COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L’ACADÉMIE DES SCIENCES PUBLIÉS, CONFORMÉMENT A UNE DÉCISION DE L’ACADÉMIE En date Wr Juillet 1835, PAR MM. LES SECRÉTAIRES PERPÉTUELS. TOME CENT-QUINZIÈME. JUILLET — DÉCEMBRE 1892. Mo. Bot. Garden, 1895. PARIS, GAUTHIER-VILLARS ET FILS, IMPRIMEURS-LIBRAIRES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, Quai des Grands-Augustins, 55. 1892 COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 4 JUILLET 1899. PRÉSIDENCE DE M. D'ABBADIE. MÉMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE, ÉQUILIBRE D'ÉLASTICITÉ. — Des perturbations locales que produit au-dessous d’elle une forte charge, répartie uniformément le long d'une droite normale aux deux bords, à la surface supérieure d’une poutre rectangulaire : verifi- cations expérimentales. Note de M. J. Boussinese. « I. Admettons, sauf vérification ultérieure ('), que T,, N, en parti- culier, soient assez petits, déjà, sur la base supérieure (censée libre) n = h, pour que cette solution du problème du mode correctif d'équilibre, trouvée en supposant z infini, puisse être regardée comme approximative. Il ne restera plus alors qu’à la corriger elle-méme, en ajoutant un troisième mode d’équilibre, où la base inférieure serait libre, mais où la base supé- rieure éprouverait des pressions égales ei contraires à celles que donne re (1) Voir le précédent Compte rendu, p. 1510 du Tome CXIV. (6) sur cette surface la solution provisoire ainsi adoptée pour le problème du mode correctif. On formera encore, de ce troisième mode, par l'emploi approprié des mêmes formules (7), (8), une solution approximative, où il sera tenu exactement compte des conditions relatives à la base supé- rieure, mais non de l’état de liberté de la base inférieure; et un quatrième mode, destiné, par sa superposition avec le précédent, à rétablir cet état de liberté, viendra corriger ensuite l’imperfection de la solution partielle précédente. En continuant de même, la solution définitive se présentera sous la forme de séries indéfinies, dont les termes, malheureusement de plus en plus complexes, seront ce que donneront, traités par les for- mules (7) et (8), les divers modes d'équilibre ainsi imaginés successive- ment. » lI. Évaluons pour les deux pressions principales normales aux y, en un point quelconque du plan médian des yz, le second terme des séries, celui qu’introduit le mode d'équilibre produit par les deux pressions ¿P exercées de bas en haut le long des droites £ — + % de la base inférieure, et par l’ensemble des pressions ou tractions élémentaires (10) appliquées à cette base. Vu la symétrie d’un tel système d’actions par rapport au plan médian, les forces principales cherchées seront les deux tractions, respec- tivement horizontale et verticale, N,, N,; et, si nous appelons » l'altitude h — z du point considéré, au-dessus de la base inférieure, de manière à avoir simplement æ= — Ë, z — pour son abscisse et son ordonnée par rapport à l'origine prise sur une bande quelconque de cette base, il viendra 2 CORRE. A < 2% z 1E 15 hint (11) Ne | BR (AnI+K)|. = |- mp + nid) |, où I, J, K désignent, pour abréger, les trois intégrales (12) (,3,K)= f g (1, 87, 8%) dk FE E2)2(n2+ E2)2 On évalue aisément celles-ci, en cherchant d’abord, par le procédé ordi- naire de la décomposition en fractions simples, les trois inté nies (13) f EE f Ua F [mpna A —- grales indéfi- , + . i que l’on trouve avoir respectivement, à une constante près, les expres- (7) sions suivantes, vérifiables de suite par la différentiation, 1 1 pnu 3 I 4 € G4) | TAa (ž arc tang 7 — z arc tang z) er (4 arc tang > — n arc tang £), I h+ n° z £ PA $ I & Mon (h arc lang > — narc tang ) ar TTT (ż arc tang i arc tang +) Puis on prend les trois mêmes intégrales (13) entre les limites + +; ce qui les réduit à T T hn ) (15) han(k+n) hir z(h S e kh+r) » Enfin, deux différentiations, par rapport à Å et à n, de ces intégrales définies, donnent, après division par 4hn, les valeurs cherchées t lr 16 aoe H o n Sl On ( ) (LL K) 4An dh dn raser ou bien, tous calculs faits, T 1 T I j Fr 2 = T Lan a E e a E » Les premières valeurs approchées (11) des żractions principales N,, N,, sous la droite d'application de la charge donnée P, seront donc, dans le mode correctif d'équilibre, 2P k? 2h? 2P 3 I 2h (18) N.=—|- ne ; N, = — i aE E A p T (K> n?) (h =r)? T (k?n?) h+n (h+n) » Aux très grandes distances n de la base inférieure, elles deviennent í à I I . des deux ordres de petitesse, respectifs, de et de 735 Mais elles sont seu- i lement de l’ordre de = sri — h, avec d il ent de l'ordre de + sur la base supérieure n = A, avec des termes, il est vrai, de signes contraires et, d’ailleurs, plus petits, en valeur absolue, que L . $ 2P | RMC la première expression approchée, — —; de N, d'après (7), au croise- ment du plan médian x = o avec celui, z — k, de la base inférieure. Donc les séries indiquées pour exprimer N,, N, sous la charge ont leurs seconds termes, (18), comparables aux premiers, quoique, en général, moindres ; et leur convergence, tout en paraissant bien réelle, est assez peu rapide Pour que leur emploi exigeât encore tout au moins le calcul des troisièmes termes, dont la complication semble déjà devoir être extrême. » HI. En présence d’une pareille lenteur de convergence des séries, il (8) y a lieu de demander à quelque hypothèse simple et approximative une solution pratique du problème du mode d’équilibre correctif. Or on ne pourrait souhaiter, en ce genre, de solution meilleure que celle qu'a exposée Sir Georges Stokes dans des Lettres publiées (en extrait) à la fin du Mémoire de M. Carus Wilson. L’illustre et vénéré Correspondant de l’Académie, d’une activité scientifique toujours infatigable, y suppose les deux forces principales N,, N., sous la droite Oy d'application de la pres- sion normale P, variables linéairement aveé la profondeur z, comme on le fait dans la théorie usuelle de la flexion. Alors la traction N,, égale à zéro oi 7 3 : -3P sur la base supérieure z = o, qui est libre dans le mode correctif, et à = sur la base inférieure z = A, en vertu de l'expression (10) de @ spécifiée pour ¢ = o, sera, aux points intermédiaires, aP- (19) M= ah » Quant à la traction horizontale N,, de la forme A + Bz (par hypo- thèse) sur tout le plan médian des yz, elle se déterminera par les deux conditions de l'équilibre de translation, suivant les æ, et de rotation, autour de l'axe Oy, de toute la partie du prisme située du côté des x positifs. Les actions extérieures s’y réduisant, suivant le sens horizontal des x, d’une part, aux Composantes tangentielles $ exercées sur la base inférieure, et dont le total est, d’après (10), Phi f ata PM{ a yir P à (h pT + hz E2 Ho e d'autre pan, aux tractions, de sens inverse, > N, dz = Ah + BA’, exer- cées à travers le plan médian, il vient, comme première équation entre les deux paramètres A et B, (20) T RE 2 T » Passons à l'équilibre de rotation autour de Oy. Les actions exercées sur toute la surface inférieure, et dont on appelle $, — @ les composantes par élément d’aire, n’y interviennent pas, car elles pee émaner de l'axe des y. On égalera donc, simplement, le moment +P% de la pression $P appliquée à la bande inférieure, sans largeur Sensible d’abscisse € = k, et le moment total, opposé, des tractions élémentaires N, dz s’exerçant ho- (92 rizontalement sur le plan médian, aux diverses profondeurs z sous Oy, qui sont leurs bras de levier. Il vient ainsi, comme seconde équation entre A et B, Le sN„dz = Pk, ou bien, après substitution de Az + Bz? à sN, et effectuation des calculs, (21) she + BP4. » La résolution du système (20), (21) donne pour A et B les valeurs : Erg HR 6GP 75 respectives z (z — se LG 2 A mode correctif d'équilibre, est, par suite, en ep ii-i] ; i F » Joignons ces termes correctifs (22), (19), aux valeurs o, — — de N, I . . — z) et la traction horizontale N}, dans le et de N, qu'on aurait pour une poutre de hauteur indéfinie; et il vient enfin, dans le cas considéré de la poutre de hauteur A reposant sur deux appuis distants de 2%, A . P A 3k A Iig sP 7A 3 45) NN; PERRET Gt Taie DUREE LE + D. [E Di 6(z SH n rh (: h, » La biréfringence temporaire que la charge P fait naître au-dessous d'elle, proportionnelle en chaque point à la déformation élastique corres- pondante ou à la composante tangentielle maxima (N, — N,)de pression, sera donc mesurée par (24) SON) (355 — 4) » Il importe surtout, comme a fait Sir Georges Stokes, de déduire de cette formule la situation des points, dits neutres, où l’isotropie se con- serve dans le plan des zx et où, par conséquent, la biréfringence est nulle, parce qu'ils se prêtent à des observations optiques très précises. L'annula- tion du dernier facteur entre parenthèses, dans (24), suivie de la résolu- tion de l'équation du second degré ainsi obtenue, a donné à Sir Georges Fe. Stokes, pour déterminer la profondeur z de ces points, la formule à C. R., 1892, 2° Semestre. (T. CXV, N° 1.) - double signe (25) avec la condition de réalité des deux racines k 20 2 & 2 sant nr an ? ». Ainsi, il y aura deux points neutres, définis en position par (25), toutes les fois que l écart 2k des deux appuis excédera quatre fois et un quart environ la hauteur h de la poutre. » IV. Pour rendre applicable à des prismes (de grande longueur rela- tive) libres sur leurs deux faces verticales, les résultats établis précédem- ment pour des prismes de hauteur indéfinie ou finie, posés soit sur un sol horizontal ou surun cadre, soit sur deux appuis, il nous reste à superposer encore aux modes d'équilibre étudiés un dernier mode correctif. Nous n'avons, en effet, considéré jusqu'ici que des déformations planes, où les deux faces verticales du prisme étaient censées maintenues dans leurs plans primitifs d'état naturel, au moyen d’actions normales N, appropriées, comme, par exemple, dans les cas les plus simples, celles qu’expriment les formules (9). Il faut donc supposer qu’on ajoute enfin sur les faces verticales, pour les rendre libres, des tractions égales et contraires à celles-là N,. ; » Or ces tractions extérieures se feront évidemment équilibre sur le solide élastique, même en ne considérant que la moitié de prisme située du côté des x positifs. Par suite, si l’on continue à admettre, comme au numéro précédent, la linéarité en z des deux forces principales N,, N, sous l'axe des y, dans les modes d'équilibre correctifs, l’on aura, dans le nouveau, non seulement N, = o entre les deux bases comme sur chacune d'elles, mais aussi N,— 0, les deux équations d'équilibre de translation, suivant les x, et h de rotation, autour de Oy, s’y réduisant à Í (1,3) Njdz —0; » Donc, au degré d’approximation où lon peut, dans les modes d’équi- libre correctifs et sous la charge P, supposer linéaires en fonction de la profon- deur z les deux forces principales N,, N,, les formules de celles-ci n'éprouvent aucun changement quand on passe du problème idéal de déformations planes aux problèmes réels de barres à faces verticales libres. En particulier, la biré- EZS, ; : CE fringence, au-dessous de la charge P, sera proportionnelle à —; dans un prisme posé sur un cadre, et s’annulera aux deux points définis par (25) dans un prisme reposant sur deux appuis, pourvu que leur écart 2% satis- fasse à l'inégalité (26). Or, les expériences de M. Carus Wilson confirment d’une manière très satisfaisante, c’est-à-dire dans toute la mesure de leur précision, ces divers résultats théoriques, dont les deux derniers (25) et (26), dus à M. Stokes, n’ont été cependant établis que bien après les observations. » PALÉONTOLOGIE. — Similitudes dans la marche de l’évolution sur l’ancien et le nouveau continent. Note de M. ArBErr GAuDey. « Jai l'honneur de présenter à l’Académie un travail que j'ai composé à la suite de mon excursion dans l’ Amérique du Nord. Il est intitulé : Simi- litudes dans la marche de l’évolution sur l’ancien et le nouveau continent. » Lorsque les-paléontologistes ont commencé leurs études sur l’évolu- tion des êtres fossiles, on a cru que ces études avaient seulement un in- térêt philosophique; on ne soupçonnait pas qu’elles pourraient un jour rendre des services au point de vue pratique pour la détermination des couches du globe. Les géologues avaient remarqué que, dans les pays bien explorés, chaque terrain a des espèces qui lui sont propres. Ils avaient dressé des listes de ces espèces dites caractéristiques, sans savoir pourquoi on les trouvait dans une assise plutôt que dans une autre. Quand nous avions à déterminer une couche encore inconnue, nous regardions si ses fossiles ressemblaient aux espèces caractéristiques de telle ou telle époque, et, lorsque nous constations une identité, nous fixions son àge. Mais la mutabilité de la nature est si grande qu’aussitôt que nous passons d’un mo- ment géologique à un autre moment, ou bien d’un pays à un autre, nous découvrons des espèces un peu différentes; les longues listes d'espèces ca- ractéristiques que nous avons péniblement apprises nous sont donc parfois d’un faible secours. | | _» Aujourd’hui plusieurs d’entre nous se demandent si les espèces fos- siles ont été des entités immuables, distinctes, ou bien si ce n'étaient pas simplement des nuances légères de types qui poursuivaient leur marche évolutive à travers les âges. L'histoire du monde paraît n’être que l’histoire d’un développement ; ce développement aurait été soumis à des lois géné- (12) rales; chacune de ses principales phases marquerait une époque géolo- gique. » S'il en est ainsi, nous devons, d’après le stade d'évolution des êtres enfouis dans le sol, déterminer leur époque relative et, par conséquent, celle du terrain qui les renferme. Par exemple, nous avons appris que le monde animal a subi un pro- grès; il y a eu d’abord le règne des Invertébrés, puis le règne des Vertébrés imparfaitement ossifiés, où la colonne vertébrale était encore à l’état de notocorde, puis le règne des Vertébrés à sang froid dont la notocorde est bien ossifiée, puis le règne des Vertébrés à sang chaud qui sont les bêtes les plus parfaites; si donc nous découvrons des fossiles qui marquent telle ou telle de ces étapes de la vie animale, nous dirons qu’ils sont de telle ou telle grande époque géologique. > Il est permis de supposer que l’ allantoïde des Mammifères s’est déve- ppt peu à peu, car la plupart de ceux de ces animaux qui ont été recueillis dans le secondaire ont les caractères des Marsupiaux; dans la première moitié du tertiaire, il en y a encore plusieurs qui présentent quelques parti- cularités des Marsupiaux, et, à partir de l’époque miocène, nos pays n’ont plus que des Mammifères à caractères de placentaires. Cela nous fournit les moyens de marquer quelques importantes divisions géologiques. Comme l’allantoïde, le cerveau des Mammifères paraît a voir progressé peu à. peu; d’abord les hémisphères cérébraux étaient simples et petits, les lobes optiques grands et découverts, le cervelet et la moelle allongée très développés comparativement aux hémisphères; plus tard les hémisphères ont grandi et se sont compliqués, les lobes optiques amoindris se sont ca- chés sous les hémisphères, le cervelet et la moelle allongée sont devenus relativement étroits. On peut croire que, selon les stades de ces évolu- tions, les fossiles indiquent un âge géologique plus ou moins avancé. » Il semble que la différenciation des Mammifères s’est accentuée au fur et à mesure que le monde vieillissait. Les Ongulés avaient d’abord des membres lourds avec cinq doigts courts disposés pour ne pas enfoncer dans les marais; peu à peu, chez la plupart d’entre eux, les membres se sont allongés, effilés, les doigts ont été réduits soit à deux, comme dans les Ruminants, soit à un seul, comme dans nos Chevaux, où la faculté de lo- comotion atteint le maximum de perfectionnement. Si l’on donne à un paléontologiste des os des membres d’Ongulés fossiles, il regarde s’ils sont plus ou moins simplifiés et il en conclut qu’ils proviennent d’un terrain plus ou moins récent. ( 15 ) » Les dents des Ongulés ont eu une marche contraire ; les molaires étaient simples d'abord; les arrière-molaires, puis les prémolaires se sont com- pliquées, et, à partir des temps quaternaires, les molaires ont eu leur maximum de développement. Le plus ou moins de complication de ces dents nous apprend si un Ongulé fossile, et par conséquent le terrain d’où il a été tiré, est moins ancien ou plus ancien.” » Il ma semblé intéressant de rechercher si ces faits et bien d’autres qu’on pourrait citer ont été locaux ou ont été généralisés. L'Amérique fournit un précieux champ pour les comparaisons par suite des admirables travaux de Hall, Meek, Whitfeld, White, Leidy, Newberry, Marsh, Cope, Osborn, Scott et de plusieurs autres paléontologistes. Les Montagnes Ro- cheuses sont bien loin de nos pays et les conditions de milieu y ont été différentes, car, à en juger par les travaux faits jusqu’à ce jour, elles repré- sentent des territoires qui ont été moins révolutionnés que celui de la France; la vie des animaux terrestres s’y est continuée longtemps sans interruption. Pourtant, en dépit des distances et des différences dans les conditions de milieu, la marche générale de l’évolution a été sensiblement pareille. Il nous semble que les mêmes époques géologiques représentent les mêmes stades de développement. | » Si ces idées se confirment, la connaissance des états d'évolution des êtres fossiles deviendra très utile aux géologues. Les études même qui paraissent les plus spéculatives peuvent avoir un grand intérêt pra- tique. » PHYSIQUE. ~- Recherches expérimentales sur la chute des corps et sur la résis- tance de lair à leur mouvement; expériences exécutées à la tour Eiffel; par MM. L. Canzerer et E. CocARDEAU. | © Un très petit nombre d’expériences ont été faites jusqu'ici sur la chute libre des corps en tenant compte de la résistance que l'air oppose à leur mouvement. Cependant, en dehors de l'intérêt scientifique qu’elle présente, l’étude de cette question permettrait de résoudre un grand nombre de dif- ficultés qui se rencontrent à chaque instant dans diverses applications Pratiques, résistance de l’air aux trains de chemins de fer et aux navires en marche, direction des ballons, questions relatives à l'aviation, influence du vent sur les constructions, emploi du vent comme moteur, etc. » Jusqu'ici les expériences faites sur ce sujet ont été exécutées surtout (1% ) en imprimant aux Corps un mouvement de rotation obtenu à l'aide d’une sorte de manège. D’après les auteurs eux-mêmes, les méthodes employées ne donnent que des résultats incomplets, à cause de l'entrainement de lair, de la force centrifuge, etc.; de plus, la vitesse qu’on peut atteindre ainsi est fort limitée. Nous avons pensé que la tour Eiffel offrait des conditions particulière- ment avantageuses pour étudier plus complètement cette intéressante question et pour aborder directement l’étude du mouvement rectiligne. Nous avons été encouragés dans cette voie par les bienveillants conseils de notre éminent confrère M. Marey. Grâce à la bienveillance de M. Eiffel, si connu de tous les savants, nous avons pu réaliser nos expériences dans des conditions exceptionnellement favorables; nous saisissons avec empresse- ment l’occasion de lui témoigner notre reconnaissance pour la construction et l’organisation d’un laboratoire situé à la seconde plate-forme de la tour, à une altitude de 120" au-dessus du sol, et dans lequel sont installés nos appareils d'expériences et de mesures. Plusieurs de ces appareils, qui ap- partiennent au laboratoire de l’École Normale supérieure, ont été obli- geamment mis à notre disposition par M. Violle. Pour déterminer la loi du mouvement d’un corps tombant dans Pair, il faut connaître, à chaque instant, la position du mobile dans l’espace. Pour y arriver, nous avons fixé ce mobile à l'extrémité d’un fil très fin et très léger qui le suit dans son mouvement et ne lui oppose qu’une très faible résistance. Ce fil est divisé en sections de 20". Chacune d'elles est enroulée sur un cône de bois C,,C,,C, (fig. 1) fixé verticalement et la pointe tournée en bas; on conçoit que le fil, entraîné verticalement par la chute du mobile, le suit avec la plus grande facilité ; à cause de leur forme conique, ces bobines, bien qu’immobiles, permettent au fil de se dérouler pour ainsi dire sans frottement. Nous avons du reste évalué par une me- sure directe, comme on le verra plus loin, le retard qui pourrait provenir d’une résistance au déroulement du fil. Lorsque chacune de ces sections de 20" est déroulée, un contact électrique fait agir le style d’un enregis- treur sur lequel un appareil de mesure du temps (diapason électrique) indique cel instant, avec une approximation atteignant facilement le cen- tième de seconde. On mesure donc ainsi au bout de combien de temps le mobile a parcouru des espaces de 20", 40", Go", » Ce contact électrique est disposé de la manière init en passant d’un cône C, au suivant C,, le fil est engagé suivant MNO (fig. 1) dans l'intervalle libre que laissent entre elles deux lames métalliques L, L ” : ( 15 ) isolées en I par un morceau d’ébonite et dont les extrémités se touchent par l'intermédiaire de contacts en platine, P, P’. Cette sorte de pince est r , . . è d A traversée par un courant électrique qui va animer le style de l’enregistreur et qui est interrompu lorsque les deux branches s écartent., Fig. 1. B, di B, ateni nis { $ gi B, y | Ca N P nemn, paatai Lo Te ZE 2 I e7 z —y 4 p~ l \ OUR VO UD LÀ M CRC CRM Quand le cône C, est déroulé, le fil fixé au mobile écarte un instant les branches de la pince et ouvre le courant qui se rétablit aussitôt : c’est alors que la plume de l’enregistreur laisse une trace sur le cylindre tour- nant; puis le cône C, se déroule à son tour, la seconde pince s'ouvre après un nouveau parcours de 20", et ainsi de suite. Les lames L et L’ qui con- situent chaque pince étant très souples, la résistance qu’elles opposent à l’écartement par le passage du fil est extrêmement faible. Dans les essais faits pour évaluer cette résistance, un poids de 2%, tombant de 10°" de hauteur, a suffi pour écarter ces lames. Un calcul très simple permet de voir que cet effort ne ralentirait un mobile du poids de 1*8 au bout d’une : chute de 20™ que de moins de o™,2 par seconde, soit un retard infé- (16) rieur à perp: Pour évaluer la double résistance pouvant provenir soit du déroulement du fil, soit de son frottement dans l'air, nous avons employé plusieurs méthodes. » 1° Nous avons laissé tomber une sorte de flèche cylindrique de bois, lestée à sa partie inférieure par une masse métallique terminée en pointe très effilée. Cette flèche, à cause de sa faible section et de sa forme très allongée, ne doit éprouver par elle-même qu'une très faible résistance de la part de lair. Elle doit, par suite, prendre un mouvement de chute très voisin de celui qu’elle aurait dans le vide. Cette dernière conclusion s'applique encore si les résistances passives dues au fil entrainé sont négli- geables. Or, dans plusieurs expériences très concordantes, nous avons trouvé que la durée totale de la chute de flèche ne diffère de celle de la chute théorique dans le vide que des -- de sa valeur. » 2° Un second moyen de vérification que nous avons employé consiste à laisser tomber le mobile entièrement libre et non attaché au fil. L'instant de son départ est enregistré par la plume électrique dont le circuit est interrompu par la chute même du corps au moment où il se met en mou- vement. En arrivant au sol, ce mobile vient frapper un panneau de bois soutenu par des ressorts et que traverse un courant qui anime l'enreg Sis- treur. Au moment du choc, le panneau cède, et le courant est interrompu, de sorte que l'instant précis de l’arrivée est enregistré, ainsi que celui du départ. En comparant la durée totale de la chute libre à celle que donne le même mobile attaché au fil et faisant fonctionner les pinces, la différence de ces durées représente la somme des retards que subit ce mobile de la part des résistances passives dues à l'appareil même. Dans deux expé- riences faites avec un cylindre de cuivre du poids de 2080%, nous avons trouvé que la différence des durées de chute de ce cylindre, lorsqu'il est attaché au fil et lorsqu'il est entièrement libre, ne dépasse pas 0°,04, sur une durée totale de chute de cinq secondes, soit un retard inférieur à += dû à l'entrainement du fil. » Les expériences que nous avons faites jusqu'ici ont eu surtout pour but de vérifier la précision de nos appareils, la sûreté de leur fonctionne- -ment et la valeur pratique de la méthode. » Nous avons vérifié que la résistance opposée par l'air à des plans d'égales surfaces, se mouvant dans une direction normale à ces plans, ne dépend pas de leur forme. Nous avons employé des surfaces circulaires, carrées, triangulaires équilatérales, et nous avons trouvé des durées de (17) chute qui ne diffèrent que de quantités insignifiantes, comme on peut le vérifier sur la fig. 2, tracés 3 et 4. Cette figure jest la réduction au ; des à Rae + graphiq obtenus au moyen de nos appareils. Fig. 2. +4 + + + + + — 3 1 dinde L “8 2 L 4 LR DR Conf L 4 1 4 L À. L 4 ” 71 ” " ” + F F j ; ẹ AUX NTI 1 f N° 1. — Tracé théorique de la chute d’un corps tombant librement dans le vide. N° 2. — Tracé expérimental de la chute d’une longue flèche en bois lestée par une masse métal- lique terminée en pointe. N° 3. — Chute d’un plan carré de 0"4,0225 lesté par un poids de 800%". N° 4. — Chute d’un plan triangulaire de même surface que le précédent et lesté par le même - poids. » Afin de laisser le dessin plus net, malgré la réduction d'échelle, on a tracé la courbe du diapason en supposant qu'il n’exécute que 25 vibra- tions par seconde. Ces résultats confirment nettement les faits déjà connus. Nous avons réservé pour des études plus complètes l’examen des surfaces rectangulaires dont les deux dimensions sont très différentes l’une de l’autre. » Nous avons cherché également à vérifier si la résistance qu’éprouve un plan en mouvement dans l'air est proportionnelle à sa surface. Nous avons employé, dans une de nos expériences, deux plans carrés dont les surfaces sont entre elles comme 1 est à 2, et nous les avons lestés avec des poids qui étaient dans le même rapport. Les durées de chute, corrigées des retards dus à la résistance opposée par l’air au contrepoids servant de lest, sont de 6*,92 et 65,96; ces nombres étant sensiblement identiques, on voit qu'il y a lieu d'admettre la proportionnalité. » Dans ces expériences, l'évaluation, en kilogrammes par mètre carré, de la résistance opposée par l’air à une surface en mouvement, pour une vitesse donnée, est très simple; en effet, grâce à la vitesse croissante du mobile dans les premiers instants de Ja chute, la résistance que l’air lui Oppose va en augmentant, de sorte qu’elle devient bientôt égale au poids du mobile lui-même. C. R., 1892, 2° Semestre. CÙ, CAV; N°13 3 (18 ) » À partir de ce moment, le mouvement de chute devient uniforme, et la simple pesée du corps qui tombe et de son lest donne immédiatement en kilogrammes la valeur de la résistance de l'air, pour la vitesse corres- pondante. Dans toutes les expériences qui viennent d’être citées, nous avons réglé le lest des surfaces employées, de façon à obtenir ce mouve- ment uniforme au bout de 60" à ro0o" de chute. » En faisant varier le lest pour une même surface, on peut obtenir des mouvements uniformes avec diverses vitesses et, par suite, étudier la va- riation de la résistance de Flair en fonction de la vitesse du mobile. On admet généralement que cette résistance est proportionnelle au carré de la vitesse, du moins pour des vitesses modérées; la formule exprimant ce résultat serait = KV", P étant la pression de l'air en kilogrammes, par mètre carré, sur la sur- face du plan mobile, V la vitesse en mètres par seconde et K une constante. Si cette formule est exacte, la valeur de K tirée des observations corres- pondantes de P et de V doit toujours être la même pour des-vitesses diffé- rentes. Nos expériences indiquent que le coefficient R doit augmenter avec la vitesse. Par suite, la résistance P de lair augmenterait elle-même plus vite que le carré de la vitesse, et la formule précédente serait incom- plète. Dans une prochaine Note, nous donnerons les résultats expéri- mentaux relatifs à la variation de ce coefficient ; nous nous bornons au- jourd’hui à donner la valeur 6,071 obtenue avec des plans animés d’une vitesse de 25™ environ par seconde. » M. Langley a obtenu, pour des vitesses de 4™, 48 àt 1™, 20 par seconde, des valeurs de R comprises entre 0,070 et 0,090. La comparaison de ces diverses valeurs de R avec celles de V n'indique pas de relation nette entre ces deux quantités, les variations de l’une n'étant pas toujours de même sens que celles de l'autre. On voit de plus que la valeur moyenne 0,080 de ce coefficient R, obtenue par M. Langley, est plus forte que celle qui correspond à nos expériences, malgré les plus faibles vitesses qu’il a réalisées. Cette différence s'explique facilement par le mouvement tangen- tiel au plan que donne à l’air, la force centrifuge dans le mouvement de la rotation d'un manège. On sait que la résistance normale qu'éprouve un plan qui se meut dans l’air est plus grande lorsque l'air possède un mou- vement de glissement tangentiel que lorsqu'il est au repos. C’est pourquoi nous nous attendions à voir nos résultats souvent troublés par le vent: (19) aussi avons-nous cherché à opérer de préférence en air calme. Les résul- tats obtenus pour les mêmes mobiles dans des conditions atmosphériques un peu différentes, sont restés tout à fait comparables entre eux. » CHIMIE ORGANIQUE. — Contribution à l'étude de la fonction de l'acide camphorique. Note de M. A. Harrer. « Dans notre dernière Communication, nous avons montré que le sel de sodium du camphorate acide de méthyle (d’éthérification), agité en solu- tion aqueuse concentrée avec du chlorure de benzoyle, d'après la méthode de MM. Schotten-Baumann, est susceptible de donner naissance à un pro- duit huileux, dont la composition se rapproche de celle d’un éther méthyl- benzoylcamphorique. » En admettant même qu’un corps de cette composition se produise, on ne serait pas absolument autorisé à conclure qu’il est réellement con- stitué par un éther benzoïque, bien que les conditions de sa formation et de nombreuses analogies militent en faveur de cette manière de voir. On pourrait tout aussi bien l’envisager comme un éther anhydride mixte, de la forme csprCO* CH” NX CO.0.GO.C°H" » Dans l'espoir d'apporter un argument plus décisif en faveur de la for- mule de M. Friedel, nous avons essayé une autre réaction caractéristique des composés à fonction alcool ou phénol. On sait que le carbonile ou isocyanate de phényle se combine à ces corps, pour donner naissance à des Phényluréthanes de la torme R.OH+CO.Az.CSH°-RO.CO.AzH C°H. > L’acide camphorique, ou mieux son éther monométhylique (d’éthé- rification), c’est-à-dire celui des deux dont la fonction alcool-acide est encore libre, devrait donc donner avec le phénylcarhoimide une phényl- uréthane ayant pour formule COOCH’ C'H' :_CO-COAZHC: H. Co ( 20 ) » On a donc chauffé, en tube scellé, à une température ne dépassant pas 100°, une molécule de cet éther camphorique acide avec une molécule de phénylcarboimide. Au bout de peu de temps, la masse se solidifie et devient blanche. A louverture des tubes, il se dégage des torrents d'acide carbonique. On traite la masse par de l’éther de pétrole, pour enlever l’excédent de carbonile, puis par un mélange d’éther et d’éther de pétrole. Quand le produit a été suffisamment traité; il reste une poudre blanche, constituée par de la diphénylurée pure. » Les liqueurs éthérées, soumises à l’évaporation lente, fournissent de fines aiguilles blanches et feutrées, solubles dans l’alcool, l’éther, le benzène, le toluène, insolubles dans l’eau et les alcalis. » Ce composé fond à 78°-70° et possède le pouvoir rotatoire moléculaire (4 )n = + 49° 20". » L'analyse conduit à des nombres correspondant à la formule C?? H3*07. Ce corps représente deux molécules de camphorate acide de méthyle moins une molécule d’eau 30S HO MOCH OT: » On a d’ailleurs déterminé son poids moléculaire, dans l'acide acétique cristalli- sable, par la méthode cryoscopique de M. Raoult. » Point de congélation de l'acide acétique 15°,63. » Constante admise 39. » Poids moléculaire théorique 410. Concentrations. Abaissements. Poids moléculaires. o 0,878 0,09 380 D R 1,647 0,16 =- 4ot CR ce 3,191 0,91 4o! A 3,897 0,379 405 Ds ae 4,858 0,479 399 OR rss ren 6,523 0,62 407 RS RS 9,319 0,88 412 » Dans les conditions où nous avons opéré, il ne s’est donc pas formé d’uréthane, et l’isocyanate de phényle a simplement agi comme déshy- dratant. La réaction peut se traduire par l’équation | | ; AzHC’ H’ H't 0*+2CO-Az.C° H* =C? H 07+C0 CO*. 2C + pa Wel CH * » Rappelons que les succinate et phtalate acides de méthyle, chauffés dans les mêmes conditions avec de la phénylcarboimide, n’ont pas fourni d’anhydrides de ce genre et qu’ils ont donné respectivement de la succini- mide et de la phtalimide (*). (1) Comptes rendus, t. CXIV, p. 1326. (1) » Cette différence d'action du carbonile nous aurait conduit à assimiler les phénomènes observés avec le camphorate acide de méthyle (d’éthéri- fication ) à ceux qui ont été étudiés par M. Echert Ulrich (') sur le rhodi- nol, si nous n’avions pas soumis aux mêmes essais l’éther méth ylcampho- rique de saponification, c’est-à-dire auquel reviendrait la formule CO OH | C He GOCH.. | CO » Ce composé, chauffé avec du carbonile, dans les mêmes conditions que son isomère, a donné naissance à un corps répondant également à la formule C?2H#*07, mais dont le point de fusion est situé à 62°, et dont le pouvoir rotatoire moléculaire (a) =- 81°, 27 diffère notablement de celui de son isomère. » Cet anhydride cristallise dans l’éther de pétrole, en une masse radiée, et dans lal- cool en aiguilles réunies autour d’un centre commun, Il est soluble dans l’éther, la benzine, moins soluble dans l’éther de pétrole et insoluble dans les alcalis à froid. » Sa formation est accompagnée de’celle de diphénylurée et d’acide carbonique, en sorte que la réaction générale est identiquement la même que celle qu'on observe avec le camphorate acide de méthyle (d’éthérification). » Gette identité de réaction ne permet guère de conclure à une diffé- rence de fonctions et d'admettre, dans l’un des cas, un groupement COH et dans l’autre un groupement carboxylique. Il reste cependant acquis qu à l’égard du carbonile ces deux éthers isomères se comportent tout autrement que les éthers succinique et phtalique acides. » Dans une prochaine Communication, nous signalerons une autre série de caractères différenciels de l’acide camphorique d’avec les acides que nous venons de citer. » (1) M. Eckert Ulrich, en chauffant le rhodinol de l’essence de rose, Q10 H180, avec du carbonile, a obtenu un éther C? H% O, de l'acide carbonique et de la diphénylurée symétrique. Or, le rhodinol ne renfermant qu'un atome d'oxygène et possédant d’ail- leurs toutes les propriétés caractéristiques d’un alcool primaire, le composé C% H* 0O C1°H17 CH’ , CoH CHi O (Monit. scient., novembre 1891, Pp- 1148, d’après Arch. für Pharm., t. COXXIX, p. 355). ne peut être qu’un éther O semblable à l’éther ordinaire (22) PATHOLOGIE GÉNÉRALE. — Nouvelle Note pour servir à l’histoire des associations morbides; anthrax et paludisme ; par M. VEeRNEUIL. « Les associations morbides, disais-je dans ma Communication du 21 mars dernier, n’ont pas encore d'histoire générale. J'aurais pu ajouter que cette histoire ne sera pas écrite de sitôt, car très vaste est son cadre et très insuffisants les faits nécessaires pour le remplir. Il faut donc se con- tenter, pour le moment, d’accumuler le plus d'observations possibles et se résigner à n’émettre que les conclusions tout à fait incontestables. » Ainsi, jusqu’à ce jour, avons-nous fait mes disciples et moi; ainsi ai-je agi tout récemment ici même. Lorsque,après avoir étudié la coexistence des lésions rénales anciennes et de la rétention stercorale aiguë, j'ai démontré: l’action funeste de cette dernière sur les premières et établi nettement, pour une certaine catégorie de faits, l'influence exercée sur la propathie ou état morbide antérieur par l’épipathie, terme nouveau que je propose pour désigner l’état morbide surajouté ou de date récente ("). » Dans la présente Note, je prouverai que la proposition inverse est éga- lement vraie, à savoir que la propathie peut, à son tour, influencer et mo- difier de différentes façons l’épipathie. » Je donnerai pour base à mon argumentation une association morbide très simple, ‘qui déjà sans doute a été observée, sans avoir été, que je sache, ni décrite ni commentée : il s’agit d’un anthrax développé chez un paludique. » L'un de mes anciens élèves, M. le D" Kohos, exerçant actuellement à Manchester, connaissant mes études sur l’hybridité morbide, a bien voulu m'adresser l’intéressante observation qui suit : » Un homme de 49 ans, né en Roumanie, avait eu dans ce pays, à l’âge de 25 ans, la fièvre intermittente pendant plusieurs mois. A 31 ans, il s'était établi à Manchester et n’avait jamais vu depuis reparaître la maladie. » En août 1891, il retourne en Roumanie, reprend la fièvre et revient en Angleterre avec des accès quotidiens bien caractérisés. (1) Propathie et épipathie indiquent simplement l’ordre de succession de deux états morbides d’ailleurs indépendants et de nature différente, tandis que les termes très usités de protopathie et deutéropathie indiquent non seulement la succession, mais encore la dépendance et l'identité de nature; la confusion n’est donc pas possible. (23) » M. Kohos le voit, pour la première fois, le 22 septembre et constate sans diffi- culté et à plusieurs reprises, dans le sang tiré avec une ventouse (de préférence dans la région de la rate), les différents corps caractéristiques de la malaria. » Le sulfate de quinine est administré, mais sans succès et ne détermine qu'une surdité assez persistante. » Le 20 décembre, se déclare à la nuque un anthrax qui prend rapidement de grandes dimensions et s'accompagne d'une vive sensibilité à la pression etde douleurs spontanées très violentes, surtout la nuit. » Un chirurgien pratique des incisions et exerce des pressions sur la tumeur pour en faire sortir le pus. Ces manœuvres sont extrêmement pénibles et provoquent, pen- dant vingt-quatre heures, des souffrances presque insupportables. » L'analyse des urines ne révèle point l'existence du sucre; l examen microscopique et bactériologique du pus de l’anthrax y montre, outre les leucocytes, des plasmodies paludiques en proportion notable et les staphylocoques dorés caractéristiques en quantité relativement minime. » Après les incisions, les plaies sont pansées avec des cataplasmes arrosés d’eau phéniquée; on emploie même avec persévérance les pulvérisations phéniquées, habi- tuellement si efficaces contre les furoncles et les anthrax. Mais rien n’y fait; on n'ob- tient aucun soulagement et la réparation locale ne fait aucun progrès. » Pendant ce temps, la fièvre revenait régulièrement tous les jours, et, comme au- paravant, résistait au sulfate de quinine administré par la bouche. C'est alors que M. Kohos eut l’idée de faire pénétrer ce médicament par la voie cutanée, en l’incor- porant à la lanoline dans une pommade avec laquelle on frictionna surtout la région splénique; de plus, on fit ingérer l’arsenic sous forme de liqueur de Fowler. » L'effet fut prompt et décisif, les souffrances cessèrent bientôt, la fièvre disparut en moins de huit jours, et la cicatrisation s’acheva en trois semaines. » La guérison ne. se démentit point. Ce fait, malgré sa concision, est très démonstratif. Au cours d’une fièvre intermittente, en récidive depuis quatre mois, survient un anthrax à allure grave, accompagné de douleurs d’une violence extrême, affectant le type périodique. Un traitement rationnel : débridements, pansements méthodiques, pulvérisations phéniquées, ne produit aucun soulagement, aucune modification favorable dans l’état local. » On songe alors à instituer le traitement spécifique de la propathie, c'est-à-dire de la malaria. Aussitôt la scène change, les phénomènes anor- maux cessent, tout rentre dans l’ordre, le travail réparateur commence et s'achève sans incident nouveau. » Voici un autre fait tout récemment observé, dans lequel une phleg- masie d'ordre médical subissait également l'influence du paludisme anté- rieur. » Une fillette de 5 ans, de belle constitution, est atteinte de pleuro-pneumonie (24) aiguë, sans symptômes généraux alarmants, mais avec un point de côté très étendu et très douloureux, simulant une névralgie intercostale. » La petite malade, arrivée à Paris depuis peu de temps, habitait ordinairement le Brésil, ce qui me fit penser qu’elle pouvait bien être paludique. La mère, interrogée, répondit qu’effectivement son enfant avait eu à l’âge de 3 ans une fièvre intermittente assez rebelle, aussi avait-elle pensé à lui administrer de nouveau la quinine. Cette mé- dication, paraissant tout à fait indiquée, fut prescrite, le point de côté disparut et l’a- mélioration suivie de guérison fut assez rapide pour justifier l'hypothèse d’une asso- ciation morbide avec réaction de la propathie paludique sur l’épipathie pulmonaire. » J'ai choisi ces deux exemples, auxquels j'en pourrais ajouter bien d’autres, parce que, de toutes les maladies microbiennes, le paludisme est peut-être celle qui influence au plus haut degré, le plus fréquemment et avec la plus étonnante ténacité les affections ultérieures locales ou géné- rales, externes ou internes, » Dans les contrées où la malaria est endémique, et chez les sujets ac- tuellement en sa puissance ou qui en ont subi antérieurement l'atteinte, la plupart des épipathies sont modifiées dans leur marche et leur sympto- matologie, aggravées dans leur pronostic, retardées pour le moins dans leur guérison, lors même que la thérapeutique a été logiquement instituée. » -Dans ces cas, vainement on combat la douleur par les narcotiques, les hémorragies par les hémostatiques mécaniques ou médicamenteux, inflammation par les antiphlogistiques, la fièvre par les antipyrétiques et le régime, etc., on échoue, de coutume, jusqu’au moment où, reconnaissant enfin la cause de l’insuccès, on administre les antidotes, au premier rang desquels se place le quinquina. » Au reste, si la malaria fournit les exemples les plus probants, elle ne possède pas seule le fàächeux privilège d’agraver les épipathies ; on peut, en s'appuyant sur des faits très nombreux, ranger, sinon sur le même rang, au moins dans la même catégorie, des maladies virulentes comme la syphilis, des intoxications chimiques comme l'alcoolisme, des dyscrasies comme le diabète, l'albuminurie, la leucémie, et aussi ces états généraux graves et encore innommés qui résultent fatalement des lésions profondes des grands viscères : cœur, foie, reins, rate. » C'est donc pour traduire un fait très commun et très général dans l'histoire des associations morbides que je propose d'y inscrire comme parfaitement démontrées les deux propositions suivantes : » 1° Certaines propathies très répandues : malaria, syphilis, diabète, alcoolisme, etc., exercent fréquemment une action généralement fàcheuse sur les épipathies locales ou générales, externes ou internes. (25) » 2° Cette notion intéresse au plus haut point la Thérapeutique, qui doit toujours en tenir compte; car, s’il est utile de lutter contre la maladie ré- cente, il est souvent indispensable, sous peine d’insuccès, de combattre simultanément l’état morbide antérieur. » ÉCONOMIE RURALE. — Fixation de l'azote ammoniacal sur la paille. Note de M. pe Voqué. ` « Les eaux ammoniacales de lusine à gaz de Cosne contiennent en moyenne 13% d’ammoniaque par litre, dont 9 combinés à l'acide carbo- nique et 4 combinés au soufre, au cyanogène, à d’autres corps dont la détermination importe peu au but que nous poursuivons. Elles renferment, en outre, une substance goudronneuse spéciale. 3 » Employées en arrosages sur les prairies sèches, à la dose de 25™° par hectare, ces eaux en ont augmenté le rendement dans une forte pro- portion. » Dans le but d’emmagasiner leur azote pendant les saisons où l’arro- sage est impossible, et sous une forme applicable à la culture des céréales, on imagina de les mélanger à la paille, afin de produire un fumier arti- iciel. » Un tas fut formé à l’aide de 2500*8 de paille et de bale sèches, imbibées de 9000! d’eau ammoniacale : des appareils furent installés pour mesurer la tempéra- ture et analyser les gaz produits. En même temps, une expérience de laboratoire, où lon s'était efforcé de reproduire les mêmes conditions, permettait de suivre de plus près la marche de l'opération. » Au début, une violente oxydation se manifesta, accompagnée d’une grande élé- vation de température, avec dégagement d'acide carbonique et de beaucoup de vapeur d’eau. Le maximum d'intensité de la réaction dans le tas de fumier se produisit le treizième jour, Le gaz sortant renfermait alors 32 pour 100 d'acide carbonique et des traces seulement d'oxygène; la température dépassait 100°. Le liquide qui s’échappait du tas, et qui était rejeté sur la masse chaque jour, était fortement coloré en noir : traité par les acides, il précipitait une matière noire floconneuse, soluble dans la po- tasse et ayant toutes les apparences de la matière noire du fumier animal. » À partir du treizième jour, la réaction diminua d'intensité, mais le dégagement d'acide carbonique se continua, en décroissant, jusqu’à la fin de l'opération, qui fut interrompue au bout de quatre mois et demi. Le tas avait alors diminué en poids de 4200k8, ou un peu plus du tiers; il présentait l’aspect du fumier noir à demi consommé et fut répandu dans un champ d'expérience, comparativement avec une quantité égale de fumier animal. - C. R., 1892, 2° Semestre. (T. CXV, N° 1.) 4 (2%) » Un échantillon de ce fumier artificiel, prélevé le trente-troisième jour de l’opéra- tion, fut analysé par notre savant confrère M. Schlæsing et présenta la composition suivante : Dans 1008 de fumier frais : mgr kiwo de l’ammoniaque dégagée pendant la dessiccation à froid... 67,16 AZOLE : . . . | de l’'ammoniaque retenue en combinaison................. 120,72 AZOtE OLGUEN + eu mur br Ne Le VAE ren 483,31 » Le meilleur fumier naturel ne renferme que 4 à 5 millièmes d’azote total; notre fumier artificiel était donc plus riche, au trente-troisième jour de l'opération. A la fin de l'opération, on a calculé que la moitié seulement de l’azote initial avait été fixée; mais il sera possible, en modifiant la durée de la fermentation et en modérant la réaction, d'arriver à une déperdi- tion moins grande. » Ce qui est intéressant à constater aujourd’hui, c’est la réaction inter- venue entre le carbonate d’ammoniaque provenant de la distillation de la houille et la matière organique de la paille. Les corps noirs complexes du fumier se sont produits et se sont combinés avec une partie de lammo- niaque. L’acide carbonique a été mis en liberté et s’est dégagé conjointe- ment avec l'acide carbonique de la combustion lente de la paille. » Au point de vue cultural, il n’est pas moins intéressant de constater le profit que pourront tirer de l’emploi des eaux ammoniacales, sous cette forme éminemment agricole, les exploitations situées à proximité d’une usine à gaz. » M. Av. Cuarin fait hommage à l’Académie d’un Volume dans lequel il a réuni les résultats de ses recherches récentes, sous le titre « La Truffe ». (27) NOMINATIONS. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la nomination d'un Correspondant pour la Section d’Astronomie, en remplacement de feu M. Warren de la Rue. Au premier tour de scrutin, le nombre des votants étant 40, M G- Rayetoblient 1 : . eo ., ., < . 34 surages, M. Gruey » SU a Ne NN aus «+ 3 » M: Përroi > So: ohn an een 2 » M. Souillard » SR Re pie. = se l f » M. G. Raver, ayant obtenu la majorité absolue des suffrages, est élu Correspondant de l’Académie. L’ Académie procède, par la voie du scrutin, à la nomination d'une Commission qui sera Chargée de proposer l'emploi de sommes restées dis- ponibles, sur les fonds provenant du legs Lecomte. MM. Bertrano, Berracror, Hermite, Mizxe-Enwarps, TisseRanD réu- nissent la majorité des suffrages. MÉMOIRES PRÉSENTÉS. M. D.-A. Casaronea adresse une Communication intitulée « De la quantité de chaleur Apu, équivalente au travail de pleine pression, qui disparaît d’une chaudière alimentant une machine à vapeur, et dont il faut tenir compte en l’aoutant à la quantité de chaleur totale à contenue dans lunité de poids de la vapeur admise et consommée ». (Commissaires : MM. Sarrau, Mascart, Potier. } i M. Berrese adresse, pour le concours du prix Jérôme Ponti, l'analyse d’un Ouvrage en voie d'impression, sous le titre « Les Acariens, Myria- podes et Scorpions trouvés en Italie jusqu’à ce jour ». (Renvoi à la Commission. ) (28) CORRESPONDANCE. L Université pe Dugu adresse une invitation pour les fêtes du troi- sième centenaire de sa es qui auront lieu du 5 au 8 juillet de cette année. MÉCANIQUE. — De la nature de la rotation du couteau d'un pendule sur son plan de suspension. Note de M. G. Derrorces. « On a assimilé jusqu'à présent le mouvement de l’arête du couteau d’un pendule sur son plan de suspension au roulement ordinaire. Euler et, après lui, Laplace en ont donné la théorie et en ont ee influence sur la durée d'oscillation du pendule. » Il résulte d’une longue série d'expériences, poursuivies au Service géographique, que ce mouvement est plus complexe. Au roulement pro- prement dit, vient s'ajouter un glissement de l’arête sur le plan de sus- pension. » Pendant le mouvement élémentaire d'amplitude d qui fait passer le pendule d’une position déterminée à la position infiniment voisine, les choses se passent comme si les ystème tournait : 1° d’un angle mdð autour de la génératrice de contact, 2° d’un angle n dÿ autour d’une droite paral- lèle passant par le centre de courbure qui, dans la section droite de l’arête, correspond au point de contact; les deux rotations, autour de deux axes parallèles, se composent en une rotation résultante d'amplitude totale d6, qui s'effectue autour d'un axe instantané parallèle au plan de suspension t à l’arête du couteau et qui, dans la section droite de larête, coupe le rayon de courbure du point de contact, entre celui-ci et le centre de cour- ë m bure, en en partageant la distance dans le rapport — m+n=i. » L'équation différentielle du mouvement oscillatoire du pendule com- posé prend alors la forme suivante do S AF noy. SR 1 sing ( ı + DE ( 29 ) l est la longueur du pendule synchrone; ọ le rayon de courbure moyen du couteau; h la distance du centre de gravité à l'arête du couteau ; n le coefficient du glissement. » L'effet du glissement sur un pendule réversible est le même que si l’on augmentait la distance À des arêtes de la quantité np +g), e et g’ étant le$ rayons de courbure moyens des deux couteaux. » Le glissement est proportionnel à l’amplitude. Jusqu'à 6*8 ou 7%, il est assez exactement proportionnel au poids du Es Pour des are poni élevés, la loi paraît plus compliquée. » Le glissement est facilement mis en évidence et mesuré à l'aide de l'appareil suivant : » Une fourchette, suspendue à un fil très souple, embrasse le support du pendule sans le toucher et s'appuie sur les parties de l’arête du cou- teau qui débordent le plan de suspension. Une glace plane, fixée à l’extré- mité de la fourchette, est réglée parallèlement à une autre glace plane très voisine portée par le support. Les franges d’interférence d’une lumière monochromatique sont établies entre les deux glaces. Le dépla- cement alternatif des franges dans leur plan pendant le mouvement du pendule permet de mesurer l'étendue linéaire du glissement. Pour un pendule de 1", pesant environ 5%, à une amplitude de 30’, correspond un glissement de of, 2 environ. `- » Des expériences ont été entreprises, en 1891, à la station de Rive- saltes, avec quatre pendules réversibles, de poids et de longueur diffé- rents, pour étudier les effets du glissement. La constante 2(p+ ọ') a été tirée de l’ensemble des observations, exécutées, pour les quatre pendules, à l’aide des mêmes couteaux, entre les mêmes limites d'amplitude. » Chacun des quatre pendules avait donné, pour la longueur L du pen- dule à secondes, à Rivesaltes, une valeur différente; la correction de glis- sement a accordé toutes les valeurs de la manière la plus ms comme le montre le Tableau ci-dessous : orrection Poids.. Longueur. L observé. de glissement. L corrigé. kg m m m m Pendule n° 4. 5,2 I 0,99339 +0, 00006 0,99345 » ME... 51 1 0,99333 +0,00012 0,99345 » n° 3. 3,2 2 0,99338 -0,00008 0,99346 » n°4... 4,3 + 0,99335 “+ Os 00010 0,99345 (303 » Dans les observations faites à Rivesaltes, j'ai été secondé par M. le capitaine Dumézil, du Service géographique. » ASTRONOMIE. — Sur l'influence de la place du thermomètre extérieur dans les observations de distances zénithales. Note de M. Péricaup, présentée par M. Wolf. « Lorsqu'on veut atteindre la plus haute précision, on sait que les observations de distances zénithales présentent des difficultés toutes par- ticulières, tenant à l'incertitude des données servant au calcul de la réfrac- tion. En premier lieu se place l'influence de la position du thermomètre extérieur, dont les indications corrigent la valeur de la réfraction moyenne. » À l’Observatoire de Paris et pour ce qui concerne le cercle de Gambey, on adopte généralement le thermomètre Arago, placé à l’extérieur de la salle, tout près de la face nord de l'édifice, Or la théorie apprend qu'il faut employer la température de la dernière couche d’air venant baigner l’objectif. » Il ma paru intéressant de me conformer strictement à cette règle pour des mesures de distances zénithales d’étoiles réparties depuis 15° jusqu’à 75° du zénith et j'ai, dans ce but, installé un thermomètre tout près de l'objectif dans une série d'observations de ce genre effectuées en 1889, de mai 7 à juin 3, c'est-à-dire à une époque où les variations de la température à l’intérieur et à l'extérieur s’accusent tout particulièrement. » Les indications des deux thermomètres, en effet, ont présenté de très notables différences s’élevant pour une même soirée jusqu’à 3°. Dans les sept séries d’observations recueillies, le thermomètre Arago a marqué cinq fois une température plus faible que l’autre. » Voici le Tableau des résultats obtenus en réduisant séparément les séries avec chacun des deux thermomètres, les étoiles étant rangées par ordre de distance zénithale : Secondes de la distance zénithale ramenée au 7 mai. Distance a o - Diff. zénithale. Therm. Arago. Therm. nouveau. Ar.-nouveau. d Cassiopée. ....... 75 21,1 20, 5 0,6 8 Cassiopée. ......, 72 49,4 48,4 150 + Cassiopée.....::., 71 ji SEA 0,7 à Gassiopée......... 71 32,4 31,6 0,8 + Géphée 55 54 18,1 17,8 6,3 Polite. s.. ne. 42 59,1 58,9 0,2 (31) » Les étoiles plus prés du zénith ne présentaient naturellement aucune différence. » Ainsi on constate que, même pour la Polaire, la différence s'élève à 0”,2 et peut aller jusqu’à 1” pour les étoiles à 20° au-dessus de l'horizon. » Pour faire un choix entre les deux thermomètres, j'ai alors déterminé la latitude au moyen de séries de passages supérieurs et inférieurs d'étoiles observées en mai et novembre 1889 et réduites séparément avec les deux thermomètres. » Voici le Tableau des résultats, les étoiles étant rangées par ordre de distance zénithale au passage inférieur. Secondes de la latitude conclue. Distance _— zénithale. Therm. nouveau. Therm. Arago. Polare. +5 Di Le 10,8 10,5 FECphÉE.: NT NT GE. 54 10,9 10,7 À DEMEAN nains. 61 10,9 10,2 4 Grande Ourse.,...... 69 10,6 10,2 y Cassiopéé. en e n. JI 10,7 10,4 o CASSIODOD: o eu] r 10;7 10,1 D'ONMORER 73,9 10,9 10,0 B Grande Ourse........ 74 10,4 9,8 e Grande Ourse. ...... 74,5 10,6 10,0 Æ CassOpÉs re 75 10,2 9,8 » Quel que soit le thermomètre adopté, la Polaire et y Céphée ne pou- vant présenter de grandes différences, la véritable latitude doit être très près de 10,8. Le thermomètre Arago, conduisant à des nombres qui s’écar- tent notablement de cette valeur, doit être évidemment rejeté. » Des séries analogues effectuées en novembre 1889 et mai 1890, d'une part, en mai 1890 et novembre 1890 d'autre part, et réduites avec le thermomètre nouveau, ont fourni pour les latitudes calculées avec les diverses étoiles des résultats très concordants. » La conclusion importante à déduire, c’est que la place du thermo- mètre extérieur jouit d’une influence considérable. Pour les observations méridiennes de haute précision, s’il n’est pas possible, ce qui serait l'idéal, d'effectuer en plein air les déterminations, il faut au moins pour les étoiles un peu basses ne se rapporter qu’aux indications d’un thermo- mètre placé près de l'objectif. > Au grand méridien de l'Observatoire ces précautions ont été obser- vees en conséquence du travail précédent. (32) » Les résultats énoncés viennent confirmer les idées de Le Verrier, qui avait songé à installer des thermomètres à l'ouverture des trappes de la salle méridienne, et de Villarceau, qui conseillait pour la détermination précise des fondamentales de se borner aux mesures obtenues à 30° en- viron de part et d’autre du zénith. » Li ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur les formes primaires des équations différen- tielles linéaires du second ordre. Note de M. Lupwie ScaLesiNGER, trans- mise par M. Poincaré. « Si, dans une équation différentielle linéaire à coefficients rationnels, on considère l'intégrale générale y comme fonction de la variable indé- pendante x, en général l’ensemble formé par les valeurs de y appartenant à une valeur quelconque de x sera überalldicht (dans le sens de M. Cantor); il ne se constitue de points isolés que dans le cas singulier d’un groupe dis- continu, en particulier pour les équations du second ordre (pour lesquelles, au lieu de l'intégrale générale, il convient d’étudier le quotient d’un sys- tème fondamental) si le groupe est fuchsien ou kleinéen. Soient (A) LE Z = Q(Ë)y une telle équation, G son groupe, n le quotient des intégrales fondamen- tales 1,, 2, et considérons une fonction uniforme f(u) qui ne change pas de valeur si l’on fait subir à la variable u les substitutions du groupe G. Alors f(n) sera évidemment une expression uniforme £(Ë) de £, et l’équa- tion uniforme /(n) — £(Ë) nous fournira toutes les valeurs de n apparte- nant à une valeur de ¢, pour laquelle l'expression £(£) existe. On en conclut que non seulement l’ensemble des valeurs de ap- partenant à une valeur de €, mais aussi celui des valeurs de £ appartenant à une valeur de n, est composé de points isolés, et l’on reconnait par là l’analogie entre la classe des équations à groupes discontinus et celle des équations intégrables algébriquement. Je supposerai que G soit un groupe de genre zéro, et que les fonctions fuchsiennes ou kleinéennes appartenant à G. existent dans un domaine simplement connexe, à l’inté- rieur duquel il ne se trouve aucun point essentiel du groupe G. Soit alors æ = f (n) une fonction fuchsienne ou kleinéenne à l’aide de laquelle toutes = (35 ) les autres s'expriment rationnellement, et posons n=(F)> Za ~ hF Y = C Yi F CY a» y va satisfaire à l'équation d? (B) TE = = P(x)y, de laquelle on passera à l'équation (A), en substituant dans (B) y = (LS) æ=: » Soient &,, az, -y Ans Any = œ les points singuliers de (B), B, l'inverse de la différence des racines de l’équation déterminante relative au point &;; Supposons qu'aucun de ces points singuliers ne soit logarithmique. » Nous appelons forme uniforme et invariante une fonction homogène H (y,, 92) de ),, y, du degré r, qui devient fonction uniforme H (n) de n, Tr T) devient la racine d’une fonction rationnelle de x; en particulier, nous dirons qu’une forme H (9,, 92) est entiere si, pour des valeurs finies de 7,, Ya, dont le quotient appartient au domaine d’existence de la fonction H (7), elle reste elle- même toujours finie. Il résulte alors des recherches de M. Poincaré (Acta mathem., t. I, p. 235 et suiv.) que la forme générale d’une forme entière est si on la multiplie par y” et qui, multipliée par ( LE TLC à 6%). T k=1 » En suivant la notation introduite par M. Fuchs pour les équations intégrables algébriquement (Journal de Crelle, t. 81, 85), nous appelons forme primaire une forme entière, si la fonction H(n) correspondante ne s'évanouit à l’intérieur du polygone générateur du groupe G que pour une seule valeur de » et pour cette valeur du premier ordre; une forme primaire est donc déterminée, à un facteur constant près, par son point zéro n = y, et elle pourra s'écrire i HRA DEX(n), — (F) ‘ar + b TE ati F4 5). C. R., 1892, 2° Semestre, (T. CXV, N° 1.) 5 ( 34) en désignant par ax + b une fonction linéaire qui s'évanouit pour x = f(y) et par & la différence des racines de l'équation déterminante relative à æ = f (y). Sif(y) n’est pas un des points singuliers, on aura Ê — z et best du degré v; si, au contraire, f(y) — az, la forme primaire correspondante us . A ®, est du degré „-- Les fonctions X,, ..., X,,; sont alors les mêmes que k celles que M. Poincaré désigne par les mêmes lettres dans son Mémoire cité. On démontre aisément les théorèmes suivants, établis par M. Fuchs pour les équations à intégrales algébriques. » I. Chaque forme entière invariante est le produit de formes primaires. » II. Entre trois formes qui sont, ou des formes primaires du degré », 3 anal = 5 Noo ; ou les puissances fi" de formes primaires du degré p il y a une relation linéaire à coefficients constants; la forme primaire générale du degré v est donc représentée par c, Phry coh, ick. » HI. On a les relations Ba Eeti (E ®,) a Di Bx ph — À D pazi, Patt (Drei Dy) = OP... Déni, en désignant par (ọ, 4) le déterminant fonctionnel des fonctions ©, 4. » IV. Soitele plus petit multiple des nombres B,, ..., Brys et ov = — 29, la puissance sie de ®, et la puissance cB;iî"e de D, seront des fonctions ra- tionnelles de x et, par conséquent, des fonctions uniformes de ¢, qui pour- ç ront être représentées sous la forme pe X cn), où 0,(n) signifie une k=0 fonction thêta-fuchsienne ou -kleinéenne. » V. Pour qu’une équation (A) admette un groupe discontinu, il est nécessaire et suffisant qu'une fonction homogène de ÿ,, y,, qui, multipliée par une puissance convenable de #,, se réduit à une fonction uniforme den, soit égale à la racine d’une fonction uniforme de €. » On arrive à des résultats analogues si quelques-uns des points a,, .…, &,+i Sont des points logarithmiques. » Jai développé les résultats indiqués, dans un Mémoire présenté au mois de janvier, au Journal de Crelle, et qui paraîtra prochainement; dans un second Mémoire, j'ai étudié en particulier le cas où la fonction £ de n n’admet qu'un nombre fini de valeurs pour chaque valeur de n. » (35) PHYSIQUE. — Sur la determination précise de la densité critique. Note de M. E. Maruias, présentée par M. Lippmann. « I. Si l’on porte en ordonnées les deux sortes de densités d'un corps (liquide et vapeur saturée) et en abscisses les températures, les deux courbes obtenues se raccordent à la température critique; l’ensemble forme une courbe unique, telle que le lieu des milieux des cordes paral- lèles à l’axe des ordonnées est une droite. Ce résultat, annoncé par MM. Cailletet et Mathias ('), vérifié sur l'acide sulfureux dans un inter- valle de 156°, a été confirmé récemment par M. Amagat (?). Mais, sauf pour l'acide sulfureux, la vérification n’a porté que sur des intervalles de température peu étendus (30° à 60°), et l’on peut craindre que le diamètre rectiligne ne soit qu’une approximation. » Les récentes expériences de M. Sydney Young (°) permettent de donner de la loi du diamètre rectiligne une démonstration définitive, puisqu'il s’agit des corps les plus divers, au nombre de douze, et que les intervalles de température atteignent 300° et même 325° (benzine mono- chlorée ). » J'ai calculé la demi-somme des densités (*) pour chaque corps à un grand nombre de températures; puis j'ai déterminé le diamètre des deux points, et j'ai comparé les ordonnées observées et calculées. » Le Tableau suivant donne cette vérification pour six des corps étudiés par M. Young. Les températures absolues de la première colonne sont relatives à la benzine monofluorée; les nombres de chaque couple de lignes horizontales, pour les autres corps, se rapportent à des tempéra- tures correspondantes : Alcool Benzine Acide Chlorure Tétrachlorure éthy- Benzine. monofluorée. acétique. d’étain. de carbone. lique. 272,29 obs.. a 0,4500 0,5237 043209 i; 1198 » » Calc... admis 0,5218 0,9295 t1120 » » PDS.: 5 289, 3 S » » D » 0, 80251 » cae » » - » » admis » (*) Canrerer et Maruras, Comptes rendus, t. CII, mai 1886, et t. CIV, juin 1887. (?) Amaçar, Comptes rendus, t. CXIV, février 1892. (*) Sypxex Youxe, Phil. Mag. [5], t. XXXII; février 1892. (*) Rapportées à l’eau à 4°. ( 36 ) Alcool Benzine Acide Chlorure Tétrachlorure éthy- Benzine. monofluorée. acétique. d’étain. de carbone. ique. RES ; bs 0,4253 0 ,4948 0 ,4992 1,0949 ö, 7734 o, 3937 s calc... 0,4256 o,4939 0,4998 1,0508 0,7743 0,4019 obs.... 0,3099 O, 44197 O04443 0,93913: o,6895 0,3999 eo calc... 043700 admis admis admis 0,6923 admis L60, 4 ODS. a aa O 000 0,4119 0,4142 0,8707 0,6457 0,3309 ’ Calc. :. O Siid 0,4125 0,4132 o, 8709 0,6468 0,3304 obs.... 032409 0,376 0,3761 0,7937 0,9922 0 ; 2997 2197 calc:.. - admis admis admis admis admis admis re obs.... 0,93092 0 , 3998 0,3563 » 0,5660 o, 2811 : calc... 0; 3098 0,3601 0,3576 » 0,5649 0,2844 529,99 à tone mh 0,3037 0,3543 0,3014 0,7423 0,5558 0,2793 » La vérification de la loi du diamètre est pour ainsi dire absolue pour tous les corps étudiés ; cependant, les trois alcools : méthylique, éthylique et propylique donnent, à la température la plus basse des expériences, une différence d’un peu plus de 2 pour 100 entre les nombres observés et calculés; la vérification est parfaite dans un intervalle de 200° à partir de la température critique. » II. Les physiciens qui se sont occupés récemment de la détermina- tion expérimentale des deux sortes de densités, MM. Battelli, Amagat et Young, ont conclu à l'existence d’une limite commune pour les deux den- sités, à la température critique; d’après la loi du diamètre, il s’ensuit né- cessairement que la densité critique est égale à l’ordonnée du diamètre qui correspond à la température critique, comme l'ont indiqué MM. Cail- letet et Mathias (mai 1886). Les nombres x de la dernière ligne horizon- tale du Tableau précédent sont donc les densités critiques des corps étudiés. » Ces densités diffèrent beaucoup de celles qu’on déduit des volumes critiques observés directement par M. Young ou MM. Ramsay et Young; la différence atteint parfois presque 20 pour 100 de la densité critique (pour la benzine monofluorée, on a d’après M. S. Young 0,4111, et d’après le diamètre 0,3514). C’est la preuve qu’il est difficile, sinon impossible, de déterminer directement et avec précision la densité critique, conclusion à laquelle je suis arrivé dans un Mémoire antérieur ('). Au contraire, la méthode du diamètre fournit, mème appliquée à une grande distance de (1) E. Martas, Annales de la Faculté des Sciences de Toulouse; 1891, et Journ. de Phys.; 1892. 4 (37) la température critique, des valeurs précises de la densité critique, parce que le coefficient angulaire négatif du diamètre étant toujours très faible (il varie de — 0,000493 à — 0,001285 pour les corps étudiés), une erreur de 1° sur la température critique donne une erreur négligeable et sûre- ment plus petite que les erreurs d'observation. » HI. Cette méthode, appliquée aux trois premiers alcools, donne des nombres qui ne diffèrent de leur moyenne, 0,2785, que de quantités infé- rieures ou égales à + environ. Par suite, les trois alcools homologues méthylique, éthylique et propylique ont méme densité critique; leurs dia- mètres ont aussi sensiblement même coefficient angulaire. Il y aurait inté- rêt à généraliser ce résultat par l’étude d’autres séries homologues (). » IV. Dans le Mémoire antérieur déjà cité, j'ai montré que la densité d’un liquide tend vers le triple de la densité critique quand on s’éloigne le plus possible de la température critique. Les expériences de M. Young fournissent une très belle vérification de cette loi, comme le montre ce Tableau : | Densité critique calculée Tiers par è Corps. le diamètre. la densité à #. t. Do... e 0,3037 0, 3000 o » monofluorée....... 0,3543 0,3491 z 099 » monochlorée ...... 0,3661 0,3635 +35 » monobromée...... o, 4857 o, 4836 +53 » monoiodée........ 0,5838 0,9808 PIS Alcool méthylique ......... 0,2784 0,274 g » o -éthyhque.s 5. :. 0,2703 | 0,2785 | 0,269 A 2 a propylique....:>..... 0,2778 0,271 +10,3 Ether ordinaire. ........... 0,2631 0,2453 7 ACRE EEE ........... 0,3914 0,3510 +16,3 Tétrachlorure de carbone... 0,5558 o, 5440 9 Chlorure d’étain........... 0,7423 0,7465 +14,9 (') Le tiers des densités de liquide des alcools supérieurs (prises à basse tempéra- ture) donne des valeurs par défaut de la densité critique. On obtient ainsi : pour les alcools butyliques primaires et secondaires 0,279, 0,272, 0,276; pour les alcools amy- liques normal et de fermentation 0,277 et 0,275; et enfin pour l'alcool hexylique normal 0,278. Cela montre bien la généralité de la loi pour les alcools saturés pri- maires et secondaires. L'alcool butylique tertiaire fournit un nombre un peu plus faible, 0,262. Une vérification identique peut se faire sur la benzine, le toluène et le métaxylène, ( 38) » La considération des volumes spécifiques moléculaires (employés par M. Young) voile les analogies; la considération des densités nous a paru préférable. » MÉCANIQUE. — Influence de la masse du liquide dans les phénomènes de cale- faction. Note de M. A. Wrrz, présentée par M. Haton de la Goupillière. « Dans une Note insérée aux Comptes rendus, à la date du 13 juin, M. de Swarte a élevé une réclamation de priorité relativement à mes recherches sur la vaporisation, en se référant à un article des Annales industrielles, auquel je n’ai pas trouvé sa signature : je me contenterai de faire remarquer que mes expériences diffèrent essentiellement de celles de M. de Swarte et que mes conclusions sont absolument opposées aux siennes. » En même temps, dans le but d’éviter toute fausse interprétation de la loi que j'ai formulée, je la commenterai brièvement. L'effet de Boutigny se produit toujours, sur une plaque rougie, quand le liquide est en gouttes, donc en faible quantité; il ne se produit plus quand l’eau est en trop grande masse pour pouvoir affecter la forme sphéroïdale. La forme globulaire est donc requise pour la réalisation de la caléfaction. Le D" Berger, de Franc- fort, a obtenu des gouttes de 5008" d’eau ('); c’est sans doute un maximum. » Pour ce qui est des vaporisations de 1810" par mètre carré et par heure, que l’on a citées, je dirai qu’elles reposent sur des observations de huit à douze secondes ; mes expériences, au contraire, entreprises d’après le procédé inauguré par M. Hirsch, sont continues et peuvent être pour- suivies pendant des heures; or le foyer le plus intense que j'ai pu em- ployer ne m'a donné que 1000" au plus par mètre carré et par heure. » ÉLECTRICITÉ. — Mesure de la constante diélectrique par les oscillations électromagnétiques. Note de M. A. Peror, présentée par M. Potier. « Dans une précédente Communication, j'ai indiqué la méthode que j'ai employée pour mesurer la constante diélectrique à l’aide des oscillations électromagnétiques. (1) Ueber spheroïdal Zustand (Pogg. Ann., t. CXIX, p. 594 ; 1863). (39) » I. Pour faire cette détermination sur un mélange de résine et de cire (résine 9, cire 1), j'ai employé le même appareil que pour l'essence de térébenthine, et trouvé les valeurs suivantes : k Résine hgud. oeeo ree g oiae e 1,462 2,197 » I RE PE Pa CT 1,458 2,126 » FOIS 555 2 Ce hs 1,439 2,071 la période de la charge étant environ 4.107 secondes. » Voici les nombres trouvés par d’autres procédés pour le même mé- lange de résine et de cire : i : » Par la méthode du prisme ('), # a été trouvé compris entre 2 et 2,1. » Par la méthode du galvanomètre balistique (°), pour des durées de charge comprises entre 0°,0025 et 0°,022, J'ai trouvé 2,03. » En déterminant, à l’aide d’un condensateur à glissement, la capacité d'un condensateur successivement plongé dans Pair, puis englobé dans la résine, j'ai obtenu 2,88. » Enfin, la méthode d'attraction des sphères de M. Boltzmann pour un temps de charge très long mwa donné $ = 5,4. | » II. Pour le verre, ne pouvant englober le condensateur tout entier dans le diélectrique, j'ai eu recours, pour éliminer l'influence des bords, à une méthode particulière qui ma été indiquée par M. Blondlot et déjà employée par lui. » Considérons un condensateur placé dans l'air, d'épaisseur E; si dans la région où le champ est uniforme on introduit une lame de diélectrique mio e, de surface S, de pouvoir inducteur K, la capacité augmen- tera de S I 1 4ni e TEY K +E—e ) les lignes de force restant toujours normales aux armatures. » Soit, en valeur absolue électrostatique, A la capacité quand le diélec- trique n’est pas placé, B quand il l’est, on verra facilement que Se nb Ad ATE Se K= iak (B—A)(E —e) Comptes rendus, t. CXIII, p- 415. i (*) Journal de Physique, 2° série, t. X, p. 164. ) a | (40 ) » J'ai employé pour cette mesure une série de résonateurs formés avec quatre condensateurs, toujours les mêmes, et un certain nombre de cir- cuits. » Pour avoir A et B, le plus simple est de calculer les coefficients de self- induction des circuits à l’aide de la formule de M. Poincaré et de tirer A et B par les formules (1) À = 25 VLA, à, = 27 VLB. » Les capacités que j'ai employées étant beaucoup plus petites que celles dont M. Blondlot a fait usage, j'ai jugé utile de faire une expérience de vérification en calculant L, mesurant C et calculant }; j'ai trouvé ainsi pour un résonateur 5x = 290%; en mesurant ensuite directement la lon- gueur d’onde, j'ai obtenu FX = 200 Ces nombres ne différant que de 3 pour 100, j'ai conclu que la formule s'appliquait bien. » Les expériences que J'ai faites m'ont donné les résultats suivants pour des lames de verre de Saint-Gobain : Échantillon A. Échantillon B. y période 174 période O 7 0 en de charge. K. vK. de charge. K. VK. 720 10 Sst 3,71 1,64 102 3529 1,79 170,7.107 "sec. 9,83 1,99 iais Jy3ə 1,80 206,7 3,94 1,98 155,8 3,90 1,97 227,3 4,17 2,04 173,3 4,03 2,01 242,7 4,23 2,06 177,3 3,66 1,90 316 4,63 2,12 22/4 4,15 2,03 453,7 5,727 2,39 239 4,30 4,07 288,7 4,47 2,11 303.1: 4,89 2,21 334,7 4,82 2,20 337,3 4,70 2,17 354 5,32 2,29 424,7 4,74 2,18 436,7 5,22 2,28 454, 3 5 » 22 2, 28 517 3 6,78 2,60 589,3 5,92 2,43 717:3 6,07 2,46 ( 41 ) » J'aurai l'honneur, dans une prochaine Communication, d'exposer le résultat de la comparaison avec quelques autres trouvés par d’autres méthodes. » CHIMIE GÉNÉRALE. — Sur la composition de l'eau et la loi des volumes de Gay-Lussac. Note de M. A. Lepuc, présentée par M. Lippmann ('). « Mes recherches sur la densité des gaz m'ont conduit à fixer à 23,24 pour 100 la proportion de l’oxygène dans l’air atmosphérique; ce résultat a été confirmé par des expériences directes. » Une deuxième conclusion non moins importante ressort de mon tra- vail : le poids atomique de l'oxygène (15, 96), admis jusque dans ces der- nières années, et que l’on trouve dans tous les Traités, est notablement trop fort. Le rapport de la densité de l’oxygène à celle de l'hydrogène est, en effet, 15,90 et il paraît inadmissible, étant donné la compressibi- lité de ces deux gaz, que ce nombre soit inférieur au poids atomique. » Divers auteurs ont, il est vrai, depuis 1888, repris la détermination du poids atomique de l'oxygène; mais l’accord ne m’a point paru suffisant pour une donnée aussi fondamentale de la Chimie. Voici, en effet, les nombres obtenus par les divers expérimentateurs : Cooke et Richards. 15,869 Noyes: sirpi 15,896 Bese. eano 15,949 Pilot: =a 15,866 Rayle -a 15,89 Morley: o e 15,879 » Après avoir rejeté, pour la raison que j'ai déjà dite, le nombre de M. Keiser, il nous en reste cinq dont la moyenne est exactement 15,88. » J'espère montrer, par mes expériences, que tel est bien le poids ato- mique de l'oxygène, à moins d’un tiers d'unité prés sur le dernier chiffre, c est-à-dire à moins de -$z de sa valeur (°). 1 = # Là » r . . * ë (+) Ce travail a été exécuté au laboratoire des recherches physiques, à la Sorbonne. 2 : ; ; 7 ; : (?) Je ferai remarquer qu'il ya entre ces cinq nombres un écart s'élevant à 5, et qu'à 5555 près. D'autre part, mon attention se porte particulièrement sur les expériences de Lord Rayleigh qui, dans une récente publication, donne, à côté du poids atomique 15,89, le rapport des densités de l'oxygène et de l'hydrogène comme étant égal à 15,882. Il y a Contraste, ainsi que je Pai dit plus haut, entre ces deux nombres. Je n'entreprendrai pas ici la critique des expériences de ce savant; mais il faut se C. R., 1892, > Semestre. (T. CXV, N31.) f (42) EXPÉRIENCES. — J'ai suivi la méthode de Dumas en modifiant la dispo- sition de l'appareil et la manière d’opérer. » Oxygène. — L'oxyde de cuivre est préparé sous une forme très avantageuse de la manière suivante. Dans un tube ayant environ 25% de long et 4™ de diamètre, j'in- troduis 2008" de cuivre électrolytique laminé très mince; bien qu'assez fortement tassée, cette masse est parfaitement perméable aux gaz. Je oxyde partiellement dans un courant d'air ou d'oxygène purifié, puis je brise le tube et j'introduis le cuivre oxydé dans un tube de même diamètre, en verre demi-dur, auquel on adapte un ro- binet de verre à l’une de ses extrémités, tandis que l’autre reçoit un tube abducteur convenablement coudé et effilé. La partie large est enveloppée d’une feuille de platine mince passée au feu et bien propre; puis le tube est placé dans une gouttière en tôle, sur un lit d'amiante, et porté à la température la plus basse à laquelle le cuivre puisse s’oxyder, et j'y fais passer pendant une demi-heure un courant d'oxygène sec. Après avoir fermé la pointe effilée et fait le vide dans ce tube à o®®,1 près environ, je le lave, l’essuie et le porte dans la balance. La poussée atmosphérique est parfaitement compensée au moyen de flotteurs convenables. L'équilibre n’est relevé qu’au bout de cinq heures au moins. » La réduction est opérée à la plus basse température possible au moyen d’hydro- gène purifié et séché comme je lai dit ailleurs, et le courant de gaz est continué pen- dant le refroidissement. Le tube est ensuite refermé à la lampe et le vide fait comme plus haut, mais sur l'hydrogène. Je débarrasse le tube de son enveloppe de platine et le reporte dans la balance après avoir essuyé ses extrémités, mais non la partie qui a été chauffée. » Enfin je le lave et l’essuie avec soin pour m'’assurer de ce que le verre n’a pas subi d’altération appréciable sous Paction de la chaleur (1). » Il reste, pour connaître le poids de Foxygène employé, à déterminer le poids d'hydrogène fixé par le cuivre : je réoxyde donc le cuivre dans un courant d’air sec, et je reçois les quelques centigrammes d’eau formée dans un tube à acide phospho- rique anhydre. » Eau. — La majeure partie de l’eau se condense äãis une ampoule ayant une capacité de 35%, dont le col reçoit le tube abducteur muni d’un épaulement conve- défier des poids ¿rop forts pour l'hydrogène, et je crains bien que son hydrogène n’ait été généralement souillé par de l'air. Mes expériences me font douter que l’on puisse laisser le ballon rempli d’hydro- gène en communication pendant quatre minutes avec l’atmosphère, par l'intermédiaire d’un tube de 1" de long et de o~, or de diamètre, sans qu’il se produise une diffusion appréciable. D'ailleurs la température ne me paraît pas mesurée avec assez de certi- tude. Il est regrettable que Lord Rayleigh n’ait point donné les densités par rapport à lair; la discussion de ses résultats eût été plus facile. Je rappellerai que la plus petite densité que j'aie trouvée pour l'oxygène est 1,10901 et la plus grande pour l'hydrogène 0 ,06949, nombres dont le quotient est 15,901. (t+) J’ai essayé sans succès de chauffer le tube dans une gouttière garnie de magnésie. Le tube lavé après l'opération a été trouvé tantôt plus léger, tantôt plus lourd qu'avant d'être chauffé, L'enveloppe de platine m'a donné au contraire d'excellents résultats. * (43) nable; le reste est condensé dans deux tubes en U, soudés entre eux et à l’ampoule, et munis de robinets de verre spéciaux, et dont le deuxième est chargé d’acide phos- phorique anhydre. Ces deux tubes sont plongés dans un mélange de glace et de sel. Suit un tube témoin. Cet appareil est toujours pesé plein d'hydrogène, sauf l'ampoule, qui communique avec l'atmosphère par un canal étroit. » Les corrections à faire sont les suivantes : » 1° Poussée atmosphérique sur l’eau liquide ; » 2° Poussée atmosphérique sur la vapeur d’eau contenue dans P ais avant et après l'opération; » 3° Perte de l’eau par évaporation, à raison de o®sr,6 à omsr,8 par vingt-quatre heures (déterminée directement); » 4° Eau entraînée par l'hydrogène qui s'échappe de l’ampoule ; » 5° Différence des poids d'hydrogène contenu dans les tubes avant et après l'expé- rience. : » La première correction est facile à calculer; la somme algébrique des autres n'atteint pas 187, » Je donnerai, comme exemple, une expérience que je crois excellente : Diminution de poids du tube à cuivre ......... 19,6797 Hydrogene Re. arsa art IUN FEAE pe 0,0047 Foids dé: l'oxygèhes Aus ini, sx 19,6844 Poids apparent de l’eau recueillie............. 22,1364 Poussée atmosphérique sur l’eau liquide. ...... 0,0264 Somme des corrections diverses............... 0,0004 Poids de l’eau formée:....:......... 22, 1632 6 “+ Poids de l'hydrogène, par différence. .......... 2,4788 où Poids atomique de Kssraanra o d 15,882 » Dans une autre expérience, que j'ai pu mener à bien, j'ai formé 195,7403 d'eau au moyen de 17,5323 d'oxygène. On en déduit, pour le poids atomique, 15,880. Une expérience préliminaire, faite sur 58", 6064 d’eau, m'avait donné 15,860; mais la quantité d’eau obtenue était évidemment trop faible. » Le poids atomique de l'oxygène est donc 15,88, tandis que sa densité par rapport à l'hydrogène est 15,90. J’ espère soumettre ces deux nombres à un dernier contròle au moyen d'expériences en cours. » Ce résultat a une importance réelle au point de vue de la fixation des Pida atomiques des corps simples. Les nombres donnés par Stas, pi pS doivent être multipliés par 0,995. J'aurai l’occasion d'y revenir. > Je trouve, en outre, dans la comparaison de ces nombres une confir- mation très remarquable de la loi des volumes, de Gay-Lussac. Les nombres (44) admis jusqu'ici ne permettaient pas de déduire la composition en poids des composés gazeux, de leur composition en volumes, ou réciproque- ment, et cette loi de Gay-Lussac ne pouvait être considérée que comme une loi approchée. Il ressort de ce qui précède que c’est une lot limite, au même titre que la loi de Mariotte. Je compte revenir aussi sur ce point en étudiant le bioxyde d'azote et l’oxyde de carbone. » CHIMIE MINÉRALE., — Sur les sels azotés du platine (*). Note de M. M. VÈèzes, présentée par M. Troost. J'ai décrit antérieurement (Comptes rendus, t. CX, p. 957; t. CXII, p- 616; t. CXIIT, p. 696) plusieurs sels chloroazotés, bromoazotés et iodo- azotés de platine et de potassium, de composition intermédiaire entre le platonitrite de potassium Pt(AzO?)'K? et le sel haloïde saturé PtX°K°? (X = CI, Br, I). Depuis lors, j'ai obtenu plusieurs sels nouveaux du même genre, qui, joints aux premiers, constituent des séries régulières de com- posés analogues. Je vais indiquer brièvement quelles sont ces séries, ré- servant pour un prochain Mémoire l’étude détaillée et complète des com- posés qu’elles renferment. I. — SÉRIE CHLOROAZOTÉE. » Platomonochloronitrite de potassium Pi(AzO?}CIK? + 2 H’O, obtenu par l’ac- tion ménagée de l'acide chlorhydrique sur le platonitrite. Paillettes brillantes jaune pâle, très solubles. Sa solution est très stable. » Platodichloronitrite de potassium Pt(AzO?}*CEK?, obtenu par l’action du chloroplatinite de potassium sur le platonitrite. Aiguilles clinorhombiques jaune d’or, très solubles. C’est le terme le plus important de la série chlorée, à cause de la stabi- lité de ses solutions, et de sa formation constante dans toutes les réactions qui don- nent naissance à des composés chloroazotés. » Platidichloronitrite de potassium Pt(AzO?)*CPK?, mentionné antérieurement sous le nom de platichloronitrite. » Platitrichloronitrite de potassium Pi(AzO?} CF K?, obtenu par l’action ménagée de l’eau de chiore sur le be ve Prismes jaunes, très solubles, Sa so- lution est stable. » Platipentachloronitrite de potassium Pi(AzO?)CIFK? + H?0, décrit antérieu- rement sous le nom de cAloroplatinate nitrosé, avec la formule Pt(AzO)CI5K? + H?0. Une étude plus attentive m’a montré que l'azote est dans ce corps au même état que ——— (1) Travail fait au laboratoire de Chimie de F École Normale supérieure. (4) dans les autres composés chloroazotés, et que la formule Pt (Az0?)CI RK? + H?0 est mieux en rapport avec les résultats de son analyse. II. — SÉRIE BROMOAZOTÉE. » Platomonobromonitrite de potassium Pt(AzO?)BrK? + 2H?0O, obtenu par l’action ménagée de l’acide bromhydrique sur le platonitrite. Paillettes brillantes jaune pâle, très solubles. Isomorphe du platomonochloronitrite. Sa solution est très stable. » Platodibromonitrite de potassium Pt(AzO®)}Br°K? + H?0, mentionné anté- rieurement sous le nom de platobromonitrite. » Platidibromonitrite de potassium Pt(AzO®?)*Br°K?, mentionné antérieurement sous le nom de platibromonitrite. » Platitribromonitrite de potassium Pi(AzO°?}Br°K?, mentionné antérieurement sous le nom de platibromonitrosonitrite, avec la formule Pt(AzO)(AzO?)?Br°K?, dont j'ai, depuis lors, reconnu l’inexactitude. » Platitétrabromonitrite de potassium Pt(AzO?)BrtK?, obtenu par l’action ménagée du brome sur le platonitrite. Prismes rouges, solubles dans l’eau, avec décomposition partielle en bromoplatinate, platodibromonitrite et vapeurs nitreuses. JTI. — SÉRIE 10DOAZOTÉE. » Platodiiodonitrite de potassium Pt(AzO?}1°K? +2H20, décrit par Nilson (Journal für prakt. Chemie, 2° série, t. XXI, p. 172), sous le nom de platoiodo- nitrite. » Platitétraiodonitrite de potassium Pi(AzO?}°1°K?, déjà signalé sous ce nom. » Platipentaiodonitrite de potassium Pt(AzO?)15K?, mentionné antérieurement sous le nom d’iodoplatinate nitrosé, avec la formule Pt(AzO)I2K?, dont j'ai, depuis lors, reconnu l'inexactitude, » Ces séries présentent encore quelques lacunes. Mais si l’on se préoc- cupe seulement des types de composés qu’elles renferment, on a les séries générales suivantes, dans lesquelles X représente l'atome d’un élé- ment halogène quelconque : PL(AzO®)'K?, Pt(AzO?}XK?, Pt(AzO*)X2K°, Pt(AzO*)'X2K2, » PL(AzO®}X3 K?, PEX:K:?, Pt(AzO®}?X1K?, PL(AzO?)X5K?, PtX° K» ( 46 ) CHIMIE ORGANIQUE. — Recherches sur les pyrogallols sodes. Note de M. pe ForcranD. « I. Les dérivés alcalins du pyrogallol sont tellement oxydables à lair, qu’il est très difficile de les obtenir à peu près purs. En employant les deux méthodes générales auxquelles j'ai recours habituellement, j'ai pu cependant préparer des corps assez peu altérés pour fournir des données thermiques acceptables. » Première méthode. — On dissout, dans une atmosphère d'hydrogène, une quantité pesée du sodium dans une solution éthylique du poids corres- pondant du pyrogallol. On enlève l'alcool par la chaleur à 150°. » Seconde méthode. — On fait réagir les deux solutions aqueuses et l’on chauffe pour déshydrater, toujours dans le courant d'hydrogène pur et sec; à 150°. » La première méthode donne des pyrogallols mono, di et trisodés presque incolores à l'abri de l’air, mais ils retiennent toujours une certaine quantité d'alcool. La seconde fournit, pour les deux premières réactions, des corps très colorés, même dans l’hydrogène, d'aspect résineux et rete- nant des proportions variables d’eau, mais elle permet de préparer presque pur et incolore le pyrogallol trisodé. J’ai étudié thermiquement ce der- nier composé, ainsi que les trois produits obtenus par la première méthode. Voici leur composition : C'H5Na O+ 0,33 C*H°0* Pyrogallols sodés éthyliques... C1? H’ Na? 0° + 0,46 C* H° O? l C H? Na? OS + C+*H50? Pyrogallal trisodé rs: Taa, C12 H? Na? O° environ » Les formules des trois échantillons de ce dernier corps que J'ai pré- parés (seconde méthode) étaient : C!2 H?-22 Na?78 O C'?H° Na! O°+ : NaHO?, C'H? Na. O°+-SNaHO*, » Dans le premier cas, sur 3Na, il manquait A ; dans les deux der- niers, il y avait en trop + et Na. De pareilles différences, en plus ou en moins, sont inévitables lorsqu'on est obligé d'ajouter, à du pyrogallol pesé dans un ballon plein d'hydrogène, un volume déterminé d’une solution (47) titrée et concentrée de soude; elles tiennent à l'incertitude de la mesure de ce volume. Mais, lorsqu'elles sont aussi faibles, on peut facilement en tenir compte, surtout dans les deux derniers cas. » II. J'ai d’abord fait l’étude thermique des trois produits à excès d’al- cool (première méthode), en supposant provisoirement l'alcool non com- biné. Pour éviter l'oxydation pendant la dissolution dans l’eau en présence de lair, j'ai dissous ces corps dans une quantité d’acide sulfurique équi- valente, et de dilution telle que l’état final fût identique à celui que don- nerait la dissolution dans 4°, 6" ou 8" d’eau, puis l'addition à ces liqueurs de 2%, 4ht ou 6! d’acide sulfurique (141 = 2"). On en déduit les chaleurs de dissolution dans l’eau, connaissant les chaleurs de neutralisation de la soude par l'acide sulfurique et par le pyrogallol (*). » Tout calcul fait, on trouve, pour les chaleurs de dissolution, à +407: OU.+-.222 : P. monosodé (45 f: Si ea. + 30l o5 pour 1488" 1e diode (OM)... e + 110 23. pour 1708" T eode (Bh oo + 180l, 42 pour 1928" » D'où l’on déduit : CH Ofsol.+ Na sol. —H gaz. + C'2HSNa Ofsol. : + 42:76 CEHSNa Of sol.+ Na sol. —H gaz. + Ci2H#Na?OS sol. + 41,08 CHE Na? Of sol. + Na sol. =H gaz. + CI2HSNa*O5 sol. + 36,57 CH Of sol. + Na? sol. — H° gaz. + CHi NatO* sol. +120,41 = 40,14 X 3 (2) » On voit déjà que les valeurs apparentes des trois fonctions succes- sives du pyrogallol décroissent de la première à la troisième. La valeur moyenne apparente + 40,14 serait plus élevée que celle du phénol ordi- naire + 39,1. | > IM. Mais ces nombres sont certainement trop élevés, car il est impos- sible de supposer, comme on l’a fait jusqu'ici, que Falcool n’est pas com- biné. L'étude des produits obtenus par la seconde méthode va nous permettre de tenir compte de ce fait. 17 En raison de la différence des températures et des concentrations, j'ai dù déter- mıner à nouveau les chaleurs de neutralisation dé la soude par le pyrogallol, déjà me- surées par MM. Berthelot et Werner : + 6,397, + 6,386 et + 1,021, à + 11°, pour le Pyrogallol dissous dans 12t et la soude dans 2/1: J'ai trouvé, entre + 20° et + 22°, + 6,20, +6,19 et + 0,69 pour le pyrogallol dissous dans olit et la soude dans 2/*. Ce sont ces nombres, peu différents des précédents, mais cependant un peu plus faibles, que j'ai employés dans les calculs. (Œ) A partir de nNaHO? et avec formation de nH?O? au lieu de nH, il faudrait retrancher, de chacun de ces nombres, n x 31,87. ( 48 ) » On trouve, en effet, pour la chaleur de dissolution du pyrogallol trisodé exempt d’alcoof, C'? H? Na? O°, le nombre + 22°, 74, ce qui nous donne : C12 H6 O° sol. + Na? sol. — H? gaz. + Ct? H? Na? O° sol.. -+ 1 16€1,09 » Soit + 3804,70 X 3, au lieu de + 120,41, soit + 40,14 X 3. » La différence + 22,74 — 18,42, ou bien + 120,41 — 116,09, soit + 4°, 32, représente la chaleur de combinaison de l'alcool et du pyro- gallol trisodé ; c’est le même nombre que pour beaucoup de composés analogues. | » Bien que la seconde méthode ne fournisse pas les dérivés mono et disodés purs, on peut admettre, sans erreur sensible, que l'alcool y est combiné de la même manière dans les produits à 0,33 et à 0,46 C*H°O?, obtenus par le premier procédé. Il faut donc diminuer proportionnelle- ment les deux premiers nombres, + 42,76 et + 41,08, qui deviennent + 41,34 et + 39,09. D'ailleurs + 41,34 + 39,09 + x = + 116,09, x étant la troisième valeur. On a donc, pour les trois fonctions : + 41,34, +39,09 et + 35,66. » La valeur totale + 116,09 est mesurée avec précision, et chacun des trois nombres à moins de o*l, 5 près. » IV. On voit immédiatement que ces valeurs diminuent régulière- ment; les deux différences sont + 2,25 et + 3,43. La valeur intermé- diaire + 39,09 est exactement celle du phénol ordinaire + 39,10. La valeur moyenne des deux autres + 38%!,5 est un peu plus faible ; elle est presque égale à la valeur moyenne de la résorcine + 38%, 6. » La valeur moyenne des trois fonctions, + 38,70, est un peu plus faible que celle de la pyrocatéchine + 39,02 et du phénol ordinaire + 39,10, mais elle dépasse un peu celle de la résorcine + 38,60, et beaucoup celle de l’hydroquinone + 35,36. » Bien que tous ces nombres, sauf le dernier (hydroquinone +37,36), ne soient pas très différents, il y a, dans ces rapprochements, et aussi dans la manière dont les trois valeurs apparentes diminuent, des arguments nouveaux qui permettent de discuter la question un peu obscure des iso- méries des phénols triatomiques, ainsi que je le montrerai prochaine- ment, » - ( 49 ) CHIMIE ORGANIQUE. — Sur l’acétono-résorcine. Note de M. H. Causse, présentée par M. Henri Moissan. « Nous avons montré antérieurement que les phénols polyatomiques s'unissent avec les aldéhydes, pour former des combinaisons analogues aux acétates de la série grasse ('). L’acétone, quoique aldéhyde secon- daire, possède, à quelques exceptions près, les réactions des aldéhydes primaires; dès-lors il était probable qu’elle se combinerait aussi avec les mêmes phénols, pour donner des composés se rapprochant par leur con- stitution des acétates aromatiques. Cette considération nous a engagé à étudier l’action de l’acétone sur la résorcine. » On dissout 508" de résorcine dans 100%" d’acétone pure, on ajoute 508 d'acide chlorhydrique fumant; après quelques minutes de contact, le mélange s’échauffe et il se sépare un liquide oléagineux, de couleur am- brée. » Lorsque la réaction est terminée, on sépare le corps huileux formé; on le dissout dans l'alcool, et à la solution chauffée au bain-marie on ajoute de l’eau par petites portions : la combinaison acétono-résorcinique se dépose sous la forme d’un liquide qui se prend, au bout de quelques jours, en une masse solide d’un blanc jaunâtre. » Ce traitement, qui a pour but la purification du composé, ne donne qu'une substance résineuse et très friable; pour l'obtenir cristallisé, il suffit de redissoudre la résine dans l’alcool concentré, et de verser la so- lution alcoolique dans une grande quantité d’eau chaude. Le liquide laiteux qui en résulte abandonne des cristaux qu’on lave à l’eau distillée et que l’on sèche à Fair libre, » La combinaison acétono-résorcinique est en petits cristaux prisma- tiques anhydres, fusibles à 212°-213. Elle est insoluble dans l’eau, la benzine, le chloroforme et l’éther sec; soluble dans les alcalis caustiques et carbonatés. » Composition. — Desséchée à 30° et au-dessus de l'acide sulfurique, elle a donné à l'analyse des nombres qui s'accordent parfaitement avec la formule GH" O4. » Action de la chaleur. — Soumise à la distillation, l'acétono-résorcine donne (*) Bulletin de la Société chimique, t. I, p. 4, 88, 146, 738; 1887. C. R., 1892, 2° Semestre. (T. CAV, N°14.) 7 Mo. Bot. Garden, 1895. (J0 ) d’abord de l’acétone, puis il passe des vapeurs qui se condensent dans le col de la cornue, et il reste un résidu charbonneux. Le produit de condensation est formé de résorcine mélangée avec une petite quantité de combinaison inaltérée et entraînée mécaniquement. » Action de la poudre de zinc. — On mélange les cristaux avec la poudre de zinc, et Pon distille dans un courant d'hydrogène ; comme précédemment, on recueille de lacétone et de la résorcine. » Hydrate. — L’acétono-résorcine forme avec leau un hydrate en cristaux micro- scopiques. Il s'obtient facilement en partant de la résine récemment préparée. On la dissout dans l’alcool, et si la solution est colorée, on ajoute de l’acide acétique et quelques grains d’amalgame de sodium; en précipitant par l’eau, il se sépare des flocons blancs qui s'agglomèrent après quelques jours en cristaux microscopiques. » Desséché à 80°, l’hydrate prend une coloration rouge, abandonne l’eau de cristal- lisation et laisse une substance identique à la précédente. » L'analyse fournit des nombres qui s'accordent avec la formule G'5H1601,H20. » Combinaison éthérée. — La substance desséchée à 4o° est versée dans l’éther anhydre, il se dépose des cristaux rouges qui abandonnent l’éther au contact de l'air, et reproduisent le composé primitif. » Éthers. Éther diacétique G'5H110* (Hoy. — On chauffe à 130° en ballon scellé, pendant quelques heures, 1 partie de cristaux et 4 parties d’anhydride acé- tique. On distille ensuite environ la moitié du liquide et le résidu abandonne de petits cristaux blancs, que l’on purifie par cristallisation dans l’éther sec : l’éther dia- cétique est en petits prismes blancs fusibles à 126°, insolubles dans les alcalis caustiques et carbonatés à froid; à chaud la dissolution est complète, mais A ee d’une saponification. » L'analyse fournit des nombres qui répondent à la formule G'° H20 O°, » Éther dibensoique G'5H140(GTH5O)?. — Il s'obtient comme le précédent, en remplaçant l’anhydride acétique par le chlorure de benzoïle. L’éther dibenzoïque est en petits cristaux blancs fusibles à 115°. » L'analyse donne des chiffres qui s'accordent avec la formule G?° H?105. » Éther diphosphorique. — On dissout 48 de cristaux dans 158 d’ oxychlorure de phosphore; la solution est rapidement distillée, il se dégage de l'acide chlorhydrique et il reste une masse brune que l’on épuise par l’eau bouillante; on la sèche, et on la dissout dans l'alcool. La solution alcoolique, précipitée par l’eau, abandonne des flocons d’un blanc jaunâtre. Séchés, ils se présentent sous la forme d’une poudre cristalline qui se dissout dans la potasse et la soude caustique ; la solution neutralisée par l'acide acétique abandonne un précipité gélatineux; la combinaison calcique est très soluble et brunit par‘ dessiccation. » Le dosage du phosphore à l’état d'acide phosphorique a donné pour cet élément 12,50 pour 100 et la théorie indique pour la formule G'5H'*O:(PhO%H?}° 14 p. 100. » Des recherches précédentes et des nombreuses analyses que nous avons faites des dérivés obtenus, il ressort que l’acétone s'unit à la résor- cine pour former un acétal; cette combinaison, l’acétono-résorcine cristal- (33 lisée, résulte de l'union de 2 molécules de résorcine avec une molécule d’acétone et perte d’une molécule d’eau, selon l'équation CHO + 2 6G H'O? — GH! O14 HO. » Elle ne contient que deux fonctions phénoliques libres, ainsi que. le montrent les éthers diacétique et dibenzoïque; sa constitution est donc analogue à celle de l’acétal résorcinique, et peut être représentée par la formule suivante : CH°\ /0-€tH:-OH CH3/ XO-G'H:-0OH » La réaction de l’acétone sur les phénols est générale; en outre la ré- sorcine, la pyrocatéchine et le pyrogallol s’y unissent très facilement, mais l’hydroquinone ne nous a fourni aucune combinaison. » CHIMIE MINÉRALE. — Utilisation de la pyrite grillée, pour la fabrication des sels de fer. Note de MM. A. et. P. Buisine, présentée par M. Friedel. « La pyrite de fer est employée en quantité considérable dans la grande industrie chimique. Elle sert surtout à produire l’acide sulfureux pour la fabrication de l'acide sulfurique. Pour cela, on la grille dans des fours spéciaux ; le soufre passe à l’état d’acide sulfureux, qui est envoyé dans les chambres de plomb, et le résidu est du peroxyde de fer presque pur. » Pendant longtemps, la cendre de pyrite a été un résidu encombrant et sans valeur. Depuis quelques années cependant, on commence à l’em- ployer en métallurgie; on est parvenu, en effet, à traiter dans les hauts fourneaux le résidu du grillage des pyrites les plus pures. » On pourrait utiliser plus avantageusement une partie de ces résidus pour la production des sels de fer; on les obtiendrait ainsi plus économi- quement que par le procédé actuel, qui consiste à faire réagir les acides sur le fer. De cette façon, on n'obtient, en outre, que des sels ferreux dont la transformation en sels ferriques est coûteuse; c’est pourquoi l'in- dustrie utilise peu ces derniers. » Jusqu'à présent, on n'avait pas employé la cendre de pyrite à cet usage, car, après des essais trop superficiels, on avait considéré ce per- oxyde de fer comme inattaquable, où du moins peu attaquable par les ( 52 ) acides. Il n’en est rien cependant, il se dissout sans difficulté dans les acides sulfurique et chlorhydrique, en donnant du sulfate et du chlorure ferrique, qu’on peut transformer ultérieurement en sels ferreux. » Si l’on mélange la pyrite grillée, en poudre fine, avec de l’acide sulfurique (de 50° à 66°B., en quantité calculée pour saturer tout le peroxyde de fer, la réaction se dé- clare déjà à froid ; mais, dans ces conditions, elle est lente et toujours incomplète. À chaud, elle se fait beaucoup plus rapidement; elle est terminée en quelques heures et d'autant plus rapidement que la température est plus élevée. » Il est, dans tous les cas, inutile de dépasser 300°. » On obtient ainsi, suivant les proportions employées et la température à laquelle on porte le mélange, du sulfate ferrique renfermant un excès d'acide sulfurique, du sulfate ferrique neutre ou normal, et même des sulfates ferriques basiques. » Un mélange de 45 parties de pyrite grillée et de 100 parties d’acide sulfurique à 6o° (proportions théoriques) chauffé à 130°, 180°, 300°, fournit les produits dont nous donnons ci-dessous la composition. A 130°. A 180°. A 300°. RAA à nes ne den s 20,63 %, 8,410) 0,00 fo Peroxyde de fer insoluble (Fe203)........... 11,99 7,38 2,74 Peroxyde de fer soluble (Fe203)........:... 18,89 29,93 40,29 Acide sulfurique total (SO'R) ~.a. aranna 55,10 64,38 70,93 Acide sulfurique libre ho: .......cs 20,39 9,39 0,00 Sulfate ferrique normal (SO*)5Fe2........... 47,23 74,82 96,65 Peroxyde de fer en excès sur le Rd (ee 0,00 0,00 1,63 sulfate ferrique normal : » On peut ainsi obtenir industriellement du sulfate ferrique presque pur. » A 300°, on a du sulfate ferrique légèrement basique, et d'autant plus basique qu’on a augmenté dans le mélange la proportion de pyrite grillée. » Le sulfate ferrique ainsi obtenu est une poudre grisâtre, d’un embal- lage et d’un transport faciles. Ce sel est anhydre; à cet état, il est peu soluble dans l’eau, mais après l’hydratation, qui se fait lentement à froid, rapidement à chaud, il est extrêmement soluble. Mélangé à un peu d’eau, le sulfate ferrique anhydre fait prise comme le plâtre. » Le chlorure ferrique peut s’obtenir tout aussi facilement que le sul- fate. On le prépare à l’état solide, par l’action du gaz chlorhydrique sur la pyrite grillée. Il suffit de faire arriver ce gaz, tel qu’il sort des fours à sulfate, dans une colonne renfermant de la pyrite grillée; la réaction se déclare à froid; elle se fait avec élévation de température : l'absorption du gaz est totale et le sel obtenu est presque pur. (53) » Parmi les nombreuses applications auxquelles se prêtent les sels fer- riques ainsi produits, on peut prévoir les suivantes : » Le sulfate ferrique peut servir d’abord à la fabrication du sulfate fer- reux cristallisé. Pour cela, il suffirait de le réduire en solution aqueuse par le fer métallique. On obtiendrait ainsi ce sel plus économiquement et plus commodément que par l’action de l’acide sulfurique sur le fer qui est le seul procédé actuellement en usage et dont les inconvénients sont bien connus, notamment le dégagement de gaz hydrogène impur, à odeur extrêmement désagréable, produit dans la réaction. » Le sulfate ferrique peut remplacer le sulfate ferreux dans la plupart de ses applications : en agriculture, pour l’épuration du gaz d'éclairage, en teinture comme mordant, etc. Comme désinfectant, il pourrait être substitué au sulfate de cüivre, au sulfate d'alumine, au chlorure de zinc, etc. A la calcination, il donne de l’anhydride sulfurique. » Enfin on trouvera une application extrêmement importante de ces sels pour l’épuration des eaux industrielles et des eaux d’égouts. On sait que les sels ferriques sont doués d’un pouvoir épurant considérable pour les eaux chargées de matières organiques et qu'ils ont été reconnus les plus actifs de tous les agents proposés dans ce but. Si jusqu'ici ils ont été peu employés pour cet usage, c’est que leur prix était trop élevé. Grâce au bas prix auquel ils peuvent être produits par ce procédé, les conditions sont complètement changées et l’on peut trouver dans cette application un débouché considérable pour ces sels. » CHIMIE MINÉRALE. — Sur les altérations des eaux ferrugineuses. Note de M. F. ParMENTIER. « Dans une précédente Communication (Comptes rendus, t. CXIV, p- 1363), nous avons indiqué un procédé qui nous permet d’avoir, après son transport, une eau identique à ce qu’elle est à la source. Nous nous proposions de donner, dans un Mémoire plus complet, des résultats et des documents plus précis sur nos recherches. » Dans une Communication plus récente, M. J. Riban (Comptes rendus, t. CXIV, p. 1483) donne, comme exemples des altérations des eaux miné- rales ferrugineuses transportées, un certain nombre de résultats qui ten- draient à prouver que ces eaux, surtout les eaux françaises, perdent (54) presque la totalité du fer dissous qu’elles renferment abondamment à leur source. Nous demandons à l’Académie la permission de détacher, des documents nombreux que nous possédons à ce sujet, un certain nombre de données qui différent de celles de M. J. Riban. » Une première question qui se pose, quand on a affaire à une eau mi- nérale, est celle de son authenticité. Les eaux sur lesquelles a opéré M. J. Riban ont été prises dans une pharmacie. » Les eaux sur lesquelles ont porté nos recherches (nous avons fait l’analyse complète de plus de cinquante sources nouvelles, et étudié bon nombre de sources exploitées depuis longtemps) ont été puisées en notre présence, ou ont été embouteillées en présence du maire de la localité où se trouvent les sources, puis vérifiées par nous. ‘~ » La plupart de ces eaux renferment une forte proportion de fer. Au- cune de ces eaux, quel qu’ait été son mode d’embouteillage, n’a perdu, par le transport, la totalité du fer qu’elle renfermait à l’état de dissolution, quoique la quantité restant dissoute puisse varier d’une bouteille à l’autre. Voici quelques exemples : » 1° Source Saint-Louis n° 4, à Vichy-Saint-Yorre (Allier). » Eau embouteillée à la facon ordinaire le 11 avril 1881, analysée en mai r888 : Fer dissous. Bouteilles. Fer total. E H. IH. 0,038 0,017 0,015 0,014 » 2° Même source Saint-Louis, n° 4. » Eau embouteillée le 28 octobre 1889, après un assez long séjour dans un bassin de décantation, puis surchargée d’acide carbonique; analysée en novembre 1889 : Fer dissous. Bouteilles. Fer total. i IL. 0,006 0,004 0,003 » 3° Grande source à Pougues-les-Eaux (Nièvre). Eau embouteillée par nous à la facon ordinaire, le 15 mai 1891 : Fer total. Fer dissous. 0,197 0,042 p 4° Même eau embouteillée le 24 avril 1891, les bouteilles étant demeurées acci- (55) dentellement pendant plus d’une journée dans l'atmosphère d'acide carbonique de la source; analysée en mai 1891. Fer dissous. Bouteilles. Fer total. L IT. 0,194 0,120 0,009 » Nous croyons inutile de multiplier les exemples pour les eaux miné- rales. » D'ailleurs, au moins deux des analyses, que cite M. J. Riban comme faites sur l’eau de la source, n’ont été faites que sur la portion limpide de cette eau transportée, et elles montrent que ces eaux renferment du fer dissous. » Pour montrer toute la réserve qu'il faut mettre dans ces questions, nous tenons à citer un autre exemple : celui de l’eau qui sert à l’alimenta- tion de Ja ville de Saint-Flour (Cantal). » Nous avons reçu, en avril 1890, une caisse de cette eau pour l’examiner au point de vue de sa valeur comme eau potable, Cette eau, qui avait été embouteillée sans autres précautions que celles des soins de propreté que nous avions réclamés, nous est arrivée dans un état de limpidité parfaite; elle s’est conservée telle, et cependant elle contenait 08,021 de fer par litre. » Les dosages de fer que nous indiquons ont été faits par le procédé classique de H. Sainte-Claire Deville, Nous ne croyons pas que le perman- ganale de potasse puisse convenir à ces recherches. Nous pensons que, dans les eaux minérales bicarbonatées, le fer existe surtout à l’état de bi- carbonate de protoxyde de fer. Le groupement, dit hypothétique des élé- ments, nous semble pouvoir être fait d’une façon rationnelle, si l’on veut bien s'appuyer sur les belles recherches de M. Berthelot ('). » Nous n’ignorons pas les tentatives qui ont été faites jusqu'ici pour la conservation des eaux minérales. Des renseignements, pris auprès des spé- cialistes les plus autorisés, il résulte qu’elles sont restées infructueuses Pour des raisons qu'il serait trop long d’énumérer ici. » Quant à la surcharge en acide carbonique (que nous n’employons pas d’ailleurs), il nous semble qu’elle ne saurait être blàmée, les eaux miné- rales venant d’un milieu surchargé de ce gaz. » rt qi ag a PRE EUR . isa omn aa (') Bertaetor, Essai de Mécanique chimique, Annales de Chimie et de Phy sique, Comptes rendus, eic. ( 56.) L] CHIMIE MINÉRALE. — Reproduction de la néphéline purement potassique. Note de M. Anpré Dusoin, présentée par M. L. Troost. « En continuant mes recherches sur les réactions de la silice ou de l’hydrofluosilicate de potasse sur l’alumine en présence d’un excès de fluorure de potassium fondu (‘), j'ai pu, en prolongeant la durée de l'ac- tion de la température, obtenir la néphéline purement potassique, que l’on n'avait pu obtenir jusqu'ici. » Lesexpériences ont été conduites ainsi qu’il suit : une petite quantité de fluorhydrate de fluorure de potassium était chauffée, d’abord lentement, puis jusqu’à la température du rouge clair, dans un creuset de platine, le fluorure fondu ne formant qu’une couche de 4™™ à 5mm de hauteur au fond du creuset. On y projetait alors une petite quantité d’alumine, dont on provoquait la dissolution par de la silice calcinée ou par de l’hydrofluosi- licate de potasse, absolument comme dans les expériences où j'ai obtenu la leucite. On maintenait alors la température constante pendant quinze heures. Au bout de ce temps, on refroidissait lentement le creuset. » Il restait alors une croûte cristalline occupant une hauteur de plusieurs millimètres, en même temps que tout l'excès de fondant s'était volatilisé lorsqu'on opérait avec l'hydrofluosilicate de potasse; avec la silice, il res- lait une petite quantité du fondant, qu'on enlevait par l’eau, et quelques lavages par décantation donnaient un produit très homogène et très bien cristallisé. » Analyse. — La néphéline purement potassique est attaquable par l’eau régale encore plus facilement que la leucite; j'ai donc pu l’analyser par la même méthode que j'ai exposée dans une Note précédente. » Les résultats conduisent à la formule KO, Al? O?, 2Si O°. Trouvé. L H- Calculé. SCE: rss. 38,36 37,64 37,975 Atami oaa 33,57 33,01 32,278 Potasse.,:..,:..4,:% 28,91 28,80 29,747 99 ; 84 99,45 100,000 : (!) Comptes rendus, t. CXIV, p. 1361. Ci y La néphéline purement potassique est très remarquable au point de vue de ses propriétés cristallographiques et optiques. Elle cristallise en prismes orthorhombiques et diffère donc entièrement, sous le rapport de la symétrie cristalline, de la néphéline sodique. Le prisme est à peu près également développé dans ses trois dimensions, son angle est d’en- viron 97°. Il présente une troncature g'(o ro). Le plan des axes optiques est parallèle à g'; leur écartement est d'environ 40°. La bissectrice aiguë perpendiculaire à p(oo 1) est négative. La biréfringence maxima Ne — Np = 0,008, Ng — Nm = 0,002 et Tim — Np = 0,006. » Les cristaux possèdent la propriété de se grouper à la façon de l'ara- gonite, de manière à former des groupes pseudo-hexagonaux. Ces groupes vus à plat présentent l’aspect de rosettes à six pointements de 97° avec des angles rentrants de 157°. Les secteurs ont donc la forme de quadrilatères à deux angles latéraux égaux dont l’angle tourné vers le centre est de 60°, tandis que l’angle opposé est de 97°. Sur chaque secteur le plan des axes est perpendiculaire à la diagonale qui joint les sommets de ces deux angles et l'on peut s'assurer en lumière convergente que le secteur ainsi vu est perpendiculaire à la bissectrice aiguë np. » De tels faits établissent donc dans ce composé une tendance mar- quée à la symétrie hexagonale, tendance qui jointe au signe de la bissec- trice aiguë le rapproche de la néphéline sodique. » CHIMIE GÉNÉRALE. — Sur le passage des substances dissoutes à travers les filtres minéraux et les tubes capillaires. Note de M. C. Cuasrié, présentée par M. F. Guyon (‘). « Dans une Note précédente C), j'ai établi les trois faits suivants : » 1° Lorsqu'on filtre une urine albumineuse à travers la porcelaine, on constate que l’urée passe plus vite que l’albumine. » 2° Lorsqu'on filtre, dans les mêmes conditions, du sang défibriné, on recueille d’abord des liquides très pauvres en albumine et exempts d'hé- a mn De *(*) Travail du laboratoire de Chimie de M: le professeur Guyon, à l’hôpital Necker. (?) Comptes rendus, 2 novembre 1891. C. R., 1892, 2° Semestre. (T. CXV, N° 1.) s (58) moglobine, puis plus riches en albumine et pauvres en hémoglobine ; enfin, des liquides assez riches en hémoglobine. » 3° Lorsqu'on filtre une solution contenant de l’urée et de l'acide urique, ces deux substances passent également vite. | » La première expérience montre que, entre deux substances, l'une de petit volume moléculaire, l'autre de grand, la seconde passe plus lentement. » La deuxième expérience montre que, entre deux substances de grands volumes moléculaires toutes deux, celle qui a le volume le plus grand passe plus lentement. » La troisième que, entre deux substances de petits volumes toutes deux, mais de volumes inégaux, il n’y a pas de différence sensible dans leur vitesse de passage, ce qui se comprend en admettant que leurs volumes sont négligeables par rapport aux espaces où ils se meuvent. » Tous ces faits m'ont paru n'être pas indifférents en Physiologie, car les substances étudiées ici circulant dans l'organisme, les lois qui régissent leurs mouvements dans les espaces capillaires doivent trouver là de nom- breuses applications. J'ai exposé quelques considérations dans cet ordre d'idées, dans la Note rappelée plus haut et aussi dans un travail plus dé- veloppé ('). » Je voulais aussi traiter la question du passage des toxines de nature albumineuse (précipitables par lľalcool)à travers les filtres minéraux. Cette partie du sujet vient d’être l'objet d’une Note de M. Arloing (Comptes rendus, t. CXIV, p. 1455) qui a montré que ces toxines sont en partie retenues dans le filtre, fait qui vient appuyer mes expériences anciennes dans lesquelles il est établi que les substances albuminoïdes traversent difficilement les filtres minéraux. » Enfin, la chose qui, au point de vue de la Chimie générale, ma paru la plus importante, était de savoir ce qui arriverait si l’on faisait passer des solutions albumineuses, non plus à travers la terre poreuse, mais simple- ment au travers d’un tube capillaire très fin. » Si, en effet, le passage relativement lent de l’albumine à travers les espaces capillaires tient bien à la grandeur absolue de sa molécule, on devra noter, lorsqu'une solution albumineuse passe à travers un tube très fin, les faits suivants : » D'abord, passage d’une solution moins riche en albumine que la so- (') Thèse soutenue devant la Faculté de Médecine de Paris (25 février 1892). (59 ) lution primitive, et enrichissement proportionnel de la solution contenue dans le réservoir ; ensuite, passage de la solution ainsi concentrée, ou peut-être arrêt de l'écoulement si le pourcentage en albumine devenait trop fort. C’est, en effet, ce dernier résultat qu’on observe dans le cas de la filtration du sérum à travers la terre poreuse : il arrive un moment où le sang ne filtre plus. » Voici les faits que j'ai observés : » Première expérience. — J'ai filtré à travers un tube capillaire de o"",05 de diamètre environ (1) une urine contenant par litre : albumine, 5#,30. Les premières quantités d'urine filtrée contenaient : albumine, 45,00. Le liquide restant dans le ré- servoir contenait : albumine, 58,7. » Deuxième expérience. — J'ai filtré à travers un tube de 0,08 de diamètre une urine contenant par litre : albumine, 3s°,8o. Les premières portions (un quart environ du liquide) ont été trouvées contenir par litre : 3,00, et le liquide restant dans le réservoir possédait une proportion plus riche de ce composé : albumine, 48", 00. » Troisième expérience. — Comme dans un liquide aussi complexe que l’urine, on pourrait invoquer l'action des sels et des autres produits sur l’albumine, j'ai recom- mencé l'expérience précédente avec une solution aqueuse d’albumine d'œuf purifiée. » Cette solution contenait par litre : albumine, 55,90. La première portion qui a traversé le tube contenait : albumine, 5s", 45. La solution restée dans l'appareil ren- fermait : albumine, 6s", 00. ‘ » Quatrième expérience. — C'est la répétition de la précédente, avec une solution plus concentrée. J'ai trouvé que les dix premiers centimètres cubes contenaient une solution d’albumine à 88°, 18 par litre, tandis que les 10% suivants contenaient 88", 42. » Cinquième expérience. — Enfin, j'ai dosé l’urée, l’albumine et les sels dans une urine avant et après filtration complète, et j'ai trouvé les mêmes nombres à la seconde décimale. Donc le passage de ces substances à travers le tube capillaire n'avait mo- difié ni leur nature ni leurs propriétés. : » Lorsque, dans les expériences précédentes, j'ai substitué à la solution d’albumine, d’une part, une solution d’une matière colorante à poids mo- léculaire élevé, comme le bleu coton ou le rouge Congo (poids molécu- laire, 826); d’autre part, une solution d’une substance d’un poids molécu- laire très faible, comme Purée: les différentes parties successivement recueillies étaient, dans les deux cas, également concentrées. » La conclusion de ce travail est que, pour observer les phénomènes (*) On sait que le dinèire d’un tube capillaire, aussi régulier que possible, varie du simple au double d'un point à l’autre du tube (Decnarme, Ann. de Chim. et de hys., 3° série, t. L, p. 148). ( 60 ) relatés plus haut, il faut que le poids moléculaire soit déjà _beaucoup"plus élevé que 1000, et sans doute voisin de 10000 ou 15000, nombres entre lesquels parait être compris le poids moléculaire de l’albumine, d’après les travaux les plus récents. Fig. 1. Fig. 2. » Les appareils qui mont servi, et dont je ne puis donner ici la descrip- tion, sont représentés fig. 1 (appareil à filtre, en terre), et fig. 2 (appareil à tube capillaire). » ( 61 ) ZOOLOGIE. — Sur l’hémocyanine. Note de M. Léon FREDERICO, présentée par M. de Lacaze-Duthiers. « Le sérum du sang de Poulpe contient en grande quantité (8 à 9 pour 100) une protéide cuprifère, l hemocyanine, capable de former avec l'oxygène une combinaison instable, l’oxyhémocyanine. Le rôle physiolo- gique que l’hémocyanine joue chez le Poulpe est analogue à celui que l’hé- moglobine remplit dans notre organisme; sa constitution chimique est calquée sur celle de l’hémoglobine. C’est la seule matière albuminoïde que renferme le sang de Poulpe : on peut donc la préparer en soumettant le sang de Poulpe à la dialyse. On peut également l’obtenir en précipitant ce sang par Me SO*. » Tous ces faits, dont je maintiens l’exactitude, ont été vérifiés par Kru- kenberg, Halliburton, Griffiths et d’autres. Tous ont été contestés récem- ment par M. F. Heim (Comptes rendus, t. CXIV, p. 771; 28 mars 1892). » Au lieu d’expérimenter chez le Poulpe, où l’hémocyanine existe en grande quantité et est facile à préparer, M. Heim a fait ses essais chez l'Écrevisse, le Homard, le Crabe, où les conditions sont toutes différentes, comme nous le savons par les travaux de Krukenberg et de Halliburton, et comme j’ai pu le vérifier moi-même. Chez l'Écrevisse notamment, l’hé- mocyanine est absente ou n’existe qu’en petite quantité; chez les autres Crustacés, la matière cuprifère est pour ainsi dire noyée dans une masse considérable d’autres substances albuminoïdes. Rien d'étonnant à ce que M. Heim ne trouve pas de cuivre dans le sang de l’Écrevisse et dans celui de quelques autres Crustacés, et que ce sang n’absorbe pas plus d’oxy- gène que l’eau de mer. » PHYSIOLOGIE ANIMALE.— Sur le déterminisme physiologique de la métamor- phose chez le ver à soie. Note de M. E. BaraiLLox, présentée par M. de Lacaze-Duthiers. « Des recherches sur la métamorphose des Amphibiens anoures, pu- PA , ‘ en : bliées l’an dernier ('), m'ont conduit à admettre, pour la transformation MS À 7 1 n a . r . 2 J È. BartuLLon, Recherches anatomiques et expérimentales sur la métamor- (62) larvaire chez ces animaux, un véritable déterminisme physiologique dont les principaux termes s’ordonnent de la façon suivante : troubles respira- toires liés à des conditions anatomiques qui relèvent de l’évolution nor- male et entrainent un élat asphyxique, troubles circulatoires consécutifs, histolyse, diapédèse et phagocytose. Cette sorte de mécanisme présidant à ‘évolution devait s’étayer, non seulement sur l’expérimentation dans un groupe particulier, mais aussi et surtout sur des faits du même genre ob- servés chez d’autres types. J'ai donc cherché chez les Insectes et choisi comme objet d'étude un Lépidoptère qui se prête tout spécialement à l'observation et à l’expérimentation, le Bombyx du mürier, dont l'éducation est exploitée au point de vue industriel. | » Mes premières constatations ont porté sur la circulation. J'ai récem- ment précisé et contrôlé des observations faites l’an dernier et qui peuvent se résumer brièvement. » La circulation, pendant que le ver file son cocon, présente normale- ment des troubles qui s’accentuent à partir du deuxième jour du filage et consistent dans des inversions périodiques rappelant ce qui s'observe chez les Tuniciers. J’appellerai circulation directe la circulation normale d'ar- rière en avant; circulation inverse, la circulation d’avant en arrière. Le premier jour du filage, la circulation inverse se présente pendant des pé- riodes d’une dizaine de minutes, coupant la circulation directe toutes les demi-heures environ. Puis, la circulation inverse devient graduellement plus importante : on passe par un stade d'égalité, et, à la veille de la chry- salidation, on comptera jusqu'à quarante minutes de circulation inverse pour cinq minutes de circulation directe. À partir de ce moment, l’extré- mité postérieure du ver, jusqu'ici intacte, commence à se flétrir. La circula- tion directe remonte rapidement jusqu’à dépasser en importance la circula- tion inverse ('). Pendant une période qui comprend les trois ou quatre heures précédant la chrysalidation et qui s'étend aux quelques heures sui- vantes, les mouvements du vaisseau dorsal présentent une allure nouvelle. Ce vaisseau entre en contraction par sa partie moyenne, et l’onde san- phose des Amphibiens anoures (Annales de l'Université de Lyon, t. IL, 1°" fascicule, 1891). (1) Cette dernière est toujours beaucoup plus lente. Le nombre des mouvements varie aux divers stades de 20 à 9 par minute, tandis que, pour la circulation directe, il oscille entre 5o et 25. (65) guine progresse à la fois dans les deux sens. Cette circulation indifférente est interrompue par de courtes périodes de circulation normale. » L’épaississement du tégument chrysalidaire empêche de pousser plus loin les observations : J'ajoute seulement qu’à la fin de la nymphose, lorsqu'on peut détacher le tégument dorsal, on constate la circulation normale des Arthropodes. » En résumé : apparition à intervalles variables et prédominance gra- duelle d’une circulation inverse, relèvement de la circulation normale quand le train postérieur du ver se flétrit, troubles considérables et circulation indifférente pendant la chrysalidation : tels sont les points que j'indique aujourd’hui, les seuls du reste que je veuille considérer. Mon intention n'est pas, en effet, d’élucider le mécanisme complexe de l’évolution mor- phologique des Insectes. J'ai cherché uniquement s’il ne serait pas pos- sible de fournir sur le déterminisme de l’histolyse (phénomène fondamen- tal dans toutes ces transformations) des données concordantes dans des groupes différents. » Chez les Amphibiens, j'ai pu rapporter cette histolyse à des troubles nutritifs. Les troubles circulatoires que je viens d’indiquer chez le Ver à soie m'ont conduit à des recherches sur la respiration. Dans une Note communiquée à la Société de Biologie le 25 juillet 1885 ('), P. Bert, exa- minant l’évolution de la fonction respiratoire chez le Bombyx du mürier, donnait sur cette période de métamorphose des faits importants. » Le savant physiologiste indiquait une baisse dans la quantité de CO? éliminée à partir du filage, la courbe se relevant pendant la vie chrysali- . , - . 2 . daire; il notait, en même temps, une baisse dans le rapport mak toujours plus petit que 1 durant la transformation, et atteignant un minimum vers le dixième jour. Jai repris soigneusement l'étude de ces changements pour l'élimination de l’acide carbonique; et, men tenant aux résultats de P. Bert pour le rapport =a J'ai voulu les compléter par les dosages de 3 . . z l'acide carbonique total contenu chez les Vers à cette période. » J ai constaté nettement la baisse dans l'élimination, en même temps qu un accroissement progressif de la teneur en acide carbonique, pour un (1 . à . RE i ` M Ki , (') P. Berr, Observations sur la respiration du Bombyx du múrier à ses diffé- rents états. ( 64) poids donné de larves, jusqu'au moment de la chrysalidation. À partir de cette phase, on note une diminution rapide. » Cet ensemble de faits, auquel s’ajoutera prochainement une étude de la fonction glycogénique, méritait un rapprochement avec le déterminisme physiologique que j'ai donné pour la métamorphose des Anoures. Des troubles respiratoires et circulatoires de même ordre m’amènent à étendre aux Insectes une interprétation que l’on a qualifiée de théorie de la méta- morphose par l’asphyæie. A quels changements peut être lié l’état asphyxique dans ce cas particulier? L'observation et l'expérience me permettront peut-être une réponse satisfaisante dans un travail plus étendu ('). » ZOOLOGIE. — Sur un nouveau Temnocephala, parasite de l’ Astacoides ma- dagascariensis. Note de M. A. Vayssière, présentée par M. A. Milne Edwards. « Grâce aux patientes recherches d’un naturaliste établi à Madagascar depuis plusieurs années, M. Fr. Sikora, l'importance de la faune des Inver- tébrés de cette île augmente tous les jours par suite de la découverte de nouvelles espèces. Parmi les plus curieuses que nous avons reçues depuis 1890, il en est une, parasite sur l’Astacoides madagascariensis, qui a plus particulièrement attiré notre attention. » Cet animal, en forme de raquette, offre des digitations sur toute l'étendue de son bord antérieur arrondi, tandis que son extrémité posté- rieure est terminée par une ventouse ; il fait partie du genre Temnocephala, que M. Blanchard a créé en 1850 pour des spécimens trouvés au Chili par Gay, sur la carapace d’une sorte d’écrevisse, aux environs de Santiago. Tandis que cette dernière espèce, nommée T. chilensis, ainsi que toutes celles qui ont été décrites jusqu’à ce jour, ne présentent que quatre ou cinq digitations céphaliques, chez celle de Madagascar, que nous désignerons sous le nom de T. madagascariensis, on en observe douze. » L'aspect général de ces Vers les avait fait placer jusqu’en 1872 dans l’ordre des Hirudinées (famille des Branchiobdelles); mais une étude un (1) Laboratoires de Zoologie et de Physiologie de la Faculté des Sciences de Lyon. (65) peu plus complète, faite à cette époque par M. Semper, amena ce natura- liste à mettre cet animal dans l’ordre des Trématodes. » Malgré les recherches dont ces êtres ont été l’objet depuis leur dé- couverte, il n’a pas été établi de diagnose générique, et c’est pour combler cette lacune que nous allons donner ici cette diagnose, qui servira égale- ment de résumé aux recherches que nous venons de terminer sur l'espèce de Madagascar. Genre TEMNOCEPHALA. » Corps ovoïde, en forme de raquette, comprimé de bas en haut; postérieurement, une grande ventouse terminale; en avant, un certain nombre de digitations insérées sur les bords d’une sorte de prolongement céphalique, en arrière et à la face inférieure duquel se trouve l’orifice buccal. Orifice génital unique, placé Sur la ligne médiane du corps, au milieu de l'intervalle qui sépare la bouche de la ventouse. » À la face dorsale, deux points oculiformes, assez visibles par transparence, placés à peu de distance en arrière des digitations céphaliques. » Tube digestif constitué par un volumineux pharynx musculaire auquel fait suite un intestin très large, comprimé et terminé en cœcum. » Appareil excréteur muni de deux vésicules contractiles, placées tout à fait latéra- lement à la hauteur du pharynx. » Organes génitaux constitués par une paire de glandes testiculaires multilobées : un ovaire (germigène) avec glandes vitellogènes nombreuses entourant le cœcum intestinal ; organe copulateur protractile. » Chaque œuf est entouré d’une enveloppe cornée chitineuse résistante. » Temnocephala Madagascariensis A. Vays. — Temnocephala possédant douze digitations fusiformes et assez courtes, garnissant les bords du prolongement cépha- ique. » Coloration ? » Longueur environ 6m» sur près de 3™™ de largeur et 1"" d'épaisseur, » OEufs ovoïdes allongés, avec enveloppe cornée chitineuse d’une teinte ombrée foncée; ces œufs, disposés sur le corps de l’écrevisse, isolément ou en groupes de deux à dix, sont, chacun, retenus par un fort mais court pédoncule. i » Habitat : l'ile de Madagascar; vit en parasite sur le corps de l’Astacoides mada- &ascariensis. » Ces Trématodes ayant séjourné plusieurs mois dans l'alcool, nous ne pouvons rien dire sur leur véritable coloration. » GC. R., 1892, 2° Semestre, (T. CXV, N° 1.) 94 ( 66 ) PHYSIOLOGIE PATHOLOGIQUE. — Vers de terre et tuberculose. Note de MM. Lorrer et DespeiGxes, présentée par M. A. Chauveau. « Dans une de nos précédentes Communications, nous avons démontré que les vers de terre peuvent conserver, pendant plusieurs mois, dans différentes régions de leur organisme, les bacilles de la tuberculose, et ra- mener ainsi à la surface du sol les microbes infiltrés dans leurs tissus. » Il était intéressant de rechercher si ces mêmes lombrics peuvent, dans des circonstances analogues, rapporter par l’intermédiaire de leurs ma- tières fécales, des bactéries tuberculeuses ayant encore conservé leurs pro- priétés virulentes. | » Ces expériences présentaient certaines difficultés à surmonter, à cause de la présence de bacilles septiques nombreux et très actifs qui se trouvent dans la terre des jardins où habitent surtout les lombrics. Les cobayes mis alors en expérience périssent tous très rapidement de septicémie gangre- neuse, avant tout développement possible d’un processus tuberculeux. Il était donc indispensable de trouver un procédé qui pût mettre les animaux inoculés à l’abri de cette redoutable affection. > » Nos recherches nous ont démontré que la terre de bruyère siliceuse, servant aux jardiniers, et ne renfermant que des substances organiques d’origine végétale, ne contiennent qu’un petit nombre de bacilles septi- ques. Les vases à fleurs, très profonds, qui ont servi à nos expériences, ont donc été remplis d’une terre de bruyère finement tamisée. La matière tu- berculeuse a été enfouie profondément au fond des vases, dont la partie inférieure reposait dans des assiettes pleines d’eau. A la surface de cette terre de bruyère, on a étendu une couche de 1°" on 2% d’un sable siliceux blanc, très pur, provenant des dépôts du Rhône. Les vases étaient fermés avec des feuilles de papier. » Dans l’espace de quelques jours, les vers sont venus déposer leurs excréments sur la couche sableuse, où il a été possible de les cueillir en évi- tant toute contamination étrangère. Ce sont ces matières excrémentitielles qui, inoculées à des cobayes, ont donné naissance à de magnifiques tuber- culoses généralisées. » Aujourd’hui, on est en droit d'affirmer que les lombrics peuvent rame- ner à la surface du sol, avec les produits de leur digestion, des bactéries tuberculeuses, ayant conservé intactes toutes leurs propriétés virulentes. (67) Les choses se passent donc d’une façon identique à celles qui ont été mises en lumière, à propos de la bactérie charbonneuse, par les expériences de M. Pasteur. » PATHOLOGIE VÉGÉTALE. — Sur la Maladie de Californie, maladie de la Vigne causée par le Plasmodiophora californica. Note de MM. P. Viara et C. Sauvacrau, présentée par M. Duchartre. « Les effets de la Maladie de Californie sur la Vigne ont une gravité com- parable à ceux du Phylloxera, mais heureusement son invasion est actuel- lement limitée au sud de la Californie. Elle a été constatée d’abord à Anaheim en 1882 et en 1884. L'un de nous, après l’avoir étudiée dans le comté de Los Angeles, avait insisté, en 1887, sur son importance (Une mission viticole en Amérique, p. 292), et un arrêté ministériel a pris, en 1892, des mesures prohibitives énergiques pour éviter que le vignoble français ne soit envahi, par suite de l'importation de boutures de Vignes de Californie en France (). » La maladie de Californie se développe dans les vignobles âgés aussi bien que dans les jeunes plantations, dans toutes les natures de sol et dans toutes les situations. Les premières taches dans un vignoble forment généralement des bandes longitudinales de souches mortes ou mourantes autour desquelles la maladie s'étend rapidement. Les indices du mal se manifestent dès le premier printemps : les jeunes rameaux des souches malades partent avec beaucoup de retard et poussent mal; ils sont plus ramifiés qu’à l’état normal, courts, à nœuds rapprochés, et ils présentent des caractères extérieurs d’altération comparables à ceux des feuilles. A l'automne, les sarments desséchés, parfois partiellement aoûtés, ont des zones brunes et noirâtres dans le bois; la tige est zonée de brun et de noir comme les rameaux. Les sarments, pris comme boutures sur des souches (*) Les pertes de récolte ont été d’un tiers en 1886 et des deux tiers en 1887, sous l'effet de la Maladie de Californie. Depuis lors, la maladie s’est étendue dans les vi- gnobles des comtés de Los Angeles, de San Diego et de San Bernardino; mais, tout en Conservant une nocuité très grande, elle a été moins désastreuse qu’en 1886 et 1887. Elle ne cause pas seulement la perte des récoltes, mais elle entraîne la mort directe et rapide des vignobles. Des exploitations entières, certaines de 10è et oh, ont été détruites dans l’espace de deux années; quelques parcelles ont été foudroyées pendant le printemps de 1887. ( 68 ) attaquées, transmettent la maladie aux ceps qui en proviennent. Les radi- celles dés pieds atteints sont peu nombreuses; l'écorce noirâtre des racines se sépare facilement; le bóis est spongieux, noir et juteux. d » Sur les feuilles, il se produit d’abord une coloration du parenchyme par plaques irrégulières disposées entre les nervures et sur le pourtour du limbe; elles sont jaunâtres et se décolorent de plus en plus. Elles de- viennent définitivement rouges ou rouge brun, parfois d’un rouge noi- râtre, d’où le nom de Black Measles (rougeole noire) donné par quelques viticulteurs californiens à cet état de la maladie. Ces taches sont entourées de zones plus claires et se rejoignent parfois en formant des bandes longi- tudinales qui occupent presque tout le parenchyme. Les nervures non altérées sont toujours entourées d’une bordure verte. Les feuilles sont définitivement bariolées, et elles sèchent. Elles tombent souvent pendant le printemps ou au commencement de l'été ; les nouvelles feuilles qui pous- sent alors sur de nouveaux rameaux secondaires sont altérées à leur tour. » Malgré les nombreuses recherches faites en Californie, sans disconti- nuité, depuis 1884, sous les auspices du Département de l'Agriculture de Washington, la cause de la Maladie de Californie est encore absolument inconnue. L'étude récente que nous avons faite de la Brunissure de la Vigne (Comptes rendus du 27 juin 1892) nous a conduits à déterminer cette cause: la Maladie de Californie, comme la Brunissure, est due à un Champignon myxomycète que nous avons rapporté au genre Plasmodiophora. Nous avons été contraints de limiter notre étude à quelques feuilles sèches, cueillies en 1887; par mesure de précaution, et pour éviter l'importation de la ma- ladie en France, ces feuilles, après avoir été séchées, avaient été soumises sur place à l’action des vapeurs confinées du sulfure de carbone. » Les coupes dans le limbe des feuilles attaquées montrent que les cel- lules du parenchyme en palissade et du parenchyme lacuneux sont enva- hies par le parasite, comme dans le cas du PL. Vitis. » On le retrouve avec les différents aspects que nous avons signalés dans notre précédente Note. » Toutefois, son envahissement dans une même tache est moins général que dans le cas du PI. Vitis; sur une même section, en effet, pratiquée dans des parties attaquées en apparence uniformément, des solutions de continuité, formées par des cellules saines, gorgées d'amidon, sont souvent aussi larges que les parties malades. Presque toujours aussi, nous avons trouvé le plasmode du parasite moins abondamment développé à l'inté- rieur des cellules que dans le cas de la Brunissure. ( 69 ) » La Maladie de Californie, étudiée uniquement sur des sections de feuilles, et comparativement à la Brunissure, semblerait donc moins im- portante que celle-ci. Mais, la première étant beaucoup plus meurtrière que la seconde, c’est donc que ses effets sur les racines et sur les tiges doivent causer de graves dommages aux individus attaqués. Nous n'avons pas eu de matériaux nous permettant de les apprécier. Nous n'avons pas observé non plus la formation de spores. Cependant, le parasite de la Maladie de Californie différant de celui de la Brunissure par son mode d’envahissement des feuilles et par ses effets autrement graves sur les plantes attaquées, nous len séparons sous le nom de PL, californica. » Les conditions dans lesquelles nous étions placés sont trop limitées pour arriver à connaître le développement complet du parasite; des études sur le vivant seraient nécessaires pour déterminer les moyens d’enrayer sa marche ou les traitements préventifs à employer contre lui. » Les deux maladies de la Vigne que nous venons d’étudier ne semblent pas être les seules affections dues à un Myxomycète ne déformant pas la plante hospitalière; on trouve des effets semblables, mais plus ou moins étendus, sur d’autres plantes ; nous nous proposons de continuer les re- cherches que nous avons déjà commencées pour en déterminer la vraie nature. » BOTANIQUE. — Essai de statique végétale. Note de M. Aueusrix LETELLIER, présentée par M. Duchartre. « Les physiologistes sont d'accord pour attribuer la direction verticale que prennent les plantes à l’action de la pesanteur; mais aucun d’eux n’a cherché quelles sont les conséquences de cette action sur le groupement moléculaire, et par suite sur la densité aux divers points des parties jeunes des végétaux. Or l’expérience montre que les segments de la racine et de la tige, encore à l’état de méristème, flottent, dans un liquide de densité convenable, suivant une direction qui est la méme que pendant la vie. D'où cette conclusion, que l'orientation des parties jeunes de la plante est celle qui correspond à leur position d "équilibre stable. » Les extrémités des racines primaires de la Fève, du Haricot, du Ful- chironia senegalensis, normalement descendantes, restent en suspension hydrostatique, la coiffe en bas: les jeunes bourgeons, les racines ascen- dantes du Fulchironia senegalensis flottent la pointe en haut; les rhizomes ( 70 ) de la Pomme de terre, les racines secondaires horizontales de la Fève, res- tent horizontales, les premières avec tendance à un relèvement, les se- condes avec tendance à un abaissement de leur extrémité ; enfin les parties jeunes des racines coralloïides des Cycas (C. revoluta), les racines suçoirs du Gui, flottent dans la direction qu’elles avaient dans l'air. Ilen faut con- clure que : » 1° Les racines descendantes ont le centre de gravité au-dessous du centre de figure; » 2° Les tiges et les racines ascendantes ont une position relative inverse pour leurs centres de gravité et de figure; 3° Les rhizomes et les racines secondaires ont les centres de gravité et de figure si voisins l’un de l’autre, que leur équilibre est presque indif- férent. » L'expérience montre que la direction verticale, la coiffe en bas, est indépendante de la longueur du segment de racine. Elle montre encore que la densité moyenne augmente à mesure qu’on raccourcit le segment, tout en lui conservant sa coiffe. Or, cette dernière observation permet de déterminer par le calcul la densité vraie d, des tranches infiniment minces Az situées à la distance x de l’extrémité. On a en effet en appelant à, la densité moyenne. Si l’on pose d,= di + ax + bx?, il vient a b òs = d, + > T4 34, formule dans laquelle d,, a et b sont trois constantes, que trois mesures directes de ò, permettent de déterminer. Remplaçant d,, a et b par leurs valeurs dans la formule, on vérifie facilement qu’elle représente bien la loi du phénomène. Mais, puisqu'il en est ainsi, la formule montre qu’il y a, dans la partie non différenciée de la racine, une tranche qui présente un minimum de densité : cette tranche est à » 10%%,08 dans la racine primaire de la Fève; » 12% dans la racine primaire du Haricot; » 9,8 dans la racine secondaire de la Fève; (24) » 1oMm,8 dans la racine descendante du Fulchironia; » 2mm, 7 dans la racine ascendante de ce même Fulchironia senegalensis. » L'expérience vérifie l'exactitude de ces prévisions du calcul, car un segment de racine non terminé par la coiffe flotte : a, dans la direction habituelle, s’il est pris en dessous du minimum; b, dans une direction inverse, s’il est pris en dessus. » Il convient de remarquer que cette distribution de la densité dans les couches successives des extrémités très jeunes des tiges et des racines ne peut résulter que d’une longue adaptation de l'être au milieu qu’il habite. La plantule se forme souvent dans une position inverse de celle qu'aura la plante et qu’elle a elle-même en suspension hydrostatique. Les bourgeons des arbres pleureurs n’en flottent pas moins la pointe en haut, et c’est en vain qu'on force, sur une roue de Knigt faisant plus de 300 tours à la mi- nute, un jeune plan de Haricots à pousser la tige dirigée suivant le prolon- gement du rayon et la racine en sens inverse : tige et racine ont conservé la position relative habituelle de leurs centres de gravité et de figure, et flottent comme si la plante avait poussé dans un jardin. » Si toutes les racines étaient, comme celles de l’ Hydrocharis, en suspen- sion dans l’eau, il n’y aurait aucun besoin de faire intervenir des causes autres que la pesanteur, pour expliquer la direction verticale descendante des racines. On sait qu’il n’en est pas ainsi et que, pour s'enfoncer dans la terre, les racines ont souvent besoin de se courber, afin de revenir plus tard à la verticale. L'observation a même montré que la racine primaire de la Fève s’infléchit entre le neuvième -et le dixième millimètre. Pourquoi? » Silon détermine avec soin les valeurs des coefficients de flexion aux divers points de la racine primaire de la Fève, on observe qu’elles présentent un minimum pour une tranche située à 9",72 de l’extrémité de la coiffe, C’est donc fatalement en ce point que la racine se courbera quand, après l’avoir laissée croître de haut en bas, on la placera horizon- talement. » Chez les racines secondaires de la Fève, les valeurs des coefficients de flexion vont en croissant à partir de l'extrémité. Aussi une racine secon- daire, dérangée de sa direction habituelle et soumise uniquement à l’ac- on de la pesanteur, se termine par une courbe régulière : une racine pri- maire, par deux portions rectilignes réunies par une courbe. sd Dans le Mémoire où j'ai consigné les résultats de mes expériences, J indique dans quelles limites il est possible, tout en tenant un compte nécessaire des autres causes qui assurent l'orientation des végétaux, d’ex- (72) pliquer la direction descendante ou presque horizontale des racines pri- maires et secondaires, au moyen des deux lois suivantes : » I. La plante pousse dans la direction qui convient à sa position d égui- libre stable. » II. Quandon l’ecarte de sa position d’équilibre, elle y revient en se cour- bant au point où il est le plus facile de la flèchur. » Mais ces lois sont insuffisantes quand on veut expliquer comment une tige ou une racine normalement ascendante revient à la verticale si elle en a été écartée. Il faut, pour avoir une explication satisfaisante du phé- nomène, recourir aux propriétés connues des gouttes liquides à grande tension superficielle. On sait que ces gouttes présentent toujours, quelle que soit l’inclinaison de leur support en dessus d’un plan équatorial hori- zontal, une partie qui est en tous ses points symétrique par rapport à la verticale passant par l’ombilic. Or l'extrémité non différenciée et toujours très courte d’une racine ascendante ou d’un bourgeon est en l’état d’une sorte de gelée, et par conséquent assimilable à une goutte semi-fluide. La partie qui est en dessous du plan équatorial se fixe rapidement par diffé- renciation ; celle qui est en dessus ne tarde donc pas à reposer sur un sup- port horizontal, et par suite à croître de nouveau de bas en haut, et suivant la verticale à laquelle elle est ramenée par une loi physique. » PHYSIQUE DU GLOBE. — Sur le gouffre du Creux de Souci (Puy-de-Dôme). Note de MM. E.-A. Marre, À. Deresecque et G. Gaurar, présentée par M. Daubrée. « À 1200" au sud du lac Pavin, dans le Puy-de-Dôme, s'ouvre, dans la coulée de basalte moderne issue de la base méridionale du puy de Mont- chal (1411*), un puits naturel, connu sous le nom de Creux de Souci. » Les chiffres donnés par divers auteurs, pour la profondeur de ce puits, étaient tout à fait discordants. Ils variaient de neuf toises (172,54) C!) à 50 (2). Quelques tentatives de descente avaient été entra- vées par le manque d’air respirable. La légende racontait que, au fond de ce puits, un ruisseau coulait vers le nord-est, pour se jeter ensuite dans le lac Pavin Chevalier, inspecteur des ponts et chaussées à Clermont; 1770. À. BeRTHOULE, Les lacs d’ Auvergne; 1890. Fc) € $ (75) =» Les 18et 19 juin 1892, accompagnés de M. Étienne Ritter, étudiant à l’ Univer- sité de Genève, et avec l’assistance de Louis Armand (de Peyreleau) et de Nougin père (de Besse), nous avons fait une reconnaissance méthodique du Greux de Souci. » Son altitude est d'environ 1275" (soit 75" à 8o" au-dessus du lac Pavin; quatre séries d'observations au baromètre holostérique compensé) (1). A ce niveau se creuse, à ciel ouvert, dans la coulée basaltique, un entonnoir cratériforme de 25® de satire et de 11",50 de profondeur; au bas de l’entonnoir, un trou béant de 3" à 4" de dia- mètre est la véritable bouche de l'abîme proprement dit, qui mesure exactement 21%,50 de profondeur, depuis l'orifice jusqu’à la nappe d’eau qui occupe le fond du trou. » Cette nappe d’eau est donc située à 45" environ au-dessus du lac Pavin, soit à peu près au niveau des sources qui sortent du flanc nord du puy de Montchal et ali- mentent ce lac. » Notre bateau seul a pu y flotter; car l'acide carbonique, parfaitement révélé par lextinction de nos bougies, la suffocation et la céphalalgie, nous a, malgré plusieurs tentatives réitérées par chacun de nous, absolument empêchés de descendre à plus de 4™ au-dessus de l’eau. » Maïs, assis sur l'échelle de cordes à une profondeur de 17", 5o sous l’orifice, nous avons pu faire les constatations suivantes : l’intérieur du Creux de Souci est une vaste caverne circulaire en forme de coupole et d'environ 50" de diamètre; le centre est occupé par un lac stagnant et rond, de 25% à 30 de diamètre et de 3" de profondeur; aucune galerie n’est visible au pourtour de la caverne; la cavité a été produite tout entière dans le basalte, peut-être par l’explosion de quelque bulle de gaz volcanique. L’acide carbonique indique que le Creux de Souci est le siège d’une mofette, comme les Grottes du Chien, si connues en Auvergne et en Italie. Point de stalactites à la voûte, qui est aussi inégale et accidentée que la surface d’une coulée. Aucun ruisseau ni courant ne traverse le lac, qui paraît s’alimenter exclusivement par le suintement des voûtes. Cette absence de courant démontre que le réservoir intérieur du Creux de Souci ne peut pas contribuer, d’une façon sensible, à l'alimentation du lac Pavin. » La température est tout à fait anormale. Voici les chiffres que nous avons trou- vés (+) le 19 juin 1892 : aù Au SR 1 ee. EE Se À 1,50 au-dessus de l’eau (20" de poea) sr. ER ` 7™, 50 à 17%,50 au-dessus de l’eau (14™ à 4" de profondeur). + 2,29 A 19 au-dessus de Teau (2%, 5o-de profondeur): tT o asen +6 Air extérieur » La température moyenne de Besse, la ville voisine (1030®), paraît g ) Cette altitude concorde bien avec les courbes de niveau des minutes au 1 de p État-Major. (') Avec un thermomètre à mercure de Secretan et un thermomètre à renversement de Negretti et Zambra. C. R., 1892, 2° Semestre. (T. CXV, N° 1.) K (74 ) être de + 5° à + 6° ; celle du puy de Dôme (1467") est de + 3°, 53. Le Creux de Souci est donc une caverne avec une température exceptionnel- lement basse qui peut s'expliquer ainsi : pendant plusieurs mois de l’année, la neige couvre la région; par la fusion, elle s'infiltre dans le Creux où elle refroidit l’air qui ne se renouvelle et ne se réchauffe pas, à cause de la forme de la cavité. C’est une raison de plus pour croire que le Creux de Souci est clos de toutes parts à l'intérieur. » Il serait intéressant d'y effectuer, en diverses saisons, des observa- tions répétées, et il faut souhaiter que la commune de Besse fasse simple- ment clore avec un grillage et non pas boucher complètement l’orifice du Creux de Souci. » ~ PHYSIQUE DU GLOBE. — Sur les lacs du plateau central de la France. Note de MM. A. Dererecque et E. Rrrrer, présentée par M. Daubrée. « Pendant le mois de juin dernier, nous avons exploré, avec le con- cours de M. J. Magnin, les principaux lacs du plateau central de la France ('). ; » Nos sondages ont été faits au moyen de l'appareil Belloc. Voici les profondeurs les plus grandes que nous avons trouvées : Profondeur. Surface. Lac ES CRE) o ar, 1e 0 0, 108 a 50 En 9 Lac Foi CPU DOMe)e. 5. AAA aa aAA 92,00 44,1 Lac de Tazanat (Puy-de-Dôme,..,..1,.,....,.4.,..., 66,50 34,4 Lac Ghauver (Pay do DOME. 5... one 63,00 53,0 Lac supérieur de la Godivelle (Puy-de-Dôme).......... 44,00 14,7 Lec du Bouchet {Puy-de-Dôme)........,, 12 27,90 43,2 Lac de la CGrégut (COR, ne ai nas 26,50 Lac de Servière (Puy-de-Dbme);.::,,...ti2...,r. 26,50 Lac de Montcyneire (Puy-de-Dôme).,...:...........:. 18,00 Lac de la Landie (Puy-de-Dôme)..................... 17,00 Lac d'Aydat (Pay de- Domei sm. k 14,50 » Tous ces lacs se trouvent représentés sur les feuilles de l’État-Major, (1) Les noms de ces lacs sont tous bien connus, grâce aux descriptions qu’en ont - faites, d’une part Lecoq, dans son Ouvrage intitulé : L'eau sur le plateau central de la France; d'autre part, M. A. Berthoule, dans son Livre sur Les lacs d'Auvergne: mais leurs profondeurs n'avaient jamais été sérieusement mesurées. 75 ) le Puy, Brioude, Clermont, Gannat et Mauriac. Nous avons dressé les cartes hydrographiques des six premiers. Aucun des autres lacs repré- sentés sur les feuilles en question ne paraît avoir 10" de profondeur (lacs Chambon, Guéry, Bourdouze, des Esclauzes, etc.). » Le lac d’Issarlès est probablement, après le Léman et le lac du Bourget, le lac le plus profond de France. Sa cuvette est très régulière. Il parait avoir été produit par un effondrement dans le granit. Il n’a pas d’émissaire et s'infiltre, en donnant naissance à un grand nombre de sources, à travers une couche de terrain remanié, composé de cailloux granitiques et basaltiques, qui forme le bord occidental du lac et qui descend jusqu’à 60" environ en contre-bas du niveau de l’eau. » Les lacs Pavin, Chauvet, de la Godivelle, du Bouchet et de Servière sont, comme chacun sait, des lacs de cratère (voir les feuilles géologiques Brioude et Clermont, de MM. Fouqué et Michel-Lévy). Le lac de Tazanat, creusé tout entier dans le granit et sur les bords duquel on ne trouve que de rares projections basaltiques, a une origine plus difficile à expliquer. Les cuvettes de ces lacs sont également très régulières, comme c’est le cas général pour les lacs de cratère et d’effondrement. » Les eaux et les vases de ces lacs feront l’objet d’une étude spéciale. » À 4 heures trois quarts, l’Académie se forme en Comité secret. La séance est levée à 5 heures. J. B. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. OUVRAGES REÇUS DANS LA SÉANCE DU {4 JUILLET 1892. La Truffe. — Botanique de la Truffe et des plantes truffieres. Sol, climat, pays producteurs, composition chimique, culture, récolte, commerce, fraudes, qualites alimentaires, Conserves, preparations Culinaires, par Ap. CHATIN. Paris, J.-B. Baillière et fils, 1892; 1 vol. in-8°. Annales de Chimie et de Physique, par MM. BERTHELOT, PASTEUR, FRIEDEL, Mascarr. 6° série, juillet 1892, t. XXVI. Paris, G. Masson; 1 fasc. in-8°. L’Anthropologie, sous la direction de MM. Carraiznac, Hamy, TOPINARD, 1892, t. III, n° 3, mai-juin. Paris, G. Masson; 1 fasc. in-8°. C) Les maladies des yeux dans leurs rapports avec la Pathologie générale, par le D" ÉMILE BERGER. Leçons recueillies par le D” R. pe Saint-Cyr pe Monr- LAUR, revues par le Professeur. Paris, G. Masson, 1892; 1 vol. gr. in-8°. (Présenté par M. Larrey. ) Dissertation sur les systèmes deš poids et mesures et de numération, suivie d'un appendice, par H. Mairot. Châteauroux, 1892; 1 fasc. in-8°. (Pré- senté par M. Cornu.) Exposition universelle de 1889 à Paris. — Rapport ginali par M. ALFRED Picarn. Tome VI : Les industries extractives, les produits bruts et ouvres; l'outillage et les procédés des industries mécaniques (Groupes V et VI de l'Exposition universelle de 1889). Paris, Imprimerie nationale, 1892; . 4 vol. in-4°. ERRATA. (Séance du 20 juin 1892.) Note de MM. Chr. Bohr et V. Henr quez, Sur l'échange respiratoire : Page 1497, dernière ligne, au lieu de 38,73, lisez 3873. (Séance du 27 juin 1892.) Note de M. Ed. Branly, Sur la conductibilité d’un gaz, etc. : Tome CXIV, page 1532, ligne 20, au lieu de À est chargé, il faut lire À est chargé négativement. art du 1° janvier. Paris : 20 fr. — Départements : On souscrit à Paris, chez GAUTHIER -VILLARS PLUS | Quai des Se. ‘ont n° 54 bles, l’une par ordre alphabétique de matières, l’autre par ordre Ke a de noms Tadei terminent CEA volume. L'abonnement e es Le prix de abonnement est fixé ainsi qu'il suit : 30 fr. — Union postale : 34 fr. — Autres pays : les frais de poste extraordinaires en sus. chez Messieurs : Michel et Médan. Gavault St-Lager. Jourdan. Ruff. Hecquet-Decobert. EE A NAE E T sr... 1 a arguerie mont- Ferr... (R l Ri Bae bin. \ Lamarche. Ares. 1 Ratel, Damidot. į Lauverjat. } Crépin. \ Drevet. ) Gratier. A EE roi w e í Germain et Grassin. ` t Lachèse et Dolbeau. On souscrit, dans les Départements, chez Messieurs : ; { Bau Port. | Ms RAS { Beaud Georg IVOR rise ı Mégret Palu Vitte et Pérussel Marseille........ Ruat Calas. Hier. | Montpellier i Goulet Moulins... .. Martial Place. Sordoillet. Ut CRT ` Grosjean-Maupin. | Sidot frères. { Loiseau. Nantes. 5 T | M™! Veloppé. Barına. e 2. por : . Y (Visconti et Gis Nimes .......... Thibaud. Orleans: .::1.... Lazeray. Blanchier. ` } Druinaud. Rennes.......... Plihon et Hervé. Rochefort....... Boucheron - Rossi - Cours...) Rouen: 255: 520) ee lenet. l Lestringant. S'-Étienne ...... Chevalier. { Bastide. Toulon... és ris | Rumèbe. Toulouse... | Gimet. ! Privat. | Boisselier. On souscrit, à Athènes... Barcelone:...-:.. Birn... ; ss... Budapest re .s Se Florence... Gand... ta Genes.. | Lausanne... -s ; Fours, q Péricat. 3 i SER Suppligeon. : Twietmeyer. ; FM Valenciennes f iard, Liège o ’ uarré 7°" | Lemaitre. men d Gnusé. Amsterdam..... } Buüchaiest a | .. - a Lei patga chez Messieurs : { Robbers. | Feikema Caarelsen Beck. [èt Gs Verdaguer. { Asher et Cie, Calvary et C". T aon et fls. Mayer et Müller. { Rise Francke et | o Zanichelli et Ci. Ramlot p Majolka et Audiarte. Lebègue et C'° aimann. | Ranisteanu. Kilian. Deighton, Bell et Ce. Cammermeyer. Otto et Kei Höst et fils. Læscher et Seeber. Hoste. Beuf. Cherbuliez. | Georg. | Stapelmohr. Belinfante frères. y Benda. | Payot. Barth. ras .orentz. : Max Rübe. P a l'Étranger, Eondres.; :.... Luxembourg... Madrid... ; F. peo laia... MR Pa Milan i Hepli. Moscou. 1: : Naples... -2> i New- Fork.:....…. f1 Rome. hs. Stockholm... sie St-Pétersbourg. ABLES GÉNÉRALES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Tomes 4er à 34. — (3 Août 1835 à 31 Décembre 1850.) Volume in-4°; Tomes 32 à 61. — (1% Janvier 1851 à aa Pa o = 31 Décembre 1865.) Volume in-4°; 1870. Prix.......... e Tomes 62 à 94. — (1* Janvier 1866 à 31 Décembre 1880.) Volume. in-4°; 1889. Pris.. n AUX COMPTES RENDUS’ DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : quelques points de la Physiologie des Algues, par MM. A. eg " À. re “i Souen.— Mémoi I: Mémoire sur par ANSEN, — Mémoire sur le Pancréas et sur le rôle du suc NARD. Volume in-4°, avec 32 planches: 1856.. maire sur les vers intestinaux, par M. P.-J. Van Bexeoex RE | pe : 53, et puis remise ota de 1856, savoir : : = Étudier les lois de la distribution des corps orga sés ivant | ordre de leur su Di ou de leur dispa ssi vè o e stent entre lt au du, règne organique et peoe antérieurs », ee M. Prof ss... a (Séance du 4 juillet 1892.) MÉMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L’ACADÊMIE. P . Boussixeso. — Des perturbations lo- tour Biflels.:-:: SR cs que produit au-dessous de Île une M. A. HALLER. Oma à à l'étude de elo la fonction de l’acide camphorique...... ne Fe normale aux deux bords, à X M. VERNEUIL. — Nouvelle Note pour servir à l’histoire des associations morbides ; an- M. DE Voeut. — Fixation dé Parote ammo- Matal sug Dale... osen tt M. AD. CHATIN fait hommage à l’Académie d’un Volume dans lequel il a réuni les ré- - sultats de ses Fe ee récentes, sous le tance de lair à leur à Me Ce Tolea un ra mautee. à la sommes restées disponibles, sur les fonds tron omie, en rempla cement kde is pr ovenant du legs SR : MM. Ber- en de la Ru 27. | and, Berthelot, mite, Milne-E d- ée de proposer l'emploi ms "+ wards, Tisserand .. E ne MÉMOIRES PRÉSENTÉS. adresse une Communi- SALONGA à l'analyse d'un Ouvrage en cation encre à la quantité de chaleur | voie d'imp Spa dis le titre : « les Aca- i dispa 4 e une chaire alimentant | _riens, Myriapodes et RE trouvés en. vapeur. Eure Ed Te Saa ce wer ages., Pages. + D 10 27 SECOND SEMESTRE. Les Programmes des prix proposés par l’Académie sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Rap ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu 'autani que l’Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séance pe blique ne font pas partie des Comptes rendus. À ee composent un volame. : E ARTICLE 2. — Impression des travaux des Savants ı deux volumes par année. ; ye TR | D. ou | étrangers à l Academie. — Impressions des travaux de l Academie. Les Mémoires lus ou présentés par des personni | qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'A démie peuvent être l'objet d’une analyse ou d'un r | sumé qui ne dépasse pas 3 pages. traits di es Mé émoires présentés par un | Membre ocié étra nger de l'Académie com prennent iges par numéro. Les Membres qui présentent ces Mémoires i tenus de les réduire au nombre de pages requis. . Membre qui fait la présentation est toujours nom ications verbales ne sont mentionnées | mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet Ext Les rendus, qu'autant qu'une rédaction | autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le fo! ae a été remise, séance ke, | pour les articles ordinaires de la cor oa l Membre de l'Académie ne peut donner aux | endus plus de 50 pages par année. | | cielle de l’Académie. s ordinaires sont soumis à la même Fee) | . ARTICLE 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit être re Pi nee ou le Perae au soir, ai au ps + vant, et mis à la fin du 1 cahier. ARTICLE 4 PRO et e à pan teurs: T n y: a ad es que pour i | les Instructions demandés par le Gouvernemen ARTICLE 5 Si dao oe vla E : Les ns sont cha gés COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L’ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI A1 JUILLET 1899. PRÉSIDENCE DE M. D'ABBADIE. MÉMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE, HYDRODYNAMIQUE ET PHYSIQUE DU GLOBE. +- Sur une légère correction ad- ditive qu'il peut y avoir lieu de faire subir aux hauteurs d'eau indiquées par les marégraphes, quand l'agitation houleuse ou clapoteuse de la mer atteint une grande intensité : cas d’une mer houleuse; par M. J. Bous- SINESQ. « I. On admet généralement que le meilleur moyen de connaître, à un endroit donné d’une côte verticale, le niveau actuel de la mer tel qu'il serait sans l'agitation presque incessante des vagues à courte période, hou- leuses ou clapoteuses, consiste à prendre ce niveau dans un petit bassin latéral, commu niquant avec la mer d’une manière tout à la fois assez facile pour que les marées y montent ou y descendent de toute leur hauteur, et assez gènée pour qu'on y perçoive à peine les dénivellations d’une durée C. R., 1892, 2° Semestre. (T. CXV, N° 2.) ri (78 ) de quelques secondes seulement et à valeur moyenne nulle, comme sont celles qui constituent chacune des vagues dont il s’agit. Le niveau à fort peu près constant ainsi obtenu, que tendent à élever les gonflements suc- cessifs de la surface houleuse ou clapoteuse, mais à déprimer ses abaisse- ments intermédiaires, semble, en effet, devoir garder, sous ces deux in- fluences contraires, la position qu’occuperait la surface si le fluide des convexités venait à combler les creux. » Toutefois, dans l'hypothèse, aussi simple que possible et sans doute admissible ici ('), de vitesses toujours assez petites, à l’intérieur du conduit de communication, pour ne laisser subsister que la partie des résistances proportionnelle à ces vitesses, ou pour rendre insensible la partie dépen- dant de leurs carrés, ainsi que la demi-force vive correspondante du fluide , une étude un peu attentive montre que l’eau, supposée tranquille, du bassin se maintient, au-dessus du centre de son orifice de communica- tion avec la mer, à la hauteur précise pour laquelle sa pression hydrosta- tique sur ce centre égale la moyenne des pressions successives qu'y exerce ‘le liquide agité. » Or M. de Caligny a constaté depuis Doostetié l'existence d’un cer- tain déficit de la moyenne en question, par rapport à la pression constante qu'exercerait le même fluide au repos; et j'ai évalué cette petite différence, d’abord, en 18383, dans un Mémoire du Journal de Mathématiques pures et appliquées (t. 1X, p. 425), puis, d’une manière beaucoup plus simple, mais en n’obtenant que sa valeur moyenne sur chaque plan horizontal, dans une Note récente des Comptes rendus (19 avril 1892, t. CXIV, p. 937). » Il y a donc lieu de voir dans quels cas la correction correspondante, que j'appellerai A, pourrait être sensible et devrait, par conséquent, s’ajou- ter à la hauteur indiquée par le marégraphe dans le bassin latéral, pour donner le véritable niveau actuel de la mer censée rendue calme. » II. Mais reconnaissons d’abord que la valeur moyenne, Am, de la hauteur sensiblement constante A de l’eau dans le bassin latéral, au-dessus du centre de l’orifice de communication de ce bassin avec la mer, sera bien celle qui mesure la moyenne, Pm, des pressions p exercées successivement au même point par l’eau houleuse ou clapoteuse. » À chaque instant, le produit de la masse liquide en mouvement dans le conduit, par son accélération actuelle moyenne «w suivant l'axe de ce (!} On la réaliserait surtout, ce me semble, par linterposition d'une couche filtrante à interstices assez grands, ou de quelques tissus peu serrés. (79 ) conduit, égalera, vu le principe des quantités de mouvement, la diffé- rence des pressions totales exercées aux deux extrémités, diminuée du frottement total des parois. Or, si l’on appelle sg le poids de l'unité de vo- lume du fluide, la différence des pressions se trouvera évidemment pro- P o 1 portionnelle à p — sgh, ou à — h; et, d’ailleurs, le frottement total sera, par hypothèse, en raison directe de la vitesse moyenne U du liquide le long du conduit. On aura donc, en divisant l'équation par le coefficient de L -- A et appelant a, b deux constantes, ro (1) a = 5 — h — bU. ô » Transposons le terme — bU et observons de plus que, si u désigne la vitesse, suivant l’axe du canal, de chacune des molécules fluides consi- dérées, la quantité v’, moyenne, prise. pour toutes celles-ci, des valeurs de la dérivée actuelle complète de u par rapport au temps ¿, est évaluable en réduisant cette petite dérivée complète à sa partie lineaire, seule sensible, du , . ’ . . r r w T° dérivée de w prise sur place; ce qui donne, comme accélération dmoyu dU ; í Jon e - moyenne actuelle w’, SE Ma L’équation définitive du mouvement dans le conduit de communication est donc / dU — P a) i; ay rouan r A » Prenons terme à terme les valeurs moyennes des deux membres pen- dant la courte durée d’une vague clapoteuse, ou durant le passage d'une lame de houle devant l’orifice de communication. On aura zéro pour les dU : : Pr. au ) (RE: deux moyennes de J et de U, puisque l'intégrale indéfinie [at = U + const. A À redeviendra la même après chaque période, et que, de plus, le débit Correspondant total, proportionnel à f U dt, du conduit, sera identique- ment nul, Donc il viendra oO = moy A — moy, pE : c est-à-dire, comme on se proposait de l’établir, (3) ( 80 ) III. Commençons par le cas d’une houle, afin d'y évaluer la petite surélévation A du niveau actuel d'équilibre, ou niveau qu'atteindrait la masse liquide si ses convexités venaient à combler ses creux, sur celui, de hauteur Am, qui correspond à sa pression dynamique moyenne p,, au centre de l’orifice de communication avec le bassin latéral. Nous appellerons z la profondeur, sensiblement égale à Am, de ce centre, au-dessous de celui des orbites des molécules superficielles, ou, plus simplement (ce qui n’en différera guère), au-dessous de la surface horizontale d'équilibre actuelle; et nous désignerons, en outre, par H la profondeur moyenne totale de la mer, près de la côte verticale où est établi le marégraphe, par 2% la hauteur des vagues (de creux en crête), par 2L leur longueur, enfin, par 2T leur période, temps qu'elles emploient à prendre, chacune, la place de la précédente, ou à parcourir leur propre longueur, 2L, avec la vitesse de propagation ue / bebe 2 gLe ee. r" L e Fe Le potentiel + qui, par ses deux dérivées relatives à l ordonnée verti- cale z et à une abscisse horizontale x parallèle à la côte, fait connaître les deux déplacements vertical € et horizontal £ des molécules du fluide agité, est sensiblement (5) En » Les deux composantes verticale et horizontale, w, u, de la vitesse en chaque point (x, z) sont, par suite, à fort peu près, ses deux dérivées d? do secondes = t et Iaz - Il vient donc, en particulier, pour la composante verticale w de la vitesse (comptée positivement quand elle est dirigée de haut en bas), Eje de re — € | RE rx (6) PRE CT + o sin ( a a | Te A (') On le déduit, par exemple, de la formule (s') de la page 333 de mon Volume sur les Faux courantes, en y remplaçant, vu des différences de notation, k et #! par T et par T £, et 3, par x et par H — z, enfin A par NE ta ai (81) » Le carré du sinus qui y figure, et qui seul dépend de x et de £, a, comme on sait, la valeur moyenne +, soit quand on y fait varier x dans un intervalle 2L, ou que l’on considère toute la partie du plan horizontal z — const. recouverte par une vague complète, soit quand on y fait varier graduellement ¿ de 2T, ou qu'on observe le fluide en un même point (x, =) durant une période complète. Or l’abaissement moyen de pression dû au mouvement, sur le plan horizontal d’altitude z, est (en hauteur d'eau), d’après la formule établie aux articles cités, unie la moyenne étant prise à la fois par rapport à x et à £. D'ailleurs, comme, dans le cas actuellement considéré d’une houle, ou d'ondes courantes, l’abaissement moyen À, pris en un point fixe (x, z) pour la durée d’une période, est évidemment le même quel que soit ce point sur le plan horizontal 3 — const., A égale cet abaissement moyen général ; et l’on a RE Fi) ie e PRE F LSI A = n l Ha » Remplaçons, dans cette relation, la demi-période T par sa valeur en L et H tirée de (4); et des simplifications évidentes donneront enfin la formule cherchée de la correction A, W Dara 2 (8) à i su T War) : i z H » Le second membre, fonction de n, L, r grandit sans cesse, et H A. TN? -2 a # : JEE »quandlerapport p croit de g 4 ©; Car, En po- depuis zéro jusqu’à sant, pour abré ee i nis , pour abréger, 27 —— = «, son dernier facteur, seule fonction de H ou (1 AE Saa etj ~= ” expression dont on reconnait aisément que la dé- de x, esi ivé i = -ir É É s i rivée en x a le signe de 1—e "e *, évidemment positif. La correction A pion maximum dans le cas d’une mer de profondeur H infinie, c’est- à- re Fe ire assez grande pour que l'agitation de houle, sur le fond, soit insen- sible; et alors elle prend la forme simple ( 82) » Sa valeur la plus forte se produit aux profondeurs z (sous la surface) de l’orifice de communication, assez faibles pour que des circonférences 27 les ayant comme rayons ne soient que des fractions insignifiantes d’une demi-longueur d'onde F; ce qui arrivera généralement. I’ expo- nentielle, dans (9), se réduisant ainsi à l'unité, il vient i 2 2 (9 bis) | ER = = (environ) 1,07 correction inverse de la demi-longueur L des vagues, mais croissante comme le carré de leur demi-hauteur n. » Par exemple, pour une houle de 1™ de hauteur totale et de 80" de gm ; “th F longueur, elle sera A = e = 1°% environ, quantité assurément sen- sible, mais de grandeur médiocre. Il semble donc qu'on maura qu'assez rarement à se servir des formules (8), (9) ou (9 brs); car on n’observera sans doute guère des houles de plus de 1” de hauteur à l’entrée des ports et à l’abri de leurs jetées, endroits où sont ordinairement établis les maré- graphes. » CHIMIE GÉNÉRALE. — Sur la détérmination de la densite des gaz. Note MM. Henri Moissan et Henri GAUTIER. Lorsque l’on a, dans le laboratoire, à faire l'analyse qualitative d'un mélange gazeux, ou que l’on veut déterminer la composition d’un nouveau gaz, on peut utiliser en dehors de ses propriétés : 1° le point de liquéfac- tion du gaz; 2° sa densité. Le point de liquéfaction se détermine aujourd’hui avec facilité, gràce à l'appareil de M. Cailletet. Même dans l’analyse qualitative d'un mélange de gaz facilement liquéfiables, cette manipulation fournit des ponse ments précieux. >» La recherche de la densité, tout aussi utile pour suivre la purification n gaz, donne dans la pratique du laboratoire des résultats importants, à la condition que cette détermination puisse se faire avec rapidité. Nous la préférons le plus souvent à une méthode analytique par ab- sorption, à cause des difficultés que l’on rencontre quand on doit préparer des liquides ne contenant pas d'autres gaz en solution, difficultés si bien signalées par M. Berthelot, et à cause des corrections de tension de vapeurs qu'elle nécessite. ( 83 ) » La méthode classique de Regnault pour la détermination des densités des gaz exige que l’on ait à sa disposition une grande quantité du corps gazeux. De plus cette recherche est loujours délicate et demande un temps trop long pour qu’il soit possible de l'appliquer à des méthodes courantes de laboratoire, » La méthode de Chancel répond mieux à ce desideratum, tout en ne fournissant que des résultats approchés. Elle possède cependant le grave inconvénient d'exiger un courant gazeux pour déplacer à peu près com- plètement lair qui remplissait l'appareil; elle pourra donc fournir d'ex- cellents résultats, quand il s'agira de gaz d'éclairage ou de masses gazeuses d'un certain volume. Mais si, dans une préparation, on n'obtient que quelques centaines de centimètres cubes de gaz, on ne peut songer à appliquer ce procédé. » La nouvelle méthode que nous présentons aujourd’hui permet d’ob- tenir la densité d’un corps gazeux en opérant sur 100°° environ. » Le principe est analogue à celui de la méthode de Dumas pour la re- cherche des densités de vapeur. On détermine, au moyen d’une balance donnant les 06, 5, la différence entre le poids d’un volume connu du gaz à examiner, mesuré dans des conditions de température et de pression bien déterminées, et le poids d'un égal volume d'air dans les mêmes conditions de température et de pression. Si l’on désigne par p cette différence de poids exprimée en grammes, par y le volume commun du gaz et de l'air à t° et à la pression H, la densité sera donnée par la relation p=6 x 0,001293(æ—1) X + < : à 760 ” 1 +0,00367€ » L'appareil (fig. 1) se compose de deux parties : le mesureur B et un ballon mobile À dans lequel s'effectue la pesée du gaz. » Le mesureur B est formé d’un cylindre de verre d’une capacité de 95% environ, fermé à sa partie supérieure par un robinet à trois voies R et terminé à sa partie infé- rieure par un tube plus étroit. Ce dernier tube porte des divisions indiquant le vo- lume compris entre le robinet R et chacune d'elles; il est fixé en c à un tube de caout- chouc assez long qui relie le mesureur à une ampoule surmontée d’un tube et munie d’un robinet R’. Cette ampoule est remplie de mercure, elle permet d'amener se du mesureur à la pression atmosphérique. A la partie supérieure du tube ab se trouve un robinet à trois voies R qui le relie à un tube presque capillaire K au moyen PETE On puise le gaz šur Ja cuve à mercure dans éprouvette qui le contient. Enfin un rodage permet de fixer le ballon A à la partie supérieure du mesureur pour y faire passer le gaz Contenu dans ce dernier. » Voici comment l'expérience doit être conduite : on fait le vide dans le ballon À, (84) puis on y laisse lentement rentrer de l'air absolument sec; on répète cette opération une dizaine de fois puis l’on ferme le robinet R”. D'autre part, on remplit de mercure sec et propre le mesureur et le tube K en soulevant l'ampoule C. L'extrémité ouverte du tube K est placée dans l’éprouvette renfermant le gaz à étudier; on se sert de cet appareil comme d’une pipette à gaz pour faire passer environ 100° de gaz dans le tube ac. On tourne le robinet R-de façon à isoler le mesureur du reste de l'appareil; on remonte l’ampoule C pour ramener le niveau du mercure à la même hauteur dans le tube D et dans le tube bc. Tout l'appareil (le mesureur et le ballon) est placé dans Fig. 1. Fig. 2. une pièce au nord à une température aussi constante que possible. L'équilibre de tem- pérature est atteint après six ou sept heures. En général, cette première partie de l'expérience, qui demande à peine une heure ou deux, était faite le soir, et l’on dispo- sait de toute la nuit pour laisser le gaz atteindre la température ambiante (!). Le len- demain matin, on amenait le mercure à être exactement au même niveau dans les branches de l'appareil, on notait le volume, la température et la pression (°). » On ouvre un instant le robinet R” du ballon pour amener l'air qu’il contient à la PRE (1) Lorsque l’on veut éviter cette perte de temps, on peut entourer le mesureur d'un cylindre rempli d’eau et prendre beaucoup plus rapidement la température du gaz. (?) Il est important de ramener exactement à o° la hauteur barométrique observée, ( 85 ) pression atmosphérique, et lon fait ensuite la tare de ce dernier en employant un petit ballon compensateur de même volume. Le vide est fait alors dans le ballon A, et en graissant avec soin le rodage on l'applique sur le mesureur. Les robinets R et R” sont ouverts lentement et, en soulevant au besoin l'ampoule C, on fait passer tout le gaz dans le ballon (1). On ferme le robinet R”, on détache le ballon, et l’on essuie le rodage avec soin. Le ballon est alors mis en communication avec un barboteur à acide sulfurique de façon à y introduire de l’air sec; jusqu’à ce que la pression totale soit un peu inférieure à la pression atmosphérique. Enfin on reporte ce ballon sur la balance. Les poids qu'il faut enlever ou ajouter pour obtenir l'équilibre représentent p. En portant ces valeurs (2) dans l'équation précédente, on en déduit la densité. » Le Tableau suivant contient un certain nombre de densités déter- minées par cette méthode au moyen de gaz préparés avec soin; ils per- mettent de juger de l'approximation que l’on peut obtenir : Densité Gaz. P. p: H. L: calculée. (Regnault). Acide carbonique... 0,0625 99,0 -_ 704 ee ,924 1,929 » + 00636 100,0 757 20 1,525 » » „= 050615 97,2 792 15 1,923 » n ... 0,0640 100,6 755 16 1,024 » Hydrogène. ........ O,111Ù 99,0 797 18 0,068 0,069 LÉ ER eg O, F135 100,5 761 20 0,066 = OFRENE 0,0115 96,0 760 22 1,100 1,1000 Dr eoe is 0,0120 98,0 . . 790 15 1,101 X DO o 0,0025 98,4 753 17 0,979 0,9714 LIST A russe 0,0025 101,0 760 15 0,980 z » L'erreur possible n'atteint pas -+ dans les conditions les plus défavo- rables, telles que l'oxygène et l’azote, dont la densité est voisine de celle de r . = ` 5 air. Cette erreur, avec les gaz plus lourds, n’est plus que de 45 à moro PS A S €) Il est facile, au moyen de l'ampoule C, de chasser le gaz du mesureur, et de fani monter le mercure jusque dans l’ajutage du ballon, mais sans toucher à la clef HS. re Sr R” fermé, il suffit de baisser C pour faire redescendre le mer- ube e dernier est très propre, il ne reste pas un globule de mercure dans le £j . 7 Den she raison de la disposition donnée au rodage m (fig. 2) pour empêcher la sé à e pénétrer dans le ballon A, il reste un petit espace nuisible rempli du gaz du oo ps LE ne peut pas pénétrer dans le ballon. On détermine une fois pour toutes ume de cet espace nuisible, que P’ th on retranche de l : s notre appa- reil il était de ec, » a valeur ¢. Dans notre app €. R., 1892, 2° Semestre. (T. CXV, N°2.) a ( 86 ) lorsque l’on opère avec les précautions sur lesquelles nous venons d’in- sister. » Nous n’obtenons, il est vrai, qu’une densité approchée, mais cette approximation est grandement suffisante pour vérifier et suivre une réac- tion de laboratoire. » Enfin, nous ajouterons que le volume gazeux, contenu dans le ballon, peut être recueilli, après la prise de densité, au moyen d’une trompe à mercure, et qu’il peut servir à déterminer la composition en poids du gaz étudié. » Il est donc facile, en employant cette méthode, de prendre une den- sité sur un volume de gaz d'environ 100%, et d'utiliser ensuite cet échan- tillon de gaz pesé, au dosage des éléments qu’il contient. » BOTANIQUE. — De l’ordre d'apparition des premiers vaisseaux dans les fleurs de quelques Lactuca. Note de M. A. TrécuL. « Dans des fleurs hautes de 1™™, 80 du Lactuca oleifera Dene, j'ai trouvé les premières cellules vasculaires dans les lobes de la corolle, et, dans le Zac- tuca perennis, seulement dans les lobes de fleurs d'environ 2™™ à mm, 5o. Il n’y en avait pas ailleurs. Mais dans des fleurs de Lactuca oleifera hautes de 2 à 2,50, il y avait des jeunes vaisseaux à la fois dans les lobes de la corolle et dans les filets staminaux. Dans le Lactuca sativa, les premiers vaisseaux se montrent d’abord, tantôt dans les lobes de la corolle, tantôt dans les filets des étamines. Au contraire, dans le Lactuca virosa, j'ai tou- jours vu naître les premiers vaisseaux dans les filets des étamines de fleurs hautes de 2 à 3mn, » Dans les plantes citées, les vaisseaux qui débutent dans les lobes de la corolle le font, comme je l'ai dit ailleurs, par une cellule vasculaire ou par plusieurs de ces cellules disposées en série plus ou moins haut placée sur un des côtés des lobes ou sur les deux côtés à la fois, ou bien elles commencent suivant une courbe située un peu au-dessous du sommet de ces lobes, laquelle courbe s’allonge par ses deux bouts. Les deux séries quelquefois irrégulières de cellules vasculaires, nées de l’un et de l’autre côté d’un même lobe, se réunissent par leur extrémité supérieure, près du sommet de ce lobe, de manière à former un V renversé (A A) aigu ou obtus, qui plus tard prend une épaisseur plus ou moins considérable. » Les deux jeunes vaisseaux nés ainsi aux côtés adjacents de deux lobes (87 ) contigus, en s’allongeant par en bas, arrivent en contact au-dessous de l'angle ou sinus rentrant qui sépare ces deux lobes; ils sont ensuite pro- longés de haut en bas de la corolle par une file de cellules vasculaires ou par un fascicule. » Dans le Lactuca virosa, des fleurs de 2™™ à 3%® n’ont souvent pas en- core de vaisseaux dans la corolle. Très fréquemment, j'ai vu les premiers vaisseaux de la corolle débuter par un vaisseau longitudinal de 0%", 26, o®m,36, o™, 70, etc. sous un seul des sinus rentrants qui séparent les lobes, quand aucun de ces lobes ne montrait de cellule vasculaire. Une seule fois, une corolle me présenta dans un côté d’un seul lobe un court vaisseau de quatre ou cinq cellules, alors qu'aucun vaisseau n'existait plus bas dans la lame, sous aucun des sinus rentrants. Mais assez souvent, dans des corolles un peu plus avancées, on trouve, au-dessus d’un vaisseau ver- tical plus ou moins long, situé sous un des sinus, comme il vient d’être dit, un court vaisseau de quelques cellules dans un des côtés d’un des deux lobes voisins. » Ilarrive aussi que, dans certaines corolles plus avancées encore, il y a déjà, au-dessous des quatre sinus, des vaisseaux très inégalement allongés, continus ou composés de deux fragments superposés (ayant parfois jusqu’à o™™, 80 pour l’un, o"",18 pour l’autre), quand il wy a pas de court vaisseau dans les lobes placés directement au-dessus, mais seule- ment dans un ou dans deux autres des cinq lobes de la même corolle. Ces courts vaisseaux des lobes, simples ou composés de deux fragments placés parfois sur un plan différent, sont situés à hauteur variable paral- lèlement au côté adjacent. Chaque lobe en possède d’abord d’un seul côté, puis sur les deux côtés. Ce n’est que relativement assez tard que les deux courts vaisseaux d’un même lobe s’unissent sous le sommet de celui- ci, et que par leur extrémité inférieure ils s’allient au bout supérieur du vaisseau vertical, qui croît par en haut et par en bas, sous le sinus corres- pondant. | +: Que les vaisseaux de la corolle débutent dans les lobes mêmes (L. perennis, sativa, etc.) ou sous les sinus rentrants qui séparent les cinq lobes (L. virosa), il descend toujours, dans les plantes citées, quatre vais- Seaux ou fascicules longitudinaux, espacés parallèlement dans-la région moyenne de la lame pétaline, et un marginal de chaque côté, ce qui fait Sıx Vaisseaux ou fascicules s’allongeant de haut en bas, quelquefois par fragments (L. virosa, perennis). » Ces deux marginaux, qui sont, je lai déjà dit, un peu plus tardifs ( 88 ) que les autres, se rapprochent et s'unissent d'ordinaire au sommet du tube corollin. Mais ils sont quelquefois représentés par un seul vaisseau dans une grande partie de la longueur de ce tube. Dans le L. perennis, on peut les trouver séparés dans environ la moitié supérieure de celui-ci, et, dans deux fleurs seulement du L. virosa, je les ai vus libres, isolés tout à fait l’un de l’autre, dans toute la longueur de la tubulure. » Dans des fleurs de 4%" du Lactuca perennis, les vaisseaux de la corolle peuvent déjà descendre loin au-dessous du sommet (à o™, 75, o™™, 80, 1™m 20) quand les filets des étamines n’ont, un peu au-dessous de l'an- thère, qu'un court vaisseau long seulement de o™™, 10 à o™™, 20. Et pour- tant les vaisseaux des filets staminaux arrivent au bas du tube corollin et au sommet de l'ovaire, bien avant ceux de la corolle, qui peuvent alors en être encore éloignés de 1™™ et plus. Dans les Lactuca sativa, virosa, oleifera, les vaisseaux des étamines arrivent aussi les premiers au sommet de l'ovaire. » Les premiers vaisseaux des branches stigmatiques des Lactuca sativa, oleifera, virosa apparaissent après ceux de la corolle et des filets staminaux, et parfois après le premier de l’ovaire du Z. perennis, qui, exceptionnelle- ment, peut être très précoce, plus précoce que ceux des étamines elles- mêmes. Les vaisseaux stigmatiques peuvent débuter dans des fleurs de hauteur variable, suivant les espèces, par un seul vaisseau dans la région supérieure de chaque branche du stigmate (L. virosa), où dans la région moyenne, et quelquefois par deux fragments vasculaires superposés à quelque distance l’un de l’autre, lesquels s’unissent ensuite (L. peren- nis, oleifera). » Plus tard, ces vaisseaux des deux branches stigmatiques des espèces citées, renforcés par de nombreuses cellules vasculaires, donnent lieu à un faisceau assez volumineux, atténué par en bas, qui descend dans le style. Dans quelques espèces (L. virosa, perennis, etc.) j'ai vu qu’il se fait, comme dans le Pissenlit, le Tragopogon porrifolius, le Scorzonera hispa- nica, etc., sous l'insertion du style, parfois même avant que les deux fais- ceaux longitudinaux de l'ovaire soient achevés par en haut (L. virosa, oleifera), deux courts vaisseaux courbes, libres par les deux bouts, à l’extrémilé supérieure de chacun desquels vient ultérieurement s'unir le bout inférieur de chaque vaisseau ou fascicule qui descend dans le style, tandis que le bas de chacun de ces vaisseaux courbes va s’insérer près du haut du faisceau ovarien longitudinal du côté qui lui correspond. Cette base de chacun des fascicules du style, courbe et ascendante dans la jeu- ( 89 ) nesse, peut, à un âge plus avancé, devenir horizontale jusqu’au voisinage de l’axe de l’ovaire, et être composée d’une ou de deux rangées de cel- lules moins grêles que celles qui, au-dessus, relevées à angle droit, for- ment les vaisseaux du style. Dans le L. sat. romana j'ai vu quelquefois an faisceau du style s'insérer, non sur le faisseau ovarien du même côté, mais sur l'anneau vasculaire dont je vais parler, et même parfois en se bifur- quant à la base. » Sous des fleurs hautes de 1™™, 40 du Lactuca perennis et autres espèces, il y avait, dans le réceptacle, des faisceaux ramifiés, dont chaque ramule se prolongeait en cône effilé au-dessous de ces fleurs, avant qu'aucun vaisseau n’existàt en elles. Ces faisceaux coniques, terminés par un seul vaisseau, peuvent arriver chacun sous un ovaire infère sans y entrer (L. virosa, oleifera, etc.) et s’il y pénètre, s'arrêter tout à fait à la base, ou bien y donner deux courts rameaux courbés en sens opposé, dans le plan qu'occuperont les deux seuls faisceaux longitudinaux de l'ovaire. » Dans des ovaires plus avancés, ces deux jeunes faisceaux basilaires ou rameaux du pédicelle, faisant une fourche à très courtes branches inclinées à droite et à gauche, prennent, en se développant, des aspects divers : ou bien ces rameaux vasculaires basilaires montent chacun de son côté dans les parois de l’ovaire, en s’allongeant inégalement vite; près du haut de celui-ci, chacun se renfle en massue, et s'incline un peu vers le bord extérieur au-dessus du col de cet ovaire faiblement évasé; ou bien quand les deux rameaux ou vaisseaux commençant la fourche par en bas, sont très courts, bien loin du sommet de l'organe, par conséquent, les cellules vasculaires qui doivent constituer l'extrémité supérieure de chacun d'eux, prennent de l'avance, naissent et s’achèvent avant celles de la région moyenne. Celles-ci, se formant plus tard, relieront les deux extrémités d’abord isolées de chaque faisceau longitudinal. Quelquefois même, quand l'intervalle est considérable, la réunion est effectuée par un troisième fragment vasculaire bien conformé, d’abord libre par les deux bouts, qui s'interpose au fragment d'en haut et au fragment d’en bas. Cela peut se passer simultanément ou successivement dans les deux faisceaux longitudinaux de l'ovaire. » Ailleurs, il arrive aussi que les deux faisceaux ovariens débutent avaut qu'aucun vaisseau n’existe dans le pédicule. Alors il se fait dans chaque côté de certaines fleurs des Lactuca perennis, virosa et oleifera, vers % -= de la hauteur de l'ovaire, un vaisseau courbé en sens inverse l’un de l’autre. Ces vaisseaux s’allongent par en haut et par en bas, uniformé- ment ou par fragments. (90 ) Quel que soit le début de ces deux faisceaux longitudinaux, quand ils sont arrivés en haut de l’ovaire, et méme quand l’un eux ou tous les deux sont encore incomplets dans leur région moyenne (L. sativa, oleifera), on voit apparaître, près de leur extrémité supérieure, les éléments vasculaires striés ou ponctués de l’anneau horizontal qui doit couronner l’ovaire, lequel anneau est composé de petiles cellules ovoïdes ou SRE assez souvent un peu anguleuses. > C’est sur cette couronne ou anneau vasculaire horizontal, qui relie 7 extrémités des deux faisceaux longitudinaux de l'ovaire, que viennent s'insérer, quand elle existe d'avance, d’abord les vaisseaux ou fascicules staminaux, ensuite seulement ceux de la corolle; mais les vaisseaux sta- minaux ne tardent pas à s’altérer, à se dilater longitudinalement, à se dé- composer en anneaux, en fragments de spiricules, puis en globules à des places assez irrégulièrement réparties de bas en haut, et à disparaître quelquefois tout à fait dans certaines parties du tube de la corolle et dans les filets des étamines. » Dans le L. oleifera la couronne vasculaire peut commencer dans des fleurs de 3% à 428 20. Dans une de ces dernières, dont la moitié de la couronne était apparue, trois des plus longs vaisseaux staminaux s’arrê- taient à o™,25, à o™,20 et à o™™, o au-dessus du sommet de l’ovaire. Cet anneau vasculaire était très avancé dans l'ovaire de certaines fleurs hautes de 2™™, 65 de L. sativa (dans un capitule habité par une larve); il était complet dans des fleurs de 4°% à 5™™, Dans le L. perennis, il peut n’être qu’à son début dans des fleurs de 6™™ à 7™, et aussi dans des fleurs de 5", 50 à 7, 56 du L. virosa. » Pendant et méme parfois avant que l’anneau vasculaire se développe, on voit les vaisseaux des filets staminaux descendre auprès du sommet de l’ovaire et même y pénétrer. Cela arrive dans des fleurs de taille diverse, suivant les espèces. Dans certaines fleurs de 2™™, go de L. satiwa, les vais- seaux staminaux entraient dans le haut de l'ovaire, alors qu’il n'existait encore aucun vaisseau dans celui-ci, où seulement le court faisceau basi- laire bifurqué partant du pédicelle, et cela quand les vaisseaux de la corolle ne descendaient encore qu’auprès du sommet du tube corollin. Le L. vi- rosa a donné aussi de nombreux exemples analogues de fleurs de 4™™ à 5mm, dans lesquelles les vaisseaux des étamines descendaient jusqu’au sommet de l'ovaire, qui ne contenait absolument aucun vaisseau, par conséquent aucune trace de la couronne, ni même des deux faisceaux longi- tudinaux de cet ovaire; ou bien encore celui-ci ne contenait que le bout du faisceau conique, non encore bifurqué, montant du réceptacle dans le (91) pédicelle. Alors les vaisseaux de la corolle ne descendaient qu'au niveau de l'insertion des filets staminaux (*). Dans d’autres fleurs de §™™, 50 du L. virosa, dont les vaisseaux des étamines arrivaient dans le sommet de l'ovaire, les vaisseaux ou fascicules longitudinaux de cet organe exis- taient, mais leurs bouts supérieurs étaient encore inachevés, n'étant pas encore renflés ; il n’y avait de même aucune trace de la couronne; mais celle-ci était vue dans des fleurs de 5,75, 6m, 6"®,33, etc., et sur elle reposaient des vaisseaux de la corolle. Dans une fleur de 7"",50, dont les vaisseaux staminaux avaient presque entièrement disparu, les vaisseaux de la corolle étaient posés aussi sur le haut des deux faisceaux de l'ovaire et sur la couronne encore jeune. » En général, dans le tube de la corolle, les vaisseaux de celle-ci sont placés parallèlement à ceux des étamines et un peu en arrière (L. peren- nis, sativa, virosa, oleifera, scariola, dregeana). On suit aisément les uns et les autres de haut en bas du tube, quand les vaisseaux staminaux ne sont pas trop altérés; mais, à cause de cette altération, il est très difficile parfois de suivre ces derniers, et surtout d'apercevoir leur insertion sur la couronne. i » Chez les Laitues citées, certaines fleurs de la région centrale ont leur corolle et leur ovaire orientés radialement. C'est-à-dire que la lame pétaline s'ouvre longitudinalement sur la face interne, et que le plan suivant lequel sont placés les deux faisceaux longitudinaux de cet ovaire est radial aussi. m en résulte que le faisceau fourchu antérieur du tube de la corolle va sinsérer sur le faisceau antérieur de l'ovaire. Au contraire, dans des fleurs de la périphérie, dont lľovaire semble avoir fait un demi-tour sur lui- même, le plan des deux faisceaux de cet ovaire est tangentiel et perpendi- culaire au plan antéropostérieur du tube de la corolle, qui reste radial. Dans ce n5 le faisceau fourchu antérieur du tube corollin s’insère sur le milieu de l'arc antérieur de l'anneau vasculaire qui couronne l'ovaire. Dans d’autres fleurs, l'ovaire semble n’avoir fait qu’un quart de tour sur lui-même; alors le faisceau fourchu antérieur du tube de la corolle s'insère sur l’anneau vasculaire dans une position symétrique correspondante. » Après l'épanouissement des fleurs, pendant que le col rétréci de mm — 1 rs Spa Pal ours do. gama fan du L. virosa, les vaisseaux staminaux sont assez n i ; j ent trouvés composés de deux fragments : Fun plongé dans le filet staminal, Pau , fées placé au-dessous, dans le bas du tube de la corolle, près du sommet de ire. (92) l'ovaire s'allonge avec les deux faisceaux longitudinaux de celui-ci et sou- lève l’aigrette, il est produit, sur la face externe de ces deux faisceaux des Lactuca, un cordon de cellules fibroïdes, d'aspect libérien. Sur les deux larges côtés ou faces qui séparent les deux faisceaux de l’ovaire ou de l’akène, il naît plus tard, de bas en haut, des faisceaux libéroïdes saillants, sous lesquels il n’y a ordinairement pas de vaisseaux trachéens. Je n’en ai noté que deux fois dans la moitié inférieure du faisceau médian de ces grandes faces, dans des akènes de 9°" et ọ™™, 5o du Z. perennis. Dans cette espèce, on ne voit souvent qu'un sillon fibroïde sur le milieu lon- gitudinal d’une face, tandis que, sur l’autre face, on en trouve trois entre les deux cordons marginaux. Dans les L. oleifera, virosa, sativa, etc., on aperçoit fréquemment sept de ces sillons, et même parfois neuf, dans le L. sativa. Ces sillons sont d’inégale longueur. De plus petits, libres par les deux bouts ou anastomosés à un ou aux deux voisins, sont interposés aux plus grands, qui peuvent être unis par en haut et par en bas. » ÉCONOMIE RURALE. — Des effets de la gelée et de la sécheresse sur les récoltes de cette annee, et des moyens lentes pour combattre le mal. Note de M. CHAMBRELENT. Une partie notable du territoire agricole de la France a été frappée cette année par deux des fléaux qui nuisent le plus aux récoltes de la terre. Nous avons éprouvé, pendant les mois d'avril et de mai, des gelées prin- tanières, pendant lesquelles la température est descendue à — 3°, et en- suite des sécheresses exceptionnelles, qui ont complètement arrêté le dé veloppement des plantes fourragères non arrosées. » Les vignes ont eu beaucoup à souffrir des gelées; toutefois le mal a été combattu assez énergiquement, surtout dans le grand vignoble giron- din, par des cultivateurs pratiques et éclairés, qui soignent d’autant plus leurs vignes qu’ils professent une sorte de culte pour les vins qu'ils en récoltent. Les efforts faits cette année pour combattre le mal ont eu des résul- tats variés. Plusieurs ont réussi; d’autres, au contraire, ont échoué. Il y a à tirer de l’étude des faits constatés, qui ont amené ces succès et ces in- succès, un enseignement utile, de nature à bien faire cénnaître pour l'avenir les meilleurs remèdes à employer contre le mal, et la meilleure manière de les employer. C’est cet enseignement que je demande à l'Aca- démie la permission de faire ressortir en quelques mots. (9%) » Les procédés par lesquels ont été combattus les effets des gelées de cette année sont ceux que notre regretté et vénéré maitre Boussingault avait si bien signalés lui-même dans son grand Traité d'Economie rurale. C'est ce que nous appelons les nuages artificiels. » Boussingault avait été frappé, dans le voyage si instructif pour nous qu'il avait fait en Amérique, des résultats qu’obtenaient les Indiens contre les gelées nocturnes, au moyen des nuages qu'ils produisaient en mettant le feu à des tas de paille humide, afin de produire beaucoup de vapeur d'eau au-dessus des récoltes à protéger. » Toutes les causes, dit Boussingault, qui agitent l'air, qui troublent sa transpa- rence, qui masquent ou rétrécissent le champ de l'hémisphère visible, nuisent au re- froidissement nocturne. Un nuage comme un écran compense en tout ou en partie, selon sa températuré propre, la perte de chaleur qu'un corps terrestre eût éprouvée en rayonnant vers l'espace. » Ce sont ces nuages qui ont été faits dans les nuits froides que nous ` avons éprouvées dans les mois d’avril et de mai. » Plusieurs sont parvenus à arrêter le mal; beaucoup d’autres n’ont pu réussir. Il y a eu à cela plusieurs causes : » Le froid ne s’est pas produit seulement par rayonnement, il y a eu un abaissement général de température qui aurait maintenu l'atmosphère au- dessous de zéro, même dans le rayonnement d’un temps serein. » D'un autre côté, on a souvent employé pour les nuages des huiles minérales dont la combustion donne une fumée assez abondante, mais beaucoup moins efficace, pour agir comme écran, que la vapeur d’eau elle-même. » Les nuages que l'on fait, comme dit Boussingault, en brülant de la paille humide, des broussailles, des branches de pin que l’on arrose constamment avec de l’eau très divisée, présentent plusieurs avantages très marqués sur les autres. » Ils agissent comme de véritables nuages naturels pour détruire tout rayonnement; ils produisent dans l'air, par la flamme des broussailles en combustion sur lesquelles tombe l’eau, une agitation considérable de lat- mosphère qui contribue sensiblement à empêcher les effets du refroidis- sement. » Et enfin, un point qu’il ne faut pas négliger, c'est que cette grande quantité de vapeur d’eau, en se condensant peu à peu dans l’atmosphère, produit une certaine quantité de chaleur qui n’est pas moindre de 600°* C. R., 1892, 2° Semestre. (T. CXV, N° 2.) 13 ( 94 ) par kilogramme et qui diminue d'autant le refroidissement du milieu am- biant. » Deux autres circonstances qui ont nui à l'effet des nuages dans un certain nombre de vignobles, c’est que dans la nuit du 21 avril, qui a été la nuit néfaste, le froid a commencé à se faire sentir de très bonne heure et le matin, au lever du soleil, le ciel était d’une pureté parfaite et laissait arriver sur la plante, encore prise par le froid, les rayons solaires déjà assez chauds à cette époque de l’année. Beaucoup de propriétaires ont commencé leurs nuages trop tard de deux à trois heures, et ils ont eu sur- tout le tort de les cesser trop tôt. Il est, en effet, un point important qu'il ne faut pas perdre de vue : après la gelée de la nuit, c’est surlout par la brusque élévation de température que produit le soleil, qu’un prompt dé- gel amène la désorganisation des tissus de la plante, et produit ainsi le plus grand mal. » Nous en avons eu, cette année, un exemple frappant dans une des communes principales du Médoc où les feux avaient été le mieux faits. Dans la commune d’Avensan, où les propriétaires s’étaient syndiqués et avaient fait des nuages dans de bonnes conditions, on avait cessé les feux à 7". Voici comment l’un des propriétaires a rendu compte de l'opéra- tion : » Nos nuages artificiels avaient été admirablement produits, quand le soleil a paru ; pas un rayon n’a pu d’abord les pénétrer et jusqu’à près de 8h nous avons conservé la plus grande espérance. » La glace fondait lentement; les boutons et les pousses étaient verts et roses tant que les nuages ont conservé leur intensité. » Mais, bientôt après la disparition des nuages, le soleil brillant de tout son éclat avait tout brûlé; pas un bouton qui ne fût flétri et noirci; nous aurions été préservés si nous avions fait de nouveaux feux à 7". » Le même propriétaire ajoute qu’en 1890, après une nuit de gelée, le soleil ne parut qu’à 9*30" par suite de l’état nuageux de l'atmosphère et que ce jour-là la vigne ne fut pas atteinte. » Une autre constatation, non moins significative et très péremptoire, a été faite cette année d’une manière remarquable, dans la matinée du 21 avril. Toutes les vignes qui se trouvaient naturellement préservées du soleil levant par des murs ou tous autres abris qui les garantissaient contre les premiers rayons solaires ont été bien moins frappées que celles qui ont été exposées immédiatement à ces rayons dès le lever du soleil. La confection de ces feux, qu'il est nécessaire de commencer quel- (95 ) quefois de bonne heure et qu'il faut prolonger assez avant dans la matinée, exige une certaine dépense qui vient s'ajouter aux autres charges qui pèsent déjà si lourdement sur la vigne, où nous avons tant de fléaux à combattre. Mais cette dépense n’est pas considérable pour ceux qui ont pris leurs mesures à l'avance, et, si l’on remarque qu’une gelée non combattue peut détruire non seulement la totalité de la récolte de l’année, mais com- promettre aussi celle des récoltes suivantes, on comprend combien il im- porte de ne pas hésiter à la faire. » Ces dépenses se sont élevées, dans un de nos vignobles préservés, à 17",50 par hectare. Il faut en tenir compte, car toute dépense doit se compter en agriculture, mais les résultats qu’on en obtient sont tels qu'on ne saurait hésiter à la faire, quand il le faut. » Nous avons dit combien le mouvement de Vair était une des causes qui tendaient à diminuer les funestes effets de la gelée; nous avons à citer aujourd’hui, à cet égard, un exemple des plus remarquables et on peut dire des plus heureux, qui s’est produit sur une assez grande échelle. » Pendant que les vignes du département du Gard et celles situées au nord de la chaîne des Alpines, dans les Bouches-du-Rhône, étaient forte- ment atteintes par la gelée, la vaste contrée attenante, la Camargue, endi- guée et desséchée, était préservée sur toute son étendue, par suite d’un vent du sud venant de la mer et qui a soufflé sur la contrée pendant tout le temps que duraient les gelées. » Un des grands propriétaires de la Camargue, M. Reich, nous écrit : » Les vignobles de la Camargue proprement dits n’ont pas souffert des gelées de la fin d'avril et du commencement de mai; il y a bien eu par ci par là quelques sar- nr qui ont été touchés, mais le mal est absolument inappréciable. Il n’en est pas de pepr des vignobles au nord et à Pest de la chaîne des Alpines; dans certaines propriétés la perte se chiffre par la moitié ou le tiers de la récolte. » Nos vignes de la Camargue sont superbes cette année, ajoute M. Reich, et nous promettent une fort belle récolte, ik En résumé, il résulte des faits qui précèdent qu’on peut préserver les Moen la gelée par des nuages de vapeur d’eau abondamment produits, qui présentent les avantages que nous venons de signaler, à condition de les commencer la nuit avant que la température soit descendue au- dessous de zéro, et à condition surtout de les maintenir assez longtemps après le lever du soleil, pour atténuer le plus possible l'effet d'un chan- gement de température trop brusque. (96 ) » Le mal causé aux prairies n’a pas été moindre que celui éprouvé par la vigne. Il a, en outre, été considérablement aggravé par la sécheresse qui a suivi la gelée et qui, en empêchant l'herbe de repousser, a privé en quelque sorte de toute récolte les terrains où le sol ne peut compter que sur l’eau de pluie, pour les besoins de la végétation. Les terrains irri- gués ont, au contraire, donné d’abondants produits qui pourront seuls compenser les pertes énormes de fourrage éprouvées cette année en France. » Jamais les immenses bienfaits des canaux d'irrigation ne se seront plus fait sentir que pendant la disette que nous avons à subir cette année dans les terrains non arrosés. » Les premières coupes faites en prés dans les prairies irriguées de la Camargue, nous ont donné 000% de foin sec, nous écrivent les propriétaires, et la deuxième coupe s'annonce aussi bien. » Dans un Mémoire présenté à l’Académie en 1888, nous avions con- statė, d’après les statistiques officielles du Ministère de l'Agriculture, que, de 1860 à 1880, la surface des prairies irriguées avait augmenté de 552000" et avait donné une augmentation de rendement de cultures fourragères de 176 millions de quintaux par an. » Ces irrigations, étendues sur 550000", n’avaient exigé d’ailleurs que F spl de 550% d’eau, et il en restait encore 7000" pouvant arroser de bien plus vastes surfaces. » Depuis dix ans, aucun nouveau canal d'irrigation n’a été entrepris et rien n'indique qu’on doive en entreprendre prochainement de nouveaux. La grande masse d’eau disponible reste inutilisée, souvent nuisible, pen- dant que les prairies souffrent tant d’une sécheresse qui réduit souvent à rien les produits que le cultivateur pourrait en retirer. Tels sont les résultats dont j'ai cru devoir rendre compte à l'Aca- démie. Ils prouvent combien, avec des soins vigilants et bien entendus, on peut combattre les maux qui frappent le plus notre agriculture; com- bien cette agriculture a à gagner des bienfaits de l'irrigation qui pourraient encore être étendus si facilement sur une si grande surface du pays, et combien, enfin, on peut obtenir, même dans les terres jadis les plus in- cultes, de grands résultats, si nécessaires pour augmenter la fortune agri- cole de la France. » (97) CHIMIE ORGANIQUE. — Sur les alcoylcyanocamphres et les éthers benzene p! boniques; par M. A. Harrer. m k s 1] 4 « Dans nos Communications respectives sur les alcoylcyanocamphres (') et les éthers camphocarboniques alcoylés (°), nous avons attribué à ces corps, M. Minguin et moi, les formules de constitution JR JR O Az Fá C—CO*'R' CHE: ; C'E | NCO NCO ’ par analogie avec les dérivés substitués des éthers acéto-acétique et ben- zoylacétique. » Si les recherches de M. Minguin ont justifié cette manière de voir quant aux éthers camphocarboniques substitués, celles que nous avons entreprises avec les camphres cyano-alcoylés démontrent au contraire qu’il faut attribuer à ces corps une autre formule. » Comme on le verra plus loin (è), le méthylcamphocarbonate de mé- thyle ainsi que le camphre méthylé, chauffés avec de l’acide chlorhydrique, ne se décomposent pas, même quand on porte le mélange à une tempéra- ture de 150°. » Les camphres cyano-alcoylés, au contraire, soumis à l’action de l'acide chlorhydrique, se décomposent, pour la plupart déjà à froid, en camphre Cyané et éthers chlorhydriques C"'H'*.CAz.R.O+HCI-C'°H'5.CAz.O+RCI. » Les camphres cyanométhylé ou cyanoéthylé agités, pendant dix mi- nutes environ, avec de l'acide chlorhydrique, prennent d’abord un état Pâteux, puis se solidifient complètement. Il y a en même temps un dégage- ment gazeux. de On a recueilli les produits de dédoublement du dérivé éthylé et obtenu, d’une part, du chlorure d’éthyle qui brülait avec une flamme bordée de vert et, d'autre part, du camphre cyané, possédant le même point de fusion a OO A. HALLER, Comptes rendus, t. CXIII, p. 55. s. Mieux, Comptes rendus, t. CXII, p. 1370. - Voir, p. 12e, la Note de M. Minguin. c i ( + (98) 128° et le même pouvoir rotatoire (x), = + 34°,4 que le camphre cyané pur. » Si, au lieu d'opérer à froid, on chauffe le mélange, il se produit de l'acide camphocarbonique qui peut se décomposer, à son tour, en cam- phre et acide carbonique. » Ces camphres cyano-alcoylés subissent le même dédoublement au sein de l'alcool saturé d’acide chlorhydrique. Il se dépose d’abord du cam- phre cyané, et, si l’on abandonne le mélange à lui-même, le précipité se redissout peu à peu et est finalement converti en éther camphocarbonique et chlorhydrate d’ammoniaque. » L’acide sulfurique transforme ces dérivés, encore plus rapidement que l'acide chlorhydrique, en camphre cyané et HR en éthers sulfuriques acides. » Ce dédoublement des alcoylcyanocamphres nous oblige, ainsi que nous l’avons fait remarquer plus haut, à adopter pour ces corps une autre formule de constitution que celle admise primitivement. Nous ne connais- sons, en effet, aucun exemple de corps substitué dans lequel les radicaux alcoyles, unis directement au carbone, soient déplacés par les acides. Il faut - donc attribuer à nos dérivés l’une ou l’autre des formules / U=CAZR U-GAz L C'H i 7 I COCH i NGE NCOR et admettre pour le camphre cyané les formules correspondantes. Mais ce Corps, mis en présence de phénylcarboïmide, ne s’y combine pas; il ne peut donc renfermer ni groupe OH ni groupe AzH. Nous pourrions aussi considérer ces réactions de transposition comme appartenant au groupe de phénomènes compris sous le nom de tautomérie. » Les idées ingénieuses nouvellement émises par M. Schützenberger (' ) nous paraissent mieux rendre compte de la formation de ces dérivés alcoylés en partant du camphre cyané. » Si nous représentons ce corps par un schéma analogue à celui adopté par M. Schützenberger pour l’éther cyanacétique, et où nous supposerons de même des valences fractionnées : + (1) Loc. cit. ( 99 ) nous pouvons concevoir qu’en substituant un radical alcoyle à l'hydro- gène a, ce radical se rangera du côté du groupe CAz ou CO pour lequel il aura le plus d’affinité, et l’ensemble de la molécule prendra l’une des formes I et II signalées plus haut. L'expérience seule pourra maintenant déterminer laquelle de ces deux formules rendra le mieux compte des faits qu'on observera. » Éthers benzene ph boniques. — Les recherches de M. Min- guin (') ont montré que les éthers camphocarboniques sont susceptibles d'échanger de lhydrogène contre du sodium, et partant contre des radicaux. » Ces éthers ne renfermant qu’un groupe méthine CH compris entre des radicaux négatifs, il était intéressant de s’assurer si, à l’égard des chlorures diazoïques, ils se comportent comme les éthers acéto-acétiques monosub- stitués CH°.CO.CH-CO?R", ou s’il se forme de véritables dérivés azoïques, analogues à ceux préparés par nous en partant des éthers cyanacétiques (°). » L'expérience a montré qu'il se forme réellement des composés azoïques suivant l'équation / Az? C°H° CNa,CO?R RO + C'H A2 CI OOR + NaCl. C:H'* + » Dans une Note publiée plus loin, M. Minguin montre que le camphre Cyané se comporte de la même manière. c/ Az? C'H? » Benzène-az hocarbonate de méthyle Csy 1 NCO?CH?. — À NCO A 14,4 de camphocarbonate de méthyle, on ajoute 28", 3 de sodium dissous dans 30° d'alcool méthylique anhydre. La solution refroidie est ensuite ntroduite dans une liqueur renfermant de molécule de chlorure de diazobenzène maintenu à 0° par l'addition de glace. Il se forme un préci- y visqueux, adhérent aux parois, qu’on recueille et qu’on dissout dans pre La solution fournit par évaporation un liquide d’un jaune foncé, > QUI, peu à peu, se met à cristalliser. On essore les cristaux et l’on purifie le produit par des cristallisations successives dans l’alcool. C) Revue générale des Sciences, n° 11, 15 juin 1892. (*) Comptes rendus, t. CVI, p- 1191. ( 100 ) Cet éther se présente sous la forme de beaux cristaux jaunes, bril- lants, solubles dans l'alcool, l’éther, le benzène, le toluène, moins soluble dans l'éther de pétrole, insoluble dans les alcalis. Il fond à 78°. Bouilli avec de la potasse alcoolique, il donne naissance à un acide jaune qui cristallise d’une façon indistincte et qu’il est très difficile d’ob- tenir à l’état pur. » L’acide chlorhydrique et l'acide sulfurique le convertissent en un produit résineux incristallisable. / A CH Le benzéne-azocimphocarbonate d’éthyle GE" i Ne a été préparé comme son homologue inférieur. Il fond à 65°,5 et se comporte à l'égard des différents réactifs comme le dérivé méthylé. » Nous nous proposons de continuer l'étude de ces corps, et de cher- cher quelle est la nature et la composition qu’on obtient quand on les soumet à l’action des alcalis. » PALÉONTOLOGIE. — Sur le Libytherium maurusium, grand Ruminant du terrain pliocène plaisancien d'Algérie. Note de M. A. PomeL. « Aux environs d'Oran, le terrain pliocène le plus inférieur est formé d'assises très dures de grès coquillier, exploitées pour moellons et pierres de taille ; ces grès sont en discordance avec les marnes et calcaires sahé- liens, très développés dans la région. Leur origine est marine et l’on y a re- cueilli de nombreuses dents de Poissons, surtout de Squales et de Sargues, et observé des ossements de Cétacés balénoïdes, jusqu’à présent indéter- minables. Les ossements d’autres Mammifères y sont très rares et se réduisent à quelques débris d'Équidés, indéterminés jusqu’à présent ; leur présence atteste le voisinage de l’ancien rivage et permet d'espérer d’autres matériaux plus instructifs. C’est une découverte récente qui me permet de signaler un nouvel animal de l’ordre des Ruminants, égalant l'Helladotherium en dimensions et ayant avec lui des affinités manifestes, mais présentant aussi des différences qui ne permettent pas de les con- fondre. Je dois à l’obligeance de M. Brunie, agent voyer chef du départe- ment d'Oran, une mandibule droite de cet animal, malheureusement un peu mutilée dans sa partie postérieure ; elle provient de sa carrière sise au quartier Saint-Charles. ( 101 l » La longueur de cette mandibule, du bord postérieur de larrière-mo- laire à la partie postérieure de la symphyse est de o™,3. En arrière et à 0",05 de cette symphyse, qui n’est point soudée, mais simplement engrai- née avec sa voisine, la hauteur de la branche horizontale est de 0",05: sous le milieu de la deuxième arrière-molaire, elle a de 0,06 à 0,07, suivant la face considérée; la partie incisive est brisée. Ces dimensions indiquent une certaine gracilité dans le museau. » On trouve, en séries et bien conservées, les trois arrière-molaires, la dernière prémolaire et un fragment de la pénultième prémolaire; leur fût robuste, médiocrement prismatique et court, rappelle la dentition des Girafes et des Cerfs, bien plus que celle des Antilopes. Voici les dimen- sions de ces dents : Longueur. Largeur. m m Dernière arrière-molaire..,...,... 0,099 0,027 Pénultième molaire. ......... #1 0,042 0,029 Antépénultième molaire .......,. 0,640 0,028 Dernière prémolaire..". ...::. 0,030 0,023 Pénultième prémolaire . ...,..... 0,020 ? 0,012 » Dans l’Helladotherium, l’antépénultième molaire est longue de 0", 045 et large de 0",028. Dans notre fossile, cette dent paraît un peu plus courte, mais cela tient à ce que les surfaces de contact avec les dents voi- sines y sont fortement usées. On peut admettre que primitivement ces dents devaient être d’égales dimensions, et comme ces dimensions sur- - passent beaucoup celles des Girafes et de leurs congénères connues, elles ne laissent de Comparaison possible qu'avec le fossile de Pikermy décrit par M. Gaudry. » Les deux cylindres des arrière-molaires sont épais, serrés par paires de manière à constituer des dents massives. La table interne en est assez fortement ondulée, un peu déprimée verticalement au milieu entre deux surfaces un peu convexes, terminée au bord antérieur par un pli en co- lonnette, accroissant sa saillie, et au bord postérieur par un semblable pli moins accusé. Les lobes internes sont assez convexes et obliques en ar- ares sans bourrelet basilaire distinct, mais portant entre eux une pointe r | P Weira | Obuste, simple, libre à son sommet et encastrée à sa base dans l'entrée du li . ý E » , ; P i profond qui sépare les lobes. Un léger pli, remontant un peu en ec Aan , ni 5 ii: arpe au bord antérieur, s'observe aux deux premières molaires, mais m ` ki g š . z + Fe anque à la dernière, dont la pointe interlobaire est plus petite et plus en- Ca ` A , ec a f ; a strée. Le talon de cette dernière est épais et mesure o™, 15 de longueur, C. R., 1892, 2° Semestre. (T. CXV, N°2) ; ( 107) les autres lobes ayant 0",020: L'émail de toutes ces dents est finement et fortement rugueux-vermiculé. » La dernière avant-molaire est encore une dent assez volumineuse, mais relativement moins que dans les Girafes. Sa couronne se divise en une lame extérieure, peu ondulée, qui se prolonge en un lobe antérieur externe biplissé et produisant de son sommet un troisième lobe robuste, étendu jusqu’au bord postérieur du côté intérieur; échancrure, entre ces deux lobes, porte üne pointe semblable aux interlobaires externes. » La pénultième prémolaire est connue seulement par sa moitié posté- rieure, indiquant seulement une dent subitement très réduite en épaisseur et en longueur, semblant indiquer üne tendance vers le faciès camélien. La détrition a usé la couronne de manière à faire disparaitre les plis et lobules, s’il y en a eu. Les faces latérales du talon sont un peu ondu- lées et sa racine est relativement très grêle. Ce faciès camélien n’est, du reste, confirmé par aucune autre particularité destructive; les chameaux n’ont que la dernière prémolaire bien développée et elle reste plus simple, plus étroite; la table interne des arrière-molaires pio mince, plus plane; la symphyse longuement soudée, ete. » L’Helladotherium est certainement le plus proche parent du fossile ora- nais, mais ses dents me paraissent moins massives, à fût moins raccourci, à table extérieure plus uniforme, dépourvües de pointes interlobaires extérieures et son appareil dentaire ne présente pas li singulière réduc- tion de la partie prémolaire. Il me semble difficile de confondre ces deux types; mais il est regrettable que nous n’ayons aucune autre partie du squelette pour confirmer cette distinction. Ù Helladotheriur est un type plus ancien que le Libytherium, ce dernier, ayan vécu à l’époque plai- sancienne, en Algérie; il est ficheux que nous n'ayons pas pliis de rensei- gnements sur l’évolution de cé type et ses relations avec les Girafiens de Grète et de l’Europe méridionale, et les Girafes actuelles du continent se căin. » Pai peng que la désignation systématique de ce genre pouvait être calqüée sur celle de plusieurs fossiles apparentés, du moins par leur grande taille, et aux Sivatherium, Bramatherium, Helladothérium, lë Liby- therium viendra naturellement s'associer par sà désinence. » ( 103) A M. Mascarr fait hommage à l’Académie de la première Partie du troisième Volume de son Traité d'Optique. « Ce fascicule de trois cent cinquante pages renferme l'étude de la polarisation par diffraction ou diffusion, la propagation de la lumière dans le vide et dans les milieux pondérables, les modifications que le mouvement des corps apporte dans les phénomènes observés, les prin- cipes de la Photométrie et ses applications à la pratique ou à l’Astronomie, enfin les réfractions atmosphériques et le mirage. Sur la plupart de ces questions les travaux de notre illustre confrère M. Fizeau font autorité et j'ai täché de leur donner la place qui leur est réservée dans l’histoire de la Science. » NOMINATIONS. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la nomination d’un Correspondant pour la Section d’Astronomie, en remplacement de feu M. Adams. Au premier tour de scrutin, le nombre des votants étant 33, P OO 27 suffrages. M. Gruey PR ee sn: eA M. Souillard » . Il y a un bulletin blanc. » Fos eca dis Gus ei I » M. Perrotin, a yant obtenu la majorité absolue des suffrages, est pro- clamé élu. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la nomination d'un Membre de la Commission chargée de la vérification des comptes, en rem- placement de feu M. Mouchez. M. Cnamsrezenr obtient la majorité des suffrages. CORRESPONDANCE. s M. le Mimsrre pe vIssrrucmonN PUBLIQUE, en exécution de l’article 9 u décret du 21 février 1878, invite l’Académie à dresser une liste de deux 1 ( 104 ) candidats, pour les fonctions actuellement vacantes de Directeur de lOb- servatoire de Paris. (Renvoi aux Sections de Sciences mathématiques, auxquelles s'adjoindra le Secrétaire perpétuel de cet ordre.) M. A. Auwers, élu Correspondant pour la Section d’Astronomie, adresse ses remerciements à l’Académie. M. G. Raver, élu Correspondant pour la Section d’Astronomie, adresse ses remerciements à l’Académie. MÉCANIQUE. — Mesure de l'intensité absolue de la pesanteur à Breteuil (Bureau international des Poids et Mesures). Note de M. G. DerFronrcess. « La mesure de l'intensité absolue de la pesanteur à Breteuil a été entreprise en 1888, sur la demande du Comité international des Poids et Mesures, présentée au Ministre de la Guerre par M. J. Bertrand, membre français du Comité. On a choisi comme lieu d’observation, à cause de sa température très constante, la salle du comparateur universel, lequel a servi à la mesure de la longueur des pendules. » L'heure a été gracieusement fournie par l'Observatoire de Paris. Une bonne horloge de Breguet, établie à l'Observatoire, synchronisait à dis- tance, à l’aide du dispositif de M. Cornu, une seconde horloge établie au Bureau international. Pendant la période de deux mois employée au tra- vail, le synchronisme a été aussi parfait que possible. L’Administration des Télégraphes avait bien voulu, pour la circonstance, mettre pendant toute la durée des observations un fil spécial à Ja disposition de l'observateur. » Les mesures de la pesanteur ont été exécutées à l’aide des deux pen- dules construits par MM. Brunner frères, pour le Service géographique de l’armée, sur mes indications. Ils sont décrits aux Comptes rendus (t. CVI, p- 126, 129). Ces pendules, du modèle réversible, sont de même poids, de forme symétrique par rapport à leur centre de figure, et oscillent sur les mêmes couteaux et le même support. Ils ont 1" et o™,5 de distance entre les arêtes des couteaux. Ils éliminent, par la réversion, l’erreur de la position du centre d’oseillation ; par la symétrie de la forme, l'effet total ( 105 } du milieu ambiant; par légalité de leur poids, l’influence totale de la courbure des couteaux (glissement compris) et du déplacement du support. » Les observations ont été faites, en ce qui concerne la détermination de la durée d’oscillation, dans le vide et dans l’air successivement. Cha- cune des séries dans le vide a embrassé un espace de douze à vingt-quatre heures. L'une d’elles a pu être prolongée plus de cinquante heures. » La réduction au vide a été calculée à l’aide de formules du type : 3f (1—54) Irea SE ES) 4 By/H(r—5 £) 1 + 0,00367 £ 8 760 où A et B sont des coefficients déterminés par l'expérience et H représente la pression du milieu dans lequel oscille le pendule. » L'étude du décroissement de l'amplitude a montré qu'il est de la forme , | dx j = 5 se Er E ES = (Soa =- by Ha —— cHa?), où Å est la distance du centre de gravité à l’arête du couteau, f le coefficient de frottement (agate sur agate), pa le rayon de courbure moyen du couteau, b et c sont des coefficients numériques. ` » En posant F=byH; tech. La rédaction à larc infiniment petit s'effectue à l’aide des formules sui- vantes : » Dans le vide 1 z h f 2 a TR 2f 0 (fpa)? T, rad a E » Dans l'air l = 2 r y —— Li r: T oL dt n D eai Oo S $ s? "1 ra I L en laissant de côté les quantités négligeables. ) Ta ii . . . . . AE > L'accord des observations dans l'air et dans le vide n’a rien laissé à ( 106 ) désirer. On a trouvé Longueur 10 dans le vide à 10°..... ae 1, 0043708. A ee dans air à 10°....... t = 1,0043705 DOD Rendale uck dans lg u EE G : = 0,7008878 l- =o fo0835h dans FOA LO sasse; ar » La longueur du pendule à secondes est donnée par la formule » Avec les nombres ci-dessus, on obtient L — 0",993952, g = 9”, 80991. » Les coordonnées du lieu d'observation sont : Longitude ouest de Paris o.: yan eia enn 06,131 Latitude eine 5463260 ee RE re 70", 4 » Les mesures de la longueur ont été exécutées en collaboration avec M. R. Benoît, Directeur actuel du Bureau international. M. le capitaine Lubanski m’a assisté dans les mesures de la durée d’oscillation. » ASTRONOMIE PHYSIQUE. — Photographies de la chromosphère, des protube- rances et des facules solaires, à l’Observatoire d’ Astronomie physique de Kenwood-Chicago. Note de M. E. Hare. « J'ai eu l'honneur de communiquer récemment à l’Académie quelques résultats obtenus, à l’aide de la Photographie, sur le spectre. ultra-violet des protubérances. Ils font partie des recherches dont je m occupe depuis bientôt trois ans sur les divers phénomènes solaires. » En 1889, j'ai imaginé deux appareils spéciaux pour photographier la chromosphère, les protubérances et les facules ; j'en avais fait construire un pour mes expériences de l'hiver 1889-1890; mais ces premières tenta- tives n’ont pas donné le résultat désiré(!). C’est seulementen avril 1891 que (t) Voir Astronomische Nachrichten, n° 3006. (a09) j'ai pu obtenir de bonnes photographies des protubérances, avec de meil- leurs appareils, à l'Observatoire de Kenwood-Chicago. Depuis lors, j'ai continué mes recherches; et je prends la liberté de soumettre à l Académie, avec la présente Note, quelques épreuves des résultats que j'ai obtenus. » La méthode que j emploie dans mon spectrohéliographe (instrument pour photographier la chromosphère; les protubérances, les facules et les taches) est fondée sur ce fait, découvert par moi en avril 1891; que les raies H et K du calcium sont plus brillantes que les raies de l'hydrogène dans chaque protubérance solaire. Les fonds sombres sur lesquels se projettent ces deux raies brillantes mort permis, en mai 1891, de photo- graphier les formes des protubérances dans ces raies avec üne simple fente élargie (*). Mais cette méthode n’est pas d’une très grande utilité, parce qu'il n’est pas possible de photographier ainsi toute là chromosphère d’un seul coup. Dans le spectrohéliographe, cette difficulté est complètement supprimée et la chromosphère est facilement photographiée sur tout le pourtour solaire en quelques secondes (°). » Jusqu'ici les observations directes ou les procédés photographiques ordinairement en usage n’avaient donné aucune trace de facules dans la plus grande partie du disque solaire; elles ne sont visibles que près du bord. En décembre 1891, j'ai découvert que les raies H et K sont plus brillantes dans les facules que dans les protubérances, et le i2 janvier j'ai réussi à photographier les facules de toutes les parties du disque solaire, avec linstrument même qui est employé pour les protubérances, mais dans uñ temps de pose plus court (°): » Les parties essentielles du spectrohéliographe (‘) sont deux fentes mobiles, dont l’une est dans le plan focal du collimateur d’un grand spec- troscope à réseau (5) et l’autre un peu en avant du plan focal (pour la raie K) du télescope appartenant à ce spectroscope. La plaque sensible est m dehors de la seconde de ces deux fentes, dans le plan focal pour la raie K, C) Une photographie dinsi faite est envoyée à l'Académie, a , (C) La première photographie, montrant la chromosphère entière (en deliors d’une pr totale), a été obtenue en février 1892. a Mo re prises avec le spectrohéliographe montreñt aussi les taches. x gr te dë cet iñstrüment sont envoyées à l'Académie se cs aturellement aussi dans lé plan focal pour la raie K du télescope équatorial Pouces) auquel le Spectrohéliographe est attaché. ( 109 }) » Pour faire une photographie de la chromosphère, on tourne le réseag jusqu’à ce que la raie K dans le quatrième spectre passe à travers la fente, et tomhe sur la couche sensible. Les fentes sont mues par un appareil hydraulique, de telle façon que la raie K reste toujours exactement au milieu de la deuxième fente. La lumière directe du disque solaire est exclue par un diaphragme (concentrique avec l'axe du collimateur) qui couvre le disque jusqu'à la base de la chromosphère. L'image solaire est maintenue dans la même position par le mouvement d’horlogerie de lé- quatorial, pendant que les fentes se meuvent à travers le disque. En em- ployant le procédé ordinaire de développement, on trouve sur la plaque une image fidèle de la chromosphère, comme le montre la photographie que j'adresse à l’Académie (!). » Pour photographier les facules, les taches et même les protubérances (quand celles-ci ont un assez grand éclat) sur le disque, je procède exac- tement comme auparavant, excepté que j accélère le mouvement des fentes, et je ne fais pas usage du diaphragme. Naturellement, on ne voit pas la chromosphère sur ces plaques, parce que le temps de pose est trop court (°). =» J'ai fait tout récemment des photographies sur lesquelles les facules et les taches sont visibles en même temps que la chromosphère et les pro- tubérances. Le procédé est très simple : après que la fente a passé à travers le disque, en faisant une photographie de la chromosphère comme il a été dit, on éloigne le diaphragme, et on fait passer la fente à travers le disque en sens inverse, et d’un mouvement plus rapide : c'est à quoi lon parvient sans peine, à l’aide des robinets de l'appareil hydraulique. » Ces photographies, que nous faisons à l'Observatoire de Kenwood chaque fois que l’état du ciel le permet, rendront possible la résolution d’un grand nombre de questions : par exemple, la relation qui existe entre les protubérances, les taches et les facules; la durée de la rotation du Soleil, déterminée par l'observation des facules; la validité de la loi de (t) Dans cette photographie, le diaphragme n'était pas exactement concentrique à l'image solaire. Sur la plaque originale, cependant, on peut voir la chromosphère fidèlement représentée sur tout le pourtour du disque. ` (2) Sur les plaques originales, les facules sont aussi bien visibles près du bord que dans les parties centrales du disque solaire, et la circonférence du-disque est nette et bien tranchée. Cependant, avec le procédé de reproduction employé, il n’a pas été possible de faire paraître ces détails dans lépreuve, et les bords paraissent trop foncés. ! ( 109 ) Ms Marchand sur la cause des perturbations magnétiques terrestres, etc.; questions restées incertaines jusqu'ici, en raison de l'impossibilité de bien étudier les facules. » r MÉCANIQUE. — Sur le calcul pratique de la dimension des orifices d ‘écoulement de la vapeur d’eau saturée dans l'atmosphère, en régime constant et en régime varié; application aux soupapes de sûreté. Note de M. H. Parenry, présentée par M. Léauté. « J'ai l'honneur de soumettre à l’Académie le calcul pratique de cer- laines dimensions relatives à l'écoulement, en régime constant ou varié, de la vapeur d’eau saturée à hautes pressions, dans l’atmosphère. » 1° Régime constant. Soupapes de sûreté. — Dans ma Note du 27 juil- let 1891 ('), j'ai assigné au débit en volume des gaz la formule pratique my 7288 © W = mo 26t pip (Pop) où p, et p, sont les pressions amont et aval, 5, le poids spécifique, enfin a un coefficient thermique voisin de 0,5 pour tous les gaz. Quand la contre- pression p, décroît, le débit en volume tend à se régulariser pour une valeur de la perte de charge qui annule sa dérivée et prend une valeur Maxima, représentant le débit dans l'atmosphère des gaz fortement com- primés a : W= aymoy/ » J'ai essayé de prouver, ici même (°), que la régularisation du débit a gaz parfaits était due non pas à une limitation de la vitesse possible de eurs molécules, mais à une véritable rupture de la veine. Cette manifesta- tion de la sokdité des gaz ne les empêche cependant pas d’éprouver, dans les Su débits, un refroidissement capable de les liquéfier, s’il se prolon- geait (°). Il ny a donc pas une démarcation tranchée entre les gaz et les vapeurs, et il paraît légitime d'admettre que ces dernières éprouvent éga- de à (3 Comptes rendus, 27 juillet 1891, t. CXIII, p. 184. C) Ibid., 19 octobre 1891, t. CXII, p. 493. (°) Ibid., 7 décembre, t. CXIII, p. ia SP, 0 w a C. R., 1892, > Semestre. CT. CXV, N°2.) n ( 110 ) lement‘la régularisation de leur débit. La formule (2) s'applique, dès lors, à l'écoulement de la vapeur d’eau saturée à hautes pressions dans l’atmo- sphère, et permet de calculer avec une sécurité suffisante la surface w d’une soupape de süreté. J’observerai même que, dans la pratique, le poids spécifique w, de la vapeur d’eau saturée croît proportionnellement à sa tension p,, le rapport de ces deux grandeurs est sensiblement constant; la formule (2) simplifiée se traduit par cet énoncé : Le volume de vapeur saturée débité à lair libre par un orifice déterminé, évalué à la pression amont, est sensiblement constant et indépendant de cette pression. » 2° Régime variable. Dimensions d'une soupape permettant l'évacuation de la vapeur admise dans un cylindre de locomotive, à contre-marche, à contre- vapeur. Le cylindre est rempli, des l’origine de la course, de vapeur à la pres- sion donnée de la chaudière (8*® effectifs), et l’on désire que la contre- pression atteigne, sans la dépasser, une limite également donnée (10**). On suppose connues les dimensions du mécanisme et la vitesse du train. » Le débit de la soupape est donné par la formule (2), à laquelle nous pouvons même PRES sans grave erreur le bénéfice de la simplification ci-dessus, (3) dW = kw dt; d’autre part, nous connaissons en fonction du temps le mouvement x du piston dont la surface est Q et la course A, (4) x= q(t), (5) dx = ® (1) dt. Le coefficient de chaleur spécifique de la vapeur d’eau saturée est négatif; la compression fournirait donc un excès de chaleur et une surchauffe, si le refroidissement des parois n’établissait une compensation que nous sup- poserons équivalente. La vapeur restant sensiblement saturée, les varia- tions de pression et de volume sont reliées par une loi analogue à la loi de Mariotte, (6) Q(A — x) dp = p(Q dx — kw dt), dp g't— kR (7) E A ët (8) p= R), Car en appelant R le rapport des surfaces w et Q. Le maximum de p correspond à celui de son logarithme et s'obtient en égalant à o le numérateur de la dérivée (7) de ce logarithme dont le dénominateur est constamment po- sitif, (9) ọ (t)— kR = 0, et en remplaçant ż¿ dans (8) par sa valeur en R tirée de (9), (ro) Pa =f (R). Le volume engendré par le piston égale en ce moment le débit de l'orifice. En donnant à py la valeur du maximum imposé, je trouve la valeur de R. » Dans la pratique, la formule (7) n’est généralement pas intégrable ; on doit alors, en s'aidant au besoin d’une épure du mouvement, étudier les variations élémentaires de la pression à des intervalles de temps fort rapprochés. Une interpolation facile permet dès lors de préciser la valeur numérique de R. » Je dois à deux savants belges, MM. Dwelshauvers-Dery et Degraux, l'énoncé des questions que je viens d’étudier et dont il n'existe pas, à ma connaissance, de solution théorique, même approximative. » CHIMIE MINÉRALE. — Sur.un sel chloro-azoté du palladium (*). Note de M. M. Vèzes, présentée par M. Troost. « J'ai signalé récemment (Comptes rendus, t. CXV, p.44), parmi les sels chloro-azotés de platine et de potassium, un sel très stable et très soluble, le platodichloronitrite de potassium Pt(AzO? } CIK? : c’est le produit princi- pal de toutes les réactions qui ont pour effet, soit de chlorurer le plato- nitrite Pt(AzO? ) K?, soit de fixer de l'acide azoteux sur le chloroplatinite tCI'K? ou le chloroplatinate PtCI°K2. » La grande analogie que présentent ces sels avec les sels correspon- dants du palladium m’a conduit à tenter les mêmes essais sur ce métal: ces essais m'ont fourni un palladiodichloronitrite de potassium, correspondant z eiia Pd(AzO?} CI’ K?, et tout à fait comparable au platodichloro- e. » Ce sel se prépare très facilement au moyen des réactions suivantes : ” 1° Action ménagée de l’acide chlorhydrique sur le palladionitrite de 1 ï . . r (*) Travail fait au laboratoire de Chimie de l'École Normale supérieure. (333 ) : potassium, en proportions conformes à la formule Pd(AzO? )*K? + 2H CL. La liqueur, chauffée, passe du jaune d’or au rouge vif avec dégagement de vapeurs nitreuses, et fournit, après avoir été fortement concentrée, de beaux cristaux dichroïques jaune brun, agissant sur la lumière polarisée. Leur formation correspond à l’équation Pd(AzO?)'K?+ 2H CI = Pd(AzO? CIK? + 2Az0°H. » 2° Action ménagée de l’azotite de potassium sur le chloropalladite de potassium, conformément à l'équation PACK? + 2Az0°K = Pd (Az0?) CPK? + 2 KCI. » 3° Action du chloropalladite de potassium sur le palladionitrite de po- tassium, en proportions équivalentes : PdCl’ K? + Pd(Az0?)*K? = 2Pd(Az0?} CP Ke. » Le sel obtenu par ces diverses méthodes se présente sous la forme de cristaux très simples (1), isomorphes de ceux du platodichloronitrite. Ils sont formés des faces m(110), (012) et g'(o10), manquant souvent et médiocrement plane. Mâcle parallèle à m. Pas de clivages. » Prismes clinorhombiques de 123°, 41” : a:b:c::06,0b04151:0,60334, B= 76031”, 5. » L’extinction dans g' se fait à 8° de l'axe vertical dans l'angle aigu des axes. Dichroïsme notable : image orangée pour les vibrations perpendiculaires à l’allonge- ment, jaune pour les vibrations parallèles. » Analyse. — La matière, desséchée à froid sur du papier à filtres, cor- respond à la formule Pd(AzO*} CI K?, » Cette formule résulte des analyses suivantes : » I. o8r,8490 de matière a donné par réduction dans l'hydrogène of", 2574 de palla- dium et o%, 3674 de chlorure de potassium, contenant 08",1926 de potassium. » II. 08r,7378 de matière a donné, après traitement par l’ammoniaque, of”, 5959 de chlorure d'argent, contenant 08",1474 de chlore. » II. 18",1410 de matière a donné, par calcination au rouge avec de l'acide tung- (1) H. Durer, Bulletin de la Société française de Minéralogie; 1892. CH stique et du cuivre, 76%,51 d'azote à 0° et 760", Calculé. Trouvé. + IT IH PE a 106,3 30,99 30,32 » » ci Ris cac 78,2 22,00 22,68 » » MR 71,0 20,43 » 19,98 » Et tan 28,0 8,00 » » 8,42 Aeae 64,0 18,42 » » » 347,9 100,00 » Desséché à froid par compression sur du papier à filtres, le palladio- dichloronitrite de potassium est inaltérable à Pair et ne perd pas d’eau à 100°. Au rouge sombre, il se décompose avec production de vapeurs nitreuses, en laissant un résidu de palladium et de chlorure de potassium. » Il est soluble dans environ trois fois son poids d’eau froide et deux fois son poids d’eau bouillante. Sa solution est très stable. » Un excès de chlore ou d’acide chlorhydrique le transforme, à l’ébul- lition, en chloropalladite, avec dégagement de vapeurs nitreuses. Mais la transformation n’est pas complète du premier coup, et l'élimination totale de l'azote n’est obtenue que par plusieurs évaporations à sec avec de l’acide chlorhydrique. » Un excès d’azotite de potassium le transforme, à l’ébullition, en pal- ladionitrite de potassium. » CHIMIE MINÉRALE. — Chlorures doubles formés par le chlorure de lithium et les chlorures de la série magnésienne. Note de M. A. CHASSEVANT, présentée par M. Henri Moissan. « Dans une précédente Communication (+), J'ai exposé les conditions de formation et de stabilité du chlorure double de cuivre et de lithium. . ? En poursuivant mes études sur ce sujet, j'ai obtenu quatre chlorures iSomorphes appartenant à la série magnésienne, formés en combinant le chlorure de lithium avec le chlorure de manganèse, de fer, de cobalt et de nickel. mr (1) Cmassevant, Sur un chlorure double de cuivre et de lithium (Comptes rendus, t. CXIII, p. 646). - (114) » Chlorure double de manganèse et de lithium 2MnCI, Li CI, 6HO.— On obtient ce composé en mélangeant 1 équivalent de chlorure de manganèse avec 1 équiva- lent de chlorure de lithium; on concentre la liqueur au bain-marie jusqu’à ce que la solution devienne jaune paille ; on laisse refroidir dans une atmosphère sèche, sur l’acide sulfurique. Il se dépose, pendant le refroidissement, de longues aiguilles roses constituées par le chlorure double de manganèse et de lithium. Ces cristaux sont très déliquescents. Abandonnés à l'air libre sur des feuilles de papier, ils se décomposent. Le chlorure de lithium entre en solution en imprégnant le papier, et le chlorure de manganèse restant à l’état solide forme une masse opaque spongieuse qui conserve la forme du cristal primitif. » Dans une atmosphère bien sèche ou si on les chauffe à 120°, ces cristaux s’effleu- rissent, perdent leurs 6 équivalents d’eau, et laissent dégager de l’acide chlorhy- drique. Il reste, finalement, une masse brune qui contient du chlorure de lithium et de l’oxyde de manganèse. ò Ce composé est dissociable par l’eau et il n’est stable en solution qu’en présence d’un excès d’un de ses composants, le chlorure de lithium. Il répond, d’après les do- sages, à la formule 2 Mn CI, Li CI, 6HO. » Chlorure double de fer et de lithium 2Fe CI, Li CI, 6HO. — Ce. cam posó, qui présente les mêmes propriétés que celui de manganèse, ne peut s’obtenir qu’au sein d’une atmosphère d’acide carbonique. Une faible quantité d'oxygène suffit pour le décomposer et pour transformer le sel de protoxyde de fer en sel de sesquioxyde. » Pour l'obtenir on doit attaquer directement le fer par l’acide chlorhydrique dans un ballon rempli de gaz acide carbonique, et l’on y ajoute le chlorure de lithium. » Ce sel cristallise en aiguilles blanches légèrement verdâtres, qu’on doit recueillir dans des flacons pleins d'acide carbonique. » L'analyse de ces cristaux conduit à la formule indiquée plus haut. » Chlorure double de nickel et de lithium 92 NiCI, LiCl, 6HO. — Ce sel s’ob- tient en petits cristaux jaune verdâtre, lorsqu'on fait cristalliser dans le vide sur l'acide sulfurique la solution obtenue en mélangeant 1 équivalent de chlorure de lithium avec r équivalent de chlorure de nickel. Ce composé est comme les précé- dents dissociable par l’eau et décomposable par la chaleur. Il est soluble dans l'alcool absolu et donne une solution verte, d’où se dépose une poudre jaune d’or formée de petits cristaux microscopiques, semblables à ceux obtenus dans l’eau. » Les différents éléments ont été dosés. » Chlorure doublé de cobalt et de lithium 2 CoCI, LiCl, 6HO. — Ce composé s’obtient dans les mêmes conditions que le précédent ; il se présente sous l'aspect de magnifiques cristaux bleus, » Ces cristaux sont très déliquescents, décomposables par la chaleur, dissociables par l’eau et ne sont stables en solution aqueuse qu’en présence d’un excès d’un de leurs composants, le chlorure de lithium. » Ils se dissolvent facilement dans l’alcool absolu sans décomposition, et les cristaux qui s’en déposent sont identiques à ceux obtenus dans la solution aqueuse. Cette pro- priété permet de purifier ce sel par plusieurs cristallisations successives dans l'alcool. » Son analyse conduit à la formule donnée précédemment. E 1553) » Les composés que je viens de décrire ont plusieurs propriélés com- munes; ils ont tous une formule répondant au type 2 MCI, Li CI, 6 HO. » Ils contiennent tous la même quantité d’eau de cristallisation. » Ils sont tous facilement dissociables en leurs éléments par l’eau, stables en présence d’un excès d’un de leurs composants, le chlorure de lithium. » Ils possèdent la coloration du chlorure anhydre du métal qui entre dans leur composition. Ainsi, le chlorure double de nickel et de lithium est jaune; le chlorure double de cobalt et de lithium est bleu: » La chaleur les décompose en donnant naissance soit à un oxychlo- rure, soit à un oxyde du métal quientre dans leur combinaison. » Ils sont tous efflorescents dans une atmosphère sèche, et, dans ces conditions, perdent de l'acide chlorhydrique. » Ces composés sont isomorphes, » CHIMIE MINÉRALE. — Recherches sur le nickel et le cobalt. Note de MM. Cu. Lerrerne et M. Lacuau», présentée par M. Schützenberger. « Dans une précédente Communication nous avons décrit l’action du . , m v i ; n 0 bisulfate d’ammonium sur les sels de fer. Nous décrirons aujourd’hui les Corps nouveaux obtenus avec le nickel et le cobalt. » À. Nickel. — 1° 3(SONi),2SO*Am?. — En traitant le sulfate de nickel anhydre ou hydraté, le carbonate ou l’oxyde par cinq ou six fois son poids de SO* AmH fondu, dès le début on voit se former un précipité cristallin formé de tétraèdres et cubo- octaddrós jaune foncé; on cesse le chauffage; on décante la majeure partie du sulfate d ammonium; on broie le produit avec très peu d’eau, on lave à l'alcool fort en répé- tant l'opération jusqu’à élimination complète de toute impureté. Ce lavage doit être pas très vite, car le produit s’hydrate avec une telle rapidité que, en présence d’un peu Aeta, il se produit un dégagement considérable de chaleur susceptible de volatiliser l'eau, comme dans le cas de la chaux vive; il peut même déshydrater l'alcool à 95° j cette hydratation fournit le sulfate de Ni et Am de la série magnésienne qui cris- tallise d’abord; les eaux mères renferment du sulfate de nickel ordinaire. Chauffé, il donne du SO: Ni anhydre, puis NiO au rouge sombre, » 2° SOtNi. — En continuant le chauffage du sel précédent au sein du sulfate, il > transforme en octaèdres réguliers constituant le sulfate de nickel anhydre, décrit * NCO CH: NCOCH: Les essais effectués avec ces dérivés nous engagent à maintenir notre ma- nière de voir. » Fe nr ie de méthyle, chauffé vers 150° en tubes em me ini (1) D. Chem. t., 3392; 1891. Cidi} scellés avec de l'acide chlorhydrique, n’a pas subi de transformation. Il en est de même du méthylcamphre. Il semble donc que le radical méthyle se trouve uni au carbone et non au groupe carbonyle. » M. Claisen (') arrive d’ailleurs aux mêmes conclusions en se basant sur certaines analogies avec d'autres composés. » Étude de quelques dérivés azoïques du camphre cyané. — M. Haller considère le camphre cyané comme le nitrile de l'acide camphocarbonique. » Les éthers de cet acide lui ayant permis de préparer des dérivés azoï- ques, nous avons entrepris la préparation de composés analogues en par- tant du camphre cyané. » Bensène azocyanocamphre. — A une solution de chlorure de diazobenzène, maintenue vers 0°, on ajoute, par petites portions et en agitant constamment, une $o- lution de camphre cyané dans la potasse alcoolique. On obtient un corps jaune d’abord visqueux qui se solidifie complètement au bout de peu de temps. On essore à la trompe et l’on fait dissoudre dans de l’éther bouillant. à » Il se dépose par refroidissement de-:petites aiguilles jaunes, fondant à 155° en se décomposant. » Ce corps est très soluble à froid dans le benzène, peu soluble dans Péther, un peu plus soluble dans l'alcool. » L'analyse de ce corps montre qu'il répond à la formule / GAz 7 EC 2CSH5 ° S8ET1# Z sae » La réaction est représentée par léquation CAz CNaCAz Hé . cnc i + CA3- Az=AzCl= NaC CH Az? CS HS PINCO z=AzCI=NaCI + C'H ere CAz » Orthotoluène asocyanocamphre, C He C kat H7. — Ce composé se pré- ; NGo Pare comme le précédent, en substituant l’orthotoluidine à l’aniline. » Il se présente sous la forme de petites aiguilles jaunes, fondant à 140°, en subis- sant une décomposition. Il est plus soluble dans l’éther que son homologue inférieur. Le benzène le dissout également très bien à froid. . Paratoluère azoCyanocamphre. — Ce corps, qui se prépare comme les deux Précédents, se présente sous le même aspect. Comme solubilité, il tient l'intermé- diaire entre le dérivé azobenzénique et le dérivé orthoazotoluénique. Il fond à 1370. m a E aeo C) D. Chem. G., 1167; 1892. ( 124 ) » Action de la potasse alcoolique sur les dérivés précédents. — On a soumis ces trois dérivés à l’ action de la potasse alcoolique. La quantité de potasse et le poids du dérivé azoïque ont d’abord été pris à molécules égales. On a remarqué ensuite qu'un excès de potasse ne change pas la réaction. Après dix minutes d’ébullition, on traite par l'eau, qui ne donne qu'un léger louche avec une faible fluorescence verte. La liqueur filtrée est traitée par de l'acide sulfurique étendu, qui précipite un corps très voļumineux, soluble dans le carbonate de sodium. » En opérant ainsi, on obtient quelquefois des corps demi-résineux, s’étirant en longs fils. Il suffit, pour leur donner }’ apparence de véritables précipités, de les redissoudre dans le carbonate de sodium et de les préci- piter de nouveau. On essore à la trompe, on lave à l’eau distillée et l’on dessèche dans le vide en présence d’acide sulfurique. Ces corps sont très légers et possèdent une teinte jaunâtre. Il nous a été impossible de les faire cristalliser. Ils sont très solubles à froid dans l’éther, l’alcool, le benzène. L’ évaporation de leurs solutions, dans ces différents dissolvants, donne des matières visqueuses qui, à la longue, se solidifient complète: ment en formant des masses transparentes. » On a essayé de les purifier en les soumettant à des dissolutions et précipitations successives. » L’acide correspondant au dérivé azoïque benzénique, desséché dans le vide et soumis à l'analyse, correspond à la formule brute C?’ H?* O° 47°. C’est un acide monobasique. » Le sel de sodium C?°H?*NaO*Az° se dépose de ses solutions alcoo- liques, en fines paillettes nacrées et jaunâtres. » Le sel d'argent C?’ H?! Ag O? Az? est une poudre qui brunit rapidement à la lumière. » Nous nous proposons d'étudier plus à fond l’action de la potasse sur ces dérivés (1). (1) Travail fait à l’Institut spas de la Faculté des Sciences de Nancy, labora- toire de M, Haller. ii) CHIMIE ORGANIQUE. — Action des azotures et hydrazotures métalloidiques sur les composés oxhydrocarbones. Note de M. R. Vipar, présentée par M. Friedel. « Dans une précédente Communication (*), j'ai représenté l’action du phospham sur les alcools méthylique et éthylique par les deux équations suivantes : PAZ'H + 4ROH = PO*(AZH?R? Y H, PO*(AZH?R°Ÿ H — ROH = PO*AzH°R + AzHR*. » Cette interprétation mé paraît être confirmée par la réaction dù phè- nol sur le phosphore. En chauffant ces deux corps en vase clos à la tempé- rature de 300°, j'ai, en effet, obtenu uniquement de la diphénylamine, qui, grâce à sa grande stabilité, n’a pas été décomposée en phénol et amines primaire et secondaire. Le mélange a fourni jusqu’à go pour 100 de la quantité théorique. | » Le produit obtenu à tous les caractères physiques èt chimiques de Ja diphénylamine : il possède une odeur caractéristique de roses; son point de fusion est 54°; traité par l’acidé nitrique ou le chlorure de platine, il donne une coloration d’un bleu intense. L’acide oxalique produit à chaud la même réaction. | » Comme je lai indiqué, le phospham n’est pas la seule combinaison d'azote avec les métalloïdes susceptible d’eñgéndrer dès amines en pré- sence des hydratès hydroéarbonés. J'ai pu obtenir, en effet, des mon ia ques bisubstitüées par l’action de l’âzoture de bore sur l'alcool méthy- lique et le phénol. o » L'alcool Méthylique chauffé en vase clos à environ 250° a donné un borate d’amine secondaire nettement cristallisé. _» Chauffé dans les mêmes éonditions, mais à ühe température supé- rieure à 300°, le phénol et lazotùre de bòte donnent de la diphénylamine. » La réaction mé paraissant générale, j'ai été amèné À faire des essais avèc les naphtols. ; > J'ai obtenu avec le naphtol $ ut produit qui représente Ja même com- position centésimale que les dinaphtylamines, mais qui en diffère par ses nn ra eo “TETE (*) Comptes rendus, t. CXII, p. 490. ( 12/4 ) caractères physiques et chimiques : il ne fond qu’à 225° et ne se combine pas avec les acides. ». Je poursuis l'étude de cette dernière réaction et je me propose d’en faire l’objet d’une prochaine Communication ('). » CHIMIE MINÉRALE. — Sur quelques médicaments ferrugineux. Note de M. H. Le Cuareuier, présentée par M. Daubrée. « La question de la conservation des eaux minérales ferrugineuses pré- sente une Importance assez sérieuse pour que je crole pouvoir me per- mettre de venir ajouter quelques observations personnelles à celles de MM. Parmentier et Riban. Un certain nombre d’analyses, que j'ai faites dans ces trois dernières années, wont conduit, comme M. Riban, à la con- clusion qu'il est aujourd’hui pratiquement impossible de trouver dans le commerce, à Paris, des eaux dites ferrugineuses qui renferment une quan- tité un peu notable de fer. Mais j'ajouterai que certaines eaux très répu- tées, qui ne renferment plus du tout de fer aujourd’hui, en renfermaient très régulièrement il y a vingt ans, et en renfermaient encore, il y a dix ans, dans certaines catégories de bouteilles. Il semble donc que, pour obtenir la conservation du fer dans les eaux, il ne soit pas nécessaire de recourir à de nouveaux procédés d’embouteillage; il suffirait sans doute de revenir à d'anciens errements. Ce résultat serait certainement rapide- ment obtenu, si les consommateurs refusaient impitoyablement les eaux dépouillées de fer, qu’il est facile de reconnaître à l'absence du goût d’encre. La coloration noire du bouchon ne suffit pas pour caractériser la présence actuelle du fer, qui peut s'être précipité postérieurement à la mise en bouteille. » À côté des eaux naturelles, il existe un grand nombre de médica- ments ferrugineux, préparés artificiellement. Dans ces produits pharma- ceutiques, l'absence du fer n’est pas à redouter ; mais, ce qui est peut-être aussi regrettable, l’état d’oxydation du fer est souvent très mal déterminé. Je ne parlerai pas du produit vendu comme carbonate ferreux, qui n’est, tous les médecins le savent depuis longtemps, que du sesquioxyde de fer. Mais j'ai constaté que, pour des préparations spéciales qui devraient ren- fermer du carbonate ferreux réel, en quantité déterminée, la teneur en (1) Laboratoire de recherches de l'École de Pharmacie de Montpellier. (:1235:) oxyde ferreux est très variable pour un même produit d’une fabrication à une autre; ce résultat ne serait pas dù tant à des falsifications intention- nelles qu’à des négligences dans les manipulations de ces produits. Enfin, dans certains cas, des modifications apportées aux préparations de divers médicaments ont pu en changer la nature. Tel est le cas de la teinture de Mars tartarisée, qui se préparait autrefois par l’action de la crème de tartre sur le fer métallique et qui s’obtient aujourd’hui par l’action de la crème de tartre sur le sesquioxyde de fer précipité. » Cette incertitude, sur la présence ou le degré d’oxydation du fer, a le grave inconvénient que, lorsqu'un médecin ordonne un médicament déter- miné, il ne sait jamais quel est celui qu'aura réellement pris son malade, et les observations qu’il pourra faire sur l’action d’un semblable médica- ment seront trop souvent illusoires. » CHIMIE MINÉRALE. — Contributions à l'étude des eaux minérales; sur l alumine contenue dans ces eaux. Note de M. FE. PARMENTIER. « Quand on examine les analyses des eaux minérales, on constate que beaucoup d’entre elles sont muettes sur la teneur de ces eaux en alumine. D'après certains ouvrages d'Hydrologie, ce corps serait plutôt une rareté qu'un élément constitutif de la plupart des eaux minérales. 5 L'alumine se trouve en quantités considérables dans certaines eaux, principalement dans celles de Cransac (Aveyron ). M. Ad. Carnot ( Comptes rendus, t. CXI, p. 192) a donné une étude complète des eaux de ce bassin et il a montré que certaines d’entre elles sont très riches en alumine. » Des analyses de H. Sainte-Claire Deville, de M. A. Gautier et d’autres savants, il résulte que les eaux de rivière renferment ce corps en quantités très appréciables. » M. Lefort a dosé cet élément dans les sources du Mont-Dore : toutes le renferment, quelques-unes en quantités notables. D’autres expérimen- tateurs lont dosé dans d’autres eaux. Cependant, la majeure partie des analyses des eaux minérales de la région du Centre ne signalent pas ce corps, » Quoique le rôle thérapeutique de l’alumine, même celui des eaux fortement alumineuses, ne soit pas encore nettement établi, qu'il soit même difficile de savoir à quel état cet élément se trouve dans beaucoup de sources, nous croyons qu'il est nécessaire, au moins à titre de docu- C. R., 1892, 2° Semestre. (T. CXV, N° 2.) : r ( 126°) ment, de le rechercher et de le doser dans une eau. D'autant plus que la croyance que ce corps est une rareté pourrait faire et a dů faire com- mettre des erreurs fâcheuses. ~: » Nous avons trouvé ľalumine dans toutes les eaux naturelles, miné- ` rales ou autres, que nous avons analysées. La quantité qu'en renferment les eaux minérales est très variable avec le bassin, et même avec les sources d’un même bassin, ainsi que l'indique le Tableau ci-joint, dans lequel nous donnons quelques-uns des résultats les plus caractéristi- ques. Teneur en alumine par lit Localités. Sources. roberts: -soo a 0,008 Saint-Louis n° 1...... 0,007 19 Vichy Saint-Yorre (Allier)... { Précieuse............ 0,006 Jeanne d'Arc.....:... 0,004 | -SÉTIRRÉ 0,003 CHR s Dubois en ane 0,019 a oby LES DO OT - h Vincent... N 0,010 : : o Baysfd, o e 0,006 3° Hauterive (Allier}).......... Anie d'autos Se. | Grande Source........ 0,014 4° Pougues-les-Eaux (Nièvre) .. { Jeanne d'Arc ......... 0,006 Sanl- bén: nares 0,002 5° Chatelguyon (Puy-de-Dôme). Yvonne .............. 0,009 » Nous avons également retrouvé l’alumine en quantités notables dans des sources anciennement étudiées, quoique les analyses qui en ont été publiées ne la signalent pas. Les eaux sur lesquelles nous avons opéré étaient claires et n’entraînaient pas de dépôts des profondeurs de la terre. » Les résultats que nous donnons se rapportent à ce que, dans le pro- cédé de H. Sainte-Claire Deville, on pèse comme tel. Les matières blanches que nous avons pesées renferment souvent de petites quantités de terres rares; de même, pour toutes les sources que nous avons étudiées, les pré- cipités obtenus avec les chlorures alcalins, en présence du bichlorure de platine, renferment du cæsium et du rubidium, fait déjà connu pour un certain nombre de sources. Nous nous proposons de revenir sur cette question. » | (127) CHIMIE PHYSIOLOGIQUE. — La valeur respiratoire de l’hémocyanine. Note de M. L. Cuéxor, présentée par M. Schützenberger. « D’après M. Fredericq, le sang des Céphalopodes renferme un albu- minoïde dissous, l’hémocyanine, qui jouerait à la fois le rôle d’albumine nutritive et celui de fixateur d'oxygène. La fonction respiratoire de lhé- mocyanine a été admise sans conteste chez divers Mollusques et Crustacés par tous les auteurs qui s’en sont occupé, Krukenberg, Halliburton et moi-même; la teinte bleu intense que prend le sang au contact de l'air et la dissociation facile de la combinaison oxygénée sont des plus faciles à constater et aucun désaccord ne règne à ce sujet. » Mais, pour donner une démonstration irréfutable, il faut prouver que le sang pourvu d’hémocyanine absorbe une quantité notable d'oxygène, de même que le sang à hémoglobine. Jolyet et Regnard ('), au moyen de la pompe à mercure, ont dosé l'oxygène chez divers Crustacés décapodes (Ecrevisses, Crabes); ils ont trouvé de 3° à 4°,4 d'oxygène pour 100°% de sang (le même volume d’eau douce ou salée renferme au maximum o°°, 84 d'oxygène). M. A.-B. Griffiths (‘), en opérant aussi avec la pompe, a trouvé, pour divers Céphalopodes et Crustacés décapodes, de 13° à 15° d'oxygène pour 100% de sang; l'écart est si considérable qu’il y a lieu, pour diverses raisons, de suspecter fortement les résultats de M. Griffiths. » Tout récemment, M. Heim (?), en opérant avec la méthode si sen- sible de MM. Schützenberger et Risler (°) (dosage pär l’hydrosulfite de soude), a constaté que le sang de divers Crustacés décapodes, agité lon- guement au contact de l'air, avait une teneur en oxygène égale ou à peine supérieure à celle de l’eau ambiante; l’hémocyanine n'aurait donc aucun rôle respiratoire. | e ra TA E à à o? Jorver et Reenarp, Recherches sur la respiration des animaux aquatiques; SJJ ` (*) Grirriras, On the blood of the Invertebrata (Proc. ofthe Royal Soc. of Edin- urgh, vol. XVIII, p- 288; 1890-1891). (*) Hem, Sur la matière colorante bleue du sang des Crustacés (Comptes rendus, 28 mars 1892). (*) Scnurzexsencer et Riscer, Mémoire sur l'emploi de l’hydrosulfite de soude rs moyen de titrage de oxygène, etc. (Bull. Soc. chimique de Paris, t. XX, P. 145; 1873). ( 128 3) » En présence de ces résultats si contradictoires, j'ai repris l'étude de l'hémocyanine dans le sang d’un Gastéropode pulmoné, l Helix pomatia L.; je mai pas recherché si l’'hémocyanine était le seul albuminoïde dissous (Fredericq, Krukenberg), ou si ce n’est qu'un pigment uni à de la sérine ordinaire, comme l’a suggéré M. Heim; je ne me suis occupé que de la teneur en oxygène, ce qui est, en effet, le næud de la question. Ce travail a été fait en commun avec M. Klobb, professeur à l’École supérieure de Pharmacie de Nancy; nous avons comparé, au moyen de l'hydrosulfite de soude (procédé Schützenberger), la quantité d'oxygène contenue d’une part dans l’eau du laboratoire, d’autre part dans le sang des Helix. » Quelques dosages préliminaires nous ayant appris que l’oxygénation du sang était assez faible en valeur absolue, il nous a paru bon d'opérer sur un volume no- table de 20° à 30%. Voici nos chiffres : » Première expérience. — A. 100% d’eau de Moselle, prise au robinet, contien- nent 0,42 d'oxygène. » B. roo“ de sang filtré contiennent 1,15 d'oxygène. » Deuxième expérience, à quelques jours d'intervalle. — A. 100% d’eaü contien- nent o“, 45 d'oxygène. » B. roo“ de sang contiennent 1%,28 d'oxygène. Ce qui fait pour le sang d'Aelix de 11 à 12° d'oxygène par litre, chiffre très notablement supérieur à celui de l’eau au contact de lair. » Je conclus de ces analyses, au moins pour l’Helix pomatia : 1° que le sang à hémocyanine est capable d’absorber plus d'oxygène qu’un égal volume d’eau, ce qui s'accorde très bien avec ses changements de teinte ; 2 que le pouvoir absorbant de l'hémocyanine pour l'oxygène est très faible, comparativement à l'hémoglobine des Vertébrés (d’après Quin- quaud, 100% de sang humain peuvent absorber jusqu’à 26° d'oxygène); je pense toutefois qu’elle doit être encore considérée comme un véhicule respiratoire. » D'après ces résultats, qui diffèrent sensiblement de ceux que l’on a publiés jusqu'ici, on comprend aisément que l’hémocyanine puisse être remplacée par un albuminoïde incolore, sur lequel l'oxygène n’a pas d’ac- tion apparente ; cela ne doit pas amener d’infériorité respiratoire bien no- table : aussi trouve-t-on exactement dans le même milieu et les mêmes conditions de vie des espèces alliées, pourvues ou non d’hémocyanine ('); (1) L. Cuéxor, Études sur le sang et les glandes lymphatiques (Invertébrés) (Arch. Zool. exp., 2° série, t. IX; 1891). ( 129 ) au contraire, lorsque l’hémoglobine apparaît à titre exceptionnel chez un Invertébré, c’est presque toujours pour compenser des conditions défa- vorables, soit que les animaux vivent dans un milieu très pauvre en oxy- gène, dans les mares stagnantes (comme Planorbis, Apus, Branchipus, Daphnia, Cheirocephalus, larve de Chironomus plumosus), ou en parasites dans le cœlôme d’autres animaux (comme un Turbellarié parasite des Our- sins, le Syndesmis Echinorum); soit que l'appareil respiratoire normal ait disparu (Ophiactis virens), ou que son fonctionnement soit entravé (? Arca tetragona), etc. » CHIMIE PHYSIOLOGIQUE. — Acuon physiologique de la spermine. Interpréta- tion de ses effets sur l'organisme. Note de M. Avexanpre Poeuz, présentée par M. Arm. Gautier. « Dans ces dernières années, les travaux de l'illustre physiologiste Brown-Séquard ont, à diverses reprises, appelé l’attention sur les effets tonifiants exercés sur l’organisme par les liquides extraits des glandes, et en particulier établi le pouvoir dynamogène des'produits que l’eau sépare du tissu testiculaire. » Ces recherches m'ont engagé à étudier de près la composition chi- mique de la liqueur Brown-Séquardienne. Elles mont amené à y recon- naître, à côté des albuminoïdes, de la lécithine, de la nucléine et des nom- breuses leucomaines partout répandues dans les glandes, une très sensible Proportion de spermine. J'ai trouvé cette base, non seulement dans les tes- ticules et la prostate, mais dans les ovaires, dans le pancréas où elle est abondante, dans le corps thyroïde, le thymus, la rate, enfin dans le sang normal. On sait qu’en 1878 Schreiner découvrit dans le sperme les cristaux que M. Charcot avait observés dans le sang des leucocythémiques et qu'il par- YA en extraire une base, la spermine, à laquelle il assigna la formule C a Az. Ladenburg et Abel supposèrent, en se fondant sur cette formule, etd après quelques essais qualitatifs, qu’elle se confondait avec l’éthylèni- mine. Kobert, poussant plus loin encore ces vues purement théoriques, soutint que le polymère de l’éthylènimine, la pipérazine, C*H'°Az?, est une dispermine. a S jai trouvé que la spermine pure, séparée de son phosphate Isé, ne répond pas à la formule C?H* Az, mais bien à C*H'* Az’, et ( 456 } peut-être à une formule plus complexe encore (‘). Dans tous les cas, il résulte de mes analyses que la spermine ne se confond pas avec l’éthylèni- mine. Je me suis assuré aussi qu’elle ne se change pas en pipérazine et qu’elle se distingue de ces deux substances par tout un ensemble de pro- priétés. » On comprend les conséquences fàcheuses qui sont résultées, pour la science et pour la pratique médicale, d’une pareille confusion. » Les différences entre la spermine et l’éthylènimine ont été constatées non seulement par moi, mais par le plus éminent de nos chimistes russes, M. Mendeleeff. » L'étude physiologique de la spermine employée à l’état de chlorhy- drate pur que j'avais préparé moi-même a été faite par MM. Tarchanoff, Maximowitch, Schichareff, Victoroff, Roschtschinin, Weljaminoff, etc. Il résulte de leurs nombreuses expériences que cette base possède une action tonifiante et dynamogène de tout point semblable à celle du liquide testi- culaire de Brown-Séquard. » L'interprétation de l’action physiologique de la spermine et de la liqueur extraite des testicules a donné lieu à une grande divergence d’opi- nions qui s’explique par la complexité des effets résultant de l’administra- tion de ces produits. Cette divergence s’est augmentée encore de la confu- sion introduite par les hypothèses venues d'Allemagne de l'identité de la spermine et de l’éthylènimine et grâce à la mise en vente de la pipérazine sous le nom de dispermine. » Je crois avoir trouvé l ExPIeauen des phénomènes observés avec la liqueur testiculaire aussi bien qu'avec la spermine retirée du testicule. » Cette base n’est pas un oxydant, mais elle détermine, à son contact, une accélération des oxydations, tant minérales que physiologiques. » Que l’on place dans un vase quelques gouttes de chlorure d’or et de magnésium en poudre, il n’en résultera que du gaz hydrogène et un peu de chlorure de magnésium. Mais que l’on vienne à ajouter au chlorure d’or un peu de chlorhydrate de spermine, aussitôt une mousse abondante d’hy- (+) L'analyse du chloroplatinate de spermine m'a donné G= nS; H = 3,36: Àz = 5,90; Pta 38,31- La formule Cë H* Az?, 2 HCI, PtC} veut | C—at,785 H— 3,13; - :Az=6,475; - Pi—38,04. La formule de Schreiner demande C = 9,69 et Pt = 39,2. ( or] drate de magnésie se produit et remplit le vase, en même temps qu'il se dé- gage l'odeur de sperme humain. Le chlorhydrate de spermine dilué au —, au -g et même au -pirs produit cet effet, et la solution filtrée, pour sépa- rer la magnésie, le reproduit encore une fois. Les chlorures PtCl*, HgCP, CuCl?, etc., ... agissent de même. Dans cette réaction la spermine favo- rise, par son contact, l'oxydation rapide du magnésium aux dépens de la décomposition de l’eau. » Il en est de même des oxydations organiques. Du sang tres dilué et même déjà putréfié, additionné d’un peu de chlorhydrate de spermine, oxyde très rapidement à l’air la teinture de gayac, qui bleuit à son con- tact comme avec l'eau oxygénée. » On sait que beaucoup de substances , chloroforme, oxyde de carbone, protoxyde d'azote, extraits de la bile, extraits urinaires, ete. diminüent le pouvoir oxydant du sang. En ajoutant un peu de spermine à du sang qui a reçu l’action de ces corps, on lui restitue la propriété de transporter son oxygène sur les tissus. Cette action de la spermine rappelle de très près les phénomènes de catalyse; elle est indépendante de la quantité employée, et le sang n'offre du reste aucun changement au spectroscope. » Cette propriété d’être, par sa présence, un excitant des oxydations, rend compte des phénomènes provoqués par la spermine chez l’homme et chez les animaux. Elle fait comprendre les heureux effets provoqués par cette substance chez les individus soumis à l’action da chloroforme, agent qui enraye les oxydations. » Pour mesurer exactement l'intensité des processus d’oxydation pro- voqués par la spermine, il faudrait évaluer la diminution des leucomaïines produites dans les tissus. On sait, d’après l’auteur de leur découverte, M. Armand Gautier, que ces bases sont les témoins des oxydations incom- plètes. J'ai cherché à obtenir une évaluation plus facile du pouvoir exci- lateur de l'oxydation attribuable à la spermine. en mesurant le rapport qui existe dans les urines entre l’azote total excrété et l'azote de l'urée. J'ai trouvé que, dans certains cas, sous l'influence de la spermine, ce rap- port se rapproche de l'unité et passe de roo : 87 à 100 : 96. La spermine excite donc les oxydations intra-organiques. > » L'action favorable de cette base, constatée par divers expérimenta- teurs chez les diabétiques, s’explique aussi par une diminution de la sper- mine produite par le pancréas chez les malades. Les travaux de M. Lépine x de M. Minkowsky ont démontré, comme on sait, que le diabète est » Le vaisseau latéral que la veine cardinale croise derrière l'oreille (pri- mitivement au-dessous, elle a passé au-dessus} court à la face interne et à la partie supérieure des ganglions craniens, fixant ainsi leur homodyna- RE eiA le nerf latéral, que j'avais indiquée autrefois. Les vaisseaux inter- mélamériques, au nombre de sept dans cette région (pour six fentes bran- chiales : l’auriculaire se désigne à nouveau), relient la veine cardinale à ce Vaisseau latéral, en passant chacun entre deux ganglions. Le plus anté- neur passe enlre les deux masses du facial. , ab gii » II. Téte antérieure. — La veine cardinale et l'aorte ne se séparent pas, C. R., 1892, 2° Semestre. (T: CXV, N°2.) 5548 (154) et restent réunies dans la carotide interne, qui continue les deux troncs et conserve l’état primitif du vaisseau dorsal. Le vaisseau latéral se continue, mais se divise en deux branches supra- et infraorbitaire, suivant les deux troncs nerveux connus, ce qui les in- dique comme portion du cordon ganglionnaire latéral écartelée par l'œil. Le vaisseau latéral (supérieur seulement au début, les deux branches plus tard) est relié à la carotide (cardino-aortique) par trois vaisseaux inter- métamériques (non pas branchiaux) : un entre le facial et le trijumeau (A. choroïdienne), un entre le trijumeau et le ciliaire malgré leur soudure (A. centralis retinæ), un troisième entre le ciliaire et le nez. Donc, dans la tête : dix vaisseaux intermétamériques au moins. » Il west impossible de faire ici une bibliographie complète; j'indi- querai seulement quelques raccords avec les observations antérieures. Dohrn, poursuivant son excellente mais incomplète idée de Phomo- dynamie entre l'aorte et la carotide, manque de voir que la earotide se continue aussi avec la cardinale, et conserve, par suite, un caractère tout à fait primitif. La nature morphologique du vaisseau latéral lui échappe. Il l'appelle carotide extérieure, et le considère comme détaché de la caro- tide interne ; on peut, en effet, passer soit de l'aorte, soit de la carotide interne dans le vaisseau latéral; mais c’est par le vaisseau intermétamé- rique interfacial, qui débouche presque au point de PESE de la veine cardinale, aorte et carotide. Dohrn a évidemment reconnu quelques vaisseaux inrermétamétiqnes de la région branchiale, sans être bien fixé sur leur régularité. Il les ap- pelle A. vertébrales et les fait partir de l’aorte; chez l’Axolotl, elles partent certainement de la veine cardinale. Il a, avec la même restriction, reconnu les trois vaisseaux intermétamériques situés entre le ganglion glossopha- ryngien et la veine hyoïde. Il ne connait pas ceux de la tête antérieure, ou plutôt les croit branchiaux. Il me semble que les faits que je donne aujour- d'hui sont encore plus concordants avec l’idée qu’il poursuivait relative- ment à la morphologie de la carotide et dont la priorité lui est due. » Le vaisseau latéral, vu et décrit exactement par Field, du pronéphros au nez, est appelé Jugulaire externe par cet auteur. Il n’a pas aperçu les vaisseaux intermétamériques de la tête, ce qui, du reste, étail accessoire pour son travail. » Marshall et Bless ont également vu le vaisseau latéral de la tête; ils le nomment cardinale faciale, et, d’après eux, il rejoint la cardinale dorsale derrière l'oreille. C’est parfaitement exact; ils ont reconnu en ce point l’un des dix vaisseaux intermétamériques de la tête. ( 235 }) » Il y avait donc un désaccord complet entre de très bons observateurs: Chacun tenait une part de la vérité; mais toutes ces parts étaient diffé- rentes. Cela suffit pour montrer à quel point les faits étaient complexes, tout en pouvant rentrer dans une théorie simple. » ZOOLOGIE. — Sur le Belisarius Viguieri, nouveau Copépode d'eau douce. Note de M. Mauras, présentée par M. de Lacaze-Duthiers. « La famille des Harpactides a peu de représentants (Garihbcampins, Bradya, Ectinosoma) dans les eaux douces. J’ai donc pensé utile d'en faire connaitre un, trouvé à Alger et qui m’a semblé nouveau spécifique- ment et génériquement. » Par ses contours généraux, le corps du Belisarius rappelle complète- ment celui des Canthocamptus. De forme cylindrique, il s’atténue très graduellement et lentement d'avant en arrière, sans rétrécissement brusque au passage du thorax à l'abdomen. Sa longueur, non comprises les soies de la furca, varie entre 570 y et 600 u pour les femelles, et 530 y et 560 u pour les mâles. » Le premier segment thoracique est distinct et non soudé avec la tête, comme chez toutes les autres Harpactides connues. » Le bord frontal antérieur est armé d’un rostre long de 20y. et un-peu recourbé du côté ventral. » Les premières antennes des femelles, composées de huit articles, égalent à peu près la longueur de la tête. Elles portent un bâtonnet sen- Soriel sur le quatrième article et ressemblent beaucoup à celles des mp thocamptus. Un peu plus longues chez les mâles, elles sont préhensiles lune et l’autre: Les secondes antennes ont quatre articles, une branche externe composée d’un seul article peu développé, et sont garnies à leur extré- mité de longues soies coudées. » Les mandibules, qui, par leur forme, rappellent surtout celles des Notodelphyides, portent un palpe bifurqué, dont chaque branche est Composée d’un seul article. Les maxilles ressemblent surtout à célles des Daciylopus et des Thalestris. » Les deux paires de pattes mâchoires sont, comme chez les Hetero- chœta et les Cyclops, insérées sur une même ligne transversale. L exté- rieure, fortement développée, est armée de nombreuses soies et dun fort crochet. Elle se rapproche beaucoup de celle des Dactylopus. L'intérieure ( F36 ) est réduite à une simple lamelle flabelliforme, bordée de soies pennées. Les trois premières paires de pattes thoraciques sont assez semblables entre elles. L’endopodite est plus grêle et légèrement plus court que l’exopodite. La quatrième paire est beaucoup plus grêle et plus courte que les précédentes, et son endopodite composé seulement de deux articles. La cinquième paire est réduite à de simples lamelles ciliées et diffère con- sidérablement d'un sexe à l’autre. » La grande soie terminale de la furca est moitié plus courte et plus épaisse chez la femelle que chez le måle. » Le Belisarius est complètement aveugle pendant toute son existence, depuis le premier stade nauplien jusques et y compris son état adulte. » L'appareil génital femelle se compose de deux ovaires accolés l’un à Fautre et logés à la face dorsale du premier segment thoracique. De lex- trémité antérieure de chaque ovaire descend un oviducte simple et recti- ligne. Les deux orifices génitaux sont situés à la face ventrale et sur les côtés du segment génital. Un réservoir séminal, de forme tubulaire et placé parallèlement à l'oviducte, existe de chaque côté. La vulve est située sur la ligne médiane, entre les deux orifices génitaux. Un canal étroit en part de chaque côté, pour aller rejoindre les réservoirs séminaux. » Les œufs sphériques et d’un diamètre de 50u sont pondus simultané- ment un par chaque orifice. La mère ne les porte pas réunis dans des sacs; mais les laisse tomber dans l’eau au fur et à mesure de la ponte, ainsi qu’on l’a déjà constaté chez quelques Calanides. Une femelle isolée a pon i jusqu’à 418 œufs. > Le testicule est simple et logé dans l'avant-dernier segment abdo- es. Son long canal déférent, après avoir décrit une première sinuosité dans les deuxième et troisième segment abdominaux, remonte jusqu’à la limite postérieure du premier segment thoracique, d’où il redescend vers son orifice externe, situé dans le prémier segment abdominal. » Un appareil glandulaire, servant à la copulation, existe symétrique- ment avec le testicule. Il se compose de deux parties : la glande propre- ment dite, située en avant, et un gros réservoir de forme sphérique, dans lequel s’accumule une substance visqueuse sécrétée par la glande. Le ré- servoir occupe toujours le segment génital du côté opposé où vient se ter- miner le canal déférent du testicule. Suivant les individus, ces deux or- ganes alternent indifféremment entre eux à droite ou à gauche. En outre, j'ai rencontré quelques mâles anormaux chez lesquels le testicule et son canal n’existaient pas, mais qui, en revanche, avaient une glande copula- ( 137) trice de chaque côté. L’homologie de ces deux organes est donc indiscu- table. » Dans l'accouplement, le mâle, accroché par ses antennes préhen- siles aux grosses soies furcales de la femelle, se colle ventre à ventre avec celle-ci et projette simultanément un spermatophore et la substance vis- queuse contenue dans le réservoir. En tuant immédiatement la femelle, on retrouve cette substance visqueuse engluant toute la face ventrale du segment génital et au milieu le spermatophore fixé sur la vulve par son mince pédoncule. » La glande antennale, facile à voir pendant tous les stades naupliens, est remplacée dès le premier stade cyclopoïde par la glande du test. Celle- ci, à son extrémité interne, s’évase en un large entonnoir dans lequel un appareil vibratoire oscille rapidement. Cet appareil vibratoire constitue un nouveau et puissant argument en faveur de ceux qui considèrent cette glande comme l’homologue des organes segmentaires des Annélides. » Le développement larvaire se divise en six stades naupliens et six stades cyclopoides, y compris l’état adulte. Il y a donc onze mues, dont six naupliennes et cinq cyclopoïdes. J'ai constaté une évolution identique chez le Canthocamptus staphylinus. » La durée de l'existence varie avec la température. Par 18°.C., la pé- riode d’incubation des œufs dure quatre jours; celle des phases larvaires jusqu’à ponte du premier œuf, quinze jours; enfin, la période de matu- rité jusqu’à la mort, cinquante-huit jours, soit un tatal de 77 jours. Par une température de 26° C., j'ai vu ces périodes se raccourcir exactement de moitié et donner un total de trente-huit jours. Ces totaux se rapportent à des femelles. Les mâles vivent quelques jours de plus. » EMBRYOLOGIE. — Note sur l’évolution de l'embryon de la poule Soumis, pendant l ‘incubation, à un mouvement de rotation continu. Note de M. Daresre. » Je me suis posé la question suivante : L’embryon peut-il se développer dans un œuf soumis à un mouvement de rotation continu? » Pour résoudre cette question, je me suis adressé à un habile horloger, M. Château, qui a construit, d’après mes indications, un appareil pouvant être placé dans une étuve d’Arsonval. L'œuf placé dans cet appareil ést soumis à un mouvement de rotation tel que son grand axe tourne dans un ( 138 ) plan vertical. On peut, à l’aide d’un changement dans la disposition du volant, augmenter ou diminuer la vitesse de la rotation, et, par SE aea le nombre de tours que l’œuf accomplit dans un temps donné. » J'ai commencé ces expériences en diminuant, autant que possibles la vitesse de rotation, qui était alors à peu près de go tours par heure. » Comme je ne puis mettre qu’un seul œuf à la fois dans l'appareil, les expériences ont été très longues, car j'ai voulu les répéter plusieurs fois avant de les publier. » Or elles m'ont toujours donné le même résultat, quel que fùt le sens dans lequel s’opérait le mouvement de rotation, et aussi quand je chan- geais toutes les douze heures le sens de ce mouvement. » L’embryon s’est toujours développé d'une manière normale, mais il n’a jamais dépassé la phase qui correspond à l’époque où l’allantoïde commence à sortir en dehors de la cavité abdominale. Le feuillet des lames latérales qui doit former les parois thoraco-abdominales ne s'était point replié au-dessous de l'embryon, et la gouttière abdominale restait largement ouverte. C’est, comme je lai montré depuis longtemps, la permanence de cette gouttière qui produit l'éventration ou la célosomue. » La rotation continue de l’œuf pendant l’incubation, même en ne se produisant qu'avec une vitesse peu considérable, paraît donc être un obstacle au développement complet de l'embryon. Je ferai remarquer qu’elle le fait périr au moment de la formation de l’allantoïde, c’est-à-dire à une époque que j'ai signalée depuis longtemps, comme une époque cri- tique de la vie embryonnaire. » Il serait intéressant de savoir si l’on obtiendrait le même résultat en faisant tourner l'embryon de telle façon que le grand axe de l'œuf restât dans un plan horizontal, Mais je ne pourrai men assurer qu’en faisant construire un autre appareil. » PALÉONTOLOGIE. — Le boghead d’ Autun. Note de MM. C.-Ec. BERTRAND et B. Renauzr, présentée par M. Albert Gaudry. «_#. Les corps Jaunes du boghead d’Autun sont des restes d'organismes figurés. Ce sont essentiellement des membranes gélosiques conservées dans un milieu ulmique. Les plus importants de ces corps, ceux qui forment les 755 millièmes de la masse, proviennent d’une algue gélatineuse à thalle massif analogue à certaines Pleurococcacées et Chroococcacées. Ces êtres, æ ( 159 ) que nous avons nommés Pila bibractensis, sont représentés par des ovoïdes d'apparence sphérolithique. Les corps jaunes en minces écailles sont des grains de pollen de Cordaïtes macérés, réduits à leur exine. Malgré leur grand nombre, 25000 à 80000 par centimètre cube, ils ne contribuent que pour une part assez faible à la formation de la masse. Dans l’affleure- ment de l’Orme, là où le boghead a été pénétré par des infiltrations noires, nous trouvons une troisième sorte de corps jaunes représentés par de larges lamelles d'épaisseur variable bordées de fins prolongements : ce sont les membranes gélosiques des thalles du Bretonia Hardingheni CEB et MH si répandus dans le houiller moyen. » 2. Les 245 millièmes du boghead qui ne sont pas des Pilas. sont formés par une substance brune, granuleuse, englobant de menus débris dont la plupart sont des fragments végétaux diversement humifés. Celte substance brune est analogue aux précipités ulmiques que les éaux noires de l'Amérique tropicale abandonnent là où elles se mêlent avec des eaux calcaires. » 3. La couche du boghead d’Autun résulte de l'accumulation de 1600 à 1800 lits de Pilas tombés en même temps que la matière ulmique et les grains de pollen. C’est la précipitation de la matière ulmique qui parait avoir provoqué la chute des menus fragments qu’on y trouve. Le boghead à Reinschia australis CEB et BR de la Nouvelle-Galles du Sud appartient au même type de formation que le boghead d’Autun; son épaisseur et son extension montrent que les couches de cette sorte peuvent avoir une grande importance. » 4. Les corps jaunes du boghead d’Autun ne sont donc pas des préci- P itations gommeuses ou des gouttelettes de résine tombées dans une bouillie de houille pulvérisée. Ce ne sont pas davantage des carbures d'hydrogène ou des résines injectées dans un détritus végétal, comme ľap- parence sphérolitique des Pilas semblait l'indiquer. La substance brune fondamentale n’est pas un bitume empâtant une accumulation de débris végétaux. Si donc l’on établit par une étude minéralogique approfondie LS les corps jaunes du boghead sont analogues à certaines résines fos- siles, il en faudra conclure que, si les corps résinomorphes représentent Souvent des produits de sécrétion et des produits artificiels, ils: peuvent aussi représenter des organes gélifiés après enfouissement et des orga- nismes gélosiques. C’est même le mode général de conservation des orga- nismes gélosiques enfouis dans les milieux ulmiques. De même, si l’on vient à ranger la substance fondamentale du boghead près des bitumes, $ ( 140 ) il en faudra conclure que, si ces corps sont souvent des produits artifi- ciels, certains représentent des matières ulmiques condensées. » 5. L’amoncellement des thalles de Pilas en minces lits horizontaux, où ils sont tous au même degré de développement, sans organes spori- gènes et sans organes sexuels, fait penser à des chutes de Fleurs d’eau sur le fond d’une eau tranquille. Ces chutes de Fleurs d’eau sont des phé- nomènes très rapides. La putréfaction n’a pas eu le temps de se déve- lopper dans la masse végétale. Il est vrai qu'il s’agit d’un dépôt formé dans des eaux brunes dont la légère acidité est défavorable au développe- ment de nombreuses bactéries. » 6. La présence de nombreux grains de pollen entre les Pilas du bog- head montre que, en même temps que la végétation algologique couvrait le lac d’Autun, il se produisait des pluies de pollen ou pluies de soufre. Comme ces grains de pollen sont encore plus nombreux dans la trame organique des schistes bitumineux et que cette trame organique est la même que la matière fondamentale du boghead, nous en concluons que le boghead n’est qu’un incident dans la formation des schistes bitumineux du permien de l’Autunois. La formation de lenticules de boghead s’est ré- pétée plusieurs fois, mais restreinte et très localisée. Elle n’a repris une cer- taine extension qu'au moment de la formation du faux boghead. » 7. Pendant le tassement de la matière végétale, les acides bruns se sont condensés sur les lamelles moyennes des thalles et sur leurs masses protoplasmiques. Les grains de pollen se sont affaissés. La calcite s’est localisée près de la surface des Pilas comme si ces corps eussent été re- vêtus d’une mince couche gommeuse différenciée par rapport au reste du thalle et par rapport à la matière fondamentale du dépôt. Lorsque la cal- cite a pu pénétrer dans les thalles, elle y a formé de grands cristaux lamel- laires imparfaits. Nous n'avons pas vu de thalles complètement imprégnés par la calcite. Dans la localité de l’Orme, la matière du dépôt a été péné- trée par des infiltrations noires qui ont été envahies par le Bretonia Har- dingheni. La plus importante des infiltrations qui ont pénétré le boghead, antérieurement à sa Compression, est la #hélotite qui a introduit dans la masse un carbonide. La thélotite s’est enfoncée en suivant la matière fon- damentale et parfois en traversant les thalles. Elle forme des poches qui ont refoulé les thalles voisins en les alignant par rapport à elles. La thélotite a teint en rouge-sang les Pilas qui sont dans son voisinage im- médiat. » 8. La réduction de volume éprouvée par les Pilas pendant la com- ( 141 ) pression du boghead et son retrait est environ 6,6. La réduction atteint 2,6 pour le diamètre vertical, 1,6 pour les diamètres horizontaux. » 9. Les concrétions siliceuses du boghead ne sont pas des organismes étrangers ou des corps accidentellement enfouis et devenus des centres d'attraction pour la silice. Ce sont des parties du boghead déjà solidifié, comprimé, craquelé par retrait, qui se sont regonflées, puis qui ont localisé la silice. Les parties regonflées ont refoulė le boghead voisin en y provo- quant des ruptures, des laminages et des déformations. Souvent la masse regonflée a glissé dans sa loge. Les Pilas, le pollen, la matière fondamen- tale et la thélotite sont regonflés. Cette dernière est profondément modi- fiée par cette opération. Dans les thalles de Piłą, la silice s’est localisée sur les masses protoplasmiques en les isolant des parois et en rejetant celles-ci à la périphérie. Dans les thalles les plus gonflés, les parois forment un sac gommeux qui entoure un sphérolithe de calcédoine. Les masses proto- plasmiques sont placées entre le sac et le sphérolithe ou retenues entre les rayons du sphérolithe. | » 10. Nous regardons le boghead comme une roche d’origine végétale et ulmique formée dans des eaux brunes presque sans courant, comme celles de certains points des territoires amazoniens. De temps à autre, une abondante végétation algologique envahissait la surface du lac à la manière de nos Fleurs d’eau. Près de là, des forêts de Cordaïtes donnaient de véri- tables pluies de pollen. Des poissons vivaient dans ces eaux brunes. » BOTANIQUE FOSSILE. — Sur la constitution des épis de fructification du Sphenophyllum cuneifolium. Note de M. R. ZELLER, présentée par M. Daubrée. « Dans mon Travail sur la Flore fossile du bassin houiller de Valenciennes, J'ai décrit et figuré (p. 415-418, PI. LXIII, fig. 4, 5, 10) quelques épis de fructification de Sphenophyllum cuneifolium, assez bien conservés pour qu'on pût y reconnaître certains détails intéressants d'organisation. J “avais constaté notamment que les bractées d’un même verticille parais- saient soudées entre elles à leur base plutôt que simplement contiguës (fig. 10À, 10B); quant aux sporanges, ils m’avaient semblé attachés directement sur les bractées, mais à des distances de laxe variables sui- vant le degré de maturité des épis. Certains échantillons montraient même çà et là, entre deux verticilles consécutifs de bractées, des groupes GC. R., 1892, 2° Semestre. (T. CXV, N°2.) : 19 ( 142 ) de deux, parfois de trois sporanges disposés à la suite l’un de l’autre fig. 4, 4 A) comme s'ils avaient été rangés le long de ces bractées en séries rayonnantes; mais j'avais pensé qu'il s'agissait là de sporanges dé- ne et déplacés accidentellement. » J'ai été amené récemment à reprendre l’étude de ces mêmes épis, à p occasion de la publication, faite par M. W.-C. Williamson ('), de nou- veaux détails sur la constitution et sur l'attribution du fragment d'épi décrit jadis par lui sous le nom de Volkmannia Dawsoni (°) et provenant de l’étage inférieur du Houiller moyen du Lancashire. Dans cet épi, les bractées, disposées en verticille, sont soudées à leur base en un disque mesurant environ 4"® de diamètre; les sporanges, ovoïdes, de 1™™,5 à 2m® de longueur, sont rangés par deux ou par trois les uns à la saite des autres en série rayonnante au-dessus de chaque bractée, de manière à former autour de l’axe, en regard de chaque entrenœud, deux ou trois, quelquefois quatre cercles concentriques, d'ordinaire un peu irréguliers. Ils sont fixés non sur les bractées elles-mêmes, mais à l'extrémité de grêles pédicelles qui se détachent de la face supérieure du limbe de celles-ci, dans la portion où elles sont soudées les unes aux autres, et qui courent ensuite parallèlement à elles, à très faible distance de leur face ventrale. L’axe de l'épi est un axe vasculaire plein à développement centripète, en forme de triangle à côtés concaves, à sommets tronqués, constitué, en un mot, exactement comme le bois primaire des Sphenophyllum. M. Williamson avait pensé jadis que cet épi devait appartenir à un Sphenophyllum ou à un Asterophylltes; mais il est revenu depuis lors sur cette attribution, en raison des caractères tout spéciaux de ces fructifications, et il rapporte définitivement aujourd’hui cet épi au genre Bowmanites de Binney, sous le nom de Z. Dawsont. » Frappé de l'identité de certains caractères avec ce que j'avais observé chez le Sphenoph. cuneifolium, j'ai examiné à nouveau les échantillons que j'avais entre les mains; j'ai réussi à dégager, sur l’un d’entre eux, de nou- veaux épis mieux conservés que les premiers, et j'ai pu compléter cette étude par l'examen d'excellents spécimens du terrain houiller de la Bel- gique, que M. F. Crépin, directeur du Jardin botanique de l'État, à Bruxelles, a eu l’extrême obligeance de m'envoyer en communication. (1) On the organisation of the fossil plants of the Coal. measures. Parts XVII et XVIII (Phil. Trans. Roy. Soc., 1890 et 1891). (°) On the organisation of Volkmannia Dawsoni (Mem. lit. and phil. Soc. of Manchester, 3° série, t. V). ( 145 ) » J'ai reconnu ainsi que les épis du Sphen. cuneifolium étaient de tout point identiques, tant comme constitution que comme dimensions des di- verses parties, à lépi décrit par M. Williamson : les sporanges y sont réellement plurisériés, c’est-à-dire rangés, dans chaque verticille, suivant plusieurs cercles concentriques. Cette disposition, que je n’avais observée qu’en quelques points, sur des épis très mürs et déjà dépouillés d’une partie de leurs sporanges, et que j'avais, dans ces conditions, attribuée à un dérangement fortuit, se retrouve d’une façon constante sur des épis moins avancés, mais assez développés déjà pour que les sporanges soient un peu séparés les uns des autres, et non plus fondus en une masse char- bonneuse à structure indiscernable comme dans les épis plus jeunes. Sur les échantillons les mieux conservés, on distingue les pédicelles sporangi- fères, qui, à leur extrémité, se recourbent vers l’axe de lépi, formant sur une partie du contour du sporange un cordon saillant, distinct du reste de la paroi de celui-ci par les cellules plus grandes qu’on observe à sa surface. Quelques sporanges sont ouverts, divisés en quelque sorte en deux valves par une fente longitudinale : peut-être ces grandes cellules jouaient-elles un rôle dans la déhiscence. » L'aspect de ces sporanges, ainsi attachés au bout de ces pédicelles recourbés, est exactement, à part les dimensions moindres, celui de spo- rocarpes de Marsilea. L'analogie paraît du reste n'être pas purement super- ficielle : M. Williamson a reconnu en effet, dans le pédicelle de chaque Sporange, un cordon vasculaire bien caractérisé, qui prouve qu’on n'a pas affaire là à une simple formation épidermique, comme pour les spo- ranges de Fougères ou de Lycopodinées. Il faut, à ce qu’il semble, regarder ces pédicelles comme représentant des lobes ventraux des bractées, analogues au lobe fertile des frondes d'Ophioglossées, ou à ceux des Mar- siléacées; seulement ils portent à leur extrémité non pas une série de Sporanges comme chez les premières, ou plusieurs de sores comme chez ces dernières, mais un sporange unique à paroi formée d’une seule assise de cellules; M. Williamson a observé, à l'intérieur de ce sporange, de très nombreuses spores, de o™ ro à o"®,12 de diamètre, hérissées de pointes comme celles du Selaginella inæqualifolia, et les mêmes dans tous les sporanges, du moins dans tous ceux sur lesquels ont porté les Préparations. ; _» De cette constitution des épis du Sphen. cuneifolium, il ressort que, si les Sphenophyllum rappellent les Lycopodinées par la structure de leur axe, ils s’en éloignent notablement par la disposition toute spéciale de ( 144) leur appareil fructificateur, qui tend à les rapprocher plutôt des Rhizocar- pées, et qu’ils doivent donc bien décidément être considérés comme for- mant une classe distincte parmi les Cryptogames vasculaires. » J'ajoute que le genre Bowmanites doit désormais disparaître de la no- menclature, les B. cambiensis et B. germanicus étant, à n’en pas douter, aussi bien que le B. Dawsoni, des épis de Sphenophyllum et pouvant même appartenir, comme lui, au Sphen. cuneifolium. » GÉOLOGIE. — Aperçu sur la constitution géologique des régions situées entre Bembé et le pic Crampel (Congo) d’après les échantillons recueillis par M. Jean Dybowski. Note de M. Sraxiscas Meunier. « Au cours de l’expédition qu’il vient d'accomplir, M. Jean Dybowski a recueilli un certain nombre d'échantillons de roches qu’il a bien voulu m'adresser. Une Carte permet de relever la situation d’où proviennent chacun des spécimens et d'arriver à un premier aperçu sur la constitution géologique d’une région qui n’a pu encore être étudiée. » l'itinéraire suivi, entre Bembé sur l'Oubangui jusqu’au Bled-el- Kouti, est très peu sinueux et se dirige sensiblement du sud au nord, avec une légère inclinaison vers l’est; ses deux extrémités sont situées, la pre- mière par 3°7'20” latitude nord et 17°30/00” longitude est, et la seconde par 7°26 30” latitude nord et 17°54 10” longitude est; il représente en- viron 360ï", » De l’origine du chemin parcouru, nous avons des échantillons repré- sentant le seuil de Bangui; ils consistent en granulite blanche, à grains très fins, renfermant très peu de mica et des géodes de quartz parfaitement cristallisé. Des infiltrations ferrugineuses ont pénétré dans les fissures, et la surface des blocs est souvent très ocracée. En lames minces, les vei- nules ferrugineuses encadrent les grains quartzeux d’une manière très re- marquable, On doit sans doute trouver l’origine de ces accidents dans les amas épais et continus de limonite globulifère des environs de Bembé. Il est possible de faire des lames translucides dans cette curieuse formation et l’on constate alors sa structure éminemment concrétionnée : en certains points, l’oxyde de fer a empäté des quantités de grains quartzeux très an- guleux, de très petites dimensions. Le minerai dont il s’agit et dont l’äge géologique paraît très récent, est exploité activement dans toute la région habitée par les Dakoas; M. Dybowski nous a envoyé un spécimen de fer ( 145 ) obtenu par son moyen et qui paraît très malléable et assez pur. On re- trouve la même formation dans le pays Yabanda, et la collection comprend des scories de fourneau résultant de son traitement métallurgique. » Il faut conclure, des spécimens que j'ai étudiés, que la route suivie par M. Dybowski recoupe trois massifs au moins de roches cristallines, aux- quelles ne paraissent associées aucunes formations stratifiées, Ils se présen- tent : 1° à Zouli, par 5°46’30” latitude nord et 17°31’20” longitude est; à Yabanda et au pic Crampel, extrémité nord du voyage. » Zouli. — De Zouli, nous ne pouvons étudier qu’un très beau gneiss noir, surmi- cacé, à feuillets très minces. Une coupe mince y montre, au microscope, un mélange très intime de quartz granulitique, de mica noir, d’orthose et de microcline, avec de nombreux minéraux accessoires. Parmi ceux-ci, les plus nettement visibles sont le fer oxydulé parfois très bien cristallisé, la tillimanite en petits prismes très actifs, le sphène, le zircone, souvent localisé dans le mica, l’apatite, la cordiérite. » Yabanda. — Le second massif rocheux dont M. Dybowski m'a envoyé des échan- tillons concerne les hauts plateaux du pays des Marbas et les environs de Yabanda. » La roche fondamentale y paraît être une granulite parfois très schistoïde, qui se débite en tables assez minces. Dans cette roche à grains très fins, le mica est en toutes petites paillettes; le feldspath abondant se teint, en beaucoup de points, de nuances rosées ou jaunâtres; il comprend de l’orthose et du plagioclase. En lame mince, au microscope, le microcline se signale de tous côtés. On distingue des grains de sphène et de petits zircons bien cristallisés et très nombreux. » Près de Yabanda, c’est-à-dire à 200%" environ au nord de Bembé, M. Dybowsky a recueilli un quartzite schistoïde oligistifère, qui ressemble intimement à certaines itabirites du Brésil et qui renferme des nodules de fer peroxydé sensiblement pur. L'oligiste qui se montre dans la roche, au microscope, sous la forme d’un fin réseau, entre les grains de quartz, passe en maints endroits à la limonite et c’est sans doute la principale origine du minerai de fer récent qui se retrouve ici sur une vaste surface, avec les caractères déjà décrits aux environs de Bembé. > Pic Crampel. — Enfin le massif du pic Crampel paraît constitué par des roches cristallines plus anciennes que les précédentes. Le sommet de la montagne consiste en un très beau gneiss à mica noir, dont les feuillets (dans le petit échantillon que j'ai on les yeux) sont très contournés et peu parallèles entre eux. Le mica y fait de pe- tits nids; le feldspath remarquablement abondant est fort grenu et d’une limpidité exceptionnelle, A la loupe, on y reconnaît nettement le mélange de l’orthose et du plagioclase. : La roche, vue en lames minces au microscope sous un grossissement de 8o dia- metres, présente une structure éminemment granulitique. Le mica y est en lamelles très écartées les unes des autres, peu larges et de nuances verdâtres ou brunâtres, se colorant brillamment dans la lumière polarisée. Le quartz est assez difficile à distinguer du feldspath sans l'emploi de la lumière polarisée; il constitue des grains très arrondis 146 ) noyés dans les silicates. Outre l’orthose, on observe beaucoup de microcline, remar- quablement riche en inclusions localisées dans les régions centrales de chaque grain. » On doit considérer comme un accident de ce gneiss une roche presque entièrement quartzeuse, à structure très grenue, dans laquelle sont disséminées de rares lamelles micacées noirâtres et brunâtres et qui passe insensiblement au quartz hyalin proprement dit. Un échantillon consiste en une sorte de taleschiste; un autre est une belle diorite quartzifère dont la présence dans ce massif offre certainement de l'intérêt. » Le sol d’une vallée a fourni une roche blanche schistoïde, à grains très fins, qui se rapproche intimement des variétés de leptynites dont on connaît des exemples dans les Alpes et en Laponie. La schistosité de cette belle roche est accompagnée d’une orientation uniforme de la plupart de ses éléments cristallins, d’où résulte que la pré- paration s’éclaire ou s’assombrit d'ensemble pour des directions déterminées du plan de polarisation. » À cette roche est associé un quartzite talcifère qui se rapproche d’une manière très singulière des itacolumites du Brésil. Un minéral talcqueux y est mélangé au quartz, en petites lamelles qui contribuent d’une manière efficace à la structure schis- teuse très caractérisée des échantillons. » M. Léororr Huco adresse une Note : « Sur les spires étoilées latérales à la nébuleuse de la Lyre. » La séance est levée à 4 heures trois quarts. M. B. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. OUVRAGES REÇUS DANS LA SÉANCE DU 4 JUILLET 1802. ( Suite.) Association française pour l’avancement des Sciences, fusionnee avec U Asso- ciation scientifique de France ( fondée par Le Verrier en 1864), reconnue d'utilité publique. Congrès de Marseille, 1891. — M. Jacques Léotard, la dis- parition ou l'extension de diverses espèces animales. Paris; broch. in-8°. Mesure de l'intensité de la pesanteur dans la salle du comparateur universel au Bureau international des Poids et Mesures, à Breteuil, par le commandant Dsrrorss, du Service géographique de l’armée française. Paris, Gauthier- Villars et fils, 1892; 1 fascicule in-8°. (147) Denkschrifien der kaiserlichen Akademie der Wissenschaften, Mathematisch natursvissenschafiliche Classe. Achtundfünfzigster Band. Wien, 1891; 1 vol. in-4°. Annual Report of the Board of regents of the Smithsonian Institution, sho- wing the operations, expenditures and condition of the Institution, to july 1890. Washington, 1891; 1 vol. in-8°. : OUVRAGES REÇUS DANS LA SÉANCE DU II JUILLET 1892. Résultats des campagnes scientifiques accomplies sur son yacht par ALBERT I“, prince souverain de Monaco, publiés sous sa direction avec le concours du baron JuLEs pe Guerne, chargé des travaux zoologiques à bord. Fascicule II : Contribution à l'étude des Spongiaires de l'Atlantique du Nord, par M. E. Topsent. Imprimerie de Monaco, 1892; 1 vol. gr. in-4°. Traité d'Optique, par E. Mascarr. Tome IMI, 1° fasc. Paris, Gauthier- Villars et fils, 1892; 1 vol. in-8°. Bulletin des Sciences mathématiques, rédigé par MM. Gaston DARBOUX et Juzes TANNERY. 2° série, t. XVI, mai 1892 (Tome XXVII de la collec- tion). Paris, Gauthier-Villars et fils, 1892; fasc. in-8°. Contribution à l'étude de la septicemie gangréneuse chez le cheval, par M. Deramorre. Paris, Asselin et Houzeau, 1891; 1 fasc. in-8°. | Les dérivés tartriques du vin, par le D" Carzes. Bordeaux, Feret et fils; Paris, G. Masson, 1892; 1 br. in-8°. Observations of double stars made at the United States naval Observatory. Part second, 1880- 1891, by Asapa HarL, Professor of Mathematics, U. S. Navy. Washington, government printing office, 1892; 1 vol. gr. in-4°. Iconography of australian salsolaceous plants, by baron Ferd. von MuEL- LER. Melbourne, 1891; 1 fasc. in-/4°. Jahresbericht der künigl. Böhm. Gesellschaft der Wissenschaften für das Jahr 1891. Prag, 1892; 1 fasc. in- 8°. … Sisungsberichte der künigl. Böhmischen Gesellschaft der Wissenschaften. -natury haftliche Classe, 1891. Vestnik kralovske ceske spolecnosti ER irida mathematicko. Prirodovecka; 1 vol. in-8°. (148 ) ERRATA. (Séance du 4 juillet 1892.) Note de M. F. Parmentier, Sur les altérations des eaux ferrugineuses : Page 54, ligne 19, au lieu de 11 avril 1881, lisez 11 avril 1888. On souscrit à Paris, chef GAUTHIER -VILLARS Quai des Gränds-Augustins, 1 59: Depuis 4835 les COMPTES RENDUS hebdomadaires paraissent régulièrement le Dimanche. Ils forment, à la fin de l’année, deux volumes “Tables, l’une par ordre alphabétique de matières, lautre par ordre alphabétique de noms d’Auteurs, terminent chaque volume. L’abonne fet part du 1° Janvier. Le prix de l'abonnement est fixé ainsi qu'il suit : Paris : 20 fr. — Départements : 30 fr. — Union postale: 34 fr. — Autres pays : les frais de poste extraordinaires en sus. : On souscrit, dans les Départements, On souscrit, à l’Étranger, ai NS mm "© "III LL - chez Messieurs : chez Messieurs : chez Messieurs : 0 à Michel et Médan. Tori { Baumal. { Robbers. E OTTENE est d Dj" 1 E i Giron SL rien | M= Texier.» Amsterdam. <... | Poikime Ciaietien aires ar à | 4 | Jourda n. ! Beaud. Athènes... Beck. {et Cie. | Luxembourg... | ; ; AR Dekot Georg. Barcelone........ Verdaguer. x 47 MIENS... ecquet-Decobert. | yon... 7 « Mégret as Cu | F 1 ngers ( Germain et Grassin. Polud. A Ci ere 4 Madrid... 5300 PES NE t Lachèse et Dolbeau. | z: D Bert ee GAIVAry et Un: J Yra FEE Vitte et Pérussel. 6 Friedlander et fils. à E À Marseille. sus Ruat. ; iT Mayer et Müller. S à s Jacquard. Sokma aake ns Mulah riser ; Avrard. Montpellier... fenas: Berne su.r aoao E raaro E ; at Coulet: + ; | é À Moscou. 1. Dathu. . ; Bologne... . Zanichelli et Cie. 4 f nuller (GI Moutiis a Martial Place. X + A ne ; i Ramlot. : Naples... CEM Rena ' Sordoillet. $ À ak A e de IE iis Kon lé Me Bruxelles.…..... í MayolezetAudiarte. CT Ê “he se RE Be Lebègue et Ci°. F. Robert. | Sidot frères. { Hai de rt e PE des 4 Pini Re 7 À New-Fork.... | J: à as Da e ( Loiseau. Buchrtrest.. PT Hansen, dre Ve Uzel Caroff. | M=: Veloppé. ce (Ho B sep Hit RIAD, ha ooo ` arma. 7 + re ” Ne. nl : Cambridge... Deighton, Bellet C* | Ocford.….… Massif. jee RP RS Ozford 5 ' p a ' a Visconti et C". K3 a Le. Gammermeyor. eare Perrin. Fimes esse. Thibaud. iots PET Lente . Otto et E RES \ Henry. Orléans...) 4%7-Lureray: 0 LE | Copenhigies .… Hôst et P t Margueries : RAT ein .{ Blanchi o E A, Læscher a Secher. | Ri rmont-Ferr... \ Rousseau. Druinaud. x rte oste. l-Ribou-Collay. Rennes: {ss .. Plihon et Hervé. pr iioii Beul \ Rare Rochefort: -i - Boucheron - Rossi - i > Cherbuliez, E DT PRE E SR 4 at ir R nr ; x 4 A p C] PT E -d Langlois, [gnol. GENENE.. 5 org. Damidot | Lestringant a i Stapelmohr. ds À E St-Etienne... Chevalier: — |lLa Pe … Bélinfant ar pin, 5 TR iA ce W RTE : \ Drevet. *. RFO. ui te. Lausanne: 7 Ft ou at a N à t Rumèbe. ; HUE ERT ir ! a Leipzig... i FO PH à | Ropiteau. -.« Lefebvre. | biere. Tomes der à 34. — (3 Août 1835 à 31 Décembre 5o. ) Vems in; 1853. Prix. . . Tomes 32 à 64.— (1° Janvier 1851 à 31 Décembre 1865. ) Volume in-4° p Tomes 62 à 94.— tre Janvier 1866 à 31 Décembre 1880.) Volume í in serrer AUX COMPTES RENDUS DES. SÉANCES DE L'A om émoire sur quelques points de la Physiologie des Algues M > par ! mg op M. Hansex.— Mémoire sur le Pancréas et sur le rôle da suc = T: M. Ciauve Benxand. Volume in-4°, avec 32 ne ; Mémoire sur les vers intestinaux, par M, P.-J. V. rs de mi et puis remise pourcelui nA 3 Suivant l’ordre de leur : superposition. — Disc rapports qui a entre Sr THa m tègne í N° 2. TABLE DES ARTICLES. (Séance du 41 juillet 1892.) MÉMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÊMIE. 5 Pa M. J. BoussiNeso. — Sur une légère correc- tion additive qu’il peut y avoir lieu de faire subir aux hauteurs d’eau indiquées r les marégraphes, quand l'agitation hou- Sur la détermination de la densité des gaz. 85 premiers vaisseaux dans les fleurs de quel- ques Lactuca M. CHAMBRELENT. — Des effets de la gelée et a de la sécheresse sur les récoltes de cette année, et des moyens tentés pour com- Me Ml. ul. bin M. A. HALLER. — Sur les alcoylcyano- camphres et les Fe benzène-azocam- phocäarboniques Se... Ne Sa a . A. Pomer. — Sur le Libytherium mau- rusium, grand Ruminant du terrain plio- cène she d'Algérie AE a à l'Académie de la première Partie du troisième Volume de son Traite d’Optique....... ENV E NOMINATIONS. M. PERROTIN est élu Correspondant pour la Section d’ Or en remplacement de feu M. M. FeS aE LENT pe élu Membre de la Chad mission chargée de la vérification des ner en ar en de feu M. Mou- RAGE nn AN LE, LOUE, des aus cdi ; CORRESPONDANCE. M. le MINISTRE DE L INSTRUCTION PUBLIQUE in Académie à dresser une liste de omie, je se se ses remer- ciements à l’ Madini. E E 104 YET, élu SD tie pour ‘la Seétion d'Astron nomie, adre e ses remer- Re iii re de l'intensité absolue de la pesanteur à Betenil (Bureau . . ` . de sd es et f: solaires, à Observatoire ae cigare recu vs Taa EL B. PAR — Sur le pus pratique de g Pes des orifices d'écoulement de er aux soupapes de sùreté.. : So vvss ess cet née dat SR ses as Lot e qui terre sn 6e ve ss se es M. 3J. Miisan. — Sur r des thers camphot car boniques mét thytés, lé nthi dp heat et quelques dérivés azoïques du cyano- BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE . +: RSS DE NON TS ETS 0 E M. R. Vipaz. — Acti ion des itar et hy- drazotures métalloïdiques sur les compo- MOr OSR Y UFO CIT Dons... i eaa r> M. H. LE CHATELIER. — Sur quedar médi- caments ragine F. ss. Co diano ‘à | Petade des eaux minérales: sur alumine contenue dans ces eaux....... M. L. CuÉNoT. — La Me respiratoire “de l’hémocyanine M; AÂLEx ANDRE POEnL. — Action physiolo- e de la | sys ERETO de ses ciei sur lorganis olotl.... A Sur le Re he nouveau Chris d'euu douce... JARES en r rar à un mouvement de rotation contin š MM. C. o BERTRAND et B. RENAULT. —- Le Pye ss... — Sur la épis de Doctitcaiiis du De nophyllum cuneifolium.......:.. M. \ R. r la constitution géologique des Agp situées pi (Congo) ra Re ere ES une No te : za < Sur les ee does latérales à la nébuleuse de la Lyre »..... dunes se done ee die uen os ets es ais ot ss UT dE nie + Te le ns on E ou ia à m recueillis par . ages. 103 103 éetiitron “de és : -f PARIS. — IMPRIMERIE GAUTHIER-VILLARS ET FILS, Qua i des Grands-Augustins, o. n n 1892 COND SEMESTRE. SE RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDU ADOPTÉ DANS LES SÉANCES DES 293 JUIN 1862 ET 24 MAI 187 5. ‘ Les Comptes rendus hebdomadaires des séances de l’Académie se composent des extraits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes . présentés par des savants étrangers à l’Académie. Chaque cahier on numéro des Comptes rendus a 48 pages ou 6 feuilles en moyenne. 26 numéros composent un voiume. Il y a deux volumes par année. ARTICLE À® — Impressions des travaux de l’ Académie. Les extraits des Mémoires présentés par un Membre ouparun Associé étranger del’ Académie comprennent au plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Les communications verbales ne sont mentionnées - dans les Comptes rendus, qu'autant qu’une rédaction écrite par leur auteur a été remise, séance tenante, x Secrétaires. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même mite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- ris dans les 50o pages accordées à chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- rnément sont imprimés en entier. £ s extraits des Mémoires lus ou communiqués par , D me de l’Académie KIo au 4 pages par numéro. n Correspondant de l'Académie ne peut donner de 32 pages par année. ' ns les Comptes rendus, on ne reproduit pas les ussions verbales qui s'élèvent dans le sein de Académie ; cependant, si les Membres qui y ont is part désirent qu'il en soit fait mention, ils doi- rent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, lont ils donnent lecture à l’Académie avant de les emettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne T judicie « en rien aux droits qu'ont ces Membres de : dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- oires sur q objet de leur discussion. Les Programmes des prix proposés par l’Académie sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Rap- ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'autant que l’Académie l’aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séance pu- blique ne font pas partie des Comptes rendus. ARTIGE Z. = Impression des travaux des Savants étrangers à l Academie. Les Mémoires lus ou présentés par des personnes qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'Aca- démie peuvent être l’objet d’une analyse ou d'un ré sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires sonl tenus de les réduire au nombre de pages requis. Le Membre qui fait la présentation est toujours nommé; mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet Extrait autant qu’ils le jugent convenable, comme ils le font | pour les articles ordinaires de la correspondance ofli- | cielle de l’Académie. pi f RAA étrangers à l'Académie qui désirent faire présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels & sont Secré étariat au pire tard le Samedi qui pee la séance, avant 5°. Autrement la gro joe sera remise port cer | | sent Règlement. ARTICLE 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit être remis à l'imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tard, le | jeudi à 10 heures du matin ; faute d’être remis à temps, » le titre seul du Mémoire est inséré dans le Compte rendi actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rendu sur : vant, et mis à la fin du cahier. i ARTICLE 4. — Planches et tirage å part. Les Comptes rendus wont pas de planches. Le orage à part des articles est aux frais des au teurs; il n'y a d'exception que pour les Rapports € et les Instructions demandés par le Gouvernement. ARTICLE 5. . wik . é . + 4 , il 4 Tous les six mois, la Commission administrative fall + un Rapport sur la situation des Comptes rendus ap™ l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du pre al priés Sas COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L’ACADÉMIE DES SCIENCES | | SÉANCE DU LUNDI 18 JUILLET 18992. PRÉSIDENCE DE M. D’ABBADIE. MÉMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L’ACADÉMIE HYDRODYNAMIQUE ET PHYSIQUE DU GLOBE. — Sur une légère correction additive qu'il peut y avoir lieu de faire subir aux hauteurs d’eau indiquées par les marégraphes, quand l'agitation houleuse ou clapoteuse de la mer atteint une grande intensité : cas d’une mer clapoteuse; par M. J. Bous- SINESQ. « Supposons maintenant (') qu'il s'agisse du clapotis produit par la superposition d’un système d'ondes directes propagées vers la côte et du système des ondes réfléchies correspondantes s’en éloignant. Si, alors, 2» désignant encore la hauteur totale des ondes, x est une abscisse horizon- tale non plus parallèle à la côte, mais comptée à partir de celle-ci suivant (!) Voir le précédent Compte rendu, p. 77- C. R., 1892, 2° Semestre. (T. CXV, N° 3.) (“196 ) le sens perpendiculaire et en s'éloignant du rivage, que l’on prenne, d'ail- leurs, pour origine du temps ż, un instant où la hauteur de l’eau soit maxima sur le bord æ = o, le potentiel © des déplacements Ë£, Ç sera, au lieu de (5), : TE Ti (10) g= G x = COS + COS mr; KE et l’on aura, sensiblement, pour les deux composantes w, u, verticale et 2 2 horizontale, de la vitesse en (x, z), les dérivées z É ou a E. c'est- à-dire RP. 4% pm mA re re kė L TE. Tt re L +e E Ti (11) w=nF nn a a sin sin + é Ep L pe Lie L Il ne suffit pas, ici, d'évaluer, pour toute la partie du plan z = const. que recouvre une vague, la valeur moyenne de ce qu'est aux divers points (x, z) la dépression moyenne À, prise pendant toute la durée 2T d’une période ; car cette dépression A ne se trouve plus, comme dans le cas d’une houle, identiquement pareille sur tout le plan z = const. et ne peut plus, dès lors, être confondue avec sa propre moyenne pour toute l'étendue d’une vague, ou valeur moyenne générale obtenue en faisant varier æ et {, laquelle seule est le quotient, par g, de la valeur moyenne analogue, ou générale aussi, de #°. On demande, en effet, de déterminer A pour une abscisse particulière, savoir pour l’abscisse x = o, au ventre d’oscillations verticales constitué par la côte, et non d'évaluer la moyenne de A sur toute l'étendue d’une vague. Il y a donc lieu de distinguer, pour chaque quantité à considérer, une moyenne locale, obtenue en faisant va- rier £ dans un intervalle 2T, et une moyenne générale, ou moyenne de moyennes locales, obtenue en faisant varier ensuite œ de zéro à 2L. La formule de la Note du 19 avril ne suffisant plus, il faudra recourir à celle du Mémoire cité de 1883, qui donne, en chaque point (x, =), w?+ u? au (12) A = moyenne orale sle - + moy. générale de — Les moyennes locales de w? et de u? Re au moyen des formules (11) élevées au carré, par la substitution de - = à sin? 3 3 et leurs pro- pres moyennes, ou moyennes générales, en ne ensuite, de même. (-157 2 TE . TE I ` s j rji e r cos? > sin? -— par z» Il viendra aisément, en éliminant encore T du ré- sultat par le moyen de (4), H--35 — 27 —— RE En = sx: 1— he P Gosta + € FER ans L (13) À 06 i 3 4 ET = L I1— € - » Donnons à x la valeur zéro relative à la côte, et nous aurons enfin la formule demandée de la dépression produite dans le marégraphe, au- dessous du niveau moyen de la surface clapoteuse, anz Lint E l (14) a mT 1—4e L 4e L » Cette dépression, ayant le signe du numérateur de son dernier facteur fractionnaire, est négative (ou se change en une surélévation) lorsque, = «, l’on a e* > 2 — (3, ou e< 2+ V3, et — 7 LS H en posant encore 27 —- L H—z _log(2+13 ET i TEK CHERE), = 0, 2096, c’est-à-dire quand l’orifice de communica- tion est à une distance H — z du fond (horizontal) moindre que ; en- viron de la demi-longueur d’onde L. Admettons qu'il n’en soit pas ainsi ou que, l’exponentielle e-* se trouvant inférieure à 2 — V3, le facteur fractionnaire considéré de ( 14), savoir Lert te Lea (15) I RATS A Soit positif. Comme d’ailleurs celui-ci, différentié en x, donne une dérivée ayant le signe de l'expression évidemment positive (1—e<) z — he) prte le”, ce facteur (15), le seul par lequel le second membre de (14) dépende e +, sera tout à la fois positif et croissant avec «, ou avec la profondeur totale H; et la dépression (14) éprouvée par le marégraphe atteindra sa l : s ; 2 plus forte valeur pour « = œ , c’est-à-dire pour une mer d’une profondeur x telle que les mouvements de clapotis soient insensibles sur son fond. ‘ors on aura e* — o et l'expression (14) de A, aussi grande que possible : ( F93) pour les valeurs données de L, n et z, sera (16) DES ou la moitié de ce qu’elle serait pour une houle de même hauteur et de _même longueur d'onde que le clapotis considéré. » Mais, en réalité, les clapotis n’atteignent, contre les jotées où se trou- vent d'ordinaire établis les marégra Ta que des demi-hauteurs n très infé- rieures à celles des fortes houles; et ils ont des demi-longueurs L beaucoup plus faibles que les leurs, de manière à rendre non seulement le facteur r?, 23 mais aussi l’exponentielle e * , beaucoup moins sensibles. Aussi la cor- rection (16) et, à plus forte raison, la précédente, plus exacte (14), paraissent-elles devoir rester à peu près toujours négligeables. » En se donnant, par exemple, une demi-hauteur n de o™,10, avec une demi-longueur d'onde L de 4", ce qui répond à un assez fort clapotis (vu la situation ordinaire des marégraphes), et, en supposant, d’ailleurs, de 2" seulement la profondeur z de l’orifice de communication au-dessous de la surface liquide, il vient | faim 0,0314 Tan nont X 0,04321 = 0",00008, >° A000 quantité inférieure à -Ÿ de millimètre. » Il semble donc jte la correction indiquée ici n'atteindra des valeurs sensibles que dans le cas d’assez fortes houles, où elle s’évaluera par la formule (8), parfois réductible à (9) et même, alors, le plus souvent à (9 bis). CHIMIE MINÉRALE. — Préparation et propriétés du proto-iodure de carbone; par M. Henri Morssax. « Nous avons indiqué précédemment un nouveau procédé de prépara- tion et quelques propriétés du tétra-iodure de carbone. Ce composé peut s’obtenir, avec facilité, en traitant le tétrachlorure de carbone par le tri- io:lure de bore. Cette réaction qui se produit même à froid, à l’obscurité, fournit en abondance de beaux cristaux rouges de tétra-iodure. Ces pre- mières recherches nous ont amené à continuer l’étude des composés iodés ( 153 } du carbone. Nous donnerons aujourd’hui la préparation et les propriétés principales d’un nouvel iodure de carbone que, par analogie avec le chlo- rure similaire, nous appelons proto-iôdure de carbone. Il répond, en théorie atomique, à la formule C? T’. » Formation. — Lorsque l’on abandonne le tétrachlorure de carbone dans le vide, à l’action de la lumière solaire, il ne tarde pas à se dédou- bler en fournissant des cristaux d'iode et des aiguilles jaunes, brillantes, de proto-iodure de carbone. Cette action décomposante se produit même à la lumière diffuse et rend la conservation du tétra-iodure de carbone assez difficile. » Si l’on chauffe progressivement au bain d'huile un tube scellé vide d'air, renfermant des cristaux de tétra-iodure, on remarque vers 120° que de l'iode mis en liberté se condense dans la partie froide du tube, tandis qu'il se produit des cristaux jaunes moins volatils de proto-iodure de car- one. i » Lorsque lon abandonne une solution de tétra-iodure de carbone dans le tétrachlorure ou dans le sulfure de carbone au contact de métaux, tels que le sodium, le mercure et largent, la solution se décolore à froid et ne tarde pas à prendre la teinte jaune du proto-iodure de carbone. » Préparation. — Pour préparer une notable quantité de proto-iodure de carbone, on réduit le tétra-iodure par largent en poudre. Pour cela, on introduit, dans un matras bien sec, du tétra-iodure de carbone pur et la quantité suffisante de tétra- chlorure où de sulfure de carbone nécessaire à la dissolution. On refroidit dans un Courant d’eau et Fon ajoute par petite portion la quantité d’argent nécessaire pour enlever au tétra-iodure la moitié de son iode. » Le matras- est ensuite scellé et on laisse Ía réaction se produire à froid jusqu'à ce que le liquide ne présente plus qu’une teinte jaune pâle. | cs » Aux environs de la température de 50° un excès d’argent produit une réduction complète avec dépôt de charbon. 6 » Lorsque la réaction est terminée, on décante le liquide, on épuise le résidu d'io- dure d’argent par une nouvelle quantité de tétrachlorure de carbone, puis les liquides Sont filtrés et distillés incomplètement au bain-marie. a a Par refroidissement, la solution abandonne des aiguilles jaunes très brillantes de tetra-iodure de carbone. | | TR a ces cristaux, soit par une nouvelle cristallisation dans le tétra- > SOI par sublimation dans le vide. » Propriétés. — Le proto-iodure de carbone se présente en beaux cris- aux de couleur jaune påle, d’une densité de 4,38, fondant à 185° etvolatils : (154) | sans décomposition au-dessus de leur point de fusion. Par volatilisation lente dans le vide, à la température de r00° à 120°, on obtient en quelques jours de beaux cristaux transparents dont certains se présentent en tables hexagonales très réfringentes. Ce composé commence à se dissocier vers 200°; de l’iode est mis en liberté et il se forme un résidu noir de carbone. » Le proto-iodure de carbone est très soluble dans le sulfure de car- bone; il se dissout également dans le tétrachlorure et l’éther ordinaire qui, par refroidissement, l’abandonne très bien cristallisé. Il est peu so- luble dans l’alcool anhydre froid, mais il se dissout dans ce liquide à l’ébullition, et se dépose ensuite sous forme de petits prismes brillants. » L’hydrogène est sans action sur le proto-iodure de carbone. Chauffé vers 200° dans ce gaz, il se volatilise sans produire d’acide iodhydrique. » Le chlore et le brome n’attaquent pas à froid le proto-iodure de car- bone. A chaud, ils sont absorbés sans qu’il y ait mise en liberté d’iode. Il .se forme dans ce cas un bromo-iodure et un chloro-iodure, dont nous n’avons pu fixer encore la composition. » Chauffé dans l’oxygène, le proto-iodure de carbone fond sans s’alté- rer, puis sé dissocie en iode et charbon, et ce dernier corps ne tarde pas à brûler en produisant de l'acide carbonique. » À la température de 1 10°, le soufre ne réagit point sur le proto-iodure de carbone. Au-dessus, la réaction ne tarde pas à s ’établir, avec mise en liberté d’iode et formation de sulfure de carbone. » Le phosphore, : à sa température de fusion, ne réagit pas sur le proto- iodure de carbone solide; mais, si lon continue à élever la température, le mélange devient incandescent, l'excès de phosphore se volatilise, et il reste une masse noire phosphorée partiellement attaquable par l'acide nitrique. » Le proto-iodure de carbone possède une grande stabilité. Une solution étendue de permanganate de potassium ou d’acide chromique maintenue à l’ébullition ne l’oxyde point. Même l'acide nitrique monohydraté bouil- tani ne peut pas l’oxyder. Il faut chauffer le mélange d’acide et de proto- iodure en tube scellé, à la température de 180°, pour obtenir une destruction complète. | » L’acide sulfurique le décompose avec production de vapeurs d'iode et d’acide sulfureux vers 250°. » Les solutions saturées d’acide chlorhydrique et d’acide iodhydrique n’attaquent pas le proto-iodure de carbone même à lébullition. É-2S à » Une solution bouillante de potasse n’attaque pas sensiblement le proto-iodure de carbone. L’hydrate de potasse en fusion produit de l’iodo- forme, de l’iodure et du carbonate de potassium. ». Le fluorure d'argent ne réagit pas sur le proto-iodure de carbone, en solution dans le tétrachlorure, à la température d’ébullition de ce dernier composé. » Analyse. -— Le dosage du carbone a été fait par combustion en ayant soin d'ajouter dans le tube de verre une longue colonne de poudre d’ar- gent. Nous avons constaté, en même temps, que ce nouveau composé ne renfermait point trace d'hydrogène. <» L'iode a été dosé sous forme d’iodure d'argent par la méthode de Ca- rius. » Nous avons obtenu ainsi les chiffres suivants : Théorie pour C2. loden 1, 99,02 9,24 95,4 Carbone = S= 4,29 4,40 : 4,6 » En résumé, on peut préparer avec facilité un nouvel iodure de car- bone répondant à la formule C?F, en décomposant le tétra-iodure grâce à une faible élévation de température, ou en réduisant ce même composé en solution sulfocarbonique par la poudre d'argent. » CHIMIE PHYSIOLOGIQUE. — Sur une des réactions de la spermine. Note de M. Ducraux. « Parmi les expériences sur lesquelles, dans une Note récente (p. 129); M. Poehl appuie son explication du rôle physiologique de la spermine, il yena une, plus facile à étudier de près que ne le sont les autres : c’est celle dans laquelle on fait agir le chlorure d’or sur le magnésium en poudre. En l'absence de spermine, on n’a, dit M. Poehl,.« que du gaz hydrogène et un peu de chlorure de magnésium, Mais que l’on vienne à ajouter au chlorure d’or un peu de chlorhydrate de spermine, aussitôt une mousse abondante d’hydrate de magnésie se produit et remplit le ? vase, en même temps qu'il se dégage l'odeur du sperme humain... La | solution filtrée, pour séparer la magnésie, peut reproduire encore une fois le même effet... Dans cette réaction, la spermine favorise, par son | > » $} 196 ) » contact, l'oxydation rapide du magnésium aux dépens de la ee. » sition de l’eau. » » Quand M. Poehl m’a fait l'honneur de me montrer cette expérience, je lui ai fait remarquer qu’elle comportait une interprétation toute diffé- rente dans laquelle entrait en jeu, non pas cette propriété chimique de la spermine d’être, par sa présence seule, un excitant des oxydations, mais simplement cette propriété physique, commune à tant d’autres substances, de rendre mousseux le liquide dans lequel la réaction s’accomplissait. Cette mousse se gonfle en retenant l’hydrogène, s’épaissit en empâtant la magnésie, active l’action en étalant le magnésium sur la très grande sur- face de ses parois liquides; le liquide s’échauffe, et l’on peut sentir l'odeur de la spermine, mise en liberté par la magnésie. Enfin, si la spermine se borne à rendre le liquide mousseux, il n’est pas surprenant qu'on puisse la retrouver intacte, ou à peu près, à la fin de l’opération. » Cette explication n’avait que la valeur d’une hypothèse, mais elle était plausible. Quand j'ai vu que M. Poehl ne l'avait pas visée dans sa Note, je me suis hâté de la soumettre à un contrôle expérimental, et je la considère aujourd’hui comme tout à fait exacte. » On peut reproduire l'expérience de M. Poehl avec une foule de corps ayant la propriété de rendre le liquide mousseux ou visqueux, l’eau de savon, la saponine, la panamine, même l’albumine d'œuf, Avec la sapo- nine, la mousse est même plus abondante et plus ferme qu'avec la sper- mine. L'action, énergique au début, ne tarde pas à se calmer; elle le fait d'autant plus tôt qu’elle a été plus rapide au début. Par contre, si l’on n’a- joute rien pour rendre le liquide mousseux, l’action est plus lente, mais elle est plus constante, et finalement, quand on la laisse s’épuiser, on s’a- perçoit qu’il y a à très peu près la même quantité de magnésie produite dans tous les cas. ` » Voici, par exemple, ce qu’il a fallu de centimètres cubes d’acide sulfu- rique décime pour saturer, après vingt-quatre heures de contact, trois li- quides contenant chacun 0%", 100 de magnésium en poudre, 0“, 040 de chlo- rure d’or et 25% d’eau. Acide sulfurique décime vs ds 2] ce Ce liquide sans addition a exigé. Sa ea P. S, e 18,8 Ce liquide avec oer, oro de spermine............. 19,0 Ce liquide avec o8" oro de saponine.:.::...,..... 19,2 ( 157 ) » On peut, si l’on veut, diminuer beaucoup la proportion de chlorure d’or; il n'intervient qu’en se réduisant dès le début et en donnant un dé- pôt d’or, dont l'effet est d'activer, par voie électrochimique, la décompo- sition de l’eau par le magnésium; mais il me semble que cet or est le seul corps de la réaction dont on puisse dire qu'il intervient chimiquement par sa seule présence. » PALÉONTOLOGIE. — Sur un Macaque fossile des phosphorites quaternaires de l'Algérie, Macacus trarensis; par M. A. PomEL. « Dans une Communication antérieure, j'ai donné quelques indications sur des gisements d’ossements de petits Vertébrés, parmi lesquels des genres et des espèces de Rongeurs aujourd’hui disparus donnent une pré- somption sérieuse d'ancienneté relative dans la série quaternaire. Dans cette Note, j'aurai à m'occuper d’une espèce de Singe du même gisement, représenté par de nombreux ossements des membres, mais dont la tête et la dentition sont encore inconnues, ce qui peut laisser quelque doute sur l'attribution générique. » La pièce la plus importante, parce qu’elle est complète, est un humérus long de 0",170, large en haut de o™, 028 et en bas de 0,033, ayant de plus grande épaisseur au bas de la surface deltoïdienne o",018. Les mêmes mesures dans un Macaque bien adulte sont : 0",156; 0",022; 0,030 ; 0,012. C'était donc un animal à peine plus grand que le Macaque vivant de la côte barbaresque, mais beaucoup plus trapu et robustement membré. Les deux os se ressemblent, du reste, beaucoup dans leur profil et dans leurs inflexions, mais il y a de notables différences dans les détails. La carène, qui, à la face postérieure, descend de la tête supérieure, est presque obtuse et non en arête saillante comme dans le vivant; elle s efface près du milieu et se relie peu à l’arête externe, quoique celle-ci remonte plus haut au-dessus de l’épitrochlée. Le corps de Fos n’est pas aussi fortement et aussi brusquement contracté sous la tête supérieure. La surface deltoïdienne s'appuie sur une arête antérieure plus épaisse et une arête extérieure plus robuste, moins pincée, et elle descend presque jusque vers le milieu de l'os pour se prolonger en arête plus accentuée, bordant se méplat prolongé vers le bord de Pépitrochlée. Dans le Macaque, Fim- Pression deltoïdienne dépasse peu le Ł, et le prolongement de son arête C. R., 1892, » Semestre. (T. CXV, N° 3.) no ( 158 ) borde un méplat plus étroit qui s’efface avant d’atteindre la trochlée, au- dessus de laquelle la diaphyse est tout à fait arrondie. » La partie postérieure de la trochlée est plus serrée, et la cavité olé- cranienne, un peu moins large, est plus fortement et plus profondément encadrée entre des bords plus épais et plus robustes. La crête épitro- chléenne externe est moins saillante, moins amincie et remonte plus haut. La trochlée est plus robuste, sa saillie interne est moins étalée, sa saillie médiane est plus épaisse, et son condyle externe plus allongé. Dans le fond de la cavité olécranienne, on aperçoit un foramen petit et arrondi près du bord extérieur, qui persiste depuis le plus jeune âge jusque presque à l'adulte et qui ne s’oblitère que chez les plus âgés. Observé sur un fragment de trochlée, ce trou anormal avait détourné ma pensée de la nature si- mienne de cet ossement et m'avait fortement intrigué. Un examen attentif de la trochlée du Macaque m’a montré par transparence un foramen sem- blablement placé et oblitéré; c’est donc une structure normale du genre, dans le jeune àge. » En somme, cet ossement indique un animal bien plus robuste, à membres non seulement plus forts, mais plus solidement articulés, en vue peut-être d’habitudes plus arboricoles. Il semble bien indiquer le type macaque; mais, en même temps, il laisse peu de doute sur son indépen- dance spécifique. » L’avant-bras n’est connu que par des os épiphysés ou brisés, qui tous sont plus robustes que les analogues du Macaque; le cubitus a la gouttière qui descend en dehors et sous la facette radiale bien plus superficielle et presque un simple méplat. Le fémur n’est point entier, mais ses rapports d'épaisseur sont les mêmes que pour l’humérus. Le petit trochanter est plus épais, plus saillant, ce qui, avec une situation un peu inférieure, aug- mente la cavité trochantérienne. La plus grande largeur en haut est de o™,042, vers le bas de 0%,030; l'épaisseur vers le milieu est de 0,016. Dans le Macaque, les mêmes mesures sont 0",035; 0",026; 02,013. La poulie rotulienne est également plus large. Le tibia est aussi bien plus robuste, avec ses arêtes plus épaisses, plus mousses dans le haut de la face postérieure. La tête supérieure est large de 0,035; l'inférieure de o%,021. Les mêmes mesures sont chez le Macaque 0,029: 0,017. L'a- pophyse maléolaire est plus saillante et plus robuste. i » Un humérus et un tibia, paraissant avoir appartenu à un même sujet, peut-être même un fœtus, peuvent seuls nous donner une indication sur la (159 ) r largeur comparée des membres antérieurs et postérieurs. Le premier a la petite perforation olécranienne et est long de 0",076; le second de o™,080; ce qui répond presque aux proportions d’un Macaque adulte : ce sont là toutefois des longueurs de diaphyses dont les rapports pourraient bien être modifiés par la croissance. » J'ai aussi quelques os du pied. Le métatarsien du pouce a la longueur de celui du Macaque; il en a aussi la forme, sauf plus d’épaisseur aux ar- ticulations et moins de gracilité du corps de l’os. Longueur, 0,035; lar- geur en haut, o",012; au milieu, 0",006; en bas, 0,009. Les mêmes mesures dans le Macaque sont o™, 009; 0”, 00) ; o", 007. Un autre exem- plaire, quoique épiphyse en haut et d’un jeune, est tout aussi robuste et presque aussi grand que l’adulte. » Un troisième métatarsien est épiphysé en bas et peut être du même in- dividu; il pourrait, dans ce cas, avoir atteint sa grandeur normale; long comme celui de notre Macaque de comparaison, il est beaucoup plus ro- buste. Un autre ex emplaire d’adulte est encore beaucoup plus robuste; il est long de o™, 058; sa largeur en haut est o",012; au milieu, 0™,07; en bas, 0",040. Chez le Macaque on trouve 0",009; 0",005; 0,007. Il semblerait indiquer une prééminence du doigt médius dans le pied; mais je croirais plutôt qu’il a appartenu à un sujet plus développé que les au- tres, et probablement à un vieux mâle. » Un quatrième métatarsien adulte paraît correspondre à celui du pouce d’adulte signalé ci-dessus ; il a les mêmes analogies de proportions, même longueur que chez le vivant, mais beaucoup plus d'épaisseur, surtout aux articulations. re Un cinquième métatarsien est aussi connu; mais je ne puis le comparer à celui du Singe vivant, qui manque à mon squelette. Longueur, 0,060; largeur sous l'articulation supérieure, 0,009; largeur au milieu, 0", 006. » En somme, le pied n’était pas plus long que chez le Macaque; mais il devait être plus large et plus robuste. Les proportions des doigts entre eux ne devaient pas sensiblement différer. : » Les ossements de cette espèce fossile sont assez nombreux dans les phosphorites d’Ain-Mefta ; les adultes y sont les plus rares; les jeunes y Présentent tous les degrés de croissance, depuis l’âge fœtal. Ils sont mêlés aux petits os de Rongeurs. Les animaux ont dù habiter les grottes ou les anfractuosités de rochers, où les Rapaces nocturnes entassaient leurs ré- JeCüons. Je wai pu encore rien observer qui indique une intervention quelconque de l’homme dans ces accumulations d’ossements. ( 160 ) » Je crois, en définitive, que notre Singe est bien un Macaque. Cepen- dant les genres créés dans ce groupe sont si peu différenciés, qu’il sera utile de posséder la tête et la dentition pour l'affirmer. Quant à l'espèce, elle me paraît bien nouvelle, et je me propose de la désigner sous le nom de Macacus trarensis. » MÉTÉOROLOGIE. — Projet d’observatoires météorologiques sur l'Océan Atlantique; par Aiserr 1°, Prince de Monaco. « Mes diverses campagnes maritimes et mes recherches sur FOcéano- graphie m'avaient fait songer depuis quelque temps aux avantages que la Météorologie pourrait trouver à la création d’un certain nombre d’ob- servatoires sur les îles éparses de l’Atlantique. » Le moment n’était pas favorable jusqu'ici pour mettre cette question en avant, car l’un des plus importants de ces groupes d’iles, celui des Açores, n’était encore relié par le télégraphe à aucun continent. Mais une compagnie française, qui vient d'obtenir la concession d’un càble transatlantique nouveau, va combler cette lacune : le travail sera sans doute exécuté dans le courant de 1893. » Il sera possible, dès lors, de connaître à tout instant, par les télé- grammes expédiés du cap Vert, des Antilles, des Bermudes et des Açores, la marche des perturbations atmosphériques qui se forment sur l’Atlan- tique; et la prévision du temps réalisera de grands progrès, en attendant que ces stations soient multipliées sur toutes les mers du globe. » Des observations recueillies et centralisées aux îles du Cap Vert se- raient intéressantes, parce que ces îles sont placées non loin de la région où se forment la plupart des grands cyclones qui passent sur les Antilles et les États-Unis, et qui, obliquant ensuite vers l’est,'atteignent souvent les côtes d'Europe. » Les îles Bermudes seraient très bien situées au point de vue de notre continent pour un deuxième observatoire, car on peut affirmer que la ma- jorité des perturbations dont le centre a passé au voisinage de ces îles affecteront l’Europe plus ou moins. » Enfin les Açores, que leur situation met presque au centre des courbes tracées par le déplacement des perturbations atmosphériques nées sur l'Atlantique, et par la circulation tourbillonnaire des courants marins superficiels, les Açores s’imposent comme troisième centre d'observations. € 1652 Et même, je voudrais utiliser le mont Pico, qui s'élève sur l’une d’elles à la hauteur de 2222", pour y établir un poste supplémentaire qui fournirait des observations sur les mouvements des couches supérieures de l’atmo- sphère, au milieu de l'Atlantique. » Si, en plus des observatoires que j'indique, on en créait d’autres à Madère et aux Canaries, il est certain que le réseau plus serré des obser- vations donnerait de meilleurs résultats. » Tous ces postes pourraient recueillir certaines observations faites en mer le jour ou la veille par des navires arrivant en relâche, et ceci per- mettrait d'élargir souvent jusqu’à plusieurs centaines de milles le péri- mètre des observations qui fourniraient à chaque poste les éléments de ses dépèches météorologiques. » La principauté de Monaco, où existe déjà un observatoire météorolo- gique créé et dirigé avec beaucoup de science par le docteur Gueirard, of- frirait alors de centraliser toutes ces observations océaniennes, d’en tirer des conséquences pour la prévision du temps et de faire connaître celles-ci à tous les centres intéressés. » Il me semble que la meilleure marche à suivre pour obtenir la réali- sation de ce plan serait de provoquer une entente des pays les plus inté- ressés au progrès de la Météorologie pratique; on gagnerait à cela plus d'homogénéité dans les méthodes suivies. J'ai donc l'intention de proposer la réunion de savants délégués par ces différents pays, qui apporteront à la constitution définitive du projet les éclaircissements de leurs compé- tences spéciales. » | M. Mascarr, à l’occasion de cette Communication, ajoute que les météo- rologistes ont signalé depuis longtemps l'importance que présenteraient les observations des Açores, en particulier, s'il était possible de les trans- mettre en Europe par le télégraphe. C’est, en effet, dans cette région que paraît êtré l’origine des principaux troubles atmosphériques qui abordent nos côtes, Les services qui ont la responsabilité délicate de la prévision du temps accueilleront donc avec une grande satisfaction le projet formé par M. le Prince de Monaco, de créer des observatoires dans les principales iles de l'Océan, dès qu'elles seront réunies par des câbles électriques. x M. Bouquer pe La Gryk appuie la proposition de S. A, le Prince de onaco, parce que des observations météorologiques faites loin des con- ( 162 } tinents permettront, bien mieux que celles obtenues en Europe, de recher- cher les effets produits sur l'atmosphère par les phénomènes astronomi- ques. En mettant en équation les chiffres obtenus aux Açores, à Ma- dère, etc., on trouvera que l'influence de notre satellite sur la marche des cyclones est loin d’être nulle: il en sera de même de son action sur la pression et la direction du vent en général. Nous pourrons ainsi faire quelques pas de plus en avant, dans une Science naissante mais bien com- pliquée. NOMINATIONS. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la nomination d’un Associé étranger, en remplacement de feu Sir George Atry. Au premier tour de scrutin, le nombre des votants étant 43, M. van Beneden obtient. . . . .. 35 suffrages. M: NOTONS a 3 » Ds OR ee a 2 » M. NN -o oad i I » M: Wiert orea oaen I » Il y a un bulletin blanc. M. van BENEDEN, ayant obtenu la majorité absolue des suffrages, est proclamé élu. Sa nomination sera soumise à l'approbation du Président de la Répu- blique. CORRESPONDANCE. M. PErRoTIN, nommé Correspondant pour la Section d’Astronomie, adresse ses remerciements à l'Académie. CALORIMÉTRIE. — Sur la chaleur spécifique et la chaleur latente de fusion de l'aluminium. Note de M. J. Proncnox. « Parmi les corps auxquels j'ai entrepris d'appliquer la méthode de détermination des chaleurs spécifiques aux températures élevées, dont ( 163 ) j'ai déjà montré, par des exemples variés, toute la généralité ('), l’alumi- nium était un de ceux qui devaient d’abord fixer mon attention. » J'ai pris pour objet de mes recherches le métal que lusine française de Froges (Isère) fabrique maintenant en abondance et à bas prix pour les besoins de l’industrie. Ce métal ne diffère pas beaucoup de l'aluminium pur, car il ne contient guère que 0,9 pour 100 d’impuretés, consistant en traces de fer et de silicium. » La quantité de chaleur gf mise en jeu par le passage de 15" de ce métal de la température de o°C. à la température de ¿° peut être repré- sentée jusqu’à 580° par la formule suivante To 291,864 (1) Je = OS ETT et au-dessus de 630° jusqu’à 800°, limite de mes expériences, par la for- mule (2) qi = 0,308t — 46,9. » Voici la comparaison des nombres calculés par ces formules avec les résultats fournis par l'expérience : t - t do To t observé. calculé. Différ. f observé. calculé. Différ. E 94,1 20,31 19,99 +0, 36 406 98,15 97,96 +0,19 258 DEB ‘00,06 5,13 448,5 109,45 109,69- —0,24 269,4 - 62,04 61,88 —+o, 16 450,6 110,29 110,27 --0,02 273 62,39 62,79 —0,40 482 119,29 119,08 +0,17 a 63,58 63,82 —0,94 489,8 121,22 121,29 —0,07 281,8 65,40 65,04 +0,36 503 129,42 125,03 +0,39 304,8 70,90 70,97 —0,07 543,7 127,93 128,08 —o, 15 312 72,77 72,85 —0,08 529,4 132,58 132,58 0,00 331 7788 77,83 +0,05 569,1 144,11 144,06 +0,05 267,5 -87,55 85,53 +-0,02 580, 2 147,54 147,31 -+0,23 372 88,57 88,75 —0, 18 H- à 630,4 241,03 241,06 —0,03 733,8 272,59 : 272,91 —0,32 659,6 242,90: 242,66 +6,24 733 273,18 272,66 “0,52 Ss - . 249,07. 249,56 0,59 PR PA aaaea (+) Voir Comptes rendus, 11 mars 1886, 21 juin 1886, 6 décembre 1886, et An- nales de Chimie et de Physique, 6° série, t. Il, p. 33; 1887. : ( 164 ) » Quand on examine la ligne qui représente les valeurs de q‘, fournies par l’expérience, on voit que jusqu'à 580° elle présente une courbure mo- dérée et assez löntemeni croissante. En effet, la chaleur spécifique vraie, qui est Yọ = 0,201 à 0°; devient yss = 0,2894 à 550°. Mais vers 580° la courbe se relève très rpne pour devenir, entre 623° et 628°, PES qe verticale. En effet, on a gd SNES g 170,66, g =L go = 199,57, gi 2 234,55. » A partir de 580°, la fusion se prépare; à 628° elle est achevée. » La période préparatoire à la fusion est ici plus étendue et plus mar- quée que pour les autres métaux; j'ai cherché si elle ne serait pas accusée par quelque particularité visible dans l’état du métal. En chauffant pro- gressivement au moyen d’un chalumeau un fragment d'aluminium, j'ai constaté, en effet, qu’un peu avant la fusion, à la température où le régime d’échauffement change si complètement d'allure, le métal prend une structure singulière. Il devient friable et s'écrase sous la moindre pression, comme le ferait un petit amas de sable un peu humide. Sa structure est alors grenue; il paraît constitué par une agglomération de petits grains sphériques, très faiblement liés ensemble. Cette structure grenue demeure visible à froid, si on laisse revenir le métal à la température ordinaire; toutefois, il reprend alors sa solidité primitive. Si l’on pousse l’échauffe- ment au delà de cette période de friabilité, on obtient un globule parfai- tement fluide, entouré d’une sorte de sac formé par une pellicule d'oxyde. » Cette observation donne la raison de la recommandation qui est faite aux artisans ayant à forger l'aluminium, de ne pas dépasser, dans le ré- chauffement du métal une certaine limite de température, marquée par la volatilisation complète, sans décomposition, d’une goutte d'huile à graisser mise à la surface. Au delà de cette limite, en effet, les objets à forger tom- beraient, en quelque sorte, en poussière, » On trouve, dans les nombreuses publications relatives à l'aluminium, une très grande divergence au sujet de son point de fusion. Le lecteur que cette donnée intéresse se trouve en présence de nombres qui vont de 600° ( 165 ) a 800°. Mes expériences donnent raison aux expérimentateurs qui ont fixé ce point à 625°. La quantité totale de chaleur qu'il faut fournir à 15° d’alu- minium pour l’amener de la température de 0° à l’état de fusion (à 625°) est, d’après la formule (2) ci-dessus, g= 239, 4. » L'étude de l'aluminium fondu présente une nouvelle confirmation de ce fait que la valeur de la chaleur spécifique immédiatement après la fusion n’est pas très différente de celle qu’elle possède immédiatement avant. On voit en effet, par les résultats qui précèdent, que yss = 0, 2894 et que yis = 0, 308. » Mais le fait le plus remarquable peut-être, qui ressort de l’étude pré- cédente, est l'énorme distance qui sépare la ligne représentant les valeurs de q relatives au métal fondu, de celle qui correspond au métal solide avant la fusion. La distance de ces deux lignes, estimée parallèlement aux coordonnées, correspond à 8o“!, Telle serait la chaleur latente de fusion de l'aluminium. Tous ceux qui ont fondu de l’aluminium savent combien cette fusion est laborieuse et combien une masse un peu grande de métal fondu met ensuite de temps à se solidifier. On soupconnait done la chaleur latente de fusion de l’aluminium d’être notablement plus grande que celle des autres métaux; mais on ne s'attendait pas à la trouver égale à celle de l’eau. On se serait trompé singulièrement, si l’on avait voulu la déduire de la valeur du module d’élasticité par la règle de Person. Une série d'expériences, faites sur des fils d'aluminium de différents diamètres, m'a donné pour valeur de module d'élasticité de ce métal E — 3287 > Avec ce chiffre, en comparant l'aluminium à l'argent, on trouverait, par la règle de Person, L — 38,38, valeur qui n’est pas même la moitié de la véritable. » ELECTRICITÉ. — Sur la mesure de la constante diélectrique. Note de M. À. Peror, présentée par M. A. Potier. « Dans une précédente Communication, j'ai donné la valeur de la con- stante diélectrique du verre, mesurée à l’aide des charges oscillantes de diverses périodes. | y * . > > r LA » Voici les nombres trouvés par d’autres procédés : » 1° Méthode du prisme. — Un grand prisme rectangulaire en verre E 1 . no $ (*) Ce prisme en verre d'optique pèse 65%, Ses dimensions sont approximative C. R., 1892, 2 Semestre, (T. CXV, N°3.) 22 Résine. | Verre.. ( 166 ) gracieusement offert par la Société de Saint-Gobain au laboratoire de Physique de la Faculté des Sciences de Marseille, en vue de ces recher- ches, a été substitué au prisme de résine employé dans mes recherches sur la déviation des surfaces équipotentielles (' ). Le nombre trouvé pour # est 2,39. L'expérience est d’ailleurs beaucoup plus délicate qu'avec la résine, à cause de l'hygroscopicité du verre, et ne réussit que par des temps exceptionnellement secs. » 2° Méthode du galvanometre balistique (°). — Pour des durées de charge variant de 0*,004 à 0,02, k a été trouvé égal à 5,83; cette valeur était erronée par défaut, la méthode employée n'étant pas absolument correcte. » Enfin, je rappellerai ici les nombres trouvés par la méthode des oscil- lations électromagnétiques : par M. S. Thomson (°) 2,7; par M. Blon- dlot (*) 2,8; valeurs voisines de celles que je trouve par les oscillations dont la période est 72,7.107'° secondes. Les oscillations employées par M. Blondlot, eu égard aux dimensions de son appareil, pouvaient être de cet ordre de fréquence. » Je réunis ici en un Tableau les résultats trouvés pour la résine et le verre. Méthodes Oscillations. Galv. balistique. statique. d'attraction. Durée de la charge. 4oo.10-1° sec. de 0%*,0025 à 0,022 longue longue : 2,07 2,02 par défaut 2,88 5,4 : de Durée de la charge. 53:7.10 10 ggo 10-10 de os 004 à 0,02 2,71 6,10 9,83 par défaut » En examinant les nombres contenus dans ce Tableau, on remarque un accord intéressant entre la valeur de Æ donnée par la méthode du prisme et les valeurs données par les oscillations les plus rapides. Cet accord est surtout frappant pour le verre, où # varie de 2,39 à 6,10. » Ce fait s'explique très bien, si l’on admet que la charge résiduelle est due à la polarisation de cellules électrolytiques réparties d’une manière arbitraire dans toute la masse du diélectrique, la polarisation de ces cel- ment : hauteur, 35°®; base, 26%, 5, 55cm, 63cm, Qu'il me soit permis d'exprimer ici toute ma reconnaissance à la Société de Saint-Gobain. (1) Peror, Comptes rendus, t. CXIII, p. 415. (2?) Peror, Journal de Physique, 2° série, t. X. (®) S. Taousox, Proceedings of the Royal Society, 20 juin 1889. (+) Bcoxpcor, Société de Physique, 2° série, t. X, p. 197. Prisme, longue 2,00 à2,10 longue 2,39 ( 167 ) lules n’ayant pas d'influence sur la direction des lignes de force, ainsi que je lai fait remarquer à propos du prisme de résine. Le résidu n'intervient pas dans cette méthode de mesure, tandis que dans toutes les autres son influence se fait sentir. » En résumé, si l’on détermine # par la mesure de la capacité d’un con- densateur, on trouve un nombre qui décroît avec la durée de la charge, et tend vers une limite qui paraît être égale au nombre donné par la mesure de la déviation des surfaces équipotentielles; cette valeur serait la véritable constante chélectrique. » THERMOCHIMIE. — Sur le Principe du travai maximum. Note de M. H. Le CHATELIER. « Le principe du travail maximum de M. Berthelot a reçu aujourd’hui des vérifications expérimentales si nombreuses, que son exactitude géné- rale ne saurait être contestée; il semble, néanmoins, contredit par quel- ques conséquences des principes fondamentaux de la Thermodynamique, dont l'exactitude paraît être également au-dessus de toute discussion. Il m'a semblé intéressant de préciser la nature du désaccord et de recher- cher si son existence ne serait pas beaucoup plus apparente que réelle. » Il résulte des principes de la Thermodynamique que toute réaction se produisant spontanément est nécessairement accompagnée d'une dimi- nution de l'énergie utilisable du système chimique, c’est-à-dire que cette réaction, utilisée pour actionner une machine parfaite, doit fournir une quantıté positive de travail. Si plusieurs réactions sont possibles, celle qui tendra finalement à se produire correspondra à la production du iravail Maximum. C’est donc bien le même énoncé que celui du principe de M, Berthelot, mais avec cette différence, que le travail dont il est question Rest pas le même dans les deux cas : l’un est le travail équivalent à la aE de la chaleur de réaction, l’autre est le Hunt que la réaction con- sidérée peut produire par l'intermédiaire d’une machine. Ces deux tra- Yaux ne sont pas identiques, pas plus que dans une machine à vapeur le travail Produit n’est équivalent à la totalité de la chaleur fournie par la chaudière, mais l'écart peut être très faible. Il y a une seconde différence a moms importante à noter ; le travail équivalent à la chaleur latente à si DATES: au contraire, le travail utilisable n’est pas mesurable, e que le principe thermodynamique, à côté de l'avantage ( 168 j) d’être d’une rigueur absolue, a le grave inconvénient de ne comporter aucune application pratique. » Le principe thermodynamique a pour expression numérique (*) L -— ST >0; le principe de M. Berthelot a pour expression EL >o, en appelant L la chaleur latente, T la température absolue, S la variation d’entropie accompagnant la réaction. » En théorie, les deux principes sont différents; en pratique, ils pour- ront se confondre si le terme ST est suffisamment petit. Mais la mesure de S n’est pas accessible par l'expérience; c’est pour cela d’ailleurs que le principe thermodynamique n’est pas utilisable. » On peut cependant de l'expression de ce principe faire disparaître l’entropie, en introduisant la température T,, à laquelle le système consi- déré serait en équilibre sous la pression et la condensation actuelle de ses éléments. Il vient alors k T LaT f ar 20: Y » Il wentre dans cette relation que des grandeurs mesurables : tempé- rature et quantité de chaleur, Mais la température d'équilibre T,, dont la connaissance est indispensable, n'est presque jamais accessible à nos moyens d'investigation. Nous ne pouvons, par exemple, réaliser des con- ditions dans lesquelles du carbonate de chaux et de l'acide sulfurique for- meraient un système en équilibre chimique. Cette formule ne comporte donc guère plus d'applications que la précédente. Elle nous apprend seu- lement qu'au-dessous de la température d'équilibre T, les réactions spon- tanées se font avec dégagement de chaleur et au-dessus avec absorption, mais elle ne nous fait pas connaître cette température. » La théorie n'apprend donc rien sur le degré de précision du principe du travail maximum ; si le terme ST était du même ordre de grandeur que le travail extérieur, On serait évidemment en droit de le négliger vis-à-vis des quantités de chaleur dégagées dans les réactions chimiques. Le nombre (1) Le Cnareuer et Mourer, Les équilibres chimiques (Revue générale des Sciences, p. 141). ( 169 }) considérable de faits qui concordent avec le principe de Thermochimie semble bien indiquer que le terme en question est, en effet, presque tou- jours négligeable. Cela est d’autant plus vrai que la chaleur de réaction est plus grande, que la température est plus basse et que les réactions considérées se rapprochent davantage de substitutions ou double décom- positions, dans lesquelles des composés similaires échangent simplement quelques-uns de leurs éléments. Dans ce dernier cas, la variation d’en- tropie S serait même à peu près rigoureusement nulle. Cela semble du moins résulter d'observations que j'ai faites antérieurement sur les cha- leurs latentes de dissociation (!}). » CHIMIE. -- Sur un nitrate basique de calcium. Note de M. A. WVERNER. « À une solution saturée à froid de nitrate de calcium, on ajoute de la chaux bien divisée et en bouillie dans un peu d’eau, jusqu’au moment où elle ne se dissout plus. On agite la solution dans un flacon bouché; après quelques minutes, le liquide se prend en masse semi-solide, composée de longues aiguilles. L Pour opérer la transformation complète des particules de chaux non dissoutes, on laisse reposer le mélange pendant deux à trois jours, en ayant soin de lui faire subir des variations de température. Ces variations produisent des décompositions et reformations partielles du composé, et ces réactions chimiques désagrègent peu à peu les particules de chaux. > Toutes ces opérations doivent être faites à l'abri de l'acide carbo- nique de l'air; on se sert de flacons bouchés. La séparation du nouveau corps de son eau mère visqueuse se fait à la trompe; on fait passer à tra- vers une couche d'amiante. » Le corps est desséché sur de la porcelaine dégourdie, sous des cloches dont l'air a êté débarrassé d'acide carbonique. Il est très bien cristallisé en longues aiguilles, La composition chimique répond à la formule | Ca(AzO® } + Ca(OH} + 2{H°0. » En chauffant ce corps à 160°, au sein d’un tube en U, dans un cou- r "+ € X m . . . de d'air sec, il a perdu son eau de cristallisation : ii ne reste que l’eau bydratation de la chaux. Aie TE a ee o a den h r nc P ONE E N E OSEE E E ne Dre PR S N E i vie Ce E e e aninion C) Compies rendus, 1. CIV; p. 356. e ( 170 ) » Il reste, à cette température, un anhydride qui répond à la formule A0 La — on: ce que l'analyse directe a confirmé. » La quantité d’eau trouvée dans le corps primitif n’est pas toujours constante, elle varie de 24 molécules à 3 molécules; ce qui tient peut-être à l'existence d’un composé analogue contenant plus d’eau. Les produits employés à l'étude thermochimique répondaient à la formule donnée. » L'eau décompose immédiatement le sel, en laissant un résidu qui con- tient encore une forte dose de nitrate de calcium mélangé à un excès de chaux, la majeure partie du nitrate s'étant dissoute. » Déterminations calorimétriques. — Le corps desséché, répondant à la formule Ca(AzO*)? + Ca(OH}?, aété dissous dans l’acide azotique étendu (1 équiv. = 2"*), ce qui a dégagé par molécule + 33031, 2. » La réaction est la suivante (Az?Of Ca + CaO,H?0) + 2Az0°H étendu = 2 Åz’ Of Ca dissous + 2H°0. » On peut arriver au même état final par la suite des réactions que VOICI : Dissolution de Ca (OR haci mat. AL Rs + 8:06 Réaction sur 3 AzQ#Hiéténdu, is cons. insu -+27,8 Dissolution de Ca(AzO®}? anhydre…. se. cursus + 44 Mélange des deux hdueurs, s.r- mocan mae A et + 0,0 “4034 » D'où l’on déduit, pour la chaleur de formation du corps anhydre, au moyen de l’azotate de chaux anhydre et de l’hydrate de chaux solide, Az? Of Ca + CaO,H°0 dégage + 35,2 — 33,2 = + 2% par molécule. » La formation du sel basique hydraté, au moyen de l’eau et du sel ba- sique anhydre, s’évalue en dissolvant le sel hydraté dans l'acide azotique étendu, ce qui a dégagé + 24@%1,8. On en déduit, pour l’union de 21H°0 liquide avec le sel anhydre, + 334,2 — 24,8 = + 8%, 4. Soit pour la formation totale : 2,0 + 8,4 = 102,4, » La formation de ce corps, dans les conditions où elle a lieu, c'est- à-dire avec l’azotate dissous et l’hydrate de chaux, dégage en même temps (171) la chaleur de dissolution de l’azotate, soit 4,4. La réaction réelle produit donc + 60,0 et même un peu plus, l’azotate étant employé en solution concentrée. Une grande quantité d’eau, 25 parties d’eau par exemple, pour 1 partie de sel basique, le dissocie en sens inverse, nécessairement avec absorption de chaleur. J'ai trouvé : — 3°”, r, » La quantité dissoute pendant cette réaction, soit 18", 29 (CaO) au litre, répond sensiblement à la solubilité normale de la chaux dans l’eau pure; et la chaleur dégagée par l'acide azotique étendu, mêlé à la liqueur, a été trouvée + 277,6, c’est-à-dire la même qu'avec la chaux libre : le sel ba- sique ne subsiste donc pas dans la liqueur en proportion notable. La chaux ainsi dissoute représente seulement les 2,8 centièmes de la chaux basique du sel; la partie non dissoute en renferme donc la presque tota- lité. Elle est également formée par de l’hydrate de chaux presque pur, d’après les mesures calorimétriques ci-dessus. En effet, la séparation du sel basique en azotate dissous et hydrate de chaux solide aurait dû ab- sorber — 6 a + 3,0 = — 3,0, chiffre qui ne s'écarte guère de — gmi r. L'étude de la dissociation de ce sel basique réclamerait dès lors l'emploi de quantités d’eau bien plus ménagées. » Quoi qu’il en soit, l'existence d’un sel basique, formé par l'acide azo- tique uni avec un alcali, tel que la chaux, mérite attention, comme indice de la parenté entre la constitution de l’acide azotique et des acides phos- phorique et arsénique, quiappartiennent à la même famille d'éléments (!). » CHIMIE MINÉRALE. — Sur l’efflorescence du sulfate de cuivre et de quelques autres sulfates métalliques. Note de MM. H. Baumiexx et E. Pécnann (°), présentée par M. Troost. « On sait que le sulfate de cuivre à 5 molécules d’eau est efflorescent dans les conditions ordinaires de température et d'humidité de l’atmo- Sphère. Ayant besoin de connaître les conditions de stabilité de l'hydrate CuSO* + 5H20, nous avons été amenés à étudier de près ce phénomène. j » L'expérience nous a montré que la marche de l’efflorescence se trouve modifiée pour le sulfate de cuivre, suivant qu’il cristallise dans un milieu neutre ou dans un milieu acide. Nous avons étendu ces recherches à quelques autres sulfates métalliques simples ou doubles. a a (°) Ce travail a été exécuté au Collège de France, dans le laboratoire de M. Berthelot. (*) Travail fait au laboratoire de Chimie de l'École Normale supérieure. Le ae » 1° Sulfate de Cuivre. — Une dissolution de ce sel est divisée en deux parties égales qu’on évapore dans le vide sec en ayant soin d’ajouter à l’une d’elles un peu d'acide sulfurique (0,15 pour 100 d'acide sulfurique anhydre). On recueille les cris- taux provenant des deux dissolutions, on les essore et on les place dans deux nacelles de sorte que leurs surfaces soient sensiblement égales. Ces deux nacelles, contenant l’une 74,309 de sel neutre et l’autre 8" ,007 de sel acide, sont placées sous une même cloche au-dessus de l’acide sulfurique et on les retire de temps en temps pour en dé- terminer la perte de poids. » Nous avons résumé les résultats dans le Tableau suivant, où les temps d'expérience sont complés à partir du moment où le sel a été placé sous la cloche, et les pertes to- tales calculées pour 1008" du sel. Sel neutre. Sel acide. Temps. Pertes totales. Pertes successives. Pertes Lotales. Pertes successives. h Hi: ii 6019 » 0,043 » PRISES 6,0 o 0,768 0,739 AO: Es cUra o 3,112 2,344 GB. 45 -0uis o 4,879 1,763 Her, - 0:09 0,034 X » ES oo 0,116 0,069 » » » Ce Tableau montre nettement que le sel acide s’effleurit beaucoup plus rapidement que le sel neutre; et l’on voit, en effet, que le premier est complètement blanc quand le second commence à peine à présenter quel- ques points blancs à sa surface. Si donc on veut obtenir un hydrate bien défini et bien stable, pour le sulfate de cuivre, il sera nécessaire que la dissolution qui donnera les cristaux soit rigoureusement neutre au méthyl!- orange. » L’hydrate à 5 molécules d'eau pourra donc être conservé pendant longtemps dans l'air sec sans changer de composition. » 2° Sulfate de cobalt. — Nous avons fait des expériences analogues sur ce sel en prenant 6s", 8427 de sel neutre et 6sr, 392 de sel acide. Sel neutre. Sel acide. Temps. Pertes totales. Pertes successives. Pertes totales. Pertes successives. 17. Re 3,653 » 4,035 » 107... 8,285 4,632 7,859 3,824 100: oo g;4t1 1,226 21,91 14,001 FO08: oca F0,089 o,61 22,34 0,43 DO: ia 10,98 0,555 22,615 “5 0,279 392: vs 11,946 1,366 23, 296 1,681 PE, » Dans le calcul des pertes totales, si nous tenons compte de l’eau d'interposition, nous voyons que la stabilité de l’hydrate à 7 molécules d’eau n’est pas modifiée par la présence de l’acide, mais que l’hydrate à 6 molécules d’eau est beaucoup plus stable quand il est neutre que quand il est acide. » Pour déterminer l’eau d’interposition, il nous a suffi de porter à 350° le sel neutre pour avoir le poids total d’eau contenue dans le sel. La différence entre ce poids et celui qui correspond à 7 molécules d’eau donne l’eau d’interposition. » Donc, en abandonnant dans l'air sec du sulfate de cobalt, nous arri- verons facilement à obtenir l’hydrate à 6 molécules d’eau, à condition que la liqueur qui a donné ce sel soit neutre au méthylorange. » Une seconde expérience faite sur ce sel nous a montré que sa stabilité était d'autant plus faible que la proportion d’acide sulfurique contenue dans les cristaux était plus forte. » 3° Sulfate de zinc. — En opérant comme pour le sel précédent, nous avons pu constater que le sulfate neutre et le sulfate de zinc légèrement acide arrivent ensemble à une composition représentée par la formule Zn SO* + 2 H?O. Le sel acide perd rapi- dement 3 molécules d'eau, tandis que le sel neutre n’en perd qu'une; à partir de ce moment, ce dernier s’effleurit très rapidement et atteint la composition du sel acide. Le Tableau suivant résume ces résultats : Sel acide. Sel neutre. Temps. Pertes totales. Pertes successives. Perles totales. Pertes successives. h 5 T190 » 3,109 » 24 6,2 5,025 11,89 8,781 48. 12,49 6,25 19,80 7,91 8 21,18 8,73 25,36 5,56 osoo 33,101 1,921 30,58 5,22 195 35,45 1,349 34,24 3,66 340. =... 46:53 1,07 36,13 1,89 Li PRE 36,9 6,38 37,10 9-09 0;97 kio 36,91 0,01 39,12 0,02 » Sulfates doubles. — Notre étude a porté sur le sulfate double de cobalt et de potasse, le sulfate double de zinc et de potasse, l’alun d’ammoniaque et l'alun de chrome. » Ces sels diffèrent de ceux que nous venons d'étudier en ce qu'il est nécessaire que la dissolution d’où ils sortent soit très acide pour que cette acidité ait une influence sue leur vitesse d’effleurissement. Cette différence tient à ce que ces sels doubles, en cristallisant dans un milieu acide, laissent presque tout cet acide dans l’eau mère et n en prennent qu’une quantité très minime. | » En résume, il résulte de ces recherches que, pour les sulfates simples étudiés, lą vitesse d'effleurissement peut être considérablement modifiée C. R., 1892, 2° Semestre. iT. CXV; N°3.) 23 (174) par la présence de petites quantités d’acide sulfurique dans la liqueur qui fournit ces sels. Il sera donc nécessaire, quand on voudra obtenir des hydrates stables pour ces sulfates, de s’assurer que leur dissolution est bien neutre au méthylorange. » CHIMIE MINÉRALE. — Sur la décomposition des azotates basiques par l’eau. Note de MM. G. Rousseau ‘et G. Tire, présentée par M. Troost. « Jusqu'à ces derniers temps, il n'existait que quelques observations isolées relatives à l’action de l’eau sur les azotates basiques. Rappelons notamment la décomposition du sous-azotate mercureux à 100° (Kane, Marignac), et celle du sous-azotate mercurique au contact prolongé de Peau froide (Millon). De son côté, M. Ditte, au cours de ses recherches classiques sur la dissociation des sels solides en présence de l’eau, avait reconnu que le sous-nitrate de bismuth est décomposé par l’eau bouillante en acide nitrique libre et en un nitrate plus basique. » L’année dernière, nous avons découvert que le sous-azotate de cuivre, chauffé quelques heures avec de l’eau, à la température de 150° à 160°, se transforme intégralement en oxyde de cuivre. Nous avons montré que c'est la prépondérance thermique de l'acide azotique dissous qui détermine le sens du phénomène. Il résulte, en effet, des mesures de M. Berthelot que la chaleur de dissolution de cet acide augmente rapidement avec la température; elle varie de + 9%,15 à 9°, 7 à +10%!,8 vers 100°, et peut ainsi finir par surpasser l'effet thermique correspondant à la combinaison de l’oxyde avec l'acide ('). » Nos recherches postérieures ont montré que cette décomposition des azotates basiques par l’eau présente un certain degré de généralité (°). Nous l’avons observée pour les azotates basiques de zinc, de cadmium et de chaux (°). (1) Comptes rendus, t. CXIII, p. 191; 1891. (2?) Comptes rendus, t. CXIV, p. 1184; 1892. (5) La petite quantité de sous-azotate de chaux dont nous disposions ne nous a pas permis de décider si sa décomposition par l’eau est totale ou limitée. Dans une Communication récente, M. Berthelot a annoncé que, d’après des expé- riences encore inédites de M, Mon, la dissociation de ce sel par l’eau bouillante reste toujours partielle, En ce cas, il est vraisemblable qu’il se forme un composé plus (175) » Nous présentons aujourd’hui les résultats de nouvelles expériences relatives à la destruction par l’eau des azotates basiques de bismuth et d’urane. » Asotate basique de bismuth. — M. Ditte, en faisant agir un grand excès d’eau bouillante sur le sous-nitrate Bi203, Az2O5, 2H°?0, a réussi à le transformer en un azotate plus basique 2Bi?O?, Az205, Nous.avons pensé que ce second composé, chauffé avec l’eau à une température plus élevée, se dissocierait à son tour en oxyde de bismuth et acide azotique libre. » On a enfermé le sous-azotate 2 Bi?O?, Az?05 dans des tubes scellés, avec un grand excès d’eau et un fragment de marbre destiné à saturer l’acide qui se sépare; de cette façon, il ne pouvait s'établir d'équilibre permanent entre le sel basique et l'acide mis en liberté. Le tout était porté dans une étuve à la température de 200°-205°. Chaque jour on ouvrait les tubes et l’on décantait l’eau mère, on soumettait le produit à des lavages répétés, puis on le chauffait de nouveau en vase clos avec de l'eau pure et du marbre. On a répété la série de ces opérations jusqu’à ce que l’eau qui baignait la substance ait cessé de précipiter par l’oxalate d'ammoniaque. À ce moment, le sous- azotate était transformé en une poudre dense et cristalline présentant la composition de l’oxyde de bismuth Bi? O3. » Par sa lenteur, cette transformation rappelle, à certains égards, la saponification des éthers acides par leau; elle a exigé quatre-vingt-dix heures environ à une tempé- rature voisine de 200°. ; » Azotate basique d'urane. — Nous avons cherché à préparer un azotate basique d’urane, d’après la méthode qui nous est propre, en chauffant l'hydrate neutre du sel solide en tubes scellés avec du marbre. Aprés vingt-quatre heures de chauffe entre 180° et 200°, on a repris le contenu des tubes par l'alcool. On a séparé ainsi des cristaux jaunes, microscopiques, d’un sel basique qui ne présente pas de composition définie. L'analyse montre, en effet, que si l’eau et l’oxyde qu’il renferme sont sensi- blement dans le rapport des équivalents, par contre, on n’y trouve l'acide nitrique qu’en faible quantité et dans dés proportions qui ont varié entre ! et 4y d’équivalent de Az*O$ pour 1 équivalent de U?0?. Les échantillons étaient d’ailleurs d'autant plus Pauvres en acide nitrique qu’ils avaient été soumis plus longtemps à l’action de l'alcool bouillant. : x Ces résultats nous conduisent à admettre que l’azotate basique d’urane d’abord formé se dissocie déjà sous l’influence de l'alcool. L'eau bouillante agit bien plus rapi- Pasen encore, et l’on atteint facilement ainsi la transformation complète du produit SN drate U?0*, HO. M. Riban avait constaté autrefois la décomposition analogue des solutions étendues d’acétate d’urane à la température de 175°. » a E dou. 2. l'eau détruirait sans doute complètement à une température plus élevée. re ansı, Comme on le verra plus loin, que la dissociation intégrale du sous-nitrate ? . ismuth s’accomplit en deux phases séparées par un intervalle de 100°. ET) CHIMIE. — Sur les combinaisons phosphopalladiques. Note de M. E. Fink, présentée par à. Schützenberger. « M. Schützenberger a démontré l’existence d’une série de composés renfermant du platine, du phosphore et du chlore. J'ai cherché à préparer avec le palladium des composés analogues. » J'ai mis dans un ballon à long col 106,5 parties de palladium sec et divisé 208,5 parties de pentachlorure de phosphore bien sec. Je chauffe pendant une heure envi- ron au bain de sable à 250°, en ayant soin de ne pas dépasser 280°. J’obtiens un li- quide brun rouge, ne mouillant pas le verre, et qui se solidifie par refroidissement en gardant sa couleur brun rouge. » Ce produit est soluble à chaud dans la benzine cristallisable et sèche. Par refroidissement, cette solution laisse déposer des aiguilles brunes qui, purifiées par recristallisation dans la benzine, séchées dans un cou- rant d’air sec et analysées, donnent des nombres s’accordant avec la for- mule PhCI5 Pd ou PhCIPaCli. » Le chlorure PhC} PdC!?? (chlorure phosphopalladeux) est altérable à lair. L'eau le décompose immédiatement, en produisant de l’acide chlorhydrique et un acide de formule Ph (OH }* PdCP. » Pour obtenir cet acide, il suffit de dissoudre le chlorure phosphopalla- deux dans un excès d’eau et d’évaporer la solution dans le vide : acide cristallise en jaune rouge. Ces cristaux sont déliquescents. » L'action des alcools sur le chlorure phosphopalladeux est analogue à l’action de l’eau. Elle donne les éthers correspondant à l’acide précédent. » Pour préparer l’éther méthylique, on fait tomber goutte à goutte de l'alcool méthylique absolu sur le chlorure phosphopalladeux qu’on main- tient refroidi. On a une solution qui, par évaporation dans le vide, cristal- lise. On purifie ces cristaux en les dissolvant dans la benzine cristallisable. Ces cristaux ont pour formule Ph(CH°O }° PdCI. » On obtient à peu près de la même manière des cristaux d’éther éthy- lique Ph(C2H°O } PdCI. » Le chlorure phosphopalladeux dissous dans la benzine se combine à chaud, molécule à molécule, avec le trichlorure de phosphore. La solution jaisse déposer par refroidissement des aiguilles jaunes, soyeuses, décom- posables à Fair. v L'eau les décompose également avec formation d'acide chlorhydrique (1972 et d’un acide particulier. Les aiguilles jaunes précédentes sont solubles dans les alcools éthylique et méthylique en donnant des composés dont je me propose de continuer l’étude, ainsi que celle des composés de palla- dium avec le pentabromure de phosphore ('). » CHIMIE. — Sur le contraste mécanique entre le radical cyanogene et les éléments chloroïdes. Note de M. G. Hinricus. « La famille des chloroïdes est une des plus naturelles de la Chimie ; elle a été placée en tête de la classification de Dumas (1828) et a reçu son nom de Despretz (1830). Le cyanogène, le premier radical de la Chimie, s’est rangé à côté de ces éléments, depuis sa découverte par Gay-Lussac (1815). On dirait que les éléments chloroïdes sont des radicaux dont la décomposition chimique n’a pas encore été effectuée. Dumas s’est longuement occupé de ce sujet. » L'étude de la volatilité des composés apporte des données à cette — ubsti£ution lerminale Sérripfele, ( à Et ement 2 3 z A Cyan des Parri inducti a o . ; s 10n. La figure ci-jointe est la réduction, au cinquième, de mon gra- Å e a 1 . è . 4 j ; d (9 Ce travail a été fait au laboratoire de Chimie de l'Ecole de Physique et de Chimie e la ville de Paris. | ( 178 ) phique des points d’ébullition observés pour les composés alkyles avec les chloroïdes et le cyanogène. Le logarithme du nombre n d’atomes de carbone de la paraffine est l’abscisse ; la température d’ébullition observée est l’ordonnée. » À première vue, ce graphique paraît confirmer l’analogie de struc- ture entre les chloroïdes et le cyanogène; le parallélisme des courbes est complet; le tracé des cyanides ne paraît pas différer de ceux des binaires chloroïdes. » Mais cette apparence est tromp . J/examen attentif de la figure nous montre une différence irréconciliable entre le radical et les éléments, différence dont la raison découlera de nos formules de la Mécanique des atomes déjà données dans les Notes précédentes. » On voit que l’ordre des tracés des éléments chloroïdes est celui de leurs poids atomiques. Pour les composés d’éthyle (n = 2) nous avons : Paraffine. Fluoride. Chloride. Bromide. Iodide. Poids atomiques... it Pio GE, Br—80o Io— 127 Point d’ébullition.. —90 (1) 0) 12 39 72 » Dans la figure, représentant les faits observés, on trouve la courbe des cyanides au-dessus de celle des iodides. Si l’on considère le cyanogène comme un corps du même ordre de composition que les éléments chlo- roïdes, son poids atomique devra donc se trouver considérablement au- dessus de celui de l’iode; les procédés communs donneront des valeurs au-dessus de 150. Mais le poids atomique observé est Cy — 26; il est donc clairement impossible que le cyanogène et les éléments chloroïdes puissent être du même ordre de composition chimique. » Donnons brièvement la solution mécanique de cette question impor- tante. Le radical cyanogène est composé d’un atome de carbone tétra- valent et d’un atome d'azote trivalent; donc il ne peut entrer en combi- naison qu'avec l’une des valences du carbone, comme il est indiqué dans (116) qui représente le cyanide de butyle d’après (57). (Voir Comptes rendus, t. CXIII, p. 743; 1891). À E- ms X K me 116 ey = ( ) y Ro es es me Abseisse.... o 1 2 3 4 (+) Calculé (Comptes rendus, t. CXII, p-d 129; 1891). (2) Moissan. (179 ) » Avec la notation des Notes précédentes, nous aurons [voir la for- mule (106 )], pour z = 4 et M = 58, n +I d4,= CH ir, L, = O, == in 3 Us — 92; n+i à NI A, L; =— $» Va — a. ls 11,9, d’où div 5,60, RER Zuv* = 8,93: » Pour le chloride correspondant "(n = 4), on a (voir Comptes rendus, t CXIV, p. 1113), au=CIl-H=34,5; 2=i donc FF et BF 21,7; d’où uv? = 5,42. » La formule (114) (oc. cit., p. 1369) et les valeurs des températures “ébullition z(t. CXIV, p. 600), nous feront connaitre la valeur approchée de la constante # : Ba i t. Às.: Euv. k. Chlorides.. 2. 76,6 75,6 5,42 56,4 Gyanides. on. 140-141 139,9 8,93 62,4 » Ces valeurs de # diffèrent de ro pour 100, pas plus que nous ne era attendre (t. CXIV, p. 1274), vu la grande valeur de y? pour Mh: » Il py a donc aucun conflit entre l'observation et les formules de la Mécanique des atomes. La constitution complexe connue du cyanogène s accorde avec la valeur observée du point d’ébullition du cyanide, aussi bien que la constitution simple de l’atome du chlore s'accorde avec la valeur observée du point d’ébullition du chloride. » Donc le radical monovalent de cyanogène n’a point une composition de même ordre que le radical simple et monovalent de chlore; ou bien, il est impossible en Mécanique de considérer les éléments comme des radicaux indécomposés. En d’autres termes, les éléments chimiques, si ce sont des substances complexes, ne sont pas du même ordre de com- position que les radicaux communs. » ( 180 ) CHIMIE ORGANIQUE. — Influence du groupe méthyle substitué à un hydro- gène bensenique sur les propriétés de l’orthotoluidine. Note de M. A. RosexstienL, présentée par M. Friedel. « Les dérivés alcoylés de l’orthotoluidine réagissent d’une façon tout autre que les dérivés correspondants de l’aniline, quoique rien de ce que nous savons ne puisse faire prévoir une pareille anomalie. Ceci ressort d’un travail récent de M. Weinberg sur la para-amido-alcoyl-orthotoluidine ( Berichte, t. XXV, p. 1610). » L'auteur émet à ce sujet des hypothèses peu satisfaisantes qui motivert la présente Note. Voici d'abord les faits : on sait que la diméthylaniline est éminemment apte à produire des matières colorantes; elle se combine aux diazoïques, se nitrose et se nitre en para, donne un dérivé para-amidé qui a acquis une grande valeur industrielle, par sa faculté de produire une belle matière colorante par l’élégante réaction de M. Lauth (perchlorure de fer et hydrogène sulfuré); elle réagit avec l'acide thiosulfurique (Bernthsen) et, oxydée en présence d’amines primaires, donne des safra- nines. » D'autre part, la diméthylaniline se condense aisément avec les aldé- hydes de la série grasse et de la série aromatique pour former des leuco- bases oxydables en hydrols et en carbinols. » Les dérivés diméthylés et diéthylés de l’orthotoluidine pe se prétent à aucune de ces réactions. » Mais ces dernières ont toutes lieu, et ceci est le fait significatif, quand, à la place de l’orthotoluidine dialcoylée, on emploie l’amine monoalcoylée, qui semble être le véritable homologue de la diméthylaniline. » Pour expliquer ces singulières anomalies, M. Weinberg fait observer que les choses se passent comme si, dans l’orthotoluidine dialcoylée et paraamidée, le groupe amidé et substitué s'était lié d’une manière quater- naire avec le méthyle qui est en ortho, par rapport à lui, dans le noyau phénylique; et, dans l’orthotoluidine dialcoylée, il croit à la possibilité d’une liaison intérieure. L'auteur ne développe pas autrement sa pensée et ne la traduit par aucune formule. C’est que, en réalité, toute la diffi- culté est là. Sans chercher à réfuter une hypothèse aussi confuse, je fais remarquer qu’elle contient le germe d’une idée qui vaut la peine d'être développée. ( Sig » Cette idée, c’est l'intervention possible du méthyle uni au noyau phé- nylique dans les réactions résumées plus haut. » Je vais montrer que, en examinant les faits à ce point de vue, et en abandonnant l’idée d’une liaison intérieure entre le méthyle et l'azote, on verra les anomalies disparaître et les faits se grouper en un lout très logique. Il suffit pour cela de les énoncer ainsi : » 1° L’orthotoluidine monalcoylée, qui est une amine secondaire, se comporte comme si elle était une amine tertiaire. (Sous l’action de l'acide azoteux, elle ne forme pas de nitrosamine, mais produit directement le dérivé paranitrosé, aisément réductible en dérivé amidé. Elle se condense nettement avec les aldéhydes pour former des leucobases qui s’oxydent facilement en carbinols:; tandis que les dérivés monalcoylés de l’aniline se prêtent mal à ces transformations.) » 2. L'orthotoluidine dialcoylée, qui est une amine tertiaire, ayant la place para libre, se comporte comme si celte place était occupée. (Les dia- zoïques, l'acide azoteux sont sans action sur elle: elle ne peut se nitrer en para et ne se condense pas avec les aldéhydes.) » 3. L'orthotoluidine monalcoylée et paraamidée, qui est à la fois amine secondaire et amine primaire, se comporte comme si elle était amine tertiaire etamine primaire. (Elle ne réagit qu'avec une seule molécule d’acide azo- teux, donne nettement les réactions de Lauth et de Bernthsen, ainsi que la réaction des safranines). » 4. L'orthotoluidine dialcoylée et paraamidée, qui est à la fois une amine {eruaire et amine primaire, se comporte, dans certaines réactions, comme si elle était à la fois amine tertiaire et amine secondaire. (Par le fait qu'elle se diazote en réagissant avec une molécule d’acide azoteux, elle est amine primaire; mais elle ne donne pas les réactions de Lauth et de Bernthsen, ni celle des safranines et, de ce fait, elle est amine secondaire.) : En présentant ainsi les quatre faits fondamentaux, on voit tout de suite le lien qui les lie. Le méthyle du noyau phénylique, placé en ortho Par rapport à l’un des groupes azotés, se comporte comme s’il changeait de fonctions selon les circonstances : | 1. Quand Fanie és monalcoylée, elle se comporte comme’ si elle était dialcoylée. GH? H - “+ Pa A NS H P4 EN à 3 Sa DAC Ch se comporte comme 7 ets ee Ne + is C. R., 1892, 2° Semestre. (T. CXV, Ne 8.) 24 E 182 }) 2. Quand l’amine est dialcoylée, avec la place para libre, elle se com- porte comme si la place para était occupée. CH? H 7 He a ~ na A OR? 2 | réagit comme ao o » Pour les dérivés paraamidés, les faits se reproduisent dans le même ordre : GH: H LE res n a J H AZRA oi tes réagit comme H bo 7 P CH H fonctionne comme su 4. Beaz Sann LĄ ao any N 77 CH Z Ga H/° N F Ce ». En envisageant l’ensemble de ces quatre catégories de faits, on voit avec quelle régularité les fonctions du groupe méthyle se modifient : » On peut dire que, quand il est placé en ortho par rapport au groupe azoté, il prête à une amine secondaire quelques-unes des propriétés des amines tertiaires. » A lamine tertiaire, ayant la place para libre, il donnera les propriétés d’une amine substituée en para. » Enfin, à lamine tertiaire dont la place para est prise par AzH?, il donnera les propriétés d’une diamine alcoylée dissymétrique. » Ce sont là des réactions qui ouvrent des horizons nouveaux : elles montrent une régularité digne d’attention. » C’est cette régularité que j'ai tenu à faire ressortir, car elle permettra de classer des observations qui, de prime abord, pourraient être consi- dérées comme des anomalies. » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur l'instabilité du carboxyle dans les acides-phénols. Note de M. P. Cazeneuve, présentée par M. Friedel. « Dans une Note précédente, nous avons eu l'honneur d’appeler latten- tion de l’Académie sur la transformation de l'acide gallique en pyrogallol, ( 193 ) à une température relativement basse, en présence de l’aniline et de quel- ques amines aromatiques (*). » Tous les acides-phénols paraissent subir cette transformation avec perte d’acide carbonique dans des conditions analogues, sinon identiques. La température à laquelle a lieu cette transformation est variable. Dans tous les cas, elle est toujours inférieure à celle nécessitée par les condi- tions ordinaires de décomposition (distillation sèche, action de la potasse fondante). CO?’ H j n . . 6 2 » L'acide gallique C'H (OH)° , nous l'avons vu, se décompose, dès 115°, au sein de l’aniline. | CO'H | (OH) 180°, au sein de l’aniline en ébullition. Il se transforme, comme à l'ordi- naire, en acide carbonique et pyrocatéchine, qui reste en combinaison avec l’aniline. » L'acide protocatéchique C° H? se décompose régulièrement à l » L’acide salicylique C'H? Pi exige, au sein de l’aniline, 220°. À 240°, en tube scellé, la décomposition marche très rapidement. » L’acide benzoïque C°H°,CO?H, à 240°, ne subit, au sein de l’aniline, aucune décomposition, même au bout de longues heures. » Tous ces acides ont été chauffés avec le double de leur poids d’ani- line. » Une première règle se dégage de ces faits : L'instabilite du carboxyle soudé au noyau benzénique croît avec le nombre des hydroxyles phénoliques, qui figurent également dans la molécule. » Suivant toute probabilité, les acides encore inconnus de la forme { COH | (OH): CO°’H (OH) C'H e y doivent perdre très facilement leur acide carbonique au sein de l’aniline. » Nous avons recherché, en second lieu, si la substitution d'éléments halogènes, par exemple, ou de groupements hydrocarbonés influerait sur l'instabilité du carboxyle. » Nous avons constaté tout d’abord que, dans les acides aromatiques à fonction simple, la substitution halogénée n'enlève pas de sa stabilité au g i aian R. ee rm à is Dr branlette time coms mi Gone rade Te 240 2 LU meer nait en (©) Comptes rendus, 21 juin 1892. ( 184 ) carboxyle. Ainsi les acides tribromobenzoïques sont aussi stables que l'acide benzoïque lui-même au sein de l’aniline. Une chauffe à 250°, en tube scellé, pendant plusieurs heures, n’a donné aucun résultat. ». L’acide dibromosalicylique, au contraire, perd son acide carbonique plus facilement que l'acide salicylique. A 180°, au sein de l’aniline en ébullition, le dégagement a lieu. T'acide dichlorosalicylique est plus résis- tant; il se décompose seulement vers 200°. Nous avons opéré avec l'acide dibromosalicylique obtenu par action directe du brome sur l'acide salicy- lique. L’acide dichlorosalicylique provenait de l’action d’un courant de chlore sur un salicylate alcalin, en dissolution dans l’eau. » L’acide orsellique, qui est un acide diphénol substitué (acide méthyl- dioxybenzoïque) est plus instable que l’acide protocatéchique. A 110°, il perd son acide carbonique régulièrement au sein de l’aniline et se trans- forme en orcine. » Nous n’avons pas pu expérimenter l'acide dibromo-orsellique, mais on sait déjà qu’il perd CO? au sein de l’eau bouillante. Au sein de l’aniline, suivant toute probabilité, il doit dégager son acide carbonique à une tem- pérature inférieure à 100°. » L’acide dibromogallique perd son acide carbonique à 80° au sein de l’aniline, c’est-à-dire à une température inférieure à celle où l’acide gal- lique se décompose lui-même. » Une deuxième règle se dégage de ces faits : » L'instabilié du carboxyle paraît augmenter dans les acides phénols avec les substitutions halogénées ou autres dans le noyau. » Une troisième question se pose. La position des OH phénoliques par rapport au carboxyle a-t-elle une influence sur l'instabilité de ce dernier? » Nous avons abordé expérimentalement le cas le plus simple, en opé- rant comparativement avec les acides ortho, méta et paroxybenzoïque. » L'expérience a été faite à 240° en tube scellé, au sein de lPaniline, pendant trois heures, en mélangeant 5 de chacun de ces acides avec 10% d’aniline. Nous avons constaté que la marche de la décomposition a suivi l’ordre suivant : l’acide ortho (acide salicylique) s’est décomposé plus rapidement que l'acide para et ce dernier plus rapidement que l'acide méta, Ce dernier est de beaucoup le plus stable. Au bout de trois heures, à 240°, au sein de l’aniline, une trace à peine était décomposée. 2 » L'étude comparative des acides en C'H? | AF doute des indications dans le même sens. Il est fort probable que c’est là une règle générale que, dans les acides-phénols, les hydroxyles phénoliques donnerait sans ( 185 ) LA ont, suivant leur position, une influence variable sur la stabilité du car- boxyle, » CHIMIE MINÉRALE. — Sur les eaux minerales ferrugineuses conservées. Note de M. 3. RIBAN. « Dans une deuxième Note sur les eaux minérales, M. Parmentier for- mule quelques appréciations sur un travail que j'ai présenté récemment à l’Académie (Comptes rendus, t. CXIV, p. 1483). Je crois avoir suffisam- ment expliqué dans ce travail que mon but, en prenant les eaux minérales dans une pharmacie, avait été « de me rapprocher le plus possible des con- » ditions ordinaires de l'emploi thérapeutique de ces eaux loin de la » source ». En ce qui concerne le titrage du permanganate, j'avais égale- ment pris soin de faire ressortir que s’il pouvait, dans quelques circon- stances que j'ai spécifiées, exagérer le titre en fer, il donnait, en ce cas, la preuve a fortiori de ce que je voulais démontrer : il était donc suffisant. D'autre part, pour moi, surcharger une eau minérale d'acide carbonique, c'est augmenter la quantité d'acide carbonique qu’elle contient normale- ment, c'est changer les conditions pour lesquelles son action thérapeu- tique a été établie. Toute discussion me paraît donc inutile, et je ne puis que maintenir la manière de procéder et les conclusions insérées dans ma dernière Note à l'Académie et dont on trouve une confirmation dans la Note que vient de publier M. Le’Chatelier ('). » CHIMIE PHYSIOLOGIQUE. — Sur une nouvelle leucomaine. Note de M. A.-B. Grirrirus. (Extrait. ) « En 1881, M. Armand Gautier a découvert une nouvelle classe d’alca- loïdes dérivés des matières protéiques (?). Il a donné le nom de leuco- Maines à ces bases, qui se forment dans les cellules vivantes et s’éliminent en partie par les urines. ES meme ns mel de E Le CHATELIER, Comptes rendus, t. CXV, p. 124. C) Journal d'Anatomie et de Physiologie, p. 358, 1881; Bulletin de la Société chimiq ue de Paris, 2° série, t. XLIII, p. 158; Bulletin de l Académie de Médecine, 2° série, t. XV, p- 65; et l'important ouvrage : Cours de Chimie, par A. Gautier, t. I, p. 229, 246, 259 et 771. ; ( 186 ) » En partant des résultats déjà obtenus sur ces alcaloïdes curieux, je suis arrivé à extraire une nouvelle leucomaïne des urines des épileptiques. La méthode que j'ai employée est la suivante : » Une quantité considérable d'urine est alcalinisée par addition d’un peu de car- bonate de soude et agitée ensuite avec son demi-volume d’éther. Après dépôt et fil- tration, l’éther est agité avec une solution d’acide tartrique, qui s'empare de la leu- comaïne pour former un tartrate soluble. Le liquide est encore alcalinisé par du carbonate sodique, et agité avec la moitié de son volume d’éther. La solution éthérée est laissée à évaporer spontanément : la leucomaïne reste comme résidu » La leucomaïne qu’on extrait des urines des épileptiques est une substance blanche, qui cristallise en prismes obliques, soluble dans l’eau, à réaction faiblement alcaline. Elle forme un chlorhydrate et un chloraurate cristallisés; le chlorure mercurique forme avec elle un précipité blanc verdâtre; le nitrate d'argent, un’précipité jaunâtre. Elle donne un précipité blanc avec l’acide phosphotungstique, blanc brunâtre avec l’acide phosphomolybdique, jaune avec l’acide tannique. » Ces analyses assignent. à cette nouvelle leucomaïne la formule C1? H's A z507. Cette leucomaïne vénéneuse produit les tremblements, les évacua- tions intestinales et urinaires, la dilatation pupillaire, les convulsions, et enfin la mort. » PHYSIOLOGIE EXPÉRIMENTALE. — Effets de la décompression brusque sur les animaux placés dans l'air comprimé. Note de M. G. Paixippon ('), pré- sentée par M. A. Milne-Edwards. « Dans une série d'expériences publiées par Paul Bert dans la Pression barométrique, et qui ont consisté à soumettre des lapins à des pressions de 6am à 8am, ce savant physiologiste n’a obtenu que des résultats négatifs, ainsi qu'on peut le lire ci-après. C. — EXPÉRIENCES FAITES SUR DES LAPINS. « Expérience DXA. — 22 juin. Lapin porté à 8am, Décompression brusque en trois minutes. Oreilles d’un rouge vif. Aucun accident immédiat, ni consécutif. » Expérience DXAT. — 7 novembre. Deux lapins portés à 7am, Décompression en deux minutes et demi. Aucun accident. » Expérience DA ÆATI. — 10 novembre. Mêmes animaux portés à 8stmi, Décom- pression en deux minutes et demi. Aucun accident immédiat, ni consécutif. En EE er (1) Ce travail a été fait dans le Laboratoire de Physiologie générale de M. Rouget, au Muséum d'Histoire naturelle. C 187.) : » Expérience DA XIII. — 15 novembre. Lapin porté à 5*®+. Décompression en quatre minutes et demi. Aucun effet. (La Pression barométrique, par Paul Bert.) » Au contraire, dans une expérience faite sur le chien, la décompression ayant été instantanée, par suite de l’explosion de l'appareil, l'animal est mort subitement. » » J'ai essayé de rechercher les causes de pareilles différences, et j'ai fait construire, par M. Golaz, un appareil que j'ai récemment décrit (Comptes rendus, numéro du 11 avril 1892). Cet appareil permet de pro- duire, à volonté, une décompression brusque ou une décompression lente. Voici les résultats que j'ai obtenus en l’employant, dans le cas de la décompression brusque. » Expérience I. — 14 juin. Lapin porté à 5m1, Décompression instantanée. Mort de l'animal en moins d’une minute. » Autopsie. — Les vaisseaux sont remplis de gaz libre. » Expérience II. — 15 juin. Lapin porté à 3am, 5. Décompression instantanée. L'animal est vivant, il est tué par section du bulbe. ò Autopsie. — Les vaisseaux contiennent du gaz libre. » Expérience III. — 16 juin. Lapin porté à 4at®, Décompression instantanée. Mort - de l’animal une minute après la décompression. » Autopsie. — Gaz libre dans tout le système vasculaire. » Des reproductions photographiques ont été éxécutées par M. Ducom d’après la préparation que j'ai faite du mésentère du lapin soumis aux conditions de l’expérience précédente ('); elles montrent clairement les bulles de gaz libre, interposées dans les vaisseaux aux nappes sanguines. » J'ai répété sur un grand nombre de lapins les expériences que je viens de décrire : dans des conditions identiques j'ai constamment obtenu des résultats semblables. Pour le lapin, toujours la décompression brusque a êté suivie de mort, quand la pression préalable avait atteint, au moins, 3atu 5 » La pression à produire, pour qu’un animal soit tué, à la suite d’une décompression brusque, varie suivant les espèces. J'ai déterminé Ja va- leur de cette pression, pour les cas de plusieurs espèces animales. Mais je n'insiste pas aujourd’hui sur ce point de la question, parce que j'aurai sans doute l’occasion prochaine d’y revenir. SO Em RS (1) Deux de ces épreuves photographiques, représentant les vaisseaux du mésentère d'un lapin remplis de bulles de gaz libre, ont été présentées à MM. les Membres Ha l’Académie par M. le professeur Milne-Edwards. a S ( 188 ) » Les seules conclusions que je me crois autorisé à tirer des expé- riences réalisées à l’aide de mon appareil sont les suivantes : » 1° C’est bien par l’action mécanique de gaz qui se dégagent dans leurs vaisseaux, que les animaux placés dans lair comprimé meurent, si la dé- compression brusque vient à se produire. » 2° Il résulte de la comparaison des résultats obtenus par l’éminent Paul Bert et des résultats différents dont j'ai l honneur de présenter aujour- d’hui le résumé à l’Académie, qu’il suffirait de quelques instants, moins de deux minutes, pour que le gaz accumulé dans le sang, par suite de la compres- sion, soit éliminé complètement par les poumons. Ce qui explique le retour des animaux à l’état normal, quand, après avoir été soumis à une pression élevée, dans l'air, ils sont ramenés lentement à la pression ordinaire. » CHIRURGIE. — De la réparation immédiate des pertes de substance inira- osseuse, à l’aide de corps asepiiques. Note de MM. Simos Dupay et Mav- RICE Cazix, présentée par M. Verneuil. « On a proposé différents moyens pour activer la réparation des pertes de substance osseuse qui, dès qu’elles atteignent certaines dimensions, exigent un temps considérable pour se combler, si même elles y parvien- nent Jamais. » Lorsqu'on abandonne à elles-mêmes ces cavités, les bourgeons char- nus qui les tapissent s’accroissent lentement, marchant de la périphérie vers le centre jusqu’à ce que le vide soit rempli, En même temps, un tissu osseux nouveau se développe, sous forme de prolongements qui procè- dent de la paroi cavilaire elle-même et envahissent peu à peu le tissu de granulation jusqu’à ossification totale. Ce travail réparateur est toujours fort lent; il se peut même, quand la perte de substance est de grandes di- mensions et que le sujet n’est plus jeune ou se trouve dans de mauvaises conditions, qu'il fasse plus ou moins défaut et laisse persister une excava- tion plus ou moins considérable. » On conçoit aisément que la réparation susdite serait plus rapide et plus parfaite, si l’on augmentait artificiellement la formation des tissus nouveaux en leur fournissant une charpente provisoire, comblant d'emblée la perte de substance et offrant un point d'appui aux éléments cellulaires émanant de ses parois. C'est ce que nous avons tenté d'obtenir, en rem- plissant avec différents corps spongieux les cavités osseuses créées chez les animaux. ( 189 ) » Plusieurs méthodes ont été déjà mises en pratique pour favoriser la réplétion des pertes de substance osseuse; ainsi on a employé les greffes d'os vivants, ce qui constituerait à coup sûr le procédé le plus rationnel et le plus efficace, si les fragments transplantés continuaient à vivre et à se développer, au lieu de jouer un rôle provisoire et d'exercer uniquement une action de présence excitatrice, comme le pense M. Ollier. » Puis on a remplacé la greffe osseuse proprement dite par l'implanta- tion de fragments d'os décalcifñés, destinés à être résorbés, ne participant donc en rien à la régénération du tissu osseux et ne constituant qu’une sorte de soutien temporaire, » Or il nous a paru possible d'atteindre le même but par un procédé plus simple, c’est-à-dire en utilisant diverses matières journellement em- ployées en chirurgie, telles que la gaze iodoformée, le coton, la soie, le catgut, l'éponge. » Cinquante-neuf expériences ont été faites sur 30 chiens et 29 lapins adultes, chez lesquels nous avons creusé, le plus souvent dans l'extrémité supérieure du tibia, des cavités osseuses de grandes dimensions qui, abandonnées à elles-mêmes chez des ani- maux témoins, ne se comblaient qu'après plusieurs mois. » Voici, en résumé, la technique mise en usage : stérilisation par la chaleur, à lau- toclave, des gazes, soies, cotons et éponges, soit ordinaires mais très fines, soit préparées suivant les prescriptions d'Hamilton, Le catgut étant trop altéré par l’autoclave doit être simplement stérilisé par les moyens chimiques qui, à la vérité, ne sont pas toujours très sûrs, » On prend naturellement toutes les précautions pour réaliser l’asepsie rigoureuse de la plaie et de la cavité osseuse; dans cette dernière, on fait, pour effectuer l’hémo- stase, un premier Llamponnement qui est remplacé, au bout de quelques minutes, par un second tamponnement moins serré et qui sera définitif. » Une première série de sutures est pratiquée sur le périoste ou sur les parties molles profondes ; la plaie cutanée est ensuite réunie avec le crin de Florence et recou- verte d’une couche de collodion iodoformé, En procédant ainsi, nous avons obtenu, à peu près sans exception, une réunion immédiate solide, » Les animaux ayant été sacrifiés à époques fixes, l'examen au microscope des Coupes, faites sur les tissus nouveaux, a montré qu’au cinquième jour déjà les frag- ments d’éponge étaient complètement envahis par les éléments cellulaires, constituant bientôt après un tissu jeune, très vasculaire, occupant tout le réseau formé par LÉ | | du tissu réparateur, | » Plus tard, quand l’ossification de ce dernier est achevée, les débris de l'éponge sont réduits à quelques spicules épars qui persistent peut-être, sans qu'il en résulte de Brands inconvénients. | | » Il serait trop long de décrire ici les effets obtenus avec les différentes C. R., 1892, 2° Semestre. (T. CXV, N° 3) 25 2 (190 ) matières employées; nous nous bornerons donc à dire qu’on peut combler une cavité osseuse avec une substance inerte quelconque, puis, à l’aide de la suture, fermer immédiatement et définitivement la plaie. Toutefois, comme il importe d'employer des corps rapidement et intégralement en- vahis par les éléments cellulaires et tendant à disparaître à mesure que l’ossification s'achève, nous recommandons surtout l’éponge, la gaze aseptique ou le catgut, en certains cas, comme donnant les meilleurs résultats. » En présence des succès obtenus chez les animaux, il était permis d'es- pérer que cette méthode réussirait également chez l’homme, où les occa- sions de l’appliquer s’offrent souvent; il n’est pas rare, en effet, de voir se former, à la suite des ostéites tuberculeuses ou syphilitiques, des ostéo- myélites traumatiques ou spontanées, des extractions de séquestres ou des évidements osseux, des cavités considérables qui restent béantes indéfini- ment ou ne se comblent qu'à grand’ peine, sans préjudice des accidents qui peuvent s’ensuivre; en pareil cas, il y aurait avantage à provoquer el accélérer la réparation osseuse. Mais ici une indication nouvelle et formelle se présente : à savoir la stérilisation parfaite de la cavité pathologique, aussi indispensable que l’asepsie absolue du corps obturant ; or, la susdite stérilisation est loin d’être toujours possible. » On y parvient, sans doute, et nous en possédons des exemples, quand jé pertes de substance sont peu étendues, quand on peut, en évidant leurs parois, supprimer tous les tissus malades et atteindre les parties saines, comme dans les expériences animales; mais dans le cas contraire, quand les cavernes osseuses sont larges, inégales, anfractueuses, à prolongements inaccessibles, l’antisepsie est difficilement réalisable, de sorte que la sup- puration peut faire manquer la réunion. En pareille occurrence, il serait préférable de modifier la méthode et de procéder en deux temps : dans le premier, on poursuivrait la désin- fection et l’asepsie du foyer morbide; dans le second, on tamponnerait la cavité et on la fermerait par la suture. Nous continuons dans cette direction des recherches, dont nous ferons connaitre les résultats. » ( t91) ANATOMIE ANIMALE. — La glande coxale du Scorpion et ses rapports mor- phologiques avec les organes excréteurs des Crustacés ('). Note de M. Paus Marcnaz, présentée par M. de Lacaze-Duthiers. « On sait que la glande coxale du Scorpion se compose de deux parties, une substance médullaire et une substance corticale. » La structure de la substance médullaire n’a pas encore été élucidée par les auteurs. Elle présente deux ordres de lacunes bien distincts qui ont été jusqu'ici confondus. Les unes sont les lacunes glandulaires : elles sont pour la plupart fort étroites, et leur lumière est souvent comblée par l’épithélium glandulaire, ce qui peut les faire méconnaitre; cet épithélium présente un aspect semblable à celui du saccule de la glande antennaire des Crustacés. Les autres sont les lacunes sanguines : elles sont larges et peuvent se distinguer immédiatement des premières, par ce fait qu’elles sont limitées par une membrane propre séparant l’épithélium glandulaire du liquide sanguin, et se traduisant sur les coupes par une ligne réfrin- gente; en outre, les lacunes sanguines sont souvent remplies par un Coa- gulum présentant une apparence ponctuée. » Les lacunes glandulaires sont anastomosées entre elles de façon à constituer un réseau spongieux et se déversent dans une lacune centrale beaucoup plus large que les autres : c’est cette grande lacune jouant le rôle de la cavité centrale du saccule ramifié des Crustacés décapodes ma- rins qui s’abouche directement avec le long tube constituant la substance corticale. » Cette communication entre la substance médullaire et la substance corticale, dont existence, au point de vue qui nous occupe, est d’un in- térêt capital, n'avait pas encore été vue chez l'adulte : elle présente une analogie frappante avec celle du saccule et du labyrinthe de la glande an- tennaire des Crustacés. Autour de l’orifice se trouvent les mêmes cellules claires, hautes, renflées à leur extrémité libre et étroites à leur base; le passage entre les deux épithéliums, si différents des deux parties, se fait également Sans transition sensible : aussitôt, l’orifice franchi, commencent de 7 ere sur mer ont pe mes observations est le Scorpio occitanus. Je plaires qui mont servi à faire cette étude à l'obligeance de M. le profes- seur de $ : è 5 ė z wi B Lacaze-Duthiers, qui me les a fait adresser vivants du Laboratoire Arago à anyuls-sur-Mer. (192 ) les cellules striées dans leur portion basilaire, caractéristiques de la sub- stance corticale. | » Chez les Crustacés, tout au moins chez les Décapodes, que j'ai seuls étudiés, le saccule est parfaitement isolé, et l’on arrive toujours à distin- guer son épithélium du tissu conjonctif, d'ailleurs très réduit, qui len- toure. Il n’en est pas de même de la substance médullaire de la glande coxale du Scorpion : à sa périphérie, et notamment au niveau de sa partie antérieure qui est libre et constitue le hile de la glande, les lacunes glan- dulaires deviennent des méats intercellulaires purement virtuels et finissent par se combler entièrement; il en résulte la formation de massifs cellu- laires qui se relient insensiblement au lissu conjonctif ambiant, sans que l’on puisse dire où commence le tissu glandulaire et où finit le tissu con- jonctif. C’est à cause de cette disposition que Ray Lankaster, qui ignorait du reste la communication de la substance médullaire avec la substance corticale, et le double système lacunaire formé par les lacunes sanguines et par les lacunes glandulaires que je viens de décrire, considérait cette substance médullaire comme formée par un tissu conjonctif de nature spé- ciale dont les espaces vides restaient pour lui de nature problématique; sa sagacité le portait néanmoins très justement à considérer cette substance médullaire comme correspondant vraisemblablement au saccule de la glande antennaire et de la glande durtest des Crustacés. » La structure de la substance corticale de la glande coxale du Scorpion est actuellement connue, Je me bornerai donc à dire que les injections que j'en ai faites à la celloïdine et à l’asphalte ont entièrement confirmé l’opi- nion courante, qui regarde cette substance comme formée d’un très long tube pelotonné un très grand nombre de fois sur lui-même. Le moule que l’on obtient par cette méthode donne une démonstration bien. autrement probante de cette structure, que celle tirée jusqu'ici par les auteurs de la méthode des coupes. Par l’une de ces extrémités ce tube communique avec la substance médullaire, et je rappelle que par Fautre, ainsi qu’on l’a dé- montré récemment, il débouche à l'extérieur au niveau de la base de la troisième paire de pattes. : » La sécrétion de la substance corticale se fait par élimination de grosses vésicules à l’extrémité des cellules, d’une façon semblable à celle que nous avons décrite chez les Crustacés. Les cellules de la substance médullaire présentent fréquemment de forts étranglements, ou une forme en biscuit qui indiquent un mode de sécrétion analogue à celui du saccule chez beaucoup de Décapodes. 193 ) Conclusion. — Il résulte de ce qui précède que la glande antennaire el la glande du test des Crustacés, ainsi que la glande coxale des Arachnides, peuvent avec raison être considérées comme des organes de même nature. La signification morphologique du saccule des Crustacés se trouve en outre élucidée par l'étude de la substance médullaire de la glande coxale du Scorpion; et l'opinion de Lankaster, qui était porté à considérer lépi- thélium du saccule comme formé par du tissu conjonctif différencié, sa cavité étant une portion du cœlome endiguée, isolée et adaptée à l’excré- tion, se trouve ainsi parfaitement confirmée : les lacunes glandulaires de la substance médullaire du Scorpion peuvent en effet être considérées comme creusées au milieu d’un tissu conjonctif différencié. » La glande antennaire des Crustacés supérieurs, la glande du test des Crustacés inférieurs, la glande coxale des Arachnides, communiquant dès lors, d’une part avec l'extérieur, d’autre part avec une cavité qui peut être considérée, comme dérivant du cœlome, peuvent être regardées avec beaucoup de vraisemblance comme faisant partie d’une série métamé- rique comparable à celle des organes segmentaires chez les vers. » PHYSIQUE DU GLOBE. — L'apalanche du glacier des Tétes-Rousses. Caia- strophe de Saint-Gervais-les-Bains (Haute-Savoie). Note de M. F.-A. Forez. « Le 12 juillet, à 1" de la nuit, un torrent boueux ravageait le village de Bionnay, les bains de Saint-Gervais, le village de Fayet, dans la vallée de Montjoie, affluent de l’Arve; il recouvrait de vase les champs et les prés, emportait une trentaine de maisons et faisait près de 150 victimes hu- maines. » Si l’on remonte, comme je l’ai fait le 15 juillet, le ravin du torrent dévastateur, on le suit dans la vallée de Bionnassay, jusque près du gla- cier de Bionnassay; là, le ravin d'inondation se sépare du torrent du gla- cier, monte à gauche en dehors de la moraine latérale droite du glacier, remonte une paroi rocheuse fort inclinée (70 pour roo environ de pente) qui amène dans un cirque entre les Rogues-de-l’Art et les Têtes-Rousses, au pied des Aiguilles-du-Goûter; enfin, l’on arrive à un petit glacier situé entre les deux masses rocheuses des Têtes-Rousses, à environ 3150" d alti- tude. Ce glacier présente une paroi de rupture récente. Il a été la cause de Ja Catastrophe. € 194 ) » Quelle est la nature du phénomène? Est-ce, comme on le suppose à : Saint-Gervais, la rupture d’un lac intra-glaciaire, qui aurait déversé subite- ment une masse énorme d’eau enfermée dans les crevasses du glacier? Je ne le pense pas. Je ne puis croire à l’accumulation d’une telle masse d’eau dans un très petit glacier (il n’a pas 4o hectares de superficie ), qui's’écoule librement de trois côtés, au nord par le glacier de la Gria, au sud-ouest sur le glacier de Bionnessay, enfin à l’ouest par le glacier des Têtes-Rousses, le tout à une altitude de plus de 3000" dans une des régions les plus abruptes de la chaine si accidentée du mont Blanc. Il n’y a pas là les con- ditions d’une accumulation d’eau, de la formation d’un lac glaciaire. » D'une autre part, il y avait là, d’après le rapport très précis de mon excellent guide, François-Joseph Perroud, de Bionnassay, chasseur de cha- mois, dont cette contrée est le territoire favori, un glacier suspendu qui a disparu. D’après les indications de Perroud, j'évalue à 1 500 000"° ou 2000000 Ja masse de glace qui s’est écroulée dans la vallée. J'ai suivi le ravin de l’avalanche dans ces hautes régions et je n’y ai pas vu d'indices d’un passage d’eau ; toutes les traces sont celles d’une avalanche de glace. Sur les berges du ravin, l’on voit encore des blocs de glace égarés, belle glace de glacier, et non névé, avec grains du glacier de 2°° ou 3%. Dans les couloirs latéraux de avalanche, on retrouve une roche terreuse, mêlée de poussière de glace; dans le ravin latéral du glacier de Bionna$say, les dé- pôts témoins du passage de avalanche sont un granite de poussière de glace, de terre et de sable. C’est une avalanche de glace, qui a fait jusqu'au bord du glacier de Bionnassay une chute de 1500" de hauteur sur un par- cours horizontal de 2*® environ. Jusque-là, il n’y a rien d’extraordinaire. » Mais ce qui est étrange et sans précédents connus, à ce que je sache, c’est le trajet ultérieur de l’avalanche. Au lieu de rester arrêtée dans le ravin latéral du glacier de Bionnassay, qui semblait creusé pour la rece- voir, elle a continué à descendre le vallon de Bionnassay et la vallée de Montjoie, sur une longueur de 11*" environ, avec une pente moyenne de 10 pour 100 à peine. Est-ce admissible? » Mais d’abord quelle était la nature de la masse en écoulement? Tous les témoins ont parlé d’eau : j'estime que c’était de la boue. Ce n'était pas un liquide aqueux, c'était une boue fluide, c’était une masse semi-liquide. Je me fonde, entre autres, pour cette affirmation, sur la différence énorme de hauteur, bien des mètres quelquefois, de la nappe vaseuse suivant qu on la considère sur le côté concave ou le côté convexe des courbes et coudes du torrent : une masse liquide n’aurait pas présenté de telles différences. Je ( 195 ) me fonde encore sur la limite parfaitement tranchée des masses de boue laissées sur des champs peu inclinés près de Bionnay : à o™, 10 du mur de boue, les fleurettes de l'herbe et les chaumes du blé n’ont pas été mouillés, n’ont pas été salis par une goutte d’eau; c’est une vraie coulée de lave, qui n’a pas laissé suinter d’eau. » C’est donc une coulée de boue qui est descendue dans le vallon de Bionnassay et le bas de la vallée de Montjoie jusqu’au confluent de l’Arve. C’est la suite de l’avalanche du glacier des Têtes-Rousses. La masse de glace pulvérisée par la chute violente dans la vallée supérieure, en partie liqué- fiée par sa chute verticale de 2500" de hauteur ($ de la glace a dû se changer en eau par le seul fait de cette chute ), qui avait recueilli dans son trajet l’eau de quelques mares et étangs morainiques, de l’eau des torrents de Bionnassay et de Bon-Naut, qui, d’une autre part, avait érodé le sol terreux et glaciaire des berges de la vallée, arraché les forêts, les chälets et les ponts, qui s'était chargée de débris de toute nature, avait fini par former une masse boueuse, vaseuse, semi-liquide, assez fluide pour s’écou- ler avec une puissance irrésistible sur une pente de 10 pour 100. » Il est difficile d'évaluer la vitesse du cheminement de cette masse visqueuse; les témoignages sont trop peu précis et trop divergents; ils parlent d’un quart d'heure, d’une demi-heure, d’une heure pour la durée totale du phénomène, Une demi-heure me paraît probable. Quant au pas- sage du flot dévastateur sur chaque section du ravin d'écoulement, il a été assez rapide, quelques minutes à peine, qui ont semblé des heures aux Spectateurs terrifiés ou affolés. » En résumé, des faits que j'ai constatés trois jours après la cata- strophe, je conclus que celle-ci est due à une avalanche du glacier suspendu des Tétes-Rousses. L'avalanche de glace, après avoir fait, dans la première partie de sa course, une chute de 1500" de hauteur sur un parcours de 2m, sous forme de masse glacée à peu près pure, s’est transformée en une masse boueuse, semi-liquide, qui a parcouru comme une coulée vaseuse un trajet de 11k% avec une pente de 10 pour 100, pour se déverser dans l’Arve qui l’a diluée et emportée au Rhône. Avec une chute totale de p 2900™ et un parcours de 134", c’est l'exemple le plas grandiose que je connaisse d'un phénomène de cette nature. L’avalanche du torrent de Saint-Barthélemy, près de Saint-Maurice, qui a fait les coulées de 1560, 1635, 1636, 1835 et 1887 ne parcourait qu’une distance horizontale de 7*”, un: verticale, du glacier de Plan-Névé au Rhône, de 2200" en- ne es autres avalanches historiques ont des dimensions bien moins considérables. T96 ) » Deux questions s'imposent en présence de ce désastre : La catastrophe pouvait-elle être prévue? Réponse : Non. Peut-on empêcher le retour de la catastrophe? Je le crois. Ce n’est ni le temps ni le lieu de discuter les mesures préventives qu’on pourrait prendre. » PHYSIQUE DU GLOBE. — Sur certaines formes de comblement, observées dans quelques lacs des Pyrénées. Note de M. Emure Berroc, présentée par M. Janssen. Le relief des bassins lacustres des hautes vallées pyrénéennes est généralement irrégulier et présente des différences caractéristiques avec celui des lacs, fort peu nombreux, de la région sous-montagneuse. Les ‘sections transversales, dans les lacs des hautes altitudes, mon- trent l’asymétrie de leurs pentes latérales. Cette irrégularité tient à la con- formation du fond des vallées et à l’action violente des agents atmosphé- riques. Au contraire, dans les plaines ondulées où les contreforts pyrénéens étalent leurs soubassements, la structure des rares dépressions qui existent encore à l’époque actuelle est d’une telle simplicité qu'on peut la considérer comme tout à fait normale. Parmi les nombreux lacs que j'ai explorés, -le lac d'Estom êt celui de Lourdes (1), pris comme exemple, montreront les caractères Rs qui les différencient net- tement r un de l’autre. » La cuvette rocheuse du lac d’'Estom, orientée S.-0.=-N.-E. (alt. 1882) (°) est située par 2°26/ 17” long. O., et 42°41’ lat. N., au fond de la vallée de Lutour, tribu- taire de celle de Cauterets (Hautes-Pyrénées). Sa superficie est de 56 7789, et sa profondeur atteint à peine 18m, Cette petite nappe d’eau, dont la longueur ne dépasse pas 450% et la largeur 229%, offre un très grand intérêt is l'étude, encore nou- velle, des I A lacustres. » Retenues par une digue naturelle de granite en place, dont la surface moutonnée et polie atteste une action glaciaire ancienne très puissante, ses eaux sont d’une lim- pidité admirable, d’un bleu intense, légèrement laiteuses avec un reflet un peu ver (+) Un très grand nombre de sondages, 148 points par 100001, récemment prati- qués à l’aide du nouvel appareil de sondage portatif à fil d'acier, que j'a eu l'honneur de présenter, Pannée dernière, à l'Académie (Compte rendu de la séance du 25 mai 1891), par l’obligeant intermédiaire de M. J. Janssen, m'a permis de relever, topographiquement, le nn: immergé de ces bassins lacustres et de prati- quer de nombreuses coupes avec une très grande exactitude. {2) D’après l'État-Major. (197) dâtre. Un disque blanc de o™,3o de diamètre est demeuré visible, le 30 août 1891, jusqu’au fond du lac, soit 17,97. Cette grande limpidité m'a permis d'étudier la for- mation de certaines cavités coniques, que j'avais déjà observées dans les lacs des hautes régions d’O6, de Néouvieille, d'Ardiden, de Gaube, etc., mais qui ne sont nulle part mieux caractérisées que sur la rive septentrionale du lac d’Estom. » La courbe continue du profil obtenu par une section transversale passant par le milieu du lac montre nettement l’asymétrie des pentes opposées. Sur la rive droite, l'inclinaison du talus, assez régulière, est de 20° en moyenne; elle prolonge en quelque sorte le flanc de la montagne, jusqu’à la rencontre de la plaine centrale sous-lacustre. Sur la rive gauche, au contraire, la paroi granitique plonge brusquement sous un angle de 45°. A 5m du bord et à 4,65 de profondeur, la pente s’adoucit et atteint son point le plus bas, soit 5™, 42, à ro™ du bord. Puis elle se relève avec une inclinaison variable de 5° à 16°, s’arrondit en effleurant presque le plan de surface des eaux à 36" de distance de la rive gauche, et finalement s’enfonce dans le lac sous un angle variant de 21° à 32°, jusqu’à la rencontre du plafond central, qu’elle rejoint à 95" du bord septentrional, » Cette section montre donc une protubérance arrondie, d'environ 60% de corde et de 6® de flèche, formée d’un amas détritique rocheux, séparé du rivage par une exca- vation en forme d’entonnoir dont le diamètre de base mesure 35". » Par quel concours de circonstances ces trous coniques et ces entas- sements pierreux, qu'on rencontre dans la zone littorale de la plupart des lacs de haute montagne, arrivent-ils à se former loin des bords? L’obser- vation directe des phénomènes physiques va nous l’apprendre. » Dès la fin d'octobre, les tourmentes de neige devenant plus abon- dantes, le flanc des hautes vallées ne tarde pas à disparaître sous un amas floconneux et pulvérulent, que les vents soulèvent et déplacent sans cesse. Une partie de la neige s’entasse dans les cavités du sol, l’autre, cédant aux lois de la pesanteur, glisse et s’amoncelle au bas des pentes sous forme de cônes neigeux, que le regel durcira et transformera en névé. > Vers le mois de décembre, la surface du lac est entièrement solidi- fiée par la glace, dont l'épaisseur dépasse parfois o", 80. Sous l'influence des agents physiques et chimiques, les roches se fissurent et se brisent. Dans cet état de désagrégation, qui les rend facilement transportables par les avalanches et par les ruissellements torrentiels, elles glissent sur les pentes et s'étalent à la base des cônes de névé, autour desquels elles ou une sorte de couronne rocheuse, dont les éléments, privés is support glacé au moment du dégel, couleront à pic et formeront ces na immergés séparés du rivage, en forme d’entonnoir, dont il est ques- » Les causes de ces comblements sont multiples. Les unes, par une C. R., 1892, 2° Semestre. (T. CXV, N° 3.) 2 | (198 ) action lente et à peine sensible, déposent continuellement les alluvions limoneuses tenues en suspension; les autres, intermittentes et brusques, accumulent en une seule fois sur un point donné une quantité énorme de matériaux, qui finissent par provoquer l'émergence des talus, comblent les cavités coniques et modifient parfois assez rapidement la configuration des rivages. C’est donc surtout par les bords que le comblement se pro- duit dans la plupart des lacs de la haute montagne. » Le lac de Lourdes, type de lac de plaine, orienté S.-E.—N.-0. (alt. 421"), est situé dans la région sous-pyrénéenne, presque en dehors de la chaîne, par 2°25'16" long. O., et 43° 10' lat. N. Sa superficie est de 482 944", et sa plus grande profondeur de 12", Ce n'est point un bassin d’effondrement, comme ceux du lac Bleu (ou de Lhéou), des lacs d’Oô, d'Espingo, d’Estom, de Gaube, de Penticosa, etc., dont l'ori- gine date de la formation des vallées. C’est un lac morainique, dernier vestige de la période lacustre quaternaire, offrant cette particularité curieuse, que ses eaux, barrées par la moraine frontale de l’ancien glacier d’Argelès, s'écoulent dans le sens opposé à la pente générale de la vallée du gave de Pau, dont elles sont cependant tributaires. Pareille anomalie se remarque dans quelques autres lacs, notamment celui de Gé- rardmer dans les Vosges. » Cette dépression, placée au milieu des grès Luroniens qui composent l’ossature de ses pentes mamelonnées, et couvertes de blocs erratiques, est d’une forme des plus ré- gulières. Ses eaux, fortement chargées de matières alluviales, sont peu transparentes (n° 81 de l'échelle du professeur Forel) : le disque blanc disparaît à 4" de profon- deur. » Les plantes aquatiques et les alluvions limoneuses sont les principaux agents de comblement de ce lac. La diminution de sa profondeur et de sa périphérie s'accélère chaque jour, par suite de l’apport lent mais continu des matériaux détritiques et de l’accroissement progressif des végétations tourbeuses, véritables forêts sous-lacustres qui couvrent la zone littorale et s'étendent même assez loin vers la plaine centrale. » M. E. Grorrroy adresse, de Nancy, une Note sur les propriétés toxi- ques du Robinia Nicou, et sur le principe actif de cette plante. A 4 heures un quart, l’Académie se forme en Comité secret. q La séance est levée à 4 heures trois quarts. D; mere marmite ( 199 ) BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. OUVRAGES REÇUS DANS LA SÉANCE DU 18 JUILLET 1892. Resultats des campagnes scientifiques accomplies sur son yacht par ALBERTI, Prince souverain de Monaco, publiés sous sa direction et avec le concours du baron JULES DE GUERNE, charge des travaux zoologiques à bord. Fascicule IMI : Brachiopodes de l'Atlantique Nord, par P. Fiscner et D.-P. OEnLERT, avec 2 planches, Imprimerie de Monaco, 1892; 1 vol. in-4°. Bulletin des Sciences mathématiques, rédigé par MM. Gastron DarBoux et Jures TANNERY. 2° série, tome XVI. Paris, Gauthier-Villars et fils, 1892; 2 br. in-8°. Le rôle de l’eau dans les cylindres à vapeur, par Lucien Anxspacu. Liège et Paris; 1 br. in-8°. S lands plantentium te Buitenzorg. 18 mei 1817-18 mei 1892. Batavia, 1892;1 vol. gr. in-8°. Report of the New-York meteorological Observatory of the Departement of public parks, Ceniral Park, New-York city, for the year 1892. New-York, Martin B. Brown, 1892; 1 vol. in-/4°. On souscrit } Depuis 1835 les COMPTES RENDUS hebdomadaires paraissent regii mont le Dimanche. Ils forment, à la fin de ladinsk deux rea in- fables, l’une par ordre alphabétique de matières, l’autre par ordre alphabétique de noms d’Auteurs, terminent chaque volume. L'abonnem ent t part du 1° janvier. Paris : Paris, che Quai des Grands-Augustins, n° 55. Le prix de l’'abonnément est fixé ainsi qu'il suit : 20 fr. — Départements : 30 fr. — Union postale : 34 fr. — Autre s pays : les frais de poste extraordinaires en sus. On souscrit, dans les Départements, chez Messie Michel et FA Gavault St-Lager. Jourdan. Ruff Hecquet-Decobert. į Germain et Grassin. t Lachèse et Dolbeau. Ve Uzel Caroff. ( Baër. Massif. Perrin. j Henr 14 Marguere he rbourg... nont-Ferr.._ | Rousseau. l naea r E A AAE A t Marseille Montpellier Moulins Nancy Nantes . | Orleans. ... Poitiers ` I Visconti et Ci. Valenciennes.. a a On souscrit, chez Messieurs : ( Baumal 4 z bis Fene msterdam Barcelone Vitte ct Pérussel. Berliin: y.. Ruat. { Calas. ) Coulet. Martial Place. | Sordoillet ! Grosjean- Maui Sidot frères. Berne Bologne Bucharest Budapest Thibaud. Luzeray. Blanchier. Druinaud. LA Plihon et Ress Boucheron - Rossi - [en l see à 3 PPLÉMENT AUX COMPTES RENDUS DES ses DE L'AGADÈMIE DES SCIEN ne S Mémoire sur da points de la Physiologie des Algues, pa ; Ha émoire sur le Pancréas et sur le ròle du s -4°, avec 32 planches ; I N Bik i par M. Guauve Brava. Volume in IT : Mémoire e concou a. paota qui fmon entre perposition.. — Discuter la que k l è l'état saml du m organique et ses états ntéri Athenes as Bruvelles: i chez Messieurs : í ers. | Feikema Caarelsen Beck. fet Cie. Verdaguer. rs et so Calva erap el fils. l Mayer et Müller. { Schmid, Francke et A Sa Zanichelli et Ci°. rente ! Mayolezet Audiarte. Lebègue.et Ci. į Haimann. | Ranisteanu. à l'Étranger, Lonii es. Luxembourg... Milan. Moscou Naples Palerme Porto 3 serssse Belinfante frères. a = | Benda. : À i TE : “3 BLE DES ARTICLES. (Séance du 48 juillet 1892. MÉMOIRES ET COMMUNICATIONS eu È MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE Se RENIE Macacus trarensis..... Fa eux ALBERT Ie", PRINCE DE MONACO — “Projet d’observatoires météorologiques sur lo- UN : céap Atlantiques. 4.2... FUN A $ 149 | M. MascarT. — Obse vations relatives à la ration t pro- ESN Communication précédente du Prince de ve 6 Monaco... ere - Suru une rx ous Seja He a P DE LA GRYE ‘appuie Ja proposi- ni on du Prince de Monaco. .............. | NOMINA N S. M. P. Cazeneuve. ipa de l'instabilité A car- ans les acides-phénols....... a RiB IBAN AN Sir r eaux minérales i POTERS -B. Gr $ | i Pages. P a Doaa - — Sur une légáre correc- M. A. PoMEL. — Sur ún Poche fossile des i = additive qu'il peut y avoir lien de ` phosphorites quaternaires de a RIFFITHS. = Sar une aaite Prrrrtessensreenten. J ages. 162 RENDU HEBDOMADAIRES à ti gerdel Académie ft s par numéro. e de l’Académie ne peut donner aux plus deo 5o page par année. ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'autan _ que l’Académie l'aura décidé. : blique ne font pas partie des Comptes rendus. + vant, et mis à la fin “ cahier. l wan i n’ + a d t que pee les Les Programmes des prix proposés par l FR sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Rap Les Notices ou Discours prononcés en séance pei ARTICLE 2. — Impression des travaux des Savants etrangers à l Académie. À Les Mémoires lus ou présentés par des personnes qui ne sont pas Membres ou Correspondants de lAo démie peuvent être l’objet d’une analyse ou ee sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires " tenus de les réduire au nombre de pages requis. Le Membre qui fait la présentation est toujours nommé; mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet Extrait | autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le fo pour les articles ordinaires de la correspondance li à cielle de l’Académie. RENE ER ENNEMI ARTICLE 9. Le bon à tirer de chaque Membre doit être r l'imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus jeudi à 10 heures du matin ; faute d’être remisa le titre seul du Mémoire est inséré dans le Compte actuel, et l'extrait est renvoyé au Core gr | | An rh ri 4. — - Planches et tirage | à par Les Comptes endus n ont pas de pla Le tirage à part des articles est aux frais d COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L’'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 25 JUILLET 14892. PRÉSIDENCE DE M. D’'ABBADIE. MÉMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÊMIE, CALORIMÉTRIE. — Quelques observations nouvelles sur l'emploi de la bombe calorimétrique; par M. Berraezor. « L'emploi de la bombe calorimétrique paraissant se généraliser dans l'industrie, aussi bien que dans les laboratoires scientifiques, il me semble utile d’insister sur quelques conditions qui président à son emploi pour brûler les divers corps combustibles fixes, volatils ou gazeux : conditions différentes pour ces divers composés. » En ce qui touche les composées fixes, solides ou liquides, qui brülent sur place, le rapport entre le poids du combustible et le poids de l'oxy- gène doit être tel que le gaz qui demeure apres la combustion renferme au C. R., 1892, 2° Semestre. (T. CXV, N° 4.) 27 (2079 moins les 6o centièmes de son volume d’oxygène libre : autrement on serait exposé à rencontrer dans le vase des gaz incomplètement brûlés, spécialement de l’oxyde de carbone. On ne doit donc pas, comme on l’a dit parfois, employer seulement l’oxygène nécessaire pour la combustion. Mais il faut que cet oxygène soit au début, et demeure jusqu'à la fin, en grand excès; de telle sorte que la température réalisée au point limité où se trouve la matière enflammée, c’est-à-dire dans le centre de la combustion, soit constamment la plus élevée possible, sans être abaissée vers la fin par la présence d’un excès d’azote ou d’acide carbonique. La vitesse de la combustion diminuant rapidement avec la tempéralure, on voit par là que telle est la condition pour que la combustion s'opère sur place avec la vitesse la plus grande et de la façon la plus complète : condition que facilite la compression des gaz à 25 atmosphères, et même jusqu’au double au moment de la combustion. On doit donc calculer le poids du corps combustible, de façon à se conformer aux rapports susindiqués. » Les conditions les plus favorables à la combustion totale d’un gaz combustible, dans la bombe calorimétrique, sont toutes différentes, et à certains égards opposées. En effet, dans ce cas, l'oxygène et le corps com- bustible sont intimement mélangés dès le début et brülent d’une façon uniforme dans toute l’étendue de la bombe. Dés lors, pour obtenir la tem- pérature la plus élevée, il faut au contraire que l'oxygène soit strictement équivalent au gaz combustible, et la pratique de l’eudiométrie montre que dans cette condition la combustion est totale, toutes les fois que les gaz inertes ne se trouvent pas en quantité trop considérable. On voit que la condition la plus favorable pour la combustion totale des gaz combus- tibles, en général, et spécialement dans la bombe, n’est pas la même que pour la combustion totale des composés fixes. Si les gaz combustibles ont été introduits sous la pression normale, la pression de 25 atmosphères d'oxygène serait même excessive et la combustion risquerait de demeurer incomplète. Il est clair que la pression la plus favorable de l'oxygène qu'il convient d'ajouter dans la bombe, pour le mélanger avec le gaz combus- tible qui y est déjà contenu varie suivant la composition de ce gaz com- bustible. La composition en étant supposée connue à l'avance, on peut calculer le volume d'oxygène exigé, et l'introduire d’une façon très ap- proximative (avec un léger excès) en réglant les pressions, à l'aide d’un manomètre spécial, divisé, par exemple, en dixièmes d’atmosphère. Telle est la marche à suivre pour la combustion des gaz dans la bombe, aujour- (-205 } dhui que l’on dispose de réservoirs remplis d'oxygène comprimé à 120 atmosphères ('). » Soit maintenant le troisième cas, celui d’un composé combustible volatil, c’est-à-dire possédant une tension de vapeur notable à la tempéra- ture ordinaire, Si on l’introduit directement dans la bombe calorimétrique, on est exposé à des causes d’erreur, tenant à ce que la combustion s'opère sur le composé dans deux états différents, à l’état de liquide pour une partie, — ce qui se fait à peu près comme avec les composés fixes; — et à l’état de vapeur pour une autre partie, ce qui expose à une combustion incomplète, et ce qui a, d’ailleurs, l’inconvénient de donner, pour cette portion, une chaleur de combustion accrue de la chaleur de vaporisation. Pour éviter ces causes d'erreur et les corrections compliquées qu’elles comportent, j'avais opéré autrefois sur le composé volatil entièrement ré- duit en vapeur : ce qui ne s'applique qu’à des corps doués d’une tension de Vapeur considérable, tels que l’aldéhyde, l’éther, et, à la limite, la benzine. Aujourd’hui, il me paraît préférable d’opérer sur le composé volatil maintenu entièrement à l’état liquide, ce qu’on réalise en le ren- fermant dans un récipient clos. Ce qui nous a le mieux réussi à cet égard, c est une sorte d’ampoule à parois mixtes, le fond étant en platine (petite capsule) et la partie supérieure formée par une pellicule de coton-poudre, terminée par un col étroit, que l’on ferme avec un fil de cette substance, après avoir introduit le composé volatil. Nous avons décrit en détail cette disposition dans des expériences déjà publiées, en commun avec M. Petit et M. Matignon, depuis quelques années : elle permet de brüler tous les composés volatils dans l'oxygène comprimé, sans précautions particulières et avec la rigueur, la promptitude et la facilité ordinaires. » CHIMIE MINÉRALE. — Étude du trisulfure de bore; par M. Hexr: Moissan. « M. Fremy (?) a préparé, pour la première fois, le trisulfure de bore, Par une méthode générale de sulfuration des oxydes qui consiste à faire ren EU D ee A PR SN ee de, ll y a douze ans, lors de mes premières recherches sur Ja combustion des gaz Par détonation dans la bombe, je suivais une marche un peu différente, quoique fondée ze mèmes principes (Ann. de Chim. et de Phys., 5° série, t. XXIII, p. 160). (*) Freuy, Annales de Chimie et de Physique, 3° série, t. XXXVIII, p. 319. ( 204 ) passer un courant de vapeurs de sulfure de carbone sur un mélange intime d’oxyde et de charbon. Deville et Wæhler (') ont préparé le même composé par l’action de l’hydrogène sulfuré sur le bore impur qu'ils avaient obtenu au moyen du sodium. » Nous indiquerons, dans cette Note, quelques préparations et quelques propriétés nouvelles de cet important composé qui jusqu’ici a été peu étudié. » PRÉPARATION. — On peut obtenir le trisulfure de bore : » 1° Par l’action de l’iodure de bore sur le soufre. — En faisant réagir le soufre en fusion sur de l’iodure de bore. De l’iode est mis en liberté, etil suffit de chauffer la masse à une température supérieure à 440° pour vola- üliser l’iode et l'excès de soufre. Le sulfure que l’on obtient ainsi contient toujours une petite quantité de soufre. » 2° Par l’action du soufre sur le bore. — Le bore amorphe pur, préparé par le procédé que nous avons indiqué précédemment, brûle dans la va- peur de soufre à une température voisine de 610°. Il se produit du sul- fure de bore. Mais, à cette température, la réaction est incomplète ; le sul- fure recouvre le bore non attaqué comme pourrait le faire l'acide borique et empêche la transformation totale. » Il est cependant facile de sulfurer complètement le bore en opérant de la façon suivante : Le bore placé dans une nacelle de porcelaine est in- troduit dans un tube de même substance chauffé dans un four à réverbère à 1200°. On fait passer dans le tube du soufre en vapeur, dont on règle l’arrivée, au moyen d’un courant très lent d'hydrogène. Le bore brüle à cette température ; le sulfure formé distille et n’entrave plus la réaction. » Le sulfure que l’on obtient dans ces conditions se présente sous la forme d’une masse fondue de couleur jaune à cassure cristalline et pré- sentant l’aspect du soufre. Ce sulfure contient un grand excès de soufre; la majeure partie de ce corps simple peut être enlevée par distillation, mais le sulfure de bore en retient toujours une notable quantité. Berzélius (°) avait déjà constaté que, lorsqu'il préparait du sulfure de bore avec excès de soufre, il se trouvait en présence du même phénomène. Ce fait s'explique très simplement par l'existence d’un pentasulfure de bore dont nous indi- querons bientôt la préparation, pentasulfure qui présente une stabilité assez grande pour que le soufre soit retenu à une température bien supé- rieure à son point d’ébullition. t) Device et WœuLer, Annales de mes et de Ph ysique, 3e série, t. LII. (3 (?) Berzéuus, Poggendorff Ann., t. Il, p. ( 205 ) » 3° Par l’action de l'hydrogène sulfuré sur le bore pur. — L’hydrogène sulfuré réagit au rouge vif sur le bore pur en produisant très facilement du trisulfure de bore cristallisé. Le bore est placé dans une nacelle de porcelaine, comme précédemment, et chauffé au rouge vif au moyen d’un bon feu de coke. Le tube contenant la nacelle est traversé par un courant d'hydrogène sulfuré parfaitement desséché. A l'extrémité du tube, se trouve une allonge communiquant avec un grand ballon tubulé dans le- quel se dépose la majeure partie du sulfure de bore. » Cette préparation fournit d'excellents résultats; le rendement est théorique et le trisulfure de bore obtenu se présente en cristaux légers, microscopiques, très blancs et décomposables par l’eau sans dépôt de soufre. Près de l’extrémité du tube de porcelaine, on trouve le plus sou- vent un anneau d'aiguilles transparentes et volumineuses de sulfure de ore. » L'attaque du bore est complète, et il ne reste dans la nacelle que la petite quantité de carbone ou de borure de carbone provenant du bore employé. Avec le bore pur, il n’y a pas de résidu, mais la couverte est légèrement attaquée. » 4° Par l'action du sulfure de carbone sur le bore. — Le sulfure de car- bone, exempt de soufre et de vapeurs d’eau, est distillé dans un tube de porcelaine maintenu au rouge vif, et contenant une nacelle remplie de bore. Dans ces conditions, le sulfure de carbone est détruit, il se forme du sulfure de bore, et le charbon reste dans la nacelle. a On obtient ainsi un sulfure blanc, moins beau que celui préparé par l'hydrogène sulfuré, mais néanmoins nettement cristallisé. 2 5° Par l’action de quelques sulfures sur le bore. — Les sulfures d'étain, te = en réagissent au rouge sur le bore amorphe, en four- ts ia a bore, avec mise en liberté du métailoïde. Avec Fresnes = a en particulier, on obtient du sulfure dè bore fondu FRE a imoine facile à séparer. Le sulfure, préparé dans ces con- ” enierme aussi un petit excès de soufre. ss $ “as ce Frs de bore nous a fourni quelques propriétés ee É ; ser allons résumer rapidement. 5 ni n Te z condensé la vapeur de sulfure de bore dans un réci- chés kis PETSIE il se présente sous forme de fines aiguilles blan- gène sulfuré ct BE es VEN par l’eau avec dégagement d’hydro- Te race de dépôt de soufre. a } Es e bore fond à la manière de l’acide borique, c’est-à-dire ( 206 `j) en passant d’abord par l’état pâteux. Il commence à fondre à la tempéra- ture de 310°. Sa densité assez difficile à prendre, à cause de l’action de l'humidité de l'air, est d'environ 1,55. » Le sulfure de bore est insoluble dans la plupart des dissolvants; il est légèrement soluble dans le trichlorure de phosphore, et lorsqu'on le chauffe en tube scellé à 100°, au contact de ce liquide, il se dépose, par refroidissement, en fines aiguilles incolores. En présence du chlorure de soufre, la solubilité est beaucoup plus grande. Mais, peut-être, se fait-il dans ce cas une nouvelle combinaison, bien que, par refroidissement du mélange, nous n’ayons obtenu aucune cristallisation. » L'hydrogène ne réduit point le trisulfure de bore pur. En chauffant du trisulfure blanc, bien cristallisé, dans un courant d'hydrogène et en faisant varier la température entre le rouge sombre et le rouge blanc, nous n’avons jamais obtenu de réduction. » Projeté dans une atmosphère de chlore, le trisulfure de bore prend feu et brûle avec une belle flamme verte. Il se forme un mélange de chlo- rure de bore et de chlorure de soufre. Ces deux chlorures produisent un composé double, fusible à la température ordinaire et solide à la tempé- rature de —23°. Cette combinaison est formée par l'union du trichlorure de bore avec le tétrachlorure de soufre. Si l’on prend, en effet, un mé- lange à molécules égales de protochlorure de soufre et de trichlorure de bore, on n’obtient aucune cristallisation à — 23°; mais, si l’on sature ce li- quide de gaz chlore, il se produit des cristaux abondants qui disparaissent à la température ordinaire, » Le brome ne réagit point à froid sur le trichlorure de bore. Aussitôt qu’on élève la température, la réaction devient très vive, et il se fait un composé analogue au précédent. » Mélangé d’iode, puis amené à son point de fusion, le sulfure de bore reste inaltéré; il en est de même lorsqu'on le maintient dans la vapeur d’iode à une température voisine de celle du point de ramollissement du verre. » Chauffé au rouge sombre dans un courant d'oxygène, le sulfure de ‘bore brüle avec une belle flamme verte. Il se fait rapidement une couche d’acide borique qui limite la réaction. » Le soufre se dissout en toute proportion dans le sulfure de bore en fusion. Par distillation, il est impossible de séparer ensuite la totalité du soufre, une partie formant avec le trisulfure une véritable combinaison. » L’azote est sans action sur le trisulfure de bore. On peut distiller le ( 207 ) sulfure au rouge dans un courant de gaz azote, sans qu’il soit en rien altéré. » Le phosphore, le carbone et le silicium ne réagissent point au rouge sur le trisulfure de bore. ; » Le sodium et le potassium décomposent le trisulfure de bore au-dessous du rouge sombre. L’incandescence est très vive, et il se produit un mélange de sulfure et de borure métalliques. » A la même température, le magnésium produit aussi une réaction très vive; il se fait un mélange contenant du sulfure de magnésium et du bore. » L'aluminium au contraire qui réagit avec incandescence à la même température, ne fournit que du sulfure d'aluminium et du borure d’alu- minium. » Le fer et l'argent réduits, le zinc, le cuivre et le mercure n’ont pas donné de réaction. | » Nous avons vérifié que l’eau était décomposée avec violence par le trisulfure de bore d’après l'équation suivante dont les constantes ther- miques ont été mesurées par M. Sabatier ('), Bo? S? + 6H°0 = 2Bo(OH} + 3H°S. » Le gaz ammoniac sec se combine au trisulfure de bore avec un grand dégagement de chaleur. Il se forme une poudre jaune qui, par une élévation de température, laisse un résidu blanc fournissant de l’'ammo- niaque par la potasse aqueuse. » Chauffé au rouge dans un courant de bioxyde d'azote, le trisulfure de bore brüle avec une belle flamme verte; il se produit de l’acide borique et du soufre. Dans la vapeur d’hypoazotide, la combinaison se fait avec plus de facilité, avec formation d’acide borique et d’anhydride sulfurique. » Lorsque l’on projette du sulfure de bore dans l’acide azotique mono- hydraté froid, l'oxydation se produit avec incandescence. » L'eau de brome l'oxyde rapidement en fournissant des acides borique et sulfurique. » L’acide chlorhydrique gazeux le transforme vers 400° en chlorure de bore et hydrogène sulfuré. L’acide iodhydrique est sans action à la tem- perature de 920°. » Les chlorures de phosphore, d’arsenic et de soufre paraissent donner des composés doubles avec le sulfure de bore. Enfin, un mélange de tri- sn us ( ) Sararier, Comptes rendus, t. CXII, p. 862, et Bulletin de la Société chi- mique, 3 série, t, VE, p. 215. ; ( 208 ) chlorure de phosphore et de sulfure de bore cristallisé, chauffé dans un tube scellé à 150°, ne laisse plus rien déposer par refroidissement. » Les composés organiques réagissent avec énergie sur le sulfure de bore et, le plus souvent, il se produit un dégagement d'hydrogène sulfuré. » Les carbures saturés sont sans action sur lui et ne le dissolvent même pas. » Au contact du térébène et de l’amylène à froid, le trisulfure de bore disparaît avec dégagement d'hydrogène sulfuré. » Les alcools méthylique, éthylique, isobutylique, amylique et les prin- cipaux phénols fournissent une réaction identique, c’est-à-dire disparition du sulfure de bore et dégagement d'hydrogène sulfuré sans dépôt de soufre. » Le chlorure d’acétyle réagit à froid sur le sulfure de bore avec forma- tion d’un composé volatil d’une odeur repoussante. » Les bases organiques et, en particulier, l’aniline à la température ordinaire fournissent avec le trisulfure de bore des composés très bien cristallisés. » Le sulfure de bore se combine également aux aldéhydes. Avec l’aldé- hyde benzoïque, par exemple, il se produit un composé cristallin. » Le cyanure de phényle fournit aussi des cristaux qui ne dégagent de l'hydrogène sulfuré que par une élévation de température. » Analyse. — Le trisulfure de bore nous a fourni à l'analyse les chiffres suivants, qui vérifient bien la composition indiquée par M. Fremy : Théorie. DOUÉ a ris 81,20 81,32 81,6 NS RO SO 18,19 18,29 18,4 CHIMIE ORGANIQUE. — Recherches sur la constitution chimique des peptones, par M. P. ScaurzExBERGER. « J'ai pensé qu'il y avait intérêt à étudier la constitution chimique des peptones, en appliquant à ces produits de transformation des matières albuminoïdes les méthodes expérimentales que j'avais employées pour les matières albuminoïdes elles-mêmes, c’est-à-dire la décomposition par hydratation, sous l'influence de l’hydrate de baryte, entre 150° et 200°. » Les premiers résultats que j'ai l'honneur de soumettre aujourd’hui à l’Académie se rapportent à la fibrine du sang de cheval et à sa transfor- ( 209 ) mation, sous l'influence de la pepsine de commerce, en présence de l'acide chlorhydrique. » La fibrine de sang de cheval a été choisie en premier à cause de la grande facilité et de la rapidité avec laquelle elle se peptonise. » Parmi tous les types commerciaux de pepsine mis à notre disposition, nous avons adopté, comme étant le plus actif, la pepsine dite extractive & 100 pour 100. La transformation en pepsine a été effectuée de la façon suivante : » La fibrine de sang de cheval, bien lavée à l’eau et exprimée, est ‘traitée encore humide, par portions de 350%" représentant 758",5-de fibrine sèche, par 21,5 d’eau distillée à 40° de température, additionnés de 12°° d'acide chlorhydrique pur et concentré. Le produit se gonfle aussitôt, devient transparent et gélatineux, en absorbant la totalité de l’eau acidulée. » On ajoute ensuite, en remuant, 78", 5 de pepsine extractive à 100 pour 100, préalablement dissoute dans 50% à roo“! d’eau tiède. _» En quelques instants, moins d’une minute, la masse gonflée et géla- tineuse se liquéfie complètement. Le tout est versé dans un flacon, additionné de 10% d'acide prussique 20 pour 100, pour éviter les altérations microbiennes, et maintenu pen- dant cinq jours à l’étuve à 40°. On obtient ainsi un liquide limpide, pres- que incolore, au fond duquel s’est réuni un dépôt floconneux, léger, de couleur brunätre. Le poids de ce résidu floconneux, qui renferme de la graisse, un peu d'hématine et probablement de la nucléine, est compris enii 3,0 à 3,5 pour 95,5 de fibrine sèche. Il représente donc 4 à 4,7 cen- tremes du poids de la fibrine employée, supposée sèche. e La solution offre tous les caractères assignés à la peptone d'albumi- noide. Elle ne précipite ni par l'acide nitrique, ni par l'acide acétique et le SJanure ne, donne la réaction du biuret; précipite, par le réactif de Millon, l acide phosphotungstique, le tannin, l’eau de brome, l'iodure de potassium ioduré, l'acide picrique, l’acétate de plomb ammoniacal, l'acide phosphomolybdique. : 3S ue ee re ee au début de l'opération : été éliminé au biens à es e d'argent pur Rent aa d'argént Me de RS de la chaleur d’un bain-marie, = c Re Aeon e = = à © la capsule et que le liquide s'est p a amené par Portaan iguide filtré est neutre au papier réacti z a au bain-marie à consistance sirapeuse, puis éva- pore à sec dans le vide sec. C. R., 1892, 2* Semestre. (T: CXV, Ne 4.) 7 ( 210 J » La masse friable ainsi obtenue est pulvérisée et abandonnée pendant quelques jours dans le vide, enfin pesée. » Nous désignerons la poudre jaunâtre ainsi obtenue sous le nom de Jibrinpeptone, sans nous occuper pour le moment de sa composition immédiate. Les expériences de MM. Kühne et Chittenden ont démontré que ce produit est un mélange, qu’il renferme des corps précipitables par un excès de sulfate d’ammoniaque et désignés sous le nom d'a/bumoses. Notre fibrinpeptone donnait, en effet, conformément aux observations de M. Kühne, un dépôt visqueux après addition à la solution d’un excès de sulfate d’ammoniaque; 755,5 de fibrine de sang de cheval supposée sèche ont donné : » 1° 38,5 de résidu insoluble floconneux; » 2° 816,157 de poudre soluble. De ce nombre il y a à retrancher 68", 157 de matière sèche correspondant aux 75,5 de pepsine extractive employée. Il reste après cela 755,0 de fibrinpeptone. » Le poids de l’eau fixée pendant la digestion des 75%",5 de fibrine est donc égal à 35,0, soit 3,97 pour 100. » La fibrinpeptone totale séchée dans le vide a donné, déduction faite des cendres : Carton tr eus 49,18 Hydrogëte. o Neutre. 7,09 Atote a a o a S 16,33 Osyoene OL AO CT chics: 27 ,4O » Ces nombres sé rapprochent beaucoup de ceux obtenus par MM.Kühne et Chittenden avec l’amphopeptone de fibrine de sang purifiée par un procédé très long et pénible, bien que nous n’ayons pas éliminé les pro- duits (albumoses) précipitables par le sulfate d’ ammoniaque. En effet. MM. Kühne et Chittenden ont trouvé : Carbóin a van ins 1,0. 48,75 Hydrogène RÉ 91 Abe ET ss rer ete re 16,26 ; Oxygène........ 203% FER a 27,01 Soeur 0,77 Si nous traduisons les analyses de la fibrine et de la fibrinpeptone par des formules schématiques et non moléculaires, on peut représenter ( GEI) le phénomène par une équation du genre de la suivante : C CH A OT p 3H? O = C58 H?! Azt O?3, R ~ Fibrine. Eau. Fibrinpeptone. 56 [J92 A716 Q20 ; í = 51,37 | C*: H°”? Az'° O”? (fibrine) exige : H = 700; A PEE Le poids d’eau fixée serait, d’après cette équation, égal à 4,1 pour 100. » La fibrinpeptone a été chauffée entre 150° et 180° pendant six heures, avec trois fois son poids d’hydrate de baryte. On a trouvé, en suivant la méthode publiée à propos de l’étude de l’albumine, pour 100 de matière : ALOE ARMOMACAL ne. AA 3,99 AdE CrbOmaUE. 4e. 5,94 » ACC IGU +. seit on 3,16 » Fords du résidu fre: :.::.5::1 2 87,82 » » La somme des produits retrouvés est, à peu de chose près, égale au poids de la fibrinpeptone employée : 99,35 au lieu de 100. Ce résultat semblerait indiquer qu'il ne s’est pas fixé d’eau pendant la dé- Composition de la fibrinpeptone, sous l'influence de la baryte. a L'analyse élémentaire du résidu fixe après la baryte a donné, déduc- tion faite des cendres, pour 100 du résidu fixe : CA DONE:. 6. LU Nr ie 47,92 RAS RSR RS nn 7,61 WEGE S NP TU it eat 12,03 DV Ne 31,94 » En calculant, d’après cela, le carbone et l’azote correspondant aux 87,82 de résidu, ainsi que le carbone correspondant à l’acide carbonique età l'acide acétique, on voit qu’il manque, pour 100 de fibrinpeptone mise en expérience, à peu près 5 de carbone et 1 d'azote, Cette perte, qui est 5 beaucoup supérieure aux erreurs que comporte l'expérience faite avec i plus grands soins, ne peut s'expliquer que si l’on admet la formation € un ou de plusieurs composés volatils ayant échappé à nos détermina- tons quantitatives. < = as Or nous avons signalé, il y a longtemps, dans nos recherches sur les CnN) matières albuminoïdes, la mise en liberté, sous l'influence de la baryte, de composés volatils appartenant au groupe du pyrrol ou de la pyridine. » En tenant compte de ces observations, nous pouvons chercher à re- présenter la décomposition de la fibrinpeptone par la baryte au moyen d’une équation chimique du genre de la suivante qui traduit en nombres ronds, et assez approximativement, l’ensemble des données de l'expé- rience : CHAO? + 6H20 = 2C0° + 4 AzH°+ !C?H*O? + C'H' Az TT © 4e © TAZ À Lo PT" Résidu fixe après la baryte. Fibrinpeptone. » La formule purement schématique que nous attribuons au résidu fixe correspond à : AN PART LS o ane o e 47,5: Hydrogene ras ses, 7,47 ee 12,03 OKYBÈRE Soon en 32,25 nombres très voisins de ceux fournis par l'analyse. » Il résulte de là que la fibrine peptone, prise dans son ensemble, ne diffère de la fibrine initiale que par les éléments de l’eau. Remarquons surtout que l'acide carbonique et l'azote ammoniacal que-donnent les albaminoïdes, dans leur hydratation sous l’influence de la baryte, n’appa- raissent en aucune facon pendant cette première phase physiologique de transformation. Les uréides que renferme la fibrine subsistent donc en entier après peptonisation. » Sous l'influence de la barvte elle perd, comme les albuminoïdes en général, le quart de son azote total sous forme d’ammoniaque. T] se sé- pare en même temps: une dose d'acide carbonique, qui est, avec lammo- CO”? z de l 2AzH d » r n A » Le résidu fixe se rapproche de la forme générale C'H?*A#0 , avec un peu d'hydrogène en moins et un peu d'oxygène en plus : niaque, dans le rapport de acide acélique. Rapport atomique de H à G............, 1,89 » » de Oi AL: ten 2,18 » Comme pour les albuminoïdes, ce résidu fixe, obtenu ayec la baryte, est un mélange de divers composés amidés, la plupart cristalisables, de ( 5133 même nature que ceux obtenus avec la fibrine soumise directement à l’action de Ja baryte. » Dans un prochain Mémoire, nous nous occuperons de l'analyse im- médiate de la fibrinpeptone totale et des décompositions qu'éprouvent ses diverses parties constitutives sous l'influence de la baryte. » Comme l'ont déjà observé MM. Meisner, d’une part, et MM. Kühne et Chittenden, d'autre part, cette fibrinptone totale n’est pas un produit homogène, i » Elle se laisse scinder par diverses méthodes en produits distincts dont l'examen, fait au point de vue où nous nous sommes placé, conduit à des résultats nouveaux et intéressants, qui feront l’objet d'une seconde et prochaine Note. » PALÉONTOLOGIE. — Sur deux Ruminants de l époque néolithique de L'Algérie. Note de M. A. Poxer. « Dans des gisements quaternaires de la dernière époque néolithique en Algérie, on rencontre un ensemble bien remarquable de Mammifères aujourd’hui inconnus dans la région, les uns émigrés, les autres éteints. La Hyène tachetée, le Phacochère, le Dromadaire (réintroduit par les Arabes), le Bœuf (Bubale) antique, l'Éléphant d’Afrique, en sont des exemples. J'en fais connaître deux autres très remarquables dans cette Note. » 1° Cervus pachygenys. — Cette espèce est connue par des portions de mandibules portant les arrière-molaires, absolument semblables à celles des Cerfs et seulement un peu plus petites que celles du Cerf commun. Mais ces dents présentent la singularité que la dernière arrière- molaire est plus étroite que la pénultième et est à peine plus longue qu'elle, malgré ses trois lobes: elle est longue de 0",022 et large de 0°,010, la pénultième ayant pour les mêmes mesures 0",020 et 0,015. Le bourrelet basilaire est bien marqué; le tubercule conique de l'inter- valle des lobes extérieurs est bien développé et atteint le milieu du fût qui est court. La surface de l'émail est fortement vermiculée. » Los mandibulaire est aussi épais que haut devant la pénultième mo- laire, o™,025; mais il s’épaissit brusquement en arrière et derrière la der- mère molaire il est haut de o™, 042 et épais de o™, 040. A cette hauteur il y a un brusque gonflement de la face extérieure à l’origine de la branche (214% montante et à partir de l'insertion massétérine, qu’on serait tenté de con- sidérer comme une déformation pathologique. La surface massétérine ne peut plus porter le nom de capité, puisqu'elle est convexe et mal limitée. La partie angulaire est en portion de cercle et épaissie en forme de bour- relet arrondi, semblant limiter l'insertion massétérine du côté extérieur et avoir un peu plus de largeur du côté interne. Elle contraste avec sa forme habituelle chez les Ruminants. » La branche montante reste épaissie jusqu’au condyle qui est très peu élevé au-dessus du plan de mastication, o",010. L’apophyse coronoïde est elle-même courte ,0",020, et très épaisse, presque prismatique, obtuse et non courbée en crochet au sommet. Le bord antérieur de la branche mon- tante, très épaissi, s'élève presque droit à partir de l’arrière-molaire qu'il déborde notablement; c’est une vraie apparence monstrueuse, bien que los ne porte aucune trace de maladie. Près du bord postérieur de la branche montante, à sa face interne, entre le condyle et le bord angulaire, est un large orifice d’un canal vasculaire, d’où descend un fort sillon qui limite de ce côté l'empreinte musculaire sans descendre jusqu'au bord. On peut constater que ce gonflement est produit par un épaississement consi- dérable de la lame osseuse et non par une ampoule de cette lame. Malgré ce que cette conformation a d’extraordinaire, on est bien obligé d'admettre qu’elle est normale dans l'espèce, puisque nous la retrouvons identique dans trois tronçons de mandibules ayant appartenu à trois sujets différents. » Il y a dans cette disposition des éléments de la branche postérieure quelque point d'analogie qui rappelle, quoique à un moindre degré, l’atro- phie de la branche montante des Méganthéréon. Celle-ci est incontesta- blement produite par le développement des canines cultriformes; y aurait- il une cause pareille pour notre fossile? Je dois avouer que ce n’est pas probable, la présence de canines très grandes chez les Chevrotains ne me paraît avoir produit rien de semblable sur l’os mandibulaire : il faut espérer que de nouvelles découvertes nous éclaireront à cet égard. En l’état, il est difficile de faire des hypothèses plausibles sur les modifications de structure que cette anomalie peut avoir produites, sur le crâne par exemple. » Mais notre animal était-il bien un Cerf par toute son organisation, et particulièrement par les appendices frontaux? Je n’oserai encore rien affirmer ; cependant, avec deux de ces mâchoires, on a trouvé des tron- çons de bois à surface lisse, à tissu de bois de Renne et grèles comme dans certaines variétés de bois de femelles; ils sont flexueux et pourraient avoir appartenu à un bois très ramifié. Nous n’en aurons la certitude que par la (215 } découverte de quelque frontal. Les pièces qui sont ici signalées provien- nent de deux gisements assez différents et très éloignés l’un de l’autre. Deux d’entre elles ont été recueillies, par M. Bégin, dans une grotte près de Bougie; l’autre a été trouvée au sud de Médéah, dans un limon tour- beux, dans des fouilles pour les fondations d’un viaduc du railway de Bérouaghia et nous a été donnée par M. Sauvaget, ingénieur de la con- struction. » On ne cite en Berbérie et même dans toute l’Afrique que deux es- pèces de Cerf: le Daim signalé dans les forêts de Lacale, et le Cerf de Corse, existant dans l’est de l’Algérie et dans la Tunisie ; mais encore leur indi- génat peut-il être suspecté, surtout pour le premier. » 2° Antilope (?? Nagor) Maupasi. — Cet animal paraît avoir été un peu plus grand que la Gazelle et en avoir eu la gracilité. Il est connu par des arrière-molaires supérieures et inférieures, prismatiques comme celles des Moutons, des Gazelles et des Bœufs, mais remarquables en ce que, comme chez les derniers, elles montrent des colonnettes interlobaires très développées, mais en même temps les inférieures ont une colonnette anté- rieure comme chez les Moutons. C’est une structure que l’on trouve chez plusieurs des espèces groupées dans le sous-genre systématique des Oryx; mais ces espèces sont en général d’une taille beaucoup plus grande. On la retrouve également dans une Antilope du Sénégal, le Mgill, que Laurillard avait décrite sans la nommer, en la plaçant dans son sous-genre Nagor, caractérisé par des cornes autrement conformées et dirigées. Je ne bise indiquer les différences observées qu’à l’aide de figures ; mais Je n oserais émettre l'avis que ces animaux appartiennent au même groupe Par la conformation de leurs crânes. » L Antilope leucoryx a probablement habité les hauts plateaux de la Numidie à une époque relativement récente; j’en ai recueilli une portion de corne avec son frontal et des mâchoires supérieures et inférieures, Br divers os des membres, dans une sorte de tumulus, près d’Aïn- Me UE s grandes, quoe du mane type que NEE dani xi 5 i a trop d'aspect pour qu'on songea les a Mia di ro u i e certitude à cet A que lorsqü où pourra aT Gai e rats H S rm. Il Te parts toutefois, He en x Macs Pis hs moe où y vivait l'Éléphant d'Afrique, la pré- dé 4 ai: nti ge bovines, ou, pour mieux 2> me SE Te ment exc ues. Je me demande même si l’Antilope -= appartenait réellement à la faune barbaresque et si ( 216 ) elle ne faisait pas partie d’un troupeau domestiqué, comme on pourrait l’admettre pour les sujets souvent figurés par les Égyptiens avec l'attitude de troupeaux plus ou moins dociles. Les dents de cette Antilope ont été recueillies par M. Maupas, avec divers autres débris et des poteries grossières, dans une fente ouverte dans les molasses pliocènes du ravin de la Femme-Sauvage, près d'Alger; quelques autres ont été trouvées dans la grotte du Grand-Rocher, près de Guyotville, par Bourgeau. Je crois pouvoir rapprocher de ces derniers débris un métalarsien qui montre les proportions des Gazelles, mais indique un animal un peu plus fort que la Gazelle de montagne. » NOMINATIONS. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la formation d’une liste de deux candidats qui doit être présentée à M. le Ministre de lIn- struction publique, pour les fonctions de Directeur de l'Observatoire de Paris. Au premier tour de scrutin, destiné à la désignation du premier candi- dat, le nombre des votants étant 54 : M. Tisserand obtient. . . > . 30 suffrages. M. Lœwy » ES » Au second tour de scrutin, destiné à la désignation du second candidat, le nombre des votants étant 48 : M. Læwy obtient. . . . . . . 42 suffrages. M. Wolf » Sos + ENAN Il y a trois bulletins blancs. . s =. » En conséquence, la liste présentée par l'Académie à M. le Ministre de l’Instruction publique comprendra : En première gne. . . . : . M. Trssenáno. En seconde ligne . . ._.. . M. Læœwrx. C9 MÉMOIRES PRÉSENTÉS. M. Léororn Hoco adresse un Mémoire « Sur quelques particularités de la Carte de la voie lactée, dans la constellation du Cocher. (Commissaires : MM. Faye, Janssen). M. Dros adresse, de Périgueux, une Note sur un projet de paquebot à grande vitesse. (Commissaires : MM. Pàris, de Jonquières, de Bussy.) M. Cu. Lesroquor demande l'ouverture d’un pli cacheté, adressé par lui le 27 janvier 1890. Ce pli, ouvert en séance par M. le Secrétaire perpétuel, contient une Note intitulée « Projet-étude d’un manomètre à commutateur, susceptible e nombreuses applications en Hydraulique et Hydrographie. » L'auteur adresse en outre aujourd’hui un dessin détaillé de l'appareil. (Commissaires : MM. Maurice Lévy, Bouquet de la Grye, Mascart.) M. A. Arreman» adresse un complément à ses précédentes Communica- tons sur le choléra. (Renvoi à la Commission du legs Bréant.) CORRESPONDANCE. 5 Vax BENEDEN, nommé Associé étranger de l’Académie, adresse ses remerciements. M . v | : à à r . . + I. Anpozpne Canor prie l’Académie de vouloir bien le comprendre LR les candidats à la place d’Agadémicien libre, laissée vacante par ie êcès de M. Léon Lalanne. C. R., 1892, 2° Semestre. (T. CXV, N°4.) A ( 218 }) M. le SecRÉTAIRE PERPÉTUEL signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance, ur numéro du « Bulletin de la Société ď encouragement » contenant un Mémoire dans lequel M. Malher expose ses résultats sur l'é- tude du pouvoir calorifique des combustibles industriels, déterminé à laide de la bombe calorimétrique. C’est une nouvelle preuve de la trans- formation rapide des résultats pratiques et industriels par les méthodes de la Science pure. ASTRONOMIE PHYSIQUE, — Résumé des observations solaires faites à l’Obser- vatoire royal du Collège romain pendant le deuxième trimestre de 1892. Lettre de M. P. Tacca à M. le Président. « La saison a été favorable, surtout en mai et juin; le nombre de jours d'observations pour les taches et les facules est de 82, savoir 21 en avril, 31 en mai et 30 en juin. Voici les résultats : Fréquence relative Grandeur relative a Nombre des des * des des des groupes 1892. taches, facules. taches. . facules. par jour. ANT, Fc. 24,67 0,00 70,81 51,19 5,97 Miss: 24,37 0,00 119,47 62,50 5,74 RÉ PR 25,00 0,00 111,20 106,83 6,20 » Le phénomène des taches solaires est bien plus marqué, pour chaque mois, que dans le semestre précédent; les facules aussi présentent une augmentation. Pour les protubérances, le nombre des jours d'observations est plus petit, à cause du mauvais temps en avril. Nous avons obtenu les résultats suivants : Nombre Protubérances. Jours Nombre Hauteur Extension 1892. d'observations. moyen. moyenne. moyenne. Aval o 19 : J84 38,7 2,0 Mas 27 7,70 38,2 1,9 Tom. 30 10,63 37,5 1,7 » Les protubérances solaires ont été plus nombreuses en accord avec les taches, car le maximum secondaire arrive en juin pour les taches comme pour les phénomènes chromosphériques. Nous sommes donc entrés dans la période du véritable maximum de l’activité solaire. » (m9 7) ASTRONOMIE PHYSIQUE. — Observations du Soleil faites à l'Observatoire de Lyon (équatorial Brunner), pendant le premier semestre de 1892. Note de M. Em. Marcuax», présentée par M. Mascart. « Les Tableaux suivants résument ces observations; le premier con- tient, pour chaque mois, le nombre proportionnel des jours sans taches (nombre d’ailleurs nul pour tout le semestre), les époques d’opposition, les latitudes moyennes, les surfaces moyennes des groupes de taches exprimées en millioniemes de l’aire d’un hémisphère et réduites au centre du disque; le deuxième Tableau donne les nombres mensuels des groupes de taches contenus dans des zones consécutives de 10° de largeur et les surfaces totales mensuelles des taches (en millionièmes de l'hémisphère); le troisième enfin renferme des données analogues pour les régions d’ac- tivité du Soleil, c’est-à-dire pour les groupes de facules contenant ou non des taches; dans ce dernier Tableau, les surfaces mensuelles des facules, toujours réduites au centre du disque, sont exprimées en milliemes de lhé- misphère. » Les principaux faits qui ressortent de ces Tableaux sont les sui- vanis : » Taches. — 1° L'activité solaire, relativement au phénomène des taches, est encore en augmentation : le deuxième semestre de 1891 avait donné 101 groupes avec une surface totale de 7997 millionièmes; le premier semestre de 1892 donne 125 groupes avec une surface de 12,196; on voit d ailleurs, par le détail des mois, que cette augmentation n’a pas été pro- sressive et régulière. » 2°? L'hémisphère sud qui, pendant les deux semestres de 1891, ren- fermait bien moins de groupes de taches que lhémisphère nord, en con- ve autant que celui-ci dans l’ensemble des six premiers mois € 1092. » 3° Les latitudes des groupes continuent à diminuer ; les maxima de fréquen r ce restent encore dans les zones de 10° à 20° et y ont à peu près a ê a >x Re valeur relative que pendant le deuxième semestre de 1891, Į ` r r > i s la fréquence a sensiblement augmenté dans la zone équatoriale qui re | a nferme 12 groupes pendant le semestre actuel, soit 9 de plus que pen- nt le précédent. | 2. ( 220 ) Tagceau L. — Taches. Latitudes Latitudes Latitudes Dates moyennes Surfaces Dates moyennes Surfaces Dates moyennes Surfaces extrêmes > réduites extrêmes =. réduites extrêmes -—=2 = réduites d'observ. S, N. moy. d’observ. s- N. moy. d’observ. S. N. | Janvier 1892. 0,00. Mars. 0,00, Mai. 0,00. 2: +24 2 29- 7. —16 92 h4- 7. +25 44 2: +19 ; Il 20 - +14? 1? 2- Q. -+20 6 2-9. +22 313 5-17. —25 537 27-10. —29 197 2-9. —17 78 12-17 +17 13 2-10. —22 9 —2 I dis. —21 29 2-11 — 12 207 9-19. —25 264 16-15 +11 2 7. — 6 I 19 +21 1 I +10 2 4-16 +19 181 19. —19 21 16-24 +22 21 9-14. —10 2 19. —20 51 15-16. —22 9-14 +11 9 19. . —12 167 15-24 +10 238 II. —29 T 1 +12 16-24.. —16 345 10-18: —14 739 19-26 HS 016 21 +925 8 14-18 0 , 19-26. apay o : 338 a= +. 38. 9215 18 + 5 3 I —923 I dis 1. +14 4 25-27 +10 149 19-26 +26 203 24-31. —17 3 18-27 +16 116 6. —15 373 24- 1. —923 31 25-27. —18 7 26 +22 43 31. - —12 i 25=-2 +13 14 27- 2 + 9 8 Février. 0,00 Avril. 0,00 35- 9 La re 729 f: +24 1 $e 2. 19 4 25= 2, h m 4. i9 1 JE h: +13 7 37e "22 4. —20 1] 31= 1. “ii 106 ; 10—I1 + —15 160 J 6. +18 23 Hne. ca , +22 108 2- 9. —26 2 27- 2. —18 55 4-18. —27 2062 9. —24 I 2- 9 + 9 127 10-18: —18 o 6- 9. 18 6 13 : 10-16 +19 12 6-11. I 56 2- 7 17 4 16-20 + 9 103 6-15. T 67 7-11 +14 3 16-204 120 * 19 9-15. —20 7 9-11 +29 12 16-20. STA 31 9. —28 2 11 +14 - 16-24 +17 188 11. —12 14 4- 9. —10 3 16-24 +20 87 i5. +-29 4 7-11 Ta % | NE sed b à Şii 5 oiy e 18-20. —15 12 10-93. —27 139 11-17. —26 64 27-29. —14 9 16-23. —14 262 9-17 TI 5i 20-27 ha 78 29-23. —29 240 11-09 426 7 27 T 2 19: —19 2 19-93. 22 66 9 +26 J9 15-19 +23 7 15-25. INe s 19-27 +10 187 15-25. —2I s ; 2 +31 3 2 —31 38 22-27 +16- 61 22-28 +II A 22-27. m22 27 27-28. +16 > +, =—19 8 — 10 ? 23— 9 +18 16 29-28. — 22 A ; M4: a 141 25-27: =—33 3 22-25. —23 25- 1 +8 | 4 (3279 Taszeau Il. — Distribution des taches en latitude. Sud. Nord > A © © Totaux Surfaces ho°. 30°, 20°, 10°. o°. Somme. o°. 10°. 20°. 30. 4o°. Somme. mensuels. mensuelles. Janvier 1802. »+30 D » bp 4 6: 9 17 2141 Février... .…. soa G à 8 5 4 » 11 19 3016 MIS)... » 4 4 5 8 1 9 2 $ 9 17 1556 1 CROA a Ty 14 = 6.7" 1 12 26 1967 mu. 1105 Ar 0: 4 11 DT p 10 21 2743 LU PT RENE Joo ail 12 sT 40 13 25 1173 HOUR... : 2 26-309 3 61 D'Or 1 64 129 12196 Tagieau IHH. — Distribution des facules en latitude. Sud. Nord. 2a RE RE Totaux rfaces 90°. 40°. 30°. 20°. 10°. o°. Somme. o°. 10°. 20°. 30°. 4o°. go°. Somme. mensuels. mensuelles. Janviér 1899: 17 4 5: 12 dos 6 2.3 14 26 59,1 Février.. .... ToD 2 6 » YF 1 5 DU se D 13 24 94,3 ei dns ai se ] » 6 4 » iI i 6 D » 14 = 25 61 , 3 ré Eaa E 9 6 5 j 12 1 8 4 To p 16 28 57 j 8 j ~ EE E Do D 6 4 I TE 3 6 5 f í 16 27 72,2 Pris aT Jol 13 Fos 0-2 2 16 29 60,7 % f "+ Fer. HO ONE ar eu cr A: RAR Totaux. ses 4 3 32 27 3 70 10 36 34 7 2 89 159 380,4 » Régions d'activité. — 1° Ici encore on voit que l’activité solaire reste croissante; dans l’ensemble des six mois considérés, il y a 159 groupes de facules (avec ou sans taches) et une surface totale de 380,4 millièmes, tandis que les six mois précédents avaient donné 147 groupes et une sur- face de 268,8. Pas plus que pour les taches, l'augmentation ne s’est pro- duite régulièrement de mois en mois. » 2° Les deux hémisphères différent moins l’un de l’autre (70 régions pE sud et 89 au nord de l'équateur) que pendant le semestre précédent ( 57 regions au sud, go au nord); résultat analogue à celui que nous avons signalé pour les taches seules. No ne des latitudes se manifeste dans l’ensemble des ré- étudions, la fré mme dans les taches seules : pendant le semestre que nous douée 2 de ee est devenue sensiblement la même dans les zones ! atitude que dans celles de 20° à 30°, et il ya, dans la zone y . | l i . $ z ; TEn 13 grou pes, soit 9 de plus que pendant le deuxième semestre k Qi. » | Gas (Ia) ASTRONOMIE PHYSIQUE. — Résultats nouveaux sur l hydrogene, obtenus par l'étude spectrale du Soleil. Rapprochements avec l’étoile nouvelle du Cocher. Note de M. DesLanpres. « Le spectre complet de l’hydrogène a été reconnu, pour la première fois, dans les étoiles blanches par le D" Huggins, qui a pu ajouter dix ra- diations ultra-violettes nouvelles aux quatre radiations lumineuses connues. Ce résultat fut confirmé ensuite par MM. Lockyer, Vogel et Cornu qui retrouvèrent dans l'hydrogène incandescent du laboratoire successivement une, quatre et neuf de ces radiations nouvelles. » Peu après, M. Balmer indiqua une fonction simple des nombres entiers successifs qui représente exactement cette série de quatorze radia- tions, assimilable à une série d'harmoniques sonores. Cette fonction remar- quable, qui s'applique aussi à la plupart des métaux, est la suivante : B ; : N = À — me N étant le nombre de vibrations, A et B deux constantes, et n un nombre entier variant de 3 à 16. » La série des harmoniques de l'hydrogène qui, à l’état de raies noires, caractérise les étoiles blanches est difficile à retrouver même faible et in- complète dans le laboratoire. Or je l’ai obtenue récemment brillante, dans le Soleil, très intense, entière, et même avec cinq radialions nou- velles en plus, et dans des conditions qui permettent la mesure précise des nombres de vibration. » Ces harmoniques supérieurs de l’hydrogène ne se montrent pas, comme on sait, dans le disque même du Soleil, qui est une étoile jaune, mais ils apparaissent nettement dans les parties les plus brillantes de son atmosphère, ainsi que je l'ai déjà indiqué (voir Comptes rendus, août 1891, février et mars 1892). Le 4 mai dernier, j'ai photographié ('), de 1400 à 360, le spectre d’une protubérance extraordinairement intense, qui offre le rayonnement le plus riche et le plus complet qui ait encore été observé dans cette région. En effet, l’épreuve, que j'ai l'honneur de présenter à l’Académie, présente, outre un grand nombre de raies métalliques én umé- rées au bas de la page (°), les dix radiations ultra-violettes de l'hydrogène (1) Cette photographie a été faite avec le concours de mon assistant, M. Mittau. (?) Les raies principales (non corrigées de la réfraction) sont : À 396,66, 2.394,41 de l'aluminium; À 383,84, À 383,25, À 282,95 du magnésium, qui sont renversées; X 385,65, À 382,09, À 381,60, À 374,84, 1374,58, À 373,73, À 372,01, À 350,59 du fer; et aussi les raies À 392,81, à 392,30, À 390,56, À 388,64, À 382,80, À 382,60, À 382,46 (333) de M. Huggins, et cinq radiations nouvelles en plus, qui suivent si régu- lièrement les précédentes, que l’on est conduit à les rapporter aussi à l'hydrogène. D'ailleurs ces radiations brillantes se projettent sur le spectre de la lumière diffuse du ciel, ou du Soleil, qui est le spectre déterminé actuellement avec la plus grande exactitude. Aussi ai-je pu mesurer avec précision leurs nombres de vibrations par rapport aux repères fondamen- taux de M. Rowland. Le Tableau ci-dessous permet de comparer les nombres de vibrations ainsi mesurés par moi, les nombres de vibrations ob- tenus dans le laboratoire par M. Ames et les nombres calculés par la formule de Balmer avec la constante déterminée par M. Ames sur les raies lumineuses (') N — 274,183 (1 _ 4). n? Nombres Nombres de vibrations Notation — entiers de la formule de obtenus obtenus M. Huggins. par moi. par Ames. calculés. 70 H: 266,565 266.575 266,566 ER CS Hg 296,685 267,715 267,694 5 g 4 H, 268,585 268,615 268,586 Bu j1 He 269,310 269,330 269,309 CERTS H, 269,890 269,898 a 17 270,389 270,387 sale 270, 795 270,797 S © \ 19 271,140 291,142 S 2 j 20 971,460 271,448 wk 271,700 271,694 » On voit, d’une part, que, pour les radiations déjà connues, l'écart entre les nombres observés et calculés est moindre pour nos mesures que pour celles de M. Ames, les conditions de nos mesures étant d’ailleurs plus favorables; d'autre part, que les radiations nouvelles correspondent exac- tement aux Cinq termes suivants de la formule de Balmer. Donc ces radiations appartiennent bien à l'hydrogène; et l’on vérifie une fois de plus que cette formule, extrêmement remarquable, représente les vibra- tons de l'hydrogène, d'autant mieux que les observations gagnent en étendue et précision. 6 » Nos connaissances théoriques sur l'hydrogène, que l'étude des étoiles € À 381,98, À 3 k4 / A Rae ae ; : Yes + ne À 375,03, À 368,35, À 368,52, qui n’ont pas été pere à un lé TG es D $ i > ES Pi . PEES ge (3 nombres de vibrations sont corrigés de la réfraction atmosphérique. ( 224 ) a permis d'agrandir, sont ainsi complétées par l'étude du Soleil, qui est, il est vrai, la source de lumière la plus intense dont nous disposions. » Rapprochements avec l'étoile temporaire du Cocher. — Mais cette protubé- rance exceptionnelle offre encore un autre intérêt par les rapprochements qu’elle permet avec l'étoile temporaire du Cocher. En effet, le spectre de cette étoile, dans la région de l’épreuve, est identique par la composition à celui de la protubérance; et ce résultat appuie fortement l'explication donnée par le D" Huggins qui attribue l'éclat passager de l'étoile à des protubérances énormes développées par l’approche de deux corps voisins. » Le spectre de l'étoile est formé, de raies groupées par deux, une raie brillante étant accolée à une raie noire, les deux raies brillante et noire offrant des renversements, avec un déplacement continuel des raies ren- versées. Or les raies brillantes du calcium, à la base de la protubérance, offrent aussi un renversement. D'autre part, lorsque les protubérances, au lieu d’être au bord, se projettent sur le disque du Soleil, en se confon- dant avec les facules, les raies noires du calcium offrent toujours un ren- versement double très net ('), semblable à celui de la nouvelle étoile. » Mais la similitude est plus frappante encore, lorsque l’on examine, non plus un point du Soleil, mais l’ensemble du Soleil, ainsi que pour les étoiles, en recevant dans l'appareil la lumière de tous les points à la fois ; le renversement double des facules se présente encore (?), mais moins in- tense, si le Soleil est riche en facules; il est proportionnel à leur éclat et à leur étendue. De plus, lorsque, par la rotation solaire, les facules, suppo- sées groupées dans une même région, se rapprochent ou s’éloignent, les raies de renversement sont déplacées par rapport à l’ensemble du spectre. Ainsi, et cette propriété valait la peine d’être signalée, le Soleil offre parfois un des phénomènes de la nouvelle étoile qui a paru le plus singulier. » Ces raies brillantes de renversement représentent l’ensemble des masses gazeuses incandescentes élevées de l’atmosphère, et leurs dépla- cements par rapport aux autres raies sont liés à la rotation de lastre. Or on les trouve dans le Soleil: donc il est naturel de les rechercher dans les étoiles; et certes, avec les grands télescopes actuels, les étoiles les plus brillantes peuvent être analysées presque aussi bien que le Soleil. L'étude de ces renversements fournira des données précieuses sur la na- anana (1) J'ai été le premier à signaler cette propriété des facules, que M. Hale a con- firmée dans des recherches parallèles. (2) Il peut être masqué par les protubérances du bord, lorsqu'elles sont intenses. ll peut être obtenu lorsque le Soleil est invisible, avec la lumière des nuées. - (22h53 ture et la rotation de l’atmosphère des étoiles, et permettra d'aborder des questions qui, jusqu'alors, ont paru inaccessibles. » ÉLECTRICITÉ. — Sur la vitesse de propagation des ondulations électromagné- tiques dans les milieux isolants, et sur la relation de Maxwell. Note de M. R. BLoxpzor, présentée par M. Lippmann. « La considération de l’homogénéité conduit à une relation d’une extrême simplicité, concernant la propagation des ondes électromagné- tiques dans les différents milieux isolants. Soit un oscillateur électrique, formé d’un métal extrêmement bon conducteur; les ondes qu'il est sus- ceptible d'émettre lorsqu'il fonctionne dans un certain milieu ont une lon- gueur qui ne peut dépendre que de la forme et des dimensions de loscil- lateur d'une part, et des propriétés électriques du milieu d’autre part. Ce milieu étant supposé isolant, ses propriétés électriques sont définies par un coefficient unique, sa constante diélectrique ou son pouvoir inducteur spécifique K, puisque les constantes magnétiques de tous les diélectriques connus sont sensiblement égales entre elles. Il en résulte que à ne peut être fonction que d’un certain nombre de longueurs, servant à définir la forme et la grandeur de l’oscillateur et du coefficient K. D'autre part, la valeur numérique de K dépend de l'unité de temps ('), que l’on peut tou- jours choisir arbitrairement : il est, par suite, impossible que l'expression de à, qui est une longueur, contienne K. Donc, un oscillateur étant donné, la longueur des ondes qu'il est susceptible d'émettre doit rester la même, quel que soit le milieu isolant dans lequel l'expérience est faite. » J'ai vérifié cette proposition dans le cas de diélectriques liquides : des ondes électriques sont produites et transmises par le procédé que J'ai décrit (2), le long de deux fils de cuivre étamé parallèles, distants de 8°”; s5 résonateur en cuivre doré, analogue à celui dont je me suis servi pour déterminer la vitesse de propagation des ondes électriques, est disposé entre les deux fils; la partie du résonateur qui forme condensateur est con- Wue dans une cuve en verre, la portion des fils de transmission située au delà du résonateur est contenue dans une auge en bois de 4" de longueur. La cuve et l'auge étant vides de liquide, on cherche où il faut placer le- `n — k} C) 2 es dimensions de K sont L-?T?. omptes rendus, 1. CXIV, p. 283: 1892. C. R., 1892, 2° Semestre. (T. CXV, N° 4.) = L C (220 ) pont mobile pour faire disparaître l’étincelle : la distance du pont au ré- sonateur est alors le quart de la longueur des ondes que le résonateur est susceptible d'émettre; il est toutefois inutile de la mesurer et l’on se con- tente de repérer exactement la position du pont. Cela fait, on emplit du liquide choisi la cuve qui contient le condensateur : on constate que la longueur d'onde devient beaucoup plus grande (elle passait de 147,8 à plus de 25" dans une expérience faite avec l’essence de térébenthine). On emplit l'auge du même liquide, et, en cherchant de nouveau la position du pont pour laquelle l’étincelle du résonateur disparaît, j'ai constaté que cette position est exactement la même que dans la première partie de l'expérience, lorsque la cuve et l’auge contenaient de l'air. L'expérience a eu un égal succès avec les deux diélectriques que j'ai employés, essence de térébenthine et l'huile de ricin ('): la vérification de la loi a été com- plète. » Remarquons que l’Acoustique nous présente un cas tout à fait ana- logue : un tuyau sonore émet toujours des ondes dont la longueur dépend uniquement de celle du tuyau et, par suite, est indépendante de la nature de l'atmosphère dans laquelle on le fait vibrer. » De la loi précédente, je vais déduire une conséquence importante. que M. Potier a aussi aperçue : » Entre la capacité C, le coefficient de self-induction L et la période T de mon résonateur existe la relation d’où, en multipliant les deux membres par V, vitesse de la propagation des ondes, A AVE VUS V: comme à et L sont indépendants de la nature du milieu diélectrique, le produit CV doit l’être aussi; or, lorsqu'on passe de l'air à un autre diélec- trique, la valeur de C devient K fois plus grande, et la valeur de V doit être multipliée par l'inverse + de l'indice de réfraction du nouveau milieu; il faut donc que l’on ait K Xx = — 1 ou K = n? : c'est la relation prévue théo- riquement par Maxwell. (1) J'expliquerai plus loin pourquoi l'huile de ricin offre ici un intérêt parti- culier. (227) » Je me trouve ainsi avoir vérifié celte relation pour les deux liquides que j'ai employés, et mes expériences viennent confirmer celles que MM. L. Arons et H. Rubens ont récemment publiées ('). L'huile de ricin offre ici un intérêt spécial, car lorsqu'on cherche à déduire des valeurs des indices lumineux de ce corps l'indice qui correspondrait à une longueur d'onde infinie, à l’aide de la formule de dispersion de Cauchy, on trouve le nombre 1,4674, tandis que la racine carrée de la constante diélec- trique est 2,18 (°); la relation de Maxwell semblerait ainsi en défaut, mais c'est le mode de vérification qui est incorrect. Je ferai remarquer que mes expériences remplissent rigoureusement la condition exigée pour que la relation de Maxwell soit applicable, à savoir que les valeurs de # et de n se rapportent à des phénomènes de même période; elles offrent de plus la circonstance avantageuse d’être indépendantes de toute mesure, puis- qu’elles ne reposent que sur la constatation de l’égalité de deux longueurs. » Il ne faudrait pas croire que le raisonnement fondé sur la considéra- tion de l’homogénéité qui nous a amené à la relation de Maxwell soit né- cessairement applicable à tous les diélectriques et que les vérifications expérimentales soient superflues : ce raisonnement suppose en effet que les propriétés électriques du milieu soient définies par la seule constante diélectrique; si plusieurs coefficients étaient nécessaires, la longueur d'onde correspondant à un oscillateur donné pourrait ne plus être indé- pendante du milieu, et la relation de Maxwell pourrait être en défaut. L'expérience seule peut donc décider en dernier ressort. » J'adresse ici mes remerciments à M. M. Dufour, qui m'a aidé de la manière la plus obligeante dans l'exécution de mes expériences. » CHIMIE MINÉRALE. — Sur la chaleur de formation de l'acide permolybdique et des permolybdates. Note de M. E. Pécuarn (*), présentée par M. Troost. r . r ~ . * r r : A à J'ai indiqué, dans une Communication précédente, comment j'avais O , - š s EAR . , tenu l'acide permolybdique et les sels qui en dérivent. Je puis donner Maintenant les résultats que j'ai obtenus pour la chaleur de formation de none (*) Annales de Wiedemann, Bd. XLII, p. 581; 1891. (*) Ibid., p. 582. (*) Travail fait au laboratoire de Chimie de l'Ecole Normale supérieure. ( 238 7 ces composés. Cette étude nécessite la connaissance de la chaleur de for- mation des molybdates neutres ou acides; j'ai donc déterminé : 1° la cha- leur de formation des molybdates neutres; 2° l’action de l'acide sulfu- rique sur ces composés. » Une molécule d'acide molybdique ide en se dissolvant dans la soude étendue (1"°=— 8"t) pour donner du molybdate neutre de soude, dégage 24%!,2, moyenne des nombres 242,2, 24°", 240%, 4 trouvés dans trois opérations. De même la potasse étendue, en se combinant à l’acide molybdique pour donner du molybdate neutre de potasse, dégage 24%. » Ces deux nombres sont inférieurs à ceux que donnent les mêmes al- calis avec les acides forts, mais ils sont supérieurs à ceux que donne l’acide carbonique dans les mêmes conditions. L’acide molybdique déplace en ef- fet à froid l'acide carbonique des carbonates, et nous allons voir comment les acides forts se comportent vis-à-vis des molybdates. » Ajoutons, en effet, à 1 molécule de molybdate neutre de soude, 1 mo- lécule d'acide sulfurique (1 molécule = 8/*). Nous trouvons ainsi 6%!,9; - si tout l'acide molybdique était précipité de sa dissolution, on devrait trouver 312, F7 UM 5 » Si, au lieu d'ajouter la molécule d'acide sulfurique d'un seul coup, nous ajoutons successivement deux demi-molécules, nous trouvons, pour les quantités de chaleur dégagée, 4%1,3 et 2°, 6, dont la somme est égale à parng. » Il résulte de ces nombres qu’un excès d’acide sulfurique déplace presque tout l'acide molybdique des molybdates. Cet acide molybdique en solution étendue ne se dépose pas, parce qu’il se forme un molybdate très acide qui nécessite pour sa formation 0€, 6. » Nous voyons, de plus, que l’action de la soude sur ce sel acide donnera d'abord du bimolybdate avec dégagement de 10%!,9, puis du molybdate neutre avec dégagement de 1364,2. » Nous pouvons maintenant étudier la chaleur de formation de l’acide permolybdique. Ajoutons en effet de l’eau oxygénée à un mélange à molé- cules égales de molybdate neutre de soude et d’acide sulfurique : il se pro- duit de l’acide permolybdique qu’on reconnaît à sa couleur orangée. Dans cette opération, il se dégage 50,4. Or, si nous négligeons la quantité de chaleur absorbée dans la formation du molybdate acide de soude, et si nous remarquons que le sulfate de soude mélangé à de l’acide permo- lybdique dans un calorimètre dégage une quantité de chaleur insignifiante, le nombre 5%!,/ est égal à la somme algébrique des quantités de chaleur ( 229 ) dégagées : 1° dans la décomposition de l’eau oxygénée, 21%°,6; 2° dans la formation de l'acide permolybdique. Done — 21%, 6+(x=5,4)=— 16%, 2. » Ce nombre n’est qu'approché; mais nous pouvons en avoir une va- leur plus exacte en étudiant l’action des alcalis sur l'acide permolyb- dique. » L’'acide permolybdique étant monobasique, en mélangeant une molé- cule d’alcali à une molécule d'acide, nous pourrons déterminer la chaleur de saturation de cet acide. » Nous trouvons ainsi pour la soude le nombre 11%, 2, pour la potasse 11%1,1 comme moyenne des observations. » L'acide permolybdique déplacera donc l'acide carbonique de ses com- binaisons et sera déplacé par les acides forts. » Si maintenant, à du permolybdate de soude, nous ajoutons encore une molécule de soude, nous décomposons l'acide et il se forme du molybdate neutre de soude. Une portion de l’oxygène se dégage, l’autre reste en dis- solution. Si nous mélangeons dans un calorimètre 1 molécule d’acide et 2 molécules de soude, nous trouvons un dégagement de chaleur égal à 64%1,3. Les états finaux étant les mêmes quand nous ajoutons 2 molécules de soude à r molécule d’acide permolybdique, ou 2 molécules de soude à 2 molécules d'acide molybdique, la chaleur dégagée dans la décomposition de l’acide sera O4 ER 24,2 — 15,6, Ce nombre est très voisin du nombre 16(%*!, 2 trouvé plus haut. » On voit, d’après cette étude calorimétrique de l’acide permolybdique, que ce corps se forme avec absorption de chaleur. Sa formation nécessite l'intervention d’une énergie étrangère et, dans sa production, cette énergie i four me par la chaleur dégagée dans la décomposition de l’eau oxy- enee, » CH ee ; : IMIE. — Sur le phosphure de mercure cristallise. Note de M. GrascER, présentée par M. Troost. u : a È i a À > température ordinaire, l’action du phosphore sur ie mercure est > 5 | ô A e r . ë Les ré i deux vapeurs peuvent être chauffées sans qu’il y ait combinaison. rés i ; 2e. ae A uttats sont les mêmes en opérant soit à la pression ordinaire, soit en tubes scellés : idi abee cellés; on retrouve, après refroidissement, les deux matières con- densées separément. ( 250 ) » Les méthodes employées jusqu'ici, action de l'hydrogène phosphoré ou du phosphore sur les solutions des sels de mercure, action du phosphore sur le calomel, ne donnant que des produits fort impurs et sur les pro- priétés desquels les auteurs sont en désaccord. » J'ai songé à faire réagir les combinaisons halogénées du phosphore sur le mercure : cette méthode, essayée non seulement sur le mercure, mais sur d’autres métaux, m'a donné des résultats que je publierai dans une prochaine Communication. » En faisant réagir, en tubes scellés, du mercure et de l’iodure de phosphore entre 275° et 300°, on obtient, après dix heures de chauffe, de l’iodure de mercure et du phosphure de mercure. On sépare le produit de l’iodure de mercure qui le souille, par des lavages à l’iodure de potassium. On obtient ainsi de beaux cristaux, d'aspect mé- tallique, fort brillants. Ils sont fragiles, leur poussière est brune; réduits en lames minces, ils sont rouges par transparence. » Ces cristaux appartiennent au système rhomboédrique, ils présentent les faces p et a’, combinées avec un prisme hexagonal. » La formule de ce composé est Hg? Ph?. » Inaltérable à froid, ce phosphure se décompose sous l'influence de la chaleur en phosphore et en mercure. Chauffé au contact de l'air, il s'en- flamme; réduit en poudre fine et mélangé avec du chlorate de potasse, il détone sous le choc du marteau. » Projeté dans un flacon de chlore, il s’y enflamme à la température ordinaire. » Les acides nitrique et chlorhydrique sont sans action, l’eau régale le dissout aisément. » On peut également l'obtenir en faisant passer de l’iodure de phos- phore sur du mercure chauffé vers 250°, mais le phosphure se sublime en même temps que l'iodure de mercure formé et leur séparation est longue et pénible. » CHIMIE MINÉRALE. — De l’acuon minéralisatrice du sulfate d’ammoniaque- Note de M. T. Korg, présentée par M. Henri Moissan. « J'ai fait connaître, dans une Communication préliminaire, une nou- velle réaction, à l’aide de laquelle on peut obtenir, à l’état cristallin, cer- tains sulfates anhydres. L’oxyde ou le sulfate métallique est chauffé avec un excès de sulfate d’ammoniaque jusqu'à fusion du mélange; on évapore eat) à la température de 350°-400°; quand tout dégagement de vapeurs a cessé, on retire le creuset. Si lon n’a pas surchauffé le résidu, celui-ci est en^ tièrement composé de sulfate neutre. C’est là un nouvel exemple de cris- tallisation par solution dans un dissolvant approprié, et volatilisation de ce dernier. » Si l’on soumet à ce traitement du sulfate de plomb précipité, ce sel se transforme en une poudre micro-cristalline grisâtre. Ce sont des prismes courts, transparents, ne dépassant guère o™, o7 de longueur, aux angles et aux arêtes légèrement émoussés ; beaucoup de ces cristaux rappellent la combinaison m, a*, une des plus simples que l’on rencontre chez l’an- glésite. Densité : 6,28. SO? pour 100 trouvé 26,9 (théorie 26,4). » D'une façon générale le sulfate d’ammoniaque semble d’abord former avec le sel métallique des composés transitoires; quelques-uns d’entre eux ont même été déjà décrits par MM. Lachaud et Lepierre. Avec le cuivre, la réaction est particulièrement nette. Suivant la température à laquelle on s'arrête, on obtient successivement : 1° un sulfate double 2S0*Cu,SO*(AzH" } ; 2° du sulfate SO*Cu; 3° du sulfate basique 2CuO, SO’; enfin 4° de l'oxyde cuivrique (* ). » On fait fondre au bain de sable un mélange de 1 partie de SO* Cu, 5H°0 et 3 parties de SO“ (Az H}. Il se dégage d’abord de l’ammoniaque et de l’eau, puis des anhydrides sulfuriques et sulfureux. On maintient le liquide en ébullition vers 360°-380°, et l’on continue l'évaporation jusqu’à ce que le sel vert qui garnit le fond du creuset soit solidifié, Il est même bon, pour éviter la présence d’un excès de sulfate d'’ammoniaque dans le produit à analyser, qu’il se manifeste un commencement de décomposition sur les parois. >: » Le corps ainsi obtenu est représenté par la formule 2 SO Cu, SO‘ (AzH" }*. » Prismes transparents, vert pâle, de 1™™ environ de longueur. Leur densité est égale à 2,85. Très solubles dans l’eau, ils se colorent lentement au contact de l’alcool à 90°, sans s’y dissoudre. Exposés à l'air, ils bleuissent rapidement en devenant opaques; à la température de 20°, ils absorbent mn mm OANE 1 : : : ! ; ; (*) Dans certaines circonstances on obtient aussi, même en l'absence des gaz re- du i cteurs, de Poxyde cuivreux. (2) dans l’espace de quelques jours 42 pour 100 d’eau (calculé pour 10H°0 : 39,8; pour 11 H?°O : 43,7). Abandonnés dans le vide sec à la température ordinaire ils paraissent subir un commencement de dissociation; cepen- dant la perte de poids ne dépasse pas = au bout de vingt-quatre heures. Chauffés, les cristaux fondent sur les bords vers 200°; à 350°, ils se dé- composent en abandonnant du sulfate de cuivre anhydre. » Le sulfate SO‘Cu est formé de cristaux prismatiques très nets, de om, 2 à o™,4, plus petits par conséquent que ceux du sulfate double aux dépens duquel ils se sont formés; densité 3, 78. » Poudre grise beaucoup moins hygroscopique que le sel double, mais se transformant néanmoins à la longue au contact de lair en sulfate toH O. » Chauffé avec précaution au rouge sombre, le sulfate neutre perd de l'anhydride sulfurique et laisse un résidu de sel basique 2CuO, S0* (perte de poids trouvé 24,37, théorie 25,11). » C’est une poudre jaune brun de la couleur du chlorure cuivrique anhydre ; sa densité est égale à 4, 21. Elle a conservé l'apparence cristalline du sulfate neutre; les nouveaux cristaux, simples pseudomorphoses des premiers, en diffèrent seulement par leur opacité. Roucher (') mentionne d’ailleurs ce composé à propos de l’action de la chaleur rouge sur le sul- fate de cuivre cristallisé. : » Enfin le sulfate basique, chauffé à son tour au rouge vif, se change en oxyde de cuivre. C’est une poudre cristalline dont la densité est égale à 6,36; elle n'est pas hygrométrique. » Je ferai connaître prochainement l’action du sulfate d’ammoniaque sur les sels de chrome et d'uranium. » CHIMIE MINÉRALE. — Analyse micrographique des alliages. Note de M. Grorers Guizzemw, présentée par M. Henri Moissan. « Les belles recherches que MM. Osmond et Werth (°) ont entreprises pour déterminer la structure de l'acier fondu m'ont amené à soumettre aux mêmes investigations les alliages industriels des métaux autres que le fer. (1) Journal de la Pharmacie, 3° série, t: XXXVII, p. 241. (2?) Comptes rendus, t. Gp. 450; 1885. (553 » Si l’on attaque une surface polie d’un de ces alliages, soit par l’acide azotique dilué et froid, soit par l'acide sulfurique aux - sous l'influence d’un courant électrique faible (2 volts et $ d’ampère), et qu’on examine au microscope cette surface ainsi dérochée, on obtient des images qui varient suivant la nature de l’alliage, mais qui sont toujours invariablement les mêmes pour un alliage déterminé. Ces images sont ensuite fixées par la Photographie. Elles se composent de sillons de forme plus ou moins tourmentée, séparés par des parties saillantes que l’acide a épargnées. » A wen pas douter, au moment de la solidification, le métal éprouve une liquation et se sépare en plusieurs alliages simples, de composition définie, qui sont inégalement attaquables par l’acide. D’ailleurs ces phéno- mènes de liquation ont déjà été signalés et étudiés par M. Riche, en 1873 ('). » L'examen micrographique des surfaces dérochées permet de classer immédiatement les alliages usuels en un petit nombre de catégories. » Ainsi, pour les bronzes et les laitons, on distingue : les bronzes à base d’étain; les bronzes phosphoreux; les laitons contenant moins de 37 pour 100 de zinc; le métal dé Müntz et les alliages ‘analogues conte- nant plus de 37 pour troo de zinc: le bronze d'aluminium: les laitons d'aluminium; le métal Delta; le bronze Roma, etc. » Dans les alliages blancs, à base d'étain, d’antimoine et de cuivre, appelés antifriction, on reconnaît facilement la présence du plomb, et l’on peut même, avec un peu d'habitude, en déterminer, à peu de chose près, la proportion. » En examinant les lingots de cuivre rouge provenant d’une même fusion de minerai, mais de coulées différentes, on reconnaît ceux dont l'affinage est parfait; on peut aussi classer les autres suivant le degré plus 9u moins avancé d’affinage qu’ils ont subi. , On sait que les qualités mécaniques des laitons et des bronzes sont S Ope modifiées par l’addition de faibles quantités d'aluminium ou m PAPA. L'examen micrographique des surfaces dérochées permet G Er ERS, A la présence de ces deux corps simples. be oa is : ons a STS constamment la tomna de veines de mar- E onoi ea orsque le laiton contient de l aluminium, même Re te ement minime, que sa présence serait difficilement dé- procédés de la Chimie analytique. » Il en est de même du phosphore qui produit, dans les bronzes d'é- i or (') Annales de Chimie et de Physique, t. XXX; 1873. C. R., 1892, 2° Semestre. (T. CXV, N° 4.) s: CRE) tain, une image absolument caractéristique rappelant une feuille de fou- gère. Cette image s’observe plus nettement à la périphérie qu’au centre des pièces coulées. Effectivement la solidification commence par la péri- phérie, et la zone centrale, restée plus longtemps liquide, lui sert de mas- selotte, Depuis les recherches de M. Riche sur les alliages (! }), on sait que la composition du noyau central est absolument différente de celle des autres parties d’une pièce coulée. » Il convient aussi de signaler que la présence, dans un bronze d’étain, d’une notable proportion de zinc (4 pour 100 et au-dessus) paraît mas- quer la réaction micrographique du phosphore. » Enfin, pour un alliage déterminé, les microgrammes indiquent en- core les circonstances qui ont accompagné la coulée, ainsi que la nature du travail mécanique auquel l’alliage a été soumis. L'image indique si le bronze a été coulé trop chaud ou trop froid, s’il a été estampé, s’il a été laminé, etc. Dans ce dernier cas, on reconnaît nettement dans quel sens le laminage a été effectué. » En résumé, l'analyse micrographique permet de déterminer rapide- ment et sommairement la nature d’un bronze ou d’un alliage industriel, par la simple inspection d’une surface polie et dérochée, et de reconnaitre si cet alliage a été simplement moulé, ou bien s’il a été seulement estampé, laminé ou étiré. » Je continue mes recherches, et je me propose d’étudier si cette mé- thode peut s'appliquer utilement aux alliages monétaires et aux métaux precieux. » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur l’homopyrocatéchune et sur deux dérivés nitrés de l'homopyrocatéchine (?). Note de M. H. Cousin, présentée par M. Henri Moissan. « L'homopyrocatéchine a été obtenue en traitant le créosol par l'acide iodhydrique; j'ai modifié de la façon suivante le procédé d'extraction de l’'homopyrocatéchine. » Le produit de la réaction du gaz iodhydrique sur le créosol chauffé à 180° est sou- à D sde (1) Boece. = (2) Ce travail a été fait dans le laboratoire de M. le professeur Jungfleisch, à l'École de Pharmacie. CAs] mis à la distillation fractionnée : au-dessous de 230°, il passe du créosol non attaqué qui sera traité de nouveau par l'acide iodhydrique; la portion qui passe de 230° à 265° contient l'homopyrocatéchine; le résidu de la distillation est formé de matières rési- neuses. La portion 230°-265° est traitée plusieurs fois par de l’eau bouillante; la li- queur aqueuse est filtrée après refroidissement et évaporée au bain-marie. » Il reste un liquide sirupeux, brun foncé, qui, placé dans le vide sur l'acide sulfu- rique, se modifie au bout d’un temps assez long. Pour purifier l'homopyrocatéchine, le liquide sirupeux est soumis à la distillation fractionnée sous pression réduite. A la pression de r9°° de mercure, la plus grande partie passe de 210° à 215° sous forme d’un liquide incolore, visqueux et qui se solidifie en une masse blanche, surtout si l’on amorce avec des cristaux obtenus précédemment. Cette masse cristallisée est de l'ho- Mopyrocatéchine qui n'est pas complètement pure; elle renferme une petite quantité de pyrocatéchine; son point de fusion est de 49°-50° (1). , r . . . . . r r r e > » Avec lhomopyrocatéchine ainsi obtenue, j'ai préparé deux dérivés mononitrés. F Je fais dissoudre 118" d’homopyrocatéchine dans 500% d'éther, et j'ajoute peu e 4° d'acide nitrique fumant; au bout de vingt-quatre heures, le mélange est agité avec une petite quantité d’eau; la couche éthérée est recueillie et distillée; au résidu de la distillation, j'ajoute de l’eau et je distille; l'eau passe colorée en jaune et entraîne des gouttelettes huileuses; le liquide distillé est chauffé, pour mettre en solution le dérivé nitré; celui-ci cristallise par refroidissement. i » Ce corps se présente sous forme de lames jaunes d’or; il est peu so- , . . na dans l’eau froide, plus soluble dans l’eau chaude, l'alcool, l’éther:; il à o y r b ond à 79°-80° et commence à se décomposer vers 180°; les alcalis le colo- rent en rouge foncé. z s analyses ont donné la formule C'H” AzO+. C’est donc un dérivé Mmononitré de l’homopyrocatéchine. tas un 5er C homnpyrocatéchiis dans 150% d'eau , j'ajoute à la oh ce qu'il ; e e ie et peu à peu de Pacide chlorhydrique étendu, jusqu à foncé; est Mie Me e de vapeurs ne le mélange, de couleur rouge me ee ois son volume d éther; l éther est recueilli et distillé 5 il est traité par la -= = >: brune Te est HORS sur l'acide sulfurique; le résidu tion benzénique F ouillante ; il -> dépose, par le refroidissement de la dissolu- seconde cris ee 2 E O cristalliies mone fortement colorées. Après une iie de catala on dans = benzène bouillant, ces cristaux sont purifiés par une 10ns dans l’eau alcoolisée. nnn aaa pe n (*) MM. Béhal e = < et Desvi r , ; . : 24 et pure gnes ont obtenu récemment l’'homopyrocatéchine cristallisée et (6) ieri yip * nt décrit ses propriétés (voir Comptes rendus, p. 1542; 1892). CF 136 ) Ce corps se présente sous forme de petites aiguilles jaunes de soufre ; il est peu soluble dans l’eau froide, soluble dans l’eau chaude, l'alcool, l’éther, le benzène: son point de fusion est 180° environ : il subit à cette température un commencement de décomposition. » Les analyses ont donné la formule C” H7Az0O*. C'est donc un second dérivé mononitré de l’'homopyrocatéchine, isomère du précédent. Ce corps donne, avec un excès d’alcali, une belle coloration pourpre; il y a formation de CR ns à excès de base qui n’ont pu être obte- nues cristallisées. Si, à une solution chaude de ce dérivé nitré, on ajoute peu à peu de la potasse ou de l’ammoniaque, jusqu’à ce que le liquide commence à donner la coloration pourpre indiquant la présence d’un excès d'alcali, on obtient, par le refroidissement, de belles aiguilles jaune orange; ces combinaisons sont des sels alcalins, monobasiques, qu'il est facile de purifier par des cristallisations dans l’eau. » Le sel de potasse a été analysé : il a pour formule C7 H° K AzO* + H?O. » Je me propose de continuer l’étude de ces divers composés et d’autres dérivés de l’homopyrocatéchine. » CHIMIE. — Sur une nouvelle classe de combinaisons, les métaux nitrés, et sur les propriétés du peroxyde d'azote. Note de MM. PauL SaBaTier et J.-B. SENDERENS. « I. Les propriétés oxydantes du peroxyde d’azote (acide hypoazotique) sont plus actives que celles de l’oxyde azotique, précédemment étu- diées ('), et les produits qu'il donne sont généralement dans un état d’oxydation plus avancée. » OXYDES INFÉRIEURS. — L'’oxyde manganeux MnO s’oxyde vers 350° dans le peroxyde d'azote, en donnant du sesquioxyde (manganèse pour 100, trouvé 69,6; calculé 69 ,r). » Le sesquoxyde de titane s'oxyde vers 300° comme dans l'air ou l’'oxyde azotique, en donnant de l'acide titanique blanc TiO*. » Le bioxyde de tungstène brun TuO*? réagit avec incandescence au- dessous de 300°; le produit est semblable à celui que donne l'air, de la- cide tungstique jaune TuO*, mêlé d’un peu d'oxyde bleu. » Le sesquioxyde de vanadium Va?’ O° noir, est oxydé de 300° à 4oo° et se transforme totalement en acide vanadique Va? 0° jaune brun. EL ES audit —…— nr (1) Voir nos Communications du 13 et du 20 juin, t. CXIV, p. 1429 et 1476. (237) » L’oxyde cuwreux rouge Cu?O, qui n'était pas altéré par l’oxyde azo- tique, est transformé à 300° par le peroxyde d'azote en oxyde noir CuO. » Méraux. — La limaille d'aluminium n'est pas oxydée d’une manière appréciable même à 500°. La limaille de magnésium ne réagit qu'au rouge sombre, où elle fournit une combustion vive très énergique. » Le zinc s'oxyde assez régulièrement vers 300°. » Le plomb s'oxyde lentement dès 200°, et fournit un produit blanc constitué par un nitrate basique (*). » Les métaux obtenus en réduisant les oxydes par l'hydrogène offrent un intérêt tout spécial. Le nickel réduit réagit à 250° avec incandescence, en donnant du protoxyde, qui est seulement grisàtre. » Le fer réduit s’oxyde avec incandescence vers 350°, et fournit du peroxyde Fe?0*. » Le cobalt réduit brûle vivement à la température ordinaire dans le peroxyde d'azote, et forme ainsi l’oxyde noir Co*Oÿ (cobalt pour 100, trouvé 74,9; calculé 74,3). » Le cuivre réduit se transforme, à 250°, en oxyde noir CuO; mais, à froid, il réagit sur le peroxyde d’azote, en donnant un composé spécial dont nous allons parler avec détails FAT » I. Méraux nirrés. — Le peroxyde d'azote pur et sec peut se fixer à froid sur certains métaux, en donnant lieu à des composés spéciaux, que nous nous proposons d'appeler métaux nirés. » Le cuivre réduit absorbe à froid les vapeurs de peroxyde d'azote : il y a „p dégagement de chaleur sensible au toucher. Quand ce dégagement n a plus lieu, il reste une matière marron, dont la composition est repré- sentée très exactement par la formule Cu? AzO?. Trouvé. Calculé. © o D RP PA 73,4 93,0 » » » MAL. ivna 26,6 » 26,8 26,5 26,4 z La litharge, qui à froid est sans action sur le peroxyde d'azote, absorbe à pour de 250°, en donnant du nitrate plombique. À ce sujet, une inexactitude s’est glissée dans notre Communication du 20 juin, t. CXIV, p. 1478 : l’action de l’oxyde een l'oxyde puce de plomb à 315° fournit, non de la litharge pure, mais de la &PbO. Az? ne. une certaine dose d'acide nitrique; la composition est voisine de ? . à ARRS croyait que le cuivre n’avait aucune action sur le peroxyde d'azote, au- . ‘à rouge. Cest que les expériences avaient été faites seulement avec du Cuivre en lames. | (338) » L'augmentation de poids du cuivre pendant la fixation fournit une méthode directe d’analyse, qui a été contrôlée par l'analyse ultérieure du produit. » La matière réagit violemment sur l’eau, en dégageant de l’oxyde azo- tique entièrement absorbable par le sulfate ferreux, et donnant une liqueur verte qui contient de l’azotate de cuivre, mêlé d’un peu d’azotite. Il reste un résidu formé de cuivre à peu près pur. La dose de cuivre dissous varie, selon la durée de la réaction, de 11,1 à 13,4 pour 100 (‘). » Chauffée dans l'azote pur et sec, la matière dégage en abondance du peroxyde d’azote, et il reste du cuivre, mêlé d'une certaine dose d'oxyde : le tiers de l'oxygène se trouve ainsi retenu (calculé pour 100, 6,16 ; trouvé, 6,29 et 6,07). » Si l’on chauffe en tube fermé, la même réaction a lieu, et lon peut liquéfier le peroxyde d’azote dans une partie refroidie : la réabsorption a lieu de nouveau en partie par le métal non oxydé. » La préparation du cuivre nitré exige que le peroxyde d’azote soit dé- barrassé des traces d’acide azotique qu'il peut contenir et qui provient, en particulier, de l’action énergique exercée sur les caoutchoucs de jonc- tion. Cet acide azotique agit sur la combinaison, qu'il détruit peu à peu avec effervescence en donnant du nitrate vert. On arrive à l'éliminer complètement en disposant, en avant des nacelles, dans le tube même de réaclion, une colonne de litharge suivie d’une colonne d’anhydride phos- phorique. La litharge absorbe l'acide azotique, et anhydride phospho- rique arrête l’eau qui peut être fournie par la réaction de la litharge. » Le cobalt réduit, comme on l’a vu plus haut, brûle à froid dans la va- peur de peroxyde d’azote. On évite cette inflammation en diluant conve- nablement les vapeurs de peroxyde dans un courant d’azote pur et sec. On observe alors une réaction absolument semblable à celle que donne le cuivre : on constate un dégagement de chaleur, qui dure tant que la fixation a lieu (?). Quand il a cessé, le cobalt nitre reste sous forme d'une matière noire qui correspond exactement à la formule Co? Az O°. Calculé. Trouvé. Cobalt four 100.12... 2:22. 71,9 71,6 (1) C'est environ le # du cuivre total. : (2) C'est indispensable d'opérer la réduction par l'hydrogène dans le tube même où doit avoir lieu la nitration, afin d'empêcher l'oxydation même très légère du métal réduit. D'ailleurs le cobalt réduit à basse température réagit beaucoup plus vite que celui préparé au rouge. ( 239 ) » L'action sur l’eau est extrêmement vive, mais donne moins de gaz que celle du cuivre nitré : on obtient une dissolution rose de nitrate de cobalt, contenant très peu de nitrite. Il y a, en même temps, précipitation d'une certaine quantité de nitrite basique vert bleuàtre insoluble, qui se trouve mélangé à du cobalt métallique. » Le cobalt nitré, légèrement chauffé dans un courant d'azote, dégage d'abord un peu de vapeurs nitreuses, puis, presque aussitôt, déflagre avec un éclat extraordinaire, en donnant un résidu constitué par du cobalt mé- - tallique particulièrement oxydé. Si on le mélange à une matière combus- üble, on obtient une déflagration explosive. » Nous poursuivons l'étude chimique de ces composés, en même temp que la préparation de nouveaux métaux nitrés. » Q CHIMIE, — La chaleur spécifique des atomes et leur constitution mécanique. Note de M. G. Hivricus. « Dans ma Note précédente, j'ai démontré qu'il y a, entre le radical simple (élément chimique } et le radical complexe, un contraste mécanique qui se manifeste dans les propriétés de leurs composés binaires. Ce con- traste mécanique nous oblige à renoncer à l’idée assez commune de consi- dérer les éléments comme étant des radicaux non encore décomposés. a La démonstration donnée de ce principe est nouvelle, mais le prin- cipe fondamental a été posé devant l’Académie même, dans la discussion mémorable sur la nature des éléments de la Chimie, dans la séance du 8 décembre 1873, par M. Berthelot, qui a dit (Comptes rendus, t: LXX VTI, P. 1352; 1873): i = sie les corps simples, tels que nous les connaissons, possèdent certains TEE NEA qui n'appartiennent pas aux corps composés : telles sont les rela- i : ent entre la chaleur spécifique d’un corps, sa densité gazeuse et son - Poids atomique, relations indépendantes de la température, stad Gette déclaration de fait, touchant les bases rationnelles de toute étu o n ; e : í ude scientifique de l'unité de la matière, est précisée de la manière sui- vante (oc. cit., p. 1356) : » Entre les corps cette relation génér pres un multiple de composés que nous connaissons et leurs polymères, il existe donc ale, que la chaleur spécifique atomique d'un polymère està peu celle du corps non condensé. : \ ( 240 ) » Au contraire, la chaleur spécifique atomique demeure constante pour les divers éléments dont les poids atomiques sont multiples les uns des autres. Les mêmes diffi- cultés existent pour l'hypothèse d’un corps simple dont le poids atomique serait la somme des poids atomiques de deux autres. » M. Berthelot revient sur ce principe général de Thermochimie dans la séance suivante, en ces termes (loc. cit., p. 1401) : » En résumé, l'étude des chaleurs spécifiques, telles que les travaux les plus récents lont mise en lumière, conduit à établir un caractère positif qui distingue, ce me semble, les corps simples que la Chimie présente de ses corps composés; elle montre qu'aucun corps composé connu ne doit être réputé du méme ordre qu'un corps simple actuel. L'importance d'un semblable caractère ne peut être révoquée en doute; elle s’accroît en raison de la signification mécanique que les théories d’au- jourd’hui attribuent à la notion des chaleurs spécifiques : c’est là ce que je me suis efforcé de mettre en évidence. » Les faits constatés sont hors de toute controverse; le principe général énoncé par M. Berthelot constitue donc nécessairement une des bases du grand problème de la constitution de la matière. Toute recherche sur la constitution mécanique des éléments chimiques doit prendre en considé- ration ce principe et en donner la signification mécanique; faire abstraction de ce principe fondamental serait avouer ne pas comprendre le problème, et vouloir traiter d’Astronomie en ignorant le mouvement de la Terre. C’est ce qu'ont fait récemment quelques chimistes distingués. » Reste la question de la signification mécanique de ce principe ther- mochimique de M. Berthelot. Donnons-en la démonstration élémentaire, qui découle de mes formules publiées en 1872 (') et 1873 (?), et qui s'ac- corde avec la constitution générale des atomes des éléments de mon Pro- gramme de la Mécanique des atomes de 1867. » Soient m la masse d’un atome élémentaire (radical simple) et + sa vi- tesse de vibration maximum, De même, pour l’atome composé de n atomes m, soient M la masse totale et V la vitesse du centre de gravité. Nous au- rons (117) M = 2m, (118) 2E'=— Ime + MV? he As re note (1) Beiträge zur Dynamik des chemischen Moleküls (Deutsch. chem. Ges., 11 mai 1872). (2) Comptes rendus, t. LXXVI, p. 1358. | ( 241 ) en désignant par E’ l'énergie totale des vibrations. Pour les formules plus complètes, je dois renvoyer aux Comptes rendus, t. LXVI, p. 1358 (1873) et à l'édition récente de mes Beiträge de 1872, chez G. Fock; Leipzig, p. 3 à 6; 1892. » Mais on a, d’après la Thermodynamique, (119) MYT, T étant la température absolue et £ une constante. De même, on a (120) me? = 20k T; où p est une autre constante. Donc on a l'expression de toute l'énergie actuelle, excepté celle de rotation, (121) E'=k(1+pn)T. » La chaleur spécifique atomique représentant les vibrations seules sera donc (122) s=% =k(1+ pn). » Cette formule montre que la chaleur spécifique des atomes s'accroît presque proportionnellement au nombre z d’atomes contenus dans le composé ou radical complexe. ne Pour les éléments chimiques, cette chaleur atomique est constante et indépendante de n, d’après les expériences; donc p doit être nul, c'est- à-dire que /a vitesse de vibration des atomes m constituants doit étre nulle [voir (120). » La signification mécanique du principe thermochimique de M. Berthe- lot peut donc être formulée de la manière suivante : a Dans les composés chimiques, les atomes des éléments entrent en individualités intégrantes, retenant un mouvement propre de vibration: =p nog des éléments chimiques vrais sont des corps solides ou À , es atomes constituants n’ont pas de mouvements indi- viduels. | ha re de ce Free général, il n’est plus étonnant que les élé- be nr résisté à tous les efforts faits jusqu'ici pour les dé- ES ne de la constitution mécanique des éléments a ut suprême de mes études depuis trente-huit années. J'espère pou- C. R., 1892, 2° Semestre. (T. CX ? ? ( V, N° 4.) ( 242 ) voir publier mes résultats finals avant une année d'ici; mais, pour réussir, il sera nécessaire d'établir plusieurs autres lois de la Mécanique des atomes. Je dois donc reprendre l'étude des points d’ébullition en fonction de la forme des atomes de composition connue. Ayant considéré les sub- stitutions terminales, il me faudra étudier les substitutions centrales dans une Note prochaine. » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur la monopropylurée et la dipropylurée dissymé- trique. Note de M. F. Cuaxcez, présentée par M. Friedel. /AzH(C°H°) NAzH? procédés différents : 1° par l’isocyanate de propyle et l’ammoniaque; 2° par l'isocyanate de potasse et le sulfate de monopropylamine. « Monopropylurée CO . — J'ai préparé ce corps par deux » Pour avoir de l’isocyanate de propyle, j'ai d’abord essayé de faire agir l’isocya- nate de potasse sur le propylsulfate de potasse; la réaction ne commence qu’à 240° et les rendements sont très mauvais, de sorte que je n’ai pu obtenir que quelques centi- mètres cubes d’un liquide dont les vapeurs sont des plus irritantes pour les poumons et pour les yeux. Je n’ai pu purifier ce corps, mais il ma paru bouillir à 86°. » J’ai ensuite employé le procédé de M. Silva (1), qui consiste à faire agir l’isocya- nate d'argent sur l’iodure de propyle. La réaction commence en chauffant au bain- marie et devient assez vive pour se continuer d'elle-même. En distillant, on obtient un mélange d’iodure de propyle et d'isocyanate de propyle; c’est sur ce mélange que j'ai fait agir l’ammoniaque aqueuse. La réaction se fait immédiatement et l’iodure de propyle se sépare. On évapore au bain-marie la solution aqueuse de monopropylurée ainsi obtenue pour chasser l'excès d’ammoniaque ; on reprend par l’eau et, par évapo- ration lente sur l’acide sulfurique, on a de longues aiguilles ayant près de 10°% de longueur. r » La préparation de la monopropylurée par le sulfate de monopropylamine et Piso- cyanate de potasse est simple; il suffit de mélanger des dissolutions aqueuses de ces deux corps; si les solutions sont assez concentrées, il se précipite du sulfate de potasse. On évapore à sec, on reprend par l'alcool pour séparer le sulfate de potasse, et, après avoir chassé l’alcool, on fait cristalliser dans l’eau. É » Je me suis assuré que, par ces deux procédés, on obtenait bien le même corps; en effet, le point de fusion est le même; de plus, en dé- composant par l'acide chlorhydrique en tubes scellés à 160° les deux () Comptes rendus, t. CXIX; p. 473. 7 (243) produits, j'ai obtenu, dans les deux cas, de l'acide carbonique, du chlorhy- drate de monopropylamine et du chlorhydrate d’ammoniaque. Cette expé- rience montre que l’on est bien en présence de la monopropylamime. » Cette urée est neutre au tournesol, elle fond à 107° quand elle est bien sèche; elle est très soluble dans l’eau et l'alcool. » L’azotate et l’oxalate sont très solubles dans l’eau et y cristallisent mal ; ils sont également très solubles dans l'alcool; par évaporation de ce dis- solvant l’azotate donne de fines aiguilles. 3 H7 \2 » Dipropylurée dissymeétrique LUS g 19 par l’action du sulfate de dipropylamine sur l’isocyanate de potasse. . — J'ai préparé ce corps » Les deux corps étant dissous dans l’eau, on a un précipité de sulfate de potasse et il surnage un liquide huileux qu’on sépare. On extrait ce qui resté dans les eaux mères en évaporant à sec et reprenant par l’alcool. » La totalité de l’urée ainsi séparée est dissoute dans l'alcool; par évaporation du dissolvant, on a une masse cristalline blanche formée d’aiguilles enchevêtrées. » Par l’action de l'acide chlorhydrique en tubes scellés à 160°, cette dipropylurée se décompose en acide carbonique, chlorhydrate d’ammoniaque et chlorhydrate de dipropylamine. Cette décomposition indique que c’est bien la dipropylurée dissymé- trique que j’ai obtenue. » Cette urée est neutre au tournesol, elle fond à 57°, 'elle est Lrès so- luble dans l’eau et dans l'alcool, peu soluble dans les solutions saturées de sulfate de potasse. » L'oxalate neutre n’est pas très soluble dans l’eau, il y cristallise très bien en aiguilles, il a une réaction acide au tournesol. » L'azotate se présente à l’état de sirop incristallisable. » Je me propose de continuer l'étude des diverses propylurées (!). » CHIMIE. — Sur la Composition des ossements fossiles et la variation de leur leneur en fluor dans les différents étages géologiques. Note de M. AboLPHE Canxor, présentée par M. Daubrée. | yot ; : , ri + « J'ai montré, dans un précédent travail (°), que, d’une façon générale, les os fossiles renferment une proportion de fluor beaucoup plus grande (1) Ce trava de M. Duvillie (C) Comptes rendus, 23 mai 1892. il a été fait à la Faculté des Sciences de Marseille, dans le laboratoire t. (244) que les os modernes. Comme il ne semble ps admissible que les os des anciens vertébrés aient pu contenir jusqu’à 10 ou 20 fois autant de fluor que ceux des animaux modernes, on est conduit à penser que le change- ment s’est produit depuis qu’ils sont ensevelis dans des dépôts stratifiés. Il doit être attribué aux eaux d'infiltration, qui ont pénétré jusqu’à leur contact el qui ont donné lieu à une fixation de fluorure sur le phosphate de chaux en même temps qu’à d’autres changements dans leur composition. Il wa paru intéressant de chercher si la fixation du fluor s’est faite d’une manière à peu près uniforme dans les différents étages géologiques, ou si l’on peut signaler entre eux des inégalités notables ('). J'ai fait, avec la très utile collaboration d’un jeune chimiste, M. Goutal, plus de cinquante analyses d’os fossiles et de vingt analyses d’os modernes, dont je me propose de donner le détail dans un mémoire spécial. Mais je ne puis ici que grouper les résultats de ce long travail. » J'indiquerai, pour chacun des terrains, dont j'ai pu avoir des osse- ments en quantité suffisante, la ¿eneur moyenne en acide phosphorique et en fluor, rapportée à 100 parties de cendres; en outre, pour rendre les comparaisons plus faciles, je donnerai le rapport calculé de cette propor- tion de fluor à celle que contiendrait une apatite normale (à 1 équivalent de fluor pour 3 équivalents de phosphore). » Voici les résultats numériques : » Silurien. — Poissons (Canyon city, montagnes Rocheuses) : PRO = Jior Fi- 250 Rapport au fluor de l’apatite = 0,94. » Permo-carbonifère. — 5 échantillons (Palæoniscus, Pleuracanthus, Haptodus, Actinodon, Archegosaurus) : PhO5 = 26,74, Fi=3;54. Rapport = 1 ,06. » Triasique. — 2 échantillons (Simosaurus, Reptile) : PRO 14,9, Fi= 1,16. Rapport — 0,91. » Jurassique. — 5 échantillons (Zchthyosaurus, Plesiosaurus et Teleosaurus du lias, Pholidophorus de loolithe PhO5— 16,63, Fi=1,45. Rapport = 1 ,07. nn E n (1) M. Albert Gaudry a bien voulu faciliter mes recherches; il a mis à ma dispo- sition, avec une extrême obligeance, une nombreuse série d’ossements recueillis dans les divers terrains et jusqu’à des fragments de brèche ossifère appartenant au silurien inférieur, qu'il a rapportés de son récent voyage aux montagnes Rocheuses. Je tiens à lui en exprimer toute ma gratitude. ( 245 ) » Crétacé. — 6 échantillons (Reptiles dinosauriens et Zguanodon du wealdien, Mosasaurus et grande Tortue de la craie) : PhO5=— 34,78, H= aSa Rapport — 0,90. » Éocène. — 5 échantillons (Paloplotherium, Crocodile, Palæotherium, Tortue, Anoplotherium) : PhO'=30;24, Fi 1,90. Rapport = 0,70. » Oligocène. — 4 échantillons (Halitherium, Rhinocéros, Ruminant) : PhO 36,81, Fi 3,0 Rapport = 0,63. » Miocène. — 7 échantillons (Dinotherium, Mastodon, Rhinoceros brachypus, Hipparion, Gazelle, Poisson) PrO 33 Eie no Rapport = 0,65. » Pliocène. — 3 échantillons (Æ/ephas meridionalis de Durfort et de Saint-Prest, Halitherium du cailloutis de Gourbesville) : ; PRO? 35,11, Fi= 1,83. Rapport = 0,58. » Quaternaire. — 9 échantillons ( Glyptodon et Mylodon de Buenos-Ayres, Bæuf de Cindré, Renne de Montreuil, Elephas primigenius de Grenelle, Lamantin des tourbières de Scanie, ossements humains de l'abri sous roche de Cro-Magnon) : PhO5= 33,83, Fil—:1,06. … Rapport — 0,35. x » Moderne. — Ossements humains, Bœuf, Éléphant, Lamantin, Trionyx, Tortue, rocodile, Serpent, Morue, Turbot, Brochet : PRO$— 0,28, Fl—o,205. Rapport = 0,057. ; sa voit, en premier lieu, que la proportion de fluor est, dans beau- coup d ossements fossiles, 10 ou 15 fois aussi grande que dans les os mo- dernes, Si on la rapporte à un même poids de cendres, et jusqu’à 20 fois aussı grande, si on la compare à une même quantité de phosphate. ; a second lieu, on peut remarquer que, dans les différents terrains eoe et secondaires, les proportions relatives de fluor et d'acide phos- i s que sont, en moyenne, presque les mêmes que dans l’apatite cristal- Isee, nu. tertiaires et quaternaires, il y a décroissance pro- » Celles: > FE de la proportion de fluor. a ments quat R € néanmoins encore beaucoup plus élevée dans les osse- -— aires que dans ceux de l'ère moderne. sé ” + Sutêtre sera-t-il possible de mettre.à profit cette dernière observa- : ( 246 ) tion, pour aider à fixer l’âge véritable de certains ossements humains, que l’on trouve au voisinage d'ossements d'animaux quaternaires, mais dans des dépôts qui peuvent avoir été remaniés. » On ne serait d’ailleurs pas fondé à généraliser cette méthode pour la détermination du degré d'ancienneté des ossements humains dans tous les gîtes; car j'ai maintes fois observé que la différence des gisements peut entrainer des écarts très notables dans le degré de fluoration des os d'un même âge. » CHIMIE VÉGÉTALE. — Distribution et état du fer dans l'orge. Note de M. P. Perir. « Les végétaux renferment de très petites proportions de fer, environ -v de la matière sèche ; pour l'orge, le dosage de quantités aussi faibles présente des difficultés Spéciales. J'ai employé la méthode de titrage au permanganate de potasse, après réduction des composés ferriques à l'état de sels ferreux par le zinc pur. » Les cendres, reprises par l’acide chlorhydrique dilué et bouillant, étaient traitées par le zinc, avec les précautions ordinaires, et l’on ajoutait au petit volume de liquide, 20° au plus, 150% d’eau fortement acidulée par l'acide sulfurique et purgée d'air. On faisait une expérience comparative avec un égal volume d’eau acidulée, additionnée d’une goutte de caméléon, et l’on versait le permanganate dans la liqueur ferreuse, jusqu’à égalité de teinte. Il suffisait de déduire le demi-dixième de centimètre cube employé à la coloration. » J'ai vérifié l'exactitude de ce procédé, avec une solution de perchlorure de fer, préalablement titrée par pesée, et employant chaque fois r de cette liqueur équivar lent à 95,65 de fer. Les volumes de caméléon nécessaires ont été, dans trois essais consécutifs, 1,7, 1,55, 1,8, correction faite, Cela montre que l'on peut compter sur une approximation de o™s 5 de fer au moins. » Pour déterminer l’état de combinaison du fer dans le grain d'orge, je me suis servi d’une remarque de M. Bunge, que toutes les combinaisons du fer, organiques ou non, et même avec les albuminoïdes, cèdent leur fer à l’alcoo! chlorhydrique, tandis que les nucléines restent inaltérées. » 1008 d'orge séchée à l'étuve à 105° et finement moulue ont été traités par l'alcool absolu bouillant contenant 1 pour roo HCl, pendant six heures, dans un appareil à épuisement de Sonhlet. L’épuisement a été renouvelé encore pendant le même temps avec du nouvel alcool chlorhydrique, mais le second liquide ne contenait plus de fer. ( 247 ) On a obtenu pour 100%" d'orge sèche. Fer extrait par l’alcool chlorhydrique.............. 1™8", 1 Por dans 10 FO ren DVD mg se aa 198,28 » Le résultat a été le même avec de l'alcool contenant 2,5 pour 100 HCI. D'autre part, comme contrôle, le dosage direct du fer dans root de la même orge séchée à 105° donne 208,3 de fer, la somme des deux nombres précédents étant 208,38. » Cette expérience montre que la presque totalité du fer se trouve dans l'orge à l’état de nucléine. » J'ai cherché ensuite si ce fer se trouvait localisé dans certaines parties du grain, ou également réparti dans celui-ci. » Pour cela, on a traité de l’orge par une solution de soude à 4+, bouillante, en- dant deux à trois minutes. Après cette opération, les enveloppes du grain se détachent facilement; d'autre part, avec un fin scalpel, on peut enlever les embryons. On divise donc ainsi l’orge en trois lots : 1° embryons, 2° téguments, 3° albumens. Chacun des lots a été séché à 105°. On a aussi évaporé la solution de soude, incinéré le résidu et dosé le fer, On a trouvé : Poids. Fer. Embryons séchés.......... 4250 4,96 Ori 0 Tegument.. ere ét 8,471 8,26 — 0,097 0/0 PROS. sl au 65,127 1,66 — 0,002 0/0 re » taal » La quantité de fer trouvée dans la soude est très faible et peut s’expli- quer par une légère attaque des téguments, un dosage préalable ayant montré que la soude chimiquement pure employée ne contenait pas de traces dosables de fer. Comme contrôle, en rapportant les poids trouvés à 100% d'orge, on trouve 20™8, 5 de fer, au lieu de 206,3 trouvés direc- tement. Cela montre que le fer est contenu exclusivement dans les tégu- ments et dans l'embryon; ce dernier renferme dix fois plus de fer que l'orge prise en bloc. » J'ai enfin cherché si, pendant la germination, il se produisait un chan- gement dans l’état et la répartition du fer. 3 + 7 . i » L’orge a été placée dans un germoir de Nobbe; quand la plumule a commencé Percer, on a enlevé au scalpel les embryons et les racines adhérentes. Le tout a été S 4 L , Cr éché, épuisé par l'alcool chlorhydrique. On a trouvé : Poids des embryons avec racines.......... 45", 97 Fer dans l'extrait alcoolique acide......... os, 2 POP AE LE réf. 3M8,3 — 0,057 0/0 La quantité de fer non nucléique a peu varié, mais la proportion de (248) fer a diminué; cela confirme que l'embryon possède en lui-même toute la réserve de fer, et qu'il n’en emprunte pas à l’albumen ni aux téguments, au moins au début. » Je me propose de continuer cette étude, d'examiner la répartition du fer dans les diverses parties de l'orge, pendant sa végétation, et lin- fluence des divers composés de fer sur l'assimilation de cet élément (!). » PHYSIOLOGIE ANIMALE. — Du nombre comparatif, pour les membres supé- rieurs et inférieurs de l’homme, des fibres nerveuses d’origine cérébrale des- nées aux mouvements. Note de MM. PauL Broco et J. Onanorr, pré- sentée par M. Charcot. « Nous nous sommes proposé de rechercher si, à la différence qui existe chez l’homme entre les mouvements des membres thoraciques et abdominaux, à l'état normal, quant à leur nature (les uns sont plus sou- vent automatiques, les autres plus souvent conscients), à l’état patholo- gique, quant aux réactions symptomatiques qu'ils présentent parfois, ne correspondrait pas une inégalité dans le nombre des fibres nerveuses d’origine cérébrale, qui leur sont dévolues. » Nos études, entreprises au laboratoire de M. le Professeur Charcot, ont donc eu pour but d'établir les rapports numériques qui existent, à cet égard, entre les fibres nerveuses d’origine cérébrale destinées au mouve- ment des membres. » Celles-ci sont représentées dans la moelle épinière par les faisceaux pyramidaux, directs et croisés. Or, il n’est pas possible, à l'état normal, de distinguer morphologiquement ces faisceaux des autres cordons blancs de l’axe spinal. Aussi, pour leur numération, avons-nous eu recours aux données fournies par certains cas pathologiques, dans lesquels ces fais- ceaux sont différenciés des autres, en ce qu'ils sont atteints d’une façon systématique par une lésion facile à constater. C’est ce qui arrive notam- ment, comme on sait, dans les cas d’hémorragies cérébrales suivies de dé- génération secondaire. Nous avons pratiqué nos numérations sur des pièces provenant de sujets de cette catégorie, pièces que l’on a fréquemment l’occasion de recueillir à la Salpêtrière, et nous avons eu soin de ne les prélever que dans le cas où l’hémiplégie avec contracture avait été com- plète et remontait à une époque éloignée. OS nee sea (*) Travail fait au Laboratoire de Chimie agricole de la Faculté des Sciences de Nancy. ( 249 ) » Nous avons procédé de la manière suivante pour évaluer, sur des coupes de la moelle, le nombre des fibres d’origine cérébrale renfermées dans le champ des faisceaux pyramidaux. Nous déterminons : 1° l'étendue du champ de dégénération des faisceaux pyramidal direct et pyramidal croisé; 2° le nombre des fibres contenues, du côté sain, dans une aire égale à celle du champ de dégénération; 3° le nombre des fibres demeurées saines dans l'étendue du champ de dégénération. En retranchant ces der- niers chiffres des précédents, on obtient comme résultat le nombre corres- pondant aux fibres nerveuses d’origine cérébrale du faisceau pyramidal direct et du faisceau croisé. : » 4° Il suffit alors d'évaluer par la même méthode : (A), le nombre de fibres du faisceau pyramidal, au-dessus du renflement cervical; (B), le nombre de fibres du faisceau pyramidal, au-dessous du même renflement, et d'en faire la différence pour connaître (C), le nombre de ces fibres destinées, d’une part, au membre supérieur, d'autre part, à la moitié du tronc et au membre inférieur. » Nous avons poursuivi ces numérations dans trois cas seulement, car elles ont donné des résultats si concordants et surtout si significatifs, qu'il eùt été superflu, du moins pour la démonstration, de les répéter sur un grand nombre de sujets. x On en jugera par l'exposé que nous ferons, à titre d'exemple, autant qu en raison de l'intérêt des chiffres eux-mêmes, des nombres que nous avons obtenus dans l’un de ces cas. À. Nomb F í r , š s E Tea e des Jibres d’origine cérébrale du faisceau pyramidal, dans la région cervicale de la moelle, immédiatement au-dessus du renflement. ` ok < 1 oo du champ de J: dreet o o a a 2 ,0160 égénération. ÍI. COUR. o iii aa on 3,3280 Toal -na 5,3440 2° Nom ; Eur bre des fibres du { f. direct, 1730 fibres pour 4 de mètre cube. ee un dans une aire | Soit PR ea n E a a 34876 5 à celle du champ } f. croisé e dégénérat: : z dégénération. So PO e oa tot P O E Total 92 449 30 Nomb PDU T SSSR 6. re i 3 see des fibres de- J. direct, 200 fibres pour - de mètre cube. p ps saines dans | Soit 200 x 20.. | 4000 aire u 5 « ë 5 VON D 6 TRES 6,6 5e VINS. TE ad "ET à dev 7 tian champ de dé- f- croisé, 280 fibres pour 4; de mètre cube. On, S 0 L S D 1 ru. 9318 EE RÉ Tor 13 318 Mouvement + pe Ne p we ride du membre supérieur de la moitié du tronc et du membre inférieur. G. R., 1892, 2° Semestre. (T. CXV, N° 4.) ( 250 ) è B. Nombre des fibres d’origine cérébrale du faisceau pyramidal dans la région dorsale supérieure de la moelle. 1° Étendue du chama de fo directii CRF r oo aa a AVE 0,6284 dégénération. D ot: Si. dire ur on. Ml 1,7430 Totali ec soif 2,3684 2° Nombre des fibres du { f. direct, 1600 fibres pour ;: de mètre cube. QUE AU dans UE are MON. 1000 X 0,254.. 2... 4... ste cmrderes 10 000 égale à celle du champ J. croisé. de dégénération. D 1000 X 14 +... a a 27 880 Toal roete 37 880 3° Nombre des fibres de- | f. direct, 225 fibres pour y de mètre cube. meurées : saines dans J Soe 325 X 6,354. tor FAS a i 4 1408 laire du champ de dé- |£ croisé, 340 fibres pour q de mètre cube. génération. LR ge AVR GR D e E 5926 SV D 7344 » k. La différence (37888 — 7334) est de : 30554 fibres d’origine cérébrale destinées au mouvement de la moitié inférieure du tronc et du membre inférieur. » C. Pour obtenir le nombre correspondant aux fibres du seul membre supérieur, il suffit de retrancher 30554 de 79131. On trouve alors que ce nombre égale 48577» alors que pour le membre inférieur et la moitié du tronc on n’a que 30554, ce qui, en négligeant même de déduire le nombre des fibres destinées à cette partie du tronc, donne une différence de 18023 fibres, en faveur du membre supérieur, différence véri- tablement considérable, eu égard au rapport du volume inverse de l’un et l’autre membre, » Il résulte donc de nos numérations : que Les fibres nerveuses d origine cérébrale destinées au mouvement sont plus nombreuses pour les membres supé- rieurs, que pour les membres in férieurs, dans la proportion de 5 pour 1 environ. » Cette notion nous paraît comporter, entre autres, les déductions sui- vantes : » À. Au point de vue physiologique. — 1° Les membres thoraciques aux- quels sont destinées un plus grand nombre de fibres nerveuses d’origine cérébrale sont, il est à peine besoin de le rappeler, surtout utilisés pour les mouvements intelligents et conscients, qui nécessitent, par suite, une plus grande intervention cérébrale, Cette adaptation fonctionnelle a évidemment entrainé ce développement des voies de communication avec le cerveau. On sait, au contraire, que les membres abdominaux sont, eux principalement, employés pour les actes automatiques et inconscients, qui n’exigent qu’une moindre intervention cérébrale. 2° On s'explique également que les mouve- ments réflexes, sur lesquels on connaît l'influence modératrice du cerveau, et en particulier les réflexes tendineux sont, à l’état normal, beaucoup moins développés aux membres supérieurs qu'aux membres inférieurs. CEST?) » B. Au point de vue pathologique. — 1° La même notion nous rend compte de ce fait d'observation clinique, savoir que dans les lésions en foyer du cerveau accompagnées d’hémiplégie, le membre supérieur est, le plus ordinairement, plus fortement atteint que le membre inférieur; que, de plus, lorsque l’amélioration survient, le retour de la mobilité est toujours moins rapide et moins complet dans le membre supérieur. 2° Certaines re- marques que nous avons faites sur la pathologie de l’hystérie, trouvent aussi une explication dans le fait d’une plus grande influence du cerveau sur la mobilité du membre supérieur. C’est ainsi que les paralysies psychiques sont plus fréquentes, en général, aux membres supérieurs, et s’y montrent plus tenaces, que lorsqu'elles occupent les membres inférieurs. » PHYSIOLOGIE EXPÉRIMENTALE. — Sur la toxicité comparée des métaux alcalins et alcalino-terreux. Note de M. Paur Bixer, présentée par M. Charcot ('). « Les métaux étudiés dans cette Note sont le lithium, le sodium, le potassium, le magnésium, le calcium, le strontium, le baryum. Les sels employés ont été les chlorures, comme se prêtant le mieux à des recherches comparatives; mais les résultats ont été confirmés avec d’autres sels. N C'est à l'injection sous-cutanée qu'il est préférable d’avoir recours. L'injection intra-veineuse est trop dangereuse pour le cœur. L’ingestion Stomacale donne des résultats insuffisants, souvent compliqués d’effets Purgatifs. » Les expériences ont été faites sur des animaux à sang chaud (Chat, Lapin, Rat, Cobaye) et sur les Grenouilles verte et rousse. La Grenouille Te plus complète de intoxication, qui, chez les animaux T be T souyent une mort er rapide par asphyxie. Fe. erc is nous conduisent aux résultats suivants : Rs h pins generale, croroče sur l'organisme par les sels Phérique se PE = excitabilité du système nerveux central et péri- » 90 Ce er L ses de la contractilité musculaire. - Cœur, qui peuvent mers p eea de appa de la rien et du surtout chez les BE ne mort rapıde avant tout autre p IRE a sang chaud. Chez ces derniers, on peut obser- C) Ex rie : nc . i > fisar Ar es faites dans le laboratoire de Pharmacologie expérimentale du pro- „L. Prévost, à Genève. COF) ver, même avec l'injection sous-cutanée, des troubles gastro-intestinaux, vomissements, diarrhée, particulièrement avec le baryuin et le lithium. » 3° A côté de leur action commune générale, les métaux se distinguent entre eux par des caractères particuliers, qui permettent d’établir une rela- tion entre la nature de l’action physiologique exercée par le métal et là place qu’il occupe dans la classification chimique. » 4° Le groupe naturel lithium, sodium, potassium se caractérise par l'arrêt du cœur en diastole, l’inertie motrice flasque sans contractures; le groupe calcium, strontium, baryum, par l'arrêt du cœur en systole et la tendance aux contractures, qui s’accusent surtout avec le baryum. » 5° Le calcium se distingue en outre par l’action spéciale qu'il exerce sur le système nerveux central : un état de torpeur avec conservation de l’excitabilité réflexe et de la sensibilité. » 6° Le magnésium se rapproche du premier groupe par l'arrêt du cœur en diastole; mais il s’écarte des autres métaux par la paralysie pré- coce du système nerveux périphérique. Il est paralyso-moteur comme le curare ; mais il se distingue de ce dernier en ce qu’il respecte plus long- temps la respiration et qu'il finit, à haute dose, par paralyser le cœur et les muscles, comme tous les poisons métalliques. » 7° D’après l'intensité de leur action toxique, étudiée chez la Grenouille, les métaux alcalins et alcalino-terreux peuvent être classés dans l’ordre décroissant suivant : lithium, potassium et baryum, très toxiques; calcium et magnésium beaucoup moins toxiques; strontium peu toxique; sodium d’une toxicité presque nulle. » Chez les Mammifères, l’ordre est un peu différent, à cause de la pré- pondérance des troubles cardio-respiratoires. C’est le baryum qui, pour eux, est de beaucoup le plus toxique. » Chez des Grenouilles rousses d’un poids moyen de 30%", nous avons obtenu les chiffres suivants, comme dose mortelle limite pour les divers chlorures : Poids Chlorures. Valeur en métal. atomique. LiGlissse: 0,04 o oo 0,0066 7 EC- 0,019 4001 Koa: 0,008 à o,o1t 39 BaCl. si. 0,02 à 0,025 Bai. 0,013 à 0,016 137 CaCl m.. 0,07 Ota 0,025 4o Men... on Me. n. 0,028 24 SEC ets: 0,13 Sr. 4 0,066 87,5 NaGil toxicité presque. Rs nv 23 (Seulement un peu de faiblesse avec 6,30.) CA (253) » Si l’on prend pour unité de toxicité celle du sirontium, on aurait les valeurs approchées suivantes pour les divers métanx : sodium o, strontium 1, magnésium 2+, calcium 3, baryum 5, potassium 7, lithium 10. » 8° Il n’y a donc pas de rapport constant, contrairement à la loi posée par Rabuteau, entre la toxicité d’un métal et son poids atomique; cette relation ne peut pas être cherchée non plus dans les éléments d’un même groupe. Ainsi, dans la triade Lthium, sodium, potassium, c’est l’élément du milieu qui est le moins toxique; de même, dans la triade calcium, stron- tium, baryum. Toutefois on ne saurait en déduire une règle générale, appli- cable à d’autres triades. » 9° La toxicité des métaux pourrait être mieux déterminée en tenant compte de la tolérance toute spéciale de l'organisme pour le sodium, pro- bablement par le fait d’une adaptation ancienne à un milieu salé, et en appréciant le degré dont les divers métaux s’écartent de ces conditions d'adaptation par l’ensemble de leurs propriétés. » Nous avons été conduit ainsi à l'énoncé d’une loi dont nous pour- suivons actuellement la vérification expérimentale pour toute la série des métaux ('). » PHYSIOLOGIE EXPÉRIMENTALE. — Regéneération expérimentale de la pro- Priélé sporogène chez le Bacillus anthracis qui en a été préalablement desti- tué par la chaleur. Note de M. C. Puisazix, présentée par M. A. Chau- veau. « Dans une précédente Communication (2), j'ai montré que, sous l’in- fluence de la chaleur et dans certaines conditions, on pouvait faire dispa- do d'une manière durable, la propriété sporogène du Bacillus anthracis. Depuis, Ja étudié le mécanisme de cette modification et jai reconnu, rs Free l'a déjà démontré pour l'atténuation, que c’est à plusa qu'il ce. A > chaleur et de lair et s: oxydation lente du ier ie ii a n la se de + propriété sporogont ie lair résultat et les cultures adi 7 As a 4 5 = F E ; à ee 2 > privées d’air, faites à 42°, d’après la méthode E a (C) Les conclusio Publié dans la Rev = Comptes re ns de cette Note seront développées dans un Mémoire qui va être ue médicale de la Suisse romande. ndus, 21 mars 1892. ( 254 ) que j'ai indiquée antérieurement, meurent au bout de 8 à 10 générations. Mais, tant qu’elles sont fécondes, elles donnent naissance à des cultures charbonneuses riches en belles spores dont l’atténuation est plus ou moins grande. La privation d'oxygène a donc pour résultat, en ce qui concerne la propriété sporogène, de contrebalancer l’action de la chaleur et de conser- ver au protoplasma ses propriétés reproductrices. Dans ces conditions, on pouvait avec raison se demander si l'emploi du vide imparfait ne favorise- rait pas le retour de la sporulation, chez la Bactéridie rendue asporogène par l’action combinée de la chaleur et de Pair. J'ai donc, tout d’abord, essayé ce moyen. » Expérience. — Une culture charbonneuse, restée asporogène après deux passages par la souris, est réensemencée le 7 avril 1892 dans un tube à vide, d’où l'on extrait rapidement l'air à l’aide de la pompe à mercure. Au bout de quatre jours de séjour dans l’étuve à 30°, elle est réensemencée dans deux matras à fond plat où le bouillon est étalé en couche mince (1). L'un des matras est laissé à l'air et l’autre transvasé de nouveau dans un tube à vide où l’on raréfie l'air. On procède ainsi pendant sept géné- rations successives. Or toutes les cultures ainsi obtenues avec une semence ayant végété dans l'air raréfié sont restées asporogènes. » D’après ces faits et contrairement aux prévisions, l’action de Pair raréfié semble plutôt défavorable qu’utile à la réapparition des spores. Il fallait donc avoir recours à d’autres procédés. On sait que, dans le sang des animaux morts du charbon et exposé à lair, la sporulation du Bacillus anthracis a lieu très rapidement. D'autre part, j'ai constaté que les premières cultures rendues asporogènes par la chaleur redevenaient qu el quefois sporogènes après avoir passé par le cobaye, surtout quand l’ensemence- ment était fait avec un léger exces de sang. La voie était donc tout indiquée pour de nouvelles expériences. Elles ont pleinement réussi, Voici comment elles ont été exécutées : » Le bouillon ordinaire de culture est étalé en couche mince, dans des matras à fond plat, et est additionné de quelques gouttes de sang frais de cobaye sacrifié à cet effet. Les matras sont mis à l’étuve pour être éprouvés; ils y séjournent jusqu’à lense- mencement. Dans ces conditions, la composition du bouillon subit des modifications qui se traduisent à l'œil par une coloration de plus en plus foncée. Ces modifications, loin d’être nuisibles à l'effet cherché, semblent plutôt en favoriser l'apparition. Ce (1) Comme M. Chauveau l’a montré, c’est là une condition très favorable à la for- mation des spores. E 4359 ) milieu est éminemment favorable à la sporulation. Des cultures, restées asporogènes depuis plusieurs mois et pendant plusieurs générations, réensemencées dans ce bouillon spécial, sont redevenues sporogènes, souvent dès la première génération. » La Bactéridie qui, dans l'expérience rapportée plus haut, avait été soumise, sans succès, à l’action de l’air raréfié fut ensemencée dans ce nouveau milieu : elle rede- vint sporogène dès la première culture. Bien plus, le vide imparfait, dans ces nou- velles conditions, n'empêche plus le retour à la sporulation. » C’est donc bien à la présence du sang ou de ses produits de décom- position dans le bouillon, qu’est due la modification nouvelle et le retour à la faculté sporulative. Déjà, M. Chauveau a montré toute l’importance de cet agent pour la restitution de la virulence à la Bactéridie dégénérée. Il y aurait donc, sous ce rapport, entre la fonction reproductrice et la fonction virulente, un rapprochement inattendu. » Comment et par quel mécanisme l'addition de sang au bouillon favo- rise-t-elle le retour de la propriété sporogène? C’est là un problème qui, en raison de sa complexité, exige des recherches très approfondies. Mais si nous ne pouvons pas, dès maintenant, pénétrer dans le mécanisme intime de la modification, du moins, nous pouvons indiquer, dans ses grands traits, la marche et l’enchainement du phénomène. On sait que, dans le mycélium chauffé à 42°, apparaissent des corpuscules réfringents, dont M. Chauveau a, le premier, bien déterminé la nature et la genèse : ce sont les pseudo-spores ou spores rudimentaires. Or ces spores rudi- mentaires se montrent dans toutes les cultures devenues asporogènes, le plus souvent avec l'aspect et les caractères des spores atténuées; si ce n était la différence de résistance à la chaleur, on pourrait facilement les confondre. Il arrive fréquemment que les cultures additionnées de sang ne résistent pas, au début, à l'épreuve du chauffage à 65°, pendant quinze minutes, tandis qu’elles le supportent très bien ultérieurement, et cepen- dant aucune différence sensible, relativement aux caractères des spores, n lait appréciable au microscope. | » il semble donc qu’il y a, entre les vraies et les fausses spores, une relation étroite et qu'elles ne diffèrent, en réalité, que par la plus ou moins grande résistance à la chaleur, résistance qui peut augmenter ou diminuer suivant les conditions de vie et de nutrition du microbe. | LS de ia la propriété sporogène, de même que la virulence, est arier dans des limites très étendues, et ces variations sont entière l na S o a e © li, ment subordonnées à la nature et aux conditions du milieu où pro- tière le microbe. » me | (256) PHYSIOLOGIE ANIMALE. — L'excrétion chez les Gastéropodes pulmones. Note de M. L. Cuéxor, présentée par M. de Lacaze-Duthiers. « Lorsqu'on injecte dans un organisme des matières colorantes solubles, on sait que ces substances sont expulsées par les organes excréteurs nor- maux, qui prennent alors une teinte caractéristique permettant de les reconnaître facilement : c’est la méthode dite des injections physiologiques, appliquée aux Vertébrés, notamment par Heidenhain, Wittich, Ghrzonsz- cewsky, etc. Kowalevsky ('), après Schindler et Solger, l’a employée à son tour chez beaucoup d’Invertébrés, et l’on peut dire que son travail a marqué une véritable époque dans l’histoire des organes excréteurs. _» La méthode a été cependant utilisée très imparfaitement : les auteurs précédents se sont bornés le plus souvent à l'injection de deux substances, carmin d’indigo et carminate d’ammoniaque, de sorte que les organes qui n’éliminent pas ces substances restent forcément inconnus; c’est pour cette raison que Kowalevsky n’a reconnu chez l’Helix qu’un seul organe excréteur (le rein). J'ai repris l'étude de l’excrétion chez les Gastéropodes pulmonés (nombreuses espèces d’Æelix, Arion, Limax, Planorbis, Lymnea), en injectant, dans le cæœlôme, des solutions peptoniques renfermant une ou plusieurs des matières suivantes (classées en catégories suivant leur lieu d'élimination) : 1° fuchsine acide, orange II Poirier, jaune acide, Ech- troth E, tropéoline OO, vésuvine, safranine, carmin d’indigo; 2° vert de méthyle, Gentianablau, vert brillant; 3° dahlia; 4° Congoroth, tournesol bleu, carminate d’ammoniaque, hémoglobine (2). La santé de l'animal n’est aucunement troublée quand l’injection est bien faite; les substances sont absorbées très rapidement par les cellules excrétrices, qui prennent alors une teinte évidente; la couleur est toujours renfermée dans des va- cuoles, et ne teint ni le protoplasma, ni le noyau. Par ce procédé, j'ai pu reconnaitre chez les Pulmonés trois organes excréteurs différents : 1° le rein ; 2° certaines cellules du foie: 3° les grandes cellules vésiculeuses du = (1) Kowazevsky, Ein Beitrag sur Kenntnis der Exkretionsorgane (Biol. Cen: tralbl., Bd. 9; 1889). (*) On trouvera la synonymie des matières colorantes dans ScmuLTZz et Juuus, Ta- bellarische Uebersicht der künstlichen organischen Farbstoffe; Berlin; 1891. (257) tissu conjonctif (cellules de Leydig); les deux premiers sont des organes d'élimination; le troisième un rein d’accumulation. Je n’ai jamais obtenu d’excrétion par les cellules pigmentaires de l’ectoderme ou du tissu con- jonctif. » Depuis Barfurth, on décrit habituellement dans le foie des Pulmonés trois sortes de cellules : 1° des cellules à sels de chaux, mis en réserve pour la coquille et l’épiphragme ; 2° des cellules à petits grains bruns et incolores (cellules hépatiques, Körnerzellen de Frenzel) que l’on a autre- fois considérées comme des cellules excrétrices ; 3° des cellules renfer- mant de grandes vacuoles avec nodules internes (cellules-ferment, Keu- lensellen de Frenzel), que l’on considère comme sécrétant les ferments digestifs. En réalité, les cellules dites hépatiques sont des cellules diges- tives, et les cellules vacuolaires sont des cellules excrétrices bien caracté- risées, comme le prouvent mes expériences; en effet, toutes les substances des première et deuxième catégories sont absorbées par les cellules va- cuolaires, qui déversent ensuite leur contenu dans la cavité de l'intestin ; la substance éliminée est rejetée en dehors avec les excréments, qui pren- nent alors une teinte caractéristique. Il y a même, dans le foie, une autre sorte de cellules excrétrices, très nettes chez les Pulmonés terrestres, qui renferment de petits nodules jaunâtres : elles éliminent une partie des substances de la deuxième catégorie (conjointement avec les cellules va- Cuolaires), et sont seules capables d’excréter le dahlia. » Chez les Pulmonés terrestres, le rein élimine seulement les substances ce la première catégorie (conjointement avec le foie), et est incapable d'absorber les autres; le foie a donc, au point de vue excrétion, une impor- tance bien plus considérable que le rein. Chez les Pulmonés aquatiques, au contraire, le rein est capable d’excréter en outre presque toutes les SEE z A deuxième catégorie ; il reprend la prédominance sur le ’3 - les cellules excrétrices sont d’ailleurs moins nombreuses et Moins actives que chez les Pulmonés terrestres. s Les cellules de Leydig sont seules capables d’enlever au sang les ee x re catégorie ; elles les gardent à leur inlener eo i. 3 a s granules, qui y restent probablement jusqu'à la mort La chie. i ? S = retrouvés intacts même après mon meon d La Udai ro LS re 18 5 remarquables par la multiplicité de en ee Fees d SAA eur intérieur que s accumulent principa emen 8!ycogène (Barfurth}; d'autre part, j'ai montré, dans un C. R. 1892, 2° Semestre. (T. CXV, N°4.) ( 258 ) travail précédent ('), qu’elles sont douées à un haut degré de la pro- priété phagocytaire, et qu’elles sont capables d’absorber et de digérer les particules albuminoïdes, les débris de cellules, etc., flottant dans le sang ; chez les Pulmonés terrestres, on peut donc trouver à la fois, dans une même cellule de Leydig, du glycogène mis en réserve, des cellules phagocytées en voie de digestion, et des produits de désassimilation accu- mulés dans le protoplasma. Chez les Pulmonés aquatiques, les cellules de Leydig, au lieu de cumuler les trois fonctions, se sont séparées en deux groupes bien distincts : les unes servent uniquement à la fabrication du glycogène de réserve; les autres ont gardé les fonctions excrétrice et pha- gocytaire. Les cellules de Leydig ont une réaction acide fort nette, car le tournesol bleu qu’elles absorbent dans leurs vacuoles vire immédiatement au rouge. » Les cellules rénales, qui excrètent normalement de l'acide urique et d’autres produits, ont aussi une réaction fortement acide, comme on peut s’y attendre (ce n’est sûrement pas une glande alcaline, comme le croyait Kowalevsky). Jai encore constaté une réaction acide dans les globules du sang, ou amibocytes, en leur faisant absorber de petits granules de tournesol d’orcine (Metschnikoff a fait la même observation sur les ami- bocytes de Triton). Je ne sais quelle est la réaction des deux cellules excrétrices du foie. » Le rôle physiologique du foie des Pulmonés, dans l’excrétion, permet de les rapprocher des Opisthobranches, avec lesquels ils ont tant de rap- port; en effet, chez les Opisthobranches que j'ai étudiés (Aplysia, Doris, Eolis), le foie renferme des cellules excrétrices à grandes vacuoles, faciles à mettre en évidence par les injections de vert de méthyle. Au contraire, le foie des Prosobranches ( Buccinum, Murex) parait être uniquement une glande digestive, et ne prend aucune part à l’excrétion des substances injectées, qui sont éliminées par le rein, les canalicules de la glande né- phridienne et certaines cellules conjonctives (2). » (*) L. Cuéxor, Les organes phagocytaires chez quelques Invertébrés (Arch. zool. exp., 2° série, t. X; 1892. Votes et Revue). (°) Travail du laboratoire de Zoologie de la Faculté des Sciences de Nancy. ( 259 ) CHIMIE PHYSIOLOGIQUE. — Sur une globuline incolore qui possède une fonction respiratoire. Note de M. A.-B. GRIFFITHS. « Cette globuline a été retirée du sang de la Patella vulgata. Elle ne contient pas de métal dans sa molécule; c’est une substance incolore, qui possède les mêmes propriétés d’oxygénation et de désoxygénation que l’hémoglobine et l’hémocyanine. » Quand on a obtenu une quantité suffisante de sang, on le traite par l'alcool; ce réactif dissout le pigment jaune (t) et les matières grasses qui existent dans le sang de la Patelle (?). » Le précipité (de l’alcool) est dissous dans une solution diluée de MgSO"; la so- lution est alors saturée avec MgSO#, et filtrée. Le précipité est lavé avec une solution saturée de MgSO#, puis dissous dans l’eau. Il se dissout à cause de la présence d’une petite quantité de MgSO* qui lui reste adhérente. La solution est chauffée à 56°, afin de coaguler quelques matières albuminoïdes, et l’on ajoute de l’alcool au liquide filtré, tant qu'un précipité se forme. Après la filtration, le précipité est lavé à plu- sieurs reprises avec l’eau; il est alors séché à 60°, et enfin dans le vide » La moyenne de trois analyses m'a conduit à la formule C5? H761 Azt’ S019. » La globuline existe à deux états, chargée d'oxygène actif, ou non chargée de ce gaz. Lorsqu'elle est chargée d'oxygène, c’est une substance incolore. » J’ai trouvé, en employant la pompe à vide, que roos" de cette globuline respira- toire absorbent 132° d'oxygène à o° et 360%, et 315% d’acide carbonique. » Quand elle est dissoute dans une solution diluée de MgSO*, son pouvoir rota- toire spécifique pour la raie D est [a]p —— 48°. » Cette nouvelle globuline forme dans l'organe respiratoire une com- binaison oxygénée peu stable qui, transportée par le sang à travers les tissus de l’animal, s’y dissocie et cède son oxygène aux éléments de ces tissus. » Jai nommé cette globuline incolore achroglobine (čyçoos, incolore); elle existe très probablement dans le sang des autres invertébrés. » hd A (1) Ce pigment, comme le pigment du sang d'’Aplysia depilans (voir L. CUÉNOT, Comptes rendus, 1. CX, p. 724), n’a pas une fonction respiratoire. Ce pigment est une lutéine ou lipochrome. (°) Touchant la physiologie de Patella voir A.-B. Grierrrns, Proceedings of the Royal Society of London, vol. XLII, p- 392; 1887 et vol. XLIV, p. 327; 1888. a. ( 260 ) BOTANIQUE. — Sur la constitution des cystolithes et des membranes incru stees de carbonate de chaux. Note de M. Louis Mae, présentée par M. Du- chartre. « Les dépôts de carbonate de chaux que l’on observe chez les plantes se présentent ordinairement à divers états : tantôt on les rencontre dans les membranes ou dans la cavité des poils, comme cela se voit dans les poils calcaires; tantôt ils forment, dans certaines cellules, des masses plus ou moins volumineuses désignées sous le nom de cystolithes, si fréquents chez les Urticacées. On sait depuis longtemps que ces dépôts ne sont pas exclusivement formés par des matières minérales, car on y a signalé lexis- tence d’une charpente de cellulose qui sert de support aux macles de car- bonate de chaux. M. Chareyre a même observé, en outre, dans quelques cas, l'existence d’une substance gommeuse qui provoque, en absorbant de l’eau, un léger gonflement et une faible déformation des cystolithes. » Les données précédentes, établies par de nombreux observateurs, sont cependant incomplètes en ce qui concerne la constitution de la trame organique qui sert de support aux cristaux; je me propose, dans cette Note, de signaler à l'attention de l’Académie la complexité de ces forma- tions singulières. — » J'ai d’abord constaté, dans les cystolithes, la présence constante des composés pectiques associés à la cellulose; ce fait n’a rien de surprenant puisque j'ai montré que dans tous les tissus, au moins à l’état jeune, sou- vent à l’état adulte, ces composés sont toujours associés, dans la mem- brane, à la cellulose; c’est aux composés pectiques que se rattache la sub- stance gommeuse signalée par M. Chareyre dans quelques espèces. » J'ai découvert, en outre, dans la trame organique des cystolithes, la présence de la callose; ce fait offre un certain intérêt si l’on songe à la rareté de cette substance chez les Phanérogames et les Cryptogames vas- culaires. » Pour mettre en évidence la callose dans les cystolithes ou dans les poils calcaires, il suffit de pratiquer des coupes minces dans les organes à étudier et de les traiter soit par le mélange de bleu soluble extra 6B et de brun vésuvien, que j'ai déjà recommandé ('), soit par le mélange de ce aee e a a (*) L. Manaın, Sur la désarticulation des conidies chez les Péronosporées (Bull. de la Soc. bot. de France, t. XXXVIII, avril 1891). ( 261 J même bleu avec l’orseilline BB; après quelques instants, les cystolithes et les poils manifestent la coloration bleue caractéristique de la callose, tandis que le protoplasme et les éléments lignifiés sont colorés en brun ou en violet. » L'emploi des coupes ne permet pas d’explorer rapidement de grandes étendues des organes minces, tels que les feuilles et, quand les incrusta- tions sont clairsemées, elles risquent d'échapper à l'attention; aussi est-il préférable d'opérer de la manière suivante : » Des fragments de feuilles fraîches ou sèches sont mis en digestion dans l'alcool bouillant afin de chasser l’air qu’elles renferment ; on les dépose ensuite dans une cap- sule renfermant la quantité d’acide azotique ordinaire et froid nécessaire pour les recouvrir (on doit toujours opérer sur de petites quantités pour éviter les projec- tions). Au bout de quelques minutes, l'oxydation des matières azotées détermine une vive effervescence; on attend qu’elle soit calmée pour laver les tissus à l’eau froide, puis dans l'alcool bouillant, puis on fait digérer les fragments de feuilles pendant quelque temps dans l’eau ammoniacale froide, de manière à dissoudre la xanthopro- téine et ses dérivés. » Lorsque les tissus sont assez transparents on neutralise par l'acide acétique et on laisse macérer les organes dans les réactifs colorants signalés plus haut. » Si l’on a opéré avec des fragments de feuilles d’Ortie ou de Pariétaire, on constate que la trame des cystolithes et que les poils renferment des dépôts de callose qui tranchent par leur couleur bleue sur le fond brun ou rose de la préparation. >» L'action prolongée de l’ammoniaque succédant à celle de l'acide azo- tique peut gonfler et parfois dissoudre la callose dans quelques tissus; néanmoins l'emploi successif de l’acide azotique et de l’eau ammoniacale présente l'avantage de rendre rapide et facile l’examen d’une feuille en- tière. Il suffit, pour éviter les causes d’erreur, de compléter cet examen par l'observation de coupes qui n’ont pas subi le même traitement. » J ‘ai rencontré la callose dans toutes les membranes ou incrustations calcaires que j'ai examinées : dans les Urticacées, chez l Urtica perennis, la Pariétaire officinale, le Broussonetia papyrifera, le Ficus carica, le F. elastica, le F. religiosa, le Houblon, le Mürier, etc.; chez les Borraginées, dans les poils ou dans le tégument externe du fruit (*) (Myosotis, Cyno- glosse, Consoude, Pulmonaire, Lithospermum, etc.). i t ` Ai š j > à ) Dans les tétrakènes des Borraginées (Cynoglossum, Lithospermum, etc.), la cal- e existe aussi en grande quantité dans les cellules du parenchyme interne du péri- (462 ) » Dans les cystolithes, elle occupe toute la trame organique et manifeste, après la dissolution du calcaire, les ornements ou les sculptures de la surface (Pariétaire ); elle présente, en outre, une stratification très nette (Ortie, Pariétaire, Ficus, ete. ). » Dans les poils et dans les cellules épidermiques, elle se présente sous des aspects très différents et en des régions où le carbonate de chaux fait souvent défaut. La cavité du sommet des poils calcaires est obstruée par un dépôt plus ou moins abondant qui envoie dans la partie non obstruée des traînées ou des saillies en forme de boutons (Ortie, Houblon); très fréquemment, la membrane épaisse des poils paraît s’être décollée suivant les lignes de stratification et forme des ampoules qui font saillie dans la cavité cellulaire; les intervalles des lamelles multiples qui forment ces ampoules sont remplis de callose (Myosotis palustris, Ortie, etc.). Dans quelques cas (Géranium) la callose remplit presque entièrement la cavité des poils en formant une sorte de cordon cylindrique, vermiforme, con- tourné sur lui-même. Enfin, les cellules qui bordent les poils à cystolithes ou les poils calcaires présentent des amas arrondis et stratifiés de callose, tantôt localisés dans la rosette de cellules entourant les poils, tantôt déve- loppés par une sorte d'irradiation, sur une étendue plus ou moins grande des cellules épidermiques (Myosotis, Vigne, Houblon, Pariétaire, etc.). » La callose apparaît aussi très souvent dans les membranes des cellules de l’épiderme ou du parenchyme qui limitent les régions subérifiées à la suite d'une mutilation de la feuille (déchirure, piqüre, ete.); dans ce cas, son apparition est liée à un phénomène pathologique encore mal défini, assez grave cependant pour compromettre la vie de la plante (Chou, Myosotis, etc.). » BOTANIQUE CRYPTOGAMIQUE. — Sur une Algue perforante d’eau douce. Note de MM. J. Huser et F. Janin, présentée par M, Duchartre. « Depuis longtemps déjà les zoologistes ont signalé des galeries ra- meuses et irrégulières dans le test calcaire de Mollusques marins, de Po- carpe; mais elle n’est pas incrustée de carbonate de chaux : son apparition paraît coïncider avec la résorption du contenu cellulaire et la destruction graduelle de ce parenchyme. Je reviendrai d’ailleurs, dans une autre Communication, sur les akènes de ces plantes. (4632 ) lypiers, dans les spicules des Éponges et même dans les écailles des Pois- sons marins. Des galeries analogues furent observées encore dans les coquilles de Mollusques d’eau douce et dans divers fossiles. Les différents observateurs ne tardèrent pas à attribuer ces canalicules rameux à des plantes perforantes, et tandis que pour les uns ces perforations étaient dues à des Champignons, pour les autres elles étaient produites par des Conferves. » Mais, il y a peu de temps encore, on ne possédait aucune donnée pré- cise sur la nature de ces végétaux. En 1889, MM. Bornet et Flahault pu- blièrent un important Mémoire qui fixa les idées à ce sujet ('); ils déter- minèrent spécifiquement les plantes qu’ils avaient observées dans le test calcaire des Mollusques et confirmèrent les quelques observations anté- rieures. On sait depuis lors que ces perforations sont dues à des Algues ou à des Champignons; M. Bornet (°), et tout dernièrement M. Ch. Bom- mer (°), ont même montré que certaines de ces plantes perforantes pou- vaient s'allier par symbiose et former un Lichen. » Il résulte de tous ces travaux que les végétaux perforants actuelle- ment connus sont au nombre de dix, à savoir : 4 Chlorophycées, 4 Cyano- phycées et 2 Champignons, dont un Lichen ayant une Cyanophycée pour gonidies. Presque toutes ces plantes sont marines; une seule est exclusi- vement d'eau douce (Phormidium incrustatum Gomont); une autre se trouve répandue aussi bien dans les eaux douces que dans les eaux ma- rines (Plectonema terebrans Born. et Flah.). Elles ont été trouvées à peu près exclusivement dans le test calcaire des Mollusques; MM. Bornet et Flahault ont pourtant signalé le Mastigocoleus testarum Lagerheim dans un galet calcaire du Croisic. » Nous avons eu la bonne fortune de trouver, à la source du Lez et dans d’autres cours d'eau, près de Montpellier, une nouvelle plante perforante, appartenant au groupe des Algues cyanophycées. C’est une Chamæsi- phonée à laquelle nous avons donné le nom de Hyella fontana. » Cette plante est très voisine d’une Algue perforante décrite par ER OO (1) Sur quelques plantes vivant dans le test calcaire des Mollusques (Bulletin la Société botanique de France, t XXXVI; 1880). | (©) Note sur l’Ostracoblabe implexa Born. et Flah. (Journal de Botanique de M. Monor, t. V; 1891) Ji OY Note sur le Verrucaria consequens Nyl. (Annales de da Société belge de Mi- croscopie, t. XVI: 1892). : de . ( 264 ) MM. Bornet et Flahault, sous le nom de Æyella cœspitosa; mais, tandis que cette dernière vit dans le test calcaire des Mollusques marins, nous avons rencontré le Hyella fontana aussi bien dans les vieilles coquilles de Mol- lusques terrestres, ayant séjourné dans les eaux douces, que dans les pierres calcaires qui forment le fond des ruisseaux et rivières à eaux suffi- samment aérées et claires des environs de Montpellier. » Dans les roches, où elle est surtout très abondante, elle pénètre jus- qu’à 1™™ ou 2™™ de profondeur, formant une couche étendue qui donne à toute la pierre une coloration qui varie du gris verdåtre au vert bleuâtre. Comme le Hyella cæspitosa, elle est filamenteuse et ramifiée, formée de cel- lules à contenu homogène et dépourvues de noyau; toute cellule végéta- tive superficielle peut former un sporange par division successive de son protoplasme, ou bien plusieurs cellules végétatives, en divisant leur pro- toplasme, peuvent former des sortes de sacs à contours irréguliers, remplis de cellules dont l'aspect rappelle celui des Chroococcacées. » Les filaments peuvent devenir si rapprochés et si serrés vers la sur- face qu’ils remplacent presque totalement le calcaire; dans ce cas on ob- serve surtout l'aspect chroococcoïde et la mise en liberté des cellules re- productrices. Au fur et à mesure que la partie superficielle de la roche cal- caire est ainsi usée par la plante perforante, les filaments profonds du Hyella pénètrent de plus en plus, s’accroissent, amenant ainsi une usure lente et une désagrégation continue du substratum. » Nous croyons utile, en terminant, d'appeler l'attention des pi PR gistes sur ce fait que nous avons toujours trouvé ces pierres et ces coquilles perforées dans des eaux rapides, claires et peu profondes. Cette observa- tion pourrait peut-être leur servir à marquer les conditions de vie et de dépôt de certains gisements fossiles. » PHYSIQUE DU GLOBE. — Sur les causes de la catastrophe survenue à Saint- Gervais (Haute-Savoie), le 12 juillet 1892. Note de MM. J. Vazor et A. Deresecque ('), présentée par M. Daubrée. « La catastrophe survenue à Saint-Gervais le 12 juillet 1892, à à la suite d’une avalanche descendue des glaciers du mont Blanc, a été si extraordi- Eu (*) Cette intéressante Note est accompagnée du plan et de la coupe du glacier de Tête-Rousse, à l'échelle de pyg, qui ont été tirés par M. Vallot. Le plan présente des courbes équidistantes de 5m, ( 265 ) naire que nous avons tenu à en déterminer les causes d’une façon très pré- cise. Le 19 juillet, accompagnés de M. Étienne Ritter, étudiant à l'Univer- sité de Genève et des guides Gaspard Simond et Alphonse Payot (tourneur), de Chamonix, nous sommes montés jusqu'à la base de l’aiguille du Goûter, à l’altitude de 3200, et nous avons les premiers exploré complètement la région d’où l’avalanche s’est détachée. Voici le résultat de nos observa- tions. » A la base de l'aiguille du Goûter, se trouve le petit glacier de Tête- Rousse, formant un plateau presque horizontal. L’extrémité de ce glacier s'avance, sans surplomb, sous une inclinaison de 40°, entre deux arêtes convergentes, terminant le bassin de réception, au-dessous duquel se trouve un couloir rocheux escarpé. » Nous avons reconnu que la partie frontale de ce glacier avait été enle- vée, laissant à sa place un espace demi-circulaire, limité en amont par une muraille de 4o™ de haut, dont l’inclinaison se rapproche beaucoup de la verticale. A la base de cette paroi, s'ouvre, dans la glace même, une caverne de forme lenticulaire, parfaitement visible de différents points de la vallée de l’Arve, et mesurant 40" de diamètre sur 20" de hauteur (!). Cette caverne communique, par un couloir encombré de blocs de glace, avec une cavité cylindrique à ciel ouvert, à parois verticales, résultant de l'effondrement sur place d’une partie du glacier. L'existence de cette der- nière cavité, mesurant 80" de long sur 40" de large et 4o" de profondeur, n'avait pas été soupçonnée. » L'examen de ces deux cavités nous a montré, en maints endroits, des parois de glace polie et transparente, qu’on ne rencontre jamais dans les glaciers à cette altitude, et qui prouvent d'une manière certaine un contact prolongé avec l’eau. La forme de la première caverne, libre de glaces, rappelait, par ses concavités polies, celle des marmites de géants. uR Notre opinion est que. par l'accumulation des eaux du glacier, un lac intérieur s’est formé, entre les deux arêtes rocheuses convergentes, à la faveur de seuils rocheux dont l’un est parfaitement visible au-dessous du glacier. (Un lac analogue et dans la même position existe à ciel ouvert, au Plan de l'Aiguille, au-dessus de Chamonix.) Cette eau, augmentant sans cesse, peut avoir miné peu à peu la croûte de glace qui recouvrait la cavité supérieure ; la voùte, devenant trop faible, s’est alors effondrée, Ne a n0s (*) Toutes ces mesures , ainsi que le cube des matériaux précipités, résultent d'un ev er fait au moyen de l’éclimètre Goulier et de la stadia. c 35 + R., 1892, 2% Semestre. (T. CXV, N°4.) = ( 266 ) exerçant sur l’eau une pression énorme, qui a rompu et projeté violemment la partie inférieure du glacier. Peut-être même la simple pression de l’eau accumulée a-t-elle pu, à un moment donné, occasionner cette rupture. » Ainsi s'explique la quantité d’eau considérable qui s’est précipitée d'un seul coup dans la vallée, emportant sur son passage la terre des rives et formant la boue liquide qui s’est répandue dans les parties basses. » Cette eau a emporté avec elle toute la partie inférieure du glacier, qu’elle avait arrachée et projetée en avant pour s'ouvrir un passage. Quant au plafond du cirque d’effondrement, il paraît être resté à peu près en- tièrement au fond de la cavité, remplaçant l’eau du lac souterrain. » Parmi les rares blocs qui sont restés dans le voisinage, nous en avons remarqué quelques-uns formés d’une boue stratifiée glacée, qui n’a pu se déposer qu’au fond d’un lac. » En présence de l’existence certaine d’une masse d’eau considérable, l'hypothèse d’une simple avalanche de glace doit être écartée, la faiblesse de la pente et la largeur de la vallée au-dessous du mont Lachat ne per- mettant pas d’ailleurs à des matériaux solides de continuer leur route (‘). » D’après nos mesures, la quantité d’eau fournie pour l'effondrement supérieur est d'environ 80000™°, auxquels il faut ajouter 20000™° pour la grotte d’entrée et de 90000" de glace arrachée à la partie frontale du glacier, ce qui forme un total de 100000" d’eau et goooo® de glace. On comprend facilement les effets destructeurs d’une pareille avalanche. » Tl est probable que ce lac sous-glaciaire, qui résulte de la configuration des lieux, se reformera peu à peu. Le remède consisterait à faire sauter les seuils rocheux, de manière à ménager un écoulement à l’eau de fusion du glacier; mais ce serait une opération fort difficile. » De pareilles formations ne sont heureusement guère à craindre dans d’autres localités, les grands glaciers ayant une marche beaucoup trop ra- pide pour permettre à l’eau de s’accumuler, et les glaciers supérieurs s’arrêtant d'habitude à une moraine perméable. » ge iua (1) L’accumulation d’une masse d’eau sous un glacier d’une certaine épaisseur n’est pas du tout invraisemblable, même à l'altitude de 3200". La progression géother- mique l'explique parfaitement (voir Herm, Gletscherkunde, p. 247 et seq.; 1885). ( 267 ) ÉCONOMIE RURALE. — Contributions à l'amélioration des plantes culiivees. Note de M. ScarrBaux. « Depuis 1887, la Station d’essais de semences de l’Institut agronomique a poursuivi de nombreuses expériences sur l’amélioration des plantes cul- tivées. Parmi les observations qu’elle a réunies, je voudrais signaler aujourd’hui à l’Académie celles qui sont d’un intérêt immédiat pour l'a- griculture. » On sait que les fleurs d’une même inflorescence s'épanouissent suc- cessivement. Chez les légumineuses, la floraison est basifuge; chez les graminées, l’ordre d'apparition des fleurs varie d’une espèce à l’autre; ainsi, dans le blé et dans le seigle, la floraison est centrifuge, tandis que, dans l’avoine, elle est nettement basipète. Si l’on considère un épillet, que celui-ci soit en épi ou en panicule, on constate toujours que les fleurs s'ouvrent dans le même ordre que sur l’inflorescence entière; dans la- voine, par exemple, ce sont les fleurs terminales qui, sur chaque axe secondaire, apparaissent les premières. » Avec l’aide de M. Bussard, j'ai noté jour par jour, sur quelques inflo- rescences de blé, de seigle et d’avoine, la date de floraison des différentes fleurs; puis, j'ai déterminé, à la récolte, le poids des grains correspon- dants. Entre ces deux circonstances, il existe une relation étroite : Les fleurs les plus précoces produisent les semences les plus lourdes; j'ajoute que celles-ci sont celles qui mürissent les premières. » Cette loi me semble générale; du moins elle s’est vérifiée également avec les trèfles, le sainfoin, le chanvre, le colza, le sarrasin et le soleil. L'intérêt pratique de cette observation ressort de l’expérience suivante : » D'un lot de semences d’avoine, j’ai fait deux parts : l’une comprenant de gros grains, pesant en moyenne 468,48; l’autre, de petits grains du sommet de l’épillet, pesant 27 216, mais bien pleins et parfaitement conformés. Ces semences furent semées dans vingt caisses de végétation et dans des conditions rigoureusement comparables, à labri des ravages des insectes et des oiseaux. » Dès la levée, les plantules issues des grosses semences se différenciaient par une plus grande vigueur; elles épièrent et mûrirent les premières. Le charbon fit son ap- parition dans les cultures : elles résistèrent bien mieux au champignon que les plantes Provenant des petites semences. » De celles-ci, elles : se distinguaient encore par un tallage plus abondant. Lors des semailles, on avait adopté pour toutes les semences un espacement uniforme. Les tiges ( 368 } fournies par les grosses semences étant les plus nombreuses sur une surface donnée, se trouvaient par conséquent les moins favorisées au point de vue de leur alimenta- tion. En dépit de cette circonstance, elles produisirent plus de paille, plus de grain et du grain plus lourd, de meilleure qualité. » D’autres expériences, poursuiviés sur le blé, l'orge, le trèfle des prés, les vesces, concordent entièrement avec la précédente. A tous égards, les grosses semences l’emportent sur les petites. Quelle que soit la destination des plantes que l’on cultive, qu’elles soient consommées en vert ou en leur entière maturité, ce sont les semences qu’il faut préférer. >» En grande culture, on se les procurera aisément à l’aide de trieurs appropriés. Si l'on opère sur un petit nombre de plantes mères, on vient de voir qu’il suffira de les recueillir sur les parties de l’inflorescence cor respondant aux fleurs épanouies les premières. » Les expériences mullipliées, poursuivies à la Station d’essais de se- mences, ont démontré que ce mode de sélection, à la fois simple et pra- tique, est le plus parfait de tous ceux qui ont été préconisés. Tirer, par exemple, ses semences des plus beaux épis, ainsique procè- dent certains agriculteurs, revient à faire usage des plus gros grains ; des observations remontant à 1887 nous ont appris que le poids des épis et le poids moyen des grains varient parallèlement. » PHYSIQUE DU GLOBE. — La période solaire et les dernières érupüons volcaniques. Note de M. Cu.-V. Zencer. (Extrait.) J'ai montré, à plusieurs reprises, la périodicité des grands mouve- ments atmosphériques et sismiques. Les dernières éruptions volcaniques accusent la même périodicité. » Le 26 juin 1892, l'ile Sanguir, près Célèbes, était détruite par une pe du volcan Awu (Golong-Awu ). Cette catastrophe peut être rapprochée de celle du Cracatoa, près Java, 27 août 1883. Or l'intervalle de ces deux explosions est de 3550,2 jours; mais 282 périodes solaires, de 12, 5935 jours chacune, donnent 3550, 4 jours. Ces deux grandes éruptions volcaniques se sont donc produites exactement après un intérvalle de 282 demi-rotations du Soleil. » La même île était en partie détruite le 2 mars 1852. Or l'inter- vale du 2 mars 1852 à la dernière éruption, du 26 juin 1892, est de 13164,6 jours; 1045 périodes de 12,6 jours nous donnent également ( 269 ) 13167,0 jours ; c’est donc après 1045 demi-rotations du Soleil, que l’érup- tion s’est reproduite. » L’Etna est entré en éruption dans la nuit du 8 au g juillet 1892. Or l'in- tervalle entre l’éruption de l’Awu et celle de l'Etna est de 12 jours, C'est- à-dire la durée d’une demi-rotation du Soleil. » Est-il possible que cette coïncidence des intervalles, à longue et à courte échéance, soit produite par le hasard?... » L'auteur termine par des considérations rattachant ces phénomènes à des décharges électriques, d’origine solaire, au travers des espaces inter- planétaires; il cherche à montrer comment on peut, à l’aide de l'hélio- photographie, en prévoir le retour à l'avance. M. Srarikorr adresse, de Moscou, un Mémoire écrit en langue russe, et portant pour titre « Nouvelle étude de l’univers ». La séance est levée à 4 heures et demie. M. B. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE, OUVRAGES REÇUS DANS LA SÉANCE DU 25 JUILLET 1802. Cours d Analyse infinitesimale, par Pa. GILBERT. Partie élémentaire. Paris, Gauthier-Villars et fils, 1892; 1 vol. gr. in-8°. Le secret professionnel, par Pavut VarwaersT. Paris, Giard et Brière, 1892; 1 vol. in-8°, (Présenté par M. H. Moissan. ) Contribution à l'étude de l'alcoolisme. Étude physiologique de leau d'ar- quebuse ou vulnéraire, par C. Capéac et AzBin Meunier. Paris, Asselin et Houzeau, 1892; 1 vol. gr. 1n-8°. Traitement de la phuisie pulmonaire, par G. DaremsEerG. Paris, Rueff et C'° 1892; 2 vol. in-16. Mémorial de l'artillerie de la marine. 28° année, 2° série, tome XX, Yraison de 1892. Paris, Imprimerie nationale, juillet 1892; x vol. in ( 370 ) Materiel d'artillerie de la marine. Planches, 4° livraison, année 1892, Chapitre XI : Hausses et appareils de pointage. Paris, Imprimerie nationale, 1892; in-f°. Société d'encouragement pour l’industrie nationale. Annuaire pour l’année 1892. Paris, Chamerot et Renouard; 1 vol. in-12. Recherches bactériologiques sur l'infection urinaire, par Arı Krocins. Helsingfors, 1892; br. in-8°. Études sur l’Hexaméron de Jacques d’Edesse, notamment sur les notions géographiques contenues dans le 3° Traité. Texte syriaque publié et traduit par Arraur Hyecr. Helsingfors, 1892; 1 br. in-4°. ERRATA. (Séance du 18 juillet 1892.) Note de M. J. Pionchon, Sur la chaleur spécifique et la chaleur latente de fusion de l'aluminium : Page 163, ligne 14, au lieu de qf — 0,308t — 46,9, lisez qf — 0,308 t + 46,9. OLILCR TABLE DES ARTICLES. (Séance du 25 juillet 1 1892. r MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. Pa LOT. — Quelques observations. tte sur |” sen ss la bombe ci rimétrique M. HENRI MOISSAN. — Étude du TM RE de- b M & St z DP. + 4 EP, Recherches sur la nets ss... dns sms roro seine L. Hugo adresse un Mémoire € Sur quelques particularités de la C ctée, Taas la okean du Co sers M. Re A à Le de -paque t à grande bo de Cu. LESTORU M. yan Bixipen, Académie, LPHE ak Can N° 4. SUITE DE LA TABLE DES ARTICLES. Pages, | Pages. bre comparatif, pour les membres supé- | M. Louis MANGIN, — Sur la constitution des rieurs et inférieurs de l’homme, des fibres cystolithes et des membranes incrustées de nerveuses d’origine cérébrale destinées aux carbonate de Chouk.: u reon yrr 260 MONTENO NOT RES o n 4 J. HugeR et F. Japin. — Sur une algue M. PauL BINET. — Sur la toxicité comparée perlotante d'eau dont... ses 262 des métaux alcalins et alcalino-terre 254 | MM. J. VALLOT et A. DELEBECQUE. — Sur les M. C. PrisaLix. — Régénération E causes de la catastrophe survenue à Saint- tale de la propriété sporogène chez Gervais ( Ha PAPEN le r2 juillet 1892 264 cillus anthracis quien a été pee Me M. ScariBAUX. — Contributions à lamélio- destitué M CRU de... un re 35 ration des plantes ones Milo. o 267 M. L. CuenoT. — L’excrétion chez les Gasté- En GER. — ériode solaire et ropodes ago ARE ER E 35 rnières éruptions volcaniques...... 68 M. A.-B. GRIFFITHS. — Sur e globuline M. Orisii KOFF adresse un Mémoire portant incolore qui possède une Pas Rae" our titre « Nouvelle étude de l'univers ». 269 CONG em ous ; 25 RO DIEE EDE E e a a aaa a a an 269 ERRATA oaea a ex : Se el er Ne Mine eine 270 PARIS. — IMPRIMERIE GAUTHIER-VILLARS ET FILS, Quai des Grands-Augustins, 55. STRE SECOND SEME a ce he ee ES ADAIR OM EBD H LES PA veidi Re des séances de demie se composent des extraits des travaux de Le: ibres et de l'analyse des Mémoires ou Notes és par des savants étrangers à l’Académie. que hiér ou numéro des Comptes rendus a ou 6 feuilles en moyenne composent un volume. volumes par année. pose des travaux de l’Académie. > AONA numéro, = l'Académie ne pon donner aux sont soumis à a même mais- ils à ne sont. pas com- Les Programmes des prix proposés par l’Acadén sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Rap- ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'autant que l’Académie l’aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séance pu blique ne font pas partie des Comptes rendus. ARTICLE 2. — Impression des travaux des Savants étrangers à l Academie. Les Mémoires lus ou présentés par des personnes qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'Aca- : démie peuvent être l’ objet d’une analyse ou d'un ré | sumé qui ne dépasse pas 3 pages. | Les Membres qui présentent ces Mémoires soul. tenus de les réduire au nombre de pages requis. Le’ | Membre qui fait la présentation est toujours nommé; mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet Extrait autant qu’ils le jugent convenable, comme ils le font | pour les articles ordinaires de la correspondance offi- cielle de l’Académie. x 1 4 i se F ARTICLE 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit être remis à l'imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tard, a jeudi à ro heures du matin; faute d’être remis à temp le titre seul du Mémoire est inséré dans le Compte rendu actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte ı rendu sui- vant, et mis à la fin du cahier. ARTICLE 4.— Planches et tirage à pan. Le Comptes rendus n’ont pas de planches. Le pripe à part des articles est aux frais 6 | teurs; il n’y a d'exception que pour les Rap] les Instructions demandés pa le Gouvernem nt. ARTICLE 5 Tos Le six mois, l Commission administ r un Rapport : sur la situation des ae | | Fimpression de gi volume. o LIBRAIRIE GAUTHIER-VILLARS ET FILS, QUAI DES GRANDS-AUGUSTINS, 55, A PARIS. | Envoi franco dans toute VUnion patke contre mandat de poste ou valeor sur sur "Par, GAUTIER (Henri), ancien Élève de l'Ecole Polytechnique, Professeur à l'Ecole Monge et au Collège Sainte-Barbe, Professeur agrégé à l'Ecole de Pharmacie, et (Georges), gpu lar de TEcole Poly- technique, Professeur à PE sas Monge. — Leg e Chimie, à l'usage des élèves de Mathematiques spéciales. Grand | it -8°, avec 83 figu ures 92 ~o aia o éreo o o.e soo o onis e. dama pallo a otra taigaen aa aN Préface. Ces Leçons s'adressent principalement aux élèves de Mathématiques spé- ciales. En les rédigeant, nous avons voulu en faire autre chose qu’un ma- nuel d'examen : nous avons cherché à présenter nE Chimie aux elled, non comme un amas de faits et de recettes, mais comme une Science, science encore ee il est vrai, bien qu elle innreher à à grands pas vers une forme définiti C'est là le but des Généralités qui constituent la première Partie de cet Ouvrage. Nous nous sommes efforcés d'y préciser le sens des mots employés de bien séparer les faits et les ainei acquis des spéculations hypoihé- tiques et de line ressortir la part d’ ARAS qui subsiste en Chimie, comme dans toutes les Sciences expérimentales. Nous avons développé assez Dental mn. gr mwa relatifs aux nom- bres SA op et aux équilibres chimi a ion des nombres Lie st uns e quest délicate RE expo- et d'après ris à RU ar a ct c'est pour TO De ce point mes é CR des formules où il entre des corps simples. ont été écrites avec des poids Ceux-ci égaux à leur lécuülaire et non e, mme on le fait souvent; le poids atomique n’a été conservé q corps donit Ta dénsit r n’est pas Connu étude des métallé ï forme la deuxième Partie de TO nous n'avons négligé aucune recherche pour a RP ESS exposés. La plupart d’entre eux pt été pris a et ceux pour lesquels = trouve iape sag ultats contradictoires ‘dans : y traités ont été vérifiés par n La détermination de H composition des corps a été mra dément ee yves d’après les Mémoires originaux; on trouvera à la fin nia : a rage la biblio- graphie de na analyses. “Dans une question aussi importante que celle-là, on ne doit Dee croyons-nous, que des procédés es “ot reçu T con- pore S l'expérie El industrio chimique. nous ne nous sommes or que sur les pro dés actuellem nt employés et nous n'avons dit que kin de apopo procédés, ceux- Sa n'ayant plus qu’un intérêt historique, Non tenons à mercier MM. Coignet et Sorel pour les renseignements ie ‘ils nous pal sujet. Au cours de la rédaction de cet Ouvrage, nous avons reçu de CA conseils de M. Le Chatelier, ingénieur en chef des Mines, répétiteur à l cole Polytechnique; nous le AE ons de vouloir bien agréer d'expression de e reconnaissance otre Camarade Albert Ma ile, sous-lieutenant-élève d'Artillerie, a bien voulu se charger de dessiner la plupar Die se s de cet Ouvrage; nous i ien sincères r Ouvrage contient, sans nul-doute té bien A PEA pe er et nous re ns avec reconnaissance les observations que oudra bien nous adresser; nous espérons néanmoins que Fon y trouv lev quelque . peu des qualités de méthode et de netteté qui eraotétigen l'enseignement que nous avons yogu de nos maitres à l'Ecole Polytechnique: Table des Matières. À une notat tion à Fute Tauni pa res dre imiquesz tape ee ion; a atma tions jrs Dissolution. Notions de Fhermoc pra ut Appareils usuels. — Ie XTIE : Métalloides. Hydrogène. — Fluo or. Combinaison du fluor avec l'hydrogène. — Chlore. Combinaison du chlore Le l'hydrogène. — Brome. Combinaison du brome avec l'hydrogène. — Tode. Combinaison de Piode avec l'hydrogène. — Oxygène. Ozone. Combinaisons de l'hydrogène. Combinaisons de l'oxygène avec le chlore: — Combinaisons de l'oxygène avec | T — Soufre. Combinaisons du soufre avec ¢ l'hydrogène. — ; Combinaisons du soui inapt gêne. — Selenium. — ure. TA Combinaisons de A cr Ba AE à Air. Combinaisons de l'azote. de ore. Combinaisons du bore avec le fluor. pile chlore, le brome et "iodi 3 Combinaison du es avec nn du y lea delre des métalloides- Biblio- gra a des analyse title È — 3 — ExrnaïT de la Revue scientifique (28 mai 1892). L'Or sxrage sue H. Gautier et G.. Charpy viennent de faire paraitre ne sera pas seulement Su 4 t par les candidats à l’Ecole.Po PORRA o zole E Centrale. Sa remarquable paria Pesprit serré de méthode. et d'exactityde lui ~ assurerontdansl’enseig ASN t classique une eplace durables, justémentanéritée. a La première Partie, qui est entièrement consacrée aux „théories chimiques, Æ débute par un exposé per ant es ps 2 notion Reg aa maNAG et = l'énergie. Les données les plus récentes et les s élevé af nt présentées.sous une forme simple et indépendante des considérations RNA que lon à i l'intelligence deces notions. Dans les Chapitres suivants se trouvent, ex posa d’une façon PORN quoique papige lesi] ois. des co ombinaisons, la fixation 1. des nombres, pro la Cristallographie et e la Thermochi paie La à, atomique qui, pour la mière père forme la base d'un Ou- 3 5 po z des équivalents. Les élèves one a ainsi aeiia eux-mêmes les avantages qui résultent de l'adontios des nombres proportionnels, dits poids atomiques. Cha Plusieurs de ces Chapitre Fou DU traités d’une façon complétement différente de ce que l’on voit ta les Ouvrages d'enseignement. C'est avec. plaisir que nous avons Yu suppr ER les vieilles erreurs qui se répètent p: uis de longues années dans ces différents Ouvrages, pa hénomène d’hérédité facile à con- cevoir; Citons D Te EE les Ra DIE UA à àla cristallisation et aux équilibres chimiques. La e est consacrée à l’histoire détaillée des différents Sp igée par les programmes d'admission à Vygole k ale. ons plus les vieux dessins qui illustrent depuis. de go an- Chimie; les figures représentent avec une fidélité remarquable - 4 $ 3 ra 1 # es voit a Ne ret ce OnE éc + ar des e érie si cures Fo le cas de uns xplic su il h néne | enu également à donner av délité | Ce +.) z rents pai telles qu’ elles ont cté tits par les : auteurs. he s Ce bea À Gautier Villa y d de commande à ii à d'un titre, et nous lui souhaitonsun succès H 4 ses aut x un règles suivies par eux. Passant ensuite ni s es poids x MM. Gautier et 2 Sami indiquent nettemént ce qui le dist stingue de À ne mique. Celle-ci repose sur uned) arc rie utile, e plausible tant u- mais Don depart e complètement sans ébra nier be mbres ionnels nommés HE on x-ci ne iére de comen r commode et logique; on a pu nt et donner pot is la théorie À so ag mais Cest un procédé io Fr a Fans les "HOME n’ont pas Pésité à LÉ, la parole de Dumas : il aurai é, s’il voit u, disait-il, le mot atome, car il était persuadé di ot dt l'expérience seulement après avoir exposé gles admises p fixation des poids atomiques que vient un résumé succinct si an ne Em ue propre- ment dite. Dans le courant de POuvrage, la no t la clature ato- i t été adoptées, toutefois les prin baies firmate: doi répétées (en caractères italiques) dans la notation par équi n e Partie comprend Fétude des métallo Gautier et Ch wont négligé aucune recherche pour assurer lexactitude des faits exposés, soit en urant aux oires originaux, soit en vérifiant dir recour 5 ginaux -mêmes les faits sur lesquels on trouve des divergences. entre les auteu Relativement aux applications iadt; les procédés actuellément em- poys ontseuls été développés L'Ouvrage e e écrit avec clarté et méthode et nous aie propre à rendre de réels service E Joannis, S. J. ExrRar de la Lumière électrique (xx juin 1892). Ce livre ést un livre d'enseignement; il a été fait pour répondre aux pro grammes (lé Chant: A la classe de Mathématiques spéciales et préparatoires à l’entrée dans les He coles franc ar deux cie divis de TEcole Polytechnique, qui depuis leur sortie de PEcole se sont tfait connaître comme professeurs ét comme savants. b La em D i » : . G3 = a —— > + pO ‘= Um — O = un = ®© S Cal + © e courant. On y a emplo ations én usage en ce : la er en poids atomiques et Ja vieille notation en équivalents, € encore ensei- e dans les clas Le partie matérielle est très soignée ; : près de 100 HE toutes originales, €x- Piate entle éparations seua ag ordinairement présentées d’une facon surannée dans An Ouvrages s actu $ Ok aie trouveront certainement profit à parco ourir ce livres ls vaient e de létat uig de la Chimie enseignée Dit + les classes Pelevs de nos lycé EXTRAIT du Journal des ses (1® mars 1892. J M. Moissan a fait hommage de ce Liv vre à aane des Scien i ap nom z auteurs. L'’ordonnanceet la méthode suivie LU font, dit-il,un Ouvrage à part t.C'es à la fois élémentai ire et élévé. M. ‘Moi issan p MM. Ga uthier- Villars et ñls du soin qu’ils ont apporté à cette éditi tion : ont du reste coutumiers du fait. ru EXTRAIT du Bulletin des Sciences ne (avril-mai 1892.) ai Ces Leçons de Chimie présentent ceci de paip meer rm qu’elles ne sont pas Ja reproduction des Ouvrages similaires parus dans ces dernières années.: Les théories générales de la Chimie sont Sari p plus développées que dans la plupart des livres employés dans Nemignitn nt; elles s es au courant des idées actuelles, notamment ce qui concerne la théorie des équilibres R r théorie d araras: Lars ces tue qui montrent la continuité qui € existe entré les pl no s SOUS forme fac ilement pe AA tion des nombres proportionnels, Ne ui est trop souvent négligée dans les ps es destinés aux candidats aux écoles ” gouvernement, est traitée avec tous ne développements érable. Dans tou le cours du Volume, on remarque aussi une grande préoccupation de Vexacti- tude; les faits cités sont tirés des res originaux ou ont ét rar à iie nouvelle vérification. dés de Vindustrie chimique son pira procéi ) sont décr des “tige me qu’i ils $ pos ie ne b Ouvrage ne comprend quel “aude ly- s matières exigées pour l'admission aux Ecoles F0 ; technique et: Cen trale résumé, le liv “A MM. Gautier et Charpy est destiné, croyons-nous À devenir rapidement per 18746 Paris. — Imprimerie GAUTHIER-VILLARS ET FILS, quai des Grands-Augustin$, 55. PE COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI A AOÛT 1892. PRÉSIDÉE PAR M. DE LACAZE-DUTHIERS. MÉMOIRES ET COMMUNICATION DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS, DE L'ACADÉMIE, CHIMIE MINÉRALE., — Sur. de. peñtäsulfure Done Kl Note de M. Henr: Moissax. «Dans un travail précédent (*); nous avons indiqué. qu ‘on pal obtenir le trisulfure de bore en faisant réagir le soufre sur le triiodure de bore par voie sèche au rouge sombre. Si l’on répète la même réaction à la température ordinaire et en solution sulfocarbonique, le ue a des be qui le différencient nettement du trisulfure. hs ski Lii iù am (y Étude du Ses de:bore; par M. Henat Moissan Comp wareg ti CKV — p» 203). Foo. GC. R., 1892, 2° Semestre. iT. CXV, N°86.) 36. ( 272 ) » On introduit, dañs un Matras de roo“, 208" environ d'iodure de bore dissous dans une petite quantité de sulfure de carbone pur et l'on y ajoute une solution sulfo- carbonique de soufre de façon à avoir un excès de ce dernier corps simple. On scelle le matras et on le maintient en repos au bain-marie à la température de 60° pendant vingt-quatre heures environ. Si les solutions sont concentrées, on observe immé- diatement une réaction très vive avec élévation de température, et il se produit une bouillie cristalline fortement colorée par l’iode. Avec des solutions étendues, la réac- tion se fait léntément; et l’on obtient une solution d'iode et un dépôt abondant qui, une fois lavé au sulfure de carbone, se présente sous la forme d'une poudre blanche légère, parfaitement cristallisée, qui se colore en rose par la dessiccation et très alté- rable par une trace d'humidité. Le mod Es le sulfure de carbone, doit être continué assez longtemps. » Ces cristaux sont formés par du pentasulfure de bore; en effet : » 1° Le point de fusion, pris à la pince thermo-électrique, est de 390°, tandis que le trisulfure de bore commence à fondre à 310°. Du reste, sa fusion est complètement différente de celle du trisulfaré. Il ne passe pas par l’état pâteux ; aussitôt la température de 3qo° alteinte, il devient immé- diatement liquide. » 2° Mis au contact de l’eau, il se décompose de suite en acide borique, en hydrogène sulfuré qui se dégage et en soufre qui se précipite, tandis que le trisulfure pur ne donne jamais de dépôt de soufre. » 3° Chauffé en tube scellé avec l'alcool, il réagit sur ce dernier corps comme le trisulfure de Ses mais en de mn un se abondant de soufre cristallisé: OFTA MH l » 4° Si on le chauffe daar le vike, à à à température de son point de fusion, il se dédoûble en soufre, qui se volatilise, ét en trisulfure décom- posable par l’eau, sans dépôt de soufre. » 5° Tandis que le trisulfure n’est pas attaqué même au rouge sombre par le mercure et l'argent; ce nouveau composé ‘est attaqué avec facilité par ces métaux en donnant du trisulfure de bore et un sulfure métallique. 5 T/action du mercure est surtout très: caractéristique | La: vapéur : de mercure attaque} en effet, ce composé avec incandescencé; le sulfure'de mércuré distille et il reste _ œisulfurer oe Dons Santy s decomposable w l’eau sans dépôt de soufre. » Nous indiquerons; iirin les propričtia G ce nouveau compéséi" qu i possède une densité de 1,85, que la potasse aqueuse le détruit en fournis- sant un polysulfure et du Lie de potassium, que le chlore réagit sur lui à basse on e pour fournir de beaux cristaux Toe. très réi ( 275 ) fringents et facilement dissociables par une légère élévation de tempé- rature. » Malgré tous nos efforts, il nous a été impossible d'obtenir ce penta- sulfure absolument pur. En même temps qu’il se forme il produit un composé d’addition de pentasulfure et d’iode, composé en partie disso- ciable dans le sulfure de carbone, et dont il est très difficile de le débar- rasser. Cette quantité d’iode qui, après plusieurs lavages, peut varier de 15 à 10 pour 100, devient ensuite beaucoup plus faible, sans que l’aspect et les propriétés du composé éprouvent aucun changement. Dans tous les cristaux provenant de différentes préparations, le rapport du soufre au bore a toujours répondu à la formule d’un pentasulfure de bore Bo? S*. » Nous poursuivrons l’étude de ces nouveaux composés. » ÉCONOMIE RURALE. — Sur les cultures dérobées d'automne, utilisées comme engrais verts; par M. P.-P. Denéraix. « J'ai déjà eu l'honneur (') d'appeler l'attention de l’Académie sur l'uti- lité que présentent les cultures dérobées d'automne, destinées à être en- fouies comme engrais verts. Cette utilité apparaît clairement quand on cherche, d’une part, quelles sont les pertes d’azote nitrique qu’occasion- nent les pluies d'automne, traversant les terres dépouillées de leurs récoltes; quand on constate, d'autre part, que ces pertes sont très réduites ou même supprimées, lorsque les terres sont couvertes de végétaux. » La mesure et l’analyse des eaux de drainage recueillies de quelques- unes des terres de l’École de Grignon, pendant l’automne des trois der- nières années, ont donné, pour les pertes d’azote nitrique calculées à l’hectare, les nombres suivants : ` Azote nitrique perdu à L’hectare, depuis la moisson jusqu’en novembre. RS 73,2 ie PR SE ee 10,8 D a 42,5 » La moyenne est de 41*8,8, correspondant à 260*8 enyiron de nitrate E E () Comptes rendus, t. CXII, p. 465; Annales agronomiques, t. XVII, p. 49» ( 274 ) de soude, quantité supérieure à celle que reçoit habituellement un hectare de betteraves fumé à la fois au fumier de ferme et au nitrate. » Ces pertes de nitrates, représentant une somme de 70f environ, attei- gnant presque le prix de location des terres de moyenne qualité, peuvent être à peu près complètement évitées par la pratique des cultures déro- bées à enfouir comme engrais. » En 1891, l'automne a été pluvieux, et elles ont bien réussi. Quand on a semé de la moutarde, à laquelle du trèfle s’est adjoint spontané- ment, on a recueilli très peu d’eau de drainage, la plus grande partie des eaux de pluie ayant été évaporée par les plantes qui couvraient le sol; pendant toute la saison, les eaux qui ont passé au travers des drains ne ren- fermaient que 0“%,808 d’azote nitrique. Quand les terres ont été cou- vertes de vesce (Vicia sativa), qui a été très vigoureuse, les drains n'ont pas coulé, toute la pluie a été évaporée. » Cette première observation ne conduisait pas encore à une conclusion solide, sur les avantages des cultures dérobées ; en effet, on pouvait craindre que les nitrates ne restassent dans le sol et ne fussent entraînés par les plüies d'hiver, après l’enfouissement des plantes qui avaient em- pêché l'écoulement de l’eau; il convenait donc de poursuivre l'étude des eaux de drainage après l’enfouissement des récoltes dérobées. » La moutarde est forcément enfouie en novembre; elle est, en effet, très sensible à la gelée. Il n’en est pas de même de la vesce : habituelle- ment elle résiste; aussi, bien que, dans la plupart des cas, les récoltes dérobées aient été enterrées par les labours d’automne, on a maintenu la vesce sur quelques pièces, jusqu’en février; mais, l'hiver ayant été rigou- reux, la vesce conservée sur pied n’a fait aucun progrès et on n’a trouvé aucun avantage à ne pas l'enterrer à l'automne. » Au moment des labours destinés à enfouir les cultures vertes, on a prélevé des échantillons sur différentes pièces, pour savoir le poids et la composition des plantes destinées à servir d'engrais. » La moutarde fraîche pesait en moyenne 4770*8 à l'hectare ; l'analyse a fourni les nombres suivants : Matière sèche... ... 26,64 pour 100 ATOS. ET 6,60 pour 100 de matière sèche ou Arot sa a :,75 pour 100 de matière normale 5 ao Les 4770*8 renfermaient donc 834,47 d'azote, plus que les eaux de drainage n’en ont entraîné des terres nues. » La vesce pesée fraîche a donné en moyenne 10 806k8 à l’hectare; on y a dosé : Matière sèche...... 20,75 pour 100 HE... 6,8 pour 100 de matière sèche ou 2 $ Azoleci na 1,31 pour 100 de matière normale » L'azote contenu dans la récolte d’un hectare s'élève donc à 167*5,4 : c'est l'équivalent de 33480*8 de fumier à 5 pour 1000 d'azote; c’est donc, au point de vue de l'azote, une fumure moyenne, obtenue à très bas prix, puisque les frais qu’elle nécessite sont seulement l'acquisition de 2hlit à 3" de vesce, et les dépenses de semaille; on ne peut compter, en effet, aux engrais verts le déchaumage qui précède le semis, puisqu'on le donne toujours après une céréale: ; » Que deviennent dans le sol ces végétaux enfouis? C’est là ce qu’il con- vient maintenant de rechercher. » Les terres qui ont reçu les engrais verts, et des terres toute sem- blables, ont été systématiquement maintenues sans culture depuis lau- tomne de 1891, de facon à savoir, par l'analyse comparée des eaux de drainage, si les nitrates non entrainés à l’automne ne seraient pas dissous el perdus pendant l'hiver, si, en outre, la décomposition des plantes dans le sol ne serait pas assez rapide pour empêcher les cultures de printemps d'en profiter. | » Les quantités d’azote nitrique recueillies pendant l'hiver, le printemps et l'été sont inscrites au Tableau suivant : Azote nitrique contenu dans les eaux de drainage » écoulées d’un hectare de terres sans engrais après enfouissement = de vesce. vert. Du 26 octobre au 24 novembre... ......... a 154$ dé Du 24 novembre au 15 décembre... .......... 4,38 5,o1 Du 15 décembre au 4 te M Re ie 2,47 2,29 Dü 4 janvier au 9 février. o- | 1,02 2,71 Du 9 février au 22 février .......:.......... 3,06 7,09 Du 22 février au 10 mlet a aS 18,50 33,40 1p? 7 ; rt ; ee » Pendant l'hiver, les eaux écoulées des terres nues et des terres enrichies par les ( 276 ) engrais verts en sont à peu près également chargées ; si l’on fait la somme des quatre premiers dosages, on trouve : Azote nitrique contenu dans les { Terre sans engrais.......... 10K8, 26 eaux de drainage d’un hectare. | Terre avec engrais vert..... 11,29 » Les différences sont donc très faibles; il est visible que, lorsque les nitrates n’ont pas été entrainés par les eaux, ils ont été assimilés par la moutarde ou la vesce; il est visible, en outre, que, pendant l'hiver, la dé- composition des végétaux enfouis fait peu de progrès, et que la matière organique azotée n’est pas rapidement la proie des ferments nitriques. » La production des nitrates par cette transformation de la matière végétale ne commence à se faire sentir qu’au mois de février. » L'expérience était donc en très bon chemin, quand elle a été inter- rompue par l’excessive sécheresse du printemps et du commencement de Pété; c’est seulement à la fin de juin que les pluies sont arrivées et en juillet que les drains ont coulé; l'analyse des eaux montre que la nitrifica- tion de la matière verte était déjà sensible. Je me suis assuré, par des expériences directes, que, lorsque la température et l'humidité sont con- venables, cette nitrification est très active : c’est, du reste, ce qu’a reconnu récemment M. Müntz ('). Dans une saison normale, ce ne serait pas le huitième de l'azote enfoui qui serait transformé, mais une quantité beau- coup plus forte, et j'aurais pu attendre, pour présenter ces résultats à l’Académie, que ces expériences fussent plus complètes, si je n’avais cru utile de rappeler les avantages des cultures dérobées, au moment même où la moisson va être terminée et où ces cultures doivent être entreprises. » En réalité, semer à l’automne, immédiatement après une céréale, de la graine de vesce, c’est fixer dans une matière organique l'azote des ni- trates; il est ainsi retenu, soustrait à l'influence dissolvante des eaux qui traversent le sol; cet azote, mis en réserve, ne reprend sa forme assimi- lable qu’au printemps suivant, au moment où il peut être utilisé par les plantes qui occupent le sol. » Il està remarquer, en outre, que, lorsque les cultures vertes sont bien développées, elles renferment plus d’azote que les eaux de drainage n'en entraînent, et que, dans le cas d’une légumineuse, le sol est enrichi d’azote prélevé sur l’atmosphère. nn tr (1) Comptes rendus, t. CX, p. 972; Traité de Chimie agricole, p. 596. ( 277 ) » Je mai pas encore de renseignements bien précis sur la quantité de fumier que permet d’épargner dans différents sols une culture dérobée, mais je crois qu’en général on peut compter que, lorsque la culture est réussie, elle équivaut à un tiers, peut-être même à une moitié d'une bonne fumure. Je suis persuadé que les praticiens qui, cette année même, imite- ront ce qu'on fait depuis longtemps dans différentes parties de la France et sèmeront sur les soles des céréales après un léger déchaumage de 2hlit à 3hlit de vesce par hectare, y trouveront, si l’automne est humide, de grands avantages. » MÉMOIRES LUS. ZOOLOGIE. — Remarques sur l'alimentation chez les Ophadiens. Note de M. Léos Varcranr. (Extrait par l’auteur.) (Renvoi à la Section de Zoologie ). « La ménagerie des Reptiles possède un exemplaire du grand Anacondo de l'Amérique méridionale (Eunectes murinus, Linné), d’une longueur d'au moins 6", qui, chose exceptionnelle pour l'espèce, ayant accepté de la nourriture presque dès son arrivée et continuant de manger avec régu- larité depuis cette époque, offre un sujet d'étude des plus précieux au point de vue de recherches à faire sur la nutrition des Ophidiens pour éclairer, en les continuant, les observations de même ordre dues à Con- Stant et Auguste Duméril. » Depuis son entrée, le 8 août 1885, jusqu’à la fin de l’année 1891, ce Serpent a mangé trente-quatre fois, c’est-à-dire en moyenne cinq fois par an; le nombre maximum a été sept fois en 1887, le nombre minimum quatre fois en 1886. Presque toujours, la nourriture a consisté en Boucs et Chèvres de petite taille ou jeunes ; cependant trois fois ila pris des Lapins, ünë fois une Oie: I] est à remarquer que cette bête et, en général, les Serpeñts n’acceptent pas indifféremment toutes les proies, mais manifes- tëiit dé véritables goûts. Il faut ajouter que, si l’on éprouve souvent une difficulté réelle, pour un individu donné, à faire prendre le premier repas, ceci übtenu, l’animal accepte beaucoup plus aisément ce qui lui est offert. ve exémple éntré autrés nous a été fourni par un Pelophilus madagäsca- Fensts, D!'B., léquel/ après avoir refusé pendant plus de vingt-deux mois ( 278 ) les proies les plus variées, accepta un jour un Sansonnet, prit ensuite quelques autres petits Oiseaux et enfin mangea des Rats, dont on le nourrit aujourd’hui sans difficulté, alors qu’à maintes reprises auparavant on les lui avait vainement présentés. » Les intervalles entre les repas chez cet Anacondo présentent de grandes variations. En les groupant, pour fixer les idées, on trouve que : 7 fois l’intérvalle a été dei c 23 à 4o jours. 8 RS 4o a 60 > 9 Re 60 à So » Re 80 à 100 » 3 RS 100 à 120 » 2 Ne er 120 à 128 : » I D E um me des 204 » » En somme, l'intervalle normal peut être estimé à deux mois, deux mois et demi. » C’est l’animal qui règle d’ailleurs lui-même ses repas, car on attend, pour lui présenter sa nourriture, qu’il en manifeste le désir par son agita- tion et quelques autres signes extérieurs. Toutefois, pendant les jeûnes prolongés, on ne se conforme pas à cette règle; ainsi, pendant l'intervalle exceptionnel maximum de 204 jours, entre les sixième et septième repas en 1886, à deux reprises, des tentatives furent inutilement faites pour alimenter ce Serpent. » En ce qui concerne le volume des proies, pour cet Anacondo, comme pour d’autres sujets rares, la crainte d'accidents, que pourraient amener des troubles dans la digestion, engage à ne lui faire prendre que des ani- maux d’une grosseur relativement médiocre : le plus fort qu’il ait avalé était un Chevreau de 12k6, représentant à peu près le sixième du poids du sujet; il n’est pas douteux qu’à l’état de liberté un Serpent de cette taille ne puisse engloutir des proies trois à quatre fois plus considérables. Un accident entre autres, dont la Ménagerie a été le théâtre, montre à quel point peut, dans certains cas, aller le volume relatif de l'animal ingéré- Une Vipère de France (Pelias berus, Lin.) avait dù être placée dans une même cage avec une Vipère à cornes (Cerastes cerastes, Lini); comme les individus, bien qu'appartenant à des espèces différentes, étaient, de même taille, la Vipère de France peut-être un peu plus forte, il était supposable que ces deux Serpents pourraient sans inconvénient, vivre l’un à côté de (279 ) l’autre. La Vipère à cornes avala cependant, dès la nuit suivante, sa com- pagne de captivité, et, pour s'accommoder à cette proie si disproportionnée, son corps s’était distendu au point que les écailles, au lieu de se toucher latéralement en chevauchant même un peu l’une sur l’autre, comme à l’état normal, s'étaient écartées, laissant entre les rangées longitudinales un espace nu égal à leur propre largeur. La digestion se fit toutefois régu- lièrement et le Céraste ne parut point en souffrir. » Les résidus de la digestion sont évacués en une seule fois après chaque repas, ce qui fait généralement admettre qu’ils correspondent à chacun de ceux-ci; on reconnaît, par l’examen des fèces, que c'est là, en effet, le cas ordinaire. Cependant nous avons eu sur cet Eunecte la preuve certaine qu’il peut en être autrement; dans les déjections recueillies le 16 avril 1887, à la suite d’un repas effectué le 2, avec les poils du Che- vreau dégluti à cette époque, se trouvaient quelques plumes d’une Oie avalée le 8 février, au repas précédent. » Bien que la digestion des aliments soit très complète, puisque, à l'ex- ception des parties épidermiques et de quelques portions du squelette particulièrement résistantes, rien d’autre ne se retrouve dans les fèces. S'il fallait en juger par notre Anacondo, l'accroissement de l'animal ne se ferait qu'avec une extrême lenteur; au moins dans la période d’observa- tion a-t-il été presque nul, car, à la fin de 1891, ce Serpent n’accusait que 76", au lieu de 74*5 à l’arrivée. Il faut considérer que cet individu paraît avoir atteint la taille maximum de l’espèce; en tous cas, nous ne possédons dans les collections aucune dépouille pouvant faire croire qu’on en trouve de plus gigantesques : il y aurait donc moins lieu de s'étonner de cet état stationnaire. » MÉMOIRES PRÉSENTÉS. M. Duaur adresse, de Buenos-Ayres, une Note relative à un liquide propre à détruire le Phylloxera. (Renvoi à la Commission du Phylloxera.) = G. Bourox adresse une Note relative à un procédé pour rendre les objets incombustibles. (Renvoi à l'examen de M. Troost.) C. R., 1892, 2° Semestre. (T. CXV, N° 5.) 37 * ( 280 ) M. Eueèxe Souuié soumet, au jugement de l’Académie, un petit appareil figurant les particularités d’une éclipse partielle de Lune. ( Renvoi à la Section d’Astronomie.) CORRESPONDANCE. M. le Secréraire PERPÉTUEL signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance, sept nouvelles feuilles des Cartes de France et de Tuni- sie, publiées par le Service géographique de l’armée. GÉOMÉTRIE. — Sur les courbes tétraédrales symétriques. Note de M. Arpnoxse Dumouuix, transmise par M. Darboux. « I. Dans son Mémoire « Sur les surfaces et les courbes tétraédrales symétriques », M. V. Jamet (') a fait connaître la proposition suivante : » Un point M étant pris arbitrairement sur une courbe tétraédrale (T), considérons la cubique gauche (C) tangente en M à la courbe tétraédrale et passant par les sommets du tétracdre de symétrie. Cela posé, » 1° La courbe tétraédrale et la cubique gauche ont, au point M, même plan osculateur ; » 2° Lorsque le point M se meut sur la courbe tétraédrale, le rapport des courbures, au point M, de la cubique gauche et de la courbe iétraédrale demeure constant. | » Nous nous proposons de compléter ce théorème en démontrant que : » 3° Au point M, la courbe tétraédrale et la cubique gauche ont des torsions égales. » A cet effet, nous établirons d’abord quelques propriétés infinitési- males des courbes dont les tangentes font partie d’un complexe quelconque, algébrique ou transcendant. » Il. Ilest bien connu que, lorsque les tangentes d’une courbe font partie d’un complexe de droites, le plan osculateur, en un point de cette courbe, est le plan tangent au cône du complexe, suivant la tangente à la courbe en ce point. » En faisant appel à la notion du complexe tangent, on peut donner, à (+) Annales scientifiques de l’École Normale supérieure; 1887. r (ar) l'énoncé de ce théorème, la forme suivante, qui nous sera utile dans un instant : » En un point M d'une courbe dont les tangentes appartiennent à un com- plexe (K), le plan osculateur est le plan polaire du point M, par rapport au complexe tangent relatif à la tangente en M à la courbe. » IM. Dans son Mémoire « Sur les propriétés des cubiques gauches et le mouvement hélicoïdal d’un corps solide (') », M. Appell a donné une formule élégante de la torsion dans les cubiques gauches. On a r = k+ r ; z désignant le rayon de torsion en un point quelconque pris sur la courbe, k le paramètre du complexe linéaire qui renferme les tangentes à la cubique gauche et r la distance du point considéré à laxe central de ce complexe. | » Cette propriété peut être étendue aux courbes dont les tangentes font partie d’un complexe linéaire. Pour le prouver, il n’est pas nécessaire de faire denouveaux calculs. Effectivement, la démonstration que M. Appell a donnée de son théorème s'applique, sans aucune modification, aux courbes plus générales dont nous venons de parler. Énonçons donc ce théorème : » En tout point d’une courbe dont les tangentes font partie d'un complexe linéaire, on a r? t =k + Fa les différentes lettres ayant la signification indiquée plus haut. » IV. En rapprochant ce dernier théorème du second énoncé du n° ÍI, on démontre aisément que : » Sı les tangentes d’une courbe appartiennent à un complexe (K), le rayon de torsion +, en un point quelconque de cette courbe, est donné par la formule 2 t= &ķ + T k désignant le paramètre du complexe tangent relatif à la tangente en M à la Courbe, et r la distance du point M à l’axe central de ce complexe. » V. Des théorèmes n° II et IV, on conclut que, si les tangentes d’une de an mouse, 1 . à r 5 ; () Annales scientifiques de l’École Normale supérieure; 1876. (252 ) courbe font partie d’un complexe quelconque, le plan osculateur et la tor- sion, en un point de cette courbe, ne dépendent que du complexe tangent relatif à la tangente à la courbe au point considéré. Par conséquent, » Si deux courbes, qui se touchent en un point, appartiennent par leurs tangentes à un même complexe (K), elles ont, en ce point, méme plan oscula- teur et même torsion. » VI. On peut démontrer bien simplement la proposition suivante, qui ne nous semble pas avoir été remarquée : » Toute courbe tétraédrale symétrique appartient par ses tangentes à un complexe tétraëdral qui admet pour tétraèdre fondamental le tétraèdre de sy- métrie. » VII. Nous possédons maintenant tous les éléments nécessaires à la démonstration de la propriété des courbes tétraédrales énoncée au n° I. » Il suit du théorème du n° VI que les tangentes de la courbe tétraé- drale (T) font partie d’un complexe tétraédral (K) dont le tétraèdre fon- damental est le tétraèdre de symétrie (S). Mais ce tétraèdre ( S) est inscrit à la cubique gauche (C); par suite, en vertu d’un théorème bien connu, il existe un complexe tétraédral (K’) admettant le tétraèdre (S) comme tétraèdre fondamental et renfermant les tangentes de la ligne (C). Les deux complexes (K) et (K’) ont donc même tétraèdre fondamental; de plus, ils possèdent un élément commun, la tangente en Maux courbes (T) et (C); donc ils coïncident. Les courbes (T) et (C) appartenant par leurs tangentes à un même complexe, nous pouvons leur appliquer le théorème du n° V. Ces deux courbes ont donc, au point M, même plan osculateur : c'est la première partie du théorème de M. Jamet; en outre, elles ont, au point M, des torsions égales : c’est la propriété que nous nous proposions d'établir. » VIM. Il suit clairement des considérations précédentes que les deux propriétés que nous venons de démontrer relativement aux courbes té- traédrales appartiennent à toutes les courbes dont les tangentes font partie d’un complexe tétraédral, et notamment aux courbes définies par les équations t PNE, E ce ae, ( 283 ) PHYSIQUE, — Sur la loi de Stokes. Sa vérification et son interprétation. Note de M. G. Sazrr, présentée par M. Lippmann. « M. Stokes a énoncé cette loi que « les rayons émis par une substance fluorescente ont toujours une réfrangibilité moindre que celle des rayons excitateurs ». En d’autres termes, les ondulations, qui subissent dans ce curieux phénomène une véritable transmutation, peuvent devenir plus longues et jamais plus courtes. Cette loi a été attaquée par M. Lommel, mais elle a été vérifiée par MM. Hagenbach, Edm. Becquerel et Laman- sky. Les expériences de ce dernier savant paraissent absolument con- cluantes (!). » Un dispositif nouveau permet d'arriver à la même conclusion. Un spectroscope ordinaire, ou mieux un instrument tout en quartz, donne un spectre réel qu’on reçoit sur la cuve de quartz d’un oculaire de Soret : celle-ci contient la substance à étudier. Le spectre n’est pas considéré par transparence, mais son image est projetée par une lentille transversa- lement sur la fente d’un second spectroscope. On voit dans celui-ci, avec une netteté parfaite, le spectre diagonal de l'expérience classique de Stokes; aucun rayon, même avec le rouge de Magdala, ne franchit la limite théo- rique. » On peut, semble-t-il, rattacher la loi, ainsi vérifiée, au second prin- cipe de la Théorie mécanique de la chaleur, et cela de la façon suivante. Les substances fluorescentes proprement dites, celles qui ne s’altèrent pas, donnent le moyen de changer indéfiniment de la chaleur rayonnante d’une certainelongueurd’ondeenchaleurrayonnante d’uneautrelongueur d'onde. Sans la loi de Stokes, on pourrait, avec des corps convenablement choisis, transmuter de la lumière jaune en telle lumière que l’on voudrait, par exemple en lumière violette. Or celle-ci, qui n’apparaît dans le spectre qu’à une température beaucoup plus haute que la lumière jaune, peut effectuer, grâce à son origine même, des réactions chimiques, qui ont besoin pour se P roduire du concours d’une source de chaleur à température élevée. Cette loi, énoncée par M. Pellat (?), serait mise en défaut par le phénomène de la fluorescence, si les rayons, par leur transmutation, pouvaient gagner en (?) Journal de Physique, t. VIII, p. 367. (*) Comptes rendus, t. CYH, p. 34. ( 284 ) réfrangibilité. La loi de Stokes, selon laquelle ces rayons ne peuvent au contraire que perdre en réfrangibilité, est donc une conséquence de celle qui veut que la chaleur ne puisse passer d’elle-même d’un corps froid sur un corps chaud. » CHIMIE ORGANIQUE. -— Constitution du pyrogallol. Note de M. pe Forcranr. « Jusqu'ici la constitution des divers isomères du pyrogallol n’a pas été établie sur des bases bien positives. » Pendant longtemps, on n’a pas su quelles positions attribuer aux trois OH du pyrogallol : il devait en être ainsi tant que ce triphénol était seul bien connu. La phloroglucine dérivant de la résorcine par fusion avec la potasse, on a été conduit à l'écrire (1, 3, 5), bien qu’il n’y ait au- cune bonne raison de ne pas admettre (1, 2, 3), car on ne sait pas dans quelle position se fait la nouvelle substitution. Partant de ce fait, le pyro- gallol devait être (1, 2, 3) ou bien (1, 2, 4). » Quant au choix à faire entre ces deux dernières formules, il règne une certaine confusion dans les divers Ouvrages classiques, les uns préfé- rant la première, les autres la seconde. En général, cependant, les plus récents adoptent (1, 2, 3). » La raison de cette différence parait être l’étude de l’oxyhydroquinone obtenue par oxydation de l’hydroquinone au moyen de la potasse; on admet que les deux OH primitifs de hydroquinone subsistent en posi- tions 1 et 4, et la troisième substitution ne peut être qu’en 2 ou 3; la con- stitution de l’oxyhydroquinone serait donc (1, 2, 4). Dès lors, et par ex- clusion, celle du pyrogallol ne peut être que (x, 2, 3). » Remarquons cependant que ces raisonnements ne sont pas inatta- quables ; tandis que l’action de la potasse sur l’hydroquinone donne un OH nouveau qui vient se placer à côté d’un des deux autres préexistants, la même réaction faite sur la résorcine fournirait un troisième OH séparé des deux premiers et en position 5. » On a vu cependant, dans les expériences de neutralisation publiées par MM. Berthelot et Werner ('), une confirmation de la formule (1, 2, 3) du pyrogallol. En effet, ces savants ont trouvé, pour la neutralisation par (1) Comptes rendus, t. C, p. 587. ( 285 ) la soude étendue, les trois nombres successifs + GG, 4o, + 601,38 et + 11,02; la dernière fonction parait plus faible que les autres, comme il arrive pour la pyrocatéchine (+ 6,26 et + 1,40), tandis que la résorcine fournit + 8,22 et + 7,36, et l’hydroquinone + 8,00 et + 6,36. En outre, la valeur moyenne du pyrogallol est + 46%, 60, plus faible que celle de la phloroglucine (+ 6,09), de même que la pyrocatéchine est aussi moins acide (valeur moyenne + 3,83) que ses deux isomères (+ 7,79). On en déduit que les fonctions du pyrogallol doivent être contiguës (1, 2, 3), comme celles de la pyrocatéchine. » Mais on peut objecter à ces arguments d’abord que la phloroglucine (+8,35 +8,38 et + 1,53) indique une diminution apparente presque aussi marquée que le pyrogallol pour la troisième fonction. D'autre part, la comparaison des valeurs des fonctions en dissolutions étendues est tou- jours très incertaine. J’ai montré récemment que, des trois diphénols iso- mères, la pyrocatéchine, qui donne la valeur moyenne la plus faible, en présence de l’eau, est au contraire le plus acide pour les réactions rapportées aux corps solides. Dans les dissolutions, l’affinité des corps pour l’eau inter- vient très inégalement; pour les acides très faibles, comme le sont les phénols, elle peut masquer non seulement la valeur mais le sens même des différences à mesurer. » On voit donc que la question de la constitution d’un pyrogallol est encore. fort obscure, même en ne tenant pas compte des glucines de M. Gautier. » Les résultats que mwa fournis l'étude des trois pyrogallols sodés, pré- parés à l’état solide (‘), m'ont permis d'apporter de nouveaux arguments en faveur de la constitution (1, 2, 3) du pyrogallol. » J'ai montré, en effet, que la valeur totale des trois fonclions est exprimée par le nombre + 116€, 09, ce qui donne pour la valeur moyenne +38, 70. Les valeurs apparentes successives sont à peu prés ; + 41,34, + 39,09, et + 35,66. 5 Loue tout d’abord que la valeur moyenne + 38,70 devrait faire my e pyrogallol de la résorcine CE 3) qui donne + 38,60, tandis que la pyrocatéchine (1, 2) et l’hydroquinone (1, 4) fournissent + 39,02 te à (C) Comptes rendus, t, CXV, p. 46. ( 286 ) et + 37,36. Il en résulterait que la constitution du pyrogallol serait (1, 3, 5), c’est-à-dire celle que l’on attribue ordinairement à la phloro- glucine. Cependant j'ai montré que ce qui caractérise surtout la résorcine, c'est-à-dire la position méta, c'est moins la valeur moyenne + 38,60, à peine différente de +39,00, que ce fait que les deux fonctions successives ont très sensiblement la même valeur + 38,70 et + 38,50; en d’autres termes, il ne se forme pas de combinaison intramoléculaire au moment de la première substitution sodique, sans doute à cause de la séparation des deux OH par CH. Le pyrogallol se comporte tout autrement : les trois fonctions ont des valeurs apparentes nettement décroissantes. » Cette remarque doit faire écarter absolument l’hypothèse de la consti- tution (1, 3, 5). » La notation (1, 2, 4) ne convient pas non plus au pyrogallol. Elle comporte, en effet, l’existence de deux OH en 1 et 4. Or l’hydroquinone nous montre que, dans ce cas, ces deux fonctions sont non seulement iné- gales, comme il arrive pour 41,34 et 35,66, mais de valeur moyenne (+ 37,36) beaucoup plus faible que celle de la fonction phénol ordinaire, + 39,0 environ. » Or ici la valeur moyenne des deux fonctions extrêmes : + 41,34 et + 35,66 est + 38,50, nombre bien plus élevé que + 37,36 et qui au con- traire se rapproche beaucoup de + 38,60, valeur moyenne de la résorcine. On doit donc admettre que les deux fonctions extrêmes sont en 1 et 3. Quant à la fonction intermédiaire 2, elle apparaît et doit en effet appa- ioy avec sa valeur réelle + 39,09; non pas qu’elle ne puisse former de laire, mais parce que, pour entrer en réaction, elle doit se dégager d’une première combinaison pour en former une autre avec la dernière fonction immédiatement après; le résultat thermique observé doit donc être sensiblement le même que pour le phénol ordinaire monoatomique (+ 39,10). » Le pyrogallol est donc à fonctions contiguës : (1, 2,3). » Ces faits démontrent, une fois de plus, l'importance des recherches thermiques au point de vue de la discussion des isomères aromatiques. ” CHIMIE ORGANIQUE. — Sur la cascarine. Note de M. LEPRINCE, transmise par M. Friedel. « Au cours de mes recherches sur l'écorce du Rhamnus Prushiana, appelé par les Espagnols Cascara sagrada, recherches entreprises principalement ( 287 ) en vue de l'étude de l’alcaloïde signalé par le D" R.-G. Eccles (') qui l’a appelé rhamnine, J'ai été amené à isoler un corps nouveau, qui paraît être le principe actif de cette plante (?), et pour lequel je propose le nom de cascarine. » Extraction. — On épuise l'écorce de Cascara sagrada (Rhamnus Prushiana), grossièrement pulvérisée et desséchée, par de l’eau distillée bouillante contenant 208° de carbonate de soude. On neutralise la liqueur obtenue, par l’acide sulfurique : il se produit un abondant dépôt, que l’on sépare par filtration. » La liqueur filtrée est évaporée à une douce chaleur, ou mieux dans le vide. Pen- dant l’évaporation, il se forme un dépôt : on le redissout dans de l’eau alcalinisée bouillante et l’on précipite à nouveau par l'acide sulfurique. Le produit provenant de l'évaporation des liqueurs légèrement acides est un mélange complexe, qui contient, avec la cascarine, des produits d’oxydation et d'hydratation insolubles dans l'alcool. » Pour isoler un principe défini, on épuise cette substance, desséchée à 50°, par l’acétone; la solution, peu colorée, est séparée, par filtration, du résidu insoluble; on l’additionne ensuite d’acide sulfurique, et, après quelques heures de contact, on verse la solution acétonique dans une grande quantité d’eau chaude. » Après vingt-quatre heures de repos, il se rassemble au fond du vase un dépôt brun-verdâtre ; on le recueille sur le filtre; il est de nouveau soumis au même traite- ment que le précédent. Après plusieurs purifications, on obtient une substance jaune, composée d'aiguilles microscopiques. » Propriétés. — La cascarine se présente sous forme d’aiguilles prisma- tiques d’un jaune orangé, variable suivant le degré d’hydratation. Inodore, insipide, soluble en rouge pourpre foncé dans la potasse, soluble dans les solutions alcalines avec la même coloration. Insoluble dans l’eau, soluble dans l'alcool pur, moins soluble dans le chloroforme; soluble dans l'alcool éthéré. » Desséchée à 5o°, et ensuite au-dessus de Placide sulfurique, elle donne, à l'analyse, des nombres qui s'accordent avec la formule G'?H'°05. » Action de la chaleur. — Soumise à l’action de la chaleur, la cascarine brunit vers 200° et fond en se décomposant à 300° et laissant un résidu charbonneux. » Action de la potasse. — On fond à une douce chaleur 1 partie de cascarine et 10 parties de potasse. Après refroidissement, on épuise par l’eau, et la solution 7 ma acidulée par l'acide sulfurique est agitée avec l’éther. Par évaporation de ce dernier, on obtient une substance blanche et cristallisée qui donne les réactions de la phloroglucine. em à + () The Druggist circular, mars 1888, page 54. (?) Dr Larronn, Cascarine (imprimerie Nelzès. Paris, 1892). C. R., 1892, 2° Semestre. (P GAV N5) a ( 288 ) » Des recherches précédentes, il ressort que la cascarine est une sub- stance ternaire appartenant à la série aromatique, puisque, par fusion avec la potasse, elle donne un phénol, et contenant au moins une fonction phé- - nolique libre. = » La cascarine est-elle identique avec la rhamnétine de M. Schützen- berger (*), obtenue par le dédoublement d’un glucoside complexe, récem- ment étudié par M. Libermann (°), ou bien simplement isomérique? C’est ce qu'une étude plus approfondie démontrera. » Il reste acquis ce point intéressant : que deux végétaux de la même famille, le Rhammus et la Cascara, se rapprochent non seulement par les caractères botaniques, mais aussi i par les principes immédiats que l’on peut en extraire. » CHIMIE MINÉRALE. — Sur les eaux ferrugineuses. Note de M. F. Parmentier. ( Extrait.) « À la dernière Communication de M. J. Riban (Comptes rendus, t. CXV, p- 185), je crois devoir répondre que mes résultats se rapportent à des eaux authentiques; ils sont d’accord avec ceux qui ont été publiés par les chimistes les plus autorisés en la matière. Je wai pas l'intention d'engager une polémique sur des données qui peuvent se rapporter à des eaux fabri- quées de toutes pièces. » PHYSIOLOGIE. — Examen physiologique de quatre vélocipédistes après une course de 397". Note de MM. Cuisrer et Hueugr, présentée o M. Bou- chard. « Les résultats de nos observations, consignés dans le Tableau ci-joint, conduisent aux conclusions suivantes : » 1° La température prise entre les cuisses, à leur naissance, est plutôt au-dessous qu’au-dessus de la normale. » 2° Le coefficient d’utilisation de l'azote urinaire varie en raison inverse du degré de fatigue. PA Re SERRE VOS ER AT EE ee (+) Bulletin de la Société chimique; 1868. (?) Liebigs Annalen Chem., t. VI et CVI. ( 289 ) » 3° Ce coefficient est un peu inférieur à la normale pour un individu non fatigué par la course. » 4° La fatigue est liée au gaspillage de l'azote, fait déjà affirmé par l’ün de nous. 5° Sur les quatre sujets examinés, les deux premiers arrivés avaient usé de kola, les deux derniers s’en étaient abstenu. » 6° Le premier arrivé a dû probablement son succès à l'énergie anglo- saxonne, aidée par l'alcool et la kola; car son jeune âge et son extrême fatigue ne le désignaient pas comme le vainqueur d’une Sipe de fond de dix-sept heures, avec un train de marche de plus de 22*® à heure. Course Michelin, de Paris à Clermont-Ferrand (397%), effectuée du i* au 2 Juin 1892. fession ode o Train dë A 7 Alimentation durant la course course à neha a a S e e a S à 6 .. SET RE ae QU DE Pen DEN RS Er: Te à IC És Cr, à Urée Se en azote. Azote total (procédé de Kjeldahl) Coefficient 4’ de P CENT ETS TS utilisation azoté uüfinäire.. Départ 3* 30% du soir. F, 18 ans: Anglais, blond, amateur. jgk 802. Beaucoup d'al- cool, champa- gne, bouillon, solution de kola. Fatigue extrême dépuis plusieurs heures. 84 36°,9 18,600 88r, 566 #48, 500 58,3% pour 100 G. 28 ans. Français, brun, professionnel. gakm 055. Bouillon, thé, kola. Non fatigué, cause et rit. Plaie contuse du coude par chute. 60 36°,8 318,266 1/48", 570 108"; 090 36,33 pour 100 R. x 293 ans. Francais, blond, amateur. AT Do Bouillon, café, pas de kola. Non fatigué, cause, rit. 96 36°,0 238", 430 108,913 1/48", 560 55,00 pour 1606 M. 23 ans. Français, brun, amateur. 19*#, 790 OEufs, vin vieux, madère, limo- nade, bouil- lon, café, pas dé kola. Peufatigué, mais inqiuet, veines de la face turgides et flexueuses. 116 -F 238, 532 105,985 158", 960 68,80 pour 100 ( 290 ) CHIMIE ORGANIQUE. —- Sur les propriétés des vapeurs du formol ou aldéhyde Jormique. Note de MM. F. Berroz et A. TRiLzar, présentée par M. Bouchard. « Dans différentes Notes, présentées à la Société de Thérapeutique (jan- vier 1892) et à l’Académie des Sciences (juin 1892), nous avons attiré l'attention sur les propriétés antiseptiques de l’aldéhyde formique ou for- mol. Dans nos précédentes expériences, nous avions opéré avec les solu- tions aqueuses de formol; nous nous proposons d'exposer les résultats que nous avons obtenus avec les vapeurs de formol. » Ces vapeurs sont très rapidement absorbées par les tissus animaux. » Dans un tube allongé, nous plaçons des déchets de viande fraîche, et nous le fai- sons traverser par un courant d’air ayant barbotté dans une solution de formol à 5 pour 100. Ce courant d’air est recueilli à l’autre extrémité du tube dans un récipient contenant soit une solution ammoniacale de nitrate d’argent, soit de l’eau d’aniline. (Ce dernier réactif est très sensible pour indiquer la présence du formol.) On fait passer le courant d’air pendant dix minutes dans le tube, et l’on constate que les réac- tifs ne donnent aucun trouble ni précipité caractérisant la présence de l’aldéhyde formique. ». Une autre expérience consiste à suspendre des morceaux de viande dans un flacon contenant une solution de formol : les vapeurs sont rapi- dement absorbées. » L'action antiseptique des vapeurs de formol est démontrée par les expériences suivantes : » Sous une cloche d’une contenance de 1olit, nous avons placé divers bouillons stérilisés et ensemencés par les microbes du jus de viande en décomposition; sous cette cloche, nous avions disposé un petit récipient contenant 5% de solution de formol à 10 pour 100. Les faibles vapeurs qui se dégagaient de cette solution ont = pour empêcher le développement des bactéries. » Nous avons obtenu les mêmes résultats, en ensemençant les bouillons avec les bacilles des eaux d’égout et le bacillus anthracis. » Des bouillons ensemencés de bacille d'Eberth et de coli-bacille, placés à l'étuve sous une cloche renfermant une solution de formol à 4o pour 100, restent clairs. » On peut observer la même action avec les organismes inférieurs : le liquide Rau- lin, en présence de faibles vapeurs de formol, devient rebelle aux cultures de l’asper- gtllus niger et des penicillium. ( 291 ) » L'action antifermentescible se manifeste d’une manière remarquable : nous avions déjà signalé cette action sur le lait. » Des échantillons de moût de bière, abandonnés aux ferments lactique et buty- rique, séparément ou simultanément, sous une cloche contenant 10° d’une solution de formol à 10 pour 100, ne subissent aucune altération après quatre ou cinq jours : l'acidité totale des échantillons de moût est restée sensiblement la même. » Action microbicide. — Un flacon de bouillon peuplé de bacilles d’'Eberth est placé sous une cloche renfermant une solution de formol à 40 pour 100. Au bout d’une demi-heure, une parcelle de culture est prélevée avec l’anse de platine et transportée dans du bouillon nutritif. Ce bouillon est resté infertile. » Nous avons employé un autre dispositif, pour mettre plus en évidence action microbicide. Des morceaux de toile de 1° sont imbibés de culture de bacille d'Eberth et de bactéridie charbonneuse sporulée. On les suspend dans un flacon dans lequel on fait arriver un courant d’air qui a traversé une solution de formol à 5 pour 100. Toutes les cinq minutes, on retire un morceau de toile et on le transporte dans du bouillon placé à l’étuve. La bactéridie charbonneuse est tuée après vingt minutes, le bacille d'Eberth après vingt-cinq minutes d’exposition à ce courant d'air. » Si le courant d’air traverse une solution de formol à 28", 50 pour 100, le bacille d’Eberth n’est pas tué au bout d’une heure. » Si l’on remplace la solution de formol par une solution d'essence de canelle de Ceylan, ou de créosote à 5 pour 100, le bacille d’Eberth n’est pas tué après une heure d'exposition. Les vapeurs de formol sont donc bien plus énergiques que l’essence de canelle et la créosote, qui sont réputées comme très antiseptiques. » sou avons expérimenté, dans les mêmes conditions, sur un morceau de toile im- prégné de culture d'Eberth, puis desséché, Après dix minutes d'exposition au courant d'air traversant la solution de formol à 5 pour 100, le morceau de toile a été ensemencé dans du bouillon. Ce bouillon est resté clair. Un morceau de toile témoin a donné le lendemain une abondante culture. | p Enfin, on peut stériliser le pharynx et les amygdales en respirant, pendant une demi-heure, le courant d’air barbottant dans la solution de formol à 5 pour 100. » Ces expériences, et surtout la dernière, démontrent que les vapeurs de formol pourront rendre des services dans les maladies infectieuses de la gorge et des voies respiratoires. , L'un de nous a commencé et poursuit des’ études sur les applications cliniques du formol à l’antisepsie des voies respiratoires. > Action toxique. — Nous avons déjà fixé le pouvoir toxique des solu- tions de formol par injections sous-cutanées et intra-veineuses. En injection Sous-Cutanée chez le cobaye, les doses de of", 53 et of,66 par kilogramme ( 292 ) ne sont pas mortelles; la dose de of", 80 l’est ‘assez rapidement. En injec- tion intra-veineuse, la dose mortelle est de oè, o7 par kilogramme pour le chien, et de o8", o9 par kilogramme pour le lapin. Les vapeurs de formol ne deviennent toxiques que Jorsaw elles sont respirées en grande quantité peñdant plusieurs heures. » Un cobaye, exposé dans une caisse aux vapeurs se dégageant d’une solution de formol à 4o pour 100, est mort en trois jours: Un second cobaye, exposé seize heures par jour au courant d’air traversant la solution de formol à 5 pour 100; est mort pa- reillement au bout de trois jours, » ConcLusions. — 1° Les vapeurs de formol se diffusent rapidemerit dans les tissus animaux, qu'ils rendent imputrescibles ; » 2° Elles s'opposent, même en très faibles proportions, au développe- ment des bactéries et des organismes ; » 3° Elles stérilisent en quelques minutes les substances imprégnéés de bacilles d’Eberth et de charbon : > 4° Les vapeurs ne sônt toxiques que lorsqu'on les respire pendant plusieurs heures et en grande quantité. » PHYSIOLOGIE PATHOLOGIQUE. — Greffe sous-cutanée du pancréas : son im- portance dans l'étude du diabète pancréatique. Note de M. E. Héoow, pré- sentée par M. Brown-Séquard. « Depuis plus d’un an, je cherche à greffer le pancréas sous la peau, afin d'établir sur une base solide la théorié qui attribue au pancréas une fonction analogue à celle des glandes vasculaires sangüines. En transplan- tant simplement un fragment de la glande dans le tissu cellulaire sous- cutané, jamais je n’ai vu préndre la greffe. Mais, par le procédé suivant, que J emploie depuis le mois de mars 1892, la greffe sous-cutanée du pan- créas réussit constamment. : » Le pancréas du chien est formé de deux portions réunies entre elles de manière à figurer une équerre dont une des branches éonstitué là portion duodénale deséen- dante de la glande. Elle ést située dans lé mésentère et recoit paf son extrémité libre des vaisseaux nourriciers importants. Il est facile de séparer par ùne ligature cette portion du reste de la glande et de détruire par déchirure ses connexions avec le mé- sentère. On a soin de respecter dans cette opération les deux vaisseaux, artère €t veine, qui nourrissent cette portion de glande. On peut alors attirer complètement en déhors de l'abdomen, entre les lèvres de l’incision faite sur la ligne blanche, le frag- ( 293 ) ment de glande ainsi mobilisé, grâce à la longueur du pédicule vasculaire. En décol- lant la peau à côté de l’incision abdominale, on fait une loge dans laquelle on intro- duit, en la repliant, cette portion de glande qui est longue de 5°" à rot", On la fixe par quelques sutures au catgut et l’on fait passer le pédicule vasculaire par l'angle infé- rieur de la plaie, en ayant soin qu’il ne soit pas comprimé par les lèvres de l’incision lorsqu'on ferme la plaie par les sutures ordinaires. Quand la plaie est fermée, il y a donc un fragment de pancréas situé sous la peau et qui reçoit encore par ses vais- seaux propres des éléments de nutrition. On a ainsi créé une ectopie du pancréas. Mais plus tard, c'est bien une véritable greffe qui se trouve constituée; car, lorsque la plaie est cicatrisée, le fragment de glande devenu sous-cutané ne communique plus avec la cavité abdominale que par deux vaisseaux très grêles (artère et veine) passant à travers le tissu de cicatrice de la plaie. On peut alors lier ces vaisseaux sans com- promettre la vitalité de la glande, parce que des vaisseaux de nouvelle formation ont pénétré dans cet organe. Toutefois cela n’est pas constant et, dans quelques cas, j'ai vu la greffe s'atrophier après la ligature du pédicule vasculaire venant de la cavité abdominale. | » Dans les premiers jours après l'établissement de la greffe, par suite de la réten- tion dans les canaux glandulaires du suc pancréatique qui continue à être sécrété, le fragment de glande devient très volumineux et forme une grosse tumeur sous la peau. Lorsque la ligature posée au niveau de la section de la glande est tombée, il y a excré- tion du suc pancréatique, et, si ce sucre se déversé dans le tissu cellulaire sous-cutané, un phlezmon très étendu en est la conséquence. Pour éviter cet accident il faut avoir soin, en logeant le fragment glandulaire sous la peau décollée, de fixer la coupe du pancréas au niveau des lèvres de l’incision abdominale, » Lorsque l'inflammation est passée, la greffe constitue une tumeur dure de la gros- seur d’un œuf de poule, soulevant la peau à côté de la ligne blanche abdominale. La plaie cicatrise vite, sauf une petite portion fistuleuse qui déverse pendant longtemps un liquide que je suppose être du suc pancréatique altéré. À la longue cette fistule elle-même se ferme, l’excrétion se tarit, et cependant, malgré l'absence complète de sécrétion externe, la glande greffée ne diminue plus de volume et conserve complète- ment Sa structure : canaux excréteurs libres recouverts de leur épithélium, acini ab- solument normaux; on ne peut noter d’anormal qu’un épaississement des grosses tra- vées connectives, Mais les acini glandulaires n’en souffrent nullement; ils ne sont pas comprimés. | » Voici maintenant le résultat remarquable que donne la greffe sous- cutanée du pancréas, ainsi pratiquée, au point de vue de la théorie du dia- bète d’origine pancréatique. | » 1° Si à un chien porteur d’une greffe on extirpe tout le pancréas qui reste dans l’abdomen. il ne se produit pas de glycosurie. - » 2° L’extirpation de la greffe, faite sans anesthésie, en quelques minules, comme on enlève une tumeur, est suivie d’une glycosurie très intense, quise développe en quelques heures et persiste jusqu à la mort de l'animal. . » Il va sans dire que, pour que le phénomène soit d’une grande net- (294 ) teté, il est indispensable que l’extirpation du pancréas intra-abdominal ait été rigoureusement totale. » Voici, par exemple, une expérience de ce genre : » Premier temps. — Chien de 16*8. On lui greffe, sous la peau du ventre, la por- tion descendante de son pancréas, par le procédé décrit plus haut. Au bout de vingt jours, la plaie est complètement cicatrisée, et la greffe forme une tumeur dure sous la peau, à gauche de la ligne blanche. » Deuxième temps. — Par une incision dans le flanc droit, on extirpe tout le pan- créas intra-abdominal. Dans les deux jours qui suivent, on recueille 800% d'urine con- tenant une faible quantité de sucre (4 pour 100). Cette glycosurie n’a aucune impor- tance après un traumatisme tel que celui que l’on provoque par l’extirpation du pancréas. Elle cesse, du reste, le troisième jour, et ne reparaît plus. L'animal est com- plètement rétabli. A partir de ce moment et pendant toute la durée de l’observa- tion, il reçoit chaque jour, en deux repas, 8008" de tripes. On récolte tous les jours Purine des vingt-quatre heures; elle varie en quantité de 300% à 600 et est absolu- ment dépourvue de sucre. » Troisième temps. — Le dixième jour, à 3° de l'après-midi, on extirpe la greffe. Cette opération est faite sans anesthésie, par simple énucléation; le fragment de glande est très bien vascularisé. Il n’est pourtant pas nécessaire de faire des ligatures de vaisseaux. On arrête l’hémorragie en maintenant pendant quelques instants une éponge dans la plaie. La grefe (du poids de 7%) présente la structure glandulaire normale. Le lendemain matin, à 10h, on recueille 1200% d’urine renfermant 365 de sucre, et les jours suivants et pour les vingt-quatre heures, on a : Sucre. 1200 G Urie contenant irs seo ri Dern s 1930 RE ne ie 1 85 1350 ao e ea a EE 67 1600 ST a die ni De 88 1200 nn 67 » Un diabète d’une intensité extraordinaire (polyurie et glycosurie) avait donc succédé à l’ablation de la greffe, puisqu’en six jours l’animal avait excrété l'énorme quantité de 4095" de sucre; aussi, au bout de ce temps, il était épuisé par la cachexie. Il fut alors sacrifié pour une autre expériencè. » Ces expériences de greffe prouvent, d’une façon irréfutable, que le pancréas fonctionne comme glande vasculaire sanguine. » ( 295 ) ZOOLOGIE. — Sur les mœurs du Clinus argentatus Cuv. et Val. (*). Note de M. Frépéric Guirez, présentée par M. de Lacaze-Duthiers. « Le genre Clinus, qui fait partie de la famille des Blenniidés, comprend un certain nombre d’espèces des mers australes et tropicales, qui passent toutes pour être vivipares, quoique le fait ne paraisse avoir été constaté que pour quelques-unes d’entre elles. J'ai étudié à ce point de vue le C. argen- tatus, que l'on trouve dans toute la Méditerranée, au cap de Bonne-Espé- rance el en Australie, et j'ai pu me convaincre que cette espèce est ovipare. » Le mâle a une papille génitale tronconique extrêmement courte; la femelle en est complètement dépourvue; malgré cela, il est fort difficile de distinguer les sexes sur le vivant par l'examen des orifices sexuels. Heureu- sement les différences de coloration permettent presque toujours d’at- teindre ce but; mais je ne puis aborder ici cette question. » Grâce à l'excellente installation de l’aquarium du laboratoire Arago, j'ai réussi à faire vivre les Clinus en captivité. Pour cela, je les plaçais dans un bac à courant constant, avec quelques touffes de Cystoseira (dans lesquelles ils vivent à l’état de liberté) fixées sur des fragments de roche. Ils aiment à se cacher dans ces algues, parmi les branches desquelles ils s’insinuent en imprimant à leur corps de lentes ondulations et en se ser- vant de leurs nageoires comme de véritables bras. » Quand une femelle se dispose à pondre, elle pénètre parmi les branches d’un rameau d’algue touffu; là elle se met à frétiller sur place pendant quelques secondes, s’arrête, puis recommence quelques secondes après, pour s'arrêter de nouveau, et ainsi de suite. Après un quart d'heure ou vingt minutes d'efforts ainsi réitérés, les premiers œufs apparaissent à l'extérieur ; la femelle continue à répéter les mêmes efforts jusqu’à expul- sion complète des œufs mürs renfermés dans ses ovaires, ce qui demande environ une demi-heure. S'il n’y a pas de mâle dans le bac, la femelle achève quand même sa ponte, mais ses œufs ne se développent pas; Si un mâle se trouve dans le voisinage, il arrive dès que la femelle com- mence à s'agiter dans l’algue et entre dans une très grande surexcitation. Tant que l’expulsion des œufs n’est pas commencée, il tourne autour de la rene ee ONE C) Ce travail a été fait au laboratoire de M. dë Lacaze-Dúthiérs, à Banyuls ( P.-O.) en mai et juin 1892. ae C. R., 1892, 2° Semestre. (T. CXV, N° 5.) 39 ( 296 ) femelle, s’insinue dans l'algue pour la quitter aussitôt, et chasse en les mordant cruellement les indiscrets qui tentent de s'approcher. En même temps, toutes les parties noires de son corps, surtout sa tête, deviennent extrêmement foncées, et il est constamment agité de tremblements con- vulsifs, répétés à intervalles très rapprochés. » Dès que les premiers œufs sont expulsés, le mâle se fraye un passage au travers de l'algue, parvient à atteindre la femelle et bientôt s’agite de la même façon qu’elle. Ces mouvements accompagnent l’éjaculation; c’est donc à ce moment qu’a lieu la fécondation. Souvent le mâle reste auprès de la femelle pendant la ponte et féconde les œufs à mesure qu'ils sont pondus; mais il arrive aussi qu’il continue à tourner autour de l'algue, chassant les intrus, et pénétrant seulement de temps en temps auprès de la femelle pour accomplir son rôle. La ponte terminée, la femelle s'enfuit pour ne plus revenir; le mâle reste gardien des œufs qu’il a fécondés. » La masse des œufs pondus est solidement fixée aux branches de l’algue, grâce à une particularité de structure que j'expliquerai plus loin. Le mâle pratique souvent un canal au travers de la masse que forment ses œufs; installé au milieu de sa progéniture, il agite à chaque instant sa queue, de manière à créer dans l’eau des courants qui en assurent le re- nouvellement. Il poursuit tous les Clinus mäles ou femelles qui passent à proximité de son nid et les mord avec acharnement s'ils ne s’écartent pas assez loin. Mais, lorsque s'approche une femelle cherchant à pondre, il est tout disposé à la recevoir. Il n’est même pas rare de le voir provo- quer les femelles gravides et les inviter à venir déposer leurs œufs à côté de ceux qu'il garde déjà. Pour cela, il s'élance vers la femelle convoitée et la choque du bout de son museau pour retourner ensuite à sa progéniture: Si la femelle se laisse tenter, elle grimpe dans l'algue, se place générale- ment dans le canal percé au milieu des œufs, la face ventrale tournée vers le haut, et les choses se passent exactement comme je l'ai dit plus haut. » Il est à remarquer que les femelles vont de préférence déposer leurs œufs là où l’une d’elles a déjà pondu. J'ai vu un måle féconder et garder ainsi jusqu’à sept pontes déposées au même endroit, à plusieurs jours d'in- tervalle, par des femelles différentes. Comme les måles sont plus rares que les femelles, le même fait doit se présenter souvent chez les animaux vivant à l’état de liberté, d'autant plus que chaque femelle pond plusieurs fois pendant la saison d'activité sexuelle. » Si l’on chasse un mâle gardien de ses œufs, et qu’on transporte son nid à l’autre extrémité du bac, au bout de quelques minutes il est rentre ( 297 ) en possession de son bien. Si, pour le tromper, on dépose exactement à la place où était son nid une algue ne renfermant pas d'œufs, il va d’abord en prendre possession ; mais, s’apercevant bientôt de l'absence de son nid, il la quitte et ne tarde pas à retrouver sa famille. Un mâle étant sous sa ponte, si l’on déplace l'algue qui le renferme et qu'avant qu'il n'ait bougé on lui substitue une autre algue sans ponte,'il la quitte bientôt et cherche ses œufs qu'il ne tarde pas à retrouver. » La coque de l’œuf (zona radiata) du Clinus argentatus porte un grand nombre de filaments fixés sur une calotte peu étendue dont le micropyle occupe le centre. Ces filaments sont bifurqués tout près de leur point d’in- sertion et leurs très longues branches disposées en faisceaux onduleux, aplatis, régulièrement enroulés autour de l'œuf ovarien mùr, de manière à lui former comme une seconde zona radiata. Au moment de la ponte, les faisceaux se déroulent et l’ensemble des filaments qui les constituent forment à l’œuf une longue chevelure, dont les brins extrêmement fins, gluants et élastiques, se collent avec ceux des autres œufs et s’enchevêtrent d'une manière inextricable parmi les branches de l’algue dans laquelle la ponte est déposée, de sorte qu’il est absolument impossible d'extraire une de ces pontes sans couper et les filaments qui la fixent et les nombreuses branches auxquelles ceux-ci sont fixés. » Ayant un jour laissé, à quelque distance d’un nid gardé par un mâle, une ponte qu'une femelle avait déposée, faute d’algue, sur le fond du bac, je fus très étonné de la retrouver dans l'algue, à côté du nid du måle. Je la retirai avec précaution; je la plaçai sur le fond,à proximité du måle, et j'attendis. Au bout de quelques instants, je vis ce dernier quitter son nid, Saisir la ponte dans sa bouche par l’une de ses extrémités, se mettre à tra- verser rapidement l'algue en tous sens et venir enfin reprendre sa garde, laissant la ponte fixée aux branches de la plante par les nombreux fila- ments gluants dont j'ai parlé plus haut. J'ai recommencé plusieurs fois cette expérience, et toujours j’ai obtenu le même résultat, » M. Emite BLaxcnarp, au sujet de la Note qui précède, présente les re- Marques suivantes : i Les espèces du genre Épinoche qui abondent dans les eaux douces, T qu’une espèce marine, de beaucoup plus grande taille | Gasterosteus Spinachia (voir History of the fishes of British Islands, by Cough )], ont des mœurs bien analogues à celles du Poisson dont les habitudes viennent d'être étudiées. | ( 298 ) En effet, l’Épinoche måle construit un nid plus ou moins en forme de manchon; le travail exécuté, il se met en quête de femelles en état de gestation et les pousse vers le nid. Celles-ci pénètrent successivement dans le petit édifice, où elles déposent leurs œufs. Lorsque cinq ou six femelles ont effectué leur ponte, le måle entre à son tour dans le nid, frotte son ventre sur les œufs et les féconde en répandant sa laitance. » À partir de ce moment, le mâle demeure près du nid, le garde d’une manière constante, chassant avec une ardeur extrême les Poissons qui veulent s'approcher. » Depuis Richard Bradley, en 1721, et Valmont de Bomare, en 1979 les études sur les Épinoches ont été très nombreuses; jen ai donné l'historique, fort complet, je crois, dans mon Livre ayant pour titre : Les Poissons des eaux douces de la France. 1’ effet consigné dans la Note présen- tée par M. de Lacaze-Duthiers n’en garde pas moins le plus réel intérêt : il prouve que la nidification des Poissons est un phénomène plus général qu’on ne l'avait encore soupconné. » PALÉONTOLOGIE VÉGÉTALE. — Sur une Algue permienne à structure con- servée, trouvée dans le boghead d’ Autun, le Pila bibractensis. Note de MM. C.-Ec. Berrranp et B. RenauLr, présentée par M. Duchartre. 1. Nous donnons le nom de Pila bibractensis à une Algue gélatineuse de l’époque permienne, dont le thalle ellipsoïde multicellulaire est immé- diatement reconnaissable en coupes minces à son aspect radié. Ces thalles, isolés ou groupés en bancs d’épaisseur variable, sont empilés en couches horizontales dans le boghead d'Autun. Sur un échantillon type, nous avons compté 166 lits d’Algues dans une épaisseur de 242%, Parmi ces lits, 56 avaient de 2 à 9 rangs de thalles, 43 m'avaient qu’un seul rang, 67 étaient formés de Pilas isolés. Contrairement à ce qui arrive si souvent pour les masses gélifiées enfouies dans les mêmes conditions, la gélose des Pilas n’a pas été minéralisée par la calcite d'imprégnation; elle est passée à l’état de corps jaunes. Les détails de sa structure nous ont été conservés par la coloration de ses lamelles moyennes et de son protoplasme cellu- laire par les acides bruns. Nous faisons immédiatement cette constatation de la structure cellulaire des objets pour répondre d’avance à une objec- tion que peut faire naître le mode spécial de conservation des Pilas à l’état de corps jaunes. Ces corps ayant souvent l'aspect de sphérolithes radiés, ne pouvait-on avoir affaire à des boules de résine cristallisée? ( 299 ) » 2. Les thalles des Pilas sont des ellipsoïdes irréguliers, à surface bos- suée ou déprimée, mesurant en moyenne, dans les échantillons houillifiés, 189 à 225p. de long, 136 à 1604 de large, 96 à 115p. de haut. Le petit axe est vertical: c’est sur une de ses extrémités que le thalle repose, un peu affaissé sur cette face. Le grand axe est horizontal et souvent orienté comme le banc dont le thalle fait partie. Un thalle moyen contient 600 à 700 cellules; on en compte 117 sur la section équatoriale horizontale, 88 sur la section méridienne du grand axe ou section radiale, 71 sur la section méridienne transverse. Ces cellules sont disposées à peu près radialement, les externes plus grandes, en troncs de pyramide, nettement rayonnées, bombant parfois leurs faces externes, ce qui donne au thalle une apparence de mûre. Les cellules superficielles mesurent 15 à 18y de largeur sur 16 à 22y de hauteur. Les cellules internes, presque isodiamé- triques, tant que le thalle est plein, ne mesurent que 10 à 13y. Dans les thalles en dissociation, les cellules internes voisines des surfaces de disso- ciation grandissent et tendent à devenir des troncs de pyramide. Les cel- lules superficielles voisines du petit axe sont très affaissées verticalement. Les cellules de la région équatoriale sont allongées horizontalement. Ces modes généraux d’écrasement sont modifiés par les conditions particu- lières de l’empilement en chaque point. » 3. Dans les thalles houillifiés les cellules sont délimitées par le réseau des lamelles moyennes. Celles-ci nettement différenciées ont condensé les corps bruns. Ordinairement ce réseau est seul visible et le contenu de chaque maille cellulaire est rempli par une matière jaune, homogène, sans stries parallèles au contour. Quand la conservation est meilleure, le centre de chaque case est occupé par un trait brun allongé selon le rayon; Ce ca- ractère exclut toute idée de sphérolithe cristallin. Mais on peut voir de plus que pour chaque case ce corps brun représente la cavité cellulaire. Nous lui avons trouvé 8 de long sur 4 y de large dans les cellules externes, y à 3y de large dans les cellules internes. Les parois cellulaires sont donc épaisses. » 4. Dans les Pilas regonflés des concrétions siliceuses, nous avons pu reconnaître que les corps bruns de chaque maille sontnon pas simple- ment une cavité cellulaire accidentellement remplie par des infiltrations ulmiques, mais le protoplasme et le noyau cellulaires teintés par les corps bruns. Dans les thalles regonflés où le protoplasme est encore adhérent à la paroi, les cellules mesuraient : grande longueur de la cellule 18 à 204 diamètre de la cellule 12 à 13u, grande longueur du protoplasme 104, ( 300 ) diamètre du protoplasme 3 à 4u, longueur du noyau 4 à õu, diamètre du noyau 1 à 24. Dans les masses protoplasmiques non encore altérées mais que la silice a isolées des parois gélosiques, la grande longueur de la masse protoplasmique est 10 à 12y, sa largeur 5 à 6p. La grande longueur du noyau atteint 6 à 7u; sa largeur 3 à 4 u. Les cellules des Pilas avaient donc un corps protoplasmique ovoïde, ou renflé vers l'extérieur dans les cellules superficielles, avec un gros noyau axial. Nous n'avons observé dans le protoplasme ni granulations comparables à des grains d'amidon ou à des grains chlorophylliens, ni pyrénoïdes, ni vacuoles. » Cependant sur les dernières photographies que nous avons obtenues, le protoplasme que nous ne voyons qu homogène montre une réticulation trés nette. En l'absence de chromatophores différenciés, il faut admettre que la matière colorante était uniformément répartie comme dans beaucoup d’Algues bleues. » 5. Il n’y avait pas de gelée centrale, ni entre les cellules du thalle. L'existence d’une couche gélatineuse superficielle reste douteuse. Les Pilas n'étaient pas recouverts de calcaire. La croissance des thalles n’était pas localisée. Un point de la surface pouvait croître plus vite que les autres, d’où des thalles bossués. Aux principales saillies des thalles bossués cor- respondent des centres de cellules en dissociation. Les thalles se disso- ciaient par leur région centrale. La dissociation gagnait ensuite la péri- phérie. Quand la dissociation est très avancée le thalle devient un sac membraneux déchiré. A part quelques différences dans le degré de disso- ciation, tous les Pilas d’Autun sont au même état de développement im- parfait sans organes sporigènes et sans organes sexuels. » 6. Les Pilas s’accumulaient en lits sensiblement alignés. En l’absence d'organes d'attache, ou d’un caractère bifacial accusé des thalles, il est très probable qu'il s’agit d’Algues libres et flottantes. ; » 7. Les Pilas ont vécu dans lés eaux brunes de l’époque permienne, au moment de la formation des schistes bitumineux supérieurs. Lors de la formation de la couche de boghead, ils ont couvert toute la surface du lac d’Autun. » 8. M. Ed. Bornet a bien voulu nous indiquer le Gomphosphærta auran- tiaca Bleisch., comme la forme actuelle qui s'éloigne le moins des Pilas. Cependant, comme on peut le voir par cette description, entre l’Algue per- mienne et la plante actuelle il y a de très grandes différences. Les Pilas sont bien caractérisés par leurs gros noyaux, par leur protoplasme rétieulé, par l'épaisseur de leurs parois avec lamelles moyennes différenciées, par lagen- (206) cement des cellules du thalle et par le mode de dissociation de celui-ci. Rien n’autorise à regarder les Pilas comme plus élevées que nos Chroococ- cacées et nos Pleucococcacées actuelles. » GÉOLOGIE. -- La craie dé Chartres. Note de M. A. DE GROSSOUVRE, présentée par M. Daubrée. « J'ai indiqué précédemment les relations de synchronisme existant entre les assises crétacées de la Touraine et celles de la craie blanche du bassin de Paris; mais les conclusions auxquelles j'étais arrivé résultaient uniquement de la comparaison de diverses coupes : j’ai pensé que, pour confirmer ces données par l'observation directe, il convenait de porter mes recherches sur la craie des environs de Chartres, car cette région de la bordure crétacée du bassin de Paris fait précisément face à la Tou- raine (*). ; » En descendant la vallée de l’Eure, sur la rive gauche, on trouve au Mousseau, au-dessous de Chartres, une craie à Bryozoaires avec gros silex zonés,' renfermant des Micrasters qui wont paru pouvoir se rattacher au M. intermedius. Un peu en aval, à Saint-Prest, j'ai rencontré dernièrement une assise, supérieure à la précédente, où le Micraster turonensis, bien con- forme au type de Villedieu, existe assez abondamment. Puis, en con- ünuant à descendre la vallée, on voit affleurer, à Saussay, une craie à Micraster coranguinum. Le Micraster de ce niveau se rapproche déjà sen- siblement, par sa forme, du Micraster appelé glyphus dans la craie à Bélem- nitelles du bassin de Paris; à cet Échinide sont associés des Echinocor YS, dont quelques-uns rappellent déjà par certains traits ceux de Meudon. » Cette coupe montre donc la superposition directe de la craie à Mi- craster Coranguinum sur la craie à M. turonensis, et la position supérieure du lit à M. turonensis sur la craie à M. intermedius : on a donc là la con- lirmation directe de la conclusion à laquelle j'étais précédemment arrivé Par une autre voie. 5 » La craie à Micraster coranguinum des environs de Chartres renferme es plaques de Marsupites : J'y signalerai, en outre, la présence de Or- T ne (*) J grâce a d ai été aidé dans ce travail par les explorations minutieuses de M. Rousseau, es uxquelles jai pu arriver à connaître aussi complètement que possible la faune ce . . . p ad te craie si pauvre au point de vue paléontologique. ( 302 ) thopsis miliaris, Salenia scutigera, Ostrea frons, Ostrea Peroni, Vulsella turo- nensis, fossiles de la craie de Villedieu qui n’avaient pas encore été signalés dans la craie blanche du bassin de Paris : parmi ces fossiles, la Vulsella turonensis, en particulier, est caractéristique du niveau le plus élevé de la craie de Villedieu, de l’assise à Spondylus truncatus et Am. syrtals. » La craie des environs de Chartres est donc constituée par des sédi- ments intermédiaires entre ceux de la craie de la Touraine et ceux de la craie blanche proprement dite : nous voyons pénétrer de ce côté, dans le bassin de Paris, une faune qui n’y avait pas encore été signalée ; elle a été évidemment amenée vers le nord par les courants qui se sont établis lorsque les communications ont été ouvertes entre le bassin de Paris et le bassin de l’Aquitaine, vers la fin de l’époque cénomanienne. Ces courants, qui ont fait pénétrer la faune aquitanienne dans le bassin de Paris, étaient, d’après cela, dirigés du sud vers le nord, comme l’a déjà indiqué M. Mu- nier-Chalmas, et ont persisté, avec la même direction, jusqu’à l’époque de la craie à Bélemnitelles, comme il résulte des constatations précédentes. La craie de Chartres correspond d’ailleurs à un dépôt d’eau plus profonde que la craie de Villedieu : la Glauconie a disparu, les Bryo- zoaires y sont moins abondants et plus petits, enfin les Foraminifères y font apparition et commencent à y jouer un certain rôle; on y trouve assez abondamment des spicules de Spongiaires hexactinellides, tétractinellides et lithistides. On peut en conclure que les différences de faunes observées dans les assises synchroniques des deux bassins résultent surtout des variations bathymétriques. » La séance est levée à 4 heures un quart. J. B. D On souscrit à Le prix de l'abonnement est fixé ainsi qu'il suit : Paris : 20 fr. — Départements : 30 fr. — Union postale : 34 fr. — Autres pays : les frais de poste extraordinaires en sus. AMNS PER ER Angers oan. bpayonne..... a. + Besançon... sui. ‘Bordeaux....... Boürges ioen is H lermont-F. err. Douas.. "5 Grenoble... k ı Rochelle... «Le Havre. née ; Rene i rt ee Sa © l Do 5 aitu E Lefebvre. chez Messieurs : Michel et Médan. { Gavault St-Lager. ¿ Jourdan. l Ruf. Hecquet-Decobert. { Germain et Grassin ` t Lachèse et Dolbeau. Jérôme. Jacquard. Avrard. ( Henry. | Marguerie. { Rousseau. l Ribou-Collay. 4 Lamarche. ~ Ratel. Damidot. į Lauverjat. } Crépin. \ Drevet. | Gratier. Foucher. À EE crie “+ Quarré. ‘Rennes... Rochefort Marseli sen Montpellier ..... ; Moulins. ........ Nans 7 7. Nimes een ÖOrlcans -ir> Poitiers EENAA ES. On souscrit, dans les Départements, chez Messieurs : ( Baumal. | M™ Texier. Thibaud. Too: 1.2 Toulouse... fe a Se Sapin. hd n [ Lemaitre. SR naen ee chez Messieurs : Robbers Amsterdam..... + cut RE | Feikema Caarelsen aire ou Athènes......... Beck. [et Ci. | Luxembourg... Barcelone... ..... Verdaguer. Sc | Asher et Ci®. Madra.. 1 Beria o N Calvar et, G". 10 md Friedlander et fils. ad Mayer et Müller. Pern UC \ Schmid, Francke et c's. Moscou..... Bologne... so: SEER et. Gi? Brüxélles a. uu. a A èt Audiarte. | Lebègue et Ci. Bucharest....... À Poe | Ranisteanu. || Budapest. Cambridge.. HS Christiania... Cons le i : open Üi is à PÉtra ge On souscrit, Gii tro D Lausanne... TE Le res ns. + MÉMOIRES ET COMMUNICATIONS ES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L’ACADÉMIE. te Pa, : ages Le ce . ri Morssan. = Sur le pésidsalfurt robées d'automne, utilisées comme engrais e. ; 21 VEPSA EE sed Ur as aA aoi DEHÉRAIN. — Sur ye cultures dé- MÉMOIRES Ho Ts | bustibles . ni. : 7 | M. EUGÈNE So OULIE adre n peti tit appareil figurant les poniedarnis d'une éclipse partielle de Lune... me i ririri e Sote PERE un ESAI | MM. F. Bennoz et A. TRILLAT. — Sur les pro- pri des vapeurs du Pro ou eE bemin e paa E. HEDON. G a tanée du pa son aren dans Pé stude du dia- tiqu * $ ts des Mémoires présentés par un Membre eo étran ee del’Académie comprennent as R ne sont a haos pies Sagi m 'autant P 'une Perton au AE et mis à la fin du cahier. s'élèvent es d rendus, o on ne à rene o ju les | S | teurs; à n'ya 4 exception que pour les A les Inst Les Programmes des prix proposés par l'Académie | sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Rap ports relatifs aux prix décernés ne le sont ques que l’Académie l’aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séance pu blique ne font pas partie des Comptes rendus. ARTICLE 2. — Impression des travaux des Savants étrangers à l Academie. Les Mémoires lus ou présentés par des personnes | qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'Aca- démie peuvent être l’objet d’une analyse ou d'un ré sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires sont tenus de les réduire au nombre de pages requis. Le Membre qui fait la présentation est toujours nommé; _ mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet Extrait | autant qu’ils le jugent convenable, comme ils le font pour les articles ordinaires de la correspondance offi- cielle de l’Académie. i ARTICLE 3. | Le bon à tirer de chaque Membre doit être st : l'imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tard, | jeudi à 10 heures du matin; faute d’être remis à temps, le titre seul du Mémoire est inséré dans sr endu actuel, et l'extrait est renvoyé au AE = Ave 4.— Planches et tirage FERNE ER “tie ir rendus n’ont pas de e hes mr Le tirage à part des articles est aux frais d net: indé pat Con © ARTICLE a Tous s less six mois, N Commission ad mi COMPTES RENDUS DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 8 AOUT 1899. PRÉSIDÉE PAR M. DE LACAZE-DUTHIERS. MÉMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE, M. le SecréraiRe PERPÉTUEL annonce à l'Académie que, en raison de la fête du 15 août, la séance de lundi prochain sera remise au mardi 16. M. le MINISTRE DE L'INSTRUCTION PUBLIQUE ET Des BEaux-Anrs adresse une ampliation du Décret par lequel lé Président de la République ap- prouve l'élection de M. Van Beneden, pour remplir la place d’Associé étran- ger devenue vacante par suite du décès de M. Airy. PALÉONTOLOGIE. — Les Pythonomorphes de France. Note de M. ALBERT Gauprey. « Les Reptiles marins de la craie, que M. Cope a appelés Pythono- morphes, parce qu'ils réalisent à quelques égards la fiction du grand Lr C. R., 1892, 2° Semestre. (T. CXV, N° 6.) 4o ( 304 ) Serpent. de mer imaginé par les anciens, semblaient jusqu'à présent n'avoir presque aucun représentant dans notre pays. Notre Confrère M. Friedel a appris d’un de ses élèves, M. le comte de Gramont, qu’on venait de découvrir dans la craie supérieure de Cardesse, non loin de Pau, le museau d’un grand animal fossile. Grâce aux démarches de M. de Gra- mont, le Muséum a pu se procurer cette pièce : c’est le museau d’un Pytho- nomorphe qui pouvait avoir 10™ de long. Il est semblable au museau du Mosasaurus giganteus de Maestricht, et ses dents antérieures sont coniques, convexes sur la face interne, plates sur la face externe comme dans le célèbre fossile de la Hollande ; mais les autres dents sont coupantes, com- primées latéralement, avec des carènes antérieure ou postérieure, et l’on distingue à la loupe de fines crénelures. J’inscris cette pièce sous le nom de Liodon mosasauroides ; j'en présente une photographie à l’Académie. » Je lui communique, en même temps, la photographie du museau d’une espèce plus petite, trouvée dans la craie à Belemnitella quadrata de Mi- chery près de Sens. Ce museau est semblable, pour la disposition de l'in- ter-maxillaire, à celui de la grande espèce; mais les dents ne donnent pas la même coupe, étant équilatérales, au lieu que, dans le Liodon mosasau- roides, la face interne des dents est plus convexe que l’externe, à la mà- choire supérieure comme à l’inférieure. J’inscris cette pièce sous le nom de Liodon compressidens . » Je vais publier, dans les Mémoires de la Société géologique, un travail où j'établis des comparaisons entre ces nouvelles espèces et les Pythono- morphes déjà connus, notamment ceux du Musée de Bruxelles que M. Dollo a très bien étudiés, Dans ce travail, je signale quelques autres morceaux moins complets de Pythonomorphes, qui ont été découverts en France. » PHYSIOLOGIE EXPÉRIMENTALE. — Sur la production de sucre dans le sang aux dépens des peptones. Note de M. R. Lépixe. « À l’occasion de l'importante Communication de M. Schützenberger (Comités rendus, séance du 25 juillet, p. 208), je puis signaler le fait, inté- ressant à la fois pour les physiologistes et pour les chimistes, que la pep- tone, en contact avec le sang, dans certaines conditions, donne naissance à du sucre 4 Expérience. — On purifie de la peptone du commerce, en la traitant à chaud par € 305) l’acétate de fer, pour précipiter certaines matières albuminoïdes, et, dans le filtrat, on précipite la peptone par l'alcool fort; on la dessèche dans le vide, on la pulvérise et l’on en dissout une petite quantité (par exemple, de os", 20 à of", 50) dans {of de sang qui vient d’être retiré de l’artère d’un chien bien portant, et qu’on défibrine, ou mieux qu’on additionne d’une petite quantité de fluorure de sodium, pour empêcher la coa- gulation (Arthus). En général, en moins d’une heure, la peptone n’est plus décelée par sa réaction calorimétrique avec le sulfate de cuivre, et la quantité de sucre con- tenue dans le sang est augmentée. D’après quelques expériences, il semble que la pep- tone puisse produire une quantité de sucre (dosée avec la liqueur de Fehling) égale à près du dixième de son poids, pourvu qu’on ait maintenu le sang à une température suffisante, à 59° C., par exemple, mais mieux à 55°-60° C., température qui a lavan- tage d'empêcher, comme on sait, la glycolyse, laquelle masque en partie la production du sucre. Aussi, si l’on opère à 30° C., est-il indispensable de fluorer le sang pour empêcher, non seulement la coagulation, mais la glycolyse, ainsi que l’a indiqué M. Arthus. » J'ai cru utile d’attirer l'attention de l’Académie sur cette expérience :. » 1° Parce que M. Seegen a annoncé, il y a quelques années, que le parenchyme hépatique, in vitro, peut transformer la peptone en sucre ( fait qui a été, d’ailleurs, contredit par plusieurs auteurs). M. Schmidt-Mul- heim dit explicitement n’avoir pu réussir à observer, en présence du sang, la production de sucre aux dépens des peptones ( Arch. für Physiol., p.49; 1880). Il est probable qu'il ne s’est pas mis en garde contre la glycolyse. » 2° Parce qu'elle fait connaître la source d’une partie du sucre pro- duit in viro à 58° C. dans le sang du chien en digestion ou préalablement saigne. Jusqu'à présent, ce sucre pouvait être considéré comme provenant exclusivement du glycogène du sang, interprétation qui, d’ailleurs, a été combatlue par M. Arthus (yes PHYSIQUE DU GLOBE. — Sur la lave du 12 juillet 1892, dans les torrents de Bionnassay et du Bon-Nant (catastrophe de Saint-Gervais, Haute-Savoie). Note de M. P. Demonrzerx. « Les forestiers ont procédé, le lendemain même de la catastrophe, à la reconnaissance des torrents de Bionnassay et du Bon-Nant. Ne pouvant at- teindre ce jour-là le glacier de Téte-Rousse, déclaré inabordable par les guides, ils ont pu, du moins, prendre une vue photographique indiquant an n A 1 à a * y , a S Fe nombreuses expériences sur lesquelles est fondée cette Note ont été faites v : °c aide de M. Barral, chef des travaux de mon laboratoire. { 306 ) l’origine et la marche de la crue dans les régions supérieures. M. Ch. Kuss, chef du Service spécial, habitué de longue date aux grands phéno- mènes torrentiels, n’a pas hésité à attribuer la cause du désastre à Fae- cumulation d'eaux sous-glaciaires qui, par suite de la rupture subite de leurs digues provisoires, se seraient précipitées dans la vallée. » Les précieuses constatations faites quelques jours après au glacier de Tête-Rousse par MM. Vallot et Delebecque justifièrent amplement ces prévisions, qui seules pouvaient expliquer les phénomènes torrentiels qui se sont produits d’une façon si formidable sur tout le parcours de la crue. » Le 27 juillet dernier seulement, j'ai pu visiter ces lieux dévastés. Frappé, dès l'abord, de l'entière identité des phénomènes torrentiels que j'avais sous les yeux avec ceux que, depuis plus d’un quart de siècle, il m'a été donné de constater dans les grands torrents des Alpes et des Pyrénées, J'ai trouvé dans l'examen de cette crue gigantesque la justification la plus complète des lois de la torrentialité qui nous servent de guide dans nos luttes contre les torrents. » Pour plus de clarté et de célérité, voici, à mon avis, comment les choses ont dù se passer : » Le glacier de Tête-Rousse repose sur une pente très douce, qui aboutit à un escarpement rocheux à parois très roides. La masse d’eau mêlée de blocs de glace, estimée à 500000", projetée subitement hors de lexcava- tion signalée (altitude 3100%), se précipite du haut de cet escarpement, rencontre à sa base un vaste amas de débris rocheux dont elle entraine la majeure partie, se dirige droit, par le contrefort des Rognes, vers un coude prononcé que fait le glacier de Bionnassay, dont la moraine droite très élevée est séparée de la montagne par un creux dit le Plan de l Aire. » Le parcours est de 24m. Je point d'arrivée est à 1700" d’altitude, d’où une pente moyenne de 70 pour 100, avec des variations de go à 5o pour 100. 2 C’est pendant ce trajet que se forme la /ave torrentielle et que se ma- nifestent les premiers effets du transport en masse. Le courant, en passant Rar les Rognes, a mis la roche à nu, entraînant pierres, gazons, terres, voire même 50 moutons. L'’abondance des matières devient extrême, toutes les pierres finissent par atteindre une vitesse commune et la lave se précipite comme une avalanche; mais, arrivée au Plan de l'Aire, elle trouve un épanouissement large de plus de 120", à pente très faible; elle s'étale instantanément, par suite du ralentissement dû à ce double motif. Le courant d’eau, barré momentanément par un amas de matériaux, s'ar- rête; une sorte de lac se forme en amont; bientôt, les eaux surmontant (307 ) l’obstacle, une partie de la masse accumulée se précipite de nouveau, resserrée entre le terminus rocheux du glacier de Bionnassay et la mon- tagne; elle assimile sur son passage tout ce qu’elle rencontre et laisse comme témoin, sur une pente de 6 pour 100, un dépôt chaotique (de 600" de longueur et d’un volume dépassant 100 000") recouvert d’une couche argileuse qui dessine nettement la surface convexe, double caractéristique des dépôts torrentiels. | » De ce premier dépôt (alt. 1660") à Bionnassay (1400), sur une pente de 8,5 pour 100, la lave, grossie des eaux du glacier de Bionnassay et de tous les matériaux qu’elle arrache aux berges et au fond du lit, s'arrête de nouveau au chalet de la Pierre et produit sur sa rive gauche un dénivelle- ment des plus remarquables, effet très fréquent du transport en masse. » De Bionnassay à Bionnay la pente atteint 16 pour 100 en moyenne; la gorge du torrent est très resserrée. La lave s'élève à 45" au-dessus du lit; elle devient de plus en plus visqueuse et forme une masse d'extrême densité, dans laquelle les blocs sont transportés sans rouler et conser- vent toutes leurs aspérités intactes. » A Bionnay, la lave, débouchant dans la vallée du Bon-Nant, se préci- pite, droit devant elle, franchit cette petite rivière et dépose sur sa rive gauche, à une hauteur considérable, des matériaux de toutes sortes; mais, n'étant plus contenue par des berges relevées et trouvant des pentes plus douces, elle s'épanouit sur une partie du village, à la suite d’un brusque arrêt provoqué par son choc sur la rive gauche du Bon-Nant et du remous qui en est la conséquence, détruit un grand nombre de maisons et ense- velit leurs habitants. La maison d'école, solidement construite, résiste seule; la lave dépose de gros amas de bois au pied de son pignon, qu’elle rore: jusqu’au toit d’une couche bien égale de boue identique à un gros crépissage au balai (ces éclaboussures des eaux boueuses sont visibles sur bien des points, mais là seulement où il y a eu des arrêts manifestes; on les retrouvera plus loin dans le parc de Saint-Gervais). » Après avoir formé un lac momentané en aval du confluent du Bion- nassay avec le Bon-Nant dont elle barre le cours, et atteint, dans une sorte d’échappée, le hameau de la Praz, la lave rentre dans le lit normal, se précipite dans la gorge du Bon-Nant, passe sous le pont du Diable à une hauteur de 30", sur une pente moyenne de 20 pour 100, et s’engouffre dans la gorge des bains où elle produit le désastre qu’on connaît ....; son Courant principal suit le lit du torrent, le reste se dirige vers l'établisse- ment, et, après avoir déposé trois immenses blocs, dont l’un cube plus ( 308 ) de 200™°, elle laisse, dans la cour, des amas d’une hauteur moyenne de 5". » A laval des bains, le long du parc, nouvel arrêt, parfaitement indi- qué à la fois par la trace horizontale de la lave sur le versant de la rive gauche, par le dépôt, sur la rive droite, d’une sorte de moraine latérale en gros blocs dont l’un cube plus de 30%, et par les éclaboussures de boue liquide dont sont revêtues, à.une hauteur uniforme de 5", les branches des arbres bordant le parc. » Enfin, après avoir couru, sur une pente de 3,5 pour 100, la lave trouve le pont de la route nationale dont le débouché est insuffisant, et qui, pour le malheur du hameau du Fayet, résiste à ses efforts; elle se détourne vers la gauche, envahit le hameau et s'épanouit, sur une étendue de 75", en forme de cône de déjection très aplati, dont le profil en travers présente une courbe convexe vers le ciel et sur l’aréte culminante duquel marche le plus fort courant, jalonnant sa direction vers l’Arve par une série de gros blocs déposés comme une allée de menhirs. » En résume, les observations que j'ai pu faire démontrent : » Que la lave du 12 juillet s’est absolument comportée comme toutes celles qu’on a pu étudier dans les torrents des Alpes et des Pyrénées; » Que son énergie a été d'autant plus désastreuse que le transport en masse a débuté dans les régions les plus élevées du bassin torrentiel à la suite du départ subit d’un grand volume d’eaux concentrées plus soudaine- ment encore que celles des plus terribles orages de grèle dans les bassins supérieurs des torrents sans glaciers ; » Que le volume des matériaux de toutes sortes déposés, tant aux bains que dans la plaine, et qu’on peut estimer au maximum à 1 million de mètres cubes, ne présente aucune anomalie avec le volume relativement réduit des eaux au moyen desquelles le transport en masse s’est effectué par une série de bonds successifs, avec des alternatives d’accélérations de vitesse et de ralentissements momentanés ; » Que ce phénomène torrentiel a substitué à un simple ruisseau, jusqu'alors inoffensif, un torrent dont l’activité peut être combattue dans un délai relativement court. Le passage de la lave dans les torrents de Bionnassay et du Bon-Nant, en effet, a enlevé tous les blocs granitiques qui, de longue date, pavaient et consolidaient leur lit aujourd’hui profon- dément affouillé; des brèches nombreuses et étendues ont été creusées dans leurs berges qui sont livrées sans défense à des ravinements et à des glissements très dangereux ; » Qu'on pourrait citer dans les Alpes, comme dans les Pyrénées, de nom- ( 309 ) breux exemples contemporains d'anciens ruisseaux paisibles, passés en quelques instants à l’état de torrents formidables, sur une échelle un peu moins grande il est vrai, mais avec cette circonstance aggravante que le désastre était causé par les pluies du ciel dont on se garantit plus diffici- lement que du danger, une fois reconnu, que peut présenter un glacier; » Que l'étude minutieuse avec levés topographiques que les forestiers opèrent en ce moment dans ce nouveau torrent, dont je viens d’esquisser le caractère, conduira sans nul doute à trouver les moyens rapides de l’é- teindre et peut-être d'amener les eaux de Tête-Rousse sur le Bionnassay; » Et qu'enfin ce grand désastre ne pouvait être prévu, personne n’ayant eu même l'idée d'explorer auparavant le glacier de Tête-Rousse. » J'ai intentionnellement laissé de côté les questions de vitesse, va- riable d’ailleurs à chaque instant suivant les conditions de l'écoulement. J'ai entendu de nombreux témoins, notamment à Bionnay où l’un d'eux affirme nettement avoir vu les gros blocs et la masse des matériaux marcher en avant et l’eau, plus ou moins boueuse, suivre derrière, mais n’a que des appréciations très vagues sur la durée de l'écoulement. » Les seules données que j'aie pu recueillir sur la vitesse de la lave pro- viennent d'ouvriers employés aux travaux de correction dans le torrent de Reninges. Couchés dans les chalets de Lezettaz au pied des Aiguilles de Varens, à 12k® à vol d'oiseau, éveillés en sursaut par le bruit de la dé- bacle, ils sont sortis en toute hâte de leurs chalets et ont pu suivre, grâce à un superbe clair de lune, la marche de la lave dans le Bon-Nant. D’après eux, elle aurait mis cinq minutes à peine de la gorge des bains au Fayet. Le parcours étant d'environ 1800", la vitesse moyenne dans ce trajet aurait été de 6" à la seconde. » MÉMOIRES PRÉSENTÉS. M. A.-J. Zuse adresse deux Notes intitulées « Recherche des huiles grasses, animales ou végétales, dans les beurres », et « Analyse des beurres ; valeur merciognostique des indices de réfraction, simples et dif- férentiels, et des angles différentiels ». (Renvoi à l'examen de M. Duclaux. ) ( 510 ) CORRESPONDANCE. PHYSIQUE APPLIQUÉE. — Sur une propriété des conducteurs bimétalliques lamellaires, soumis à l'induction électromagnétique. Note de MM. Cu. Rei- GENIER et Gagriez Parnor, présentée par M. Sarrau. = « L'énergie électrique d’une machine dynamo peut s'exprimer par W = 2Hs5NvQ, où H est. la valeur moyenne de l'induction magnétique maxima que subit une quel- conque des spires induites, d’aire s, dans une révolution; N, le nombre de champs magnétiques, alternativement positifs et négatifs, qu'une spire rencontre dans une révolution; v, le nombre de révolutions par seconde; Q, la section totale des conducteurs induits; ô, la densité de courant. » Les facteurs N, s, v, ò sont indépendants de H. » Si H et Q étaient également des quantités indépendantes, il suffirait de donner à H une valeur limite et d'augmenter continuellement & pour accroître l'énergie disponible. » Mais il n’en est pas ainsi : l'induction magnétique dépend de la lon- gueur d'air (occupée dans les machines actuelles par les conducteurs induits), que les lignes d’induction magnétique traversent. » Les expériences de M. Leduc (*) et les recherches de feu Caba- nellas (2) ont montré que l'induction magnétique mesurée dans lair varie sensiblement en raison inverse de la longueur d'onde des lignes d’induction dans l'air. » Or Q est proportionnelle à cette longueur d’air qu’on a désignée entrefer, par suite les termes H et Q varient en raison inverse, et W de- meure constant. » Si l’on substitue aux conducteurs de cuivre, ordinairement employ és, des lamelles minces composées, en parties de leur épaisseur, d’un métal très magnétique et d’un métal très bon conducteur, placées de façon que ter se oe o a (1) A. Lepuc, Thèse de doctorat; Paris, 1888. (2?) Cua. REGNIER, Lumière électrique, janvier 1889. CN e les lignes d’induction soient perpendiculaires à leur épaisseur; le flux d'induction émanent du pôle nord se divisera en plusieurs nappes de filets parallèles très rapprochées l’une de l’autre et traversant seulement la por- lion magnétique des conducteurs bimétalliques. » Plus on augmente la hauteur des conducteurs induits, plus le flux d’induction magnétique tend à passer intégralement dans les portions mägnétiques des lamelles. En d’autres termes, l'induction magnétique est constante le long de l'axe magnétique et ce tube de force, enveloppe du circuit induit, est cylindrique. L'énergie disponible dans un tel dispositif augmentera donc d’une manière sensiblement proportionnelle à la hauteur des conducteurs. » Nous avons construit un appareil basé sur ce principe; à la vitesse de 500 tours nous avons obtenu 32 000 watts. Le poids total est de 750", ce qui fait une utilisation spécifique de 42 watts environ par Sida de machine. » Notre machine rappelle le disque de Faraday qu’on aurait fractionné de façon à diriger les courants induits qui y prennent naissance. Afin d'u- tiliser tout l’espace compris dans la couronne circulaire soumise à l’induc- tion, les circuits sont formés par des arcs. de développantes de cercle. > L’enroulement est ainsi formé : on constitue deux disques de hauteur quelconque au moyen d’un certain nombre de plaques bimétalliques cin- trées suivant un ou plusieurs arcs de développante. On les superpose, et l'on réunit les extrémités intérieures et extérieures de manière à former un circuit fermé par la liaison d’une plaque du premier disque avec une plaque du second disque. » ` CHIMIE. — Application de la mesure des densités à la determination du poids atomique de l'oxygène. Note de M. A. Lepuc, présentée par M. Lippmann ('). « Dès le début de mes recherches sur les densités des gaz, je me suis proposé d'obtenir la composition en volumes de l’eau ét, par suite, sa Composition en poids, en déterminant la densité du mélange d'oxygène et d'hydrogène produit par l’électrolyse d’une solution done nl At UE i (*) Ce travail a été exécuté au laboratoire des'Recherches physiques, à la Sor- onne. C. R., 1892, 2° Semestre, (T. CXV, N°6) 4i PRIT » Cette expérience a l'avantage de fixer le volume atomique de loxy- gène par rapport à l'hydrogène (*). » Expérience. — Un voltamètre entièrement clos, et dans lequel on peut faire le vide, est formé par un flacon de rlit à large goulot, fermé par un bouchon rodé spé- cial à trois tubulures. La tubulure centrale, munie d’un robinet, sert au passage des gaz; les deux autres, prolongées à l’intérieur d’un flacon, reçoivent les électrodes. » Chacune de celles-ci est formée par une tige de platine de 3" de diamètre, à laquelle est soudée à l'or une feuille du même métal, présentant une surface d’envi- ron 6otm. La tige est complètement entourée par le tube de verre, où elle est masti- quée à la paraffine; la lame est entièrement plongée dans le liquide. » Dans ces conditions, le gaz tonnant ne se trouvant jamais au contact des élec- trodes, et l’ozone ne pouvant pas se produire au sein de la solution de potasse à 30 pour 100, on n’a pas à redouter les explosions qui se produisent quelquefois dans les expériences de ce genre, » Enfin, l'appareil est plongé dans un bassin rempli d'eau, et reçoit un ‘courant de 5 ampères, alimenté pendant plusieurs jours, sans interruption, par trois accumula- teurs. Un tube vertical de o", 80, branché sur la canalisation et plongeant dans du mercure, laisse échapper le gaz non utilisé et sert d’ailleurs de manomètre. » Il résulte de mes pesées qu’au bout de vingt-quatre heures l'appareil est arrivé à un état permanent, c’est-à-dire que sa température ne varie plus sensiblement (20°) et que les électrodes et le liquide sont saturés de gaz. En effet, cinq expériences wont donné pour les poids de gaz tonnant qui remplit, dans les conditions normales, mon ballon à densités (2) des nombres que l’on peut considérer comme identiques : 18%", 2193 et 15, 2192. » Mais il est essentiel, pour assurer le succès de l'expérience et obtenir des résultats concordants, que, pendant le remplissage (et surtout pendant la deuxième moitié), le voltamètre soit maintenu à la pression atmosphé- rique. Pour m’assurer de l'importance de cette condition, j'ai effectué deux remplissages pendant lesquels la pression s’est abaissée à + et à À d’atmo- sphère environ; j'ai obtenu pour les poids de gaz comme plus haut : 18",2193 et 18°,2184. » Cela tient à ce que, sous l'influence du vide partiel, le voltamètre laisse dégager un excès d'hydrogène, qu’il reprend à la fin de l'opération ; l'oxygène correspondant reste dans les appareils dessiccateurs. SA B SU RES 1 ; - . . La i 1 ( ) Ce que l’on sait de la compressibilité des quatre autres gaz, les plus difficiles à liquéfier, montre que leur volume moléculaire sera, à très peu près, le même que celui de l'oxygène. -i (°) Voir Comptes rendus du 13 juillet 1891. (313) » Résultats. — Le poids d’air normal qui remplit mon ballon, dans les mêmes con- ditions (1), est 28,9435; la densité du mélange tonnant est donc 0,41423, à 55555 près de sa valeur environ. » Cela posé, si nous désignons par æ la proportion centésimale, en volumes, de l'hydrogène dans le mélange, nous avons l’équation £ X 0,06947 + (100 —æ)1,10503 = 100 X 0,41423, d’où l’on tire T — 66,708. » Le rapport des volumes de l'hydrogène et de l'oxygène ainsi dégagés de leur combinaison est donc, à 0°, 2,0037, et le volume atomique de l'oxygène (rapporté à l'hydrogène H — 2") est 1 ,9963. » Pour avoir la composition en poids de leau, il suffit de prendre le rapport 33,292 X 1,10903 66,708 x 0,06947 » Jai montré dans une précédente Note que le même poids atomique, déduit de la synthèse de l’eau, est 15,882 à zdy près de sa valeur. , ce qui donne, pour le poids atomique de l'oxygène, 15,877. » Ces nouvelles expériences confirment entièrement ma précédente détermination. La diversité absolue des méthodes me met à l’abri de toute cause d'erreur systématique commune. D'ailleurs j'ai montré plus haut une cause d'erreur de cette nature qui tend à affaiblir le résultat, et il est facile de voir que, dans la synthèse de l’eau, les pertes de poids par essuyage tendent au contraire à l’élever. » Il convient donc d'adopter le nombre 15,88 comme moyenne des nombres 15,882 et 15,877, dont l’un est très probablement approché par excès et l’autre par défaut. » Conséquence. — Le poids moléculaire de la vapeur d’eau est d'après colz 17,88. Sa densité théorique, en prenant pour point de départ celle de Phydrogène, serait 17,88 X 0,06947 Te \ 2 aa : > e il convient de partir de la densité de l'oxygène dont la compressibi- ite est à peine supérieure à celle de l'air. On obtient alors 1,10903 X 17,88 a 5 10,98 = 0,6221. h ý boy pi i » On voit donc que la densité expérimentale de la vapeur d’eau ne peut escendre au-dessous de 0,622. » 1 ` : i i (1) Même baromètre, même cathétomètre, mêmes poids, etc. (314 ) CHIMIE. — Sur la forme générale des courbes d’ebullition des composés à substitution centrale. Note de M. G. Hinricus. « Les composés à substitution centrale (t. CXIV, p. 597) sont de la dernière importance pour la Mécanique chimique : ils fourniront les dé- terminations les plus directes de la forme géométrique et des dimensions linéaires des atomes des éléments chimiques. Mais l'étude expérimentale de ces composés n’a pas été poursuivie; après avoir produit les deux pre- miers termes de plusieurs séries, on n’a pas cru possible d'obtenir des ré- sultats assez importants pour s’acharner à ces recherches difficiles et même dangereuses. » Dans cette Note, je voudrais montrer l'importance exceptionnelle des recherches expérimentales sur les composés à substitution centrale. Il faudra soigneusement contrôler par des expériences nouvelles toutes les déterminations publiées, et pousser l'étude des membres supérieurs aussi loin que possible. Ce sera la voie la plus sûre pour arriver à la détermina- tion inductive de la forme géométrique et des dimensions linéaires des atomes élémentaires. » Soit R un radical alkyle à g atomes de carbone, R=C,H:,+1, et soit Q un atome élémentaire de valence r; les composés à substitution centrale symétrique ou de forme stellaire à r rayons égaux auront pour formule gé- nérale l'expression simple QR, et contiennent n = r.g atomes de carbone. » Considérons premièrement les atomes comme des points matériels de masse égale à l'unité, placés à des distances égales à l’unité de longueur. La fig. 1, montrant la forme des composés stellaires à trois rayons, per- mettra la détermination des moments d'inertie presqu’à simple vue. Pour les points à distance 1, ce moment sera 1 ; pour les masses à distance 2, le moment sera 4; pour les points à distance 3, le moment sera 9, et ainsi de suite. Pour le point matériel central, le moment sera nul. Donc, pour le corps stellaire à trois rayons contenant 0, 1, 2, 3,4; D. points chacun, les moments d'inertie seront 0, 3, 15,42, 90, 165, ... et le nombre total de points sera ‘1, 4, 7510,#3;30,....-Dé même, pour UP composé stellaire à quatre bras, les moments d'inertie seront o, 4, 20, 56, 120,220, ..., le nombre total de points étant 1,5,9, 13,17, 215 ***° Pour les composés à deux bras, les moments d'inertie seront o, 2, 10, 28, 60, 110, ..., le nombre des points étant 1,9, 5,7,9,11,+... LS On voit que le moment d'inertie maximum diminue assez rapidement avec le nombre des bras ou rayons du composé stellaire. Pour 13 points formant un composé diatomique, le moment d'inertie est 182; s'ils sont rangés en étoile à trois rayons, le-moment est réduit à 90; et quand les mêmes masses forment un composé à quatre bras, le moment n’est plus que 56. Pour les formes correspondantes qui s’obtiennent avec 25 points, on trouve aisément les moments d'inertie 1300, 612 et 364. + Sutphoidts, O : O, ea Se, 7e. 3 Phosphoias, Ọ : NPAs, Sb, Be. ë Adamantoids, 22: C Se, s Al kyle R, = CH... > L 2p0* ; ; RER A OR, PR MR, Points d'ébuttition fonction de log. A. e LS Jo 45 po 32 L L fi CEA í ir x Là a Mais nous avons démontré que les points d’ébullition sont fonction directe des moments d'inertie maximum. Done, les composés stellaires doivent fournir des résultats des plus précis sur les points d’ébullition, comme Je compte lé montrer dans une Note prochaine. » Je me contenterai de montrer que, d’après les nombres donnés, les courbes d’ébullition des composés stellaires doivent couper la courbe des paraffines. C’est-à-dire que les termes supérieurs des composés stellaires we des points d’ébullition inférieurs à ceux des paraffines contenant le meme nombre d’atomes de carbone. On verra que cette conclusion s’ap- plique aussi aux composés diatomiques. la sere = PRE donnent les valeurs représentées dans la figure de Fe en s n né voit guère que les deux premiers termes des LUN es paraissent semblables à celle des paraffines. La seule CSS } donnée des Traités qui exige l'intersection avec la courbe des paraffines est le point d’ébullition de l’éther cétylique à 300°, valeur qui tombe à 160° au-dessous de celle de la paraffine. J’ai donc dù tracer ma courbe provisoire des éthers à travers la terra incognita jusqu’à ce point, qui doit être vérifié avec le plus grand soin. » Même dans les Tables de Carnelley (London, 1885 et 1887), on ne trouve que très peu de déterminations, assez discordantes, pour les termes supérieurs; la plupart appartiennent à la seule série des triamines. Les déterminations les plus exactes paraissent confirmer la course donnée des _ courbes d’ébullition des composés stellaires ('). D'après Pape, le silicon tétra-normal-propyle bout à 213°; s’il n’y a aucune erreur dans ce résul- tat, il suffirait seul à prouver la forme générale des courbes d’ébullition, ayant un point d'inflexion et tournant leur convexité vers le haut à leur partie supérieure, tandis que, pour les composés à substitution terminale, il n'y a pas de point d'inflexion et la convexité est dirigée vers le bas sur tout le parcours des courbes. » - + CHIMIE AGRICOLE. — Note sur l'existence, dans les terres, d’une matière miné- rale acide encore indéterminée. Note de M. PauL pe Monpesir, présentée par M. Schlæsing. « J'ai plusieurs fois insisté sur l'existence, dans les terres, d’une propor- tion très notable de chaux qui n’est pas à l’état de carbonate ni de toute autre combinaison minérale ordinaire. » En effet, si l’on dose la chaux qu'enlèvent aux terres les acides chlor- hydrique ou nitrique employés froids et très dilués, et si, du chiffre ainsi obtenu pour la chaux, on déduit ce qui est nécessaire pour saturer les (1) La détermination de Zander pour n = 3,3 de 156°,5 n’est plus que 5° au-dessus de la paraffine correspondante; la valeur 211-215, trouvée par Lieben et Rossi pour n=3,4, tombe sur la ligne même des paraffines. Pour l’hexyle n — 3,6, Peterson et Gosmann donnent 260°, ce qui est 57° au-dessous de la limite logarithmique des com- posés non stellaires. Par contre, les déterminations de Plimton et de Hoffmann sur les isomères de n = 3,5, et le résultat de Merz et Gassirowski pour n= 3,8, doivent être trop élevées- La valeur trouvée par Hoffmann pour un isomère de la triphosphine n = 3,5 serait aussi trop élevée, La nécessité de déterminations plus exactes est manifeste. (317) acides carbonique, phosphorique, etc., enlevés à la terre par le même traitement, il reste un excédent de chaux qui devait être combiné autre- ment. » Un second fait vient confirmer ce premier résultat; la terre lavée à l'acide et ensuite à l’eau distillée reste toujours acide, elle décompose à froid le carbonate de chaux avec énergie et cette acidité correspond à l'excédent de chaux trouvé précédemment. » Quelle est la matière qui produit cette acidité de la terre? On a géné- ralement admis que c'étaient les acides humiques; divers auteurs ont parlé vaguement de silice libre, mais la question n’a jamais été étudiée plus à fond. | » Dans des publications faites il y a plusieurs années, pour désigner cette chaux qui n’est pas dans les terres à l’état de sels minéraux ordinaires, J'ai employé souvent les expressions de chaux combinée dans la terre ou de chaux combinée avec les éléments de la terre. Je me suis servi à dessein de ces termes généraux, au lieu de dire chaux des humates, parce que J'avais déjà des motifs pour penser que les acides humiques solubles dans les alcalis ne sont pas les seules matières acides spéciales aux terres. En effet, j'avais mesuré la capacité de saturation des acides humiques pour la chaux, capacité qui est environ 12 pour 100 du poids de la matière orga- nique (cendres déduites) et en appliquant, d’après cette proportion, aux acides humiques existants dans la terre de la chaux prise dans l'excédent dont j'ai parlé, il restait encore sans emploi une parlie importante de cet excédent, la moitié environ sur la moyenne des terres. » Il fallait donc qu'il y eût, dans ces terres, d’autres acides que les acides humiques, et ces autres acides ne pouvaient être que les matières orga- niques non solubles dans les alcalis, ou des substances minérales. La réalité de la seconde hypothèse m'a été prouvée par la destruction totale de la matière organique, soit à l’aide du permanganate à une température inférieure à 100°, soit par la combustion directe au rouge sombre. Dans les deux cas, les terres sont ensuite lavées à froid par l'acide chlorhy- drique ou l'acide nitrique très dilués, puis à l’eau distillée avec les précau- tions nécessaires pour n’y laisser que des traces insignifiantes de l'acide employé, et enfin chauffées à 160°-170° pendant plusieurs heures, ce qui rend absolument inerte la silice libre. » Les terres sont alors toujours acides, c’est-à-dire qu’elles décompo- sent à froid, avec énergie, une certaine quantité de carbonate de chaux et une seconde quantité dans l’eau bouillante, Le total a varié, suivant les ( 318 ) sols, de deux millièmes à plus de un centième du poids de la Terre. Si l'on sépare l'argile du sable, la proportion de carbonate de chaux décomposé par l'argile peut s'élever au-dessus de 2 pour 100 du poids de cette argile, mais il reste toujours dans les sables une portion importante de la matière acide, collée à la surface des grains, et que des frottements longtemps réitérés ne séparent pas en totalité. » La matière que je signale est très stable. Elle n’est pas détruite lors de la combustion complète de la matière organique au rouge sombre, lors même qu'on l'a privée de ses bases par un lavage préalable de la terre avec les acides dilués. Elle résiste, en grande partie, à l'acide chlorhy- drique concentré et chaud, qui dissout tout le fer colorant en rouge les terres brülées et également à l’acide nitrique bouillant pendant plusieurs heures. Elle s’est conservée presque intégralement dans une terre sou- mise à une ébullition de deux ou trois minutes avec une dissolution de potasse caustique, contenant environ 15 pour 100 de potasse réelle, selon le procédé de Malaguti pour enlever toute la silice libre dans les argiles. » L'existence de cette matière n’est pas douteuse, mais je n’ai pu encore déterminer sa composition. Ses propriétés ne permettent évidemment pas de supposer qu’il s'agisse de silice, d'alumine ou d'oxyde de fer à l’état isolé. J'ai constaté que le sable de grès et le kaolin n’ont aucune acidité et que l'argile colloïdale proprement dite, celle de M. Schlæsing, en a peu. » L'ensemble de ces faits rend très probable que la matière acide est un silicate sous forme argileuse, et que sa détermination précise, si elle est possible, exigera au moins un long travail. J'ai donc cru pouvoir faire cette Communication pour prendre date. Mais l'existence de cette matière en quantité notable, dans les terres, comporte, en dehors de toute ques- tion de composition, des conséquences que je me réserve de développer.» CHIMIE INDUSTRIELLE, — Le savon calcaire et les explosions de chaudières a vapeur. Note de M. A. Vivre, présentée par M. Dehérain. (Extrait.) « Depuis plus de trente ans, on a souvent dit que l’alimentation des générateurs à vapeur avec un mélange d’eaux calcaires et de condensation amenait la formation de dépôts à base de savon calcaire, qui sont une cause d'explosions ('), (1) Voir le Bulletin de la Société des Ingénieurs civils, 1867, (319) » Les matières grasses, entrainées mécaniquement hors des machines à vapeur, se retrouvent dans les eaux de condensation, et, suivant l’interpré- tation donnée jusqu’à ce jour, réagissent sur les carbonates en dissolution dans l’eau pour constituer un composé gras et savonneux. Ce composé enveloppe la tôle, à l’intérieur, d’un enduit isolant, dont l’interposition a pour conséquence de surchauffer le métal, au contact des gaz dont la tem- pérature, d’après des constatations faites, peut s'élever au delà de 800°. » En 1877, M. Hétet a fait une Communication à l'Académie, ayant pour but le dégraissage des eaux d’alimentation des chaudières, pour empêcher la formation du savon de chaux. En 1880, M. Dulac a proposé un appareil spécial. » Rien ne me paraît moins prouvé que la formation de ce savon. Depuis 1868, J'ai eu souvent à faire des analyses de dépôts et de poudres que l’on considérait comme étant du savon de chaux. Voici quelques-unes de ces analyses : Dépôts appelés Savon de chaux ousse Envoi de` M. Tardieu, recueillis surnageant Ingénieur à la suite d’accidents l'eau de l’École centrale. des généra- Dépôts de générateurs survenus aux générateurs, e Sucrerie Sucretie M. ayant provoqué des accidents. Sucrerie e à o oM d’Origny. Senercy. Theil. St-Quentin. f. 2 3. 4. 5. 6. Carbonate {- Ac. carbonique. 14,074 30,026 abra% 39 Goo. . 43,600 amko 7 43,444 de chaux | Chaux ........ 17,913 38,216 46,575 47,972 42,760 34,923. 55,000 Carbonate de magnésie..... 0,000 0,000 0,000 2,080 4,620 nondosé 0,000 Sulfate DU CREUSE 0,272 0,000 0,000 o,450 0,280 3,394 0,000 re he SAT SE ; 29,800 10,400 8800 -3,042 6,600 5,445 0,620 Chaux... RÉ TS CRE 2,180 55184 4,825 3,098 6,460 11,384 0,000 Fer otalumine. ..,..:... 26,200 1, 800 1,600 1,240 1,600 1,878 0,000 Sels divers lublin 0,516 0,540 O;450. 0,433 o;280 0,169 0,906 none hs 6,876 12,074 4,396 4,200 3, n 11,794 0,390 3 Ps pS 0,000 0,000 0,000 0,065 6,000 ó, 160 0,000 es PARUS Vs Ses 1,069 0,920 I yayo 0,730 0,100 3,443 0,770 ER + + ii pre A 1,100 0,830 0,290 0,000 0,000 0,000 0,000 100,000 100,000 100,000 100,000 100,000 100,000 100,000 o» Les échantillons 4, 5, 6 et 7 ne se mouillent pas à l’eau et l'échantillon n° 7 est Si ténu, qu'on ne peut distinguer aucune forme cristalline au microscope. Cette poudre, entraînée par la vapeur, est extrêmement curieuse et vient surnager les li- quides lorsqu’on chauffe par barbottage. C., R., 1892, 2° Semestre. (T. CXV, N° 6.) 42 ( 320 }) » La quantité de corps gras englobés ou combinés dans ces dépôts est nulle dans cinq échantillons et en proportion insuffisante dans deux. Leur toucher onctueux fait croire à la présence d’un savon; mais ils n’ont nul- lement la composition chimique de ce corps. » La formation de ces mousses et dépôts particuliers, qui ne se mouillent _ pas à l’eau, est due à la nature des eaux employées, et non à la présence de corps gras, mélangés aux liquides provenant de la condensation des vapeurs. On peut en empêcher la formation, en épurant l’eau calcaire. » On les reproduit au laboratoire, pendant l’évaporation de leau, en entretenant un niveau constant par un apport d’eau calcaire, mélangée en proportion convenable avec de l’eau distillée bien chaude. C’est donc au mélange d’eaux chaudes et pures avec des eaux calcaires, qu’il faut attribuer la formation de ces dépôts de mousses spéciales. » D'ailleurs, comment un savon pourrait-il se former avec le carbonate de chaux de l’eau, et, s’il pouvait se former avec ce corps, comment résis- terait-il à la chaleur du foyer? Bien avant que la tôle rougisse, le corps gras ne serait-il pas décomposé et le dépôt modifié, ce qui permettrait à l'eau de mouiller la tôle avant qu’elle s’affaiblisse ? » J'ai eu occasion de modifier souvent, en sucrerie, le système d’alimen- tation des générateurs, et je pourrais citer plusieurs usines où, tous les ans, On avait de coûteuses réparations à faire aux chaudières à vapeur, par suite de la formation du prétendu savon de chaux, et dans lesquelles on n'a plus eu rien à faire dès que j'ai eu supprimé le mélange d'eaux froides calcaires avec des eaux chaudes et distillées, quoique exemptes d'huile. » CHIMIE ANIMALE. — La pupine, nouvelle substance animale. Note de M. A.-B. GRrIFFITRS. « J'ai extrait une nouvelle substance des peaux des pupes (chrysalides) de quelques lépidoptères. Cette substance, que j’ai nommée pupine, existe dans les pupes des lépidoptères suivants : Pieris brassicæ Latreille, Plusia gamma Linnæus. Pieris napı Latreille. Mamestra brassicæ Linnæus. Pieris rapæ Latreille, Noctua pronuba Linnæus. » Pour la préparer, on fait bouillir pendant longtemps, avec une lessive de soude; les peaux des pupes découpées. Le résidu est successivement épuisé par l’eau acidulée, (0279 l'eau distillée, l'alcool et l’éther, Le résidu est dissous dans l'acide chlorhydrique concentré et précipité par un excès d’eau. Cette opération est répétée plusieurs fois. » La moyenne de quatre analyses de cette substance animale a donné des résultats qui répondent à la formule C'*H°° Az? O*. » La pupine est incolore et amorphe. Elle se dissout dans les acides minéraux ; mais elle est insoluble dans les dissolvants neutres. Bouillie longtemps avec les acides minéraux forts, elle se transforme en leucine et acide carbonique C'*H?°Az?0° + 3H°0 = 2C'H'*AzO* + 2C0*. » La pupine est sécrétée par les pores de la larve, après qu’elle a changé de peau pour la dernière fois. C’est la substance principale, dans la peau des pupes de quelques lépidoptères. » CHIMIE VÉGÉTALE. — Sur la matière colorante du Micrococcus prodigiosus. Note de M. A.-B. GRirrirns. « Le Micrococcus prodigiosus se trouve fréquemment dans l'air : on le rencontre, comme impureté, dans les cultures sur plaques; il s’observe sur les matières amylacées exposées à l'air. Les colonies formées dans ces milieux sont colorées en rouge sang. La végétation est très abondante sur la pomme de terre; elle donne, en peu de temps, une pellicule muqueuse, épaisse, également colorée en rouge sang, et dégageant une forte odeur de triméthylamine. » J'ai extrait une grande quantité de ce pigment de cinq cents cultures sur pomme de terre : il est soluble dans l’alcool, en donnant une solution rouge. En étendant d’eau cette solution alcoolique, on précipite le pig- ment. Le précipité, après filtration, est redissous dans l'alcool, et l’on evapore la solution alcoolique à 40°. $ La moyenne de trois analyses de ce pigment (le résidu de l'alcool) m'a donné des résultats répondant à la formule C?’ H5° AzOS. >» La solution alcoolique donne, au spectroscope, deux bandes d’absorp- tion, une dans le bleu et l’autre dans le vert. Les acides la font passer au Carmin ; les alcalis la rendent jaunâtre. » M. Prillieux ('), dans sa Note sur la Corrosion de grains de blé colorés (*) Bulletin de la Société botanique, 1874, p. 31. (Aa en rose par des bactéries, a signalé une altération des grains de blé, due à un microbe. J'ai inoculé, avec le Micrococcus prodigiosus, des grains de blé en voie de germination : le blé produit a montré la corrosion signalée par M. Prillieux. Ce microbe, qui se propage rapidement sur les matières amy- lacées, arrive à détruire la plus grande partie du grain. L'attaque commence par les grains d'amidon; lamatière azotée et la cellulose sont consommées en dernier lieu (*). » On arrive à détruire complètement ce parasite, en seringuant les ré- coltes avec une solution de sulfate ferreux, ou avec une solution de sul- fate de cuivre. » - BOTANIQUE. — Sur l’état coccoide d’un Nostoc. Note de M. C. SAUVAGEAU, présentée par M. Duchartre. « On connait, chez les Algues nostocacées pourvues d'hétérocystes, deux modes de propagation : 1° des hormogonies, simples tronçons de filaments, doués de mouvement, qui reproduisent immédiatement la plante et ne ré- sistent pas plus qu’elle aux conditions ordinaires qui mettent fin à sa végé- tation active; 2° des spores ou kystes, qui sont des cellules végétatives différenciées par leur grosseur, l’épaisse enveloppe dont elles s’entourent, et qui sont capables sous cette forme, et sans présenter de modifications appréciables pendant leur état quiescent, de conserver la plante d'une saison à l’autre à travers les périodes de sécheresse défavorables à la végé- tation de la plante. » J'ai eu l’occasion d'observer, dans une espèce de Nostoc que je crois pouvoir rapporter, au moins provisoirement, au N. punctiforme Hariot (N. Hederulæ Menegh.), un troisième et curieux mode de propa- gation qui n’a pas encore été décrit. Comme le précédent, il se compose de cellules végétatives différenciées ; mais il s’en distingue profondément parce que ses cellules, au lieu de rester en repos complet, continuent à se diviser et à se multiplier sous une forme qui rappelle beaucoup moins les Nostocs que certains genres à colonies amorphes de la famille des Chroo- coccacées et notamment l’Aphanocapsa. » Je désignerai cet état sous le nom d'état coccoide et les éléments isolés à E E N (*) Touchant les maladies des plantes de la ferme, voir l'Ouvrage The Diseases of Crops, par A.-B. Griffiths, 1890 (Londres, G. Bell and Sons). (3377 sous le nom de Cocci ('). Dans mes cultures, j'ai obtenu le passage de l’état Nostoc à l’état coccoïde, puis le retour de celui-ci au précédent, et encore une fois de l’état primitif à l’état coccoïde. Ces états alternatifs constituent un exemple de pléomorphisme tel qu’il n’en existe aucun autre authenti- quement constaté dans le groupe des Algues hétérocystées. Seul, le genre Hyella, de la famille des Chamæsiphoniées, présente, d'après MM. Bornet et Flahault, une alternance de formes végétatives comparable à celle que je décris ici. Ce n’est pas que plusieurs auteurs, M. Zopf et M. Hansgirg en particulier, n'aient cité des cas de polymorphisme analogues à ceux que l'on connaît chez les Bactéries, mais il est à peine douteux que ces bota- nistes ont étudié des mélanges de genres et d'espèces, plutôt que des genres et des espèces descendant les uns des autres, et faisant partie d’un même cycle d'évolution. » Une macération, que je conservais depuis un an dans une assiette protégée par un disque de verre, s’est recouverte, dans le courant de l’année 1891, d’une pellicule d'un beau vert bleuâtre, due à un Nostoc développé presque à l’état de pureté. Cet état s’est maintenu jusqu’à la fin de juillet; à ce moment, la culture a été abandonnée pen- dant la durée des vacances. En octobre 1891, la couche bleuâtre était remplacée, sur toute la surface de l’eau, par une pellicule mince, continue, chagrinée, gris jaunâtre, ou légèrement brurâtre, qui se laissait rompre facilement; à la loupe, elle se montrait formée d’un très grand nombre de petits nodules granuleux qui donnaient l'aspect chagriné. ; » Un petit fragment de cette pellicule, porté dans une goutte d’eau sur un porte- objet, répand dans le liquide, sans s'être en apparence dissocié, de nombreuses cel- lules isolées, représentant l'état coccoïde. Ces cellules, légèrement teintées de gris brunâtre, paraissent absolument homogènes, sans membrane distincte; les unes sont à peu près Sphériques, les autres plus ou moins aplaties d’un côté, d’autres sont plus longues que larges; leur plus grande largeur varie de 3u à 6u. On en rencontre aussi, rapprochées par deux, tournant l’une vers l’autre leur face aplatie, comme sielles pro- venaient d’une segmentation récente; d’autres, placées en file de trois ou de quatre, à la façon de fragments de Nostoc, sont beaucoup plus rares; ces dernières seules indi- quent une parenté avec les Nostocs. Les petits nodules sont composés d'éléments sem- blables aux précédents: une légère pression suffit pour les écraser et les dissocier. » La safranine colore très légèrement et uniformément ces cellules sans donner au- cune indication sur la présence ou l'absence d’une membrane; le bleu coton, qui colore le protoplasme des Myxophycées, est sans action sur elles. Cependant, une goutte de glycérine, même diluée, contracte rapidement leur contenu, qui se détache irréguliè- rement d’une membrane extrêmement mince et transparente; cette contraction est a RE on 1 a » . re r (*) Ces cocci sont d’une autre nature que les productions signalées par M. Wille ans le Nostochopsis lobatus et auxquelles il a donné le même nom. ( 524 ) due à une osmose trop brusque, car peu à peu les cellules reprennent exactement l'as- pect qu’elles possédaient primitivement dans l’eau. Si l’on fait une préparation dans acide acétique au dixième, l'action, d’abord insensible, est lente et régulière; le con- tenu se contracte en boule tandis que la paroi, qui conserve sa forme primitive, est beaucoup plus nette que dans le cas précédent. » Ces cellules, isolées ou non, ont une vie active; elles se multiplient, en conser- vant leurs caractères, par un eloisonnement transversal tout à fait semblable à celui d’un Nostoc, avec cette différence qu'il s'accompagne d’une prompte dissociation. Lorsqu’elles sont réunies en courtes files, on constate souvent une adhérence inégale entre elles. Beaucoup meurent et persistent quelque temps à l’état de vésicules vides; la membrane, qui n’était pas distincte sur les cellules vivantes, est alors parfaitement nette. La pellicule flottante, développée à l’automne de 1891, s’est beaucoup accrue pendant le printemps de 1892 et a formé au-dessus du niveau de l’eau, sur la paroï de l'assiette, une couche plus claire, jaune brunâtre, atteignant en certains points 2™™ d'épaisseur. Dans cette couche pariétale ont pris naissance de petits tubercules d’un vert plus ou moins foncé, dont la plupart ne dépassent pas 1™™ en diamètre et qui rappellent assez bien ceux du Nostoc punctiforme. Si cette détermination est exacte, peut-être faudrait-il considérer comme identiques aux cocci que je viens de décrire les spores indiquées par les auteurs dans le Nostoc Hederulæ. L'absence de coloration de ces spores, au moyen du bleu d’aniline, constatée par MM. Bornet et Flahault, me porterait à le croire. En tout cas, de véritables spores ne se sont pas développées dans mes cultures. » Vers la fin du printemps, et au commencement de l'été, de très nombreux cocci se sont transformés en Nostoe. Une cellule isolée, grisâtre, passe au vert bleuâtre; sa membrane devient visible, puis augmente de diamètre en restant mince, se sépare du contenu et ne se gélifie que plus tard. Le contenu devient plus granuleux, se cloisonne en deux éléments, parfois inégaux, réunis l’un à l’autre à la manière des articles d’un Nostoc, puis en trois, quatre articles, et enfin en un filament qui se contourne, 5è pelotonne à l’intérieur de la gaine commune. Dès le début de cette transformation, la membrane se coloré avec intensité par la safranine et le protoplasme retient fortement le bleu coton, J'ai observé les stades de cette germination, non seulement sur les ma- tériaux frais pris dans l'assiette de culture, mais aussi dans des cultures entre deux lames de verre sous cloche humide. » Lorsqu'on écrase, pour les observer au microscope, les colonies de couleur vert olive ou vert bleuâtre, les filaments sont étirés, déchirés à leurs extrémités, leurs cellules sont nettement en voie de division. Au contraire, dans les colonies plus âgées, de couleur vert noirâtre, les trichomes se dissocient en filaments de deux ou quelques articles, ou même en cellules isolées; ils ne sont pas étirés mais fragmentés. Celles- ci représentent donc le retour de la forme filamenteuse à la forme coccoïde. Suivant les colonies considérées, on trouve les stades intermédiaires entre ces deux états différents: » Le Nostoc que j'ai rapporté, au moins provisoirement, au Nostoc puncti- forme, peut donc présenter un état coccoïde tout différent de l’état fila- menteux. Les cocci se multiplient pour produire des éléments semblables t 359 ) à eux, et à un moment donné se développent en filaments de Nostoc. Des faits de ce genre n'avaient pas encore été signalés dans l’ensemble du groupe des Nostocacées. » a BOTANIQUE. — Sur une Algue qui vit dans les racines des Cycadées. Note de M. P. Harior, présentée par M. Duchartre. « On sait depuis longtemps déjà que certaines Nostocacées peuvent vivre dans les organes végétatifs d’un certain nombre de plantes. On en a signalé dans les Lemna, dans les Anthoceros, dans les feuilles des Azolla, dans le rhizome du Gunnera scabra et dans les racines de plusieurs Cyca- dées appartenant aux genres Cycas et Zamia. M. le professeur Reinke, qui s'est spécialement occupé de cette question, attribuait à un Anabæna l Algue que l’on rencontre dans les Cycas et à un Nostoc (N. Gunneræ) celle qui abonde dans les Gunnera. » Y a-t-il là réellement deux plantes de genres différents ou seulement deux espèces appartenant à un même genre? C’est ce que j'ai essayé de vérifier en cultivant par divers procédés des échantillons pris dans les Gunnera, ainsi que dans des Zamia et des Cycas. Les résultats ont été iden- tiques dans tous les cas et m’ont montré que je n'avais affaire qu’à une seule et même plante, Par sa manière de se développer, par la disposition des organes, il était facile de reconnaître qu'il y avait bien là un Nostoc de la section Amorpha dans laquelle le thalle très petit est composé de filaments étroitement serrés et enchevêtrés et les trichomes sont peu dis- tincts. - > L'examen attentif m'a permis d'identifier cette espèce au Nostoc punc- tiforme (Kütz.) P. Hariot, dans lequel j'avais antérieurement fait rentrer à ttre de synonymes les Polycoccus punctiformis Kütz. et le Nostoc Hederulæ Meneghini. Le Nostoc punctiforme peut, en effet, être aquatique (c’est alors . N. Hederulæ) ou terrestre (Polycoccus punctiformis); quelle que soit d'ailleurs la condition dans laquelle il vive, il présente exactement les memes caractères (Cfr. Hariot, le genre Polycoccus Kützing ou Morot, Journal de Botanique, 16 janvier 1891, p. 29). Cette plante, qui pouvait jusqu'alors passer pour rare ou du moins peu commune, est donc abon- damment répandue dans les cultures. Elle est encore intéressante en ce qu'elle présente un genre de vie tout spécial, sous la forme Chroucoccoide. » ( 526 ) GÉOLOGIE. — Sur la présence de fossiles dans le terrain azoique de Bretagne. Note de M. Cuarres Barrois, présentée par M. Fouqué. « On trouve parmi les gneiss du Morbihan une couche intercalée, de couleur sombre, épaisse de quelques mètres seulement et très chargée de charbon. Elle est bien connue des minéralogistes, gràce à M. le comte de Limur, qui a doté un grand nombre de collections d'échantillons de ces gisements. Le charbon y est à l’état de paillettes cristallines de graphite; il se trouve associé à des grains cristallins de quartz, rutile, fer à divers états d’oxydation, et parfois feldspaths. La proportion du charbon est très variable, mais parfois assez grande pour qu’on ait tenté l'exploitation du graphite pour la fabrication des crayons et des creusets (Baden). » Nous n’avons pu tracer l’affleurement de ce quartzite graphiteux sur la feuille de Vannes, publiée par le Service de la Carte géologique, et mon- trer ainsi qu'il constitue une couche ou nappe continue, contemporaine des gneiss dans lesquels elle est interstratifiée. L'étude sur le terrain montre d’ailleurs que ces gneiss ne sont pas très anciens dans la série; ils recouvrent les gneiss fondamentaux et passent latéralement, par disparition des éléments feldspathiques, à des micaschistes et à des schistes micacés : c'est pour cette raison que ces gneiss ont été distingués, sur la feuille de Vannes, sous le nom de gneiss granulitiques %?y'. Ils représentent des schistes azoïques, métamorphisés par l'injection de la granulite. » Le quartzite graphiteux de la feuille de Vannes, loin d’être un accident local, constitue un terme normal de la série azoïque de la région; mais, tandis qu’il est interstratifié dans les gneiss granulitiques de la feuille de Vannes, on constate, en le suivant au Nord-Ouest (feuille de Lorient) et au Sud-Est (feuilles de Saint-Nazaire, Nantes), qu'il y est intercalé dans des micaschistes et des schistes micacés (£2), moins affectés par la granu- lite. M. Fouqué nous l’a fait connaître dans les schistes à minéraux (€?) des environs de Pornic; j'ai pu le suivre d’une façon régulière du Finistère jusqu’en Vendée. Cette couche n’est même pas limitée au flanc sud de la presqu'ile armoricaine, car nous l'avons retrouvée et suivie au nord de la Bretagne, dans le département des Côtes-du-Nord et jusqu'en Normandie. » Comparée à celle de la région méridionale, la série des terrains pre mitifs et azoïques de la partie septentrionale de la Bretagne ne nous a prê- senté que deux différences notables : 1° elle a été moins modifiée par les ( 327 ) émanations granulitiques; 2° l'étage des schistes à minéraux ({? de la lé- gende) est caractérisé par l'abondance des roches basiques à amphibole, interstralifiées. Par suite, la série est moins métamorphique; ainsi les quartziles graphiteux, par exemple, sont à l’état de quartzite ou de phtanite charbonneux; de plus, il est facile de délimiter l'étage des schistes à mi- uéraux ({2) de celui des phyllades de Saint-Lô (x), qui lui succède, tandis que cette limite nous a paru insaisissable dans le sud de la Bretagne. » On constate ainsi que le niveau des quartzites charbonneux est loca- lisé vers la limite de ces deux étages, et qu’on peut à voloñté le ranger au sommet du terrain primitif, comme nous l'avons fait sur les feuilles déjà publiées du sud de la Bretagne, ou le classer à la base du système pré- cambrien des phyllades de Saint-Lô. L'âge de ces quartzites charbonneux est établi d’une façon absolue, non seulement par l’observation stratigra- phique, mais encore par le fait que nous avons retrouvé ces quartzites et phtanites charbonneux, remaniés, à l’état de galets, dans les poudingues cambriens (S'*) et dans les poudingues précambriens (æx°) de la région. On les reconnaît dans les poudingues de Gourin, de Ploërmel, que nous classons au sommet du système des phyllades de Saint-Lô; on les trouve également dans les poudingues de Granville, de même âge d’après nous, mais que Hébert croyait cependant devoir placer, contrairement à notre Opinion, à la base de ce système de Saint-Lô. 3 La haute antiquité du niveau des quartzites charbonneux ne peut donc laisser place au moindre doute. Leur développement est parfois considé- rable : ainsi ils suffisent à l'entretien de toutes les routes du canton de Lamballe (Côtes-du-Nord); ils y forment plusieurs bancs superposés, de quelques mètres l'épaisseur, où des phtanites charbonneux alternent avec des quartzites et avec des schistes. Ces phtanites charbonneux des environs de Lamballe présentent en lames minces un intérêt exceptionnel. On y observe facilement, au microscope, parmi les grains de quartz, de charbon 7 de pyrite, des sections circulaires ou contournées très remarquables, d’un aspect tout spécial, dont l’origine organique ne semble guère dou- tonse : elles me rappelèrent à première vue les sections de Radiolares, que J'avais observées dans les phtanites à Graptolites du silurien de Bretagne. na sa es = jai voulu soumettre mes préparations des phta- Es ARTE à Nr de M. Cayeux, qui nous a déjà appris tant es Se a composition des roches siliceuses des terrains - M. Cayeux, qui a bien voulu se charger de décrire ces roches CGR: 1892, 2° Semestre. (T. CXV, N° 6.) 13 (: 328.9 en détail, nous écrit que la présence de Radiolaires dans ces phtanites est indéniable, et qu’on peut même les rapporter aux monosphæridæ, formes les plus primitives du groupe. | » Ces radiolaires des phtanites de Lamballe sont les plus anciens débris organiques trouvés jusqu’à ce jour en France, et probablement au monde, puisque ces phtanites, classés jusqu'ici dans le terrain azoïque primitif, se trouvent réellement vers la limite des systèmes laurentien et précambrien, entre © et x. Ces phtanites, parfois interstratifiés dans les gneiss, nous donnent ainsi à la fois des indications sur la genèse des gneiss granuliti- ques, indications conformes à la théorie de M. Michel-Lévy, et des données nouvelles sur l'apparition des plus anciennes formes organiques. » PALÉONTOLOGIE.— Sur la découverte de silex taillés dans les alluvions quater- naires à Rhinoceros Mercki de la vallée de la Saône à Villefranche. Note de M. Cu. Depérer, présentée par M. Albert Gaudry. « Il existe, sur la rive droite de la Saône, entre Villefranche et le pont de Beauregard, un certain nombre de sablières entaillées dans une petite terrasse fluviatile, dont l'altitude s'élève à 10-15" au-dessus du thalweg actuel de la Saône. » La partie de ce dépôt exploitée dans les sablières (10™ au-dessus de la Saône) consiste en sables fins, gris-jaunâtres, analogues à ceux de la rivière actuelle et ne contient d’autres fossiles que des Bithynies du groupe de B. tentaculata actuelle, Mais, en dessous des sables fins, on trouve des graviers grossiers qui renferment en quantité considérable des ossements et des dents de Mammifères, dont notre confrère M. Delafond a bien voulu me signaler la présence. J'ai pu réunir en quelques mois une collection importante de ces os et y reconnaître la petite faune quaternaire suivante : » Rhinoceros Mercki Kaup (molaires, métacarpien, onciforme). > Elephas cf. antiquus Falc. (fragments de molaires dont la forme étroite con- vient à cetie espèce, mais dont les lamelles sont moins épaisses que dans le type du Nord). » Süs scrofa L, (défenses). » Equus caballus L, (type de grande taille représenté par des mâchoires ene et de nombreux ossements). » Bison priscus Boj. (chevilles des cornes, mâchoires entières, Os nombreux )- ( 529 ) » Cervus megaceros? Hart. (molaires isolées qui pourraient se rapporter à C. ca- nadensis). | » Cervus elaphus L. (base de bois, portion de mandibule, os des membres). » Hyæna crocuta L., race spelæa Goldf. (mandibule). » L'association de ces huit espèces s'accorde nettement pour faire con- sidérer la faune des sables de Beauregard comme une faune quaternaire de climat tempéré ou chaud, tout à fait identique à la faune dite chelléenne, dont les alluvions de Chelles, en France, et de Gray’s Thurrock, en Angle- terre, fournissent les exemples les plus classiques. Il convient de remar- quer, notamment, l’absence des espèces de climat froid ou glaciaires, telles que le Mammouth, le Rhinoceros tichorhinus, le Renne, etc. » Au point de vue stratigraphique, la terrasse des sables de Beauregard, par sa faible altitude au-dessus de la Saône, est sûrement postérieure à la grande extension glaciaire alpine dont les moraines frontales ont édifié, à l’aide de leurs cônes de déjections, de hautes terrasses de graviers qui, dans la basse vallée de la Saône, s'élèvent à plus de 50" au-dessus du thalweg actuel. » D'autre part, on a recueilli en des points nombreux du bassin de la Saône des molaires d’ Elephas primigenius dans les graviers du fond de la rivière et, par conséquent, à un niveau bien inférieur à la terrasse de Vil- lefranche. La présence de cette espèce glaciaire semble donc indiquer, après la faune de Beauregard, un retour de froid qui peut correspondre à une deuxième extension glaciaire dont les limites exactes sont encore à rechercher. ; » Il résulte de ces considérations que la faune tempérée de Beauregard occupe stratigraphiquement une position interglaciaire. » C'est dans ces mêmes graviers à faune tempérée que j'ai pu recueillir, dans ces derniers temps, plusieurs silex dont la taille intentionnelle n’est pas douteuse. Ces silex ne présentent pas la forme amygdaloïde classique du type de Saint-Acheul; ils n’ont de retouches que sur une seule face, comme dans l'instrument dit du Moustier. Le rapprochement avec ce der- mer type persiste jusque dans le détail des formes, car on peut facile- aan reconnaitre dans les silex de Beauregard le råcloir et la pointe mous- teriennes. L'industrie humaine, à l’époque interglaciaire, aurait donc été sensiblement différente dans la vallée de la Saône et: dans le bassin de Paris. ” Quoi qu'il en soit, les silex taillés de Beauregard sont les premiers, à Ma Connaissance, qui aient été trouvés en place dans les alluvions du ( 330 } bassin de la Saône ; ils constituent une preuve certaine, et la plus ancienne connue, de la présence de l’homme dans ce pays à l'époque de réchauffe- ment qui a suivi la plus grande extension des glaciers alpins. » La séance est levée à 4 heures. ~ M. B. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. OUVRAGES REÇUS DANS LA SÉANCE DU 1°" AOÛT 1892. Annales de Chimie et de Physique, par MM. BERTHELOT, PASTEUR, FRIEDEL, Mascarr. 6° série, août 1892, t. XX VI. Paris, G. Masson; 1 fase. in-8°. Traité de Chimie industrielle, par MM. Wacxer, Fiscuer et L. GAUTIER: T. IE, fasc. IV et V. Paris, Savy; 1 vol. gr. in-8°. Intégrales eulériennes ou elliptiques, par Eugène CATALAN. pieles F. Hayez, 1892; br. in-4°. Comité international des Poids et Mesures. Procès-Verbaux des séances de 1891. Paris, Gauthier-Villars et fils, 1892; 1 vol. gr. in-8°. : Minutes of Proceedings of the institution of civil Engineers; with other selected and abstracted Papers, vol CVIII. London, 1892; 1 vol. in-8°. Atti della R. Accademia dei Lincei, 1892. Rendiconto dell adunanza so- lenne del 5 giugno 1892 onorata dalla presenza di S. M. il Re. Roma, 1892; br. in-4°. On Éouser à Paris, ; bis GAUT HIF F e part du .1® janvier. Paris : Le prix de l'abonnement est fixé ainsi qu "il ua. On souscrit, dans les Départements, chez Messieurs : Michel et Médan. Gavault St-Lager. Ruff. Hecquet-Decobert. Germain et Grassin. Lachèse et Dolbeau. | Angers t E Bayonne..... ... Jérôme. i _Besançon........ Jacquard. Avrard. Bordeauz....... | Duthu. | Muller (G.). Renaud. Lefournier. bert. J. Robert. > 4 : V° Uzel Caroff. Peen. Chambery........ Cherbourg... on ©!" | Marguerie. { Rousseau. rmont-Ferr.…. f : 4 l Ribou-Collay. Beor € Bourdignon. dir. Dombre. : į Ropiteau. ao o i Lefebvre. D Quarré. Tours... nr NE EN EeEE « ee \ chez Messieurs : ; mal. Lorient.. l«Mz2°'"Fextier. Palud. Vitte et Pérussel. Ruat. ( Calas. | Coulet. Martial Place. Sordoillet. ‘ Grosjean-Maupin. Sidot frères. Marseille. Montpellier..... Moulins MONOS nee. eau. Nantes. a. | Ms Veloppé. Luzeray. Poitiers: 0: de es RA i Druinaud. .. Plihonet Hervé. Rochefort... Boucheron - Rossi - | { Langlois. [gnol. | Lestringant, S'-Étienne ...... (C Orleans: 0) Rouen Toulon. seii s a Boisselier. Péricat. . ren : ee _(Giard. Valentinen -7 | Lemaitre. Barcelone........ chez Messieurs : bbers. Feikema. Caarelsen Amsterdam..... | Let Cie, Re Ck. Verdaguer. Asher et Cie. | Calvary et Ci. "t $ Friedlander et T Mayer et Müller. { Schmid, Francke et | Athènes.. Berun, if... , Zanichelli et Cie. Jx { Ramlot | Mayoleret Audiarte. = | A et ce. + { Haima ; l Rai Ki lian Bruxelles Bucharest... |[Lausanne....:.. Me | TABLES GÉNÉRALES DES COMPTES RENDUS DES Tes Sas 31. - = (3 a 1835 à 31 Décembre 1850 ) Vol 20 fr. — Départements : 30 fr. — Union postale : 34 fr. — Autres pays : les frais de poste EN en sus | MÉMOIRES ET COMMUNICATIONS A DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADEMIE. ` Pages. Pages. RÉTAIRE PERPETUEL annonce à l'A- M. ue. Te — Les SE E Francecs.. uei a FENNE M. R. Martii — Sur la production de sucre ia ve ; 3 dans le sang aux dépens des peptones.... 304 is TRE DEI 1° Nue PUBLIQUE M, P. DEMONTZEY. — Sur la ras du 12 - BHAUX-ART RTS adresse une am a | let 1892, dans les torrents de Bionnassay et du Bon-Nant asitoe de Saint-Ger- vais, Hratb-Savoié). 5,1. vs 309 a | MÉMOIRES PRÉSENTÉS. adresse deux Notes intitulées il ou ire dans les beurres », et « Ana- des | ERA P an nimales + i yse des beurres, etc. »......... e :5) 300 CORRESPONDANCE. r 4: substance animale ......,.-........ et 320 | M. A.-B. GR RIFFITHS. — Sur Ta matière solo. s rante du 21 "M: e Sayasat, — Sur Tétat oco d’un Cine tarots t is g9 M. P. Har OT. — Sur une dieu qu vit dans a les Me des ycadéés. nue se 008 M. CHARLES BArROoIS. — Sur la présence í dæ | fossiles dans le terrain. … de Bre- tagne.. es 326 : er Deer. — - Sur. la decouverte de : ai g a P ions qdalem S à Bhir Mercki de la vallée pri ja Saône à à Ville. franch 328 rss. snrsrershenipeestonee a AE MES i + ee ie de ess nt ns sn à sue e ea pie AE SECOND SEMESTRE. ' Tan + COMPTES RENDUS DES SÉANCES o DE L'ACADÉMIE DES SCIE PAR MM. LES SECRÉTAIRES PERPÉTUELS. - 4 N° ~ GAUTHIER-VILLARS ET Fi DES COMPTES RENDUS DES SÉANC 23 JUIN 1862 ET 24 Mai 1875 Les Programmes des prix proposés par l'Aca sont imprimés dans les Cornptes rendus, mais les Rap- ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'autant. par ds savants Ron al denis. que l’Académie l'aura décidé. re cahier où numéro > des Comptes rendus a Les Notices ou Discours prononcés en séance -blique ne font pas partie des Comptes rendus. ARTICLE 2. — Impression des travaux des Savants étrangers à l Academie. | Les Mémoires lus ou présentés par des personnes | qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'Aca enté Le un Membre | 4émie peuvent être l’objet d’une analyse ou d un ré | sumé qui ne dépasse pas 3 pages. à Les Membres qui présentent ces Mémoires sont | rs 4 he Nom a as donner aux | tenus de les réduire au nombre de pages requis. Le Membre qui fait la présentation est toujours nommé; | mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet Extrait es par numéro. | autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le font _ pour les articles ordinaires de la corresponde cielle de l’Académie. ARTICLE 3. > | Le bon à tirer de chaque Membre doit Leire: l'imprimerie le mercredi au soir, ou, au plu | jeudi à 10 heures du matin ; faute d’être remis de _le titre seul du Mémoire est inséré dans leC u con muni € ués és par | actuel, et l'extrait est renvoyé au gamp Académie in ee au | vant, et mis à la fin du cahier. | ARTICLE 4. — Planches et an. à part + Comptes iss n’ont pas de planches. Le tirage ; à part des articles est aux Fe ` | teurs; il n’y a d'exception que pour Jes Rapp El Ei Instructions demandés par le Gour A An 5. | i Rapport sur rb: situation mr a. T ee de chaque volume. a -Les Secrétaires sont chargés c elt COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L’'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU MARDI 16 AOUT 1892. PRÉSIDÉE PAR M. DUCHARTRE. CORRESPONDANCE. ÉLECTRICITÉ. — Théorie d’un condensateur intercalé dans le circuit secon- daire d’un transformateur. Note de M. Désiré Korpa, présentée par M. Lippmann. « Si l’on intercale, dans un circuit de courant alternatif, un transfor- mateur dont le circuit secondaire contient un condensateur, les phéno- mènes qui s’y produisent sont exprimés par le système suivant i di di! i Prae issor 6: Essinot— L z My —Ri= o ; di di! I e ES E e O a (1) Secondaire ...... M aa l g erio | Condensateur .... k Z —t—0o où E—E,sinw£ est la force électromotrice aux bornes de la source électrique, que nous supposons sinusoïdale; L — A + À le coefficient de self-induction total du circuit primaire, se composant de À, le coefficient de l’enroulement primaire du transforma- teur, et de À, celui du reste du circuit; / le coefficient du secondaire; M le coefficient d’indaction mutuelle : R, į et r, č la résistance réelle et intensité du courant dans le C. R., 1892, 2° Semestre. (T. CXV, N° 7.) F4 (332 ) primaire et dans le secondaire; K la capacité du condensateur dont e est la différence i a 2T de potentiel aux bornes; T est la durée d'une période et © = T’ » On peut réduire le système (1) à équation linéaire suivante di Æi L\di R. (MLD SE + (Ri+rL)SE + (Rr+ F HE (2) . K/w?—1 . = E, (ro COSwl — S sinoz). Quels que soient les coefficients de cette équation, lorsque le régime régu- lier est établi, on a Klw?— 1: i 3 z o e (ro COS w é — TSF DTT sinoz) : — Sr N N `A © ~ dt e 020% — 0s 03 + 030 — rd H 1 d2 — Vs Ô 1 g E(P sino? +Q coswt) 7 002 0,02 802 — 0,02- 0,07 — 002 gEV sin(wź— ọ) RCD 03) (God) + 8a (81 + ôa) (81 — ds) + ds (O1 + de) (Ou — de) où tango — — z détermine la différence de phase entre le courant et la force électromotrice de la source. » L’inspection de cette formule indique tout de suite que I ne peut être que sinusoïdal, dès que E l’est également. Au lieu de calculer les racines ò, nous arrivons donc plus rapidement à l'expression finale de I, en posant (3) I = A sinat + Bcoswt = Isin (wt — 0), et sı € et T désignent les valeurs de e et 7’ une fois le régime atteint, nous pouvons poser, d'ane façon analogue, -€= Csinwt + Icoswf = €, sin(wt— y) ` | l= 4’sinwt + B'cosot =T, sin (o4 — y). » En substituant ces valeurs de I ét : dans les deux premières équations de (1), après en avoir éliminé z’ au moyen de la troisième, la condition que ces équations soient satisfaites, pour une époque quelconque, par ces valeurs, donne quatre équations pour À, B, C et M, dont le déterminant, (333) en général, ne s’évanouit pas. Nous obtenons ainsi la valeur de ces con- stantes, et nous avons finalement Pkw? + (kw? — 1)? RP Re Var Rr) ko + Lu(ke?—1)P +[Lrkw+R(HKuw?—1)" (4) Re ni A 2,2 E n a an Me, L Av I : i : F r r k rkw ) RDA 2 OT Le dénominateur exprime la valeur de la résistance apparente, dans le cas d’un condensateur agissant par l'intermédiaire d’un transformateur. L'angle du retard de phase du courant primaire est donné par la formule Gang RE TR ne R ee MER » On tire des formules analogues pour <, ainsi que I'= kws, notamment poco be E,Mo l VIM Rr)ko + Lw(lkw— 1) + [Lrku + R(ikw—1)] 1, = kws = Mio (6) r? + w? (: ad z) tangy — — D (Rix Lr)o?k—R CC Lo [M+ L]o Rro]k tang} = — coty. » Ces formules contiennent la solution générale du problème. Cher- chons maintenant la valeur de la capacité pour laquelle I, est celle qui correspond à la loi d’Ohm. On trouve une équation du deuxième degré dont les racines sont (7) F (M? L{)w + y(2RM?— L?r)r (Mi bpo (anM Lire * » Si : AT (8) Riz, Š il existe une valeur réelle de la capacité qui rétablit pour l'amplitude du courant la loi d’Ohm; il en existe même deux. ` | » Pour (9) h — L? r (334) ces deux valeurs coïncident. En portant sur l'axe des abscisses les capa- cités, et sur l’axe des ordonnées le carré de la résistance apparente corres- pondante, on trouve, suivant (4), que leur relation est représentée par une parabole dont l'axe est parallèle à l’axe des ordonnées, En effet, comme l'indique (4), chaque valeur de la résistance apparente peut être réalisée par deux valeurs différentes de la capacité. Dans le cas (8), le sommet de cette parabole a pour tangente la droite y = R”. Pour L? + ; : R< M L (9), la parabole n’a aucun point commun avec cette droite; dans ce cas, aucune capacité ne peut rétablir la loi d’Ohm. Pour (8), la para- bole va même au-dessous de la droite en question; on trouve donc ce fait paradoxal, qu’en choisissant la valeur de la capacité entre « + ß et a — $, on obtient une résistance apparente plus petite que la résistance ohmique. En particulier, pour K = q, la valeur de la résistance apparente est yR?°— p*w*; seulement, dans ce cas, la tangente du retard de phase (5) est de l’ordre de grandeur de v. En pratique, w étant grand (pour 40 périodes par se- conde w = 251, 2), le retard de phase est voisin de un quart d'onde et ß a une valeur très petite par rapport à « (quelques centimètres, en face de quelques microfarads). 2 n wo lR ay » Si l’on choisit R = y 5” Ona (7) $ (10) koen E. Te: L » Si l’on avait intercalé une capacité K’ dans le primaire pour équilibrer , = I : la self-induction L, on aurait dù faire K/— ir Dans le cas qui nous 0€- cupe, la capacité est donc réduite plus que dans le rapport du carré des nombres des spires du transformateur. » MÉCANIQUE. — Vaporisation dans les chaudières. Note de M. pe SWARTE, présentée par M. Haton de la Goupillière. « Dans une Note insérée aux Comptes rendus du 4 juillet dernier, M. Witz fait observer : -1° que ses expériences différent essentiellement des miennes; 2° que ses conclusions sont opposées aux miennes. » Sur le premier point, je suis d’autant plus d'accord avec M. Witz, que moi-même le premier, dans la Note parue aux Comptes rendus du Li LIBRAIRIE GAUTHIER-VILLARS ET FILS, QUAI DES GRANDS-AUGUSTINS, 55, A: PARIS. Envoi franco dans toute l'Union postale contre mandat de poste.ou valeur sur laris. LAGRANGE (Ch. ), ancien Élève de l'École militaire, Membre de l’Académie, Professeur à l'Ecole militaire, Astronome à l'Observatoire royal. — Étude sur le système des forces du monde physique. In-4; 1892..., 20 fr. L'univers est une pensée réalisée, la Science est la recherche de cette pensée. L'esprit conçoit plus que ce qui existe; l'expérience et l’observa- tion constituent un procédé de sélection entre plusieurs possibilités dont une est réalisée. Telle est l’idée première de la méthode de recherche mise en œuvre dans cet Ouvrage: méthode qui se résume par la classification successive des hypothèses, en marchant du simple au eomposé, et par leur exclusion progressive à l’aide des faits. Ce procédé méthodique a conduit l’auteur à une solution du problème de la corrélation des forces, remarquable à la fois par son caractère systé- matique et par la circonstance que ce caractère n'est pas le résultat d’un a priori mais s’est mis de lui-même en évidence. Tout le système des forces du monde physique se réduit à deux principes primitifs : attraction new- tonienne et force calorique répulsive, et à deux principes dérivés de ceux-là, attraction moléculaire et force électrique. Le monde physique est, d’après cela, construit suivant le principe de dualité. n se ferait une fausse idée du travail ici annoncé si on lui attribuait un caractère purement philosophique; si la méthode implique nécessairement un élément de cet ordre, la discussion même des faits, qui forme le corps de l’Ouvrage, constitue une série de recherches positives de Physique mathématique. L'auteur lui-même s'explique là-dessus dans son Introduc- tion. « L'objet de mon travail », dit-il, « est double : 1° Faire connaître les résultats auxquels je suis arrivé quant à la corrélation des forces et à l’expli- cation des phénomènes généraux; 2° exposer et discuter la méthode de recherche dont ces résultats sont le fruit immédiat. Dans l’ordre logique, exposé de la méthode devait précéder, celui de son application. J'ai cepen- dant interverti cet ordre ; d'abord parce que l'application de la méthode en copine Aa une pposition pratique, et que des résultats acquis prépa- t à admettre plus faci | un système rent. | plu lement un système, d'idées purement abstraites : ensuite, parce que, ayant d’abord appliqué la méthode, j'ai eu l'occasion, tout en l'exposant dans sa rigueur théorique, de prendre pour objet de sa cri- tique l'application même que je venais d'en faire Il passe successivement en revue les phénomènes d'état statique et les hénomènes d'état dynamique; les premiers le conduisent (out d’abord à a formule de la corrélation dés forces qui est le résultat fondamental de son-étude; les seconds se présentent ensuite comme une série de vérifica- tions. USSR ; On remarquera particulièrement le rôle essentiel qu’il assigne à la surface des éléments des corps dans tout ce qui concerne leur mécanique intérieure, ét la manière dont cette donnée géométrique fondamentale relie entre elles ces lois physiques fort éloignées en apparence, telles que la loi de Mariotte, celle de Volta, la loi de Dulong et Petit, et conduit à une définition entière- ment nouvelle des poids atomiques. | : n -Une des Parties les plus développées de l'Ouvrage est celle que l'auteur consacre au magnétisme terrestre; il l'introduit comme un cas particulier , . d'une théorie mathématique de l Astronomie physique, et traite le problème par les équations générales du champ. électromagnétique. Cet important de ris Chapitre est le développement de-travaux partiels dont les premiers remon- tent à 1887 et qui ont fait l’objet d'une communication au Congrès astrono- mique tenu à Bruxelles en 1889. Depuis lors, des expériences directes sont venues confirmer d'une manière remarquable les principes Pomen de la théorie actuelle, déduits par l'auteur de l'analyse des faits; exemple, le pouvoir électrisant du rayonnement solaire dont les i pense dé MM. Elster et Geitel ont mis hors dê doute la réalité: telle est lassimi- lation du magnétisme moyen de la Terre à celui de deux aimants, l'un dirigé suivant, l'axe de rotation, l’autre saivapt a un axe, incliné sur celui-là q’ un la RER des mouve sents nn Le urbes PStfétrés sont incessament mhia par un fluide Maleri Subtil, Téther, qui y est à la fois une source de chaleur par la résistance AN oppose le didit teur à sa force vive, ct une cause de variations du système des lignes magné- tiques fi les courants dé transport de cette mêm e matière électrisée. les variations de résistance et de conductibilité du conducteur doi- vént influer sur le système de ces lignes, et l’on trouve ici l'explication la plus ERN enna des. faits de corrélation entre la distribution Podni hii" ct le Ta Géo opio. ` Cia Re un CFOYC o T7 ou une sise pute: LR is re rs sique TAStronomie mathématique, non seulement est désirée ntie, me cherches d'un Bpis aussi sérieux quë un consciencienk * voya ages EU mais il est de qu’il apporte dés Earp Suns et Faek s points de vue entièrement nouveaux g faveur rs s la logique et la n Mere de ses déductions con- f; ) FELII Li} LE HE sdti i arit a I ROUTE ECC 18653 Puris. = Imphinérié GAUTITER-VILLARS ET FILS, quai dès Grands-Augustins; 55. (3355 } 13 juin dernier, j'ai fait ressortir la différence essentielle qui existe entre ses expériences et les miennes ('). » Sur le second point, je rappellerai que, en 1892, les conclusions de M. Witz sont : 1° l'effet Boutigny ne se produit pas dans les chaudières sur tôles rougies; 2° la vaporisation est d’une activité qui mérite d'arrêter l’attention des savants et des ingénieurs. Or, en 1885, mes conclusions ont été : 1° la caléfaction ne se produit pas sur les tôles rougies de chau- dières (sous une couche d’eau continue de 4™™ d'épaisseur) (°); 2° la vaporisation est 80 fois aussi grande que celle qui se produit en marche normale. Il me semble qu’il ne peut y avoir plus de ressemblance, entre les conclusions des deux parties. » Si les chiffres de vaporisation diffèrent, cela peut tenir à ce que la température des tôles était plus élevée dans mes expériences que dans celles de M. Witz, car cette température, dans les deux cas, a été appré- ciée à la vue, et n’est, par conséquent, pas susceptible de précision. » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur quelques nouvelles combinaisons de la pipéridine. Note de M. Raouz VARET. « Étant donné le nombre toujours croissant des combinaisons d’addi- tion et la stabilité de certains de ces composés, les chimistes ont dù ad- mettre l'existence de valences moléculaires. J'ai pensé qu’il y avait intérêt à préciser cette notion, et à rechercher quelle est l'influence de la nature et de la fonction des constituants sur la composition et sur les propriétés des produits formés. Les combinaisons qui m'ont semblé les plus propres à faciliter la solution du problème que je m'étais posé sont celles qui ré- sultent de l’union des sels métalliques avec les composés organiques azo- tés d’ordre basique. On se trouve, en effet, en présence de séries où les comparaisons sont aisées. Aussi ai-je d’abord entrepris de rechercher Comment varie la saturation des sels d’un même métal par le gaz ammo- (1) M. Witz dit n'avoir pe ya ma signature à l’article cité des Annales indus- trielles. L'article, en effet, n’est pas de moi, mais il est consacré à la description de mes expériences faites en 1885 ; il a été écrit sur des Notes envoyées par moi, et mon nom est plusieurs fois rappelé : il est donc hors de doute que les expériences qui y sont développées m’appartiennent. (*) Ce qui est entre parenthèses ressort de l'énoncé de mes expériences. (336 ) niac et par diverses bases organiques. J'ai eu l'honneur, dans de précé- dentes Communications (Comptes rendus, 1. CXII, p. 390 et 622), de sou- mettre à l’Académie les résultats que j'avais obtenus en faisant agir la py- ridine en excès sur un certain nombre de sels halogènes; j'ai poursuivi ces recherches en étudiant l’action de la pipéridine sur les sels d'argent. » I. Argentoiodure de pipéridine. — Dans un petit ballon muni d’un réfrigérant ascendant, on chauffe vers 100° de la pipéridine et de l’iodure d'argent jusqu'à ce que ce dernier soit entièrement dissous. Cette dissolution est assez lente, plus rapide ce- pendant qu'avec la pyridine. Elle est accompagnée d’une faible réduction de AgI tandis que la pipéridine se colore légèrement en brun. La liqueur filtrée encore chaude laisse déposer des aiguilles fines, transparentes, qui, séchées entre des doubles de pa- pier, répondent à la formule AgI, C’ H11 Az. » Lorsqu'on chauffe ce corps avec précaution, à l'abri de la lumière, toute la pipé- ridine se dégage, sans qu’il y ait une altération notable de l’iodure d’argent. Il est dé- composable par Feau. Exposé à Pair et à la lumière, il noircit. » IL Argentobromure de pipéridine. — On chauffe vers 80° du bromure d'argent avec de la pipéridine jusqu’à ce que la dissolution soit complète, ce qui a lieu plus facilement qu'avec liodure; la réduction est aussi plus notable qu'avec AgI. La liqueur filtrée abandonne par refroidissement des aiguilles, qui, pressées entre des doubles de papier pour les débarrasser de l'excès de pipéridine, répondent à la formule iK AgBr, 2C5H11 Az. sil » C’est un corps décomposable par l’eau. Il est beaucoup plus stable que le com- posé correspondant obtenu avec la pyridine; ce dernier se décompose à la tempéra- ture ordinaire avec une facilité telle qu'il est impossible de l'obtenir inaltéré. En outre, la solution de AgBr dans CH Az, chauffée, laisse déposer du bromure d'argent, ce qui n’a pas lieu avec la pipéridine. » MI. Argentochlorure de pipéridine. — Contrairement à ce qui arrive avec la pyridine, le chlorure d'argent se dissout aisément dans la pipéridine chauffée au bain- marie; comme avec les autres sels d'argent, la dissolution est accompagnée d’une ré- duction qui, dans le cas présent, est beaucoup plus abondante qu'avec les autres com- posés halogénés déjà étudiés, On. obtient des aiguilles prismatiques groupées en houppes qui, essorées entre des doubles de papier, répondent à la formule AgCl, 2C5H!1Az, C'est un corps altérable à l'air. Exposé à la lumière il brunit, puis noircit. L'eau le décompose, » IV, Argentocyanure de pipéridine. — Dans de la pipéridine chauffée vers 80°, on dissout du cyanure d'argent bien sec. La liqueur filtrée, encore chaude, laisse dé- poser par refroidissement des aiguilles transparentes qui, comprimées entre des (337 ) doubles de papier pour les débarrasser de l'excès de base, répondent à la formule AgCAz, 2CSHHAz. Ce corps, quand on le chauffe fortement, perd sa pipéridine et son cyanogène, il reste sur le fond de Ia capsule dans laquelle on a fait l'expérience un magnifique miroir d'argent métallique. C’est un corps altérable à l'air et à la lumière. » En résumé, on voit : » 4. Que la pipéridine, base secondaire, donne, avec les sels d'argent, des combinaisons beaucoup plus stables que celles qui résultent de l’union de la pyridine, base tertiaire, avec les mêmes sels. » 2. Pour la pyridine, la facilité de combinaison avec les sels d'argent va en croissant du chlorure au bromure et à l’iodure : c’est l'inverse avec la pipéridine. | » 3. Le chlorure d'argent fixe 2 molécules C*H'' Az; la combinaison de ce sel avec C°H°Az n’est pas stable à la température ordinaire. » Les bromure et cyanure d’argent fixent 2 molécules C* H'' Az et 1 mo- lécule seulement de C* H* Az. » L’iodure d'argent fixe 1 molécule de chacune des bases. » PALÉONTOLOGIE. — Sur une application de l'analyse chimique pour fixer låge d'ossements humains préhistoriques. Note de M. Anozpne Carnor. « Une nombreuse série d’analyses, effectuées sur des ossements fossiles de tous les âges, ma permis de conclure que, si leur composition générale varie beaucoup avec la nature des terrains dans lesquels ils sont enfouis, ilexiste une relation assez constante entre les quantités de fluor et de phos- phore, que contiennent les ossements des temps primaires et secondaires. Il y a beaucoup moins de fluor dans ceux des temps tertiaires, des temps quaternaires et surtout des temps modernes (*). » Si on la représente par 1 dans les ossements anciens, la proportion de fluor se réduit successivement (d’après la moyenne des analyses faites Jusqu'ici) à environ : 0,64 pour les ossements tertiaires; 0,35 pour les ossements quaternaires ; 6,05 ou 0,06 pour les ossements modernes. : J'ai fait observer que l'examen chimique, fait à ce point de vue Spécial, d’ossements quaternaires et d’ossements humains trouvés dans les 1 (*) Comptes rendus, séance du 25 juillet 1892. (338) mêmes gîtes, pourrait servir à fixer l’âge véritable de ceux-ci, en montrant s’ils sont ou non contemporains des premiers. Une occasion n’a pas tardé à se -ea de faire application de cette méthode. >» M. Émile Rivière a bien voulu me remettre quelques ossements d’ani- maux quaternaires, trouvés dans les sablières de Billancourt (Seine), et un tibia humain rencontré au voisinage, dans les mêmes sablières. Plu- sieurs savants avaient considéré ces différents os comme étant du même àge; M. Rivière avait déclaré, au contraire, que l’os humain était plus récent et que le terrain avait été remanié (' ); il se fondait sur la différence des caractères physiques. En effet, les os d'animaux sont blancs et fria- bles, tandis que le tibia humain est jaune-brunâtre, léger, et assez mou pour s'aplatir sous le choc. » La calcination a donné : pour deux échantillons d’os d'animaux, 12,93 et 12,69 de matière organique, cendres d’un blanc verdâtre; pour le tibia humain, 19,65 de matière organique, cendres d’un gris bleuâtre (colorations dues au phosphate de fer). On a ensuite constaté dans les cendres : traces de chlore, absence de pyrite de fer et de sulfate de chaux, quantité notable de sable siliceux, surtout dans l’os humain. » Les différences apparaissent surtout dans les dosages suivants : Fragments Scapulum d'os longs. de Cervidé. Tibia humain. Peroxyde de fer......... 0,21 0,19 3, 06 Acide carbonique. ...... 6,06 4,75 6,19 Acide Rpaerique.. 34,20 35,67 28,72 Flut o o aaan 1,43 1,84 Gy17 eaen ea 3,05 3,18 2,56 Le rapport de ces quantités de fluor est : 0,469 O, 578 0,066 > Il ressort de là clairement que l’os humain, ne renfermant que la pro- A de fluor normalement contenue dans les os modernes, tandis que les os d'animaux quaternaires en contiennent de 7 à 9 fois plus, n'est pas (*) Association française pour l'avancement des Sciences. Congrès de la Ro- chelle, 1882. ( 339 ) du même àge que ces derniers et n’a été introduit qu’à une époque beau- coup plus récente dans les graviers anciens de la Seine. » En comparant les analyses, on voit que los humain renferme plus de matière organique, plus d'oxyde de fer, et relativement plus de carbonate de chaux, que les os d'animaux plus anciens. Mais ce ne sont pas là des ca- ractères distinctifs et constants; il arrive même, le plus souvent, que les ossements fossiles sont plus riches que les ossements modernes en oxyde de fer et en carbonate de chaux. L'augmentation progressive de la teneur en fluor parait être, au contraire, un caractère d’une véritable constance. » PALÉONTOLOGIE VÉGÉTALE. — Sur un nouveau genre de tige permo- carbonifère, le G. Retinodendron Rigolloti. Note de M. B. RexauLr, présentée par M. Duchartre. « À plusieurs reprises, j'ai appelé l'attention sur une particularité inté- ressante de l’organisation des plantes de l’époque permo-carbonifère : c’est l'abondance des canaux à gomme ou à résine, des réservoirs contenant du tannin ou divers mucilages, répartis dans leurs tissus. J’ai fait connaître : les tiges de Sigillaires âgées, dont la surface montre d'innombrables appa- reils sécréteurs corticaux, correspondant aux cicatrices des feuilles tom- bées;les pétioles des Myelopteris, dont le tissu tout entier est criblé de tubes à gomme; les rameaux et les feuilles des Dolérophyllées dont chaque faisceau vasculaire est accompagné de nombreux canaux de même nature; les Colpoæylon, les Medullosa, les Cycadoxylon, dans lesquels la partie exté- rieure de l'écorce renferme également une grande quantité de réservoirs à gomme. On pourrait facilement multiplier ces exemples; mais aujourd'hui Je me bornerai à la description d’un genre nouveau, remarquable par le développement extraordinaire de ces appareils. » L’échantillon sur lequel est fondé ce nouveau genre de Gymnosperme houiller a été recueilli dans les gisements silicifiés d’ Autun, par M. Rigollot, qui me l’a confié pour en faire l'étude. » Le fragment de tige en question a été déformé et brisé en partie lors de la silicification : il ne présente qu’une portion du cylindre ligneux et du liber, qui mesurent, sur une coupe transversale, 12™™ à 13™™, rois pour le bois et neuf pour le liber. Ce dernier est donc trois fois plus épais que le bois. » Le cylindre ligneux est composé de trachéides ponctuées, à section G. R., 1892, 2° Semestre. (T. CXV, N°7.) i 45 į ( 340 ) transversale quadrangulaire ou arrondie, mesurant o™™, 09 de diamètre; les parois sont peu épaissies et portent latéralement des ponctuations à con- tour hexagonal, contiguës et disposées en quinconce sur deux à quatre rangées verticales. Les séries rayonnantes des trachéides sont formées, en épaisseur, de deux à quatre rangées, et séparées par des rayons médullaires composés de cellules deux à trois fois plus grandes dans le sens radial que dans celui de la hauteur. Elles forment des lames verticales comprenant en épaisseur une ou deux rangées, et en hauteur deux à vingt-six files de cel- lules superposées. La zone génératrice est assez mal conservée. » La partie la plus curieuse est sans contredit le liber, dont certaines régions prennent, dans ce genre, un développement tout à fait extraordi- naire. Il se compose de plusieurs zones concentriques de canaux à gomme ou à résine et de cellules à parois sclérifiées qui alternent régulièrement. Ces canaux sont placés en lignes circulaires continues; leur cavité, inter- rompue d'espace à autre par quelques cloisons, renferme une substance brune, souvent granuleuse. Il n’est pas rare de trouver des tubes présentant çà et là des renflements variqueux; quelques-uns de ces renflements sont déchirés, comme si une fermentation interne avait déterminé l’apparition de gaz et que la pression eût fait éclater ces sortes d’ampoules. » Sur une coupe transversale, ils se détachent en noir, et leur section quadrangulaire mesure 0%", 01 à o™™, o2 environ de côté. Ils sont entourés d’une gaine de cellules sécrétrices, à minces parois, quatre à Cinqfois plus hautes que larges; autour de cette première gaine s’en trouve une seconde, constituée par des cellules de même forme, sur les parois desquelles on distingue parfois des traces de grillages irréguliers. » Cette première zone de canaux à gomme comprend quinze à seize rangées concentriques. Elle est enveloppée par un cercle de grosses cel- lules parallélépipédiques, à parois fortement sclérifiées, également dispo- sées dans le plus grand ordre sur des lignes concentriques. Ces lignes sont au nombre de neuf et les cellules y sont placées en files verticales conti- guës; çà et là, on remarque quelques canaux à gomme intercalés. Sur une coupe transversale, ces cellules scléreuses mesurent o™™, o5 dans le sens tangentiel, o™™, 10 suivant le rayon, et o™™, og dans le sens de la hauteur. » Plus extérieurement vient une deuxième zone de tubes à gomme, dis- posés comme ceux de la première, mais sur vingt-trois à vingt-quatre lignes concentriques. Puis vient un autre cercle de cellules sclérifiées, qui comprend cinq lignes concentriques de cellules disposées en alternance avec des canaux à gomme. Enfin, la dernière couche conservée de l’échan- ( 341 ) tillon, est formée d’une troisième zone de tubes à gomme, dans laquelle on peut compter jusqu’à cinquante cercles concentriques. La disposition régulière des canaux et des cellules sclérifiées rappelle celle de certaines régions du liber des Poroxylées; mais, dans ces derniers, ce sont les tubes grillagés et les cellules parenchymateuses qui offrent cette régularité. L’écorce n’était pas conservée dans notre échantillon. » La structure du bois indique que ce nouveau genre appartient aux Gymnospermes; sa densité et le peu d'épaisseur des rayons cellulaires li- gneux l’éloignent des Cycadées ordinaires; mais ces mêmes rayons qui sont composés l’écartent des Conifères; il faisait donc partie d’une famille de Gymnospermes actuellement éteinte. Ce genre est surtout intéressant à cause de la quantité notable de produits gommeux ou résineux qu’il a pu fournir lors de la formation de la houille. | » Des faits qui précèdent, il est permis de conclure : 1° qu'à aucune autre époque les végétaux sécrétant des produits variés, tels que gommes, résines, tannins, etc., n’ont été plus abondants; 2° que la houillification de ces produits est l’origine des substances jaunes ou brunes que l’on trouve : dans les schistes bitumineux, formant des bandes ou de petites lentilles irrégulières; dans la houille, imprégnant plus ou moins les tissus conservés; dans le cannel-coal, empâtant une foule de débris reconnais- sables de végétaux. » PHYSIOLOGIE EXPÉRIMENTALE. — Le diabète pancréatique. Note de MM. Lanxcereaux et A. Tmirozoix ('). « Dès l'année 1877, M. Lancereaux avait établi cliniquement l'existence d'un diabète sucré à évolution rapide, lié à la destruction du pancréas. En 1888, le même auteur avait adopté la classification suivante des dia- bètes : 1° diabète nerveux traumatique ou spontané; 2° diabète gras ou constitutionnel; 3° diabète maigre ou pancréatique. FE Les expériences pratiquées depuis lors sur les animaux ont confirmé l existence de ce dernier diabète. L’extirpation totale du pancréas, chez le chien, amène constamment un diabète sucré à évolution plus ou moins rapide (28 à 120 jours), ainsi que lont établi MM. Von Mering et Min- à à : x ` , , kd (1) Extrait, par les aateurs, d’une lecture faite à l’Académie par M. Lancereaux, dans la séance du 8 août. ( 342 ) kowski, Lépine, Hédon, Gley et Thiroloix. Toutefois, comme la destruc- tion de la glande pancréatique, sur place, par des injections de matière inerte, n’est suivie ni de glycosurie, ni de trouble de dénutrition impor- tant, M. Thiroloix était arrivé à croire que le traumatisme nerveux qui accompagne l'ablation de cette glande est la condition génésique du dia- bète, et cette manière de voir s’appuyait encore sur la constatation d’une hypertrophie des ganglions solaires, chez quelques individus ayant suc- combé au diabète pancréatique. » MM. Lancereaux et Thiroloix présentent aujourd’hui le résultat d'expériences plus récentes, qui les amènent à une conclusion différente. Ces expériences consistent à opérer, dans un premier temps, chez le chien, sous la peau de l’abdomen, l’ectopie d’une portion plus ou moins étendue du parenchyme pancréatique (portion duodénale) avec son pédicule vas- culo-nerveux. Deux ou trois semaines plus tard, l’extirpation de tout le reste du pancréas abdominal est pratiquée, en même temps que la section du pédicule vasculo-nerveux allant à la portion pancréatique ectopiée, g telle sorte qu'il ne reste chez l'animal que cette dernière portion, qui s y est greffée et qui déverse au dehors son produit de sécrétion, par l'inter- médiaire d’un trajet fistuleux. L'animal n’est toujours pas diabétique, mais si, dans un troisième temps, l’on vient à enlever cette greffe, la glycosu- rie et l’azoturie apparaissent au bout de quelques heures. ~ | » Cette expérience, maintes fois répétée, ayant toujours donné un re- sultat identique, il faut bien admettre que ce n’est pas la sécrétion glan- dulaire externe, mais une sorte de sécrétion interne, qui devient la cause de cette glycosurie. Ce serait là une nouvelle fonction de la glande pan- créatique qui donnerait un appui aux recherches de M. Brown-Séquar d sur l’action des sucs glandulaires. Quelle est la nature de cette sécrétion ? Est-ce un ferment, comme le prétend M. Lépine? C’est ce qu’il reste à dé- montrer exactement. ; » En tout cas MM. Lancereaux et Thiroloix tirent de leurs observations et de leurs expériences les conclusions suivantes : il existe un diabète, réellement lié à la destruction du pancréas; ce diabète ne provient pas de l’absence de la sécrétion glandulaire externe, mais simplement de l’absence du suc sécrété intérieurement par la glande et résorbé par les vaisseaux sanguins et lymphatiques. » ( 545 ) PHYSIOLOGIE PATHOLOGIQUE. — Nouveau traitement de la morve. Note de MM. Craunius Nourey et C. Micuer. (Extrait.) « .... Quoi qu'il en puisse être de la nature de la morve et de celle de son contage, il est manifeste qu'il existe une parenté très grande entre la tuberculose et la morve, parenté qui nous a conduits à tenter la guérison de la morve, par les procédés les plus récents que la thérapeutique médi- cale applique à la guérison de la tuberculose humaine. » À cet effet, nous avons essayé, sur deux chevaux morveux : 1° les injections hypodermiques d'huile créosotée, employée pour amener la résorption des tubercules pulmonaires et des adénites glandulaires; puis, 2° le chlorure de zinc, en lavage dans les naseaux, pour combattre le jetage et la destruction ulcéreuse de la membrane pituitaire. C’est l’applica- tion, au traitement de la morve, des deux procédés de traitement de la tuberculose, l’un de M. le professeur Bouchard, repris par M. le D” Bur- lureaux, professeur agrégé au Val-de-Grâce, l’autre de M. le D" Lanne- longue, professeur à la Faculté. Après deux mois et demi de traite- ment, ces deux chevaux, atteints de morve à la période des phénomènes classiques, paraissaient totalement guéris. Pour s’en convaincre, on les sacrifia tous deux, et l’on put ainsi s’assurer de l'efficacité du traitement. » Les injections créosotées étaient faites d’heure en heure au moyen d’une seringue Pravaz, d’abord avec de l'huile à 10 pour 100, puis avec de l’huile à 25 pour t00, enfin avec de l'huile à 50 pour 100 ('). » M. A. Berxanp adresse une Note relative aux « variations de la propor- tion de calcaire, avec la ténuité des terres ». M. LéoroLp Huco adresse une Note sur « une conséquence du théorème relatif aux polyèdres réguliers étoilés ». mm (1) N Dérioreauess: tenté, mais en vain, de guérir, par les injections d’huile créosotéé, un préparateur de l’Institut Pasteur, qui avait été atteint en préparant des cultures de virus morveux. Nous avons appris cette tentative en faisant connaître nos résultats à son auteur. ( 344) M. F. Derasrezze adresse une Note relative à un nouveau système de Cryptographie. A trois heures trois quarts, l’Académie se forme en Comité secret. La séance est levée à 4 heures. J H. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. OUVRAGES REÇUS DANS LA SÉANCE DU 8 AOUT 1892. Exposition universelle internationale de 1889 à Paris. Palais, jardins, constructions diverses, installations générales. Monographie; par A. ALPHAND, Membre de l’Institut, Inspecteur général des Ponts et Chaussées, Direc- teur des travaux de la Ville de Paris, Directeur général des travaux de l'Exposition. En collaboration avec ses chefs de service et avec le con- cours de M. GrorGes Bercer, publication achevée sous įla direction de M. Azrrep Picarp. Paris, J.-J. Rothschild, 1892; 1 vol. gr. in-f°. La faune de Mammifères miocènes de La Grive-Saint-Alban (Isere}ret de quelques autres localités du bassin du Rhône, par le D" Ca. Derérer. Lyon, 1892; 1 vol. in-4°. (Présenté par M. Albert Gaudry.) Traité de Photographie stéréoscopique. — Théorie et pratique, par A.-L. Donxanieu. Paris, Gauthier-Villars et fils, 1892; 1 vol. in-8°, avec atlas. I tronchi di Bennettitee dei Musei italiani. Notizie storiche, geologiche, bota- niche dei professori senatore G. CapeLLINI e conte E. Sorms-Lausacn, Con cinque tavole. Bologna, 1892; 1 fase. gr. in-8°. Abhandlungen der königlichen Akademie der Wissenschaften zu ri 1891. Berlin, 1892; 1 vol. in-4°. Schriften der physikalisch-ôkonomischen Gesellschaft zu Königsberg in Pr. Zweiunddreissigster Jahrgang 1891. Königsberg, 1891; 1 vol. in-4°. OUVRAGES REÇUS DANS LA SÉANCE DU 16 AOUT 1892. Sur les conditions de stabilité de projectiles oblongs, par L. VazLiER. Paris et Nancy, Berger-Levrault, 1892; 1 br. in-8°. (Présenté par M. Resal.) ( 345 ) Exposition universelle internationale de 1889 à Paris. Rapport général par M. Azrren Picaro, t. VIL: L'outillage et les procédés des industries mécaniques d'électricité (suite), groupe VI de l'Exposition universelle, 1892; 1 vol. in-4°. Traité général d'analyse des beurres, par A.-J. Zune, 1™° et 2° Partie. Paris et Bruxelles, 1892; 2 vol. gr. in-8°. Reports from the laboratory of the Royal College of physicians Edinburgh, vol. IV. Édimbourg et Londres, 1892; 1 vol. in-8°. Almanaque nautico para 1894, calculado de orden de la superioridad en el Instituto y Observatorio de Marina de la ciudad de San Fernando. Madrid, 1892; 1 vol. gr. in-8°. Bulletin of the United States fish Commission. Washington, 1891; 1 vol. in-4°. The Portland catalogue of Maine plants, second edition. Extract from the Proceedings of the Portland Society of natural History, 1892; 1 br. in-8°. PE PN aa cm. À Ed On souscrit | | | Depuis 1835 les COMPTES RENDUS hebdomadaires paraissent régulièrement le Dimanche. Us forment, à la fin de l Tables, l'une par ordre alphabétique de matières, l’autre par ordre alphabétique de noms d’Auteurs, terminent ee Le volume et part du 1% janvier. Le prix de l'abonnement est fixé ainsi qu'il suit :: Paris : 20 fr. — Départements : 30 fr. — Union postale : 34 fr. — Autres pays : les frais de pe extraordinaires en sus. On souscrit, dans les Départements, On souscrit, à l’Étranger, ’ , J EES a © "EE ns y chez Messieurs : chez Messieurs : chez Messieurs : E A A Michel et Médan. p { Baum ; obbers. | Gavault St-Lager. ron | Me Texier. iaei. °°" | Feikema Caarelsen rs + LT ONE NES rire Beaud. Athenes Sr Beck. {et Gi. Luxembourg z i Ruff. Georg. Barcelone........ Verdaguer. Reana Amiens....... a Hecquet-Decobert. LONGUE ER { Mégret Add ce Madrid j í Germain et Grassin. Palud: ` P AR E PR Dolbeau \ ; borto Calvary et C". Ba E ; Vitte et Pérussel. |: Friedlander et fils. E a ee oromot Marseille........ Ruat. | Mayer et Müller. te LE PEUR Jacquard HE Franck Milan. : | Calas. Dirne r T n { Schmid, Francke et a | Avrard. Montpellier ..... Coat o oe. | Moscou. ~ Bordeaux....... | Duthu. : à Boilogne...... ep SA et Cie. EAN ; | Muller (G.). Moulins......... Martial Place. RE Bourges... Renaud. D ES Bruxelles... RS CN Lefournier. Nancy... ..... : Grosjean-Maupin. | 3 3 Lebègue et C'°. . Robert Sidot frères. ; l a a AE aT M s Bachar .{ Haimann. < Pa Waa Tean E ie | Ranisteanu. Repas sd a gs Budapest........ Kilian ue \ a 1, 1 is pe x Cambridge...... Deighton, Bellet C° assif | voma a y hristiania...... Cammermeyer. Perrin NROS. une Thibaud. Constantino pit . Otto et Keil. { Henry. Orleans: or es Luzeray. || Copenhague mmbMarsuerie. Dore. { Blanchier. Florence. “Clermont Fenr "ROUSSEAU. onu so PE Gan: l Ribou-Collay. Rennes...... .... Plihon et Hervé. | Lamarche. Rochefort..... .. Boucheron - Rossi - Le RE Ratel. = í Langlois. f[gnol.||Genéve.. ..... ODE TN ; ne SA A Drevet.: n Toulon. .. 4 Rumèbe. 1 3 ME Lausanne.. ERAR 7 rE l Pa o Suppligeon: T 4 Re Giard. Valenciennes... ru Lem aitre. . es 32 à 6. ei nu 185 à 31 Décem Tomes 62 à 94. — (rer Janvier 1866 à 3 1 De mips AUX COMPTES RENDUS DES SEANCES DE L'A 1e T: Mémoire sur quelques points de la Physiologie des Alg | Fr n. ce sur le ior et sur de MM. LANCE | diabète pa go CLAUDIU C. MICHEL. — es LETTES Dei en une Note sur tif … D: ; SECOND SEMESTRE. DES SÉANCES DE L’ACADÉ IE DES S pam am. rxs enbraumes venn Faut AS x Gah L ES DES H2S JUIN. 1802 ET 24 MAI 1079. S ds séances de Les Programmes des prix proposés par l Acad S nt e extraits des travaux de | sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Rap- 7 ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu 'autant 4 que l’Académie l’aura décidé. i Les Notices ou Discours prononcés en séance ep blique ne font pas partie des Comptes rendus. ARTICÉE 2. — Impression des travaix des Savants étrangers a l’Academie. Les Mémoires lus ou présentés par des personnes qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'Aca- . démie peuvent être l’objet d’une analyse ou d'un ré . sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mèma sont i | tenus de les réduire au nombre de pages requis. Le. ` Membre qui fait la présentation est toujours nommé; | mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet Extrait +4 qu'autant qu'une rédaction autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le font auteur a été remise, séance tenante. pour les articles ordinaires de la correspondance p ke | _cielle de l’Académie. rs inaires sont soumis à la même ARTICLE 3. e a m Fes FL as com- Le bon à tirer de chaque Membre doit être remis à l'imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tard, le | jeudi à 10 heures du matin; faute d’être rennais à temps, le titre seul du Mémoire est inséré dans le Compte rend actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rendi vant, et mis à la fin du cahier. Anat 4. — Planches et tirage à pit X Les Comptes rendus n ont pas de planches. : - Le Bragt a part des articles est aux frais de i sél teurs; il n’y a d'exception que pour les Rapp si i les Mots a y dat | les Instructions demandés par le Gore en soit fait mention, ils doi- | ; ne des Notes sommaires, à l'Académie. avant de les | Toas i six mois, la Commission n administrat L'impression de ces Notes né} uR Rapport sur la situation des Comptes 1 reni aux droit: qw’: ‘ont ces Membres de | l'i impression de chaque volume. : mi des so ou Mé-| Les Secrétaires sont chargés de l exécu l sent Règlement. + ARTICLE 9. . DA al emn qui tou re ner: leurs Mémoires. par MM. dés Secrétaires jé g tu e : +. Samedi ns étre la wa, Deam 5h. Autrement la EREDETE sera remise à COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L’'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 22 AOUT 1892. PRÉSIDÉE PAR M. DUCHARTRE. MÉMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. CHIMIE ORGANIQUE. — Chaleur de combustion de divers composés chlorés ; par MM. BerrueLor et Marienox. « Nous avons examiné, dans une recherche précédente, les composés chlorés dérivés des carbures d'hydrogène fondamentaux, tels que la ben- zine, l’éthane, l’éthylène, le formène, et comparé les quantités de chaleur développées par la substitution du chlore à l'hydrogène. Nous nous propo- sons aujourd’hui d’éténdre cette comparaison à des composés douės d’une autre fonction chimique, la fonction acide. » 1. Acide monochloracétique : C? H’ ClO? = 948,5. — Le corps était cristallisé. Il a été rectifié à point fixe et l’on en a vérifié la composition exacte, par un dosage de chlore et un essai alcalimétrique. La combus- tion a été faite dans la bombe, en ajoutant au produit la moitié de son poids de camphre et en opérant en présence de l’acide arsénieux, confor- C. R., 1892, 2° Semestre. (T. CXV, N° 8.) 46 ST (348 ) mément à la méthode exposée précédemment. Deux combustions ont donné, pour 1 molécule Al + 174,2 à v. c; +1730%,9 à p. c., la réaction élant la suivante C? H? ClO? + #0? + eau = 2 CO? gaz + H?O liq. + H Cl étendu. Dès lors CFE CPR OT C'H'CIO*6érist.-...:......., + 1230, 0 on a encore C?H* Of crist. CP- CHClO? crist. + H Clgaz. ... + 290%1,3 » 2. Acide trichloracétique : C? HCI’ O? = 163%, 5. — Le corps était cris- tallisé et pur, d’après les analyses. » La combustion exige un poids de camphre notable et même supérieur à celui de l'acide trichloracétique; sinon il se produit du chlore libre, en quantité trop considérable pour que l'absorption rapide puisse en être effectuée par l’acide arsénieux : nous rejetons d’ailleurs tout résultat où les gaz de la bombe, après l'expérience, renferment la moindre trace de chlore libre. Trois combustions ont donné + rom gaw e "17008! a pic: la réaction étant C? HCP O? + H?O + O + eau = 2C0? gaz + 3 HCI étendu. » Dès lors, on a pour la chaleur de formation C? PH+CF+O01—C'HChBO"! crist................... +1320al, 1 » On a encore pour la chaleur de substitution C? H+ O? crist. + 3CP — CHCEL O? crist. + 3HCl gaz .... +780,4 Cestadire e pagal r3 » Les valeurs + 25,3 et + 26,1 peuvent être regardées comme presque identiques. Elles sont voisines des chaleurs de substitution dans la série forménique. Soit : Cal + 32,3 pour Cl substitué (chlorure de méthyle), + 29,1 X 2 pour CF substitué (chlorure de méthylène), +27,7 X 3 pour Cl substitué (chloroforme), + 29,1 X 4 pour C substitué (perchlorure de carbone); ( 349 ) ces quatre dernières données étant rapportées à l’état gazeux. Seulement les substitutions dans le groupe acétique dégageraient un peu moins de cha- leur que dans le formène, probablement en raison de la présence de l'oxy- gène, qui accroît le caractère électronégatif du composé. Dans la série de la benzine, les nombres sont, au contraire, plus forts, tout en conservant le même ordre de grandeur relative. Comparons encore la décomposition pyrogénée des acides acétiques : MO. val GHO Si. ess 1,1 RPGO: Ch. — CL Ten O0... ..:... — 0,1 CHGPO irist = GHO gu FOI... osoni + 1,9 3 à » Ces réactions répondraient donc à des valeurs thermiques presque nulles. Mais, si on les suppose effectuées sur les corps gazeux, ce qui est la condition véritable, il convient ď'ajouter aux valeurs précédentes les cha- leurs de fusion et de vaporisation des acides. Pour l’acide acétique pro- prement dit, cela fait + 7%1,6, et même + 1 2®,4, si l’on opère à une tem- pérature où la vapeur acétique possède sa densité normale ('). La réaction qui dédouble ľacide acétique gazeux est donc exothermique et doit déga- ger une quantité de chaleur voisine de + r2°® : une conclusion ana- logue, quant au sens du phénomène, s'applique aux acides acétiques chlorés. » 3. Triméthylène chlore, C? H* Cl? =1 1 1%". — M. Bruhl nous a prié d’exa- miner la chaleur de combustion de ce corps, remarquable à cause du caractère cyclique attribué à la formule du triméthylène, et qui offre des particularités intéressantes dans ses propriétés physiques. | » L’échantillon que le savant allemand nous a adressé était contenu dans un tube scellé, très blanc et de belle apparence. » Pour écarter tout mécompte, nous y avons dosé le carbone et l'hy- drogène, qui ont été trouvés conformes à la formule. » Les combustions dans la bombe calorimétrique ont été faites en pré- (*) Voir les déterminations de MM. Berthelot et Ogier sur les chaleurs spécifiques des acides hypoazotique et acétique gazeux (Annales de Chimie et de Physique, 5° série, t. XXX, p. 409). Ces déterminations mesurent le travail accompli dans les Changements d'état moléculaire des vapeurs anormales : elles semblent avoir été igno- en des savants qui ont étudié dans ces derniers temps l'acide hypoazotique à ce point vue , ( 350 }) sence d’un poids à peu près égal de camphre, et elles ont bien marché. 5 Cal LCORDPITONCE. FOIE... ..». 23028. À .: 2° » A inc 3,900 ; Moyenne : 3,900 à V. c. n » M 5... 3,871 » Les écarts de la moyenne n’atteignent pas un centième, soit 5 du chiffre brut de ces expériences, en raison de la chaleur due au camphre. » On en déduit pour la réaction C?! H’ CEliq. +70? + eau = 3 CO? + H?0 + 2H Cl étendu : + 4320al,8 à v. c.; + 433021, t à pr. c. » La chaleur de formation par les éléments COUR ER CPE CPC... en. — oCal 6 » Pour le corps gazeux, on aurait un nombre voisin de — 10%. La sub- stitution de Cl? à H? dans le carbure générateur C’ H° dégagera, dès lors, + 34% -- æ; x étant la chaleur de formation de ce carbure par les élé- ments. Pour ramener la substitution à une valeur analogue à celle des autres séries, il paraît nécessaire d'admettre une valeur négative considé- rable pour la chaleur de formation du carbure, laquelle est d’ailleurs controversée. Nous reviendrons sur ce point. » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur l'acide glyoxylique ou dioxyacetique, par MM. BerrueLor et Mariexox. « Acide glyoxylique C?H°0*, H?0 = 92. — M. Genvresse ayant eu l'obligeance de nous remettre un échantillon cristallisé, aussi pur que pos- sible, de cet acide, dont la préparation est si délicate, nous en avons me- suré Ja chaleur de combustion. Nous avons commencé par analyser notre échantillon, après exposition prolongée dans le vide sur l'acide sulfu- rique. » Il a fourni : di dre te 27,23 27,21 PRESS SES ré Lee 0 on k,25 ii » Ces nombres sont voisins de la formule admise C? H’ O*, laquelle exige C = 26,08, H == hep. (354. } » Mais ils donnent plus de carbone et moins d'hydrogène : ce qui accuse une déshydratation partielle, le corps tendant à se rapprocher de la for- mule C?2H?0*. La composition brute de l’échantillon répondait à C?’ H?’ O°’ + 0,787 H’ O. » Ona brûlé le corps et l’on a admis dans les calculs que l'addition de 0,213H?°O, perdue par dissociation de l’hydrate, ne dégagerait pas une quantité notable de chaleur. La combustion a été exécutée en ajoutant au corps le tiers de son poids de camphre, en raison de la difficulté de brüler seul un corps aussi oxygéné, » Nous avons obtenu pour 1% de matière : 144otal, 1 | 1463001, r | Moyenne : 1452,6. » Pour le poids moléculaire C?H?0*, 787 E H:O, ou, par hypothèse. HO, HO:.6na nonaG ré cei 412705 apt: C? + H'+ O* = C? H*O* cristallisé : + r99%!;,r, + H + 0° + H? O solide = C?H°0°, H°0 : + rigel y, » Ces nombres donnent lieu à quelques comparaisons dignes d’intérèt au point de vue des changements successifs introduits par l'addition de l'oxygène dans la fonction chimique : un carbure pouvant être ainsi changé en alcool [substitution de H? par H?O, ou, si l’on aime mieux, de H par HO (hydroxyle)], en aldéhyde [substitution de H? par O (équiva- lents égaux), ou, si l’on aime mieux, de CH? par COH], en acide [substi- tution de H? par O? (volumes égaux), ou, si l’on aime mieux, de CH? ou COH par CO. OH]. » La même suite de réactions, appliquée à un acide porota le change en acide alcool, en acide aldéhyde, puis en acide bibasique. » Examinons les effets thermiques correspondants. » A partir d’un carbure, tel que l’éthane, nous envisagerons tous les corps dans l’état gazeux, qui est le terme de comparaison le plus certain : al C'H- O — C'H6O (alcool gazeux): + 3401,6................. + 34,6 C'H°+ 0? — CH: tO (aldéhyde) + H?O : + 86,1 ou + 42,55 X 2; c’est-à-dire pour la seconde OLYOALION LAS de se is se pete + 51,5 CH: + O?— C?H+ O? (acide acétique) + HO : + 146,1 ou + 48,7 X 3; c’est-à-dire pour la dernière oxydation .......... + 60,0 » Les quantités de chaleur dégagées croissent, à mesure que le rôle SRE C Joz ) électronégatif du composé devient plus prononcé; la dernière est très voisine de la chaleur de combustion de l'hydrogène, avec formation d’eau gazeuse : + 59,2. » Nous ne possèdons pas’ de données assez certaines ou complètes pour suivre la même série de réactions dans l’état gazeux avec d’autres carbures d'hydrogène. » Observons encore que le pouvoir calorifique de l'oxygène dans l’oxy- dation de l’éthane est arrivé à un maximum, lors de la formation de l’acide acétique. La combustion totale de ce carbure dégageait CH? + 07 = 2C0° + 3H°0 (gazeux) : + 341,0; ou 48,7 X 7s c'est-à-dire la même dose de chaleur pour le même poids d'oxygène. » Nous allons suivre ces comparaisons, dans la seconde série des oxy- dations, en prenant l'acide acétique comme point de départ et en formant les fonctions complexes. Seulement, les nouveaux composés n'étant pas susceptibles d’être étudiés régulièrement dans l’état gazeux, nous adop- terons, pour cette seconde série, l’état solide et cristallisé comme terme méthodique des comparaisons, tous les corps réagissants et produits y étant supposés amenés. Cal C*H*O* (acide acétique) + O — C?H+ O? (acide glycolique) : + 20%,6.. + 20,0 CH°0? + O? — ou C?H+ O+ (acide glyoxylique) : + 79,4 ou + 39,7 X 2; SE ao DOUR B econde oxÿdation..........,.4.:..40.re#e.ve-un à + 58,8 Si l’on regarde l’acide comme répondant à la formule C2H20% + H° O, ce nombre comprendra en plus la chaleur dégagée par l'union de l’eau (solide) avec l’acide véritable. C?H+O? + O? — C?H20* (acide oxalique) + H?O (solide) : + 148,3 ou 49,4 X 33 c’est-à-dire pour la dernière DEN LR S + 68,9 » Ici encore les chaleurs dégagées croissent, à mesure que le rôle négatif du composé devient plus caractérisé et le dernier chiffre est très voisin de la chaleur de combustion de l'hydrogène avec formation d’eau solide : + 7ofal, 4, » Dans les autres séries, les comparaisons sont moins régulières, l’état des corps n'étant Pas toujours comparable. Cependant les mêmes conclu- sions générales subsistent, avec des différences plus ou moins prononcées dans les valeurs numériques. (353) » Citons, par exemple, les corps suivants : | CHO? (ac. propionique liquide) + O = CHO: (ac. lactique hquidé ). .......... + 45,3 +45.3 C? H102 + O?— C? H+ 0? + H20. (inconnue). | C H10? O° — C? H+ O* (ac. malonique sol.) + H?O (sol.) +168,7 ou +56,2X3 c’est-à-dire, pour les deux dernières oxyda- nn TT ras EM RE Se PRE C0 + 123,4 ou +61,7X2 C? H+ O* (acide malonique solide) + O — C? H+ O* (acide tartronique solide)....... + 34,2 +34, C#H*0* + O0? — C? H+ O° (ac. mésoxalique solide) + 71,8 ou +35,9X2 c'est-à-dire pour la dernière oxydation... +37,6 | C? H+ O+ + O (inconnue). ı CH'O O= 3 CO’ solide + 2H20 solide.... <+241,2 +60,3 x4 » La progression est analogue. En général, la substitution de H par HO (hydroxyle), avec production de fonction alcoolique, dégage des nombres qui oscillent entre 35%! et 45°% : la valeur relative à l’acide glycollique (+20,6) étant la plus petite qui soit connue, comme il arrive souvent pour les termes les moins riches en carbone des séries organiques. Mais la signification générale des observations n’en demeure pas moins carac- térisée. » MÉMOIRES PRÉSENTÉS. M. J. Camus adresse de Turin, un Mémoire « Sur la périphérie de lel- lipse ». (Commissaires : MM. J. Bertrand, Darboux.) M. P. Maroxe adresse une Note, écrite en italien, « Sur une nouvelle méthode pour préserver la vigne contre l’action des Cryptogames, du Peronospora, du Phylloxera, etc. ». (Renvoi à la Commission du Phylloxera.) ( 334 ) CORRESPONDANCE. M. Pasteur, en présentant à l’Académie un Ouvrage de M. le D" Da- remberg, intitulé : « Le choléra, ses causes, moyens de s’en préserver », appelle l'attention sur les points suivants - » M. le D" Daremberg, dans un des principaux Chapitres de son Livre, s'élève avec une grande force contre la pollution des cours d’eau par les eaux d’égouts, et également contre la pollution du sol par l’épandage de ces eaux sur des terrains cultivés. Il pense que les germes du choléra, sous forme du bacille qui le provoque, peuvent séjourner vivants et virulents pendant plusieurs années dans le sol et amener, ultérieurement, des foyers cholériques. Le choléra actuel de la banlieue de Paris proviendrait de germes cholériques ainsi conservés depuis la dernière épidémie de 1884. » M. le D" Daremberg, au cours de son Livre, cite les expériences qui ont été récemment faites pour arriver à préserver du choléra les animaux et même les hommes. » THERMOCHIMIE. — Étude thermochimique de certains corps organiques à fonction mixte. Note de M. Léo Viexox. « Des travaux récents ont montré que la méthode thermochimique est capable de fournir des données précieuses, autant pour la détermination des fonctions chimiques que pour la distinction des isoméries. » Je me suis proposé, dans ce travail, d'aborder l’étude de certains corps à fonctions mixtes, et d'examiner en particulier trois substances organiques présentant d’étroites analogies, au point de vue du type initial, des modes de formation et des propriétés finales. Ces trois corps déri- vent du diphénylméthane CH2(C°H5 )?. » Ce sont : » a. Le tét éthyldiamid diphényl + our CEN CHJ. N C'H: N(CH?)? co” CENIR) NCH: N(CH?)?' » c. La tétraméth) cs CNG NCH? N(CH)?” Quel que soit le sens attaché aux formules schématiques que nous venons d'écrire, on est autorisé à dire, par les modes de formation de ces corps, qu’ils diffèrent entre eux seulement par les noyaux GH- Lo Dur. » En effet, ces trois substances sont obtenues à partir de 2 molécules de diméthylaniline C°HYN(CHP Y} : » a. La base carbure (CH? R?) par l’action de la formaldéhyde HCH|O}; b. La base cétone (COR?) par l’action de l’oxychlorure de car- bone CO|CE |; » c. La base thiocétone (CSR?) par l’action de l'acide chlorosulfu- reux CS[CI* Le » Les échantillons sur lesquels j’ ai opéré étaient purs. Ils représentaient les bases libres, purifiées par plusieurs cristallisations, renfermant encore de petites quantités d’eau et d’acide chlorhydrique qui ont été dosés et dont on a tenu compte dans les calculs : Aq pour ri. H CI pour 100. GPR! SSL ae tie 0,40 0,27 CORTE UE Mio 0,44 0,18 ne: o aaa a 0,80 2 0,36 » Les points de fusion étaient GER RS 82°- 83°C. r GOR. oa a à 172°-173°C. CSR a a es 192°-193°C. » Ces préliminaires étant fixés, jai mesuré les quantités de chaleur dégagées dans le calorimètre pour une molécule de chacune des trois bases, mise successivement en contact avec 1, 2, 3 molécules d'acide chlorhy- drique. » Les bases solides (1) (y de molécule comptée en grammes) ont d'abord été M Ne de » (*) Ces bases sont insolubles dans l'eau, les chlorhydrates sont très peu solubles A7 C. R., 1892, 2° Semestre. (T. CXV, N° 8.) æ (35%) mises en contact avec de l’eau, puis avec des quantités voulues de solution aqueuse d'acide chlorhydrique (1 mol. HCI en gr. + eau = 4lit), Voici les résultats : » Quantité de chaleur dégagée vers 18°, par l’action de 1, 2, 3 molécules HCI (HCl en gr. = 4lit) sur 1 molécule des bases solides : 1° Tét éthyldiamidodiphénylmétl Ad agé PPT Di bee +0,06 cuz/ CH NÇCIEP) + 1e molécule HCI dégage ... +3,90 NCSHEN(CH3}? -+ 2° molécule HCI dégage ... +2,35 + 3° molécule HCI dégage... “+0,61 39 Tétraméthyldiamidobenzènecét + Aq dégage.......... ti +0,26 co CH N(CH)? - 1e molécule HCI dégage.... +0,87 NCSH:N(CH3)? -2° molécule HCI dégage.... “+0,00 + 3° molécule HCI dégage.... “+0,00 3° Tétraméthyldiamidothiobenzènecétone + Aq....................... +0, 28 cg C'H! N (CH) + 1e molécule HCI dégage... +1,39 `N C'H N(CH?) (L'addition d’une 2° molécule HCI amène un dégagement d'H?S avec formation de la base COR?) » Les chlorhydrates formés étant peu solubles, on ne peut comparer les résultats thermiques obtenus à ceux que donne la diméthylaniline (t) mais ces chiffres sont comparables pour les trois bases examinées. » La présence du groupement cétonique CO= annule sensiblement les fonctions basiques dans la base COR?; le groupement thiocétonique CS = laisse subsister partiellement ces fonctions. » CHIMIE BIOLOGIQUE. — Dosage de la peptone, par précipitation à letat de peptonate de mercure. Note de M. L.-A. HarLoreau, présentée par M. Guyon. ` « Les méthodes employées jusqu’à présent pour le dosage de la peptone n'ont pas encore acquis toute la précision nécessaire. Le dosage par le polarimètre n’est possible qu'avec des solutions de peptone concentrées, et quand on connait la nature de la peptone à analyser, car le pouvoir rotatoire varie avec la dilution de la liqueur et n’est pas le même pour les diverses variétés de peptone. La précipitation de la solution de peptone très concentrée par l'alcool absolu n’est jamais bien complète, et, d'autre part, l'alcool absolu précipite des sels contenus dans le liquide. Le pro- cs Dr nn té (!) Comptes rendus, 18 juin 1888. (357) cédé colorimétrique, qui évalue la quantité de peptone par l'intensité de la coloration que donnent dans les solutions de peptone le sulfate de cuivre et la soude, est d’un emploi très délicat. Enfin, la méthode d'ana- lyse des peptones par le dosage de l'azote qu’elles renferment, tout en étant plus exacte que les précédentes, est encore, néanmoins, longue et indirecte. La méthode nouvelle que je propose pour le dosage de la peptone consiste à précipiter la solution de peptone, exempte d’autres albumi- noïdes, par un grand excès de nitrate mercurique; la solution doit être neutre ou très légèrement acide. » Dans ces conditions, le précipité de peptonate de mercure, blanc, floconneux et volumineux, tombe presque immédiatement au fond du vase. On le laisse déposer pendant dix-huit à vingt-quatre heures, jusqu'à ce que le liquide surnageant soit limpide. On verse alors sur un filtre taré la liqueur, puis le précipité, qu’on lave à leau froide jusqu’à ce que les eaux de lavage ne précipitent plus par l'hydrogène sul- furé. L'augmentation de poids du filtre, séché à 106°-108°, représente le poids du pep- tonate de mercure; en multipliant ce poids par le coefficient 0,666, on obtient celui de la peptone correspondante. Pour déterminer ce coefficient, j'ai précipité par le nitrate mercurique une quontité connue de peptone pure et sèche, préparée par la méthode d'Henninger; j'ai pesé le peptonate de mercure ainsi formé, et j'ai calculé le rapport entre la peptone employée et le peptonate de mercure précipité. Je m'étais assuré, au préalable, par une combustion, de la pureté de la peptone qui m'a servi de point de départ. » On peut vérifier que la précipitation par le nitrate mercurique est complète, en recherchant la peptone dans les liqueurs filtrées, au moyen de l'acide phosphomolyb- dique, qui ne doit pas donner de précipité. Le nitrate mercurique qui sert à la précipitation est facile à préparer avec le nitrate mercurique pur du commerce. Celui-ci renfermant un excès d'acide nitrique libre, qui redissout partiellement le peptonate de mercure, il faut en débarrasser de la façon suivante : » 100% ou 1908 de nitrate mercurique pur sont chauffés au bain-marie avec 11° d’eau , pendant quinze à vingt minutes. La liqueur filtrée est portée presque à l’ébulli- tion dans une capsule de Sr A ce moment, on ajoute, en agitant, quelques gouttes de carbonate de soude, jusqu’à ce que le précipité d'oxyde de mercure formé ne se redissolve plus. On filtre et l’on étend la liqueur à rit, > Je me suis assuré que la présence des chlorures, dans les proportions où on les trouve dans les peptones commerciales et dans les sucs gastri- ques, ne gêne point le dosage de la peptone, à condition d'employer pour la précipitation un grand excès de nitrate mercurique. En effet, le Fm chlorure de sodium et le nitrate mercurique se décomposent mutuelle- ment en donnant naissance à du sublimé, qui précipite la peptone très imcomplètement et ne peut pas être utilisé pour le dosage, comme l'expé- rience me l’a démontré. Il est donc nécessaire de verser, dans la solution de peptone, une quantité de nitrate mercurique assez grande pour qu'il reste toujours un excès de nitrate, même après la transformation partielle de ce nitrate en chlorure. Lorsque la liqueur à analyser renferme d’autres albuminoïdes, ce qui est le cas du suc gastrique et de la plupart des peptones commerciales, il faut, avant de précipiter la peptone, les éliminer par le procédé suivant, qui permet aussi de les doser : » Le liquide, supposé acide par l’acide chlorhydrique, est neutralisé exactement par du carbonate de soude. La syntonine se précipite : on la recueille sur un filtre taré, et on la lave à l’eau froide. L’augmentation de poids du filtre séché à 105° représente le poids de la syntonine. » La liqueur filtrée, additionnée d’une goutte d’acide acétique, est mise à chauffer au bain-marie pendant une demi-heure. Il se précipite des flocons d’albumine, qu’on recueille sur un filtre taré et qu’on dose par la méthode ordinaire. » On ajoute, au liquide filtré, de l’acide nitrique goutte à goutte. Dès qu'il se pro- duit un trouble, on cesse l'addition d’acide ; on agite un instant, puis on laisse reposer le précipité d’hémialbumose qui s’est formé, Celui-ci est jeté sur un filtre et lavé avec un peu d’eau additionnée d’une très petite quantité d’acide nitrique. La liqueur filtrée renferme la peptone. On peut, à la rigueur, doser l’hémialbumose restée sur le filtre, en la dissolvant dans un excès d’acide nitrique, neutralisant presque absolu- ment la solution et la saturant par du chlorure de sodium en poudre; lhémialbumose se précipite et peut être pesée. » La liqueur filtrée, débarrassée de l’albumine, de la syntonine et de l'hémialbu- mose, est neutralisée presque complètement par du carbonate de soude et addition- née de son volume environ de solution de nitrate mercurique, pour précipiter la peptone. Tel est, aussi rapidement que possible, le résumé de ma méthode de dosage de la peptone, par précipitation à l’état de peptonate de mercure. Je compte l'appliquer à l'étude des peptones, des pepsines et du suc gas- trique (*). (+) Travail fait au laboratoire de M. A. Gautier, à la Faculté de Médecine. ( 359 ) PHYSIOLOGIE PATHOLOGIQUE. — L'étrologie d’une enzootie des moutons, dénommée Carceag en Roumanie. Note de M. V. Bares, transmise par M. A. Chauveau. « J'ai eu l'honneur d'exposer à l’Académie, au mois de novembre 1888, l’étiologie de la maladie la plus répandue et la plus grave des bœufs en Roumanie, que j'ai nommée hémoglobinurie microbienne des bœufs. Depuis, je me suis convaincu que l’épizootie peut-être la plus grave des bœufs en Amérique, la fièvre du Texas, reconnaît comme cause un parasite analogue, décrit plus tard par M. Th. Smith. Le parasite possède la plupart des caractères des bactéries, mais son aspect à l’état vivant, son siège dans les globules rouges, l'impossibilité ou la grande difficulté de sa culture, de même que certains de ses caractères morphologiques, rappellent les proto- zoaires les plus simples : j'ai proposé de classer ce microbe, tout en lui donnant une place rapprochée de celle des bactéries, dans un groupe intermédiaire entre les bactéries et les protozoaires. Ce groupe compren- drait l’hématococcus de l’hémoglobinurie du bœuf et celui de la fièvre du Texas, très rapprochée, peut-être même identique. » Aujourd’hui, je suis en mesure de pouvoir augmenter le nombre de ces parasites curieux et de grande importance économique. C’est dans une maladie des moutons, qui occupe en Roumanie un terrain plus restreint que l’hémoglobinurie du bœuf, mais avec laquelle elle coïncide dans cer- taines localités, que j'ai trouvé un nouveau représentant de ces parasites. Cette maladie, nommée Carceag, est limitée aux parties marécageuses du bas Danube, et en particulier aux îles très fertiles et souvent submergées du Danube. C’est là que viennent, avec leurs troupeaux, non seulement les bergers de la Roumanie, mais aussi ceux de la Transylvanie, de sorte qu’on y trouve toujours des centaines de milliers de moutons. » Dans certaines années, surtout aux mois de mai et de juin, on observe chez ces moutons une grande mortalité : il est très commun que la dixième et même la cinquième partie des troupeaux succombent à une maladie fébrile, commençant par des frissons, par l’inappétance, par l'abat- tement. Les moutons restent couchés, poussent des sons plaintifs, ont des selles hémorragiques, souvent diarrhéiques, et parfois une vraie hémo- globinurie. La moitié environ des animaux malades meurt le deuxième, le troisième jour de la maladie, tandis que le reste se rétablit lentement, présentant une convalescence de plusieurs semaines. ( 360 ) » En faisant l’autopsie des animaux tombés, on observe souvent une espèce d’œdème jaune du tissu conjonctif et surtout du médiastin et du péritoine. La musculature du squelette et du cœur est påle, flasque et friable. Les muqueuses du pharynx, de l'estomac et des intestins grêles sont hypérémiées et souvent hémorragiques. Les poumons présentent des lobules périphériques, pneumoniques. La rate est peu hypertrophiée et ramollie, hypérémique. Le foie et les reins sont päles et friables. Le pé- ritoine, les plèvres et le péricarde sont ordinairement parsemés d’ecchy- moses. La muqueuse intestinale est hypérémique etecchymosée. Le rectum renferme des masses fécales, dures ou molles, mêlées avec du sang; sa muqueuse est toujours le siège d’érosions hémorragiques le long des plis, el dont la base est souvent couverte d’une escharre de tissu nécrotique, pulpeux ou sec, d’une couleur brune foncée sale. Il s’agit donc d’une ma- ladie aiguë, fébrile avec hémorragies et œdèmes, et surtout avec une inflammation hémorragique et souvent nécrotique du rectum. En exami- nant le sang, on trouve dans la circulation générale un peu de leucocy- tose; dans une partie des globules rouges, existent des cocci ronds, immobiles, qui se colorent bien avec le violet de méthyle, moins bien par le bleu de méthylène, d’un diamètre de 0,5u-0,6 y, présentant parfois une ligne transversale, comme un commencement de division; rarement on trouve deux corpuscules dans une hématie. Les hématies renfermant le parasite sont surtout fréquentes dans la rate et dans les œdèmes hémor- ragiques des séreuses. Dans la rate, ce sont surtout les globules rouges entourant les grandes cellules de la pulpe qui renferment des parasites. Parmi les lésions fines des organes, nous mentionnerons une néphrite parenchymateuse, avec des masses coagulées dans la lumière des tubes, et une certaine quantité de leucocytes autour des vaisseaux du rein et du foie. » Il faut remarquer que les agneaux ne gagnent pas la maladie, et que les moutons indigènes sont plus réfractaires à la maladie que ceux qui arrivent des régions où cette maladie n’existe pas. ` » En moculant ro® de sang de la rate à quatre moutons, nous avons obtenu, chez deux d’entre eux, le neuvième et le dixième jour après l'ino- culation, une fièvre de 40°,5 à 41°, et un abattement comme dans la ma- ladie naturelle. Le sang en circulation renfermait, en même temps, des globules rouges infectés par le parasite. ». Les souris et les lapins inoculés avec le sang des animaux morts de la maladie ont survécu; deux lapins seulement ont présenté, huit jours après l’inoculation, un peu de fièvre. » Malgré nos essais répélés, nous n'avons pas réussi à cultiver ce para- CGE) site. D’après nos recherches, il est probable que la culture du parasite se fait dans les marais, dans certaines conditions météorologiques qui favo- risent l’apparition de la maladie. » Il résulte de ces recherches que l’hématococcus du mouton, tout en étant très rapproché de celui du bœuf, montre quelques différences en ce qui concerne la morphologie, la localisation et la marche de la maladie qu'il provoque. » PHYSIOLOGIE PATHOLOGIQUE. — Sur une nouvelle fonction chimique du bacille-virgule du choléra asiatique. Note de M. J. Ferrax. (Extrait.) « .... On sait que le Bacillus mastitidis (Guillebeau «), les Streptococcus : mastitidis Sporadiæ, le Streptococcus scarlatinæ, le Bacillus diphteriæ, le Bacillus coli communis, le Bacillus ovale ilei, le Bacillus Gaffky, et le Bacillus Schardingertü. déterminent la fermentation du lait, en produisant, par leur action sur la lactose, de l’acide paralactique, avec cette particularité que certains le forment dextrogyre et d’autres lévogyre. » Or, si lon cultive le bacille-virgule dans du bouillon légèrement alcalin, contenant de la lactose, il produit de l'acide paralactique, en quantité suffisante pour donner au milieu une réaction franchement acide; le pouvoir rotatoire des sels que cet acide peut former nous est inconnu, mais nous l’étudions actuellement. » Semé dans l’agar légèrement alcalin, contenant de la lactose et de la teinture bleue de tournesol, ce microbe rougit le milieu, gràce à l’acide paralactique qu’il produit. » Une culture faite dans du bouillon légèrement alcalin et lactosé, lors- qu’elle est restée en repos à la température de 30°C., présente, après cinq jours, un mycoderme flottant, composé de grands bacilles-virgules, dans l'intérieur desquels on voit une ou deux granulations très petites et réfringentes, pareilles à des spores; tout le protoplasme du bacille finit par disparaître, en laissant libres ces très petites granulations, qui se colorent fort bien avec le violet de méthyle. » Le même bacille-virgule du choléra, semé dans une petite quantité de bouillon alcalin contenu dans des matras de grande capacité, peut vivre plus de trois ans, pourvu qu’un tampon de coton permette le renouvel- lement lent de l'air. Dans les mêmes conditions, avec la seule différence que le bouillon soit lactosé, la vie de ce microphyte s'éteint rapidement, à cause de l’acidité que lui-même produit dans le milieu. (00€ ) » La végétation de ce microbe est toujours rapide, luxuriante, dans les bouillons ordinaires de culture; mais, s'ils contiennent de la lactose, elle l'est incomparablement davantage ; les cultures, gràce à l’addition de cette substance, acquièrent, en quelques heures, une densité surprenante; mais la végétation cesse complètement aussitôt que le bouillon devient acide, et la vitalité du microbe ne tarde pas non plus à s'éteindre. » Il appartient aux cliniciens et aux thérapeutes de déduire de ces faits les indications rationnelles qu'ils renferment pour le traitement de cette maladie. L’attention es. maintenant appelée sur les ressemblances qu'il y a entre la fonction chimique de ce microbe et celle du B. coli communis : leurs fonctions pathogènes se ressemblent en bien des cas; l'acide para- lactique paralyse l’activité chimique des deux. Get acide, qui est un pré- cieux remède contre les diarrhées occasionnées par le B. coli, ne serait-il pas, par hasard, également efficace contre les diarrhées causées par le bacille-virgule ? » Il semble rationnel d'employer, contre le choléra, de l'acide lactique en limonade, et d’aider son action par le pouvoir anexosmotique que nous offre la morphine; cette substance empècherait, peut-être, l'absorption des toxines et prolongerait l’action de l’acide lactique en s’opposant à sa rapide élimination. » M. P. pe Goy adresse une Note relative à l'emploi d’un angle auxiliaire, pour la solution de divers problèmes de Géométrie. La séance est levée à 3 heures et demie. M. B. ERRATA. Séance du 1‘ août 1802. 9 Page 280, au lieu de M. ALpnonse Dumouuin, lisez M. ALPHONSE DEMOULIN. On souscrit i Le prix de l'abonnement est fi xé ainsi qu'il suit : Paris : 20 fr. — Départements : 30 fr. — Union postale : 34 fr. — Autres pays : les frais do poste extraordinaires en sus. ga E On souscrit, dans les Départements, On souscrit, à PÉtranger, | chez Messieurs : chez Messieurs : Cher Messieurs : À! T Agen............ Michel et Médan. Re { Baumal : { Robbers. a (Du Gavault Stikker. OTIENRTÉ SSL | M Texier. Amsterdam..... | Fake Caarelsen Londres ......... i Alger......-.-.- Jourdan. Beaud. Athènes... Beck. [et Cie. | Luxembourg... Ruff. 5 Georg. Barcelone........ Verdaguer. die Hecquet-Decobert. |£yon............ { Mégret: ie | oi | Germain et Grassin. Pala È pu se Madrid ...... tł Lachèse et Dolbeau. Vitre dt Pekkaa. Berin non à | Féedlander 4 ble. - ; ue Morseulé:::.3 5 "Hat: Mayer et Müller. Mil a aeaio Calas { Schmid, Kaake et 0 Avrard Montpellier M HO: To % PENEF Ti Coulet | Mostu... rsi Duthu. Bol R e I . Zani gheill et Cr, i Muller (G.). Moulins.. ....... Martial Place. Tr TEUS a +: À ə g t. Nap es Popi henten: peer ts : Bruxelles... .. { MayolezetAudiarte. ohi: i Lefournier. NANOV Ti nur < Grosjean-Maupin. Lebègne ét c“. à F. Robert. | Sidot frères. RE Me di wE Sd. Robert. Loiseau. Bucharest....... hante Nem- Fork iii- i NAMES ie ah à { Ranisteanu. ie V° Uzel Caroff. | M= Veloppé. de Ba Budapest......:. ilian. Od ' a | à ré Me ooa Te. atn NES Cambridge... Deighton, BelletC°. | ni : 5 l ESR Lie Christiania...... Cammeérmeyer. pe Nimes o.s: PARIS Constantinople. . Otto et n Cherbourg... | Henry. Orléans :........:Luzeray. C. Porm E Í Blanchier. Florent, Clermont-Ferr..…. | ROUSseau. Druinaud. Gand...... i l Ribou-Collay. Rennes .....:..: Phbon et Hervé : [GR "1. | Lamarche. Rochefort....... Boucheron - Rossi - Dre Ratel. Robe _ {Langlois [gnol.||Genève.. .. Ge _ ‘Damidot. PRO à | Lestringant. | Stapam : ? Donar. one 1e Lauverjat. S'-Étienne ...... Chevalier. La Haye.. y- Belinfante frères. $ : Crépin. { Bastide. PR { Benda. ; z evet. Toulon........ * | Rumèbe. À Lausanne... 1 Payat E à NTOUIOUSEI L ee | {| se. Pen e : oucher. ; Ì Privat. \ Brockhaus. A Narre... M Pam iei. a Boisselier. (leipzig... {Larae T 0 TOUPE nous \ Péricat. “| Max R | (Popen ni l süppigeon:. E a i Lefebvre. a a (e D a F 1 Quarré. alenciennes..... ' Lemaitre. iège.. e Tomes 4er à 34, — (3 Août 1835 à 31 ‘Décombrs 1850. a Volume i in- ii 1853. Tomes 32 à 64. — (1* Janvier 1851 à 31 Décembre 1865.) Volume in-4°; : Tomes 615901 (1°° Janvier 1866 à 31 ntm Re omis in ; sure AUX COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACAD ere re sur ee ne de la Physiologie des Algues, par MM. AD i te u suc Par M. Hanse: (Séan nce d 1 22 août 1892.) PA NE et MATIGNON. Sur F de l'elvosstique ou | dioxyacétique Moussa j S PRÉSENTÉS | nouvelle méthode pour eos la vigne mes, du Pero- nospora, gu Ph ylloxera, AE » SECOND SEMESTRE. = COMPTES RE HEBDOMADAIRES s rendus hebdomadaires des séances de composent des extraits des travaux de et de l'analyse des Mémoires ou Notes - des savants étrangers à l’Académie. c ue cahier ou numéro des Comptes rendus a s ou 6 feuilles en moyenne. uméros composent un volume. sde volumes par année. o des travaux de l’Académie. | des. Mémoires présentés par un Membre >: ssocié étranger del” Académie com prennent e le Mémoires; n mais ra ne sont pas com- ns les 50 Pan A à | chaque Membre. AM Ra par le Gou- des Miara lus où e par pondants de l Académie. duo au T: rongo a lecture à - l È iet leur discussion. es nee ae on ne induit, pas les nn erbales a s'élèvent dans le sein de p , Si les Membres qui y ont | it qu’ "l en soit fait mention, ils doi- séance tenante, | des Notes sommaires, | | l'Académie avant ~ les | un Rapport sur la situation des Compre i i “+ sent anne N imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tard, les Instructions demandés par nm Gouvernghi Les Programmes des prix proposés par l’ Acadie sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Rap- ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu a que l’Académie r aura décidé. : Les Notices ou Discours prononcés en séance a blique ne font pas partie des Comptes rendus. ARTICLE 2. — Impression des travaux des Savants étrangers à l Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des personnes qui ne ‘sont pas Membres ou Correspondants de l'Aca- démie peuvent être l’objet d’une analyse ou d un ré sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires sonl tenus de les réduire au nombre de pages requis. Le Membre qui fait la présentation est toujours nommé; mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet Extrait autant qu’ils le jugent convenable, comme ils le font pour les articles ordinaires de la correspondance s cielle de l’Académie. ARTICLE 3. Re Le bon à tirer de chaque Membre doit être remisà jeudi à 10 heures du matin; faute d’être remis à temps, le titre seul du Mémoire est inséré dans le Compte rendt actuel, et l'extrait est renvoyé au oip rendu sii- vant, et mis à la fin du cahier. ARTICLE 4. — Planches et tirage à part Les POMPES rendus n’ont pas de planches. + à Le tirage à part des articles est aux frais des au teurs; il n’y a d'exception que pour les Rappo ARTICLE 9. Tous loss six MOIS, la Conso administré al li impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de r ex s€ e e académie qui désirent taie présenter leurs Himares par MM. les Secrétaires pe yi N T smart svant 5r. Autrement nea COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 29 AOUT 141892. PRÉSIDÉE PAR M. DUCHARTRE. MÉMOIRES PRÉSENTÉS. Me yve F, Bauer demande l'ouverture d’un pli cacheté, déposé le 20 oc- tobre 1879 par M. Frédéric Bauer. Ce pli, ouvert en séance par M. le Secrétaire perpétuel, contient un Mémoire sur un projet d'aviation. Le Mémoire, avec le Supplément adressé le 26 août 1842 par M°* Bauer, est renvoyé à une Commission composée de MM. Faye et Resal. CORRESPONDANCE. M. J. Berrranp fait don à l’Académie, pour être déposé à la Bibliothèque de l’Institut, d’un petit manuscrit portant pour titre « Agenda de Malus, Capitaine du Génie, employé à l’armée d'Orient (expédition d'Égypte) ». Ce manuscrit, qui contient les notes prises, jour par jour, par Malus, pendant l'expédition, a appartenu à Arago. C. R., 1892, 2° Semestre. (T. CXV, N° 9.) 48 ( 364 M. Tisserax» présente à l’Académie le Tome XX des « Annales de l’Ob- servatoire de Paris ». M. le SECRÉTAIRE PERPÉTUEL signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance, un « Discours sur Condorcet, prononcé le 24 avril 1892, à Bourg-la-Reine »; par M. Paul Foucart. ASTRONOMIE. — Observations de la nouvelle planète M. Wolf, faites à l Ob- servatoire de Paris (équatorial de la tour de l'Ouest); par M. G. Bicourpax. Communiquées par M. Tisserand. Astre — Étoile. Nombre Dates — d 1892. Étoile. Gr. AR. AD. compar m 8 + n = AOÛ 27... a anonyme 11 —0.16,44 —4.30,2 4:4 SIr cie a hk 11 —0.19,30 —/4.41,7 4:4 Mr a Id. 11 2-0:20,03- 4. 46,4 4:4 Positions des étoiles de comparaison. Ascension Réduction Réduction Dates droite Déclinaison au 1892. Étoile. moy. 1892,0. jour. moy. 1892,0. jour. Autorités." h m S s P z ” ” : ` Août 37... a. 92.41.43,02 +2,55 —10.21.18,3 +12,9 Rapp.àb Ne b 22.36.49,07 » —10.28.09,9 » Weisse, (n°734) Positions apparentes de la planète. Temps Ascension Dates moyen roite Log. fact. Déclinaison Log. fact. 1892. de Paris apparente. parall. . apparente parall. m NS HR T Août 27. 10.18.29 22.41.29,13 1,289» —10.22.39,6 0,872 27 ;: 11.42. Ò 22.41.26,27 3,792» —10.29.47,1 0,879 QT 12.20.33 22.41.24,99 3,011 —10.25.51,8 o,880 Remarque. — 1892 août 27. La planète est de grandeur 12,5. » ASTRONOMIE. — Mesures du diamètre de Mars; par M. C. FLAMMARION. « Il y a une divergence singulière entre les diamètres de Mars adoptés ? à “ Le » . pour l'opposition actuelle, divergence qui n’est pas en harmonie avec les progrès accomplis récemment dans la connaissance de cette planète. (365 ) cielles : Connaissance Nautical Ephémérides des ps Almanac. Marth. PER 100 e y 24,2 24,0 20, 17 1 RE a a 37,2 27,0 22,70 IR Aon ir desde us. 20,4 29,3 24,66 å » (opposition)........ 20,4 20,4 24,76 5 Doere aa SRE reste 29,0 24,43 PE septembre- rer 26,2 26,4 422,18 » La Connaissance des Temps et le Nautical Almanac sont sensiblement d'accord, parce qu’ils partent tous deux d’une même valeur, celle des Tables de Le Verrier (11”,10 à la distance 1), tandis que M. Marth a adopté la valeur résultant de la discussion de M. Hartwig (9”,35). Un tel désac- cord est un peu choquant. C’est pourquoi nous avons tenu à profiter de l'opposition actuelle pour‘faire de nouvelles mesures micrométriques. » À notre équatorial de o™, 24 de l'Observatoire de Juvisy, à l’aide d’un micromètre à fils d'araignée et à l’oculaire 380, nous avons pris une série de mesures, à l’heure du passage de la planète au méridien, les 22 et 23 juillet, 4, 5 et 6 août. Ces mesures ont donné 24,50 pour les deux premières dates et 24”,91 pour les trois suivantes. Elles montrent que les valeurs adoptées par la Connaissance des Temps et le Nautical sont trop fortes et donnent pour le diamètre à la distance 1 : 9”, 39. » Pour éliminer autanb que possible l'effet de l’irradiation, même en champ éclairé, nous avons pris soin de mettre les fils tangents intérieure- ment aux bords du disque. » Le diamètre des Tables de Le Verrier est certainement beaucoup trop grand. » ASTRONOMIE PHYSIQUE. — Sur les phénomènes solaires observés à l'Obser- spé royal du Collège romain, pendant le second trimestre 1892; par M. P. Taccnrwr. C ; « Rome, 26 août 1892. ne aoa de DREES à l'Académie les résultats sur la distri- royal du cal itude des phénomènes solaires, observés à 1 Observatoire Seares ege romain pendant le second trimestre de 1892, qui se rap- 4 Chaque zone de 10° dans les deux hémisphéres du Soleil. » Voici les diamètres donnés dans les publications astronomiques off- r ( 366 ) 1802. Protubérances. | Facules. Taches. Éruptions. 90 + 80 0,000 | 80 + 70 0,013 70 + 60 0,106 60 + 50 0,065 50 + 40 0,053 } 0,471 0,004 4o + 30 0,073 0,033 O,O1IT 30 + 20 0,084 | 0,111 } 0,473 0,085 se 20+10 0,039 0,202 0,308 ; 0,667 } 0,667 10+ 0 0,038 0,123 / 0,106 0,000 | ? O0 — 10 0,033 0,074 | 0,000 | 0,000 | 10 — 20 0,062 0,156 0,234 orge M ete. 20 — 30 0,085 0,206 } 0,927 0,202 O,III | 30 = bo 0,106 0,091 0,054 O,111 ho — 50 0,091 } 0,529 0,000 5o — 6o 0 9 60— 70 . 0,037 70 — 80 0,000 80 — 90 0,000 » Les protubérances et les facules ont été un peu plus fréquentes dans l'hémisphère austral, tandis que les taches et les éruptions ont présenté leur maximum de fréquence au nord de l'équateur dans la même zone (+10°+ 20°). Les maxima des protubérances sont plus éloignés de l’équa- teur que dans le trimestre précédent; mais, dans les voisinages des pôles, les protubérances font encore défaut. » e PHYSIOLOGIE PATHOLOGIQUE. — Sur l'origine bactérienne de la fièvre bilieuse des pays chauds. Note de M. Domivcos Fremre, présentée par M. Charcot. « Rio-de Janeiro, 8 août 1892. » Les cliniciens ont depuis longtemps établi des différences tranchées entre les symptômes de la fièvre bilieuse des pays chauds et ceux de la fièvre jaune. Mon but ici est de montrer que la bactériologie donne raison à la clinique, et que l'agent producteur de la fièvre bilieuse des pays chauds est autre que celui de la fièvre jaune. » Appelé, par le gouvernement de l’État de Saint-Paul (Brésil), à étu- dier la genèse de l'épidémie qui s’y est manifestée pendant l'été dernier, j'ai parcouru un grand nombre de villes et villages présentant des cas de ( 367 ) la maladie; j'ai partout constaté le diagnostic de fièvre bilieuse, d'accord avec le D" Antenor, clinicien à Saint-Paul. J’ai recueilli, avec tout le soin possible, pour les recherches bactériologiques, du sang, de la bile, de l'urine, etc., ainsi que des viscères (foie, reins, etc.). On en a fait des cultures sur de l’agar peptonisé et gélatinisé. Vingt-quatre heures après, on y a remarqué des colonies, sous forme d’une tige blanche, le long du trajet de la piqûre; à la tige, adhéraient de larges bulles gazeuses, occu- pant aussi la surface de l’agar. Cette surface était parsemée çà et là de petites colonies blanches arrondies. Tous les ensemencements, autant ceux de l’urine que ceux du sang retiré du cœur d’un sujet mort depuis une heure à peine, ainsi que du bras d’un autre individu malade depuis six Jours, ont donné des colonies avec les mêmes caractères. » Or, l’aspect des cultures solides du germe de la fièvre jaune est tout autre. Les colonies se développent comme un prolongement en forme de clou, dont la pointe est en dessous et la tête à la surface. En outre, on ne remarque Jamais de bulles de gaz le long de la piqûre. La couche consti- tuant la tête du clou est blanche comme de la céruse, et n’est pas entourée d’autres colonies moindres. Fi » L'examen microscopique montre d’ailleurs, dans les deux cas, des différences radicales. En effet, le microbe de la fièvre bilieuse des pays chauds est un bacille mesurant en moyenne 9 microns de longueur sur 3 de largeur. Ce bacille est immobile et s'accompagne de nombreuses spores mobiles. 11 se colore aisément par le violet méthyle et la fuchsine. Chaque bacille se segmente en articles plus ou moins courts; la segmentation est très rapide, chaque bacille se brisant par le milieu, comme lorsqu'on casse sur le genou une verge flexible. Les articles donnent naissance à des spores terminales. Bien que les bacilles que je viens de décrire ressem- blent à ceux qui ont été signalés par Klebs et Tommassi Crudeli, je n'ose pas affirmer qu’ils soient identiques. 3 » D’après mes recherches, l'agent vivant de la fièvre jaune n’est pas un bacille, mais un microcoque, dont j'inocule depuis 1883 les cultures atté- nuées, à titre de moyen préventif contre la même maladie. Ce microcoque _ mesure, dans les conditions ordinaires, qu’un micron; il est rond, très réfringent, se colore promptement par la fuchsine, le bleu méthyle, etc. Inoculées à l’état virulent, ces cultures donnent lieu, chez les cobayes, à une fièvre jaune bien caractérisée. » D'un aútre côté, l’inoculation du bacille de la fièvre bilieuse produit t ( 368 ) chez les cobayes une pyrexie d'accès, mettant en évidence une infection paludéenne. » En effet, j'ai délayé dans un peu d’eau stérilisée une des cultures du bacille de la fièvre bilieuse, et j'en ai injecté 18° environ à un cochon d'Inde, dont le poids était de 4ooë" et la température 38° ante meridiem. » Le lendemain matin, la température s'était élevée à 40°, le poids de l'animal étant descendu à 285%. A 6b du soir, le thermomètre marquait encore 39°,5. » Le jour suivant, elle a baissé de nouveau à 38° (apyrexie). Poids — 2858". Grande faiblesse, adynamie. À 2h de l’après-midi, nouvel accès; la température remonte ra- pidement à 39° et à 4ov la nuit. Cet accès, évidemment pernicieux, tua l'animal vers 5h du matin. » L’autopsie a révélé une augmentation du foie assez considérable; la vésicule bi- liaire tendue par de la bile. Dans l'estomac, une grande quantité de bile vert foncé. Reins et poumons hyperhémiés, cœur arrêté en diastole, oreillettes renfermant du sang noirâtre, Le sang extrait du cœur de l’animal étant mis à cultiver, un seul tube d'agar a donné des colonies. Quatre tubes semés avec de la bile ont donné trois ense- mencements fertiles. L'aspect des colonies était celui que j'ai décrit; les bacilles ont présenté sous le microscope les mêmes caractères. L'examen microscopique de coupes du foie et des reins, faites par le D" Abel, y a démontré les mêmes bacilles. Dans un des reins surtout, on a trouvé des foyers de nombreux bacilles, soit enclavés dans le tissu, soit obstruant les canalicules urinaires et la lumière des vaisseaux. » L'animal avait donc été réellement victime de la fièvre bilieuse, qu'il avait reçue de l’homme. » Conclusion. — La fièvre bilieuse des pays chauds et la fièvre jaune, quoique très semblables entre elles, sont parfaitement distinctes l’une de l'autre, et par les signes cliniques, et par les caractères bactériologiques. L'agent infectieux animé de la première est le bacille que nous avons dé- crit. L'agent producteur de la fièvre jaune est un microcoque. » PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE. — Sur l'assimilation comparée des plantes de même espèce, développées au soleil ou à l’ombre. Note de M. L. GÉNEAU DE Lamantière, présentée par M. Duchartre. « On a déjà démontré (*), par l'anatomie expérimentale, que la struc- ture des feuilles, dans les individus d’une même espèce, varie selon les différentes conditions d'ombre ou de soleil dans lesquelles ces organes se (*) L. Durour, Influence de la lumière sur la forme et la structure des feuilles (Ann. des Sc. nat., Bot. 1887). ( 369 ) développent. On a démontré en même temps que, sur un arbre de grande taille, les feuilles de la périphérie, développées dans des conditions diffé- rentes de celles de l’intérieur, n’ont pas la même structure que celles-ci. Une des variations les plus importantes est présentée par la chlorophylle, qui est plus abondante dans les premières que dans les secondes. » Dans ces conditions, je me suis demandé si la fonction chlorophyllienne ne variait pas d'intensité dans ces différentes feuilles, exposées à la même lumière, et dans quel sens se produirait la différence. Pour résoudre la question, j'ai fait assimiler des feuilles de plantes herbacées, prises à des individus de même espèce, les uns croissant à l’ombre, les autres au so- leil, en plaçant ces différentes feuilles exactement dans les mêmes condi- tions. J'ai répété les mêmes expériences sur des rameaux entiers d'espèces ligneuses, les uns pris au pourtour de l’arbre, les autres à l’intérieur. » Jai toujours employé la méthode de l'air confiné, en me servant tantôt de petites éprouvettes de 16%, tantôt d’autres plus grandes, de 25o° environ. Les deux sujets comparés élaient toujours mis à assimiler dans deux éprouvettes placées côte à côte, et remplies d’un même mélange gazeux. Toutes les autres conditions extérieures étaient semblables. Les expériences ont été faites tantôt à la lumière diffuse, tantôt à la lu- mière directe du soleil. Enfin, j'ai calculé seulement les quantités d'acide carbonique décomposées en fonction de la surface, en prenant comme unités le centimètre cube et le centimètre carré. » En opérant de cette manière, j'ai toujours trouvé que la quantité d'acide carbonique décomposé était plus forte pour les feuilles dévelop- pées au soleil que pour les feuilles développées à l'ombre. » Voici les résultats de quelques-unes de ces expériences, æ indiquant la feuille développée au soleil et b la feuille développée à l'ombre. 1: ` Di g ce ec a E irea o., Po ane Ai San +6: 0,024 0,068 0,017 He Chine 7 fe ee de es NT er Er | b 0,037 0,037 » MI. Salix rosmarinifolius... 5 — ne m : ra. ; ? IV. Bupleurum falcatum... F e RE o 085 de ei ; ? : . » = V. Laserpitium latifolium.. | + re an . su. ; 7 ; VI. Peuced r | a.. SE À CR 0,09% : cedanum parisiense. | b 6,039 0,069 0,046 s. ESA : 4 ( 370 ) » On voit que, dans les mêmes conditions, la feuille ni à l'ombre assimile toujours beaucoup moins que celle qui s’est développée au soleil. » J'ai obtenu des résultats analogues avec le Charme, Heracleum Sphondylium, le Pimpinella Saxifraga et le Teucrium Scorodonia. » Il résulte des expériences précédentes que : » 1° Dans les mêmes conditions extérieures, la décomposition de l'acide carbonique varie d'intensité, pour les feuilles d’une même espèce, selon les conditions de développement de ces feuilles ; » 2° Les feuilles d’une espèce développées au soleil, toutes les autres conditions étant égales d’ailleurs, décomposent l’acide carbonique de lair plus énergiquement que les feuilles développées à l’ombre (). PHYSIQUE DU GLOBE. — Sur l éruption actuelle de l Eina. Extrait d’une Lettre de M. Wazreranr à M. Fouqué. « Nicolosi, 15 août 1892. LME E Bray de 1892, sans avoir l'importance de celle de 1865, est, à plusieurs points de vue, supérieure à celle de 1886; les coulées de lave sont plus étendues et les cratères plus nombreux. » Le 8 juillet dernier, se produisirent les signes précurseurs habituels : épaisse colonne de fumée noire, sortant du cratère principal, et tremble- ment de terre qui se fit sentir jusqu’à Catane. Le lendemain l'éruption proprement dite commença : deux fentes se formèrent à une petite distance l’une de l’autre, dans des directions sensiblement orientées suivant le 20° et le 15° degré nord. L'une d'elles ne laissa échapper que de la fumée, tandis que l’autre, la plus orientale, donna naissance à une coulée de lave passant à l’ouest du Monte Nero et que nous désignerons sous le nom de coulée occidentale. Il ne s’est pas formé de cône volcanique le long de cette fente; c’est seulement lorsque l’écoulement eut cessé que, successivement, du nord au sud, s’élevèrent quatre cônes volcaniques, alignés suivant la direction 355°, à une distance de 60% environ à l’est de la fente précé- dente. » Une nouvelle émission de lave se produisit, passant à l’est du Monte Nero et constituant la coulée orientale. Pendant un mois, c’est-à-dire jus- (') Ce travail a été fait au Laboratoire de Biologie végétale de Fontainebleau, SOUS la direction de M. Gaston Bonnier. ( 571 ) qu’au 8 août inclusivement, l'éruption suivit son cours normal; la lave continue à couler et les cônes à augmenter de hauteur. Mais le 9, des mo- difications assez importantes se produisirent : il ya lieu de décrire, avec quelques détails, l'état des lieux avant ce changement. » Les flancs de l'Etna, tant au point de vue de la rapidité de la pente qu’au point de vue de la végétation, se divisent en trois régions : l’une infé- rieure, en pente douce, est cultivée; la seconde, à pente plus rapide, est plantée de vastes forêts coupées par les coulées de lave; enfin la troisième est abrupte et stérile. Le siège de l’éruption actuelle se trouve à la limite supérieure de la seconde zone, sur le versant sud, à une altitude de r900", au pied même de l’abrupt formé par les laves de la Montagnola. C'est au pied même de cet abrupt que convergent les deux fentes et l'alignement de cônes dont nous avons indiqué l'existence. » La fente occidentale, restée stérile, assez fréquemment interrompue par des amas de blocs, présente une largeur maxima de 40" avec une pro- fondeur de 50" ; elle s’est produite, en particulier, avec une coulée de lave ancienne affleurant au milieu de ses versants. La seconde fente, en partie obstruée par les matériaux rejetés, est aujourd’hui beaucoup moins large: ses bords, sur une hauteur de 15", se montrent formés de blocs arrondis de scories encore brülantes le 8 août. La lave sortie de cette fente est descendue à l’ouest du Monte Nero del Bosco: coulant vers le sud-ouest, elle est venue recouvrir la lave de 1883 sur le flanc oriental du Monte Rinazzi et s’est arrêtée plus au sud, à l’est du Monte Secreta. » Les cônes volcaniques offrent bien des particularités intéressantes. La direction de leur alignement passe, à peu de chose près, par le sommet de l'Etna et de l’autre côté par le Monte Gemmellaro, cratère de l’éruption de 1886. Au nombre de quatre, ils sont d'autant plus élevés au-dessus de la surface du sol, qu'ils sont plus au nord. Le premier, en commençant par l'extrémité septentrionale, a environ 150" de haut; il entoure deux cratères séparés par une cloison dirigée est-ouest, et il est égueulé au nord presque jusqu’au ras du sol. Aussi, en nous penchant, avons-nous pu constater, M. Chudeau et moi, que les cratères étaient obstrués et ne lais- saient échapper que d’abondantes fumées blanches, en grande partie d’a- cide sulfureux. Le second cône, nettement séparé du précédent, est légè- rement égueulé vers le nord-ouest; il est le siège d'explosions violentes, qui s'entendent jusqu’à Nicolosi. Ces explosions, au nombre de deux en moyenne par minute, étaient accompagnées de projection de scories et d'émission de fumée noire. Tandis qu'aucune coulée ne parait en relation C. R., 1892, 2° Semestre. (T. CXV, N° 9.) 49 ( 372 ) immédiate avec les deux premiers cratères, on voit à l’est, au pied de ce second cône, le point de sortie d’une coulée qui fut le point de départ du courant oriental. » Le troisième cône est accolé au second; il est complètement égueulé au sud; les projections y sont peu nombreuses; la fumée blanche en sort d’une façon continue. Un courant de lave s'en échappe; il passe entre le Monte Nero et le Monte Gemmellaro, pour venir recouvrir, à l’ouest du Monte Grosso, le courant occidental. » Le quatrième cône, beaucoup moins élevé que les précédents, est légèrement rejeté vers l’est et s’adosse au contrefort oriental du troisième. Complètement égueulé vers le sud, il laisse échapper une coulée qui re- couvre en partie le Monte Pinisello, le Monte Elici, et, arrivée au Monte Albano, le contourne vers l’ouest et s’avance au sud jusqu'à la Camercia. Il est à remarquer que la lave sortant du troisième et du quatrième cra- tère n'alimente pas les premières coulées, mais forme à leur surface un grand nombre de ruisseaux ('). » Tel était l'état de choses le 8 août. Mais, dès le soir, on constata que les explosions avait cessé et que les projections avaient beaucoup diminué. Cet état de repos relatif sé continua pendant les journées des 9 et 10 : on pouvait croire que l’éruption allait entrer dans la période de décroissance, lorsque, le 11, se produisit une émission de fumée telle, que l’Etna dispa- raissait complètement dans un nuage absolument opaque; en même temps on apprenait que la lave, quittant les premières coulées, s’ouvrait, à l’est du Monte Albano, un nouveau chemin à travers les vignobles. | » Enfin, le 12 au matin, nous constations l'ouverture d’un nouveau cratère, dans l'alignement des précédents, à 100" environ au nord du plus septentrional. Ce cratère venait de s'ouvrir, car, malgré l’abondance des matériaux rejetés, il n'existait pas encore de cône volcanique. D'ailleurs, l’avant-veille, nous étions passés en ce même point et nous avions bien constaté l'existence de petites fentes laissant échapper de la fumée, mais rien ne faisait prévoir la formation d’un cratère à si bref délai. Détail inté- ressant à noter : la formation de ce cratère fut accompagnée d’un arrêt complet des projections dans le second cône volcanique, projections si violentes jusqu'alors. L'éruption paraît donc entrer dans une seconde phase, exigeant de nouvelles observations. (+) Je joins à cette Lettre des croquis, qui feront comprendre la position des diffé- rents cratères. ( 373 ) » Tels sont les faits que M. Chudeau et moi avons constatés; nous vous serions très obligés de vouloir bien les communiquer à l’Académie, espé- rant qu’elle trouvera, dans cette trop courte relation, la preuve de nos efforts pour remplir au mieux la mission qu’elle nous a fait l'honneur de nous confier. » M. le D" Duranp-FarpeL adresse une Note sur trois secousses de trem- blement de terre ressenties à Vichy, dans la matinée du 26 août. M. Léoporr Huso adresse des remarques relatives aux planètes Mars et Jupiter. M. Hermann OniseN adresse, de New-York, une Note intitulée « To solve the Problem of how to communicate with the inhabitants of Mars ». La séance est levée à 3 heures trois quarts. Jp- BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. OUVRAGES REÇUS DANS LA SÉANCE DU 22 AOUT 1892. Le choléra, ses causes, moyens de s'en preserver, par le D" G. DAREMBERG. Paris, Rueff et Cie, 1892; 1 vol. in-16. (Présenté par M. Pasteur.) Recherches sur la composition de l'atmosphère, etc., par A. PETERMANN el J. Grarriau. Première Partie : Acide carbonique contenu dans lair atmosphé- rique. Bruxelles, Hayez, 1892; 1 vol. in-8°. Zbior wiadomosci do Antropologü krajowej wydawany staraniem komisyi antropologicznaj Akademii umi ejetnosci W. Krakowie. Tom XV. Krakow, 1891; r vol. in-8°. Report of the sixty-first meeting of the British Association for the advan- CE of Science, held at Cardiff in august 1891. Londres, 1892; ı vol. in-8°, Abhandlungen der königlichen Gesellschaft der Wissenschaften zu Göttin- ( 374 ) gen, siebenunddreissigster Band, vom Jahre 1891. Göttingen, 1891; 1 vol. in-/°, Atlas Geologiczny, Galicyi, Zeszyt, IV : Kart piec, Tuchla (X, 9), Okôrinezô (X, 10), Dolna (XI, 9), Porohy (X1, 10), Brustura (XX, ne Oppracowal D" Émiz Dunikowski. Krakow, 1891. OUVRAGES REÇUS DANS LA SÉANCE DU 20 AOUT 1802. Annales agronomiques publiées sous les auspices du Ministère de l’ Agricul- ture, par M. P.-P. Denérarn. Tome XVIII, n° 8. Paris, Masson, 1892; 1 fasc. in-8°, Supplément à l’ Histoire céleste de Lalande. Catalogue de 3950 étoiles dont les coordinations moyennes sont ramences à l'équinoxe de 1800,0, par M. J. Bos- sERT. Paris, Gauthier-Villars et fils, 1892; 1 vol. in-4°. (Présenté par M. Tis- serand.) Annales de l beervätorre de Paris, publiées sous la direction de M. le contre-amiral Moucnez. — Memoires, t. XX. Paris, Gauthier-Villars et fils, 1892; 1 vol. in-4°. (Présenté par M. Tisserand.) Exposition universelle internationale de 1889 à Paris. — Rapport général, . par M. Azrre» Picard. Tome VIII : Les produits alimentaires, l’agriculture, l'aquiculture et l’horticulture. (Groupes VII, VIH et IX de l'Exposition uni- verselle de 1889.) Paris, Imprimerie nationale, 1892; r vol, in-4°. Revue des Sciences naturelles appliquées. — Les migrations des canards et inductions à en tirer sur la mer libre du pôle nord, par GABRIEL ROGERON. Paris, 1892; 1 br. in-8°. Bulletin de la Sociéte impériale des naturalistes de Moscou, publié sous la direction du Prof. D" M. MENzBIER, année 1891, n° 4; année 1892, n° F Moscou, 1892; 2 vol. in-8°. Minutes of Proceedings of the Institution of civil engineers, with other selected and abstracted Papers, vol. CIX. London, 1892; 1 vol. in-8°. On souscrit Depuis 1835 les COMPTES RENDUS hebdomadaires paraissent régulièrement le Dimanche. Ils fema. | art du 1° Janvier. Paris : 20 fr. — Départements : Le prix de l'abonnement est fixé ainsi qu'il suit : 30 fr. — Union postale : 34 fr. — Autres pays : ie l'année, deux l'une par ordre alphabétique de matières, l’autre par ordre alphabétique de noms d’Auteurs, terminent chaque volume. T les frais de poste extraordinaires « en sus. On souscrit, dans les Départements, chez Messieurs : Michel et Médan. | Gavault St-Lager. ... ¿ Jourda Ruff. . Hecquet-Decobert. LR Germain et Grassin. °° Lachèse et Dolbeau. Jérôme. Jacquard. | Avrard. | Dut u. ; Muller (G.). hate see 6 à 6 ye Veel Caroff. R itar mFas... Perrin. Eu RE Henry. i epes Clermont-Ferr. | È l Ribou-collay. F Lamarche. “ue Ratel, fa Damidot. ..... | Lauverjat, $ r épin. revel. 1 vo Foucher. ne Ropiteas L: feb vre. Quarré. s.p i NN RE A l chez Messieurs : EoPient si. 2: yone auras Mégret. Palud. Vitte et Pérussel. Marseille... Ruat. Montpellier. .... | Fe Martial Place. Sordoillet. Grosjean-Maupin. | Sidot frè ( Loiseau. ' | Me Veloppe! į Barma. | Visconti et Cie. Thibaud. Luzeray. Mbuile: oiee NaF: any Nantes .. PEET d ENE A EA .... Nimes: miss Orleans aA ( Blanchier. | Druinaud. Plihon et rene, MOULES us AS Rennes , S'-Étiènne Noix Rochefort... Boucheron - Rossi - rt Langlois. [ gnol. | ‘| Lestringant, Chevalier. į Bastide. ! l Rumèbe. Toulouse... ae Poar ; | Boisselier. Fours 5 Eu case A Pericat. t Sappl igeon. Rouen: o oulon o 0 Genève.. On souscrit, Amsterdam..... ARÈNES ES Barcelone........ Bn 0e A Berne,........... Bülopne.. r Bruxelles. -3 Bucharest. SES dome Flanrnen: ds Ronan aia ss. >» En Hayen.. TEN wkt chez Messieurs : { Robbers. Í Feikema Caarelsen Beck. ret C". Verdaguer. Pre à et p € y et fils. | Mayer et Müller. į aa, Prancke et anra et C*. | Ramlot | Lebègue et C" į Haimann. | Ranisteanu. i P Læscher et Seeber. | oste. E k : as ; I Pa ' Modri.. t | | N Mayolez et Audiarte. ! à M de Londres... Se Dee Tomes 32 à 61.— a” Janvier 1851 à 31! Tomes 62 à 94. Pire Janvier 1866 à 31 Décembre P M. Frédéric Bauer contenant un Mémoire sur un projet d'aviation.....,........... SPONDANCE. solaires observés à F Observatoire royal du Collège re ; DET nt le second tri- mestre de ı M. Domix@os aena ‘Sur Voriginé bakti- rienne de la fièvre bilieuse des pays chauds. mom — Sur rassi mparée des plantes de même espèce, développées au soleil ui à ombre. WALLERA Sur Fer oo ts actuelle - “Noté sur remblement sn terre s la matin 1892 . | : re SECOND SEMESTRE. ; COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIEN PAR MMI. LES SECRÉTAIRËS PERPÉTUELS. omptes rendus lebdonatarer des séances de | émie se composent des extraits des travaux de lembres et de l'analyse des Mémoires ou Notes tés par des savants étrangers à l’Académie. Sr ou numéro des Comptes rendus a | composent un Ets. x volumes par année. Dar E i un M embre tU 6 pages par numéro. | embre de | Académie | ne peut donner aux ~ > Š z an a jas = pas = Le 4 Ees Ee] = = 5 le] ræ œ x Q E E À les s went mais iha ne sont pas com- | Fe, A à à on T abre: D Te + : $ ; 3 = r s'élèvent dans le sein de : ee da Rots sommaires, ns nde ces Notes ne t ces Membres de : des Notes ou Mé- à vant, et mis à la fin du cahier. on ne R| pas les | l'Académie. avant de les | Les Programmes des prix proposés par l'Académie sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Rap- ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu aui que l’Académie l'aura décidé. ie S Les Notices ou Discours prononcés en séance pi- - blique ne font pas partie des Comptes rendus. ARTICLE 2. — Impression des travaux des Savants étrangers à l Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des personnes qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'Aca- démie peuvent être l’objet d’une analyse ou d'un ré sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires sont tenus de les réduire au nombre de pages requis. Le Membre qui fait la présentation est toujours nommé; . mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet Extrait | autant qu’ils le jugent convenable, comme ils le font . pour les articles ordinaires de la correspondia offi- cielle de l’Académie. ARTICLE 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit être remis a l'imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tard, le jeudi à 10 heures du matin ; faute d’être remis à temp* le titre seul du Mémoire est inséré dans le Compte dos actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rendu ARTICLE 4. — - Planches et tirage àp Les Comptes rendus wont pas de planches. : Le A part des articles est aux frais teurs; il n’y a d'exception que pour les Rapp Instructions demandés par le Goura t Anici 5. Tous les six mois, la Commission admi ast r Rapport sur la situation des eoan e de dE To | us tard le Samedi désirent ET Mémoires Let mo les ai sis ages adal 5. pererin COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L’ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 5 SEPTEMBRE 1892. PRÉSIDÉE PAR M. DE LACAZE-DUTHIERS. MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. MÉDECINE. — Note sur le traitement du cancer et du choléra par le liquide testiculaire, par M. Browx-Séquarp. « I. Dans deux Communications que j'ai eu lhonneur de faire à l’ Aca- démie, le 30 mai et le 7 juin dernier (voyez Comptes rendus, t. CXIV ), ayant surtout pour objet l'influence d’injections sous-cutanées d’un liquide extrait des testicules, j'ai montré que ce liquide possède, à un degré très considérable, la puissance de donner de la force aux centres nerveux et, en particulier, à la moelle épinière. J'ai montré aussi que, grâce à cette influence s’exerçant sur les centres nerveux, la nutrition et les sécrétions s’améliorent, et la faiblesse, dépendant des états morbides les plus variés, diminue ou disparaît. » Dans ces Communications, je me suis occupé de la tuberculose pul- monaire, de la lèpre, et de plusieurs autres maladies. Je me suis abstenu, F C. R., 1892, 2° Semestre. (T. CXV, N° 10.) 90 ( 376 ) délibérément, de parler du cancer ('), bien que je connusse des faits qui, certainement, paraissaient démontrer l’heureuse influence exercée par ce liquide chez des individus souffrant de cette affection. Des faits nouveaux ne me permettent plus d’hésiter; mais, je crois, néanmoins, devoir n'en rapporter qu'un seul ici. » Dans une lettre que m'adresse un médecin de mérite, le D” Labrosse, de Mustapha-Alger, il dit : » J'ai soigné par des injections hypodermiques de suc testiculaire de lapin, préparé simplement d’après votre première méthode, une dame atteinte de cancer utérin inopérable. Les résultats ont été tels que cette malade, arrivée à la période cachec- tique et condamnée à garder la chambre par suite de son état de faiblesse, a pu, après une douzaine d’injections, marcher, se promener à pied ou en voiture, ce qu’elle n'avait pas fait depuis un an. De plus, sous l'influence des seules injections, les sécré- tions utérines, qui étaient excessivement abondantes et fétides, se sont arrêtées. » Que deviendront les malades, atteints de cancer, chez lesquels on constate des améliorations considérables? Je ne répondrai pas à cette ques- tion, préférant laisser la parole aux faits que l’avenir nous fournira. » Sans vouloir examiner ici par quel mode d’action se produisent les améliorations qui suivent les injections de liquide testiculaire, je crois devoir dire que ce n’est pas par une action directe sur les microbes ou autres agents pathogènes, pas plus dans les cas de cancer que dans ceux de tuberculose pulmonaire, de lèpre, etc. Ainsi que je l’ai montré ailleurs, c'est parce qu'il augmente les puissances d'action du système nerveux que le liquide testiculaire produit ses effets. » On sait combien est grande et variée l’action de ce système sur l'état organique et les propriétés des différents tissus, pour la production de changements morbides. Il devient de plus en plus évident que l’action ner- veuse peut défaire ce qu’elle a fait et ramener les conditions normales là où elles avaient disparu. » I. Je crois qu’il importe en ce moment d’a ppeler l'attention des mé- decins sur l'importance qu’il y aurait à employer le liquide testiculaire contre le choléra. Déjà, plusieurs médecins français et entre autres le D" Gibert, du Havre, et les D" Muselier et Roger, de Paris, ont commencé ES RES C) J'ai lu que le D" Filleau a obtenu, chez deux cancéreux, des améliorations extrèmement remarquables à l’aide des injections sous-cutanées de liquide testiculaire. Pes sache pas que ce praticien ait encore publié ces deux faits dans un journal de édecine. Dates 1892. Mars 3; Mai (377 ) : ou vont commencer à s’en servir. Mais ils ont été précédés par le D" Ous- pensky, auquel la Science et la pratique doivent de très belles recherches sur l'emploi du liquide testiculaire, surtout contre la tuberculose pulmo- naire. M. Ouspensky est un médecin militaire que le Gouvernement russe a envoyé au Caucase ponr étudier et combattre le choléra. Il y a déjà plu- sieurs semaines qu'il m’écrivait qu’il allait faire usage du liquide testicu- laire contre cette maladie. Je wai plus eu de nouvelles de lui, mais les journaux de Saint-Pétersbourg annoncent qu’il a obtenu les plus grands succès. Ils vont même jusqu’à dire que tous les malades traités par le liquide testiculaire ont été guéris. Laissant cette assertion de côté, je puis dire que, d’après ce que nous savons du rôle du système nerveux dans le choléra, il y a lieu d’espérer que les injections sous-cutanées de ce liquide seraient d’une très grande utilité, au moins au début de la maladie ou lorsque le malade, guéri du choléra, se trouve, ce qui est loin d’être rare, dans un état de profonde adynamie. Je crois donc devoir recommander l'emploi de ce mode de traitement contre le choléra. » ASTRONOMIE. — Observations de la comète Denning (1892, ID), faites au grand équatorial de l’Observatoire de Bordeaux; par MM. G. Rayet, L. Picart et F. Courty. Note de M. G. Rayver. Comère Dennine (1892, I). Temps moyen Ascension Distance Étoiles de droite Log. fact. polaire Log. fact. de Bordeaux. apparente. parallaxe. apparente. parallaxe. comp. Lo «5 ns O ” ; eeren 9-93: 127,7 ë: 0.59,66 <+1,994 29.22.40,4 —o0o,g00 1 G. Rayet aise 8.54.33,0 0.18.19,33 41,729 29.18.57,5 o,869 H rde Rayet: EL 9:: 3.57,6 1.28.97,46 +1,720 30.13.50,6 - —0; 858 3 Picart S 9-21. 1,3 1.34.22,98.: :+1,709 30.22. 8,2 —0,873 | 4. : G> Rayet “ere 9- 9.43,0 1.49.58,45 +1,722 30.40.59,1 —0,859 . 5°°7*Ænéart nee 9-14.47,9 1.09. 2,10 <+1,728 81. 0. 7,6 —0,863 G- G: Riyat Te 9-24.51,7 2. 0.44,84 +1,703 31.32.53,5 —0,873 7 Picart a 9-13.28;r a. r4. 4,63 47,731 31.44.49,8 —0,860 B G. Rayet E 9-20. 5,4 2.28.10,64 +1,723 32.21.22,7 —0,868 9 G. Rayet n 11.29.56,4 2.32.15,97 +1,029 . 32.34.29,1 --0,927 10 Göurty VAR 10.29. 3,2 2.45.34,77 <+T1,534 33.17.27,8 —o.913 11 Courty css: 10.21.53,7 3.40. 4,49 +7+,461 36.58.59,6 —o,923 12 Picart ne 9-26. 2,7 3.43.13,90 7,630 37.15. 1,7 —o,888 13 Picart one 10. 9.26,0 3,46.14,15 +T,502 37.29.49,3 —o,917 14 G: Rayet Temps moyen Dates de 1892. Bordeaux. i ÿ 35.33 57 DORE: 10.18.22,9 21: 9-36. 5,4 Or 10. 4.51,9 Juin 26..:.. 13.59.44 ;1 SES SR 13.90.22,1 nd - 13.92.50,8 Ascension droite apparente. 349. 12,92 3.92.17,19 3.55. 8,18 4.17. 0,50 5.19.42,93 5.17.22,39 35.20.40, 35 ( 578 ) Distance og. fact. polaire parallaxe. apparente. +T,602 37.45.35,4 +1,470 38. 1.28,0 +T,990 38.17. 6,6 +T,060 40.24.46,5 —T,601 47.48.18,4 1,602 4S. 359,8 —1,612 48.34.45,4 Étoiles Log. fact. e parallaxe. comp. —0,897 19 —0,923 16 — 0,901 17 0; 944 18 —0,880 19 —0,883 20 —0.878 21 Positions moyennes des étoiles de comparaison pour 1892,0. Ascension Distance droite Réduction polaire Etoiles Catalogue. moyenne. au jour. moyenne. 1.. Helsingfors-Gotha, 14657 33. 59-31, 10 23,32 29.17 -14,8 2.. Helsingfors-Gotha, 316 0.20.34,59 —3,28 929.11. 9,8 3.. 3[Argelander 1541. — Helsingfors 1413] 1.31. 540: —3,14 30: 4:59,3 4.. 3 Lalande 2827. — Helsingfors 1368] 1.28.54,66 —3,10 30-30.23;2 õ.. 2[Bonn,t. VI+59°,351.— Helsingfors 1674] 1.47.14,30 —3,02 30.41.50,9 6.. ¿[Lalande 3536. — Helsingfors 1728] 1.50.48.57 —2,98 30,54: 3,3 7... 2lLArgelander 2454. — Helsingfors 1961] 2. 9.20,07 —2,86 31.42.30,4 8.. [Lalande 4405. — Helsingfors 2291] 2.18.57,22 —2,84 31.36.45,8 9... +{[Lalande 4543-4545. — Helsingfors 2291] 2.23.37,82 2,71 32.27.21,8 10.. 3{[Argelander 3055-3056. — Helsingfors 2459] 2.35.40,68 —2,67 32.37.59,6 11.. 3 [Argelander 3227. — Helsingfors 2568] 2.44.30,05 —2,45 33.11.30,3 12.. Argelander 4181 3.43. 3,99 —2,03 36.46.57,8 13.. Argelander 4223-24 3.45.40,34. —2,00 37: 3.54,1 14.. Struve. — Positiones mediæ 377 3.41.19,26 —1,9d 37.40.38,8 15.. Argelander 4252-4254 3.47.27,44 —1,93 37.40,42 59 16.. Argelander 4283-84-85 3.49.49,24 --1,88 Sir. 0,3 17.. Bonn t. VI + 51°, 848 3.56.57,51 1,85 38.18.34,7 18... Bonn t. VI + 49°, 1183 4.19.43,86 —1,58 4o.22.33,0 19 Bonn t. VI. + 42°, 1258 5.14.16,46 :: —0,74 47 -49-23,4 20.. Weisse,. H. V, 341 5,15.15,08 —0,71 47.59.50,6 21 Lalande 10224 5.23.10,86 —o,66 48.37.13,6 Observ. G. Rayet Picart G. Rayet G. Rayet G. Rayet G. Rayet G. Rayet Réduction au jour, +7,79 » La comète s’est toujours montrée comme une nébulosité ronde, d'un éclat très faible, invisible dans l'équatorial de 38% dès qu'il y avait un peu de Lune. Le 16 avril, j'ai noté que la nébulosité avait un noyau de 15° grandeur environ. » Par suite de sa position, la comète n’était observable que dans le voisi- nage de l'horizon; les observations ont souvent été pénibles. » ( 379 ) ASTRONOMIE. — Observations de la planète Ma. Lettre de M. PErrorix à M. Faye. « J'aurais dù vous écrire plus tôt au sujet de la planète Mars, que j'étudie depuis près de quatre mois avec notre grand équatorial. Le très grand désir que j'avais de vérifier les phénomènes extraordinaires aux- quels je faisais allusion dans ma précédente Lettre en est la cause. » Au surplus, je n'ai rien gagné à attendre, et, à cette heure, après des retards successifs que je regrette beaucoup, je ne suis guère plus avancé qu’il y a un mois. Soit que les images aient été moins satisfaisantes, soit que les phénomènes en question ne se soient pas renouvelés, rien n'est venu s'ajouter à mes premières observations. » Il s’agit de renflements brillants, de couleur et d'éclat comparables à ceux de la calotte polaire australe, observés à trois reprises différentes, le 10 juin et les 2 et 3 juillet, sur le bord ouest du disque de la planète. » La dernière fois, le 3 juillet, il ma été possible de noter les diverses phases de cette singulière apparition. Ce jour-là, le point brillant a com- mencé à émerger sur le bord du disque à 14*1 1" (temps astronomique du lieu), d’abord très faible; puis je l’ai vu croître graduellement, passer par un maximum, diminuer ensuite pour disparaître enfin à 15"6® environ. Les faits n'auraient pas été différents s’il s'était agi d’une élévation de la surface de Mars traversant le bord éclairé du disque par le seul effet de la rotation de la planète. La phase qui affectait à ce moment le bord ouest de la planète, où le phénomène se produisait, n’a pu que le modifier dans Sa grandeur et sa durée. La veille, le 2 juillet, j'étais arrivé à la lunette dans la période voisine du maximum, à 14" 10", et j'avais pu suivre le point brillant jusqu’à sa complète disparition, jusqu’à 14° 40". » Les 2 et 3 juillet, Les choses se passaient dans la même partie du disque le 50° degré de latitude sud et avec un retard, d’un jour à l'autre, d’une demi-heure, comme il convient à un fait se produisant dans une même région de la planète. | > La première observation de ce genre remonte au 10 juin et dura de RE 12° à 16° 17" environ. Cette fois, le point brillant se trouvait dans le Yoismage du 30° degré de latitude sud, probablement dans la partie au- de l'isthme Hesperia de la carte de Schiaparelli. | » J'ajoute que, pendant ces observations, la portion du disque qui avoi- ( 380 ) sinait la petite protubérance ma toujours paru légèrement déformée et comme soulevée. » Tels sont les faits. Je ne me permettrai pas de les interpréter. Ils se sont présentés avec une netteté si grande, qu'il n’est guère possible de les considérer comme le résultat d’une illusion quelconque. » D'autre part, comme il s’agit ici de projections en dehors du disque d’au moins un ou deux dixièmes de seconde d’are, c’est-à-dire de phéno- mènes s'élevant à plus de 30"! ou 60" d’altitude, l’esprit se trouve con- fondu par de pareils nombres, auxquels nous ne sommes pas habitués sur notre globe, et il n’y a sans doute que des phénomènes exclusivement lumineux qui puissent expliquer de semblables hauteurs. » La calotte neigeuse australe a été l’objet de quelques mesures, qui seront publiées avec les dessins de cette opposition. Cette calotte a nota- blement diminué depuis deux mois; actuellement, elle est en train de se disloquer; elle est coupée par deux lignes noires au moins, sortes de crevasses analogues à celle que j'ai signalée en 1888 dans la calotte bo- réale. La première de ces lignes a été vue dès la fin de juin; la seconde, le 8 du mois d’août. » Le pourtour est maintenant plus irrégulier que dans le passé; on aperçoit notamment, entre le méridien de 300° et de o° (Carte de Schia- pareHi), une échancrure noire profonde qui va sans cesse grandissant. » Bien que les conditions actuelles ne leur soient pas précisément très favorables (au moins en ce qui concerne une partie d’entre eux), plusieurs canaux se voient assez bien; certains sont assez apparents pour convaincre même les observateurs les plus prévenus. » Deux de nos dessins de la grande Syrte, faits à des dates éloignées, indiquent quelques légers changements dans la portion la plus boréale de cette mer. Ils sont sans doute le fait des brouillards ou des nuages qui, à plusieurs reprises, m'ont paru envahir les régions boréales placées à l'est de cette grande Syrte, au point de cacher les canaux qui les sillonnent, et de ne les laisser voir que dans une partie seulement de leur étendue, celle qui est le plus au sud. » Nos dessins du lac du Soleil, comparés à ceux de M. Schiaparelli, accusent aussi quelques changements de détail dans l'aspect du lac lui- même et dans celui des mers et des canaux qui l'entourent. » L'observation la plus intéressante de ce mois-ci est celle que j'ai faite, le 6 août, d’un point très brillant placé précisément un peu au nord de ce lac du Soleil. Ce point, qui m'avait frappé par son éclat extraordinaire, (381 ) n’a pu être revu le lendemain; s’il existait encore (les images étaient moins bonnes que la veille), il était certainement bien moins lumineux. » Ce phénomène et les phénomènes analogues que l’on note quelque- fois sur la surface de la planète ne sont peut-être pas sans avoir quelque rapport avec les apparences du bord du disque que je viens de signaler. Les observations de l'avenir nous renseigneront sans doute à cet égard. » J'aurais peut-être différé encore l'envoi de ma lettre si, ces jours der- niers, je n'avais reçu, de M. Newcomb, l'extrait d’un journal où il est rap- porté que les astronomes de Lick ont également observé les projections lumineuses du bord du disque. » J'ajoute que, au commencement de juillet j'avais fait part de mes ob- servations à M. André, directeur de l'Observatoire de Lyon. qui se trouvait en ce moment en visite au mont Gros et que je l’avais invité à venir vérifier le 5 au matin les apparences étranges dont je lui avais parlé. Malheureuse- ment le ciel resta couvert toute la nuit et aucune suite ne put être donnée a mon projet. » BOTANIQUE. — Réappariüion de la Chélidoine à feuille de Fumeterre. Note de M. D. Cros. € En 1719, un Membre de l'Académie, Jean Marchant ('), décrit et fait figurer dans l'Histoire de l’Académie royale des Sciences, p. 36, tab. VI et VII, des pieds de Mercuriale crus spontanément et se resemant dans son jardin, aux feuilles linéaires dans les uns, divisées en lanières capil- laires dans les autres. Considérées par lui comme deux espèces distinctes de la Mercuriale annuelle, ces formes ont été, dans ce siècle, observées à Angers, à Issy-l’ Évêque (Boreau, Grenier, Godron, Müller Arg.). » En 1845, Cosson et Germain inscrivent aussi comme espèce, dans leur Flore des environs de Paris, t. I, p. 333, et, plus tard, dans leur Synopsis de cet Ouvrage (1° et 2° édition), sous le nom de Marrubium Vallanui, une Rte NN en Ar Fret (*) En 1888, dans une Note intitulée Les trois premiers botanistes de l’Académie royale des Sciences, Dodart et les deux Marchant, j'ai cherché à établir la part TU revient à chacun d’eux, notamment à Jean Marchant, mort en 1738, trop souvent confondu avec son père, Nicolas Marchant, mort en 1678, l’un et l’autre ayant, dans leurs travaux respectifs, constamment omis leurs prénoms, ou même les initiales de ceux-ci, (Voy. Bull. Soc. bot. de France, t. XXXV, p. 285 à 289). | 303) forme croissant à Étampes et à Fontainebleau, distincte du Marrube com- mun (M. vulgare L.) par ses feuilles longuement pétiolées, incisées et en coin, par la lèvre supérieure de la corolle profondément bilobée, et par sa stérilité. » Tout récemment, M. P. Barthès, professeur à l'École de Sorèze (Tarn) découvrait, sur les parois d’un mur de cette petite ville, un pied d’une étrange forme de Chélidoine, que je m'ai pas hésité à rapporter au Chelidonium fumariæfolium signalée, il y a près de deux siècles, par Morison et par Tournefort; elle a été inscrite par de Candolle, en 1827, dans son Systema regni vegetabilis, t. II, p. 100, et, en 1824, dans le pre- mier Volume de son Prodomus, p. 123, dernier Ouvrage où elle est rap- portée comme variété au Chelidonium laciniatum Mill. L'auteur ne lui assigne pas de localité, ne paraît pas même l'avoir vue, et les phytogra- phes venus après lui, Mutel, Reichenbach, Koch, Grenier et Godron, Spach, etc., n'ont pas été pins favorisés ('); aussi est-elle omise par plu- sieurs d’entre eux. » La Chélidoine à feuille de Fumeterre renferme, comme ses congé- nères, un latex jaune; elle a les feuilles inférieures longuement pétiolées, bipinnatiséquées, les supérieures bipalmatipartites, toutes avec les divi- sions linéaires-lancéolées, laciniées-dentées; des fleurs petites, peu appa- rentes, aux pétales d’un jaune påle, courts et découpés; des siliques arrêtées dans leur développement et dépourvues de graines. Elle diffère, par tous ces caractères, et de la grande Chélidoine ou Éclaire (Chelidonium majus L.), et presque tout autant de la Chélidoine laciniée, cultivée dans les jardins botaniques et dont ieo déterminatif du nom lui convien- drait assurément mieux. » Mais les diverses plantes dont il est question dans cette Note, savoir : Mercurialis foliis capillaceis, et Mercurialis altera foliis in varias et inæquales lacinias quasi dilaceratis de J. Marchant, Marrubium Vaillantii de Cosson et Germain, Chelidonium fumariæfolium, ne sont pas des variétés, simples modifications du type spécifique, mais bien des déviations de ce type, des formes accidentelles et anormales qu’il convient de reléguer, comme on l’a déjà fait pour les trois premières, dans le cadre de la tératologie végétale. » Le fait de la a de cette Chélidoine, à très ionge échéance, (*) Koch le déclare expressément pour son compte (Synopsis floræ g germanicæ; p- 33). ( 385 ) confirme pour elle cette appréciation. La plante est sans doute vivace, mais la présence d’un suc spécial et l’intrusion des racines du pied observé dans les interstices d’une muraille s'opposent à sa multiplication, tandis que l’on propage le Marrube de Vaillant, également vivace, pas des moyens artificiels. » MÉMOIRES PRÉSENTÉS. M. P. Campavaxis adresse, de Constantinople, un Mémoire sur la « Communication des deux Mondes par l’Atlantis, aux époques préhisto- riques. » (Commissaires : MM. Faye, Blanchard, Fouqué.) M. AL. Eussevro adresse, de Pise, un complément à sa Communication précédente sur le postulatum d’Euclide. (Renvoi à la Commission nommée.) CORRESPONDANCE. Le CONGRÈS INTERNATIONAL DES Américanisres invite l’Académie à se faire représenter à sa session qui doit avoir lieu à Huelva, du 7 au 12 oc- tobre prochain. M. d'Abbadie, Président de l'Académie, est désigné pour la représenter à ce Congrès. M. le baron Larrey demande la parole à propos du procès-verbal de la dernière séance, et s’ exprime comme il suit : « J'ai l'honneur de déposer sur le Bureau de l’Académie, en l’offrant à la Bibliothèque de l’Institut, album de croquis de la campagne d'Égypte, dont J'ai cru pouvoir dire quelques mots, dans la séance dernière, à propos du précieux manuscrit du capitaine Malus, donné par M. le Secrétaire perpé- tuel J. Bertrand. Cet album de croquis, dont la vétusté remonte à l'expédition d’ Égypte, n'est que le minime spécimen d’une collection, dessinée par un ancien soldat C. R. 1892, 2° Semestre. CF CAV, N 10.) 51 ( 334 ) de l’armée d'Orient, nommé Dejuine. Sa passion pour le dessin, qu'il n'avait pas appris correctement, était si active et si naïve qu'il cherchait partout à retracer les souvenirs d’un pays aussi intéressant que nouveau pour lui et pour tant d’autres. » Les sites pittoresques, les vues de la mer et celles du N il, les monu- «ments grandioses des pyramides, des obélisques, les inscriptions anciennes, les hiéroglyphes, les types de race, les costumes d'hommes et de femmes, les usages, les métiers divers,{les animaux enfin de toute espèce, les plantes indigènes, etc., il y avait de tout dans les albums du brave Dejuine, faisant aussi bien son métier de soldat qu’il s’appliquait à devenir dessinateur. Il fut malheureusement atteint de l’ophtalmie endémique en Égypte et, dans son évacuation sur France, pour entrer à l'hôpital des Invalides d'Avignon, il perdit ses albums, moins un seul, en perdant à peu près la vue. Nommé sous-officier, sans obtenir la croix, en r804, comme il lavait espéré, il la reçut cependant à l'hôtel des Invalides, où j eus occasion de le voir, de longues années après. Le vétéran de l’armée d'Égypte voulut m'en laisser un souvenir, en me donnant ce qui lui restait de plus pré- cieux, le dernier album de ses souvenirs, spécimen de ceux qu'il avait perdus. » ASTRONOMIE. — Observations de la nouvelle comete Brooks (C 1892) et de la nouvelle planète Wolf, faites à l'Observatoire de Paris (équatorial de la tour de l’ Ouest); par M. G. Biéourpax. Communiquées par M. Tisserand. Comère. Astre — Étoile. Nombre A de Dates Étoiles, Gr. AR AD compar. 1892 Août 21... a 1230 BD + 31 9 64,10 2.13,9 4: 4 a r a Id. » +0 5,09 + 1.07,6 f 4 dr: a Id. » +0: 5,80. f 1,55,0 4: 4 PLANÈTE. Août 30... b 9979 BD — 10 7 +1.43,38 +.4.57,4 12: 8 Sig +2: b Id. » +1.41,97 + 4.41,7 6: 4 Iesn b Id. » +o.55,15 +1 51,3 12.12 Sept: Fai b Id. » +o. 6,11 — 1.16,6 12:12 ( 385 ) Positions des étoiles de comparaison. Ascension Réduction Réduction - droite Déclinaison au Etoiles. moyenne jour. moyenne jour. Autorités. Dates. 1892,0. 1892,0. 1892 h m 5 6 i ; j 4 Août 31. a 6.75.5894 +1,35 —+31.40. 7,3 + 4,4 Leide, V. Z 397, n° 121 30.... b. 922.37.20,45 2,82 —10.40. 7,6 +13,6 Weisse,. 22h. Sii... 10. 22.37.20,45 +2,83: 10,40, 9,6. ,+13,7 Id. Sept. 1 O 22.39.20,45 +2,84 —10.40. 7,6 +13,9 I. ; Positions apparentes de la comète et de la planète. Couère. Temps moyen Asc. droite Log. fact. Déclinaison Log. fact. Dates. de Paris. apparente. parall. apparente. parall. 6. 5 T,627, +31.42.25,6 0,833 DÉS: 13 DIS. 0 6 3 1O00S EN. hi DS 071 HN 1341.47. 6. 6 1,660, +31.42. 7,3 0,763 PLANÈTE. Août 30... 9.51.45 922.39. 6,65 1,325, —10.34.56,6 0,871 Denr Ioh D. 22.30, 5,94 TT, 105%: gola 0876 Br: 0.55-0be20,88,48,43...7,907...—10,38. 2,6 0,872 SpE Lii. 10.27.42 22.37.20,40 1,148n —10.41.10,5 0,877 » Remarque. — 1892, août 31. La comète est une nébulosité ronde, pe- tite, 30” de diamètre environ, dont l'éclat est comparable à celui d’une étoile de grandeur 12,5-13. » Par crainte des nuages, la première observation a été se dans de mauvaises conditions, la comète étant alors très basse. » ASTRONOMIE, — Observation de la comète Brooks (28 août 1892), faite à l’équatorial Brunner (o, 16) de l'Observatoire de Lyon; par M. G. Le Caper. Position de la comète. Temps moyen Comète — Étoile. Nombre Date : : de Log. fact. Log. fact. î Paris. Aa. A. comp. a app. paral]. ë app. parall. x Sept. I E n yg , , y h m s a : " * (19.96.11 +o.33, 8 + 5.540 3:2 6. 8.50, 3 0,563, +31.36:411,0 0,510 ( 386 ) Position de l’étoile de comparaison. Réduction Réduction au au Date. *+ Gr. amoy.1892,0. jour. ê moy. 1892,0. jour. Autorités. 1892 bom s s o ' ” " Senei- 9 6. 8.105,28 +1,22 +31.30.12,2 439- Yarn, Frisby; 2629 . » Remarque. — Ta comète est très faible et des brumes la voilent par instants. » MÉCANIQUE CÉLESTE. — Sur le calcul des inégalités d'ordre élevé. Note de M. O. Cazranpreau, présentée par M. Tisserand. « Au commencement de cette année, je me suis proposé de compléter en quelques points le beau Mémoire de M. V. Puiseux (Annales de lOb- servatoire de Paris, t. VIT) consacré à l’exposition des méthodes que Cauchy imagina, en 1845, comme rapporteur du travail de Le Verrier sur la grande inégalité de Pallas. » I. La convenance d’avoir des bodies spéciales, quand les indices des moyens mouvements sont assez grands, est signalée par Le Verrier au commencement de son travail cité (Annales de l'Observatoire, t. 1, p. 397 ys Le Verrier abandonne le développement algébrique de la fonction per- turbatrice pour recourir aux quadratures mécaniques. Il semble que l'exemple simple qui suit met bien en évidence la difficulté. Supposons qu'il s'agisse de trouver le coefficient de cosnæ dans le développement de 1 TR 3 VI + a?— 2a coss — € n étant un grand nombre et : une petite quantité qui devient nulle en même temps que les excentricités et linclinaison relative ; supposons, pour plus de simplicité, « indépendant de æ. En transformant l'expression connue du coefficient, on trouve pour sa valeur (aa) F3 on HI a. z 24 = 0 6.6 5 memes a i z cosng dx 2 2 92 2 E (1— u?) 2 du z pt nao PE S r sx RTE nn Be EE E N 5 += 1" — q“ — a Sw | $ , De Ne 2 n — 1] n 7 V1- 2RCOST—E: T jsa Eo si Gpe hii (3059 » Développe-t-on le second membre suivant les puissances de €, on trouve que le développement procède, par le fait, suivant les puissances du produit ne, qui cesse d’être une petite quantité pour les valeurs no- tables de n. » Si l’on représente le développement de l'intégrale du second membre par n+i —— € U, +ü, — + u à Pen ra on peut démontrer que u, < U, Lu; L... » Peut-être y aurait-il lieu, à cause de cela, de faire des réserves sur les coefficients des inégalités à longue période obtenus en prenant les termes du plus bas degré fournis par le développement ordinaire de la fonction perturbatrice. | » IT. Cauchy développe cette fonction par rapport aux sinus et cosinus de l’une des anomalies excentriques y’, l’autre anomalie Ÿ recevant des valeurs particulières (nous laissons de côté la transformation des anoma- lies excentriques en anomalies moyennes). Il ne reste plus qu’à exécuter une série de quadratures mécaniques, au lieu d’une double série comme Le Verrier. Mais si l’on remarque que le carré de la distance mutuelle des deux corps ne varie pas essentiellement de forme quand on prend, au lieu des deux arguments 4 et 4’, la différence. — 4 et l'un d'eux, et que la distance mutuelle est seulement fonction de y — y’ quand les excentri- cités et l’inclinaison relatives sont nulles, il est indiqué d'introduire cette différence. » IH. Pour développer suivant les sinus et cosinus de 4 — 4’, on fait usage, avec Cauchy, de la série de Legendre b 13. tint a" 4 14... .4n VI 0? 1 I a? 1:3 1-3 a E NA X | I — - —— — + 5 nr A aan a a E 22n+2 1— a? 2.4 (2n +2) (2r + 4) (1—2? Spécialement appropriée au calcul des coefficients de Laplace quand n est grand. Toutefois cette série n’est pas convergente pour les valeurs de « œ0,707; on ne pourrait donc pas l'utiliser dans la théorie des per- turbations de Vénus et de la Terre où 4 = 0, 723332. J'ai réussi à établir que la série de Legendre, ou même la série plus générale qui donne I 2 ( 388 ) bi (s = K entier + $) 1 pm — s(s +1)... (s+ n— i) DE ns ae An Ea. ih 1 S—I 8S (s—1)(s—2) s(s +1) - x | 1 + I ee OT ked ee ekna i 9 a2 s ee y I — 2? jouit des propriétés de la série semi-convergente de Stirling à partir du terme en y™™*, c’est-à-dire que le reste de-la série, quand on s’arrête à un terme plus éloigné, lui est numériquement inférieur et de signe con- traire. Cela résulte d’une analyse semblable à celle indiquée dans une Note Sur le calcul des transcendantes de Bessel (Bulletin des Sciences mathe- matiques, mai 1890), une fois qu'on a mis le coefficient b% ou plutôt la série entre crochets sous forme d’intégrale double (abstraction faite d’un facteur numérique) : 1 1 4 Otru f de f u= (x —u) 1 + yusin?y du . » Voici, comme exemple, l'application au calcul du coefficient b ™ dans la théorie de Vénus et de la Terre : 20% = (2 , 6395516) (1 + 0,04331667 $ — 0,001 48543 + 0,000 13584 = 0,00001906 + 0,0000030 — 0,000000 78 ). » On trouve ainsi, sans difficulté, b!* — 0,09087386. Le nombre de 2 Delaunay est 0,090876. Le calcul direct de la série convergente pour b'® serait beaucoup plus pénible que le calcul ci-dessus. è » IV. La série de Legendre, dont on vient de légitimer l'emploi quand elle devient semi-convergente, et les séries analogues pour les dérivées des coefficients de Laplace permettent de réduire à leur forme la plus simple les coefficients des inégalités lunaires à longue période, en évitant ( 389 ) les différences de grands nombres se détruisant les uns les autres. Il suffit de remarquer que dal a. —2q( E; db. db pour obtenir les expressions de à > ais. que b, ce qui permet de réduire les combinaisons linéaires des coeffi- cients b et de leurs dérivées. » En jetant les yeux sur les expressions des coefficients donnés par M. Gogou dans son travail sur l'inégalité lunaire à longue période signalée d’abord par M. Neison (page 69), on peut constater aussitôt que les termes qui contiennent les plus hautes puissances du grand indice z disparaissent en totalité, ou peu s’en faut. Je dois dire que ces réductions qui formaient un véritable desideratum ont été effectuées d’abord par M. Radau d’une manière un peu différente ( Bulletin astronomique, avril et mai 1892). » sous la même forme ÉLECTRICITÉ. — Sur une nouvelle forme d'appareil d’induction. Note de M. J. Morin. « Les appareils d’induction employés en électrothérapie sont généra- lement construits d’après les indications fournies autrefois par Dubois- Reymond : deux bobines cylindriques et concentriques, l’une inductrice et l’autre induite, peuvent glisser l’une sur l’autre et donnent le maximum d'effet lorsque les enroulements des bobines coïncident dans toute leur longueur. Une difficulté se présente pour obtenir le zéro par une diminu- tion régulière du courant; c’est lorsque les bobines cessent d’avoir un plan vertical commun : il y a, à ce moment, une chute d'énergie qui jette une certaine perturbation dans les observations. » Pour fournir aux physiologistes un appareil leur permettant d’obtenir xE Courant diminuant régulièrement d’énergie depuis le maximum jus- qu au zéro, quelle que soit l'intensité du courant inducteur, j'emploie une disposition qui me parait présenter un avantage important. Je construis deux anneaux plats, concentriques, dans lesquels sont creusées, par l'exté- rieur, deux gorges de forme appropriée, servant à contenir les fils conduc- teurs isolés, tant pour le courant inducteur que pour le courant induit. a Il est évident que, si je fais circuler dans l’un de ces fils un courant discontinu, je recucillerai dans l’autre fil un courant induit; l'effet sera ( 390 ) maximum lorsque les deux anneaux seront dans le même plan. Si l’on fait tourner l’un de ces anneaux, en prenant pour axe de mouvement un dia- mètre commun, le courant induit diminuera graduellement d'énergie et sera réduit à zéro lorsqu’un des anneaux sera placé à angle droit par rap- port à l’autre. » Cette disposition pourrait être employée utilement pour obtenir des courants alternatifs, en faisant circuler un courant continu dans l’un des anneaux, l’autre étant pourvu d’un mouvement de rotation : on produirait ainsi un Courant sinusoïdal, dont les effets sont très appréciés depuis quelque temps en électrothérapie. » Enfin ce dispositif pourrait fournir des courants alternatifs applicables à l'éclairage électrique; seulement, le nombre d’alternances étant néces- sair t réduit par la nature de cette construction, on pourrait l’augmenter en les transformant en courants induits d’ordres élevés, d’après la méthode du professeur Henry (de Princetown ), utilisés en ces derniers temps par M. Tesla. » PHYSIOLOGIE EXPÉRIMENTALE. — De la thyroidectomie chez le rat blanc. Note de M. H. Crisriani (de Genève), présentée par M. Brown- Séquard. « Les fonctions du corps thyroïde ne sont pas encore complètement connues et les physiologistes sont loin d’être d’accord sur l'interprétation des phénomènes observés après la thyroïdect | » L'observation ayant démontré que la mort suit fatalement cette opé- ration après un délai variable, généralement très court, chez certains animaux, on est arrivé à considérer cette glande comme étant nécessaire à la vie. Cependant, certaines espèces animales paraissaient jusqu'à présent se soustraire à cette règle générale, en supportant l’ablation totale du corps thyroïde sans présenter de symptômes morbides particuliers et sans paraître affectés par l’absence de cet organe. Ces animaux étaient notam- ment le lapin et le rat, pour ne parler que des mammifères. » Tout dernièrement, M. Gley a démontré que, chez le lapin, il existe, outre le corps thyroïde proprement dit, deux petits organes accessoires, à caractères embryonnaires qui, en l'absence des corps principaux, évoluent vers l’état parfait et remplacent complètement les premiers. Leur ablation, accompagnant ou suivant l’ablation des organes principaux, détermine l2 mort chez ces animaux. hs Ta exper imentale. ( 391 ) » De mon côté, j'ai poursuivi depuis longtemps des recherches analo- gues chez le rat, quim’a déjà fourni 114 observations, d'ordres différents. Voici les conclusions auxquelles je suis arrivé : i » 1. Le rat ne fait pas exception à la règle générale. » 2. La thyroïdectomie totale, chez cet animal, entraîne la mort dans un espace de quelques heures à quelques jours, avec un tableau symptoma- tique analogue à celui que présente notamment le chat. » 3. Dans les cas (assez nombreux) où l’animal survit, l’extirpation n’a pas été totale : on trouve, en effet, en pratiquant une nouvelle opération, un ou plusieurs nouveaux organes régénérés, occupant la place des anciens, et dont la structure est à peu près la même que celle des organes extirpés. » 4. Si l’on greffe dans le péritoine l’organe extirpé, on écarte ou amende les symptômes, et l’on peut sauver la vie à l'animal. » M. M£nay adresse, de Chassart (Belgique), une Note « Sur une nou- velle unité d’activité, proposée pour remplacer le cheval-vapeur dans les estimations de la pratique industrielle. » M. Bourpezrès adresse, par l’entremise du Ministère de l'Instruction Publique, une Note relative aux mères de vinaigre. La séance est levée à 3 heures trois quarts. M. B: BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. OUVRAGES REÇUS DANS LA SÉANCE DU D SEPTEMBRE 1802. Annales de Chimie et de Physique, par MM. BERTHELOT, PASTEUR, FRIEDEL, Mascarr. 6° série, septembre 1892, t. XXVII. Paris, G. Masson, 1892; 1 fasc. in-8°, Les explosions de chaudières. Mesures de prévoyance pour les prévenir, étu- diées par un praticien, par Simoxer. Buenos Ayres. Lyon, Léon Delaroche et Ci, 1890; 1 br. in-8. G B.. 1892, 2° Semestre. (T. CXV, N° 10.) 52 ( 392 ) Société de Médecine légale de France, fondée le 10 février 1868. Bulletin, Tome XII, 1° Partie. Paris, Baillière et fils, 1892; 1 br.in-8°. Mémoires de la Société d’ Agriculture, Commerce, Sciences et Arts du dépar- tement de la Marne. — Année 1891, t. TI : Le diocèse de Chalons en 1405, par M. Louis GriGxowx. Chalons-sur-Marne, Martin frères, 1892; 2 vol. in-8°. Annali dell Ufficio centrale meteorologico e geodinamico italiano. Serie seconda, vol. X, Parte II-IV, 1888. Roma, Bontempelli, 1891; 2 vol. in-4°. di souse à Pans, Quai des Grands-Augustins, n° 55. et part du 1° janvier. 4 Paris : 20 fr. — Départements : 30 fr. — Union postale : 34 fr. — Autres pays : Le prix de labonnement est fixé ainsi qu'il suit : ables, ne par ordre alphabétique de matières, l’autre par ordre be de noms d’ A Srmigent ie ss L'Étanst les frais de poste extraordinaires en sus. On souscrit, dans les Départements, chez Messieurs : chez Messieurs : chez Messieurs : E Agen............ Michel et Médan. : { Baumal bre. 3 | Gavault St-Lager. BEE I EAE | M Texier. amsterdam. i. l Feilème Ciatelita » Alger...... AET | Jourdan / Beaud Athenes: NS à t Cv, Ruff. org. Barcelone... ..... Verdaguer. l ORENS o aa Hecquet-Decobert. yöne aR ... « Mégret j Aker etor Du. : { Germain et Grassin. Palud. | a DD | 17 ie ¿ Lachèse et Dolbeau. Viite et Pénal, IlBerlin.;.;,. E EEN 3 h Friedlander et fils. E, P E a> E Marseille....:: Ruat | Mayer et Müller. esançon. -.. Jacquard : PT. : alas. * { Schmid, Francke et { Berne ins. Montpellier... | Coulet Cie. : ; Bologne......... Zanichelli et Cie. MOUNIE Martial Place. à Serdi het i Ramlot. EE i Bruzxelles........ | Mayolez et Audiarte. ; Lefournier. Nancy.......... 4 Grosjean-Maupin. | Lu V | Sidat Gérés. Rues DE F. Robert. ; ; Bekirdr { Haimann. J. Robert. Mie E { Loiseau. tnt Re NE } BERSE a 5 : V° Uzel Caroff. | M=: Veloppé. Budape A E EE A NEGE. ES RU use Éric £ Cambridge...... peisiton, Beltet. 4 Massif. l Visconti et Ci. Chre 5 hambéry........ Perrin. Nimes ol 2002 EbMbaud Constantinople. . Cherbourg ( Henry. Orléans ......... Luzeray. Copenhague... . i a | Marguerie. i PR SNS { Blanchier. TARA bre T. Eroro { Rousseau. Re M Dralnaud. Cand SEA ~ } Ribou-Collay. Rennes...... .... Plihon et Hervé. Gênes... ré pi | Lamarche. ÆRochefort....... Boucheron - Rossi -|| (MO peaa t Rate). { Langlois. [gnol]. |] Genêve.. ..... UE i | ; ROUBAR e ai r | Damidot. de AE a Lestringant. a pidt y \ Nue 4 S'-Étienne ...... Chevalier. Ta haye. oa Belinfante í f de t Crépin. D { Bastide. FOUIOR EE... 10 | sé A L Toulouse... Here Fr a Bourdignon. i a | Boisselier. Leipzig: o.: ue D ibre. o Toi re NEO À Péricat. “ Ropiteau. | Suppligcon: : +... { Lefebvre. (Gi T ea a Lo Valenciennes.. Bau na Tomes 32 à n — oF Janvier un à i à 3 Tomes 4er à 34, — (3 Août 1835 à 31 Dita: Do On souscrit, à l’Étranger, Luxembourg.. .. LS Londre Ro. IN N 40. TABLE DES ARTICLES. (Séance du 5 septembre 1892.) MÉMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L’ACADÉMIE. à Pages. Pages M. BRowN-SÉQUARD. — Note sur le traite- torial si e des de Bordeaux.. ..: 377 ment du cancer et du choléra par le li- M. PERR — Observations de la plaie à quide testiculaire E E E 375 Marsali oea A E a a a e 379 M. G. RAyET. — Observations de la comète M. D. die ape pale de la Chélidoine Denning (1892, IL), faites au grand équa- | à feuille dé Panietérre:tir ss: 0 0e 381 MÉMOIRES PRÉSENTÉS. $ M P Cieri iNAKIS adresse un Mémoire sur " AL. LISSEVEO adrésse un complément à la « Communication des deux Mondes par | a Communication précédente sur le pos- | FAtlantis, aux Pae préhistoriques ».. 383 | cd d'Euchdés ii Diners 383 cn CORRESPONDANCE Le Co NGRÈS INTERNATIONAL DES AMÉRICA- Brunner dt 16) de l'Observatoire de Lyon. 385 > PEA invite l’Académie à se faire repré- & O: ANDREAU. — Sur le calcul des ; k ràs ion qui doit avoir lieu à inégalités d'ordre élevé PU en 386 — Sur une nouvelle forme Duc d'induction vca D he Ne 389 | M. H. CRiSTIANI. — De la thyroïdectomie 383 | chez le rat db PR Bai ve 390 M. MERAY adresse une Note « Sur une nou- velle unité d’activité, proposée pour rem- placer le cheval-vapeur dans les estima- tions de Ja pratique industrielle »: 391 M.B mères de vinaigre .............. Diino Or PARIS. ee - menenie d GAUTHIER-VILLARS ET f FILS, Re SECOND SEMESTRE. COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES | RS F t PAR MM. LES SECRÉTAIRES PERPÉT i TIF AUX COMPTES 23 JUIN 1862 ET 24 mal 1875. f mi PA ; tes rendus hebdomadaires des seances de | x p ou numéro Eg a rendus a ss ue en one | ne des travaux de l’Académie. aits des Mémoires présentés par un Membre es par numéro. de l’Académie ne peut donner aux plus de 5o pages par année. mui ications verbales ne kon : mentionnées 7 des Mé noires lus où communiqués par dants de ssocié étranger de l’Académie comprennent | | cielle de l’Académie. us | ose le mercredi au soir, ou, au plus tar". l’Académie Om au ent dans le sein de | teurs; il n'y a d'exception que pour les Rapp si Me qui y ont oit fait sa ils doi- de Le Programmes des prix proposés par l Académie sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Rap- ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu au que l’Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séance pe blique ne font pas partie des Comptes rendus. ARTICLE 2. — Impression des travaux des Savants etrangers à l'Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des personnes qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'Aca- | démie peuvent être l’objet d’une analyse ou d'un ré sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Des Membres qui présentent ces Mémoires sont tenus de les réduire au nombre de pages requis. Le Membre qui fait la présentation est toujours nommé; mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet Extrait autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le font pour les articles ordinaires de la correspondance offi- i ae ai ARTICLE 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit être remis à * jeudi à 10 heures du matin; faute d'être remis à temps le titre seul du Mémoire est inséré dans leCompte m actuel, et l'extrait est renvoyé au Cor re! vant, et mis à la fin du cahier. : Annere o eh et tirage à part s Les Comptes rendus n’ont pas de planches. i “Le tirage à part des articles est aux frais d les Instructions demandés par | le | couverte | ARTICLE 5. à D E ap S Tous ies six mois, ia & 3 >n Rapport sur la situation ydes | ai rs de chaque ee + COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 42 SEPTEMBRE 1899. PRÉSIDÉE PAR M. DUCHARTRE. MÉMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L’ACADÉMIE, THERMOCHIMIE. — Sur la chaleur de combustion de l'acide glycolique ; par M. BEnrneror. « La chaleur de combustion de l'acide glycolique a été mesurée par M. Louguinine (Annales de Chimie et de Physique, 6° série, t. XXHI, p- 210-213). Le nombre qui résulte de ses données est 166,0 pour une molécule, ainsi que M. Stohmann a l'obligeance de me le signaler; au lieu de yi 186,0, calculé, ou plutôt transcrit par erreur. Par suite, les données relatives à la chaleur d’oxydation de l'acide acétique (Comptes rendus, 3 CXV; p- 352) doivent être rectifiées. Le changement de l’acide acétique FE ng ide gly colique dégageant +40®?, 2, au lieu de +20,6, le changement de l’acide acétique en acide glyoxylique produit + 79%, 4 ou + 39,7 X 2, nombre sensiblement double du premier. Cette rectification mérite d'au- tant plus d’être faite, qu'elle fait disparaitre une anomalie. » C. R., 1892, à Semestre. tT. CAY, AIL 53 ( 394 ) PHYSIOLOGIE PATHOLOGIQUE. — Note sur quelques faits nouveaux relatifs à la physiologie de l’épilepsie ; par M. Browx-Séquarp. « I. Le premier fait que je rapporterai a pour objet la constance de l'ap- parition de l’épilepsie chez les cobayes, après la section d’un des nerfs sciatiques. J'ai dit, depuis déjà longtemps, que l’on ne pourrait considérer cette affection comme se montrant toujours après cette lésion, que si l'on consentait à appeler épilepsie de simples mouvements convulsifs réflexes ocaux, ayant lieu dans une moitié du corps seulement, sans perte de con- naissance, mais que, si l’on voulait ne qualifier de ce nom que l'affection complète, consistant en convulsions toniques et chroniques générales, avec perte de connaissance, il serait impossible de dire que l’épilepsie se montre toujours après la division du sciatique. En effet, il arrive quel- quefois, et même assez souvent, si la section a été faite à la partie inférieure de la cuisse, que les manifestations convulsives, après l’irritation de la zone épileptogène, n’aient lieu que du côté de la lésion et que l'animal reste conscient pendant l'attaque. J’ai dit déjà que cela est dù surtout à ce que le nerf peut se régénérer rapidement et que, lorsque la régénéra- tion a eu lieu, elle empêche le mal de se développer, et peut même le guérir alors qu’il s’est complété. » Des expériences extrêmement nombreuses, faites depuis plusieurs années et surtout l'hiver dernier, mont démontré que j'avais parfaitement raison à l'égard de cette opinion. En effet, au lieu de couper simplement le nerf sciatique et de lui permettre de se régénérer, j'ai pratiqué lampu- tation de la cuisse et j'ai constaté invariablement que l’épilepsie complète survient alors promptement et persiste encore avec toute son intensité même Cinq Où six mois après, sinon plus, au lieu de présenter, comme après la simple section du nerf, une diminution graduelle de la maladie, suivie souvent de la guérison. » II. Le second fait que j'ai à signaler est que, si l’amputation est faite à la partie inférieure de la cuisse, la maladie se développe plus lentement que lorsqu'elle est faite à sa partie supérieure, mais qu’elle se complète et dure indéfiniment dans le premier cas comme dans le second. TI n’en est pas ainsi lorsqu'on a coupé le membre au-dessous du genou, c'est-à-dire à la jambe. L'affection évolue très lentement alors et elle arrive très rarement à se compléter. Ces faits et d’autres que je rapporterai dans un travail ( 395 ) subséquent démontrent que plus le nombre de fibres nerveuses coupées est grand, plus le travail morbide producteur de l’épilepsie a de puissance. » III. J'ai trouvé il y a longtemps que l'irritation d’une certaine partie de la moelle cervicale par une piqûre ou une section, chez le cobaye non épileptique, produit souvent presque immédiatement une attaque d’épilep- sie. Je viens aujourd’hui faire quelques remarques nouvelles à l’égard de ce fait. » L'animal soumis à cette lésion reçoit d'elle deux influences, l’une pro- ductrice de l’épilepsie, c’est-à-dire de l’état morbide spécial qui rend pos- sible l'apparition d’une attaque convulsive avec perte de connaissance, l’autre qui fait apparaître l'attaque elle-même. La seconde de ces influences est évidente, puisqu’on voit l'attaque se produire. Quant à la première, il est extrêmement important de démontrer qu’elle existe et qu’elle est absolu- ment distincte de la Seconde, bien qu’elle lui soit liée comme une cause l’est à son effet. On a cette démonstration lorsqu'on asphyxie.un cobaye non épileptique qui n’a que de simples convulsions différant essentiellement d'une attaque d’épilepsie, tandis que si l’on asphyxie un cobaye ayant eu une lésion de la moelle cervicale et ayant eu une attaque d’épilepsie après cette lésion, mais étant complètement revenu à lui et se trouvant en appa- rence dans un état parfaitement normal, on voit l'attaque épileptique com- plète survenir. Ce dernier animal diffère donc radicalement du précédent. Il y a dans son système nerveux l’état morbide spécial qui appartient à l’épi- lepsie. Cet état morbide est chez lui le premier effet de la lésion médul- laire. Celle-ci produit conséquemment deux choses : d’abord l’épilepsie en puissance, ensuite l’épilepsie en acte. Elle peut ne causer que la première: en effet, j'ai trouvé quelquefois que des cobayes, soumis à une lésion de la moelle cervicale et n'ayant pas eu d’attaque, avaient cependant été ren- dus épileptiques, car, lorsque je les asphyxiais, ils avaient, au lieu des con- vulsions ordinaires de l’asphyxie, une attaque franche et complète d’épi- lepsie. s7 Une particularité digne d’attention existe lorsqu'on voit apparaître l attaque d’épilepsie après la lésion de la moelle cervicale, c’est que l'effet n est pas immédiat : une période de temps, qui est au minimum de huit à Marante secondes et même quelquefois davantage, s'écoule entre le moment de la lésion et celui où apparait l’accès. C’est dans cette période que s'opère le travail de production de l’état morbide qui constitue organiquement l'épilepsie. Il en est ainsi, on le sait, de l'apparition de l’attaque d’épilepsie Chez le chien et d’autres animaux dont on galvanise les prétendus centres +» (396 ) moteurs. Il faut un temps toujours assez long et quelquefois de dix à douze minutes, et même bien plus, de faradisations successives de l'écorce céré- brale dite motrice pour produire l'attaque. C’est la période de travail géné- rateur de l’état morbide épileptique. L'animal, s’il survit, reste, comme on le sait, atteint de l'affection qu’on a ainsi causée. Je me suis assuré que si l’on asphyxie comparativement un chien non épileptique et un autre ayant eu des attaques épileptiformes par faradisation de l’écorce cérébrale dite motrice, on détermine chez le premier de simples convulsions d’asphyxie et chez l’autre une attaque d’épilepsie. » Il importe de faire remarquer que, d’après ce que j'ai trouvé, il y a, entre les manifestations extérieures de phénomènes moteurs coordonnés, de diverses espèces, et l'attaque d’épilepsie, cette ressemblance que l’appa- rition de ces effets extérieurs n’a jamais lieu immédiatement et qu’il faut, au contraire, un temps assez long, de huit secondes à une minute ou davantage, pour qu’elle survienne. Il en est ainsi de la course ou du recul après les lésions du corps strié ou du cervelet, du tournoiement ou dy roulement après des lésions de la base de l’encéphale ou de la moelle cer- vicale, des ruades chez les lapins auxquels on coupe la moelle dorsale, des mouvements rhytmiques respiratoires des ailes et des culbutes chez les oiseaux, lorsqu'on leur coupe le cou, etc. » Dans tous ces cas, comme dans celui de l’épilepsie, après la lésion de la moelle cervicale, il y a deux effets de la lésion absolument distincts l’un de l’autre, le premier consistant en production de l’état morbide capable de faire apparaître les phénomènes, le second l'apparition de ces mani- festations extérieures. Il faut un temps assez long pour produire l’état morbide qui se manifeste par la course, le recul, le roulement, le tournoie- ment, les ruades, les culbutes, etc., comme il faut un temps assez long pour produire l’état morbide duquel dépend l'attaque d’épilepsie. » IV. Des faits absolument décisifs mont montré que l'attaque épilep- tique violente, avec toutes les particularités qui la caractérisent chez le cobaye, peut être produite alors qu'il ne reste rien des centres nerveux que la moelle épinière. Il mest assez souvent arrivé, après avoir écrasé subi- tement la tête d’un cobaye de manière à détruire l’encéphale, le bulbe étant complètement écrasé ou, tout au moins, entièrement séparé par une section transversale immédiatement en arrière du v de substance grise du bec du calamus, de voir apparaître une violente attaque épileptiforme dans les quatre membres et dans le tronc. Le fait ne peut donc pas laisser le moindre doute à l’égard de la question de savoir si la moelle épinière ( 397 ) peut seule donner lieu à un accès épileptiforme, absolument identique à l'attaque qu’on provoque en irritant la zone épileptogène chez un animal ayant tout son encéphale. » J'avais déjà fait savoir que l'attaque d’épilepsie absolument complète (perte de connaissance et convulsions) peut avoir lieu, chez le cobaye, après l’ablation de la zone motrice des deux côtés, si l’on irrite la zone épileptogène, l'animal étant rendu épileptique depuis quelque temps déjà, soit par la section du nerf sciatique ou l’amputation d’un des membres abdominaux, soit par une autre cause. » Pour la valeur de ces faits, il importe qu’on sache bien que l’épilepsie existant chez les cobayes après ces lésions est absolument équivalente à l’épilepsie idiopathique ou de cause cérébrale chez l’homme. » Ainsi que je le montrerai ailleurs, les faits cliniques, comme les faits expérimentaux, montrent que l’épilepsie n’a pas de siège spécial dans l’en- céphale, et que toutes les parties du système nerveux central ou périphé- rique peuvent la produire. » Ea ÉCONOMIE RURALE. — Les prairies dans l'été sec de 1892; par M. A. Onari. « Il wa paru de quelque intérêt, surtout au point de vue pratique, de constater le degré de résistance présenté, dans le cours de lété sec et chaud de 1892, par les principales des espèces qui forment le tapis de nos prairies. » Laissant de côté, dans cet aperçu, les prairies dites artificielles ( Lu- zerne, Lupuline, Sainfoin, Trèfle), dans lesquelles il n’y a à noter qu’une diminution assez limitée des récoltes, diminution causée, pour la pre- mière coupe, par des gelées printanières et, pour les coupes suivantes, par la sécheresse, je ne m'occuperai ici que des prairies permanentes, dites Prairies naturelles, ne visant même que les prés élevés et secs, ceux des vallées humides (de l'Yvette et de la Bièvre, par exemple), quoique touchés par les gelées de mai, et ceux qui ont pu être irrigués, ayant échappé, plus ou moins complètement, au désastre dont ont été atteints les premiers. » Dans ceux-ci, la pousse des herbes a été si faible, qu’il n’y a pas même eu lieu, sur beaucoup de points, de les faucher, le produit de la récolte ne pouvant couvrir les frais de l'opération. C’est ainsi que, sur 4o* de Prairies hautes donnant, en moyenne, une coupe de 3000" à 3500*8 de ( 398 ) foin sec, la meilleure moitié n’a eu que À de récolte, le reste fournissant à peine une maigre pâture. » Comme conséquence de la disette de fourrages, beaucoup de culti- vateurs qui vendaient une portion de leur récolte ont à peine la nourri- ture de leurs animaux; d’autres, manquant du nécessaire, vont réduire leurs attelages et vendre tout ou partie de leurs bêtes à cornes (). » Le relevé des espèces qui ont relativement le mieux résisté à la séche- resse met en relief un certain nombre d’entre elles, parmi lesquelles sont notamment à citer : » Dans les Graminées, base, comme on sait, des prairiéS permanentes, la pousse la moins réduite a été observée chez les espèces suivantes : l Avoine jaunâtre (Avena flaveseus), le Timothée (Phleum pratense), le Brome des prés (Bromus erectus), la Houlque (Holqus lanatus), les Raygrass ( Lo- lium perenne et multiflorum), la Crételle (Cynosurus cristatus) le Poa commun (Poa trivialis, plus résistant que Poa pratensis), le Kæleria cristata, plante des lieux les plus arides trop peu introduite dans les prés secs, le Dactyle pelotonné (Dactylis glomerata). Le Fromental ( Avena elatior), l’ Amourette (Fliza media). Ont pris fort peu de développement : Festuca ovina, la Flouve ( Anthoxanthum odoratum), les Agrostis. » Notons que sous le nom de Timothee, Graminée résistante entre toutes, on vend dans le commerce, non seulement le Phleum pratense, mais aussi le Phleum Bæhmeri, espèce voisine. » Comme on pouvait le prévoir, les espèces à racines traçantes et celles originaires des sols frais ont, chez les Graminées comme dans les familles dont il sera question ci-après, moins résisté aux chaleurs de lété que celles croissant spontanément en lieux arides, et celles à racines plutôt pivotantes que traçantes. » Les espèces fourragères de la famille des Rubiacées (Galium glaucum, Galium luteum, et surtout Galium Mollugo), dont j'ai recommandé (°) l'introduction dans les prairies permanentes, en raison de leur suave arome et de leur belle végétation, ont été admirables de résistance, sur- tout le Mollugo, qui croit en abondance sur les rochers de l’Hermitage (près de Tain), où il est l’objet d’une exploitation spéciale. (* Cette vente forcée d’une grande quantité d'animaux de boucherie sera faite à ~ des prix désastreux pour le cultivateur; mais le prix de vente à l’étal, cela est sûr, ne baissera pas, grâce à l'abandon de la taxe. (2?) Comptes rendus, t. CXIII, ( 399 ) » Plusieurs des Légumineuses (Trifolium hybriduns, T. prateuse, T. fili- forme, Lotus corniculatus) ont été remarquables de résistance. Ont moins bien végété le Trifolium parisiense ou aureum et le Medicago Lupulina. » Parmi les Synanthérées des prairies, la Jacée (Centaurea Jacea) et l’Achillée (Achillea Millefolium), originaires des lieux les plus arides, ont eu leur forte végétation habituelle. Se sont encore assez bien comportées les Synanthérées suivantes : Crepis biennis et C. diffusa, Barkhausia taraxa- cifolia, Tragopogon pratense, Hypochæris radicata, espèces dispersées çà et là dans la plupart des prairies par les vents qui soulèvent et transportent leurs graines (akènes) aux aigrettes plumeuses. » Un bon point à une Rosacée sanguisorbée, la sapide Pimprenelle (Poterium sanguisorba), qui n’a jamais mieux végété et a même remonté, avec la Jacée, l’Achillée et le Mollugo, comme elle croissant spontané- ment en lieux secs, jusque dans la deuxième coupe. » Parmi les Ombellifères, la délicate Pimprenelle (Pimpinella Saxi- fraga), s’est bien maintenue. Il en a été, malheureusement, de même de la Carotte sauvage et du Panais (Daucus Carotta et Pastinaca sativa), ainsi que de l’Héraclée (Heracleum Sphanndylum), espèces grossières qui n’ont jamais été plus prospères et dont il est bon de faire faucher les ombelles avant la maturation des graines, ce qui amène leur disparition en raison de la nature non pérennante, mais simplement bisannuelle, de ces espèces. » L'objet, comme le résultat de la présente étude, est de signaler, parmi les plantes fourragères, celles d’entre elles qui ont montré le plus de résistance pendant l’été, exceptionnellement chaud, de 1892. » Les principales de ces plantes sont, en résumé : » Pour les Graminées, et en dehors des espèces grossières (Dactyle, Fromental, Brome des prés), que l’on ne doit admettre qu’en très petite Proportion dans les foins de vente : l'Avoine jaunàtre, le Timothée, les Raygrass, la Crételle, le Kæderia cristata, le Festuca duriuscula, le Pâturin commun; aussi l’Amourette et la Queue de renard ont résisté à la séche- resse, qualité qu'ont présenté : dans les Rubiacées étoilées, le Mollugo et le Caille-ait glauque, à un degré moindre, le Caille-lait jaune; dans les Légumineuses, les Trèfles hybride, des prés, filiforme et, sensiblement aussi, le Trèfle doré; les Lotus corniculatus et major; enfin, chez les Rosa- cees sanguisorbées, la Pimprenelle. » ( 400 ) MÉMOIRES PRÉSENTÉS. M. A. Lurox adresse une Note sur la composition de solutions salines, ou sérums artificiels, permettant d'obtenir les effets produits par les li- quides organiques de M. Brown-Séquard. (Renvoi à la Section de Médecine et Chirurgie). M. Nousane adresse un complément à son Mémoire sur la prophylaxie du choléra. ; (Renvoi à la Commission du legs Bréant). MM. À. et d. Garaycocuea annoncent, de Lima, l’envoi d’un Ouvrage manuscrit de leur père, sur le « Calcul binomial ». (Commissaires : MM. J. Bertrand, Darboux). CORRESPONDANCE. M. Fave présente à l’Académie le Volume de la « Connaissance des Temps », pour l’année 1895. ASTRONOMIE. — Positions absolues et mouvements propres d étoiles cırcompolaires. Note de M. F. Gonxessiar, présentée par M. T isserand. « Depuis 1885 (Bull. astr., t. 1), jai appliqué aux observations de passages des circompolaires un mode de discussion très simple, qui n'est pas sans analogie avec celui qu’ on emploie en Allemagne pour la recherche des variations de la latitude. » Soient : x, l'ascension droite adoptée; Az, sa correction inconnue ; ð, la déclinai- son; £, l’heure de la pendule à l'instant du passage au fil moyen; Cp; sa correction; e, l'équation personnelle; m, n, c — æ, les constantes instr umentales, la dernière sup- posée faible; f, la flexion lagie. ( 407 ) » L'observation du passage d’une cireompolaire donne la relation ; < PS a= a + Aa = Op Htet mln j +e — a)tangò | PI` » D'autre part, on obtient par les passages équatoriaux, aa + M = Gp + lort Eo + M+C—L+ fo. » Posons n! =E [(«'— t) — (a, — to) +c— x]cotà, (terme connu), A — [(Ax— Au) —(e — ei} — fu)] cotë, (terme inconnu). » Nous aurons n+c—x+/f—=n#%A. » Dans la mème soirée, une autre circompolaire donne semblablement ; n+c—zx+f=n. EA. » La variation du premier membre se déterminerait au besoin par les mires et le niveau ou le bain de mercure. Il en résulte PS: fe ‘ UE OR N PI » On obtient ainsi, de proche en proche, chaque année, tous les termes de deux séries analogues aux suivantes, où la culmination est mise en évidence (HAS A) +CFASEM) FA ÉCMEA)— A+ai, (— A+ A) +(— A — AS) +...+ (+ Af— Af) = — AS — A, » On a donc aisément pour chaque A sa valeur moyenne aux deux culminations. Les erreurs accidentelles s’éliminent par la répétition facile des mesures; quant aux P p q erreurs systématiques possibles, elles disparaissent à très peu près dans la moyenne des deux séries. » Mes observations de 1883 à 1890, à l'instrument Eichens de l'Obser- vatoire de Lyon, conduisent aux résultats suivants, qui se rapportent aux circompolaires boréales de la Connaissance des Temps et du Catalogue de M. Læwy. Tousles nombres ont été ramenés à 1885,0 par l'emploi de cor- rections convenables aux mouvements propres ( voir plus loin). Les va- leurs de e — e, sont tirées de mes Recherches sur l équation personnelle; la flexion f, n’est pas sensible dans notre instrument; enfin, on néglige Azo, le Catalogue horaire étant celui de M. Auwers. On donne en outre les dé- clinaisons obtenues en 1885-1886 (Bull. astr., t. IIL); ces valeurs, déjà C. R.. 18g2 2 Semestre. (T CAV NS 113 34 ( 402 ) très approchées, pourront recevoir ultérieurement de petites correc- tions. 1885,0 Secondes a Noms à. Atangô, e—e, e a’, x conclue. à adoptée. à Pie Ousse:...., —0,028 er 37 +o, 27 12,17 ` D:4311a;07 85.38.21,9 a Pte Ourse...... +0,008 <+o,35 —+o,30o 35,88 1.16.36,53 88.41.43,6 1299 B.A Gore —0,064 —0,77 +0,26 48,34 4. 0.47,83 85.15. 0,9 51 H. Céphée..... —0,092 —1,07 +0,30 17,21 6.46.16,44 87.13.26,1 2320 B.A.C..... +o,ogo +5,01 +0,30 58,61 7.41. 3,92 88.58.17,9 1 H. Dragon...... 0,001 +0,01 +0,00 36,32 9.20.36,33 81.49.99,1 40 B.A G o +0,054 +1,86 <+o,30 18,38 12.14.20,54 88.20.14,7 JOB. A.G ari —0,103 —2,93 +0,30 38,94 15.14.36,71 87,40,24,9 é Pte Ourse...... —0,077 —0,56 +0,01 47,38 16.57.46,83 82.13.29,3 è Pte Ourse. ou. —0,048 —0,81 +0,30 25,26 18. 9.24,75 86.36.37,8 À Pile Ourse....., —0,018 —0,99 +0,30 56,01 19.38.55,32 88.97.19;7 7169 B.A.C ..... —0,027 —0,17 +0,00 2,72 20:34. 2,55 81. 2.33,9 7004. BAG.: —0,073 —1,21 +0,30 24,47 21.22.23,56 86.33.32,9 3441 Carrington.. —o,028 —0,36 +o,27 18,48 22.22.18,39 85.31.42,9 8213 B,A.C..... —0,029 —0,50 +0,30 50,20 23.27.50,00 86.40.22,0 » Partant de ces données, on a posé æ = 107 cos sin x, y = 107 cosè cos x, et calculé les mouvements propres x, et u, en cent ans, ainsi que leurs variations séculaires Au, et Au. Relativement à l'ascension droite et à la déclinaison, on aurait annuellement 10H = 0%,01375 (1, Cosa — y, Sinx) sécd, 10° ua = — 0,2063 (p,Sinx + p,cosa)cosécò. » On a utilisé seulement les Catalogues de Bradley-Auwers, 1799: Groombridge, 1810; Schwerd-OEltzen, 1828; Radcliffe, 1845; Carrington, 1855, les quatre derniers avec corrections systématiques dont le détail sera donné ailleurs. Constante de la précession de Le Verrier. » On arrive ainsi aux corrections indiquées dans le Tableau suivant : le système Az I est applicable au Catalogue de M, Læwy jusqu'à 1889,0, à la Connaissance des Temps jusqu’à 1892, 0; au delà de ces deux dates res- pectives, c’est le système Ag TI qui convient. ( 403 ) F. Cat. de M. Auwers. 1885,0 Conn. des Temps et Cat. de M. Læwy. ne M del se be du pe Au. 1885 + £. 1885 + t. 1895 +4 1885 + t. s s 5 ù s s s s 2 Pte Ourse ... +398 —1 — 44 —9 —0,10+0,004£ —0,1+0,004 —0,56+0,005 € —0,12+0,0014 a Pte Ourse ... +190 —2 — 70 —4 +06,65+0,060/ —0,4+0,000€ +1,25+0,068£ +0,09—0,0064 "29 MAG E —1 — 58 o —0,51—0,013€ —2,2—0,056¢ —o,46—o0,015¢ —0,05+0,003 £ 51 H. Céphée... +266 +4 +173 —6 —o,77—0,034t +1,540,035€ —1,47—0,0395¢ —o0,48—0,031t 2220 B.A.C — 6 +3 +151 o +5,31+0,243€ <+o,1+0,006€ +4,32+0,249t » 1 H, Dragon +198 o + 4 +0,01+0,003€ —-0,2+-00005 £ 0,00-+0,003 £ —0,02+0,000 £ 4165 B.A.C +184 +7 +303 —4 +2,164#+0,063€ <+o,1+0,005€ —+2,17+0,066 4 » 5140 B.A.C +104 +2 + 73 —2 —2,23—0,0884 —1,5—0,023{ —2,29—0,0884 » € Pte Ourse = fo +t +68 4i —o,55—0,009% 2-0,1—0,002€ —0,64—0,009€ —0;31+0,000 £ ê Pte Ourse...: -+256 +2 + 78 —6 —0,51—0,0286 -+0;ī1-+0,022¢ —o0o;80—0,020¢ —0,15—0,004 € À Pte Ourse. +23 —3 —143 1 —o,69—o0,056¢ —0,4—0,005€ —1,10—0,045t —0,39—0,032/ 7169 B.A.C +200 +2 +108 —4 —0,17+0,003€ +0,4+0,018¢ —+o,10+0,003 £ » 7504 B.A.C +110 o + 12 —2 —0,91—0,022€ —0,4—o0,015{ —0,85—0,0224 » 3441 Carr... +331 —2 — 94 —7 —0;09+0,000€ —0,1+0,006/ —0,22+-0,000 £ » 8213 B.A.C.... +390 —1 — 39 —9 =—0,20+0,0064 +1,4+0,019{ —0,13+0,005 4 » ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur un problème d'Analyse qu se aux équations de la Dynamique. Note de M. R. Lrouvizee. Ai 1885 +t. —0,6—0,0054 —0,2—0,003 Ż 0,0—0,0134 +0,1+0,006 4 » 0,0—0,002É » » 0,0—0,001 £ 0,0+0,0124 +0,2#+0,019É rattache « Dans une Note présentée à l’Académie le 25 avril 1892, je me suis occupé en particulier des cas où les équations différentielles du mouvement d’un système de points matériels jouissent des propriétés suivantes : existe une intégrale des forces vives; 2° t ou + à chaque système il en correspond au moins un autre, ayant en commun avec le premier les équations des trajectoires. » Les résultats nouveaux que j'ai fait connaître étaient relatifs aux cas où les forces sont nulles ils s’appliquaient, comme conséquence immédiate, à tous ceux où, les forces étant dérivées d’un potentiel, la constante des forces vives est regardée comme uné donnée. J'aurai plus loin quelques mots à dire des systèmes pour lesquels cette dernière hypothèse n’est pas faite. » Quand le nombre des variables est supérieur à 2, hormis un cas très Spécial, étudié dans une Note antérieure, on ne connait, je crois, aucune solution du problème dont il s’agit. En voici plusieurs, qui conviennent Pour un nombre quelconque de variables et, en raison de leur étendue, me paraissent présenter quelque intérêt, » 1° Soient æ;, £a, ..., Lm, les variables dont dépend la position du système, T — une constante h, intégrale des forces vives. Les conditions du problème sont satisfaites, si (1) Tru > cp der. UEa) Lis Za» =. Am étant définis par les relations suivantes = (ue t) (n° m) où p, désigne une fonction arbitraire de la seule variable æ,. Pour le second système, qui correspond au précédent comme il est exigé, l'intégrale des. forces vives s’obtient sans peine; elle ne renferme que les carrés des diffé- rentielles dæ,, dx,, ..., dæ. » 2° Je considère une forme quadratique > e;n dx; day, à M—1 Vä- (i; ro m—1) riables æ,, æ,, ...,æ,., et dont les coefficients ne contiennent que ces variables. L'expression suivante (2) 2 Cik dx; dx, + de, (5 mi) vérifie les conditions du problème ; la forme quadratique associée se réduit à celle-ci, où la constante C est arbitraire, C > Cik dx; dx +- dass (ik Smi) si l’on a égard au nombre des intégrales distinctes qu’on en sait obtenir, ce cas est exceptionnel. » 3° Toutes les trajectoires, après un choix approprié des variables, deviennent des droites. Pour qu'il en soit ainsi, il est nécessaire et suffisant que la force vive du système soit réductible à la forme $ & 72 r 2 (3) ťa s dt? dt? di? fi sn g - a ; les variables X,, X., ..., X,., étant liées par la relation 2 » (4) A Xit X mn Const » Cette proposition contient la réciproque d’un théorème énoncé par M. Beltrami. Sans connaître les variables qui permettent d'exprimer T sous la forme (3), où s'assure de leur existence par des opérations algébriques et différentielles, et les trajectoires s’obtiennent en intégrant des équations ( 405 ) différentielles linéaires. L'expression (3) se ramène immédiatement à celle-ci dx? Hs 4 (5) 2T= 5 + sin, a EPA Los D is dry ++ SIND, SIND, SIN Uni 7 ? où toutes les variables sont indépendantes. A l’aide d'une transformation que j'ai signalée dans une Note antérieure (Comptes rendus, 23 mai 1892), on en conclut alors ce qui suit : » Quelles que soient les variables au moyen desquelles est exprimée la force vive d’un système matériel, soumis à l’action de forces qui dérivent d’un potentiel, il est aisé de voir s’il existe une transformation telle que, après l'avoir appliquée, l'expression des forces vives soit donnée par la formule 2T = 2 = i et le potentiel par la relation U = (2m) jointe à la condition (4). En ce cas, l'intégration dépend d'équations dif- férentielles purement linéaires et cette proposition est vraie, même si la constante de l'énergie est regardée comme arbitraire. » En indiquant, dans la Note citée plus haut, un moyen simple de réduire les équations du mouvement d’un système, quand les forces déri- vent d’un potentiel, à celles qui conviendraient à un autre système, sans forces, j'avais signalé que les résultats obtenus dans la recherche des inté- grales ou des invariants de ces derniers systèmes s'étendent ainsi aux pre- miers, sans déterminer la constante de l'énergie. » M. Painlevé a vu dans cette remarque un essai de démonstration d'une partie du théorème qu'il avait précédemment énoncé (Comptes rendus, 11 avril 1892), et à laquelle ne s'applique pas directement la mé- thode dont j'ai fait usage. Je me contenterai de faire observer qu'il n’est besoin d'aucune transformation nouvelle pour établir le théorème dont il s’agit et le complément qu’il comporte. Si l’on considere, en effet, un sys- tème matériel S, pour lequel l'intégrale des forces vives existe, on peut, en lui appliquant le principe de la moindre action, s'assurer que, pour une valeur infiniment grande attribuée à la constante de l'énergie, les trajec- toires sont infiniment voisines de celles qui répondent au même système, TOn à des forces nulles. Ces lignes étant désignées par (g), je suppose qu'il y ait un système S’, associé à S avec conservation des trajectoires. » Parmi ces dernières figure alors l’ensemble (g); il répond à une valeur infiniment plus grande de la constante des forces vives, ou bien à une valeur déterminée %', qu'on peut calculer. Dans le premier cas, les sys- tèmesS et S’, lorsqu'on annule toutes les forces, sont associés de la manière Er À Vi Ve Xo Y Xa ( 406 ) indiquée; dans le second, il suffit d'appliquer au système S’ le principe de la moindre action, après avoir égalé à Æ% la constante de l’énergie : le sys- tème géodésique, qui lui est ainsi substitué, possède les relations demandées avec les équations géodésiques, attachées au système S. Celles-ci appar- tiennent en conséquence à la classe que nous avons étudiée. » La proposition que j'ai ajoutée à celle de M. Painlevé est donc exacte, non pas seulement, comme le suppose M. Painlevé, quand toutes les forces sont nulles, mais au moins dans tous les cas où les forces dérivent d’un potentiel. | » Je reviens à la question générale, définie dans les premières lignes de cette Note et, pour abréger, je conviens de dire qu’une forme quadratique est de rang m, si, remplissant les conditions du problème, elle contient m différentielles. Ceci admis, lorsqu'on possède, avec une forme de rang m, une relation F(x,,æ,,...,æM,«) = 0, vérifiée par quelques-unes des tra- Jectoirés correspondantes, il est clair qu’on en sait déduire une forme, de rang M — i, où la Constanté arbitraire « figure éomme ün paramètre. Ce lien, entre deux formes dé rangs consécutifs, peut être utilisé en vue d’étu- dier l’ensemble des solutions du problème proposé; c’est un point que j'éfaminéerai dans un autré travail. » GÉOMÉTRIE. — Sur une série récurrente de pentagones, inscriptibles à une - même courbe générale du troisième ordre, et que l’on peut construire par le seul emploi de la règle. Note de M. PauL SERRET. & Que l’on imagine, dans le plan, une suite indéfinie de pentagônes RS NS ra, a dérivés linéairement les uns des autres, ou du prémier d’entre eux, suivant cette loi conimune que chacun d’eux se trouve doublement inscrit à celui qui le précède et au pentagone étoilée de mêmes sommets que celui-là : d’où il suit, par exemple, que le sommet 1’ du premier pentagone dérivé se trouvera sur le côté 34, opposé au sommet homologue 1 du pentagone initial, et au point dé rencontre de ce côté avec la diagonale opposée 5a: (6) F0, = > 13: SR et l’on aurait de même 5 TE De. 2"—= 5 13: ie, et ainsi des autres. ( 407 ) » Oron trouve d’abord par le calcul, et l’on vérifie aisément par la Géo- métrie, que les sommets 1, 2, ..., 53 1,2", ..., 5' des deux premiers pen- tagones font toujours dix points d’une même courbe du troisième ordre; de quoi il suit aussitôt, en premier lieu, que deux pentagones consécutifs quelconques de la série sont toujours inscriptibles à une même courbe de cet ordre. Mais ce fait analytique qui, réduit à ces termes, n'offrirait qu'un intérêt médiocre, se relève ici de cette particularité remarquable, que toutes les courbes circonscrites se confondent : tous les pentagones de la série se trouvant, dès lors, inscrits à une seule et même cubique. » De plus, et par une propriété qui pourrait servir de vérification, les pentagones de la série, pris de trois en trois, par exemple, le premier, 12...5, et le troisième, 1”...5”; le deuxième, 1”...5’, et le quatrième, 1"...5", devront se trouver deux à deux en perspective suivant autant de centres distincts d’'homologie ù, w, o”, ..., situés encore sur la courbe, et déterminant sur celle-ci une serie tangentielle; de telle sorte que chaque nouveau centre d’homologie représente le tangentiel du précédent. Le point o n’est autre, d’ailleurs, que la dernière trace de la courbe sur la conique 12345; le point o’, la dernière trace de la courbe sur la conique 1'2",..5/; et ainsi des autres. » Ajoutons que nos pentagones successifs forment, à leur tour, une série tangentielle ; les sommets de l’un quelconque d’entre eux ayant pour tangentiels les sommets homologues du pentagone suivant, D'ailleurs, tous ces pentagones, qui se trouvent séparés les uns des autres par des intervalles finis, peuvent être conçus comme appartenant à une série continue, et plus générale, embrassant tous les pentagones simultanément inscrits à la courbe et circonscrits à leur pentagone tangentiel. De tels pentagones dépendant, en effet, comme on va le dire, d’un paramètre à, et les abscisses de leurs sommets pouvant être conçues, dès lors, comme racines d'une résolyante du 5° degré dont les coefficients dépendraient de À, il résulte, de la construction &néaire ci-dessus, qu’il existera une infinité de valeurs du paramètre pour lesquelles toutes les racines de la résolvante seront commensurables. ` > Tous ces résultats sont, d’ailleurs, compris dans les deux observa- tions suivantes : » 1. Soit une courbe générale du troisième ordre, définie partiellement par la donnée d’un pentagone inscrit 12345; dépendante dès lors de quatre paramètres et pouvant être assujettie à quatre conditions complé- mentaires quelconques. ( 408 ) » On peut demander, par exemple, que les tangentiels des quatre pre- miers sommets 1, 2, 3, 4 tombent, un à un, sur les côtés opposés à ces sommets : la courbe sera déterminée par là. Mais en même temps, et sans doute en vertu d’une loi générale d'ordre ou de symétrie prolongés, dont l'étude des polygones, plans ou gauches, fournit beaucoup d’autres exemples, il arrive ici que la régularité, partielle, qu’on avait été maitre d'introduire entre les éléments disponibles de la figure, se complète d'elle- méme etsubsiste, dans les mêmes termes, pour les derniers éléments, comme pour les premiers : le dernier côté du pentagone précédent passera de lui- même par le tangentiel du sommet opposé, dès qu’une telle coïncidence aura été établie pour les premiers côtés. | » Un pentagone inscrit à une cubique donnée dépend de cinq para- mètres. Il est déterminé, en apparence, si l’on demande, en outre, qu'il se trouve circonscrit à son propre tangentiel. En réalité, il n’est soumis par là qu’à quatre conditions distinctes, et dépend d'un paramètre. » 2. Revenons à notre cubique générale, circonscrite toujours au penta- gone 12...5 et dépendant de quatre paramètres. Mais disposons, cette fois, des paramètres, de telle sorte que la courbe passe par les quatre premiers sommets du pentagone dérivé 1/2’...5’ défini plus haut : la courbe est alors déterminée, et il arrive encôre qu’elle passe d'elle-même par le dernier sommet 5". Mais on trouve, en même temps, que cette nou- velle particularisation des paramètres et de la courbe rentre dans la précé- dente, et le nouveau pentagone inscrit, ou notre premier pentagone dérivé irci 5; dans le pentagone tangentiel du proposé. » ( 409 ) PHYSIQUE DU GLOBE. — Sur la répartition calorifique de la chaleur du soleil à la surface des hemispheres nord et sud du globe terrestre. Note de M. Le Goaranr pe Tromeni, présentée par M. Bouquet de la Grye ('). (Extrait. ) « Plusieurs auteurs considèrent le séjour du soleil, pendant huit jours de plus dans notre hémisphère, que dans l’hémisphère sud, comme la cause principale de l’inégalité calorifique de chacun de ces hémisphères. » La Note présentée a pour but de démontrer le contraire. » 1° En effet, considérons la terre sur son orbite, à deux points diffé- rents; soient r et 7’ les rayons vecteurs, dw et dw’ les angles décrits par la terre pendant le temps dt. » La loi des aires donne r do = Cdt =r do; C étant la constante. D'où l’on tire ts (1) dw r » Si Q et Q’ représentent les quantités de chaleur que la terre reçoit pendant le temps dt, ces quantités étant en raison inverse du carré de la distance, on aura (2) à = = En égalant (1) et (2), on tire Q : dw Q dw » Cette proposition peut s'écrire d’une manière générale T s ,0) = 90 1 n Qdi jaena k f do. .. è ° wo —0 k étant une constante. a . C) Un Mémoire couronné par l’Académie en 1883 et qui est dù à M. Angot con- uent implicitement les conclusions de cette Note. En raison de la simplicité de la démonstration de M. de Tromelin, nous avons toutefois cru utile de la faire insérer dans les Comptes rendus. . C. R., 189:, 2° Semestre. (T. CXV, N°11.) 55 ( 410 ) » Si nous prenons l'intégrale définie, en prenant comme origine le point où commence le printemps, depuis ż¿ = o jusqu’à T, temps qu’il faut à la terre pour atteindre le solstice (c’est-à-dire la durée du printemps); puis, pour le second membre de ùo = o à w = 90, on voit que les quantités de chaleur reçues par la terre sont les mêmes pendant chaque saison, si l'on change l’origine pour chaque saison. » 3° Les quantités de chaleur reçues par deux éléments symétriques de sur- face terrestre, ou par deux calottes de même surface symétriques par rapport au centre de la terre, sont les mêmes pendant les durées du parcours du globe, comprises entre quatre rayons vecteurs opposés deux à deux. » Considérons le globe terrestre dont l’axe est incliné, et appliquons le théorème (1) à la calotte polaire nord par exemple : pendant que la terre parcourt une portion de son orbite, cette calotte recevra une certaine quantité de chaleur, proportionnelle à l'angle formé par deux rayons vec- teurs, comprenant cette portion de l'orbite. Il est facile de se rendre compte que la calotte polaire sud, symétrique, recevra autant de chaleur que l’autre, pendant son parcours entre les deux rayons vecteurs, formant un même angle opposé par le sommet; car ces deux calottes se présentent dans des positions absolument symétriques par rapport au soleil. » Autrement dit (ou intégrant), que la calotte nord reçoit autant de chaleur pendant le printemps que la calotte sud en reçoit pendant lau- tomne. De même, la calotte nord reçoit autant de chaleur pendant lété que la calotte sud en reçoit pendant l’hiver, » D'où je conclus, que la quantité de chaleur reçue pendant le prin- temps et l'été par la calotte nord est la même que celle reçue par la calotte sud pendant l'automne et l'hiver. » Ceci étant général pour toutes les surfaces du globe symétriques, je puis l'appliquer à chaque hémisphère. » D'où la loi suivante déduite comme corollaire du théorème (2) : » La quantité de chaleur reçue par l'hémisphère nord pendant le printemps et l'été est la même que celle reçue par l'hémisphère sud pendant l'automne et l'hiver réunis. » Il faut donc chercher ailleurs que dans les huit jours de plus que passe le soleil dans notre hémisphère la cause de l'inégalité des tempéra- tures moyennes des deux hémisphères. Or, si les quantités de chaleur reçues sont les mêmes, les pertes par rayonnement sont inégales. En effet, la loi du refroidissement des corps par rayonnement montre que, pour chaque période complète, ce sera celui des deux hémisphères qui aura (412 ) subi les plus grands écarts de température, par rapport à la quantité moyenne de chaleur reçue par seconde, qui aura perdu le plus de calo- rique. Or en été notre hémisphère est plus éloigné du soleil, et en hiver l'hémisphère sud est plus rapproché du soleil. Il en résulte que les plus grands écarts de température sont en faveur de l'hémisphère sud; et que celui-ci doit, par suite, perdre par rayonnement plus de calorique que l'hémisphère nord. » ÉLECTRICITÉ. — Théorie d’un condensateur intercale dans le circuit secondaire d'un transformateur. Note de M. Désiré Korna. « Dans une Note précédente ('), je me suis proposé d'étudier les phé- nomènes qui se produisent lorsqu'on intercale un condensateur dans le circuit secondaire d’un transformateur. Une erreur de signe s’est glissée dans le système d'équations dont je suis parti, de sorte que j'ai traité, en réa- lité, un problème un peu plus général que celui que j'ai indiqué. En effet, les résultats obtenus correspondent au cas où le circuit secondaire con- tient également une source d'électricité de force électromotrice variable, qui doit, en outre, répondre à la condition particulière d’être en retard d’un quart de période sur le courant primaire et de posséder une valeur maxima de e — 2MI,w. Cette association, d’une forme spéciale, de deux alternateurs, par l'intermédiaire d’un transformateur, dont le coefficient d'induction mutuelle est ainsi déterminé, offre un certain intérêt au point de vue théorique, car elle forme justement le cas complémentaire de celui où l’on n’emploie qu’un transformateur simple. En effet, dans ce dernier cas, le signe de M, dans la deuxième équation du systéme primitif, doit être négatif, et, par conséquent, en rendant, dans les formules des résistances apparentes et de la capacité, le signe de M? négatif, on retrouve les ex- pressions de ces quantités pour le cas où le secondaire du transformateur est simplement mis en série sur un condensateur et ne renferme aucune autre source électrique. » L'équation fondamentale s'écrit alors, en gardant les mêmies notations que dans la Note précitée. i 3; 4 2; * (1) | i M?) Ta + (RIE rL) a + (Rr+R) G+ R? | =S E (rocosos — ee sinoz), 1 () Comptes rendus, séance du 16 août 1892. (412) dont l'intégrale générale est de la forme (2) 1 ae t + be t + cet + TI, ò, òa, Ò, étant les racines dé l'équation G) (LM) (R+rL) + (Rr+R)D— R =o dont le discriminant est PEAU Rte Ki + + E (LI M)(Rr+ R) +5 (R+ rL)’R]| “a -3| - m) k +2 (R/+rL)(Rr+ & ÞE » Pour D >o, on a deux racines imaginaires indiquant, pour le début, une décharge oscillante; pour DZ0, on a toutes les racines réelles et une décharge simple, comme état variable. Une fois le régime régulier établi, i E a É A a i on a ¿=I = -—, en désignant par pọ la résistance apparente du primaire dont le carré a la valeur 2,,2 e e L'on ee À (2) Mo? _ LKlot—1 i x (2R + E y K 1( F rKo LF ; : I +( ) K/w?—1, » Cette formule indique qu’il ne pourra se présenter, dans la réalité, que le seul cas où la courbe de troisième degré, représentant la relation entre ọ° et la capacité K, n’a aucun pois commun avec la droite y = Rè. En effet, pour qu’on puisse avoir ¢ọ? = R°, il faudrait une capacité ima- ginaire (6) Lisp hs vaw = 4 +i LO? + vo TP. en posant u = Li — M? et y= 2M?Rr + L? r’ » Par contre, pour la capacité réelle K = z, la valeur de la résistance apparente devient (') Ery “y 2 “i (7) P as: yR po ( M? pw? = y} + L 7% pu? ut ? (1) Dans le cas étudié précédemment p? descendait, pour K = 4, au-dessous de R?, ( 413 ) w étant grand, cette valeur ne diffère que très peu de celle de la résistance ohmique. La capacité correspondante peut s'écrire I A T S 2 bws (: =) + à est, en général, très grand par rapport à A; la capacité K, comparée avec celle qu’on aurait dû intercaler directement dans le primaire pour équilibrer l'effet de la selfinduction L, est donc réduite sensiblement dans le rapport du carré des nombres des spires du transformateur. » Du reste (7) n’est pas encore la valeur minima de p. En effet, le minimum et le maximum ont lieu, en faisant la capacité égale à (8) EH 1 (2L — M?)w?— 2 Rr + (M? w? + 2Rr} + 4L? rw? = . En en) k= == (9) 3 (LL— M?) lwt— (Lr + 2/R)ruw? ; (avec le signe supérieur pour le minimum et avec le signe inférieur pour le maximum) et l’on a alors (10) o Ro a + Mu? V(M? w+ At a Mat 2, 10 + eor r+ le? (rwt Poty EL) — 2/0 yE) » Une méthode graphique très simple et exacte permet également de déterminer tous les éléments du problème qui nous occupe. A cet effet, on choisit d’abord une longueur arbitraire, représentant la force électro- motrice efficace du primaire. On peut tracer alors, suivant la méthode connuede M. Blakesley, les forces contre-électromotrices quiserencontrent dans les deux circuits. On trouve finalement la longueur qui représente, en grandeur et en phase, la force électromotrice aux bornes de la source électrique, dont la valeur est une des données du problème. Nous obte- nons donc de cette façon l'échelle que nous devons appliquer à notre épure Pour avoir les solutions cherchées. » SO SN de la facon suivante L?» 1 Re. p (v M? uw)? + Lèr pwt en posant PML? et v= 2M?Rr — L?r?. a L bi À a symétrie avec la formule (7) par rapport à R? est à remarquer. (414 ) ÉLECTRICITÉ. — Sur la variation thermique de la résistance électrique du mercure. Note de M. Cu.-En. Guizraune, présentée par M. A. Cornu. « Les divergences qui subsistent entre les résultats des mesures ré- centes relatives à la variation thermique des étalons mercuriels de résis- tance m'ont engagé à reprendre la question, avecdes appareils électriques perfectionnés, et en utilisant les ressources thermométriques du Bureau international des Poids et Mesures. Un premier groupe de recherches, exécutées dans le courant de l'hi- ver 1889-1890, me donna un résultat que je ne crus pas entièrement libéré de certaines erreurs systématiques; je recommençai tout le travail dans l’hiver suivant, en profitant de l'expérience acquise. » Méthode. — Un étalon mercuriel de 1 ohm environ, amené successive- ment à diverses températures, était comparé à un autre étalon maintenu à une température invariable; les résistances étaient ajustées de telle sorte que leurs écarts positifs et négatifs fussent à peu près de même amplitude, dans l'intervalle de température des comparaisons. Les contacts étaient éliminés par le procédé suivant : à côté de chaque étalon était placé un vase en verre contenant quelques kilogrammes de mercure, et que l’on maintenait à la même température que l’étalon voi- sin. Soient I, II les étalons, T’, IL’ les vases qui leur correspondent. On formait successivement, dans la même branche du pont, les circuits pont — I — Il — pont, pont—T — H— pònt, » De cette manière le circuit entier des tiges et des contacts demeurait invariable. Dans les premières recherches, la différence des étalons était mesurée par la résistance d’une portion d’un fil de laiton exactement étalonné. Dans le second grou pe, chaque mesure a été en outre répétée en introdui- sant en dérivation sur les prises de contact du pont une résistance choisie de manière à ramener le ae: au zéro. La fig. 1 ne à le dispositif. » Dans l'emploi de cette méthode l'erreur de la comparaison dépend de l'erreur relative des dérivations multipliée par le rapport de chacune des résistances à sa dérivation; dans mes mesures, ce rapport n’a guère dépassé +. L’exactitude cherchée étant de l’ordre du cent-millième, il - ( 415 ) . x , . . J 4 ` ad suffisait donc que les dérivations fussent connues à ;55 près, ce qui ne présente aucune difficulté. Fig, 1 E e. mm. Inn: » Étalons et contacts. — Afin de n'être pas trop limité dans l'intensité des courants à employer, on a choisi, pour la construction des étalons, des tubes assez gros, contenant environ 30%" de mercure par ohm; dans mes premières recherches, le tube débouchait directement dans le godet terminal (fig. 2); mais craignant un effet perturbateur du contact sur la portion du tube protégée par un bouchon de liège et un tuyau de caoutchouc, je remplaçai, pour le second groupe, les premiers godets par d autres, munis d’une tubulure latérale permettant à l'étalon de prendre dans son entier Ja température du bain (fig. 3). Au début, les contacts consistaient en une forte barre de cuivre munie d’une capsule de platine, et protégée par un tube de verre et un tuyau de Caoutchouc ( Jig. 2); puis je repris les contacts de la forme indiquée par M. Benoît (fig. 3), et enfin, j’adoptai un système mixte consistant à coiffer le premier contact d’un godet en verre (fig. 4). ( 416 ) » Comparaisons. — J'ai fait, dans le premier groupe, 37 séries de com- paraisons dans l’eau et 8 séries dans la glace et la vapeur d’eau, ces der- nières avec un étalon vertical; dans le second groupe j'ai fait 32 séries de mesures par le fil et autant par les dérivations. Chaque série comprenait vingt-huit mesures. Ces séries ont été espacées de 2 en 2 degrés environ, entre o° et 61°; elles étaient réparties de telle sorte qu'on est revenu plu- Fig. 4. sieurs fois aux températures hautes et basses pour éliminer une variation possible des étalons avec le temps, variation qui, du reste, n’a pas été con- statée. » Résultats. -- Pour les premières recherches je donnerai seulement la résistance apparente du mercure dans le verre en fonction de l'échelle centigrade des thermomètres en verre dur; la formule trouvée est la sui- vante , = T, (1 + 0,000 872 61 + 0,000 001 0574). » Les résultats complets de mes dernières mesures sont donnés ci-après : o - . . 5 , . : à » 1° Variation apparente de la résistance du mercure dans le verre dur, en fonction du thermomètre à mercure. (#7) » a. Parlefil T,= (1 + 0,000 875 371 + 0,000 001 062 14°); E 99- E 89 » b. Par les dérivations r; = T, (1 + 0,000 876 714 + 0,000 001 046 9¢°). mn ; 44 E 72 » 2° En fonction de l’échelle normale : de et is re = ro (1 + 0,000 880 23T + 0,000 001 006 3T?), rr = To (1 + 0,000 881 57 T + 0,000 000 990 9 T°). Vu vue E E E S 5e » En utilisant les mesures de MM. Benoit et Chappuis, sur la dilatation du verre, on trouve, en fonction de l'échelle normale, la variation réelle de la résistance spécifique du mercure. or = po (1 + 0,000 887 45T + 0,000 001 018 1 T?), pr = po (1 + 0,000 888 79T + 0,000 001 002 2 T?). CRC E OE E E U E N » Les résultats obtenus par les deux méthodes sont très concordants, comme on en juge par la simple inspection des formules, en remarquant que les apports des termes en T et en T? se compensent sensiblement. Le Tableau suivant donne les valeurs de la résistance apparente du mercure dans le verre en fonction de l’échelle normale, calculée par les formules Aa PE 2), ‘ * Valeurs obtenues par ———————— Á le fil. les dérivations. OMS. NESNA I ,000 00 1 ,000 00 lOe Ltée cie 9) 1,00890 1,00891 O a he 1,01801 1,01803 DO: Me 1,02731 1,027 34 Ir I ET LUS 1,036 82 1,036 85 EF CRE IS 1,046 53 1,046 56 CT RP 1,096 44 1,096 46 » La différence entre les dernières mesures et les premières justifie mes craintes relatives aux erreurs systématiques de celles-ci. » En utilisant les nombres ci-dessus pour la réduction des expériences relatives à la détermination de l’ohm, on trouvera des valeurs un peu plus élevées que celles qui ont été données par la plupart des observateurs, en C. R., 1892, 2° Semestre. (T. CXV, N° 11.) (418 }) sorte que la moyenne réduite des bonnes mesures atteint largement la > e cm ` valeur 106,3 ; Hg à o°. » (microlitre }* CHIMIE PHYSIOLOGIQUE. — Sur une ptomaine obtenue par la culture du Micro- coccus tetragenus. Note de M. A.-B. GRiFriTus. « Le Micrococcus tetragenus est rapidement isolé des crachats des phti- siques (') : les éléments sont des coccus sphériques, de 1% à 14,5 de dia- mètre, qui se cultivent bien sur tous les milieux. | » Lorsqu'on cultive pendant plusieurs jours des cultures pures de ce microbe sur gélatine peptonisée, une ptomaine se produit. Cette ptomaine a été extraite, par les procédés de MM. Gautier et Brieger, d’un nombre considérable de tubes de culture : c’est un corps solide, blanc, cristalli- sant en aiguilles prismatiques. Cette base est soluble dans l’eau, à réaction faiblement alcaline; elle forme un chlorhydrate, un chloraurate etun chloroplatinate, tous cristallisables. Elle est aussi précipitée par les acides phosphomolybdique, phosphotungstique et picrique. Le réactif de Nessler donne un précipité vert; l’acide tannique, un précipité marron, et le tan- nate ainsi formé est légèrement soluble. » Ces résultats des analyses assignent, à la nouvelle ptomaine, la Rs mule C5 H° AzO?. » Elle est vénéneuse, et produit la mort dans les trente-six heures. » Quant à l'origine de cette ptomaïne, on ne peut douter que ce ne soil un produit de la décomposition chimique de molécules albuminoïdes dérivées de la gélatine peptonisée, durant la vie du microbe en question. Cette ptomaïne n'existait pas dans la gélatine ppe avant la culture du Micrococcus tetragenus dans ce milieu; elle n’a pas été formée non plus par l’action des réactifs employés dans les procédés ď'extraction. C'est, incontestablement, le produit de la décomposition de lalbumine par le Micrococcus teiragenus. » (+) A.-B. GrirriTas, Manual T Bacteriology. Londres, Heinemann. ( 419 ) CHIMIE PHYSIOLOGIQUE. — Sur l’échinochrome : un pigment respiratoire. Note de M. A.-B. GRIFFITHS. « En 1883, M. Mac Munn (‘) a découvert un pigment brun dans le fluide périvisceral de certains Échinodermes (Echinus esculentus, Strongylocen- trotus liwidus, Echinus sphæra, etc.). Ce pigment, qu’il a nommé échino- chrome, possède une fonction respiratoire. Il existe à deux états, à l’état d'oxyéchinochrome, chargée d'oxygène actif, et d’échinochrome réduite, ou dénuée d'oxygène actif, : » J'ai déterminé la composition approximative de l’échinochrome. Quand une quantité suffisante du fluide périvisceral a été obtenue, on le laisse se coaguler, et l’on sèche le caillot à la température extérieure. On le traite alors par le chloroforme, ou la benzine, ou le sulfure de carbone, dans lesquels l’échinochrome est soluble. On évapore spontanément : le pig- ment reste comme résidu amorphe. » La moyenne de quatre analyses m'a conduit à la formule brute C'°2H°° Az!?Fe S20!2. ` » L'échinochrome est soluble partiellement dans l’eau et dans l’alcool. Bouillie avec les acides minéraux, elle se transforme en hématoporphy- rine, hémochromogène et acide sulfurique : C! H9 Azt? Fe S20!'2 + 5H20 z 30? = 2C**H°*Az' O5 + CHT Azt FeO + 2H. SO*. » M. Mac Munn (°) a découvert l’hématoporphyrine dans les téguments ou les peaux de l’Asterias rubens et des autres Échinodermes; elle est très probablement dérivée de l’échinochrome existant dans le fluide périvisceral de ces Échinodermes. » L'échinochrome possède certains caractères analogues à ceux de l’hé- moglobine et de la chlorocruorine (°). Il est probable que c’est un pigment respiratoire dans l’état inférieur du développement, pendant que l’hémo- globine est un pigment respiratoire dans l’état supérieur du développe- ` — sud (1) Proceedings of the Birmingham Philosophical Society, vol. HI, p. 380. Quar- terly Journal of Microscopical Science, 1885: (°) Journal of Physiology, vol. VII, p. 242. (*) Voir A.-B. Grirrrrus, Comptes rendus, t. CXIV, p. 1277. ( 420 ) ment. Les pigments respiratoires, chez les animaux inférieurs, non seule- ment transportent l'oxygène aux tissus, mais retiennent aussi l'oxygène en combinaison jusqu’à ce qu’il soit pris par les cellules, pour les usages mé- taboliques ; c’est pourquoi l’hémocyanine ('), la chlorocruorine, ła pinna- globine, l'achroglobine et l’'échinochrome sont bien plus stables que l'hé- moglobine. » PHYSIOLOGIE EXPÉRIMENTALE. — Physiologie du pancréas; la dissociation expérimentale des sécrétions externe et interne de la glande. Note de M. d. TmroLoix, présentée par M. Brown-Séquard. « Des expériences antérieures ont établi d’une façon formelle les deux propositions suivantes : la suppression de toute sécrétion externe du pan- créas par oblitération des canaux excréteurs n’amène pas la glycosurie; les greffes pancréatiques empêchent chez les chiens dépancréatés lappa- rition des phénomènes du diabète sucré. Cette influence des greffes est indéniable, l'expérience maintes fois répétée donne un résultat toujours identique. Un chien porteur d’une greffe et privé de tout pancréas abdo- minal ne devient pas glycosurique. Or l'expérience suivante est, en appa- rence, contradictoire et semblerait mettre en doute cette action. » Sur un chien du poids de 165, nous pratiquons, le 1°" juillet 1892, l’ectopie de la portion duodénale du pancréas, avec drain. Quelques jours après, l'opération est par- “faite; il s'écoule sans cesse par l’orifice artificiel un liquide clair, transparent, ana- logue au suc pancréatique. Vingt-cinq jours après, ablation de tout le pancréas abdo- minal, et section du pédicule vasculo-nerveux allant à la glande ectopiée. Jusqu'au 18 août, c’est-à-dire pendant vingt-un jours (car, pendant les deux jours qui ont suivi l’ablation du pancréas abdominal, il y eut une légère glycosurie que le traumatisme seul explique), l'animal est en parfaite santé, il n’est ni glycosurique ni polyurique. La sécrétion glandulaire externe continue à s’effectuer, et, matin et soir, on fait sourdre de la poche siégeant au niveau de la greffe plusieurs centimètres cubes du liquide sécrété par cette dernière. » Le 18 août, brutalement d’un jour à l’autre, survient une glycosurie qui, d’abord - légère, s'accroît les jours suivants pour atteindre le 29 août (onze jours après le début de son apparition) ïos en vingt-quatre heures. Depuis, tous les autres phénomènes 1) Touchant la stabilité de l’hémocyanine, voir Travaux du laboratoire de Léon Fredericq (Liège), t. I, p. 194. J'ai entièrement confirmé l'important travail de M. Fredericq. (421) du diabète sucré expérimental se sont produits : glycosurie considérable, azoturie, polyurie, polyphagie et amaigrissement (4 septembre). » L’atrophie pure et simple de la portion greffée eût parfaitement expliqué cette apparition ‘de la glycosurie, mais on ne pouvait y penser; car, d’une part, on trouvait, au niveau de la greffe, une masse dure, volu- mineuse, irrégulière, démontrant la persistance du parenchyme glandu- laire, et, d'autre part, il y avait continuation de la sécrétion pancréatique externe, devenue même beaucoup plus abondante en dernier lieu, puisque chaque jour on pouvait retirer de la poche artificielle 15°° à 20° d’un liquide clair transparent et réagissant comme le suc pancréatique normal. Il semble donc évident que, sous une influence encore à déterminer, la sécrétion pancréatique interne, résorbée par les vaisseaux lymphatiques et sanguins, a été supprimée, et que c’est cette suppression qui a provoqué l'apparition du diabète sucré. La greffe, examinée le 6 septembre, était parfaitement conservée. » PHYSIOLOGIE PATHOLOGIQUE. — Influence de quelques gaz délétères sur la marche de l'infection charbonneuse. Note de MM. A. Cuarrix et H. Ro- GER, présentée par M. Bouchard. « De nombreux travaux, publiés dans ces dernières annéés, ont montré qu'il existe un grand nombre de causes capables d’entraver ou de favoriser le développement des maladies infectieuses. Nous commençons à connaître l'influence de la fatigue (') et du jeûne, l’action des agents physiques (froid, chaleur, lumière, humidité, etc.) ou chimiques (intoxications par substances solides ou liquides). » Pour continuer les recherches poursuivies dans cette direction, nous nous sommes demandé si l’inhalation de certains gaz délétères ne modifie- rait pas la marche des infections, notamment de l'infection charbonneuse. Nos expériences ont porté sur des cobayes. s Les animaux étaient placés sous une cloche, dans laquelle on faisait pénétrer un mélange d'air et de gaz délétères ; ces gaz étaient représentés soit par de loxyde de carbone, Soit par les produits volatils qui prennent naissance pendant la combustion de la paille, Les cobayes restaient dans ce milieu jusqu’au moment où ils offraient des —— di OR SL és (1) Cnarrin et Rocer, Société de Biologie, 18 janvier 1890; Archives de Physto- logie, 1e avril 1890. ( 422 ) symptômes graves d'intoxication; ils commençaient par s'agiter, le nez et les pattes devenaient roses; puis ils étaient pris d’une violente dyspnée et tombaient sur le côté, les membres agités par de petites secousses convulsives. On les remettait alors à l'air libre, et, au bout de quelques minutes, ils étaient complètement rétablis. Il est très facile de faire supporter aux animaux trois, quatre et même cinq inhalations semblables par jour. » On sait que l’oxyde de carbone détruit les globules rouges, on aurait donc pu supposer que la sensibilité des animaux aurait augmenté par ces inhalations successives; nous avons constaté qu’il n’en est rien; contrai- rement à ce que faisait prévoir la théorie, les animaux résistent de la même façon, et à la première de ces inhalations et aux suivantes. » Dans une première série d'expériences, nous avons inoculé sous la peau du charbon virulent ou du deuxième vaccin charbonneux. » Les animaux, au nombre de onze, ont été divisés en trois groupes : quatre ont été gardés comme témoins, quatre ont été soumis à des inhalations d'oxyde de car- bone; trois à des inhalations de gaz provenant de la combustion lente de la paille. Dans ces conditions, nous n'avons obtenu que des résultats négatifs, en ce sens que tous les sujets ont succombé également vite en trois ou quatre jours, Chez tous, nous avons trouvé des bactéridies à examen microscopique des organes, » Nous pouvons donc conclure que l’inhalation de gaz délétères ne modifie nullement la résistance du cobaye au charbon virulent. » Les résultats ont été bien différents en employant du charbon atténué (premier vaccin ). » Sur 13 cobayes inoculés, 4 furent gardés comme témoins et survécurent ; 5 furent soumis à l’action des produits provenant de la combustion de la paille; 1 seul ne mourut pas, les autres succombèrent en quatre ou cinq jours, avec un œdème sous- cutané considérable; l'examen microscopique permit de trouver la bactéridie dans tous les viscères., » Enfin, 4 cobayes furent soumis à l’action de l’oxyde de carbone; 2 ont résisté, 2 ont péri. Ce gaz a paru agir moins énergiquement que les produits dégagés par la paille brûlée; toutefois, nous ne pouvons ici nous permettre une comparaison exacte, un rapprochement échappant à toute objection; si nous connaissons d’une façon précise le volume d'oxyde de carbone lorsque, puisant ce corps dans le gazomètre où nous l'avons ren- fermé, nous l’employons seul, nous ignorons dans quelle proportion ce même principe fait partie des éléments de combustion de la paille. » Néanmoins, il est vraisemblable que l’action des produits volatils de ( 423 ) la combustion ne dépend pas seulement de l’oxyde de carbone; si nos re- cherches, tout en apportant quelques probabilités en faveur de cette opi- nion, n’en démontrent pas la réalité d’une façon absolue, la clinique, de son côté, tend à établir que les phénomènes qui suivent l’inhalation de tous les produits de la combustion ne sont pas identiques à ceux qui survien- nent au cours de l’intoxication oxycarbonée. » Quoi qu’il en soit, nous pouvons conclure de nos expériences que les gaz que nous avons étudiés n’influencent pas l’évolution du charbon bac- téridien virulent, mais rendent possible le développement du charbon atténué. » CHIRURGIE. — Contribution à l’asepsie dans la thérapeutique hypodermique Note de M. BarrnéLeuy, présentée par M. Bouchard. (Extrait.) « Jusqu'ici, les injections faites dans les tissus ont été pratiquées au moyen de seringues à aiguilles amovibles, avec lesquelles on puisait le liquide dans un flacon, souvent ouvert, mais jamais stérilisé. Quand on était resté un certain temps sans faire usage de l'instrument, le piston était souvent desséché. De plus, on ne pouvait pas être certain que l’on n avait pas, en même temps que le liquide, déposé de germes d'infection ou d’abcès dans les tissus. » C’est pour supprimer ces divers desiderata que j'ai imaginé un appa- reil permettant de pratiquer l’Lypodermie aseptique. » L'appareil sert à la fois de récipient et d’injecteur ; tout en verre, émail et acier, il peut être stérilisé avant et après sa réplétion. Il n’est Jamais ouvert qu'au moment de s’en servir; alors seulement le fil est retiré de l'aiguille ; celle-ci ne peut, par conséquent, être obstruée. De plus, il n y a pas de piston; c’est l'air stérilisé qui remplit cet office. Le liquide, resté pur, toujours exactement dosé, représente, pour toutes les prépara- tons, la dose moyenne, jamais toxique, injectable par jour et par adulte. » Le médecin peut toujours avoir soit sur lui, soit chez lui, un certain nombre de tubes remplis chacun de liquides différents, inaltérables, tou- Jours prêts à être injectés, He » Nous ajouterons que, gràce à une disposition imaginée par le D" Oudin, note hypodermic peut en électrolyse, à cause de son aiguille isolée, jouer, après l'injection, le rôle d’électrode. » ( 424 ) > PHYSIQUE APPLIQUÉE. — Sur la construction d'une fontaine lumineuse à colorations variables automatiquement. Note de M. G. Trouvé, présentée par M. Cornu. « J'ai l'honneur d'annoncer à l’Académie que j'ai réalisé (') la fontaine lumineuse monumentale (fig. 1) dont j'avais indiqué le principe (Comptes rendus, t. CXIII, p. 596). » Le poids de cette fontaine est d’environ 10000¥8 et le bassin mesure 6" de dia- mètre. ; » Le pouvoir éclairant est, dans cette fontaine, représenté par quatre lampes à incan- descence de 110 volts, consommant 6 ampères chacune. L'énergie électrique totale est ainsi de 2640 watts : elle produit donc, à raison de 3 watts par bougie, une intensité lumineuse de plus de 800 bougies. Les lampes sont centrées au foyer de quatre réflec- teurs paraboliques groupés sous les chambres de verre d’où l’eau jaillit. Comme dans les fontaines d'appartement, les ajutages métalliques, qui eussent porté ombre, sont éliminés. La bonne courbure des miroirs est obtenue par un tour de main spécial détaillé plus loin. 3 » L'eau qui retombe de la vasque dans le bassin est utilisée pour faire mouvoir une pelite roue à augets qui commande la rotation de deux disques superposés, homocen- triques ou non, faits de verres colorés, et qui tournent soit dans le même sens, soit en sens inverses, avec des vitesses égales ou inégales à volonté, entre les réflecteurs et les glaces. Cette combinaison de deux disques“à rotations antagonistes a permis de diver- sifier le jeu des colorations des gerbes liquides qui se succèdent ainsi avec l’imprévu des figures du kaléidoscope. » Le moteur peut être varié à souhait : il sera hydraulique, à mouvement d’horlo- gerie, ou électrique, de formes et de dimensions en rapport avec le genre de la déco- ration. Des précautions particulières ont été prises pour amortir le coup de bélier à l’arrivée de l’eau dans la fontaine et éviter le bris des glaces. | » Ces fontaines ne demandent ni dépense d'installation, ni frais d'entre- tien, et leur prix ne dépend que de leur perfection artistique et de leur importance. On n’avait été arrêté jusqu'ici dans la construction des fon- taines lumineuses monumentales que par l'impossibilité d’éclairer suffi- samment les jets. On peut dire que le problème est aujourd'hui inverse : le faisceau lumineux pouvant être projeté sans déperdition sensible à de p (*) Au château de Craig-y-Nos, résidence de Mme Patti. (425 ) grandes hauteurs, on n’éprouvera que la difficulté d'imprimer à l'eau des pressions suffisantes. Fig. 1: CR, 1892, 2° Semestre. (T. CXV, N° 11.) 57 (426) » Le procédé par lequel j'obtiens la courbure parabolique des miroirs est un dérivé du procédé classique pour le tracé des paraboles par trait continu (fig 2). Fig. 2. Sn mme LÉGENDE. R, Règle d’acier. E, Équerre en métal creux. C, Curseur à ressort D de pression. 1, 2, 3, 4, 5, 6, Galets pour transformer le frottement de glissement mi en frottement de roulement. » La règle est en acier et massive pour plus de stabilité. L’équerre que pousse le long de la règle le crayon ou le burin est en métal creux, pour la raison contraire. Ces deux instruments sont maintenus en contact constant par une sorte de curseur métal- lique à ressort. Une petite chaîne Galle remplace le fil : elle s’enroule sur un léger treuil porté par l’équerre et sa longueur se règle facilement -suivant le cas. Le crayon ou le burin sont entaillés d’une étroite gorge qui empêche la chaîne de glisser. La douceur de la translation du système est assurée par de petits galets que portent l’'équerre et le curseur : ils roulent avec aisance les uns sur la règle d'acier, les autres sur la surface où l’on veut tracer la parabole, La plus légère pression contre l'équerre suffit ainsi pour la mettre en mouvement, et la courbe obtenue est continue et d'une grande exactitude. La parabole est ensuite découpée dans une feuille de métal qui peut alors servir à la confection d’un mandrin en creux et d’un mandrin en relief sur lesquels seront enfin repoussés les réflecteurs. » M. Eme Rivière adresse une Note relative à la « Détermination, par l'analyse chimique, de la contemporanéité ou de la non-contémporanéilé (427) des ossements humains et des ossements d'animaux trouvés dans un même gisement ». Déjà, en 1882, dans une Communication sur les sablières quaternaires de Billancourt ('), l’auteur avait exprimé l'opinion que des ossements humains, découverts dans certaines de ces sablières, pouvaient n'être pas contemporains des espèces quaternaires qu'ils accompagnaient. Dans un pli cacheté, déposé à l’Académie le 8 octobre 1885 (°), il déclarait avoir l'espoir d’être mis à même de décider la question, par une série ed analyses chimiques comparatives des divers échantillons. Les circonstances ne lui ayant pas permis de mettre à exécution ce pro- jet, il est heureux de constater que, d’après les résultats obtenus récem- ment par M. Adølphe Carnot, l'opinion qu'il avait émise sur ce point est aujourd’hui hors de doute. Les ossements humains de Billancourt sont plus récents que les restes de la faune quaternaire des mêmes sablières, et la même méthode pourra sans doute être appliquée, dans d’autres cas, pour résoudre les questions de ce genre qui pourront se présenter, ainsi que dans certaines questions de Médecine légale. M. G. pe Rocquiexy-Apaxsox adresse quelques indications sur le trem- blement de terre, ressenti à Pare-de-Baleine (Allier), le 26 août, à ro 10 du matin (heure de Paris). M. Léopoir Huco adresse une Note sur diverses questions relatives à l'Histoire de l Astronomie. 3 La séance est levée à 4 heures un quart. J. B. (‘) Association française pour l'avancement des Sciences, Congrès de La Ro- chelle, 1882. (?) Ce pli est ouvert, sur la demande de l’auteur, dans la séance de ce jour. ( 428 ) BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. OUVRAGES REÇUS DANS LA SÉANCE DU 12 SEPTEMBRE 1892. Bulletin des Sciences mathématiques, rédigé par MM. Gaston DarBoUx et Jures Tannery. 2° série, t. XVI, juillet 1802. Paris, Gauthier-Villars et fils, 1892; 1 fasc. in-8°. Bulletin de la Société mathématique de France. Tome XX, n° 4. Paris; t fasc. in-8°. Connaissance des Temps ou des mouvements célestes pour le méridièn de Paris, à l'usage ‘des astronomes et des navigateurs, pour l’an 180, publiée par le Bureau des Longitudes. Paris, Gauthier-Villars et fils, 1892; 1 vol. gr. in-8°. (Présenté par M. Faye.) Bulletin de la Société zoologique de France pour l'année 1892. Paris, juin- juillet 1892; 1 fasc. in-8°. Comité international des Poids et Mesures. — Quinzième rapport aux Gou- vernements signataires de la Convention du Metre, sur l’exercice de 1891. Paris, Gauthier-Villars et fils, 1892; 1 fasc. in-4°. Rapport général présenté à M. le Ministre de l Intérieur par l’Académie de Médécine sur les vaccinations et revaccinations pratiquées en France et dans les colonies françaises pendant l’année 1890. Melun, 1892; 1 vol. in-8°. Mémoires de la Société zoologique de France pour l’année 1892. Tome V, 4° Partie. Paris, 1892; 1 vol. in-8°. De la transfusion hypodermique, par le D" Lurox. (Extrait des Archives générales de Médecine.) Paris, 1884; 1 fasc. in-8°. Essai de vinification avec les levures sélectionnées, par E . Cauar». (Extrait de la Chronique agricole du canton de Vaud, 25 juin 1892.) Lausanne, G. Bridel; r br. in-8°, Contribution à l étude des phénomènes de nitrification, par E. CHUARD. (Extrait du Recueil inaugural de l'Université de Lausanne.) Lausanne, 1892; 1 br. in-8°. Annali dell Ufficio centrale meteorologico e geodinamico italiano. Serie seconda, vol. X, Parte I-IT, 1888. Roma, 1892; 2 vol. in-4°. On souscrit à Paris, chez GAUTHIER -VII RS Quai des Grands-Augustins, n° 55. Depuis 1835 les COMPTES RENDUS hebdomadaires paraissent régulièrement le Dimanche. Heto aat à la fin de l'année, hr i] Tables, l'une par ordre cons de matières, l’autre par ordre alphabétique de noms d’Auteurs, terminent chaque volume. l'abon et part du 1*° janvier. Le prix de l'abonnement est fixé ainsi qu'il suit : Paris : 20 fr. — Départements : 30 fr. — Union postale : 34 fr. — Autres pays : les frais de poste extraordinaires en On souscrit, dans les Départements, On souscrit, à l’Étranger, chez Messieurs : chez Messieurs : chez Messieurs ¿ Pe oa E Michel et Médan. z ( Baumal. ; { Robbers. i | Gavault kliv Lorente a: Ms ont Amsterdam. .... l'Feik tal Cantele Londres DEN Alger.......... í | Jourdan. Beaud. Athènes. .....:.: Beck. [et Cie. | Luxembourg.. Fa Ruff. Georg. Barcelonei. ..::. Verdaguer. a Eo Amins... Hecquet-Decobert. romer ce « Mégret: PORTET de a ve į Germain et Grassin. Palud adr. Penina on ai t Lachèse et Dolbeau T Berlin rs Rs a us ñ - yitte ct Pense [TS T TT `` Friedlander et fils. Donne... Jérôme. Marseille." Ruat. | Mayer et Müller. > Besançon. ..... .. Jacquard. 7 : ds Milan ; į Calas. Berne. | Schmid, Francke et | ue Avrard. Montpellier ..... Í Conlat E G Moose. Bordeauz....... Duthu. , e. Pologne... Zanichelli et Ce. Ne | Muller (GY: Moulins: ic Martial Place. Rte a raapia Fe paroa Bruretles a Lans ctAudiarte Lu Lefournier. NANOS ie. | Grosjean Maupin: l T | se t Ci F. Robert. Sidot frèr a UR d Robert: Nantes 20" ms enr o : eee ep At Ge Rd eus V° Uzel Caroff. | M=! Veloppé. i Bai : Budapes ... Kilian. Con. Li Lo 1 ay | mb sf O S | t Massif Te l Visconti et C'e Camir idge i Ç # K * : CLONE. . . .- -. ħambéry........ Perrin. NUREE E Thibaud. Coca anse) Jt Cherbourg... _ (Henry. Orleansi... .. Luzeray. | || Copenhague... Höst e nt. } Marguerie. Dr et Blanchier. f Florence... a L a f Rousseau. | Druinaud. andi Aa ; ; } Ribou-Collay. Renmei o. Plihon et Hervé... ||Génes.......... B Dijon \ Lamarche. Rochefort. ..... . Boucheron - Rossi - ue abs LE + RARE Aoh í Langlois. * [gnol.||Genève.. ....... f re | : Damidot. H see serer l Lestringant. : Dome. 1 Lauverjat. S'-Étienne ...... Chevalier. La Haye- ' Crépin. RR { Bastide. so OUEON Ludo à à l Rumèbe PARR < es Pa Toulouse: ;::..:. past à | Privat. | Boisselier. Leiptig. ones Tours... 15, Péricat. o ir CE Gid: inner | Lemaitre. ou S DES COMPTES RENDUS DES ; Tomes 4er à 34. — (3 Août 1835 à 31 Décembre Le ) Volume in- Tomes 32 à 64. — — (1% Janvier 1851 à 31 Déc Tomes 62 à 94.— (1° Janvier 1866 à 311 “rem points de la Physiologie des Alg *— Mémoire sur le Pancréas et sur l par M Cage BerxanD. Volume ar: avec 32 i sur les es vers intestin NAA. i BLE DES ARTICLES. (Séance du 412 septembre 1892.) : MÉMOIRES ET COMMUNICATIONS DES D ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. Pépilnpéiés oo a e a, T. — - Sur la chaleur de com- de i oli 393 | M. À. CHATIN. — Les pe dans l'été sec de 1892 | MÉMOIRES PRÉS SENTÉS. . NouJADE adresse un complément à son ion de s Were tie ou séru ie permettant d'obtenir les fs *1 MM. A TARAYCOCHEA à e dui es liquides Re de ima, l'envoi d’un Ouvrage manuscrit de M. Brown-Séquard... Pere ture . 4oo | leur pére, sur le « Calcul binomial » CORRESPONDANCE. M. À -B. Grirrirus. — Sur l’échinochrome : un pigment r sine a E DNS US M i ee OIX Physiologie ‘du pan- s... = es tions absolues MM. + thin et H. Roce GER. — Jattencé de q uelques gaz d r la keark de imaux trouvés nt. .. : ro Ai ApansoN adresse e quci- -ques indioa sur le emen terre, ressenti à è Pare-de-Baleine (Allien), le 2 en Ne Taada a ‘adres esse une ernsnes tentent sn desert ss x ne M Fou 4 ar dissociation expérimertale des externe et interne de fa glande. 4 Pages. -í Gr 400 1892 ou DES SÉANCES DE L’ACADÉMIE DES SCI PAR MM. LES SECRÉTAIRES PERPÉTUELS. r -. ` { + n “ HIER-VILLARS ET DES COMPTES R | ELATIF AUX COMPTES RE 23 JUIN 1862 ET 24 Mai 1875. Ve — Impressions des travaux de l Académie. AT: ; r sp DULLL Ə * ire STA par un Membre arun Associé Manger del l’Académie comprennent us 6. pages Le numéro. à s Comptes rena qu'autant qu'une rédaction jar leur auteur a été remise, séance tenante, s'élèvent dans le sein’ de si les Membres qui y ont on ne de pas lë les Instructions demandés par le Gouvern el e mention, ils doi- |. de | ar B volume. : H sent t Règlement. Les Programmes des prix proposés par l’Académie sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Rap ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu autant l que l’Académie l’aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séance pu- blique ne font pas partie des Comptes rendus. ARTICLE 2. — Impression des travaux des Savants étrangers à Ë Academie. Les Mémoires lus ou présentés par des personnes qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'Aca- démie peuvent être l’objet d’une analyse ou dı un ré sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires sont tenus de les réduire au nombre de pages requis. + Membre qui fait la présentation est toujours nommé; mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet Extrait autant qu’ils le jugent convenable, comme ils le font pour les articles ordinaires de la correspondance offi- cielle de l’Académie. be ARTICLE 9. | = Le bon à tirer de chaque Membre doit être remis l'imprimerie le mercredi au soir, où, au plus í T jeudi à 10 heures du matin; faute d’être remis à temps _ le titre seul du Mémoire est inséré dans le Compte? : actuel, et l'extrait est renvoyé au pis : vant, et mis à la fin du cähier. ; ARTICLE à Planches el rage à à pari Les Comptes rendus n'ont pas de planches Le tirage à part des articles est aux 1 teurs; il n'y a d exception que pour les Ra Fe ARTICLE 5. . a Tous ka six mois, la Commission admir is un Rapport sur la situation des Comptes leurs | Mémoires par. MM. Jes secr i e, aid Autremen nt la i s Toa COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 19 SEPTEMBRE 1892. PRÉSIDÉE PAR M. DUCHARTRE. MÉMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. OPTIQUE. — Sur l’arc-en-ciel blanc. Note de M. Mascarr. « Le rayon de l’arc-en-ciel est, en général, voisin de l'angle de 42° indi- qué par la théorie de Descartes, ou des rayons efficaces; cependant on a observé dans maintes circonstances, en particulier sur les brouillards ou les nuages, des arcs-en-ciel dont le rayon diminue jusqu’à 33° 30’, d'après Bouguer. En même temps, les couleurs s’affaiblissent et l’arc parait comme une bande circulaire blanche, ou à peine teintée, que l’on désigne quel- quefois sous le nom de cercle d’ Ulloa. Ces apparences ont pu faire croire qu'il s’agit d’un phénomène différent. » Bravais attribue l’arc-en-ciel blanc aux réflexions et réfractions de la lumière dans les gouttes vésiculaires qui constitueraient les nuages; cette explication ne rend pas compte de toutes les circonstances et l'hypothèse des vésicules, si longtemps adoptée, semble tout à fait improbable. L’exi- 5 C. R., 1892, 2° Semestre, (T, CXV; N° 12. ; 8 ( 430 ) stence de ces bulles d'eau n’a jamais été constatée; il est même difficile d'en comprendre la formation et surtout la permanence, car la tension capillaire des surfaces produit à l’intérieur un excès de pression et le gaz inclus ne tarderait pas à s'échapper par diffusion dans la membrane liquide. » La diminution du rayon apparent de l’arc-en-ciel s’explique aisément par le déplacement du premier maximum des franges d’interférence qui produisent les arcs surnuméraires, à mesure que le diamètre des gouttes diminue. L’affaiblissement des couleurs peut être dû, en partie, à lexis- tence simultanée de gouttes de tailles différentes dont les franges chevau- chent l'une sur l’autre, mais cette interprétation est incomplète. » J'ai eu l’occasion dernièrement d'observer un arc-en-ciel à peu près blanc, à peine teinté de rouge sur son bord extérieur, dont le rayon était voisin de 36°30’. Sans pouvoir mesurer le diamètre des gouttelettes, il me parut cependant qu’elles étaient sensiblement uniformes. La dispari- tion des couleurs tiendrait alors à l’extension des franges d’interférence. Dans ce cas, en effet, les intensités relatives des différentes couleurs con- servent assez longtemps des valeurs égales et l’arc-en-ciel paraîtra sensi- blement incolore ou achromatisé, au moins en certains points. Cette con- dition se traduit aisément par le calcul. » D’après la théorie d’Airy, l'amplitude de la lumière diffractée à la dis- tance 0 des rayons efficaces, pour une goutte de diamètre 24 et pour la lon- gueur d'onde à, est exprimée par la formule / 1 hari \? (1) a=k (ps) f). » Le paramètre z est une quantité numérique liée à lécart 9 par la rela- tion très approchée 1. 3 /20 a (2) mr (Zye, et le facteur 4 pour le (p — 1 ième arc-en-ciel est donné en fonction de Pin- dice z par la relation (3) P(E) PE, p (n — » L'observation à la vue équivalant au phénomène qui se dessinerait dans le plan focal d'une lunette, l'amplitude est en raison inverse de la longueur focale de l'objectif; le coefficient # est donc proportionnel à (43: ) : l'amplitude primitive et en raison inverse d’une longueur, auquel cas la formule (1) est homogène. » L’incidence I du rayon efficace est NAT tang*®I — » Si l’on considère le premier arc, où p = 2, son rayon ọ est Fe. 4 — n?\3 Sin? p = a ( 3 )» et l’on a dn M SE FE EE (4) do = — 2tangl A » Il faut, en outre, tenir compte du déplacement des rayons efficaces. En rapportant les phénomènes à la longueur d’onde à, pour laquelle le rayon apparent de larc est p,, l'écart 0 relatif à la longueur d’onde 1, pour la direction définie par l'angle p, — 9o, est (5) 0 = p — po + 05. » L’intensité relative J de la lumière peni donc s’écrire sous la forme 2 3 (6) =) FO le facteur J étant en raison inverse du carré d’une longueur. » Les variations des différentes quantités relatives à la variation dì de à longueur d'onde, pour des gouttes de même re sont, d’après les équations (4), (6), (2), (5) et (3), | A 3 dJ Ai f'{3) G s XX A Re Fel s 7) oei dd g 3 h $ p — po + bo dh = _ EOP ane) dao n(3p—2n—1:) han d h (P= m) (nr n (PP e)na ndX À }.dn P E no » Le facteur — „5 £st une constante C définie par la dispersion de la ( 432 ) lumière dans l’eau. Si l’on représente par P le facteur de — #2 dans la valeur dh ; à de —; les équations (7) donnent finalement (8) © | © dJ A A (CEE À pem nm ve —- omgi = PC . J dr IE) \P — Po + Vo = ) » L'achromatisme a lieu lorsque l'intensité relative J est la même pour les couleurs voisines. Dans ce cas, la quantité J est indépendante de la longueur d'onde, ou du moins sa dérivée est nulle, d’où la condition fiz) 2 + PC 6C tangI 3 (9) FLE PC - r-:PC bn De + de » Si l’on établit l’'achromatisme sur la lumière de comparaison (pe = po)» en remplaçant 6, par sa valeur (2) en fonction du paramètre, il reste rs) ft}: 2 PC pure + (: ) (inf Fier. PO ta PC » Pour le premier arc-en-ciel (p = 2) et la raie D du spectre, on a 18343. G= oor tangI = 1,6866, paho P= 9,476, PC = 0,1491, k= 4363, ne 1, 3608, À = 04,589, (i) to » Le diamètre 2a des gouttes étant exprimé en microns, l'équation qui détermine le paramètre d’achromatisme devient (11) AD = 3/5250 3—0, 3625 (24a); l'écart correspondant est donné par z= 1,9378(2a)*0, et le rayon du phénomène est 5 — 0. » Airy a donné une Table des valeurs de f(z) qui permet de résoudre ( 433 ) l'équation (11), par Vintersection des courbes (z) a A avec la droite $ Ya = 2,52573 — 0,3625 (24 Y". » La fonction y, est représentée par une première courbe A,, dont les ordonnées sont positives, depuis z = — % jusqu’au maximum principal où elle est asymptote à la verticale, et par une série de courbes A,, As, As, ..., ayant la forme des courbes de tangentes. Les dernières passent par tous les zéros de /(z), c’est-à-dire par les minima d'intensité, où leur incli- naison est de 45°, car le coefficient angulaire est, en général, i V,=I-— a » Ces courbes sont asymptotes aux verticales correspondant aux maxima et aux minima de f(z), c’est-à-dire à tous les maxima d'intensité; les or- données sont positives dans l'intervalle d’un minimum d'intensité et du maximum suivant, négatives dans les autres intervalles. » D’inclinaison de la droite y, est indépendante du diamètre des gouttes; cette droite ne rencontre pas la première branche A,, mais elle coupe toutes les suivantes, en un ou trois points. » Si les gouttes sont assez petites, les points d’intersection sont uniques et situés un peu avant les maxima secondaires; la branche négative — À, de la courbe A,, en particulier, est située au-dessous de la droite. » Comme on a A Hi PC)(: 2 2) = 0,5673(: = 2), cette expression reste positive avant le premier minimum; l'intensité J croissant avec la longueur d’onde, le rouge est en excès dans toute cette ré- gion. Cette couleur domine, à plus forte raison, avant le premier maximum, de sorte que la bande principale de l’arc-en- ciel parait entièrement rouge. La courbe des intensités relative à la première frange rouge enveloppe alors toutes celles des autres couleurs. » Lorsque le diamètre des gouttes atteint une certaine valeur 24,, la droite Yə est tangente à la branche — A,. Dans ce cas, l’achromatisme est presque absolu au voisinage du point de contact, avec un léger excès de (434) rouge de part et d'autre, qui s’exagère à l'extérieur de l’arc; les courbes d'intensité sont sensiblement tangentes en un même point. » À mesure que le diamètre augmente ensuite, la droite y, coupe d’abord la branche — À, en deux points M, et N,, dont l’un se rapproche du maximum principal et l’autre du premier minimum, et la branche + A, en un troisième point P,; l’achromatisme est encore très satisfaisant, le rouge domine avant le premier point d’intersection M,, puis entre N, et P,, tandis que les teintes moyennes apparaissent entre M, et N,. » Sans examiner ici ce qui se passe pour les gouttes plus grosses, je m'attacherai seulement à déterminer quel doit être le diamètre limite 249. » Une construction graphique montre que le coefficient angulaire y; est égal à celui de Ja droite, ou 2,5257, pour une valeur de z très voisine de 1,7, auquel cas l'intensité est 0,65 du maximum principal ; il en résulte (2a,} — 11,045, 24 = 40,77. » L'écart ð est alors = 0,0747 = 947". » Le maximum principal ayant lieu pour z = 1,0845, l'écart corres- pondant ,, est I ee note = AN: » Pour des gouttes de ce diamètre, le rayon du maximum est réduit à 37°24 et l’achromatisme a lieu un peu plus loin, dans l’intérieur de larc, à 1°33 du maximum. » Les gouttelettes qui constituent les nuages présentent souvent un diamètre voisin de 40”. Dans ces conditions, l’arc-en-ciel paraîtra diminué d'environ 2°, à cause de l’extension de la lumière au delà du maximum principal, et les colorations auront presque entièrement disparu, ne lais- sant qu'une nuance rougeàtre sur le bord extérieur. » Le calcul montre que l’affaiblissement des couleurs se conserve encore lorsque les dimensions des gouttes différent notablement, de part et d'autre, de celles qui correspondent au meilleur achromatisme, mais il persiste plus longtemps lorsque le diamètre diminue. » Si l’on tient compte maintenant du diamètre apparent du Soleil, qui élargit toutes les franges, et du mélange des gouttes de tailles un peu diffé- rentes, qui les fait chevaucher l’une sur l'autre, on conçoit que l'arc-en-ciel ( 435 ) | puisse paraître presque absolument blanc, sauf la teinte rougeûtre exté- rieure, et sans aucune trace de franges surnuméraires. AS » Cette interprétation des phénomènes semble conforme à tous les ren- seignements fournis par les observateurs qui ont signalé l’arc-en-ciel blanc. » MÉMOIRES PRÉSENTÉS. M. A. Nerrer adresse une Note intitulée : « Quelques remarques sur la nature et le traitement du choléra. » (Renvoi à la Section de Médecine et Chirurgie.) CORRESPONDANCE. ASTRONOMIE. — Observations de la nouvelle planète Wolf (1892 sept. 13), et de la planète Borrelly-Wolf (Érigone?), faites à l'Observatoire de Paris (équatorial de la tour de l’Ouest), par M. G. Bicourpax. Communiquées par M. Tisserand. PLanèTE WOLF. Planète — Étoile. Nombre TT aa de Dates, Étoiles. Gr. AR. A®. compar. 1892 SPL. 17, a 6294 BD—6 9,9 Has di +o.55,8 6:6 Ph R b 6291 BD — 6 7,8 +0.32,35 +2.27,3 4:4 ris CRIE b id 7,8 +0.82,07 +92.25,5 4:4 S b Id 7,8 —0.18,18 —5.30,0 4:4 Re b Id 7,8 —0,18,60 —5.33,1 4:4 Boo b Id 7,8 —0.18,98 —5.37,4 4:4 PLanèTe Borrezzy- WOLF. Mes ct € 6017 BD — 5 9:7 +1.23,12 —5.37,9 6:5 aa EE c Id. 9,7 +1.22,92 —D.41,6 6:5 S o. d Anonyme I9 +o. 3,58 —2.46,2 4:4 18.a: d id. 11,5 4+0. 3,19 —2.49,4 4:4 ( 43 6) Positions des étoiles de comparaison. Ascension Réduction Réduction droite au Déclinaison Étoiles. moyenne Jour. apparente jour. Autorités. Dates 1892,0 1892,0. 1892 h m s s o , “ n Sept. 17.. a 23.43. 1,59 +2,85 —6.23.52,6 +17,5 Rapportée à b Fc: b 23.42. 5,21 +2,85 —G6.25.31,7 +17,5 Sjchellerup 18.. G 23 42. 5,21 +2,86 —6.25.31,7 +17,5 Id. IJa» C 23.29.37,22 +2,84 —5. 5.20,4 +16,9 Rapportée à c 1.. d 33.30. 5,24 +2,85 —5.14.29,4 +17,0 Id. A ë 23.27.54,39 » —4.59.48,2 » Lalande Positions apparentes des planètes. Pranère Wozr. Temps moyen Asc. droite Log. fact. Déclinaison Log. fact. Dates. de Paris. apparente. parall. apparente. ‘parall. 1892 h m s h m 8 SR $ Sept. 17. 11.20.99 akha G 3,945 — 6.22.39,3 0,859 17. 11.40.48 23.42.40,41 35,330 — 6.22.46,9 0,860 17. 11.48.48 .23.42.40,13 3,885, — 6.22.48,7 0,860 18. 12, 0.25 J3 4l.40;89 3,310 — 6.306.644; 0,500 18. 12.10.35 23.41.49,47 3,578 — 6.30.47,3 0,860 18... 12.22.19 23.41.49,09 3,762 — 6.30.51,6 0,860 PLANÈTE BOoRRELLY- WOLF. 17. 1249.99 23.31. 3,18 039 — Ô.10.41,4 0,852 17. 13.58.12 23.31. 2,98 T o8 a a 2-7 0 001 18... 11.30. 1 23.30.11,67 3,066, — 5.16.56,6 0,354 18..." 11.39. 2 923.30.11,28 3,638 — 5.16.59,8 0,804 » La première de ces plañètes est de grandeur 11,5; la seconde, qui paraît identique à Érigone, a été signalée simultanément par M. Borrelly et par M. Max Wolf; elle est de grandeur 12,5. » GÉOMÉTRIE. — Sur une série récurrente de pentagones inscrits à une méme courbe génerale du troisième ordre. Note de M. PauL SERRET. « 3. De là (') ces deux propositions : un nee plan quelconque 12345 et son premier pentagone dérivé 1'2'...5' sont toujours Er ne he mem Sinnai mm i (') Voir la Note insérée au Compte rendu de la séance précédente, p. 406. (437) tibles à une même courbe générale du troisième ordre; et le pentagone dérivé représente, par rapport à celte courbe, le sangentiel du proposé : Tr est tangente à la courbe en 1; 22 tangente en 2, etc. » Réciproquement : si un pentagone 12...5 inscrit à une cubique se trouve accidentellement circonscrit à son pentagone tangentiel 4,1,...4,, les deux pentagones, tangentiel et dérivé, se confondent. » 4. Reprenons maintenant le pentagone initial 12345 et la série tout entière des pentagones dérivés, déduits linéairement les uns des autres comme il a été dit. Il s’agit de voir, en premier lieu, que tous ces pen- tagones se trouvent inscrits à une même courbe du troisième ordre, et que chacun d’eux représente, par rapport à cette courbe, le pentagone tangentiel du précédent. » Supposons, à cet effet, la proposition établie pour les deux premiers termes 12...5, 1/2..,.6’ de la suite, conformément aux indications anté- rieures, et montrons que son évidence en résulte pour tous les autres. » Dans cette vue, partons actuellement du pentagone 1...5” et soit, dans une position inconnue, 1,2,...5% le pentagone tangentiel de EFAN » Ce nouveau pentagone sera d’abord inscrit à la courbe, comme celui d’où il dérive; mais je dis, de plus, qu'il se trouvera doublement inscrit à ce dernier 1'2'3' 4'5 et au pentagone étoilé de mêmes sommets 1'3’ 5'24. » Et, en effet, 1’, 2’, ..., 5’ étant reconnus déjà comme les tangentiels des points 1, 2, ..., 5, et 1’ se trouvant, par définition, au point de con- cours du côté 34 et de la diagonale opposée 52, la situation en ligne droite des groupes ponctuels ed 4 ES entraine, comme on sait, la situation en ligne droite de leurs tangentiels respectifs . 3, Q; E Poy: Mais déjà, et par définition, ET Ri C Sa pnt en ligne droite; les points 1”, 1, coïncident : le deuxième pentagone dérivé et le deuxième pentagone tangentiel se confondent. ... » 5. Pour établir, en second lieu, que l’un quelconque des pentagones P; de la suite est en perspective avec le pentagone P;_, qui le précède de deux rangs, le point de vue ou centre d’'homologie étant situé sur la courbe, C. R., 1892, 2° Semestre. IT. CXV; N° 22.) ; 9 ( 438 ) prenons, par exemple, les polygones P=12...5, P’=1”.,,5" et soit o la dernière trace de la courbe sur la conique 12345. » On sait qu'une conique variable étant menée par quatre points fixes d’une cubique, la droite qui réunit les deux derniers points d’intersection des deux courbes passe d'elle-même par un point déterminé de la cu- bique. » Or si nous prenons ici comme coniques variables : 1° le système de deux droites (24, 35 ); 2° la conique (2345, 1) menées, toutes deux, par les points 2, 3, 4, 5 regardés comme fixes, les cordes qui réunissent les deux dernières traces de chacune de ces coniques sur la courbe sont res- pectivement 3/4 et w1. Les droites w1 et 3/4 doivent donc se rencontrer sur la courbe. Mais la dernière trace de la droite 3'4 sur la courbe n’est autre que le point 1”. La droite w1t passe donc par 1”, ou la droite 11”, par w; et les pentagones P, P” sont en perspective suivant w; les penta- gones P’, P” suivant a etc. » 6. Pour établir enfin que ces derniers points o, w, o”, -+ forment une nouvelle série tangentielle, il suffit de remarquer que, les points 1”, 1”, w se trouvant déjà en ligne droite, leurs tangentiels respectifs 1°, 1”, tw seront de même en ligne droite. Mais les pentagones P’, P” étant en per- spective suivant wœ’, les points 1’, 1”, œ sont déjà en ligne droite, et le point w’ qui appartient à la courbe, comme le point ĉe, se confond avec lui. » 7. Quelle est, pour z = æ, la limite du ri?" pentagone dérivé P}? » Les propriétés précédentes des pentagones de la série, associées à des considérations qui se présentent ici d'elles-mêmes, mais dont la rigueur ne semble pas assurée, paraissent mener à cette conclusion que les six séries tangentielles que nous venons de rencontrer ~ LA Es lycee) pa 2y rss, 20: k J; Dean]; Aa. o, O a; wW convergent simultanément, pour n — +, vers un seul et même point : l’un des points sextactiques de la courbe, avec lequel viendraient se confondre, à la limite, les divers sommets 1%, 20), .. ., 5" du rime pentagone dérivé, et le point correspondant o, » j ( 459 ) ÉLECTRICITÉ. — Sur la production de l’étincelle de l’oscillateur de Heriz dans un diélectrique liquide, au lieu de l'air. Note de MM. Sarasin et DE LA Rive, présentée par M. Poincaré. « Nous avons récemment essayé de plonger dans un liquide isolant les deux petites boules de 3™ à 4°* de diamètre, entre lesquelles s'opère la décharge du Ruhmkorff dans l’oscillateur hertzien, et nous avons trouvé qu’on obtient ainsi des effets plus intenses sur le résonateur. » Le liquide employé en premier lieu a été l'huile d'olive. Un bocal cylindrique de 20°" de diamètre est percé latéralement de deux ouvertures par lesquelles pénètrent les tiges horizontales de l’oscillateur, au travers de bouchons soigneusement assujettis; les deux petites sphères qui ter- minent les tiges sont ainsi immergées dans le liquide où se produit l’étin- celle. Quand on augmente progressivement la distance explosive, la ten- sion des deux bornes arrive assez promptement à sa limite, soit parce qu'elle est voisine de la tension maxima de l’inducteur, soit parce que l’étincelle circule autour du bocal de verre, au liewde traverser la couche d'huile. Dans nos expériences, nous obtenons une étincelle d’un peu plus de ı™, Elle se produit régulièrement, accompagnée du son caractéris- tique, semblable à celui d’un choc, beaucoup plus intense que dans Fair. » L'effet sur le résonateur est très notablement augmenté par cette disposition. Dans le voisinage de l’oscillateur, l’étincelle prend un véri- table éclat; à la distance de 107, pour les résonateurs de grand dia- mètre, o™, 75 et 1”, elle reste encore bien lumineuse et visible de loin. Les interférences de la force électromotrice, par réflexion sur une surface métallique plane, donnent les mêmes résultats que lorsque la décharge de l’oscillateur a lieu dans l'air, c’est-à-dire qu'elles donnent la longueur d’onde propre au résonateur employé. » L'huile se carbonise et perd sa transparence; mais si l’on emploie, comme nous le faisons, une capacité de deux litres, il n’y a pas trace d’échauffement : l’altération du liquide ne donne pas lieu à une alté- ration d'intensité, en faisant fonctionner l'appareil pendant plus de vingt Minutes. Cette constance, comparée à la diminution rapide dans l'air, à laquelle on doit remédier en essuyant fréquemment les boules, est un avantage notable. » Nous avons remplacé l'huile soit par l'essence de térébenthine, soit ( 440 ) : par le pétrole, et obtenu des résultats analogues. Seulement, quand on em- ploie ces liquides et en particulier le pétrole, il se produit une sorte d’ébul- lition, entre l'étincelle et la surface, qui pourrait peut-être provoquer une combustion. Il résulte de ces premiers essais que l'huile est préfé- rable. » : CHIMIE ORGANIQUE. — L'action du brome en présence du bromure d'alumi- nium sur les carbures à chaînes cycliques. Note de M. W. MarkoVNiKorr. (Extrait. ) « En poursuivant ses intéressantes recherches sur l'hydrocarbure CH", tiré de l'essence de résine, M. L. Maquenne a indiqué dans son dernier Mémoire (Comptes rendus, t. CXIV, p. 1068) une réaction du brome, qui, en présence du chlorure d'aluminium, donne un dégagement abondant d'acide bromhydrique, quand on le fait agir sur cet hydrocarbure. Il a aussi remarqué que le même effet se manifeste avec l’hydrocarbure CH dérivé de l'acide camphorique, ainsi qu'avec les naphtènes du pétrole russe, d’où il conclut que c’est une réaction générale pour tous les car- bures cycliques de la série C”H?”; mais les substances résultant de la réaction semblent ne pas avoir encore été étudiées. » Nous pouvons confirmer cette conclusion, dans une forme encore plus large. M. Gustawson a montré (Jahresber. der Chemie, p. 522, 593, 1799; 1883) qu'une petite quantité de bromure ou de chlorure d'aluminium ajoutée au brome provoque une vive réaction avec les carbures de la série aromatique, donnant ordinairement des produits de substitution de forme cristalline. La formation facile et prompte de ces produits a permis d'en- visager cette réaction comme qualitative pour ces hydrocarbures, même quand ils sont mélangés avec une grande quantité d'hydrocarbures de la série parafinique. ... Les travaux de plusieurs chimistes de notre labo- ratoire ont montré la généralité de la réaction pour tous les hydrocarbures C'R” à chaîne cyclique, que nous avons pu étudier; mais les résultats ne sont pas toujours les mêmes. Jusqu'ici elle a été presque exclusivement étudiée sur les naphtènes, c’est-à-dire sur les hydrocarbures qui contien- nent la chaîne cyclique hexacarbonique et qui sont identiques aux hexa- hydrures des carbures aromatiques... » La réaction peut être exprimée par l'équation générale CH he Bri t= C" Br" 4- 6Br H. (441 ) « Il est peut-être permis d’établir ici la règle suivante : » L'action du brome sur les naphtènes, en présence du bromure d’alumi- nium à la température ordinaire, se porte principalement sur les atomes d’hy- drogène de la chaîne cyclique en le transformant en noyau de benzene, dans lequel tous les atomes d'hydrogène sont substitués par le brome, tandis que les chaînes latérales restent intactes. » Le naphtène le plus simple, ou l’hexahydrobenzène C°H"'?, présente une exception remarquable. M. Kijnere, en étudiant cet hydrocarbure, a trouvé que, dans les conditions que nous avons mentionnées, il ne donne pas d’hexabromobenzène, comme on pouvait s’y attendre, mais un autre produit bromé. » Jusqu'à présent, nos recherches n’ont donné ces résultats que jusqu’à l’hydrocarbure C°H'#. Toutes les tentatives pour obtenir un produit cris- tallin en partant de divers décanaphtènes C'°H?°, obtenus en partant du pétrole et du menthol ou de l’hydrate de terpine, ont échoué. Ces hydro- carbures donnent encore une réaction énergique avec le brome; mais on n'obtient que des corps résineux dont nous n’avons pu dégager aucune substance bien définie. Il est probable que la difficulté de la formation des produits cristallins s'accroît par la complication des chaines latérales; le propyinaphtène nous a montré le premier exemple de ce genre de carbures. » M. Tschitschibaline a préparé ce nouveau corps d’après la méthode donnée par M. Berthelot, en chauffant le propylbenzène avec l'acide iodhydrique. Traité par le brome et le bromure d'aluminium, cet hydro- carbure. a donné très peu de produits cristallins, ayant comme point de fusion 230°; d’après l'analyse, la composition est C°H°Br°...; c’est celle du tribromopseudocumène. Les recherches prochaines doivent décider si ce corps est vraiment le tribromopropylbenzène. » Pour ce qui concerne les hydrocarbures qui ne contiennent que des méthyls, cette réaction donne de très bons résultats et peut servir à la dé- termination qualitative des naphtènes aussi bien que des carbures aroma- liques. _» On l’exécute de la manière suivante : Dans une éprouvette qui con- tient 0f°,5 de brome on laisse brûler une parcelle d'aluminium (0,0001); après le refroidissement du brome, on y ajoute 3 à 4 gouttes de l’hydro- carbure que l’on veut étudier. Aussitôt que le mélange commence à dégager en abondance l’acide bromhydrique, on verse le tout sur un verre de montre. Après l’évaporation de l'excès du brome, on remarque des cris- taux microscopiques imprégnés d’un liquide huileux.... L'action du ( 442) brome, dans ces conditions, ne se borne pas toujours à la formation d'un bromure d'hydrocarbure aromatique correspondant; nous avons aussi constaté un cas de transposition des chaînes latérales. Ainsi l’octona- pireng, guts g apres ses autres réactions, se comporte comme un hexa- hydr ène, donne toujours du tétrabromoparaxylène. » Outre les naphtènes, le brome agit encore vivement, dans les conditions décrites, sur les dérivés de ces hydrocarbures; par exemple, sur leurs chlorures. Il est fort probable que cette réaction est applicable aux autres dérivés de la série naphténique; par exemple, aux acides naphténiques C” H?” O? tirés du pétrole russe, ou préparés par voie d’hydrogénation des acides aromatiques, comme nous l’avons déjà indiqué pour l’acide ben- zoïque. » La réaction, en présence du chlorure d'aluminium, indiquée par M. Maquenne, doit être évidemment du même genre, si la présence du chlore n’influe pas sur les résultats en aidant à la formation des dérivés pt » Nous ajouterons que ce ne sont pas seulement les corps des séries Rte et naphténiques qui réagissent facilement en présence de AlBr°. Les hydrocarbures paraffiniques se comportent de la même manière; les produits huileux qui en résultent feront l’objet de nos prochaines études. » CHIMIE INDUSTRIELLE, — Le pouvoir rotatoire de la fibroine. Note de M. Léo Viexox. « Dans des Communications précédentes (Comptes rendus, 7 dé- “cembre 1891, 18 janvier 1892), jai montré que les éléments constitutifs de la soie du Bambyx mari, c’est-à-dire le gres et la fbroine, agissaient sur la lumière polarisée. Cette constatation a été faite en examinant les solu- tions de grès de soie dans une liqueur aqueuse de soude caustique à 3 pour 100, et les solutions de fibroïne dans l'acide chlorhydrique pur à 22° B°, Les déviations trouvées ont été calculées pour les éléments grès et fibroïine supposés à l’état solide. » Mais on pouvait se demander si, sous la forme solide, le grès et la fi- broïne devaient bien être considérés comme actifs, ou si tout au moins, par l’action des dissolvants employés, ils ne subissaient pas de décompo- sition. J’ai étudié ce côté de la question en ce qui concerne la Broimes qui forme la partie essentielle de la soie. ( 443 » L'examen optique de la fibroïne telle qu’elle existe dans les glandes du ver à soie, c’est-à-dire sous la forme semi-fluide, n’est pas possible. La matière n’a ni la transparence, ni la fluidité nécessaires. Je me suis donc attaché à étudier ces solutions chlorhydriques de fibroïne, optiquement actives. Ces solutions présentent les caractères suivants : » Si l’on sature peu à peu l’acide chlorhydrique par une solution titrée de soude, en suivant la saturation au moyen du papier de tournesol, on observe qu’au voisinage du point de neutralité il se forme un abondant précipité blanc, semblable à la silice en gelée. Ce précipité fraîchement préparé est soluble dans un excès de soude. » L'examen polarimétrique de la liqueur permet de suivre les progrès de la préci- pitation, et montre qu’à l’origine elle n’est jamais complète : la liqueur filtrée agit sur la lumière polarisée. Cependant, il arrive fréquemment que, au bout de vingt- quatre heures, la liqueur, séparée du précipité, s’est prise en gelée. En l’additionnant alors d’eau salée, en agitant et en filtrant, on obtient une solution qui ne dévie pas; la précipitation de la substance active a donc été complète. » Il est donc possible de retirer par neutralisation la-matière active sous forme solide; mais la précipitation est parfois incomplète, plus ou moins longue à réaliser, semblable à celle de la silice, de l’alumine, de l’oxyde d’étain, dans des conditions analogues. » Une autre méthode m’a permis de réaliser complètement et sûrement la précipitation de la matière active. | » En additionnant de root d'alcool éthylique à 95°, 20° de solution chlorhydrique de fibroïne, on obtient immédiatement un précipité blanc, floconneux, semblable à la silice gélatineuse. En séparant le précipité par filtration, on constate que la liqueur alcoolique n'exerce plus aucune action sur la lumière polarisée, et ne laisse par l’éva- Poration aucun résidu. » Le précipité est-il identique à la fibroïne initiale? Pour décider cette question, le précipité a été lavé à l'alcool pour éliminer l'acide en excès, puis séché à Pair. On a déterminé ensuite son poids à 115° (poids conditionné) ; on a constaté qu’il était 0#,735, le poids initial à la même température étant 05", 744, » La densité, mesurée par la méthode que j'ai décrite (Comptes rendus, 14 mars 1892), est égale à 1 ,32, la densité de la soie décreusée initiale étant 1,33, » Le précipité, séché à Pair, se comporte vis-à-vis des dissolvants et des réactifs comme la fibroïne. Notamment il est insoluble dans la soude éten- due froide, décomposable par la soude concentrée à chaud. Il est soluble dans l’acide chlorhydrique concentré. » Le pouvoir rotatoire est le même dans la fibroïne et dans le précipité. » ni , , m . Ha F . , Deux flattes de soie décreusée, de même poids, ont été dissoutes séparément dans ( 444 ) un même volume de HCI à 22°. Une de ces”solutions, conservée comme type, donnait une déviation {a}, = 42° I. La deuxième solution a été précipitée par l’alcool; le précipité essoré a été repris par l'acide chlorhydrique et a fourni une solution dont la déviation était [al; = — 432. » La matière active précipitée par l'alcool des solutions chlorhydriques de fibroïne, enfin, exerce sur les matières colorantes le méme pouvoir absorbant que la soie décreusée. J’ai constaté le fait, en opérant comparativement sur les matières colorantes suivantes, employées en solutions titrées : roccel- line, bleu méthylène, fuchsine, carmin d’indigo, safranine. » En résumé, la matière que l’on isole, par précipitation au moyen de l'alcool, des solutions chlorhydriques de fibroïne, est identique à Ja fibroïne elle-même; elle possède même poids, même densité, elle agit de la même façon sur la lumière polarisée et se comporte de même vis-à-vis des réac- tifs et des matières colorantes. Le pouvoir rotatoire que nous avons déter- miné s'applique donc bien à la fibroïne, et non à des produits de décompo- sition de ce corps. » PHYSIOLOGIE EXPÉRIMENTALE. — Recherches expérimentales sur le centre respiratoire bulbaire. Note de MM. J. Gap et G. Maresco, présentée par M. Brown-Séquard. « Presque de tout temps, les physiologistes ont fait jouer à la région bulbo-spinale le rôle principal dans le mécanisme de la respiration. » Flourens, s’autorisant de recherches restées classiques, avait admis qu'il existe dans une région déterminée du bulbe, au niveau de la place marquée par la pointe du V de substance grise, et qu’il appelait le nœud vital, une partie dont la destruction entraînait immédiatement la mort de l'animal. Longet, qui refit des expériences analogues, arriva à des conclu- sions contradictoires. » De son côté, M. Brown-Séquard a produit un grand nombre de faits expérimentaux, tendant à démontrer que le bulbe rachidien est le prin- cipal foyer d’inhibition de la respiration; la mort, qui suivait la lésion du nœud vital, était l’expression d’un phénomène d'arrêt. ( 445 ) » Pour Gierke, les impressions extérieures provenant du trijumeau, du pneumogastrique, etc., seraient recueillies par le faisceau solitaire du bulbe qui transmettrait des incitations en conséquence aux noyaux moteurs de la moelle. » Mislawsky localise le centre respiratoire dans deux amas cellulaires situés de chaque côté du raphé, en dedans des racines de l’hypoglosse. » Holm, en dernier lieu, considère le noyau dorsal du pneumogastrique comme le centre respiratoire. » Il résulte, de ce court exposé, que les opinions des auteurs ne sont encore concordantes ni sur le siège, ni sur la nature du centre respira- toire bulbaire. » Nos expériences ont été faites sur des chiens, sur des chats et sur des lapins, sur soixante-cinq animaux en tout. » Nous employons de petites baguettes en verre, portées à une tempé- rature élevée, à l’aide desquelles nous détruisions lentement et progressi- vement la région présumée du centre respiratoire, soit la moitié inférieure du plancher du quatrième ventricule (‘). Cette méthode nous paraît avoir l'avantage : 1° d’éviter le shock traumatique, et réduire à son minimum l’action inhibitrice de l’excitation (contrairement à ce qui arrive dans le traumatisme expérimental adopté par la plupart des auteurs); 2° de per- mettre une exploration plus régulière et plus étendue de la région. » Dès nos premières expériences, nous avons été frappés de constater que l'arrêt de la respiration et la mort survenaient, tantôt après des lé- sions extré t minimes, tantôt, au contraire, seulement à la suite d’al- térations très étendues. Cette observation nous rendait compte de la diver- gence d'opinion des auteurs, en même temps qu’elle confirmait la valeur de la manière de voir défendue par M. Brown-Séquard. » Nous sommes arrivés, au cours de nos expériences, à pouvoir détruire entièrement la plupart des diverses régions auxquelles on a attribué le rôle de centre respiratoire, sans que l'arrêt complet et permanent de la respiration s'en suivit. Chaque brûlure s’accompagnait d’un arrêt immé- diat, mais en général très peu accusé de la respiration. Parfois cependant, il se produisait une suspension plus longue de la respiration; mais alors il suffisait, pour rétablir la fonction, soit de l'excitation de la peau, soit des E as aa o a 1 i t4 . A >. Lie o (°)Les pieces provenant des animaux ont été soumises ultérieurement à un examen micr : ur . “ 5 i i .oscopıque minutieux, qui a permis de déterminer la topographie exacte du trau- Matsme expérimental. C. R., 1892, 2° Semestre. (T. CXV, N° 12.) 60 ( 446 ) manœuvres manuelles de la respiration artificielle, soit de l’électrisation de la région bulbaire, que nous sommes arrivés à considérer ultérieurement, pour notre part, comme représentant le centre respiratoire, pour rétablir la fonction. » Dans certains cas, nous avons cautérisé largement et profondément la région du nœud vital de Flourens; dans d’autres, nous avons détruit le faisceau solitaire des deux côtés (Gierke); nous avons aussi intéressé le centre de Mislawsky ('); enfin, nous avons enlevé sur toute leur étendue les noyaux dorsaux des pn gastriques (Holm). Aucune de ces mulila- tions n’a entrainé l'arrêt définitif de la respiration. » Toutefois, nous avons observé constamment que la destruction de cette partie de la substance grise, qui se trouve de chaque côté des racines de l’'hypoglosse, représentant la plus grande partie de la substance réticulaire grise et blanche, entrainait l'arrêt irréparable de la respiration. » Après avoir constaté ces résultats, dus à la destruction de cette région, nous avons cherché à déterminer les effets produits par la méthode de l’excitation. Nous avons observé à la suite de cette manœuvre, des modi- fications très nettes du rythme respiratoire. Celles-ci portent, et sur la fréquence du rythme respiratoire et sur son amplitude. Il est arrivé aussi que des excitations de même nature, mais appliquées sur des endroits très rapprochés de la région déterminée, ont provoqué des accès de toux. Il nous restait à rechercher quelles étaient les voies de transmission de ces amas cellulaires, aux noyaux moteurs de la moelle épinière. L'hémisection de la moelle entre la première et la troisième cervicale entraine l'arrêt des mouvements respiratoires du même côté, et l'arrêt de la respiration devient complet, si chez l'animal ainsi mutilé où détruit le centre respira- toire du côté opposé : il résulte de là que les voies de transmission ont un trajet direct. A l’aide de diverses sections nous avons pu déterminer que ces voies siégeaient dans le faisceau réticulaire antérieur. D'un autre côté, la décérébration, non plus que l’ablation des tubercules quadrijumeaux;, n’entraine aucun trouble de la respiration; toutefois, si l'on pratique la section du cerveau par tranches, il se produit un arrêt respiratoire, lors- qu'on arrive au voisinage de l’origine des nerfs trijumeaux. gd sons a tt OI est à noter que, même chez le chat et chez le chien, les noyaux de Mislawsky ne constituent pas une masse continue de substance grise. Chez le lapin et chez l’homme les cellules correspondantes sont encore plus disséminées, aussi n'existe-t=il pas à l'égard de leur présence une différence essentielle entre la partie grise et la partie blanche de la substance réticulaire. ( 447 ) » En résumé, il résulte de nos expériences : 5 » 1° Que la destruction des divers noyaux bulbaires, considérés jusqu'ici par les auteurs et notamment par Flourens, Gierke, Mislawsky et Holm, comme des centres respiratoires, ne détermine pas, lorsqu'elle est faite dans certaines conditions, l’arrêt définitif de la respiration. » 2° Qu'il existe dans la moitié inférieure du bulbe, dans une région située profondément, une masse cellulaire, dont la destruction détermine l'arrêt, et dont l’excitation entraine des modifications caractéristiques de la respiration. » 3° Cette région, que nous sommes portés à considérer comme jouant le rôle de centre respiratoire, ne représente pas une zone nettement cir- conscrite, mais est constituée par une association de cellules nerveuses disséminées de chaque côté des racines de l’hypoglosse. » 4° Les voies centrifuges qui descendent dans la moelle sont directes, et occupent la zone réticulaire antérieure. » PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE. — Influence de la lumière électrique continue et discontinue sur la structure des arbres ('). Note de M. Gaston BoniEr, présentée par M. Duchartre. « Les essais de culture déjà tentés à la lumière électrique ont eu surtout pour objet le développement général-des plantes. Je me suis proposé, dans ce travail, de chercher quelles modifications de structure anatomique il est possible d'obtenir en soumettant des plantes à une lumière d’intensité sen- siblement constante. » Deux lots de plantes semblables étaient soumis, le premier à un éclai- rement électrique constant, le second au même éclairement de 6" du matin à 6" du soir et à l'obscurité de 6è du soir à 6? du matin; un troisième lot, en plein air, aux conditions ordinaires normales, servait de terme de comparaison. » J'ai opéré dans le pavillon d'électricité des Halles centrales, à Paris. Par suite de la disposition du local mis à ma disposition, les plantes sou- mises à la lumière électrique continue ou discontinue se sont trouvées à une température sensiblement constante (13° à 15°) et dans un air dont le mes mm ER GPU x z > L4 2 L $ ‘i s $ z i d ( Les travail a été fait au Laboratoire de Physiologie végétale que j'ai installé ét š Pavillon d'électricité des Halles centrales. J'ai à remercier particulièrement onseil municipal de Paris et l'Administration municipale qui ont généreusement mis à 1 4: s t . + ? ma disposition tout ce qui était nécessaire pour mes recherches. ( 448 ) renouvellement était assez lent. La lumière était produite par des lampes à arc, sous globe, et les plantes dont il est question dans cette Note se trouvaient placées dans une enceinte vitrée. » Ces conditions de milieu ne permettaient pas de cultiver des espèces quelconques. Les espèces qui ont pu s’adapter à ce milieu sont surtout les plantes à bulbes, les Graminées issues de germination faite sur place, les plantes aquatiques submergées et les espèces ligneuses. Je donnerai aujourd'hui quelques résultats obtenus avec les arbres mis en expérience. (Pin d'Autriche, Pin silvestre, Hêtre, Chêne, Bouleau.) » 1° Comparaison entre l’éclairement électrique continu et l’éclairement normal. — Les pousses des arbres éclairés à la lumière continue étaient très vertes, à feuilles moins serrées que dans l’éclairement normal et d’une consistance générale moins ferme. Au premier abord, il semblait qu'on voyait des pousses à la fois étiolées et riches en matière verte, mais on sait que dans les pousses étiolées à l'obscurité, les tiges sont en même temps plus épaisses et plus longues, tandis que les feuilles sont très ré- duites; ici, au contraire, les tiges avaient un diamètre à peu près égal à celui des plantes normales et les feuilles étaient de surface analogue, mais proportionnellement un peu plus longues. » D’une manière générale, ces pousses, bien que riches en chlorophylle et assimilant avec intensité (ainsi que le démontrait un fort dégagement d'oxygène dans des expériences préalables) ont présenté dans leurs tissus une différenciation moins grande que les pousses normales. » Certaines modifications dans la structure anatomique étaient tout à fait frappantes et plus grandes que celles qu’on ohserve naturellement dans les conditions les plus éloignées d’éclairement. » C’est ainsi qu’une feuille du milieu de la pousse développée d’un Pin d'Autriche étant coupée en travers, si l’on compare cette coupe à celle correspondante de la feuille analogue normale, on peut noter les observa- tions suivantes : l’épiderme est à parois minces et non lignifiées; l’assise sous-épidermique peu épaissie ; le parenchyme cortical, bourré de grains de chlorophylle, est moins développé par rapport aux tissus centraux et ne présente pas dans les parois de ses cellules ces curieux replis si caracté- ristiques du genre Pin et qui sont très développés dans l’échantillon nor- mal; les canaux sécréteurs ont un diamètre plus de deux fois plus petit et sont tout à fail. rapprochés de l’assise sous-épidermique; les cellules de l’endoderme ressemblent presque à celles du péricycle qui les avoisinent ; le tissu aréolé est moins net et les deux faisceaux, dont le bois et le liber sont bien différenciés, sont jusqu’à cinq et six fois plus écartés l’un de ( 449 ) l’autre que dans l’échantillon normal. Les feuilles du Pin silvestre, de l'Épicéa, ont présenté des modifications analogues; celles de Hêtre, de Chêne, de Bouleau ont montré, dans le tissu en palissade, l’épiderme, les stomates, une moindre différenciation que les feuilles comparables nor- males, tandis qu’elles ressemblaient à ces dernières par la structure de leur système conducteur. » Pour la tige, si l’on examine la coupe transversale faite au milieu d'une pousse de Hêtre développée à la lumière électrique continue, et qu'on la compare à la coupe analogue faite sur une pousse similaire du même arbre croissant dans les conditions normales, on remarque ce qui suit. Les faisceaux libéro-ligneux sont aussi gros que dans la tige nor- male, mais restent très longtemps isolés les uns des autres; il y a absence complète du sclérenchyme péricyclique lignifié qui constitue, dans l’échan- tillon normal, un anneau continu très net et de forme caractéristique; la cuticule de l’épiderme est très mince, etc. Des changements de structure analogues peuvent être signalés chez les tiges de Chêne et de Bouleau. Les tiges de Pin et d’Épicéa ont présenté d’autres modifications plus ou moins semblables à celles notées chez les feuilles des mêmes arbres. Quant au diamètre de la moelle, qui augmente tant chez les tiges des plantes étio- lées ('), il n’est relativement pas plus grand chez les tiges croissant à la lumière continue. » Une étude ultérieure des organes que je viens de citer, à un âge encore plus avancé, m'a montré qu'il ne s’agit pas, à la lumière continue, d'un simple retard dans la formation des tissus, mais bien d’une structure en réalité différente de celle observée à l’éclairement ordinaire. » 2° Comparaison entre l’éclairement électrique continu et l’éclairement électrique discontinu. — Comparons maintenant, toutes les autres conditions étant égales d’ailleurs, les plantes soumises à l'éclairement continu avec celles soumises exactement au même éclairement, mais plongées dans l'obscurité toutes les nuits pendant douze heures. ` » Sans entrer dans des détails que ne comporte pas la longueur de cette Note, je dirai qu’on remarque chez les organes soumis à cette lumière dis- “aange une tendance très nette à se rapprocher par leur structure de ceux Soumis aux conditions ordinaires. Cette dernière série de faits montre donc que ce n'est pas seulement la nature de la lumière employée, mais aussi sa SonUnuilé qui a influé sur la structure des végétaux. DT tn LE 1 . < Arch mA Snr les causes des formes anormales des plantes qui croissent obscurité (Ann. des Sciences naturelles : Botanique, 6° série, t. V, p- 266). ( 450 ) » Les plantes soumises à la lumière continue, qui assimilent sans inter- ruption et toujours avec la même intensité, sont comme gênées pour l'u- tilisation et pour la différenciation ultérieure des substances assimilées. Cette différenciation ne peut se faire, en ce jour perpétuel, comme elle a lieu chez les plantes ordinaires pendant la nuit, même pendant l'obscurité re- lative des régions situées sous les latitudes élevées. » En résumé, il résulte de ces expériences que : .» 1° On peut provoquer, par un éclairage électrique continu, des mo- difications de structure considérables dans les feuilles et les jeunes tiges des arbres. » 2% On peut réaliser un milieu tel que la plante respire, assimile et transpire jour et nuit d’une manière invariable ; le végétal semble alors comme gêné par celte continuité et ses tissus ont une structure plus simple. » 3° L'éclairage électrique discontinu (avec douze heures d’obscurité sur vingt-quatre) produit dans les divers organes une structure qui se rapproche plus de la structure normale que celle provoquée par la lumière électrique ininterrompue. » HISTOIRE DES SCIENCES. -- Sur la découverte de la ligne sans déclinaison. Note de M. W. DE FONVIELLE. « Dans la séance du 16 mai 1870, M. d’Avezac présentait à l’Académie des Sciences, un Volume renfermant les articles que le Père Bertelli, de Florence, avait publiés dans le Bulletin des Sciences mathématiques et histo- riques du Prince Boncompagni, afin d’établir les droits de Christophe Co- lomb à la découverte de la variation. Mais, tout en rendant hommage au talent de son savant correspondant, M. d’Avezac ne partageait pas son Opinion; il pensait que la variation était connue avant Colomb. Cepen- dant il ne considérait pas la question comme définitivement résolue, et il appelait, sur ce point important d'histoire scientifique l'attention des chercheurs. » À l’occasion de la célébration du centenaire du voyage dans lequel Colomb aurait découvert la variation, la Bibliothèque nationale a organisé une exposition de Cartes géographiques antérieures ou contemporaines de ce grand événement, L’inspection de ces précieux documents parait donner raison au Père Bertelli. En effet, même dans ceux où l’on cherche à résumer les découvertes de Colomb et de ses principaux continuateurs, la fleur de lis de la boussole paraît dirigée vers le vrai Nord. Mais il est ( 451 ) facile de montrer que cette circonstance ne saurait être considérée comme décisive. » En effet, si on lit les historiens originaux qui ont raconté les voyages de Colomb, on voit que sa découverte consiste précisément à avoir re- connu que la boussole se rapprochait beaucoup plus de la Polaire, que dans la Méditerranée, et qu'elle finissait par l'atteindre, en arrivant vers le 30° degré de longitude sur le 28° parallèle, plusieurs jours après avoir perdu de vue Flores. L'étoile polaire étant considérée comme indiquant la situation du Nord, on voit que la découverte de Christophe Colomb est d’avoir reconnu que la variation était nulle à l'occident de la dernière des Canaries. Son mérite consisterait donc à avoir constaté l'existence d'une ligne sans déclinaison. C’est à peu près le sentiment de Humboldt dans son Histoire de la Géographie du Nouveau Monde (') et de M. Harrisse dans son excellent ouvrage sur Christophe Colomb (?). » Ce qui parut surprenant à Colomb et ce qui faillit porter la panique dans l'esprit des marins, c’est la rapidité avec laquelle la variation avait diminué. Ces gens, grossiers, ignorants, qui ne demandaient qu’un prétexte pour revenir sur leurs pas, auraient certainement déclaré qu'il était impossible de s’aventurer dans des régions où la boussole ne pouvait plus servir à rien, parce qu’elle s’affolait, si Colomb n’était venu au-devant de cette objection, en leur expliquant que l'étoile polaire avait changé de position, mais que la boussole avait gardé une direction analogue à celle qu'elle avait en Europe, de sorte qu'elle donnait toujours des indications sur lesquelles on pouvait compter pour naviguer sûrement. » Le succès de cette ruse s'explique facilement, à une époque où le mouvement de la Terre n’était point connu; il fait grand honneur à la fé- condité de l'imagination de Colomb, mais il sert à constater en même temps que le fait matériel de la variation n’était point ignoré. » Si les cartes n’en faisaient pas mention, c’est probablement parce que cet angle était très mal déterminé et que les pilotes de la Méditer- ranée n'en faisaient point usage, au moins d’une façon régulière. » La découverte inattendue de mouvements de la boussole plus grands que ceux que l’on avait observés jnsqu’alors, se produisait dans des cir- constances remarquables. En effet, l'expédition arrivait dans la mer des Sargasses, la température avait baissé, et Colomb crut même que le rayon de la Terre avait diminué. Il s'imagina donc que la ligne sans déclinaison me D nn ME P mr (*) Tome III, p. 28. (*) Tome I, p. 251 et 400. (452) formait comme une frontière naturelle entre les eaux appartenant à l’Eu- rope et celles qui font partie du domaine de l’Asie, où il croyait aborder après une, navigation dont il avait déterminé la longueur, avec une ap- proximation qui se trouva assez satisfaisante. » Lors de son retour, l'existence de la ligne sans déclinaison fut un des détails qui frappa l'imagination des savants. » Lorsque le pape Alexandre VI fut invité à partager le monde idolâtre entre les deux couronnes rivales d'Espagne et d'Aragon, c’est une fron- tière scientifique que le suprême pontife voulut tracer entre les deux empires. Pour arriver à ce résultat, il ne pouvait mieux faire que de choisir une ligne, qui semblait coïncider avec des changements physiques si Importants. » Cette ligne, que le Pontife a tracée pour arrêter les conflits entre les deux puissances rivales, passe par le point où Colomb a fait son obser- vation, mais Colomb ne tarda point à s'apercevoir lui-même qu’elle ne coïncide nullement avec un méridien astronomique, comme il le pen- sait très certainement lorsqu'il revint en Europe, et comme naturellement le pape le pensait d’après lui. En effet, dans ses voyages ultérieurs, Colomb reconnut deux autres points de cette ligne, qu’il recherchait pour se guider dans l'évaluation de la distance qui le séparait de l'Espagne. La dernière observation faite dans le troisième voyage lui montra qu’en des- cendant vers l'équateur jusqu’au 12°? de latitude, on ne rencontrait plus la ligne sans déclinaison que par le 68° degré de longitude. Il mit donc en lumière l'existence d’une déviation considérable vers l'occident, de sorte que la découverte de la première ligne magnétique connue ne tarda pas à montrer que ces lignes n’ont rien de commun avec les méridiens ter- restres, et que leur connaissance ne peut servir à déterminer les coor- données géographiques du lieu. » Cependant, l'espérance de faire servir l'étude de la variation à la me- sure de la longitude des vaisseaux ne fut point abandonnée rapidement. Elle était partagée par le pilote de Magellan, dans son grand voyage de circumnavigation. La même illusion se retrouve dans l’Ars magnetica du Père Kircher, imprimé à Wurtzbourg, en 1631. Elle ne fut détruite que par le Mémoire donné par Halley, dans les Transactions philosophiques de l’année 1683, et surtout par la carte magnétique qu'il publia en 1700: » La séance est levée à 4 heures un quart. M. B. Aa On souscrit à Deus 1835 les COMPTES RENDUS hebdomadaires paraissent régulièrement le Dimunche. ls forment, à “e ün do Taaa Tables, l'une par ordre alphabétique de matières, lautre par ordre alphabétique de noms d'Auteurs, terminent ss volumo. et part du 1° Janvier. Le prix de Pabonnement est Fixé ainsi qu'il suit : Paris : 20 fr. — Départements : 30 fr. — Union postale : 34 fr. — Autres pays : les frais de poste extraordinaires er On souscrit, dans les Départements, On souscrit, à VÉtranger, ` ES a EEEE TUE rm chez Messieurs : chez Messieurs : chez Messieurs : Michel et Médan. Ê ( Baumal. { Robbers. į Dular ; Gavault St-Lager. eT ARTE l M=. Texier. ATER | Feikema Caarelsen Londres... | att. Jourdan. Beaud. Athènes... ir a Beck, [et Cis, | Luxembourg.. : TEN | Georg. nd. ... Verdaguer. = ecquet-Décobert. Lyon... Ss « Mégret. | bee Ch Ts Germain et Grassin. Palud Asher et Gt. | Madrid ` į Lachèse et Dolbea RRAN Berl Calvary et, 0. Se Vitte et Pérussel. M A Friedlander et fils. | Morse ie Ruat. d Mayer et Maler j oa : i ; | Schmid; Fraacke et |" l. Montpellier . se Berne. ss. sise ne pi Bologne... ...... Zanichelli et Ci. Moulins...... .. Martial Place. à ni ao Sokdodlet cc ee HG An Bruxelles DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES S 3 a o ADOPTÉ DANS LES SÉANCES DES 23 JUIN 1862 ET 24 MAI 1875. s Comptes rendus hebdomadaires des séances de ' lémie se es des extraits des travaux de Il ya a deux volumes par année. T se ie — Impressions des travaux de l’Académie. Les extraits des Mémoires présentés par un Membre oupar un Associé étranger de l’Académie comprennent au plus 6 pages par numéro. Un Membre de l’Académie ne peut donner aux pes rendus plus de 5o pages par année. Le communications verbales ne sont mentionnées dans les Comptes rendus, qu'autant qu’une rédaction serite par leur auteur a été remise, séance tenante, aux Secrétaires. les Mémoires; mais ils ne sont pas com- n les 50 pages accorda: à chaque Membre. Fes ST 4 4 ns à Je» par le Gou- i De Maore. ka ou | communiqués par 0 ndants de l’Académie Pome au -e nie, on ne ob pas les erb qui s à les séances satigita, 4 Notes o où | Mé- jet ke leur discussion. | eee rare Les Rapports ordinaires sont soumis à la née letitre seul du Mémoire est inséré dans le Compte rendu s'élèvent dans le sein de | ERT si les Membres 3. y ont | un Rapport sur la situation des m rer see Les Programmes des prix proposés par l’Acac sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'autant que l’Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séance pi- blique ne font pas partie des Comptes rendus. ARTICLE 2. — Impression des travaux des Savants étrangers à l Academie. Les Mémoires lus ou présentés par des vas d qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'Aca- démie peuvent être l’objet d’une analyse ou d'un rè sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires sont tenus de les réduire au nombre de pages requis. Le Membre qui fait la présentation est toujours nommé; mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet Extrait | autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le font pour les articles ordinaires de la correspondance qe cielle de l’Académie. 5 MINT IIS HERO > CARRE ARTICLE 9. Le bon à tirer de chaque Membre doit être sais” l'imprimerie le mercredi au soir, où, au plus t tard, le | jeudi ! à 10 heures du matin; faute d'être remis à temps | actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rendu si vant, et mis à la fin du cahier. - J ARTICLE 4. — Planches et tirage à part. Les Re rendus n’ont pas de planches. Le tirage à part des articles est aux frais, d teurs; il n’y a d'exception que pour les Ra] a les Instructions demandés par le Gouverneme ARTICLE 9. Tous Fe six mois, la Commission e i l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés í de T exéc Itii | sent, Règlement. á désirent faire pré at au a plas . le Samedi m précède. la séance, nor 5h, Autrement la prosentiin sera re urs Mémoires par MM. les Socrétaires peyis | COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 26 SEPTEMBRE 1892. PRÉSIDÉE PAR M. DUCHARTRE. MÉMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L’ACADÉMIE, MÉTÉOROLOGIE. — Sur l’arc-en-ciel blanc. Note de M. Mascarr. « La théorie que j'ai proposée, dans la dernière séance, doit subir une modification importante qui rend l'explication encore plus satisfaisante. » La formule d’Airy représente l’amplitude de la lumière diffractée par la courbe méridienne de l’onde, mais chacun des éléments de cette méri- dienne remplace un fuseau perpendiculaire. Or la vibration émise par un fuseau est proportionnelle au premier arc élémentaire et l'intensité résul- tante au carré de cet arc, lequel est le produit de la longueur d'onde par le rayon de courbure du fuseau. » Comme ce dernier est proportionnel au diamètre de la goutte, on doit multiplier l'expression (6) de l'intensité J par 2a et la diviser ensuite par X°, pour rétablir l’homogénéité, c’est-à-dire, finalement, par le rapport 2a ; > Ce qui donne 1 2+ > (2a) ? par J= joe EA (h2) C. R., 1892, 2° Semestre. (T. CXV, N° 13.) (454) » On voit ainsi que la fraction de lumière diffractée croît avec la réfran- gibilité. L’ordonnée maximum de la courbe des intensités est plus grande pour le bleu que pour le rouge. Comme la déviation des rayons efficaces est plus grande pour le bleu, les deux courbes relatives à la première frange ont au moins un point d’intersection qui correspond à l’achromatisme approché; il est clair que les teintes seront très affaiblies dans toute l’é- tendue de cette frange s’il existe deux points d’intersection avant le premier minimum. » Pour traduire cette condition par le calcul, il suffit de déterminer la variation de l'intensité J avec la longueur d’onde : 4.” dh dì J1) j a OTTEIN » On déduit alors des équations (7) à dj Le īa = —(1+2PC)+ (ES TA PC) e » L’achromatisme a lieu, sur la couleur de comparaison, pour la con- dition Jl) A 12C tangI KOGE 2(2+ PC) F (3) 1+2PC I raPG ou, si l’on remplace les constantes par leurs valeurs relatives au premier arc-en-ciel, f(z) TU) » L’achromatisme se produit, au moins pour des couleurs voisines, en deux points de la première frange, avant et après le maximum principal, lorsque la droite représentée par le second membre de cette équation coupe l'axe des z avant le premier minimum, qui a lieu pour z, = 2,4955, c'est-à-dire lorsque le diamètre des gouttes est inférieur à Fe 0,4752(2aŸ — 3,3112. 3 33113" 2 Lean en : henaa i p m a (ee) F6 » Lorsqu'il existe deux points achromatisés sur la frange principale, le rouge domine avant le premier et après le second, le bleu et le vert étant en excès dans l'intervalle, L’achromatisme le plus parfait doit avoir lieu quand ces deux points sont à égale distance du maximum principal; dans : ( 455 ) ce cas, les valeurs correspondantes du paramètre sont voisines de 0,51 et 1,65 et la droite considérée coupe laxe des z vers 1,36. Le diamètre des gouttes serait alors aptes 3 Sii A E — 90,1", 2a = (ne 1,36) 20, » Avec des gouttes de 30', l’arc-en-ciel paraîtra d'autant plus blanc que le diamètre apparent du Soleil fait évanouir l’excès de bleu intermédiaire aux points achromatisés ainsi que tous les arcs surnuméraires, par la super- position de plusieurs systèmes de franges, et il ne restera qu’une bordure extérieure légèrement teintée de rouge. Il en sera de même pour des gouttes un peu différentes, dans un sens ou dans l’autre, mais l’achroma- tisme persiste plus longtemps lorsque le diamètre diminue. » L'observation des nuages et des brouillards a montré que le diamètre des gouttes varie de 6” à roo”, les dernières commençant à se résoudre en pluie ; les circonstances favorables à la production de l’arc-en-ciel blanc sont donc très fréquentes. » ÉPIDÉMIOLOGIE. — Lieux d origine ou d'émergence des grandes epidemies cholériques et particulièrement de la pandémie de 1846-1849. Note de M. J.-D. Tuocozaw, transmise par M. Larrey. « Je voudrais chercher à déterminer ici quelles sont les contrées où débuta la seconde pandémie cholérique, celle qui, après avoir traversé la Perse, envahit l’Europe et l'Amérique en 1847, 1848, 1849. Aucun examen sérieux de ce problème épidémiologique n’a été fait jusqu’à ce jour, et Pourtant des documents dignes de foi existent, qui permettent d’en tenter la solution. » Dans une Communication faite à la Société physico-médicale de Bombay, le D' Arnott s'exprime comme il suit : » À la fin de l'été 1844, les pays situés au nord de l’Hindoukouh furent dévastés par le choléra. Bokhara et Balkh perdirent environ 25000 habitants. Samarcande et ee souffrirent aussi beaucoup. En s'avançant au sud-est, la maladie atteignit SEAN au commencement d'octobre, et Kaboul vers le 15 de ce mois. Le 8 novembre, épidémie s'était étendue à Djélalabad, et à la fin de novembre à Peshawer. En mars i ariy s 845, le choléra était à Jhelun où, dans un seul régiment angláis, il y eut 90 décès. En mai, Lahore, 22000 décès. En juin, Amritsir, puis Firouzepour et Lou- ( 456 ) ; diana, dans la direction de l'Inde centrale. Sukkur, vers le sud, fut atteint le 15 juin. Hyderabad le 15 juillet, puis Tatta et Kurrachi (+). » Le D" Arnott fut presque le témoin oculaire de ces événements. Il était dans le Sinde en 1844-1845 et, de là, il surveillait la marche de cette terrible épidémie, qui descendit l’Indus jusqu’à Kurrachi et, à l’est, s’éten- dit jusqu'à Delhi. Le témoignage d'Arnott est conforme aux documents inscrits dans les actes du Comité médical du Bengale. Le D" Macnamara (?) rapporte que, à la fin de l’année 1844, le Comité s'étant préoccupé d’une maladie grave (la peste, disait-on) qui existait à Kaboul, l'agent anglais de la frontière répondit qu'il s'agissait du choléra, qui s'était avancé d'un pas ferme de Bokhara à Peshawer. _.» Le 16 décembre, le résident de Kaboul, dans son Rapport, affirme que le choléra s'était avancé réguliérement de Bokhara à Peshawer, et que quelquefois il causait la mort en peu d’heures. Pendant l'hiver de 1844 à 1845 l'intensité du choléra diminua, mais il existait encore dans le pays des Yusufsaiïs, la plus importante des tribus afghanes qui occupent les collines au nord et à l’ouest de Peshawer. » Notre compatriote Ferrier, qui voyageait à cette époque dans l’Afgha- nistan, confirme ces témoignages et les complète : » En septembre 1845, le choléra atteignit Candahar et s’étendit à Ferrah et au Sistan, sur les rives du Hilmend. Hérat fut envahi vers la fin d'octobre, Ferrier y entra en novembre. La maladie y arriva par le pays des Hézarehs, cruellement éprouvé (3). » D’après une Note manuscrite de mon prédécesseur en Perse, Ernest Cloquet, le.choléra sévissait déjà à Meched dans l'été de 1845. », Tel est le résumé des faits sur lesquels je voudrais appeler l'attention de l’Académie. Leur importance n’échappera à personne. Il ne peut pas être question ici d’une provenance de l’Inde, puisque le choléra a marché du Turkestan sur l’Inde et a progressé dans cet empire de l'ouest à lest, contrairement à la direction des épidémies qui partent dans l'Inde de l'aire endémique et se dirigent du sud-est au nord-ouest. » Le diagramme ci-joint montre, avec assez d’exactitude, la situation En SR De De me E (') Transactions de la Société physico-médicale de Bombay, n° 11; nouvelle série. (?) On asiatic cholera. à (*) Ces Tatares ou Mogols habitent les hauts plateaux du nord de l'Afghanistan ( Caravans journeys and Wanderings in Persia, Afghanistan, 1857). SLDONTE 40 DID], GERI TIINA GE S 4 a N I D. 3 SEL" STOI ABOO g i SFOI Pagong 2770 M TUTO P gporamiar L \ LES ROY “1 Li has 4 FLIM ORE 07 i p `M a a ` 022° FE = PAT 1 3 Pres Eu eme sd, + 22- 2PUPOdEUIEG Feurtplog nm HUIdWNA e $ dei 3 PS sent ` L ` Ka F U 4 EB LES KS YONE T ie ` r a Ph T A X t ` # Een EA a GF PIMP iA O HO R ` Ver … "ay mr À Y OJEG PENA \ A Ys B4UOYV i LPO onl NOTON opor > É a A seepuey o ten ! f fa 4 4 t ! NES CN B o a j} 9 Foel RENE í Na eA SUP yed | | | "a T r 1 OT PAIN OPAL D ASNO jsmmmmm ml STI ii Dt Rakhe TUOS SHIU END S2) f j FT pa i PYON Bpa A aer À f ata. Oo SOVE i 4 Foi \ + Fm —. e ‘ h p K7 ` \ ra IFO TEW D PP, G? i VA À en re e \ 4 1 "i i D $ DTI oig QON ODGO ! 7" Ni i DYFPL ouqueaogr N, T noeg K `, oI y CS 7er r til `, # C4 21SB9NE7 ( 458 ) i géographique des localités successivement atteintes, les distances respec- tives qui les séparent les unes des autres, et les dates d’invasion. La marche de l’épidémie de Bokhara dans lľAfghanistan, dans l'Inde et ensuite en Perse, sautera aux yeux. » Il y a beaucoup d’autres exemples d’une marche récurrente du choléra. J'en ai observé moi-même, étape par étape, un cas remarquable, en 1867, sur la route de Téhéran à Héra. C'était le grand choléra de la Mecque en 1865 qui, après avoir envahi la Mésopotamie et la Transcaucasie, vint à Tauris, puis à Téhéran et, de là, suivit, de l’ouest à l’est, la route du Kho- rassan. Mais le cas sur lequel j'insiste ici est plus frappant, et il est peut- être unique dans la Science. Il nous montre le transport du fléau, d'un point de l’Asie centrale dans sa mère-patrie, et jusque sur les confins de l'aire endémique. » La chronologie géographique de ce choléra avait besoin d’être bien déterminée. Cela demandait des renseignements précis et une étude préa- lable assez longue, que j'ai faite et que je détaillerai dans un Mémoire spé- cial. Plus j'avance dans ces études, que je poursuis depuis vingt-deux ans, et que l’Académie a daigné encourager en 1870, plus je suis convaincu que les points d'émergence des épidémies cholériques doivent être considérés comme leur foyer d’origine. L'idée de faire venir directement de l'Inde les diffé- rentes manifestations pandémiques de choléra qui ont désolé l'Europe ne peut plus se soutenir depuis longtemps. Pour l’Europe seule, deux exemples frappants sont venus, en 1852 et en 1869, donner un démenti formel aux théories qui n’avaient en vue, comme danger de contamunation, que les provenances de l'Orient. L’épidémie de 1852 vint des confins de la Pologne et de l'Allemagne; elle y eut son point de départ. L’épidémie de 1869-1873 répéta les mêmes faits en Ukraine. » Aujourd’hui que ces données ont pris place dans la Science, quelques esprits cherchent encore à en amoindrir la portée, en faisant remarquer que ces épidémies relevaient d’épidémies antérieures, parties de l'Inde. Ce qu fait l'épidémie envahissante ou la pandémie, c’est la réviviscence du principe _ du germe cholérique, sa réviviscence complète avec tous ses attributs primutys: Cette réviviscence équivaut à une véritable éclosion, puisque, dans l'Inde même, ce sont des reviviscences semblables qui perpétuent l’endémie aal nuelle et les épidémies qui se montrent tous les trois, quatre ou cinq ans ('). a a (t) Origine nouvelle du choléra asiatique ou début et développement en Europe d’une grande épidémie cholérique. Paris, 1871. ( 459 ) » C’est lå le fait capital et primordial qui domine toute l’histoire du choléra. C’est sur lui que doivent porter les recherches micro-biologiques. Quelle différence de morphologie, de virulence, ou de faculté de repro- duction y a-t-il entre les germes des épidémies qui s'éteignent sur place et ceux des épidémies qui se rallument quelquefois partout, et qui peuvent envahir le monde entier bien qu’elles ne partent pas de l'Inde? » MÉMOIRES PRÉSENTÉS. GÉODÉSIE. — Application d’un systeme conventionnel de coordonnées rec- tangulaires à la triangulation des côtes de Corse. Mémoire de M. Harr, présenté par M. Bouquet de la Grye. (Extrait par l’auteur.) (Renvoi à la Section de Géographie et Navigation.) « Le réseau trigonométrique constitué pour le levé hydrographique des côtes de Corse décrit une courbe fermée; les vérifications que l’on est en droit de rechercher aux points de jonction de la chaîne sont condamnées d'avance, si l’on fait usage des coordonnées ordinaires obtenues par le ra- battement successif de tous les triangles sur le plan de l’un d’entre eux. L'emploi du système conventionnel, qui transforme en coordonnées rec- tangulaires planes les coordonnées polaires comptées sur la sphère autour d'une origine, offrait de nombreux avantages et dut être préféré. La sup- pression de la sphéricité permet l'application des procédés de calcul dont il a été question dans une Communication précédente sur les coordonnées rectangulaires. Il était intéressant, à cet égard, d’essayer sur une échelle un peu plus grande des méthodes qui n’avaient été utilisées que pour la détermination de points secondaires. L'expérience a donné des résultats Durée du choléra asiatique en Europe et en Amérique (Gazette hebdomadaire de Médecine. Paris, 1872). Nouvelles preuves de l’origine européenne du choléra épidémique (Gazette heb- domadaire, 1873). _Considérations générales sur les points d’origine des grandes épidémies cholé- riques (Gazette hebdomadaire, 1873). De la genèse du choléra dans l'Inde et de son mode d’origine (Académie de Médecine, 1875). z choléra indien devient-il stérile en E urope (Académie de Médecine, 1875). e choléra dans l'Inde, ses degrés, ses variétés ( Académie de Médecine, 1885). ( 460 ) satisfaisants et permet de constater les avantages pratiques -du système nouveau de coordonnées, ainsi que des méthodes de calcul. » Je rappelle la définition de ces coordonnées. K étant la longueur de la ligne géodésique joignant un point à l’origine et Z l'angle de cette ligne avec une direction fixe, celle de la méridienne ou toute autre, on pose æ = K sin/, = K cosZ. » À une distance un peu plus grande de l’origine, les situations relatives de deux points ainsi définis sont altérées. » J'ai indiqué, dans le Mémoire présenté en 1886, des formules permet- tant de transporter les axes parallèlement à eux-mêmes en un point quel- conque. » a et b étant les coordonnées de la nouvelle origine, +’, y’ celles du point (æ, y) par rapport à cette nouvelle origine, on a x= x — a + dx’, y= y= b —+ dy’. » Les expressions données primitivement pour dx’ et dy peuvent être transformées de manière à faciliter le calcul, J'ai obtenu les valeurs sui- vantes : de dE Ch y ayy UE BIRT À mp deby dise RES (a+ 2x) = ne He — aj); r est le rayon de la Terre. Les corrections dx’ ou dy’ varient proportion- nellement à +’ ou y’ quand y ou x reste constant. Dans le sens perpendi- culaire, les variations sont du deuxième degré. Ces propriétés peuvent être utilisées pour le calcul très rapide d’un Tableau de corrections, si l'on prend pour a et b des nombres entiers de myriamètres et si l’on fait varier æ et y de 5 en 5 kilomètres. » Les positions géographiques, longitude et latitude, s’obtiennent im- médiatement au moyen des coordonnées x et y er l'axe Oy est la méridienne de l’origine. Dans le Mémoire précité, j'ai montré que les ex- pressions des distances MQ à la méridienne Oy et OQ du pied de l'arc per- pendiculaire à l’origine étaient les suivantes 2 X=MQ = (1 2) Y=OQ =y (: + sa) ( 461 ) r désigne le rayon moyen de la région. Soit H la latitude de l’origine, H’ celle du point M et du point A défini par cette condition. Appelons 6 la .0 longueur de l'arc AQ et p la longueur de l'arc de parallèle AM. Il est facile de démontrer qu'aux termes près du troisième ordre on a __ X’tangH 5 = Frame X?tang? H’ CNE E N étant la grande normale le long du parallèle AM. A D'où résulte, en désignant par ọm le rayon de courbure moyen de larc OA, et par P et P les longitudes de l’origine et du point M, Y—5 = . se, Pm Sin 1° H — H Pulp D N’ sin 1” cos H' » Ces formules sont beaucoup plus simples que celles qui sont habi- tuellement employées. L'avantage de la méthode consiste à évaluer les termes de correction en fonction de l'unité de longueur. On peut vérifier 2 ie 100" de l'origine dans les deux sens, il suffit, à la latitude os = calculer les termes de correction avec le rayon moyen de la 59N. L erreur la plus forte sur la valeur de c atteint quelques centi- metres. » €. R., 1892, 2° Semestre. iT. CXV, N° 13.) 02 ( 462 ) M. J. Pénocue adresse une Note portant pour titre « Les glaces polaires ». _ (Renvoi à l’examen de M. Mascart. ) CORRESPONDANCE. CHIMIE ORGANIQUE. — Sur un nouvel hydrocarbure, le subérene. Note de M. W. MarkovNikorr. « Dans une Note sur les dérivés de l’heptaméthylène (Comptes rendus, t. CX, p. 446), nous avons indiqué que, parmi les divers produits qu'on peut préparer en partant du subérone, nous avons obtenu un hydrocar- bure C'H'*, en chauffant à 280° l'alcool subéronylique avec de l'acide iodhydrique fumant. Cet hydrocarbure a été pris pour de l’heptamé- thylène CH?-CH°-CH° | Nc, CH°-CH?-CH°/ parce que, d’après toutes ses réactions, le subérone doit être regardé comme analogue au camphre, ou plutôt au mentone, et sa formule est on -on PES 0. CH CH CR » Mais nous avons dit alors que le point d'ébullition et le poids spéci- fique de cet hydrocarbure (98°-101°, et 0,7791 pour 100) étaient très vol- sms de ceux de l'heptanaphtène (ro0°-101°, et 0,7788 pour 100) et de l’hexahydrotoluène de M. Wreden (97°, et 0,772 pour 100). » Les recherches qui ont été exécutées dans notre laboratoire par MM. Spindler et Negovoroff ('), sur la transformation des heptanaphtènes à divers points d’ébullition en pentabromotoluène, semblent avoir démontre l'identité de cet hydrocarbure avec l’hexahydrotoluène. Il était intéres- sant, par exemple, d'examiner comment l’hydrocarbure provenant du subérone se comporte avec le brome et le bromure d'aluminium. » Les résultats que nous avons obtenus en étudiant cette question sont Se a (+) Voir la Note insérée aux Comptes rendus de la séance précédente, p- 440. ( 463 ) tellement imprévus, que nous n’hésitons pas à les communiquer ici, avant que notre travail plus détaillé sur les dérivés du subérone soit publié. » L’hydrocarbure que nous supposons être de l’heptaméthylène ne donne pas de cristaux avec le brome en présence du bromure d’alumi- nium, si on ne les fait réagir que quelques instants; mais le corps cristallin se forme toujours quand les substances réagissent pendant quelques jours, dans un tube scellé. Après épuration à l’aide de l’éther de pétrole et après cristallisation dans le benzène, il faut recourir à la sublimation lente pour - obtenir un corps tout à fait pur. Son point de fusion, — 283°, et ses autres propriétés, ainsi que l'analyse, nous ont montré que ce corps était le pentabromotoluene. » La transformation en pentabromotoluène et la conformité des pro- priétés physiques démontrent que cet hydrocarbure est identique à l’hecta- naphtène, respectivement à l’hexahydrotoluène. On pourrait en conclure que la substance mère dont cet hydrocarbure dérive, le subérone, est aussi un dérivé de l’heptanaphtène; mais une pareille conclusion pourrait être prématurée. » Dans le cours de nos recherches sur les naphtènes, nous avons re- marqué plusieurs fois que l’action de l'acide iodhydrique à température élevée est plus compliquée qu’on ne le pense ordinairement. _» On pouvait s'attendre à une isomérisation sous l'influence de l'acide iodhydrique, ou peut-être plutôt de l’iode à température élevée. L'essai suivant a complètement confirmé cette supposition. Si l’on fait agir pen- dant quelques jours l’iodure de subéronyle pur sur le zinc, en y ajoutant de l'acide chlorhydrique en petites portions, Viodure est entièrement réduit et transformé en un hydrocarbure, qu’on distille à l’aide de la vapeur d’eau. Pour le débarrasser d’un hydrocarbure non saturé, dont il contient environ + de son poids, il faut y ajouter, jusqu’à la décoloration, du brome dissous dans du bromure de sodium, et le distiller avec de l’eau Jusqu'à ce que les gouttes huileuses commencent à tomber dans l’eau. Cette opération doit être répétée une ou deux fois; puis on distille l’hydro- carbure avec un déphlegmateur sur du sodium métallique. Le liquide Passe ordinairement entre 116° et 122°; il est facile d'obtenir une sub- stance ayant un point d’ébullition constant 117° (Bar. = 743"). La den- sité de cet hydrocarbure est 0,8253. Elle est sensiblement plus grande que celle de l'heptanaphtène, et même plus grande que celle trouvée par M. Oglobline et moi pour le mononaphtène (0,7808) dont le point d'é- ( 464 ) bullition est 135°-136° (Annales de Chimie et de Physique, VI° série, t. IE, pe 452). » Cet hydrocarbure réagit facilement sur le brome mélangé de bro- mure d'aluminium. Après douze heures, on le trouve complètement trans- formé en une masse cristalline. Les petites aiguilles, lavées avec de la potasse caustique, deviennent tout à fait blanches; après deux cristalli- sations dans du benzène chaud, nous avons de nouveau obtenu une sub- stance dont le point de fusion est 283° et qui présente toutes les autres propriétés caractéristiques du pentabromotoluène. » L'analyse a donné : La formule C°Br° CH* exige : C = O J9 POUT 100.4: eee es os o à C — 17,25 pour 100 NOP MOD: 2 ss eve ue à « H — 0,62 pour 100 Pre O0 POUE 400 5... 15450, Br—82,11 pour 100 » Les conditions de la préparation de ce nouvel hydrocarbure ne don- nent aucune indication sur la possibilité d’une isomérisation au moment de sa formation. Le point d’ébullition élevé et la densité indiquent que cet hydrocarbure appartient à une série dont les représentants ont jus- qu’à présent été inconnus. Nous l’appellerons provisoirement subérène. » Si ce corps est vraiment l’heptaméthylène cherché, nous avons, dans ce cas, le premier exemple indubitable d’une transformation de la chaîne cyclique heptacarbonique en une chaîne hexacarbonique, sous l'influence du bromure d'aluminium. Cette réaction a encore une autre importance : elle prouve combien il faut être circonspect quand on veut tirer des con- clusions sur la constitution des corps peu connus, en se fondant sur des réactions peu étudiées. » CHIMIE ORGANIQUE. — Action de la pipéridine et de la pyridine sur les sels halogénés de cadmium. Note de M. Raouz VARET. « Dans une précédente C ication (Comptes rendus, t. CXV;, p- 325), J'ai étudié l’action de la pipéridine sur les sels d'argent, et com- paré les résultats obtenus à ceux qui m’avaient été fournis par la pyridine. J'ai poursuivi ces recherches, en examinant l’action des mêmes bases sur quelques sels halogénés de cadmium. (465 ) » I. Chlorocadmiate de pipéridine.— On laisse en contact pendant quinze jours, à une température voisine de 25°, la pipéridine en excès, additionnée de chlorure de cadmium sec et finement pulvérisé. Ce dernier augmente considérablement de volume et se transforme en une poudre blanche, amorphe, qui, séchée entre des doubles de papier, répond à la formule Cd CP. 2 CS H!! Az. ~ C'est un corps très peu soluble dans la pipéridine, décomposable par l’eau et alté- rable à l’air. » I. Bromocadmiates de pipéridine. — A. Dans de la pipéridine, on projette peu à peu du bromure de cadmium sec et on laisse en contact quinze jours, à une tempé- rature de 25°. Le bromure de cadmium perd l’aspect amorphe qu'il avait pris d’abord, pour se transformer en jolis petits cristaux blancs, brillants, assez durs au toucher. Essorés entre des doubles de papier, ils répondent à la formule Cd Bria CIHAZ Cette combinaison est décomposée par l’eau, avec production d'un précipité blanc qui, lavé à l’eau bouillante, présente les caractères d’un oxybromure de cadmium. » B. Quand, dans de la pipéridine légèrement chauffée, on dissout jusqu’à satura- tion du bromure de cadmium sec, et que l'on abandonne la solution dans un endroit froid, on obtient des cristaux répondant à la formule CdBr°.3C5H!1Az. Corps altérable à l'air; peu soluble dans la pipéridine. » I. Zodocadmiates de pipéridine — A. Dans la pipéridine, on projette de l’iodure de cadmium, par petites quantités. Il y a dissolution et la liqueur s’échauffe. La solu- tion filtrée encore chaude, pour séparer l’excès de Cd I?, abandonne des petits cristaux transparents qui, essorés entre des doubles de papier après être restés en contact-avec la liqueur mère pendant quinze jours, à une température de 25°, répondent à la for- mule Cd. 2 G'H' Az. ; 5 a , . . , vd La ` = L eau décompose ce corps, avec formation d’un précipité qui, lavé à l’eau bouillante, ne laisse que de l’oxyde de cadmium. | i B. En opérant à basse température, on obtient des cristaux répondant à la for- mule Car. 3C H! Az. » IV. Chlorocadmiate de pyridine. — La pyridine, en agissant pendant quinze Jours, à 25°, sur le chlorure de cadmium sec et finement pulvérisé, ne m’a fourni u sAn? pen e $ qu une combinaison déjà signalée. Elle a pour formule Cd CP. 2 C5 HS Az. » Q T à PR is V. Bromocadmiate de pyridine. — Dans les mêmes conditions, j'ai obtenu avec le bromure de cadmium le composé Cd Br?. 6C HS Az. ( 466 ) » VI. Zodocadmiate de pyridine. — L'iodure de cadmium, laissé en contact pen- dant deux semaines avec un excès de pyridine et agité fréquemment, perd peu à peu l'aspect amorphe qu'il avait pris, pour se transformer en une poudre cristalline répon- dant à la formule Cdl?.6C5H5 Az. » C’est un corps très altérable à l'air. TI exhale une forte odeur de pyridine. » Résumé. — 1° La pipéridine, agissant sur les sels halogénés de cad- mium à la température de 25°, donne les combinaisons CaGi 2h" R A: Cdbr 2C H AZ, LA ,.20"A' TA, » 2° A basse température, on obtient les composés : Cabre oCH'tAr..Cdl:3CH''A7. » 3° A la même température de 25°, la pyridine fournit les combinai- sons : CdCP.2CH°A7z, CdBr’.6C*HSAz, Cdi?.6C°’H°AZ. » Le bromure et l’iodure de cadmium fournissent donc, dans chacun des cas considérés, des combinaisons répondant aux mêmes formules. » Le chlorure de cadmium engendre des composés du même type, avec les deux bases examinées. » M. Léopoin Hueso adresse une Note intitulée « Remarques sur l’ancienne arithmétique chinoise ». | La séance est levée à 3 heures et demie. 3: B. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE, OUVRAGES REÇUS DANS LA SÉANCE DU 19 SEPTEMBRE 1892. Bulletin des Sciences mathématiques, rédigé par MM. Gaston DARBOUX et JuLes Tannery. Tome XVI, août et septembre 1 892. Exposition universelle internauonale de 1889 à Paris. Rapports du Jury ( 467 ) international, publiés sous la direction de M. Arrren Picaro. — Groupe VIII: Agriculture, viticulture et pisciculture, Classes 73 bis à 77. Groupe IX : Horticulture, Classes 78 à 83. Paris, Imprimerie nationale, 1892; 1 vol. in-4°. Un chapitre de grammaire à l'usage des botanistes, par le D" Saixr-LAGER. * Paris, J.-B. Baillière et fils, 1892; br. in-8°. ; Archives italiennes de Biologie. Revues, résumés, reproductions des travaux scientifiques italiens, sous la direction de A. Mosso, Professeur de Physio- logie à l’Université de Turin. Tome XVIII, fasc. I.Turin, Hermañn Loescher, 1892; : vol. in-8°. Pennsylvania, Geological Survey, 1891. Atlas southern anthracite field. Part IV, V and VI: 3 vol. in-8°. Bulletin of the philosophical Society of Washington, vol. XI, with the con- stilution, rules and lists of officers and members. Washington, 1892; 1 vol. in-8°, Missouri botanical garden third annual Report. St-Louis, Mo..., 1892; i vol. in-8°. The american ephemeris and Nautical Almanac for the year 1895. Was- hington, 1892; 1 vol. in-4°. | Revue météorologique. Travaux du réseau météorologique du sud-ouest de la Russie, 1°° année, 1891, par A. Krossovsxı, vol. IL Odessa, 1892; 1 fasc. in-4°. | Annali dell” Ufficio centrale meteorologico e geodinamico italiano. Serie seconda, vol. XI, Parte III, 1889. Roma, 1892. OUVRAGES REÇUS DANS LA SÉANCE DU 26 SEPTEMBRE 1892. Journal de Mathematiques pures et appliquées, quatrième série, tome VIII, année 1892, fasc. n° 3. Paris, Gauthier-Villars et fils, 1892; 1 fasc. in-4°. Annales agronomiques, tome XVIII, n° g. Paris, Masson, 1892; 1 fasc. in-8°, Memoires publiés par la Société nationale d'Agriculture de France, t. CXXXIV. Paris, Chamerot et Renouard; 1 vol. in-8°. Mémoires de la Sociéte géologique de France. Paléontologie, tome IL, fasc. IV; tome III, fasc. I. Paris, Baudry, 1892; 2 fase in-4°. | Considérations sur le tour d “horizon, par M. Harr, Ingénieur-Hydrographe. - On souscrit Depuis 4835 les COMPTES RENDUS hebdomadaires paraissent régulièrement le Dimanche. Ils foradat, à la fin Pi nnée Tables, l’une par ordre alphabétique de matières, l’autre par ordre alphabétique de noms d'Auteurs, terminent HEr volu et part du 1° janvier. Paris : 20 fr. — Départements : 30 fr. — Union postale : Le prix de l'abonnement est fixé ainsi qu'il suit : 34 fr. — Autres pays : les frais de De He w sus. On souscrit, dans les Départements, D chez Messieurs : Michel et Médan. | Gavault St-Lager. Jourdan. Agen...... Alger. AU Ruff. Amiens Hecquet-Decobert. à uns... t Lachèse et Dolbeau. Bayonne... Besançon.. Bordeaux....... | Duthu. Muller (G.). fra Renaud: Bourges... Lefournier. F. Robe l Cherbourg... e g ! Mi Clermont-Ferr... pae : si l Riba-Coer. A ; Douar... o { Lauverjat. `" | Crépin. { Germain et Grassin. Lorient.... ss“. FA er Marseille... ....>. Moulis: 0 NANCY oos Nantes . ... PET A E 0 Nimat nN a Orléans 2.5; PORTES e t ee Rennes... Rochefort: -<-s Rouen.... S'-Étienne ...... Toon a oao Foulouse:..:. Tours Valenciennes.. ... chez Messieurs : { Baumal. M= Terier. « Mégret. Palud. Vitte et Pérussel. Ruat. Montpellier ..... z Martial Place. Sordoillet. ` ‘ Grosjean-Maupin. | Sidot frères. : { Loiseau. | M= Veloppé. Barma. "F Visconti et Cie. Thibaud. Luzeray. | Druinau Plihon et Hervé. Chevalier. { Bastide. | Rumèbe. \ Gimet. | Privat. { Boisselier. Péricals | Suppligeon. + Giard. K Lemaitre. On souscrit, ris Messieurs. : ; obbers. Amsterdam... ; à 4 Feikema Caarelsen Athènes...... [ Barcelone Beck. LOS Verdaguer. Asher et Cie. Her... par s.s í Mayer et Müller. Di | Schmid, Francke et Berne... Bologne.. Zanichelli et Cie. Ramlot Bruxelles Cie ; { Haimann. Bucharest: ) Ranisteanu. dapest: oiea: gue..... Höst et fils. rence... .œscher et ` Cherbuliez. Genève.: ....::. | Gearg. *. | Stapelmohr, LA Haye; Lausanne... Leipsig.v.::. lie si TABLES GÉNÉRALES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÈMIE DES SCIENCES i Tomes 4er à 34. — . (3 Août 1835 à 31 Décembre 1850. :} Volume in-4°; 1853. Pris. °; 1870. Pri Tomes 32 à 64.— Ci Janvier 1851 Tomes 62 à 94. — (1“ Janvier 1866 à à es, par M. Hanss par M. Mémoire : sur leP Paneréas et sur le rô - Seer BERNARD. Volume i in-4°, avec 32 planches ; sur = 31 Décembre 1865. ) Volume in-4°; 31 pu 5 ia 1880.) Volume in-4°; yek Ge : Friedlander et fils. | : N Mayolez et Audiarte. | Belinfante frères. | T à TR. Londres... | Luxembourg.. .. Madrid E T ; vR o | (Séance du 26 septembre 1892.) MÉMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. ages. : Pages. Parc-en-ciel blanc..... 453 | riques et particulièrement de la pandémie — Lieux d’origine ou GRETA ISA ES E esters andes épidémies cholé- i i à MÉMOIRES PRESENTES. — Application d'un système con- M, J. PÉROCHE adresse une Note portant nel de coordonnées re ge pour titre « Les glaces polaires »........ angulatio tion des côt MAR 459 | ri UM .... 464 “46e N LéororD Huao adresse une Note intitulée n de a pipéridine _ « Remarques sur l'ancienne arithmétique | le pyridine sur le > sels KERT chinoise Dauerererreneses rerersereeseees A D Ki a rnb di a i y nersresesesesestiesesseserense 892 ie SECOND SEMESTRE. nn COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES re DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES S PAR MM. LES SECRÊTAIRES PERPÉTUELS. AUX COMPTES _ ADOPTÉ DANS LES SÉANCES DES 29 JUIN 1862 ET 24 MAI 1875. es nus hebdomadaires des séances k dér ie se composent des extraits des travaux de bres et de l’analyse des Mémoires ou Notes par des savants étrangers à l’Académie. ées 5 fémoires lus ı ou NA par D vise Re au rendus, on ne pod, pas les verbales qui s ’élèvent dans le sein de cependant, si les Membres qui y ont à Faea a avant on Le L'impression de ces Notes ne autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le font 7 actuel, et l'extrait est renvoyé au i . il en soit fait on E doi- 151 es impression de chaque Vider a | sent Règlement. Les Programmes des prix proposés par l’Académie sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu autant que l’Académie l’aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séance pus blique ne font pas partie des Comptes rendus. ARTICLE 2. — Impression des travaux des Savants : étrangers à l Academie. Les Mémoires lus ou présentés par des personnes qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'Aca- | démie peuvent être l'objet d’une analyse ou d'un ré sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires sont tenus de les réduire au nombre de pages requis. Le Membre qui fait la présentation est toujours nommé; | mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet Extrait | pour les articles ordinaires de la correspondance o n cielle de l’Académie. | ARTICLE 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit être remis à l'imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tard, jeudi à ro heures du matin; faute d’être letitre seul du Mémoire est inséré dans le ré du * 4 vant, et mis à la fin du cahier. ARTICLE 4. — Planches et tirage par. Le Comptes rendus n’ont pas de planches. | Le: urage à part des articles est aux frais des teurs; il n’y a d'exception que pour les Rap} F les Instructions demandés par le Gouverneme | , ARTICLE M: Tous leg SIX mois, } un Rapport sur -la SaB des Comptes ren Ea Pe sont a s de l'exé RE ee Less ari t mes: tard le Samedi qui préchde la ue avant 5». hipan s à l'Académie qui doniet tbe PR leurs “Mémoires par MM. les Secrétaires re t la présen en DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES COMPTES RENDUS DES SÉANCES SÉANCE DU LUNDI 3 OCTOBRE 1899. PRÉSIDÉE PAR M. DE LACAZE-DUTHIERS. CORRESPONDANCE. M. H. Finoz prie l’Académie de vouloir bien le comprendre parmi les candidats à la place laissée vacante, dans la Section d’Anatomie et Zoologie, par le décès de M. de Quatrefages. (Renvoi à la Section d’Anatomie et Zoologie. ) ASTRONOMIE. — Observations de la nouvelle planète Borrelly, faites à l'Obser- vatotre d'Alger (équatorial coudé), par MM. Rampaup et Sy; commu- niquées par M. Tisserand. Dates 1892 Sept. 18... 19... gev Étoile. Gr. Lalande, n° 46 137 7,5 Id. 739 Id. 7:59 G. R., 1892, 2° Semestre. (T. CXV, N° 14.) Astre — Étoile. AR. a®. m s ’ a +2.14,74 —17.26,3 4+-1.25,66 +1.25,20 —24.49,9 —324. 99,7 Nombre de compar. 10:10 10,10 10:10 63 m oe ( 470 ) Positions de l'étoile de comparaison. Ascension droite Réduction Déclinaison Réduction moyenne au moyenne au Dates. 1892,0. jour. 1892,0. jour. Autorité. 1892 h m s s 7i m ” Sept: Bri. to 28.27.54,49 +2,74 —4.59.48,1 +16,9 Lalande, n° 46 137 De ri Id. Id. Id. Id. Id. Positions apparentes de la planète. Temps moyen Asc. droite Log. fact. Déclinaison Log. fact Dates d'Alger. apparente. parall. apparente. parall. 1892 h m 8 h m 5 Le 6: _! " Sept. 18... 11.35.39 23.30.1197 3,402, :— 5.16.57,9.: 0,772 19... 9.20.11 923.29.22,89 1,399, —.9.24.21,1 0,769 19... 9.40.922% 93.29.22,43 1,349, — 5.24.26,9 0,767 ÉLECTRICITÉ. — Sur les considérations d’homogénéité en Physique et sur une relation entre la vitesse de propagation d’un courant, la capacité et le coefficient de self-induction de la ligne. Note de M. C. CLavenan. « La lecture de la Note de M. Vaschy, insérée dans les Comptes rendus (t. CXIV, 13 juin 1892, p. 1416), wa suggéré quelques observations. » L'auteur suppose, entre les quantités v, vitesse de propagation du courant, p, y, À, résistance, capacité, selfinduction, rapportées à l'unité de longueur; E, force électromotrice, une relation telle que Ste, E; By 5) i O » Il compose arbitrairement l'expression ¢ — yy) et remplace la rela- tion précédente par | plv, E, p y, ey A) = 0, dans laquelle + yy) a des dimensions nulles; v, E, e, y des dimensions indé- pendantes entre elles, dit-il. Or il est facile de voir que ce raisonnement doit être inexact, car il s'appliquerait également si, au lieu et place de F : À i ; - vyyà, on mettait 1/2 qui a également des dimensions nulles. » Au surplus, y et p n'ont pas des dimensions indépendantes entre elles (471) et, par conséquent, on ne peut les prendre l’un et l’autre comme gran- deurs fondamentales. » Enfin, la forme p = a est inadmissible et doit être remplacée par Y ko dus ea z Fe P= À = (A constante), ainsi qu'il va être expliqué. » On peut, en adoptant, comme grandeurs fondamentales, la longueur, le temps et une grandeur électrique ou magnétique quelconque, former un système d'unités qui, en prenant pour cette dernière la force électro- motrice E, par exemple, sera ET? ET I Q= L? I= —; ESE, R= 5 Qi = a » Entre la longueur / de la ligne, le temps £ de la propagation du cou- rant d’un bout à l’autre de cette ligne, et les quantités e (force électro- motrice), y (capacité par unité de longueur) et à (coefficient de self- induction par unité de longueur), on admettra qu’il existe une relation (a) LE TRES 0: » Cette relation ne peut contenir à la fois y et pọ, puisque, entre ces deux grandeurs, existent les relations de dimensions suivantes ss | (T et P correspondent à y et p), et que, quand y est donné, p en résulte en fonction de ż, et réciproque- ment. » Or, dans le système donné plus haut, y et à satisfont respectivement aux équations des dimensions suivantes T? (b) = L?’ À n » L'équation (a), qui doit étre indépendante du choix des unités fonda- mentales, doit donc se réduire à une autre telle que TES ME gl =) m » Or cette dernière s'obtient très simplement, car l'équation des dimen- ‘ rL? Re a + Sions pr = À, qui résulte des équations (b), correspond à l'équation sui- vante 2 fa = AK: d'où P SK a et enfin À p— AL /-e » Cette dernière formule doit être substituée à la formule inexacte = 7 qui ne cadre pas avec les hypothèses faites. » Il appartient à l'expérience seule de la vérifier. » Pour l’établir, on a effectivement admis que telles ou telles grandeurs entraient en Jeu, à l'exclusion de telles ou telles autres. C’est là une suppo- sition gratuite. Il ne faudrait donc pas, comme on le fait dans la Note sus- visée, donner aux conclusions que l’on tire de l'homogénéité un caractère trop absolu. » Si l'expérience vérifie cette formule, les hypothèses faites seront admissibles, et seulement dans ce cas. Une formule ne renferme jamais que les hypothèses qu'on y a mises. » ÉLECTRICITÉ. — Sur la coexistence du pouvoir diélectrique et de la conductibilité électrique. Note de M. E. Coux. (Extrait.) M. Cohn adresse une réclamation de priorité, relative à la Communica- tion faite par M. Bouty (Comptes rendus, 7 mars 1892, t. CXIV, p- 533), sous le même titre. Il fait observer que la même question avait été traitée p lui, en collaboration avec M. L. Arons, dans un Mémoire qui a été publié en 1866 ( Wiedemann’s Annalen, t. XXVIII, p. 454 à 477) et dont M. Bouly a donné lui-même une excellente analyse (Journal de Physique, 2" sOnE, t. VI, p. 546). La méthode est la même, sauf quelques détails insignifiants, et les conclusions sont strictement les mêmes. Quant à la question de l’eau distillée, M. Cohn l’a également attaquée, en 1889 ( Wied. Ann., t. XXXVIII, p. 42). par la même méthode directe, qui n'a pas donné de résultats à M. Bouly. ( 473 ) PHYSIQUE. — Évaporation comparée des solutions de chlorure de sodium, de chlorure de potassium et de l'eau pure. Note de M. Pierre Lesace. (Extrait. ) « ..... En résumé, toutes choses égales d’ailleurs et dans les limites de mes expériences : » 1° D'eau pure s’évapore plus rapidement que les solutions de chlo- rure de potassium et de chlorure de sodium ; » 2° Les solutions de KCI ont, à même concentration, une vitesse d'évaporation plus grande que celles de NaCl. » Ces résultats sont confirmés par l'étude des tensions de vapeur des solutions salines. En effet, d’après les expériences de Babo et de Wülner, on sait que « la tension de la vapeur dégagée par une solution saline « est inférieure à la tension de la vapeur d’eau pure, à température « égale » ('). Dans les Tableaux que fournit Wülner (°), et où il donne la diminution de tension de vapeur sur celle de l’eau pure des dissolutions de KCI et de NaCl, à la même température et pour des concentrations égales, on trouve, d’une façon continue, des nombres plus élevés pour le Na CI que pour le KCI. Ceci veut dire que la tension de vapeur des solu- tions de NaCl est plus faible que celle des solutions de KCI, à température égale, et pour les mêmes concentrations. _» Ces données permettaient de prévoir ce que j'ai tiré de mes expé- rences, Cependant, j'ai cru utile de faire ces expériences, dont les résul- tats devaient être suffisamment vérifiés pour m'autoriser à les appliquer aux recherches que j'ai entreprises. » CHIMIE ANALYTIQUE. — Sur un bois fossile contenant du fluor. Note de M. T.-L. Prapsox. « À propos de la Note publiée en juillet dernier dans les Comptes rendus, par M. Adolphe Carnot, et intitulée : Sur la composition des osse- 1 3 » . 2 ss de Physique de Jamin, 4° édition, t. IE, p. 23r. Dd YV ULNER, Versuche über die Spannkraft des Wasserdampfes aus wässerigen srosungen (Ann. de Poggendorff, 1858, t. GHI, p. 542 et 545). ( 474 ) : ments fossiles et la variation de leur teneur en fluor dans les différents étages géologiques, j'ai l'honneur de faire connaitre à l’Académie que j'ai fait l'analyse, il y a trente ans, d’un bois fossile de l’île de Wight, qui m'a donné 32,45 pour 100 d'acide phosphorique et 3,90 de fluor. » Ce bois fossile avait les caractères suivants : couleur brune; structure du bois; sectile; densité 2,71; gisement dans le grès (crétacé) de l’île de Wight. » L’échantillon, dont une partie a été analysée, pesait plus de 2*8. D’après l'analyse complète, il paraît avoir été fossilisé par le phosphate de chaux et le spath fluor. » CHIMIE VÉGÉTALE. — /dentité de la cascarine avec la rhamnoxanthine. Note de M. T.-L. Pripsox. « La substance jaune, cristalline, appelée cascarine, trouvée par M. Le- prince (Comptes rendus de la séance du 1° août 1892) dans le Cascara sa- grada ( Rhamnus prushiana), est évidemment identique avec celle que j'ai extraite de l'écorce du Rhamnus frangula en 1858 (Journal de la Société des Sciences médicales et naturelles de Bruxelles) et à laquelle j'ai assigné plus tard (Chem. News, Londres) la composition : C'?H°O*. » Ces deux substances possèdent exactement les mêmes caractères et la même composition centésimale. J'ai extrait la rhamnoxanthine par l'action du sulfure de carbone sur le bois des paniers à beurre venant à Paris de la Bretagne, en 1858; déjà en 1853, M. Buchner, de Munich, avait extrait la même substance de l’écorce de la racine de la bourdaine (R. frangula) et lui avait donné le nom de rhamnoxanthine. Depuis la publication de mon travail, cette substance a été l’objet d’un grand nombre de recherches, de la part de plusieurs chimistes distingués. » CHIMIE PHYSIOLOGIQUE. — Sur une globuline respiratoire contenue dans le sang des Chitons. Note de M. A.-B. GRiFriTus. « Le sang des Chitons est un liquide jaune, mais le pigment jaune est une lutéine ou lipochrome; il n’a pas de fonction respiratoire. » Ce sang contient aussi une globuline respiratoire, ne renfermant pas de métal dans sa molécule; c’est une substance incolore, qui possède les mêmes propriétés d’oxygénation et de désoxygénation que l’hémoglobine, l’hémocyanine, la pinnaglobine, la chlorocruorine et les autres substances respiratoires du sang des Invertébrés. (475 ) » J'ai déterminé la composition approximative de cette globuline; la méthode qui m’a permis de l’extrairedu sang a déjà été décrite (Comptes rendus, t. CXIV, p. 840). La moyenne de quatre analyses m'a conduit à la formule brute C2! HS!'44A7!75 SO'S1. » La globuline existe à deux états : chargée d'oxygène actif, ou non chargée de ce gaz. | » Lorsqu’elle est chargée d'oxygène, c’est une substance incolore. J'ai trouvé que 100% de cette globuline absorbent 120°° d'oxygène, à o° et 760%, et 281° d'acide carbonique. Quand elle est dissoute dans une solu- tion diluée de MgSO*, son pouvoir rotatoire spécifique pour la raie D est [a], = — 55°. » La combinaison oxygénée, qui se forme dans les branchies, est en- suite transportée par la circulation dans les différents organes et les tissus. Les tissus lui enlèvent ce gaz et la font repasser à l’état réduit ou dénué d'oxygène actif. » J'ai nommé la globuline incolore 8-achroglobine, pour la distinguer de la globuline qui existe dans le sang de la Patelle, et qui a été nommée achroglobine (1). » PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE. — Influence de la lumière électrique sur la structure des plantes herbacées. Note de M. Gastos Bonnier (°), présentée par M. Duchartre, « Dans une précédente Note à l’Académie, j'ai fait connaître quelques modifications qu'on observe dans la structure des feuilles et des jeunes tiges des arbres exposés à une lumière électrique sous globe, continue, Constante et prolongée. Je donnerai aujourd’hui quelques résultats se rap- portant aux plantes herbacées, cultivées dans les mêmes conditions et aussi à la lumière électrique directe. Pour toutes ces cultures, la lumière électrique à été maintenue sans ISContinuité, jour el nuit, pendant sept mois, et lorsqu'on voulait mettre as LL LE" ae ———_ (!) Comptes rendus, t. CXV, p. 259. Ax = Aan a été fait au laboratoire de Physiologie végétale, installé à l'Usine Ctricité des Halles Centrales à Paris. C 476 ) des plantes à la lumière discontinue, on les recouvrait d’un écran noirci. Les plantes étaient disposées à des distances variant de 1%, 50 à 4, devant des lampes à arc dont la lumière était réglée d’une manière sensiblement constante. On sait que le spectre des lampes à arc diffère surtout du spectre solaire par l’addition des rayons ultra-violets, et que ces derniers peuvent être éliminés par une solution très peu étendue de bichromate de potasse, ou plus simplement par un verre d'épaisseur convenable. » M. Prillieux (') a constaté que la lumière électrique permet aux plantes d’assimiler. Dans les conditions où j’opérais, l’éclairement élec- trique sous verre permettait une assimilation intense. C’est ainsi, par exemple, que 125 de feuilles de Ranunculus bulbosus, placées dans 400° d’air renfermant 6 pour 100 d’acide carbonique et à 2" de distance d’une lampe sous globe, pendant une heure, à la température de 13°, ont dégagé 1,05 d'oxygène, tandis que les mêmes feuilles en dégageaient, dans les mêmes conditions, 0,52 à la lumière diffuse et 3,95 en plein soleil, le 15 juin. On peut donc dire que dans le dispositif adopté, on obtenait une assimilation plus forte que celle de la lumière diffuse du soleil et dépassant le quart de l'intensité obtenue aux rayons solaires directs les plus intenses. » 1° Résultat général des cultures. — Les expériences ont été faites avec des plantes très variées, soit horticoles (Jacinthes, Primevères de Chine, Pélargoniums, Tulipes, Crocus, Myosotis, Osyris, etc.), soit de grande cul- ture (Céréales, Lin, Cresson alénois, Pomme de terre, Crosne, etc.), soit avec de très nombreuses espèces spontanées appartenant aux genres Pri- mula, Ranunculus, Hieracium, Taraxacum, Veronica, Anemone; Polygo- natum, Helodea, Potamogeton, Ceratophyllum, etc. » Ainsi qu’on l’a remarqué dans les essais de culture déjà tentés à la lumière électrique (Hervé Mangon 1861, Siemens 1880, Dehérain 1881, expériences de la Cornell University 1890-91), j'ai constaté qu'un certain nombre de plantes dépérissent, même à la lumière électrique discontinue , surtout celles qui sont éclairées par la lumière électrique directe. » Un certain nombre des plantes cultivées à la lumière électrique con- tinue, sous verre, ont manifesté au contraire un développement exubérant, avec verdissement plus intense des feuilles et coloration plus foncée des fleurs. Les modifications assez analogues à celles-ci, et qui se produisent chez les végétaux des hautes latitudes, ont été l’objet de recherches que (') Comptes rendus, 1869, t. LXIX, p. 410. ( 477 ) j'ai eu l’occasion de faire en Norvège avec mon collègue M. Flahault, et nous avons démontré que la lumière était la cause principale de ce remar- quable phénomène ("). | » Mais dans les conditions où j'ai opéré aux Halles, avec une lumière intense et trop prolongée, la plupart des plantes, après ce développement håtif, semblent souffrir par un excès d’assimilation sans arrêt. Toutefois, certaines catégories de végétaux ont pu s'adapter à ces conditions excep- tionnelles d’éclairement. Ce sont, comme je l'ai dit précédemment, des plantes à bulbes, des Graminées issues de germination, des espèces arbo- rescentes et des plantes aquatiques submergées. » 2° Structure. — Si l’on étudie la structure des plantes qui présentent le développement exubérant dont j'ai parlé plus haut, on trouve que le tissu en palissade des feuilles, l'épaisseur du limbe, le nombre et la grandeur des faisceaux libéro-ligneux sont plus grands à l’éclairement con- tinu qu’à l'éclairement électrique discontinu et à la lumière électrique sous globe qu’à la lumière électrique directe. La forme générale des feuilles peut même être changée; c’est ainsi que les feuilles de Crocus ont un ren- flement dorsal à deux arêtes bien plus marquées, que des feuilles de Renoncules, d’Anémones, de Piloselles avaient le contour du limbe modifié au point de rendre ces plantes presque méconnaissables, ce qui se traduisait par des modifications anatomiques correspondantes. 4 Mais, ce qui est important à constater, c’est que, pour les plantes qui avaient résisté à l’éclairement intense et prolongé, on observait chez les nouveaux organes formés une structure différente de celle des premiers; les feuilles, par exemple, étaient moins différenciées que celles développées au début. » Je wai constaté aucune modification anatomique notable chez les plantes aquatiques submergées, bien que leurs pousses fussent un peu plus vertes à la lumière continue. r » Quant aux plantes soumises à la lumière directe, sans verre interposé, elles avaient souvent leurs tissus hypertrophiés ou présentaient par places des formations anormales. nE A p . > - z v » D'après ce qui précède, on peut énoncer les résultats suivants, relatifs ———— 1 AT . . - z r ak ) G. Bonxier et Cu. Fanat, Observations sur les modifications des végétaux u ; ; ie Want les influences physiques du milieu (Ann. Sc. nat., Bot.; 1879). C. R., 1892, 2° Semestre. (T. CXV, N° 14.) ( 478 ) aux modifications de la structure anatomique à la lumière électrique, modifications qui n'ont pas été étudiées jusqu’à présent, à ma connais- sance : » 1° Lorsque la lumière électrique continue, sous verre, provoque chez une plante herbacée un grand développement, avec verdissement intense, la structure des organes est d’abord tres différenciée; mais, si la lumière électrique est intense et prolongée pendant des mois, sans arrêt ni atté- nuation, les nouveaux organes formés par les plantes qui peuvent s'adapter à cet éclairement présentent de remarquables modifications de structure dans leurs divers tissus et sont moins différenciés, tout en étant toujours riches en chlorophylle. » 2° La lumière électrique directe est nuisible par ses rayons ultra-violets au développement normal des tissus, même à une distance des lampes de plus de 3", » M. Deraurier adresse une Note intitulée « Nouveaux procédés pour la recherche de l’azote dans les composés organiques et inorganiques. » La séance est levée à 4 heures. M. B. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE, OUVRAGES REÇUS DANS LA SÉANCE DU 3 OCTOBRE 1892. Annales du Bureau central météorologique de France, publiées par E. Mas- cart, Directeur du Bureau central météorologique; année 1890, tome E: Mémoires. Paris, Gauthier-Villars et fils, 1892; 1 vol. in-4°. Annales de Chimie et de Physique, par MM. BertHELOT, PASTEUR, FRIEDEL, Mascanr; 6° série, octobre 1892, t. XX VII. Paris, Masson, 1892; 1 fasc. in-8°, Traité pratique, théorique et thérapeutique de la scrofulo-tuberculose de la peau et des muqueuses adjacentes (Lupus et tuberculoses qui s'y rattachent); par Henri Lero. Paris, L. Bataille et Ci, 1892; 1 vol. in-4°. (Présente par M. Verneuil.) A ( 479 ) Mémoire du Conseiller M.-F. Corrtia sur l Ouvrage de E. de Pressensé : « Les Origines » annoté par Don PEenro p’ALcanrara. Rio de Janeiro, 1892; une broch. in-8°. Exposé sur les minerais dargent de Néclos et l ‘extraction d'argent, d’après les essais métallurgiques pratiqués dans les ateliers de la Société des usines du Laurium. Athènes, A. Papageorge, 1892; 1 broch. in-8°. Erato versi di Gucariezmo CAPITELLI. Lanciano, Rocco Carabba, 1802; 1 vol. in-18. Observations made at the Hongkong Observatory in the year 1891, by W. Dosercx. Hongkong, 1892. Nederlandsch meteorologisch Jaarboek voor 1880, voor 1891. Utrecht, 1892; 2 vol. in-8°. Pubblicazioni della Specola vaticana, fasciculo I. Roma, 1891; 1 vol. in-4°. : “aps pis 1°" Janvier. Le prix de l'abonnement est fixé ainsi qu'il suit : Paie : 20 fr. — Départements : : 80 fr. — Union postale : 34 fr. — Autres pays : les frais de pote extraordinaires en sus. On souscrit, dans les Départements, On souscrit, à l’Étranger, chez Messieurs : chez Messieurs : chez Messieurs : ichel et Médan. 7 { Baumal. po St-Lager. z | M= Texier. Jourdan. Robbers. i a e Amsterdam..... | Ferkena sets Londres ;.:. Alger... Athènes Rs ` fet Cie. | Luxembourg... fs l Rut. Georg. EES SC Verdaguer. Amiens.......... Hccquet-Decobert. Lyon.........2. C Mégret i Germain et Grassin. eer. raie í Lachèse et Dolbeau. | FAR Bayonne. FE Besan ri . çon........ Jacquard. i ‘c { Schmid, Franche et | Avrard. ; Montpellier. .... 5 A Madrid ......... Vitte et Pérussel. Marseille ii: Rue. uthu, à ee et Ci. Muller (G.). Moulins.. Martial Place. Anaie ‘ IN POTERE PES et Aao | NAONEK ee iens ee | Lebègue e à Sidot frè Hai mann.. Loiseau. Bucharest cn . i me T La | M= Veloppé. LÉ Barma. bar Visconti et Ci. | Wimes aeea LMD. Orléans..:.....: Luzeray. Foi ` ( Blanchier. L'OUEFS LS Diana E a iria D 7. su rose Rennes.......... Plihon et Hervé. Rochefort....... Boucheron - Rossi - UE À Langlois. [gnol. || Genéve.. | Lestringant S'-Étienne ...... Chevalier. - Ia Haye o | Bastide. Toulon........ S Rumébe. Lausanne... K ; i Toulouse. | Bourdignon, | Domb À pes 2 he vre. n (G Quarré. Valenciennes.. ... ' a TOUS: 03). DA tie onde. GÉNÉRALES DES COMPTES RENDUS D DES $ ÉANCES DE Tomes 4er à 34. — (3 Août 1835 à 31 Décembre 1850.) Vol Tomes 32 à 61.— (1°° Janvier 1851 à 31 Décembre 186 865 Volu Tomes 62 à 94, — (a% Janvier 1866 à 31 Décembre nee Volumo i in-4 aux COMPTES KENDON DES SÉANCES DE m Mémoire sut e Pancréas ets sur le a du | Benan lanch on n. — Discut t la questi S qui existent entre oi e l'état ne du e Le rée des Solutions de chlorure de sodium FR conlenihi. du fuor... | M. T. 5 p rai a Identité ie S casca- ; respiratoire contenue celin 4 san ia h M. Gaston BONNIER. — pi “Influence är. la lu- her u Sas ee adresse une Note in titulée : A cé PR pour la ahir che _« Nouveaux proc de l'azote dansles nomp opoe et TRE compa- | | SECOND SEMESTRE. oo i HEBDOMADAIRES i o DES SÉANCES ACADÉMIE DES S PAR MM. LES SECRÉTAIRES PERPÉTUELS, un ne ELATIF AUX COMPTES RENDU: An0PTé D DANS LES SÉANCES DES 23 JUIN 1862 ET 24 Mai 1875. Pet n (dé) un Membre | nahna be er MA HIP e MURE USF AE | me l'Académie ne opa a aux L ” DE de a ee rr année. G s Memore. mais +, ne sont pas com- es 50] Trae accordées : à TR onere | autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le teurs; il n’y a d'exception que pour les Lie: ) Les Programmes des prix proposés par l'A ports relatifs aux prix décernés ne le où qu que l’Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séant blique ne font pas partie des Comptes rendus. ARTICLE 2. — Impression des travaux des Sava „étrangers à l’Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des person qui ne sont pas Membres ou Correspondants de PA démie peuvent être l’objet d’une analyse ou d'unn sumé qui ne dépasse pas 3 pages. J Les Membres qui présentent ces Mémoires s$ tenus de les réduire au nombre de pages requis. Membre qui fait la présentation est toujours nom mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet Ext pour les articles ordinaires de la correspondan cielle de l’Académie. ARTICLE 3. +. bon à tirer de chaque Membre doit être l'imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus jeudi à 10 heures du matin; faute d’être remis le titre seul du Mémoire est inséré dans le Co actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte re vant, et mis à la fin du cahier. ARTICLE 4. — Planches et tirage à pan _ Les Comptes rendus n’ont pas de planches. * Le tirage à part des articles est aux fr 1e Instructions demandés par le Gonan a a Arrieue 5. Tous les six mois, la Commission eala a Rapport « sur la situation des oma mpre a e Ta our Las i ETa à + COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 40 OCTOBRE 1892. PRÉSIDÉE PAR M. DUCHARTRE. MÉMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. M. Eux Picar», en présentant à l’Académie le second volume de son « Traité d'Analyse », s'exprime comme il suit : « J'ai l'honneur de présenter à l’Académie le premier fascicule du tome II de mon Traité d’Analyse. La plus grande partie de ce fascicule est consacrée aux fonctions harmoniques et aux fonctions analytiques. L'étude des fonctions d’une variable complexe revient, comme on sait, à l'étude de l'équation de Laplace à deux variables. Toutefois, dans les écrits de Cauchy et de la plupart de ses disciples, l'équation précédente intervient peu et l’on raisonne sur la fonction complexe elle-même. La simplicité et l’uniformité des raisonnements font de cette théorie une des plus attrayantes et des plus parfaites de l'Analyse mathématique. A la suite d’un Mémoire fondamental de Riemann, l'étude des fonctions d’une variable complexe a été ramenée à sa véritable origine. Ce point de vue est assurément plus philosophique et il a le grand avantage de laisser de C. R., 1892, 2° Semestre. (T. CXV, N° 15.) ( 482 ) côté tout symbole. Aussi ai-je cru utile de l’adopter tout d'abord dans mon exposition. Dans ces conditions, le problème dit de Dirichlet devait jouer un rôle essentiel; je fais connaître la méthode de Neumann, celle de M. Schwarz, et enfin la méthode si originale employée par M. Poincaré pour le cas de l’espace et qui s'applique au cas du plan sans grande mo- dification. On voit de plus que toute cette théorie n’est pas essentielle- ment bornée à l’équation si simple de Laplace, et l’on peut ainsi, sinon voir, du moins entrevoir des généralisations de la théorie des fonctions d’une variable complexe, sujet bien digne de fixer l'attention des ana- lystes. » Il ne faudrait pas cependant être exclusif. Le symbolisme a, dans cer- tains cas, ses avantages, et des résultats très simples deviendraient quel- quefois d’un énoncé compliqué si l’on voulait ne jamais introduire de quantités complexes. Aussi je reprends ensuite l'étude des fonctions ana- lytiques au point de vue suivi généralement dans les ouvrages français. » Dans les deux derniers Chapitres du volume, je commence l’étude des équations différentielles. J’insiste longuement sur le théorème relatif à l'existence des intégrales, dont je donne trois démonstrations différentes. Il est important, dans ces questions, de multiplier les points de vue; ce ne sont pas là des curiosités inutiles, je veux dire dénuées d’applications. Au début de la Science, les théorèmes de ce genre sont admis sans difficulté. On peut avancer longtemps sans approfondir les questions d’existence, mais il arrive un moment où ce sont justement les circonstances singu- lières écartées au début qui deviennent intéressantes : il faut alors appro- fondir les principes et des démonstrations souvent très subtiles deviennent indispensables. On pourrait citer en témoignage bien des travaux récents; qu'il nous suffise de rappeler les dernières recherches de notre illustre confrère M. Poincaré sur la Mécanique céleste. » MÉTÉOROLOGIE. — Échec définitif de la théorie du mouvement centripète et ascendant dans les cyclones; par M. H. Faye. ; « Le 30 mai dernier, je parlais à l’Académie d’un premier échec qui venait d’être infligé à cette théorie par les travaux de M. Hann en Autriche et par ceux de M. Morris aux États-Unis. Il s'agissait de la distinction qu'on était obligé de faire désormais entre les cyclones des régions tempérées et les cyclones des régions tropicales. Pour ceux-ci, on maintenait la théo- ( 485 ) rie de la convection qui les fait naître dans les régions basses de l’atmo- sphère, tandis que, pour les premiers, on leur reconnaissait une origine prise dans les courants supérieurs, à une hauteur considérable. Je faisais remarquer, à ce sujèt, l'espèce de contradiction dans laquelle on tombait sans s’en apercevoir, car le même cyclone peut très bien passer de la zone torride dans la zone tempérée à une semaine environ d'intervalle; com- ment, dès lors, lui donner à la fois deux origines si différentes? » Aujourd’hui, un important travail de M. Dallas, le météorologiste émi- nent des Indes anglaises, vient de trancher la question en montrant que les cyclones de la zone torride échappent aussi à la théorie de la convec- tion, et naissent, comme les autres, dans les plus hautes régions de l'atmosphère. Voici les propres termes du savant auteur ('). L'Académie verra combien ses conclusions sont nettes et décisives. D L'opinion commune est qu’un cyclone provient de l’inégale distribution de la cha- leur à la surface du sol. Étant donnée une aire à peu près circulaire, douée d’une chaleur anormale, on admet que des mouvements doivent se produire entre l'extérieur et l’intérieur, et qu’à cause de la rotation de la Terre ces mouvements doivent revêtir la forme de girations autour du centre de la région surchauffée, et qu'ainsi un cy- clone prend naissance. Dans cette région, lair chaud doit être primitivement à l’état de calme complet. L'air, dans cette région de calme, acquiert un mouvement ascen- sionnel d’abord un peu disséminé, mais qui se concentre peu à peu en appelant, vers un centre bien défini, la masse de l’atmosphère ambiante. » D’après ces suppositions, trois choses sont nécessaires : 1° la présence d’une aire calme; 2° une température anormale dans cette aire de calme; 3° une période de quelques jours pour l’incubation de la tempête. » Les cyclones de la mer Arabique n’apportent pas une sensible évidence en faveur de ces trois suppositions. » Voilà pour le rejet de la théorie de la convection. M. Dallas poursuit en ces termes : Fès eur SS re les cyclones qui entrent dans la mer Arabique par l'est, Lorsqu'ils Re z golfe de Bengale sous la formo de tee bien caractérisés- en partie i re z SaR la péninsule ét abordent les côtes élevées de Madras, ils as see Robe par le aeon plus en plus montueux qui forme une Paros nets qui a en a 7000 pieds d'élévation. Mais, en considérant les phénomènes très PEFEA Bir en ensuite sut la mer, après le passage de cette barrière, il est cimes des mont outoon générateur a continué sa route horizontale par-dessus les agnes Sans avoir subi d'interruption. a O ; à 1 i (') The American meteorological Journal, july 1892; p. 99-112. " (43%) » Lorsque ces tourbillons arrivent au-dessus de la mer, où l’humidité est grande, lair humide est aspiré par la partie inférieure du tourbillon, qui acquiert ainsi une grande énergie. » L'ensemble de ces évidences paraît favoriser la supposition que ces cyclones sont nés dans les couches supérieures de l'atmosphère; que ce sont des tourbillons formés d’abord dans un courant marchant à l’ouest; qu’ils suivent ce courant jusqu’à ce qu’ils atteignent son bord extérieur, puis, qu’ils sont saisis dans l'hémisphère nord par le courant supérieur qui souffle des zones torrides vers les régions tempérées, en marchant d'abord à l'O.-N.-0., puis au N.-0., puis au N., et finalement au N.-E. aT TES S » Il wy a pas de questions plus importantes dans la Météorologie actuelle que celles qui ont trait à l’origine des cyclones et à. leur immense mouvement de translation. Si les cyclones sont intimement liés aux courants supérieurs, ainsi qu'il résulte de nos inves- tigations, cette connexité prouve qu’ils sont engendrés dans ces courants, ce qui place leur origine dans une région où l'observation ne saurait atteindre; et quant à ce qui regarde leurs trajectoires, toute l'évidence acquise semble établir qu ’ils sont conduits par les mouvements de l’atmosphère supérieure. Sans doute, la distribution des eaux et des terres, des plaines et des montagnes, de la pression et de l'humidité, ainsi que la température des couches inférieures exercent une influence. Mais l’ensemble des tra- jectoires aux Indes, dans le golfe du Mexique et dans l’océan Pacifique offre une similitude si parfaite avec celle des courants supérieurs, qu'il n’y a pas à douter qu il s’agit ici d’une relation de cause à effet. » Ainsi, la théorie de la convection ne convient pas plus aux cyclones se TR qu ‘à ceux des régions tempérées. Déjà on avait conclu, des ob- servations si nombreuses et si décisives des trombes et tornados faites aux États-Unis, que ces phénomènes avaient leur origine dans les courants supérieurs. Il ne reste donc plus rien pour la théorie que je combats depuis si longtemps. La conclusion qui ressort de tant de travaux poursuivis sur une si grande échelle en Europe, aux États-Unis et dans les Indes anglaises aboutissent, en effet, à ceci : » Les trombes, les tornados et les cyclones sont des mouvements gtraloires ou des tourbillons qui naissent dans les courants supérieurs de l atmosphèr e (à des étages trés différents). Leur translation toute géométrique répond à ces courants el ils en dessinent la marche par la projection que leurs ravages tracent sur le sol ou sur la mer. C'est ce que j'ai toujours soutenu contre ceux qui faisaient naître ces phénomènes au ras du sol, en vertu d’un mouvement centripète et ascen- dant de lair inférieur; seulement j'ajoutais que ces giralions grandes ou petites, modérées ou formidables, sont descendantes. » C’est ce qu’on ne tardera pas à admettre aussi, car c’est là une con- séquence forcée des prémisses. (485) » La théorie de la convection, c’est-à-dire des mouvements centripètes et ascendants de l’air inférieur, se trouve donc réduite à des phénomènes passagers qu’on a notés dans quelques incendies, à la dispersion verticale de quelques meules de foin où se produit sous l’action du soleil une sorte de fermentation accompagnée de chaleur, à l'explication des pseudo- trombes de poussière observées parfois en Égypte et ailleurs, enfin à des dépressions barométriques moins insignifiantes et plus fréquentes dues à ‘échauffement du sol dans des contrées limitées, mais sans giration éner- gique, sans mouvement défini de translation, phénomènes à peu près in- verses de ceux qu’on appelle si improprement des anticyclones. Est-il nécessaire d’ajouter que ces phénomènes n’ont aucun rapport, sauf, en certains cas, une légère dépression barométrique, avec les trombes, les tornados et les cyclones. » Je suis heureux de constater que M. Hann en Autriche, MM. Ferrel et Morris aux États-Unis, M. Dallas aux Indes orientales, c’est-à-dire les météorologistes les plus éminents de notre époque, placés dans les pays les plus divers et étudiant les faits sous les climats les plus différents, renoncent à l’ancienne théorie pour se rapprocher progressivement de la nouvelle, dont l’acceptation définitive ne saurait se faire attendre. » PHYSIOLOGIE. — Le mouvement du cœur, étudié par la Chronophotograplue. Note de M. Marey. « Il y a une trentaine d'années qu'avec mon confrère et ami Chauveau nous présentions à l’Académie des expériences destinées à établir le méca- nisme de l’action du cœur et la succession des mouvements de cet organe. Nos recherches étaient faites par une méthode indirecte consistant à in- scrire, au moyen d'appareils spéciaux, les variations de la pression du sang dans les oreillettes, les ventricules et l’aorte, ainsi que les changements de la force avec laquelle les ventricules compriment à chaque instant la paroi de la poitrine qui les recouvre. » Ces expériences, qui se contrôlaient les unes par les autres, montraient s effets des mouvements du cœur, mais ne faisaient connaître ni les dépla- ke part changements de forme des oreillettes et des ventricules qui one ue. ss se re ea a pu De sorte que, pour avou Let connais- ETE a £ e de la physiologie du cœur, il fallait avoir directement rgane, mis à nu, sur un grand animal, avoir vu les dépla- le . ( 486 ) cements et les changements de forme de ses cavités et lavoir tenu dans ses mains pour apprécier les changements périodiques de sa consistance. » La Chronophotographie m'a paru apporter un complément nécessaire à ces études antérieures. Elle permet, en effet, d’obtenir pendant une révolution cardiaque une série d'images successives, prises à des inter- valles de temps très courts, sur lesquelles on peut suivre les phases du mouvement et les changements d’aspect des différentes parties du cœur. » Je choisis pour cela le cœur d’une tortue et, après l’avoir détaché, je le plaçai (fig. 1) dans les conditions de la circulation artificielle, c’est- à-dire qu'après avoir introduit le bec d’un petit entonnoir dans une veine cave, j'adaptai à une artère un tube recourbé ta (tube artériel), dont l'extrémité recourbée s’ouvrait au-dessus de l’entonnoir. Du sang défibriné, étant versé dans {ce réservoir qui correspond au système veineux, passa dans l'oreillette O, puis dans le ventricule V, et le cœur se mit à battre pen- dant plusieurs heures consécutives. On voyait alors nettement la succes- sion des mouvements des oreillettes et du ventricule (l’une des oreillettes est cachée dans la figure), En outre, chaque systole ventriculaire s’accom- pagnait d’un jet de sang qui se versait du tube dans l’entonnoir et dont la durée mesurait exactement celle de la systole ventriculaire. » En photographiant ces mouvements, on devait avoir l’image de tous les actes successifs qui constituent la fonction du cœur; mais une difficulté (487) | se présentait. La couleur rouge du sang et du cœur lui-même, n'étant point photogénique, ne donnait d’autres images que des silhouettes noires se détachant sur un fond clair. La variation des contours de l'organe, l'ap- parition et la disparition du jet de sang permettaient, il est vrai, de saisir les alternatives de réplétion et de resserrement des différentes cavités, mais ne traduisait pas la différence d'aspect et de forme qu’elles présen- tent à chaque instant. | » Pour rendre le cœur photogénique, je le blanchis au pinceau avec de la gouache; dès lors les détails de sa forme apparurent, ainsi qu’on le voit fig. 2. Un sillon obscur sépare l'oreillette du ventricule; des effets d’ombre et de lumière expriment le modelé de chaque cavité, et certains points brillants sont dus au poli de ces surfaces humides. Dans la série d’images représentées, on-a dù supprimer l'appareil circulatoire pour rapprocher les unes des autres les images successives du cœur et rendre plus saisis- sables ses changements de forme. Toutefois, c’est d’après le jet de sang projeté par la systole ventriculaire que furent déterminés le commence- ment et la fin de celle-ci. » En suivant du haut en bas la série des images, on assiste aux phéno- mènes suivants : » I. Le ventricule çv a fini sa systole et est à son minimum de volume, l'oreillette o est remplie, arrondie et luisante. » IT. L’oreillette commence à se vider et change de forme, elle est aplatie à sa surface extérieure et présente deux bords mousses et une pointe arrondie, ce qui lui donne à peu près la forme d’une langue. Le ventricule commence à augmenter de volume. » MI. L'oreillette a diminué de volume et sa pointe se rapproche du ventricule qui grossit encore. » IV. L’oreillette continue à se resserrer et le ventricule arrive à son maximum de réplétion. as » V. L'oreillette achève de se vider et le ventricule diminue de vo- lume; sa systole commence (à cet instant, le sang jaillissait dans l’enton- noir). » VI. La systole du ventricule continue et l'oreillette relachée com- mence à se remplir. » VII. La systole du ventricule finit, l'oreillette est distendue et lui- MnS: Nous sommes revenus à la phase représentée par l’image I; de même, l'image VITI correspond sensiblement à II. | ( 488 ) » Ainsi la systole des oreillettes dure de II à V, celle des ventricules de V à VII. Ces durées seraient mieux limitées si la fréquence des images eùt II. VIII. été plus grande ou si le cœur eût battu moins vite, mais, dans le cas prè- é : s , , sent, le nombre des images n’était que de 10 par seconde et la durée d’une à ( 489 ) révolution du cœur n’était que de -Ž de seconde (fréquence extrême due à la très haute température, 32°). » Il sera très facile de doubler la fréquence des images et de rendre cinq à six fois plus lents les mouvements du cœur. Telles qu’elles sont, nos images montrent des phénomènes que l'œil n’a pas le temps d’ob- server. Elles font voir que les cavités du cœur ont une forme propre et qu’en se resserrant comme en se gonflant, elles n’affectent pas la forme globuleuse qu’aurait une poche élastique homogène. | » Les méplats extérieurs que présente la surface des oreillettes en contraction semblent lui avoir été imposés par l’inextensibilité de la poche péricardique dans laquelle, à l’état normal, elles sont enfermées avec le ven- tricule. La face extérieure du ventricule présente le même caractère; elle offre, en outre, une fossette qui semble produite par la compression exercée par l'oreillette et qui devient visible (image VIE) quand la systole auriculaire la démasque. » L'alternance des mouvements des cavités du cœur fait assister en quelque sorte à la réplétion du ventricule par la systole de l'oreillette. Ces figures convaincront peut-être les médecins qui admettent encore une diastole active, une sorte d’aspiration du sang par les ventricules : phé- nomène étrange que la structure du cœur ne saurait expliquer et que la fonction de l'oreillette rend complètement inutile. » La Chronophotographie ma paru également capable de montrer aux yeux le mécanisme de la pulsation du cœur. » Les expériences de cardiographie que nous avons faites avec M. Chau- veau traduisaient la durée de la pulsation du cœur par un accroissement de la pression des ventricules contre un explorat strique app en face de ces organes dans un espace intercostal : ce durci ent des ventricules coïncidait avec leur systole. L'expérience suivante rend visible cet effort par lequel le ventricule en contraction repousse toute pression extérieure qui tendrait à le déformer: à On reconnait dans la fig. 3 une disposition analogue à celle déjà indi- quée pour la circulation artificielle : entonnoir est réduit à un tube plus etroit qui permet de coucher obliquement le cœur sur une planchette. On pose alors sur le ventricule un petit cube de liège M (image 2) chargé d’un poids que Supporte une tige mobile. i Quand le ventricule est relàché, quoique rempli par la systole de l'oreillette, sa paroi molle se laisse déprimer par le cube de liège qui s'y 66 C. R., 1892, 2° Semestre. (T. CXV, N° 15.) ( 490 ) m cache tout entier (image 1). Aussitôt que la systole ventriculaire com- mence, ce qui se reconnait au jet de sang versé dans le tube (image 2) où le niveau AB s'élève, le cœur durcit. On voit alors le cube de liège, sou- Fig. 3. E DE PE E Sd es À -- A 277777 77 levé malgré le poids qui le charge, émerger de la fossette qu’il s'était- creusée tout à l'heure dans le ventricule en diastole. Cette expérience suffirait, s’il en était besoin, à réfuter l’existence d’une force dilatatrice du ventricule. » On voit, par les exemples qui précèdent, que la Chronophotographie est un précieux complément de la méthode graphique. Elle fournit des documents d’un autre ordre et rend saisissables les changements d'aspect que l'œil n'aurait pas le temps de suivre. » Et si au lieu des mouvements relativement simples d’un cœur de tortue j'ai quelque jour l’occasion d’opérer sur de grands animaux, les images seront beaucoup plus instructives, car elles contiendront des détails qui manquent sur les animaux inférieurs : le relief des faisceaux mus- culaires en action, les plissements de la séreuse viscérale qui les accompa- gnent, les gonflements et resserrements des vaisseaux sanguins, enfin les déplacements du cœur dans la cavité péricardique. » ( 491 ) MÉMOIRES PRÉSENTÉS. PHYSIOLOGIE EXPÉRIMENTALE. — Les phénomènes inhibitoires du choc ner- veux. Mémoire de M. H. Roerr, présenté par M. Brown-Séquard. (Extrait par l’auteur.) (Renvoi à la Commission du prix Pourat.) « Le choc est un état morbide, qui peut se produire à la suite de fortes excitations du système nerveux et qui est caractérisé par un ensemble d'actes inhibitoires, dont un seul, l’arrêt des échanges entre le sang et les tissus ('), semble constant et indispensable. i » Comme l’a fait remarquer M. Brown-Séquard, l'arrêt des échanges ou syncope des échanges doit être distingué des syncopes cardiaque et respi- ratoire, avec lesquelles il coexiste assez souvent. Ces trois variétés de syncopes peuvent se produire quand on pratique la piqùre du bulbe et doivent être attribuées à la violente excitation déterminée par l'opération; la syncope respiratoire, pas plus que les deux autres, n’est due à la des- truction d’un centre; c’est un acte imhibitoire, c’est-à-dire un phénomène actif. J'ai reconnu, en effet, que les légères excitations du bulbe, telles qu’on les produit en abaissant la tête d’un animal ou en électrisant direc- tement le plancher du quatrième ventricule, ralentissent ou arrêtent mo- mentanément les mouvements respiratoires; les excitations violentes, et parmi celles-ci se range la piqüre, amènent l'arrêt définitif de ces mouve- ments. a Le choc nerveux, dont le choc traumatique représente la variété la mieux connue, peut être produit par des excitations qui portent soit di- rectement sur les centres, soit indirectement par l'intermédiaire des nerfs Périphériques ou de leurs terminaisons. J’ai vu, chez le cobaye, l’arrache- ment du sciatique produire l'arrêt des échanges et entrainer la mort en quelques minutes avec un ralentissement énorme des mouvements respi- ratoires. Pai observé des phénomènes semblables en appliquant du chloro- DR a aaia 1 () Browx-Siquarp, Recherches sur une influence spéciale du système nerveux rodui , A P $ # Prođuisant l'arrêt des échanges entre le sang et les tissus (Comptes rendus, 2 fé- vrier 1882), ( 492 ) forme sur la peau, suivant le procédé de M. Brown-Séquard, en plongeant les animaux dans de l’eau glacée ou de l’eau bouillante, en injectant du perchlorure de fer dans le péritoine, etc. L'arrêt des échanges survient parfois à la suite d’excitations légères ; ainsi, chez le cobaye, il peut se pro- duire, quand on dénude la carotide, surtout si l'instrument touche le pneu- mogastrique ou même quand on incise simplement la peau du cou. » L'étude de l'arrêt des échanges permet de comprendre le mécanisme ` des manifestations qui caractérisent le choc nerveux; l’activité nutritive étant inhibée, les tissus ne produisent presque plus d’acide carbonique ; aussi le sang reste-t-il rouge dans les veines (Brown-Séquard); en même temps, la température organique s'abaisse de 1° ou 2°, quelquefois plus ; dans un cas, j'ai vu l'application du chloroforme sur la peau faire tomber la température de 39° à 31° en une heure, et à 19°,5 en quatre heures et demie. » Le sang n’étant que peu chargé d’acide carbonique, les centres de la respiration ne sont pas suffisamment excités; aussi le nombre et l'ampli- tude des mouvements respiratoires diminuent-ils, comme le démontrent les tracés que j'ai recueillis. » Enfin, par suite de l'arrêt des échanges, le passage des substances toxiques du sang dans les tissus devient impossible ; chez les malades, l'alcool et l’opium ne produisent aucun effet; chez des grenouilles, mises en état de choc par écrasement brusque de la tête, j'ai constaté que la strychnine, injectée dans les veines, ne détermine pas de trouble, et pour- tant la circulation persiste et les centres médullaires, loin d’être paraly- sés, sont plus excitables que normalement. Le choc ne produit donc pas seulement des phénomènes inhibitoires:; ils sont accompagnés de manipu- lations dynamogéniques ; c’est ce qui a lieu fréquemment pour la moelle et les muscles. J'ai constaté que, chez la grenouille dont on vient d’écra- ser la tête, l’excitabilité musculaire augmente notablement. En soumettant les gastro-cnémiens à l’action d’un courant faradique, j'ai trouvé que, pour une excitation de même intensité, la ligne de contraction donnée par le myographe est trois fois plus élevée pendant le choc qu’à l’état normal. » Les phénomènes qui caractérisent le choc, résultent d’une excitation des centres nerveux et particulièrement du bulbe et non d’un épuisement, c'est ce qui explique pourquoi le choc est surtout fréquent chez les sujets adultes, chez les gens vigoureux et dans le sexe masculin. Quand on soumet un animal à une série de causes capables d'amener le choc, on constate C 493 ) que les effets produits diminuent de gravité à chaque nouvelle excitation. J'ai observé un grand nombre de faits de ce genre, en voici un qui me paraît démonstratif : » Sur un lapin je pratique la section des deux pneumogastriques; puis, l’animal étant remis, j’excite avec un courant induit le bout central du pneumogastrique gauche; le sang devient rouge dans les veines de ce côté; à droite il conserve sa teinte habituelle. J’excite alors le pneumogastrique droit, et, même en employant un courant plus intense, je ne parviens pas à modifier l’état du sang veineux à droite. » Cette expérience démontre trois choses : la possibilité de produire l'arrêt des échanges à la suite de la vagotomie double, ce qui constitue un résultat assez rare; la possibilité d’amener l'arrêt des échanges dans un seul côté du corps, fait déjà signalé par M. Brown-Séquard; la nature active de l'arrêt des échanges; s’il s'agissait d’épuisement, les effets seraient diffé- rents, chaque nouvelle excitation devrait augmenter les troubles déjà pro- duits. » Conclusion. — Le choc nerveux est le résultat de violentes excitations qui agissent sur les centres directement ou par l'intermédiaire des nerfs centripètes. Il se caractérise par un ensemble de modifications dynamiques (dynamogénie et inhibition) portant sur toutes les parties constituantes de l'organisme; le phénomène capital est représenté par l’arrêt des échanges, ayant pour conséquence une diminution dans la production de l'acide car- bonique et secondairement un abaissement de la température, un ralen- Ussement de la respiration et parfois de la circulation. » M - J.-B. Kremer adresse une Note relative à un remède contre la diph- térie, (Renvoi à la Section de Médecine et Chirurgie.) : M. le D" Guxox est adjoint aux Commissions nommées pour juger les tvers concours de l’année 1892, relatifs à des prix de Médecine et Chi- rurgie. CORRESPONDANCE. L d'Univensiré pe Papour invite l’Académie à se faire représenter aux fêtes qui auront lieu le 7 décembre prochain, en l’honneur du trois-cen- ( 494 ) tième anniversaire du jour où Galilée a pris possession de sa marai dans cette Université. M. le SECRÉTAIRE PERPÉTUEL dépose sur le Bureau une Lettre auto- graphe de Descartes qui lui est transmise par M. Charavay, au nom de M. H. Jolly, pour être restituée à l’Académie. Cette Lettre a été publiée dans les OEuvres de Descartes (Lettre 90°, t. IN, p. 511). L'envoi est accompagné de la Lettre suivante de M. Jolly : « MONSIEUR LE SECRÉTAIRE PERPÉTUEL, » M. Charavay me signale, dans une collection d'autographes que je viens de re- cueillir par succession, une Lettre de Descartes au Chevalier de Cavendish, datée d'Egmond, 15 mai 1646, qui porte le cachet de la Bibliothèque de l’Académie et qui paraît intéressante au point de vue scientifique. » Je suis heureux de remettre cette pièce à M. Étienne Charavay, qui veut bien se charger de la restituer à votre bibliothèque. » Veuillez agréer, etc. H. JoLLY. » L’ Académie fera parvenir à M. Jolly l'expression de sa reconnaissance. M. le SecRÉTAIRE PERPÉTUEL signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance : 1° Un volume de M. Hugo Gyldén, intitulé : « Nouvelles recherches sur les séries employées dans les théories des planètes ». 2° La 2° édition d’un Volume de M. Prosper de Lafitte, intitulé : « Essai d’une théorie rationnelle des Sociétés de secours mutuels ». L’au- teur a joint, à cette nouvelle édition d’un Ouvrage couronné par l'Aca- démie (prix Leconte, 1890), des Tables de commutations, à divers taux d'intérêt, pour les trois assurances. M. Biscnorrsaeim présente de la part de M. le professeur Weineck, Directeur de l'Observatoire de Prague, une photographie du cratère lunaire désigné sur les Cartes par le nom de Vendelinus. Le cliché a été obtenu à l'Observatoire Lick, en Californie, dans la nuit du 31 août 1890. L’agrandissement est de 20 fois et a exigé un travail de cent-vingt-deux heures. Examinée à la loupe, cette photographie montre une foule de détails ( 495 ) nouveaux, analogues à ceux qu'offre le Cirque Petavius. On voit toute la surface mamelonaée parcourue en tous sens par des rigoles qui font penser à des rivières desséchées. M. Faye et M. Daubrée sont d'avis que ce sont des coulées de laves, qui se sont fendiilées ea se contractant par refroidissement. MÉCANIQUE. — Sur les transformations des équations de Lagrange. Note de M. Pavut Painevé, présentée par M. Picard. « Une Note de M. Liouville me donne occasion de revenir sur le pro- blème des transformations en Mécanique. Je commencerai par énoncer, avec plus de détail que je ne Vai fait jusqu'ici, le théorème que j'ai démon- tré à ce sujet. Considérons un système (1) d'équations de Lagrange d OT dqi ' : O Dog i Uee eg (Gak) où T est une forme quadratique par rapport aux q’, et supposons que ce système admette un correspondant, c’est-à-dire qu’il existe un système ana- logue d or oT ; dq; ; 7 (2) de, dq; In u a la) IE Fi 1, 2,7. lle qui définisse les mêmes relations entre les g;. J'ai montré qu'on peut passer de (1) à (2) en changeant dt en dt, d’après une égalité de la forme (3) di? = À di} + EB;; dqidqj, les A, B étant des fonctions des qi- Mais plusieurs cas peuvent se pré- senter : dt 58 dr, &$t une constante; le système (2) se déduit alors de (1) en chan- eant T en CT, et Q; en «Q; (C et « sont des nombres quelconques). » 2° Les Q; dérivent d’un potentiel U et l équation (3) est de la forme (4 noae o o ) 4 ~ aU+8 » aU si l’on pose T — (T) On passe dans ce cas de (1) à (2) par la transfor- mation de M. Darboux, c’est-à-dire en changeant T en C(«U + 8)T et U ( 496 ) AU + B ~ + f . , li ` ke en aÙ +6: Ces deux premières transformations s'appliquent à un sys LA tème (1) quelconque. d * ai : 5 30 S est une simple fonction des qi, qui n'est pas une constante i : dt (5) e, = (Que. ga) » Les équations (1) et (2) déduites de (1) et (2) en annulant les Q; et les Q, sont alors correspondantes, et par la même transformation (5), laquelle fournit un correspondant au système (1) quels que soient les Q;. Si les Q; sont nuls, ce cas est le seul possible et les Q; sont également nuls. J'ai montré que les équations (1) et (2y admettent dans cette hypothèse au moins une intégrale du second degré distincte de celles des forces vives, mais il n’en est pas ainsi, en général, des équations (1) elles-mêmes, | lors même qu’il existe une fonction de forces U. » 4° Les Q; dérivent d’un potentiel U et l’on a' 2 2 (6) dea o aii aU + p Xt In +, di) .» Ce cas se ramène aussitôt au précédent à l’aide de la transformation de M. Darboux et ce que nous venons de dire s'applique à condition de changer T en («U + B)T. » 5° La relation (3) n’a aucune des formes énumérées. Les équations (1) admettent alors une intégrale du deuxième degré, qui n’est pas celle des forces vives. Dans ce cas, qui est le cas général, nous signalerons plusieurs cir- constances particulières : quand les Q; dérivent d’un potentiel U, et quand on à (7) d = que Gus -s Ga) ds — (x, U, + 8) dé], on rentre dans le troisième cas en appliquant aux équations (2) la trans- formation de M. Darboux qui change T, en («, U,+£,)T,. Si maintenant U et U, existent à la fois et si l’on a ds? x ds? 2 D 2 1 (8) dt? — US = Hdi Vis rx) | dé = : ce que nous avons dit dans le troisiême cas subsiste à condition de changer T en (aU+B)TetT, en (a U, + 6,)T, par le même procédé. » J'ajoute que l'existence de la fonction U n’entraîne nullement celle de U,- Dans le cas très particulier où U et U, existent à la fois, soient A et h, les ( 497 ) constantes des forces vives pour (1) et (2), les trajectoires obtenues en donnant à À une valeur constante mais arbitraire correspondent nécessai- rement à toutes les valeurs de A, ('); le contraire ne peut avoir lieu que pour des valeurs particulières de h, soit °, qui sont telles que les trajectoires pour À — A et A, = A? coïncident (A; désignant un certain nombre). De tels couples h°, h? n'existent pas en général; pour qu'il en existe, i faut et il suffit que la relation (3) soi de la forme (8), qui se réduit à la forme (7) si h° est infini, à la forme (6) si À} est infini, à la forme (5) si 2° et A! sont infinis. Ces différents cas se ramènent aussitôt au troisième cas. » M. Liouville pensait avoir retrouvé et complété ce théorème, dans le cas où U existe, par une autre méthode qui, en réalité, ne s’appliquait qu'au cas où les forces sont nulles. Dans ce dernier cas, il a montré que les équa- tions (1) ne peuvent admettre de correspondantes sans admettre un sys- tème complet d’intégrales du deuxième degré. J'ai déjà signalé que ce théorème trouvait son application aux équations (1) et (2) dans le troi- sième cas [et, par suite, dans les cas (6), (7) et (8) qui s’y ramènent]. Dans une Note du 12 septembre, M. Liouville affirme de nouveau qu'il est très facile de compléter mon théorème dans tous les cas où il y a une fonc- tion de forces U : d’après lui, si le ‘système (1) admet un correspondant, le problème des géodésiques relatif à T admet un système complet d'in- tégrales du deuxième degré. Ce théorème n’est pas exact : pour le dé- montrer, observons que M. Liouville admet a priori que U, existe en même temps que U, ce qui n’est pas vrai, en général; mais même dans le cas où il en est ainsi, le raisonnement de M. Liouville est inadmis- sible, parce qu’il suppose que les trajectoires qui correspondent à une valeur donnée de À (la valeur æ) correspondent aussi à une valeur con- stante de #’, ce qui n’est vrai que moyennant les hypothèses très parti- culières que j'ai signalées plus haut. Pour n'avoir plus à revenir sur cette ie je citerai, en terminant, l'exemple suivant : le système (r) où on a T=(2°+ y") et U = y +2, et le système (2) où l’on a I f 2 | T= |e (1+ $E) -hwy Z + y] et = Àà+# somme L} 1 . PE ? () Je laisse de côté la transformation de M. Darboux dans laquelle U et U, existent toujours et où l’on a ahi + B h = =a G: R; 1892, 2° Semestre. (T. CXV, N° 15.) 67 ( 498 ) sont correspondants; les trajectoires sont des paraboles, et celles qui cor- respondent à une valeur quelconque donnée de À (finie ou non) corres- pondent à toutes les valeurs de 4". » GÉOMÉTRIE. — Sur une classe de courbes et de surfaces. Note de M. A. PELLET. « 1. Le théorème de M. Jamet sur les courbes triangulaires symé- triques peut s'étendre aux courbes plus générales AX” + BY” + CZ” = 0, où X, Y, Z sont des fonctions quelconques des coordonnées courantes, et A, B, C des paramètres. Pour une valeur de l’exposant m, il y a une seule de ces courbes C, tangente à une droite D en un point M, pourvu que ce point M ne soit pas situé sur l’une des courbes X = o, Y — 0, Z = 0. Si l’on connaît, pour deux valeurs de m, le rayon de courbure de Cn au point M, on pourra, par des équations du premier degré, en déduire le rayon de courbure en M, point de contact commun de la courbe Cp, pour toute valeur de m: En effet, la courbe Cp, rapportée à la tangente D comme axe des v et à la perpendiculaire élevée en M sur D comme axe des y, a pour équation, en ordonnant y suivant les puissances croissantes de x, Ve sert a s, a; étant une fonction entière de degré č de m. » Dans le cas où les fonctions X, Y, Z sont entières et du premier degré, les courbes sont dites sriangulaires symétriques, d’après La Gour- nerie, et aux valeurs de m, 2, — 1,1 correspondent les coniques con- Jjuguée, circonscrite et inscrite au triangle de référence. Les fonctions 4; sont alors divisibles par 1 — m. Désignons par pm le rayon de courbure de Cm au point M, par £, la tangente de l’angle de l'axe de déviation de Transon (tangente à la courbe lieu des milieux des cordes parallèles à D) avec la normale à C, en M. Le produit p,(1—m) ne varie pas avec m. praan az s PAA =, On a tn=— 2a?’ et, par suite, £,, et m sont reliés par une équation de la forme / (1 — Mm) tm + pm+ q =o, *% et g étant indépendants de m. En particulier, pour les courbes A(æ+yy—= 1)" +B(æ —yy— 1)" +C=0, considérées par M. Fouret (Bulletin de la Societe mathématique, 1892); le ( 499 ) Em ne varie pas avec m, et laxe de déviation pour m = 2 n’est autre que la droite joignant le point M à l’origine des axes coor- donnés. » 2. De même pour les surfaces AX” + A, X? + AX; + A,X; = 0, les fonctions X étant quelconques et les quantités A des paramètres. Pour une valeur de l’exposant m, il y a une seule surface S„ tangente en un point M à un plan P, pourvu que le point M ne soit pas situé sur une des surfaces X, = 0. Si l’on connaît les éléments du second ordre pour deux surfaces Sm, on en déduira par des équations du premier degré les élé- ments du second ordre en M de la surface Sm, pour toute valeur de l'ex- posant m. » Lorsque les fonctions X; sont entières et du premier degré, les indi- catrices de Dupin des surfaces S„ sont homothétiques, au point de contact commun M. » Lorsque les surfaces X, = o sont des sphères, toutes les surfaces Sm ont mêmes sections principales au point M. » produit MÉCANIQUE ANALYTIQUE. — Sur le mouvement d’un fil dans l’espace. Note de M. G. Froquer, présentée par M. Darboux. « Étant donné un fil flexible et inextensible, soit s l’abscisse curviligne d'un quelconque M de ses points, comptée sur le fil à partir d’un point déterminé, et soit m le produit de l’épaisseur du fil en M par la densité en ce point, épaisseur et densité qui peuvent varier avec s. Je supposerai que, ndépendamment de la force appliquée à chaque extrémité du fil et qui doit y équilibrer la tension, chaque élément matériel m ds soit sollicité par une force extérieure donnée Fm ds, et je désignerai par T la tension en M à l’époque z, tension qui est une quantité positive. » Je vais former certaines équations aux dérivées partielles qui, dans plusieurs cas importants, permettent une étude facile des mouvements possibles du fil dans l’espace. Lorsque le mouvement a lieu dans un plan, ces e se réduisent d’ailleurs à celles données par M. Resal dans ce cas (13. » Considérons la courbe figurée par le fil à l'époque £, le point M du fil et le trièdre dont les arêtes Mx, My, Mz sont respectivement la tan- gente positive, la normale principale dirigée vers le centre de courbure, RS Note (') Traité de Mécanique générale (t. I, p. 321 et suiv.). ( 50 } : et la binormale menée dans un sens tel que les axes Mx, My, Mz pré- sentent la même disposition que trois axes rectangulaires fixes OX, OY, OZ, la disposition commune étant directe, si c’est le sens direct qui est employé pour représenter les rotations. Projetons sur Mx, My, Mz la rotation instantanée du trièdre et la vitesse du point M à l’époque t; soient p, q, r, É, n, & les projections. Soient de même p,, qis Tis Es as Gi les projections analogues de la rotation du trièdre et de la vitesse du point M lorsque s, variant seul, est assimilé au temps. On sait que g,, ,, C, sont nuls et que Ë, est égal à l'unité (r et p, ne sont autres que la cour- bure Ż et la torsion changée de signe — = }; de sorte que les six équations p T cinémaliques bien connues ('), auxquelles satisfont les rotations et les translations, deviennent ici Op _ dp o} 2, de D, on o d (1) = mp pri rer + ip, r dr = Œ (Los DE e 0 nr » La Dynamique fournit trois nouvelles équations. On sait en effet que, si ®, Y, X désignent les projections sur Mæ, My, Ms de la force F rap- portée à l'unité de masse, celles de l'accélération du point M sont Ek AEE ao S X. » Comme, d'autre part, elles sont égales à CE x ð 3 Ji +q — rh, Ari — pe Š + pn — gb, on en conclut les équations | ot ; ƏT m(S; += ri) S + mọ, on z I (2) m5 + ré -pt)=Tn+ mY, d% » Lorsque ®, ¥, X sont des fonctions connues de s et de, les neuf équa- o (*) Dansoux, Leçons sur la théorie générale des surfaces, (:56E€:) tions (1) et (2) forment un système indépendant, dont l'intégration fera connaître les neuf quantités p, q, T, 6, n, Č, Pi» r,, T en fonction des et de t. Si l’on se donne la position du trièdre mobile qui répond, par exemple, aux valeurs nulles de s et de ż, position que l’on prendra comme trièdre fixe, à toute solution particulière du système, pour laquelle T sera positif, correspondra un des mouvements possibles du fil et un seul. La forme du fil à chaque époque, de même que la trajectoire pour chaque valeur de s, se trouveront définies par la courbure et la torsion. Si l’on voulait les coordonnées +, y, z du point M, en fonction de s et de ż, con- naissant les rotations et les translations, on calculerait d’abord les cosinus directeurs des axes mobiles, puis x, y, z, en employant les équations con- nues, Ce sont ces dernières qu’il faudrait adjoindre aux équations (1) et (2), si ®, ¥ et X n'étaient pas connus uniquement en fonction dè s et de £. » Dans le cas particulier du mouvement plan, les axes fixes OX, OY étant pris dans le plan du fil, on peut supposer que Mz et OZ sont de même sens, car ceci peut toujours être réalisé par un choix convenable du sens positif sur le fil. On a alors 2 da da 2-0, P =o, q = 0, ror ge! P1 — 9; n = 5) æ étant langle habituel de Mg avec OX, et nos neuf équations se réduisent aux quatre suivantes : o da o% nE ƏT D D... mS; —n$) = PF + mo®, x on dx _ da 2 d4 foi da n 02 \ : ma = r Ta m( Se +E) =T + mY, q™ sont, aux notations près, les équations de M. Resal. » Lorsque le mouvement du fil consiste en un simple glissement sur une courbe fixe, cas étudié par MM. Appell et Léauté, on a évidemment =P; n = O, =0, ° étant la vitesse de glissement qui dépend seulement de ż. Les équa- tions ( 1) donnent alors PR pi ee «07 = ar, dt ds ? dt EM PES P = Ps» r = f; q= 0, qı montrent qu’en posant t s+f odt = 0 ( 902 } p, et r, dépendent uniquement de c, ce qui était évident, c représentant labscisse curviligne du point M comptée à partir de la position initiale de l’origine des s. Quant aux équations (2), elles montrent d’abord qu’en chaque point de la ligne de repos apparent du fil le plan osculateur con- tient la force F en ce point, ce qui devait être aussi; puis, si l’on prend pour variables c et {, au lieu de s et #, elles donnent me = + mð, mp? —T=me, qui sont les équations bien connues, et que j'ai utilisées pour étudier l'in- fluence de la rotation de la Terre sur le mouvement d’un fil dans un plan horizontal ('). » Les équations (1) et (2) se prêtent avec facilité à la résolution de plu- sieurs problèmes intéressants qui seront examinés dans un travail plus étendu. » OPTIQUE. — Sur la réflexion cristalline interne. Note de M. BERNARD PBRrUNEES, présentée par M. Lippmann. « J'ai étudié les variations de phase produites dans la réflexion cristal- line interne, par une méthode dont j'ai donné le principe dans une Com- munication antérieure (?). » On trouvera dans un Mémoire plus étendu le détail des expériences : j indique brièvement quelques résultats. » 1° Dans certains cas particuliers, il y a réflexion simple. Avec une lame uniaxe à faces parallèles, taillée perpendiculairement à l'axe, le rayon incident ordinaire ne donne qu’un réfléchi ordinaire, et l’extraordi- naire qu’un extraordinaire. Avec un polariseur orienté dans un azimut quelconque, on a un spectre cannelé dont; les bandes sont parfaitement noires pour deux azimuts de l’analyseur. Les spectres obténus par réflexion sur deux liquides, alcool et sulfure de carbone par exemple, ont leurs bandes exactement aux mêmes places, tant qu'il y a réflexion partielle. Seulement, les spectres" sont concordants ou alternés, suivant que linci- dence est extérieure aux incidences dełpolarisation sur les deux liquides, remit (*) (*) Comptes rendus, 1° avril 1880. Brunes, Comptes rendus, t. CXI, p. 170. ( 503 ) ou comprise entre elles. Pour une incidence de 45° avec le quartz, les spectres sur l’alcool et sur le sulfure de carbone sont alternés. » S'il y a réflexion totale, il y a déplacement des bandes : la valeur de ce déplacement, mesurée par la comparaison entre les spectres oblenus sur lair et sur l'alcool, concorde avec la valeur déduite des équations de la réflexion cristalline. i » 2° Dans le cas général, il y a double réflexion. Si la réflexion est partielle, il n’y a pas de différence de phase entre les deux vibrations réflé- chies provenant d’une même incidente. On a le même spectre par réflexion sur un liquide quelconque. Si l’on passe du rayon incident ordinaire à l'incident extraordinaire conjugué, on a le même spectre par réflexion, les deux spectres étant, suivant les cas, concordants ou alternes. | ò Étant donnée une lame cristalline dont l'orientation cristallographique est déterminée par rapport au plan d'incidence, il existe toujours une valeur de l'incidence, et une seule, telle qu’un des deux rayons incidents donne un rayon réfléchi unique : l’autre des deux rayons incidents donne toujours deux réfléchis. Cette incidence est comprise entre langle limite et l'incidence de polarisation. C’est en traversant cette incidence singu- lière que se fait le passage du cas des deux spectres concordants au cas des spectres alternés. » 3° Quand il y a réflexion totale, les deux rayons incidents conjugués donnent lieu à deux spectres ayant les bandes à la même place. Il y a égalité entre les différences de phases entre les deux vibrations réfléchies, qu'elles proviennent de l’incidente ordinaire ou de l’incidente extraordi- naire. » Cette égalité (égalité des phases, à 180° près) a été vérifiée pour des lames de quartz taillées et orientées de diverses manières; elle a été vérifiée sur le spath et sur la topaze. » Elle peut se déduire aisément des équations de M. Potier (‘}), étendues au Cas où il y a réflexion totale. L'égalité des tangentes des différences de Phase résulte de ce que, dans les formules, le sinus de langle imaginaire d emergence est une quantité réelle plus grande que l'unité : le cosinus et la tangente sont des quantités purement imaginaires. La démonstration est en défaut dans le cas où les lignes trigonométriques de cet angle sont des quantues complexes ainsi que le cas se présente dans la réflexion sur un milieu absorbant. J'ai vérifié que la proposition elle-même était en défaut Sohasi Le a a E A L E A A ESE EEA D oae a gA 1 (C) Poter, Journal de Physique, 2° série, t. X, p. 349. ( 504) _en étudiant la réflexion sur une surface de mercure en contact avec le cristal : les deux polarisations uniradiales ne donnent plus lieu à des spectres coïncidant. » 4° Avec des lames de quartz parallèles à l’axe optique, circulaires, et pouvant se coller sur la face hypoténuse du prisme à liquide sous une orientation arbitraire, on a mesuré la différence de phase entre les deux vibrations réfléchies dans la réflexion totale sur l'air, par comparaison avec la eue partielle sur l’alcool. Les résultats ont été trouvés d'accord, au + de longueur d'onde près, ce qui est le degré de précision des mesures, avec les résultats déduits de la théorie. Les als ont été faits en partant des équations de M. Potier. » 0 représente langle de la section principale el du plan d'incidence, ò la différence de marche évaluée en fraction de longueur d’onde, ż la température d’où dépend le résultat, parce que l'indice du liquide du prisme (mélange de benzine et de sulfure de carbone) et par suite la valeur de l'incidence en dépendent. ë. ð. t. observé. calculé. 31.15 21.3 Doon 0,316 0,312 Pos 0,311 0,308 53.18 19.4 bi, 0,00 0,096 Eon 0,093 0,097 44.50 21.2 Do TR 0,140 Pie 0,143 0,142 » 5° Avec le spath, qui est fortement biréfringent et pour lequel on ne peut pas, comme à la rigueur pour le quartz, négliger la biréfringence, on a eu des résultats également concordants : 22048/ 19°3/ D: 0,092 0,096 k D 0,100 0,100 » 6° Enfin, avec une lame de quartz taillée obliquement à l’axe (l’ angle a été déduit de l’observation du spectre cannelé en lumière normale), on a eu encore des nombres concordants avec la théorie. » Angle de la normale et de Faxe : 51°45". * Geir 1705/ pee 0,091 0,087 Se 0,094 0,089 » Avec la même lame collée dans la même orientation, l’on peut faire deux expériences, l’une par polarisation uniradiale, l’autre par analyse ( 505 ) uniradiale : cela revient à faire tourner la lame de 180° dans son plan, ou à faire passer en arrière l’axe optique supposé en avant de la lame, » On a ainsi pour la même lame, étudiée par analyse uniradiale : 19°8/ Dir. 0,007 0,006 » L'expérience vérifie donc, dans le cas de la réflexion cristalline in- terne, les conséquences des principes sur lesquels repose la théorie de la réflexion. (') » PHYSIQUE ET CHIMIE. — Préparation nouvelle et photomeétrie du sulfure de zinc phosphorescent. Note de M. Cuarres Hesry, présentée par M. Mascart. « M. Sidot a obtenu (°) du sulfure de zinc phosphorescent, en chauffant pendant quatre à cinq heures du sulfure de zinc cristallisé (soit de la blende naturelle, soit du sulfure amorphe, préalablement calciné et trans- formé ainsi en blende hexagonale) dans un tube de porcelaine traversé par un courant d'acide sulfureux. Des cristaux phosphorescents commen- cent à apparaître au bout de deux heures dans la partie refroidie du tube. Cette préparation si intéressante, mais des plus laborieuses, ne permet d'obtenir que quelques grammes de matière. L’inaltérabilité du sulfure de zinc par l'acide carbonique humide, par les vapeurs ammoniacales et par les acides faibles, la teinte vert-jaunâtre de sa phosphorescence le rendant très précieux pour la photométrie et diverses applications scientifiques ou industrielles, il m'a paru utile de chercher un mode de préparation moins laborieux. _» On peut obtenir plusieurs kilogrammes à la fois d’un beau sulfure de zinc phosphorescent, en traitant par l’ammoniaque une solution parfaite- ment neutre de chlorure de zinc pur, en redissolvant dans un excès d'am- moniaque le précipité formé, en précipitant complètement, mais sans le moindre excès, l'oxyde de zinc ammoniacal par l’hydrogène sulfuré, en chauffant jusqu’au blanc, avec des précautions convenables, dans un creuset de terre réfractaire placé à l’intérieur d’un creuset de graphite brasqué au Charbon, le sulfure de zinc amorphe parfaitement lavé et séché à labri de toute impureté. — ER Enr oh cite, té 0. C) Travail fait à la Sorbonne, au laboratoire d'Enseignement physique. (°) Comptes rendus, t. LXIII, p. 188; 1886. C. R., 1892, 2° Semestre." (T. CXV, N° 15.) 68 ( 506 ) » Je wai obtenu que des phosphorescences très faibles ou nulles, soit en partant d’autres sels que le chlorure (carbonate, nitrate, sulfate, oxa- late, acétate), soit en partant directement de l’oxyde de zinc, soit en pré- cipitant l’oxyde ammoniacal par un autre sulfure que l'acide sulfhydrique, par exemple, le sulfhydrate d’ammoniaque, ou des sulfures alcalins, comme le sulfure de sodium ou le sulfure de potassium. pa » Il semblerait que le sulfure de zinc ne devient phosphorescent que quand il est parfaitement pur, contrairement à ce qui arrive pour les sul- fures alcalino-terreux; c’est ce qui parait ressortir de la préparation elle- même et de nombreux essais de chauffe après addition de fnatières étran- gères : sulfate de manganèse, acétate de plomb, carbonate de lithium, carbonate de thallium, chlorure de strontium, sous-nitrate de bismuth, etc. qui toutes empêchent la phosphorescence, du moins dans les proportions que j'ai essayées. L'étude de ce point mériterait d’être poursuivie. » Intensité lumineuse maxima du sulfure de zinc. — J'ai renfermé 5er, 432 de sul- fure obtenu en grains et de la plus grande phosphorescence que j'aie pu atteindre, dans un tube de verre de 10% de diamètre et de 42mm de hauteur environ. J'ai comparé l'intensité de ce tube saturé par la lumière du magnésium à la température de 30° avec une lampe électrique bien constante, préalablement repérée avec une bougie, et ali- mentée par une pile thermo-électrique Gulcher. Pour cette comparaison du sulfure et de la lampe, j'ai employé le photomètre de M. Mascart. Tout écran diffuseur absor- bant une quantité considérable de lumière, j'ai supprimé dans ces expériences l'écran diffuseur extérieur de cet appareil : un calcul montre que la quantité de lumière émise par une source d'intensité donnée sur l'écran Foucault du photomètre Mascart est inversement proportionnelle au carré de la distance de cette source au plan de l'écran diffuseur, que cet écran existe ou non. On a trouvé ainsi, en bougies-mètre, pour l'in- tensité moyenne de cet étalon de sulfure après la saturation lumineuse, le nombre 0,000215, nombre que les difficultés de l'expérience et la décroissance très rapide de l'intensité lumineuse avec le temps, dans les premiers instants, autorisent à juger trop faible, » Loi d'émission de la lumière du sulfure de zinc. — Cette loi ne saurait être la même pour le sulfure obtenu en grains, lequel présente des parties dénuées de phos- phorescence et pour le sulfure obtenu en poudre parfaitement homogène. » Pour avoir une idée de la loi d'émission du sulfure en grains, j'ai rapproché du plan de l'écran diffuseur du photomètre Mascart l’étalon précité aux distances de om, 75, 0,50, 0®,33, om, 25, et j'ai mesuré les temps au bout desquels trois observa- teurs notaient l'égalité avec l'éclairement du sulfure à 1", précédemment mesuré et présenté avec l’écartement nécessaire du diaphragme par la lampe Pigeon de ce P por tomètre. Les éclairements du sulfure à ces distances et celui de cette lampe ont paru respectivement égaux au bout de trois, sept, onze et quatorze secondes, Il en résultait pour la loi de déperdition de la lumière jusqu’à quatorze secondes la relation l; = lo eat, ( 507 ) i désignant l'intensité et ż le temps. En effet, on déduit de cette formule, en utilisant les quatre séries d'expériences, pour la vitesse d'émission a, les valeurs sensiblement constantes 0,1904, 0,1981, 0,1997, 0,1998. La faiblesse de l'intensité lumineuse et Vinapplicabilité de la loi du carré des distances pour les distances très petites de l’objet à l'écran diffuseur ne permettaient pas d'étudier, pour des durées plus longues, la loi d'émission, d’ailleurs incomparablement moins intéressante pour des grains que pour des poudres homogènes. » J'ai comparé l’éclat propre du sulfure obtenu en poudre et fixé sur un carton à l'éclat d’un écran translucide éclairé par une bougie ou par la lampe électrique pré-‘ citée : il s'agissait de noter les distances auxquelles il convenait de reculer la source pour obtenir l'égalité de teinte de l'écran translucide et de l’écran phosphorescent au bout de temps donnés après la saturation lumineuse. Mes observations, remarquable- ment concordantes avec celles de deux autres observateurs, sont représentées d’une manière satisfaisante par la formule pener r + 27,18) — 1647,9. » Edmond Becquerel est arrivé pour la loi de décroissement de l'intensité lumi- neuse du sulfure de strontium à une formule analogue 196(L-+ 2,83) = 2,83. » J'espère pouvoir prochainement soumettre à l’Académie des applica- tions de la loi de déperdition lumineuse du sulfure de zinc à la solution de divers problèmes de photométrie et d'optique physiologique (‘). » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur les antimonites de pyrogallol. Note de MM. H. Causse et C. Bavaro, présentée par M. Friedel. « Dans un travail précédent, l’un de nous a décrit l’antimonite acide de Pyrocatéchine (?), et il a indiqué que seuls les phénols ayant leurs fonctions en position ortho donnaient un éther avec l’acide antimonieux. » Le pyrogallol, phénol triatomique, possède deux fonctions occupant la Position ortho, aussi donnent-elles un premier éther où antimonite acide de pyrogallol ; quant à la troisième fonction, bien que le choix entre les positions para ou méta ne soit pas définitivement établi, nous montre- rons cependant qu’elle peut entrer en réaction, pour donner avec l'acide antimonieux normal SbO?H? un antimonite neutre. CR ne a 1 š > a ; à La partie photométrique de ce travail a été exécutée au Laboratoire des travaux Fr de Ja Compagnie parisiénne du gaz. ote de M, H. Causse, Comptes rendus, ġ mai 1892. ( 508 ) » On dissout 1008 de protochlorure d’antimoine cristallisé Sb Gl? dans 250% de so- lution de sel marin saturée à la température ordinaire. La solution est filtrée et versée par petites portions dans la suivante, obtenue avec 5o% de pyrogallol dissous dans 2508 dé solution également saturée de chlorure de sodium. Il se produit un précipité blanc floconneux : au moment où il cesse de se former, on arrête l'opération et on laisse le tout en contact durant quelques heures. Les flocons ne tardent pas à se trans- former en petits cristaux beaucoup plus denses; on décante alors le liquide et l’on reçoit le précipité sur un filtre. L'eau mère est éliminée entièrement par compression entre des doubles de papier Joseph; le précipité est séché et lavé à l’eau distillée, jusqu’à élimination du chlorure de sodium; enfin, après purification, séché de nou- veau à la température ordinaire. » Ainsi qu'il a été dit dans un Mémoire précédent, le chlorure de sodium s'oppose à l’action dissociante de l’eau sur le protochlorure d’antimoine, et le précipité cristallin obtenu à froid par le mélange des deux liqueurs est une combinaison définie, sans mélange avec des quantités variables d'oxyde d’antimoine. » Propriétés. — L’antimonite acide de pyrogallol possède les mêmes propriétés que celui de pyrocatéchine. Il est en petits cristaux microscopiques insolubles dans l'eau, l'alcool, le benzène et le chloroforme, soluble dans les acides nitrique, sulfu- rique et chlorhydrique. La solution chlorhydrique est accompagnée d’une saponifica- tion complète, car elle se comporte comme du chlorure d’antimoine : l'hydrogène sulfuré en sépare tout l’antimoine à l’état de sulfure jaune orangé, l’addition de l’eau fait apparaître de l’oxychlorure, tandis que l'introduction de l’acide tartrique s'oppose à la précipitation par l’eau. » D'après l'analyse, le composé que nous venons de décrire ne serait autre que l’antimonite acide de pyrogallol formé d’après l'équation LON C'H’ O? + Sb O*H? — C'H? —0/ Sb OH + 2H°0. » Antimonite neutre C° H’ O? Sb. — Il s'obtient comme le précédent, mais en opérant à chaud. » La solution de pyrogallol étant placée sur un bain-marie bouillant, on verse pe" à peu le chlorure d’antimoine : tout d’abord, les premières portions ne donnent lieu à aucun dépôt, mais en continuant l'introduction du chlorure, il arrive un moment où l’on voit se séparer des cristaux dont on entretient la formation en épuisant tout le chlorure. On laisse refroidir, on décante et on procède à la purification comme il a été dit plus haut. . » L’antimonite neutre jouit des mêmes propriétés que l’antimonite acide, et, n'était la eomposition, la différence des deux composés serait délicate à établir. ( 509 ) » Action de l’'anhydride acétique. — L'anhydride acétique ne réagit, sur l’antimo- nite neutre ou acide, qu’à la température de 100°; on obtient une solution claire d’où l'alcool absolu précipite de l’oxyde d’antimoine, tandis que la liqueur évaporée aban- donne l’éther triacétique du pyrogallol. x » Action du chlorure d’acétyle. — Le chlorure d’acétyle réagit avec violence sur lun et l’autre des antimonites, il y a dégagement de chaleur et même explosion. Pour modérer la réaction on introduit 108" d’antimonite dans un matras plongé dans l’eau froide, on ajoute 208" d’anhydride acétique et peu à peu 308" de chlorure d’acétyle : quand la réaction est calmée, on élève lentement la température vers 40°; l’antimonite se dissout totalement et par refroidissement le matras se remplit de cristaux. On jette le tout sur un entonnoir, on sèche à l'air, on lave à l’éther et enfin avec une solu- tion faible d'acide chlorhydrique pour enlever les dernières traces d'oxyde d’anti- moine. » La substance ainsi obtenue est en cristaux blancs nacrés, fusibles à 51°, inso- lubles dans tous les dissolvants, excepté cependant l'acide nitrique fumant. Ils ont la même composition que l’éther triacétique du pyrogallol. » D'après ces faits, le chlorure d’acétyle aussi bien que l’anhydride acé- tique n’engendrent aucun produit de substitution; quel que soit l'anti- monite neutre ou acide, il est dédoublé en chlorure d’antimoine et en éther triacétique du pyrogallol. Le chlorure de benzoyle conduit exactement au même résultat. » Etant donnée la réaction particulière de l’oxyde d’antimoine sur les phénols, réaction qui est limitée aux fonctions voisines, la formation d’un antimonite neutre dans lequel les trois fonctions phénoliques du pyrogallol sont entrées en réaction est une preuve de plus à l’appui de la formule í C°H° —OH (2) ('); la troisième fonction occuperait la position méta, et OH (3 non la position para, comme on l’admet généralement. » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur les éthers tartriques. Note de M. P. FREUNDLER, présentée par M. Friedel. ; Sur les conseils de M. Ph.-A. Guye, j'ai‘repris pour la compléter étude des éthers tartriques qui présentent un intérêt particulier au point ge vue des lois du pouvoir rotatoire déduites de la notion du produit d'asymétrie. nee EE (') Voir Comptes rendus, Note de M. de Forcrand. ( 51o ) » J'ai obtenu jusqu’à présent les éthers méthyliques, éthyliques, propy- liques normaux et isobutyliques dérivés des acides diacétyltartrique, dipro- pionyltartrique et dibutyryltartrique (acide butyrique normal) ainsi que l’éther butylique normal de l'acide diacétyltartrique; en tout treize com- posés, nouveaux, à l’exception des diacétyltartrates de méthyle, d’éthyle, de propyle et d’isobutyle, déjà étudiés, mais dont les pouvoirs rotatoires n’ont été mesurés qu’en solution (A. Pictet). » La méthode de préparation que j'ai employée est celle décrite par MM. Perkin, Wislicenus, Anschütz et A. Pictet dans leurs recherches sur les éthers tartriques. Elle consiste à faire réagir en proportions théoriques les chlorures d'acide sur les tartrates neutres de méthyle, éthyle, pro- pyle, etc. La réaction se fait au bain-marie. On lave ensuite à l’eau et l'on distille. Les rendements ont toujours été très satisfaisants. m » A l'exception des diacétyltartrates de méthyle et d’éthyle, tous les éthers que j'ai préparés sont liquides à la température ordinaire, quelques- uns semblent cependant être surfondus. Leur consistance est un peu siru- peuse; ils ont très peu d’odeur. Ils peuvent être distillés sous la pression atmosphérique sans altération sensible de leur pouvoir rotatoire, Cette stabilité de types dissymétriques à une température aussi élevée que le point d’ébullition de ces éthers (300° environ) doit être signalée, » Leurs propriétés optiques, telles qu’elles résultent d’une première série de mesures sont consignées dans le Tableau suivant. Les déviations polarimétriques, mesurées à la température ordinaire, se rapportent à une colonne de liquide de 100%, Pour le diacétyltartrate d’éthyle solide à la température ordinaire, j'ai pu cependant faire une détermination sur ce composé à l’état de surfusion. M. A. Pictet qui avait opéré sur une disso- lution alcoolique avait trouvé [4], = + 1,02, nombre assez différent, dont mes propres recherches vérifient l'exactitude. Ce résultat met une fois de plus en évidence l’action exercée par les dissolvants sur le pouvoir rota- toire. Acides LR a nl dipropionyl- dibutyryl- 7 diacétyltartrique. tartrique. tartrique. Ethers méthyliques........... («ln = — 14,29(Pictet) a ——12 a=— i3 Ethers éthyliques........... : u= + 5,0 Nb. 0,93 =: 50 Éthers propyliques normaux... a— + 13,5 a—+ 7,9. 4P 5,4 Ethers butyliques normaux... . a — + 17,8 Ethers isobutyliques primaires, a+ 11; a—+ 9,2 a+ 7? (SE > » Voici maintenant les premières conséquences qui peuvent se déduire de l'examen des résultats numériques. » D'une manière générale, les lois sur les changements de signe du pouvoir rotatoire se vérifient bien. A partir d'un même corps actif droit, l'acide tartrique, on peut obtenir des dérivés dextrogyres et d’autres lé- vogyres. » Dans chaque série se trouve un terme caractérisé par deux masses égales formées des mêmes atomes, soit le diacétyltartrate de méthyle avec les deux masses s CHYLO- 00a RO: 0. GH; le dipropionyltartrate d’éthyle avec les deux masses C2H°.CO.0 = 73 = CO. 0. C?H*; le dibutyryltartrate de propyle avec les deux masses i a e E Er a a a » Si les deux masses étaient rigoureusement concentrées aux sommets du tétraèdre schématique représentant le carbone asymétrique, ces trois composés devraient être inactifs. De fait, ils sont cependant tous actifs. Ainsi se trouve confirmée l'opinion émise par M. Guye : que si la masse constitue le principal facteur permettant de prévoir le signe de l'activité optique, il faut encore tenir compte de l'arrangement des atomes ou, ce qui revient au même, des bras de levier sur lesquels agissent les masses. > Enfin, dans chaque série, les masses croissent par addition d’un ré- sida CH? = 14, soit un des plus petits accroissements réalisables par les méthodes de synthèse organique, et cependant les termes qui précédent et qui suivent dans chaque série l’éther à masses égales sont toujours de signes contraires, conformément aux lois qui fixent le sens du pouvoir ro- latoire. Les perturbations auxquelles ces lois se trouvent soumises, par l'action des bras de levier, ne deviennent donc appréciables que lorsque deux des masses sont égales ou presque égales, conformément à la dé- monstration qui en a été donnée ÇE): ax Pu.-A. Guye, Annales de Chimie et de Physique, 6° série, t. XXV, p. 223; 92, et surtout Confér, Soc. chim., p. 169; 1889-1892. (5337 » On pourrait encore tirer des observations ci-dessus d’autres consé- quences relatives à la distribution et à la condensation des masses autour de l’atome de carbone asymétrique. Je me propose de les développer plus tard, lorsque j'aurai poussé plus loin les recherches expérimentales dont je viens de rendre compte ('). » CHIMIE ORGANIQUE. — Dosage volumétrique des alcaloides. Note de M. L. Barre, présentée par M. Friedel. « J'ai constaté que les alcaloïdes d’origine végétale les mieux connus sont sans action sur la phtaléine du phénol qu’ils laissent dans l’état où on la leur présente : incolore si le milieu est neutre ou acide, rose si le milieu est rendu alcalin par une base minérale. Telles sont : la quinine, cincho- nine, cinchonamine, cinchonidine, quinidine, morphine, codéine, cocaïne, aconitine amorphe et aconitine cristallisée, strychnine, brucine, éserine, vératrine, pilocarpine, duboisine, spartéine. En combinant cette observa- tion qui est faite, je crois, pour la première fois, avec la propriété bien connue des bases végétales de bleuir le tournesol rouge, j'ai institué un procédé général d’analyse volumétrique des alcaloïdes. » Si quelques principes végétaux, considérés jusqu'ici comme alcaloïdes, ne réagissent pas sensiblement vis-à-vis de la phtaléine et du tournesol, c'est que, sans doute, leurs propriétés sont encore imparfaitement connues et que leurs fonctions chimiques ont besoin d’être précisées; par exemple, la narcotine qui, d’après MM, A. Pictet et Fluckiger, peut être difficilement envisagée comme un alcaloïde et qui est sans action sur la phtaléine et le tournesol, et l’atropine qui se comporte à l'égard de la phtaléine et du tournesol comme un acide faible. | » Quoi qu’il en soit, l’alcaloïde à doser doit toujours être amené à l’aide d’un acide minéral, acide sulfurique par exemple, à l’état de sel soluble dans l’eau, ou dans un liquide légèrement alcoolique. Un excès d'acide ne gène en rien l'opération; il la facilite au contraire. La présence d'un sel quelconque des bases alcalines ou terreuses, et même d’un certain nombre d'autres métaux (zinc, par exemple) est sans influence sur le procédé. Re nr D De es ai Travail fait au laboratoire de l'École des Arts industriels de Genève; août 1892. F1) » Le mode opératoire suivant s'applique avec la plus grande facilité au dosage des alcaloïdes ci-dessus désignés, en même temps que des acides auxquels ils peuvent être combinés. » 1° Dosage de l'acide, — Dans un vase de Bohème on introduit 4 d'équivalent de l’alcaloïde ou du sel d’alcaloïde avec 10% d’acide sulfurique déci-normal pour le sel ou 20% pour l’alcaloïde. On ajoute 20% d'alcool à 90° neutre, et trois ou quatre gouttes de solution alcoolique de phtaléine. Tous les sels d’alcaloïdes se dissolvent dans cette liqueur alcoolique acide. On verse alors de la potasse déci-normale jusqu'à apparition de la teinte rose de la phtaléine. Le nombre de centimètres cubes de potasse décime employée exprime tout l'acide libre ou combiné existant dans le mélange. La teinte rose de la phtaléine n'apparaît que lorsque tout l’alcaloïde est à l’état libre dans la li- queur : en solution transparente si l’alcaloïde est soluble dans l'alcool faible et neutre, à l’état de précipité, s’il y est insoluble. On a ainsi un mélange indifférent vis-à-vis de la phtaléine, mais alcalin au tournesol par suite de la mise en liberté de l’alcaloïde, » 2° Dosage de l’alcaloïide. — Dans un second vase de Bohême, on introduit 5; d'équivalent de l’alcaloïde ou du sel de l’alcaloïde avec 10% ou 20% d’acide sulfurique normal décime, puis quelques gouttes de teinture de tournesol sensible. On ramène exactement au bleu avec de la potasse normale décime. Le nombre de centimètres cubes de liqueur alcaline employée dans cette deuxième saturation représente seule- ment Placide libre. Ce nombre soustrait du chiffre qui, dans l’opération précédente, mesurait l'acide total, exprime précisément la quantité d’acide sulfurique combiné à l’alcaloïde à l’état de sel basique, et par suite le poids même de l'alcaloïde. Il suffit, en effet, de multiplier le résultat de la soustraction par + d'équivalent de l’alca- loïde en expérience. Les facteurs sont évidemment : 0,0324 pour la quinine anhydre. 0,0294 pour la cinchonine. 0,0317 pour la codéine (H?0). 0,0303 pour la morphine (H20). ` 2. L'exemple ci-dessous, très général d’ailleurs, montre comment la méthode dose directement non seulement l’alcaloïde et l'acide libre ou combiné, mais encore l’eau de cristallisation quand elle existe : » 1° 5505 d'équivalent, soit o8",436 de sulfate de quinine basique cristallisé à 7 équi- valents d’eau, provenant d’une des meilleures fabriques, a été introduit dans un vase de Bohême contenant 10% d'acide sulfurique normal décime, 20° d'alcool à 90° avec quelques gouttes de phtaléine : après dissolution il a fallu employer 20%, 5 de solution de Potasse normale décime pour produire la teinte rose. Le sulfate de quinine con- tenait (20,5 — 10) x 0,0049 = 0f°,06045 d'acide sulfurique. » 2 Une nouvelle prise de 08,436 du même sulfate basique de quinine a été dis- soute dans 10% d'acide sulfurique normal décime additionné de 20% d'alcool et de quelques Souttes de teinture de tournesol. Il a fallu employer 10%,3 de liqueur alca- line pour ramener au bleu le tournesol. » Le sulfate de quinine contenait (20,5 — 10,3) X 0,0324 = 0,33048 de quinine anhydre. G. R., 1892, 2° Semestre. (T. CXV, N° 15.) 69 (514) Composition de l'échantillon analysé : Sel théoriquement pur, Trouvé. Pour 100. Acide sulfurique.......... 0,06045 13,86 11,24 Cure. ss, … NO TUE 75,77 74,31 Eau (par différence) ...... 0,04507 10, 37 14,45 » Il est bien entendu que, par un essai préalable, on s’est d’abord assuré que le sul- fate de quinine était absolument privé de matières étrangères. » L'analyse démontre que l'échantillon est effleuri et mélangé d’un peu de sel neutre. : » Les nombreux dosages, faits sur les différents sels d’alcaloïdes énumé- rés plus haut, ont constamment fourni des résultats aussi rapprochés que possible de la théorie, et confirmé ainsi l'exactitude de la méthode. » CHIMIE INDUSTRIELLE. — Note sur un nouveau mode de fabrication des briques, usité dans certaines parties de l’ Asie centrale. Note de M. Enouar» Brasc, présentée par M. Friedel. (Extrait. ) « Au cours du voyage d'exploration scientifique que nous avons fait en Asie centrale, pendant les années 1890-91, nous avons eu l’occasion d'observer un curieux procédé de fabrication des briques. Ce procédé, très simple et peu coûteux, donne lieu à des phénomènes chimiques non encore étudiés : c’est à ce titre que nous avons l’honneur d’en donner connaissance à l’Académie. » Ce mode de cuisson des briques est employé dans la partie occidentale de la Mongolie ainsi que dans la Dzoungarie, et notamment par les peu- plades qui portent le nom de Doungans et de Tarantchis. Ces peuplades, qui habitent la partie septentrionale et nord-ouest de l'empire chinois, c'est- à-dire les frontières de Sibérie, ont à supporter des températures qui peu- vent être très chaudes en été, mais qui sont surtout extrêmement froides en hiver. Par conséquent, leurs constructions doivent être faites avec des matériaux très résistants, au point de vue des variations de température qui atteignent souvent une très grande amplitude dans une période de temps très courte. : » Dans de pareilles conditions, où presque toutes les roches naturelles se désagrègent, les briques cuites par le procédé ordinaire s’altèrentet şef- C319) fritent avec une très grande rapidité. Au contraire, les briques cuites par le procédé que nous allons indiquer, bien que faites avec la même argile que les autres, résistent parfaitement aux intempéries et présentent en outre une dureté et une cohésion tout à fait extraordinaires. Ce résultat est ob- tenu simplement par l’action de la vapeur d’eau. » Ce procédé est intéressant à deux points de vue : 1° avec des argiles de qualité médiocre, et au moyen d'appareils d’une grande simplicité, il permet d'obtenir des matériaux présentant des qualités de résistance et de solidité tout à fait supérieures; 2° son principe repose sur des réactions chimiques nouvelles pour nous et qu’il est intéressant d'expliquer. » La disposition de l'appareil est la suivante. Le four a la forme d’un cylindre vertical surmonté d'un dôme. Généralement, pour plus d’éco- nomie dans la construction ainsi que pour diminuer la perte de chaleur, la plus grande partie de la portion cylindrique (les £ environ de la hauteur) est creusée dans la terre. Le dôme est au-dessus du sol : il est construit simplement en argile, et son épaisseur à la base est aussi considérable que possible (généralement 4 archines, soit 2", 80 à la base ); il s’amincit sur le sommet. Ce dôme, habituellement en plein cintre, est percé à sa partie supérieure d’un trou assez large qui reste ouvert pendant la première partie de la cuisson, et qui sert à l’'échappement de la fumée et des gaz. » Pour fixer les idées, nous indiquerons les dimensions que l’on donne le plus fréquemment à l’un de ces fours. On peut donner à la partie cylin- drique 6" de diamètre intérieur et une hauteur de 4" dont 3" au-dessous du niveau du sol et 1" au-dessus. Le trou placé au sommet du dôme peut avoir ™, 50 de diamètre au début de l'opération. Au niveau du sol est pratiquée, dans la partie latérale du dôme, une galerie étroite qui sert à y introduire et à en extraire les briques; cette galerie est bouchée pendant la cuisson. Une partie de la sole horizontale qui forme le fond du trou est constituée Par une grille faite de briques non juxtaposées; sous cette grille, se trouve une chambre qui sert de foyer, et où l’on introduit le combustible par une galerie inclinée qui s’ouvre au dehors. Trois évents ou cheminées d appel, d'environ 0", 25 de diamètre, prennent naissance à l'intérieur du four, tout à fait au bas de sa paroi verticale, et vont s’ouvrir à l'extérieur dans le haut du dôme. Au début de l'opération, leurs orifices extérieurs sont hermétiquement bouchés avec de l'argile. > La marche de l'opération est la suivante. Les briques sont placées par series verticales dont le plan est en éventail, de manière à rayonner autour de la partie de la sole qui est à claire voie, et sous laquelle est allumé le ( 516 ) feu. Ces briques n’ont pas moins de o",1r dans leur plus petite épais- seur, ce qui leur donne o™, 22 de largeur et o™,44 de longueur; elles auraient peine à cuire jusqu’au centre par les procédés ordinaires. Un four comme celui qui vient d’être décrit peut en contenir environ 7000. On ne les accumule pas tout à fait jusqu’au sommet du dôme, de manière à réserver une chambre vide au sommet de celui-ci. : » Les briques étant ainsi disposées, on allume le feu et on le pousse sans interruption pendant trois jours. La quantité de combustible dépensée pendant ce temps, pourune fournée, est de 35 charges de chameau, pesant 7000 k€ (à 20048 l’une). Le combustible employé est une herbe annuelle et assez fortement lignifiée, l’a/hagi camelorum, dont la valeur calorifique est assez considérable. Le troisième jour, on rétrécit peu à peu l'ouverture supérieure du dôme avec des mottes d'argile mouillée jusqu’à ce qu'elle n'ait plus que o™,8o à 1" au plus de diamètre; puis, après avoir laissé tomber la flamme, on bouche hermétiquement l’ouverture avec une cou- verturė de feutre trempée dans l’eau. On charge cette couverture avec du sable, de manière à lui faire former une sorte de poche, où l’on verse con- stamment de l’eau. En même temps, on débouche les trois évents laté- raux, et l’on ranime le feu, que l’on entretient très activement pendant quatre jours. Le tirage, qui se faisait de bas en haut, se fait alors de haut en bas; il doit donc subir un retournement pendant lequel la vapeur d’eau qui s’est répandue dans le four, à travers la paroi de feutre, subit une surchauffe et atteint une pression plus forte que la pression atmosphé- rique. C’est sans doute cet excès de chaleur et de pression qui donne lieu aux réactions chimiques caractéristiques de cette opération. Par la dispo- sition qui vient d’être indiquée, on donne au four une portion de paroi filtrante qui émet sans cesse à l’intérieur de la vapeur d’eau. Cette vapeur d'eau passe, de haut en bas, à travers la masse des briques chauffées au rouge et leur fait subir une transformation moléculaire particuhère. » Par suite de cette réaction, les briques qui, à la fin du troisième jour, étaient d’un rouge clair et d’une consistance médiocre, prennent une couleur gris foncé uniforme; leur structure prend une apparence poreuse; elles deviennent très sonores et d'une grande dureté; leur cas- sure est nette et à vive arête, mais sans être vitreuse. Elles prennent, en somme, l'apparence de certaines roches trachytiques. Il est probable qu’en effet il se forme, sous l’action de la vapeur d’eau, une sorte de tra- chyte artificiel. » La quantité de combustible dépensée pendant la seconde période de ( 517) cuisson est, pour une fournée, de 45 charges de chameau, pesant 90008, Le combustible est celui qui a été indiqué ci-dessus (branches d’a/hagi camelorum). » CHIMIE INDUSTRIELLE. — Procédé pour reconnaître la pureté des huiles de coprah et des huiles de palmiste. Note de M. Ernest Miccrau, présen- tée par M. Troost. « À 30°-31° C. l'huile de coprah (coco) pure est soluble dans deux fois son volume d’alcool absolu. A la même température, l'huile de palmiste est soluble dans quatre fois son volume d’alcool absolu. » Additionnées d’huiles végétales ou de graisses animales peu solubles (addition au vingtième et au-dessous), l’une et l’autre deviennent presque insolubles dans les mêmes quantités d'alcool absolu, l’action dissolvante de ce dernier ne déterminant pas le fractionnement des parties, et le mélange ayant acquis une solubilité qui lui est propre et nullement dépendante des proportions de malières grasses solubles et insolubles qui le composent. » Ces différences de solubilité permettent de vérifier avec précision la pureté de ces huiles concrètes, dont l'analyse chimique ne donne que des résultats souvent incertains et quelquefois contradictoires, surtout pour de faibles mélanges. MODE OPÉRATOIRE. » Première opération. — On agite, dans un tube à essai gradué en centimètres cubes, pendant une minute, 20% de l'huile à examiner avec 4o® d'alcool à go°. L'huile dépouillée de ses acides gras libres et de ses impuretés se dépose dans le fond du tube. Ce traitement préliminaire, indispensable, peut donner certaines indications. » L'alcool à 95° absorbe une certaine quantité de matières grasses neutres, et l'huile dissout elle-même de 15 à 20 pour 100 d’alcool., » Le pouvoir dissolvant de l'huile diminue sensiblement par l'addition d'huiles in- solubles, tandis que celui de l’alcool augmente par l'addition d'huiles solubles dans l'alcool à 99° : ricin, résine, etc., huiles qu'on peut alors facilement caractériser par leurs propriétés physiques et chimiques très tranchées. s Deuxième opération. — Dans un tube à essai, gradué en centimètres cubes, on Eas nn coprah lavée à l'alcool à 99°, par ag” d'alcool absolu, et l’on l ain-marie chauffé très exactement à 30°-31° C. Après quelques Instants d'immersion, on agite vivement le tube pendant trente secondes et on le re- place dans le bain-marie, nie » L'huile de coprah pure se dissout complètement, et la solution alcoolique est Parfaitement limpide. ( 518 ) » L'huile de coprah additionnée d’huiles insolubles (falsification la plus fréquente), arachide, sésame, coton, maïs, etc. ne se dissoul sensiblement pas, et forme une masse trouble avec l’alcool absolu dont elle se sépare rapidement, pour tomber en fines gouttelettes au fond du tube où elle vient se rassembler. L'huile de coprah contenant de l'huile de palmiste se précipite, lorsque la proportion du mélange atteint 20 pour 100 ; au-dessous, la masse reste trouble. » La vérification de l'huile de palmiste se fait comme il vient d’être dit, en mettant 20% d’alcool absolu, au lieu de 10, et en opérant toujours avec 5e d’huile et à la tem- pérature de 30°-31°C. » 5“ d'huile de palmiste, contenant 20 pour 100 d'huile de coprah et au-dessus, se dissolvent dans 15% d'alcool absolu; dans les mêmes proportions, l'huile pure ne se dissout pas complètement et le mélange reste trouble. » La pureté des tourteaux de coprah et de palmiste se constate en extrayant par un dissolvant quelconque, une quantité suffisante d’huile, qu’on traite de la même manière (1), » L’adultération des huiles de coprah et de palmiste peut causer les plus graves préjudices à la savonnerie française, qui en consomme annuel- lement près de 100 millions de kilogrammes, et à l’agriculture qui utilise les tourteaux pour ses besoins. » Le procédé qui vient d’être exposé permet de constater leur pureté. » CHIMIE PHYSIOLOGIQUE. — Du rôle de la spermine dans les oxydations intra-organiques. Note de M. ALEexanDre Pœuz, présentée par M. Ar- mand Gautier, « Dans la séance du 18 juillet 1892, M. Duclaux a présenté à l’Académie une Note sur une des réactions de la spermine. Cette base, avais-je dit, | favorise par son contact l'oxydation du magnésium métallique au sein des solutions aqueuses de certains chlorures (POP, HgCP, CuCl, etc.). M. Duclaux pense que la spermine n'intervient que physiquement dans cette réaction; elle rendrait le liquide mousseux comme le feraient la sapo- nine ou le savon et augmenterait l'oxydation en étalant le magnésium sur une très grande surface de parois liquides. Il fonde son opinion sur les faits suivants : Pour saturer, après vingt-quatre heures de contact, trois a ets (1) Si l'on veut opérer à une température plus basse, la proportion d'alcool absolu z A r ` = Š c doit être augmentée; à 250-260 par exemple, il faut la doubler, et mettre, pour 5° d'huile de coprah ou de palmiste, 20% d’alcool dans le premier cas et 40° dans le second. ( 519) mélanges faits chacun avec o%",100 de magnésium en poudre, 08,040 de chlorure d’or et 25° d’eau, il a fallu 18° d’acide sulfurique décime, lorsqu'on n’a rien ajouté; 19° lorsqu'on a ajouté of,o10 de spermine, et 19%°,2 lorsqu'on ajoute o%,010 de saponine. » Il était difficile de s'attendre à un résultat différent. La quantité d’acide nécessaire pour saturer ces mélanges dépend, en effet, presque uniquement de la quantité de magnésium présent, que ce métal soit oxydé ou non. Mes essais m'ont en effet démontré que, dans la réaction assez complexe qui intervient, on arrive en suivant la marche indiquée par M. Duclaux au même résultat, que le magnésium soit ou non oxydé ou carbonaté. » Pour contrôler de nouveau le rôle actif de la spermine dans loxyda- tion du magnésium, j'ai opéré comme il suit : » La spermine étant précipitée par le chlorure d’or, j'ai remplacé ce réactif par du chlorure de cuivre Cu Cl? et dosé le volume d’hydrogène dégagé au dépens de l’eau au cours de l’oxydation du magnésium, volume qui est en rapport avec l'intensité de l'oxydation. Comme contre-épreuve de l'expérience, lorsque le dégagement d'hydrogène a cessé, J'ajoute au mélange de l'acide chlorhydrique en excès, et la quantité d’hydro- gène qui se dégage de nouveau m'indique approximativement la quantité de magné- sium qui était resté à l’état métallique. » Voici les résultats de ces expériences; ils montrent bien que l’inten- sité de l'oxydation n’est pas en rapport avec la quantité de spermine employée, que cette base agit par sa présence, même à des doses où elle ne rend aucunement le liquide mousseux, et qu’elle ne saurait être rempla- cée par la saponine qui jouit à un haut degré de cette dernière propriété. I IT III. IV Magnésium métallique en poudre Mini cite osr, 5 os, 5 os, 5 o8, 5 0,5 Solution de chlorure de cuivre (Cu CI) aus4#. 4e ge 4e ge 4° A L aaea 5o“ Bof Soc 5otc 50° enea o Jin oi cie: 05,04 05,007 05',004 o : Saponine A a E o o o 08, 004 ? Centimètres cubes d'hydrogène recueillis après a ns et ramenés à ¿=o et H—"60. 432,52 431,59 432,98 141,10 04,50 9°8ène produit par l'addition, au bout de 24 heures, de 3% H CI(d = 1124 }. Volumes ramenés à ¿=o et e DO 25,84 25,98 26,14 313,95 394,24 Somme totale de l'hydrogène recueilli.. 458,36 457,57 459,12 455,05 460,04 ( 520 ) » L'intervention de la spermine, même à doses très faibles, est done manifeste ('). » D'autre part, l'explication que j'ai donnée, du rôle de la spermine dans les oxydations intra-organiques, est appuyée sur un ensemble de con- sidérations et de dosages que je ne rappellerai ici qu’en quelques mots. » Sous l'influence des injections sous-cutanées de spermine, même à faible dose, on remarque : soit une diminution sensible des leucomaïnes urinaires, avec augmentation de l’urée, soit une augmentation subite de ces leucomaïnes sans changement sensible de l’urée, mais bientôt suivie d’une augmentation définitive d’urée avec disparition corrélative des leu- comaïnes (?). Ces résultats sont bien conformes à la théorie des oxydations intra-organiques donnée par M. A. Gautier (°) en 1883, lorsqu'il fit la dé- couverte des leucomaïnes. Ils montrent le rôle que joue l’oxydation, soit pour détruire les leucomaïnes, soit pour les éliminer en les simplifiant et les rendant propres à traverser les reins. » Les nombreuses expériences du professeur Prince Tarchanoff (*) ont établi l'effet tonique des injections de spermine sur les animaux placés dans des conditions où les oxydations physiologiques intra-organiques sont diminuées; par exemple chez ceux dont la moëlle épinière a été tran- chée (Quinquaud) ou qui sont sous l'influence du chloroforme (Richet) ou de l'alcool ( Nencky, Simanowsky et Schoumoff). » A son tour, le D" Weljaminoff a constaté (5) l'effet tonique de (*) Les mêmes phénomènes se produisent, au degré près, avec le magnésium en plaques, auquel cas il est impossible d'admettre que l'oxydation du métal soit due à ce que, sous l'influence de la viscosité de la liqueur, le métal se présente à lair sous de larges surfaces. T (*) La méthode de dosage que j’employais était la suivante : A 100% d’urine, j'ajou- tais 25% d'acide chlorhydrique HCI(4 —1,124) et 10° de solution au 7r d'acide phosphotungstique. Le précipité se compose de leucomaïnes à l’état de phospho- tungstates. Je dosais l'azote de ce précipité par la méthode de Kjeldahl. Dans les zai où il y avait de l’albumine ou de la peptone, j'éliminais d’abord ces corps en les pre- cipitant par l'acide phosphotungstique en présence de l’acide acétique. Pour faire ces recherches avec une complète exactitude, il convient d'employer la méthode que M. À. Gautier a donnée, dans sa Communication du 24 juin 1892, à la Société Ghaiigee de Paris. (°) A. Gautier, Ptomaines et Leucomaïnes. G. Masson, éditeur. Paris, 1886. — Traité de Chimie, t. III, p. 220 et 771. Paris, 1892. (*) Bulletin de la Société des médecins russes, 7 février 1891. (*) Bulletin de la Société médicale de Saint-Pétersbourg, 26 février 1891. (5af) la spermine dans une série d'opérations chirurgicales graves. Dans un des cas, par exemple (hystérectonomie combinée), où l’on avait dû employer jusqu’à 180% de chloroforme. Chez les malades atteints d’affections can- céreuses, l'emploi de la spermine amène aussi une sensation de bien-être général; on sait que Tæœpfer a constaté, en effet, chez ces malades une aug- mentation notable des leucomaïnes. » Les effets les plus remarquables sont observés dans les maladies ner- veuses compliquées d’anémie où nous savons que les oxydations physio- logiques sont ralenties : neurasthénie (Victoroff, Schicharew, Nensberg, Roschtschinin}); hémiplégie (Hübbenet, Schicharew ); hystéro-épilepsie et angine de poitrine et du cœur (Kostjurin); méningite chronique ( Tulus- cheff); hémiplégie et périencéphalite (Victoroff); tabes dorsalis (Alb. Eulenburg). » En fait, tous les médecins, et ils sont en grand nombre, qui ont em- ployé la spermine ont constaté ses effets toniques et une augmentation du bien-être général, indice de l’augmentation des oxydations organiques que je crois avoir établie par mes expériences directes. Si la vie est une lutte perpétuelle contre la mort, la spermine est probablement pour la cellule un des agents les plus efficaces de cette résistance. » PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE. — Sur la respiration, la transpiration et le poids sec des feuilles développées au soleil et à l'ombre. Note de M. L. G£NEaU DE Lamarnère, présentée par M. Duchartre. « Dans une Note précédente ('), j'ai montré que l'intensité de la décom- position de l'acide carbonique par la chlorophylle était plus grande, à sur- face égale et pour une même lumière, dans les feuilles développées au soleil que dans celles qui se sont développées à l’ombre. J'ai étendu mes recher- ches comparatives à deux autres fonctions de la feuille, la respiration et la transpiration. J'y ajouterai quelques considérations sur les différences que présente le poids sec des feuilles dans ces conditions de développement. » I. Respiration. —. J'ai expérimenté sur des feuilles de Hêtre, de Chêne, de Charme et de quelques plantes herbacées, en employant la mé- thode de Pair confiné. | » Pour cela, j'ai enfermé des feuilles de ces différentes espèces dans des éprouvettes t , (°) Comptes rendus, séance du 29 août 1892. C. R., 1892, 2° Semestre. (T. CXV, N° 15.) : 79 ( 523) remplies d’air ordinaire, que j’ai placées ensuite à l'obscurité dans une armoire her- métiquement close. Les éprouvettes, étant toutes jaugées à l’avance, contenaient la même quantité de gaz, et, étant placées côte à côte, se trouvaient à une température et à une pression identiques pendant toute la durée de l'expérience. De plus, Pair qui entourait les feuilles était saturé de vapeur d’eau au moyen de quelques gouttes de liquide mouillant les parois à l’avance. Après six heures environ, l'analyse du gaz contenu dans chaque éprouvette donnait la quantité d’acide carbonique dégagée par la feuille pendant ce temps. » Voici, dans un Tableau succinct, les chiffres obtenus : » Ces nombres donnent en centimètres cubes le volume de l’acide carbonique dé- gagé par centimètre carré de surface de la feuille. Je cite pour chaque espèce trois expériences faites sur des feuilles différentes. Quantité d'acide carbonique dégagé par centimètre carré. SE — cc cc rs | Soleil : o Í 0,0160 o | 0,0073 30 0 ,0067 °°° | Ombre : : | 0,0070. | 0,0027 0,0026 Soleil : | 0,0070 | 0,0080 { 0,0080 hêne: : | o 4228979. E De SONA | Ombre : 4 | 0,0020 s | 0,0020 , | 0,0030 | Soleil : 0,0058 | 0,0066 0,0064 Charme... | + + o | 0 gigs | Ombre : 7 0,0045 | 0,0027 9 0,0025 » J’ai obtenu les mêmes résultats avec le Teucrium Scorodonia et le Hieracium Pilosella. » Le dégagement d’acide carbonique à l'obscurité est donc plus fort dans les feuilles développées au soleil que dans les feuilles développées à l'ombre. Ce fait s’explique par la structure de ces diverses feuilles, car les premières sont plus épaisses et contiennent plus d'assises de cellules que les secondes; le protoplasma y est plus abondant, et la respiration qui est une fonction protoplasmique est, par le fait même, bien plus intense. Les mesures de l'absorption de l'oxygène donnent les mêmes différences. » II. TRANSPIRATION. — J'ai employé les diverses méthodes connues pour étudier la transpiration des feuilles développées à l'ombre ou au so- leil, et toutes m’ont donné des résultats dans le même sens. Je me conten- terai donc de décrire l’une des manières dont j'ai opéré. » On introduit dans une cloche de verre un rameau feuillé développé à l'ombre, sans le séparer de la plante, et dans une autre cloche, un second rameau développé au soleil. Les cloches contiennent une certaine quantité de chlorure de calcium pesé d'avance. » Toutes les ouvertures sont soigneusement lutées, et les deux cloches sont aussi rapprochées que possible, de manière que les deux rameaux mis en expérience soient (533) dans les mêmes conditions de température et d’éclairement. Après vingt-quatre heures, on pèse de nouveau le chlorure de calcium; son augmentation de poids cor- respond à la quantité d’eau transpirée par le rameau, Le nombre obtenu, divisé par la surface des feuilles, donne la moyenne de l’eau transpirée par l'unité de surface. » Voici quelques chiffres obtenus par cette méthode : Charme... .... Soleil: 0,033 Ombre : 0,023 ir rise Soleil : 0,032 Ombre : 0,024 Abies pumila.... Soleil: 0,007 Ombre : 0,003 Tavus; baccata.. Soleil : 0,026 Ombre : 0,009 » Il est facile de voir que les feuilles développées au soleil, à surface égale et toutes conditions semblables d’ailleurs, transpirent plus que les feuilles qui croissent à l'ombre. » Poins secs. — En pesant une feuille développée au soleil ou à l'ombre, immédiatement après l’avoir cueillie, on obtient son poids frais P,; puis, si on la met à l’étuve à 110° pendant plusieurs jours jusqu’à ce que l'on ne constate plus de perte de poids, on obtient le poids sec P,. Le rapport p° donne en centièmes la quantité de matière sèche contenue dans la feuille. Ce rapport diffère selon que l’on s'adresse à des feuilles développées au soleil ou à l'ombre. » Voici quelques exemples : HORS res Soleil : 0,47 Ombre : 0,37 Char: ..... Soleil : 0,44 Ombre: 0,36 D a Soleil : 0,45 Ombre : 0,37 PP 1 SUR Et Soleil : 0,41 Ombre : 0,35 Praisie 2 Soleil : 0,27 Ombre : 0,22 » Les feuilles développées au soleil contiennent donc relativement plus de matière sèche que les feuilles développées à l'ombre. » En résumé : 1° à surface égale, et toutes les conditions étant iden- tiques d’ailleurs, les feuilles de même espèce développées au soleil ont une respiration plus intense que celles qui se sont développées à l’ombre. » 2° La quantité d’eau transpirée par une même surface et dans les mêmes conditions est plus grande pour les premières que pour les secondes. » 3° Le rapport du poids sec au poids frais des feuilles développées au soleil est supérieur à celui des feuilles développées à l'ombre CS i i Fe 5 à j + . , a d ( ) Ce travail a été fait au laboratoire de Biologie végétale de Fontainebleau, sous la direction de M. Gaston Bonnier. ( 524 ) BOTANIQUE. — Sur la structure du tissu assimilateur des tiges chez les plantes méditerranéennes ('). Note de M. Wircram Russezz, présentée par M. Duchartre. « Dans les régions tempérées, on ne connaît qu’un petit nombre de plantes qui possèdent dans leurs tiges un tissu chlorophyllien assez déve- loppé pour jouer un rôle important dans l’assimilation. Ce rôle est presque entièrement dévolu aux feuilles. » Dans les régions tropicales, au contraire, et particulièrement dans la flore des Déserts, ainsi que cela a été mis en évidence par les recherches de MM. Pick (°), Ross (°), Schube (+) et surtout de M. Volkens (*), beau- coup de végétaux ont une tendance à augmenter l'importance du paren- chyme vert de leurs tiges, au détriment de celui de leurs feuilles. » Cette disposition différente est très avantageuse aux plantes qui la possèdent, à cause de la résistance plus grande que présentent les tiges aux diverses causes de destruction et en particulier à la dessiccation qui, dans ces régions, prive nombre de plantes de leur feuillage dès le début de la saison sèche. » Or, la zone botanique bien délimitée, connue sous le nom de Région méditerranéenne, offre, dans ses parties arides, des conditions climaté- riques qui se rapprochent, jusqu’à un certain point, de celles des régions désertiques; il ma paru intéressant de rechercher si l’on retrouve chez les plantes qui y vivent la particularité de structure dont je viens de parler. » Dans ce but, j'ai étudié la plupart des plantes qui habitent les gar- rigues de nos départements méridionaux, et j'ai pu ainsi m'assurer que la (1) Ce travail a été fait au laboratoire de Botanique de la Sorbonne, dirigé par M. Gaston Bonnier. (2) Pick, Beiträge zur Kenntniss des assimilierenden Gewebes armlaubiger Pflanzen (Inaug.-Diss. Bonn, 1881). (°) Ross, Contribuzioni alla conoscenza del tessuto assimilatore e dello sviluppo del periderma nei fusti delle piante povere di foglie o affile ( Nuovo Giorn ae pe tanico italiano, t. XXI, 1889). T. Scuuse, Beiträge zur Kenntniss der Anatomie blattarmer Pflanzen (Inaug.-Diss. Breslau, 1885). (5) Vorxexs, Beziehungen zwischen anatomischem Bau und Standort (Jahr buch des Königlichen botanischen Gartens zu Berlin, t. III, 1884): (525 ) présence dans les tiges d’un tissu assimilateur bien caractérisé est beaucoup plus fréquente chez ces plantes que chez celles des climats tempérés. » Ce tissu revêt des aspects assez variés, mais, néanmoins, il est facile de reconnaître que trois formes sont plus particulièrement dominantes. Ce sont celles que l’on observe chez l’Osyris alba, le Rubia tinctorum et le Cistus albidus. » 1° Forme de lOsyris alba. — Le tissu assimilateur de la tige forme un anneau complet, composé de deux à quatre assises de cellules en palissades et sous-jacent à l’épiderme, sauf chez le Jasminum fruticans, où il existe un exoderme collenchy- mateux. » Cette disposition se rencontre chez l’'Osyris alba, le Cressa cretica, le Tamarix africana, le Lavatera Olbia, le Convolvulus cantabrica, le Corispermum hyssopi- folium, le Calycotome spinosa, le Statice virgata, etc. » 2° Forme du Rubia tinctorum. — Le tissu assimilateur n’est palissadique que dans les côtes. Il est séparé de l’épiderme par des faisceaux de collenchyme ou de sclérenchyme, souvent reliés par une étroite bande au cylindre central; dans les sil- lons, le parenchyme vert est peu développé. » Cette forme de tissu se trouve chez le Rubia tinctorum, le Specularia falcata, le Spartium junceum et généralement chez toutes les plantes à tiges ailées. » 3° Forme du Cistus albidus. — Le tissu chlorophyllien, d'ordinaire assez épais, est composé de petites cellules irrégulières, à parois minces, constituant une sorte de parenchyme étoilé. En général, l’assise la plus externe du tissu assimilateur est palis- sadiforme. É Cette structure de la tige, très fréquente et qui rappelle assez bien celle d’une feuille, s’observe chez presque toutes les Cistinées, ainsi que chez le Stæhelina dubia, l’'Helichrysum Stæchas, le Globularia Alypum, le Convolvulus lineatus, etc. » En somme, il résulte de cette étude que : » Les plantes des garrigues de la région méditerranéenne présentent fréquemment, dans leurs tiges, un tissu assimilateur chlorophyllien bien diffe- rencié, dans lequel on peut reconnaitre trois types fondamentaux de struc- ture. » BOTANIQUE. — Étude expérimentale de l’action de l'humidité du sol sur la Structure de lu tige et des feuilles ('). Note de M. AueusrEe OGEr, pré- sentée par M. Duchartre. « E à sd 4 . ` . à © J'ai cultivé un certain nombre de plantes dans un sol très humide, et a . b e a : x \ 3 utres individus des mêmes espèces dans un sol maintenu très sec, à eme LT 1 Š Fat . so ) Ce travail a été fait au laboratoire de Botanique de la Sorbonne, dirigé par + Gaston Bonnier. ' (56) labri de la pluie et de la rosée, toutes les autres conditions, éclairage, tem- pérature, composition du sol, étant identiques pour les deux cultures. » Les espèces mises en expérience ont été : Lampsana communis, Son- chus asper, Sonchus oleraceus, Mercurialis annua, Chenopodium album, Bal- samina hortensis, Impatiens glanduligera et Scrophularia aquatica. » Les individus venus dans le sol humide sont tous de taille beaucoup plus grande; mais la plante ainsi développée n’est pas une simple amplifi- cation de la plante de sol sec. On observe des différences d’aspect, de forme et de structure que je me suis attaché à étudier. » L'aspect varie toujours. La ramification avortant, le plus souvent, en sol sec, l'ensemble de la plante représente un épi (Lampsana communis, Balsamina hortensis, Impatiens glanduligera, Mercurialis annua), tandis qu’en sol humide on obtient une grappe largement développée ( Lamp- sana, Balsamina, Mercurialis). Dans les Sonchus de sol sec, la tige prend l'aspect d’un pédoncule floral, et les feuilles caulinaires supérieures devien- nent bractéiformes. » Les feuilles, toujours plus grandes en sol humide, changent de forme. Les feuilles supérieures surtout s’allongent beaucoup plus qu'elles ne s'élargissent et deviennent ainsi plus lancéolées. Les feuilles inférieures changent peu, comme les entre-nœuds inférieurs. Les entre-nœuds supé- rieurs sont plus allongés dans les sols humides. » Les inflorescences changent de forme. L’inflorescence, plus lâche en sol humide, devient condensée en sol sec. C’est une grappe lâche chez l'Impatiens glanduligera de sol humide, et presque une ombelle en sol sec. La longue inflorescence du Scrophularia aquatica de sol humide devient en sol sec une sorte de grappe condensée. » La structure interne change également. Le diamètre de la tige, en des endroits comparables, ne subit jamais un accroissement aussi grand que celui de la longueur, en sol humide. L'écorce ne varie pas d épaisseur. L'épiderme a ses parois externes plus épaisses. Le stéréome cortical est toujours un peu plus développé dans un sol très arrosé, mais son accrols- sement n'est jamais bien grand. Lorsque la tige a des arêtes aiguës, Ces arêtes se transforment en ailes (Sonchus) chez la plante de sol humide, et lorsque la plante est déjà ailée (Scrophularia aquatica), ces ailes se rédui- sent lorsqu'elle est cultivée dans un sol plus sec. » Dans le sol humide, les faisceaux libéro-ligneux augmentent souvent de nombre (Lampsana, Balsamina hortensis). Les vaisseaux sont toujours d’un diamètre plus grand. Quand leur nombre n’augmente pas, les forma- tions secondaires sont toujours très développées. La partie non lignifiée du ( 327 ) faisceau est toujours très réduite en sol humide et souvent écrasée. Le liber est également plus aplati. » Les formations secondaires ligneuses prennent un développement considérable; elles sont quelquefois dix fois plus épaisses dans le sol hu- mide que dans le sol sec ( Lampsana communis, Chenopodium album, Mer- curialis annua). Elles n’existent même pas pour le Mercurialis annua cul- tivé en sol sec. » » Le sclérenchyme médallaire, quand il existe, est surtout développé autour des faisceaux primaires en sol humide. La moelle est beaucoup plus large dans ce dernier sol, mais sa cavité centrale devient également très grande, alors même qu’elle n’existe pas en sol sec (Lampsana com- munis ). » C’est donc le cylindre central seul qui profite de l’accroissement en diamètre, puisque l'écorce ne varie pas d'épaisseur. » Le renflement de la base des entre-nœuds du Mercurialis annua et d l Impatiens glanduligera s'exagère en sol humide et disparaît en sol sec. » Or, quelques-unes des modifications ainsi obtenues se rapportent à des différences anatomiques semblables à celles que l’on tente d'appliquer à la classification. Er » On peut donc obtenir expérimentalement, au moyen de l'humidité du sol, dans une espèce donnée, des modifications de structure de même ordre, quoique moins accusées, que celles qui servent à caractériser des espèces Yoisines, adaptées les unes au sol humide et les autres au sol sec. » GEOLOGIE, — Contributions à la stratigraphie des Pyrénées. Note de MM. RousseL et pe Grossouvre, présentée par M. Daubrée. « Une série de courses faites récemment dans la région comprise entre F oix et Bugarach nous a permis de constater quelques faits importants, dont une partie avait déjà été signalée par l’un de nous. 3 Entre Foix et Belesta, il existe un pli anticlinal formé de couches cretacées. L’aile nord de cet anticlinal est composée ď’assises renfermant ne nombreux rudistes étudiés par M. Douvillé ; l’aile sud montre à sa base i ee avec les mêmes fossiles, au-dessus la puissante masse TATE S sommet de laquelle on trouve un niveau marneux concord evis, puis un banc calcaire à hippurites surmonté en série ante par des marnes, des grès et des conglomérats, au milieu des- ( 528 }) quels se développent par places des lentilles calcaires avec caprines et or- bitolines (fig. 1). » Cette coupe semblerait donc montrer que ces dernières couches sont plus récentes que les bancs inférieurs à rudistes qui, d’après le résultat des travaux de M. Douvillé, occupent un niveau déjà élevé dans l'étage Fig. r. . Assises à hippurites. . Grès de Celles. \ Cal rneux à micraster. Cal hippurites. Assises à orbitolines et à caprines. Trias et jurassique. . Terrains primaires. caire m caire à 1? 0 a e CO o me sénonien, à moins de supposer un renversement des couches, conclusion qui nous met en présence d’un phénomène géologique assez compliqué : le renversement d’un paquet de couches et un plissement de ces couches postérieur au renversement. Fig. 2. N | 6 > Vallée de La Blanque i SS 1 ` Cr H j PHAI ANN TREN Niir HY WID VAn BA NN 2 FRS (a EE) n. Turonien et sénonien. Assises à caprines et à orbitolines. Trias et jurassique. Dolomie du pic de Bugarach. » La région de Saint-Louis-Bugarach nous a donné une succession logue ( fig. 2). m Aa C9 79 e . ana- ( 529 ) » Au pied de la dolomie du pic de Bugarach, et sur le versant nord de la Serre de Malabrac, on peut suivre d’une manière continue une assise marneuse dans laquelle se développent des lentilles gréseuses renfermant des caprines, des orbilolines, des ostracées, des rhynchonelles, etc.; on peut, en raison de la continuité de cette assise, conclure avec certitude qu'il n’y a là aucune faille verticale. » Nous devons donc admettre soit un âge sénonien assez récent des couches à caprines, ce qui paraît d’abord invraisemblable en raison de l'apparence cénomanienne de la faune qui les accompagne, soit un renver- sement résultant d’un pli couché. Divers faits semblent confirmer cette dernière hypothèse ; une étude paléontologique plus complète des as- sises permettra d’élucider complètement le problème. Nous nous bor- nons ici à prendre date pour les faits constatés et vérifiés, et pour les deux explications qu’ils comportent. » s MINÉRALOGIE. — Sur quelques bombes de l Etna, provenant des éruptions de 1886 et 1892. Note de MM. L. Duparc et L. Mrazec, présentée par M. Daubrée. « Nous avons eu récemment l’occasion d’étudier quelques bombes cu- rieuses récoltées en 1890 par M. Émile Chaix au Monte Gemellaro, cratère excentrique formé en 1886 sur la pente méridionale de l'Etna. Celles-ci, provenant de l’éruption de 1886, beaucoup moins nombreuses que les autres projections, sont formées de deux parties distinctes, à savoir : un noyau interne blanc, friable, arénacé; puis une enveloppe extérieure noire et scoriacée. » Le noyau interne présente souvent une division en colonnes qui rayonnent autour du centre. Sous le microscope il se montre entière- ment formé de grains de quartz (quelques-uns avec inclusions liquides) pne lesquels on trouve une certaine quantité de matière vitreuse. Ce n est autre chose qu’un grès quartzeux arraché des profondeurs et projeté du sein de la lave après s’ĉtre imprégné de matière vitreuse. L'analyse de celte roche a donné : D ee e Vi ci 15 89,80 (RADIO. LE reni, Soie. 6,80 ROUE rue. Vo Ua ES 1:00 ME on muet. 0,22 C.R., 1892, 2° Semestre. (T. CXV, N° 15.) 7° ( 530 ) » La partie extérieure représente le facies scoriacé de la lave de 1886. C’est une labradorite pyroxénique avec olivine. La roche est à deux temps; les grands cristaux sont représentés par l’olivine, l’augite et le labrador, le second temps comporte quelques rares et fins microlithes de labrador et d’augite accompagnés de grains de magnétite et d’une base vitreuse à structure caverneuse très abondante. » L'olivine est rare, en petits grains arrondis, quelques-uns d’entre eux sont inclus dans l’augite. L’augite, en gros cristaux de couleur brun pâle, présente les formes (100) = Å', (oro) = g', 100 =m et 111 —0?. La mâcle A' — 100 est très fréquente, souvent avec répétition. L’extinction maximum sur g'—0o10 atteint 54°, ce qui démontre que la variété est très ferrifère. Dans l’augite on trouve des grains de magnétite et des inclu- sions vitreuses. Le labrador, élément prédominant, montre un accroisse- ment concentrique. Il est saturé d’inclusions vitreuses et présente les måcles de l’Albite et de Carlsbad. Dans la zone de symétrie les extinctions se font à 33° et sur g' — o 10 à — 30 de l’arête pg', ce qui indique une va- riété essentiellement basique. Cà et là on trouve un grain de quartz d’ori- gine étrangère entouré d’une couronne de microlithes d’augite. La com- position de la roche en bloc est la suivante : RSS a de 47,79 PIS SR a 19,46 ne an. 14,09 CRU ris. a 11,45 MBOSS SET RL 5,27 Alcalis.et perte au feu............ 1,98 » M. Émile Chaix étant retourné cette année, vers la fin de septembre, à l’Etna dans le but de lever le plan de la coulée récente, nous a rapporté les nouvelles bombes de l’éruption de cette année. Elles ont été lancées par le foyer le plus méridional des cinq cratères actuels, et datent des pre- miers jours de l’éruption (‘). Nous avons constaté l’analogie la plus com- plète entre ces nouvelles bombes et celles de 1886. Comme ces dernières, elles sont formées d’un noyau de grès quartzeux venu des profondeurs et CS SE te Te (*) D’après le plan levé par M. Émile Chaix, la surface de la coulée est de 8kma, 5. Elle ne s'étend que fort lentement au delà des limites actuelles et gagne en épaisseur par la superposition des coulées. Le Gemellaro de 1886, haut jadis de 140™, n’en à plus que 50" aujourd’hui. (531) présentant tous les caractères précités. Une analyse faite avec la substance d’une de ces bombes a donné 89,32 pour 100 de silice, chiffre identique à celui des bombes de 1886. La lave scoriacée qui enveloppe ce noyau est également une labradorite pyroxénique à olivine, absolument pareille à celle de 1886, et dont la description détaillée serait inutile après celle que nous avons donnée plus haut. La seule différence, insignifiante d’ailleurs, que nous ayons observée, est l’absence de microlithes, l'abondance de la base vitreuse et des grands cristaux d’augite. L'analyse de cette roche donne des résultats assez analogues à ceux de la scorie de 1886 : OS. NT Us css mises 49,02 CMP PR Shen piagiane ii 33,99 CR RS di ose pas 10,87 RS ne à discuss) eur: S fi Aitals et pertes: o aaa ses 34 , 9 » Ce sont des traits de très grande analogie entre les deux éruptions de 1886 et de 1892 ('). » GÉOLOGIE COMPARÉE. — Fer météorique récemment tombé à Hassi Lekna, en Algérie. Note de M. Sraniszas Meunier. LR La collection du Muséum d’histoire naturelle vient de faire l’acquist- tion d’une météorite qui paraît présenter un intérêt spécial. C'est une pe- tte masse de fer compacte, en forme de poire et pesant 1250". Ses con- tours arrondis contrastent avec le caractère fragmentaire et anguleux de la plupart des échantillons de même origine. Toute une moitié de la sur- face est sensiblement hémisphérique; le reste comprend une région à peu près plane et quelques dépressions dont l’une, assez profonde, rappelle les Coups de pouce si fréquents sur les roches tombées du ciel. T Sur cette région plane, échantillon présente une croûte noire, d’une epaisseur uniforme de o"", 5 environ. Sa couleur mate tranche nettement sur la teinte d’acier des parties d’où elle s’est détachée. Celles-ci, formées d’un métal très cohérent, montrent çà et là, à la loupe, des réseaux de lignes droites s’entrecoupant en diverses directions et décelant la consti- tution complexe de la masse. » Cet échantillon a été cédé à notre collection par M. Hélo, capitaine AET re N 1 ` é é ý i . pe (1) Genève, laboratoire de Minéralogie de l'Université. ( 332 ) au 3° régiment de tirailleurs, et cet officier a bien voulu m'écrire de Sétif une lettre dont j'extrais les passages suivants : » Ce petit bolide m’a été vendu par un Mouadhi de la tribu des Chaanbas Mouadhi, laquelle est disséminée dans les solitudes sahariennes qui environnent El Golea. Cet Arabe avait un jour planté sa tente à quelques kilomètres à l’est d’un puits appelé Hassi Iekna, lequel est situé dans la vallée de Oued Meguiden, sur la route d'El Golea au Gourara (!). Pendant que les hommes étaient à la chasse dans les environs du campement, les femmes assises devant la tente entendirent un grand bruit et virent tomber, à environ 4oo™, un objet qui souleva le sable comme un boulet qui aurait porté dans la dune, Les chasseurs, qui avaient également entendu le bruit rentrèrent peu après et furent avisés par les femmes de ce qu’elles avaient vu. Ils se portèrent aussitôt à l’endroit indiqué et trouvèrent un entonnoir pratiqué au milieu de sable et de pierrailles. Ils se mirent en devoir de chercher au fond du trou, qu’ils déblayèrent; mais l’un d’eux ayant rencontré, à environ o™,8o de profondeur, un objet noir qui lui brûla très fortement les doigts, ils s’écartèrent effrayés et ne revinrent que le lende- main matin. À ce moment, ils sortirent du sable, complètement refroidi, le petit aéro- lithe en question. ».... Je n’ai pu obtenir aucun renseignement précis sur la nature du bruit entendu, pas plus que sur la date exacte de l'événement. Les Arabes ont une profonde indiffé- rence pour le temps et les dates et tout ce que je pus apprendre c’est que la chute du bolide remontait à plusieurs années. Les Arabes appellent ces masses minérales des Pierres de tonnerre. Quelques manuscrits enseignent qu’on fait avec elles des poi- gnards et des sabres, auxquels l'imagination arabe prête des qualités de tranchant tout à fait fantastiques. Les nomades disent que ces pierres ne tombent que très en à de très longs intervalles, mais que, dans les temps passés, elles tombaient beaucoup plus fréquemment dans le Sahara. ; » Une section pratiquée dans la partie la plus atténuée de la misse a séparé une petite plaque de 65,47 dont la surface polie a été traitée par l'acide chlorhydrique. Il s’y est immédiatement développé une belle figure de Widmannstätten, où des lamelles de tænite affectent des angles qui assignent à la masse-une texture cubique des plus nettes. . » En appliquant les procédés que j'ai décrits antérieurement, pour dé- terminer les alliages associés dans les fers météoriques, on reconnait que la masse résulte essentiellement du mélange de la kamacite (Fe'*Ni) avec la plessite (Fe'°Ni). On voit briller, en divers points, des lamelles de schrei- bersite ou phosphure triple de fer, de nickel ou de magnésium, dont Je conserve un petit spécimen parfaitement caractérisé. En outre, la section Re ne CON PRE TT | A ; ! de (') Hassi Iekna se trouve situé par environ 28°57’ de latitude nord et 0°49/ d longitude ouest. (533 3 qui a été pratiquée à la scie a recoupé une véritable petite veinule de pyrrhotine (troïlite) ou sulfure double de fer et de nickel. » La densité mesurée à 14° est égale à 7,67. L'analyse a donné : MO DEN PU HO st 01,32 MICRO AA RER A ET DT A ee te Se aA 5,88 DIE E E . E cs. el o,81 LH Noms id a its traces DOPAGE e 17 0 ee io: tag traces Résidu insoluble.…:.: a 4 ne 11 coque 1,04 99 ; 09 » Cette composition concorde avec les caractères physiques et la struc- ture pour faire comprendre la météorite d'Hassi Iekna dans le type litho- logique jusqu'ici très rare que j'ai distingué, dès 1870, sous le nom de schwetzite. » PHYSIQUE DU GLOBE. — Observations océanographiques relatives au bassin d'Arcachon (Gironde). Note de M. J. TuouLer, présentée par M. Ber- thelot. « Le bassin d'Arcachon, dont le contour atteint 84“ et qui présente, en mer haute, une superficie d'environ 15 50o', offre un certain nombre de caractères océanographiques spéciaux, intéressants à élucider non seu- lement au point de vue de la science pure, mais encore parce que la France possède là son plus grand centre d'industrie ostréicole. » Le bassin est soumis à d’incessantes modifications de sa topographie; il est remarquable par la violence des courants qui le sillonnent, les éro- sions qui se produisent sur ses rivages et par les dunes de sable qui l'en- tourent. Il communique avec l'Océan par un long chenal, et son intérieur est une vaste dépression, en partie émergée à mer haute, comme à l'ile aux Oiseaux, plus souvent recouverte de quelques décimètres d’eau, sur l'emplacement des crassats, coupée par d’autres chenaux de diverses profondeurs, à fond de sable, et où les courants se font sentir avec toute leur force; le sol de la cuvette est peut-être formé par une couche d'argile ondulée, apparaissant au jour en différents points, près de Moulleau, à l'i ile aux Oiseaux, vers l'embouchure de la Leyre et au voisinage d'Arès. » Pour reconnaitre le régime des courants de surface, j'ai employé un tourniquet ( 534 ) mesureur, tige munie à sa partie inférieure de quatre ailettes à demi-boules creuses, et assez analogue à un apémomètre. L'instrument, installé à bord d’une embarcation mouillée en un point déterminé, est enfoncé verticalement dans la mer, à une profon- deur de o™, 80 environ, et maintenu fixe. De quatre minutes en quatre minutes, pen- dant une minute, dans l'intervalle d’une marée, on compte le nombre de tours effec- tués par les ailettes sous l’action du courant. On construit ensuite la courbe des résul- tats obtenus. » En jusant, la vitesse du courant croît d’abord très rapidement, jusqu’à un maximum qui se maintient à peu près régulièrement pendant un cer- tain temps, puis décroît, devient nulle à l’étale de basse mer, augmente rapidement dès que le flot se fait sentir, se conserve ensuite en valeur moyenne quoique avec des alternatives notables et brusques de rapidité, tantôt très grandes et tantôt très petites, diminue encore et finit par rede- venir nulle à l’étale de haute mer. » Ces caractères proviennent de la variation considérable existant entre les divers volumes du bassin correspondant à des intervalles égaux de hauteur verticale. Tandis que, dans l'Océan, l’eau, sous l'influence de la marée, élève ou abaisse régulièrement son niveau, à l’intérieur du bassin, le remplissage ou la vidange ont lieu par à-coups successifs, correspondant aux volumes d’eau variables qui y pénètrent ou sortent par la passe durant un même temps. Tout s’accomplit donc comme dans un bassin limité, à relief irrégulier, en communication avec un réservoir infiniment grand à niveau constant ou du moins montant ou descendant d’une manière ré- gulière. » Au point de vue des érosions qui s’exercent sur ses bords, le bassin d'Arcachon, son entrée avec les nombreux chenaux qui le découpent et en séparent les hauts fonds, est comparable au lit d’un fleuve coulant alternativement dans un sens et en sens inverse pendant une marée. Par- tout où ce fleuve rencontre une rive concave, il l’érode et dépose ensuite les sédiments entraînés près des rives convexes. Les localités en concavité au moment du flot et au moment du jusant, à la grande dune du Pilat, par exemple, sont deux fois plus érodées que les localités concaves soit seulement en flot, soit seulement en jusant, comme le long de la ville même d'Arcachon où la plage est affouillée et détruite principalement par les eaux débouchant du chenal de Cousse. » Le bassin est rapidement comblé par les sédiments qu’apportent les rivières, ruisseaux et canaux de décharge des eaux des Landes débouchant entre Arès, la Leyre et la Teste. Ce remplissage est très légèrement contre- (535) balancé par un affaissement général du sol qui semble avoir lieu, en par- ticulier, sur le bord sud, entre la pointe du Bernet et la pointe du sud; il ne paraît pouvoir être efficacement combattu que par des dragages, qui offriront l’avantage, en creusant le bassin, d'améliorer la qualité des huîtres, très inférieure lorsqu'elles sont cultivées sur des fonds vaseux, de livrer à l’ Agriculture un amendement précieux pour les terrains sableux environnants, et de régulariser les passes, grâce à l’entrée et la sortie mieux ordonnées d’un volume d’eau plus considérable. Dans les conditions actuelles, le bassin ne tardera pas à se combler et comme, d'autre part, sous l'influence de la houle du nord-ouest amenant incessamment des sables, l'entrée déjà si dangereuse s’obstruera toujours davantage, ce vaste espace d’eau sera promptement transformé en un lac fermé comme celui de Cazaux, puis très probablement, avec l'apport continu des vases charriées par les ruisseaux, en un marécage. » L'examen des dunes qui séparent le bassin de l’ Océan, et notamment l'examen de la grande dune de Pilat, haute de 70", montre l'existence, au- dessous du niveau actuel des sables, de cinq niveaux successifs superposés, caractérisés par une couche de terreau, avec troncs d’arbres demeurés en place et débris de végétaux. Le dernier de ces niveaux, en contact avec une couche d’argile, est aujourd’hui à la hauteur des plus basses mers; il est représenté par des lignites contenant des débris végétaux, parmi lesquels on distingue des écorces de bouleaux et des feuilles d’iris, plantes croissant au voisinage des eaux douces. » Le bassin d'Arcachon est un véritable type géologique, et son histoire éclaire la genèse des lacs Hourtin, Lacanau, Cazaux, Parentis, Aureilhau, Saint-Julien, Soustous et autres, distribués en une longue ligne parallèle à la côte du golfe de Gascogne, entre les embouchures de la Gironde et de l'Adour. Je compte poursuivre ultérieurement l'étude de chacun d’eux. » BOTANIQUE. — Végétation des lacs des monts Jura. Note de M. Ant. Maenis, présentée par M. Duchartre. « Une exploration, poursuivie pendant trois années, de la plupart des lacs du massif jurassien (57 lacs sur 62), m’ayant fourni de nombreux do- cuments sur leur topographie, les caractères de leurs eaux, leur faune et Surtout leur flore, je crois devoir résumer, dans cette Note, les faits les Plus intéressants concernant la végétation de ces lacs et les causes qui la modifient. (536 ) » Les lacs étudiés déjà sont échelonnés, à des altitudes très variables (de 248", lac de Bar, à 1152", lac du Boulu), depuis le Jura neuchâtelois (lac d’Étalières) jusque dans le Bugey méridional. » Outre les différences d'altitude, ces lacs présentent encore des dif- férences d’étendue (lac de Saint-Point, 5", etc.), de profondeur (ex. Nantua, 42", 8 lacs ont de 30" à 40"; le plus grand nombre 5" à 10"), qui déterminent de grandes variations dans les conditions biologiques. » I. La flore des lacs jurassiens ne comprend qu'un petit nombre d’es- pèces, moins de 5o plantes (35 Phanérogames, 2 Cryptogames vasculaires, 2 Muscinées, 9 Characées) ('). » Sur ce nombre, 16 sont plus fréquentes que les autres et se retrouvent dans 10 lacs au moins; ce sont: Nuphar luteum (52 lacs), Scirpus lacustris (49), Nymphæa alba (44), Phragmites vulgaris (42), Myriophyllum spicatum (34), Potamogeton natans (27), Chara hispada et var. (24), Potam. lucens (18), Ranunculus aquati- lis et var.(17), Hippuris vulgaris (16), Polygonum amphibium (14), Potam. per- foliatus (14), Chara jurensis Hy nov. sp. et var. Magnini Hy (13), Nuphar pumi- lum (12), Potam. crispus (12), Nitella syncarpa:(12); viennent ensuite Utricularia, Ceratophyllum demersum, Chara fragilis, etc. » La plupart de ces espèces sont des plantes sociales, pouvant envahir, à une ou deux seulement, de vastes surfaces, ce qui contribue à rendre la flore spéciale de chacun des lacs plus pauvre encore que l’ensemble; dans un même lac, en effet, le nombre des espèces distinctes qui le peuplent ne dépasse jamais 20; il est rarement de 15 à 20 (dans 4 lacs ), un peu plus souvent de 10 à 14 (dans 9:lacs), ordinairement de 5 à 9 (4o lacs) ; il tombe même à 4 espèces seulement dans 4 lacs, ces 4 plantes y constituant toute la végétation ! » II. Les groupes les mieux représentés, soit par leur fréquence, soit par le nombre de leurs formes, groupes doués, du reste, d’un polymor- phisme remarquable, sont les Nymphéacées, les Potamogétonées el les Characées; les Nymphéatées. avec 5 types spécifiques ou variétés et plu- sieurs formes intermédiaires, dont 2 très répandus (Nuphar luteum et Nym- phæa alba), et un plus fréquent qu’on ne le croyait (N. pumilum) ; les Po- tamogétonées, représentées par 15 formes (espèces ou variétés) distinctes, des formes intermédiaires et des hybrides, dont 4 très répandues (P. na- tans, lucens, perfoliatus et crispus ); les Characées, avec 19 formes (9 espèces, — (*) L'étude des autres Cryptogames, notamment des Diatomées, n'est pas encore achevée. ( 537 ) 10 variétés) dont 2 nouvelles (CA. jurensis Hy et var. Magnini Hy) et 4 abondantes (Ch. hispida, jurensis, fragilis, Nitella syncarpa ). » Parmi les espèces qui mériteraient une mention spéciale, je me borne à signaler le Nuphar pumilum, connu jusqu’à ce jour dans un seul lac du Jura et que j'ai re- trouvé dans onze autres de ces stations; la coexistence constante dans les lacs du Jura du N. luteum type, et des formes intermédiaires, avec le N. pumilum, leur absence dans les lacs vosgiens et suisses où croît le V. pumilum, les caractères moins tranchés du N. pumilum du Jura, me font émettre l’hypothèse que la différenciation des Nuphars (et peut-être la formation des lacs) remonterait dans le Jura à une époque plus récente que dans les Vosges et la Suisse. III. La végétation est distribuée dans la plupart des lacs avec une ré- gularité remarquable; on peut y constater, en général, trois zones prin- cipales qui sont, en allant du bord au milieu : » 1° La zone littorale, formant souvent une ceinture de plantes dressées hors de l'eau, constituée d’abord par Phragmites vulgaris, plus en dedans par Scirpus la- custris, jusqu’à la profondeur-de 2" à 3", et accompagnée fréquemment des plantes à feuilles nageantes, Polygonum amphibium, Nymphæa alba, Potam. natans; » 2° La zone du Nuphar luteum, s'étendant jusqu'au bord de la beine ou blanc- fond, c'est-à-dire de 2® à 5® de profondeur environ, formant souvent une ceinture inté- rieure à la précédente, tout à fait distincte; » 3° La zone profonde, occupant le talus de la beine ou Mont, de 5" à 6" de pro- fondeur moyenne, pouvant aller jusqu’à 8", caractérisée, suivant les lacs, par Pota- mogeton lucens, ou Potam. perfoliatus, ou Myriophyllum spicatum; c'est aussi l'habitat du Nuphar pumilum, des Hippuris, Ceratophyllum, Potam. crispus, Utri- cularia, etc., et surtout des Chara; enfin, plus en dedans et plus profondément encore, les Nitella, jusqu’à 10™ ou 12™, profondeur au delà de laquelle on ne ren- contre ordinairement plus de végétation macroscopique, mais seulement la vase à Diatomées, etc. IV. Cette disposition typique subit de nombreuses modifications sui- vant l’inclinaison plus ou moins rapide des bords, l'étendue de la beine, etc.; mais on observe toujours les mêmes relations entre l'habitat et la profon- deur; c’est donc l'influence de la profondeur qui règle surtout la distribu- tion des plantes dans un lac; c’est elle aussi qui doit provoquer l'inégale répartition des végétaux dans l'ensemble de la flore lacustre; mais la com- paraison des lacs de profondeurs différentes montre que la richesse ou la Pauvreté de leur flore n’est pas du tout en rapport avec leur profondeur, non dir qu'avec leur étendue. » D'autre part, quoique l'influence de la beine sur la végétation des lacs soit are puisque l'habitat de la plupart des plantes lacistiés est lo- C. R.. 1892, 2° Semestre. (T. CXV, N° 16.) 72 (538 ) calisé sur le blanc-fond ou ne s’en écarte guère, cependant la richesse de la flore n’est pas en rapport avec son étendue; une beine très large peut n'être occupée, comme c’est le cas pour le lac de Chalin, que par deux plantes sociales (Phragmites et Scirpus): qui l’envahissent tout entière, quelquefois sur plus de 100 de largeur. C’est plutôt la nature de la beine et les modifications de son état vaseux, pierreux ou tourbeux qui intro- duisent de la variété dans la végétation. » V. Ainsi qu'on pouvait le prévoir a priori, étant données les condi- tions biologiques particulières des plantes aquatiques et la facilité avec laquelle elles échappent aux variations du climat, l'altitude n'apporte pas de modifications considérables dans la végétation lacustre; la plupart des plantes (Nuphar, Nymphæa, Potamogeton, Chara) se retrouvent à toutes les hauteurs. » VI. Bien que la dispersion des plantes aquatiques paraisse être, moins que celle des végétaux terrestres, sous la dépendance de la compo- sition chimique du milieu, cependant c’est à uħe cause de cet ordre qu'il faut, croyons-nous, attribuer l'absence, dans les lacs du Jura, des /soetes, plantes habitant, non loin de là, les lacs granitiques des Vosges, et l'abon- dance des Characées calcicoles, Chara hispida, Ch: aspera, Ch. Jurensts, Ch. fœtida, Nitella tenuissima, etc. » Le degré d’incrustation calcaire des Chara, quelquefois considérable, grâce à la teneur en carbonate de chaux des eaux des lacs, malgré leur décalcification Cof. recherches de DELEBECQUE et DUPARC, Comptes rendus, t. CXIV, p. 248; 1892), présente cette particularité d’aller en diminuant à mesure que la plante s'éloigne du bord et croit dans des eaux plus pro- fondes : cette modification paraît en relation avec l'intensité des phéno- mènes biologiques, plus grande au voisinage de la surface, sous l'influence de lair et de la lumière. Devant compléter plus tard lexposé des résultats de mes observa- tions, je me borne à ajouter aujourd’hui que la nécessité d’une certaine quantité de radiations se manifeste très nettement dans les lacs, où les plantes de fond, comme les Chara, ne forment leurs tapis que là où la surface de l’eau est dépourvue de végétation flottante. » M. G. Rammauzr adresse une Note intitulée : « Les signaux en temps de brume ». ? ( 539 ) M. F. Noscor adresse une Note intitulée : « Théorie sur la décomposi- tion de l’eau dans le voltamètre ». š A 4 heures et demie, l’Académie se forme en Comité secret. La séance est levée à 4 heures trois quarts. FD. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. OUVRAGES REÇUS DANS LA SÉANCE DU 10 OCTOBRE 1892. Traité d’ Analyse, par Émile Picard. Tome IL, 1% fascicule. Fonctions har- moniques et fonctions analytiques. Introduction à la théorie des équations différentielles, et fonctions algébriques. Paris, Gauthier-Villars et fils, 1892; 1 vol. in-8°. Chimie analytique des matières grasses, par M. FERDINAND JEAN. Paris, E. Rousset, 1892; 1 vol. in-8°. (Présenté par M. Amagat). L’annamite, mère des langues. Communauté d'origine des races celtiques, sémitiques, soudanaises et de l'Indo-Chine, par le colonel Frey. Paris, Hachette et Ci°; 1 vol. in-8°. Traité théorique et pratique de l'accord des instruments à sons fixes, etc., par l'ingénieur N. Fourneaux fils. Paris, J. Repos; 1 vol. in-8°. Exposition universelle internationale de 1889 à Paris. Rapport général, par ALFRED Picaro. Tome IX : L'économie sociale, l'exposition rétrospective du travail et des Sciences anthropologiques. Résumé. Conclusions. Paris, Impri- merie nationale, 1892; 1 vol. in-4°. Les études de botanique médicale d'un apprenti barbier au milieu du XVIIF siècle et florule médicale du frontadais à la méme époque, par GASTON Larauxe. Bordeaux, Durand, 1892; 1 broch. in-4°. Analyse qualitative par voie humide, par R. Dererr. Paris, G. Masson, 1892; 1 vol. in-12. Essai d'une théorie rationnelle des Sociétés de secours mutuels, par PROSPER DE LAFITTE, 2° édition. Paris, Gauthier-Villars et fils, 1892; 1 vol. gr. in-8°. (Ouvrage couronné par l’Académie française). ( 540 ) Congres international de Zoologie. Deuxième Section, à Moscou, août 1892, 1° Partie. Moscou, 1892; 1 vol. in-8°. Nouvelles recherches sur les séries employées dans les théories des planètes, par Huco GyLpéx. Stockholm, 1892; 1 vol. gr. in-4°. Memorial del Instituto geografico y estadistico, Tomes VIII et IX. Madrid, 1889; 2 vol. in-4°. Depuis 4835 les COMPTES RENDUS hebd i i sguli t le Dimanche Tables, l'une par ordre alphabétique de matières, l'autre par ordre SD: 2 de noms d’Aute: et part du 1°’ janvier. à : š Le prix de been est fixé ainsi quil. suit : Foie ne Paris : 20 fr. — Départements : : 80 fr. — Union postale : 34 fr. — Autres pes les frais de pose enir or On souscrit, dans les Départements, SP eo nie E A iiia a . o > Es Hs ar : chez Messieurs : chez Messieurs : chez Messieurs : em E. -- Michel et Médan. ; { Baumal Robber — a Gavault St-Lager. Re ne | M= Texier” Amsterdam i l Feikema Caarelsen š Alger.. ee + { Jourdan. Beaud. : Athenes. ooo a E Beck. et Q. 38e Lo Rulf. i À Georg. ; Barcelone........ Verdaguer. AMENE ;.:.... Hecquet-Decobert. | Lyon... ail.. © Mégret. aG: A | Germain et Grassin. Palud. i APR ER E Lashäde à Dotbéan $ ? Bariin Calvary et C'e. i ; { Vitte et Possel: Z7 Ten Re ; Friedlander et fils. ro PMarseille.....::. Ruat» Ra er et Mü Avrard. Montpellier... Fe Pathu à: | Muller CG Moulins......... Martial Place. Renaüd. Sordoillet Se. Nancy.......... : Grosjean-Maupin. | Sidot frères. p Ko. { Loiseau. Yy Uzel Caroff. VANTES Ea N | Mae y cloppé. . ( Barma.. 3 Vice. ..s........ | Viscank et Cie. Perrin. Nimes “hate Tibaud: * Cherbourg... n ” Henry. ‘ur, lOrleans 505 aray. Marguerie. a Blanchier. Poitiers... Clermont-Ferr. à (R ousseau. ` } Druinaud. l Ribou-Collay. Rennes Plihon et Hervé. * aoo į Lamarche. Rochefort...... ; POM I Die du Ratel. Rouen... ui le ; S'-É Honka... Ee Wee Toulon.. RAS 9 eee - ik ns sets . (Séance du 10 octobre 1892.) : DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉNIE. Pages. i Es a “diie les be ASES tan Marey. — Le ; SERER du cœur, étude par r la Chr OAOE raphie , PRÉSEN TÉS. 1. M. le D" Guyon est adjoint aux Commissions j Le nommécs.pour juger les divers concours ` de l’année 1892, relatifs à des prix de M Méde Ea ine e Chiar E EEE i usité dans certaines pana ar ame cen- alert he ee RES : . Ensest MiL tau. — Procé dé pour recone. a pureté Ss huiles te Kopra et ee u rô le de la s sper- SECOND SEMESTRE. a = COMPTES RENDUS DES SÉANCES à os! LT im DE L'ACADÉMIE DES SCI mptes rendus hebdomadaires des séances de mi 180 ss des extraits des travaux de ; par des savants étrangers à | Acadéltie: ue cahier ou numéro des Comptes rendus a s où $ rues en moyenne. de l’Académie ne peut donner aux an de 5o pages par année. ordinaires sont soumis à la même nin pour les articles ordinaires de la correspondance offi- vant, et mis à la fin du cahier. $ si les Mae. qui y ont | : soit t fait mention, ils doi- - ce Rapport sur la situation des Comptes rendus Les Programmes des prix proposés par l’Académie sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Rap- — ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'autant | que l’Académie l'aura décidé. "5 Les Notices ou Discours prononcés en séance pu- A Li oué ne font pas partie des re rendus. : ARTICLE 2. — Impression des travaux des Savants. étrangers à Ë Academie. Les Mémoires lus ou présentés par des personnes 4 qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'Aca- démie peuvent être l’objet d’une analyse ou d’un ré: sumé qui ne dépasse pas 3 pages. 7 Les Membres qui présentent ces Mémoires sou tenus de les réduire au nombre de pages requis. Membre qui fait la présentation est toujours nommé; mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet Extrait autant qu’ils le jugent convenable, comme ils le font cielle de l’Académie. ARTICLE 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit être re l'imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tard jeudi à 10 heures du matin ; faute d'être remis à tem le titre seul du Mémoire est inséré dans le Compte. actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rendu ARTICLE 4. — Planches et tirage à part. Le ne rendus n’ont pas de planches. Le tirage à part des articles est aux frais des teurs; il n’y a d'exception que pour les Rappor les Instructions demandés par le Gouvernemen A ARTICLE 9. Tous les six c mois, la Commission dana l'impression de chaque volume. _ Les Secrétaires sont chargés de l exécution du sent Règlement. mi qui détirent les ru Dhésenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires pti. sont priés le Sam i S mens n e avant 5*. Autrement la pesanan sera remise à la séance COMPTES RENDUS DE L’ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 17 OCTOBRE 1892, PRÉSIDÉE PAR M. DUCHARTRE. CS MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE, ASTRONOMIE. — Sur la découverte du cinquième satellite de Jupiter, par M. Barnard. Remarques de M. F. Tisserann. « Le 13 septembre dernier, une dépêche télégraphique très concise annonçait que M. Barnard venait de découvrir, à FObservatoire de Lick, en Californie, un cinquième satellite à Jupiter; d’autres dépèches publiées par les journaux donnaient dix-sept heures trente-six minutes pour la du- rée de la révolution de ce satellite, que M. Barnard comparait pour l'éclat à une étoile de 13° grandeur. » Pendant plus d'un mois, on n'apprit rien qui permit de contrôler la découverte; aucun renseignement nouveau n’était arrivé, ni d'Europe, ni d'Amérique. On commençait à concevoir des doutes sérieux sur la réalité de la découverte; on se rappelait à ce sujet que W. Herschel avait annoncé l'existence de six satellites d'Uranus, et que deux seulement de ces satel- C. K., 1892, 2° Semestre. (T. CXV, N° 16.) 73 ( 542 ) lites avaient ‘été reconnus exister réellement (les deux autres satellites d'Uranus, complétant la série de quatre, n'avaient pas été vus par Her- schel). » Le n° 275 de l’ Astronomical Journal, dirigé par notre savant confrère M. B. Gould, arrivé en France il y a quelques jours, contient les observa- tions du satellite, faites par M. Barnard, avec la grande lunette de l’Obser- vatoire de Lick, les 10, 12, 13, 14 et 16 septembre dernier; ces observa- tions mettent hors de doute la belle découverte de M. Barnard ; cetastronome a suivi le satellite aux dates indiquées, quelquefois pendant deux heures et demie, et a vu sa distance au centre de la planète augmenter d’abord, puis diminuer, ce qui n’arriverait pas dans le cas d’une faible étoile. » La durée de révolution n’est pas de dix-sept heures trente-six mi- nutes, comme on lavait annoncé par erreur, mais de onze heures cin- quante minutes environ ; sa distance au centre de la planète est de 2,50, le rayon équatorial de Jupiter étant pris pour unité. Dans ses plus grandes digressions, il ne s'éloigne donc du bord du disque que des trois quarts environ du diamètre de ce disque, sortant à peine de la région de la lu- mière diffusée tout autour de Jupiter. On comprend quelle difficulté pré- sente l'observation de ce petit corps que M. Barnard trouve beaucoup moins facile à apercevoir que les satellites de Mars. » À l'Observatoire de Paris, MM. Henry ont fait un assez grand nom- bre de photographies de la région voisine de Jupiter : ils n’ont pu aperce- voir le satellite, qui se trouvait sans doute noyé dans la lumière diffuse qui entoure la planète. Ces essais seront repris très prochainement avec la grande lunette de l’équatorial coudé de M. Lœwy auquel on apporte encore quelques perfectionnements de détail. » Il convient de remarquer que la lunette de l'Observatoire de Lick est la plus grande du monde (0,92 d'ouverture), et que cet instrument est placé à une altitude de 1310. » Il est intéressant de comparer la distance du nouveau satellite au centre de la planète à celles des anciens, en faisant intervenir quelques- unes des lois empiriques analogues à celle de Bode, par exemple celle de M. Gaussin (Comptes rendus, 8.et 15 mars 1880) : cette dernière se traduit par la formule a = ak", 1 . . “+ < i i où n doit recevoir les valeurs entières 1, 2, 3, ::.. M. Gaussin ayalt adopté, pour le système de Jupiter, = 1,336, k — t,6445, (543 } et il avait trouvé que, en commençant par n = 3, on représentait assez bien les distances moyennes a des quatre anciens satellites, comme le montre le Tableau suivant. » En faisant z = 1, on trouve par la formule de Gaussin, a = 2,20, au lieu de la valeur 2,50, obtenue par M. Barnard, pour le cinquième satel- lite; la coïncidence n’est pas tout à fait satisfaisante. Si l’on pouvait compter sur la valeur théorique de la loi de Gaussin, on devrait s'attendre à trouver encore un autre satellite à la distance 3,60 qui correspond à n = 2. Mais il importe de rappeler que toutes ces formules sont empiri- ques, bien qu’on puisse tirer des idées cosmogoniques généralement adop- tées quelques raisons en leur faveur. ie... ie TES 1 2 3 4 5 6 a calcoli ieai 2,20 3,60 5,02 9,72 15,97 26 ,23 a observé....... 2,50 » 6,0 9,62 15:59 27,00 J = Les perturbations exercées par le nouveau satellite sur les anciens seront minimes, à cause de la petitesse extrême de sa masse, accusée par son très faible éclat. » Disons, en terminant ces remarques, que M. Barnard vient de décou- vrir une comète par la Photographie; c’est la première découverte de ce genre; lavenir nous en réserve sans doute un grand nombre, comme pour les planètes. » ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur l'application aux équations différentielles ordinaires de certaines méthodes d'approximations successives ; par M. Emite Picaro, ? « Dans mon Mémoire Sur la théorie des équations aux dérivées par- telles et la méthode des approximations successives (Journal de Mathéma- liques, 1890) j'ai indiqué au Chapitre V l’usage que l’on pouvait faire de cette méthode pour l'étude des équations différentielles ordinaires. Ges considérations mont paru mériter d’être développées et elles conduisent, au moins pour certaines classes d'équations, à des résultats dignes d’être signalés. ; 1. Je ne ferai que rappeler la première méthode d'approximations qui me sert pour démontrer l'existence des intégrales des équations diffé- ( 544 ) rentielles ordinaires. Soit le système des n équations du premier ordre du S- = A CU. Wh 46 G) A lv, so) RSR ; dw \ se CE, 9 ET Pour avoir les intégrales w,v,...,æ prenant respectivement pour æ = L, les valeurs u,, Vas ..., Wo, on considère d’abord le système du, dw 1 4 pr es z =/i(æ, Bi Pr oh .…..… ‘dx RS our Ugs Vos ..»9 Wo). » On en tire par des-quadratures les fonctions #,,9,,...,#, en les déterminant de manière qu'elles prennent 2g æ, les valeurs données. On forme ensuite les équations du dw I= EUR Us ne WP) ..., Te T hal T, Ui, Vi» sr et l’on détermine t, v3, ...,#, par les mêmes conditions initiales. On con- tinue ainsi indéfiniment et l’on établit que tm, m» ..., Wm ont des limites et donnent le système cherché d’ intégrales s si æ est suffisamment rapproché de x, » 2. Indiquons quelques applications à des + particulières d’équa- bons. Dans celles-ci, les fonctions f seront finies et bien déterminées quand x reste dans un intervalle I el que u, ÿ, ..., w ont une valeur finie quelconque, et ensuite les dérivées partielles du premier ordre des f par rapport à u, ,..., w restent, dans ces conditions, moindres en valeur absolue qu’un nombre fixe. Il est tout d’abord bien facile d’établir que tout système d'intégrales du système (1) prenant pour æ, des valeurs finies restera fini pour toute valeur de æ dans l'intervalle I. » Ceci posé, faisons sur les fonctions / des hypothèses complémentaires. La variable + restant positive, supposons que les f soient positives et croissent avec 4, y, ..., œ dont nous n'aurons aussi qu'à considérer les valeurs positives. De plus, les dérivées partielles du premier ordre des f par rapport à 4, 6, ..., œ, nécessairement positives, vont en décroissant quand ų, v, ..., æ augmentent. » D dbrée ce que nous avons dit plus haut, nous avons un système d'in- tégrales u, v, ..., s'annulant pour æ = 0 et restant finies pour toute valeur (545). positive de x. Pouvons-nous, à l’aide des approximations ives, obtenir un développement en série de ces intégrales valable pour toute valeur positive de x? On peut montrer qu'il en est bien ainsi, mais la démonstra- tion est assez délicate. De ce que Um, Pms ..., Ym Ont des limites (ce qu’on reconnaît de suite), il ne s'ensuit pas que ces limites doivent nécessaire- ment coïncider avec les intégrales w, ¢, ..., w. Voici le principe de la dé- monstration : soit un intervalle quelconque (0, a). J’envisage les quotients u — u; pee y F7 — i mme a —— 3 ne | TO Y 3 ŘŘŘŮŘĖ © u p æ » Quand x reste dans l'intervalle précédent, ces fonctions de x restent comprises entre zero et un nombre gq plus petit que l'unité [on suppose Ji(o, 0,0, ...,0) o, les deux premières restant inférieures à un nombre fixe. » Il s'en faut que nous puissions énoncer la même conclusion, si nous ne faisons pas sur les dérivées de J l'hypothèse relative à la décroissance. Sans doute, nous sommes encore assuré que les séries (2) convergent Pour toute valeur positive de æ, mais, sauf pour æ assez petit, il est extrèmement probable que ces series convergentes, déduites des équations diffe- rentielles, ne représentent pas les intégrales. On peut seulementaffirmer que, si les séries (2) sont uniformément convergentes dans un intervalle (o, a), elles représenteront les intégrales dans cet intervalle. ? Des circonstances plus curieuses encore peuvent se présenter en faisant sur les f une hypothèse contraire. Supposons que ces fonctions toujours positives aillent cette fois en décroissant quand 4, ,..., w aug- sa à partir de zéro. En faisant les approximations successives, les termes à indices pairs ont une limite et les termes à indices impairs en ont une ( 546 ) autre generalement différente de la première. La nature de la convergence joue encore un rôle important. Si les deux séries u, + (us oa Us) isa. Cas: me nr) SET o Us + (U, — Us) +... + (Uom — Urma) Fes et les séries analogues pour v, ..., w convergent uniformément dans un intervalle (0, a), on peut établir qu’elles ont respectivement même limite et représentent les intégrales cherchées. » 3. Je passe maintenant à une seconde méthode d’approximation qui correspond à des problèmes tout différents. Considérons les équations ! lu 4 du dw dr + (æ, UFE cesa à da sowy da ? do | gode, de (3) Ts = Ja rU, Vy sers W, Des tte 7e d'w du dw re BU Py eee, Winter Îe » On se propose d'obtenir les intégrales de ces équations qui, pour æ= a, prennent des valeurs données A,, A,,..., À, et prennent, pour æ =b; les valeurs B,,:B;,..:, By » Les fonctions f sont, je suppose, définies et continues quand x varie dans l'intervalle (a, b) et que [u|, |e], ..., [œ] et] u'l, ...,|#"’| restent respectivement moindres que L etL ( on a posé 5 i w); nous désignons par M la valeur maxima de f dans ces conditions. De plus, on peut déter- miner des constantes « et 8 telles que J a a, A (Diese, Di lis a a 8 une intégrale ne peut pas garder un signe inva- riable dans l'intervalle (o, b). » Si l'équation obtenue en changeant y en — y présente les mêmes caracti f: i initi ) : actères que 1 équation initiale, on peut suivre de proche en proche 0 . r j ’ . 3 4 5 ute intégrale et les séries successives qui la représentent convergent entre deux racines consécutives. ý $ - Le * ; . ` m * ' : + Un Cas particulièrement intéressant est celui où la fonction /(æ, y), sa ti it périodi 'stasant aux conditions du paragraphe précédent, serait périodique par (548) rapport à æ et de période wœ. Dans des cas très étendus, on a alors des solu- tions asymplotiques à y = o, c’est-à-dire des solutions qui, pour æ positif et très grand, se rapprochent indéfiniment de y = o. D'ailleurs, en général, ces solutions sont distinctes de celles que M. Poincaré désigne sous ce nom et que l’on peut, comme on sait, représenter par des séries d’exponen- tielles à coefficients périodiques à partir d’une valeur suffisamment grande de x. » Le cas des solutions périodiques appelle nécessairement l'attention: Voici à ce sujet un théorème d’une application facile. Supposons que, pour la fonction f(x, y) de période w par rapport à æ, on ait f(x, Y)= fe — æ, y), JC, y) = — f(x, — y). Si les deux nombres « et £, déduits de l’équation, comprennent entre eux D l'équation admettra une solution périodique de période œ. Cette intégrale w k A s’annule pour æ = o, - et les valeurs homologues. Indiquons un exemple numérique très simple : l'équation "A roem VEE où nous regardons les coefficients comme admettant la période 27, ad- mettra une intégrale (non nulle identiquement) ayant cette même période. » 6. La plupart des résultats précédents s'étendent à un nombre quel- conque d'équations. Pour simplifier, supposons que nous n'ayons que deux équations et que la variable indépendante n’y figure pas. Soit donc dy Eo cone da? t a n LF + Fr a ROS dy TX +S) = 0: dz dx + ® (y; z) 0: » Les fonctions f et + s’annulent pour y = z = o, elles croissent quand y et z augmentent, tandis que leurs dérivées du premier ordre décroissent. De plus, la plus grande racine positive de l'équation en S df “cp 5 dz g = O ds d g2 ; dy ds qu'on peut regarder comme fonction de y et z, est supposée décroissante quand y et z augmentent. Dans ces conditions, on pourra déterminer deux ( 549 ) nombres & et Q tels que, dans tout intervalle de longueur comprise entre « et &, il y aura un système d’intégrales (non nulles identiquement) s’annulant aux extrémités de l'intervalle. » On peut, dans différents cas, établir l'existence de solutions pério- diques; je ne citerai ici que le cas où les fonctions f et ọ sont impaires : les équations ont alors une infinité d’intégrales périodiques, la période pou- vant être arbitraire entre 2x et 2ß. » Telles sont, pour donner un exemple, les deux équations D Ts por 0 da? ÿi+y le d'z Cy Dz desi po ms mo e ce pr dx? yı H? Va.3° A, B, C, D étant des constantes positives telles que AD — BC < 0. » 7. Les conditions imposées aux équations différentielles que nous venons d'étudier sont susceptibles d’être élargies, particulièrement si l'on ne veut étudier que certaines intégrales restant comprises entre des limites déterminées: on se sert alors des équations précédentes comme d’équa- tions de comparaison. J'indiquerai seulement comme application, où la méthode d’approximations successives me paraît intéressante, l'étude des solutions des problèmes de Mécanique dans le voisinage d’une position d'équilibre et spécialement des solutions périodiques dans le même voi- sinage, auxquelles M. Poincaré, en se plaçant à un autre point de vue, a consacré quelques pages (p. 156 et suiv.) dans son Ouvrage Sur les méthodes nouvelles de la Mécanique céleste : c'est un sujet sur lequel je me propose de revenir. Je montrerai aussi comment les problèmes que nous venons d'é- tudier peuvent s'étendre aux équations aux dérivées partielles; cette étude est importante même pour la théorie des équations différentielles ordi- naires, car elle conduit, dans certains cas, à l'expression des intégrales sous for m de fonctions periodiques de plusieurs arguments, ceux-ci étant des fonctions linéaires de la variable indépendante. » CHIMIE PHYSIOLOGIQUE. — Sur une réaction donnée comme particuliere à la spermine. Note de M. Ducraux. « . . . . . A « Dans une Note du mois de juillet dernier, au sujet du rôle de la sper- mi 4 (d . . . rt ne dans les oxydations intraorganiques, M. Poehl citait une expérience C. R., 1892, 2° Semestre. (T. CXV, N°16.) 74 ( 550 ) dans laquelle, d’après lui, la spermine hâtait l'oxydation du magnésium en présence du chlorure d’or. J'ai fait observer, à ce sujet, que la sper- mine paraissait n'avoir, dans cetle réaction, aucune action spécifique, attendu que la saponine, l’eau de savon, etc., se comportaient de même en ce qui concerne l’aspect extérieur de la réaction, et de même aussi en ce qui concerne ses produits, car on ne trouve pas plus de magnésium oxydé ou de magnésie produite, qu’on mette ou non de la saponine ou de la spermine en présence du chlorure d’or et du magnésium. » Dans la Note qu’il a présentée dans la dernière séance, M. Poehl pense « qu’il était difficile de s'attendre à un résultat différent ». Je suis absolument de son avis. On pouvait prévoir en effet que le magnésium en présence du chlorure d’or allait amener une réduction, une précipitation d’or métallique et la formation d’un élément de pile rendant plus active l'oxydation du magnésium par l'oxygène de l’eau. C'était précisément parce que l’expérience de M. Poehl etait en contradiction avec cette prévision qu'elle était intéressante, puisqu'elle témoignait de l'introduction d’un élément nouveau, la faculté oxydante de la spermine. Si donc M. Poehl admet que la prévision est vérifiée, c’est qu’il admet aussi que son expé- rience n'a pas la signification qu'il lui avait attribuée. Je n'ai pas voulu dire autre chose. » Jem'en tiens là, ne voulant pas suivre M. Poehl dans les autres argu- ments, et poursuivi d’ailleurs par cette idée que si la spermine a des pro- priétés curatives énergiques, ces propriétés sont absolument indépen- dantes de son action sur le magnésium en présence du chlorure de platine ou du chlorure de cuivre, » ASTRONOMIE. — Observations de trois nouvelles petites planètes découvertes a l'Observatoire de Nice, au moyen de la Photogräphie, par M. Charlois. Note de M. Perron, transmise par M. Faye. « J'ai l'honneur de communiquer à l’Académie les premieres observa- tions des trois nouvelles planètes récemment découvertes à Nice par M. Charlois, à l’aide de la Photographie. Planète 1892 D (photographiée le 19 septembre). Temps Dates moyen Ascension Log. fact. Distance Log. fact. 1892. de Nice, droite. parall. polaire. parall. h m s h m s o ' ” SRP: 40. 010-18 0.29.40,21 1,520, 78.34.44,2 0,711n Grandeur 12,0. 355) Planète 1892 E (photographiée les 22 et 23 septembre). Temps Dates moyen Ascension Log. fact. Distance Log. fact. 1892. de Nice. roite parall. polaire parall. h m s h m s Ti z 5 Seph 39.: 12.951,30 0.4b.44,73 3,104 81.28. 0,1 0,704» Grandeur 11,5. Planète 1892 F (photographiée ies 25 et 26 septembre), Dépt, 27.. .7.01.47 0.39.39,71 1,602 75.46.21,0 0,710 Grandeur 12,0. » L’instrument employé consiste en un objectif à portraits de M. Her- magis, de 12°" d’ouverture et 80°" de distance focale, monté provisoire- ment sur l’équatorial coudé de M. Lœwy. M. Gautier en a fait la partie mécanique. Installé depuis le 12 septembre dernier, cet appareil a permis à M. Char- lois d'obtenir, jusqu'aux premiers jours d’octobre, huit clichés distincts (seize en tout, en les répétant), qui représentent chacun un carré de ciel de 11° de côté, environ. Une durée de pose variant, suivant les circon- stances, de deux heures et demie à trois heures, a fourni toutes les étoiles visibles dans notre lunette de 38° d'ouverture. Plusieurs de ces clichés contiennent de 8000 à 9000 étoiles chacun. l » En tenant compte des empiétements d’un carré sur les carrés voisins, les huit clichés, placés les uns à la suite des autres le long de l'écliptique, reproduisent une bande du ciel de 80° de long sur 10° de haut. » D'autre part, un examen attentif de ces clichés a permis d’y relever la présence de trois planètes nouvelles contre huit anciennes. » Ces nombres, rapprochés de ceux de M. Max Wolf, d'Heidelberg, ceux, surtout, de l’astronome allemand que les nôtres semblent confirmer, la grande étendue du ciel explorée, répondent, dans une certaine me- sure, aux préoccupations bien naturelles qu’a fait naître dans l'esprit des astronomes la multiplicité des découvertes de ces temps derniers. » Nous pensons qu'après s’être rapidement succédé, ces découvertes tarderont pas à diminuer, et le moment n’est peut-être pas éloigné ou, avec les instruments actuels, il sera fort difficile et extrèmement rare de trouver une planète de 12° ou 13° grandeur; et ce fait se produira bien avant que le nombre des astéroïdes, maintenant connus, se trouve doublé. ( 592 ) ? Pour pousser plus loin il sera nécessaire de recourir à des objectifs plus puissants que ceux dont on dispose aujourd’hui, » Où s’arrêtera-t-on? Il n’est pas possible de le dire. Seule, une étude comparée des grandeurs et des distances au Soleil correspondantes per- mettra de le pressentir, quand le moment sera venu. » Quoi qu'il en soit, il convient de remarquer, dès à présent, que la Photographie porte en elle-même le remède à cette sorte de confusion qu'elle semblait devoir jeter dans la recherche des astéroïdes. En raison, en effet, de la sùreté, de la rapidité et de l’étendue de ses investigations, de la facilité avec laquelle elle permet de retrouver une planète perdue ou une planète dont les éléments sont incertains, il ne sera plus nécessaire de calculer à l’avenir, avec la même précision que par le passé, les posi- tions de ces astres ni de les observer d’une façon aussi régulière. Il suffira de retoucher les éléments de temps à autre, abstraction faite des perturba- tions, sauf dans le cas de recherches spéciales, Tout au plus pourra-t-0n, pour les planètes les mieux connues et les plus brillantes, avoir égard aux termes les plus importants des inégalités séculaires et périodiques de Ju- piter, en construisant une fois pour toutes des Tables générales qui servi- ront pour tous ces petits corps. La Photographie fera le reste. » En résumé, le résultat le plus net de l'introduction des procédés pho- tographiqnes dans cette branche de l’Astronomie sera de faire connaitre, avant qu'il soit longtemps, le nombre probable des petites planètes et leur mode de distribution avec la distance, questions qui, sans cela, seraient restées sans réponse pendant de longues années encore. » Cette partie de la Science bénéficie, à son tour, des progrès si impor- tants que deux astronomes français, soutenus et encouragés par l'amiral Mouchez, ont fait faire à la Photographie dans ses applications à lAstro- nomie. » À ce point de vue encore, l’ingénieuse méthode de M. Max Wolf ne peut que contribuer à rehausser le mérite de nos savants compatriotes. »” M. Dausr£r, en déposant sur le Bureau la 2° édition d’un volume imti- [a r . . PA r ? tulé « Les régions invisibles du globe et des espaces célestes », s exprime comme il suit : « J'ai eu l'honneur, il y a quatre ans, de présenter à l’Académie la édition de ce volume, qui fait partie de la Bibliothèque scientifique 1n- ternationale. 17° (355) » Aujourd’hui, je demande la permission de lui faire hommage de la 2° édition de cet Ouvrage. Outre les Chapitres relatifs aux eaux souter- raines, considérées, tant à l’époque actuelle que dans leur rôle minérali- sateur, aux époques géologiques, aux tremblements de terre, aux météo- rites, on y trouvera une étude expérimentale relative au rôle géologique . des gaz souterrains, notamment en ce qui concerne l'histoire des puits diamantifères de l'Afrique australe et celle des montagnes volcaniques. » NOMINATIONS. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la désignation de deux de ses Membres qui devront être présentés à M. le Ministre de la Guerre, pour faire partie du Conseil de perfectionnement de l’École Polytech- nique, pendant l’année 1892-1803. MM. Corsu et Sarrau réunissent la majorité des suffrages. MÉMOIRES PRÉSENTÉS. M. F. Bonpez adresse une Note relative à un appareil sous-marin. (Renvoi à la Section de Navigation. ) M. V. Razous adresse un Mémoire relatif à une machine agricole, qu'il nomme /a paysanne. (Renvoi à la Section d’'Économie rurale.) CORRESPONDANCE. M. le Secrérane PERPÉTUEL signale, parmi les pièces imprimées de la correspondance, une série de Cartes faisant partie de l’ « Atlas des lacs rançais », par M. Delebecque (présenté par M. Daubrée). Ces Cartes sont à une échelle variant de —— à —1—, Les courbes de niveau, représentant la configuration des fonds, sont figurées, soit de 5” en 5", soit de 10" en 10" de profondeur. ( 554 ) M. le SECRÉTAIRE PERPÉTUEL communique à l’Académie la dépêche sui- vante, qu'il vient de recevoir de M. Flammarion : « Juvisy, 11" du matin. » Je reçois dépêche Holden Observatoire Lick confirmant découverte cinquième satellite Jupiter; dernière observation dix octobre à zéro heure trois minutes Green- wich; période onze heures cinquante minutes satellite treizième grandeur perceptible seulement à ses élongations. » FLAMMARION. » ÉLECTRICITÉ. — Sur la coexistence du pouvoir diélectrique et de la conductibilité électrolytique. Note de M. E. Boury, présentée par M. Lippmann. « En réponse à une réclamation de M. Cohn ('), je me plais à rappeler que MM. Cohn et Arons, dans un travail très intéressant que j'ai. fait connaître en France, ont mis en évidence, dès 1886, la coexistence du pouvoir diélectrique et de la conductibilité, dans un certain nombre de liquides mauvais conducteurs. Mais je ne saurais accepter ce que dit M. Cohn au sujet de ma méthode qui, d’après lui, est identique à la sienne, sauf quelques détails insignifiants. » Dans ma méthode, comme dans celle de M. Cohn, on fait usage d'un pendule interrupteur Šo. pour évaluer le temps : C'est à peu près la seule analogie qu’elles présentent. Je rappellerai que ma méthode consiste à placer sur le circuit d’une pile constante : 1° le condensateur À que l’on étudie; 2° un microfarad M, et à évaluer la charge Q recueillie dans un temps £ par ce microfarad. La capacité de A étant négligeable par rapport à celle de M, la charge Q est une fonction linéaire de 1, dont les deux termes prennent des significations physiques précises et séparent nettement l'effet instantané de la polarisation diélectrique de l'effet lent de la conducti- bilité. La seule mesure absolue que comporte ma méthode est celle du temps (°). » La méthode de M. Cohn laisse, au contraire, les effets de la conducti- bilité et de la polarisation physiquement confondus : elle exige, outre la mesure absolue du temps, la connaissance des dimensions de condensa- e e (*) Voir page 472 de ce Volume. (*) M. Cohn emploie le pendule interrupteur de Helmholtz. Je fais usage d’un pen- dule de torsion de mon invention. (*) Voir Comptes rendus, t. CXIV, p- 1421, ma seconde Note Sur la coexistence du pouvoir diélectrique et de la conductibilité électrolytique. (555) teurs à lame d’air et de la valeur absolue de résistances auxiliaires. Le con- densateur À que l’on étudie est, en effet, mis en circuit avec un couple de secteurs d’un électromètre de Thomson B, et l’on détermine la variation du potentiel w de ce couple de secteurs £ E memes E (; CR ee er ), Les capacités C de A, y du couple de secteurs, sont de même ordre et la formule ne donne que le produit (C + y) W de la somme de ces capacités par la résistance de A. A l’aide des résistances métalliques et de conden- sateurs à air connus que l’on pose successivement en dérivation sur A, où à la place de A, on détermine de même des produits analogues (CFC+yW, (CHIWEW). yw, d’où l’on déduit, par élimination, C, y et W. » J'ajoute qu'il se rencontre ‘précisément que je n’ai étudié aucun des liquides sur lesquels ont porté les mesures de MM. Cohn et Arons. » OPTIQUE. — Sur la polarisation spectrale du ciel. Note de M. N. Picrsemxorr, présentée par M. Cornu. « Je me suis proposé d’étudier la polarisation spectrale du ciel; en d’au- tres termes, de déterminer les quantités de lumière polarisée, rouge, orange, .. . , bleue, violette, prises dans le même point du ciel. Mes premières observations ont montré qu'il existe, en général, une différence très mar- quéeentre les intensités de polarisation de la lumière bleue et de la lumière rouge. Quant aux couleurs intermédiaires, cette différence devient trop faible pour être sûrement mesurable avec un photopolarimètre de M. Cornu, dont je me sers. L'installation pour cette étude est des plus sim- ple. On place à l'ouverture oculaire du photopolarimètre un verre bleu (on en retire préalablement le verre bleu clair), on détermine la quantité de lumière polarisée au point choisi du ciel, puis on change le verre bleu (cobalt) par un verre rouge (rubis) et l’on répète la détermination ("). CO ee (!) Pour Pé photopolari la réfractio tude détaillée du phénomène, il faudra construire un nouveau spectro- mètre avec un dispositif permettant l'élimination des perturbations dues à = n. Présentement, je me borne à l'étude de deux couleurs, bleu et rouge, ec un photopolarimètre Cornu. ( 556 ) » En première ligne, il faut remarquer qu’en général l'intensité de pola- risation dans le ciel pour la lumière bleue est sensiblement plus grande que pour la lumière rouge. » On tire de là une conséquence importante, peu favorable à la théorie de la couleur bleue du ciel de M. Lallemand. D’après ce savant, le bleu de ciel n’est autre chose qu’un phénomène de fluorescence (genre quinique). Or lui-même a démontré expérimentalement que, dans les cas d’illumi- nation transversale des milieux fluorescents, la lumière due à la fluores- cence reste neutre et s'ajoute à la lumière polarisée due à l’illumination transversale. Pour que la théorie du bleu du ciel de M. Lallemand fùt vraie, il faudrait qu'après l'élimination de la couleur bleue (neutre) on trouvât plus de polarisation qu'avant. C’est précisément le contraire qui a lieu en réalité. | » Ayant trouvé que, au point de polarisation maximum, cette différence des intensités de polarisation du bleu et du rouge ne conserve point, dans les divers jours, une valeur constante, j'ai commencé l'observation suivie du phénomène, afin d’en élucider, s’il est possible, la corrélation avec d’autres phénomènes atmosphériques. On sait que ce n’est pas la mince couche de l'atmosphère où l’on installe les instruments météorologiques qui produit la polarisation, c’est toute son épaisseur. Il s'ensuit donc que peut-être la seule marche de la girouette et des nuages se lie directement au phénomène étudié, Prenons ainsi toutes les observations et rapportons- les aux divers rhumbs des vents correspondants. Les valeurs moyennes de la différence entre les quanlités centésimales de polarisation au bleu et au rouge seralent 17 2*ANWN NEN2°9 ? NW NE ki ENE 4'2 E k8 —i:3 wyw 21 W Avril-Septembre 1892. Kharkow. 1°8wsw E ESE 6:3 5-3 SW SE 10-4 ? sws ses 7'8 6-3 (3519 » On voit par là que : 1° l'intensité du phénomène a son maximum bien marqué au rhumb SE; 2° qu’elle diminue presque symétriquement à l’est, ainsi qu'au sud; 3° qu’elle s’annule (ou même change de signe) vers le nord-ouest. Cette marche caractéristique du phénomène est inverse de la marche totale de la polarisation correspondant au bleu : Ch°3 N GG-8NwN NEN 66:9 ? NW NE 60:2 64:8 WNW Avril-Septembre ENE 47:8 CUR 1p: EBS- 68:8 ws -Ê ESE 48:3 56:1 SW SE 49:5 ? sws SES 56° 2 56-0 » On peut ainsi, parait-il, énoncer la loi suivante : 2 Quand la polarisation de atmosphere s'élève ou s'abaisse, elle s'élève ou s abaisse plus dans les radiations moins réfrangibles que dans les autres. » Dans des conditions favorables, la loi peut se manifester avet les ob- 3 : i FR servations d'une journée. Par exemple, le 14 septembre, la polarisation elait Bleu. Rouge. Différence. ADET tse eres 59°7 299 A PE 69:2 66:6 2°6 Rens ie ee ri 70°0 F1 MO RE ve 73:4 HS o'3 » Il serait intéressant de vérifier cette loi par des observations faites dans des conditions climatologiques différentes. On peut présumer qu’à Paris la différence des polarisations du bleu et du rouge, ne montant qu'à mes 3 pour 100 pour les vents SW, peut atteindre à 10 pour 100 envi- ron pour les vents NE ('). (1) D’après M. Cornu, Pour le vent NE, de 50 Paris, t, IT; 1889. ~ { ds la polarisation pour le vent SW est de 72 à 74 pour 100, el, à 57 pour 100 (Congrès météorologique international à Mémoires, p. 96). R., 1892, 2° Semestre. (T. CXV, N° 16.) 75 ( 558 ) » Il existe une relation intime entre l’intensité de phénomène étudié et la quantité d’eau existant dans l'atmosphère. En effet, jai observé que les cipitations sont les plus fréquentes par un vent SE, moins fréquentes par les vents SES, ESE, S, E, et rares par les vents du Nord. Il me parait pourtant qu'outre la vapeur d’eau, d’autres causes comme la poussière, les brouillards secs, etc., jouent un rôle dans la variation des différences de polarisation du bleu et du rouge. Les plus grandes différences ont été ob- servées pendant les forts vents, quand la ville était toute couverte de poussière. » Par exemple, le 1°° mai, le vent E atteignant 8" par seconde, la pola- risation était : Bleu. Rouge. Différence. RS VS TN PEL A Aro 26°" 14°8 Aash i0 eee. 42:8 33°8 9°o A Re... 44:6 30°1 14:5 D PR it, ., 69:8 63'1 6:7 A 9p (lue)... : 210 21) ? » J'ai fait quelques essais pour déterminer la marche décroissante des différences entre les polarisations du bleu et du rouge, depuis le point à polarisation maximum jusqu'aux points neutres. La diminution régulière de la différence dont il s’agit éprouve parfois des perturbations marquées, à cause de l'absence d’homogénéité de l'atmosphère. D'ailleurs, les que tités à observer sont trop petites pour être sûrement mesurables avec lap- pareil dont je fais usage. | » J'ai commencé l'étude expérimentale de l’illumination transversale des milieux colorés, pour préciser les diverses conditions du phénomène décrit dans cette Note. » CHIMIE ORGANIQUE, — Sur une nouvelle préparation de l ’acétylène. Note de M. L. MAQUENNE. ., * Le 1 « Dans le cours de mes recherches sur les propriétés du baryum, Jal constaté que ce métal forme avec le carbone, par union directe, une com- mm DE | (+) Il est absolument impossible de faire, la nuit, une observation à travers un hi rouge ordinaire, Je prépare en ce moment des verres spéciaux pour l'observation de "à polarisation pendant les nuits. ( 559 ) binaison que Feau décompose en dégageant de l’acétylène presque pur (*). Je wai pas insisté sur ce mode de production de l’acétylène parce que je n'avais pu alors obtenir le carbure de baryum qu'en très faible quantité, par l’action du charbon, au rouge, sur l’amalgame de baryum à 20 pour 100; en poursuivant l'étude de ce produit, j'ai réussi à le préparer d’une autre manière, essentiellement pratique, et à fonder sur sa décomposition par l’eau une nouvelle préparation de Facétylène, qui est infiniment plus ra- pide et plus simple que toutes celles qui ont été proposées jusqu'ici. » Le principe de la méthode consiste à réduire les oxydes alcalino- terreux ou leurs carbonates par le magnésium, en présence du charbon : le métal mis en liberté se combine immédiatement au carbone et l'on obtient ainsi un carbure de la forme MC2?. i » Ainsi que l’a fait voir récemment M. Winkler, les composés du baryum sont plus facilement réduits que ceux des autres métaux de la même fa- mille; c’est donc à eux qu’il convenait de s'adresser de préférence, mais j'ai bientôt reconnu qu'il est impossible de faire usage de la baryte elle- même, à cause des impuretés qu’elle renferme toujours; chauffée au rouge avec du magnésium et un excès de charbon, cette substance se transforme en un mélange de carbure, d’azoture, de cyanure et d’hydrure de baryum qui, dans l’eau, se décompose avec dégagement d'hydrogène, de gaz am- RonAr.et d’acétylène; pour purifier celui-ci il est alors nécessaire de le faire passer, comme dans la méthode de M. Berthelot, à l’état d'acétylure de cuivre, qu’il faut ensuite décomposer par l’acide chlorhydrique. » Le carbonate de baryum, qu’il est facile d'obtenir très pur, ne pré- sente pas les mêmes inconvénients que la baryte, et il est possible avec lui d'éviter presque absolument la formation de produits secondaires, à la seule condition d'opérer assez vite pour que les gaz extérieurs maient pas le temps d’agir sur le mélange réduit (?). 3 » Préparation du carbure de baryum. — On mélange intimement 26% de carbo- Fo Comptes rendus, t. CXIV, P- 361. md LS ue perde Mémoire relatif à l’action du magnésium sur les carbo- produit en Pabs S BBS (Berichte, t. XXII, p. 2645), représente la réaction qui se Ea daks G die du carbone libre par la formule BaCO* + 3Mg—Ba+C+3Mg0. échappé où ets = a dans ces conditions, un carbure métallique qui a SA Bae erches de Kaate parce qu'il n'a pas fait l'analyse des gaz p le à voki SP:Au "oaot de leau. Ce gaz, ainsi que je l'ai reconnu, est un mélange es sensiblement égaux d'hydrogène et d’acétylène. ( 560 }) i nate de baryte précipité avec 108",5 de magnésium en poudre et 4st de charbon de cornue, préalablement calciné dans un creuset de platine; on introduit la matière dans une bouteille en fer de 700% environ de capacité, munie d’un tube, également en fer, de 3o°" de longueur sur 2° de diamètre intérieur, et l’on porte dans un four Perrot, chauffé d'avance au rouge vif. » Après quatre minutes, en moyenne, il se déclare une vive réaction, accompagnée d’une gerbe d’étincelles jaunes. On ferme aussitôt l'extrémité du tube et on refroidit l'appareil, aussi rapidement que possible, par des affusions d’eau; il ne reste plus alors qu’à en extraire le contenu : c'est un mélange de magnésie avec 38 pour 100 de car- bure de baryum, accompagné d’uu petit excès de charbon et d’une trace de cyanure, formé aux dépens de l’azote atmosphérique. » La réaction s’accomplit conformément à la formule BaCO? + 3Mg +C = BaC? + 3Mg0. » Le carbure de baryum brut que l’on obtient ainsi se présente sous la forme d’une masse poreuse, extrêmement friable et légère, de couleur grise et tout à fait amorphe; il se conserve sans altération dans l'air sec et n’est pas attaqué, à froid, par le chlore ni le gaz chlorhydrique. » Les anhydrides, les chlorures d'acides et même le perchlorure de phosphore restent sans action sur lui jusque vers 100°; au rouge sombre il brûle avec une vive incandescence dans l'air, dans la vapeur de soufre, dans le chlore et dans l'acide chlorhydrique. Enfin l’eau, les alcools, et en général tous les corps hydroxylés en dégagent de l’acétylène, dès la tem- pérature ordinaire. » Préparation de l’acétylène. — On décompose le carbure de baryum brut par l’eau froide, que l’on verse goutte à goutte, pour éviter un trop brusque échauffement de la masse, à l’aide d’une burette à robinet. L'opération s'effectue dans un très petit flacon à deux tubulures ou dans un simple col droit, muni d’un bouchon à deux trous. » L’acétylène se dégage régulièrement, avec une vitesse proportionnelle à celle de l'écoulement de l’eau, et peut être de suite envoyé dans les appareils où l'on doit en faire usage. » 100% de matière, préparée comme il a été dit plus haut, donnent ainsi 5200% à 5400 de gaz, renfermant de 97 à 98 pour 100 d’acétylène et 2 à 3 pour 100 d’hydro- gène, sans mélange en proportion appréciable d'aucun autre hydrocarbure. Le rende- ment est, par suite, égal aux deux tiers du volume théorique, calculé d’après le poids du magnésium mis en expérience. » Un pareil gaz peut servir immédiatement à reproduire toutes les réac- tions découvertes autrefois par M. Berthelot et, en particulier, il nous à été facile, en le dirigeant dans un long tube de verre, maintenu au voisi- nage du rouge sombre sur une grille à analyse, d'obtenir avec lui, dans l’espace d’une journée, plusieurs grammes de benzène synthétique. ( 561 ) » J'ajouterai, en terminant, que les carbonates de strontium et de cal- cium se transforment aussi en carbures quand on les traite, au rouge, par le magnésium et le charbon, mais la proportion d’acétylène qu'ils fournis- sent ultérieurement est très inférieure à celle que donne le carbonate de baryum, parce que leur réduction reste toujours incomplète. » CHIMIE ANALYTIQUE. — Sur l'analyse des mélanges d'ammoniaque et de méthylamines.- Note de M. H. Quawrin ('). (Extrait.) « La purification des méthylamines mélangées d'ammoniaque est une opération longue et pénible. » La seule combinaison insoluble à Taquellé on puisse songer pour pré- cipiter de grandes quantités d’ammoniaque est le phosphate ammoniaco- magnésien; mais On n’a point essayé jusqu'ici, à ma connaissance du moins, de séparer sous cette forme l’ammoniaque de ses mélanges, par cette raison que la précipitation du phosphate ammoniaco-magnésien n’est complète qu’en présence d’un excès d’ammoniaque. » Le procédé de séparation que je vais décrire, fondé sur ce que les méthylamines ne fournissent pas avec la magnésie de phosphate double insoluble, consiste à maintenir l’alcalinité indispensable à la précipitation totale du phosphate ammoniaco-magnésien au moyen des méthylamines mêmes qu’il s’agit de purifier : » A cet effet, on distille avec un lait de chaux les méthylamines impures, que l’on recueille dans leau pure; cette solution est mise à digérer avec une quantité MR ee récemment précipité et A séché, suffisante pour trans- “es rm ate RAT CS aa la tomite des bases dissoutes comptées Mila i TESE Inaire ; a OSHO de temps ps Après aen EA heures d Pinnas PR suis pien Horn: méthylammoniacale, la précipitation no am sen. ète, grâce à l'insolubilité très grande du DU ages bib E ie arie et à sa teneur elativemeng faible en EA AÈ Ce n est TE dan le alimani = =i se pauvre en méthylamine qu'il peut être tés ab e in pos PRE R uga e, distillé ayec de la chaux, fournit des Biop w diméthylamine es J ji pu, par ce moyen, en partant de produits bruts ric a UE ban dei à 2e entr, du do coup, des cristaux part de chlorhydrate de e la largeur d’une capsule de 3"t de capacité. nd ei r i o (1) Ce travail a ete exécuté au laboratoire d'Orléans. ( 562 ) » Pour déterminer les proportions d’ammoniaque et de méthylamines renfermées dans un mélange de ces bases, il convient de procéder comme il suit : : » À. On détermine l’alcalinité totale des bases volatiles et on l'exprime en ammo- niaque normale. » B. Dans la solution renfermant une proportion connue du mélange, on introduit les quantités de phosphate de soude et de sulfate de magnésie nécessaires pour précipiter la totalité des ammoniaques, comptées comme ammoniaque normale ; le phosphate de soude devra être en léger excès. On alcalinise ensuite fortement la liqueur au moyen d’une solution aqueuse concentrée de méthylamines commerciales, préalablement dé- barrassées de toute trace d’ammoniaque, qu’on se procurera très aisément en opérant comme nous l’avons dit plus haut sur des produits bruts. » Au bout de douze heures, on filtre le phosphate ammoniaco-magnésien et on le lave à l’eau pure, puis on le redissout dans l'acide sulfurique étendu, pour l'introduire enfin, avec une lessive de soude concentrée, dans un appareil à doser l’ammoniaque (si l’on opérait directement sur le précipité, on risquerait de ne pas obtenir par la distillation la totalité de l’'ammoniaque) (1). » On détermine ainsi, par le procédé classique, la teneur du mélange en ammo- niaque : on exprime alors que les alcalinités partielles des trois méthylamines, calcu- lées en ammoniaque normale, font une somme égale à l’alcalinité totale déterminée suivant À et diminuée de l’alcalinité afférente à l'ammoniaque. » On transforme ensuite un poids déterminé des méthylamines purifiées en chlo- roplatinates ; par des lavages répétés à l'alcool absolu, on enlève le chloroplatinate de triméthylamine ; le poids des chloroplatinates insolubles et celui du platine résul- tant de leur calcination fournissent deux équations, à l'aide desquelles on détermine la proportion de mono et de diméthylamine. » Au moyen de l'alcalinité totale des méthylamines trouvée antérieurement et des données qui précèdent, on calcule la quantité de triméthylamine. » CHIMIE ANIMALE. — Sur les tissus nerveux de quelques invertébres. Note de M. A.-B. Grirriras. « En 1812, Vauquelin a fait la première analyse chimique des tissus nerveux. Depuis, MM. Chevreul, Fremy, Müller, Gobley, Liebreich, Bourgoin, Gautier, Kühne, Hoppe-Seyler, et plusieurs autres CRUE ont ajouté à nos connaissances sur la composition chimique de ces tissus, chez les vertébrés. Mais nous savons très peu de chose touchant la com- (+) Voir les Travaux de M. Berthelot sur la décomposition de sels doubles ammo- niacaux par les bases, ( 563 ) posilion chimique des tissus nerveux des invertébrés; j'ai déterminé la composition des tissus nerveux des espèces suivantes : » Insectes. — Lucanus cervus; Blatte orientale. » Crustacés. — Carcinus mœnas; Rotacus fluviatilis; Homarus vulgaris (\). » LAMELLIBRANOHES. — Anodonta cygnea; Mya arenaria. » Gastérorones. — Helix pomatia; Helix aspersa. D CÉPHALOPODES. — Sepia officinalis; Loligo vulgaris. » Les nerfs étaient séparés du corps (°), et analysés à l’état frais. Voici les résultats des analyses (°) : Cholestérine et Matières Sels …. . albuminoïdes, _ Lécithines. graisses, Neurokératine, Neurochitine. Cérébrine. minéraux. Lucanus cervus. 8,76 2,40 e 13,09 D 1,20 1,92 0,19 Blatte orientale . . 8,54 2,90 12,097 » 1,14 1,32 0,17 Carcinus mænas.... 5,530 3,05 14,00 D 1,06 1,21 0,23 Astacus fluviatilis.. 7,58 2,99 13,98 » 1508 1,19 0,29 Anodonta cygnea... 7,92 2,86 13,82 1,12 » 1,16 0,20 Mya arenaria...... 7,96 2,89 13,86 1,20 » 1,14 0,29 Heliz pomatia...... 8,25 2,36 12,08 1,18 » 1,20 0,19 eliz aspersa ...... 8,28 2,38 13,10 1,16 » 1,18 0,17 Sr 35:09 2,76 13,00 ipii » 1,16 0,24 garis ....: 8,02 2,80 13,11 1,20 » 1,19 0,23 » Dans les tissus nerveux de quelques invertébrés (par exemple, les In- sectes et les Crustacés), la neurokératine est remplacée par la neurochitine ; } ai déterminé la composition de la neurochitine : C = 50,21; H = 7,64; Az — 4, 36. . » Enfin, la matière des nerfs des êtres inférieurs, comme celle des ètres Supérieurs, est fort altérable. A létat frais, elle est légèrement alca- line; un peu après la mort, elle s’acidifie et la myéline se coagule. » RL ne à (1) Touchant les tissus nerveux du homard, voir l’'Ouvrage The Physiology of the se tebrata, par A.-B. Griffiths, p. 336-338. Londres, L, Reeve and Ce. C) Un grand nombre d'animaux ont été employés, pour chaque analyse. (*) Moyennes de deux analyses, dans chacun des cas, ( 564 ) GÉOLOGIE. — Examen de quelques roches recueillies par le prince Henri d'Orleans sur la basse Riviere Noire au Tonkin. Note de M. STANISLAS MEUNIER. « D’après les échantillons que le prince Henri d'Orléans a bien voulu donner au Muséum, le sol sur lequel coule la basse Rivière Noire est, avant tout, constitué par des calcaires noirs, dont les uns sont friables, très riches en matière charbonneuse et tachant fortement les doigts et le papier, tandis que les autres, très compactes et se réduisant sous le marteau en frag- ments anguleux, sont de structure très cristalline. Ces derniers calcaires contiennent fréquemment des indices de fossiles, surtout très visibles sur les surfaces attaquées par les intempéries. On y reconnait quelques formes qui, à première vue, ne semblent pas carbonifères, malgré l’aspect de la roche : spécialement une ammonidité, une lime (?), etc. Des lames minces, examinées au microscope, montrent, par places, des délinéaments de formes globulaires qu’il ne serait peut-être pas impossible de comparer à des tests de foraminifères, mais, en général, les actions secondaires dont la pâte calcaire a été le siège les ont complètement défigurés. On s'aperçoit en même temps que la roche a subi, de la part des agents de dissolution, des modifications profondesde structure, qui ont isolé, en maints endroits, des zones cristallines, clivables en rhomboèdres et tout à fait incolores, pour localiser ailleurs, comme résidus, les matériaux noirs, sans doute répandus d’abord dans toute la masse d’une manière uniforme. » Beaucoup de roches éruptives sont associées aux calcaires dont nous venons de parler. Les porphyres se signalent par le nombre de leurs va- riétés, et quoique plusieurs figurent dans la collection sous la forme de galets, on doit provisoirement les considérer comme appartenant au ter- rain à la surface duquel ils ont été recueillis. » Je signaleraï, parmi les plus nets, une roche d’un gris clair, un peu rosée, très dure et très tenace, où lexamen microscopique révèle une grande abondance de cris- taux maclés deux à deux, s’éteignant à zéro comme l’oligoclase. Sur le fond général de la pâte feldspathique, se détachent aussi de très nombreux cristaux opaques, Age oCtaédrique, que des essais directs ont fait reconnaître pour de la magne- » Certains de ces porphyres sont remarquables par la dimension de leurs cristaux d’orthose, qui peuvent dépasser 32,5. Ceux-ci sont noyés dans un magma cristallin, dont l'examen microscopique révèle la complication. On y remarque d’abord d’innom- ( 565 ) brables microlithes feldspathiques, très allongés, et qui, entre les nicols croisés, s’étei- gnent sous des angles extrêmement petits. Beaucoup de ces microlithes sont mâclés. Ils sont contenus dans une pâte semi-transparente, grisâtre, qui renferme de très nom- breux grains pyriteux, parfaitement cristallisés, ainsi que des grains de fer oxydulé, faciles à séparer à l’aimant. Les cristaux volumineux renferment de nombreuses in- clusions : les plus immédiatement visibles sont des cristaux et des grains arrondis de fer oxydulé; les plus nombreuses sont des traînées de petites cavités contenant sou- vent une bulle liquide. On remarque, en outre, de tout petits grains limpides et des cristaux pyroxéniques, fendillés et fortement serpentinisés à la surface et le long des fissures. » Une variété de roche porphyrique noirâtre mérite encore d’être mentionnée pour quelques particularités de structure. Les cristaux d’orthose courts et ramassés y sont disséminés dans une pâte finement granulitique, qui résulte du mélange de feldspath et de pyroxène. Cà et là, les éléments feldspathiques affectent une disposition arbori- sée très élégante. » Un produit fréquent d’altération dans les roches éruptives feldspa- thiques subordonnées aux calcaires noirs de la basse Rivière Noire : c’est l'épidote. » Un petit galet à structure granulitique en renferme des noyaux qui prennent, dans la lumière polarisée, des teintes extrêmement vives et qui sont formés de fais- ceaux d’aiguilles irradiant généralement de plusieurs centres. » Mais, parmi les roches épidotifères rapportées par le prince Henri d'Orléans, la plus belle à coup sûr est une variété de spilite ou ophite amygdaloïde, d’un gris foncé un peu bleuâtre, où le microscope montre le mélange prédominant de feldspath et de pyroxène décomposés, et sur le fond de laquelle se détachent de tous côtés des noyaux de 1°“ et plus de diamètre, d’un vert d'herbe, formés surtout d'épidote. En lame mince, la structure radiée de celui-ci apparaît dans des conditions qui font pour ainsi dire toucher du doigt son origine par voie de décomposition de minéraux anté- rieurs. Les noyaux renferment, en effet, beaucoup de composés hydratés, et surtout de la serpentine et des zéolithes.-On y trouve aussi de la calcédoine et de la calcite. En bien des Points, ces éléments secondaires sont contournés et entrelacés d’une façon très remarquable. à C’est peut-être aux dépens de roches assez analogues que se sont con- Sütuées, par voie d’altération, des substances ocreuses toutes imprégnées de malachite. Beaucoup d'échantillons ne laissent apercevoir, sauf le carbonate de cuivre, aucun minéral cristallin. Mais en les brisant, on ne tarde pas à rencontrer des parties dont l’altération est moins profonde et l’on parvient à des roches où le microscope reconnaît le mélange du pyroxène avec des feldspaths. Des cristaux assez volumineux de feldspath sont noyés dans une pâte à allure fluidale, où les grains lithoïdes sont mélangés à beaucoup de Particules noires et opaques. Le cuivre carbonaté est localisé dans les fis- C. R., 1892, 2° Semestre. (T. CXV, N' 16.) 7 ( 566 ) sures et constitue en beaucoup d’endroits des géodes de cristaux acicu- laires » Il faut d’ailleursfaireune place, comme provenant des mêmes localités, à une véritable serpentine parfaitement caractérisée et qui montre au mi- croscope, d'une manière spécialement éloquente, comment elle dérive par hydratation, du péridot et de minéraux analogues. Uue lame mince fait voir, en effet, surtout dans la lumière polarisée, la matière serpentineuse formant des réseaux très compliqués, dans les fissures dont sont traversés de gros cristaux d’olivine et d’augite. » Comme complément à cette intéressante série, je mentionnerai enfin une ophite tout à fait comparable à beaucoup de nos variétés pyrénéennes et où l’amphibole est associée à la fois à des plagioclases et à des grains abondants de fer oxydulé, souvent enrobés de produits secondaires. » GÉOLOGIE. — Note sur les étages miocènes de l'Algérie occidentale. Note de M. Jures WEzscu. « I. Les étages miocènes se présentent en succession normale près de Hamman Rira, département d’Alger, où ils reposent sur le crétacé. On y voit, de bas en haut : » 1° Miocène inférieur. — Conglomérats et calcaires à Lithothamnium, surmontés de marnes grises ou bariolées de rouge, sur une épaisseur de plusieurs centaines de mètres, depuis le djebel Diouansolla jusqu'au pont de loued Djer chez Granger. Je rapporte cet ensemble à l'étage {anghien, miocène inférieur, tel qu'on le comprend actuellement, =» 2° Miocène moyen. — Il comprend deux assises. La partie inférieure est formes de grès et calcaires jaunâtres à Lithothamnium, Hétérostégines et nombreux Clypéas- tres; c’est une formation subcorallienne, d'épaisseur très variable, quelquefois réduite à quelques mètres, comme à l’oued Moula, où j'ai trouvé un riche gisement de Cly- péastres du miocène moyen. » La deuxième assise est formée de marnes argileuses grises ou bleues, épaisses de plusieurs centaines de mètres dans les Bou Allouane; à la partie supérieure, on as des intercalations de sables et de grès sableux, qui contiennent l’Ostrea crassissima typique. » Ces deux assises constituent l'étage helvétien des géologues européens. » 3° Miocène supérieur. — Il est représenté par des grès et sables jaunes surmontes de poudingues, depuis le Gontas jusqu’au Chelif. C’est l'étage tortonien, comme Je le montrerai plus loin. » En suivant les bords de ce bassin miocène, à l'ouest de Hamman ( 567 ) Rira, vers Adélia et Miliana, on voit l'étage inférieur (langhien) passer latéralement à des poudingues et à des grès d’un brun verdàtre spécial, constituant un facies gréseux remarquable, appelé etage cartennien par M. Pomel. J'y ai trouvé l Ostrea crassissima, variété un peu large, sur le sen- tier de l’ancien télégraphe d’Adélia; elle est identique à certaines variétés que l’on trouve dans l'étage helvétien. J'ajouterai que le facies gréseux cartennien peut se développer quelquefois dans le miocène moyen. » À l’est du bassin de Hamman Rira, il y a aussi changement latéral de facies sur les flancs des montagnes des Soumata.et des Mouzaïa. Sur la route du col de Mouzaïa, après Aïn Ismet, on voit en concordance les grès langhiens et les marnes helvétiennes. » L’étage helvétien repose quelquefois directement sur les couches plus anciennes, et, dans ce cas, l'assise inférieure à Clypéastres est quelquefois réduite à 1", ou bien paraît manquer. » I. Si l'on suit maintenant ces couches à l’ouest de l’Algérie, au nord du massif de l’'Ouarsenis, par la vallée du Chelif, on les trouve fossilifères au nord de Carnot et dans les Beni Rached. Voici la coupe relevée dans le bassin du Boukali, du nord au sud, les couches étant en concordance de stratification : ` z rz À La a L’étage helvétien repose le plus souvent sur le crétacé et comprend des marnes grises très épaisses et des grès marno-sableux que l’on peut étudier le long de la nou- velle route de oued Damous. | ñ 3 5 1 i ] / » 3 Au-dessus, viennent des marnes sableuses à fossiles tortoniens : Ancillaria ee ermi, Turritella valriacensis, et nombreuses variétés, Turritella Archime- is ` ! i » Pleurotoma ramosa, Pleurotoma cataphracta, Cardita Jouanneti, Arca di- luvii, ete., etc. » CD CP “I < i ee. Les couches fossilifères sont surmontées de sables et grès jaunes, et de poudingues é . . . £ . s M pais qui terminent le miocène supérieur, Je n’y ai pas trouvé de fossiles. 3 II. Si, depuis Hamman Rira, on suit les couches miocènes dans le département d'Oran, mais par le sud du massif de l’Ouarsenis, jusqu’à Tiaret et Mascara, on voit le plus souvent l’étage helvétien reposer direc- tement sur les terrains jurassiques et crétacés. Dans le massif de Mascara, on peut relever des successions analogues à celles que je viens d'indiquer : * 2° À la base, dans les ravins de loued Sidi Amar, à droite de la route d'Oran, vers le ki 1 7 ; ) ) prés kilomètre 91, on voit les couches de poudingues et de grès grossiers, qui re- entent probablement lhelvétien inférieur, ( 568 ) » L’helvétien proprement dit est représenté par des marnes grises et bleues que lon peut étudier sur toutes les pentes du massif des Beni Chougran, » 3° L’étage tortonien comprend des sables argileux avec Ancillaria glandifor- mis, Phos polygonum, Turritella valriacensis et nombreuses variétés, Turritella Archimedis; Natica millepunctata assa semistriata, etc., etc. » Au-dessus viennent des grès sableux jaunes et des poudingues, qui constituent le djebel Ghareb er Riha, et qui terminent le miocène supérieur (+). IV. Les résultats de ce travail sont : » 1° Les faunes de Mascara, et des Beni Rached et Carnot sont iden- tiques : elles n'appartiennent pas à deux étages différents, comme on ľa publié. » 2° Le dernier soulèvement de l'Atlas n’a pas eu lieu à la fin de l’époque helvétienne (miocène moyen), comme on l'a cru jusqu'ici ; il est post-tortonien, il a eu lieu à la fin du miocène supérieur, car les couches du Gontas, de Ben Chicao, de Teniet el had, de Mascara, etc. sont torto- niennes; elles sont à l’intérieur du massif de l'Atlas et ont été portées à des hauteurs qui atteignent 800", 1000" et 1700". » Ce résultat important est à rapprocher des idées générales émises Le ces dernières années, que les zones de plissements sont d'autant plus rapprochées de l équateur qu’elles sont plus récentes. » M. Huc adresse un Mémoire relatif à la constitution des espaces inter- planétaires. La séance est levée à 4 heures. M. B. LE HS EE EAE ree e] (*) J’ajouterai qu’une liste de fossiles de Mascara a dés été publiée comme torto- nienne par M. Bleicher., Ou Sousen à | Paris, une ye Sodio alphabétique de matières, lautre par orda habéique dé noms d'Autours, terminent cg + volume. du 1“ janvier. Le prix de Pabonnement est fixé ainsi qwil suit : 20 fr. — Départements : 30 fr. — Union postale : 34 fr. — Autres pays : les frais de poste exiraordinhires! an sus. Paris : On souscrit, dans les Départements, To TT O chez Messieurs : chez Messieurs : . chez Messieurs : Michel et Médan. à { Baumal Robbers. { Gavault St-Lager. eeni | M“ Terier: Ì Feikema Caarelsen | Jourd [et Cie. Be adi Verdaguer. a Asher agi ermain et Grassin. Palin ; t Lachèse et Dolbeau. - Pé Calvary c. i érussel. sriedlaoder et fils. | Marseille... å : | Mayer et Müller. | sie { Schmid, Francke et Montpellier | ie, Martial Fi Bologne Zanichelli et Ci. Sordoillet. ; Grosjean-Maupin. Sidot frères. Moulins i | Ramlot. N Bruxelles... o... !' MayolezetAudiarte. } à ne : Far { Haimann. { Loiseau. f Ranisteanu. male o de Done Læscher et Seeber. 1 Ferr... ah os Ribou-Collay. Rennes En | Lamarche. Rochefort Le Cherbutiez. era a Geor Damidot. D estringant. ue és Belinfante frères. Mori ess Tomes 4er à 34. — (3 Août 1835 à 31 Décembre 1850. o Volumo isr; 1853. Tomes 32 à 61. — w il = : 3i Déce mbre ı 18 i arn MN À Daane L inte dA Eeg sur le Pancréas et sur le rôle das suc panoréati AUDE Benxaro. Volume in-4°, avec 32 re +856... Lu re sur les vers intestinaux, par M. P.-J. Vas Bexeo pee AT A de trie et di tordre de leur superposition. — Discuter la question de que i ci tent entre l’état actuel du ja Re e ses états a a Mémoires de l'Académie des Sciences, et N° 16. S. (Séance du 47 octobre 1892. MÉMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. M. PERROTIN. — Observations de trois nou- vellies petites planètes découvertes à lOb- 54r servatoire de Nice, au moyen de la Photo- pie RD. — Sur | ho a graphie, par M. Charlois.............:. uatic DbsdiféMo telles HE de | pS DAUBREE fait hommage à l'Académie de ao liti méthodes d'approximations succes- a deuxième édition d’un volume intitulé : Le ves 5 « Ees régions invisibles du globe et des espaces célestes » .........:.... ee NOMINATIONS. ; Connu « et SARRAU sont désignés pour | ment de l’École Ame En ire Po du Conseil l de Lea art | oban née: 1892- aN S ARR A nt, MÉMOIRES PRÉSENTÉS. apparait sous-mari n. une machine agricole, la paysanne ..... = CORRESPONDANCE. lammarion, ie, nquième satell het ans sur la ba me ivière £ D a étaires. adresse une 2a relative à | M. v. Razous adresse un Mémoire aga à j D53 aiea aal : ques oor recueillies par bo etes tenri ee Noire o À Toul a aT A, | M. Jur me PE "L Note sur “les étalée _ miocènes de VAlgérie Gecdental S M. Hu G adresse ı un Mém oire relatif sl ) Pages. 550 le Secrératne PERPÉTUEL signale, parmi | ! mo ation. de l'acétylène i es pièces impri mée es de la Correspondance, Et | M. H Own ea Sur l'analyse des mé- : série de de} s des lacs -| langes d’ammon 5û al M. Delebecque 553 | M.A.-B. GRIFFI THS. — Sur les tissus nerveux a? AIRE PERPÉTUEL communique | de quelques invertébrés... ..-..- re 1,382 Fla M. STANISLAS MEUNIER. -— 1892 SECOND SEMESTRE. COMPTES RENDUS DES SÉANCES. DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, PAR MM. LES SECRÉTAIRES PERPÉTUELS. TOME CXV. N° 17 (24 Octobre 4899). PARIS, GAUTHIER- VILLARS ET FILS, IMPRIMEURS-LIBRAIRES ao DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES seinxck f -Quai des Grands- „Augustins, 55. 1892 he et de p analyse psh Mérhoirés m Mores tés por a savants étrangers à l’Académie. | o> accordées i à RE Munire, tions demandés par | le Gou- no 7 ém s lus ou communiqués par de l'Académie te au a ne apnd pas les A > Re qui y on 3 raies avant eA jés au + impression de ces Notes ne en rien aux droits qu'ont ces Membres de Jl pa eco : siren wil en n soit ie menti ils doi- dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- £ sent Règlement. Les Programmes des prix proposés par l’Acadèm sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Ra ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu’aut: que l’Académie laura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séance pi blique ne font pas partie des Comptes rendus. ARTICLE 2. — Impression des travaux des Savants étrangers à l Academie. Les Mémoires lus ou présentés par des personi qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'Ae | démie peuvent être l’objet d’une analyse ou d'un | sumé qui ne dépasse pas 5 pages. | Les Membres qui présentent ces Mémoires sı X | tenus de les réduire au nombre de pages requis. L Membre qui fait la présentation est toujours nommi mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet Ex autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le pour les articles ordinaires de la gorresponc ar olf | cielle de l’Académie. , ARTICLE 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit être r l'imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus ta jeudi à 10 heures du matin ; faute d’être remis à temps, le titre seul du Mémoire est inséré dans le Compte: actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte re vant, et mis à la fin du cahier. | ARTICLE 4.— Planches et tirage a part. + ts Comptes rendus n’ont pas de planches. Le tirage à part des articles est aux frais d teurs; il n’y a d'exception que pour les Rapp l les D Instructions demandés par le Gouvern > | ARTICLE 5. a Tous les six mois, la Commission admin un Rapport sur la situation des ce re l'impression de chaque volume. a Les Secrétaires sont = de lexéc ours Mémoires par MM. les L tre paré a sont jee Autrement pee rh sera p COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L’'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 24 OCTOBRE 1892. PRÉSIDÉE PAR M. DE LACAZE-DUTHIERS. MÉMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE, CHIMIE AGRICOLE. — Nouvelles recherches sur la fixation de l'azote atmosphérique par les microbes; par M. Benrueror. « Jai établi la fixation de l'azote atmosphérique par les microbes contenus dans la terre végétale, et cette vérité, acceptée aujourd'hui après de longues discussions, a renversé les anciennes théories relatives à l'impuissance prétendue de l’azote atmosphérique libre à intervenir directement dans la nutrition des êtres vivants. Mais les mécanismes sui- vant lesquels cette fixation s accomplit demeurent encore obscurs : c'est pour essayer de les éclaircir que j'ai entrepris les expériences nouvelles qui vont être exposées. C. R., 1892, 2° Semestre, (T. CXV, N° 17.) 77 sata CKV pote (570) » La fixation de l’azote a lieu par linterm édiaire de certains microbes, de l’ordre des plantes inférieures contenues au sein de la terre végétale; elle s’accomplit sur les principes organiques que l’analyse constate dans le sol. : » Ces faits sont établis; mais l’on n’a pas décidé jusqu'ici si les prin- cipes enrichis en azote constituent les composants permanents des tissus des microbes ou bien s'ils ne font que traverser ces tissus, de façon à en sortir modifiés dans leur composition, comme on l’admet aujourd’hui pour la fixation de loxygène par les mycodermes de la fermentation acétique. On peut aussi se demander si les microbes du sol n’ont pas besoin pour fixer l'azote du concours des plantes vertes, conformément à la théorie de la symbiose, développée par MM. Hellriegel et Willfarth dans leurs recherches sur les Légumineuses, les tissus entrelacés du microbe et de la plante verte vivant d’une vie commune; ou bien le microbe provenant de la terre et vivant pour son propre compte, trouverait-il simplement au sein de la Légumineuse, à la facon d’un parasite, des conditions et un milieu favorables, grâce auxquels il fixerait l’azole sur ses tissus spéciaux, en engendrant des principes azotés, utilisables ultérieurement et d'une façon indépendante, pour la nutrition de la Légumineuse qui lui sert de support momentané. » Ces problèmes sont trop intéressants et trop complexes pour être déci- dés d’un seul coup; mais j'ai pensé que l’on pourrait apporter quelque lumière à la solution en fournissant aux microbes des aliments plus simples et mieux connus que l’ensemble indéfini des matériaux de la terre végétale. Je me suis adressé aux acides humiques, qui en forment une Pm petite fraction, tout en constituant la partie essentielle des principes hydrocarbonés du sol. » D'une part, j'ai opéré sur un acide humique naturel, retiré d’un sol pris dans ces terrains de la station de Chimie végétale de Meudon qui Bri sèdent la propriété de fixer l'azote; et, d’autre part, sur l’acide humique artificiel, préparé au moyen du sucre. L’acide humique naturel contenait 3,61 centièmes d’azote, d’après deux dosages très concordants (' ); tandis RP PS RE Ge DE See AE de Do E RE er ar (') Pai extrait cet acide humique en A 2 ev a terre par la potasse étendue, e précipitant la solution brune par [e potasse étendu, et soumettant le produit insoluble à des lavages prolongés; on le sèche à une douce chaleur; puis on le laisse quelque temps au contact de l'air. La composition du produit était la suivante : (571) que l'acide humique artificiel était exempt d'azote ('), ou plus exactement contenait sur 18° de matière un cinquième de milligramme de cet élément, d’après des analyses très précises. J'ai pris 5% (soit 45,725 séchés à 1 10°) d'acide humique naturel; je les ai introduits dans un flacon de 6!*, rempli d'air ; j ai versé dessus 5° d’eau distillée, puis 2° d’eau, contenant en suspension des végétaux inférieurs verdâtres, développés au fond d’un flacon contenant de l’eau ordinaire et exposé à un faible éclairage. La quantité de matière organique ainsi intru- duite est presque impondérable; mais le liquide renferme les semences ‘êtres vivants multiples, parmi lesquels certains sont capables d’assimiler l'azote, Ce ne sont pas d’ailleurs toujours des plantes vertes qui se dévelop- pent corrélativement, ainsi qu’il va être dit, la spécification des microbes fixateurs d’azote demeurant à préciser. » J'avais signalé, dès le début de mes recherches, l'apparition de vé- RES vertes dans mes flacons, mais sans en tirer de conclusions, ayant observé que la fixation de l'azote avait lieu pareillement, en l'absence de plantes vertes et en présence seulement de végétaux microscopiques inco- dits rntinniis relie 50,4 E di dire a ci 4,8 DÉFI RES ras 11 Vas: - 32,6 AD D ds nd e mie | ENS 3,6 Gondres sx diese it 4,4 Eau volatile-à.11r00...,.,... 5,9 100,0 Cette composition répond sensiblement à celle d’un corps amidé, résultant de l'union de Jammoniaque avec un hydrate de carbone moitié moins oxygéné que les glu- coses. La composition des cendres ci-dessus a été trouvée, par dosages directs : Shee sols reni PE a e 0,42 RP NT PR da 0,25 CLR o aer aa o Mess OO TT a ain 0,90 Oxyde de ferie o Tiar eeen 0,48 US nt dd Nr en 0,90 2,99 (1) Et de cendres. ( 572 ) lores. MM. Franck, de Berlin, et Schlæsing fils nous ont apporté à cet égard de nouvelles lumières, Mais la question demeure ouverte et toute conclusion absolue à cet égard me semble, à l'heure actuelle, prématurée. Je poursuis d’ailleurs l'étude spécifique des microbes fixateurs d'azote, bactéries et végétaux microscopiques, en méme temps que celle des ali- ments qui leur sont favorables. » Mais revenons à l'exposition de mes nouvelles expériences sur ce dernier point. Après introduction des matériaux, le flacon a été fermé avec un bouchon à l’émeri, enduit d’une trace dé vaseline, de façon à assurer une clôture hermétique. » Un second flacon a été disposé de la même manière avec l'acide hu- mique naturel, avec cette seule différence qu’on y a introduit 100° d’eau distillée. » Dans un troisième flacon, on a mis 58 d'acide humique artificiel, 15° d'eau distillée et 2° du liquide d’ensemencement. » Enfin, dans un quatrième flacon, on a mis 58° d'acide humique artifi- ciel, roo% d’eau distillée et 2° du liquide d’ensemencement. » Les quatre flacons ont été placés sur une planche et exposés à la lu- mière diffuse, de façon à ne jamais recevoir l'éclairage direct des rayons solaires. | » Dans ces conditions, on opère sur un volume d'air limité et inva- riable, et l’on évite toute introduction de matières étrangères, contenues dans une atmosphère illimitée. La fixation de l’azote peut être constatée dès lors par la méthode la plus directe et la plus certaine, à savoir son dosage dans les principes organiques renfermés au sein du vase. » Les expériences ont düré du 30 juin au 22 octobre 1592, c'est-à-dire près de quatre mois, à la température ambiante. » Voici les résultats obtenus. : » Dans les quatre flacons, il s'était développé des végétaux microsco- piques blanchâtres, d'espèces multiples; il s'était formé en même temps une proportion notable d'acide carbonique, due à l’action de l'oxygène sur l’acide humique, action exercée en partie par une influence purement inorganique, ainsi que je l’ai-établi précédemment, en partie aussi sans doute sous une influence microbienne. Cette formation d'acide carbonique mè- rite attention; car tel est probablement l'intermédiaire par ‘lequel le car- bone passe de l'acide humique aux végétaux développés dans le flacon. » L Le poids de matière retrouvée dans le premier flacon s'élevait à 4,681 (séché à 110°), au lieu de 4#, 725 initial; la différence était due (573) | aux pertes d'acide carbonique et d'eau, compensées en partie par des fixations d'oxygène, et aussi à la difficulté de récolter entièrement la ma- tière mise dans les flacons. Les gains obtenus sont donc évalués trop bas. + On a retrouvé un poids d’azote final combiné égal à... o8", r909 L’acide humique primitif en renfermait ....... Sa o8", 1805 TER a di 08",010/4; soit 6 centièmes » IT, Poids de matière retrouvée : 4£',618, au lieu de 4%, 725 initial. Poids d'azote combiné final ......... o8", 1961 Poids combiné initial.:...::......., os", 1805 Garana aa a o8",0156; soit 9 centièmes » Ilya donc eu gain d’azote dans les deux cas, la matière humique ayant servi d'aliment aux microbes. » En traitant une portion de la matière finale par l’eau, on a vérifié que l'extrait aqueux ne contenait pas trace de nitrate, mais seulement une dose d'azote ammoniacal (ou de corps azoté susceptible d’en former aisé- ment ) égale à o™8" r2. » II. Ces expériences avaient été précédées par une autre, exéculée depuis l'automne de 1891 jusqu’au mois de juin 1892, sur 58 du même acide humique naturel, mouillé et abandonné dans un grand flacon, que l'on avait fait traverser à plusieurs reprises par un courant d'air non purifié et contenant les poussières provenant du sol ambiant. Il s’y était déve- loppé Spontanément des moisissures et végétations diverses, les unes vertes, les autres blanchâtres. Par l'analyse, on a retrouvé : + gr Matere tôtélé::0" "cire. ve 4,867 Azote HR: eo Fer 0,2390 LU it Re Cafe Re o, 1805 Gains asser. 0,0545 ou 30,3 p. 100. » Ce gain est plus considérable que les précédents, soit en raison de la durée plus longue de l’expérience, soit à cause de la nature plus active des espèces microbiennes multiples qui ont déterminé la fixation de l'azote. z Venons maintenant aux expériences exécutées avec l'acide humique artificiel, compbsé sensiblement exempt d'azote. a (574) » IV. Dans l'expérience exécutée en présence de 15% d’eau pure et de 58 d'acide humique, on a retrouvé : gr Matière totale retrouvée..........,... 4,9735 Asote Al, 55, ,: TRE 0,0036 PO nm ne uit ca 0,0010 ET o e a 0,0026 » V. En présence de r00% d’eau pure Matière totale retrouvée.........,.... 48,940 Azote HARAS, OR se 0,003/ PONS PRE 52 à ui Cros 0,0010 COR a E a a e rier 0,0024 » Dans les deux cas il y a eu fixation d'azote; fixation faible d’ailleurs, sans doute parce que l'acide humique exempt d'azote et de cendres est un aliment insuffisant pour les microbes. » J'ajouterai que le dosage de l’azote initial dans l'acide humique artificiel indiqué ci-dessus a été répété en octobre 1892 et a fourni sur 58 : 05",0010 d'azote. Ce dosage avait été exécuté une première fois en décembre 1891, sur le même échantillon, ce qui avait fourni, sur 58 : of ,00065, résultat qui ne diffère pas du précédent, dans les limites d’erreur. On avait analysé en même temps le même acide humique, oxydé et jauni avec perte d'acide carbonique, en vase clos, sous l'influence de l'air et de la lumière, lequel avait donné, pour 5% : of ,o010 d'azote. Le même acide enfin, ayant subi en vase clos les influences simultanées de l’air, de la lumière et de l'eau, a donné, pour 5# de matière : of",0009 d'azote. » Ces nombres, en même temps qu’ils contrôlent la précision des me- thodes employées, montrent qu'il n’y a pas fixation d’azote par le seul fait d’une oxydation purement chimique de l'acide humique, accomplie sous les influences simultanées de l'air et de la lumière : ce qui fait res- sortir l'intervention des microbes dans les résultats constatés plus haut. » Ces résultats permettent dès lors de pousser plus loin l'analyse des phénomènes qui président à la fixation de l’azote, en remplaçant la terre végétale, prise dans son ensemble, par l'un des principes organiques qui y sont contenus, lequel joue vis-à-vis des microbes le rôle de support et d'aliment. » - (57) OPTIQUE. — Photographies colorées du spectre, sur albumine et sur gélatine bichromatces. Note de M. G. LIPPMANN. « On sait qu’une couche sèche d’albumine ou de gélatine bichromatée est modifiée par la lumière : la matière organique devient moins hygromé- trique. La plupart des procédés d’impression photomécanique employés dans l’industrie sont fondés sur cette action de la lumière. » Une couche d’albumine (ou de gélatine) bichromatée, coulée et séchée sur verre, est exposée à la chambre noire, adossée à un miroir de mercure. Il suffit ensuite de la mettre dans de l’eau pour voir apparaitre les couleurs: ce lavage à l’eau pure, en enlevant le bichromate, fixe l'é- preuve en même temps qu’il la développe. L'image disparaît quand on sèche la plaque, pour reparaître chaque fois qu’on la mouille de nou- veau, » Les couleurs sont très brillantes; on les voit sous toutes les incidences, c'est-à-dire en dehors de l'incidence de la réflexion régulière. En regardant la plaque par transparence, on voit nettement les complémentaires des couleurs vues par réflexion. » La gélatine bichromatée se comporte de même, sauf que les couleurs apparaissent à leur place, non quand la plaque est mouillée en plein, mais quand on la rend légèrement humide en soufflant à sa surface. » La théorie de l'expérience est facile à faire. Comme dans le cas des couches sensibles contenant un sel d'argent, le miroir de mercure donne lieu, pendant la pose, à une série de maxima et de minima d’interférence. Les maxima seuls impressionnent la couche, qui prend, par suite, une structure lamellaire et se divise en couches alternativement gonflables et non gonflables par l’eau. Tant que la plaque est sèche, on n’aperçoit pas d'image. Mais dès que l’eau intervient, les parties de la couche non impressionnées s’en imbibent: l'indice de réfraction varie dès lors pério- diquement, dans l'épaisseur de la couche, de même que le pouvoir réflec- teur, et l’image colorée devient visible a (1) Lorsque l’on emploie l’albumine, il faut étendre une couche de ce liquide sur ee sécher et, de plus, la coaguler par du bichlorure de mercure avant de. nger dans le bichromate de potasse. Sans cette précaution, l'albumine non 1m- done se dissoudrait lors du lavage à l’eau pure, On peut passer au bichlorure e mercure soit avant, soit après que la plaque a recu l'impression lumineuse. ( 576 ) ÉCONOMIE RURALE. — Les canaux d'irrigation du Rhône. Note de M. CHAMBRELENT. « Dans une Communication que nous a faite notre honorable Confrère M. Chatin, dans la séance du 12 septembre, il nous a dit que dans le sud- est, la sécheresse avait été si excessive que beaucoup de prairies n'avaient pas même été fauchées et que des cultivateurs, n’ayant plus de quoi nour- rir leur bétail, étaient obligés de le vendre à vil prix. C’est un mal qui s’est produit dans toute la France, là où les prairies n'étaient pas arro- sées. | , » Cette disette des terrains non arrosés, et la belle production de ceux qui jouissent de canaux d'irrigation, ont ravivé encore plus les si justes impatiences des populations qui attendent depuis si longtemps les canaux du Rhône, dont la déclaration d’utilité publique a été prononcée depuis 1879. » Dans la séance du Parlement du 12 juillet dernier, l’un des représen- tants des départements à arroser a demandé à M. le Ministre de l’Agricul- ture, en son nom et au nom de plusieurs de ses collègues, quelle suite le gouvernement entendait donner aux canaux dérivés du Rhône. Le Ministrė a répondu que, en présence des réclamations qui s'élèvent de toutes parts, il déposerait à la rentrée des Chambres un projet de construction de ces canaux: » Depuis, et tout récemment encore, la Société d'agriculture de Vau- cluse, l’une de celles qui s'occupent avec le plus de zèle et d'intelligence des intérêts agricoles de leur département, vient de faire remarquer qu'il ne peut plus y avoir d'exploitation agricole dans le pays sans les canaux d'irrigation, et elle proteste avec énergie contre les retards mis à l'exécution de ces travaux déclarés d’utilité publique depuis plus de douze ans. se » J'aieu beaucoup à m'occuper, en 1879, lors de cette déclaration d uti- lité publique, de ces canaux du Rhône, en vertu d’une missión spéciale qui m avait été donnée par le Ministre des Travaux publics, à cette époque M. de Freycinet. J'ai pu apprécier par moi-même les immenses avantages que ces canaux devaient donner à des départements frappés par les plus cruels désastres. » Nous avons pu aussi établir, et c’est là un point sur lequel je ne sau- rais trop insister, combien il était possible alors de construire ces canaux d'irrigation dans les conditions les plus rationnelles au double point de ( 577 ) vue technique et financier, en dehors de toutes compagnies concession- naires à substituer à l'État. Je demande à l’Académie de lui exposer som- mairement ces dispositions si rationnelles’ et les bienfaits qui doivent en résulter. » Jl y a déjà un certain nombre d’années, plusieurs des plus beaux départements du sud-est de la France étaient successivement frappés par trois fléaux qui détruisaient tous leurs produits. » D'abord la maladie des vers à soie faisait disparaître leur grande industrie séricicole. Ils perdaient ensuite les produits de la culture de la garance, par suite de la création de teintures artificielles qui remplaçaient l'emploi de la garance. Enfin, le plus grand fléau de tous, le Phylloxera, venait les frapper comme un coup de foudre et anéantissait tous leurs vi- gnobles. Le mal fut d'autant plus grand, que c’est dans ces terrains que le fléau éclata pour la première fois. Tout était détruit avant qu’on eût trouvé _Ț les moyens d’arrêter ou du moins de combattre le mal. » Le désastre était tel que c’était, comme nous le disions alors, un devoir national de venir au secours de populations si durement frappées. Le trésor de l’État était lui même intéressé à ne- pas laisser perdre ces sources de richesse enlevées au pays. » Le remède se trouvait d’ailleurs tout indiqué et au milieu même du Pays à sauver, c'était le fleuve qui coulait à travers la contrée. » Là où l’on pouvait porter les eaux, la production du sol pouvait être décuplée, ainsi que nous l’avons dit dans notre Mémoire de 1888 Sur les irrigations faites en France de 1860 à 1880. » Dans l’un des départements atteints, le Vaucluse, les eaux de la fon- laine qui porte ce nom sont employées depuis longtemps à arroser les terrains où l’on pouvait les porter, et les bienfaits obtenus sont tels, qu’on les évalue à une augmentation de produits de 8 à 9 millions par année. Dans son Traité si remarquable d'Économie rurale, Léonce de Lavergne, en signalant ces bienfaits au point de vue agricole, les déclare si grands qu'ils auraient suffi, dit-il, à rendre la fontaine célèbre à défaut de la poésie. Les agriculteurs du pays ont du reste, à leur tour, poétisé la fon- taine à leur point de vue: ils l’appellent la corne d'abondance de la contrée. 2x Toutes les voix réclamaient donc les canaux du Rhône dans le pays et lon Peut dire dans la France entière. » Un premier grand projet avait été dressé pour la construction de ces canaux et une Compagnie de financiers en poursuivait la concession; mais la disposition technique de ce projet avait donné lieu à de vives réclamations. C, R., 1892, 2° Semestre. (T. CXV, N°17.) 7 (578) » Voici d’ailleurs quelles étaient les di spositions de ce premier projet : » On prenait au Rhône, sur la rive gauche du fleuve, aux roches de Coudrieu, en amont de l'embouchure de l’Isère, une masse d’eau de 35%, » L'Isère apporte au Rhône, à l’étiage, un volume d’eau de 100"°. En aval de cet affluent, la rivière a reçu assez d’eau pour que sa navigation n'ait pas à souffrir d’une prise de 35™°; mais, en amont, le fleuve, privé de ces 100%° supplémentaires, pourrait voir son débit, réduit de 35%, se trouver insuffisant pour la navigation. » En second lieu, sur les 35™° pris à Coudrieu, un volume de 12™° seu- lement, était utilisé sur la rive gauche; les 23™° restants, après avoir par- couru une distance de 175% sans être utilisés, devaient être portés sur la rive droite au moyen d’un siphon de 70% de hauteur et 2250" de lon- gueur, passant sur le Rhône et remontant sur la rive droite. » Ces trois départements étaient effrayés de voir leurs irrigations su- bordonnées à un ouvrage gigantesque, du succès duquel doutaient les ingé- nieurs les plus expérimentés. » En admettant même qu’un tel travail pût être mené à bonne fin, il fallait un temps plus ou moins long pour lexécuter, et aucun des pro- priétaires de la rive droite ne pouvait espérer recevoir une goutte d’eau avant son achèvement et on peut dire son parfait fonctionnement. Que d’aléas présentait d’ailleurs le simple entretien d’un tel travail! » Néanmoins, malgré ces critiques, le Ministre crut devoir faire déclarer le canal d'utilité publique, mais en faisant bien remarquer que le premier projet présenté devait être considéré commeun simple avant-projet, dont les dispositions techniques pourraient être modifiées par un projet. définitif. » Et, en effet, le lendemain même de la loi déclarative d'utilité publique, le Ministre constituait un service spécial, composé des six ingénieurs a chef connaissant le mieux le pays, avec mission « de reviser le premier » projet et de rechercher si l'irrigation des mêmes terrains ne pourrait » pas être réalisée à des conditions plus économiques et moins inquié- » tantes pour la navigation du fleuve ». Le Ministre me chargeait, en même temps, de ce qu’il appelait la haute direction de ce service, en me recom- mandant de porter, à la rédaction des projets à étudier, toute la rapidité possible. » Nous remimes nous-même peu de temps après, en 1880, à M. Carnot, qui venait de succéder comme Ministre des Travaux publics à M. de Fr eycinet, un nouveau projet qui répondait à toutes les objections faites. » Voici en quoi consiste ce projet. » On prend directement dans l'Isère le volume de 12™°, nécessaire aux ( 579 ) irrigations de la rive gauche, et on les porte sur les mêmes terrains que les 12™° du premier projet. » On prend sur la rive droite, à Cornas, en aval de l'Isère, les 23™° destinés à la rive droite et on les porte sur le même périmètre que les 23™° que le premier projet fait passer par le siphon de Mornas. » On a ainsi absolument les mêmes résultats, puisque l’on arrose exac- tement les mêmes périmètres; on ne prend de l’eau au Rhône que là où il est grossi d’un affluent de 100™°, qui rend sans effet pour sa navigation la prise de 35" précédemment faite en amont. » La dépense était, en outre, réduite de 18 millions. » Le Ministre soumit de suite tout le travail du service spécial à la Commission permanente des eaux, composée des inspecteurs généraux des Finances et des Ponts et Chaussées les plus compétents. La Commission s’occupa d'urgence de l'examen des projets qui lui étaient soumis et, après avoir constaté les avantages que le nouveau projet présentait, elle conclut ainsi. | » Ces avantages nous paraissent décisifs et la Commission sans hésitation propose l'adoption du double projet qui répond aux conditions posées dans la loi du 20 dé- cembre 1870. » La Commission, signalant, en même temps, les nombreux mécomptes financiers survenus dans des Compagnies concessionnaires qui avaient entrepris précédemment des canaux d'irrigation, constatant les résultats avantageux qu'avait obtenus au contraire l’État en construisant lui-même ces Canaux, notamment pour ceux dérivés du canal du Midi, la Commis- sion, dis-je, fit remarquer combien il serait plus sûr pour les travaux que l'Etat se chargeät de la construction des canaux principaux. » L'avis de la Commission permanente fut soumis au Conseil général des Ponts et Chaussées, dans une réunion plénière du 24 janvier 1881, que vint présider le Ministre lui-même, et à laquelle assistait le Directeur = la Navigation et du Service hydraulique, M. Rousseau, qui portait le même intérêt éclairé aux deux services dont il était chargé. 3 Le Conseil général, après une longue délibération, adopta à l unani- mité le projet du service spécial et les propositions pour lľexécution des canaux principaux par l'État, et émit l'avis qu’il fût présenté le plus tôt possible un projet de loi sur ces bases, pour procéder en cette année même de 1881 à l’exécution des travaux. » Et en effet, aussitôt après cet avis, M. le Ministre des Travaux publics et M. le Ministre des Finances présentèrent, à la date du 7 avril 1881, surles ( 580 ) bases indiquées, un projet de loi qui permettait de procéder de suite, dans le courant de l’année, à l'exécution des travaux dans les meilleurés condi- tions de solidité et d'économie, ét aurait certainement assuré l’achévement du canal à heure qu'il est s’il y avait été donné suite. » Dans l’exposé des motifs à l'appui du projet de loi, le Ministre, l'ho- norable M. Carnot, faisait remarquer que, lorsque toute l’eau serait pla- cée, l’État pourrait retirer un intérêt de plus de 4 pour 100 de sa dépense. » Mais, ajoutait le Ministre, « en dehors de cet avantage direct qui peut paraître bien éloigné et jusqu’à un certain point douteux, si l’on envisage l'accroissement de la richesse publique qui sera le résultat certain de l'opération, le soulagement qu'elle portera aux souffrances de l’agriculture dans une région cruellement éprouvée depuis quelques années, les produits indirects de toute nature qu’elle procurera au Trésor, on reconnaîtra qu’elle présente un tel caractère d'utilité et même d'urgence que l'Etat ne doit pas hésiter à la prendre en main ». » M. le Ministre des Finances, consulté, disait en terminant le Ministre des Travaux publics, a donné son adhésion au projet. | » Le projet fut d’ailleurs soumis, aussitôt la présentation, à une enquête spéciale dans chacun des départements intéressés. Tous donnèrent leur adhésion aux dispositions proposées. » Dans le département de Vaucluse, la Commission d'enquête avait pour président M. Paul de Gasparin, un de nos Correspondants et le fils du grand agriculteur que l’Académie s’honore d'avoir compté dansson sein, et pour secrétaire M. le commandant Ducoz, président de la Société d'irri- gation de Vaucluse, l’un des hommes les plus expérimentés et les plus pratiques dans les questions d'irrigation. _» La Commission parcourut les lieux elle-même; elle examina tous les projets, interrogea les propriétaires et émit l'avis suivant : » La Commission » Emet un avis formel en faveur du projet de loi présenté le 7 avril 1881: » Adresse au Gouvernement de profonds remerciments pour son empressement et sa sollicitude à préparer dans d'excellentes conditions Ja réalisation d’une œuvre dont le résultat est impatiemment attendu par nos populations cruellement éprouvées. » Dans le département du Gard, nous fûmes appelé à exposer devant le Conseil général, réuni à cet effet, les projets présentés et le mode d'exécution. Lun des membres du Conseil, qui portait un intérêt aussi éclairé que dévoué à cette question des canaux du Rhône, un de nos anciens et bien regrettés confrères, le général Perrier, voulut bien nous écrire qu'après avoir entendu notre exposé, il était convaincu que le COS) projet du Service spécial était le plus économique et le plus pratique, et, ajoutait-il, le seul présenté dans des conditions admissibles. » Il n’est pas douteux aujourd’hui, pour une seule des personnes qui avaient examiné consciencieusement la question comme le général Perrier, que, si l’on eùt donné suite au projet présenté le 7 avril 188r par le Mi- nistre des Travaux publics, M. Carnot, sur l’avis unanime de tous les Conseils techniques les plus compétents, les canaux du Rhône jetteraient aujourd’hui les eaux du fleuve sur les terrains où elles sont attendues de- puis si longtemps. » Depuis plus de 10 ans, rien, absolument rien n’a été fait, et cependant des sommes considérables ont été dépensées pour des projets nouveaux, exigeant des études aussi coûteuses qu'inutiles. » Nous ne voulons pas examiner tous ces divers projets ici; nous nous bornerons à dire qu’ils ont été tous rejetés par les Conseils les plus com- pétents et que certains, destinés à être concédés à des Compagnies finan- cières, ont été reconnus devoir amener fatalement un désastre financier, par la Commission du Sénat chargée de les examiner. » Nous avons voulu, avant tout, exposer le projet, si précis et si pratique, présenté en 188r, par l'honorable M. Carnot, et établir combien il aurait donné prompte et entière satisfaction aux populations à desservir, s’il eût. été exécuté quand il a été présenté. » Nous ajouterons toutefois, en terminant, qu'en 1887, le géné- ral Perrier, qui élait alors Président du Conseil général du Gard et qui continuait de plus en plus à faire les plus grands efforts pour la construc- tion du canal, présenta au Conseil général qu'il présidait, un Mémoire qu'il nous avait prié de rédiger, pour bien établir les causes qui empê- chaient Jusqu'ici l'exécution du projet présenté par le Ministre des Travaux publics en 1885. £ Le Conseil général du Gard, après examen du Mémoire, en a voté l'in- sertton in extenso dans le registre des procès-verbaux de ses séances, en raison, dit le rapporteur, du jour qu'il jetait sur la question. Ce Mémoire y est inscrit, en effet, en entier et fait connaître les causes qui ont retardé Jusqu ici l'exécution des canaux d'irrigation du Rhône. » y. H. Poixcarf, fait hommage à l’Académie d’un Volume intitulé : Ro mathématique de la Lumière. — IL. Nouvelles études sur la a mk Théorie de la dispersion, de Helmholtz. Leçons professées à à taculté des Sciences de Paris, pendant le 1% semestre 1891-1892 ». ( 582 ) MÉMOIRES LUS. PHYSIQUE APPLIQUÉE. — Nouvel appareil, ou schiséophone, servant à explorer la structure intime des masses métalliques à l'aide d'un procédé électro- mécanique. (Sonomètre d’ induction joint à un microphone). Note de M. le capitaine pe Prace. « La méthode employée pour scruter le métal à l’aide de cet instrument est la suivante : 1° frapper sur le métal à éprouver; 2° recevoir dans un microphone le son émis par le métal; 3° apprécier ce son à l’aide d'un sonomètre d’induction. » Pour satisfaire à ces trois conditions, l'instrument se compose d’un frappeur, d’un microphone et de ses piles, et enfin d’un sonomètre d'in- duction, muni de ses téléphones. » La figure schématique ci-dessous donne une idée de l’ensemble du système : on y voit, dans le local de vérification, le frappeur F traversant le microphone M, pour percuter le bloc de métal B à éprouver; puis, dans le Chambre d'audition local d’audition, le sonomètre composé de la règle RR’ et des bobines B et B’, cette dernière étant reliée au téléphone T. Les éléments de piles sont placés en P. » Le frappeur est constitué par une tige d’acier dur, qui est animée d'un mouvement de translation alternatif, soit au moyen d'un mécanisme d’horlogerie, soit au moyen d’une manivelle mue à la main, soit enfin, ce qui est préférable, au moyen d’une poire en caoutchouc qui actionne un petit piston de bois portant la tige formant frappeur. La vitesse à imprimer au percuteur ne doit pas être plus considérable que celle donnant trois Coups en deux secondes ; quand on précipite le mouvement, la lecture se fait mal dans les téléphones, Le microphone est traversé par le frappeur ( 583) et monté sur un manche dont l'avant-bec le maintient toujours à bonne distance du métal à éprouver. Ce microphone se rapproche, par sa struc- ture, du type du microphone de Crossley, à baguettes de charbon disposées en triangle ou en carré, et montées sur des cubes de charbon. - » La pile est formée de deux séries d'éléments servant tour à tour, au moyen d’un commutateur, pour éviter la polarisation. Elles sont du type Leclanché, mais à liquide immobilisé par la substance complexe dénom- mée Mélasine par M. de Place et présentant cette particularité de ne se dessécher jamais. » Le sonomètre est composé d’une règle graduée arbitrairement (en centimètres généralement), et de deux bobines, dont l'une fixe, placée au zéro, est enroulée d’un fil recouvert, d’une résistance de 125 ohms, et dont chacun des bouts est dans le circuit de la pile et du microphone. L'autre bobine, de 125 ohms également, est mobile et communique aux deux télé- phones de pareille résistance. i » Il est facile de comprendre maintenant comment fonctionne lap- pareil. | » A l'appel d’une sonnerie d'avertissement, l'opérateur chargé de pré- senter les pièces à éprouver commence la percussion. L'opérateur chargé de la vérification, ayant aux oreilles les téléphones maintenus par une ju- gulaire têtière, perçoit dans ceux-ci le bruit du frappeur. Il éloigne alors la bobine mobile de la bobine fixe, jusqu’à ce qu’il n’entende plus qu'un son & peine perceptible. On pourrait reculer jusqu’au silence parfait, mais on conçoit que, perdant ainsi toute relation avec le frappeur, on demeu- rerait dans le vague. » Tant que, pour une pièce d’égale épaisseur (rails, cuirasses, arbre de couche, bloc, etc., etc.), le bruit reste le même, c’est que la pièce est Saine et exempte de fissures, soufflures ou {apures. Si, au contraire, le son vient à changer en augmentant, c'est qu'une tapure, une fissure, une soufflure a été rencontrée par le frappeur. Vu le peu de volume du son conservé primitivement, il est très facile de saisir la moindre augmentation ou le moindre changement. » La distance qui sépare la bobine mobile de la bobine fixe est variable avec chaque opérateur et dépend du degré d’audibilité de chacun. Elle Augmente avec l'habitude de l'appareil. » Quand on opère sur des pièces d'épaisseur inégale, comme sur des obus de rupture, qui « trempés raide » tapent très souvent à l’ogive, on établit sur un obus sain (ayant traversé une plaque au tir d'essai) une ( 584 ) sorte de table donnant le point où, pour un même opérateur, s'arrête la bobine induite mobile. Les déviations dans les expériences ultérieures in- diquent les tapures. » Cet appareil a reçu la sanction de la pratique dans de nombreuses usines. Il a été nommé schiséophone, de cyioi, fissure, et oüvn, voix. » CORRESPONDANCE., M. le SECRÉTAIRE PERPÉTUEL communique à l’Académie une Lettre par laquelle le Président de l'Association française pour l'avancement des Sciences lui fait connaître les conditions d’un concours relatif aux ques- tions se rapportant à la rage : L'Association française pour l'avancement des Sciences a reçu, d’un donateur ano- nyme, une somme de Goo!, destinée à récompenser, sous la forme de deux prix, lun de 40of", l’autre de 200f, les auteurs du meilleur travail sur la question suivante : « Étudier, d’après des documents locaux, la fréquence de la rage et les mesures pro- phylactiques en vigueur dans un département, la Seine excepté, ou une région (deux ou trois départements) de la France et de l'Algérie. Les chiffres statistiques devront porter au moins sur dix années et comprendre les résultats de 1892. » _ Les manuscrits devront être envoyés, avant le 31 mars 1893, au Secrétaire du Con- seil de l'Association. (Suivent quelques indications sur les points qui doivent fixer particulièrement l’attention des auteurs), M. le Secrérane perpérugs signale, parmi les pièces imprimées de la - Correspondance : 1° La suite et fin de la « Théorie du mouvement des planètes; par M. G. Leveau » (présenté par M. Tisserand ); 2° Une brochure intitulée « Cadran solaire; système Ch. Chamberland». Cette brochure, présentée à l’Académie par M. Tisserand, est accompagnee d’un exemplaire de l'appareil lui-même (petit modèle). (585) ASTRONOMIE. — Observations de la nouvelle comète Barnard (d 1892), faites à l'Observatoire de Paris (équatorial de la tour de l'Ouest); par M. G. Br- éourpax. Présentées par M. Tisserand. Étoiles Comète — Étoile Nombre Dates de =~ 1892. comparaison. R. Décl. comparaisons. Get 17... a 3984 BD +11 8,4 LE 8, 82 —5.55,0 20:20 18. b 4062BD +10 8,8 +0.19,74 —9.92,1 16:16 20. c 4308BD +9 9,5 ES, 6,16: =S h06 4:4 21 d 4330 BD + 9 9,1 —0. 9,20 “+3. 8,1 10:10 22 e Anonyme 9,9 +0.22,28 —1.26,9 8:8 Positions des étoiles de comparaison. Ascension droite Réduction : Déclinaison Réduction Dates moyenne au 1892. 1892,0 jour. 1892,0. jour. Autorités. {Ph Tepi a ioa 16:57 n3 ataa 3 —+0,0o Rapp.àf BT b 19.43.58,55 +1,53 <+10.47.46,7 +9,0 Weisse; (n° 1077) 20: c _19.48.43,07. +1,53 +10. 4.37,8 <+9,0 Rapp.àg Ai... d_19.51.19,85 +1,54 + 9.35.56,8 +9,0 B.B. VI 22. e 19.93. 8,90 +1,54 + 9.19.23,7 +9,0 Rapp. à Fer f. 19-44.40,20 » +10.57.37,5 » B.B. VI(4065 + 10) RER g 19.47. 6,64 y +10. 4.30,8 » Weisse, (n° 1153) int h 19.51. 4,02 nr 0H ,81,7 » Weisse, (n° 1240) Positions apparentes de la comète. scension Dates Temps moyen droite Log. fact. Déclinaison Log. fact. 1892. de Paris. apparente. parall. apparente. parali, vare 8.580 10.427 928 A it C0, 0,90 PT ee 8.20.54 19.44.15,82 T,3795 +1i0.45. 3, 0,702 Iarna 7.56.32 19.48.50,96 1,317 +10. 1. 6, 0,793 DE ns, 7.09.58 19.51.12,19 1,919. + 9.39.19; 0,796 dd 7.16. 0 19.93.32,32. 1,194 ‘+ 9.18. 6, 0,754 « Remarques. — Oct. 17. La comète, qui est très faible (grandeur 13,3-13,4), est diffuse, vaguement ronde, de 40”-50” de diamètre, plus brillante vers le centre, avec condensation diffuse qui se fond graduel- lement avec le reste de la nébulosité. GC. R., 1892, 2° Semestre. (T. CXV, N° 17.) 79 ( 586 } » Oct. 22. Pendant l'observation la comète se projetait sur une petite étoile 13,3 qui a dû influencer les mesures. Le ciel, qui s'est couvert ensuite, n’a pas permis de continuer les observations. » ASTRONOMIE. — Éléments de la comète Barnard du 12 octobre 1892; par M. L. Scuurnor, présentés par M. Tisserand, « À l’aide des observations de M. Bigourdan des 17, 20 et 22 octobre, J'ai calculé les éléments paraboliques suivants de la nouvelle comète de M. Barnard. Comète de Barnard 1892. Comète de Wolf. Temps m. 1892 nov. 20, 5394, temps m. de Paris. A A 351. 3.14 Équin. et 19.12 SR à 19.30.59 } écl. moy. 206.22 Eoee e A 36.46.18 1892,0 25.19 US Re o. 0,242782 0,2022 RS PP me 0,5571 » Ces éléments, qui laissent subsister dans la longitude du second lieu l'écart très considérable A) cosß —— 29”, ne peuvent être regardés que comme une première approximation. Il est possible que la variation du rapport des deux distances géocentriques extrêmes diminuerait sensible- ment ce grand écart. Il est toutefois très probable que cet astre appar- tient aussi au groupe des comètes périodiques dont l'orbite elliptique est due à l’action de Jupiter. En effet, ses éléments présentent une grande ressemblance avec ceux de la comète périodique de Wolf que jai ms @ regard. Si la comète avait effectivement une courte durée de révolu- tion, son excentricité, tout comme celle de la comète de Wolf, ne devra pas dépasser sensiblement la valeur 0,5, pour qu’elle puisse se trouver dans le voisinage de Jupiter, dans le point dont la longitude héliocentrique est égale à 196°. Elle confirmerait dans ce cas d'une manière remarquable le fait signalé par moi que les points de proximité des comètes périodiques de Jupiter se groupent particulièrement vers l’aphélie de cette grosse planète. » ( 587 ) ANALYSE MATHÉMATIQUE, — Sur les intégrales algébriques de l'équation différentielle du premier ordre. Note de M. L. AuTonxE, présentée par M. Jordan. « Soit H l'équation différentielle du premier ordre F(x,y, y’) =o, F désignant un polynôme. Continuant et généralisant mes recherches pré- cédentes (Comptes rendus, 16 mars et 9 novembre 1891, 22 février 1892), Je suis parvenu à constituer une théorie des intégrales algébriques de H ou, ce qui revient au même, une théorie des intégrales algébriques G, tracées sur la surface $, qui représente H, en vertu de mes conventions habituelles. » Appelons nœud tout nodal (voir pour la définition du point nodal sur # ma Note du 9 novembre 1891) dont l’exposant est égal au quotient de deux entiers positifs ; tout nodal qui n’est pas un nœud sera un col. » La surface $ la plus générale de son degré N possédera N(N?—2N +2) cols tous distincts; aucun exposant ne sera ni nul, ni infini. Alors le degré de toute courbe indécomposable G, intégrante algébrique tracée sur $, ne peut dépasser le plus grand entier |N] contenu dans la fraction N(N°+6N+r:r:1) 3(N+2) » G n'a d’autres points multiples que des points doubles à tangentes sépa- rees; ces points sont tous en des cols de $; les deux tangentes sont les deux asymplotes de l’indicatrice de $ au col considere. | » Appelons pour la courbe gauche G n le degré; p le genre; i le nombre des points doubles, tous cols de f; -le nombre des cols de #, points simples de G. } : ‘ . + Si ' Les quatre entiers n, p, Š, k soht assujettis aux conditions (1) | n(N—2)=2(p—1)+4 + a, (2) RN+iISEN(N' + GN +11) +p +. ( 588 ) » La connaissance du maximum [N] de n ramène la recherche effective de toutes les intégrantes algébriques tracées sur #, en nombre fini ou infini, qui peuvent exister, à des calculs purement élémentaires (voir au surplus ma Note du 22 février 1892; les résultats n’en sont aucunement modifiés par l'apparition sur G de points doubles à tangentes séparées). » Il n’y a rien à dire sur la quadrique #, N = 2; j'en ai depuis longtemps construit toutes les intégrantes (Note du 14 no- vembre 1887). Voici maintenant ce que fournit l’application de la méthode à la surface cubatique $, N=3, [N]=s7 » Il n'existe sur $ qu'un nombre fini d’intégrantes algébriques. Celles que l’on peut s'attendre à rencontrer, isolées ou réunies, sont comprises parmi les treize courbes de l’énumération suivante : nso ADUS: P=È—0, k= 5, 6-0u 7; n= 5, Po d — 0, t = 9); : n= 6, Poo i3 k+ 25 = 8, 6, 4 ou 2; NE p= 2-3 ESS n= 7, PSE ÿ > 2, ES, Fr PES, D” 1, RUES n=}, P=T où #, k+20—=3ou1t. » L'exemple choisi de la cubatique # conduit à une autre application: J'ai montré dans un autre travail (Journal de l’École Poly technique, LXI et LXII cahiers et Annales de l’Université de Lyon, 1892) que la recherche des intégrantes sur une cubatique équivalait à l'intégration d’une équar tion différentielle Q du premier ordre, du premier degré, de dimension quatre, réglementaire el munie de six points dicritiques. Les résultats Cl- dessus fournissent donc les intégrales algébriques de Q. » Il semblerait que la présente théorie résout dans le cas génér alie pre blème relatif à la recherche des intégrantes algébriques sur une SE K ou le problème équivalent, relatif à l'intégration algébrique de l’équa- tion H. Malheureusement deux réserves sont à faire. » D'abord la surface £, la plus générale dans son degré, ne représ pas l'équation H la plus générale. Loin de là : si H est pourvue seulement ( 589 ) de singularités ordinaires, $ possède des singularités exceptionnelles : droites multiples, points coniques ou multiples, .... Cela tient au mode de représentation employé (voir le Chapitre I du Mémoire inséré au LXI® cahier du Journal de l’École Polytechnique). Les singularités compliquées de $ rendent le calcul du maximum [N [très malaisé. » En se bornant aux équations H pour lesquelles la surface représenta- tive $ est la plus générale dans son degré (ce qui fournit une catégorie d'équations H encore assez étendue), on rencontre une seconde difficulté : il n’est pas évident que la présence sur $ d'intégrantes algébriques, même en nombre fini, n’entraine pas l'apparition de nœuds. Le contraire est probable dans beaucoup de cas. | » Cette seconde réserve est beaucoup moins grave que la première; la méthode n’est pas essentiellement détruite par l'apparition de nœuds, quoique certains résultats soient modifiés. Ainsi, par exemple, un nœud peut être, pour l’intégrante C, un point multiple; l’exposant étant ml, la plus grande complication pour l'allure de C au nœud est la suivante : deux branches simples touchent les deux asymptotes de l’indicatrice de $ au nœud et une branche m™!? touche une des deux asymptotes, en possédant un contact du si" ordre avec la branche simple correspondante; s est l'entier immédiatement inférieur à exposant = » Grâce aux savantes recherches d’Halphen sur les points singuliers des courbes algébriques planes, il est possible d'apprécier l'influence des | nœuds et des exposants sur le maximum [N] et les conditions (1) et (2) ci-dessus. Toutefois la matière appelle une discussion plus approfondie, qui fera l’objet d'une Communication ultérieure. » GÉOMÉTRIE. — Sur les centres de courbure géodésique. Note de M. Tu. Carowwer, présentée par M. Darboux. « Considérons sur une surface un système orthogonal quelconque et soit ds? — A? du? + C? dp? l'élément linéaire de la surface rapportée à ce système. » On sait, en adoptant les notations de M. G. Darboux, que les rayons ( 990 ) de courbure géodésique des lignes coordonnées ont pour expressions = AC du, = A Der 00 de du et que les coordonnées des centres de courbure géodésique correspon- dants s'écrivent (G) £ = O0, Y = Pguws 2o; (G) ee D poules » Ceci posé, envisageons la congruence des droites GG’ et cherchons la condition pour qu’elle soit normale à une surface. » Nous avons pour les coordonnées d’un point de GG’ FE hT 3, = O, Pgu Y= Ja. Vu Pr » Le déplacement de ce point, rapporté au trièdre de la surface, a pour composantes dx, + À du — (rdu +r, de)y, dy, + C de + (rdu + r, dv)x, (pdu + p,dv)y, — (q du + q, d) x. » En écrivant qu’il est normal à la droite GG’, quels que soient duet de, nous obtenons pour déterminer À » Pour que ì existe, il est donc nécessaire et suffisant que les courbures géodésiques soient fonctions l’une de l’autre. On peut donc énoncer le théorème suivant : : » THÉORÈME I. — Pour que les droites GG’ qui joignent les centres de cour- bure géodésique d’un système orthogonal quelconque engendrent une COn- gruence de normales, il faut et il suffit que les courbures géodésiques correspon- dantes soient fonctions l'une de l’autre. » Remarque. — On retrouve une propriété connue des développees, ( 591 en considérant une famille de géodésiques et leurs trajectoires orthogo- nales. » L'un des rayons de courbure géodésique, MG, est infini; par suite, la parallèle à Mæ, menée par G’ reste normale à une surface qui est pré- cisément la seconde nappe focale des tangentes aux géodésiques consi- dérées. » Maintenant, supposons que le système orthogonal soit formé des lignes de courbure, et appelons G, C’ les centres de courbure principaux. » On démontre aisément, d’une façon analogue, la proposition sui- vante : » THÉORÈME ÍI. — Pour qu'une droite telle que CG, qui joint un centre de première courbure principal au centre de seconde courbure géodésique, en- gendre une con gruence de normales, il faut et il suffit que les courbures const- dérées soient fonctions l’une de l’autre. » Application. — Soit une surface à lignes de courbure circulaire dans un système. On peut la considérer comme enveloppe de sphères dont le centre décrit une courbe, le rayon étant une fonction de l'arc de la courbe. » Appelons (y) un cercle de courbure. Son centre de courbure géo- désique G est précisément le sommet du cône circonscrit à la surface le long de (y): » D'autre part, pour tous les points M de ce cercle, les centres de cour- bure géodésique du second système sont situés sur la caractéristique (A) du plan du cercle. » Ceci posé, on voit que, pour que les courbures géodésiques soient fonctions l’une de l'autre, il est nécessaire et suffisant que l’arête MG soit Constante. » Soit donc : MG =a. : » Le rayon des sphères enveloppées est alors déterminé par l’équa- Ion s VETE LL VERT MHk, qui donne, en effectuant la quadrature, a o 13. a a+ R— a Le 2 Va+R'+a » š `; e L application des deux théorèmes précédents va nous fournir deux propriétés geométriques de ces surfaces qui, chacune, les distinguent des (592) autres surfaces dont les lignes de courbure sont circulaires dans un sys- tème. » 1. D’après le théorème (1), les doi issues de G et s'appuyant sur. (A) engendreront une congruence de normales; donc le sue (G, A) est normal à la trajectoire du point G. F » 2. Considérons le cône (O, y) qui a son sommet au centre O de la sphère- enveloppée, il touche son enveloppe suivant une conique (T), lieu des centres de seconde courbure, quand on se déplace sur (y), et dont le plan contient, comme on sait, la caractéristique (A). » Or, d'après le théorème (II), si l’on joint chaque point G à tous les points de la conique (T) qui lui correspond, on obtient une congruence de normales. Donc, ou le point G est situé dans le plan de la conique (T) ou le cône (G, T) est de révolution autour de GO. » Cette dernière hypothèse doit être écartée, car les points O et G z7 partiendraient à la focale de la conique (T), et ceci est ur puisque GO est tangente à cette focale au point O. » Nous concluons de là que la conique (T) est contenue dans le plan (G, A). » ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur le problème de Pfaff. Note de M. A.-ẹẸ. STODOLKIEVITZ. « Pour l'équation différentielle totale (1) X,dr,+X,dx,+...+X,dx,—=0, dans laquelle X,, X,, ..., X, sont des fonctions des variables æ#,, Xa, +. æ, dans le cas où l équation (1 1) n’a que deux intégrales, il existe E conditions d’ intégrabilité. Dans le but de déduire ces conditions, a z; S tons que les intégrales de l’équation (1) sont en même temps intégrale du système de deux équations (2) A, dx, + Ap, dt; +...+ A, dx, = O (s=1,2) ons où A, sont certaines fonctions des variables qui satisfont | à des conditio. connues | JA; OA; JÄ JAn JÄ, : 0 >t) —=0 z a(o X Ja) + Put (GE Tom) As das On (s=1t,2), CE Ti Div EL) (3) ( 593 ) » Outre cela, comme les coefficients des équations (2) et (1) sont équi- valents, il existe des équations (4) Ait A= eX; CRE, SO dans lesquelles « exprime une fonction inconnue. » En chassant de la deuxième des équations (3), les quantités A,,; à l’aide des expressions (4), nous obtiendrons | a? (n, i, l) A, (GE = xn = A (SE fer) (5) CET 9%; Ofa NER ALX, da X; ’ | ss Aul 0x; se m ee Kau — aX;Qrn — aX;Q,,;=— 0, x où, pour abréger, nous emploierons les désignations > . X; A E à (6) (a,i) =x, (EE) + x (PE z ax (à ox ) Ot, 0x; Oxi s Otn = >, a OX, daX;\ LED 0%, 0x) 12 0x; + 0%, » Nous aurons ainsi le système (n — 1)(n — 2) des équations Å ,n Qi + À, Qu + Å, Qi Re 0, £ Xn Q; + AXi Qn + XQ = M7: Nous pouvons choisir cinq groupes de ces équations À 4 ,m Qi,r + A, Qnm + As Qi = 0» Ar mQ; + Arim EA Q ui = 05 À, ,m Qt + À ,,x Qr,m Le À, Qr,m = 9; aX mQ + AXi F EX: Oni = Maim AX mOi +aX Qi + 2X Qm, i = Mm it» LX mOr + a X x Qrm — GX Qi, Mant x Dans le second groupe, à la place de m, nous écrirons r. Dans le troisième groupe, nous mettrons rà la place de m et m à la place de /. Dans le quatrième grou pe, nous écrirons 7 à la place de m, m à la place C. R., 1892, 2° Semestre. (T. CXV, N° 17.) 80 ( 594 ) de ¿ et 7 à la place de #. Enfin, dans le cinquième, nous substituerons r àm, màl, là ket Æ à 5. Chacun des groupes écrits de cette manière a une propriété spéciale, et notamment : après l'élimination de Q, il nous donne, après des simplifications évidentes, une seule équation : » Du premier groupe Gb mAn Gb m) Au (km) An — (6 À De = 0: du second (k, i r) À, i se (i. + r) A, + (i, k, r) Aix Co (t, k, D Asr To du troisième (k m,r) A, i — (,m,r A+ k, T) Ain (Ok my A, p = 0, du quatrième G,m,r)A,,; —{(i,m,r) À, + (4 D) Aim— (6l, mA, = 0, et enfin du cinquième | (mm, r)A,,;— (k m,r) A, + (k, l, r) A,m — (k,l, m)A,, = 0. » Le déterminant du système ci-dessus des équations linéaires, comme , . t Lis + Fe 4 La 5 nt gauche symétrique de degré impair, est égal à zéro, et, par conséquent, nous aurons Aix À: A Ar = A, A, >, As x à; k Ags D Er r . . 2 Š à à ous où À, désigne les déterminants mineurs du déterminant du système. N obtiendrons de la même manière, A! Aa: Åz, x Bars À or + A, . A> > À ‘ À, . As. Comme cependant A,,;, As; ne peuvent être proportionnels, nous aurons donc (9) M, AAO » Les équations (9) représentent les conditions nécessaires à lintégra- bilité pour les équations ( 1) à deux intégrales. » Pour intégrer l'équation (1), dans le cas traité ci-dessus, nous substi; tuons les valeurs des différentielles variables dépendantes dans l'équa- tion (1), et nous égalons à zéro tous les coefficients. ( 595 ) » Nous aurons alors 0Æ,-1 Li k ——. == => sr De He D, ace X, Te Dr, ) (10) X,+ Xp » Nous pouvons donc écrire l'équation (10) pour s = č et s = ķ, ensuite nous différentions l'équation #% par rapport à x, et l'équation #i"° par rapport à «;, et, après la soustraction des équations obtenues de cette ma- nière, nous aurons le système . Oka saia (n, i, k)+ (n —1, k,n) Je E A O EU) = =o, ainsi que (n— 1,1, k)+ (n, k RE Ta n—TI pordeg s ts so 0x; , , FER , la signification des symboles (ọ, c, +) est (6); les indices č, Æ sont les com- binaisons deux à deux des nombres 1, 2, ..., n — 2. Il est facile de réduire les deux systèmes à leur forme normale, et, après les avoir remplacés par des systèmes correspondants à différentielles totales, nous trouvons les deux intégrales cherchées. » PHYSIQUE DU GLOBE. — Taches solaires et perturbations magnétiques en 1892. Note de M. Ricco, présentée par M. Faye. . « Depuis l'époque de l’apparition de la tache solaire extraordinaire d'avril 1882, J'avais remarqué (!) que les passages des grandes taches sur le disque du Soleil étaient souvent accompagnés par des perturbations magnétiques. Le même phénomène s’est répété dernièrement, lors du passage de la tache extraordinaire de février 1892. » Ayant reçu de l'Observatoire naval de Washington la reproduction des courbes des magnétographes photographiques qui donnent les per- turbations magnétiques de 1892, où l’on peut déterminer le temps du Maximum, j’en ai fait la comparaison avec le temps du passage de la tache Principale du Soleil à la moindre distance du centre du disque, c’est-à-dire au méridien central. » Il n’est pas facile et sûr de déterminer l'instant du maximum des per- nd re DRE ler C) Memorie della Societa degli Spettroscopisti italiani, vol. XI, p. 5; 1882. ( 596 ) turbations, parce que celles-ci résultent des oscillations extraordinaires et irrégulières de la déclinaison (D), de la composante horizontale (F. H.) et de la composante verlicale (F. V.) du magnétisme terrestre, qui ne coïncident pas toujours. Pour cela, je me suis limité à donner seulement l'heure où a eu lieu la plus grande déviation de la déclinaison de la moyenne, et près de laquelle il y a aussi la plus grande variation des deux autres composantes. » J'ai réduit le temps du 75° méridien ouest de Greenwich, adopté dans les diagrammes, en temps de Catane, et je les ai comparés au temps calculé du passage au méridien central de la tache principale à l’époque de la perturbation. » La Table suivante donne en compendium les données numériques tirées des diagrammes des perturbations et des calculs des positions des taches solaires. Les excursions sont les ampleurs des oscillations près des maxima : elles sont exprimées pour la D. en minutes d'arc, pour la F. H; et pour la F. V. en dix-millièmes de l'unité C. G. S. Le diamètre des taches est exprimé en diamètres terrestres. Passage au méridien central. h Janv. 4, 25. Grandes taches solaires. Très grande. Grande. Aucune Extraordinaire. Extraordinaire. de Aucune. Extraordinaire. Latitude Diamètre. héliographe. 4 o 1.40 + 40 Temps d u maximnm. Mai 18, 6 soir. Perturbations magnétiques. Très grande. Extraordinaire. Médiocres. Médiocres. Extraordinaire. Excursions. F. H. F: » Pour 11 époques de magnétisme perturbé, il y en a 7 qui se sont pro- duites après le passage de taches importantes à la moindre distance du centre du disque solaire. En génėral, toutes les perturbations extraordi- naires, très fortes et fortes (moins une) ont suivi le passage de taches -r pectivement extraordinaires, très grandes, grandes; les perturbations me- diocres ou faibles ont eu lieu sans le passage de taches solaires. » Toutes les perturbations sont en retard par rapport au passage des taches à la moindre distance du centre du disque solaire. Ces retards ( 597 ) (excepté le second) sont compris entre 38" et 51" : la moyenne est 45, 30; et, comme la rotation synodique des taches est environ 27 = 645", ce retard n’en est que ~ environ, et les écarts de la moyenne sont un peu plus que + de ce temps de rotation. » La figure jointe au Mémoire montre cet accord des six cas, et prouve évidemment que ces positions des taches presque sur un même méridien solaire, celui distant de 25° en longitude héliographique du centre, au moment des maxima des perturbations, ne peuvent pas être l’effet du simple sard. » Ce retard de 45r 5™ indiquerait une vitesse de propagation du Soleil à la Terre, pour l’action des taches sur le magnétisme de celle-ci, d'environ 913%, c’est-à-dire 335 fois moindre que la vitesse de la lumière. » On sait, surtout d’après les études de M. Wolf, de Zurich, qu'il y a un accord parfait de la période des variations de la déclinaison magnétique avec celle du nombre de taches solaires, et M. Garibaldi, de Gênes, a démontré que cet accord se vérifie même dans les détails des variations. On sait que le P. Secchi et M. Tacchini admettent depuis longtemps une rela- tion des perturbations magnétiques et des aurores boréales avec les taches et les protubérances solaires. On sait enfin que dans les taches il y a des grands mouvements et contacts de vapeurs diverses à des températures dif- férentes, ce qui peut bien produire des développements d'électricité; et l'épaississement de certaines raies, particulièrement du fer, qu'on y ob- serve avec le spectroscope, indique une plus grande densité, ou au moins une condition spéciale de vapeurs de ce métal dans les taches; ce qui aussi Pourrait être la cause des actions ou inductions électriques ou magné- tiques qu’elles exercent sur la Terre lorsqu'elles coupent presque perpen- diculairement les lignes de force du Soleil à notre planète. » Pour à présent, il est impossible d'expliquer le désaccord du retard de la perturbation au 29 janvier. de Je me Propose de continuer ces études en remontant aux années pré- cédentes. » ELECTRICITÉ. — Sur les considérations d ‘’homogénéité en Physique. Réponse à une Note de M. Clavenad; par M. Vaseuy. = « Dans une Note, insérée aux Comptes rendus de la séance du 3 octobre, IV ‘he , A . ; Sois M. Clavenad émet quelques critiques au sujet de ma Note du 13 juin 1892 ( 598 ) sur les considérations d’'homogenéité en Physique. U déclare inexacte la for- mule G) à va relative à la vitesse # de propagation du courant sur une ligne électrique, et il propose, pour la remplacer, la formule (2) =a y> où A désigne une constante numérique. » Pour répondre à M. Clavenad, je ferai d’abord observer que la for- mule (1), que, dans ma Note du 13 juin, j'ai retrouvée par des considéra- tions d’homogénéité, était déjà établie avec une parfaite rigueur par d'au- tres considérations. Elle résulte notamment de l’étude de l’équation dV oV 2V 0x? R dt Con qui régit la propagation du courant (dans le cas, bien entendu, où l’on ne fait intervenir que les éléments y, p, à de la ligne). » Mais, pour ne m'’en point tenir à cet argument, il convient d’exa- miner l’objection faite par M. Clavenad. La voici : « I (M. Vaschy) compose arbitrairement l'expression 7 yyà et remplace la relation précédente JE a E BY AP Y e(», E, ps. Y vy) =0, dans laquelle ¢ yyì a des dimensions nulles; v, E, p, y des dimensions Ps entre elles, dit-il. Or il est facile de voir que ce raisonnement doit être inexact, car ? par EE . À r 1 o s’appliquerait également si, aux lieu et place de p Vryà, on mettait / -, qu a éga lement des dimensions nulles. Au surplus, y et p n’ont pas des dimensions HUE z dantes entre elles, et, par conséquent, on ne peut les prendre Pun et l'autre con” grandeurs fondamentales. » » Ces affirmations sont purement gratuites, et rien n’est plus simple ? »» , + À > F s que d’en constater l’inexactitude. En premier lieu, p ve n'a pas des dimen sions nulles, à moins que l’on ne fasse une hypothèse arbitraire consistant à adopter le système électrostatique d'unités; mais, il suffit de lire ma ( 599 ) Note du 13 juin, pour voir que j'ai eu soin précisément de rendre mes raisonnements indépendants de toute hypothèse de ce genre. En second lieu, il n’y a pas plus de raisons pour dire que les dimensions de y et de p ne sont pas indépendantes entre elles, que pour dire que les dimensions d’une longueur et celles d’une masse ne sont pas indépendantes entre elles; il est, je crois, inutile d’insister là-dessus. » Je ne chercherai point, du reste, à discuter le raisonnement par lequel M. Clavenad établit la formule (2), car je wai pu saisir ni son point de départ, ni l’enchaîinement de ses idées. Je me bornerai à signaler les points suivants de sa démonstration : » Il adopte « comme grandeurs fondamentales, la longueur, le temps et » une grandeur électrique ou magnétique quelconque ». Dans ce « sys- » tème d'unités » il donne, entre autres relations, la suivante R = T? dans laquelle R représente une résistance électrique, I une intensité de courant et T un temps. On ne saurait nier la hardiesse de cette formule. Enfin, ayant obtenu l'équation 6) raea 2 . dans laquelle les deux paramètres y 7 et à ont, d’après lui, des dimensions nulles, et où 44 forme de la fonction o est totalement inconnue, M. Clavenad conclut que cette équation entraine forcément la suivante B T p EnA h, A désignant une constante, c’est-à-dire une quantité indépendante des x P ; : Paramètres } et y z’ Cette manière de transformer l'équation ( 3) ne pas- šera point pour rigoureuse. » ( 600 ) OPTIQUE. — Sur la vérification du parallélisme à l’axe optique des lames cristallines uniaxes. Note de M. Bennarn BRuNues, présentée par M. Lippmann. « L'étude de la réflexion cristalline interne m'a suggéré une méthode très simple et très sensible pour vérifier le parallélisme à l’axe optique d’une lame cristalline uniaxe taillée parallèlement à l’axe. » On pourrait opérer de deux manières. » Supposons qu'un faisceau lumineux tombe sur la lame, collée au fond du prisme à liquide, de manière à ne donner qu’un rayon entrant dans le cristal. Le faisceau réfléchi, analysé, donne un spectre cannelé. Alternons le polariseur et l’analyseur : si la lame reste identique à elle-même par une ro- tation de 180° dans son plan, le principe du retour inverse montre que rien ne sera changé. C’est ce qui se produirait avec une lame rigoureusement parallèle à l'axe optique. » Si axe optique fait un petit angle avec la lame, la substitution du po- lariseur à l’analyseur déplace dans un sens déterminé les franges noires du spectre cannelé. Ce déplacement donne une mesure de l'inclinaison de l'axe. » On a, par exemple, une lame de quartz qui a 1®%,078‘d'épaisseur. Elle est orien- tée de façon que sa section principale fasse un angle de 37°53' avec le plan d'int» dence. L’angle d'incidence est de 45°. Le liquide du prisme qui baigne la face site rieure a un indice voisin de l'indice moyen du quartz. Dans ces conditions, si le défaut d'orientation est 17/, la substitution du polariseur à l’analyseur déplace les franges de 5% de la distance de deux franges consécutives, au voisinage de la raie D. » Voici, par exemple, les pointés de quatre franges consécutives obtenues avec la lame précédente, au voisinage de la raie D : P vertical. P horizontal. k A horizontal. A vertical. Différence. E ds as 995,4 — 10,4 Pis 1048,9 Pl... 10990 + 10,7 Mie Fiid 9 Vi. 1102,0 Rare S e 166,4 er 1166,9 + 10,5 » La lame est tenue par une pince; on l’a d’abord fait tourner dans son plan jus- qu'à ce que les plans de polarisation des deux rayons-réfractés entrants fassent des angles sensiblement égaux à 45° de part et d’autre du plan d'incidence. Il suffit de * tourner préalablement le polariseur de 45°, à partir du plan d'incidence, de mettre ( 6o1 ) sur le trajet des rayons transmis un nicol croisé avec lui, et de rétablir l'extinction en tournant la lame. Le faisceau réfléchi est dirigé sur l’analyseur et le spectroscope, Les nombres précédents correspondent ainsi à une incidence de 45° dans l'air, et à des angles de 45° entre le plan d'incidence et les plans de polarisation des rayons ré- fractés intérieurs. » L'expérience a l'inconvénient d’être compliquée. Elle fournit une évaluation du défaut de parallélisme, qui permettra de contrôler la seconde méthode, beaucoup plus pratique. » Cette seconde méthode consiste simplement à faire tomber sur la lame, laissée à l'air, un faisceau polarisé dans le plan d’incidence, et à analyser le faisceau réfléchi dans un plan perpendiculaire. Un rayon incident donne deux rayons réfractés, qui donnent chacun deux réfléchis, et l’on a quatre rayons émergents. La lumière réfléchie extérieurement est éteinte par lana- lyseur. L'aspect du spectre est trés compliqué pour une lame quelconque. Pour une lame parallèle à l’axe, on a un spectre cannelé régulier, iden- tique à celui que fournirait la traversée d’une lame d'épaisseur double. » L'influence d’un défaut de parallélisme est de dévier, à partir de leurs portions normales, les franges paires vers la droite, les franges impaires vers la gauche. On a, au lieu d’une suite de franges noires régulièrement espacées, une série de groupes de deux franges. Avec la lame dont l'axe est incliné de 17’, cette division des franges en groupes de deux saute aux yeux. » Une rotation de go° donnée à l’analyseur et au polariseur renverse leurs rôles, et les déviations à partir de la position normale changent de sens ;: deux bandes, qui étaient trop rapprochées précédemment, sont main- tenant trop écartées, Si l’une d'elles avait été pointée, la différence des lectures mesure le double de la déviation à partir de la position normale. » Il faut passer par d'assez longs calculs pour établir la relation qui lie Le déviation à l’inclinaison de l'axe. On obtient, tout calcul fait, le méme nombre de 17’ pour cette inclinaison, à une demi-minute près. Avec une autre lame, taillée avec plus de soin, d'épaisseur 1™™, 519, eu : Arvs iii vrs 1100,0 E E ien » 1191,6 + 1,6 Proresvrie 1303,8 Po is SoS — 2,0 » . sk : k ‘ ; : r calcul donne une inclinaison de 2'50”, nombre identique à celui ue £ nA r Paa S b š ‘ 3 onne la première méthode pour cette lame, Ici il est moins facile de ec îtr À + rA 6 r s.’ . 2 à Onnaitre à première vue l’irrégularité du spectre, mais la distance «, 6, C. R., 1892, 2° Semestre. (P. CXV, N° 17.) ; ( 602 ) diffère de «8 de 3,6, quantité très considérable, et qu’un simple pointé dans les deux cas met immédiatement en évidence. | » On saisirait très bien une différence systématique égale au $ de la pré- cédente, car elle serait alternativement positive et négative pour les inter- valles successifs du spectre. » La grandeur de la déviation augmente avec l'épaisseur et avec la biré- fringence de la lame, pour un même angle de l'axe. Avec une lame de quartz de 1°%,5 el à plus forte raison avec des lames plus épaisses, on décèlera très aisément un défaut d'orientation d’une demi-minute. » La méthode n’exige qu'un polariseur, un analyseur et un spectros- cope, et ne comporte aucun réglage délicat. » OPTIQUE. — Sur un photomètre-photoptomètre destiné à la mesure des faibles éclairements. Note de M. Cnares Henry, présentée par M. Henri Becquerel. « L’inaltérabilité du sulfure de zinc phosphorescent permet de l'em- ployer comme étalon photométrique; la loi de déperdition de sa lumière avec le temps une fois déterminée, il peut servir de mesure pour des éclai- rages très faibles. J'ai fait construire, par la Société centrale des produits chimiques, un photomètre-photoptomètre fondé sur ce principe. ee » La formule que j'ai énoncée dans une précédente Communication ‘(ro octobre) z (1) (e500 (t + 27,18) = const. rend compte assez bien de l’ensemble des observations d’intensités du sul- fure de 3 à 1400 secondes. Mais, pour la détermination d’intensités au bout de temps plus longs, il est évidemment préférable d'utiliser une formule asÿmptotique qui reproduise le plus fidèlement possible les dernières observations. C’est le caractère de la formule suivante (2) i5 (t — 18,5) = const. à partir de 900 secondes. J'ai été conduit à rechercher cette forme i(t +c) =K parune remarque théorique de M. Henri Becquerel ('). : ` # ý ° . . L EA re- » Le nouveau photomètre-photoptomètre consiste en trois tubes noircis intérieu LÉ ce mA D En one ns (*) Comptes rendus, 2° semestre, p. 619; 1891. ( 603 ) ment qui se raccordent. Celui qu’on applique contre l'œil est muni, de ce côté, d’une lentille convergente à grande distance focale, ce dispositif ayant pour but de sup- primer du champ de la vision distincte les parois du tube. Ce tube glisse à coulisse dans un autre présentant deux échancrures ellipsoïdales en bas et en haut; un ruban de magnésium, de 3" de large, de o®,15 de long environ, suspendu à une potence, est destiné à brûler dans cet espace isolé de l’intérieur de l’appareïl par deux verres protecteurs; ces dimensions du ruban suffisent à donner au sulfure l’illumination maxima, Sur ce tube moyen sont vissés : intérieurement, une bague qui peut main- tenir, en vue des applications photoptométriques, un nombre, variable à volonté, de verres dépolis; extérieurement, le tube antérieur terminé par deux écrans semi- circulaires, séparés par une cloison perpendiculaire : l’un, composé de verres dépo- lis, de couleur jaune verdâtre, identique à la phosphorescence, et auquel on peut substituer en vue des intensités très faibles tout autre écran moins absorbant par le simple jeu d’une bague, reçoit la lumière extérieure; l’autre est recouvert de sulfure de zinc. » La manipulation est des plus faciles. S'il s’agit de mesurer l'éclairement d’une source extérieure, séparer le tube postérieur du tube antérieur; allumer le ruban de magnésium; noter le temps au moment de l'extinction, replacer le tube postérieur contre le tube antérieur; noter le temps au bout duquel il y a égalité d'éclat entre l'écran phosphorescent et l'écran translucide; le rapport de l’ordonnée correspondant sur la courbe des observations au temps { indiqué par le chronomètre et marqué sur l’abscisse à une ordonnée quelconque exprimée en bougies-mètre donne immédia- tement l’éclairement de la source en bougies-mètre. L'éclat propre de ? l'écran phosphorescent au bout de deux à trois secondes est d’environ 1 bougie-mètre. Val # s A à” . i . . » J’ai mesuré, d après la courbe des observations, les éclairements suivants : Pleine lune en Sologne (5 septembre) Boulevard Saint-Jacques, Paris, en face du n° 36 (12 août, r1} soir). o,235504 za aux trois quarts pleine en Sologne (1° septembre). ...... ess O FRN e de l'Observatoire de Paris (12 août, 11" 30" fpir) ss. 0,0131394 oints du ciel opposés à la Lune en Sologne {act}... 5242484 0,0025130 » Par application de la formule (2), j'ai déterminé la lumière diffuse des étoiles le ue in st a aie 0000970 c'est-à-dire que, par ce ciel très a ferait à une nus se éclairaient l'écran translucide comme une bougie le viron 41", G 2 RSR verdâtre du sulfure, loin de nuire, pis beaucoup à la préci- ace Fee Ur suivant une loi connue, dès que l'écran phosphorepeap: est x que l’écran translucide, il paraît bleuâtre, l’autre jaunâtre, ( 004 ) » S'il s’agit de mesurer la sensibilité de l'œil par l'inverse du minimum perceptible après un séjour d’une durée connue dans l'obscurité ou après exposition de cet œil à un éclairage d’une intensité déterminée, on met par des bouchons l'appareil à l’abri de toute lumière extérieure, on dévisse le tube antérieur; on enserre dans la bague précitée le nombre de verres dépolis convenable suivant la petitesse présumée de l'éclairage à mesurer, et, après avoir opéré comme dans le cas précédent, on note le temps au bout duquel on constate l'apparition d’une lueur. » J'ai déterminé le pouvoir absorbant de ces verres dépolis au maximum en notant les temps au bout desquels je constatais légalité de teinte entre les deux écrans à une certaine distance d’une bougie, après interposition de ces verres entre l'écran phos- phorescent et le magnésium allumé, ayant soin de retirer ces verres immédiatement après l'illumination. Soient ip ù, do, i, ds -.-, Ùp les intensités maxima de l'écran phosphorescent, la lumière du magnésium ayant été absorbée par 0, 1, 2, 3; > ++. À VETTES, do, dy, Lo, lys ds, ..., En les temps au bout desquels on constate les égalités respectives de ces intensités avec une même intensité I de l'écran translucide ; étant admis, comme je lai vérifié, que la loi de déperdition du sulfure de zinc est la même, quelle que soit, dans les limites sus-indiquées, l'intensité maxima, on voit que les intensités maxima respectives t; is, Tj, hy =o. y ty Sont égales aux valeurs que prendrait l'intensité ^ au bout de temps ĉs— ép: J'ai obtenu, par application de la formule, - LOUP ire Ep z w t i i 3 dans laquelle m = 0,9936, c= 27,18 pour le rapport > et, par inspection de la 0 ‘. . r u na À i - courbe, pour les rapports 2, +, +, des nombres qui sont les quatre premières puis Da Å ë E - sances successives de valeurs très voisines, dont la valeur moyenne est o,875. En adme tant que ce coefficient d'absorption « est indépendant de l'intensité has i . . LA TÈ A e doit, pour le coefficient d'absorption totale de la lumière, z étant le nombre de verres, calculer la valeur 422. » L'interposition de ces verres offre l'avantage d’épargner, dans une certaine mesure, l’extrapolation de la formule (2). » CHIMIE MINÉRALE, — Sur la dissociation de l’alun de chrome. Note de MM. H. Baurrexx et E. Pécuar», présentée par M. Troost. . . : . r M l i i = « Un fait, aujourd’hui bien établi, est la dissociation de re it s + r x i I i ; composés salins, lorsqu’on les dissout. Parfois, la formation d’un proda { Goÿ } moins soluble, d’un sous-sel par exemple, ou un changement de couleur, permettent de reconnaître l'existence de cette dissociation. » Souvent, elle est plus difficile à caractériser. Graham, en se basant sur les différences des vitesses de diffusion du sulfate de potasse et du sulfate d'alumine, a pu prouver celle de l'alun ordinaire. Déposant en effet, au fond d’un vase rempli d’eau, une solution de ce sel, il constata, au bout de quelque temps, par l'analyse du liquide supérieur, que les poids des deux sulfates n’y existaient pas dans le rapport correspondant à la composition de l’alun. Mais, comme toute chose s’égalise à la longue, le phénomène de dissociation ne peut être contrôlé par ce procédé que dans les premiers temps. » Nous avons observé que, pour les aluns de chrome, ce fait de dissocia- tion, très certainement général dans le cas des sels doubles, peut être dé- montré d'une façon plus nette encore. Ayant remarqué que l’alun ordi- naire de chrome, après de nombreuses précipitations à l'alcool de sa solution aqueuse, présentait toujours une réaction acide, nous avons ajouté à 20% d’un liquide saturé, 3008 de gaz ammoniac; après agitation, il était neutre au méthylorange. Quelque temps après, la dissolution, qui avait pris une coloration verte par l’addition d’ammoniaque, laissait déposer des cristaux violets à réaction franchement acide et les eaux mères également étaient redevenues acides au méthylorange. » Ce fait ne peut tenir qu’à une dissociation partielle du sel, et corres- pondant à un état d'équilibre tel, que la liqueur est finalement acide. 3e Gette particularité est due au sulfate de chrome, car, ayant recommencé l'expérience avec ce sulfate simple, nous avons retrouvé pour ce Con- posé un phénomène en tous points analogue. » L'alun ordinaire et le sulfate d'alumine ne présentent pas la même Propriété. Leurs solutions neutres au méthylorange le sont encore au } ut de huit jours (EJ TT Re AE A S SE — (1) Ces remarques sur lalun de chrome ont été faites lors d’une étude sur l’efflo- "escence des sulfates et sur l'influence qu’exerce la présence de petites quantités d'acide sulfurique libre. Nous avons donné antérieurement, dans les Comptes ren- dus, t. CXV, p. 171, juillet 1892, un résumé de ce travail. A ce sujet, nous observe- "ons que quelques erreurs de nombres s'étant glissées dans cette Note, nous renvoyons Pour la rectification au Mémoire qui va être publié dans les Annales de Chimie et de Physique. ( 606 ) PHYSICO-CHIMIE. — Sur la température du maximum de densité des solutions aqueuses. Note de M. L. ne Correr, présentée par M. Friedel. « Soit M le poids de substance dissoute dans 1008 d’eau (substance supposée à l’état anhydre et non dissocié), C l’abaissement du point de congélation de l’eau, D l’abaissement de la température de son maximum de densité, et A le poids atomique de la substance dissoute. » J'ai appelé autrefois ( !) coefficients d’abaissement du point de congéla- : ; ; 3 C tion et de la température du maximum de densité les quotients & et x: J'ai ensuite appelé abaissements atomiques du point de congélation et de la température du maximum (on dit aujourd’hui abaissement moléculaire) les produits M X À et 2 x A. J'ai reconnu le premier, et j'ai vérifié sur un grand nombre de sels inorganiques et sur deux corps basiques (la po- tasse et la soude) la loi suivante : Les substances de même genre ei de méme constitution ont sensiblement le méme abaissement moléculaire du point de congélation. Cette loi, vérifiée par M. F.-M. Raoult, a acquis, par suite des importants travaux de ce savant, une portée tout à fait générale, = » Despretz a déterminé (?) la température du maximum de densité de plusieurs solutions de sels inorganiques, de potasse caustique, d’acide sul- furique et d’alcool. Il a reconnu que l’abaissement de la température du maximum de densité au-dessous de 4° est à peu près proportionnel au poids de substance dissoute dans 100 parties d’eau. Cette loi, que l'on pourrait appeler la Zoi de Despretz, correspond à la lot de Blagden sur la- baissement du point de congėlation. » L'étude des expériences de Despretz m'avait permis d’enirevoir autre- fois qu’il existe, entre le coefficient d’abaissement de la température du maximum et le poids atomique de la substance dissoute, une relation ana- logue à celle que j'avais trouvée pour le point de congélation. Les résultats de mes propres expériences sur la température du maximum (quoique celles-ci soient encore incomplètes), joints aux observations de Despretz, me permettent maintenant d'affirmer que : Les substances de constitution rip (*) Annales de Chimie et de Physique, 4° série, t. XXV et XXVI; 1871, 1872: ( ) Annales de Chimie et de Physique, t. V; 1839. ( 607 ) semblable (et quelquefois des substances de nature très différente) ont sensible- ment le méme abaissement moleculaire de la température du maximum de densité. » Cette loi se vérifie dans les mêmes limites que la loi relative à labais- SPOR P ) G; sement du point de congélation, On sait, en effet, que le rapport mres! pas toujours constant quand M augmente, comme l'exige la loi de Blag- den, mais qwil est souvent croissant, quelquefois décroissant. Il en est q ps D k i D r de même du rapport ;;; et, circonstance à remarquer, șy est croissant quand i est cfoissant, et décroissant quand : l’est aussi. Je n'ai trouvé d'exception, jusqu’à présent, que pour l’alcool éthylique. Les mélanges d’eau et d'alcool se conforment à la loi de Blagden, mais le déplacement de leurs températures du maximum est tout à fait anormal. » J'ai trouvé qu'il existe aussi une relation intéressante entre l’abaisse- ment de congélation (C) et l’abaissement de la température du maximum de densité (D). Toutes les substances étudiées jusqu’à présent (à l’excep- tion de l'alcool, et peut-être aussi de l’acide sulfurique ) se divisent en trois groupes par rapport à la valeur du rapport $ » Un premier groupe est formé par les substánces qui abaissent la température du maximum de densité de l’eau environ 4 fois (en moyenne 4,0 fois) plus qu’elles n’abaissent son point de congélation. Ce groupe comprend jusqu'à présent la potasse caustique, l'acide oæalique, les chlo- rures de sodium, de potassium et de calcium, et l’iodure de potassium. » Un second groupe comprend des substances qui, comme le sucre et les carbonates et sulfates alcalins, abaissent la température du maximum 7 à 8 fois plus que la température de‘congélation, » Enfin, pour un troisième groupe, qui n’a d’autre représentant, pour le moment, que le sulfate de cuivre, le rapport entre les deux abaissements est environ 11 ou 12. » On voit que les trois valeurs du rapport < sontentre elles sensiblement comme ae e AG 2 . ( 608 }) CHIMIE. — Sur quelques sels doubles de quinine. Note de M. E. Grimaux, présentée par M. Friedel. « Dans une Note présentée dernièrement à l’Académie (Comptes rendus, t. CXV,p.117), J'ai cherché à établir que, dans les sels basiques de quinine, l'acide est uni, non à l’azote du groupe quinoléique, mais à l’azote de l’autre groupe, probablement de nature pipéridique. Le quinine étant C° H* (OCH* )Az — CH? — C°H'*OAz, le sulfate basique, par exemple, serait représenté par la formule IUS OC EF 4 C°H°(OCH*)Az — CH? — C'H OAZN sos pe, C’ H* (OGCH?)Az — CH? — C'HOAZ / » Il wa semblé, par suite, que l’azote du groupe quinoléique pourrait aussi s'unir à un acide et former des sels doubles de quinine, à deux acides différents, sels qui n’ont pas été préparés jusqu’à présent. - » Les essais entrepris dans cette voie ont permis d’obtenir le chlorhy- drosulfate, le bromhydrosulfate et l'iodhydrosulfate, ainsi que les phos- pha:2s correspondants. » Chlorhydrosulfate (CH2 A202), 2 H CI, SO* H?, 3 H? O.— On dissout 30 parties de sulfate de quinine basique cristallisé (1 molécule) dans 24%,9 d’acide chlorhy- drique d’une densité de 1,050 (2 molécules). La dissolution se fait instantanément k froid; la liqueur abandonnée à évaporation spontanée dans l’air sec donne d'abord une couche gélatineuse qui se prend rapidement en une masse dure, formée de pe- tites aiguilles agglomérées. » Le sel, séché dans Pair sec, perd 3 molécules d’eau à 100°, ou par une exposition de cinq jours dans le vide au-dessus de l'acide sulfurique (t). » Ce sel est bien une espèce chimique et non un mélange; en effet, quand on abandonne, après sa préparation, la solution dans l’air sec et que l’on sépare des eaux mères la croûte cristalline qui se forme à la surface, celle-ci, après avoir été essorée Sieen me PR ee GTS E IL. iI. Calculé 3n°0- (*) Eau perdue à 100... 6,98 6,39 6,17 di Analyse du sel séché à 1009 ou dans le vide : i. H: II. Calculé. Acide sulfurique... .,.... 11,48 12,07 » 11,90 Acide chlorhydrique ... . 8,94 8,78 9,13 8,91 ( 609 ) sur la porcelaine et séchée à 100°, donne les mêmes chiffres à l'analyse que la masse totale (1). » Le chlorhydrosulfate de quinine est très soluble dans leau; à 25°, 1 partie de sel anhydre se dissout dans 1,16 parties d’eau. Il renferme pour 100 74,2 de quinine; le sulfate médicinal à 7 H°O en renferme 74,5. » Le sel hydraté fond à 120° en un liquide ambré et se prend, par le refroidissement, en une masse gommeuse; anhydre, il fond en brunissant et d’une façon peu nette entre 165°-170°. » Si l’on dissout le sulfate basique de quinine par une quantité d'acide chlorhydrique moitié moindre, on constate que la dissolution ne se fait qu'à l’ébullition et exige 5 parties d’eau; par le refroidissement, il se sépare une certaine quantité de sulfate basique, et la liqueur retient du chlorhydrosulfate; le sel, à une seule molécule d’acide chlorhydrique, ne parait pas pouvoir exister ou, du moins, dans ses solutions, se dissocie en sulfate basique et chlorhydrosulfate. » Bromhydrosulfate (CVH Az0?)?, 2HBr, SO*H?, 3H20. — Ce sel se prépare comme le précédent, avec 30% de sulfate basique (1 molécule) et 21% d’acide bromhydrique d’une densité de 1,180 (2 molécules). Le sulfate se dissout instan- tanément avec un faible dégagement de chaleur et peu d'instants après se prend en une gelée qui se convertit rapidement en une masse dure et blanche formée de petites aiguilles. » Après dessiccation dans l’air, ce sel renferme 3 molécules d’eau qu'il perd à 100°. Un échantillon a donné une perte d’eau correspondant à 4 molécules (?). * 2 Moins soluble que le chlorhydrosulfate, il exige, à l’état anhydre, 3,9 parties d’eau, à 22°, » Jodhydrosulfate. — On le prépare avec 8sr,90 de sulfate de quinine (1 molécule) 13%,2 d'acide iodhydrique d’une densité de 1,150 (2 molécules) et 20% d’eau; on opère la dissolution à 50°. Par refroidissement, il se sépare des masses gélatineuses au sein d’une eau mère. L. 2 (°) Le dosage III d'acide chlorhydrique se rapporte à un échantillon ainsi pré- paré. Calculé 3H*0O. L:::5 000 5,61 C) Eau perdue à 100° Calculé 4H 0. IL: 7,86 7:34 Analyse du sel desséché à 100° : Trouvé. Calculé. Acide sulfurique. ....... 10,37 » 10,79 Acide bromhydrique..... 17,30 17,82 17,62 C. R., 1892, 2° Semestre. (E. CAV; N° 173 82 ( 610 }) » Cette gelée ne tarde pas à se transformer en pelits cristaux jaunes donnant une solution incolore, On peut le faire recristalliser dans l’eau bouillante, mais il se dis- sout en partie par l’action d’une grande quantité d’eau à l’ébullition. » Par une exposition prolongée dans le vide sec ou à 100°, il perd son eau de cris- tallisation et prend une couleur havane. Abandonné à Pair, il s’hydrate et rede- vient jaune. Les dosages d’eau de cristallisation faits sur des échantillons différents portent à croire que ce sel forme deux hydrates, l’un avec 2H?0, l’autre avec 4H?0 (+). » Il est peu soluble dans l’eau; 1 partie de sel anhydre se dissoutà 22°, dans 19P,6 d’eau. » Chlorhydrophosphate de quinine (C*H?*A20?}, 2 HCl, PhO*H°, 9H°0. — Ce sel est cristallisé en petites aiguilles, assez solubles dans l’eau : le dosage d’eau a donné une quantité un peu supérieure à g molécules (?). » Le bromhydrophosphate également bien cristallisé renferme 7 molécules d’eau (°). » L'iodhydrophosphate se présente comme l'iodhydrosulfate sous forme d’une gelée qui se prend peu à peu en une masse de cristaux jaunes, renfermant 6 molécules d’eau (4). » : : ; n THERMOCHIMIE. — Sur la valeur thermique des trois fonctions de l’acide orthophosphorique el sur sa constitution. Note de M. pe Forcranr. « Les expériences bien connues de MM. Berthelot et Louguinine sur les chaleurs de neutralisation de l'acide orthophosphorique par la soude, nr. ne - Trouvé. Calculé 2 H’ O. | i oog 3,44 3,47 (1) Perte d’eau à 100° Trouvé. Calculé 4H°0. | yea 6,45 6,70 Analyse du sel anhydre : s Trouvé. Calculé. Acide sulfurique... ...... 9,39 œ 9,78 Acide iodhydrique. . .. 25,37 25,09 | Trouvé. Calculé pour 9H°0. C3 Fere deaud 100. + 16,2 19,40 Analyse du sel anhydre : Cévié. Acide Chiôrhydrique,. ..:..2.:.....+.:. 3o uoo 8,90 Trouvé. Calculé pour 7H°0- (*}) Perte d’eau à 100°......... NU ii pee 12,21 12,09 Trouvé. Calculé pour 6H*0. r aa a a a a 9,5 9:72 COL en liqueurs étendues, ont fourni les nombres successifs : + 141,70, + 11,60 et + 7,30. » A ces données, M. Joly a ajouté la chaleur de dissolution de l'ortho- phosphate trisodique anhydre (+ 17%, 40), et MM. Pfaundler et Thomson celle de l’orthophosphate disodique anhydre, soit + 5,35 (moyenne entre + 5,1 et -- 5,6). J'ai complété ces nombres par la chaleur de disso- lution de l’orthophosphate monosodique anhydre, qui est de — 0,15, à + 20°. | » Dès lors fai pu dresser le tableau suivant : PhO’, 3HO sol.+ Na sol. = H gaz + PhO, NaO, 2HO sol... + 60,60 PhOS, NaO, 2H0 sol. + Na sol. H gaz + PhO, 2 NaO, HO sol... + 49.20 PhOS, 2NaO, HO sol. + Na sol. — H gaz + PhO, 3NaO s0l....... +5 98,99 PhOS, 3H0 sol. + 3 Na sol. — H? gaz + PhOS, 3NaO sol ....... _—+ 148,13 où les réactions sont rapportées à l’état solide et expriment directement la substitution métallique. On évite ainsi les complications apportées par la présence de l’eau, et les comparaisons sont plus rigoureuses que pour état dissous. » Ce Tableau permet de formuler quelques conclusions : » Un premier résultat, déjà acquis avant ma dernière détermination, c'est la valeur totale + 148,13, qui donne la valeur moyenne + 49, 38. » Ce nombre est très voisin de celui des acides acétique et benzoïque (+ 90,17 et + 49,27), composés dont la fonction acide est bien nette. Déjà il rend peu probable l'hypothèse d’une ou deux fonctions comparables à celle des phénols, hypothèse indiquée par les chaleurs de neutralisation. Cependant, tant qu’on ne connaissait que la valeur moyenne + 49,38 et la valeur extrême + 38,33, laquelle est précisément très voisine de la valeur phénolique (+ 39,00), il était permis d’hésiter entre les trois constitu- tuons suivantes : + S Deux fonctions analogues à celles des phénols et une fonction acide, ce qui revient à admettre que la différence 148,13 — 38,33, soit 109, 80, comprend d’une part une seconde valeur phénolique 38,33 et une valeur acide 109,80 — 38,33, soit 71,47; qui serait celle d’un acide très énergique, supérieur même à l’acide azotique. Cette première hypothèse Peut se mettre sous la forme OHN gia -0-0H : ( 612 ) » 2° Une seule fonction phénolique et les deux autres, rendues plus acides par le voisinage d’un atome d'oxygène, c’est-à-dire que la valeur 109,80 nu 54,90, c’est thermique de chacune de ces deux fonctions serait ce qu’exprime la notation OH OH- Pr =g: N OH » 3° Trois fonctions exactement pareilles et en réalité également acides. C’est la théorie du phosphoryle OH (Ph'O) — OH. NOH » Les deux premières hypothèses doivent être écartées : » La première, parce que les nombres observés + 49,20 et + 38,33 donnent une moyenne + 43,76 bien supérieure à + 39%, valeur de la fonction phénol; le nombre + 49,20 indique que déjà la seconde fonction est plus acide qu’un phénol. | | » La seconde, parce qu’elle suppose que deux des fonctions ont acquis une énergie plus grande parce qu’elles sont simplement au voisinage d'un atome d'oxygène; mais on ne comprendrait pas que ce seul fait pùt porter leur valeur moyenne jusqu’à + 54°™, 90, nombre qui dépasse déjà celui que donnent la plupart des acides véritables. » Cependant, la troisième hypothèse paraît en contradiction soit avec les chaleurs de neutralisation décroissantes, soit avec les nombres rap- portés à l’état solide, lesquels décroissent aussi régulièrement. Mais, en réalité, cette contradiction peut très bien n’être qu’apparente, et je pense que cette hypothèse est seule acceptable. L’acide orthophosphorique est trois fois acide, et chacune de ses trois fonctions est parallèle aux autres. Leur valeur est la même et égale à + 49,38. La molécule est Rs comes cells dä glycol, de l'acide sulfurique, du pyrogallol Ce ot et de beaucoup d’autres composés à fonctions répétées, qui fournissent aussi des apparences analogues. » Rappelons seulement les nombres fournis par le pyrogallol : + 41:34, + 39,00 et + 35,66, CRI) 5 dont les différences sont : + 2,25 et + 3,43, c’est-à-dire du même ordre de même les différences 60,60 — 49,20 et 49,20 — 38,33 sont +11,40 et + 10,87, presque identiques. Dans les deux cas, la troisième fonction paraît avoir une valeur voisine de celle d’une fonction moins acide : alcool pour le pyrogallol, phénol pour l'acide orthophosphorique. Cette appa- rence peut s'expliquer par des combinaisons intramoléculai sivement, se forment et se détruisent, suivant un mécanisme que j'ai déjà exposé, et sans qu'on puisse conclure à une dissymétrie. » Remarquons encore que la seconde fonction de l’acide orthophospho- rique donne + 49, 20, très sensiblement la valeur moyenne + 49,38, le pyrogallol donnant de même + 39,09, très sensiblement la valeur moyenne + 38,70. Et il doit en être ainsi, s’il est vrai que la seconde sub- stitution comprend en réalité trois phénomènes : destruction de la pre- mière combinaison intramoléculaire (effet thermique négatif), substitution métallique (effet positif), et enfin nouvelle combinaison intramoléculaire (effet négatif); les fonctions étant de même nature, le premier effet doit annuler sensiblement le dernier, et le nombre observé pour la seconde substitution doit mesurer exactement la valeur de substitution non-seule- ment pour la seconde, mais pour chacune des deux autres fonctions. » Cette théorie me parait donc s'appliquer aussi bien aux acides qu'aux alcools et aux phénols, lorsque les fonctions répétées sont voisines. » aul. succes- y 4 LA CHIMIE ORGANIQUE. — Sur la préparation et les propriétés de la fibroïne. Note de M. Léo Viexox. « La soie grège obtenue par le dévidage des cocons du Bombyæx mort, se compose essentiellement de deux parties séparables par différents réac- tifs. Industriellement, la séparation s'effectue par l’action des solutions aqueuses et bouillantes de savon; en moyenne, 100 parties de soie grège perdent, par ce traitement, 25 parties de grès ou gomme, et donnent 75 parties de soie dite décreusée, présentant au plus haut degré les qua- lités techniques de la soie. » Les chimistes qui ont réalisé l'analyse immédiate de la soie grège ont obtenu des résultats ne concordant pas, dans le plus grand nombre des avec les résultats industriels. Mülder a dénommé fibroine la soie dépouillée de son grès par l’action de l’acide acétique bouillant. D’après ce chimiste, la soie renfermerait : Pibrornen TNT AT 53-54 pour 100. 46-47 » ss ( 614 ) » Stædler a préparé la fibroïne en soumettant la soie à l’action d’une lessive de soude à 5 pour 100, s’exerçant à froid pendant dix-huit heures. Il obtint, dans ces conditions, 42-50 pour 100 d’une matière qu’il consi- dère comme de la fibroïne pure. » Cramer, par l’action de l’eau sous pression à 133°, obtint une fibroïne représentant 66 pour roo de la soie employée. » Francezau proposa de préparer la fibroïne en faisant agir sur la soie grège deux bains de savon bouillant, puis deux bains d’acide acétique à 8° : il obtint en moyenne 75 pour 100 de fibroïine. ». En présence de ces divergences, j'ai abordé l'étude de la préparation et des propriétés de la fibroïne pure. Voici mes résultats : » Préparation de la fibroïne. — On prend un écheveau de soie grège blanche, pesant environ 108 : on le traite à l’ébullition, en ayant soin de lisser fréquemment pendant trente minutes, par un bain formé de 150°% de savon blanc neutre et 1500 d’eau distillée. La soie est ensuite tordue, rincée à l’eau distillée chaude, puis tiède, pour éliminer le savon. Après essorage, on la soumet à l’action d’un deuxième bain de savon composé comme le premier et agissant à l’ébullition pendant vingt minutes. Puis, la soie est soigneusement essorée; on la rince successivement dans 1! d’eau dis- tillée bouillante, 1° d’eau distillée tiède, 1! d’eau distillée froide renfermant 10° d'a- cide chlorhydrique pur à 22°. Finalement, on rince à Peau distillée et l’on termine par deux lavages au moyen de l'alcool à go°. On obtient, dans ces conditions, en moyenne, 75 pour 100 de soie très blanche, très brillante, souple, tenace et élastique : cette matière doit être envisagée comme la fibroïne. » Sa densité est très voisine de 1,34. Sa composition centésimale moyenne est: RES. evo 48,3 Die ie l'Observatoire Paris (équatorial de la . L. Av: s intégrales algé- | briques de l'équation différentielle du pe i mio 3 Etes tot: Met res e ss ARD PIETTE. mpouYy - f M M RÉEL Bou procédé électromécanique (sonomètre d’in- duction joint à un microphone ) CORRESPONDAN CE. M. H. Baupieny et E. PÉcHarp: — Sur la q fisocition de Tad de chrom sL- DE Cor -— - Sur la température aa ee o ENSA maxim im M. E. GRIMAUX. — Sur quelques sels doubles — Sur la valeur thermique des trois tonstions de l’acide n a ospho- rique et sur sa constitutio . Léo Vienon. — Sur la ne et les propribiés #3 la BDrorne os. eas US HoF. — Du rétablissement de la forme dite ‘sporangiale chez les Diato- macéés ii 25 vetis des Mans RE ee nés M. ALPHONSE LABBÉ zoaires ani verdn i à sang rod... M. E. YUwG. — De l'influence des lu prie “colorées: sur le développement des ani ab AIN. — Sur le mode de fixation i Jarves parasites Ro ne des Aca- tiens iess- terane nes see eaa nene- — La caverne s Br S prouet d un squelette d’ ephe Hondionnlis dans les cendres basaltiques du volcan de Senèze ( Haute-Loire) sens mére es vue tte ed ed ee See ..). M. R. ZELLER. — Sur les AN du son- * dage de Douvres....-.............12+2 M. e M. L. Parthe, sur le dosage vo- lumétrique des alcaloïdes par les méthodes alcalimétriques, rappelle ane Note publiée par ) M. PHARES, sur le mème suje ss C TE E $o ur Tes Hémato- ; 621 4623 ; L. HARSTEN, à propos d’une Communica- = n au o 5 Grands-Augustins, Sk a VILL ARS ET FILS, A2oa Ur L5 r} "~ COMPTES RENDUS — - ie DES SÉANCES DE LACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 54 OCTOBRE 1892. PRÉSIDÉE PAR M. DE LACAZE-DUTHIERS. i MÉMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur l’ Analysis situs, Note de M. H. Porxcaré. « On sait ce qu'on entend par l’ordre de connexion d’une surface et le rôle important que joue cette notion dans la théorie générale des fonctions, bien qu’elle soit empruntée à une branche toute différente des Mathéma- tiques, c’est-à-dire à la géométrie de situation où Analysis situs. » C’est parce que les recherches de ce genre peuvent avoir des applica+ tions en dehors de la Géométrie qu’il peut y avoir quelque intérêt à les poursuivre en les étendant aux espaces à plus de trois dimensions. Rie- mann l’a bien compris; aussi, désireux de généraliser sa belle découverte, il s’est appliqué à l'étude de ces espaces au point de vue de l’ Analysis situs et il a laissé sur ce sujet des fragments malheureusement très incomplets. 85 C. R., 1892, 2° Semestre. (T. CXV, N° 18.) (654) Betti, dans le tome IV, 2° série des Annali di Matematica, a retrouvé et complété les résultats de Riemann. Considérant une surface (variété à n dimensions) dans l’espace à n+ 1 dimensions, il a défini z — 1 nombres Pis Pas ses Pn-1 qu'il appelle les n — 1 ordres de connexion de la surface. » Les personnes que rebute la Géométrie à plus de trois dimensions pourraient croire ce résultat sans utilité et le regarder comme un vain jeu de l'esprit, si elles n'étaient averties de leur erreur par l'usage qu’a fait des nombres de Betti notre confrère M. Picard dans des travaux d'Analyse pure ou de Géométrie ordinaire, » La question n’est pas épuisée cependant. On peut se demander si les nombres de Betti suffisent pour déterminer une surface fermée au point de vue de l’Analysis situs, c'est-à-dire si, étant données deux surfaces fer- mées qui possèdent mêmes nombres de Betti, on peut toujours passer de l’une à l’autre par voie de déformation continue. Cela est vrai dans l'espace à trois dimensions et l’on pourrait être tenté de croire qu'il en est encore de même dans un espace quelconque. C’est le contraire qui est vrai. » Pour nous en rendre compte, je vais envisager la question à un point de vue nouveau, Soient x,, æ,, ..., æ,,, les coordonnées d'un point de la surface; ces n +1 quantités sont liées entre elles par l'équation de la sur- face. Soient maintenant Teor p fonctions quelconques de ces z + 1 coordonnées x (coordonnées que je suppose toujours liées par l'équation de la surface et auxquelles je conviens de ne donner que des valeurs réelles). » Je ne suppose pas que les fonctions F soient uniformes, mais je sup- pose que si le point (x,, æ,, ..., æ,,,) décrit sur la surface un contour fermé infiniment petit, chacune des fonctions F revient à sa valeur primitive. Cela posé, supposons que notre point décrive sur la surface un contour fermé fini, il pourra se faire que nos p fonctions ne reviennent pas à leurs valeurs initiales, mais deviennent ! nu nu re Pe ..., r > g . F ou, en d’autres termes, qu’elles subissent la substitution A] a 4 1! y 1 (ELE ...9 Fp; Fi Kas s.s F,). a 5e ( 635 ) » Toutes les substitutions correspondant aux divers contours fermés que l’on peut tracer sur la surface forment un groupe qui est discontinu (au moins en ce qui concerne sa forme). » Ce groupe dépend évidemment du choix des fonctions F; supposons d’abord que ces fonctions soient les plus générales que l’on puisse imaginer en ne s'imposant pas d'autre condition que celle que nous avons énoncée plus haul; et soit G le groupe correspondant. Soit G’ le groupe correspon- dant à un autre choix de ces fonctions; G’ sera isomorphe à G, holoédri- quement en général, mériédriquement dans quelques cas particuliers. » Le groupe G peut donc servir à définir la forme de la surface et s'ap- peler le groupe de la surface. Il est clair que si deux surfaces peuvent se transformer l’une dans l’autre par voie de déformation continue, leurs groupes sont isomorphes. La réciproque, quoique moins évidente, est encore vraie, pour des surfaces fermées, de sorte que ce qui définit une sur- face fermée au point de vue de } Analysis situs, c’est son groupe. » Nous sommes donc conduit à nous poser la question suivante : Deux surfaces fermées qui ont mémes nombres de Betti ont-elles toujours des groupes isomorphes ? » Pour résoudre cette question en nous servant d’un mode de représen- tation simple dans l’espace ordinaire, nous supposerons qu'il s'agisse de définir une surface dans l’espace à quatre dimensions seulement. Consi- dérons pour l’espace ordinaire un groupe G proprement discontinu. L’es- pace se trouvera ainsi décomposé en une infinité de domaines fondamen- taux, transformés les uns des autres par les. substitutions du groupe, Je suppose que le domaine fondamental ne s’étende pas à l'infini et qu'aucune substitution du groupe ne laisse inaltéré aucun point de l’espace. » Soient alors RTS G quatre fonctions des coordonnées æ, y, z de l’espace ordinaire, inaltérées par les substitutions de G. Si l’on considère X,, Xs, X,, X; comme les Coordonnées d’un point dans l’espace à quatre dimensions, ce point décrira une surface fermée dont le groupe sera isomorphe à G, holoédriquement si les fonctions X sont les plus générales qui soient inaltérées par G. » Considérons; en particulier, le groupe dérivé des trois substitu- tions (£ Fi Sy sF Y» žy (e; yis GI 1,2), N \ EA My S3 e AI h —- PY, yæ t ÔdY, 3 TE I), ( 636 ) æ, B, y, ò étant quatre entiers tels que xò — 8y = 1. Je l’appellerai, pour abréger, le groupe (x, B, y, D). » Le domaine fondamental sera un cube. » On observera d’abord que deux groupes (x, B, y; à), (x, B's y’, à )ne peuvent être isomorphes que si les deux substitutions (£, y; ax + By, yx + òy), (x,y; æ+ By, ystry) sont transformées l’une de l’autre par une substitution linéaire à coeffi- cients entiers. | » Cela n'arrivera pas en général. » Cherchons maintenant à déterminer les nombres de Betti pour la sur- face qui admet le groupe (x, 6, y, ò). Nous verrons que l’une des connexions est toujours quadruple, et que l’autre (la connexion linéaire) est » Double dans le cas général; » Triple si «+ò = 2; » Quadruple si a = ò = r, p= y =o. » Ce qui précède montre que les nombres de Betti peuvent être les mêmes pour deux surfaces, sans que leurs groupes soient isomorphes "i par conséquent, sans que l’on puisse passer de l’une à l’autre par défor- mation continue. » C’est là une remarque qui peut jeter quelque lumière sur la t des surfaces algébriques ordinaires, et rendre moins étrange un =e E vert par M. Picard, à savoir que les surfaces n’ont pas de cyclo ik dimension, si elles sont les plus générales de leur degré. » i héorie CHIMIE AGRICOLE. — Observations sur la Communication de M. Berthelot, présentée dans la dernière séance de l Académie; par M. Tu. ScurÆæsise. © La dernière Communication de M. Berthelot sur la fixation de For atmosphérique par les microbes débute ainsi : J'ai etabli la fixation de l'a- zote atmosphérique par les microbes contenus dans la terre végétale, r w vérité, acceptée aujourd'hui après de longues discussions, & renversé les an ciennes theories... » Si je laissais passer, sans la contester, une affirmation aussi formelle, On croirait qu'après avoir soutenu que la terre nue ne fixe pas» en ae l'azote gazeux, j'ai maintenant changé d’avis. Je tiens à éviter toute m prise sur ce point. 1 ? hi 3 ` , Sit ur la » Aujourd'hui, qüand on parle de fixation d’azote atmosphérique $ ( 657 ) terre végétale, il est devenu nécessaire de distinguer le cas où la terre mise en expérience demeure nue, c’est-à-dire exempte de toute végétation apparente, du cas où apparaissent des plantes inférieures. » Les expériences, si multipliées, qui ont conduit M. Berthelot à affirmer que des sables argileux, des kaolins, des terres végétales de Meudon, fixent l’azote atmosphérique avec le concours de microbes répandus dans toute leur masse, sont toutes comprises dans le premier cas, celui où la terre demeure nue. Ayant placé un assez grand nombre de terres très di- verses dans les conditions qui doivent, d’après M. Berthelot, fournir les résultats les plus probants, c’est-à-dire en vases clos à atmosphères toujours oxygénées, je n'ai jamais pu constater une fixation appréciable. C'est Pourquoi j'ai conclu que la propriété de fixer l’azote atmosphérique, si elle est réelle chez certaines terres privilégiées, n'existe pas, en général, dans les terres de nos champs. Plus que jamais je continue à soutenir cetté opinion. » Le second cas, celui où des plantes inférieures apparaissent à la sur- face des terres, a été rencontré et étudié par MM. Schlæsing fils et Lau- rent, au cours de leurs recherches sur la fixation de l’azote gazeux par les plantes. Ces auteurs ont démontré, d’une façon irréfutable, que l'azote ga- zeux peut être fixé quand certains végétaux inférieurs sont observés à la surface des sols. » Voilà une vérité qui a été bien réellement acceptée. Mais je tiens Pour certain que M. Berthelot ne songe pas à en revendiquer la démon- stration el que, par conséquent, ce n’est pas d’elle qu’il veut parler quand il dit : et cette vérité acceptée aujourd’hui apres de longues discussions... » En parlant ainsi, M. Berthelot ne peut viser que la vérité qu’il a dé- ouverte, celle de la fixation de l'azote gazeux dans la terre végétale, quand cette terre demeure nue. Mais cette vérité-là rencontre encore trop de Pe ; H> : contradictions pour qu’on puisse la considérer comme acceptée au- Jourd hui. » Reponse à la Communication précédente, par M. BERTHELOT. x k ! entendu, avec quelque étonnement, la lecture de la Note de notre ue L'Académie se rappelle les expériences que j'ai exposées devant a pue celte question depuis de longues années; j'ai montré que, Sous fluence des microbes, c'est-à-dire des organismes inférieurs contenus ( 638 ) dans la terre végétale, et indépendamment de la présence et de l’action des plantes supérieures, celle-ci fixe l’azote atmosphérique. » C’est cette démonstration que je revendique. Le fait même que j'a- vais annoncé, je veux dire la fixation de l'azote sur la terre, par suite d’un phénomène vital, a été vérifié depuis par des observateurs trop nombreux en France, en Allemagne et en Europe, pour que les doutes soulevés à l’origine aient pu être maintenus : l'évidence des faits positifs et reconnus par MM. Franck de Berlin, Tacke, Gautier et Drouin, Bréal, Dehérain et autres savants, ayant ôté toute portée aux observations négatives de M. Schlæsing et au point de vue qui les avait dirigées, c’est là une vérité acceptée. Elle a changé le cours des idées et elle est enseignée depuis plu- sieurs années, comme conséquence formelle de mes travaux, dans la plu- part des chaires de l'Enseignement supérieur, à Paris et dans les Facultés de France, à Berlin et dans les Universités d'Allemagne. 1l n’y a donc plus lieu de rentrer dans des discussions désormais épuisées. Aussi paraitra-t-l sans doute étrange de voir réclamer la découverte pour des savants venus à la dernière heure, qui se sont bornés à la vérifier et à en préciser le méca- nisme dans des cas particuliers, Il était difficile de prévoir que, après une tentative aussi prolongée pour contester la réalité des faits établis par mes recherches, cette controverse se Lerminerait par la prétention d'en attri- buer la découverte aux élèves de M. Schlæsing lui-même. Pour me servir des expressions employées par Berzélius, objet d’un procédé analogue, « cette manière d’agir est sans précédent dans l’histoire de la Science. » PHYSIQUE. — Sur les lois de compressibilité des liquides; par M. E.-H. Amacar. « Dans ma Communication du 23 août 1886, j'ai donné seulement quel- ques résultats préliminaires relatifs à l’eau et à l’éther, qui n'étaient du resle point corrigés de la déformation des piézomètres que je n'avais alors pas encore étudiée. Depuis j'ai examiné divers autres liquides ; les seres dans lesquelles la pression a été poussée jusqu’à 3000!" ont été faites PE la méthode décrite à la date ci-dessus (méthode des contacts électriques); pour tous les groupes de séries atteignant 200° et seulement 1000, jai suivi la méthode que j'ai fait connaître à propos de mes recherches sur 125 gaz (méthode des regards) (8 décembre 1890). J'ai dressé des Der donnant pour chaque liquide aux diverses températures et sous les EE pressions les volumes occupés par la masse du corps dont le volume sera ( 639 ) égal à l'unité à zéro et sous la pression de 1°"; avec ces résultats, j'ai calculé les valeurs des coefficients de compressibilité inscrits dans les Ta- bleaux qui suivent; ces cocfficients moyens (4) se rapportent aux limites successives de pression indiquées à la première colonne verticale, » L’éther jusqu’à 100° a été étudié de 10° en 10°; je donne seulement les coefficients de 20° en 20° comme pour l'alcool. Pour chacun des autres liquides, je ne consigne ici de résultats qu’à une seule température. z LA Ether (+ Fr = HR 000.,: :} des pressions en atmosphères. 0,00. 20,0. 400,0. 60,0. 80,0. : 100,0. 138°,0. - 198°,0. tm atm RE, 1470 1764 2081 » » » » » Joe 100 ..... 1329 1584 2026 2523 3150 3934 » » 100- 200 ..... 1207 1448 1502 2046 2938 3083 » 2500-9500 . . ::: 1088 1250 1478 1739 2037 2408 3266 5645 300- oo 0986 11/44 1203 1900 1723 1939 2998 3925 100s 900 .,... o8gr 1004 1190 1308 1486 1736 2131 2986 500- 600 ..... 0835 931 1043 1178 1395 1464 1829 24h41 600- 700 ..... 0768 0856 0962 1051 1157 1205 1564 2047 700% 800 aea 0720 o801 0888 0972 1073 1199 1402 1791 800- 900 ..... 0682 0743 o802 o88g 1002 1062 1280 1626 900-1000 ..... 0654 0706 0766 0839 o8g1 0974 1133 1436 Alcool (uw —0,000....) gs. 20°. 40°. 60°, 80°. 100°. 198°. HE a 0959 1118 1251 » » » » BOE 100 !....., 0904 1024 1179 1336 1907 » » Le ppo ar ak a 0848 0990 1056 1213 1380 1578 » RE D 0774 0859 0960 1075 1211 1376 3333 ’ ò- o Pine 0728 0796 0870 0960 1093 1217 2590 Le e vs 0682 0731 0808 o8g1 0980 1091 2164 RU D00 ae 0635 0685 0755 0810 0892 0999 1843 vay do ETFS 0597 0659 0709 076% 0832 0932 1552 sa n, 0558 0622 0653 0723 0780 084/ 1403 Re EN 0591 0584 0627 0667 0736 0792 1289 900-1000 ....... 0599 546 0589 0631 0682 0730 1190 (un: 0,000::0. 4 Sulfure Ether. Alcool. de carbone. Eau o ŘŮŮ—— a en i 0°, 00. U,00 20,20. Ago ;95.0 (0°,00.. 40°,35. 0°,00. 49,15. Entre ret5oo, "0475 1072 1204 » 0769 0995 0657 » ob 0416 0708 0784 0900 0566 0667 0927 » TA 0358 0937 o592 0698 0458 ob12 0/29 . 0512 Mo 0804. 04Ga + 0477 -4,0906 088.042. 2D907 AE -2900, 0292 037 I 0395 WAR 0331 0366 0329 0188 2900-3000. 0961 0317 0338 0366 0284 0295 0290 » ( 640 ) (u — 0,000...) Chlorure me A Kari es e iyi Di Acét Péthyles r th: le a, ah lé eo es me ique, ro ique. a Ique. Acetone. e 1e. de e . pressions. 0,00. "000: g, 60. 0°, 00. 0°, 00. 0, 10 10,60. | 10,10 iiw a 1- 500: 0794 0691 0691 0816 1030 0894 0738 0723 5 000 0583 0518 odII 0588 0692 0634 0562 0943 1000-1200 0470 0423 0427 0472 0946 oor 0462 0453 1500~2000 0400 0361 0361 0400 o444 422 0384 0384 2000-2500 0345 0312 0315 0350 0386 0364 0344 0328 2500-3000 . 0294 0272 » » » » 0309 0286 » Variation du coefficient de compressibilité avec la pression. — L'inspec- tion des Tableaux montre que dans tous les cas, à toutes les températures, le coefficient décroîit régulièrement quand la pression croît. Vers 3000°°", le coefficient de l’eau est réduit à la moitié de ce qu’il est sous la pression normale, celui de l’éther est réduit au tiers, etc. Cette question a été très controversée; plusieurs physiciens ont annoncé que, dans les limites de leurs expériences, ce coëfficient était indépendant de la pression; on a même, dans certains cas, trouvé un accroissement avec la pression; en 1877, opérant seulement jusque vers 4o*", j'avais trouvé une diminution presque insensible à la température ordinaire, mais qui devenait très no- table quand la température croissait. Il est facile de voir que cette décrois- sance du coefficient dans les limites de pression où ont opéré la plupart des physiciens est extrêmement petite; elle a pu être de l'ordre de gran deur des erreurs expérimentales et, par suite, n’a pas été aperçue; a il ne saurait en être de même des expériences dont les résultats ont été pu- bliés en 1872 par M. Cailletet et desquelles on a conclu à la constance du coefficient jusque sous des pressions de 600%" et 700*%", ainsi qu On le lit dans plusieurs Traités de Physique et dans plusieurs Mémoires; pour l’éther, par exemple, le nombre donné par M. Calletet est, dans les mêmes limites de pression et à la même température, de 32 pour 100 plus grand que celui auquel je suis arrivé; pour le sulfure de carbone, la diffé- rence est encore plus grande : l'excès est de 44 pour 100; on conçoit difficilement de pareils écarts; si J'insiste sur ce point, c'est que cote prétendue constance du coefficient a conduit comme conséquences - de grosses erreurs. On remarquera que l'eau dont les lois de compressi sont, sous certains rapports, très différentes de celles que présentent e autres liquides, rentre ici dans le cas ordinaire; pour ce liquide en pa culier, M. Tait qui, avant moi, en avait poussé l'étude jusque vers ie 4 avait indiqué une diminution du coefficient de compressibilité qu il avai même représentée par une formule. ( 641 ) » Cette diminution est elle-même, tant en valeur absolue qu'en valeur relative, d'autant plus grande que la température est plus élevée; c'est ce ` ni A 0 ss oA que montre le Tableau que voici des valeurs de = "T Jp’ j'ai pris au hasard la différence, aux diverses températures, des coefficients moyens entre 200°" et Joo, puis entre 400%" et 500%”. É!ther. 0° 20° 40° 60° 80°. 100° 138° 198°. atm atm 200-300 (0,000....) 1088 1250 1478 1739 2037 2408 3266 5645 400-500 (0,000 ) o8gi 1004 1190 1308 1486 1736 2131 2986 Au —>(0,000....) 0197 0246 0328 0431 0551 0672 1135 2661 Ab. ip —>(0,000000. . .) 098 123 164 219 275 336 567 1330 1 Au aote 0,00090 0,00098 0,00109 0,00124 0,00135 0,00139. 0,00173 0,00235 » Enfin le Tableau que voici, également relatif à l’éther, montre, pour zéro et 100°, que la variation du coefficient avec la pression décroit, tant en valeur relative qu’en valeur absolue, quand la pression croît; il con- firme en même temps les résultats du Tableau précédent. ae DES nt sé woi pina aai En : jme = Ap 1 åp Au. 1 åp pressions. p. ip u ap u. `p. ` īp Ad catin 0,000 0,000000 0,000 0 ,000000 100-200, :,:..0 120 3083 300-400 .,....., o 86 110 0,00091 a 972 0,00185 500-600 . . ... 0835 079 0,00076 1464 237 0,00122 TORSO... 0720 097 0 ,00068 1195 134 0,00092 9001006 .:....:.. : 0654 033 0,00046 0974 110 0,00092 » Variation du coefficient de compressibilité avec la température. — Sauf pour l'eau qui sera examinée à part, et dont, pour cette raison, j'ai inscrit ici seulement une série, on voit à l'inspection des Tableaux que le toef- ent de compressibilité augmente dans tous les cas avec la température, sous toutes les pressions. » Voici maintenant deux Tableaux donnant pour l'alcool et l’éther les A va E 1 d : imi leurs de z; €t de = Je pour des valeurs de y prises entre les limites de r = . . ’ $ LT byi Pression indiquées à la première colonne verticale. C. R., 1892, 2° Semestre. (T. CXV, N° 18.) = (642) Ether. Au Lo - O Lu es EE" M A" pressions. O°-50°. 50°-100°. 100°-138. 138°-198. 0°-50°. 50°-100°. 100°-198°. atm atm r 100-300... : 140 234 Sp » 0,0116 0,0112 » 200-300. .... 099 165 296 396 0,009! 0,0104 0,0135 300-400. .... 082 109 163 228 0,0083 0,0089 0,0102 400-500. .... 067 102 104 142 0,0075 0,0083 0,0073 500-600..... 057 o6g 09 103 0,0068 0,0062 0,0068 606-760. .... 647 059 o71 080 0,0061 0,0059 0,0059 700-800. ..., 042 052 054 065 0,008 0,006 0,001 800-900. . …. 033 043 057 058 0,0048 0,0051 0,0054 900-1000 .... 030 035 042 020 0,0044 0,0044 0,0048 Alcool. 0°-40°. 40°-100°. 100°-198°, 0°-40°. 40°-100°. 100°-198°. 100-200..:.. 052 087 » 0,0061 0,0082 4 200-300. .:.. 046 069 198 0,0059 0,0072 0,0144 300-400. .... 035 o58 140 0,0048 0,0067 0,0115 400-500. ~... 032 047 109 0,0047 0,0058 0,0100 500-600. .... 030 o41 086 0,0047 0,0054 0,0086 a 062 0,0047 0,0052 — 0,0068 700-800: :..… aah 032 057 0,0043 0,0049 0,006 800-900. .... O19 028 050 0,0034 0,0046 0,006 900-1000 ... or7 023 047 0,0033 0,0039 0,0064 "1 À z y f A » On voit que T augmente rapidement avec la température et décroit rapidement quand la Pression croît. 1 A nn. ž à . : A » La valeur de . ee diminue aussi rapidement quand la pression croit, mais, tandis que pour l'alcool elle augmente d’une façon notable avec la température, pour l'éther elle paraît en être sensiblement indépendante ; on est conduit à se demander si elle ne tendrait pas vers une limite ou ne passerait pas par un maximum que l’éther aurait déjà atteint; cette der- nière hypothèse est la plus probable, car c’est ce ‘qui a lieu pour l'acide carbonique et l'éthylène, dans la partie du réseau où leurs propre peuvènt ĉtre rapprochées de celles des liquides suffisamment chauffés; on peutdonc prévoir par analogie qu'il doit en être de même pour l'alcool, l'éther et les autres liquides à une température suffisamment élevée. » MÉMOIRES PRÉSENTÉS. M. G. Dexrau adresse une Note sur une nouvelle machine pneuma- tique. (Commissaires : MM. Cornu, Mascart.) M. Deraurier adresse une Note ayant pour titre : « Recherches sur les combinaisons optigues et photographiques qui, avec les instruments actuels, peuvent servir pour observer notre satellite avec le plus fort gros- sissement possible ». (Commissaires : MM. Faye, Mascart.) CORRESPONDANCE. M. le SECRÉTAIRE PERPÉTUEL signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance, la troisième édition du « Traité de Géologie » de M. A. de Lapparent. (Présenté par M. Daubrée.) M. P. Fiscuen prie l’Académie de vouloir bien le comprendre parmi les candidats à la place laissée vacante dans la Section de Zoologie par le décès de M. de Quatrefages. (Renvoi à la Section de Zoologie.) M. le Mixisrre pes AFFAIRES ÉTRANGÈRES transmet à l’Académie une Lettre du vice-consul de France à Erzeroum sur une observation d’un arc- en-ciel lunaire. « ASTRONOMIE. — Observation de la comète Barnard (octobre 12), faite à l'Observatoire d’Alger à l’équatortal coude; par M. F. Sy, communiquée par M. Tisserand. Astre — Étoile. Nombre Date ; a i Ce 1892. Étoile. Gr. åR AD. compar. Oct. 18. 4[W, 1077 + BrH. Seeliger 21912] 8,5 “<+ow18,gr —3'23",1 20:16 ( 644 ) Positions de l’étoile de comparaison. Ascension droite Réduction Déclinaison Réduction Date moyenne 1892. 1892,0. jour. 1892,0. jour. Autorités. 1 W o O S x h m s (2 o 1 I A | ifi n 1077 ct.. 18. 19h43m58s,37 +1,53 +10947'45',4 +9,0 | BH. Secligerneargia] Positions apparentes de la comète. Date Temps moyen Asc. droite Log. fact. Déclinaison Log. fact. 1892. d'Alger. apparente. parall. apparente. parall. UT EST RER 8h57m33s 1gh44viSs8r 1,541 “—+10°44/31",3 0,630 » La comète est de très faible éclat, occupant une étendue cireulaire de 20” de diamètre environ; on distingue à peine une petite condensation. » ASTRONOMIE. — Klements elliptiques de la comète Barnard du 12 octobre 1892. Note de M. Scnuznor, présentée par M. Tisserand. « Dans une Note précédente (p.586), j'ai regardé comme très pro- bable que la nouvelle comète de M. Barnard ait une courte durée de ré- volution. Un nouveau calcul, basé sur des observations de M. Bigourdan, des 17, 21 et 26 octobre et sur une observation de M. Schorr du 17 0€ tobre, confirme cette prévision et met en évidence le fait très intéressant, déjà précédemment soupçonné par moi, d'une connexion intime entre Ja nouvelle comète et celle de Wolf. » Voici les éléments encore très incertains que j'ai tro:1653; J'Y ajoute, pour faciliter la comparaison, les éléments approchés de la comète de Wolf à son retour en 1897, et ceux qu’elle possédait, d’après M. Lehmann- Filhès, avant les grandes perturbations subies en 1875 de la part de Ju- pıter. Comète Barnard. Comète Wolf, 1891. Comète Wolf, 1875. koaa a 1892 déc. 9,0721 ; ; Ts Se nn, 18° 33! 442 19° II’ 5° 39 Q Re 207.21.44,7 206.922 208 . 27 De ce 30.51.13, ` 25.15 ere a re 0,579619 0,5573 0,3911 lga. e.a 0,525601 0,5559 0,6208 a E RS à ET ME 64,143 64,82 84,54 ( 645 ) Comète Barnard. Comète Wolf, 1891. Comète Wolf, 1875. p I al è =+ aY yp cosi. 0,495 0,497 0,492 mai, D perker 210° 209° 210° Équ. et écl. moy. de 1892,0. T exprimé en temps moyen de Paris. » On remarque, en comparant les éléments de la comète Barnard avec ceux de la comète Wolf en 1891, que les éléments 7, Q et= + na ypcosi (élément important, introduit par M. Tisserand dans sa recherche fon- damentale sur les grandes perturbations des comètes) sont presque abso- lument concordants et que /;, le point de proximité à l'orbite de Jupiter, est le même pour les deux astres, mais que les éléments č, e et loga, et particulièrement z, accusent des écarts assez notables. On voit en même temps que les éléments de la comète Wolf pour 1875 s’écartent moins de ceux de la comète Barnard que de ceux qui se rapportent à 189r. Il est donc d’un côté presque hors de doute que les deux comètes dérivent d’un même corps qui a dû, à un moment donné, se diviser en deux ou plusieurs parties, tout comme les comètes périodiques de Biéla et de Brooks (1889 V). Mais, d’un autre côté, il est certain que la division de ce corps doit remon- ter au delà de 1875, époque à laquelle la comète de Wolf a subi la der- nière fois de grandes perturbations de la part de Jupiter. Comme des diffé- rences relativement faibles dans l’époque du passage au périjove suffisent pour produire dans les éléments des écarts considérables, on serait, à Première vue, porté à supposer que la comète de Barnard ait aussi passé vers 1875 dans la sphère d’activité de J upiter. Cette supposition exigerait que sa période fût environ de 0, 4 année plus grande que celle de la comète de Wolf, tandis que mes calculs la donnent plus petite de 0,7 année. Étant donnée la grande incertitude de mes éléments, un changement d’une année dans la durée de révolution serait bien possible. Mais une telle PER i 1, 2VA, (he aration ferait cesser la concordance des valeurs de 7 vi i [p cosi qui 2 te d’après le critérium de M. Tisserand, la condition indispensable d’une origine commune. Il est donc très douteux que la véritable période dé- Es aussi fortement celle donnée par moi; toutefois il est probable nelle soit un peu plus grande que 6,14 années, vu qu à une excentricité La bre Correspondrait une diminution de la plus courte distance de la omete à l'orbite de Jupiter, qui est, d’après mes éléments, de 0,28. En (646) attendant qu'une meilleure détermination de la durée de révolution per- mette de fixer approximativement le moment du dernier passage de la comète dans le voisinage de Jupiter, on peut dès maintenant affirmer que ce passage a dù avoir lieu bien avant 1875 (pour R = 6,3, je trouve 1839,9 et pour R = 6*,24, 1828,0). Plus cette époque est reculée, plus il sera pé- nible de calculer exactement l'orbite antérieure de la comète, et de la comparer à l’orbite contemporaine de la comète de Wolf. Mais, si dans l'intervalle entre cette époque et 1875, la comète de Wolf ne s'était pas trouvée trop voisine de Jupiter, un procédé approché plus expéditif s’offrirait à nous. On déciderait par des tàtonnements, en variant in- stant du périjove, siles éléments de la comète de Wolf, antérieurs à 1875, pouvaient approximativement se transformer en ceux de la comète de Barnard. » à MÉCANIQUE. — Sur les équations de la Dynamique. Note de M. R. Lrouvizze, présentée par M. Poincaré. « Je demande à l’Académie la permission d'ajouter quelques détails à ma Note du 12 septembre dernier, en raison d’une observation à laquelle elle a donné lieu le 10 octobre, de la part de M. Painlevé. » Dans une Note insérée le 11 avril aux Comptes rendus de l’Académie des Sciences, M. Painlevé s'était proposé d'étudier les équations de la Dyna- mique, lorsqu'on les peut transformer en d'autres de même espèce Sans altération des trajectoires, les forces appliquées dépendant d’ailleurs uni- quement des coordonnées des points matériels. » J'ai communiqué peu de jours après à l’Académie (Comptes ronde 25 avril 1892) les résultats auxquels j'étais parvenu de mon côté même sujet et que j'avais annoncés dans une Note antérieure. Ce traval concernait les cas où l'intégrale des forces vives existe et la constante qu'elle renferme est regardée comme une donnée. » En m'imposant ces restrictions, que l’on ne peut trouver étranges ge une pareille question, je traitais un problème moins étendu que "i e M. Painlevé; les théorèmes que j'obtenais étaient au contraire notable- ment plus complets que les siens. » Après avoir fait connaître, dans une Note du 12 septembre 1892, aes exemples assez généraux, pour lesquels les conditions du problème que z m'étais proposé sont satisfaites, j'ajoutais une proposition relative à un ( 647 ) question un peu différente : lexistence de l'intégrale des torces vives était toujours supposée, mais la constante de l'énergie était regardée comme arbitraire. » La proposition que j'avançais est inexacte, d’après M. Painlevé, et cela pour deux raisons. La première, c’est qu’il n’arrive pas toujours que, l’un des deux mouvements associés admettant l'intégrale des forces vives, il en soit de même pour le second. Quand cela n’arrive pas, il est clair que le problème n’est pas de ceux que j'avais en vue, puisque j'ai supposé : 1° que l'intégrale des forces vives existe. » Les deux problèmes que j'ai associés ont été traités d’une façon entiè- rement symétrique dans toutes ces recherches et rien ne peut donnér à penser que j'aie fait pour l’un d’eux une hypothèse qui n’ait pas été faite pour l’autre. Je n'avais donc aucun besoin d'admettre que, si les forces sont dérivées d’un potentiel pour l’un des deux mouvements, il en est né- cessairement de même pour le second. C’est un théorème que M. Pain- levé me prête, en le contestant. | > » Mais, en adoptant même l'hypothèse que j'ai faite, la proposition avancée serait inexacte et, pour le démontrer, M. Painlevé cite un exemple qui mettrait en défaut la méthode dont j'ai fait usage. » Je ferai remarquer d’abord que, si l'exemple dont il s’agit échappe aux considérations que j'ai présentées, on ne peut cependant l’opposer au théorème énoncé, car il y satisfait évidemment, et tout autre exemple où le nombre des variables ne surpasse pas 2 serait aussi peu concluant. Quand on considère alors les deux problèmes associés, il peut arriver que, l'énergie h ayant une valeur donnée pour l’un d'eux, il lui corresponde dans l'autre toutes les valeurs possibles et non pas une valeur déterminée, #”. “3 Cette circonstance exige une discussion spéciale, sans introduire une difficulté véritable. Comme, d’ailleurs, le théorème était déjà démontré Pour tous ces cas, je n’avais pas à en faire l'objet d’une étude particulière. Dès que le nombre des variables est supérieur à 2, la circonstance signalée ne peut se présenter; les cas où, à une valeur donnée de Å, cor- respondraient toutes celles de 4 n'existent pas, et voici sommairement Comment on s’en assure. » Les équations des trajectoires peuvent être mises sous la forme (1) dla, da,da; = X (p#,dx;— pindar) dx,dæy, (n,n') ndiquée dans une Communication précédente (Comptes rendus, 25 avril ( 648 ) 1892). Les coefficients p®?,, ph, sont des fonctions de x,, ..., æ, et A. Pour le problème associé, les équations des trajectoires sont de même forme, leurs coefficients qP», g% contiennent Æ. Ces deux systèmes d'équations ne sont pas nécessairement les mêmes; toutefois, si l’on élimine du pre- mier la constante 2, du second la constante z’, les relations obtenues doi- vent être équivalentes. » Cela posé, comment peut-il se faire qu'à une valeur donnée de À cor- respondent toutes les valeurs de Z’? Il faut que, pour cette valeur de Å, chacune des équations suivantes 2) YG.de;—pl,dm+ godes ga, d;)dx,dæ, = 0 (m,n) fasse connaître une intégrale 2’ des équations (1). Cette intégrale unique est ainsi donnée (à moins que m = 2) par plusieurs relations simultanées, ce que l’on peut supposer vérifié de diverses façons. J omets ici, pour abré- ger, la discussion complète de ces hypothèses; il me suffit de dire qu'elles conduisent toutes à une impossibilité. ; » La proposition que j'avais énoncée reste donc entièrement établie. » J'ajoute que la distinction des cas généraux ou particuliers, qui peu- vent s'offrir dans le problème dont nous nous sommes occupés, demande- rait l'étude détaillée des équations de condition à satisfaire; cette étude n’a pas été faite ou, du moins, publiée jusqu’à présent. Entre les différen- üelles des variables qui représentent le temps dans les deux mouvements associés, il existe une relation dont certains caractères sont connus; elle peut revêtir d’abord des formes plus ou moins complexes, sans renseigner sur le degré de généralité des solutions correspondantes. » MÉCANIQUE. — Sur la solution du problème balistique. Note de M. E. Varur, présentée par M. Resal. « La solution du problème balistique repose sur une altération de la loi de la résistance de l’air permettant l'intégration des équations du mou- vement grâce à l’introduction d’un paramètre auxiliaire. On ns pr T d'indiquer ci-dessous une marche qui semble rationnelle pour 1 évaluatio de ce paramètre. » Soient f(v) l'accélération due à l’action de l'air, supposée tangen"®" : ô l'inclinaison de la tangente sur l'horizontale Ov; X, Y les coordonnée ntielle; ( 649 ) de l'extrémité de larc de trajectoire : on a à iy E f (9) X= Atang’, 263 E -ef Œ—e) pt cos? Kpa CE » Si, pour les nécessités de l'analyse, on remplace l'expression (+) par une autre fonction des éléments, qùe l’on peut représenter sous la forme F(x, m), m étant un paramètre RNA, il en résultera pour Y une erreur E, ayant pour valeur x E Fiz E=gf (X — y AE CE M) dx, et l’on voit qu’il faut déterminer m, dans chaque cas particulier, de manière à rendre cette intégrale aussi faible que possible. » C’est la solution pratique de ce problème que je vais développer : + y — Etz, ‘ »- » Si l’on pose v= Xz et an a D p(z, m), on voit qu'il faut rendre minimum l'expression 1 £ = (1— 3) 4(z,m) dz. 0 Celte intégrale ne pouvant s’obtenir analytiquement, il faut évaluer €. » On rappelle à cet effet que si l’on développe en fraction continue 1 l'intégrale T H(x)— LE la ème réduite de ce développement, et parz,,z,, z,,... les racines de o(z), on a la relation Suivante — et que F Í KORB- = > HOTTE +R, où le reste R est de la forme Rdn Finu Si l’on suppose que d(z) se développe en la série POSE EE Z +4,3? +..., C e w ; . t i st-à-dire « que l’évaluation de l'intégrale est exacte jusqu'à concurrence es 2n Premiers termes du développement: et l'erreur résultante R, C. R., 1892, 2° Semestre. (T. CXV, N° 18.) 7 ( 650 ) d’après un théorème de M. Markof, est comprise entre les limites 1 nie p?(z)NI(z)dz et DE 2 OLO) dz, H et h étant la plus grande et la plus petite des valeurs que prend la déri- vée d'ordre 27 de la fonction 4 (z) lorsque z varie de o à 1. Mais, dans le problème balistique traité ici, l'évaluation de H est trop compliquée pour être utilisée. » Si l’on pose dans la formule générale ci-dessus H(z) = (1— 2), on arrive précisément à la détermination de l'erreur € commise dans l’inté- gration des équations balistiques, et en donnant au paramètre 7» la valeur qui annule l'erreur £ ainsi évaluée, on aura la solution exacte du problème jusqu’à concurrence des 27 premiers termes du développement de ps). » Cette solution, trop compliquée en général, prend un cachet de sim- plicité pratique dans, le cas de n = 2. L’équation ọ (z) a en effet pour ra- cines, dans ce cas particulier, 2, = 0129 et 2, — 0,944. » La valeur z, correspond précisément au sommet de la trajectoire, dont les éléments sont aisés à calculer. Pour la valeur z,, elle corres- pond à un point dont l’abscisse x, se déduit de celle x, du sommet par la relation - 0,1229 L. = 0,225% 0,544 ” ; 4 TL; = et l’erreur c a pour valeur € = 0,806%(z,,m) + 1,800%(%:, m). » On aura donc une solution exacte du problème balistique, aux termes près du 4° degré de (z) en déterminant m de manière à annuler cette valeur de e, » Ce qui se résume en la règle suivante : : fi » 1° Calculer par les formules approchées usuelles les éléments €! sommet et ceux du point dont l’abscisse est égale à 0, 225%, ; » 2° Avec les éléments ainsi déterminés, former et résoudre léqu en m ation og »)—F(x;, m) BALE Eleum) gt a vi cos56, re vs ( 651 ) » Application. — L’artifice le plus en usage aujourd’hui consiste, en posant u =v cos séc0,, à prendre cos?0, F(æ,m)=m—/(u). » Il convient donc d'adopter ici pour m la valeur m= ÈS + BETY =] séc26, ; je + 18/0 |. » + 3 gí cos’0, ÉLECTRICITÉ. — Déplacements évolutifs d’un aimant sur le mercure, sous l’action d'un courant électrique. Note de M. C. Decnarme. « Lorsque l’on dépose sur un bain de mercure parfaitement pur (condi- tion essentielle) une aiguille -aimantée légère (aiguille à coudre de 3°" ou 4% de longueur, effilée aux deux bouts) et que l’on fait aboutir dans le liquide les extrémités, en platine, des fils conducteurs d’un courant issu d’une pile de deux ou trois éléments au bichromate, l'aimant se déplace rapidement en différents sens, suivant les points de pénétration des rhéo- phores dans le mercure, par rapport à la position des pôles de l'aiguille. Ces dispositions présentent un grand nombre de combinaisons dont les principales seules seront examinées. » 1° Le cas le plus simple est celui où les rhéophores plongent de chaque côté et à égale distance de l’aiguille, suivant une droite perpendi- culaire à son axe, le pôle positif du courant étant à gauche et près du pôle austral de l'aiguille (en repos dans le méridien magnétique); celle-ci s'é- lance au loin perpendiculairement à la direction du courant. Si elle n’a pas dépassé le champ d’action du courant, elle revient bientôt sur ses pas, d’un mouvement très lent d’abord, puis accéléré, pour s'arrêter, après une ou deux oscillations, dans sa position d'équilibre, de manière que sa ligne neutre soit au-dessus du courant, à égale distance des rhéophores. : 2° Siles rhéophores plongent encore perpendiculairement à l'aiguille, mais d'un même côté de celle-ci, le pôle négatif près du pôle austral; lai- guille, après s’être élancée au loin perpendiculairement à la direction du Courant, revient, par un mouvement presque parallèle à elle-même, se placer entre les deux rhéophores dans la position précitée. » 3° Si les rhéophores plongent dans le mercure parallèlement à l'ai- ( 652 ) guille, on verra celle-ci s'élancer au loin, d'abord parallèlement à la di- rection du courant, puis revenir, par un mouvement tournant, après un quart de révolution, se placer dans la position d'équilibre voulue par la convention d'Ampère (en se rappelant qu'ici le courant passe sous l'ai- guille). » Ce déplacement initial de l'aiguille parallèlement au courant semble en opposition avec la règle précédente; mais il s'explique en remarquant que ce qui empêche l’aiguille d'obéir d’abord à l’action qui la sollicite, c’est sa grande facilité à se mouvoir dans le sens de sa longueur et la grande dif- ficulté qu’elle éprouve, au contraire, à se déplacer dans le sens latéral, à cause du long ménisque qui l'entoure; elle est obligée, en quelque sorte, de louvoyer (mouvement facilité par ses deux pointes) et de prendre des po- sitions diverses, transitoires, pour arriver à la position finale précitée. » 4° Un mouvement plus complexe se produit lorsque les rhéophores plongent suivant une droite perpendiculaire à l'aiguille, d’un même côté, le pôle austral se trouvant à droite du courant : par exemple, quand les rhéo- phores étant tous deux à droite de l'aiguille, le pôle négatif du courant est près du pôle austral, alors, l'aiguille, après s'être élancée au loin vient, après une demi-révolution, se placer dans la position normale. » 5° Enfin, le cas le plus complexe est celui dans lequel les rhéophores plongent de chaque côté de l'aiguille, suivant une droite perpendiculaire à sa direction, le pôle négatif se trouvant à gauche du pôle austral, en sorte que l'aiguille est dans une position exactement inverse de celle que be la convention d'Ampère. Pour arriver à sa position normale, aiguille s élance d’abord au loin, puis revient, après une demi-révolution, dans la position normale. » Ilest évident qu’en intervertissant l’ordre des pôles du couran obtiendra des figures de positions inverses des précédentes. » t, on densité des mélanges PHYSIQUE. — Sur la temperature du maximum de | M. Friedel. d'alcool et d’eau. Note de M. L. pe Correr, présentée par UE di À « Les mélanges d'alcool et d’eau ont déjà été étudiés par Rossetti ( ) au point de vue de la détermination des températures du maximum densité. e a a (*) Comptes rendus, t, LXX, p. 1092; 1870. : ( 653 ) » Despretz a déterminé (') la température du maximum pour deux solutions d'alcool. Il n’a publié le résultat que pour l’une d’entre elles (probablement parce qu’il aura trouvé pour l’autre une température du maximum supérieure à 4°, et que ce résultat lui aura paru suspect). » Dans le Tableau suivant, j'ai réuni les résultats de mes expériences sur la température du maximum et sur la température de congélation des mélanges d'alcool et d’eau à ceux de Despretz et de Rossetti. Les obser- vations de Rossetti sont désignées par un astérisque, celles de Despretz par deux astérisques. Poids Abaissement d'alcool Abaissement Température de la dans du point du température Coefficients 1006" de maximum du d’abaissement d’eau congélation de maximum (°) A C D M. G: densité. D. M M o o o 0,09 0,00 4,12 — 0,12 0,000 — 1,399 0,642 0,27 4,16 — 0,16 0,421 —0,249 1,346 0,94 4,29 — 0,29 0,4o1 —0,210 2,568 1,03 4,39 sao, 39 ó koi 0,152 3,943 1,97 4,02 — 0,02 0,398 — 0,005 6,21 2,63* 3,17" + 0,83 0,424 +o,134 6,575 2,60 2,85 + 4,15 0,399 +0,17 7,408 ABa 2,99 * ie 1,75 0,382 +0,236 8,46 3,94* 1,82* + 4,10 0,418 +0, 298 10,80 4,45* —0,19* + 4,19 0,412 +o, 388 17,12 9547 8 ,48* “12,48 0,436 +0,729 » Ce Tableau fait voir, par la constance du coefficient d’abaissement y” que l'abaissement du point de congélation de ces solutions d’alcool est sensiblement proportionnel à la quantité d'alcool, conformément à la loi de Blagden. 5 . » Mais l’abaissement de la température du maximum n'est nullement proportionnel à la quantité d'alcool. Pour les solutions faibles i n'y a pas d’ i l à | i abaissement, mais, au contraire, élévation de la température du maxımum de densité. » - €) Annales de Chimie et de Physique, t. LXX, p. 74; 1839. (*) Au sujet de la température du maximum de densité de l’eau pure, il règne en » . . . f core une incertitude de quelques centièmes de degré. J'admets provisoirement le Chiffre 49, ë j ( 654 ) CHIMIE. — Sur la dissociation du bioxyde de baryum. Note de M. H. Le Cuareuer, présentée par M. Daubrée. « La décomposition du bioxyde de baryum par la chaleur est habituel- lement donnée, dans les cours de Chimie, comme un exemple de disso- ciation à tension fixe. Il n’existe pourtant jusqu'ici aucune expérience qui établisse un semblable mode de décomposition; les anciennes recherches de Boussingault prouvent tout au plus que la décomposition du bioxyde de baryum est réversible. Les conditions dans lesquelles cette réaction est utilisée pour la préparation industrielle de l'oxygène ne semblent pas indiquer une tension fixe; car la quantité d'oxygène obtenue par un changement de pression à température constante ne donne que quelques centièmes de l’oxygène théoriquement disponible, au plus 10 pour 100. Il m'a semblé intéressant de reprendre l'étude de cette question. » Dans une première série de mesures effectuées sur du bioxyde de ba- ryum acheté dans le commerce, j'ai obtenu des tensions variant dans des limites étendues, à mesure que la quantité d'oxygène enlevée augmentait, par exemple, de 520% à zomm à la température de 670°. Ce bioxyde de baryum impur renfermait une notable quantité d’eau. » Dans une deuxième série d'expériences, je me suis efforcé de préparer du bioxyde de baryam pur. Pour cela, un mélange en proportions équiva- lentes de carbonate de baryte et de charbon fut chauffé au rouge vif dans le vide pour obtenir de la baryte rigoureusement anhydre, et ensuite, gs refroidissement vers 500°, un courant d'oxygène pur et sec fut dirigé sur cette baryte; mais il n’y eut aucune absorption; l'oxygène et la baryte anhydres ne sont donc pas susceptibles de s'unir directement. Lu » Dans une troisième série d'expériences, la baryte provenant de l’opé- ration précédente fut soumise à l’action d’un courant d'air saturé de vapeur d’eau à la température de 20°. L’absorption marcha très rapidement; mais le produit obtenu était liquide et ne se solidifia qu'à 450. C'était 5 mélange composé de ©? de monohydrate de baryte et de + de bioxyde de aryum. » Je me suis finalement arrêté pour la préparation du bioxyde de bar à peu près pur au procédé suivant. Du bioxyde de baryum plus ge "i hydraté fut chauffé à la température de 700° dans un courant d SABRE pur et sec aussi longtemp s que l'on put constater'un dégagement aPP ( 655 ) ciable d’eau. On obtient ainsi du bioxyde de baryum non pas absolument pur, mais renfermant la quantité minimum d’hydrate de baryte nécessaire pour assurer l'absorption de l'oxygène. Les tensions observées pour un degré moyen de décomposition se rapprochent beaucoup des tensions de dissociation du carbonate de chaux aux mêmes températures. Voici les résultats des mesures faites : Températures. Tensions. o mm 525 20 555 29 650 65 79 80 720 210 735 260 750 340 779 510 705 . 620 790 670 » Mais les tensions sont beaucoup plus élevées au début de la décom- position du bioxyde de baryum qui a été saturé à refus d'oxygène; elles Sont au contraire beaucoup plus faibles à la fin de la décomposition. » La dissociation du bioxyde de baryum est donc un phénomène moins simple qu’on ne l'avait supposé a priori; il exige nécessairement l'inter- vention de la vapeur d’eau : l’action de présence d’un mélange fondu d'hy- drate de baryte et de bioxyde de baryum est l'intermédiaire indispensable de l'absorption de l'oxygène. Dans ces conditions la tension de dissociation ne peut pas êlre rigoureusement fixe ; elle ne doit l’être qu'autant que le mélange fondu est saturé de bioxyde de baryum et dé baryte anhydres, c'est-à-dire se trouve au contact d’un excès de ces deux corps à l’état so- lide. La décomposition complète du bioxyde de baryum présente donc trois phases distinctes ; l'expérience et la théorie sont d’accord pour létablir: 3 La tension qui limite la dissociation part d’une valeur très grande, théoriquement infinie lorsque le produit est saturé d’oxygène, qu’il n'y a . baryte anbydre ni à l’état libre, ni en dissolution dans la portion de ma- tière fondue. A mesure que la décomposition avance, la tension décroit Jusqu au moment où il s’est formé assez de baryte anhydre pour qu'il en reste une partie à l’état solide. A partir de ce moment, la tension demeure Constante aussi longtemps qu'il reste du bioxyde de baryum solide. Lorsque ce corps n’existe plus qu’à l'état de dissolution dans le mélange ( 656 ) fondu, la tension commence à décroître régulièrement pour s’annuler au moment où la décomposition est devenue complète. L'importance du de- gré de décomposition compatible avec le maintien d’une tension fixe est d'autant plus considérable qu’il y a moins d’eau dans la matière, mais, en même temps, l'établissement de l’état d'équilibre devient de plus en plus lent. La période de tension fixe disparaît à partir d’une certaine teneur en eau de la matière, qui est de 10 pour 100 à 450° et est d'autant moindre que la température est plus élevée. La masse est alors complètement fondue. » La tension de la vapeur d’eau contenue dans l'oxygène est sans in- fluence sur la tension de l'oxygène aussi longtemps qu’il reste de la baryle et du bioxyde de baryum libres; elle n’en a pas moins une importance con- sidérable dans la fabrication de l'oxygène par le bioxyde de baryum. Le mélange fondu présente à chaque température, aussi longtemps qu'il est en présence d’un excès de ses constituants, une composition invariable et, par suite, une tension de vapeur d’eau invariable au même titre que celle de l'oxygène (qui est égale à la tension de dissociation du bioxyde). Si la tension de la vapeur contenue dans l’air qui sert à régénérer le bioxyde n'a pas exactement la valeur convenable, il y a fixation ou élimination d’eau, et, par suite, changement de la proportion de matières fusibles. Si celle-ci diminue trop, la fixation de l'oxygène devient impossible; si elle augmente trop, tout le bioxyde de baryum fond et est ainsi mis hors de service. La tension des vapeurs d’eau convenable est extrêmement faible, puisque, pratiquement, elle provient des imperfections des procédés de dessiccation employés qui sont théoriquement censés enlever toute l'eau contenue dans l'air. Mais l'influence de cette petite quantité de vapeur est incontestable, car l'expérience industrielle a montré qu’en poussant trop loin le perfectionnement des procédés de dessiccation, l’opération mar- chait moins bien. Il est très remarquable de voir que, malgré la difficulté en apparence insurmontable de régler cette tension de vapeur d’eau d go? façon convenable, on soit arrivé, par de simples tåtonnements empr ques, à utiliser industriellement une même quantité de baryte à des mil- liers d'opérations consécutives. » ( 657 ) CHIMIE MINÉRALE. — Sur une réaction limitée. Note de M. ALserT CoLsox, présentée par M. Schützenberger. « On sait que le sens des réactions chimiques change avec la nature du dissolvant : ainsi l’iode décompose totalement l'acide sulfhydrique dissous dans l’eau, mais il est sans action sur le même gaz, dissous dans le chloro- forme ou le sulfure de carbone. » En étudiant l’action de l’hydrogène sulfuré sur certains sels métal- liques dissous dans de la benzine exempte d’eau, j'ai observé que la décom- position n’est pas complète et qu’elle donne lieu à un cas d'équilibre tout à fait particulier. Dans ce cas, la limite est indépendante des produits de décomposition et jusqu’à un certain point de la température; elle paraît déterminée uniquement par une combinaison moléculaire; cependant, de tels composés sont peu stables, car ils sont formés avec un dégagement minime de chaleur ainsi que l’ont remarqué divers auteurs. » Une très petite quantité d’eau suffit pour altérer les résultats, les sels mercuriques étant en totalité décomposés en solution aqueuse par un courant de gaz sulfhydrique. Voici les faits : » 500% de benzine distillée plusieurs fois sur de l'acide phosphorique anhydre sont placés dans un ballon muni d’un réfrigérent à reflux, ter- miné par un tube desséchant. Le ballon contient 108" de sublimé corrosif HgCF. On porte à l’ébullition, le sel mereurique se dissout partiellement, et l’on fait alors arriver un courant continu d'hydrogène sulfuré bien sec. On observe un dégagement d’acide chlorhydrique qui diminue au bout de quelques heures. Si La benzine reste acide. Après vingt heures, on obtient un solide Fu à condition qu'aucune trace d'humidité n’ait pénétré dans l'appareil. Ce corps soumis à l'analyse est le sulfochlorure HgCP, 2 HgS. Analyse. Théorie. Trouvé. Mercure pour 100.......... 81,63 81,68 GE DOUE 1001: 1 enr 9,65 9,32 s pour 00. L 8,72 8,88 » A froid, les résultats ne diffèrent pas sensiblement des précédents; la température influence donc peu la réaction. Et ce n’est pas l'acide chlorhy- 88 C. R., 1892, 2° Semestre. (T. CXV, N° 18.) ( 658 ) drique resté dans la benzine qui s'oppose à la transformation totale du sul- fochlorure en sulfure. En effet, prenons 4% de ce sulfochlorure bien see, plaçons-les dans joo% de benzine exempte d’eau et d'acide chlorhydrique, portons à l’ébullition et faisons passer le courant pendant trente heures. Le sulfochlorure jaune, insoluble, devient gris à Ja longue (il semble que le bouchon ayant perdu un peu d'humidité ait permis une attaque plus profonde); cependant le résidu blanchit par évaporation de la benzine et renferme encore 6,o1 pour roo de chlore. » Pour éviter les traces d'humidité, et pour absorber l'acide chlorhy- drique qui tend à se former, prenons 5oo®° de benzine sèche et projetons-y quelques morceaux de sodium après avoir introduit dans le ballon 4% de sulfochlorure renfermant 10 pour 100 de chlore, Le courant de gaz sulfhy- drique ayant passé pendant trente heures dans la solution bouillante, on obtient un précipité jaunâtre qui, déduction faite d’un peu de Na Cl, ren- ferme 9,7 pour 100 de chlore. » Cette expérience prouve donc que, malgré l'absorption partielle par le sodium de l'acide chlorhydrique qui tend à se former, on obtient à la limite le sulfochlorure Hg? C], 2HgS, à condition qu'il n’y ait pas d’eau. Au contraire, des traces d'humidité permettent la sulfuration totale du sublimé. J'indiquerai prochainement une application de ces résultats à certaines réactions de la Chimie organique, et je dirai comment ils m conduit à la découverte des éthers cyanés. Aujourd’hui je vais décrire quelques réactions des corps minéraux sur les sels mercuriques dissous ou non dans la benzine. » 1° Prenons une solution d’iodure mercurique dans la benzine sèche, faisons-y passer de l'ammoniaque desséchée; aussitôt il se forme us pm cipité cristallin jaune clair qui, à la longue, rougit au coftact de lair en dégageant de l’ammoniaque. : i » 328% du précipité jaune perdent 13" d’ammoniaque : les cristaux correspondent donc au composé Hg!?, 2AzZH:. Le » La même réaction a lieu quand les corps secs (iodure et ammoniaque ) réagissent l’un sur l’autre. » 2° [es solutions benziniques des sels mercuriques réagissent mal z le sulfure de silicium parce que celui-ci est insoluble dans la benzine. ] : contraire, si l’on chauffe un mélange de sulfure de silicium et de EEE mercurique pulvérisés, la masse fond, et il se dégage un liquide ne ; à 59° et qui a toutes les propriétés du chlorure de silicium. Ce mes ’ en eflet, décomposable par l’eau avec dépôt de silice et renferme 09: ( 659 ) pour 100 de chlore (théorie 83,6). La Thermochimie faisait prévoir cette réaction. » Cyanure de silicium. — Avec le cyanure de mercure, le sulfure de silicium donne aussi un solide jaune, soluble dans l’eau. L’addition d’azo- tate d'argent provoque aussitôt un précipité de cyanure d’argent et for- mation de silice gélatineuse; le corps jaune est donc le cyanure de sili- cium. » CHIMIE VÉGÉTALE. — Sur la fixation de l'azote libre par les plantes. Note de MM. Tu. Scuzæsie fils et Em. LaurenrT, présentée par M. Duclaux. « Les recherches que nous poursuivons sur la fixation de l'azote libre par les plantes, sont, comme nous l’avons déjà exposé ('), exécutées avec le concours de deux méthodes; l’une, la méthode directe, consiste à mesurer au début et à la fin des expériences l'azote gazeux mis en pré- sence des plantes cultivées; l’autre, la méthode indirecte, est fondée sur le dosage de l'azote, avant culture, dans le sol et les semences-et, après culture, dans le sol et les plantes. Nous avons fait ressortir l'utilité qu'il y avait, pour décider si une fixation d’azote libre avait lieu, à faire usage de la méthode directe, et l'avantage qu’on retirait de l'emploi simultané de deux méthodes se contrôlant mutuellement. . » Les cultures se font nécessairement en vases clos; la composition de l'atmosphère interne des appareils est surveillée par de fréquentes analyses et entretenue dans les limites qui conviennent à la végétation. Les sols, consistant en terre naturelle provenant d’un sous-sol de Mon- tretout, sont mélangés avec un peu de délayure d’un mélange de plusieurs bonnes terres et pourvus ainsi de germes des êtres microscopiques exis- tant dans ces terres; leur surface est, après introduction des semences, recouverte d’une mince couche de sable calciné destinée à empêcher la production de plantes inférieures; elle est restée, cette année, effective- ment exempte de ces plantes. | » Jusqu'ici, nous avions mis en œuvre dans nos expériences des sols TEP naturellement ou après addition de nitrates, peu d’azote. Il allait expérimenter dans ces conditions, pour voir si les plantes, ne ren- ns ii 1 Fa ) Comptes rendus, 2° semestre 1890 et 2° semestre 1891; Annales de Er pr asteur, février 1892. ( 660 ) contrant dans le sol qu’une quantité d'azote combiné inférieure à leurs besoins, assimileraient de l’azote libre; autrement, on aurait pu, si les plantes n’avaient pas fixé d'azote libre, objecter que la cause en était non dans le fait qu’elles n'avaient pas la faculté d'accomplir une telle fixation, mais dans cet autre que le sol leur avait offert une nourriture azotée suffisante. Rappelons que, dans cette manière d'opérer, nous n'avons pas trouvé de plantes, en dehors des légumineuses, fixant de l'azote libre. » Il fallait aussi, pour examiner les divers cas qui se présentent, em- ployer des sols plus riches en azote. C’est ce que nous avons fait cette année. Nos sols ont reçu des doses d'azote nitrique assez importantes. Les plantes ont pris un développement beaucoup plus considérable. Dans ces nouvelles conditions, nous avons retrouvé, pour lés plantes supé- rieures expérimentées autres que les légumineuses, les résultats négatifs que nous avions déjà obtenus. » Pour trois de nos expériences, nous ne pouvons présenter les chiffres de la méthode directe. Un jour de l’été dernier, par une chaleur excep- tionnelle à laquelle on ne pouvait guère s’attendre, l'atmosphère inté- rieure des appareils s’est trouvée tellement dilatée qu’un peu de gaz s'est échappé au dehors. La méthode directe était dès lors manquée. Cepen- dant les expériences ne l'étaient pas. Nous avons attaché à l'usage de la méthode directe une importance capitale dans nos premières expériences, quand il s’est agi de constater définitivement que certaines plantes étaient capables de fixer de l’azote libre; aujourd’hui que la possibilité de cette fixation est bien établie, il faut avouer que la méthode directe, que nous continuons néanmoins à pratiquer parce qu'elle est la plus probaniés est devenue moins nécessaire; du moment que les cultures se font à l'abri = composés azolés de l'atmosphère, on peut maintenant admettre que, s'il y a une fixation, celle-ci est due à un emprunt d’azote libre. Méthode directe. Azote gazeux pA en plus initial. final. au début. à la fin. A l cc ce ec $ I. Témoin, sans culture. 759,3 758,4 0,9 Ie A vomer a 4585,9 4582,9 3,0 » sv: Grammnees (7)... V. Pomme de terre » 4 i LOL AN RS a a A n a ( 661 ) Méthode indirecte. Azote "©" initial. final. Solution nr nutri- au à Sol. tive. Semence. Total. Sol. Récolte. Total, début, la fin. 2 $ mg mg mg mg g mg mg mg l. Témoin, sans culture. 174,6 124, » 209,9 298,6 » 298,6 0,7 » ne aaia an 174,6 240,5 2,5 426,6 265,7: : 198,8 423,9: 2,7 » II. Colza. Passer ee nu 17050 ap 0,2 299,8 178,8 121,9 300,7 » 0,9 IV. Graminées (1),,...... 174,6 240,5 6,9 431,0 224,1 207,0 ‘431,1 D 0,7 V. Pomme de terre. . .... 261,9 187,1 101,9 550,9 Zrii: 393,9 : 9445409 (7) P » Nous avons admis comme erreurs possibles, dans une expérience bien faite, + 3cc pour la méthode directe et + 48 pour la méthode indirecte. » Il résulte des chiffres qui précèdent que, dans les conditions de nos expériences, l’avoine, le colza, les graminées employées et la pomme de terre n'ont point fixé d’azote libre en proportion mesurable. » Dans notre intention, les expériences témoins ont été insliluées pour servir simplement de termes de comparaison et faire savoir si, lorsqu'une fixation d’azote serait observée, elle serait réellement attribuable aux plantes ou aux sols; et elles ont, en effet, fourni une telle indication, il y a un an, dans les cas où nous avons constaté que de l’azote était fixé. Mais elles ont par elles-mêmes une valeur qui n’est pas à négliger, et imposent une conclusion que nous avons déjà formulée et sur laquelle il importe d'insister, c’est que les sols absolument nus, ne portant aucune végétation apparente, quoique pourvus des êtres microscopiques variés contenus dans de bonnes terres, n’ont point fixé d’azote libre. » Dans une prochaine Communication, nous demanderons à rendre compte de nouvelles recherches sur les plantes inférieures au point de vue de la fixation de l'azote. » CHIMIE INDUSTRIELLE. — Épuration des eaux d’égouts par le sulfate ferrique. Note de MM. A. et P. Bursine. « Nous avons eu l’occasion de faire quelques essais importants d’épu- ration des eaux d’égouts par le sulfate ferrique, dont nous avons donné aa PAM 1\ M4 - : i A ) Mélange de Dactyle pelotonné, de Fléole des prés, d’Houlque laineuse, d’Ivraie Vivace et d’Avoine élevée. 2 si ni # “1” à (*) Une quantité d'azote, sensible ici à cause du poids relativement considérable e la semence, a pu se dégager pendant la germination et produire cette petite perte. ( 662 ) un procédé de fabrication très économique dans une précédente Commu- nication (Comptes rendus, t. CXV, p. 51; 1892). » On sait que, parmi les nombreux réactifs qui ont été proposés pour l’épuration chimique des eaux, les sels ferriques sont ceux qui donnent les meilleurs résultats. Étant donné le prix auquel on peut produire ces sels par notre procédé, leur emploi devient possible pour le traitement de grands volumes d’eau, sans entraîner des dépenses considérables. » MM. les Ingénieurs des Ponts et Chaussées ont bien voulu mettre à notre disposition, pour nos expériences, l’admirable établissement de Grimompont, construit sous leur direction pour l’épuration des eaux d’égouts des villes de Roubaix et de Tourcoing. » Les égouts de ces deux villes reçoivent, outre les eaux ménagères, toutes les eaux résiduaires des nombreux établissements industriels de ce centre manufacturier. Le produit de ces égouts tombe dans un petit ruis- seau, l’Espierre, qui passe dans lusine de Grimompont pour être épuré avant son entrée en Belgique, où il va se jeter dans l Escaut. » L'eau de l’Espierre est extrêmement chargée en matières étrangères; sa composition est assez variable, mais elle renferme quelquefois jusqu’à 10*8 de résidu sec par mètre cube. Elle est noire, boueuse, fétide, riche en matières grasses, en particulier celles enlevées à la laine brute. » Jusqu'ici, pour l’épuration des eaux de l’Espierre, on avait employé à l'usine de Grimompont le procédé à la chaux. Mais l'emploi de ce réactif présentait de grands inconvénients et l’épuration était très imparfaite. A proprement parler, on n'obtient ainsi qu'une clarification plus ou moins complète de l’eau. On n’enlève, en effet, que les produits en suspension et les matières grasses; on laisse daas l’eau la presque totalité des autres matières organiques dissoutes. De plus, l’eau ainsi traitée est pere alcaline, prend une odeur spéciale et devient rapidement le siège ue fermentation putride, favorisée par l'alcalinité du milieu et les matières organiques restant en dissolution. De plus, le fonctionnement avec la E est très pénible et fournit des quantités considérables de boues dont il es impossible de se débarrasser, car on ne peut en tirer aucun pan » Le sulfate ferrique donne à tous les points de vue de meilleurs RE i tats. Les essais importants qui ont été faits et qui se poursuivent a ] pe de Grimompont ont montré que ce procédé, tout en donnant mer a parfaitement épurée, était très pratique, très simple, et ne présenta aucun inconvénient dans son emploi en grand. » Les dernières expériences ont été poursuivies sans arrêt, jour et plusieurs semaines, à raison dé 20 000™° environ par vingt-quatre he nuit, ures. ( 663 ) » L'eau à épurer est additionnée en quantité convenable à une solution de sulfate ferrique; les débits sont mesurés par des déversoirs. Le mélange est pris par des pompes centrifuges et refoulé dans de vastes bassins de décantation, où le précipité formé se rassemble à la partie inférieure, tandis que l’eau parfaitement claire, prise à la partie supérieure, s'écoule d’une façon continue. » L'action du sulfate ferrique s'explique facilement. Ajouté en petite quantité aux eaux impures, ce sel est décomposé par les sels alcalins et alcalino-terreux qu’elles renferment; l’oxyde ferrique ainsi précipité entraîne avec lui la totalité des matières en suspension, les matières grasses, les matières albuminoïdes, les matières colorantes, les principes odorants et, en particulier, les sulfures solubles qu'il fixe à l'état de sul- fure de fer. Les microbes eux-mêmes sont entraînés avec le précipité dans une forte proportion. » Le précipité ainsi formé, abondant, lourd, grenu, se rassemble rapidement, de sorte que la décantation dans les bassins de dépôt se fait sans difficulté. L'eau décan- tée est, par suite, rejetée parfaitement claire, incolore, neutre, complètement désin- fectée et imputrescible; elle ne renferme plus qu’une très faible proportion des ma- tières organiques contenues primitivement en dissolution. » Voici la composition de deux échantillons d’eau, pris à l'usine, l'un le A ? . . PE matin, l’autre le soir du 21 avril 1892 et en regard la composition de ces eaux épurées par la chaux et par le sulfate ferrique. Eau de l'Espierre du 21 avril 1802. Échantillon pris à 830" du matin. av Eau épurée ec 4xe Eau épurée avec 1€ de e chaux éteinte sulfate ferrique Échantillon pris à 3» du soir. + a S Eau épurée avec of, 4o00 Eau épurée avec 1*8,500 e e chaux éteinte sulfate ferrique par ya a Eau brute. mètre cube. mètre cube. Eau brute. mètre cube. mètre cube. Rés: ; gr- gr er # 563 s Residu sec par litre... 5975 3,70 2,10 3,20 1,69 1,00 idu L s minéral ...... 1,95 2,90 1,80 1,60 : 0,99 0,91 ores grasses... 2,08 o Ti Te ; aléres organiques en solution évaluées en ne oxalique cris- allisé i 5 : lisé, par litre... 1,33 1,20 0,22 1,10 0,86 0,12 Calnité, évaluée en | e i Fe Fa litre. Ses y 0,80 neutre » 0,26 neutre 5 du précipité sec obtenu par l’épura- tion, par li Par nte.: » 6,96 4:29 ; po - d ” Le poids du résidu obtenu avec le sulfate ferrique est moins grand que ze le procédé à la chaux. L'évaluation des boues, recueillies dans les assins de dépôt, peut se faire au moyen de pompes; elles sont séchées dans ( 664 ) des bassins creusés dans le sol ou dans des appareils mécaniques tels que les filtres-presses. » Après dessiccation, ces boues, qui renfermeni des produits utilisables peuvent être écoulées complètement, ce qui est indispensable pour per- mettre un fonctionnement régulier et continu. Ces résidus renferment, en effet, des matières azotées que l’on peut séparer par un traitement conve- nable et écouler alors dans le commerce. » Voici la composition moyenne des boues d’épuration de l'eau de l'Espierre par le sulfate ferrique, après dessiccation sur le sol, obtenues à l'usine de Grimompont : Le en ana un à e due vo our cet: 20,90 Résidu minéral (sable, argile, peroxyde de fer). 30,63 MAUCLES DFASSES L 4,4 loc. super ons 30 Matières organiques azotos... - +0 sus ee 18,47 100,00 » En traitant ce produit par le sulfure de carbone, on enlève la matière grasse qu’il renferme et il reste une poudrette azotée, à 3 pour 100 d'azote environ, que nous pensons pouvoir écouler en agriculture. » Quant à la graisse ainsi obtenue, il est à remarquer que sa compo- sition est assez différente de celle de la graisse extraite directement des eaux de lavage des laines; elle renferme en effet, outre la graisse de la laine, les matières grasses des savons et les graisses ménagères qui l'amé- liorent sensiblement. Cette graisse, épurée par une distillation dans la vapeur d’eau surchauffée, se fractionne en une série de produits qui pour- ront être utilisés en partie en stéarinerie, en partie en savonnerie, en partie comme huile de graissage, etc. » La quantité de sulfate ferrique à employer pour épurer l’eau de l Espierre est très variable. Cependant on n’a jamais dépassé 16 par metre cube avec des eaux fort chargées. Il en faut souvent beaucoup moins. » En résumé, avec le sulfate ferrique il est possible d’épurer conve- nablement et d’une façon continue de grands volumes d’eau d'égouts; peut en outre se débarrasser régulièrement des boues que fournit e ration et obtenir, dans leur traitement, des produits susceptibles d être mis en valeur, de façon à couvrir une partie et peut-être même la totalité des frais de l’épuration. » ( 665 ) CHIMIE INDUSTRIELLE. — Expériences sur le pain et le biscuit. Note de M. Barrax. » 1. D’après nos expériences, la température intérieure du pain sortant du four a toujours été comprise entre 97° et 100°; elle n’a jamais dé- passé 100°, même lorsqu'on portait à quarante minutes le temps de la cuisson, qui est généralement de trente minutes. Cette température baisse progressivement, et ce n’est qu'après cinq à six heures qu’un pain de 1*8 a pris la température du milieu ambiant. » 2. La mie renferme ordinairement 38 à 49 pour 100 d'eau, et la croûte 16 à 25 pour 100 : il en résulte qu’au point de vue alimentaire, 1008" de croûte représentent assez exactement 1355 de mie. » 3. Il n’y a pas de relations entre les quantités d’eau contenues dans la mie et dans la croûte des pains de même poids et de même forme. » La proportion d’eau contenue dans la mie et dans la croûte est in- dépendante du poids du pain et de sa forme; elle peut atteindre dans les deux cas un écart de 9 à 11 pour 100. Pour la mie, l'écart vient de la quan- tité d’eau (variable, comme on le sait) prise par la farine pendant le tra- vail de la pâte : quelques minutes de plus ou de moins dans un four plus ou moins chauffé ont, pour la mie, moins d'importance que ne l’admet Rivot ('), mais, pour la croûte, il en est autrement. » 4. Il n’est pas indifférent de prendre telle partie du pain pour évaluer sa teneur en eau. Avec les pains ronds, on peut, à la rigueur, comme le conseille Millon (°), opérer sur un segment de 150% allant, à angle aigu, du centre du pain à la circonférence; mais il est préférable, comme pour tous les pains, de les partager en deux ou quatre parties aussi symétriques que possible et d’opérer la dessiccation sur la moitié ou le quart. C’est sans doute en opérant différemment que plusieurs auteurs ont trouvé dans certains pains jusqu’à 48 et 5o pour 100 d’eau, c'est-à-dire autant que dans la mie la plus hydratée. » 5. Le degré d'hydratation d’un pain est en rapport direct avec la e nc D EEE ED E O E T À ia Note sur l'examen des farines et des pains (Annales de Chimie et de Physique, 1856). C) De la proportion d’eau et de ligneux contenue dans le blé et dans ses prin- paux produits (Ann. de Ch. et de Ph., 1849): C. R., 1892, 2 Semestre, (T. CXV, N°18.) 89 ( 666 ) forme de ce pain : un pain rond de 1500f" contient 39 pour 100 d’eau, alors qu’un pain rond de 750%", obtenu avec la même pâte, n’en contient que 35 pour 100 et qu’un pain long du même poids (longueur, o™, 50) n'en renferme que 33 à 34 pour 100. A poids égal, il y a donc avantage à avoir des pains riches en croûte : en remplaçant le pain de munition de 1500% (deux rations) par deux pains de 950% à une ration, et en adoptant de préférence la forme longue, on aurait, avec les mêmes farines, un pain de repas pour l'armée supérieur, à tous les points de vue, au pain actuel. » 6. L'eaü contenue dans le biscuit de troupe, d’après de très nom- breuses observations, est comprise, suivant la saison, entre 11 et 14 pour 100. Elle s’y trouve uniformément répartie : il n’y a pas de diffé- rence entre les parties internes et la croûte extérieure détachée sur une épaisseur de 2 à 3mm, » 7. Le pain sortant du four, mis en lieu sec et suffisamment aéré, se dessèche lentement, jusqu'à ce qu’il arrive à ne retenir que 12 à 14 pour 100 d’eau, c’est-à-dire à n’avoir que la quantité d’eau normalement contenue dans le blé et Les farines. Le temps de la dessiccation, qui est de trente à quarante jours pour des pains de 750%, n’est plus que de huit à dix jours pour des petits pains longs de 7o® à 1008". Ces derniers, après dessiccation spontanée à Pair libre, ne contiennent pas plus d’eau que le biscuit de troupe ordinaire et sont susceptibles d’une aussi longue conser- vation. Ils trempent dans l’eau le thé, le café, le lait et le bouillon mieux que le pain de soupe ordinaire du soldat, et conservent cette propriété p dant de longues années. Ils peuvent prendre, pour ainsi dire instantane- ment, cinq à six fois leur poids d’eau, alors que le biscuit en prend à peine son poids. J’ai reconnu, après nombre d’essais, qu'on atteint ce résultat avec des pains dont le volume, à poids égal, est sensiblement le double de celui du biscuit (plus exactement, 350° à 4oo°° pour too®, le volume du biscuit étant de 220°% à 230cc pour 1008). Les farines doivent être blutées à 30 pour 100; la levure doit être substituée au levain et la fermentation panaire aussi régulière que possible. Pour éviter que le pain ne se Goes la température du four sera peu élevée, afin d’avoir une croute plutô molle que trop dure; de plus, le pain sera laissé, pendant le premier es dans un local modérément chauffé avant d’être exposé à la température 9 lair extérieur. » On a ainsi un véritable pain de réserve, incontestablement supé à Lous les biscuits, et dont on pourrait assurer le renouvellement en le rieur sub- ( 667 ) stituant, à raison de 200® par jour, aux 2508" de pain de soupe alloués au- jourd’hui à chaque soldat avec les 750% de pain de repas. » Pour favoriser l’'emmagasinage, il semble que l’on puisse obtenir des pains de 100%" ayant la forme de cylindres; de prismes triangulaires ou quadrangulaires de o",50 de longueur, et présentant une surface à peu près lisse, sans fissures, de façon à éviter le passage des insectes. » CHIMIE BIOLOGIQUE. — Ptomaines extraites des urines dans l’érysipèle et dans la fièvre puerpérale. Note de M. A.-B. Grirrirms, présentée par M. Brown-Séquard. « La méthode qui ma permis d'extraire les ptomaïnes urinaires dans quelques maladies infectieuses a déjà été décrite dans les Comptes rendus, t. CXII, p. 656. » I. Érysipèle. — La ptomaïne qu’on extrait des urines des érysipélateux est une substance blanche qui cristallise en lamelles orthorhombiques, soluble dans l’eau, à réaction faiblement alcaline. » Le bichlorure de mercure produit avec elle un précipité floconneux. Le chlorure de zinc donne avec son chlorhydrate un précipité grenu, partiellement soluble à chaud, mais en se décomposant. Le réactif de Nessler donne un précipité vert. L’acide pi- crique produit avec cette ptomaïne un précipité jaune, et le picrate ainsi formé est légèrement soluble. Le chlorure d’or donne un précipité jaune, soluble dans l’eau. Cette base est aussi précipitée par les acides phosphomolybdique, phosphotungstique et tannique. ; » Les analyses de cette base ont donné les résultats suivants : SODSLANCO employée... o oe roa n Tien os", 1239 TORRES GRO 6,9 Linpra PORTO Se AUS 13° Pression DAFOIDÉLIIQUE «4. 7, 1... IIE ire PUNMENCE CMPIOYCS. <... 2 a 0,1317 nn S E a du nr EOS 0,3072 S E a ee a à 0,078 Trouvé. Calculé : pour I. 1. CH Az O.. Canon. a 63,60 » 63,76 SEa a 6,57 » 6,28 D a e a » 6,64 6,76. SR rte - | » » 23,20 ( 668 ) » Ces résultats assignent la formule C''H**AzO* à cette ptomaïne. » Cette base est très toxique; elle produit une forte fièvre, et la mort dans les dix-huit heures. » Je wai pas déterminé si le Micrococcus erysipelalis de Fehleisen (') produit la même ptomaïne quand il a grandi dans les tubes de gélatine à 20°. » Cette ptomaïne, que j'ai nommée l’érysipéline, ne se rencontre pas dans les urines normales: elle est donc bien formée dans l’économie au cours de cette maladie, » IT. Fièvre PUERPÉRALE. — La ptomaïne qu’on extrait des urines est ici une substance blanche, cristalline, soluble dans l’eau, à réaction alcaline. » Elle forme un chlorhydrate et un chloraurate cristallisés. Elle est précipitée en rouge par l'acide tannique, en jaune par l'acide picrique, en blanc brunâtre par l'acide phosphomolybdique. Elle est aussi précipitée par le réactif de Nessler. » Les analyses de cette base ont donné les résultats suivants : Substance employée.............. o8, 2332 volume Fakote a orre A Te. GE, Pression barométrique............ DS, D LOMPE ..:.....:.,..1.. 17° Substance employée.:............. 0, 1187 Rata o H SCA a ride 0,3471 HO a a 0,063 Trouvé. Calculé n a pour : E I. C2 H” Az 0O’. CHRDDRE. 5 on. 79,76 » 80,24 Hydrogène. ........... 5,90 5 5,77 Os Se one » 4:79 4,29 Oxygène » » 0,74 c22H'°Az0*°. » Ces résultats répondent pour cette ptomaïne à la formule elle produit » Cette ptomaïne est très toxique. Administrée à un chien, la mort en douze heures CE D a a (1) Voir FenLelsen, Die Aetiologie des Erysipels (1883); Conniz et BABÈS, téries (1887). aa (*) Touchant le traitement, etc., dans les cas de fièvre puerpérale , s P tant Mémoire de M. Pasteur, Bulletin de l'Académie de Médecine, t. IX; 1990. re A Les Bac- ( 669 ) » Cette ptomaïne ne se rencontre pas dans les urines normales : elle est donc bien formée dans l’économie au cours de cette maladie. » CHIMIE BIOLOGIQUE. — L'hermérythrine : pigment respiratoire contenu dans le sang de certains Vers. Note de M. A.-B. GRIFFITHS. « Il y a dans le sang de Sipunculus et de Phascoloma un pigment rouge, qui possède les propriétés respiratoires. Le sang artériel de Sipunculus est rouge pendant que le sang veineux est brun. Ce pigment, nommé herme- rythrine par Krukenberg, ne présente pas de bande d'absorption; et quoique l’hermérythrine contienne du fer, elle n’est pas alliée à l’hémo- globine, car elle n’est pas apte à donner des cristaux d’hémine. » J'ai déterminé la composition approchée de l’hermérythfine; et la méthode qui m’a permis d’extraire ce pigment respiratoire du sang de Sipunculus a déjà été décrite dans les Comptes rendus, t. CXIV, p.840. » La moyenne de trois analyses m’a conduit à la formule brute C'27 H76! Àz!35Fe§?0!53. » Ce pigment existe à deux états, à l’état d’oxyhermérythrine (hermé- rythrine ), chargée d’oxygène actif, et d’hermérythrine réduite (l’hermé- rythrogène de Krukenberg), ou dénuée d'oxygène actif. » La moyenne de deux analyses des cendres du sang des Sipunculus a donné les résultats suivants : RO rot cruise Ml es a 0,13 LR RE et 3,00 LS RSR TT DR a 1,65 AL PR RE ee 5,02 NO a a a 44,31 PURE. a de 4,78 VOLE a VE ven COUPIT ES à D 2,86 a E E a a 76e 38,25 » A r 5 è * i Il résulte de nos études sur les pigments respiratoires du sang des ny , , ,- pe ps . . s ertébrés qu'il y a au moins quatre pigments respiratoires contenant du er dans leurs molécules : (a) L'échinochrome......... Ci02H9° Azt: Fe S203, (B) L’hermérythrine ........ CHE ALSFES O0, (y) La chlorocruorine. ...... GT E Azti Eo SOT, (è) L’hémoglobine.. ........ C600 H980 A z154 FeS3017°; ( 670 ) et le nombre des atomes dans les molécules augmente quand on passe des pigments respiratoires des Invertébrés inférieurs à ceux des Invertébrés supérieurs, et la stabilité de ces pigments paraît décroître quand le poids moléculaire augmente, » ZOOLOGIE. — Sur la morphologie du squelette des Étoiles de mer. Note de M. Epm. Perrier, présentée par M. A. Milne-Edwards. « A l’occasion de la description des 78 espèces recueillies par les expé- ditions du Travailleur et du Talisman, j'ai repris l'étude du squelette des Étoiles de mer et j'espère être parvenu à montrer comment les diverses formes qu’il présente peuvent être reliées entre elles par une série de gra- dations. » 1° Squelette des bras. — Le squelette des bras des Hymenodiscus, réduit aux plaques ambulacraires, aux adambulacraires et à quelques petites pièces latérales situées à la base des bras, est trop réduit pour fournir un point de départ de quelque importance. Ce point de départ nous est donné par les Brisinga et les Odinia où le squelette des bras conserve les mêmes parties que chez les Hymenodiscus, mais se complique d’une série d'arceaux de plaques calcaires qui vont, du côté dorsal, d’une plaque adambulacraire à sa symétrique et sont limités d’ailleurs à la partie géni- tale des bras. Toutes les adambulacraires ne sont pas en rapport avec un arceau ; les adambulacraires munies d’arceaux peuvent être séparées par deux (Odinia) ou par une pièce sans arceau (Brisinga). Dans chaque arceau les deux pièces en contact avec les adambulacraires portent chacune un long piquant; elles persistent sur toute la longueur des bras, alors que tout le reste de l’arceau a disparu ; elles ont donc une importance morpholo- gique particulière et peuvent être désignées sous le nom d'initiales d'arceat: Déjà chez quelques Brisinga (B. hirsuta) un arceau secondaire vient s m- tercaler entre les arceaux principaux que nous venons de décrire ; ces arceaux secondaires n’atteignent pas les adambulacraires et sont, par C0” séquent, dépourvus d'initiales. Des arceaux analogues sont encore re naissables chez la Fryella Edwardsi, remplacés par une mosaique ii de petites plaques polygonales, mais les initiales demeurent Aster chez la F. spinosa,ils sont de deux en deux adambulacraires; c’est ne chez la F. sexradiata, de 4o6o” de profondeur, qu'on n’en retrouve P us aucune indication. Ea Jaques » Les arceaux des Labidiaster se répètent de deux en deux plaq (671) adambulacraires, comme chez les Brisinga, mais ils sont unis entre eux par cinq séries longitudinales des petites plaques, ce qui donne au sque- lette des bras une structure réticulée. En outre, la troisième et la cinquième plaque de chaque arceau se distinguent par une forme particulière des autres plaques; on peut les désigner sous les noms de marginale ventrale et de marginale dorsale; tandis que la septième plaque, qui occupe la ligne médiane dorsale des bras, également différente de ses voisines, peut re- cevoir le nom de carinale. Ce sont là les pièces fondamentales du sque- lette des bras des Étoiles de mer. En outre, nous appellerons ventro- latérales les pièces comprises entre les adambulacraires et les marginales ventrales; intercalaires les pièces comprises entre les marginales ven- trales et les marginales dorsales; dorso-latérales celles qui unissent les marginales dorsales aux carinales; réticulaires les pièces en séries lon- gitudinales ou obliques qui vont d’un arceau à l’autre. Pour plus de brièveté, nous appellerons arceaux ventraux les séries transversales que forment les ventro-latérales, et arceaux dorsaux les séries transversales qui forment les dorso-latérales. | » Toutes les modifications de forme que présente les corps des Étoiles de mer, abstraction faite du nombre des bras, dépendent uniquement du développement relatif et des rapports numériques de ces divers systèmes de plaques. Lorsque les arceaux ventraux et les arceaux dorsaux demeurent constitués de la même façon, de la base au sommet des bras, les bras, de forme cylindrique ou conique, sont nettement distincts du disque qui est sensiblement circulaire; ils sont assez souvent en nombre supérieur à Cinq (BRISINGIDEÆ, Hertasrerinz, Coronaster, Pycnopodia, Coscinasterias, Acan- thaster, Crossater, Solaster, Myxaster, nombreuses Linckia et Luidia) ; c’est Surtout parmi ces formes que l’on observe la scissiparité (Lytaster, Po- lyasterius, Namaster, Linckia). Le nombre des bras augmente même par- fois avec l’âge (Labidiaster). Lorsque les arceaux ventraux et les arceaux dorsaux sont plus développés à la base qu’au sommet des bras, le nombre wx bras se fixe très généralement à cinq; la scissiparité disparaît (sauf chez l Asterina cephea ) ; le disque est insensiblement amené à prendre la forme Pentagonale (Pentagonaster, Stephanaster, Culcita). D’après’ le mode de constitution du squelette superficiel, j'ai divisé (1884) les Étoiles de mer Vivantes en cinq ordres : ceux des FoRCIPULATA, des SPrnuLosa, des VELATA, des PAxILLOSA et des Varvara. C’est presque exclusivement dans les deux derniers ordres que l’on rencontre les formes pentagonales; tandis que s effacent les rapports numériques des parties du squelette, nous les consi- ( 672) dérons, en conséquence, comme les plus modifiés. Dans l'étendue presque entière de l’ordre des Forcipulata les carinales, les arceaux dorsaux, les marginales et les arceaux ventraux demeurent en même nombre; mais ces parties ne se répètent que de deux en deux ou même de quatre en quatre adambulacraires (Coronaster). Quand les réticulaires s’accroissent inéga- lement elles déforment les arceaux et transforment le squelette en un ré- seau d'apparence irrégulière (Lytaster, Diplasterias, etc.). » Dans les autres ordres, les marginales ont une tendance plus ou moins accusée à se développer plus que toutes les autres places; elles séparent, sur chaque bras, une région ventrale et une région dorsale d’autant plus nettes que le corps s’aplatit et que sa face ventrale porte tout entière sur le sol. Cette importante modification est réalisée d’une manière presque con- stante et complète chez les PaxizLosa, dans quatre familles sur cinq des Vazvara; elle se prépare pour ainsi dire chez les Spinurosa, les VELATA et dans la famille des Linckunx. Dans tous ces ordres, le nombre des arceaux ventraux est d'ordinaire le même que celui des adambulacraires ; les arceaux dorsaux sont aussi en même nombre que les carinales, abstraction faite des réticulaires. Mais quatre autres cas peuvent se présenter : 1° les adambu- lacraires, les marginales et les carinales sont en même nombre (ASTERI- NINÆ ); 2° les adambulacraires et les marginales sont en même nombre; le nombre des carinales est différent (Lindia, Ctenodiscus, Goniopecten, la plupart des Dytaster); 3° les adambulacraires sont en nombre moindre que les marginales et les carinales (quelques Dytaster); 4° les adambu- lacraires sont plus nombreuses que les marginales et les carinales, elles- mêmes en nombre différent (ECHINASTERIDÆ, GANERIINÆ, PARARCHASTERID#;, Pontaster, Psilaster, Craspidater, PORCELLANASTERIDÆ, ASTROPECTININÆ» VAL- VATA, Sauf les Linxkripx), Il suit de ces données que c’est seulement dans les deux ordres des PaxıLLosa et des VELATA que la dissociation des arceaux squelettiques arrive à être complète par suite d’un excès de croissance des marginales. Il est donc permis de regarder le squelette des bras des Étoiles de mer comme initialement formé de segments successifs. Les recherches embry ogéniques récentes de Bury (1889) ont montré, d'autre part, que les plaques fondamentales du squelette du disque apparaissent elles-mêmes comme si elles appartenaient à cinq segments ou métamé- rides distincts. La parenté tant de fois signalée des Echinodermes €t des Vers segmentés peut trouver dans ces faits un nouvel appui. » 2° Squelette du disque. — Les observalions de Lovén, Percy : Fewkes et les miennes propres ont bien établi qu’il était souvent possi Sladen, ble ( 673 ) de retrouver sur le disque des Étoiles de mer adultes les équivalents des pièces du calice des Crinoïdes. Ces pièces calicinales sont des points fixes autour desquels se développent les pièces accessoires, ou pieces discinales, dont la considération m’a permis d’introduire dans la description des Étoiles de mer une précision particulière. » BOTANIQUE. — Sur l'appareil sécréteur des Copaifera. Note de M. Léon Guicnarp, présentée par M. Duchartre. « On connaît depuis longtemps, au nombre des produits de sécrétion fournis par quelques Légumineuses exotiques et désignés sous le nom de Baumes, celui qu’on retire de la tige des Copaifera. Parmi les auteurs qui en ont recherché l’origine, les uns admeitent, avec Karsten (yet M. Tschirch (°), qu’il s’accumule dans des cavités formées par destruction des tissus ligneux; les autres, avec Berg et Schmidt (°), semblent croire qu'il est contenu dans les vaisseaux du bois. » Les recherches que j'ai pu faire sur toutes les parties de la plante, à l’aide de matériaux frais ou convenablement préparés pour ľétude histo- logique, mont montré que la structure et le mode de développement de l'appareil sécréteur des Copaifera sont restés méconnus et que, de plus, par l’ensemble de ses caractères, cet appareil constitue un type tout spécial. » Il se rencontre dans tous les membres de la plante : racine, tige et feuille, mais sous des formes différentes. » 1. Dans les tissus primaires, tels que l'écorce de la tige, la moelle de la tige et de la racine, ainsi que la feuille, ce sont des poches de longueur variable, sur lesquelles je n’insisterai pas ici; dans le bois secondaire de la tige et de la racine, ce sont, au contraire, des canaux anastomosés et fusionnés, de grosseur variable, qui occupent en grand nombre la partie Interne de chaque zone d’accroissement, ou couche ligneuse, et s'étendent dans toute sa longueur. nm * "RE rer al ma aa a a a (:) H. Karsten, Ueber die Entstehung des Harzes, Wachses, Gummis uod Sehleims (Bot. Zeit., p. 313; 1857). A ` ar Angewandte Pflanzenanatomie, p. 514; 1889. A ; = rs i Berg et C.-F. Sonor, Darstellung und Beschreibung sammtlicher in rmacopæa Borussica aufgeführten offisinellen Gewächse, t. I, pl. VI; 1863. C. R., 1892, 2° Semestre. (T. CXV, N°18.) | 7 ( 674 ) » Si, dans l'écorce et la moelle, ces réservoirs ressemblent à ceux de beaucoup d’autres plantes par leurs caractères morphologiques, et en particulier par la spécialisation de leurs cellules de bordure, il n’en est plus de même dans le bois, qui seul est important à considérer au point de vue de l'extraction de l’oléorésine. » D'abord, nous venons de voir qu'ils forment un réseau à mailles ir- régulières, souvent fort étroites, dont il n’existe pas d’analogue chez les plantes, telles que les Conifères, dont le bois peut renfermer des canaux sécréteurs. En outre, ces anastomoses qui, dans un même membre, relient les canaux des diverses régions, chez les Ombellifères, Térébin- thacées, etc., anastomoses bien connues depuis les recherches de M. Tré- cul, ne rappellent que de loin la fusion des cavités sécrétrices dans le bois des Copaifera. Ces dernières ressemblent plutôt aux laticifères des Chico- racées, Papavéracées, etc.; mais l’analogie n'existe qu’au point de vue de la forme réticulée de l'appareil sécréteur. » 2, En effet, leur origine est toute différente de celle des laticifères, car elles naissent de très bonne heure, sous forme de méats, dans le mé- ristème qui produit les tissus des régions qu’elles devront occuper. Elles constituent donc des réservoirs schizogènes, aussi bien dans le bois que dans les autres régions; elles ne se forment pas, comme on l'a dit, par destruction des tissus. » Pour donner un canal dans le bois, le méat, qui se forme d'abord entre quatre cellules cambiales, s'agrandit par écartement et dissociation des autres cellules cambiales voisines des premières; de sorte que la bor- dure du canal ne provient pas, comme à l'ordinaire, de divisions radiales plus ou moins répétées dans les quatre cellules primitives. En outre, er dant que le canal prend très rapidement dans la région cambiale, là où commence la lignification des tissus du bois, le diamètre qu’il conservera pendant des années, ses cellules de bordure revêtent jusqu’à un certain. point les caractères des tissus immédiatement adjacents : courtes au con- tact des éléments du parenchyme ligneux, elles s’allongent quand n touchent aux cellules des rayons médullaires ou aux fibres ligneuses- » Chez les autres plantes, on remarque en général qu’à la spécialisation physiologique des cellules formant l'épithelium sécréteur des canaux, correspond une Spécialisation anatomique évidente. Toutefois, cou der- nière peut, chez un même individu, se manifester à des degrés inegaux suivant lorgane considéré. Le même fait se retrouve chez les Copaifera où les cellules de bordure des réservoirs sécréteurs, très nettement indivi- (675) dualisées dans la feuille et dans le parenchyme cortical, le sont souvent moins dans la moelle de la racine surtout, et beaucoup moins encore dans le bois de la tige et de la racine. On peut dire que, sous le rapport de la spécialisation anatomique, le réseau sécréteur du bois des Copaifera, com- paré aux autres plantes pourvues de canaux sécréteurs, occupe le dernier degré de l'échelle. » Pendant qu'ils se développent dans la région cambiale, les canaux se mettent en communication les uns avec les autres, pour donner le réseau signalé dans chaque zone d’accroissement du corps ligneux ; en outre, un certain nombre d'anastomoses se produisent d’une zone à l’autre au niveau de l'insertion des branches. » À en juger par certains faits signalés par les auteurs à propos des tiges âgées, il parait se faire aussi, dans ces dernières, de grandes cavités dues à une destruction des tissus ligneux, comme on l'observe aussi parfois chez quelques Conifères. : » Mais, sans faire intervenir la présence de ces grandes cavités que je n'ai pas eu l’occasion d'observer, si l’on envisage l'appareil sécréteur qui vient d’être décrit au point de vue de la facilité avec laquelle les couches ligneuses peuvent laisser s'échapper par une entaille, leur produit de sécrétion, on conviendra qu’en raison des anastomoses des canaux qui mettent en relalion étroite toutes les parties du système sécréteur dans l'axe et ses ramifications, il n’en est pas de mieux ni même d'aussi bien conformé. » À ces divers titres, il méritait, je crois, d’être signalé, d'autant qu'il représente, à ma connaissance, le premier exemple d'appareil sécréteur schizogène dans le bois des Légumineuses. » BOTANIQUE. — Nouvelles observations sur la sexualité et la castration Parasitaire. Note de M. Anr, Macnw, présentée par M. Duchartre. « Jai observé attentivement, cette année, le développement variable des rudiments staminaux chez les fleurs femelles du Lychnis diurna et ves- perüna, et les particularités du développement de l’ Ustilago Vaillant dans les étamines rudimentaires des fleurs stériles du Muscari comosum. » I. A la suite de la Communication de M. Vuillemin (Comptes rendus, 9 novembre 1891), rappelant l'existence déjà constatée depuis longtemps ( 676 ) de rudiments staminaux plus ou moins développés dans les fleurs femelles du Lychnis dioica, j'ai cherché pourquoi ces organes, que j'avais observés si nettement et décrits avec leurs variations de grandeur dans les fleurs temelles du L. diurna, m'avaient échappé lors de mes recherches sur le polymorphisme floral du L. vespertina. Or l'examen que je viens de faire d'un grand nombre de pieds de cette dernière espèce, dans la ocalité même où mes premières observations avaient eu lieu, m'ont donné des résultats très variables : le plus souvent, les rudiments ont été trouvés à peine distincts, même dans le bouton; moins fréquemment, les ai-je vus tels que M. Vuillemin les a décrits; jamais je ne les ai observés avec le développement que j'avais constaté sur des centaines de pieds et quê j'ai figuré pour le L. diurna. On peut expliquer ces différences par des variations locales des races régionales, hypothèse justifiée par ce fait que les mêmes différences se sont présentées chez le L. diurna; ayant observé les rudiments staminaux très développés dans de nombreux pieds de cette espèce, lors de mes pre- mières recherche$, J'ai été surpris de ne rencontrer plus tard, dans une autre localité, que des fleurs où ces rudiments avaient un développement beaucoup moindre ; Warming signale du reste l'inégalité de la fréquence de la triœcie, de la diœcie et de la monœcie, suivant les contrées; ce sont là des variations dignes d’être notées, car elles peuvent expliquer les di- vergences, ou les omissions, relevées sur ce sujet, chez les différents ob- servateurs. » II. Dans la même Note, M. Vuillemin a décrit très exactement le dé- veloppement de P Ustilago antherarum dans les rudiments slaminaux des fleurs femelles du Lychnis vespertina; la Note que j'ai adressée à l’Acadé- mie, à la suite de cette Communication, m’a donné l’occasion, d’abord, d'affirmer la présence de semblables rudiments dans les fleurs stériles de la houppe du Muscari comosum, puis, d'émettre lhypothèse que lo déve- loppement du parasite (les spores de l’ Ustilago Vaillantii) devait $ y fairé d’une manière analogue à celle qui a été décrite par M. Vuillemin chez le L. dioica; j'ai pu vérifier, cette année, qu’il en est bien ainsi. » Les fleurs stériles du Muscari à toupet possèdent, en effet, des rudi- ments Staminaux inégalement développés, suivant que ces fleurs sont plus ou moins rapprochées du sommet de l'inflorescence; chez les fleurs stériles les plus voisines des fleurs complètes, les appendices sont bien ` ET ÿ A faci- visibles à l'œil nu et, à Ja loupe ou au microscope, on y reconnait (677 ) lement un filet assez long avec faisceau vasculaire, des sacs polliniques, des grains de pollen atrophiés, enfin des cellules à raphides d'oxalate de chaux, qui rappellent les grandes cellules à mâcles signalées par M. Vuille- min dans les anthères rudimentaires du Lychnis; chez les fleurs moins dé- veloppées, situées plus près du sommet de la houppe, ces appendices sont encore plus atrophiés; ils finissent par se réduire à de minces lan- guettes blanchâtres, constituées par la paroi de l’anthère et dépourvues de contenu; enfin, les fleurs les plus centrales n’ont pas trace appréciable de ces rudiments. » De plus, j'ai remarqué, chez les quelques pieds parasités que j'ai pu examiner, que toutes les fleurs qui correspondent à la houppe des pieds sains ne contenaient pas ces anthères remplies par les spores d’Ustilago ; ce sont les fleurs les plus extérieures, celles précisément qui correspon- dent aux fleurs munies de rudiments staminaux dans la plante saine, chez lesquelles les anthères se sont développées sous l'influence du para- site; les plus centrales en sont généralement dépourvues, parce qu’elles correspondent, probablement, à des fleurs ne possédant pas, primitive- ment, d’étamines rudimentaires. » Ainsi, dans les deux cas connus jusqu'ici, croyons-nous, de castration androgène, le processus est absolument identique : le parasite provoque seulement l'agrandissement des parties accessoires, atrophiées, mais pré- existantes de l’organe mâle; mais le cas du Muscari comosum est particu- lièrement intéressant, et c’est pourquoi j'ai cru devoir y revenir dans cette Note, parce que la plante saine, portant les trois types de fleurs, fleurs à étamines bien conformées, fleurs à étamines rudimentaires ét fleurs sans trace de ces organes, il est facile de se rendre compte du rôle véritable du parasite dans le développement des anthères chez les fleurs stériles. » Le parasite agit d’une manière analogue sur l'organe femelle ; celui-ci n'est ordinairement représenté dans les fleurs stériles, même dans les plus extérieures de la houppe, que par un petit mamelon ovarien, subissant, comme les rudiments staminaux, une réduction de plus en plus prononcée à mesure qu'on se rapproche du sommet de l’inflorescence. Sous l’exci- lation du parasite, ce mamelon grossit plus ou moins, mais né produit Jamais d’ovules. » Parmi les autres phénomènes observés, je me bornerai à mentionner une déformation extrêmement curieuse, mais très rare, de l’inflorescence, consistant en une élongation avec épaississement de l'axe etdes pédicelles oraux, comparable, à certains égards, à certaines déformations que j'ai ( 678 ) signalées ailleurs sur des Euphorbes châtrées par l’ OEcidium de l’'Uromyces Pisi (1). » GÉOLOGIE COMPARÉE. — Cause possible de la gemination des canaux ‘de Mars; imitation expérimentale du phénomène. Note de M. Sranisras Meunier. « Parmi les particularités si nombreuses dont l’observation de la pla- nète Mars a procuré la découverte, l’une des plus singulières est sans doute la gémination dont les canaux martiaux sont de temps en temps le théâtre. L'illustre M. Schiaparelli n’a pas assez d’expressions admiratives pour rendre l'étonnement que ce dédoublement lui a causé et les autres aréo- graphes, comme M, Perrotin (de Nice) et M. Terby (de Louvain) en même temps qu’ils constatent la difficulté qu’ils ont eue à contrôler définitive- ment le fait en question, sont d'accord pour le regarder comme essentiel- lement différent de tous les phénomènes terrestres. » Depuis 1882, époque à laquelle le Directeur de l'Observatoire de Milan a publié son Mémoire, on a tenté des explications aussi nombreuses que variées. » Quelques auteurs, comme M. Boë (d'Anvers), refusant toute réalité objective à la gémination, pensent qu’elle constitue une illusion résultant de la fatigue des yeux. » D’autres croient, au contraire, que le dédoublement a lieu en effet : M. Daubrée y voit des fentes profondes de l'écorce planétaire, s’élargissant sous l'influence d’un gonflement général subi par le globe de Mars; M. Fizeau compare les canaux géminés à des crevasses glaciaires rappelant en grand celles de l’infandsis groëlandais; pour M. Proctor ce sont des fleuves gelés, couverts de neige, qui aux printemps fond sur les bords et les rend noirs pendant que la région médiane reste blanche, der » Entre ces deux points de vue opposés, on a émis une interprétation d’ailleurs très compliquée, fondée sur l’hypothèse de phénomènes optiques développés dans l'atmosphère martiale. M. Meisel, astronome de Halle, a indiqué comment la vapeur émanant de canaux simples et prenant au- dessus d'eux, sans qu’on voie d’ailleurs pourquoi, la forme d’un demi- ddl t XXIII, p- 429 1891. ( 679 ) cylindre nettement défini pourrait, dans certains cas, amener la duplica- tion des images qui nous parviennent. Dans une toute récente publication, M. Norman Lockyer rattache le dédoublement de deux mers martiales « à des rangées de nuages placées ou plutôt se plaçant longitudinalement » le long du centre de la surface d’eau ». » Je ne puis qu'éprouver quelque scrupule à venir, après tant d’autres, toucher un problème déclaré insoluble depuis dix ans. Et cependant il me semble que lexplication cherchée est des plus simples, si simple même que, si je me hasarde à exposer mon opinion à son égard, c’est que je l’appuie non seulement sur le raisonnement, mais encore sur une expé- rience qui procure immédiatement la reproduction artificielle de la gémi- nation. Cette reproduction, comme on va voir, a lieu dans des conditions telles qu'on peut s'étonner qu’au lieu d’être surpris par le phénomène, on n’en ait pas dès l’origine prévu la manifestation. » Je dessine à l’aide d’un vernis noir, sur une surface métallique polie, une série de lignes et de taches représentant plus ou moins exactement la Carte géographique de Mars, puis je fais tomber sur elle un rayon de soleil ou de tout autre source lumineuse. Je place alors, à quelques mil- limètres devant la surface métallique et parallèlement à elle, une fine mousseline bien transparente, tendue sur un cadre, et je vois aussitôt toutes les lignes et toutes les taches se dédoubler, se gémüner par suite de l'apparition, à côté de chacune d'elles, de son ombre, dessinée sur la mous- seline par la lumière que le métal a réfléchie. » La ressemblance de l’effet produit avec la Carte où M. Schiaparelli a synthétisé toutes les géminations observées est des plus saisissantes. . Or il est facile de reconnaitre que les conditions essentielles de notre experience sont réalisées à la surface de Mars et dans son atmosphère. La lumière solaire frappant le disque planétaire est réfléchie très inégalement Suivant les points : beaucoup par les continents ; bien moins par les sur- faces sombres, mers et canaux. Quand l’atmosphère martiale est limpide, l'inégalité dont il s’agit ne nous est pas sensible; mais si l'océan aérien renferme quelque nappe de brume transparente à une hauteur et avec une opalescence convenables, le contraste y apparaît, comme sur la mousseline, Par la production d’ombres qui, pour un œil placé ailleurs que sur le pro- SRNA des rayons refléchis, reproduisent, à côté de chacune des sur- COT une image pareille à elle. Rappelons que M. Schia- aspect de nébulosité dans les régions qui vont se géminer. » Ce phénomène d'ombres par réflexion ne peut pas être exclusivement ( 680 ) propre à Mars ; il doit nécessairement se développer sur la Terre et sur Vénus; mais c'est seulement à l'égard de Mars que nous sommes bien pla- cés pour l’observer. » Il ne saurait se développer dans la Lune faute d’atmosphère, et réci- proquement son absence peut compter comme une nouvelle preuve de la disparition de l'enveloppe gazeuse de notre satellite. » M. Schiaparelli'a noté que lors de la gémination, les deux canaux conjugués ne sont pas toujours parallèles; que parfois l'un est déformé; que certains canaux ne sont dédoublés que dans une partie de leur lon- gueur, etc. Toutes ces particularités ét beaucoup d’autres s'expliquent d'elles-mêmes par les irrégularités de la nappe de nébulosité qu'on peut imiter en ondulant la mousseline, ce qui provoque des modifications com- parables dans les ombres. Les variations très grandes d'écartement entre les deux termes des géminations s'expliquent de même par la hauteur très variable de la couche où l’ombre peut se dessiner et par l'angle, grand ou petit, sous lequel nous voyons le phénomène; enfin, le déplacement même des canaux qui a été noté, peut être rattaché aux réfractions mé- gales déterminées par les vapeurs aériennes. He 2 » Tous les observateurs, et spécialement M. Perrotin, ont insisté es le rôle évident des brumes et des brouillards dans les apparences, {res changeantes d’un jour à l’autre, du disque de Mars. » Je répète que l'extraordinaire simplicité de l'explication que Je RE pose me mettrait en garde contre elle, après les innombrables efforts qu oR a faits pour la trouver, si le contrôle expérimental auquel je l'ai soumise ne me paraissait décisif en sa faveur. » GÉOLOGIE. — Dévonien et permocarbonifere de la haute vallée d Aspe. Note de M. J. Seunes, présentée par M. Fouqué. ; « La puissante formation calcaréo-schisteuse et gréseuse, plissée en une voûte dont la retombée sud est plus brusque que celle du nord, et à tra- vers laquelle est ouvert le défilé du fort du Portalet ( nord d'Urdos), Se compose de bas en haut : ' : » æ. Calcaires å Polypiers grisâtres, gris noiråtre, noirs, parfois bta "5 souvent dolomitiques et sans stratification apparente, traversés en pea points par des filons de porphyre euritique, notamment sous le tok - Portalet et entre le fort et le pont de Sebers (rive gauche du gaxo 4A s blancs, ( 681 ) ° On y trouve par places de nombreux Polypiers paléozoïques : Alveolites, Favosites, Cyathophyllum ; des articles d’ Encrines, des Gastéropodes ind., etc. » B. Flanc nord du bombement. — Alternance de schistes, caleschistes parfois amygdalins et de calcaires violacés, rougeûtres, et de calcaires gris, noirs et veinés de calcite. Cette formation est également traversée par des filons de porphyre euritique (rive droite du gave d’Aspe, environs du pont de Sebers). » Les calcaires comprennent : » Goniatites (Glyphoceras) crenistriata, Phil.; Goniatites (Prolecanites) Hen- slowi, Sow.; Phillipsia Brongniarti, Fisch. (Pygidium); Orthoceras, articles d'En- crines, Polypiers, etc. » Les bancs de la retombée sud du bombement (Pont d’ Urdos) formés par place de calcaires subamygdalins, rougeâtres, rosés et jaunâtres m'ont fourni : Goniatites (Glyphoceras) crenistriata, Phil.; Poteriocrinus (af.) minutus, Ræm. (calice et articles), Cyatophyllum, etc. » Il est incontestable que cette faune, analogue à celle que M. C. Barrois a signalée dans les griottes des Asturies et à celle que M. Holzapfel a fait connaître à la base des calcaires d'Erdbah, permet de classer les calcaires ß dans l’anthracifère. | » y. Gres et schistes du houiller recouvrant normalement la formation b. — Les grès sont micacés, violacés, gris verdâtre et noirâtres; les schistes sont généralement noirs, subardoisiers, parfois ardoisiers, rarement char- bonneux et prennent souvent un grand développement au milieu des grès. Les rares empreintes végétales qu'on rencontre sont toujours mal conser- vees; M. Zeiller, quia bien voulu les examiner, a reconnu : Calamites Suckowi, Pecopteris. » Une série de plissement dirigés sensiblement ONO-ESE ramène cette Succession : 1° au sud du Portalet, entre le Lazaret et Peillou et entre la Fonderie et le Pas d’Aspe; à la borne kilométrique 118*™,6, un moule se Céphalopode que je rapporte au Goniatites ( Brancoras) ornatissimum de Honinck (HorzarreL, loc. cit. p.23, PP | » 2° Au nord du Portalet, entre Etsaut et Cette-Eygun, et entre Brouca et le Pont-Esquit (défilé d’Accous). Ce dernier affleurement présente quelques particularités du plus haut intérêt. Les calcaires æ sont recouverts Par une série de calcaires amygdalins présentant tous les caractères li- C. R., 1892, 2° Semestre. (T. CXV, N° 18.) 7. ( 682 ) thologiques des griottes classiques de l'Hérault et des Pyrénées centrales (griottes et marbres de Campon). | » Au sud du Pont-Esquit la retombée nord des calcaires amygdalins, butte par faille contre les calcaires du crétacé supérieur presque verticaux ; mais, à l’ouest du Pont-Esquit (coupe relevée au nord-est des Bains de Labérouet, nord de Lescun), ces calcaires amygdalins sont recouverts par les grès et schistes du houiller sur lesquels reposent en discordance les calcaires crétacés plongeant fortement vers le nord. Ici, comme 2 d’autres points de la région (sud de Lescun), il est done pe £ calcaires amygdalins, ou grioites, occupent RE ne : pa des calcaires 6 à goniatites crenistriata du défilé du fort d’'Urdos et doive être classés dans l’anthracifère. ; a » Jai trouvé dans les griottes en question deux nodules wa De formés par les moules de Goniatites (Glyptroceras) crenisirata Phi a e bancs de calcaire subamygdalins, gris violacé, intercalés dans = griot = m'ont également fourni quelques jeunes exemplaires de la même ap = » Il reste à rechercher quel est l’âge des Calcaires à polypiers aa coupe relevée à la frontière, au fond de la vallée du ruisseau = PE (sud de Lescun) montre la succession suivante, du sud au nord (les plongent tous vers le nord) : » 1° Calcaires noirs, veinés de calcites, rocailleux ; buttent au sud contre les > rouges et verdâtres du permien. r ces; ia Schistes aie de calcaires d'aspect grauwackeux, rougeâtres par places; cette coloration est due à l'oxydation de sel de fer. ; » 3° Schistes noirs, entremêlés par places de bancs CROIS : siri par places » 4° Calcaire schisteux, noir, se débitant en rocailles irrégulières, pétri p de fossiles et principalement de polypiers : aies Athyris concentrica » Cyathophyllum cespitosum Gold. ; polypiers paléozoïques; At cé ), etc. de Buch; Atrypa reticularis L.; Spirifer Verneuili Murch. oe l » 5° Calcaire compact à polypiers (= calcaire a); masse calcaire fo de la vallée du ruisseau de Labadie : : » Alvéolites, Favosites, Cyathophyllum, articles d’Encrines, _ bservent que » 6° Assises calcaires et schisteuses B à Goniatites crenistriata. Ne so sur les flancs de la vallée du ruisseau de Labadie. » 7. Grès et schistes du Houiller. du côt » 8. Schistes rouges et verdätres du permien. Ne s’observent que la vallée, e fond é droit de pe tient au É a apparten » La faune des calcaires schisteux n° 4 à Spirifer E ; des (As- dévonien supérieur (Frasnien) = niveau des Calcaires de ( 683 ) turies). C’est la première fois, ce me semble, que cette faune est signalée dans les Pyrénées. En résumé, la succession des terrains paléozoïques de la vallée d’Aspe et de la région de Lescun est la suivante : POMEN. SES Schistes rouges et verdâtres. EOF i Grès et schistes à Calamites Suckowi. Anthracifère...... Calcaires violacés et noirs, et schistes ou griottes, à Goniatites crenistriata. Famennien........ Calcaires à Polypiers. rain..." Calcaires schisteux à Spirifer Verneuili. CTER re Schistes et calcaires. ‘ Coblentzien....... Schistes et calcaires rouges et grauwackeux par places de La Marie (sud-ouest de Lescun) à Spirifer Pellicoi. Ni les cou- ches dévoniennes inférieures au coblentzien, ni celles du silu- nien n’affleurent dans la région. » PHYSIQUE DU GLOBE. — Résumé succinct des résultats du voyage du trans- Port-aviso la Manche en Islande, à Jan Mayen et au Spitzberg pendant lété de 1892. Note de M. le commandant BrenamÉ, présentée par M. A. Milne-Edwards ('). « Le Ministré de la Marine avait bien voulu décider, sur la demande de M. le Ministre de l'Instruction publique, que la Manche, chargée de la surveillance de la pêche en Islande pour l’année 1892, irait à l'ile de Jan Mayen où se trouvent les bâtiments construits par la mission scientifique austro-hongroise de 1882-1883 et de là se rendrait au Spitzberg pour faire une reconnaissance de la côte sud-ouest, particulièrement du Bell Sound et de l’Icefjord. L’ex ploration de ces deux baies présentait un grand intérêt à Cause des gisements fossiles qu’elles contiennent et dont nos musées ne possèdent que fort peu d'échantillons. » La Manche qui avait quitté Cherbourg le 2 avril, séjourna en Islande pendant les mois de mai et de juin, passa quelques jours aux Feroë et revint à Leith-Edimbourg le 11 juillet pour se ravitailler. Elle en repartit le 20, ayant à son bord M. le professeur Pouchet, du Muséum; M. le lieute- nant de vaisseau Auguste Gratzl; M. Charles Rabot, explorateur; et M. Pet- Ut, licencié ès sciences, adjoint comme préparateur à M. Pouchet. TR nan are © 1 ? r . US k ý 3 $ RON à t i ) L'Académie décide que cette Communication, bien que dépassant les limites rê- &'ementaires, sera insérée en entier. | ( 684 ) » Elle séjourna à Jan Mayen le 27 et le 28 juillet, de là fit route vers le Spitzherg où elle arriva le 1‘ août, au mouillage de la Recherche pour le cinquante-quatrième anniversaire de la mission scientifique française, dont les deux derniers survivants, M. le lieutenant de vaisseau en retraite de Saint-Vulfran et M. Xavier Marmier viennent de disparaitre à quelques semaines d'intervalle. : » Après quinze jours d'exploration dans le Bell Sound et l’Icefjord, délai qui lui avait été imposé, et que la saison ne permettait d’ailleurs pas de prolonger, la Manche quittait le Spitzherg le 16 août pour rentrer à Tromsö où elle arriva le 19, sa mission terminée. » ROUTES survies. — La reconnaissance de l’île de Jan Mayen est généralement très difficile à cause des glaces qui l'entourent le plus souvent; il était donc sage de ne pas faire route sur elle au hasard et par le chemin direct, mais de se tenir au con- traire dans les eaux relativement chaudes pour couper ensuite les zones plus froides en les prenant dans leur plus faible largeur. Cette manœuvre était d'autant plus indi- quée que la côte d'Islande avait été exceptionnellement glacée et était restée bloquée à l’est jusqu’au moment où nous l'avons quittée, et qu'il convenait de l’écarter un peu. Cela nous réussit à merveille, les températures de la mer observées par la Manche concordèrent d’une manière surprénante avec celles de la Carte de M. Mohn. La gyen méthode fut observée pour aller de Jan Mayen au Spitzberg dans nos deux traversées telles que nous les avions combinées. Nous ne devions pas et nous p'avons pas, en ef- fet, rencontré de glaces. D GÉOGRAPHIE Er Hyprograpure. — La reconnaissance de Jan Mayen ne nous a pre curé aucun document géographique nouveau; les Cartes dressées par la ‘mission autrichienne sont aussi exactes et complètes qu'on peut le désirer et sont parfaite- ment suffisantes pour la navigation extrêmement facile de ces parages. La Manche a mouillé dans la baie Mary Muss au nord, a fait le tour de l'ile et a mouillé dans Ja baie de Bois flotté au sud, comme elle l'aurait fait dans tout pays bien hydrogra- phié. Il n’en est pas de même au Spitzberg et Pon est tout d’abord frappé du pe” d'exactitude des Cartes d'un pays si souvênt visité el si facilement abordable. Divers levés ont été exécutés soit sous vapeur pour les grandes étendues de côtes, soit fée: une triangulation complète pour les mouillages de la Recherche, dans le Bell Sound, de la baie Advent et la baie de la Manche dans l'Icefjord, soit à la boussole pour la partie de vallée parcourue par MM. Rabot et Lancelin au fond de la Sassen Bay. ar sondes nous ont révélé, à d’assez grandes distances de la côte, des inégalités de js très singulières et probablement dangereuses, en rapport avec la configuration si Fe lemment accidentée des pays. Les travaux hydrographiques, qui étaient centra 2 par M. le lieutenant de vaisseau René de Carfort, aidé de tous les officiers du bor ; ont été complétés par une série de photographies faites par M. Lancelin et M. le p7 tenant de vaisseau Gratzl et des vues à l’aquarelle exécutées par M. le lieutenant vaisseau Exelmans. se srie inin- » Méréorocogre. — Les observations météorologiques comprennent une ser ( 685 ) terrompue d'observations des températures et de l’état hygrométrique de l'air ainsi que des hauteurs barométriques prises avec des instruments enregistreurs comparés chaque jour avec des appareils de précision permettant de les corriger; on a pris en outre la température et la densité de l’eau de mer de surface et quelques températures à des profondeurs croissantes. L'état de l'atmosphère, l'aspect du ciel, la vitesse du vent mesurée avec l’'anémomètre Fleuriais, ainsi que la direction, ont été notés avec le plus grand soin. Toutes ces observations ont été surveillées par M. le lieutenant de vaisseau René de Carfort, qui les faisait lui même toutes les quatre heures. M. len- seigne de vaisseau Bernard de Blanpré a eu l’idée ingénieuse de relier nos observations barométriques avec les courbes météorologiques publiées par le Bureau central de Paris et il ressort de son travail que, si les phénomènes observés en Islande, aux Feroë et à Jan Mayen s'accordent exactement avec ceux signalés pour les côtes d'Angleterre et de Scandinavie, ceux observés au Spitzberg sont, au contraire, d’un ordre particulier. » Macxérisme. — La Manche possédait une boussole d’inclinaison de Gambey, une boussole de déclinaison de Lorieux et un théodolite magnétique d'Hurlemann, prêté par l'Observatoire de Montsouris. Des observations ont été faites par divers officiers et centralisées par M. le lieutenant de vaisseau Exelmans dans toutes nos relâches; la variation a été observée à la mer par les méthodes ordinaires à la navigation. » Il résulte de l’ensemble des études sur le magnétisme que les perturbations que l'on impute à la boussole en Islande et dans les régions arctiques reposent sur une légende analogue à celle qui a existé pendant des siècles au sujet des attractions spé- ciales du cap Finisterre (Espagne) et de quelques autres points du globe. La seule chose vraie est que la composante horizontale de l'intensité magnétique diminuant rapidement lorsqu'on approche du pôle, les influences locales produisent sur le com- pas des perturbations très sensibles dont il faut se préoccuper d’autant plus que la rose est très longue à reprendre sa position d'équilibre quand elle s’en est écartée. » Les observations faites à terre montrent que les conditions les plus défavorables, à Reykjavick notamment, n’ont jamais influencé l'aiguille aimantée de plus de 2° à 3°; à la mer, l'influence est insignifiante et il n’est pas juste d’imputer à la boussole toutes les erreurs d’estime de la navigation, erreurs si faciles à faire dans les régions brumeusés, à courants variables peu connus et sur des bateaux comme nos goëlettes de pêche où les tangages et les roulis donnent à la rose des mouvements désordonnés. » Martes. — Les mouvements de la marée ont été suivis et étudiés par M. le lieu- lenant de vaisseau de Carfort sur quatre points différents à Reykjavick et à Patrixfjord en Islande, à la baie de la Recherche et à la baie de la Manche au Spitzberg. » Ces quatre points sont situés à l’ouest de ces deux îles, assez profondément enfoncés dans les fjords et ont, par conséquent, des positions analogues par rapport àux terres dont ils font partie. Il est à remarquer que les marées sont plus faibles au + i qu'en Islande, et que leur hauteur décroît à mesure qu’on se rapproche du e. EK GRAVITATION. — M: le lieutenant de vaisseau Auguste Gratzl possédait un des r Syota appareils à pendule du système R. de Sterneck, lieutenant-colonel de mem oiie; il a tenu à me communiquer les dep résultats qu'il FR Pendant son séjour à bord de la Manche et quoiqu'ils lui appartiennent en » Je Suis heureux de les insérer dans cette Note, car cet officier distingué a ele ( 686 ) l'un de nos plus zélés collaborateurs, et nous nous sommes fait un grand plaisir de l'aider dans l’accomplissement de ses travaux (1). Hauteur Gravitation du pendule au-dessus en mètres battant ` de par seconde. la seconde. Stations. Latitude. lamer. (Temps moyen.) (Temps moyen.) Lune géographique mi- | 18 3 182 PER TT 0:0938360 = urg, Calton Hill Observa- 56 ai gsis 6,00 saa a r } Jan Mayen, station autrichienne.. 91 11 9,82345 0,9958302 Spitzberg, station suédoise du cap | A3 ko 0,82866 0,9958518 Thordis na ni e ea eaa | » MOUVEMENT DES GLACIERS. — La baie de la Recherche nous a fourni les éléments d’une étude fort intéressante sur le mouvement des glaciers; celui de l’est s’est pro- fondément modifié et a reculé de 2300" depuis 1838, laissant aux places abandonnées par lui des profondeurs d’eau allant jusqu’à 60% et plus. Il a été malheureusement impossible d’aller planter des jalons sur cette masse de glaces pour en mesurer la progression diurne; mais nous l'avons fait pour le glacier de l’ouest dont la À ue vers la mer a fort peu varié depuis 1838; les mesures prises ont fourni à M. le lieute- nant de vaisseau de Carfort les éléments d’un calcul qui indiqueront seulement un mouvement de progression de 30" par an. » HISTOIRE NATURELLE. — Le Dr Couteaud, médecin de la Manche a fait en collabo- ration avec M. le professeur Pouchet dont les conseils lui ont été fort utiles et M. Pettit des recherches qui ont porté sur toutes les branches de l'Histoire naturelle. » À Jan Mayen, il a été fait une ample moisson de plantes phanérogames ou cryp- togames conservées en herbier ou en solutions préservatrices. Des pêches au filet fin ont été, d'autre part, pratiquées par M. le professeur Pouchet; de ces pêches, faitos dans l’eau remarquablement pure de la lagune nord, une a rapporté quelques iniae soires, Nématodes, Rotifères. La faune terrestre de Jan Mayen est représentos SF nos collections par deux Renards, une quinzaine d’Oiseaux et de rares Arachnides. La faune marine s’est montrée tiche. Nous avons recueilli de nombreux échantillons ae) roches éruptives qui constituent exclusivement le sol de l’île, ainsi que des sédiments marins. Enfin, des débris de bois flottés fourniront peut-être d’utiles indications ocea- nographiques. La Bactériologie n’a pas été négligée : des cultures des hins eaux et de Pair ont été faites. Du Spitzberg, nous rapportons un riche herbier, s lequel le D' Couteaud a cru reconnaître quelques espèces ou variétés nouvelles. p Cryptogames (Mousses, Champignons, Hépatiques, Lichens, Algues marines et es douce) sont particulièrement abondantes. La faune est représentée par un tork us nd SR TS RS den te 4 , LM >. $ *, ro- (°) Les chiffres de ce Tableau ne sont pas absolument définitifs; ils du se € HS : aron bablement une petite correction due à une variation de la marche diurne du chro mètre qui a servi à mesurer les intervalles entre les coïncidences pendulaires. (687 ) spécimen de Renne, tué à Sassen-Bay, un Phoque, dont les intestins ont fourni de nombreux parasites, des Oiseaux, des nids avec des œufs et des embryons d'Oiseaux à divers états de développement. La pêche, malgré les divers engins mis en action, a donné peu de résultats : quelques Saumons ont cependant été capturés à la baie de l'Advent ; ils ont fourni de nombreux Helminthes. » Plusieurs dragages ont été effectués ; ils ont rapporté nombre de Vers, Crustacés Échinodermes et Mollusques. » Au point de vue de la Géologie, nous avons recueilli des échantillons petrogra- phiques et paléontologiques du Bell Sound et de l’Icefjord, en particulier la série complète des roches (dont plusieurs sont fossiliféres) de Sauria Hook, avec la strati- graphie de ce gisement, le plus important de la partie du Spitzhberg que nous avons | visitée., Nous avons également explôré le banc de charbon de la baie de l’Advent, ainsi que le gisement de plantes fossiles du cap Lyell : celui-ci nous a donné des pièces que nous considérons comme les joyaux de notre collection. » Tels sont les résultats obtenus en trois semaines par les efforts réunis des membres de la mission et de l'état-major de la Manche; ils seront ulté- rieurement publiés en détail; la longueur de cette Note, que j'ai désiré faire aussi succincte que possible, montre qu’ils sont nombreux; J'espère que leur valeur sera à la hauteur des bonnes volontés avec lesquelles nous nous sommes tous unis au service de la Science. » PHYSIQUE DU GLOBE. — Éruption de l’Etna de 1892. Note de M. A. Rucco, présentée par M. Faye. « L'Académie de France a été renseignée, par M. le professeur Walle- rant, sur l’éruption actuelle de l’Etna; ayant l'honneur de faire hommage de quelques photographies (') que j'ai faites, je me permettrai d'ajouter seulement quelques explications et quelques considérations. » Après la formation d’une fente et la production de quelques bouches RE LI des photographies) qui donnèrent presque exclusivement de la lave, et pendant peu de temps, le centre éruptif se déplaça à l'est, et d'a- bord il résulta de trois cônes alignés environ dans la direction nord-sud et d un quatrième placé contre le côté sud-est du plus méridional; ces deux der- AD cratères lançaient de la lave, des matériaux fragmentaires et de la fumée; les deux autres au nord émettaient seulement des matériaux aéri- ct de ea RAR En A 1 . > . La La A À R ) Des photographies, qui ne peuvent être reproduites ici, ont été présentées à l'Académie, ( 688 ) formes et fragmentaires. En outre, il y avait, et il y a encore, au sud-est des cônes, des bouches très peu élevées, donnant presque seulement de la lave. » Dans la nuit du 11 au 12 août, il se forma une nouvelle bouche craté- riforme au nord du premier cône septentrional, et une autre bouche ap- parut, du 17 au 18 août, entre le premier et le second cône. » Il a été remarqué que l'appareil éruptif actuel est orienté selon le rayon venant du cratère central de l'Etna. Cela n’est qu’un cas particulier d’une loi générale déjà énoncée par C. Gommellero et Élie de Beaumont, d’après laquelle les dernières éruptions sont disposées sur des fractures radiales du volcan. i » En effet, sur l'excellente Carte volcanologique et topographique de M. le professeur Chaix, il est facile de reconnaître que l'Etna a une vingtaine d'appareils éruptifs multiples, dont laxe est dirigé vers le cratère central, et une dizaine d’autres où cela se vérifie avec une certaine approxt mation. En outre, il ny a pas moins d’une vingtaine de groupes d'appa- reils éruptifs différents, c’est-à-dire formés à des époques diverses, qui se trouvent alignés sur des rayons de l’'Etna. Outre cela, il y a seulement une dizaine de centres éruptifs multiples dont l'axe n’a pas une direction radiale. Élie de Beaumont expliquait ces faits par la formation du cratère de soulèvement et de louverture centrale, qui devait étre accompagnée de la production de fractures radiales, comme il arrive lorsqu'une vitre est percée par un projectile. A présent, il paraît qu’on n’est plus disposé à admettre l’existence des cratères de soulévement : c’est une question, ou plus exactement un fait, que les géologues et les volcanologues doivent déterminer. | | » Mais, même en mettant de côté le soulèvement du cratère central, il me semble qu'il y a une autre cause de production des fentes radiales. S'il existe, et plus encore s’il n'existe pas de cratère de soulèvement, tou- jours est-il que les couches supérieures qui forment le manteau du gran cratère ou cône résultent de la superposition de matériaux fragmentaires et de coulées de lave qui, étant généralement dirigées comme les apab mes du cône, forment une sorte de squelette à structure radiale, où, par conséquent, les fractures doivent se produire dans la direction des plans radiaux, où les coulées sont simplement juxtaposées latéralement ou tout au plus soudées les unes aux autres, plus facilement et plus at que dans la direction transversale, ce qui exigerait la fracture du massi des coulées. ; ; . loiené eux » On a observé aussi que le centre éruptif actuel est peu éloigné de € ( 689 ) des éruptions de 1883 et 1886 et à peu près sur la même ligne, de manière qu'il paraît y avoir dans les derniers temps une tendance des éruptions à se manifester sur cette partie de l’ Etna, qui serait un côté faible du volcan. Il me parait que ce fait aussi peut être généralisé, en considérant la dis- tribution des cratères secondaires ou adventifs autour du cratére central. Si l'on divise. le tour de l'horizon de l’ Etna en secteurs, et si l’on compte les appareils éruptifs qui se trouvent dans chacun d’eux sur la Carte de M. Chaix, on a à peu près les nombres suivants : ; NN US de: 14 SSW.. osna 23 NNRNE on 21 SSW-SW oie a 11 NE-ENE..... 12 OW-WSWT sur 10 BNE- BaS. enni is 9 WS W-W a Sir 19 LR ne nds 5 Ne WNWies io 9 PORSE rea. 6 WNW-NW ..... y ein VREE a v5 2 28 NW-NNW.,:...:2 8 MS. SC. 34 ANW-N Suns 6 » Il parait donc que les deux particularités de cette éruption de 1892, d’avoir son axe orienté à peu près suivant un rayon de l'Etna et d’être ap- parue sur le versant sud, comme celles de 1883 et 1886, dérivent des con- ditions générales de structure et de résistance des flancs du grand vol- Can, » > PHYSIOLOGIE. — Sur l'analyse d'une odeur complexe. Note de M. Jacques Passy. a L'expérience montre qu’un corps pur et bien défini ne possède pas nécessairement une odeur simple. Plusieurs odeurs différentes peuvent co- exister dans le même composé et donner à l'odorat l'impression d'un mélange. . ? On peut arriver à dissocier expérimentalement ces odeurs, de manière à les mettre en évidence et à les percevoir isolément. Voici le moyen le plus simple : s’il existe réellement plusieurs odeurs dans le même composé, chacune d'elles doit avoir son minimum perceptible propre qui ne coïn= cide pas nécessairement avec les autres; dès lors, si l'on fait décroitre progressivement la quantité de substance, on doit voir les odeurs dispa- raitre les unes après les autres. » C'est ce que l'expérience vérifie, Soit, par exemple, l'alcool amylique C. R., 1892, 2° Semestre. (T CXV, N 18.) Ior LL C690 ) tertiaire. En partant d’une dose trop faible pour être perçue et augmentant progressivement, on constate la série de sensations suivantes : | 10 premier minimum (odeur sui generis rappelant la Müillionièmes de gramme.. benzine et l'alcool isoamylique. 2000 (environ) second minimum (odeur camphrée). » Enfin apparait une odeur alcoolique, qui n’est pas à proprement parler une odeur, mais une impression sur la sensibilité générale, et qui se superpose aux précédentes. » Une succession analogue se présente pour un très grand nombre de substances, telles que l’aldéhyde salicylique, l’aldéhyde benzoïque, le chlorure de benzyle, ete. La plupart des parfums, très agréables à dose faible, deviennent extrêmement désagréables à dose massive. Cela tient, en partie, dans un grand nombre de cas, à ce qu’ils possèdent à la fois : 1° un parfum très puissant, trés peu intense, agréable, et qui seul est perçu lorsque la dose est faible; 2° une odeur, peu puissante, très intense, désa- gréable, et qui masque le parfum dès que la dose augmente. Ces variations singulières dans la qualité de l’odeur sont bien familières à tous ceux qui ont manié des parfums. » PHYSIOLOGIE PATHOLOGIQUE. — De l’immuntté contre le choléra conférée par le lait, Note de M. N. Kerscuer (' ), présentée par M. A. Chauveau. = « La possibilité de conférer l’immunité contre les intoxications et les infections au moyen du lait des animaux vaccinés a été établie récemment par Ehrlich pour l’abrine, la ricine et le tétanos. Afin de savoir, Si cette possibilité se vérifie aussi pour le choléra, nous avons entrepris, Sur le conseil et sous la direction de M. Gamaléia, une série d'expériences SU? deux chèvres laitières. Pour ces expériences nous ayons employé les plus virulentes cultures du choléra, provenant de Massaouah. Les chèvres étaient vaccinées par l'injection sous-cutanée, intra-péritonéale et per veineuse de ces cultures. Le pouvoir immunisant de leur lait était étudie dans la série d'expériences, que nous voulons relater ici, au moyen de es introduction dans le péritoine des cobayes. Voici les principaux résultats de nos expériences. ama pe SU o aa (*) Travail du laboratoire de M. le professeur Straus, (691 ) » Le lait de la chèvre vaccinée injecté en quantité de 5° a la propriété de vacciner les cobayes contre une dose mortelle du choléra (0%,5 injecté dans le péritoine). Les cobayes ayant reçu le lait restaient bien portants, tandis que les témoins succombaient dans les premières cinq ou six heures après l’inoculation du virus. » Pour savoir si le lait agit seulement directement sur les vibrions cho- lériques ou bien sur tout l'organisme qu'il vaccine, nous avons varié nos expériences, en injectant les cultures cholériques dans un autre endroit que le lait et notamment dans les muscles des extrémités postérieures. Ce mode d'infection a donné des résultats identiques aux précédents. Les co- bayes préparés par le lait restaient vivants, les témoins succombaient six à huit heures après l'infection. » Ces expériences montrent que le lait d’une chèvre vaccinée injecté dans le péritoine des cobayes les rend réfractaires à une dose mortelle de choléra. 11 n’est pas superflu d’ajouter que le lait des chèvres non vacci- nées que nous avons essayé à plusieurs reprises ne possède aucun pouvoir iImmunisant. » Dans une autre série ď expériences, nous avons étudié le pouvoir cu- ratif du lait. Dans ce but, nous injections une dose mortelle du choléra dans les muscles ou dans le péritoine des cobayes et nous les traitions ensuite par l'introduction intrapéritonéale du lait de chèvre. Dans ces cas, chez les cobayes traités se produisaient quelques symptômes de l'infection, comme par exemple un faible œdème à la cuisse inoculée. Mais ces symptômes disparaissaient définitivement dans un bref délai, et les co- bayes restaient en vie. Les cobayes témoins périssaient invariablement. » Il s'ensuit que le lait d’une chèvre vaccinée contre le choléra, injecté dans le péritoine des cobayes, non seulement les vaccine contre une infec- tion cholérique future, mais guérit aussi une maladie déclarée. » Voici, à titre d'exemple, quelques-unes de nos expériences : » Expérience I. — Le 3 octobre, on injecte à 3 cobayes dans le péritoine 10,5 et 2°° du lait de la chèvre vaccinée n° H pores ~ inocule ces trois cobayes ainsi qu’un cobaye témoin ae Le ue RA Celui-ci est mort quelques heures plus tard, tandis que ye estés bien portants. rene 11. — Le á octobre, on injecte e du lait dans le péritoine d’un npu; “RoDaye, Le lendemain, on lui injecte ainsi qu'à un témoin o®,5 du choléra. temoin meurt, le cobaye vacciné reste bien portant. » Expérience IIl. — Le 5 octobre, on inocule deux cobayes chacun par o*,5 de la » AE à s . . o + # culture cholérique dans le péritoine. Une heure plus tard, on introduit à l’un d'eux » + ( 692 ) 5e% du lait dans le péritoine. Il reste indemne. Son témoin meurt sept heures après l'infection. » Expérience IV. — Le 9 octobre, on introduit dans le péritoine d’un cobaye 5% du lait. Le 10 octobre, on lui inocule, ainsi qu’à un témoin, o°, 5 de la culture cholé- rique dans la cuisse. Le vacciné survit, le témoin est mort. » Expérience V. — Le 19 octobre, on injecte dans les cuisses de deux cobayes o, de la culture cholérique. L’un d'eux est traité ensuite par l'introduction de 5e du lait de la chèvre vaccinée n° 2. Il reste en vie, l’autre cobaye succombe, » Expérience VI. — Le 4 octobre, on introduit à chacun des trois cobayes 5® de lait dans le péritoine. Pour le premier, ce lait avait été chauffé à 70° pendant une demi- heure; pour le second, il a été porté à ébullition; pour le troisième, il n'avait subi aucun chauffage. Le 5 octobre, le matin, ces trois cobayes ainsi qu’un témoin, ont été inoculés dans le péritoine par 1°°,5 de la culture cholérique chacun. Le même jour, à 5! du soir, le cobaye témoin ainsi que celui au lait bouilli étaient en agonie, lé cobaye qui avait reçu le lait chauffé à 70° était malade et le quatrième tout à fait indemne. Le témoin est mort le soir. Les deux autres pendant la nuit. Seul est resté bien portant celui qui avait été vacciné par le lait non chauffé. » MÉDECINE. — Nouvel appareil à injections hypodermiques. Note de M. G. Baÿ, présentée par M. Brown-Séquard. « Cet appareil a pour but de remédier aux inconvénients des systèmes de seringues à piston, inconvénients dont l’un des plus sérieux est le des- séchement du cuir du piston, l’irrégularité dans le calibrage des verres, l'impossibilité de pratiquer la stérilisation absolue. » La fig. 1 représente l'appareil complet, muni de son aiguille. Il se compose es- sentiellement d’un anneau ou tambour métallique A ( fig. 2), sur lequel est tendue Fig. 1. une membrane de caoutchouc, maintenue en place par sa propre élasticité, dans une gorge métallique profonde entaillée à cet effet dans l'anneau. Cette membrane peut être enlevée du tambour lorsqu'on veut stériliser l'appareil. On la voit en G ( fig: p » B (fig. 2) est une plaque métallique servant à déprimer le caoutchouc contrè z paroi opposée du tambour formée d’une plaque de verre, soudée meisiiguen Le moyen d'un dépôt galvanique, Cette plaque est munie d’un bouton propulseur et @ " Là L2 ( 693 ) guide qui la maintient au centre de l'appareil. Sur le propulseur est fixé un petit cy- lindre hélicoïdal qui permet de déprimer à volonté et progressivement la membrane de caoutchouc et d'obtenir la graduation de l'appareil et le dosage du liquide à in- jecter. Fig. 2. » L’injection se fait de la manière suivante : » 1° Aspiration préalable du liquide à injecter. » 2° Dosage, au moyen de la rotation à droite du propulseur qui chasse la quantité voulue. el 3° Pression exercée sur le propulseur jusqu’à ce qu’une résistance indique que le caoutchouc est en contact avec la paroi opposée. cu Le but de ce dispositif est de rendre l'appareil très démontable et sté- rilisable dans l’eau bouillante ou les liquides antiseptiques. » _ R.-H. vas Dorsrex adresse quelques remarques à propos d’une Com- D on de M. Delauney du 7 juin dernier « sur l’acclération de la mor- talité en France. » (Extrait. ) | « ILest regrettable que M. Delauney n'ait consulté que la Table de Duvil- lard dont l’origine est très obscure: il est d’ailleurs permis de soutenir que pour formuler des lois relatives à la vie humaine actuelle en France, il serait nécessaire de s'appuyer sur des Tables plus récentes et établies sur des bases mieux connues. » En tout cas, en faisant usage de la Table de Duvillard et en suivant la Li ( 694 ) marche tracée par M. Delauney, les résultats auxquels je parviens ne sont pas d'accord avec les siens. » C’est ainsi, que d’après mes calculs, les maxima et les minima de l'accélération de la mortalité ne se présentent pas aux âges de 16, 32, 54 et 82 ans, mais à 16, 36, 57 et 83 ans. En outre, ces nombres ne sont fournis ni par l'expression 3x? — 5x + 4, ni par aucune aulre expression du second degré. » Un maximum à 6 ans serait accusé par l'expression générale 3 bæt en y faisant x = 2, M. Delauney croit avoir retrouvé ce maximum dans la Table de mortalité établie pour la ville de Northampton. Mais si l'on forme d'après cette Table les accélérations pour les âges de 1 à 8 ans, on voit bien qu’on peut admettre un maximum à 6 ans, mais on constate en même temps un minimum à 5 ans que ne fournit pas l'expression générale. » M. Arexaspre Pour transmet des microphotogravures de cristaux de phosphate de spermine. Ces cristaux sont mis sous les yeux de l'Aca- démie. M. Poehl fait remarquer dans sa lettre d'envoi qu'il a pu obtenir re série de formes qui montrent l'identité des cristaux de Charcot et des cris- taux de Schreiner. M. Waiccor adresse un Mémoire ayant pour titre : « Maladie de la Bette- rave; destruction de l Heterodera Schachtii ». 4 r : < ` | C M. Deraurier adresse une Note sur des procédés chimiques de gravur sur bois. À 4 heures et demie, l’Académie se forme en Comité secret. ( 695 ) COMITÉ SECRET. La Section de Géométrie présente, par l'organe de son doyen, M. Her- mite, la liste suivante de candidats à la place laissée vacante dans cette Section par le décès de M. Ossian Bonnet : En premiere ligne. . . . :.. . M. Arpeut. M. Goursar. M. Humueerr. M. Raænres. M. Punrevé. M. STIELTJES. En seconde ligne, ex æquo et par ordre alphabétique. »r . . = , L'élection aura lieu dans la prochaine séance. La séance est levée à 5 heures un quart. M. B. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. OUVRAGES REÇUS DANS LA SÉANCE DU 31 OCTOBRE 1892. Anatomie normale et pathologique de l'œil, par le D" Émize BERGER. Ouvrage couronné par l’Institut (Académie des Sciences). 2° édition. Paris, Octave Doin, 1893; 1 vol. in-8°. (Présenté par M. Brown-Séquard. ) Traite de Géologie, par A. pe Lapparent. Première Partie : Phénomènes actuels. Deuxième Partie : Géologie proprement dite, fase. 1. Paris, F. Savy, 1892; 2 vol, in-8°, (Présenté par M. Daubrée.) La Planète Mars et ses conditions d’habitabilité, par CamıLLe FLAMMARION. Paris, Gauthier-Villars et fils, 1892; 1 vol. 1u-4°. (Présenté par M. Faye.) Exposition universelle internationale de 1889 à Paris. Rapports du Jury ternational, publiés sous la direction de M. Azrren Picaro. Groupe VIT: Produits alimentaires (2° partie). Classe 73 (2° partie). Paris, Imprimerie nationale, 1892; 1 vol. in-4°. in ( 696 ) Observatoire astronomique, chronometrique et météorologique de Besançon. Description des terrains, pavillons, instruments et services. Publié par L.-J. Gruey, Directeur de l'Observatoire. Besançon, Millot frères et GC, 1892; 1 vol. in-4°. Commission de Géologie et d’ Histoire naturelle du Canada. Rapport annuel (nouvelle série), vol. IV, 1888-1889. Ottawa, 1890; 1 vol. gr. in-8°. Sinopsis mineralogica o Catalogo descriptivo de los minerales, por Cartos F. pe Lanpero. Mexico, 1891; 1 vol. in-8°. Wilhelm Weber's Werke, herausgegeben von der königlichen Gesell- schaft der Wissenschaften zu Göttingen. Berlin, 1892; 2 vol. in-4°. ERRATA. (Séance du 24 octobre 1892.) Note de M. Berthelot, Sur la fixation de l'azote atmosphérique par les microbes : Page 570, note au bas de la page, au lieu de précipitant la solution brune par la potasse étendue..., lisez précipitant la solution brune par l'acide chlorhydrique étendu... 1° eu Le Note de M. Bernard Brunhes, Sur la vérification du parallélisme à l'axe optique des lames cristallines uniaxes : . » . . . « er 4 ici Page 600, l'alinéa imprimé en petits caracteres, et qui commence par. « va pr ; ; í n par exemple, les pointés... » et le suivant, jusqu’à... «... les plans de poher H rayons réfractés intérieurs. » (page 601), doivent étre reporlés aprés l’alinéa da rotation de 90° donnée à l'analyseur... » avant l'alinéa « Il faut passer par longs calculs. » ao ; de la Les nombres cités se rapportent à une application de la seconde méthode, méthode vraiment pratique, On souscrit à Paris, chez GAUTHIER - ILLARS ET 1 Quai des Grands-Augustins, n° pe + x juis 14835 les COMPTES RENDUS hebdomadaires paraissent régulièrement le Dimanche. ils forment, à la fin de Vos à l’une par ordre alphabétique de matières, l’autre par ordre alphabétique de noms d’Auteurs, terminent chaque volum rt du 1° Janvier. x Le prix de Pabonnement est fixé ainsi quil suit : Paris : 20 fr. — Départements : 30 fr. — Union postale : 34 fr. — Autres pays : les frais de poste extraordinaires en sus. On souscrit, dans les Départements, On souscrit, à l’Étranger, chez Messieurs : chez Messieurs : chez Messieurs : che °F Michel et Médan. 3 + { Bau mal. i (R bbers. és 4 € | Gavault St-Lager. go MS Taa atea | Feikema Caarelsen epret re | Pere. Mass Beaud. Athènes. ........ Beck. [et Cie. | Luxembourg... $ $ Georg. Barcelone... .. x. > Verdaguer. à AN ER LES MR Hecquet-Decobert. iran o « Mégret. e aE | Madrid MAS : Germain et Grassin. Palud 4 a : 2 pes Lachèse et Dolbeau | à : ¿ll Bertin - Calvary et i % Ti $ Vittevet Pérussel. ? [PER ce: RE aigre ët fils: Là de Marseille....... : < Ruat. ) | Mayer et Müller . á Semi Francke et Montpellier. .... f TR Berne ........... ; ; : || Bologne... Far AE et cr. K Moulins. .-... +: Martial Place. ; en Ramot B a a Sordoillet. ; | ii. Sara : Brutelles fist Mayolés et tAudiarte, , NE e aA Grosjean-Maupin. lt betegne pas | Sidot frères. Fe Re A a ; : < * iNew- Fork.. Nantes ir f Legs a PURES "4 Ranisteanu. Me Las X R SAR à Budapest... Kilian. rerne - pa: : E Al anma, ye SALA EU Repa Beli et C°. Massif. | l Visconti et Chr hante Con LT Perrin Nîmes .......... Thibaud. Cons it ; Ge et PE ; ; { Henry. `o _ | Orléans......... Luzeray. ; Copenhague..... Höst et fils. Pr Let e Panas { Blanchier. +. Florence... Lœscher ét Siei, [A err... Roussea eoo | Eora © Gand... nii Bae a T kikosi FREIRE UE -..+ Plihon eti Herve: || Génes . :. dan te -o Benf. t À ir | Lamarche. Rochefor (PEUR >- Boucheron - Rossi -||. ee y ta t Ratel. Aah ( Langlois. fgenel.||Genève:. a.. - t Georg a à i Damidot. raie e A | Lestringant. Ta 1 Stapèlmohei A + au | Lauverjat.. St-Étienne ...... Chevalier. o la Hayes. ir. Belinfante frères. ARE de À Crépin SE ES { Bastide. 1 0 c Dee N a Ba due Drevet. Fee CRAN EEE t Rumèbe. ) o à Manno. Ko Payot. ; EN doi ! Privat. LS À khaus, _ { Bourdignon. p Den Boisselier. Koo Lepat o LT Torce. DE l mbre. Mr LOF ES Tone a Péricat. ur | Max Rübe A de ue S à | Suppligeon. no k Twietmeyer. Ke Z N A ai] : f Giard. i . és (Dee 7. | Quarré, ne Sur sx Lemaitre. i | Liège.. Dee ee i Gnusé, GÉNÉRALES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÈMIE DES SCIENCES + | -Tomes 4er à 31. — (3 Août 1835 à 31 Re > Volume in-4* 1853. Prix. Tomes 32 à 64, — -(1% Janvier 1851 à 31 Décembre 1865. Lean a ; 1870. P Fe ea à 94 a aY Janvier 1866 à 3 pa i s ok more sur FA me points dé la tr des Vire pa! l. Hansex, — Mémoire sur le Pancréas et sur le rôle du | d TABLE DES ARTICLES. (Sé éance dun 31 octobre 1892.) MÉMOIRES ET COMMUNICATIONS z i PES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS W à M. H. Panc ARE. — Sur l Analysis silus: TAT dans P dernière séance de FA G, DENI AU adresse une D sur une nou- une W ayant pour « Recherches sur les combinaisons titre : M. le SECRÉTAIRE PERPÉTUEL signale, parmi les piéces imprimées de la Correspondance, Spi sé i ADETE » t k? 4. de Lapparehrs.s;. 1; 643 Pa R prie FAcadémie e Es com- -prendre na armi les candidats à la place -laissée vacante dans la Section de Zoologie M Poe décès de M. de Quatrefage. s.....:. 643 643 ] ti +. nard (octobre EER le d'Alger à l’'équatorial coudé......... « SchuLHor. — Éléments SR de la comète Barnard du 12 octobre 1892... 44 TR. Loov “ras — Sur les ee de Ja r E -= eó M E — Sur la solution du. pro- 3 à blème Valtique 1 648 M. Decu ME. — Déplacements évolue 3 is un aimant sur le mercure nier e d’ rant électrique. dés T i ; | h PPET. rla teli piráta Se pen ri densité des N d'alcool - MH pp Career. — Sur Ja dissociation du bioxyde de baryam a on M. ALBERT CoLsoN. - + - Sur ane > réaction k- mi rE A Š CON et a 'éouts par sulfate ALLA — Ex Jai iences sa ES + “le biscuit .... de fe - M. 2 -B. Gnovrirs. - — = Promis extraites La Sectio n de Géométrie présente à liste suivante de candidats à la plac vacante dans cette Section par le de BULLETIN BIBLIOGR APHIQUE . ... 636 Ron, ; MÉMOIRES PRÉSENTÉS. At, 659 COMITÉ SECRET. .. «D 5 a eh A a a E M: BIENAIM: M. DELAURIER adress DE L’ACADÉMIE. Pa M. BERTHELOT. — Réponse à la Communi- gar précédente. EE IA ANSETE E A Sur les lois de Com- M. E.-H. AMAG he des. Egoit EURE PUR ESA e optiques et photographiques qui, avec les instruments actuels, peuvent servir pour observer notre satellite avec le plus fort grossissement possible » CORRESPONDANCE. des urines dans l’érysipèle et dans la fièvre púerpérale uar ur tn de le qi Va M. A.:B. Grirritas. — L’hermérythrine, pigment respiratoire contenu dans le sang de certains Ve . EDM. PERRIER. — Sur la LR ASS du squelette des Étoiles de me LEON GUIGNARD.: — Sur Part sécré- teur des era 1: J. ANT. MAGNIN. — Nouvelles observations ess se sh ess eos eve este e# Lena eee di 8 CRC . Cora mio trs ère de la “ide vallée d'A — Résumé Re “des Ho ses veus tats du Spitzberg M. A. Ricco M. JACQUES ONE ri odeur complexe Passy. ete PME KETSGNER. ~ 2 . De Yimmunité it oléra conférée par le Jai Baÿ. — Nouvel appareil à hypodermiques M- B. peri VAN DORSTEN adresse due elque „marques à propos c M. G. à injections ss... ss... serie de M. Delauney.. M. ALEXANDRE Posol Tannet pda micro- otogravures de cristaux de Re de spermine....... „s... h a e ayant pour ss... Mémoire cédés chimiques de gravure qar Poir. Dr de M. p ol. 1° M. Appe k ursat , Humbert, Kamie, Paitr, Stieltjes idees wea ren ekea Le une Communication , T e 6o 638 543 y 70 5 675 > 78 ` k } pe