émétiques, antispasmodiques et légè- rement narcotiques, la pivoine ne figure plus dans les tables des pharmacopées. PI. XX. Fig. L. Hellébore noir. Rose de Noël. Helleborus niger L. Plante vivace à rhizome noirûtre. Feuilles radicales, coriaces, à partition palmée. Fleurs grandes, à sépa- les bien ouverts et d’un blanc plus ou moins teinté de rosé, portées sur des tiges dépour- vues de feuilles et munies supé- rieurement de 2-3 bractées ovales. Originaire de Styrie, de Bo- hême, de Silé- sie, l’hellébore noir croît chez nous à l’état cultivé et fleurit en plein hiver. PI. XX. Fig. 2. Hellébore vert. Herbe à sétons. Helleborus viri- dis. Diffère de l'espèce précé- dente par ses tiges annuelles, nues inférieure- ment, dressées, bifides supé- rieurement, ain- si que par ses feuilles à segments plus larges, inégalement dentées, à veines saillantes en dessous. Ses fleurs sont penchées, à sépales étalés et verdâtres. Indigène des contrées montagneuses de l’Europe centrale et méridionale, l'hellébore vert, d’après Godet, se trouve aux environs de Bâle, d'Aarau, de Soleure, de Bellelay, et dans le Hellébore fétide. Helleborus fœtidus L. a. Plante en floraison: b. Coupe de la fleur. c. Ovaires. canton de Vaud. Il fleurit en mars- avril. Les racines de l’hellébore noir sont recueillies de décembre en février; celles de lhellébore vert en février seulement. Toutes deux ont une sa- veur désagréable passant du doucei- tre à l’'amer prononcé, et une odeur repoussante de rancidité et for- tement sternu- tatoire. Emploi et dan- gers. Le rhizome peut être utilisé comme vésicatoi- re et sa décoction pour détruire les poux et autre ver- mine. L’art vété- rinaire l’emploie en sétons et la mé-_ dication moderne en fait usage pour combattre les hy- dropisies sous-cu- tanées, la goutte, les rhumatismes et le ver solitaire. Il est prudent, toute- fois, d’en laisser Pemploi aux hom- mes de Part, car le Rhizoma Helle- bori renferme un principe très no- cif qui provoque aisément les vo- missements, les in- flammations d’in- testins et la mort. L’homéopathie préconise lPhellé- bore contre l’hy- dropisie sous-cuta- née et le muguet (aphtes). Les anciens herboristes disent que le rhizome, pulvérisé et mêlé à du vinaigre, jouit de pro- priétés sarcotiques et détersives, mais ils ont soin d’ajouter qu’il ne faut s’en servir qu'avec une grande modération et beaucoup de prudence. Hellébore fétide. Pied-de-Griffon. Rose de serpent. Helleborus fœtidus L. Plante glabre, vivace, à tige persis- tant pendant l’hiver, robuste, dressée, présentant inférieurement les cicatrices AS) 2 ZE ZE 40 Famille: Renonculacées des feuilles détruites, feuillées supé- rieurement, multiflores. Feuilles coria- ces d’un vert foncé, à partition palmée, à segments lancéolés, dentés en scie. Fleurs penchées, à sépales verdâtres ordinairement bordés de pourpre. L'hellébore fétide fleurit de mars en mai, de préférence dans les terrains calcaires et sur les pentes rocailleu- ses et sèches. Son odeur est forte, dé- sagréable; sa saveur est âcre. mploi et dan- gers. L’hellébore fé- tide est une plante très vénéneuse qu’il est dangereux de lais- ser pénétrer dans l’or- ganisme. Les campa- gnards s’en servent çà et là, en décoction dans de Peau, pour détruire les poux et autres insectes, mais les anciens herboris- tes se rendaient déjà parfaitement compte de sa nocivité puis- qu’ils la préconisaient pour la destruction des loups et des re- nards. Nigelle cultivée. Improprement Cheveux de Vénus. Nigella sativa. Cu- min noir. Poivrette commune. La nigelle est une plante de 30- 40 cm. de hauteur, originaire de Can- die et d'Egypte, qui ne se trouve chez nous qu’à l'état cultivé. Elle porte des feuilles ! velues, pennées, dont les lanières sont | linéaires et pointues, et des fleurs ter- | minales d’un blanc bleuâtre émergeant d'un calice vert. Ses graines, quelque- fois jaunes et généralement noires, ont une odeur agréable et une saveur épicée. La nigelle fleurit en juin-juillet. Emploi. Les graines sont carminatives et s’emploient, en guise d'épices, surtout dans le pain, les sauces, les viandes et les sau- cisses. Les anciens herboristes en préparaient Nigelle cultivée L. Nigella sativa L. a. Rameau en fleurs. b. Nectaire grossi. e. Étamine. d. Fruit. e. Coupe du fruit. f. Graine entière et en coupe longitudinale, une décoction vineuse et une décoction vinai- grée (10 gr. par litre). La première jouis- sait de propriétés emménagogues, carmina- tives, diurétiques, et passait en outre pour faciliter les fonctions respiratoires et aug- menter la secrétion mammaire. Quant à la seconde, elle était utilisée en frictions sur le nombril pour évacuer les vers intestinanx. PI. XX. Fig. 3. Actée. Herbe de Sain- Christophe. Herbe aux poux. Actæa spi- cata L. L’actée est une plante à rhizome vivace, oblique, é- pais, noueux et noirâtre, à tige dressée, simple, nue dans le bas, et portant, dans le haut, 2-3 feuil- les très-amples, triangulaires dans leur contour, à segments dentés. Ses petites fleurs blanches sont dis- posées en grappes et elles donnent naissance à des fruits ovales-ar- rondis d’un violet noirâtre. factéé croit dans les hautes futaies, dans les lieux frais et om- bragés, dans les gorges des mon- tagnes ; elle fleurit en mai-Juin. Sa racine est inodore et possè- de une saveur d’abord amère, puis douceâtre, âcre, brûlant la langue. Emploi et danger. Les fruits passent pour | vénéneux et les enfants feront bien de s’en méfier. La racine est vésicante; elle s’utilise en sétons dans Part vétérinaire et jouit, en somme, des mêmes propriétés que celle de Phellébore noir. PI. XXI. Fig. 1. Aconit. Capuchon de moine. Aconit Napel. Napel. Casque de Jupiter. Char de Vénus. Tue-loup. Coque- luchon. Aconitum napellus L. Racine à 2-3 tubercules en forme 20 3. Actée. Actæa spicata L. e 1. Hellébore noir. Helleborus niger L. * 2. Hellébore vert. Helleborus viridis L. Famille: Renonculacées de navet. Tige dressée, ordinairement glabre, plus ou moins rameuse, pyra- midale supérieurement, et atteignant quelquefois plus d’un mètre de hau- teur. Feuilles palmatiséquées, à 5-7 segments divisés en lanières et en lobes allongés, luisantes en dessus, d’un vert pâle en dessous. Fleur d’un beau bleu foncé, en grappes termina- les et pyramidales. Casque semi-cir- culaire supérieurement, prolongé en bec antérieurement. Très répandu, - surtout dans les régions montagneu- ses, et cultivé dans tous les jardins potagers, l’aconit fleurit de juillet en septembre, époque pendant laquelle on en fait la récolte. Les tubercules ont une saveur brüû- lante, âcre, astringente. La plante ré- _ pand une odeur désagréable quand on l’écrase entre les doigts, et possède une saveur d’abord légèrement dou- ceâtre, puis de plus en plus âcre. {Emplois et dangers. Of. Ruber Aconiti ou Radix Aconiti. C’est le tubercule, séché rapidement et avec soin, provenant de la plante non cultivée et’ fleurie. Le tubercule principal, souvent creux et surmonté d’un court tronçon de la tige, est généralement distinct du tubercule latéral qui est ferme et porte un bourgeon rabougri. Toutes les parties de la plante, même le miel de ses fleurs, sont très toxiques, et l’ad- ministration de laconit à l'intérieur devra toujours être réservée au médecin seul, car une ingestion malheureuse d’aconit provoque les vomissements, une sensation désagréable de froid, des étourdissements, la somnolence et souvent la mort. On ne se rend que trop bien compte des propriétés extrêmement _ vénéneuses de cette plante, quand on sait _ que son principe actit, l’acomitine, agit spé- cialement sur la moëlle épinière, qu’il amène la mort par paralysie du cœur, et qu'il a déjà produit des empoisonnements à la dose d’un milligramme par jour. Malgré cette nocivité incontestable, la mé- _decine moderne ne recule nullement devant l'emploi de l’aconit. Elle le prescrit comme calmant, antirhumatismal, fébrifuge et anti- goutteux, et nous voyons les pharmaciens _d’aujourd’hui en préparer des teintures et _alcoolatures diverses: la Tinctura Aconiti _herbæ recentis ou alcoolature d’aconit, un liquide d’abord brun-verdâtre, devenant rou- ge-brunâtre avec le temps (dose max. sim- ple 1 gr.); la Tinctura Aconiti tuberis ou tein- ture d’aconit, un liquide limpide, jaune, d’une saveur légèrement amère, puis brûlante, âpre, pruduisant sur la langue une sensa- tion d’engourdissement, et qui n’est délivré que sur indication formelle du médecin (do- se max. simpl. 0,25 gr.); l’'Extractum Aconiti duplex ou extrait d’aconit sec (dose max. simpl. 0,005 gr.), et l’Extractum Aconiti flui- dum ou extrait fluide d’aconit, un liquide limpide, brun foncé, dont la moindre quan- tité produit sur la langue une sensation spé- ciale de brûlure (dose max. simpl. o,o1 gr.) L’aconit agit sur l’œil en dilatant la ah 24 La médication homéopathique le considè- re comme l’un des meilleurs fébrifuges, et elle emploie contre les battements de cœur, la neurasthénie, les chaleurs fiévreuses, les inflammations du cerveau et des poumons, le typhus, les angines, le croup, la rougeole, la goutte, les rhumatismes et fes accès asth- matiques. Pour combattre un empoisonnement par laconit, on administrera sans tarder un vo- mitif énergique, puis de l’alcool à haute dose (grogs), et on pratiquera de suite la respira- tion artificielle. PI. XXI. Fig. 2. Pulsatiile. Coquelourde. Herbe au vent. Fleur de Pâques. Passe fleur. Coqguerelle. Anemone pulsatilla. Pulsatilla vulgaris Mil. Souche épaisse, donnant naissance à une tige uniflore couverte de poils soyeux. Fleur d’un bleu violet ou lilas, grande, dressée ou un peu penchée, à six pétales soyeux extérieurement. Carpelles velus-soyeux et prolongés en barbe plumeuse. ; La pulsatille croit dans les terrains calcaires, sur les coteaux secs des régions inférieures, et elle fleurit en avril. PI. XXI. Fig. 3. Pulsatilla pratensis Miller. Anemone pratensis L. Elle se distingue de la précédente par sa tige plus élevée et ses fleurs plus petites, penchées, d’un violet fon- cé à l'intérieur. Elle fleurit en mai dans les terrains Sablonneux, sur les colli- nes de pins et de bouleaux, et dans presque toutes les prairies de l’Euro- pe centrale et septentrionale. Elle possède une saveur amère, âcre, qui se perd par la dessication. Emplois et dangers. Autrefois off. sous le nom de Herba pulsatillæw, Les deux pul- satilles irritent la peau et sont vénéneuses. On les employait autrefois, en extrait frais ou en alcoolature, dans le traitement de l’or- chite, des tumeurs, des dartres et de la carie 3 42 ‘ _ Famille: Renonculées des os. La médication homéopathique en fait encore un usage fréquent et lutilise pour combattre la rougeole, l’inflammation des yeux, la chlorose, les ulcères fistuleux, le coryza, les rhumes de poitrine, la dysente- rie, le diabète, les inflammations d’intestin, l’érysipèle, les rhumatismes et les empoison- nements occasionnés par le mercure. PI. XXI. Fig. 1. Clematis recta L. Clématite dressée. Tige annuelle croissant verticalement et atteignant parfois 1 !/; m. de hau- teur. Feuilles opposées, pennées, poi- lues en dessous. Fleurs blanches disposées en une ombelle terminale. Carpelles terminés en queue plumeuse. Elle fleurit en juin-juillet et se ren- contre dans les terrains secs, ensoleil- lés et pierreux de certaines régions de l’Europe centrale. Toutes les parties de la plante ont une saveur âcre, caustique, et une odeur forte et piquante. Emploi. Les feuilles étaient autrefois offic. sous le nom de Herba Clematidis; on s’en servait comme révulsif à l'extérieur et pour saupoudrer les tumeurs et les ulcères. L’Ho- méopathie actuelle préconise Clematis recta pour combattre les empoisonnements par le mercure, les nœuds et rhumatismes articu- laires, les dartres, les éruptions de maligne _ nature, les inflammations scrofuleuses et cer- taines affections des organes génitaux. Les anciens herboristes semblent avoir eu connaissance des propriétés de la clématite car ils disent quelque part dans leurs écrits: «d’aucuns louent fort l’huile de clématite contre les rhumatismes, les rétentions d’urine, les néphrites et les calculs de la vessie, qu’on s’en serve à l’extérieur ou en lavement. On obtient cette huile en laissant macérer au soleil dans de l’huile rosat les feuilles hachées menues». Gmelin rapporte, en 1772, que Stürk, après avoir découvert à la clématite des propriétés curatives de haute valeur, a consigné les dites propriétés dans un opus- cule qui a eu les honneurs dé la traduction. Maître Stôrck utilisait la clématite sous toutes ses formes, en applications chaudes, en pou- dre, en décoction ou en infusion, en extrait ou en bains locaux, et il raconte lui-même qu’il n’a jamais eu qu’à se louer de sa mer- veilleuse efficacité dans les cas d’hypocon- drie, de maladies vénériennes, de céphalalgie tenace, d’ulcères, de croûtes, de gale et de _ cancers. Ranunculus bulbosus L. Renoncule bul- beuse ou Rave de St-Antoine. _ Tige de 30-40 cm., dressée, multi- flore, plus ou moins velue et renflée en bulbe à sa base. Feuilles pétiolées, ternées, à segments trilobés. Pédon- cules sillonnés, calice réfléchi; fleurs d’un jaune d’or. Elle est très com- mune dans les prés, les champs et sur les pentes ensoleillées, où elle fleurit en mai-juin. PI. XXI. Fig. 2. Ranunculus sceleratus L. Renoncule scélérate. Plante annuelle, souvent rameuse dès la base. Feuilles radicales palma- tipartites, à 3-5 divisions lobées et incisées. Pédoncules sillonnés et velus. Fleurs petites, d’une teinte plus pâle que dans les autres espèces. Carpelles petits, très nombreux, à bec court, ob- tus et un peu oblique. Elle croît dans toute l’Europe sur les bords desséchés des mares, dans la vase, les lieux hu- mides, les eaux stagnantes et peu pro- fondes, et elle fleurit de juin en août. Ces deux renoncules ont une saveur âcre, caustique. Emploi. Toutes deux sont vésicantes et vénéneuses. La médication homéopathique s’en sert contre les affections goutteuses ou . rhumatismales, les tumeurs malignes, les ulcères, les ampoules provenant de brûlures, les maladies des yeux accompagnées d’in- contraction de la pupille. Ranunculus ficaria L. Ficaire. Herbe aux hémorroïdes. Petite Eclaire. Ficaria verna Hudson. Ficaria ranunculoïdes Mœnch. Herbe aux fics. Plante glabre, inodore, rameuse, à tiges courtes, couchées ou ascendantes. Fibres radicales la plupart renflées en petits tubercules ovales ou oblongs ressemblant à des grains de blé. Feuil- les d’un vert luisant, cordiformes ou réniformes, à crénelures peu profondes. Fleurs dont la jolie étoile jaune d'or annonce l'apparition du printemps. . Cette plante fleurit en mars-avril, elle croît aux bords des ruisseaux, des fossés et des haies, dans les lieux her- beux, humides et ombragés. Les tubercules de la racine ont une saveur âcre. : Emploi. Les feuilles se mangent au prin° temps en guise de salade ou de légume et les fleurs en boutons peuvent être mises en conserve à l'instar des câpres. 1 a,b. Aconit. Aconitum napellus L. 2 a,b,c. Pulsatille. Pulsatilla vulgaris M. te onto EeRt lt API 3. Pulsatille des champs. Pulsatilla pratensis Mil. > Oh ve TUE ÈS jaune. _obovales, cili- _ nes et odoran- Famille: Renonculées, Berbéridées 43 Les anciens préconisent la ficaire pour combattre les hémorroïdes et surtout les fics, ces sortes de tumeurs charnues, pédi- culées, irrégulièrement arrondies et molles qui se forment aux paupières, au menton et le plus ordinairement autour de l'anus et aux organes génitaux. C’est sans doute aux tubercules de la ra- | cine et aux bourgeons charnus qui se déta- chent de laisselle des feuilles que l’on doit la légende des pluies de blé encore accré- ditée aujourd’hui dans certaines contrées. Famille des Berbéridées PI. XXII. Fig. 1. Epine-vinet- te. Vinettier. Berberis vul- garis L. L’épine - vi- nette «se ‘Ppré- sente sous la forme d’un buisson touf- fu et épineux. Sonécorce est cendrée etson bois d’un beau Ses feuilles sont cés-dentées, et ses fleurs, jau- nes sèches, les bois calcaires, les haies et les buissons. Elle fleurit en mai- Juin et mûrit en septembre. Ses baies ont une saveur aigrelette agréable qu’elles doivent sans doute aux acides malique et tartrique qu’elles renfer- ment en proportion notable. Emploi. L’extrait d’écorce a été préconisé comme fébrifuge sous le nom de quinoïde et les feuilles passent pour avoir des propriétés antiscorbutiques et antidiarrhéiques. Quant aux baies, elles servent à la préparation d’un sirop aigrelet pouvant remplacer le suc de citron (limonade) et bien connu des confiseurs et des pâtissiers. Pour lobtenir, on commence par broyer les baies et on les abandonne en- suite pendant quelques jours dans un endroit frais; on expri- me, on décante, … on filtre, et on ajoute à 10 par- ties du suc filtré 16 parties de su- cre blanc; on cuit veau: lépine-vi- nette fournit ain- si à bon compte le moyen de se rocurer une isson éminem- _ mentagréableet rafraîchissante, Les anciens tes, sont dispo- Le herboristes di sées en grap- Ficaire. Ranunculus ficaria. sent déjà que les d a. Tige munie de feuilles et de fleurs. b. Fibres radicales. baies servent à pes penadan- c. Fleur vue de dessous. & Pétale. e. Etamine. f. Pistil. Ja préparation tes. Elle porte des baies ovales-oblongues d’un rouge vif. Le vinettier offre un exemple curieux sur le stigmate au moment de la dé- hiscence de l’anthère et s’en éloignent _de nouveau après l’émission du pollen. Il suffit d’ailleurs de toucher les éta- mines avec une épingle ou tout autre corps acéré pour que le même phé- nomène se produise. : d’une sorte de vin auquel ils accordent nombre de proprié- tés thérapeutiques. A les en croire, ce vin | serait non seulement un spécifique souverain L’épine-vinette affectionne les colli- | rire re : k — | contre la soif, les aigreurs du sang et les de l'irritabilité des étamines. Celles-ci, éloignées du pistil lors de l’épanouis- _Sement, viennent s'appliquer chacune fortes fièvres, mais il agirait encore d’une manière efficace contre la dysenterie, les vo- missements, la jaunisse et les vers, et serait en outre un détersif, un apéritif, un collu- toire et un régulateur précieux des mens- trues. Ils ne le recommandent pas, il est vrai, aux estomacs délicats, pas plus qu'aux asth- matiques ou aux personnes sujettes aux fla- tuosités, mais ils nous paraissent tenir fort à leur vin puisqu'ils ajoutent «qu’il fait bien dans les sauces.» à Les baies donnent d’excellentes confitures. On les confit également en sucre pour l'usage etonfiltre änou 44 Famille: Berbéridées, Laurinées de la table. Lorsqu’elles sont encore vertes, elles peuvent remplacer les câpres. La couleur jaune de lécorce est due à la présence de la berbérine qui sert à teindre la laine, le coton, le fil, les cuirs de Russie et à colorer les ouvrages de menuiserie, L’épi- ne-vinette, on le voit, a son emploi tout In- diqué. es cultivateurs, toutefois, feront bien d’en détruire les touffes, car leur présence n’engendre que trop souvent la rouille des céréales. Famille des Laurinées PI. XXI Fig. 2. Laurus nobilis L. Laurier. Laurier sauce. Laurier d’Apol- lon. Laurier vrai. Laurier noble. C’est un bel arbre toujours vert, in- digène du Sud de l’Europe, dont les feuilles, d’un vert sombre brillant, ont une odeur aromatique agréable. Il peut atteindre 8-10 m. de hauteur et il a sa place marquée dans tous les jar- dins d'agrément. Dioïque, il porte des fleurs blanches et des baies noires, ovales, assez volumineuses, telles de petites cerises, qui renferment une amande charnue gorgée d’huile. Il fleurit en avril-mai et ses fruits arrivent à maturité en automne. C’est à la cuisine qu'il cherche son refuge suprême, et c'est là, dans les casse- roles et dans les sauces qu’il termine son existence après avoir servi à la con- fection des couronnes triomphatrices, Emploi. Les baies sont offic. sous le nom de Fructus Lauri; elles ont des propriétés carminatives, peuvent servir à combattre la fiévre intermittente, et, à la dose de 0,5 à 1,5 gr., les coliques. Une décoction de leur poudre agit contre la gale. L’huile de laurier (Oleum Lauri), obtenue par l'expression des baies, est un mélange de graisse et d’huile volatile, vert, onctueux, grenu, cristallin, qui nous vient de la Grèce et de Plltalie. Elle constitue une sorte de pommade stimulante, détersive, tonique, qu'on emploie contre la gale, les tumeurs, les douleurs rhumatismales, les foulures et les entorses, et aussi, en fric- tions sur l’abdomen, contre les crampes d'estomac et la colique. Cette huile est éga- lement employée en médecine vétérinaire. La tisane de feuilles de laurier, à la dose de 4-8 gr. par litre d’eau, est sudorifique, pectorale et carminative; elle n’est toutefois que peu employée, car sa saveur n’est pas du goût de tout le monde, et surtout pas de celui des anciens herboristes qui l’accusent d’embarrasser et d’engorger sans profit les- tomac. Leur préférence, à eux, s’attache aux baies «qui digèrent les humeurs crues, divi- sent et résolvent les sucs épaissis et visqueux, réveillent Pappétit, chassent le dégoût, lèvent les obstructions du foie et de la rate». Il est vrai que nous les voyons utiliser la décoction vineuse de 8-10 gr. d’écorce de racine pulvérisée pour distiller les calculs de la vessie et les embarras du foie, qu’ils pren- nent des bains et des fomentations de feuil- les pour calmer les douleurs de la vessie et de la matrice, faciliter l'écoulement des mens- trues et de lurine, et qu’ils appliquent les feuilles fraîchement écrasées sur les pi- qûres d’abeilles et de guêpes. À Souffrez-vous d’une rétention d'urine, ils vous recommanderont de triturer dans un mortier 30 gr. de baies de laurier, 15 gr. de baies de genièvre et 3 aïls; d’y ajouter une poignée de son d’orge, tr litre de vin blanc; puis de réduire par la cuisson jusqu’à une masse pâteuse qu’on s’appliquera sur les reins. Une superstition curieuse s’attachait autre- fois au laurier: celle de n’être jamais frappé par la foudre. C’est ce qui explique pour- quoi l’empereur Tibère, si justement flétri par Tacite pour ses cruautés, portait toujours une couronne de laurier quand il tonnait. 22 2. Renoncule scélérate. Ranunculus sceleratus L. f} à \ TA | È À | 1 a, b. Clématite dressée. Clematis recta L. | Famille: Papavéracées Famille des Papavéracées PI. XXII. Fig. 3. Chelidonium majus L. Chélidoine. Grande-Eclaire. Herbe d’Hi- rondelle. Herbe aux verrues. Felougue. Bien peu de personnes ne se sont pas taché les doigts en cueillant cette plante aux tiges rameuses et couver- tes de poils mous; aux feuilles d’un vert pâle, glauques en dessous, molles, découpées; aux fleurs d’un jaune bril- lant dont les graines olivâtres portent une arille blanche. Toutes ses parties laissent en effet écouler un suc Jaune caractéristique d’une saveur amère, àcre et caustique. L’éclaire fleurit de mai en août au bord des haies, sur les vieux murs et sur les décombres, où on la récolte, entière, en mai. Son odeur est alors âcre et repoussante, mais elle se perd par la dessication. Emploi. La plante entière (racine, tiges, fleurs), récoltée au moment de la floraison, servait autrefois à préparer lExtractum Che- hdonii des apothicaires, préconisé contre la jaunisse, les fièvres malignes et pestilentiel- les. Son suc passe pour détruire les verrues et il agit comme détersif et caustique léger dans les éruptions d’herpès, sur les ulcères de mauvaise nature, la teigne et les dartres. Les anciens herboristes disent à son sujet: 30 gr. de racines macérées dans un demi- litre de vin blanc agissent dans les fièvres intermittentes, provoquent la sueur et com- battent l’hydropisie. Son suc guérit les vieil- les tumeurs et cette propriété est également le partage des racines desséchées et pulvé- risées. L’infusion d’éclaire, employée en la- vages réitérés, fait, à la longue, disparaître les taches de rousseur. Un cataplasme d’éclai- re et d'huile de camomille coupe les tran- chées et les douleurs de l’enfantement. En feuilletant , _ décoction vineuse d’éclaire et de grains d’anis | | lus loin, nous verrions que la | condition toutefois d’avoir de la chélidoine fraîche dans ses sabots — et que le suc d’éclaire, introduit dans la cavité d’une dent cariée, suffit généralement pour extirper cette dernière. Mais r’allons pas plus loin... La chélidoine doit son nom d’éclaire au fait qu’elle a été utilisée jadis dans le traitement de certaines affections de l'œil. Etant données ses pro- priétés caustiques, nous ne saurions, certes, la recommander sous ce rapport et nous es- timons qu’on fera bien de s’en abstenir cha- que fois qu’il s’agira du traitement d’un or- gane aussi précieux que délicat. PI. XXIV. Fig. 1. Papaver rhœas L. Coquelicot. Coquelourde. Pavot cog. Plante annuelle, à tiges dressées, rameuses, feuillées, hérissées de poils, qui, avec le bluet, constitue l’un des plus beaux ornements de nos moissons. Ses feuilles sont d’un vert mat, à lo- bes oblongs-lancéolés, incisés-dentés, et ses fleurs, terminales, sont d’un rouge écarlate qui les signale de loin et qui les fait cultiver dans les jar- dins en nombreuses variétés doubles, semi-doubles et panachées. Capsule glabre, obovale-subglobuleuse, à loges incomplètes renfermant une grande quantité de semences. Originaire des côtes orientales de la mer Méditerranée, le coquelicot — ono- matopée exprimant le cri du coq — se trouve partout au temps des moissons. Il fleurit de mai en octobre. Ses lar- ges pétales caducs sont récoltés à par- tir du mois de juin et séchés aussi rapidement que faire se peut. A l’état frais, 1ls ont une saveur amère et mu- cilagineuse et une odeur légèrement narcotique que la dessication dissipe entièrement. Emploi. Autrefois offic. les Flores Papa- | veris Rhœados, autrement dit les pétales, désopile le foie et distille la jaunisse — à | étaient partie constituante des fleurs pectora- 46 Famille: Papavéracées les, dans lesquelles ils se trouvaient alliés au pas d'âne, à la mauve, au pied de chat, à la guimauve, au bouillon blanc et à la violette. On en prépare encore aujourd’hui une sorte de sirop jouissant de propriétés pectorales, adoucissantes et sudorifiques, de sorte qu’il ne faut pas trop s’étonner de voir l: coquelicot faire partie des espèces béchiques, dites aussi quatre fleurs de l’ancienne phar- macopée: pied de chat, pas d’âne, mauve et coquelicot. es capsules de la coquelourde renferment un suc laiteux ayant des propriétés analo- gues à celles de l’opium. Elles ne contiennent toutefois pas de morphine, ce qui explique leur activité très modérée. Ecoutons maintenant les anciens herbo- ristes. La décoction de 5-6 capsules de co- quelicot garnies de leurs semences est som- nifère et les semences elles-mêmes, macé- rées dans de l’eau sucrée, sont un remède appréciable dans les cas de constipation. L’alcoolature de coquelicot remédie aux ar- deurs de la gorge, rafraîchit le foie et calme les douleurs; elle pousse au sommeil, con- stitue un excellent collutoire dans les cas d’angine et elle peut être administrée sans crainte aucune et même dans les fièvres les plus intenses. Un bon remède contre les points de côté consiste à prendre de la pou- _dre de coquelicot torréfié dans une infusion de racine de violette. Qui tient à se défaire de la teigne, de croûtes, ou d’autres impu- retés de la peau, n’a qu’à se faire une pom- made au moyen de suc de coquelicot, de soufre et de salpêtre. PI. XXIV. Fig. 2. Papaver somniferumL. Pavot. Pavot somnifère. Oeillette. - Originaire de l'Orient, cultivé chez nous comme plante d’ornement et comme plante oléagineuse, le pavot est la plante classique par exellence aussitôt qu’il s’agit de propriétés nar- cotiques et calmantes. Sa tige est haute de 3 dm. à 1 m.; elle est glabre et glauque, et glauques et glabres sont ses feuilles aux profondes décou- pures. La corolle est formée de larges pétales blancs, roses, violets ou pana- chés qui présentent une tache foncée à la base. La capsule est glabre, presque globuleuse, avec des cloisons incomplètes. Il existe deux variétés principales du pavot somnifère: la variété à graines blanches et la variété à grai- nes noirâtres. La première n'est cul- tivée aux environs de Paris qu’en qualité de plante ornementale. Dans | présenté le fatal breuvage. les pays chauds, c’est de ses capsules que l’on extrait l’opium, en pratiquant sur la surface de celles-ci des incisions horizontales. Une sous-variété de ce pavot à graines blanches est cultivée aux environs de Paris pour ses cap- sules dont on fait des décoctions nar- cotiques et calmantes. La seconde variété, à graines noires, est cultivée en plein champ pour ses graines, dont on retire une huile spéciale appelée huile d'œillette. Cette dernière est un liquide incolore à saveur douce et agréable qui remplace souvent l'huile d'olives, et qui, à côté de sa valeur comestible, est encore utilisé en pein- ture à cause de ses propriétés sicca- tives. Le pavot fleurit de juin en sep- tembre. Ses têtes se récoltent avant la maturité, généralement en Juillet, époque à laquelle elles possèdent une saveur désagréablement amère et forte, et une odeur narcotique très pronon- cée qui s’évanouit toutefois par la dessication. Emplois et dangers. La capsule de pa- vot est désignée en pharmacie sous le nom de: Fructus papaveris immalurus ou de Ca- pita papaveris. Elle jouit de propriétés adou- cissantes et calmantes qui la font utiliser en gargarismes, en lotions, en cataplasmes, en infusions et en lavements. Pour lPemploi, on la brise, et après avoir enlevé les graines qu’elle renferme, on la fait bouillir dans de l’eau. Ses propriétés sont réelles, mais nous nous hâtons d’ajouter qu’il ne faut pas en abuser, surtout quand ïl s’agit de petits enfants. La déplorable manie que lon a dans certaines régions d’endormir les enfants au moyen d’une infusion de pavots est repré- hensible au premier chef, condamnable et même criminelle : enfant habitué à l’infusion de pavot s’abêtit tous les jours davantage et il ne sera jamais qu’une triste épave au mi lieu de ses contemporains, un être inutile et un remords vivant pour ceux qui lui auront _ Indépendamment des Semen papaverts, c’est-à-dire des graines de pavot (préféra- blement de la variété blanche, saveur douce, non âcre), et du syrupus papaverts qu on aura soin de ne prendre que d’après les indications du médecin, les pharmaciens tien” nent encore une substance aussi précieuse que dangereuse, l’opium. : L’opium est le suc laiteux extrait des cap” sules du pavot somnifère. Pour obtenir ce 1 a, b. Epine-vinette. : Æ $ Berberis vulgaris L. Ts _£ _ } ré PR 5 a, b. Chélidoine. 2 a, b, c, d. Laurier. Chelidonium majus L. Laurus nobilis L. Famille: Papavéracées, Fumariacées suc, dès que les pétales des fleurs sont tom- bés, on pratique sur les capsules encore vertes des incisions circulaires horizontales ou obliques. Il sort bientôt de ces coupures un liquide blanc, comme laiteux, qui ne tarde pas à se figer à l’air en gouttelettes d’abord Jaunes, puis brunâtres. On agglutine ensem- ble ces gouttelettes pour en faire de petits pains ronds ou aplatis qui constituent l’opium du commerce. Il existe plusieurs variétés d’opium dont les principales sont l’opium d'Egypte ou d'Alexandrie, le moins bon de tous; lopium de Constantinople ou de Tur- quie, préférable au précédent; l’opium de Smyrne, le meilleur de tous; lopium de Per- se, que l’on nous expédie en pains ou en bâtons; l’opium des Indes orientales, qui est exclusivement consommé aux Indes, en Chi- ne et en Malaisie; et l’opium français, que Von retire du pavot rouge et qui est d’assez bonne qualité. Tel qu’il nous est livré par le commerce, . lopium est solide, d’un brun rougeâtre à l'extérieur, d’un brun noirâtre à l'intérieur, à cassure brillante, d’une odeur vireuse nau- séabonde et d’une saveur amère. Il se ramol- lit quand on le pétrit entre les doigts et il brûle en donnant une fumée épaisse. Admi- nistré à la dose de o:01-0,02 gr., il apaise la douleur, calme le système nerveux et procure le sommeil. On lemploie comme calmant contre toutes les inflammations, cel- les du cerveau exceptées, contre les diar- rhées, la dysenterie, etc. Comme sédatif, on l'administré dans les maladies du système nerveux; comme procurant le sommeil, on le donne dans les fièvres graves. Il est en outre légèrement sudorifique, Ingéré à haute dose, l’opium produit de la somnolence, des vomissements, une grande dépression de la circulation, l'abolition de la sensibilité, la stupeur, le relâchement des muscles, le coma, la mort. Une dose de r gr. est ordinairement mortelle. Les peuples de l'Orient mangent et fument l’opium. Ceux qui s’adonnent à cette triste passion deviennent maigres, ont un _ teint jaune, la démarche chancelante, un as- pect hébété, paraissent vieux avant l’âge, et meurent enfin dans d’horribles souffrances. L’opium, malgré tout, est probablement Pun des corps les plus employés en méde- cine. Ses principales préparations pharma- ceutiques sont: l’éemplâtre d’opium ou ÆEm- plastrum cephalicum; Vextrait d’opium (Æx- tractum Opri: dose max. simpl. 0,1 gr.); les pastilles de Tronchin (Pastilli Kermetis cum Optio); les pastilles de Vignier (Pastilli Ipeca- cuanhæ cum Opio); la poudre de Dover (Pul- vis Ipecacuanhæ opiatus: ipécacuanha 1, opium r, sucre de lait 8, dose max. simpl: 1 gr. dose max. pro die: 4 gr.) le sirop d’opium (Sirupus Optüi); lélixir parégorique (Tinctura Opii benzoïca, liquide jaune-brunâtre d’une odeur d’anis et de camphre, d’une saveur épicée et douceûtre, administré à la dose de 30 gouttes prises deux fois par jour contre les affections hystériques, les convulsions et les attaques spasmodiques); la teinture d’o- pium safrané, Tinctura Opii crocata ou en- core Laudanum liquidum (Sydenhami), liqui- de jaune-rouge foncé, d’une odeur prononcée de safran, d’une saveur amère, dont une outte colore un litre d’eau nettement en Jaune, et qui s’utilise sous forme de com- presses, de lotions, de frictions, de pomma- des, de lavements, etc.; la teinture d’opium simple, Tinctura Opii simplexz ou Tinctura thebaïca, liquide d’un brun-rougeâtre de Podeur de l’opium, d’une savèur amère, qui s'emploie à la dose max. simpl. de 1,5 gr. Les fameuses gouttes de voyage (Reïse- tropfen) ne sont autre chose qu’un mélange par parties égales d’opium et de noix vomique; elles s’administrent à la dose de 20-30 gout- tes par jour contre les coliques, les tranchées, la dysenterie, le mal de mer, les syncopes et les crampes de toutes sortes. C’est en outre de l’opium que lon extrait la morphine, un narcotique puissant fort utile à la médecine et à la chirurgie, mais en même temps un poison redoutable dont les victimes se comptent par milliers (morphi- nomanie). L’homéopathie prescrit l’opium contre la somnolence, les tremblements nerveux, la stupeur, les mouvements spasmodiques, lépi- lepsie, le tétanos, les coliques et la toux ac- compagnée de crachements de sang. En cas d’empoisonnement par l’opium, il faut d’abord faire vomir le malade, puis lui administrer de fortes infusions de café noir. Famille des Fumariacées PI. XXIV. Fig. 3. Fumaria officinalis L. Fumeterre. Fiel de terre. Soupe en vin. Fumeterre officinal. Herbe des nonnes. Plante annuelle à tiges rameuses et diffuses, à feuilles très découpées, à fleurs petites, nombreuses, ordinaire- ment purpurines et disposées en grap- pes plus ou moins lâches. Ses tiges gréles se soutiennent à peine et ont souvent besoin d’un appui. La fume- terre fleurit d’avril en septembre et prospère principalement dans les champs, sur les décombres, dans les lieux cultivés et les terres fraiche- ment labourées. Quand on la froisse entre les doigts, elle a une odeur nauséabonde rappelant celle du pavot; . sa saveur est saline, amère, quelque 48 Famille: Fumariacées, Crucifères peu âcre. On la récolte en mai au moment de la floraison en ayant som d'abandonner les plus grosses tiges. Emploi. La fumeterre est un dépuratif populaire du premier printemps d’un usage courant dans nos campagnes. Elle est amère, stomachique, antidartreuse, antiscrofuleuse. Une infusion de 20 gr. par litre, prise à la dose de 3 tasses par jour, fortifie lestomac et les intestins, facilite les selles et combat la jaunisse. On peut même s’en servir à l’ex- térieur contre le scorbut, les dartres, les croû- tes de lait des enfants, la gale, et d’autres affections de la peau. On en préparait au- trefois un extrait, Extractum Fumariæ, in- connu de nos jours. Nos pères en faisaient déjà usage, car ils la préconisent pour purger la bile et les hu- meurs, dégorger le foie et la rate, combat- tre la jaunisse, la mélancolie, les croûtes et - autres impuretés de la peau. « Pauli raconte qu’il a guéri en très peu de jours une demoi- selle de condition, âgée de 7 ans, fort déli- cate, attaquée de la gale, et Camérarius af firme avoir ramené un mélancolique à une appréciation plus gaie de la vie.» (Paul Ha- riot, Paris 1900.) La fumeterre jouait même un rôle dans les affections des yeux: son eau distillée, additionnée de gomme, avait la pro- priété d'empêcher les cils de tomber, et son suc passait pour éclaircir la vue. Famille des Crucifères PI XXV. Fig. 1. Cochlearia armoracia L. Cranson de Bretagne. Grand raifort. Moutarde de capucin. Moutarde des Allemands. Plante vivace, à souche volumineuse, cylindrique, charnue, d’un blanc jau- nâtre en dehors et blanche en dedans. Tige droite, rameuse, à rameaux nom- breux, efhilés, dressés. Feuilles radi- cales, cordiformes ou ovales-oblongues, crénelées, les caulinaires inférieures oblongues, les supérieures lancéolées et sessiles. Fleurs blanches réunies en grappes. Silicules presque globu- leuses, longuement pédicellées. Originaire des parties orientales de l'Europe, le raifort est cultivé dans quelques contrées: en Alsace, en Suisse, en Angleterre, et surtout en Allemagne. Il fleurit de juin en juillet et se récolte (sa racine) à partir de septembre. La racine de raifort possède une saveur âcre et piquante, et dégage, quand on la râpe fraiche, une odeur forte qui provoque le larmoiement. Emploi. La racine doit être employée frai- che ou âgée de moins de deux ans. Elle se sert avec le bœuf en guise de moutarde, avec les viandes froides et avec la charcu- terie; on l’a recommandée contre la goutte et l’hydropisie, et aussi pour remplacer la moutarde dans la préparation des sinapismes; elle entre dans la composition de lalcoolat de cochléaria composé et dans la prépara- tion d’un sirop, d’un vin et d’une bière anti- scorbutiques. C’est assez dire que le raifort constitue un antiscorbutique par excellence, un tonique, un excitant, un stomachique et un diurétique, et que son usage à l’intérieur ne peut avoir que de bons effets sur Por- ganisme. On peut préparer un bon vin antiscorbu- tique, qu’on prendra à la dose d’un verre à Bordeaux, matin et soir, ,, h. avant les repas, en faisant macérer huit jours: 60 gr. de raifort frais, 30 gr. de cresson de fontai- ne et 30 gr. de cochléaria dans 2 litres de bon vin blanc. La bière antiscorbutique s’obtient en faisant macérer deux jours 60 gr. de raifort frai- chement râpé, 45 gr. de cochléaria et 30 gr. de bourgeons de pin dans un litre de bonne bière; elle se prend comme le vin. Le sirop de raifort est formé de 60 gr. de raifort frais, 45 gr. de cochléaria et 30 gr. de cresson, auxquels on ajoute du mé- nianthe, des zestes d’oranges amères, de la cannelle de Ceylan et du sucre. L’excipient est le vin blanc qui servira à la macération des plantes. Le raifort sert en outre à préparer un dentifrice qui s’emploie à la façon de l'Eau de Botot. Il suffit pour lobtenir de laisser macérer pendant 15 jours, 30 gr. de raifort, 30 gr. dé graines de fenouil et 15 gr. de menthe. poivrée dans 1 litre d’eau-de-vie. Nos ancêtres ne vont pas si loin: ils se contentent de laisser macérer pendant une nuit 7-10 rondelles de raifort dans du vin blanc dont ils prennent une bonne lampée le matin à jeûn pour, disent-ils, chasser la pierre et l'urine, et faire revenir les menstrues. PI. XXV. Fig. 2. Cochlearia officinalis L. Cranson officinal. Herbe aux cuillers. Plante bisannuelle, succulente, char- nue et lisse. Tiges faibles, anguleuses, rameuses. Feuilles radicales longue- ment pétiolées, ovales, et comme creusées en cuillers. Le cranson se rencontre sur le littoral de l'Océan et de la Manche, au pied des rochers humides, au bord L| \ * à L 3. Fumeterre. | 2. Pavot. \ F4 Fumaria officinalis L. Papaver somniferum L. 1. Coquelicot. Papaver rhœas L. Famille: Crucifères 49. _des eaux salées, et souvent, à l’état cultivé, dans les jardins potagers. ll fleurit d’avril en juin et se récolte avant la floraison. Sa saveur est pi- quante, salée, et il dégage, quand on le froisse entre les doigts, une odeur forte rappelant les grains de moutarde. Emploi. Le cranson est off. sous le nom d’Herba Cochleariæ. C’est un antiscorbutique puissant dont on fait l’esprit de cochléaria, Spiritus Cochleariæ, et qui entre dans la préparation du sirop de raïfort composé, _ Sirupus Cochleariæ compositus où Sirupus antiscorbuticus. . L'esprit de cochléaria est un liquide in- colore d’une odeur spéciale, forte, et d’une saveur brûlante. On lobtient en contusant 200 parties de plante fleurie et fraîche, en faisant macérer pendant 24 heures dans un mélange de 75 parties d’alcool et 75 parties d’eau et en distillant jusqu'à réduction à 100 parties. On peut l'utiliser à l’état pur en tampons sur les dents cariées; étendu d’eau, il constitue un excellent dentifrice qui raflermit les gencives et un antiscorbutique appréciable. Voulez-vous préparer vous-même le sirop de raifort composé des pharmaciens, prenez: cochléaria 100, cresson 100, raifort 100, mény- anthe 20, écorce d’orange 25, cannelle de Ceylan ro; incisez, contusez les ingrédients, faites macérer pendant cinq jours dans un mélange de 400 de vin blanc et 40 d’alcool, distillez au bain marie pour obtenir 100 par- ties; exprimez le contenu de l’alambic, aban- donnez à un repos de six heures, décantez, concentrez pour obtenir 350 parties; faites alors un sirop avec 550 de sucre et ajoutez après refroidissement les 100 parties distil- lées. Ces petites opérations terminées, votre irop sera prêt. . PL XXV. Fig. 3. Vélar. Herbe aux chantres. Tortelle. Erysimum officinale L. Sisymbrium officinale Scopoli. Le vélar pousse sur les vieux murs, dans les décombres, au bord des chemins, à l'ombre des haies où sa tige hérissée de poils, ses rameaux _ très étalés, ses feuilles rares et curieu- sement découpées, sont d’un aspect _tout particulier. Ses fleurs sont petites, _ jaunes, et elles donnent naissance à des fruits grêles, allongés, serrés contre les tiges. Il fleurit de juin en septembre et a saveur rappelle celle du cresson. _ Emploi. Le vélar, autrefois offic. sous le om de Herba Erysimi, doit son nom d’herbe aux chantres aux propriétés émollientes qu’on lui attribuait généreusement jadis et qui en faisaient alors un spécifique quasi souverain contre la toux, l’enrouement et les bronchites légères. Nos pères accordaient à ses graines des ropriétés diurétiques et emménagogues. Ils es recommandaient en outre à la dose de 4 gr. dans une infusion d’absinthe pour éva- cuer la jaunisse par les urines; les préco- nisaient en vin contre les poisons en général et surtout dans les cas d’empoisonnements provoqués par les champignons; et le fait de prendre à jeûn, pendant trois jours con- sécutifs, un œuf légèrement cuit dans lequel on avait fait tomber 6 gr. de graines de vélar en poudre, constituait pour eux un remède infaillible contre la gonorrhée. Aujourd’hui, le vélar n’est plus guère considéré que comme un antiscorbutique bénin à employer à défaut de tout autre. PI XX VI. Fig. 1. Sinapis nigra L. Moutarde noire. Orne. Brassica nigra Koch. Sénevé noir. Chou noir. La moutarde noire, cultivée en Hollande et dans certaines parties de la France et de l'Allemagne, croit au bord des eaux, dans les lieux humides et riches en humus de l’Eu- rope entière. C’est une plante annuelle, rameuse, dont la hauteur peut attein- dre celle d’un homme. Ses feuilles sont ovales, inégalement dentées, les inférieures lyrées, les supérieures sessiles, ordinairement entières, lan- céolées. Fleurs jaunes à sépales étalés. Siliques serrées contre la tige. La moutarde noire fleurit de juin en août. Les graines, recueillies en août, ont une odeur forte, piquante, et une saveur d’abord douce et oléa- gineuse, puis âcre et brûlante. Emploi. La graine de moutarde, désignée en pharmacie sous le nom de Semen sinapis nigræ, est sphérique, de couleur brune ou brun-grisâtre, et atteint 1 mm. environ de diamètre. Moulue, elle est employée en mé- decine sous le nom de farine de moutarde pour préparer des sinapismes. Ces derniers s’obtiennent en délayant dans de l’eau tiède, de la farine de moutarde à laquelle on a ajouté un peu de farine ordinaire, et en étendant ensuite la bouillie ainsi obtenue sur un linge. Les sinapismes sont généralement appli- qués sur la plante des pieds (quelquefois cependant sur d’autres parties du corps). Ce sont des révulsifs énergiques qui se re- commandent contre les névralgies, les con- Mo Bot Garden * 1906 50 Famille: Crucifères gestions, les points de côté, les fièvres érup- _tives. La moutarde est un antiscorbutique au même titre que le raifort et un stimulant ‘de l'estomac. D lisent en lotions vinaigrée les affections de la gorge. Les bains de pieds, à la dose 50-100 gr. de farine, agissent contre les congestions, certaines fièvres éruptives et le froid aux pieds. 15 gr. de farine et 200 gr. d’eau miellée donnent un excellent gargarisme dans les angines bénignes. D Oleum sinapis est une huile volatile ob- tenue en distillant, avec de l’eau, de la graine de moutarde noire. Elle est fluide, jaunâtre, et possède une odeur très forte, irritant les muqueuses. On ne lemploie à Pétat pur qu’en tentatives de rappel à la vie. Diluée dans la proportion de 1 : 30-100, elle provoque aisément une irritation de la peau pouvant servir de dérivatif dans certaines maladies. L'esprit de moutarde, Spiritus Sinapis, mélange de 2 parties d’huile volatile de moutarde et de 98 parties d’alcool, est un liquide limpide, incolore, d’une odeur pronon- cée d’huile volatile de moutarde, qu'il faut manier avec précaution, conserver avec Soin, tenir loin du feu et ingérer avec modération si lon tient à éviter des inflammations in- ternes. Les herboristes d’antan connaissaient déjà la valeur de la moutarde. Ils nous trans- mettent que la moutarde, comme accom- pagnement obligé et souvent utile des viandes bouillies ou rôties, stimule l’estomac, dégage les bronches, force Purine et les menstrues et qu’on ne peut que la recommander aux asthmatiques. Ils la prennent avec du vinaigre pour résoudre les calculs de la vessie, Puti- our combattre le venin des morsures venimeuses et des ps d'insectes, en gargarismes contrée Ils en font, avec des figues, des cataplasmes contre les dartres, la gale, les ecchymoses, les bourdonnements d'oreilles, et ils la mélangent au vinaigre de lavande pour l’employer en frictions sur les _ membres paralysés par Papoplexie. PI. XXVI. Fig. 2. Sisymbrium nastur- tium L. Cresson de fontaine. Nasturtium _officinale R. Brown. Santé du corps. Plante vivace, glabre, à tiges creu- ses, rameuses, redressées supérieure- ment et dont la partie horizontale est garnie de nombreuses racines adven- tives. Feuilles d’un vert foncé, divi- _ sées jusqu’à la côte en segments ovales ou oblongs, entiers ou sinués, avec une foliole terminale plus grande ;. _et souvent cordiforme. Fleurs blanches disposées en corymbe dont les pétales | feuilles. Feuilles extrêmement variä sont une fois plus long que les sépales. Silique très fine. Le cresson fleurit de juin en sep- tembre et se récolte en février, mars et avril. Pour le récolter, on en coupe les tiges vers leur tiers inférieur, et comme il pousse très rapidement, on peut répéter cette opération plusieurs fois dans une année. Sa tige et ses feuilles contiennent en abondance un suc aqueux d’une saveur piquante particulière. Le cresson croît un peu partout dans les ruisseaux à faible courant, sur les lieux inondés ou très humides, dans le voisinage des sources. Il se cultive en grand dans des cresson- nières artificielles qui, bien soignées, durent un nombre d'années presque indéfini et sont ainsi d’un excellent rapport. Emploi. Le cresson était autrefois offic. sous le nom d’Herba Nasturtit aquatici. Son suc, indépendamment de l’eau qui en forme la majeure partie, contient une huile essen- tielle, un extrait amer, de l’iode, du fer et divers phosphates. Le cresson, tiges et feuil- les, est utilisé dans l’économie domestique et en médecine, mais seulement à l’état frais. Comme aliment, on le mange en salade où à titre de garniture de rôti, ce qui faisait dire à Furetière à la fin du 17° siècle: «ll est fort excellent sous un chapon.» La mé- decine reconnaît au cresson des propriétés éminemment antiscorbutiques, stimulantes, diurétiques, digestives et dépuratives. Elle en prescrit le suc pur ou mêlé à du lait, à du petit-lait, à d’autres sucs d’herbes; elle le fait entrer dans la composition d’un vin antisCOr” butique et du sirop de raifort composé dont nous avons vu la composition, et le recom- mande fort, en purée, aux personnes attein- tes de diabète. Le cresson semble avoir été apprécié de tout temps par l’homme: nos pères lui re connaissaient des propriétés diurétiques én€r” giques et des vertus stimulantes telles qu'ils en défendaient l’usage aux femmes encein- tes, et Dioscoride, médecin grec du commen” cement de notre ère, disait déjà dans ses écrits que le cresson, de son temps, se Man” geait cru à toutes les tables. PI, XXVI. Fig, 3. Thlaspi bursa pastoris L. Bourse à pasteur. Boursette. Capsel- la bursa pastoris Mœnch. : Petite plante annuelle dont la tige est garnie à sa base d’une rosette de <. bles, sinuées-dentées, pinnatifides, à 2 a, b. Cranson offcinal. Cochlearia officinalis L. Le 3 a, b. Vélar. | Sisymbrium : NX officinale L'a,b,c. Raïfort. K \ Scopoli. Cochlearia armoracia L. Famille: Crucifères, Droséracées, Crassulacées dE. lobes entiers ou incisés, plus rarement entières. Fleurs petites, blanches, don- nant des silicules en forme de cœur ne d’or. Fleurit toute l’année. Très commune dans nos régions où on la rencontre le long des chemins, sur les vieux murs, dans les décombres, les jardins et les champs. La bourse à pasteur est inodore. Ses racines ont une saveur douceâtre fort désagréable et ses feuilles sont légèrement astringentes. Emploi. La bourse à pasteur jouit de pro- priétés rafraîchissantes et astringentes. Son infusion (30 gr. par litre d’eau) s'utilise en lotions antihémorragiques, en aspirations contre les saignements de nez, et, à l'inté- rieur, pour combattre la dysenterie et les flux de matrice. Kneipp en fait grand cas et la recommande en outre comme diuréti- que, contre les maux de ventre, les déran- _ gements d'estomac, les embarras du foie et de la rate et les hémorragies internes. Les anciens herboristes s'expriment à peu près dans le même sens, en ajoutant que son suc, introduit dans le canal auditif, agit d’une manière efficace contre la purulence des oreilles et que les personnes atteintes de gonorrhée se trouveront bien de prendre, plusieurs jours de suite, un breuvage formé de 30 gr. de suc frais auquel on aura ajouté le poids de 3 grains d’orge de camphre. Famille des Droséracées PI XXVI. Fig. 4. Rossolis à feuilles rondes. Drosera rotundifolia L. Herbe à la rosée. Plante vivace dont la hampe dépas- se la rosette de feuilles. Feuilles ap- pliquées sur le sol et munies de poils mobiles. Fleurs petites, d’un blanc rosé, disposées en grappes spiciformes dont le sommet est toujours occupé par une fleur épanouie. L’herbe à la rosée, type des plantes carnivores, croît dans les marais tour- _beux, et malheur à la mouche qui vient se poser sur ses feuilles, car les cils glanduleux dont elles sont garnies la Saisissent bientôt, l’enveloppent, l’en- ne laisser qu’un cadavre évidé. renversé et contenant des graines jau- serrent de tous côtés pour en absorber peu à peu toutes les parties molles et Le rossolis se récolte en juin; il a une saveur aigrelette et son suc con- tient de la pepsine. : Emploi. Autrefois connue sous le nom de Herba Rorellæ où Herba Roris solis, l'herbe à la rosée possède des propriétés dépurati- ves et stimulantes que l'on fait entrer depuis peu dans la médecine courante comme cura- tif de la coqueluche (10-40 gouttes de tein- ture par jour). Son suc a la propriété de cailler le lait et on lutilise dans les campa- gnes pour se défaire des verrues et des cors. La médication homéopathique lusite depuis longtemps contre la coqueluche, la phtisie pulmonaire et la phtisie laryngée. Famille des Crassulacées PI. XXVIL Fig. 1. Sempervivum tecto- rum Linné. Joubarbe. Grande joubarbe. Artichaut bâtard. Artichaut sauvage. Her- be aux cors. Joubarbe des toits. Plante vivace émettant de nombreux rejets qui finissent par prendre racine. Du milieu des rosettes globuleuses de feuilles charnues que portent ces re- jets se dressent des tiges de 3-6 dm. de hauteur, garnies de feuilles d’un vert gai, quelquefois rougéatres, bor- dées de cils raides et d'autant plus petites qu’elles sont situées plus haut sur la tige. Les fleurs sont étoilées, assez grandes, presque sessiles et d’un rose purpurin. ie. La joubarbe des toits fleurit en juil- | let-août. On la rencontre souvent à l’état spontané dans les fentes de ro- chers du Jura, des Alpes et des Py- rénées et fréquemment dans les jar- dins paysagers, sur les vieux murs et les toits de chaume. Ses feuilles sont inodores avec une saveur acide. Emploi. La joubarbe des toits, bien quon ne soit plus tenu de la planter sur les toits comme au temps de Charlemagne, est enco- re fort en honneur dans la médecine rurale. Ses feuilles écrasées constituent un cataplas- me d’un usage courant. Son suc, mêlé d’es- prit de vin, fournit une sorte de pommade blanche utilisée contre les taches de rous- seur; il s'emploie en outre, PATES dans un corps gras, contre les brûlures, les hémor- _rhoïdes, les cors aux pieds, les verrues, les piqûres d’abeilles, les aphtes et les maladies de la peau. me 52 : Famille: Crassulacées, Saxifragées à Les anciens herboristes préconisent les É. feuilles fraîchement écrasées contre lérysi- pèle, linflammation des yeux, les brûlures, les plaies ulcéreuses; le suc seul contre la dysenterie et les fièvres bilieuses de nature inflammatoire, et le suc coupé de vin contre les ascarides intestinaux. Famille des Saxifragées PI. XXVIL Fig. 2. Ribes nigrum L. Cas- sis. Groseillier noir. Buisson à rameaux dressés, à écor- ce grisâtre, à bois cassant. Feuilles glabres ou presque glabres en dessus, à 3-5 lobes larges, dentés, dont la face inférieure, plus ou moins pubescente, est parsemée de glandes aromatiques verdâtres ou jaunâtres. Fleurs verdà- tres, à pétales un peu rougeâtres en dedans, disposées en grappes axillai- res pendantes. Fruits noirs, globuleux, glabres, d’une saveur aromatique toute particulière. Le cassis croît spontanément dans l'extrême nord de l’Europe. On le rencontre fréquemment dans les forêts humides, dans les jardins, et il forme l'objet de grandes cultures, surtout en Bourgogne. Son bois, ses feuilles, ses fruits, dégagent une odeur particulière qui est loin d’être agréable à tout le monde et qui rappelle vaguement l'odeur des punaises. Emploi. Le cassis était autrefois offic. sous les noms de Ribes nigrum ou de Chassis (fruits) et de Roob Ribium (suc). Le suc et les fruits étaient tous deux préconisés contre les maux de reins, et, additionnés d’eau-de- vie, contre les coliques. Les feuilles passaient pour un curatif de la goutte et de l’hydro- pisie et leur infusion, à la dose de 30 gr. par litre d’eau, est encore regardée aujourd’hui comme tonique, diurétique, astringente et sudorifique. Kneipp a recommandé la décoction de feuilles contre les calculs de la vessie et du foie, contre la coqueluche, les toux convul- sives, les maux de gorge, l’enrouement, lin- flammation des amygdales. D’autres herbo- ristes, avant lui, ont prétendu que le suc des fruits est antidysentérique, qu’il fortifie l’es- tomac, arrête les crachements de sang, gué- rit les maux de gorge et les inflammations de la luette. Nous nous hâtons toutefois d’ajouter que ce qu'il reste aujourd’hui de plus tangible du cassis, c’est la liqueur très agréable bien connue sous le nom de cassis et qui se pré- pare en faisant macérer pendant 15 jours un kilogramme de fruits dans trois litres de bonne eau-de-vie, en filtrant ensuite et en sucrant. PI. XXVIL Fig. 3. Ribes rubrum L. Groseillier commun. Raisin de mars. Gro- seillier rouge. Groseillier à grappes. Arbrisseau sans épines, à rameaux dressés, à écorce cendrée, dont le bois est moins cassant que le précédent. Ses feuilles, glabres ou presque gla- bres en dessus, pubescentes en des- sous, n'ont pas les glandes aromati- ques du groseillier noir. Ses fleurs sont d’un jaune verdâtre, tachées de brun en dedans, disposées en grappes pendantes pluriflores, et ses fruits, qui mürissent de juin en août, sont des | baies glabres de la grosseur d’un pois et d’une couleur rouge, rosée ou blan- châtre. Les groseilliers n’étaient pas connus de l'antiquité grecque et romaine et ils semblent n'avoir été cultivés chez nous qu'à partir du 16" siècle. Le groseilller rouge est assez commun dans les bois humides et surtout dans les jardins. Il se multiplie par semis, par éclats ou par boutures, mais on fera bien de ne pas garder les mêmes pieds plus de cinq ans. Emploi. La groseille est un fruit de table agréable et rafraîchissant. Elle sert surtout à la préparation de gelées, de sirops, de confitures, de vins et de limonades. Sous ces diverses formes, souvent relevées de fram- boises, elle agit sur l’économie comme un purgatif très léger et, dit-on, comme un an- tiscorbutique bénin. Les anciens herboristes prétendent que la groseille constitue un fébrifuge apprécia- ble et un stomachique nullement à dédai- gner, et que son suc a la propriété de raf- ermir les chairs des gencives. &, ire. é More to 2. Cresson de fontaine. Brassica nigra Koch. Nasturtium officinale " KR. Brown. 7 4. Rosselis Drosera rotundifolia L. A, D. Bourse-à-pasteur ! Capsella bursa pastoris Mæœnch Famille: Rosacées Famille des Rosacées PI. XXVIL. Pommier. Les pommiers cultivés: pommier commun, pommier acerbe, pommier paradis, pommier de Chine, pommier à bouquets, etc., dont les trois pre- mières espèces sont cultivées pour leurs fruits et les autres comme arbres d’or- nement, sont connus de tout le monde. Le pommier sauvage se distingue des précédents par ses organes plus petits et ses branches parfois terminées en épines. Les pommiers mûrissent leurs fruits a des époques très différentes, les uns en août-septembre, la plupart en octo- bre, d’autres au fruitier. Les pommes sauvages ont une saveur très acide et très astringente. Les pommes douces, qui contiennent peu d'acide malique, sont moins fines que les autres. Emploi. Qu’elles soient crues, cuites, ou encore en conserve, les pommes constituent une excellente alimentation, surtout pour les personnes sujettes à la constipation et aux Fig. 4. Pirus malus L. que mérovingienne, son emploi était très ré- pandu et Charlemagne parle dans son capi- tulaire « De Villis» de fonctionnaires spécia- lement chargés de sa fabrication. C’est une boisson agréable, saine, plus rafraîchissante mais moins nourrissante que la bière, que lon recommande contre l’hydropisie, les hé- morroïdes, les calculs et la gravelle, mais dont l’abus peut engendrer des coliques et des gastralgies. PI. XXVIHIL Fig. 1. Pirus cydonia L. Cydonia vulgaris Persoon. Cognassier. Arbre à écorce brune et lisse, ori- ginaire du nord de la Perse, de l’Ana- tolie et de la région située au sud du Caucase, et cultivé partout pour ses fruits appelés coings. Ses feuilles ont quelque analogie avec celles du pom- mier, mais elles sont feutrées en des- sous. Ses fleurs apparaissent après les feuilles; elles sont grandes et d’une couleur variant entre le rouge vif et le blanc. Ses fruits sont tantôt pirifor- mes et tantôt oblongs, jaunes à ma- turité, fomenteux et couronnés par les | lobes du calice; quoique finement aro- . matiques, 1ls sont immangeables à l’é- hémorroïdes. La thérapeutique en retire un | extrait connu sous le nom d’extrait de ma- | late de fer, Extractum Ferri pomatum, et | lPindustrie en retire une boisson bien connue sous le nom de cidre, L’extrait de malate de fer renferme com- me parties constituantes du perchlorure de fer et du suc frais de pommes acides mûres. Il est noir verdâtre, d’une saveur douteâtre, ferrugineuse, et il s’administre principalement | contre les pâles couleurs et la chlorose, Quant au cidre, c’est une boisson alcooli- _ que que l’on obtient en faisant fermenter le _Jus de pommes écrasées et dont la produc- tion se fait sur une grande échelle, surtout en Normandie, en Bretagne, en Picardie et dans le Maine. L'usage du cidre remonte à la plus haute antiquité. Les Gaulois le con- naissaient. À l’époque gallo-romaine, à l’épo- tat frais par suite de leur saveur aci- de très prononcée et de leur chair dure et astringente, mais la cuisson les transforme en un mets absolument délicieux. : Le cognassier fleurit fin mai; ses fruits mûrissent fin octobre et le plus ‘souvent au fruitier. Il se plait dans les sols de consistance moyenne, substan- tiels et un peu frais, tandis qu’il re- doute les terres légères et surtout les terrains calcaires. Emploi. Les coings servent à la prépara- tion d'une teinture et d’un mucilage. La pre- mière, connue sous le nom de Tinctura Ferri cydontiata, peut être considérée comme un succédané de la teinture de malate de fer et remplacer cette dernière dans les cas de 54 Famille: Rosacées chlorose, d’anémie ou de pâles couleurs. Le second est employé comme collyre adoucis- sant, contre les crevasses de la peau et surtout des mamelons, contre les brûlures et les excoriations produites par un alitement prolongé; il se prépare avec une partie de semences de coings et 50 parties d’eau et est connu en pharmacie sous le nom de Mu- cilago Cydonie. La confiture de coings est non seulement fort agréable, mais encore rafraîchissante et légèrement astringente. Le suc de coings légèrements cuits sert à la préparation d’un sirop très recomman- dable contre l’enrouement, les affections de la gorge en général, les rhumes et les cra- chements de sang. : La pelure de coings arrête le sang des blessures fraîches. Les anciens herboristes prétendent que les coings pris à jeûn sont fortement astrin- gents, mais qu’ils relâchent dans le cas con- traire; que rôtis et saupaudrés de sucre, ils font cesser les renvois et les maux de cœur, les diarrhées et les crachements de sang, _et que les bains de vapeur de feuilles de cognassier peuvent servir de curatif dans les descentes de rectum et de matrice. PI. XXVIIL Fig. 2. Rubus fruticosus L. Ronce commune. Tiges dressées, sarmenteuses, angu- leuses, arquées au sommet, armées d’aiguillons que tout le monde con- naît. Feuilles ternées dans le haut, ordinairement quinées inférieurement, à folioles vertes, remarquablement plissées en dessous dans leur jeunesse et gardant des nervures très pronon- cées. Fleurs en grappe corymbiforme ordinairement peu garnie, à pétales blancs ou rosés assez grands, à pédon- cules allongés. Carpelles très nom- breux, réunis sur un réceptacle ordi- nairement conique et charnu, se trans- formant en drupes contenant un petit noyau osseux et dont la réunion forme la mûre. Fleurit de juin en septembre et fructifie à partir de fin août. La _ ronce croît partout, dans les forêts, _les haies, les bois et les champs. Ses fruits, d’une saveur agréable à l’état frais, répandent, confits, une fine odeur de thé. a = Emploi. Les feuilles de ronce sont encore offic. sous le nom de Folium Rubi fruticosr. Elles jouissent de propriétés astringentes marquées et d’aucuns prétendent même qu’ils ne connaissent pas de meilleur remède contre la dysenterie que la tisane de feuilles de ronce. Cette dernière, qui se prépare en pre- nant 15-20 gr. de feuilles pour un litre d’eau, est d’ailleurs une boisson agréable que l’on utilise encore souvent à l’extérieur en lotions vulnéraires et en gargarismes. Bœrhave assure «que les racines de ron- ces tirées de terre en février ou en mars et cuites avec le miel, font un excellent apé- ritif et propre contre l’hydropisie.> La décoc- tion vineuse de feuilles desséchées passait autrefois pour régulariser les menstruations trop abondantes; la racine cuite dans du vin débarrassait des rhumes chroniques, des catarrhes opiniâtres, des calculs du foie et de la vessie, et la décoction de feuilles et de bourgeons était regardée comme un ré- mède efficace contre la teigne, les croûtes, les stomatites ulcéreuses et les abcès. Les mûres servent à faire d’excellentes confitures et un sirop connu en pharmacie sous le nom de Sirupus Mori. Voulez-vous préparer ce dernier? Abandonnez à la fer- mentation des mûres récentes écrasées, Jus- qu'à ce qu’un essai de suc, additionné de la moitié de son volume d’alcool, se mélange clairement; exprimez, portez le suc à l’ébul- lition et, après refroidissement, filtrez le au papier et dissolvez, dans 38 parties de suc, 62 parties de sucre. PI. XXVIIL Fig. 3. Framboisier. Rubus idæus L. Le framboisier est un buisson à tiges dressées et cylindriques, à rameaux arqués et garnis d’aiguillons faibles et droits. Sa souche produit des rameaux stériles dont les feuilles ont 3 folioles et des rameaux fertiles à feuilles com- posées de 3 folioles seulement. Toutes les feuilles sont blanchâtres et pubes- centes en dessous. Les fleurs sont blanches à pétales connivents; les fruits sont rouges à maturité, pubescents, d’une saveur agréable, et ils sont com- posés de carpelles nombreux, cohé- rents, également développés et adhé- rant à peine au réceptacle. : Le framboisier, fréquemment culti vé pour le parfum délicat et pour la saveur acidule très agréable de ses fruits, croît naturellement dans les bois montueux, dans les taillis rocailleux et dans les buissons. Il fleurit en mar juin et fructifie en juillet-août. Emploi. La pharmacopée en fait une sorte de vinaigre et un sirop. Le premier, Acer" Rubi idæi cum Saccharo, s'obtient avec une partie de sirop de framboise et deux 3. Groseillier rouge. Ribes rubrum L. 2 a, b. Cassis. À Ribes nigrum L. L. Joubarbe \ Sempervivum tectorum L. 4. a, b Pommier. Pirus malus L. Famille: Rosacées : 55 parties de vinaigre de vin; le second, Siru- pus Rubi idæi, un mélange de 38 parties de suc de framboise et de 62 parties de sucre, constitue une boisson éminemment agréable et rafraîchissante. Les framboises elles-mêmes passent pour être adoucissantes, laxatives, rafraîchissantes et diurétiques. On les mange généralement saupoudrées de sucre, seules ou mélées aux fraises ou aux groseilles. On en fait des con- fitures appréciées, des conserves, un sirop, une sorte d’hydromel, et elles servent sou- vent à aromatiser les glaces, les bonbons, les limonades et les liqueurs sirupeuses. On prétend que les feuilles jouissent des mêmes propriétés astringentes que celles de la ronce. Les anciens herboristes nous communi- quent d’ailleurs que le framboisier jouit des propriétés atténuées de la ronce; qu’on fait avec ses fruits un sirop délicieux qui est ur excellent tonique du cœur; avec ses feuilles une tisane contre les ardeurs de l’estomac et du foie, et avec ses fleurs écrasées dans du miel des cataplasmes contre l’inflamma- tion des yeux et l’érysipèle. PI. XXVIIL. Fig. 4. Fragaria vesca L. _ Fraisier. Fraisier des bois. Souche vivace, courte, épaisse, d’où partent de nombreux rameaux flori- fères servant à la multiplication et dé- signés en botanique sous le nom de stolons. Tige nue ou portant une seu- le feuille florale dépassant peu les feuilles; folioles pubescentes-soyeuses en dessous, plissées suivant les ner- vures secondaires et portées par des _pétioles couverts de poils étalés. Fruit se détachant facilement de sa base, rouge, ovoïde, globuleux ou conique, parfumé, succulent, savoureux. . Le fraisier fleurit d’avril en juin, mû- rit de mai en août et présente parfois une seconde floraison en automne. La thérapeutique en utilise les fruits et les feuilles qu’elle récolte en mai. Emploi. Les fraises constituent un aliment rafraîchissant qui passe pour indigeste et produit parfois des éruptions d’urticaire. On les mange en nature où avec du sucre, du _ vin, de la crème, du suc d’orange, du cham- pagne, du vinaigre, etc; elles ont une saveur sucrée et acidule, renferment du sucre de Canne et du sucre interverti, sont riches en acide malique. On les considère comme lé- gèrement laxatives, et bien personnes les digèrent difficilement, elles con- viennent aux tempéraments pléthoriques et bilieux, et la cure des fraises à été recom- que certaines mandée aux personnes atteintes de goutte ou de gravelle, Kneïpp voit dans le thé de feuilles une boisson hygiénique par excellence et il re-_ commande également les fraises surtout aux convalescents qui, relevant de maladie, éprou- vent une grande faiblesse et une grande diminution de forces. Voulez-vous faire une cure de fraises? ajoute-il; prenez chaque jour, pendant une certaine période, une cho- pine de lait mélangée avec une demi-chopi- ne de fraises, ou bien prenez deux fois par jour un bon morceau de pain avec un quart de chopine de fraises, et vous éprouverez bientôt l’action bienfaisante de cette cure qui remet les forces et purifie le sang: il vous est loisible de faire cette cure en plein hiver, si vous avez eu soin de confire les fraises, comme on confit les cerises, les griottes, etc. Aux malades aussi, les fraises rendent les meilleurs services contre les inflammations ou chaleurs internes. Quel délicieux réfrigé- rant, quel soulagement réconfortant les frai- ses ne procurent-elles pas à ceux qui souf- frent de la soif! La racine du fraisier est un astringent peu actif qu'on emploie surtout contre les diarrhées légères, principalement chez les enfants, et qui se prend en tisane à la dose de 20 gr. pour un litre d’eau. Le suc, dit-on, est un remède efficace pour toutes les personnes qui ont l’haleine courte, et Linné, le grand botaniste suédois, dit s'être bien trouvé de l’usage des fraises qui Pont guéri de la goutte. Il est inutile, n’est-ce-pas, de parler de la confiture de fraises, de la confiture de frai- ses et de coings, de fraises et de groseilles, de fraises et de framboises, etc., tout le monde les apprécie à leur valeur et Mademoiselle, je gage, en ferait volontiers son ordinaire, PI. XXIX. Fig. |. Potentilla reptans L. Potentille rampante. Quintefeuille. Erbo dé cin feillos (Gascogne). Souche épaisse, émettant une rosette de feuilles au-dessous de laquelle nais- sent des tiges allongées, couchées, radicantes aux entre-nœuds et portant des rosettes de feuilles au niveau des nœuds. Feuilles ordinairement à 5 fo- _lioles, vertes sur les deux faces, plus ou moins pubescentes en dessous, à fo- lioles dentées jusque près de la base. Fleurs jaunes, solitaires, portées sur un long pédoncule axillaire. Fleurit de juin en août et croît dans les lieux humides, le long des murs, au bord des chemins, des fossés et des haies. La quintefeuille est une plante ino- 56 | Famille: Rosacées dore, à saveur astringente, dont on récolte la racine au printemps. Emploi. La souche était autrefois connue sous le nom de Radix Pentaphylli et la plante elle-même se dénommait Herba Pentaphylli. Toutes deux étaient regardées comme des antidotes d’une efficacité générale, comme des vulnéraires et des astringents. La décoc- tion de 30 gr. de racine par !} litre d’eau était préconisée contre la diarrhée et la fai- blesse générale provoquée par les fièvres. La racine était partie constituante de la fa- meuse Thériaque, la pâte molle aux 71 dro- gues inventée, dit-on, par Mithridate et con- sidérée comme propre à guérir les morsures des animaux venimeux. Le suc jouissait de propriétés salutaires dans les affections des umons et des bronches, dans les cas de Jaunisse, d’hémorragies, de saignements de nez, de tumeurs malignes et de maux de gorge. On en est bien revenu, et l’on r’utilise _ plus guère, de nos jours, que sa décoction dans l’eau pour combattre la dysenterie. PI. XXIX. Fig. 2. Potentilla tormentilla Schrank. Tormentille. Tourmentille. Blo- drot. Tormentilla erecta L. Plante variable quant à ses dimen- sions. Souche vivace, épaisse, assez courte, recourbée, d’un brun noirâtre à l'extérieur, rouge à l’intérieur, émet- tant plusieurs tiges rameuses, non ra- dicantes, pubescentes, à poils appli- qués. Feuilles à 3 folioles, pubescen- tes en dessous et sur les bords, ver- tes sur les deux faces, à 3-4 dents aiguës de chaque côté, la dent termi- nale dépassant les latérales; folioles caulinaires oblongues-lancéolées, cu- néiformes, sessiles ou presque sessiles. Stipules foliacées, peu distinctes des feuilles, à 3-5 lobes linéaires. Fleurs _ assez petites, légèrement odorantes, Jaunes, longuement pédonculées, à 4 pétales dépassant peu le calice. La tormentille croît dans les prés et les bois où elle fleurit de mai en septembre. Sa racine, qui se creuse au printemps, a une saveur amère et fortement astringente. Emploi. La racine de tormentille des phar- macies, Rhizoma Tormentillæ, est une masse inégale garnie de tubérosités et de nombreu- ses cicatrices, dont la coupe transversale, à fibres rudes, montre un petit nombre de fais- _ ceaux vasculaires placés entre l'écorce min- _ ce et la moëlle large. Elle est utilisée en décoction à la dose de 10 gr. pour un litre d’eau, ou encore en poudre à la dose de 3 gr, pour combattre la diarrhée, la dysen- terie, les saignements, les flux muqueux et les fièvres intermittentes. Sa richesse en ta- nin en fait un astringent appréciable et un dentifrice qui n’est pas à dédaigner. Les anciens herboristes s'occupent déjà - beaucoup de la tormentille, et ils la préco- nisent en suc frais, en poudre, en tisane ou encore en décoction dans du vin. Ils recom- mandent la racine contre toutes sortes d’em- poisonnements et de flux, contre les plaies internes et externes, contre la dysenterie et les vers. Ils emploient le suc contre les yeux chassieux, la poudre additionnée de sucre contre les crachements de sang, la décoction vineuse en lotions vulnéraires et détersives. Contre les rétentions d’urine ils prennent de la poudre de tormentille dans du suc de chicorée. Les femmes, naturellement, n’échap- pent pas à leur médication, car nous les voyons prendre des bains de tormentille pour faire cesser les menstrues trop abondantes et absorber de la poudre de racine dans des œufs pour éviter les fausses couches. PI. XXIX. Fig. 3. Ansérine. Argentine. Bec d’oie. Patte d’oie. Potentilla anse- rina L. Petite plante couchée sur le sol, à souche épaisse émettant une ou plu- sieurs rosettes de feuilles du dessous desquelles naissent des tiges flagelli- formes, grêles, couchées - radicantes aux nœuds dans toute leur longueur. Feuilles à 7-12 paires de folioles à dents aiguës, vertes en dessus et pu- bescentes, tomenteuses-argentées en dessous. Fleurs grandes, d’un beau jaune, solitaires à l’extrémité de pé- doncules latéraux. _ L’ansérine est commune près des habitations, sur les rivages graveleux des lacs, le long des routes. Elle fleu- rit de mai en juillet, se récolte en Juin, et est ainsi nommée parce que les oies sont très friandes de ses boutons flo- raux. Elle est totalement inodore et douée d’une saveur astringente assez prononcée. Emploi. La grande quantité de tanin que renferment toutes les parties de cette plante, lui communique une saveur astringente et styptique qui l'avait rendue offic. sous le nom de Herba anserinæ. Aussi a-t-elle fait partie et fait-elle encore partie de nombre de remèdes populaires contre la dysenterie, les calculs urinaires, les fleurs blanches, les 3 a,b. Framboisier. Rubus idæus L. la,b. Cognassier. * Pirus cydonia L. 2. Ronce commune. Rubus fruticosus L. 4, Fraisier. Fragaria vesca L. Famille: Rosacées 7 On affections du foie, les crachements de sang et même les accès de fièvre intermittente. Tournefort, le savant professeur du Jar- din des Plantes de Paris (+ 1708), recom- mandait contre la leucorrhée, cette affection particulière des femmes à constitution faible | et lymphatique, le bouillon d’argentine et d’écrevisses de rivière. L’argentine était en même temps un spécifique contre la goutte et les goutteux d’alors étaient astreints, pen- dant un mois où à peu près, à leur petite cure printanière d’ansérine. Celle-ci, d’ailleurs, n’avait rien d’extraordinairement pénible, puis- qu’elle consistait à prendre, à jeûn, à partir du premier jour de mai, du suc d’ansérine et du suc de seigle vert additionnés d’un poids égal de vin rouge. L’ansérine était utilisée sous forme de lavements, de lotions, d’injections, de tisanes, de bouillons, de fomentations, de cataplas- mes, etc: Vous le voyez, l’ansérine était d’un usage tout à fait courant, je dirais même, d’un usage presque journalier. Kneipp, d’ailleurs, prétend encore dans ses écrits, que le thé d’ansérine est un re- mède antispasmodique excellent contre les accès de crampe de l'estomac et du bas- ventre, et il ajoute même que, dans le téta- nos, contre lequel il est si difficile de réa- gir, cette petite herbe rend de très bons services. Il dit en effet: «Au commencement des accès, de crampes, ou plutôt dès les premiers symptômes des crampes, l’on don- ne au malade trois fois par jour du lait bien chaud, aussi chaud qu’il pourra le supporter, après y avoir infusé, comme pour le thé, autant d’ansérine qu’on peut en saisir avec trois doigts. On obtient de meilleurs résul- tats encore si, tout en prenant ce thé, l’on applique en même temps sur les parties at- teintes de spasmes, des cataplasmes de cette herbe macérée ou échaudée dans l’eau.» Nous avouons en toute franchise n’avoir pas contrôlé sur nous même l'efficacité des nombreuses vertus attribuées à l’ansérine, et que nous consignons simplement ici ce qu’en ont dit les anciens herboristes. Nous ferons remarquer toutefois, pour terminer, que dans certaines régions de l’Ecosse et de l’Angle- terre, on mange les racines et les feuilles d’ansérine à la façon des épinards. PI. XXX. Fig. 1. Benoîte. Herbe à la fièvre. Herbe de St. Benoît. Geum urba- num L. La benoîte est une plante commune à la lisière des bois, le long des haies, dans les buissons. Sa souche, courte et tronquée, donne naissance à des tiges ordinairement rameuses, dres- sées, plus ou moins hérissées, qui por- tent de mai en août, sur de longs pé- doncules velus-cotonneux, des fleurs dressées, petites et jaunes. La racine de benoiîte se récolte en mars. Elle a une odeur de girofle qui lui a valu le nom de «racine giroflée» et une saveur astringente, amère, âcre. Emploi. La racine de benoîte possède, dit-on, des propriétés astringentes, stimulan- tes, toniques, qu’elle doit à son huile essen- tielle, au tanin et au principe amer qu’elle contient. Elle était autrefois offic. sous le nom de Radix Caryophyllatæ. La médecine rurale la considérait comme vulnéraire, to- nique, pectorale et en faisait même un suc- cédané du quinquina; l’infusion de sa racine était employée contre les diarrhées légères — c’est à peu près tout ce qu'il en reste — et sa décoction en vin passait pour refaire les forces. Le printemps venu, on faisait ma- cérer la racine entière, ou la poudre de ra- cine, dans du vin (ou de la bière) et on ob- tenait de cette façon un breuvage taxé d’agréable, préconisé comme tonique, diges- tif et dépuratif, et fortement recommandé contre la moiteur, les embarras gastriques, les engorgements du foie, les tranchées et les attaques d’apoplexie. Nous aurions mauvaise grâce de ne pas ajouter que les ménagères de la campagne mettaient — et mettent encore — des raci- nes desséchées dans leurs armoires et dans leurs bahuts pour parfumer le linge et que la décoction simple de racine de benoîte était usitée à l’extérieur pour guérir plaies et bosses et tumeurs, et, à l’intérieur pour provoquer l'écoulement mensuel. Aujourd’hui, la benoîte est rayée du Codex. PI. XXX. Fig. 2. Filipendule. Spirea filipendula L. Filipendula hexapetala Gi- libert. La filipendule est une belle plante du genre Spirée dont les fibres radi- cales offrent, près de leurs extrémités, des renflements d’un brun noirâtre à l’extérieur, rougeâtres en dedans, ovoï- des, charnus, qui lui ont valu son nom. Ses tiges sont hautes de 3-6 dm, dressées; elles portent des feuilles gla- bres de quinze à vingt paires de folioles et, en Juillet, des fleurs odorantes réunies en corymbe et dont les pétales sont blancs ou rougeâtres en dehors. La filipendule se rencontre dans les clairières des bois sablonneux, sur les côteaux secs (bois de Vésinet), où elle se récolte, entière, avant ou pendant la floraison, ou alors en automne. Ses 4 58 Famille : Rosacées tubercules sont comestibles, doués d’une odeur agréable et d’une saveur légèrement amère, et ses fleurs et ses tiges possèdent un goût d'amandes amères. Emploi. Les tubercules étaient autrefois inscrits au Codex sous le nom de Radix Fi- lipendulæ et cela probablement à cause de lamidon et du tanin qu’ils renferment. Ils sont maintenant rayés de la pharmacopée moderne, mais leur décoction (30-60 gr. pour un litre d’eau) n’en jouit pas moins, dans le gros public, de propriétés vulnéraires, apé- ritives et surtout diurétiques. Rien d’étonnant d’ailleurs: les anciens livres des simples les recommandaient en vin contre les rétentions d'urine et les calculs de la vessie, et, en électuaires, contre la toux, les mucosités et les glaires. PI. XXX. Fig. 3. Reine des prés. Ul- maire. Ornière. Ulmain. Spirea ulmaria L. Filipendula ulmaria Maximowicz. __ Souche épaisse et vivace, à fibres radicales non renflées. Tiges herba- cées, simples ou rameuses supérieure- ment, dressées, glabres, cannelées. Feuilles simplement ailées, vertes, à 3-5 paires de folioles lancéolées, dou- blement dentées en scie, les trois su- périeures en segment terminal ordinai- rement trilobé, et le tout présentant une certaine analogie avec les feuilles de l’orme (d’où son nom d’ulmaire). Fleurs blanches, en corymbes termi- naux multiflores. Carpelles glabres, contournés en spirale. L’ulmaire doit son nom de reine des prés à sa beauté ainsi qu’à l'élégance et à la majesté de son port. Elle croît dans les prairies humides, au bord des eaux, dans maints jardins, et elle fleu- rit de juin en août. Ses fleurs ont une odeur douce et pénétrante qu’elles conservent par la la dessication, et une saveur doucei- tre et acide, puis âcre, qu’elles doi- vent sans doute à l’acide salicylique, qu’elles renferment. “ ‘ Emploi. Le racine, autrefois Radix Barbæ caprinæ, était employée en cataplasmes dans les fractures et tous comme vulnérai- re, et aussi contre les ulcères fistuleux et la dysenterie. L'eau distillée de ses feuilles en- trait dans les cordiaux et les potions sudo- rifiques administrés à nos aïeux. On en faisait un vin contre les blessures internes, un ex- trait réputé diaphorétique, et les feuilles étaient employées pour communiquer à la bière et à l’hydromel une saveur et une odeur rappelant le vin de Malvoisie. Ces différents emplois ont aujourd’hui à peu près disparu et on ne connait plus guère que la tisane de reine des prés, (10 gr. de fleurs pour un litre d’eau, en infusion ou en décoction), boisson fort agréable au goût, diurétique, et agissant avec succès dans les cas d’hydropisie et d’enflûres des extrémités, Les feuilles sont légèrement astringentes et peuvent rendre des services dans la diarrhée. PI. XXXI. Fig. 1. Alchemilla vulgaris L. Alchémille manteau des dames. Patte d’oie. Pied de lion. Mantelet de la Vierge. Souche d’un brun foncé, vivace, tron- quée, épaisse, ligneuse, émettant des tiges ascendantes ou dressées. Feuilles plus ou moins pubescentes, réniformes, plissées à la manière d’un éventail, divisées jusqu’au tiers environ du lim- be en 7-9-11 lobes semi-orbiculaires dentés dans tout leur partour, les ra- dicales longuement pétiolées, les cau- linaires brièvement pétiolées. Fleurs petites, verdâtres, en cimes corymbi- formes. Fleurit de mai en juillet dans les bois, les prés frais, les pâturages mon- tagneux et alpins. Très répandue jus- qu'aux sommités où on la trouve sous une forme réduite hérissée-soyeuse. (Alchemilla montana W.) La plante entière est inodore, avec une saveur amère, légèrement astrin- gente. Emploi. Autrefois offic. sous le nom de Herba Alchimillæ majoris, et employée com- me vulnéraire à cause de ses vertus astrin- gentes. Une infusion de 60 gr. pour un litre d’eau passe pour guérir les contusions, les flux de sang, la dysenterie et le diabète. Les anciens herboristes en retiraient un suc qu’ils administraient chaud et à jeûn, plu- sieurs jours de suite, pour prévenir les atta- ques du haut mal. Leurs potions, poudres, emplâtres, cataplasmes, baumes et pomma- _des de pied de lion ont aujourd’hui complé- tement disparu. PI. XXXI Fig. 2. Agrimonia eupatoria L. Aigremoine. Agrimoine. Souche épaisse émettant des tiges dressées, effilées, simples ou peu ra: AS à És< 7 A À + dj # Ps D ge 2 a, b. Tormentille. Tormentilla erecta L. él LA 3. Ansérine. Potentilla anserina L. 1. Potentille rampante. Potentilla reptans L. Famille : Rosacées 59 meuses. Feuilles pubescentes et vertes en dessus, velues-cendrées en dessous, à segments ovales, incisés-dentés et entremêlés de segments plus petits en- tiers ou incisés. Fleurs d’un jaune d’or, petites et très brièvement pédicellées ; fruit en cône renversé, sil- lonné jusqu’à la base, à épi- nes extérieu- res très éta- lées, et neren- fermant ordi- nairement qu'une seule graine, Fleurit de juin en sep- tembre et at- teint souvent de grandes di- mensions.Elle croît à la lisiè- re des bois, au bord des che- mins et le long des haies. On récolte les feuilles en mai ou en juin. Elles sont ino- dores avec une saveur lé- gèrement a- mère et acide, astringente, Emploi. L’Herba Agrimo- niæ des anciens pharmaciens était un vulné- raire estimé et un simple pré- cieux contre les affections du foie et de la rate, les émissions involontaires d’urine, les morsures de serpents, les maladies des reins, la toux, la jaunisse, les vers, les luxations, les ulcères, la constipation et les glaires. Si ce n’était pas une panacée, elle n’en passait pas moins pour être «de par- tes subtiles», ce que chacun traduirait main- tenant par «la bonne à tout faire»! Poterium sanguisorba. Petite pimprenelle. ” Sanguisorba minor Scopoli. a et b. Parties inf. et sup. d'une plante en floraison. c. Fleur femelle. 4. Fleur mâle. é. Fleur hermaphrodite en coupe. f. Graine. Des débris de son ancienne splendeur, de son origine royale — elle doit son nom au roi Eupator qui le premier en prescrivit l'usage dans ses états — il ne reste que bien peu de chose, car l’aigremoine n’est plus guère utilisée aujourd’hui qu’en gargarismes contre les angi- nes simples et les amygdalites à leur début. Dioscoride, Galien, Pline, et vous tous qui l'avez tant prô- née jadis, voilez vous la face et donnez lui une larme! Sanguisorba minor Scopoli. Poterium San- guisorba L. Sanguisorbe. Petite pimpre- nelle. — Sou- che épaisse donnant nais- sance à des tiges dressées, anguleuses, rameuses au sommet, gla- -bres ou héris- sées à la base. Feuilles ordi- nairement gla- bres, à 11-17 folioles, d’un vert glauque en dessous, arrondies ou ovales, légère- ment cordifor- mes, profon- dément den- tées, odoran- piquante. leurs ver- dâtres, mêlées de pourpre, disposées en épis globuleux ou oblongs très compacts, dont la partie supérieure est occupée par les fleurs femelles et la : partie inférieure par les fleurs mâles et hermaphrodites. v tesetäsaveur . 60 ; Famille: Rosacées La sanguisorbe fleurit de mai en juillet. Elle est très commune dars les prairies et les pâturages montueux, dans les pelouses, et elle se cultive souvent dans les jardins comme plante d’assaisonnement. On la mêle en effet aux salades et aux viandes en guise de condiment et on l'utilise même dans certaines régions pour aromatiser les vins de table. Etant donnée sa valeur comme plan- te fourragère, on avait conseillé de l'introduire dans les prairies artificiel- les du Gâtinais, du Berry et de la Champagne, imitant en cela l’Angle- terre qui l'utilise avec avantage dans l'alimentation de ses nombreux mou- tons. Mélée au trèfle blanc, au trèfle rouge et au sainfoin, elle est mangée par les moutons; mais elle ne saurait être employée seule, car nos animaux domestiques n’ont alors aucun goût pour elle. On l’employait en médecine comme astringent, vulnéraire et diurétique, mais son usage en thérapeutique tend de plus en plus à disparaître. PI. XXXII. Fig. |. Sanguisorba officina- lis L. Sanguisorbe. Grande pimprenelle. Plante vivace à souche rampante d’un brun noirâtre et de la grosseur d’un doigt. Feuilles à 9-15 folioles, vertes et luisantes en dessus, glauques en dessous, oblongues, dentées, cordi- formes à la base. Fleurs d’un pourpre foncé disposées en épis globuleux, ovales ou ovales-oblongs. . Originaire d'Asie, la sanguisorbe fleu- rit chez nous de juin en août dans les prairies humides, les marécages et les marais tourbeux. Elle a une odeur désagréable rappelant l’odeur de les- sive, et une saveur aromatique, as- tringente. Emploi. La racine se trouvait autrefois dans les officines sous le nom de Radix Pim- pinellæ Sanguisorbæ et la plante elle même sous celui de Herba Pimpinelle Sanguisorbæ. Toutes deux sont astringentes par suite de leur teneur en tanin, diurétiques et vulné- raires. La racine passait en outre pour un vermifuge dans l’art vétérinaire d’antan, et sa décoction de 30 gr. par !}, litre d’eau était usitée contre les hémorragies. Les anciens herboristes lui reconnaissent des propriétés astringentes et vulnéraires très marquées, et ils la préfèrent à tout autre remède chaque fois qu'il s’agit pour eux d'arrêter des menstruations trop abondantes ou de trop longue durée. k PI. XXXIL Fig. 2. Rosa canina L. Cy- norrhodon. Rosier de chien. Eglantier. Gratto-cuou. Epine de juif. Rose sauvage. C’est un arbrisseau très rameux de 2-3 m. de hauteur dont les branches élancées, sarmenteuses, souvent éta- lées ou retombant en arc, sont armées d’aiguillons vigoureux et très arqués qui disparaissent quelquefois entière- ment des rameaux florifères. Les feuil- les sont glabres, pâles ou glaucescen- tes en dessous, et formées de 5-7 fo- lioles ovales-elliptiques, acuminées et dentées. Les fleurs sont d’un rose vif sur les hauteurs, plus pâles et quel- quefois presque blanches dans la plaï- ne; elles dégagent une légère odeur de thé, et elles ont joué un grand rôle dans les jeux floraux de Toulouse, rétablis comme on sait en 1490 par Clémence Isaure, et ainsi nommés par- ce qu’on y donnait pour prix: une VIO: lette d’or, une églantine et un souci d'argent. Quant aux fruits, appelés cy- norrhodons par les uns et vulgaire- ment gratte-culs par d’autres, ce sont des masses ovoïdes d’un rouge vif dont la pulpe aigrelette et légèrement as: tringente renferme de nombreux akè- nes soyeux. L'églantier croît dans les haies, les buissons et les rocailles. Il fleurit de juin en juillet et müûrit fin septembre. Emploi. Les fruits étaient autrefois offic. sous le nom de Fructus Cynosbati. Ils con- tiennent de l’acide malique, de lacide citri- que et un peu de tanin. La tisane qu'on en fait est diurétique et rend des services dans les affections du foie, des reins et de la vessie (calculs). Ils servent à la préparation de la Conserve de Cynorrhodons, employée comme antidiarrhéique, ainsi que d’une confiture très estimée et très saine. La décoction des pétales peut être usitée contre les crampes d'estomac: Ajoutons que l’églantier a reçu le nom de rosier des chiens, non point par dédain pour ses fleurs simples, mais parce que Sa 30 1 a, b. Benoite. Geum urbanum L. 3. Reine des prés. \ Spirea ulmaria L. ? 2 a, b. Filipendule. Filipendula hexapetala Gilibert. Famille: Rosacées ôt racine à été autrefois préconisée contre la rage. Il n’est pas rare de voir se dévelop- per sur ses organes des excroissances che- velues ressemblant à un paquet de mousse et auxquelles on a donné le nom de bédégars. Ces bédégars proviennent de la piqûre d’un très petit insecte hyménoptère appelé le Cynips de la rose; ils ont souvent le volume d’une pomme et on leur attribuait au moyen- âge des propriétés curatives tout à fait sur- prenantes. De nos jours même, dans certai- nes campagnes, on s’imagine encore qu’un bédégar, placé sous le lit, procure un profond sommeil. PI, XXXII. Fig. 3. Rosa centifolia L. Rose. Rose cent-feuilles. Le rosier cent-feuilles est trop ré- pandu pour que nous en donnions une description détaillée. Il doit son nom à la grande facilité avec laquelle ses fleurs doublent sous l'influence de la culture. Il a déjà produit un grand nombre de variétés et on en obtient tous les jours de nouvelles. Parmi ces variétés, citons le rosier à cent-feuilles commun, le rosier à cent-feuilles chan- geant, le rosier à feuilles de chou ou de laitue, les roses mousseuses, le rosier à cent-feuilles pompon, le rosier œillet, le rosier à cent-feuilles apéta- les, les roses prolifères, etc., etc. Emploi. Les pétales sont offic. sous le nom de Flos Rosæ, mais le temps a depuis longtemps disparu où les pharmaciens fai- saient eux-mêmes leur récolte de fleurs et leur eau distillée de roses. Desséchés ou pilés frais avec du sel, ils constituent un médicament tonique, légèrement astringent, dont on pourra saupoudrer les excoriations des enfants et l’érysipèle de la face. Leur infusion est OS Le et pectorale. Ces mêmes pétales fournissent, par une distillation appropriée, soit l’eau de roses, 5 est un collyre astringent, soit l'essence de roses, qui sert de cosmétique, soit encore l’huile rosat ou huile volatile de roses. On obtient l’eau de roses en plaçant dans un alambic de l’eau avec une certaine quan- tité de pétales de roses, et en distillant à la vapeur jusqu’à ce qu’on ait rétiré un poids d’eau égal au poids des pétales employés. L’essence de roses se prépare dans le Levant, en Turquie, en Bulgarie, en Inde, en Perse, à Tunis, et aussi dans le midi de la France, où il existe des cultures instituées dans ce but, à Grasse, à Cannes, à Nice. C’est un parfum de haut bord, d’un prix toujours élevé, qu'on falsifie souvent avec l'essence de géranium. Pour découvrir la fraude, on met un peu de l’essence suspecte sur un verre de montre, et sur un autre verre de montre à côté, un peu d’iode; on recouvre alors les deux verres d’une même cloche: si l’on a à faire à de l'essence pure, il n’y a pas de changement dans la couleur; si, au contraire, les essences de roses et de géranium se trouvent mélées, le produit qui en résulte ne tarde pas à noircir. La mei!- leure essence est celle extraite en Turquie. L’essence de roses s'emploie non seule- ment en parfumerie mais encore pour mo- difier l'odeur de certains médicaments. Vu son prix, on ne l'utilise naturellement qu’en très petite quantité! Son pouvoir odorant est d’ailleurs tel que le Cold-Cream n’en con- tient qu’une goutte par 50 gr. et que l’on peut se faire une bonne eau de roses en agitant 2-4 gouttes d'essence dans un litre d’eau chaude. Trois parties d’eau de roses et une partie d’eau-de-vie de France donnent ün collyre et un collutoire (aphtes) que l’on pourra rem- placer soit par la conserve de roses, soit encore par la mellite de rose ou miel rosat, Mel Rosæ, des pharmaciens. PI. XXXIII. Fig. 1. Prunus cerasus L. var. austera Ehrhart. Cerisier aigre. Griottier noir. Petit arbre à branches étalées, à rameaux étalés et souvent pendants. Feuilles glabres, de consistance ferme, coriaces. Fleurs blanches donnant des fruits acides assez gros, globuleux, d’un noir-pourpre. Originaire de l’Asie-Mineure, le griot- tier noir, assez peu répandu chez nous mais très commun dans le midi de la France, fleurit d'avril en mai, et müû- rit, suivant les espèces, de juillet en septembre. Emploi. Son suc contient de l’acide ma- lique et de l’acide citrique, et ses noyaux, de l’acide prussique. On en prépare un sirop, Sirupus Cerasorum, en pilant les fruits entiers, en exprimant le suc qui en résulte et en ajoutant à 35 parties du suc ainsi obtenu 65 parties de sucre. Ce sirop est employé com- me calmant et comme diurétique propre à combattre l’hydropisie. La tisane de queues de griottes est un remède pectoral à recom- mander également contre la chlorose, et les fruits torréfiés jouissent de propriétés anti- diarrhéiques. Les anciens herboristes recommandent les griottes confites comme calmant et antidiar- rhéique; les noyaux, contre les calculs de la vessie, les vers intestinaux et la toux; la résine, contre les vieux rhumes et les cal- culs en général. 62 Famille : Rosacées Prunus avium L. Merisier. Cerisier des oiseaux. Arbre d’une taille élevée, à rameaux jamais pendants, à feuilles de consis- tance molle garnies d’un léger duvet en dessous et dentées en scie, à fruits ronds ou en cœur, d’un rouge plus ou moins foncé, souvent presque noirs, et d’une saveur douce plus où moins sucrée. Fleurs très belles, d’un blanc de neige, disposées en fascicules om- belliformes. Originaire des pays qui se trou- vent au Sud de la mer Caspienne et du Caucase, le me- risier était déja na- turalisé en Europe à l'époque du bron- ze. de culture en a produit deux varié- tés importantes: le guignier, dont le fruit, assez gros, en forme de cœur, est d’un rouge noirâtre avec une saveur sucrée, et le bigar- reautier, qui produit un fruit rouge pâle ou même blanc jau- _nâtre, de même for- me et de même vo- lume, et dont la chair, ferme et cas- sante, est d’une sa- veur sucrée. Les noyaux et les queues de meri- sier ont une saveur d'amande amère, Emploi. Les fruits, connus sous le nom de merises, se mangent souvent frais, mais ils servent Surtout à obtenir, par fermenta- tion des merises écrasées et par distillation _ du produit, la liqueur alcoolique si souvent falsifiée désignée sous le nom de Kirsch ou de XKirschwasser, Le Kirsch doit son parfum spécial à l’amande de la merise, autrement dit à la présence d’une faible quantité d’aci- de prussique. e Kirsch, quand on n’en abuse pas, est un tonique et un stomachique, Il réchauffe Cerisier des oiseaux. Prunus avium L. a, Inflorescence, b, Fruits (merises), estomac et peut rendre des services à lin térieur, dans les cas de faiblesse et de maux de ventre, et, à l’extérieur, en frictions sur les membres fatigués ou endoloris. Chacun sait qu’il est d’usage, dans cer- taines contrées et en été surtout, de prendre un peu de kirsch avant d’absorber son verre de bière. Putiet. Merisier à grappes. Bois-joli. Pu- tier. Cerisier à grappes. Prunus padus L. Le putier est un arbrisseau à ra- meaux étalés, dont le bois, à l’état frais, dégage une odeur particulièrement dé- sagréable à laquel- le 1l doit sans doute son nom. Ses feuil- les sont glabres et ses petites fleurs blanches et odoran- tes sont disposées en longues grappes cylindriques pen- chées ou pendantes. Ses fruits sont de la grosseur d’un pois, globuleux, acerbes, amers, générale- ment noirs, plus rarement rouges. Le putier croit spontanément dans le nord et l’est de la France, sur les parties élevées du Centre et du Midi, et 1l se trouve sou- vent comme plan- te d'ornement dans les parcs. Son bois, dur, jaunâtre, in- sensible, ou à peu près aux variations atmosphériques, est fort recherché par les ébénistes et les charrons et préféré à tout autre, dans les Vosges, pour la confection des sabots. PI. XXXIIL. Fig. 2. Pruneaulier. Prunier domestique. Prunus domestica L. Prunus pyramidalis DC. : Le pruneaulier est un arbre assez élevé, non épineux, dont les fleurs à #71 a, b. Alchemille. Alchemilla vulgaris L. 2 a, b. Aigremoine. Agrimonia eupatoria L. Famille : Rosacées 63 pédoncules plus ou moins pubescents naissent en même temps que les feuil- les. Ces dernières sont elliptiques ou oblongues, acuminées, crénelées-denti- culées, pubescentes en dessous; ses bourgeons florifères sont ordinaire- ment biflores, et ses fruits oblongs, penchés, douceûtres, ont une couleur glauque, jaunà- tre, rougeître, violette ou même noire. Quant à ses amandes, el- les ont une odeur et une saveur rappelant fort les amandes amères. Le pruneaulier se rencontre chez nous dans le voi- sinage des habi- tations, dans les jardins et dans les vergers. Il est originaire de l’A- sie et son intro- duction en Eu- rope ne doit pas remonter au delà de 2000 ans. Emploi. La pru- ne est un aliment sain et rafraîchis- Sant que nos ména- gères ont bien rai- son d'employer sous toutes ses for- mes, et dont lin- dustrie retire, par distillation, une li- queur alcoolique connue sous le nom d’eau de prunes. A l'état desséché (pru- neaux), elle jouit de propriétés légère- ment laxatives qui la font entrer dans la médication populaire, mais on fera bien de n’en point abuser quand elle est fraîche car elle provoque alors aisé- ment des diarrhées opiniâtres. L’ancienne pharmacopée les utilisait en électuaires lénitifs contre les fièvres et la constipation, et préconisait la décoction vi- neuse des feuilles dans les affections des gencives, du cou, de la luette, et surtout contre les esquinancies. Merisier à grappes. Putier. Prunus padus. a. Grappe de fleurs. b. Grappe de fruits. €. Bourgeon de fleur. d, Fleur en coupe. e. Noyau. f. Noyau ouvert. PI XXXIV. Fig. L. Prunier épineux. Epine noire. Prunellier. Prunus spi- nosa L. Le prunellier est un arbuste très épineux dont les rameaux pubescents sont étalés à angle droit. Ses fleurs s'épanouissent avant la naissance des feuilles et en font un des plus charmants précurseurs du printemps. Il por- te des feuilles obovales- oblon- gues, dentées, glabres ou pubes- centes, et, en oc- tobre, des fruits globuleux dres- sés, bleuâtres, glauques, acer- bes, plus petits qu’une cerise. Le -prunellier se rencontre communément dans les haies et les buissons, : et il parait être ori- ginaire de l’Eu- rope même, puis- qu'on en trouve déjà des noyaux dans les palafit- tes de la Suisse. L’écorce de sa racine se récolte déjà en octobre, mais la cueillette de ses fruits ne se fait guère que lorsqu'ils ont été adoucis par la gelée. Emploi. La tisa- ne de fleurs jouit de la vozue populaire comme dépuratif du sang. Elle est légèrement purgative, tonique, antidysurique et bonne à employer, surtout chez les enfants, pour combattre les éruptions de la peau; les fleurs confites dans du sucre guérissent la toux et l’enrouement, et les fruits, indépendemment de leur emploi dans la coloration des vins de médiocre qualité, servent à la préparation d’une boisson qui rappelle le cidre. 64 Famille : Rosacées On peut se faire une eau-de-vie d’un goût exquis par simple macération des noyaux, et l'écorce, amère, astringente, peut être em- ployée comme fébrifuge, en gargarismes, et aussi en bains de siège contre les descentes de matrice et de rectum. Ne remontons pas jusqu’aux anciens her- boristes qui préconisent le prunellier. contre les points de côté, les oppressions, les cal- culs de la vessie, les ulcères de la cavité buccale, les menstrues trop abondantes, les descentes de matrice et de rectum, les sai- gnements de nez et l’inflammation des yeux. Citons plutôt les lignes suivantes de Kneipp: «Les fleurs de prunelle forment le laxatif le plus inoffensif et devraient se trou- ver, en première ligne, dans chaque phar- macie de famille. Que de fois ne sentez-vous lutilité ou même le besoin d’une purge! ’état de l’estomac ou du bas-ventre ou en- core l’état général de votre santé vous le disent. Prenez donc ces fleurs de prunelle, faites les bouillir pendant une minute et bu- vez-en, 3-4 jours durant, une tasse par jour. Cette infusion agit tout doucement, sans au- cune incommodité, auçun ennui, et pourtant elle purge à fond. Je recommande d’ailleurs le même médicament comme stomachique, épurant et fortifiant l'estomac. » PI, XXXIV. Fig. 2. Amygdalus communis : Amandier commun. Amandier à coque ure. Arbre ressemblant au pêcher, à branches étalées, à feuilles elliptiques- lancéolées, dentées en scie, glabres. Fleurs blanches ou rosées, presque sessiles, paraissant avant les feuilles. Fruits oblongs-comprimés, pubescents- veloutés, à duvet adhérent, s’ouvrant par une fente longitudinale ou se dé- chirant irrégulièrement. Noyau oblong à surface poreuse marquée de fissures étroites, à coque dure ou mince et fragile, à amande comestible douce ou amère, suivant les variétés. L’amandier est probablement origi- naire de l’Asie occidentale. Il fleurit en mars et müûrit en septembre. Les amandes douces, d’une saveur agréable rappelant celle de la noix, nous viennent de la Palestine, de l'Es- pagne et de l'Italie. Quant aux aman- des amères, elles sont fournies par le nord de l’Afrique, le midi de la Fran- ce et la Sicile; elles renferment un violent poison, l'acide prussique, et il est prudent de ne pas les manger en trop grande quantité. Emploi. Les amandes, douces ou amères, trouvent leur emploi en parmacie sous les noms de Amygdala dulcis et Amygdala amara, et elles sont utilisées en thérapeutique sous bien des formes. Le lait d'amandes est un liquide obtenu en mêlant avec de l’eau des amandes douces écrasées et en passant à travers un linge: c’est une boisson rafraîchissante, un antidiar- rhéique et un calmant à administrer surtout aux enfants. L'huile d'amandes douces, extraite à froid des amandes douces, mais assez rare à l’état de pureté dans le commerce, est fortement recommandée par le curé Kneipp comme un excellent révulsif dans les engorgements des bronches et comme un bon laxatif pour les enfants. Dans les inflammations, surtout quand on craint une inflammation pulmonaire, on en prendra journellement, à trois ou quatre reprises, une petite cuillerée à café. Les amandes douces entrent encore dans la composition du cérat de blanc de baleine, Ceratum cetacer, (cire blanche 10, blanc de ba- leine 20, huile d'amande 70, benjoin 2) que l’on applique sur les plaies, les gerçures, les excoriations, ainsi que dans la préparation du looch blanc ou looch huileux ou Looch album oleosum (huile d'amande 10, gomme arabi- que 10, eau de fleur d’oranger 13, eau 40, eau d'amande 1, sirop de gomme 24) qui s’emploie comme adoucissant dans les mala- dies de la poitrine et du larynx,et aussi com- me calmant dans les bronchites chroniques. L'eau d'amande, Aqua Amygdalæ, obtenue par une distillation appropriée d'amandes amères, est toxique; elle contient jusqu’à 1: 1000 d’acide cyanhydrique anhydre et son emploi doit être réglé par le médecin (dos. max. simp. 2 gr.) L'huile d'amande, Oleum Amygdalæ, est une huile grasse d’un jaune clair retirée de l’amande douce ou de l’amande amère. Inodo- re, d’une saveur douce, elle s'emploie avec efficacité dans les engorgements du tube di- gestif et des bronches et, extérieurement, contre les enflures, les gerçures de la peau, les plaies provenant d’un long séjour au lit ou de l’équitation et les affections de l’oreille (bourdonnements, crampes, concrétions). Quant à l'acide prussique ou cyanhydri- que (Acidum Hydrocyani) qui se trouve tou- jours en quantité assez notable dans les amandes amères, c’est un liquide incolore possédant une forte odeur d'amandes amè- res et c’est surtout un poison excessivement violent: il suffit d’en déposer une goutte sur la langue ou sur la membrane conjonctive de l’œil d’un lapin ou d’un chien pour que l'animal meure en quelque secondes comme foudroyé, et une dose inférieure à 5 centi- grammes suffit pour tuer un homme. 3. Rose Rosa centifolia L. L. a, b. Sanguisorbe. Sanguisorba officinalis L. 2. Eglantier. Rosa canina L Famille: Rosacées, Légumineuses 65 Ne nous arrêtons pas aux anciennes . officines qui reconnaissaient aux aman- des toute sortes de vertus plus ou moins discutables contre les douleurs stomachales, intestinales et rénales, contre les tranchées et les calculs, les points de côté et la consomption, Panhélation et les coliques, les ardeurs d'urine et les crampes de la matrice. Indiquons plutôt, pour terminer, le . moyen de préparer une boisson rafrai- chissante et saine des plus agréables, le sirop d’orgeat, dont l’usage, malheu- _reusement, tend à se perdre de plus . en plus: prenez 75 gr. d’amandes amè- > res, 250 gr. d'amandes douces mondées, * 812 gr. d’eau, 1500 gr. de sucre, 40 gr. d’eau de fleurs d'oranger; broyez finement les amandes et délayez les > dans l’eau, puis passez à l’étamine (lait + d'amandes); ajoutez à ce lait le sucre concassé en très petits morceaux, et, en dernier lieu, l’eau de fleur d’oranger. (Il faut avoir soin de fondre le sucre à feu très doux et de conserver les . bouteilles dans un lieu frais, bien bou- . chées et renversées.) Famille des Légumineuses PI. XXXIV. Fig. 3. Ononis spinosa L. Bugrane épineuse. Arrête-bœuf. Bougrane. Bougraire. Sous-arbrisseau vivace, à tiges _ ascendantes, très rameuses, à ra- meaux avortés épineux. Feuilles à folioles lancéolées-oblongues, dentées dans leur partie supérieu- re, les inférieures 3 foliolées, les supérieures r foliolées. Fleurs roses, axillaires, solitaires, don- nant naissance à un légume ovale, pubescent, contenant 3 graines finement tuberculeuses. Assez répandu dans le Jura français, l’arrête-bœuf fleurit de juin en septembre; il affectionne les champs maigres, le bord des chemins et des haies et possède une odeur désagréable. Sa raci- ne a une odeur de bois de réglis- se et une saveur douceûtre et âpre. Toute la plante renferme un principe acide et irritant qui fait que ses blessures ne gué- rissent que difficilement. Emploi. La racine de bugrane, épaisse généralement de 1-2 cm, longue de plusieurs dm., souvent recourbée, contournée sur elle mê- me et crevassée dans le sens de la longueur, est offic. sous le nom de Radix ononidis. Sa décoction, à la dose de 30 gr. pour un litre d’eau ou un litre de vin, agit fortement sur les reins et la vessie, et se re- commande tout spécialement contre les ardeurs d’urine, l’hydropisie, la goutte et les rhumatismes. Elle fait d’ailleurs partie des espèces diuréti- ques des pharmaciens (Species diureticæ) composées comme on sait de baies de genièvre 20 parties, racine de bugrane 20, racine de livèche 20, racine de ré- glisse 20, pensée sauvage 10, anis vert 5, fruit de persil 5. Les propriétés, très réelles, de l’arrête- bœuf n’avaient pas échappé à la perspi- cacité des anciens herboristes, car nous les voyons utiliser la décoction vineuse de la racine pour provoquer l’évacua- tion de l’urine, briser les calculs de la vessie, combattre la jaunisse et les affec- tions hydropiques. Leur «secret» nous est parvenu et il n’a rien qui puisse apeu- rer le patient: il consistait à faire macé- rer pendant 8 jours quatre parties de ra- cines hachées menues dans huit parties de vin de Malvoisie, à distiller ensuite au bain-marie et à prendre chaque jour une bonne lampée du liquide ainsi obtenu. PI. XXXV. Fig. !. Trifolium Melilotus officinalis L. Melilotus officinalis Des- rousseaux. Mélilot. Luzerne bâtarde. Mélilot officinal. Jauniot. Plante bisannuelle à rameaux ascendants pouvant atteindre 5-10 dm. Feuilles 3 foliolées, à folioles étroites ou linéaires, les inférieures un peu plus larges et denticulées. Fleurs d’un jaune clair, petites, en longues grappes effilées. Légumes ordinairement monospermes, OVa- les, mucronés, à bord supérieur épais et obtus. ; Le mélilot fleurit de juillet en septembre dans les lieux humides, le long des chemins et dans les champs. Les fleurs et les feuilles se récoltent en juillet, au moment 5 66 Famille: Lésumineuses de la floraison; elles ont, desséchées, une saveur mucilagineuse, saline, amè- re, quelque peu âpre, et une odeur suave, analogue à celle du miel et de la fève Tonka. Emploi. Les fleurs et les feuilles sont toutes deux offic., les unes sous le nom de Flores Meliloti, les autres sous la dénomina- tion de Herba Meliloti, Elles doivent leur parfum agréable et leurs propriétés médici- nales à une huile volatile analogue à la cou- marine et aux résinides qu’elles contiennent. L’infusion des fleurs est un astringent léger qui peut être usité sans inconvénient en col- lyre. Les fleurs et les feuilles font partie de l'Emplastrum Meliloti employé comme émol- lient. Hager dit quelque part: «Le mélilot a longtemps passé pour un remède béchique, mais on ne le considère plus guère que com- me un médicament légèrement aromatique, émollient, calmant et astringent à utiliser en lotions, applications, injections ou fomenta- tions contre les plaies putrides, l’inflamma- tion des glandes et des yeux, les tumeurs, les croûtes de lait, les maux d’oreilles et les enflures ». On voit par là qu’il en fait com- me un succédané de la camomille. Les feuilles et les sommités fleuries se placent dans certaines régions dans les pel- leteries et les vêtements pour en écarter les teignes, et on a prétendu, à tort ou à raison, que les fleurs desséchées servaient, dans le midi de la France, pour communiquer un bouquet agréable à certains vins blancs. Ajoutons pour nous compléter que l’on cultive souvent dans les parterres, comme plante d'ornement, le mélilot bleu ou lotier odo- rant, ou baume du Pérou (Melilotus cœærulæ), dont les fleurs d’un bleu pâle exhalent une odeur très pénétrante s’accentuant encore par la dessication, et que les sommités fleuries de cette plante servent en Allemagne à pré- parer une infusion qui remplace le thé noir, et, en Suisse, à aromatiser le fromage universel- lement connu sous le nom de «Schabziger». PI. XXXV. Fig. 2. Trigonella fœnum græcum L. Fenugrec. Trigonelle-fenugrec. Belle-Marie. rt Plante annuelle à feuilles 3 foliolées, à folioles lancéolées, arrondies et fi- nement dentées au sommet. Fleurs clairsemées, sessiles, jaunes ou blan- châtres, donnant naissance à de longues’ gousses recourbées et effilées ressem- blant assez à des cornes de bœuf. Graines à carnes singulières, rhombi- ques, barrées d’un sillon qui les par- tage en deux parties inégales. Fleurit en juin et juillet, mürit en août. ou moins pubescentes, simples ou ra- D'origine orientale, le fenugrec est cultivé depuis longtemps dans le bassin méditerranéen et il ne paraît être na- turalisé qu’en France. La plante en- tière a une odeur très forte et ses graines, qui se récoltent en août, ont une saveur désagréable, souvent amè- re et âpre. Emploi. Les graines font partie de lali- mentation des animaux, car elles sont très nutritives, excitent l'appétit des chevaux, des bœufs et des moutons, régularisent leur digestion et leur procurent de l’em- bonpoint. Elles sont connues en pharmacie sous le nom de Semen Fœnugræci et sur- tout utilisées dans l’art vétérinaire comme cataplasmes à appliquer sur les contusions et les. tumeurs. : Kneïipp, pourtant, semble en faire grand cas. « Je ne connais pas, dit-il, de meilleur remède externe que le fenugrec pour la ré- solution des tumeurs et des abcès. Il agit lentement, sans douleur, mais jusqu’à entière disparition de la dernière parcelle de pus. On en fait, comme avec les graines de lin, une bouillie huileuse, que l’on met dans de petits morceaux de linge, en guise de cata- plasme. Quand on a des ulcères aux pieds ou aux jambes, ces sortes de topiques font disparaître linflammation au bord des ulcè- res et empêchent la formation de la chair putride et même linfection purulente du sang. J'attire sur cette dernière application du fenugrec l'attention particulière des per- sonnes qui souffrent souvent et beaucoup des ulcères aux membres inférieurs. Dans les ma- ladies de la gorge accompagnées d’échauf- fements, linfusion de fenugrec sert de gar- garisme: une petite cuillerée de sa poudre suffit pour une tasse moyenne de tisane, que lon prend par grandes cuillerées d'heure en heure ou que l’on utilise comme gargarisme.» Nos ancêtres, copiant Dioscoride, Galien et d’autres, considéraient le fenugrec comme un remède souverain contre nombre de maux et d'infirmités qui mettent curieusement en lumière les petites misères humaines du «bon vieux temps.» Oyez plutôt... et sauvez-vous: « La décoction de la graine émonde la puan- teur des aisselles. la farine oste soudaine- ment la crasse, les lentilles et autres ordures de la teste appliquée avec vin Nitrum.….. elle est bonne aussi en clystère»… et ainsi de suite des pages durant. PI. XXXV. Fig. 3. Vulnéraire. Anthyl- lide vulnéraire. Anthyllis vulneraria L. La vulnéraire est une plante vivace varlantses caractères botaniques d’une station à l’autre. Ses tiges sont plus 1 a, b. Griottier noir. Prunus cerasus L. var. Ehrhart, 2 a, b. Prunier domestique. Prunus domestica L. w- Famille : Légumineuses 67 rement rameuses, dressées ou ascen- dantes ou étalées. Ses feuilles sont tantôt pinnées 3-9 foliolées, à folioles oblongues, inégales, la terminale beau- coup plus ample, tantôt réduites à cette foliole terminale par l’avortement des folioles latérales souvent très pe- tites. Ses fleurs, jaunes, quelquefois rougeâtres, sont munies à leur base de bractées palmées et réunies en té- tes terminales serrées. Légume court, monosperme. La vulnéraire fleurit de mai en août et mürit en octobre. Elle croit dans les prés et les pâturages secs, sur les collines arides, et elle monte jusqu'aux sommités sous des formes toujours plus réduites. Elle se récolte au mo- ment de la floraison. : Emploi. La plante jouit de propriétés vulnéraires, soit qu’on l’applique fraîchement écrasée sur les blessures, soit qu’on l'utilise en lotions ou en compresses. PI. XXXVI. Fig. 1. Glycyrrhiza glabra _L.Réglisse. Bois doux. Régolisse. Réglis- se officinale. La réglisse est une grande et belle plante de plus d'un mètre de hauteur qui croît spontanément dans les régions les plus méridionales de l'Europe, en Sicile, à Naples, en Espagne, et qui est souvent cultivée dans les jardins à cause de ses propriétés officinales. Son rhizome est cylindrique, rampant, ligneux, gris-brun et quelquefois rou- geâtre à l'extérieur; il émet des tiges droites et fermes portant des feuilles composées de 13-15 folioles ovales et un peu visqueuses. De l’aisselle de ces feuilles partent des pédoncules termi- nés chacun par un épi de fleurs vio- lacées donnant naissance à des légu- mes glabres et 2-spermes. La réglisse fleurit de juillet en sep- tembre. Son rhizome, seule partie uti- lisée, se récolte tous les 3-4 ans vers la fin de l'automne: il a une odeur douceûtre et une saveur spéciale, dou- ce, légèrement âcre. Emploi. Le Radix Liquiritiæ des pharma- cies n’est rien d’autre que le stolon de G/y- Cyrrhiza glabra L., cultivé en Espagne, ou la racine de Glycyrrhiza glabra var. glandu- lifera du Sud de la Russie. La réglisse d'Espagne, non mondée, a plusieurs dm. de longueur et une épaisseur de 1 à 1,5 cm. Sa coupe transversale pré- sente un contour régulièrement arrondi et sa surface extérieure est gris-brun, quelquefois légèrement rougeâtre, sillonnée dans le sens de la longueur. La réglisse russe, décorti- quée, est en morceaux beaucoup plus gros, de couleur jaune, portant de nombreuses fibres et surmontés souvent du collet large de la racine. Toutes deux ont une cassure longuement et grossièrement fibreuse, ainsi qu'une coupe transversale rayonnée. _ La réglisse fait partie d’un assez grand nombre de préparations pharmaceutiques parmi lesquelles nous citerons: l’élixir pectoral (Elirèr pectorale: suc de réglisse purifié 2, eau de fenouil 6, esprit d'ammoniaque anisé 2); les pastilles de sel ammoniaque (Pastilti Ammoni chlorati: chlorure d’ammonium 5, gomme adragante 1, racine de réglisse 4, suc de réglisse 20, sucre 70); les pastilles de Tronchin (Pastilli Kermetis cum Opio); les pastilles de Vigner (Pastilli Ipecacuanhæ cum Opro); les pilules de Méglin (Pilulæ Hyoscya- mi compositæ); la poudre de réglisse compo- sée ou Brustpulver (Pulvis pectoralis: fenouil 1, soufre lavé 1, feuille de séné 2, racine de réglisse 2, sucre 4); le sirop de réglisse (Si- rupus Liquiritiæ); les espèces diurétiques (Species diureticæ: baie de genièvre 20, racine de bugrane 20, racine de livèche 20, racine de réglisse 20, pensée sauvage 10, anis vert 5, fruit de persil 5); les espèces ligneuses (Species lignorum: parties égales de bois de gayac, de bois de genièvre, d’écorce de sas- safras, de racine de réglisse et de salsepa- reille}; les espèces pectorales ou Brustthee (Species pectorales: fenouil 5, bouillon blanc 10, feuille de mauve 10, fleur de tilleul 10, racine de réglisse 25, racine de guimauve 40); le suc de réglisse (Ertractum Liquiritiæ cru- dum); le suc de réglisse purifié (Succus Li- quiritiæ depuratus)…. Comme il aisé de le voir, la réglisse n’est pas encore bannie des pharmacies. | La racine de réglisse est un émollient populaire d’un usage courant qui doit ses propriétés adoucissantes et pectorales à une Substance particulière, la glycyrrhizine. Son infusion dans l’eau donnant une tisane sucrée presque complètement dépourvue d’âcreté, < et sa décoction, au contraire, fournissant un breuvage amer et âcre, on fera bien, dans les cas d'ünflammations légères des bronches et des intestins, de ne l'utiliser que sous forme d’infusion et à la dose de 10-15 gr. par litre d’eau. #3 La réglisse, ce sucre du pauvre, sert à édulcorer bon nombre de tisanes et il est peu de tisanes, dans les hôpitaux, qui n’en renferment peu ou prou. Grâce à son suc, elle se trouve encore, mélée avec de la gom- 68 Famille: Légumineuses, Oxalidées, Géraniacées me ou du sucre ou des aromates, dans un grand nombre de pâtes et tablettes contre la toux et les rhumes. Le produit de sa macé- ration dans l’eau chaude se vend dans les rues de Paris comme boisson rafraîchissante sous le nom de Coco, et le diurétique géné- ralement connu sous le nom de Poudre des voyageurs, et qui se prend trois fois par jour délayé dans un peu d’eau, se compose de poudre de réglisse 1 gr., de poudre de guimauve 1 gr., de sel de nitre o,2 gr., de camphre 0,05 gr., de sucre de lait 10 gr. et de 10 gr. de sucre. Le suc de réglisse (Ertractum Liquiritiæ crudum), dont nous avons vu plus haut les emplois divers, se prépare surtout en Cala- bre et en Catalogne d’où il nous arrive sous la forme de bâtons cylindriques lisses et de saveur douce se cassant en morceaux luisants, noirs, à arêtes franchement vives. Ce suc est toujours impur. Il est préparé dans des chau- dières de cuivre que l’on râcle à la fin de l’opération, ce qui a généralement pour con- séquences d'y mêler du charbon et quelque- fois une quantité assez notable de cuivre. Il y a donc nécessité de le purifier et c’est ce qu'ont déjà fait les pharmaciens quand ils nous présentent leur suc de réglisse pu- rifié (Suecus Liquiritiæ depuratus). Nos pères, contre les rhumes, la toux, les embarras des bronches, s’étaient fabriqué un petit remède qui, me semble:t:il, sent sa pharmacie d’une lieue. Ils prenaient 9 figues, 30 gr. de réglisse, 15 gr. de raisins de Co- rinthe, 15 gr. de semence d’anis, 15 gr. de fenouil et une demi-poignée d’hysope: ils broyaient le tout, faisaient cuire dans 1 LE litre d’eau jusqu’à réduction à r litre, décan- taient, filtraient, sucraient, et absorbaient du breuvage un verre à vin tous les jours et à Jeûn. Famille des Oxalidées PI. XXXVI. Fig. 2. Oxalis acetosella L. Alléluia. Surelle. Pain de coucou. Oxa- lide. Oseille. Oxalide petite oseille. Herbe de Pâques. Oseille de bûcheron. Oseille à trois feuilles. Oseille ronde. Le pain de coucou est une petite pans vivace, sans tige, tendre, mol- ement pubescente, dont le rhizome rougeâtre, grêle, traçant, porte sur sa face supérieure de petites écailles qui sont des feuilles avortées. De ce rhi- zome s'élèvent des bouquets de feuil- les longuement pétiolées; ces derniè- res sont composées de trois folioles | de grue. cordiformes roulées en crosse avant leur épanouissement, qui se contrac- tent sous la pluie et à la tombée du jour. Pédoncules radicaux uniflores et munis, vers le milieu, de 2 petites bractées. Fleurs blanches ou rosées, veinées, avec une tache jaunâtre à la base des pétales. La petite oseille se récolte pendant la floraison; elle est inodore et pos- sède une saveur aigrelette agréable qui la faisait employer autrefois pour la préparation de l’acide oxalique. Elle croit dans les bois ombragés et fleurit d'avril en juin. Emploi. Les feuilles sont considérées com- me diurétiques et antiscorbutiques. Elles se prennent cuites, en salade, ou encore sous forme d’une limonade rafraichissante et agréable que l’on obtient par décoction de 60 gr. de feuilles dans un litré d’eau sucrée. On les utilisait jadis un peu sous toutes les formes, à l’état frais, en tisane, en sirop, en alcoolature, confites en sucre, et on les préconisait comme toniques, stomatiques, résolvantes, rafraîchissantes, fébrifuges, en leur accordant toutes les propriétés de loseille. Godet nous dit dans sa Flore du Jura qu’on retire de cette plante le sel connu sous le nom de se! d’oseille, employé pour enlever les taches d’encre sur les étoffes blanches. Famille des Géraniacées Herbe à Robert. Bec de grue. Herbe à l’esquinancie. Geranium Robertianum L. L’herbe à Robert est une plante annuelle croissant en touffes dans les haies, les buissons, les lieux frais, sur les vieux murs ombragés et les décom- bres. Elle a une odeur désagréable et ses tiges, velues, souvent rougeûtres, portent des feuilles palmatiséquées à 3-5 segments, et, de mai en octobre, des fleurs purpurines à veines plus claires dont les pétales, entiers, sont deux fois plus longs que le calice. Ses fruits sont allongés et d’une forme articulière qui, l'imagination aidant, eur a valu le nom vulgaire de becs 3. Arrête-bœuf. Ononis spinosa L,. 1 a, b. Prunellier. 2 a,b. Amandier commun. Prunus spinosa L. Amygdalus communis L. Lu RS, Ed Famille: Géraniacées, Linées Emploi. Hochstetter rapporte que les pâ- tres de la Suède emploient l’infusion de bec- de-grue contre l’hématurie des troupeaux et que les feuilles pilées auraient la propriété d’éloigner les punaises. Toute la plante est faiblement astringente et elle constitue de ce fait un remède populaire contre les angines : on la fait alors bouillir dans du vinaigre et | | 69 on l’applique en cataplasmes sur la gorge. Sa décoction (30 gr. par 1}, I. d’eau) est en outre usitée comme antihémorragique et ses feuilles écrasées servent à panser Îles plaies, Nos ancêtres allaient plus loin, car ils en faisaient un médicament contre Pérysipèle, les stomatites ulcéreuses, les cancers du sein et autres parties secrètes. Herbe à Robert. Geranium Robertianum. a et b. Parties inf. et sup. d'une plante en floraison. c. Coupe longitudinale d’une fleur. d. Etamines et style, e. Pistil. f. Fruit mûr. Famille des Linées PI. XXXVIIL. Fig. 1. Linum catharticum L. Lin purgatif. Plante annuelle, à tiges de 1-3 dm., a grèles, dressées, rameuses-dichotomes supérieurement. Feuilles opposées, el- liptiques, glabres, à bords un peu scabres, les inférieures obovales très petites, les supérieures lancéolées. Fleurs petites, blanches. Fleurit de mai 70 Famille : Linées en août et croît sur les pelouses, dans les lieux herbeux, les prairies, les prés humides. Le lin purgatif se récolte pendant la floraison. 1l est inodore, mais doué d'une saveur amère et nauséeuse. Emploi. Le lin purgatif était autrefois connu sous le nom de Herba Laini cathartici. On lui accorde des propriétés vermifuges et des vertus purgatives presque aussi énergi- ques que celles du séné. Il se prend à la dose de 2 gr. de poudre ou alors sous forme d’une infusion de 15 gr. de plante sèche dans un litre d’eau. PI. XXXVIIL. Fig. 2. Linum usitatissimum L. Lin. Lin cultivé. Plante annuelle, à tige solitaire, dressée, plus ou moins rameuse supé- rieurement. Feuilles lancéolées-linéai- res, éparses, glabres. Fleurs bleues disposées en corymbe terminal. Cap- sule globuleuse à 10 valves. Le lin cultivé fleurit en juillet-août; ses graines, inodores, douceâtres, mu“ cilagineuses, se récoltent en août. Le lin cultivé était déjà connu il y a 4 ou 5000 ans dans la Mésopotamie, en Assyrie et en Egypte; il paraît avoir été importé dans le nord de l'Europe par les Finnois et dans le reste de cette partie du monde par les premiers Aryens et par les Phé- niciens. Il a donné naissance à quatre variétés principales: le lin à feuilles étroites, le lin ambigu, le lin annuel (subdivisé en lin ordinaire et petit lin) et le lin d’hiver. Tous sont cultivés, surtout le troisième, le lin annuel, en vue des fibres textiles que l’on extrait _de leurs tiges et qui sont la matière première dont on fait les toiles les plus estimées, et aussi pour leurs grai- nes qui fournissent deux produits, l’un médicamenteux, l’autre industriel. Emploi. Le produit médicamenteux est un mucilage susceptible de se gonfler consi- dérablement dans leau et résultant de la transformation en gelée de la couche exté- rieure de l’enveloppe; c’est le Mucilago Linr seminis. Le second est une huile siccative bien connue de tout le monde sous le nom d'huile de lin, et qui, entre autres propriétés, a celle de ne pas se figer par le froid. L’huile de lin, à côté de ses multiples usa- ges pour la préparation des couleurs et pour la fabrication des vernis, est partie consti- tuante du liniment calcaire (Linimentum Calcis) employé contre les brûlures et fort usité en lotions, lavements, compresses, etc. La farine de lin, obtenue par la mouture des graines, est très employée en médecine pour faire des cataplasmes émollients; édul- corée avec du miel, elle constitue un excel- lent pectoral. Quant à la décoction de graine de lin (Decoctum Lini seminis), obtenue au moyen d’une partie de graines entières pour 25 parties d’eau bouillante, elle est recommandée à l’intérieur contre la goutte, les rhumatis- mes, les catarrhes, les inflammations et les calculs, et, à l’extérieur, en lotions, injections et lavements émollients. ; Le mucilage, additionné d’eau, est consi- déré comme diurétique et les graines, prises à la dose d’une cuillerée à soupe pour un verre d’eau, agissent comme laxatif léger; elles font en outre partie des espèces émollientes dans lesquelles elles se trouvent alliées à la camomille, à la feuille de guimauve et à la feuille de mauve. Le curé Kneipp dit dans son ouvrage: «Les cataplasmes de graines de lin sont bien connus et fort en usage; ils ont la même action réfrigérante, émolliente et révulsive que le fenugrec; je donne toutefois la préfé- rence au dernier qui s'attaque à l’ennemi avec plus de force et plus d’entrain.» ‘ Les anciens herboristes, outre ces emplois divers, préconisent les fumigations de graine de lin contre les rhumes; l'huile de lin en frictions sur les hémorroïdes et les gerçu- res; les compresses chaudes de filasse de lin et de cendres contre les coliques. Pour couper les diarrhées ou la dysenterie, ils s’appli- quent sur le ventre un cataplasme de graines torréfiées et de vinaigre. Les injections et les lavements faits au moyen d’une décoction de graines de lin devaient être, pour eux, d’un usage assez courant. 3r } 1. Mélilot. Melilotus officinalis Desrousseaux. LE 3. Vulnéraire. Anthyllis vulneraria L. sf A À pa 2. Fenugrec. Trigonella fænum græcum L. — Famille: Rutacées nt Famille des Rutacées PL XXXVIIL Fig. L. Ruta graveolens L. Rue. Rue fétide. Rue puante. Plante sous-frutescente à souche ligneuse émettant une ou plusieurs tiges dressées et glabres. Feuilles glauques, épaisses, bipinnatiséquées, à pourtour triangulaire, à folioles ob- longues-ovales, entières, obtuses. Brac- tées petites, lancéolées. Fleurs jaunes, disposées en cimes dichotomes. Cap- _sules sessiles, à 4-5 lobes obtus mar- qués de petites bosses tuberculeuses. Originaire de l'Europe méridionale, très souvent cultivée dans les jardins et naturalisée en quelques endroits, la rue fleurit de juillet en septembre et se récolte en maï-juin; elle répand une odeur forte, fétide, repoussante, et est douée d’une saveur âcre et amère qui lui vaut ses diverses propriétés médi- cinales. Emploi. Les feuilles de la rue se trouvent en pharmacie sous le nom d’Herba Rutæ. Elles constituent un stimulant énergique et un emménagogue puissant et dangereux dont il est bon de laisser l'emploi au médecin, car des doses trop élevées agissent fortement sur l'utérus et peuvent provoquer la mort. La rue est é jalement un antihémorragique que d’aucuns préfèrent au seigle ergoté, un vennifuge et un spécifique contre la danse de Saint-Gui et l’hystérie. A l’extérieur, on l’employait comme rubéfiant contre la gale et sa poudre passait pour détruire les ver- rues. Elle était partie constituante du fameux vinaigre aromatique et antipestilentiel connu sous le nom de vinaigre des quatre voleurs, et, à l'heure qu’il est, elle fait encore partie du vinaigre aromatique des pharmaciens (Acetum aromaticum) que vous pouvez d’ail- leurs préparer de la manière suivante: Faites: macérer pendant 12 heures dans 100 d’alcool dilué: absinthe 10, acore vrai 10, fleur de lavande 10, feuille de menthe 10, feuille de sauge 10, racine d’angélique 10, rue 10, zé- | doaire 10, girofle 5; ajoutez alors 900 parties de vinaigre pur; faites macérer pendant une semaine et exprimez. Le curé Kneipp, ne suivant guère en ceci les préceptes de son prédécesseur, l’illustre P'ine, qui en défendait l'usage aux femmes de Rome, trouve que la rue nous manifeste clairement la bonne volonté qu’elle a de soulager les hommes, et que la rue, dans toutes ses applications et sous toutes ses formes, est un analeptique précieux, autre- ment dit, qu’elle ranime et qu’elle fortifie. «Ne mâchez qu’une seule feuille, dit-il, et vous éprouverez sur-le-champ cette action sir votre langue, tandis que son parfum délecte la bouche et s’y maintient, comme odeur de lencens dans une maison. L’infu- sion de rue manifeste ses vertus excellentes dans les congestions, les lourdeurs de la tête, les étourdissements, les vertiges, comme aussi dans les respirations difficiles, les bat- tements de cœur, les embarras du bas-ventre, la faiblesse générale de l'organisme, les cram- pes, l’hystérie. Si vous avez fait macérer de la rue dans Palcool, vous pourrez, dans les cas précités, remplacer Pinfusion par 10-12 gouttes (au plus) de cet extrait à prendre chaque jour sur un morceau de sucre.» Nous voilà loin, semble-t-il, des dangers d’avortement et de mort consignés plus haut, mais vous remarquerez que Kneipp, partout, | n'utilise la rue qu’à très faible dose. La rue fétide, de tout temps, semble avoir exercé la sagacité des herboristes. Un vieux préservatif des maladies contagieuses consis- tait à prendre, à jeûn, une cuillerée du liquide obtenu en broyant deux parties de feuilles de rue, une demi partie de figues, une partie et demie de genévrier et une partie de noix vertes dans quatre parties de vinaigre rosat. La salive provoquée par la mastication de feuilles de rue était un spécifique contre les champignons vénéneux, contre les piqûres d'insectes et les morsures d’animaux veni- meux. La décoction des feuilles a des pro- priétés béchiques marquées: elle calme la toux, dégage les bronches, facilite la respi- ration; elle est diurétique, elle est emména- gogue et son emploi n’est pas à dédaigner quand il s’agit de débarrasser la matrice des matières qui accompagnent toujours un ac- couchement. La rue agit dans les affections du cerveau; cuite en vin avec des feuilles d’aneth (anethium graveolens), elle fait dispa- raître les coliques venteuses et les points de côté; prise avec du sel elle fortifie les organes 72 Famille : Rutacées de la vue; elle est employée contre les étour- dissements, les vertiges et les syncopes, contre l’érysipèle et les dartres, contre l’en- flure des pieds, contre... mais n’allons pas plus loin. Nous ne saurions dire au juste ce qu’il en est exactement des rapports entre l'œil et la rue. Il paraît toutefois prouvé que cer- tains peintres d’autrefois utilisaient la rue comme assaisonnement et que cette coutume est encore pratiquée de nos jours dans cer- taines contrées. PI. XXXVIIL. Fig. 2. Citrus aurartium L. Oranger. Originaire de la partie orientale et septentrionale de l’Hindoustan, de la Cochinchine et de la Chine, l’oranger ne peut supporter sans périr un froid supérieur à —5 ou —6 degrés; aussi le rentre-t-on à l’approche de l’hiver dans un bâtiment spécial appelé orangerie. I semble établi que l’oranger à fruits doux et comestibles n’est qu’une va- riété de l’oranger à fruits amers ou bigaradier. En effet, ces deux végétaux présentent les mêmes caractères et ne services dans les affections des pou- mons et de la matrice et constitue un breu- vage que les catarrheux et les jeunes gens es deux sexes en voie de croissance feront bien de ne pas oublier. = Quant à Phuile de millepertuis, considérée comme cicatrisante, elle se prépare en fai- sant macérer les fleurs dans de l’huile d’oli- ve contenue dans un flacon exposé au soleil. Cette huile prend une belle couleur rouge qu’elle doit à la dissolution d’une résine qui se trouve dans les pétales. po Kneïpp dit en parlant du millepertuis: « Si notre génération a presque totalement oublié cette plante et ses services, le millepertuis n’en portait pas moins, jadis, le nom d’«herbe aux fées», et cela à cause de sa grande ef ficacité. Le millepertuis exerce une influence toute spéciale sur le foie, pour lequel il four- nit le meilleur médicament théiforme. Un peu de poudre d’aloès, ajoutée au milleper- tuis, en renforce l’action qui se traduit prin- cipalement par l’urine, laquelle entraîne sou- vent des masses de matières corrompues. Le thé de millepertuis guérit les maux de tête provenant d’humeurs, de mucosités ou de gaz accumulés dans la tête; il guérit l’oppression de l’estomac, les engorgements des poumons et de la poitrine. Les mères de famille, à qui de petits pissenlits ont causé beaucoup d’ennuis, savent apprécier l’action corroborative de ce thé.» Après avoir écouté Kneipp, jetons un regard rapide sur la médication homéopa- thique où nous trouvons le millepertuis uti- lisé comme vulnéraire à l'extérieur et à Pintérieur (blessures), et passons ensuite aux anciens herboristes. Nous voyons tout d’abord que les fleurs et les graines, cuites dans du vin, constituent un remède efficace contre les rétentions d’urine, la fièvre quarte, les menstrues re- belles, et que les graines seules, bouillies, sont non seulement antidysentériques, mais qu’elles brisent la pierre dans la vessie et débarrassent de la sciatique au bout de 40 jours d’un usage quotidien. Ces mêmes grai- nes sont d’ailleurs un bon liniment pour les brûlures et, si l’on a soin de les piler avec du suc d’absinthe, un spécifique contre les crachements de sang. Nous en passons — tout dire, nous ne le saurions — pour arriver plus vite à l’huile de millepertuis de nos ancêtres. Cette huile était préparée d’après une recette différant fort peu de celle indiquée plus haut et gé- néralement rehaussée de myrrhe, d’aloës, de rameaux de lentisque et de térébenthine. Elle jouissait alors de propriétés cicatrisantes plus énergiques, s’employait en frictions chau- des sur le ventre contre la dysenterie et, en petits tampons sur le nombril des enfants, pour guérir ces derniers des tranchées ab- dominales et des coliques. Famille des Violariées PI. XLIV. Fig. 2. Violette odorante. Violette de mars. Viola odorata L. Plante vivace à souche stolonifère, à stolons allongés, radicants; feuilles ovales-arrondies, obtuses, profondé- ovales-réniformes. Stipules ovales-lan- céolées. Fleurs généralement violettes, plus rarement blanches ou bleu-rou- geâtre, très odorantes. Capsule... mais | | dentes, tandis qu’une décoction de ces feuil- à quoi bon prolonger cette monogra- phie d’une plante que vous avez tous cueillle avec amour dans votre jeu- nesse et que, depuis, vous avez tou- Jours saluée avec plaisir. La violette de mars croît naturelle- ment dans les lieux ombragés et frais, le long des haies et des murs, et elle est cultivée dans les jardins et les serres. Elle fleurit de mars en mai et, çà et là, une seconde fois en automne. Emploi. La violette était autrefois offic. sous le nom de Flores Violarum et la feuille sous celui de Herba Violariæ. La première entrait, avec la bourrache, la rose et la bu- glosse, dans la préparation du tonique des quatre eaux, et la seconde, avec la guimauve, la mauve, la mercuriale et la pariétaire, était La constituante des cinq espèces émollientes. outes deux, aujourd’hui, sont rayées du Codex, et cependant. La violette est émolliente, béchique, sudo- rifique et purgative; les feuilles sont émol- lientes; les racines sont franchement vomi- tives et, à la dose de 12 gr. bouillis dans un litre d’eau, purgatives. Le peuple des . campagnes croit encore aujourd’hui aux ef- fets salutaires de l’infusion de violette (4-10 gr. de fleurs par litre d’eau) sur les fiè- vres éruptives à leur début et les affections catarrhales, et ce peuple n’a pas tort. Ecou- tons d’ailleurs le curé Kneipp, qui, en fait de thérapeutique, est loin d’être le premier venu. ; «Les enfants ont souvent au printemps, à la suite des variations brusques de la tem- pérature, une forte toux: la coqueluche. C’est alors que la mère soucieuse de la santé des siens, fera cuire une poignée de feuilles vertes ou sèches de violettes dans 1}, de litre d’eau et qu’elle donnera, toutes les 2-3 heures, deux ou trois cuillerées de cette décoction à l’enfant souffrant. (Adultes: 3 tasses par jour). Cette tisane est une médecine que les phtisiques feront bien de prendre toutes les 2-3 heures, à la dose de 3-5 cuillerées, pour _ adoucir la toux et résoudre le phlegme, et c’est en même temps un spécifique contre les maux de tête et les grands échauffements _ de la tête, si l’on a soin de lutiliser simul- tanément en lotions ou en appliques sur la tête ou sur locciput. Dans les enflures du cou, linfusion de _ violettes est un gargarisme éprouvé et un Famille: Violariées ment cordiformes, celles des stolons | remède contre les gènes de la respiration provenant d’une accumulation de gaz et d'éléments morbides dans l’estomac et dans les intestins. Les feuilles de violettes, écra- sées et appliquées en forme de cataplasmes, rafraîchissent et dissolvent les tumeurs ar- les dans du vinaigre, sert, sous forme de compresse, à guérir la podagre.» Nous ne nous arrêterons ni sur l’odeur pourtant si caractéristique de la violette, ni | sur la culture intense qu’on en fait pour la | production de sa fleur; nous glisserons éga- lement sur les fameux gâteaux à la violette de la fin du XVII": siècle, et, — que nos belles mondaines nous pardonnent — sur lessence de violette des parfumeurs d’au- jourd’hui. Et pourtant, cette essence, bien portée, savamment et subtilement employée... Nos ancêtres, de la violette, fabriquaient un sirop; et pour ce sirop faire, il fallait mettre des fleurs bien épanouies dans un vase d’étain, verser de l’eau bouillante, cou- vrir pendant 6-8 heures, exprimer, faire bouillir le liquide obtenu, le verser sur des violettes fraîches et répéter ces opérations trois ou quatre fois; sucrer alors, faire cuire à petit feu jusqu’à consistance sirupeuse et conserver dans des flacons bien bouchés. Les manipulations, pour être un peu longues, n’en étaient que plus méritoires, car 2-3 cuillerées du sirop suffisaient pour chasser les fièvres, procurer sommeil tranquille, dis- tiller les points de côté, maintenir l'appareil digestif en bon état et calmer les toux in- fantiles. : Voulez-vous un mode de préparation plus simple: faites infuser, pendant 12 heures, 250 gr. de pétales de violettes dans 1500 gr. d’eau bouillante contenue dans un vase d’étain fermé; passez l’infusion, ajoutez y le double dé son poids de sucre et chauffez au bain- marie. PI. XLIV. Fig. 3. Violette tricolore. Pensée sauvage. Pensée. Herbe de la. Trinité. Viola tricolor L. Plante annuelle extrêmement varia- ble, à racine grêle, à tiges solitaires ou nombreuses, dressées, ordinaire- ment rameuses. Feuilles glabres ou légèrement pubescentes, crénelées, les inférieures ovales-cordiformes, les cau- linaires ovales-oblongues, atténuées en pétioles. Stipules foliacées, les supé- rieures lyrées-pinnatipartites, à lobes latéraux linéaires, le lobe terminal très-grand, crénelé et semblable aux feuilles. Fleurs jaunes ou violettes mélangées. de jaune et de violet, mu- 1 a, b, c. Guimauve. Æ 2a,b,c,d. Rose trémière. Althea rosæ Cavanilles. Althea officinalis L. Famille: Violariées, Thyméléacées 87 nies d’un éperon dépassant les appen- dices des sépales. Capsule trigone, glabre. La pensée croit dans les champs, les lieux cultivés, les moissons, les Jachères; elle fleurit d’avril en octobre | et se récolte en été. Elle a une odeur | faible qui rappelle la pêche quand on l'écrase entre les doigts, et une saveur mucilagineuse, légèrement amère et quelque peu âcre. La culture lui fait perdre ses carac- tères primitifs et la transforme en une fleur plus grande dont les pétales, d’un brun violet, sont nuancés de cou- leurs diverses. Emploi. L’Herba Violæ tricoloris des phar- macies est la partie aérienne de la plante non cultivée: tige quadrangulaire, feuilles pétiolées, fleurs à longs pédoncules, sans rien de la racine qui, comme toutes les ra- cines de violettes, est vomitive. Elle jouit de propriétés dépuratives, toniques, exci- tantes, sudorifiques, qui la font employer avec succès (10 gr. par jour dans 1}, de litre d’eau bouillante et sucrée pour les enfants) contre les affections de la vessie, les réten- tions d’urine, les affections scrofuleuses, les maladies de la peau. Elle communique aux urines une odeur tout à fait particulière. La part entière, pilée et employée avec du ait sous forme de cataplasme, fait tomber les croûtes lactées comme par enchantement. La médication homéopathique fait usage de Viola tricolor contre les croûtes de lait et les anciens herboristes la préconisent, | cuite dans l’hydromel ou le vin, contre les embarras respiratoires et l’asthme. Des fric- tions de saient pour guérir la gale, Le XVI: siècle en préparait une eau distillée de fleurs, considé- rée comme puissamment sudorifique, et une sorte d’alcoolature qui s’administrait, neuf jours durant, contre les affections syphilli- tiques... du bon vieux temps. Famille des Thyméléacées ou Thymélées PI. XLV. Fig. I. Bois-gentil. Daphne mezereum L. Sain bois. Joli bois. Bois joli. Garou. Mézéréon. Le mézéréon est un sous-arbrisseau à écorce grisâtre, dont les feuilles, longuement atténuées à la base, alter- nes, oblongues-lancéolées, ne se déve- poudre de violette et de miel pas- | ! Î loppent qu'après les fleurs et formen des sortes de touffes au sommet des rameaux et au-dessus des fleurs. Ces dernières, sessiles, purpurines, roses, odorantes, sont rapprochées en fasci- cules de 2-3 fleurs le long des rameaux au-dessous du bouquet terminal des jeunes feuilles. Fruit ovoïde, rouge. Le bois gentil fleurit quelquefois en février, mais plus généralement en mars-avril. Il se trouve dans les bois, dans les haies, dans les taillis, sur- tout dans les régions montagneuses, et 1l s’élève jusqu'aux sommités juras- siques. Si son écorce, ses feuilles, ses baies, répandent une odeur désagréable quand on les froisse entre les doigts, ses fleurs, par contre, dégagent un par- fum des plus agréables, mais si péné- trant quil provoque aisément des maux de tête. L’écorce — seule par- tie récoltée — possède une saveur d'abord fade, puis bientôt brülante et âcre. Emploi. L’écorce de mézéréon ou Cortex Mezerei est l'écorce recueillie au commence- ment du printemps et provenant du tronc ou des plus gros rameaux. La médecine rurale la trempe dans du vinaigre pour lutiliser en vésicatoire, mais on ferait bien de s’en remettre ici aux indi- cations d’un médecin. Les pharmaciens en retirent un extrait fluide (ÆExtractum Me- zerei fluidum, liquide vert-brun foncé, d’une saveur âcre et brûlante, donnant avec l’eau un mélange trouble, laiteux) et une pommade, la pommade de garou ou Ungentum Mezerei dont l’emploi est réservé à la Faculté. Les baies sont très dangereuses. La médication homéopathique se sert du bois humides, les cancers d’estomac, les fleurs blanches, la syphillis et les urines sanguino- lentes (hématurie). Daphne laureola L. Lauréole. Sous-arbrisseau à tiges robustes, rameuses au sommet, à rameaux flexibles. Feuilles assez grandes, fap- rochées au sommet des rameaux, ancéolées, d’un vert foncé, luisantes en dessus, coriaces, persistantes, alter- nes. Fleurs odorantes d’un jaune verdâtre, disposées en petites grappes ntil contre la carie des os, les dartres 88 Famille : Thyméléacées, Lythrariées courtes, axillaires, penchées, de 3-7 fleurs. Fruit d’abord vert, puis noir. La lauréole croit dans les bois et. | les buissons de la région montagneuse où elle fleurit en mars-avril; toutes ses parties ont une saveur brûlante et âcre. Emploi et danger. La lauréole est tout aussi dangereuse que le bois gentil et il est prudent de s’en méfier toujours. L’ancienne médication rurale se servait des feuilles pi- lées vertes comme vé- sicatoires contre la goutte sciatique: il ap- paraissait d’abord de la rougeur, puis une vési- cation avec formation de cloques; on fendait alors ces cloques d’un coup de ciseau et, l’eau tamponnée, on oignait doucement de beurre frais non salé. Famille des Lythrariées PE AEV FR 2 Salicaire. Lythrum salicaria L. Salicai- re commune. Lysi- machie rouge. La salicaire est une plante vivace à souche épaisse et presque ligneuse. Ses feuilles sont lan- céolées, à base sessile, cordiformes, et ses tiges sont: ou tétragones avec des feuilles opposées — c’est le cas le | | Lauréole. Daphne laureola L. a. Plante en floraison, b, Coupe longitudinale de la fleur. c. Étamines. 4. Pistil. e. Fruit, f. Coupe longitud. du fruit. g. Graine. 4. Graine en coupe. i. Graine en coupe transversale. | | | | plus fréquent —, ou pentagones avec des feuilles spiralées, ou encore hexa- gones avec des feuilles verticillées par trois. Les fleurs sont purpurines, ra- massées par 4-10 sur des pédoncules communs axillaires très courts, et for- ment de longues grappes spiciformes paniculées. La salicaire croit le long des cours d’eau et dans les lieux humides: elle fleurit de juillet en août et se récolte au moment de la floraison. Sa sa- veur est âpre, as- tringente, Emploi, La salicai- re (Herba Lysimachia Purpurea) jouissait au- trefois de propriétés astringentes qui la fai- Saient utiliser dans les campagnes, en poudre (45 gr. deux fois par jour) ou en décoction (15 gr. par litre d’eau), contre les diarrhées et la dysenterie. Nos pères la con- sidéraient en outre comme vulnéraire, car ils nous communiquent que le suc de la sali- caire fait cesser les crachements de sang et coupe la dysenterie, que les feuilles de la salicaire, cuites dans du vinaigre, peuvent être utilisées en lavements antidiarrhéiques, et que la salicaire pilée, introduite dans les narines ou appliquée sur les plaies, arrête l'écoulement sanguin. 3 a, b. Violette tricolore. Viola tricolor L. 2. Violette odorante. Viola odorata L. 1. Millepertuis. Hypericum perforatum L. Faite : , ou oblongs de Ombellifères | noisette. _nicaut cham- pêtre. Chardon Roland. Char- don roulant. Barbe de chè- vre. Querdon- net. Le panicaut est une plante vivace à lon- gue racine, dont l'aspect extérieur rap- pelle davanta- + : T UNS UD à (/ \ > D TT sut ge un chardon = u’une ombel- CE f \\ lhifère. Sa tige est robuste, longue d’en- viron 50 Cm. sillonnée, gla- bre, blanchà- tre et garnie de rameaux trèsétalés.Ses feuilles sont d’un vert glau- que - blanchä- tre, a nervures saillantes, les | inférieures longuement pétiolées, à lo- Panicaut. Eryngium campestre L. bes et à dents a. Feuille. b. Partie supérieure d’une plante en floraison terminés en ce. Racine. d. Fleur mâle. e. Fleur femelle. _épine robuste, Wa « ss Sr ù / Dr "4 sont groupées en capitules arrondis contre la la grosseur d’une | Le panicaut croît dans les lieux Panicaut. Eryngium campestre L. Pa- | arides, au bord des chemins. Il fleurit en juillet-août, et possède, la racinesurtout, une saveur a- mère et aro- matique. Emploi. La décoction de 40 gr. de racine dans un litre d’eau est consi- dérée comme diurétique et re- commandée con- tre l’hydropisie. La racine elle même est bien connue en Suède et en Zélande comme faisant partie de Pali- mentation popu- laire. Mais feuille- tons les livres des herboristes: «La racine du panicaut, bouil- lie dans du vin ou de lhydro- mel, est dépu- rative, carmina- tive, diurétique, emménagogue et elle*se prend — généralement additionnée de 4 gr. de graines de panais — pour désopiler le foie et la rate, com- battre la jaunisse et l’hydropisie, les caulinaires supérieures sessiles, à | faciliter l'écoulement rénal et mensuel, distil- ler les calculs de la vessie et ex ulser les res ae bla tv Ses | flatulences. Le produit de la distillation des eurs, sessiles, d'un blanc bleuâtre et jeunes feuilles est un dépuratif merveilleux agrémentées de 5 bractées épineuses, | Qu sang en même temps qu’un spécifique fièvre quarte. Quant à la racine, 6* 90 Famille: Ombellifères on peut l'utiliser avec avantage en cataplas- me sur les tumeurs et les enflures et aussi pour extirper des chairs les épines et les échardes. » PI. XLVI. Fig. !. Sanicula europæa L. Sanicle. Sanicle d'Europe. Herbe de Saint Laurent. Racine vivace d’un brun noir, don- nant naissance à des tiges dressées, nues ou presque nues, simples. Feuilles d’un vert foncé, presque toutes radi- cales, glabres, luisantes, longuement pétiolées, à 3-5 lobes cunéiformes in- cisés-dentés. Fleurs blanches ou rosées, la plupart mâles, disposées en om- belles au sommet des tiges, chaque rayon divisé en 3-5 rayons secon- daires portant chacun un capitule de fleurs: les fleurs mâles brièvement pédicellées, les fleurs fertiles, sessiles. Rayons extrêmement allongés pen- dant la floraison; étamines très lon- gues; fruits globuleux couverts d’épi- nes crochues. La sanicle est assez répandue; elle croit dans les bois, les buissons, les forêts ombragées et fleurit en maiï-juin. Ses fleurs et ses feuilles se récoltent pour leur saveur astringente et légè- rement saline. Emploi. La sanicle, de par son astringen- ce, jouissait autrefois de propriétés très van- tées. Elle était considérée comme un vulné- raire d’une efficacité tout à fait remarquable, faisait partie de toutes ou presque toutes les lotions ou fomentations ou compresses vulnéraires, entrait — et entre encore par ses fleurs — dans la composition du thé suisse et figurait en outre, en bonne place, dans les officines des apothicaires. Aujour- d’hui, la sanicle est tout à fait délaissée. Ce n’est pas pourtant la faute des herbo- ristes, car certains d’entre eux en on dit le plus grand bien. Ovyez plutôt: «La sanicle, à l’intérieur comme à l’extérieur, est avant tout un vulnéraire aussi énergique que pré- cieux; sa décoction dans l’hydromel combat avec avantage les flux de ventre et la dy- senterie, dégage les poumons et les bronches ‘ et rend des services appréciables aux phti- siques en ce sens qu’elle arrête les crache- ments de sang. La poudre de sanicle, prise en vin avec du miel et du jus de réglisse, débarrasse l’appareil digestif de toutes les matières morbides et superflues qu’il peut contenir.» On le voit, la poudre, dans ce dernier cas, agirait comme purgatif léger. | | PI. XLVI. Fig. 2. Ache des marais. Apium graveolens L. Céleri des marais. Ache odorante. L’ache des marais est une plante bisannuelle très aromatique, ressem- blant étonnamment au céleri. Il n’y a là rien qui puisse surprendre outre mesure quand on sait que l’ache a donné naissance au céleri et que le céleri n’est rien d’autre qu'une ache aux propriétés modifiées par la culture. Les tiges d’ache sont glabres, anguleuses, sillonnées, fistuleuses. Ses feuilles sont luisantes; les inférieures pinnatiséquées, à larges segments cu- néiformes divisés en 2-3 lobes plus ou moins profonds et plus ou moins in- cisés; les supérieures ordinairement à trois segments trifides, cunéiformes ou entiers, lancéolés-linéaires. Ses fleurs sont petites, d’un blanc verdâtre et disposées en nombreuses ombelles presque sessiles de 6-12 rayons sou- vent décomposés. Ses fruits sont petits, brunâtres à la maturité, munis de côtes blanchâtres. L’ache croît naturellement dans les terrains imprégnés de sel et sur les côtes maritimes, mais ne se trouve guère chez nous qu’accidentellement ou alors à l’état de culture. (Angle- terre, France, Italie). Elle fleurit de juillet en septembre et ses racines se creusent en automne pour être con- servées en cave; fraiches, ces derniè- res ont une saveur particulière, aro- matique et âcre qu’elles perdent tota- lement par la cuisson. Emploi. L’ache, malgré son odeur assez particulière et plutôt désagréable, semble avoir été fort goûtée des Anciens puisqu'ils s’en couronnaient le chef dans leurs festins. Elle faisait d’ailleurs partie des plantes offc.: ses graines entraient dans la composition des quatre semences chaudes mineures (ache, carotte, ammi, piment) et sa racine dans la préparation des cinq racines apéritives majeures (ache, asperge, fenouil, persil, petit-houx). Bien que ces deux derniers produits soient aujourd’hui rayés du Codex, lache des ma- rais, lache cultivée — la plante sauvage passe pour fort suspecte — n’a pas disparu de la médecine populaire: on lui accorde généralement des propriétés carminatives, apéritives et diurétiques qui la font encore 1 a, b, c. Bois-gentil. Daphne mezereum L. s 2. Salicaire. Lythrum salicaria L. Famille: Ombellifères DI entrer dans lalimentation des personnes travaillées de goutte ou de calculs de la vessie; on en prescrit les feuilles (40 gr. en décoction dans un litre d’eau) coupées de lait et à jeun contre les catarrhes pulmo- naires et les extinctions de voix, et on pré- conise son suc comme antiscorbutique, en remarquant toutefois que le raiïfort lui est en tous points préférable, PI. XLVIL Fig. !. Apium petroselinum L. Petroselinum sativum Hoff. Persil. _ C’est une plante bisannuelle, à ra- cine fusiforme, à tige dressée, striée, à rameaux eflilés et dressés. Ses feuilles sont luisantes: les inférieures bipinnatiséquées, à segments ovales- cunéiformes, trifides, à lobes incisés ou dentés; les supérieures ordinaire- ment à 3 segments entiers, lancéolés- linéaires. Ses fleurs, d’un jaune ver- dâtre, en ombelles pédonculées de 8-14 rayons environ, donnent naissance à un fruit brunâtre, ovoïde, à côtes blanchîtres. Le persil est surtout cultivé pour l’usage culinaire: il n’est donc pas rare de le trouver à l’état subspontané dans le voisinage des habitations et et des jardins. Il a fourni plusieurs variétés parmi lesquelles on peut citer le persil frisé (feuilles crépues et frisées) et le persil à larges feuilles (racine | charnue et saveur douce). Il fleurit en juin-juillet, müûrit en août. Toutes ses parties, la graine surtout, ont une odeur et une saveur aromatiques si caractérisques et si connues qu’il nous parait parfaitement oiseux de nous y arrêter plus longtemps. Emploi. Le persil paraît être connu depuis les temps les plus reculés. Dioscoride, mé- decin grec, dit déjà au commencement de notre ère que le persil «proufite aux inflam- mations des yeux, appliqué avec pain ou iottes, et adoucit les ardeurs d’estomach.» line, le fameux Pline à «l’Histoire naturelle » en 37 livres (f 79), Pline le compilateur, nous apprend que le persil «ha une grâce “Her pour mettre dans les sauces». Ga- ien, médecin de Marc-Aurèle et grand ad- versaire d’Hippocrate (f 201), dit du persil u’il sest fort agréable et à la bouche et à l’'estomach». La racine était partie constituante des cinq racines apéritives majeures de l’ancienne phar- macopée et la graine entrait dans la compo- sition des quatre semences chaudes mineures: Le suc était administré à la dose 100-200 ‘gr. par jour dans les cas de fièvre intermit- tente, les feuilles contre les calculs de la vessie et la jaunisse. Le persil, c’est certain, jouit de propriétés médicinales incontestables. Ses feuilles pilées servent à faire des cataplasmes qu’on appli- que sur les seins comme antilaiteux, et elles passent en outre pour calmer presque ins- tantanément la douleur causée par les piqû- res des guêpes et des abeilles. Ses fruits font partie des espèces diurétiques des phar- maciens d’aujourd’hui (baie de genièvre 20, racine de bugrane 20, racine de livèche 20, racine de réglisse 20, pensée sauvage 10, anis vert 5, fruit de persil 5). Ils agissent en outre contre les flatulences (carminatif) et comme excitant léger du système nerveux. Cette dernière propriété est due à la pré- sence d'un principe actif, l’aptol, qui rend des services précieux comme emménagogue (0,3 gr.) quand on en use pendant 4-5 jours avant l’apparition des menstrues. PI. XLVII. Fig. 2. Ciguëé. Conium ma- culatum L. Grande ciguë. Ciguë com- mune. Ciguë tachetée. Cicuta major Lam. La ciguë tachetée est une plante bisannuelle assez commune qui se rencontre aux bords des chemins, sur les décombres, dans les cimetières, dans le voisinage des habitations, dans les haies, au pied des murs. Elle est très vénéneuse, surtout dans les pays chauds: c’est la ciguë que les Athé- niens administraient à leurs condamnés à mort, c'est la même ciguë que l’on fit prendre à Socrate et à Phocion. La tige de la grande ciguë est assez élevée, striée, vigoureuse, creuse, or- dinairement glauque, avec, sur sa partie inférieure, des taches arrondies rougeûtres. Ses feuilles sont très dé- coupées et d’un vert sombre. Ses fleurs, petites, nombreuses, blanches, sont disposées en ombelles de 12-16 rayons environ. Elles donnent naissan- ce à des fruits ovales, comprimés laté- ralement, dont le méricarpe présente 5 côtes nettement accusées, pâles, on- dulées ou même sinueuses. La ciguë fleurit de juin en août. On la récolte en juin-juillet en la débar- rassant de ses tiges et de ses plus gros rameaux. Fraiche, elle a une 92 Famille: Ombellifères odeur désagréable qu’un viel auteur | a qualifiée de «pesante, fascheuse et | | bouc. puante», et, desséchée, une odeur de souris. Ses feuilles ont une saveur | nauséeuse, amère, âcre, saline. | | | | Aegopodium podagraria Æ Egopode. Podagraire. Herbe aux goutteux. Pied de A Plante vivace à souche traçante, à tige glabre, dressée, fistuleuse, can- pro die: 1 gr.) où elle sert à la préparation | d’un emplâtre, l'Emplastrum Con; d’un ex- | trait sec, l’'Ertractum Conti duplex (dose max. | :.: £ : : : + ; | 4 rmI- pro die: 0,25 gr.) et d’un extrait fluide, PÆr- | inégalement dentées, la foliole term tractum Conit fluidum (dose max. par jour: |: ) ETES: | rieures simplement triséquées. Fleurs 0,5 gr.) La ciguë a été _ utilisée avec suc- cès comme cal- mant dans le traitement de la scrofule, des rhu- matismes, des névralgies, des affections ner- veuses, de la phtisie. Le cata- lasme de feuil- es de ciguë est d’un usage cou- rant comme fon- dant et résolutif. médication homéopathique lemploie contre le cancer, la ca- rie des os, l’her- pès, la scrofule. On le voit, la ciguë est loin d’être dédai- gnée. Malgré tout, son admi- nistration à l'in- térieur doit tou- jours être réser- vée au médecin. Podagraire. Aegopodium podagraria L. a. Feuille caulinaire. b. Infloréscence. c. Fleur, grossie. d. Pétale, grossi. Les empoisonnements par la ciguë sont | heureusement assez rares; on les combat par | des vomitifs, le café, le vinaigre, Palcoo!l, l’éther. PI. XLVII. Fig. 3. Petite ciguë. Aethusa | _ cynapium L. Ethuse. Ciguë des chiens. Ethuse vénéneuse. Ciguë des jardins. | _ Faux persil. La petite ciguë croit dans les en- _ droits frais des jardins, dans les champs ( | | | l et les lieux cultivés. On la prend assez | souvent pour le persil dont elle se distingue pourtant aisément par ses _ tiges non maculées et rougeñtres à la | +. Dasé. Î : | : mmet. Feuilles Emploi. La ciguë se trouve en pharma- nelée, rameuse au so cie sous le nom de Fructus Conti (dose max. | radicales biternées ou à pétiole com- mun divisé en 3 branches portant chacune 3 folioles ovales-lancéolées, nale quelquefois lobée; feuilles supé- blanches, peti- tes; ombelles à rayons nom-. breux, sans in- volucres ni in- volucelles. La podagraire est très commune dans les ver- gers, les lieux frais etombra- gés, trop com- mune même, puisqu'il n’est pas rare de la voir faire le désespoir du cultivateur. Elle fleurit de mai en juin. Ses feuilles sont nauséeu- ses et répan- dent, pour peu qu'on les froisse entre les doigts, une odeur désagréable et âcre. Emploi. La podagraire a joui autrefois d'une haute réputation contre la goutte et la podagre. Aujourd’hui, elle est complètement inusitée, sauf toutefois en Suède, en Prusse et en Thuringe, où les feuilles printanières sont préparées en légume. PI. XLVIIL Fig. 1. Cicuta virosa L. _ Cicutaire. Ciguëé aquatique. Persil des fous. Cicutaire vénéneuse. Souche épaisse, donnant naissance à des fibres nombreuses, présentant intérieurement des cavités superposées séparées par des diaphragmes trans- versaux, et laissant échapper, quand 46 \ \ \ 1 a, b. Sanicle. Sanicula europæa L. =] n = © © Ke) > [au] = (ere) : ë, < =. _ i- euvent être employés comme antidotes. Famille: Ombellifères 93 on l’entame, un suc jaunâtre très vé- néneux. Tiges d’un mètre et plus, glabres, creuses, cylindriques et sillon- nées. Feuilles très amples dans leur circonscription, tripinnatiséquées, à segments lancéolés-linéaires ou linéai- res, aigus, fortement dentés en scie; les inférieures à pétioles très longs, fistuleux, épais. Fleurs blanches en | ombelles à rayons nombreux s’allon- geant beaucoup pendant la floraison. Involucelle à folioles linéaires. Fruit nu, comprimé laté- ralement, à commis- sure contractée. La cicutaire, ap- pelée encore œænan- the, croît dans les mares, les étangs, les lieux maréca- geux; elle fleurit de juillet en août et répand une odeur plutôt puante et mé- me stupéfiante. Son suc est âcre et sa racine, très véné- neuse, a une saveur douceâtre rappelant fort celle du persil. Emploi et danger. La ciguëé aquatique, dont les fruits, en infu- sion de 4-16 grammes par litre d’eau, ont été prônés autrefois contre la toux et la phtisie à son début, n’est plus employée en médeci- ne, Ahles rapporte que les empoisonnements sent surtout lors d’inondations qui, ravageant le sol, font prendre sa racine pour des raves | ou des racines de persil, de céleri ou d’acore. On raconte même que des enfants qui s’étaient confectionné des chalumeaux au | moyen des tiges et qui avaient joué de ces | instruments improvisés, sont morts empoi- sonnés., L’intoxication, due à un principe particulier, la phellandrine, se manifeste tout | d’inflammation bientôt : POL $ | incisés ou entiers, obtus. Fleurs blan- d’a ord par une sorte | biet suirie de vomissements et de convulsions violentes n’indiquant que trop € te sur la masse cérébrale et la moëlle épi- -. Le vinaigre, le camphre, tous les vomi- Ammi. Ammi majus L. ne a. Feuille caulinaire. b. Inflorescence. provoqués par cette | plante ne sont pas rares et qu’ils Se produi- | une influence | La médication homéopathique emploie la Cieuta virosa contre la léthargie, les attaques d’épilepsie, la pituite, les étourdissements, |: Paffaiblissement de la vue. Ammi majus L. Ammi commun. Ammi. Plante annuelle à tige pouvant at- teindre 50 cm., glabre, flexueuse, très rameuse, striée. Feuilles glaucescentes et de forme très variable, pinnati- ou bipinnatiséquées, à segments oblongs ou lancéolés, dentés ou incisés-dentés, à dents raides, mucronées; les infé- rieures quelquefois à trois segments ou même réduites au segment termi- nal, les supérieures bipinnatiséquées à segments linéaires et dentés. Fleurs blanches en ombel- les à rayons nom- breux, capillaires. Fruits brunâtres, à côtes blanchâtres. L'ammi est une plante fugace qui se colporte çà et là avec les graines de luzerne et qui ne mürit que dans les étés très chauds. Il fleurit de juillet en octobre; ses grai- nes ont une odeur et une saveur aro- matiques. Emploi. L’ammi fai- sait autrefois partie | des quatre semences chaudes mineures. Ses effêts sont à peu de chose près les mêmes que ceux du cumin, de l’anis, du fenouil et du persil. Cerfeuil. Anthriseus cerefolium L. Plante annuelle, dont la tige, striée, rameuse, pubescente au-dessus des | nœuds, peut atteindre 50 cm. de hau- teur. Feuilles à nervures légèrement poilues, à segments courts, à lobes ches disposées en ombelles. Fruit linéaire,’ lisse, d’un noir olivâtre à maturité, à bec égalant à peine la 94 Famille: Ombellifères moitié du méricarpe et porté sur un pédicelle court, raide et épais. Le cerfeuil est originaire de l’Eu- rope méridionale et naturalisé en plu- sieurs endroits. Il croît de préférence dans les haies, dans les vignes, dans le voisinage des lieux cultivés et se | sème fréquemment mestique. Il fleurit de mai en juin, mü- rit en août-septem- bre. Son odeur et sa saveur sont tou- tes deux aromati- ques, agréables. pour l'usage do- Emploi. Le cerfeuil est avant tout un con- diment et un aliment,- non seulement pour l’homme, mais encore pour les volatiles, car les jeunes oies, les ca- nards, les oiseaux en - général, le recherchent avec avidité. Il fut l’une des bases du suc d’her- bes et fait encore par- tie du fameux bowllon aux herbes qu’il est d’u- sage de prendre après tout purgatif dans les campagnes (feuilles d’oseille 125, feuilles de laitue 60, feuilles de poirée 30, eau 1259, sel de cuisine 20, beur- re frais 20). On le re- commande en cataplas- me à appliquer sur les seins pour arrêter la sécrétion mammaire; on la préconisé ja- dis en décoction dans du vin pour distiller les calculs de la vessie et faciliter l'écoulement menstruel, en suc rele- vé de marrube contre la jaunisse, en électuaire contre la toux, en tions hémorroïdales, d’exposer la partie malade aux vapeurs d'une décoction de cerfeuil. PI. XLIX. Fig. 1. Carvi. Carum carvi L. Carvi commun. Cumin des prés. Cerfeuil. Anthriscus cerefolium L. a. Feuille, b. Ombelle florifère. c. Fleur, grossie. d. Fruit. e. Coupe d’un méricarpe. base, glabre, anguleuse-striée, un peu flexueuse. Feuilles bipinnatiséquées, à circonscription oblongue: les radicales dilatées à la base en une large gaine blanchâtre, à segments pinnatifides; les supérieures plus réduites. Ombel- les à rayons inégaux très redressés à la maturité. Involucre le plus souvent nul; involucelle nul ou presque nul. Le carvi croît dans les prés secs, les pâturages, les prairies montueu- ses; on le cultive en Saxe et il abon- de dans une grande partie de la Fran- ce, surtout dans la région montagneu- se. Il fleurit de mai en juillet, mürit de _ juillet en août. On en récolte les fruits et quelquefois aussi la racine. Les premiers ont une odeur aromatique très prononcée et une saveur analo- gue, quelque peu piquante. Emploi. Les graines de carvi faisaient déjà partie des quatre se- mences chaudes majeu- res de l’ancienne phar- macopée (anis, fenouil, coriandre, carvi) et el- les figurent encore au Codex d’aujourd’hui. Elles sont stomachi- ques, stimulantes, aro- matiques, diurétiques 1 | et servent à la préparation d’une huile vola- bouillons contre les flatulences. Nous ajoute- | rons que l’on se trouve bien, dans les affec- | tile connue sous le nom d’Oleum Carvi. L'homme s’accomode facilement de sa racine qui se mange comme celle du céleri-: rave. Les graines, dans les pays du Nord, se mêlent au pain, au fromage, à la charcu- terie, qu’elles aromatisent et rendent d’une digestion plus facile. Les distillateurs les in- corporent aux eaux-de-vie de grains et à maintes liqueurs de table pour leur donner PTE : : | une saveur plus piquante en même temps Plante bisannuelle à racine fibreuse | qu'un parfum très agréable. et fusiforme. Tige rameuse dès la. L’infusion de carvi (2-4 gr. de graines par 2 a, b, &: Ciguë Conium maculatum L. 1 a, b, c. Persil. Petroselinum sativum Hoffm. 3. Petite ciguë. Aethusa cynopium L. 1 (NON FE 52) Famille: Ombellifères 95 litre d’eau) est utilisée contre les coliques, pour augmenter la sécrétion mammaire et faciliter l'écoulement menstruel. L'huile de carvi est fluide, incolore ou légèrement jaunâtre. Elle s’obtient par la distillation des graines du carvi et se pres- crit à la dose de 3-10 gouttes à l'intérieur, contre l’inappétence et les crampes d’esto- mac. À l'extérieur, elle sert de liniment. Les anciens herboristes reconnaissent au carvi des propriétés digestives, carminatives, _ aromatiques, diurétiques, et, comme le curé Kneipp, en font un succédané de l’anis. Ils Pemploient en outre, mouillé de vin chaud, en cataplasmés contre les maux d'oreilles et le mal de dents, Qu'il nous soit permis d’indiquer ici deux remèdes préconisés çà et là par les sages- femmes. Le premier tend à prévenir et à combattre le rachitisme infantile et consiste à frictionner soir et matin la poitrine et les flancs du patient avec un mélange d’huile de carvi, d’huile de serpolet et d’huile de camo- mille. Le second — qui ne doit dans tous les cas être pratiqué que par une personne tout à fait saine — consiste à mâchonner une cuillerée à café de graines de carvi et à insuffler l’haleine ainsi aromatisée aux petits enfants atteints de convulsions. PI. XLIX. Fig. 2. Anis. Pimpinella ani- sum L. Anis vert. L’anis est originaire d'Orient. On le cultive dans les contrées méridio- nales, en France surtout, ainsi qu’en Thuringe et dans le voisinage de Mag- debourg. C’est une plante annuelle dont les feuilles inférieures, 3-foliolées, sont à segments cunéiformes incisés, dont les feuilles radicales sont ordi- nairement réduites au segment termi- nal et dont les grandes ombelles blan- ches donnent naissance, en août, à des fruits ovales, pubescents, grisâtres, sillonnés de côtes plus claires et lisses. L’anis fleurit de juin en août. Ses _ graines ont une odeur fortement aro- _matique et une saveur agréable, très aromatique, légèrement douceître. Emploi. L’anis vert, qui faisait autrefois partie des quatre graines chaudes majeures des anciens apothicaires, se trouve aujour- d’hui dans les pharmacies sous le nom de Fructus Anisi. C’est un carminatif, un stimu- lant, un antispasmodique, un aromäte, un diurétique, et, dit-on, un vermifuge (enfants), un emménagogue et un lactifère. Les graines d’anis servent souvent à aro- matiser certaines préparations pharmaceuti- ques, et leur essence, plus parfumée encore, | | | | | | | entre dans la fabrication de la plupart des eaux dentifrices et de nombre de liqueurs de table: anisette, vespétro, absinthe, etc. Elles font partie des espèces purgatives (feuille de séné 4 parties, fleur de sureau 3, anis vert 1, fenouil 1, sel de seignette 1), des espèces diurétiques de la pharmacopée mo- derne, de l’esprit d'ammoniaque anisé et ser- vent à la préparation d’une huile volatile connue sous le nom d’Oleum Anisi. Cette dernière est incolore ou légèrement jaunâtre, très réfringente, stimulante, tonique, antispas- modique et carminative. Elle se prend à la dose de 4-7 gouttes sur un morceau de sucre, remplaçant ainsi Pinfusion théiforme des graines (8-16 gr. dans un litre d’eau) ingérée dans le même but. On la mélange avec 10 parties de graisse pour en faire une pom- made contre les poux et on l'utilise en lini- ment en l’additionnant de 20-50 parties d’hui- le d'olives ou de lin. D’après les anciens herboristes, anis net- toie, réchauffe, tonifie les intestins. Pris dans de l’eau ou en vin, utilisé en compresses ou en cataplasmes, il fait disparaître les bal- lonnements ét les flatulences du tube diges- tif, les mucosités des bronches, du foie et de la matrice, les fleurs blanches, les affec- tions goutteuses et rend ainsi service aux catarrheux, aux asthmatiques, aux hydropi- ques, aux goutteux, ainsi qu'aux personnes affigées d’une haleine fétide. Il ouvre, en outre, les canaux lactifères des nourrices et n’est pas sans efficacité sur les femmes en mal d’enfant. Mais n’allons pas plus loin dans ce domaine et donnons plutôt, pour terminer, une recette assez facile pour pré- parer soi-même la liqueur alcoolique connue sous le nom d’anisette, Pour la préparer, on dissout dans 1150 gr. d'alcool: 3 gr. d'essence de badiane, 1, gr. d'essence de néroli, 1}, gr. d'essence de biga- rade, }} gr. d’essence de cannelle, 1 gr. d’essence d’anis, 1 gr. d’essence de muscade, 1 gr. de teinture de vanille; on filtre; on ajoute 3500 gr. de sirop de sucre et, lani- sette est faite. PI. L. Fig. 1. Pimpinella magna L. Boucage. Grande pimprenelle. Plante à longue racine vivace: à tige anguleuse-sillonnée; à feuilles pin- natiséquées d’un vert sombre luisant, assez grandes, variables, à segments ovales ou ovales-lancéolés, dentés, à dents mucronées; segments inférieurs pétiolés, le supérieur ordinairement trilobé; feuilles supérieures à segments plus étroits. Fleurs blanches disposées en ombelles penchées avant la florai- son, à rayons plus où moins nombreux Fe Famille: Ombellifères et presque égaux. Involucre et invo- lucelle nuls, La grande pimprenelle est très com-| mune dans les prairies montagneuses | sèches ou humides de l'Europe où elle fleurit de juin en août. PI. L. Fig. 2. Pimpinella saxifraga L. Petit boucage. Petit persil de bouc. Plante vivace à longue racine d’un jaune brunâtre à l'extérieur, à tige cy- lindrique finement striée. Feuilles dis- semblables, pinnatiséquées; les infé- rieures à segments suborbiculaires, ovales ou oblongs, dentés ou incisés ; les caulinaires à segments plus étroits, incisés; les supérieures a segments linéaires ou souvent réduites au pétiole élargi. Fleurs blanches portées sur des pédoncules glabres et disposées en ombelles à rayons plus ou moins nombreux. Le petit boucage affectionne le bord des chemins, les collines et les pâtu- rages secs où 1l fleurit de juin en octobre. On récolte les racines des deux bou- cages au printemps ou dans les der- niers jours d'automne. Elles ont une odeur aromatique très particulière et une saveur d’abord aromatique, puis | àäcre et brûlante. Emploi. La racine de boucage sert sou- vent de masticatoire dans les cas de para- lysie de la langue, de gargarisme dans len- rouement et les affections de la gorge en général, et même d’électuaire dentaire. Elle jouit de propriétés émollientes, stimulantes, sudorifiques, pectorales, favorise la digestion et débarrasse les bronches des glaires et des mucosités qu’elles renferment. On la trouve dans toutes les pharmacies sous le nom de Radix Pimpinellæ et elle sert à la préparation d’un extrait (Exrtractum Pimpinellæ) et d’une teinture (Tinctura Pimpinellæ). Cette derniè- re se prépare avec une partie de racine pul- vérisée et 5 parties d’alcool à 8°/,; c’est un | remède estimé qui se prend à la dose de 20-40 , Fe a sur du sucre contre l’enroue- ment, les angines et les aflections catarrhales à leur début. racine de boucage faisait partie de la fameuse Thériaque: c’est dire qu’elle a joué un grand rôle comme remède prophylactique __ lors des épidémies pestilenticiies du moyen- âge. Elle passe encore, dans quelques con- trées, pour ouvrir les vaisseaux lactifères et favoriser l’écoulement menstruel. Les anciens herboristes en font une pa- nacée. Ils la prennent en poudre, en infu- sion, en électuaire, en décoction dans l’eau, en vin, pilée, distillée, contre toutes sortes de maux dont les moindres sont les flatu- lences de lPappareil digestif, les embarras de matrice, les calculs de la vessie et des reins, les contusions, les blessures, les réten- tions d’urine, les affections des organes de la vue, les crampes musculaires. Et ils ajou- tent que le boucage est emménagogue et qu'il est surtout lactifère, puisque les mères qui en portent sur le sein se voient forcées de l'enlever au bout de 6 heures déjà, tel- lement la sécrétion mammaire, dans ce laps de temps, s’est faite puissante et débordante. Anethum graveolens L. Aneth puant. Fenouil bâtard. Plante annuelle dont la racine pivo- tante et grêle, donne naissance à une tige solitaire d'environ 80 cm., glabre, glauque, fistuleuse, plus ou moins rameuse et finement striée de vert et de blanc. Feuilles décomposées en lanières fines, capillaires. Fleurs d’un jaune doré, grandes, disposées en om- belles très amples de 20-35 rayons et dégageant une odeur forte et désa- gréable. Fruit brun, ovale-orbiculairé, garni d’un rebord blanc. Originaire d'Orient, l’aneth est fré- quemment cultivé chez nous et souvent subspontané dans les vignes, au bord des chemins ou parmi les céréales de l’Europe méridionale. Son aspect extérieur est celui du fenouil dont il se distingue par la nature de son fruit. Il fleurit de juin en septembre. Emploi. L’aneth jouit de propriétés ana- logues à celles du carvi et du fenouil. Ses graines sont carminatives et stimulantes à la dose de 48 gr. pour un litre d’eau. Les anciens herboristes disent que ses fruits ou ses sommités fleuries, cuits dans du vin ou dans de leau, facilitent singulièrement la sécrétion mammaire, chassent les flatuosités de lestomac ou des intestins, règlent les selles, favorisent la digestion et l’écoulement de lurine. Ils le mêlent à l’huile d'olives pour lutiliser en cataplasme résolvant sur les tumeurs et donnent aux femmes sujettes aux douleurs de matrice le conseil d’expo- ser la partie souffrante à la vapeur d’une : décoction d’aneth dans de l’eau. \ 4 Fr. / | $ 1 a, b, c, d, e, f. Ciguë aquatique $ Cicuta virosa L. Famille: Ombellifères 97 culum L. Fœniculum officinale Allioni. Le fenouil est une plante vivace dont la racine, pivotante et épaisse, _ émet plusieurs tiges de la hauteur d’un homme, robustes, glabres, striées, _ fistuleuses. Ces tiges portent des feuil- les d’un bleu verdâtre, ca- _ naliculées en _ dessous, et dé- composées en segments liné- aires, filifor- mes, très al- longés. Fleurs Jaunes, en om- belles très am- ples, à pétales entiers, ar- rondis, enrou- lés en dedans et tronqués. Fruit pres- que cylindri- que, formé de deux carpelles _à cinq côtes. Le fenouil est indigène de l’Europe méridionale. On le rencon- tre dans les vignes, dans les carrières, sur les colli- nes et dans les jardins. Il fleurit de juil- let en octobre, mürit en septembre-octobre. Ses grai- nes ont une odeur agréable d’anis et une saveur analogue. lait aux vaches et aux brebis et l’on prétend que les lapins nourris de fenouil ont une chair exquise. un peu avant la maturité pour les faire en- chiques qui n’en renferment. Les graines sont recueillies | | Q \A| n { | | | _ Emploi. Dans le S-E. et le midi de la | France, on attribue aux tiges et aux feuilles | la propriété de faire produire beaucoup de | | | | | | | | | trer dans la composition du ratañia et il est | peu de liqueurs de table ou de vins stoma- | Aneth puant. Anethum graveolens L. a. Partie supérieure d’une plante en floraison. b. Fleur grossie. e. Pistil grossi. d. Coupe transversale du fruit grossi. Les graines étaient autrefois partie cons- tituante des quatre graines chaudes majeures (anis, carvi, coriandre, fenouil) de l’ancienne pharmacopée et les racines figuraient, avec celles de persil, de petit houx, d’ache et d’asperge, parmi les cinq racines apéritives majeures. D'une manière générale, le fenouil jouit des mêmes propriétés que lPanis. C’est un _carminatif, un stimulant,un aro- mate, un stoma- chique, et, pré- tend-on, un lac- tifère et un em- ménagogue., Ses graines figurent au Codex sous le nom de Fruc- tus Fœniculi. El- les servent à la préparation d’u- ne eau de fenouil (Aqua Fœniculi), d’une huile vola- tile de fenouil (Oleum Fœniculi), d’une teinture de fenouil compo- sée (Tinctura Fœniculi compo- sita). Elles font partie des espè- ces purgatives (Species laxan- tes), des espèces pectorales (Spe- cies pectorales), du sirop de manne (Sirupus Mannæ composi- tus)}, de lélixir pectoral (Ehixir pectorale: suc de réglisse purifié 2 parties, eau de fenouil 6, es- prit d’ammonia- que anisé 2), dont le nom indique suffisamment l'emploi. Le curé Kneïipp s’étend assez longuement sur les mérites du fenouil. Les graines de fenouil, dit-il, ne doivent faire défaut dans aucune pharmacie de fa- mille, parce que le mal qu’elles soulagent survient très fréquemment: je veux parler des coliques venteuses et des spasmes. Sans retard la mère de famille fait cuire, pendant 5-10 minutes, une cuillerée de fenouil dans une tasse de lait et donne au malade la po- tion aussi chaude possible: la réaction est habituellement rapide et excellente; la cha- leur s’étend vite par tout le corps, calmant “7 les spasmes et faisant cesser les coliques. La poudre de fenouil, semée sur les aliments, chasse les flatulences, les gaz de l’estomac et des régions inférieures. Ceux qui ont mal aux yeux savent que le fenouil donne une bonne eau ophtalmique: on fait une décoc- tion d’une demi-cuillerée de fenouil en pou- dre et on s’en lave journellement trois fois les yeux. Les vapeurs de fenouil, dirigées sur les yeux, ont une action plus dépurative et plus fortifiante encore. coutons maintenant les anciens herbo- ristes: le fenouil favorise la digestion, active la sécrétion mammaire, chasse vents et fla- tuosités; il excelle, en vin, pour combattre les affections des reins et de la vessie, les calculs, les rétentions d’urine, les embarras du foie et de la rate, les menstrues rebelles ; ses graines pilées sont mêlées avec avan- tage au lait des petits enfants privés du sein maternel, et les hydropiques, les sujets at- teints de spasmes ou de convulsions ou de crampes, se trouveront bien d’une décoction de racine de fenouil dans du vin. Le suc de fenouil, la salive de fenouil, l’haleine aromatisée au fenouil, sont autant de remèdes ophtalmiques, et la racine, ramollie dans du | vin bouillant, est un cataplasme excellent à appliquer sur les abcès des seins. Ajoutons qu’une variété de fenouil, dite comme plante potagère. On en fait blanchir les tiges en fosse, en les buttant ou en les couvrant de litière, et on les mange, soit crues comme les artichauts à la poivrade, soit cuites et accommodées à la manière du céleri, du cardon. PI. LI. Fig. 2. Phellandrie. Phellandrium aquaticum L. Oenanthe phellandrium La- mark. Fenouil d’eau. Ciguë aquatique. Racine bisannuelle, fusiforme, sou- vent stolonifère. Tige épaisse, très renflée vers le bas, fistuleuse, striée, très rameuse et donnant naissance, aux nœuds inférieurs, à des verticilles de fibres. Feuilles très amples, bi-tri- _pinnatiséquées, à segments divariqués, ovales, très petits, incisés; les infé- rieures submergées, divisées en seg- _ments capillaires multifides. Ombelles plus ou moins brièvement pédonculées, à 6-10 rayons. Ombellules à fleurs toutes pédicellées. Fruits à côtes, pé- dicellés, ovales-oblongs. La ciguë aquatique croît dans les mares, dans les fossés et dans les marécages où elle atteint o0,6-1,2 m. de hauteur. Elle fleurit en juillet-août | et mürit en septembre. Ses graines | se désagréable. | fl [l | | | Famille: Ombellitères ont une odeur particulière, forte, dés- agréable, et une saveur âcre, repous- sante. Emploi. L'ancienne pharmacopée wurtem- bergeoise préconisait les graines comme exulcérantes à l’extérieur, et, à l’intérieur, comme remède efficace contre la phtisie à ses débuts et la fièvre intermittente. Gmelin ajoute quelque part que la phellandrie est un spécifique contre la morve et les blessu- res extérieures des chevaux, et Lange la recommande, à la dose d’une cuillerée pleine de poudre sur du pain ou du beurre non salé, contre toutes les blessures fraîches ou anciennes, contre les contusions, les fractu- res, les ulcères, les abcès, les affections can- céreuses, les crächements de sang, la phtisie, l’asthme, les maux de matrice, le scorbut, la fièvre intermittente, les flatuosités, les her- nies inguinales. C’est prétendre beaucoup. Nous devons toutefois à la vérité d’ajou- ter que les fruits sont encore utilisés dans les campagnes pour combattre la toux et la phtisie à ses débuts (0,5-2 gr. en infusion), ainsi que le goître des chevaux (20-40 gr.) PI. LIN. Fig. !. Ethuse vénéneuse. Ae- | thusa cynapium L. Petite ciquë. Ciguë fenouil doux, est cultivée surtout en Italie des chiens. Ciguë des jardins. Faux persil. Plante annuelle finement striée, plus ou moins rameuse et très variable dans ses caractères. Feuilles d'un vert foncé et luisant en dessus, bi- tripinnatiséquées, à segments ovales- lancéolés, rhomboïdaux ou triangulai- res, profondément incisés-lobés; les supérieures bipinnatiséquées, attel- gnant ou dépassant quelquefois les ombelles. Fleurs blanches à pétales obovales, échancrés, avec une languet- te infléchie. Involucelles ordinainement à 3 folioles linéaires-subulées plus longues que l’ombellule et déjetées en dehors d’un seul côté. La petite ciguë croît comme maur- vaise herbe d'environ 60 cm. de hau- teur dans les lieux cultivés, dans les jardins et sur les décombres. Sa taille se réduit considérablement quand elle | pe parmi les céréales, ce qui ne 3: empêche nullement d'arriver à flo- raison et même de donner des gral- nes. Ses feuilles, écrasées entre les doigts, répandent une odeur nauséeu- * Pa S £ < à D & SR S £ SE QE , b, C, d, €, f. Carvi. Carum carvi L. la Danger. Si nous mentionnons ici la petite ! ciguë, plante vénéneuse dont on aura soin de se garder, c’est plutôt pour la différencier un peu mieux du persil et du cerfeuil avec lesquels on la confond souvent. N'oublions donc pas: que tous les plants de petite ciguë fleurissent puisqu'ils sont annuels; que les trois folioles linéaires des involucelles sont Famille: Ombellifères déjetées en dehors d’un seul côté; que les | feuilles sont étroites et d’un vert pâle luisant en dessous; que son odeur est désagréable. Ahles dit que les empoisonnements dus à la petite ciguë, et le ses racines, étaient autrefois beaucoup plus fréquents qu’aujourd’hui. Fochstetter ajou- te que toutes les parties de la plante ont des propriétés stupéfiantes pou- vant causer des dé- sordres graves dans Porganisme et mé- me la mort, et Gme- lin la compare vo- lontiers, dans ses effets, à la ciguë ta- chetée dont nous connaissons les pro- priétés meurtrières. PI. LIL Fig. 2. . Meum athamante. Athamanta meum L. Meum athaman- ticum Jacquin. Baudremoine. Fe- nouil des Alpes. Vi D Racine vivace, ne couverte à la Ée base par les ner- vures persistan- tes des feuilles anciennes desséchées, fusiforme, char- ! nue, blanche à l'intérieur, brune ex- | | | Athamante de Crête. Athamanta cretensis L. a. Plante entière, réduite, b. Fleur vue de dessus. c. Fruit. d. Coupe d’un méricarpe. | | | | térieurement. Tiges striées, dressées, | glabres, presque nues et peu ra-. meuses au sommet. Feuilles presque toutes radicales, à segments très fins, capillaires, mucronés; segments secon- daires sessiles, d'apparence verticillée. Fleurs d’un blanc jaunâtre en ombel- les de 6-12 rayons très inégaux après la fructification. Involucre nul ou à 1-2 folioles. Fruit allongé à cinq côtes. Le meum croit sur les pâturages montagneux et alpins où il fleurit de | 99 juin en août. On récolte ses graines en août, la partie aérienne pendant la floraison et sa racine en automne, Toute la plante a une odeur forte- ment aromatique qui s’accentue encore quand on la froisse entre les doigts. Emploi. La racine (Radir Mei) était autre- fois offic. à cause de ses propriétés stimu- lantes et carminatives. Elle faisait même par- tie de la Thériaque, le fameux médicament plus généralement à | aux 71 drogues, inventé, dit-on, par Mithri- date, et considéré longtemps comme souverain contre les morsures des ani- maux venimeux, A en croire les anciens herboristes, la décoction de ra- cine dans du vin jouissait de proprié- tés éminemment diurétiques et car- minatives qui la rendraient recom- mandable contre les flatulences, les gar- gouillements intesti- naux et les embar- ras de matrice. Les vapeurs de meum ou les bains de ra- cine de meum au- raient des effets em- ménagogues mar- quants, et on aide- rait fort aux enfants qui urinent avec peine en leur appli- quant chaud, sur la vessie, un cataplas- me fait de racine de meum, de vin blanc et d’huile d’o- lives. Athamante de Crête. Athamanta cre- tensis L. C’est une plante blanchâtre à souche épaisse, vivace, noueuse, rugueuse et brune. Ses tiges sont ordinairement velues, dressées, cylindriques, striées ; ses feuilles sont tripinnatiséquées, à segments très menus, linéaires-acumi- nés, hérissés-velus, et ses fleurs blan- ches sont disposées en ombelles de 6-12 rayons environ. Involucre à 3-5 folioles linéaires; involucelle à 5-7 folioles oblongues-lancéolées, cuspi- dées et largement membraneuses sur 100 Famille: Ombellifères les bords. Fruits hérissés de poils éta- ! ordinairement trifides, à bords denti-_ lés, oblongs et garnis de côtes. culés-scabres, à nervures transparen- L’athamante ne prospère que sur les tes; feuilles supérieures réduites à rochers calcaires (Ile de Crête, Alpes, quelques segments ou au pétiole en- Ni eue ere en juillet-août et gainant; ombelles d’un jaune verdâtre; PSE NE DORE PEUR VER ee lou à +2 folioles; invo- aromatiques. A : à lucelles à plusieurs folioles linéaires Emploi. Elle faisait autrefois partie de la bordées de blanc: fruits oblongs, aro- Thériaque. Gmelin prétend que ses graines - LRO : sont sudorifiques, diurétiques, carminatives, | Matiques, à côtes saillantes quelque emménagogues, et Mathiolus la préconise | peu ailées.. tel est, dans ses grandes 2 = > N / Silaus des prés. Silaus pratensis Besser. a. Partie inférieure de la plante avec feuille radicale, b. Partie supérieure de la plante. c. Fleur vue de dessus. 4. Fruit. e. Coupe d’un méricarpe. contre les vieux rhumes, les gargouillements li iché 1 - à ignes, | : intestinaux, les flatulences et le venin des | RP 5 ea de pré- araignées. pres Des : | férence dans les prairies humides des Silaus des prés. Silaus pratensis Bes- régions inférieures où il fleurit de juil- ser. Peucedanum Silaüs L. Fenouil des jt en septembre Hire Brise-pierre. Seseli selinoïdes | Emploi. Gmelin nous apprend que le silaus acq. : à : | Se trouvait autrefois dans les pharmacies, _Racine vivace, cn charnue, mu- | qu’on ladministrait alors pour briser la pier- nie d’une touffe de filaments; tiges de | Ke la vessie, mais que le bétail en | 1 . 60-90 cm. de hauteur, anguleuses, | striées, glabres, rameuses; feuilles in- | Oenanthe fistuleuse. Oenanthe fistulosa férieures tri-quadripennatiséquées, à | L. Rue des eaux. segments linéaires-lancéolés, les laté- | C’est une plante aquatique très vé- raux entiers ou bipartits, les terminaux | néneuse dont les fibres radicales sont 1 a, b, c. Grande pimprenelle. Pimpinella magna L. 2 a, b. Petit boucage. Pimpinella saxifraga L. 50 souvent épaissies. Ses tiges atteignent de 30-90 cm. de hauteur; elles sont Famille: Ombellifères glabres, fistuleuses, striées, peu feuil- : lées, ordinairement rameuses et d’un vert glauque. Ses feuilles radicales et | inférieures sont bi-tripinnatiséquées, longuement pétiolées, à segments pe- tits et linéaires; les caulinaires sont simplement pinnatiséquées, à pétiole fistuleux. Les fleurs sont blanches, dis- posées en ombelles longuement pédon- culées formées d’ombellules fructifères et d'ombellules stériles. Les premières . donnent naissance à un fruit à côtes épaissies, ayant un peu l’aspect d’une toupille aplatie qui surgirait du milieu des cinq sépales recourbés en cro- chets. __ La rue des eaux croît au bord des fossés, des marais et des étangs de toute l'Europe. Elle fleurit en Juin-juillet. Sa ra- cine a une saveur âcre qui répugne, mais ses graines sont plutôt aro- matiques. Dangers. La rue des eaux — surtout Sa racine — est une plante vénéneuse qui provoque les cram- pes, la syncope, Pin- conscience et la mort. vomitifs. PI. LI. Fig. L. Angélique sauvage. Angelica silvestris L. Racine épaisse, bisannuelle, donnant naissance à des feuilles la première année, et, la seconde année, à une tige d’un vert glauque, épaisse, fistu- leuse, souvent colorée de pourpre aux _ nœuds, robuste, striée-cannelée. Feuil- les très grandes, bi-tripinnatiséquées, à segments ovales-lancéolés très amples, inégalement dentés, à dents aiguës Contrepoison: les IOI | terminées en pointe cartilagineuse; feuilles supérieures très réduites et à pétioles largement dilatés en une gai- _ ne ventrue membraneuse., Fleurs blan- Rue des eaux. Oenanthe fistulosa. — . a. Partie inférieure. b. Partie supérieure de la plante. c. Feuille radicale. d. Fleur vue d’en haut. e. Fruit. f. Coupe transversale d’un méricarpe. les marais où elle ches. Ombelles très amples, à rayons nombreux et pubescents. Fruit assez grand, aplati, ailé. L’angélique sauvage croît au bord des fossés, dans les prés humides et eurit en juillet- août. Ses racines, que l’on creuse au printemps, ont une odeur et une, sa- veur aromatiques. l Emploi. Bien que la PRE ac- tuelle ait rayé le Ra- dix Angelicæ Silves- tris du Codex, Kneipp n’en recommande pas moins la racine d’an- gélique sauvage à cause de ses proprié- tés stimulantes, dépu- ratives et réchauffan- tes. «Une tisane pré- parée avec les raci- nes, les graines et les feuilles de cette plante, est un excel- _ lent remède, dit-il, contre les aliments malsains et plus ou moins empoisonnés w’on aurait absorbés. ne tasse de thé d’angélique vous ré- chauffe tout en pur- geant le sang des élé- ments, mauvais. Quand lestomac et les intestins ren- ferment des éléments morbides, ou lorsque des gaz dissimulés vous occasionnent des coliques, c’est en- core la tisane d’angélique qui vous débarras- sera du mal, surtout si vous la préparez avec un mélange d’eau et de vin. Ce même thé est aussi le meilleur remè- de contre les forts engorgements des pou- mons, de la poitrine, des bronches, et contre lPacrimonie de l’estomac.» PI. LIN. Fig. 2. Archangelica officina- lis Hoffmann. Archangélique. Archangéli- que officinale. Angelica archangelica L. Angélique de jardin. Racine du Saint- Esprit. ro Racine pivotante assez épaisse, lai- teuse, d’un brun rougeâtre à l’exté- 102 Famille: Ombellifères rieur, blanchâtre à l’intérieur. Tige de 1 m. de hauteur et plus, cylindrique, épaisse, rameuse, sillonnée, fistuleuse. Feuilles très amples, bipinnatiséquées, à grands segments subcordiformes _inégalement dentés en scie, le terminal souvent 3-lobé, les latéraux quelquefois r-lobés. Pétioles épais, fistuleux. Gaï- nes supérieures très amples, ventrues. Ombelles très amples, verdâtres, à rayons très nombreux, anguleux et pu- bescents. Fruit jaune, ailé, aplati, grand. L’archangélique, originaire du nord de l’Europe, est une plante fréquem- ment cultivée pour l’usage médicinal et pour ses jeunes tiges que l’on con- fit au sucre. Elle est quelquefois sub- spontanée et naturalisée, mais il est. bon de laisser à ses graines le soin de la multiplier naturellement. Elle fleurit de juin en août. Ses racines son récoltées au printemps de la seconde année; les jeunes tiges à confire, en maï-juin. La racine d’angé- lique possède une odeur agréable et _ forte et une saveur d’abord douceître, puis fortement aromatique et amère. Emploi. La racine d’angélique est stoma- chique, tonique, carminative et surtout sti- mulante. Elle s’administre en infusion (15-30 gr. pour un litre d’eau) contre les flatulences, la dyspepsie et les embarras des bronches et des poumons. Elle entre dans la fabrica- tion de nombre d’élixirs stomachiques et de liqueurs de table, du vinaigre aromatique (Acetum aromaticum), du baume de Fiora- vanti (Spiritus balsamicus), du vin diurétique (Vinum diureticum), etc. Ses feuilles servent à la préparation d’un alcoolat vulnéraire. Ses tiges confites sont renommées et ses rares se retrouvent dans des imitations de a Chartreuse et de l'Eau de mélisse des Carmes, dans les crèmes d’angélique, dans l'Angélique, le Vespétro, etc. Les tiges confites peuvent être utilisées en lieu et place des autres préparations à base d’angélique et vous pouvez vous faire un Vespétro très potable, carminatif et digestif, _ en laissant macérer, pendant 8 jours, 60 gr. _ de graines d’angélique, 8 gr. de graines de fenouil, 8 gr. de graines d’anis et 6 gr. de graines de coriandre dans 2 décilitres de bonne eau-de-vie, et en sucrant alors avec 500 gr. de sucre dissous dans 1500 gr. d’eau. | Si nous en croyons les anciens herboristes, les principales vertus de Parchangélique — vertus appréciables s’il en fût — sont de . o . débarrasser le corps des venins et principes | morbides, de réchauffer les organes en ac: tivant la circulation du sang et de préserver un chacun des maladies contagieuses et pes- tilentielles: lors d’épidémies quelconques, on fera bien, pour se garder de tout danger, de ne sortir qu'avec une racine d’archangélique sur la langue ou dans le nez. L’eau d’archan- gélique, la décoction d’archangélique, la pou- dre d’archangélique au vin blanc font dispa- raître les flatulences provoquées par les coups de froid, les gargouillements du bas- ventre, les toux opiniâtres, les rétentions . d'urine, toutes les matières et mucosités nul- sibles ou inutiles, et — sans doute par pur esprit de compensation — font apparaître les menstrues. PI. LIV. Fig. L. Livèche. Levisticum officinale Koch. Ache de montagne. Ligus- ticum levisticum L. | La livèche est une plante vivace à racine épaisse, charnue, laiteuse, ra- meuse, blanchâtre à l’intérieur, d’une couleur de rouille extérieurement. Elle donne, la première année, des feuilles dressées longuement pédonculées, et, la seconde année, des tiges très ra- meuses de près de deux mètres de hauteur. Ses feuilles sont luisantes, bipinnatiséquées, à larges segments cunéiformes profondément incisés-lo- bés de forme rhomboïdale. Ses fleurs sont petites, à pétales jaunes et en- tiers. Ses fruits sont elliptiques, garnis de côtes, riches en huile essentielle, mais ils n'arrivent pas toujours à ma- turité dans nos contrées. La livèche est originaire des mon- tagnes de l’Europe méridionale. On la rencontre assez fréquemment dans les jardins de la campagne où on la cultive pour lusage médicinal. Elle fleurit de juin en août. Toute Îa plante, mais surtout la racine, possède une odeur fortement aromatique, persistante, et une saveur d’abord douceâtre, désagréable et âcre. Emploi. La racine de livèche a été em- ployée autrefois contre l’hydropisie, les ca- tarrhes des bronches et des conduits urinai- res, les affections chroniques du cœur. Il est encore d'usage, dans certaines régions, d’as- pirer de l’eau au moyen d’une tige de livè- che dans le but de se défaire des maux de gorge, mais ces divers emplois tendent de plus en plus à disparaître. _ Le rhizome et les racines se trouvent 1 a, b, c, d. Fenouil. 2 a, b, c, d. Fenouil d’eau. L œniculum officinale Allioni. Oenanthe phellandrium Lamarck. Famille : Ombellifères toutefois dans les pharmacies sous le nom de : Radix Levistici. Ce sont des morceaux de couleur gris-brun, fortement sillonnés dans le sens de la longueur, cerclés d’anneaux | vers lextrémité supérieure, dont la coupe est souvent colorée en rouge-jaune par la racine exsudée et dont l’écorce, épaisse et spongieuse, contient de nombreux réservoirs oléifères brunâtres. La livèche est émolliente; elle agit fortement sur le bas-ventre et les nerfs, réchauffe l’estomac et remplace sou- vent l’ache des pharmaciens dont elle sem- ble partager les propriétés. PI. LIV. Fig. 2. Impératoire. Im- peratoria ostru- thium L. Benjoin français. Ostru- che. Otruche. Peu- cedanum ostru- thium Koch. Racine vivace de la grosseur du doigt, à suc Jaunâtre, noueu- se, annelée, tubé- reuse, brune à l'extérieur, d’un jaune verdâtre intérieurement. Tige atteignant souvent la hau- teur d’un mètre. Feuilles inférieu- res à pétiole divi- sé en trois bran- ches portant cha- cune une large foliole profondé- ment pinnatifide ; feuilles supérieur res très réduites, à gaine blanchà- tre très ample. Grandes ombelles de fleurs blanches. Fruits orbiculaires, Jaunâtres. L’impératoire est originaire des hauts monts de l’Europe méridionale. Elle croit sur les montagnes de la Suisse et de l'Auvergne, et, ça et là, dans les jardins. Elle fleurit en juin- Juillet. La racine se récolte au printemps 103 ne. À l’état frais, elle a une saveur amère, àcre, persistante; à l’état des- séché, une odeur et une saveur très fortes et particulièrement aromatiques. Emploi. Le rhizome d’impératoire des pharmacies (Rhizoma Imperatoriæ) a sa sur- face marquée d’anneaux et de tubérosités, Sa coupe transversale montre un cercle ligneux étroit et une moëlle grande, parse- mée, de même que l'écorce, de grands réser- voirs oléifères. Son emploi est aujourd’hui | limité à l’art vétérinaire. Peucédane oréosélin. Peucedanum oreoselinum M. a. Racine, b. Parties inf. et sup. de la plante. c. Fleur détachée. d. Fruit à maturité. e. Coupe d’un méricarpe. La racine, peu usitée maintenant, même dans les cam- pagnes, était con- sidérée comme toni- que, stimulante, car- minative, sudorifi- que et béchique (15- 30 gr. par litre d’eau, en infusion). L'ancienne phar- macopée wurtem- bergoise lui prêtait en outre des vertus diurétiques et C. Hoffmann voyait en elle un remède sou- verain contre les coliques, la fièvre quarte, l’hydropisie, les rétentions d’uri- ne, la paralysie de la langue (en mas- ticatoire) et les ac- couchements péni- le constituait un résolvant, un émol- lient, un pectoral. Sa décoction en vin était préconisée contre les crampes, le haut-mal, les coups de froid, la pierre, la constipa- tion, la jaunisse, les men- strues rebelles, les morsures venimeuses, les croûtes de lait, les ecchymoses, la podagre, les plaies putri- des, etc. Peucédane oréosélin. Peucedanum oreoselinum Moench. Athamanta oreose- linum L. Cervaria oreoselinum Gaud. Souche vivace à rhizome épais, | fusiforme, couronné par les nervures | des feuilles détruites. Tige de 45-90 | cm., striée, rameuse. Feuilles inférieu- ou dans les derniers jours de l’autom- | res bi-tripinnatiséquées, à pétiole ge- bles (lavement). El- Phydropisie, 104 Famille: Ombellifères nouillé à chaque articulation, à seg- ments ovales-cunéiformes d’un beau vert sur les deux faces, incisés ou pinnatifides, non sessiles. Ombelles à 15-20 rayons et plus. Involucres et involucelles à plusieurs folioles linéai- res-lancéolées, refléchies. Fleurs blan- ches. Vallécules à une bandelette; bandelettes commissurales arquées et formant un cercle par leur réunion. Le peucédane oréosélin croît dans les prés secs et sur les collines sablon- neuses où il fleurit en juillet-août. Toute la plante, la racine surtout, ré- pand un arome agréable. Emploi. L’infusion de ses feuilles passait autrefois pour dépurative, émolliente, diuré- tique et pectorale. Sa racine a été vantée en masticatoire contre les maux de dents; sa décoction dans du vin servait à combat- tre les calculs, la jaunisse, les engorgements du foie et de la rate, les flatulences, la myo- pie, et, par contre, à favoriser l’écoulement de lPurine et du flux mensuel. (Gmelin). PI. LV. Fig. |. Peucédan officinal. Peucedanum officinale L. Souche vivace, profonde, couron- née par les nervures des feuilles dé- truites. Tige striée d'environ un mètre de hauteur. Feuilles grandes, longue- ment pétiolées. Grandes ombelles d’un blanc jaunâtre à rayons nombreux. Involucelles à folioles linéaires. Fruit garni de côtes, lenticulaire, ailé. Le peucédan croît dans les terrains triasiques supérieurs, sur les collines sèches et calcaires où il fleurit de juin en septembre. Sa racine, qu’on récolte au printemps ou dans les derniers jours d’automne, a une odeur soufrée désagréable et une saveur grasse et amère. Emploi. La racine de peucédan était au- | trefois offic. sous le nom de Radix Peucedani, | vantée qu’elle était par les médecins d’alors | pour ses propriétés émollientes, pectorales, | stimulantes, diurétiques, dépuratives et em- ménagogues... mais où sont les neiges d'antan Les anciens herboristes utilisaient égale- ment la racine et surtout son suc. La pre- mière n’était guère employée qu’en poudre détergente ou en fomentations diaphoréti- ques, tandis que le suc était d’un usage beaucoup plus fréquent. Qu'on en juge. Il s’introduit dans les cavités des dents pour maîtriser les rages de dents et se faufile dans les oreilles pour calmer les maux d’icel- : les; il se mélange avec l'huile d'olive et le vinaigre pour être utilisé en frictions contre le vertige, les étourdissements, l’épilepsie, les migraines, les céphalalgies, les crampes, les névrites; il se coule dans le flacon de senteurs des femmes sujettes aux crampes d’utérus; il rend des services méritoires dans les maux de reins et de vessie et se prend avec des œufs pour combattre les ca- tarrhes pulmonaires, l’asthme, les tranchées, la flatulence, et faciliter les accouchements! Carotte commune. Carotte sauvage. Daucus carota L. Racine pivotante, grêle et blanchà- tre dans la carotte sauvage, longue- ment conique, grosse, charnue, ordi- nairement jaunâtre dans la carotte cultivée. Tige assez élevée, très ra- meuse, parsemée de poils rares, longs et piquants. Feuilles bipinnatiséquées, | à segments pinnatifides ou incisés, à lobes oblongs-linéaires terminés en une longue pointe aiguë et raide. Om- belles blanches, avec une fleur pour- pre au milieu —- telle un oiseau dans son md — dont les 30-40 rayons se redressent après la floraison pour former une sorte de coupe. Involucres à folioles scarieuses sur la partie in- férieure de leurs bords; involucelles à folioles ordinairement largements membraneuses sur leurs bords, éga- lant ou dépassant l’ombellule. Fruit ovale-oblong, à soies égalant environ le diamètre transversal des méricarpes. La carotte cultivée, employée dans l'alimentation de l’homme et des ani- maux domestiques, n’est qu’un pro- duit de transformation de la carotte sauvage. Elle est plus rubuste, plus grosse dans toutes ses parties, moins poilue cependant, et privée de la pe- tite fleur pourpre au milieu des om- belles. La carotte sauvage est commune dans les prairies, les prés secs, sur les lieux incultes et au bord des chemins; elle fleurit de juin en octo- bre, mürit en septempre. Sa racine, la carotte, possède une odeur et une saveur particulières, un peu fortes, nul- ÿ 1 d,e. Ciguë des Jardins. 2 a, b, c, d. Baudremoine. Aethusa cynapium L. Meum athamanticum Jacquin. LE lement désagréables, qui se retrouvent, atténuées, dans la carotte cultivée. Emploi. La carotte cultivée est avant tout une plante alimentaire. Ses fruits (Semen Dauci silvestris) ont fait partie des quatre se- mences chaudes mineures de l’ancienne macopée et on leur accorde des propriétés _Stimulantes, diurétiques et carminatives qui TOY y A (ie Famille: Ombellifères | | | | phar- | 105 tous points préférables à et les trouvent en ces derniers. Les anciens herboristes lui reconnaissaient des propriétés émollientes, diurétiques, pec- torales et très, très légèrement emménago- gues. Elle est utile, dit l’un d’eux, contre les «morsures et piqûres de bestes venimeuses et l’on prétend que les venins et poisons ne pourraient nuire à ceux qui, devant, auroyent Carotte commune. Daucus carota L. a. Racine de la carotte cultivée D. c. 8 sativa L. b. Partie de la tige et feuille, c. Ombelles florifères et fructifères. 4. Fleur grossie, e. Fruit grossi. les font encore usiter dans les campagnes. pulpe sert à la préparation d’un sirop et une confiture réputés pectoraux, et elle D très bien faire fonction de cataplasme. 2 racine se découpe en rondelles que l’on ait sécher au four pour les employer ensuite colorer les bouillons; €’est d’ailleurs un ali- ment sain, légèrement purgatif, dépuratif, diurétique et, dit-on, vermifuge. Il nest pas | qu'aux feuilles qui ne trouvent leur utilité: ‘Wierlein, Brukmann, d’autres encore, les accommodent à la façon des épinards après es avoir fait bouillir longtemps dans l’eau | | | | | | | PI. LV. Fig. 2. Coriandre. { sativum L. Herbe aux punaises. … Originaire de PAsie centrale et de l'Europe méridionale (Italie), fréquem- ment cultivée (Thuringe) pour ses graines aromatiques, la coriandre est une plante à odeur fétide, dont la tige, finement striée, glabre, rameuse supé- rieurement, peut atteindre un mètre 7” mangé de cette graine». Coriandrum .106 Famille: Ombellifères, Ericinées de hauteur. Ses feuilles inférieures sont pinnatiséquées, à segments sub- orbiculaires, incisés-lobés; les feuilles caulinaires sont bipinnatiséquées, à segments linéaires entiers ou lobés. Ombelles blanches à 3-6 rayons. Fruits aromatiques, globuleux, grisâtres, dont l'odeur agréable passe pour donner le vertige. - | La coriandre fleurit de juin en août et müûrit en -août-septembre, époque à laquelle on récolte ses graines. Frai- che, elle a une odeur qui rappelle celle de la punaise. Emploi. Les fruits, Semen Coriandri d’au- trefois, sont carminatifs et jouissent des pro- priétés stimulantes et stomachiques de la plupart des ombellifères. Les médecins d’au- fois les tenaient pour suspects et ne les utili- saient que macérés à l’avance dans le vinaigre. On les emploie en tisane à la dose de 10 gr. par litre d’eau, en ayant soin, pour éviter les maux de tête, de n’utiliser que des grai- nes bien mûres. D’aucuns, parmi les herboristes, préten- dent que la coriandre, macérée pendant une nuit dans du bon vin ou du vinaigre et séchée, constitue un excellent stomachique, qu’elle donne une haleine agréablement parfu- mée, empêche les flux de sang vers la tête et tue les vers. D’autres en font une huile contre la podagre, l’utilisent en poudre hémostatique ou la broyent dans de l’huile d’olive avec de la farine de vesces pour en faire des ca- taplasmes à appliquer sur les plaies enflam- mées et les tumeurs. Famille des Ericinées PI. LVI. Fig. !. Lédon des marais. Ledum palustre L. Romarin sauvage. Romarin de Bohême. Le lédon des marais est un arbris- seau de près d’un mètre de hauteur dont les jeunes rameaux sont coton- neux et couleur de rouille, et dont les feuilles, toujours vertes, ont les bords roulés en dessous et la face in- férieure garnie d’un duvet cotonneux couleur de rouille. Ses fleurs com- prennent un calice à 3 dents, une co- rolle à 5 pétales blancs ou roses et un androcée de 5-10 étamines dont les anthères s'ouvrent au sommet par | tres sèches ou pruriteuses, les tumeurs ma- les d’un vert pâle, ovales, glabres, deux pores; elles sont petites, réunies en ombelles terminales, et donnent naissance à des fruits en capsule à déhiscence septicide. Le romarin sauvage se trouve dans les Alpes, dans les terrains tourbeux et les marécages où il fleurit d’avril en juillet. Il a une odeur forte rap- pelant la térébenthine et une saveur amère, aromatique, chaude, qui fait involontairement songer au camphre. On en récolte les extrémités fleuries au commencement de mai. Emploi..Les feuilles du lédon des marais étaient autrefois offic. sous le nom de Herba Rosmarini silvestris s. Ledi palustris. On les utilisait en infusion contre la gale et les rhumes de poitrine, en décoction contre les poux et les punaises, en teinture contre Îles piqûres d'insectes. C’est assez dire qu’on les 2 réputait vénéneuses. : La médication homéopathique emploie le lédon contre les nœuds articulaires, les dar- lignes, les éruptions, les crachements de sang, et l’industrie en a tiré parti en le dis- tillant, avec l’écorce de bouleau, de manière à en retirer une huile aromatique servant à parfumer le cuir de Russie. Le lédon, ainsi que son cousin à larges feuilles connu sous le nom de thé de Labra- dor (Ledum latifolium), sont tous deux cul- tivés dans les jardins comme plantes d’or- nement. PI. LVI. Fig. 2. Myrtille. Vaccinium myrtillus L. Airelle. Ambroche. Ambre- selle. Brinbelle. Bimbrelle. Lucet. Myrtil. C’est un coquet petit arbrisseau qui croît parmi les bruyères des bols montueux et qui forme parfois, sur- tout dans les forêts de sapins, des tapis d’assez grandes étendues. 5es tiges sont anguleuses, hautes de 4-7 décimètres et garnies de petites feuil- finement dentées. Ses fleurs sont glo- buleuses, d’un blanc verdâtre ou ro- sées, solitaires à l’extrémité d’un pé- doncule axillaire recourbé. Son fruit est une baie noirâtre couverte d’une poussière glauque; il a une saveur acidule et agréable et il porte, vers le sommet, une sorte d’échancrure circulaire. EEE RS SS N a, b, c. Angélique sauvage. 2 a, b, c. Archangelique. Angelica silvestris L. Archangelica officinalis Hoffm. Famille : Ericinées 107 Le myrtil fleurit d'avril en juin et müûrit de juin en septembre. La ré- colte des baies se fait en grand dans certaines régions (juillet-août). Emploi. Les myrtilles crues sont comes- tibles et, bien qu’elles noircissent abomina- blement les dents et les lèvres, très appré- ciées des enfants et des grandes personnes (grappes de groseilles, vinaigre étendu). Elles servent à la préparation de sirops, de tartes, de confitures estimés; les habitants des Vosges en font une liqueur alcoolique bien connue sous le nom d’eau de myrtille et l'esprit d’airelle est fort en vogue dans les | environs d’Heidelberg. Kneipp en dit beaucoup de bien. «Souffrez- vous d’une diarrhée légère, dit-il, prenez de temps à autre quelques myrtilles crues, mais desséchées; mâchez-les et avalez. Bien sou- vent ce petit médicament vous suffira. J’ai vu, dans de grandes villes d’eaux, des bai- gneurs qui, pour prévenir certaines surprises assurément désagréables au cours de leurs promenades, recevaient de leur hôtelière pru- dente de ces pilules antidiarrhéiques, avant de se mettre en route. L’extrait de myrtille, obtenu en introdui- sant 2-3 poignées de baies dans un verre que lon remplit ensuite avec de la bonne eau-de-vie et en laissant macérer fort long- temps, des années même, est un excellent remède qui devrait se trouver dans tous les ménages. La diarrhée violente, opiniâtre, accompagnée de souffrances ou même d’éva- cuations sanguines, peut être guérie par une cuillerée de cet extrait prise dans }, de litre d’eau chaude. Au bout de 8-10 heures, on peut prendre encore une fois le même mé- dicament, mais une troisième répétition sera rarement nécessaire. Dans les dysenteries dangereuses, l’extrait de myrtille seconde puissammient l’action du traitement externe, qui consiste en compres- ses d’eau et de vinaigre sur l'estomac. La teinture de myrtilles est la première et la plus indispensable de toutes les tein- tures. Elle rend service dans tous les cas que nous venons d'indiquer et se signale comme un des plus chauds amis du bas-ven- tre. On proportionne la dose à l'intensité du mal: la plus faible est de 10-12 gouttes, ver- sées sur un morceau de sucre; : moyenne monte à 30 gouttes environ, et la plus forte _ à une petite cuillerée à café prise dans de l’eau chaude ou du vin.» Les anciens herboristes préconisent le suc des feuilles contre les ulcérations de la mem- brane muqueuse de la bouche et ils pulvé- risent la racine pour en saupoudrer les plaies putrides, PI. LVI. Fig. 3. Myrtille ponctuée. Airelle rouge. Vaccinium vitis Idæ L. C’est un petit arbrisseau à écorce grisâtre et pubescente, à souche ram- pante et à tiges cylindriques, qui croît parmi les bruyères et dans les tour- bières des régions montagneuses. Ses feuilles, d’un vert pâle et ponctuées de glandes en dessous, d’un vert lui- sant en dessus, sont glabres, obovales- obtuses, légèrement denticulées; leurs bords sont un peu roulés en dessous et, à l'encontre des feuilles de myr- tille, elles sont persistantes. Ses fleurs sont blanches ou rosées, campanulées et disposées en courtes grappes pen- chées à l’extrémité de la tige et des rameaux. L’airelle rouge fleurit en mai-juin et mürit en juillet-août. Ses baies sont d'un rouge écarlate avec une légère odeur qui les rendrait sans autre agréa- bles, si leur saveur, acide et astrin- gente, n’en empéchait la consommation immédiate. Emploi. L’airelle rouge contient beaucoup de tanin. Ses tiges et ses feuilles sont em- ployées au tannage et ses fruits, trop acides pour être mangés crus, servent à faire un vinaigre d’assez bonne qualité ainsi que des confitures recherchées (Nord de PAllemagne). Ses baies sont recommandées contre linap- pétence, la fièvre muqueuse, la fièvre inter- mittente et surtout contre la cholérine. Les anciens herboristes disent que la pou- dre des fruits desséchés est un remède ex- cellent contre les diarrhées, la dysenterie, les calculs de la vessie, et ils ajoutent que, jetée dans l’eau, elle fait de cette dernière une boisson rafraïîchissante, agréablement aromatique et de la couleur du vin. Serait- ce là l’origine de l'emploi de Pairelle dans la coloration artificielle des vins? Nous ne savons. : Ce qu’il y a de certain, c’est que l’airelle rouge est apparentée à l’airelle coussinette et | à l’airelle des tourbières. La première, appelée aussi canneberge des marais (Vaccinium oæxycoccos), produit des fleurs roses et des baies rouges d’une saveur acidule agréable qui sont employées dans le Nord en guise de citron, ainsi que dans la pré- paration de confitures, de compotes et d’un vinaigre très estimé. La seconde, connue généralement sous le nom de Boudretschin (Vaccinium uliginosum), produit des fruits d’un bleu noirâtre qui passent dans les Vosges | pour faire vomir et provoquer lébriété. 108 Famille PI. LVI. Fig. 4. Busserole. Arctostaphylus officinalis Wim- mer et Grab. Arbutus uva ursi L. Raisin d'ours. Arbousier. C’est un sous-arbrisseau toujours vert, très rameux, qui croit sur les pâturages secs des régions montagneuses et alpines où il couvre quelque- fois de grandes étendues. Ses feuilles sont pubescentes sur les bords dans leur jeunesse, coriaces, oblongues-obovales, très-entières, veinées, non rou- lées en dessous. Ses fleurs sont petites, à cinq courtes dents réfléchies, rosées, glo- Ses fruits forment de petites grap- pes rouges d’une saveur acerbe et astringente. . Le raisin d'ours fleurit en maï- juin et mûrit en août. Ses feuilles sont inodores, fortement astrin- gentes, légèrement amères. Emploi. Les feuilles du raisin d’ours se trouvent en pharmacie sous le nom de Folium Uvæ Ursi. Elles contiennent beaucoup de tanin et se prescrivent contre les affections de la vessie, les urines chargées, troubles ou sangui- nolentes, la faiblesse de la vessie et les calculs. Le mode d’emploi est l’in- fusion de 30 gr. par litre d’eau, sui- vant les uns, ou la tisane à la dose de 2-4 gr. prise 4-5 fois par jour, sui- _vant d’autres. Le raisin d'ours communique aux urines une coloration verte due à la présence de lhydroquinone, Famille des Primulacées PI. LVILF.I. Primevère. Primula officinalis Jacquin. Primula veris L. Coucou. Cocu. Pain de coucou. Primevère officinale. Pri- mevère commune. Coquelu- chon. Brayette. La primevère est une plante vivace dont les feuil- : Ericinées, Primulacées les radicales, ovales ou oblon- gues, inégalement crénelées, ridées-réticulées, tomenteuses en dessous, sont disposées en rosette et brusquement rétré- cies en un pétiole ailé. La hampe dépasse ordinairement les feuilles et se termine par une ombelle de fleurs odoran- tes, d’un beau jaune doré, or- dinairement penchées du mé- me côté. Les fleurs sont faites d'un calice renflé à divisions lancéolées plus ou moins ai- guës et d’une corolle, à limbe concave et campanulé, dont les lobes sont marqués d’une tache orangée à la base. La primevère est très commune dans les prairies, les taillis et les pâturages où elle fleurit en avril- mai. Ses extrémités fleuries sont douceâtres au goût et dégagent une agréable odeur de miel. Emploi. Les fleurs sont calmantes (infusion 10 gr. pour un litre d’eau) et Kneïpp les à vantées contre les douleurs articulaires. On préconisait autrefois la primevère contre la para- lysie, ses fleurs confites comme remè- e cardiaque et sa racine contre les calculs ‘et les vers. Mouron. Anagallis arvensis L. Mouron des champs. Mouron mâle. Morgeline d’été. Anagallis mas L. Anagallis phænicæ. Le mouron est une plante an- nuelle dont la tige, carrée, sou- vent rampante, très rameuse, est garnie de feuilles ovales, oppo- sées, sessiles, ponctuées de points glanduleux sur leur face infé- rieure. Ses fleurs sont portées par de longs pédicelles filiformes ui naissent solitairement à l'aisselle des feuilles et qui se courbent vers la terre après la floraison; elles ont une corolle gamopétale dont gle limbe a la forme d’une ‘roue ou d’un entonnoir. Le fruit du mouron est une capsule globuleuse 54 F cr A De" Lacan Apart een 5) Fe un 2 à, b, c. Impératoire. Imperatoria ostruthium L. Famille: Primulacées, Oléacées, Gentianées. he milieu et en travers par une fente circulaire d’où se détache une calotte formant couvercle. _ Le mouron bleu, Anagallis cœrula Sch., ne diffère du précédent que par la couleur de sa fleur. _ Le mouron, rouge ou bleu, est com- mun dan: les vignes, les lieux cultivés, les chan »s en fri- che, où 11 fleurit et müûrit de juin en octobre. Il est ino- avec une sa- . veur mucilagineuse, amère, àcre. Emploi. Le mouron rouge contient un poi- son narcotico-âcre qui e rend vénéneux à haute dose. Les oiseaux n’y touchent pas. Si par . inadvertance on en don- e à manger à des oiseaux en cage, on est à peu près sûr de les empoisonner. Ingéré à dose suffisante dans le tube digestif des chiens ou même des chevaux, 1 les fait périr au bout un temps relative- ment court par l’inflam- mation de la membra- ne muqueuse de l’esto- mac et une sorte de paralysie du système _ nerveux. Il est donc rudent de ne pas con- ondre les graines du mouron rouge avec Îles du mouron des Stellaria me- a. Plante en floraison. b. fleur. e. Capsule Le mouron rouge a té vanté contre toutes sortes de maux: la outte, le cancer, la peste, lépilepsie, les orsures de bêtes et de gens enragées, la puce Phydropisie, les plaies ulcéreuses, es tumeurs, et même contre le tournis des moutons que le moyen âge attribuait à un émon a& hoc. Famille des Oléacées PL. LVIL Fig. 2. Frêne fleuri. Fraxi- nus ornus L. Frêne à fleurs. Le frêne fleuri est un arbre origi- (pyxide) qui finit par s'ouvrir en son | Mouron. Anagallis arvensis. naire de l’Europe méridionale (Calabre, Sicile), que l’on cultive souvent dans les parcs à cause du bel effet de ses fleurs en panaches. Ses fleurs sont | blanches, odorantes, à calice 4 partit, | à corolle 4 partite, à lobes linéaires. Il fleurit en mai-juin. Emploi. Le frêne fleuri fournit la subs- tance purgative connue sous le nom de manne, et qui n’est autre cho- se que la sève sucrée, épaissie, qui découle naturellement ou par incision de lécorce; la surface des feuilles en fournit aussi sous la forme de petits grains et c’est à cette derniè- re qu’on semble don- ner la préférence. La manne se trouve en pharmacie sous le nom de manna. Ce sont des morceaux cristal- lins, aplatis ou un peu cintrés, friables, secs ou légèrement humi- des, d’une couleur blanc jaunâtre et d’une sa- veur douce prononcée. Elle s'utilise à la dose de 10-15 gr. dans de l’eau ou du lait com- me purgatif léger à administrer aux fem- mes enceintes, aux en- fants et aux vieillards. Elle fait partie de l’in- fusion de Vienne (Infu- sum Sennæ compositum), un purgatif qui se pré- are au moment du esoin avec: feuilles de séné 10, eau bouil- lante 80, manne 10, sel de seignette 10 gr., et elle entre en outre dans la préparation de la mannite et du sirop de manne des pharmaciens. Coupe longitudinale d’une fructifère ouverte. Famille des Gentianées PI. LVII. Fig. !. Erythrée centaurée. Erythræa centaurium Persoon. Petite centaurée. Gentiana centaurium L. Herbe à la fièvre. Jolie petite plante annuelle ou bis- | annuelle, à racine grêle, à tige très | glabre, carrée, dressée, simple dans 110 le bas, saveur amère très prononcée. Emploi. L’Herba centaurit des pharmacies est la partie aérienne de la plante à fleurs rouges. Elle a des propriétés amères, toni- ques, apéritives et fébrifuges qui ne sont nullement à dédaigner. Elle fait partie des espèces amères (Species amaræ: absinthe, chardon bénit, écorce d’orange amère, mé- sonse petite centaurée, parties égales); elle se prend en infusion (15-30 gr. pour un litre d’eau), sert à la préparation d’un vin dont on boira un verre à bordeaux avant chaque repas; s’utilise en lotions (décoction) contre les maladies de la peau. Les vertus de la petite centaurée sont sérieuses. Godet la considère comme une des plantes amères les plus généralement employées et comme l’un de nos meilleurs fébrifuges indigènes. Paul Hariot affirme que des accès de fièvre ont été fréquemment coupés par elle après avoir résisté au sul- fate de quinine. Kneipp l’emploie pour chas- ser les gaz de l’estomac, bannir les acides malsains et inutiles, bonifier le suc gastrique, désopiler le foie et les reins, combattre Pacri- monie de l’estomac, les troubles du sang et Panémie. Les anciens herboristes s'expriment dans le même sens. Elle désopile le foie et la rate, dit l'un. Elle fait mourir les vers et la aralysie et les crampes, ajoute un second. lle fait Un excellent remède à prendre contre la diarrhée, la dysenterie et autres flux du bas-ventre, consiste à manger de la Rure d'origan «cuite en jaune d’œuf.» oute personne sujette aux spasmes et à l’hydropisie fera bien, disent-ils, d’en manger avec des figues. On en faisait alors une pâte dentifrice en mélangeant sa poudre avec du salpêtre et du miel; on le mélait avec du vin et de l’huile pour l'utiliser en compresses et lotions antileucorrhéiques, avec du soufre pour se défaire des fourmis, avec de leau chaude pour en prendre des bains de vapeurs réputés emménagogues. PI. 65. Fig. 3. Thymus serpillum L. Serpolet. Thym sauvage. Pillolet. . Tiges sous-frutescentes, nombreuses, diffuses, couchées radicantes, redres- sées au sommet, rameuses, plus ou moins pubescentes. Feuilles opposées, Ovales-arrondies, obtuses, ponctuées à la face inférieure et à nervures souvent très saillantes. Fleurs roses ou pur- urines, petites, formant une tête glo- uleuse ou oblongue. Le serpolet croît sur les friches, au bord des routes, sur les côteaux en- soleillés, les pâturages, les pelouses, où il se présente sous 4-5 formes Principales. Il fleurit de juin en août, ornant et embaumant les campagnes, et se récolte en juin-juillet pour étre séché à l’ombre. C’est une plante à odeur pénétrante et agréable, à saveur aromatique. Emploi. L’Herba serpylli du Codex est le Tameau fleuri du serpolet. Il fait partie de lesprit de Serpolet (Spiritus Serpylli), des espèces aromatiques (Species aromaticæ: fleur de lavande 1, girofle 1, feuille de menthe 2, Famille: Labiées 125 feuille de sauge 2, marjolaine 2, serpolet 2 parties), du vin aromatique (Vinum aroma- ticum: espèces aromatiques 1, alcool 1, vin rouge 9 parties; faites macérer les espèces dans l'alcool pendant 24 heures, ajoutez le vin; faites macérer pendant 8 jours; exprimez; filtrez) et chacun connaît son emploi dans les sachets et les bains de serpolet. L’infusion de serpolet (5-15 gr. par litre d’eau) est légèrement stimulante, digestive, expectorante, de sorte qu’elle a son emploi tout marqué dans lés cas de rhumes légers, de catarrhes où même de coqueluche. Kneipp le recommande en bains, en sa- chets, en compresses, en fomentations forti- fiantes et il loue fort l’huile de serpolet contre les rhumatismes et la paralysie, Linné lui attribue la propriété de dissiper les fumées de l'ivresse et les maux de tête qui en sont généralement la conséquence obligée. Mais les anciens herboristes vont plus loin. A les en croire, le serpolet a la propriété de ré- chauffer, d’inciser et d’évacuer. C’est ainsi que sa décoction en vin était emménagogue, diurétique et carminative; qu’elle «brisait la pierre dans la vessie», rentrait les hernies, désopilait le foie et les poumons et la rate, rendait service aux hydropiques; que le ser- polet «cuit avec miel et vinaigre» était pré- conisé contre les crachements de sang; qu’on le faisait bouillir en vin avec de la réglisse et de lanis pour s’en faire un expectorant et un remède contre les émissions involon- taires d’urine, et que ses « feuilles et branches, cuites en vin, étaient fort efficaces contre morsures de serpens, contre scolopendres terrestres et marines, et contre les scor- pions» .., PI. 66. Fig. I. Thym. Thymus vulgaris L. Thym commun. Le thym, originaire de l’Europe méridionale, subspontané en quelques localités, cultivé partout, se reconnait à ses tiges presque ligneuses, dressées, à ses feuilles lancéolées-linéaires, à bords roulés en dessous et présentant souvent à leur aisselle des fascicules de feuilles plus petites. Il fleurit de mai en juin et sa flo- raison rappelle celle du serpolet. Ses rameaux fleuris ont une odeur aroma- tique agréable et une saveur chaude, légèrement amère et camphrée. nr Emploi. Le thym est inscrit au Codex sous le nom de Herba Thymi. Il fait partie du thé suisse, du baume de vie de Hofifmann (Mixtura oleoso-balsamica: huiles volatiles de cannelle, de girofle, de citron, de lavande, de macis, de thym, de chacune 4 parties, baume F 126 Famille: Labiées du Pérou 16, alcool 960; mêlez, faites ma- _ cérer pendant 8 jours en agitant souvent, filtrez), du baume tranquille (0 compositum), de l’opodeldoc (Linimentum sa- ponato-camphoratum), de lopodeldoc liquide (Opodeldoc liquidum), de l'huile volatile de _ thym (Oeum Thym) et du thymol. Les propriétés curatives du thym sont _ celles du serpolet. Son huile s'emploie en lotions, frictions et bains fortifiants, soit qu’on _ Putilise seule, soit qu’on la mélange avec . d’autres huiles volatiles, telles celles de ro- marin, de serpolet, etc. Le thymol est un corps cristallisé à odeur agréable et à saveur poivrée retiré du thym par voies chimiques. C’est un antiseptique précieux, assez voisin du phénol, dont on tire grand parti en chirurgie et dans la con- servation des préparations anatomiques. Son _ pouvoir ete n’est pas, il est vrai, _ aussi considérable que celui du phénol, mais il n’a pas l'odeur désagréable de ce dernier et il est aussi moins toxique. Il se prend à Pintérieur à la dose de 0,05-0,1 gr. — dose _ max. par jour 0,5 gr. — dans de la glycé- __ rine, en teintures ou encore en pilules contre _ les troubles digestifs, les dilatations d'estomac, _ les angines, les mucosités de toute sorte, la fièvre, les rhumatismes articulaires. A l’ex- térieur, le thymol s'utilise en bandages, en _ compresses ou badigeonnages: pour les _ plaies, on l’étend de 3 fois son volume d’eau et pour les brûlures de 1000 fois son volume d’eau ou de 100 fois ce même vo- lume d'huile de lin. Le professeur Leyden, . à en croire Hager, recommandait les inha- lations de thymol dans les bronchites infec- tieuses et Küster contre la coqueluche, Les lignes qui précèdent font pressentir que le thym n’a pas dû plonger les anciens herboristes dans une indifférence parfaite. Ils préconisent, en effet, sa décoction en eau, agrémentée d’un peu de sel et de vinaigre, pour évacuer les mucosités les plus ténaces par les selles, pour faciliter le jeu des or- ganes de la respiration et de la digestion, ur chasser les vers et l'urine et provoquer ‘apparition des menstrues. Ils l’ajoutent aux _ aliments à la façon du poivre ou du sucre . pour tonifier les organes visuels, le prennent avec du miel pour favoriser l’expectoration, le tiennent confit en sucre ou en Salaisons, | et lutilisent, cuit avec de la drêche dans du vin, en compresses contre «la douleur du _ ralle et des cuisses» et contre le «mal de __ Joinctures.» PI 66. Fig. 2. Mentha aquatica L. Menthe aquatique. Baume de rivière. _ Plante vivace à tige ferme, dressée, | tétragone, rameuse, plus où moins cou- | verte de poils réfléchis. Feuille oppo- | sées, à courts pétioles, ovales-aiguës, m Hyvoscyami | dentées en scie. Glomérules rappro- chés en têtes globuleuses. Corolle assez | grande, d’un rose lilas ou rose. | La menthe aquatique croit dans les | prairies humides, au bord des ruis- | seaux et des fossés. Elle fleurit de juillet en septembre et répand une odeur aromatique agréable. PI. 66. Fig. 3. Mentha crispa L. et Mentha crispata Schrader sont toutes deux cultivées dans les jardins où elles fleurissent de juillet en septembre. La première est une variété de la menthe aquatique et la seconde dérive de la menthe verte, Mentha viridis, assez rare chez nous. a On en récolte les feuilles en juin avant la floraison et on les sèche à l'ombre; elles doivent avoir une cou- leur verte. Toutes deux ont une odeur et une saveur aromatiques plus pro- noncées que la menthe aquatique. Emploi. Nous ne nous arrêterons pas aux deux menthes crépues qui jouissent pour- tant de propriétés balsamiques, stomachiques, carminatives, et qui passent, dans les cam- pagnes, pour être d’un certain effet sur la matrice. Nous écouterons plutôt le curé Kneipp. «On utilise beaucoup, dit-il, la menthe poivrée (Mentha piperita) et la menthe aqua- tique. Je donne néanmoins la préférence à cette dernière parce que son action est plus puissante. La menthe est du nombre des rands remèdes qui fortifient l’estomac et avorisent la digestion. Quand on met de la menthe sur le front, le mal de tête, tout violent qu’il est, diminue incessamment. Le thé de menthe, pris matin et soir (chaque fois une tasse) aide la digestion et rend le visage sain et frais. Le même effet est pro- duit par la poudre de menthe, prise à la dose 1-2 pincées par jour dans la nourriture ou dans l’eau. Un usage fréquent de Ja menthe est à conseiller surtout aux personnes | sujettes aux battements de cœur, aux nausées, aux vomissements, à l’haleine fétide, aux douleurs gastriques. Puisse chaque ménagère réserver à la menthe et à x rue un petit coin dans son jardin! Rien que le parfum réfrigératif qu elle dégage et qu'elle laisse généreusement dans votre main pour peu que vous la touchiez récompera largement la peine qu’on prend de la cultiver» Les anciens herboristes prétendent que les trois menthes ci-dessus, cuites en vin blanc, | sont diurétiques, carminatives, vermifuges, | et que leur effet est plus marquant encore ; À ar 'u 1 méthnirntrémmntittitit a tnt tratattinitiitit tsar a anbimasss 2a La, b. Lamier blanc. 2 a, b. Bétoine. S 3 a, b. Sauge. Lamium album L. Betonica officinalis L. Salvia officinalis L. Famille : Labiées 127 si Pon a eu soin d’ajouter une pincée de menthe en poudre au breuvage. Ils préco- nisent la dite poudre dans du vinaigre rouge contre la dysenterie, les étranglements d’esto- mac, les embarras gastriques. . vin blanc, contre les engorgements de la matrice et les menstrues pénibles, ét ils re- commandent la menthe crépue «tenue es trous du nez» pour exciter les fonctions cé- rébrales. FE 07. Fig. à Mentha piperita L. Menthe poivrée. Menthe anglaise. La menthe poivrée est une plante _glabre dont les tiges, hautes de 3—5 dm., portent des feuilles pétiolées, _ovales-oblongues, dentées en scie, d’un vert foncé en dessus et légèrement pileuses en dessous. Cette espèce, de même que la menthe verte (Mentha _ viridis), prend ordinairement une teinte Purpurine sur toutes ses parties. La corolle est d’un rose purpurin et les fleurs sont réunies en glomérules for- _mant un épi oblong-cylindrique, jamais surmonté d'un bouquet de feuilles. _ La menthe poivrée passe pour ori- _ ginaire d'Angleterre; elle est fréquem- ment cultivée pour l’usage des phar- macies et on la préfère à toutes ses congénères quoique celles-ci possèdent des propriétés à peu près identiques aux siennes. vrée surtout, répandent une odeur aro- matique très pénétrante due à une huile volatile contenue dans de petites glandes qui se trouvent dans les feuilles et dans les tiges. Cette huile est en ajeure partie formée d’une sorte de Camphre, appelé menthol, qui commu- nique à la plante entière une odeur ive, camphrée, balsamique, et une Saveur chaude et poivrée laissant dans la bouche une sensation de froid très remarquable. _ Les feuilles de la menthe poivrée se récoltent pendant la floraison, de Jun en août, et un peu à toutes les -poques de l’année. odex sous le nom de Folia Menthae pipe- cause des propriétés stimulantes, + a Ils prônent | la menthe et la chrysanthème matricaire chauf- | fées sur une brique bien imbibée d’un bon | Toutes les menthes, la menthe poi- | Les feuilles sont inscrites au | | | | L Z carminatives, stomachiques, antispasmodique qu’elles possèdent très réellement. Elles en- trent dans la composition ou la préparation de nombre de produits pharmaceutiques parmi lesquels nous citerons: le vinaigre aromatique (Acetum aromaticum: absinthe 10, acore vrai 10, fleur de lavande 10, feuille de menthe 10, feuille de sauge 10, racine d’an- gélique 10, rue 10, zédoaire 10, girofle 5, alcool dilué 100 parties; après 12 heures de macération, ajoutez vinaigre pur 900; faites macérer pendant une semaine; exprimez); l’électuaire de copahu (Electuarium Copaivae) ; le baume tranquille (Oleum Hyoscaymi com- positum); les pastilles de menthe (Pastilli Menthae); les pastilles de menthe anglaises (Pastillii Unihaë anglici); les pastilles de Vichy artificielles (Pastilli Natrii bicarbonici: bicarbonate de soude 100, gomme adragante 10, huile volatile de menthe 1, sucre 890, eau 80); les pilules de rhubarbe composées (Pilulae Rhei compositae): les espèces aroma- tiques (Species aromaticae); l’eau vulnéraire (Spiritus Rosmarini compositus); le vin aro- matique ( Vinum aromaticum) ; Veau de menthe (Aqua Menthae); alcool de menthe (Spiritus Menthae: huile volatile de menthe 3, alcool 97); le menthol (Mentholum) et l’eau de Botot. Comme on le voit, l’huile volatile de menthe joue ici un assez grand rôle: on la rencontre | dans un électuaire, dans un baume, dans trois pastilles, une pilule et un alcoolat. Cette huile est souvent falsifiée en raison de son haut prix. Elle s'utilise en frictions anti- névralgiques et calmantes (migraines, maux de dents). Elle se prend en alcool ou en pastilles ou seule (2—10 gouttes) dans les malaises et les syncopes, la faiblesse momen- tanée et les dérangements de l’estomac. Et il n’est pas nécessaire, croyons-nous, d’insister lus longuement sur les effets salutaires de alcool de menthe et des tablettes à la menthe si bien dénommées «tablettes à la bise». : La menthe poivrée joue un rôle important dans l'art du liquoriste, du parfumeur et du confiseur. L’infusion de ses feuilles (10—15 gr. par litre d’eau) est la forme sous laquelle on l’emploie généralement dans les ménages pour mettre à profit ses propriétés médici- nales. On peut d’ailleurs en préparer sol- même une liqueur en faisant macérer pen- dant quelques jours des feuilles fraîches dans un litre de bonne eau-de-vie, en exprimant et en sucrant avec 500 gr. de sucre. Jadis, on prenait le suc de menthe dans du vinaigre contre les crachements de sang, les embarras gastriques et les vers. On bu- vait les feuilles en vin pour faciliter les ac- couchements laborieux. On les prenait frai- ches ou desséchées pour activer la digestion, fortifier les membres et le cerveau. On en faisait des cataplasmes contre les nausées et les renvois, des compresses contre les maux 128 de tête, des lotions contre les croûtes de lait ou la teigne, des décoctions à employer contre les maux d'oreilles et les tumeurs... et les jeunes mères les prenaient en lait pour empêcher la coagulation du précieux liquide dans les tissus mammaires. PI. 67. Fig. 2. Lavande vraie. La- vandula vera de Candolle. Lavande offi- cinale. Lavande femelle et Lavandula spica L. Lavande spic. Lavande mâle. Aspic. Ce sont des plantes sous-frutes- centes à écorce d’un blanc grisâtre dont la tige, ligneuse à la base et dressée, est divisée inférieurement en plusieurs rameaux feuillés. Les feuilles sont linéaires, coriaces, blanches -to- menteuses dans leur jeunesse, avec des bords roulés en dessous. Les ra- meaux florifères sont longuement nus au-dessus des dernières feuilles et ter- minés par un épi court, formé de 3—5 glomérules ou moins, et généralement interrompu à la base. Les fleurs sont petites, à calice cotonneux et bleuâtre, à corolle bleue, à bractées ovales et scarieuses terminées en pointe dans la lavande vraie, à bractées ovales et scarieuses, mais linéaires, dans la la- vande aspic. La lavande croît spontanément sous tout le climat méditerranéen; on la rencontre sur les collines sèches, sur les rochers, dans les lieux incultes, et elle est fréquemment cultivée dans les jardins. Elle fleurit en juillet-août, _ possède une saveur amère, et une odeur assez pénétrante, suave, qui en fait la favorite des ménagères. Emploi. La lavande est inscrite au Co- dex sous le nom de Flos Lavandulae: c’est la fleur entière, isolée, sans pédoncule ni feuilles; c’est du moins sous cette forme qu'elle entre dans la préparation : du vinaigre aromatique (Acetum aromaticum); du baume de vie de Hoffmann (Mixtura oeleuso-balsa- mica); du baume tranquille (Oleum Hyos- cyami compositum); de l'huile volatile de la- vande (Oleum Lavandulae); de la lotion anti- strumale (Opodeldoc jodatum liquidum); des espèces aromatiques (Species aromaticae); de l’eau vulnéraire (Sptritus Rosmarini com- positus); du vin aromatique (Vinum aroma- Famille: Labiées ticum); de l'esprit de lavande (Spiritus La- vandulae: fleur de lavande 25, alcool 75, eau 75; faites macérer pendant 24 heurcs et re- tirez par distillation 100 parties); de l’em- plâtre mercuriel composé (Emplastrum Hy- drargyri compositum,. Bien que la lavande tienne une assez large place au Codex, c’est peut-être en parfumerie qu’elle est le plus usitée. On en prépare une eau-de-vie et un vinaigre pour l'usage de la toilette; on la rencontre dans chaque formule de l'Eau de Cologne; on en prépare des bains aromatiques fortifiants et des sachets odorants qui sont autant de pré- servatifs contre les mites et autres ennemis des fourrures et des lainages; on lutilise pour relever l’odeur de certains parfums. Voici une formule pour préparer soi-même une excellente eau-de-vie de lavande, dont quelques gouttes, dans un verre d’eau, suff- ront pour adoucir la peau du visage et faire disparaître les rougeurs et les petites érup- tions : mélangez 1000 gr. d’alcool, 180 gr. d’eau distillée, 24 gr. d’huile volatile de lavande et autant d’essence de bergamote, 12 gouttes d'essence de rose, 12 gouttes d’essence de girofle, 2 décigrammes de musc, 60 gr. de miel, 5 gr. d’acide benzoïque; laissez reposer . pendant 24 heures, filtrez et...employez. La lavande jouit de propriétés stimulantes, toniques, antispasmodiques qu’elle doit à son essence. Elle agit avec succès dans les dys- pepsies flatulantes, la syncope, les étourdisse- ments, la chlorose et les affections scrofu- leuses. On la prend, soit en infusion théi- forme (4—8 gr. par litre d’eau), soit en eau distillée de lavande à la dose de 30—60 gr, soit éncore en alcoolat de lavande à la dose de 2—4 gr. dans une potion. Kneipp fait usage de l’huile de lavande qu’il utilise à la dose de 5 gouttes sur du sucre et deux fois par jour pour faciliter la digestion, combattre les congestions et les étourdissements, faire revenir lPappétit; il la recommande fortement à toutes les personnes souffrant de flatuosités, de nausées et de maux de tête provenant de gaz intestinaux qui montent, et il la prescrit contre la mé- lancolie et les affections mentales. On peut lire dans les livres des anciens herboristes que la lavande a des propriétés réchauffantes, diurétiques, emménagogues; qu’elle désopile le foie et la rate et qu’elle constitue un remède précieux contre les ma- ladies du cerveau et des nerfs, contre les syncopes, les étourdissements, l’apoplexie, la aralysie partielle ou totale, les crises épr eptiques, les spasmes, les tremblements ner- veux, la jaunisse et l’hydropisie. * La lavande spic, ou lavande mâle, fournit une huile jaunâtre très âcre qui se fabrique surtout en Provence et qui est employée pour la préparation de certains vernis, Ça et là contre la teigne et certains cas de pa. ralysie. 64 4/ 4 (7. \ ) | Be * =... “5 4! u ? À | 1. Romarin. 2 a, b,c. Mélisse. Rosmarinus officinalis L. Melissa officinalis L. 3 a, b. Hysope. Hyssopus officinalis L Famille: Labiées, Solanées RCE Les fleurs d’une 3"° variété de lavande, la lavande stoechas, s’emploient en infusion à la dose de 4—8 gr. contre les gastralgies et les catarrhes pulmonaires. Disons pour terminer qu’on peut se pré parer une bonne eau de Cologne en pre- nant: 2 gr. d'essence de fleur d’oranger, 15 gr. d'essence de bergamote, 10 gr. d’essence _ de citron, 15 gr. d’essence de lavande, 8 gr. d'essence d’écorce d’orange, 8 gr. d’essence de cédrat, 18 gouttes d’essence de girofle, 6 gouttes d’essence de cannelle et 3 litres d'alcool rectifié. Famille des Solanées PI. 67. Fig. 3. Hyoscyamus niger L. Jusquiame noire. Jusquiame. Hannebanne. Potelée. Herbe aux brigands. Herbe des chevaux. C’est une plante généralement bis- annuelle, à racine fusiforme d’un brun clair, à odeur vireuse très désagréable, . qui se trouve communément sur les bords des chemins pierreux, parmi les _ décombres et dans les champs en friche. Elle à une tige de 3-8 dm., . robuste, dressée, rameuse, grisâtre, _velue et couverte, ainsi que les feuilles, d'une villosité visqueuse et glandu- leuse; ses feuilles sont molles, pubes- centes, sinuées, anguleuses; les infé- rieures sont pétiolées et presque pin- natifides, les supérieures sessiles et presque embrassantes. Ses fleurs sont relativement grandes, presque sessiles, d'un jaune sale, à gorge tachetée de Pourpre, à limbe veiné de lignes noir- _âtres; elles sont disposées en grappes unilatérales feuillées, qui s’allongent ; beaucoup pendant la floraison. La jusquiame fleurit de juin en août. Ses feuilles et ses rameaux fleuris se récoltent en juin, pendant la florai- Son, et se sèchent à l’air libre. Emploi et dangers. La jusquiame est ee Plante qu'il est prudent de ne prendre = Intérieur que sur lordonnance du méde- e Toutes ses parties contiennent un al- OÏde — lhyoscyamine — autrement dit un due oticordere dont les effets sur l'organisme bellagZ d'analogie avec Patropine de la | adone, A dose toxique, la jusquiame occasionne des vertiges, la surexcitation, une sorte de folie momentanée que l’on com battra par l’émétique et les boissons aci- dulées. AE Ses propriétés narcotiques et calmantes la font entrer dans nombre de drogues phar- maceutiques parmi lesquelles nous citerons: l'extrait de jusquiame sec (Extractum Hyos- cyami duplex: dose max. simp. 0,05 gr); l'extrait fluide de jusquiame (Extractum Hyoscyami fluidum); l'huile de jusquiame (Oleum Hyoscyami); le baume tranquille (Oleum Hyoscyami compositum: huile de jus- quiame 1000, huile volatile de lavande 1, huile volatile de menthe 1, huile volatile de romarin 1, huile volatile de thym 1); les … pilules de Méglin (Pilulae Hyoscyami compo- sitae); longuent de peuplier (Unguentum Po- puli). Mais, nous le répétons, il est bon, pour l’administration à lintérieur, de s’en remettre entièrement aux prescriptions du médecin. ï L’hyoscyamine a été utilisée dans le traite- ment de l'alcoolisme et particulièrement contre le délirium tremens. Les feuilles cuites sont souvent appliquées sur les tumeurs goutteuses ou rhumatismales pour en calmer les douleurs. Contre les maux de dents, on projette les graines de jusquiame sur des charbons ardents et l’on en reçoit la vapeur dans la bouche, en ayant soin que cette vapeur ne pénètre point dans les poumons. La médication homéopathique emploie la jusquiame contre les névralgies, les accès spasmodiques, les inflammations du cérveau et les tics des paupières. 11 existe, dans le Sahara, une espèce de jusquiame appelée «E] Bethina» par les in- digènes: c’est avec son suc, mélé à des dattes, qu'ont été empoisonnés les membres de la mission Flatters. PI, 68. Fig. 1. Tabac. Nicotiana ta- bacum L. Tabac ordinaire. Petun. Herbe à la Reine. Herbe sacrée. Herbe du grand prieur. Herbe à tous maux. Le tabac est une plante annuelle ordinairement pubescente - visqueuse, dont la tige, dressée et à rameaux paniculés, peut atteindre 1'/, m. de hauteur. Ses feuilles sont très amples, très entières, oblongues lancéolées, de 60 cm. environ de longueur, les caulinaires sessiles, les inférieures at- ténuées. Ses fleurs, d’un rose pur- purin, dépassent longuement le calice et sont disposées en panicules termi- nales. Graines petites, allongées. Le tabac, originaire d'Amérique, de Cuba, de Haïti, est cultivé en grand à | 130 Famille : Solanées en France, en Algérie, en Suisse, en Autriche, dans le Palatinat, dans le Würtemberg. Il a été introduit en Europe dès 1518 et c’est en 1560 que Ton Nicot, ambassadeur de Fran- çois IL en Portugal, l’'apporta en France et le présenta à Catherine de Médicis comme un remède contre tous les maux. L'usage du tabac se répandit rapidement en Europe malgré la dé- fense de plusieurs gouvernements: en 1604, Jacques I le prohiba en Angle- terre; en 1624, le pape Urbain VIII dé- clare excommuniés ceux qui prendraient du tabac dans les églises et le sultan des Turcs, Amurat IV, ordonna de couper le nez aux musulmans qui en feraient usage dans les mosquées. Rien n’y fit, puisque les Européens ont encore renchéri sur la coutume indienne, puisqu'ils ne se contentent pas de le fumer, maïs qu’ils le mà- chent et le prisent! Les feuilles du tabac se récoltent vers le mois de septembre pour être séchées à l'air et à l'ombre, suspendues à des ficelles. Elles ont une saveur forte, repoussante, amère, et une odeur narcotique prononcée qui n’est pas du goût de tout le monde. Emploi. L’abus du tabac, sous toutes ses diverses formes, expose à de sérieux dan- gers. Il peut produire de graves maladies de la muqueuse de la bouche, telles que le cancer, affaiblir les facultés intellectuelles, rendre indolent, déterminer linflammation du canal intestinal, provoquer le nicotinisme chronique et faire surgir une foule d’affec- tions nerveuses allant du vertige à l’apo- plexie. Et cependant, son usage s’est telle- ment répandu qu’il procure des revenus considérables aux gouvernements qui ont établi un impôt sur sa consommation, à tel ou que les Tabacs français donnent au résor environ 350 millions de francs par an. Le tabac contient un narcotico-poison, la nicotine, dont la violence est telle que 2-3 St suffisent pour foudroyer un chien. eci explique pourquoi le tabac n’est guère employé en thérapeutique, pourquoi les pipes culottées devraient être impitoyablement re- jetées, pourquoi les cigares ne devraient être fumés qu’aux deux tiers. Les feuilles non fermentées (Folia Nico- tianae) se prennent en pilules (0,05-0,1 5 gr.) en infusion ou en lavements calmants (0,5 gr. —1,05 gr. dans 150 gr. de liquide) dans les cas de colique, de nouüres d’intestins, d’hernies, d’ischuries spasmodiques, de syn- cope et de tétanos. Chacun connaît en outre usage qu'on fait du tabac pour détruire les pucerons et chacun sait que le tabac à pri- ser, s’il peut rendre des services dans le coryza et les maux d’yeux, provoque aisé- ment l’affaiblissement du sens de ladorat et la formation de polypes. PI. 68. Fig. 2. Belladone. Atropa bella- dona L. Atrope belladone. Belle dame. Bouton noir. Morelle furieuse. La belle dame est une plante her-_ bacée, vivace, à racine blanchâtre et pivotante, dont la tige élevée, dressée, dichotome au sommet, ferme, est or- dinairement couverte vers le haut d'une pubescence finie et glanduleuse. Ses feuilles sont alternes, entières, d'un vert sombre, ovales, légèrement sinuées. Ses fleurs en cloche sont d’un pourpre obscur veiné de brun, penchées, géminées ou solitaires. Elles donnent naissance à des baies globu-- leuses d’un noir luisant, de la gros- seur d’une cerise reposant sur un calice à cinq dents. La belladone fleurit de juin en août, mürit en août, et conserve ses baies Jusqu'en octobre. Elle croît dans les bois montueux, dans les clairières, au bord des routes de forêts. On la ré- colte au commencement de la floraison. Ses baies sont inodores avec une sa- veur douceâtre repoussante; ses feuilles ont une saveur légèrement amère et désagréable. Emplois et dangers. La belladone est une des plantes les plus dangereuses de nos régions. Elle fait chaque année ses victimes, des enfants surtout qui, trompés par la belle apparence de la guigne noire, courent inno- cemment à la mort. En attendant l’arrivée du médecin, qu’il faut quérir de suite, on administrera au patient des vomitifs et des purgatifs énergiques pour vider l'estomac, du café noir, du vin, du thé, du tanin, et on lui entourera la tête de compresses froi- des en mettant ses pieds dans un bain ex- citant. : Les préparations pharmaceutiques à la belladone sont tirées des feuilles et des ra- cines, qui paraissent être les parties les plus actives de la plante. On en prépare l’ex- trait de belladone sec (Ertractum Belladonae duplex: dose max. journ. 0,075 gr.), l'extrait 1a,b,c. Marjolaine. Origanum majorana L. 2 a,b. Marjolaine sauvage. Priganum vulgare L. ». ur > LE # à = 7 ss Û û 2 a { 3 a, b,c. Serpolet. | Thymus serpyllum L. HE LE à | Famille: Solanées fluide de belladone (Extractum Belladonae fluidum: dose max. journ. o,1s gr.), le sulfate d’atropine (Atropinum sulfuricum : dose max. journ. 0,003 gr.), toutes préparations éminem- ment toxiques et dont l’emploi ne peut être confié qu’au médecin. La belladone entre en outre, par son ex- trait fluide, dans la préparation de l’emplâtre de belladone (Emplastrum Belladonnae), et, _ parses feuilles, dans la confection de l’onguent de peuplier (Ungentum Populi). Les feuilles ou les préparations de la belladone, grâce à l’atropine qu’elles ren- ferment, dilatent la pupille en immobilisant Piris; elles donnent de bons résultats dans la coqueluche, se fument en cigarettes cal- Mantes contre l’oppression, arrêtent les sueurs _ des phtisiques, mais, nous le répétons, laissez _ faire le médecin, si vous ne voulez vous exposer à des accidents à peu près certains. La médication homéopathique en fait Usage contre les étourdissements, les inflam- _ Mations du cerveau, les migraines, les maux de dents, les tumeurs enflammées, lérisipèle, la fièvre Scarlatine, les affections des yeux, les battements de cœur, les crampes, la toux Convulsive, l’hystérie, la neurasthénie, la pa- nue la fièvre intermittente, les affections À M Matrice, les émissions involontaires e et la pléthore. .. Physalis alkekengi L. Coqueret. Herbe à cloques. Alkékenge. Plante vivace à rhizome longuement traçant. Tige pouvant atteindre 50 cm. et plus, dressée, anguleuse, plus ou moins pubescente, souvent rameuse. Feuilles pubescentes surtout en des- sous, ovales, brusquement rétrécies en pétiole, les supérieures géminées. Fleurs pédonculées, solitaires, pen- chées, blanchâtres, verdâtres à la gorge. Calice florifère velu, petit, vert; calice fructifère très ample, en forme de vessie, veiné-réticulé, d’abord vert, puis d’un rouge orangé plus ou moins vit. Baie globuleuse d’un rouge vif, Coqueret. Physalis alkekengi L. a. Sommité fleurie, b. Fleur. c. Corolle étalée. 4. Calice fructifère. +. Coupe du calice fructifère. f. Graine. de la grosseur d’une cerise, cachée par le calice fructifère comme un lu- mignon dans un lampion. Le coqueret fleurit en Juin-juillet dans les vignes, les lieux ombragés, au bord des haies; 1l ne dépasse pas une certaine altitude, mais 1l se pro- page avec une certaine rapidité qui le fait redouter des vignerons. Ses baies sont inodores, acidules, man- geables; le calice fructifère, par contre, étant donnée sa teneur en principe amer, nous paraît suspect. Emploi. Les baies d’alkékenge sont usi- tées dans certaines régions de la France pour colorer le beurre et, en fumigations, contre les maux de dents. 13L, _ (Radix Dulcamarae) et prescrite en décoction 132 Famille: Solanées Gmelin rapporte que les dites baies, soi- | gneusement débarrassées de leur enveloppe, étaient jadis mangées crues ou confites en vinaigre en Espagne et dans d’autres pays de l'Europe, et que les médecins d’autrefois les recommandaient sous ces deux formes ou encore macérées dans le vin comme for- tement diurétiques et même contre les cra- chements de sang. Les anciens herboristes leur attribuent des propriétés efficaces dans les affections du foie, des reins et de la vessie. Ils les re- commandent crues ou en alcoolature, à la dose -de 3-4 cuillerées prises plusieurs jours de suite, contre la jaunisse, les tumeurs in- _ ternes, la pierre et les ardeurs d’urine. Ils en préparent un vin précieux pour qui veut se défaire des calculs et de la gravelle en les foulant avec du raisin pour les abandonne ensuite à la fermentation. PI. 69. Fig. |. Douce-amère. Solanum dulcamara L. Vigne sauvage. Herbe à la fièvre. Morelle douce-amère. La douce-amère est une plante vi- vace ou sous-frutescente du genre morelle dont les tiges sarmenteuses, rameuses et à rameaux flexueux, s'élèvent à près de deux mètres de hauteur en s'appuyant sur les plantes voisines. Ses feuilles d’un vert foncé, alternes, pétiolées, ovales-acuminées, entières, sont plus ou moins cordi- formes à la base, les supérieures sou- vent garnies de deux segments plus petits formant oreillettes. Ses fleurs sont violettes, disposées en corymbes rameux presque opposés aux feuilles, avec, à leur base, deux taches glan- duleuses vertes bordées de blanc. Baies rouges. _ La douce-amère est assez commune dans les haies, les buissons ombragés, les lieux humides, où elle fleurit de juin en août. Ses feuilles, écrasées entre les doigts, répandent une odeur désagréable de souris; l’écorce de ses tiges et de ses racines a une saveur d’abord amère, puis sucrée, persistante. Emploi et dangers. Quoique la douce- amère ne soit pas très vénéneuse, il est bon, toutefois, de mettre les enfants en garde contre ses rameaux sucrés et surtout contre ses baies rouges qui passent pour véné- _neuses. Sa racine éfait autrefois inscrite au Codex contre les rhumes de poitrine, l’asthme, la jaunisse. L'ancienne pharmacopée a encore connu les Stipites Dulcamarae (tiges) et l’Ex- tractum Dulcamarae. La douce-amère passait alors pour un purgatif violent qui faisait «passer par les selles et les urines la bile visqueuse» des jaunisses les plus jaunes. La thérapeutique d’aujourd’hui est plus restreinte dans son emploi. Elle se contente d'usager ses rameaux de deux ans qu’elle coupe en petits morceaux pour en préparer une tisane dépurative et sudorifique qui, dit-on, ne serait pas à dédaigner dans les affections rhumatismales. Cette tisane se fait à la dose de 20 gr. de rameaux en dé- coction dans un litre d’eau et elle ne se prend qu'à petites doses afin d'éviter les effets nauséeux de la solanine. La médication homéopathique emploie la douce-amère contre les diarrhées provoquées par un refroidissement, contre les tumeurs, les glandes, les verrues, les éruptions, les rhumes de poitrine, la teigne et l’hydropisie. PI. 69. Fig. 2. Solanum nigrum L. Morelle noire. Herbe aux magiciens. Raisin de loup. Crève-chien. Mourelle. Plante annuelle herbacée, ordinaire- ment très rameuse, à rameaux étalés, diffus, à angles saillants. Feuilles ovales, sombres, sinuées-dentées, atté- nuées en un pétiole ailé. Fleurs blan- ches, pédicellées, réunies au nombre de 3-6 en fausses ombelles et dont le fruit est une baie globuleuse, verte d’abord, puis noire. La morelle noire croit un peu par- tout dans les lieux cultivés, sur les décombres, dans les jardins, dans les vignes, au bord des chemins, sur les places des bois où l’on fait du char- bon. Elle fleurit de juillet en septem- bre. Son odeur est faiblement mus- quée et sa saveur fade et insignifiante. Ses baies écrasées ont une odeur fétide et une saveur mucilagineuse quelque peu aigrelette. Emplois et dangers. Toute la plante est vénéneuse grâce à la solanine qu’elle renferme, comme d'ailleurs toutes les sola- nées — les tubercules normaux de la pomme de terre exceptés. — Elle provoque des ma: laises, des crampes, l'angoisse et les convul- sions, et l’on fera bien de recommander aux enfants de ne pas toucher à ses baies. Chose remarquable, ses feuilles cuites perdent leurs propriétés toxiques et se mangent aux colo- nies en guise d’épinards sous le nom de Brède. 3 a, b. Menthe frisée. Mentha crispa L. a D,C Menthe aquatique. Memgfha aquatica L. Thymus vulgaris L, Famille: Solanées de < Les anciens herboristes ne veulent pas de morelle noire à l'intérieur. Ils se con- tentent des feuilles fraîches qu’ils utilisent en _compresses ou en fomentations calmantes contre les migraines, les inflammations des yeux, des oreilles, des seins, de l'estomac, du foie, des reins et de la vessie. _ Lycopersicum esculentum Miller. So- Janum lycopersicum L. Tomate. Pomme d'amour. Qui ne connaît la tomate, ses feuilles Pinnatiséquées, ses fleurs jaunes et Surtout ses fruits irréguliers, très volumineux, d’un rouge vif ou orangé, qui ré- sultent de la sou- dure de plusieurs fleurs? Elle est originaire du Pé- rou où on la rencontre à l’état Sauvage sur la côte à T'arapato, plus au nord, r les confins C’est de ces ntrées que sa culture s’est ré- continent amé- Cain, aux An- es, dans l’ar- : pel Malais et e là dans l’Eu- pe méridionale. Aujourd’hui elle cultivée dans nos jardins potagers, non pas Justement à cause de l'odeur use et désagréable de ses feuilles, S bien pour ses fruits succulents aveur acidule agréable. mploi. Ne nous escrimons pas à re- r ce que les anciens herboristes pou- nt bien penser de la pomme d'amour. tentons nous de la manger chaque fois ous en aurons l’occasion, et sous toutes es, en sauce, en conserve, farcie, Sans même nous inquiéter de savoir si a. Inflorescence. b. Fruit. Tomate. Lycopersicum esculentum Miller. ce. Coupe transversale du fruit. Solanum melongena L. et Solanum ovigerum Dunal. re, La première de ces solanées est l’aubergine où morelle mélongène, une plante annuelle tomenteuse à feuilles ovales pétiolées, dont les fleurs blan- châtres ou d’un rose lilas, solitaires, donnent naissance à des fruits comes- tibles, blancs, violets, jaunes, rougeà- tres, rafraichis- sants, dela forme et de grosseur d'un œuf d’oie ou d’un con- combre. L’aubergine est originaire de l'Asie équato-_ riale et se cultive depuis le XVIIe siècle dans lesud de la France et même à Paris — où elle ne mürit toutefois pas tou- jours. Elle fleurit dans nos con- trées de juin en septembre. La seconde so- lanée (Solanum ovigerum) est la morelle à œufs ou pondeuse, origi- naire de l'Inde, très semblable à l'espèce précédente, et dont les baies IE di = 2 4 violettes, rougeâtres, jaunes ou blan- ches, de la grosseur et de la forme d'un œuf de poule, sont comestibles. Emploi. Mattioli, médecin et naturaliste italien, donnait déjà vers 1550 la recette suivante pour la préparation des aubergines: «on les cuit dans leau, puis on les pele; on les coupe alors en morceaux qu'on sau- poudre de farine pour les rôtir ensuite dans l'huile ou le beurre; on sale et on poivre.» Les aubergines constituaient donc à cette époque déjà lointaine un mets très apprécié des gourmets d’alors, bien qu’Avicenne, un médecin qui vécut à la cour de Perse, leur de Laye, à la tomate Humbert, à la tomate champion ou encore à la tomate Mikado. = 134 Famille : Solanées ait attribué dans ses écrits la propriété de provoquer des secrétions nuisibles, des fla- tulences, des migraines, la tristesse, lhypon- condrie et la constipation. PI. 70. Fig. 1. Solanum tuberosum L. Pomme de terre. Morelle tubéreuse. Parmentière. Souche émettant des fibres allon- gées et donnant naissance à des tuber- cules oblongs, ovales, arrondis, irréguliers, plus ou moins volu- mineux. Tiges ordinairement rameuses dès la base, anguleu- ses, creuses, ru- des-pubescentes. Feuilles rudes- pubescentes, pin- natiséquées, à segments ovales- acuminés - pétio- lulés alternant avec des seg- ments plus petits etsessiles. Fleurs blanches ou vio- lettes ou rougeà- tres, en corym- bes rameux lon- guement pédon- culés. Corolle à 5 angles. Baies globuleuses d’un vert Jaunâtre et Nf de la grosseur d’une prune. La pomme de | terre est originaire des parties un peu élevées de la Colombie et du Pérou où elle est cultivée en grand depuis la plus haute antiquité. Elle est cer- tainement l’une des plantes les plus précieuses qui nous soient venues du nouveau monde, et cependant il a fallu des années de luttes contre des préjugés ineptes (lèpre) pour en faire ce qu'elle est aujourd’hui: un aliment dont nous ne saurions nous passer. En Morelle à œufs. Solanum ovigerum Dunal. a. Plante entière. b, Fruit. 1565 John Hawkins tente, sans suc- cès, de l’implanter en Irlande; Franz Drake l’apporte en Angleterre vers 1580 et elle apparaît ensuite dans le midi de l’Europe, apportée par les Espagnols. Mais la culture ne s’en faisait pas, puisqu’en 1616 on la ser- vait encore comme rareté sur la table de Louis XIII! C’est alors que vint Parmentier (1717), et Parmentier dut consacrer sa vie à faire revenir les campagnes de leur grossière superstition et de leur ignorance! Emplois et dan- gers. Nous ne par- lerons pas ici des usages économi- ques et industriels de la pomme de terre. Chacun sait qu’elle entre pour une large part dans alimentation de Phomme et des ani- maux, qu’on en re- tire une fécule qui se convertit en glu- cose et en dextrine, ainsi qu’un alcool éminemment perni- cieux connu, sous le nom d’alcoo!l amy- lique. Nous dirons seulement que les baies vertes—grâce à leur richesse en solanine — sont non- seulement dange- < reuses prises à l’in- térieur, mais que mises en contact avec une plaie ou- : verte, elles peuvent occasionner un empoisOnnement du sang. Et nous ajouterons — bien que les tubercules (pommes de terre) ne contiennent aucun Principe vénéneux — que les pommes de terre mal mûres, gelées ou fermentées, sont une nourriture indigeste pouvant causer de graves maladies tant à l’homme qu'aux bestiaux. La pomme de terre rapée crue est un remède populaire contre les brûlures peu profondes. La fécule de pommes de terre est d’un usage fréquent pour faire des ca- taplasmes sur les membres gelés, les enge- 2 a, b. Lavande. mms LAvandulA vera De Candolle. 1 a,b. Menthe poivrée. 3 a, b, c, d. Jféquiame : de K Mentha piperita L. Hyoscyamus niger L. Famille: Solanées PS lures, etc. L’amidon de pommes de terre peut être utilisé en lavements- ou en cata- plasmes, mais il est loin de valoir l’amidon de céréales. PI. 70. Fig. 2. Datura stramonium L. Stramoine. Pomme épineuse. Herbe des magiciens. Herbe du Diable. Herbe aux sorciers. Herbe à la taupe. La pomme épineuse est une plante annuelle de 4-10 dm. de haut, ro- buste, dressée, glabre, rameuse, dont les larges feuilles d’un vert sombre sont pé- tiolées, glabres, sinuées- anguleur- ses, Inégalement dentées et acu- minées, et dont lesgrandesfleurs blanches en cor- netsontsolitaires à l’angle de bi- furcation des ra- meaux. Le fruit est une capsule ovoïde, épaisse et coriace, de la grosseur et de. l'apparence de la capsule du mar- ronnier. Graines noires, rénifor- formes, assez grosses. La stramoine fleurit de juin en Septembre. Elle est probable- ment originaire de l’Inde et l’on ad- met assez généralement qu’elle a été Propagée dans l’ancien monde par les Pérégrinations de hordes de bohémiens. le croît maintenant communément dans les villages, au bord des che- mins, dans les jardins souvent, et prin- Cipalement sur les décombres. On en récolte les feuilles au mo- ment de la floraison en les débarassant Molène blattaire. Verbascum blattaria L. a. Disposition des feuilles. b. Inflorescence. ec. Fruit. d. Coupe longitudinale du fruit. du pétiole. Elles ont une saveur | légèrement amère et quelque peu saline. Emplois et dangers. La feuille (Folium Stramonti) et la graine (Semen Stramonii) sont offic. On en retire l’extrait de stramoine sec (Extractum Stramonii duplex: dose max. journ. 0,075 gr.), l’extrait fluide de stramoine (Extractum Stramonii fluidum: dose max. journ. 0,15 gr.). La feuille entre en outre dans la composition de l’onguent de peuplier (Unguentum Populi). Les doses que nous venons d'indiquer prouvent surabon- damment que nous avons à faire ici à une plante éminem- ment dangereuse et que l’administration de la stramoine, à l'intérieur, doit tou- jours être laissée au médecin. Il n’y a là rien qui doive nous surprendre, car tou- tes les parties de la plante, notamment nent un poison nar- cotique, la stramo- nine où daturine, qui paralyse les centres nerveux. On combat les empoisonnements de la stramoine par lopium, par le café noir à doses consi- dérables, par les li- quides acidulés ou riches en tannin; mais il est utile et très recommanda- ble de commencer par faire vomir la personne intoxi- quée. La stramoine est quelquefois emplo- yée à l'intérieur dans le traitement de la gastralgie, des maladies nerveuses de la face, de la coque- luche et des hallucinations. Ses feuilles, sous forme de cigarettes, servent à faire des fu- migations contre l’asthme nerveux et il est peu d’asthmatiques qui ne recourent à leur emploi. La médication homéopathique a recours à la stramoine dans les dérangements cérébraux, le délirium tremens, les accès de frénésie. * les graines, contien- Famille des Scrofularinées. = Molène blattaire. Verbascum blatta- _ria L. Herbe aux mites. __ L’herbe aux mites est une plante _ bisannuelle dont la tige, dressée, cy- —Jlindrique, raide, ordinairement simple, peut atteindre un mètre de hauteur. Ses feuilles sont dentées, sinuées, glabres; les radicales et les caulinaires inférieures oblongues-ovales, rétrécies en pétiole; les caulinaires supérieures lancéolées - oblongues, un peu cordi- _ formes, crénelées, semi-amplexicaules. _ Les fleurs sont assez grandes, jaunes, _ disposées en longue grappe terminale _ dressée et rarement rameuse, et elles sont ornées d’étamines dont les filets sont chargés d’une laine purpurine ou violette. Capsules sphériques. = L’herbe aux mites croit sur les = bords des chemins, dans les fossés et les lieux arides. Elle est relativement peu répandue dans nos contrées, mais se rencontre plus fréquemment dans les régions méridionales. Elle fleurit en Juillet-août, possède un parfum doux et agréable et une saveur âcre et amère. Emploi. Son nom d'herbe aux mites lui vient de ce qu’elle a la propriété d’attirer à elle ces dangereux parasites si redoutés des ménagères. Ses propriétés médicinales sont à peu près de chose près celles du bouillon blanc. PI. 71. Fig. . Verbascum thapsus L. = Bouillon blanc. Bonhomme. olène bouillon blanc. Cierge de Notre-Dame. C’est une plante robuste dont la tige, ordinairement simple, est haute de 5 dm. à 2 m. Ses feuilles sont _ oblongues, légèrement crénelées, paisses, couvertes sur les deux faces la tige, au moins d’un côté, sur toute Ja longueur d’un entre-nœud. Les Famille: Scrofularinées _ d’un duvet cotonneux d’un blanc jau- | _ nâtre: les radicales rétrécies en pétiole, les caulinaires à limbe décurrent sur fleurs, réunies en une sorte d’épi, ont | _une corolle d’un jaune pâle ; l’androcée (ensemble des étamines) se compose de 5 étamines dont les 3 supérieures ont un filet chargé d’une laine blan- châtre tandis que les 2 inférieures sont à filets glabres. Le bouillon blanc a beaucoup d’ana- logie avec la molène ou faux bouillon blanc (Verbascum thapsiforme Schra- der: PI. 71. Fig. 2). Ce dernier ne s’en distingue guère que par sa corolle relativement beaucoup plus grande et à limbe presque plan et par ses feuilles plus profondément crénelées. Le bonhomme est commun dans les lieux arides, incultes, pierreux, sur le bord des chemins, dans les clairières des bois où il fleurit de juillet en septembre. On en récolte les fleurs, qu'on débarrasse du calice, pendant les jours ensoleillés de juillet et août et on les sèche rapidement au soleil. Emploi. Le bouillon blanc des pharma- ciens (Flos Verbasci) ne contient rien de la molène noire (Verbascum nigrum). C'est un mélange de Verbascum phlomoïdes Linné et de Verbascum thapsiforme Schrader. L’abon- dant mucilage contenu dans les feuilles et les fleurs de cette plante la font employer avec succès pour combattre les maladies de poitrine. Les fleurs font d’ailleurs partie des M Pere pectorales du Codex (Species pecto- rales: fenouil 5, fleurs de bouillon 10; feuille de mauve 10, fleur de tilleul 10, racine de réglisse 25, racine de guimauve 40), et elles donnent à elles seules une tisane béchique et pectorale nullement à dédaigner (s gr. pour un litre d’eau). On aura soin, chaque fois qu’il s’agira d’une infusion ou d’une dé- | coction de bouillon blanc, de renfermer les fleurs dans un nouet afin d’éviter les pico- tements très désagréables et irritants pro- voqués par les poils laineux des étamines. Gilibert prétend que les feuilles peuvent être utilisées en cataplasmes émollients et que leur décoction constitue un admirable lavement. On les emploie fraîches, notam- ment en Savoie, pour panser les plaies. Les anciens herboristes reconnaissent à la racine de bonhomme des propriétés astrin- gentes qui la faisaient employer, en vin rouge, contre les dévoiements intestinaux, les hernies, les blessures internes, la toux, la phtisie et les hémorroïdes. Voulez-vous connaître le secret pratiqué par l’un d’eux contre cette dernière affection? Pétrissez dans de l'huile d’olive 7,5 gr. de poudre de racine desséchée, 7,5 gr. de farine et un Jaune d'œuf; faites cuire au four de façon à obtenir une sorte de petit gâteau et absorbez 68 1 “dot . b, c, d. Tabac. b. Belladone. . 1 : € < s h. NiCotiana tabacum L. Y , Atropa belladonna L. Famille: Scrofularinées | 137 un gâteau par jour, à jeun, neuf jours du- rant: la cure est faite, le mal est loin. Mais il n’y a pas que la racine qui ait trouvé son emploi dans la médication de nos aïeux. Le suc était utilisé par plusieurs, et toujours avec avantage, pour combattre la fièvre quarte. L’infusion des fleurs s’ap- pliquait en compresses sur les inflammations des yeux et celles de l’anus. L’eau-de-vie de bonhomme était préconisée contre les yeux chassieux, l’érysipèle, les brûlures, la teigne, les dartres sèches et humides, les douleurs articulaires et l’huile de bonhomme — Ô coquettes — faisait pousser les che- veux en leur donnant une belle coloration... jaune. PLTE FES Linaire com- mune. Antirrhi- num linaria L. Linaria vulgaris Mil. La linaire commune est une plante vi- vace dont les tiges, de 2-6 dm., sont gar- nies de feuilles glaucescentes linéaires, ai- guës, triner- viées, ànervure moyenne seule saillante en des- sous. Ses fleurs Sont assez gran- des et simulent un épi serré. La corolle est Jaune avec un . palais d’un Jaune orangé et un éperon très long, subulé et ordinairement un peu arqué. Les graines sont discoïdes, tubercu- leuses en leur milieu, noirâtres et con- tenues dans une capsule ovoïde s’ou- vrant par 5-6 valves. La linaire fleurit de juillet en sep- tembre le long des chemins, dans les lieux sablonneux ou pierreux, sur les berges des rivières. Elle se récolte | en Juillet. Elle a, fraîche, une odeur _ désagréable qui se perd presque en- Herbe aux écrouelles. Scrophularia nodosa L. a. Parties sup. et inf. d’une plante en floraison. d’une fleur. d. Anthère. e. Capsule fructifère. f. Graine. g- Coupe longitudinale de la graine. tièrement par la dessication, et une saveur herbeuse, repoussante, amère, quelque peu saline et âcre. Emploi. La linaire commune était autre- fois offic. et servait à la préparation d’une pommade calmante (Unguentum Linariae) employée contre les démangeaisons hémor- roïdales. D’aucuns la regardent encore comme diurétique, mais son usage en mé- decine semble s’être complètement perdu. Les anciens herboristes préconisent la dé-. coction de la linaire contre les obstructions du foie, de la rate, des intestins, de la vessie, et ils la recommandent spécialement aux sujets enclins à la jaunisse et à l’hy- dropisie. Ils l’em- ploient également en lotions et en fomentations pour combattre les af- fections cancéreu- ses, les éruptions, les pustules, la rougeole, et ils vantent fort son suc aux femmes désireuses de beauté, contre tou- tes les taches du visage et du corps. Scrophularia nodosa L. Scro- phulaire nou- euse. Herbe aux écrouelles. Souche ren- flée, noueuse, vivace. Tige ro- buste de 80 cm. environ, lisse, à 4 angles plus ou moins tran- chants mais non ailés. Feuilles opposées, glabres, ovales- lancéolées, pétiolées, légèrement cor- diformes à la base, doublement dentées, les dents supérieures plus courtes que les inférieures. Fleurs intéressantes, d'un brun rougeâtre en dehors, oli- vâtres en dedans, disposées en cimes paniculées non feuillées. Capsule sub- globuleuse, brièvement acuminée, bi- loculaire. Fe La scrophulaire fleurit de juim en août dans les lieux frais et ombragés, + 9 b. Fleur. c. Coupe 138 Famille: Scrofularinées dans les buissons humides. Ses feuilles et ses racines ont une odeur repous- sante et une saveur amère. Emploi. Elle est encore usitée aujour- d’hui, dans certaines régions, en lotions an- tigaleuses; mais, comme son nom lindique suffisamment, l’herbe aux écrouelles était surtout et avant tout le remède des scro- fules (30 gr. dans un litre d’eau). D’après Gmelin, on s’en servait à l’extérieur contre les hernies et les hémorroïdes et on lad- ministrait aux porcs travaillés de vers. PI. 72. Fig. L. Gratiola officinalis L. Gratiole officinale. Herbe au pauvre homme. Séné des prés. La gratiole est une plante vivace à souche mince et longuement traçante dont les tiges de 2-5 dm., carrées dans leur partie supérieure, sont gar- nies de feuilles opposées, sessiles, _ simples et lâchement dentées vers le sommet. Ses fleurs sont d’un blanc jaunâtre légèrement rosé, axillaires, solitaires et assez longuement pédi- cellées. Capsule ovoïde à 2 loges. Graines très petites, oblongues, ru- gueuses. La gratiole fleurit de juin en août au bord des eaux, dans les près hu- mides et les marécages où elle se récolte en pleine floraison. Elle est presque inodore avec une saveur forte, amère et repoussante. Emploi. La gratiole est un purgatif dras- tique violent, et même dangereux à haute dose, qu’il est préférable de ne pas em- ployer. Nos pères la chérissaient. Ils lui accordaient des vertus extraordinaires dans les cas d’hydropisie, de mélancolie, de chlo- rose, de fièvre quarte et de menstrues re- belles. Les modernes, tout autres, l’ont im- _ pitoyablement rayée du Codex et les phar- maciens ne connaissent ni l’Herba Gratiolae ni ses extraits. PI. 72. Fig. 2. Véronique aquatique. Veronica beccabunga L. Cresson de chien. Cressonnée. Beccabunga. C'est une plante vivace et glabre dont les tiges cylindrico-fistuleuses et ordinairement rameuses, robustes, suc- culentes, sont Touchées radicantes à la base, puis ascendantes. Les feuilles sont ovales, charnues, opposées, pé- tiolulées et obscurément crénelées. Les fleurs, petites, d’un beau bleu rayé de veines plus foncées, sont dis- posées en grappes axillaires opposées. Capsule renflée, suborbiculaire, à loges polyspermes. (Graines très petites, ovoïdes, jaunâtres. La véronique aquatique fleurit de mai en août le long des ruisseaux, aux abords des sources, dans les fossés où on la récolte, entière, avant la floraison. Elle est inodore avec une saveur amère et saline. Emploi. Le cresson de chien passe pour un dépuratif excellent et un antiscorbutique efficace. Au printemps, on l’emploie à Pétat frais concurremment avec le cresson et la chicorée dont il semble partager les pro- priétés. PI. 72. Fig. 3. Véronique mâle. Ve- ronica officinalis L. Thé d'Europe. Vé- ronique officinale. Herbe aux ladres. Lève-toi et va-t-en. Herbe à thé. Plante vivace, pubescente, à souche grêle, rameuse, émettant souvent des rejets stériles et donnant naissance à des tiges presque ligneuses, couchées et souvent radicantes à la base, re- dressées au sommet, velues partout. Feuilles opposées, d’un vert grisaille, ovales, dentées en scie, très pubes- centes. Fleurs en grappes spiciformes multiflores, à corolle d’un bleu pâle ou rosée, avec des veines plus foncées. Capsule pubescente glanduleuse, trian- gulaire-obcordiforme. Le thé d'Europe fleurit de mai en juillet sur les pâturages, dans les bois secs et les forêts, sur les coteaux, au bord des chemins. Il se récolte en mai-juin. Îl a une faible odeur aro- matique et une saveur balsamique, amère, légèrement astringente. Emploi. La véronique, tant vantée et prisée il y a un siècle pour ses merveilleuses vertus, est aujourd’hui bien délaissée. Elle passait pour un remède précieux contre les catarrhes pulmonaires, les bronchites, les rhumes, l’asthme, la terrible phtisie; on l’ad- ministrait aussi bien à l’homme qu’au bétail; on en préparait des décoctions vineuses re- commandées contre les syncopes, les obstruc- 2 a, b, c, d,e. Morelle noire. Solanum nigrum L. 1 a,b,c. Douce-amère. Solanum dulcamara L. Famille: Scrofularinées - 139 tions de la rate, du foie, des poumons, des reins, de la matrice et de la vessie. C'était un sudorifique apprécié dans les cas de jau- nisse et de calculs, un vulnénaire, une pa- nacée, car nous la voyons encore guérir la gravelle, les maladies de la peau, le scorbut, les hémorragies, les piqûres d’insectes, les flatulences, et, couronnement suprême, re- médier à la stérilité des femmes. La véronique entre dans la composition de différents thés. Les gens de la cam- pagne en font encore une infusion à la dose de 20 gr. de feuilles séchées par litre d’eau. Ce thé, d’une saveur désagréable et amère, est tonique, diurétique, sudorifique, stomachi- que, émollient et di- gestif, Bôrhave pré- tend que la véronique guérit la podagre à la dose de 60 gr. de suc par jour. Veronica chamae- drys L. Véronique petit-chêne. Plus je te vois, plus jet’aime. Fausse germandrée. Souche grêle, vi- vace, traçante, don- nant naissance à des tiges d'environ 30 cm. Ces dernières, ascendantes, sim- ples ou peu ra- meuses, sont gar- nies de deux lignes de poils opposées qui alternent d’un nœud à l’autre, Les feuilles, ciliées, presque sessiles, opposées, ovales, sont ordinairement _ Obtuses et inégalement incisées-den- tées. Les fleurs sont en grappes là- ches, opposées, avec une corolle d’un beau bleu, assez grande et veinée de lignes plus foncées. Capsule subor- biculaire, ciliée, échancrée au sommet. Graines jaunâtres, aplaties sur les _ deux faces. a. Plante en floraison. Fausse germandrée. Veronica chamaedrys L. c. Fruit entouré du calice. d. Graine. La fausse germandrée fleurit d’avril en Juin dans les bois, les haies, au bord des chemins, dans les lieux her- beux où elle se rencontre jusqu'aux sommités. Emploi. La véronique fausse-germandrée a des propriétés légèrement astringentes qui la font prendre en tisane à l'instar du thé d'Europe, Gmelin pré-_ tend que les moutons n’y touchent pas. D’au- tres rétorquent que les moutons et les chevaux en sont très-friands, que les vaches et les chèvres la consom- ment, mais que les porcs en font fi. J'avoue à ma honte que je ne saurais dire qui a raison ! PI. 73. Fig. 1. Di- gitalis purpurea L. Digitale pourprée. Gant de Notre-Dame. Doigt de Notre-Dame. La digitale est une plante bisan- nuelle, pubescente, grisâtre, dont les tiges robustes at- teignent parfois un mètre de hauteur. Les feuilles radica- les sont assez gran- des, crénelées, lé- gèrement froncées, ovales - lancéolées ; rieuressontsessiles. La corolle est très grande, à deux lèvres, assez sem- blable à un doigt de gant renversé, d’un rouge pourpre à l'extérieur et d'un rose très pâle piqué de points noirâtres à l’intérieur. La digitale fleurit de juin en sep- tembre dans les terrains siliceux et boisés. Elle est commune dans les Vosges et la Forêt-Noire et se cul- b. Fleur vue d’en haut. | tive fréquemment dans les jardins les feuilles supé- 140 Famille: Scrofularinées ne ie nn pu mm nn où sa couleur peut passer au blanc absolu. On en récolte les feuilles pendant la floraison. Elles ont une odeur dés- agréable et une saveur légèrement âcre, très amère et nauséeuse. Emplois et dangers. La feuille de digi- tale des pharmacies (Folium Digitalis) est la feuille de la plante non cultivée, recueillie au moment de la floraison et débarrassée du pétiole et de la nervure médiane. On en prépare un extrait sec (ÆEzxtractum Digitalis duplex: dose max. journ. 0,25 gr.), un ex- trait fluide (Ertractum Digitalis fluidum: dose max. journ. 0,5 gr.), et une teinture (Tinctura Digitalis: dose max. journ. 0,5 gr.), autrement dit des médicaments dont l’emploi doit être laissé au médecin. La digitale est une plante très dangereuse qui doit ses propriétés médicales indéniables à la digitaline, un poison violent et si éner- gique que les médecins ne l’administrent à lPintérieur qu’à la dose de 1-2 milligrammes au plus. par jour. Elle est le curatif par excellence des maladies du cœur dont elle modère les battements, et elle augmente considérablement la sécrétion des urines. La poudre des feuilles se prescrit souvent à Pintérieur, sous forme de pilules, à la dose de 5-30 centigrammes. Elle est princi- palement employée comme sédatif de la circulation dans les hypertrophies du cœur, les palpitations nerveuses, et, comme diuré- tique, dans les cas d’hydropisie et d’ana- sarque. Macérée pendant 12 heures, à la dose de 1 gr. dans un verre d’eau, et prise par cuillerée dans les 24 heures, la poudre de feuilles de digitale passe pour un remède héroïque contre la pneumonie. Mais, nous le répétons, en raison de ses propriétés éminemment toxiques, la digitale ne doit être maniée qu'avec une grande prudence, et il vaut mieux, toujours, en ré- server lPemploi au médecin. La médication homéopathique administre la digitale contre l’affaiblissement du pouls, l’hydropisie provenant d’affections cardia- ques, l’amaurose, la cyanose et les crache- ments de sang. PI. 73. Fig. 2. Euphrasia officinalis L. Euphraise. Casse-lunette. Herbe à l’ophtalmie. Euphraise officinale. C'est une jolie petite plante an- nuelle dont la tige ramifiée atteint de 5-30 cm. de hauteur et dont les feuilles, opposées, sessiles, ovales, présentent des nervures très saillantes en dessous. Ses fleurs, axillaires, brièvement pé- donculées, sont disposées en épis | | feuillés terminant la tige et les ra- meaux. La corolle est ordinairement blanche ou bleuâtre, avec une tache jaune au bas de la lèvre. inférieure et des stries violettes sur les lèvres inférieure et supérieure. Capsule échancrée, ciliée au sommet et sur les bords. L’euphraise est commune dans les prés, dans les pâturages, sur les pe- louses, où elle fleurit de juillet en octobre. Elle est inodore, se récolte en août et possède une saveur amère, saline, légèrement astringente. Emploi. L’euphraise était inscrite autre- fois au Codex et elle se prévalait un peu partout de propriétés merveilleuses — oubliées de nos jours — contre les maladies des yeux. Kneipp a essayé de la tirer de l’oubli: «je l’ai prescrite maintes fois, dit-il, et avec succès, pour fortifier la vue, alors que tous les autres moyens avaient été épuisés; les feuilles desséchées fournissent du thé et les feuilles broyées donnent de la poudre; avec infusion, on se lave convenablement les yeux 2 ou 3 fois par jour ou bien lon y trempe de petits morceaux de linge, pour les appliquer la nuit sur les yeux, en les fixant avec un bandeau; ce remède épure les yeux et augmente la force visuelle». Le même auteur ajoute que l’euphraise rend des services à l’estomac: «à cause de son amertume naturelle et prise sous forme de thé, elle est un bon remède stomachique, facilitant la digestion et bonifiant les sucs gastriques». L’homéopathie utilise l’euphraise contre linflammation des yeux, les abcès, les fu- roncles, la photophobie, les taches, le bégaie- ment, les crampes de mollets. Les anciens thérapeutistes la font entrer dans l’alimentation, soit à l’état frais, soit en poudre mélangée aux mets. Ils s’en servent en compresses, préconisent Son SUC, : en font un vin et surtout une alcoolature d’un effet merveilleux dans les affections des yeux, Arnauld de Villeneuve, entre autres, affirme que son vin ophtalmique à l’'euphraise a rendu la vue à des aveugles au bout d’un an d’usage et que des myopes, après une cure d’un certain temps, n'ont plus eu besoin de leurs lunettes. Il est d’ailleurs appuyé dans ses dires par Mattioli qui, lui aussi, est arrivé à des résultats tout aussi miraculeux. 1 a, b, c, d. Pomme de terre. Solanum tuberosum L. 2 a, b, c, d. Stramoine. Datura stramonium L. Famille: Lentibulariées, Plantaginées Lili des Lentibulariées Grassette. Pinguicula vulgaris L. Gras- sette commune. Herbe grasse. La grassette est une petite plante vivace. Ses feuilles, disposées en une rosette appliquée sur la terre, sont oblonges, luisantes, un peu enroulées sur les bords, et elles exsudent un enduit mucilagi- neux qui les rend carnivores. Les hampes sont soli- taires ou peu nom- breuses et termi- nées par une fleur solitaire penchée. La corolle est d’un bleu violacé ou rougeâûtre, bilabiée, avec un éperon su- bulé un peu courbé. Capsule dressée à 2—4 loges. La grassette fleurit en mai-juin dans les marais tourbeux, dans les lieux humides et marécageux. Emploi. Cette plante possède, dit-on, la sin- gulière propriété de faire cailler le lait sans que les parties sé- Grassette. reuses s’en séparent. Suivant Linné, les | apo :S font subir cette opération au lait des rennes en le versant fraîchement tiré sur le‘. feuilles. L’herbe grasse passait autrefois pour lé- g-rement purgative et vulnéraire; sa dé- Coction formait une eau à faire pousser les cheveux et son suc était employé contre les rés de l’homme et du bétail. Les anciens herboristes lutilisaient sous toutes ses formes dans les cas de phtisie pulmonaire, d’hernies et d’obstructions intestinales. Pinguicula vulgaris L. a. Plante entière en floraison. 6. Coupe de la fleur. c. Calice, étamines et ovaire. d. Fruit, e. Graine. Famille des Plantaginées PI. 74. Fig. I. Plantain lancéolé. Plan- tago lanceolata L. Herbe aux cinq coutures. Le plantain est une plante vivace, très variable, bien connue des oiseaux. Ses feuilles sont un un peu coriaces, lancéolées, dres- sées ou étalées, at- ténuées aux deux extrémités et mar- quées de cinq ner- vures nettement dessinées. Sa hampe, fortement anguleuse - sillon- née, porte des fleurs petites disposées en épis ovoïdes ou cy- lindriques ou même globuleux. Capsule à deux loges con- tenant chacune une graine. Le plantain croit partout, au bord des chemins, dans les champs, dans les prairies et s’ac- commode de tous les terrains. Il fleurit de mai en octobre. Ses feuilles, ino- dores, amères, | astringentes, Sa- lines, se recueillent avant la formation des graines. Emploi. Le plantain a joui jadis d’une assez grande vogue, mais il est aujourd’hui rayé du Codex (Herba Plantaginis augusti- foliae). Nos pères lutilisaient en gargarisme dans les affections buccales, en lotions sur les plaies, les ulcères, les brûlures, les mor- sures, les pus les hémorroïdes et podagre. Ils en exprimaient le suc qu'ils employaient dans les maladies des yeux et des oreilles, contre la fièvre quarte, les 142 hémorragies, et ils en préparaient une dé- coction de racine dans du vin doux pour combattre les affections ulcéreuses de la vessie et des reins. Les feuilles et les grai- nes, bouillies ou prises en poudre, passaient pour arrêter les dévoiements de toute sorte, faire cesser les urines sanguinolentes et les crachements de sang, prévenir l'asthme et la phtisie, L’eau distillée guérissait toutes les ophtalmies: c’était le collyre par excel- lence. De tout cela, il ne reste pas grand chose, Kneipp, toutefois, dit le plus grand bien du plantain et s’étend longuement sur ses mul- tiples vertus. «Quand, dans leurs travaux, les paysans se blessent quelque part, dit-il, ils ont im- médiatement recours au plantain, qu’ils ne cessent de presser et de froisser jusqu’à ce que la feuille revêche ait rendu quelques gouttes de suc. Ils introduisent alors ce suc directement dans la plaie encore fraîche, ou bien ils en imbibent un petit linge qu’ils mettent sur la partie lésée. La feuille re- fuse-t-elle son suc médicinal et ne devient- elle que molle et humide, ils Pappliquent elle-même sur la plaie. Un pansement de ce genre est le premier et, bien souvent le meilleur, puisqu’il amène une prompte gué- rison; on dirait que le plantain referme la plaie béante par une couture de fils d’or, car, de même que l'or n’accepte pas la rouille, le plantain n’admet point de pourri- ture ni de chair mortifiée.» Et il ajoute que le plantain n’est pas moins précieux pour l’usage interne et que c’est en masse qu’on devrait le récolter au printemps et en été pour en extraire le suc et en faire une boisson. «Les feuilles des- séchées, dit-il, fournissent un thé excellent pour les engorgements internes (30-60 gr. pour un litre d’eau pour décoction et in- fusion) et pour le moins aussi efficace que les préparations tant vantées de certains droguistes. » Famille: Plantaginées, Rubiacées Famille des Rubiacées PI. 74. Fig. 2. Asperula odorata L. Aspérule odorante. Muguet des bois. Hépatique étoilée. Reine des bois. Petit muguet. Muguet à linge. x Jolie plante à souche traçante d’un rouge brunâtre; à tige dressée, ordi- nairement simple, tétragone, lisse; à feuilles elliptiques acuminées, toutes cillées sur les bords, glabres, les in- férieures verticillées par 4-6, les su- périeures ordinairement par 8. Fleurs d’un blanc de neige, pédicellées, odo- rantes, en cimes rapprochées en co- rymbe terminal. Fruit hérissé de poils raides et crochus. L’aspérule est commune dans les lieux frais et ombragés des montagnes où elle fleurit en mai et se récolte tout au commencement de la floraison. Elle renferme une quantité appréciable de coumarine, une substance cristalli- sable à laquelle elle doit son agréable parfum. Emploi. L’aspérule était autrefois offic. sous les noms de Herba Matrisilvae et d’He- paticae stellatae, C’est un hépatique et un astringent. Ses jeunes pousses, macérées dans du vin blanc, donnent le Maïtrank d'Alsace et d'Allemagne, une boisson fort ancienne, puisque Hieronymus Bock la vante déjà en 1551 comme «réjouissant le cœur et désopilant le foie». Kneipp nous dit que les mères de famille qui préparent la boisson hygiénique connue sous le nom de thé de fraisier, feraient bien de remplacer le quart ou même le tiers des feuilles de fraisier par des feuilles d’aspé- rule: leur tisane gagnerait ainsi en saveur | et aussi en substance. 1. Bouillon blanc. 3. Linaire commune. 2, Faux bouillon blanc. Verbascum thapsus L. Linaria vulgaris Miller. Verbascum thapsiforme. Famille: Rubiacées 143 Rubia tinctorum L. Garance. Garance des teinturiers. Plante vivace à longue souche d’un brun rouge; à longues tiges carrées, grimpantes et accrochantes; à feuilles coriaces d’un vert luisant, garnies de _piquants, verticillées par 4-6; à fleurs axillaires d’un jaune pâle, 5 lobées, donnant naissance à de petits fruits charnus, bacci- formes et noirs. Originaire de la Syrie et de l'Europe méri- dionalé, la ga- rance était autrefois culti- vée sur de grandes éten- dues pour la belle couleur rouge que four- nit Sa racine. Les Grecs et les Romains l’employaient déjà à la tein- ture des laines le milieu du Vie siècle, cette culture s’introduisit en Flandre, en Hollande et en Si- lésie. En 1729, on commença à s’en _OCCuper en Alsace, mais c’est surtout dans le territoire d'Avignon, où elle fut introduite en 1756 par un armé- men catholique de Julfa, Johann Alt- heu, qu'elle devint la plus florissante. Wjourd'hui sa culture est en voie | | de dépérissement et cela grâce aux progrès de la chimie moderne. Emploi. La garance, à côté de ses pro- priétés colorantes incontestables, a joui autre- fois de propriétés médicinales pour le moins problématiques. C’est ainsi que l’infusion de sa racine passait pour guérir la jaunisse ; qu’il était bon d’en boire le jus contre les morsures des bêtes venimeuses; que laracine, prise enhydromel, avait la propriété de désopiler le foie, la rate, les reins et la matrice, de combattre l’hy- dropisie à ses dé- buts, d’évacuer les urines avec force, de provoquer les menstrues, de tuer les vers, de guérir la sciati- que, et qu’un ca- taplasme de plan- tes broyées dans du vinaigre dé-: barrassait des dar- tres, des impure- tés de la peau, de la teigne, des taches de nais- sance. . . « - PI. 75. Fig |. Galium verum A. et des cuirs. Gaillet jaune. are Gaulois la Caille-lait. Fleur cultivaient et de Saint-Jean. dès le XIlme Bon sang. siècle les : champs de ga- Plante vivace rance des envi- à souche rou- re de Caen geâtre. Tiges Onnaient d ie dressées, pres- MA a Garance. Rubia tinctorum L. que a : a. Part. inf. b. Inflorescence. c. Fleur. 4. Coupe longitudinale à nommés, Vers de la fleur, e. Fruit. f. Fruit en coupe. ques 94 angu leuses, donnant naissance, inférieurement, à des ra- meaux stériles et diffus. Feuilles ver- ticillées par 8-12, linéaires, mucronées, luisantes à la face supérieure, pubes- centes-blanchâtres et roulées en-des- sous par les bords. Fleurs Jaunes, odorantes, en cimes axillaires très rameuses, multiflores, formant une pa- nicule terminale plus ou moins ample. 144 Famille: Rubiacées Le gaillet jaune croit sur les bords des chemins et dans les prés secs où il fleurit de juin en août. Toute la plante, que l’on récolte au moment de la floraison, a une saveur aigrelette et astringente. Emploi. Le gaillet jaune était autrefois le remède obligé des flux de sang, de la teigne, des brûlures et des saignements de nez. C'était un antihystérique, un antigout- teux, un vulnéraire, un astringent. On lPuti- lisait en bains de pieds pour soutirer la fatigue du corps; on le préconisait dans le traitement de lépilepsie infantile; on en pré- parait des bains fortifiants pour les enfants souffre- teux et malingres. De tout cela, il ne reste rien. On prétend, il est vrai, que c’est à ses tiges que le fromage de Chester serait redevable de sa _ Saveur toute particulière; mais quant aux vertus «allichantes» de sa racine, elles sont pour le moins aussi usurpées que ses effets sur le lait (Caille- lait). Gaillet élevé. Galium mollugo L. Caille-lait blanc. Souche traçante, vi- vace, d’un jaunerouge, dont les tiges, quoique faibles et forcées de s'appuyer sur les plantes voisines, peu- vent atteindre plus d'un mètre de hau- teur. Rameaux nom- breux, tétragones, étalés et diffus, gla- bres et luisants. Feuilles ordinairement verticillées par 8, oblongues-linéaires ou même linéaires, mucronées, scabres sur leurs bords. Fleurs blanches, petites, disposées en cimes dicho- tomes. Cette espèce croît dans les haies, dans les buissons, au bord des che- mins. Elle fleurit de juin en août en répandant une odeur agréable. Emploi. Ses propriétés médicinales sont | celles du gaillet jaune. Gaillet blanc. Galium mollugo L. a. Inflorescence. b. Feuille. c. Fleur. d. Fruit. | | | | | | | PI. 75. Fig. 2. Gaillet grateron. Ga- lium aparine L. C’est une plante annuelle dont les tiges, faibles, rameuses, s’accrochent aux plantes voisines et dont les angles sont munis d’aiguillons accrochants dirigés de haut en bas. Les feuilles sont verticillées par 6-9, lancéolées- linéaires, terminées par une pointe aiguë et raide qui les fait, comme les rameaux, s’accrocher aux habits du promeneur. Les fleurs sont petites et d’un blanc-verdâtre. Le grateron est ino- dore avec une saveur herbeuse et astrin- gente, Il croit en abondance dans les haies, dans les buis- sons, à la lisière des bois, dans les lieux cultivés et sur les dé- combres. Il fleurit de Juin en septembre et se récolte en toute saison. Emploi. Le grateron était autrefois offic. sous le nom d’Herba Aparines. Son suc passe pour être d’une certaine efficacité dans les maladies de la _ peau et pour adoucir les = douleurs provenant de NN cancers. Il est considéré dd NS comme diurétique, recom- mandé çà et là contre l'obésité et préconisé par Hochstetter dans le traite- ment de l’hydropisie et s du goître. Ses fruits, torréfiés à la façon des graines de café, pourraient, grâce à l’arome et à la saveur qu'ils acquièrent, être considérés comme un succédané du café. Les anciens herboristes racontent que le grateron servait autrefois de passoire aux vachers; que l’eau distillée de grateron, prise à la dose de 2 à 3 cuillerées 3 fois par jour, ) 1 a, b. Vigne blanche. Bryonia alba L. 2 a,b,c. Bryone dioïque. Bryonia dioïca Jacquin. =. Famille: Composées ÉRnO es 157 dernières sont de hauteur variable, dressées, cannelées, plus ou moins rameuses, pubescentes-soyeuses. Elles _ portent des feuilles grisâtres, soyeuses sur les deux faces, doublement ou triplement pinnatiséquées, les supé- rieures de plus en plus entières. Ca- pitules petits, très nombreux, penchés, disposés en grappes unilatérales dres- sées formant une panicule par leur réunion. Fleurs d’un vert jaunâtre. L’absinthe croît dans les lieux in- cultes et pierreux; elle fleurit en juillet-août, époque à laquelle on en récolte les feuilles et les sommités fleuries. Elle possède une odeur _ forte, spéciale et une saveur don l'amertume est proverbiale. Emploi. L'Herba Absinthit se trouve dans toutes les pharmacies. Son infusion (10-15 gr. de sommités fleuries dans un litre d’eau) est considérée comme tonique, stomachique, fébri- fuge, vermifuge, stimulante et emménagogue. Elle s’administre contre les vers et aussi dans les cas de faiblesse d’estomac,de troubles _ digestifs, d’anémie, de fièvre intermittente, - de menstrues retardées ou pénibles. Nous ne saurions affirmer que ces qualités, bien qu’elles se soient perpétuées à travers les âges depuis lPantiquité grecque et romaine, soient toutes de même valeur. Ce qu’il y a de certain c’est que les pharmaciens d’au- jourdhui tiennent lextrait d’absinthe (ÆExtrac- tum Absinthii), la teinture d’absinthe (Tnc- tura Absinthii: absinthe 2, alcool dilué 10), la teinture amère (Tinctura Absinthii compo- stta: absinthe 8, petite centaurée 4, acore vrai 2, écorce d'orange 2, galanga 2, canelle de Chine 1, girofle 1, alcool dilué 100); que l’'absinthe fait partie des espèces amères (Species amarae: absinthe, chardon bénit, écorce d'orange amère, ményanthe ct petite centaurée en parties égales); qu’une pincée de 10-15 gr. d’extrémités fleuries dans un litre d’eau bouillante donne une tisane par- et matin comme apéritif, et que le vin d’ab- sinthe est resté un médicament fort en usage. Ce dernier peut se préparer: 1° en faisant macérer pendant deux jours, dans 1000 gr. de vin blanc, 30 gr. de feuilles sèches d’ab- sinthe ayant trempé 24 heures dans 60 gr. _ d'alcool; 2° en faisant macérer pendant huit . Jours 15 gr. de sommités fleuries dans 1000 gr. de vin blanc. Kneipp dit que l’absinthe est l’un des remèdes stomachiques les plus connus et les plus appréciés et qu’elle se prend sous forme de tisane, de teinture ou de poudre. fumée dont on peut prender un verre soir souche, vivace et rampante, donne «Sous forme de tisane, dit-il, elle élimine les gaz de l’estomac, améliore les sucs gas-_ triques et provoque ainsi l’appétit avec la digestion; elle est aussi un excellent remède contre l’odeur fétide de la bouche, en tant que cette odeur provient de l’estomac. Dans les maladies du foie (mélancolie, jaunisse), on prendra, une ou deux fois par Jour, une pincée d’absinthe en poudre pour la mettre dans la première cuillerée de soupe ou la répandre sur les aliments, comme du poivre». Et il ajoute que les voyageurs qui souffrent beaucoup d’embarras gastriques doivent con- sidérer leur flacon de teinture d’absinthe comme un fidèle compagnon, et que le thé d’absinthe, employé comme eau ophtalmique, a déjà rendu de bons, d’excellents services dans les maladies oculaires. ë Les anciens thérapeutistes s'étendent lon- guement sur les vertus de l'absinthe. Ils lui reconnaissent toutes les propriétés que nous venons d’énumérer et ils la préconisent en outre contre les flatulences, la constipation, les crampes de matrice, le mal de mer et la jaunisse. Ils la regardent comme l’antidote de la jusquiame, de la ciguë et des cham- pignons vénéneux. Ils la prennent au prin- temps dans les omelettes; ils la font fermenter dans les moûts des vins; ils lappliquent sur lombilic des enfants pour tuer les vers, sur les yeux, sur la tête, sur les oreilles. Les feuilles d’absinthe font fuir les teignes et les gerces, la décoction d’absinthe met les pu- naises en déroute, les sachets d’absinthe font rentrer les hernies. ..…. Sase. Nous aurions mauvaise grâce de ne pas parler ici de la liqueur d’absinthe, cette boisson enivrante et redoutable qui, grâce à sa belle couleur et à son arome agréable, s’infiltre maintenant jusque dans les contrées les plus reculées en empoisonnant tout sur son passage. : 5 La liqueur d’absinthe est un violent poison qui provoque la maladie particulière et re- poussante connue sous le nom d’absinthisme. La liqueur d’absinthe est la fée abrutissante qui conduit à la ruine morale de l'être, à la ruine matérielle des familles, à lhébétement, au vol, à la prostitution, au crime, aux attaques d’épilepsie, à la folie, à une para- lysie générale progressive et à une mort atroce. La liqueur d’absinthe est une boisson maudite dont la vente, depuis longtemps, devrait être supprimée partout. Armoise commune. Artemisia vulgarisL. Herbe de St-Jean. : ie L'’armoise est une plante dont la naissance à des tiges striées, rameuses, ligneuses vers le bas, souvent rougeà- tres en automne et pouvant atteindre … 175 cm. de hauteur. Ses feuilles sont _ odeur aroma- 158 Famille : Composées simplement ou doublement pinnati- partites, glabres, d’un vert foncé en dessus, blanches-tomenteuses en des- sous. Capitules petits, ovales ou ob- longs. L’armoise est commune dans les - lieux incultes, au bord des chemins et des haies, sur les murs et les dé- combres. Elle fleurit en août- _ septembre, possède une tique et une _ Saveur amère. Emploi. Les _ grappesdefleurs sèches sont em- _ ployées dans les assaisonnements et les jeunes feuilles fraîches peuvent se ser- _ vir comme hors- d'œuvre. Toute _ la plante se _ rapproche beau- coup, de par ses propriétés médicinales, de la grande ab- sinthe citée plus haut. Son odeur est cependant plus agréable et ses vertus em- ménagogues, sans rien avoir d’abortif comme ses souliers, car on savait que les voyageurs, «Payant sous eux, ne sentent lasseté aucune». On la regardait comme lantidote de l’opium et comme propre à «rompre les pierres des reins». D’aucuns prétendaient alors, et Pline est du nombre, que «ceux qui l'hont sur eux, ne peuvent être ni de poisons, ni de médicaments ve- nimeux, ni de bestes, ni même du soleil endom- magez», et les bonnes gens d'autrefois, le soir de la Saint- Jean, se couron- naient le chef et se ceignaient la ceinture d’ar- moise pour con- jurer la maladie, les accidents et surtout le «mau- mais sort». PI. 82. Fig. 2. Tussilage. Tus- silago farfara L. Tussilage taconet. Pas d'âne. Letussilage a une souche épaisse, tra- çante et char- nue qui donne naissance, AUX premiers beaux jours, à des hampes florifères co- on le croit géné- tonneuses _ ralement, sont | s’allongeant e pee Me. edge | beaucoup os pères Fe | raiént dabehae, Armoise commune. Artemisia vulgaris L. re la fo- moise un talis- a. Sommité fleurie. b. Feuille canlikire: c. Coupe longitudinale FRISON: Ces man précieux, d’un capitule florifère. dernières sont Ils en prépa . | chargées de _raïent un vin «pour dames» et des bains à l'usage exclusif «des dames». Ils en confec- tionnaient des sachets qu’ils appliquaient chauds sur Pombilic pour calmer les douleurs . de l’enfantement et préconisaient fort l’infusion d’armoise dans la semaine qui précède les _ menstrues. On prenait alors des bains de pieds d’ar- moise pour soutirer la fatigue du corps par les jambes. On fourrait de l’armoise dans feuilles écailleuses rougeâtres, glabres en dehors, et de fleurs jaunes assez semblables à celles du pissenlit. Les fleurons sont très nombreux: ceux de la circonférence, femelles, étroitement ligulés, sur plusieurs rangs; ceux du centre, tubuleux, mâles ou herma- phrodites, peu nombreux, à cinq dents. 3. Chardon-bénit. Cnicus benedictus L. 1. Verge d'or. 4 2 a, b. Paquerette. Solidago virga aurea L. Bellis perennis L. Famille: Composées 159 Ce n’est qu'après la floraison, quand les fleurs ont été remplacées par des akènes oblongs-cylindriques surmontés . d'une aigrette de soies capillaires très longues, qu’apparaissent les feuilles proprement dites, toutes radicales, très amples, en forme de fer à cheval, sinuées-anguleuses, tomenteuses-blan- châtres en dessous. Le pas d'âne est commun au bord des chemins et dans tous les terrains argileux. I fleurit en mars-avril. Ses feuilles se récoltent en mai-juin. Ces dernières dégagent une légère odeur et possèdent une saveur mu- cilagineuse légèrement amère et un tantinet astringente. Les fleurs frai- ches ont une odeur rappelant le miel et une saveur analogue à celle des feuilles. Emploi. Les fleurs constituent un remède des plus populaires. Elles sont fort recher- chées comme béchiques, émollientes, adou- cissantes et pectorales. Le mode d'emploi est l’infusion théiforme de 20-30 gr. pour un litre d’eau. Elles entraient autrefois, avec le bouillon blanc, la violette, la guimauve, la mauve, le pied de chat et le coquelicot, dans la composition des fleurs pectoräles de l’ancienne pharmacopée. Kneipp dit que le tussilage, pris sous forme de thé, est un excellent remède béchique purifiant la poitrine, dégageant les poumons, calmant la toux, soulageant l'asthme, no- tamment quand il y a prédisposition à la phtisie. Les feuilles de tussilage, ajoute:t-il, peuvent être appliquées, à nu ou entre deux linges, sur la poitrine: elles attirent au dehors la chaleur du corps, arrêtent la prostration _des forces et éloignent les fièvres; elles exercent aussi une très bonne influence sur les plaies suppurantes dont elles enlèvent Pinflammation et la rougeur et elles éliminent les éléments morbides. : Ces mêmes feuilles ont une efficacité toute particulière sur les ulcères des pieds dont les bords sont d’un bleu noirâtre; elles dissi- pent la chaleur et la douleur, et, par une “application répétée, elles amènent la guérison complète. * Il faut en dire autant pour le traitement de l’érysipèle. PI. 83. Fig. L. Petasites officinalis Moench. Pétasite officinal. Chapelière. Herbe aux teigneux. Tussilago petasites et Tussilago hybrida L. _ Plante vivace à souche épaisse très traçante donnant naissance à des hampes simples, dressées, fistuleuses, cotonneuses, couvertes de feuilles écail- leuses lancéolées-linéaires et portant de nombreux capitules à fleurons pur- purins. Les hampes croissent surtout après la floraison et il n’est pas rare de les voir atteindre une hauteur de près d’un mètre. Les feuilles appa- raissent après les fleurs; elles sont très amples, longuement pétiolées, arrondies cordiformes, grisâtres en dessous, inégalement dentées et d’une ampleur que les autres feuilles indi- gènes ne sauraient atteindre. La chapelière croît dans les prés humides, au bord des rivières, cou- vrant souvent de vastes espaces. Elle fleurit en mars-avril. Ses racines se creusent aux premiers jours du prin- temps. Elles ont une odeur forte, nullement désagréable, et une saveur amère, âcre, légèrement aromatique. Ses feuilles, dont l’odeur et la saveur sont fortement atténuées, se récoltent en mal. Emploi. La racine (Radix Petasitidis ma- joris) était autrefois officinale. On lui attri- buait des propriétés toniques et vermifuges et on la regardait comme un détersif à em- ployer sur les plaies ulcéreuses. Gmelin la considère comme maturative des tumeurs et la préconise contre les «épaisses humeurs de poitrine de l’homme, des chevaux et des bêtes à cornes». Kneipp lui accorde des effets analogues à ceux du pas d’âne et les anciens thérapeutistes racontent qu’une bonne transpirée, après absorbtion de 7,5 gr. de ra- cine dans du bon vin blanc, aura certainement des effets antipestilentiels efficaces. D’aucuns y voient même un remède contre les tran- chées, les crampes de matrice, la strangurie et un vermifuge à administrer aux enfants et aux chevaux. PI. 83. Fig. 2. Arnica montana L. Arnica. Arnique de montagne. Tabac des Savoyards. Tabac des Vosges. C’est une plante vivace à rhizome d'un brun noirâtre, oblique et ra- meux. La tige est simple ou divisée au sommet en trois pédoncules allon- gés — un terminal et deux latéraux opposés — cylindrique, rougeûtre, rude, ubescente et glandulifère au sommet. es feuilles radicales sont obovales- 160 Famille: Composées _ oblongues, sessiles, très entières, à _ cinq nervures; les caulinaires sont _ ovales-lancéolées, opposées, réduites. Involucre velu-pubescent. Fleurs gran- des, à ligules d’un jaune orangé, den- tées à leur extrémité. _ L’'arnica croît dans les pâturages montagneux et alpins humides. Elle fleurit en juillet-août. Ses fleurs sont _ douées d’une faible odeur aromatique et d’une saveur amère qui prend à la gorge. . Emploi. La fleur d’arnica des pharmacies (Flos Arnicae) est le capitule dont on a re- tranché l’involucre et le réceptacle. C’est un stimulant énergique du système nerveux et de la circulation, un vulnéraire et un fébrifuge, un tonique, un diurétique et un sudorifique qui, à hautes doses, peut pro- voquer des coliques, des vomissements, et même la mort. On l’emploie, en thérapeu- tique, à la dose de 0,3-1 gr. en infusion, contre la goutte, les rhumatismes, les paralysies provenant d’affections du cerveau ou de la _moëlle épinière, les ébranlements du cerveau ; RS re par une chute ou un choc, l’épi- _lepsie, le typhus, etc. L’alcoolature d’arnica _ (Tinctura Arnicae: une partie de plante con- _tusée fraîche et fleurie et macérée pendant huit jours dans une partie d’alcool) se prend couramment à la dose d’une demi-cuillerée _ à café dans une demi-tasse d’eau sucrée pour ramener à elles les personnes fortement _ ébranlées par une frayeur subite, une chute ou un choc. Quant à la teinture d’arnica, que vous pouvez préparer vous même en . faisant macérer pendant trois jours des fleurs d’arnica dans de l’eau-de-vie, elle nous paraît _ si universellement appréciée et usitée chaque _ fois qu’il s’agit de plaies, de contusions ou d’écorchures, qu’il est entièrement superflu _ de nous y arrêter plus longtemps. | __ Le traitement homéopathique emploie lar- _ nica contre les blessures en général, contre les furoncles, les plaies variqueuses, les rhumes de poitrine, les écorchures, l’hydro- _pisie sous-cutanée, lhydropisie ascite, les crampes d’estomac et les points de côté _ provoqués par un violent effort. Les anciens herboristes recommandent _ une potion de 4-7,5 gr. de racine en vin à tous ceux qui se sentent menacés d’un em- _poisonnement par lopium; ils préconisent la racine, soit seule, soit relevée de graines _ de panais, contre les tranchées, la dysenterie et les affections de la matrice. Nous ajou- terons qu’ils en faisaient des cataplasmes auxquels ils accordaient des vertus anti- diarrhéiques, sédatives, emménagogues et qu'il n’est pas rare de voir, dans les Vosges, les Alpes, la Savoie, fumer les feuilles d’ar- nica en guise de tabac. PI. 84. Fig. !. Calendula officinalis L. Grand Souci. Souci des jardins. Fleur de tous les mois. Plante annuelle à tige dressée, ra- meuse, à feuilles radicales longuement _pétiolées, obovales, alternes, visqueu- ses. Fleurs d’un jaune-orangé, riche- ment pourvues de ligules sur la cir- conférence, à fleurons souvent trans- formés en ligules, à akènes presque tous courbés en nacelle. Le souci, originaire du nord de l'Afrique, est cultivé partout et jusque dans les plus humbles jardins. Il se ressème tout seul et fleurit de juin en octobre. On en récolte les fleurs et les feuilles, généralement pour l'emploi immédiat. Les premières ont une odeur aromatique particulière et une saveur un peu amère, saline, légèrement astringente; les secondes ont une odeur désagréable, résineuse et une saveur analogue à celle des fleurs. Emploi. Le souci a quitté les bocaux des apothicaires et ne s'emploie guère main- tenant que dans la médecine rurale. Kneipp Putilisait en tisane de fleurs et de feuilles (parties égales) contre l’endurcissement des glandes, la scrofule, les cancers des seins, les obstructions du bas-ventre. Dans les cas d’éruptions herpétiques, d’ulcères cancéreux, d’endurcissements des glandes mammaires, il prescrivait 2-6 gr. de souci en décoction chaude dans du lait, à l’intérieur, et, en même temps, une pommade faite de 4-6 gr. de suc de souci et de 30 gr. de beurre non salé >: Le souci passe encore pour stimulant, emménagogue, antispasmodique, fébrifuge et s’emploie dans les cas de jaunisse, d’affections scrofuleuses, d’hystérie, etc. L Dans la médication homéopathique, le souci s’administre, à lintérieur et à l’ex- térieur, dans les cas de blessures graves et de fièvre traumatique. Jadis on prenait le souci en salade pour se défaire de la jaunisse et des battements de cœur, et surtout pour provoquer lappa- rition des menstrues; on s’en servait en compresses sur les yeux rouges et enflammés; on exprimait son suc contre «la grande dou- leur de dents» et on disait de la fleur «qu’elle est fort bonne pour faire venir les cheveux jaunes», 1 : D 4 2 a,b. Millefeuille. a, bc. Aunée. Achillea millefolium. Jnula helenium L. Famille: Composées 6: É PI. 84. Fig. 2. Lappa tomentosa La- ark. Bardane à têtes cotonneuses. — Lappa major Gaertner. Bardane à grosses têtes. — Lappa minor de Candolle. Bar- dane à petites têtes, vulgairement Glou- teron. Herbe aux teigneux. Pignet. Copeau. Arctium Lappa L. _ Plante bisannuelle à longue souche fusiforme d’un gris brunâtre à l'extérieur, blanchâtre à P l'intérieur, _ charnue, don- nant, la pre- _ mière année, des feuilles radicales très __ amples, en- tières, cordi- formes à la base, et, la seconde an- née, des tiges dressées, fer- mes, striées, rameuses et feuillues. Les capitules sont ovoïdes, ordi- au des rameaux laté- raux dans mi- nor, ordinaire- posés en co- mbe terminal dans (omentosa. In- volucre à folioles toutes courbées en crochets qui les font s’accrocher aux 1abits. | Les bardanes croissent dans les décombres, dans les lieux arides, au d des chemins, dans les coins de es des villages. Elles fleurissent | de juillet en septembre. On en creuse, ? au printemps, les racines de deux ans. Elles ont une odeur forte et repous-. sante qui se perd par la dessication, et une saveur mucilagineuse, douceà- tre, un peu amère. Emploi. Quoique la bardane ne soit plus officinale, elle n’en est pas moins regardée, dans les cam- pagnes, comme diurétique, dé- purative et su- dorifique. Elle se prend en ti- sane de 15-20 gr. qu’on fait bouil- hr dans un litre d’eau et qu'on édulcore avec 15 gr. de racine de réglisse, et elle s’administre spé- cialement dans les cas de gout- te, de syphilis nements mercu- riels. Nous ne sau- rions nous por- ter garant de la réalité de ses vertus antisy- ane Paul ariot rapporte toutefois dans son ,Atlas co- lorié des plantes médicinales“ que Péna, mé- decin d’Henri II, affirme avoir guéri ce dernier, par la bardane, $ RE d'une maladie ment solitai- ss 4) NN | dont P Amérique res au sommet ( Q Bluet.£ Centaurea cyanus L. et lEurope se de pédoncules NQ a. Plante entière, réduite. b. Capitule rejettent 4 pa- allongés dans B\, SF _florifère. ce. Fleur périphérique stérile. ternité. pond à UE d. Fleur hermaphrodite. e. Coupe de cette Cette même major, pédon- : 0 dernière. f. Fruit. g. Coupe transversale tisane est en culés et dis- : REA DES outre utilisée en lotions pour cal- mer le prurit de l’eczéma et des dartres, et _ faire tomber les croûtes de la teigne. Certains herboristes font avec le suc des feuilles et l’huile de la racine une sorte de liniment q'uils emploient pour déterger les ulcères de mauvaise nature. k les feuilles en cataplasmes sur les luxations, les brûlures et le goître. Et chacun sait que les pâtres d’antan ajoutaient des rondelles de bardane au fourrage des moutons ravagés Hu. et d’empoison. Ils utilisent 162 pilés avec un pignon du pin cembre (Pinus _cembra) et bus en vin, passaient autrefois _ pour un remède précieux contre les crache-. ments de sang ou de pus. _ Bluet. Centaurea cyanus L. Centaurée _ bluet. Barbeau. Casse-lunettes. Bleuet. Le bluet est une plante annuelle ou bisannuelle dont la tige dressée, anguleuse mais non ailée, floconneuse- _ blanchâtre, plus ou moins rameuse, . €st terminée par ce capitule bien _ connu qui émaille si cieusement _châtres en dessous: les inférieures Souvent pinnatifides à la base; les _ moyennes et les supérieures indivises, lancéolées ou linéaires. ee fleurons d'un beau bleu (roses, blancs ou vio- lets dans les variétés). Le bluet, probablement importé chez nous de l'Orient, croît de pré- férence dans les lieux cultivés où sa fleur, d’un bleu intense, s’harmonise superbement avec le rouge vif du coquelicot et le jaune d’or des mois- Sons. Il est inodore avec une saveur herbeuse et fleurit de juin en sep- _tembre. | Re = Emploi. Nos pères le prenaient en poudre Pour combattre la jaunisse; en catap es Pour déterger les plaies ulcéreuses; en suc comme gargarisme stomatique. Gmelin af. firme encore que le bluet constitue un excel- _lent remède ophtalmique, mais c’est à peine Si, aujourd’hui, on se sert ça et là de son eau ée en collyre. PL 85. Fig. 1. Chicorée sauvage. Ci- chorium in L. Yeux de pr La chicorée sauvage est une plante vivace dont la racine, cylindrique et pivotante, est d’un bleu jaunâtre à l'extérieur et blanche à ‘l'intérieur. es feuilles inférieures sont roncinées à lobes lancéolés, dentés et angu- Jeux; les supérieures sont lancéolées, , base large et semi-amplexicaule, Capitules inférieurs rapprochés deux me deux ou fasciculés: les uns ses- les, par la tuberculose et que 4 gr. de racine, | nos moissons. Ses feuilles sont blan- | Sa tige, de 60 cm. et plus, est ro- | | anguleuse et à rameaux étalés. | d les autres pédonculés, à pédon- | 8-15 ee litre d’eau et la décoction de Famille : Composées cules renflés; les supérieurs sessiles. Ligules bleues, rarement roses ou blanches, épanouies pendant le jour et fermées le soir. La chicorée sauvage est commune dans les lieux arides et le long des chemins. Elle fleurit de juillet en septembre. La culture en produit, dans les caves, la salade appelée | barbe de capucin et la nature en offre une variété (Cichorium satioum) plus développée dans toutes ses parties et dont la racine, torréfiée, donne la poudre connue sous le nom de poudre de chicorée. On récolte la racine de la chicorée sauvage au commencement du prin- temps et on la sèche aussi rapidement que possible. Elle est complètement inodore avec une saveur très amère. Emploi. Bien que la chicorée sauvage ours, elle n’en reste pas moins très popu- re, Car nous connaissons nombre de gens | fours Cichorii) ne soit plus officinale de nos | qui voient en elle le meilleur des remèdes contre les maladies du foie. Le curé Kneipp dit qu’une décoction de chicorée est un ré- solutif pour les engorgements de l'estomac, qu’elle enlève la bile superflue, épure le foie, la rate et les reins, en évacuant, par l'urine, tous les éléments morbides: que cette même décoction est utile dans latonie des fonc tions digestives, quand l'estomac a été gâté par quelque nourriture, etc. Le thé se prend pendant 3-4 jours de suite, à la dose de deux tasses par jour, l’une avant déjeuner, l'autre le soir. Dans les oppressions de l'estomac et dans _ les inflammations douloureuses à un endroit quelconque du corps — ajoute-til — on ap plique, sur l'estomac et sur les parties en dolories, une certaine quantité de chicorée échaudée et enveloppée dans un linge, et l’on renouvelle ce tonique 2-3 fois par jour. uvent on fait macérer la chicorée dans l'esprit de vin et on en frotte bien, deux fois par jour, les membres amaigris menacés de es ou d’atrophie, ; . La chicorée est dépurative, tonique, laxa- tive. Les ménagères en préparent un sirop e chicorée qu’elles administrent à leurs en- fants, une tisane de feuilles et une décoction de racine. La tisane se fait à la dose de même liquide. Ces us. us produits Sont encore si fréquemment usités que vous Connaissez sans doute dans votre entourage des personnes qui ne commenceraient pas leur Printemps sans leur petite cure de chicorée. 2. Tanaisie. Tanacetum vulgare L. la,b,c. Petite camomille. j Matricaria chamomilla L. Famille: Composées . 163 _ À en croire les anciens herboristes, la _chicorée rend, sous toutes ses formes, en _ salade de jeunes feuilles, en suc, en décoction, mélangée au persil, en poudre, etc., des ser- vices signalés dans les affections du foie qu’elle débarasse doucement de son trop plein par lurine, Les feuilles, cuites en vi- naigre, se mangeaient jadis pour combattre les dévoiements intestinaux, la jaunisse et es fièvres. Les racines se prenaient confites en sucre pour exciter l'appétit, regaillardir Pestomac, et s’employaient en cataplasmes contre les douleurs de l’&sophage, les abcès, _lestumeurs malignes, les maladies articulaires, l'érysipèle, les névralgies et la gale. PI. 85. Fig. 2. Pissenlit. Taraxacum officinale Weber. Leontodon taraxacum L. Dent de lion. Le pissenlit est une plante vivace, laiteuse, extrêmement variable, dont la souche, épaisse et charnue, est ter- minée en racine pivotante. Les feuilles sont toutes radicales, oblongues, atté- nuées à la base, profondément ron- _ cinées, à lobes triangulaires aigus, dentés ou presque entiers. Les capi- tules, d’un beau jaune, solitaires à l'extrémité des pédoncules radicaux, donnent naissance à une aigrette s’é- talant à maturité et formant une tête globuleuse, plumée, bien connue des enfants. Involucre à folioles exté- rieures réfléchies, toutes réfractées à la maturité. Akènes striés longitudi- nalement, tuberculés-épineux vers le sommet. Le pissenlit ést très commun par- tout et très variable suivant les loca- _ lités. Il fleurit en avril-mai, et, çà et là, mais rarement, en automne. On récolte toute la plante, racine com- prise, avant la floraison, les fleurs Se récoltant à part. La racine fraîche : possède une saveur douce-amère, un tantinet saline, qui devient mucilagi- _heuse et douceâtre par la dessication; les fleurs ont une odeur et une sa- _ veur douceitres. Emploi. La racine de dent de lion est officinale sous le nom de Radix Taraxaci et elle sert à la foncé, saveur amère-douceâtre). On reconnaît généralement au pissenlit des propriétés toniques, dépuratives, stoma- chiques, apéritives, diurétiques, sudorifiques et laxatives. Nous ne voudrions pas prétendre que lune ou l’autre de ces nombreuses vertus ne soit pas quelque peu usurpée, Mais ce qu’il y a de certain, c’est que le pissenlit se place au premier rang des plantes popu- laires, qu’il passe — en Angleterre surtout — pour exciter la sécrétion du foie, qu'il est employé dans la convalescence des fièvres intermittentes et qu’il est surtout diurétique, stomachique et tonique. On raconte que Frédéric le Grand, souf- frant d’une hydropisie de poitrine, s’est bien trouvé de son usage prolongé et que les anciens thérapeutistes lui font partager les propriétés de la chicorée. Sa décoction était PRES contre les crachements de sang. es feuilles étaient utilisées en cataplasmes antivarioleux et antirhumatismaux. que ,cuist, il serre le ventre si on le prend avec vinaigre ou lantilles“ et l’autre ajoute qu’il »émeust fort les scorpions“ et que qui s’en frotte le corps avec de l’huile obtient aisément tout ce qu’il désire. Après avoir indiqué cette simple formule à tous les déshérités de la fortune et du sort, nous aurions mauvaise grâce de ne pas mentionner ici la manière dont nos pères se préparaient un fameux vin de pissenlit, aussi fort, disent-ils, qu’une toute fine liqueur. Lisez donc et commencez par verser 4 litres d’eau sur 4 litres de fleurs fraîches de pis-_ senlit cueillies par un temps sec.et mesurées tassées; ajoutez ensuite une écorce d'orange et une de citron; faites cuire pendant 20 minutes et exprimez; ajoutez au liquide ob- tenu 2 kg. de sucre et les morceaux d’une orange débarrassée de son écorce et de ses graines; laissez refroidir jusqu’à ce que le mélange soit tiède; ajoutez alors une demi- tasse à café de levure; abandonnez pendant 4:5 jours; filtrez; mettez maintenant en bou- teilles que vous conserverez dans un coin sombre en ayant soin de retenir le bouchon par de fortes ficelles, Faites, et vous. m'en direz des nouvelles. Ajoutons que le pissenlit se cultive aux environs de Paris et notamment à Mont- magny. On le sème en mars ou avrilen rigoles peu profondes.et, en automne, afin de faire blanchir les plantes, on les couvre avec la terre qui a été relevée en billon entre les lignes. Dès la fin de lhiver, les pissenlits percent la couverture de terre et sont alors bons à consommer. des pissenlits à feuilles extrêmement longues … et très succulentes en couvrant la plantation de caisses en bois, percées de quelques trous pour lPaccès de Pair. “ie ‘un dit On obtient _ 164 Famille: Composées : Tragopogon pratensis L. Salsifis. Barbe = de bouc. Salsifis des prés. _ Plante bisannuelle donnant nais- sance à des tiges de 60 cm. et plus, glabres, dressées, simples ou rameu- ses. Feuilles très allongées, à base élargie-amplexicaule, puis lancéolées- linéaires et longuement linéaires-su- bulées au sommet, souvent ondulées et tortillées. Ligules d’un jaune citron. Le salsifis est commun dans les | l'asthme, la phtisie, les points de côté, les affections du foie et les ardeurs d’estomac. D’aucuns le font cuire dans un bouillon à la viande pour. activer la sécrétion mam- maire des nourrices; d’autres en préparent une boisson vulnéraire qu’ils administrent dans les affections des intestins et de la vessie. PI. 86. Fig. 1. Lactuca virosa L. Laitue vénéneuse. : _ C’est une plante annuelle ou bisan- nuelle dont la tige dressée, raide, sou- vent munie de quelques petits aiguil- Salsifis. Tragopogon pratensis L. a. Racines et feuilles radicales. b. Inflorescence. c. Fleur. d. Fruit, prés secs et le long des champs où il fleurit de mai en août. Ses tiges et sa racine contiennent un suc pres- que insipide collant aux lèvres et ses fleurs, par leur odeur, rappellent faiblement le miel. Emploi. En plusieurs contrées de lAlle- magne, on mange les jeunes pousses sous le nom de Haferwurzel où de Süssling. Gmelin rapporte que leur suc est un émollient, un résolvant et un diurétique. D’autres théra- _ peutistes recommandent le salsifis en salade et préconisent sa racine, soit cuite, soit crue, Soit en décoction, contre la strangurie, les _ Calculs de la vessie, les rhumes de poitrine, pe | lons, peut atteindre la hauteur d’un homme. Ses feuilles sont ovales-ob- | longues, d’un vert glauque, obtuses, munies d’oreillettes embrassantes et chargées, en dessous, sur la nervure moyenne, de petits aiguillons se fai- sant plus clairsemés sur les nervures latérales. Capitules plus où moins pédonculés le long des rameaux, for- mant, par leur réunion, une ample panicule terminale plus ou moins étalée. Fleurs jaunes. Akènes ovales- oblongs, noirâtres, marqués de 5-7 côtes. La 82 à 1 a, b. Absinthe. Artemesia absinthium L. 2a,b,c,d. Tussilage. Tussilago farfara Le 1 a, b. Pétasite offic. Petasites officinalis Moench. et À : 2a,b,c. Arnica. Arnica montana. M 1 a,b. Grand souci. Calendula officinalis L. 2 a, b. Bardane. Lappa major Gærtner. 85 la, bc, Chicorée sauvage. Cichorium intybus L. ue 2 a, b. Pissenlit. 7) tY. Taraxacum officinale Weber. au _ lités sur la Moselle. Famille: Composées 165. La laitue vénéneuse croît à l’état _ Sauvage au pied des murs, le long des chemins, sur les pentes pierreuses. Elle se cultive pour son suc à Cler- mont-Ferrand et dans quelques loca- : Elle fleurit en juillet-août. Son suc se recueille de mai en septembre et ses feuilles au commencement de la floraison. Le premier brunit rapidement à l’air et ressemble assez à l’opium par sa couleur et par son odeur. Les te desséchées, sont inodores avec une saveur âcre. Emploi et danger. Le lactucarium, autre- ment dit le suc desséché, possède des pro- priétés calmantes qu’on utilise principalement contre la toux des phtisiques et dans les catarrhes. Il doit ses propriétés à trois sub- stances solides et cristallisables qu’il contient: la lactucine, un principe amer actif, la lactucone et l’acide lactucique. L’emploi du lactucarium a fait abandonner celui de la thridace que Pon considère aujourd’hui comme inerte; toutefois beaucoup de médecins n’attribuent d'efficacité au lactucarium qu’autant qu’il est additionné d’une préparation de morphine ou d’opium. Re Hager le prescrit en dose max. simple de 0,3 gr. et en dose journalière de 1 gr. au plus, afin d’éviter les accidents possibles, Pris dans loxymel (sirop de miel et vinaigre), il aurait la propriété d’évacuer l’eau des hydropiques par les urines et, employé en fermentations laiteuses, celle de guérir rapi- dement les brûlures. 1 a, b,c, d, e. Laitue vénéneuse. Lactuca virosa L,. iquerette, Bellis perennis L. eurs et plante il, Dapine meze- | reum L. serrssenesssses Peuplier __ noir, Fi es = | Populus ë ie Rd et cu {nigra L. SE +. ee purs sséssesdée . -.4. Cdotertersr ss este = ° L à Rs ere SU Don ENSS SEAT TUE LL EDP T Pre dre its E Pousses d'été : sus mésssesle larisesses messe denses teste nenvtorsenersesse shoscinsss ses ison et calendrier-récolte Juillet Août {Septembre Octobre ossresssnmnnnns TR D'ORPE Tree Racines et| feuilles ! OCR CRC Amandes Moses as eds 1e ete 62 DMOCEEN EEE T TEE TRES méme mmsmmns osseuse .… Fruits, écorce de la racine sosssns cnrs sus heevieteresiseus el Avril FA Saule, Sälix fragi- lis L. (Ecorce = Larix de- Ceneviiel Junipe- munis L. Hhoets sabina L.! baccata ! 6 “Taxu TS LUS PR CE à Thuya, ie CR Le cident lis L:1 Cassis, | _rubrum L: (Griottier noir, Pru- . nus cerasus 2 Snsséreepennisse sésssneesenese Rein pee) grappes, race- Groseillier, Ribes F Prunus. “Preis : Jacquin ‘ Récolte k Récolte sir tsssereséendte État Arr la es UP t AE } RP Perl ler mnnrsstesssensnse 5 we ae cons nes he purs r idees esse DT PI SU Fe Calendrier-floraison et calendrier-récolte Avril. © Juin | Juillet | Août Septembre! Octobre Pain de coucou, Oxalis ace- tosella L. | _ [Plante en Des nanas |Polygale amer, Polygala ama- ra L. Plante en floraison, dvec racine nes édussses | Vaccinium Le es lus L. Fausse germandrée, chamaedrys Plante en Robsison ps CRC CRE CES FETE TT Tu messersssessseess \ Lédon des marais, palustre ds Pensée sauvage, Viola tricol [Plante en floraison besesseees.e One blañche, Lamjum albu Fleurss snsnnnss ba Miller serres tesses sde 0 Fleurs ! Noyer, Juglans regia L. Chéns: |Quercus | Jeduncu-| ata Ehr-| chart . _ Calendrier-floraison et calendrier-récolte Mai in Juillet | Août Septembre Pulsatille des champs, Pulsatill | pratensis Miller Plante! ; | ‘Maturité v nn ent Ts ent tMMPe re a soon | . _ Merisier Che ee | Fin mens rssmnnsss LÉ e LIU CO M Deer PURE Mb Po rue | domesti- NU ee ne Pie PAU etes Ut Fruits a es nl un mestica L: nine fe bas oaa die des ane e ofee dù na 0 donnee v eee pm eg sen he e à LORD TRE TE Vos vue os soso mere smesnnbess ends ones besosensss dunes ed _ Calendrier-floraison et calendrier-récolte Avril. à Î Juin | Juillet Août Septembre. Octobre : Sceau de Notre- pes annee Dame, Tamus com- munis L. PP ENT TENTE Ro la not Orchis snnnesonesseehosessesessesrsen aie |. Tuber- | Li" @ules bessrasensesnne eee se sense sise ss ensesnmnnen ss denses esse sese Aristoloche, Aristo- lochia clématitis É: CPP PERTE TEE TT Res Actée, Altaea spi- > catà L. L |: - [Plante avec racine $ hs taii dunes ÉCPCEETE RTE EC drames penesesehesessss seen Calendrier-floraison et calendrier-récolte Avril Mai Juin . Juillet | Août Septembre Ményanthe, Meny- anthes trifoliata Feuilles = | | ASE Sn nee MU UNE PE Crete er Lithosper- opel | mum officinale L. | Graines Feuilles Thym, Thymus vul- | garis FE Plante en floraison LOSERARRES PRNÉR EE ET mag à due ÊTRE TS cheseeeseseeseeesehereseseseeeeeeeedee seen AE vue Sous re Ë estereeeenensensk Aspérule|odorante, |. 4.7 | Asperula odorata L. mr re te avant t pendant la re on ES PTE nr ot vds MD AE et k ; . sssesnesesesrses spèces) Tuber- cules . Renoncule bolbeise. Ranun- culus bulbos s LT Plante avec racines PARC DÉRRE RE RER EEE D EPST » Potentilla anserina IF Lu Plante | Mau ssssmnsnsssmmmmeshense FE EROIs er LRO EQUEE és - Feuilles | Se be ne Re Ces Calendrier-floraison et calendrier-récolte me Mars | Avril Mai Juin Juillet Août Septembre Octobre | Novembre > es —— D A ER D PE | —+— = | | Vulnéraire, Anthyllis vulneraria L—— | | Plante en floraison | | Lin purgatif, Ling catharticum l,—— | | | Plante en floraison | nt. D msn | Conde Symphytum officinale Le à su] Plante ! biante en floraison ; | r | LES RS MERE SN De de et in Mme el ed Se RÉ aquatique, | Veronica becca- Plante bunga L ' b | Mb | Pme RARES DRE État, rm SR ARE EURE RAS ve | Racines Pepe Tragopogon pratensis | L. ——— Tormentille, re tormentilla Schrank—— | F umeterre, Fumaria officinalis F: |Plante en floraison ; | PERTE OE esse ; Re A Re ES er RENE Roue | PE SR en NE nee | Herbe à Robert, Géranium robertianum L, Le jonne en floraisonk . — pe A ete à ne de Ge le renom ne buis Gite FR de Anchusa jofficinalis L - | Plante et fleurs — A Here nues pren) HÉRRe a Re re bee. Ar en Plantain lancéolé, Plantago lanceolata L. - | Feuilles avant maturité « | | |. Orge, L | : Hordeum | | | Pi a | | distichu | re Les | | Coquele. | st | | | !cot, Papa- | | | ver rhoe: cs | F LE" a ee | | l | Fees. ee | | À tresses Hs FAST EE ! PT Ie PRE VE GNT Ë dsl DUR AU EE 1: Su Rene nb 0 RSS Vigne, | 4 1 Pleurs de ! Vitis vini | ! f a vigne | | | fera L, | | 1 | | Pambpres . | Î l ; | | CETTE APE RSC CR ETAPE er RE . A Re een ne mrtersteenererereles ess essences % à es | | Tilleul, | LA | Au He at | Tüia pla: ae | | le (libér mme 5 typhyllos | ä se fase JR pnl | Fleurs | ne l tie Calendrier-floraison et calendrier-récolte Mai | Juin | Juillet | Août Septembre _ Sureau, - Sambu- .Cus nigrä Ivraie, Lolium temu- lentum L. Chiendent, Triticum Froment,, Triticum . vulgaré Villars | Moissons Racines=» Asperge, Asparagus | officir alis L. hs esmiséseiseses se sn Nigelle © eds “NE a ativa L. | Grain CT RO PEER RL D PERTE EE OS El NT AE rsne ent rs ef \ dors sssmsmmelemsmmssnssenens È ris _ CR vista ren A PDP U TT ENT A ITIL 1. Il | | | Novembre Août Septembre. Octobre | Persil, Pétroselinum sativum Hoffmann | | leaux, Oe- fistulosa ! Impératoire,Impera- toria ostruthium L. Fr Salvia off- cinalis L. F QUI] ess | | PAPE Fans arret epeas LR ate ten Mr URLS UT pu) Alkékenge, Physalis É ver , , “ , . . . * . Pr EN CREER SE Re FES Garanee,l Rubia tinc- torum L. rsoesrsonsn mets hendrnsessensenseresedessse esse dénars r Chanvre, Cannabis sativa L— nent s.. | open, Saponar | Aconit Napel, Aconitum na. # peus Et: < : Plante et aber cu COPA PERS = serreesesreseeheee Renoncule scélérate, Ranuneut lu sceleratu: s L. we rendre serese mrssssss mises sense. LA Grande digue, Conium macul . 4 latum LE Plante en| Juin - | Juillet | Août Archan élique, A changelica officinalis Hoffmann Tiges Livèche, Levisticum officinale | A l . - | es ——————— | | ÿ Re ER Rene DCR nee PR ee Petite céntaurée face centaurium ersoon Plante en floraison Î ES : , ; 24 à ù = DPe rente nne eh rase nnest enr en dernieres eniendennete ane denne teens nnocscende | he 42 | ++: |Domptevenin” Vincetoxicum Racines | officinale Moench Ro |Feuilles et fleurs & ju Re chamacpiys :1.FSchreber}: l ES Me CEE hrsssmrsontree. era Fos Todun A oe n . . maedrys L. | Le . [Plante en OT ABOn nn dunresese ose ondesesneneetensshse ISérpolet, Th ras serpillum L! HR Plante” en floraison. Dies M. ntha pipe. rita L. | "+ .. tar ssometrenie ee pense RCEPEEEEEE CEEEEEC EE EEE EEE frise dmsnnasiuns # K ÿ dessinées à belladonna > Ÿ - Calendrier-floraison et calendrier-récolte Novembre Mai Juin Juillet Août Septembre Octobre Caillelait jaune, Galium verumL Plante en floraison Caillelait | blanc, G lugo L. Plante en floraison Valériane, Valerian Vigne blanche et Bryone dio DES sm | ïique, Bryonia alba L. et B. dio: ica Jacquin ine et Raïponce, Campanula rapun illes ù culus L. À |Chardon-bénit, Cnicus benedic! Rameduk -tus L. florifères| feuillés Petite camomille, | Matricaria _ chamomilla| L. Fleurs - Arnica, Arnica montana L! Fleurs | | Vélar, Sbymbeur Micinéle Spot ea Die een | Cresson de fontaine, oe officinale R. Brown Ronce, Rubus fruticosus L.. Feuilles : : vu 2 Aigremoi le, Avriménie noir] L Arrète-bœuf, Ononik “pipes AE Racines = Réglisse, Giyeyrrhiza glabra L. Racines ë - : Mauve commune, Mélvaneglecta Walt is Feuilles = : ne Mauve : sauvage, Malva sivestris Re cu Feuilles nr | Guimauvt, A Althaca officinals Millepertuis is, Eole. perte L. «| Rame dorifer Calendrier-floraison et calendrier-récolte : Avril | Mai | Juin Juillet | Août Septembre Aneth, Anethum graveolens L - iles et taper Î ac d. |. racine et jeunes rameaux! je euilles et die fleuries. Brunelle, Brunella Fine en! floraison Stramoiné , Datura s Feuilles ! Digitale, Digitais P Feuilles: dan ES PMR) à ane desde ce tel Dei EN « ré ë tersesesssse de |Gaillet grateron, Galium ‘apari ‘La plantel entière EE Bluet, Centaurea cyanus L. À à | Fleurs drones édess n'etssesesenreshes RE Ciguë des jardins, Acthusa cynapium L : | Re te Re pe NS Re : Carotte commune, Daucus carota Ÿ —_—— 1 | Î F Leg: | Graines Juin il Août Septembre! Octobre Novembre : Hellébore ane. Ve. ratrum album L. Racines! ium Ms FE ts Humulus lu Récolte Grande ortie, Urtica | dioiça L. |Pavot, RE som- niferum L A ss | ! Rossolis, Drosera .. | Plante | tundifolia L. | {. ET RL _Semper- vivum tectorum L. snsste résines usitatissi-| Rs Graines | | Lythrum | salicaria L. Plante et. fleurs Ans ns iiurete de Eryngium 5 - .. campestre L. |. Ciguë aquatique, c É cuta virosa L.! RE A Fr Pim inella ir ; D Juin Juillet Août Athamante de Crête, Athamantha creten sis Angélique sauvage, Angelica silvestris L. sdsippuns nl ose et Ines mm Peucédane orécsélin, Peucedanum oreo- selinum Mossehe : Gentiane, _Gentiana lutea L. Croisette, | Gentiana crucià Racines _ Let plante Bétoine, B cinali Hrbpe $ officina Fleurs et feuilles == Racines Feuilles Rtradeoures ponte + deverarese sie dedures ser rase TER S : Marjolaine, Origanum majorana L. Feuilles et fleurs = Lavande, Candil vera de Candolle Fleurs: Ésmusses tee a e ee enssrosemessnetee ue Nic ss épnrs tésssttestenerssssse) Pomme de terre, . Janum tuberosum L nenersersesenes _Calendrier-floraison et calendrier-récolte Juin Juillet : Août Septembre Octobre nd rs Ben de €» 0! Sasoonsonnnenese ECCTEOTEET Te #1] poses tessesteséehesesstteñenenees } < fe bonne Feuilles menssenssnnee ee Verveine | l'officinale Renouée, Se ee aviculare La plante |entière == Mélilot, Melilotus ofbirialis Des- rousseaux Feuilles | | et fleurs marais, Apium gra- veolens L. | Graines | ( Püimonaie des Sara _Gen- tiana | neuraosone LS 6 plante | Verbensi officinalis L. ; Feuilles : Mélisse, Melissa ofcinalis Le Calament, Calaminth PERRET RER EE ra euilles et ne Rameaux Hoilères à Encre ane senrressnenmnnnn sida snssomenume es Origan, Origanum vulgare L. x tica dre nnensnnnenness M ein érrirennnse Menthe CE Mentha crispa L. :et Menth crispata Schrader Sssenotoss RS dre ee ee Morel era nigrum FE evilles RÉ , pratensis, a oficinalis nnnnsenensse names sense | snpenorssdi siens (Menthe aquatique, Men 2q aqua- k ss. FRAME NERS PRET Eur Mr Ape rene Tomate, Lycopersicum escu- lé en tum ie . DRRES) Mai Juin | Juillet Linaire commune, Li _ garis Mille Plante en ; de tronquée, Succisa tensis Mo: nch pévetetessnenssee =: | num COCCEEE CEE CEEEEEE ECC EEEE EEE Helichrysum arena- um De SE | ce |Tanaisie, Tanacetum vulgare L. Rameaux!|et feuilles! Graines | Bardane, Lappa tomentosa La: marck, L: major Gaertner, L. inor pe Candolle ; . Malva alcea Fe euilles | hi trém (Pétales -.. Penn Sa ETS Calendrier-floraison et calendrier-récolte Mai | Juin Juillet Août Septembre Octobre | Novembre | -_ Safran, Crocus sati- | vus L. Se | ns | Gentiane d’Alle | ; magne, Gentiana ger-| manica Wildenow | | Racines | |et plante | | Novembre Décembre Janvier : Février Mars | Helléboire noir, \Helleborus niger | Se FR ee Ra cin € sms cnrera ! Mai | Juin É Juillet | Août | Septembre Octobre Novembre Mousse d'Islande, Cetraria is- _ landica Acha ius Seigle er- goté, Cla- viceps | Fe urea : | lasne! PNÉRTAPRAISR ENS nn tonrndenmsnnmnnrsmnpmmntonn sense nessodu ss AE ET EE ones mes le ne due ne voue so 2 .... Éclyscte amadourier. | : Polyporius fomen- En e tarius Fries * Hessqe ns tons ton sedensusnest enter mes à ses vase Fret CPP PACE SCT cneshossuse DOPETERCE shenbeess ones se see SORTE PET ae per nr eq à Globaria vista Kirchner et et | : Fiomer Fe Lycopode, | Éeone = < | = . |-dium clayatum L. | ia a a de Pt cp #4 : le (Polypode, à paypes Fe FES ee tee | dium vulgare L. |. | Fe F Rhizome ne 5 ae “1 “ _ sure A Fe | £ dium flix mas Swar re Rhizome = montagne se millefeuille x et vul Page Page Page 156 | Archangélique off ror | Benjoin français 103 102 | Argalou 76 | Benoïîte 57 | Argentine 56 | Bétoine 120 90 | Aristoloche 35 | Bétoine officinale 120 54 | Armoise absinthe 156 | Beurrat 81 40 | Armoise commune 157 | Bimbrelle 106 40 | Arnica 159 | Bistorte 36 _17 | Arnique de mon- Blé | 14 17| tagne 159 | Blé d'amour 115 40 | Arrête-bœuf 6; | Bleuet 162 |Artichaut bâtard 51 | Blodrot 56 Artichaut sauvage 51 | Bluet 162 Asaret 35 | Buis-doux 67 Asclépiade 113 | Bois-gentil 87 Asperge 23 Bois-joli 62, 87 | Aspérule odorante 142 | Bois-noir 76 Aspic : 128 | Bolet à amadou I Asprêle 5 Bolet du mélèze 1 Athamante de Crête 99 | Bonhomme 136 Atrope belladone 130 | Bon sang 143 Aubergine 133 | Boucage 95 Aulne noir 76 Bougraine 65 Aunée 153 Bougrane 65 ‘Avoine 12 | Bouillon blanc 136 Avoine cultivée 12} Bourdaine 3 : | Bourdon de St-Jac- Balsamite 156 ques 82 Barbeau 162 | Bourgène 76 Barbe de bouc 164. Bourgépine 76 64 | Barbe de chèvre 89 | Bourrache 114 |Barbotine 156 | Bourraiche 114 Bardane à grosses * | Bourse à pasteur 50 _ têtes 161 Boursette _ 50 Bardane à petites Bouton noir 130 têtes 161 | Brayette 108 | Bardane à têtes Brinbelle 106 | Cotonneuses 161 Brise-pierre 100 | Bâton de St-Pierre 151 | Brunelle 119 Baudremoine 90 Brunelle commune 119 Baume de rivière 126 | Bryone dioïque 149 Baume sauvage 121 Bugle faux pin 117 |Beccabunga 138 Bugle petit pin 117 _| Bec de grue 68. Buglosse 114 | Belladone 130 | Bugrane épineuse és Belle-dame 130 | Busserole 1 Belle-Marie AD ru ne . Belle menthe F. 21 able alphabétique des noms fran gaires | Chasse-fièvre ais Page Cabaret ae Caille-lait 143 Caille-lait blanc 144 Calament 121 Calament de mon- _ tagne 121 Calament officinal 121 Camomille com- mune 155 . Camomille d’Alle- magne I Camomille ordi- naire 155 Capuchon de moine 40 Carotte commune 104 Carotte sauvage 104 Carvi #19 Carvi commun 94 Casque de Jupiter 40 Casse-lunette 140, 16 Cassis..." "7 Céleri des marais 90 Centaurée bluet 162 Cerfeuil : ss Cerisier à grappes Cerisier aigre Cerisier des oiseaux. Chanvre a Chapelière Char de Vénus Chardon-bénit Chardon Rolan Chardon roulant Chasse-diable Châtaigne de chev. Chélidoine Chêne Chêne rouvre Chenette Chêénevis Cheveux de Vénu: icorée sa Chiendent Table alphabétique des noms français et vulgaires II Be Page | L : Page] Cierge de Notre- | Eupatoire d’Avi- Dame 136 | cenne 151 Ciguë 91 | Euphraise 140 Ciguë aquatique 92,98 | - Ciguë commune 91 | Fausse germandrée Ciguë des chiens 92,98 | 139 Ciguë des jardins 92,98 | Fausse ortie 120 Ciguë tachetée 91 | Faux persil 92, 98 Citronnelle 123 | Felougue 45 Citronnier 73 | Fenouil 97 Clématite dressée 42 | Fenouil bâtard 96 Cocu 108 | Fenouil d’eau 98 Cognassier 53 Fenouil des Alpes 99 Colchique d’automne18 | Fenouil des chevaux Consoude officinale 113 100 Copeau 161 | Fenugrec 66 Coquelicot 45 | Ficaire 42 Coquelourde 41, 45 | Fiel de terre “47 Coqueluchon 40, 108 | Figuier 33 Coquerelle 41 | Filipendule 57 Coqueret 131 | Flambe « 26 Coriandre 103 Fleur de Pâques 41 Coucou 108 | Fleur de St-Jean 143 Couleuvrée 149 Fleur de tous les Couleuvrée-noire 251 mois Couronne de terre 119 | Flouve odorante Cranson de Bre- | Fougère mâle 4 Rene è 48 Fraisier 55 Hannebanne 129 Cranson officinal 48 | Fraisier des bois 55! Hellébore blanc _ 18 Cresson de chien 138 Framboisier 54 | Hellébore fétide 39 Cresson de fontaine 59 | Frêne à fleurs 109 | Hellébore noir 30 Cressonnée 138 | Frêne fleuri io Halébore vert É 9 | Hellébor 39 D uen 132) Fromageon 81 | Hépatique étoilée 142 umin des prés Le rie P : | Ho 4 se nœuds 37 * Cynorrhodon 60 | Ro deu sseble L y Fumeterre officinal 47 | Herbe à cochon 37 | | Herbe à foulon 38 < de Gaillet élevé 144 | Herbe à la coupure Dent de lion 163 | Gaillet grateron 144 113, 154 Digitale pourprée 139 | Gaillet jaune 143 Herbe à la fièvre 357 Doigt de Notre- | Gant de Notre- 109, 132 ne, 139, Dame 139 Herbe à lait 74 Dompte-venin 113 Garance 143 | Herbe à la meurtrie 148 -Douce-amère 132 Garance des tein- Herbe à la reine 129 | turiers 143 Herbe à la rosée 51 - Garou 87 Herbe à la sorcière 116 Eglantier 60 | Genévrier 9 | Herbe à la taupe 135 _ Egopode 92 | Gentiane 110 Herbe à l’esqui- Epicéa 8 Gentiane à feuilles | nancie - Epine de cerf 76, étroites 111 | Herbe àl’ophtalmier49 Epine de juif: 60 | Gentiane croisette 111 Herbe à Paris 24 Epine noire 63 Gentiane d’Alle- | Herbe à Robert 68 Epine-vinette 43 magne 111 | Herbe à sétons 39 Erbo dé cin feillos 55 Gentiane jaune 110 | Herbe à thé 138 Ergot de seigle 2 Germandrée 117 | Herbe à tous maux 129 … Erythrée centaurée 109 Glouteron 161 | Herbe au char- - Ethuse 92 Gnaphale 153| pentier 154 _ Ethuse vénéneuse Gouet 17 | Herbe au lait de 92, 98 Grande absinthe 156 Notre-Dame 116 _Eupatoire 151 Grande ciguë 91 | Herbe au pauvre _ Eupatoire à feuilles Grande consoude 113 homme 138 _ de chanvre 151 Grande éclaire 45 Herbe au vent 41 Eupatoire chanvrine . Grande gentiane 110 Herbe aux brigands 151 Grande joubarbe 51 129 | | bâtarde | Page Grande marjolaine | Grande mauve sauvage | Grande ortie Grande pimpre- | nelle 81 33 | Herbe aux cors Page | Herbe aux chantres 49 124 Herbe aux chats 148 Herbe aux cinq coutures 141 51 Herbe aux coupures113 Grande pulmonairer16 | | Grande verge | _ dorée 151 | Grand raifort 48 | Grand souci 160 | Grand sureau 145 | Grassette com- | mune L41 | Gratiole officinale 138 | Gratto cuou 60 | Grémil 115 | Griottier noir 61 ! Groseillier àgrappess2 | Groseillier commun 52 | Groseiller noir 52 | Groseillier rouge 52 | Gui 34 | Guimauve 82 | Guimauve officin. 82 | Herbe aux fics | Herbe aux goutteux 92 . 60, 95 Herbe aux cuillers 48 Herbe aux écrouel- les 137 42 Herbe aux hémor- roïdes 42 Herbe aux juifs 151 Herbe aux ladres 138 Herbe aux magi- ciens 132 Herbe aux massues 6 Herbe aux mille trous 85 Herbe aux mites 136 Herbe aux panaris 23 Herbe aux perles 115 Herbe aux piqûres 85 Herbe aux pou- mons 116 Herbe aux poux 40 Herbe aux punaises 105 Herbe aux sorciers 135 Herbe aux teigneux 159, 161 Herbe aux verrues 45 Herbe aux vers 156 Herbe de cœur 120 Herbe de la St-Jean Herbe de la Trinité Herbe de Pâques 68 Herbe de Saint- Christophe. 40 Herbe des chevaux129 Herbe des magiciens 135 Herbe des nonnes 47 Herbe de St-Benoît 57 Herbe de Ste- Cunégonde 151 Herbe de St-Georges I Herbe de St-Jean 157 Herbe de St-Laurent9o Herbe d’Hirondelle 45 Herbe d’ivrogne 12 Herbe du citron 123 Herbe du diable 135 Herbe du grand prieur 129 Herbe grasse 113, 141 Herbe sacrée 116, 129 Herbe sainte 156 Herbe Saint-Jean 119 Hièble 146 | Houblon 32 | Hysope 123 +4" mr * Table alphabétique des noms français et UIEATES : Page If commun ee) Impératoire 103 -_ Iris de Florence 26 Ive 117 Ivette 117 Ivraie 12 Jauniot 65 e bois 87 oubarbe 51 _ Joubarbe des toits 51 Jusquiame 129 Jusquiame noire 129 Laitier 74 _ Laitue vénéneuse 164 _ Lamier 120 Lamier blanc 120 Langue de bœuf 114 Lauréole 87 aurier 44 : Eaurier d’Apollon 44 Laurier noble 44 Laurier sauce 44 Laurier vrai 44 _ Lavande femelle 128 _ Lavande mâle 128 -avande officinale 128 avande spic 128 vande vraie 128 Lédon des marais 106 Lève-toi et vat-en 138 30 Lierre terrestre 119 Limon 73 Limonier 73 Lin 70 Linaire commune 137 Fe cultivé 70 Lin purgati Lis de le vallée “4 Livèche 102 106 zerne bâtarde 65 ) Dee en mas- 58 Marguerite blanche 132 Marjolaine 124 jolaine sauvage 124 118 118 75 larronnier d’Inde 75 arrube 118 Lune blanc 118 : * 81 Page | Mauve alcée 82 Mauve commune 81 Mauve sauvage 81 Mélèze 7 Mélilot 65 Mélilot officinal 65 Mélisse officinale 123 Menthe à bouquets 156 Menthe anglaise 127 Menthe aquatique 126 Menthe coq 156 Menthe grecque 156 Menthe poivrée 127 Ményanthe 112 Merisier 62 Merisier à grappes 62 Meum athamante 09 Mézéréon 87 Millefeuille 154 Millepertuis 85 Minyanthe 112 Molène blattaire 136 Molène bouillon blanc 136 Morelle à œufs 133 Morelle douce- amère 132 Morelle furieuse 130 Morelle noire 132 Morelle tubéreuse Morgeline d'été 108 Mors du diable 149 Mourelle 132 Mouron 108 Mouron des champs1o8 Mouron mâle 108 Mousse d’Islande 3 er de ca- 48 Pain de coucou 68, 108 Panicaut 89 | PoEtes des Alle- g | Panicaut champêtre 89 | M en de Fi 4 | Paquerette 152 Monet PUR ns Pâquerette vivace 152 Muguet à linge 142 die Fa Muguet des bois 142 Pas d'être 158 Gone : 84 | Passe-fleur 41 yricaire d’Alle- PAse +oué 83 M Sr Le Patte de loup 6 M, Patte d’oie 58 yrtille 106 | Pavot 6 Myrtille ponctuée 107 Pavot coq sf ; Pavot somnifère 46 Navet du diable 149 | Pensée 86 Nerprun 76 | Pensée sauvage 86 Nerprun Bourgaine 76 | Persil 91 Nerprun purgatif 76|Persil des fous 92 Nigelle cultivée 40 | Pesse 8 Nougué 29 | Pétasite officinal 159 Nouguié 29 | Petit boucage 96 Noyer 29 | Petit chêne 117 Petite camomille 155 Oeillette 46 | Petite centaurée 109 Oenanthe fistuleuseroo | Petite ciguë 92, 98 Oignon 19 | Petite éclaire 42 Oignon de mer Oignon marin 22 | Petite mauve 81 Opium 46 | Petite pimprenelle 59 Oranger 72 | Petit muguet 142 Orchis à fleurs Petit persil de bouc 96 carnées 28 | Petit sureau 146 Orchis à larges Petun 129 feuilles 28 | Peucédane oréo- Orchis bouffon 28 sélin 103 Orchis mâle 28 | Peucédan officinal 104 Orchis militaire 27| Peuplier franc 30 Orchis D 27 | Peuplier noir 30 Orchis taché 28 | Peuplier suisse 30 Orchis tacheté 28 | Phellandrie 08 Oreille d’âne 113 | Picéa 8 Oreille d'homme 35 | Pied-de-bouc 92 Orge 14 | Pied-de-griffon 39 Origan 124 | Pied-de-lion 58 Orne 49 | Pied-de-veau 17 Ornière 58 | Pignet 161 Ortie 33 | Pillolet 125 Ortie blanche 120 | Piment des abeilles 123 Ortie dioïque 33 | Pinasse 8 Ortie morte 120 | Pin commun 8 Oseille : : 68 | Pin de Genève 8 Oseille à trois Pin de mâture 8 feuilles 68 | Pin de Riga 8 Oseille de bûcheron 68 | Pin de Russie 8 Oseille ronde 68 | Pin du Nord 8 Osier franc 30 | Pin sauvage 8 Osier rouge 30 | Pin sylvestre 8 Ostruche 103 | Pissenlit & Otruche 103 | Pivoine Oxalide à 68 | Pivoine femelle % Oxalide petite Pivoine officinale 38 oseille un Page Petite marguerite 152 Plantain lancéolé 14r Platanthère 28 Plus je te vois, plus je t'aime 139 Podagraire 92 Poivrette commune 40 Polygale amer 74 Polygale commun 74 Polypode 4 Polypode du chêne 4 Polypore ama- dourier I Polypore officinal # Pomme d’amour Pomme de terre Pomme épineuse Pommier Pondeuse Potelée I Potentille rampante 55 Prêle des champs à Primevère 108. Primevère com- mune 108 Primevère offic. 108 Pruneaulier Prunellier Prunier domestique 62 ie Prunier épineux 63. IV Table alphabétique des noms français et vulgaires Page Page | Page | Page Pulmonaire 116 Rose de Damas 83 Sent bon 156 Tourmentille 56 Pulmonaire des Rose de Noël 39 | Serpolet 125 Trainasse 37 marais 111 Rose de serpent 39 Silaus des prés 100 | Trèfle d’eau I12 Pulsatille 41 | Rose d’outre-mer 83 | Souci des jardins 160 | Trigonelle-fenugrec66 Putier 62 Rose sauvage 60 | Soufre végétal 6 | True-Love 24 Putiet 62 Rose trémière 83 | Soupe en vin 47 Tue-chien 18 Rosier de chien 60 Sourcil de Vénus 154 Tue-loup 40 Querdonnet 89 | Rossolis à feuilles Stramoine 135 | Tussilage 158 Queue de rat 5 rondes 51 | Succise 149 | Tussilage taconet 158 Quille de coq r7 | Rue 71 | Sureau à grappes 145 Quintefeuille 55 Rue des eaux 100 | Sureau commun 145 < Rue fétide 71 Sureau hièble 146 | Ulmain 58 D out ax Rue puante 71 "commun | 2 Ulmaire 58 Racine du St-Esprit 101 Raiponce 150 | Sabine 10 | Surelle 6 [Volérané 148 Raisin de loup 132 | Safran 25 | | Valériane médi- Raisin de mars 52 Safran bâtard 18 Tabac 129 cinale 148 Raisin de renard 24 Safran des prés 18 Tabac des gardes 120 | Valériane sauvage 148 Raisin d’ours 108 | Sain bois 87 Tabac des Sa- Varaire 18 Raisin du diable 25 Salicaire 88 voyards 159 Veilleuse 18 Rampon 150 | Salicaire commune 88 | Tabac des Vosges 159 | Veillote 18 Ratelaire 35 | Salsifis 164 | Tabac ordinaire 129 | Vélar 49 Rave de St-Antoine 42 | Salsifis des prés 164 | Tamier 25 Verâtre blanc 18 Réglisse 67 Sanguisorbe 59, 60 | Taminier 25 | Verdiau 30 Réglisse bâtarde 4 | Sanicle 90 | Tanaisie 156 Verge d’or I5I Réglisse des bois 4, 142 | Sanicle d'Europe 90 | Tanaisie commune 156 | Véronique aqua- Réglisse officinale 67 | Santé du corps 50 | Terrète 119} tique 138 Régolisse 67 | Sapin 8|Thé de France 121) Véronique mâle 138 Reine des prés 58 Sapin argenté 8 | Thé des perles 115, Véronique offic. 138 Renoncule bulbeuse 42 Sapin blanc 8 Thé d'Europe 138 | Véronique petit- Renoncule scélérate 42 Sapin rouge 8 | Thuya I1| chêne 139 Renouée 37 | Saponaire 38! Thuya articulé 11 | Verquet 34 Rhubarbe 36 | Sauge 121 | Thuya du Canada 11 | Verveine‘offic. * 176 Ricin 75 | Sauge amère 117 | Thuya occidental 11 | Vesse-de-loup 2 Romarin 122 | Sauge des jardins 121 | Thuya oriental 11 Vesse-loup géant 2 Romarin de Bo- Sauge franche 121 | Thym 125 | Vigne 77 hême 106 | Saule pourpre 30 | Thym commun 125 | Viene blanche 149 Romarin sauvage “106 | Savonnière 38| Thym sauvage 125 Vigne cultivée 77 Ronce commune 54 | Scabieuse tronquée149 | Tillet | Vigne sauvage 132 Rondelette 119 | Sceau de Notre- Tilleul à gr. feuilles 80 | Vinettier 43 Rondelotte 119 Dame 5 | Tilleul à larges | Violette de mars 85 Rondette 119 | Sceau de la Vierge 25 feuilles | Violette odorante 85 Rondotte 119 | Sceau de Salomon 23 | Tilleul à petites | Violette tricolore 86 Rose 61 | Scille 22 feuilles | Viorne mancienne 147 Rose à fâton 83 | Scrofulaire nou- Tilleul commun 80 | Vulnéraire 66 Roseau aromatique 17| euse 137 | Tilleul des bois 80! Roseau odorant 17 | Seigle ergoté 2 | Tomate 133 | : Rose cent-feuilles 61 Séné des prés 138 | Tormentille 56 Yèble 146 Rose chaste 38 | Sénevé noir 49 | Tortelle 49 Yeux de chat 162 Page | Page Page Artemisia absin- | Cochlearia armo- Gentiana pneumo- thium | 156 | racia . 48] nanthe III Artemisia vulgaris 157 | Cochlearia officin. 48 | Geranium Rober Arum maculatum 17 Colchicum autum- tianum ES Arum vulgare 17, nale 18 Geum urbanum 57 Asarum europeum 35 | Conium maculatum 91 | Glechoma hedera- Asclepias vince- | Convalaria majalis 24 | ceum 119 toxicum 113 | Convallaria poly- Globaria bovista 2 Asparagus offic. 23 gonatum 23 | Glycyrrhiza glabra 67 Asperula odorata 142 | Coriandrum sati- Gnaphalium are- ; Aspidium filix 4) vum 105 | NArIR. --- 154 Athamanta cretensisoo | Crocus sativus 25 | Gratiola officin. 138 Athamanta meum 99 Cydonia vulgaris 53 “ Athamanta oreose- | Helichrysum are- linum 103 | Daphne laureola 87 narium 153 | Atropa belladona 130) Daphne mezereum 87 | Helleborus foetidus 39 Avena sativa 12 | Daturastramoniumi35 | Helleborus niger < Dors carota 104 HRleÈtrss Me _39 CA ee ti 5 = Digitalis purpurea 139 Hordeum vulgare 14 à | Part airs di 152 | Drosera rotondifolia 31 Humulus lupulus 32 Betonica officinalis 120 E i t Here Ni eu ee Boletus fomentarius 1 Cu RSR RSS Re Bu ma à pee au (Hop Of Borrago officinalis 114 Erythrea centau- Imperatoria ostru- Bovista SR 2 um 109! thium Fe ce a Br 1e Eupatorium canna- Inula helenium Bryonia ee | de E CRUE pe RÉ Le florentina Égeque 55 u officin. g | Brÿonia dioïc a 149 phrasia officin 140 ns ra | D ARE Ficaria ranureu- Calamintha offic. 121! loïdes M. Juglans regia 1, Calendula offic. 160! Ficaria verna H. 42! Juniperus communi Î oi ae rapun- | Ficus carica ‘33 | Juniperus foetida _ culus 150 Filipendula hexa- | funiperus sabina | Cannabis sativa petala 57 FÉREUE Capsella bursa Filipendula ulmaria 58 | Lactuca virosa | pastoris 50 | Foeniculum offic. 97!Lamium album. Carum carvi 94 | Fragaria vesca 55 | Lappa major 3 Centaurea cyanus 162 | Frangula alnus 76|Lappa minor _ | Cervaria oreose- Fraxinus ornus 109 | L. :. Jinum 103 | Fumaria officin. 47 Cetraria islandica 3 | Fungus chirurgorum 1 Chelidonium majus 45 | : Cichorium intybus 162 ne | Cicuta major or! Galium aparine 144 |Cicuta virosa 92] Galium mollugo 144 Citrus orantium 72|Galium verum 143 Citrus limonium |Gentiana centau Kisso =" 73) rium 109 Citrus medica 73|Gentiana cruciata 111 | Lichen islandicus | Claviceps purpurea 2/|Gentiana germa- |Li le: 35 Clematis recta 42 JT A PR Re do Cnicus benedictus 152| Gentiana lutea 110 VI Page | Page Linum catharticum 69 | Paris quadrifolius 24 Linumusitatissimum 70 | Petasites officin. 159 Lithospermum off, 115 | Petroselinum sati- Lolium temulentum 121 vum 91 Lycoperdon bovista 2}Peucedanum offic. 104 | Table alphabétique des noms latins | Page | Ranunculus bul- | bosus 42 Ranunculus ficaria 42 | Ranunculus scele- ratus Lycopersicum escu- lentum 133 Lycopodium clava- tum Lytrum salicaria 88 Malva alcea 82 Malva neglecta W. 8r Malva rotundifolia 81 Malva silvestris 81 Marrubium vulgare 118 Matricaria chamo- Nasturtium officin. Orchis Rivini Gouan 27 _ Origanum vulgare 124 - Ornithogalum scil- loïdes Oxalis acetosella 6 Nicotiana tabacum 129 Nigella sativa 40 Oenanthe fistulosa 100 Oenanthe phellan- | drium 98 Ononis spinosa 65 Orchis gymnadenia 28 Orchis incarnata 28 Orchis latifolia 28 Orchis maculata 28 Orchis majalis R. 28 Orchis mascula 28 | Orchis militaris 27 Orchis morio 28 - Orchis simia 27 _ Orchis tephro- santhos - Origanum majo- rana 124 | | Prunus spinosa es | Pulmonaria officin. 116 68 | Pulsatilla pratensis 41 | _ Paeonia officin. 38 Palma Christi 75 Papaver rhoeas 45 _ Papaver somni- ferum 46! | Peucedanum oreo- | selinum 103 | Peucedanum ostru- thium 103 | PeucedanumSilaüs 100 Phellandrium aqua- ticum | Physalis alkekengi 131 | Picea excelsa 8 | Pimpinella anisum 95 | Pimpinella magna 95 | Pimpinella saxifraga96 Pinguicula vuülgarisr41 lare L. # : Polygonum bistorta 36 Polygonum vulgare 23 Polypodium filix mas 4 Polypodium vulgare 4 | Polyporus fomenta- | rius Polyporus ignarius | Polyporus officin. | Polystichum filix | Populus nigra | Potentilla reptans | Potentilla tormen- __ tilla | Poterium sangui- ._ sorba | Primula offic. | Primula veris on O1 NN OH HH 59 108 108 | Prunella communis119 | | Prunus avium 62 Prunus cerasus 61 Prunus domestica 62 Prunus padus 62 | Prunus pyramidalis 62 63 Pulsatilla vulgaris 41 Pyreium ungulatum 1 | Quercus pedoncu- lata 31 42 | Rhamnus cathartica 76 | Rhamnus frangula 76 | Rheum compactum 36 | Rheum Emodi W. 36 | Rheum officin. B. 36 Rheum rhaponticum36 | Rheum undulatum 36 | Ribes nigrum 52 Ribes rubrum 52 Ricinus communis 75 Rosa canina 60 | Rosa centifolia 6I | Rosmarinus offic. 122 Rubia tinctorum 143 | Rubus fruticosus 54 Rubus idaeus 54 Ruta graveolens 71 Salix purpurea 30 Salvia officinalis 121 : Sambucus ebulus 146 Sambucus nigra 145 Sambucus race- mosa milla 155 | 11 | Melilotus officin. D. 63 Pinus abies 8 Melissa calamintha 121 | Pinus larix 7 Melissa officin. 12 | Pinus picea 8 Mentha aquatica 126 | Pinus silvestris 8 Mentha crispa 126 | Pirus cydonia 53 | Mentha crispata 126 Pirus malus 53 Mentha piperita 127 Plantago lanceo- Menyanthes trifo- lata I41I liata 112 Platenthera 28 Meum athaman- Polygala amara 74 ticum 09 Polygala vulgaris 74 Myricaria germa- Polygonatum offic. 23 nica D 84 Polygonum avicu- 145 1! Sanguisorba minor 59 Sanguisorba offic. Sanicula europea | Saponaria officin. 38 Scabiosa succisa 149 | Scilla maritima 2 | Scrophularia no- | dosa | Secale cornutum | Sempervivum tec- torum Seseli selinoïdes J. 100 137 2 | Sinapis nigra Sisymbrium nas- 49 turtium 50 Sisymbrium offic. 49 Solanum dulca- mara 132 Solanum lycoper- sicum 133 Solanum melon- gena 133 Solanum nigrum 132 Solanum ovigerum 133 Solanum tubero- sum 134 Solidaga virga aurea 151 | Spirea filipendula 57 | Spirea ulmaria 53 | Succisa pratensis. 149 | Symphytum offic. 113 51 Silaus pratensis B. 100 | es Page Tamarix germanica84 Tamus communis 25 Tanacetum balsa- mita 156 Tanacetum vulgarer56 Taraxacum offic. 163 Taxus baccata 10 Teucrium chamae drys Sd. Teucrium chamae- . pitys 117 Thlaspi bursa pas- toris 50 | Thuja occidentalis 1x : Thymus serpillum 125 Thymus vulgaris 125 Tilla europea ss : Tilia grandifolia Tilia parvifolia 80 Tilia paucifera 8o Tilia platyphyllos S.80o Tilia rubra 80 | Tilia silvestris 80 Tilia ulmifolia S. 8o Tormentilla erecta 56. Tragopogon pra: tensis 164 Trifolium melilotus | officin. | Trigonella foenum. | = 07 | Triticum repens 13. | Triticum sativum 14 | Triticum vulgare 14. | Tussilago farfara 15 | Tussilago hybrida 159 a Tussilago petasites 159 | Urginea maritima 22 | Urtica dioïca 33 | Vaccinium myr- tillus 106 | Vaccinium vitis | Idae 107 | Valériana officin. 148 Veratrum album 18. Veratrum Lobe- . lianum 18 Verbascum blat- taria 136 Verbascum thap- sus 4 Verbena offic. 116 Veronica becca- bunga 138 Veronica chamae- drys 199 Veronica officin. 138 Viburnum lantana 1479 Vincetoxicum off. 113 Viola odorata A Viola tricolor 86 34 Viscum album Vitis vinifera 77 Table alphabétique Anarvilidées Amentacées Ampélidées Aristolochiées __ Aroïdées Asclépiadées Berbéridées _ Borraginées Campanulacées Caprifoliacées Caryophyllées Composées Conifères Crassulacées Crucifères ._ Cucurbitacées . … Cupulifères Dioscorées Dipsacées Droséracées Equisétacées Ericinées Euphorbiacées . Fumariacées Gentianées Géraniacées Graminées | Hippocastanées Hypéricinées Hypocréacées Iridées Juglandées Labiées Laurinées Légumineuses Lentibulariées Liliacées Linées Loranthacées Lycoperdonées Lycopodiacées Lythrariées Malvacées | Oléacées | | { | Ombellifères Orchidées Oxalidées des 2] 68 Familles | Papavéracées | Parméliacées : Plantaginées | Polygalées : Polygonées Polypodiacées Polyporés Primulacées Renonculacées Rhamnées Rosacées Rubiacées Rutacées | Salicinées Saxifragées Scrofularinées Solanées Tamariscinées Thyméléacées Thymélées Tiliacées | Ulmacées Urticées Valérianées Verbénacées | Violariées